.3» ° .-& * >r>. Mr. s • ^■efc g Classe. >V0LUME : 0.' *wfgf •^FtC«/ > »* '#"<* ■<ÊÊ> ^*T 3? * - * F » *9 ^&®£ ****FK* « ^2* *" ** '. î&Kiïï * « # V? *fc»â *<&* 6 «'**"' 1*fifck^«5ii?.-àiB'Bf«J Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from University of Toronto http://archive.org/details/dictionnaireun08orbi DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE TOiME HUITIEME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoologie générale. Anatoniie, Physiologie. Tératologie et Aatthropologie. MM. CASIMIR BR0USSA1S ,#, D. M., professeur àl'hô- pita! militaire du Val-de-Grâce. DUPONCHELfils, #, méd. de l'Ecole polvtechnîq. DUVERNOY, %, D.-M., membre de l'Institut, pro- fesseur nu Collège de France, etc. MILNE EDWARDS, O. #, D.-M., memb. de Tins. FLOURENS, C. $fc, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S.-IIILAIRE.O. #, D.-M., membre de l'Institut, in.-p. gêner de l'Université] professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle . etc. DE HUMlïOl.DT (le baron Alexandre), C. $£, mern- bre de l'Institut de France, de l'Académie royale de Berlin, etc. MARTIN SAINT-ANGE, 0. $f, I). M., membre de plusieurs sociétés savantes. Mammifères et Oiseaux. ISIDORE GEOFFROY S.-IIILA1RE, O. #, D.-M. membre de l'Institut, etc. BAUDEMEN'l', professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pliilomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAF11ESNAYE, membre de plusieurs soc. sa?, LAI3RILLA RI), 2j£, membre de plusieurs sociétés savantes. DE ODATREFAGES, >%, docteur en médecine, elc. R0UL1N, membre de la Société pliilomatique, etc. Reptiles et Poissons. UIBRON , $fc, professeur d'histoire naturelle. VALENCIENNES, #, membre de l'Institut, profes- seur-administrat.au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DESIl AYES, $fe, membre de plusieurs sociétés sa?. VALENCIENNES, %■ , membre de l'Institut, etc. ALCIDE D'ORBIGNY, O. #, membre de la Société pliilomatique, elc. Artieulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustace's, Ciri hopodes, Anne'lides, Helniinthides, Systolides.) AUDOUIN, ifc, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sav. BOITARD, #, auteur déplus, ouvrages d'hist. nat. BRULLÊ, ^.prof. à la faculté des scienc. de Dijon. CHEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la soc. entomolog. de France. I DU J AR D1N, %, professeur d'histoire naturelle j DIJPONCIIEI„->£,memhn'deplus;eurs sociétéssav. LUCAS, membre de hi Société entomologique. GERVA1S, professeur d'histoire naturelle, membre de la Société pliilomatique. | MILNE EDWARDS , O. #, D.-M., membre de l'Institut, profe.ss.-administ. au Muséum d'histoire j naturelle, etc. Zoophytes ou Rayonnes. (Echinodermes, Acalèplies, Foraminifèi es, Polypes, Spongiaires et I illusoires.) ALCI»E D'ORBIGNY, O. #, membre de la Société philomatique de France, etc. DUJABD1N, #, professeur d'histoire naturelle, etc. MILNEEDWARDS,0.#,D.-M.,mem.del'Inst.,etc. ISotanique. DE BREBISSON, membre de plusieurs sociétés sa- vantes. t'.RONGNIART, O. %, D.-M., membre de l'Inst., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECA1SNE, ifc, membre de l'Institut. DUCHARTRE , professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pliilomatique, etc. DE JUSS1EU, O. %, D.-M., membre del'Inst. , pi o- /esseur-administr. au Muséum d'histoire naturelle. LEVE1LLÉ, D.-M., memb. de la Société philomatiq. MONTAGNE, {$, D.-M., memb. de la Soc. phil., etc. lïICHARI), $fc, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur à la Faculté de médecine. SPACH, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu. relie. Idéologie , Minéralogie. CORDIER , C. ^ , membre de l'Institut , prof.-adm. au Muséum d'histoire naturelle, etc. DELAFOSSE, ^, professeur de minéralogie à la DESNOYERS, #, ) . ibl'iolhé'caire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sav. ÉLIE DE REAUMONT.O. #, membre del'Institut, profes. au Collège de France, insp. gén. des mines. CIL D'ORBIGNY, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, # , membre de l'Institut, profes. de géologie à la Faculté des sciences, etc. Chimie, Physique et Astronomie. ARAGO , C. %p, secrè'aire perpétuel de l'Académie des sciences , elc. BECQUEREL, O. #, membre de l'Institut, profess.- admin strateurau Muséum d'histoire naturelle, etc. DUMAS, C. îfc, D.-M., membre le l'Inst., prof, de chim. àla fac. de méd. et àlafac. des scienc. , etc. PELOUZE , ifc , membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PELTIER, membre de plusieurs sociétés savan- tes., RIVIÈRE, ifc, professeur de sciences physique». Paris. — mprimerie de L. Maktinet, rue Mignon. 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les OEuvres complètes de Buffon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LA NATURE PÉtymologie et la Définition des Noms scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. PAR MM. ARAGO, AUDOUIN, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ", CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYERE. DUCHARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURJLLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C, PRÉVOST, DE QUATREFAGES, j^9\\f\Ht*n /f^ A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACII, VALENCIENNES, ETC. BIBUOTHECA DIRIGÉ PAR m. C. D'ORBIGNY ^W^^en^!5 d'un magnifique Atlas de $@§ planches gravées sur acier uOuawa TOME HUITIÈME. PARIS CHEZ LES ÉDITEURS, L. 'HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 (Quartier de l'Ecolede-Médecine) 1861 JLMS TE i DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations on petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classa à laquelle ils appartiennent.) Acal. . . . Acalèphes. 5?0 Mam. . . . Mammifères. Anal. . . . Anatoraie. Mém. . . . Mémoire. Ann. . . . Annales. Méléor. . . Météorologie. Annél . . . Annélides. Min. . . . Minéralogie. Arach. . . Arachnides. Moll. . . . Mollusques. Astr. . . . Astronomie. Myriap. . Myriapode. Bot . . . . Botanique. Ois. . . . Oiseaux. Bot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléont. . . Paléontologie. que. Ph. ou Phi in. Phanérogame, ou pha Bot. ph. . . Botanique phanéroga- nérogamie. rnique. Phys . . . . Physique. Bull. . . . Bulletin. Physiol . . . Physiologie. Chim. . . . Chimie. PI. . . . . . Planche. Cirrh. . . . Cirrhopodes. Poiss. . . . Poissons. Crust. . . . Crustacés. Polyp. . . . Polypes, Polypiers. Échin . . . Echinodermes. Rad. . . . . Radiaires. Fig. . . . . Figure. liept. . . . . Reptiles. Foramin . . Foraminileres. Spong. . . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Systol. . . . Systolides. G. ou g. . Genre. Syn uuSy non. Synonyme. Géol. . . . Géologie. Ter ai. . . . Tératologie. Helm. . . . llelminthides. V. ou Vo% I. . Voyez. Hist. nat. . Histoire naturelle. Vulg. . . . . Vulgaire. In fus. . . . lnfusoires. Zool. . . . . Zoologie. Ins. . . . . Insectes. Zoopn . , . . Zoophytes. mm. 1 * t 1 DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. M MARTE. Mustela. mam. — Ce genre de Mammifères , établi par Linné et placé à la tête des Carnassiers digitigrades de G. Cu- vier, forme, pour M. Is Geoffroy, sous le nom de Mustéliens, la troisième famille de son sous-ordre des Carnivores à molaires plus ou moins tranchantes , mais non hérissées de pointes. Les Martes ont une seule dent tu- berculeuse en arrière de la dent carnassière de la mâchoire supérieure; on leur compte de trente-deux à trente-huit dents. Leur corps très allongé et leurs pieds très courts leur permettent de passer par les plus petits trous. Elles manquent de cœcum, et ne tombent pas l'hiver en léthargie. Les Martes proprement dites ont à cha- que mâchoire six incisives, deux canines, et, parmi les mâchelières , deux carnassières et deux tuberculeuses ; mais le nombre des faus- ses molaires varie quelquefois de quatre à six à la mâchoire supérieure, et de six à huit à l'inférieure, d'où il résulte que le nombre de leurs dents varie de trente-quatre à trente- huit. Les carnassières ressemblent assez à celles des Chats : cependant les supérieures ont le tubercule interne plus distinct, et les inférieures sont remarquables par un talon assez étendu que présente leur partie pos- térieure. Les tuberculeuses inférieures sont petites, arrondies, etleurcouronnese termine par trois petites pointes ; les supérieures sont divisées en deux parties par un sillon assez profond, et chaque partie offre trois petits tubercules. Les pieds sont courts compara- tivement à la longueur de leur corps effllé, et terminés chacun par cinq doigts réunis dans une grande partie de leur longueur par une membrane. Les ongles sont arqués T. VIII. et très pointus, excepté dans les Zorilles. La queue varie beaucoup de longueur, selon les espèces. Leur pupille est allongée transver- salement, comme chez les animaux crépus- culaires; l'os pénial existe assez développé dans toutes, mais sa forme n'est pas toujours la même. Les mamelles sont placées sur le ventre, au nombre de quatre à huit. Près de l'anus sont de petites glandes qui sécrètent, surtout quand ces animaux sont en colère, une humeur d'une odeur toujours désagréa- ble et souvent fétide. De tous les animaux carnassiers, les Mar- tes sont les plus cruels et les plus sangui- naires. Elles ne se nourrissent que de proies vivantes, et il faut qu'elles soient poussées par une faim extrême pour manger quelques baies sucrées, telles que les Raisins et les fruits de la Ronce. Celles qui vivent dans les bois sont constamment occupées de la chasse des Oiseaux, des Souris, des Rats; les plus pe- tites espèces même, telles que l'Hermine et la Relclte, attaquent sans hésitation des ani- maux dix fois plus gros qu'elles, les Lapins, les Lièvres et les plus grands oiseaux de basse-cour. La ruse dans l'attaque, l'effron- terie dans le danger, un courage furieux dans le combat, une cruauté inouïe dans la victoire, un goût désordonné pour le car- nage et le sang, sont des caractères qui ap- partiennent à toutes les espèces de cette fa- mille, sans exception. Leur corps, long, grêle, vermiforme, comme disent les natu- ralistes, leurs jambes courtes, leur souplesse et leur agilité, permettent à ces animaux de se glisser partout et de passer par les plus petits trous, pourvu que leur tête puisse y entrer ; aussi parviennent-ils aisément à pé- 1 iMAU MAR nétrer dans les basses-cours, et leur appari- tion est toujours le signal de la mort pour tous les petits animaux domestiques qu'on y élève. Rien n'est épargné, et, avant d'assou- vir leur faim, il faut qu'elles aient tué tout ce qui les entoure, tout ce qu'elles peuvent atteindre. Elles ont un art merveilleux pour s'approcher doucement de leur victime sans en être aperçues et sans la réveiller, pour s'élancer sur elle, la saisir, l'envelopper comme un serpent dans les replis de leur corps long et souple, lui couper la gorge avant qu'elle ait eu le temps de pousser un cri qui eût donné l'alarme aux autres. Les Martes sont si cruelles qu'elles n'épargnent pas mêjne les animaux de leur genre; les espèces les plus fortes font une guerre à mort aux plus faibles; et cependant les mâles ne mangent pas leurs petits, comme font la plu- part des Chats, les Cochons, et même les La- pins. Ils en prennent au contraire le plus grand soin, et, dès qu'ils peuvent marcher, ils partagent avec la femelle les soins de Jeur éducation. J'ai pu m'assurer de ce fait par mes propres yeux dans l'espèce de la Marte commune et celle de la Fouine. Les Martes, d'un caractère sauvage et fa- rouche, ne se plaisent que dans les forêts les moins fréquentées, et, si l'on en excepte la Fouine et la Belette, elles ne s'approchent pas volontiers des habitations de l'homme. On ne peut nier qu'elles aient de l'intelli- gence, si on en juge par l'adresse et la ruse qu'elles emploient pour surprendre leurs ennemis; mais c'est purement une intelli- gence de meurtre et de cruauté, qui ne les empêche pas de tomber dans tous les pièges qu'on leur tend. Réduites en captivité, elles s'apprivoisent assez bien; cependant jamais assez pour sentir de l'affection pour leur maître, et ne pas s'effaroucher de la présence d'un étranger. Sans cesse agitées par un mouvement de défiance et d'inquié- tude, elles ne peuvent rester un moment en place, et si elles cessent par intervalle d'es- sayer à briser leur chaîne , c'est pour dor- mir. Cependant, comme on le verra à l'ar- ticle de la Fouine , quelques individus font un peu exception et ont le caractère moins farouche. Le genre Marte a été divisé par presque tous les naturalistes en quatre sections ou sous-genres, savoir : I. Les MARTES (Musteia, G. Cuv.). Elles ont 6 fausses molaires à la mâchoire supérieure, et 8 à l'inférieure. Elles se trou- vent en Europe, en Asie et en Amérique. 1 . La Marte commune, Musteia martes Lin. ; la Marte, Buff. ; Marte des sapins ou Marte abietum de quelques anciens écrivains. Elle a environ 1 pied et demi (0m,487) de lon- gueur, non compris la queue, qui a un peu moins de 10 pouces (0m,27t). Elle est d'un brun lustré, avec une tache d'un jaune clair sous la gorge, ce qui la distingue fort bien de la Fouine ; le bout du museau, la dernière partie de la queue et les membres sont d'un brun plus foncé, et la partie postérieure du ventre d'un brun plus roussâtre que le reste du corps. Avant que les grandes forêts fus- sent détruites en France, la Marte y était assez commune, mais aujourd'hui elle est devenue très rare. Cependant j'en ai tué plusieurs, dans ma jeunesse, dans les mon- tagnes qui séparent le bassin de la Loire de celui de la Saône, et j'observerai que l'une d'elles était suivie de six petits, quoique Bufîon prétende que cet animal n'en fait que deux ou trois par portée. Ces animaux ne se plaisent que dans la profondeur des forêts les plus sauvages, où elles grimpent avec agilité sur les arbres les plus élevés, pour faire une chasse incessante aux oiseaux et aux petits mammifères. La Marte n'est pas un animal tout-à-fait nocturne, malgré la disposition de sa pupille; mais, ainsi que tous les animaux sauvages qui habitent des pays très peuplés, où l'homme les inquiète souvent, elle se cache pendant le jour,et ne sort de sa retraite que la nuit, pour com- mettre ses déprédations. Elle détruit une grande quantité de menu gibier; elle cherche les nids d'oiseaux, dont elle mange les œufs ; elle tâche de surprendre la Perdrix couvant dans les bruyères, le Lièvre dans son gîte, les Écureuils dans leur nid; et, si ces espè- ces lui manquent, elle se jette sur les Mu- lots, les Loirs, les Lérots, et même sur les Lézards et les Serpents. Elle cherche aussi les ruches des Abeilles sauvages, pour s'emparer du miel. Courageuse et rusée, comptant surtout sur son extrême agilité, elle s'effraie peu quand elle est chassée par des Chiens cou- rants ; elle se plaît à faire battre et rebattre M A R MAR 3 sa passée, à les dépister, à les fatiguer, avant de monter sur un arbre pour échapper à leur poursuite. Encore, quand elle emploie ce dernier moyen, ne se donne-t-elle pas la peine de grimper jusqu'au sommet. Assise à la bifurcation de la première branche, elle les regarde effrontément passer sans s'en in- quiéter davantage. Elle ne se creuse pas de terrier et n'habite même pas ceux qu'elle trouve tout faits; mais, quand elle veut mettre bas, elle cherche un nid d'Écureuils, en mange ou en chasse le propriétaire, en élargît l'ouverture, l'arrange à sa fantaisie, et y fait ses petits sur un lit de mousse. Tant qu'elle les allaite, le mâle rôde dans les environs, mais n'en approche pas. Quand les petits sont assez forts pour sortir, la mère les conduit chaque jour à la promenade, et leur apprend à grimper, à chasser et à re- connaître la proie dont ils doivent se nour- rir. C'est alors que le mâle se réunit à la fe- melle, apporte à ses enfants des oiseaux, des Muiots et des œufs. Dès lors ils ne rentrent plus dans le nid, et dorment tous ensemble dans des trous d'arbres ou dans des feuilles sèches, sous un buisson touffu. Dans les fo- rêts très solitaires, la famille se hasarde quel- quefois à sortir de sa retraite pendant le jour, mais en se glissant furtivement sous le feuillage et se donnant bien de garde d'être aperçue par les oiseaux. Si un Roitelet, un Rouge-Gorge , une Mésange ou toute autre espèce d'oiseau, grand ou petit, vient à aper- cevoir une Marte, il pousse aussitôt un cri particulier qui donne une alarme générale à un quart de lieue à la ronde. Les Pies, Geais, Merles, Pinsons, Fauvettes, en un mot pres- que toute la population ailée, se réunit aus- sitôt en criaillant, entoure l'animal, le pour- suit, le harcèle, s'en approche en redoublant ses cris, et, à force de l'étourdir par des cla- meurs, le contraint à une prompte retraite. Du reste, tous les animaux carnassiers ,, Chouettes, Ducs, Chats, Renards, etc., ne sont pas reçus d'une manière plus amicale par le peuple chantant des forets, tandis qu'il vit en très bonne intelligence avec les ani- maux paisibles, comme Chevreuils, Lièvres, Lapins, etc. Ce fait ne servirait-il pas à ex- pliquer, au moins en partie, comment tous les Carnassiers, soit qu'ils aient la pupille ronde ou allongée, ont contracté des habi- tudes nocturnes? La fourrure de la Marte commune a quel- que valeur, mais il s'en faut de beaucoup qu'elle soit comparable à celle de la Marte- Zibeline , dont nous aurons à nous occuper plus loin. Elle est moins rare dans le Nord qu'en France, et plus commune encore dans le Canada et dans toute l'Amérique septen- trionale. 2. La Zibeline, MuslelazibelUnaLinn.; la Marte-Zibeline, Buff.; \eSabbal des Suédois; le Sobol des Polonais et des Russes. Cet ani- mal habite les régions les plus septentrionales de l'Europe et de l'Asie, et se trouve jusqu'au Kamtschatka ; il n'est pas rare non plus dans le nord de l'Amérique septentrionale. Sa fourrure est extrêmement précieuse, et il s'en fait un commerce immense en Russie. Les plus estimées viennent de Sibérie, sur- tout celles de Witinski et deNerskinsk. Les bords de la Witirna, rivière qui sort d'un lac situé à l'est du Baïkal et va se jeter dans la Lena, sont célèbres par les Zibelines qu'on y trouve; elles abondent également dans la partie glacée et inhabitable des monts Altaï, ainsi que dans les montagnes du Saïan9 au- delà du Jenissei, dans les environs de l'Oby et le long des ruisseaux qui tombent dans la Touba. La fourrure d'hiver est noire, et c'est la plus précieuse ; celle d'été, plus ou moins brunâtre et mal fournie, a beaucoup moins de valeur; mais les marchands russes, par des préparations particulières, savent la faire passer dans le commerce pour de la Marte d'hiver, et les plus fins connaisseurs s'y laissent quelquefois prendre. Elle ressemble beaucoup à la Marte com- mune, quant aux mœurs et aux formes, et elle n'en diffère que par les couleurs et la finesse de son pelage. Elle est d'un brun lustré, noirâtre en hiver, plus pâle en été, quelquefois entièrement blanche ou roussâtre dans certaines variétés accidentelles. Ellea le dessous de la gorge grisâtre, le devant de la tête et les oreilles blanchâtres, et, ce qui la distingue très bien de la Marte commune, ce sont les poils qui lui couvrent le dessous de ses pieds jusque sous les doigts. Elle rôde sans cesse dans les buissons, et se plaît particuliè- rement dans les halliers fourrés, sur le bord des lacs, des rivières et des ruisseaux, dans les bois peuplés de grands arbres. Quelque- fois elle s'établit dans un terrier qu'elle so creuse en terrain sec, sur une pente rapide. MAR MAR et dont l'entrée se trouve toujours masquée par des ronces et d'épais buissons. Quelque- fois aussi elle se loge dans des trous d'arbre, ou elle s'empare du nid d'une Chouette ou d'un Petit-Gris. Jamais elle ne s'approche des habitations, et cependant elle a un cou- rage indomptable, nullement comparable à son peu de force. Quel que soit l'ennemi qui l'attaque, elle se défend avec fureur jusqu'à son dernier moment, et parvient quelque- fois à échapper à la dent meurtrière du chien le mieux dressé à la chasse. Son cor- sage délié lui permet de se glisser dans les plus petits trous; sa force musculaire et ses ongles arqués et pointus lui donnent une extrême facilité à grimper, à s'élancer de branche en branche pour poursuivre jus- qu'au sommet des plus minces rameaux les oiseaux, les Écureuils et autres petits ani- maux auxquels elle fait une guerre d'exter- mination. Quelquefois elle suit le bord des ruisseaux , pour s'emparer, faute de mieux, des reptiles aquatiques, et même des pois- sons, si on s'en rapporte à quelques voya- geurs et à Buffon ; mais ce fait me paraît très contestable. Quand le gibier lui manque, elle mange des insectes, et quelquefois elle se contente de quelques baies sucrées, telles que celles de l'Airelle. C'est aux chasseurs qui poursuivent la Zibeline dans les déserts glacés du Nord que l'on doit la découverte de la Sibérie orien- tale. Je vais citer ici ce que je dis , dans mon Jardin des Plantes, de la chasse de cet animal. « Sur quatre-vingt mille exilés, plus ou moins, qui peuplent habituellement la Sibé- rie , environ quinze mille sont employés à la chasse de la Zibeline et de l'Hermine. Ils se réunissent en petites troupes de quinze ou vingt, rarement plus ou moins, afln de pou- voir se prêter un mutuel secours , sans ce- pendant se nuire en chassant. Sur deux ou trois traîneaux attelés de Chiens , ils em- portent leurs provisions de voyage , consis- tant en poudre , plomb , eau-de-vie , four- rures grossières pour se couvrir, quelques vivres d'assez mauvaise qualité , et une bonne quantité de pièges. Aussitôt que les gelées ont suffisamment durci la surface de la neige , ces petites caravanes se mettent en route et s'enfoncent dans le désert, cha- cune d'un côté différent. Quand le ciel de la nuit n'est pas voilé par des brouillards , elles dirigent leur voyage au moyen de quel- ques constellations; pendant le jour, elles consultent le soleil ou une petite boussole de poche. Quelques chasseurs se servent , pour marcher, de patins en bois à la ma- nière de ceux des Samoièdes ; d'autres n'ont pour chaussure que de gros souliers ferrés , et des guêtres de cuir ou de feutre. » Chaque traîneau a ordinairement un attelage de huit Chiens; mais pendant que quatre le tirent, les quatre autres se repo- sent, soit en suivant leur maître, soit en se couchant à une place qui leur est réservée sur le traîneau même. Ils se relaient de deux heures en deux heures. Pendant les premiers jours on fait de grandes marches, afln de gagner le plus tôt possible l'endroit où l'on doit chasser, et cet endroit est quel- quefois à 2 ou 300 lieues de distance du point d'où l'on est parti ; mais plus on avance dans le désert, plus les obstacles se multi- plient. Tantôt c'est un torrent non encore glacé qu'il faut traverser: alors on est obligé d'entrer dans l'eau jusqu'à l'estomac, et de porter les traîneaux sur l'autre bord , en se frayant un passage à travers les glaçons charriés par les eaux. Une autre fois, c'est un bois à traverser en se faisant jour à coups de hache dans les broussailles; puis un pic de glace à monter, et alors les chasseurs, après s'être attaché des crampons aux pieds, s'attèlent avec leurs Chiens pour hisser leurs traîneaux à force de bras. » Là , un hiver de neuf mois couvre la terre d'épais frimas ; jamais le sol ne dégèle à plus de 3 ou 4 pieds de profondeur, et la nature, éternellement morte, jette dans l'âme l'épouvante et la désolation ; à peine si une végétation languissante couvre les plaines de quelque verdure pendant le court intervalle de l'été; et des bruyères stériles, de maigres bouleaux, quelques arbres rési- neux rachitiques, font l'ornement le plus pittoresque de ces climats glacés. Là , tous les êtres vivants ont subi la triste influence du désert; les rares habitants qui traînent dans les neiges leur existence engourdie sont presque des sauvages difformes et abrutis; les animaux y sont malheureux , farouches et féroces, et tous, si j'en excepte le Renne, ne sont utiles à l'Homme que par leur four- rure : tels sont les Ours blancs , les Loups MAR MAR gris, les Renards bleus, les blanches her- mines et la Marte-Zibeline. Venons à nos chasseurs. .» L'hiver augmente en intensité ; les longues nuits de trois mois deviennent plus sombres, parce que l'atmosphère est sur- chargée d'une fine poussière de glace qui l'obscurcit. Vers le nord , le ciel se colore d'une lumière rouge et ensanglantée an- nonçant les aurores boréales. Les Gloutons, les Ours, les Loups et autres animaux fé- roces, ne trouvant plus sur la terre couverte de neige leur nourriture accoutumée, errent dans les ténèbres, s'approchent audacieuse- ment de la petite caravane, et font retentir les roches de glace de leurs sinistres hurle- ments. Chaque soir, lorsqu'on arrive au pied d'une montagne qui peut servir d'abri contre le vent du nord, il faut camper. On fait une sorte de rempart avec les traîneaux ; on tend au-dessus une toile soutenue par quelques perches de sapin coupées dans un bois voisin. On place au milieu de cette fa- çon de tente un fagot de broussailles auquel on met le feu. Chacun étend une peau dOurs sur la glace , se couche dessus , se couvre de son manteau fourré, et attend le lendemain pour se remettre en route. » Pendant que les chasseurs dorment, l'un deux fait sentinelle , et souvent son coup de fusil annonce l'approche d'un Ours féroce ou d'une troupe de Loups affamés. Il faut se lever à la hâte , et quelquefois sou- tenir une affreuse lutte avec ces terribles animaux; mais il arrive aussi que la nuit n'est troublée par aucun bruit , si ce n'est par le sifflement du vent du nord qui glisse sur la neige, et par une sorte de petit bruis- sement particulier sur la toile de la tente. Les chasseurs ont dormi profondément, et il est grand jour quand ils se réveillent. Ils appellent la sentinelle, mais personne ne répond : leur cœur se serre ; ils se hâtent de sortir, car ils savent ce que signifie ce si- lence. Leur camarade est là, assis sur un tronc de sapin renversé. Il a bien fait son devoir de surveillant, car son fusil est sur ses genoux, son doigt sur la gâchette, et ses yeux sont tournés sur la montagne, où, la nuit, les hurlements des loups se sont fait entendre; mais ce n'est plus un homme qui est en sentinelle, c'est un bloc de glace. Ses compagnons, après avoir versé une larme sur sa destinée, le laissent là, assis dans le désert, et se réservent de lui donner la sé- pulture six mois plus tard , à leur retour, lorsqu'un froid moins intense permettra d'ouvrir un trou dans la glace. Ils le retrou- veront à la même place, dans la même atti- tude et dans ie même état , si un Ours n'a pas essayé d'entamer avec ses dents des chairs transparentes , blanches et roses comme de la cire , colorées , mais dures comme le granit. » Enfin, après mille fatigues et mille dan- gers épouvantables, la petite caravane ar- rive dans une contrée coupée de collines et de ruisseaux. Les chasseurs les plus expéri- mentés tracent le plan d'une misérable ca- bane construite avec des perches et de vieux troncs de bouleaux à moitié pourris. Ils la couvrent d'herbes sèches et de mousse, et laissent au haut du toit un trou pour don- ner passage à la fumée. Un autre trou, par lequel on ne peut se glisser qu'en rampant, sert de porte, et il n'y a pas d'autre ouver- ture pour introduire l'air et la lumière. C'est là que quinze malheureux passeront les cinq ou six mois les plus rudes de l'hiver; c'est là qu'ils braveront l'inclémence d'une tem- pérature descendant presque chaque jour à 22 ou 25" du thermomètre de Réaurnur. Lorsque les travaux de la cabane sont ter- minés, lorsque le chaudron est placé au mi- lieu de l'habitation, sur le foyer, pour faire fondre la glace qui doit leur fournir de l'eau, lorsque la mousse et les lichens font dis- posés pour faire les lits, alors les chasseurs partent ensemble pour aller visiter leur nou- veau domaine, et pour diviser le pays en autant de cantons de chasse qu'il y a d'hom- mes. Quand les limites en sont définitive- ment tracées, on tire ces cantons au sort, et chacun a le sien en toute propriété pendant la saison de la chasse, et aucun d'eux ne se permettrait d'empiéter sur celui de ses voisins. Us passent toute la journée à tendre des pièges partout où ils voient sur la neige des impressions de pieds annonçant le pas- sage ordinaire des Martes, Hermines et Re- nards bleus. Ils poursuivent aussi ces ani- maux dans les bois à coups de fusil , ce qui exige une grande adresse; car, pour ne pas gâter la peau, ils sont obligés de tirer à balle franche. Le soir tous se rendent à la cabane, et la première chose qu'ils font est MAR MAR de se regarder mutuellement le bout du nez ; si l'un d'eux l'a blanc comme de la cire vierge et un peu transparent, c'est qu'il l'a gelé, ce dont il ne s'aperçoit pas lui-même. Alors on ne laisse pas le chasseur s'appro- cher du feu , et on lui applique sur ie nez une compresse de neige que l'on renouvelle à mesure qu'elle se fond, jusqu'à ce que la partie malade ait repris sa couleur natu- relle. Ils traitent de même les pieds et les mains gelés ; mais, malgré ces soins, il est rare que la petite caravane se remette en. route au printemps sans ramener avec elle quelques estropiés. Dans les hivers extrême- ment rigoureux, il est arrivé maintes fois que des caravanes entières de chasseurs sont restées gelées dans leurs huttes , ou ont été englouties dans les neiges. Les douleurs morales des exilés, venant ajouter aux ri- gueurs de cet affreux climat, ont aussi poussé très souvent les chasseurs au découragement, et, dans ces solitudes épouvantables, il n'y a qu'un pas du découragement à la mort. Qu'un exilé harassé s'asseye un quart d'heure au pied d'un arbre, qu'il se laisse aller aux pleurs, puis au sommeil, il est certain qu'il ne se réveillera plus. » Il paraîtrait , d'après ce que raconte le voyageur Lesseps , que les Kamtschadales prennent les Martes d'une manière fort sin- gulière. « Un d'entre eux, dit-il , nous de- manda un cordon : nous ne pûmes lui don- ner que celui qui attachait nos Chevaux. Tandis qu'il y faisait un nœud coulant, des Chiens accoutumés à cette chasse entou- raient l'arbre. L'animal, occupé aies regar- der, soit frayeur, soit stupidité naturelle, ne bougeait pas; ii se contenta d'allonger son cou lorsqu'on lui présenta le nœud cou- lant : deux fois il s'y prit de lui-même, deux fois ce lacs se défit. A la fin, la Marte s'étant jetée à terre, les Chiens voulurent s'en sai- sir; mais bientôt elle sut se débarrasser, et elle s'accrocha avec ses pattes et ses dents au museau d'un des Chiens, qui n'eut pas sujet d'être satisfait de cet accueil. Comme nous voulions lâcher de prendre l'animal en vie , nous écartâmes les Chiens ; la Marte quitta aussitôt prise et remonta sur un ar- bre, où, pour la troisième fois, on lui passa le lacs, qui coula de nouveau. Ce ne fut qu'à la quatrième que le Kamtschadale parvint à la prendre. Cette facilité de chasser les Martes est d'une grande ressource aux ha- bitants de ces contrées, obligés de payer leur tribut en peaux de Martes-Zibelines. » 3. La Fouine, Mustelafoina Lin., a beau- coup de ressemblance avec la Marte com- mune; mais cependant elle s'en distingue au premier coup d'œil par le dessous du cou et la gorge, qui sont blancs et non pas v jaunâtres. Sa taille est la même; son pelage f est brun , avec les jambes et la queue noi- râtres. Elle exhale une forte odeur mus- quée désagréable. Elle se trouve dans toute l'Europe , et dans une partie de l'Asie occi- dentale. On la rencontre dans toutes les lo- calités, dans les forêts, les bois, les vergers, les granges, les fermes, et même dans les magasins à fourrage des villes; il n'est pas rare d'en trouver jusque dans les faubourgs de Paris , et c'est surtout par ces habitudes qu'elle diiîere essentiellement de la Marte. « La Fouine , dit Buflon , a la physionomie très fine, l'œil vif, le saut léger, les mem- bres souples, le corps flexible, tous les mou- vements très prestes; elle saute et bondit plutôt qu'elle ne marche; elle grimpe aisé- ment contre les murailles qui ne sont pas bien enduites , entre dans les colombiers , les poulaillers , etc. ; mange les œufs , les Pigeons, les Poules, etc. ; en tuevquelque- fois un grand nombre et les porte à ses pe- tits ; elle prend aussi les Souris , les Rats , les Taupes, les Oiseaux dans leur nid. Les Fouines , dit-on , portent autant de temps que les Chats. On trouve des petits depuis le printemps jusqu'en automne, ce qui doit faire présumer qu'elles produisent plus d'une fois par an. Les plus jeunes ne font que trois ou quatre petits, les plus âgées en font jus- qu'à sept. Elles s'établissent, pour mettre bas, dans un magasin à foin, dans un trou de muraille, où elles poussent de la paille et des herbes; quelquefois dans une fente de rocher ou dans un trou d'arbre, où elles portent de la mousse; et lorsqu'on les in- quiète , elles déménagent et transportent ailleurs leurs petits , qui grandissent assez vite; car celle que nous avions élevée avait, au bout d'un an , presque atteint sa gran- deur naturelle; et de là on peut inférer que ces animaux ne vivent que huit à dix ans. Elle demandait à manger comme le Chat et ïe Chien, et mangeait de tout ce qu'on lui donnait, à l'exception de la salade et de» IAR MAR berbes ; elle aimait beaucoup le miel , et préférait le chènevis à toutes les autres graines. » Le grand naturaliste a remarqué qu'elle buvait fréquemment, qu'elle dor- mait quelquefois deux jours de suite , et qu'elle était aussi quelquefois deux ou trois jours sans dormir ; que pendant le sommeil elle se mettait en rond , cachait sa tête , et l'enveloppait de sa queue ; que, tant qu'elle ne dormait pas, elle était dans un mouve- ment continuel si violent et si incommode , que quand même elle ne se serait pas jetée sur les volailles , on aurait été obligé de l'attacher pour l'empêcher de tout briser. La Fouine, sans s'attacher positivement à son maître , peut cependant s'apprivoiser et devenir capable d'une certaine éducation. J'ai été témoin d'un fait assez curieux qui le prouve. Dans un village sur les bords de la Saône, un ancien garde-chasse, un peu fripon , était parvenu à apprivoiser si bien une Fouine, qu'il appelait Robin, que ja- mais il ne l'a tenue à l'attache ; elle courait librement dans toute la maison , sans rien briser et avec toute l'adresse d'un chat. Elle était turbulente, il est vrai, mais elle pre- nait ses précautions pour ne rien renverser. Elle répondait à la voix de son maître, ac- courait quand il l'appelait, ne le caressait pas, mais semblait prendre plaisir à ses ca- resses. Elle vivait en très bonne intelligence avec Bibi , petit chien terrier anglais qui avait été élevé avec elle. Ceci est déjà très singulier, mais voici qui l'est davantage : Robin et Bibi n'étaient pour leur maître que des instruments de vol et des complices. Chaque matin le vieux garde sortait de chez lui , portant à son bras un vaste panier à deux couvercles dans lequel était caché Ro- bin; Bibi suivait derrière son maître, lui marchant presque sur les talons. Ce trio se rendait ainsi autour des fermes écartées, où l'on est dans l'usage de laisser la volaille er- rer assez loin de l'habitation. Dès que le vieux garde apercevait une poule à proxi- mité d'une haie , dans un lieu où on ne pou- vait le voir, il prenait Robin, lui montrait la poule, le posait à terre et continuait son chemin. Robin se glissait dans la haie, se faisait petit, rampait comme un serpent, et s'approchait ainsi de l'oiseau; puis tout- à-coup il s'élançait sur lui et l'étranglait sans lui donner le temps de pousser un cri. Alors le vieux fripon de garde revenait sur ses pas; Bibi courait chercher la poule et l'apportait suivi de Robin ; l'oiseau était aussitôt mis dans le panier avec la Fouine, qui avait sa petite loge séparée , et l'on se remettait en marche pour chercher une nou- velle occasion de recommencer cette ma- nœuvre. A la fin , les fermiers du voisinage s'aperçurent de la diminution du nombre de leurs poules et de leurs chapons; on se mit à guetter, et l'on ne tarda pas à saisir les voleurs sur le fait. Le juge de paix , qui n'était nullement soucieux des progrès de l'histoire naturelle, fît donner un coup de fusil à la Fouine, et crut faire grâce au vieux garde en ne le condamnant qu'à payer les poules qui, grâce à Bibi et à Robin, avaient passé par son pot-au-feu. 4. Le Pékan, Muslcla canaclensisGm).; le Pékan de Daubent, et de G. Cuv., est un peu plus grand que les espèces précédentes. Ses pattes, sa queue, le dessous de son corps et son museau sont d'un brun marron très foncé ; ses oreilles sont blanchâtres; le reste du corps est d'un brun gris varié de noirâtre, très changeant et passant quel- quefois au noir. Cette espèce vit sur le bord des lacs et des rivières, dans des terriers qu'elle sait se creuser. Elle habite le Canada et le nord des États-fnis. On en connaît une variété entièrement blanche, qui, chez les fourreurs, porte le nom de Vison blanc. 5. La Marte a tète de Loutre, Muslela lutreocephala Harlan; le Mink des Améri- cains, de Warden ; le Muslcla rufa Desm., Muslela vison Shaw, est un animal assez mal déterminé par les auteurs , et il ne me paraît pas former une espèce bien distincte. Voici , d'ailleurs , ce qu'en dit M. Is. Geof- froy : « La courte description et les indica- tions données par Warden ne permettent pas de décider si le Mink des Américains diffère réellement du Vison et du Mink d'Europe , et s'il existe deux espèces dans les États-Unis, sans compter le Pékan et les autres Martes bien caractérisées, que nous avons dit appartenir à la même contrée. L'examen des diverses pelleteries que possède le Muséum laisse dans le même doute. Nous avons trouvé, en effet, parmi les animaux de l'Amérique du Nord, des individus d'un brun foncé , d'autres d'un marron clair, d'autres enfin d'une nuance intermédiaire. s 1YIAR MAR Chez quelques uns, la tache blanche de la mâchoire inférieure se prolonge en une ligne étroite sur le milieu de la gorge , tandis que chez la plupart on ne voit rien de semblable : mais d'autres n'ont qu'une ligne blanche très petite ou très peu prononcée, et tien- nent ainsi le milieu entre ceux où elle existe entière et ceux où elle n'existe pas. Enfin leur taille n'est pas moins variable, en sorte qu'ils ne sont ni assez différents pour qu'on puisse les considérer comme types de deux espèces distinctes, ni assez semblables pour qu'on soit certain de leur identité spéci- fique. » Quoi qu'il en soit , la Marte à tête de Lou- tre est généralement d'un blanc brunâtre ou jaunâtre, plus clair en dessous, avec la queue d'un brun ferrugineux, ce qui la dis- tingue du Vison ; sa taille est le double de celle du Tuhcuri, et elle ressemble à la Loutre par la forme de sa tête et de ses oreilles ; ses doigts sont à demi palmés , ce qui lui donne des habitudes un peu aquatiques, c'est-à- dire qu'elle vit de reptiles, de crustacés et de poissons, et qu'elle habite de préférence le bord des ruisseaux et des petites rivières, dans le Maryland et les États-Unis. 6. Le Vison, Mustelavison Lin.; le Vison, Buff., G. Cuv., est d'un brun plus ou moins foncé, tirant plus ou moins sur le fauve, avec une tache blanche à l'extrémité de la mâchoire inférieure ; sa queue est noirâtre, et il n'a pas les pieds palmés. Cette espèce vit dans des terriers qu'elle se creuse au bord des eaux, dans le Canada et dans tout le nord de l'Amérique. Je ne sais trop pourquoi M. Lesson ( Nouv. tabl. du Règne animal) lui assigne pour patrie le Poitou et la Sain- tonge; se trouverait-il en France? 7. La Marte des Hurons, Mustela huro Fr. Cuv., est ordinairement d'un brun clair, avec les pattes et l'extrémité de la queue plus foncées et quelquefois brunes. Cette es- pèce varie beaucoup pour les couleurs; car on en voit au Muséum dont les parties infé- rieures du corps sont plus foncées que les supérieures, et d'autres dont les couleurs sont dans une disposition inverse; la tête est ^quelquefois blanchâtre ou même entièrement blanche. Elle habite le haut Canada. 8. LeWAJACH, Mustela Pennantii Erxl., Mustela melanorhyncha Bodd., Mustela pis- catoria Less., Viverra piscalor Shaw, a le museau pointu et le nez d'un brun noi- râtre. Ses oreilles sont courtes, larges, ar- rondies, bordées de noir; ses moustaches longues et soyeuses; la poitrine est brune, avec quelques poils blancs; le ventre et les cuisses sont d'un brun noir; ses pieds sont larges, velus, avec des ongles blancs; le fond de son pelage est jaunâtre, quelquefois noirâtre , passant au brun-marron sur la tête; la queue est touffue, très grêle à son extrémité , noire et lustrée. Il habite la Pen- sylvanie et les bords du grand lac des Es- claves. 9. La Marte-Renard, Mustela vulpina Ra- rînesq., est une espèce assez mal déterminée, qui habite le Canada et principalement les bords du Missouri. 1 0. Le Cuja, Mustela cuja, Mol in a, Mustela cigogniari Ch. Bonap., est de la taille d'un Furet ; son pelage est très doux , épais , en- tièrement noir; sa queue est aussi longue que son corps , touffue; son museau est re- levé vers l'extrémité; ses yeux sont noirs. Ses mœurs sont à peu près les mêmes que celles de notre Fouine. Il chasse continuelle- ment aux souris, qui font sa principale nour- riture, et la femelle fait deux portées par an , chacune de quatre ou cinq petits. Il habite le Chili et le Mexique. Quant au Mustela quiqui de Molina, son système dentaire l'exclut absolument du genre des Martes. II. — Les PUTOIS {Putorius, G. Cuv.). Ils n'ont que quatre fausses molaires à la mâchoire supérieure, six à l'inférieure et point de tubercule intérieur à la carnassière inférieure. Leur tête est un peu moins al- longée que chez les Martes, et tous exhalent une odeur très désagréable. 1. Le Putois commun, Putorius communis Less., Mustela putorius Lin., le Putois, Buff., a un peu plus d'un pied de longueur (0m,335), non compris la queue , qui a envi- ron 6 pouces (0m,162). Il est d'un brun noi- râtre , assez foncé sur les membres , mais plus clair et prenant une teinte plus fauve sur les flancs ; il a le bout du museau , des oreilles et une tache derrière l'œil , blancs ; ses poils intérieurs, laineux, sont blanchâtres. Il en existe une variété blanche, assez rare, et une autre blanchâtre ou jaunâtre, qui se trouve assez communément en Lorraine. Le MAR MAR 9 Putois (ou Puant) se trouve dans toute l'Europe, soit au Midi, soit au Nord, et ii est très commun dans la zone intermédiaire de cette partie du globe. Son nom vient de Todeur infecte qu'il exhale, surtout lors- qu'il est en colère : alors cette odeur devient tellement forte qu'elle dégoûte et éloigne les chiens les plus ardents à la chasse. Ses inœurs ont beaucoup d'analogie avec celles de la Fouine, et souvent, quand il s'agit de leurs méfaits, nos cultivateurs les con- fondent l'un avec l'autre. 11 habite la cam- pagne pendant la belle saison; mais aussitôt que les froids se font sentir, il se rapproche d,s habitations, et se loge dans les vieux bâ- timents , les granges et les greniers à foin. 11 dort pendant le jour et ne sort de sa re- traite que la nuit, pour aller à la chasse des petits mammifères dont il se nourrit. Il a toute la cruauté, toute l'audace des Mar- tes , mais il est plus rusé, plus défiant , et donne moins souvent dans les pièges qui lui sont tendus. « Il se glisse dans les basses- cours , dit Buffort , monte aux volières , aux colombiers, où, sans faire autant de bruit que la Fouine, il fait plus de dégâts. Il coupe ou écrase la tète à toutes les volailles, et en- suite il les emporte une à une et en fait un magasin. Si, comme il arrive souvent, il ne peut les emporter entières, parce que le trou par où il est passé se trouve trop étroit, il leur mange la cervelle et emporte les têtes. Comme il aime beaucoup le miel, il sait profiter du temps où les abeilles sont en- gourdies pour attaquer les ruches et les piller. » Rarement cet animal s'éloigne des lieux hr.bités; il entre en amour au printemps, et alors il n'est pas rare d'entendre les mâles se livrer des combats acharnés sur les toits, pour se disputer une femelle que le vain- queur ne tarde pas à abandonner pour aller passer l'été à la campagne ou dans les bois. La femelle, au contraire, reste dans son grenier jusqu'à ce qu'elle ait mis bas, et n'emmène ses petits que vers le milieu ou la fin de l'été. Elle en fait Jrois ou quatre , quelquefois cinq, qu'elle n'allaite pas long- temps et qu'elle accoutume de bonne heure à sucer du sang et des œufs. Pendant qu'il habite la campagne , le Pu- tois fixe son domicile dans un trou de rocher ou un tronc d'arbre. Mais , s'il y a une ga- t. vnr. renne dans les environs, il s'empare d'un ter- rier de lapins , et, après en avoir mangé les habitants, il s'y établit commodément. Dans ces heureuses circonstances, il trouve chaque jour la facilité de satisfaire son goût pour lef carnage et sa soif pour le sang. Grâce à sa taille fluette , il se glisse aisément dans les terriers , et massacre tout ce qu'il y Louve. S'il n'y a pas de garenne dans les environs, il dort le jour et bat la campagne toute la nuit , pour chercher les nids d'alouettes , do cailles, de perdrix, etc., et le plus souvent il parvient à surprendre la mère sur ses œufs. Quoique très farouche , cet animal ne manque pas d'intelligence, et probablement on pourrait le dressera la chasse aux lapins si l'on n'avait pas le Furet. 2. Le Tuhcuri, Putorius lutreola Less., Mustela lutreola Pall., Mustela minorErx}., le Mink des naturalistes , le Tuhcuri des Finlandais , le Mœnch des Russes et le Nœrs ou Norek des Prussiens. Son pelage est d'un brun noirâtre, avec le dernier tiers de la queue tout-à-fait noir; la lèvre supérieure, le menton et le dessous du cou sont blancs; il a les pieds à demi palmés. Cet animal habite le nord de l'Europe et surtout la Fin- lande. Il se tient sur le bord des eaux, et se nourrit de grenouilles, d'écrevisses et de poissons, qu'il poursuit dans les ondes. Ses habitudes tiennent à la fois de celles des Putois et des Loutres. Il n'exhale qu'une légère odeur de musc, peu désagréable, d'où il résulte que sa fourrure, d'ailleurs fort belle, est plus recherchée que celle de la plupart des autres animaux de son genre. 3. Le Furet ou Nimse, Putorius furo Less., Mustela furo Linn., ne diffère de notre Pu- tois que par son pelage, d'un blanc jaunâtre, et ses yeux roses, ce qui me semble être sim- plement un effet de l'albinisme. Ce qui le prouve, c'est qu'on en élève souvent dont le pelage est mêlé de blanc, de fauve et de noir, ainsi que celui du Putois, et ceux-là n'ont plus les yeux roses. J'en conclus que le Furet n'est qu'une variété albine du Pu- tois, perpétuée par une longue domesticité. 11 nous a été apporté d'Espagne, et les Espa- gnols eux-mêmes l'ont reçu de Barbarie, dès la plus haute antiquité, si l'on s'en rap- porte à Strabon. A l'état sauvage, il ne peut vivre en France, et, lorsqu'il a conquis sa liberté, les froids de nos hivers ne lardent 30 MAR MAR guère à le faire périr : aussi n'a-t-on jamais revu un seul des nombreux individus qui s'échappent des mains des chasseurs. En Es- pagne, où il s'est parfaitement naturalisé, ses mœurs ne diffèrent en rien de celles du Putois. « En naissant, dit Buflbn , il ap- porte une telle haine pour les Lapins , qu'aussitôt qu'on en présente un, même mort, à un jeune Furet qui n'en a jamais vu, il se jette dessus et le mord avec fureur. S'il est vivant , il le prend par le cou , par le nez, et lui suce le sang. » Les chasseurs ont profité de cette anti- pathie pour dresser le Furet à la chasse des Lapins, autant que le caractère farouche et indiscipliuable de cet animal le permettait. Lorsqu'on s'en sert , on a le soin de le mu- seler avant de le présenter à l'entrée du ter- rier, car sans cela il en tuerait tous les ha- bitants, leur mangerait la cervelle, se gor- gerait de sang , puis il s'endormirait sur ses victimes, et rien ne serait capable de le ré- veiller, ou au moins de le déterminer à sor- tir du trou. Quand il est muselé, il les at- taque seulement avec les ongles ; les pauvres Lapins épouvantés se hâtent de sortir, et, dans leur frayeur, vont donner tête baissée dans la bourse de filet que le chasseur a tendue à l'entrée du terrier. Quelquefois, malgré sa muselière, le Furet parvient à su- cer le sang d'un jeune Lapin, après l'avoir déchiré avec les ongles. Dans ce cas on par- vient souvent à le faire sortir du trou en tirant un ou deux coups de fusil à l'entrée du terrier, ou en le foimant comme un Re- nard. Mais quelquefois il s'enfonce davan- tage dans les différentes branches du terrier, et alors il est perdu pour le chasseur. On voit que le Furet n'est jamais réelle- ment bien apprivoisé, et que, dans sa pré- tendue éducation, tout se borne à tirer parti de l'instinct que lui a donné la nature; on est parvenu à en faire, non un domestique, mais un esclave toujours en révolte, et qu'on ne peut conduire qu'à la chaîne. 11 ne re- connaît pas son maître, n'obéit à la voix de personne, et ne manque guère démordre la main qui le nourrit. On élève les Furets dans des tonneaux ou des cages; on leur donne de la filasse dans laquelle ils aiment è s'enfoncer pour dormir, et on les nourrit avec du pain, du son, du lait, etc.; maison s'abstient de leur donner de la chair , afin de leur faire oublier, autant que possible, ce goût pour le sang, qui les fait rester le plus souvent dans les terriers. Us dorment continuellement , et ne se réveillent guère que pour manger, ce qu'ils fontavec voracité. La femelle estun peu plus petite que le maie; elle le recherche avec ardeur dans le temps des amours, et ii serait dangereux de les sé- parer à cette époque, puisque le plus ordi- nairement elle mourrait de chagrin. Elle porte six semaines, et fait des petits deux fois par an. Il arrive assez fréquemment à cette bonne mère de manger ses enfants, non par voracité, mais simplement pour avoir le plaisir de faire de nouvelles avances à son mâle; dans ce cas , elle fait trois por- tées au lieu de deux. Chaque portée est or- dinairement de cinq ou six petits, rarement de huit ou neuf. Ces animaux exhalent, sur- tout quand ils sont en colère , une odeur fétide tout-à-fait analogue à celle du Pu- tois. 4. Le Perouasc a, Putorius sarmalica Less., Mustela sarmatica Pall., Muslela prœcincta Rzacz., le Putois de Pologne des voyageurs, est un peu plus petit que notre Furet, étale poil très court, d'un beau fauve clair, par- semé de nombreuses taches brunes en des- sus ; le dessous , les membres et le bout de la queue sont d'un brun foncé; l'oreille, le bout du museau et le dessous de la mâ- choire inférieure sont blancs; il a sur le front une bande blanche en fer à cheval , naissant sous les oreilles et passant sous les yeux. Du reste, son pelage varie. Cet animal est vorace, cruel, et a toutes les ha- bitudes de notre Putois. Quand il est irrité, il exhale une odeur tout aussi fétide. Il ha- bite la Pologne méridionale, entre le Volga et le Tanais. 5. L'Hermine, Putorius erminea Less., Mus- tela erminea Lin. , Mustela alba Gesn., Pu- torius hermellanus Boit., V Hermine ou le Roselet, BulT. Cet animal atteint ordinaire- ment une taille un peu plus grande que la Belette, à laquelle, du reste, il ressemble beaucoup. Il a jusqu'à 9 pouces 6 lignes (0m,258) du bout du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a un peu plus de 3 pou- ces et demi (Om,095). En pelage d'été il porte le nom de Roselet: alors il est généralement d'un beau marron, plus ou moins pâle en dessus , et d'un blanc quelquefois un peu MAR MAXl 11 jaunâtre en dessous, avec la mâchoire in- férieure blanche; sa queue est brune, avec l'extrémité noire. En hiver le Roselet de- vient une Hermine , c'est-à-dire que le pe- lage devient entièrement blanc, si ce n'est le bout de la queue , qui reste noir. Cet ani- mal est d'autant plus commun que l'on re- monte davantage vers le Nord jusqu'aux dernières limites des terres ; il est rare dans les pays tempérés, et il n'existe plus au- dessous du 44e degré, si ce n'est quelquefois et accidentellement dans les Alpes. Les pays où il abonde sont : la Russie, la Sibérie, le Kamtschatka, l'Amérique tout-à-fait septen- trionale, la Laponie et la Norwége. On a cru aussi qu'il se rencontrait en France, dans Ja Normandie et la Bretagne; mais ce fait, qui me paraît fort douteux, doit résulter de ce qu'on l'aura confondu avec VHermi- nette , qui ne me paraît rien autre chose qu'une variété de Belette. A propos de la Zibeline, j'ai dit comment on lui faisait la diasse, et j'ai montré com- bien le luxe futile des riches coûte de larmes et de misères aux pauvres ; je n'y reviendrai pas. L'Hermine a 'es mêmes mœurs que la Belette, à cela près qu'elle est d'un carac- tère plus farouche , qu'elle ne se plaît que dans les forêts les plus sauvages , et que ja- mais elle ne s'approche de l'habitation des hommes. Elle se nourrit d'Écureuils , de Petits-Gris, de Rats et autres petits mam- mifères; elle se hasarde quelquefois dans les prairies et les roseaux, pour chercher les œuf» d'oiseaux aquatiques, dont elle est très friande tomme la Belette, elle s'élève très bien en captivité, et elle s'apprivoise même beaucoup mieux; mais, au lieu de blanchir pendant; l'hiver, comme lorsqu'elle est en liberté , son pelage reste d'un brun sale et terne. Sa fourrure, en possession depuis longtemps d'orner la robe de nos docteurs , et, ce qui est beaucoup moins ridicule, les robes de nos dames, est, comme tout le monde le sait, l'objet d'un commence considérable. Elle est extrêmement estimée parmi les plus précieuses, surtout quand elle a ce blanc éclatant, qu'elle perd toujours plus ou moins en vieillissant, pour prendre une teinte un peu jaunâtre. 6. Liens d'Aristolc, Putorius boccamcla Cctti, qui se trouve en Sardaigne, ne me paraît être qu'une simple variété de la Be- lette faisant le passage de celle-ci à l'Her- mine. Elle est brune en été et roussâtre en hiver. 7. La Belette, Putcrlus muslela Boit., Mustelavulgaris Linn., le Gâte des Lapons, a 6 pouces de longueur (0m,162), non com- pris la queue, qui a environ 2 pouces (0m,054). Son corps est extrêmement effilé, d'un brun roux en dessus, blanc en dessous; l'extré- mité de sa queue n'est jamais noire, si ce n'est dans ses variétés. Elle se trouve dans toutes les parties tem- pérées de l'Europe, et ne s'écarte guère des habitations, si ce n'est dans la belle saison : alors elle part pour îa campagne , suit le bord des ruisseaux et des petites rivières, se plaît dans les haies et les broussailles des prairies sèches et des petites vallées, se loge dans un trou de rocher ou dans un tas de pierre, plus souvent dans un terrier creusé par les Taupes ou les Mulots, quelquefois dans un trou d'arbre ou même dans la car- casse d'un animal mort et à demi putréfié, comme l'a observé Buffon. Son œil vif et sa marche dégagée lui donnent un air d'ef- fronterie remarquable quand, se croyant hors de danger sur les branches d'un arbre, elle regarde le chasseur. Elle est d'une agi- lité surprenante , et ses mouvements sont si aisés, si gracieux, qu'on croirait que les sauts les plus prodigieux ne lui coûtent au- cun effort. Sa vivacité ne lui permet pas de marcher, elle bondit; si elle grimpe à un arbre, du premier élan elle parvient à 5 ou 6 pieds de hauteur , et elle s'élance ensuite de branche en branche avec la même agi- lité que l'Écureuil. Dans la campagne, elle fait la chasse aux Taupes , aux Mulots , aux oiseaux, aux Rats d'eau , aux Lézards et aux Serpents. On a raconté à ce sujet que, lors- qu'en se battant contre une Vipère elle était mordue, elle allait aussitôt se rouler sur une certaine herbe {Echiumvulgarc, ou Vi- périne), en mâchait quelques feuilles et re- venait guérie au combat. De tels contes n'ont pas besoin délie réfutés. Le courage de ce joli petit animal est ex- traordinaire; il combat le Surmulot, deux fois plus gros que lui , l'enlace de son corps flexible, l'étrcint de ses griffes et finit par le tuer : il ose même attaquer un Lièvre de 6 à 7 livres, et j'ai été témoin de ce fait. Buf- fon dit que la Belette ne chasse que la nuit, 12 MAR MAR et ceci est une erreur : il n'est pas un chas- seur qui n'en ait rencontré le jour, en plein soleil, et qui n'ait admiré l'adresse qu'elle met pour surprendre les petits oiseaux dans les haies et les buissons où elle se met en em- buscade. Si un Moineau l'aperçoit, il appelle aussitôt ses compagnons, qui l'entourent et la harcèlent de leurs cris; mais loin de s'en laisser étourdir, et de fuir, comme la Marte ou la Fouine, elle profite de la circonstance pour saisir et emporter le plus hardi ou le plus imprudent. C'est au printemps qu'elle met bas, dans un nid qu'elle s'est préparé à l'avance avec de la paiile , du foin, des feuil- les sèches et de la mousse, dans un tronc d'arbre ou un terrier. Elle fait ordinaire- ment de 3 à 5 petits, qui grandissent vite , et qui ne tardent guère à suivre la mère à la chasse. Lorsque vient la mauvaise saison, toute la famille se retire dans les greniers à fourrage d'une grange ou d'une ferme , et c'est alors qu'elle est dangereuse par les dé- gâts qu'elle fait. Sa taille lui permet de se glisser par les plus petits trous, et si elle parvient à pénétrer dans un colombier ou un poulailler elle y fait les mêmes dépré- dations que la Fouine et le Putois. Si le ha- sard la fait tomber sur une couvée de jeu- nes poussins , elle les tue tous et les em- porte les uns après les autres. Quant aux vieilles volailles, elle se borne à leur sucer la cervelle par un très petit trou qu'elle leur fait au crâne, et elle abandonne le ca- davre sans y toucher autrement. Quoi qu'en ait dit Buffon, c'est, de tous les animaux de ce genre, celui qui s'appri- voise le plus facilement, pourvu qu'il soit pris jeune et traité avec beaucoup de dou- ceur. J'ai vu une Belette qui, à la voix de son maître, venait prendre dans sa main la viande et le pain trempé dans le lait dont on la nourrissait. On rencontre assez fréquemment en France des Belettes entièrement jaunâtres, d'autres parfaitement blanches, surtout en hiver. Je regarde encore comme de simples variétés de notre Belette, l'Herminette, la Belette alpine, et La Belette de l'Altaï, que je vais décrire. 8. L'Herminette ou Belette des neiges, Mustella nivalis Lin., Mustela hyemalis Pal- las, Musteîa vulgaris var., Gmel.; Mustela herminea var., Bodd., ressemble absolument à la variété blanche de notre Belette , avec la seule différence qu'elle a constamment le bout de la queue noir. Elle habite le nord do l'Europe, et se trouve quelquefois en France. 9. La Belette altaïque , Mustela altaica Pall., ne m'est connue que par cette phrase de Pallas : « Queue deux fois pius longue que la tête, et d'une seule couleur. » Elle est du nord de l'Asie et de l'Europe. 10. La Belette des Alpes, Mustela alpina Gebl., ne me paraît différer de notre Belette que par sa taille légèrement plus grande. Elle est jaunâtre ou brunâtre en dessus, d'un jaune pâle en dessous, avec le men- ton blanc, ainsi qu'une partie de la bouche. Elle habite les Alpes, se loge dans des trous de rochers ou dans des terriers, et se nour- rit de petits Mammifères et d'oiseaux. 11. Le Chorock, Putorius sibiricus Less., Mustela sibirica Pall., est une espèce bien distincte, à peu près de la taille du Furet, dont il a les formes générales ; mais son pe- jage esta poils plus longs , d'un fauve doré en dessus, et d'un jaune fauve -pâle en des- sous ; le tour du mufle est blanc, et la par- tie du museau comprise entre les yeux et cette partie blanche est brune. Quelques in- dividus ont le dessous1* de la mâchoire infé- rieure blanc, d'autres de la couleur du corps, mais un peu plus clair. Le Chorock habite les forêts de la Sibérie, et, ainsi que Je Putois, dont il a les mœurs , il se rap- proche des habitations rurales pendant Phi- ver, et dévaste les basses-cours. 12. Le Putois a gorge dorée, Putorius Hardivickii Ho rs t., Mustela flavigula Bod Endl. *MASTIGURA (.«cttiÇ, évantail; oùpoc', queue), rept. — Groupe de Reptiles formé aux dépens du genre Stellion. (E. D.) *MÀSTIGUS(fA3t mière et la plus grande de tous les ani- » maux terrestres, n'a subsisté que dans les » premiers temps et n'est point parvenue ■» jusqu'à nous. » 2. Le Mastodonte a dents étroites, M. angustidens Guv. Les molaires de cette es- pèce , moins larges à proportion que celles du grand Mastodonte, sont formées de col- lines composées également de deux grands cônes réunis. Aux dents supérieures, les cônes internes et quelques uns des externes sont flanqués vers leur point de jonction de cônes plus petits. L'usure développe sur ces cônes réunis trois à trois une figure à trois lobes semblable à une feuille de trèfle. Aux dents inférieures, le cône externe reçoit seul de ces cônes plus petits, qui concourent à for- mer des feuilles de trèfle; le cône interne est comprimé, et la mastication nedéveloppe sur lui qu'un parallélogramme plus ou moins allongé à angles arroudis. Les premières dents sont formées d'un cône avec un bourrelet semi-circulaire plus ou moins hérissé de petites pointes : les 2esde trois collines, les 3e, 4e et 5e de quatre collines, les 6e9 de quatre collines en haut et de cinq en bas, toutes deux avec un talon; quelquefois (peut-être dans les mâles) les 5C6 ont un talon, et les 6CS unecol- line de plus , aussi bien en haut qu'en bas. La 3e molaire ou la dernière de lait porte, en avant et en arrière des quatre collines, un bourrelet assez saillant. Les grandes dents postérieures sont arquées dans le sens de la courbure de la mâchoire. On voit, pi. XIV de l'Os*, des Éléphants de M. de Blainville, la figure de la mâchoire inférieure de cette espèce, sous la rubrique d'Autriche, et deux palais, l'un jeune et l'autre adulte d'Eppelsheim. La symphyse annonce que cette mâchoire inférieure se terminait par un bec assez prononcé, inflé- chi en bas; jusqu'à présent on ne sait si cette mâchoire inférieure portait des dé- fenses. Les défenses supérieures sont à peu près cylindriques, légèrement planes à leur face supérieure; très longues relativement à leur grosseur, elles décrivent une courbe spirale assez prononcée. Cette espèce était fort grande , aussi grande peut-être que l'Élé- phant fossile. 3. Le Mastodonte a long museau, M. Ion- girostris Kaup. Cette espèce , établie par M. Kaup, mais que M. de Blainville n'ac- cepte pas, présente cependant des caractères bien prononcés. Les dents sont plus étroites encore que dans l'espèce précédente. Les supérieures sont moins compliquées; la pointe interne seule donne un double trèfle, l'externe un parallélogramme à angles ar- rondis ou un ovale, les inférieures offrent les mêmes figures inversement situées. Les dents intermédiaires, au lieu d'avoir quatre collines, n'en ont que trois, comme dans le grand Mastodonte. Ce caractère, que nous avions cru apercevoir, nous a été confirmé par M. Lartet , savant paléontologiste, qui possède les matériaux nécessaires pour l'établir, et à qui nous avions fait part de notre conjecture. M. Lartet formule ainsi dans sa réponse la série dentaire de ce Mastodonte à long museau. Les llCS dents se composent d'un tubercule avec un entourage semi-circulaire pour la su- périeure; les 2es dents, de deux collines ; les 3e, 4e et 5e de trois collines ; les 6tS, le plus souvent de quatre, avec un talon en haut et de cinq en bas aussi avec un talon. Quelquefois le talon disparaît, etquelquefois aussi il y a pour cette 6e dent une colline de moins; on peut croire que celles-ci ap- partenaient à des individus femelles. Les molaires intermédiaires portent presque toutes, à l'état de germe, un talon qui s'efface par la pression de la dent suivante. Cette espèce est remarquable par la longueur de la symphyse de la mâchoire inférieure, qui se prolonge en un bec plus allongé que ses branches , légèrement infléchi en bas, et ter- miné par deux incisives droites de 10 à 20 centimètres de longueur. Les défenses su- 30 MAS MAS péricuresne donnent pas un cercle parleur coupe transversale, mais une demi-ellipse; et, comme dans les dents de la plupart des rongeurs, la face supérieure aplatie offre une bande d'émail plus épais, coloré en jaune, tandis que le reste de la circonfé- rence de la dent n'est couvert que d'un émail blanc plus mince et plus tendre. Cettedent est courbée en une légère spirale, moins prononcée que dans le M. angustidens. La dent de remplacement des deux premières molaires supérieures n'avait que deux col- lines, comme on le voit dans les divers Mastodontes de Cuvier, pi. III, Cg. 2. Cette espèce était d'une taille moindre que la précédente ; toutes deux se rencontrent dans les terrains tertiaires supérieurs de presque toutes les parties de l'Europe. Dès la seconde moitié du xvne siècle, il avait été publié des figures de quelques unes de leurs dents, que les uns croyaient être de géant, les autres d'un animal marin, eten dernier lieu d'un Hippopotame. Le Mast. longi- roslris est plus commun à Simorre et, à ce qu'il paraît, dans toutes les collines sub-py- réennes qu'en Auvergne, à Eppelsheim et en Italie, où le M. angustidens domine. Voy. deBlainville, Ost. des Éléphants, p. XIV, pour la mâchoire inférieure et un fragment de mâchoire supérieure sous le nom de M. an- gustidens du département du Gers. 4. Le Mastodonte des Cordilièkes , M. andium Cuv. Nous croyons qu'il existe aussi dans l'Amérique méridionale deux espèces distinctes de Mastodontes, quoique M. de Blainville n'en admette qu'une. L'espèce à laquelle nous réservons le nom de M. des Cordillères a les dents intermédiaires pres- que carrées et composées de trois collines comme celles du grand Mastodonte. Les fi- gures développées à la couronne des mâche- lières sont semblables par leur forme géné- rale à celles du Mastodonte à long museau; mais chaque cône étant sillonné dans sa hauteur, il en résulte que les bords formés par l'émail sont ondulcux (Voy. Cuv., t. L, Divers Mastodontes, p. II. fig. 1. Voy. encore Voyage dans l'Am. mérid. par Alcide d'Or- bigny, Géol., pi. 10 et 11, pour la mâchoire inférieure). La symphyse de cette mâchoire se prolonge en un sorte de bec recourbé en bas, à peu près comme dans le Mastodonte a dents étroites, et il ne paraît pas y avoir eu d'incisives. Cette espèce a été établie par Cuvier sur deux fragments de dents rap- portés par M. de Humboldt et trouvés par lui près du volcan d'Imbaburra au royaume de Quito, à près de 600 mètres de hauteur, et à la Cordilière de Chiquitos, près de Santa-Crux de la Sierra. Nous regardons les dents rapportées du Pérou par Dombey, que Cuvier croyait être du Mastodonte à dents étroites, comme appartenant à cette espèce. 5. Le Mastodonte de Humboldt, M. Hum boldlii Cuv. Cette espèce, la seule que M. de Blainville admette pour l'Amérique méri- dionale, nous paraît se distinguer de la précédente par les caractères suivants, tirés des molaires. Les deux cônes de chaque colline de ces dents sont flanqués aussi bien aux molaires supérieures qu'aux infé- rieures de cônes plus petits, qui produisent par l'usure deux figures de trèfles opposées l'une à l'autre et à rebord d'émail très si- nueux ; tandis que dans le M. andium le cône extérieur des dents inférieures et l'in- férieur des supérieures offrent seuls des trèfles. Les dents intermédiaires sont aussi à trois collines. Voy. Cuv. 1, Divers mast., pi. If, fig. 5 et 12. Cette dernière figure est rapportée à l'espèce précédente, mais nous la croyons de celle-ci. Voy. encore de Blainville, Ost. des Éléphants, pour une mâchoire inférieure, et divers os que M. de Blainville avait au- trefois considérés comme ceux qui avaient été attribués au roi Teutobochus, et qu'il donne ici, avec raison , comme venant de l'Amérique méridionale. On voit que la symphyse de la mâchoire inférieure est courte etqu'elle diffère considérablement de celle du M. andium. Cuvier pensait que cette seconde espèce était plus petite que l'autre; mais c'est que les dents qu'il avait sous les yeux ne se correspondaient pas pour leurs numéros d'ordre. Elles étaient toutes deux fort grandes, et leurs débris se rencontrent mê- lés les uns aux autres. M. l'amiral Dupotet a rapporté de Buénos-Ayres une dernière dentsupérieure du Mastodonte de Humboldt, qui estaussi grande que celle du grand Masto- donte. Cuvier avait établi cette espèce sur une petite dent rapportée de la Conception du Chili, également par M. de Humboldt. MAS MÀS 31 Tous les auteurs qui ont écrit sur l'Amé- rique méridionale après sa conquête ont si- gnalé des dents et des os de ces deux Mas- todontes. Les habitants du Mexique et du Pérou prennent ces débris pour des os de géants qui existaientavant le déluge. On en trouve en grande abondance dans les envi- rons de Tarija en Bolivie; les dents ont le même aspect que celles que l'on rencontre en Europe, et se trouvent également dans les terrains tertiaires supérieurs. 6. Le Mastodonte tapiroïde, M. tapiroides Cuv. Cette espèce, que Cuvier a proposée sur quelques dents seulement, a été retrouvée en plusieurs endroits, et nous semble devoir être admise définitivement. Les collines des dents au sortir de l'alvéole ne sont pas divisées aussi exactement en deux pointes que celles des autres espèces : cependant, par l'usure, elles prennent de la ressemblance avec le grand Mastodonte, et c'est ainsi que Cuvier lui-même n'a pas osé affirmer que ce dernier ne se trouvât pas en Europe, comme l'avait admis Buffon. On en a ren- contré dans le Gers, dans la Haute-Saône, en Piémont, et quoique M. de Blainville reste indécis sur cette espèce, il y rapporte avec raison les dents envoyées de Sibérie à Buffon par l'abbé Cbappe et par M. de Ver- gennes , celles mêmes qui ont fait admettre à Buffon et à Cuvier l'existence du grand Mastodonte dans l'ancien continent. Les col- lines sont plus obliques, et lorsqu'elles sont usées elles présentent un losange. plus in- décis; il existe au collet interne des dents supérieures un bourrelet plus prononcé; les postérieures d'en haut et d'en bas se rétré- cissent moins en arrière et se terminent par un angle plus obtus sans autre talon qu'un bourrelet : les dents intermédiaires ne sont également qu'à trois collines; il étaitd'une grande taille. 7. Le petit Mastodonte, M.minulus Cuv. A été établi par Cuvier sur une dent mo- laire indiquant, selon lui, une espèce plus petite, qui est rejetée par M. de Blainville. Cette espèce existait bien réelle- ment d'après le témoignage de M. Lartet, qui évaluesa taille à celle des Rhinocéros de moyenne grandeur. En effet, M. Lartet possède des molaires et des os des memhrcs provenant d'individus adultes de dimension moitié moindre que les espèces précédentes, et qui présentent d'ailleurs des différences spécifiques bien prononcées. Il est certain que l'on trouve parfois chez les espèces d'a- nimaux sauvages des races d'une taille moins élevée. Ainsi il existe à Sumatra deux races de Rhinocéros bicornes, l'une d'un cinquième plus grande que l'autre; mais il n'y a point d'exemple dans aucune espèce d'une différence aussi forte dans les dimensions des individus qui la composent que celle que nous rencontrons ici. Il existe au cabinet de paléontologie une mâchoire, sans lieu d'origine, d'un individu âgé, puisque sa dernière dent est déjà très usée, qui, par ses dimensions, nous paraît devoir appartenir au petit Mastodonte.(Foy. Cuv., Divers Mast., pi. III, fig. 5.) 8. Le M. sivalensis (Cautley). Dans le Journal de la Soc. as. du Bengale, t. V, pi. XI, M. Cautley a établi cette espèce, qui se trouve dans les collines tertiaires sub-hirna- layanes. Les dents qu'il a publiées ont du rapport avec celles du M. angustidens; mais elles ne sont pas dans un assez bon état de conservation pour que l'on puisse se pro- noncer d'une manière positive. 9. Le M. auslralis (Owen). On trouve la proposition de cette espèce, tome XIV des Annales des se. nat. de Londres. M. Owen donne la figure d'une dent à trois collines provenant des environs des cavernes de la vallée de Wellington ; elle est fort sembla- ble à l'une des dents intermédiaires du M. longirostris, et jusqu'à plus amples do- cuments, on peut lui conserver le nom que M. Owen a proposé. Tels sont les vrais Mastodontes, ceux qui se distinguent nettement par leurs dents des Éléphants ;'mais il existait encore aux Indes d'autres espèces dont les dents offrent des collines plus nombreuses et plus ruba- nées , et que M. de Blainville range parmi les vrais Éléphants, parce que l'intervalle des collines est en partie comblé par du cément. Mais comme cette circonstance a déjà lieu pour les Maslodon Andium et Humboldlii; comme ces collines n'ont que la hauteur or- dinaire de celles des Mastodontes et qu'elles conservent encore quelques indices de leur division en deux pointes, étant plus étroites à la partie extérieure des dents supérieures et à l'interne des inférieures, ainsi que chez les Mastodontes, tandis que chez l'Éléphant fos- 32 MAS sile et l'Eléphant d'Asie, les lames sont à bords parallèles, et que chez l'Éléphant d'Afrique, le milieu seul des lames est plus large; comme la dent a un collet pro- noncé, et que ces racines sont grosses et tout-à-fait semblables à celles des Masto- dontes , nous pensons , tout en convenant qu'elles font le passage auxÉléphants, qu'on doit les placer parmi les Mastodontes. 10. Le Mastodonte a larges dents, M. la- tidens Clift. {Voy. Trans. de la Soc. géol. de Londres, II, 2e série). Cette espèce, établie pour des restes fossiles trouvés sur la rive gauche de l'Irrawadi, imprégnés de carbonate de fer, a des dents très larges, non pas relati- vement à leur longueur, mais comparative- ment à celles des autres espèces ; la dernière molaire, tant supérieure qu'inférieure, paraît avoir eu dix collines ; les défenses parais- sent avoir été fort grandes. M. Clift, dans ce même travail, établit une seconde espèce, le M. elephantoides. Mais M. Falconner et M. Cautley pensent qu'au lieu de deux es- pèces il y en avait plusieurs. Au reste, un travail de MM. Falconner et Cautley sur les animaux fossiles des Indes est sous presse et paraîtra bientôt. Nous n'avons parlé dans cet article que des dents, afin de ne point l'allonger par des détails fatigants ; il est d'ailleurs plus fa- cile de trouver des caractères d'espèces dans ces organes que dans les autres parties du squelette. Nous n'avons point parlé non plus des nombreuses espèces qui ont été proposées dans ces derniers temps , parce qu'elles ne nous ont paru , ainsi qu'à M. de BlainYille, ne reposer que sur des ca- ractères insuffisants; nous ne ferons ici que citer leurs noms. Le M. d'Auvergne ( selon nous , M. à dents étroites), proposé par MM. Croizet et Jobert; le M. a quatre défenses, proposé par M. Godman {grand Mastodonte, selon M. Owen) ; le M. intermédiaire, proposé par M. Eichwald ; le M. douteux, proposé par M. Kaup; le M. de Jefferson; le M. de Godman; le M. de Collinson; le M. de Cu- yier; le M. deChapman; IcM.deBorson, pro- posés tous six par M. Hays {Trans. de la Soc. phil. de Philadelphie, vol. IV). (Laurillard.) MASTONOTUS (aacrroç , éminence; v£- *oç, dos), mam. — M. Wesmaël {Comptes- rendus de l'Académie des sciences, 1841) in- MAT dique sous ce nom un petit groupe de Ron- geurs. (E- D-) *MASTOTHETHUS ()xa patte), crust. — Genre de l'or- dre des Décapodes brachyures, établi par M. Germar dans le Keferst. geogn. Deutsch., t. IV, 1826. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux et ne sont connues qu'à l'état fossile. Le Mecochirus Baieri Germ. {Op. c*7.,p. 103, pi. 1, fig. 5) peut être considéré comme le type de ce genre singulier. Cette espèce a été rencon- trée dans les pétrifications de Solenhofcn en Bavière. (H. L.) ♦MECOCORYNUS (ftfîxoç, longueur; xo- pwvvi, massue), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- tocères, division des Apostasimérides crypto- rhynchides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. CurcuL syn., t. IV, p. 194-8 , p. 358). L'espèce type, le M. Weslermanni Schr., est originaire de Guinée. Nous avons décrit sous le nom de Tretus loripes une espèce du Sé- négal que Schœnherr a fait entrer dans son genre Mecocorynus. (C.) *MECODEMA (p.îîxoç, longueur; tfyaç, taille), ins. — Genre de Coléoptères pen- . tamères , famille des Carabiques, tribu des , Féroniens , publié par MM. Hombron et , Jacquinot (Voyage au pôle sud, tab. 2, fig. ; 14), et qui a pour type une espèce de la Nou- j velle-Zélande, nommée M. sculpturatum par [ ces auteurs. (C.) *MECOMENUS (^xo?, longueur ; pivi», lunule), ins. — Genre de Coléoptères penta- rnères, famille des Curculionides orthocères, division des Anthribides, créé par MM. Bra- hamm et Imhoff, et adopté par Schœnherr (Synops. gen. et sp. Curcul. syn., t. VIIï, 2e part., p. 341, 2). L'espèce type est ori- ginaire de l'Amérique centrale. (C.) *MECONELLA (diminutif de Meconium, Pavot), bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées - Papavérées - Platystémonées , établi par Nuttall (in Toney et A. Gray Flora of North Americ, I, 64). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. papavéracées. *JMECONEMA (^xoç, longueur; v?,>a, fil, patte), ins. — Genre de la tribu desLocus- tiens, groupe des Locustites, de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par un prosternum mutique, une têle offrant une épine entre les antennes, et des élytres étroites, sans miroir dans les mâles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, d'assez petite di- mension; c'est la M. varia (Locusta varia Fab.). Elle habite notre pays. (Bl.) MECONOPSIS (avîxûjv , pavot; Stytç, as- pect), dot. pu. — Genre de la famille des Papavéracées-Argémonées , établi par Vi- guier (Papav., 20 et 48, f. 3). Herbes crois- sant sur les Pyrénées, en Angleterre, dans la Sibérie, leNépaul et l'Amérique boréale occidentale. Voy. papavéracées. *MEGONYX (^xoç, longueur ; êvvÇ, on- gle), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, proposé par Schœnherr et adopté par Dejean (Catal, 3e édit., p. 125). La MEC MED 43 seule espèce connue est de Colombie ; Schœn- herr l'a nommée M. collaris. (C.) *MECOPODA (piyîxoç, longueur; «ouç, patte), ins. —Genre de la tribu des Locustiens, groupe des Locustites, de l'ordre des Orthop- tères, établi par M. Serville sur une espèce assez commune à l'île de Java; c'est le M. elongata (Locusta elongata Fab.). Les Mécopodes sont caractérisés par un sternum étroit et bi-épineux, desélytres une fois plus longues que le corps, etc. On trouve encore aux Indes orientales les M. ferruginea Stoll. {maculata Serv.) et M. virens Brull. (Bl.) *MECOPUS (fx~xoç, longueur; ttovç, tige), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses - Papillonacées- Hédysarées, établi par Bennett (in Horsfield Plant. Jav. rar., 154 , t. 52). Herbes de Java. Voy. lé- gumineuses. MECOPUS (fAvîxoç, longueur; ttouç, pied). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, division des Apostasimérides cryptorhynchides, établi par Schœnherr (Disp. method., p. 304 ; Gen. et sp. Curcul. syn., t. III, p. 555-8, 2, p. 19). Huit espèces rentrent dans ce genre; nous citerons principalement les trois sui- vantes : M. bispinosus F., Audinetii Schr. et trilineatus Guérin. Sept sont originaires des Indes orientales et la dernière est propre à la Nouvelle-Guinée. Les mâles portent en avant du prothorax, en dessous, deux défenses minces et recourbées (C.) *MÉCORflYI\CHES. Mecorhynchi. ins.— Sous cette dénomination, Schœnherr établit une seconde légion dans l'ordre des Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères (Gen. etsp. Curcul syn., t. VII, 1, p. 418) , et qui correspond aux Rhyn- chœnides (Rhynchœnides) de Fabrie.'us. La trompe des Mécorhynques est cylindrique, filiforme, plus ou moins allongée, rarement plus courte que le corselet; leurs antennes sont insérées en avant ou vers le milieu de la trompe, et non près de la courbure de la bouche. (C.) *MECOSA , Blume. bot. ph. — Syn. de Platanthera, L.-C. Rich. «MECOSAKTURON (^xo;, longueur; apOpov, articulation), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamèrcs, tétramères de La- treille, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé par M. L. Buquet (Revue zoologique de Guérin, 1840, p. 172). L'au- teur l'a formé avec une espèce du Brésil qu'il nomme M. buphagus. (C.) *MECOTARSUS (ptfxoç, longueur; rap- cro'ç, tarse), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Curculionides or- thocères, division des Anthribides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. Curcul. syn., t. V, p. 186, 17). L'espèce type et unique de ce genre est le M. Rosenschœldi. Elle est propre à l'île de Madagascar. (C.) *M ECYNODERA ( pyjxvvw , être long ; cîfpy), cou), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé par M. Hope {Coleopterist's Manual, 18-iO, p. 181, pi. 1, fig. 6) qui lui donne pour type une espèce de la Nouvelle- Hollande, la M. picla, qui avait été décrite premièrement par M.Boisduval sous le nom de Lema coxalgica, et, en dernier lieu, par Sturm sous les noms générique et spécifique de Mesophalacrus Spinolœ. (C.) *MECYNORHINA (p.Wv«, être long; piv, nez), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, établi par M. Hope (Coleopterist's Manual, 1837, p. 60) avec les Cetonia polyphemus et micans de Fabricius. MM. Westwood, Burmeister et Schaum ont adopté ce genre; mais le dernier de ces au- teurs n'en mentionne qu'une espèce, la C. torquata de Drury (collaiis Schr.). EUS pro- vient de la côte de Guinée. (C.) *MECYSMGDERES (pjxu^o'ç, prolon- gé; <î/pY), cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Apostasimérides crypto- rhynchides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. Curculion. synon., t. IV, p. 596). L'espèce type est le Rhynchœnus euglyptus Daim., espèce originaire de Java, et dont la taille se rapproche de celle du Ceuthorhynchus didy- mus de Fab. (C.) *MÉDÉE (nom mythologique), acal. — Genre d'Acalèphes dans la famille des Bé • roïdes, établi parEschscholtz pour des espèces de Béroés nui ont les cils vibratiles deux fois plus longs que îes intervalles séparant les pe- tites rangées transverscs de ces cils. Les rangées longitudinales qui partent de l'ex- trémité fermée ne dépassent pas beaucoup la moitié de la longueur du corps qui est comprimé et forme deux grosses lèvres de Ai MED MÊD chaque côté de la bouche. Le mouvement de locomotion est très vif en raison de la lon- gueur des cils vibratiles, et, comme les es- pèces de ce genre sont toutes très petites, on serait tenté de penser que ce sont les jeunes de quelques espèces d'un autre genre. Eschscholtz en décrivit deux espèces : l'une trouvée par lui dans la mer du Sud, l'autre trouvée par Chamisso dans le détroit de la Sonde. M. Lesson y ajoute trois autres es- pèces, savoir : deux observées par Scoresby dans les mers polaires, et une troisième nom- mée Beroe fulgens par Macartney, qui l'ob- serva sur la côte nord du comté de Kent, en Angleterre, où elle est commune , dit-il , et remarquable par sa phosphorescence. (Duj.) MEDEOLA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Smilacées-Paridées, établi par Gronovius {Virgin., p. 55). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. smilacées. *MEBETERUS. ins. —Genre de l'ordre des Diptères brachocères, tribu des Doli- chopodes, groupe des Dolichopodites, établi par Meigen aux dépens des Dolichopus de Fabricius. On n'en connaît qu'une seule es- pèce, \eMedeterus regius, qui habite la France. M. Macquart (DipJ. exot., t. II, 2e part, p. 123) en cite trois nouvelles espèces (M. ci- nereusWied., cupreus et fuscipennisMucq.) ; la première est de Tanger, les deux autres des îles Canaries. MEDICAGO. bot. ph. — Voy. luzerne. MÉDIGINIER. Jatropha, Kunth (faTpov, remède; ipâya , je mange), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Euphorbiacées, de la moncecie monadelphie dans le système sexuel de Linné. Tel qu'il était circonscrit par le botaniste suédois, il formait un groupe hétérogène et nombreux; mais les botanis- tes modernes l'ont restreint entre des limites plus étroites, en même temps plus précises, et pour cela ils en ont séparé diverses espèces qui ont été se ranger dans des genres déjà établis, ou qui ont servi à former des gen- res nouveaux (voy., par exemple, manihot). Ainsi limité, le genre Médicinier se compose d'arbres et d'arbrisseaux, et de quelques herbes , qui renferment tous un suc laiteux abondant ; leurs feuilles sont alternes , quelquefois entières, plus souvent palmées ou lobées , dans quelques cas hérissées de poils glanduleux qui sécrètent une humeur caustique. Leurs fleurs, ordinairement de couleurs assez vives , sont monoïques; leui périanthe est le plus souvent double , c'est- à-dire composé d'un calice à cinq lobes plus ou moins profonds , et d'une corolle égale- ment à cinq lobes profonds ; celle-ci manque dans quelques espèces, Plus intérieurement que la corolle, se trouve un disque formé de cinq petites écailles glanduleuses , tantôt libres et distinctes, tantôt soudées en un anneau sinueux à son bord. Les fleurs mâles présentent 8-10 étamines à filets soudés dans leur partie inférieure, et dont les 3-5 plus intérieures dépassent les autres. Quant aux fleurs femelles, elles offrent un pistil dont l'ovaire est à trois loges uni-ovulées, et porte à son sommet trois styles bifides ou dichotomes. A ces fleurs succède un fruit à trois coques. Les Médiciniers habitent tous les contrées chaudes du globe , soit dans l'ancien, soit surtout dans le nouveau con- tinent. La plus connue et la plus importante d'entre leurs espèces est la suivante : MÉDICINIER CATHARTIQUE , Jatrophd CUî'CaS Lin. Cette espèce porte vulgairement les noms de Médicinier, Gros Pignon d'Inde, Ri- cin d'Amérique. Elle paraît être originaire de l'Afrique et avoir été transportée de là en Amérique , où elle s'est naturalisée. C'est un arbre très peu élégant, haut d'environ 4 mètres, dont toutes les parties exhalent une odeur vireuse narcotique , et laissent couler par gouttes, à la moindre blessure , le suc laiteux qu'elles renferment. Son tronc a un décimètre environ de diamètre; il donne naissance à des branches nues dans une grande partie de leur longueur, cassan- tes, marquées à leur surface de nombreuses cicatrices laissées par les feuilles qui sont tombées; les feuilles ne se trouvent qu'à l'extrémité des branches; elles sont longue- ment pétiolées , en cœur à leur base, divi- sées sur leur bord en cinq lobes aigus et en- tiers ; les fleurs sont portées sur des pédon- cules multiflores, axillaires et latéraux, plus courts que le pétiole, et la même grappe en réunit de mâles et de femelles ; leur corolle est d'un jaune terne, assez clair. Le fruit qui succède aux fleurs femelles est presque arrondi , pendant. Les graines du Médici- nier cathartique sont extrêmement actives, et agissent comme un violent purgatif lors- qu'on les prend en petite quantité ; à plus MED MED 45 forte dose , elles sont vénéneuses. Leur prin- cipe actif réside dans leur embryon et dans leur tégument, tandis que leur albumen est presque inoffensif; aussi peut-on les manger impunément après les avoir débarrassées des deux parties qui leur communiquent toute leur énergie. Leur principe actif, qui paraît être l'acide jatrophique, est volatil, et dispa- raît en grande partie par Faction de la cha- leur. Telles qu'elles nous arrivent en Europe, elles constituent encore un médicament très actif, et même un poison acre et irritant, comme l'ont prouvé les expériences de M. Or- fila. Ce loxicologiste a vu en effet que leur farine , ingérée dans l'estomac des chiens à la dose de 4-12 grammes, les fait périr en dix heures , et détermine une inflammation vive sur les parois de leur canal digestif. En Amérique , on obtient de ces graines une huile extrêmement énergique, qu'on n'em- ploie guère qu'à l'extérieur pour le traite- ment de la gale et des dartres , mais dont l'usage doit être accompagné de beaucoup de précautions. On l'utilise aussi comme huile à brûler. Les autres espèces du même genre possè- dent généralement des propriétés analogues à celles du Médicinier cathartique; l'une d'elles particulièrement-, le Jatropha multi- fida, donne des graines connues sous le nom vulgaire de noisettes purgatives , qui, après avoir été fort usitées autrefois, sont aujour- d'hui à peu près abandonnées, à cause des accidents qu'amène fréquemment leur em- ploi. Le Jatropha urens et quelques autres sont couverts de poils raides, dont la piqûre est suivie pendant longtemps d'une vive cuisson. (P. D.) MEDICUSIA, Mœnch. bot. ph. — Syn. de Picris, Linn. *MEDINILLA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Gaudichaud (ad Frcycinet, 484, t. 106), et présentant pour principaux caractères : Calice à tube ovoïde, turbiné ou cylindracé, soudé à l'ovaire, à limbe supère, tronqué ou irrégulièrement denté. Corolle à quatre ou cinq pétales, rarement six, insérés à la gorge du calice. Étamincs huit ou dix, rarement douze. Anthères subulées, présentant à la base un connectif émarginé-subbilobé anté- rieurement, et garni d'un éperon à la partie postérieure. Ovaire soudé, glabre au sommet ou très rarement pubescent , à quatre, cinq ou six loges multi-ovulées. Style filiforme; stigmate court, obtus. Le fruit est une baie allongéeouglobuleuse,couronnéeparlelimbe du calice. Les espèces de ce genre sont des arbrisseaux des Moluques, glabres ou rarement couvert* d'une pubescence étoilée, à rameaux cylin- driques ou anguleux, à feuilles opposées ou verticillées, pétioléesousessiles, très entières ou dentelées, à fleurs d'un blanc rosé, dis- posées en cymes ou en ombelles pauciflores ou multiflores, axillaires ou terminales. Blume (m Flora, 1831, p. 509) a établi dans ce genre quatre sections qu'il a nom- mées : 1° Campsoplacuntia : tube du calice ovale, limbe cylindracé-tubuleux, tronquéou rarement fendu; 2° Sarcoplacuniia : tube du calice subglobuleux; limbe court, tron- qué ou dentelé; 3° Hypenanthe : tube du calice oblong; limbe court, 4-lobé; 4° Dac- tyliota: tube du calice subglobuleux; limbe court, très entier. Style entouré d'un nec- taire en forme d'anneau. *MEDON, Stephens {Illustrât, of British. 2?Mfom.,1835, V, 273). ins. — Syn. du genre Lithocharis de Dejean et Erichson, mais qui devra sans doute prévaloir, comme antérieur de publication à ce dernier nom. (C.) MEDUSA , Lour. — Syn. de Commerso- nia, Forst. MÉDUSAIRES ou MÉDUSES, agal. — Les animaux compris dans cette division des Acalèphes se reconnaissent tout d'abord à leur forme si remarquable. Ils se composent d'un disque plus ou moins bombé en om- brelle, quelquefois hémisphérique ou en clo- che, muni en dessous de divers appendices servant à la respiration ou à la manduca- tion , et souvent pendants ou flottants, de manière à rappeler les Serpents dont étaient coiffées Méduse et les Gorgones de la mytho- logie. Cependant leur aspect, loin d'être hi- deux ou repoussant, est curieux et souvent; très agréable; leur substance molle a pres- que la consistance d'une gelée; sa diapha- néité est quelquefois parfaite, ou bien elle se distingue par des nuances pures et déli- cates de rose, de violet et d'azur. Leurs di- mensions, suivant les genres et les espèces, varient depuis 2 millimètres jusqu'à 1/3 de mètre. Elles flottent librementdans les eaux de la mer, où, par les contractions péristal- 40 MED tiques de leur ombrelle, elles se soulèvent ' alternativement; et quand un courant ou le mouvement des vagues tend à les entraî- ner, ces contractions de l'ombrelle leur font prendre une position oblique contre le cou- rant, et suffisent quelquefois pour en sur- monter l'action. Certaines Méduses se trou- vent quelquefois en troupes très nombreuses en pleine mer , et quand le vent souffle long- temps dans la direction des côtes, elles sont jetées sur le sable du rivage, où, laissées à sec, et mortes presque aussitôt, elles pa- raissent comme autant de masses d'empois bleuâtre ou de gelée diversement colorée. C'est ainsi qu'elles ont dû attirer l'attention de toutes les personnes qui ont parcouru les grèves de l'Océan et de la Méditerranée; mais souvent en outre elles sont vivement phosphorescentes dans l'obscurité; et enfin leur contact, quand la température est assez chaude , produit aussi la sensation d'une brûlure comme les Orties, et c'est là ce qui fit donner à ces animaux le nom d'Acalèphes, du mot grec qui signifie ortie. Les Méduses ont été considérées d'abord comme des animaux distincts et complets; mais les travaux récents des naturalistes ten- dent au contraire à les faire considérer sim- plernentcomme une phase du développement de certains Polypes , qui seraient , par rap- port aux Méduses , ce que le Mycélium fila- menteux ou le Byssus est aux Champignons ; c'est-à-dire qu'ils en seraient la phase végé- tative , tandis que la Méduse elle-même, comme le Champignon, est la phase de fruc- tification ou de reproduction; mais encore la Méduse, pendant cette dernière période, se détache complètement du Polype d'où elle dérive. C'est donc comme une fleur, isolée du végétal qui l'a produite, et cependant destinée à donner les œufs d'où naîtra une nouvelle génération de Polypes. Les Méduses, observées déjà dans l'anti- quité par Aristote , furent désignées par ce grand naturaliste et par Dioscoride sous le nom commun d'Acalèphe, et de Knidè avec les Actinies. Pline se borna à traduire ce nom en celui d'Urlicœ marines , sans rien ajouter à ce qu'avait dit Aristote. A l'époque de la renaissance des lettres, Belon d'abord mentionna les Méduses sous le nom de Pou- mon marin, exprimant le mouvement péri- etaltiquc de leur ombrelle. Rondelet ensuite, r.iEû et après lui Aldrovande, donnèrent aux Mé- duses le nom d'Orbes de mer libres pour les distinguer des Actinies, qu'ils nommaient Orties de mer fixes. Dans le siècle suivant , Réaumur étudia une grande Méduse, le Rbi- zostome, sur les côtes de La Rochelle, et lui donna le nom de Gelée de mer si bien en rapport avec son aspect , quand elle gît sur la plage comme une masse d'empois ayant conservé la forme du plat où elle s'est soli- difiée. C'est Linné qui, le premier, leur assigna le nom de Méduse , pour en former un seul genre de sa classe des Vers. Depuis lors le nombre des espèces connues de Mé- duses s'est successivement accru, par suite des recherches des naturalistes et des voya- geurs; mais jusqu'à la fin du xvme siècle, malgré les travaux de Modéer sur les Mé- duses , les classificateurs continuèrent à en faire un seul genre, que Cuvier plaçait dans le second ordre de sa classe des Zoophytes. Bientôt après, ce grand naturaliste distingua parmi les Méduses le genre Rhizostome , si remarquable par l'absence d'un orifice buc- cal unique. Enfin Péron et Lesueur, de re- tour d'un grand voyage dans l'Océanie, et riches de leurs nombreuses observations , publièrent leur première classification des Méduses-, en y comprenant les espèces déjà connues, celles de Modéer , de Forskal , etc. Us les divisent, d'après la considération de l'existence ou de l'absence d'un estomac, et d'une ou de plusieurs bouches; d'après un pédoncule central sous l'ombrelle, qui porte quelquefois aussi des appendices ou bras; et enfin d'après l'existence ou l'absence de cir- rhes ou tentacules marginaux. Leurs Mé- duses agastriques , c'est-à-dire dépourvues d'estomac et de bouche , forment 6 genres : 1° l'Eudore , sans pédoncule ni tentacules; 2° la Bérénice sans pédoncule, mais pourvue de tenlacules; 3" l'Orythie, et 4° la Favo- nie péuonculées, mais sans tentacules; 5° la Lymnorée, et 6° la Géryonie, pourvues de pédoncules et de tentacules. Leurs Méduses, pourvues d'estomac, ont une ou plusieurs bouches. Les Monostornes, ayant une seule bouche, forment 13 genres, qui sont : 7° la Carybdée, 8° la Phortynic, 9° l'Eulymène, sans pédoncules, ni bras, ni tentacules; 10° l'Équorée, 11° la Fovéolie, 12° la Pégasie, sans pédoncule, ni bras, mais pourvues de tentacules; 13° la Callirhoé, MED MED 47 sans pédoncule, mais pourvue de bras et de tentacules; 14° la Mélitée et 15" l'Évagore, pourvues de pédoncule et de bras, mais sans tentacules; enfin 16° l'Océanie , 17° la Pé- lagie, 18° l'Aglaure, et 19° la Mélicerte , ayant à la fois un pédoncule, des bras et des tentacules. Les Méduses polystomes, ou ayant plu- sieurs bouches, comprennent les 10 genres suivants: 20" l'Euryale, et 21° l'Éphyre, sans pédoncule , ni bras , ni tentacules ; 22° TObélie , sans pédoncule ni bras , mais pourvue de tentacules; 23° l'Ocyroé , et 24° la Cassiopée , sans pédoncule ni tenta- cules, mais pourvues de bras ; 25" l'Aurélie, sans pédoncule, mais pourvue de bras et de tentacules; 26° la Céphée , et 27° la Rhi- zostome, pourvues de pédoncules et de bras, mais sans tentacules; enfin 28° îa Cyanée, et 29° la Chrysaore, ayant un pédoncule, des bras et des tentacules. Lamarck adopta treize de ces genres pour former son ordre des Radiaires mollasses réguliers. Dans ces treize genres il fit ren- trer les autres , et il les distribua d"une manière différente en deux sections. Les unes, ayant une seule bouche, compren- nent sept genres, savoir : 1° l'Eudore , et 2° laPhorcynie, sans pédoncule, ni bras, ni tentacules; 3° la Carybdée, qui en dif- fère par la présence de lobes ou appendices au pourtour de l'ombrelle; 4° l'Equorée, sans pédoncule ni bras, mais ayant des ten- tacules ; 5" la Callirhoé, sans pédoncule, mais pourvue de bras , et souvent aussi de tentacules au pourtour de l'ombrelle; 6° l'Ory thie , ayant un pédoncule avec ou sans bras, mais toujours dépourvue de tentacules au pourtour de l'ombrelle; 7° la Dianée, qui en diffère par da tentacules au pour- tour de l'ombrelle. Les autres Méduses, ayant plusieurs bouches, comprennent les six genres suivants : S" l'Éphyre, sans pé- doncule, ni bras, ni tentacules; 9° l'Obé- lic , sans pédoncule ni bras , mais ayant des tentacules au pourtour; 10° la Cassio- pée, sans pédoncule, sans tentacules au pourtour, mais garnie de bras en dessous ; 11" l'Aurélie , sans pédoncule, mais garnie de bras et ayant des tentacules au pourtour ; 13" enfin la Cyanée , ayant à la fois un pé- doncule , des bras et des tentacules au pourtour. Eschscholtz, qui avait beaucoup étudié par lui-même les Méduses qu'ii nomme Aca- lèphes Discophores, les distribua, en 1829, d'une manière un peu moins artificielle; il les classa en trente- un genres, formant sis familles réunies en deux grandes divisions : les Discophores phanérocarpes, dont les ovai- res sont visibles, et les cryptocarpes sans ovaires visibles, et qui, suivant cet auteur, sont dépourvues de ces corpuscules colorés marginaux pris récemment pour des yeux. Ses phanérocarpes, au contraire, ont au bord du disque huit échancrures dans cha- cune desquelles est un corpuscule coloré; elles se divisent en deux familles: 1" les Rhizostomides sans bouche, mais pourvues de bras très divisés et ramifiés, terminés par des suçoirs; ce sont les trois genres Cassio- pée, Rhizostome et Céphée; 2° les Médusides ayant une bouche entre les bras, et compre- nant les six genres Slhénonie, Méduse, Cya- née, Pélagie, Chrysaore et Ephyre. Les cryptocarpes d'Eschschollz, dont le caractère distinctif est cependant inexact, forment six familles, savoir : 1° les Géryonides ayant un long pédoncule qui part du milieu de l'ombrelle en dessous ; cette famille ren- ferme les sept genres Géryonie, Dianée, Li- nuche, Saphénie, Eirène , Lymnorée et Ea- vonie; 2" les Océanides ayant sous l'ombrelle qui est plus convexe ou en cloebe une sorte de trompe terminée par une bouche étroite, et une cavité stomacale peu étendue d'où partent des canaux arrivant jusqu'au bord. A cette famille appartiennent les sept genres Océanie, Callirhoé, Thaumantias, Tirna, Cy- tœis, Mélicerte et Phorcynie; 3" les Équori- des ayant la bouche beaucoup plus large, protractile, et l'estomac plus large avec des prolongements en forme de canaux ou de sacs dilatés. Ce sont les six genres Équorée, Mésonème, Égine, Cunine, Eurybie et Po- lyxènc; 4° les Bérénicides comprenant seu- lement les deux genres Eudore et Bérénice dont l'ombrelle est presque plane et qui, au lieu de cavité stomacale, n'ont que des ca- naux ramifiés à l'intérieur. Cuvicr, dans son Règne animal, avait sim- plement divisé les Méduses en trois groupes: 1° les Méduses propres ayant une vraie bou- che sous le milieu de l'ombrelle et compre- nant, comme sous-genres, lesÉquorées dont la bouche est simple et non prolongée, ni 48 MED MED garnie de bras; les Pélagiesdont la bouche se prolonge en pédoncule ou se divise en bras; les Cyanées qui ont en outre quatre cavités latérales correspondant aux ovaires; 2° les Rhizostomes qui n'ont point de bouche Duverte au centre, et qui paraissent se nour- rir par la succion des ramiQcations de leur pédoncule ou de leurs tentacules ; ce sont, avec les vraies Rhizostomes, les Céphées et les Cassiopées ; 3° les Astornes sans bouche centrale, ni pédoncule ramifié, ni cavités ovariennes: ce sont les Lymnorées et les Favonies, qui ont encore un grand pédoncule garni de filaments chevelus; les Géryonies, dont le pédoncule est terminé par une mem- brane en forme d'entonnoir; les Orythies, dont le pédoncule est simple et nu; les Bé- rénices et les Eudores qui n'ont pas de pé- doncule, mais dont l'ombrelle est presque plane; et, enfin, les Carybdées, également sans pédoncule, mais dont l'ombrelle est très convexe en forme de bourse. M. de Blainville, dans son Manuel d'ac- tinologie , en 1834, a formé avec les Méduses l'ordre des Pulmogrades qui constitue pres- qu'en totalité la classe des Arachnodermaires. Il les divise en cinq sections : 1° les Simples, c'est-à-dire sans tentacules proprement dits, ni pédoncules, ni bras; 2° les Tentaculées ayant des cirrhes ou tentacules autour de l'ombrelle et quelquefois autour de l'orifice buccal; 3" les Subproboscidées ayant la ca- vité stomacale prolongée en un court pédon- cule à l'extrémité duquel est la bouche; 4° les Proboscidées ayant la partie inférieure et médiane du corps prolongée en une sorte de trompe simple; 5° les Brachïdées ayant la partie inférieure pourvue d'un nombre plus ou moins considérable d'appendices branchidësetramiîiés sans prolongement mé- dian en forme de trompe. M. Brandt, en 1835, a modifié aussi la classification d'Eschscholtz, tout en adoptant jes familles établies par ce naturaliste. Ainsi 31 en fait trois tribus : lu les Monostomes comprenant les familles des Océanides, des Équorides et des Médusides ; 2° les Polysto- mes comprenant les Géryonides et les Rhi- zostornides; 3° la tribu des Astornes établie provisoirement pour la seule famille des Bérénicidcs , qui , mieux connue , pour- rait bien entrer dans la tribu des Polys- tomes. M. Lesson, enfin, dans son Prodrome, en 1837, et dans son Histoire des Acalèphes, en 1843, a divisé les Méduses en quatre grou- pes, comprenant onze tribus subdivisées en soixante -douze genres et deux cent quarante- quatre espèces, savoir : 1° le groupe des Méduses non proboscidées comprenant les cinq tribus des Eudorées, des Carybdées, des Marsupiales, des Nucléifères et des Bé- rénicidées; 2° le groupe des Océanides ou Méduses vraies comprenant les trois tribus des Thalassanthées, des Équoridées et des Océanidées; 3° le groupe des Agaricines ou Proboscidées constituant une seule tribu qui contient quatorze genres; 4° le groupe des Méduse? à pédoncule central ou Rhizostomées, renfermant les deux tribus des Médusidées ou Méduses monostomes et des Rhizostomi- dées ou Méduses polystomes. Quelques autres genres ont été encore décrits depuis lors: tels sont les genres Cla- donème, Sthényo et Callichore dont nous avons étudié les métamorphoses; beaucoup d'autres genres devront sans doute être sup- primés comme n'ayant qu'une valeur nomi- nale ou n'exprimant qu'une première phase du développement de quelques autres, ou bien comme établis sur des Méduses incomplètes ou tronquées. Maintenant nous allons passer en revue les principaux faits relatifs à la structure et au mode de développement des Méduses. Pour cela nous suivrons en partie l'excellent traité d'anatomie comparée de M. de Siebold. Le corps des Méduses est en grande partie formé d'une substance demi-transparente qui présente la consistance d'une gelée un \ peu solide, et qui est traversée en diverses , directions par des fibres ou des lamelles dia- phanes et contractiles. La surface, revêtue d'un epiderme peu distinct, présente çà et là des groupes d'organes verticaux ou de capsu- les filifères, et, d'autre part, elle est souvent revêtue de cils vibratiles sur les parties ser- vant à la respiration ou à la génération. Quant aux capsules filifères qu'on a nommées aussi les organes à hameçons, ce sont des vésicules à parois rondes, élastiques, résis- tantes, chez les Pélagies, ou ovales, chez la plupart des autres Méduses, plus grosses ou plus petites, suivant les espèces, et contenant à l'intérieur un filament très mince, roulé en spirale, lequel sort brusquement en se MED MED 49 déroulant, quand la capsule, déjà mûre, est touchée par un corps solide. En outre des fibres ou lamelles qui tra- versent l'ombrelle et qui serventefûcacement à produire les contractions péristaltiques de cette partie du corps, certaines Méduses, •■; j- telles que les Océanides, ont encore en des- [| sous une membranediaphancdisposéecomme f/Jun diaphragme percé au milieu et formé de ' [fibres concentriques et rayonnantes ou obli- ques pour concourir à la contraction de l'om- brelle. Des tentacules filiformes qui occupent i souvent aussi le bord ou le dessous de l'om- brelle sont d'ailleurs également pourvus de fibres contractiles; mais, à part les contrac- tions de l'ombrelle, il n'y a pas d'autre moyen de locomotion que le mouvement vi- bratile régulier des appendices flottants de ia face inférieure. On a voulu considérer comme des yeux , chez les Méduses, certains points colorés en noir ou en rouge , et qui , au nombre de 4 , 6 ou 8 , sont disposés symétriquement au bord de l'ombrelle , soit à la base des ten- tacules opposés , soit dans les échancrures de la membrane festonnée et pendante qui l'entoure. On a prétendu que ces petits corps marginaux ont un cristallin et un pigment comme de vrais yeux, et qu'à chacun d'eux correspond un ganglion nerveux; mais il est bien plus vrai qu'au lieu d'un cristallin comparable à ceux des autres animaux, il n'y a là que des cristaux hexagones de ma- tière inorganique. Quelques corps margi- naux contenant aussi de petits cristaux cal- caires , mais dépourvus de pigment, ont Clé pris pour des organes auditifs d'après le même principe de détermination , et l'on a voulu voir à la base de chaque tentacule un .ganglion d'où part un filet nerveux. L'appareil digestif se présente, chez les Méduses, avec des caractères très divers, et qui ont servi à distinguer les familles ou les genres de ces Acalèphes. La bouche, comme nous l'avons dit plus haut, est simple chez les Monostomcs , telles que les Océanides , les Équorides ou les Médusides; elle est multiple chez les Polystomes, telles que les fthizostomes ; elle manque tout-à-fait chez les Astomes , telles que les Géryonies, les Bérénices, etc. La bouche, quand elle existe, est tantôt nue, tantôt entourée de tenta- cules ou d'appendices, souvent revêtue de T. VIII. ciîsvibratiles, ainsi que la cavité digestive, et d'ailleurs armée de capsules Clifères ou d'organes urticants. La cavité digestive est concentrée dans une sorte de trompe sus- pendue comme un pédoncule sous l'ombrelle des Océanides, ou bien elle occupe le centre de l'ombrelle et s'étend plus ou moins dans l'épaisseur de cet organe, dont le paren- chyme gélatineux l'entoure immédiatement. Souvent , dans ce dernier cas , cette même cavité digestive est prolongée latéralement dans des appendices en forme de sac , dont le nombre est variable ; on en compte qua- tre chez les vraies Méduses ou Aurélies, seize chez les Pélagies , et trente-deux chez les Cyanécs. Chez d'autres , comme les Équorées, la cavité digestive est entourée) de nombreux prolongements tubuleux, dis- posés comme autant de rayons. Chez plu- sieurs aussi, telles que les Océanies, on voit partir du sommet de l'ombrelle quatre, six, huit canaux dirigés vers le bord , où ils aboutissent dans un canal circulaire margi- nal ; dans ces canaux principaux et dans les canaux secondaires qui en dérivent, il se produit une sorte de circulation vague par le moyen des cils vibratiles. Chez quelques autres Méduses, telles que l'Aurélie, de semblables canaux partant de la cavité di- gestive viennent aboutir dans les échancru- res du bord , où ils semblent s'ouvrir, et on a voulu attribuer à ces animaux autant d'a- nus qu'il y a de semblables tubes; tous ces tubes ou canaux sont d'ailleurs simplement creusés dans le parenchyme de l'ombrelle, comme la cavité digestive elle-même. Au- tour de la bouche, comme chez la Pélagie, se voient quelquefois des prolongements très amples recourbés en dehors et creusés en gouttière à l'intérieur; une membrane sinueuse, flottante et garnie de cils vibratiles, borde ces prolongements ou bras de chaque coté de la gouttière interne; ce sont là de vrais organes respiratoires pour ces Acalè- phes , en même temps que ce sont des or- ganes destinés à la locomotion , et destinés aussi à amener à la bouche le courant du liquide où flottent de petits animaux ma- rins. Ajoutons aussi qu'une proie môma assez volumineuse , une fois qu'elle a eut amenée dans la cavité digestive par les ap* pendices de la bouche ou par la simple con traction de cet organe, ne tarde pas i\ " r 50 MED MED altérée et dissoute en quelque sorte par les sucs digestifs sécrétés à l'intérieur. Les ca- naux circulatoires, simples ou ramifiés dans l'ombrelle , peuvent également être consi- dérés comme servant à la respiration ; mais surtout les cavités correspondant aux ovaires sous l'ombrelle des Pélagies, des Rhizo- ' stomes et de beaucoup d'autres Méduses, méritent d'être considérées comme remplis- sant ce même rôle quand elles sont garnies de franges et revêtues de cils vibratiles. Beaucoup de Méduses, comme d'autres Acalèphes physophores ou siphonophores , et comme les Actinies, sécrètent à leur sur- face externe une humeur acre, brûlante, qui produit sur la peau la même sensation que le contact des orties, et c'est là ce qui avait fait donner autrefois à ces divers ani- maux le nom d'Orties de mer. On a cru dans ces derniers temps que cette sensation douloureuse est causée par la piqûre des cils ou des pointes de la surface et même des fila- ments contenus dans les capsules filifères; mais il est facile de s'assurer que ce n'est point une action mécanique qui cause ici la brûlure. Une autre sécrétion non moins re- marquable des Méduses, c'est celle qui leur donne la propriété de luire dans l'obscurité, ou qui les rend phosphorescentes. Peut-être est-ce le même liquide qui, chez quelques unes, produit en même temps la brûlure. Ce qu'il y a de positif, c'est que nous avons vu le liquide qui s'écoulait de la surface des Pélagies en voie de décom- position , continuer à luire dans l'obscurité et causer la sensation de brûlure sur les bras d'un jeune enfant. Les Méduses se propagent par des œufs contenus dans des cavités spéciales sous l'ombrelle, ou dans la direction des rayons, ou produits dans l'épaisseur de la paroi de l'estomac en forme de trompe chez les Océa- nides. Avec les Méduses femelles, portant ainsi des œufs, se trouvent d'autres indi- vidus mâles qui, dans les mêmes endroits de l'ombrelle, ont produit des spermato- zoïdes filiformes très actifs. Les œufs donnent naissance non pas à de jeunes Méduses , mais à des formes ani- males totalement différentes , et qui devront passer par plusieurs phases avant d'acquérir leur forme définitive de Méduse; qui même pourront présenter alternativement les phé- [ nomènes de la vie individuelle et de la vie collective. Tels sont du moins les faits étran- ges que l'on a eu l'occasion d'observer chez les seules espèces étudiées dans toute la série de leurs transformations et de leur déve- loppement. Ainsi la Médusa aurita, étu- diée alternativement par MM. Sars et de Siebold , donne des œufs d'où sort un jeune animal ovoïde oblong, revêtu de cils vibra- tiles et ressemblant à un infusoire du genre Leucophre ; cet infusoire , après s'être nourri pendant quelque temps des animalcules qu'il avale, se fixe et devient une sorte de polype pédicellé en forme de coupe, dont le bord est muni de huit tentacules allongés contractiles ; ce polype est susceptible de se multiplier par gemmation et par stolons, mais plus tard son corps de plus en pius long montre huit côtes longitudinales sépa- rées par autant de sillons; puis il se divise transversalement en un certain nombre de tranches, qui seront autant de jeunes Mé- duses analogues , sinon identiques , à celles que Péron et Lesueur avaient nommées Ephyra. Celles-ci, par suite de leur déve- loppement successif, deviendront finalement des Médusa aurita , comme la mère d'où provenaient les œufs destinés à produire une telle succession de formes. Un mode si singulier de propagation par segmentation transverse du polype transitoire de cette Méduse a donné lieu à l'établissement du genre Strobila, par M. Sars, qui reconnut ensuite la véritable signification de ce fait. D'autre part, plusieurs observateurs ont Vu des polypes rapportés aux genres Cam- panulaire et Syncoryne produire des jeunes Méduses, qu'ils ont cru être ou des larves ou des femelles de ces mêmes polypes ; nous- même nous avons pu suivre plus complète- ment les transformations, ou plutôt les phases successives du développement de plu- sieurs Méduses de la famille des Océanides. Nous avons vu que d'un œuf de ces Mé- duses naît un petit Polype voisin des Synco- rynes , lequel , après s'être propagé pendant longtemps par stolons et par gemmation , produit, à une certaine époque, des bour- geons latéraux qui se développent et s'épa- nouissent en Méduses, ainsi que l'on voit les fleurs chez les végétaux. Ces Méduses , que nous avons nommées Cladonème et Sthényo, produisent des œufs d'où naissent MEG MEG 51 encore des Polypes destinés à se développer comme précédemment , et à reproduire en- core les Méduses. D'autres faits, déjà nom- breux, tendent à confirmer cette théorie des phases successives et alternes du dévelop- pement des Polypes hydraires et des Aca- lèphes , qui ne sont ni les uns ni les autres des animaux complets, si on les considère isolément , puisque la notion de chacune des deux formes doit nécessairement compléter l'autre. Il est donc désormais bien probable que des recherches ultérieures feront con- naître, pour les autres types des Rhizosto- mes, des Pélagies, etc. , des phases de déve- loppement analogues au fond, quoique diffé- rentes dans les particularités plus ou moins étranges qu'ils nous montrent. (Dujardin.) MEDUSULA (nom mythologique), bot. cr. — Tode (Champ, di Mecklenb., p. 17, tab. 3 , f. 28) a décrit sous ce nom un my- célium et les réceptacles d'une trichiacée qui n'ont pas acquis tout leur développe- ment. M. Corda (Icon. fung., I, p. 18, tab. 4, fig. 140 et 141) a donné ce nom à un autre genre , qu'il range dans sa famille des Psiloniacées , et qui a pour caractères des filaments droits , raides , cloisonnés et hétérogènes, qui reposent sur un fauxstroma charnu ; les spores sont rondes , simples et éparses sur les filaments. Ces caractères me paraissent trop vagues, malgré la figure que l'auteur en donne, pour que ce genre puisse être parfaitement compris. (LÉv.) nlIEEIlBURGIA, Mœnch. bot. pu. — Syn. de Pollichia, Soland. ïilEESIA, Gœrtn. bot. pu. — Syn. de Walkera, Schrad. *MEGABASIS(f«V«ç, grand ; S» quia été adopté MEG T.IEG depuis par Germar. Cette espèce est origi- naire du Brésil. (G.) *aiEGACROMlTS , Stephens. ms. —Sy- nonyme de Bolelobius. (G.) * RïEGADACTYLUS(fxtV«? » grand '■> S^~ tu)o.:, doigt), iiept. — Division du genre Stellion {voy. ce mot) , créée par Fitzinger (Sysl. Rept., 1843). (E. D.) MÉGADERME. Megaderma (,a/yaç, grand ; Ssoiia , peau), mam. — Et. Geoffroy Saint-Hilaire [Ann. du Mas., t. XV, 1810) a créé sous ce nom un genre de Chéiroptères de la division des Vespertilioniens, qui a été adopté par tous les zoologistes, et qui vient établir un passage naturel des Phyllostomes aux Rhinolophes. Les Mégadermes, principalement remar- quables par un développement considérable de la peau au-dessus des narines , ont pour principaux caractères : pas d'incisives supé- rieures, les inférieures se trouvant unifor- mément placées à côté Tune de l'autre sur la même ligne, et dentelées à leur tranchant; les canines, semblables à celles de toutes les Chauves-Souris, sont fortes et crochues; les fausses molaires au nombre de six : deux normales à la mâchoire supérieure , et à la mâchoire inférieure deux normales et deux anormales; enfin des vraies molaires, au nombre de six, à l'une et à l'autre mâchoire; les oreilles très grandes et réunies sur le de- vant de la tête; l'oreillon intérieur très dé- veloppé. On remarque trois crêtes nasales , une verticale, une horizontale ou folliculée, et une troisième en fer à cheval; il n'y a pas de queue; la membrane fémorale est cou- pée carrément; enfin le troisième doigt de l'aile sans phalange onguéale. Les Chéiroptères qui nous occupent ont , comme nous l'avons dit, beaucoup de rap- ports avec les Phyllostomes et les Rhinolo- phes, mais ils ne sauraient être confondus avec eux; car, s'ils se rapprochent beaucoup des premiers par la présence d'oreillons et l'absence de queue ; ils s'éloignent égale- ment des uns et des autres par leurs lèvres velues et sans tubercules , et par leur langue courte, lisse, sans verrues ni papilles : les os intcrmaxillaires n'existent pas ou sont rudimentaircs, ainsi que chez les Rhinolo- fhus. On ne connaît que quatre espèces de ce groupe , et l'on n'a aucun détail sur leurs mœurs : ces espèces habitent l'Afrique et l'Inde. Daubenton a fait connaître une es- pèce de ce genre (Megaderma frons); mais c'est surtout Et. Geoffroy Saint-Hilaire (loco c'Uato) qui a donné une bonne monographie des Mégadermes. 1° Le Mégaderme trèfle, Megaderma tri- foliumÉi. GeofTr. (Ann. Mus., XV; Guér., Icon. du règn. anim., pi. 8, f. 4 et 5). La feuille nasale est ovale, la follicule aussi grande qu'elle, chacune du cinquième de la longueur des oreilles ; l'oreillon est en trèfle. Le poil est très long, moelleux et de couleur de gris de souris. La longueur du corps est de 8 centimètres. Cette espèce a été trouvée à Java par M. Leschenault. 2" Le Mégaderme spasme , G. Cuv. ( Tab. e'ie'm. des Mamm. ), Glis volans ternatanus Séba (Mus., pi. 56, f. 1 ), Vespertilio spasma Linn., Gm., Schreb., Shaw, Et. Geoffr. La feuille nasale est en cœur; la follicule aussi grande et semblable; l'oreillon en demi- cœur. Un peu plus grande que la précédente, cette espèce n'est connue que par la des- cription de Séba, qui dit que son front est d'un roux clair , et que le reste de son pe- lage tire sur le roussâtre. Elle habite l'île de Ternate. 3° Le Mégaderme lyre , Megaderma lyra Et. Geoffr. (loco citalo, pi. 12). La feuille nasale est rectangulaire, la follicule de moi- tié plus petite qu'elle. Le corps a 8 centi- mètres de longueur, et le pelage est roux en dessus et fauve en dessous. Les oreilles sont très amples, et la partie de leurs bords réu- nis égale en longueur la portion libre qui en excède au-delà; l'oreillon est formé de deux lobes en demi-cœur. On ne sait pas positivement le pays qu'ha- bite cette espèce. Et. Geoffroy Saint-Hilaire pensait que l'individu qui lui avait été en- voyé de Hollande venaitdes Indes orientales. On l'indique aussi comme venant de la côte de Coromandel. 4" Le Mégaderme feuille, Daubenton (Acad. des se., 1759; Uist.nat. gén. et part. de Buffon), Megaderma frons Et. Geoffr. (loco citalo) . La feuille nasale est ovale, très grande et d'une demi-longueur des oreilles ; le pelage est d'une belle couleur cendrée , avec quelque teinte de jaunâtre peu appa- rent. La longueur du corps est moindre quo 54 MEG dans les espèces précédentes, car elle ne dé- passe pas 6 centimètres. Cette espèce se trouve au Sénégal , d'où Adanson l'a rapportée pour la première fois. (E. D.) MEGADERUS ( f*éyaS , grand ; SéP-n , cou), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , des Trachydérides de M. Dupont, formé par Dejean , et adopté par Serville ( Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. IÏI , p. 57). Deux es- pèces font partie de ce genre , les Cerambyx stigma de Linné, et M. bifasciatus Dej.- Serv. La première se trouvée Cayenne et au Brésil ; la seconde au Mexique. (C.) *MEG£]RA (nom mythologique), mam. — M. Temminck {Monog.mam.) indique sous cette dénomination un petit groupe de Chéiroptères = (E- D.) *MEG/ERA. bept. —Division du groupe des Vipères indiquée sous ce nom par M. Wagler ( Syst. amphib., 1830). (E. D.) *MEGAGENIUS ( F.iya.ç , grand ; y/vsiov, joue), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes, créé par So- lier ( Annal, de la Soc. entom. de France , t. IV, p. 513), qui le comprend parmi ses Collaptérides et dans la tribu de ses Macro- podites. Ce genre ne renferme qu'une es- pèce , le M. Frioli Sol. Elle est originaire de Barbarie , et a été trouvée aux environs de Bone. (C) MEGAGNATHUS(fjLcVa;, grand; j*a9oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xylophages , tribu des Trogositides , proposé par Mégerle, et adopté par Dahl et Dejean dans leurs Cata- logues respectifs. Le type , le M. mandibu- laris F. (Trogosita), se trouve dans une partie de l'Europe australe et de l'Asie mi- neure. (G.) *MEGALA1MGIUM. bot. cb. — Genre de Mousses-Bryacées établi par Bridel (Bryol., II , 28) pour des mousses vivaces , épigées , croissant dans les parties les plus élevées des Andes de Quito. Voy. mousses et bbyacées. ♦MEGALOBATRACHUS ( piya?, grand ; €arpaXoç, grenouille), bept. — Genre de Ba- traciens de la famille des Salamandres, créé par M. Tschudi (Balrach., 1838). (E. D.) *MEGAEOCHILES (ue'yaç, grand ; x£~*oç, !èvre).BEFT. — M. Eichwald indique sous MEG cette dénomination une des divisions du genre Stellion. V. ce mot. (E. D.) *MEGALODERES (p/ya?, grand; ëépn, cou), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Malacodermes , tribu des Scydmœnites, des Palpeurs de Latreille, créé par Stephens {Illusl. of BriLish Entom., t. V, p. 428). Le type, M. thoracicus Mûl- cer, a été trouvé en France , en Angleterre et en Allemagne. M. Schaum (Analecta m- tomologica, 1841 , p. 29) forme, avec cet insecte , une division dans le genre Scyd- menus. f ^ ' MEGALODONQacV;, grand ; o1. 66). Plumage presque entièrement toux; sourcils, menton et moustaches blancs ; sur le croupion de nombreuses raies blanchâtres. — Habite l'extrémité méridio- nale de l'Amérique , au Chili , dans le pays des Araucans et des Puelches. Le Mégalonyx a gorge rousse , M. rufo- gularis d'Orb. et Laf. (Voyag. Ois., pi. 7, fig. 3), d'un brun verdâtre nuancé de roux, avec la gorge et la poitrine rouges, ce qui lui donne quelque ressemblance avec notre Rouge-Gorge d'Europe. — Habite le Chili. Une troisième espèce, également de l'A- mérique méridionale, est celle qui a été publiée par Kittlilz sous le nom de Ptcro- ptochos albicollis; elle se trouve figurée dans le Voyage de M. Aie. d'Orbigny, à côté des autres espèces que ce naturaliste a dé- crites. (Z. G.) MÉGALOPE. Megalopus (fxeyaç , grand ; w^, aspect ). poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Clupées, établi par Lacépède, et adopté par Cuvier {Règ. anim., II, 323). Ces Poissons ressemblent aux Harengs par la forme gé- nérale de leur corps; mais on leur compte beaucoup plus de rayons aux ouïes ( 22 à 24), et le dernier rayon de leur dorsale, souvent de leur anale, se prolonge en filet. On connaît deux espèces de ce genre : la Savalle ou Apalike (Clupea cyprinoïdes Bl., Cl. gigantea Sh.), qui atteint jusqu'à 4 mè- tres de longueur; cette espèce habite l'Amé- rique. Une autre , qui provient des Indes , porte le nom de Mégalope filamenteux. MÉGALOPE. Megalops (p-«>aç, grand; o^, œil), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes anomoures , de la famille des Ptérygnres, de la tribu des Porcellaniens, établi par Leach aux dépens du Galathea de Latreille. Les Crustacés qui composent ce genre, et qui ont été désignés sous le nom générique de Mégalope , ont beaucoup d'analogie avec les Galathéides , aussi bien qu'avec les Porcellaniens; et, si ce sont réellement des animaux parvenus à leur entier développement, ils devront établir le passage entre les Décapodes anomoures et macroures : car leur abdomen, quoi- qu'il ne présente pas à son extrémité cinq laime.s réunies en éventail comme dans ces derniers, est très développé, et sert à la natation ; mais on est porté à croire que ce sont seulement des jeunes de quelques Ano- moures de la première famille , et que, lors~ qu'on les aura mieux étudiés, on les rayera de la liste des genres dont se compose l'or- dre des Décapodes , ou du moins on leur assignera une place et des caractères diffé- rents. Du reste ces Crustacés ont une très grande analogie avec les Dromies dans le jeune âge; ils sont remarquables par leur carapace courte et large, terminée anté- rieurement par un très petit rostre; par leurs yeux qui sont extrêmement gros et saillants, et par les pattes qui sont très courtes, dont la première paire est didac- tyle, et les autres monodactyles. Les Crus- tacés qui composent cette coupe générique, dont on ne connaît que trois espèces, se 50 WiiO aiÊG rencontrent principalement en haute mer, et paraissent se trouver ordinairement en compagnie avec déjeunes Crustacés appar- tenant aux genres Lupa, Thalamita et Grap- sus (Voy. ces mots). Le Mégalope de Mon- tagu, Megalops Montagui Leach (Malac. Pod. brit., pi. 1 G, fi g. 1 à 6), peut être con- sidéré comme le type de ce genre. Cette es- pèce a été rencontrée sur les côtes d'Angle- terre. (H. L.) *MEGALOPHONUS, G.-R. Gray. ois.— Syn. de Brachonyx, Swainson. (Z. G.) *MEGAEOPRRYS (^V«s, grand; fypu'ç, sourcil), rept. — Genre d'Amphibiens de la division des Raniformes , créé par Kuhl (Mus. Lugd. Batav.), et adopté par MM. Du- méril et Bibron qui lui donnent pour prin- cipaux caractères : Tête et corps très dépri- mes ; paupière supérieure prolongée en pointe à son bord libre; quatredoigts libres, sans rudiment de pouce à l'extérieur, etc. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Megalophrys monlana Kuhl , qui est en dessus d'une couleur olivâtre avec une tache triangulaire en forme d'Y sur la tête , habite Java , et est assez voisine du Bufo comutus de Linné. (E. D.) *H1EGAL0PKTHALMUS Q^'yaç, grand ; ouj6aùuoç, œil), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides, établi par Gray (Ani- mal Kingdon, Ins., t. I , p. 371). Quatre espèces font partie de ce genre: les M. BenneUii Gray, coslalus Delap. collaris Guér., et melanurus Chev., Lap. Les trois premières sont originaires de l'ancienne Co- lombie, et la quatrième provient du Pérou. (C.) *MEGALOPHUS, Swainson. ois. — Syn. de Muscivora, G. Cuvier. Voy. gobe-mouche. *MÉGALOPIDES. Megalopidœ. ins. — Quatrième tribu d'Insectes coléoptères sub- pentamères, famille des Eupodes , établie par M. Th. Lacordaire (Monographie des Coléoptères subpentamères , de la famille des Phytophages, 1845, p. 609), et ainsi carac- térisée par l'auteur : Languettegrande, mem- braneuse, rarement demi-cornée, fortement bilobée chez le plus grand nombre, entière chez quelques uns; mandibules à pointe entière , inermes et tranchantes au côté in- terne; dernier article de tous les palpes al- longé et acuminé; yeux grands, fortement échancrés ; antennes grossissant plus ou moins de la base à leur extrémité, souvent dentées ou pectinées , insérées à la base des canthus oculaires; tête penchée , déprimée, en avant, généralement munie d'un cou en arrière; front large, séparé de l'épistorne par un sillon transversal recliligne toujours très marqué; hanches antérieures et inter- médiaires cylindriques et contigues ; aucun vestige de prosternum entre les premières ; à peine une légère trace de mésosternum entre les secondes, dernier segment abdominal , le plus grand de tous ; les angles des pre- miers embrassant de chaque côté les épi- mères métathoraciques; crochets des tarses simples. Cette tribu est composée de six genres : Maslostethus, Homalopterus , Agalhomerus, Temnaspis, Megalopus, Pœcilomorplta. Dans les cinq premiers de ces genres, la languette est profondément divisée en deux lobes , tandis que cette languette est entière dans le dernier. (C.) *MEGALOPS f>7«; , grand; 06 , œil). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres , tribu des Oxy- téliens , formé par Dejean ( Catalogue , 3e édit., p. 75), et adopté par Erichson (Gen. et sp. Slaphylinorum, 1840, p. 751). Trois espèces américaines rentrent dans le genre: les M. cœlalus 01., punctalus et cephalotes Er. (C.) MEGALOPTERES.iI/e#atop/cra. ins. — Voy. semblides, Latr. *MEGALOPTERUS, Boié. ois. — Syn. de Noddi, G. Cuv. — Smith, syn. de Juida, Lesson. Voy. sterne et merle. (Z. G.) *ME G ALOPUS (*//«;, grand; *ovç, pied). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille , famille des Eu- podes, tribu des Mégalopides (Sagrides de Latreille), créé par Fabricius (Systema Elcu- theralorum, t. 2, p. 367), et adopté par KlugetDejean, mais restreint par M. Th. La- cordaire (Monog. des Col. subpentam. de la fam. des Phytophages, 1845 , p. 696) à 15 espèces américaines ainsi réparties : 9 ap- ! partiennent au Brésil ; 5 à la Guyane ; etune i seule est de Colombie. L'auteur assigne à ce genre les caractères suivants : Élytres de forme variable, non sinueuses, et légère- ment coupées en demi-cercle à leur base , ayant une aile sous scutcllaire plus ou moins JYIÉG INiEG 57 distincte, parfois tuberculeuses, arrondies isolément, et légèrement déhiscentes à leur extrémité; prothorax cylindrique ou sub- globuleux, traversé en dessus par deux sil- lons ; point de saillie métasternale. (C.) *MEGALORHYNCHUS, Eyton. ois. — Syn. de Caloramphe , Lesson. Voy. ce mot. *MEGALORI\IS , G.-R. Gray. ois. — Syn. de Grue. Voy. ce mot. (Z. G.) MEGALOSAURUS.— Voy. dinosauriens. *MEGALOSOMA (v-éyaç, grand ; rô|U.«, corps), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides xyiophiles , créé par Kirby (Trans. Lin. soc, t. XIV, p. 3), et adopté par Hope (Coleopterist's manual, 1837, p. 82 ). Toutes les espèces de ce genre sont américaines; savoir, Geotrupes Acteon, Typhon, Elephas de F., Se. Anubis Chv., et Simson Linné. (C.) *MEGALOSTYLUS (peyaeç, grand ; errv- /oç , fouet ou scapus). ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Féroniens , créé par M. de Chaudoir ( Bullet. de la Soc. des nalur. de Moscou, 1842, extrait, pag. 24). L'auteur y rapporte 5 espèces des États-Unis, et qui toutes ont été trouvées aux environs de la Nouvelle-Orléans. (C.) MÉGALOTIS (p-îVûcç, grand; ou5, èr6it oreille), mam. — Illiger (Prcdr. syst. Mam et Av. , 1811) a créé sous ce nom un genre de Mammifères carnivores qui ne comprend qu'une seule espèce, le Fennec ou Zordo, dont il a été parlé à l'article Cuien, division des Renards (Dict. univ., t. III, p. 569). (E. D.) *MEGALOTIS (psy«Ào«is, grandeur), ois. — Genre établi par Swainson pour une espèce de Fringille, qui adesrapportsavecleS Bouvreuils d'une part, et avec les Alouettes d'une autre; aussi Smilh, qui a également reconnu ce genre, a-t-il composé pour lui le nom de Pyrrhulauda (Bouvreuil, Alouette), L'espèce type est le P. australis Smith (lll, zool. ois., pi. 24). (Z. G.) *MÉGALURE. Megalurus (fwya«, grand ; ovpa , queue ). ois. — Genre appartenant à la nombreuse tribu des Passereaux den- tirostres, formé par Vigors et Horsficld aux dépens des genres Mérion et Martin. Les caractères qu'on lui assigne sont : un bec allongé , presque droit . Mg»— m»m t. vin. convexe, à bords lisses, à pointe mousse, à mandibules garnies d'une lamelle cou- pante; des narines petites, latérales, à demi closes ; deux ou trois poils à la com- missure du bec; des tarses longs, grêles, scutellés , à doigt du milieu très long. On ne sait rien des mœurs des Mégalures. Les espèces que l'on rapporte à ce genre SOnt le MÉGALURE A LONGUE QUEUE ( MARTIN A longue queue, Gracula caudata Cuv.), le MÉGALURE GALACTOTE ( MÉRION GALACTOTE , Malurus galaclotes Temm., pi. col., 65, f. 1) et le MÉGALURE LONGIBANDE (MÉRION LONGI- bande, Malurus marginalis Reinw.,Temm., pi. col., 65, t. 2). (Z. G.) *MEGAMERUS ftuytc, grand; pjpo'î, \ cuisse), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé par Mac-Leay (Append. to King's Surv. of Ihe coast of Austral, II, p. 448), et adopté par M. Th. Lacordaire (Monogr. des Coléopt. subpent. de la famille des Phytophages, t. I , p. 5). Ce genre a une grande analogie de forme avec certains Prioniens. Le type, le M. KingiiM.-L. Lac. {M. prionesthis Boisd.), est originaire d'Australie. (C.) *MEGAMERUS (j*/y«s» grand; fojpo's, cuisse), arachn. — Genre de l'ordre des Aca- rides, établi par Dugès aux dépens des Trom- bidium de Hermann, et dont les caractères uistinctifs peuvent être ainsi exprimés : Palpes onguiculés, allongés, libres ; corps * étroit; hanches distantes; pieds ambulatoires à cuisse très longue ; septième article du pied court; larves semblables aux adultes hexa- podes. Les espèces qui composent ce genre sont les Trombidiens à pieds antérieurs très longs d'Hermann. L'^4. motatorius Linné, en ferait sans doute partie, si on le connaissait mieux. Plusieurs de ceux qu'y place Dugès ... sont fort voisins du Trombidium celer et des \ Scyphiusde M. Koch. Les Mégamères vivent a terre, sur les lieux ombragés et un peu hu- mides ; leurs mœurs ne diffèrent guère de celles de la plupart des Tétronyques, mais ils sont plus vifs que ne le sont, en général, ces derniers. Ce genre renferme huit espèces toutes propres à l'Europe. Nons citerons sur- tout le mégamère agile, M. celer Kerm., Dugès {Ann. se. nat., 2e série, t. I, p. 30); cette espèce habite l'Alsace, et marche avec une très grande rapidité. (TT. L.) 3 58 MEG ♦MEGAMYRMOEKION (^V«ç, grand; jj.vpp.yj?, fourmi), auachn. — M. Reuss {Mu- séum senkenber g ianum, t. I, p. 217, pi. 18, fig. 12) désigne ainsi un genre d'Aranéides que M. Walckenaër rapporte, mais avec doute, au genre des Agelena. Voy. ce mot. (H. L.) *MEGAMYS (^'yaç, grand; ^ç, rat). mam. — Un groupe de Rongeurs voisin des Oryctéropes est indiqué sous ce nom dans le Voyagedans l'Amérique méridionale de M . Àl- cided'Orbigny. (E. D.) *MEGANEREIS. annél. — Syn. de Léo - âice, Savig. ; Eunice, Guvier; Nereidonte, Blainville. (P. G.) *MEGAPELIA, Kaup. ois. — Synon. de Goura. *MEGAPODA (p.E'ya?, grand ; ttovç, pied). 1NSé — Genre de l'ordre des Diptères bra- chocères, tribu des Asiliques, établi par M. Macquart (Suites à Buffon, Hist. des Dip- tères, t. I, pag. 288), et caractérisé princi- palement par l'absence de la moustache et la longueur des pieds. Il ne renferme qu'une seule espèce, Jl/. cyanea Maeq. (Laphria la- oiata Fab.), grand et bel insecte du Brésil. MÉGAPODE. Megapodius (p./yaç, grand ; t.ovç , pied), ois. — Les Oiseaux ainsi nom- més par MM. QuoyetGaimard et découverts en partie par ces naturalistes, dans un voyage de circumnavigation, se rapprochent des Mé- nures et un peu des Kamichis par la forme de leurs doigts et de leurs ongles, et rappel- lent, par leurs autres caractères physiques, ceux des Cryptonyx et des Tinamous. Ces caractères mixtes, si nous pouvons ainsi dire, expliquent les divergences d'opinion des auteurs relativement à la place qu'il convient d'assigner aux Mégapodes. G. Cu- vier en a fait des Échassiers macrodactyles, et les a placés à la suite des Jacanas et des Kamichis; M. Lesson les a considérés comme des Passereaux et les a rangés immédiate- ment après les Pigeons. Enfin M. Temminck a pensé que les Mégapodes pouvaient être regardés comme les représentants des Tina- mous dans les contrées chaudes de l'ancien continent, et les a, par conséquent, placés parmi les Gallinacés. Cette opinion est celle qu'a adoptée G.-R. Gray dans sa List of the gênera. Quoi qu'il en soit, les Mégapodes forment un genre qui offre pour caractères : un bec MEG grêle, faible, droit, aussi large que haut, et aplati en dessus à sa base, à mandibule su- périeure dépassant l'inférieure et légèremen i courbée à la pointe; des narines ovales, ouvertes, placées plus près de la pointe du bec que de sa base, et percées dans une membrane garnie de petites plumes; la ré- gion ophlhalmique nue; le cou couvert seu- lement de petites plumes; des ailes médio- cres, concaves, arrondies; une queue cunéi- forme et courte; des tarses et des pieds forts, et des ongles très longs, très forts, plats en dessous, très peu courbés, triangu- laires et obtus. Les Mégapodes ne sont point encore par- faitement connus sous le rapport de leurs mœurs. Les voyageurs naturalistes se sont généralement bornés à nous apprendre qu'ils vivent dans les terrains marécageux, qu'ils sont craintifs, courent très vite dans les broussailles à la manière des Perdrix, volent peu et bas, et font entendre pour cri une sorte de gloussement. Les seuls détails un peu complets que l'on possède ont été four- nis en grande partie par MM. Quoy et Gai- mard, et sont relatifs à leur reproduction. Leurs œufs sont énormes, relativement à leur taille ; ils les déposent dans des cavités qu'ils forment eux-mêmes en creusant légèrement le sable. Us choisissent pour cela les exposi- tions les plus chaudes, et ne pondent, dans chaque cavité, qu'un seul œuf qu'ils ont soin de recouvrir avec des débris de plantes ; du moins c'est ce que fait le Mégapode aux pieds rouges. Les petits, ace qu'il paraît, naissent par la seule influence de la chaleur solaire et pourvoient eux-mêmes à leurs be- soins dès qu'ils sortent de l'œuf, sans que leur mère veille à leur conservation. Ce fait, si contraire à ce que nous montrent les Gal- linacés sous le rapport des soins qu'ils don- nent à leurs petits, de la sollicitude avec laquelle ils veillent sur eux, ferait supposer que les Mégapodes ne sont point des Galli- nacés, et peut-être serait-il plus convenable, jusqu'à ce que de nouvelles observations pussent lever tous les doutes à l'égard de la place qu'ils doivent occuper, de les laisser auprès des Kamichis où les a mis G. Cuvier. MM. Quoy et Gaimard rapportent que, dans les îles Waigiou et Boni, l'espèce qu'ils ont nommée Mégapode Freycinet paraît vivre dans une sorte de demi-domesticité. MEG Buffon n'a connu aucune espèce de ce genre. Celles qu'on y admet sont: 1. Le Mégapode Freycinet, Meg. Freyci- iictii Quoy et Gaimard ( Voyage de l'Uranie, pi. 32). Plumage en entier d'un noir brun, qui s'éclaircit un peu sous le ventre. Habite les îles de Guebé, de Waigiou. Les naturels de ces îles le nomment Maukirio ou Mane- saqui. 2. Le Mégapode Lapérouse , Meg. Lape* rousii Quoy et Gaimard ( Voyage de l'Uranie, pi. 33). Plumage roussâtre, cou dépourvu de plumes, tarses jaunes. Habite les îles Mariannes et les Philippines, où il porte le nom de Tavon. 3. Le Mégapode Duperrey, Meg . Duper- rexji Garnot et Less. {Voyage de la Coquille, pi. 36). Une huppe de couleur brune fauve ; le cou, la gorge, l'abdomen gris - ardoise; ailes et dos roux; croupion rougeâtre. Ha- bite la Nouvelle-Guinée. 4. Le Mégapode a pieds rouges, Meg. ru- bripes Temm. {pi. col., 411 ). Une huppe et le dos roux; croupion et bas-ventre rougeà- tres; bec de cette couleur; tarses d'un rouge vif. Habile Amboine. Cette espèce est fort voisine de la précé- dente, et pourrait bien n'être établie que sur uuq différence d'âge ou de sexe. G. Cuvier et quelques autres naturalistes ont encore placé parmi les Mégapodes une cinquième espèce dont M. Lesson a fait le type de son genre Alecthilia, et qu'il nomme Al. Urvilii. (Z. G.) *MÉGAPODES. Lyriferi. ois.— Sous ce nom , M. Lesson a établi , dans l'ordre des Pa^oreaux, une famille à laquelle il donne les caractères suivants : Bec droit, grêle , aplati et élargi à sa base, rétréci au milieu, et légèrement renflé au sommet; fosses na- sales latérales, étroites; tour des yeux dé- nudé; tarses allonges, forts, scutcllés , ter- minés par quatre doigts munis d'ongles al- longés, robustes. Celle famille, qui, pour M. Lesson, se joint aux Échassiers himanto- galles par le genre Talcgale , comprend les genres Ménure, Mégapode et Alecthélie. (Z. G.) *ÏV!KGAP0DIDÉES. Megapodidœ. ois. — Famille établie par G.-R. Gray {A List of the gênera) dans l'ordre dît Gallinacés, et correspondant en partie a celle que M. Les- son a fondée sous le nom de Mégapodes; MEG 59 seulement il a éloigné les Ménures des g. Mégapode et Alecthélie, et a réuni à ces der- niers, pour en constituer sa famille des Me- gapodidœ, les g. Talegallus , Leiopa et Me- sites. (Z. G.) MEGAPODIUS. ois. — Voy. mégapode. *MEGAPROCTUS ^«5» grand ; wpwx- to'ç, anus), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes , tribu des Céram- bycins, créé par nous {Revue ent. de Sil~ bermann, tom. V, 1837, pag. 321, pi. i, f. 2 , 3), avec une espèce de l'Afrique aus- trale, que nous avons nommée Megaproc- tus didelphis. (C.) *MEGAPROCTUS [>V«s, grand ; -*pû>x- toç, anus), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Rhynchophorides,créé par Schœnherr ( Gêner, et sp. Curculion. syn., t. IV, p. 868, 1838 , 8-2, p. 234). Ce genre renferme les trois espèces suivantes : M. acu- tus ¥.,exclamationis Wied., etfunebris 111. (Calandra), qui toutes sont originaires des Indes orientales. M. Guérin-Méneville a établi avec l'une de ces espèces son genre Bclorhinus et non pas Belorhynchus, comme l'indique Schœn- herr : ce nom doit prévaloir. Cet auteur con- signe, dans le texte de Vie. du Règn. anim., t. III, p. 177 et 178, trois nouvelles espèces des mêmes contrées : les B. ocellatus, afli- nis Guér., et filiforinis Buq. (C.) *MEGAF»HINLS (fx/yaç, grand ; ^'v, nez). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Érirhinides, établi par Schœnherr {Gêner, etsp. Curculion. syn., t. III, 397- 7, 2, p. 274). Le type, M. frmus Sch., est indigène de l'île de Java. (C.) *MEGARHIPÏS, Dupont, Delaporte. ins.. . — Syn. de Microrhipis. (C.) *MEGARH1NCHUS (pE'y«;> grand; jtây- Xoç , bec , rostre), ins. — Genre de la fa- mille des Scutellérides , groupe des Penta- tomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte de Castelnau, et adopté par MM. Amyot et Servillc {Ins. hem., suites à Buffon). Ces derniers rapportent seulement deux espèces {M. roslratus Fab., et M. tes- laceus Am. et Scrv.) à ce genre , que nous regardons comme une simple division du genre Phyllocephala. (Bl.) 60 MEG MEG *MEGARTHRIJS ifuyai, grand ; SpGpov, articulation), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Protéiniens , proposé par Rirby, décrit par Stephens (Illust. Brit.Ent.,Y, p. 330). et adopté par Erichson (Gênera et sp. Sta- phylinorum, t. I, p. 904). Ce dernier au- teur mentionne les quatre espèces suivantes , qui toutes sont propres à l'Europe, et se trouvent aux environs de Paris , savoir : M. depressus Pk. (Staphyl.), sinuatocollis B.-D., Lac, denticollis Beck (Omalium) et hemipterus 111. (Silpha). On rencontre ces Insectes dans les amas de branches mortes et humides. (C). *MEGASANTHES, Alph. DC. bot. ph.— Syn. de Codonopsis, Wall. MEGASCELIS (p/yaç, grand; «Aoç, jambe), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Latreille , fa- mille des Eupodes, tribu des Criocérides , formé par Dejean, et adopté par Latreille et M. Th. Lacordaire. Ce dernier auteur en décrit (Monog. des Coléopt. subpent. delà fam. des Phytophages , t. I, p. 241) 51 es- pèces , qui toutes appartiennent à l'Amé- rique. Nous citerons les suivantes : M. pur- purea Pert., lema, viridis 111., vittata (cu- prea var. ) Fab. , M. prasina Chvt. , et curta Lac. (C.) *MEGASCOLEX vpeyaç, grand ; axcJ^?, lombric), annél. — Genre de la famille des Lombrics, nouvellement établi par M. Templeton pour une grande espèce qu'il a découverte dans l'île de Ceylan, Megas- colex cœruleus Templ. (Proceed zool. soc. London, 1844). (P. G.) MEGASEA, Hasw. (Saxif., 6). bot. ph. — Syn. de Bergenia, Mœnch. *MEGASTEGIA, Don. bot. ph. — Syn. de Harpalyce , Moç. et Less. *MEGASTERNUM (^'ya;, grand ; arip- vov , sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Palpicornes, tribu des Sphéridiens mégasternaires , créé par Mulsant ( Hist. nat. des Coléopt. de Fr. , 1844 , p. 187 ). L'espèce type, le M. bole- ophagum Marsh. , habite une partie de l'Europe. (C.) *MEGASTOMA, Swainson. ois. — Syn. de Tyrannus, Vieillot. Voy. tyran. (Z. G.) MÉGATHÉRÏOIOES ou MÉGATHÉ- RlDES. mam. foss. — M. Owen (Descrip- tion du squelette du Mylodon robustus , Pa- resseux gigantesque perdu, Londres, 1842) désigne sous ce nom une famille d'animaux fossiles de l'ordre des Edentés , dont l'orga- nisation offre sur une grande échelle un composé de celle des Paresseux , des Four- miliers et des Tatous actuels, et qui a pour type un animal décrit par Cuvier sous le nom de Megatherium. Cette famille se compose déjà de plusieurs genres qui se rencontrent, hors unseuj peut- être, tous en Amérique, c'est-à-dire dans le continent qui nourrit le plus grand nombre des genres actuels d'Édentés. On en trouve en grande abondance dans les sables argileux tertiaires du vaste bassin de la Plata , mais on en rencontre aussi dans les nombreuses cavernes du Brésil et dans celles de l'Amé- rique septentrionale. Les os y sont même si bien conservés qu'il n'est pas rare de ren- contrer des phalanges onguéales encore re- couvertes de leur partie cornée à demi dé- composée ; ce qui indique que ces cavernes se trouvent dans des conditions favorables à une longue conservation des matières ani- males, car il est probable que les animaux qui portaient ces ongles ont disparu depuis le soulèvement de la chaîne des Andes. Les dents des Mégathérides sont d'une seule venue , sans collets ni racines , et se composent, comme celles des Paresseux, d'un ivoire peu dense au milieu , entouré d'un ivoire plus dur (dentine vasculaire et den- tine dure de M. Owen), le tout enveloppé de cément , recouvert lui-même d'une couche mince de substance osseuse plus dure. Le pied est articulé, de telle sorte que son mouvement sur la jambe est oblique, ce qui tient à ce que le bord interne de la poulie de l'astragale est presque entièrement effacé, et que le bord externe est oblique de dehors en dedans. La composition de la tête, qui est petite , est à peu près celle des Pares- seux ; le jugal fournit une apophyse mon- tante qui cerne en partie la fosse orbitaire, et une grande apophyse descendante, qui donnait sans doute de fortes attaches aux muscles des lèvres. Comme dans l'Unau, l'apophyse acromion de l'omoplate se joint à l'apophyse coracoïde. La tête supérieure du radius est tout-àfait circulaire, ce qui annonce un mouvement de pronation et de supination bien déterminé. Le bassin est MKG- MEG 61 très large et l'extrémité postérieure d'une force extrême. Ils ont tous un ou deux doigts externes sans ongles, propres à la susten- sion et à la marche ; les autres doigts por- tent de forts ongles qui ne pouvaient se ployer qu'en dessous. La queue est médio- crement longue, mais très épaisse. Cette famille comprend les genres : Mégalonyx , Jefferson ( péyaç , grand ; ovyï , ongle). Dans les Trans. de la Soc. phil. de Philadelphie, t. IV, on trouve un Mémoire de M. Jefferson ( qui fut le troi- sième des présidents des États-Unis d'Amé- rique ), où cet homme d'État fait connaître des restes de cet animal , qu'il prenait pour ceux d'un grand Carnassier de 5 pieds de haut. Mais, dans le même volume , le doc- teur Whistar donna une description et des figures de ces os, en indiquant leur analo- gie avec les os des Paresseux. Peu de temps après, Cuvier (Oss. foss. , t. IV) prouva cette analogie par la disposition des facettes des deux dernières phalanges , qui empê- chent l'ongle de porter sa pointe en haut, et ne lui permettent que de le fléchir en des- sous, et par la forme générale des os, qui présentent en grand tous les détails d'orga- nisation que les Paresseux offrent en petit. Les dents du Mégalonyx sont — -H— , sans 4 — 4 incisives ni canines; elles vont en grandis- sant d'avant en arrière; les deuxième et troisième inférieures ont leur couronne à peu près pyriforme, Je gros bout dirigé en avant. Les phalanges onguéales sont très grandes et comprimées. Les ossements mentionnés par Jefferson venaient d'une caverne de l'ouest de la Vir- ginie; mais il s'en trouve aussi dans le bas- sin de la Plata. M. Owen donne la figure (3e la mâchoire inférieure du Mégalonyx Jeffer- sonii, car c'est ainsi que cette espèce se nomme, pi. 29 des Mamm. foss. du Deagle. Le bord interne des deux branches, à par- tir de la dernière dent, décrit une demi- ellipse. Cet animal était de la taille d'un très grand bœuf. Mecatherium, Cuv. (fx/yaç, grand ; G/ipi'ov, animal). Ce genre a été établi par Cuvier pour un animal de la taille des grands Rhino- céros, dont un squelette presque complet a été trouvé, en 1789, sur les bords de la rivière de Luxan , à quatre lieues environ de Buénos-Ayres. Ce squelette , qui fait l'orne- ment du cabinet de Madrid, a d'abord été dé- crit par Jean-Baptiste Bru, puis par Cuvier (Ossements fossiles, t. IV), d'abord sur les figu- res de ce dernier, publiées par don Joseph Garriga, ensuite sur celles de MM. d'Alton et Pander ( Bonn, 1821). Enfin M. Clift (vol. III des Trans. de la Soc. géol. de Londres, 2e série) a complété la description des par- ties qui manquaient au squelette de Madrid, telles que la queue et une portion du bassin. Chez le Megalherium Cuvieri, car c'est ainsi que les paléontologistes nomment cet ani- mal , l'apophyse descendante du jugal est très grande ; la mâchoire inférieure très ren- flée au-dessous des molaires , à cause de la profondeur des alvéoles, se termine en une g 5 sorte de bec; les dents, au nombre de , 4 — 4 sont très longues , quadrangulaires , et of- frent une composition très compliquée. Lors- qu'on pratique une coupe longitudinale de l'une d'elles dans un plan antéro-postérien, on voit que la cavité de la pulpe est très grande, et qu'elle se prolonge en pointe presque jusqu'au niveau du bord alvéolaire. Le milieu de la dent est formé d'un ivoire blanc grossier et tendre; de chaque côté de cette substance existe pour un quart un cé- ment jaunâtre ; mais , entre lui et l'ivoire , on voit un ruban de substance plus dure, formé lui-même de trois lignes grises et de deux blanches. Ce ruban, de substance dure, correspond à deux crêtes transversales de la couronne de la dent, séparées par une val- lée profonde. Sur les côtés latéraux de la dent, cette substance, plus dure, est très mince; le tout est enveloppé d'une couche peu épaisse , fort semblable à de l'émail. La dernière dent est de moitié plus petite ^ue les autres , qui sont à peu près égales entre elles; le diamètre antéro-postérieur d'uno dent du cabinet de Paris a 53 millimètres, et le diamètre latéral 40. La longueur de !a plus longue, figurée par M. Ov»en , a 240 millimètres. Cet animal avait des membres très robustes , surtout ceux de derrière. Le fémur, d'un quart moins long que celui d'un Éléphant de 8 pieds de haut, est plus de deux fois plus large ; le bassin , d'un tiers. Les vertèbres sont au nombre de 7 cervica- les , 16 dorsales, 3 lombaires, 5 sacrées et 1 5 caudales. Il avait quatre doigts à la main, 62 MÈG IVÏÊG «Joïit trois armés d'ongles peu comprimés. A en juger par les figures, il y avait aussi quatre doigts au pied , dont deux armés d'ongles. On a cru pendant quelque temps que cet animal était couvert d'une cuirasse osseuse, comme les Tatous ; mais on sait maintenant que les portions de derme ossifié qu'on lui avait attribuées à tort, appartenaient à d'au- tres animaux plus voisins des Tatous. (Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, paléontologie, MAMMIFÈRES FOSSILES, pi. 5.) Mylodon, Owen (uv).vj , meule; o-W; , 5 5 dent). Les dents sont au nombre de . 4 — 4 La première des supérieures est presque el- liptique et un peu éloignée des autres ; la seconde elliptique ; les autres trigones , avec un sillon à leur face interne. La première inférieure est elliptique, la troisième tétra- gonc , la dernière , très grande , bilobée ; les pieds sont égaux, ceux de devant pentadac- tyles ; ceux de derrière tétradactyles; dans les uns et les autres, les deux doigts exter- nes ne portent point d'ongles; ceux-ci sont grands, semi-coniques, inégaux. M. Owen compte dans ce genre : Le Myl. robustus Owen , dont un sque- lette entier se voit au collège des chirurgiens de Londres. Ce squelette a été décrit par M. Owen, en 1842, avec toute la science qu'exigeait un aussi beau débris de la faune qui a précédé celle de nos jours , et qu'on pouvait attendre d'un paléontologiste aussi distingué. L'auteur fait ressortir dans sa description , non seulement les affinités du Mylodon robustus avec les Paresseux, mais aussi celles des autres genres de Mégathé- rides. La mâchoire inférieure de cette espèce est à symphyse courte et large; la seconde de ces dents est à peu près trigone ; la der- nière à trois sillons, deux internes et un ex- terne , arrondie. Le Myl. Darwinii Owen. La mâchoire inférieure à symphyse plus longue et plus étroite. La seconde molaire presque ellipti- que ; la dernière à deux sillons ; le sillon interne angulaire. Le Myl. Harlani Owen , Megalonyx la- queatus et Orycterotherium missouriense Harlan. La symphyse de la mâchoire infé- rieure courte et large , la seconde presque carrée, la dernière à trois sillons, dont l'in- terne est bi-angulaire. Scelidotiierium , Owen ( njt face), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides coprophages, créé par Eschscholtz (Entomograpluen, Berlin, 1822, édit. Leq., Paris 1835, p. 34), et adopté par Reiche (Revue zoologique de Guérin, 1841, p. 213). Ce genre est composé de cinq ou six espèces américaines. Nous citerons les trois suivan- tes : M. villosa Esch., bicolor Guér., Brullei Reich. (C.) MEGATOMA (i«yaç, grand; toP.yj, cou- pure), ins. -Genre deColéoptèrespentamères, famille desClavicornes, tribu des Dermestins, JVIEG MEL 63 créé par Herbst et adopte par Latreille {Règ. anim., t. IV, p. 509) et par Dejean qui men- tionne uniquement {Cat., 3e éd., p. 139) le Dermestes serra ùe F., espèce qu'on trouve en Europe et en Amérique sous les écorces des arbres. On pense que Y 'Attagenus macel- larius d'Olivier n'est que la femelle du type. Erichson fait connaître une seconde espèce qui est originaire de la Nouvelle-Hollande, et qu'il nomme M. morio. (G.) MÉGÈRE, ins. — Nom vulgaire de quel- ques espèces du genre Satyre. *MEGISCHIA {fiéyoiç, grand; l^tn , hanche), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Xystropides, tribu des Cténiopites, créé par Solier {Annal, de la Soc. enlom. de France, t. IV, p. 247). Le type, la M. curvipes Dej., Sol., est originaire du midi de la France. (C.) MÉGISTANES. Megistanes. ois. — Sous ce nom, Vieillot a créé, dans l'ordre des Échassiers , une familie qui correspond à celle des Brévipennes de G. Cuvier, et qui, comme elle, comprend les genres Autruche, Nandou, Casoar et Emou. ( Z. G.) *MÉG1STME. Megistina, Vieillot, ois.— Syn. de Parus. Voy. mésange. (Z. G.) *MEGISTOCERA (pey^oç, très grand; x/paç, antenne), ins.— Genre de l'ordre des Diptères némocères, famille des Tipuliciens (Tipulaires, Lat.), groupe des Tipulites, éta- bli par Wiedmann (Auss. Zweift., n. 41). On ne connaît que quelques espèces exotiques de ce genre; la principale est connue sous le nom de M. fdipes. Elle habite la Guinée. *MEG!STOSAURUS (p^roç, très grand; erccvpoç, lézard), mam. — Ce nom a été appliqué par M. Godmann {Trans. of the american phil. Soc.) à un groupe de Cétacés. (E. D.) *MEGOPIS (pVyocç, grand; ty, œil), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, té- tramères de Latreille, famille des Prîoniens, formé par Dejean {Catal., 3e édit., p. 343), et adopté par Serville {Annal, de la Soc. entom. de France, t. I, p. 127, 161). Nous citerons, comme en faisant partie, les M. mu- tica Lat. , Serv. et brunnea Dej . L'une et l'au- tre sont originaires des îles Maurice et Bour- bon. (C>) *MEGOPS (,/£>;, grand; ty, œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Apostasimérides-Baridides, créé par Schœn- herr ( Gêner, et sp. Curculion., tom. VIII, pars 1, pag. 181). Le type, M. morosus Germ. {Magdalis), est originaire du Bré- sil. (C). *MEGYMENUM ( péyocç , grand ; ûpfv , membrane), ins. — Genre de l'ordre des Hé- miptères hétéroptères , tribu des Scutellé- riens, établi par M. Guérin {Voy. de Dupcr- rey, Ins., pi. 12). Les espèces de ce genre, peu nombreuses, appartiennent à la Nou- velle-Hollande, aux Indes orientales et à l'Afrique méridionale. *MEIGLYPTES, Swainson. ois. -Syn. de Picus. Voy. pic. (Z. G.) MÉÎOMTE (^efcov, moindre), min. — Hyacinthe blanche de la Somma. Ce miné- ral a la même forme cristalline, et très pro- bablement aussi la môme composition que la Wernéritc, dont il n'est qu'une variété particulière, remarquable par une plus grande pureté, un éclat vitreux et une assez belle transparence. On le trouve en cristaux ou en graine cristalline dans les blocs de dolomie de la Somma, au Vésuve. Voy. wer- néuite. (Del.) *MEÏSNERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées-Mé- lastomées-Lavoisiérées , établi par De Can- dolle {Prodr., III, 114). Herbes du Brésil. Voy. MÉLASTOMACÉES. MEISTERIA , Scop. bot. pu. — Syn. de Pacourina, Aubl. *MELACI1NE , Schrod. bot. ph. — Syn. de Lamprocarya, R. Br. *MÉLACONISE (pe'Aaç, noir; xovtç, pous- sière), min. — Oxyde de cuivre, en masse terreuse noire, que l'on trouve en petite quantité dans les mines de cuivre, où il pa- raît résulter de la composition de l'Azurito ou Cuivre carbonate bleu. Il est attaquable; par l'acide azotique et la solution précipitée du cuivre métallique sur une lame de fer. (Del.) *MELA2NIA, Dumort. bot. pu. — Syn. de Catlleya, Lindl. MELAENUS (prouva, noire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques (Carnassiers), tribu des Scaritides (Bipartis de Latreille), créé par Dejean {Species général des Coléoptères, t. V, p. 482). Le type, M- elegans de Fauteur, estoriginairc du Sénégal. (G) 64 MEL 13ÉLALEUQUE. Melaleuca f>elaç, noir ; Itvxo's, blanc), bot. ph. — Beau genre de la famille des Myriacées , de l'icosandrie mo- nogynie dans le système sexuel de Linné. Il se compose d'arbres et d'arbrisseaux, origi- naires, pour la plupart, de la Nouvelle- Hollande, rarement des Indes, dont plusieurs sont maintenant cultivés comme espèces d'or- nement. Ces végétaux ont des feuilles sim- ples, alternes ou opposées, dépourvues de stipules, marquées de points transparents, qui ne sont autre chose que de petits réser- voirs d'huile essentielle; leurs fleurs sont blanches , jaunâtres ou purpurines , sessiles ou même un peu enfoncées par leur base dans le rameau qui les porte, et sur lequel elles sont groupées en épi ou en tête. Eiles présentent : un calice dont le tube adhère à l'ovaire, dont le limbe est à cinq divisions plus ou moins profondes ; une corolle de cinq pétales insérés à la gorge du calice, alternes aux lobes de celui-ci; des étamines nom- breuses dont les filets sont soudés en cinq faisceaux opposés aux pétales ; un ovaire adhérent, à trois loges multi-ovulées, sur- monté d'un style et d'un stigmate unique. A cette fleur succède une capsule renfermée dans le tube du calice, qui, à sa maturité, laisse sortir ses graines par trois ouvertures terminales. Les deux espèces les plus remarquables de ce genre sont les Melaleuca leucadendron Lin. et M. minor Smith {M. Cajuputi Roxb.). La première forme un arbre de 15 à 20 mè- tres de hauteur, dont le tronc est tortu; de la surface de ses branches se détachent des lames épidermiques nombreuses, blanches et minces. Ses feuilles sont alternes , allon- gées-lancéolées, acuminées, courbées en fau- cille, à 3-5 nervures; ses fleurs sont blan- ches, réunies en épis un peu lâches sur des rameaux pendants; ces rameaux sont par- faitement glabres, de même que les calices. La seconde est de taille moins élevée , et se distingue par ses feuilles alternes elliptiques- lancéolées, peu aiguës, légèrement courbées en faucille, à 3-5 nervures, grandes et res- semblant à des phyllodes. Ses fleurs sont réunies en épis plus serrés, qui deviennent lâches et interrompus après la floraison, dont l'axe est velu, de même que les calices et les jeunes rameaux. Ces deux plantes crois- sent dans les Moluques et dans les îles de MEL l'archipel Indien , où elles portent l'une et l'autre le nom de Cajuputi, qui signifie bois blanc. Leurs feuilles et leurs jeunes pousses donnent l'huile volatile connue sous le nom d'huile de Cajeput , qui paraît cependant provenir plus particulièrement de la der- nière. Cette substance se présente sous la forme d'un liquide épais , visqueux, verdâ- tre, d'une odeur forte et particulière, que les uns ont comparée à celle du Romarin, les autres à celle du Cardamome , du Cam- phre. Pour l'obtenir, on recueille les feuilles et les parties jeunes qu'on laisse dans des sacs pendant un ou deux jours , jusqu'à ce qu'elles commencent à fermenter; on les met ensuite infuser pendant une nuit dans de l'eau qu'on distille; le résultat de cette distillation est l'huile de Cajeput. Soumise à une seconde distillation, cette substance de- vient limpide, tout en conservant une légère couleur verte. L'huile de Cajeput arrive ra- rement en Europe, où son prix est toujours très élevé; mais en Chine , dans l'Inde et dans les îles de l'Asie, elle est fréquemment employée, et passe pour un médicament pré- cieux dans un grand nombre de maladies. Les Malais et les Chinois surtout en font le plus grand usage, soit à l'extérieur, en fric- tions, dans les affections goutteuses et rhu- matismales, soit à l'intérieur, où elle agit comme un excellent sudorifique, comme an- tispasmodique, et comme un puissant exci- tant : elle a même été fort préconisée contre le choléra Parmi les espèces de Melaleuca que l'or» rencontre le plus habituellement dans les jardins, nous nous bornerons à signaler les plus répandues. Telles sont : le Mélaleuque gentil, Melaleuca pulchella R. Br., joli ar- brisseau à rameaux grêles, flexibles et pen- dants à l'extrémité, à petites feuilles ovales, alternes ou presque opposées, glabres, qui donne des fleurs lilas , sessiles ou presque sessiles, ordinairement solitaires ; leurs fais- ceaux d'étamines dépassent les pétales, et, à leur face interne, se dégagent des extré- mités de filets de la base jusqu'au sommet. Le MÉLALEUQUE A FEUILLES DE MILLEPERTUIS, Melaleuca hypericifolia Smith, arbrisseau qui s'élève à 3 ou*4 mètres dans nos jardins. Ses feuilles sont opposées en croix , ellipti- ques-oblongues , à bords recourbés en des- sous, aiguës, glabres; ses fleurs, d'un beau M EL rouge vif, forment de beaux épis de 3 ou 4 centimètres de longueur, qui doivent pres- que tout leur effet à leurs faisceaux d'éta- inines. Cette espèce est une des plus belles du genre. On cultive encore fréquemment le Mélaleuque a feuilles de Diosma , Mela- leuca diosmœfolia Andr.; le Mélaleuque cou- ronné , M. coronata Andr., et quelques au- tres. Toutes ces espèces sont d'orangerie, et se multiplient par graines, par boutures ou même par marcottes. (P. D.) MËLAMPE. Melampus. moll. — Genre établi par Montfort ( Conchyl. systém. ) et adopté par Lamarck , qui en a changé le nom en celui de Conovule. Voy. ce mot. MELAMPODIUM ( f^V , noir ; tcoSç , tto^oç, tige), bot. ph. — - Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , éta- bli par Linné (Gen., n. 989), qui le ca- ractérise ainsi : Capitule multiflore , hétéro- game; fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque tubuîeuses, mâles. Invo- lucre double : l'extérieur composé de 5 écailles, rarement 3, planes, et envelop- pant l'intérieur dont les écailles sont en môme nombre que les fleurs du rayon ( 5 ou 10). Réceptacle convexe ou subulé-co- nique , garni d'aigrettes diaphanes et déci- dues. Corolle du rayon ligulée , celle du disque tubuleuse, à limbe 5-fide. Akène du disque nul; celui du rayon présente une forme ovale, un peu courbée ; il est plus ou moins renfermé dans les écailles de l'invo- lucre intérieur. Aigrette nulle. Les Melampodium sont des herbes ou des sous-arbrisseaux de l'Amérique, à tiges di- chotomes, à feuilles opposées, à fleurs ordi- nairement jaunes , celles du rayon quelque- fois blanches. Ce genre renferme 21 espèces , dont 18 bien connues (DC, Prodr., V, 517 ); elles ont été réparties en trois sections, nommées : Eumelampodium, DC. (I. c.) : Involucre in- térieur enveloppant l'akène composé d'é- cailles tuberculeuses ou muriquées extérieu- rement, prolongées supérieurement en une coiffe tronquée ou terminée en arête; Za- rabclla, Cass. (in Dict. se. nat., L1X, 240): Ecailles de l'involucre rugueuses ou tuber- culécs , tronquées à la partie supérieure ou terminées par 1-3 dents, qui, s'écartant an- térieurement, laissent apercevoir le sommet dénudé de l'akène; Alcina, Cavanill. ( le. , T. VIII. MÉL 65 I , 10, 1. 15) : Écailles de l'involucre ovaies- oblongues, lisses, présentant au sommet 2-4 très petits tubercules. Akène strié. Les espèces de ce genre ne sont guère cul- tivées que dans les jardins de botanique. (J.) MÉLAMPYRE. Melampyrum Lin. (f*«Xaç, noir; irypoç, blé : de la couleur des graines du M. arvense). bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Scrophularinées, tribu des Euphrasiées-Mélampyrées, de la didynamie angiospermie dans le système sexuel de Linné. Dans le Xe volume du Prodromus qui vient d'être publié, M. Bentham n'en décrit que 6 espèces; mais sur ce nombre, 5 ap- partiennent à la Flore française , et parmi elles 3 se trouvent très communément dans les champs, les prairies et les bois de toute la France. Les Mélampyres sont tous des plantes annuelles qui croissent dans les par- ties tempérées de l'ancien continent; leur tige est droite , rameuse , le plus souvent à angles ouverts ; leurs feuilles caulinaires sont linéaires ou lancéolées, les supérieures fréquemment incisées-dentées à leur base ; celles qui accompagnent les fleurs sont pres- que toujours élargies à leur base, et de plus dentées ou incisées, soit seulement à leur partie inférieure, soit dans toute leur éten- due. Les fleurs naissent à l'aisselle de ces feuilles florales, et, suivant la longueur de celles-ci et leur écartement, elles forment une sorte d'épi feuille plus ou moins dense, qui donne à ces plantes un aspect particu- lier : elles sont jaunes ou violacées, ou mê- lées de diverses couleurs. Leur calice est tu- buleux, à quatre dents, dont les postérieures sont souvent plus longues. Leur corolle pré- sente un tube cylindrique élargi à sa partie supérieure; une lèvre supérieure courte, comprimée, obtuse, dont les bords sont un peu repliés; une lèvre inférieure un peu plus longue, à trois lobes saillants. Les étamines sont didynames , logées sous la lèvre supé- rieure, à anthères rapprochées, oblongues , un peu hérissées. L'ovaire est à deux loges, dont chacune renferme deux ovules fixés près de la base de la cloison, et sur lesquels l'un est presque sessile, tandis que l'autre est stipité. Il succède à cet ovaire une capsule comprimée, ovoïde, un peu recourbée, qui renferme 1-4 graines. Nous nous bornerons à décrire une seule des espèces de ce genre. Mélampyre des champs, Melampyrum ar- 66 MEL MEL vense Lin. Cette espèce est désignée vulgai- rement sous les noms de Blé de Vache, Cor- nette, Rougeole; elle croît dans les champs et parmi les moissons de la plus grande par- tie de l'Europe, jusqu'au Caucase. Sa tige est pubescente, surtout le long de 4 lignes longitudinales qui correspondent à autant d'angles peu marqués ; ses branches sont dressées ou peu étalées; ses feuilles sont lancéolées ou linéaires-lancéolées, entières, ou les supérieures seulement dentées à leur base. Son épi de fleurs est rougeàtre, cou- leur qu'il doit surtout à ses feuilles florales ovales-lancéolées, divisées sur leurs bords en longues dents sétacées : il est long de 8-10 décimètres. Le calice est pubescent , rude au toucher, prolongé à son bord en quatre longues dents sétacées , qui arrivent presque à l'extrémité du tube de la corolle ; celle-ci est rouge , marquée d'une tache jaune ; sa lèvre supérieure est oblongue , entière, un peu repliée sur ses bords. La capsule est ovale, obtuse , un peu oblique. Les graines sont noires et dures ; comme on fauche la plante en même temps que le Blé, ces graines se mêlent souvent au grain , et subissent également l'action de la meule; elles mêlent alors leur farine à la sienne : la farine ainsi mélangée donne au pain une cou- leur rougeàtre violacée, sans qu'il paraisse cependant en résulter d'autre inconvénient. Cette plante constitue un bon fourrage pour les bestiaux, et particulièrement pour les Vaches, ce qui lui a valu le nom vulgaire de Blé des Vaches; maisTessier a reconnu qu'on ne peut guère l'utiliser sous ce rapport, at- tendu qu'elle vient mal lorsqu'on la sème sans mélange d'autre graine. Parmi les autres espèces de ce genre, les plus communes sont le Mélampyre a crête, Melampyrum cristatum Lin., qui croît dans les bois de toute l'Europe et de l'Asie jus- qu'aux monts Altaï, qui se reconnaît à son épi serré et carré , à ses bractées en cœur rapprochées entre elles au point de se su- perposer par leurs bords , aux divisions de son calice linéaires-aiguës; le Mélampyre des prés, M. pratense Lin., qui abonde dans nos prés , et que caractérisent des feuilles lan- céolées dont les supérieures sont incisées-pin- natiQdes à leur base, des fleurs à corolle fermée, etc. (P. D.) AfÉLANCHLENES. Melanchlœni fpâotf, noir; x*av'«> couverture), ras. — Division employée autrefois par Latreille , qui y com- prenait les genres Licinus, Harpalus et Sia- gona. (C.) *MELA]\CimUS (f«Àayoxp»ç, de couleur noire), ras. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, créé par Dejean (Catal., 3e éd., p. 206) qui en mentionne cinq espèces afri- caines : les M. pedinoides, amaroides, rugi' frens, Capensis et compaclus. (C.) MELANCONIUM (pAotç, noir; xoviç, poussière), bot. cr. — Ce nom a été donné par le professeur Link à de petits Champi- gnons qui se développent sous r'épiderme ou sous l'écorce des plantes et des arbres; on les dislingue facilement, parce que, à leur maturité, ils rompent l'écorce, sortent et forment de nombreuses taches noires; malheureusement, ils ne sont pas les seuls qui se présentent sous cette forme : il faut le microscope pour les distinguer du Stil- bospora Phoma , etc. Je place les Melanco- nium dans ma famille desClinosporés. Dans le jeune âge, sur l'écorce de Bouleau par exemple, on voit de petites élévations, si on enlève l'épidémie, d'abord formées par un mycélium blanc; plus tard son centre est devenu charnu , et sa surface s'est divi- sée en un nombre immense de petits pédi- celles rameux , qui supportent à leur extré- mité une spore conique, ronde ou elliptique, noire, et constamment simple. Les Melan- conium betulinum et ovatum sont les deux espèces les plus répandues; ce dernier est très fréquent sur l'écorce du Noyer. Le Melanconium sphœrospermum, quia, comme son nom l'indique, les spores rondes, se trouve sur les chaumes du Phragmites corn- munis. (Lév.) MELANCRANIS. bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Fuirénées, établi parVahl (Enum., II, 239). Herbes du Cap. Voy. CYPKRACÉES. MELANDRYA (ue).«ç, noir;c?pîîç, arbre). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sténélytres, tribu des Serropal- pides, établi par Fabricius {Systema Eleu- theratorum , I, p. 163), et adopté par De- ; jean {Catalogue, 3* édit., p. 223), qui en [ mentionne huit espèces ; cinq appartiennent à l'Europe et trois à l'Amérique septentrio- nale. Parmi celles de notre hémisphère , sont MEL MEL 67 les M. serrata , canaliculata , ruficollis de Fab., Goryi Delap. [sulcata Dej.) et flavicor- nis Dufts. Ces Insectes sont généralement noirs ou d'un noir bleuâtre, très fragiles et d'une grande agilité. La M. serrata vit dans le bois de tremble, et la Goryi dans celui du chêne ; mais cette dernière est excessive- ment rare partout. (C.) MELANELLA ( pAaç , noir ). infus. — Senre proposé par M. Bory de Saint- Vin- cent pour des Infusoires extrêmement sim- ples de la famille des Vibrioniens. Le type de ce genre, qu'on ne peut caractériser que par l'absence de tout caractère distinct, est le Vibrio lineola de Millier, auquel nous con- servons ce nom {voy. vibrion); M. Bory de Saint-Vincent l'a nommé Melanella aloma , et il range dans le même genre plusieurs autres Vibrions de Millier, qui, vus avec un microscope imparfait , paraissent autant ne petites ligues noires , comme l'indique le nom proposé pour eux. (Duj.) *MELANERPES, Swains. ois. — Syn. de Picus, Linné. Voy. pic. (Z. G.) *MELANESTHES (uAaq, noir ; fa&jmç, habillement), ins. — Genre de Coléoptères héléromères, famille des Mélasomes , tribu des Piméliaires, formé par Dejean (Cata- logue, 3e édit., p. 203) avec les Pedinus et Opatrum laticollis et Sibiricum de Falder- mann. (C.) *MELA1\ETTA. ois. — Division établie par Boié aux dépens du genre Anas de Linné, et dont le type est Y An. fusca. *MELANIA, Brid. (Msc). bot. cr. — Syn. de Cat ascopiwm , id. MÉLANIDES. Melanides. moi.l.— Famille proposée par Latreille pour réunir plusieurs genres groupés par cet auteur avec les Méla- nies ; mais deux de ces genres, les Phasia* nelleset les Planaxes, doivent au contraire en être séparés. Voy. mélaniens. (Duj.) MELANIE. Melania (fAfXovcoc, couleur noire), moll. — Genre de Mollusques gastéro- podes, typede la familledes Mélaniens, établi parLamarckpourdes coquilles presque toutes remarquables par leur couleur noire, et habi- tant les eaux douces des régions tropicales; quelques unes seulement, anciennement con- nues, avaient été prises pour des Bulimes ou des Buccins. Les Mélanies ont une coquille turriculée, dont l'ouverture estentière, vnk ou oblongue, evas.ee à sa base, avec une co- îumelle lisse, arquée en dedans, et un oper- cule corné. L'animal a un pied court, peu épais; une tête allongée en forme de trompe un peu conique , tronquée , et terminée par une fente buccale petite et longi- tudinale. Les tentacules , au nombre de deux, sont allongés, filiformes , et portent les yeux , soit près de leur base en dehors , soit vers le quart de leur longueur. Le man- teau a ses bords étalés, et découpés ou fran- gés. Lamarck rapportait à son genre Mêla- nie 16 espèces vivantes et 12 fossiles. Les conchyliologistes modernes en ont considéra- blement augmenté le nombre, mais en même temps M. Desbayes a montré que l'on doit rapporter à ce genre plusieurs espèces de Pyrènes , et au contraire en séparer beau- coup d'autres appartenant aux genres Eu- lime et Rissoa , ou même à d'autres genres qu'il faudrait créer : telles sont , par exem- ple, les grandes Mélanies fossiles du terrain marin tertiaire si communes aux environs de Paris, et qui ne sont certainement pas les congénères des espèces fluviatiles. On peut considérer comme type des vraies Mélanies une coquille très commune dans les eaux douces des îles de France et de Bourbon , de Madagascar et de l'Inde , et nommée d'abord par Linné Ilelix amarula , puis Buccinum amarulapar Muller; c'est la Mélanie thiare (M. amarula ) de Lamarck : elle est longut de 25 à 40 millimètres, toute noire, presque ovoïde; ses tours de spire sont couronnés par une sorte de rampe sur laquelle s'élèvent des épines droites assez longues, qui sont le prolongement d'autant de côtes longitudi- nales peu marquées. L'ouverture est blanche en dedans. L'animal de cette coquille est très amer, et passe dans ces contrées pour un excellent remède contre l'hydropisie. D'autres Mélanies, devant former une autre section du même genre, sont beaucoup plus allongées et turriculées. (Du.) MÉLANIENS. moll. — Famille de Mol- lusques gastéropodes établie par Lamarck pour les trois genres Mélanie, Mélanopside et Pyrène; mais ce dernier genre , comme l'a bien prouvé M. Deshayes , ne pouvant êtr*> conservé et devant se fondr» dcrs les de: autres , il ne reste que ceux-ci pour constC tuer ccttô famille formée de Trachélipodes fiuviatiles operculés, ne respirant que l'eau, munis de deux tentacules seulement, et por- 68 MEL MEL tant une coquille dont l'ouverture a ses bords désunis. L'opercule est toujours corné, et le bord droit de l'ouverture est tranchant ; mais ainsi limitée, cette famille, rapprochée de celle des Cérites, doit contenir en outre le genre Eulime , et peut être même le genre Rissoa, qui, dans tous les cas, est intermé- diaire entre les deux familles. Les autres zoologistes de la période actuelle n'ont pas compris, comme Lamarck, la nécessité de la famille des Mélaniens. Cuvier avait d'abord placé les Mélanies, avec les Ampullaires et les Phasianelles, dans son grand genre Con- chylie. Plus tard il en fit un genre distinct, comprenant comme sous-genres les Rissoai- res , les Mélanopsides et les Pyrènes. Férus- sac faisait des Mélanies proprement dites un sous-genre desPaludines, et le plaçait entre les Paludines, les Rissoaires et les Littorines, tandis qu'il rejetait à la fin des Trochoïdes le genre Mélanopside pour le rapprocher da- vantage des Cérites. M. de Blainvillea éga- lement séparé ces deux principaux genres des Mélaniens , en plaçant les Mélanopsides avec les Cérites dans sa famille des Ento- mostomes, et le genre Mélanie au contraire dans sa famille des Ellipsostomes, qui cor- respondent aux Conchylies de Cuvier. Tou- tefois aujourd'hui, d'après les observations de MM. Quoy, Rang, et de Férussac lui- même, on ne peut douter de l'analogie de structure qui rapproche les Mélanies et les Mélanopsides dans un même groupe et dans le voisinage des Cérites. (Duj.) *MELANIPPE (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noc- turnes, tribu des Phalénides, établi par Duponchel ( Calai, des Lcpidopt. d'Europe , p. 265 ) , et caractérisé principalement par des antennes simples; des palpes courts, atteignant à peine le bord du chaperon ; des ailes arrondies. On en connaît 10 es- pèces, qui habitent principalement la France et l'Allemagne. Les Mélanippes ont pour la plupart des couleurs vives. On trouve com- munément dans notre pays la Mélaismppe ta- chetée, M. macularia Lin., appelée la Pan- thère par Geoffroy; ses ailes sont d'un beau jaune, avec une grande quantité de taches noires. MÉLANISME (fx&as, noir), térat. — La peau doit sa coloration à une matière parti- culière nommée pigment, qui a son siège principal dans le corps muqueux de Malpi- ghi. Ce pigment peut être moins coloré et moins abondant que dans l'état normal , quelquefois même manquer entièrement; il peut, au contraire, être plus coloré et plus abondant; de là deux ordres d'anomalies: l' Albinisme et le Mélanisme {voyez, dans le tome Ier de ce Dictionnaire, le premier de ces ordres pour les caractères qui lui sont spéciaux). Les caractères extérieurs du Mélanisme consistent dans la couleur noire ou très foncée de la peau, des poils et de l'iris. Les exemples de Mélanisme complet se sont rarement présentés jusqu'à présent chez l'homme, et parmi le très petit nombre de faits cités, aucun n'est parfaitement au- thentique. Cependant il est certain que ces caractères peuvent se produire peu à peu, et quelquefois même apparaître presque tout - à coup. M. Rostan, savant médecin, rap- porte {Bull, de la Soc. de la Faculté de méd., n°s 9 et 10) qu'une femme de 70 ans de- vint noire comme une négresse dans l'espace d'une nuit, et cela à la suite d'une vive douleur morale. Le Mélanisme partiel s'offre fréquemment à l'observation , et c'est à lui que doivent être rapportées, en grande partie, les taches congéniales de la peau, désignées sous les noms de nœvus, nœvus maternus ou envies , et que l'on ne doit pas confondre avec les taches sanguines qui ont une origine toute différente. En effet, celles ci résultent de la présence, dans une portion de la peau, d'artérioles et sur- tout de vénules capillaires , plus nom- breuses, moins petites, ou disposées autre- ment que dans l'état normal; elles sont rouges, violacées ou bleuâtres; les taches mélaniennes , au contraire, sont produites par l'excès local de la matière colorante, et présentent une nuance intermédiaire entre la couleur normale et le noir. Les taches mélaniennes, dont la couleur peut varier depuis celle du café au lait jus- qu'au noir , offrent quelquefois un aspect lardacé; d'autres fois elles sont couvertes de poils. Elles sont ordinairement assez petites; cependant quelques unes sont assez étendues pour couvrir une région tout entière. Les for- mes qu'affectent ces taches sont aussi très variables; et, l'imagination aidant, elles se rapprochent quelquefois de la forme de cer- M EL MEL 69 tains objets. Ainsi on a cru trouver sur des enfants la figure de certains fruits, celle de divers objets employés dans l'économie do- mestique, etc. Nous rappellerons à ce sujet un fait mentionné dans le Traité de Térato- logie de M. Isid. -Geoffroy St. -Hilaire : « Une petite fille, née à Valenciennes, pendant la révolution, en Tan III, portait sur le sein gauche un bonnet de la liberté; et, ce qu'il y a de plus remarquable dans ce fait, c'est que le gouvernement de l'époque crut devoir récompenser , par une pension de 400 francs, la mère assez heureuse pour avoir donné le jour à un enfant paré par la nature elle-même d'un emblème révolution- naire. » Les animaux domestiques et sauvages pré- sentent aussi des exemples remarquables et authentiques de Mélanisme; nous citerons principalement le Daim où l'on observe des individus plus ou moins complètement Mé- lanos; les grands Felis des contrées chaudes des deux continents dont le pelage est géné- ralement d'un noir lustré avec des taches en yeux d'un noir profond, ce qui les a fait considérer par quelques zoologistes modernes comme espèces nouvelles; mais les observa- tions de M. Isid. -Geoffroy St-Hilaireont dé- montré que ces animaux noirs ne sont autre chose que des Jaguars et des Panthères mé- lanos. Le Lion a aussi présenté quelques exemples de Mélanisme. Il en est de même du Mouflon, du Raton-Laveur, du Castor du Canada, etc. Le Mélanisme a jusqu'alors paru plus fréquent chez les animaux que chez l'homme, et les climats tempérés et même froids aussi bien que les climats équa- toriaux en ont offert des exemples. On a longtemps considéré les Mélanos et les Albinos comme devant constituer chacun une race particulière; mais les faits tendent constamment à prouver la fausseté d'un semblable système; on sait actuellement de la manière la plus positive que l'Albinisme et le Mélanisme ne sont que les résultats d'une modification individuelle et acciden- telle, (j.) MÉLAMTE ( pftaç , noir), min. —Es- pèce de Grenat , d'un noir foncé , à base de Fer et de Chaux. Voy. grenat. (Del.) MELANITIS (pdaviot, couleur noire). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Papillonides, établi par Fabricius , et réuni par Latreille au genre Biblis du même auteur. Voy. biblis. MELANIUM, Rich. bot. ph. — Syn. {TArlhrostemma, Pavon. *MELAMOCHLORA, Lesson. ois.— Syn. de Parus. Voy. mésange. (Z. G.) *MÉLANOCHROITE (^ocvo'xpovç, co- loré en noir), min. — Nouvelle espèce de plomb chromaté rouge , dont la teinte est plus fon- cée que celle du plomb rouge ordinaire, et qui diffère en outre de celui-ci par sa forme et par les proportions de ses éléments. Voy» PLOMB CHROMATÉ. (DEL.) *MELANOCORYPHA. ois.— Genre éta- bli par Boié dans la famille des Alouettes, pour l'Ai, calandre, Al. calandrahin. *MELANODENDROI\ (fw/ccç, noir ; J/v- <îpov, arbre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Astéroïdées, éLabli par De Candolle {Prodr., V, 280). Arbres de l'île Sainte-Hélène. Voy. composées. *MELANOG ASTER (f*el«ç, noir ; yacrrvj'p, ventre), bot. cr. — Genre de Champignons, établi par Corda (Sturm. Deulsch., FI. 111, 1 1 heft., tab. 1) , appartenant à la classe des Basidiosporés hypogés. MM. Tulasne (Ann. se. nat., juin 1843) en ont parfaitement éta- bli les caractères. Ces Champignons ressem- blent à des Truffes; leur réceptacle est su- béreux, clos, et composé de funicules fila- menteux appliqués les uns contre les autres ; quelques uns se détachent et se confondent avec le mycélium dans la terre ; on ne voit pas de base par laquelle ils puissent absor- ber l'humidité; le parenchyme est celluleux, cloisonné ; chaque cellule renferme une matière noire diffluente, composée de fila- ments mucilagineux courts, à l'extrémité desquels sont attachées quatre spores très petites , lisses et transparentes. C'est à ce genre que l'on doit rapporter le Tuber wos- chatum de Bulliard; les genres Bulliardia, lngbn.; une partie des Octaviana, West., Argysium, Wallr., et Hyperrhisa, Klotzsch. Les Melonog aster Broomeianus Berk., et am- biguus Tul., croissent dans les environs do Paris. Aucune espèce n'est comestible. (Lév.) MÉLANOGRAPHITE (puVç , noir; ypd- A«ç, noir: yop0ç, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, tribu des Museides, établi par Meigen et généralement adopté. Il se distingue des autres genres de la même tribu par ces antennes à troisième article plus long que le deuxième; l'épistome non saillant ; l'abdomen nu au milieu Les espè- ces de ce genre sont assez nombreuses , et toutes très petites (M. Carceli, rufipes, etc.). On les trouve assez ordinairement dans toute la France. Ces insectes voltigent sur les murs et les pierres qui se trouvent ex- posés au soleil. *MELAMOPHORA (PAa5,noir; ll appe„c ,.,ntestin grê,e est considéré par le premier comme ic ,.«..,.,„». c. ,,„,„, m. Lion Dufour, M. de Serres n'a point parlé du jabot des Méla- «omes, quoiqu'il soit très apparent dan» les Akisites et les Piméliaires. T. VIII. Piméliaires , les Blapsides et les Ténébrio- nites. M. Solier, ayant fait une longue étude des Coléoptères hétéromères , s'est vu forcé de rejeter le nom de Mélasomes d'après les caractères assignés par Latreille aux mâ- choires de ces Insectes, car il faudrait alors, y comprendre un assez grand nombre de genres classés parmi les Taxicornes et les Hélopiens. Cet auteur substitue ainsi le nom de Collaptérides à celui de Mélasomes, qui renferme, à peu de chose près, les Pimé- liaires et les Blapsides de Latreille. Voici quels sont les caractères donnés par Solier aux Collaptérides (Annales de la soc. enlom. de France, t. III, p. 492): Lobe interne des mâchoires terminé par un crochet corné distinct, ou garni de cils nombreux au côté interne, dont plusieurs plus épais, subépi- neux; élytres soudées entre elles et réunies au tergum du mésothorax dans la plupart, rarement libres; mais alors à menton tri- lobé antérieurement , à métasternum très court, très resserré entre les hanches inter- médiaires et postérieures , et fortement tri- lobé en arrière. (C) MELASPHGERULA Ker. bot. ru. — Syn. de Diasia, DC. MÉLASTOMACÉES. Melastomaceœ . bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées , polypétales, périgynes , ainsi caractérisée : Calice tubuleux, dont le tube est tantôt en- tièrement libre, tantôt soudé avec l'ovaire ou par toute sa superficie, ou seulement par ses nervures en nombre égal aux étamines , et dont le limbe se découpe en 5 , plus ra- rement en 4-6 ou 3 lobes, à préfloraison valvaire, d'autres fois se tronque en un re- bord entier, doublé d'une couche charnue qui se prolonge en un bourrelet saillant. Pétales en nombre égal et alternes , insérés sur ce bourrelet, courtement onguiculés, à préfloraison tordue. Étamines insérées au même point en nombre double, tantôt tou- tes égales et fertiles, tantôt ies oppositipé taies plus petites ou stériles , rudimentaires ou manquant même tout-à-fait; filets libres, filiformes, plies dans le bouton; anthères terminales, par suite de cette plicature re- gardant en bas dans la pix'ffuraison, ets'en- ronyaiH même dans les interstices ménagés entre les parois de l'ovaire et celles du ca- lice, quand il ne lui adhère que par ses ner- 10 74 MEL M EL vures, biloculaires, ovales ou linéaires, ré- trécics en bec au sommet, où elles s'ouvrent par un ou deux pores, plus rarement s'ou- vrant par des fentes longitudinales, quel- quefois éperonnées à leur base , articulées avec le filet par un prolongement inférieur de leur connectif, qui présente souvent vers cette articulation des appendices de forme variable. Ovaire libre ou adhérent en tout ou en partie, nu ou garni de soies à son som- met, surmonté d'un style et d'un stigmate simples , à plusieurs loges dont le nombre e3t égal à celui des pétales ou de moitié moindre, et qui contiennent chacune plu- sieurs ovules anatropes insérés à l'angle in- terne ou sur les cloisons. Le fruit est charnu lorsque le calice est adhérent , capsulaire lorsqu'il est libre , et, dans ce cas, se sépare en autant de valves dont chacune emporte sa cloison sur son milieu, tandis que souvent les placentas s'en séparent soudés en une colonne centrale. Les graines nombreuses, à test crustacé que double un tégument mem- braneux, sont tantôt réniformes, avec le hiie placé au milieu de leur concavité , tantôt ovoïdes , oblongues ou anguleuses, avec le bile basilaire , et contiennent un embryon de même forme sans périsperme; à coty-* lédons inégaux dans le premier cas , égaux dans le second; à radicule tournée du côté du hile. Les espèces nombreuses sont des ar- bres, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, rare- ment des herbes , très abondantes dans l'A- mérique tropicale, s'avançant en petit nom- bre jusque vers le 40e degré dans la septen- trionale , répandues aussi , mais beaucoup moins dans la zone équinoxiale de l'ancien continent. Leurs feuilles , dépourvues de stipules, sont rarement verticillées, ordinai- rement opposées deux à deux et alors quel- quefois inégales , simples , entières ou plus rarement dentées, parcourues de la base au sommet par des nervures saillantes dont le nombre ^arie de 3 à 9, qu'unissent d'autres nervures plus fines, transversales, formant aussi des réseaux. Leurs fleurs élégantes sont groupées en cymes paniculées ou contractées, plus rarement solitaires. On cite plusieurs espèces employées comme tinctoriales dans les pays quelles habitent, dont les écorces fournissent une couleur jaune dans les unes, noire dans les autres. Cette dernière couleur est assez générale dans les fruits charnus , et c'est ainsi qu'à la Guiane le suc de celui du Tococca est employé comme encre. C'est même à cette propriété que le genre Melas- loma^ et par suite la famille entière, doivent leur nom, à cause de la teinte noire que laissent sur les lèvres les baies du M. mala bathricum , et de plusieurs autres lorsqu'on les mange (p-Aa;, noir; aTÔpx, bouche). Dans ces fruits on trouve des acides libres , miti- gés par une certaine dose de sucre. Ces aci- des se retrouvent dans les autres parties herbacées, et quelquefois aussi on y ren- contre une huile essentielle ou une résine . de la présence desquelles résultent des pro- priétés légèrement stimulantes. Tribu Lavoisiérées. Anthères s'ouvrant par 1-2 pores. Ovaire libre , ordinairement glabre au sommet. Fruit capsulaire. Graines droites, ovoïdes ou anguleuses. Espèces américaines. Meriania, Sw. ( Wrightia , Sol. ) — - Axi ■ nœa , R. Pav. — Chastenœa, DC. — Slcpha- hothricum, Naud. — Lavoisiera, DC. — Da- vya, DC.—Adelbertia, Meisn. — Gr a ffen- rieda, DC. — Huberia , DC. — Behuria ,. Cham. — Centradenia, G. Don (Plagiophyl- lum, Schlecht. ) — Brachycentrum , Meisn. ^-Pyramia, Cham. — Centronia , Don. — Truncaria, DC. — Rynchanthera, DC. (Pro- boscidia , Rich.) — Bucquelia , DC. — Cam- bessedesia, DC. —Chœtosloma, DC. — Mcis- neria, DC. — Siphanthera, Pohl. — Salpinga, Marta ( Aulacidium , Rich. ) — Bertolonia , Raddi (Triblemma, Mart. ) — Lilhobium , Rong. — Sonenla , Roxb. ( Cassebeeria , Dennst. ) Tribu II. — Rhexiées. Anthères s'ouvrant par un seul pore. Ovaire libre, ordinairement glabre au som- met. Fruit capsulaire. Graines réniformes. Espèces américaines. Dicrananthera , Pohl. — Polcranthera , Bong. — Spennera, Mart. {Jaravœa^ Scop.) — Noterophila, Mart. — Microlicia, Don.— Uranthera , Naud. — Fritschia, Cham. — Emestia, DC. — Rhexia, R. Br. — HeMo- noma, Mart. (Pachyloma, r>r )—Helero- cenirun , iluuk. Arn. — Oxyspora , DC. — Tricentrum, DC. — Marcetia, VC.— Trem- bleya, DC. — Adelobotrys, DC. MÉL MÉL 75 Tribu III. — Osbeckiées. Anthères s'ouvrant par un seul pore. Ovaire libre ou adhérent , ordinairement surmonté de soies ou d'écaillés. Fruit cap- sulaire ou charnu. Graines réniformes. Es- pèces originaires des deux continents. Lasiandra, DC. — Macairea, DC. — Chœ- togastra, DC. — Arthrostema, Pav. (Mela- nium, Rich.) — Heeria, Schlecht. — Svilra- mia, Cham. — Tibouchina, Aubl. (Savasta- nia, Neck. ) — Monochœtum , Naud. — Diplostegia, Don. — Tristemma , J. — Ple- roma , Don. — Lachnopodium , Blum. — Melastoma , Burm. ( Acinodendron , L. ) — Otanthera , Blum. — OsbccMa, L. — Plero- lepis, DC. —Chœtolepis, DC. — Microlepis, DC. — ? Aciotis , Don. Tribu IV. — Miconiées. Anthères s'ouvrant par 1-2 pores. Ovaire adhérent. Fruit charnu. Graines droites. Es- pèces américaines pour la plupart. Rousseauxia, DC. — Dichœtanthera, Endl. — Leandra, Raddi. — Cidemia, Don. (Theu- dia, DC.) — Jucunda, Cham. (Graffenrieda, Mart. ) — Myriaspora , DC. ( Hamastris , Mart.) — Tococa, Aubl. — Myrmidone, Mart. — Majeta, Aubl .— Calophysa, DC. — Medi- nilla, Gaud. (Gallaria, Schr. ) — Daclyliotay Blum. — Triplectrum, Don. — Pachycentria, Blum. — Pogonanthera, Blum. — Allomor- phia , Blum. — Calycogonium , DC. (Caty- copteris, Rich. ) — Ossœa , DC. — Sagrœa , DC. — Tetrasygia, Rich. — Heterotrichum, DC. — Dissochœta , Blum. — Aplectrum , Blum. — Conostegia, Don ( Calycotomus et Bruguiera, Rich.)— Diplogenœa, Lindl. — Diplochiton, Spreng. (Diplochita, DC.—Chi- lonia, Don. — Folherghilla, Aubl. — leoni- teœnî'a, Scop. ) — Phyllopus, DC.—Hcnriet- ]ea, DC. — Loreya, DC. — Marumia, Blum. ^-Creochilon, Blum. — Phyllagathis, Blum. *-Decaraphe, Miq.— Miconia, R. Pav.(iïy- ))o^an(/iMs , Rich. ) — Octomeris , Naud. — Vhiloporus, Naud. — Oxymeris, DC. — Oe- nanium, Don ( Cyathanthera , Pohl. ) — Blakea, L. [Topabca, Aubl. — FaJdesia, R. Pav. — Bellucia et Drepanandrnm , Neck. -- Apatitia, Desv.) — Cycnopodium, Naud. — Sarcopyramis, Wall. Tribu V. — Charianthées. Anthères s'ouvrant par des fentes longi- tudinales. Ovaire adhérent. Fruit générale- ment charnu. Graines droites. Espèces de l'Amérique ou des archipels asiatiques. Charianlhus, Don {Chœnantfxera et Tetra- zygos, Rich.) — Chœnoplevra, Rich. — JE«- fressia, DC. — Ewyckia, Blum. (? Piernaw- dra, Jack.) — Jsfrom'a, Blum. — Spathan- dra, Guill. Perr. (Ad. J.) MÉLASTOME. Melasloma (fx£l«ç, noir; arrosa, ouverture), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-Osbeckiées, établi par Burmann (Flor. Zeyl., 72). Ce genre renfermait un assez grand nombre d'espèces ; quelques unes en ont été séparées pour for- mer divers autres genres (Osbeckia, Lachno- podïum> etc.) ; actuellement il ne comprend plus aujourd'hui que celles qui ont pour principaux caractères: Calice à tube ovale, soudé à la partie inférieure avec l'ovaire, couvert de squamules ou de soies nombreu- ses, à limbe 5-6-fide. Corolle à 5-6 pétales insérés à la gorge du calice, ovales. Étami- nes 10-12, insérés avec les pétales ; anthères oblongues-Iinéaires, un peu arrondies en voûte, s'ouvrant par un pore terminal, réu- nies par un connectif stipiforme, allongé ou court, bi-auriculé à la partie antérieure, ou émarginé. Ovaire à 5-6 loges multi-ovulées. Style filiforme, un peu renflé au sommet; stigmate ponctiforme. Le fruit est charnu, à 5-6 loges s'ouvrant irrégulièrement. Les Mélastomes sont des arbrisseaux de l'Asie tropicale, à feuilles opposées, très entières ou dentées en scie, nerveuses; à fleurs pé- donculées, réunies en faisceaux ou en corym- bes terminaux, quelquefois solitaires, et de couleurs variées: blanches, roses ou pour- pres. JUÉLASTOMÉES. Meïastomeœ. bot. fh. — La plupart des auteurs modernes parta- gent le groupe des Mélastomacées en denx secondaires, caractérisées par le mode diffé- rent de déhiscence des anthères , qui , dans le moins nombreux , s'ouvrent par des fentes longitudinales, dans l'autre par un ou deux porcs terminaux. Ce dernier, auquel on donne le nom de Mélastomées , comprend donc les quatre premières tribus précédem- ment exposées. (Ad. J.) MÉLÉAGRE. Melcagris. mqll. — Genre établi parMontforf (Conchyl. systém., t. II, p. 206) aux dépens du g. Turbo de Linné. Voy. ce mot. 76 MÉL MEL *MÉLÉAGR3DES. ois. — Famille établie par M. Lesson dans l'ordre des Gallinacés pour les espèces qui ont la tête et le cou en partie dénudés ; les ailes arrondies et amples, très concaves; la queue très courte, tom- bante; les tarses médiocres, sans ergots, et le corps bombé de toutes parts. Le genre Pin- tade fait seul partie de cette famille. (Z. G.) *MÉLÉAGRINÉES. Meleagrinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Phasianidées Faisans) établie par G.-R. Gray (a List of the gênera), et comprenant les genres Melea- Qris, Numida, Gutleraet Acryllium. (Z. G.) BfELEAGRIS ois. — Voy. dindon. *MELECEBINE/E. mam. — Groupe pro- posé par M. Lesson {Spec. des Mamm., 1840) et placé à la suite des Lémuriens, et ne com- prenant que le genre Polto ou Cercoleptes. (E. D.) MELECTA. ins.— Genre de la tribu des Apiens, famille des Nomadides, de Tordre des Hyménoptères, distingué surtout des au- tres genres du même groupe par un écusson court et bidenté. On connaît un petit nom- bre d'espèces de ce genre. La plus répandue est la M. punclala Fab. Voy. pour les habitudes les articles noma- dides et MELLIFÈRES. (Bl.) MELES, mam. — Nom latin du Blaireau. Voy. ce mot. (E. D.) MELEUS, Mëgerle. ins. — Syn. de Plin- thus, Germar, Schœnherr. (C.) MÉLÈZE. Lariœ. bot. ph. — Tournefort avait établi sous ce nom un genre particu- lier pour des arbres de la famille des Abié- tinées , de la monœcie polyandrie dans le système sexuel de Linné, que distinguent surtout leurs feuilles annuelles groupées en faisceau par l'effet du raccourcissement des rameaux qui les portent. Ce genre a été réuni par Linné, et après lui par plusieurs botanistes, tels que Gaertner, Lambert, M. Endlicher, dans le grand genre Pinus , dont il ne forme plus qu'une simple section. D'autres le distinguent des vrais Pins, mais le confondent avec les sapins sous le nom générique commun d'Abies; de ce nombre sont A.-L. de Jussieu et L.-C. Richard ; quelques uns, enfin, tels que MM. De Can- dolle, Leach, Loudon, admettent la manière de voir de Tournefort, ei en font un genre distinct et séparé. Quoi qu'il en soit, rela- tivement au rang qu'on assigne à ce groupe, il présente les caractères suivants : les fleurs sont monoïques; les chatons mâles sont ovoïdes , sessiles le long des rameaux , ac- compagnés à leur base d'écaillés soudées entre elles qui forment une sorte d'ureéole; les anthères s'ouvrent par une fente longi- tudinale; les chatons femelles sont également sessiles, ovoïdes, feuilles à leur base ; la bractée qui accompagne chaque écaille flo- rigère est membraneuse, colorée, persis- tante, et, pendant la floraison , beaucoup plus longue que cette écaille elle-même; celle-ci est charnue, amincie vers son ex- trémité. Le cône qui succède à ces chatons femelles est dressé, formé d'écaillés imbri- quées, presque ligneuses, amincies supé- rieurement, concaves à leur base, qui per- sistent après la chute des graines ; celles-ci, au nombre de deux à la base de chaque écaille, sont petites, coriaces, munies d'une aile persistante, large, oblique; leur em- bryon a 5-7 cotylédons. Les Mélèzes sont de beaux arbres à cime pyramidale, dont les branches pendent plus ou moins vers la terre, dont les feuilles sont planes, minces et linéaires , d'un vert gai ou glauque, an- nuelles, éparses sur les jeunes scions, comme fasciculées sur les rameaux anciens, à cause de leur insertion sur un ramule très rac- courci. — Ce genre renferme une espèce très intéressante et très connue. Le Mélèze d'Europe , Larix europœa DC. (Pinus LarixLinn. , Abies Larix Poir., L.-G. Rich.). Cette espèce croîtspontanément dans la plupart des chaînes de montagnes de l'Europe moyenne et méridionale , à l'ex- ception de la Scandinavie, delà Grande- Bretagne, des Pyrénées et de l'Espagne; elle se trouve ensuite dans l'Oural, dans la Si- bérie et dans l'Amérique septentrionale; elle est vulgairement désignée sous la simple dénomination de Mélèze. C'est un bel arbre qui s'élève ordinairement à 20 mètres en- viron , mais qui peut dépasser beaucoup ces dimensions et atteindre jusqu'à 30 et même 40 mètres de hauteur , avec un diamètre proportionné; ainsi il en existe quelques individus que leurs dimensions vraiment colossales ont rendus célèbres. Sa racine est longue, pivotante. Ses branches «o»11 pres- que verticilléps , trèa <5iaiees ou un peu pen- dantes, surtout par les progrès de l'âge. Ses feuilles sont glabres et lisses, linéaires, MEL MEL 77 d'un vert gai qui contraste avec la teinte foncée de la plupart des autres Conifères. Les chatons de fleurs se montrent au prin- temps en même temps que les jeunes feuil- les ; les mâles sont d'un jaune clair, longs de près de 1 centimètre , tandis que les fe- melles sont rougeâtres et longs de 1 à 2 cen- timètres. Les cônes sont ovoïdes- oblongs , dressés, longs d'environ 3 centimètres, de couleur jaunâtre ou roussâtre à leur matu- rité, qui arrive en automne; quoique mûrs dès cette époque, ils ne s'ouvrent pour laisser sortirleurs graines qu'au printemps suivant, et, même après qu'ils se sont ouverts , ils persistent encore longtemps sur l'arbre. Le Mélèze d'Europe est utile sous plu- sieurs rapports. Il occupe un rang des plus distingués parmi les arbres forestiers , tant à cause de la rapidité de son développement que des qualités précieuses de son bois. Cette rapidité d'accroissement pendant les 20 , 25 ou 30 premières années dépasse celle de toutes les autres Conifères ; mais après cette époque, l'arbre éprouve un ralentissement très appréciable, et qui devient tel dans certains cas qu'il peut alors être dépassé par d'autres espèces. M. de Chambray ( Traité prat. des arb. résin. Conif., 1845) cite des plantations de vingt-trois ans dont les indi- vidus avaient de 13 à 16 mètres de haut , sur près de 1 mètre de circonférence. En général cette espèce peut acquérir environ. 20 ou 25 mètres de hauteur dans l'espace de cinquante ans ; après quoi elle continue à grossir sans s'élever beaucoup, pour l'or- dinairejusqu'à cent cinquante ou deux cents ans, terme le plus habituel de son existence. Son bois est rougeâtre, surtout au cœur, lorsqu'il s'est formé dans des lieux froids et élevés ; il est jaunâtre dans les pieds qui sont venus sur de bons fonds ; il est dur , imprégné de résine qui le rend presque in- corruptible, ou qui du moins lui permet de résister à l'action des agents atmosphéri- ques et de l'humidité beaucoup plus que celui de toutes les autres Abiétinées. D'après M. Hartig, il pèse 68 livres 1 3 onces par pied cube lorsqu'il est vert, et 36 livres 6 onces lorsqu'il est sec. Il n'est pas sujet à se fen- dre, et il proscrite encore cet avantage que les insectes l'attaquent rarement. Ces divers motifs lui donnent une valeur supérieure pour la construction, soit des charpentes qui, faites avec ce bois, réunissent beau- coup de solidité à une longue durée et à une légèreté assez grande , soit des navires, dans lesquels le Mélèze est regardé, à Venise et en Russie , comme préférable au Chêne. Dans le Haut-Dauphiné, dans la Savoie et le Pays de Vaud , où cet arbre est extrême- ment abondant, on en construit des maisons en posant les uns sur les autres des troncs équarris d'environ un pied de côté , assem- blés dans les angles et vis-à-vis des refends. Ces maisons sont d'abord blanches; mais elles noircissent en deux ou trois ans. De plus, la résine suintant à la surface du bois de ces troncs superposés, ferme toutes les jointures et s'étend en une couche semblable à un vernis luisant et poli , qui rend le tout absolument impénétrable à l'eau et à l'air, mais en même temps très inflammable. Employé dans les constructions submergées, le bois de Mélèze se conserve presque indé- finiment et acquiert une très grande du- reté. Débité en planches , il est très propre aux ouvrages de menuiserie; mais il est sujet à se tourmenter, et à se voiler lorsqu'il a été mis en œuvre avant sa parfaite dessic- cation. Pour éviter cet inconvénient, on a recommandé de le plonger dans l'eau pendant un an etde le laisser ensuite à l'air pendant une autre année avant de le débiter. En Suisse, et dans quelques parties de, l'Alle- magne, on confectionne en bois de Mélèze des tonneaux et des futailles qui conservent parfaitement le vin. Enfin , ce même bois donne des échalas dont la durée est telie qu'ils se transmettent, dit-on, avec les propriétés. Comme combustible , le bois de Mélèze présente quelques inconvénients en ce qu'il s'enflamme avec peine et qu'il s'é- teint assez facilement; mais il se recom- mande d'un autre côté par la grande quan- tité de chaleur qu'il donne, et qui est esti- mée par M. Hartig , relativement à celle du Hêtre, comme 1248 : 1540. Le charbon qu'il donne est très lourd et propre aux opéra- tions des usines métallurgiques. Le Mélèze d'Europe se recommande en- core par son écorce et par ses produits rési- neux. Recueillie sur déjeunes pieds, cette écorce est utilisée pour le tannage et pour la teinture en brun. Quant aux produits résineux, ils sont de deux sortes , et ils sont connus, l'un sous le nom de Térébenthine de 78 MEL Venise, l'autre sous celui de Manne de Br lan- çon. La térébenthine de Venise est la résine qui exsude naturellement à travers l'écorce, mais que l'on obtient ordinairement des pieds arrivés à peu près à leur parfait déve- loppement dans lesquels on perce avec des tarières des trous obliques qui n'atteignent pas le centre de l'arbre, ou dans lesquels on pratique des entailles. La résine qui s'é- coule est reçue dans des baquets. Elle est à l'état liquide et de consistance sirupeuse ; sa couleur est claire, jaunâtre; sa saveur est un peu amère. Elle a des usages assez nombreux dans les arts et en médecine. Par la distillation, elle donne de l'essence de térébenthine, et elle laisse comme résidu de la colophane. Employée en nature, elle agit comme stimulant; elle concourt de plus à la confection de divers onguents et emplâtres. Un Mélèze aménagé convenablement fournit de la térébenthine pendant quarante ou cin- quante ans. Ce peu de mots sur les usages du Mélèze suffit pour faire sentir son importance et pour justifier le conseil qui a été donné par plusieurs agronomes de s'en servir, afin d'utiliser beaucoup de terrains abandonnés. On sait, en effet, que cet arbre est très peu difficile sur le choix du terrain, et qu'il pros- père dans les lieux montueux, sur le bord des ravins et des torrents, dans les terrains graveleux; en un mot, dans des endroits où il semble impossible d'introduire avec succès aucune autre culture. (P. D.) MELHANIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Byttnériacées-Dombeyacées , éta- bli par Forskal (JEgypt., 64). Arbres ou ar- brisseaux de l'Asie et de l'Afrique tropicale. Voy. BYTTNÉRIACÉES. MELÏA, Lin. bot. ph. — Genre qui donne son nom à la famille des Méliacées, et qui rentre dans la décandrie monogynie. Les végétaux dont il se compose sont des arbres qui habitent pour la plupart les par. ties tropicales de l'ancien continent, dont *in croît spontanément jusque dans le bassin âe la Méditerranée. Leurs branches sont marquées de larges cicatrices trilobées, lais- sées parla chute des feuilles; les jeunes pousses et les inflorescences sont revêtues d'un duvet cotonneux d'aspect farineux. Leurs feuilles sont alternes, bipinnées. Leurs fleurs sont portées sur des pédoncules axil- IV] EL Jaires, simples dans leur partie inférieure, rameux et paniculés dans la supérieure; elles présentent l'organisation suivante: un calice 5- parti ; une corolle de 5 pétales étalés, un tube formé par la soudure com- plète des filets, 10-fide au sommet, dont les divisions sont 2-3-parties, et qui porte à sa face interne et à sa gorge 10 anthères incluses, biloculaires; un ovaire reposant par sa Uase sur un disque, à 5 loges, qui renferment chacune deux ovules superposés, dont le supérieur est ascendant, dont l'in- férieur est suspendu; ce dernier est le seul qui se retrouve dans le fruit qui constitue un drupe peu charnu à noyau 5-loculaire. L'espèce la plus connue de ce genre est le Mklia azedabach, Melia azedarach Lin., vulgairement connue sous les noms de faux Sycomore, Arbre Saint, Lilas des Indes, Lilas de la Chine , Arbre à Chapelet ; ce dernier nom est tiré de l'usage que les moines de l'Archipel et des pays qui bordent la Médi- terranée font du noyau de ses fruits. C'est un arbre qui s'élève à 10 ou 12 mètres de hauteur; ses feuilles sont bipinnées, for- mées de folioles lisses , ovales- lancéolées , aiguës au sommet, dentées-incisées; ses fleurs , de couleur lilas , ont une odeur agréable ; leur tube staminal est d'un pour- pre brun assez foncé. — Dans le midi de la France, cet arbre passe parfaitement en pleine terre; aussi y est-il assez fréquem- ment planté en allées de promenades et le long des routes. Dans nos départements du nord , au contraire, il ne résiste aux froids de l'hiver que lorsqu'on le place à une bonne exposition , et même dans ce cas il n'acquiert jamais tout le développement dont il est susceptible. Ses fruits sontgénéra- Iement regardés comme vénéneux, et de là vient le nom d'Azedarach , mot arabe qui signifie plante vénéneuse; leur action ne paraît pas être cependant aussi énergique que quelques auteurs l'ont prétendu. La racine de cet arbre a une saveur amère et nauséabonde; elle agit comme anlhelmin- tique à un degré très prononcé. Elle est em- ployée comme telle en diverses contrées, et particulièrement dans l'Amérique septen- trionale. Des propriétés analogues ont été signalées dans les fruits secs de l'Azedarach. Enfin , la décoction des feuilles de cet arbre est employée dans l'Inde contre l'hystérie; MEL IV] EL 79 elle est également regardée comme astrin- gente et stomachique. On cultive encore dans les jardins le Melia sempervirens Swartz, originaire de la Ja- maïque et des Indes, dont les feuilles sont également bipinnées, mais à 7-9-folioles légèrement ridées, incisées; ses fleurs et ses fruits sont un peu plus petits que ceux de l'Azedarach. Cette espèce fleurit plus tôt, et dès l'âge de deux ans; elle perd ses feuilles plus tard, et résiste moins au froid, ce qui oblige à la tenir dans l'orangerie pendant l'hiver. (P. D.) *MELIA. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la tribu des Can- cériens, établi par M. Milne Edwards aux dépens des Grapsus deLatreiMe. Cette petite coupe générique est très voisine du genre des Pilumnus, mais a aussi beaucoup d'ana- logie avec celui des Grapsus. Le caractère distinctif est que chez ce nouveau genre le bord orbitaire inférieur ne se joint pas au front et laisse à l'angle interne de l'orbite un hiatus qui est rempli par l'antenne ex- terne. La carapace est presque circulaire. La seule espèce connue est la Mélie damier, Melia tessellata, Edw. (Hist.nat. des Crust., t. I, p. 391, pi. 18, fig. 6 à 9). Elle a été rencontrée sur les côtes de l'Ile de France. (H. L.) MELIACÉES. Meliaceœ. bot. ph. — La famille de plantes dicotylédonées , polype- taies, hypogynes, àlaquelle on avait donné ce nom , est généralement aujourd'hui divisée en deux : l'une, à laquelle on le conserve ; l'autre, qui a reçu le nom de Cédrélacées. Quoique bien distinctes , elles restent unies par des rapports assez intimes, pour que nous ayons cru ne pas devoir en traiter sé- parément; nous allons donc successivement exposer les caractères de l'une et de l'autre, Méliacées. Calice libre, de 3- S--3 folioles distinctes ou soudées à une hauteur plus ou moins grande, égales, imbriquées dans la préflo- raison. Pétales en nombre égal et alternes, plus longs, libres ou plus rarement unis par leur base entre eux ou avec le tube stami- nal , à préfloraison valvaire ou imbriquée. Etamiries en nombre double, insérées au même point que les pétales , à filets larges, aplatis, bidentés ou bifides au sommet, sou- dés entre eux par leurs bords en u:i UUni plus eu moins long et de formes diverses. Anthères introrses, à deux loges s'ouvrant longitudinalement , insérées entre les dents du filet, saillantes hors du tube , ou cachées par lui. Disque tantôt presque nul , tantôt élevant le pistil sous forme de colonne, tan- tôt l'entourant sous celle d'anneau, ou même prolongé en un tube charnu ou membraneux qui l'engaîne à une plus ou moins grande hauteur. Ovaire libre , à loges égalant en nombre celui des pétales, rarement moindre ou au contraire multiple, communiquant quelquefois entre elles vers leur sommet, renfermant chacune deux ovules attachés à l'angle interne, collatéraux ou superposés , ascendants ou plus souvent suspeirdus, plus rarement quatre sur deux rangs. Style ter- minal, simple, égal au tube staminal ou plus court, terminé par un stigmate en tête, py- ramidal ou discoïde , marqué d'autant de lobes ou d'angles qu'il y a de loges. Le fruit offre des formes variables , celle d'une baie ou d'une drupe , ou d'une capsule à déhis- cence loculicide. Les graines , souvent soli- taires dans les loges par avortement, sont revêtues ou dépourvues d'un arille charnu, dressées, suspendues ou horizontales, de forme variée, jamais ailées; un périsperme charnu s'observe dans quelques genres, man- que entièrement dans le plus grand nombre. Dans le premier cas , l'embryon a la radi- cule saillante en dehors des cotylédons folia- cés; dans le second , la radicule courte est comme retirée entre les cotylédons épars , quelquefois soudés ensemble : elle se dirige vers le hile ou en sens inverse. Les espèces de cette famille sont des arbres ou des ar- brisseaux, croissant la plupart sous les tro- piques , quelques uns en dehors , la plu- part de ceux-ci dans l'hémisphère austral, un seul dans le boréal. Leurs feuilles sont ordinairement alternes , rarement simples , plus souvent composées ou une seule fois avec folioles opposées ou alternes ou deux fois, .dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont ordinairement disposées en petites cy- mes, qui se groupent elles-mêmes en pani- cules, en corymbes, en grappes, en épis, à l'extrémité des rameaux , ou plus souvent. encore aux aisselles des feuilles ; il n'est pas rare de voir l'un des sexes s'y développer incomplètement, et les fleurs alors; tout en 80 aiEL présentant l'apparence de l'hermaphrodisme, deviennent réellement polygames ou monoï- ques. Beaucoup deMéliacées présentent un mélange de principes acres, amers et astrin- gents , auxquels ils doivent des propriétés variables, suivant la proportion de ces prin- cipes divers, toniques et stimulantes dans les unes, émétiques et purgatives dans les au très. Les graines et les péricarpes renferment une huile fine, qui participe a cette amertume. Cependant les fruits d'un petit nombre d'es- pèces font exception , et fournissent un ali- ment doux et agréable. GENRES. Tribu I. — Méliées. Embryon dans un périsperme mince et charnu, à cotylédons foliacés, a radicule sail- lante. — Espèces toutes originaires de l'an- cien continent , à feuilles simples , pennées ou plus souvent bipennées, à folioles sou- vent dentées. Quivisia, Comm. (Gilibertia, Gmel. ) — Calodryum , Desv. — Turrœa, L. — Mun- ronia, Wight. — Naregamia, W. et Arn. — Melia , L. ( A zedarach , Tourn. ) — Azadi- rachla , Ad. J. — Mallea , Ad. J. — Cipa- dessa, Bl. Tribu II. — Trichiliées. Embryon sans périsperme, à cotylédons épais, à radicule courte et incluse. — Espèces originaires des deux continents , à feuilles une seule fois pennées, à folioles très en- tières. Aglaia, Lour. (Camunium , Rumph. — Cambania, Comm.) — Milnea. Roxb. (Nya- lelia, Dennst.) — Lansium, Rumph. (Sphœ- rosacme , Wall.) — Nemedra , Ad. J. — Amoora, Roxb. {Anderson ia, Roxb. — Amura, Sch. — Aphanomixis, Bl.) — Disoxylon, Bl. — Chizocheton, Bl. {Schizochiton, Spreng.) — Synoum, Ad. J. {Schoutensia, Endl.) — Hartighsea, Ad. J. — Epicharis, Bl, — Ca- bralea, Ad. J. — Didymochiton, Bl. — Go- niochiton, Bl. — Sandoricum, Cav. — Eke- lergia, Sparm. — Walsura, Roxb. — Hey- liea, Roxb. — Trichilia, L. (Elcaja, Forsk. •— Portesia, Cav.) — Moschoxylum, Ad. J. — Guarea, L. {Elutheria,V . Br.) — Carapa, Aubl. (Persoonia, W.) — Xylocarpus, Ad. J. genres douteux. Calpandria, Bl. —Odontandra, Kth. MEL CÉDRÉLACÉES. Elles diffèrent de la famille précédente par leurs étarnines quelquefois distinctes , par leurs ovules au nombre de quatre au moins dans chaque loge, de plus ordinai- rement imbriquées sur deux rangs, et de- venant autant de graines plates et ailées à périsperme mince ou nul , dans un fruit capsulaire à péricarpe ligneux dont les val- ves se séparent des cloisons qui restent avec les graines attachées à l'axe persistant. Les espèces, toutes tropicales, sont des arbres en général très élevés, à bois dur, odorant et coloré, employé en conséquence dans la me- nuiserie, comme l'est, par exemple, celui de l'Acajou , qui appartient à cette famille. Leurs feuilles sont pennées une seule fois , quelquefois parsemées de points transpa- rents. Les principes astringents et amers do- minent dans ces plantes, et leur donnent des vertus toniques, vantées dans quelques unes comme fébrifuges. GENRES. Tribu I. — Swiétkniées. Filets soudés en un tube. Hile à l'extré- mité d'une aile parcourue par le funicule. Préfloraison de la corolle tordue. Swietenia , L. (Maagoni, Ad. — Roia , Scop. — Cedrus, Mill.) — Khaya, Ad. J. — Soymida, Ad. J. — Chickrassia, Ad. J. (Pla- giotaxis, Wall.). Tribu IL — Cédrélées. Filets distincts. Hile à l'extrémité de la graine, qui n'est pas prolongée en aile. Pré- floraison de la corolle convolutive. Chloroxylon, DC. — Flindersia, R. Br.— Oxleya , AU. Cunn. — Cedrela, L. (Jon- sonia, Ad. — Cuveracea, Jones. — Surenus, Rumph.). (Ad. J.) *MÉLIANTIIÉES. Meliantheœ. bot. ph., — Le genre Melianthus a été placé à la suite des Zygophyllées avec doute, et présente en effet des caractères assez tranchés pour que M. Endlicher le considère comme destiné à former le noyau d'une famille distincte. Mais jusqu'ici il la constituerait à lui seul, et les caractères de cette famille rentreraient en conséquence complètement dans ceux du genre. Nous les indiquerons à l'article de celle à laquelle on l'associait. Voy. zygo- phyllées. (Ad. J.) MEL MÈL 81 MELIANTIIUS (fuîli, miel;av0oç, fleur). bot. ph. — Genre qu'Endlicher considère comme devant former le type d'une nouvelle famille, celle des Mélianthées {voy. ce mot). Il a été établi par ïournefort (Inst., 245) pour des arbrisseaux du Cap et du Népaul. YOIJ. MÉLIANTHÉES OU plutôt ZYGOPIIYLLÉES pour les caractères distinctifs de ce genre. *MELIAS, Gloger. ois.— Syn. de Phœni- co])/jaus(Malcoha), Vieil lot. (Z. G.) MÉL1BÉE. ins. — Nom d'une espèce du g. Satyre. MELICA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Graminées-Eestucacées, établi par Linné (Gen. n. 82). Gramens abondants dans l'Europe et l'Asie centrale, dans les régions tropicales et extra tropicales de l'A- mérique , et se rencontrant assez fréquem- ment aussi au cap de Bonne-Espérance. Voy. GRAMINÉES. *MELICEKTA. ins.— M. Stephens a éta- bli sous ce nom, pour une seule espèce trou- vée en Angleterre (il/, ochroleuca Steph.), ■un genre dans le groupe des Tenthréditesde Ja tribu des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères. Voy. tenthrédiniens. (Bl.) MELSCEXITA et MELICERTUM (nom mythologique), acal. — Genre de Méduses monostomes établi par Péron et Lesueur et caractérisé par les tentacules marginaux de l'ombrelle et par des bras très nombreux (in- formes , chevelus et formant une espèce de ■houppe à l'extrémité du pédoncule. Ce genre, que Lamarck avait réuni à ses Dianées, comprenait alors cinq espèces dont la première, Melic. digitale, est une Eirene d'Eschscholtz, et la troisième, M. perle, est un Bhizostome du môme auteur. M. de Blainville adopta ce genre avec ses caractè- res; mais Eschscholtz,déjaauparavant, chan- geant son nom en Melicertum, l'avait défini d'une autre manière, en prenant pour type Ja deuxième espèce de Péron et Lesueur, la M. campanule. 11 le plaçait dans la famille des Océanides, où seul, parmi les aucres .genres, il présente des franges de tentacules à la face inférieure de l'ombrelle, qui est en forme de cloche, avec une cavité stomacale simple, un orifice tubiforme lobé; quatre «anaux supportant les franges et qui portent des cirrhes marginaux de différentes gran- deurs en nombre déterminé. Ce genre, ainsi caractérisé, comprenait quatre espèces dont T. VI II. une seule de Péron et une autre, M. penicilla- lum, sont rangées par M. de Blainville parmi ses Aglaures. M. Lesson , dans son Histoire des Acalèphes, en 1843, a admis : 1° un genre Melicerta comprenant trois des espèces de Pérou, mais aucune des espèces d'Esehs- choltz; 2° un genre Melicertum comprenant seulement deux des espèces d'EschschoItz, et 3° un genre Clochette, Campanella, renfer- mant les deux autres Mélicertes d'EschschoItz, admises sous ce môme nom par M. de Blain- ville, et dont l'une est en même temps la M. campanula de Péron et Lesueur. Pour M. Lesson, les Melicerla appartiennent à son troisième groupe; ce sont des Méduses aga- ricines ou proboscidées, c'est-a-dire ayant sous le milieu de l'ombrelle un stipe ou pé- doncule à peine divisé au sommet; comme caractère générique, elles ont des tentacules courts, simples ou peu nombreux au pour- tour de l'ombrelle, et leur pédoncule, assez épais, est terminé au sommet par des fran- ges ou filaments nombreux. Les Melicertum et les Clochettes du même auteur sont, au contraire, des Méduses non proboscidées. Le genre Clochette fait partie de la troisième tribu des Marsupiales, Médu- ses en sac ou en cloche, ayant de quatre à huit faux bras sur le rebord de l'ombrelle , sans pédoncule, sanscirrhes; comme carac- tère générique, elles ont une ombrelle à quatre angles, à bords lisses et garnis de trois rangées de tentacules courts, et des ovaires à cloisons en croix, garnies de fibrilles internes nombreuses. Le genre Melicertum de M. Lesson appar- tient à sa tribu des Nucléiferes, Méduses cam- panules, à ouverture circulaire, lisse ou di- versement ciliée au pourtour, et distinguées de toutes les autres familles par un sac sto- macal, cylindracé, terminé en bas par un prolongement buccal en forme de trompe à quatre ou huit divisions. Comme caractères de ce genre, l'auteur signale les quatre pi- liers ciliés du sac stomacal quadrilobé, ci. le bord de l'ombrelle portant des cirrhes courts, réguliers, assez nombreux, et huit eirrhès plus grands. (Huj.) MELICERTA. crust.— Syn. dcLysmata. Voy. ce mot. (11. L J MÉLICERTE. ins. —Espèce de Lépi- doptère du g. Satyre. MÉLICERTE. Melicerla , nom mytho- • il. 82 MEL 1WEL logique), infus. — Genre de Systolides ou Ro- tateurs, établi par Schrank pour une espèce assez commune dans les eaux douces, et que IlilletPallas rangèrent parmi les Brachiens. M. Dutrochet la désigna sous le nom de îiotifcr quadricircularis; Lamarck, Cuvier et M. Bory de Saint-Vincent Font nommée Tubicolaria quadriloba. M. Ehrenberg , en adoptant ce genre, y réunit d'abord comme seconde espèce (M. biloba) le Limnias ccra- lophylli de Schrank , dont plus tard il a fait aussi un genre distinct. Nous pensons que ces deux, espèces appartiennent à un seul genre que nous caractérisons ainsi : ce sont des animaux presque diaphanes, logés dans un fourreau un peu conique incrusté de matières terreuses qui le rendent opaque et cassant comme celui de la première espèce , M. ringens , ou formé de grains uniformes, longs de trois à cinq quarts de millimètre, qui sont les excréments. Ce tube est fixé perpendiculairement sur quelque tige de plante aquatique , et l'animal lui-même a le corps en massue ou en entonnoir al- longé, avec un limbe ou bord supérieur épanoui en deux ou quatre lobes arrondis et entourés de cils rotatoîres. (Duj.). MÉLICERTE. Melicertus. crust.— Genre établi par Rafinesque sur un Crustacé de l'ordre des Décapodes macroures, qui paraît excessivement voisin des Pénées, et qui a été adopté avec doute par les carcinologlstes. L'espèce type de cette nouvelle coupe géné- rique est le Melicertus tigrinus Raf. (II. L.) *MÉLICERTIENS. infus. syst. — Fa- mille de Systolides ou Rotateurs fixés par un pédoncule. Ce sont de petits animaux aquatiques à corps mou, diaphane, en forme de massue ou d'entonnoir, porté par un pé- doncule charnu extensible, qui se contracte en se plissant. Ils vivent isolément à nu ou logés dans un tube. Leur corps est terminé par un limbe supérieur plus ou moins étalé et lobé, bordé de cils rotatoires. La bouche, située près du limbe, est armée de mâchoires en étrier à trois ou plusieurs dents. Les Mé- Iicertiens se trouvent ordinairement fixés sur des herbes aquatiques , et ils sont assez volumineux pour être vus à l'œil nu ou avec ..le secours d'une loupe: aussi ont-ils attiré l'attention de tous les anciens observateurs. * Pallas les réunissaitaux Brachions ; Eichhorn les nommait des polypes-fleurs et des po- lypes-étoiles ; O.-F. Mullcr rapportait à son genre Vorticellc ceux qu'il a connus. Schrank le premier essaya de les distinguer généri- q:iement sous les noms de Melicerta, Lim- nias et Linza. M. Dutrochet, de son côté , les étudia plus particulièrement et les dé- crivit comme des Rotiferes; mais Lamarck, d'après les observations mêmes de ce natu- raliste, en forma le genre Tubicolaire. Schweigger, pour quelques unes des mêmes espèces , avait proposé le nom générique de Lacinulaire, que M. Bory de Saint-Vincent changea en celui de Mégalotroque , en dis- tinguant comme deux autres genres les noms de Synanthérine et de Sten: les jeunes individus de ce genre. M. Ehren- berg, enfin, dans ses publications successives depuis 1830, a admis pour ces animaux lc^ genres Ptygura , OEcistes , Conochilus , Megalotrocha, Tubicolaria, Limnias, Laci- nularia et Melicerta , qu'il répartit dans ses quatre familles des Ichthydina, desOEcistina, des Megalotrochœa et des Flosculariœa , qui contiennent en même temps d'autres genres pourvus de caractères totalement différents. Quant aux genres que nous ve- nons de nommer, cet auteur les distinguo d'après l'absence ou la présence des yeux, au moins dans le jeune âge, et d'après le nombre des lobes de l'organe rotatoire. Ainsi ses Tubicolaires sont toujours privées d'yeux, tandis que les autres genres en ont deux pendant le jeune âge; ses Limnias et ses Lacinulaires ont l'organe rotatoire bi- lobé; ils diiîèrent parce que les uns ont des étuis ou fourreaux coniques, isolés, tandis que les autres ont une enveloppe commune qui n'est qu'une masse gélatineuse ; ses Mé- licertes ont des étuis isolés comme les Lim- nias, mais en diffèrent par leur appareil rotatoire à quatre lobes. Tous, d'ailleurs, ont la même forme générale et des mâchoires en étrier, c'est-à-dire composées d'un arc traversé par une barre sur laquelle s'ap- puient trois dents parallèles, partant du sommet. Nous pensons donc que ces dis- tinctions de genres et de familles, basées sur la présence des points rouges qu'on veut nommer des yeux , ou sur la natur- de l'enveloppe, ont trop peu d'importance, et nous préférons n'en former qu'une seule famille divisée seulement en quatre genres, d'après le mode d'expansion du limbe efi MÉL MÈL 83 d'après la constitution du fourreau, ou son absence. Un premier genre, Plygure, est caractérisé par le peu d'ampleur du limbe, lequel , bordé de cils courts , n'offre pas l'apparence d'une roue en mouvement; le deuxième genre, Lacinulaire, a, au con- traire, un limbe' largement étalé , échancré d'un seul côté, et bordé de cils assez longs, produisant un mouvement rotatoire dis- tinct. Les espèces de ces deux genres sont libres ou accidentellement engagées dans une masse gélatineuse , mais toujours sans étui. Les deux autres genres, Tubicolaire et Mélicerte , ont le limbe divisé en lobes comme une corolle de fleur ; mais ils se dis- tinguent par la nature de l'étuiou fourreau, qui est membraneux , transparent chez les Tubicolaires, et incrusté de matière ter- reuse , opaque , chez les Mélicertes. (Duj.) MELIGERTUS. crust. — Syn. de Lys- mala. Voy. ce mot. (H. L.) XICÏIRUS (^'-XP^ i doux comme du miel ). bot. ph. — Genre de la famille des Épacridées-Styphéliées, établi par R. Brown (Prodr.y 539). Petits arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Endlichcr a réparti (Gen. plant., p. 747, n° 4270) les espèces de ce genre en deux sections, qu'il nomme: 1° Eumclichrus , corolle en forme de roue; 2° Melidepas > co- rolle urcéolèe. MELICOGGA (f«A», miel ; saxjwç, coque). bot. pu. — Genre de la tribu des Sapinda- cées- Sapindées, établi par Linné {Gen. n. 47 ). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. SAPINDACÉE5. MELIGOPE. bot. pu. — Genre de la famille des Diosmécs-Pilocarpées, établi par Forster (Char, gen., 28). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. diosmées. MELICïTUS(,a«>e, miel; xu't0ç, cavité). bot. ph. — Genre de la famille des Bixa- cées, tribu des Flacourtianées? , établi par Forster (Char, gen., t. 62). Arbres de la Nouvelle-Zélande. Voy. bixacées. *MELIDIUM(fj.vAt'ç, pommier), bot. cr. — Petite plante cryptogame décrite par M. Es- chweiler (de Fructif. gen. rhizemorphœ , p. 33, t. 1, fig. 10), et qui probablement n'a pas été observée depuis. Elle appartient aux Cystisporés et est caractérisée par des fila- ments solides, rameux, d'abord ternes puis bifides, et qui se terminent par un sporange globuleux renfermant quatre spores ovales ou rondes. Le Melidium subterraneum, la seule espèce du genre, croît dans les sou- terrains , avec d'autres Mucédinées , sur le Rhizomorpha subterranea. (Lév.) *MELIDORA, Salisb. bot. ph. — Syn. (VEncyanthus , Lour. *MÉIADOKE. Melidora. ois.— Division du genre Martin-Pêcheur. Voy. ce mot. (Z. G.) *MELÏERAX. ois. — Genre établi par G.-R. Gray dans la sous-famille des Circi- nées, pour l'Épervier chanteur, Nisus musii eus Cuv. Voy. autour. (Z. G.) *MELIGETHES ( pdiytb»; , qui cause une douce joie), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires, proposé par Kirby, publié par Stéphens (Illust. of Brit. Ent., III, 45), et adopté par Érichson (Zeitschrift fur die Entomologie von Germar, 1843). Ce genre a pour type une espèce de France, le M. pyrenaicus Xap. ( Strongylus floralis Dej.), qui paraît devoir habiter aussi l'An- gleterre et l'Allemagne. (G.) *MEUGLOSSUS, Schlect. bot. ph. — Voy. MELANTIIIUM. MÉLILITHE (pAt, mîel ; mç, pierre). min. — Substance d'un jaune de miel , en très petits prismes droits à base carrée, découverte par Fleuriau de Bellevue dans les roches basaltiques de Capo di Bove, près de Rome. Elle paraît identique avec la Humboldtilithe de la Somma , et composée comme elle de silice, d'alumine, d'oxyde ferrique , de chaux, de magnésie, et d'un peu de potasse et de soude. Ces deux miné- raux, réunis en une seule espèce, viennent se ranger à côté de la Gehlénite, parmi les silicates alumineux de la tribu des espèces quadratiques. (Del ) MÉLILOT. Melilotus, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées, de la diadelphiedécandrie dans le système de Linné. Établi d'abord par Tournefort, il avait été réuni par Linné aux Trifolium; dans ces derniers temps, il a été rétabli et généralement adopté par les bota- nistes , qui se sont bornés à en détacher un petit nombre d'espèces, soit pour les trans- porter dans des genres voisins (ex. : M. cœru • lea — Trigonclla cœrulcaSer.), soit pour fa iro de l'une d'elles le type d'un genre nouveau 84 IYJÉL MEL (M. crelica^=PococlciacreticaScr.). Il com- prend aujourd'hui environ trente espèces qui habitent l'Europe moyenne et la région médi- terranéenne. Ce sont des plantes herbacées, glabres sur leurs diverses parties, dont la tige est dressée ou ascendante, souvent éle- vée, dont les feuilles sont pennées-trifolio- lées , fréquemment bordées de dents aiguës ; dont les fleurs, presque toujours jaunes, quelquefois blanches, sont petites, réunies en grappes allongées, axillaires et presque terminales , et présentent l'organisation sui- vante : un calice campanule, à 5 dents allon- gées, peu inégales; une corolle papiliona- cée, dont le» ailes adhèrent, au-dessus de ,1'ouglet, à la carène , qui est obtuse; 10 éta- mines diadelphes ; un pistil dont l'ovaire est rétréci à sa base en pédicule, et 2-8- ovulé. Le principal caractère de ces plantes consiste dans leur légume, entouré à sa par- lie inférieure par le calice, qu'il dépasse, membraneux ou coriace, rugueux ou veiné à sa surface, indéhiscent, à 1-4 graines. C'est d'après la forme et l'état de la sur- face de ce légume que M. Seringe 1 |ME?* tagé les Mélilots en trois sections o& h la matière ; car ces amphores à miel en em- ploient une très grande quantité , et les gàieaux n'offrant qu'une rangée de cellules, il en faut nécessairement une quantité bien supérieure pour un nombre égal de cellules. On ignore encore si les Méliponites con- stituent des sociétés aussi nombreuses que nos Abeilles. D'après la dimension des nids que nous avons vus, il est certain que les habitants n'avaient jamais pu être comptés par 15, 20 ou 25,000, comme chez les Abeilles. Toutefois ceci ne prouverait rien; il serait possible qu'ils acquissent un déve- loppement plus considérable d'année en an- née. Nous ne savons pas non plus si les sociétés des Méliponites sont durables ou si au contraire elles sont annuelles, comme celles des Bourdons et des Guêpes; cepen- dant le premier cas est le plus probable. On ne sait pas davantage si elles se multiplient par essaims, fondant de nouvelles colonies quand l'ancienne habitation est trop char- gée d'habitants, ou bien, au contraire, si les habitations peuvent s'étendre sans li- mites. On n'a pu même reconnaître jusqu'ici s'il existait , dans la ruche des Méliponites, une seule femelle féconde, une reine, comme chez les Abeilles, ou bien si, au contraire, il s'en trouve plusieurs dans la même demeure. Un entomologiste qui s'est occupé de ces intéressants Hyménoptères, M. Spinola (Ann. des se. nat., 2e série, 1640), a fait remarquer le premier combien les femelles fécondes de Mélipones étaient de petite taille. Sous ce rapport, il n'exis- terait pas de différence sensible entre elles; 83 jlEL IMEL et les ouvrières, tandis que chez les Abeilles l'abdomen des reines est toujours d'un vo- lume bien supérieur à celui des neutres. D'après ce fait , ce savant a été conduit à regarder les Méliponites comme devant pondre un petit nombre d'œufs, et de là la probabilité de l'existence de plusieurs fe- melles fécondes dans le même nid. C'est aussi ce qui nous paraît le plus probable ; rar, comme nous l'avons fait remarquer ailleurs (Hist. des Insectes, t. I, p. 15), les Méliponites n'ayant pas d'aiguillon , il ne saurait y avoir entre plusieurs femelles ces combats à mort qui ont lieu parmi les Abeilles entre les reines. Cette circonstance nous fait penser que plusieurs femelles fé- condes peuvent vivre en bonne intelligence dans les nids des Méliponites. Mais l'obser- vation directe manque; on en est réduit aux conjectures. Les Méliponites ne sont pas farouches; elles passent même, au Brésil et à la Guianc, pour être familières jusqu'à I'importunité. Elles sont donc connues de tout le monde dans l'Amérique méridionale; elles le sont même d'autant mieux qu'on va souvent dé- truire leurs nids pour s'emparer du miel et de la cire. Les sauvages américains ne crai- gnent pas d'enfumer et de tuer ces Insectes, si utiles pour eux, dans le seul but de s'emparer plus facilement de leur miel. Cependant quelques personnes plus éclai- rées ont tenté de transporter du couvain dans une ruche artificielle , comme on le fait généralement pour les Abeilles. Ce moyen , assure-t-on , aurait réussi pour quelques espèces ; mais il n'en aurait pas été ainsi pour toutes. Dans chaque localité, les sauvages et les colons ont adopté des noms pour chaque es- pèce ; c'est une série de dénominations as- sez baroques pour des oreilles européennes, qu'on trouve rapportées dans diverses rela- tions de voyages , et , par suite , dans cer- tains ouvrages d'entomologie. La cire des Méliponites a été étudiée, comparativement à celle des Abeilles , par M. Lewy (Ânn. de chirn. et de phys., t. XIII, 3e série). Ce chimiste l'a trouvée composée de 50 parties pour cent de cire de palmier, plus de 45 parties de cérosie et de 5 parties de matière huileuse. Ce résultat est plein d'in- térêt au point de vue physiologique; car il prouve que les Méliponites , comme les Abeilles, ne sécrètent pas directement la cire, mais la récoltent sur les végétaux en lui faisant subir une élaboration. Il paraît cependant, comme l'ont montré les obser- vations de MM. Milnc-Edwards et Dumas , que ces Insectes , absorbant une petite quantité de cire végétale, ont la faculté d'en produire une quantité beaucoup plus considérable. Des expériences faites sur des bestiaux, à l'égard de la graisse, par M. Bous- singault, ont donné un résultat analogue. Plusieurs auteurs se sont occupés des Mé- liponites sous le rapport de leur conforma- tion extérieure et de leurs habitudes. Sca- bra a publié une notice en espagnol ; Huber a donné une notice dans les Mcm. de la so- ciété de Genève, t. VIII; M. Spinola, que nous avons déjà eu l'occasion de citer, a publié un Mémoire plein d'intérêt sur ce sujet. Ce savant entomologiste a observé le premier que les Méliponites ouvrières n'olîraient, sous les segments de leur abdomen, qu'une seule cavité propre à la sécrétion de la cire au lieu de deux, comme chez les Abeilles. Il a montré que les jambes postérieures de- vaient seules servir à détacher de l'abdomen les lamelles de cire, l'angle supérieur de l'extrémité étant aigu et souvent prolongé en arrière, et l'angle interne toujours armé d'une espèce de peigne pourvu de neuf à onze branches spiniformes, courbes, dirigées de bas en haut , et terminées en pointe aiguë. Dès lors le premier article du tarse, servant, chez les Abeilles, à l'extraction de la cire, est ici tout-à-fait impropre à cet usage. II est de forme presque triangulaire, avec sa base étroite et le bord complètement inerme. Quant à la description des espèces du groupe des Méliponites , elle a été faite surtout par Latreille dans le Voyage de M. de Humboldt, et par Lepeletier île Saint- Fargeau, qui en décrit 35 espèces dans son Histoire des Hyménoptères (suites à Buffon, Roret). Depuis , M. Guérin , dans le texte de son Iconographie du Règne animal, en a fait connaître plusieurs espèces nouvelles. Nous admettons deux genres seulement dans le groupe des Méliponites , et encore sont-ils très voisins l'un de l'autre : ce sont les genres Mclipona et Trigona. Le pre- mier, caractérisé surtout par un abdomen M EL MEL 89 convexe en dessus, à peine caréné en des- sous, et le second , par un abdomen trian- gulaire et caréné en dessous. Latreille avait voulu introduire une quatrième division sous le nom de Telragona, mais tous les en- tomologistes l'ont réunie aux Trigones. (Bl.) *MËLISGDERA (fA&tffGè, blaireau ; Sép-n, cou), ins. — GenredeGoléoptèrespentamèrcs, famille des Carabiques, tribu des Ozœnides, créé par Westwood (Mag. zool., 1835) et adopté par Hope (Coleopt. man., 1838, p. 108). L'espèce type et unique, le M. pici- pennis West., est originaire de la Nouvelle Hollande. (G.) MÉMSSJE. Melissa, Benlh. bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la didynamic gymnospermie dans le sys- tème de Linné. Tel qu'il a été limité par M. Bentham (Labiat. gen. etspec, p. 383), et que nous l'admettons ici, il comprend non seulement les groupes établis par Tour- ncfort sous les noms de Melissa et Calamin- tha, et réunis par Linné dans ses Melissa, mais encore une portion des Clino podium et des Thymus du botaniste suédois. Même après la réforme que ce genre a subie , ses limites sont encore un peu vagues , comme cela a lieu du reste pour beaucoup de gen- res appartenant à des familles très natu- relles. Les Mélisses sont des plantes herba- cées, plus rarement sous-frutescentes , qui habitent presque toute l'Europe, la région méditerranéenne et le nord de l'Asie; deux d'entre elles se trouvent en Amérique et une troisième dans les Indes orientales. Leurs fleurs sont purpurines , blanchâtres ou jau- nes. Elles se composent d'un calice tubulcux à 13 nervures, souvent strié, dont le limbe est divisé en deux lèvres, la supérieure à 3 dents, l'inférieure bifide, dont la gorge est nue ou velue ; d'une corolle à tube droit ou courbé-ascendant, nu intérieurement, à gorge le plus souvent renflée, à limbe di- visé en deux lèvres dont la supérieure est dressée, presque plane, entière ou émar- ginéc, dont l'inférieure est étalée, à trois lobes plans , entiers ou émarginés , le mé- dian ordinairement plus large ; de 4 éta •• mines didynames, le plus souvent rappro- chées par paires au sommet, dont les supérieures parfois stériles; d'un style à deux lobes tantôt égaux, subulés, tan- tôt inégaux , l'inférieur étant allongé, re- T. VIII. courbé , aplani. Les achaines sont secs et lisses. Les Mélisses ont été divisées par M. Ben- tham en 7 sections ou sous-genres, dont nous allons donner le tableau d'après le botaniste anglais, en signalant dans chacune d'elles les principales espèces qu'elle ren- ferme et en décrivant les plus importantes: 1. Calamintha. Grappes lâches , presque déjetées d'un seul côté. Cymes pédoncuiées, dichotomes (au moins les inférieures). Ca- lice à peine gibbeux à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. A cette section se rapportent entre autres deux espèces assez répandues et assez intéressantes pour méri- ter de nous arrêter un instant. Mélisse népéta , Melissa nepela Linn. ( Thymus nepela Smith ). Cette plante est très commune dans les lieux secs, le long des chemins, etc., dans les parties surtout méridionales de l'Europe. Sa tige est her- bacée, décombante ou ascendante, rameuse, à rameaux couchés, ascendants ou dressés, allongés, légèrement tétragones , revêtus de poils serrés. Ses feuilles sont pétiolées, ovales-élargies , obtuses au sommet, créne- lées sur leurs bords, velues à leurs deux faces , rugueuses , d'un vert foncé en des- sus, blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, mar- quées de points plus colorés , réunies en une grappe composée, lâche, allongée, multiflore; leur calice a ses dents peu iné- gales, les supérieures courtes, ovales, ai- guës, les inférieures subulées , un peu plus longues ; leur corolle n'est qu'une fois et demie environ plus longue que le calice. Cette plante a une odeur forte qui rappelle assez bien celle de la Menthe-Pouillot; elle a des propriétés stimulantes assez pronon- cées. Mélisse calatïIent, M. calamintha Linn. ( Thymus calamintha Scop.). Celle espèce croît dans les mêmes lieux et plus au nord que la précédente, à laquelle elle ressemble et de laquelle il importe de la distinguer. Sa tige, également herbacée, est plus droite; elle émet des rameaux ascendants ; se? feuilles ressemblent, pour la configuration, à celles de la précédente, mais elles sonl moins obtuses, leurs dents sont moins ar- rondies, leurs deux faces sont également vertes. Ses fleurs sont réunies en une grappe 12 90 M EL M EL composée, lâche, formée de cymes très lâ- ches, pauciflores, presque dichotomes; leur calice est nettement bilabié, au moins deux fois plus court que la corolle. Quoique d'un usage restreint, celte espèce est quelquefois substituée à la Mélisse officinale, dont elle c les propriétés affaiblies. On emploie Tin- fusion de ses sommités. 2. Calomelissa. Faux verlicilles multiflo- res, égaux, serrés. Calice velu intérieure- ment à la gorge: M. Caroliniana. 3. Acinos. Faux verlicilles à 6 fleurs environ , portés sur des pédicelles courts et raides. Bractées presque nulles. Calice gibbeux en dessous à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. C'est à cette section qu'appartient une espèce très commune dans nos champs, la Mélisse des champs, M. aci- nos Benth. {Thymus acinos Lin.), petite plante herbacée, annuelle, presque dres- sée , pubescente ou velue ; à feuilles ovales, un peu dentées en scie , dont les florales ont la même configuration et dépassent les fleurs ; celles-ci sont au nombre de 6 par faux verticille, presque sessiles, et leur co- rolle déborde à peine le calice. Une autre espèce qui se rapproche beaucoup de la pré- cédente est la Mélisse des Alpes, M. alpina Benlh. (Thymus alpinus Lin.), plante qui croît dans les lieux pierreux de nos chaînes de montagnes ; elle est vivace ; elle se dis- tingue de la Mélisse des champs par sa tige presque ligneuse à sa base et très rameuse; par ses feuilles plus petites et propor- tionnellement plus larges ; par ses fleurs plus grandes, dont le calice est rougeâtre et deux fois au moins plus court que la corolle. 4. Clinopodium. Faux verlicilles multi- flores ou pauciflores, lâches, égaux, à pé- doncule commun presque nul. Bractées grêles , tantôt petites, tantôt de même lon- gueur que le calice. Gorge du calice nue ou peu velue. A celle section appartient la Mélisse clinopode, M. clinopodium Benth. (Clinopodium vulg are Lin.), plante très com- mune le long des haies et des chemins, ainsi que dans les bois découverts de toute l'Eu- rope et des parties moyennes de l'Asie. Nous nous bornerons à la mentionner. Elle a fi- guré dans l'ancienne matière médicale ; mais elle est aujourd'hui inusitée. Elle se fait remarquer par son défaut presque com- plet d'odeur, particularité rare parmi les Labiées. 5. Meliphyllum. Faux verlicilles pauci- flores, un peu lâches, déjetés d'un seul côté. Bractées peu nombreuses, ordinairement ovales. Calice étalé, nu ou à peine pileux à la gorge. Corolle jaune ou blanchâtre. C'est à ce sous-genre qu'appartient l'espèce du genre la plus remarquable et la plus inté- ressante à connaître, la Mélisse officinale, M. officinalis Lin. C'est une plante herba- cée très variable sous le rapport de sa taille, de sa villosilé , de la grandeur de ses feuil- les, de la longueur de sa corolle. Sa tige est droite, plus ou moins velue, et s'élève de 3 à 10 décimètres ou même un peu au- delà. Ses feuilles sont ovales-élargies, cré- nelées sur leur bord, tronquées ou en cœur à leur base , les florales et les raméales plus petites, toutes obtuses ou les supérieures seulement aiguës, à poils assez raides sur leurs deux faces , vertes, ridées. Ses fleurs sont blanches ou d'un jaune pâle , groupées à l'aisselle des feuilles florales en faux ver- licilles distants. Leur calice est béant et à peu près nu à la gorge, à lèvre supérieure plane, tronquée, pourvue de trois dents courtes, de moitié plus court que la corolle. Cette plante exhale , surtout quand on la frotte, une odeur agréable de citron qui lui a valu le nom vulgaire de Citronnelle; mais cette odeur dégénère à mesure qu'elle arrive à un état plus avancé, ce qui oblige à la recueillir pour l'usage un peu avant l'épo- que de la floraison. Sa saveur est amère et un peu aromatique. On en fait très souvent usage en médecine en diverses circonstan- ces. Comme antispasmodique , elle est fré- quemment usitée dans les affections ner- veuses, et son eau distillée entre habituel- lement dans les potions calmantes. Comme excitante et tonique , on la prescrit dans plusieurs maladies accompagnées ou prove- nant de débilité dans les organes; les an- ciens en faisaient encore plus souvent usage que les modernes sous ce rapport. On l'em- ploie encore comme cordial, stomachi- que, etc., comme diurétique, emménago- gue, etc. Par la distillation , on en obtient une huile essentielle qui partage les pro- priétés de la plante. On a recours principa- lement à son infusion ; enfin on se sert en- core de la plante entière réduite en poudre. 6. Macromelissa. Faux verticilles lâches, le plus souvent pauciflores ; cymes en forme d'ombelles , presque dicholomes. Calice étalé , à gorge nue ou à peine pileuse. Co- rolle purpurine ou rouge. Étamines non rapprochées. C'est dans cette section que rentre notre Mélisse a grandes fleurs , /¥. grandiflora Lin. (Thymus grandiflorus Scop.), jolie plante, remarquable par ses corolles renflées à la gorge, les plus grandes du genre, qui croît sur plusieurs points de la France , dans les lieux frais et om- bragés. 7. Heleromelissa. Faux verticilles irrégu- liers, déjetés d'un seul côté. Calice allongé, à peine bilabié, à dents droites presque égales : M. longicaulis. (P. D.) *MÉLISSINÉES.JlfeItssiMoç, membre; (râpa, chaîne), bot. cr. — (Phycées.) Genre appartenant à la tribu des Diatomées, et établi par Agardh {Syst. Alg.). Une espèce de ce genre avait été placée par M. Bory de Saint-Vincent dans son g. Gail- lonella, adopté par M.Ehrenberg. Cette même espèce a été le type du genre Lysigonium de Link. Le g. Melosira, définitivement idopté par M. Kutzing, dans son grand ouvrage sur les Diatomées, a pour carac- tères: Corpuscules rapprochés en chaînes ■ i la menteuses; carapace à deux valves, réu- nies par un anneau diaphane, délicat. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre habitant les eaux douces et salées. Elles for- ment le plus souvent des masses filamen- teuses, fragiles, brunâtres. Les espèces d'eau douce , dont le M. varians Ag. est la plus commune , sont remarquables par l'o- deur oléagineuse qu'elles exhalent. (Bréb.) MELOTÎIRIA. bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées-Cucurbitécs, éta- bli par Linné (Gen. n., 68). Herbes de l'A- mérique tropicale. Voy. cucurbitacèes. MELOTHRÏEES. Melothrieœ. bot. ph. — Une des sections des Cucurbitacèes. Voy, CUCURBITACÈES. (Ad. J.) *MELURSUS (mêles, blaireau; ursus, ours), mam. — Division proposée par Meyer (Zool. Ann., 1796) dans le genre des Ours. Voy. ce mot. (E. D.) *MELVILLA, Anders.(ilfsc). bot. ph. — Syn. de Cuphœa, Jacq. MÉLYR1DES. Mehjrides. ins. — Troi- sième tribu de Coléoptères pentamères Ma- lacodermes, formée par Latreilie (Les Crus- tacés, les Arachnides et les Insectes, t. I, p. 472), offrant des palpes le plus souvent fili- formes et courts; des mandibules échancrées à la pointe; un corps ordinairement étroit et allongé, avec la tête seulement recouverte à sa base par un corselet plat, un peu con- vexe, carré ou en quadrilatère allongé, et les articles des tarses entiers; leurs crochets sont unidentés ou bordés d'une membrane; les antennes sont en scie et quelquefois pec- tinées dans les mâles de quelques espèces. La plupart sont très agiles et se trouvent sur les fleurs, sur les feuilles et sur le bois dans lequel vivent les larves. Latreilie compose cette tribu des genres Malachius, Dasytes, Zygia, Melyris, Peleco- phoraet Diglobicerus. (C.) MELYRIS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, créé par Fabricius {Systema Entomologia, p. 58) et adopté par les au- teurs subséquents. Dejean (Catal., 3e édit., p. 125 ) en énumère huit espèces ; six sont africaines , une est propre à l'Asie , et une à l'Europe australe. On comprend dans ce genre les M. viridis, abdominalis, bicolor, lineata, granulata, nigrade F., aulica 01., Andalusica Waltl. (C.) MEMBRACIDES. Membracidœ. ins. — Nous désignons sous cette dénomination une famille de la tribu des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, caractérisée par des anten- j nés très petites, insérées en avant des yeux,| des ocelles au nombre de deux, et un cor- selet dilaté de manière à couvrir le corps, soit en partie, soit en totalité. Jusqu'à pré- sent, peut-être parce que tous les caractères n'ont pas été suffisamment étudiés, nous n'a- vons pu séparer cette famille en plusieurs petits groupes naturels. Dans notre Histoire des Insectes , nous lui avons rattaché les JVIEM WEM 109 genres Centrotus, Heteronotus , Combophora, Smilia , Bocydium , Lamproplera , Darnis , Bemiptycha, Polyglypta, Entilia, Boplo- phora,OœyrachiselMembracis, en rattachant à quelques uns d'entre eux, comme simples divisions, plusieurs genres établis par les entomologistes et notamment par MM. Amyot et Serville. On connaît un grand nombre d'espèces de Membracides dont M. Léon Fairmaire vient de commencer la publication dans les An- nales de la Société entomologique de France. A quelques exceptions près seulement, ces Insectes habitent le Nouveau-Monde. Ils ne présentent rien de bien particulier dans leurs habitudes; comme la plupart des Hémiptè- res, il» se tiennent sur les végétaux, dontiis sucent la sève. En général, les Membracides ontla facultédesauter. Un grand nombred'en- tre eux présentent des formes extrêmement bizarres dues aux expansions de leur corse- let, qui ressemblent tantôt à des membranes foliacées, tantôt à des points, tantôt à des parties vésiculeuses. Ils ont souvent des cou- leurs vives et assez variées. Beaucoup d'es- pèces sont noires et ornées de taches ou de bandes jaunes ou rougcàtres. (Bl.) MEUBRACIS. ins.— Genre de la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté depuis par tous les entomologistes, mais avec de grandes restrictions. Tel qu'il est généralement admis aujourd'hui, lesMembracis sont surtout dis- tingués des autres Membracides par un pro- thorax prolongé en arrière, fort élevé et com- primé latéralement en une sorte de feuillet, des jambes aplaties, etc. On peut considérer comme le type de ce genre la Membracis foliacea Fabr., espèce assez commune au Brésil. (Cl.) MEMBRANES. Membrana. anat.— On donne le nom de Membranes à des parties molles, larges, minces, souples , qui tapis- sent les cavités du corps, enveloppent les organes, entrent dans la composition d'un grand nombre d'entre eux, enfin, en con- stituent quelques uns. Les Membranes, malgré ces caractères gé- néraux, diffèrent entre elles parleur texture, leur composition , leur action , etc. : aussi peut-on les diviser en deux grandes classes : l'une comprenant celles qui , libres par une de leurs faces, sont essentiellement exha- lantes et absorbantes, comme la peau, les Membranes muqueuses , les Membranes sé- reuses ; l'autre formée de celles qui, n'étant jamais libres , ni humectées par un fluide particulier, sont toujours adhérentes et continues par leurs deux faces aux parties voisines; telles sont: le périoste, la dure- mère cérébrale et spinale , les capsules fi- breuses des articulations, les gaines fibreuses des tendons , les aponévroses , la sclérotique , la Membrane propre du rein , de la rate , etc. Bichat , auquel on doit d'avoir le premier éclairé l'anatomie des Membranes , ainsi que celle de tous les autres tissus de l'éco- nomie , avait établi une classe de Membra- nes composées; mais cette division nous semble pouvoir être supprimée sans incon- vénient , puisqu'une Membrane composée n'est jamais que ïe résultat del'adossement de deux Membranes différentes qu'il est toujours possible d'isoler. Les Membranes fibreuses, dont nous par- lons d'abord, sont celles qui, comme nous l'avons dit, adhèrent parleurs deux faces aux parties voisines. Blanches, d'un aspect bril- lant et satiné , elles sont formées de fibres très apparentes, tantôt s'entrelaç.'mt comme à la dure-mère, par exemple, tantôt, au contraire, régulières, parallèles, et se di- rigeant dans le sens des mouvements qu'exé- cutent les organes dont elles font partie. Ces fibres, dures, peu contractiles, douées néan- moins d'une sorte d'élasticité, et surtout d'une grande force de résistance, ne sont pas susceptibles d'une extension soudaine ; mais elles se prêtent facilement à un déve- loppement lent, graduel, et pouvant ainsi devenir considérable. Les vaisseaux sanguins sont inégalement répartis dans les mem- branes fibreuses ; la présence des nerfs n'y est guère démontrée que par la sensibilité extraordinaire qu'elles manifestent dans certains cas. Ces membranes servent, en grande partie , à protéger , à envelopper, à réunir les organes qu'elles embrassent, comme aussi à maintenir la configuration de certains d'entre eux. Aussi affectent-elles en général la forme de sacs ; ces sacs ne sont pas cependant complètement clos , comme nous verrons que le sont ceux que forment les Membranes séreuses , mais ils présentent des ouvertures aux points qui correspondent à l'entrée et à la sortie des nerfs, des vaisseaux no IUEM MEM et des conduits excréteurs. Les aponévroses , néanmoins, toujours en rapport avec des muscles , affectent rarement la disposition que nous venons d'indiquer. Sons le rapport de la composition chi- mique, les Membranes fibreuses sont entiè- rement formées de gélatine; trois heures d'é- bullition suffisent pour les convertir presque complètement en colle. Nous avons réuni dans l'autre classe des Membranes la peau, les Membranes mu- queuses et les Membranes séreuses. La peau, constituant l'un des organes, l'un des ap- pareils les plus importants de l'économie animale , fera l'objet d'un article spécial ; nous allons donc examiner immédiatement les Membranes muqueuses. Les Membranes muqueuses, ainsi nom- mées en raison de l'humeur qu'elles sécrè- tent, sont un véritable tégument interne, se continuant avec le tégument externe, et for- mant avec lui une enveloppe close dans la- quelle sont contenus tous les organes ; cette continuation des deux téguments s'opère au moyen d'ouvertures apparentes à l'extérieur, et conduisant, pour la plupart, dans la portion la plus considérable du système des Membranes muqueuses , qui n'est autre que Je canal digestif {Voy. intestin), s'étendant de la tête à la partie inférieure du tronc , et envoyant des prolongements dans diffé- rents viscères. Au-dessus du diaphragme , la Membrane muqueuse du canal alimen- taire pénètre dans les cavités du nés et de la bouche, ainsi que dans leurs appendices et dans les glandes salivaires buccales. Elle se continue, en outre, par le canal nasal , avec un prolongement en cul-de-sac, com- prenant les voies lacrymales et la conjonc- tive. La Membrane muqueuse du nez et celle de la bouche se réunissent dans le pharynx , puis se partagent de nouveau pour aller tapisser en avant la trachée-artère et les bronches, et en arrière Vœsophage. La Membrane interne des voies respiratoires est le plus grand des prolongements du sys- tème muqueux alimentaire qui , à sa partie supérieure, en présente encore un autre peu considérables'introduisant dans Y oreille interne. Au-dessous du diaphragme, la Mem- brane muqueuse digestive pénètre dans le foie , dans le pancréas; puis, après avoir tapissé Y intestin grêle et le gros intestin , elle vient se terminer à Yanus, où elle se continue avec le tégument externe. Indépendamment de ce tégument mu- queux général, il existe encore quelques portions de Membranes muqueuses complè- tement isolées du premier , et qui n'offrent- qu'une seule ouverture extérieure : ce sont la Membrane muqueuse qui s'enfonce dans Yoreille externe , celle des conduits lactés , dans les glandes mammaires, enfin la Mem- brane muqueuse de Yappareil générateur , et celle de Yappareil urinaire, qui vien- nent toutes deux s'ouvrir au dehors par un orifice commun. Considéré d'une manière absolue, le té- gument internes'éloignepeu,par sa texture, du tégument externe; il est loin, néan- moins, de présenter, comme celui-ci, une disposition presque identique dans toutes ses parties, et ces différences tiennent évi- demment à la variété des fonctions qu'il est destiné à accomplir. Comme la peau, la Membrane muqueuse possède une face libre et une face adhérente; celle-ci repose sur une couche de tissu cel- lulaire serré , blanc , fibreux , qui s'unit aux parties sous-jacentes , tantôt de la ma- nière la plus intime, comme à la langue, à la matrice, etc. , tantôt au contraire avec une grande laxité, comme dans le canal in- testinal et dans la vessie. Outre ce tissu fibreux, parcouru par les nerfs et les vais- seaux qui se rendent à la membrane pro- prement dite , la membrane muqueuse est doublée dans presque toute l'étendue du canal digestif, et dans quelques autres par- ties encore , par un plan musculeux ; dans d'autres endroits , elle est soutenue par un tissu élastique particulier, comme on le remarque dans les voies aériennes ; ailleurs même, elle est doublée par un véritable tissu fibreux, aux fosses nasales, par exem- ple, dans les sinus, au palais, etc. La surface libre de la Membrane mu- queuse n'est point lisse comme celle de la peau ; elle offre des inégalités plus ou moins prononcées dans ses différentes portions ; tantôt ce sont de petites éminences dont les unes, appelées papilles, se remarquent surtout à la surface de la langue , et dont les autres , qui ont reçu le nom devillosilés, et se rencontrent partout, ne sont nulle part plus nombreuses, plus apparentes que MEM MEM lit dans la moitié pylorique de l'estomac, et dans l'intestin grêle; tantôt ces inégalités se présentent sous forme de valvules, de plis, de rides formés par toute l'épaisseur de la Membrane. La même surface libre de la Membrane muqueuse offre aussi des dépressions ou des enfoncements qui varient d'aspect ; les uns, simples, infundibuliformes, atteignant leur maximum de développement dans le second estomac des Ruminants, se rencon- trent beaucoup plus petits chez l'Homme; les autres sont les orifices des organes sé- créteurs , follicules , cryptes , glandes , ré- pandus dans toute l'étendue du système , mais variant néanmoins en nombre , en volume, en structure, suivant les parties; certaines de ces glandes , désignées sous le nom de glandes de Lieberkuhm, ou glandes digestives, constitueraient même à peu près à elles seules, selon M. le professeur Lacauchie, la Membrane de l'intestin; cette Membrane, dit l'habile et savant anato- miste, soumise à une injection continue d'eau, semble, et est en effet, formée, pour la plus grande partie , d'un nombre im- mense de tubes très étroits, d'une longueur variable, dont les innombrables orifices, perceptibles seulement à la loupe, se pres- sent à côté les uns des autres, comme les trous d'un crible. La peau est revêtue d'un épiderme dans toute son étendue ; il n'en est pas de même du tégument muqueux. L'épiderme ou épithélium est , il est vrai , parfaitement apparent aux différentes ouvertures qui font communiquer les deux enveloppes ; mais il le devient moins à mesure que l'on pénètre plus profondément, et finit enfin par disparaître, ou du moins il cesse d'être appréciable ; et disons à ce sujet que les dif- férentes couches du tégument interne sont bien plus difficiles à isoler que les couches correspondantes du tégument externe. L'épaisseur et la consistance du derme muqueux sont loin d'être uniformes; dans la plus grande partie de son étendue, ce derme consiste en un tissu spongieux plus ou moins mou ; quant à l'épaisseur, il en diminue depuis les gencives, le palais, les fosses nasales, l'estomac, les intestins, la vésicule biliaire et la vessie urinaire, jus- qu'aux sinus et aux divisions des conduits excréteurs , où il parvient à sa plus grande ténuité. C'est dans le derme, partie essen- tielle de la Membrane muqueuse, que se ramifient les dernières divisions des vais- seaux et des nerfs, et c'est de sa surface li- bre que s'élèvent les villosités. Le corps muqueux ou réticulaire (voy. peau) n'a pu, jusqu'à ce jour, être mis en évidence dans les Membranes muqueuses; nous n'avons rien à ajouter à ce qui a été dit plus haut de la couche celluîeuse qui correspond au chorion du tégument externe , et du plan musculeux qui existe surtout dans la ma- jeure partie du canal digestif. La Membrane muqueuse, considérée d'une manière générale , reçoit de nombreux vais- seaux sanguins; ses nerfs proviennent du grand sympathique et du pneumo-gastrique; elle admet cependant, vers ses différentes ouvertures, des filets du système cérébro- spinal. Sa couleur varie du blanc ou rose pâle au rouge vif ; sa composition chimique, suivant Berzélius , semblerait différer de celle de la peau , puisqu'elle ne donnerait point de colle par l'ébullition prolongée, qui la rendrait, au contraire, dure et cas- sante ; elle se rapprocherait donc des ma- tières albumineuses ? Les actions organiques ou fonctions du tégument interne sont : une absorption en général très énergique, dont les villosités sont les principaux agents; une sécrétion perspiratoire et folliculaire, dont les pro- duits , variables suivant les appareils, por- tent néanmoins le nom collectif de mucosi- tés. Les Membranes muqueuses sont en outre susceptibles de certains mouvements de contraction tonique, augmentés , dans cer- tains organes , par l'action du tissu élasti- que , et, dans d'autres , par celle de la cou- che musculeuse ; elles sont aussi le siège de sensations plus ou moins distinctes, géné- rales ou spéciales, ainsi que des sentiments de besoin ou des appétits. Les Membranes séreuses, qui nous restent à examiner, sont ainsi nommées à cause du liquide que sécrètent les principales d'entre elles. Bien que formant toutes un groupe parfaitement naturel , on les distingue en Membranes séreuses proprement dites, ou séreuses des cavités splanchniqucs , et en Membranes synoviales. Les Membranes séreuses proprement dites 112 MEM MEM ont toutes la forme d'un sac sans ouverture, se repliant sur lui-même, et dont une com- paraison triviale , celle du bonnet de colon, peut seule donner une idée exacte. Toutes «es Membranes forment ainsi des sacs par- faitement clos , dont la portion repliée sur elle - même renferme toujours un organe auquel elle adhère plus ou moins intime- ment; ainsi le cerveau est enveloppé par l'arachnoïde, le cœur par le péricarde , les poumons par les plèvres, les viscères abdo- minaux par le péritoine et ses replis, le tes- ticule par la tunique vaginale. I! se trouve néanmoins toujours à la périphérie de l'or- gane un point dépourvu d'enveloppe sé- reuse, c'est celui par où il reçoit ses vais- seaux et ses nerfs, ou par lequel il tient aux parties voisines. Bien que les Membranes séreuses soient en général des sacs sans ou- verture , le péritoine cependant fait excep- tion à cetîe règle, l'orifice abdominal des trompes de Fallope s'ouvrant dans sa cavité ; c'est du reste le seul cas où l'on voie deux Membranes complètement différentes , une Membrane séreuse et une Membrane mu- queuse , se continuer l'une avec l'autre ; le péritoine présente en outre des replis et des prolongements connus sous le nom d'ept- ploons, qui se prêtent, quand il y a lieu , à l'ampliation des viscères abdominaux. La face interne des Membranes séreuses, toujours libre, est partout contiguë à elle- même ; elle paraît lisse et parfaitement po- lie ; cependant le microscope y fait aperce- voir des villosités; cette face est continuel- lement humectée par le liquide séreux ; la face externe, inégale, s'unit aux parties voisines par du tissu cellulaire parfois très lâche, parfois, au contraire , très serré. Les Membranes séreuses sont blanches, brillantes, plus ou moins transparentes; leur composition intime les rapproche beau- coup du tissu cellulaire, dont elles semblent ne différer que par leur condensation et par la cavité qu'elles circonscrivent. Elles reçoi- vent peu de vaisseaux sanguins , et sont presque exclusivement composées d'un tissu de vaisseaux absorbants et exhalants; les nerfs n'y sont point apparents, bien que, dans certains cas , elles deviennent d'une extrême sensibilité; elles sont extensibles et rétractiles à un haut degré. Les fonctions des Membranes séreuses consistent à isoler les organes qu'elles enve- loppent, et surtout à en faciliter les mou* vemenls en exhalant , par leur surface lisse, un fluide lubrifiant qui ressemble au sérum du sang, quant à ses propriétés essentielles; aussi ces Membranes sont-elles dans un tra- vail incessant de sécrétion et d'absorption dont le juste équilibre constitue l'état nor- mal , le seul dont nous ayons à nous occu- per ici. Disons cependant que l'inflamma- tion des Membranes séreuses étant extrême- ment fréquente , elles deviennent le siège de nombreuses altérations de sécrétion et de tissu. Tout ce que nous venons de dire des Membranes séreuses proprement dites peut s'appliquer aux Membranes synoviales , qui comprennent les bourses synoviales sous- cutanées , les Membranes synoviales des ten- dons et les capsules synoviales articulaires. Il existe toutefois certaines différences que nous allons signaler; à l'exception des der- nières , les Membranes synoviales n'offrent point la forme de sac sans ouverture que présentent les séreuses ; elles sont minces, molles, demi-transparentes, blanchâtres, extensibles et rétractiles , mais moins que les séreuses proprement dites; leur adhé- rence avec les parties voisines, et surtout avec les cartilages , est plus intime que celle des précédentes avec les organes qu'elles re- vêtent. Il n'est pas rare de voir faire saillie, dans la cavité des Membranes synoviales, des corpuscules vasculaires , rougeàtres , dont l'extrémité libre est toujours frangée, et qui reçurent le nom de glandes synoviales de Havers à une époque où on les regardait comme les organes sécréteurs de la synovie. La synovie, humeur sécrétée par les Mem- branes synoviales, est transparente, vis- queuse, et ses propriétés physiques la rap- prochent du blanc d'œuf : de là son nom ,. imaginé par Paracelse [cvv, avec; â»v, œuf). Les Membranes synoviales ont pour fonc- tion principale de faciliter, au moyen du fluide qu'elles sécrètent, les mouvements des articulations, le glissement des tendons, et même celui de la peau, là où cette enve- loppe recouvre des parties qui exercent de grands et de fréquents mouvements, comme aux environs de l'épaule, au coude, autour MEM MEM 113 de l'articulation de la cuisse, à la rotule, etc. Les Membranes synoviales présentent ce fait remarquable , c'est qu'elles se déve- loppent accidentellement dans certaines circonstances ; elles sont sujettes à de nombreuses et fréquentes altérations pa- thologiques. Leur composition chimique est essentiellement gélatineuse. Les Membranes séreuses et synoviales ne se rencontrent que chez les animaux vertébrés. Outre les Membranes que nous venons d'examiner, on en rencontre encore dans l'économie animale un certain nombre qui ne sauraient se grouper dans les deux gran- des divisions que nous avons établies. Ce sont : la pie-mère, trame celluleuse qui en- veloppe immédiatement le cerveau et la moelle épinière, en pénétrant dans toutes leurs cavités, ce que ne fait pas l'arachnoïde ; la choroïde ou uvée , expansion membra- neuse de couleur foncée qui revêt la face interne de la sclérotique; la Membrane hya- loïde , d'une excessive ténuité, qui contient l'humeur vitrée de l'œil, et envoie dans son intérieur des prolongements qui forment autant de cellules ; la Membrane du cristal- lin , qui recouvre cet organe ; la Membrane propre , qui tapisse les cavités du cœur et des vaisseaux sanguins; enfin les différentes Membranes du fœtus (voy. les articles oeil, coeur, oeuf, ainsi que le mot sécrétions, pour la composition des humeurs sécrétées par les Membranes ). (A. D.) MEMBRANEUSES. Membranaceœ. ins. — Tribu établie par Latreille (Fam. nat. ) dans l'ordre des Hémiptères hétéroptères , famille des Géocorises, et dans laquelle il comprenait les genres Macrocephalus, Phy- mata, Tingis, Arade et Cimex (Punaise). M. Blanchard (Hist. des Insectes, publiée par Firmin Didot, 1845) a groupé ces genres dans la famille des Aradides,de la tribu des Réduviens. Voy. ce dernier mot. *MEMBRANIPORA {membrana, mem- brane ; porus , pore ). polyp. — Genre pro- posé par M. de Blainville pour des Polypiers membraneux formés de cellules distinctes non saillantes, fermées à leur face supé- rieure par une membrane fort mince très fugace, dans laquelle est fermée l'ouverture. Ce genre comprend plusieurs Flustres et Discopores de Larnarck. (Duj.) MEMBRES. Membrum (x«Xov, ^o5). T. VIII. anat. — On donne le nom de Membres h des appendices disposés par paire, unis au tronc au moyen d'articulations, et compo- sés essentiellement d'os, organes passifs des mouvements, et de muscles, agents mo- teurs par excellence. Les Membres sont destinés spécialement à l'accomplissement de la locomotion et des autres grands mou- vements. Voy. les articles locomotion, mus- cles, os. Chez l'Homme et chez les animaux ver- tébrés , il n'y a jamais plus de quatre Mem- bres , deux thoraciques et deux pelviens ; parfois il n'en existe que deux , le plus sou- vent les thoraciques , comme chez les Céta- cés et chez certains Reptiles; il arrive même que tous quatre manquent, comme chez les Serpents et chez les Poissons cy- clostomes. Enfin , bien que nous ayons dit que les Membres sont disposés par paire, le Membre postérieur des Poissons est im- pair. Les Membres, chez l'Homme, comme chez tous les animaux vertébrés, sont thoraci- ques et pelviens ; mais chez lui ils sont de plus supérieurs et inférieurs. Ils se compo- sent d'une portion fixe , épaule ou bassin , et d'une portion mobile, véritable levier, divisée elle-même en trois parties : bras , avant-bras, main, cuisse, jambe, pied. Chez les Mammifères , les membres thoraciques et pelviens , comme chez l'Homme, devien- nent , en raison de la station quadrupède , antérieurs et postérieurs ; ils présentent, du reste , une grande analogie de composition avec ceux de l'Homme; il est à remarquer néanmoins que la dissemblance qui se re- marque chez celui-ci, entre les membres supérieurs et inférieurs , est bien moins tranchée dans les Mammifères entre les membres antérieurs et postérieurs, et so manifeste à peine chez ceux qui sont essen- tiellement quadrupèdes. Les Oiseaux, appelés à s'élever dans les airs , ont les membres thoraciques modifies pour l'accomplissement du vol; les mem- bres pelviens, destinés à la station et à la progression , s'éloignent moins de ceux des Quadrupèdes. Nous retrouvons chez les Reptiles pourvus de Membres , comme les Tortues , les Lé- zards , les Batraciens anoures , la plupart des Batraciens urodèles , nous retrouvons , 15 114 MEM à très peu près, les dispositions signalées chez les Mammifères. Mais, chez les Pois- sons, toute ressemblance cesse , et ce n'est qu'en s'appuyant sur l'analogie de fonc- tions plutôt que sur celle de structure que l'on parvient à retrouver les Membres tho- raciques dans les nageoires pectorales, et les Membres abdominaux dans la nageoire ventrale, placée inférieurement sur la ligne médiane du corps. Nous venons d'indiquer sommairement les points d'analogie et de dissemblance que présentent les Membres dans les quatre classes d'animaux vertébrés ; au mot sque- lette, nous nous réservons d'entrer dans des détails que ne comporte pas le présent article. Quant aux Membres, ou plutôt aux ap- pendices locomoteurs des animaux infé- rieurs , ils s'éloignent complètement du type des Membres des Vertébrés, et varient, d'une classe à l'autre, en nombre, en dis- position, en structure. Voy. articulés, ARACHNIDES , CRUSTACÉS , INFOSOIRES , INSECTES, mollusques, etc.,etc. (A. D.) MÉMÉCYLÉES. Memecyleœ. bot. ph. — Petite famille de plantes dicotylédonées,po- lypétales, périgynes, placée par quelques au- teurs à la suite des Mélastomacées, distin- guée par les autres, notamment par De Candolle, qui lui assigne les caractères sui- vants : Calice à tube ovoïde ou globuleux, adhérent à l'ovaire, à limbe 4-5-lobé 'ou denté. Autant de pétales alternes, insérés sur ce calice, ainsi que les étamines en nom- bre double, à filets libres, à anthères bi- loculaires s'ouvrant quelquefois par deux pores au sommet. Style filiforme terminé par un stigmate simple. Ovaire à 2-4-8 lo- ges contenant chacune un ovule pendant, de- Tenant une baie couronnée par les lobes du calice persistant, réduite quelquefois par avortement à une loge unique. Graines dé- pourvues de périsperme, à cotylédons folia- cés, convolutés (qui établissent la principale différence entre ce petit groupe et le grand groupe des Mélastomacées), à radicule droite et supère. — Les espèces sont des arbrisseaux originaires des tropiques, à feuilles oppo- sées, simples, très entières, penninervées, dépourvues de stipules et de points glandu- leux; à fleurs axill aires pédicellées. MEN Memecylon, L. {Valicaha, Ad. — Scutula, Lour.) — Mouriria, J. {Mouriri, Aubl. — Petaloma, Sw.)~ Guildingia, Hook. {Olis- bea, DC). (Ad. J.) MEMECYLON. bot. ph.— Genre consti- tuant le type de la petite famille des Mémé- cylées. Il a été établi par Linné (Gen. n. 481) pour des arbrisseaux de l'Asie tropicale et des îles de l'Afrique tropicale. Voy. mé- MÉCVLÉES. MEMECYLON , Mitch. (Gen. in A. N. C., 13). bot. ph. — Syn. A'Epigœa , Linn. * MEMiNA. mam.— Genre de Marsupiaux indiqué par M. G. Fischer [Zooguas , t. H, 1814). (E- D) *MEMINNA. mam.— Groupe formé dans le grand genre Cerf (voy. ce mot) par M. Gray (Ann. ofphil., XXVI, 1825). (E. D.) MEMNONITE. moll. —Nom vulgaire d'une espèce de Cône. *MEMORIALIS , Hamilt. (flfcc). bot. PH# _ Syn. de Pouzolzia, Gaud. MENAIS, bot. ph.- Genre dont la place, dans la méthode, n'est pas encore défini- tivement fixée. Endlicher le range avec doute à la fin de la famille des Cordiacées. Les caractères que lui donne Linné, créa- teur de ce genre, sont les suivants {Gen. n. 239) : Calice à 3 divisions ou à 3 folio- les, persistant. Corolle hypocratérimorphe, a tube excédant le calice, à limbe plan, 5-parti. Anthères 5 , subulées , sessiles à la gorge de la corolle. Ovaire Style sim- ple; stigmates 2, oblongs. Le fruit est une baie globuleuse , à 4 loges monospermes. Les Menais sont des arbrisseaux de l'A- mérique méridionale , à tige cylindrique , villeuse ; à feuilles alternes , ovales , en- tières , rudes. MÉNAKANITE (nom de lieu), min.— Syn. Isérine.— Fer titane octaédrique trouvé sous forme arénacée dans la vallée de Ménakan, au comté de Cornouailles, en Angleterre. Voy. FER TITANE. (DEL.) *MENALCAS. ins. — Genre de Coléop- tères subpentamères , tétramères de La- treille, famille des Cycliques , tribu des Co- laspides (Chrysomélides de Latreille), formé par Dejean Calai., 3e édit., p. 437) avec une espèce de Java , nommée par l'auteur ! M. ru fus, (c>) MEN MEN 115 MENARDA. bot. ph. — Genre delà fa- mille des Euphorbiacées-Phyllanthées, éta- bli par Commerson (ex Air. Jussieu Eu- phorbe 23, t. 18). Arbustes de Madagascar. Voy. EDPHORBIACÉES. *MENDEZIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par De Candolle (Prodr., V, 532). Herbes du Mexique. Voy. composées. *MENDÏPITE (nom de lieu), min.— Oxy- chlorure de Plomb, cristallisé en prisme droit à baserhombe,del02"27', et trouvé dans les mines de plomb de Mendip-Hill dans le Somersetsbire. C'est la Kérasine de Beu- dant. Voy. plomb. (Del.) MENDOZIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Thunbergiées?, établi par Vellozo (ex Vandelïi in Hœmer script., 126, t. VII, f. 22). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. ACANTHACÉES. MENDOLE. Mœna. poiss. — Genre de Tordre des Acanthoptérygiens , famille des Ménides, établi par G. Guvier (Règ. anim., t. II , p. 186) aux dépens des vrais Spares, dont ils se distinguent par des dents en ve- lours ras sur une bande étroite et longitu- dinale du vomer. Leurs mâchoires n'en ont aussi que de très fines et sur une bande fort étroite. La forme de leur corps est oblongue, comprimée, assez semblable à celle d'un Ha- reng. Il y a une écaille allongée au-dessus de chacune de leurs ventrales, et une entre elles. Les Poissons de ce genre vivent près des côtes, dans les endroits riches en algues et vaseux; leur nourriture consiste en petits Poissons, et quelques Mollusques sans co- quille qu'ils trouvent dans les herbes. On connaît quatre espèces de Mendoles, vivant toutes dans la Méditerranée. La prin- cipale est la Mendole commune , Mœna vul- garis Cuv. (Spams Mœna Linn.), qui a en- viron 20 centimètres de longueur. La cou- leur générale de ce Poisson est blanchâtre , avec des raies longitudinales très nombreu- ses, étroites et bleues, et une grande tache noire de chaque côté des flancs. Les Men- doles sont très fécondes, mais leur chair est coriace et insipide. Au temps du frai , elle prend une couleur plus noirâtre et devient très mauvaise, ce qui lui a fait donner par les pêcheurs le nom de Bouc. Cependant, lorsqu'elles sont engraissées, leur goût n'est pas désagréable; les femelles, remplies d'oeufs, sont quelquefois assez bonnes à manger. Dans certains endroits, on en prend une si grande quantité qu'on les vend par monceaux, et qu'on en fait saler un très grand nombre. Les autres espèces de ce genre sont : la Mendole jdscle , Mœna jusculum Cuv. et Val. , qui diffère de la précédente par un corps plus étroit , un museau plus court , une dorsale plus haute ; — la Mendole d'Os- beck, Mœna Osbeckii Cuv. et Val. (Sparus tricuspidatus Spin.), d'un bleu d'acier foncé,, des raies bleues obliques sur la joue; des taches bleues sur les ventrales, la dorsale encore plus haute; — la Mendole vomérine, Mœna vomerina Cuv . et Val., qui se distin- gue des autres par des dents situées sur le chevron du vomer. (J.) MENÉ (pvîvyj, lune), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Scombéroïdes, établi par Lacépède, et con- servé par MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. X, p. 103). Ces Poissons ont un museau semblable à celui des Equula; mais leur corps est encore plus comprimé; leur ventre est tranchant , et son bord très convexe par le bas , par le développement des os de l'épaule et du bassin , tandis que la ligne du dos est presque droite , ce qui recule leurs ventrales en arrière de leurs pectorales. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre : le Mené Anne-Caroline, Lacép. (Mené maculata Cuv. et Val., Zeus maculatus BL, Schn.), d'un bel argenté tacheté de noirâtre vers le dos; il habite les mers des Indes et de la Chine. Le plus grand individu connu a 15 ou 16 centimètres de longueur. *MENEGHII\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliécs- Borraginées Anchusées, établi par Endlicher (Gen. plant., p. 648 , n. 3766). Herbes de l'Egypte. Voy. aspérifoliées. *MENEMACI1US. ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nides gonatocères, cité par Dejean (CataL, 3e éd., p. 311) comme étant de Schœnherr et ayant pour type une espèce du Brésil du nom de M. serrirostris. On ne trouve pas ce genre dans l'ouvrage de l'auteur suédois. (C.) *MENEMTARI/\, Herm. bot. ph.— Syn. d'Isachne, R. Br. 116 MEN *MENESTORIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées-Gardé- niées , établi par De Candolle (Prodr., IV, 390). Arbrisseaux du Népaul. Voy. rubia- cées. *MENESTRATA (Flor. flum., V, 2). bot. ph. — Syn. de Litsœa, Juss. MEMCILEA , Sonner, bot. ph. — Syn. de Stravadium , Juss. MÉNÏDES. Menides. poiss. — Famille de l'ordre des Acanthoptérygiens, établi par G. Cuvier ( Règn. anim. , t. II , p. 186) pour quelques Poissons laissés jusqu'alors parmi les Sparoïdes, mais qui, cependant, en dif- fèrent assez pour constituer un groupe à part. Les Ménides ont les dents en velours plus ou moins ras aux mâchoires, et quel- quefois deux ou quatre petites canines. Leur mâchoire supérieure est fort protractile et rétractile , à cause de la longueur des pédi- cules des intermaxillaires qui se retirent entre les orbites, ce qui constitue leur carac- tère principal. Ces Poissons tiennent d'ail- leurs de fort près aux Sparoïdes par le reste de leur organisation : « Leur corps est écail- leux; leurs ventrales sont sous les pecto- rales; leur dorsale est garnie d'écaillés, mais très fines. Leur anatomie est également fort semblable : ils ont l'estomac médiocre, à pa- rois peu épaisses; le nombre de leurs cœ- cums varie de quatre à sept; leur vessie aérienne est grande, simple et arrondie à sa partie antérieure, le plus souvent divisée en arrière en deux longues cornes qui pénè- trent dans les muscles de la queue de chaque côté des inter-épineux de l'anale. » (Cuv. et Val. Hist. des Poiss., t. VI, p. 381). La famille des Ménides comprend quatre genres, nommés : Mendole, Picarel, Cœsio et Gerre. Voy. ces mots. (J.) MÉNILITHE. min. — Variété d'Opale commune, de Ménil-Montant près de Paris. Voy. opale et quartz. (Del) MÉNINGES (//.vjvtyS, membrane), anat. — On donne ce nom aux trois membranes qui enveloppent tout l'appareil nerveux cé- rébro-spinal (la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère). Voy. système nerveux. MENIOCUS. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Grucifères-Alyssinées , établi par Desvaux (Journ. bot., III, 173). Herbes abondantes en Espagne et dans les régions caucasiennes. Voy. crucifères. MEN MÉNIPÉE. Menipea (nom mythologique). polyi>. — Genre de Polypes établi par La- mouroux pour plusieurs espèces de Cellaires de Lamarck,et caractérisé par la disposition des cellules polypifères, qui ont toutes leurs ouvertures dirigées du même côté sur un seul rang, et naissant l'une de l'autre par dichotomie de manière à former les articu- lations et les rameaux d'un Polypier subcal- caire comme palmé, et fixé par un grand nombre de fibrilles radiculaires. Le type de ce genre est la Cellularia crispa de Pallas , qui se trouve dans les mers de l'Inde , et qu'Esper a nommée Tubularia crispa. Une autre espèce de la Méditerranée avait ét{ confondue avec celle-ci , et une troisième espèce, M. flabellum , se trouve^dans l'O- céan. (Duj.) MENIPPE. Menippa. crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapodes bra- chyures et à la famille des Cancériens, a été établi par M. Dehaan , dans la Fauna japonica, aux dépens du Cancer des au- teurs. On en connaît quatre espèces dont trois habitent les îles des Moluques , et la quatrième le cap de Bonne-Espérance. Le Ménippe de Rumph, 1/emppa Rumphii , peut être considéré comme le type de cette nou- velle coupe générique. (H. L.) MEMSCIUM. bot. ph. — Genre de la famille des Fougères-Polypodiacées-Polypo- diées , établi par Schreber (Gen. n. 1630). Fougères croissant abondamment dans tou- tes les contrées tropicales du globe. Voy. FOUGÈRES. MENISCOSTA. bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées-Ménispermées, établi par Blume (Bijdr., 28). Arbrisseaux de Java. Voy. ménispermacées. MÉNISPERMACÉES. Menispermaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédo- nées, polypétales, hypogynes, dont les fleurs sont le plus ordinairement unisexuelles par suite d'avortement. Dans les mâles : Calice de 3 à 12 folioles disposées par verticilles ternaires, plus rarement de 4-10, libres ou soudées entre elles à la base. Pétales en nom- bre égal ou plus souvent moitié moindres, c'est-à-dire réduits à 2 verticilles binaires ou ternaires, et s'opposant naturellement aux folioles calicinales des deux séries les plus intérieures , en général plus courts qu'elles, souvent distincts et concaves, quel- MEN M EN 117 quefois soudés entre eux. Étamines en même nombre et opposées à ces pétales, qui em- brassent le filet, ou rarement plus nom- breux, à filets iinéaires, libres ou monadel- phes ; à anthères extrorses, dont les loges, au nombre de deux, ou quelquefois de quatre, s'ouvrent longitudinalement ou transversa- lement. Dans les femelles : Calice semblable à celui des mâles, réduit quelquefois à une foliole unique avec un seul pétale opposé. Corolle manquant le plus souvent. Étami- nes rudimentaires ou nulles ; un ou plu- sieurs carpelles , contenant chacun un seul ovule campulitrope attaché à l'angle interne, munis chacun d'un style ou terminal ou sou- vent basilaire, qui, d'autres fois, manque tout- à-fait, et que termine un stigmate sim- ple; quelquefois ces carpelles se soudent entre eux inférieurement; quelquefois le style est trifide. Fruit composé d'une ou plu- sieurs drupes ou baies, dans chacune des- quelles la loge réniforme par la suture de la paroi placentaire renferme une graine de même forme, revêtue d'un tégument mem- braneux que recouvre un périsperme mince, ou immédiatement l'embryon à cotylédons linéaires , foliacés , appliqués l'un contre l'autre ou séparés par une couche de péri- sperme , beaucoup plus longs que la radi- cule. Les Ménispermacées sont des lianes dont le bois présente une suite de couches concentriques séparées par autant de zones corticales, la plus intérieure seule munie de faisceaux de liber, les autres entièrement cellulaires : cette formation de couches ne paraît pas correspondre au nombre des an- nées. Les feuilles alternes, simples, souvent peltées , entières , sont dépourvues de sti- pules; les fleurs monoïques ou dioïques, groupées en grappes ou en panicules , sou- vent petites et verdâtres. Les espèces sont la plupart originaires des régions tropicales , abondantes en Amérique et en Asie surtout, plus rares en Afrique ; quelques unes s'a- vancent à des latitudes plus élevées, au Ja- pon, dans l'Amérique du Nord, une seule en Sibérie, peu dansl'hémisphèreaustral. Beau- coup sont remarquables par leurs propriétés stimulantes , dues à un principe amer , au- quel se joint parfois un certain degré d'â- creté, et qui se trouve dans les racines. Dans les fruits de quelques unes se trouve une substance narcotique flffs S&AlogCt à la Strychnine, et qui les rend en conséquence très vénéneux; propriétés dues à un prin- cipe extractif résidant dans le péricarpe, et qu'on a nommé Ménispermine. La coque du Levant est le fruit d'un Anamirta, qui en offre l'exemple le plus connu. GENRES. Agdestis, Moç. et Sess. — Menispcrmum, Tour. (Trilophus, Fisch.) — Pselium, Lour. — Cocculus , DC. (Abula, Aubl. — Baum- garlia , Mœnch. — Androphylax , WendI. — Wendlandia et Braunea , W. — Tilia- cora, Colebr. — Epibaterium , Forst. — Limacia , Fibraurea et Nephroia , Lour. — Cebatha et Leœba , Forsk. — Columbra , Comm. — Bagaletta , Roxb.) — Chondoden- drum, R. Pav. — Meniscosla, Bl. — Spiro- spermum, Pet. -Th. — Trichoa, Pers. {Bat- schia , Thunb. — Abuta, Poepp. ) — Cosci- nium, Colebr. (Pereiria, Lind.) — Anamirta, Colebr. — Stephania, Lour. (Clypea, Bl.) — Cissampelos, L. (Ca apeba, Blum.) (Ad. J.) MENÏSPERMUM (fMjvtç, croissant; exffépfAa, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées-Ménispermées , établi parTournefort (inMém. Acad. Paris., 1705, p. 237). Arbrisseaux de l'Amérique boréale et de l'Asie centrale. Voy. ménisper- macées. MEMSPORA (fA>,vy), lune;>7copa, spore). bot. cr. — Genre de Champignons établi par M. Ehrenberg, mais non décrit (Sylv. myc. bercl., p. 11) , caractérisé par des fila- ments rameux, sans chorions, qui suppor- tent des spores cylindriques et courbées. Ce genre appartient à la classe des Trichospo- rés: on n'en connaît que quelques espèces. Le professeur Link l'avait d'abord désigné sous le nom de Camptosporium , et Fries l'a réuni au g. Psilonia; mais comme ce der- nier réunit plusieurs espèces qui ne pré- sentent pas les mêmes caractères, je pense qu'il doit être conservé. (Lev.) *MENOBRANCHUS (pr vo;, force tpxy- Xtoc, branchie). rept. — M. Harlan (Ann. Lyc.) a créé sous ce nom un groupe d'Am- phibiens de la famille des Salamandres, et qui a pour type le Triton lateraîis Say (Me- nebranchus lateraîis Mari., figuré dans l'a- tlas de ce Dictionnaire, pi. 19, Cg. 1 )» Nous nous en occuperons à l'article triton. Voy. ce mot. (E. D.) 118 MEN M EN *MENOCERAS, R. Brown. bot. ph. — Voy. velleja , Smith. MENODORA. bot. ph. — Genre de la famille des Jasminées, établi parHumboldt et Bonpland ( Plant, œquinoct., II , 98 , t. 110 ). Arbrisseaux de l'Amérique orientale. Voy. JASMINÉES. *MENOETHIUS. crust. —M. Milne-Ed- wards désigne sous ce nom, dans son His- toire naturelle des Crustacés, un petit genre établi aux dépens du Pisa de Latreille, et qui établit un passage entre cette coupe généri- que et celle des Halimes. Chez ce genre, la carapace est formée par un grand stylet pointu, avec les pattes des quatre dernières paires cylindriques et offrant à la face in- férieure des tarses deux rangées de pointes cornées. La seule espèce connue est le Mé- néthie Licorne , Menœthius monoceros Latr. (Ru pp. Crustacés de la mer Rouge, pi. 5, fig. 4). Cette espèce habite les côtes de l'Ile de France, de la mer Rouge et de l'océan Indien. (H. L.) MENOETIUS, Dejean. ras.— Synon. de Diaprepes et de Lordops, de Schœnh. (C.) MENONANTHES , Haller. bot. ph. — Syn. de Menyanthes, Linn. MENONVILLŒA. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Thlaspidées, établi par De Candolle {Syst., II, 419; Prodr., I, 184). Herbes du Pérou. Voy. crucifères. *MENOPOMA (*/v0ç, force ; u5;,a, oper- cule), rept. — Genre d'Amphibiens de la fa- mille des Salamandres, créé par M. Harlan [Ann. Lyc. New-York, t. I, pi. 17), et ne comprenant qu'une seule espèce placée pré- cédemment dans le genre Salamandra. Les Menopoma ont pour caractères : Un corps allongé , des yeux apparents , des pieds bien développés , un orifice de chaque côté du cou, des mâchoires armées de fortes dents et, en outre, une rangée de dents sur le devant du palais. L'espèce type est la Salamandra gigantea Barton, dont la longueur est de quinze à dix-huit pouces et la couleur d'un bleu noi- râtre, et qui se trouve dans les rivières de l'intérieur et dans les grands lacs de l'Amé- rique. (E. D.) *MENOSCELIS (j«'voç, force; «Aoç, jambe), ms. — Genre de Coléoptères subté- tramères, trimères de Latreiile, famille des Aphidiphages , de nos Coccinellidcs, formé ; par Dejean avec une espèce de Cayenne: la M. saginala de Th. Lacordaire. (C.) MENOTTE, bot. cr. — Voy. mainotte. MENTHE. Mentha. bot. ph. — Genre de plantes de Ja famille des Labiées, de la di- dynamie gymnospermie dans le système de Linné, dans lequel rentrent aujourd'hui en- viron 25 espèces répandues très abondam- ment dans les parties tempérées et septen- trionales des deux mondes , d'où elles sont même parvenues, à la suite des Européens, dans beaucoup d'autres contrées. Ce sont des plantes herbacées qui ressemblent, pour la configuration, la disposition de leur tige et de leurs feuilles , à la grande majorité des végétaux de la même famille; dont les fleurs sont réunies en verticilles multiflores, tantôt éloignes les uns des autres à l'aisselle des feuilles supérieures, semblables à celles du reste de la tige , tantôt rapprochés en faux épis terminaux, les feuilles à l'aisselle desquelles ils se trouvent étant alors réduites à l'apparence de simples bractées. Ces fleurs présentent : un calice campanule ou tubu- leux, à 5 dents à peu près égales entre elles, nu ou velu à la gorge; une corolle dont le limbe 4-fide est presque régulier, sa division supérieure différant seule des autres par un -peu plus de largeur, et se montrant entière ou à peine échancrée au sommet; 4 étamines égales entre elles et non didynames, distantes; un style terminé par deux courtes branches stigmatifères au sommet. Les achaines qui leur succèdent sont secs et lisses. Plusieurs des espèces qui composent le genre Menthe sont extrêmement variables dans tous leurs organes de la végétation ; leurs feuilles particulièrement sont tantôt cotonneuses, tantôt seulement pubescentes, ou même glabres ; ailleurs elles deviennent ondulées, crépues, etc. Il en résulte $ue leur détermination est extrêmement difficile, et que , malgré les travaux de plusieurs bo- tanistes, elles forment un véritable chaos, et rendent nécessaire une révision complète du genre. Il est à espérer que cette révision sera faite d'une manière satisfaisante par M. Bentham dans le 1 Ie volume du Pro- dromus. Deux des espèces dans lesquelles ces variations sont les plus nombreuses , et qui se trouvent le plus communément le long des fossés, des ruisseaux et dans tous MEN MEN 119 les lieux humides, sont : 1° la Menthe sau- vage , M. Sylvestris Lin., dont la tige est droite, les feuilles presque sessiles, ovales- lancéolées , oblongues, velues à des degrés très divers à leur face supérieure, généra- lement cotonneuses à leur face inférieure; dont les faux verticilles de fleurs sont rap- prochés au sommet de la tige en épis denses, lin peu coniques, assez souvent interrom- pus à leur base; enfin dont les calices sont légèrement striés, velus -cotonneux , et de- viennent ventrus après la floraison ; 2° la Menthe aquatique, Mentha aquatica Lin., dont la tige est hérissée de poils réfléchis; dont les feuilles sont pétiolées, ovales, den- tées en scie, arrondies ou presque en cœur à leur base , légèrement hérissées ou velues à leurs deux faces ; dont les faux verticilles de fleurs sont en petit nombre, les 2 ou 3 supérieurs raccourcis et rapprochés en une sorte de tête arrondie ou oblongue, tandis que l'inférieur est toujours écarté. D'après M. Bentham T cette inflorescence et les ca- ractères des feuilles caractérisent toujours la Menthe aquatique. Cette espèce est du petit nombre des plantes cosmopolites qu'on est certain de rencontrer dans les lieux hu- mides de presque toute la terre, soit qu'elle y croisse spontanément , soit qu'elle y soit arrivée avec les Européens. Une espèce beaucoup plus intéressante par son utilité est la Menthe poivrée, Men- tha piperita Lin., qui paraît être originaire des parties septentrionales de l'Europe, mais que l'on trouve cultivée et plus ou moins naturalisée dans presque toute l'Eu- rope, en Egypte, dans plusieurs parties de l'Asie et dans les deux Amériques. Sa tige est droite ou ascendante, flexueuse , ra- meuse au sommet, glabre ou ciliée de quel- ques poils étalés; ses feuilles sont pétiolées, ovales-oblongues , aiguës , dentées en scie, arrondies à leur base, d'un vert intense, glabres dans une variété, hérissées dans l'autre sur les nervures et les pétioles. Ses faux verticilles de fleurs sont peu nombreux, lâches, les supérieurs rapprochés en un faux épi court, oblong, rougeâtre, les inférieurs écartés ; les pédicelles de ces fleurs sont glabres; leur calice est tubuleux, rougeâtre, à dents subulées, hérissées. Tout le monde connaît l'odeur et la saveur de cette Menthe ; son odeur est forte et pénétrante; sa saveur est poivrée, comme camphrée, et elle laisse après elle, dans la bouche , une impression de froid qui la caractérise. C'est surtout à cause de ces deux propriétés qu'on la cul- tive si communément et qu'on la préfère à toutes ses congénères , dont certaines sont cependant remarquables sous les mêmes rapports, comme , par exemple , la Mentha cervina. C'est surtout dans les arts du con- fiseur et du liquoriste que la Menthe poivrée joue un rôle des plus importants ; mais elle a aussi des usages divers en médecine. On l'em- ploie surtout comme excitant et stimulant, pour ranimer les organes, dans les cas où il n'existe pas chez eux d'inflammation ; on l'emploie également comme résolutive, apé- ritive , diurétique, etc.; mais l'un de ses principaux usages est celui d'antispasmo- dique. On lui a attribué une action parti- culière sur le lait, dont elle empêcherait, a-t-on dit, la coagulation ; on a même dit qu'elle arrêtait la sécrétion de ce liquide; mais ces faits ne sont pas suffisamment éta- blis , bien que le dernier soit appuyé de l'autorité de Linné. Une partie des Menthes, que distinguent leur calice fermé de poils à la gorge, la di- vision supérieure de leur corolle entière, et leur inflorescence par faux verticilles écartés, a été regardée par Miller comme un genre distinct que quelques botanistes de nos jours, par exemple M. Koch , ont adopté, tandis que la plupart des autres l'ont consi- déré comme ne formant qu'un sous-genre. C'est dans cette section , sous-genre ou genre, que rentre comme type principal la Menthe-Pouillot , Mentha Pulegium Lin. (Pulegium vulgare Mill.), espèce très com- mune dans les fossés humides , le long des ruisseaux et dans les lieux inondés, que dis- tinguent sa tige rampante , ses feuilles ovales , obtuses , presque crénelées , ponc- tuées en dessous , son calice presque cylin- drique, à 5 dents, dont les 2 inférieures sont plus longues que les autres et acumi- nées. Cette plante est douée de l'odeur, de la saveur et des principales propriétés de ses congénères; de plus on l'a beaucoup préconisée comme produisant de bons effets contre la toux, l'asthme, l'enrouement; enfin quelques médecins, et particulière- ment Haller, l'ont regardée comme un ex- cellent emménagogue. (P. D.) 120 MEN MEN MENTHOIDÉES. Menthoideœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Labiées [voy. ce mot), qui comprend et a pour type le genre Mentha. (Ad. J.) HÏENTIANE. bot. ph. — Nom vulgaire du Viburnam lantana. *MEI\TOPHILUS (Mentha, Menthe; aJoc, ami), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Coprophages, établi par M. La- porte de Castelnau (Hist. nat. des anim. artic, t. II, p. 74), qui le place dans ses Ateuchites. L'espèce type , le Scarabœus Hollandiœ d'Olivier, est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C), MENTZELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Loasées, établi par Linné (Gen., n. 670). Herbes de l'Amé- rique tropicale. Voy. loasées. Ce genre renferme 6 espèces, que De Can- dolle (Prodr., III , 343) a réparties en 2 sec- tions : la première comprend celles qui ont 20-23 élamines , toutes à peu près égales; 3-6 graines ; les fleurs petites (M. asperaet oligosperma); la seconde section renferme les espèces qui ont 30-100 étamines, les 10 extérieures plus longues; 6-9 graines, les fleurs grandes (M. hispida, strigosa, scabra et slipitata). Endlicher (Gen. plant., p. 930, n. 5111) a aussi établi plusieurs divisions dans ce genre, d'après l'aspect de la capsule et le nombre des graines. Ces divisions sont au nombre de trois : Oligosperma : Capsule à 3 valves verticales, à 3 placentaires parié- taux ; graines 3-9 ; Macrosperma : Capsule à 3 valves verticales, à 3 placentaires pa- riétaux; graines nombreuses, très grandes; Microsperma : Capsule à 5 valves verticales, à 5 placentaires pariétaux; graines nom- breuses, très petites. (J.) MENUISIÈRES. ins. — Nom vulgaire des Xylocopes. Voy. ce mot. MÉNURE. Menura. ois.— Genre de l'or- dre des Passereaux, caractérisé par un bec plus large que haut à sa base, droit, incliné à sa pointe, qui est échancrée ; des fosses na- sales prolongées et grandes; des narines percées vers le milieu du bec, ovales, gran- des, couvertes d'une membrane; des pieds grêles ; des tarses deux fois longs comme le doigt intermédiaire; celui-ci et les latéraux à peu près égaux, l'externe uni jusqu'à la première articulation , l'interne divisé; des ailes courtes, concaves ; et une queue à pen- nes très larges, de différentes formes et au nombre de seize. Le genre Ménure est un de ces exemples si fréquents en ornithologie, qui décèlent l'em- barras où sont quelquefois les auteurs, lors- qu'il s'agit d'assigner à un oiseau sa vraie place. Celle du Ménure, oiseau depuis long- temps connu, et beaucoup étudié par les différents auteurs, du moins sous le rapport de ses caractères physiques, est loin d'être irrévocablement fixée. Ballotté d'ordre en ordre, de famille en famille ; placé d'abord parmi les Gallinacés sous le nom de Faisan- Lyre, ou sous ceux de Faisan des montagnes, Faisan des bois; rangé en second lieu parmi les Passereaux par la plupart des méthodis- tes, il a été reporté ensuite par quelques auteurs à la place qu'on lui avait primitive- ment assignée. Vieillot l'avait classé entre les Calaos et les Hoazins, à la fin des Passe- reaux. Cuvier et Temminck, d'après la re- marque faite par eux de l'existence d'une échancrure à l'extrémité de la mandibule supérieure, ont été conduits à le rapporter à la famille des Passereaux dentirostres et à le rapprocher des Merles. M. Is. Geoffroy, sans lui assigner précisément le rang que lui avait marqué Vieillot, le fait voisin des Sa- sas, et le place dans son sous-ordre des Gallinacés passeripèdes, entre les Mégapo- des et les Tinamous. Enfin, M. G.-R. Gray ( a List of the gen. ) le range dans sa sous- famille des Troglodytinées, dans sa famille des Cerlhidées. Quelle que soit l'opinion qui prévale, il résultera toujours de l'analyse faite des caractères extérieurs que l'Oiseau- Lyre, par son bec et ses pieds, se rapproche autant des Merles et s'éloigne autant des Mégapodes, dans le voisinage desquels on l'a mis, qu'il est, par ses formes générales, voi- sin des derniers et éloigné des premiers. L'étude complète des mœurs du Ménure pourra seule conduire à déterminer défini- tivement sa place ou bien encore à le con- naître entièrement. Le peu que l'on en sait tendrait à faire admettre que c'est une es- j pèce fort voisine des Merles , si même elle n'appartient pas à la même famille. M. de Lafresnaye nous apprend, d'après M. Gould {Revue zoologique, n° de janvier 1841), que c'est un oiseau chanteur; qu'il niche dans MEN MEN 121 les arbres à peu d'élévation de terre, et que ses grands ongles lui servent à gratter et à éparpiller les feuilles sèches et les détritus qui couvrent le sol des forêts pour y cher- cher les vers et les larves qu'ils récèlent. « C'est, dit de son côté M. Lesson (Annal, des se. nat. et Man. d'ornith., p. 259), dans les forêts d'Eucalyptus et de Casuarina qui couvrent la surface entière des montagnes Bleues à la Nouvelle-Hollande, et les ravins qui les divisent, qu'habite principalement le Ménure, dont la queue est l'image fidèle, sous les solitudes australes, de la lyre har- monieuse des Grecs. Cet oiseau, nommé Faisan des bois par les Anglais du Port- Jackson, aime les cantons rocailleux et reti- rés. Il sort le soir et le matin, et reste tran quille pendant le jour sur les arbres où il est perché. Il devient de plus en plus rare. » La seule espèce connue est le Ménure- Lyre, Men. superba Dav. (figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2), auquel on a encore donné les épithètes de paradisea Swains., mirabilis Bechst. , Lyra Shaw. Comme la plupart des animaux qui nous viennent de la Nouvelle-Hollande et qui se font remar- quer par une physionomie exceptionnelle, le Ménure se distingue par la singulière dispo- sition et par la nature des plumes de sa queue. Ces plumes, dans le mâle, sont de trois sortes : douze , très longues, à tige mince, ont leurs barbes effilées et très écar- tées ; deux médianes, sont garnies d'un côté seulement de barbes serrées, sont étroites et se recourbent en arc chacune de leur côté; et deux externes, dont la figure est celle d'une S, ont leurs barbes extérieures très courtes , tandis que les barbes intérieures, grandes et serrées, forment un large ruban alternativement rayé de bandes brunes et rousses. La queue de la femelle ne présente point cette disposition particulière. Le plu- mage du Ménure est d'ailleurs fort triste; il est généralement d'un brun grisâtre. Cet oiseau habite la Nouvelle-Galles du Sud. (Z. G.) MÉNYANTHE. Menyanthes, Tourn. (P.vîv, rnenstrue; à'vOo;, fleur), bot. th. — Genre de plantes de la famille des Gentianées, de la pentandrie monogynie dans le système sexuel. Linné et les botanistes qui l'ont suivi lui avaient donné une étendue qui a été considérablement restreinte par la sup- T. VIII. pression des Villarsia Vent., et des Lim- nanthemum Gmel. Aujourd'hui, réduit pai les travaux monographiques de M. Grise- bach à une seule espèce , il présente les ca- ractères suivants : Calice 5-parti ; corolle charnue, régulière, 5-partite, dont le limbe est barbu à sa face interne, c'est-à-dire hé- rissé de filaments corollins; ovaire unilo- culaire, dans lequel les ovules sont portés le long de l'axe des valves , entouré à sa base de 5 glandes; style filiforme; stigmate bilobé. Capsule uniloculaire, se déchirant à la maturité le long de la suture des valves. La seule espèce de ce genre est le Ményanthe trifoliolé , Menyanthes trifoliata Lin., vul- gairement connu sous le nom de Trèfle d'eau, jolie espèce qui croît dans les marais de l'Europe moyenne et de l'Amérique du Nord. De son rhizome rampant s'élèvent des feuilles à long pétiole, pourvues à leur base d'une gaîne auriculée, dont le limbe est di- visé très profondément en trois segments elliptiques , entiers. Ses fleurs sont assez grandes , blanches , et forment une grappe. Cette plante est d'une amertume très forte, que la dessiccation ne fait qu'affaiblir, mais que la cuisson dans l'eau lui enlève entiè- rement : aussi a-t-elle la plupart des pro- priétés des plantes amères , et ressemble- t-elle, sous ce rapport, à la Gentiane jaune. On en fait usage , en médecine, contre les fièvres intermittentes , contre les maladies de la peau ; elle est encore estimée comme vermifuge , stomachique, comme antiscor- butique. Dans ces divers cas, on emploie la plante en poudre, ou son infusion , ou son extrait , ou même son suc. De plus , Linné nous apprend que les Lapons utilisent la fécule de son rhizome en la faisant entrer dans la composition de leur pain ; enfin , dans plusieurs parties de l'Allemagne et en Angleterre , ses feuilles remplacent partiel- lement , ou même quelquefois en totalité , le Houblon dans la fabrication de la bière. (P. D.) MÉNYANTHÊES. Menyantheœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Gentianées ainsi nommée du genre Menyanthes qui lui sert de type, et distincte des vraies Gentianées par ses feuilles alternes et non opposées, par ses graines revêtues d'un tégument ligneux et non membraneux, par la préfloraison de sa corolle induplicative et non tordue, enfin 122 MER MER par le séjour de ses espèces dans l'eau et non sur la terre. (Ad. J.) MENZIEZIA ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Éricacées-Andromé- dées, établi par Smith (le. inédit. Nr., 56), et dont les principaux caractères sont : Ca- lice 4-5-fide. Corolle hypogyne, campanulée ou arrondie , à limbe 4-5-fide ou réfléchi. Étamines 8 ou 10, hypogynes , incluses; filets filiformes ou subulés ; anthères obtuses ou présentant deux pointes à leur sommet, mutiques ou aristées sur la partie dorsale. Ovaire à 4 ou 5 loges multi-ovulées. Style simple ; stigmate dilaté. Capsule à 4 ou 5 loges. Graines nombreuses, lisses ou scro™ biculées. Les Menziezia sont des arbrisseaux des contrées boréales du globe, à feuilles alter- nes, linéaires ou ovales ; à fleurs terminales solitaires ou agrégées. Les espèces de ce genre ont été réparties en 4 sections, qui sont: 1° Bryardhus,Gm. : calice 5-parti ; corolle 5-partite , étalée ; étamines 10; anthères obtuses, mutiques ou aristées sur le dos ; 2° Phyllodoce, Salisb.: calice 5-parti; corolle globuleuse, à limbe 5-denté; étamines 10; anthères obtuses, mutiques ; capsule 5-loculaire ; 3° Ddbœcia, Don : calice 4-parti; corolle ovale, à limbe 4-denté; étamines 8; anthères sagittées à la base , garnies de deux pointes au som- met; capsule 4-loculaire; 4° Arcimbalda , Endl. : calice 5-parti; corolle globuleuse, à limbe 4-parti ; étamines 8 ; anthères ob- tuses, mutiques. (J.) *MEPHITIDIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-CofféacéesGuettar- dées, établi par Reinwardt (Msc). Arbustes ou arbrisseaux de l'Inde , exhalant une odeur fétide. MEFHITIS. mam. — Nom latin du genre Moufette. Voy. ce mot. (E. D.) MER. géol. — On entend par ce mot la totalité des eaux amères et salées qui occu- pent la plus grande partie de la surface du globe terrestre, et qu'on subdivise en Océans, en Mers proprement dites et en Golfes, se- lon leur étendue et la configuration des ter- res qui les environnent. Notre but n'est pas de nous arrêter à cette subdivision , qu'on trouvera d'ailleurs dans tous les traités de géographie. Étendue de la Mer. Sur environ 5 millions de myriametres carrés que présente la sur- face du globe, les trois quarts à peu près sont formés par les mers; elles sont répar- ties d'une manière fort inégale. L'hémi- sphère austral en contient plus que le bo- réal dans la proportion de 8 à 5. En effet, c'est autour du pôle nord que les terres sont particulièrement groupées. Au sud , il n'y a de grandes terres que la Nouvelle-Hollande: du reste, il y existe une multitude d'îles plus ou moins grandes, tantôt isolées les unes des autres, tantôt rassemblées et formant des archipels. Niveau des Mers. La plupart des physi- ciens sont aujourd'hui d'accord sur ce point, que la Mer actuelle est dans un état sta- tionnaire, et que son niveau ne s'élève ou ne s'abaisse que par des causes locales et temporaires. Les lois de l'hydrostatique nous apprennent qu'une masse liquide ne peut présenter en un point de sa surface ni sou- lèvement, ni affaissement durable, et que le niveau doit partout se rétablir. Il en ré- sulte que le niveau de la Mer ne peut rester stationnaire en un point sans se conserver également partout , et que ses eaux ne peu- vent s'élever ou s'abaisser quelque part sans subir les mêmes changements dans tous les points du même bassin. Or, on connaît des milliers de localités où la surface des mers n'a pas subi la moindre variation depuis les temps historiques les plus reculés; donc le niveau moyen des mers n'a pas changé, et sa constance est un fait positif, puisqu'il a subi l'épreuve de tous les âges. Si l'on pou- vait être conduit comme les habitants du Chili, en voyant les changements de niveau du sol qui ont eu lieu sur la côte , à penser que la Mer s'est retirée ou abaissée dans ces parages, il faudrait aussi conclure, avec ceux de la Californie , du Pérou , du Brésil, du cap de Bonne-Espérance , etc., que dans les mêmes temps elle n'a subi en ces lieux aucune variation. Ces circonstances étant incompatibles les unes avec les autres, et opposées aux lois d'équilibre qui régissent les liquides , on est en droit de conclure qu'au lieu de l'immutabilité du sol habi- table , il faut admettre celle de la Mer, en reconnaissant que la surface solide de la terre est susceptible de soulèvements et d'af- faissements, comme la géologie le prouve par des faits concluants. Les narrations do MER tous les temps nous présentent ces mêmes faits, mais expliqués d'une autre manière. C'est ainsi que les auteurs anciens annon- cent tantôt que la Mer s'est retirée plus ou moins loin, laissant son lit à sec, tantôt, au contraire, qu'elle a envahi tout-à-coup des côtes plus ou moins élevées. Le niveau des grandes Mers est généralement le même partout, mais les golfes et les petites mers, qui ne sont que de grands golfes ne commu- niquant avec l'Océan que par quelques is- sues , peuvent être à un niveau quelquefois différent. C'est ainsi que les eaux de la Mer Rouge sont élevées de 8 mètres au-dessus de celles de la Méditerranée, parce que les vents y portent les eaux de l'Océan Indien, que le mouvement général de la Mer de l'est à l'ouest y retient. Il y a aussi de petites Mers où le niveau des eaux change avec les saisons: la Baltique et la Mer Noire, par exemple, s'enflent au printemps par la quantité d'eau que les grands fleuves leur apportent. On sait, suivant M. de Humboldt, que l'Océan Pacifique est de 7 mètres plus élevé que l'Atlantique, et que le golfe du Mexi- que, qu'on peut regarder comme une pe~ tique Mer, est à 6,n,70 plus haut que l'O- céan Pacifique. Ces différences s'expliquent par l'influence des vents alizés qui chassent les eaux de l'Atlantique dans le golfe du Mexique , et élèvent le niveau de celui-ci au- dessus de celui du grand Océan. Quant à la Mer Caspienne, son niveau est de 108 mètres au-dessous du niveau de la Mer Noire; cette différence est due pro- bablement soit à un affaissement du sol , soit à la diminution de ses eaux par suite de l'évaporation. Tout porte à croire qu'elle oc- cupait autrefois une bien plus grande éten- due , et que la Mer ou le lac d'Aral en fai- sait jadis partie: cette dernière aurait été isolée par un soulèvement. ;• Nature des eaux de la Mer. Les eaux de : la Mer ont une odeur nauséabonde, une saveur amère et très salée; c'est aux sels à base de magnésie qu'on attribue leur amertume: leur salure provient du chlo- rure de sodium. On remarque que l'amer- tume diminue à raison de la profondeur, que l'Océan est plus salé au large que sur les côtes, vers l'équateur que vers les pôles; généralement la salure diminue près de l'em- MER. 123 bouchure des fleuves et près des glaces po- laires. Elle varie aussi suivant les saisons, les climats et la température.' L'analyse faite sur 1,000 grammes d'eau de l'Océan Atlantique a donné les substances et les quantités suivantes : Acide carbonique 0,23 Chlorure de sodium 25,10 Id. de magnésium ..... H, 50 Sulfate de magnésie .... 5,78 Carbonate f chaux. : • ) . . . 0,20 ( magnésie. ) Sulfate de chaux 0,(5 Résidu fixe. . . . 54,73 Outre ces substances, on y découvre quel- ques traces d'oxyde de fer, et une petite quantité de potasse qui paraît provenir de la décomposition des végétaux entraînés par les fleuves. L'analyse chimique découvre assez faci- lement la nature des eaux de la Mer: mais on n'a que des hypothèses vagues sur l'ori- gine de leur salure. Quelques géologues l'ont attribuée à des bancs inépuisables de sel , qui se trouvent , disent-ils, au fond de l'Océan, ou à des amas immenses répandus sur la terre, et que les eaux dissolvent en se rendant à la Mer. Ce qu'il y a de certain, c'est que les eaux des fleuvesencontiennentàpeinc quelques atomes. D'autres pensent que, peut- être , les eaux se sont imprégnées de sel à l'époque de leur retraite dans le bassin , ou que la salure est le produit d'un fluide pri- mitif aussi ancien que la création. Enfin, le célèbre chimiste Cronstaedt dit que le sel ma- rin se forme journellement au sein des mers, et que l'acide chlorhydrique que l'on tire du sel est le produit de l'atmosphère, puis- qu'on le trouve à la surface de l'Océan, tan- dis qu'on ne le trouve point dans les eaux marines, à quelque profondeur qu'on les prenne. Densité. La pesanteur spécifique moyenne de l'eau de la Mer, d'après les expériences de M. Gay-Lussac , est de 1,0272; l'aug- mentation de pression qu'elle offre en rai- son de sa profondeur est un fait important à constater. Elle doit avoir une influence considérable sur les êtres organisés, et l'on doit même penser qu'à une grande profon- deur, cette pression Jointe à l'absence de la lumière s'oppose à l'action vitale : consé« 124 MER MER quemment qu'il n'y existe ni animaux ni végétaux. Tout fait présumer aussi qu'à de grandes profondeurs, c'est-à-dire sous l'in- fluence d'une forte pression , l'eau de la mer occupant moins d'espace qu'à sa sur- face, doit avoir une pesanteur spécifique plus considérable. Fond de la Mer. Le fond des Mers offre des inégalités analogues à celles qu'on remarque sur les continents. Quelquefois il est à peu de distance sous les eaux, et constitue ce qu'on nomme des bancs, des hauts fonds ; ailleurs on trouve avec la sonde des profondeurs di- verses autour d'un point situé lui-même plus ou moins profondément sous la surface du liquide, et qui indique une montagne sous-marine. Souvent on reconnaît à peu près la même profondeur sur une très grande étendue, et par conséquent de vastes plaines qui sont aussi successivement les unes au-dessus des autres. Ailleurs, il y a des parties où la sonde , ne trouvant pas de fond à 3 et 4,000 mètres, point le plus bas où l'on puisse avec succès la descendre , nous indique des profondeurs qu'il est im- possible d'évaluer. On remarque aussi que, près des côtes plaies, la Mer est peu pro- fonde, et que le fond s'abaisse successive- ment en pente douce jusqu'à une très grande distance; près des côtes escarpées, au con- traire, la profondeur est considérable, et «'accroît rapidement au large. Ainsi l'en- semble de ces observations indique la con- tinuation du relief supérieur avec la partie submergée, et nous fait voir que cette der- nière partie n'est pas moins irrégulière que la première. Profondeur. Il est probable que la plus grande profondeur des Mers ne dépasse pas la plus grande hauteur des montagnes. Ce n'est que par des calculs approximatifs que l'on est parvenu à évaluer, terme moyen , la profon- deur des Mers à 4 ou 5,000 mètres. En sou- mettant au calcul l'attraction que le soleil et la lune exercent sur la terre, et les divers effets de la force centrifuge provenant du mouvement de rotation du globe, Laplace a démontré que cette profondeur ne peut dé- passer 8,000 mètres. Cette profondeur s'ac- corde en effet avec l'élévation des plus hautes montagnes. On sait que les princi- paux points culminants de l'Himalaya ne s'élèvent pas au-delà. On connaît néanmoins assez exactement la profondeur de quelques Mers. La Méditerra- née, par exemple, est fort inégale. Suivant le capitaine Smith, entre Gibraltar et Ceuta, elle est d'environ 5,700 pieds. A Nice, Saus- sure l'a évaluée à 2,000 pieds. La partie de cette Mer connue sous le nom d'Adriatique est beaucoup moins profonde. Le docteur Young porte à 3,000 pieds la profondeur moyenne de l'Océan Atlantique, et à 4,000 celle de l'Océan Pacifique , bien que la sonde n'y soit pas parvenue à la moitié de cette profondeur. Le capitaine Parry n'a pu trouver le fond de l'Océan Austral : cepen- dant il est parvenu à y faire descendre la sonde à 7,700 pieds. Il importe de remar- quer que la sonde ne produit pas toujours des données exactes, surtout dans les grandes profondeurs , parce qu'elle peut être en- traînée par des courants sous-marins ou bien encore parce qu'elle peut avoir dé- placé une quantité d'eau égale à son poids, et dans ce cas elle doit flotter entre deux eaux, sans pouvoir descendre davantage, en raison des lois de la pesanteur. Température. La température des eaux de la Mer varie sensiblement par le voisinage des terres, selon les courants, les saisons, l'heure, la latitude et la profondeur. On a constaté surtout deux variations pronon- cées , dont l'une dépend de l'heure de l'ob- servation , et l'autre de la latitude et de la profondeur des eaux. II semble que le re- froidissement général et progressif des cou- ches sous-marines est dû à l'action des courants, qui transportent sans cesse les eaux des pôles vers les régions équatoriales; action qui se fait surtout sentir à de grandes profondeurs, et qui pourrait être due à i'é- vaporation des eaux des Mers de la zone tor- ride, qui sont remplacées par celles des la- titudes élevées. On remarque que la température de l'air n'est pas la même à la surface des Mers qu'à la surface des terres. En contact avec les Mers éloignées des continents, l'air pré- sente moins de variations dans la tempéra- ture que celui qui touche les terres, ce qui provient évidemment de la température presque toujours égale des eaux qui lui com- muniquent, par leur contact, leur unifor- mité. Entre les tropiques, la température di- MER MER 125 minue avec la profondeur. Dans les Mers tempérées la température décroît aussi, mais l'abaissement est en raison inverse de la latitude ; ainsi au 70e parallèle elle com- mence à devenir croissante avec la profon- deur. Par une latitude boréale de 80°, on a trouvé à une profondeur de 120 brasses que la température était de 2° 4, et celle de la surface de 1° 3. Dumont-d'Urville a trouvé dans son voyage autour du Monde, à 520 brasses de profondeur, près du 37e de- gré de latitude australe, 5° 4 , la tempéra- ture de la surface étant 12°. L'eau puisée à cette profondeur pétille comme du vin mousseux. En général , toutes les expériences faites dans différentes régions du globe prouvent, relativement aux zones torride et tempérée, que les eaux de la Mer sont plus chaudes à leur surface que dans leur profondeur, et qu'à mesure qu'on s'approche des pôles on obtient des résultats contraires. Toutefois, il importe de remarquer que ces expériences exigent une si grande précision et sont su- jettes à tant d'erreurs, qu'il n'est pas éton- nant que des observateurs également ha- biles aient obtenu dans les mêmes parages des résultats différents. Cependant on peut admettre qu'elles s'accordent avec les lois de la physique, qui nous apprend qu'à la tem- pérature de 4°, l'eau est à son maximum de densité; qu'ensuite cette densité diminue, soit que la température s'élève ou s'abaisse, d'où il résulte qu'à 4° l'eau doit toujours occuper la région la plus basse. Mouvement général des courants. Les na- vigateurs attestent qu'il existe au sein de l'Océan , principalement entre les tropi- ques, et jusqu'au 30e degré de latitude nord et sud , un mouvement continuel qui porte les eaux d'Orient en Occident dans une direction contraire à celle de la rotation du globe. Un second mouvement porte les Mers des pôles vers l'équateur, mouvement qui, d'ailleurs, a aussi son analogue dans l'at- mosphère. La cause de ces deux mouvements parait tenir à l'action du soleil, à celle de l'évaporalion des eaux et à la rotation du globe. Le mouvement de l'est à l'ouest semble être provoqué par l'action attractive du soleil et de la lune; ces deux astres, en avançant chaque jour à l'Occident , doivent, selon Buffon , entraîner la masse des eaux vers ce côté : de là le retard des marées , qui font le tour du globe en 24 u. 50', et en reculant chaque jour vers l'ouest; d'où. l'on conclut la tendance habituelle des eaux vers l'Occident. On explique l'autre mouvement, c'est-à- dire celui qui porte les eaux des pôles vers l'équateur, de cette manière: les rayons so- laires liquéfient constamment une énorme quantité de glaces , d'où il suit que les Mers polaires ont une surabondance d'eau dont elles tendent à se décharger; d'ailleurs, l'eau, sous l'équateur, a une moindre pesan- teur spécifique, et l'évaporation en absorbe une grande partie: il est donc nécessaire que les eaux voisines accourent pour réta- blir l'équilibre. La concision qui doit régner dans un ar- ticle de Dictionnaire ne nous permet pas de mentionner les courants partiels résultant de la rencontre d'une grande terre ou d'un archipel , et qui forcent une partie des eaux à prendre une direction contraire à celle qu'elles avaient d'abord. On conçoit que ces mouvements doivent être aussi multi- pliés que les obstacles qui les font naître; de là ces courants si contraires et si dange- reux décrits dans les voyages deCook,de La Pérouse et de la plupart des navigateurs. Mouvement et action des flots. Plusieurs savants célèbres ont soumis à leurs calculs le mouvement des ondes. Newton , La Place , La Grange , MM. Biot et Poisson ont, de leur propre aveu, fondé leurs sa- vantes théories sur des hypothèses plutôt que sur des faits. De nouvelles recherches, appuyées sur des expériences, ont conduit le colonel du Génie Emy à une théorie qui rend compte de tous les phénomènes dus à l'action des ondes. Selon cet ingé- nieur, « les véritables flols de fond sont produits par un de ces ressauts du fond de la mer que les marins nomment accores. Un banc de sable en pente douce, quelque élévation qu'on lui suppose , ne formera pas de flots de fond; mais s'il présente, dans le sens du mouvement des ondes , un escarpement vertical, il produit ces flots de fond; et ceux-ci acquerront d'autant plus de force que l'accorc sera plus élevée, ou qu'elle sera suivie d'autres accores qui s'é- lèveront successivement les unes au-dessus 126 MER MER des autres. Lorsqu'à la suite d'un ou de plusieurs ressauts les flots de fond ne ren- contrent qu'une plage unie , mais en pente, l'inclinaison retarde leur mouvement de translation pendant que l'ondulation supé- rieure continue à les presser avec la môme vigueur; ils sont alors contraints de pren- dre une forme plus relevée ; ils influent davantage sur la forme des ondes de la sur- face , qui , en devenant plus courtes, don- nent lieu à l'accroissement du volume des flots de fond. Une plage n'est', à l'égard des flots de fond, qu'une suite de très petits ressauts. Ainsi , soit que le fond s'élève par ressauts successifs , soit qu'il s'élève par une pente , les flots de fond , en s'avançant vers le rivage , se soulèvent et se gonflent de plus en plus, tandis que l'épaisseur du fluide diminue par l'effet de la pente du fond. » Les flots de fond , conduits par l'ondulation jusqu'à la limite de la Mer, s'avancent sur la grève avec toute la vigueur qu'ils ont acquise par la pression continuelle des on- dulations supérieures, et forment alors ces nappes très étendues qui remontent au rivage. C'est le mouvement des flots de fond qui produit tous les phénomènes que l'on attri- bue ordinairement à la réaction des hauts- fonds, à l'action des ouragans dans les ras de marée, à la lutte qui a lieu entre l'eau douce et l'eau de mer à l'embouchure de certains fleuves, et qui forme les barres. C'est encore à l'action des flots de fond que le colonel Emy rapporte les atterrissements marins, les ensablements des ports, les bancs de sable et les atterrissements vaseux. Quand leur volume et leur vitesse sont suf- fisants, et que la masse d'eau supérieure n'est pas trop épaisse, ils montent rapide- ment et à une grande hauteur contre les escarpements de la côte. Souvent ils s'élan- cent en gerbes immenses au-dessus de la falaise. Le rocher nommé la Femme de Loth, dans l'archipel des îles Mariannes , s'élève perpendiculairement à 350 pieds de hau- teur, et cependant les vagues viennent se briser contre son sommet. Les flots de fond agissent toujours dans le même sens ; et, aune grande profondeur, ils portent tout vers le rivage , soit que la marée monte ou qu'elle descende. D'ailleurs il y a des Mers sans flux et reflux , et qui ne rejettent pas moins à la côte les objets qui y ont été engloutis. C'est ainsi que les flots do fond portent sur la plage les corps des nau- fragés, ce sont eux qui jettent les navires sur les écucils , qui font échouer sur la côte les corps des Baleines et d'autres grands Cétacés, qui, surpris par de gros temps près des côtes, ne trouvent pas assez d'eau pour utiliser leur vigueur contre les flots de fond. I! n'y a rien de plus remarquable et de plus terrible que les ras de marée, dus aussi à l'action des flots de fond. Ce phénomène, qu'on pourrait appeler bizarrerie de la mer, se manifeste dans les Antilles par un mou- vement subit et violent des ondes à peu de distance des côtes, tandis qu'à quelque dis- tance de celles-ci la Mer est calme. Le mou- vement de la Mer est tel que les navires sont souvent forcés de gagner le large au commencement du ras de marée , et re- viennent ensuite reprendre leur mouillage quand cette espèce de caprice est entièrement passé. Si l'on considère que les flots de fond sont formés par des ressauts ou des accores au sein des Mers, et qu'aux diverses épo- ques où les continents sont sortis du sein des eaux, ces inégalités du fond des Mers durent être plus abruptes qu'elles ne le sont aujourd'hui , on concevra que l'intensité des flots de fond dut être proportionnée aux obstacles qu'ils rencontraient, et conséquem- ment qu'ils durent exercer à la longue une influence considérable sur les côtes qu'ils ont morcelées. Tout ce que nous venons de dire prouve quelle est l'influence de la Mer sur la forme des côtes. Les flots de fond ne sont pas les seuls que Ton doive considérer. Les mouvements de l'air produisent aussi de grandes perturbations sur la surface des ondes , qui s'élèvent en montagnes écuman- tes , roulent et se brisent avec fracas sur les falaises, qu'elles minent par une action incessante. Couleur de la mer. Elle est généralement d'un bleu verdâtre assez foncé et qui de- vient plus clair à mesure qu'on approche des côtes. Cette couleur azurée provient sans doute des mêmes causes qui font paraître bleues les montagnes vues dans le lointain, et qui donnentà l'atmosphère cette belle cou- leur d'azur qu'on nomme vulgairement le MER MER 127 ciel. Les rayons bleus étant très réfrangi- bles sont conséquemment envoyés en plus grande quantité par l'eau, qui leur fait subir une déviation en raison directe de sa densité et de sa profondeur. Les autres nuances de couleur que l'on remarque dé- pendent de causes locales, quelquefois d'il- lusions d'optique. Autour des îles Maldives, la Mer est noire; elle est blanche dans le golfe de Guinée. Entre la Chine et le Japon elle est jaunâtre, rouge près de la Californie et verdâtre dans les Canaries et les Açores. 11 n'est pas impossible que plusieurs de ces teintes ne puissent provenir d'une grande quantité d'animalcules , d'un mélange de certaines substances terreuses ou minérales , de la nature du sol et de plusieurs autres causes. En 1825, M. Ehrenberg s'assura que la couleur de la Mer Rouge provenait d'une espèce d'Oscillaria , être microsco- pique intermédiaire entre l'animal et le végétal. M. De Candolle a aussi reconnu que la couleur de sang que prirent les eaux du lac de Mora, en 1825, provenait également d'une espèce d'Oscillaria. A l'égard des tein- tes noires, jaunes ou verdâtres, elles pro- viennent probablement des végétaux marins qui s'élèvent dans certains endroits jusqu'à la surface , et aussi dans certains parages de l'immense quantité d'eau qu'apportent les grands fleuves et qui tiennent en disso- lution plusieurs substances colorantes. Phosphorescence. Il n'est pas un navigateur qui n'ait contemplé avec autant de surprise que d'admiration le phénomène si remar- quable de la phosphorescence de la Mer. Sou- vent par une nuit sombre, lorsque l'air est sec et la Mer agitée, une vive lumière se dégage à sa surface ; tantôt ce sont des étincelles qui brillent pendant quelques instants , quel- quefois c'est une nappe immense, lumineuse, qui s'étend comme une écharpe, dont toutes les ondulations suivent les mouvements continuels des vagues. C'est surtout entre les tropiques qu'a lieu cet étonnant et ma- gnifique spectacle, quoiqu'il paraisse se re- produire aussi dans tout l'Océan ; mais dans les régions les plus chaudes il est plus in- tense et plus fréquent. Un mouvement même assez léger sufflt le plus souvent pour y donner lieu. Un corps jeté dans la mer pro- duit aussitôt des jets lumineux qui s'élan- cent dans l'air , et les vaisseaux qui voguent avec une certaine vitesse paraissent comme embrasés , enveloppés de toutes parts de flammes qui brillent avec éclat. Ce phénomène était trop fréquent , trop remarquable pour qu'on ne cherchât pas à l'expliquer. L'abbé Nollet prétendit que l'électricité était la cause de cette phospho- rescence. Leroy, de Montpellier, tout en admettant ce principe, y joignait aussi l'in- fluence exercée parla présence du sel marin. Des expériences l'avaient conduit à celte opinion, qui était un acheminement déplus vers la vérité. Plus tard , quelques person- nes attribuèrent ce phénomène à la pré- sence d'animalcules phosphoriques. Les ex- périences de J. Canton vinrent jeter une vive lumière sur l'explication du phénomène qui nous occupe. Ce savant ayant mis dans de l'eau de mer des Poissous morts , et leur ayant imprimé un mouvement fréquent, vit qu'à la température de 26 à 30° cette eau devenait lumineuse; il constata aussi que l'effet était plus intense lorsque l'on employait exclusivement des Poissons ma- rins , et que la présence du sel déterminait la production plus abondante de cette ma- tière lumineuse qui couvre souvent la sur- face de la Mer , matière connue par les pêcheurs sous le nom de Graissin, et que laissent souvent après eux les bancs nom- breux de harengs qui paraissent avoir le corps enduit de cette humeur. Il remarqua en outre que la présence du sel marin était indispensable, et que dans son absence le phénomène n'avait plus lieu. Dès lors on n'hésita pas à trouver dans le graissin la cause de la phosphorescence, opinion qui s'appuyait entièrement sur cette expérience que chacun peut répéter et qui consiste en ceci : si dans de l'eau de mer non lumi- neuse on place pendant un jour ou deux des Poissons marins, cette eau se couvre d'une pellicule de matière grasse, et elle ne tarde pas à devenir lumineuse. C'était, en effet, la principale cause du phénomène; toutefois, on n'aurait pas dû l'adopter à l'exclusion des autres; car lors- qu'on eut constaté que les Poissons étaient phosphoriques , on ne tarda pas à découvrir qu'il en était de même de beaucoup de Mol- lusques, de Polypiers et d'animaux micro- scopiques. Dès lors on cessa d'attacher au- tant d'importance à l'effet de la putréfactiont 128 MER MER qui entre cependant pour beaucoup dans la production du phénomène. Plusieurs navi- gateurs célèbres attribuèrent également Ja phosphorescence de la Mer à d'innombra- bles animalcules qui couvrent sa surface. Aujourd'hui, que ce phénomène et les différentes causes qui le produisent sont mieux connus , on ne saurait refuser une certaine influence à chacune des causes qui se sont tour à tour partagé l'opinion des savants; l'influen'ce de l'électricité, cet agent si général de la nature, ne peut être véri- tablement niée, car la phosphorescence de- vient plus intense si l'on agite leliquideavec une barre de fer. Celle du sel marin et des dépouilles putréfiées des animaux est prou- vée par des expériences directes. Il en est de même d'un grand nombre d'animaux vivants , et surtout de certains animalcules phosphorescents dont le nombre est tel, que parfois, pendant plusieurs nuits consécu- tives, toute la surface de la Mer est changée en une plaine de feu. La quantité des Mol- lusques et des Zoophytes jouissant aussi de cette propriété est encore plus considérable. Les observations faites lors de l'expédi- tion commandée par le capitaine Freycinet sont venues jeter un nouveau jour sur cette importante question. Voici dans quels ter- mes MM. Quoy et Gaimard les communi- quèrent à l'Académie des sciences, le 18 oc- tobre 1824: « Nous reconnûmes que les zones blanchâtres qui entouraient le vais- seau étaient produites par des zoophytes d'une petitesse extrême, et qui avaient en eux un principe phosphorescent si subit et tellement susceptible d'expansion , qo'en nageant avec vitesse et en zigzag ils lais- saient sur la Mer des traînées éblouissantes, d'abord larges d'un pouce, et qui allaient à deux ou trois par le mouvement des ondes. Leur longueur était quelquefois de plusieurs brasses. Générateurs de ce fluide, ces ani- maux l'émettaient à volonté; on voyait tout- à-coup un point lumineux jaillir à leur sur- face et se développer avec une prodigieuse rapidité. Un bocal que nous mîmes à la surface de la mer reçut deux de ces animal- cules, qui rendirent immédiatement l'eau toute lumineuse. Peu à peu cette lueur di- minua et finit par disparaître. Ce fut en vain qu'à la loupe et à la lumière nous fîmes des efforts pour apercevoir quelque chose ; tout avait disparu. Seulement nous pouvons affirmer qu'à l'aide de la lueur que répan- daient ces animaux , nous discernâmes qu'ils étaient excessivement petits. » Quelquefois la Mer se montre toute lumi- neuse dans certaines contrées, notamment dans les Antilles. Les flammes qui sortent des récifs ressemblent à de grandes gerbes de feu d'artifice qui répandent au loin une clarté remarquable, surtout après le coucher de la lune. En pleine mer, les navires sont souvent suivis , pendant plusieurs jours, par une multitude de Bonites. Ces poissons, alléchés constamment par toutes les ordures qui s'échappent du bord, et dont ils font immédiatement leur proie, sont très visi- bles la nuit à l'aide des traînées lumineuses qu'ils dégagent continuellement par leurs mouvements locomotifs. (C. d'O.) *MERACANTHA (p.vjpoç, cuisse ; ocxavôa, épine), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Sténélytres , tribu des Hélopiens , créé par Kirby {Fauna boreali americana , p. 238), qui le comprend dans ses Hélopides. Le type, la M. Canadensis, est originaire de l'Amérique septentrio- nale. (C.) MERATIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , créé par Cassini ( in Dict. se. nat. , XXX, 65 et 67 ) pour quelques espèces que De Candolle réunit à son genre Elvira. MERATIA, Nées (m N. A. N. C. , XI , 107, t. 10). bot. ph. — Syn. de Chïmonan- thus, Lindl. MERCIERA. bot. ph.— Genre placé par Endlicher à la fin des Campanulacées. 11 a été établi par Alph. De Candolle {Camp. , 369 , t. 5 ) pour des sous-arbrisseaux du Cap. *MERCKIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Caryophyllées-Alsinées, établi par Fischer ( Msc. ). Herbes de l'Asie et de l'A- mérique. Voy. CARYOPHYLLÉF.S. MERCURE, min. — Dans les méthodes minéralogiques qui procèdent par les bases, comme celle d'Hatiy, ce métal donne lieu à l'établissement d'un genre composé de cinq espèces, dont l'une offre le Mercure à l'état natif, une seconde à l'état d'alliage "vec l'ar- gent, et les autres le présentent combiné avec le soufre, le chlore et l'iode. Voici les principaux caractères de ces espèces. MER MER 129 1. Mercure natif. Hydrargyrum, vulgai- rement Vif-Argent. —Ce métal, que les an- ciens comparaient à de l'argent liquide, est d'un blanc d'argent et liquide à la tempéra- ture ordinaire; sa densité est de 13,50; il se volatilise par l'action d'une chaleur peu élevée, et se congèle à 40° centigrades au- dessous de zéro. En se solidifiant, il cristal- lise sous la forme de l'octaèdre régulier. Le Mercure natif ne se rencontre qu'acciden- tellement dans les mines de Mercure, où il paraît résulter de la décomposition du Mer- cure sulfuré. Il existe en gouttelettes dans les fissures du minerai auquel il adhère, et de la masse duquel il semble suinter. Mais il est toujours en trop petite quantité pour devenir la base d'une exploitation spéciale. Le Mercure peut dissoudre l'or et l'argent, propriété qui est mise à profit pour l'extrac- tion de ces métaux ainsi que pour la dorure. Mais on l'emploie encore à d'autres usages importants , tels que la préparation de cer- tains médicaments bien connus, la construc- tion des baromètres et thermomètres, Téta- mage des glaces, etc. 2. Mercure argental. Hydrargyrure d'ar- gent; amalgame naturel d'argent. — Sub- stance d'un blanc d'argent, cristallisant en dodécaèdre rhomboïdal, et formée par la com- binaison d'un équivalent d'argent avec deux équivalents de Mercure. Elle est cassante, d'une dureté assez faible, d'une densité égale à celle ûa Mercure natif. Elle donne du Mercure par la distillation, et se décompose par l'action du feu en laissant sur le char- bon un globule d'argent. Elle contient 36 ~ d'argent. On ne connaît de cette substance que deux variétés principales : le Mercure argental cristallisé, en dodécaèdres simples ou modifiés; une des combinaisons décrites par Haiiy est la réunion de six formes diffé- rentes, et offre centvingt-deux faces, quand elle est complète; le Mercure argental la- melliforme, en lames minces ou en dendrites superficielles. Ce minéral ne se trouve qu'ac- cidentellement, comme leMercure natif, dans les gîtes de Mercure, surtout dans ceux de Moschel-Landsberg, dans le duché de Deux- Ponts, Bavière rhénane. M. Domeyko a dé- crit, sous le nom d'Arquérite, un autre amalgame d'argent, trouvé à Arqueros, pro- vince deCoquimbo, au Chili, lequel cris- tallise en octaèdre régulier, et par cotisé- T. VIII. quent dans le mêmesystèmequele premier, mais paraît offrir une composition très dif- férente; car il serait formé de six atomes d'argent contre un de Mercure, et contien- drait 86 £ d'argent, d'après l'analyse qu'en a donnée M. Domeyko. 3. Mercure sulfuré ou Cinnabre. Zinno- ber, W. — Sulfure de Mercure , composé d'un atome de soufre et d'un atome de Mercure, ou en poids, de quatorze parties de soufre et de quatre-vingt-six de Mercure; facile à re- connaître à sa belle couleur rouge, jointe à la propriété de se volatiliser complètement au feu, sans dégagement d'odeur d'ail. Sa poussière est d'un rouge écarlate. Ses cris- taux, qui sont rares et généralement fort petits, se rapportent au système rhornhoédri- que, et dérivent d'un rhomboèdre aigu de 71°47'; ce rhomboèdre a cela de remarqua- ble, qu'il n'offre que des clivages à peine sensibles parallèlement à ses faces, tandis qu'il se divise très nettement parallèlement aux faces d'un prisme hexagonal. Les cris- taux, de forme tabulaire ou aplatie, se com- posent ordinairement de plusieurs rhomboè- dres combinés avec les bases et les pans de ce prisme hexagonal. La dureté du Cinna - bre=2,5 ; sa densité=7 . Il n'est soluble que dans l'eau régale. Le Cinnabre se présente le plus souvent en masses grenues ou com- pactes, quelquefois à l'état terreux ou pul- vérulent (vermillon natif); ou bien en mas- ses feuilletées ou testacées, d'un rouge som- bre passant au noir. Cette dernière variété, qui est bitumineuse, est connue sous le nom de Mercure hépatique (Lebererz). Elle se rencontre en couches puissantes, et consti- tue l'un des principaux minerais de Mercure d'Idria. Mais sa couleur et sa richesse en Mercure varient beaucoup : contient-elle une forte proportion de Cinnabre, elle est d'un rouge brun; mais elle s'appauvrit souvent au point de n'être plus qu'un calcaire ou un schiste noirâtre, pénétré de Cinnabre, dont la présence ne peut se reconnaître sans le secours des essais que dans les points où le sulfure s'est concentré. Cette concentration a lieu surtout dans les coquilles et autres corps organiques, lorsque la roche en con- tient. Le Cinnabre, surtout celui qui est bi- tumineux, est le seul minerai de Mercure que l'on exploite pour fournir aux besoins des arts et mannfVhires. On en extrait la 17 130 MER MER métal par un procédé très simple, qui consiste à distiller le minerai en le mettant en con- tact avec de la limaille de fer ou de la chaux. Le soufre s'unit au fer ou à la chaux, et le Mercure seul se volatilise. Les mines de Mer- cure les plus importantes sont, en Europe: celles d'Idria en Carinthie, et d'Almaden en Espagne; en Amérique: celles de Huanca- Velica au Pérou. Le Mercure sulfuré affecte deux gisements particuliers : il est, tantôt en filons, dans les schistes cristallins et les terrains de cristalli- sation (mines de Ripa, en Toscane; d'Alma- den, dans la Manche, en Espagne); tantôt disséminé dans les grès, schistes et calcaires secondaires, depuis le grès houiller jusqu'aux terrains jurassiques. Il existe dans le grès houiller, dans le Palatinat et l'ancien duché de Deux-Ponts, sur la rive gauche du Rhin; ce terrain renferme, outre des impressions végétales, de nombreuses empreintes de Pois- sons, dont les écailles sont changées en Ciri- nabre. A Idria, en Carinthie, dans les cal- caires et schistes bitumineux de l'âge du Zechstein, ou peut-être même jurassiques , les schistes y sont pétris de Mercure sulfuré. En France, on ne connaît que des indices de ce minerai, à Ménildot, département de la Manche, et à la Mure, départementde l'Isère. Quelques gouttelettes de Mercure natif, trou- vées récemment à Saint-Paul-des-Fonts, ont fait penser que les montagnes du Larzac ren- fermaient un gisement de ce précieux mi- néral. 4. Mercure chloruré. Syn.: Mercure mu- riaté; Mercure corné; Calomel; Hornerz. — Substance d'un gris de perle, fragile, très tendre, se coupant comme de la cire, vola- tile, déposant du Mercure lorsqu'on la passe avec frottement sur une lame de cuivre hu- mecté, cristallisant en prismes à bases car- rées qui dérivent d'un quadroctaèdre de 136° à la base des deux pyramides. Elle est for- mée d'un atome de chlore et d'un atome de Mercure, et contient 85 £ de métal. On la trouve accidentellement et le plus souvent sous forme de petites concrétions dans quel- ques mines deCinnabre, notamment à Alma- den et à Moschel-Landsberg, dans le duché de Deux Ponts. 5. Mercure ioduré. Coccin'i te, Haid. — M. Del Rio a trouvé à Casas-Viegas, au Mexi- que, un iodure de Mercure dont la couleur rouge ressemble à celle du Cinnabre. Cette substance est encore peu connue. (Del.) MERCURE. Hydrargyrum (ZSwp , eau; à'pj-upoç , argent), chim. — Connu dès la plus haute antiquité , le Mercure , au moyen-âge , fut de tous les métaux celui sur lequel les alchimistes poursuivirent avec le plus d'ardeur et de persévérance le grand œuvre de la transmutation. Son vif éclat, joint à sa fluidité à la température ordinaire , leur faisait présumer que c'é- tait de l'argent liquéfié, auquel il ne s'a- gissait que de rendre sa solidité ; et ce fut dans ce but qu'ils se livrèrent à une foule d'opérations et d'expériences qui , si elles ne les conduisirent où ils désiraient , ame- nèrent néanmoins des résultats dont la science sut profiter plus tard. Le Mercure est liquide à la température et sous la pression atmosphérique ordinaires; il a le brillant de l'argent, avec un reflet bleuâtre; sa densité est de 13,568. Il se so- lidifie à — 40°, et peut cristalliser en oc- taèdres au moment où il se congèle. A l'état solide , il devient malléable, et il augmente de densité (14,391). Quand , sous ce der- nier étal, il est mis en contact avec la peau, il fait éprouver une vive sensation de brû- lure, et le point touché blanchit en perdant toute sensibilité. Le métal solidifié ne tarde point, du reste, à reprendre sa fluidité en absorbant rapidement le calorique des corps environnants. Le Mercure, comme tous les liquides, laisse dégager quelques vapeurs à la tem- pérature ordinaire; mais, soumis à unecha- leur de 360 à 363", il entre en ébullition, et se volatilise complètement. La densité de sa vapeur est, d'après M. Dumas, de 6,976. L'Oxygène et l'air secs ou humides, à la température ordinaire, sont sans action sur le Mercure. On a cru remarquer toutefois que le métal se recouvrait à la longue d'une lé- gère pellicule noirâtre, due à un commence- ment d'oxydation. A une température voi- sine de son point d'ébullition, il s'oxyde peu à peu et se transforme en deutoxyde. Le Mercure se combine donc avec l'Oxy- gène en deux proportions. Le premier de ces composés, ouprotoxyde, ne peut s'obtenir directement; il ne peut même être maintenu isolé sans se décompo- ser plus ou moins promptement en métal MER MER 131 ou en deutoxyde. On le produit en précipi- tant le proto-azotate de Mercure par une solution de potasse caustique; le précipité est formé de protoxyde de Mercure noir, pulvérulent, insoluble dans l'eau. Exposé à une chaleur rouge sombre, le protoxyde se décompose en Oxygène et en Mercure métal- lique ; la plupart des corps avides d'Oxy- gène en opèrent aussi la décomposition à une température peu élevée. Sa formule — Hg20. Le deutoxyde se forme par la dissolution du Mercure dans l'acide azotique , puis par l'évaporation jusqu'à siccité au bain de sa- ble ; la masse rouge ainsi produite est du deutoxyde. En maintenant le Mercure à son point d'ébullition pendant un an et même pendant deux dans un vase particulier connu sous le nom d'enfer de Boyle, les alchimistes obtenaient une poudre rouge qu'ils appe- laient précipité per se, et qui n'est autre que du deutoxyde. Le deutoxyde de Mercure , en masse, est rouge-orangé; il prend une teinte jaunâtre par la pulvérisation. Soumis à une chaleur rouge, il se réduit en Oxygène et en Mer- cure métallique. La plupart des corps com- bustibles le décomposent. L'air est sans action sur ce composé; mais l'eau, à la tem- pérature ordinaire, semble en dissoudre une certaine quantité, puisqu'elle acquiert une saveur acre et styptique. La formule du deutoxyde est représentée par HgO. Le Mercure s'unit à la plupart des Mé- talloïdes pour former des composés dont quelques uns sont fort employés en méde- cine et dans les arts. Nous citerons le proto- chlorure (Mercure doux, calomélas), le deuto- chlorure (sublimé corrosif), les iodu- res , le proto-sulfure (éthiops minéral ), le ieulo-sulfure (cinnabre, vermillon), les cya- nures , etc. On connaît deux classes de sels de Mer- cure, correspondant , l'une au protoxyde, l'autre au deutoxyde. Ces sels présentent les caractères suivants : Ils sont solubles ou insolubles; on reconnaît les premiers en plongeant dans la solution une lame de cui- vre bien décapée, qui blanchit rapidement par la précipitation du Mercure revivifié. Les autres, réduits en poudre, sont placés sur une lame de cuivre également décapée, puis arrosée d'acide chlorhydrique ; dans cet état , la lame , frottée avec un bouchon , ne tarde point à blanchir. Tous les sels de Mercure sont volatilisés ou décomposés par la chaleur : volatilisés, si les deux éléments sont volatils ; décomposés , si l'acide esi stable ou lui-même décomposable. L'acide sulfhydrique forme , dans les sels solubles de Mercure, un précipité noir qui devient rouge par la trituration. Les sels de protoxyde sont précipités en noir, ceux de deutoxyde en rouge , l'acide sulfurique et les sulfates précipitent les sels mercuriels en sous-sulfate jaune. Le cyanure de potasse et de fer y détermine un précipité blanc. Tous les sels solubles de Mercure sont véné- neux; l'albumine, qui les décompose pour donner lieu à un produit insoluble , en est le meilleur contre-poison. Le Mercure forme avec les métaux , sur- tout avec les métaux mous, des alliages qui portent le nom d'amalgames. Us sont solides ou liquides : liquides quand le Mercure est en excès, solides dans le cas contraire. Ces derniers sont en général plus ou moins cristallisables , cassants , et décomposables par la chaleur, qui en dégage facilement le Mercure. Parmi ces amalgames , nous citerons d'a- bord celui d'Étain et celui de Bismuth. Le premier sert à l'étamage des glaces , le se- cond à l'étamage intérieur de bouteilles et de globes de verre. Le Mercure, mêle au Plomb , à l'Étain et au Bismuth, forme un amalgame très fusible et très convenable pour les injections anatomiques. Les amal- games du Mercure avec l'Étain et le Zinc sont employés pour exciter la puissance électrique des plateaux de verre dans leur frottement contre le corps de la machine. C'est sur la propriété dont jouit le Mercure de s'amalgamer avec l'Or et l'Argent, de les dissoudre et de s'en séparer ensuite par la chaleur, qu'est fondée l'extraction de ces métaux précieux, ainsi que l'art de dorer et d'argenter, art dont l'importance est dimi- nuée par l'invention de nouveaux procédés moins dispendieux et surtout plus salubres ( dorure et argenture galvaniques ). Le Mercure est un métal fort employé. Dans les laboratoires , on s'en sert, en rai- son de sa liquidité et de son inaltérabilité, pour recueillir certains fluides élastiques solubles dans l'eau; il constitue ainsi la 132 MER î>ier i:\x\Qhydrargyro-pneumalique. Sa dilatabi- lité . plus grande que celle des autres li- quides , la marche uniforme de sa dilata- tion, et sa moins grande volatilité le ren- dent des plus convenables pour les thermo- mètres (voy. ce mot). Sa densité particulière le rend aussi plus propre que tout autre li- quide à mesurer les différentes pressions at- mosphériques ; aussi est-il exclusivement employé pour la construction du baromètre (voy. ce mot). Nous avons signalé plus haut ses nombreux usages dans les arts et en médecine. L'équivalent du Mercure est représenté par 1265,82. (A. D.) MERCURE, ins. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Satyre. MERCURIALE. Mercurialis. bot. ph.— Genre de la famille des Euphorbiacées -Aca- iyphées, établi par Linné (Gen., n. 1125), et dont les principaux caractères sont : Fleurs monoïques ou dioïques. 3Jâles: Calice 3-4- parti.Etamioes8-12, quelquefois plus; filets libres, saillants, terminés par des anthères à loges globuleuses et distinctes. Femelles: Calice 3-4 parti. Filets 2-3, stériles, appli- qués dans un sillon creusé de chaque côté de l'ovaire didyme, à 2 ou 3 loges uni-ovu- lées. Styles 2-3, courts, élargis et frangés dans leur contour. Le fruit est une capsule revêtue d'aspérités ou d'un duvet tomenteux, à 2 ou, rarement, 3 coques globuleuses, mo- nospermes. Les Mercuriales sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, quelquefois suffrutes- centes, à feuilles opposées ou, rarement, al- ternes, stipulées, dentées ou entières ; à Heurs axillaires et terminales; les mâles disposées en épis agglomérés et bractées ; les femelles en épis ou en faisceaux, ou solitaires. Elles croissent abondamment en Europe, surtout dans les contrées australes , et se montrent rarement dans l'Asie et l'Afrique tropicale. On connaît une dizaine d'espèces de ce genre réparties par Endlicher (Gcn. plant., p. 1111, n. 5786) en deux sections qu'il nomme : Linozostis: Capsule à deux coques ; feuilles opposées; Trismegista : Capsule à trois coques; feuilles alternes. Nous citerons principalement parmi les espèces de la pre- mière section qui sont toutes européennes : 1° la Mercuriale vivace, Mercurialis peren- nis Linn., très commune dans les bois om- bragés; elle a des racines traçantes qui pro- duisent des tiges droites ou rameuses et garnies de quelques poils ; à feuilles ovales- lancéolées, dentées et d'un vert sombre. C'est une plante dangereuse et qu'on ne doit par conséquent employer qu'avec la plus grande circonspection. Elle est même fatale aux bes tiaux; les Chèvres seules peut-être la man- gent impunément. 2° la Mercuriale an- nuelle, Mercurialis annua Linn., extrême- ment commune dans les jardins et dans les endroits cultivés. Elle ressemble à la précé- dente. Cette espèce sert à faire une prépara- tion laxative, appelée Miel mercurial, qu'on n'emploieque dans les lavements. Il est com- posé de parties égales de suc de Mercuriale non dépuré et de Miel choisi que l'on fait cuire en consistance de sirop. (J.) M ÉRENDÈRE. Merendera, Ram. bot. ni. — Genre de plantes de la famille des Colchi- cacéesouMélanthacées, de l'hexandrie trigy- nie dans le système de Linné, établi par Ra- mond (Bull, phil., n. 47, tab. 12, f. 2) pour une très jolie plante des Pyrénées, intermé- diaire par ses caractères aux Colchiques et aux Bulbocodes. Certains auteurs, particu- lièrement La Pérouse (Hist. abr., p. 202), l'ont rangée dans ce dernier genre, et, d'un autre côté, Bergeret (Flore des Basses-Pyrc- nées,\l), en la séparant génériquement, avait proposé pour elle le nom générique de Geo- phila, qui n'a pu être conservé, celui qui lui avait été donné parRamond étant antérieur. Le genre Mérendère se distingue par un pé- rianthe divisé profondément en six segments rétrécis en long onglet à leur base, portant à leur sommet des étamines dressées, dont l'anthère est aiguë, en fer de lance; l'ovaire est unique, surmonté de trois styles allon- gés, dressés au sommet. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule à trois loges peu renflées , ressemblant à autant de follicules réunis par leur partie intérieure. L'espèce pour laquelle ce genre a été créé est la Mé- rendère bulbocode, Merendera Bulbocodium Ram. (Bulbocodium autumnale La Pér., Geo- phila pyrenaica Bergeret), fort jolie plante qui abonde dans les prairies alpines et sous- alpines dans le centre de la chaîne des Py- rénées. Sa longueur tout entière n'est guère que d'environ un décimètre; son bulbe est ovoïde, d'environ un centimètre de largeur, revêtu extérieurement de tuniques brunes, MER MER 13: membraneuses et sèches. Dans le mois d'août et au commencement de septembre, il en sort une fleur grande, solitaire, d'une belle couleur violacée, dont les segments sont mé- diocrement étalés; un peu après la fleur, commencentàsemontrer les feuilles, qui sont linéaires et étalées. La fleur est à peu près sessile sur le bulbe ; mais, après la floraison, ie pédoncule s'allonge, et finit par atteindre sous le fruit près d'un décimètre de long. Comme chez le Colchique d'automne, ce fruit n'arrive à sa maturité qu'au printemps sui- vant. (P. D.) MÉRENDÉRÉES. Merendereœ. bot. ph. — Nom donné par M. de Mirbel à la famille des Colchicacées. Voy. ce mot. *MERETTIA, Gray (BriL, pi. I, 349). bot. en. — Syn. de Palmella , Lyngb. "MERGANETTE. Merganetla (mergus et anas, qui participe desharles et des canards), ois. — Genre faisant partie de la nombreuse famille des Canards et de l'ordre des Palmi- pèdes. Caractères : Bec de la longueur de la tête, droit, presque cylindrique, terminé par un onglet courbé à son extrémité, mais moins brusquement que dans les Harles, à mandibule supérieure pourvue de dents la- melleuses; narines linéaires situées presque sur le milieu du bec; ailes médiocres armées d'un fort éperon; queue à pennes raides ; tarses assez longs, couverts sur les côtés d'é- cailles hexagones; doigt du milieu un peu plus long que le tarse; pouce libre, élevé et un peu lobé. Ce genre, créé en 1841 par M. Gould et en second lieu (1844) par M. Gay, dans son ouvrage sur l'histoire naturelle du Chili, sous le nom de Raphiptcrus, reposait jusqu'ici sur un oiseau rapporté du Chili par M. Brid- ges, voyageur anglais. M. 0. Desmurs, dans a belle collection d'oiseaux qu'il publie pour iiire suite aux planches enluminées de Buf- Fon et aux planches coloriées deTemminck, lient de décrire une deuxième espèce fort voisine de celle que M. Gould avait précé- demment fait connaître. Ce petit genre se rompose donc, quant à présent, des deux espèces suivantes : 1 . Le Merganette armé , Merg. armata Gould (0. Desmurs, Iconog. ornith., pi. 5, sous le nom de Merg. chilensis). Tête ornée de trois bandes noires, une médiane large, et deux latérales plus étroites, séparées entre elles par deux lignes blanches ; naissance des épaules et scapulaires d'un blanc pur lan- céolé de noir; dos et croupion gris ardoisé foncé, avec de fines stries noires. Toutes les parties inférieures d'un brun marroa taché de noir. Cette espèce est encore très rare, car M. Gay, pendant un séjour de douze ans, n'a pu s'en procurer que cinq individus de différents âges. 2. Le Merganette de Colombie, Merg. columbiana 0. Desmurs (Iconog. ornith., pi. 6). Tête comme chez l'espèce qui pré- cède; toute la base du bec entourée d'une ligne noire; plumes du dos effilées, brunes, avec une tache longitudinale noire dans le milieu; tout le dessous du corps d'un gris blanc flammé de noirâtre. Cette espèce vient de Santa-Fé de Bogota, et fait partie de la collection du Muséum de Paris. « Les Merganettes, dit M. Desmurs, sont très solitaires et habitent les plus hauts som- mets des Cordilières. M. Gay en a trouvé jusqu'à une élévation de 1500 à 2000 mè- tres au-dessus du niveau de la mer. Ce n'est que lorsque le froid devient trop intense qu'Us redescendent de ces hauteurs; et en- core ne dépassent-ils pas alors au-dessous de 600 mètres. «Ils fréquentent exclusivement les tor- rents, qu'ils parcourent avec une aisance et unefacilitésurprenantes : au moindre signe dedanger,ilsplongentimmédiatement pour ne plus reparaître. » Leurs mœurs paraissent avoir une très grande analogie avec celles des Harles. (Z. G.) MERGANSER, Brisson. ois.— Syn. do Mergus, Linné. Voy. harle. *MERGIÏ\ÉES. Merginœ. ois.— Nom que porte , dans la List of Ihe gênera de G. - R. Gray, la huitième sous-famille de sa famille des Anatidées dans l'ordre des Palmipèdes. Elle a été établie pour les espèces de eet ordre qui ont les bords des deux mandibules garnis de dents aiguës dirigées en arrière, et ne renferme que le genre Harle ( Mer- gus). (Z. G.) *MERGOIDES, Eyton. ois. — Syn. de Fuligula, Leach , g. établi aux dépens des Canards , et dont le type est le Millouls huppé, An. rvfina Lin. (Z. G.) MERGULE. Mergulus, Vieill. ois. — 134 MER MÉR Division du genre Guillemot. Voyez ce mol. (Z.G.) 111ERGUS, Linn. ois. — Syn. latin de Barte. MERÏA. ins. — Genre de la famille des Scoléides, tribu des Sphégiens, de Tordre des Hyménoptères, établi par Iiliger et adopté par tous les entomologistes. Les Méries ont des pattes épineuses, des mandibules sans dentelures et des palpes maxillaires de six ar- ticles. On connaît peu d'espèces de ce genre, dont le type est la Meria tripunctata Rossi, qui est assez répandue dans le midi de la France, en Italie et en Espagne. (Bl.) MEIUANA, Trew. bot. ph. — Syn. de Walsonia , Mill. *MERIA1MDRA. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Menthoïdées, établi par Bentham (Labiat., 188). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. labiées. *MEIUAN!A. bot. ph. — Genre, de la fa- mille des Mélastomacées-Lavoisiérées , éta- bli par Swartz (Flor. Ind. occid., II, 824 , t. 15). Arbres ou arbrisseaux des Antilles, du Brésil et du Pérou. Voy. mélastomacées. BIERIDA, Neck. {Elem. n. 1195). bot. ph. — Syn. de Portulaca, Tournef. MERIDIANA, Linn. {in Linn. f. suppl., 248). bot. ph.— Syn. de Portulaca, Tournef. MERIDION (fxspt'ç, (xtpiSou particule). infus. ? algues. — Genre établi par Agardh pour des Bacillariées que M. Ehrenberg place parmi les Infusoires. Il est caractérisé par la forme et lé mode d'agrégation des articles ou corpuscules, qui, plus larges à une extrémité , forment une bandelette contournée en cercle ou en spirale, au lieu d'être droite, comme pour les Fragillaires. Le Meridion vernale, très commun au printemps dans les fossés d'eau vive , parmi les Conferves, est le type de ce genre. (Duj.) MÉRÏLÉGÏDES , Lep. de St-Farg. ins. — Synonyme d'Andrénides. Voy. melli- Fères. (Bl.) *MERIMEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Élatinées, établi par Gambessèdes (in Mem. Mus., XVIII, 230). Herbes du Brésil. Voy. élatinées. *MERIMNETES (/«pipvwTife, curieux). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Cyclomides , créé par Schœnherr (Gênera et $p. Curculion. syn., tom. VII, pag. 252). L'espèce type et unique, le M. uniformis Schœnherr, est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.) MÉRINOS, mam. — Race espagnole de Moutons. Voy. ce mot. (E. D.) *MERIOLIX. bot. ph. — Genre de la fa- mille des OEnothéracées-Épilobiées, établi par Raflnesque (in Americ. Monthly Magaz., 1819). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. 0ENOTHÉRACÉES. MÉRION. Malurus. ois. — Genre de la nombreuse famille des Becs-Fins et de l'or- dre des Passereaux , caractérisé par un bec plus haut que large , comprimé dans toute sa longueur, fléchi, légèrement courbé et échancré vers sa pointe, à arête distincte et se prolongeant jusque entre les plumes du front; des narines situées sur les côtés de la base du bec , et à moitié recouvertes par une membrane; des pieds longs et grêles; le doigt extérieur uni à celui du milieu jus- qu'à la première articulation ; des ailes courtes, arrondies ; une queue très longue, conique; rectrices étroites, et souvent à bar- bules rares et décomposées. Ce g. n'a pas été adopté par tous les na- turalistes. Ainsi G. Guvier a laissé les espè- ces qui le composent avec les Traquets. Ce- pendant les Méfions, loin de se confondre avec ces derniers, paraissent au contraire s'en distinguer et devoir former un groupe à part, dont le principal caractère peut être tiré de la longueur de la queue. Ce carac- tère, il est vrai, déterminerait le genre trop incomplètement s'il était seul ; mais , asso- cié à ceux tirés de la forme du bec, etc., il sert à caractériser lesMérions d'une manière assez énergique. Les mœurs des Mérions sont, en général, fort peu connues. Le Mérion-Capocier est la seule espèce sur laquelle on ait quelques détails un peu satisfaisants , dus en grande partie à Levaillant, qui a eu occasion d'ob- server cet oiseau en Afrique, où on le trouve en nombre assez considérable, surtout dans les contrées les plus méridionales. Il paraît qu'il est familier, et qu'il s'approche avec confiance des habitations des colons. Il con- struit son nid avec le duvet qui entoure la graine d'une espèce d'Asclépiade > nommée par les habitants des colonies Capoc ( d'où le nom de Capocier). Ce nid, assez volumi- neux, a une entrée à la partie supérieure, MER MER 135 et souvent est établi dans les bifurcations de l'arbrisseau même. On sait aussi que le Malurus palustris habite les parties maréca- geuses de la Nouvelle-Hollande , et que le Mal. textilis se tient presque constamment sous les buissons, comme notre Accenteur- Mouchet, et qu'il court très vite lorsqu'on le trouble. C'est à quoi se borne l'histoire de leurs mœurs. Du reste , ce sont des Oi- seaux insectivores, qui, ayant une grande analogie de formes avec les Fauvettes , doi- vent avoir avec elles de grands rapports de mœurs. A l'exception de quelques espèces ancien- nement connues , et qui étaient réparties dans les g. Merle, Sylvie et Gobe-Mouche, la plupart de celles dont on avait composé le g. dont nous parlons appartiennent aux découvertes faites dans ces quinze ou vingt dernières années : elles ont été trouvées dans l'archipel des Indes et de l'Océanie. Quel- ques unes des espèces que M. Temminck avait reconnues pour des Mérions sont deve- nues des types de nouvelles divisions généri- ques. Ainsi le Mérion bridé (Mal. frenalus Temm. ) a été pour Swainson la souche de son g. Chœtops. Le même auteur a fait du Capocier (Mal. macroura, Sylviamacroura Lath.) son g. Drymoica. Sur le Mal. peclo- ralis Steph. (Syl. brachyplera Lath.) a été fondé, par Lichtenstein, le g. Sphenura. Il en est de même pour plusieurs autres espè- ces, considérées ou reconnues pour des Mé- rions par divers auteurs, et devenues plus tard des sujets de sections particulières. Telles sont, par exemple, le Mérion natté (Mal. textilis Quoy et Gaim.) et le Mérion queve gazée (Mal. malachur us Vïç. ctHorsf.), que M. Lesson a pris pour types, le premier de son g. Amytis de la famille des Fringilles, et le second de son g. Stipiturus de la fa- mille des Becs-Fins. Il en est de même du Mal. Africanus Swains. (Mal. a/raGmel.), dont Strickland a fait le g. Sphcnœacus , et du Mal. marginalis Reinw., dont Horsfield a fait le g. Megalurus. De sorte qu'à vrai dire, il n'y a bien du g. Mérion , tel que Vieillot et Temminck l'avaient fait, que l'es- pèce qui avait servi de type, et deux ou trois autres dont il ne serait pas surprenant que l'on fît plus tard autant de sections parti- culières. Nous citerons le Mérion a tête bleue , Mal. cyaneus Vieill. (Gai. des Ois., pi. 163) : front bleu ; tête et nuque d'un beau noir de velours ; dessus du corps et gorge noirs ; parties inférieures blanches. — Habite la Nouvelle-Hollande. G. Cuvier fait de cette espèce un Traquet. Le Mérion a tête noire , Mal. mclanoce- phalus , Musci. melanocephala Lath. : tête et dessous du corps d'un noir de velours; dos et ailes rouge vermillon ; abdomen d'un blanc jaunâtre ; queue noire et blanche. M. Lesson place encore dans ce g. le M. élégant ( Mal. superba Shaw), de la Nou- velle-Hollande. (Z. G.) MEMONES, Illig. mam. — Syn. de Gtr- bille, A. -G. Desm. MEUIONUS, Mégerle, Dejean. ras. — Syn. de Hypsonolus, Schœn., et Barynotus, Germar. (C.) *MERIPI1US (p-, par élision ; ïpiyoç , chevreau), ms. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides gona- tocères , division des Érirhinides, créé par Erichson (Archiv. fur nalurg., 1842, p. 199, g. 22). Ce genre a de grands rapports avec les Anthonomus. L'espèce type et uni- que, le M. fullo Er., est originaire de la Nouvelle-Hollande. (G.) MEIUSIEU. bot. ph. — Nom d'une es- pèce du genre Cerisier. Voy. ce mot. MERISMA (pcpcJpo's, division), bot. cr. — Genre de la classe des Basidiosporés et de la famille des Théléphores, établi par Per- soon ( Tentant, disp. rnelh. fung. , p. 74 ; Syn. fung., 582; et myc. Europ., p. 155). Le réceptacle est coriace, à rameaux com- primés ou arrondis, fertiles sur toute leur surface. Les espèces de ce genre ont la forme des Clavaires et la structure des Théléphores. Persoon , en considérant les Merisma laci- nialum, terrestre, (labellatum , etc., a eu tort, parce que ces espèces ont une surface stérile et une fructifère. Le professeur Fries a profité de celte erreur pour détruire le genre. Il existe véritablement, e-t les con- trées tropicales nous en présentent un grand nombre d'espèces; mais on doit en séparer celles dont les rameaux sont tomen- teux, et que je désigne sous le nom de Da- sycladus. Le Merisma vermiculare, en raison de sa forme , en donne une idée exacte , et le genre Florula n'est qu'un Merisma, si l'on adopte la définition de Persoon. (Lév.) 136 MER MER *MERISMOPOED!A,Mey. bot. en. — Syn. à'Agmenellum, Bréb. *M£R1SMUS. ms.— Genre delà tribu des Chalcidiens, groupe des Miscogastérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Wal- Ler (Entom. Magazine), et adopté par nous (Histoire des Insectes). Les Mérismes sont dis- tingués des autres Miscogastérites par des antennes de treize articles dans les deux sexes, assez renflées dans les mâles, par une tête large, etc. Le type est le M. aculealus Walk. (Entom. Magaz., t. I, p. 375). ^l.; *MERISOSTIGMA, Diet. bot. pu.— Syn. tfOiieda , Spreng. *Jtf£RIZOMYRIA (p.fpc'Çw, partager ; f*v- p'oç, innombrable), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre, établi par M. Kutzing ( Dec. et Phyc. gêner.), qui le place dans sa famille des Mastichotrichées, nous semble appartenir aux Rivulariées. Voici ses caractères : Fila- ments moniliformes à leur base, se terminant en un Clament délié continu; articles infé- rieurs renflés et se divisant en sporanges, M. Kutzing en décrit cinq espèces. (Bréb.) MERLAN {Gadus merlangus Lin.), poiss. — C'est un des Poissons dont le nom et la forme extérieure sont le mieux connus dans presque toute l'Europe septentrionale. La Morue, que l'on sert sur presque toutes les tables plus communément que le Merlan , que Ton nomme si souvent, n'est pas aussi connue ; sa forme est souvent ignorée des hommes qui vivent à peu de distance des côtes, parce qu'on la sert toujours dépecée; tandis que le Merlan est transporté entier et en très grande abondance pendant la moitié ou le tiers au moins de l'année. C'est un poisson à corps allongé, couvert de petites écailles, ayant trois dorsales, deux anales, des pectorales petites, des ventrales jugulaires étroites, et dont le premier rayon s'allonge en un petit filet. La gueule est bien fendue; les mâchoires sont armées de dents coniques et crochues ; il y en a aussi sur les palatins, sur les pharyngiens; la langue est lisse. La mâchoire inférieure avance au-delà de la supérieure : elle n'a pas de barbillons. La couleur du dos est un gris tirant un peu au verdâtre; le reste du corps et même l'i- ris de l'œil , qui est très grand , sont bril- lants du plus bel éclat d'argent poli. L'es- tomac est un grand et large sac conique avec une branche montante courte. Il y a de nom- breux cœcums auprès du pylore. Le foie est gros, jaunâtre, son parenchyme est mou. La rate, brune foncée, est attachée derrière* l'estornac. La vessie aérienne est grande, et communique avec l'œsophage par un large trou. Les ovaire ssont assez gros ; les œufs, nombreux, sont très petits. 11 n'est pas rare de rencontrer des Merlans hermaphrodites. J'en ai observé plusieurs fois sur le marché de Paris; il y avait deux laitances bien dis- tinctes , qu'un anatomiste ne pouvait con- fondre avec les lobes du foie. Je fais cette observation parce que l'on trouve dans des ouvrages fort recommandables que l'on a souvent établi l'hermaphroditisme des Mer- lans en prenant pour des laitances des lobes d'un foie malade. Le Merlan habite en abondance les mers septentrionales de l'Europe; il est l'objet d'une pêche active et lucrative dans la Man- che. On le prend quelquefois avec le filet qu'on nomme drège, mais le plus souvent avec de longues lignes de fond armées de deux à trois cents hameçons , amorcés avec des Vers et autres matières animales. On les retire toutes les deux ou trois heures. Tout le monde connaît la chair blanche et déli- cate du Merlan , dont les muscles se déta- chent et se lèvent par écailles après la cuis- son. Ce poisson se montre en plus grande quantité après l'apparition du Hareng; et à cette époque il est meilleur et plus gras , parce qu'il a pu dévorer les œufs ou le petit fretin du Hareng, dont le Merlan est un des plus grands destructeurs. Au reste, sa chair et sa forme varient sui- vant la nature des fonds. Ils ont le corps plus court , le dos plus épais sur les fonds de roches que sur les fonds de gravier ou de vase. On fait sécher le Merlan dans quel- ques endroits, mais cette industrie n'est pas très étendue , probablement à cause de la petitesse du corps du poisson , de la main- d'œuvre plus coûteuse > et parce qu'aussi en cet état il ne peut suppléer aux grands autres Gades, et surtout à la Morue. Le Merlan est devenu , dans l'ichthyolo- gie moderne, le type d'un genre particulier de la famille des Gades, dont Linné et Artedi ne faisaient qu'un seul genre. L'absence du barbillon sous-maxillaire caractéristique des Morues distingue le Merlan de celles-ci. On peut placer à la suite du Merlan commun : MER MER 137 1° Le Colin ou le Merlan noir ( Gadus carbonarius). Il a les caractères généraux du Merlan , c'est-à-dire trois dorsales , deux anales, pas de barbillons sous une mâchoire inférieure armée de fortes dents, mais elle est plus courte que la supérieure. On le reconnaît d'ailleurs à ses teintes verdâtres rembrunies, à ses dorsales presque noires, à une grande tache de cette couleur foncée au-dessus des pectorales , et enfin à ce que la muqueuse de la bouche est noire. La ligne latérale droite tranche par son blanc nacré sur ces couleurs rembrunies. Le Colin est moins commun dans la Man- che que dans les latitudes septentrionales , où il est assez abondant pour devenir l'ob- jet d'une pêche qui peut suppléer avec quel- que profit à celle de la Morue, car il atteint un mètre de longueur; et quand il est sé- ché et salé, sa chair peut être vendue avec celle de la Morue sans qu'il soit possible de les distinguer l'une de l'autre, du moins au goût. 2° Le Lieu ou Merlan jaune (Gadus pol- lachius Lin. ) est semblable au Merlan , mais ses couleurs sont jaunes; sa ligne la- térale , droite dans les deux espèces précé- dentes, est courbe chez celui-ci. C'est aussi une espèce des mers septentrionales qui ne devient pas plus grande que le Merlan, dont la chair est moins bonne , et qui reste tou- jours à la petite taille de 25 à 30 centi- mètres. 3° Le Sey ou Merlan vert (Gadus virens Ascanius) est une autre espèce voisine des précédentes, mais à mâchoires égales. Cette espèce, plus verte que notre Merlan , est abondante sur les côtes de Norwége, où elle remplace, pour la consommation journa- lière, le Merlan de la Manche. Les indivi- dus ne deviennent pas plus grands. (Val.) MERLE. Turdus. ois. — Les Oiseaux que la plupart des auteurs comprenaient, il n'y a pas longtemps encore, sous ce terme générique , composeraient la réunion la plus hétérogène et la plus disparate, si les orni- thologistes modernes, pour atténuer un peu ce qu'un pareil rassemblement d'espèces en une seule division avait de défectueux , n'a- vaient fait une famille de ce que l'on con- sidérait comme genre. Cet expédient a con- duit à ceci : d'une part, les espèces de Merles ont été divisées par petits groupes naturels, T. VIII. qui sont devenus autant de genres particu- liers ; et d'autre part, des oiseaux qui n'a- vaient jamais été considérés comme des Merles, quoiqu'ils eussent avec eux de très grands rapports d'organisation , ont été in- troduits, quoique sous une dénomination [ différente, dans la même famille. En vou- lant éviter un inconvénient, quelques au- teurs ne seraient-ils pas tombés forcément dans un autre? La famille des Merles est tellement élastique; elle se trouve actuelle- ment si agrandie ; ses limites sont si peu tranchées, si diffuses, qu'il y a vraiment impossibilité de dire où commence et où finit cette famille. D'ailleurs nous devons avouer que cette difficulté est, en très grande partie, justifiée par l'absence absolue de tout caractère propre à faire distinguer bien net- tement les vrais Merles des autres groupes qui les avoisinent; et cette difficulté exis- tera , nous en sommes convaincus , tant que nous n'aurons pas de bons détails de mœurs sur les espèces étrangères dont aujourd'hui on fait des Merles. Plus bas nous expose- rons la manière de voir de la plupart des ornithologistes relativement à la classification de ces oiseaux; ici nous devons essayer de tracer leur histoire naturelle, etc., en ayant toujours et principalement en vue, dans cette partie de notre travail, les espèces que possède l'Europe. Les Merles, parmi lesquels se placent naturellementles Grives, les Moqueurs, etc., offrent, en raison de leur nombre considé- rable, des instincts, des goûts, des habi- tudes , et des mœurs différents. Si les uns, en dehors de l'époque des amours, vivent par petites familles, si les autres aiment la société de leurs semblables au point de se réunir en essaims innombrables , il en est aussi qui , quelle que soit l'époque de l'an- née, se montrent solitaires, ou ne se ren- contrent que momentanément réunis au nombre de deux ou trois, conduits dans le même lieu par le même besoin. De co nombre sont à peu près tous les Merles pro- prement dits et les Pétrocincles ou Merles saxicoles. Chaque contrée, chaque localité a ses Merles. Les bosquets d'une certaine éten- due , les bords de l'eau , les bois en plaines, les bois en coteaux, les monts rocailleux, etc., sont les lieux où ces oiseaux m trouvent 1S 23S MER MER distribués. Les uns recherchent les ombrages frais , le fond des vallées , les terrains gras et humides ; les autres n'aiment que les sites arides et les plus exposés aux ardeurs du soleil ; ceux-ci ne s'écartent jamais des rives qu'ils fréquentent; ceux-là ont des mœurs sylvaines qui les retiennent constamment au sein des forêts les plus épaisses. Il n'y a qu'un besoin urgent de nourriture qui puisse faire écarter les Merles de leur habitat accoutumé, et encore, dans ce cas, ils se répandent dans des lieux analogues poul- ies circonstances à ceux qu'ils abandonnent. Cette différenced'habitat ne coïncide pas, comme on le constate pour beaucoup d'au- tres familles d'Oiseaux, avec une différence bien notable dans le régime; car à peu près tous les Merles sont à la fois insectivores > frugivores et baccivores. La plupart de nos es- pèces d'Europe pourraientmême à la rigueur être considérées comme omnivores, tant les aliments dont elles se nourrissent sont de di- verse nature. La Grive commune , la Draine , le Mauvis, le Merle noir, s'attaquent in- différemment aux raisins, aux figues , aux cerises , aux fruits du Sorbier, du Mûrier , du Lierre, aux baies du Sureau, du Gené- vrier, du Pistachier noir, aux[ nsectes , et surtout aux larves, aux petits Colimaçons et aux Vers de terre, qu'ils cherchent sous les feuilles tombées , et qu'ils mettent à dé- couvert en grattant le sol. Il n'y a guère que nos Merles saxicoles dont le régime soit beau- coup plus insectivore que frugivore. L'activité que les Merles mettent à chercher leur nourriture, surtout par un temps de disette, est extrême ; on les voit alors tou- jours en mouvement , courir de buisson en buisson , piétiner la terre et la fouiller à l'aide de leur bec. Leur gourmandise égale leur gloutonnerie. Leur avidité est telle que lorsqu'ils rencontrent un aliment abondant et selon leur goût, il leur faut tout au plus quarante-huit heures pour passer de la mai- greur à l'obésité. La Grive commune , par exemple , peu de jours après son arrivée dans le midi de la France , a acquis telle- ment d'embonpoint en se gorgeant de fi- gues, d'olives et de raisins, qu'elle devient incapable de fournir, en volant, une longue traite. C'est elle qui a donné lieu à ce proverbe : Saoul comme une Grive, parce qu'on pense qu'elle s'enivre en mangeant du raisin. Si les observateurs qui ont avancé ce conte avaient fait la part de toutes les cir- constances, ils n'auraient certainementpas attribué aux raisins l'état d'inertie dans lequel se montre la Grive. Pour nous , cet état doit être rapporté à deux causes : à l'embonpoint de l'oiseau et aux fortes chaleurs delà jour- née; deux causes qui la rendent paresseuse et quelquefois incapable de voler. D'ailleurs on trouve d'autres Oiseaux, principalement parmi les Bec-Fins et Jes Pipis, qui son t tout- à-fait dans le même cas , quoique pourtant ils ne se nourrissent que d'Insectes ou de fruits qui ne fournissent pas une liqueur spiritueuse. Ce seul exemple suffirait pour prouver que la Grive ne s'enivre pas; elle est gloutonne comme toutes ses congénères; mais elle a de plus qu'elles la faculté d'en- graisser promptement. Les Merles joignent à un caractère sau- vage une défiance, une inquiétude, une circonspection extrêmes ; un rien les met en émoi et les détermine à fuir. Les espèces saxicoles sont surtout farouches à l'excès. Il est impossible de les aborder, et si, pour se les procurer, on ne met pas la ruse en usage, il faut renoncer à les atteindre. Du reste , il n'y a qu'à observer le Merle noir dans nos jardins publics, où cependant la présence continuelle de l'homme devrait avoir un peu modifié son naturel. Il est cir- conspect avant tout. Quel quesoit l'objet qui l'affecte, il semble s'en défier; il s'avance, s'arrête , regarde , puis avance encore. Gué- neau de Montbeilîard ( Hist nat. des Ois. de Buffon) paraît avoir mis en doute la dé- fiance de cet oiseau , par la raison qu'ordi- nairement un oiseau défiant est difficile à attraper, et que le Merle noir d'Europe donne assez facilement dans les pièges. Mais la faim, la soif , et aussi la gourmandise généralement très grande , comme nous l'avons dit, chez les Merles , mettent bien souvent en défaut des animaux plus soup- çonneux et plus rusés qu'eux. Du reste, Guéneau de Montbeilîard semble s'être con- tredit lui-même lorsque, quelques lignes plus bas, il dit que les Merles se laissent prendre aux gluaux, aux lacets et à toutes sortes de pièges , pourvu que la main qui les a tendus se rende invisible. Quoique sauvages, ou peut-être parce qu'ils sont sauvages, les Merles (certains du MER MER 139 moins) sont acariâtres et querelleurs; lors- qu'ils se voient pris, ils essaient de se dé- fendre en pinçant vigoureusement. Mis en volière, ils se rendent presque toujours redoutables à ceux de leurs compagnons d'esclavage qui sont plus faibles qu'eux. Mais l'espèce qui, par son courage, est la pre- mière dans cette nombreuse famille, est, sans contredit , la Draine. Elle devient hardie, intrépide, ne connaît point le dan- ger lorsqu'il s'agit de défendre sa couvée , «t ne craint même pas alors d'attaquer le Geai, le Corbeau, la Crécerelle , le Hobe- reau , et les autres petits Oiseaux de proie. S'il arrive qu'un de ces Oiseaux s'appro- che de ses petits , elle se précipite sur lui avec fureur en poussant des cris per- çants ; le poursuit avec autant d'ardeur que d'acharnement, et le force à prendre la fuite. D'ailleurs ce caractère, qui mérite- rait à peine d'être remarqué si elle ne le manifestait qu'à l'époque des amours, se décèle encore en dehors de ces circonstan- ces. La Draine est naturellement très har- gneuse , très querelleuse, et se bat souvent avec ses semblables. La famille des Merles est une des plus richement dotées, sous le rapport du chant. La nature, en dispensant cette faculté à presque toutes les espèces , semble avoir voulu faire oublier par là le triste plumage dont , en général , elle les a parées. Cepen- dant tous les Merles ne sont pas chanteurs au même degré. S'il en est parmi eux que l'homme recherche pour les précieuses qua- lités de leur voix, il en est aussi qu'il né- glige parce que leur chant n'a plus ni la même harmonie ni la même durée. Nos Merles et nos Grives d'Europe chantent toute l'année. Il est pourtant vrai de dire que le printemps est l'époque pendant la- quelle ils se font entendre plus fréquem- ment. A l'automne, la plupart d'entre eux gazouillent plutôt qu'ils ne chantent; mais aux premiers beaux jours leur voix acqué- rant son amplitude , ils en déploient tous les riches accords. C'est surtout le matin et îe soir, lorsque le soleil descend à l'horizon, r qu'ils en développent toutes les ressources. La Draine , au fond des bois, est la première à nous faire entendre les sons flûtes et va- riés de son ramage; le Merle noir, dans les bosquets, dans nos jardins , redit ces chants tristes et mélancoliques que tout le monde connaît, et le Merle bleu, du haut de son rocher solitaire, jette ces notes tantôt douces et harmonieuses, tantôt sonores et métalli- ques , qui donnent à son chant une expres- sion tour à tour gracieuse et grave. Ce dernier Oiseau a toujours été fort estimé à cause de la beauté et des modulations de sa voix. Un de nos grands rois de France , Fran- çois Ier, prenait, dit-on, un singulier plaisir à l'entendre ; il l'estimait plus belle que celle de toute autre espèce. Olina rapporte qu'à Milan et à Genève un mâle apprivoisé de Merle bleu se vendait fort cher de son temps ; et selon Hassclquist, un pareil Oiseau valait à Smyrne et à Constantinople de 50 à 100 piastres (250 à 500 fr.). Comme tous les Oiseaux chanteurs enlevés jeunes à la tutelle de leurs parents, et sou- mis de bonne heure à cette éducation factice que nous leur donnons, les Merles et les Grives possèdent à un certain degré le talent d'imitation. Ils oublient leur propre chant pour répéter des sons qu'ils ont entendus et qu'ils se sont appropriés. Belon nous dit que la Draine peut prononcer quelques mots, et Pline rapporte, avec un peu trop d'exa- gération peut-être, qu'Agrippine avait une Grive qui contrefaisait les paroles de tous ceux qu'elle entendait. Mais de toutes les espèces de la nombreuse famille des Merles, celle qui possède au plus haut point la faculté d'imiter les autres animaux, celle en même temps dont le chant naturel est le plus suave et le plus mélo- dieux, est sans contredit le Moqueur poly- glotte. Comme son nom l'indique, cet Oiseau a le singulier talent de reproduite à l'ins- tant tous les cris , tous les chants qui vien- nent le frapper. Nous connaissons biea quelques Oiseaux, tels que lesPies-Grièchcs rousse et écorcheur, les Fauvettes effarvollc et verderolle , le Traquet imitateur, etc., qui , à l'état de liberté , prennent le ramage des autres espèces leurs voisines. Il est éga- lement certain, d'après les observations de Nordman, que le Merle de roche imite le chant et les airs d'appel des autres Oiseaux ; mais, au dire des voyageurs, l'imitation chez le Moqueur serait portée à un degré de perfection bien supérieur. «Bien loin de rendre ridicules les chants étrangers qu'il répète, dit Bulîon , il paraît ne les imiter 140 MER ■ MER que pour les embellir; on croirait qu'en s'appropriant ainsi tous les sons qui frap- pent ses oreilles , il ne cherche qu'à enrichir et perfectionner son propre chant, et qu'à exercer de toutes les manières son infati- gable gosier. » Fernandez , Nieremberg et en général les Américains , considèrent le Moqueur comme le premier parmi les Oi- seaux chanteurs de l'univers ; ils le mettent même au-dessus du Rossignol. Sa voix forte et bruyante est surtout agréable lorsqu'on l'entend à une certaine distance. Non seu- lement il chante avec goût sans paraître se répéter, mais il chante avec action, avec âme ; il semble que les diverses positions où il se trouve, que les diverses passions qui l'affectent, aient leur ton particulier. Gomme le Merle bleu et le Merle de roche, il s'é- lève en chantant dans les airs ; comme eux il décrit en volant une multitude de cercles qui se croisent; il pousse en même temps des cris vifs et légers , puis son chant s'é- teignant par degrés , on le voit planer rnoel- leusement au-dessus de son arbre, cal- culer de plus en plus les ondulations im- perceptibles de ses ailes, et rester enfin comme suspendu au milieu des airs, immo- bile et sans voix. Ainsi que nous l'avons déjà dit , c'est sur- tout au printemps que les Merles, comme les Grives et les Moqueurs, déploient toutes les ressources de leur gosier. Chez eux , le chant est bien , comme l'a dit Buffon d'une manière générale des Oiseaux, l'expression des amours. Aussitôt accomplis , le mâle , chez ces espèces, ne quitte plus sa femelle et semble vouloir se l'attacher et lui plaire par ses chants continuels. Celle-ci travaille- t-eîle à son nid , le mâle , sans prendre une part active à sa construction, préside pour ainsi dire au travail de sa femelle, la suit dans les mille courses qu'elle fait pour cher- cher les matériaux qu'elle met en œuvre, et ne cesse de se faire entendre durant des heures entières. Alors son excitation est telle, qu'il chante même en volant. Il chante encore, et cela presque sans inter- ruption, pendant toute la journée lorsque sa compagne couve; il paraît prendre à tâche de la distraire et de lui faire trouver moins pénibles les soins de l'incubation ; mais son chant se ralentit, devient moins fréquent, après l'éclosion des petits; il finit même par ne plus se faire entendre qu'à de longs intervalles, le matin et le soir. C'est, du reste, ce qui arrive pour presque tous les oiseaux chanteurs. Le mâle , qui n'avait point aidé sa femelle pour l'édification du nid , qui n'avait pris qu'une très légère part aux fonctions pénibles de l'incubation, par- tage cependant les soins que réclame l'édu- cation des jeunes ; il pourvoit comme elle à leur subsistance. Tout entier aux besoins de sa famille, il emploie son activité à aller chercher pour elle des aliments, et oublie, pour ainsi dire, de chanter. La plupart des espèces de la famille des Merles nichent de très bonne heure. Parmi celles d'Europe, la Draine, par exemple, travaille à son nid dès le mois de mars , quelquefois en février, par conséquent bien longtemps avant que les arbres sur lesquels elle s'établit se couvrent de feuilles. Des couples de cette espèce paraissent même ne pas être arrêtés dans leurs fonctions de re- production par les intempéries de la saison; car j'ai vu à Paris des nichées de Draines à une époque où la température tombait en- core quelquefois à zéro. Notre Merle noir entre également en amour de très bonne heure. Il n'est pas rare de trouver des jeunes de cette espèce vers la fin d'avril. Le Merle bleu, au contraire, et le Merle de roche, ne nichent qu'en mai et en juin. Ces der- niers n'élèvent ordinairement qu'une couvée, tandis que les premiers font deux et parfois trois pontes. Ceux de nos Merles et de nos Grives d'Europe qui se retirent très avant dans le Nord , se reproduisent en général un peu plus tard que ceux qui restent dans les contrées plus méridionales. Ces mêmes faits se rencontrent chez les espèces étran- gères ; il en est de plus précoces et de plus fécondes les unes que les autres. Les mêmes endroits ne conviennent pas à tous les Merles pour l'établissement de leur nid; la plupart, comme le Merle noir, le Merle à plastron, la Grive commune, choisissent le plus ordinairement, à cet effet, les arbustes, les buissons épais, les broussailles , les vieux troncs d'arbres étêtés et couverts de lierre. La hauteur à laquelle ils le placent varie à l'infini; quelquefois il est tout-à-fait à l'appui du sol, d'autres fois il occupe presque le sommet des grands ar- bres; mais, en général, il est situé à peu MER MER 141 près à hauteur d'homme. D'autres espèces , comme la Litorne, la Draine, le construi- sent sur les arbres de haute futaie, au fond des forêts ou sur la lisière des bois. Enfin , il en est qui, à l'exemple du Merle de ro- ches et du Merle bleu, choisissent, pour établir leur nid , les sites rocailleux et es- carpés, lesanfractuosités des cavernes creu- sées sur les flancs des montagnes, les vieilles tours, les édifices en ruines. Quelques uns, dit-on, parmi les exotiques, suspendent le leur aux roseaux, aux grandes plantes her- bacées qui croissent le long des eaux. D'ail- leurs on peut dire, d'une manière générale, que chaque espèce niche dans les lieux où ses habitudes naturelles l'appellent à vivre. On a vu, ce qui est assez remarquable , les mêmes couples de Merle noir, de Merle bleu et de Merle de roche, revenir constam- ment, à l'époque des amours, dans la loca- lité où ils s'étaient reproduits une première fois, et faire leur nid dans le même buis- son, dans le même trou de rocher. Les Merles n'apportent pas une égale in- dustrie dans la construction de l'édifice qui doit recevoir leurs œufs , et tous n'emploient pas les mêmes matériaux. Les espèces d'Eu- rope qui compliquent le plus leur ouvrage, sont le Merle noir, la Grive commune et le Mauvis. Leur nid, composé extérieure- ment de mousse , de petites racines , de feuilles et d'herbes sèches , liées ensemble par une forte couche de terre détrempée , est matelassé à l'intérieur de matériaux plus mollets. Les espèces saxatiles font un nid assez négligé et fort semblable à celui des Traquets. Le nombre d'œufs que pond chaque espèce est ordinairement de cinq ; mais ce nombre est très susceptible de va- rier. J'ai vu jusqu'à sept petits dans un nid de Merle bleu et trois seulement dans un de Merle noir ; ce dernier nombre était probablement le produit d'une troisième couvée. La couleur des œufs, chez les Merles, ne varie pas autant que pourrait le faire supposer le grand nombre d'espèces con- nues : elle est ou bleu-verdàtre , avec des taches noires, comme dans la Grive com- mune et le Mauvis ; ou vert-bleuâtre clair, avec taches rousses ou brunes, comme chez le Merle ordinaire, le Merle erratique et la Litorne; ou d'un bleu sans taches, comme chez les Merles bleu et de roche; ou d'un gris roussâtre taché de brun, comme chez la Draine; ou enfin blanchâtre pointillé de noir , de roux ou de brun , comme chez plu- sieurs espèces étrangères. La durée de l'in- cubation chez les Oiseaux dont il est ques* tion est de 15 à 18 jours; elle est subor- donnée à des conditions de température. Celle de l'incubation des jeunes varie éga- lement, car elle dépend en grande partie de l'abondance ou de la disette de nourriture que fournit le canton où ils sont nés. C'est après l'émancipation des dernières nichées que toutes les espèces de la famille des Merles commencent à émigrer. Aucune d'elles ne reste dans le canton où elle s'est reproduite ; toutes passent dans d'autres contrées, pour y demeurer autant qu'elles y trouveront des circonstances favorables à leur existence : ces circonstances venant à faire défaut, elles gagnent d'autres loca- lités. C'est donc par une série d'excursions que les Merles effectuent leurs migrations. Les vieux partent rarement en compagnie des jeunes; ils les devancent et suivent en général d'autres routes. Au moment du départ, les uns (et c'est le plus grand nom- bre) s'assemblent en bandes plus ou moins grandes qui se dispersent lorsqu'elles sont arrivées au lieu de leur destination; les autres, comme la Grive commune, voya- gent seulement par petites familles compo- sées d'un nombre d'individus qui varie de trois à dix environ; d'autres, enfin, émi- grent solitairement ; les Merles saxicoles et le Merle noir sont dans ce cas. S'il arrive qu'au temps du passage on surprenne deux ou trois individus de ces espèces émigrant ensemble, ils sont tellement éloignés l'un de l'autre, qu'il est impossible de les consi- dérer comme composant une petite troupe. Tous les Merles , à l'exception des saxicoles , réclament en voyageant. Dans une bande de Draines, de Litornes, de Grives com- munes et de Mauvis, il y a toujours un ou plusieurs individus qui poussent en volant un cri d'appel qu'on entend de fort loin. Si le temps leur est favorable, ils font de lon- gues traites et se soutiennent dans les ré- gions moyennes de l'air, tandis que s'ils ont un vent qui leur soit contraire et qui les fatigue, leur vol est fort bas et leur ex- cursion de courte durée. Comme c'est *q grande partie le besoin !42 MIlK MER de nourriture qui force les Merles à émi- grer, il en résulte que leur course s'étend d'autant plus loin , qu'ils ne trouveront pas les pays qu'ils traversent sufûsamment pourvus de subsistances; et cela est si vrai que nos Merles et nos Grives d'Europe qui, à l'automne , abandonnent le nord pour se répandre sur les îles de l'Archipel grec et passer en Afrique , s'arrêtent et demeu- rent l'hiver, en nombre considérable , dans le midi de la France , sur les îles de la Corse et de la Sardaigne, lorsque les baies de Genévriers et d'autres petits fruits dont ils se nourrissent y sont abondants. Si la ré- colte de ces baies et de ces fruits est nulle ou pauvre , on est assuré de voir ces Oiseaux ne s'y arrêter qu'en très petit nombre. D'ailleurs quelques individus du Merle noir (ce qui ne fait pas exception à la règle gé- nérale) ne bougeront pas de toute Tannée du canton où ils seraient assurés de trouver constamment de quoi satisfaire leur appétit. Si l'on en juge par les espèces qui se re- produisent chez nous, ou qui au temps des migrations traversent la France, il est certain que tous les Merles ne se met- tent pas en route au même moment ni à la même époque. Les Merles saxicoles érnigrent les premiers ; ordinairement vers les derniers jours du mois d'août or! les voit se mettre en mouvement; ce n'est qu'un mois plus tard qu'on com- mence à voir passer la Draine et le Merle noir ; la Grive commune abandonne le nord vers la fin de septembre , son passage du- rant habituellement une vingtaine de jours; le Mauvis la suit de très près , et souvent l'accompagne; enfin, la Litorne, moins sensible au froid , ne paraît dans nos prai- ries humides et marécageuses qu'après les premières gelées. De tous les temps, la chair des Merles, et surtout celle des espèces à plumage gri- velé, du Mauvis, par exemple, et de la Grive commune, a été fort recherchée et fort estimée à cause de son fumet et de sa dé- licatesse. Mais une réputation moins bien méritée qu'on lui avait faite , et que n'ont pas craint de lui attribuer des auteurs du siècle dernier, et même des écrivains fort recommandâmes du commencemeut du siècle actuel, est celle d'être un remède efficace contre certaines maladies. Ainsi la chair du Merle noir guérissait, disait-on , les inflammations intestinales, et l'huile dans laquelle on la faisait bouillir était fort re- commandée contre la sciatique et la goutte. Il n'est pas jusqu'aux excréments de cet Oiseau qui n'eussent, comme ceux des Hi- rondelles et d'une foule d'autres espèces, quelque propriété particulière. La plus re- marquable était celle de dissiper les rous- seurs du visage et les taches de la peau ; mais il fallait préalablement faire dissoudre ces excréments dans du vinaigre et en faire usage comme aliment. La chair de la Grive commune avait bien moins de vertus, car elle ne guérissait que de l'épilepsie; encore fallait-il que l'oiseau se fût nourri pendant quelque temps de gui de Chêne. Ces croyan- ces n'ont pas existé seulement aux époques de barbarie; et si nous en parlons, c'est précisément parce qu'on les trouve exposé-es sans commentaire dans des ouvrages dont la publication remonte à peine à trente et cinquante ans. La chair des Merles , des Grives , etc., a, comme la plupart des viandes noires , la propriété unique d'être légèrement excitante, et le précieux avantage, surtout lorsqu'elle estgrasse, d'être, pour les gourmets, un mets très succulent et très savoureux. Les Romains, qui se connaissaient quel- quefois en bons morceaux ( pour employer le langage des gourmands), faisaient sou- vent figurer la Grive commune dans le menu de leur banquet. Cette espèce était pour eux le premier gibier parmi les Oiseaux, comme ils avaient fait du lièvre le premier des Mam- mifères. Horace, qui n'était pas le moins sen- suel deson temps, s'écriedans unedeses épî- tres: Nilmelius Turdo, rien n'est préférables la Grive. Cette opinion était tellement celle de ses compatriotes, que la manière d'élever et d'engraisser cet Oiseau était devenue pour eux un art , et un art dont le premier inventeur, à ce que dit Plutarque , fut, comme on le pense bien, ce même Lucullus qui employait son temps et ses richesses à chercher pour sa table des mets nouveaux ou délicats. Selon Varon et Columellc {do Re rusiieà) , les Romains conservaient et en- graissaient les Grives dans des volières som- bres, et surtout éclairées de façon que les Oiseaux captifs, pour ne point être dis- traits, ne pussent pas voir ni la campagne MER MER 143 ni les bois. Entassées dans ces sortes de prisons , et au milieu d'une nourriture abondante et choisie , dont faisaient partie les baies de lentisque , de myrte, de lierre, et surtouf. une pâte faite avec du millet pilé et des figues broyées, les Grives ne tar- daient pas à prendre de l'embonpoint. Puis , pour leur faire atteindre leur dernier degré d'obésité, et vingt jours environ avant de Jes manger, on les mettait à part dans un lieu bien plus étroit et plus abondamment pourvu de nourriture. Ces grivières, comme les appelle Guéneau de Montbeillard, étaient en si grand nombre aux environs de Rome, et les Grives qu'elles renfermaient étaient en quantité si prodigieuse , que leurs excré- ments étaient employés comme engrais pour fertiliser les terres, et servaient encore à engraisser les Bœufs et les Cochons. Cette industrie n'a plus d'imitateurs, et Lucullus, sous ce rapport, n'a plus de des- cendants. Les gastronomes du midi de la France sont peut-être les seuls qui aient un peu conservé les goûts des Romains , car la plupart d'entre eux savent encore parfumer la chair des Grives au moyen des baies de Genièvre. D'ailleurs, comme la chair de ces Oiseaux n'a rien perdu de ses qualités na- turelles, il en résulte que la chasse qu'on leur fait est toujours des plus destructives. Cette chasse forme même une branche con- sidérable d'industrie dans certaines loca- lités, telles que la Corse et la Sardaigne; les moyens que l'on met en usage pour la faire sont prodigieux; mais le piège le plus simple, et en même temps le plus généra- lement usité, est le collet. Les espèces qui composent la famille des Merles offrent une vaste distribution géo- graphique. Elles sont, on peut dire, ré- pandues partout avec profusion, même en Europe, qui cependant est une des parties du monde qui en possède le moins. En effet, on n'y en compte guère que quatorze; huit qui y nichent et six qui s'y montrent accidentellement de passage. Enfin, le plumage des Merles présente de nombreuses variétés totales ou partielles que nous indiquerons plus bas. Ainsi que nous l'avons dit, la division dans laquelle sont comprises les différentes espèces d'Oiseaux auxquelles on donne le nom général de Merles, se caractérise d'une manière si vague, que la plus grande con- fusion règne parmi les auteurs sur la ques- tion de savoir quelles en sont les vraies li- mites. Les uns la bornent à un fort petit nombre de genres; les autres ne lui don- nent pour ainsi dire pas de circonscription, tant ils y comprennent d'éléments divers , mais en excluant telle ou telle espèce que d'autres y rapportent. Il n'y a pas dans toute la série ornithologique de section qui soit aussi mal définie et aussi arbitrairement établie que celle dont il est question. Les auteurs se sont toujours récriés avec raison contre la difficulté que présentent sous le rapport de leur composition les familles des Fringillidées, des Sylviadées et desMuscica- pidées; mais ces difficultés ne sont rien , on peut le dire, en comparaison de celles qu'offre la famille des Merles. Aussi une monographie de ces Oiseaux serait unechoso vraiment nécessaire, et celui qui, dans un travail de synonymie et de classification, nous ferait bien connaître quelles sont les espèces auxquelles le nom de Merle, pris dans une acception un peu générale, doit rester, aurait bien mérité de l'ornithologie. Nous justifierons ces considérations en reti- rant de quelques unes des méthodes orni- thologiqucs la partie qui est relative aux Merles, et en en faisant un exposé rapide. Le g. Turdus, de Linné, Gmelin et La- tham , formait une collection si hétéro- gène, qu'on est arrivé à en retirer soixante espèces au moins, qui ont été réparties dans trente-cinq ou trente-six genres , et dans une vingtaine de familles différentes. MM. Vieillot, Temminck et G. Cuvier,'en adoptant le g. Turdus des auteurs que nous venons de citer, ont essayé de l'épurer en en éloignant des espèces qui ne pouvaient s'y rapporter; mais ce ne sont pas là les seules modifications qu'ils y aient intro- duites. Pour Vieillot, les Oiseaux compris sous le nom de Turdus se divisaient en Moqueurs , en Grives et en Merles, qui eux- mêmes formaient deux sections: l'une pour les espèces à narines découvertes, et l'autre pour celles à narines couvertes par les plu- mes du capistrum. M. Temminck, prenant en considération l'habitat, s'est borné à les distinguer en Merles sylvains et en Merles saxicoles. La méthode de G. Cuvicr , sur ce point, estplus compliquée et diffère notable- tu MER ment de ce qu'ont fait Vieillot et Temminck. En effet, il comprend comme sections du g. Turdus les Stournes, les Turdoïdes, les Astrapies, les Grallines , les Endures et les Crinons, que Temminck et Vieillot en avaient génétiquement retirés, et comme ce dernier il différencie les Merles des Grives. Cette manière de voir est à peu près celle qu'a adoptée M. Lesson dans son Traité d'ornithologie. Les genres linnéens ayant élé convertis en familles, et M. Lesson ac- ceptant cette innovation, qui était un pro- grès, fit du g. Turdus, non pas une fa- mille, comme Vigors, mais une sous-famille dans laquelle il distingua les Stournes , les Juidas, les Spréos, les Pélrocincles, les Merles- pies-Grièches et les Merles qu'il a subdivisés en Merles pr. dits , en Grives , en Fausses- Grives , en Cinclosomes , en Merles-Philé- dons , en Moqueurs , en Petits-Merles , en Merles à bec court, en Merles- Griviers, en Turdoïdes, en Podobés et en Merles -Traquets. Un essai de classification que nous ne sau- rions passer sous silence, est celui qu'a proposé M. de Lafresnaye. Pour lui , les Oiseaux dont nous parlons composent la quatrième famille de ses Passereaux denti- rostres à bec comprimé, et sont, d'après des considérations de mœurs et d'habitat, distribués dans sept sections : celles des Merles buissonniers, qui comprend les genres Ixos , Brachypus , Tricophorus , Orpheus et les Merles philédons et latirostres; celle des Merles sylvains ou Merles proprement dits , représentés par les genres Turdus , Kittacincla, Sericulus, Myiophonus et Merles rubiettes; celle des Meules riverains, de laquelle font partie les genres Sciurus, Cra- teropus , Garrulaxis, Malacocircus , Cin- closoma, Psophodes, Megalurus; celle des Merles de roseau , g. Donacobius ; celle des Merles plongeurs, g. C inclus ; celle des Merles marcheurs, comprenant les genres Lamprotornis et Gryllivora ; et celle des Meules hiîmicoles , g. Grallina. Enfin, pour G.-R. Gray la famille des Turdidées em- brasse 70 genres , qui sont répartis en cinq sous-familles, celles des Formicarinœ , des Turdinœ, des Timalinœ , des Oriolinœ et des Pycnonolinœ. Il doit résulter de cet exposé très rapide et incomplet, mais suffisant cependant, que la difficulté de fixer les limites de la division MER qui renferme les Merles est grande, puisque les tentatives faites aux différentes époques de la science ont conduit à des résultats qui sont presque la négation les uns des autres. Comme la classification de G. Cuvier est celle que l'on a le plus généralement adop- tée dans le courant de cet ouvrage, e'etf également d'après la méthode de cet auteur, combinée avec celle de M. Lesson , et mise le plus possible en rapport avec les progrès qu'a faits l'ornithologie, que nous distribue- rons les Merles. On ne doit pas s'attendre à trouver ici un spéciès complet, ni moins en- core la description de toutes les espèces que nous citerons; nous nous bornerons à dé- crire succinctement celles d'Europe, et pour les Merles étrangers, nous donnerons de la plupart d'entre eux une simple indication. I. MERLES. Turdus. Bec long, arqué, comprimé, fort, assez élevé, échancré à la pointe, qui n'est point recourbée en crochet; ailes ne dépassant pas les couvertures supérieures de la queue ; celle-ci ample et le plus ordinairement car- rée, et de médiocre longueur. (a) Espèces dont le plumage offre des cou- leurs uniformes ou distribuées par grandes masses. (G. Merula, Ray, Boié.) Le Merle commun , Turdus merula Linn. (Buff., pi. enl. , 2 et 555) : tout le plumage noir, avec le bec jaune ; la femelle est brune. — Habite toute l'Europe. Cette espèce présente de nombreuses va- riétés albines totales ou partielles. Celle à queue cerclée de blanc, que P. Roux indique comme constante sur les montagnes des en- virons de Nice , se trouve dans les environs de Paris , où nous l'avons rencontrée plu- sieurs fois. Le Merle a plastron, Tur. torquatus Linn. (Buff., pi. enl.t 168 et 182) : noir, à plumes bordées de blanchâtre; un plastron blanc sur la poitrine. — Habite les diffé- rentes contrées de l'Europe; s'y montre en moins grand nombre que le Merle commun, et comme lui offre de nombreuses variétés albines. Le Merle a gorge noire, Tur. alrogu- laris Nauman (Gould., pi 75) : tête, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir pro- fond ; parties supérieures d'un cendré oli- MER vâtre; milieu du ventre blanchâtre; flancs roux , avec de faibles taches brunes. — Ha- bite la Russie et la Hongrie, de passage en Autriche et en Silésie. Le Merle blafard, Tur. pallidus Pall. : brun-olivâtre en dessus; de larges sourcils jaunâtres; thorax et flancs couleur d'ocre; tout le reste des parties inférieures blanc. — Habite la Sibérie, très accidentellement de passage en Europe. Le Merle a sourcils blancs, Tur. sibiricus Pall., des montagnes boisées de la Sibérie, que M. Temminck place, dans son Manuel, parmi les espèces qui se montrent en Eu- rope, doit être rayé de la liste des oiseaux européens , attendu que c'est d'après une fausse indication qu'on l'y avait mis. Parmi les espèces étrangères, nous citerons : le M. ardoisé , T. ardosiacus Cuv. , du Brésil. — Le M. a collier blanc , T. collaris Soret {Rev. zool.y janv. 1840), de Calcutta. — Le M. a tête noire, T. atricapilla Cuv . , du Bré- sil.— Le M. a tête blanche, T. albiceps Cuv. , du Sénégal . — Le M. a calotte noire, T. nigropileus De la Fr. (Rev. zool., mars 1840), des Indes orientales. — Le M. citrin, T. citrinus Temm. (pi. col., 445). — Le M. a pieds rouges, T. rubripes Temm. (pi. col., 409 ), de Cuba. — Le M. de l'Australasie , T. Australasiœ Sh. (Nat. mise, 1013). — La Grive brune , T. fuscus Cuv. , du Brésil. — Le M. roux de Cayenne , T. pecloralis Cuv. (Buff., pi. enl., 644, t. 1). —Le M. unico- lore, T. unicolor Gould , de l'Himalaya. — Et le M. aux ailes variées, T. pœcilopterus du même auteur, et venant des mêmes lo- calités. (b) Espèces à gorge seulement grivelée. ( Ce sont les fausses Grives de M. Lesson.) Le M. erratique ou M. robin, T. migra- torius (Buff., pi. enl., 556, t. 1) : tête gris- ardoise; gorge blanche marquée de taches noires oblongues; parties supérieures d'un brun noirâtre; devant du cou , poitrine et ventre d'un roux couleur de brique. — Ha- bite l'Amérique septentrionale, très acci- dentellement de passage en Allemagne. A ce groupe peuvent se rapporter le M. plombé, T. plumbeus Gmel. (Buff., pi. enl., 560 ) , de Porto-Rico. — La Grive des Ma- louines, T. FalklandicusQuoy et G aim. (Zool. du voy. deFreyc, p. 104). — Le M. a tète T, VIII. MER 145 jaune, T. ochrocephalus Tcm. (pi. col., 136). — LcGrivrou, T. olivaceus Gmc] . (Levailî., Ois. d'Afr., pi. 98), du cap de Bonne-Espé- rance.— La Grive poiteau, T. Poitcauii Less., de Cayenne; et le Gr. champêtre, T. campestris Pr. Maxim. (c) Espèces à poitrine et dessous du corps grivelés. (Grives proprement dites. G. Tur- dus. ) La Grive commune, Tur. musicus Linn. (Buff., pi. enl., 406) : dessus du corps d'un brun nuancé d'olivâtre; sourcil jaunâtre; côtés du cou et de la poitrine roussâtres , avec des taches triangulaires brunes. — Ha- bite presque toute l'Europe. Cette espèce varie du blanc parfait au brun plus ou moins tapiré de blanc; elle a quelquefois tout le plumage d'un roux ar- dent ou d'un roux jaunâtre. La Draine, Tur. viscivorus Linn. (Buff., pi. enl. , 489 ) : dessus du corps brun cen- dré; dessous jaunâtre, avec des taches bru- nes en forme de fer de lance. — Habite l'Eu- rope; elle est très commune en France. Elle offre des variétés totales et partielles comme la précédente. La Grive dorée, Tur. aureus Holl., T. va- n'MsHorst. (Gould., Birdsof Eur., vol. 2). Cette Grive diffère de la précédente , avec laquelle elle a de fort grands rapports d'ail- leurs, en ce que son plumage est, en dessus comme en dessous , parsemé de taches en forme de croissant. Elle fait partie, si elle n'en est le type, du g. Oreocincla de Gould. — Habite l'Asie et l'Australie ; très acciden- tellement de passage en Europe. La Litorne, Tur. pilaris Linn. (Gould, Birds ofEur., part. 8) : tête et derrière du cou cendrés; dos châtain ; gorge et poitrine d'un roux clair, avec des taches lancéolées noires ; plumes des flancs également tachées. — Habite de préférence le nord de l'Europe ; de passage à l'automne dans les contrées tempérées. Le Mauvis, Tur. iliacus Linn. (Buff., pi. enl. , 51 ) : brun-olive en dessus; un large sourcil blanchâtre; sur les côtés du cou, de la poitrine et du ventre, de nombreuses ta- ches noirâtres ; le dessous de l'aile d'un roux ardent. — Habite le nord de l'Europe ; de pas- sage en automne dans nos pays méridionaux. Le Merle Nauman, Tur. Naumanni Tem. : 19 146' MER MER sommet de la tête et méat auditif d'un brun foncé ; parties supérieures d'un cendré roux ; sur les flancs et l'abdomen de larges taches rousses frangées de blanc; couvertures in- . férieures de la queue rousses. — Habite l'A- sie ; de passage en Silésie , en Hongrie , en Autriche et en Dalmatie. Nous citerons parmi les Grives étrangères à l'Europe: le Merle interprête, T. inlerpres Kuhl (Tem., pi. col., 458). — La Gr. de la Guiane, T. Guianensis Gmel. (Buff., pi. enl., 398 , fig. 1). — Le Grivereau , T. olivaceuS Lath. ( Levaill. , Ois. d'Afr.,$\. 98). — La Gr. grivette , T. minor Gmel. , de l'Amé- rique. — La Gr. solitaire , T. solilarius Wils. (Aud., pi. 58), de l'Amérique du Nord. — La Gr. a ventre blanc, T. ventralis Tem., de la Nouvelle-Hollande. — La Gr. tannée, T. mustelinusWùs., de l'Amérique du Nord. — La Gr. de Wilson, T. Wilsonii Bonap. , même habitat. — Et la Gr. brune, T. fusca- tus Vieill. (Ois. de VAm. sept., 57 bis). II. PÉTROCINCLES. Petrocossyphus, Boié. Bec allongé, comprimé, légèrement fléchi à son extrémité, et plus large à sa base que chez les Merles ordinaires; ailes fort lon- gues, dépassant le milieu de la queue ; celle- ci légèrement échancrée. Les espèces qui se rapportent à cette di- vision se rapprochent beaucoup des Traquets par leur manière de vivre, de nicher, et par la couleur de leurs œufs : aussi quelques auteurs les rangent-ils avec eux. Le Merle bleu, Pet. cyanus Boié, T. cya* nus Gmel. ( Buff. , pi. enl. , 250) : tout le plumage bleu, avec des croissants noirs et blanchâtres. — Habite tout le midi de la France, l'Espagne, la Sardaigne, l'Italie, la Grèce, etc. Le Mer. de roche, Pet. saxatilis, T. saxa- Mis Lath. (Buff., pi. enl., 562) : tête et cou d'un joli bleu cendré; dos noirâtre, avec une large tache blanche; parties inférieures et queue d'un roux ardent. — Habite toutes les lAlpes suisses et les Apennins; commun sur Jles hautes montagnes du midi de la France. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 18. M. Lesson, qui a fait la révision de cette division , y place encore les espèces étran- gères suivantes : Le Pet. solitaire, Pet . ma- nilliensis, T. manilliensis Gmel., de l'Inde. — Le Pet. Merle, Pet. cinclorhynchus Vig., de l'Himalcya. C'est de cette espèce que Swainson a fait son g. Pelrophila, nom au- quel G.-R. Gray a substitué celui tïOrocetes. — Le Pet. paudon , Pet. paudao Sykes , du pays des Mahrates (Inde). — Le Pet. maal, Pet. maal Sykes , même habitat. — Le Pet. a ventre rouge-brun, Pet. ferrugineo-venter Less., de l'Himalaya. M. Lesson pense, avec la plus grande réserve, que ce pourrait être là l'espèce dont M. Hodgson a fait son g. Larvivora. — Le Pet. a ventre orangé, Pet. aurantiiventer Less. , même habitat. — Et le Pet. a cou marron , Pet. castaneicollis Less., même habitat. A cette division doivent encore se rappor- ter le Merle bleu de la Chine , T. viola- ceitsLath., le M. rocar, T. rupestris Vieill. (Vieill., Ois. d'Afr., pi. 101), et I'Espion- neur, T. explorator Vieill. (Vieill., loc. cit.3 pi. 103). III. MOQUEURS. Mimus, Briss. (Orpheus, Sw.) Bec plus mince et plus convexe que dans les Merles ; ailes de médiocre longueur ; queue aussi longue ou plus lougue que le reste du corps, très étagée. Toutes les espèces appartenant à cette di- vision sont étrangères à l'Europe ; ce sont : Le Moqueur pr. dit, Mi. polyloltus, T.poly- glottus Gmel . (Buff. ,pl. enl. , 558), des États- Unis. — Le Moq. calandria , Mi. calandria Less., du Paraguay et du Chili. — Le Moq. cendré, Mi. gilvus, T. gilvus Vieill. , des États-Unis.— Le Moq. cat-bird, Mi. felivox, T. felivox Vieill., de Virginie. — Le Moq. a long bec, Orpheus longirostris de la Fr. , de la Californie. — Le Moq. bleu, Orp. cœru- lescens Sw., du Mexique. — Le Moq. merle, Orp. meruloïdes Sw., du détroit de Nootka. — Le Moq. roux, Orp. rufusëvt., des États- Unis. — Le Moq. de la Patagonie, Orp.pa- tagonicus d'Orb. et la Fr.— Le Moq. a trois bandes, Orp. trifasciatus Gould, des îles Gallapagos. — Le Moq. livide, Turdus livi- dus Licht., de la Guiane et de Cayenne. — V Orpheus dor salis d'Orb. et la Fr. , de Bo- livie et des Andes. — V Orpheus tricaudalus d'Orb. et la Fr., de Bolivie. — Le Moq. mon- tagnard , Mi. montanus Bonap., de l'Amé- rique du Nord. — VOrph. melanotis Gould, des Gallapagos. — VOrph. parvulus Gould, MER MER 147 même habitat. — Le Mi. saturninus , Tur. saturninus L\cht., du Brésil. — L'Orph. mo- dulator Gould, du détroit de Magellan. — Et le Moq. a bec recourbé, Orph. curviros- tris Sw. ( du Mexique ), dont Wagler a fait le type de son g. Toxostoma. C'est après cette division que se place «elle des Cinclosomes (Cinclosoma, Vig. et Horsf. ), dont on a fait le sujet d'un article particulier. } IV. STOURNES. Lamprotornis , Temm. Bec médiocre, élevé, élargi à sa base, à arête entamant le front; tarses forts; plumage métallisé, les plumes de l'occiput longues et pointues comme chez i'Étourneau. Toutes les espèces connues sont de l'an- cien continent, et sont considérées par la plupart des auteurs comme appartenant plu- tôt à la famille des Étourneaux qu'à celle des Merles. Le Merle vert, Lam. mauritia- nus, Tur. mauritianus Gmel. (Buff.,pZ. enl., 648, t. 2), de l'île Maurice et de Min- danao. — Le Stourne chanteur, Lam. can- tor Temm., Tur. cantor Lath. (pi. col., 149), de l'Ile de France , type du g. Calor- nis de G.-R. Gray. — Le Stou. bronzé, Lam. metallicus Temm. (pi. col., 266), de Ter- nate. — Le Stou. des colombiers, Lam. co- lombinus, Tur. colombinus Gmel , des îles Mariannes , Carolines et Philippines. — Le Stou. a sourcils rouges, Lam. erythrophris Temm. (pi. col., 267), des Célèbes. — Le Srou. a ventre roux, Lam. rufiveniris Riipp., de l'Abyssinie.— Le Stou. a bec grêle, Lam. tenuirostris Rupp., de l'Abyssinie. G. Cuvier a cru devoir distinguer des Stournes les espèces à plumage cuivré, mé- tallisé et éclatant : la plupart d'entre elles ont une queue fort longue et étagée. Ce sont ces espèces que M., Lesson , dans son Traité d'ornithologie, réunit sous les noms de Juida et Spréo. Le Merle a longue queue, Lam. œnca Licht. ( Buff. , pi. enl. , 220 ) , du Sénégal , type du g. Suida de M. Lesson. — Le Merle d'Angola, Lam. nitens Licht. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 90), de la Sénégambie. — Le Merle de Juida, Lam. aurata Licht. ( Buff., pi. cnl., 540), du cap de Bonne-Espérance. — Le Spréo , Lam. bicolor Licht. (Levaill. , Ois. d'Afr., pi. 88), du cap de Bonne-Espé- rance, type du g. Spréo de M. Lesson. —Le Roupenne, Lam. mono Licht., Tur. rufipen- nis Shaw (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 83), du Cap. — L'Oranvert , Lam. chrysogaster Licht. , de l'Afrique. — Et le Merle a ventre blanc , Lam. leucogaster, Tur. leucogaster ( Buff., pj.eni., 648, 1. 1), de Juida. M. Les- son place ces deux dernières espèces dans sa 7e race*des Merles à petite taille. V. TURDOIDES. Ixos, Temm. Bec court , faible , comprimé , fléchi dès sa base; pieds courts ; doigt du milieu plus long que le tarse; ongles courts et grêles. Cette division réunit les Merles ixos et les Podobés de M. Lesson. Quelques unes des espèces dont M. Temminck a fait des Tur- doïdes ont été prises pour types ou pour su- jets d'autres sections, que nous indiquerons au fur et à mesure que nous signalerons ces espèces. Une d'elles se montre accidentelle- ment en Europe; c'est le Turdoïde obscur , Ix. obscurus Temm. : tête, joues et gorge d'un brun sombre; dessus du corps d'un brun de terre terne; poitrine et flancs d'un brun clair; abdomen et couvertures infé- rieures de la queue blanchâtres. — Habite l'Afrique; se montre en Andalousie. Le Tur. Levaillant, Ix. Vaillantii Temm. (Buff., pi. enl., 317), du cap de Bonne-Es- pérance.— Le Tur. a tète blanche, Ix. leu- cocephala Temm. (pi. col. , 4 ). — Le Po- doeé, Turd. erythropterus Gmel. (Buff.,pï. enl., 334), du Sénégal , type de la 11e race de M. Lesson , ou Podobés. — Le Turd. cap- bronzé, Ix. calceocephalus Temm. (pi. col., 453), de Java, type du g. Micropode (Mi- cropus) de Swainson. — Le Turd. écaillé , Ix. squamatus , Turd. squamatus Temm. (pi. col., 453), que Swainson place dans son g. Brachype (Brachypus), dont le Turd. dis- par Horsf., espèce de Turdoïde, est le type. — Le Turdoïde a tète noire , Ix. atriceps Temm. (pi. col. , 137 ). — VIxos plebeius Rupp. (Voy. pi. 23). — Le Turd. a ventre jaune, Turd. aurigaster Vieill. (Levaill., Ois. d'Afr., 107), dont Swainson fait son g. Hœmatornis. Enfin G. Cuvier range encore avec les Turdoïdes \eJaufredic (Levaill., Ois. d'Afr., 111). —-Le Grivctin (id., 118). — Le Con- dor (id., 119 ). — Et le Turd. orienlalis Gmel. (Buff., pi. cnl, 273). Il en distingue les espèces à queue excès- 148 MER MER sivement fourchue, dont M. Temminck a fait un g. sous le nom tfEnicure. VI. GRALLINES. Grallina, Vieil!. (Tanypus, Oppel.) Bec médiocre , allongé , convexe ; ailes longues et pointues; tarses longs, robustes, scutellés. C'est surtout par ce dernier caractère , qui donne à ces oiseaux une apparence d'É- chassiers, que les Grallines se distinguent des autres Merles. On n'en connaît que deux espèces : la Grall. noire et blanche, Gr. melanoleuca Vieill. (Gai. des Ois., pi. 150), de la Nouvelle- Hollande; et la Grall. bicolore, Gr. bicolor Vig. et Horsf. , des environs de Port- Jackson. VIL CRINONS. Criniger, Temm. Enfin , G. Cuvier place parmi les Merles le Crinon barbu, Cr. barbatus Temm. (pi. col., 86), qui porte pour caractères distinc- tifs des soies fortes et raides à la base de la mandibule supérieure , et les plumes de la nuque terminées par une sorte de soie. Une foule d'autres espèces, décrites par des auteurs comme étant des Merles, ont été rapportées par d'autres auteurs à des gen • res et à des familles tout différents. Ainsi les Turd. malabarius Lath. et cochinchinen- sis Gmel., sont pour Boié des Philédons ; le Turd. badins Licht. , est un Foumier pour Vieillot; le T. longirostris Gmel. est le type du g. Tatau de Lesson, et appartient à la famille des Grimpereaux; le T. varieyatus Gmel. est le type du g. Campylorhynchus Spix, de la famille des Troglodytes ; le T. brachypterus Lath. est un Mérion pour M. Temminck; le T. arundinaceus Linn. est une Fauvette; le T. aureocapilla Gmel. est, pour les uns , un Accenteur, pour les autres une Fauvette; le T. flavirostris Horsf. est un Myophone pour M. Temminck; le T. colma Gmel. est pour Boddaert un Fourmi- lier; le T. perspicillatus Gmel. est un Ga- rulaxe pour M. Lesson ; le T. crassirostris Lath. est pour le même auteur un Turnagra; le T. palmarum Linn. est dans Vieill. un Tachyphone; le T. gulturalis de Lath. est, dans la famille des Cotingas, le type du g. Pachycéphale de Svvainson ; le T. zeilonus est une Pie-Grièche; le T. leucotis Lath. est un Phiiédon pour M. Temminck ; le T. fla- virostris Horsf. est également pour lui un Myophone; le T. amœnus Horsf. appartient, selon G.-R. Gray, au g. Traquet. La liste des espèces que l'on a successive- ment retirées du g. Turdus est presque iné- puisable; mais nous devons borner là nos citations. Elles suffiront pour démontrer combien peu cette division des Merles est caractérisée , puisqu'elle est susceptible de comporter tant d'éléments hétérogènes. (Z. Gerbe.) MERLE D'EAU, ois. — Nom que don* naient Buffon et les ornithologistes de son époque au Cincle plongeur d'Europe. Voy. cincle. (Z. G.) MERLUS (Gadusmerluccius Lin.), poiss. — C'est un grand Poisson de la famille des Gades habitant l'Océan d'Europe et la Médi- terranée. Il a le corps très allongé , com- primé vers la queue, arrondi en avant; la tête large et déprimée ; la gueule bien fen- due, les mâchoires hérissées de longues dents en crochets et pointues sur plusieurs rangs; un barbillon à la symphyse ; deux dorsales : l'antérieure petite, basse et courte; la se- conde, étendue sur presque tout le dos, va jusqu'à la caudale, avec laquelle elle ne se confond pas; une seule anale très longue; la caudale petite et courte. Un gris plus ou moins blanchâtre colore le dos ; le ventre est blanc mat. C'est un Poisson vorace qui vit en trou- pes et dont on fait une pêche abondante, surtout le long des côtes de la Méditerranée, parce que ce poisson donne lieu à de bonnes et abondantes salaisons qui rendent sa chair plus ou moins sèche, suivant le procédé qui a été suivi pour la saler. On vend alors ce poisson sous le nom de Merluche quand il n'est pas très dur, et sous celui de Stock-fish quand il est devenu tout-à-fait raide et sec. On le réduit à cet état surtout en Flandre et dans le nord de la Basse-Allemagne. C'est une des nourritures les plus abondantes pour les classes pauvres. Le Merlus est devenu aussi le type d'un genre particulier de la famille des Gades, et qui se distingue de celui des Morues et des Merlans , parce qu'il n'a que deux dorsales et qu'une seule anale. Il se dislingue des Merlans par le barbillon. 11 y a plusieurs es- Dèces de ce genre , car celle que Lacé- MER MER 149 pède a vue dessinée par Commei&un, et qui se trouve autour du cap Horn, est bien dis- tincte de celle d'Europe. Elle a été rapportée par M. Gay. On en connaît d'autres de la Nouvelle-Zélande. (Val.) *MERMIS (pcpfus, fi], cordelette), helm. — Genre d'Helminthes établi par M. Du- jardin pour des vers longs, filiformes, con- fondus avec les Gordius ou avec les Fi- laircs. Les mâles sont inconnus ; les femelles, après avoir vécu dans le corps de quelque insecte ou d'une larve, en sortent et se trou- vent pelotonnées sur la terre humide, où elle répandent leurs œufs globuleux , noirâ- tres. Ces œufs sont contenus d'abord dans une capsule ou dans un calice bipolaire, susceptible de se diviser en deux moitiés cupuliformes. Les Mermis femelles, à l'in- stant de la ponte, n'ont qu'un intestin in- complet, sans orifice anal; leur bouche est terminale, très petite; leurs téguments, très épais, sont formés de fibres obliques. (Duj.) *MEROCORÏS (fjwpoç, cuisse; xopiç, pu- naise). iNS. — Genre de la famille des Coréi- des, groupe desCoréites, de l'ordre des Hé- miptères, établi par Perty [Delect. anim. articulât.) et généralement adopté par les entomologistes. Ces Insectes sont caractéri- sés par une tête courte et des antennes dont le dernier article est en forme de fuseau al- longé. Le type de ce genre est le M. acri- dioides (Coreus acridioides Fabr.), de l'Amé- rique méridionale. (Bl.) MERODON (iMpoç, , cuisse ; oJotfç, dent). ins. — Genre de l'ordre des Diptères bra- chocères, famille des Brachystomes , tribu des Syrphides , établi par Latreille et carac- térisé comme suit : Corps épais. Antennes insérées sur la moitié inférieure de la hau- teur de la tète et sur une saillie du front; troisième article ovale ; style bi-articulé. Yeux velus. Cuisses épaisses, ordinairement terminées par une dent; jambes arquées. Cellule sous-marginale des ailes pédiforme. Ce genre renferme 16 espèces , toutes de France ou d'Italie, et 3 qui paraissent ap- partenir à l'Afrique septentrionale. Nous citerons parmi les premières le il/, equestris, qui se trouve aux environs de Paris. C'est un Insecte long de 1 à 2 centimètres; il a la face et le front grisâtres , les antennes noires, le thorax antérieurement à poils ferrugineux, postérieurement à poils noirs; î ecusson et l'abdomen à poils ferrugineux ; les pieds noirs; les jambes postérieures à tubercule vers l'extrémité, et terminées par une pointe recourbée. Les larves des Merodon se nourrissent de substances végétales ; quelques unes ont été découvertes dans des ognons de Narcisse , dont elles rongent l'intérieur. Elles ont le corps blanchâtre, épais, cylindrique, pointu aux deux extrémités. MÉROE. Meroe. iioll. — Genre créé par Schumacher aux dépens des Donaces. Voy. ce dernier mot. *MEROLES. rept. — Division formée dans l'ancien genre Lézard par M. Gray (Ann.ofn. hist., I, 1838). (E. D.) *MEROMALES. ins.— Genre de la tribu des Chalcidiens, groupe des Osmocérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Wal- ker (Entom. Magazine). Le type est le M. flavicornis Walk. (Entom. Magaz., t. II, p. 178). (Bl.) *MERONCÏDIES. ins.— Genre de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Serville (Rev.rnéth. de l'ordre des Orthopt., Ann. des se. nat.t lre série) sur une espèce de la Guiane (M. obscurus Serv.), qui n'est pas séparée des Acanthodis par d'autres entomologistes. (Bl.) *MEROPACHYS(pivjpoç, cuisse; ™Xvç, épais), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins, établi par M. Hope et adopté par Erichson {Archiv. fur Naturg., 1842, p. 221, 162). Les deux espèces suivantes , de la Nouvelle- Hollande, en font partie : les M. Mac-Leayi H., et sericeus Er. (C.) *MEROPACH¥S (avjpôç, cuisse ; wr«xvç, épais), ins. — Genre de la famille des Co- réides , groupe des Anisoscélites, de l'ordre des Hémiptères , établi par M. Laporte de Castelnau (Essai hémipt. hétéropt.) sur quel- ques espèces exotiques. Les Meropachys ont une tête courte, arrondie; des pattes posté- rieures grandes , dont les cuisses sont très renflées et les jambes arquées. On peut en considérer comme le type le M. gracilis Burm., qui est assez commun au Brésil. (Bl.) *M ÉROPIDÉES. Meropidœ. ois. — Fa- mille de l'ordre des Passereaux , établie pour des espèces qui ont un bec plus long que la tête, arqué; un corps allongé, svclte; 150 MER MER des ailes longues ; une queue le plus ordi- nairement terminée par deux brins ; des pieds courts, et le doigt externe profondé- ment soudé à celui du milieu. Cette famille , qui correspond aux Lepto- rarnphus de M. Duméril et aux Guêpiers de G. Cuvier, a été créée par Vigors. Elle comprend, pour! G. -R. Gray, les genres Merops, Meïittophagus et Nyctiornis ; et pour M. Lesson, indépendamment du genre Merops , dans lequel il confond les Mélitto- phages et les Nyctiornes , la famille des Mé- ropidées renferme encore les genres Irrisor et Rhinopomastur. (Z. G.) MEROPS. ois. — Nom scientifique du genre Guêpier. Voy. ce mot. *MEROSCELISUS (pnpéc, cuisse ; c,- , nombril), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Cycliques, tribu des Cassidaires , proposé par M. Hope (Coleopterist's Manual, '1840, p. 160), et qui appartient à la tribu de ses Mésomphalides. L'espèce type, le C. gibbosa de F., originaire de l'Amérique méridionale, nous a servi à établir trois ans auparavant le genre Cyrtonota (Dej., Cat., 3eédit., 1837, p. 392). (C.) * MÉSOMPHALIDES. Mesomphalidœ . ins. — Tribu de Coléoptères subpentamères, famille des Cycliques, proposée par M. Hope (Coleopterist's Manual , 1840 , p. 160), et que l'auteur compose des genres suivants : Tauroma, Desmonota, Mesomphalia, Oxy- nodera, Dolicotoma, Calaspis, Selenis, Bato- nota, Cyphoptera , Pœcilaspîs et Cyphomor- pha ; la plupart des types avaient reçu antérieurement de nous des noms génériques qui tous ont été adoptés par Dejean , et de- puis par d'autres entomologistes. (G.) MÉSOMYONES, Latr.(Fa??i. nat.). moll. — Syn. de Monomyaires, Lamk. *MESOMY'S (ft£«ç, moyen; p.uç, rat). mam. — Groupe de Rongeurs indiqué par M. Wagner (in Wiegmann, Archiv., 1815). (E. D.) *MESONA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Labiées-Ocimoïdées , établi par Blumc(Bijdr., 838). Herbes de Java. Voy. LABIÉES. *MESONEMA Q** MES MES 163 îolribus de Serville , qui avait déjà étt em- ployé dans un autre ordre. Ce genre ren- ferme trois espèces européennes , les Lamia curculionoides , nebulosa de Fab., et myops de Schr. Cette dernière se retrouve en Si- bérie. (C.) *MESOSTEIRUS, DC. {Prodr., VI, 92). BOT. PH. — Voy. STILPNOPHYTUM , LeSS. *MESOSTENA ((jl/ considérés seulement sous le rapport de l'aspect extérieur , offrent plu- sieurs variétés parmi lesquelles on dislingue surtout : l° le Mica foliacé en grandes feuilles transparentes , quelquefois de plus de deux mètres de diamètre (vulgairement Verre de Moscovie) ; 2° le Mica lamelliforme ou pulvérulent, en petites paillettes bril- lantes , disséminées dans les roches solides ou dans les sables. Ces paillettes ont fréquem- ment un aspect métalloïde, joint à la cou- leur blanche de l'argent ou jaune de l'or, ce qui les fait prendre pour des parcelles de ces métaux par les personnes qui ne jugent que sur l'apparence. Le Mica est abondamment répandu dans la nature. On le trouve dans tous les ter- rains , depuis les plus anciens jusque dans les couches sableuses des dépôts les plus mo- dernes. 11 fait partie essentielle de beaucoup de roches (Granité, Gneiss , Micacite, etc.), et c'est à son abondance dans quelques unes et à sa disposition par feuillets ou couches planes que ces roches doivent leur struc- ture schisteuse. On emploie ce minéral à différents usa- ges. Le Mica en grandes feuilles sert en Russie pour le vitrage des vaisseaux de guerre , parce qu'il a l'avantage de ne pas se briser comme le verre lors des explosions de l'artillerie. En Sibérie, où on l'exploite, on le substitue au verre pour garnir les fe- nêtres et les lanternes. Les lames de Mica sont aussi utilisées dans la confection de cer- tains instruments de physique appelés colo- rigrades. Enfin les sables micacés , et sur- tout les variétés lépidolithes sont employées comme poudre pour sécher l'écriture. (C. D'O.) MICACITE. géol. — Synonyme de Mi- caschiste. Voy. ce mot. *MICAÏ\EA. bot. cr. — Genre de Li- chens de la tribu des Collémacées , établi par Fries {01. hom., 256) pour des Lichens qui croissent sur les rochers et le bois pourri. Voy. LICHENS et COLLÉMACÉES. MICASCHISTE, géol. — Syn.: Mica- cite, Schistemicacé, etc. — On donne ce nom à une roche composée de Mica et de Quartz, dans laquelle le Mica domine générale- ment. Sa texture est feuilletée, et sa struc- ture fissile. Cette roche renferme un très grand nombre de Minéraux disséminés; les prin- cipaux sont: io la Tourmaline en cristaux tantôt considérables, tantôt aciculaires; 2° l'Amphibole ; sur quelques points elle forme jusqu'à un dixième et même un tiers de la roche, mais ce ne sont que des cas accidentels; 3° le Grenat , qui forme aussi par fois jusqu'à un tiers de la masse; 4° le Disthène, la Staurotide, la Macle, le Talc, le Graphite. Puis on y trouve encore quel- quefois duPhc-nhatc Je chaux, delà Pyrite ordinaire, du Fer oxydulé octaédrique, du Carbonate de chaux, etc. Le Micaschiste est toujours stratifié. Cette roche se trouve vers la partie supérieure des terrains primordiaux ou cristallins, où elle forme des couches puissantes, présen- tant souvent des accidents de contourne- ments et de plissements remarquables. (C. D'O.) *MieCOTROGUS(f/.exxo'ç, petit ; rpuy©, je mange), ms. — Sous-genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Érirhinides, créé par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 247. — Gen. etsp. Curcul., III, 431), qui le com- prend dans ses Tychius, dont il diffère par le funicule des antennes , qui n'est composé que de six articles seulement. Deux espèces européennes se rapportent à ce sous-genre ' les M. lineaticollis Stephens et posticus Schr. L'une se trouve en Angleterre, l'autre en France. (C.) MICHAUXÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Campanuîacées- Campanulées, établi par Lhéritier {Mono- graph. inédit. ). Herbes orientales. Voy. CAMPANULACÉES. MICHELARIA, Dumort. {Agrost.,!!, t. 16). bot. ph. — Syn. de Bromus, Linn. MICHELÏA (nom propre), bot. ph. — Genres de la famille des Magnoliacées- Magnoliées, établi par Linné (Gen. n. 691). Arbres ou arbrisseaux de l'Inde. Voy. ma- GNOLIACÉES. MICIPPE. Micippa. crust. — Ce genre, MIC MIC 193 qui appartient à Tordre des Décapodes bra- chyures, à la famille des Oxyrhynques et à la tribu des Maiens, a été établi par Leach aux dépens des Cancer de Linné et de Fabricius. Chez ce genre singulier, le rostre est presque perpendiculaire, reployé en bas, et forme avec l'axe du corps un angle presque droit. Les orbites sont bien formées, avec les pé- doncules oculaires de longueur ordinaire. Ce genre, dont on ne connaît encore que deux espèces, appartient à l'océan Indien. Le Micippe a crête , Micippa cristata Leach (Zool. miscell., t. III, pi. 128) peut être con- sidéré comme le type de ce genre singulier. Cette jolie espèce a été rencontrée sur les côtes de Java. (H. L.) MICO. mam. — Buffon désigne sous ce nom une espèce du genre Ouistiti qu'Et.-Geoff. St-Hilaire indique sous la dénomination la- tine àeJacchus argentatus, et dont M. Les- son (Spec. des mammifères, 1840) a fait le type d'un genre nouveau sous le nom de Mico. Ce même nom de Mico avait été employé par Joseph d'Acosta et par Gumilla pour désigner d'une manière générale les Singes des terres de l'Orénoque et spécialement les espèces de petite taille. (E. D.) MICOCOULIER. Celtis. bot. ph.— Genre de la famille des Celtidées, établi par Tour- nefort {Inst., 383) et dont les principaux caractères sont : Fleurs polygames, herma- phrodites, ou mâles par avortement de l'o- vaire. Périgone à 5 folioles égales, concaves. Étamines 5, opposées aux folioles du péri- gone; filets cylindriques; anthères introrses, 2-loculaires , fixées par la partie dorsale. Ovaireoblong, uni-loculaire, uni-ovulé. Stig- mates 2, terminaux, étalés ou recourbés, pubescents. Le fruit est un drupe charnu, lisse. Les Micocouliers sont des arbres indigènes de» régions les plus chaudes de l'hémisphère boréal, à feuilles alternes, nerveuses, den- tées en scie; à fleurs axillaires, solitaires, pédicellées. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons le Mi- cocoulier austral , Celtis australis Linné (vulgairement Bois de Perpignan, Fabre- caulier, Fabreguier), qui croît dans le midi de la France. C'est un arbre de 15 à 16 mètres de hauteur. Ses feuilles sont ovales- T. VIII. lancéolées, obliques à la base, dentées en scie, d'un vert foncé; ses fleurs sont très petites, verdâtres, éparses sur des pédoncu- les souvent simples ; les mâles à la base des rameaux, les hermaphrodites au dessus, dans les aisselles des feuilles. Son fruit noirâtre a la forme d'une petite cerise. Le bois de cet arbre est recherché pour sa souplesse et sa ténacité; il est susceptible d'un très beau poli. Aussi l'emploie-t-on assez souvent pour la confection d'instru- ments à vent, pour la menuiserie et la mar- queterie. Les oiseaux recherchent aussi avec avidité ses fruits, qui possèdent un principe sucré et agréable. (J.) MICONIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Ruiz et Pavon (Prod. 60, Sysl. 104), et dont les principaux caractères sont : Ca- lice à tube adhérent à l'ovaire; limbe court, persistant, membraneux, à 5 dents. Co- rolle à 5 pétales insérés à la gorge du calice, ovales ou oblongs. Étamines 10, insérées avec les pétales, égales; anthères cylin- driques, s'ouvrant par un seul pore. Ovaire soudé à la partie inférieure, nu ou tomen- teux, à 3 ou 5 loges multi-ovulées. Style filiforme; stigmate obtus. Le fruit est une baie globuleuse, recouverte par le calice, à 3 ou 5 loges. — Les Miconia sont des ar- brisseaux de l'Amérique tropicale, à ra- meaux opposés; à feuilles opposées, pé- tiolées, 5-7-nerviées, couvertes en dessous d'un duvet tomenteux très léger; à fleurs petites, bibractéées, blanches, disposées en thyrses terminaux, allongés ou contractés ; à baies violacées, rouges ou pourpres. De Candolle décrit 82 espèces de ce genre (Prodr., III, 179) qu'il répartit en trois sections nommées : Leiosphœra : tube du calice et fruit globuleux, très entiers ; Erio- sphœra : alabastre tomenteux ; tube du calice globuleux; limbe très court; baie globu- leuse; Eumiconia : tube du calice campa- nule. (J.) MICONIÉES. Miconicœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Mélastomacces et du groupe des Mélastomées, qui renferme le genre Miconia et en a pris son nom. (Ad. J.) MICOU. mam. — Voy. mico. *MICOLÏIELiS. mam.— Groupe de Mar- supiaux créé par M. Lesson (Nouv. Tabl. 25 194 MÏC MIC mamm., 1842) et qui généralement n'est pas adopté. (E. D.) ♦MIGRA (f/'xpo's, petit), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Anthophilides, établi par M. Guénée (Du • ponchel, Catalogue des Lépidoptères d'Eu- rope, p. 185), qui y renferme huit espèces, dont trois (il/, paula, parva et minuta) ha- bitent la France méridionale où on les trouve au mois de juin. *MICRACTIS ((j-^pk, petit; à'xuç, rayon), bot. fh. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Can- dolle {Prodr., V, 619). Herbes de Madagas- car. Voy. COMPOSÉES. * MICRALOA (p-sxpoç, petit; «Àoa, aire). bot. eu. — (Phycées). Ce genre, de la tribu des Nostocinées, établi d'abord par M. Bia- soletto {Alg. Micr.), a été adopté par M. Me- neghini avec les caractères suivants : Fronde membraneuse-muqueuse, formée de vésicu- les renfermant des globules et présentant une membrane aréoîée après la sortie de ces globules. On en compte huit à dix espèces appartenant toutes aux eaux douces. M. Kut- zing, dans son Phycologia generalis, a placé sous ce nom générique, avec d'autres carac- tères, deux Algues qui appartenaient à son ancien genre Microcystis. (Buéb.) *MICRALYMMA (FxPoç, petit; ).v>,, fléau), uns. — Genre de Coléoptères penta- mèies, famille des Brachélytres, tribu des Oxyléliniens coprophiliniens, créé par West- wood {Mag. of Zool. und Bot., II, 129, t. 4), et adopté par Erichson(Ge«. etsp. Staphyl., p. 819). Ce genre renferme deux espèces : les M. brevipenne Ghl. (Johnstonis West.) et brevilingue Schiœdle. La première se trouve sous les fucus, au bord de la mer, en Suède, en Angleterre, en Norwége, et la deuxième au Groenland. (C.) MICRANTHEA ( ptxpo'ç , petit; «v8oç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Phyllanthées, établi par Des- fontaines (in Mem. mus., IV, 253). Arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. EUPHOR- BIACÉES. MiCRANTHEMUM (/uxpo's, petit; av- Goî, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, établi par L.-C. Richard (in Michaux Flor. Bot. amer., 1, 10). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. gCROPUULARINÉES. MICRANTIÏERA , Alph. DC. (in Linn. Transact., XVII, 115). bot. pu. — Voy. ar- disia , Swarlz. — Choisy (in Mem. soc. hist. nal. Paris., I, 242, t. 11 , 12), syn. de Tovomita, Aubl. MICRANTI1ES, Tausch (Hort. canal., I), bot. ph. — Voy. saxifraga, Linn. MICRANTHUS", Pers. (Ench., I, 46). bot. pu. — Syn. de Watsonia, Mill. — Wendl. (06s., 39), syn. (Vlïypoestes, Soland. *MICRASPÏS (fAixfo'ç, petit; àjTn'ç, écus- son). ins. — Genre de Coléoptères subtétra- mères, trimeres de Latreille, famille des. Aphidiphages, de nos Coccinellides, créé par nous et adopté par Dejcan (Catalogue, 3e édit., p. 459), qui en mentionne huit esp. ; trois sont originaires d'Afrique, deux d'Asie, deux d'Europe, et une est de patrie incon- nue. Nous citerons les suivantes : Coccinella striata, vittata (limbata var.), cincta, duode- cim-punclata F . clfimbriata Hbst. L'avant- dernière espèce se trouve abondamment en Fratice, pendant l'hiver, parmi les jeunes liges touffues des Pommiers à cidre. (C.) *MICRASTER (pcxpoç, petit ; à^>, étoile). ÉcuiN. — Genre d'Échinides établi par M. Agassiz pour les espèces de Spa tan- gues , à disque cordiforme , qui ont la partie dorsale des ambulacres très développée et presque en étoile. Ce genre, qui correspond aux Brissoïdes de Klein , ou aux Amygdaia et Ovum de Van-Phelsurn, renferme plu- sieurs des espèces fossiles caractéristiques des terrains de craie; tels sont les anciens Spatangus cor-anguinum, S. bufo et S. cor- testudinarium. (Duj.) *MICRASTERIAS (f«*p=s, petit; ««rrpov, astre), infus.? algues. — Genre établi par Meyen pour une algue microscopique , classée à tort par quelques zoologistes avec les Infusoires. Elle est formée de plusieurs utricules vertes , anguleuses ou diversement prolongées en pointes et réunies symétri- quement en étoiles. On en connaît plusieurs espèces assez communes dans les eaux dou- ces; quelques unes ont été désignées par divers naturalistes sous les noms génériques (VUrsinella, Helierella. (Duj.) * MICRASTER1AS (^xpo'ç, petit; àa- rrîp, étoile), bot. cr.— (Phycées). Ce genre, le plus élégant de la tribu des Desmidiées , présente des corpuscules comprimés, discoï- des, formés de deux hémisomates à lobes MIC MIC 195 rayonnants, plus ou moins incisés sur leur contour, quelquefois denticulés ou épineux. Ce genre a été établi par Agardh (Flora, 1827) pour une espèce que l'on croit être le M. rotata Balfs, d'après une description très incomplète. Le genre Micrasterias de M. Eh- renberg (Infus.) est synonyme du genre Pediastrum de M. Mey en et, à ses Euastrum, appartiennent les espèces du genre dont nous venons de donner les caractères. Nous en connaissons dix à douze espèces. Toutes sont propres aux eaux douces des marais tour- beux. (Bréb.) *MICRASTUR, G.-R. Gray. ois.— Syn. û'Astur, Spin. Voy. autour. (Z. G.) M ICRATIIE. Micralhera. arachn.— Voy. PLECTANE. (H. L.) *MICRHYLA ifitxpoç, petit; hijla, rai- nette), rept. — Genre de la famille des Rai- nettes ( Batraciens anoures ) , établi par M. Tschudi, et défini avec soin par MM. Du- iaéril et Bibron dans le t. VIII de leur Hist. des Reptiles. On n'en connaît qu'une espèce, nommée Micrhyla achatina, qui vit dans l'île de Java. (P. G.) *MICROBDELLA (p.ixpoç, petit ; SSéUu, sangsue), annél. —Synonyme de Bran- chiobdeUa (Odier), employé par M. de Blain- ville et par quelques helminthologistes. Voy. BRANCHIOBDELLE. (P. G.) * MICROBLEPHARIS (puxpéç, petit; 6-V:wapî;, sourcil), rept. — M. Fitzinger (Syst. Rept., 1842) désigne ainsi un groupe formé aux dépens des Scinques. Voy. ce mot. (E.D.) * MICROBLEPIIARIS, Wieht. et Arn. (Prodr., I, 353). bot. pu. — Voy. modecca, Linn. * MICROCALIA , A. Rich. (Flor. Nov.- ZéL, 231, t. 30). bot. ph. — Syn. de Lage- nophora, Cass. MICROCARP.4EA (paxp&ç, petit; x*P- «iro'ç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Scropbularinées-Gratiolées, établi par R. Brown (Prodr., 435). Herbes des Indes orientales et de la Nouvelle-Hollande tropi- cale. Voy. SCROPHULARINÉES. * MICROCEBLS ( fMtnpéç , petit; x7;Ço; , singe), mam. — Et. Geoffroy-Saint-Hilaire (Cours de l'hist. nat. des Mamm. , 1829) a créé sous ce nom un genre formé aux dé- pens des Lemur des auteurs , et ne compre- nant que l'espèce indiquée par Buffon sous le nom de Rat de Madagascar ( Microcèbe roux, Lemur pusillus Et. Geoffr.). Les Microcèbes ne diffèrent des Makis proprement dits que par leur jambe de der- rière plus longue; leur museau plus court; leurs yeux plus saillants et plus gros; lent arcade maxillaire plus courte, et leurs dents plus fines, plus serrées, etc. Le genre de vie de ces animaux ne diffère pas de celui des Makis. (E. D.) MICROCÉPHALES. Microcephali. ins. — Tribu de Coléoptères pentamères, fa- mille des Brachélytres, établie autrefois par Latreille, et qui comprenait les genres Lo- mechusa , Tachinus et Tachyporus. Cette tribu a été abandonnée depuis. (C.) *MICROCEPïlAIJOPHlS(Uc:C0'pç, petit ; xt(pa./.rj , tête; o?«s, serpent), rept. — Genre d'Ophidiens de la famille des Hydrophides, établi par M. Lesson dans la partie erpétolo- gique du voyage de M. Bélanger. (P. G.) MICROCEPHALUS ( u.ixP6ç , petit; X£- (oal-ô , tête), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Latreille (Familles naturelles, 1825 , pag. 240 ) et adopté par Dejean (Species générai des Coléoptères, t. III, p. 198). On en connaît deux espèces : les Microcephalus depressicollis Dej., et lici- noides Perty. (C.) * MICROCEPHALUS iiuxpk, petit; x£- , herbe), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées-Chloridées, établi par R. Brown (Prodr. , 208). Gramens des régions tropi- cales du globe. Voy. graminées. *MICROCHOERUS (p-txpoç, petit; Xoî- po;, porc), mam. — M. Wood {Ann. nat. hist., XIII. 1844) désigne ainsi un petit genre de Pachydermes. (E. D.) * MICROCLADIA ( puxpo; , petit ; x>a- &'ov , rameau ). bot. cr. — Genre d'Algues Floridées, établi par Greville (Alg. Brit. , 99). Algues marines, cartilagineuses, dont on ne connaît qu'une espèce, nommée par l'auteur du genre Microcladia glandulosa. MICROCLEPTES (wtxpoç, petit; x\tn- tvjç, voleur), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Newmann (The entomologist, t. I). Le type , M. aranea de l'auteur, a été rap- porté des environs de Valparaiso. (C.) * MICROCOCHLE , Benth. (in Annal. Wiener mus. , II, 136). bot. ph. — Voy. HARICOT. *MICROCODOIV (pcxpoç, petit; Xwva- 0o;, mâchoire), ins. — Groupe de Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes, attribué à Latreille par Laporte de Castel- nau (Histoire naturelle des animaux articu- lés, t. II, p. 177), et qui a pour caractères : Antennes simplement arquées, velues ; labre toujours découvert et grand; languette bi- fide, couronnant le menton ; mâchoires cor- nées, avec deux fortes dents au moins; écus- son sur un pédicule portant l'abdomen ; ce- lui-ci séparé du corselet par un intervalle notable. Les Micrognathides sont généralement grands et de couleurs foncées. Ils sont pro- pres aux pays chauds de l'Amérique, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Australie. On les rencontre dans le vieux bois et quelquefois en abondance dans les sucreries. Leurs larves ont beaucoup de ressemblance avec celles des Lucanites ; elles ne sont pourvues que de quatre pattes, et vivent de racines pendant plusieurs années avant de passer à l'état parfait. Ce groupe se compose des genres Passai us, Ocythoe et Paxillus. (C.) * MïCROGOMPHUS, Benth. (Use). bot. ph. — Voy. sympieza , Licht. *MICROGRAMMA, Presl. (Ptertd., 213, t. IX, f. 7). BOT. CR. — Voy. SELLiGUEA, Bory. *MICROG¥ftE (pixpoç, petit; yvV/3, pistil). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées-Astéroïdées, établi par Lessing (Synops., 190; DC, Prodr., V, 296). Herbes du Bré- sil. Voy. COMPOSÉES. MIGROLyENA (f»xpéç, petit; )a~va, en- veloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Oryzées, établi par R. Brown (Prodr., 210). Gramens de la Nouvelle- Hollande et de l'île Van-Diemen. Voy. gra- minées. — Genre de la famille des Byttnéria- cées Eriolœnées, établi par Wallich (Ca~ talog., n. 1173), Arbres de l'Inde. Voy. BYTTNÉRIACÉES. *MICROLAPTES, G.-R. Gray. ois. — Syn. de Picumnus, Temm. V. picumne. (Z. G.) MIC MIC 199 ♦3WICR0LEPÏS. REPT. — Division des Scincoïdicns. Voy. ce mot. (P. G.) *MICROLEPIS (pxpo'ç, petit; Xiictç , écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacces-Osbeckiées , établi par De Candolle (Prodr., III, 139). Herbes du Brésil. Voy. composées. *MICROLEPTES {\>™?k, petit; Aeirtoç, grêle), ins. — Genre de la famille des Ich- neumonides, groupe des Ichneumonites, de Tordre des Hyménoptères, établi par Gra- venhorst (Ichncumonographia) sur une seule espèce dont la tête est globuleuse , et dont les antennes sont renflées, ainsi que les pat- tes ; c'est le M. splendidulus Grav., trouvé en Angleterre. (Bl.) MICROLEUCONYMPïLEA, Boer. bot. pu. — Syn. à'Hydrocharis, Linn. MÏCROEICÏA. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacécs Rhexiécs, établi par Don (in Mem. Werner. Soc, IV, 301). Herbes ou arbrisseaux du Brésil. Voy. mé- LASTOMACÉES. MICROLOMA 0«xpoç, petit; %«, bor- dure), bot. pu. — Genre de la famille des Asclépiadées - Cynanchées , établi par R. Brown (in Mem. Werner. Soc, I, 83). Sous-arbrisseaux du Gap. Voy. asclépia- dées. *MICROLOi\CI!US (pixpôç, petit; \oyXj, lance), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par De Candolle (Prodr. , VI, 562) . Herbes vivaces des régions méditerranéennes et de l'Inde. Ce genre renferme trois espèces que De Candolle (loc. cit.) répartit en deux sections, nommées : Mantisulca : Écailles de l'invo- lucre prolongées en un appendice spini- forme; Uralcpis : Écailles de rinvolucre prolongées en un appendice scarieux. *MICROLOPIIIA (/«xpo'ç, petit; ao>oç, panache), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreiile, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Newman (The Enlomologist's, p. 383). Le type, la M. ignara de l'auteur, est originaire de Manille. (C.) *)\HCROLOPHUS(F.txPo'ç, petit; 16?0;, crête), rept. — MM. Duméril et Bibron , qui ont établi ce genre dans le t. IV de leur Histoire des Reptiles, en résument ainsi les caractères : Un repli de la peau sur les côtés du ven- tre et au-devant des épaules ; un autre ar- qué sur la poitrine; bord du trou auditif dentelé en avant ; une crête basse, dentelée sur le dos; queue à écailles verticillées, ca- rénées ; pas de pores fémoraux; des dents au palais. La seule espèce connue dans ce genre vit sur les côtes du Pérou ; elle est pleurodonte : c'est le Microlophus Lessonii Dum. et Bibr., d'abord nommée Stellio peruvianus par M. Lesson. (P. G.) * MICROLOPHUS (p.ixp°ç, petit; ),o>OÇv aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par De Canuolle (Prodr., VI, 567) aux dépens du genre Cen- taurée. Voy. ce mot. *MICROLOTUS , Benth. ( in Linn. Trans., XVII, 364). bot. ph. — Syn. d'tfo- sackia , Dougl. *MICRO!!klEGA ( /Atxpo? , petit ; p.eyaç , grand), bot. cr. — ( Phycées.) Genre de la tribu des Diatomées , établi par Agardh (Consp. diat.), et dont les caractères sont : Fronde gélatineuse, filamenteuse, rameuse, renfermant dans un tube externe des séries de frustules (navicules), contenues dans des tubes internes rapprochés en faisceaux; spermophores épars , formés par la dilata- tion des navicules. Ce genre se distingue du g. Schizonema par la présence des tubes internes , qui ne se trouvent point dans ce dernier, qui présente des navicules entas- sées dans le tube général. Les Micromega forment de petites touffes d'un brun noirâtre qui prennent une teinte grise, plus ou moins verdâlre par la dessic- cation. Ils croissent sur les rochers sous- marins et sur les algues peu élevées, princi- palement dans les points où la mer produit quelque courant. On en connaît près de 30 espèces; toutes appartiennent aux côtes d'Europe. (Bréb.) *MICROMELEM (f«xpéç, petit ; pAoç, rameau), bot. ph. — Genre de la famille des Aurantiacées-Clausénées, établi par Blume (Bijdr., 137). Arbres de Java. Voy. auran- tiacées. *MICROMELES (f*«xpoS, petit; p./Ao;, membre), ins. — Genre de la tribu desChal- cidiens, groupe des Miscogastérites, de l'or- dre des Hyménoptères , établi par M. Wal- ker (Entomological Magazine) sur des es- pèces dont la tête, plus large et plus longue 200 MIC MIC que le thorax , porte des antennes de treize articles. Le type du genre est le M. rufoma- culalus Walk. (Bl.) *MICROMERIA (ptxpo'ç, petit; pvjpo'ç, tige), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Mélissinées , établi par Bentham {Labial., 368), et dont les principaux carac- tères sont: Calice tubuleux, 13-15-strié, 5-denté, souvent villeux à la gorge. Corolle à tube droit, nu à la partie interne, souvent plus court que le calice, à limbe bilabié; lèvre supérieure dressée, entière ou un peu échancrée; lobes de la lèvre inférieure pres- que égaux, celui du milieu plus large, entier ou échancré. Étamines 4, les inférieures plus longues, ascendantes; anthères libres, à 2 loges distinctes, parallèles. Style bifide au sommet; stigmates 2, terminaux, petits. Le fruit est un akène sec, lisse. Les Micromeria sont des plantes herba- cées ou suffrutescentes, croissant dans les régions les plus chaudes du globe, rarement cependant dans l'Amérique tropicale. Leurs fleurs, petites, rouges ou blanches, sont dis- posées en verticillastres axillaires ou en épis. Les espèces de ce genre ont été réparties en trois sections nommées : Hesperothymus, Benth. (op. cit., 371) : Fleurs solitaires ou groupées par trois, et portées sur des pédi- celles axillaires, plus longs que le calice; feuilles souvent crénelées; Piperella, Presl. (FI. sicul., XXXVI) : Fleurs sessiles ou ag- glomérées en capitules sessiles et pédoncules, les pédicelles plus courts que le calice ; feuilles très entières ; Pseudomelissa, Benth. (op. cit. , 382) : Verticillastres formant des cymes allongées, pédonculées , subdicho- tomes; feuilles souvent dentées. MICROMETRE ( psxpô; , petit; pfrpov , mesure), phys. — On nomme Micromètres des instruments à l'aide desquels on peut apprécier avec toute l'exactitude désirable les dimensions linéaires les plus minimes , ou les plus petits espaces célestes, tels que la différence de hauteur ou de déclinaison des étoiles, le diamètre des astres, etc. Les appareils micrométriques se divisent en deux classes : ceux de la première appar- tiennent plus particulièrement à la physique proprement dite; les autres sont surtout employés en astronomie. Parmi les premiers nous rangerons le vernier, le comparateur, et ta vis micrométrique. Nous nommerons dans les seconds , le Micromètre à fils pa- rallèles, perfectionné par Auzout; Y Hélio- mètre de Rouguer, et enfin la lunette à double image de Rochon , ou Micromètre prisma- tique, fondé sur la propriété de double ré- fraction que possèdent certaines substances cristallisées, comme le Spath d'Islande, le Cristal de roche. La description de ces diffé- rents instruments se trouve dans tous les ouvrages de physique, auxquels nous ren- voyons le lecteur. (A. D.). MICROMMATE. Micrommata. arach. — Voy. sparasse. (H. L.) *MICROMLS. ins. —Genre de la tribu des Myrmélioniens , famille des Héméro- biides , de l'ordre des Névroptères, établi par M. Burmeister, et considéré par M. Blan- chard comme une simple division du genre Hémérobe. Voy. ce mot *MICRONISUS. ois. — Section établie dans le genre Autour par G.-R. Gray pour le Tamou gabar. Voy. autour. (Z. G.) MICRONÏX , Boisduval. ins. — Syn. de Slenaspis , Hope. (C.) *MICROPALPUS (f*:xp$ç, petit ; palpus, palpe), ins. — Genre de Tordre des Diptères brachocères , tribu des Muscides, établi par M. Macquart (Ins. dipt., t. II, p. 81). L'es- pèce type , le Micropalpus vulpinus , habite la France. MICROPEPLUS (pcxpos, petit; nénloç, voile), ins. — Genre de Coléoptères trimè- res , famille des Brachélytres , tribu des Protéiniens , créé par Latreille ( Gênera Crust. et Ins., IV, 377), et adopté par Erichson (Gen. etsp. Staph., 911). Ce genre se compose des 6 espèces suivantes, qui toutes sont propres à l'Europe, savoir : M. porcatus Pk. [sulcatus H.), cœlatus Er., fulvus Chv.-Er., staphylinoides Marsh. (Mal- lei Gmr. ), tesserula Curt. (staphylinoide, Ghl.) , et obtusus New. Les Micropeplus ont le corps aplati, en carré long, et recouvert de nervures caré- nées en dessus. Leurs antennes en mas- sue les avaient fait placer par Latreille dans la famille des Clavicornes. Ils se tien- nent dans la terre, aux racines des plantes ou sous des détritus de végétaux. Curtïs leur attribue quatre articles à tous les tarses. (C.) *MICROPERA (fuxpoç, petit; w/pot, ex- MIC MIC 201 irémité). eot. ph. — Genre de !a famille des Orchidées-Vandées, établi par Lindley (in Bot. Reg., n. 1522). Herbes de l'Inde. Voy. ORCHIDÉES. MICROPETALUM, Tausch. (Hort. ca- nal., 1). bot. ph. — Voy. saxifraga, Linn. MICROPEZA (^xpoç, petit; wsÇ«, pied). ins. — Genre de l'ordre des Diptères bra- chocères, tribu des Muscides, établi par Mei- gen et adopté par Latreille (Fam. nat.). L'es- pèce type, la Micropeza punctum Latr., Meig., habite les environs de Paris. *MICROPHIUS,Dejean(Ca£.,3eédit.,p. 74). ins. — Syn.de Procirrus, Latr., Er. (G.) MICROPHORUS (f«xpoç, petit; yopoç, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tanysto- mes, tribu des Empides, établi par M. Mac- quart (Dipt. du Nord) , qui en mentionne 6 espèces, toutes de France et d'Allemagne. MÏCROPHTHIRES. Microphthirœ . arach. — Latreille désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Arachnides qui ren- ferme les genres Leptus, Caris et Astoma. Voy. ces mots. (H. L.) *MICROPHYSA (p-txpSç, petit ; yv0v,arme). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Dejean {Cat., 3e éd., p. 184) qui en mentionne sept espèces. Une est indigène du cap de Bonne-Espérance, et six sont originaires de Madagascar. Bur- meister adopte ce genre {Handbuch der En- tomologie, 1844, p. 174), mais il n'en décrit que quatre espèces, et comprend ce g. dans ses Hoplides. (C.) *MICROPOGON (p.Hcpo;, petit ;7ro>yuvr barbe), poiss. — Genre de l'ordre des Aean- thoptérygiens , famille des Sciénoïdes , éta- bli par MM. G. Cuvier etValenciemies (Hist. des Poiss., t. X , p. 213 ). Ces Poissons ont une grande ressemblance avec les Johnius , particulièrement par leur épine anale; ils se rapprochent aussi des Corbs par leur nu- que bombée, et diffèrent des uns et des autres par l'exiguïté de leurs barbillons. On en connaît trois espèces ou variétés qui paraissent habiter l'Amérique méridio- nale. Ce sont les Micropogon rayé, M. li- neatus Cuv. et Val. (Umbrina Fournieri Desmar., Sciœnaopercularis QuoyetGaim.), Micropogon ondulé, M. un dulalus Cuv. et Val. (Perça undulata Linn.), Micropogon argenté, M. argenteus Cuv. et A^al. (J.) *MICROPOGOIV, Temm. ois. — Syn. de Barbion et de Barbusaie. Voy. ces mots. (Z. G.) MICROPORUS (pxpéç, petit; wopoç, pore), bot. cr. — Palissot de Beauvois, dans sa Flore d'Oran, a cherché à établir spus ce nom un genre parmi les Poly pores, et auquel il donnait pour caractères des pores presque imperceptibles ; en effet, pour voir ceux du Polyporusperula, il faut nécessairementavoir recours à une loupe. Ce genre n'a pas été conservé et il ne pouvait l'être; cependant on pourrait se servir du caractère pour opé- rer quelques divisions parmi les Polypores qui sont si nombreux et qui présentent tant de difficultés pour la détermination des es- pèces. (Lév.) MÏCROPS. mam. —Espèce de Cachalot du sous -genre Physeter. Voy. cachalot. (E. D.) *MICROPS (fuxpoç, petit; «ty , oeil). rept. — Genre de Batraciens anoures, éta- bli par Waglcr pour le Ilana ovalis de Schneider. (P. G.) 2G 202 mic MIC *MICROPS, Mégerle, Dahl. ins. — Syn. ûeDilylns, Fischer, Lat., Dej. (C.) *MICROPS(fJuxpoç, petit; JJ», oeil), ins. M. Ilaliday (Entom. Magaz.) a établi sous ce nom un genre dans la tribu des Proctotru- piens; mais, selon toute apparence, il ne . renferme que des femelles du genre Cera- * phron. (Bl.) *M1CR0PSIS O^/.po;, petit; o'fç, as- pect), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De Can- dolle (Prodr. t V, 460). Herbes du Chili. Voy. COMPOSÉES. *MICROPSITTA, Less. ois. — Division de la famille des Perroquets. Voy. ce mot. (Z. G.) MICROPTÈRE. Jlftcropterus(xvxoç, rostre), crust. — Cegenre, qui a été établi par M. Bell, appartient à l'ordre des Décapodes brachy ures et à la tribu MIC 203 desMaiens de M. Mil ne-Edwards. Dans cette coupe générique, la carapace est subtriangu- laire, arrondie postérieurement et terminée à sa partie antérieure par un rostre très court. Les yeux sont rétractiles et beaucoup plus épais que le pédoncule, qui est allongé. Les orbites sont unifîssurées en dessus et unidentées au côté externe. Les antennes externes sont insérées sur les côtés du rostre, tandis que les antennes internes sont logées dans une fossule entière. Les pattes de la première paire, chez le mâle, sont à peine plus longues que le corps, plus petites dans la femelle; les suivantes sont un peu plus longues que le corps et terminées par des ongles légèrement recourbés. L'abdomen du mâle est composé de sept segments , tandis que ce même organe n'en présente que cinq dans la femelle. Cette singulière coupe gé- nérique ne renferme que deux espèces qui habitent les îles Gallapagos. Le Microrhyn- chus gibbosus Bell (Trans. ofthezool. Soc. of Lond., t. II, pi. 8, fig. 1, p. 41), peut être considéré comme le type de ce genre. Quant à la seconde espèce, elle est désignée sous le nom de M. depressus (op. cit., t. II, p. 41, pi. 8, fig. 1)/ (H. L.) *MICROSACCUS (juxpoç, petit ; aa'xxoç , sac), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées- Vandées, établi parBlume(Bydr., 367). Herbes de Java. Voy. orchidées. *MICROSAURUS, Dejean. ins. — Syno- nyme de QwedmSjErichson, et de Philonthust Ker. (C.) *MICROSCHATIA ( ptxpoç , petit; aX£- cxpoç, petit; «>ç, chi- corée), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cichoracées, établi par Don (in Edinb. philosoph. Magaz., XI, 388), Herbes de l'Amérique boréale. Voy. composées. MICROSOLENA (jsuxpôç, petit; wwln** tube). roF/yp. — Genre établi par Lamou- roux pour une espèce de polypier fossile du calcaire jurassique de Caen. C'est une misse pierreuse amorphe , formée de tubes capil- laires cylindriques rarement comprimés, pa- 206 MIC MIC rallèlcs , communiquant entre eux par des ouvertures latérales , situées à des distances égales et presque du même diamètre que les tubes. D'après cette caractéristique, le Mi- crosolène doit être très voisin des Syringo- pores, comme le pense M. de Blainville pour la Microsolena porosa de Lamouroux. Quant au polypier figuré sous le même nom, dans le Dictionnaire des sciences naturelles , ce doit être une véritable Astrée. (Duj.) *MICROSPERMA, Endl. {Gen. plant., p. 930, n. 5111). bot. ph. — Voy. mentze- LIA. MICROSPERMUM (ptxpo'ç, petit; ffw/p- pa, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , établi par Lagasca ( Nov. gen., 25 ) pour une herbe mexicaine encore trop peu connue. *MICROSPHACE, Bentb.(Labiat . , 244). BOT. PH. — Voy. SALVIA. *MIGROSPHyERA(^txpoç, petit; u« MIL MIL 213 des forêts, sont généralement les lieux que choisissent les Milans pour établir leur nid, qu'ils construisent sans beaucoup d'art avec de petites branches entrelacées, sur les- quelles ils posent une couche de grarnen. Le Parasite place quelquefois le sien sur un grand buisson entre des roseaux. La ponte est de trois à cinq œufs blancs tachés de roux. Les jeunes naissent couverts d'un duvet grisâtre fort long à l'occiput, ce qui leur donne une physionomie particulière qui permet de les distinguer des autres jeu- nes Rapaces. Les Milans ne forment plus aujourd'hui une division unique, comme dans Linné, Brisson et Latham. G. Cuvier, admettant la distinction faite parSavigny, lésa divi- sés en Élanious et en Milans proprement dits, ce qu'a également fait, vers ces der- nières années, M. Temminck, dans son Manuel d'ornithologie. Vieillot en a sépare quelques espèces sous le nom générique d'ïctinie; enfin , Vigors y a opéré un qua- trième démembrement, en en détachant les Nauclers. Ceux-ci , les Élanious et les Mi- lans proprement dits, composent seuls, pour quelques auteurs, la famille des Milvinées, qui correspond à l'ancien g. Milvus. Nous ferons successivement connaître les espèces qui se rapportent à chacune de ces trois sections. I. MILANS PROPREMENT D1TC. Milvus, Beehst. Tarses écussonnés , forts ; queue delloïdale médiocrement fourchue. Le Milan royal, Mil. regalis Briss. (Buiï., pi. enl., 422). Cire grise; tête et cou d'un gris blanc; tout le plumage d'un roux vif ardent, flammé de noir; ailes noirâtres; queue rousse, portant des bandes brunes peu distinctes. Habite l'Europe, mais plus commun en France , en Italie, en Suisse et en Allema- gne que partout ailleurs. Le Milan noir, Mil. œtolius Vieil!. (Buff., pi. enl. , 472). Cire jaune et très poilue ; tête et cou gris , chaque plume flammée de brun; tout le plumage d'un brun roux fuli- gineux; queue d'un gris brun. Habite l'Europe, l'Afrique et l'Asie, assez commun en France, quoi qu'en ait dit M. Temminck. On le trouve aussi en Suisse et en Allemagne. LcMilan parasite, Mil . parasitions Less. (Levail!., Ois. d'Afr., pi. 22). Cire jaunâtre; plumage d'un brun fuligineux roux, plus clair sur le ventre; queue grise, faiblement rayée de brun ; grandes couvertures des ailes cendrées. Habite le cap de Bonne-Espérance ; re- cueilli en Dalmatie par M. de Feldegg, et en Grèce, par le comte Von der Miihle. Le Mil. isurus Gould (Birds of Australià) , le Mil. affinis Gould {Syn. Birds aust.), et le Mil. goviuda Sykes (Proceedings , 1832, p. 81), de la Nouvelle-Hollande, appartien- nent encore à cette section. Le Falco Missis- sipensis Wils., que G. Cuvier y rapporte en- core , est le type du g. Ictinie dé Vieillot. IL ELANIOUS. Elanus, Savigny (Elanoides , Vieillot.) Tarses très courts, réticulés et à demi re- vêtus de plumes par le haut. L'Élaniou blanc , El. ccesius Savig. (Lev., Ois. d'Af. , pi. 36 et 37), cendré sur toutes les parties supérieures; d'un blanc pur en dessous; face interne de l'aile blanche; queue courte. Habite toute l'Afrique du midi au nord ; commun en Egypte et à Tripoli. Il a été tué près de Darmstadt, et a été vu , dit-on, en Andalousie. L'Élaniou a queue irregulière, El. leu- curus Bonap. ( Falco dispar Temm. , pi. col. 319, et Wils., pi. 11, t. 1), de l'Amé- rique. M. Schlegel rapporte à cette espèce Y El. axillaris de Gould (Birds of Aust.) qui est le même oiseau que son EL notatus (Proceed., t. V, p. 99), etleCïrcus axillaris de Vieillot. C'est encore à cette section que se rap- portent VEl. scriptus Gould (Birds of Aus- tralià) et l'espèce que M. Lesson , dans son Traité d'ornithologie, décrit sous le nom de El. torquatus Cuvier. Ce dernier est le Gam- psonyx Swainsonii de Vigors. III. NAUCLERS. Nauclerus, Vigors. Bec court; queue très longue, très four- chue comme celle des Hirondelles; tarses courts, faibles, réticulés, garnis déplumes comme dans les Élanious. Une espèce de cette division , dont on a 214 MIL constaté l'apparition accidentelle dans la Grande-Bretagne, est le Milan de la Caro- line, Buff., maintenant Naucler de la Ca- roline, Nau. furcalus Gould {Birds of Eu- rope), Mil. Caroliniensis Briss .M. Temminck, dans son Man. d'omilh. , le décrit sous le nom d'Élaniou Martinet. La tête, le cou, et généralement toutes les parties inférieu- res, sont d'un blanc très pur; le manteau , les ailes et la queue, d'un beau noir bronzé à reflets. Habite l'Amérique septentrionale, d'où il se répand jusqu'au Brésil , et très acci- dentellement dans le nord de l'Europe. Deux individus ont été capturés en Angle- terre, l'un en Argyleshire et l'autre en Yorkshire. Le Naucler de Riocour , Nau. Riocourii Vig. (Milan riocour Temm., pi. col. 85), du Sénégal, est la deuxième espèce de cette division. (Z. Gerbe). MILAN MARIN, poiss. — Nom vulgaire d'une espèce de Trigle. MILANDRE. Galeus. poiss. — Genre de Tordre des Chondroptérygiens à branchies fixes, famille des Sélaciens, établi par G. Cu- vier (l\èg. anim., t. II, p. 389) aux dépens des Requins, dont ils diffèrent principale- ment par la présence d'évents. La seule espèce connue est le Squalus ga- leus , reeonnaissable à ses dents, dentelées seulement à leur coté extérieur. Ce poisson vit dans nos mers, où il atteint une taille de 1 "ViO environ. La femelle seule parvient quelquefois à 2[U,0 de longueur; elle met bas 36 à 40 petits à la fuis. La nourriture ordinaire des Milandres se compose déjeunes poissons ; mais féroce et sanguinaire comme le Requin, il a aussi, comme lui, sa voracité et son audace. Souvent on a vu des Milan- dres s'élancer sur la côte, et se jeter sur les hommes qui n'avaient pas quitté le rivage. Aussi la pêche de ce poisson est-elle très dangereuse et demande les plus grandes pré- cautions. Il en sera de nouveau question à l'article requin. MILESIA. ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , famille des Brachy- stomes, tribu des Syrphides, établi par La- treillc {Gen. L. ), et généralement adopté. M. Macquart (Dipt., suites à Buff., t. I, p. 532) en cite 8 espèces réparties en deux sections : la première comprend celles qui MIL ont la face courte et concave ; les cuisses postérieures unidenlées (M. crabroniformis Lat., fulminans Meig., diophthalma Lat., gigas Macq.); la deuxième renferme les espèces qui ont la face prolongée antérieure- ment, à légère proéminence ; les cuisses mu- tiques ( M. vespiformis Meig. , bombylans Fab., speciosa Lat., fallax Fab.). Toutes ces espèces habitent la France, l'Allemagne et l'Italie. Leurs larves se nourrissent du détritus du bois. — Outre les espèces que nous venons de mentionner, on en connaît encore 10 autres exotiques (Ma'cq., Dipt. exot., t. II, 2e partie, p. 78), sur lesquelles 3 appartiennent aux Indes orientales, 6 à l'Amérique septentrionale, et une au Brésil. MILIARIA. ois. — Nom spécifique latin du Bruant proyer devenu pour Brehm un nom du genre dont cette espèce est considérée comme le type. (Z. G.) MILIARIUM, Mcench. (Melh., 204). rot. ph. — Syn. de Milium, Linn. MILIOLEetMILIOLITE {milium, grain de mil), foramin., moll.? — Genreétabli par Lamarck pour de petites coquilles fossiles très communes dans les terrains marins ter- tiaires et que l'on croyait alors provenir de Mollusques céphalopodes. Montfort avait nommé Pollonte ce même genre, mais il avait donné le nom de Miliolite à d'autres fossiles qui sont plutôt des Mélonies. M. Aie. d'Orbigny, plaçant les Milioles dans son or- dre des Céphalopodes foraminifères, en fit la quatrième famille des Agathistègues, carac- térisée par la disposition des loges peloton- nées de diverses manières sur un axe com- mun , faisant chacune dans leur enroulement la longueur totale de la coquille, de telle sorte que l'ouverture, munie d'un appendice interne, se trouve alternativement à une extrémité ou à l'autre. Les Milioles ayant les loges embrassantes et opposées sur un seul plan de telle sorte qu'il n'en paraisse que deux en dehors, comme la M. ringens den Lamarck, constituent le genre Biloculine de M. Aie. d'Orbigny. Celles qui , au lieu de deux, ont trois loges apparentes par suite de la disposition des loges sur trois côtés, sont des Triloculines ; telle est la M. trigonula Lamk. Celles enfin qui ont cinq loges apparentes, . comme la M. saxorum Lamk., sont des Ou in- ■ quéloculines. Plus récemment, le même au- teur, cessant de regarder les Foraminifères MIL MIL 215 comme des Mollusques, a subdivisé les Aga- thistègues en deux familles, savoir: 1° les Miliolidées comprenant les espèces dont les loges sont disposées dans un seul plan , comme celles des Biloculines, et 2° lesMul- tiloculites comprenant les coquilles dont les loges sont disposées sur quatre ou cinq côtés opposés , comme celles des Triloculines et des Quinquéloculines. M. Aie. d'Orbigny a d'ail- leurs fait connaître les coquilles d'un grand nombre d'espèces vivantes. Quant à la na- ture des animaux d'où proviennent ces pe- tites coquilles, nous avons montré, en 1835, combien leur organisation est plus simple qu'on ne l'avait supposé précédemment, et, d'après le mode d'expansion de leurs tenta- cules filiformes, nous les avons nommés Rhisopodes. Voy. ce mot. (Duj.) * MILIOLIDÉES. foramin. — Première famille de l'ordre des Agathistègues de M. Aie. d'Orbigny. (Duj.) MILIUM. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par Linné (Gen. n., 79). Gramensde l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Voy. graminées. *MIUUSIA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Anonacées, établi par Alph. de Candolle (in Mem. Soc. h. n. Genev., V, 213 , t. 3). Plantes ligneuses de l'Asie tro- picale. Voy. ANONACÉES. H1ILLA. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Agapanthées, établi par Cava- nilles (le., II, 76, t. 196). Herbes du Mexi- que. Voy. LILIACKES. MILLE1EU1LLE. bot. ph. — Nom vul- jgaire du genre Achillea. Voy. ce mot. JMILLEFLELR. bot. ph.— Nom vulgaire du Tldaspi arvense. MILLEGRAINE. bot. ph. —Nom vul- gaire des Herniaires, de la Radiole et des Oldenlandes. *MILLEGRANA, Surian. (in Herb.Juss.). bot. ph. — Syn. de Cypselea, Turpin. MILLEGREUX. bot. ph.— Dans cer- tains cantons de la France, on désigne sous ce nom quelques espèces de Joncs. MILLEPÈDE. moll. —Nom vulgaire et marchand du Strombus millepeda L. MILLEPERTUIS. Hypericum, Lifl.(v*4», sur; stxwv, image), bot. ph. — Très grand et beau genre de la famille des Hypéricinées ou Hypéricacées à laquelle il donne son nom, de la polyadelphie polyandrie dans le système de Linné. Il comprend un grand nombre d'espèces qui habitent les contrées tempérées et chaudes de toute la terre, mais qui sont ce- pendant plus abondantes dans les parties un peu chaudes de l'hémisphère boréal. Ces plan- tes ont été étudiées, dans ces derniers temps, avec beaucoup de soin, par M. Spach(l), qui a établi parmi elles, et dans la famille des Hypéricinées tout entière , de nombreuses subdivisions qu'il a qualifiées de genres, mais que la plupart des botanistes n'admettent pas encore comme tels. Nous suivrons ici M. Endlicher à leur égard, ainsi que pour la circonscription du grand genre Milleper- tuis lui-même. Tel que le limite le célèbre auteur allemand du Gênera, ce genre cor- respond à la seconde des deux tribus établies par M. Spach dans la famille des Hypérici- nées, moins le genre Ascyrum (que distin- guent ses fleurs à 4 sépales, à 4 pétales, à nombreuses étamines presque libres, et ses styles au nombre de 1-3). Circonscrit de la sorte, il se compose déplantes herbacées ou sous-frutescentes, à feuilles opposées, le plus souvent entières, presque toujours marquées de petits points épars transparents, qui ne sont autre chose que des réservoirs d'une huile essentielle incolore, et qui ont fait donner à ces plantes le nom français de Millepertuis ; souvent ces feuilles présentent en outre de petits points glanduleux noirs qui se retrouvent principalement sur leurs sépales et leurs pétales. Les Millepertuis manquent de stipules. Leurs fleurs sont jau- nes, souvent grandes et assez belles pour en faire des espèces d'ornement, tantôt solitai- res, tantôt disposées en cyme, en panicule ou même en ombelle. Leur calice est à 5 sépales distincts ou un peu soudés à leur base, dont les deux extérieurs sont parfois plus grands ; leur corolle esta 5 pétales al- ternes au calice, à côtés égaux ou inégaux ; leurs étamines sont nombreuses, presque toujours soudées par leurs filets en 3-5 fais- ceaux; leur ovaire, 1-loculaire ou 3-5-locu- laire, suivant que les bords rentrants des carpelles se réunissent ou non à son centre, est surmonté de 3-5 styles. A ces fleurs succède une capsule 1-3-5-loculaire qui renferme des graines presque toujours nom- breuses, oblongues-cylindriques, droites ou (i) Voyez Suites à Buffon, V; Annales des sciences natu- relles , î.e séiie. vol. V. 21G MIL MIL courbes. Circonscrit par les caractères pré- cédents, îc genre Ilypericum correspond à quatre des sections établies par M. Spach, dans lesquelles rentrent, comme subdivi- sions, plusieurs des genres proposés par ce botaniste. Voici le tableau des unes et des autres avec l'indication ou la description des principales espèces qui leur appartiennent. Section ï. Drosanthinées , Spach. Calice 5-fide ou 5-parti. Étamines triadelphes, per- sistantes; ovaire triloculaire, terminé par trois styles. Dans les loges 6-12 ovules ho- rizontaux ou ascendants. Capsules se parta- geant en trois coques 1-3 spermes, qui tom- bent enfin de même que le placenta central. Cette section ne se compose jusqu'à ce jour que de plantes de la Perse et de l'Asie mi- neure, partagées en deux subdivisions: Ere- mosporus et Drosanthe, Spach. . Section II. Hypérinées, Spach. Calice 5- parti ou 5-fide, très rarement 5-sépale, à sépales distinctement bisériés. Étamines triadelphes, persistantes ou très rarement tombantes. Ovaire 3-loculaire, 3-style, multi- ovulé. Capsule trivalve à déhiscence septi- cide , les valves persistantes de même que le placentaire central indivis. Dans cette section rentrent : A. les Web- bia, Spach, que distinguent : un calice pro- fondément 5-fide; des pétales à onglet dis- tinct, concave; des étamines soudées en phalanges de 12-25 chacune; une capsule co- riace à placentaire épais, pyramidal, 3-gone; des graines à test spongieux, lâche, renfer- mant une amande beaucoup plus petite. On en connaît deux espèces des Canaries et de Madère, que l'on cultive comme plantes d'or- nement; ce sont les Hypericum floribundum Ait. et H. canariense Linn. Ce dernier est divisé par M. Spach en deux espèces distinc- tes, sous les noms de Webbia heterophylla et plalypetala. Ce sont de jolis arbrisseaux très rameux et glabres, à fleurs nombreuses, assez grandes, d'un jaune orange, que l'on cultive en orangerie sous le climat de Paris. B. Les Millepertuis proprement dits, Hy- pericum, Spach, caractérisés par un calice 5-parti, à divisions égales ou inégales entre elles; une corolle à pétales plans, dont l'onglet est à peine appréciable; une capsule cartilagineuse ou chartacée , très rarement coriace, à placentaire trigone, grêle ou pyra- midal ; des graines à test membraneux , très finement réticulé, intimement appliqué sur l'amande. C'est dans cette division que ren- trent nos espèces les plus connues et les plus remarquables. M. Spach a établi , parmi les Hypericum proprement dits, plusieurs divisions que nous nous bornerons à signaler ici en y rapportant pour exemples les espèces les plus intéres- santes. a. Holosepaltim. A cette section se rap- porte notre Millepertuis couché , H. humi- fusum Lin., petite plante à tiges couchées, que distinguent ses feuilles oblongues, obtu- ses, marquées de petites ponctuations, les unes transparentes, les autres noires , ainsi que son calice à sépales oblongs ou lancéolés, à peu près de mêmek;ngueur que la corolle. b. Milleporum. Cette division ne comprend que l'espèce la plus vulgaire et la plus ancien- nement connue de tout le grand genre Hype- ricum, savoir: Le Millepertuis commun , Hypericum per- foratum Lin. C'est à cette plante qu'a été d'abord appliqué le nom de Herbe aux mille pertuis , ou simplement Millepertuis, qui est devenu commun au genre entier. Sa tige herbacée, cylindrique, ponctuée de noir, est marquée de deux lignes saillantes oppo- sées; ses feuilles sont sessiles, obtuses, ovales -elliptiques, les raméales plus étroi- tes, marquées de nombreux points transpa- rents; ses fleurs, de grandeur moyenne, sont paniculées; leurs sépales lancéolés, deux fois plus courts que la corolle , présen- tent des points transparents et des ponctua- tions noires qui se retrouvent aussi au bord des pétales et sur les étamines; le pistil est un peu plus long que les étamines , à trois styles divergents. Celte espèce est commune dans les bois , le long des haies et dans les lieux incultes. Dans l'ancienne médecine, elle jouissait d'une haute réputation sous un grand nombre de rapports, et elle passait pour produire des effets presque merveil- leux dans un grand nombre de maladies diverses; elle a eu même le privilège de figurer parmi les plantes auxquelles nos an- cêtres attribuaient une sorte de vertu sur- naturelle et le pouvoir de mettre en fuite les esprits malins; de là lui était venu au- trefois le nom de Chasse -diable. Envisagé sous des rapports moins ridiculement mer- MIL MIL 217 veilleux, le Millepertuis commun a été em- ployé comme fébrifuge , comme astringent, comme vulnéraire à un degré éminent , comme vermifuge, diurétique, etc. De nos jours, cette plante a beaucoup perdu de son importance , et quoique figurant encore 'dans la matière médicale moderne, elle y est reléguée à un rang secondaire. c. Adenosepalum. A cette section, la plus nombreuse du genre , se rapportent plu- sieurs de nos espèces françaises, savoir: les Hypericum UnearifoliumVah], H.hyssopifo- lium Vill. , H. pulchrum Lin. , H. nummu- larhm Lin. , H. montanum Lin., H. tomen- iosum Lin., que nous nous bornerons à mentionner. d. Drosocarpium. Parmi les espèces qui entrent dans cette division, il en est qui ap- partiennent à notre flore , savoir : Hyperi- cum Richeri Vill. , H. Burseri Bauh.,#. dentatum Lois. e. Coridium. Les plantes de cette division se distinguent entre toutes les autres par leurs feuilles verticillées. L'une d'elles est YHypericïim coris Lin. , espèce sous-fru- tescente, qui croît sur les coteaux et dans les parties arides de la Provence. f. CrossophyUum. Le Millepertuis d'O- ■bst, //. orientale Desr., pour lequel a été établie cette subdivision, est facilement dis- tingué des plantes des divisions précédentes à ses feuilles dentelées en scie et ciliées à leur bord, munies à leur base de deux oreillettes. C. Les Olvmpies, Olympia, Spach , sont remarquables par leur calice, dont les sé- pales sont disposés sur deux rangs, l'exté- térieur formé de deux latéraux, beaucoup plus grands que les trois intérieurs; leurs pét.iles sont très inéquilatéraux; leur cap- sule est presque coriace, à placentaire épais, pyramidal, triangulaire; leurs graines sont luisantes, ponctuées, scrobiculées à leur surface. L'espèce pour laquelle a été établi ce groupe est le Millepertuis olympique , Hypericum olympicum Lin. (Olympia glauca Spach) jolie espèce, qui croît spontanément en Grèce, dans l'Asie Mineure, et que l'on cul- tive pour l'ornement des jardins. Sec. III. Akdros/eminées, Spach. Calice à cinq sépales , souvent bisériés , inégaux entre eux ; étamines soudées par les filets presque toujours en cinq phalanges, très rarement en 4-6-8; ovaire 3-îi-loculaire . T. Vill. à placentaires juxta-posés dans l'axe, mais non soudés ; styles en même nombre que les loges , libres ou plus ou moins soudés entre eux ; capsule à déhiscence septicide. Cette section se subdivise en sept groupes secon- daires, qui forment autant de genres pour M. Spach, et dont voici les noms: Cam- pylopus, Psorophytum , Androsœmum, Ere- vnanthe, Campylosporus, Norysca, Roscyna. Le troisième de ces groupes, proposé comme genre distinct par Allioni, a été adopté comme tel par plusieurs botanistes, et c'est même en le considérant comme tel que M. Spach a exposé en détail ses caractères dans le tom. I, pag. 490 de cet ouvrage. Parmi les espèces qui le composent, il en est deux qui doivent nous arrêter un in- stant. Millepertuis androsème, Hypericum Andro- sœmum Lin. (Androsœmum officinale Alli.). Cette espèce, vulgairement connue sous le nom de Toute-saine, est assez commune dans les lieux ombragés et humides de l'ouest et du midi de la France. Sa tige rameuse , haute de 6-10 décim., porte des feuilles grandes pour le genre, sessiles, ovales ou elliptiques, arrondies au sommet, blan- châtres en dessous. Ses fleurs, de grandeur moyenne , sont réunies , au nombre de 3-9, en petites cymes, pour la plupart termi- nales; leurs sépales sont grands, obtus; leurs pétales sont concaves, à peu près égaux en longueur aux sépales. Le fruit bacciforrne est d'abord rougeâlre, et plus tard d'un violet noirâtre. Cette plante, for- tement odorante dans toutes ses parties , jouissait autrefois d'une haute réputation comme espèce médicinale. On la regardait surtout comme un excellent vulnéraire. Mais de nos jours elle est à peu près inu- sitée , et c'est à peine si elle entre quelque- fois dans la médecine populaire. On la ren- contre assez souvent cultivée comme plante d'ornement. Millepertuis fétide, Hypericum hircinum Lin. (Androsœmum hircinum Spach). Cette jolie espèce est originaire de l'Orient et des parties les plus méridionales de l'Europe; elle est très fréquemment cultivée dans les jardins, et elle s'est à peu près naturalisée dans certains de nos départements méridio- naux. Elle forme un sous-arbrisseau touffu, qui atteint jusqu'à 1 mètre de hauteur. Sa 28 218 MIL MIL tige est rameuse, ferme; ses feuilles, assez grandes, sont sessiles , ovales-lancéolées , plus ou moins aiguës au sommet, glandu- leuses sur les bords. Ses fleurs jaunes, de 3 centim. environ de diamètre , sont portées sur des pédoncules ordinairement 1-flores , à peu près de même longueur que les feuil- les; leurs étamines sont très longues, les fleurs se succèdent pendant tout l'été. Cette plante doit son nom à son odeur de bouc très prononcée. C'est au 4e groupe, celui des Eremanthe, Spach, qu'appartient le Millepertuis a grands calices, Hypericum calycinum Lin. (Ere- manthe calycina Spach). Cette espèce, l'une des plus remarquables de tout le genre par i'éiégance de son feuillage, par la grandeur et la beauté de ses fleurs, est communément cultivée pour l'ornement des jardins. Elle croît naturellement en Grèce et dans l'Asie mineure. Elle trace beaucoup, ce qui rend sa multiplication facile. Sa tige ligneuse, à longs rameaux simples , nombreux, ne s'é- lève guère qu'à 3-4 décimètres. Ses feuilles sont grandes, vertes en dessus, glauques en dessous, sessiles, ovales-oblongues, rare- ment lancéolées. Ses fleurs, d'un beau jaune, se succèdent de juin en septembre; elles sont à peu près les plus grandes du genre , leur diamètre égalant 7 et 8 centimètres. Leurs étamines sont de moitié plus courtes que les pétales. Cette belle espèce se multi- plie par graines, par boutures et marcottes, ou, plus facilement encore, par division des pieds et par rejets. Sect. IV. Brathydinées, Spach. Calice à 5, très rarement à 4 sépales. Étamines en- tièrement libres et tombantes, ou irréguliè- rement polyadelphes à la base, et alors marcescentes. Ovaire 1 -3-IocuIaire , sur- monté de 3 styles distincts ou quelquefois soudés. Capsule 3-valve, septicide. Les grou- pes établis dans cette section par M. Spach sont au nombre de 4 , que nous nous bor- nerons à mentionner ici; ce sont les sui- vants : Isophyllum, Myriandra, Brathy- dium> Brathys, Mutis. C'est dans le second de ces groupes que rentre le Millepertuis prolifique, Hypericum prolificum Lin. (My- riandraprolifica Spach), originaire des États- Unis, et que l'on cultive fréquemment dans nos jardins comme espèce d'ornement. C'est un arbuste touffu , haut d'environ un mè- tre, dont la tige produit des rameaux nom- breux , grêles, à 2 angles , qui portent de petits ramules avortés, feuillus , à l'aisselle de presque toutes les feuilles. Celles-ci sont finement ponctuées, glauques en dessous, lancéolées-oblongues, rétrécies en court pé- tiole. Aux aisselles des deux ou trois paires supérieures de feuilles naissent les pédon- cules à fleurs, qui, réunis, forment une panicule muUiOore ; ces fleurs sont d'un jaune vif, larges d'environ 2 centimètres; elles se succèdent pendant les mois de juillet et d'août. Cette espèce se multiplie par graines et marcottes. (P. D.) MÏLLEPES , Klein ( Method. ostrac. , pag. 99). moll. — Syn. dePtérocère. Voy. ce mot. MILLEPIEDS. ins. —Nom vulgaire des animaux désignés scientifiquement sous le nom de Myriapodes. Voy. ce mot. MILLEPOINTS. moll. —Nom vulgaire du Conus litteratus L. MILLÉPORE. Millepora (mille pori, mille trous), polyp. — Genre établi par Linné pour les Polypiers pierreux, non tubuleux, qui n'offrent pour cellules des Polypes que des pores simples non lamelieux. Lamarck adopta ce genre en lerestreignantauxPolypiers pier- reux, solides intérieurement, rameux ou fron- descents, dont les pores cylindriques, très petits ou quelquefois non apparents, sont perpendiculaires à l'axe. Ainsi étaient séparés du genre de Linné les Eschares, les Rétépo- res, que Lamarck range parmi ses Polypiers à réseau, tandis qu'il classe lesMillépores avec les Polypiers foraminés et avec les Caténi- pores, qui sont aussi des Millépores de Linné. Ce même nom avait d'ailleurs été donné par Pallas et par Solander et Ellis à beaucoup d'autres espèces qui ont servi à former les genres Tubulipore etCellépore; toutefois le genre admis par Lamarck était encore formé d'éléments tout-à-fait hétérogènes. Il com- prenait, notamment dans sa deuxième sec- tion, sous le nom de Nullipores, des corps pierreux qui sont très probablement des Al- gues calcifères et non des Polypiers. La pre- mière section, composée de huit espèces devait aussi donner lieu à l'établissement de plusieurs genres bien différents. C'est ainsi que les trois première* espèces auxquelles M. Ehrenberg conserve exclusivement le nom de Millépores, en les rapprochant des Madré- MIL MIL 219 pores, ont forme pour M. de Blainville le genre Palmipore. La cinquième espèce , M. truncata, est devenue pour M. de Blain- ville le type du genre Myriozoon adopté par M. Ehrenberg. Enfin la huitième espèce, M. rubra, dont MM. Risso et de Blainville ont fait le genre Polytrema, nous paraît être non pas un Polypier, mais bien un Rhizo- pode ou Foraminifère agrégé. Lamouroux, en adoptant comme genre Millépore la pre- mière section du genre de Lamarck, y a réuni quelques espèces fossiles dont plusieurs resteront peut-être dans le genre Palmipore de M. de Blainville ou Millépore de M. Eh- renberg, mais dont les autres sont des Hé- téropores. (Duj.) MILLÉPORÉES. polyp.— Ordre de Po- lypiers établi par Lamouroux, et contenant dix-huit genres, dont plusieurs, tels que les Ovulites et les Mélobésies, ne sont même pas des produits du règne animal; un autre genre, Endea, est un spongiaire ; un qua- trième , Lunulite, est voisin des Eschares; un cinquième, Rétéporite ou Dactylopore, n'est peut-être pas un Polypier; les autres devraient aussi être distribués en plusieurs groupes, quoique présentant un peu mieux les caractères assignés à Tordre des Mille- porées d'avoir des cellules très petites, épar- ses ou sériales, jamais lamelleuses , sur un Polypier pierreux, compacte in térieurement. Si l'on devait conserver cet ordre, il fau- drait donc le circonscrire tout différem- ment. (Duj.) MILLÉPORITES. moll.? — Dénomina- tion employée par Latreille pour désigner la quatrième tribu de ses Mollusques poly- thalames décapodes. Cette tribu , compo- sée d'éléments hétérogènes , comprend une partie des Rhizopodes ou Foraminifères , tels que les Milioles et les Rotalies. (Duj.) MILLERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par Gassini (in Dict. se. nat., XXX , 67, LIX, 235). Herbes de l'Améri- que tropicale. Voy. composées. *MILLERICRI1\US. échin.— Genre d'É- chinodermes de l'ordre des Crinoïdes , de la \ famille des Apiocrinidées, établi par M. Al- 'cide d'Orbigny (Hist. gén. et partieul. des Crinoïdes). Voy. encrines et apiocrinidées. MILLET, bot. pu. — Voy. mil. *MILLETIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses Papilionacées-Dal- bergiées, établi par WightetArnott(Prodr., I, 263). Arbres ou arbrisseaux grimpants de l'Asie tropicale. Voy. légumineuses. MILLINA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Cassini (in Dict. se. nat., XXXI, 90) sans indication de patrie. MILLINGTONIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées- Eubignoniées, établi par Linné fils (Suppl., 45). Arbres de l'Inde. Voy. bignoniacées. — Roxb., syn. de Meliosma, Blume, et de Fie- mingia , Roxb. *MILLOTIA. bot. ph. —Genre delà fa- mille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (in Annal, se. wa£.,XVII, 416). Herbes de la Nouvelle-Hollande occiden- tale. Voy. composées. MILNEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées-Trichiliées , établi par Roxburgh {Flor. ind., I, 637). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. MÉLIACÉES. *MII,NESIUM (nom propre), systol. — Genre de ïardigrades, établi par M. Doyère pour une espèce déjà vue par Spallanzani et par M. Dutrochet, qui la nommaient sim- plement Tardigrade, puis par M. Perty, qui lui donna le nom d'Arctiscon Dutrochetii. Le Milnesium a la tête munie de deux appen- dices palpiformes très courts et la bouche terminée par une ventouse entourée de palpes. Sa peau est molle , coupée transver- salement par des sillons en anneaux de for- mes variables. Comme les autres Tardigra- des , il a quatre paires de pattes munies chacune de quatre ongles , dont deux ter- minaux simples et en forme de filaments allongés, crochus à l'extrémité, portés cha- cun sur un mamelon distinct ; les deux au- tres sont situés en dessous et en dedans; l'antérieur étant divisé en trois crochets for- tement courbés , et le postérieur en deux. La seule espèce connue, M. tardigradum, se trouve communément dans la Mousse des toits; elleestlonguede 5à6 dixièmes demil- limètre ; sa peau est un peu colorée en brun- jaune ; ses œufs sont lisses , opaques, pres- que globuleux, larges de 8 à 9 centièmes de millimètre , et quelquefois colorés en brun-rougeâtre. On remarque aussi, à la tête de cette espèce, deux points oculiformes assez 250 MIM IVI1M grands, granuleux; le tube pharyngien est très dilaté; les stylets sont très petits; le bulbe pharyngien est allongé , pyriforme , sans charpente intérieure. (Duj.) *MILOTHRYS. ms. —Genre de Coléo- ptères subpentamères , tétramères de La- treille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean (Catalogue , 3e éd., p. 374) avec la Saperda irrorata de Fab. {Lynx Dalmann, Marmorea Schœn- herr), espèce originaire de Java. (G.) MILOUINS. Fuligula. ois. — Division de la famille des Canards. Voy. canard. (Z. G.) *MïLTOGRAMMA (>1tos, vermillon'; ypafAuac, ligne), ins. — Genre de Tordre des Diptères brachocères , tribu des Muscides , établi par Meigen (Eur. Zw., t. IV, p. 227), et adopté par Latreilleet M. Macquart dans leurs ouvrages respectifs. L'espèce type , le Miltogramma fasciata, habite la France. ♦MILTONIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, établi par Lindley (in Bot. reg., n. 1976, 1. 1992). Herbes parasites du Brésil. MILTUS, Lour. (Flor. cochinch., I, 369). bot. ph. — Syn. de Giesekia, Linn. *MILVAGO. ois.— Genre établi par Spix sur une espèce que Vieillot a placée parmi les Caracaras (Polyborus) sous le nom de P. chi- machima. (Z. G.) *MILVINÉES. Milvinœ. ois. — Famille ou sous- famille de Tordre des Oiseaux de proie (section des Diurnes ), renfermant les espèces de cet ordre, qui ont un bec faible incliné dès la base ; des tarses courts , peu robustes, et surtout des ailes et une queue fort longue : celle-ci le plus souvent échan- crée. Pour M. Lesson, cette famille, qui est la quatrième de ses Accipitres diurnes, ne com- prend que les genres Elanus , Naucierus et Milvus. G.-R. Gray, au contraire, en agrandit les limites jusqu'à y comprendre, indépendam- ment des trois genres que nous venons de citer, les genres Avicida, Baza, Vernis , Gampsonyx , Rostramus, Cymindis et îcti- nîa. (Z. G.) MILVULUS, Swains. ois. — Division de !a famille des Tyrans. Voy. tyran. (Z. G.) MÏLVUS, Bechst. ois. — Syn. latin de Milan. *MIMELA(u-t4u.Y>Asc, imitation), ins. -Genre de Coléoptères pentamères, famille des La- mellicornes, tribu des Scarabéides phyllo- phages , créé par Kirby ( Transaction Lin. Soc. , vol. XIV , pag. 101 ) , et adopté parj MM. Hope et Burmeister. Ce dernier auteur en décrit (Handbuchder Entomologie, 1844, pag. 285) 11 espèces, qui toutes appartien- nent aux Indes orientales. Nous citerons comme en faisant partie les M. LeeiSwed., splendens Schr., lucidula, Lathami, Blurnei, cyanipes , Horsfieldi de Hope. Une dizaine d'autres espèces , publiées par ce dernier auteur, seraient encore comprises dans ce genre. Toutes sont de couleurs très écla- tantes, et paraissent devoir remplacer en Europe les Anomala. (C.) *MIMESA (ai'^Ttç, imitation), ms. — Genrede la famille desCrabonides, de Tordre des Hyménoptères, établi par M. Schuckard (Fossor. Hymenopt.) aux dépens du genre Psen, dont il ne diffère guère que par les ner- vures des ailes. Le type de cette division est le M.equestris ( Trypoxylon equeslris Fab. ) . (Bl.) *MIMETA, Vig. et Horsf. ois.— Division de la famille des Loriots, établie sur le Gra- nula viridis de Latham. (Z. G.) MïMETES,King. ois.— Syn. de Mimeta, Vig. et Horsf. MIMETES. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Protéacées-Nucamentacées-Protéi- nées, établi par Salisbury (Parad., 67). Arbrisseaux du Cap. Voy. protéacées. *MIMÉTÈSE. min.— Arséniate de Plomb. Voy. PLOMB. MIMEUSE. Mimosa (de mimus , mime, comédien , à cause de la diversité de forme des plantes primitivement réunies sous cette dénomination), bot. ph. — Sous le nom de Mimosa , Linné avait établi un groupe gé- nérique pour des plantes qui rentrent au- jourd'hui dans la famille des Mimosées (Légumineuses), que lui-même rapportait d'abord (Gênera) à la polyandrie-monogynie, dans son système sexuel, et qui ont été rangées ensuite dans la monadelphie-polyan- drie par les uns, dans la polygamie-monot- cie par les autres. Ce groupe réunissait les vrais Mimosa de Tournefort aux Acacia du même botaniste et aux Inga de Plumier, c'est-à-dire qu'il correspondait à toute ia fa- mille des Mimosées , moins les genres Pro- sopis et Adenanthera. Il comprenait alors seulement 50 espèces. Mais, après Linné, MIM ÎMIM 221 les limites de son genre Mimosa s'élendant de plus en plus, et son hétérogénéité deve- nant de plus en plus frappante, il parut in- dispensable de le subdiviser. Wildenow re- prit les trois genres Mimosa, Acacia, Tourn., Inga, Plum., et y ajouta les genres Schran- kia et Desmanthus ; M. Kunth, d'après les vues et les idées de L.-C. Richard, rétablit les Entada d'Adanson; De Candolle , dans ses beaux travaux sur les Légumineuses, ajouta à ces genres le Gagnel ina , proposé déjà par Necker, et le Darlingtonia. Enfin, tout récemment, M. Bentham a fait de toutes les Mimosées une révision générale qu'il a publiée en une série de mémoires , dans le journal botanique de M. Hooker (Journal ofbotany, vol. IV, 1837, p. 323- 418; London Journal of botany , vol. I, p. 318-392 ; 494-528 ; vol. III, p. 82-112 ; 195-228 ; vol. IV, p. 577-622 ; vol. V, p. 75-108), et qui l'a conduit à admettre dans la famille des Mimosées 29 genres distincts, dans lesquels rentrent aujourd'hui plus de 900 espèces. Quoique restreint , par suite de ces travaux, dans des limites beaucoup plus étroites que celles qui lui avaient été d'abord assignées, legenreMimeuse n'en ren- ferme pas moins encore environ 220 espèces que réunissent les caractères suivants. Ce sont des plantes herbacées, des arbrisseaux, quelquefois même, mais plus rarement, des arbres. Leurs feuilles sont composées , Jii- pinnées, ou quelquefois réduites, par l'avor- tement de leurs pinnules, à leur pétiole élargi en lame foliacée, c'est-à-dire sous forme de phyllode. Leurs fleurs , petites et sessiles, sont agglomérées en petites têtes ou en épis à l'extrémité de pédoncules tantôt axillaires , tantôt disposés eux-mêmes en grappe ou en panicule à l'extrémité des ra- meaux ; ces petites inflorescences ressem- blent à des houppes soyeuses, à cause du grand nombre de longues étamines qui les hérissent de tous côtés; leur couleur est ro- sée ou blanche ; dans chacune d'elles , les fleurs supérieures au moins sont herma- phrodites , tandis que les inférieures sont souvent mâles ; toutes sont 4-5-mères, ra- rement 3 6-mères. Leur calice est tantôt très petit , presque imperceptible ou sem- blable à une aigrette, tantôt campanule, marqué à son bord de dents en même nom- bre que les pétales. Ces derniers sont plus ou moins soudés entre eux; les étamines, en nombre égal à celui des pétales ou dou- ble, se composent d'un long filet terminé par de petites anthères presque arrondies. Le fruit est un légume comprimé, sans pulpe intérieure, se divisant ordinairement à la maturité en autant d'articles distincts qu'il y a de graines, ou dont les valves se déta- chent des deux sutures qui restent comme une sorte de cadre vide. De Candolle répartissait les nombreuses espèces de Mimeuses en trois sections ou sous-genres : les Eumimosa ou Mimeuses proprement dites, les Habbasia et les Bato- caulon; M. Bentham a conservé la première de ces sections ; il a réuni les deux autres en une seule sous le nom commun àTIab- basia, et il a de plus établi une nouvelle section sous le nom d'Ameria. Voici le ta- bleau de cette division et quelques mots sur les plus intéressantes et les plus connues des espèces qui s'y rapportent. I. Mimeuses proprement dites , Eumimosa, DC. Fleurs presque toujours tétramères ; étamines en nombre égal à celui des pétales; légume à graines peu nombreuses ( le plus souvent 2-4 ), dont les valvules se divisent en articles à la maturité, ou restent indi- vises. Plantes presque toutes américaines. Cette section est la plus nombreuse du genre; c'est à elle que se rapportent les seules espèces sur lesquelles nous nous pro- sions de nous arrêter. Les jardiniers cultivent fréquemment sous les noms de Minmuse sensitive , Mimosa sen- sitiva Lin., de Sensitive en arbre , des Mi- meuses frutescentes dont les feuilles pré- sentent jusqu'à un certain degré les curieux phénomènes d'irritabilité dont nous nous occuperons avec détail dans la suite de cet article. Or, la phrase de Linné , qu'on ap- plique à ces plantes , et par laquelle il a voulu caractériser sa Mimosa sensiliva , est tellement vague qu'elle convient également à sept ou huit espèces différentes , et que , par suite , la dénomination de M. sensiliva ne peut être qu'une source d'erreurs ; aussi M. Bentham a-t-il cru devoir la supprimer. Ce botaniste a reconnu de plus que les vé- gétaux auxquels on l'applique vulgairement dans les jardins constituent les deux pre- mières espèces suivantes : 1° Mimeuse blanchâtre, Mimosa albida 222 MIM MI3VI Kunth. Arbuste grimpant, originaire des côtes américaines de l'Océan pacifique, par- semé d'aiguillons peu nombreux , dont les jeunes rameaux, les feuilles et les inflores- cences sont pubescents , blanchâtres ; ses feuilles sont bipinnées, à deux paires de fo- lioles sur chacune de leurs deux pinnules ; ces folioles sont grandes, eu égard aux au- tres Mimeuses , obliques , ovales ou oblon- gues, pubescentes à leurs deux faces, ciliées; l'inférieure, située du côté intérieur, est beaucoup plus petite ; le capitule de fleurs est beaucoup plus court que la feuille. Le légume est pubescent-blanchâtre , hérissé de poils raides, couchés. 2° MlMEDSE A FLEURS NOMBREUSES, Mimosa floribunda Wild. Arbrisseau armé d'aiguil- lons crochus ; rameaux et pétiole pubescents ou pileux; folioles disposées comme dans l'espèce précédente, ovales-oblongues, obli- ques, aiguës, glabres en dessus, à nombreux poils raides en dessous; pédoncules près de deux fois plus longs que le capitule de fleurs ; bractées plus courtes que la corolle; légume légèrement pubescent et portant des soies sur tous ses côtés. Ses capitules de fleurs sont nombreux , rosés , et se succè- dent pendant tout l'été. Les deux espèces dont il vient d'être question se cultivent l'une et l'autre en serre chaude. 3° Mimeuse pudique, Mimosa pudica Lin. Cette espèce , l'une des plus intéressantes du règne végétal , à cause de l'extrême ir- ritabilité de ses feuilles, qui lui fait donner vulgairement le nom de Sensitive, est très abondamment répandue dans toute l'Amé- rique tropicale , où elle couvre de grandes surfaces de terrain. On la cultive en beau- coup de lieux, et c'est ainsi qu'elle s'est presque naturalisée dans les Indes orientales et aux Philippines. C'est une plante an- nuelle, bisannuelle en serre, ou même sous-frutescente, qui s'élève à 5-6 décimè- tres ; elle est armée d'aiguillons épars et in- frastipulaires , droits ou courbes; sa tige, ses pétioles et ses pédoncules portent des poils étalés; ses feuilles sont bipinnées, for- mées de deux paires de pinnules presque digitées, dont chacune porte 15-25 paires de folioles obliques , linéaires, un peu ai- guës au sommet, ciliées, glabres ou revêtues à leur face inférieure de poils couchés ; ses capitules de fleurs sont purpurins, ellip- tiques ; bractées plus courtes que la corolle ; calice très petit ou rudimentaire; le légume à valves glabres, lisses, couvertsur ses bords de soies raides et presque en aiguillons. Cette espèce varie beaucoup quant à sa vil- losité , et les deux principales formes qui résultent de ces variations ont été regardées comme deux espèces distinctes par Wilde- now et par M. Kunth. Sous le climat de Paris, la Sensitive ne mûrit ses graines qu'en serre chaude ou sous châssis. On la sème de bonne heure , sur couche et sous châssis, en prenant la précaution de ne mettre dans chaque pot qu'une seule graine, afin de n'être pas obligé de transplanter plus tard. II. Habbasia, Ben th. {Habbasia et Balo- caulon, DC). Fleurs tétramères, rarement pentamères ou trimères; étamines en nom- bre double de celui des pétales ; légume ren- fermant ordinairement plus de six graines, se divisant en articles à la maturité. Plantes croissant pour la plupart en Amérique, quelques unes en Afrique et en Asie. III. Amena, Benth. Fleurs tétramères ou pentamères. Étamines en nombre double de celui des pétales ; légume à loge unique ou divisée par des cloisons transversales, ne se divisant pas à la maturité. Espèces toutes américaines. Les feuilles de plusieurs espèces de Mi- meuses, et particulièrement de la Sensi- tive , Mimosa pudica Lin., présentent des phénomènes d'irritabilité végétale , ou , comme on le dit aussi, de sensibilité, telle- ment prononcés, tellement curieux, qu'ils font de ces plantes des sortes de merveilles végétales. Aussi ces phénomènes ont-ils de- puis longtemps attiré l'attention des obser- vateurs; la plante qui les manifeste à un degré éminent , la Sensitive, a été l'objet d'un très grand nombre d'expériences , et , par suite des recherches nombreuses dont elle a été l'objet, la science s'est enrichie successivement d'un nombre assez grand de mémoires pour former la matière de plu- sieurs volumes. Il est donc indispensable de faire connaître ici en quoi consistent ces curieux phénomènes d'irritabilité, sous l'in- fluence de quelles causes ils se manifestent, les explications qui ont été proposées pour en rendre compte. C'est ce que nous allons essayer de faire avec quelques détails. IVIIM MIM 223 Nous avons décrit plus haut la forme gé- nérale des feuilles de la Sensitive ; nous ne reviendrons donc pas sur ce sujet; nous ajouterons seulement que le point d'attache des folioles sur leur pinnule , des pinnules sur le pétiole commun et de celui-ci sur la tige elle-même présente un renflement mar- qué , dans lequel et par lequel paraissent s'opérer tous les mouvements, et auquel on a cru dès lors devoir donner le nom de ren- flement moteur. Lorsqu'une cause irritante, telle , par exemple , qu'un choc , agit avec une assez grande énergie sur une feuille de Sensitive, les folioles de cette feuille se relèvent par un mouvement de charnière sur leur pin- nule, s'appliquent l'une contre l'autre par leur face supérieure, en se dirigeant vers l'extrémité de la pinnule ; les pinnules, à leur tour, se rapprochent l'une de l'autre dans la direction de l'axe du pétiole com- mun; enfin celui-ci subit un mouvement inverse aux précédents, et s'abaisse de ma- nière à devenir pendant ou même parallèle à la tige qui le porte. Si l'irritation a été énergique, les mouvements ne se bornent pas à la feuille sur laquelle elle s'est exer- cée directement, et ils se propagent jusque dans les feuilles voisines. Ainsi contractée , la feuille paraît en quelque sorte flétrie, ou, pour parler plus exactement, sa disposition est identique à ce qu'elle est pendant la nuit ou pendant ce phénomène remarqua- ble, qu'on a nommé son sommeil. Après avoir persisté quelque temps dans cet état , elle semble revenir à la vie : son pétiole commun se relève, ses pinnules s'étalent, ses folioles s'abaissent et redeviennent ho- rizontales; en un mot, ses diverses parties reprennent leur situation normale pour re- produire la même suite de mouvements aussitôt qu'une nouvelle irritation agira sur elles. Si l'on examine l'ordre dans lequel se propagent ces mouvements, on voit que, la cause irritante ayant agi par exemple à l'ex- trémité d'une feuille, son effet se propage de ce point vers la base, et qu'en s'étendant dans la feuille voisine, il se manifeste dans une direction opposée. Ce mode de pro- pagation devient plus évident lorsque l'irri- tation a été moins brusque et moins vio- lente. Lorsque celle-ci est légère, le mouve- ment se borne aux pinnules, sans détermi- ner l'abaissement du pétiole commun; il peut même être limité à quelques paires de folioles ou même à une seule. C'est principalement dans les feuilles que résident les mouvements de la Sensitive; mais les autres parties de la plante mani- festent aussi leur irritabilité par des dévia- tions, beaucoup moins appréciables il est vrai. Ainsi, l'on remarque également cer- tains mouvements dans les pédoncules et même dans les branches. Mais ceux-ci ont assez peu d'importance pour qu'il suffise d'en signaler l'existence. Pour que la Sensitive produise ses mou- vements avec toute leur vivacité, il faut que sa végétation soit vigoureuse, et qu'elle soit soumise à une chaleur humide de 24 ou 25° C. Son irritabilité est alors au maxi- mum. Aussi dans les parties de l'Amérique où elle croît spontanément, il suffit de l'é- branlement causé par les pas d'un homme, ou encore mieux de ceux d'un cheval, pour déterminer le ploiement de toutes les feuilles des plantes voisines. Ce fait a été constaté et signalé par divers observateurs, notamment par MM. de Martius et Meyen. Sous une température de 18 ou 20° C, la sensibilité de la plante a déjà diminué notablement par l'effet de ce refroidissement de quelques de- grés; cependant, quoique affaiblie, elle n'est pas détruite; et elle manifeste de nouveau tous ses effets sous l'influence d'un air con- venablement échauffé; seulement il se passe quelquefois plusieurs heures avant qu'elle ait repris sa première intensité. A l'égard de l'action d'une température élevée sur la Sensitive, un fait très curieux est celui qui est signalé par Meyen (Pflanz. phys., III, p. 524 ). Lorsqu'on expose un pied vigou- reux de cette plante aux rayons directs du soleil vers le milieu d'une belle journée d'été, on voit de moment à autre certaines de ses feuilles se ployer et s'abaisser subite- ment, absolument comme si une irritation locale venait d'agir sur elles. Peu après, la feuille se relève, et ses folioles reprennent leur position normale. Quelquefois ce phé- nomène se reproduit au bout de quel- que temps , et même à plusieurs reprises , par le seul fait de la continuation de l'ac- tion solaire. La chaleur agit donc dans ce cas comme un irritant dont les effets MIM MIM sont soumis à une sorte d'intermittence. Ses effets deviennent bien plus énergi- ques lorsqu'on les concentre au moyen d'une lentille, car alors les folioles placées au foyer sont rapidement brûlées et désorganisées, et l'on conçoit sans peine que le ploiement de la feuille en soit la conséquence. Un changement brusque dans la tempé- rature agit également sur la Sensitive comme une cause irritante. Si, par exemple, un pied vigoureux de cette plante est placé dans une serre ou sous un châssis, et qu'en ouvrant rapidement le châssis ou une fer- meture de la serre on fasse arriver brus- quement sur lui de l'air froid, on voit toutes ses feuilles se ployer comme si une secousse violente venait d'agir sur elle. Une des actions les plus curieuses qui mettent en jeu l'irritabilité delà Sensitive, est celle des agents chimiques , particu- lièrement des acides énergiques et des solu- tions alcalines concentrées. Depuis longtemps déjà l'on avait reconnu qu'il suffit d'ap- pliquer avec toute la légèreté possible, sur une foliole, une goutte de l'un de ces li- quides , pour déterminer tous les phéno- mènes de contraction et d'abaissement des feuilles à un degré proportionnel à la caus- ticité de la substance employée. Ces expé- riences ont été reprises, il y a peu d'années, en Allemagne, par M. Runge qui les a va- riées d'un grand nombre de manières, et qui en a consigné les résultats dans un grand mémoire [Poggendorfs Annal., vol. XXV). Cet observateur a reconnu l'exactitude des faits énoncés à cet égard par Duhamel, et par les nombreux physiologistes qui se sont occupés après lui du même sujet ; et de plus il a cru apercevoir une différence dans le mode d'action des acides et des alcalis, par exemple, de l'acide sulfurique et de la po- tasse. Ainsi, il dit avoir vu qu'avec la pre- mière de ces substances, le pétiole com- mun de la feuille s'abaissait comme d'or- dinaire, après le ploiement des folioles, mais plus lentement, tandis qu'avec la se- conde, au lieu de s'abaisser, il se rele- vait de manière à faire un angle aigu avec la tige. Nous ferons observer néanmoins que Meyen, ayant répété cette expérience, a vu le pétiole commun s'abaisser égale- ment dans l'un et l'autre cas. M. Runge a observé aussi des effets très curieux lors- qu'il a opéré avec de l'essence de térében- thine. Nous avons déjà signalé les secousses mé- caniques, la chaleur, l'action d'un air froid et les agents chimiques, comme des causes qui mettent en jeu l'irritabilité de la Sen- sitive. Mais il en est encore d'autres qui méritent de fixer quelques instants notre attention. Ainsi l'on peut enlever la der- nière paire de folioles d'une pinnule, à l'aide de ciseaux fins, avec assez de légèreté pour ne produire absolument aucun ébranlement dans la feuille; or, on voit aussitôt les fo- lioles se ployer , à partir de l'extrémité coupée, jusque vers la base de la pinnule. On observe même quelquefois qu'en un point quelconque de la série de folioles, une paire isolée ou même une foliole unique reste immobile, et forme une s6rte de point d'arrêt que l'irritation éprouve de la peine à franchir. Des blessures ou des sections plus ou moins profondes amènent encore des phénomènes très curieux. Ainsi l'on peut faire une entaille à une branche au moyen d'un instrument bien tranchant, avec assez de précaution pour ne produire aucun ébranlement; néanmoins on voit les feuilles placées dans le voisinage de la sec- tion s'abaisser presque instantanément, et si l'instrument tranchant a périétré profon- dément , l'irritation se propage également aux feuilles éloignées. Cet effet est presque subit dans les pieds très vigoureux, à tel poiat qu'il se manifeste aussitôt après que le scalpel a atteint le corps ligneux, même à une distance de 3 et 4 décimètres. Quel- que temps après cette expérience , le? feuilles reprennent leur situation primi tive; une nouvelle section détermine encon en elles une nouvelle contraction; mais leui sensibilité ne tarde pas à s'émousser, selon Meyen, par la répétition de cette expérience. Cette dernière expérience est très inté- ressante , parce qu'elle permet de recon* naître quels sont les éléments anatomiques de la plante par lesquels se propage l'irri- tation. Ces éléments ne sont autres que le corps ligneux. Il est facile de se convaincre que l'écorce est entièrement étrangère à cette transmission ; il suffit pour cela d'é- corcer soigneusement une tige dans une longueur de 3 ou 4 centimètres, de manière à dénu 1er son corps ligneux ; en enta- MIM MIM 225 mant celui-ci avec le tranchant d'un instru- ment, on amène la contraction des feuilles absolument comme dans les circonstances ordinaires. Cette même expérience prouve aussi combien est dépourvue de fondement l'opinion de M. Schultz, qui avait voulu voir dans les vaisseaux laticifères l'organe conducteur de l'irritation ; en effet, la place de ces vaisseaux étant dans l'écorce, s'ils existent chez la Sensitive, l'ablation du cy- lindre cortical a pour effet certain de les faire disparaître. Enfin , pour terminer cet exposé des causes qui peuvent mettre en jeu la sensi- bilité de la Sensitive, nous ajouterons le fluide électrique à la liste précédente. Plu- sieurs observateurs ont vu qu'une étincelle électrique détermine la contraction des feuilles de cette plante; mais certains d'entre eux ont cru reconnaître que cet effet devait être attribué presque uniquement à l'ébranlement mécanique qui résulte de l'expérience; en effet, on a beau électriser une Sensitive après l'avoir isolée , on ne voit pas ses feuilles se ployer. Un fait très curieux sous ce rapport est celui qui a été observé par Meyen. Ce physiologiste, ayant électrisé de jeunes Sensitives isolées, a vu leurs feuilles persister dans leur situation normale sans l'altérer en rien ; mais lors- qu'il a déchargé l'électricité accumulée sur ces plantes en leur présentant une pointe de bois, il a remarqué des phénomènes qui prouvaient, selon lui, que l'irritation pro- duite au lieu de la décharge ne se propa- geait pas, comme elle le fait dans les cir- constances ordinaires. En effet, lorsqu'il approchait sa pointe d'une foliole, celle-ci et celle qui complétait la paire avec elle se mettaient seules en mouvement, et lorsqu'il promenait sa pointe le long du pétiole d'une pinnule, les folioles se relevaient rapide- ment dans le sens du mouvement, repre- nant ensuite leur position normale peu après qu'on éloignait la pointe. Au reste, comme l'avaient déjà reconnu Dreu, van Ma- rum , etc., de fortes décharges électriques affaiblissent ou détruisent même la sensibi- lité delà Sensitive. D'un autre côté, les ex- périences de M. Alex, deHumboldt, de van Marum, C. Sprengel, etc., ont montré que l'électricité de la pile n'exerce pas d'action appréciable sur la plante qui nous occupe. T. VIII Une des particularités les plus remarqua- bles dans l'histoire de la Sensitive consiste dans la faculté qu'elle a de s'accoutumer, si l'on peut le dire, à l'action longtemps con- tinue d'une cause irritante. C'est ce que montre l'expérience bien connue de Desfon- taines qui, ayant placé une Sensitive dans une voiture, la vit fermer toutes ses feuilles aussitôt qu'elle éprouva l'ébranlement pro- duit par le roulement des roues sur le pavé. L'ébranlement se continuant, la plante finit par étaler ses feuilles, comme si son irrita- bilité avait été détruite ; néanmoins cette propriété existait encore tout entière chez elle , car dès que la voiture se remit en marche, elle rapprocha de nouveau ses fo- lioles ; il n'y avait donc eu dans ce cas qu'une sorte d'habitude prise par la plante sous l'effet d'une action irritante longtemps prolongée. Après avoir résumé les principaux faits relatifs à l'histoire si curieuse de la Sensi- tive , montrons maintenant jusqu'à quel point l'examen anatomique et l'observation permettent de pénétrer dans les secrets de cette merveilleuse organisation. Nous avons déjà dit en passant que le mouvement des folioles, des pinnules et du pétiole commun de cette plante paraît s'opé- rer tout entier dans le renflement moteur qui se trouve à leur base. C'est aussi dans la structure de ce renflement qu'on a cherché la cause des mouvements de ces diverses parties. L'un des observateurs, qui, dans ces der- niers temps , se sont le plus occupés des moyens d'expliquer les mouvements de la Sensitive , est M. Dutrochet. Cet ingé- nieux physiologiste avait cru reconnaître que lorsqu'on enlève la moitié supérieure du gros renflement moteur d'une feuille, celle- ci se relève; qu'il s'abaisse au contraire lorsqu'on enlève la moitié inférieure de ce même renflement; il avait dès lors supposé que ces deux moitiés agissaient comme deux ressorts à tension contraire, dont l'un éle- vait la feuille, tandis que l'autre l'abaissait. Une cause quelconque donnait -elle la pré- dominance à l'un des deux, il surmontait la résistance de l'autre et déterminait le mouvement de la feuille. Mais on voit que cette hypothèse ne faisait que reculer la dif- ficulté , puisqu'il s'agissait toujours de rc 29 226 MIM MIM connaître la cause qui donnait momentané- ment la prédominance à l'un des ressorts. Aussi a-t -elle été bientôt abandonnée par son auteur, qui en a proposé une nouvelle dans ses Mémoires sur le sommeil et le réveil des plantes , et sur Vexcitabilité végétale. D'après les observations consignées dans le premier de ces mémoires, le renflement mo- teur renferme essentiellement, sur unocoupe perpendiculaire à son axe, et en allant ie la circonférence au centre: 1° une couche épaisse de tissu cellulaire dont les cellules, dans les trois quarts de l'épaisseur de la couche, décroissent de l'extérieur vers l'in- térieur; par suite de son ordre de décais- sement , le tissu cellulaire de cette couche tend à se courber, « de manière à diriger la Concavité de sa courbure vers le dehors lors- qu'il devient turgescent... Ce tissu cellulaire est incurvable par endosmose. Il représente par sa disposition un cylindre creux, dont toutes les parties longitudinales , si elles étaient séparées les unes des autres, ten- draient dans l'état naturel à se courber vers le dehors. » 2° Une couche de tissu fibreux « incurvable par oxygénation , qui repré- sente par sa disposition un cylindre creux, dont toutes les parties longitudinales , si elles étaient séparées les unes des autres , tendraient, dans l'état naturel, à se courber vers le dedans ou vers le centre du pétiole. » 3o Un corps ligneux. 4° Au centre, un fais- ceau de tissu fibreux identique à celui qui entoure le corps ligneux; l'existence de ce faisceau fibreux central , à la place de la moelle , est le caractère le plus essentielle- ment distinctif des renflements moteurs. Il y a donc antagonisme de tendance à l'in- curvation dans le tissu cellulaire extérieur et dans le tissu fibreux intérieur; c'est par la rupture de l'équilibre entre ces deux ten- dances que M. Dutrochet explique les mou- vements de la Sensitive. Or, l'équilibre lui paraît devoir cesser, d'un côté, lorsque la sève, affluant dans la couche cellulaire externe, la rend turgescente , et par suite lui donne la prédominance; et de l'autre , par ce motif que si l'on admet dans le tissu fibreux l'exis- tence « d'un liquide qui a beaucoup d'affi- nité pour l'oxygène, l'addition de cette sub- stance à ce liquide en augmentera nécessai- rement la masse, produira, par conséquent, la turgescence de ces fibres tubuleuses, » et par suite rendra leur tendance prépondé- rante. Malheureusement cette ingénieuse hypo- thèse donne matière à de nombreuses et de puissantes objections. L'importance du rôle qu'elle fait jouer à la couche extérieure du tissu cellulaire est contredite par l'expé- rience. Ainsi Meyen a enlevé à plusieurs reprises le tissu cellulaire de la moitié infé- rieure d'un renflement moteur jusqu'à dé- nuder le faisceau ligneux intérieur, et il a vu la feuille exécuter ses mouvements ordi- naires; l'enlèvement du tissu cellulaire su- périeur lui a donné les mêmes résultats. Mais lorsqu'il a voulu enlever toute cette cou- che cellulaire, l'expérience a constamment échoué , parce que , dit-il , la feuille s'est alors abaissée par son propre poids , et n'a pu se relever. De plus , il semble bien diffi- cile de concevoir, dans cette hypothèse, l'in- stantanéité de ces phénomènes d'irritabilité dans les expériences nombreuses et si diver- ses que nous avons rapportées plus haut. Au reste, on peut faire ces mêmes objec- tions, ou d'autres tout aussi fortes, à quel- ques autres hypothèses qui ont été propo- sées, comme celles : 1° de M. Dasseu , qui fait résider toute la cause des mouvements de la Sensitive dans la couche cellulcuse ex- terne des renflements, couche qu'il compare aux tissus érectiles des animaux; 2° de MM. Link et Meyen, qui voient au contraire le seul principe moteur des feuilles dans le tissu fibreux et dans les vaisseaux des ren- flements moteurs. Au total , il nous semble que la science ne possède pas encore une ex- plication suffisante des mouvements de la Sensitive ; les hypothèses ingénieuses qui ont été proposées à cet égard ne font guère que reculer les difficultés qui, dans ce cas comme dans presque tous les autres , s'opposent à la découverte de la cause première des phé- nomènes. L'exposé que nous venons de faire, et dans lequel le défaut d'espace nous a mal- heureusement obligé à supprimer les déve- loppements dont il était susceptible à plu- sieurs égards, a porté uniquement sur la Sensitive, Mimosa pudica Lin. , parce que c'est elle qui a été le sujet d'expériences , d'observations et d'écrits presque sans nom- bre ; mais cette plante n'est pas la seule qui soit douée d'une irritabilité assez forte pour MïM MIM 227 se manifester par des mouvements. Ainsi l'on cite comme entrant dans la même caté- gorie , quoique à de moindres degrés , les Mimosa albida Kunth, M. floribunda Wild., M. viva Lin., M. castah., M. asperatah., M. quadr ivalvis L,, etc.; Y ' JEschinomene sen- sitiva, le Smithia sensitiva Ait. ; les Desman- thus stolonifer DC, D. triquelris DC, etc.; même quelques Oxalidées, comme YOxalis sensitiva L. ( Biophytum sensitivum DC ), 0. dendroides Kunth, 0. mimosoides Aug. St-Hil., etc. Nota. Notre article était entièrement com- posé lorsque nous avons eu communication d'un long mémoire manuscrit présenté à l'Académie des sciences , dans la séance du lundi 21 septembre 1846, par M. Fée , et dont le litre est : Mémoire physiologique et organographique sur la Sensitive et les plantes dites sommeillantes. Ce travail ren- ferme des énoncés qui s'écartent assez nota- blement, à quelques égards , des idées qui ont eu cours jusqu'aujourd'hui dans la science, et dont nous croyons devoir repro- duire textuellement les principaux sans en contester ni en garantir la valeur. « Il n'existe aucun appareil spécial de mouve- ment chez la Sensitive. Elle est irritable dans toutes ses parties; toutefois, la pulvi- nule ( renflement moteur) des feuilles l'est plus que toutes les autres. Si l'on blesse le tissu, l'irritabilité se communique de proche en proche, sans toutefois passer d'une feuille à l'autre. Lorsque la blessure est faite en un point éloigné des folioles, l'irritabilité se transmet avec une grande lenteur, et les mouvements se manifestent vers le point le plus rapproché de la partie lésée. Les bles- sures considérables n'agissent pas beaucoup plu.-' vite que les blessures légères. L'irrita- bilité n'est que médiocrement soumise aux variations atmosphériques. Elle s'éteint par un séjour prolongé dans un lieu obscur, et pour renaître sous l'action de la lumière so- laire. Aucune plante ne paraît mieux orga- nisée pour le mouvement que la Sensitive; ses articulations ont une disposition qui les rend éminemment propres à se mouvoir. On peut regarder le tissu cellulaire de la Sensi- tive comme érectile. II est à l'état de dilata- tion active, et la plante se présente étalée ; il est à l'état de contraction ou de resserre- ment, et la plante redresse ses folioles ou bien abaisse ses pétioles. Dans l'état de di- latation active, les liquides abreuvent les cellules des plans inférieurs , et les main- tiennent à l'état de turgescence. Dans l'état de contraction, les liquides moins abondants laissent les cellules des plans supérieurs af- faissées, et sont refoulés vers les plans infé- rieurs. Au jour et à la lumière, les sucs atti- rés vers la cuticule se maintiennent en équi- libre par une évaporation rhythmique. Si les chocs , le froid , les blessures interrom- pent cet équilibre , il y a trouble dans la circulation, les fluides quittent brusquement les cellules des plans supérieurs, dilatent les vaisseaux par refoulement, et la contractilité | en est la suite, » etc. (P. Duchartre.) *M ï M0M011 PH A ( ^j.o s , mime; u. o P- 3o,4oo » 5o,ooo 7,000 77,000 24,000 1,200,000 2,000,000 » 1 ,000 » » 4,-0». t>.o;> 7 » 2,0-j8,000 3,o83,ooo 4:>, 000 3,000 900 54,ono 85,ooo 4,5oo 8 jo.ooo ? 730 14, Soja » 3.5oo 5ou 20,700 7 1,000,000 ■> J> Joo 20,000 1,000 25o,ooo » » 180,000 ? » 6,4oo » G,ooo 71,0110 : 7 0,000 » 800.000 ? 3,:>oo 2 ;,ooo 7,000 » 90,00,, l.ù.OOO 120 820,000 ? »> » » 20.000 «V&OCl 700 » 600,000 i,35o,ooo M » » » 4,00.. 2,5uo 25 255,ooo ? » S,5oo » » » » » i3j,ooo ? » » » 1 »>• M B 280,000 > » La production des autres parties du j liées par des rapports commerciaux avec monde n'est connue qu'autant qu'elles sont | l'Europe. Les exploitations des Amériques, MIN MIN 243 par exemple , fournissent les ~ de Vor et de l'argent extrait annuellement; le Pérou produit la plus grande partie du platine em- ployé dans les arts. Le Chili et le Mexique fournissent une quantité de mercure assez notable pour que l'importation européenne (destinée au traitement des minerais d'or et d'argent ) ait subi une diminution sensible. Mais dans les riches contrées de l'Asie, la pro- duction se suffit en grande partie à elle- même, sans que nous en connaissions les moyens. La Chine fabrique abondamment le fer et le cuivre. Banca et Malacca , dans les Indes, exportent une quantité d'étain évaluée au double de la production euro- péenne. » Le tableau suivant donnera une idée de la répartition des principales Mines d'or et d'argent exploitées actuellement. Amériques. . . f Brésil i Mexique .... !',rnn. ( nos-Ayres. . . ARGENT. OR. mai es. 2,TÇ)<">,000 600,000 5?.5,ooo raans. 22,000 16,000 4,000 2,000 ' Colombie. V États-Unis. . ! . 230,000 1,200 i3o,ooo Ii.âoo 18,000 IO,000 Asie (non com- pris la Russie) \ Thibet. ...... 1 Archipel Indien. . ? > i5,ooo 5.ooo Afrique. . • Côtes méridionales. ? i6,ooo( ,__ » Ces tableaux ne peuvent fixer que sur les valeurs créées par l'exploitation des sub- stances métallifères; mais le domaine de l'exploitation ne s'arrête pas là; les combus- tibles minéraux, le sel gemme, les roches employées dans les arts, constituent une branche de cette industrie encore plus gé- ralc cl plus productive. Ainsi, pour ne plus parler que de la France, on y exploite en- viron 300 Mines de combustibles minéraux, et 22,000 ouvriers en extraient annuelle- ment 32,000,000 de quintaux métriques. Dans les carrières de toute nature en pro- duction régulière de matériaux appliqués à la construction, une population de 70,000 ouvriers directement employés à l'extrac- tion produit annuellement une valeur de 50,000,000 de francs. n La production minérale de la France peut être appréciée par les chiffres suivants . C'est-à-dire portée à plus de 220 mil- lions. Si , à ces évaluations, qui sont faites en considérant la valeur sur le carreau des Mines ou carrières, ou dans les usines mé- tallurgiques, on ajoutait les valeurs addi- tionnelles qui résultent des transports et des mises en œuvre, on arriverait à un chiffre important dans la richesse publique. Ce chiffre s'accroît d'ailleurs chaque année, car la France est une des contrées où il reste le plus à faire pour le développement de ses ressources minérales. » (C. d'O.) MINETTE DOUÉE, bot. ph. — Nom vulgaire de la Luzerne Lupuline. MINIÈRE, min. — Voy. MINES. *MI1VT0PTERIjS (p.cvyo';, petit ; wTcpov, aile), mam. — M. Bonaparte (Faun. ital. , 1837) a désigné sous cette dénomination un petit groupe de Chauves -Souris. MINIUM, min. — Deutoxyde de plomb d'un rouge orangé très vif. Voy. plomb. MINJAC. moll. — Adanson nomme ainsi (Voy. au Sénég.) une espèce de Buccin , le Buccinum olearium , qui fait actuellement partie du g. Tonne de Lamarck , sous le nom de Dolium olearium. IUINO. Mino. ois. — Division du genre Mainate. Voy. ce mot. ( Z. G.) *MINOA. ins.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Treitschke , et généralement adopté. Il ne comprend qu'une seule espèce ( Calai, des Lépidopt. d'Europe, par Dupon- chel ), dont la chenille vit sur différentes espèces d'Euphorbes ; de là son nom spéci- fique tfEuphorliaria. Elle est répandue dans toute l'Europe. * MIftOUS- poiss. — Genre de Tordre des Acanthoptérygiens , famille des Joues 244 MIN MIR cuirassées, établi par MM. G. Cuvier et Va- lenciennes {Hist. des Poiss., t. IV, p. 420). Ces Poissons ont beaucoup de rapports avec les Apistes; ils en diffèrent principalement par l'absence de dents aux palatins. On en connaît deux espèces , qui habitent l'Ile de France ; ce sont les Minous voora, M. voora Cuv. et Val. ( Woora-minao Russ. ), et Mi- nous monodactyle, M. monodactylus Cuv. et Val. (Scorpœna monodactyla Bl., Schr.). *]UIr\iURL\.BOT. PH.—Genrede la famille des Composées -Astéroïdées, établi par De Candol le {Prodr., V, 298). Arbrisseaux delà Nouvelle-Hollande. Voy. composées. *MINUTIA {Flor. Flum., I, 47). bot. ph. — Syn. de Linociera, Swartz. MINYAS (/aivuo'ç, petit). polyp.,échin.? — Genre établi par Cuvier dans son ordre des Échinodermes apodes, à côté des Priapules et des Siponeles. Ce genre, mieux connu, a dû être rapproché des Actinies, avec lesquelles M. Ehrenberg le confond en partie; c'est M. Lesueur qui avait indiqué cette rectifica- tion en établissant le même genre sous le nom d'Aclinecte {voy. ce mot), qu'adopta M. de Blainville, tout en disant que le genre Mi- nyas pourrait être conservé pour des espèces telles que VActinecta viridula de MM. Quoy et Gaimard, sur laquelle les tubercules for- mant des côtes le long du corps sont séparés par des lignes simples de suçoirs. Ces au- teurs pensent même que ce genre serait in- termédiaire entre les Holothuries, les Por- pites et les Actinies ; mais la Yiaie structure de ces prétendus Minyas , pour être bien connue, demanderait de nouvelles obser- vations. ( Duj.) *MINYOPS (pivvo's, petit; dty, œil), ins. — Genre de Coléoptères iétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Cléonides, créé par Schœnhevr {Disp.melh., p. 163; Gêner, et sp. Curcul. syn., t. II, p. 317,-6,2, 287), qui en mentionne 7 es- pèces d'Europe, savoir : M. carinatus Lin. Schr. , variolosus F. , scrobiculalus , sinua- tus , costalis , costatus et minutus Schr. Ces Insectes sont aptères et lourds; ils se tien- nent sur les chemins et dans les prairies. Leur corps est dur et souvent enduit de terre, ce qui fait supposer que la larve vit aux dépens des racines de végétaux. (C.) MINYIiOTHAMNUS (puw'ttpoç, de courte durée; 0Kpoç, arbuste), bot. ph,— Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par De Candolle {Prodr., VII, 286). Sous- arbrisseaux du Cap. Voy. composées. *MIfoYRUS (pvwpoç, qui fredonne), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionides gonatocères, tribu des Érirhinides, établi par Schœnherr {Gê- nera et sp. Curcul. syn., tom. III, p. 226, — 7,2, p. 192) avec une espèce de Ma- nille, le M. cxaralus Schr. (C.) *MIOPITliECUS (p.e.'wv, très petit; nl- Ôvîxo;, singe), mam. — Genre de Quadru- manes créé par M. Is. Geoffroy- Sain t-Hilaire dans ce Dictionnaire, t. III, 1843. Voy. cer- copithèque. (E. D.) *MIOXICEBlJS {myoxus, loir; ^o-, singe), mam. — Groupe formé par M. Les- son {Spec. de Mamm., 1840) aux dépens de l'ancien genre des Ouistitis. Voy. ce mot. (E. D.) *MIQUELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Araliacées établi par Meisner {Gen., 152). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. akaliacées. MIRABELLE, bot. ph. — Nom vulgaire d'une espèce de Prune. Voy. ce mot. MIRABILIS. Mirabilis, Lin. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Nyctagi- nées , dont il est le type, de la pentandrie- monogynie, dans le système de Linné. Il avait été établi d'abord par Tournefort , sous le nom de Jalappa, qui reposait sur une idée fausse, comme nous le dirons plus loin; Linné, en l'adoptant, substitua à ce nom celui de Mirabilis, que Jussieu refusa d'ad- mettre comme contraire à cette règle de glossologie botanique , posée par le botaniste suédois lui-même, d'après laquelle tout nom de genre doit être substantif , et qu'il rem- plaça par celui de Nyctago ; les botanistes adoptèrent généralement cette dernière dé- nomination, qui néanmoins a été abandon- née aujourd'hui à son tour pour faire place à celle de Linné. Les Mirabilis croissent na- turellement dans l'Amérique tropicale; ce sont des plantes herbacées, à racine tubé- reuse, à tige très rameuse, di- ou trichotome, à feuilles simples , opposées. Leurs fleurs', nombreuses et grandes , s'épanouissent la nuit et se flétrissent aux rayons du soleil , d'où le nom de Belle-de-Nuit, sous lequel ces plantes sont vulgairement désignées ; ces fleurs terminales ou axillaires , présentent MIR MÏR 245 un involucre en forme de calice, campa- nule , 5-fide , uniflore , persistant , que Jus- sieu décrit comme un calice extérieur; un périanthe simple , en entonnoir , à long tube, corollin et coloré, excepté à sa base, qui forme autour de l'ovaire un renflement vert, consistant, persistant et accrescent; 5 élamines inégales, dont les filets se réu- nissent à leur base en une sorte de coupe épaisse qui entoure l'ovaire; un ovaire 1-Ioculaire, 1-ovulé, surmonté d'un long style que termine un stigmate en petite tête hérissée de grosses papilles. Le fruit est en- veloppé par la base endurcie du périanthe immédiatement appliquée sur lui, ce qui lui a fait donner, par certains carpoîogistes, le nom deScléranthe; il renferme une graine unique dont l'embryon a ses cotylédons ployés de manière à envelopper un gros al- bumen amylacé. Deux espèces de ce genre se trouvent dans tous les jardins et comp- tent parmi les plantes d'ornement les plus vulgaires; ce sont les suivantes : 1. Mirabilis faux jalap, Mirabilis Jalappa Lin. (Nyctago Jalappa DC). Cette plante , vulgairement connue sous le nom de Belle- de-Nuit , doit son nom spécifique latin de Jalappa à ce que l'on a cru longtemps fort à tort que sa racine constituait le Jalap du commerce. Elle est originaire du Pérou. Sa racine est grosse, fusiforme et tubéreuse ; sa tige est très rameuse et s'élève à 7-8 dé- cimètres; ses feuilles sont glabres, en cœur, pétiolées ; ses fleurs sont pédonculées, grou- pées en assez grand nombre à l'extrémité des rameaux; elles se succèdent pendant tout l'été et jusqu'aux premiers froids; elles sont rouges, jaunes, blanches, ou pana- chées de ces diverses teintes. La culture de cette plante ne présente aucune difficulté; ordinairement on la multiplie de graines semées en place, ses racines ne résistant pas au froid de nos hivers; mais on peut aussi conserver celles ci comme des tuber- cules de Dahlia , et les replanter au prin- temps suivant. Depuis qu'on a reconnu que cette racine n'a aucun rapport avec le Jalap {Voy. ce mot), on lui a attribué des pro- priétés purgatives beaucoup moins énergi- ques; des expériences ont été faites à cet égard, et il en est résulté la certitude que, quoique pouvant être employée dans quel- ques cas, elle est cependant peu avanta- geuse à cause de l'incertitude de ses effets. 2. Mirabilis a longue fleur, Mirabilis longiflora Lin. {Nyctago longiflora DC. ). Celle-ci est originaire des hautes montagnes du Mexique, origine qui s'accorde très peu avec le nom de Merveille du Pérou , sous lequel elle est connue dans les jardins. Elle est couverte dans toutes ses parties d'un duvet imprégné d'une matière visqueuse ; ses feuilles sont presque sessiles, en cœur; ses fleurs sont blanches , agréablement odo- rantes, remarquables par la longueur de leur tube qui atteint jusqu'à 15-16 centim. de long, groupées à l'extrémité des rameaux. Ses fruits se distinguent aisément de ceux de l'espèce précédente par des lignes si- nueuses de poils courts, roussâtres,qui mar- brent leur enveloppe externe, formée par la base du périanthe. Quoique vivace, cette plante doit, comme la précédente, être se- mée chaque année. (P. D.) *MIRAFRE. Mira/ra. ois. — Division du genre Alouette. Voy. ce mot et alaudinées. MIRAGE, phys. — Voy. lumière. *MIRALIA. rept. — Genre de Couleuvres établi par M. J.-E. Gray. (P. G.) MIRAN. moll. — Nom donné par Adan- son (Voy. au Séne'g.) à une espèce de Buc- cin , le Buccinummutabile Brug., qui depuis est devenue le type du g. Vis. Voy. ce mot. MIRANDA. arachn. — Voy. epeira. MIRBELIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées-Podalyriées, établi par Smith (in Kœnig Annal, ofbot., 11,511). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. légumineu- ses. MIRETTE. bot. ph.— Nom vulgaire des Prismatocarpes. Voy. ce mot. *MIRIDES. Mirides. ins.— Famille de la tribu des Lygéens , dans l'ordre des Hémi- ptères hétéroptères , caractérisé principale- ment par des antennes insérées au-dessous des yeux, à dernier article fusiforme, et par des appendices entre les crochets des tarses. Cette famille renferme les genres Miris , Phytocoris, Heleroloma, Strogylocoris et Earycephala. MIRIS. ins. — Genre de l'ordre des Hé- miptères hétéroptères, tribu des Lygéens, famille des Mirides, établi par Fabricius (Syst. Rhyn.), et dont les principaux carac- tères sont : Corps très allongé. Tête prolon- 246 MIS MIS gée en pointe entre les antennes; cc'.les-ci fort longues, ayant leur premier article plus épais que les autres, et le dernier extrême ment grêle. Corselet long, fortement rétréci antérieurement. Écusson en forme de trian- gle allongé. Élytres étroites et de consistance peu solide. Pattes grêles, sans aucune espèce de renflement. Les Miris se rencontrent dans les lieux humides, au bord des ruisseaux, où ils se tiennent sur les plantes dont ils sucent. la sève. Ils sont très agiles , tous de petite taille, et ornés de couleurs vives et variées. Une des espèces les plus répandues est le Miris virens (Cimex virens Liun.) ; le corps de cet insecte est vert , avec les antennes, l'abdomen et les pattes un peu velus ; les antennes sont rouges, surtout vers leur ex- trémité , ainsi que les taches. Cette espèce est très fréquente aux environs de Paris. MIRLIROT. bot. ph.— Nom vulgaire du Mélilot officinal et de la Luzerne lupuline. MIRMECIA. bot. ph. — Voy. myrmecia. MIRO. Miro. ois. — Section du genre Gobe-Mouche. Voy. ce mot. (Z. G.) MIROIR D'ANE ou DE LA VIERGE. min. — Nom vulgaire du Gypse laminaire. MIROIR DES INCAS. min.— On a donné ce nom aux Miroirs d'Obsidienne dont se servaient plusieurs peuples anciens, no- tamment les Péruviens. Voy. obsidienne. (C. d'O.) MIROIR DE SAINTE MARIE, min. — Nom vulgaire de certaines variétés de Chaux sulfatée et du Mica foliacé. MIROIR DE VÉNUS, bot. ph.— Un des noms vulgaires du Prismatocarpe. MIROIR DU TEMPS, bot. fh. — Nom vulgaire du Mouron rouge. *MIROUNGA. mam. — M. Gray {Griff. anim. Kingd., 1827 ) indique sous ce nom un groupe de Pinnipèdes. ( E. D.) MïRITL. bot. ph. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Airelle. MISAINE, moll. — Nom donné dans le commerce au Strombus succinctus. MïSANORA, Dietrich. bot. ph. — Syn. de Bonapartea, Ruiz et Pav. *MISANTHECA. bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées-Acrodiclidiées , établi par Schlechtendalt(m Linnœa, VI, 367). Ar- bres du Mexique. Voy. laurinées. *MISCELUS (pTfwjyopoç, qui porte une mitre), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- tocères , division des Apostasimérides cryp- torhynchides , créé par Schcenherr (Gen. et sp. Curcul. syn., t. IV, I , p. 463 ,8,2, 56). Le type, le M. Waterhousei Schr., a été trouvé dans la partie centrale du Bré- sil. (C.) *MITROPIIORE. Mitrophora (pirp*, mitre; y*'p<<>, porter), bot. cr. — Genre de Champignons appartenant à la classe des Thé- casporés et à la tribu des Champignons en forme de mitre (Mitrati). Ils ont les plus grands rapports avec les Morilles , auxquelles on les a toujours réunis. Le réceptacle est conique ou campanuliforme, charnu, plus ou moins fragile, et la face externe présente des alvéoles dont les cloisons affectent générale- ment une direction verticale et parallèle; le pédicule s'insère à la face intérieure et à peu près à la partie moyenne du réceptacle. Les organes de la fructification tapissent la cavité et les parois des alvéoles , et sont re- présentés par des thèques allongés, cylin- driques, qui renferment huit spores sim- MIT MIT 251 pies, elliptiques et transparentes; les para- physes qui accompagnent les thèques sont filiformes , continues ou cloisonnées , et un peu renflées à ieur extrémité supérieure. Les Mitrophores croissent au printemps avec les Morilles. On en distingue plusieurs espèces; et comme elles sont comestibles , je crois devoir en donner une courte des- cription. 1° MUrophora palula Lév. ( Morchella patula Pers.). Le réceptacle est arrondi ou ovale, quelquefois campanule et d'une cou- leur fauve; les alvéoles sont grandes, rhom- boïdales ; le bord , libre , est très éloigné du pédicule , qui est blanc , creux et recouvert d'écaillés furfuracées. Chevallier dit qu'on trouve cette espèce dans la forêt de Com- piègne; Klotzsch Ta rencontrée sur un des murs du jardin de botanique de Berlin; elle paraît assez commune en Allemagne; à Flo- rence , on l'apporte fréquemment sur les marchés avec la Morille ordinaire , dont elle égale le volume. 2° MUrophora gigas Lév. (Morchella gi- gas Pers.). Le réceptacle est gris, conique, d'une couleur foncée; les alvéoles larges, rhomboïdales , et le pédicule d'un blanc jaune et écailleux. Micheli l'a représentée (Gen. plant., p. 202 , tab. 84 , fig. 1) ; elle croît dans les environs de Florence, où elle paraît cependant assez rare. 3° MUrophora undosa Lév. (Morchella undosa Pers.). Elle est caractérisée par un réceptacle roux, conique, à alvéoles gran- des , irrégulières , anastomosées et ondu- lées; le bord est éloigné du pédicule; celui- ci est atténué, à sa partie inférieure, d'un blanc jaune et réticulé à sa surface. Ce der- nier caractère et les ondulations des cloisons des alvéoles en font une espèce très distincte. Elle croît dans les environs de Florence, et se mange comme la précédente. Micheli est le seul qui en ait donné , jusqu'à ce jour, une figure (loco citato , p. 203, tab. 84, fig- 2). 4" MUrophora semi libéra Lév. (Morchella scmi-ltbera DC). Réceptacle gris , conique', à alvéoles longitudinales ; pédicule très long , atténué à sa partie supérieure , blanc et glabre ( voy. Micheli , loc. cit., p. 203, tab. 84 , fig. 2, et Sowerby, English fung, tab. 258). Elle croît au printemps, dans les endroits sablonneux , avec la Morelle or- dinaire. Dans les environs de Paris , la fo- rêt de Sénart en fournit quelques années une grande quantité. J'en ai mangé plu- sieurs fois ; mais c'est un mets peu déli- cat en raison de sa saveur fade , aqueuse ; outre cela elle est coriace , surtout son pé- dicule. 5° MUrophora rimosipes Lév. (Morchella rimosipes DC). Réceptacle campanule, obtus, d'une couleur noire; alvéoles rhomboïdales; pédicule très long, blanc, renflé à sa par- tie inférieure, et le plus souvent fendu lon- gitudinalement. De Candolle a rencontré cette espèce, assez rare, dans la forêt de Fontainebleau. Elle croît également dans les fossés du bois de Boulogne , où je l'ai trouvée dans le commencement du mois de mai. La substance de son réceptacle et du pédicule est assez fragile. On ne la distingue du MUrophora semi-libera , à laquelle elle ressemble par la taille et le volume, qtfe par sa couleur et les fentes du pédicule; encore n'existent-elles qu'à un âge assez avancé. 6° MUrophora fuscaLéw . (Morchella fusca Pers.). Réceptacle court, presque rond, mem- braneux, d'un brun foncé; alvéoles formées par des cloisons droites, presque parallèles; pédicule long de 3 pouces , épais de 1, lisse et peu résistant. Cette espèce a été trouvée une seule fois par Persoon vers les premiers jours du mois d'avril, dans les environs de Paris, sur des morceaux de bois. 7o MitrophoracarolinianaLév. (Morchella caroliniana Bosc). Chapeau solide , plutôt sillonné que celluleux, de couleur feuille- moite , d'un diamètre de 3 ou 4 pouces, et même plus ; pédicule blanc et court. Elle se trouve dans les bois de la Haute Caroline, où on la mange , quoiqu'elle ait peu d'o- deur et point de saveur. Les Mitrophores croissent , comme le' Morilles , dans le printemps; elles parais- sent toutes comestibles, et on les trouv sur les marchés très souvent mélangées (LÉV.) *MIÏR0PII011US ( comprenant le Taret et la Fistulane, la valve principale est tubuleuse; dans un deuxième groupe, deux valves inégales sont opposées ou réunies en charnière , comme chez les Huîtres, les Peignes, les Cranies, les Té- 272 MOL MOL rébratuîes, etc. ; le troisième groupe enfin, présentant plus de deux valves inégales, sans charnière, correspond aux Cirrhipèdes ou Cirrhopodes. Dans son Histoire des Animaux sans ver- tèbres , commencée en 1815 et terminée en 1822, il donna enfin la classification à la- quelle il s'était arrêté, et pour laquelle il avait profilé autant que possible de tous les travaux contemporains. Allant du simple au composé, il forme les trois premières classes des Infusoires, des Polypes et des Radiaires, et arrive ainsi à sa quatrième classe des Tuniciers, qui sont les Acéphales sans co- quille de Cuvier, et qu'il divise en Botryl- laires, ou Tuniciers réunis, et en Ascidiens, ou Tuniciers libres , comprenant les Bipho- res et les Ascidies. Les six classes suivantes sont consacrées aux Vers et aux Articulés; mais deux de ces classes , celles des Anné- lides et des Cirrhipèdes , contiennent des animaux qui avaient précédemment été clas- sés avec les Mollusques; celle-ci même en est totalement formée. La onzième classe est celle des Conchifères, correspondant aux Acéphales testacés de Cuvier. Elle se partage en deux ordres : les Corichifères di- myaires, qui ont deux muscles d'attache entre leurs.valves, et les Monomyaires, qui n'en ont qu'un seul. Les Dimyaires forment deux sous-ordres , suivant que la coquille est régulière, le plus souvent équivalve ou irrégulière , et toujours inéquivalve ; ce dernier sous-ordre ne comprend que la fa- mille des Camacées; l'autre contient treize familles réparties ainsi en quatre groupes : Une première section renferme les coquilles généralement béantes aux extrémités, et se subdivise en Conchifères crassipèdes , qui sont les Tubicolées, les Pholadairej, les So- lénacées et les Myaires, et en Conchifères ténuipèdes ; les unes à ligament intérieur, ce sont les Mactracées et les Corbulées ; les autres à ligament uniquement extérieur, ce sont les LUhophages et les Nymphacées. Dans une deuxième section se trouvent les coquilles closes aux extrémités, qui forment les cinq familles des Conques , des Cardia- cées, des Arcacées9 des Trigonées et des Ndiades. Les Conchifères monomyaires comprennent sept familles formant presque autant de groupes distincts. En effet, une première section , caractérisée par un liga- ment marginal allongé, se divise en deux sous-sections , les Tridacnées , qui ont la coquille régulière , transverse , et les Myti- lacées , formant avec les Mallcacces une autre sous-section , dans laquelle la coquille est longitudinale. Une deuxième section, ca- ractérisée par un ligament non marginal, resserré dans un court espace sous les cro- chets , comprend d'une part les Pectinides , qui ont la coquille régulière et le ligament intérieur, et d'autre part les Oslracées , qui ont la coquille irrégulière , feuilletée, et le ligament interno-externe. La troisième et dernière section ne présente pas de ligament comme chez les Rudistes, qui ont la coquille très inéquivalve, ou bien n'a qu'un cordon tendineux pour soutenir la coquille, comme chez les Brachiopodes , qui sont d'ailleurs pourvus de deux bras extensibles. La douzième classe de Lamarck est celle des Mollusques, divisée en cinq ordres, les Ptéropodes, les Gastéropodes, les Traché- lipodes, les Céphalopodes et les Hétéropo- des. Les Ptéropodes forment la seule famille des Hyales. Les Gastéropodes (Mollusques nus pour la plupart) se divisent en deux sec- tions : les Hydrobranches qui ne respirent que l'eau par des branchies saillantes, et les Pneumobr anches qui ne respirent que l'air reçu dans une cavité spéciale tapissée par un réseau vasculaire, et qui constituent la seule famille des Limaciens. Les Hydro- branches au contraire forment six familles, savoir: les Tritoniens, qui ont les branchies extérieures au-dessus du manteau, sur le dos ou sur les côtés ; les Phyliidiens et les Semiphy llidiens y qui ont les branchies exté- rieures sur le rebord du manteau, autour du corps chez ceux-ci, et d'un seul côté chez ceux-là ; les Calyptraciens, qui ont les bran- chies dans une cavité particulière sur le dos; les Bulléens et les Laply siens , qui ont les branchies dans une cavité particulière vers la partie postérieure du dos, et recouvertes soit par le manteau , soit par un écusson operculaire, mais qui diffèrent parce que ceux-ci ont des tentacules dont ceux-là sont privés. Les TrachéHpodes se partagent en deux sections: les uns, sans siphon respira- toire, sont presque tous phytiphages, munis de mâchoires, et ils ont la coquille à ouver- ture entière. Ceux qui ne respirent que l'air se placent dans la classification à côté des MOL Limaciens; ils constituent les deux familles des Colimacés, vivant hors des eaux, et des Lymnéens, qui sont aquatiques. Ceux qui ne respirent que l'eau sont fluviatiles, comme les Mélaniens, les Péristomiens, qui diffèrent par la forme de l'ouverture dont les bords sont désunis ou réunis ; ou bien , comme les Néritacés marins ou fluviatiles , ils ont le bord gauche en manière de demi-cloi- £on; ou bien encore ils sont marins sans avoir le bord gauche en manière de demi- cloison, et ils forment alors cinq familles: les Janthines , qui ont la coquille flottante; les Macroslomes , qui ont la coquille non flottante , et l'ouverture très ample sans columelle ; les Plicacés, dont l'ouverture sans évasement particulier présente des plis à la columelle; les Scalariens et les Turbïnacés, qui n'ont pas de plis à la columelle, mais qui diffèrent parce que les bords de l'ouver- ture sont désunis chez ceux-ci, et réunis chez ceux-là. Les Trachélipodes de la deuxième section ont un siphon saillant, ils ne respirent que l'eau, ils sont tous marins, zoophages, et ils ont l'ouverture de la co- quille canaliculée, échancrée ou versante à la base; ils forment cinq familles: les Ca- nalifères, qui ont la coquille canaliculée à la base, et dont le bord droit de l'ouver- ture ne change point de forme avec l'âge ; les Ailées, qui en diffèrent parce que le bord droit change de forme avec l'âge, et présente un sinus inférieurement ; les Purpurifères , qui ont un canal court remontant en ar- rière, ou une échancrure oblique en demi- canal dirigée vers la face dorsale; les Colu- mellairesy qui n'ont point de canal, mais une échancrure à la base de l'ouverture, et dont la columelle porte des plis; les En- roulées, dont la coquille est échancrée à la base de l'ouverture, et dont le dernier tour de spire enveloppe tous les autres. L'ordre des Céphalopodes se divise en trois sections, savoir: les Polylhalames , dont la coquille est à plusieurs loges, séparées par des cloisons simples chez \esNautilacées, les Liluolées et les Orthocérées, avec lesquelles Lamarck range les Cristacées, les Sphérulées et les ïiadiolées, qui sont des Rhizopodes ou Foraminifères, ainsi que la majeure partie des deux premières familles. Les loges de la coquille sont séparées par des cloisons dé- coupées sur les bords dans la famille des ' T. VIII. MOL 273 Ammonées;les Céphalopodes dont la co- quille présente une cavité unique, ou les Monothalames, forment la seule famille des Argonautes, et les Céphalopodes sans coquille extérieure forment la famille des Seiches. Le cinquième et dernier ordre des Mol- lusques, les Hétéropodes, que Lamarck croyait plus élevés que les autres dans la série animale, et conséquemment plus rap- prochés des Poissons, constituent la seule famille des Carinaires, qu'on a dû, contrai- rement à son opinion , classer parmi les Gastéropodes, auxquels on réunit aussi les Trachélipodes, comme nous le dirons plus loin. Dans le même temps que Lamarck et Cuvier, divers auteurs concoururent aussi plus ou moins à développer la connaissance des Mollusques. Montfort établit un grand nombre de genres, dont quelques uns seu- lement sont restés, tel est le Magilus. Dra- parnaud, dans une histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France , créa les genres Vitrine, Ambrette ( Succinca), Clausilie et Physe. Férussac, en s'occupant des mêmes animaux d'une manière plu? générale, avait ajouté les genres Littorine, Mélanopside et Parlula. Le genre Rissoa a de même été créé par Freminville, le genre Onchidie par Buchanan, le genre Ploca- mère par Leuckardt, les genres Firole et Ph\lliroé par Péron , le genre Atlante par M. Lesueur, les genres Thracie et plusieurs autres par Leach , les genres Busiris et Eu- lima par M. Risso, les genres Creseis, Cu- vieria, Melibœa par Rang, les genres Ga- leomma et Lacuna par Turton. Plus récem- ment aussi d'autres genres ont été créés par MM. Schumacher (Periploma), Studer (Bu~ linus), Webb et Berthelot (Cryptella), Quoy et Gaimard, Gray, Scacchi , Forbes , Lca, Eichwald, Johnston, Broderip, Troschel , Benson , Rossmasler, d'Orbigny, van Bene- den,Kiener, Philippi, Quatrefages,etc. L'é- tude des coquilles fossiles, si importante pour la géologie, a d'un autre côté apporté de nom- breux matériaux pour la classification des Mollusques; elle a donné lieu à rétablisse- ment des genres Pleurotomaire, Ilipponix, Hinnites, Gervilie, Thécidée par M. De- france, des genres Potamide et Catillus par M. Brongniart, du genre Panopée par Mé' 35 274 MOL MOL nard de Lagroye, du genre Inoccramus de Parkinson, des genres Evomphalus, Pro- ductus , Plagiosloma , Dianchora, ete., de MM. Sowerby, auxquels on doit aussi cer- tains genres de coquilles vivantes (Siphona- ria, Cleidolhœrus, Lyonsia, etc.). Plusieurs des mêmes auteurs, ainsi que MM. Sie- bold, Milne-Edwards et Valenciennes , ont beaucoup contribué aussi à mieux faire connaître l'organisation des Mollusques. Mais il nous reste à parler des travaux bien plus importants de MM. de Blain- ville et Deshayes. M. de Blainville , de- puis 1814, a travaillé à perfectionner sa classification qui, basée plus diversement sur l'organisation des animaux, eût sans doute été généralement adoptée, si l'ou- vrage de Lamarck, à cause de ses descrip- tions spécifiques de coquilles, n'eût obtenu la préférence des collecteurs. Il change d'a- bord le nom de Mollusques en celui de Ma- lacozoaires , en séparant sous le nom de Malektozoaires les Oscabrions formant la Classe des Polyplaxjphores , et les Balanes ou Cirrhipèdes formant la classe des léma- topodes. Le type des Malacozoaires se partage en plusieurs classes et sous-classes. Les Cé- phalophores, dont la tête est distincte, cor- respondent aux Céphalopodes , et forment trois ordres. Les Paracéphalophores , qui n'ont qu'une tête imparfaite, forment trois sous-classes : ils sont dioïques , ou monoï- ques, ou hermaphrodites, et se subdivisent en ordres. Les Acéphalophores ou la troi- sième classe des Malacozoaires est divisée en quatre ordres : les Palliobr anches (Brachio- podes), les Rudistes, les Lamellibranches (Conchifères), et les Hétérobranches (Tu- niciers ). Les Céphalophores d'un premier ordre sont les Cryptodibr anches , caracté- risés, comme leur nom l'indique, par la présence de deux branchies cachées dans le sac du manteau; ils se divisent en deux familles d'après le nombre de leurs tenta- cules: les Octocères, tels que les Poulpes, en ont huit; et les Décacères , tels que les Seiches et les Calmars, en ont dix. Le se- cond ordre des Céphalophores, les Cel- lulacés , comprend seulement des Rhizo- podes ou Foraminifères qu'on ne classe plus aujourd'hui parmi les Mollusques. Le troisième ordre , les Polythalamacés , se divise eu sept familles comprenant à la fois des Rhizopodes et des Mollusques. Les Paracéphalophores dioïques , tous munis d'une coquille, forment les deux ordres des S iphonobr anches et des Asipho- nobrancheSy suivant que le manteau est ou n'est pas prolongé en un tube destiné à conduire l'eau aux branchies. Les Siphono- branches, qui correspondent aux Pectini- branches buccinoïdes de Cuvier, forment trois familles : les Siphonostomes, tels que les Fuseaux et les Pleurotomes, dont la coquille a un prolongement en forme de tube ou de siphon à la base de l'ouverture; les Ento- , moslomes, tels que les Buccins, les Pour- pres, les Vis, dont lacoquiile, au lieu d'un canal ou siphon, n'a qu'une échancrure, par laquelle passe le tube du manteau; les Angistomes enfin , tels que les Cônes, les Olives, etc., caractérisés par la forme longue et étroite de l'ouverture de leur coquille. L'ordre des Asiphonobranches , correspon- dant aux Pectinibranches trochoïdes de Cu- vier, se divise en cinq familles, d'après la forme de l'ouverture de la coquille; savoir: les Goniostomes , qui ont cette ouverture anguleuse, tels que les Troques et les Ca- drans; les Cricostomes , qui l'ont arrondie, comme les Sabots, les Dauphinules, les Turritelles, les Cyclostomes, etc. ; les El- lipsostomes , à ouverture elliptique comme les Mélanies et les Phasianelles; les Hémi- cyclostomes, qui l'ont en demi-cercle, comme les Nérites et les Natices ; les Oxystomes, comprenant le seul genre Janthine, dont l'ouverture présente inférieurement un angle formé par la columelle et le bord droit. Les Paracéphalophores monoïques ont les deux sexes réunis, mais ils ont besoin d'un accouplement réciproque. Ils se divisent en symétriques et non symétriques; ceux-ci forment trois ordres qui sont : 1° les Pulmo- Lranches (Pulmonés), respirant l'air en na- ture, et divisés en trois familles : les Lim- nacées, les Auriculacées et les Limacinées; 2° les Cfaismobranches, contenant quelques genres seulement, tels que le Sigaref, qu'il vaudra mieux réunir dans un autre groupe; 3° les Mocopleurobranch.es, respirant l'eau par un appareil branchial situé d'un seul côté, comme leur nom l'indique, forment quatre familles : les Subaplysiens, les Aply- siens, les Patelloïdes (Ombrelle, Siphonaire) et les Acères comprenant les Bulles, les MOL MOL 275 Bullées et le genre fossile Bellérophe. La sec- tion des Paracéphalophores monoïques sy- métriques se divise en cinq ordres, savoir: 1° les Aporobranches, comprenant les Pté- ropodes deCuvier, partagés en deux familles : les Thécosomes, pourvus d'une coquille, et les Gymnosomés, sans coquille, comme leur nom l'indique, plus le genre Phylliroé qui est un Hétéropode de Lamarck et qui constitue seul ici une troisième famille, celle des Psilosomes ; 2° les Polybranches, divisés en deux familles, les Tétracères et les Dicères, ayant les uns quatre et les autres deux tentacules, et ré- pondant avec l'ordre suivant aux Nudibran- ches deCuvier; 3° les Cyclobranches, consti- tuant une seule famille ayant pour type le g. Doris ; 4° les Inférobranches, constituant aussi une seule famille nombreuse dont fait partie le genre Phyllidie; 5° enfin les Nu- cléobranches, formés de Mollusques nageurs répartis en deux familles: les Nectopodes, qui sont les Hétéropodes de Lamarck moins le genrePhylliroé, et les Ptéropodes, compre- nant les Atlantes et les Limacines, mais non les Mollusques désignés sous ce nom par les autres zoologistes. Les Paracéphalophores hermaphrodites qui, possédant les deux sexes, se fécondent eux- mêmes ou n'ont pas besoin d'accouplement, comprennent aussi deux sections caractérisées par la symétrie ou la non symétrie de la co- quille et des organes respiratoires. Un pre- mier ordre de ia section des Symétriques, ce- lui des Cirrhobranches, secomposedu seul genre Dentale; le second ordre, celui des Cervicobrauches , ainsi nommé parce que l'appareil branchial est censésitué sur lecou, comprend deux familles: l'une, formée du seul genre Patelle, est nommée famille des Rétifères, parce que M. de Blainville prétend que la respiration s'opère dans un réseau spécial de la paroi cervicale, et non, comme on l'admet généralement, dans les lames qui entourent le pied au-dessous du manteau ; la deuxième famille, celle des Branchifères, comprend les genres qui, comme la Fissu- relle, montrent une double branchie bien distincte dans cette même cavité cervicale. La deuxième section des Paracéphalophores hermaphrodites est constituée par le seul ordre des Scutibranches, comprenant les fa- milles des Otidées et des Calyptraciens. Parmi les quatre ordres des Àcéphalophores, les deux premiers, Falliobranches et BLu- distes, et le dernier, Hétérobranches , don- nent lieu à peu de subdivisions. Mais il en est tout autrement pour le troisième ordre, celui des lamellibranches , qui renferme presque tous les Conchifèrés de Lamarck ou les Acéphales testacés de Cuvier. M. de Blain- ville les divise en dix familles dont plusieurs correspondent presque complètement aux fa- milles de Lamarck : telles sont les Ostracces, les Mytilacées, les Arcacées ; telles sont aussi les Subostracées et les Margaritacées que Lamarck avait nommées les Pectinides et les Malléacées. La sixième famille, celle des SubmytUacées , comprend celle des Naïades de Lamarck avec le genre Cardite, formant une section particulière. La septième, celle des Camacées , comprend, avec celle du même nom chez Lamarck, les Tridacnées et les genres Isocarde et Trigonie de cet au- teur. La huitième, celle des Conchacées, renferme dans trois sections, mais tout dif- féremment disposées, les Nymphacées-Telli- naires, les Conques , les Mactracées, et en grande partie les Cardiacées , les Lithopha- ges et les Corbulées. La neuvième famille, celle des Pyloridées , comprend le reste des Corbulées et des Lithophages, avec les Nym- phacées-SoIénaires, les Solénacées, les Myai- res et une partie des Tubicolaires divisées en deux groupes, suivant que le ligament est interne ou externe. La dixième famille, celle des Adesmacées , caractérisée par l'ab- sence d'un ligament à la coquille, se com- pose des genres Pholade , Térédine, Taret, Fistulane et Cloisonnaire, rangés ainsi plus convenablement que dans la classification de Lamarck. M. de Blainville avait pu d'ail- leurs baser son travail sur l'anatomie d'un grand nombre de types, et particulièrement des animaux rapportés par MM. Quoy et Gaimard de leur voyage autour du monde. Il avait été conduit par là aussi à créer plu- sieurs genres nouveaux qui ont été adoptés, tels que l'Onchidore, le Laniogère, la Bur- satelle , le Coriocelle, la Cryptostome, le Solecurte, etc., et à en supprimer plusieurs autres. M. Deshayes avait commencé sur les Mol- lusque?, dès 1823, une série de travaux qui doivent le placer au premier rang parmi les conchyliologistes, autant par leur impor- tance même qu'en raison du sage esprit de 276 MOL MOL critique porté par lui dans cette étude. C'est lui en effet qui, plus qu'aucun autre, a em- pêché que la conchyliologie, comme d'au- tres parties de l'histoire naturelle, fût en- vahie par la manie de créer sans cesse de nouveaux genres. Il avait publié avant 1836 sa Description des Coquilles fossiles des envi- ronsdeParis, et les articles relatifs aux Mol- lusques, soit dans le Dictionnaire des Vers de l'Encyclopédie méthodique, interrompu de- puis la mort de Bruguière, soit dans le Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle. A cette époque, il commença les annotations d'une deuxième édition de Y Histoire des Ani- maux sans vertèbres de Lamarck , et dans ce travail consciencieux il résuma en quel- que sorte toutes ses observations antérieu- res, en indiquant la véritable circonscription des genres à conserver. Une nouvelle publi- cation plus importante que les précédentes, V Histoire naturelle des Mollusques , qui doit faire partie de l'ouvrage intitulé Exploration scientifique de l'Algérie, l'en) pêche seule en cet instant de continuer sa collaboration à ce Dictionnaire; mais, pour suppléer autant que possible à son absence, nous profite- rons soigneusement de tout ce qu'il a pu- blié et des renseignements qu'il a bien voulu nous donner personnellement. Mais d'abord nous devons rappeler que , tout en réduisant beaucoup le nombre des genres fictifs ou qui formaient double emploi, il a dû aussi en créer quelques uns très ca- ractérisés, et qui doivent rester dans la classification : tels sont en particulier les genres Mésodesme et Ostéodesme. ORGANISATION DES MOLLUSQUES. Manteau et Coquille. Les Mollusques sont revêtus d'une peau molle, généralement sans épiderme, mais susceptible de sécréter, en certains points de sa surface ou de son épaisseur, un produit calcaire ou corné, qui devient un sac, un têt (Testa)ou une coquille d'une ou de plu- sieurs pièces , dont l'étude a précédé celle des animaux eux-mêmes et doit tenir en- core une place très considérable dans l'his- toire des Mollusques. Un repli particulier de la peau constituant ce qu'on appelle le Manteau , parce qu'il enveloppe plus ou moins complètement l'animal , est plus spé- cialement destiné à la production du têt. Mais ce n'est pas dans toute son étendue que la sécrétion a lieu, et souvent même deux ou trois régions distinctes du manteau produisent autant de substances différentes qui sont: le têt proprement dit, ou fibreux, Ja nacre, et Vépiderme. Tous les accidents de la coquille , les plis , les lames , les stries, les prolongements divers en tubes ou en écailles, ne sont que la reproduction des plis, des inflexions, et des alternances de repos et d'activité ou d'extension du manteau dans sa portion sécrétante. La coloration si vive de certaines coquilles est le résultat d'une Sécrétion spéciale, et suivant que cette sé- crétion est continue ou interrompue, il en résulte des lignes, des bandes ou des séries de points. La plupart des coquilles marines, quand elles sont externes ou directement en contact avec l'eau, comme aussi les Moules d'eau douce, sont revêtues d'un épi- derme corné brunâtre , qui masque leur éclat: aussi, dans les collections, a-t-on dû les dépouiller de cet épiderme et les polir artificiellement. Quelquefois même on a usé ou dissous, par le moyen d'un acide, toute la couche Calcaire externe du têt pour mettre en évidence la nacre qui naturellement ne doit se voir que par- la face interne. Quant à cette nacre elle-même, elle doit à un simple jeu de lumière ses nuances iri- sées, son orient, comme on dit en parlant des perles , qui sont des productions iso- lées ou maladives de la nacre. En effet, l'observation microscopique montre que cette substance est formée de lames paral- lèles très minces; et d'autre part, une em- preinte prise avec de la résine laque ou de la gélatine reproduit exactement les mêmes teintes irisées, ce qui prouve que ce sont les inflexions de ces lames et leurs in- tersections avec la surface même qui pro- duisent ici le phénomène d'optique connu sous le nom d'interférences. On a vu d'ail- leurs aussi , sur les roues hydrauliques d'une usine, un dépôt calcaire formé de même de lames minces imprégnées de gé- latine , et offrant également les reflets de la nacre. Le surplus de la coquille, ou la partie externe, paraît être formée ordinairement de fibres perpendiculaires, et non de lames parallèles comme la nacre; elle contient le carbonate de chaux dans' un état molécu- laire tout différent, et il en est résulté que, MOL MOL TjI pour les coquilles fossiles de certains terrains, cette portion du têt a disparu, ou bien a été remplacée par de la chaux carbonatée spathique, tandis que les coquilles nacrées ont seules persisté; et d'autre part aussi la portion interne du têt a pu seule être dis- soute quand la partie externe s'était con- servée. De cette dissolution partielle est résultée une déformation étrange pour cer- taines coquilles qui avaient été complète- ment méconnues , mais dont RI. Deshayes a reconnu la vraie nature: telles sont les Po- dopsis et les Sphérulites , dont le têt externe a seul persisté, de telle sorte qu'entre le moule interne et le têt il reste un espace vide correspondant à la portion dissoute. Il suffit donc alors de mouler du plâtre dans cet espace vide, comme Ta fait M. Deshayes, pour retrouver les impressions musculaires, îa charnière et toute la face interne pré- cédemment inconnue. Il est évident que le têt des coquilles, formé en grande partie de carbonate de chaux , contient aussi une certaine propor- tion de matière animale; mais on n'est pas d'accord sur la nature de cette matière ani- male, ni sur son mode de répartition. Cer- taines portions des coquilles, comme les lamelles nacrées des Huîtres vues au mi- croscope, paraissent formées de petits cris- taux rhomboédriques de carbonate de chaux ; d'autres portions fibreuses parais- sent formées de petits cristaux prismatiques très fins, comme si le carbonate de chaux y avait pris la forme cristalline qui caractérise l'Arragonite; quelquefois aussi dans des la- mes minces etusées à l'émeri, on aperçoit de petits canaux distincts. Tout cela d'ailleurs pourraits'accorder avec l'opinion qui ne veut voir dans le têt que le produit d'une sécrétion. Mais d'un autre côté, plusieurs savants, en- traînés par les théories récentes sur la struc- ture celluleusede tousles tissusanimaux,ont voulu considérer les coquilles comme résul- tant de la consolidation d'un tissu cellulaire, dont chaque cellule contiendrait ainsi , soit un cristal, soit un dépôt de matière calcaire. Toujours est-il que le manteau n'est pas nécessairement adhérent à la portion du têt qu'il vient de sécréter, c'est une lamelle d'abord très mince qui ne se consolide que progressivement par la juxta-position de nouvelles particules; mais le manteau peut abandonner à plusieurs reprises l'œuvre qu'il a commencée , et se retirer pour reve- nir ensuite sans que le résultat soit diffé- rent. L'adhérence du manteau n'a lieu que dans une portion plus éloignée du bord, là où cet organe sécrète la couche interne de la coquille ; encore cette adhérence est-elle généralement très faible comparativement à celle des muscles d'attache. Puisque c'est le manteau qui produit la coquille, et qui généralement en détermine la forme, nous allons étudier comparative- ment ces deux parties chez les Mollusques. Les Céphalopodes des périodes antédilu- viennes de notre monde avaient presque tous un têt formé d'une série recliligne ou spirale de loges ou chambres moulées suc- cessivement sur le manteau en forme de sac, à mesure que l'animal devenait plus volumineux. Ce têt devait être très mince et très léger, et nous n'en pouvons prendre idée aujourd'hui que par le Nautile et la Spirule, dont le têt nacré n'a qu'une mince couche extérieure non nacrée. C'est par la comparaison avec les formes de ces coquilles cloisonnées de Céphalopodes, qu'on a voulu rapporter à la même classe de Mollusques une foule de petites coquilles de Rhizopodes ou Foraminifères. Parmi les espèces encore vivantes de Céphalopodes, un autre genre a une coquille externe sans cloison : c'est l'Ar- gonaute, que longtemps on a voulu regarder comme parasite dans la coquille d'un Hété- ropode , ainsi que le Pagure ( Bernard- l'Ermite) est parasite dans la coquille des Buccins. Mais aujourd'hui on reconnaît plus généralement que la coquille de l'Argonaute appartient réellement à ce Mollusque; seu- lement on n'attribue pas au manteau seul la formation de cette coquille si mince, si fragile, qu'elle lui fit donner autrefois le nom de Nautile papyracé ; les bras plus larges qui se replient latéralement semblent en effet servir non seulement à fixer l'ani- mal, mais aussiàaccroîtreextérieurement sa coquille. Les Seiches ont une coquille interne très complexe, connue sous le nom de dos de Seiche; elle se compose d'une lame ex- terne dure, demi-transparente, rugueuse en dehors , et d'un assemblage de lames minces parallèles, dont le nombre s'accroît avec l'âge, et qui s'insèrent obliquement sur la lame dorsale; entre elles se trouvent des 278 MOL petites colonnes creuses très multipliées. La lame dorsale elle-même se termine inférieu- rement par une pointe en forme de bec, pré- sentant une petite cavité conique en dessus. C'est cette pointe même qui est l'analogue des corps fossiles connus sous le nom de Bcïemnites, et si répandus dans les terrains secondaires. Les Bélemnites, qui provien- nent donc très probablement d'un Mol- lusque céphalopode analogue aux Seiches, se composent d'une partie solide cylindrique ou conique, terminée en pointe à une ex- trémité , et présentant à l'autre extrémité une cavité conique cloisonnée, qu'on avait cru l'analogue des loges d'une coquille de Nautile, mais dont le bord, toujours brisé sur les fossiles, devait se prolonger en une lame analogue à la coquille interne de la Seiche ; quant à la partie solide, elle est formée de fibres rayonnantes autour de Taxe, et paraît avoir eu la même structure que la partie fibreuse des coquilles de Pinna. Les Ptëropodes ont en avant deux larges expansions en forme d'ailes, comme l'indi- que leur nom , et qui sont des prolonge- ments symétriques du manteau. La coquille, quand elle existe, est symétrique aussi, mais elle est le plus souvent transparente et plus cartilagineuse ou cornée que calcaire. Quelques Gastéropodes, tels que les Scu- tibranches (Fissurelle) et les Cyclobranches ( Patelle ) , ont une coquille symétrique comme le manteau qui recouvre entièrement le corps en forme de cône surbaissé. Les Cari.naires, parmi les Hétéropodes, ont aussi une coquille symétrique, quoique le man- teau ne soit plus en rapport avec la forme du corps. D'autre part, beaucoup de Mol- lusques sans coquille ont encore le manteau symétrique; mais chez la plupart des Gas- téropodes le défaut de symétrie des organes intérieurs est déjà révélé par la disposition du manteau, et la coquille, quand elle existe, exprime plus fortement encore ce défaut de symétrie. En effet , la masse des viscères occupant ici le sommet d'un cône plus ou moins aigu, revêtu par le manteau, la cavité respiratoire et les organes génitaux sont situés au côté droit de la base de ce cône, sous le bord du manteau, plus dilaté de ce côté. Si la coquille, sécrétée d'abord symé- trique, comme on la voit même chez l'em- IVIOL bryon des Mollusques nus; si, disons-nous, la coquille tend à s'accroître, ce sera donc inégalement, et bien davantage sur le bord plus dilaté à droite. Dans ce cas , le tissu musculaire destiné à fixer l'animal et à le retirer dans sa coquille s'attache sur le côté gauche, qui devient un axe autour duquel paraît s'enrouler la coquille. Cet axe plus ou moins distinct, plus ou moins consolidé par le dépôt successif de la matière calcaire, se nomme dans les coquilles turbinées la Columelle, et c'est ordinairement aussi le bord gauche de l'ouverture. Cette ouver- ture de la coquille a reçu la dénomination impropre de bouche, ou qui tend à porter de l'ambiguïté dans les descriptions. Quel- quefois aussi le bord gauche de l'ouver- ture est libre, comme dans les Cyclostomes, les Scalaires et les Dauphinules. La portion de la coquille ainsi enroulée autour de la Columelle est la spire, plus ou moins sail- lante, plus ou moins surbaissée, et formée de tours de spire plus ou moins nombreux. Si le cône occupé par les viscères de l'ani- mal et revêtu par le manteau est exactement circulaire, la bouche ou l'ouverture de la coquille sera ronde ; mais si elle est en même temps oblique, c'est-à-dire si le muscle d'attache s'insère obliquement sur la columelle , alors la spire pourra être aiguë comme pour le Cyclostorne, ou très allon- gée comme pour la Turri telle, tandis que pour les Dauphinules elle est surbaissée, et que pour certaines Valvées elle est presque dans un même plan. Le plus souvent le cône occupé par l'animal et enroulé dans la coquille est comprimé et déformé, de ma- nière à présenter intérieurement l'em- preinte du précédent tour de spire: il en résulte pour l'ouverture une forme échan- crée, ou semi-circulaire , ou semi-lunaire. Quelquefois même le corps de l'animal est aplati et s'enroule comme un ruban autour de la Columelle : il en résulte des coquilles comme les Cônes, les Olives et les Porce- laines, constituant la famille des Enroulées, dont l'ouverture très étroite est beaucoup plus longue que large. Le bord de l'ouverture peut être mince ou rendu plus épais par une sécrétion plus abondante. On dit que la columelle est cal- leuse quand elle est ainsi épaissie ; la co- quille est dite margintïe quand son bord droit, MOL MOL 279 qu'on nomme aussi la lèvre, est épaissi ou renversé. C'est ordinairement quand !e Mollusque a atteint tout son développement qu'il épaissit le bord de sa coquille, et dans ce cas i! y produit quelquefois des pointes saillantes à l'intérieur, qu'on nomme des dents , comme chez les Maillots, ou des lames, des pointes, des tubes, des feuillets découpés à l'extérieur (Strombes, Ptérocè- res). Certaines coquilles présentent aussi une succession de varices ou de lames sail- lantes (Murex, Ranelle, Harpe), qui sont autant de bords distincts formés par le manteau du Mollusque pendant des pério- des de repos ou des temps d'arrêt dans l'ac- croissement de la coquille. D'autre part , on a des coquilles, comme les Mitres et les Vo- lutes, qui, pendant toute la durée de leur accroissement, présentent des plis saillants sur la columelle, ou même, comme les Né- rinées, qui en ont à la fois sur la columelle et sous le bord droit. 11 est enfin des co- quilles, telles que les Porcelaines, qui chan- gent tellement avec l'âge, par suite de l'épais- sissement des bords et en raison de l'enduit émaillé sécrété en dehors par les lobes du manteau, qu'on a fait des genres distincts avec les coquilles plus jeunes. On a même cru pendant longtemps que ces Mollusques, dans l'impossibilité d'agrandir leur coquille ainsi épaissie, devaient la quitter pour s'en former une autre , comme les Crustacés quittent une enveloppe devenue trop petite. Les parties saillantes du bord de la co- quille représentent donc , comme nous Tenons de le voir, des parties correspon- dantes des bords du manteau; mais il est une partie de ce même organe qui, sur la coquille de certains Pectinibranches, mani- feste sa présence d'une manière fort diffé- rente: c'est le siphon, prolongement ou repli tubuleux du manteau destine à ame- ner aux branchies l'eau nécessaire pour la respiration. Si le siphon reste droit et im- mobile, le têt se prolonge en forme de long canal, comme celui des Fuseaux et des Pleu- rotomes. Si, tout en restant immobile , il se recourbe en dessus, en s'appuyant sur le dos, il forme le canal recourbé de la co- quilledes Casques. Si, enfin, il est constam- ment mobile, il détermine la formation d'une échancrure , comme chez les Buccins , entre le bord droit et la columelle. En outre de ce siphon antérieur, quelques Ptérocères ont un canal postérieur , plus ou moins pro- longé et servant à l'évacuation de l'eau qui a baigné les branchies. On observe enfin chez les coquilles du même genre, et chez les Strombes, un sinus du bord droit destiné au passage de la tête quand l'anima! est en marche. Les Gastéropodes pectinibranches ont or- dinairement une pièce accessoire, Yopcrcule, adhérente à la partie postérieure du pied, et destinée à fermer la coquille quand l'a- nimal s'y est retiré. L'opercule aura donc la forme de l'ouverture : il sera rond, oblong, semi-circulaire, etc. 11 sera d'ailleurs plus ou moins épais , plus ou moins chargé de matière calcaire, ou bien il restera simple- ment corné ; un seul genre , l'Hipponix , est caractérisé par son opercule adhérent aux rochers. Dans tout ce qui \ient d'être dit, nous avons considéré la coquille dans la position qu'elle occupe naturellement sur l'animal ; mais les conchyliologistes ont dû la consi- dérer d'une autre manière. Pour la décrire plus commodément, ils l'ont tenue dressée en regardant l'ouverture de manière que la spire fût en haut. Alors, ils ont nommébase de l'ouverture ce que nous avons décrit comme la partie antérieure: c'est là que le bord droit se joint au bord gauche ou à la columelle qui s'y trouve quelquefois brus- quement terminée ou tronquée; c'est là aussi que se trouve l'échancrure ou le canal terminal des Pectinibranches buecinoïdes. Conséquemment on a dû nommer sommet de l'ouverture le point où le bord droit rencontre le précédent tour de spire, et l'extrémité de la spire, ou la partie la plus ancienne, a été nommée le sommet. Consé- quemment aussi, quand les tours de spire ont présenté une rangée de tubercules saillante, on a pu dire qu'alors la spire est couronnée. La description que nous avons donnée de la coquille spirivalve ou lurbinée des Gastéropodes suppose que, comme c'est l'ordinaire, les organes génitaux sont situés à droite de l'animal ; mais chez certains Mollusques (Maillots, Clausilies , Physe), ces organes occupent au contraire le côté gauche : la coquille alors a dû s'enrouler du côic opposé; elle est dite icnestre ou 280 MOL MOL perverse. Ce qui est général dans quelques genres se montre exceptionnellement pour des espèces plus rares, appartenant à des genres dont les autres espèces ont la coquille tournée à droite (Fuseau , Cérite). On voit même aussi, très rarement, des individus se- nestres, par une sorte d'anomalie, dans les espèces les plus communes (Hélix aspersa). Si beaucoup de Gastéropodes peuvent être considérés comme ayant une coquille de deux pièces distinctes en comptant l'oper- cule, il y a aussi un genre particulier, l'Oscabrion, qui, sans avoir de coquille proprement dite, a huit pièces calcaires symétriques placées à la file sur le dos. D'autres, telles que les Limaces, ont dans l'épaisseur du manteau une coquille rudi- men taire présentant au contraire des indices de disposition spirale. Les Mollusques acéphales , excepté les Tuniciers et les Bryozoaires, ont générale- ment le manteau formé de deux feuillets distincts , entre lesquels sont logés les vis- cères, les branchies et les autres organes; mais ces deux feuillets ont, par rapport à ces organes , une position totalement diffé- rente chez les Conchifères proprement dits et chez les Brachiopodes : chez ceux-ci ; en effet, le corps est à plat entre les deux la- mes, dont l'une est censée dorsale et l'au- tre ventrale; les Conchifères, au contraire, sont couchés sur le flanc, entre les deux feuillets, qui dès lors sont situés latérale- ment, l'un à droite et l'autre à gauche, par rapport à la position de la bouche, quand même la coquille, comme l'Huître, est fixée aux roches par une de ses valves, qui est ici la valve gauche. Les deux feuillets du manteau produisent donc les deux valves de la coquille des Conchifères, en sécrétant par leur bord même les zones d'accroisse- ment de ces valves, qu'elles épaississent en- suite par une sécrétion spéciale de leur ré- gion médiane. Les principales différences sont offertes: 1° par l'égalité ou l'inégalité des valves chez les coquilles, dites alors cqui- valves ou inéquivalves ; 2° par la fermeture plus ou moins complète de la coquille, qui est close ou bâillante, et dans ce cas elle peut rester ouverte d'un côté seulement ou bien aux deux extrémités, comme les So- Jens; 3° par la forme et la disposition des crochets ou sommets de chaque valve, quel- quefois contournés en avant; 4° par la forme des deux espaces en avant et en ar- rière des crochets , plus distincts sur certai- nes coquilles, et nommés, l'un amis ou lunule, l'autre corselet ou vulva ; 5° par la charnière avec ou sans dents; 6° par le li- gament externe ou interne, ou participant à ces deux positions ; 7° par la position du muscle ou des deux muscles d'attache , qui laissent des impressions musculaires bien reconnaissables ; 8° par Vimpression pallcaley indiquant toute la portion adhérente au manteau, et successivement épaissie, et montrant souvent aussi un sinus profond correspondant à l'emplacement où se reti- rent les siphons. Le manteau est complètement ouvert chez les Huîtres et les Peignes, qui n'ont qu'un seul muscle détaché; chez ces der- niers aussi le bord du manteau est muni de tentacules et d'appendices divers; chez les Limes, le manteau est bordé par une longue frange flottante. Chez les Conchifères ayant deux muscles d'attache, ou les dimy ai- res, les lobes du manteau sont plus ou moins réunis par leur bord et laissent entre eux trois orifices : l'un pour le passage du pied, soit à l'extrémité antérieure chez le Solen , soit en dessous; les deux autres sont en arrière» pour l'accès et la sortie de l'eau, qui, tout en servant à la respiration, doit amener en même temps les particules nu- tritives à la bouche. Ces deux dernières ou- vertures sont quelquefois comme desimpies lacunes dans la soudure des lobes du man- teau; mais plus souvent ce sont deux tubes, deux siphons rétractiles , soit libres, soit accolés , formés eux-mêmes par un prolon- gement du manteau , comme chez les Vénus, les Tellines, etc. Dans tous les cas, ces deux orifices, dont le supérieur (siphon anal) sert à la sortie de l'eau et des excré- ments, et dont l'inférieur (siphon branchial) amène l'eau pour la respiration, sont bor- dés par des appendices ou tentacules sim- ples ou rameux; c'est quand les siphons, très longs, doivent, en se retirant, occuper beaucoup de place entre les lobes du man- teau , qu'on voit dans l'intérieur de la co- quille un large sinus à l'impression palléale. Les muscles d'attache ferment la coquille avec force ; mais leur distension, ou le gon- flement de l'animal, ne suffirait pas pour MOL MOL 281 l'ouvrir s'il n'y avait un ressort, un liga- ment élastique, formé par une substance fibreuse cornée, que sécrète une partie spé- ciale du manteau sur un ou plusieurs points de la charnière. Ce ligament est tantôt in- térieur, comme dans les Peignes et les Mactres , et alors il agit par un simple ef- fet de gonflement pour écarter les valves quand le muscle d'attache cesse d'être tendu; tantôt il est extérieur, comme celui des Vé- nus et des Bucardes. Alors, au lieu d'être comprimé pendant la contraction des mus- cles d'attache, il est distendu, et c'est en reprenant son état normal qu'il fait ouvrir la coquille quand les muscles se relâchent. On conçoit donc que les deux effets ont lieu à la fois quand il y a en même temps un li- gament interne et un ligament externe. Dans tous les cas, un repli du manteau re- vêt le côté du ligament destiné à s'accroître en même temps que les valves. La charnière présente quelquefois , sur chaque valve , des dents, ou pointes, ou lames saillantes, qui s'engrènent dans des fossettes correspondantes de l'autre valve , et Ton a pu désigner ces dents d'après toutes les modifications de forme qu'elles présen- tent: en crochet, en lames, en cuillers, bi- fides, etc. Les Mactres ont une dent en forme de V, les Trigonies et les Castalies ont des dents striées en travers. Une dis- tinction plus importante est fournie par la position des dents : celles qui sont sous les crochets sont les dents cardinales, celles qui en sont éloignées de chaque côté sont les dents latérales; mais chez les Arches et les Nucules, les dents sont très nombreuses et forment une ligne droite ou brisée sans qu'on puisse leur appliquer l'une ou l'autre dénomination; elles sont alors sériales. De même aussi le ligament, qui, le plus ordi- nairement, est unique ou double, est rem- placé chez les Pernes par une série de liga- ments partiels occupant autant de petites fossettes. Comme pour les coquilles univalves, les conchyliologistes, dans le seul but de dé- crire les bivalves, ont supposé la coquille placée dans une position arbitraire. Linné plaçait donc les crochets en bas et le liga- ment des Conques ou le côté des siphons tourné vers l'observateur, la bouche étant toujours au côté opposé; par conséquent le t. vin. bord libre des valves était le bord supérieur, et les valves étaient nommées droite et gau- che, en raison de leur position par rapport à l'observateur. Bruguière et, après lui, Lamarck ont également placé les crochets en bas , mais ils ont tourné en sens inverse le côté du ligament ou des siphons ; par conséquent , ils ont interverti les désignations de Linné, nommant valve droite sa valve gauche, et réciproquement. M. de Blainville, au con- traire, a voulu considérer la coquille dans la position qu'elle occupe quand le Mol- lusque muni d'un pied , comme une Vénus, un Bucarde , ou une Anodonte , se meut en traçant un sillon sur le sable ou la vase. Mais aujourd'hui la plupart des naturalistes sont d'accord pour supposer le Mollusque bivalve placé de manière que, le ligament ou la charnière étant en haut, la bouche soit en avant. C'est d'après cette position que seront prises toutes nos dénominations: ainsi les siphons ou les orifices qui les représentent sont toujours au côté 'postérieur, et le mus- cle rétracteur du même côté est le muscle postérieur. Le ligament desCardiacés estdonc aussi postérieur, ainsi que le corselet; les crochets sont, au contraire, recourbés en avant, et la lunule se trouve, par conséquent, située vers le côté antérieur. Les valves droite et gauche, d'après cette manière de voir, ont la même dénomination que leur donnait Lamarck. Quoique le nom de bi- valves implique nécessairement l'idée d'une coquille formée de deux pièces seulement, quelques Conchifères ont une ou plusieurs pièces de surplus, et d'autres, au contraire, ont leurs valves soudées à la paroi d'un tuyau calcaire provenant d'une sécrétion spéciale du manteau et des siphons. Tel est l'Arrosoir, qui paraît avoir sa coquille d'une seule pièce , et que , pour cette raison , on classait autrefois avec les Univalves. Les Clavagelles ont également une des valves soudée au tuyau; mais l'autre valve reste libre. Le Taret, qui a ses valves libres, et qui sécrète aussi un tuyau, ferme ses siphons avec des pièces accessoires , souvent mul- tiples. Les Pholades, qui secreusent une habi- tation dans les pierres calcaires, ont souvent aussi , en dehors de leurs deux valves min- ces et bâillantes, une enveloppe spéciale plus ou moins complète, sécréiée par la 282 MOL MOL manteau , ou simplement un écusson au- dessus de la charnière, ce qui porte à trois le nombre de leurs pièces testacées. Enfin, quelques coquilles, comme les Ostéodesmes, ont dans la charnière même une petite pièce isolée adhérente au ligament. Le manteau des Brachiopodes est formé de deux feuillets distincts , frangés au bord , et servant de branchies; leur coquille est .toujours formée de deux valves portant à l'intérieur des appendices plus ou moins complexes pour soutenir les bras; mais ces valves, comme nous l'avons dit, sont l'une ventrale et l'autre dorsale ; celle-ci , d'ail- leurs, comme chez lesCranies, peut être fixée aux rochers. Les Tuniciers sont enveloppés par leur manteau comme par un sac ayant deux pro- longements tubuleux analogues aux deux si- phons des Conchifères, et servant de même, l'un pour l'entrée de l'eau qui apporte les aliments, l'autre pour la sortie de l'eau, des excréments et des œufs; mais, au lieu d'un têt calcaire , il se forme ici , en dehors du manteau, un sac de même forme, carti- lagineux, ou corné, ou membraneux, jouis sant de la faculté de se contracter pour ex puiser l'eau qui a servi à la respiration Chez les Ascidies composées ou agrégées qu'on nomme aussi les Botryllaires, l'enve loppe externe se confond avec le manteau elle est beaucoup plus épaisse, gélatineuse, et se soude avec celle de tous les animaux d'un même groupe , d'où résulte une masse molle, charnue, que l'on confondait avec les Alcyons avant les travaux de M. Savigny. Les Bryozoaires ont , comme les Botryl- laires, le manteau confondu avec l'enveloppe externe, et quelquefois aussi cette enveloppe est molle et comme gélatineuse; mais plus souvent elle est cornée ou pénétrée de carbo- nate de chaux, et susceptible de s'encroûter de plus en plus. Ces enveloppes , qu'on nomme des cellules, forment par leur réu- nion des polypiers de diverses formes, ra- meux ou foliacés, qu'on ne doit pas confondre avec les supports calcaires des Anthozoaires. Quelques Bryozoaires, tels que les Eschares, ont aussi un opercule destiné à fermer leur cellule. Organes du mouvement des Mollusques. Tous les Mollusques fixés par leur têt? comme certains Bivalves, comme les Tuni< ciers et les Bryozoaires , n'ont d'autres or- ganes de mouvement que les muscles adduc- teurs de leur coquille , ou ceux qui servent à retirer l'animal, en tout ou en partie, dans son sacou danssa cellule. A l'étatd'embryon seulement, ils se meuvent à l'aide de cils vibratiles locomoteurs, pour aller fonder au loin de nouvelles colonies. Les Mollusques Céphalopodes, les Ptéro- podes et les Hétéropodes, peuvent nager li- brement dans les eaux, soit par l'agitation de leurs bras ou de leurs appendices en forme d'ailes ou de nageoires, soit par l'effet de la contractiou du sac pour les premiers, qui nagent toujours la tête en arrière, soit par l'effet des cils vibratiles de plusieurs par- ties de leur surface. Les Gastéropodes se meuvent seulement en rampant par l'effet des contractions et dilatations successives de toutes les parties de la lame charnue mus- culeuse qu'on nomme leur pied, et qui est formée de fibres entrecroisées dans plusieurs sens. Tantôt ce pied adhère à toute la face inférieure du corps, comme chez les Li- maces et les Doris, qui méritent bien alors le nom de Gastéropodes ( yasTyjp , ventre; ttoû?, wotîoj , pied) ; tantôt il est porté par une partie plus étroite du corps comme sur un cou, chez les Mollusques à coquille tur- binée , que Lamarck voulait nommer Tra- chélipodes. Les Gastéropodes rampent ordi- nairement sur les corps solides , mais sou- vent aussi ils continuent à ramper sous la surface de l'eau dans une position renver- sée, en creusant leur pied en forme de na- celle pour que l'air contenu dans sa cavité compense la différence de leur poids spéci- fique. Dans cette position, ce sont les cils vibratiles de leur partie antérieure qui dé- terminent la progression. Les Gastéropodes, comme nous l'avons dit, sont d'ailleurs fixés à la columelle deleur coquille par un muscle rétracteur , qui sert à les y faire rentrer complètement. Les Conchifères non fixés sont ordinaire- ment munis d'un pied charnu, musculeux, en forme de langue, susceptible de s'allonger quelquefois beaucoup; ce pied leur sert à tracer un sillon ou à s'enfoncer dans le sable; celui des Bucardes est très long et coudé, et permet à ces Mollusques de s'élan- cer dans les eaux à une certaine distance. MOL MOL 283 Beaucoup de Concnifères munis d'un pied , comme les Moules , les Pinnes , les Arches , sécrètent une substance cornée élastique , tantôt en masse compacte, tantôt en fils plus ou moins déliés, qu'on nomme leur byssus; ils se fixent par ce moyen , mais ils conser- vent la faculté de changer de lieu en aban- donnant l'ancien byssus à mesure qu'ils en portent plus loin un nouveau. Les Peignes et les Limes ont un pied très petit , mais ils se meuvent par secousses, en ouvrant et fermant brusquement leurs valves à plu- sieurs reprises. Dans tous les Mollusques , les fibres mus- culaires sont lisses, et non striées comme chez les Vertébrés et les Articulés. Appareil digestif. Tous les Mollusques ont un intestin com- plet à deux ouvertures, et entouré dans une partiedeson trajet par le foie, qui peut, d'ail- leurs, chez certains Tuniciers et Bryozoaires, être confondu avec sa paroi. Les deux ori- fices sont le plus souvent rapprochés; mais, chez les dentales seules , ils sont termi- naux et opposés. Des portions plus dilatées de l'intestin prennent le nom de jabot et d'estomac. L'estomac des Bullées est muni de pièces osseuses très solides, mises en mou- vement par les parois musculeuses pour broyer la nourriture; celui des Aplysies est armé de dents crochues ou de pièces angu- leuses dans diverses parties de sa surface interne. L'estomac des Vénus et des Conques en général contient , dans un sac attenant , une tige demi - cartilagineuse , diaphane, qu'on a nommée le style cristallin, et qui sert à triturer la nourriture. La bouche de tous les Mollusques acé- phales est une simple fente : elle est nue chez les Brachiopodes; transverse, entourée de tentacules respiratoires chez les Bryo- zoaires , ou d'appendices rameux, de pa- pilles laciniées chez les Tuniciers et les Pei- gnes; chez tous les autres Conchifères, elle est accompagnée par quatre lames char- nues, triangulaires ou lancéolées, qu'on nomme palpes labiaux. Ces palpes sont re- vêtus de cils vibratiles comme les branchies, et concourent également à amener vers la bouche l'eau sans cesse renouvelée dans la- quelle flottent les petites particules organi- ques, les Algues microscopiques ou les Infu- soires, seule nourriture des Mollusques acé- phales. Les Mollusques céphalés ont une bouche ordinairement pourvue d'organes de man- ducation et entourée de muscles spéciaux , ou suivie par un bulbe pharyngien muscu- leux ; de sorte qu'il y a une déglutition véri- table pour les substances solides végétales ou animales, coupées ou divisées par l'arma- ture buccale. Les Céphalopodes ont la bouche armée de deux mandibules cornées et re- courbées comme un bec de Perroquet. Beau- coup de Gastéropodes ont une lame man- dibulaire transparente fixée à la partie su- périeure de la bouche. Ces mêmes Mol- lusques, et beaucoup d'autres également her- bivores, ont le pharynx armé d'une infinité de petites dents , ou plutôt ils ont dans un sac attenant au pharynx une longue bande cartilagineuse portant de nombreuses dents aiguës ou crochues disposées avec une symé- trie parfaite; cette bande dentifère, qu'on nomme la langue, s'allonge et se déploie successivement à mesure qu'elle est usée par le frottement des corps durs servant à la nourriture du Mollusque. Les Gastéropodes zoophages ou carnivores ont, au contraire, une longue trompe pro- tractile , dont l'extrémité seule est armée de petites dents comparables à celles de la langue des Herbivores. L'intestin fait ordinairement plusieurs circonvolutions avant de se terminer à l'o- riûce anal , qui , chez la plupart des Gasté- ropodes, est situé au côté droit, vers l'extré- mité antérieure; mais plusieurs Mollusques de la même classe , et notamment des Nu- dibranches, ont l'intestin ramifié, et même ses ramifications, chez les Éolides, pénè- trent dans les tentacules respiratoires de la face dorsale. C'est cette disposition que M. de Quatrefages a nommée phlébentc- risme, en la supposant unie à un certain mode de dégradation du système circula- toire. Appareil respiratoire. Tous les Mollusques, pendant les premiè- res phases de leur développement, respirent seulement par leur surface extérieure plus ou moins revêtue de cils vibratiles; plus tard, la surface respiratoire devient plus li- mitée, et, chez les très jeunes Gastéropodes 284 MOL marins, elle prend la forme de deux expan- sions arrondies en forme d'ailes, qui servent en même temps d'organes locomoteurs au jeune Mollusque nageant alors librement.il paraît certain que plusieurs Mollusques de cet ordre n'ont, pendant toute leur vie, pas d'autre appareil respiratoire que les cils de lasurface; chez les Gastéropodes d'eau douce, toute la surface antérieure du corps est ainsi munie de cils vibratiles et doit servir seule à la respiration pendant l'hiver, lorsque ces animaux sans branchies restent engourdis au fond des eaux. Mais , chez la plupart des Mollusques, l'appareil respiratoire est loca- lisé de bonne heure et fournit même un bon caractère distinctif pour ceux qui respirent l'air en nature (les Gastéropodes pulmonés etlesCyclostomes), tandisque tous les autres ne respirent que l'air en dissolution dans l'eau. Les Mollusques respirant l'air, ou pulmonés, ont au-dessus du cou, ou sur le dos, une large cavité, simple, tapissée par un réseau vascuîaire, mais dépourvue de cils vibratiles. Les Mollusques qui ne respirent que dans l'eau ont, au contraire, leur appa- reil respiratoire, qu'on nomme branchie, re- vêtu de cils vibratiles. Les branchies simples ou multiples , chez les divers Mollusques , présentent les formes les plus différentes. Les Céphalopodes ont ou deux ou quatre branchies formées de lames empilées et ca- chées sous le manteau. Plusieurs zoologistes les divisent même en deux groupes princi- paux d'après le nombre de ces organes. Parmi les Gastéropodes, la plupart ont les branchies en forme de peigne et ont été pour cette raison nommés Pectinibranches ; quelques uns n'en ont qu'une, tels sont les Calyptraciens dont la coquille n'est pas sy- métrique ; ceux dont la coquille est tur- binée en ont souvent une seconde plus pe- tite; mais les Fissurelles dont la coquille est symétrique en ont deux égales. Les Pa- telles ont une branchie lamelleuse plissée tout autour du pied , au-dessous du man- teau; les Oscabrions ont de chaque côté une rangée de lames branchiales. Plusieurs Gastéropodes à branchies découvertes , ou Nudibranches, ont des branchies arborescen- tes, soit tout le long du dos, comme les Scyllées, soit autour de l'anus , à la partie postérieure du dos, comme les Doris. Les Acléons ont pour branchie une large expan- MOL sion symétrique du manteau, repliée de chaque côté sur le dos. LesÉolides n'ont que des papilles nombreuses ou des tentacu- les disposées en séries transverses sur le dos. Les Conchifères ont ordinairement pour branchies quatre feuillets parallèles entre les lobes du manteau; ces branchies sont formées de nombreux vaisseaux parallèles réunis par des rameaux transverses; mais chez les Peignes les vaisseaux transverses n'existent pas, et les branchies sont divisées en filaments parallèles comme une frange très régulière. Chez la Solénomye, les bran- chies, au nombre de deux, sont formées de lames parallèles très nombreuses , empilées comme celles des branchies de Crabe. Chez leTaret, les branchies sont soudées, très étroites et allongées; chez les Lucines, elles sont soudées deux à deux par leur bord ex- terne, de sorte qu'on pourrait croire qu'il n'en existe véritablement que deux. Les branchies non divisées en franges, celles des Anodontes, par exemple, présentent, à l'intérieur, des cellules nombreuses dans les- quelles sont logés les œufs en sortant de l'ovaire pour s'y développer jusqu'à un cer- tain point, tandis que chez les Anomies et les Moules c'est dans le manteau que les œufs sont reçus. Les Brachiopodes n'ont pas de branchies séparées; la face interne du manteau, ta- pissée de vaisseaux sanguins , en tient lieu, et l'on pourrait, dans ce cas, penser que la branchie est adhérente au manteau ; cepen- dant , chez les mêmes Mollusques , les fran- ges qui bordent le manteau et les bras ont peut-être aussi une fonction analogue. La branchie des Ascidies , parmi les Tu- niciers , est un sac tapissé par des vais- seaux formant des mailles rectangulaires , ou même par des lamelles saillantes ayant la même disposition. C'est au fond de ce sac qu'est située la bouche, et un des tubes du manteau et du sac externe est destiné à y amener l'eau. La branchie des Biphores est une longue bandelette oblique. Chez les Bryozoaires , l'appareil respira- toire est formé par des tentacules plus ou moins nombreux , garnis de cils vibratiles , et s'étalant comme les pétales d'une fleur, ou rapprochés en faisceau quand l'animal se retire tout entier dans sa cellule. On peut comparer la houppe des tentacules d'un MOL Bryozoaire à une Dranchie de Conchifère di- visée en filaments , et le sac respiratoire des Ascidies à deux branchies de Conchifère soudées par leurs bords. Appareil circulatoire. Tous les Mollusques , au début de leur for- mation, et plus ou moins longtemps encore pendant les premières phases de leur déve- loppement, sont dépourvus de cœur et de vaisseaux. Les Bryozoaires restent toujours privés de cet appareil , et si l'on voit chez eux une apparence de mouvement circula- toire, il est produit dans l'intestin même par des cils vibratiles qui agitent et font tournoyer les aliments. Mais chez les Tuni- ciers , on voit un liquide nourricier mu dans des canaux distincts. Un vaisseau plus volumineux, situé à la base du sac bran- chial, détermine la circulation irrégulière de ce sang, en se contractant de proche en proche, tantôt dans un sens et tantôt dans un autre. Quoique plusieurs naturalistes aient pu croire que la circulation est également alter- native chez les Gonchifères, on admet généra- lement aujourd'hui qu'il existe, chez tous les autres Mollusques, une véritable circulation produite par un ou plusieurs cœurs, et liée avec la fonction respiratoire; cependant on n'est pas d'accord sur la nature des canaux dans lesquels le sang circule. Cuvier ad- mettait que tous les Mollusques ont un ap- pareil circulatoire parfaitement clos et formé d'artères et de veines à parois propres : cette opinion est encore celle d'un grand nombre de naturalistes. Mais, dans ces derniers temps , M. de Quatrefages voulut caracté- riser son ordre des Phlébentérés par l'im- perfection de l'appareil circulatoire , et MM. Milne Edwards et Valenciennesse sont efforcés de démontrer que cette imperfec- tion se rencontre dans toute la classe des Mollusques à un degré plus ou moins pro- noncé, c'est-à-dire qu'au lieu d'être toujours contenu dans des vaisseaux , le sang s'é- panche dans diverses lacunes ou cavités sans parois propres, soit dans son trajet artériel, soit dans son trajet veineux, pour rentrer ensuite dans de véritables vaisseaux. Dans tous les cas , on doit admettre que, chez les embryons et les jeunes Mollusques, un système de lacunes doit précéder la for- MOL 235 mation des vaisseaux qu'on observe plus tard. Le sang des Mollusques est ordinaire- ment incolore et limpide; il est légèrement coloré en pourpre ou en violet chez quel- ques Gastéropodes; chez les Planorbes, par exemple, il charrie des corpuscules irrégu- liers, peu nombreux, qu'on nepeut assimiler aux globules sanguins des Vertébrés, mais qui cependant sont eux-mêmes colorés en rouge chez quelques Conchifères. Les Cé- phalopodes présentent l'appareil circulatoire le plus complet: un cœur aortique reçoit, par deux veines branchiales, le sang oxy- géné dans les branchies, et le distribue par un système d'artères dans tout le corps, d'où il revient en partie par des lacunes ou sinus et par des veines à une grande veine cave , qui , arrivée entre les branchies , se partage en deux branches aboutissant chacune à un ventricule spécial , destiné à pousser le sang dans chaque branchie. Ainsi les Céphalo- podes ont trois cœurs distincts , un cœur aortique et deux cœurs branchiaux. Les Gastéropodes ont en général un seul cœur formé d'une oreillette recevant le sang qui a traversé les branchies ou la paroi de la cavité pulmonaire, et d'un ventricule qui chasse le sang dans tout le corps par des artères ramifiées ; mais souvent aussi, nous l'avons dit, des lacunes plus ou moins vastes se trouvent sur le trajet de «es vais- seaux. Par une singulière exception, le ven- tricule du cœur des Fissurelles et des Halio- tides embrasse le rectum comme celui des Cardiacés. Chez les Conchifères dimyaireson trouve ordinairement un cœur aortique formé de trois cavités , savoir : un ventricule traversé par le rectum qu'il embrasse comme un anneau , et deux oreillettes recevant le sang des branchies de chaque côté; mais chez les Arches , dont la face dorsale est très élargie, d'où résulte l'écartement des cro- chets, le ventricule lui-même est divisé en deux cavités distinctes correspondant à cha- cune des oreillettes; chez les Conchifères monomyaires, comme l'Huître, le ventri- cule unique n'est pas traversé de même par le rectum, et les deux oreillettes sont réu- nies en une seule cavité, communiquant par deux ouvertures avec le ventricule. M. Deshaycs admet d'ailleurs, chez les Con- 236 MOL MOL* cfoifères, l'existence d'un cœur branchial , situé au-dessus du muscle postérieur, et destiné à chasser le sang dans les branchies, comme les deux cœurs branchiaux des Cé- phalopodes. Cet organe, auquel aboutissent évidemment de gros vaisseaux , a été pris par d'autres zoologistes pour le rein ou pour le testicule. Chez les Brachiopodes enfin il existe deux cœurs distincts, d'où partent des vaisseaux ramifiés de chaque côté du manteau. Sécrétion chez les Mollusques. En outre des sécrétions du manteau , servant à former le têt des Mollusques et le ligament corné des bivalves , on observe chez tous ces animaux une sécrétion consi- dérable de mucus par toute la surface exté- rieure, dans des cryptes superficielles. Il y a aussi une production de substance tantôt gélatineuse ou muqueuse, tantôt cornée, destinée à envelopper les œufs dont il sera question en parlant des fonctions de la re- production. Le foie des Mollusques doit sé- créter un liquide analogue à la bile des vertébrés ; mais ce liquide est versé directe- ment dans l'intestin , au lieu d'être reçu préalablement dans une vésicule biliaire. Un autre organe dépuratoire se rencontre chez les Mollusques céphalés, et sécrète soit un liquide noir, épais chez les Céphalo- podes, soit une liqueur violette ou pourprée chez beaucoup de Gastéropodes marins. L'encre des Céphalopodes, contenue dans un sac spécial, est employée pour faire la cou- leur employée sous le nom de sépia; on avait même cru longtemps que l'encre de Chine n'était que ce même produit de cer- tains Céphalopodes, mais aujourd'hui on sait que c'est du charbon très divisé, déposé par la flamme d'une substance huileuse. La pourpre des Gastéropodes, tels que les Mu- rex , a été considérée pendant longtemps comme devant être la matière première de la teinture en pourpre et en écarlate, si cé- lèbre dans l'antiquité; cette croyance a été propagée même par les Tyriens, qui vou- laient conserver le secret de leur teinture : mais il est plus probable que c'était comme aujourd'hui au moyen des Insectes du genre Coccus ou Kermès que se faisait cette tein- ture, car la couleur fournie par les Mol- lusques manque toujours de solidité, et ne résiste pas à l'action de la lumière. Des glandes salivaires s'observent chez beaucoup de Mollusques céphalés. Une sé- crétion spéciale du pied des Conchifères est destinée à fixer ces animaux aux rochers ou aux corps marins; elle a la propriété de se consolider au contact de l'eau , comme la soie des araignées et des chenilles au con- tact de l'air; quelquefois, comme pour cer- taines Arches, elle forme une sorte d'épate- ment d'une seule pièce, mais plus souvent encore elle est étirée en filaments plus ou moins fins, plus ou moins longs, qu'on nomme le byssus. Les Moules ont un bys- sus grossier et peu allongé ; les Pinnes au contraire ont un byssus long et soyeux, d'une belle couleur brune, qu'on * pu em- ployer comme la soie à confectionner divers tissus. Une sécrétion particulière de certains Mollusques est destinée à dissoudre les pierres calcaires ou les coquilles formées elles-mêmes de Carbonate de chaux. C'est ainsi que dans les eaux douces, peu char- gées de sels calcaires, les Gastéropodes, pour se procurer les matériaux de leur têt, ont coutume de corroder les coquilles des Ano- dontes et des Mulettes , et même des Pla- norbes. Les Pectinibranches buccinoïdes, qui sont presque tous carnivores, percent de même, au moyen des sécrétions acides de leur bouche, les coquilles dont ils veu- lent dévorer l'animal; ^ar ceux-là mêmes dont la langue est armée de dents nom- breuses, comme les Patelles, ou qui ont une mâchoire tranchante, comme les Hé- lices, sont précisément herbivores. Plusieurs Conchifères de différentes familles ont éga- lement une sécrétion acide, qui leur permet de se creuser une habitation dans des pierres calcaires, ou dans des Polypiers. Pour les Pholades, par exemple, c'est une portion du manteau qui, repliée en dehors, sécrète au contact de la pierre le liquide dissolvant. Pour les Modioles ou Lithodomes, c'est aussi le bord saillant du manteau, en même temps que le pied, qui corrode la pierre par son contact. On peut d'ailleurs attribuer aussi la corrosion de la pierre au courant de liquide chargé d'acide carbonique pro- venant de la respiration, qui, dans tous les cas, doit contribuer à entraîner au dehors MOL MOL 287 la portion de la pierre qui vient d'être dis- soute. Ces Mollusques, habitant l'intérieur des pierres, ont été nommés Lilhophages, d'après la fausse supposition qu'ils auraient creusé la pierre pour s'en nourrir, mais en réalité c'est seulement pour y trouver un gîte. On peut considérer enfin comme pro- duite par une sécrétion la phosphorescence de certains Conchifères lithophages, tels que des Pholades. Système nerveux des Mollusques et organes des sens. Le système nerveux, qui manque presque entièrement chez les Tuniciers et les Bryo- zoaires, est de plus en plus complet en al- lant des Brachiopodes aux Conchifères, puis de là aux Gastéropodes, et de ceux-ci aux Céphalopodes, qui, sous ce rapport comme sous tous les autres, sont considérablement plus élevés dans l'échelle des êtres. Les Cé- phalopodes, en effet, ont un ganglion princi- pal qu'on a même voulu nommer un cerveau, logé dans une cavité cartilagineuse de la tête. De ce ganglion partent des nerfs pour les bras, pour les organes des sens, pour le manteau et pour les viscères ; mais il en part aussi latéralement deux cordons, qui vont joindre au-dessous de l'œsophage un gan- glion sous-œsophagien, avec lequel ils com- plètent un anneau comme chez les Articulés et les Gastéropodes. A la suite du ganglion sous -œsophagien , et en communication avec lui, se trouve aussi un autre ganglion qui fournit spécialement des nerfs aux vis- cères. Les nerfs principaux du manteau forment d'ailleurs aussi, dans l'épaisseur de cette enveloppe musculeuse si importante, deux ganglions considérables. Les Gastéropodes ont aussi autour de l'œ- sophage un anneau nerveux, formé par deux paires de ganglions sus-œsophagiens (cer- veau) et sous-œsophagiens; mais chacune de ces paires peut être remplacée par un ganglion unique. Il en part directement des nerfs pour les viscères et les divers organes; mais le cordon nerveux destiné aux organes génitaux est ordinairement plus volumi- neux, et renflé lui-même en un gang. ion d'où partent d'autres filets nerveux. Les Conchifères n'ont pas un anneau ner- veux aussi nettement prononcé autour de l'œsophage. Une paire de ganglions accom- pagne, en effet, l'orifice buccal , au-dessus duquel une bride nerveuse les réunit ; mais les ganglions postérieurs, ceux qui sont censés compléter l'anneau nerveux , en sont très éloignés vers l'extrémité postérieure ; ils sont situés au-delà du pied chez les Mol- lusques qui sont pourvus de cet organe; toutefois on reconnaît encore que ces gan- glions, souvent confondus en un seul , sont réunis avec les premiers par deux cordons longitudinaux , d'où résulte un circuit fermé quoique très allongé. Des nerfs pour les vis- cères , pour les muscles, pour le manteau et pour les siphons, partent aussi de ces gan- glions ; ceux du manteau des Peignes et des Spondyles présentent une disposition particulière dont nous parlerons plus loin. Le système nerveux des Monomyaires est complètement dissymétrique; celui des Di- myaires, au contraire, est souvent presque symétrique. Les sensations extérieures, chez beaucoup de Mollusques, paraissent réduites à un tou- cher très délicat, exercé par toute la surface de la peau molle et muqueuse comme par la langue et la membrane olfactive des Mam- mifères; on peut concevoir qu'alors ce sens plus parfait et plus exalté permet à ces ani- maux de reconnaître, soit dans l'air, des variations d'humidité , soit dans l'air et dans l'eau des variations de température et de composition dont nous n'avons nulle idée. Telles paraissent être exclusivement les sen- sations des Bryozoaires, des Tuniciers, des Brachiopodes et même des Conchifères, et de beaucoup de Gastéropodes et de Ptéro- podes; mais chez plusieurs autres on a re- connu des organes de vision et d'audition. Les Céphalopodes sont ceux qui présen- tent les organes des sens plus distincts et moins équivoques; leurs yeux, au nombre de deux, sont presque aussi parfaits que les yeux des Vertébrés : on y trouve également une cornée, un iris, un cristallin et un corps vitré; mais le globe de l'œil n'est pas aussi complètement circonscrit par une sclé- rotique, et le nerf optique, au lieu d'y arri- ver par une seule ouverture pour s'épanouir en une rétine, arrive, en se divisant, par de nombreuses ouvertures, et forme un ganglion spécial sur son trajet. Les nerfs optiques, d'ailleurs, naissent des deux côtés 288 MOL MOL opposés du cerveau et n'ont aucune autre communication entre eux. Dans la boîte cartilagineuse incomplète, entourant comme un crâne le cerveau des Céphalopodes, se trouvent en dessous deux cavités internes assez complexes, recevant un nerf court, assez volumineux, et conte- nant une petite masse calcaire comparable aux otolites des poissons . c'est là ce qu'on a nommé l'oreille des Céphalopodes avec as- sez de vraisemblance. Deux petites fossettes, qui dans l'embryon étaient déjà indiquées par deux papilles saillantes, ont été récem- ment aussi décrites chez certains Céphalo- podes comme des organes d'olfaction. La plupart des Gastéropodes portent aussi deux yeux, mais nullement comparables aux yeux des Céphalopodes. Le plus souvent, en effet, c'est un point noir recouvert par la peau; ou bien l'on n'y trouve qu'un cri.stallin, un simple appareil de concentration derrière lequel aboutit un mince filet nerveux. Il n'y a point alors de corps vitré, et conséquemment point d'image formée à une distance conve- nable en arrière du cristallin qui, dans un œil parfait, remplit l'office de la lentille d'une chambre obscure ou de l'objectif d'une lu- nette. De tels yeux ne peuvent donc servir qu'à donner simplement la sensation de la lumière, à distinguer le jour de la nuit. C'est ainsi qu'on s'explique comment un Co- limaçon n'aperçoit pas les objets qu'on pré- sente devant lui, à moins que ces objets, très rapprochés, n'interceptent en partie la lumière. Mais, chez quelques gros Gastéro- podes pectinibranches, chez les Strombes et les Tritons, l'œil paraît susceptible de per- cevoir réellement sinon parfaitement une image; il a un cristallin distinct, souvent un iris placé à une certaine distance de la ter- minaison du nerf optique. Chez les Gastéropodes aussi, on a voulu trouver un organe d'audition dans une pe- tite cavité contenant une petite masse cal- caire, un otolite continuellement agité par des cils ondulants. Parmi les Conchifères, c'est chez les Pei- gnesetlesSpondylesseulementqu'onavouIu voir des yeux dans des appendices pédicellés, au nombre de quarante environ, entremêlés avec les tentacules du bord du manteau; ces prétendus yeux, sur la structure desquels on n'est pas d'accord, reçoivent des filets ner- veux, comme les tentacules, mais plus vo- lumineux. Ces filets partent d'un cordon nerveux circulaire situé près du bord du manteau, et auquel aboutissent des nerfs partant des ganglions principaux. On a voulu attribuer aussi un organe d'audition aux Mollusques Conchifères; c'est une petite cavité située près du pied des Cyclades et des Vénus, et dans laquelle sont agitées des particules qu'on a comparées aux otolites. De la génération des Mollusques. De même que pour les autres fonctions, on remarque chez les Mollusques la plus grande diversité pour tout ce qui tient à la reproduction, et aussi une dégradation pro- gressive depuis les Céphalopodes qui ont les sexes séparés et dont l'œuf est en quelque sorte analogue à celui des oiseaux, jusqu'aux Tuniciers batraciens et aux Bryozoaires qui ont les sexes confondus ou réunis et qui se propagent à la fois par des œufs, par des gem- mes incluses ou bulbilles, par des gemmes agrégées et par des stolons. Il y a donc des Mollusques à sexes séparés ou Dtoïques, comme les Céphalopodes et les Gastéropodes pectinibranches,' ou à sexes distincts mais réunis sur le même individu et ayant besoin d'une fécondation réciproque; ils sont alors monoïques, comme les Gastéropodes pulmo- nés ou même comme les Aplysies qui, au lieu de se féconder réciproquement, fécon- dent avec un premier individu, et sont eux- mêmes fécondés par un troisième, lequel l'est par un quatrième, et ainsi de suite. D'autres ont les sexes réunis sur le même individu, de telle sorte qu'ils n'ont pas besoin d'ac- couplement et de fécondation; tels sont les Gastéropodes cyclobranches (les Patelles), et tous les Mollusques acéphales : les Conchi- fères, les Brachiopodes, les Tuniciers et les Bryozoaires. Ils sont dits alors hermaphrodi- tes, quand même, comme on l'a prétendu pour certains Conchifères (Mulettes et Ano- dontes), le principe fécondateur se montre- rait exclusivement chez quelques individus qu'on a pris pour des mâles, ou bien quand même, comme chez certains Bryozoaires, Certaines cellules produiraient plus spécia- lement des gemmes ou des embryons libres. Le principe fécondateur ou le sperme s'observe chez presque tous les Mollusques, MOL MOL 289 caractérisé par des Spermatozoïdes filiformes, très fins, ayant un renflement terminal plus ou moins prononcé ; mais chez les Céphalo- podes il offre aussi un caractère tout parti- culier : il est renfermé dans des tubes mem- braneux qu'on nomme spermatophores , et d'où il sort brusquement comme par explo- sion sous la forme d'un fil blanc élastique contourné en hélice, et qu'on a comparé à un ressort. Ce fil blanc est composé lui- même d'une infinité de Spermatozoïdes sus- ceptibles de se mouvoir isolément. C'est en introduisant, on ne sait comment, les sper- matophores encore entiers dans la cavité du manteau de la femelle, que les Céphalopodes mâles fécondent les œufs avant la ponte. Chez les Gastéropodes il est sécrété dans un organe glanduleux qui, entremêlé avec l'o- vaire, constitue une masse nommée Vorgane *n grappes, et située vers le sommet de la spire des coquilles turbinées. Les Sperma- tozoïdes naissent en houppes ou en faisceaux dans des masses globuleuses de sarcode , qu'en raison de leur contour circulaire et distinct on a prises pour des cellules. Ceux de certains Colimaçons sont très longs, flexueux; ils s'agitent vivement d'un mou- vement ondulatoire dans l'eau , et bientôt ils s'enroulent de diverses manières en éche- veau ou en boucle en continuant à se mou- voir circulairement. Les Gastéropodes dioïques ont un pénis très volumineux, souvent saillant au dehors , et pouvant même influer sur la forme du manteau et de la coquille. Les Gastéropodes monoïques ontun pénis plus mince, quelque- fois prolongé , comme celui des Colimaçons , par un long appendice flagelliforme, et sus- ceptible de rentrer dans l'intérieur du corps par invagination comme un doigt de gant. C'est quand le pénis est situé, comme chez ces Mollusques, tout à côté de l'oriGce géni- tal femelle, que l'accouplement peut être ré- ciproque; et quand au contraire les deux organes sont plus écartés , chaque individu fécondant a besoin du concours d'un troi- sième individu pour être fécondé. On doit mentionner, chez certains Gastéropodes mo- noïques, divers appareils accessoires tels que les vésicules multifides, et surtout le dard calcaire des Colimaçons, sécrété dans un sac charnu dans la cavité interne duquel il est moulé, et servant, dit-on, à ces Mollusques T. VIII. pour se provoquer mutuellement à la copu- lation. Chez tous les Mollusques hermaphrodites, les Spermatozoïdes viennent au contact avec les œufs dans l'intérieur du corps. Les œufs des Mollusques, au début de îeui formation, présentent, comme ceux des Ver- tébrés et des Articulés, une vésicule germi- native, avec une tache germinative plus ou moins distincte; mais on a confondu sous ce nom, chez les Bryozoaires et les Botryl- liens , des gemmes susceptibles de se déve- lopper sans fécondation préalable et consé- quemment sans vésicule germinative. Les œufs de Céphalopodes, comme nous l'avons dit , sont les seuls qui contiennent un vitel- lus proprement dit sur lequel un blasto- derme se développe pour devenir l'embryon, tandis que le vitellus restera enfermé dans un sac membraneux jusqu'à son entière ré- sorption comme simple dépôt de matière organique. Chez tous les autres Mollusques, ce qu'on a nommé le vitellus devient en son entier l'embryon lui-même. L'embryon des Céphalopodes , après s'être développé , jus- qu'à un certain point, sur le vitellus, reste adhérent, par la base ou le côté de la tête, avec le sac vitellin externe, tandis qu'une por- tion interne du même sac est contenue dans l'intérieur du corps. Le vitellus ou le germe des Mollusques présente toujours, au début de son développement, les phénomènes de sillonnement ou de fractionnement qui ont été signalés chez les œufs des autres ani- maux; l'embryon se montre toujours aussi revêtu de cils vibratiles pendant une cer- , taine période; mais d'abord il n'est qu'une masse sarcodique susceptible de contractions et d'expansions analogues à celles des Infu- soires du genre Amibe, et des Rhizopodes, des Arcclles , par exemple. C'est ainsi du moins que nous avons observé les premiers phénomènes de vitalité sur l'embryon des Limaces. Quand l'embryon est déjà revêtu de cils vibratiles, il arrive souvent qu'en raison de sa forme dissymétrique, il se meut en tournoyant dans l'enveloppe de son œuf, comme on le voit dans les œufs de Lymnées et de Planorbes. Ce phénomène, vu ancien- nement par Leeuwenhœk, a, depuis lors, été l'objet d'observations curieuses de la part de M. Carus ; mais il n'a été convena- blement expliqué qu'après les découvertes 37 290 MOL mol plus récentes sur le mouvement des cils vi- bratiles. Beaucoup de Gastéropodes marins, nus ou à coquille turbinée, ont , pendant cette période de la vie embryonnaire , une forme et une structure totalement différentes de ce qu'ils seront plus tard. Us ont un com- mencement de coquille enroulée, symétrique, parfaitement diaphane , d'où sort la partie antérieure du corps, munie de deux larges expansions arrondies et revêtues de cils vi- bratiles, au moyen desquelles le jeune ani- mal nage librement dans les eaux après son éclosion comme un Systolide du genre Bra- chion , dont il a quelque peu l'apparence. Cette coquille rudimentaire des jeunes Mol- lusques disparaît complètement chez les Mol* lusques nus, mais elle devient le principe ou le point de départ de la coquille des Gas- téropodes testacés. Pour quelques Gastéropodes , comme les Paludines, les œufs éclosent dans l'oviducte de la mère : c'est donc une viviparité du même genre que celle des Salamandres et des Vipères. C'est ici qu'il faut mentionner les enve- loppes diverses construites ou sécrétées par les Gastéropodes pour leurs œufs. Quel- ques uns, comme les Hélices et les Limaces, les déposent à nu dans un trou du sol hu- mide; les Pulrnonés aquatiques les enve- loppent d'une couche épaisse de substance gélatineuse diaphane. Les Nudibranches , comme les Doris , enveloppent aussi leurs œufs d'une substance gélatineuse; mais ils en forment des rubans souvent colorés en rose qu'on trouve appliqués sur les pierres, et qu'on a pris même pour des Acalèphes. Les Pectinibranches buccinoïdes enferment leurs œufs dans des capsules membraneuses ou cornées qui en contiennent un certain nombre , et qui sont elles-mêmes groupées en masses si considérables qu'on doit sup- poser que c'est l'œuvre de plusieurs fe- melles. Chez les Conchifères, les œufs séjournent jusqu'après l'éclosion dans des cavités spé- ciales , soit du manteau pour les Moules et les Anomies, soit des branchies pour les Dimyaires, et pour les Anodontes en parti- culier, dont on a observé le développement embryonnaire. La coquille de ces jeunes Mol- lusques a une forme différente de celle de l'adulte, et elle est pourvue d'appendices spéciaux en forme de crochet su milieu dm bord libre d* chaque valve. On manque de renseignements sur le mode de développe- ment des Brachiopodes et de la plupart des Conchifères, comme aussi des Ascidies sim- ples parmi les Tuniciers; quant aux Asci- dies composées ou Botryllaires, on sait, d'a- près les observations de M. Milne Edwards, que l'œuf séjourne dans la tunique externe, et que l'embryon y subit des métamorphoses fort curieuses : il est pourvu d'un long ap- pendice caudal à l'aide duquel il nagecomme un têtard , jusqu'à ce qu'il ait trouvé une station convenable pour son développement ultérieur et pour sa multiplication sur place par des gemmes et des stotons; mais en même temps le nouveau Botryllaire pro- duira aussi des œufs destinés à propager l'espèce en d'autres lieux. Les Biphores offrent des phénomènes non moins curieux , car ces animaux pré- sentent deux modes alternes de génération, c'est-à-dire que des Biphores simples et iso- lés produisent sur un stolon , dans leur ca- vité intérieure, une chaîne de Biphores agré- gés , lesquels, à leur tour, produiront plus tard des embryons de Biphores simples. Les Bryozoaires ont un mode de dévelop- pement analogue à celui des Ascidies com- posées , mais leurs œufs sont plutôt des bul- bjlles ou bourgeons libres contenant ordi- nairement plusieurs embryons. Ceux des Alcyonelles sont déprimés , revêtus d'une coque dure, brune , formant un bourrelet épais, tout autour ; ceux de la Crista telle sont hérissés de crochets ex laissent sortir un em- bryon double ou triple qui se meut libre- ment dans les eaux à l'aide des cils vibra- tiles de ses tentacules, jusqu'à ce qu'il se fixe pour continuer à s'accroître par gemmes et par stolons. Les prétendus œufs des Flus- tres sont globuleux et entièrement revêtus de cils vibratiles par le mouvement des- quels ils nagent librement aussi dans les eaux jusqu'à ce qu'ils se fixent. Une fois que les Bryozoaires sont devenus fixes ou adhérents paT leur têt à quelque objet sub- mergé , ils deviennent la souche d'une co- lonie dérivant toute du premier embryon par voie de gemmation , ou par des stolons sur lesquels se produisent les bourgeons. Pour terminer cette esquisse de l'histoire naturelle des Mollusques, il reste à parler MOL MOL 291 de leurs instincts, de leurs usages par rap- port à l'homme, de leur distribution géo- graphique et géologique, ou de Tordre sui- j vaut iequel les divers types de Mollusques ont apparu à la surface du globe; et enfin il faudrait évaluer les rapports des Mollus- ques avec les autres types organiques , et déterminer la valeur des différents carac- tères que leur organisation peut fournir par une classification naturelle : ce dernier sujet sera traité plus loin. Quant à la distribu- tion géographique et géologique , il en a été question déjà suffisamment dans le tome Vr (pag. 121 et suivantes et pag. 151 et suiv.). L'instinct chez les Mollusques est bien moins développé que chez les Articulés; leurs fonc- tions de relation, en général, ne s'appliquent guère qu'aux objets avec lesquels ils sont immédiatement en contact; et le hasard seul le plus souvent ieur apporte leur nour- riture ou détermine le rapprochement des sexes. Cependant les Céphalopodes, munis d'un appareil de vision plus parfait, sont, par cela même, en état de poursuivre leur proie ou de lui tendre des pièges, comme le font les Poulpes cachées entre les pierres; ce sont leurs yeux qui permettent à ces Mollusques de nager vers une femelle que les pêcheurs leur présentent comme appât. Quant aux récits merveilleux de l'industrie de l'Argonaute, et de sa navigation en na- celle au moyen de ses bras servant les uns de rames et les autres de voiles, ces récits ne sont basés que sur la forme de la co- quille et sur l'élargissement de deux bras qui concourent à sécréter le têt et à fixer l'animal. Parmi les Gastéropodes, quelques uns seulement des Pulmonés terrestres montrent une sorte d'instinct pour s'abriter contre le froid , contre la chaleur et la sécheresse, en fermant leur coquille avec une plaque de bave desséchée qui forme un opercule tem- poraire, ou en se réfugiant dans des trous et derrière des abris. Ces mêmes Mollusques savent aussi chercher ou creuser pour leurs œufs un lieu de dépôt favorable à leur dé- veloppement. Les Gastéropodes marins sont sans doute aussi guidés par l'instinct pour la construction de leurs capsules ovigères. Mais on ne peut guère trouver d'autre in- dice d'un instinct chez les Conchifères que cette faculté singulière qu'ont les Peignes de s'élancer à travers les eaux , pour éviter un danger, en ouvrant et fermant brusquement leurs valves à plusieurs reprises. Beaucoup de Mollusques des diverses clas- ses servent d'aliment à l'homme ; ce sont presque tous les Céphalopodes, les Gastéro- podes à coquilles terrestres et marines, et les Conchifères marins, dont le volume e? t assez considérable ; ce sont même aussi les Ascidies simples. Nous avons parlé de la Sépia prépa- rée avec l'encre des Céphalopodes et des tein- tures auxquelles on a cru pouvoir employer les sécrétions des Gastéropodes buccinoïdes; nous avons aussi mentionné la coquille in- terne ou l'os de la Seiche qu'on emploie pour polir certaines substances , et qu'on donne aux petits oiseaux tenus en cage bien plutôt pour leur fournir le carbonate de chaux, in- suffisant dans leur alimentation , que pour leur donner le moyen d'aiguiser leur bec. La nacre, si employée dans les arts, est fournie par un grand nombre de coquilles bivalves, et notamment par les Pintadines (Melea- grina), qui fournissent en même temps les plus belles perles, et qu'on pêche dans le golfe Persique. Les perles sont simplement une production anormale de la substance même de la nacre, sécrétée dans quelque lacune du manteau, et non point, comme on le pourrait croire, une exsudation ou une excroissance de la nacre qui ne possède au- cune vitalité propre. La nacre, ordinaire- ment blanche et légèrement irisée, est vive- ment colorée des teintes les plus foncées ou même noire dans quelques coquilles, telles que l'Haliotide Iris qu'on recherche aujour- d'hui pour la confection de divers objets de bijouterie et de tabletterie. Le byssus des Pinnes, dont nous avons aussi parlé, est trop peu abondant pour donner lieu à des fabri- cations importantes. Les coquilles elles- mêmes peuvent toutes servir à faire de la chaux quand on les calcine; mais quelques unes ont servi directement dans leur état naturel à faire des ustensiles ou des vases : telles sont les grandes Tridacnes dont on fiait des bénitiers, et que les naturels de la Poly- nésie savent tailler de manière à s'en faire des pioches ou des instruments pour travail- ler le bois. Tels sont aussi les Strombes et les grands Tritons dont on se sert comme de trompe en soufflant par le sommet brisé de la spire, les Porcelaines dont on fait des ta- 292 MOL MOL batières , les Nautiles dont on Tait de beaux vases nacrés, les valves de Moules et de Mu- Iettes dans lesquelles on met des couleurs ou de l'or en coquilles, etc. Les coquilles, d'ailleurs, sont, en général, un objet de com- merce, comme servant à former des collec- tions ; quelques unes même, parmi les Cô- nes, les Porcelaines, etc., ont un prix très élevé, et se vendent 500, 1,000, 1,200 fr., et même davantage; Quant aux rapports des Mollusques avec les autres types, ils sont peu nombreux et difficiles à démontrer clairement. On a sup- posé , il est vrai , en raison de la situation de l'anus rapproché de la tête chez les Cépha- lopodes et les Gastéropodes, que ces animaux pourraient être considérés comme des Ver- tébrés repliés en deux, soit par la face dor- sale, soit par la face ventrale ; cette question même donna lieu à un débat célèbre entre Geoffroy-Saint-Hilaire et Cuvier au sein de l'Académie des sciences; mais aujourd'hui, tout en reconnaissant que le principe de l'unité de composition est véritablement ap- plicable à chacun des grands types du règne animal dans toute la série de ses dégrada- tions , on est forcé de reconnaître qu'il y a non pas un seul type mais plusieurs types à considérer. Les Mollusques en particulier, depuis les Céphalopodes jusqu'aux Bryo- zoaires , montrent une dégradation pro- gressive de leur divers systèmes d'organes : dégradation comparable à celle que nous montrent aussi les Articulés sans qu'on puisse dire que, dans leur ensemble, ils puissent faire la suite d'une série commencée par les Vertébrés et continuée soit par les Articulés, soit par les Vers ou les Zoophytes. Ce que nous avons dit en parlant des diverses fonc- tions de ces animaux et des appareils ou sys- tèmes d'organes consacrés à ces fonctions, suffit d'ailleurs pour montrer que ce n'est ni le système nerveux , ni le système circula- toire qui peuvent fournir un caractère do- minateur pour leur classification ; le système respiratoire , non invariablement lié au dé- veloppement du système circulatoire comme on l'avait cru , fournirait déjà des caractères plus importants , mais le système digestif et la nature des téguments nous offrent encore plus degénéralité ; c'est là ce qui nous a guidé dans l'exposition que nous avons faite de l'organisation des Mollusques. CLASSIFICATION DES MOLLUSQUES. Si, reprenant la définition des Mollusques, nous disons que ce sont des animaux mous, sans vertèbres ou sans squelette intérieur , sans membres articulés , et non formés d'une série d'articles ou de segments homologues; n'ayant par conséquent jamais une chaîne ganglionnaire comme les articulés, n'étant jamais parfaitement symétriques, quoique formés le plus souvent de parties binaires et n'ayant jamais la disposition rayonnée des Entozoaires ou Zoophytes, ni les fibres musculaires rayées des Vertébrés et des Arti- culés; nous pourrons, à l'aide de ces seuls caractères négatifs, et en procédant par exclusion , les distinguer en général des trois grands types des Vertébrés , des Articulés et des vrais Rayonnes. Mais il est beaucoup d'autres animaux mous, confondus sous le nom de Vers ou de Zoophytes, comme aussi des Acalèphes , dont on ne les distinguerait pas suffisamment ainsi, soit parce que chez ceux-ci la disposition rayonnée ou symétrique est moins évidente, soit parce que le défaut de symétrie parfaite chez certains Mollus- ques, tels que les Glaucus ou les Brachio- podes, est difficile à apercevoir. Si nous cherchons un caractère général et positif, nous ne pourrons le trouver que dans la disposition de l'appareil digestif ou dans la présence des cils vibratiles sur une partie plus ou moins considérable de la surface in- terne ou externe qui alors est dépourvue d'épiderme. Ce caractère, qui les distingue encore de tous les Articulés et des Néma- toïdes, leur est commun avec les Acalèphes, les Échinodermes et les Zoophytes; mais cet autre caractère, d'avoir un intestin com- plet à deux ouvertures, et le foie parenchy- mateux, achève de les distinguer de tous les autres animaux inférieurs. Quant aux caractères fournis par le système nerveux et l'appareil circulatoire, ils n'ont pas la va- leur absolue qu'on a voulu leur attribuer en les nommant caractères dominateurs; ils ne l'auraient même pas encore , si l'on retranchait de l'embranchement des Mol- lusques plusieurs groupes ayant véritable- ment plus de rapports avec quelques uns de ceux qu'on y laisse, que ceux-ci n'en ont entre eux. C'est ainsi que si, comme Cu- vier, on regarde les Tuniciers comme les MOL MOL 293 Mollusques acéphales, il faut rapporter au même embranchement les Bryozoaires, qui n'en diffèrent que par le mode de division du sac respiratoire devenu extérieur: or, chez ces animaux, le système circulatoire a complètement disparu , comme le système nerveux lui-même a cessé d'être distinct déjà dans les Ascidies; et d'ailleurs on sait que chez les Brachiopodes le système ner- veux est très peu développé , et que chez certains Gastéropodes, au moins dans le jeune âge, le système circulatoire est très incomplet. D'après cette manière de voir, l'embran- chement des Mollusques comprend plusieurs types distincts ayant plus de rapport entre eux qu'avec ceux des autres embranche- ments, mais en même temps ayant beau- coup moins de tendance à l'unité. Quelques uns seulement de ces types sont susceptibles d'une dégradation progressive qui les rap- proche de certains types des Vers et des Zoophytes ou des Infusoires , mais qui ne suffisent pas encore pour établir une liaison parfaite entre ces différents types. Les prin- cipaux types autour desquels se groupent tous les autres sont le fondement des classes dans lesquelles on divise tout l'embranche- ment des Mollusques, sans qu'il soit possible d'y établir une série rectiligne. Une première classe comprend les Mollus- ques pourvus d'une tête distincte avec deux mandibules cornées et deux yeux compara- bles à ceux des Vertébrés. Ils ont les sexes séparés; seuls , ils produisent des œufs dont le développement est comparable aussi à celui de l'œuf des Vertébrés, c'est-à-dire que l'embryon naît d'un Blastoderme dis- tinct à la surface d'un vitellus , lequel per- siste renfermé dans un sac vitellin jusqu'à son entière résorption. Ce sont les CÉPHA- LOPODES (voyez ce mot) , ainsi nommés parce que leur tête est entourée par des tenta- cules faisant l'office de pieds ou d'organes lo- comoteurs. Nous n'avons pas besoin de re- porter ici les détails qni ont été donnés dans le 3e volume sur cette classe, qui n'offre aucune analogie de structure avec les autres et qui présente une organisation beaucoup plus complexe. Une deuxième classe comprend tous les Mollusques pourvus d'une tête imparfaite plus ou moins distincte, sans yeux ou avec des yeux rudimentaires (c'est-à-dire impro- pres à la perception des images), n'ayant pas les pieds ou tentacules locomoteurs de la classe précédente, mais se mouvant au moyen d'un pied musculeux étendu sous le ventre en forme de semelle (Gastéropodes). Ces animaux , que nous réunissons sous le nom de GASTÉROPODES , pour nous conformer à l'usage, ont reçu de M. deBlain- ville le nom plus rationnel de Paracépha- lophores ; ils ont tous , au moins à l'état adulte , un cœur composé de deux cavités, et leurs œufs se composent d'une masse vi- telline qui s'organise tout entière. Leur système nerveux présente généralement deux paires de ganglions, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de l'œsophage , réunis par des cordons qui en formentun anneau autour de cet organe; mais les ganglions d'une même paire sont quelquefois soudés entre eux. Quant à l'appareil respiratoire, il offre des modifications nombreuses, d'après lesquel- les, comme nous le verrons plus loin , cette classe a été divisée en ordres et en fa- milles. Des différences non moins impor- tantes sont fournies par la sexualité des Gastéropodes qui ont les sexes séparés ou réunis. Le type de cette classe, par ses dégradations successives , paraît se rappro- cher des Planaires et des autres Turbel- lariées , mais non des autres classes de Mollusques. La troisième classe, celle des PTÉRO- PODES , comprend des Mollusques égale- ment pourvus d'une tête imparfaite , et conséquemment compris sous la même dé- nomination de Paracéphalophores, mais ca- ractérisés par les deux expansions en forme d'ailes qui leur servent d'organes locomo- teurs. Tous les autres Mollusques sont dépour- vus de tête , ou sont dits Acéphales. Une quatrième classe, celle des BRACHIOPO- DES, comprend des Mollusques acéphales pourvus d'une coquille bivalve, dans la- quelle ils sont placés à plat, de telle sorte qu'une valve est dorsale et l'autre ventrale. Un feuillet du manteau correspond à cha- cune des valves qu'il a sécrétées et porte à sa face interne une branchic soudée ou un ré- seau branchial, ce qui leur a fuit donner le nom de Palliobranches par M. de Blainville. Deux longs bras ou tentacules ciliés ou pec- 204 MOL tinés sont roulés en spirale de chaque côté de la bouche, et se développent au dehors pour attirer la nourriture de l'animal au moyen des courants qu'ils excitent dans les eaux. Il y a deux cœurs situés symétrique- ment un de chaque côté, et quelques gan- glions nerveux autour de la bouche. Cette classe, qui, l'une des premières, s'est montrée à la surface du globe, a presque disparu aujourd'hui , et ne comprend que des animaux marins dont l'organisation est encore peu connue; elle paraît ne se rap- procher beaucoup d'aucune des autres. Une quatrième classe, celle des CONCHI- FÈRES ou Acéphales testacés, comprend des Mollusques acéphales à coquille ordinaire- ment bivalve, qui sont couchés latéralement dans cette coquille , de sorte que les deux feuillets du manteau , correspondant aux deux valves sécrétées par eux , sont l'un à droite, l'autre à gauche de la ligne dorsale, qui suit la ligne de jonction des valves, au lieu d'être l'un dorsal et l'autre ventral , comme dans la classe précédente. De ces Mollusques , les uns sont fixés par leur^co- quille même ou par un byssus, les autres sont libres, et quelques uns se meuvent au moyen d'un prolongement charnu rétrac- tile, en forme de langue, qu'on nomme leur pied, et qui loge en même temps la majeure partie de leurs viscères. Entre les deux feuillets du manteau se trouvent deux paires de feuillets branchiaux , quelquefois remplacées par autant de franges très déli- cates, formées dans l'un et l'autre cas par des vaisseaux parallèles où le sang reçoit l'influence de l'eau aérée; c'est là ce qui leur a fait donner, par M. de Blainville, le nom de Lamellibranches. Le cœur se compose gé- néralement d'un ventricule ou cœur aor- tique , et de deux oreillettes à la base des branchies; cependant ces deux derniers or- ganes sont réunis en un seul chez certains Conchifères, et, chez d'autres, le cœur aor- tique est au contraire divisé en deux. Deux ganglions nerveux plus distincts sont réunis par un cordon transverse au-dessus de la bouche , qu'accompagnent ordinairement quatre lobes charnus qu'on nomme les palpes labiaux, ou des tentacules diversi- formes; les sexes sont réunis ou confondus. Les œufs, d'une composition au moins aussi simple que ceux des Gastéropodes, sont ordi- MOL nairement reçus en quittant l'ovaire dans des cavités spéciales des branchies ou du man- teau, où ils éclosent après un séjour plus ou moins long, et où les jeunes subissent certai- nes métamorphoses. La classe des Conchi- fères se lie naturellement avec la suivante, qui paraît en différer surtout flftr l'absence d'une coquille, et par la soudure du man- teau et des branchies en deux sacs concen- triques. La cinquième classe est donc celle des TU- NICIERS, que Cuvier nomme aussi les Acé- phales sans coquille, qui, dans une sorte d'outre, dans une enveloppe coriace ou car- tilagineuse, et cependant contractile, munie de deux orifices tubuleux, contiennent un corps semblable à celui d'un Conchifère dont le manteau serait fermé en manière de sac, ainsi que les branchies, et dont les deux siphons postérieurs correspondraient aux deux orifices tubuleux. Ainsi , l'orifice buc- cal se trouve au fond du sac branchial avec l'intestin replié, lequel se prolonge en de- hors entre les deux sacs, de telle sorte que l'anus corresponde à un des orifices de l'en- veloppe, tandis que le sac branchial corres- pond à l'autre. En outre des courants con- tinuellement produits à travers la branchie par les cils vibratiles, les contractions et di- latations alternatives du sac permettent à l'eau de se renouveler dans l'intérieur. Au lieu d'un cœur, poussant toujours le liquide nourricier dans une même direction pour produire une circulation continuelle, il n'y a plus ici qu'un gros vaisseau contractile, poussant ce liquide alternativement dans un sens et dans l'autre à travers des canaux longitudinaux et transverses qui forment le réseau de la branchie. Le système nerveux est représenté seulement par quelques filets de nature douteuse. Les sexes sont réunis ou confondus. Quelques Tunicîers vivent agrégés de di- verses manières, et chez eux on observe, en outre du mode ordinaire de reproduction par oviparité , d'autres modes de reproduc- tion par des stolons, ou par des gemmes, ou des germes multiples. Cette classe forme manifestement le passage entre la classe des Conchifères et celle des Bryozoaires, qui est la sixième et dernière classe. Cette sixième classe , qui est celle des BRYOZOAIRES, a été confondue avec les Po- MOL MOL 295 lypes jusqu'à ces derniers temps. Elle com- prend une foule de très petits Mollusques qui vivent agrégés de telle sorte que, les enve- loppes cornées ou calcaires de chacun ve- nant à se souder et souvent à s'encroûter de plus en plus, il en résulte des lames ou des expansions, ou des ramifications cornées , cartilagineuses ou pierreuses, qu'on a nom- mées des polypiers membraneux, cellariés, orarninés, etc. Chaque petit Bryozoaire est complètement rétractile dans une loge ou cellule qui représente à la fois le manteau et ïa coquille d'un Conchifère, ou le man- teau et l'enveloppe coriace externe d'une Ascidie ; mais il fait sortir et il épanouit au dehors une couronne de longs tentacules garnis de cils vibratiles, et représentant le sac branchial des Tuniciers. A la base de cette couronne se trouve la bouche, suivie par un intestin replié dans la loge, de telle Sorte que l'anus vient aboutir à côté. Ainsi que dans les deux classes précédentes, les sexes sont réunis ou confondus. La repro- duction a lieu par des œufs, par des sto- lons et par des gemmes qui contiennent plusieurs embryons. La classe des Bryo- zoaires présente le dernier degré de simpli- fication dans l'embranchement des Mol- lusques. Division des classes en ordres et en familles, La classe des Céphalopodes ayant été trai- tée dans le tome III, nous passons immédia- tement à la deuxième classe. GASTÉROPODES. On les divise en onze ordres : 1° les Pulmonés; 2° lesPEcrmiBRAN- ches; 3° les Tubulibranches; 4° les Cirrho- Br anches; 5° les Scutibranches; 6° les Cy- clobranches ; 7° les Inférobranches ; 8° les Tectibranches; 9° les Nudibranches ; 10° les Janthines; 11° les Hétéropodes, qui ont été rangés différemment par les auteurs, en rai- son de leurs rapports multiples qui ne per- mettent pas de les placer en série rectiligne. En effet, les Tubulibranches pourraient être réunis avec les Pectinibranches qui , eux- mêmes, se lient aux Pulmonés par certains genres dont l'appareil respiratoire seul dif- fère; et d'autre part , les Nudibranches, qui offrent dans plusieurs genres les dégradations les plus prononcées du type général des Gas- téropodes, semblent former 7e passage aux Hétéropodes, dont on a voulu faire une classe à part tant ils sont différents des autres, tan- dis que ces mêmes Nudibranches se ratta- chent aux Pulmonés par des genres assez voisins des Limaces. Quant aux Cirrho- branches, ils paraissent également mal pla- cés, quelque rang qu'on leur assigne, tant ils diffèrent des autres ordres par la sy- métrie presque complète des animaux et par la position terminale de l'anus. Les Scutibranches, les Cyclobranches et les Nu- dibranches montrent aussi une symétrie bien prononcée, ainsi que les Hétéropodes; tous les autres sont plus ou moins dissy- métriques, et leur coquille, quand ils en ont, est contournée en spirale ou turbinée. Mais cette coquille n'offre pas toujours des caractères distinctifs aussi importants que les caractères tirés de l'organisation même de l'animal : voilà pourquoi les anciennes classifications, et notamment celle de La- marck que nous suivons autant que possible, ont besoin d'être remaniées. Toutefois les modifications qu'on pourrait introduire ne seront définitives que quand on connaîtra les animaux de la plupart des espèces, et jusque là nous restons dans une période d'incertitude au sujet de la circonscription des familles et de leur coordination. I. Les Pulmonés, caractérisés par la faculté que seuls entre tous les Mollusques ils ont de respirer l'air en nature, comprennent des types fort divers. Les Pulmonés, comme les entendait Cuvier, sont monoïques, et forment pour nous cinq familles , dont trois terrestres: 1° Les Limaciens qui sont nus comme les Limaces, ou munis d'une coquille rudimentaire comme les Testa- ceUes ; 2° les Héliciens, qui sont pourvus d'une coquille enveloppante turbinée, plus ou moins arrondie ou discoïdale, ou turri- culée , comme les Hélices , les Maillots et les Bulimes, ou dont la coquille plus évasée ne peut suffire pour enfermer l'animal, comme les Vitrines et les Ambrettes; tous ils ont quatre tentacules, et sont dépourvus d'o- percule; 3° les AuriculeSy dont la coquille est également sans opercule, mais qui n'ont que deux tentacules, et qui ont à la colu- melle un ou plusieurs plis saillants ; avec le genre Auricule, comprenant les Carychies et Scarabés, ainsi que les Conovules qu'on en sépare quelquefois , la même famille ren- ferme aussi les genres Piétin {Pedipes) et Ringiculc, suivant M. Dcshayes. 228 MOL MOL Deux autres familles sont aquatiques; 4° les Lymnéens , à coquille turbinée ou discoïde sans opercule, et portant seulement deux tentacules : ce sont les genres Planorbe, Lymnée et Physe, ce dernier ayant toujours la coquille senestre; 5° les Onchidies, qui sont des Mollusques nus comme les Limaces, mais entièrement recouverts par le man- teau en forme de bouclier, et pourvus seu- lement de deux tentacules. A ces cinq familles des Pulmonés de Cu« vier , nous devons en ajouter deux autres , pour des Mollusques que ce grand natura- J^ste classait parmi ses Pectinibranches , en maison de leur organisation. En effet, quoi- qu'ils n'aient point la branchie pectinée ca- ractéristique des Pectinibranches , ils sont dioïques et munis d'une coquille operculée: les uns sont terrestres; c'est la famille des Cyclostomés, qui ont deux tentacules et la cavité respiratoire largement ouverte au- dessus du cou ; tels sont les Cyclostomés et les Hélicines : les autres sont aquatiques, comme les Ampullacères qui manquent de tentacules , et dont la cavité respiratoire n'a qu'une petite ouverture ronde à droite. II. L'ordre des Pectinibranches, caracté- risé par une ou deux branchies pectinées con- tenues dans une vaste cavité respiratoire , formée au-dessus du cou par le manteau, avait été classé d'après la forme de la co- quille turbinée, avec l'ouverture entière cbez les Trochoïdes , ou munie d'un canal ou écbancrée chez les Buccinoïdes, ou non kurbinée mais largement évasée chez les Ca- puloïdes de Cuvier; mais on a dû les grou- per autrement d'après les caractères mêmes de l'animal. Toutefois , une première divi- sion, correspondant aux Trochoïdes et à une partie des Capuloïdes, comprend tous ceux dont le manteau ne se prolonge pas pour former un tube ou siphon, dont la présence serait indiquée par le canal ou l'échancrure de la coquille, comme chez les Buccinoïdes , quoique quelques uns aient exceptionnelle- ment aussi une échancrure à la base de l'ou- verture. Presque tous sont phytophages ou se nourrissent de végétaux; ils ont une langue armée de pointes et non une trompe comme les carnassiers ou zoophages. Leur coquille est operculée, à moins que l'ouverture ne soit très dilatée. On peut en faire plusieurs familles: 1° La famille des Paludinés se compose des genres Paludine , Valvée , Ampullaire, Littorine et Planaxe, qui ont la tête peu allongée et la langue courte; 2° Celle des Néritacés , caractérisée par la forme semi- circulaire de l'ouverture, dont le bord gauche est en demi-cloison, comprend les Nérites' et Néritines réunis en un seul genre, et dé- plus les Navicelles ; leur tête est prolongée en mufle allongé. 3° Les Turbinacés , carac- térisés par les tentacules accessoires ou les franges du pied ou du manteau , ont le mufle peu allongé; leur langue est très lon- gue; ils comprennent les genres Turbo, Troque, Dauphinule , Cadran, Roulette, Pleurotomaire et Phasianelle , auxquels M. Deshayes veut joindre aussi les Halio- tides et les Stomates malgré la grande dif- férence de forme qui les a fait ranger par Cuvier parmi les Capuloïdes. 4° Les Turri- tellés , comprenant les genres Turritelle , Scalaire et Pyramidelle, se distinguent par leur mufle allongé, et par le pédoncule resserré qui joint le pied au reste du corps; ils ont aussi le bord du manteau frangé. 5° Les Mélaniens s'en distinguent par leur tête non allongée en mufle , par le pédon- cule plus court et plus épais qui joint le corps au pied, et par le bord du manteau sans franges. Ce sont les genres Mélanie, Mélanopside et Eulime, à la suite desquels se placent provisoirement les genres Rissoa et Troncatelle Une deuxième section des Pectinibran- ches , sans siphon au manteau , est formée par la famille des Naticoïdes, qui seuls ont une trompe et sont zoophages. Ils ont en outre le pied très grand, et le manteau très grand et enveloppant: ce sont les Natices et les Sigarets. Les Pectinibranches dont le manteau forme un siphon, et dont la coquille a une échancrure ou un canal, se divisent égale- ment en deux sections, d'après leur manière de vivre en rapport avec la présence d'une trompe. Ceux qui n'ont pas cet organe sont phytophages et constituent deux familles. Les uns, comme les Cérites et les CanceN laires, ayant le mufle court, les autres au contraire, comme le Chenopus et la Stru- ihiolaire, ayant la tête en mufle allongé. Ceux qui sont pourvus d'une trompe, et cor.séquemmeni zoophages, se divisent en MOL MOL 297 six familles d'après la forme de l'ouverture ovale ou très étroite , échancrée ou prolon- gée en un canal , comme aussi d'après la présence d'un opercule et d'après le dé- veloppement du manteau: 1° les Canali- fères ont l'ouverture prolongée par un canal droit, souvent très long, que le siphon sé- crète dans toute sa longueur; ils ont tous un opercule; ce sont les genres Pîeurotome, Turbinelle, Triton , Ranelle , Fuseau, Fas- ciolaire, Pyrule et Rocher ; ces (quatre der- niers pouvant être réunis en un seul , sauf quelques Pyrules à transporter dans un genre Ficus, à côté des Harpes. 2° Les Ailés, comprenant les genres Rostellaire, Ptéro- cère et Strombe, se distinguent de tous les autres par le développement extraordinaire que prend le bord droit de la coquille de l'animal adulte, le manteau alors conti- nuant à s'étendre et à former des prolon- gements divers sans se replier sur la co- quille, dont le canal est comparable à celui des Canalifères. 3° Les Purpuri fères, chez lesquels le canal est très court et ascendant, c'est-à-dire recourbé en dessus ou même appliqué sur le dos de la coquille, comme chez les Cassidaires, Oniscies et Casques, ou bien qui, au lieu d'un canal, n'ont qu'une simple échancrure pour le passage du si- phon, qui reste mobile et ne peut contri- buer à la sécrétion du têt que par un petit repli du manteau à sa base; tels sont les Pourpres (comprenant les Ricinules, les Monocéros ou Licornes et les Concholepas ) , les Buccins (auxquels on réunit en partie les Éburnes), les Nasses, le Tritonium (formé de quelques Buccins), et le g. Vis qui, comme les précédents , est pourvu d'un opercule. A cette famille appartiennent aussi , comme section particulière, les genres Harpe, Tonne et Ficus, qui sont au contraire dépourvus d'opercule, et dont le pied très grand ne peut rentrer complètement dans la coquille. Enfin, on doit aussi ranger à la suite des Purpurifères plusieurs genres anormaux, tels que les Magile et Leptoconque qui \ivent fixés à la surface des madrépores ou engagés dans l'épaisseur de ces poly- piers, et qui sont munis d'un opercule. -4° Les Cônes, qui forment à la fois une fa- mille et un genre unique, caractérisé par la forme étroite et très allongée de l'ouverture de la coquille , dont la spire est surbaissée, t. vin. et qui n'est jamais recouverte par le bord du manteau ou par le pied. Ils sont pour- Vus d'un opercule, et n'ont qu'une échan- crure pour le passage du siphon. 5° Les Co~ lumellaires, que Lamarck caractérisait pal les plis de la columelle, quoique les Co- lombelles qui en font partie n'aient pas ces plis; mais comme c'est presque la seule différence des Colombelles et des Mitres, on doit les laisser dans le même groupe avec ces derniers , avec les Volutes et avec les Marginelles réunies aux Volvaires. Tous ont l'ouverture simplement échancrée, et pres- que tous ils manquent d'opercule; les Vo- lutes ont souvent la coquille enveloppée partiellement par le bord gauche du man- teau ou par une expansion du pied. Les Marginelles sont enveloppées de même par les deux lobes du manteau. 6° Les Enroulés sont caractérisés par la forme de leur co- quille, dont les tours s'enveloppent plus ou moins complètement. Cette coquille est re- couverte par le manteau chez les Ovules et les Porcelaines, ou par une expansion du pied che-z les Tarières, les Ancillaires et les Olives, d'où résulte l'épaississement du têt par une couche externe, émaillée, luisante. Ils n'ont qu'une échancrure pour le passage du siphon, et sont dépourvus d'opercule. III. L'ordre des Tubulibranches, très voi- sin des Pectinibranches, est caractérisé par la cavité respiratoire tubiforme contenant une branchie pectinée. Les Tubulibranches ont leur coquille adhérente aux corps ma- rins , comme le têt des Serpules avec les- quelles on les a longtemps confondus. Ils ont un opercule porté par un support charnu. Ils se divisent en deux genres: les Vermets dont la coquille est entière, et les Siliquaires qui ont en dessus une série de trous pour laisser arriver l'eau sur la branchie. IV. L'ordre des Cirrhobranches ne com- prend que le seul genre Dentale , caractérisé par la disposition symétrique des organes digestif et respiratoire, et par sa coquille en forme de cornet étroit, ouvert aux deux extré- mités. Les branchies sont de* cirrhes ou filaments nombreux. V. Les Scutibranches ont une ou deux branchies en forme de plume ou de peigne cachées dans une cavité au-dessus de la tête, comme les Pectinibranches , mais leur co- quille est très ouverte en cône surbaissé ou en 38 298 MOL MOL bouclier : les uns, dissymétriques et n'ayant qu'une branchie, sont rangés avec les Pecti- nibranches par beaucoup de zoologistes ; ils constituent la famille des Calyplraciens, qui comprend les genres Calyptrée, Crépidule et Piléole, auxquels se rattachent les Hippo- nices si remarquables par le support cal- caire sécrété par leur pied et adhérant aux rochers. Les autres, symétriques quant à la coquille et aux organes respiratoires, ont deux branchies ; on les a nommées Dicrano- branches; ce sont les genres Fissurelle, Ri- mule, Émarginule et Parmophore. VI. Les Cyclobranches sont également sy- métriques, quant à la forme externe et à la disposition de l'appareil respiratoire, mais leurs branchies forment une rangée de cha- que côté sous le bord du manteau. Ils se divisent en deux familles bien distinctes : les Patelles dont la coquille est d'une seule pièce en cône surbaissé, et les Oscabrions qui, au lieu de coquille, ont sur le dos une rangée d'écaillés symétriques en recouvre- ment. VIL Les Inférobranches, qui ont les bran- chies symétriques placées sur le côté ou sur les deux côtés du corps, entre le pied et le bord avancé du manteau. Les uns, formant la famille des Phyllidines , ont deux bran- chies symétriques ; les autres , comme les Pleurobr anches, n'en ont qu'une seule; c'est dans cet ordre que doit être placé aussi le petit genre Ancyle, type d'une famille par- ticulière. VIII. Les Tectibranches, au contraire, n'ont plus de branchies symétriques ; ils n'ont qu'une branchie composée de feuillets plus ou moins divisés sur le dos, et recou- verte par un repli du manteau contenant souvent une petite coquille. Ils sont tous monoïques ; on en peut faire plusieurs familles : 1° Les Aplysiens ont les bords du pied redressés de chaque côté en crêtes flexibles, enveloppant partiellement le dos, et pouvant, par leur agitation dans l'eau, servir à la nage de l'animal, comme chez les Aplysies, ou bien soudées en partie, comme chez les Notarches et les Bursatelles. 2° Les Bulle'ens se distinguent des précédents par les tentacules très courts ou presque nuls et par leur coquille enroulée : ce sont les Bulles et les Bullées, près desquelles doit se placer peut-être aussi la Tornatelle. Quel- ques unes d'ailleurs, telles que les Àcères, manquent totalement de coquille. IX. Les Nudibranches, comme leur nom l'indique, ont les branchies à nu; mais ces branchies sont quelquefois de simples ap- pendices revêtus de cils vibratiles dans les- quels ne se fait pas une circulation régulière du sang. On en peut faire plusieurs familles ayant pour types: lesDoris, dont les branchies ramifiées entourent l'orifice anal comme les pétales d'une fleur, sur la partie postérieure du dos ; les Tritonies et les Téthys , qui ont les branchies ramifiées ou en panache, ran- gées des deux côtés du corps; les Éolides, qui ont le dos couvert d'appendices nom- breux , en forme de longues papilles ou de tentacules ; les Glaucus , qui ont de chaque côté trois branchies pédonculées formées cha- cune de longues lanières disposées en éven- tail, au moyen desquelles ils nagent libre- ment dans la mer, etc. X. LesJANTHiNES, qu'on a souvent classées parmi les Pectinibranches, paraissent devoir former un ordre distinct dont la place serait difficile à assigner entre les Hétéropodes et les Pectinibranches. Ce sont des Gastéro- podes à coquille turbinée, dont le pied, qui ne peut servir à la marche , sécrète une masse spongieuse légère destinée à soutenir l'animal à la surface des eaux. Leur bran- chie est pectinée, et leur tête est prolongée en un mufle long et épais. XI. Les Hétéropodes, au lieu de flotter seulement comme les Janthines, nagent libre- mentdans les eaux ; leur pied, à cet effet, s'est allongé et comprimé en forme de nageoire , en conservant une petite ventouse rudimen- taire en arrière; la tête est prolongée en manière de trompe épaisse; leur corps, de substance gélatineuse transparente, est sus- ceptible de se gonfler d'eau , et leurs viscè- rent forment une masse relativement très peu volumineuse , souvent enfermée dans une coquille mince comme chez les Carinai- res. Les Ptérotrachées et les Firoles sont, au contraire, dépourvues de coquille. Les PTÉROPODES, qui , peut-être, de- vront être réunis aux Gastéropodes ainsi que les Hétéropodes, sont caractérisés par les deux expansions en forme d'ailes qui leur servent d'organes locomoteurs pour nager librement dans les eaux. On avait cru d'a- bord que ces organes servaient en même MOL MOL 299 temps d'organes respiratoires , mais on a trouvé chez eux aussi une véritable bran- chie. Les uns sont nus, comme les Clios et les Pneumodermes; les autres sont pourvus d'une coquille symétrique, comme les Hyales et les Cléodores. Parmi les Mollusques sans tête ou Acé- phales, nous rangeons d'abord les BRACHIO- PODES, qui, sous le rapport de la symétrie, se rapprochent davantage des Ptéropodes. Placés à la suite des Conchifères, ils inter- rompraient la série naturelle, qui, des En- fermés , paraît se continuer aux Tuniciers. Les Brachiopodes, caractérisés par la pré- sence de deux bras ciliés contournés en spi- rale, ont tous une coquille bivalve dont les valves correspondent au dos et au ventre de l'animal ; mais chez les Lingules, qui consti- tuent une première famille, les valves sont absolument égales, sans charnière, et l'ani- mal est fixé par un long pédoncule cartila- gineux. Les Térébratulés , formant la se- conde famille, ont les valves inégales et réu- , nies par une charnière assez complexe. Les uns ont la plus grande valve percée d'un trou par lequel passe un pédoncule pour fixer la coquille : ce sont les Térébratulés proprement dites, dont on ne doit pas sépa- rer les Spirifers; les autres ont les deux valves également closes , et paraissent avoir été libres : ce sont les Productus. D'autres ont également les valves closes ou non per- forées; mais la plus grande valve ou l'in- férieure est adhérente , d'abord par son sommet, aux corps marins. Une troisième famille, celle des Craniacées , comprend les Cranies et les Orbicules , dont la valve inférieure est complètement adhérente aux corps marins. Les CONCHIFÈRES présentent plusieurs types distincts qui , liés entre eux par des rapports nombreux, forment, d'une part, le passage aux Brachiopodes , et d'autre part, aux Tuniciers. On les divise d'abord d'après le nombre des muscles rétracteurs, ,qui est en rapport avec le reste de l'organi- jsation , sauf quelques exceptions faciles à expliquer; on a donc deux groupes princi- paux: 1° les Monomyaires, qui n'ont qu'un muscle rétracteur traversant tout le corps et les viscères ; 2° les Dimyaires, qui ont deux muscles rétracteurs situés vers les ex- trémités du corps. I. Les Monomyaires constituent un seul ordre divisé en cinq familles. 1° Les Anomiaires , dont la valve infé- rieure est percée d'un trou traversé par un muscle rétracteur partant de la valve supé- rieure, pour se fixer sur les corps marins, au moyen d'une sécrétion testacée qu'il ac- croît sans cesse. Ce dépôt forme ainsi un os- selet indépendant de la valve inférieure chez les Anomies , et au contraire fixé partielle- ment à cette valve chez les Placunano- mies. En outre du muscle adhérent à l'os- selet, deux autres muscles partent de la valve supérieure pour s'attacher à l'infé- rieure , mais tout porte à croire que ce sont des dépendances du muscle rétracteur unique des Monomyaires. Les Anomiaires n'ont pas de tentacules ou de palpes à la bouche , et leurs œufs sont reçus dans l'é- paisseur du manteau après avoir quitté J'ovaire; ils ont un rudiment de pied. 2° Les PlacuneSy grandes coquilles min- ces , nacrées , demi-vitreuses , comme celles des Anomies, mais sans perforation à la valve inférieure, devront, quand les ani- maux seront connus, former une famille intermédiaire entre les Anomies et les Huî- tres; leur charnière présente deux saillies divergentes ; leur ligament est marginal. 3° Les Ostracés , comprenant le seul genre Huître, ont la coquille inéquivalve et le li- gament dans une fossette et en partie ex- terne ; leurs branchies forment quatre feuil- lets continus, et leur bouche est garnie de quatre palpes lancéolés. Ils n'ont aucun ru- diment de pied; leur valve gauche, qu'on nomme l'inférieure, est ordinairement adhé- rente aux corps marins; mais pour quel- ques espèces , et notamment pour les espèces fossiles , dont on a voulu faire les genres Gryphée et Exogyre, l'adhérence n'a lieu que par le sommet, et cesse bientôt, de sorte que la coquille devient libre. 4° Les Pectinides ont aussi la coquille souvent iné- quivaWe , mais régulière; leur ligament est tout-à-fait interne dans une fossette triangulaire. Leur bouche est entourée de tentacules ramifiés, ou diversement con- formés, mais non de palpes labiaux , comme chez les autres Conchifères. Leurs branchies sont effilées ou divisées en filaments paral- lèles; leur manteau est bordé de tentacules nombreux , parmi lesquels on a voulu re- 300 MOL MOL connaître des yeux. Ils ont un pied plus ou moins rudimentaire, et quelques uns même peuvent sécréter un byssus. Les genres Peigne et Lime ne contiennent que des coquilles libres, et souvent même re- marquables par leur mode de locomotion. Le genre Houlette a la coquille fixée par un byssus. Le genre Spondyle, auquel il faut réunir les Plicatules et les Podopsides, a , au contraire, sa coquille adhérente comme l'Huître. 5° Les Margaritacés , dont nous avons déjà parlé (voy. ce mot), complètent la série des Monomyaires. II. Les Dimyaires, suivant le mode de réunion des lobes du manteau, se partagent en trois groupes, qu'on pourrait nommer des ordres. Le premier, qui porte le nom de Mytilacés, comme la première famille , présente encore les lobes du manteau presque entièrement désunis comme les Ostracés ; il n'y a qu'une bride postérieure entre ces lobes. On le divise en cinq familles , sa- voir : 1° Les Mytilacée s, comprenant le genre Pinne et le genre Moule , auquel on réunit les Modioles et les Lithodornes. Leur co- quille est équivalve , mais inéquilatérale, le sommet des valves étant ordinairement très rapproché de l'extrémité extérieure, où se trouve un des muscles rétracteurs devenu beaucoup plus petit que l'autre. Leur man- teau reçoit les œufs quand ils ont quitté l'ovaire ; ils ont un pied linguiforme qui sécrète un byssus filiforme abondant pour fixer Tanimal aux rochers; leur charnière est sans dents, leur ligament est externe et al- longé. 2° Les Arcacées se distinguent de tous les autres par leur charnière munie d'une longue série de petites dents sur chaque Talve. Cette série est rectiligne chez les Ar- ches , arquée chez les Pétoncles et anguleuse chez les Nucules. Leurs muscles rétracteurs sont égaux ; leur ligament est externe et étalé chez les Arches et les Pétoncles ; il est contenu dans une petite fossette chez les Nucules; le pied est toujours fendu vers l'extrémité, mais il ne sécrète pas chez tous un byssus. Le pied des Pétoncles, par exemple, sert seu- lement à fixer l'animal dans le sable, et d'un autre côté, le byssus des Arches est souvent confondu en une seule masse cor- née. 3° Les Trigonies , caractérisées par leur charnière à deux dents divergentes et latérale- ment striées, ainsi que par leur pied recourbé en forme de faux, constituent seules une troisième famille. 4° Les Nayades, compre- nant les Mulettes, les Anodontes et les Iri- dines, ont un pied charnu , comprimé, très grand; leurs palpes sont lancéolés; leurs branchies sont grandes, creusées de lacunes assez vastes dans lesquelles sont reçus les œufs, et où les embryons se développent jusqu'à un certain point ; leur charnière présente quelquefois des dents irrégulières; le manteau, plus désuni chez les autres, est réuni en arrière chez les Iridines. C'est dans cette famille ou à sa suite qu'on doit placer les Ethéries , qui vivent dans les eaux douces, adhérentes aux rochers par une valve ou par l'autre indifféremment. 5° Les Car- dites ( qu'on nomme aussi Carditacés,ce qui se rapproche trop du nom des Cardiacés) ont également les lobes du manteau réu- nis par une bride en arrière; mais leurs branchies sont formées de canaux beaucoup plus fins , et ne contiennent pas des lacunes aussi grandes que celles des Nayades. Elles en diffèrent d'ailleurs aussi par leurs palpes labiaux tronqués, et par la charnière de la coquille munie de dents obliques plus régu- lières sous les crochets. Les seuls genres Cardite et Opis appartiennent à cette fa- mille. Un deuxième ordre de Dimyaires, les Ru- dîstes, est connu seulement par des coquilles fossiles très imparfaitement conservées ou dissoutes en partie : ce devaient être des Mol- lusques à valve inférieure adhérente plus ou moins prolongée en cône, avec une valve su- périeure mobile en forme d'opercule. On en fait deux familles : les Hippurites , dont la valve supérieure présente deux oscules in- diquant le point d'attache de deux ligaments qui devaient partir du sommet de deux côtes saillantes parallèles à l'intérieur. Les Sphé- rulés ont deux grandes dents à la charnière, et deux impressions musculaires saillantes. Le ligament devait occuper une fossette der- rière les dents cardinales. Les Rudistes ont été considérés , par quelques naturalistes , comme devant faire partie desBrachiopodes, et par d'autres , comme représentant des ani- maux analogues aux Ascidies par leur orga- nisation. M. Deshayes les croit très voisins des Camacés , et les place dans le même ordre. Le troisième ordre des Dimyaires , qu'on MOL MOL 301 peut nommer, d'après le nom d'une des fa- milles principales, Tordre des Cardiacés, se- rait le deuxième si l'on voulait y réunir les Rudistes. Il est caractérisé par la réunion des bords postérieurs du manteau, formant, ou deux orifices bordés de petits tentacules, ou deux siphons égaux ou inégaux, réunis ou distincts. Une troisième ouverture est laissée par le manteau pour le passage du pied. Les Cardiacés forment sept familles : 1° les Camacés ont le sommet des valves en- roulé en spirale aplatie, et une de leurs val- ves, tantôt l'une, tantôt l'autre, suivant les espèces, est adhérente aux rochers ou aux autres corps marins. Leur manteau forme en arrière deux siphons très courts et ciliés; le pied est petit , cylindracé , tronqué et coudé ; les palpes sont quadrangulaircs, obli- quement tronqués ; le ligament est externe ; la charnière a une grosse dent. Avec les Cames, on doit provisoirement ranger dans cette famille le Cleidothère, dont l'animal est inconnu , mais qui se distingue par la présence d'ur«osseletcalcaire allongé, que re- tient un ligament convexe dans des impres- sions profondes sur chaque valve. 2° les Tri- dacnés, comprenant le seul genre Tridacne, sont caractérisés par le rapprochement des muscles adducteurs , et par la position en quelque sorte inverse de l'animal dans sa coquille; car ici les parties inférieures sont les postérieures chez les autres , et le pied passe par la lunule. Ce pied est épais , cy- lindrique, et sécrète un byssus ; la char- nière a deux dents comprimées, et le liga- ment est externe. 3° Les Cardiacés, compre- nant les genres Bucarde, Isocarde et Cypri- carde, ont les siphons très courts, et réduits presque à une bordure saillante tentaculée. 31s sont caractérisés par leur pied long et coudé pouvant servir pour le saut, et par leur charnière portant quatre dents en croix, deux à chaque valve sous les crochets , en outre des dents latérales. Le ligament est externe. 4° Les Conques ont en général un pied comprimé droit, une charnière munie de deux ou trois dents obliques sous les cro- chets , et des siphons plus ou moins réunis dans leur longueur. Tous ils ont l'impres- sion palléale échancrée en arrière. On y compte beaucoup de genres qui pourraient être groupés en tribus, d'après les caractè- res des siphons. Ainsi les genres Cyclade, Cythérée et Arthémis ont les siphons com- plètement réunis; les g. Cyrène, Cyprine, Vénus et Astarté ont les siphons réunis en partie seulement; et les g. Pullastre, Véné- rupe, Pétricole, les ont encore plus séparés. 4° Les Lucinides, comprenant les genres Lucine, Corbeille, Cyprinoïde, Bornia, Ery- cine et Galéome, ont pour caractère com- mun l'intégrité du contour de l'impression palléale et l'allongement d'une , au moins, des impressions musculaires qui se confond avec le bord du manteau. Tous ont les trois ouvertures au manteau et peut-être aussi, comme les Lucines, les branchies de chaque paire soudées par le bord externe, de sorte qu'on pourrait croire qu'il n'y en a qu'une seule paire. Un seul siphon se présente chez quelques uns (Lucine et Corbeille), et l'autre ouverture est sans prolongement; d'autres manquent entièrement de siphon. Leur ligament est seul externe chez tous. 5° Les Tellinides , comprenant les genres Donace et Telline, ont aussi le ligament externe, mais leurs branchies ne sont pas soudées, leur impression palléale est échan- crée, et leurs siphons sont allongés et sépa- rés , le siphon branchial étant frangé ou digité. 6° Les Amphidesmacés, comprenant les genres Amphidesme, Cumingia, Trigo- nella et Syndesmia, se distinguent par leur ligament interne très oblique; leurs si- phons sont allongés et séparés. 7° Les Cras- satellés ont au contraire le ligament interne et central situé dans une fossette trian- gulaire droite au-dessous des crochets ; leur impression palléale est échancrée; leurs si- phons sont séparés. On y comprend les genres Crassatelle et Amphidesme. Le quatrième ordre, celui des Enfermés ( inclusa ) , comprend tous les Conchifères dont le manteau, plus complètement fermé, se prolonge en un tube double, ordinaire- ment trop volumineux pour pouvoir rentrer tout entier dans la coquille, et conséquem- ment alors revêtu d'un épiderme résis tant , ou bien susceptible de sécréter une portion du têt allongée en tuyau. La coquille alors est presque toujours bâillante; cepen- dant plusieurs familles, sans avoir les si- phons aussi longs et la coquille aussi bâil- lante, sont rangées ici d'après leurs autres rapports, et surtout parce qu'elles ont les lobes du manteau réunis sur les trois quarts 302 MOL MOL au moins de leur contour. D'après cela on y peut compter neuf familles, savoir : 1° Les Mactracés , comprenant les seuls genres Mactre et Lutraire ; l'un à coquille presque close et à siphons plus courts, l'autre à co- quille bâillante et à siphons plus longs; mais tous deux avec une dent cardinale en forme de V, sous les crochets, à côté d'une plaque saillante portant un ligament in- terne. 2° Les Ostéodesmés qui, dépourvus de dents cardinales, ont un ligament interne porté par deux appendices en forme de cuilleron, avec un osselet accessoire adhé- rent au ligament : tels sont les genres Lyonsia, Ostéodesme, Périplome, Thracie et Anatine. 3° Les My aires, comprenant les genres Mye et Corbule qui se distinguent par la présence d'une dent cardinale, en même temps que la coquille bâillante a le ligament interne. 4° Les Saxicaves, sans dents cardinales, mais avec deux siphons, et pourvus d'un pied très petit sécrétant un byssus : tels sont les genres Saxicave et Bys- somye. 5° Les Pandorécs, pour le seul genre Pandore, caractérisé par l'inégalité des val- ves de sa coquille et parce qu'il n'a qu'une branchie ordinaire de chaque côté. Ses si- phons sont courts ; son ligament est inté- rieur. 6° Les Solemyaires , aussi pour le seul genre Solemye, qui se distingue de tous les autres par ses branchies d'une struc- ture toute particulière; en effet, il n'a de chaque côté qu'une seule branchie épaisse formée de lames très minces, empilées comme celles d'une branchie de Crabe. Il a en outre un seul orifice postérieur au manteau et un pied fendu dont les lobes sont bordés de pe- tites papilles ; son ligament est extérieur. 7° Les Solénacés, qui ont aussi un ligament externe marginal et un pied charnu très vo- lumineux sortant par l'extrémité antérieure de la coquille, forment les genres Solen, Solecurte, Glycimère, Panopée et Pholado- mye. 8° Les Pholadaires, dont le manteau renferme l'animal entier avec sa coquille dépourvue de ligament, et sécrète une en- veloppe testacée partielle en dehors, tan- dis que les siphons très volumineux peu- vent sécréter un tube calcaire. Les uns, comme les Pholades, ont un pied très court, tronqué, en forme de ventouse ; leur mus- cle postérieur s'attache sur le bord cardinal même qui s'encroûte par suite d'une sécré- tion correspondant à l'impression muscu- laire, là où devrait être le ligament. Les au- tres, qui forment le genre Taret, n'ont plus qu'un seul muscle adducteurdansla coquille, l'autre muscle paraissant s'être changé en un appareil spécial qui sécrète les opercules ca- ractéristiques de ces animaux. Chez eux aussi les viscères, ne pouvant être contenus entr les valves trop petites, se sont allongés dans le siphon branchial , où la branchie prisma- tique même représente les quatre feuillets des autres Conchifères soudés et rapprochés. Les Pholadaires habitent tous des trous creu- sés dans la pierre, dans le bois ou dans le sable, et peuvent tapisser leur habitation par un enduit calcaire. 9° Les Tubicolés,, comme leur nom l'indique, habitent des tubes sécrétés par la surface du manteau et par les siphons qui en sont le prolonge- ment. Ces tubes sont donc continus ici et ils enveloppent ou empâtent même les valves. Ainsi les Arrosoirs ont les deux valves en- châssées dans la paroi du tube; les Clava- gelles n'ont qu'une valve enchâssée , tandis que l'autre reste libre; les Gastrochènes, au contraire, ont les deux valves libres; tous ont un ligament, ou du moins la place de ce ligament; ils ont aussi un pied très petit, et celui des Gastrochènes peut même sécréter un byssus. La classe des TUNICIERS, dont nous parle- rons plus loin {voy . ce mot), forme elle-même plusieurs ordres, savoir : les Biphores, les Ascidies , et les Botryllaires ou Ascidies composés. La classe des BRYOZOAIRES, qui se rat- tache par des rapports d'organisation si frap- pants avec les Botrylliens, ne pourrait être traitée ici d'une manière assez complète. Nous renvoyons au mot polypiers ce que nous avons à en dire ; car, quoique cet ar- ticle n'y soit pas à sa place, c'est là encore que beaucoup de personnes seraient con- duites à le chercher d'après l'habitude qu'on a de considérer les Bryozoaires comme des Polypes. (F. Dujardw.) MOLOBRUS. ins. — Genre de l'ordre des Diptères Némocères, tribu des Tipu- laires, établi par Latreille aux dépens des Tipula. L'espèce type, le Tipula Thomœ Lin., est très fréquente dans les lieux frais et humides. *MOLOBRUS (aoàoSpoç, gourmand), ins. MOL MOL 303 — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Scaritides, créé par Putzeys ( Prémices Entomologiques, 1845, p. 10). Trois espèces du Mexique com- posent ce genre , les M . purpuratus, splen- didus Putz., et Pasimachus rotundipennis Chev. (G.) MOLOCH. mam. — Nom donné par Au- debert au Gibbon cendré, Hylobates leucis- eus. Voy. GIBBON. *MOLOCH. Molochus. rept.— M. J.-E. Gray a fait, le premier, connaître sous ce nom générique, en 1841, un Saurien propre à la Nouvelle-Hollande , qui paraîtrait au premier abord, aussi bien par ses caractères extérieurs que par sa physionomie , appar- tenir au singulier genre des Phrynosomes, dans la famille des Agamiens. Il y a toute- fois cette différence entre les Phrynosomes et les Molochs, que ceux-ci ont les dents acrodontes, tandis que chez les Phrynosomes elles sontpleurodontes comme chez les Aga- miens. Le Moloch a une physionomie aussi bizarre que celle des Phrysonomes, sa taille est à peu près la même que celle de ces der- niers; mais son abdomen est moins dis- coïde et son corps un peu plus allongé. II à de même des épines sur le corps et sur Iâ tête. (P. G.) *MOLOPOSPERMUM. bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères-Scandicinées, établi par Koch (Umbellif., 108 ; DC, Prodr., IV, 230). Herbes de l'Europe australe. Voy, OMBELLIFÈRES. MOLOPS. ins. —Division du genre Fero- nia de Latreille. Voy. féroniens. (G.) *MOLOPSIDA ( Molops , molops ; Itfa , forme), ins.— Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Subulipalpes, créé par A. White (ZooJ. of the Voy. Erebusand Terror, 1846, p. 6, 1. 1, pi. 15). Ce genre a pour type une espèce de la Nouvelle-Zélande , nommée M. polita par l'auteur. (C.) MOLORCHUS (p£>oç, guerre; oPXo?, jardin ). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, créé par Fabricius et adopté par Mulsant ( Histoire naturelle des Longicornes de France, 1839, p. 107), qui consacre ce nom aux petites espèces du genre Necydalis de Linné, qu'on réunissait au premier. Le genre Molorchus se compose des espèces suivantes: M. minor (ccram- boides Deg. , dimidiatus F. ), umbellatarum Linn., sanguinicollis 01., pygmœus et affi- nis Dejean. Les deux premières et les deux dernières se trouvent en Europe, et la troi- sième est indigène des Antilles. Leur forme générale rappelle certains Ichneumonides. (G.) *MOLOSOMA, Say, ins. — Syn. d'Oso- Wws, Leach., Lat., Erichson. (C.) MOLOSSE, mam. — Genre de Chéiro- ptères de la division des Vespertilionides, établi par Et. Geoff. St.-Hilaire(inn. mus., t. VI) sur le Vespertilio molossus de Linné, adopté par tous les zoologistes, et dont Illi- ger a fait son genre Dysopes , nom qui a été adopté par quelques naturalistes. Les Molosses n'ont que deux incisives et deux canines à chaque mâchoire : les inci- sives sont de grandeur moyenne, bifides; les inférieures sont très petites, et leur tran- chant est garni de deux très petites pointes ; les canines supérieures sont grandes, et les inférieures ont leur pointe déjetée du côté extérieur ; les molaires qui, d'après Et. Geoff. St.-Hilaire, ne sont qu'au nombre de quatre de chaque côté, et qui, selon Fr. Cuvier, sont au nombre de cinq, ont leur couronne large et hérissée de pointes; toutefois les fausses molaires n'ont qu'une ou deux pointes seu- lement. La tête est grosse, le museau très large et renflé ; la face, en partie dépourvue de poils, ne présente pas d'appendices mem- braneux en forme de fer à cheval ou de lan- guette, comme cela se remarque dans plu- sieurs groupes de Chéiroptères. Les oreilles sont grandes , et les oreillons petits, ronds , épais et extérieurs. Les yeux sont très petits, les narines un peu saillantes et ouvertes en avant. La langue est douce, sans papilles cornées. Les membranes des ailes sont d'une étendue proportionnelle à celles des Chauves-Souris de nos pays; la membrane interfémorale est assez étroite, terminée carrément, et comprend la base de la queue ou la queue presque entière, dont l'extré- mité reste libre. Ces Chéiroptères, qui appartiennent tous à l'Amérique Méridionale, paraissent ne pas différer de nos Vespertilions ordinaires par leurs habitudes naturelles. Et. Geoff. St.-Hi- laire indique neuf espèces comme devant en- trer dans ce groupe; depuis, on en adécou- 304 MOL MOL vert de nouvelles, et dans un ouvrage assez récent (Nouv. tabl. du règne animal, mamm., 1842) , M. Lesson en mentionne dix-huit espèces. Du reste, on est encore loin de con- naître assez bien toutes les espèces indiquées par les auteurs, pour pouvoir affirmer que ce sont bien des espèces distinctes, et l'on doit croire que plusieurs seront un jour rayées du catalogue mammalogique. Nous nous bornerons ici à décrire quelques unes des principales espèces. Le Molosse a ventre brun , Molossus fusciventer Et. GeofT.(toco cit. Desm., Mam.). Mdlot volant (Daubenton, Mém. del'acad. des se. de Paris, 1779, et w Buffon, t. X, pî 19, fig. 3), Vespertilio molossus Linné. C'est le type du genre ; le corps et la tête ont deux pouces de longueur, et la queue dé- passe 4e sept lignes la membrane interfé- morale; le pelage est d'un cendré brun en dessus, excepté le ventre qui est brun à son milieu. Habite la Martinique. Le Molosse a longue queue, Molossus Zow- gicaudalus Et. Geoff. (idem), Second mulot volant (Daubenton, in Buffon, t. X, pi. 19, fig. 3), Vespertilio molossus Linné. Un peu plus petit que le précédent; son pelage est d'un cendré fauve, et Ton remarque un ru- ban de peau nue et relevée, étendu du bout du museau jusqu'au front. Se trouve égale- ment à la Martinique. Le Molosse amplexicaude, Molossus am- plexicaudatus Et. Geoff. (ibid.), Chauve-souris de la Guyane (Buffon, suppl., t. VII, pi. 75), de la taille de la Nodule : le pelage est noi- râtre, moins foncé en dessous qu'en dessus; la queue est entièrement enveloppée dans la membrane interfémorale ; les oreilles sont plissées et s'étendent sur les joues. On trouve cette espèce à Cayenne, où elle vole en grandes troupes. Citons en terminant deux espèces décrites nouvellement dans le Voyage dans l'Ame' rique Méridionale de M. Alcide d'Orbigny ; ce sont les ilfotossws rugosus et Molossus moxensis. (E. D.) MOLOSSE. Molossus ( nom d'un ancien peuple), moll. — Genre proposé par Montfort pour un corps fossile que Blumenbach avait déjà figuré sous le nom d'Orthoceratites gra- cilis. Ce serait, suivant l'auteur, unecoquille libre, univalve, cloisonnée, droite, conique, Gstuleuse et intersectées, avec un siphon la- téral continu servant de bouche. Férussac et M. de Blainville ont classé ce corps au- près des Nodosaires. (Duj.) MOLOSSE, rept. — Nom d'une espèce du genre Couleuvre. (E. D.) MOLOSSUS. mam. — Le Dogue , race particulière des Chiens domestiques, porte le nom scientifique de Canis molossus. (E. D.) MOLPADIA (nom propre), échin. — Genre établi par Cuvier dans son ordre des Échinodermes sans pieds , pour une seule espèce , Molpadia holothurioides , de la mer Adriatique, à laquelle M. Risso en a ajouté une autre de la Méditerranée, M. muscu- lus. Les Molpadies sont censées différer des Holothuries par l'absence des pieds et ten- tacules à la bouche, et par une armure den- taire moins compliquée pourtant que celles «es Oursins ; leur extrémité postérieure finit en pointe. M. de Blainville, dans le supplément de son Manuel d'actinologie, les place dans la sixième section de ses Holothuries, les Si- ponculiformes, et il leur attribue des ten- tacules simples , courts et cylindriques comme ceux des Actinies. (Duj.) MOLPADIA, Cassini (in Bull. Soc. phil.9 1818, p. 168). bot. ph. — Syn. de Telckia, Baumg. MOLTKiA. bot. ph.— Genre delà famille des Aspérifoliées-Anchusées, établi par Leh- mann (in Act. nat. scrut. Maliens., II, 2, p. 3). Herbes orientales. Voy. aspérifolia- cées. MOLUCA, Endl. (Gen. plant., p. 629, n. 3668). bot. ph. — Voy. molucella. MOLUCA, Tournef. (Inst., 88). bot. PB. — Syn. de Molucella, Linn. MOLUCELLA. bot. fh. — Genre de îa famille des Labiées-JStachydées, établi par Linné qui le place dans la didynamic-gym- nospermie (Gen., n. 726), et dont les ca- ractères sont: Calice campanule à la base, strié; limbe ample, dilaté, réticulé, à 5 ou 10 dents mucronées ou épineuses. Corolle à tube inclus; limbe à deux lèvres: la supé- rieure dressée, entière ou légèrement bifide sur les bordj; l'inférieure à 3 lobes, dont le médian plus large, cordiforme. Etamines4, ascendantes, les inférieures les plus longues; filets nus à la base; anthères pédicellées la- téralement au sommet du filet, à 2 loges MOL MOM 30j divariquées. Style bifide au sommet; stig- mates 2. Le fruit est un akène sec, à 4 co- ques, tronqué au sommet. Les Molucella sont des herbes annuelles, très glabres; à feuilles opposées, pétiolées, profondément dentées; à fleurs disposées en verticillastres axillaires, à bractées subulées, épineuses. Elles croissent sur les bords de la Méditerranée. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces réparties par Einllichev (G en. plant., p. 629, il. 3668) en deux sections qu'il nomme : Molucca: Limbe du calice très grand, membraneux, pentagone, a 5 dents très courtes et mucronées; Chasmone: Limbe du calice court, coriace , bilabié, à 8 ou 10 dents épineuses. (J.) MOLURIS (poJivpoç, triste), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mé- Jasomes, tribu des Piméliaires, créé par La- treille ( Gênera Crustaceorum et Ins., t. II, p. 148). Ce genre ne se compose, jusqu'à ce jour, que d'espères de l'Afrique australe, et on en compte plus de 40. Quelques unes, d'une taille très grande, ont le corps bisphé- rique, d'autres l'ont allongé. Ces dernières sont plus étroites et moins gibbeuses. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les Pimelia striata, globosa, scabra de F., gibbosa, lœvigata, brunnea d'Olivier, et M. cubica, discoidea, variolosa et luteipes Guér. Les pattes de la plupart de ces espèces sont cendrées et velues. (C.) MOLY. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Asphodélées - Hyacinthées, établi par Mœnch (Meth., p. 286) aux dépens du genre Allium de Linné, et dans lequel il comprend toutes les espèces qui présentent pour caractères essentiels : les étamines égales, filiformes ou subulées; l'ovaire à 3 loges. Voy. ail. MOLYBDÈNE (f*oAuWo»va, ftoAv&îoç). chim. — Le Molybdène a été découvert en 1778, par Scheele, dans un minéral , où il se trouve à l'état de sulfure, et qui, jusqu'à cette époque, avait été confondu avec la Plombagine. Ce métal existe dans la nature, combiné , soit à l'Oxygène, soit au Soufre, et formant aussi un acide, un molybdate de Plomb et un sulfure. Ces minéraux sont ra- res, et en général disséminés dans les an- ciens terrains. Le Molybdène s'obtient en traitant l'acide t. vin. molybdique, soit par le charbon , soit par l'hydrogène. Ainsi obtenu, le métal se pré- sente en masse grisâtre, poreuse, parsemée de grains d'un blanc mat; il est presque in- fusible ; sa densité === 8,615. Exposé à l'air, il se ternit peu à peu; chauffé au rouge , il brunit d'abord , puis devient bleuâtre , et brûle au feu avec fumée en se convertissant en acide molybdique. Il ne décompose pas l'eau; il forme avec l'Oxygène deux oxydes et un acide; il s'unit au Soufre, au Chlore, à l'Iode. L'équivalent du Molybdène est re- présenté par 598,420. Ce métal est sans usages. (A. D.) *MOLYTES. ins. — Genre de Coléoptè- res tétramères , famille des Curculionides gonatocères, division des Molytides, créé par Schœnherr (Dispositio rnelh., p. 172; Gênera et sp. Curcul. syn. , t. II , p. 349 , 6, 2, p. 302). Ce genre renferme les es- pèces suivantes : M. coronalus Lat., Ger- manus Lin., Illyricus U1I., glabratus F., dirus H., lœvigatus Stev., et funestus 01. Les six premières sont propres à l'Europe, et la dernière est désignée comme se trouvant au cap de Bonne-Espérance. (C.) ♦MOLYTIDES. ins. — Division des Co- léoptères tétramères, de la famille des Cur- culionides gonatocères, établie par Schœn- herr (Gênera et sp. Curculion. syn., t. VI, II, p. 295), et qui a pour caractères : Rostre long, courbé, cylindrique, un peu arqué et renflé. Elle se compose des genres suivants : Lepyrus, Tanysphyrus, llylobius, Cepurus, Molytes, Trysibius, Anisorhynchus, Leioso- mus, Adexius, Plinthus, Scotasmus, Cyîin- drorhinus, Macrotarsus, Phytonomus, Pro- cas et Conialus. Chez les individus des quatre premiers genres, le corps est ailé; mais il est aptère dans les suivants. (C.) MOMBIN, DC. (Prodr., II, 74). cor. pn. — Voy. spondias, Linn. MOMORDIQUE. Momordica. bot. pu.— Genre de plantes de la famille des Cucurbi- tacées, de la monœcie-monadelphie dans le système de Linné. Sa circonscription primi- tive a été restreinte dans ces derniers temps par L.-C. Richard qui en a détaché une es- pèce très curieuse, le Momordica clalerium, Lin., plante extrêmement abondante autour des lieux habités dans nos départements mé- ridionaux, avec laquelle il a fait son genre Ecbalium, caractérisé particulièrement par 39 306 MOM MOM son fruit qui, lorsqu'il est mûr, se détache de son pédicule, soit au moindre contact , soit spontanément, et projette ainsi au loin ses graines au milieu d'un jet de liquide (voy. ecbalium). Après cette suppression, il ne reste dans le genre Momordique que des espèces exotiques qui appartiennent à l'Asie et à l'Amérique tropicale; ce sont des plan- tes herbacées, grimpantes, à feuilles palmées 3-5-lobées, s'appuyant aux corps au moyen de vrilles simples, allongées, extra-axillaires. Leurs fleurs sont solitaires sur un pédoncule axillaire qui porte une bractée foliacée ; elles sont monoïques. Les mâles se composent d'un calice court, campanule, 5-fide, étalé; d'une corolle insérée sur le calice, 5-partite, à divisions étalées ; obtuses; de 5 étamines, également insérées sur le calice, réunies en trois faisceaux. Les femelles présentent un calice adhérent, à limbe 5 parti, étalé; une corolle semblable à celle des fleurs mâles; trois rudiments d'étamines ; un ovaireinfère, à trois loges muUi-ovulées, surmonté d'un style 3-fide ou 3-parti, auquel succède un fruit charnu, dont la surface extérieure porte des tubercules ou des pointes, et qui se rompt avec élasticité à sa maturité. Les graines sont comprimées, marginées, revêtues d'un tégu- ment charnu qui les fait paraître rugueuses lorsqu'elles sont sèches. On trouve aujourd'hui dans tous les jar- dins botaniques et dans plusieurs jardins d'agrément la Momordique balsamine, Mo- mordica balsamina, Lin., plante annuelle de l'Inde, à feuilles palmées-lobées, glabres, dont les lobes sont bordés de grosses dents aiguës; à fleurs petites, jaunes, dont les fe- melles ont l'ovaire pubescent, hérissé de pe- tits tubercules aigus, en rangées longitudi- nales. A ces fleurs succède un fruit oblong, de la grosseur d'une grosse prune, d'une belle couleur orangée ou rouge, ce qui lui fait donner dans les Indes le nom vulgaire de Pomme de merveille, qui s'ouvre à la ma- turité en trois valves irrégulières. Ce fruit est regardé comme vulnéraire. Aux Philip- pines, on emploie comme vomitif la décoction des feuilles de cette plante. (P. D.) MOMOT. Momolus. ois. — Genre de Passereaux de la division des Syndactyles, créé par Brisson sous la dénomination de Momotns, tirée de Momot, nom sous lequel Fernandez avait désigné l'espèce type du Houtou. Linné confondait les Momots avec les Toucans ; mais aujourd'hui ce groupe est adopté par tous les zoologistes , seule- ment on n'est généralement pas d'accord relativement à la dénomination latine qu'on doit lui appliquer, et l'on adopte indiffé- remment les noms de Momolus Brisson, Priorités Uliger, et Baryphonus Vieillot. Les Momots ont pour caractères : un bec long, robuste, épais, un peu comprimé la- téralement, infléchi vers la pointe, à bords mandibulaires crénelés ; une langue étroite, allongée et barbelée sur les bords; des na- rines arrondies, un peu obliques, situées à la base du bec, et en partie cachées par les plumes du front; la tête couverte de plumes lâches; les paupières nues et les cils rem- placés par de petites plumes; les tarses de moyenne longueur, écussonnés, et formant par la réunion des doigts une plante de pied solide; les ailes, subobtuses, n'excèdent guère la naissance de la queue; cette der- nière est longue , étagée , composée de dix ou douze pennes, celle du milieu s'ébarbant dans l'adulte sur un petit espace non loin du bord. Ces oiseaux , qu'on rencontre presque toujours seuls, habitent dans l'intérieur des forêts; ils sont sauvages et déGants; leur vol est difficile et peu soutenu, aussi n'a- bandonnent-t-ils guère les lieux où ils sont nés. Leur plumage, très fourni à la tête, au cou et au-dessus du corps , est composé de plumes longues, faibles et décomposées comme celles que l'on voit sur la tête des Geais. Les Momots ne se posent que sur les branches basses des arbres ; ils nichent dans des trous creusés par les Tatous ou d'autres Mammifères, dans lesquels ils portent des herbes sèches pour y déposer leurs œufs. De leurs chants ou plutôt de leurs cris graves et désagréables sont venus les noms de Hou- tou et de Tutu, qu'ils portent dans les contrées dont ils sont originaires. Ces ani- maux sont en général carnivores; car ils se nourrissent d'insectes , devers de terre, de petits mammifères, etc.; toutefois ils pren- nent également parfois une nourriture vé- gétale. D'Azara a pu étudier au Paraguay les mœurs d'une espèce de ce genre, le Momot tutu, et nous rapporterons ici ce qu'il en dit : « Ces oiseaux, quoique assez farouches, MOM MOM 307 vivaient en liberté ; ils étaient lourds dans leurs mouvements, leur démarche consistait en sauts brusques et obliques, pour lesquels ils ouvrent beaucoup les jambes; ils agi- taient leur cou en divers sens ; ils dormaient sur le dos d'une chaise, et ne descendaient à terre que pour manger ; on leur jetait de petits morceaux de pain ou de viande crue, à laquelle ils donnaient la préférence : ils ont aussi mangé quelquefois des melons d'eau et des oranges; mais ils ne faisaient aucun cas du mais, entier ou concassé, et ne buvaient jamais : ils ne se servaient point de leurs pieds pour saisir les morceaux qu'on leur donnait, et qu'ils frappaient à plusieurs reprises contre terre avant de les avaler; ils en agissaient de même envers les Figuiers et autres petits oiseaux qu'on lâchait dans la chambre, lorsqu'après une poursuite acharnée ils s'en étaient emparés ; cette ha- bitude ne paraissait pas avoir seulement pour motif de les tuer, mais de leur briser les os pour amincir leur corps, afin de les avaler ensuite avec plus de facilité, en com- mençant par la tête , ainsi qu'ils le prati- quaient pour les Souris, n Ces Momots habitent le Brésil : on n'en connaît encore bien que trois espèces ; d'autres espèces ont cependant été décrites, nous ne citerons que : 1° Le MOMOT H0UT0U OU MoMOT A TÊTE bleue, Momotus brasiliensis La th. , Bary- phonus cyanocephalus Vieillot. De la gros- seur de la Pie commune, il a environ dix- buit pouces de longueur du bout du bec à celui de la queue. Tout le dessus de son corps est vert; une tache d'un beau noir entoure les yeux, se termine en pointe vers les oreilles, et est bordée de bleu dans sa partie postérieure; un bleu de saphir chan- geant en violet est sur l'occiput, et un bleu d'aigue-marine sur le sinciput; ces deux couleurs sont séparées sur le sommet de la tête par une grande tache d'un noir de ve- lours; la nuque est légèrement parsemée de quelques plumes d'une teinte marron ; tout le dessous du corps est d'un vert sombre; au milieu de la poitrine on voit un petit bouquet de plumes noires, bordées de bleu à l'extérieur; un vert changeant en bleu couvre une partie des grandes rectrices alaires, ainsi que les premières rémiges ; toutes les autres pennes et les petites rec- J trices sont vertes ; le bec est noir , les pieds sont bruns. Les rectrices très étagées sont vertes à leur origine, puis d'un bleu chan- geant en violet; les deux du milieu, beau- coup plus longues , sont ébarbées à un pouce environ de leur origine, jusqu'à un pouce ou deux de leur extrémité; dans cet intervalle, les barbules paraissent avoir été usées par le frottement, car on observe que dans les jeunes les barbes sont entières dans presque toute la longueur des rectrices. Chez les jeunes, le plumage est mêlé de roux sur tout le dessus du corps, et le bouquet de plumes noires de la poitrine n'existe pas. Le nom de Houtou provient du cri que fait entendre cet oiseau toutes les fois qu'il saute. Il habite le Brésil et la Guyane. 2° Le Momot d'Ombey, Momotus ruftcapil- lus Dumont de Sainte Croix , Baryphonus ruftcapiUus Vieillot. Cette espèce ne diffère de la précédente qu'en ce que le dessus de la tête est roux, qu'aucune des rectrices n'est ébarbée, qu'en outre la couleur verte du dos et des ailes et la couleur bleue des rémiges primaires et des rectrices ne sont plus pures, et enfin que les quatre pennes intermédiaires de la queue sont égales entre elles, tandis que chez le Houtou les deux du milieu sont plus longues. A cette espèce on réunit généralement le Momot tutu, Baryphonus cyanogasler Vieil- lot, sur lequel d'Azara a donné des détails de mœurs, ainsi que nous l'avons dit au commencement de cet article, et qui ne semble différer du Momot d'Ombey, que parce que la moitié inférieure de sa poitrine et le reste des parties inférieures du corps sont d'un bleu assez vif. Le nom de Tutu a été appliqué à cet oiseau , parce qu'il fait entendre souvent les syllabes tu-tu-tu- tu-tu. Le Momot d'Ombey se trouve au Brésil. 3° Le Momot oran-roux , Momotus Lcvail- lanlii Temm., Lesson. Cette espèce, qui n'est pas encore bien connue, offre les ca- ractères suivants: Le plumage est générale- ment vert en dessus ; la tête est rouge , les joues noires; une tache angulaire de même couleur se remarque au milieu de la poi- trine; les rémiges sont bleuâtres; une cein- ture orangée se voit sur le haut du ventre, celui-ci est gris de perle ; la queue est Ion- 308 MON MON gue, étagée, à extrémité égale. Se trouve au Brésil, (E. Desmarest.) *MONACANTHA (poVoç, seul; «xavGo; , épine), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins (Sténochorides), attribué par M. Hope à Kirby (Coleoptçrist's manual, 1840 , p. 44). L'espèce type , le Cer. casla- neus de Lin. est propre à l'Europe (C.) MONACANTHE. Monacanthus (f*o'voç, seule; ax«v0«, épine), poiss. — Genre de l'or- dre des Plectognathes, famille desScléroder- mes, établi par G. Guvier (Règn. anim., t. II, p. 373) aux dépens des Balistes proprement dits, dont ils diffèrent par les caractères sui- vants : Ecailles très petites, hérissées de sca- brosités raides et serrées comme du velours ; une seule épine dentelée à leur première dorsale. Plusieurs sections ont été établies dans ce genre; la première comprend les espèces dont l'os du bassin, très mobile, tient à l'a- domen par une sorte de fanon extensible, et dont la queue est garnie de fortes épines sur les côtés (Balisles chinensis, tomentosus Bl., Bal. japonicus Tiles, Bal. pelleon Quoy et Gaim., Bal. geographicusPév.). La seconde section renferme les espèces qui diffèrent des précédentes par les soies rudes dont leur queue est hérissée {Bal. to- mentosus Lin. , Scopas Commers.). Une troisième section se compose des es- pèces qui ont le corps tout couvert de pe- tits tubercules pédicules (Balistes papillo sus Schn.). Dans la quatrième se rangent celles dont le corps est garni partout de cils grêles et sou- vent branchus (B. penicilligerus Pér., Cuv., Bal. villosus Ehrenb.). Enfln la cinquième section comprend tou- tes les autres espèces qui manquent de ces divers caractères (Bal. hispidus L., longi- rostris Sehn., papillosus L., villosus Cuv., gutlatus Cuv.). Les Monacanthes habitent les mers de la zone torride, près des rochers à fleur d'eau, lisse nourrissent principalement de Polypes et de Coraux. La couleur de ces Poissons est généralement d'un brun foncé. MONACANTHUS, Lindl. (Bot. Mag., t. 3601, 3078). bot. pu. — Syn. de Catasetumf Rien. * MONACHIDIÊJM ((*ov«Xo'ç, moine). ins. — Genre delà tribu des Acridiens, éta- bli par M. Serville ( Ess. d'une nouv. class. des Orlh.), et adopté par nous (Hist. des Ins.). Les Monachidies sont caractérisés par un prosternum muni d'un tubercule; par des mandibules dentées, un prothorax relevé en forme de crête; par des cuisses postérieures minces, inermes, etc. Le type est le M. fla- vipesServ., de la Guyane. (Bl.) MONACHNE, Palis. -Beauv. (Agrost.> 168, t. 10, f. 10). bot. ph.— Syn. dePani- cum, Linn. *MONACHUS (monachus, moine), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, famille des Cycli- ques (de nos Tubifères), tribu des Crypto- céphalides (Chrysomélines de La t.), créé par nous et adopté par Dejean (Catal., 3e éd., p. 449) qui en énumère 1 3 espèces, toutes d'A- mérique. Les types : le Cryptocephalus sa- ponotus F., et la Clylhra atra de Knock, sont originaires de la Caroline du Sud. L'Asie et l'Afrique offrent aussi des repré- sentants du genre. (C.) * MONACHUS (f/.ov«Xoç, moine), ois. — M. Kaup (Eatw. G. Eue. Thiew., 1839) in- dique ainsi une division des Sylvies. Voy. ce mot. (E. D.) MONACITE. min. — Espèce du genre Phosphate. Voy. ce mot. MONACTIS (jjio'voç, seul; àVn;, rayon). bot. ph. —Genre de la famille desComposées- Sénécionidées, établi par H. B. Kunth (in Eumb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., IV, 286, t. 403). Arbres de l'Amérique. Voy. compo- sées. MONADAIRES. infus. — Première fa- mille de l'ordre des Gymnodés de M. Bory de Saint-Vincent , dans sa classiGcation des Microscopiques. Ce sont les plus simples des créatures vivantes, suivant cet auteur, qui comprend sous ce nom les g. Lamelline, Monade, Ophthalmoplanie et Cyclide. (Duj.) MONADE, Monas (uova'ç, pova^oç, unité). infus. — Genre d'Infusoires établi par 0. F. Millier, mais incomplètement caractérisé par lui, en raison de l'insufnsance de ses moyens d'observation. M. Bory de Saint-Vincent, en adoptant aussi ce genre , le caractérisa seulement aussi par l'extrême simplicité du corps parfaitement sphérique ; il exclut ainsi de ce genre, pour les reporter dans son genre Mélanelle, les espèces de Millier,. MON MON :o9 à corps allongé, qui sont pour nous des Vi- brioniens des genres Bacterium et Vibrio de M. Ehrenberg. Ce dernier zoologiste, ayant voulu caractériser les Infusoires propre- ment dits par la multiplicité des estomacs, attribua faussement aux Monades une vaste bouche entourée de cils vibratiles, et du fond de laquelle partent des estomacs pé- doncules comme autantde cœcums. Mais au- jourd'hui on sait que les Monades n'ont pas de bouche, que leur corps gélatineux de forme variable et susceptible de s'étirer plus ou moins quand il s'est agglutiné quelque part , est pourvu d'un long filament fla- gelîiforme qui leur sert d'organe locomo- teur, et que M. Ehrenberg a voulu aussi nommer une trompe. Les Monades se montrent promptement dans les infusions animales ou végétales sous la forme de petits corps presque glo- buleux, incolores, presque transparents, larges d'un demi-millième à un et deux centièmes de millimètre, et se reconnaissent à leur mouvement irrégulier vacillant. L'espèce qu'on peut citer comme type est le Monas lens , qui fut ainsi nommé par Mtiller, à cause de sa forme un peu discoïde ou lenticulaire. Il est irrégulièrement bos- selé à la surface , sa largeur est de 5 à 14 dix-millièmes de millimètres. Son filament locomoteur est très difficile à voir, même avec les meilleurs microscopes ; grossi 460 fois, il ne paraît pas plus gros qu'un cheveu, qui n'a lui-même qu'une épaisseur de cinq centièmes ou un vingtième de mil- limètre. Ainsi, l'épaisseur réelle de ce fila- ment locomoteur est la 460e partie de l'é- paisseur d'un cheveu ou la dix-millième partie d'un millimètre environ. Au reste, les Monades des diverses infusions ne dif- fèrent guère que par leur grosseur et par la mollesse de leur corps; on ne peut donc les distinguer suffisamment comme espèces. (Duj.) MONADELPITIE. Monadelphia (p.o'vog, seul ; à'hïyoç, frère), bot. ph. — Seizième classe du système sexuel de Linné, compre- nant les plantes dont toutes les étamines sont réunies en un seul faisceau par leur filet (Malvacécs) . Cette classe se compose de cinq ordres distincts les uns des autres par le nom- bre des étamines: Monadelphie pentandrie, Monadelphie decandn'e,Monadelphie ennean- drie, Monadelphie dodécandrie et Monadel- phie polyandrie. *îllONADENIA(povo;, seul ; à^v, glande). bot. ph.— Genre de la famille des Orchidées, établi par Lindley {Orchid., 456). Herbes du Cap. Voy. orchidées. MONADIENS. infus. — Famille d'Infu- soires. Voy. ce mot. MONADÏNES. infus. — Sous ce nom , M. Ehrenberg désigne la première famille de ses Polygastriques anentérés , compris dans la première section , celle des Gym- niques , c'est-à-dire des Infusoires dont le corps n'est pas cilié, ni pourvu d'appen- dices. Mettant à part le genre Rodo, carac- térisé par la présence d'une queue, il dis- tingue parmi les Monadines sans queue le genre Chilomonas, dont la bouche doit être pourvue de lèvres ; puis il sépare le genre Doxococcum, comprenant ceux qui se meu- vent en roulant, et tous les autres qui se meuvent en nageant, sont ou ne sont pas pourvus d'yeux. Les genres Monas, Uvella et Polytoma sont privés d'yeux, et diffèrent parce que les Monas sont toujours isolés, et les autres sont agrégés. Les genres Micro- glena , Phacelomonas et Glenomorum ont des yeux, mais les derniers seuls vivent agrégés; les Microglena qui sont isolés n'ont qu'une ou deux trompes, et les Phacelomo- nas en ont davantage. Si l'on se reporte à notre art. Infusoires, on comprendra ce que ces caractères ont d'artificiel. (Duj.) MONANDREE. Monandria (jjlovo;, seul; àv<îpo'ç, étamine). bot. ph. — Première classe du système sexuel de Linné, comprenant les plantes qui n'ont qu'uneseule étamine (ex. : Halogetum, Halimocnemis, etc.). Elle a été, en outre, subdivisée en deux ordres nommés Monandrie monogynie et Monandric digy- nie. MONANTHES, DC. {Prodr., III, 411). BOT. PH. — Voy. SEMPEKV1VUM, LÎM1. MONARCHA. ois.— Genre établi par Vi- gors et Horsfield, et dont l'espèce type est le Moucherolle caréné. Voy. gobe-mouche. MONARDE. Monarda. bot. ph. —Genre peu nombreux mais très naturel de la fa- mille des Labiées, de la diandrie monogy- nie dans le système de Linné. Il ne ren- ferme qu'un petit nombre d'espèces, mais toutes sont assez remarquables par la beauté de leurs fleurs pour servir à l'ornement des 310 MON MON jardins, où deui surtout sont très répan- dues. Ses limites sont assez nettement pro- noncées pour être restées presque les mêmes que celles qui lui avaient été assignées par Linné; cependant M. Rafinesque a trouvé que deux de ses espèces (M. ciliata et hir- suta Pursh ) présentaient des différences assez grandes pour pouvoir en être déta- chées et pour constituer un genre nouveau, le Blephilia, Rafln., qui a été adopté par M. Bentham dans sa Monographie des La- liées. Après cette légère modification, le genre Monarde comprend des plantes her- bacées vivaces, toutes de l'Amérique du nord, dont les fleurs sont réunies en grande quantité, en faux verticilles peu nombreux, mais très serrés , et dont le supérieur a l'aspect d'un capitule; elles sont accompa- gnées de bractées ; leur couleur est purpu- rine ou rouge vif. Elles se composent : d'un calice tubuleux, allongé, à 15 nervures, ter- miné par 5 dents, le plus souvent velu in- térieurement à la gorge; d'une corolle un peu renflée à la gorge, dont le limbe est di- visé en deux lèvres linéaires allongées, la supérieure dressée, entière ou écbancrée au sommet, l'inférieure étalée, fendue en trois lobes courts; de deux étamines allongées et saillantes, les deux supérieures restant rudi- mentaires. 1. Monarde didyme , Monarda didyma Lin. (M. coccinea Mich. , M. purpurea Lam.). Cette espèce, commune dans lesjar- dins, est connue sous le nom vulgaire de Thé d'Oswego ou de Pensylvanie, qui lui vient de ce que ses feuilles aromatiques sont usi- tées en guise de Thé dans les parties de l'Amérique septentrionale où elle croît spontanément. Sa tige s'élève à 6-7 déci- mètres, et se distingue par quatre angles aigus longitudinaux ; ses feuilles sont pé- tiolées, ovales-lancéolées, acuminées, arron- dies et presque en cœur à leur base, légère- ment hérissées à leurs deux surfaces; les feuilles florales sont sessiles, et les bractées extérieures , longuement rétréeies à leur base, sont colorées. Ses fleurs sont belles et grandes, d'un rouge vif, longues de 4 ou 5 centimètres; leur calice est courbe, strié, coloré, glabre, presque nu à la gorge; leur corolle est très glabre; leurs organes sexuels sont longs et saillants. C'est une plante de pleine terre pour laquelle les précautions se bornent à la couvrir pendant l'hiver , et à lui donner de nouvelle terre tous les deux ans; on la renouvelle par la division des pieds, opération qui se fait en automne. 2. Monade fistuleuse, Monarda pZstulosa Lin. M. Bentham rattache à cette espèce comme synonymes les M. purpurea Pursh , M. rugosa Ait. , M. glabra Lam., M. vio- lacea Desf. , et diverses plantes que les hor- ticulteurs regardent comme distinctes, et qu'ils désignent sous les noms de M. cœru- lea, cristata, dubia. Cette synonymie com- pliquée tient à ce que la Monarde fistuleuse varie beaucoup sous le rapport de la taille, de la villosité, de la grandeur et de la cou- leur des fleurs, de la forme des bractées, etc. Voici cependant les caractères qui permet- tent de la distinguer de la précédente. Elle s'élève plus haut; son calice est à peine courbé, moins coloré , ainsi que ses brac- tées, hérissé intérieurement à la gorge; sa corolle plus pâle, le plus souvent purpu- rine ou violacée, et non d'un rouge vif, est plus petite et pubescente. Cette plante croît très communément dans les endroits frais et montueux des États-Unis ; elle y est em- ployée pour le traitement des fièvres inter- mittentes à cause de son amertume. Elle est très répandue dans nos jardins; sa culture est analogue à celle de l'espèce précédente. (P- D.) MOTCARDÉES. Monardeœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Labiées (voy. ce mot), qui a reçu ce nom du genre Monarde qui lui sert de type. (Ad. J.) *IMONARDELLA (diminutif de Monarda). bot. ph. — Genre de la famille des Labiées- Saturéinées, établi par Bentham (Labiat.^ 351). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. LABIÉES. MONARRHENUS (^ovo«, seul; Zfrnv , mâle), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par Cassini (in Bullel. Soc. philom., 1817, p. 41 ; Dict. se. nat., XXXII, 453; LUI, 236). Arbris- seaux de la Mauritanie. Voy. composées. MONAS. infus. — Voy. monade. MONASE. Monasa. ois. — Nom donné pat Vieillot au Barbacou. MONAUL. Monaulus, Vieill. ois. — Syn. de Lophophore. Voy. ce mot. MONAX. mam. — Espèce du genre Mar- motte. Voy. ce mot. (E. D.) MON MON 311 MONDAIN, ois. — Nom vulgaire d'une race de Pigeons. Voy. ce mot. MONE. mam. — Nom vulgaire d'une es- pèce de Guenon. Voy. cercopithèque. MONEDULA. ois. — Nom donné par Brehm au Choucas. Voy. corbeau. MONEDULA. ins.— Genre de la famille des Bembécides, de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Latreille sur quelques espè- ces d'assez grande taille , propres à l'Amé- rique. Les Monédules se reconnaissent à leurs mâchoires et à leur labre allongés, formant une sorte de trompe , avec les pal- pes longs, les maxillaires ayant six articles et les labiaux quatre. On peut considérer comme type du genre la M. carolina (Bembex carolina Fabr. ), de la Caroline et de la Géorgie d'Amérique. (Bl.) MONELLA, Herb. {App., 29). bot. ph. — Syn. de Cyrlanthus, Ait. * MONEMA (fxovoç, un seul; w^a«, fi- lament), bot. cr. — (Phycées). Ce genre, de la tribu des Diatomées, établi par M. Gre- ville avec ces caractères : Filaments simples ou rameux , renfermant une série de frus- tules oblongs ou elliptiques , ne peut être séparé du genre Sc/u'sonema d'Agardh. (Br.) MONENTELES. bot. pu. — Genre de la famille des Composces-Astéroïdées, établi par Labillardière {Nov. Caled. , t. 43, 44). Herbes de l'Asie tropicale. Voy. comfosées. MONETIA. bot. ph.— Genredela famille des Ilicinées?, établi par L'Héritier {Hisp., I, 1). Arbrisseaux du Cap. Voy. icinées. MONGEZIA (Flor. fiumin., V, t. 105, 106). bot. ph. — Syn. de Samyda, Linn. MONGOUS. mamm. — Espèce et subdi- vision du genre Maki. Voy. ce mot. MONGUL. mamm. — Syn. d'Alogtaga , espèce du genre Gerboise. Voy. ce mot. MONIElïA. bot. ph. — Genre de la famille des Diosrnées-Cuspariées, établi par Linné (Gen., n. 850). Herbes des mers de l'Amé- rique tropicale. Voy. diosmées. MONILIA {Monile, collier, chapelet). bot. ph. — Genre de Champignons appar- tenant aux Arthrosporés. Ce sont des Mucé- dinées qui vivent en groupes nombreux sur les végétaux en décomposition. Ils sont ca- ractérisés par des filaments le plus ordinai- rement simples, tubuleux, cloisonnés , qui donnent naissance à leur extrémité supé- rieure , à peu près à une hauteur égale , à des rameaux composés d'articles (spores) réunis bout à bout comme les grains d'un chapelet, et qui se séparent. Ce genre ainsi caractérisé se distingue difficilement des Pénicillium ; mais dans celui-ci l'extrémité supérieure des filaments ou pédicelles se dilate sous forme de vési- cule, et les spores disposées également en chapelet naissent et divergent de tous les points de cette vésicule. LvMonilia penicillata de F. prend quel- quefois un assez grand développement, et l'on peut presque distinguer à l'air ses ra- meaux longs et pendants, qui lui ont fait donner par Corda le nom de Driarea ele- gans. (Lév.) MONILIFORME. Moniliformis {monde, collier; forma, forme), zool., bot. — On donne cette épithète, en zoologie, à toutes les parties divisées par des étranglements en petites masses arrondies placées à la suite les unes des autres, en manière de grains de chapelet, comme les antennes, les palpes de certains Insectes, les poils de quelques Pho- ques, etc. — En botanique, cette épithète a la même signification, et s'applique à tous les organes qui présentent cette disposition; ex.: la tige du Cactus moniliformis, les feuilles du Mesembryanthemum moniliforme, les fruits de l' Hedysarum moniliforme. MONÏMÏA. bot. ph.— Genre de la famille des Monimiacées-Monimiées, établi par Du- petit-Thouars {Plant, a fric, 21, t. 7). Ar- brisseaux de l'île Bourbon. Voy. monimiacées. MONIMIACÉES. Monimiaceœ. bot. ph. — ■ A. - L. de Jussieu, dans son Gênera (page 401) , rangeait parmi les Urticées , et à la suite des Ficus, les deux genres Am- bora et Iledycaria, dont l'inflorescence, surtout ceile du premier, présente une res- semblance marquée avec celle de ces ar- bres. Plus tard , les matériaux plus nom- breux et plus complets qu'il eut entre les mains le déterminèrent à faire entrer ces plantes dans une famille nouvelle, à la- quelle il donna le nom de Monimiées, du nom du genre Monimia Thouars, qu'il re- garda comme en formant le type (voy. A.-L. de Juss., Ann. du Mus., XIV, p. 132), et qui prit place parmi ses Dicotylédones di- clines. Celte nouvelle famille fut générale- ment adoptée par les botanistes; et la plu- part d'entre eux la conservent encore telle 12 MON MON que l'a proposée notre célèbre botaniste; de ce nombre sont MM. Endlicher, A. Ri- chard , etc. Cependant M. Robert Brown , se basant sur des différences dans le mode de débiscence des antbères, dans la direc- tion de l'ovule, de la graine et de l'embryon, dans la consistance du péricarpe, etc., dif- férences que M. Endlicher regarde comme indiquant seulement la nécessité d'établir deux sous ordres dans la famille établie paf A.-L. de Jussieu, a divisé les Monimiacées en deux familles distinctes, dont l'une, celle des Athérospermées , a été traitée par M. A. de Jussieu dans cet ouvrage (voy. athérospermées), dont l'autre, celle des Monimiées ou Monimiacées, est celle qui nous occupe en ce moment. Ces deux fa- milles correspondent exactement aux deux sous-ordres des Monimiées et Athérosper- mées de M. Endlicher, des Amborées et Athérospermées de M. A. Richard (Élém., Ie édit., p. 665). Telle qu'elle reste après la séparation des Athérospermées, la famille des Monimiacées secomposed'arbresoud'arbrisseauxà feuilles opposées, simples, entières ou dentées, à ner- vures pennées, persistantes, non accompa- gnées de stipules. Leurs fleurs sont umi- sexuées. Elles ont été considérées par les au- teurs de deux manières différentes. Pour les uns, elles se composent d'un périanthe en forme de calice, étalé, ou resserré en tube ou en cloche, divisé à son bord en lobes qui forment fréquemment deux rangées, tapissé dans les mâles sur toute sa surface interne d'étamines en nombre indéGni, dont les an- thères à deux loges opposées s'ouvrent par une simple fente longitudinale ; dans les fe- melles, ce périanthe porte à sa partie infé- rieure ou sur une grande portion de sa face interne des pistils nombreux, distincts, dont chacun présente un ovaire uniloculaire , avec un seul ovule anatrope , suspendu au sommet de la loge, et un style terminal. D'autres auteurs ont considéré ce périanthe comme un involucre, et chaque étamine ou pistil comme formant autant de fleurs dis- tinctes, mâles ou femelles, opinion en fa- veur de laquelle on peut donner plusieurs arguments de grande valeur. Le fruit se compose de drupes monospermes entourés par l'involucre ou périanthe persistant et accru , ou même enfoncés dans sa sub- stance qui est devenue épaisse et charnue. La graine est renversée, et renferme un embryon assez développé, à cotylédons el- liptiques, plans, à radicule supère, placé dans l'axe d'un albumen charnu-oléagi- neux. — Les Monimiacées habitent l'hémi- sphère austral , et leurs divers genres sont disséminés en différentes parties de l'ancien et du Nouveau-Monde : les Ambora et Mo- himia, à Madagascar et à l'île de France, les Kibara à Java, les Hedycaria à la Nou- velle-Zélande et à la Nouvelle-Hollande ; tandis que les Citrosma habitent en grand nombre le Pérou, rarement le Brésil, et que le genre Boldoa se trouve dans le Chili. — On ne sait rien de bien positif relative- ment aux propriétés de ces plantes, seu- lement celles de l'Amérique méridionale ont été remarquées pour l'odeur aromatique qu'exhalent toutes leurs parties; on sait aussi que l'écorce des Boldoa renferme assez de tannin pour qu'on l'emploie avec avan- tage au tannage des peaux. — Voici, d'après M. Endlicher, le tableau des genres de cette petite famille : Ambora, Juss. (Tambourissa, Sonnerat; Mithridatea, Commer.) ; Monimiay Thouars ; Kibara, Endl. (Brongniartia, Blume); Ci- trosma, Ruiz. et Pav. ; Tetrapome, Poepp. ; Hedycaria, Forst. ; Boldoa, Juss. (Ruizia, Pav. ; Peumus , Pers. ) ; Mollinedia Ruiz. et Pav. (P. D.) MONITOR. rept. — Cette dénomination signiGe qui avertit ; on l'a donnée à des Sau- riens de taille moyenne, dont les uns vivent en Afrique et dans l'Inde, passent pour pré- venir l'homme de l'approche des Crocodiles, ce sont les Varans ; tandis que les autres, qui sont les Sauvegardes ou Tupinambis, habitent l'Amérique chaude. Cuvier et plu- sieurs naturalistes encore, ont employé gé- nériquement le mot Monilor; mais MM. Du- meril et Bibron, dont nous suivons la mé- thode, ne laissent pas dans la même famille les Varans et les Sauvegardes, et pour évi- j ter toute équivoque, ils abandonnent l'ex-'i pression même de Monitor. Voy. les articles SAUVEGARDE et VARAN. (P. G.) *MOMTORES. rept. — M. Wiegmann (Herp. men., 1834) donne ce nom à un groupe de Sauriens, dont le genre principal est celui des Monitors. Voy. ce mot. (E. D.) *MONIUS (p.vio; , qui va seul ). las. — MON MON 313 Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division desÉri- rhinides, cité au Synopsis du tom. VIII, 2, p. 341, Gênera et sp. Curculion. de Schœn- herr. L'auteur a publié les caractères du genre sous le nom de Stenopelmus , qu'il a changé ensuite en Panscopus , le précédent ayant été employé avant lui; mais Schœn- herr n'a pas fait connaître le motif qui l'a déterminé à adopter le nouveau nom de Monius. (C.) MONNINA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Polygalées, établi par Ruizet Pa- von {Syst., I, 160). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. polygalées. MONOCARPIQUE. bot. — Voy. apo- GYNE. MOKOCARYUM (f*ovoç, seul; xa'pvov, noix), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanthacées-Colchicées, établi par R.Brown (Append. to Denham et Clappert., p. 241). Herbes orientales. Voy. mélanthacées. *MONOCELIS (p.ovoç, unique; xvi)>tç, ta- che, œil), helm. — Division établie parmi les Planaires {voy. ce mot) par M. Ehrenberg. (P. G.) MONOCENTRA, DG. {Prodr., III, 131). BOT. PH. — Voy. CH.ETOGASTRA, DG. MONOCENTIiïS, Schneid. poiss.— Syn. deLépisacanthe. *M0rV0CÉPIIALÏENS. Monocephalii {u.l- vo:, seul; x£-a/7j, tête), tékat. — Famille de Monstres doubles, de l'ordre des Autositai- res, caractérisée principalement {Tératologie, Isid. GcolTr.) par la présence, chez les indi- vidus de cette famille, d'une double tête, n'offrant aucune trace extérieure de dupli- cité, et surmontant deux corps confondus d'une manière plus ou moins intime et sur une étendue plus ou moins grande. L'unké apparente de la tête est le carac- tère qui distingue essentiellement les Mo- nocéphaliens des autres Monstres doubles Autositaires; le second caractère, la fusion des corps, est celui dont les diverses modi- fications ont servi de base à l'établissement des trois genres Déradelphe, Thoradelphe et Synadelphc, admis par M. Isidore Geoffroy- Saint-Ililaire {loco cilato) , et dont nous al- lons donner la description. 1. Déradelpue. Deradelphus (Stp-n , cou ; àdi/tpoç, frère). Troncs séparés au-dessous de l'ombilic, réunis au-dessus; trois ou quatre T. VIII. membres thoraciques ; une seule tête, sans aucune partie surnuméraire à l'extérieur. Cette anomalie, rare chez l'homme, est, au contraire, fréquente chez les animaux, et l'a» natomie des Déradelphes présente certaines particularités dignes de remarque. «Il existe, au moins dans les cas les mieux connus, non seulement deux moelles épinières distinctes jusqu'à leur extrémité supérieure, mais aussi deux moelles allongées; non seulement deux rachis et deux canaux vertébraux , mais un trou occipital très large et manifestement double, ou même deux trous occipitaux très rapprochés, dont chacun donne séparément passage à l'une des moelles allongées, et entre lesquels sont interposés quelques os- selets plus ou moins rudimentaires. Quant aux viscères, leur organisation et leur dis- position sont généralement les mêmes que chez les Synotes. Ceux de la région sous- ombilicale sont doubles et normaux; mais la portion sus-ombilicale de l'abdomen , le thorax et le col, renferment un grand nom- bre de parties uniques, symétriquement dis- posées par rapport à l'axe d'union, et résul- tantde la fusion médiane d'éléments appar- tenant par moitié à chacun des deux sujets composants. » {Traité de Tératologie , par M. Isid. Geoff.St-lliiaire.) beaucoup de Mammifères ont déjà pré- senté des cas authentiques de Déradelphie; nous citerons surtout le Chat, le Chien, la Chèvre, le Bœuf, le Cochon; et parmi les Reptiles, le Lézard gris a présenté quelques exemples de cette monstruosité. 2. Thoradelphe. Thoradelphus (Owpa£, tronc; â&Àyoç, frère). Troncs séparés au- dessous de l'ombilic, réunis au-dessus, et confondus même en un tronc en apparence simple dans sa portion supérieure ; deux membres thoraciques seulement; une seule tête sans aucune partie surnuméraire. Dans ce genre, ce n'est plus à partir du cou, mais seulement du thorax, que la du- plicité de l'être commence à se révéler. A l'intérieur, il n'existe plus qu'une seule sé- rie de vertèbres cervicales et une seule moelle épinière cervicale, comme un seul crâne et un seul encéphale; et la bifurca- tion des deux rachis ne commence que vers le milieu de la partie dorsale ou même plus bas encore. L'homme n'a encore présenté aucun cas 40 314 MON bien authentique de Thoradelphie, et les exemples de cette monstruosité sont aussi très rares chez les animaux; le Chien et le Veau sont peut-être les seuls qu'on puisse citer avec certitude. 5. Synadelphe. Synadelphus (ovv, avec; cc&Ayoç, fière). Un tronc unique, mais dou- ble dans toutes ses régions; huit membres, parmi lesquels quatre paraissent être dor- saux et dirigés supérieurement. Ici, comme chez les Déradelphes, la tête est unique et extérieurement normale ; mais à l'intérieur, l'élargissement de la por- tion postérieure, la forme allongée et le grand diamètre du trou occipital, peut-être même, dans quelques cas, sa duplicité plus ou moins complète, sont encore des vestiges de la fusion des deux têtes en une seule. La duplicité du cou, rendue sensible à l'exté- rieur par son volume, l'est à l'intérieur par l'existence de deux rachis, et par conséquent de deux moelles. La poitrine a quatre parois : deux costo-verlébrales opposées l'une à l'au- tre; deux costo-sternales, également oppo- sées entre elles, interposées entre les costo- vertébrales , et par conséquent latérales. Enfin les Synadelphes réunissent tout à la fois les caractères des Déradelphes et des Ischiopages (voy. ce mot), avec l'existence de deux ombilics bien conformés. Cette du- plicité de l'ombilic est la conséquence né- cessaire de la duplicité de toute la paroi sterno-ventrale du corps, et elle en com- plète l'aspect régulier ; c'est là un des ca- ractères les plus remarquables de l'organi- sation des Synadelphes. La Synadelphie est extrêmement rare, et connue seulement chez les animaux. Un des cas les plus authentiques a pour sujet un chevreau mort peu de minutes après sa naissance, et dont Délie Chiaje a donné la description dans un ouvrage intitulé : Des- crizione di un coprelto moslruoso disomo. (J.) MONOCERA, Elliot. (Carol., I, 176). bot. ph. — Syn. de Ctenium, Panz. MOIMOCERA (piovoç, seul; x/paç, corne). bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées- Elaeocarpées, établi par 3ack{Malag. Miscell. ex Hooker Bot. Miscell., II, 85). Arbres de l'Asie tropicale et de la Nouvelle-Hollande. Voy. TILIACÉES. MONOCERCA (^o'voç , seul ; x/pXOç , queue), infus. — Genre proposé par M. Eh- MON renberg, pour un Trichode de Muller (Tri- choda rallus) dont Lamarck avait fait le genre Ratule , que nous adoptons comme ayant la priorité. M. Ehrenberg place son genre Monocerca dans sa famille des Hyda- tinées , parmi les Polytroques nus, et quoi- qu'il ait une cuirasse bien distincte, il le caractérise par un seul œil dorsal et une queue simple en forme de soie. Cet auteur, en outre de la Monocerca rattus, a décrit, sous le nom de M. bicornis , une nouvelle espèce, qui paraît être bien distincte, en raison des pointes ou cornes dont elle est armée en avant. (Duj.) MONOCEROS. mam. — Syn. de Nar- val et de Licorne. Voy. ces mots. (E. D.) MONOCEROS. moll. — Voy. licorne et POURPRE. *MOïVOCERUS((;.ovoç, seul; x/Paç, corne). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Trachélydes, tribu des Anthi- cides , formé par Mégerle , et adopté par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 237). 17 espèces se rapportent à ce genre ; 6 sont ori- ginaires d'Europe, 6 d'Afrique, 4 d'Amé- rique, et une est propre à l'Asie. Nous ci- terons, comme en faisant partie, les An* thicus monoceros , monodon , cornutus et Rhinocéros de Fab. (C.) MONOCHAMUS, Dejean. ins. — Nom mal orthographié. Voy. monohammus. (C.) MONOCHELUS (m-ovoç, seul; xeflloç, lèvre), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Illiger et adopté par Dejean et Latreille; mais il n'a pu être conservé ainsi par Burmeister ( Hand- buch der entomologie, 1844, p. 87), parce qu'il avait été formé, de même que le genre Dichelus d'Illiger, avec des mâles et des femelles d'un genre unique: par ce motif, M. Burmeister réunit ces deux genres sous la dénomination d'Heterochelus. Cet auteur décrit sous ce dernier nom 54 espèces, qui toutes sont originaires de l'Afrique australe. Nous citerons comme en faisant partie : les M. podagrica, gonagra, arthritica et ca- picola de F. (C.) MONOCHELUS ( pîvoç , seul ; xi»M, pied fourchu), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages , créé par Bur- meister (Handbuch der Entomologie, 1844, MON MON 315 p. 153), qui le comprend parmi ses Gym- nosomides. Il se compose de 11 espèces , qui toutes sont originaires de l'Afrique australe. Nous citerons comme en faisant partie les espèces suivantes : M. glaberri- mus B., spinipesF., scutellaris et calcara- tus Dej. (C.) *MONOCHîLES (po'voç, seul; X*M , ongle), mam. — Klein (Quadr. dist. hist. nat., 1751 ) donne ce nom à un groupe de Solipèdes. (E. D.) *MONOCHILUS (fAo'voç , seul; x€?àoS, lè- vre), bot. pb. — Genre de la famille des Ver- bénacées-Lippiées, établi parFischeretMeyer (Index sem. hort. Petropolit., 1835, I, 34). Herbes du Brésil Voy. verbénacées. MONOCIIIRE. Monochirus. poiss. — Genre de Tordre des Malacoptérygiens Sub- brachiens , famille des Poissons plats, établi ^par G. Cuvier (Règn.anim., t. II, p. 343) pour des Poissons qui ont de grands rapports avec les Soles. Ils en diffèrent principalement par une pectorale extrêmement petite du côté des yeux; celle du côié opposé est presque imperceptible ou manque tout-à-fait. On n'en connaît qu'une espèce qui vit dans la Méditerranée : c'est le Lingualula de Ron- delet (Pleuronectes microchirus, Lac). MONOCHLyENA , Gaudich. (in Voy. Freyc, t. 12, f. 3, d, e, f). bot. cr. — Syn. de Didymochlœna, Desv. MONOCLE. Monoculus. crust. — Syn. de Cyclops et de Cypris. Voy. ces mots. (H. L.) MONOCLEA. bot. cr.— Genre delà fa- mille des Hépatiques-Anthocérolées, établi par Hooker (Musc, exot., t. 176). Mousses des régions tropicales où elles croissent pa- rasites sur les arbres. *MONOCLES. Monoculi. crust. — M. Milne-Edwards, dans son Histoire natu- relle des Crustacés, désigne sous ce nom une famille qu'il range dans l'ordre des Co- pépodes. Ce groupe est caractérisé principa- lement par l'existence d'un œil unique situé sur la ligne médiane, à la partie antérieure et supérieure de la tête. Les Crustacés dont il se compose sont tous d'une petitesse ex- trême, et sont remarquables par les méta- ;morphoses qu'ils subissent dans le jeune âge. Pour que l'accouplement puisse s'ef- fectuer, le mâle s'accroche à la queue de la femelle à l'aide de ses antennes , qui dif- fèrent presque toujours par leur forme de celles de cette dernière ; elles sont souvent pourvues d'un renflement préhensile. La manière dont la fécondation s'opère est des plus remarquables ; M. Siebold a constaté dernièrement qu'il n'y a pas de véritable coït, mcis que le mâle produit un sper- matophore tubulaire qu'il accole à l'abdo- men de la femelle, tout près de la vulve, et que, par un phénomène d'endosmose, la li- queur fécondante est ensuite expulsée de ce réservoir pour pénétrer dans l'appareil fe- melle, ou pour se porter sur les œufs au moment de leur passage, et l'ovaire dans le sac ovifère. La femelle, beaucoup plus grande que le mâle, l'entraîne pendant quelque temps avec elle; et, après la fécondation, pond un nombre assez considérable d'œufs qui, pendant toute la durée de l'incubation, restent suspendus sous son abdomen dans une ou deux grosses poches ovoïdes. Les petits qui en éclosent sont de forme presque circulaire, et ne sont pourvus que d'une paire d'antennes et de deux paires de pattes natatoires ; ils ressemblent alors si peu à leurs parents , qu'un zoologiste habile , Mtiller, en a formé un genre distinct sous le nom (VAmymone. Mais ils changent plu- sieurs fois de peau, et chaque mois leur thorax, puis leur abdomen , se développent de plus en plus, et on voit paraître en même temps les membres, qui d'abord manquaient complètement. Lorsqu'ils n'ont que six pattes, ils constituent le genre Nauplius de Miiller. Les Monocles présentent, dans la struc- ture de leurs antennes inférieures et de leurs pattes-mâchoires, des différences qui semblent suffisantes pour motiver leur di- vision en trois coupes génériques, désignées sous les noms de Cyclops, Cyclopsina et Arpactiens. Voy. ces différents noms. (H. L.) MONOCMNE. bot. — Ce nom, employé par opposition à celui deDicline, s'appliqut à toutes les plantes qui ont les deux sexes réunis dans la même fleur. Monocline est par conséquent synonyme d'Hermaphrodite. *MONOCOSMIA (Pvoç,seul ; xo'^o;, or- dre), bot. pu. — Genre de la famille des Portulacées-Calandriniées, établi par Fenzl (in Nov. Stirp. Mus. Vindob. Decad., X, n. 93). Herbes du Chili. Voy. portulacées. 316 MON MON *MONOCOTYL AIRES. Monocoty la. UEU&. —Première famille des Myzocéphalés (Blain- ville, Dict. se. nat.y t. LVII, p. 556). Elle «omprend les Hirudinées ou Sangsues et quelques autres genres également pourvus d'une ventouse à la partie postérieure du «orps. Tels sont les Nitzschia, Axine et Cap- sale. (P. G.) MONOCOTYLÉDONS. bot. ph. — C'est 3e nom sous lequel on désigne l'un des trois grands embranchements que les botanistes, à l'exemple d'A.-L. Jussieu, s'accordent généralement à établir dans le règne végé- tal. Ce nom rappelle le principal caractère qui distingue les plantes de ce vaste groupe, c'est-à-dire l'existence dans leur graine d'un embryon pourvu d'un cotylédon unique. L'idée de faire servira la division métho- dique des végétaux les caractères fournis par les cotylédons de l'embryon remonte très haut. Césalpin (de Plantis, 1583) paraît l'avoir conçue le premier, ou du moins avoir cherché le première en tirer quelque parti, sans y attacher toutefois une bien grande importance, puisqu'il se contenta d'employer ces caractères pour des divisions secon- daires. Rai comprit beaucoup mieux l'im- portance que pouvait avoir pour l'établisse- ment d'une méthode la considération du nombre des cotylédons et de leur absence. « Après de longues réflexions, dit-il, nous n'avons pu trouver de différences d'ordre supérieures à celles qui sont basées sur la plantule séminale. Nous diviserons donc, en premier lieu, les plantes en celles qui ont une plantule séminale à deux feuilles ou à deux valves , ou mieux encore à deux coty- lédons, et celles dont l'embryon manque de l'un des cotylédons ou des deux. » (J. Rai, Histor. plantarum, t. I, p. 52.) Cependant, dans l'application , il commença par diviser toutes les plantes, contrairement à toutes les lois d'affinité, en herbes et en arbres ; après quoi , il subdivisa chacune de ces deux grandes sections en grands embranchements basés sur les caractères fournis par les co- tylédons. Cette division fut adoptée avec la même imperfection fondamentale par quel- ques auteurs de systèmes botaniques, tels que Bocrhaave et Heister; mais, dès 1740, Van Royen (Florœ Leydensis prodromus) renonça à la séparation irrationnelle des herbes et des arbres , et donna à la division des végétaux d'après le nombre de leurs co- tylédons l'importance majeure que lui ont définitivement assurée plus tard les beaux travaux d'A.-L. de Jussieu. Depuis la publication du Gênera de notre célèbre botaniste, et par suite, depuis que la méthode naturelle a détrôné sans retour les systèmes de classification qui s'étaient succédé en nombre st considérable au grand détriment de la science, la division des végétaux phanérogames ou à fleurs vi- sibles en Monocotylédons et Dicotylédons , c'est-à-dire d'après le nombre de leurs feuilles séminales, est devenue fondamen- tale. Cependant quelques botanistes, tout en adoptant deux vastes embranchements du règne végétal identiques, ou du moins extrêmement analogues pour leur circon- scription à ceux qui sont basés sur la con- sidération du nombre des cotylédons , leur ont assigné de nouveaux caractères que nous devons faire connaître, et qui ont introduit de nouveaux noms dans la science. L.-C. Richard releva, en les exagérant peut-être un peu , les inconvénients que présente la division des plantes d'après leurs cotylédons, et il proposa de substituer à ce caractère ceux qui sont fournis par le mode de germination de l'embryon. Dès lors, il divisa les phanérogames ou Embryonées , en EndorhizesetExorhizes(Anal. du fruit, p. 53). Les premières correspondaient aux Monocotylédones , les dernières aux Di- cotylédones, desquelles il sépara plus tard les Conifères et les Cycadées , sous la déno- mination commune de Synorhizes, Voici en quels termes ce célèbre botaniste caractéri- sait les Endorhizes: « Extrémité radiculaire de l'embryon renfermant un tubercule ra- dicellaire (quelquefois plusieurs) qui en sort par la germination pour former par son prolongement la racine de la plante nais- sante. » Cela revient à dire que tandis que la radicule de l'embryon dicotylédoné se prolonge immédiatement et directement , à la germination, celle de l'embryon monoco- tylédoné sort au même moment de dessous la couche superficielle qu'elle déchire et qui semble former dès lors autour de sa base une sorte de gaîne, gaîne à laquelle M. de Mirbel a donné le nom de Coléorhize. La division proposée par L.-C. Richard est restée purement théorique et n'a jamais été MON MON 317 admise pratiquement dans la méthode na- turelle. L'ordre chronologique nous amènerait à parler ici de la division proposée par De Candolle; mais, pour divers motifs, nous en renverrons l'examen plus loin. M. C.--H. Schultz (Naturliches System des Pflanzenreichs , Berl., 1832) a essayé de di- viser les végétaux d'après des considérations anatomiques. Il établit d'abord dans tout l'en- semble du règne végétal deux grandes sec- tions : 1° plantes homorganiques (plantœ ho- morganicœ ,Gleichorganigen Pflanzen), qui correspondent aux Acotylédones cellulaires, dont toutes les fonctions résident dans des organes simples de nature cellulaire ; 2° plantes hétérorganiques (plantœ heteror- ganicœ , Ungleichorganigen Pflanzen) , ca- ractérisées par une organisation intérieure composée de trois différents systèmes d'or- ganes, savoir : le système des vaisseaux spiraux, celui des vaisseaux vitaux ou lati- cifères, et le système cellulaire: ces sections correspondent, comme on le voit, à la plus grande partie du règne végétal, c'est-à-dire à toute la série des végétaux vasculaires. La section des plantes hétérorganiques se sub- divise à son tour en deux : A. les Hétéror- ganiques synorganiqucs (heterorgana synor- gana; synorganische oder knotenpflanzen), dans lesquelles les vaisseaux des deux sys- tèmes, vital et laticifère, se réunissent en faisceaux qui restent distincts les uns des autres et dispersés au milieu du tissu cellu- laire; B. les Hétérorganiques dichorganiques ( Heterorgana dichorgana , dichorganische oder slrahlenpflanzen) , qui correspondent aux dicotylédones , et dont nous n'avons pas à nous occuper ici. Enfin, les Synorgani- ques se décomposent en : a. Synorganiques sporiferes, entièrement analogues aux Aco- tylédones vasculaires ; b. Synorganiques florifères, ou pourvues de fleurs distinctes. C'est dans celles-ci que rentrent les Mono- cotylédones entremêlées de beaucoup de Dicotylédones, telles que les Aquatiques , les Pipéracées, Nyctaginées, Gycadées, etc., et aussi de quelques Acotylédones, les Cha- racées. Cette méthode n'a jamais, que nous sachions, dépassé les limites de l'ouvrage dans lequel elle est exposée. MM. Unger et Endlicher ont proposé une méthode basée sur les divers modes de vé- gétation des plantes ; c'est cette même mé- thode qui a été adoptée par le dernier de ces botanistes , dans son Gênera et dans son Enchiridion botanicum, qui n'en est que le résumé. Comme les notions sur lesquelles reposent ses grandes divisions ne sont pas suffisamment indiquées dans les deux ou- vrages que nous venons de citer; nous croyons devoir en donner un très rapide aperçu pour faire mieux comprendre à quelle division de cette méthode correspond rem- branchement des Monocotylédones. Laissant de côté les végétaux inférieurs dont l'ac- croissement s'opère indifféremment dans tous les sens , et qu'ils nomment Tallophyta pantachobrya, plantes sans axe, MM. Unger et Endlicher réunissent sous la dénomina- tion commune de Cormophyta , Chorobrya, plantes pourvues d'un axe, tous les autres végétaux chez lesquels l'accroissement a lieu selon des directions fixes et détermi- nées, ou chez lesquels il existe un axe distinct. Chez ceux-ci le développement gé- néral s'opère de trois manières différentes quicaractérisentautantdesections: 1° tantôt les faisceaux vasculaires de la tige se pro- longent vers le haut en se développant sans se multiplier: ceci donne la végétation ter- minale (vegetatio terminalis, endsprossendes Wachsthum) qui caractérise la section des Acrobrya;2° tantôt les faisceaux vasculaires de la tige n'ont qu'une longueur détermi- née, de nouveaux faisceaux venant s'ajouter à ceux qui existaient déjà, et se plaçant à l'extérieur et par dessus les autres , grossis- sent et allongent la tige ; c'est la végétation périphérique ( vegetatio peripherica , ums- prossendes Wachsthum), qui caractérise la section des Amphibrya, identique à celle des Monocotylédones; 3° enfin , dans un dernier cas, non seulement les faisceaux se prolongent vers le haut, mais encore ils se multiplient vers l'extérieur: il en résulte une végétation périphérico-terminale (vege- tatio peripherico-terminalis , end-umspros- sendes Wachsthum), caractère essentiel de la section des Acramphibrya , à peu près identique à l'embranchement des Dicotylé- dones. (Voy. Unger, Ueber den liauund das Wachsthum des dicotyledon-stammes , Saint» Pétersb., 1840, § 121.) Nous arrivons maintenant à la division du règne végétal proposée par A. -P. Do 318 MON MON Candollc, que nous n'avons voulu indiquer qu'en dernier lieu, parce que nous aurons à discuter la valeur des bases sur lesquelles elle repose, et que cet examen nous con- duira naturellement à exposer l'organisa- tion anatomique des végétaux compris dans l'embranchement des Monocotylédons. Ap- puyée du grand nom de son auteur, cette méthode a pris une haute importance; elle a introduit dans la science deux dénomina- tions nouvelles , que plusieurs auteurs adop- tent, même aujourd'hui, préférablement à celles de Monocotylédons et de Diootylédons. En effet, nous les voyons conservées l'une et l'autre par M. Lindley, dans son Vege- table kingdom, qui vient de paraître il y a peu de mois; malheureusement nous mon- trerons bientôt qu'elles reposent sur une grave erreur anatomique, erreur déjà re- connue et démontrée depuis plusieurs an- nées, et qu'on est surpris de voir partagée de confiance par des botanistes éminents, mais sans doute peu au courant des travaux modernes sur l'anatomie végétale. Dans sa Théorie élément, de la botanique, ouvrage remarquable à tant d'égards, et qui constitue l'un de ses plus beaux titres de gloire, A. -P. De Candolle divisa les vé- gétaux vasculaires ou cotylédonés en deux grandes sections , qu'il nomma et caracté- risa de la manière suivante: I. Exogènes , dans lesquelles vaisseaux sont disposés par couches concentriques, dont les plus jeunes sont en dehors; II. Endogènes, dont les vaisseaux sont disposés par faisceaux, parmi lesquels les plus jeunes se trouvent au centre de la tige. Dans les Endogènes entraient : 1° les Monocotylédons proprement dits , sous le nom d'Endogènes phanérogames ; 2° les Acotylédons vasculaires, sous le nom d'Endogènes cryptogames. Or, nous allons montrer maintenant par l'examen anato- mique de la tige des végétaux qualifiés d'En- dogènes par De Candolle, que leur organi- sation est tout autre que ne l'avait admise le botaniste genevois, sur l'autorité de Desfontaines et Daubenton. Cet exposé ser- vira en même temps à résumer les princi- paux travaux qui , depuis quelques années, ont eu pour objet cette importante portion du règne végétal. Depuis bien longtemps déjà l'on avait remarqué une différence frappante entre le bois d'un végétal Monocotylédon , d'un Pal • mier, par exemple, et celui d'un de nos arbres dicotylédons, tels qu'un Chêne, un Orme ou un Pêcher; on avait vu que ce dernier se compose de couches solides et concentriques, se recouvrant l'une l'autre, et dont les plus dures occupent le centre , tandis que les plus jeunes se trouvent à la circonférence; que le premier, au contraire, est formé de faisceaux fibro-vasculaires dis- tincts et séparés les uns des autres, non réunis en couches concentriques, mais épars, rares et espacés vers le centre, nombreux et serrés vers la circonférence, qui en de- vient beaucoup plus dure; mais cette ob- servation, faite comme en passant et sans vue générale , avait été stérile pour la science. Pendant ses voyages dans l'Afrique septentrionale , Desfontaines porta son at- tention sur ce sujet; il examina la structure de divers Monocotylédons , et il consigna les résultats de ses recherches et les conclusions qu'il crut pouvoir en déduire dans un mé- moire qui fit époque dans la science. ( Sur l'organisation des Monocotylédons ; Mém. de Vînst., an vu; Journ. dephys. de Delame- therie, pluviôse an vu, p. 441.) D'après lui, la tige d'un Monocotylédon ligneux est beaucoup moins consistante à son centre , parce que là se continuent incessamment la végétation et la formation de nouvelles fibres qui refoulent sans cesse celles déjà existantes; de là celles-ci finissent par être « tellement serrées les unes contre les au- » très, qu'elles ne paraissent plus cédera » l'effort de la végétation qui tend sans » cesse à les rapprocher, en les portant du <• centre à la circonférence.» Ces idées furent adoptées par les botanistes, qui, sans les appuyer sur de nouvelles observations, les modifièrent encore et les généralisèrent plus que ne l'avait fait Desfontaines lui-même : ainsi plusieurs Traités élémentaires repro- duisirent cette assertion dénuée de fonde- ment, que la tige d'un Monocotylédon se compose d'une foule de faisceaux simple- ment juxtaposés et parallèles , dont les plus nouveaux occupent le centre et, à mesure qu'ils se forment, repoussent les plus an- ciens vers la circonférence. Par là fut in- troduite dans la science cette théorie selon laquelle les Monocotylédons végètent et se développent par leur portion centrale, théû- MON MON 3Ï9 rie que De Candolle adopta et consacra en désignant les Monocotylédons sous le nom d'Endogènes, ou à végétation centrale, et que nous voyons encore aujourd'hui adoptée sans restriction et développée par M. Lind- ley dans son Vegetable liïngdom, et par quelques autres botanistes. Cependant, s'il est un point bien établi maintenant dans la science , c'est qu'il n'existe point de plantes à végétation cen- trale, en d'autres termes, qu'il n'y a point d'Endogènes. C'est ce qu'ont surabondam- mentdémontréles beaux travaux de MM. Mol- denhawer, Hugo v. Mohl, Meneghini, Un- ger , de Mirbel , Gaudichaud, etc. (1). Voici un résumé des principaux résultats consignés dans les ouvrages de ces habiles observateurs, et par suite un expose des caractères anato- miques des Monocotylédons. Lorsque, ne se contentant pas d'examiner la tige d'un Palmier sur une section trans- versale, comme le faisait Desfontaines, on îa coupe longitudinalement et qu'on suit dans leur marche longitudinale les faisceaux fibro-vasculaires qui la composent, on ne tarde pas à voir qu'au lieu d'être simple- ment juxtaposés et parallèles, comme on l'avait dit sans fondement, ils se croisent et s'entrecoupent, les uns paraissant monter directement, tandis que d'autres suivent Une ligne courbe de la circonférence vers le centre et du centre vers la circonférence. Mais ce n'est encore là qu'une vue incom- plète de la disposition réelle des faisceaux ; c'est tout ce qu'une coupe verticale peut apprendre à cet égard. Chaque faisceau ne restant pas dans un même plan , mais for- mant, au contraire, une courbe à double courbure, ou gauche, comme nous le ver- rons plus tard, il faut donc examiner un faisceau dans toute sa longueur, et pour cela l'isoler par une dissection longue et difficile, ou en s'aidant de la macération. Voici ce qu'on observe dans ce cas : à partir (i) Voy. Moldenhawer, Bcitraege zur Anat. der Pjlanzen. — H. Mohl, De structura Palmarum, dans les Gênera et spe- cies Palmarum de M. de Martins; Vevmischte Schriften, p. 12;». — Menrgliini, Riccrclie sulla struttura dette cuule nette piante monocotyl. , Padoue, i836. — Ungcr, Mémoire cité plus haut. — Mirbel, Mém. sur le Dattier, Compte- Rendu, 12 juin i8'(i; Annal, des se. nat., juillet i8'<3, t. 20; sur le Cordyline, Compte-Rendu, 7 octobre i84 4 ; Annales des se nat., 3e sér., juin i845. — Gaudichaud, plusieurs Mémoires insérés dans les Comptes-Rendus en 1843 , 44 «t 45. de la base de la feuille à laquelle il corres- pond (1), le faisceau se porte vers le centre de la tige en formant une courbe à convexité supérieure; arrivé au centre, il descend à peu près verticalement dans une certaine longueur , après quoi il se reporte vers la circonférence suivant un arc très ouvert et dans une direction très inclinée; il arrive ainsi à la circonférence où l'on voit son ex- trémité se superposer à celles des faisceaux formés avant lui. C'est en formant ces deux ! arcs, l'un de la feuille vers le centre, l'autre j du centre vers le bas et vers l'extérieur de la tige, qu'il croise la direction des autres fais- ceaux , et de là cette sorte d'enchevêtrement sans ordre apparent qu'on remarque au premier coup d'œil sur une coupe verticale. Ce croisement est naturellement d'autant plus marqué et d'autant plus brusque, que la ligne suivie par le faisceau de la feuille vers le centre de la tige approche plus de l'horizontale , ce qui a lieu lorsque les feuilles se fixent sur la tige en grand nombre et à de très courts intervalles; de là l'or- ganisation si remarquable du Xanlhorrhœa hastilis , qui a été signalée et figurée par A. -P. De Candolle (Organog., pi. 7 et 8) et par M. Gaudichaud {Recherches sur Vor- ganog.f etc., pi. X), et dans laquelle on voit les faisceaux, dans cette portion de leur trajet, suivre une ligne presque trans- versale Ainsi que l'a fait remarquer M. Mene- ghini, et plus récemment M. Gaudichaud , les faisceaux, dans leur marche à travers la tige, ne restent pas dans un même plan vertical, mais ils se portent peu à peu de côté, de telle sorte qu'ils décrivent par là une courbe gauche, et que leur extrémité inférieure ne se trouve pas verticalement au-dessous de la supérieure, mais plus ou moins de côté par rapport à elle. C'est pour expliquer cette sorte de torsion que M. Me- neghini a admis un déplacement relatif de la feuille sur la tige pendant son développe- ment, fait qui a été récemment contredit par M. Mohl. Une autre observation importante, c'est (r) Il est clair qu'en prenant ici la feuille pourpoint de départ des faisceaux , nous laissons tout-à-fait de cdté la question de savoir si ces faisceaux , en se développant , des» coudent de la feuille vers le bas de la tige, ou montent de la titre vers la fouille. 320 MON MON que dans les différents points de son trajet un même faisceau modifie beaucoup ses dimensions, sa consistance et sa structure anatomique. Dans sa portion supérieure il présente sa structure la plus complexe et en même temps sa consistance la plus faible. A mesure qu'il descend , sa consistance augmente; enfin, à son extrémité inférieure il est réduite l'état de filaments grêles, résistants , simples ou divisés. Il présente sa plus grande épaisseur dans sa portion qui avoisine le centre de la tige. D'après les belles observations de M. H. Mohl , trois parties bien distinctes entrent dans la composition d'un faisceau : 1° le liber; 2° les vaisseaux propres; 3° le corps ligneux. Le liber occupe la portion la plus extérieure du faisceau. Il se compose de cellules prosenchymateuses à parois épaisses çt ponctuées, qui forment la partie la plus dure et la plus résistante du faisceau; or, comme ces cellules constituent tout le fais- ceau à son extrémité inférieure, et que leur quantité relative diminue à mesure que l'on considère un point plus élevé dans la tige , on s'explique très bien la diminution gra- duelle de consistance du bas vers le haut de ce même faisceau. Le corps ligneux occupe le côté intérieur du faisceau. Il se compose de cellules parenchymateuses allongées , à pa- rois assez minces , ponctuées, entourant des vaisseaux de deux sortes, les uns extérieurs, très grands, souvent assez larges pour être visibles à l'œil nu, au nombre d'un ou deux, à parois ponctuées ou réticulées; les autres beaucoup plus petits, plus nom- breux, et annelés ou spiraux; ces derniers forment de vraies trachées qui occupent le point le plus central. Enfin, ce que M. Mohl nomme vaisseaux propres est situé entre les deux parties précédentes , et se compose de cellules très allongées, de diamètre variable , et à parois minces. Gomme le fait observer M. Schleiden, ce n'est autre chose que le tissu le plus jeune du faisceau , ou ce qu'on nomme le cam- bium. Dans sa portion inférieure grêleet très résistante, le faisceau est formé tout entier par les cellules libériennes; plus haut, on "voit se joindre à celles-ci un commencement de corps ligneux, dans lequel il n'existe encore qu'un seul gros vaisseau entouré de quelques cellules; enfin, vers la partie su- périeure, les trois éléments constitutifs du faisceau existent simultanément, mais son liber a considérablement diminué et ne forme plus qu'une couche assez mince , en forme d'arc, tandis que son corps ligneux a pris beaucoup de développement, et con- stitue la plus grande partie de la masse to- tale devenue par là beaucoup moins ré- sistante. En résumé, l'on voit qu'une tige de Monocotylédon est loin d'avoir ses parties jeunes au centre, puisqu'au contraire ses faisceaux de nouvelle formation se placent toujours plus extérieurement que ceux qui existaient déjà; que dès lors ces végétaux n'ont pas une végétation centrale, et que par suite la division des végétaux phanéro- games en Endogènes et Exogènes repose sur une simple erreur d'observation et doit être abandonnée. Quelques mots achèveront de faire connaître l'organisation anatomique des Monocotylédons. D'abord, le bois de ces végétaux étant formé simplement de faisceaux fibro-vascu- laires épars au milieu du tissu cellulaire, il en résulte que ce dernier ne s'agglomère point en moelle dans un canal médullaire d'organisation particulière, comme chez les Dicotylédons; cependant dans certains cas le centre même de la tige en présente une agglomération assez considérable et assez nettement limitée pour que quelques bota- nistes aient cru devoir la qualifier de moelle. De plus, on n'observe dans la masse ligneuse rien d'analogue aux rayons médullaires qui existent chez la grande majorité des Dico- tylédons, mais non chez tous, comme le montrent plusieurs exemples cités par MM. Ad. Brongniart, A. de Jussieu et par nous-même. A l'extérieur, cette tige est re- vêtue d'un épiderme et d'une couche cor- ticale, cellulaire, mince et très simple, dont l'organisation ne ressemble pas à celle des Dicotylédons, et ne présente jamais de couches fibreuses superposées comme chc^ ces derniers. Quelques modifications généralement lé- gères à l'organisation que nous venons de rapporter se remarquent chez divers Mono- cotylédons. La plus frappante est celle que présentent les Liliacées, particulièrement les Dracœna et Cordyline, par suite de la- quelle leur tige, au lieu de rester toujours MON MON 321 grêle comme celle des Palmiers, peut ac- quérir une épaisseur énorme comme celle qui a rendu célèbre leDragonnier de l'Oro- tava. M. Mohl explique cette particularité par ce fait que la portion inférieure des faisceaux fibro-vasculaires de ces végétaux, quoique n'étant plus formée que de cellules libériennes, comme chez les Palmiers, ne s'a- mincit pas comme chez ces derniers en filets très minces, mais conserve un assez fort diamètre. On sait que Dupetit-Thouars a rattaché ce fait à la production des bran- ches , et par suite de nombreux bourgeons chez ces arbres, 'et qu'il en a fait la base d'une théorie de l'accroissement végétal , devenue célèbre par ses travaux et par ceux de M. Gaudichaud. Les différences qui distinguent les Mono- cotylédons des Dicotylédons se trouvent non seulement dans la structure anato- mique de leur tige, mais encore dans leurs autres organes. Leur racine ne présente pas de pivot à la germination, leur radicule perce la couche externe de l'embryon qui lui forme une sorte de gaîne ou une coléorhize; elle s'allonge ensuite pendant un temps assez limité après lequel elle s'oblitère, et la plante n'est plus fixée au sol que par des racines adventives, nées à la base même de la radicule, et qui par les progrès de l'âge se développent sou- vent en grand nombre, de plus en plus haut, au point de former enfin quelquefois, à la base de la tige, une masse plus épaisse que cette tige elle-même. Les faits les plus cu- rieux à cet égard sont ceux que présentent les Urania, Pourretia, surtout les Velîosia. Les feuilles des Monocotylédons sont presque toujours alternes, souvent sessiles et embrassantes , ou à pétiole engainant , simples et entières, à peu d'exceptions près; leurs nervures sont généralement égales et parallèles, quelquefois cependant réticulées (Aracées, Dioscoréacées , Smilacées). Leurs fleurs sont organisées d'après le type ternaire, c'est-à-dire qu'elles se com- posent : d'une enveloppe florale à 6 parties rangées en deux verticilles alternes entre eux, et de trois parties chacun ; de 3 ou de 6 étamines opposées aux pièces de l'enve- loppe ; d'un pistil à trois carpelles. On trouve néanmoins des modifications de cette organisation florale exprimée en nombres si T. VIII. simples , les unes réelles, les autres appa- rentes. Ainsi , la famille des Alismacées nous offre des exemples des premières pour les étamines dans la Sagittaire, pour le pis- til dans les Âlisma; quant aux dernières, la transformation de plusieurs des 6 éta- mines en pièces pétaloïdes ou en stami- nodes s'opère de diverses manières chez les familles du groupe des Scitaminées , et donne aux fleurs de ces plantes leur orga- nisation singulière, dans laquelle cependant les ingénieuses recherches de M. Lestibou- dois ont eu pour résultat de montrer en- core la symétrie fondamentale des Monoco- tylédones, plus ou moins déguisée, il est vrai. Cette symétrie ternaire distingue presque toujours nettement les fleurs des Monocotylédones de celles des Dicotylé- dones, dont on sait que la fleur est généra- lement organisée d'après les types binaire et quinaire. D'un autre côté, le groupe des Glumacées est composé d'un grand nombre de Monocotylédones dont les fleurs n'ont pour toute enveloppe florale que des brac- tées. Voy. GRAMINÉES L'enveloppe florale des Monocotylédones en général a été envisagée de manières très diverses parles botanistes, dont chacun l'a définie et nommée selon le point de vue auquel il l'envisageait. Discuter ici leurs ma- nières de voir nous conduirait beaucoup trop loin ; aussi renverrons-nous pour cela au mot PÈRIANTHE. L'une des parties des végétaux monoco- tylédons dont l'examen présente à la fois le plus d'intérêt et de difficultés, est leur em- bryon. Longtemps mal connu, il a été étu- dié avec soin dans ces dernières années par M. A. de Jussieu, qui a consigné les princi- paux résultats de ses recherches dans un mémoire auquel nous allons emprunter les points les plus importants de son histoire. ( Voy. A. de Jussieu, Mémoire sur les em- bryons monocotylédones ; Ann. se. nat. , 2e sér., t. XI, 1839, p. 341-361 ; pi. 17. ) Un embryon monocotylédoné complet se compose, dit M. de Jussieu, d'un axe ou tigelle, terminé du côté intérieur de la graine par plusieurs feuilles, dont la pre- mière, beaucoup plus développée (cotylé- don), enveloppe les suivantes, qui le sont à peine et qui forment par leur réunion la plumule ou gemmule. L'autre extrémité, 41 322 MON MON qui touche la périphérie de la graine , en général en un point déterminé , le micro- pyle, est dite radiculaire, parce que c'est d'elle que sort la radicule. La forme la plus ordinaire de cet embryon est celle d'un cy- lindre arrondi aux deux bouts, ou d'un ovoïde plus ou moins allongé; sa portion la plus dilatée est tantôt la cotylédonaire, plus souvent la radiculaire, que leur situation respective dans la graine rend presque tou- jours faciles à déterminer. La position de la gemmule se trahit par une légère saillie extérieure sur un côté, et là se montre le plus souvent une solution de continuité ou une petite fente, que M. A. de Jussieu nomme fente gemmulaire. Rarement cette fente gemmulaire est assez largement béante , et ses côtés ou lèvres laissent voir entre elles la première feuille de la gem- mule dans toute sa longueur (Ouvirandra) ; ailleurs, ses lèvres se touchent ou se re- couvrent même dans leur milieu, en s'écar- tant en bas et en haut, où l'on voit souvent alors saillir la pointe de la gemmule [Apo- nogeton distachyum) ; dans d'autres cas, au contraire, celle-ci est plus courte et ne se montre pas au dehors ( Sparganium ra- mosum). Le plus généralement, les deux lèvres de la fente gemmulaire se touchent dans toute leur longueur, et il en résulte un petit sillon ou une ligne fine, tantôt droite, très souvent aussi courbe, ce qui indique la superposition d'une lèvre sur l'autre ( Tri- glochin Barrelieri). Quelquefois la gemmule se montre à l'extérieur comme un petit mamelon au fond d'un enfoncement circu- laire, ou ovale , ou en losange. Dans d'autres embryons, la fente gemmulaire est transversale , à bord supérieur courbe ou sinueux ; M. A. de Jussieu explique cette disposition, en admettant que les deux lèvres de la fente primitive se sont soudées l'une à l'autre dans la plus grande partie de leur longueur, et ne sont restées dis- tinctes que dans la portion inférieure qui se montre par suite transversale. EnGn , une soudure plus complète des deux lèvres de 3a fente gemmulaire peut la réduire à n'être plus qu'un simple petit trou , ou même la faire disparaître entièrement. On se rend compte de l'existence de la fente gemmulaire sur les embryons mono- cotylédonés, en se figurant que leur cotylé- don unique a la forme d'une sorte de capu- chon , qui coiffe et recouvre la gemmule, et dont les deux bords libres ne sont autre chose que les lèvres de cette fente. La position de la fente gemmulaire est importante à reconnaître, puisque son extré- mité inférieure indique où finit la tigelle de l'embryon et où commence sa portion coty- lédonaire. Or, le plus souvent, elle est si- tuée dans la moitié inférieure de l'embryon, ou même plus bas ; mais l'inverse a lieu dans les embryons dont la tigelle est très développée, et que L.-G. Richard nommait embryons macropodes : dans ceux-ci, le co- tylédon étant relativement plus court, elle se rapproche du sommet de l'embryon , et même, dans un petit nombre de plantes, on la voit devenir apicilaire. Après ces considérations sur l'organisa- tion des Monocotylédons, il nous reste à pré- senter le tableau des principales divisions qui ont été établies parmi eux, des groupes naturels qu'ils forment, et des familles qu'ils comprennent. A.-L. de Jussieu divisait l'embranche- ment des Monocotylédons en 3 classes, d'a- près l'insertion des étamines : la lre (la 2e de sa méthode), pour les Monocotylédons à éta- mines hypogynes , à laquelle il donna plus tard le nom de Monohypogynie , dans la- quelle rentraient les familles des Aroïdes, des Massettes ou Typhacées, des Cypéroïdes, et des Graminées; la 2e, pour les Monoco- tylédons à étamines périgynes (Monopérigy- nie), comprenant les familles des Palmiers, des Asperges, des Joncs, des Lis, des Ananas, des Asphodèles, des Narcisses et des Iris; en- fin, la 3e, pour les Monocotylédons à étamines épigynes (Monoépigynie), qui renfermait les familles des Bananiers , des Balisiers , des Orchidées, et des Morrènesou Hydrochari- dées. Mais ces classes de A.-L. de Jussieu étaient de grandes sections basées sur le seul carac- tère, souvent douteux, de l'insertion, et qui tenaient beaucoup plus des classifications purement systématiques que de la méthode naturelle. Les botanistes de nos jours ont agi dès lors plus conformément à l'esprit de cette méthode en y renonçant, et en leur substi- tuant des groupes plus nombreux et géné- ralement naturels dans lesquels il existe toujours des caractères généraux, et, jusqu'à MON MON 323 un certain point , un air de famille souvent évident. Ces nouveaux groupes forment en quelque sorte de grandes familles, dans les- quelles viennent se grouper les familles pro- prement dites. Ils sont pour la plupart assez nettement tranchés chez les Monocotylédons pour que leur circonscription ne présente guère plus de variations, dans les différentes méthodes publiées pendant ces dernières 'années, que celle des familles elles-mêmes. C'est ce que montrera le tableau suivant par lequel nous terminerons cet article. Ce tableau servira non seulement à l'histoire de la méthode naturelle dans l'étendue de l'embranchement des Monocotylédons , mais encore il donnera le moyen de rattacher les unes aux autres les familles naturelles qui sont présentées isolément dans cet ouvrage. M. Fr.-Th. Bartling ( Ordines naturelles planlar., in- 8, Goltingœ, 1830) reconnaît parmi les Monocotylédons l'existence des 10 classes suivantes : Cl . 1 , Glumacées (Fam . : Graminées, Cypéracées). — Cl. 2, Joncinées ( Fam. : Restiacées , Joncacées , Xyridées , Commélinacées). — Cl. 3, Ensatœ (Fam. : Burmanniacées, Hypoxidées, Haernodoracées, Iridées , Amaryllidées , Broméliacées ). — Cl. 4, Liliacées (Fam. : Asphodélées , Col- chicacées, Smilacées, Dioscorées). — Cl. 5 , Orchidées (Fam. : Orchidées). — CI. 6, Sci- taminées (Fam. : Amomées, Cannacées, Mu- sacées). — Cl. 7, Palmiers (Fam. : Pal-' miers). — Cl. 8 , Aroïdées (Fam. : Callacées, Orontiacées , Pandanées , Typhacées ). — Cl. 9, Hélobiées (Fam. : Naïadées, Podostem- mées , Alismacées , Butomées ). — Cl. 10 , Hydrocha ridées. M. Endlicher, dans son Gênera planlar um (gr.in-8°, Vienne, 1839) et dans son Enchi- ridion botanicon (in-8, Leipsick et Vienne , 1841), établit les 11 classes suivantes parmi ses Amphibrya, que nous savons correspondre aux Monocotylédons. Cl. 1 (la 12e de sa mé- thode), Glumacées (Fam. : Graminées, Cy- péracées). — Cl. 2, Enantioblastées (Fam. : Centrolépidées , Restiacées , Ériocaulonées , Xyridées, Commélinacées). — Cl. 3, Hélo- biées (Fam. : Alismacées, Butomacées ). — CI. 4, Coronariées (Fam. : Joncacées, Phi- lydrées, Mélanthacées, Pontédéracées, Lilia- cées, Smilacées). — CI. 5, A rtorhizées (Fam. : Dioscorées , Taccacées ). — Cl. 6, Ensatœ (Fam. : Hydrocharidées, Burmanniacées, Iri- dées, Haernodoracées, Hypoxidées, Amaryl- lidées , Broméliacées ). — Cl. 7, Gynandres (Fam. : Orchidées , Apostasiées ). — Cl. 8 , Scitaminées (Fam. : Zingibéracées, Canna- cées, Musacées). — Cl. 9, Fluviales (Fam.: Naïadées , Lemnacées). — Cl. 10, Spadici- flores (Fam. : Aroïdées , Typhacées, Panda- nées). — Cl. 11, Princes (principes) (Fam. : Palmiers). M. Meisner, dans son Gênera (Plantar. vascularium gênera, in-fol., Leipsick, 1836- 1843), n'admet parmi les Monocotylédones que 9 classes , dont la première est même formée par des plantes qui ne peuvent guère appartenir à cet embranchement du règne végétal. Cl. 1, Rhizanthées (Fam. : Balanophorées, Cytinées, Rafflésiacées). — Cl. 2 , Spadiciflores (Fam. : Palmiers, Pan- danacées , Typhacées , Aroïdées). — Cl. 3 , Hélobiées (Fam. : Naïadées, Alismacées, Bu- tomées, Hydrocharidées). — Cl. 4, Gynan- dres (Fam. : Orchidées , Apostasiées). — Cl. 5, Scitaminées (Fam. : Zingibéracées, Cannacées, Musacées). — Cl. 6, Ensatœ (Fam. : Burmanniacées, Iridées, Amarylli- dées, Broméliacées, Haernodoracées, Hypoxi- dées). — Cl. 7, Coronariées (Fam. : Ponté- déracées, Liliacées, ?Taccacées, Dioscoréa- cées, Ophiopogonées, Mélanthacées, Jonca- cées, Philydrées). — Cl. 8, Enantioblastées (Fam. Commélinacées, Mayacées, Xyridées, Ériocaulées, Restiacées, Centrolépidées). — Cl. 9, Glumacées (Fam. : Cypéracées, Gra- minées). M. Lindley a conservé de grands groupes analogues aux classes des autres botanistes ; mais il leur a donné une autre dénomina- tion, celle d'Alliances, et il a adopté les classes de De Candolle , qui ne sont autre chose que les grands embranchements du règne végétal. Ces Alliances , que distingue la désinence commune en aies , sont au nom- bre de 11 pour les Monocotylédons, aux- quels il conserve le nom d'ENDOGÈNEs {voy. The vegetableKingdom, in-8, Lond. 1846). AU. 1 (la 7e de la méthode), Glumales (Fam.: Graminacées , Cypéracées , Desvauxiacées , Restiacées, Ériocaulacées). — AU. 2 , Arales (Fam. : Pistiacées, Typhacées, Aracées, Pan- danacées). —AU. 3, Palmales (Fam. : Pal- macées). — AH. 4, Hydrales (Fam. : Hydco- charidacées , Naïadacées , Zostéracées ). — AH. 5, Narcissales (Fam. : Broméliacées, 324 MON Taccacées , Hœmodoracées , Hypoxidacées , Amaryllidacées, lridacées). — Ail. 6 , Amo- males (Fara. : Musacées, Zingibéracées, Ma- rantacées). — Ail. 7, Orchidales (Fara. : Bur- manniacées, Orchidacées, Apostasiacées ). — Ail. 8 , Xyridales (Fam. : Philydracées , Xyridacées, Commélinacées, Mayacées). — Ail. 9, Joncales (Fam. : Joncacées, Orontia- cées). — Ail. 10, Liliales (Fam. : Gilliésia- cées, Mélanthacées , Liliacées, Pontédéra- cées). — AU. 11 , Alismales (Fam. : Buto- macées, Alismacées, Joncaginacées). Enfin nous allons terminer cet exposé en reproduisant le tableau des classes admises par M. Ad. Brongniart pour les Monocoty- lédons dans son Énumération des genres de plantes cultivées au Jardin du Roi en 1843 (in-12, Paris 1843), et nous y joindrons les caractères assignés à ces classes , ainsi que la division dichotomique à l'aide de laquelle on parvient jusqu'à elles. Monocotylédones. *lre Série, PÉRISPER- mées. Embryon accompagné de périsperme (il y a quelques exceptions à ce caractère dans quelques Aroïdées). § 1. Périanthe nul ou sépales glumacés; périsperme amylacé. Cl. 1 (la 7e de la méthode). Glumacées. Périanthe nul; organes reproducteurs recou- verts par les bractées seules; pistil 1-ovulé ; embryon placé en dehors du périsperme. (Fam. : Graminées, Cypéracées.) Cl. 2. Joncinées. Périanthe à sépales glu- macés ou verts; pétales glumacés ou corol- loïdes ; embryon souvent en dedans du pé- risperme. (Fam. : Restiacées,Ériocaulonées, Xyridées, Commélinées, Joncacées.) Cl. 3. Aroidées. Périanthe nul ou très imparfait; fleurs sessiles sur un spadice sim- ple, et le plus souvent enveloppées par une spathe, souvent unisexuées; pistil composé de 1 à 6 carpelles uni ou pluri-ovulés ; em- bryon entouré par le périsperme. (Fam. : Aracées, Typhacées.) § 2. Périanthe nul ou double, sépaloïde ou pétaloïde ; périsperme charnu ou corné , oléo-albumineux, sans fécule. Cl. 4. Pandanoïdées. Fleurs sessiles sur un spadice; périanthe nul ou très impar- fait; périsperme charnu, huileux. (Fam. : Cyclanthées, Freycinétiées, Pandanées.) Cl. 5. Phœnicoïde'es. Fleurs sessiles sur un spadice simple ou rameux , renfermées MON dans une spathe simple ou multiple, souvent 1 -sexuées; périanthe double, sépaloïde; étamines 3-6; pistil à 1-3 carpelles 1-ovu- lés; fruit 1-3-sperme, indéhiscent; péri- sperme corné ou huileux. (Fam. : Nipacées, Phytéléphasiées, Palmiers.) Cl. 6. Lirioïdées. Périanthe double, péta- loïde (rarement sépaloïde), libre ou adhérent à l'ovaire ; étamines 3-6 ; pistil à 3 carpelles ; ovules bisériés, nombreux (rarement 2-1); fruit capsulaire ou bacciforme ; périsperme corné ou charnu. (Fam. : Mélanthacées, Li- liacées, Gilliésiées, Amaryllidées , Hypoxi- dées, Astéliées, Taccacées, Dioscorées, Iri- dées, Burmanniacées.) § 3. Périanthe double , l'interne ou tous les deux pétaloïdes ; périsperme amylacé. Cl. 7. Bromélioïdes. Périanthe régulier, libre ou adhérente l'ovaire; étamines 3-6 ou rarement plus , toutes fertiles. ( Fam. : Haemodoracées , Vellosiées, Broméliacées, Pontédériacées.) Cl. 8. Scitaminées. Périanthe irrégulier, adhérent à l'ovaire, une des divisions label- liforme; étamines en partie stériles ou pé- taloïdes , souvent une seule fertile. ( Fam. : Musacées, Cannées, Zingibéracées.) ** 2e série. Apérispermées. Périsperme nul. Cl. 9. Orchioïdées. Périanthe adhérent, irrégulier ou rarement régulier; étamines 1-3, insérées sur le style. (Fam. : Orchidées, Apostasiées.) Cl. 10. Fluviales. Périanthe libre ou adhérent, double ou quelquefois nul, l'ex- terne sépaloïde, l'interne pétaloïde: étami- nes indépendantes du pistil, souvent dans des fleurs distinctes. (Fam. : Hydrochari- dées, Butomées, Alismacées, Naïadées. Lera- na(Jes. (P. Duchartre.) *MOIVOCRAlVIA (,x5vo?, seul; y.o*-/.ov, crâne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Laporte de Castelnau (Ann. de la Soc. Ent. de Fr.t t. I, p. 410. — Hist. nat. des An. art., II, p. 150). L'auteur a formé ce g. avec deux espèces du Brésil, qu'il nomme M. nigricans et luridipennis. (C.) *MONOCRASPEDON (uôvoç, seul ; xoacr- «£<îov, frange , bord), acal. — Sous-genre établi par M. Brandt pour les Aurélies qui ont le bord simple du côté ventral et des MON MON 325 tentacules sur un seul rang sans tentacules rudimentaires. (Duj.) *MONOCREPIDIES (po'voç, seul ; xPW?, sandale), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Sternoies , tribu des Élatérides, créé par Eschscholtz (Entomo- logischer archiv. , von Th. Thon, 1829, p. 51), et adopté par Latreille, Dejean et Germar. Une cinquantaine d'espèces, toutes américaines, font partie de ce genre: nous citerons principalement les M. castanipes , flabellicornis , vespertinus, unifascialus et rnelancholicus de Fabr., geminatusy scalaris, et abbreviatus de G. (G.) MONOCULUS. crust. — Voy. monocle. *MONOCYSTIS fco'vos, seul; xuVtcç, ves- sie), bot. ph. — Genre de la famille des Can- nacées?, établi par Lindley (Introduct. edii., t. II, p. 445). Herbes de la Chine. *MONODACNA (^ovoç, un seul; ytoç, dent molaire ). infus. , systol. — Dé- nomination par laquelle M. Ebrenberg dé- signe les Systolides ou Rotateurs dont les mâchoires n'ont qu'une seule dent. (Dm.) MONOGONIA, Presl. (Pterid., 146, t. 5, f. 15). BOT. CR. — Voy. PTERIS. MONOGRAMMA (ao'vo; , seul ; ypaW , ligne), bot. cr. — Genre de la famille des Fougères-Polypodiacées, établi par Commer- son (Schkuhr, Crypt. , 82, t. 87) pour des Fougères originaires de l'Inde occidentale et de l'île de Mascareigne. MONOGYNIE. Monogynia (f*o'voç , seul ; yvv/j, pistil), bot. ph. — Ce nom, qui dé- signe les plantes dont la fleur n'a qu'un pistil , a été donné par Linné au premier ordre des treize premières classes du sys- tème sexuel. MONOGYRIA, DC. (Prodr., 325). bot. ph. — Voy. neja , D. Don. *MONOHAMMUS ( p&oç , seul ; â^a , nœud ). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Mégerle , adopté par Dabi et Dejean , dans leurs catalogues respectifs, par Mulsant et tous les auteurs contemporains. Ce genre, qui a des repré- sentants dans toutes les parties du monde, renferme plus de 40 espèces. Nous citerons, parmi celles d'Europe , les M. maculatus Ziegler, sartor , sutor de F., Gallo-provin- cialis d'Ol.; et parmi les espèces exotiques, les Lamia crucifera , dentator , titillator , ruspator, rusticator, et luscus de F. (C.) MONOHYPOGYME. Monohypogynia (uovoç, seul; yirô , sous; yuvvf, pistil), bot. ph. -— Première division établie dans la classe des Monocotylédons. Voy. ce mot. *MONOILEMA. ms. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, famille des Longicornes, tribu des Pi ioniens , créé par Say et adopté par M. Guérin-Meneville (le. reg. an.y t. III, 2, p. 216). L'espèce type est originaire des États-Unis. (G ) MONOÏQUES, bot. ph. — Voy. moncecie. *MONOLABIS (,uovoç, un seul; i«€lç, agrafe ). infds., systol. — Genre établi par M. Ehrenberg, dans sa famille des Philodi- nés qui répond à notre famille des Rotifcres, pour une espèce peu connue,.)/. c *MONOLOBA (uo'voç, seul ; Mg;, lobe'. ins. — Genre de Coléoptères hétéromères,. famille des Xystropides, tribu des Ciste- lites, créé par Solier (Ann. delà Soc. ent. de Fr.y t. IV, p. 235), qui lui donne pour type la M. dircœoides, espèce du Brésil. (C.) *M01\OLOPHUS (,uovo; , seul ; fcqrfa ai- grette), bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées-Alpiniées, établi par Wallich MON MON 327 (PL as. rar., 1 , 24). Herbes de l'Inde. Voy. ZINGIBÉRACÉES. *MONOLOPIA (povoç , seul; W?s , écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées - Sénécionidées , établi par De Candolle (Prodr. , VI, 74). Herbes du Cap. Voy. COMPOSÉES. *MOI\OMACRA (/aovoç, seul; paxpog, long), ins. ~ Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Alticites ( Chryso- mélines de Lat.) , créé par nous , et adopté par Dejean (Catal., 3e éd., p. 413) , qui en mentionne 15 espèces d'Amérique. Parmi elles nous citerons les deux suivantes : Crio- ceris pollens et restituta (tïbialis 01.) Fab.; l'une est originaire de la Guadeloupe et l'autre de Cuba. (C.) MONOMÈRES. Monomera. ins. — Der- nière section de l'ordre des Coléoptères , établie par Latreille, et composée d'espèces qui n'offrent qu'un seul article à chaque tarse; elle ne renferme jusqu'à présent que le seul genre Clambus , ayant pour type le Dermestcs armadillo de Degéer. (C.) *MONOMERIA (p.o'voç, seul ; pcpTs, tige). bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- dées -Dendrobiées, établi par Lindley (Or- chid., 61). Herbes du Népaul. Voy. orchi- dées. *MONOMMA (p.ovoç , seul ; op.ua , vue ?). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Diapériales, tribu des Taxicornes, créé par Klug (Insecten von Madagascar, 1833, p. 94, tab. 4, f. 6), qui lui donne pour type le M. irroratum. Le genre Hy- poragus de Dejean paraît être synonyme du genre en question ; mais ce dernier au- teur en aurait alors fait, à tort, un penta- mère de la famille des Clavicornes. (C.) MOIVOMORPRES. Monomorpha. ins. — Syn. deThysanures. Voy. ce mot. (H. L.) *MONOMPnALIENS. Monomphalii{v.6- voç, seul; èp.cpaXc'ç, ombilic), térat. — Seconde famille de Monstres doubles autositaires , caractérisée principalement par la réunion de deux sujets presque complets , à ombilic commun. Deux sections ont été établies dans cette famille par M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire (Tératologie générale, t. III, p. 67) ; la pre- mière comprend les Monomphaliens à union sous-ombilicale, et ne se compose que du seul genre Ischiopage. La seconde section, caractérisée par Yunion sus-ombilicale, ren- ferme les genres Xiphopage , Sternopage, Ectopage et Hémipage. Nous allons entrer dans quelques détails caractéristiques et descriptifs sur chacun d'eux. 1. Ischiopage. Ischiopages ('^tov, ischion : itays'çf uni). Ce genre, le seul, comme nous l'avons dit, qui se rapporte à la première- section, a pour caractères: Deux individus s ombilic commun, réunis dans la région hy- pogastrique. Un Ischiopage est ainsi un être double, de forme très allongée, terminé à chacune de ses extrémités par un thorax, deux membres thoraciques, un cou, une tête, et présentant, danslaportion moyenne, un dou- ble abdomen , de doubles membres abdomi- naux et, tout-à-fait au centre, l'ombilic com- mun. La fréquence des cas d'Ischiopagie chez l'homme et les animaux a procuré à laseïence de nombreuses et utiles observations sur l'organisation de ces Monstres. Duverney, Dubreuil, Geoffroy-Sain t-Hilaire, ont fait sur ce genre d'anomalies des travaux remarqua- bles, et M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire , qui a eu plusieurs fois l'occasion d'observer des Ischiopages, a publié sur leur organisa- tion (Traité de Tératologie) un travail digne d'intérêt. Les appareils de la région pelvienne offrent une disposition très remarquable. Ainsi, en premier lieu, les bassins, à peu près normaux en arrière, sont largement ouverts en avant, et les deux pubis de chaque sujet, rejetés tout-à-fait latéralement, au lieu de s'unir entre eux sur la ligne médiane, vont se con- joindre à droite et à gauche avec ceux de l'autre sujet. De là deux symphyses pubien- nes disposées à peu près comme dans l'état normal , mais placées l'une à droite et l'au- tre à gauche. De là aussi l'existence, non de deux bassins , mais bien d'un seul et très vaste bassin composé de doubles matériaux. Ce mélange de deux bassins entraîne né- cessairement des anomalies dans la compo- sition des appareils intra-pelviens. Ainsi, il existe deux vessies latérales, le plus souvent unies et communiquant entre elles plus ou moins largement, et appartenant chacune pour moitié aux deux sujets composants. L'appareil sexuel présente de semblables modifications ; sa portion antérieure se divise 328 MON dans chaque sujet en deux moitiés dont cha- cune suit le pubis de son côté, et va de même s'associer à une moitié analogue fournie par l'autre sujet. Quant aux intestins qui occu- pent la partie postérieure de la cavité pel- vienne, ils sont plus courts que dans l'état normal et se réunissent en un rectum com- mun qui s'ouvre ordinairement à l'extérieur, mais quelquefois, quand les deux vessies sont conjointes, dans la poche commune qui résulte de leur union. Les artères ombilica- les, généralement au nombre de trois, quel- quefois de deux , sont placées d'abord aux deux côtés de la vessie , et de là , suivant la disposition accoutumée, se portent à l'ombilic commun. 2. Xiphopage. Xiphopages (Sc'cpoç, épée; «ayetç, uni). Dans la Xiphopagie, la réunion des individus a lieu de l'extrémité inférieure du sternum à l'ombilic commun. Ce genre est de tous ceux du second groupe celui dont l'union est le moins étendue, et qui, par con- séquent, s'écarte le moins du type normal. Malgré le peu de rareté des cas de Xipho- pagie, l'anatomie de ces Monstres est peu connue. Les recherches de Barkow (Monstra animalia duplicia per anatomen indagala) faites sur un agneau double bimâle sont les seules à l'aide desquelles il soit possible de donner quelques détails sur l'organisation interne des Xiphopages. La réunion des deux sujets composants se faisait par la partie inférieure des sternums qui, libres et offrant supérieurementladisposition normale, chan- geaient ensuite de direction pour se porter l'un au-devant de l'autre et se conjoindre entre eux. Il existait deux cœurs inégalement volu- mineux,dont le plus petit à un seul ventricule; ils étaient complètement séparés, enveloppés même chacun d'un péricarde propre, mais contigus sous la portion commune des ster- nums. Les deux foies se trouvaient réunis en une masse unique, mais très volumineuse, soutenue par deux ligaments suspenseurs, et pourvue de deux vésicules biliaires. Les deux diaphragmes étaient pareillement conjoints en un seul; ils n'avaient même pour eux qu'un seul centre tendineux. Quant aux intestins, aux estomacs et aux autres organes abdominaux, ils étaient tous doubles et sé- parés. Les cas de Xiphopagie sont assez fréquents chez l'homme aussi bien que chez les ani- Ï\I0N maux. C'est à ce genre d'anomalie qu'on doit rapporter un Monstre mouomphalien devenu célèbre dans toute l'Europe; nous voulons dire cet être double, né en 1811 de parens chinois établis dans le royaume de Siam, nommé Chang-Eng, et que Paris a vu, en 1835, sous le nom des Frères siamois. Nous ne pouvons mieux faire que de rappor- ter ici ce qu'en dit M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire dans sa Tératologie générale. « Très semblables l'un à l'autre par les traits de leur visage, mais différant sensi- blement par leur taille et par leur force, Chang et Eng sont unis entre eux de l'om- bilic à l'appendice xiphoïde. Dans leur en- fance, les deux frères siamois se trouvaient opposés face à face, et se touchaient mutuel- lement, au-dessus et au-dessous du lien d'union , par leurs thorax et par leurs ab- domens. Si cette disposition première , qui est commune à tous les Xiphopages nais- sants, eût persisté pendant la vie de Chang et d'Eng , ils n'eussent pu ni marcher dans le même sens, ni s'asseoir en même temps, et ils se fussent réciproquement gênés et en- través dans toutes leurs actions. De là les efforts faits dès l'enfance pour arriver à des relations mutuelles plus commodes et mieux harmoniques, et par suite des modifications aussi heureuses pour les deux frères qu'elles sont physiologiquement remarquables. Les deux appendices xiphoïdes , au lieu de se continuer inférieurement dans les plans des sternums , se sont relevés et rejetés latéra- lement, l'un à droite, l'autre à gauche; ils forment, avec les parties musculaires et cu- tanées, très étendues en longueur, dont ils sont recouverts , une sorte de bande qui se porte transversalement d'un sujet à l'autre. Cette bande, par laquelle l'union primitive- ment intime et immédiate des deux sujets composants se trouve, en quelque sorte, changer en une union médiate et à distance , a, dans l'état présent, jusqu'à 5 pouces de longueur sur 3 de large, et est flexible, mais inégalement dans tous les sens. Les deux appendices xiphoïdes , placés bout à bout, sont-ils en rapport par des articula- tions très lâches, soit avec le corps des sternums , soit l'un avec l'autre? ou bien , sous l'influence d'efforts gradués et presque continus, se seraient -ils séparés peu à peu ou même écartés ? C'est ce que le tou- MON MON 3*29 cher de ta bande d'union eût pu facile- ment apprendre , et cependant c'est ce que j'ignore encore, les deux frères s'étant con- stamment refusés à laisser achever un exa- men qu'ils disaient douloureux. Ils ont tou- tefois suppléé en partie aux données qu'eût pu fournir cet examen , en exécutant sous mes yeux plusieurs mouvements, et prenant plusieurs positions qui attestent, dans la bande d'union , une flexibilité beaucoup plus grande que ne l'ontsupposée les auteurs. Ainsi j'ai, vu l'un des deux frères restant droit, l'autre se baisser, et dans ce moment son thorax tournait sur la bande d'union comme sur une sorte de pivot. Je les ai vus aussi se placer l'un en face de l'autre comme ils l'étaient dans leur enfance. Mais ces po- sitions, et cette dernière elle-même , dont l'organisation se plie à l'influence long- temps prolongée d'une habitude, sont pour Chang et Eng des attitudes forcées qu'ils s'empressent de quitter pour reprendre ce qui est aujourd'hui leur état ordinaire , c'est-à-dire pour se mettre l'un par rapport à l'autre de côté et à angle droit. » C'est ainsi placés qu'ils se couchent , qu'ils s'asseoient, qu'ils se tiennent debout, qu'ils marchent, comparables à deux per- sonnes qui, serrées l'une contre l'autre, se touchent réciproquement par un des côtés de leurs poitrines. Aussi la progression né se fait-elle ni pour l'un ni pour l'autre , di- rectement d'avant en arrière, mais obli- quement, suivaut la diagonale de l'angle qu'ils forment entre eux. Chacun d'eux a l'un des côtés de son corps placé en avant , et, relativement à l'ensemble de l'être dou- ble , en dehors ; l'autre en arrière et en dedans. De même la jambe et le bras droits de l'un des frères, la jambe et le bras gau- ches de l'autre, sont en avant ; les deux au- tres jambes et les deux autres bras en ar- rière. De là une inégalité très marquée d'action , d'exercice , et par suite de déve- loppement entre les deux membres, d'abord semblables et égaux, de chaque paire thora- cique et abdominale. Tandis que Chang et Eng laissent leurs bras postérieurs pendre comme inertes derrière leur double corps , ou bien, et c'est le plus souvent, les entre- lacent mutuellement autour de leur6 cous ou de leurs poitrines , tous les actes de la préhension , aussi bien ceux qui exigent de T. VIÏI. la force que de l'adresse, restent dévolus aux bras antérieurs : aussi sont-ils robustes et bien musclés ; les deux autres , au con- traire, faibles et grêles. Pareillement, dans la marche, dans la course, dans le saut même, qui s'accomplit par les efforts instan- tanément combinés et toujours harmoniques des deux frères , les jambes postérieures ne font que seconder et pour ainsi dire que suivre les deux antérieures : aussi sont-elles faibles , maigres , et même, chez l'un des deux surtout , très sensiblement cagneuses. Les deux moitiés du corps et même de la tête, les yeux exceptés, pour lesquels a pré- cisément lieu l'inverse, offrent des diffé- rences moins marquées, mais analogues, en sorte que, par une disposition que la simplicité de son explication ne rend pas moins singulière, le côté droit d'Eng se trouve beaucoup plus semblable au côté gauche de Chang, et réciproquement, qu'à l'autre moitié de son propre corps. « Dans les circonstances ordinaires, lors- que tous deux sont également calmes ou également animés, la respiration et les pul- sations artérielles sont simultanées chez Chang et Eng. Cependant il n'en est pas toujours ainsi. L'un des deux frères s'étant un jour baissé pour examiner le jeu d'une montre, son pouls s'accéléra aussitôt, au rapport d'un médecin instruit , le docteur Waran , tandis que celui de l'autre jumeau ne subit point de changement sensible ; mais l'isochromisme ne tarda pas à se réta- blir. Les médecins de Londres et de Paris ont eu aussi occasion de constater à plu- sieurs reprises, et même quelquefois sans cause apparente , des différences plus ou moins marquées dans le nombre des pul- sations. » Les deux Siamois montrent de même dans leurs autres ifonctions une concordance remarquable , mais non absolument con- stante, comme les journaux des États-Unis, de Londres, de Paris, se sont plu à le ré- péter successivement, et comme le disaient eux-mêmes Chang et Eng aux personnes qui se contentaient de leur adresser quel- ques vagues questions. Sans doute rien de plus curieux que le contraste d'une dualité physique presque complète et d'une unité morale absolue ; mais aussi rien de plus contraire à la saine théorie. J'ai fait avec 42 330 MON MON soin toutes les observations, recueilli tous les renseignements qui pourraient m'éclai- rer sur la valeur d'une assertion tant de fois répétée; et j'ai trouvé qu'entre les principes méconnus de la théorie et toutes les décla- mations physiologiques dont l'unité morale des frères siamois a été si longtemps l'iné- puisable texte, c'est aux premiers, comme on devait s'y attendre, que les faits donnent entièrement gain de cause. » Jumeaux créés sur deux types presque identiques, puis inévitablement soumis pen- dant toute leur vie à l'influence des mêmes circonstances physiques et morales ; sem- blables d'organisation et semblables d'édu- cation, les deux frères Siamois sont devenus deux êtres dont les fonctions, les actions , les paroles , les pensées même , sont presque toujours concordantes, et, si l'on peut s'ex- primer ainsi, se produisent et s'accomplis- sent parallèlement. Leurs heures d'appétit, de sommeil, de veille, leurs joies, leurs colères, leurs douleurs, sont communes; les mêmes idées, les mêmes désirs se font jour au même moment dans ces âmes jumelles ; la phrase commencée par l'un est souvent achevée par l'autre. Mais toutes ces concor- dances prouvent la parité et non l'unité; des jumeaux anormaux en présentent sou- vent d'analogues, et sans doute en offri- raient de tout aussi remarquables , s'ils eussent invariablement pendant toute leur vie , comme les deux Siamois , vu les mêmes objets, perçu les mêmes sensations, joui des mêmes plaisirs , souffert des mêmes douleurs. » Ghang et Eng ont l'un pour l'autre l'affection la plus tendre. Obligés de mar- cher, de s'asseoir, de se coucher, de se lever ensemble, de s'obéir tour à tour , et de se faire mutuellement , et presque à chaque instant de leur vie, le sacrifice de leur volonté, à peine les a-t-on vus quel- quefois dans une passagère mésintelligence. Telle est même la force de leur mutuelle «affection , qu'ils ne trouvent pas acheté trop :her, au prix de la gêne constante de leurs mouvements, le bonheur de se sentir sans cesse l'un près de l'autre, et de réaliser à la lettre cette belleimage de l'amitié : Tous deux ne sont qu'un, et chacun est deux. On assure que, plusieurs chirurgiens ayant conçu le projet, trop hardi peut-être, de les rendre à l'état normal par leur séparation, ce fut ce sentiment, bien plus que la crainte de la douleur ou de la mort, qui les détermina à se refuser à toute opération. » Les deux frères siamois, aujourd'hui façonnés aux mœurs européennes, parlent tous deux avec la même facilité la langue anglaise, pour laquelle ils ont presque en- tièrement oublié le chinois. Ils s'entretien- nent volontiers avec les personnes qui les visitent. Souvent même chacun d'eux suit séparément une conversation distincte avec des interlocuteurs différents ; mais entre eux ils ne s'adressent presque jamais la parole, et lorsqu'ils le font, ce n'est que pour se dire quelques mots en apparence sans suite et à peine intelligibles pour d'au- tres. Comment , en effet , concevoir cet échange rapide et répété de faits et d'idées que l'on appelle conversation entre deux êtres qui, unis ensemble par un lien indis- soluble, voient tous les mêmes objets, en- tendent toutes les mêmes paroles, et sont l'un à l'autre , à chaque instant de leur vie, un confident inévitable? » 3. Sternopage. Sternopages ( ax/pvov , sternum; Traynç, uni). Ce genre est prin- cipalement caractérisé par la jonction de deux individus face à face, depuis l'ombi- lic jusqu'à la partie supérieure de la poi- trine. Il diffère du genre précédent (Xipho- phage) par l'étendue très inégale de la ré- gion d'union , et surtout par la disposition très différente des viscères thoraciques et sus-abdominaux réunis entre eux, d'un su- jet à l'autre. Les observations assez nombreuses faites sur les Sternopages par différents auteurs, entre autres par M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire , ont suffisamment démontré l'or- ganisation de ces Monstres. Le sternum de chaque sujet est divisé en deux moitiés re- jetées latéralement, et reportées ainsi sur les flancs. Là, rencontrant les deux moitiés semblablement disposées du sternum de l'autre sujet, elles se sont réunies avec elles ; de là deux sternums latéraux et communs aux deux sujets, du reste régulièrement conformés. Les cavités thoraciques, au nom- bre de deux, sont réunies en une seule et très vaste cavité, limitée par quatre parois, savoir : deux costo-dorsales , directement opposées l'une à l'autre; deux costo-ster- MON MOIN 131 nales, également opposées entre elles. Cha- cune des premières appartient en propre à l'un des sujets composants , tandis qu'au contraire les parois costo-sternales appar- tiennent, chacune pour moitié, aux deux sujets composants à la fois. Les organes tho- raciques s'écartent peu de leur conforma- tion normale; ainsi les poumons, qui sont au nombre de quatre, ne présentent rien de remarquable. Les organes de la région sternale , spécialement le péricarde et le cœur, présentent de graves modifications. Les deux péricardes sont confondus en un seul et vaste péricarde renfermant deux cœurs, ou, le plus ordinairement, un double cœur s'étendant d'un sternum à l'autre. Les deux cœurs sont plus ou moins intimement soudés, et, suivant le degré d'intensité de cette union , ils communiquent entre eux par un plus ou moins grand nombre de leurs cavités. Cette union se fait constam- ment sur la ligne médiane, et entre les faces similaires des deux organes. Le thorax est séparé de l'abdomen par un double dia- phragme, au-dessous duquel est placé un foie également double, très volumineux, ayant deux vésicules biliaires, s'étendant de l'une des parois abdominales à l'autre. M. Isidore Geoffroy Saint Hilaire a déjà eu plusieurs fois l'occasion de constater dif- férents cas de Sternopagie chez l'homme. Les animaux en ont aussi présenté quelques exemples, entre autres un faon de Cerf et un de Veau. 4. Ectopage. Ectopages (Ixto'ç, en de- hors; woyetç, uni). Ce genre est caractérisé principalement par la jonction latérale de deux individus, à partir de l'ombilic, sur toute l'étendue du thorax. Ici, les deux su- jets composants sont placés à peu près à angle droit, et ont tous deux la face tour- née du côté de la plus grande paroi thora- cique. Les rachis sont postérieurs, par rap- port à l'être double tout entier, comme par rapport à chacun des individus. Sur les quatre bras, deux, placés aux deux côtés de la grande paroi thoracique, offrent la dispo- sition normale et sont semblables entre eux; les deux autres, au contraire, placés postérieurement, sont ordinairement plus petits ou plus grêles que les premiers, et tel- lement rapprochés l'un de l'autre, que quel- quefois ils se soudent, et forment alors un double bras appartenant pour moitié à l'un et à l'autre des sujets composants. L'organisation interne des Ectopages a beaucoup de rapports avec celle des Sterno- pages. Ils ont de même un double thorax, et entre eux un double cœur, qu'un diaphragme unique, mais très vaste, sépare des viscères abdominaux. Le foie est unique et inter- posé entre les estomacs distincts. Dans cer- tains cas, les intestins grêles étaient réunis et confondus en un seul , les gros intestins étant au contraire constamment séparés l'un de l'autre. On ne connaît qu'un assez petit nombre de cas d'Ectopagie, tous présentés par l'es- pèce humaine. 5. Hémipage. Hemipages ',(^tav s , demi ; «ayît'ç, uni). La réunion latérale de deux in- dividus à ombilic commun, sur toute l'éten- due du thorax et du cou, et presque par les mâchoires , tel est le principal caractère de l'Hémipagie. Dans ce genre, comme dans les deux précédents , les deux corps sont unis par les thorax , et ont deux parois thoraci- ques opposées et très inégales; de plus, les deux faces dans leur portion inférieure , et les deux cous, se conjoignent antérieure- ment, mais obliquement, et chaque sujet conserve , distincts et séparés , seulement la partie supérieure de sa face et son crâne en- tier , ainsi que la portion inférieure de son abdomen. L'organisation interne des Hémipages se trouve parfaitement en rapport avec leur con- formation externe ; et parmi les dif féren ts Hé- mipages observés , nous devons citer comme type du genre l'enfant double, bimâle, qui appartient à la collection tératologique de Berlin, et que Barkow a pu observer dans tous ses détails. Entre deux colonnes verté- brales séparées dans toute leur étendue , se trouvaient interposés supérieurement deux sternums inégaux , et quatre rangs de côtes disposées comme dans l'Ectopagie. Au-dessus d'un double diaphragme , il existait quatre poumons et deux cœurs distincts, mais iné- gaux en volume et en développement. Les deux trachées étaient distinctes ; mais il n'existait qu'un seul œsophage, un seul es- tomac, un seul duodénum, un seul jéjunum et un seul pancréas, tandis qu'au contraire il existait deux rates et deux foies. Chez les animaux, un Agneau, un Mou- 332 MON MON ton et un Cochon ont seuls, à peu près, présenté des exemples d'Hémipagie. Tous les Monoraphaliens , comme la plu- part des Monstres , sont généralement peu viables. A peine en connaît-on quelques uns qui soient parvenus à l'état adulte, ou même qui aient achevé Ja première enfance ; en- core ces exemples ne sont-ils offerts que par les genres dans lesquels l'union est la moins étendue et la moins profonde. Un dernier fait à constater, c'est que généralement les i'idividus composants sont de même sexe, c'est -à-dire ou bifemelles, ou bimâles , ou, ce qui est très rare, bi-hermaphrodites. (J.) MONOMYAÏRES (f*$voç, un seul ; pvt&, muscle), moll. — Ordre de Conchifères ou Mollusques acéphales établi par Lamarck pour ceux dont la coquille bivalve ne présen te qu'un seul muscle adducteur, comme les Huîtres et les Peignes. Voy. mollusques. (Duj.) MONOMYCES (,a0'voÇ, un seul; p&nç, champignon), folyp. — Genre établi par M. Ehrenberg aux dépens des Fongies et des Garyophyllies , pour les espèces de Phytoco- raux polyactinies non arborescents qui ont des étoiles fixées, solitaires, ou produisant simplement des gemmes par le côté', et dont les lames sont simplement rayonnantes, sou- vent inégales, en même temps que le man- teau enveloppe toute la tige jusqu'à la base. La Fongia patellaris de Lamarck est le type de ce genre. Elle se trouve dans les mers de l'Inde et dans la Méditerranée. (Duj.) MONONYCHUS ( pA**, seul ; gfc$ on- gle), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Apostasimérides cryptorhynchides, proposé par Schuppel et adopté par Dejean , Latreille, Germar et Schœnherr. Ce der- nier auteur ( Dispositio methodica , p. 299 ) cite, comme faisant partie de ce genre, les espèces suivantes : M. Pseudacori F., Sal~ viœ Gr., Ireos Pal 1. {Bufo F.), et Vulpecu- lus F. Les deux premières sont propres à l'Europe, la 3e est d'Asie (Sibérie ) et la 4® d'Amérique (Caroline). (C.) *MONOI\YX (fxo'vo;, seul; ftvf, ongle). ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hé- téroptères, tribu des Népiens , établi par Laporte de Castelnau. M. Blanchard, qui a adopté ce genre (Hist. des Insectes, publiée par Firmin Didot), lui donne pour carac- tères essentiels : Tarses pourvus d'un seul crochet ; yeux médiocrement saillants ; cuis- ses très épaisses. Le type de ce genre est le Mononyx raplo- nusLap» (Ess. kém., pi 16, n° 2) , qui se trouve au Brésil. MONOPÉRIGYNIE. Monoperigynia (u.6- voç , seul; respi, autour; yuvvj , pistil), bot. pb. — Deuxième division établie dans la classe des Monocotylédons. Voy. ce mot. MONOPÉTALE. Monopetalus (pc;, seul; wrrcdov , pétafo ). bot. ph. — Nom donné aux plantes dont les fleurs ont la co- rolle composée d'une seule pièce , et à une des trois grandes divisions établies dans les Dicotylédons (Apétales, Monopétales, Poly- pétales). *MONOPHADNUS. ins.— M. Hartig a dé- signé ainsi, dans le groupe des Tenthrédites, de l'ordre des Hyménoptères, une des divi- sions du genre Salandria. Voy. ce mot. (Bl.) MONOPHLEBA. ms. — Genre de l'or- dre des Hémiptères bomoptères , tribu des Cocciniens, établi par Latreille {Fam. nat.), et considéré par M. Blanchard comme une simple section du genre Cochenille. Voy, ce mot. MONOPHORE (f^oç, un seul ; «épo? ou yépoq, trou), mole., tunic. — Dénomination employée par M. Bory de Saint-Vincent pour désigner te Pyrosome. Voy. ce mot. (Dm.) MONOPHTHAEMES. Monophthalma. crust. — Synonyme de Daphnoïdes. Voy. ce mot. (H. L.) *MOIVOPHYLLA ( uâvo;, seul ; cpuT,ov, feuille), ins.— Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Mal&codermes , tribu des Clairones, créé par M. Spinola (Essai mono- graphique des Clérites, 1843, 1844, t. I, p. 386 ; t. M, p. 126). Ce genre se compose de deux espèces originaires des États-Unis: M. megatom.% Say, et terminata Klug. Cet auteur a fait connaître la» dernière sous te nom générique de Macrotelvus , qui devra prévaloir comme antérieur de publication. (G.) MONOPHYLLE. Monophyllus («,ovoç, seul; (pxJWov, feuille), bot. ph. — Épithète appliquée à tout organe foliacé composé d'une seule pièce, ou qui n'offre pas plu- sieurs folioles distinctes (calice nwnovhylte, involucre monophylle). MON MON 333 ♦MONOPHYLLEA ( po'vo; , seul; «pv'X- 2ov , feuille ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Gesnéracées, établi par R. Brown (in Horsfleld Plant. Jav. rar.t 121). Herbes de Sumatra. Voy. gesnéracées. MONOPHYIXUS (fi&oç, une seule; yv/.Xov, feuille), mam. — Leach (Trans. Linn., t. XIII, 1822) a créé sous cette dénomination un genre de Chauves-Souris assez voisin de celui des Phyllostoma, et qui a été assez gé~ néra!ementadopté.LesMonop/i?y^Ms ont pour caractères : Quatre incisives supérieures iné- gales, dont les deux du milieu plus longues que les latérales et bifides, et pas d'inférieu- res ; deux canines à chaque mâchoire; cinq molaires supérieures et six inférieures de chaque côté; une seule feuille droite sur le nez; la queue courte. Une* seule espèce entre dans ce groupe; c'est le Monophyllus Redmannii Leach, qui est brun en dessus, gris en dessous et dont la feuille est aiguë et couverte de petits poils blanchâtres. Cet animal habite la Jamaïque. (E. D.) M0i\(XPIRA. polvp. — Genre proposé par Rafinesque pour deux Polypiers qu'il avait observés dans la Méditerranée, sur les côtes de Sicile. (Duj.) *MONOPIS (.aovoç, seul; ty, ^o:, œil). Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Xylophages, proposé par Ziegler et adopté par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 339). L'espèce type, le M. castanea Zieg., a reçu les noms suivants : M. rufescens Dej. , fenestrata Lat. , et pusillns ( Hypo- phlœus ) Steven. On la trouve dans une grande partie de l'Europe. (C.) *MOi\OPLATUS (.aovoç, seul; irJLoœvi, large), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Alticites (Chrysoméli- toes), créé par nous et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 407). Ce genre se compose de deux espèces du Brésil, des M. rubicundus et dimidiatus Dej. L'article terminal des tarses est globuleux. (C.) MOXOPLEUROBRANCHES (povoç, un seul ; Kifcvpau, côté;Çpayxt«,branchie).MOLL. — Dénomination employée par M. de Blain- ville pour le troisième ordre des Malacozoai- res pa-racéphalophores , comprenant les Mol- lusques qui ont sur le côté droit une bran- chic recouverte par une partie du manteau dans laquelle se développe souvent une co- quille plane ou enroulée, à ouverture très grande et entière. Cet ordre comprend les quatre familles des Subaplysiens , des Aplyliens, des Patelloïdes et des Acères. (Dm.) *MONOPLIUS, Dejean. ins. — Synon. de Pachylopus d'Erichson. (C.) *MOI\OPNOA. rept.— M. Fitzinger dési- gne sous ce nom l'une des divisions primai- res des Reptiles. (E. D.) MONOPOGON, Presl (in Reliq. Hœnk. , 1, 325, t. 44). bot. ph. — Syn. de Trista- chya, Nées. MONOPORINA, J.-S. Presl (Rostlin., II, 2 , p. 277, t. 41, f. 2). bot. ph. — Syn. de Marila, Swartz. *MONOPSIS (po'vo;, seul; è^^, aspect). bot. ph. — Genre de la famille des Lobé- liacées-Lobéliées , établi par Salisbury (in Transacl. Hortic. Soc, II, excl. sp.). Herbes vivaces du cap de Bonne-Espérance et de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. lobélia- CÉES. MONOPTÈRE. Monopterus (p$voç, seul ; TTTspov, nageoire), poiss. — Genre de Pois- sons de l'ordre des Malacoptérygiens apo- des, famille des Anguilliformes, établi pat Commerson et Lacépède, et cité par G . Cuvier (Règn. anim., t. II, p. 353), qui lui donne pour caractères essentiels : Deux orifices branchiaux , réunis sous la gorge en une fente transversale divisée dans son milieu par une cloison. La dorsale et l'anale se montrent seulement sur le milieu de la queue, et se réunissent à la pointe. Dents en carde aux mâchoires et aux palatins ; six rayons à chaque ouie ; trois branchies très petites. La seule espèce connue habite les îles de la Sonde, et a été nommée par Lacépède MONAPTÈRE JAVANAIS. *MONOPYXIS ( ^o'voç , un seul ; «n£iS , capsule, boîte), polyp. — Sous-genre de Sertu- laires proposé par M. Ehrenberg pour les es- pèces dont les capsules gemmifères, qu'il nomme cellules femelles, sont axillaires, so- litaires et terminales. Telle est la Serlularia geniculata de Mu! 1er dont Lamarck a fait une Campanulaire, et qui se distingue aussi par ses tentacules très longs et très minces, un peu hérissés , au nombre de trente. (DiJ.) 334 MON MON MOKORCIIIS, Mentz. {Pug., t. 5, f. 12). bot. ph. — Syn. de Microstylis, Nutt. *MONORHYNCHA (ftoVO«, unique; £V ^oç, trompe), uelm. — Famille de Vers Tœ- nioïdes dans M. de Blainville (Dict. se. nat., t. LV1I, p. 596), comprenant les genres Triœnophore, Onchobolhrie , Kalysis, Tœnia et Fimbriaire, ainsi que les Vers vésiculaires. Leurs caractères communs sont d'avoir le renflement céphalique pourvu d'une seule trompe médiane, plus ou moins évidente, et presque toujours armée de crochets. (P. G.) *MONORMIA (aovoç, un seul; Spp.oç, collier), bot. cr. — (Phycées). Genre de la tribu des Nostocinées , établi par M. Berke- ley ( Gleanings, p. 46), avec ces caractères : Fronde gélatineuse, rameuse, renfermant un seul filament moniliforme parcourant toutes les ramifications. Ce genre, créé pour une seule espèce, le M. intricata Berkel., croissant dans les eaux douces parmi les Lemna, nous paraît devoir être réuni au genre Nostoc. (Bréb.) MONOSÉPALE. Monosepalus (p*»os, seul ; sepalus, sépale), bot. ph. — Épithète appliquée au calice, lorsqu'il est ou paraît composé d'une seule pièce. *MO\TOSIS(p.o'vwcre;, solitude), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Verno- niacées, établi par De Candolle {in Guillem. archiv. bot., II, 515; Prodr., V, 77), et dont les principaux caractères sont : Capi- tule 1- flore; involucre oblong, à écailles imbriquées , obtuses ; réceptacle poncti- forme; corolle tubuleuse, 5-fide; anthères sessiles; stigmate très saillant : le fruit est un akène glabre, cylindrique. Les Monosis sont des sous-arbrisseaux de l'Inde et du Mexique, à feuilles alternes, brièvement pé- tiolées, aiguës, entières, glabres en dessus, tomenteuses en dessous ; à fleurs groupées en capitules sessiles au sommet des rameaux. Ce genre renferme quatre espèces, répar- ties par De Candolle {loc. cit.) en deux sec- tions : Eumonosis , rangée extérieure de l'aigrette de même longueur que la rangée intérieure; arbrisseaux de l'Inde. Eremosis, rangée extérieure de l'aigrette plus courte ; arbrisseaux du Mexique. *MOïVOSOMIEI\S. Monosomii ( p.0'voç , seul; - fjta, œil), zooph. — Genre proposé par M. Brandt pour des Gribrines pourvues d'une seule rangée de ventouses. (Duj.) *MONOSTEPHANUS(fAo'voç, un seul; »«- epavov, couronne), zooph. — Genre proposé par M. Brandt pour les Actinies qui n'ont qu'un seul rang de tentacules ; mais ce caractère paraît tenir à l'âge de ces animaux. (Duj.) *MONOSTEREA. helm.— M. Ehre-nberg établit sous ce nom, dans ses Symboles phy- sicœ, un petit groupe de ses Vers rhabdo- cèles (les Térétulariens, Blainv). Ce groupe, dont les espèces ont toutes la bouche ou l'anus terminal, mais un seul de ces organes à la fois, est partagé par lui en Micrurea et Chiloporina ou Derostomata. Voy. ces mots. (P. G.) MONOSTOME (^o'voç, un seul; «, bouche), helm. — Genre d'Helminthes de la sous-classe des Trématodes , caractérisé par la présence d'une seule ventouse entou- rant la bouche en avant, et n'ayant ni ven- touse ventrale, comme les Distomes, ni ventouse postérieure , comme, les A m phi- stomes, mais ayant deux orifices génitaux distincts, et quelquefois un oriûce posté- rieur respiratoire ou excrétoire. Les Mono- stomes ont été distingués d'abord sous le nom de Festucaria par Schranck, mais bientôt après Zeder les nomma Monostoma, et ce nom, adopté par Rudolphi, a pré- valu depuis, sauf le changement de la ter- minaison par MM. Créplin et Siebold , qui ont préféré dire Monostomum. Rudolphi avait mis à part, dans une section de son genre Monostome, trois espèces douteuses, que nous croyons être de jeunes Bothriocé- phales, il désignait par le nom d'Hypo- stoma cette section , dont M. de Blainville a fait un genre distincte Parmi les autres Mo- 336 MON MON nostomes, on trouve tics types tellement différents , qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a là de quoi former plusieurs genres distincts; sans compter les espèces mal observées, et qui doivent rentrer dans des genres déjà connus, tels que le M. ocrea- tum de la Taupe, qui est identique avec le Disloma filum, le M. crucibulum , qui paraît être un Distome du sous - genre Crosso- dère, etc. Plusieurs Monostomes présentent les par- ticularités les plus surprenantes, quanta leur forme et à leur mode d'habitation , et plus encore dans leur mode de développe- ment et leurs métamorphoses. Ainsi, le M. faba se trouve exclusivement par paires dans un kyste de la peau des passereaux, ou pour mieux dire dans quelqu'un des follicules destiné à la production des plumes, et re- cevant alors un accroissement inaccoutumé. C'est dans certaines localités seulement qu'on trouve ainsi les couples de ce Mono- stome, dont la forme, comme le nom l'indi- que , est analogue à celle d'un grain de café. Le M. mvAabilese trouve exclusivement aussi dans la cellule infra-oculaire de certains Oi- seaux de marais, et particulièrement des Oies en Allemagne, c'est-à-dire dans la cavité assez vaste qui , chez ces Oiseaux , est située entre l'œil , le front et le bord latéral de la mandibule supérieure, en communication avec les fosses nasales. Ce Monostome, long de 5 à 14 et jusqu'à 20 ou 24 millimètres, et quatre fois moins large, est plus étroit en avant, où il se termine par un orifice brun très petit, entouré d'un bord saillant. De cette bouche part un intestin blanchâtre bifurqué, dont les deux branches parallèles paraissent se rejoindre à l'extrémité posté- rieure. L'oviducte, replié entre les bran- ches de l'intestin , est coloré par les œufs brunâtres qui ont donné lieu à une obser- vation très curieuse de M. Siebold. En effet, dans ces œufs , longs deOm,17, ou l/6e de millimètre, se voit un embryon tout diffé- remment conformé, revêtu de cils vibra- tiles, et terminé en avant par un rebord découpé en six lobes , avec deux points noirs oculiformes sur le cou. Quand il est sorti de l'œuf, cet embryon continue à se mou- voir avec rapidité; il est alors long de 1/4 de millimètre, mais il ne tarde pas à périr en laissant un corps plus petit, oblong, encore vivant, et auquel il servait d'enve- veloppe, et qui paraît destiné lui-même à subir quelque autre métamorphose pour de- venir un Monostome. Une troisième espèce, le M. verrucosum, assez commun dans l'intestin et le cœcum des Canards, a été nommée par M. Diesing Notocotylus triserialis, à cause des papilles ou ventouses rondes, en nombre invaria- ble, que cet auteur croyait être sur le dos, et qui véritablement occupent la face ven- trale. Il est long de 3 à 6 millimètres ; ses œufs elliptiques , longs de 0,0227 , sont munis à chaque extrémité d'un long ap- pendice effilé , de telle sorte que la longueur totale de ces œufs dépasse ainsi 1/3 de millimètre. (Duj.) *MONOSTOMES. acal.— Dénomination donnée par M. Brandt à un ordre de Mé- duses comprenant les familles des Océa- nides, des Équorides et des Médusides qui n'ont qu'une seule bouche; par opposition avec les autres ordres des Astomes et des Po- lystomes. (Duj.) *MONOSTYLA (fxo'voç, un seul ; ctt^ov, colonne), infus., syst. — Genre de Rotateurs ou Systolides établi par M. Ehrenberg dans son ordre des Poly troques, et faisant partie de la famille des Euchlanidotés ou Polytroques cuirassés. Il est caractérisé par sa queue sim- ple en stylet, par sa cuirasse déprimée, et par la présence d'un œil unique. M. Ehrenberg rapporte à ce genre trois espèces que nous croyons devoir laisser dans le genre Euchta- niSy caractérisé par ses mâchoires simples, à branches très longues. Ce sont: la M. luna- ris, longue de 14 centièmes de millimètre; la M. cornuta, longue de O^OH, que cet auteur donne comme synonyme de la Tri- choda cornuta de Millier ; et la M. quadri- dentata, longue de 0U1,022. (Duj.) *MONOTAXIS (fAovo'ç, seul ; w&s, rang), bot. ph. — Genre de la famille des Euphor- biacées-Crotonées , établi par M. Bronguiart (ad Duperrey, 223, t. 49). Herbes de la Nouvelle-Hollande extra-tropicale. Voy. eu- PHORBIACÉES. MOAOTHALAME. moll. — Voy. uni- LOCULAIRE. MOUJOTHERA, Raf. (in Journ. Phys., LXXXIX, 262). bot. ph.— Syn. de Ctenium, Panz. MONOTOCA (f«voç, seul), bot. pu. — MON MON 337 Genre de la famille des Épacridées-Styphé- liées, établi par R. Brown (Prodr., 546). Arbustes de la Nouvelle-Hollande et de l'île de Diemen. Voy. épagridées. *MONOTOMA (jao'voç, seul ; -ropî, coupe). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Xylophages, tribu des Monoto- mites, créé par Herbst ( Naturmstem. Insec- ten, 1793, t. V, p. 22, tab. 10, f. 1), et adopté par Latreille, Dejean , Aube, Kunze et Motchoulski. Ce genre renferme près de trente espèces européennes. On n'en connaît encore^que deux exotiques, l'une du cap de Bonne-Espérance, et l'autre des États-Unis. Le type, M. picipes Pk., est l'espèce la plus répandue. On considère comme en faisant partie les M. conicicollis Ch., angusticollis, longicollis Ghl. Ces Insectes vivent sous les écorces de branches mortes et décomposées, ou dans les nids de fourmilières contenant des débris ligneux. (C.) *MOIVOTOMITES. Monotomiles. ins. — Groupe de Coléoptères de la famille des Xylo- phages, établi par Laporte de Castelnau (Hist. natur. des anim. articulés, t. III, p. 377), ainsi caractérisé par l'auteur: Corps allongé, déprimé. Tête rétrécie antérieurement et un peu avancée en forme de museau triangu- laire et obtus. Antennes ayant leur massue solide(ledixièmearticle) en forme de bouton. Palpes et mandibules très petits. Genres : Synchita, Cerylon, Rhizophagus , Myrmc- coxenus, Monoloma. (C.) *MOi\OTREMATA. mam.— M. Ch. Bo- naparte (Synopsis, 1837) désigne sous ce nom unedivisionparticulièredes Cétacés. (E. D.) MONOTRÈMES. mam. — Voy. marsu- piaux. (E. D.) *MOIVOTRIS. bot. pa. — Genre de la famille des Orchidées-Ophrydées, établi par Lindley (in Bot. Reg., n. 1701). Herbes du Cap. Voy. orchidées. *MOi\OTROCIIA(f/.ovoç, un seul ; rpo^oç, roue), infus., svstol. — Première section des Rotateurs de M. Ehrenberg , caracté- risée par la présence d'un organe rotatoire, simple, continu, et divisée en quatre fa- milles : \eslchthydina et les OEcislina, qui ont le bord de l'organe rotatoire non divisé et qui forment le groupe des Holotroques; et, d'autre part, les Megalotrochœa et les Flos- culariœa, qui sont les Schizotroques ou qui ont cet organe découpé ou divisé. T. VHI. MONOTROPE. Monotropa ( f*ovoTpo«oç, uniforme), bot. ph. — Linné a établi sous ce nom un genre dans lequel il a compris des plantes fort singulières par leur aspect assez analogue à celui des Orobanches et par leur organisation, qu'il rangeaitdansladécandrie* monogynie de son système sexuel , et auquel il donnait comme synonymes VOrobanchoides, Tourn. etVHypopitys, Dillen. Dans son Gê- nera il assignait à ce genre les caractères sui- vants : Calice nul , à moins qu'on ne regarde comme calice les 5 pétales extérieurs ; corolle à 10 pétales oblongs , dressés parallèlement, dentés en scie au sommet, tombants , dont les extérieurs ont à leur base un renflement qui correspond à une concavité intérieure mellifère; 10 étamines à filaments su- bulés , dressés , simples, à anthères sim- ples; pistil à ovaire presque arrondi, acu- miné, à style cylindracé , de la longueur des étamines, à stigmate obtus- capité; cap- sule ovale , pentagone , obtuse, 5-vaIve ; graines nombreuses, paléacées. Il ajoutait que telle est l'organisation de la fleur terminale; mais que lorsqu'il existe des fleurs latérales , il manque un élément à chacun de leurs verticilles , et qu'elles de- viennent ainsi tétramères. Cette particula- rité rend très difficile, ainsi qu'il est aisé de le concevoir, le classement de ces plan- tes dans un système basé sur le nombre des parties de la fleur, comme l'est celui du botaniste suédois. Des difficultés plus gran- des encore s'opposent au classement de ces plantes singulières dans la méthode natu- relle. Aussi, dans l'impossibilité de saisir leur affinité avec une famille quelconque de Dicotylédones, A.-L. de Jussieu les a-t-il simplement rangées parmi ses incertœ sedis, et plusieurs botanistes ont suivi son exem- ple. M. Nuttal a voulu lever cette difficulté en établissant pour ces plantes une fa- mille distincte et séparée, à laquelle il a donné le nom de Monotrope'es , et que l'on adopte généralement aujourd'hui; mais il res- tait encore à déterminer la place de ce nou- veau groupe dans la série des familles , et quoique l'attention de plusieurs botanistes se soit portée sur ce point litigieux, tout n'est pas encore dit à cet égard. Quant au genre linnéen lui-même , le même botaniste américain a cru devoir le subdiviser en deux, dont l'un conserve le nom de Monotropa 43 338 MON MON et ne comprend qu'une seule espèce de TA- mérique du nord (Monotropa uni floràW ild .)» dont l'autre a repris la dénomination d'IIy- popitys , que lui avait primitivement donnée Dillenius; c'est dans celui-ci que rentre le Monotropa Hypopitys Linn. des forêts de l'Europe moyenne, que plusieurs auteurs partagent aujourd'hui en deux espèces, dont l'une, Hypopitys multiflora Scop., se trouve communément dans nos forêts. Ces deux genres, Monotropa et Hypopitys, se distin- guent parce que, dans le premier, le calice se compose de 4 sépales, sensiblement éloi- gnés du reste de la fleur , placés à des hau- teurs diverses, tandis que dans le dernier il est formé de 3-5 sépales dans les fleurs terminales, situés immédiatement sous la corolle; que les pétales sont rapprochés en cloche dans le premier, en tube dans le second; que le style est court et épais dans le premier, filiforme dans le second; enfin, que le stigmate est orbiculaire, à 5 créne- lures, glabre chez le premier, tandis qu'il est élargi, arrondi, entouré de poils dans le second. Quoique les Hypopitys soient communs dans nos forêts, divers points de leur organisation avaient été fort peu étu- diés ou étaient même entièrement inconnus. Nous avons porté sur eux notre attention l'été dernier, et nous avons consigné les résultats de nos observations dans une note de laquelle nous nous bornerons à extraire ici un petit nombre de faits, et à laquelle nous renverrons pour de plus amples dé- tails (Voy. Duchartre, Note sur VHypopilys multiflora Scop.; Rev. botan., 2e année , pag. 5-18). 1° Les botanistes descripteurs regardent généralement le Monotropa hypopitys Linn. eomme parasite sur les racines des Pins, des Sapins et du Hêtre. Il résulte de la discus- sion à laquelle nous nous sommes livré dans notre Note , que cette opinion n'est pas jus- tifiée par les faits. 2° Les feuilles de cette plante sont réduites à l'état de simples écailles pâles , et d'une teinte jaune-brun très clair, qui passe au brun foncé par la dessiccation , ainsi que le reste de la plante ; or, ces écailles ne présentent pas de stoma- tes, comme nous nous en sommes convaincu par l'examen microscopique. 3° La struc- ture anatomique de la tige présente, au centre, une moelle abondante, dont les cellules sont larges, à parois minces, et vont en se rétrécissant vers la circonférence , en même temps que leurs parois épaississent ; de là résulte un passage insensible aux cel- lules de la zone ligneuse. Celle-ci se com- pose uniquement de petits faisceaux de vais- seaux, d'un faible diamètre, réunis en une zone continue par des cellules allongées ou prosenchymateuses à parois assez épaisses. Cette zone ligneuse est entourée immédiate- ment par une couche continue de cellulesdu liber, remarquables par la grande épaisseur et la forte résistance de leurs parois. Enfin, le liber est entouré par une enveloppe cel- lulaire épaisse que recouvre une couche épi- dermique à cellules semblables à celles qui sont placées au-dessous. Cette structure se distingue surtout par l'absence des rayons médullaires, de l'étui médullaire et des vraies trachées. 4° L'organisation des graines de ces plantes n'était pas connue. Ces graines sont extrêmement petites ; elles se compo- sent uniquement d'un tégument lâche, à grandes cellules , circonscrivant une cavité dans laquelle est logé un corps qui nesemble pouvoir être regardéque comme l'embryon et dont la structure est tout-à-fait particulière : il est en effet ovoïde, terminé par un petit filet à chaque extrémité , et il se compose de six grandes cellules, en quatrecouches super- posées, dont l'intérieure ne renferme qu'un liquide cellulaire incolore dans lequel na- gent des gouttelettes d'huile. Ce singulier embryon ne paraît avoir d'analogue que parmi les Rhizanthées , et encore est-il plus simple que celui de ces plantes. (P. D.) MONOTROPÉES. Monotropeœ. bot. ph„ — Voy. MONOTROPE. *MONOTROPSIS, Schweinitz (in Elliott Carolin., 1, 478). bot. ph.— Syn. de Schwei- nitzia, Eli. MONSIEUR, bot. ph. — Nom vulgaire d'une variété de Prunes. MONSONIE. Monsonia. bot. ph. — Genre de la famille des Géraniacées, établi par Linné fils (Supplém., 342, DC. ; Prodr., I, 638), et caractérisé de la manière sui- vante : Calice à 5 divisions profondes, égales, aristées. Corolle à 5 pétales, insérés au fond du gynophore, alternes aux divisions du calice. Étamines 15, insérées avec les pétales , bisériées : 10 extérieures plus courtes que les intérieures qui sont au MON MON 339 nombre de 5, opposées aux divisions du calice, toutes fertiles, monadelphes ou pen- tadelphes; filets membraneux; anthères in- trorses , à 2 loges s'ouvrant longitudinale- ment. Ovaires 5, oblongs, uniloculaires , bi-ovulés. Styles filiformes, soudés longitu- dinalement au gynophore, mais libres au sommet; stigmates latéraux, introrses. Cap- sules 5, oblongues, uniloculaires, mono- f spermes par avortement, s'ouvrant par une suture ventrale. Les Monsonia sont des herbes inermes ou des arbrisseaux originaires du cap de Bonne- Espérance, à feuilles alternes ou opposées, entières, lobées ou multifides; à stipules gé- minées vers la base des pétioles ; à pédon- cules uni-pluri- bradées. Ce genre renferme huit espèces réparties par De Candolle [Prodr. , I, 638) en trois sections , qu'il nomme : Odontopetalum , herbes à feuilles alternes, lobées ou multi- fides ; pédoncule unifiera, entouré de 6-8 bractées vcrticillées ; pétales oblongs, den- tés au sommet; étamines pentadelphes (M. lobata , pilosa , speciosa). Holopetalum : herbes à feuilles alternes, ovales, dentées; pédoncule 1-2-flore, 2-braciéolé ou 4-brae- téolé; pétales ovales, crénelés; étamines pentadelphes (M. ovala, biflora). Sarco- caulon: tige frutescente, charnue, hérissée d'épines ; feuilles alternes, très entières ou dentées; pédoncule uniflore, 2-bractéolé; pétales très entiers; étamines monadelphes {M. Lhehtieri, Pater sonii, Burmanni). Quelques espèces de Monsonia sont cul- tivées dans les jardins, où elles produisent beaucoup d'effet parla grandeur et la bril- lante coloration de leurs fleurs; nous cite- rons principalement la M. speciosa, à fleurs larges de 8 à 10 centimètres, d'un blanc rosé, veiné de pourpre et de carmin, et la M. lobata, dont les fleurs sont rouges, vei- nées de rose. (J.) MONSTERA. bot. ph. — Genre de la famille des Aroidées - Callécs , établi par Adanson (Fam., II, 470). Herbes de l'A- mérique tropicale. Voy. aroïdées. MONSTRES et MONSTRUOSITÉS ANIMALES, zool. — Voy. tératologie ÀNIMAf.E. MONSTRUOSITÉS VÉGÉTALES, bot. — Voy. tératologie végétale. MONTAREA, Pœggig. (Nov. gen. etsp.f II, 62, t. 168). bot. pu. — Syn. de Mou- tabea, Aubl. *MONTAGN^EA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle (Prodr., V" 564), et présentant pour caractères : Capi- tule multiflore, b ê Lérogame ; fleurs du rayon 5-10, unisériées , ligulées, neutres, celles du disque tubuleuses , hermaphrodites. Écailles de l'involucre bisériées : 5 exté- rieures, oblongues; 10 intérieures suppor- tant les paillettes. Réceptacle convexe, à paillettes larges à la base, épineuses au sommet, et enveloppant plus ou moins l'a- kène. Stigmate formant un cône court ou allongé. Akène du rayon nul, celui du disque comprimé, cunéiforme, nu; aigrette nulle. Les Montagnœa sont des arbrisseaux amé- ricains , principalement du Mexique, à ra- meaux cylindriques; à feuilles opposées, pétiolées , ovales ou cordiformes, dentées en scie ou lobées, souvent tomenteuses en dessous; à fleurs disposées en capitules co- rymbeux, celles du rayon d'un blanc rosé, celles du disque entièrement blanches. Les huit espèces que ce genre renferme ont été réparties par De Candolle (/oc. cit.) en deux sections, qu'il nomme et caractérise de la manière suivante: Eriocarphœ : 5 fleurs au rayon; paillettes très hirsutées (M. flori- bunda, tomentosa). Acanthocarphœ : envi- ron 10 fleurs au rayon; paillettes un peu villeuscs,mucronées, enfin spinescentes(i)/. speciosa, grandiflora, Karvinskii, frutes- cens, arborescens, ovalifolia). (J.) *MONTAGNEA(nom d'un cryptogamiste français), bot. cr. Champignons. — Ce genre de la famille des Hyménomycètes a été fondé par Pries [Gênera Hymenomyc. Upsal.,april, 1836, p. 7) sur un champignon curieux qui croît dans les sables du littoral de la Médi- terranée, en France et en Algérie. Ce Cham pignon, d'abord publié par De Candolle (R Fr., VI, p. 45) sous le nom d'Agaricus are< narius, appartient bien, il est vrai, à la tribe des Agaricinées, mais n'est point un vérita- ble Agaric. Le genre Montagnea est ainsi caractérisé: Point de chapeau proprement dit. Stipe ou pédicule ligneux, s'élevant du centre d'une valve ovale, ligneuse elle- même, et dilaté au sommet en un petit dis- que orbiculaire qui fait fonction d'hyméno- 340 MON MON phore. Du bord de ce disque partent en rayonnant des lamelles falciformes, fixées par un seul point , quelquefois par un court filet, libres dans le reste de leur étendue et non reliées par une membrane. L'hymenium qui les tapisse sur chaque face est d'abord blanc, puis devient noir. Ces lamelles sont persistantes et très fragiles , et ne se résol- vent point en eau noire, comme chez les Coprins. Les basides qui forment l'hyme- nium sont courtes, oblongues-ovoides , et naissent de la trame des feuillets ; elles sont couronnées par quatre spores oblongues, noires, tombant de bonne heure et primiti- vement portées par autant de stérigmates très courts, lesquels, après la chute des spo- res, se montrent au sommet de la baside sous la forme de petits mamelons. L'évolu- tion de ce Champignon est souterraine , comme celle du Batarrea (voy . ce mot). Il ne se montre au-dessus du sol que quand les spores sont détachées de leur support , en sorte que sa morphose, qui a été étudiée sur un exemplaire rapporté de la Calle par M. Durieu deMaisonneuve, est extrêmement difficile à observer. On en trouvera une bonne figure analytique dans la Flore d'Algérie. Al'espèce type, qu'il nomme M. Candollei, Pries en avait réuni deux autres, M. Pallasii et M. Delilei. La dernière, dont les lamelles sont rameuses sur leur plan, n'appartient point au genre Montagnea; elle est devenue le type d'un nouveau genre que M. Monta- gne a établi sous le nom de Cyrophrag~ mium. Quant au genre Montagnœa que De Can- dolle a admis dans la famille des Composées, en modifiant le nom de Montanoa que ce genre avait primitivement reçu de son fon- dateur, outre que ce changement est posté- rieur à la création du genre de Fries, il ne serait pas difficile de prouver qu'il viole ou- vertement les lois de l'onomatologie. (C. M.) MONTAGNES, géol. — Voy. soulève- ment et révolutions du globe. *MONTAGUA. crust. — Synon. de Cal- îianassa. Voy. ce mot. (H. L.) *MONTAGUA ( nom propre), moll. — Genre de Mollusques Nudibranches. Voy. NUDIBRANCHES. (DuJ.) *MONTANOA, Llav. et Levar. (Nov. veget., II, l). bot. ph. — Syn. de Monta- gnœa, DC. MONTANT, ois. —Nom vulgaire de l'Or- tolan des roseaux. *MONTASTR.«A(Astrée-Monticulaire). polyp. — Sous-genre établi par M. de Blain- ville pour les Astrées en masses épaisses, composées de cellules tubuleuses assez ser- rées pour être polygonales , à bords non saillants, à cavité assez profonde, garnie de lamelles nombreuses remontant le long d'un axe solide plus ou moins saillant. Ce sont toutes des espèces fossiles. (Dij.) MONTBRETIA ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Iridées, établi par De Candolle (m Bullct. Soc. philom., n. 89), et dont les principaux caractères sont : Périanthe corollin supère, campanule ou tubuleux; limbe à 6 divisions régulières ou bilabiées, calleuses à la base. Étamines 3, insérées au-dessous de la gorge du périan- the; filets filiformes; anthères versatiles. Ovaire ovale, à 3 loges pluri-ovulées. Style filiforme; stigmates 3, entiers ou briève- ment bifides. Le fruit est une capsule co- riace, à 3 renflements et à 3 loges. Les Montbretia sont des plantes herba- cées originaires du Cap, à rhizome bulbeux ; à tige grêle, cylindrique, simple ou un peu rameuse ; à fleurs disposées en grappes très grandes, et de longue durée, enveloppées d'une spathe bivalve. La principale espèce de ce genre est la Montbrétie porte-hache, M. securigera DC. (Gladiolus securiger Curt., Ixia gladiolaris Lamk.). (J) MONTE-AU-CIEL. bot. ph. — Nom vul- gaire du Poly g onum orientale. Voy. renouée. MONTÉE, poiss. — Voy. civelle. MONTEZUMA (nom propre), bot. ph.— - Genre de la famille des Sterculiacées ( tribu incertaine), établi par Mocino et Sessé (Flor. mex. inédit, ex DC. Prodr. I, 477). Arbres du Mexique. MONTIA, Houston, bot. pï. — Syn. d'Heliocarpus, Linn. MONTIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Portulacées-Calandrinées , établi par Micheli ( Nov. gen., 17, t. XIII). Pe- tites herbes d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Voy. portulacées. MONTICULAIRE ( Monticule, forme du sommet des étoiles du Polypier), polyp. — Genre établi par Lamarck dans sa section des Polypiers lamellifères, et caractérisé par MON MOP 341 ses étoiles élevées en cône ou en colline, ayant un axe central solide, soit simple, soit dilaté , autour duquel adhèrent des lames rayonnantes. Il semblerait d'après cela que le sommet est situé dans l'inter- valle des espaces occupés par les Polypes , de même que les sommets des collines chez les Méandrines ; c'était du moins l'opi- nion de Lamarck, et d'ailleurs la plupart des espèces fossiles rapportées à ce genre sont des moules d'Astrée ou des Astrées plus ou moins corrodées par les eaux. Mais M. de Blainville, qui a vu des Polypiers provenant d'espèces vivantes, admet au contraire que le sommet des étoiles devait correspondre au centre des Polypes, tout en disant qu'il est difficile de préjuger la forme de ces ani- maux. Les Monticulaires , comme les As- trées, sont des Polypiers fixés, pierreux, en- croûtant les corps marins, ou se réunissant, soit en masse subglobuleuse, gibbeuse ou lobée, soit en expansions subfoliacées, hé- rissées d'étoiles élevées, pyramidales. (Duj.) MONTIFRINGILLA. ois. —Nom scien- tifique du Pinson des Ardennes. MONTINIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des OEnothérées-Montiniées, établi par Linné (Gen. »., 1432). Arbrisseaux du Cap. Voy. QENOTHÉRÉES. MONTINIÉES. Montinieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des OEnothérées. Voy. ce mot. *MONTIPOR A (mons, montagne; porus, pore), polyp. — Genre établi par MM. Quoy et Gaimard pour des Polypiers pierreux, dont l'aspect rappelle un peu celui des Mon- ticulaires, mais qui se rapproche bien da- vantage des Madr.épores proprement dits. Les Polypes sont actiniformes, courts, à douze tentacules très petits , sur un seul rang. Les loges du Polypier sont très petites, arrondies, enfoncées, régulières, avec quel- ques cannelures à l'intérieur ; elles sont éparses à la surface d'un Polypier encroû- tant ou glomérulé, et garni de mamelons ou monticules également échinulés. Le type de ce genre, M. verrucosa, avait été classé parmi les Polites de Lamarck, ainsi que le M. tuberculosa, le M. spurnosa et le M. rosurca ; mais M. de Blainville range cette dernière espèce dans une sec- tion particulière , caractérisée par la forme du Polypier analogue à celle des Explana- ria, et il lui associe les Agaricia lima et pa pillosa de Lamarck, dont les cellules ont le même caractère. (Duj.) MONTIRA, Aubl. (Guyan., II, 637, t. 257 ). bot. ph. — Syn. à'Achetariu , Cham. MONTLIVALTIA (nom propre), polyp. — Genre établi par Lamouroux pour un Polypier fossile du terrain jurassique de Caen, qui est pyriforme, ridé transversale- ment en dessous, élargi , excavé et lamello- radié en dessus. M. de Blainville adopte ce genre et le place à côté des Cyclolites dans la section des Madréphyllies , faisant partie de la famille des Zoanthaires pierreux. M. Gold- fus a placé l'espèce type, M.caryophyllia, dans le genre Anthophyllum de Schweigger sous le nom d1 A. pyriforme ; M. Defranceen a décrit une seconde espèce, qu'il appelle M. Gucllardi. (Duj.) MONTMARTRITE. min. — Variété de Gypse calcarifère, ainsi nommée par Jame- son, parce qu'on la rencontre principale- ment à Montmartre , aux environs de Paris. Voy. chaux. *MONURA (,u.ovo;, un seul ; ovp«, queue). infus., syst. — Genreétablipar M.Ehrenberg pour des Rotateurs ou Systolides cuirassés et pourvus d'yeux, de son ordre des Polytro- ques et de la famille des Euchlanidota. Les Monura ont deux yeux au front et un ap- pendice terminal ou caudal simple, en stylet. Ils ne diffèrent des Colurelles auxquelles nous les réunissons que parce que ceux dont M. Ehrenberg fait son genre Colurus ont la queue terminée par deux stylets. La Monura dulcis a sa cuirasse plus comprimée et obli- quement tronquée en arrière. Cette espèce est longue d'environ un douzième de milli- mètre. (Duj.) *M001\IA. bot. ph.— Genre de la famille des Composées -Sénécionidées, établi par Arnott(m N. A. N. C, XVIII, 348; DC. , Prodr., VII, 289). Sous-arbrisseaux de Zeylan. Voy. composées. *MOORCROFTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées- Convoi vulécs, établi par Choisy (in Mem. Soc. h.n.Genev.,Yl, 431, t. 5). Sous-arbrisseaux de l'Inde. Voy. convolvulacées. *MOPS. mam. — Fr. Cuvier (Dents des Mam.) avait indiqué sous le nom de Dyso- pes mops une espèce de Chéiroptère dont 34-2 MOQ MGR M. Lesson ( Nouv. Tabl. du Règn. anim. Manu, 1842) a cru devoir faire un petit groupe distinct sous la dénomination de Mops. Du reste, M. Lesson n'a pas publié les caractères de ce genre, qu'il indique même avec doute , et il s'est borné à chan- ger les noms de Dysopes mops en ceux de Mops indiens. (E. D.) MOPSE. mam.— Syn. de Doguin ou Car- lin. Voy. chien. (E. D.) MOPSE A ( nom mythologique), polyp. — Genre créé par Lamouroux pour des Polypes à 8 tentacules , de la famille des Isidées, qui diffèrent des Isis parce que l'é- corce est plus mince. M. Ehrenberg a adopté ce genre, et Ta caractérisé par la disposi- tion du Polypier dont les entre-nœuds sont calcaires et non ramifères , tandis que les nœuds cornés donnent naissance aux ra- meaux. Dans les Isis, au contraire, les entre- nœuds sont cornés sans rameaux, et les nœuds sont calcaires et ramifères. L'espèce type, M. verticillata de Lamouroux, a été nommée Isis encrinula par Lamarck , et Mopsea encrinula par M. Ehrenberg. (Duj.) MOQUEUR, bept. — Nom donné par Daubenton à la Couleuvre rubanée. Voy. l'article couleuvre. (E. D.) MOQUEUR, ois. — Espèce type d'une des divisions des Merles. Voy, ce mot. MOQUILEA. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Chrysobalanées, établi par Aublet (Guyan.,1, 521, t. 208). Arbres ou arbris- seaux de l'Amérique tropicale. Voy. chryso- balanées. *M0QUI1YÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Muti- siacées, établi par De Candolle {Prodr. , VII, 22), qui le caractérise ainsi : Capitule dioïque pauciflore homogame. Involucre imbriqué. Réceptacle plan , nu. Corolles glabres, régulières, 5-fides, à lobes linéaires. Style glabre. Akène cylindrique, hirsute ; aigrette bisériale, soyeuse. — Les Moquinia sont des arbrisseaux de l'Afrique et de l'A- mérique, à feuilles alternes, pétiolées, en- tières , tomenteuses en dessous, à capitules petits, agrégés. Ce genre renferme 6 espèces réparties par De Candolle en deux sections, qui sont : Spadonisma : lobes de la corolle plus longs que le tube; akène velouté; plantes amé- ricaines {M. racemosa, paniculata, poly- morpha, cinerea, hypoleuca). Siphonisma: lobes de la corolle plus courts que le tube ; akène glabre; plantes d'Afrique (M. Bo- jeri ). *MORA. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées -Caesalpi- niées, établi par Bentham (in Linn. Trans.t XVIII, 201, 1. 16, 17). Arbres de la Guyane. Voy. LÉGUMINEUSES. MOR^EA. bot. ph. — Voy. morée. MORENULE. poiss. — Nom d'une es- pèce d'Ombre. Voy. ce mot. *MORANDA, Scop. {Introduct., n. 1312) bot. ph. — Syn. de Pentapetes, Linn. MORBRAN et MORVRAM. ois.— Noms vulgaires, en Basse-Bietagne, du Corbeau noir. MORCHELLA. bot. cr. — Voy. mo- rille. MORDELLA (mordeo, s'emporter, se laisser aller à la fougue), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Traebé- lydes, tribu des Mordellones, créé par Fabri- cius {Systema Entomol., p. 262), et généra- lement adopté depuis. Plus de cent espèces, réparties sur tous les points du globe, ren- trent dans ce genre. Nous citerons, comme en faisant partie, les Af . 10-guttala, S-punc- tata,pubescens, atomaria, fasciata, scutella- ris, aculeata, testacea, abdominalis, venir a» lis F. et 1 2-punctala 01. On trouve ces espèces dispersées sur les fleurs et sur les plantes; mais leurs larves vivent dans Je bois. Le corps des Mordelles est allongé, étroit, arqué et terminé par une longue tarière acumi- née; lorsqu'on les a sorties, elles s'échappent souvent des doigts en exécutant sur le côté des mouvements circulaires très rapides, et parviennentainsiàsedéroberau danger. (C.) *MORDELLITES. Mordellites. ins. — Groupe de Coléoptères hétéromères , de la tribu des Mordellones , établi par Laporte deCastelnau (Hist. nat. des Anim. articulés, t. III , p. 264), et ainri caractérisé par l'auteur : Antennes jamais en éventail , au plus en scie dans les mâles; abdomen des femelles prolongé en arrière. Genres Jfor- della, Anaspis. ( C) MORDELLONES. ins. — Troisième tribu de Coléoptères hétéromères , de la f.imilie des Trachélydes , formée par Latreille ( fiè- gne animal, t. V, p. 54), et composée des genres Rhipiphorus , Myodites , Pelecotoma! MOR MOR 343 Mordella , Anaspis , Ctenopus. Les uns ont les palpes presque de la même grosseur partout. Les antennes des mâles sont très pectinées ou en éventail. L'extrémité des mandibules n'offre pas d'échancrure. Les articles des tarses sont toujours entiers , et les crochets du dernier sont dentelés ou bi- fides. Le milieu du bord postérieur du cor- selet est fortement prolongé en arrière et simule Técusson. Les yeux ne sontpas échan- crés. Les larves de quelques uns de ces In- sectes (Rhipiphorus) vivent dans les nids de certaines Guêpes. (C.) MORDELLONES. ins. — Tribu de Co- léoptères hétéromères , famille des Traché- lydes , adoptée par Laporte de Castelnau' (Hist. nat. des An, art., t. III , p. 261 ), et ainsi caractérisée : Pénultième article des tarses postérieurs au moins entier; corps élevé, très convexe, arqué, comprimé laté- ralement, cunéiforme , allongé. L'auteur l'a subdivisé en deux groupes, Rhipiphorites et Mordellites ; dans le pre- mier rentrent les genres Rhipiphorus , Ernmadia , Myodiles , Pelecotoma , Peleco- îoides; et dans le second, les genres Mor- della et Anaspis, (C.) MORÉE. Morœa. bot. ph. — Genre de la famille des Iridées, établi par Linné (Gen. n. 60, excl. sp.), et dont les principaux ca- ractères sont : Périanlhe corollin supère , à tube très court; limbe à 6 divisions étalées, les intérieures plus petites. Étamines 3, in- sérées au tube du périanlhe ; filets distincts ; anthères oblongues fixées par la base. Ovaire infère, pluri-ovulé. Style triquêtre, grêle; stigmates 3, 2-3-fides, opposés aux étami- nes. Le fruit est une capsule membraneuse, trigone , triloculaire. Les Morées sont des herbes à rhizome rampant ou bulbeux; à feuilles bifariées , ensiformes; à spathes allongées, un peu im- briquées. Ces plantes sont originaires du Cap , et on en cultive un assez grand nombre d'es- pèces dans nos jardins. Parmi ces dernières, les principales sont : - La Morée fausse- iris , Morœa iridioides , qui tire son nom de sa très grande ressem- blance avec les Iris. La tige s'élève à côté des feuilhcs; elle est ordinairement simple, et garnie d'écaillés engainantes. Les fleurs, de couleur blanche mélangée de jaune et de bleu, s'épanouissent à la fin du mois de juin; elles sont en petit nombre et sans odeur. La Morée a gaîne , Morœa vaginata DC. (il/. Northiana Andr., Iris Northiana Pers.). La feuille impaire tient dans toute sa lon- gueur la hampe enfermée , ce qui constitue une sorte de gaîne d'où sortent les fleurs , peu nombreuses et d'une courte durée. Elles sont bleues, avec une tache jaunâtre et une raie barbue. La Morée de la Chine , Morœa sinensis Willd. , nommée par les jardiniers Iris ti- grée, a les fleurs d'un jaune safran maculé de rouge. La Morée a grandes fleurs , Morœa vir- gata L., vulgairement Iris plumeuse , a des fleurs blanches teintées de bleu, avec une tache jaune et une raie barbue. La Morée tricolore, Morœa tricolor, fleur très délicate, a les trois petites divisions du limbe entièrement rouges; les autres, plus larges, sont marquées de jaune à leur onglet. La Morée frangée, Morœa fimbriata, pro- duit 40 à 50 fleurs d'un bleu pâle, à stig- mates f, jngés. La Morée d'Afrique, Morœa africana L. ( Aristea major Andr.) , est une grande et belle espèce, dont les tiges supportent deux épis de fleurs bleues étalées en roue. Les Morées, originaires des contrées chau- des , demandent une bonne exposition, et doivent être rentrées en serre aux approches de l'hiver. On les multiplie, soit de graines semées sur couche, soit en séparant au prin- temps les jeunes pieds. (J.) *MORELÏA. rept. — Genre du groupe des Pythons dans l'ordre des Ophidiens, établi par M. J.-E. Gray , et adopté par MM. Duméril et Bibron , qui le caracté- risent ainsi dans le t. VI de leur Histoire des Reptiles : « Narines latérales, ouvertes chacune dans une seule plaque, offrant un sillon aux dépens du trou nasal ; yeux latéraux, à pu- pille vertico-elliptique; des plaques suscé- phaliques sur le bout du museau seulement ; des fossettes aux deux lèvres. Écailles lisses ; scutelles sous-caudales partagées en deux. «• On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est Y Argus de Lacépède et de plu- sieurs autres naturalistes {Colubcr Argus 344 M OR MOR Linné ). Ce serpent habite la Nouvelle- Hollande et la terre de Van-Diemen. (P. G.) MORELIA. bot. fh.— Genre de la famille des Rubiacées?, établi par A. Richard (in Mem. Soc. h. n. Paris, Y, 232). Arbrisseaux de la Sénégambie. MORELLE. Solanum (de Solari, con- soler, a-t-on dit, à cause des propriétés nar- cotiques de diverses espèces), bot. ph. — Très grand genre de plantes de la famille des Solanacées, tribu des Solanées , qui lui empruntent leur nom, de la Pentandrie monogyniedanslesystèmede Linné. Lenom- bre des espèces qui le composent est ex- trêmement considérable et surpasse peut- être celui des plus grands genres connus. En effet, dans ses travaux monographiques qui remontent à 1813 et 1816, M. Dunal en décrivait de 250 à 300 ; dans la deuxième édition de son Nomenclalor botanicus (1841), M. Steudel en citait plus de 500, parmi les- quelles, il est vrai, se trouvent plusieurs doubles emplois; d'un autre côté, M. Wal- pers, dans sa révision des Solanacées ( Re- pert. bot. System., vol. III, 1844-1845), en relève 452, dont les descriptions ont été déjà publiées ; si Ton ajoute à ce chiffre ce- lui des espèces nouvelles qui se trouvent dans les collections, et qui ont échappé à MM. Steudel et Walpers par suite de la na- ture de leurs travaux, on arrivera nécessai- rement à un nombre très élevé: aussi as- sure-t-on que dans la monographie qu'en fait en ce moment M. Dunal, pour le XIe vo- lume du Prodrome, il existera plus de 700 ou 800 Solanum; or, jusqu'à ce jour, le plus grand genre de Phanérogames était celui des Séneçons, dans lequel rentrent environ 600 espèces. Tournefort avait établi trois genres dis- tincts sous les noms de Solanum, Melongena et Lycopersicon ; Linné ne regarda pas leurs caractères comme suffisamment distinctifs, et il les réunit en un seul groupe sous la dénomination commune de Solanum. Adan- son s'écarta quelque peu de la manière de voir du botaniste suédois, et sépara des So- lanum les Lycopersicon , qui lui parurent devoir former un genre distinct. Dans son travail monographique sur les Solanum, M. Dunal adopta cette séparation et con- serva comme distinct et séparé le genre Ly- copersicon (voy. ce mot ou Tomate), qui lui parut suffisamment caractérisé par ses anthères soudées, s'ouvrant à leur face in- terne par des fentes longitudinales et non par des pores terminaux. Il adopta aussi comme distinct le genre Wilheringia , qui avait été proposé par Ventenat ; mais il comprit parmi les Solanum proprement dits le genre Aquarlia, que Jacquin en avait séparé d'après le caractère de ses fleurs à symétrie quaternaire , et les Nycterium Vent., qui avaient été distingués pour ce seul motif que leurs anthères sont un peu arquées, et que l'une d'elles est deux fois plus longue que les autres. Enfin il rejeta comme trop superficielle la séparation faite par Mœnch des Dulcamara, Pseuâocapsi- cum, Psolanum. Ainn circonscrit, le genre Morelle (Sola- num) se compose de plantes herbacées, sous-frutescentes, frutescentes, ou même arborescentes, qui croissent dans les parties tropicales et tempérées de toute la circonfé- rence du globe, dont les unes sont inermes, tandis que les autres sont aiguillonnées ou épineuses. Leurs feuilles sont simples, en- tières ou divisées, parfois très profondément, alternes et solitaires , ou rapprochées par paires; leur fleurs sont le plus souvent blanches ou violacées, rarement jaunes, or- dinairement assez grandes, très variables dans l'étendue du genre pour leur insertion sur la tige et leur groupement; dans la plu- part des espèces, elles sont portées sur des" pédoncules extra-axillaires. Elles se com- posent : d'un calice 5-10-fide; d'une corolle rotacée, quelquefois campanulée, à tube court et à limbe plissé, 5-10 fide, rarement 4-6-fide ; de 5 étamines dans la grande majorité des cas, de 4-6 quelquefois, à fila- ment court, à anthères conniventes, mais non soudées entre elles , s'ouvrant à leur sommet par deux pores ; d'un pistil à ovaire 2-loculaire, quelquefois 3-4-loculaire, dans lequel les placentaires adhèrent à la cloison, et portent des ovules nombreux. Le fruit est une baie organisée sur le même plan que l'ovaire. La vaste étendue du genre Morelle aurait rendu très avantageux l'établissement de sous-genres qui permissent de grouper de manière naturelle les nombreuses espèces qui le renferment ; mais l'organisation de toutes ces plantes est tellement analogue MOïl MOU 345 «jue, en place de subdivisions naturelles, on n'a guère pu y établir que de simples sec- tions basées sur la présence ou l'absence des piquants, sur la diversité de configura- tion des feuilles, etc., et parmi lesquelles on reconnaît à peine quelques groupes assez bien définis. Aussi ne présenterons -nous pas ici le tableau de ces subdivisions , et disposerons-nous presque sans ordre la des- cription ou rhisto:e du petit nombre d'es- pèces sur lesquelles nous devrons nous ar- rêter. Or, dans le nombre de ces espèces, il en est qui mériteraient d'être étudiées avec beaucoup de développement , et sur les- quelles cependant la nature de cet ouvrage nous obligera à supprimer des détails intéres- sants, et à glisser légèrement sur des particula- rités qui se rattachentdirectement à la culture et à l'économie industrielle ou domestique. 1. Morelle tubéreuse, Solarium tubero- sum Linn., vulgairement Pomme de terre , Parmentière, connue dans nos départements méridionaux sous les noms impropres de Patate, Truffe. Plante herbacée à racine vivace inerme, à tige rameuse, haute de 5-6 décimètres ; à feuilles pinnatiséquées avec impaire, à segments inégaux, alterna- tivement grands et petits, ovales; à fleurs blanches ou violacées , portées sur des pé- dicelles articulés. Le principal caractère de cette plante consiste dans les tubercules qu'elle produit sous terre, et qui en font une des espèces les plus précieuses à l'espèce humaine. Ce sont des masses de forme gé- néralement arrondie; ovoïde ou oblongue , bosselées , dont la surface est creusée d'un nombre variable d'enfoncements , au fond de chacun desquels se trouve un bourgeon ou un œil. Leur nature véritable n'a été re- connue que depuis quelques années, par suite des observations de MM. Dunal , Du- trochet et Turpin ( Voy. particulièrement Turpin : Mém. sur l'organis. iritér. et extér. des tubercules du Solarium tuberosum et de l'Helianlhus tuberosus ; Mém. du mus., tom. XIX , 1830 , pag. 1-56 , pi. I-V) , et avant eux , de Knight et Dupetit-Thouars. Ces observateurs ont reconnu que les tuber- cules de la Pomme de terre sont entièrement indépendants des racines, et qu'ils se compo- sent uniquement de l'extrémité renflée de branches souterraines ou de bourgeons sou- terrains, dans lesquels le tissu cellulaire I. VIII. s'est développé au point de devenir extrê- mement abondant et d'en former la masse presque tout entière. Dans ces cellules la fécule s'est produite en très grande quan- tité, et a fait de ces tubercules une matière alimentaire des plus importantes. Au reste, même lorsque la formation de ces tuber- cules s'est accomplie , on peut encore y re- trouver, à l'aide du microscope, les diverses parties qui constituent une tige, et recon- naître par suite leur véritable nature ; ainsi, sur leur coupe transversale, on observe: 1° un épidémie; 2° une zone celluleuse, analogue à l'écorce ; 3° quelques vaisseaux épars et rares, assez régulièrement dispo- sés circulairement , qui représentent la zone ligneuse; 4° enfin, une masse cellulaire qui forme la plus grande partie du tubercule , et qui ne peut être comparée qu'à la moelle. Une autre circonstance qui achève- rait de lever les doutes, s'il en existait, re- lativement à la nature des renflements tu- berculeux de la Pomme de terre, consiste dans leur propriété de verdir lorsqu'une circonstance quelconque leur fait perdre leur position souterraine et les expose à la lumière. Au reste, ce ne sont pas seulement les bourgeons souterrains qui peuvent se renfler en tubercules ; ceux qui naissent à l'air, à l'aisselle des feuilles normales , se renflent également en masses féculentes , plus ou moins arrondies , toutes les fois que par une incision transversale faite vers la base de la tige , ou simplement en la ployant brusquement sans la casser , on a rendu plus difficile en elle la marche de la sève. Il n'est pas rare de voir, dans les champs, des tiges de Pommes de terre sur lesquelles on a marché présenter la plupart de leurs bour geons axillaires renflés en tubercules plus ou moins verts , absolument semblables pour la forme à ceux des branches souter- raines, mais terminés au sommet par de petites feuilles normales. Nous devons dire en passant que la Mo- relle tubéreuse n'est pas la seule espèce du genre Solarium qui produise des tubercules souterrains. Ainsi, le Solarium montanum Linn., espèce péruvienne, donne un tuber- cule qui sert aussi comme matière alimen- taire , mais qui est unique, d'où, selon M. Dunal , s'étëvent les tiges et naissent les racines, et que ce botaniste regarde 44 346 2VI0R MGR comme faisant partie de la tige même. Ainsi encore, sans parler du S. stolonife- rum, rapporté récemment du Mexique par MM. Schiede et Deppe, ni du Solarium que, d'après M. Alcide d'Orbigny, les Boliviens cultivent sous le nom de Papa Usa, et qui paraît l'emporter, à certains égards, sur la Pomme de terre elle-même, nous mention- nerons une espèce que Manuel Blanco,dans sa Flore des Philippines (Flora de Filipinas, in-8°, Manille, 1837) décrit sous le nom de Solarium sinense. Cette plante est, dit-il, originaire de la Chine; on la cultive aux Philippines pour ses tubercules, qui ressem- blent à ceux de la Pomme de terre, dont la grosseur égale au plus la moitié du poing, et qui sont estimés par les habitants de ces îles (1). La Morelle tubéreuse est cultivée très abondamment et depuis une haute antiquité dans les parties un peu élevées de la Colom- bie, au Pérou, où elle porte le nom de Papas, etc. ; elle forme l'aliment principal des habitants de ces contrées. 11 paraît même démontré qu'elle est originaire du Pérou, quoique la détermination du lieu précis où elle se trouve à l'état sauvage soit entourée de difficultés , de même que pour les autres végétaux alimentaires les plus importants. Son introduction en Europe re- monte à moins de trois siècles; c'est seule- ment à une époque bien plus rapprochée de nous qu'elle a commencé de se répandre partout et que son tubercule est devenu une matière alimentaire de la plus haute importance. Les auteurs ne sont pas d'ac- cord relativement à celui à qui revient l'honneur d'avoir doté l'Europe de cette pré- cieuse acquisition. Au milieu de cette diver- gence d'opinions , nous croyons voir plus de probabilité en faveur de la version repro- duite par le docteur Putsche {Versuch einer Monographie der Kartoffeln, in-4, Weimar, 1819) , et nous croyons dès lors devoir l'a- dopter. Selon ce savant, le capitaine John (i) Planta oriunda de Cliina, de ia altura de dos pies, y que «e planta en este pais por sus raices que son estimadas. Ignoro Si esta planta se poilra perpétuât-, ya de por si , sin necesidad detraher anualmente ias raices de Cliina. Estas se parecen a las patatas de Espagna . y ia cortera es blanquecina como en otras que vi yo en Vallatiolid... Se multiplican plantando las rames . o derechas o hechadas o por los yemas de la raice cividiendolas estas. El grandor de los majores raices escomo la midad Utl pugno, B'unco, 1. c, p. 137. Hawkins est le premier qui ait essayé d'in- troduire enEurope la culture de cette plante; en 1565, il en rapporta en Irlande, de Santa-Fé de Bogota , quelques tubercules, qui furent entièrement négligés. Aussi le nom de Hawkins ne peut il figurer que pour mémoire dans l'histoire de l'importation de la Pomme de terre en Europe. Le célèbre navigateur Franz Drake, qui avait d'abord navigué sur les vaisseaux de Hawkins, re- connut toute l'étendue des services que pourrait rendre à l'Europe la culture de ce précieux végétal. A son retour de son expé- dition dans la mer du Sud , il en porta des tubercules en Virginie, où ils furent cul- tivés avec succès. Ce fut en Virginie qu'il prit ceux qu'il porta en Angleterre en 1586, et qu'il remit à son propre jardinier, en lui enjoignant de donner tous ses soins aux plantes qui en sortiraient. On s'explique par ce fait pourquoi la Morelle tubéreuse fut regardée d'abord comme originaire de la Virginie. Drake donna également quelques tubercules de cette plante au botaniste an- glais Gérard , qui les planta dans son jardin à Londres, et qui, à son tour, en envoya à quelques uns de ses amis , et particulière- ment à Clusius : aussi ce dernier botaniste est-il le premier qui ait fait mention de l'espèce qui nous occupe. Tout porte à croire que vers la même époque il arriva des Pom- mes de terre dans le midi de l'Europe, par l'intermédiaire des Espagnols ; mais les do- cuments historiques ne sont pas très précis à cet égard , et de plus , on n'apprécia pas plus en Espagne et en Italie qu'en Angle- terre l'importance de la nouvelle acquisi- tion , qui resta dans la catégorie des raretés, et qui fut même bientôt oubliée, puisque l'on regarde assez généralement cette con- quête si importante pour l'Europe comme due à l'amiral Walter Raleigh, tandis que ce célèbre marin n'eut en réalité d'autre mérite que de rapporter de nouveaux tu- bercules de Virginie en Irlande, au com- mencement du xvue siècle. Cette fois , ce- pendant , l'acquisition fut définitive , et les cultivateurs de la Grande-Bretagne, en ap- préciant la haute valeur, commencèrent à en faire l'objet de tous leurs soins : aussi cette nouvelle culture ne tarda- t-elle pas à prendre de l'importance dans les îles Britan- niques; mais son introduction et ses progrès MOR MOR sur le continent furent beaucoup plus tar- difs. En 1616, il est vrai, des Pommes de terre furent servies en France sur la table du roi ; mais ce fait môme montre que c'é- tait alors dans notre royaume une rareté de haut prix; et Ton sait, en effet, que jusque vers le dernier tiers du xvme siècle, la culture de cette plante se répandit à peine sur quelques points. En Allemagne, ce ne fut qu'en 1650 que son introduction eut lieu, et les mêmes préjugés , les mêmes er- reurs populaires qui, chez nous, entravè- rent si longtemps sa marche, eurent des effets analogues pendant longtemps au-delà du Rhin. Enfin , vers la fin du xvuie siècle, un homme dont le nom est devenu célèbre, Parmentier , employa plusieurs années de sa vie en efforts dont une énergie de volonté peu commune et une conviction profonde pouvaient seules le rendre capable, pour propager parmi nous une plante qu'il savait être appelée à rendre les plus grands ser- vices. Cependant ses efforts et ses écrits n'auraient peut-être amené que partielle- ment les résultats qu'il désirait; mais la disette de vivres qui suivit les premières guerres de la révolution fit sentir toute l'étendue des ressources qu'offrait la plante préconisée par Parmentier : la Morelle tu- béreuse se répandit presque instantanément sur toute l'étendue de la France , et lorsque ses immenses avantages furent universelle- ment constatés , la reconnaissance publique la nomma Parmentière , pour rappeler le nom de l'homme de bien dont les généreux efforts avaient enfin contribué à produire de si importants résultats. Aujourd'hui , il est inutile d'insister sur le mérite de cette plante; aucune voix ne s'élèverait pour le contester. Depuis que sa culture a pris de l'extension en Europe, la Morelle tubéreuse a donné un nombre extrêmement considérable de variétés que distinguent des différences dans l'époquedudéveloppement, dansla grosseur, la forme, la couleur, la surface , etc. , des tubercules , dans le mode de végétation , dans les feuilles, les fleurs, etc. Beaucoup de ces variétés sont caractérisées par des nuances tellement délicates , qu'un œil très exercé éprouve souvent de la difficulté à les saisir. Il ne peut entrer dans le plan de cet ouvrage de signaler ces nombreuses variétés ; mais, d'un autre côté, il est impossible de les passer toutes sous silence , sans faire connaître en quelques mots les plus con- nues et les plus utiles d'entre elles, celles que Ton cultive le plus habituellement en France. Parmi ces variétés, il en est que l'on qualifie de hâtives, comme donnant leurs produits de très bonne heure : elles sont en général médiocrement productives ; mais les malheureuses circonstances qu'ont pré- sentées ces deux dernières années tendent à leur donner de l'importance , puisque leur récolte a échappé entièrement au fléau qui a sévi si cruellement sur les variétés tar- dives. Parmi elles, on distingue surtout les suivantes : la Pomme de terre naine hâtive, dont les tubercules sont jaunes, ronds et déjà bons à être récoltés au mois de juin , et la fine hâtive , à peu près aussi précoce, mais de meilleure qualité et plus productive. La Chave ou Schaw , un peu moins précoce, mais déjà mûre en juillet, et d'ailleurs plus productive; ses tubercules sont plus gros , jaunes , de bonne qualité et de forme arrondie un peu ovoïde. La grosse jaune hâtive l'emporte beaucoup sur les trois précédentes pour l'abondance des produits; mais ceux-ci sont de qualité médiocre, et sont principalement employés, comme four- rages-racines, à la nourriture des bestiaux. A la suite des variétés hâtives, on peut ranger celles qui arrivent plus tard et celles qu'on qualifie de tardives; ce sont les plus nombreuses et aussi les plus répandues ; parmi elles, nous mentionnerons les sui- vantes : la truffe d'août , dont les tuber- cules sont mûrs en août, d'un rouge- pâle et de très bonne qualité; le Cornichon jaune ou Hollande jaune , à tubercules al- longés , jaunes , très farineux et des plus délicats ; le Cornichon rouge ou rouge longue, très connu à Paris sous le nom de vitelot te : tubercules de forme très allongée, rouges , fermes et très longs , fort estimés ; la descroizille , à tubercules rosés , de forme allongée, de très bonne qualité et très fécu- lents, se conservant très bien; là tardive d'Irlande, qu'on nomme aussi Pomme do terre suisse, que distingue particulièrement sa propriété de se conserver presque sans pousser jusque vers le milieu de l'été qui a suivi la récolte. Dans cette même catégorie 348 MOR MOR des Pommes de terre tardives rentrent les variétés que l'abondance de leurs produits a fait adopter plus spécialement que les précédentes dans la grande culture, et qui servent principalement à la nourriture du peuple des campagnes et à celle du bétail. Ce sont la grosse ronde blanche ou patraque blanche, qu'on cultivait surtout beaucoup il y a quelques années, et qui se distingue par l'abondance de ses produits; la grosse jaune ou patraque jaune, la plus commune aujourd'hui , dont les tubercules sont gros, nombreux et ramassés, cequi distingue cette variété de la grosse jaune coureuse; on l'emploie beaucoup pour les féculeries. Enfin , pour ne pas trop prolonger cette énumération , nous nous bornerons à citer encore la Pomme de terre Bohan , qui a été tant préconisée il y a quelques années , et qui, dans certains terrains, donne des tu- bercules énormes , mais bons seulement pour la nourriture des bestiaux; et, comme simple objet de curiosité, la Pomme déterre haricot, à tubercules remarquables parleur petitesse, ainsi que des variétés marbrées, d'un violet très foncé et presque noir, etc. L'une des qualités les plus précieuses de la More! le tubéreuse consiste dans la faci- lité de sa culture et de sa multiplication. Elle s'accommode presque de toutes les na- tures de sol; cependant, les terres argileu- ses compactes lui sont peu favorables. Pour les détails de cette culture, nous renverrons aux ouvrages d'agriculture et aux traités ou mémoires spéciaux. Sa multiplication se fait de diverses manières : 1° Par graines; c'est de cette manière qu'on obtient les va- riétés nouvelles; mais jamais on n'a recours aux semis dans la culture en grand, à cause de la nécessité d'attendre les produits pen- dant deux ans. 2° Par les tubercules, ce qui constitue de véritables boutures. A cet égard, tantôt on plante les tubercules tout entiers, tantôt on les divise par morceaux, dont chacun doit porter au moins un bour- geon ou un œil. On a cherché à reconnaître quel est le plus avantageux de ces deux der- niers moyens de multiplication, et les nom- Dreuses expériences comparatives qui ont été faites à ce sujet ont paru prouver qu'il vaut mieux employer des tubercules entiers de grosseur moyenne que de simples frag- ments. Nous n'essaierons pas d'énumérer tous les usages de la Morelle tubéreuse et de ses diverses parties. Ses tubercules rivalisent aujourd'hui d'importance avec les céréales pour la nourriture de l'homme et des bes- tiaux ; ils remportent même de beaucoup sur elles dans certains pays, comme la Bel- gique et l'Irlande , où ils jouent le même rôle dans l'alimentation du peuple que le mais dans quelques uns de nos départe- ments méridionaux. Ce n'est pas seulement en nature qu'on les consomme : l'extraction de leur fécule constitue une industrie im- portante; cette fécule devient la base de nombreuses préparations alimentaires ; elle sert même à la fabrication d'un pain de bonne qualité, soit pure , soit surtout mé- langée d'environ moitié de farine de fro- ment; enfin , par l'effet de la fermentation alcoolique, elle donne un alcool et une eau- de-vie qui, dans certains pays du nord de l'Europe, et surtout parmi les classes infé- rieures de la société, sont consommés en très grande quantité , concurremment avec les alcools et les eaux-de-vie de vin. Les fanes elles-mêmes de ce précieux végétal ne sont pas dépourvues d'importance : les bestiaux les mangent ^lontiers, et elles constituent ainsi pour eux un bon fourrage; de plus, enfouies dans la terre, elles forment un ex- cellent engrais ; enfin il n'est pas jusqu'aux fleurs qui ne puissent être utilisées, puis- qu'on peut en extraire une matière colo- rante jaune. Les usages médicinaux de la Pomme de terre sont très peu importants, et tout qui a été dit à cet égard mériterait peut- être d'être l'objet d'un nouvel examen plus attentif et sans prévention; dans l'état ac- tuel des choses, ils se bornent à l'emploi de sa fécule, principalement en cataplasmes: aussi nous ne nous y arrêterons pas; et nous terminerons ce que nous avons à dire sur cette espèce par quelques mots sur deux maladies qui, dans ces dernières an- nées, ont fait des ravages affreux dans les cultures de ce précieux végétal, La première de ces maladies paraît s'être manifestée pour la première fois, en 1830, dans plusieurs districts de l'Allemagne voisins du Rhin; de là elle se répandit dans le Palatinat, entre Cologne et Neuwied, près d'Erfurth, en Saxe, dans le Mecklembourg, MOR MOR 349 la Bohême et la Silésie. Dans ces diverses contrées ses ravages furent tels, que la ré- colte de la Pomme de terre en fut réduite des deux tiers sur plusieurs points. Ses ca- ractères étaient fort remarquables. Les tu- bercules qui en étaient affectés n'en of- fraient d'abord extérieurement d'autre in- dice que des taches plus foncées et réticulées à leur surface, dues à la dessiccation partielle de l'épiderme. Plus tard, la dessiccation de leur tissu faisait des progrès rapides, et leur intérieur présentait plusieurs parties d'une teinte livide et noirâtre. Enfin, l'altération, gagnant sans cesse, arrivait à un tel degré, que les tubercules entiers devenaient durs comme une pierre, au point de pouvoir être frappés à coups de marteau sans se briser; leur dureté résistait même à l'action de l'eau bouillante et de la vapeur, et l'on sent dès lors qu'il devenait absolument impos- sible de les utiliser. Cette maladie, qui s'est montrée à des degrés variables d'intensité pendant plusieurs années, a été nommée en Allemagne Trockenfaiile , Stockfaille , ou gangrène sèche. Chargé par le gouvernement Bavarois d'en étudier la nature, les progrès et les remèdes, M. de Martius l'a attribuée à un Champignon microscopique, qu'il a nommé Fusisporium Solani, qui se serait produit en immense abondance au milieu du tissu cellulaire des tubercules, et qui aurait pu se propager par infection. On peut consulter à ce sujet, soit le grand mémoire spécial de M. de Martius, soit la note qu'il a présentée à l'Académie des sciences de Paris, le 16 août 1842, et qui a été repro- duite dans les Annal, des se. natur., 2e sér., t. XVIII, septembre 1842, pag. 141-148. La seconde de ces maladies a produit des effets bien plus déplorables encore et plus étendus. Elle a commencé de se manifester à la fin de juillet et au commencement d'août 1845, dans certaines parties de la Belgique, de la Hollande, et de là elle s'est répandue avec une désolante rapidité dans une grande partie de l'Allemagne, de la France, dans la Grande-Bretagne, etc. Son intensité a été telle sur plusieurs points, qu'elle a détruit entièrement la récolte de la Pomme de terre , ou que du moins elle l'a réduite à une fraction très faible de son chiffre moyen. Cette année mêmc(1 846), et au moment où nous écrivons , elle s'est ma- nifestée de nouveau, soit avec les mêmes ca- ractères , soit avec des modifications pro- noncées , sur un assez grand nombre de parties de l'Europe , généralement avec beaucoup moins de gravité, mais aussi, dans certaines localités, et particulièrement en Irlande, avec une intensité si désastreuse, qu'elle a détruit totalement cet aliment fondamental et presque unique du peuple des campagnes. Cette maladie de la Pomme de terre a donné matière à tant d'écrits dans les diverses parties de l'Europe, que, dans l'impuissance d'en présenter ici un ré- sumé, quelque succinct qu'il fût, nous ren- verrons à notre Revue botanique (1), dans laquelle nous avons publié un extrait étendu et détaillé de ces nombreux travaux. Nous nous bornerons à dire ici que cette ma- ladie, nouvelle aux yeux des uns , déjà an- cienne pour les autres, s'est manifestée par des taches brunes sur les fanes qui n'ont pas tardé à périr, et dans les tubercules par la production d'une matière d'un jaune brun qui s'est montrée d'abord vers l'exté- rieur pour pénétrer ensuite toute la masse et en amener la décomposition. Nous ajou- terons que deux opinions ont été publiées à cet égard : l'une soutenue par quelques savants, qui , par analogie peut-être avec l'explication donnée par M. de Martius pour la gangrené sèche, ont attribué tout le mal à un Champignon parasite microscopique agissant comme cause, qui même ont voulu voir cette funeste Mucédinée dans la matière brunâtre des tubercules malades; l'autre professée par la grande majorité des obser- vateurs , qui ont vu dans cette matière bru- nâtre une simple altération des matières azotées, albumineuses ou autres, contenues dans le tissu des tubercules, altération qui aurait eu pour cause des influences météo- rologiques anormales. Nous ajouterons que cette maladie n'a pas empêché d'utiliser les Pommes de terre toutes les fois qu'on les a retirées de terre avant qu'elle eût atteint un haut degré de développement. 2. Morelle faux-piment, Solanum pseudO' capsicum L\nn., vulgairement Cerisette, petit Cerisier d'hiver, Amome des jardiniers. Cette (i) Voy. Revue botanique (journal mensuel cor ocré à là botanique et à ses application»; Paris , chez Frank, rue Ri* dielleu, 69), tre année, pages 147, 22.3, 226, 227, 256, 375 ' 56r, 565, 568. 350 mou IYIOR jolie espèce, si communément cultivée comme plante d'ornement, est originaire de Madère. D'après De Candolle {FI. franc., V, p. 417) , elle est aujourd'hui naturalisée au bord des murs, dans le village d'Arette en Béarn. C'est un joli arbuste sans épines, d'environ un mètre de haut, dont les feuilles sont oblongues, lancéolées, pétiolées, per- sistantes; ses fleurs sont petites, blanches, solitaires sur des pédoncules extra-foliacés, et se succèdent pendant tout l'été. Le fruit qu'elles produisent est une jolie baie d'un rouge vif, de la grosseur et de la forme d'une Cerise, qui, persistant sur l'arbuste pendant tout l'hiver, en forme le principal ornement et lui a valu ses divers noms vul- gaires. Cette espèce est d'Orangerie ; on la multiplie de graines. 3. Morelle faux-quinquina , Solanum pseudoquina Aug. St.-Hil., plante très re- marquable par l'amertume extrême et par les propriétés éminemment fébrifuges de son écorce, que les Brésiliens emploient avec beaucoup de succès en place du Quinquina. Elle forme un petit arbre sans épines; ses feuilles sont oblongues-lancéolées, étroites, aiguës, entières, glabres à leur face supé- rieure, munies à leur face inférieure de petits faisceaux de poils dans les angles for- més par la ramification des nervures. M. Auguste deSaint-Hilaire n'a pu voir ses fleurs; i! l'a vue seulement pourvue de ses fruits, baies globuleuses, d'environ 15 mil- limètres de diamètre , réunies en petit nombre en grappes courtes, extra-axillaires. Vauquelin a analysé l'écorce de cette Mo- relle, et il y a reconnu l'existence d'un prin- cipe amer, dans lequel réside probable- ment la propriété fébrifuge , et qui entre dans sa composition pour 1/12; de même qu'une matière résineuse ou résinoïde , amère, dans la proportion de 1/50; divers sels, etc. 4. Morellenoire, Solanumnigrum Linn., vulgairement Morelle , Mourelle , Crève- chien. Cette plante est extrêmement répan- due dans les lieux cultivés, le long des enclos, etc. Elle est glabre dans ses diverses parties, d'une teinte générale vert sombre. Sa tige est herbacée, rameuse, anguleuse, et s'élève à 3 décimètres environ ; ses feuilles sont ovales, dentées-anguleuses, pétiolées; ses fleurs sont petites, blanches, presque ombellées, pendantes; il leur suc- cède des baies d'environ 6 ou 8 millimètres de diamètre, noires à leur maturité. La Morelle noire est une de ces espèces liti- gieuses au sujet desquelles les botanistes sont loin de s'entendre; les uns en séparent, en effet, surtout d'après la couleur des baies mûres, la villosité, etc., des plantes que d'autres y rattachent comme de simples variétés ou comme des formes tranchées, il est vrai, mais trop faiblement caractérisées pour en être séparées. Elle sent le musc d'une manière très prononcée. Depuis l'antiquité, elle est usitée comme plante alimentaire dans certaines contrées , où ses feuilles remplacent celles de l'Epinard et leur sont même quelquefois préférées. Cependant en France elle est négligée presque partout. Ses feuilles perdent par la cuisson les principes nuisibles qu'elles renferment, et deviennent entièrement inoffensives. Ses fruits sont généralement regardés comme suspects, ou même comme décidément vénéneux : cepen- dant les observations consignées par M. Du- nal, dans son histoire des Solanum, sont loin de confirmer cette croyance populaire ; ce botaniste en a mangé une assez grande quantité sans en être incommodé; il en a donné 40 à un Cochon de mer, 30 à un Coq, sans que ces animaux en aient éprouvé le moindre accident. Il a été reconnu ce- pendant par l'analyse chimique (Desfosses) que ces baies renferment une certaine quan- tité de Solanine à l'état de malate. En mé- decine , les usages de cette plante sont limi- tés à cause de son peu d'énergie ; cependant on l'emploiecomme narcotique léger, comme sédatif, surtout en cataplasmes. 5. Morelle douce-amère , Solanum dul- camara Linn., vulgairement Douce-amère, Loque, Vigne de Judée. Cette espèce est commune dans les haies de toute l'Eu- rope. Sa tige est ligneuse, sarmenteuse et flexueuse; ses feuilles sont glabres, ovales en cœur, aiguës, les supérieures avec deux lobes basilaires; ses fleurs sont violacées, avec taches verdâtres vers la gorge, et blan- ches dans une variété, en corymbes à peu près opposés aux feuilles; il leur succède des baies ovoïdes, rouges à leur maturité. Le nom de Douce-amère a été donné à cette plante, parce que son écorce paraît d'aborc douce au goût et devient ensuite amère. Son MOR odeur, à l'état frais, est forte et vireuse. On emploie en médecine ses tiges à titre de dé- puratif, de sudorifique et d'antiscorbutique, particulièrement dans les maladies de la peau, dans les affections rhumatismales. Ses feuilles sont regardées comme anodines et calmantes. Au reste, les médecins de nos jours font beaucoup moins usage de cette plante que ceux du siècle dernier, dont certains l'ont beaucoup préconisée. 6. Morelle mélongène , Solanum melon- çjcna Linn., vulgairement connue sous les noms d'Aubergine , Mélongène , Mélan- zane , etc. Cette espèce fournit un des aliments le plus habituellement usités dans ceux de nos départements méridionaux qui longent ou avoisinent la Méditerranée. Elle est indiquée comme croissant spontanément dans les Indes orientales, à Java, à Ceylan et à l'île de France. Sa tige herbacée , à base dure persistante, s'élève, à l'état cul- tivé, à 7 et 8 décimètres; ses feuilles sont grandes , ovales , à base inégale, sinuée-an- guleuse, revêtues, surtout à leur face infé- rieure, de poils abondants, étoiles, blan- châtres; ses fleurs sont grandes, violacées, marquées intérieurement d'une tache jaune, portées sur des pédoncules réfléchis, renflés au sommet ; leur calice et leur corolle sont 6-9-ihJcs. Le fruit est charnu, d'un volume considérable par l'effet de la culture (jus- qu'à 2 décimètres ou plus de long), glabre, luisant, obtus au sommet, entouré à sa base par le calice accru et aiguillonné; ce fruit renferme, fixées sur des placentaires char- nus , un grand nombre de graines petites et comprimées. L'espèce qui nous occupe avait été divisée en deux par M. Dunal, surtout d'après la forme et la couleur de son fruit; ce botaniste a donné en effet le nom de So- lanum esculenlum à la plante habituelle- ment cultivée dans les potagers, dans la- quelle le fruit est volumineux, généralement oblong et violacé, tandis qu'il a nommé Solanum ovigerum celle que l'on ne cultive guère que comme plante d'ornement, sous les noms vulgaires de pondeuse et de plante à œufs, dans laquelle le fruit ressemble parfaitement, pour le volume, la forme et la blancheur, à un œuf de poule. Comme nous l'avons dit plus haut, la Morelle mélongène se consomme en quantité considérable dans le midi de la France, où elle est fort esti- MOR 351 mée, et où on la prépare de beaucoup de manières diverses. L'abondance de ses fruits et leur prix peu élevé à la fin de l'été et pendant l'automne en font une es- pèce potagère très utile. Dans le nord de la France, sa culture est beaucoup moins ré- pandue ; cependant depuis quelques années elle commence à y prendre beaucoup de développement. On la multiplie de graines. Dans le Midi, on la sème ordinairement aujourd'hui au premier printemps sur couche ou même sous châssis, lorsqu'on se propose de la cultiver en primeur; on repique en- suite le plant en place, et le reste de la cul- ture n'exige guère d'autres soins que celui d'arroser abondamment. Dans nos dépar- tements septentrionaux, les semis se font toujours sous châssis, au mois de février; l'on repique généralement en pépinière deux ou trois fois avant de mettre en place au mois de mai. Le fruit de la Mélongène doit être mangé bien mûr, et l'on doit tou- jours avoir le soin d'en exprimer le suc autant qu'il est possible avant de le pré- parer. On cultive dans les jardins, comme plantes d'ornement, quelques espèces de Morelles, telles que la Morelle de Madagascar, Sola- num pyracanthum Lam.; la Morelle de Buenos- Ayres , Solanum bonariense Linn.; la Morelle blanche, Solanum marginatum Linn., etc. Pour ne pas trop prolonger cet article, nous nous bornerons à cette simple indication relativement à ces diverses plantes. (P. Duchartre ) MORELLE. ois. — Nom vulgaire de la Foulque macroule. *MORELOSIA. bot. pu. — ■ Genre de la famille des Symplocées d'Endlicher, établi par LIave et Lexarza (Nov. veget. Descript., I, 1). Arbustes du Mexique. Voy. symplo- cées. *MORELOTIA, Gaudich. (ad Freyc. , 416, t. 28). bot. pu. — Synon. de Lampro- carya , B. Br. MORENIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Palmiers, tribu des Arécinées, éta- bli par Ruiz et Pavon (Prodr., 150, t. 32). Palmiers croissant sur les montagnes du Pé- rou. Voy. palmiers. MORESQUE, moll. — Nom vulgaire de marchand de VOlîva maura Lamk., et du Fusus morio L. 352 MOR MOPt MORETON. ois. — Nom vulgaire du Canard milouin. MORETTIA. bot. pu. —Genre de la fa- mille des Crucifères-Anastaticées, établi par De Candolle (Syst., II, 426 ; Prodr.,1, 185). Herbes de l'Egypte. Voy. crucifères. MORFEX. ois. — Nom donné par Ges- ner au Cormoran. MORF1L. mam. — Les dents d'Éléphants portent dans le commerce la dénomination vulgaire de Morfil. (E. D.) MORGANIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gra- tiolées, établi par R. Brown (Prodr., 441). Herbes de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. SCROPHULARINÉKS. MORGELINE. bot. ph. — Nom vulgaire de VAlsine média L. Voy. alsinecIstellaria. *MORICA (popta, folie), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , tribu des Piméliaires , formé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 202), et adopté par Solier ( Ann. de la Soc. eut. de Fr., t. V, p. 646). L'auteur le classe dans ses Collaptérides, et le rattache à sa tribu des Akisites. Quatre espèces font partie du genre, savoir : le Tenebrio grossus de Linné, Y Akis planata de F., 8-costata de Leach, et obtusa de Lat. Les trois premières sont ori- ginaires de l'Afrique septentrionale, et la quatrième se trouve en Espagne (Anda- lousie). (C.) MORICANDIA. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Brassicées, établi par De Candolle {Syst.t II, 626). Herbes d'Eu- rope et d'Afrique. Voy. crucifères. MORILLE, moll. — Nom vulgaire du Murex hystrix Linn., qui fait partie du genre Pourpre. MORILLE. Morchella. bot. cr.— Dillen a formé le nom latin du mot allemand Mor- chel. Suivant Ménage, celui de Morille se- rait dérivé de Morum , Morucula (Mûre), ou plutôt du mot celtique ou bas-breton Mo- rillen. Dans les anciens auteurs , les Morilles sont désignées sous les noms de Boletus ; Yungus spongiosus, porosus , rugosus , fa- voginosus , cavernosus ; Merulius niger , albus ; Fungi prœcoces ; Spongiolœ ; Phal- lus , etc. Quoique Dillen ne connût pas la diffé- rence qui existe entre les organes de la reproduction de ces Champignons et ceux des Phallus, auxquels Linné les a réunis plus tard, il a créé un très beau genre; mais comme les auteurs ont ajouté plusieurs espèces qui n'offrent pas le même caractère, il faut nécessairement le diviser. Les Morilles appartiennent à la classe des Thécasporés et à la famille des Champignons en forme de mitre ( Mitrati). Le réceptacle est charnu, fragile, arrondi, ovoïde ou conique , creux à l'intérieur , parsemé d'al- véoles polygones, et supporté par un pédi- cule distinct, également charnu, creux, plus ou moins long, avec lequel il se continue immédiatement. Les organes de la fructifi- cation recouvrent les cavités et les parois des alvéoles; ils consistent dans des thèques allongées , cylindriques, qui renferment huit spores simples, elliptiques et transparentes; les paraphyses sont peu nombreuses, fili- formes et continues. Les autres espèces , comme les Morchella semilibera DC, Mitra Linn., dont le ré- ceptacle est conique ou campanule, uni ou alvéolé , mais fixé au pédicule à la moitié de sa hauteur , et dont le bord est libre , constituent le genre Mitrophora (Voyez ce mot.) 11 résulte de cette séparation un pas- sage naturel aux Verpa, qui ont le chapeau entièrement libre. Micheli avait déjà senti cette différence, puisqu'il donnait aux uns le nom de Bolelus, et aux autres celui de Phallobolatus. Avec le printemps nous voyons arriver les Morilles ; elles ne paraissent jamais sous la latitude de Paris avant le mois d'avril , et le plus souvent dans la seconde quinzaine, à moins que la saison ne soit chaude et hu- mide ; rarement on en trouve dans le mois de mai , tandis que dans le midi de la France elles commencent au mois de mars. On les rencontre dans presque tous les terrains , mais plus abondamment dans ceux qui sont siliceux, dans les bois, sur les bords des chemins. On pense assez généralement qu'elles croissent plus particulièrement sous les Ormes; c'est une erreur, on en trouve aussi sous les Chênes , les Frênes , les Châ- taigniers , etc. , et quelquefois dans des en- droits insolites. M. de Brondeau, dans ses Plantes cryptogames de l'Agenais (p. 35, pi. 9), a décrit et figuré le Morchella vapo- raria, que M. Bartayres a trouvé au prin- temps , à Agen , dans des serres chaudes sur MOK MOU de la tannée humide; il n'est pas rare d'en voir dans les cavités des vieux arbres qui sont remplies d'humus. Feu le professeur Balbis a trouvé, à Parme, le Morchella hiema- lis sur un mur. Les caractères spécifiques qui distinguent ces Champignons sont infini- ment légers. Comme ils croissent à la même époque, et qu'ils sont presque tous comes- tibles, les auteurs les regardent assez géné- ralement comme des variétés d'une même espèce. La couleur paraît à peu près con- stante, et ceux qui en ont récolté pendant plusieurs années dans un même endroit, n'y ont presque jamais vu que des individus de la même couleur, mais dont le volume et la forme étaient très variables. Les auteurs distinguent les espèces sui- vantes : 1° La Morille commune, Morchella' escu- îenta Pers. Sa forme est généralement ar- rondie; elle présente plusieurs variétés. a. La Morille blanche, dont le réceptacle et le pédicule sont blancs. M. Czerniaew a vu cette variété atteindre, dans la Russie méridionale , près d'un pied de haut. On la rencontre quelquefois à Paris chez les mar- chands de comestibles , où elle est recher- chée, quoiqu'elle passe pour être d'un goût fade et aqueux. b. La Morille blonde, Morchella rotunda. C'est la variété qui, dans nos pays, atteint le plus grand développement : son réceptacle est globuleux, d'une couleur jaune, légè- rement fauve; les alvéoles sont presque ron- des. Elle est très recherchée et d'un bon goût. Cette variété, assez rare dans les environs de Paris , aime les terrains argileux , et sou- vent on la rencontre dans les bois, sur les places où on a fait du charbon. c. La Morille ordinaire , Morchella vul- garis. C'est , en effet , la plus commune de toutes, et celle qui est le plus généralement connue par rapport à sa couleur. Le récep- tacle, tantôtrond, tantôtovale, estd'unecou- îeur fuligineuse qui la fait reconnaître de suite. Ses alvéoles sont , en raison de son développement, extrêmement variables, qua- drangulaires , hexagones, avec des cloisons très saillantes, obtuses et quelquefois céré- briformes. Elle passe pour la meilleure. d. La Morille violette , Morchella violacea Despr. Cette variété a été trouvée et des- sinée par le docteur Despreaux; le récepta- T. VIII. de est ovale; les alvéoles régulières, hexa- gones, avec les angles arrondis, et d'une couleur violette; le pédicule blanc, un peu violeté, et renflé à sa base. Cette description a été faite sur un dessin conservé dans la bibliothèque de M. Benj. Delessert. Cette Morille a été trouvée au Mexique. e. La Morille changeante, Morchella cœ- rulescens. Lév., décrite par Sterbeek (Theat. fung. , pag. 94 ; pi. 10 , fig. I). Le récep- tacle est presque sphérique et d'une couleur jaune; les alvéoles irrégulières; la chair, quand on la rompt, prend au contact de l'air la couleur de l'indigo. 2° La Morille délicieuse , Morchella de- liciosa Fr. Le réceptacle est conique , de couleur jaune , quelquefois un peu livide; les alvéoles sont longues, parallèles, profon- des; le pédicule est assez gros, nu et blanc. Cette espèce est assez commune en Hon- grie; il paraît, d'après Fries , que Vaillant l'aurait rencontrée dans le parc de Saint- Maur, près de Paris; mais comme il n'en donne pas les caractères , on peut la regar- der comme douteuse pour la flore de Paris. 3° La Morille conique , Morchella conica Pers. Le professeur Fries regarde cette es- pèce comme une variété de la Morille com- mune. On la reconnaît facilement à son chapeau généralement assez petit, de forme conique et d'une couleur fuligineuse; le pédicule est creux , blanc et farineux. Per- soon dit qu'elle est rare en France, qu'on la trouve en Alsace , et très communément en Allemagne; on l'aperçoit dans le temps où le Prunellier, le Pétasite et les Prime- vères commencent à fleurir. Je l'ai rencon- trée assez abondamment dans les Makis de la Corse, et surtout dans les endroits qui avaient été incendiés. Si j'en juge d'après la quantité que j'ai vu sécher au soleil pour la conserver, elle serait également très com- mune et très recherchée en Valachie et en Moldavie. 4° Morille perforée , Morchella fora- minulosa Schweinz. Espèce de l'Amérique septentrionale, que Schweinitz fait con- naître (Syn. fung. amer. Bor. , p. 169); elle ressemble beaucoup au Morchella escu- lenta, avec lequel elle croît. Sa hauteur est de trois pouces ; le réceptacle, plus ovale que conique , présente une ouverture annulaire au sommet. 4« 354 MOR JHOR 5° Morille d'hiver , Morchella hiemalis Fr. Cette espèce est à peu près du volume de la Morille commune; les alvéoles du ré- ceptacle sont très profondes, et le pédicule est marqué de stries légères. Ce dernier carac- tère, s'il est constant, peut facilement la faire distinguer. Le mur sur lequel elle a pris naissance a peut être contribué à mo- difier une espèce déjà connue. 6° La Morille a gros pied, Morchella cras- sipes Fr., figurée par Ventenat (Mém. ïnst. iiat. , 1, p. 509, fig. 2) et par Krombholtz {Esbar. und Verdacl. Schwœm, 2 heft. , p. 6, tab. XVI, fig. 1-2), a été trouvée dans le bois de Pont-Chartrain , par Ant. de Jussieu. Elle est remarquable par sa haute taille. Son réceptacle est conique, aigu et brun ; le pédoncule est atténué à sa partie supérieure, trois à quatre fois plus long que le réceptacle , et très renflé à sa partie infé- rieure. 7° La Morille tremelloïde, Morchella tremdloidesFï., n'est probablement qu'une variété de la Morille ordinaire, dont elle ne diffère que par la brièveté du pédicule et la forme des alvéoles, qui, au lieu d'être an- guleuses , sont contournées, obtuses comme les circonvolutions des Tremelles. Elle a été également trouvée s Pont-Chartrain par Ant. de Jussieu. Si ces caractères sont exacts, on ne conçoit pas comment les auteurs ont pu rapporter à cette espèce la figure de la Mo- rille comestible que Bulliard a donnée pi. 218, fig. l,dont les alvéoles paraissent d'une parfaite irrégularité. 8° La Morille élevée , Morchella elata Fr. Grande et belle espèce, dont le récep- tacle est obtus et conique; les cloisons des alvéoles longitudinales, minces, très saillantes, et réunies par d'autres cloi- sons transversales moins prononcées ; elle est d'une couleur grise tirant sur le brun. Le pédicule a deux ou trois pouces de lon- gueur , et quelquefois plus d'un de diamètre. Il est creux, fragile, avec quelques lacunes, de couleur jaune ou rosée. Sa saveur est fade, aqueuse, et devient très fétide en vieillissant. Quelques personnes la regar- dent comme dangereuse. Krombholtz dit qu'on peut la manger sans crainte. 8° La Morille pubescente, Morchella pu- lescens Pers. Persoon, dans sa Mycologia Europœa, regarde cette espèce comme une variété du Morchella esculenta. Krombholtz et Rabenhorst, au contraire, croient qu'elle en diffère ; en effet , son pédicule grêle et pubescent lui imprime un caractère parti- culier, ainsi que les alvéoles, qui sont beau- coup plus grandes. Krombholtz l'a figurée (Loc. cit., p. 13, lib. XVII, fig. 20). Elle est commune dans la Suisse, le Jura , la Bohême, où on l'apporte sur les marchés avec la Morille comestible. Elle croît sur la terre, dans les forêts de Pins. 10° La Morille de loup ou du diable , Morchella pleopus Paul. Cette Morille est fort peu connue ; Paulet l'a figurée dans son Traité des Champignons, tab. CXC bis. 11 dit qu'on la trouve au printemps dans la forêt de Fontainebleau, dans les friches et parmi les bruyères , et qu'elle a causé des accidents presque mortels ; elle diffère oç, doigt), mam. — Goldfuss {Isis , 1819) donne ce nom à un groupe de Marsu- piaux. (E. D.) MORONOBEA. bot. ph. — Genre de la famille des Guttifères-Moronobées , établi par Aublet {Guy an., II, 79, t. 313). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. clusiacées. MORONOBÉES. Moronobeœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Guttifères-Clusiacées (voy. ce mot), ayant pour type le genre * Moronobea. MORGXITE. min. — Variété de Chaux phosphatée, qu'on trouve à Arendal , en Norvège. Voy. phosphate. MORPHINE (Morphée, dieu du som- meil), chim. — L'on a donné le nom de Mor- phine au plus actif des nombreux principes dont l'analyse chimique a constaté la pré- sence dans l'Opium. Voy. ce mot. (A. P.) * MORPHINES, ois, — Division formée dans le genre des Faucons (voy. ce mot) par M. Fleming (Phil. of Zool., 1822). (E. D.) *M0RPHIX1A, Ker. (Gen. Irid., 105). iot. ph. — Syn. tflxia, Linn. MORPIINES , Cuv. ois. — Synonyme d'Autour. MORPIIO ((^m>w, beauté), ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, famille des Nymphaliens, établi par Fabricius (Ent. syst., t. III), et dont les principaux carac- tères sont : Corps petit. Antennes un peu moins longues que le corps , très grêles. Palpes courts , dépassant peu la longueur de la tête, fortement relevés, très ciliés. Ailes très grandes relativement au corps, à ner- vures très fortes ; les ailes postérieures ayant leur cellule discoïdale ouverte , leur bord abdominal très grand et embrassant com- plètement l'abdomen. Pattes longues ; jam- bes et tarses ciliés en dessous de petites épines très serrées. Les espèces de ce genre , au nombre de 40 environ, sont d'une grande taille et pa- rées des couleurs les plus éclatantes. Elles habitent toutes l'Amérique méridionale. Leurs chenilles sont nues ou presque rases, quelquefois terminées postérieurement pan une pointe fourchue Une des espèces les plus remarquables de ce genre est le Morpho Adonis Fab., Latr., God. (Papilio Adonis Cram. ), figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire , Lépidoptères , pi. 6 , fig. 1. Il a 8 centimètres d'enver- gure. Le dessus des ailes est du bleu le plus azuré, le plus brillant, avec le limbe postérieur noir. Le dessous est d'un gris lavé de brun, avec des bandes plus claires et des yeux séparés. Cette espèce se trouve au Brésil et à Cayenne. *MORPHOIDES ( p.opy ci , beauté; tIJoç, aspect), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentarnères, tétramères de Latreille, famille des Clavipalpes, tribu des Erotyliens, établi par M. Hope (Revue zool. de Guér., 1841 , p. 111), et adopté par M. Th. Lacordaire (Monographie des Erotyliens, 1842, p. 356). Ce dernier le comprend dans sa deuxième tribu, et n'en fait qu'un sous-genre de ses Brachysphœnus , correspondant à celui de Saccomorphus , formé antérieurement par nous , et que Dejean avait adopté dans son Catalogue. Treize espèces , toutes d'Améri- que, en font partie. Les types sont les Ero- tylus limbatus F., et bilineatus Duponchel. (C.) *MORRENIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées, établi par Lindley (in Bot. Reg., 1838). Sous ar- brisseaux de Bonaire. MORRUDE. roiss. — Nom vulgaire dune 3G0 MOR MOR espèce de Trigle, la Trigla luccma. Voy. TRIGLE. MORS DU-DIABLE, bot. ph. — Nom d'une espèce de Scabieuse. MORS-DE-GRENOUILLE, bot. pu. — Nom vulgaire de V Hydrocharis morsus ranœ. MORSE. Trichechus , Linn. mam. — Genre de Mammifères de la tribu des Car- nassiers amphibies de G. Cuvier , formant , selon M. Is. Geoffroy , la famille des Tri- chéciens , la deuxième de ses Carnivores em- pêtrés, entrant dans sa première série, et dans l'ordre des Carnassiers , dont les dents sont dissimilaires, plus ou moins exacte- ment en série continue. Ces animaux ont beaucoup d'analogie avec les Phoques, mais leur mâchoire inférieure manque de cani- nes et d'incisives, et les canines supérieures forment d'énormes défenses dirigées infé- rieurement. Nous ferons remarquer en pas- sant que le Morse commun compose à lui seul une espèce unique, un genre et une famille, dont, à la rigueur, nos classifîcateurs pourraient former un ordre, si la fantaisie les en prenait. Ainsi que tous les animaux que G. Cuvier a nommés amphibies, quoiqu'il n'y ait en réalité aucun Mammifère amphibie , les Morses ont les pieds si courts, et tellement enveloppés dans la peau , que , sur la terre, ils ne peuvent leur servir qu'à ramper ; mais comme les intervalles des doigts y sont remplis par des membranes, ce sont des nageoires excellentes ; aussi ces animaux passent-ils la plus grande partie de leur vie dans la mer , et ne viennent-ils à terre que pour dormir au soleil et allaiter leurs petits. Leur corps allongé, quoique moins que celui des Phoques; leur colonne vertébrale assez mobile et pourvue de muscles qui la flé- chissent avec force ; leur bassin étroit , leurs poils ras et serrés contre la peau, et beau- coup d'autres détails de leur anatomie inté- rieure , concourent à en faire d'excellents nageurs. Leur mâchoire inférieure manque d'incisives et de canines , et prend en avant une forme comprimée pour se placer entre deux énormes canines ou défenses ayant quelquefois jusqu'à deux pieds (0,650) de longueur, sur une épaisseur proportionnée. Cependant , il paraît que, dans le jeune âge, on trouve à la mâchoire inférieure deux petites incisives très rudimentaires , et dont il n'existe plus de vestiges chez les adultes; les rnàchelières , au nombre de quatre de chaque côté , toutes à peu près de même forme, plus étendues de devant en arrière que de dedans en dehors, sont cylindri- ques, courtes et tronquées obliquement, à couronne légèrement convexe. La mâchoire supérieure est remarquable par l'énormitë des alvéoles où sont logées les défenses , ce qui relève tellement le de- vant, qu'il forme un gros muscle renflé, et que les narines, au lieu de terminer le museau, sont presque tournées vers le ciel. Elle a ordinairement, outre ses énormes ca- nines, quatre incisives devant, et quatre rnàchelières de chaque côté ; mais comme ces nombres sont sujets à varier, il en résulte que les voyageurs ont jeté assez de confu- sion dans l'étude de ce singulier animal. En effet , les deux incisives médianes manquent chez un grand nombre d'individus , et chez ceux qui les ont, elles sont coniques, cro- chues, très petites et toujours à l'état rudi- mentaire. Les incisives voisines des canines sont beaucoup plus grandes, cylindriques , et tronquées obliquement de dehors en de- dans, d'où il résulte que des naturalistes les ont prises pour des rnàchelières , aux- quelles, du reste, elles ressemblent beau- coup. Ce sont cependant de véritables inci- sives , puisqu'on est convenu de nommer ainsi les dents implantées sur les intermaxil- laires. Les canines sont, ainsi que je l'ai dit, d'énormes défenses qui se recourbent en bas et en arrière ; elles sont arrondies à leur surface antérieure , mais creusées d'un sillon longitudinal à leur face interne. On ne voit point, sur leur coupe, de lignes cour- bées comme dans l'ivoire de l'Éléphant, mais de simples granulations. Les trois pre- mières molaires, de chaque côté, sont plus fortes et plus grosses que les incisives ; mais la dernière est, au contraire, petite, rudi- mentaire, et elle tombe à un certain âge. Toutes n'ont qu'une racine conique très courte et sont formées d'une seule substance très dure, très compacte , analogue à l'ivoire des défenses. « Le système dentaire des Mor- ses , dit Cuvier, ne paraît pas plus conve- nir pour broyer des matières végétales que pour couper des substances animales. On di- rait qu'elles sont spécialement destinées à rompre, à briser des matières dures, car elles MOR MOR 361 semblent, par leur structure et leurs rap- ports , agir les unes sur les autres comme le pilon agitsurson mortier.» Le Morse ou Chf.val marin , Trichechus rosmarus Linn. ; le Morse, Buff. ; la Vache marine et la Vache à la grande dent des voyageurs, atteint onze à douze pieds (3,573 à 3,998) de longueur, et même beaucoup plus, si on s'en rapportait à certains voya- geurs. Son pelage est très court, très peu fourni, d'une couleur roussâtre; son mufle est très gros et sa lèvre supérieure renflée. Si, pour le reste, il a beaucoup d'analogie avec les Phoques , il n'en a pas moins dans les mœurs et dans toutes les habitudes de la vie. Cependant , il a moins d'intelligence et, par suite, moins de douceur dans le caractère. Edwart Worst dit avoir vu en Angleterre un de ces animaux , âgé de trois mois, que l'on ne pouvait toucher sans le mettre en colère et même le rendre fu- rieux. La seule chose que l'éducation ait pu obtenir de lui , était de le faire suivre son maître en grondant, quand il lui présen- tait à manger. Cet animal habite toute la mer Glaciale, mais il est beancoup moins commun qu'au- trefois. « J'ai vu à Jakutzk, dit Gmelin , quelques dents de Morse qui avaient cinq quarts d'aune de Russie, et d'autres une aune et demie de longueur ; commupément elles ont quelques pouces de largeur à la base. Je n'ai pas entendu dire qu'auprès d'Anadirskoi l'on ait jamais chassé ou pé- ché de Morses pour en avoir les dents, qui, néanmoins , en viennent en si grande quan- tité; on «n'a assuré, au contraire, que les habitants trouvent ces dents, détachées de l'animal, sur la basse cote de îa mer, et que , par conséquent , on n'a pas besoin de tuer auparavant les Morses. Plusieurs per- sonnes m'ont demandé si les Morses d'Ana- dirskoi étaient une espèce différente de ceux qui se trouvent dans la mer du Nord et à l'entrée occidentale de la mer Glaciale , parce que les dents qui viennent de ce côté oriental sont beaucoup plus grosses que celles qui viennent de l'Occident, etc. » Gmelin ne résout pas cette question , et Buflbn en donne une solution qui me paraît être une erreur. «On n'apporte d'Anadirskoi, dit-il , quo des dents de ces animaux morts de mort naturelle: ainsi il n'est pas sur- x. VIII. prenant que ces dents, qui ont pris tout leur accroissement , soient plus grandes que celles du Morse de Groenland , que l'on tue souvent en bas âge. » Certes, cette hypothèse ne peut être ad- mise, car il faudrait admettre aussi que jamais , dans le Groenland , les Morses n'at- teignent toute leur grandeur , et que tous ceux que l'on tue, sans aucune exception , sont jeunes, puisque leurs dents sont, aussi sans aucune exception, beaucoup plus pe- tites que celles qui viennent d'Anadirskoi: cette proposition n'est pas soutenable. D'un autre côté, on a dit, il y a quelques années, qu'il existait une autre espèce de Morse , dont la taille atteignait quelquefois jusqu'à vingt pieds de longueur, ce qui fait sup- poser des dimensions plus grandes dans les défenses : serait-ce cette espèce qui a laissé ses dépouilles à Anadirskoi? Mais cette pré- tendue seconde espèce serait propre seule- ment aux mers équatoriales, si on s'en rap- portait aux voyageurs qui l'ont indiquée, et ne se trouverait pas dans celle du Nord. D'ailleurs, il est plus que probable qu'ils auront pris pour des Morses des Lamantins ou des Dugongs. Voici une autre difficulté: il est certain qu'on ne trouve presque plus de Morses aux environs d'Anadirskoi, et que ceux qui s'y montrent de loin en loin ne dépassent pas douze pieds de longueur. Or, un Morse qui aurait des canines lon- gues d'une aune et demie russe devrait avoir le corps long au moins de trente-cinq pieds , ce qui ne s'est jamais vu; les pius grands qui aient été observés par des na- turalistes et par des voyageurs dignes de foi ne dépassaient pas treize à quatorze pieds. Quant à moi , je pense que l'ivoire trouvé sur les bords de la mer , aux environs d'Anadirskoi , n'est rien autre chose que les dents fossiles d'un grand Morse dont l'espèce ne se trouve plus vivante, et que l'on doit, par conséquent, classer avec 1er. autres animaux paléontologiques. Ce qui me fait croire à cela, c'est que dans le même pays on rencontre des collines entières com- posées, presque en totalité, d'ossements de Mammouths, de Rhinocéros et autres ani- maux perdus , et que l'on possède au ca- binet de Saint-Pétersbourg des défenses de Mammouths dont l'ivoire est aussi parfai- 46 362 MOR MGR tement conservé que s'il avait été pris sur des animaux vivants. Les Morses ne peuvent pas toujours se trouver près des côtes de la mer, à cause des glaces qui en défendent l'approche. Aussi élisent-ils leur domicile sur des gla- çons, et il arrive parfois que c'est sur cette habitation flottante que la femelle met bas, en hiver, un ou deux petits. Le petit, en naissant, est, dit on, de la grosseur d'un Cochon d'un an. Elle l'allaite et le soigne avec tendresse, et le défend avec fureur. Lorsque ces animaux vont à terre ou mon- tent sur un glaçon, ils se servent de leurs défenses pour s'accrocher et de leurs mains pour faire avancer la lourde masse de leur corps. Il paraît qu'ils se nourrissent de va- recs et autres herbes marines, ainsi que de Coquillages, de Crustacés, etc. Les vais- seaux baleiniers de plusieurs peuples du Nord , malgré les dangers d'une navigation dans des mers couvertes de glaces, vont pêcher les Morses, non seulement pour avoir les dents, qui fournissent un ivoire plus dur , plus compacte et plus blanc que celui de l'Éléphant, mais encore pour extraire de leur graisse une huile abondante, meilleure que celle de la Baleine, et pour s'emparer de leur peau, dont on fait un cuir très fort et d'excellentes soupentes de carrosse. Au- trefois on voyait , sur certains rivages, d'im- menses troupeaux de Morses , et il n'était pas rare d'en tuer jusqu'à douze ou quinze cents dans une seule chasse; mais aujour- d'hui on ne les rencontre plus qu'en petites troupes ou en familles. Dans la mer , on les harponne de la même manière que les Balei- nes ; si on les trouve sur le rivage ou sur les glaces , on les tue à coups de lances. Quand un Morse se sent blessé, il entre dans une fureur effrayante; dans l'impuissance de pouvoir poursuivre et atteindre son ennemi, il frappe la terre de côté et d'autre avec ses défenses; il brise les armes du chasseur im- prudent, et les lui arrache des mains ; enfin, enragé de colère , il met sa tête entre ses pattes ou nageoires, et, profitant de la pente du rivage , il se laisse ainsi rouler dans la mer. Si on attaque les Morses dans l'eau , et qu'ils soient en grand nombre, le secours qu'ils se portent mutuellement les rend très audacieux. Dans ce cas, ils ne fuient pas , ils entourent les chaloupes et cherchent à les submerger en les perçant avec leurs dents, ou à les renverser en frappant contre les bordages, dont ils enlèvent de grandes portions. Dans ces occasions, et dans les combats qu'ils livrent quelquefois aux Ours blancs, et dont ils sortent toujours vain- queurs, il leur arrive quelquefois de perdre une de leurs armes, et celle qui leur reste n'en est pas moins terrible. Si on est par- venu à en harponner un , presque toujours on en prend plusieurs, car ils font tous leurs efforts pour défendre leur camarade et le délivrer.. Si , effrayés parle nombre de ces animaux , par leurs efforts , et surtout par les mugissements furieux dont ils frap- pent les airs dans ces occasions, les pêcheurs croient prudent de prendre la fuite, les Morses poursuivent fort loin la chaloupe qui les emporte, et n'abandonnent leur projet de vengeance que lorsqu'ils ont cessé de voir l'embarcation. Du reste, à en juger par la guerre active que leur font les Baleiniers, il est probable que cette espèce , déjà fort rare, disparaîtra tout-à-fait de la surface du globe. (Boitard.) MORSYIA, Cess. (in Dict. se. nat. , XXXIII, 59). bot. ph. — Synon. de Saintmo- rysia, Endlich. MORT, physiol. — Cessation totale des fonctions vitales. Les deux mots mort et vie seront traités dans un seul et même article. Voy. vie. On a appelé vulgairement : Mort-ad chantre , l'Orobranche rameuse; Mort -aux -chiens, la Colchique d'au- tomne; Mort-de-froid, VAgaricus procerus; Mort-au-loup , VAconitum Lycochtonum; Mort-aux-poules , la Jusquiame noire ; Mort -de- safran, une espèce de Sclero- tium ; Mort -aux -vaches, la Renoncule scélé- rate; Mort-aux-Poux , la Staphisaigre, etc MORTIER, min. — Voy. chaux. MORT01V. bot. cr.— On désigne sous ce nom, dans quelques campagnes de la France, VAgaricus necator Bull. On le donne égale- ment dans les environs d'Avignon au Rhizoc- tonia rubia parce qu'il fait mourir les pieds de Garance sur lesquels il se développe (Voy. Decaisne, Histoire de la Garance). (Lév.) MOR MOR 363 MORUE, poiss. — Le poisson désigné sous ce nom est généralement plus connu par l'usage très répandu de sa chair que par ses formes. Presque tout le monde mange de la Morue, peu de personnes savent comment est fait ce poisson. Cependant les riverains de l'Océan , et surtout les hom- mes qui peuvent visiter les marchés appro- visionnés par la Manche, ont vu des Morues fraîches; car le poisson que l'on y vend sous le nom de Cabeliau n'est autre que la Mo- rue. Il n'en est pas de même des habitants des côtes de la Méditerranée, car la Morue n'existe pas dans cette mer. Ses formes sont faciles à décrire , à cause de leur grande ressemblance avec celles du Mer- lan, connu de tous; elle a cependant la tête et le ventre plus gros. D'ailleurs elle porte trois nageoires sur le dos , deux ana- les , une caudale petite et coupée carré- ment , ou faiblement échancrée. Les pec- torales sont de médiocre grandeur , et les ventrales jugulaires ont leur rayon externe prolongé en filet. Le museau est gros et obtus; il dépasse la mâchoire inférieure, qui porte sous la symphyse un barbillon charnu et conique. Les dents sont en fortes cardes aux deux mâchoires , sur le chevron du vomer ; les palatins , les ptérygoïdiens et la langue sont lisses, et n'ont aucune dent. Celles des pharyngiens sont aussi en forte carde. Les yeux sont grands , recouverts d'une conjonctive assez épaisse, mais tout aussi transparente que celle des autres poissons , du moins sur les individus vivants ou encore très frais. Animés par les mêmes nerfs que ceux de tous les autres Vertébrés', ils offrent à l'anatomiste un exemple re- marquable et des plus évidents pour la dé- monstration de l'entrecroisement des nerfs optiques, car il n'y a pas de chiasma chez ce poisson; de sorte que le nerf qui naît Jdu tubercule optique gauche se rend à l'œil (droit, sans même toucher au nerf sortant jdu tubercule droit pour s'épanouir dans la ; rétine de l'œil gauche. L'oreille de la Morue lest grande et développée. Il est facile de -'retirer de la portion cartilagineuse du ro- cher ou mieux du mastoïdien les canaux semi circulaires membraneux, et toujours détachés de la paroi cartilagineuse du tube qui renferme chacun d'eux. Le sac auditif est rempli d'une gelée fort abondante et aussi belle par sa transparence que le vitré de l'œil. Les concrétions calcaires connues sous le nom de pierre de l'oreille des poissons sont très grosses , d'une forme ovale den- telée sur les côtés , d'un beau blanc ; carac- tères physiques qui les font souvent con- server dans les cabinets des curieux sous le nom de pierre de Morue. Le corps est couvert de petites écailles adhérentes. La tête et les nageoires en sont dépourvues. La couleur est un verdâtre mêlé de jaune sur le dos, passant par de- grés au blanc argenté des parties inférieures. Le vert est parsemé de points jaunes. Les nageoires supérieures tirent au verdâtre, les inférieures sont blanchâtres. Pour com- pléter l'exposition des caractères delà Morue, ajoutons que les ouïes sont largement fen- dues et que la membrane branchiostège est soutenue par sept rayons. L'estomac est un grand sac dont la muqueuse est épaisse , très ridée, et qui sécrète des sucs gastriques, très actifs. Le pylore porte six cœcums. La Morue est un poisson des plus voraces, qui avale tout ce qui remue auprès d'elle. Aussi l'homme a-t-il su tirer grand parti de cette gloutonnerie , car on amorce les haims avec toutes sortes de matières ani- males , et même avec des morceaux de drap rouge, ou avec des figurines en plomb étamé et brillant, simulant de petits pois- sons. On trouve souvent dans l'estomac de ces animaux des morceaux de bois, des gants ou des mitaines tombés à l'eau et perdus par les pêcheurs. On cite dans quelques ou- vrages, pour preuve de l'activité des sucs • gastriques, que les Crabes rougissent dans l'estomac des Morues, comme les Écrcvisses quand on les plonge dans l'eau bouillante. ' Je ne ferai d'autre remarque que celle-ci, c'est que le changement de coloration du test de tous les Crustacés en rouge a lieu très promptement dans l'estomac de tous les poissons. La Morue est un poisson tout-à-fait ma- rin ; nous ne la voyons entrer nulle part dans les eaux douces. Elle se tient dans les plus grandes profondeurs de l'Océan ; elle n'approche des rivages ou ne monte sur les bancs que pour y frayer. Les petits restent pendant le premier temps de leur vie sur les attérages peu profonds ; aussi prend -on les petites Morues parmi les bandes de Mer- 364 MOU MOR lans , et on les vend pêle-mêle avec ces der- niers. Mais dès que le poisson a atteint 0U,,40 à Om,50 , il descend dans les fonds pour n'en sortir qu'à l'époque du frai. Le moment de la ponte varie beaucoup selon la saison et suivant la configuration du fond. Il change ainsi très souvent en Amé- rique. La fécondité de cette espèce est pro- digieuse; on estime à 9,000,000 le nombre d'œufs contenus dans un ovaire de Morue longue de 0m,80 à lm,00. Mais la destruction qui en est faite est plus considérable que cette excessive multiplication ne la com- pense ; de sorte que, sans la prévoyance des gouvernements, dont les lois défendent les pêches par trop destructives, l'on verrait l'espèce diminuer d'une manière fâcheuse. On pêche la Morue dans les mers septen- trionales de l'Europe, principalement au Dog- gers-Bank, en Irlande, au cap Nord, et sur d'autres points épars de ces mers ; puis en Amérique, où la pêche est plus considérable, principalement sur le grand banc de Terre- Neuve; aux attérages des îles Saint-Pierre et Miquelon , et sur les côtes du continent américain, depuis le Canada et la Nouvelle- Ecosse jusqu'au golfe Saint Laurent. C'est surtout au banc de Terre-Neuve que la pêche en est la plus grande. On estime à 5 à 6,000 le nombre des navires de toutes les nations qui se livrent tous les ans à cette pêche, et qui portent ensuite dans le monde entier 36,000,000 de Morues préparées et conservées de différentes manières. Cette pêche forme une des branches les plus im- portantes des expéditions maritimes de la France. Elle met en mouvement 12 à 1 3 mil- lions de capitaux, sans parler du coût primi- tif des navires. Elle emploie 400 navires jau- geant 48, 000 tonneaux, et mon tés par 12, 000 marins. C'est donc une grande et forte école de matelots toujours prêts au service de la marine, et formant une ressource puissante pour les besoins du service. Cette pépinière de matelots donna de suite à la France les 3,000 matelots nécessaires pour l'expédition d'Alger. Le produit de cette pêche fournit à notre industrie environ 30,000,000 de kilo- grammes de poisson; 6,000,000 de kilo- grammes sont consommés aux Antilles , soit par expédition directe des lieux de pêche, soit par expédition indirecte, c'est-à-dire par exportation des ports de France. La Guyane, Bourbon, en consomment une petite partie. Les rapports commerciaux et maritimes dis- tribuent une partie du reste, et Ton estime que 12,000,000 de kilogrammes sont em- ployés dans l'intérieur du royaume. Cette pêche, appartenant à ce que la ma- rine nomme avec raison la grande pêche , a toujours éveillé la sollicitude du gouverne- ment, et obtenu de lui des encouragements nombreux par les primes, sous les noms de primes d'armement ou de primes de pro- duits. Les premières sont affectées au nom- ' bre d'hommes d'équipage embarqués pour aller faire la pêche : un terre-neuvier de 300 tonneaux est monté de 90 hommes d'é- quipage; les secondes portent sur les quan- tités de Morues et de Rogues transportées à destination française ou étrangère. Ce poisson reçoit dans nos usages écono- miques ou domestiques différents noms qui désignent les préparations qu'il a reçues. On appelle généralement Morue fraîche, ou plutôt encore Cabeliau, la Morue telle qu'elle sort de l'eau. Quand il a été salé sans être séché , c'est de la Morue verte; s'il a été salé et séché, on le nomme Morue sèche; s'il a été séché sans être salé , il prend le nom de Stockfisch. On distim îe encore dans le com- merce la Morue en grenier •, en barils , en boucauls, etc. La pêche de la Morue fraîche ou du Ca- billaud est déjà productive et abondante. C'est principalement à l'entrée de la Manche et dans la mer d'Allemagne qu'elle se fait avec le plus d'activité. Sur les côtes de Flandre et de Belgique on estime beaucoup ces Morues fraîches , et l'on recherche sur- tout celles qui sont vendues sous le nom de Morues de la Meuse. Elles ont la chair plus ferme , plus savoureuse et plus blanche. Je crois que cela tient à ce qu'on les mange aussi plus fraîchement salées. Les Hollandais , qui ont donné beaucoup d'attention à cette pêche, la font avec acti- vité sur le Doggers-Bank, dont ils ne sont pas très éloignés. Ils salent leur Morue de manière à rendre leur poisson plus blanc et meilleur que celui de la France ; aussi est- il plus estimé. Us ont pratiqué des viviers dans leurs navires, et ils ramènent ainsi du Doggers-Bank, c'est-à-dire de cinquante lieues de distance, des Morues vivantes en Hollande. La pêche est commode sur le Dog- MOR MOR 365 gers-Bank, parce qu'il y a des endroits où l'on peut pêcher par douze à quinze brasses d'eau; mais généralement on ne prend de beaux poissons que par soixante et jusqu'à quatre- vingts brasses, ce qui rend alors la pêche très fatigante. Dans l'Atlantique américain, c'est principalement sur le grand banc de Terre- Neuve qu'on s'établit pour la pêche, surtout pour la Morue qu'on prépare en vert, parce que cette méthode de conservation se pratique toujours en pleine mer, et point à la vue des terres. Le grand banc de Terre-Neuve a 200 lieues de long sur 60 de large; il est à 40 iieues environ à l'est de l'île de Terre-Neuve. Les pêcheurs connaissent encore d'autres bancs plus petits où ils font cependant de bonnes pêches ; tels sont le Banc-à-Vert, qui est parle traversde l'île de Saint-Pierre, et le Banquereau , situé entre celui-ci et le grand Banc. Je ne citerai pas ici d'autres bancs moins importants et qui sont rapprochés des côtes du Canada dans le grand golfe Saint- Laurent. On dit d'ailieurs que les Morues y sont maigres. Les paragesles plus fréquentés, parce qu'on y fait la pêche la plus abon- dante, sont entre le 44e et le46e degré de la- titude. C'est en avril, mai et juin, que la pêche est plus profitable. On pêche vers la fin d'avril sur le banc de Terre-Neuve, et ce n'est guère qu'à la fin de mai que l'on com- mence à s'établir sur l'île de Sable, parce qu'avant cette époque elle est encore ense- velie sous les brumes épaisses et quelquefois même sous les glaces septentrionales. Aussi beaucoup de pêcheurs prudents quittent-ils l'Europe de manière à pouvoir arriver au grand banc dans les premiers jours de juin. Les vaisseaux frétés pour la pêche sont munis de bateaux destinés à faire provision •de mollusques et de poissons destinés à ser- vir d'appât. On y prend surtout les Cape- lans, Gades dont les Morues sont très frian- des. On dit aussi qu'elles aiment les Équilles qu'elles prennent sur les fonds de sable. Ces Ammodytes sont-ils de la même espèce que ceux de nos côtes? J'en doute beaucoup. On amorce aussi avec le Hareng, et le capitaine doit en faire faire des provisions à demi-sel ; c'est un excellent appât. Lorsque le navire terre-neuvier est arrivé à destination de pê- che, chaque pêcheur, chaudement vêtu, pro- tégé par un large tablier qui lui monte jus- qu'au cou, les mains garnies de gants ou de mitaines très chaudes, s'établit dans un ton- neau amarré le long du bordage. L'ouver- ture de ce tonneau est garnie de bourrelet de paille ; il y a un double fond pour laisser les pieds du pêcheur au sec. C'est de là qu'il laisse filer sa ligne. Elle est formée d'une corde très forte ayant 0m,027 de circonfé- rence et une longueurde 150 à 160 mètres. A son extrémité est attaché un plomb pyri- forme de 4 à 6 kilogrammes. On conçoit que la pesanteur varie suivant la force des cou- rants. Il faut que le poids soit assez lourd pour entraîner promptement la ligne, et qu'il ne le soit pas trop pour ne pas fatiguer inu- tilement le pêcheur. On frappe à la ligne principale Vempile ou corde souvent plus fine que la précédente et qui porte le haim. Elles ont de deux à trois brasses de longueur. Les haims ou hameçons doivent être de fer bien doux ou d'acier et étamés pour éviter la rouille. On les garnit avec toutes sortes d'animaux ou débris. On dit que, dans cer- tains fonds, les Morues y sont tellement ser- rées qu'en promenant les lignes à sec, c'est- à dire sans amorce, on en accroche souvent un certain nombre; c'est ce qu'on appelle pêcher à la faux. Cette méthode doit être dé- fendue , parce qu'on blesse plus de pois- sons qu'on n'en prend, et qu'alors on l'ef- fraie et on le déplace sans profit. Quand la ligne est jetée, une bonne ha- bitude, trop souvent négligée, prescrit au pêcheur de la remuer souvent , afin de faire flotter l'amorce entre deux eaux, de la rendre plus visible au poisson , qui se jette sur presque tout ce qui remue. L'habitude fait aussi sentir au pêcheur si le poisson a mordu; il tire alors la ligne, et, quand la Morue arrive à fleur d'eau , elle est saisie par un gaffot et amenée à bord. Le pêcheur l'attache par le derrière de la tête à un pe- tit instrument de fer nommée langueur. Le poisson, détaché de l'hameçon, reste la bou- che ouverte; le pêcheur lui ôte la langue, la jette dans son tonneau , ouvre ensuite 1& ventre de la Morue, retire de l'estomac ce qui peut y être contenu, ainsi que les en- trailles ou breuilles, parce qu'il se sert de ces parties pour amorcer. Il jette de nouveau sa ligne , et passe le poisson à bord, afin qu'on lui fasse subir les préparations convenables pour sa conservation. Il y a sur le pont du navire une table nommée étal; à l'un des 3G6 MOR MOR bouts est un matelot nommé Vétêteur , et à l'autre , un second matelot appelé Yhabil- leur : le premier, armé d'un couteau à deux tranchants , dont la longueur de la lame est de 0m,160 à 0m,180 , décolle ou coupe la tête de la Morue; il fait tomber les têtes dans un panier, qu'un mousse porte dans un parc à tribord ; ce parc est vidé tous les soirs par celui qui a pris le moins de Mo- rues. C'est par le nombre de langues que chaque pêcheur apporte le soir que l'on fait le compte de chacun; le capitaine connaît ainsi le produit de la pêche de la journée, et le pêcheur sait quel a été son profit, parce qu'il est payé à la pièce. Quand on est sur une bonne place, et qu'on est suffisamment pourvu d'appât, un bateau monté par quatre hommes peut pren- dre dans sa journée 5 à 600 Morues. L'étêteur retire le foie, qu'un mousse porte dans un baril , où l'huile s'écoule et est recueillie ; puis on garde les œufs dans un autre baril pour en faire la rave ou rogue , employée à la pêche de la Sardine. Quand î'étêteur a fini ses opérations, il passe le poisson à V habilleur : c'est ordinairement le capitaine qui prend cet office. Habiller la Morue , c'est l'ouvrir depuis la gorge jusqu'à l'anus , que les pêcheurs appellent le nombril ; ôter l'arête ou dés- osser la Morue ; nettoyer la cavité abdo- minale des membranes péritonéales , de la graisse, du sang; la fendre souvent, à la manière hollandaise, jusqu'à la queue. Après qu'elle est bien propre, bien nettoyée, on la jette par une ouverture, ou éclaire, dans l'en- trepont, ou dans la cale, suivant la gran- deur du navire, où l'on sale la Morue. Pour les mettre dans leur premier sel, on en fait entrer le plus qu'on peut dans le corps, on en frotte la peau, puis alors on range les Mo- rues dans l'entrepont en les entassant les unes sur les autres avec une couche de sel entre chaque lit de poisson; elles restent ainsi vingt-quatre ou quarante-huit heures. Quand on juge que les Morues ont suffi- samment rendu leur eau et leur sang, on les sale à demeure. On les empile de nou- veau , soit en les rangeant dans la cale ou l'entrepont , ce qui s'appelle les charger en grenier , ou , ce qui vaut mieux , en les mettant dans des futailles convenable- ment arrangées , et où le poisson , suffi- samment pressé, est à l'abri de l'humi- dité. J'ai dit pourquoi l'on conservait les lan- gues de Morues; après les avoir comptées, on les sale : on les regarde comme une des parties les plus délicates. On fait aussi ôter, par un mousse , la vessie aérienne attachée à la colonne vertébrale après qu'on a désossé le poisson. Les vessies, que les pêcheurs appellent Naut ou Noues , sont conservées et salées , et sont considérées comme une par- tie de très bon goût. L'huile que Ton retire du foie des Morues est aussi un article qu'il ne faut pas négliger. Elle sert aux mêmes usages que l'huile de la Baleine ; les tan- neurs la préfèrent même pour quelques usages. Enfin, les œufs salés forment la rogue ou la résure, employée pour la pêche de la Sardine sur les côtes de Bretagne. Quand les Morues sont préparées à la façon hollandaise, c'est-à-dire qu'elles ont été salées et paquées deux fois à la mer, on les sale et on les paque une troisième fois à leur arrivée dans le port, pour les rendre marchandes. Cette opération, qu'on appelle la salaison à sec , est faite par des femmes qui lavent, nettoient convenablement les poissons ,et en font des tonnes qui doivent contenir 120 à 130 kilogr. de poisson et 20 kilogr. de sel. Après avoir lavé la Morue sortant de sa première saumure, on en fait des théâtres pour la bien laisser égoutter pendant une huitaine de jours. Telles sont, très en abrégé, les manipula- tions pour préparer la Morue en vert, celle qui a été salée mais point séchée. La Morue qui a subi ces deux préparations se nomme Morue sèche. On la confond aussi quelque- fois , sous le nom de Merluche , avec le Mer- lan qui se pêche et se prépare sur le litto- ral de la Méditerranée. Comme c'est à terre que l'on arrange la Moruesèche, on ne se livre pas àla pêche dans le bâtiment qui a fait la traversée ; mais elle est pratiquée dans de petits bateaux montés par trois hommes qui rapportent leur pêche à terre. Alors commence une suite de travaux fatigants, consistant à étendre le premier jour les Morues sur la grève, où on leur donne le premier soleil. Le second jour , après les avoir laissées jusqu'à midi, on les rassemble trois par trois; elles ont alors reçu leur second soleil. Le lendemain on les MOR étend sur la grève, puis le soir on les ras- semble par tas de huit, qu'on nomme ja- velles; c'est leur troisième soleil. Le lende- main on les étend de nouveau , puis on les réunit en tas plus gros qu'on appelle mou- tons; c'est leur quatrième soleil. Au cin- quième soleil on fait des tas de 50 kilogr. ; puis les tas deviennent de 25, de 30 et même de 50 quintaux de kilogr. au sixième soleil. Les piles restent de six à douze jours; et dès que le temps se met au beau , on étend de nouveau les poissons pour refaire ensuite les piles en mettant les Morues les moins sèches au haut des piles; on a donné ainsi le septième soleil. Ces nouvelles piles restent quinze jours au moins avant qu'on leur donne le huitième soleil. Au bout d'un mois on procède de la même manière à faire prendre aux poissons le neuvième soleil. Quarante jours après, on donne le dixième soleil, et alors on les laisse cinquante jours ou deux mois. Après quoi l'on étend de nouveau les Morues sur la grève, on les trie pour mettre à part celles qui sont bien sèches et en bon état, faire sécher celles qui sont encore humides , donner du sel à celles qui en manquent, et enfin les mettre en état d'être embarquées. On estime qu'année commune un navire de 100 ton- neaux rapporte 18 à 1900 quintaux de pois- son. Cette Morue, ainsi préparée, a l'avan- tage de se conserver beaucoup plus longtemps que la Morue verte, de supporter, sans crainte d'altération , les chaleurs de nos provinces méridionales ; on l'exporte en Provence, en Espagne, en Portugal et dans le Levant, ce qu'on ne peut faire de la Morue verte, qui est cependant plus déli- cate. Les Anglais et les Hollandais prépa- rent beaucoup plus de Morues sèches que de Morues vertes. Enfin, on conserve encore la Morue, dans le Nord , en la suspendant au-dessus des foyers et en la desséchant promptement par l'action delà fumée, sans employer l'action du sel. On pourrait appeler le poisson , ainsi préparé , Morue boucanée, ou fumée. On donne à ces poissons ainsi desséchés le nom de Stockfisch. Il faut observer qu'on fait la même préparation, en Hollande, aux Flets, aux Soles , aux Perches . et à beaucoup d'autres espèces. Telles sont les diverses opérations que MOR 367 l'on fait subir à la Morue pour la livrer au commerce. On comprend que, dans un ar- ticle de Dictionnaire, j'ai dû faire l'exposition de ces procédés d'une manière fort abrégée, et que je n'ai dû m'arrêter que sur les cho- ses les plus essentielles, pour donner une idée du travail auquel on soumet une espèce si intéressante, dont la pêche met en mou- vement 10 à 12 millions de capitaux en France seulement. Les zoologistes considèrent aujourd'hui la Morue comme le type d'un genre de la fa- mille des Gadoïdes , voisin du Merlan , et qui diffère de celui-ci par le barbillon de la mâchoire inférieure; de sorte que le carac- tère générique des Morues peut être ainsi décrit : « Poisson malacoplérygien jugulaire à trois dorsales, à deux anales, et avec un barbillon attaché sous la symphyse de la mâchoire inférieure. » La Morue qne nous venons de décrire, et dont nous avons fait connaître la pêche ainsi que les avantages immenses que l'homme en retire, est la première espèce du genre. La seconde est la Morue égrefin (Gadus Eglefinus Linn.), qui diffère par ses formes plus allongées, par sa ligne latérale noire, et par une tache noirâtre sur chaque flanc derrière la pectorale. Cette espèce de Morue, presque aussi nombreuse que la Morue vul- gaire, n'est pas tout-à-fait si agréable au goût, parce que sa chair est plus molle et moins blanche; cependant on en fait, avec raison, de nombreuses salaisons. C'est un poisson fort commun sur les côtes de Saint- Malo et de Bretagne , et pendant la guerre continentale on avait fait à l'île Dieu d'assez grandes pêcheries très profitables, mais que l'on a abandonnées à l'époque de la paix, qui a ouvert à nos pêcheurs la route de Terre-Neuve. Le Dorsch ou Petite morue ( Gadus cal- larias Linn.), est aussi une petite espèce de Morue, abondante sur les côtes de Norvège, dans la Baltique, et aussi en Islande. Les Danois et les Norvégiens en font des salai- sons estimées. On nomme ces poissons salés Rondfisch, ou quelquefois Stockfisch rond, parce qu'après leur dessèchement ils sont roulés ou arrondis et raides comme des bâ- tons. Comme ils sont aussi souvent séchés et salés à la manière de la Morue sèche, SG8 MOR MOS mais qu'au lieu d'être restés sur la grève, ils ont été étendus sur les rochers des bords de l'Océan septentrional , on leur donne aussi souvent le nom de Klippfisch ou pois- sons de roebes ; mais il arrive aussi que l'on appelle quelquefois de ce nom la Morue sèche sur les plages rocheuses. Le Capelan ou Officier ( Gadus minutus ) est une petite Morue, à cause de ses barbil- lons, de ses nageoires dorsales ou anales, mais de forme différente des autres Morues, et plus semblables par ses grandes dents et son museau pointu aux Merlans ; sa longueur est de 15 à 16 centimètres. Ce petit poisson est, dit-on , très bon à manger frais. On en fait une pêche active , parce qu'il est un des meilleurs appâts pour amorcer les haims des lignes à Morues. Aussi les bateaux ou les hom- mes de l'équipage d'un terre-neuvier , pê- cheurs deCapelans, ont-ils le noms de Cape- laniers. Les Capelans vivent dans les anses, près de la surface de l'eau. Ils s'y rassem- blent quelquefois en si grande quantité, qu'on peut en prendre en pleine eau avec des manettes, ou avec des seines traînées en pleine eau par deux bateaux. Leur présence est toujours indiquée par la quantité d'oi- seaux de mer qui volent autour d'eux pour s'en nourrir. On les conserve en saumure ou à mi-sel pour la pêche de la Morue. Il faut observer que l'on désigne sous le même nom de Capelan , une petite Morue de la Méditerranée , qui paraît être d'une espèce différente. Il existe encore plusieurs autres espèces de Gades des mers septentrionales arcti- ques, décrites par Pallas, Lepechin, Pen- nanl, Tilesius, et dont nous ne parlerons pas ici parce que ces poissons n'ont d'autre intérêt que des caractères zoologiques qui iu reste sont encore fort incertains. Il existe aussi d'autres Morues sur les côtes de l'Amérique septentrionale, que MM. Mitcbill , Dekay des États-Unis, ou M. le docteur Richardson, en Angleterre, ©nt fait connaître. Nous n'avons pas encore de données suf- fisantes sur les espèces de grands Gades plus ou moins voisins des Morues qui vi- vent dans les mers antarctiques. Il n'y a pas longtemps que les ichthyologistes con- naissent ces poissons ; on avait même donné pendant longtemps, comme une des lois de distribution géographique des Poissons r qu'il n'y avait pas de Gades dans l'hémi- sphère austral près du pôle sud. Il est cer- tain qu'il en existe des légions aussi nom- breuses que dans nos mers boréales. Nous croyons devoir appeler l'attention des éco- nomistes éclairés ou des habiles armateurs sur ces faits, lorsque nous réfléchissons sur la destruction incessante que l'homme fait de l'espèce de la Morue, destruction qui augmente au fur et à mesure que l'industrie perfectionne les moyens de transport de pêches, et par conséquent d'extinction de l'espèce. Je ne veux pas dire qu'elle est im- minente ou entière, mais elle a pour effet de rendre le poisson plus rare, et de procu- rer moins de profit à ceux qui se livrent aux grandes expéditions de pêches. Une autre cause aussi de diminution dans les profits des armateurs existe dans les changements d'emplacements quechois- sissent les poissons pour frayer. Ainsi l'on sait qu'autrefois les pêcheurs de Gravesend ou de Barking ne prenaient de Morues qu'aux Orkneys ou sur le Doggers-Bank ; aujourd'hui le marché de Londres est ap- provisionné de Morues pêchées sur les côtes de Norfolk ou de Lincolnshire. On conçoit qu'une chasse continuelle faite sur un même lieu finit par effrayer le poisson. Il se dérange, finit par se détour- ner, chercher et quelquefois trouver des abris plus tranquilles. Si l'on étendait la surface des recherches , que les navires fussent moins pressés sur un même lieu, il en résulterait certainement un grand avantage pour les produits de la pêche, art que Ton a nommé avec raison l'agriculture de la mer. (Valenciennes. ) MORUS. bot. ph. — Voy. mûrier. MORUS. ois. — Nom donné par Vieil- lot au genre Fou. Voy. ce mot. MORVAN. mam. — Race de Mouton. Voy ce mot. (E. D.) MOSAÏQUE, moll. — Nom vulgaire d'une espèce de Cône, le Conus tessellatus L. MOSASAURUS. rept. foss. — Nom de genre, qui signifie Saurien de la Meuse, proposé par M. Conybeare pour un très grand reptile fossile de l'ordre des Sauriens, connu sous le nom d'animal ou Crocodile de Maëstricht, parce que c'est dans le ter- rain crétacé de cette ville et des environs MOS que l'on en a trouvé en premier lieu et en plus grande abondance. Cet animal a été considéré par les premiers collecteurs et par M. Faujas Saint-Fond (Hist. de la montagne de Saint-Pierre, in -4°) comme un Crocodile, puis par Pierre Cam- per ( Trans. phil., 1786 ) comme un Cétacé. Mais Adrien Camper (Journ. de phys.f an IX) fils de Pierre, et ensuite G. Cuvier [Ossements foss., V, 2e part.), ont démontré iju'il doit former un genre particulier de Reptiles qui a des rapports avec les Varans et avec les Iguanes. Les dents des Mosasaures sont pyrami- dales, un peu arquées, et, comme chez celles des Varans, la pointe infléchie en dedans et en arrière ; elles sont très légèrement can- nelées, et la partie externe de leur circon- férence est une portion d'arc de cercle d'un diamètre à peu près double que celui de l'arc de la partie interne et des côtés , en sorte que la face externe est plus aplatie que les autres; cette face aplatie est bornée par deux arêtes aiguës faiblement dentelées. Ces dents sont portées sur des racines ou noyaux adhérents dans des alvéoles prati- quées dans l'épaisseur du bord de la mâ- choire. Les os de la face ressemblent à ceux des Varans, seulement l'os du nei, unique chez ceux-ci, paraît être divisé dans les Mo- sasaures; mais les ptérygoïdiens sont armés de dents plus petites, ce qui les rapproche des Iguaniens. Les vertèbres, comme dans presque tous les Sauriens et les Ophidiens, ont leur corps concave en avant, et con- vexe en arrière; dans les vertèbres du cou et du dos, cette concavité et celte convexité sont plus prononcées que dans celles de la queue. Une apophyse médiane inférieure existe dans les vertèbres cervicales et les premières dorsales ; les apophyses épineuses sont hautes , les os en V sont également très longs et articulés, comme dans les Varans, sous le corps de chaque vertèbre pour la première moitié, et soudés pour la seconde, et faisant corps avec la vertèbre comme chez les Poissons. Le plus grand nombre des ver- tèbres caudales n'a point d'apophyse trans- verse, ce qui annonce une queue aplatie sur les côtés et propre à la nage. L'humérus est épais et plus court que celui des Ichthyo- saures, et il parait que ses extrémités étaient , comme chez les Énaliosauriens , t. vm. MOS ao3 faites en forme de rames. Ses dents en fe- raient un animal carnassier. G. Cuvier a classé le Mosasaurus parmi les Iguaniens ; MM. Duméril et Bibron le placent parmi les Varaniens : mais comme il tient des uns et des autres, il doit être placé entre ces deux familles, si l'on n'a point d'égard à la stucture de ses extrémités; mais si l'on prend cette structure en considération , on doit nécessairement établir une famille de plus parmi les Sauriens, ou plutôt parmi les Reptiles fossiles, que nous serions tentés de nommer les Proterpètes, car on trouve de très grandes difficultés à intercaler les genres fossiles des Vertébrés des terrains se- condaires parmi ceux du règne animal ac- tuel, et nous sommes persuadés que l'on sera forcé d'y renoncer un jour et de créer pour eux une classification particulière. Le Mos. Hoffmanni Conyb., ainsi nommé en l'honneur de l'un des premiers collec- teurs de ses débris , est l'espèce que l'on rencontre dans la craie de Maëstricht. Cu- vier lui compte 133 vertèbres, 12 dents de chaque cô'é des deux mâchoires et 8 dents à chaque ptérygoïdien ; l'animal devait avoir environ huit mètres de longueur, la colonne vertébrale occupant six mètres et demi, et la tête un mètre et demi. Le Mos. Maximiliani Goldf. Dans les Mé- moires de l'Académie de Bonn., t. XXI, M. Goldfuss a établi cette espèce en don- nant sur la structure du crâne des Mosa- saures des détails que n'avait pu fournir la tête que Cuvier a décrite. Ces débris sur lesquels elle repose viennent de la forma- tion du grès vert de l'Amérique septentrio- nale, et ont été rapportés par le prince Maximilien de Wied. Les pièces décrites par M. Gofdfuss n'ont guère que le tiers de la grandeur de celles du Mos. Hoffmanni qui leur correspondent ; mais on ne peut point donner cette moindre taille comme un ca- ractère de l'espèce, puisque l'individu pou- vait bien n'être point encore parvenu à l'âge adulte. Pour établir les différences qui exis- tent entre ces deux espèces, il faudrait pou- voir les comparer ensemble. D'après les fi- gures, nous croyons avoir vu que les ptéry- goïdiens diffèrent sensiblement les uns des autres. M. Decay (vol. III des Annales du Lycée de New-York) a figuré et décrit une deDt 47 370 MOS de Mosasaure , trouvée dans une marnière du comté de Monmouth, que M. Bronn a inscrite dans sa Lethœa geognoslica, sous le nom de Mos. Decayi. Cette dent est beau- coup plus grande que celles de la tête du Mosasaure Maximilien ; mais il se peut qu'elle provienne d'un individu plus âgé. (L...D.) MOS CARIA, Pers. (Encheir., II, 379). pot. ph. — Syn. de Moscharia, Ruiz et Pav. MOSCATELLE. bot. ph. — Nom vul- gaire des Adoxa. Voy. ce mot. MOSCHARIA (p-oa^oç , musc : odeur des fleurs), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Nassauviacées , établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 103). Herbes du Chili. Voy. composées. *MOSCIIATA(nom mythologique), polyp. — Genre d'Acliniaires proposé par Renieri et adopté par M. de Blainville, qui lui at- tribue: un corps cylindro-conique, allongé, élargi en disque à l'extrémité buccale, et aminci à l'autre extrémité ; une bouche assez petite, linéaire, transverse, au milieu de tentacules de deux sortes, les externes étant bien plus longs que les autres. M. de Blainville a vu dans la collection de Turin l'espèce qu'il prend pour type, M. rhodo- daclyla, et qui vit flottant dans la Méditer- ranée; il ajoute que cet animal presque vermiforme ressemble un peu à une Holo- thurie, et que sa peau est couverte de corps étrangers adhérents. Aussi peut-on penser que c'est la Critrina bellis ou quelque es- pèce voisine qui a donné lieu à l'établisse- ment de ce genre. Telle est aussi l'opinion de M. Ehrenberg. (Duj.) *MOSCHATUS (i>.ôaXoç, musc), ois.— M. Lesson (Traite' d'ornithologie, 184 1) donne ce nom à un groupe de Canards. Voy. ce mot. (E. D.) MOSCIIELAPHUS. mam.— L'un des sy- nonymes du Bubale. Voy. l'article antilope. *MOSCHH)ÉES. mam. — M. Swainson (N. h. ofQuadr., 1835) donnecenomàune division des Ruminants, dont le genre prin- cipal est celui des Chevrotains {voy. ce mot). Cette division correspond à celle des Mos- chino, de M. Gray {Ann. of phil, XXVI, 3 835). (E. 0.) MOSCÏIIFERA, Molin. eût. ph. — Syn. de Moscharia, Ruiz et Pav. *MOSCHOSMA (i*o<7Xoç, musc; îvpn , . MOU odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Ocimoïdées, établi par Reichenbach {Consp., p. 171). Herbes des Indes orien- tales et de l'Afrique tropicale. Voy. labiées. *MOSCIIOXYLEM ( FoVXoç , musc: #- >ov, bois), bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées-Trichiliées , établi par M. Adr. de Jussieu (m Mem. Mus., XIX, 238, t. 19 , f. 19). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. méliacées. MOSCHUS. mam. — Voy. chevrotain. * MOSIA. mam.— Petit genre de Chéirop- tères décrit récemment par M. Gray {Ann. nat. hist., XI, 1843). (E. D.) *MOSIEGIA, Spreng. (Sysl., III, 661). bot. ph. — Syn. de Moscharia, Ruiz et Pav. MOSILEL'S. ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , tribu desMuscides, établi par Latreille (Fam. nat.), et généra- lement rapporté au genre Mouche {Musca). Voy. mouche et muscides. MOSOSAURES. rept. foss. — Voy. mo- SASAURUS. MOSQUIEEON. ois. —Nom vulgaire de la Bergeronnette grise, MOSQEITE. ois. — Nom vulgaire de la Sylvie à tête noire. MOTACILEA. ois. — Nom scientifique du genre Bergeronnette. Voy. ce mot. *MOTAClLLID.E et MOTACIELIIV.E. ois. — Divisions des Passereaux du groupe des Sylvies {voy. ce mot), suivant M. Char- les Bonaparte. (E. D.) MOTTEREAU. ois. — L'Hirondelle de rivage porte vulgairement ce nom. MOTTEUX. ois. — Espèce du genre Tra- quet. Voy. ce mot. MOUCHE. Musca. ins. — Dans la pre- mière édition du Systema naturœ , Linné comprenait sous le nom générique de Musca toute l'immense série des Diptères , à l'ex- ception des Tipulaires , des Tabaniens, des Asiliques , des Bombyliers et des Empides; mais, dans les dernières éditions du même ouvrage, le célèbre entomologiste suédois avait déjà formé quelques divisions dans cet immense groupe ; depuis , de nombreuses subdivisions, tant de familles que de genres, ont été créées. Scopoli a préparé le premier les améliorations qui ont été apportées dans ce grand genre; il a examiné les parties de la manducation de ces insectes , et s'en est servi rjour caractériser ses genres. Geoffroy, MOU MOU 371 Degéer, Fabricius, etc., ont ensuite étudié ces Diptères, et, depuis, Meigen a créé plu- sieurs nouveaux genres en employant pour base de sa classiflcation la forme et la dis- position des ailes, et quelques parties exté- rieures du corps et de la bouche. Enfin La- treille, Fallen , M. C. Duméril , et surtout MM. Macquart et Robineau-Desvoidy, ont encore beaucoup éclairci cette matière dans leurs ouvrages, et ils ont de plus en plus restreint le genre Mouche. D'après M. Macquart [Diptères des Suites à Buffon de l'éditeur Roret , Paris , 1835), que nous suivons dans ce Dictionnaire, le genre Mouche , Musca , ne comprend plus que la Mouche domestique et quelques es- pèces qui ont avec elle les plus grands rap- ports. Ce genre fait partie de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, et a pour caractères : Epistome peu saillant ; anten- nes atteignant presque l'épistome; troisième article triple du deuxième; style plumeux; première cellule postérieure des ailes attei- gnant le bord près de l'extrémité; nervure externo-médiane un peu concave après le coude. Les Mouches ont le corps oblong , à peu près cylindrique ; leur tète est globuleuse , un peu plus large que longue , avec deux yeux très grands et à réseaux, et trois pe- tits yeux lisses, distincts; le front est aplati et présente un espace arrondi, en haut du- quel sont insérées les antennes , qui sont composées de trois articles, dont le premier et le second très courts , plus larges que longs, hérissés de quelques poils raides ; le troisième, à peu près trois fois plus grand que les deux premiers ensemble, est pres- que prismatique , et donne attache à sa base, et un peu extérieurement, à une soie plus longue, couverte de longs poils ou plumeuse dans la plupart et simple dans d'autres ; la cavité buccale, située à la par- tie inférieure de la tète, contient une trompe membraneuse, coudée, rétractile et termi- née par deux lèvres ; les palpes sont filifor- mes ou légèrement plus gros vers leur ex- trémité; le corselet est cylindrique; Iesailes, grandes et horizontales , ont les nervures longitudinales fermées par les nervures transversales ; les cuillerons sont grands et recouvrent en grande partie les balanciers, qui sont assez courts; les pattes sont lon- gues , grêles , terminées par deux crochets et deux pelotes , et généralement couvertes de longs poils rudes; l'abdomen est ova- laire , et terminé, dans les femelles, par un oviducte un peu saillant. Le genre Mouche se distingue des grou- pes qui ont été formés à ses dépens par un assez grand nombre de caractères ; ii diffère des Echinomyies et des Ocyptères par les antennes qui, dans ces derniers, n'ont pas le troisième article beaucoup plus long que les deux premiers pris ensemble ; le genre Celyphe se distingue par un écus- son qui recouvre tout le corps ; les genres Phasie, Trichopode, Me, Métopie, Mêla- nophore, etc., en sont séparés parleurs antennes, qui sont beaucoup plus courtes que la face antérieure de la tête , tandis qu'elles sont presque aussi longues qu'elle dans les Mouches ; les Lispes ont des ailes couchées sur le corps; le genre Achias a les yeux portés sur des prolongements de la tête en forme de cornes; les Calliphores en sont séparés par le peu de saillie de leur epistome et par la couleur de leur corps où domine le cendré ; les Lucilhes n'ont pas de saillie à l'épistome, et le troisième articledesantennes est quadruple du quatrième; enfin, il existe un grand nombre de genres qui ont le même port que les Mouches, mais qui s'en distin- guent par des caractères tirés de la forme des antennes, de la tête, des palpes, etc. (Voy. les mots génériques indiqués plus haut, et les articles Diptères, Muscides et Myodaires). Les larves des Mouches sont apodes et cylindriques; elles sont molles; leur tête est garnie d'un ou deux crochets écailleux ; elles vivent dans différentes matières, telles que les excréments , la viande en décompo- sition, les fumiers; on les trouve dans les lieux fangeux et sales. Nous ne croyons pas devoir insister ici davantage sur ce sujet, devant donner des détails sur l'organisa- tion et les mœurs de ces larves, ainsi que de celles des Mouches en général , au mot MUSCIDES. A l'état parfait, les Mouches sont très abondantes pendant tout l'été, et surtout pendant les mois de juillet et d'août; ce sont des Insectes très incommodes dans nos maisons, où ils gâtent tout en y déposant leurs excréments, qui sont mous et durcis- 372 MOU MOU sent en forme de petite tache aux endroits où ils ont été posés. Quelques Mouches su- cent le miel des fleurs; d'autres, en plus grand nombre, attaquent les cadavres , y déposent leurs œufs, et hâtent ainsi consi- dérablement la décomposition des matières animales. Ce genre , quoique très considérable- ment restreint par les auteurs , ainsi que nous l'avons déjà dit, est cependant encore très nombreux en espèces ; mais on n'en a encore décrit avec soin qu'un assez petit nombre, et principalement les es- pèces particulières à la France et à l'Alle- magne. Les espèces étrangères ont encore as- sez peu occupé les naturalistes et les voya- geurs. Pour nous, nous ne citerons que quelques unes des espèces les mieux con- nues, et nous n'indiquerons, à l'exemple de M. Macquart, que comme subdivisions plusieurs groupes génériques formés par M. Robineau-Desvoidy aux dépens des Musc a. a. Genre Musca, Robineau-Desvoidy. Style des antennes plumeux en dessus et en dessous; corps grisâtre. 1 . La Mouche domestique , Musca dômes* tica Linné, Fabr., Latr., Meig.,Fall., Rob.- Desv., Macq. Longue d'environ trois lignes; d'une couleur cendrée , avec la face noire , les côtés jaunâtres, et le front jaune à bande noire; les antennes sont noires; le thorax présente des lignes noires; l'abdomen est marqueté de noir , il est pâle en dessous , et ses côtés sont d'un jaune transparent chez les mâles; les pieds sont noirs; les ailes sont assez claires, à base jaunâtre. Cette espèce se trouve très communément répandue dans toute l'Europe , et c'est elle qui, vers la fin de l'été, est si incommode aux environs de Paris. 2° La Mouche des boeufs , Musca bovina Rob.-Desv., Macq. Cette espèce, très voisine de la Musca domestica, s'en distingue par les côtés de la face et du front blancs, par son abdomen à bande dorsale noire et par l'ab- sence de jaune chez les mâles. Cette Muscide est très commune en France, et elle se jette sur les narines, les yeux et les plaies des bestiaux. Parmi les autres espèces de cette subdivi- sion, nous indiquerons les M.riparia Rob.- Desv., M. corvina Fab., M. aurifacies Rob.- Desv., M. campestris Rob.-Desv., M. latc- ralis Macq., etc., qui toutes se rencontrent en France. b. G. Plaxemyia, Rob.-Desv. Style des antennes plumeux en dessus , n'ayant que quelques poils en dessous ; corps ordinairement d'un vert obscur ; trompe assez menue; abdomen hémisphérique; yeux velus ; ailes très hyalines. 3° La Mouche vitripenne , Musca vilri- pennis Meig., Macq., Plaxemyia sagillalrix Rob.-Desv. Elle n'a pas plus de 2 lignes 1/2 de longueur; la face et les côtés du front sont argentés; la bande frontale et les antennes noires ; les yeux pourprés ; le thorax d'un noir bleu ouvert; l'abdomen testacé, transparent, à bande dorsale noire, un peu bronzée; les pieds noirs; les ailes hyalines chez les mâles. Cette espèce vit sur les bœufs ; elle se ren- contre en France et n'est pas rare auprès de Bordeaux. La Musca phasiœformis, du midi delà France et de l'Autriche, entre dans la même subdivision. c. G. Bryomya, Rob.-Desv. Style des antennes plumeux en dessus , n'ayant que quelques poils en dessous ; corps ordinairement d'un vert obscur; trompe assez épaisse; yeux nus; pieds de longueur mé- diocre. 4° La Mouche bourreau , Musca carnifex Macq., Bryomya carnifex Rob.-Desv. Lon- guede 31ignes; d'un vert métallique obscur, à léger duvet cendré; la face et les côtés du front argentés; la bande frontale et les an- tennes noires; les segments de l'abdomen bordés de noir; les pieds noirs; les ailes hya- lines, à base jaunâtre. Se trouve sur les bœufs ; n'est pas rare en France. Deux autres espèces de cette subdivision, les Musca stimulans Rob.-Desv., Macq., et M. cupreaMàcq., se trouvent également en France. d. G. Sphora, Rob.-Desv. Style des antennes plumeux en dessus, n'ayant que quelques poils en dessous; corps ordinairement d'un vert obscur ; trompe assez MOU épaisse; yeux nus; pieds postérieurs allon- gés. 5° La Mouche noirâtre, Muscanigricans Macq., Sphora nigricans Rob.-Desv. Lon- gue de 3 lignes; noire, à léger duvet cen- dré; la face d'un brun blanchâtre; ailes as- sez claires. Cette espèce provient de la Nouvelle-Hol- lande. Quelques espèces remarquables de l'ancien genre Mouche de Linné sont devenues les types de genres particuliers, et nous allons les indiquer ici en renvoyant le lecteur aux articles que nous citons : Mouches apla- ties, voy. phasie ; M. a queue, voy. téphrite ; M. bleue de la viande, voy. calliphore; M. césar, voy. lucilie ; M. curvipennes, voy. oscinis; M. divariquées, voy. sphéro- cère; M. épaisses, voy. échinomyie; M. inar- ticulées ou M. latéricolores, voy. ocyptère; M. longipèdes, voy. loxocère et calobate; M. tétanocères, voy. tétanocère; M. vi- brantes, voy. micropède et téphrite, etc., etc. (E. Desmarest.) Le nom de Mouche a été appliqué vulgai- rement à un grand nombre d'Insectes vo- lants. Plusieurs de ces dénominations ont été conservées dans beaucoup d'ouvrages d'histoire naturelle; c'est pourquoi nous allons faire connaître les principales d'entre elles : Mouche abeilliforme, un Élophile; Mouches aphidivores , des Syrphes et des Hémérobes ; Mouches araignées, les Hippobosques et les Ornithomyies ; Mouches armées , les Stratyomides ; Mouches asiles ou parasites, des OEstres, des Taons et des Mélophages; Mouches d'automne , les Stomoxes; Mouches a bateau, des Notonectes; Mouche a bec, un Rhingie; Mouche-Bécasse, un Empis; Mouches bombardières, les Brachïnes; Mouches-Bourdons, les Volucelles; Mouche bretonne, l'Hippobosque du Che- val ; Moucues du Cerisier et du Chardon , les Téphrites ; Mouche a Chien, l'Hippobosque des Che- vaux; Mouche cornue , M. Taureau volant , un Scarabée; MOU 373 Mouches a corselet armé, les Stratyo- mides; Mouches a coton, VIchneumon glome- ratus ; Mouche dévorante, un Pompile ou un Sphex ; Mouches éphémères, les Éphémères; Mouches d'Espagne, un Méloé, la Can- tharide et l'Hippobosque du Cheval; Mouche a faux, la Raphidie ; Mouches a feu, les Lampyres, quelques Fulgores et Taupins; Mouche de feu , M. a drague, une espèce de Poliste; Mouche de Fourmilion , le Myrmeleo for- micarius ; Mouche du fromage , un Mosille; Mouches des galles, des Diplolèpes et des Cynips; Mouche géant, une Échinomyie; Mouche de la gorge du Cerf , un OEstré ; Mouche guêpe , un Conops ; Mouches ichneumones , les Ichneumons ; Mouches des intestins des Chevaux, les OEstres ; Mouche jaune, le Polistes hebrœa; Mouche du Kermès , les Kermès ; Mouche ou Demoiselle du Lion des Puce- rons, l'Hémérobe; Mouches-Loups , les Asiles ; Mouches luisantes , les Lampyres , quel- ques Fulgores et Taupins; Mouche lumineuse , VElater noctilucus; Mouches merdivores , les Scatophages ; Mouche a miel, l'Abeille; Mouches de l'Olivier, un Téphrite; Mouches a ordure , les Scatopses; Mouches papilionacées , les Phryganes e6 les Perles; Mouche pétronelle, un Calobate; Mouche piqueuse, un Stomoxe; Mouche plante. Voy. Mouche végétante; Mouche pourceau, l'Éristale tenace; Mouche de rivière , les Éphémères; Mouche de Saint-Jean, la Canthaiide; Mouches de Saint-Marc, les Bibions; Mouche sautante, le Psylle; Mouches a scie, les Tenthrédincs; Mouche-Scorpion, le Panorpe; Mouches stercoraires, les Scatophages; Mouches a tarière, les Térébrans; Mouches des Teignes aquatiques, les Phry [ ganes; 374 MOU Mouche des Truffes , une espèce de Sca- tophage ou d'Oscine; Mouches des tumeurs des bêtes a cornes, les OEstres; Mouches végétantes ou M. plantes, quel- ques Insectes qui portent sur leur dos une espèce de Champignon ; une Lepture et une OEdémère ont déjà présenté ce singulier phénomène ; Moucues des Vers du nez des Moutons, les OEstres; Moucues vibrantes, les Ichneumons ; Mouche de vinaigre, un Mosille. MOUCHEROLLE. Muscipeta. ois. — Genre d'Oiseaux de l'ordre des Passereaux Dentirostres, famille des Muscicapidées, sous- famille des Muscicapinés , formé aux dépens de l'ancien groupe des Gobe-Mouches, et ayant pour caractères : Bec long, très dé- primé, deux fois plus large que haut, même à sa base, ayant l'arête très obtuse et ce- pendant vive , les bords un peu en courbe ovale, et la pointe de l'échancrure faible; mandibule supérieure recourbée sur la man- dibule inférieure , qui est pointue à son ex- trémité et garnie à sa base de poils d'une longueur quelquefois considérable , et re- couvrant plus ou moins les narines , qui sont placées à la base du bec; les ailes of- frent un développement médiocre, elles sont obtuses ou subobtuses , c'est-à-dire que c'est la cinquième ou la quatrième penne, qui est la plus longue de toutes ; les pieds sont faibles, médiocres ou courts; les doigts sont au nombre de quatre , comme chez les Gobe- Mouches; les latéraux sont inégaux, l'ex- terne est uni à celui du milieu jusqu'à la seconde articulation, et l'interne est soudé qi la base seulement. Le genre Moucherolle, admis par G. Cu- lier, Temminck, et la plupart des orni- thologistes, ne forme pour Vieillot et quel- ques autres zoologistes qu'une simple section du genre Gobe-Mouche. Du reste, ces deux groupes d'Oiseaux ont entre eux les plus grands rapports; leurs mœurs et leur ha- bitudes sont les mêmes, ils ont le même port, etc. : aussi ne nous élendrons-nous pas longuement ici relativement aux Mou- cherolles, et renverrons-nous à ce qui a été dit des Gobe-Mouches. Nous dironsseulementquecesOiseaux, de très petite taille, ont leur plumage orné des MOU plus belles et des plus vives couleurs; que souvent leur queue est terminée par de lon- gues plumes; que leur tête porte, dans un grand nombre de cas, de belles huppes brillantes; enfin, que leur faiblesse ne leur permet de prendre que des Insectes. Les Moucherolles ne se trouvent pas en Europe , ainsi que cela a lieu pour un assez grand nombre deGobe-Mouches : ces Oiseaux sont tous étrangers; on en rencontre beau- coup en Afrique, en Asie, surtout dans les Indes , mais les voyageurs en ont signalé également plusieurs espèces comme propres à l'Amérique et à l'Océanie. On connaît un nombre considérable d'es- pèces de ce genre ; nous ne citerons que les principales , et en cela nous prendrons pour guide le Règne animal de G. Cuvier. Le Roi des Gobe-Moucues, BuiTon (pi. enl., 289), ou Moucherolle a huppe trans- verse, Todus regius La th. La taille de cet Oiseau ne dépasse pas 22 centimètres. Une huppe d'un beau rouge bai terminée de noir couronne son front; les parties supérieures du corps sont d'un brun foncé; les couver- tures alairessontégalementd'un brun fauve; les pennes des ailes rousses, ainsi que l'ab- domen ; la poitrine blanche, maculée de brun; la gorge jaunâtre; l'élégance de ces couleurs est encore relevée par un collier noir et des sourcils blanchâtres; le bec est noir, ainsi que les pieds. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 2, fig. 1. Cette belle espèce, la plus grande du genre, habite l'Amérique méridionale. Le Moucherolle a cou jaune , Muscicapa flavicollis Lath. Cette espèce n'a que 16 à 17 cent.; ses parties supérieures sont vertes, sauf les rémiges et les rectrices qui sont noirâtres et bordées de jaune, et les deux rectrices in- termédiaires qui sont terminées de blanc; l'abdomen est également vert, mais il a quelques taches jaunes; les yeux sont de même entourés de cette dernière couleur, qui est aussi celle du sommet de la tête et du de- vant du cou ; le bec et les pieds sont rouges, la queue est très fourchue. Se trouve en Chine. Le Moucherolle des déserts. Muscicapa deserli Lath. Taille de 14 centim. ; ayant en dessus un plumage d'un jaune obscur, sauf les pennes des ailes et leurs couver- tures , qui sont noirâtres, ainsi que les pieds; le bec est jaunâtre. Habite l'Afrique. MOU MOU le Moucherolle à huppe jaune, Muscicapa lulea Lath. De la taille de l'esp. précédente ; son plumage est en général d'une couleur d'ocre avec des teintes noirâtres sur les ailes et la queue ; le bec et les yeux sont de cou- leur de plomb; les pieds cendrés; les on- gles noirs. Se rencontre communément à Otaïti. Parmi les autres espèces , nous citerons le Moucherolle de paradis, Muscicapa paradisii et Todus paradisiacus Gm., Buflon (pi. col.), 234. — Le petit Moucherolle de pa- radis , Muscicapa mutata Cuv. — Le Mou- cher. ouYetapa, M. psalura Temm. (col. 286 à 296), M. risora Vieil.— Le Moucher. a queue de coq, M. alector Pr. Max., Vieill. — M. melanoptera Gm. (pi. col. 567-2). — M. telcscophthalma Lesson et Garnot. — T. rnelanoccphalus Spix. — Totatus griseus Desm. — Mantele , Vaillant , M. borbonica. — il/, crislata. — M. cœrulea. — Todus leucocephalus Pallas. — M. coronata. — M. Myslax Spix. — M murantia. — M. cucullaius Lath. , etc. (E. D.) MOUCHERONS, ins. — Dénomination vulgaire des petits Diptères, et particulière- ment des espèces du g. Cousin. MOUCHET. ois. — Nom vulgaire du Pégot. MOUCHETS. ois. — Pour Émouchets. Voy. ce mot. MOUCLÏER. ois. — Synonyme vulgaire de Morillon. Voy. canard. MOUETTE. Larus. ois. — Genre de l'ordre des Palmipèdes, créé par Linné, adopté par tous les zoologistes, et compre- nant non seulement les Mouettes ordinai- res , qui sont d'assez petite taille , mais en- core les Oiseaux dont la taille égale au moins celle du Canard, et que , depuis Buflon, on a l'habitude de désigner sous le nom de Goélands. Ces deux groupes d'Oi- seaux ne diffèrent pas entre eux , et le nom générique de Mouette doit leur rester appli- qué : ils portent, en outre, les dénomina- tions latines de Larus, le plus habituelle- ment employé , et de Gavia, et enfin on les a surnommés vulgairement Mauves, de l'allemand Meuwen (miauleurs) ; mais ce dernier nom, appartenant également à une plante très commune, doit être exclu du ■ animal. Les Mouettes présentent les caractères génériques suivants : Bec de médiocre lon- gueur, lisse, tranchant, comprimé latéra- lement; la mandibule supérieure recourbée vers le bout; l'inférieure renflée en formant un angle saillant près de la pointe; les na- rines latérales placées au milieu du bec et percées à jour, étant en général linéaires et plus larges au-devant, mais toutefois, dans quelques espèces, elles sont plus ou moins arrondies; la langue aiguë à l'extré- mité et un peu fendue; le tarse est long et nu au-dessus du genou; les trois doigts an- térieurs sont entièrement palmés , et les latéraux sont entièrement bordés d'une pe- tite membrane; le doigt de derrière, fort petit et élevé de terre, est privé d'ongle dans une espèce; les ongles sont falculaires ; les ailes, dont les deux premières pennes sont les plus longues, ont beaucoup d'ampleur, et dépassent la queue. Chez ces Oiseaux la tête est grosse , le cou est court, le plumage est serré et épais; ce sont de bons nageurs, et ils volent conti- nuellement, et savent braver les plus fortes tempêtes. Dans le repos leur port est igno- ble, ils ont l'air triste et le cou renfoncé. Lâches, voraces et criards, ils ont reçu le nom vulgaire de Vautours de mer, et on les voit souvent nettoyer les cadavres de toute espèce qui flottent sur la mer. Ils sont ré- pandus sur tout le globe, où ils couvrent les plages, les ëcueils et les rochers; mais ils fourmillent surtout sur les bords de la mer, où ils recherchent les poissons vivants et putréfiés, les matières animales en décom- position, les Vers, les Mollusques, etc. Quelques espèces fréquentent les eaux dou- ces; d'autres, au contraire, se trouvent à plus de cent lieues en mer. On prétend que parfois ils s'enfoncent beaucoup dans les terres lorsqu'ils sont attirés par l'odeur d'a- nimaux morts. Partout ils s'épient mu- tuellement , et lorsque l'un d'eux saisit quelque morceau, les autres l'entourent et l'étourdissent de leurs cris jusqu'à ce qu'il ait lâché sa proie. On ajoute même que , parfois, pour l'obtenir, ils se battent avec fureur , et que le blessé devient une victime qu'ils immolent à leur voracité; mais ce fait, rapporté par d'Azara , n'est pas encore confirmé et ne semble pas probable, parce que les Mouettes sont lâches et qu'elles ne sont pas armées pour se livrer de pareils 376 MOU MOU combats. Ces Oiseaux ne peuvent subsister que d'une pâture offerte par le hasard , ou de proies qu'ils réussissent à enlever; ils sont doués de la faculté de supporter la faim pendant longtemps , et l'on cite certains Goélands qui ont vécu neuf jours sans prendre aucune nourriture. Cependant le besoin d'aliments et la crainte d'en manquer doivent causer à ces animaux des agitations perpétuelles, et c'est ce qui peut expliquer pourquoi ils fondent sur leur proie avec une violence telle qu'ils avalent l'amorce et l'hameçon, et s'enfer- rent sur la pointe placée par un pêcheur sous le poisson qu'il leur présente comme appât. C'est principalement pendant les ou- ragans que les Mouettes sont livrées aux horreurs de la faim : on les Yoit, durant la tempête, s'abattre de temps en temps sur l'eau, et les vagues les emportent et les bal- lottent sans les submerger; après avoir paru englouties, on les revoit bientôt à la cime des flots , où elles semblent se reposer; pui$ un instant après elles s'élancent sans peine dans l'espace, malgré la longueur de leurs ailes. C'est alors que le mauvais temps tient la mer agitée pendant plusieurs jours qu'on voit ces Oiseaux , tourmentés par la faim , exercer leurs brigandages sur les côtes. Alors ils s'avancent quelquefois bien avant dans les terres , et leur apparition loin des riva- ges , que l'on a prise pour un signe de tem- pête, n'en est que la conséquence, car ce n'est que lorsqu'ils ne peuvent rien trouver sur les parages des mers bouleversées qu'ils s'aventurent dans les terres. Notre collaborateur M. Gerbe rapporte ( Dict. pitt. tfhist. nat.) qu'il a plusieurs fois ob- servé, dans divers endroits du midi de la France, que, lorsqu'il neige, des bandes de Mouettes vont se porter dans les campa- gnes, quoiqu'il fasse calme plat en mer. A quoi attribuer ces excursions? On ne le sait d'une manière certaine; mais ne peut-on pas croire que c'est dans l'espoir de rencon- trer des proies vivantes , telles que de petits Mammifères et Oiseaux affaiblis par la di- sette de nourriture, que les bandes de Mouettes quittent le rivage pendant que la neige couvre la terre? La chair des Mouettes est un mauvais aliment; elle est dure et coriace, et son mauvais goût et son odeur désagréable la font .. repousser. Cependant, d'après Mauduyt, il paraît qu'on apportait en carême un grand nombre de ces Oiseaux dans les marchés de Paris pour les austères cénobites. Les habi- tants originaires des Antilles se nourrissent de la chair de ces Palmipèdes; on rapporte qu'ils les jettent tout entiers dans le feu sans les vider, ni leur enlever les plumes, qui forment une croûte sur la peau , et lorsqu'ils veulent les manger, abattent cette croûte et ouvrent le corps par le milieu. Les Groënlandais en font aussi leur ressource. Nos marins s'en nourrissent également, et ils leur font subir une préparation particu- lière : après les avoir écorchés , ils les sus- pendent par les pattes, et les laissent ex- posés au serein pendant une ou deux nuits; par ce moyen ils leur font perdre en partie la mauvaise odeur qu'ils exhalent , la graisse s'échappe en grande partie du corps de ces animaux, et ilsdeviennent alors un mets un peu plus mangeable. Les Goélands et les Mouettes rendent, du reste , de grands ser- vices à l'homme, en purgeant les rivages des mers de tous les cadavres petits et gros, de toutes les matières en putréfaction, etc., qui, en infectant l'air, pourraient lui être nuisibles. Les navigateurs ont trouvé des Mouettes sur tous les rivages; mais ces Oiseaux sont plus nombreux et plus grands dans les pays du Nord, où les cadavres des gros Poissons et des Baleines leur offrent une pâture plus abondante, et c'est sur les îles désertes des deux zones polaires, où ils ne sont pas in- quiétés, qu'ils préfèrent nicher. Un trou creusé dans le sable , un trou de rocher même , leur suffit pour y faire leur ponte ; dans les contrées plus habitées, les petites espèces recherchent les rivages des étangs au- delà de la mer, qui sont couverts d'her- bes. Le nombre de leurs œufs n'est pas tou- jours le même , l'on en trouve tantôt deux, tantôt quatre, et plus souvent trois. Ces œufs, d'assez petite taille, sont, dit-on f bons à manger. Les jeunes naissent couverts d'un duvet qu'ils portent longtemps ; les plumes ne poussent que tard, et ce n'est qu'après plusieurs mues , dans la plupart des espèces, que les jeunes prennent le plu- mage de l'adulte. Arrivées à tout leur accroissement , les Mouettes ont un plumage épais, qui leur MOU MOU 377 permet de supporter aisément le froid ; elles muent deux fois par an , en automne et au printemps. Leur vol, quoique lourd, est aisé , et leur démarche est légère et pré- cipitée ; ellSs s'abattent souvent sur les flots pour s'y reposer, et nagent rarement, ou du moins en nageant elles ne parcourent pas de grandes distances. A l'âge adulte , les Goélands et les Mouet- tes ont leur plumage mélangé de blanc, de cendré bleuâtre, de gris noirâtre , de gris, de noir, de brun , et la distribution de ces diverses couleurs varie tellement, suivant l'âge, le sexe de chaque espèce, et suivant même l'époque de l'année où l'on étudie ces Oiseaux, que l'on a été amené à multiplier, d'une manière beaucoup trop considérable, le nombre des espèces, et que souvent la même espèce porte deux ou trois noms dans les ouvrages des ornithologistes. Les signes auxquels on peut reconnaître les individus dont la livrée est parfaite sont l'absence de taches ou bandes noires sur la queue , qui est alors tout-à-fait blanche ; ia lon- gueur comparative du tarse et des ailes est aussi un moyen employé pour distinguer les individus vieux des jeunes. La taille des fe- melles est un peu moins considérable que celle des mâles ; elles ont, suivant Lewin, la queue terminée de noir, tandis que cet or- gane est terminé de blanc dans les mâles ; enfin, les femelles présentent un rang de plumes de couleur foncée sur les couvertures des ailes, et quelquefois leur plumage est tacheté ou varié. Il existe parmi les Goélands et les Mouettes une si grande confusion, et les auteurs sont si peu d'accord entre eux, qu'on hésite à assigner une place fixe aux espèces , et à leur appliquer des synonymes. Vieillot (Hist. nat. des Ois. et Dict. d'Hist. nat. de Déterville) propose, dans ce genre, un grand nombre d'espèces , et il a été suivi en cela par M. Drapiez (Dict. closs. d'Hist. nat.); G. Cuvier ( llègne animal) réduit au contraire ces espèces à un très petit nom- bre. Enfin, M. Temminck [Manuel d' Orni- thologie) n'admet qu'un certain nombre d'es- pèces; il rétablit la synonymie et semble avoir étudié chaque espèce , soit p;;r des ob- servations directes, soit par colles de ses correspondants: aussi est-ce le meilleur travail que nous ayons encore sur le groupe t. vin. des Mouettes, et c'est celui que nous sui- vrons dans la description et l'indication des principales espèces de ce grand genre. Quoique n'attachant pas beaucoup d'im- portance aux sections qui ont été établies dans le genre Mouette, nous les conserve- rons cependant, et nous grouperons sous le nom de Goélands les plus grandes espè- ces, tandis que les plus petites resteront in- diquées sous celui de Mouettes. I. GOELANDS. 1° Goéland bourgmestre ou Goéland a manteau gris, Larus glaucus Brunn. (Omit, bov., n. 148), Larus ichlhycetus Pallas, Lath. (Index), Larus leuceretes Schleep. C'est le plus grand oiseau de ce groupe, et il peut atteindre jusqu'à 70 centim. Adulte, son bec est d'un beau jaune et l'angle de la mandibule inférieure d'un rouge vif; un cercle nu, de la même couleur, entoure les yeux, dont l'iris est fauve; la tête, le cou, le dessous du corps, la queue et plus de cinq centim. de l'extrémité des rémiges, sont d'un blanc pur , et cette couleur termine toutes les autres pennes des ailes; le manteau est d'un cendré bleuâtre et moins foncé que chez le Goéland à manteau bleu ; les pieds sont li- vides et les tarses ont 25 à 30 centim. de lon- gueur. Les jeunes diffèrent un peu des adultes. Cet Oiseau, qui habite les contrées les plus septentrionales, etqu'on trouve plus fréquem- ment vers l'Orient, sur les grandes mers et sur les golfes, est plus rare sur les côtes de l'Océan, où les jeunes se montrent dans l'au- tomne. Il se nourrit de débris de Cétacés, de Pingouins, de Poissons, etc. ; il fait enten- dre un cri rauque assez semblable à celui du Corbeau. On ne sait s'il niche sur le sable ou dans le creux des rochers ; les œufs sont ver- dâtres, d'une forme ovale allongée, et mar- qués de plusieurs taches noires. 2° Goéland a manteau noir, Larus mari- nus Linn., Lalh. , Temm. Les adultes at- teignent à peu près la même taille que le précédent; dans leur plumage d'hiver, le sommet de la tête, la région des yeux, l'oc- ciput et la nuque sont blancs avec une raie longitudinale d'un blanc clair au centre de toutes les plumes; le front, la gorge, le cou, le dessous du corps et la queue sont d'un blanc parfait; le bout du dos, les scanulaircs 48 378 MOU MOU et toute l'aile présentent du noir foncé, pa- raissant nuancé de bleuâtre ; les rémiges, vers Je bout, sont d'un noir profond et terminées par un grand espace blanc, couleur qui se re- marque aussi à l'extérieur des scapulaires et des pennes secondaires ; le bec est d'un jaune blanchâtre; l'angle de la mandibule infé- rieure et le tour des yeux sont rouges; l'iris est d'un jaune brillant, marbré de brun ; les pieds sont d'un blanc mat, et les tarses de la même longueur qu'à l'espèce précédente. Les jeunes de l'année ont la tête et le devant du cou d'un blanc grisâtre; les plumes des parties supérieures sont d'un brun noirâtre dans le milieu, et les bords d'un blanc rous- sâtre, tandis que le dessous du corps est d'un gris sale, rayé de taches brunes. De- puis la première année jusqu'à l'âge de deux ans, les parties brunes passent au blanc et la tête devient d'un blanc pur ; à deux ans, dans la mue d'automne, le manteau est d'un noirâtre varié de taches irrégulières, brunes et grises, et le blanc n'offre plus que quel- ques mouchetures clair-semées ; enfin, ce n'est qu'à la troisième mue que cet Oiseau prend son plumage parfait. Ces variations de coloration ont fait prendre le même Oiseau pour des espèces distinctes; aussi rapporte-t-on au Larus marinus , les Larus nœvius Gm., Larus marinus junior, etc. Ce Goéland est rare dans la Méditerranée, et on ne le trouve qu'accidentellement dans l'intérieur des terres et sur les eaux douces; il quitte rarement les rivages de la mer. Il est très abondant vers le Nord, auprès des îles Orcades et Hébrides, et il se montre dans son double passage sur les côtes de France, de Hollande et d'Angleterre. Cet Oiseau se nourrit de Poissons morts ou vi- vants, de frai, et rarement de Mollusques; il fait sur les rochers, dans les régions du cercle polaire, un nid dans lequel la femelle pond trois ou quatre œufs qui sont d'un vert olivâtre très foncé, avec quelques taches plus ou moins grandes, brun-noirâtres. 3° Le Goéland a manteau bleu, Larus argentatus Brenn., Larus glaucus G m. Cet Oiseau, à l'âge adulte, atteint environ 77 centim., et les femelles sont un peu plus pe- tites que les mâles ; le sommet de la tête, la région des yeux , l'occiput , la nuque et les côtés du cou sont blancs avec une raie lon- gitudinale d'un brun clair au milieu; le front, la gorge, le dessous du corps, le crou- pion et la queue sont très blancs; le bout du dos, les scapulaires et les ailes sont d'un cendré bleuâtre; les rémiges sont noires vers le bout qui dépasse de très peu celui de la queue, et terminées par un grand espace blanc; le bec est d'un jaune d'ocre; l'angle de la mandibule inférieure est rouge ; le tour des yeux et l'iris sont jaunes ; les pieds de couleur de chair livide, et les tarses longs de 6 centim. environ. Chez les jeunes de la première année, le dessus du corps est d'un gris foncé avec des taches d'un brun clair; le manteau, d'un bleu cendré, ne se dessine qu'à la deuxième mue, et le pelage n'atteint sa perfection qu'après la troisième. Le Goé- land à manteau gris cendré et le Goéland à manteau gris et blanc de Buffon , ne sont que des âges différents de cette espèce. On trouve cette espèce pendant toute l'année sur les côtes de la Méditerranée, ainsi que sur celles de l'Océan. Les mœurs sont les mêmes que celles des espèces pré- cédentes. 4° Le Goéland a pieds jaunes , Larus fuscus Gm. , La th. , Larus flavipes Meyer. Un peu plus petit que les autres Goélands; il n'a guère plus de 50 centim. de lon- gueur ; le sommet , les côtes , le derrière de la tête et le cou sont blancs, avec une raie longitudinale d'un brun clair au centre de chaque plume; le front, la gorge, le des- sous du corps, le bas du dos et la queue sont d'un blanc parfait. Le manteau est d'un noir d'ardoise; les rémiges sont pres- que entièrement noires; le bec et les pieds sont jaunes. Tel est le plumage d'hiver des adultes, tandis qu'en été ils ont la tête et le cou tout-à-fait blancs. Cet Oiseau, qui, en hiver, habite les bords de la mer, et n'est que de passage sur les fleuves des parties orientales de l'Europe , se trouve en été sur les parties septen- trionales; il est même commun en Angle- terre et sur la Baltique. Il est de passage en automne sur les côtes de Hollande et de France. On le trouve aussi dans l'Amérique méridionale. Il fait son nid sur les dunes , les rochers ou dans le sable. Sa ponte con- siste en deux œufs d'un gris brun , tachetés de noir. Telles sont les seules espèces de Goélands qui se trouvent en Europe, d'après M. Tera- MOU MOU 379 minck. Quelques autres espèces ont été in- diquées par divers naturalistes, mais leur authenticité n'est pas bien reconnue. Il faut ajouter à ce groupe quelques es- pèces provenant de l'Océanie , et parmi les- quelles nous citerons: 5° Le Goéland a front gris, Larus fron- taîis Vieillot. Taille de 66 centimètres ; dos, manteau, tectrices alaires et caudales brunes avec les bords de chaque plume rous- sâtres; front d'un gris cendré ; tête , cou, gorge et parties inférieures brunes, avec la base des plumes blanche; menton blanchâ- tre, tacheté de brun; rémiges et tectrices noires ; bec très épais , noirâtre , d'un jaune orange à la base; pieds jaunâtres. De la terre de Van-Diemen. 6° Larus leucomelas Vieill., Temm. Le manteau et les ailes noirs ; le reste du plu- mage blanc, avec une large bande noire à l'extrémité de la queue; le bec et les pieds jaunes. De l'île Moria , près de la terre de Van- Diemen. 7° Larus pacificus Lath. Ressemble beau- conp au Goéland à manteau noir ; couleur générale d'un brun foncé , qui devient blan- châtre aux parties supérieures du corps. Habite la Nouvelle-Galle méridionale, etc. II. MOUETTES. 8° Mouette blanche ou Ssnateur , Larus éburncus Gm., Temm. Les individus adul- tes, longs de 50 à 52 centimètres, sont, dans leur plumage parfait d'été, entièrement blancs ; leur bec, gros et fort, est d'un cendré bleuâtre à sa base, d'un jaune d'ocre sur le reste ; l'iris est brun et les pieds sont noirs. Cet Oiseau, que Buflon a décrit et figuré sous le nom de Goéland blanc du Spilzberg, est regardé par G. Cuvier comme une simple variété de la Mouelte à pieds bleus. Cette Mouette se trouve très communé- ment au Groenland , dans la baie de Baffin. C'est principalement dans la mer glaciale qu'habite cet Oiseau , aussi ne le voit-on qu'accidentellement sur les côtes de Hol- lande. 9° La Mouette a pieds bleus. Larus canus Linn., Temm. Taille de 45 centi- mètres]: adultes , en plumage d'hiver , ayant la tête et le cou blancs, avec de nombreu- ses taches d'un brun noirâtre; la gorge, le dessous du croupion , le corps et la queue sont très blancs; le dos, les scapulaires et les pennes secondaires des ailes d'un cendré bleuâtre; les rémiges noires, avec un es- pace blanc sur les deux extérieures ; le bec d'un bleu Yerdâtre à la base , et d'un jaune d'ocre à la cravate; les pieds d'un cendré bleuâtre, maculé de jaunâtre. Les Larus cyanorhynchus Meyer, hybernus Gm.,et procellosus Bechs. , ne sont que des jeunes âges de cette espèce. Cette Mouette , qui habite les bords de la mer , se répand en troupes dans les terres à l'approche desouragans. Elle est commune en été dans les régions du cercle arctique, et en hiver sur les côtes de France et de Hollande. Ellese nourritdePoissons vivants, de Vers , d'Insectes, de Mollusques; elle fait son nid dans les herbes, près de l'em- bouchure des fleuves et des bords de la mer , et la femelle y pond trois œufs d'une couleur ocracée blanchâtre , marquée irré- gulièrement de taches cendrées et noires. 10° La Mouette tridactyle, Larus tridac- tylus Linn., Larus rissa Brunn. D'une longueur de 41 centimètres; elle a la tête et le cou d'un cendré bleuâtre uniforme , avec des raies noires très fines en avant des yeux ; le front, le dessous du corps, le crou- pion et la queue sont très blancs ; les rémiges en partie noires et en partie blanches ; le bec d'un jaune verdâtre, le tour des yeux d'un beau rouge ; l'iris et \es pieds bruns. Un des meilleurs caractères de cette espèce consiste dans l'absence d'ongle au pouce. Ce n'est que rarement qu'on rencontre cet oiseau sur les bords de l'Océan ; mais on le trouve souvent auprès des lacs salés, dans les mers intérieures, les golfes, etc.; en automne, il se répand sur les lacs et les fleuves, et en été dans les régions du cercle polaire. Il se nourrit de Poissons frais et d'Insectes ; se niche sur les rochers, et pond trois œufs d'un blanc olivâtre, avec de pe- tites taches cendrées. 11° La Mouette a capuchon noir, Larus mclanocephalus Natterer,Temm. De 41 cen- timètres de longueur; manteau d'un cendré clair, avec les pennes terminées par un grand espace blanc; la tête, le cou, les parties in- férieures, la queue et la dernière moitié des rémiges d'un beau blanc; le dos, les scapulaires, les pennes secondaires des ailes 380 MOU MOU et lu base des rémiges d'un cendré bleuâtre ; le bec d'un rouge vermillon ; les pieds orangés; l'iris et le tour des yeux bruns. Le pelage des jeunes varie et présente des taches brunes et blanches. On trouve sur les côtes de la mer Adria- tique cet oiseau, qui est très commun dans les marais de la Dalmatie, et qui ne paraît àTrieste que dans les gros temps. 12° La Mouette a capuchon plombé, Larus a£n'ciMaLinn., Lath., Temm.; Mouette rieuse Brisson. Cet oiseau , d'une longueur de 3S à 39 centimètres, a son manteau d'un cen- dré bleuâtre; les rémiges noires dépassent la queue de 5 à 6 centim.; le bec et les pieds sont d'un rouge de laque foncé. Dans son plumage de noce , cette Mouette a la tête couverte d'un capuchon, qui s'étend plus sur le devant du cou que sur la nuque ; son corps est varié de blanc. Se trouve dans le détroit de Gibraltar, sur les côtes de la Sicile, et sur celles de l'Amérique septentrionale. La femelle se fait un nid dans les marais, ?t y dépose trois œufs de couleur de terre glaise, avec de petites taches irrégulières d'un pourpre et d'un brun clairs. 1 3° La Mouette rieuse ou Mouette a ca- puchon brun, Larus ridibundus Leisler (atlas de ce Dictionnaire, oiseaux , pi. 19). Les individus adultes de cette espèce ont une longueur de 38 à 39 centim.; la tête, le cou et la queue sont blancs, à l'exception d'une tache noire en avant des yeux et d'une grande tache noirâtre sur les oreilles ; les parties inférieures sont blanches; le dos et les couvertures des ailes d'un cendré bleuâtre ; le bec et les pieds d'un rouge ver- millon. On doit réunir, d'après M. Tem- minck, à la Mouette rieuse, les espèces sui- vantes : Larus cinereus Gm. , L. procellosus Bechst. , I. crythropus Gm., L. canescens Bechst., L. ridibundus Gm., etc., etc. Ces oiseaux habitent les rivières et les lacs salés et d'eau douce; ce n'est qu'en hiver qu'on les trouve aux bords de la mer : ils ne sont que de passage en Allemagne et en France, tandis qu'on en trouve en abon- dance en Hollande, dans toutes les saisons. Ils se nourrissent d'Insectes, de petits Pois- sons , de Vers, etc. Ils nichent auprès de la mer, dans l'embouchure des rivières : leur ponte consiste en trois œufs , dont le fond , olivâtre , est ordinairement parsemé de grandes taches brunes et noirâtres, variant beaucoup. 44° La Mouette a masque brun, Larus capistratus Temm. Plus petite que la Mouette rieuse, avec laquelle elle a beau- coup de rapport : son masque, d'un brun clair, ne descend pas sur la nuque, et ne recouvre pas la partie supérieure du devant du cou ; la partie intérieure des ailes n'est jamais d'un cendré noirâtre, mais toujours cendré clair ; le bec et les tarses sont d'un brun rougeâtre. On trouve communément cette Mouette aux îles Orcades en Ecosse : elle se rencon- tre aussi dans la baie de Baffin. Les œufs sont d'un cendré verdàtre avec des taches plus foncées. 15° La Mouette pygmée, Larus minutus Pallas, Gm., Lath., Temm. C'est la plus petite espèce du genre, et elle n'atteint pas plus de 23 à 26 centimèt. de longueur. Le dessus du corps est d'un cendré bleuâtre , et toutes les pennes alaires sont terminées par un grand espace blanc; le front, la ré- gion des yeux et la queue, ainsi que toutes les parties inférieures, sont blancs chez les femelles comme chez les mâles ; dans le plumage d'été la tête et le dessus du cou sont enveloppés par un capuchon noir. Cette espèce habite les lacs, les fleuves et les mers des contrées orientales de l'Eu- rope; elle n'est qu'accidentellement de pas- sage en Hollande et en Allemagne, tandis qu'elle est très abondante en Russie, et qu'on la trouve partout en Suisse. Sa nour- riture consiste en Insectes et en Vers. Nous venons de décrire les espèces de Mouettes les mieux connues, et en même temps celles qui sont admises par tous les naturalistes; nous allons, en terminant cet article, citer quelques unes des espèces indi- quées comme distinctes, mais qu'il faudrait encore étudier avec soin avant de les placer définitivement dans la série omithologique. 16° La Mouette pulo-condor , Larus pulo- condor Lath., Sparm. — De Chine. 17° La Mouette a tète cendrée, Larus cynocephalus Vieillot. — Du Brésil. 18° Larus poliocephalus Temm. — Du Brésil. 19° Larus Sabini Leach. — De la baie de BafGn. MOU MOU 381 20° Larus Audouinii Drapiez — De Sar- daigne, etc., etc. (E. Desmarest.) MOUFETTE. Mephitis. mam. — Le nom de Moufette a été appliqué par Buffon , comme dénomination générique, à des ani- maux Carnassiers digitigrades assez voisins des Martes , et cette division a été adoptée par tous les zoologistes. Le système dentaire des Moufettes se rapproche assez de celui des Martes , mais toutefois il est caractéris- tique, et c'est pour cela que nous nous éten- drons longuernentsurcesujet. A la mâchoire supérieure il y a quatorze dents : six inci- sives, deux canines et six molaires, qui se composent de deux fausses molaires , deux carnassières et deux tuberculeuses; les inci- sives et les canines sont exactement celles des Martes; des deux fausses molaires, une est très petite, rudimentaire, et l'autre est normale, à deux racines et une pointe; la carnassière se fait remarquer par le grand développement du tubercule interne, qui lui donne une grande épaisseur et une forme triangulaire, et la tuberculeuse par ses di- mensions, qui sont à peu près les mêmes du bord antérieur au bord postérieur que du côté interne au côté externe. Chez les Mar- tes, au contraire, cette dent n'a quelque étendue que dans ce dernier sens , et ces tubercules , peu saillants et arrondis, ne se marquent pas nettement ; dans les Moufettes ces tubercules sont devenus très forts et an- guleux, ce qui en fait vraiment une dent triturante : il y a quatre tubercules princi- paux séparés par des creux assez profonds ; mais l'extrême irrégularité de leur figure ne permet pas de les décrire. A la mâchoire in- férieure on compte dix-huit dents, savoir : six incisives , deux canines et dix molaires, se divisant en six fausses molaires, deux car- nassières et deux tuberculeuses; les incisi- ves et les canines sont semblables à celles des Martes ; les fausses molaires ne diffèrent pas de celles du Grison : la première est beau- coup plus petite que les deux autres, qui ont les formes et les proportions des fausses mo- laires normales ; la carnassière est divisée en deux parties à peu près égales par une ca- vité assez forte; l'antérieure est formée de trois tubercules pointus disposés en triangle, et la postérieure d'un talon terminé par deux tubercules aigus et assez minces, qu'un sillon profond sépare; enfin la tuberculeuse est la même que celle des Martes. Le sys- tème dentaire des Moufettes nous montre que ces animaux sont moins carnassiers que les Martes à cause de l'épaississement de leurs dents tranchantes, et sont plus frugi- vores à Cause de l'élargissement de leurs molaires. Tels sont , d'après Fr. Cuvier (Dents des Mammifères, 1825), les ca- ractères odontalgiques des Moufettes. Étu- dions maintenant les caractères que nous fournissent les autres parties de l'organi- sation de ces animaux. La tête est courte; le nez peu saillant; le museau est terminé par un mufle qui s'étend inférieurement jusqu'à la partie externe des narines ; les yeux sont simples ; les oreilles ont une con- que arrondie et assez petite ; la langue est lisse et douce. Les membres sont pen- tadactyles , comme chez les Martes , et les doigts sont terminés par des ongles ar- qués, robustes, et propres à fouir , comme chez les Zorilles : les Moufettes ne sont pas de véritables digitigrades, leurs talons de derrière sont fort peu relevés dans la marche, et elles sont demi-plantigrades. La queue , médiocre ou très courte, est couverte de très longs poils, et se relève en panache sur le dos. Le pelage est très fourni et fort long, et il se compose de poils soyeux et de poils lai- neux; de longues moustaches garnissent le museau. La robe des Moufettes présente du blanc et du brun-noir , et ces couleurs sont diversement distribuées selon les espèces et les variétés spécifiques. Quanta l'organisation intérieure des Mou- fettes, on n'a encore que des notions incom- plètes , excepté sur leur ostéologie , qui est bien connue. Leur squelette a été d'abord étudié en partie par G. Cuvier ( Oss. foss. , t. IV), puis par Lichtenstein , et enfin, dans ces derniers temps, d'une manière complète par M. de Blainville ( Ostéogr. fascicule des Mustela). Ce squelette, pour son ensemble, se rapproche beaucoup de celui de la Fouine. Les vertèbres sont au nombre de cinquante- cinq , sur lesquelles on compte quinze dor- sales, cinq lombaires et vingt-ct-une cau- dales ; la tête osseuse a la forme de celle de tout le groupe des Mustela; la face seu- lement est un peu plus longue , et les apo- physes post-orbitaircs du frontal et du jugal sont presque effacées; les côtes sont com- parativement plus fortes que celles de la 382 MOU MOU Fouine, et Ton en compte une paire de plus que chez le Putois. Pour les différences que Ton peut remarquer entre les os des mem- bres des Houlettes et des Fouines [voy. l'ar- ticle marte), elles ne peuvent être exprimées d'une manière convenable que par l'icono- graphie, et nous renvoyons aux planches de M. Werner, qui accompagnent le bel ou- vrage de M. de Blainville. Chez ces animaux il n'y a pas de cœcum. On ne connaît pas la structure des organes de la génération, mais on s'est assuré qu'il n'y a pas de poche anale. Deux glandes anales assez volumi- neuses sécrètent une liqueur excessivement fétide dont nous parlerons bientôt. On n'a encore que peu de détails sur les mœurs des Moufettes. On sait toutefois que ce sont des animaux nocturnes qui vivent dans des terriers, et se nourrissent de petits Mammifères, d'Oiseaux, d'oeufs, de miel, etc.; qu'elles pénètrent quelquefois dans les ha- bitations des hommes, et causent de grands dégâts dans les basses -cours , etc. Le nom de Moufettes , du latin Mcphitis , odeur puante, et ceux de bêtes puantes, enfants du diable, etc., leur ont été appliqués à cause de l'odeur infecte qu'ils répandent, surtout lors- qu'ils sont irrités et qu'ils veulent éloigner leurs ennemis. Cette odeur est si forte qu'elle suffoque ; s'il tombait , dit on , une goutte de cette liqueur empestée dans les yeux, on courrait risque de perdre la vue. Lorsqu'il s'en répand sur les habits , elle leur im- prime une odeur qu'il est très difficile de faire passer. Plusieurs voyageurs ont parlé de l'odeur infecte produite par les Mou- fettes , et nous empruntons à Kalm ( Voy. dans VAmér. septentr. ) les passages sui- vants, qui font connaître son intensité. « En 1749, il vint un de ces animaux, écrit ce Yoyageur , près de la ferme où je logeais : c'était en hiver et pendant la nuit ; les Chiens étaient éveillés et le poursuivaient. Dans le moment il se répandit une odeur si fétide , qu'étant dans mon lit je pensais être suffo- qué : les Vaches beuglaient de toute leur force. Sur la fin de la même année , il se glissa une Moufette dans notre cave : une femme, qui l'aperçut la nuit à ses yeux étin- celants , la tua, et dans le moment , elle remplit la cave d'une telle odeur, que non seulement cette femme en fut malade pen- dant quelques jours, mais que le pain , la viande, et les autres provisions qu'on con- servait dans cette cave, furent tellement in- fectés qu'on ne put en rien garder, et qu'il fallut tout jeter au dehors. » Des faits à peu près semblables sont rapportés par d'Azara et par d'autres voyageurs, et l'on doit ajou- ter foi à ces récits, lorsqu'on se rappelle que des Moufettes, conservées dans l'alcool de- puis fort longtemps , conservent cependant une odeur très forte et très désagréable lorsqu'on les retire de ce liquide pour les étudier. La détermination et la distinction des di- verses espèces du genre Moufette est encore impossible dans l'état actuel de nos connais- sances. Tous les individus que possèdent les collections zoologiques de l'Europe, et que les naturalistes ont pu comparer entre eux, et tous ceux que les voyageurs ont décrits dans leurs ouvrages , sont assez différents par les couleurs de leur pelage pour faire regarder comme probable l'existence de plu- sieurs espèces; mais ils ne le sont pas asser pour que le nombre de ces espèces puisse être fixé avec certitude ; aussi une grande confusion règne -t-elle à cet égard , et cha- que auteur a-t-il admis un nombre plus ou moins considérable d'espèces. Toutefois, on est généralement d'accord aujourd'hui pour ne plus placer dans ce genre que des espèces provenant de l'Amérique. La Moufette du Cap a été reconnue n'être autre chose que le Zorille ( voy. ce mot ) , et la Moufette de Java ou Télégan ( Mcphitis meliceps Griff. ) est devenne le type du genre Mydaus. Voy. ce mot. Indiquons brièvement ce que les natura- listes ont écrit relativement aux diverses es- pèces du groupe des Moufettes. Buffon {Hist. nat. gén. et part. , t. XIII , et Suppl. , t. VII) pensait qu'il existe cinq Moufettes, et il les indiquait sous les noms de Coase , de Conépate , de Chinche , de Zorille et de Moufette du Chili. Le Coase a été éloigné du genre qui nous occupe pour être placé, tan- tôt dans le groupe des Martes , tantôt dans celui des Coatis. Les Conépate et Zorille n'ont généralement pas été admis comme espèces distinctes; le Chinche, au contraire, est de- venu l'espèce type du groupe , et la Mou- fette du Chili a été admise spécifiquement par quelques zoologistes, et particulièrement par Et. Geoffroy St-Hilaire, Fr. Cuvier, etc. MOU MOU 383 G. Cuvier (Règ. anim.), et, d'après lui , A. -G. Desmarest (Mammalogie) et Ranzani, remarquant que les différentes races qu'in- diquent les descriptions des voyageurs ren- trent tellement les unes dans les autres , qu'on est tenté ou de n'admettre qu'une seule espèce, ou d'en former dix-huit, réu- nissent ensemble toutes les Moufettes sous le nom de Mephitis americana; ces auteurs font observer toutefois que lorsqu'on con- naîtra mieux ces animaux, on devra proba- blement former des espèces définitives dans cette grande espèce en quelque sorte provi- soire, et ils indiquent les nombreuses varié- tés décrites par les voyageurs. Depuis cette époque, M. Licbtenstein , M. Gray (Mag. nat. hist., série 2, t. I), et plus récemment M. Lesson (Nouv. tab. du règ. anim. , Mamm., 1842), ont formé des sous-genres dans le groupe des Mou- fettes, et ce dernier naturaliste a admis neuf espèces dans le genre Moufette (1). Enfin, en 1841, notre collaborateur, M. Paul Ger- vais {Voy. de la Bonite , de MM. Eydoux et Souleyet , part, zool., Mamm., p. 10, et atlas, pi. 3, fig. 1 à 2 ) , a décrit avec soin une espèce de ce groupe, le Mephitis Feuillei, qui n'était pas suffisamment connue aupa- ravant, et qui maintenant doit prendre place dans la série des espèces. Nous ne nous éten- (i) Nous croyons devoir indiquer ici la liste des coupes secondaires et spécifiques admises par M. Lesôon, tout en Jaisant observer de nouveau que de nouvelles études sont utiles avant d'admettre toutes ces divisions plus ou moins nouvelles. Genre MEPMTES, G. Cuv. (Mephitis, Conepatus et Marpatius , Gray). Ier sous-genre: Thiosmus. — Espèces: i° Th. yagure Liclist. (Yagouaré Azara , Viverra Conepati Gm.), du Pa- raguay et de la Magcllanic; 2" Th. nasuta (Meph. nasutd Benn), de la Californie; 3° Th. quitensis Less (Gulo qui- tensis Ilurr.b.) , de Quito, au Pérou ; 4° Th. mapurito Less. (Var. zorilla Hernand.), de la Nouvelle-Grenade et de Santa- Fc de Bogota ; 5° Th. ckilensis Less. ( Mep. chilensis Et. Geoff., Mephitis var. G. G. Cuv., la Moufette du Chili Buf- fon), du Cbili , Voy. la description que nous en donnons plus loin. 2e sous-genre : Chincha, Lesson. — Espèces: 6° Chincha americana Less., Meph. mephitis Erl. , Meph. americana Desm., le Chinche, Buffon, Schreb., Fr. Cuv., Var. hudso- nica Richais. ( Taylor, Valentin et W. Wilson. Il va sans dire que nous avons omis à dessein, dans cette liste, tous les bryologistes que nous avons déjà nommés plus haut en parlant do leurs travaux. Passons maintenant à l'examen des par- ties qui constituent les organes des Mousses et à l'étude de leurs fonctions , en un mot à l'anatomie et à la physiologie de ces plantes. 388 MOU MOU ORGANES DE NUTRITION. Racines. Toutes les Mousse», même les plus petites , sont pourvues de racines. Celles-ci sont de deux sortes : les unes, qu'on nomme primordiales , naissent en même temps que la plante (1); les autres, aux- quelles est réservé le nom de racines secon- daires, se montrent plus tard, soit le long de la tige, si elle est rampante ou si elle croît dans des lieux humides, soit dans l'aisselle des rameaux ou des feuilles. On en ren- contre même quelquefois sur les bords ou au sommet de celles-ci (ex. : Neckera cla- dorrhizans). Ces racines consistent en fila- ments capillaires continus , simples ou ra- meux , dont la couleur, variable entre le brun et le pourpre, est rarement blanche. Leur abondance est souvent telle, que le duvet cotonneux qu'elles forment sur la tige et les feuilles les cache à nos yeux dans une grande étendue. Elles unissent alors entre eux et d'une manière inextricable les individus d'une même mousse. Tige. La tige des Mousses est tantôt simple (ex.: Bryum pyriforme), tantôt plus ou moins rameuse. La tige simple, ordinai- rement annuelle, varie beaucoup eu égard à sa longueur. A peine visible dans quelques Phasques, elle est si courte dans le Buxbau- mia aphylla, qu'elle semble manquer tout- à-fait. D'autres fois, comme dans les Po- lytrics, le Spiridens , elle atteint au con- traire de grandes dimensions. Quand elle se ramifie, ce qui a lieu surtout chez les es- pèces vivaces, cette ramification consiste, comme dans les Hépatiques, soit dans une division continue de la tige, c'est-à-dire sans point d'arrêt dans la végétation, soit en innovations ou rejets naissant sous le sommet d'une tige arrêtée dans son déve- loppement. Dans les espèces annuelles et les Mousses vivaces à un seul axe, le fruit termine ordinairement la tige, et si plus tard celle-ci se ramifie, cela est dû à des innovations latérales dont chacune peut, en poussant des radicules à sa base, et se dé- tachant de la plante-mère, donner naissance à un nouveau pied (ex. : Conomilrium Ju- (i) Il ne faut pas confondre ces racines avec le réseau ou &s filaments confervoides, qui résultent de la germination des spores. C'est de ce réseau que s'élèvera un jour la plan- tule, laquelle poussera , d'un côté , ses racines principales , «S de l'autre le bourgeon destiné à devenir la tige. lianum). Quand les Mousses présentent deux axes, on voit une tige principale à vé- gétation terminale continue, et d'autres tiges latérales dont la végétation s'arrête par la production du fruit, lequel, dans ce cas, est ou terminal (ex. : Racomitrium aci- culare), ou latéral (ex. : Hedwigia). Enfin, dans la tribu des Hypnées il y a un nombre infini d'espèces dont la tige présente trois axes , c'est-à-dire que les rameaux secon- daires présentent eux-mêmes, comme la tige principale, une végétation terminale continue , et que la fructification ne se dé- veloppe latéralement que sur ces derniers. Ces différents modes de végétation trou- vent des analogues dans les inflorescences des plantes supérieures. La tige simple ou rameuse des Mousses est droite ou ascendante, couchée ou même rampante à la surface du sol ou des corps organiques qui la supportent. Elle est aussi radicante, pendante, ou flottante au sein des eaux. Quelquefois elle offre une souche rampante, une sorte de rhizome, d'où s'é- lèvent les tiges secondaires fertiles (es.: Hypnum Alopecurum), ainsi que, parmi les Hépatiques , le genre Plagiochila en fournit aussi de fréquents exemples. L'épaisseur de sa tige est sensiblement la même depuis la base jusqu'au sommet de la plante. Sa con- sistance est plus ou moins coriace et résis- tante. Elle est composée de cellules allon- gées . dont la grandeur diminue en appro- chant vers le centre; les cellules de la pé- riphérie, qui se continuent avec les feuilles, sont ordinairement vertes, brunâtres ou rougeâtres. C'est de celles-ci que naissent les radicules secondaires, lesquelles parti' cipent de cette coloration. Feuilles. Les feuilles des Mousses sont ra- dicales, caulinaires ou raméales. Les pre- mières persistent rarement, excepté dans les espèces subacaules, où elles forment une es- pèce de rosette. Ladimension des feuilles des tiges simples croît généralement de la base au sommet de celles-ci, où, dans les genres Pohlia, Bryum, Mnium, elles sont souvent ramassées en une sorte de houppe ou de tou- pet qui a reçu le nom de Coma. De là le nom de folia comœ qu'on leur donne pour les distinguer des autres. Quelques bryo- logistes les nomment aussi feuilles coro- nales {folia coronalia). C'est ordinairement MOU MOU 389 le contraire qui arrive dans les feuilles ra • méales, c'est-à-dire qu'elles décroissent vers l'extrémité du rameau ( ex. : Lesliïa atle- nuata). Quant à leur insertion, les feuilles sont sessiles dans toutes les espèces connues. Elles montrent bien quelquefois un rétré- cissement plus ou moins marqué de leur limbe à la base, mais jamais on n'y re- marque de pétiole. On les voit aussi non seulement embrasser la tige dans un espace plus ou moins grand, mais encore se prolon- ger en aile le long de celle-ci, auquel cas on les dit décurrentes (ex. : Mnium undula- tum). Dans le genre Schistostega , où elles sont placées sur deux rangs opposés (folia disticha), les tiges stériles portent des feuilles qui confluent avec elles dans une certaine étendue, et les rendent pinnatifides, abso- lument comme quelques Jongermanniées frondiformes. A peu près conformées comme celles qu'on rencontre dans le g. Gottschea des Hépatiques, elles sont engainantes par leur portion inférieure dans les Fissidens; elles sont dites alors équitantes {folia equi- tantia). Toutes les feuilles , même celles qui pa- raissent opposées, sont alternes en réalité. Leur disposition spirale sur la tige nous offre bien plus de variations que chez les Hépa- tiques, qui n'ont jamais présenté que les divergences 7,7, \. Ici, nous avons les dis- positions géométriques \, ou des feuilles distiques (ex.: Phyllogonium , Conomi- trium),\(ex. : Tetraphyspellucida), f (ex. : Hypnum cuspidatum) , 7 (ex. : Bryum cœs- pititium), f (ex. : Timmia austriaca), ~ (ex.: Hypnum triquetrum) , -\ (ex. : Poly trichant piliferum). Ces dispositions sont, au reste, le plus souvent inconstantes, et la direction elle-même de la spire l'est tout autant, puisque, dans la même espèce, elle tourne de gauche à droite sur la tige, en sens op- posé sur les rameaux, et vice versa. Les feuilles sont dressées {f. erecta) , serrées même contre la tige (f. stricta), ou formant avecelle un angle aigu plus ou moins ouvert. Ainsi, elles peuvent devenir hori- zontales (f. patentissima, divergenlia) et se réfléchir au sommet, soit en dessus {f. in- flexa) , soit en dessous (f. reflexa). Enfin il peut se faire qu'elles aient toutes leur sommet tourné du même côté, auquel cas on les dit hetcromalla ou secunda (ex.: Di- cranum heteromallum ). Quoique imbri- quées régulièrement autour de la tige ou des rameaux, les feuilles se déjettent, dans quelques espèces, sur deux rangs opposés de manière à faire paraître ceux-ci aplatis ou seulement comprimés (ex. : Omalia tri- chomanoides, Hookeria Webbiana). Dans plusieurs genres de Ptérygophyllées , on trouve un autre ordre de feuilles acces- soires, plus petites que les caulinaires, et qui offrent dans leur disposition quelque analogie avec les amphigastres des Hépa- tiques (ex.: Cyathophora, Racopilum). La forme des feuilles est fort variable, moins toutefois que chez les Hépatiques de la tribu des Jongermanniées. Elles sont tou- jours simples , et le plus souvent symétri- ques, c'est-à-dire formées de deux moitiés semblables. On ne connaît pas de Mousse à feuilles découpées ou laciniées. Le Schisto- tega osmundacea offre l'unique exemple d'une fronde pinnatifide, mais dans ses jets stériles seulement. Les feuilles sont arron- dies, ovales, lancéolées, linéaires , obîon- gues, spatulées, capillaires, subulées, etc. Leur bord est nu ou marginé, entier ou denté, épineux, quelquefois même cilié, plane ou ondulé. Dans plus d'un Mnium, ce bord offre la même structure que la ner- vure. Leur sommet, qui est le plus souvent aigu ou acuminé, se montre aussi fréquem- ment obtus, et même tronqué, ou émarginé ( ex. : Neckera undulata et disticha ) ; il est muni d'un poil qui est simple dans le Po- lytrichum piliferum, et rameux dans le Leptostomum macrocarpum. Les feuilles planes ou concaves à différents degrés sont encore parfois marquées de plis puis ou moins nombreux dans le sens de la lon- gueur; ou bien elles présentent des rides transversales qui les font paraître ondulées ou crispées. Un grand nombre de feuilles sont pliées en long selon leur axe, de façon que la nervure qui les parcourt fait saillie à la surface inférieure, et que les deux moitiés forment par leur inclinaison mutuelle un angle plus ou moins aigu; ces feuilles sont dites carénées (f. carinata). Il en est enfin qui, surtout à l'état de dessiccation, se con- tournent, se tordent sur elles-mêmes , se recoquillent en diverses façons ; on les nomme, selon les cas, folia lortuosa, cir- rhata* etc. 390 MOU MOU La plupart des feuilles sont munies d'une nervure (nervus, costa) qui les parcourt de la base au sommet, ou seulement dans une portion de leur longueur , et qui fait quel- quefois sur leur dos une saillie plus ou moins prononcée. On nomme f. enervia ou ecoslata celles qui en sont privées. Cette nervure est formée par un faisceau com- pacte de cellules allongées. Tantôt elle at- teint le sommet de la feuille, et se prolonge même au-delà sous la forme d'une pointe ( f. apiculata , mucronata ) ; mais aussi n'est-elle quelquefois que rudimentaire et ne dépasse-t-elle pas le milieu. On observe rarement deux nervures, et encore dans ce cas est-il fort peu commun qu'elles parcou- rent toute la longueur de la feuille. Dans quelques cas où cette dispositon est nor- male, ne pourrait-on pas supposer qu'elle est due à la soudure de deux feuilles voi- sines. Notez bien qu'on la remarque surtout dans des feuilles privées de symétrie et dé- jetées ordinairement sur deux rangées. Quand la nervure est double, elle s'arrête le plus ordinairement vers le milieu de la feuille. Chez beaucoup de Mousses aqua- tiques, le parenchyme de celle-ci se détruit, mais la nervure moyenne persiste et rend la portion inférieure de la tige comme épi- neuse (ex. : Hypnum fluviatile). Dans les Polytrics, la face supérieure de la nervure produit des lamelles (nervus lamellosus), qui font assez de saillies sur les feuilles pour qu'on les puisse compter dans une section transversale. Dans quelques Cam- pylopus, au contraire, c'est à la face infé- rieure de la nervure que j'ai observé de sem- blables lamelles, mais elles y sont moins prononcées. Les feuilles des Mousses sont la plupart composées , comme celles des Jongerman- niées , d'une couche de cellules homogènes, disposées sur un seul et même plan de cha- que côté delà nervure, quand celle-ci existe. Dans quelques genres (Octoblepharum), et dans les Dicranum glaucum, albidum, on trouve pourtant deux couches de cellules superposées. La forme des cellules est sphé- rique, cubique, parallélipipède, fusiforme ou polyèdre. L'aréolation qui en résulte esta mailles arrondies, quadrilatères, penta- hexagonales, linéaires, etc. Ces cellules sont remplies, surtout dans leur jeunesse, d'une matière verte qu'on nomme chlorophylle, qui change de couleur avec l'âge. Elle passe au rouge, au brun ou au jaune, selon des circonstances atmosphériques ou de localité, ou bien s'évanouit, disparaît quelquefois et laisse la feuille décolorée , soit en partie (ex.: Tortula membranifolia , Bryum ar- genteum), soit en totalité. La turgescence de cette matière, en distendant les cellules, rend la surface des feuilles papilleuse, gra- nuleuse, etc. ORGANES DE REPRODUCTION. Les Mousses ont des fleurs mâles et des fleurs femelles. Ces fleurs sont hermaphro- dites , quand les deux sexes sont réunis dans un même involucre; monoïques , quand les fleurs mâles sont placées dans des involu- cres différents, mais sur le même individu; ou , enfin , dioïques , lorsque les unes et les autres occupent des individus distincts. Fleurs mâles. Dans les fleurs mâles, qu'elles soient terminales ou latérales, nous avons trois choses à considérer: 1° les en- veloppes ou lePérigone; 2° les Anthéridies; 3° enfin, les Paraphyses. Périgone. On donne généralement en bryologie le nom de périgone (Perigonium) à l'involucre de l'organe mâle, et l'on ap- pelle feuilles périgoniales (folia perigonialia) les feuilles qui entrent dans sa composition. Par leur forme et leur grandeur, ces feuilles dilîèrent ordinairement des caulinaires qui les avoisinent, ou dans l'aisselle desquelles le périgone est souvent placé. Lorsque les feuilles périgoniales occupent le sommet d'une tige , elles sont quelquefois étalées de façon à représenter un disque ou une ro- sette, ainsi qu'on le voit dans les Mnium et les Polytrics. Mais si leur pointe inflé- chie donne à ce même sommet une forme qui approche de la sphéroïde, on dit la fleur mâle en tête ou capituliforme. Enfin, et c'est le cas le plus commun , elles sont im- briquées sans ordre et forment des espèces de gemmes ou de bourgeons sessiles dans l'aisselle des feuilles caulinaires ou raméales. Le nombre et la forme des feuilles du pé- rigone varient considérablement. Dans un grand nombre de Mousses, les fleurs mâles n'ont d'autre périgone que la feuille cauli- naire ou coronale dans l'aisselle de laquelle elles sont situées. Les feuilles périgoniales MOU MOU 391 manquent souvent de nervure, même quand Jes caulinaires en sont munies. A l'abri du contact de l'air par leur position , et aussi moins accessibles à l'action de la lumière, elles sont nécessairement moins vivement colorées, d'une texture plus lâche et plus délicate, et d'une consistance plus tendre. Anthéridies. Si nous exceptons le volume, qui est plus grand, et la texture, qui offre un peu plus de résistance, les anthéridies des Mousses ressemblent d'ailleurs tellement à celles des Hépatiques, que nous nous dispenserons de les décrire, nous contentant de renvoyer le lecteur aux mots Anthéridie et Hépatiques. Elles se composent aussi, en effet, d'une anthère et d'un pédicule ou fila- ment plus ou moins long , mais qui ne manque jamais. Leur nombre, variable chez les différentes espèces, peut être fort consi- dérable, et c'est le cas chez les Poly tries. Leurs fonctions sont identiquement les mê- mes dans les deux familles. La liqueur mu- cilagineuse contenue dans ces organes a offert à l'observation microscopique de vrais spermatozoaires , c'est-à-dire des animal- cules doués de mouvements spontanés, et auxquels on a donné le nom de Spirillum Bryozoon. C'est spécialement dans les an- thères des Sphagnum et du Marchantia que MM. Unger et Meyen ont observé ce fait curieux. M. Ad. Brongniart l'a confirmé sur celles des Funaria hygrometrica, Tortula ruralis et Polytrichum undulatum. Comme on n'avait trouvé les anthéridies que sur un certain nombre de Mousses, il avait été élevé des doutes sur la réalité de leurs fonc- tions. Mais depuis que des bryologistes exercés se sont occupés de leur recherche, il est peu d'espèces qui s'en soient montrées dépourvues. Paraphyses. Les paraphyses (Parap/iyses, Fila succulenta) sont des filaments articulés, dressés autour ou au milieu des anthéri- dies qu'ils accompagnent, et qu'un rencontre généralement dans les fleurs mâles et fe- melles des Mousses. Tantôt elles ont la même longueur, tantôt elles sont plus courtes que les anthéridies. Elles varient aussi beaucoup quant à leur nombre , qui est ordinaire- ment indéterminé. Quelquefois elles man- quent complètement. Composées d'un seul, rarement de plusieurs rangs de cellules al- longées (ex.: Paludclla squarrosa) , elles revêtent la forme cylindrique, ou bien elles se renflent en massue ou en coin a leur sommet. Chez quelques espèces rares , elles sont planes, linéaires, comme foliacées, et montrent une grande analogie avec les feuilles (ex.: Polytrichum dendroides , Or- thotrichum magellanicum). Dans toutes les Splachnées , à l'exception de VOEdipodium , on trouve dans l'aisselle des feuilles coro- nales et involucrales de petits corps arti- culés assez semblables à des paraphyses en miniature, mais remarquables en ce que l'ar- ticle terminal est très allongé et la partie inférieure brunâtre. Fleurs femelles. La fleur femelle , tou- jours sessile, peut être ou terminale {Musci acrocarpi , Brid.; Acranthi, Schwœgr. ) , ou latérale, c'est-à-dire occuper l'aisselle d'une feuille caulinaire ou raméale ( Musci pleurocarpi, Pleuranthi). Elle se compose d'un involucre qu'on nomme Périchèse, de Pistils ou d'Archégones, et de Paraphyses. Périchèse. Le périchèse ( Perichœlium ) consiste en feuilles dont la forme, le nom- bre et la disposition sont extrêmement su- jets à varier. Les feuilles périchétiales, en raison surtout de l'accroissement remarqua- ble qu'elles prennent après l'acte de la fé- condation, sont généralement plus grandes que les caulinaires, ce qui est tout le con- traire des feuilles périgoniales. Elles sont d'ailleurs souvent assez dissemblables entre elles , les intérieures étant plus longues et plus étroites que les extérieures et vice versa. Cette dissemblance peut même aller jus- qu'au point qu'on pourrait croire à la pré- sence d'un double périchèse , l'un extérieur, composé de feuilles imbriquées, ovales-lan- céolées , l'autre intérieur , formé de filaments capillaires très longs , entourant le pistil ou la gaînule comme d'une touffe de cils (ex.: Neckera disticha). Pistil. M. Bischoff a donné le nom d'Ar- chégones pistilliformes (Archegonia pislilli- formia) aux rudiments de l'organe femelle que d'autres bryologistes ont appelés Pistils (Pistilla, Fructûs primordia , Germina , Pistillidia). Dans les fleurs unisexuelles , les pistils, seuls ou mêlés à des paraphyses, occupent le centre du périchèse; ils sont environnés d'anthéridies ou mélangés sans ordre avec celles-ci dans les fleurs herma- phrodites. 392 MOU MOU Le pistil des Mousses se montre dans l'origine sous la figure d'un cylindre cellu- leux , court et tronqué; mais bientôt, sa partie inférieure venant à se renfler, on y peut distinguer, comme dans celui des Hé- pathiques , un ovaire, un style et un stig- mate. Nous renverrons pour l'histoire de son développement à ce que nous en avons dit à la page 544 du VIe tome de ce Dic- tionnaire, car la morphose de cet organe est, à peu de chose près , identique dans les ûeuK familles, La seule différence nota- ble , c'est qu'au lieu de se déchirer au som- met, ou un peu au-dessous du sommet, lors de l'évolution du fruit, c'est à la base du pédoncule, ou, pour parler plus exac- tement, au sommet de la gaînule que l'é- pigone, devenu la coiffe , se rompt circulai- rernent, et que celle-ci , entraînée par le fruit, le recouvre jusqu'à la maturité. Le nombre des pistils est fort variable , non seulement dans des espèces différentes, ce qui n'aurait rien d'extraordinaire , mais il l'est encore dans les différentes fleurs d'une même espèce, que dis-je! du même individu. Chez quelques unes, réduites à l'unité (ex. : Schistostega), on en rencontre jusqu'à vingt, et davantage chez plusieurs autres (ex. : Mnium rostratum). Toutefois, quelque grand que ce soit ce nombre, il ne s'en développe ordinairement qu'un , rare- ment deux , plus rarement encore davan- tage Les autres avortent, se flétrissent et persistent autour de la vaginule ou sur elle- même. Ce sont ces corps auxquels Hedwig , qui les croyait nécessaires à l'élévation du pistil fécondé , donnait le nom d'Adduc- teurs (Adductores). Il est de toute évidence que ce sont simplement des pistils restés stériles. Fleurs hermaphrodites. Il n'y a qu'un pe- tit nombre de genres de la famille qui nous occupe dont toutes les espèces portent des fleurs hermaphrodites, c'est-à-dire des fleurs où l'on rencontre les anthéridies dans les mêmes involucres que les pistils. Mais, parmi les espèces de beaucoup d'autres genres à fleurs unisexuelles, on en trouve aussi chez lesquelles les deux sexes sont mêlés. Ce que nous avons dit plus haut des unes et des au- tres, considérées isolément, pouvant facile- ment s'appliquer à leur réunion, nous allons, pour abréger, passer à l'examen du fruit. Fruit. Le fruit des Mousses se compose d'organes accessoires, tels que la vaginule, le pédoncule, la coiffe, et du fruit lui-même ou de la capsule. Vaginule. La gaînule ou la vaginule (va- ginula) peut être considérée comme une sorte de gynophore ou réceptacle prolongé de la fleur femelle. Elle est membraneuse ou charnue, cylindrique ou ovale, glabre ou hérissée, d'une couleur ordinairement brune ou rougeâlre, et souvent surmontée d'une membrane annulaire en forme de collerette, que, dans les Polytrics surtout, où elle est plus marquée, on a nommée ocrea ou man- chette. Cet appendice annuliforme n'est que la base de l'épigone devenu coiffe. La vagi- nule est souvent couverte de pistils avortés, et les paraphyses qui l'entourent l'envahis- sent aussi quelquefois. Pédoncule. C'est dans la vaginule qu'est enfoncé comme un pieu le pédoncu\e(pedon- culus, pedicellus, seta, tubus,thecaphora) qui supporte la capsule à son sommet. Cet or- gane ne manque jamais dans les Mousses, et quand on dit qu'une capsule est sessile, on veut seulement exprimer qu'elle a le pédon- cule le plus court possible. Sa longueur va- rie beaucoup. Quoique ordinairement assez grêle, sa solidité et sa résistance aux causes de destruction sont bien supérieures à ce qu'on remarque chez les Hépatiques, et sou- vent telles qu'il persiste même après la chute de la capsule. Il est lisse ou rugueux, ter- minal ou latéral, simple ou géminé. Quand il sort plus de deux pédoncules du même périchèse, on les dit agrégés ( agregati, ex.: Mnium ligulatum). La direction et. la couleur du pédoncule sont variables aussi dans cer- taines limites. L'inclinaison ou la courbure de son sommet rendent la capsule penchée ou pendante. Dans sa torsion sur lui-même, la direction de la spirale est différente selon les espèces. Cette torsion est double dans la Funaire hygrométrique, la partie inférieure tournant de gauche à droite, et la supérieure en sens opposé. Coiffe. La coiffe (calyptra) soulevée par le pédoncule après la fécondation se rompt circulairement à la base, rarement vers son milieu (ex.: Sphagnum); à cette époque elle adhère encore, quoique bien faiblement, au fruit qui n'est pas formé. De là vient qu'elle acquiert souvent dans cette position le com- MOU MOU 393 plément de son développement. Sa rupture latérale, quand elle a lieu, et sa chute dépen- dent de l'accroissement incessant de la cap- sule. Dans quelques genres, elle se fend à la base en plusieurs lanières qui lui permettent de se dilater dans la même proportion que le fruit (ex. : Macromitrium, Orthotrichum) . Chez d'autres, elle se fend vers le milieu et d'un seul c6té, son bord inférieur restant enroulé autour du pédoncule ( ex. : Calym- peres androgynum). Enfin elle est lisse ou striée, glabre ou velue, et, dans ce dernier cas, les poils plus ou moins abondants dont elle est recouverte se retrouvent sur la va- ginule. Quant à sa forme, elle est en mitre ou en cône dans les Hookeries et les Ortho- trics, en capuchon dans les Brys et lesHyp- nes , campanulée ou en éteignoir dans YEn- calypta, etc. Elle est droite ou inclinée, c'est-à-dire oblique relativement à la capsule. Elle est enfin souvent terminée par le style qui couronnait l'épigone, dont elle n'est que l'état adulte. Capsule. La capsule ou l'urne, nommée encore sporange par quelques bryologistes (urna, anthera, Linn., theca, capsula, spo~ rangium), est cette partie du fruit dans la- quelle se forment et sont contenues les spo- res. Elle est elle-même composée de plusieurs organes que je vais successivement passer en revue. La capsule proprement dite termine et surmonte le pédoncule dont elle est pour ainsi dire le renflement. Ses formes et sa di- rection sont infiniment variées. Arrondie dans V Astrodontium canariense, le Glypho- carpus Wébbii, etc., ovale ou obovale dans le plus grand nombre des espèces, cylindri- que chez beaucoup d'autres, elle revêt toutes les formes intermédiaires. Ainsi, on la ren- contre urcéolée, fentrue ou bossue, recour- bée, arquée, quelquefois même cubique ou parallélipipède, comme dans certains Poly- trics. Chez les Splachnum, elle est remar- quable par une dilatation ou renflement de sa partie inférieure, qui, dans le S. ampul- laceum surtout, surpasse son propre volume. On donne le nom d'apophyse à ce renflement, d'ailleurs fort variable quant à sa forme, et la capsule qui le porte est dite capsula apo- physala. Considérée sous le rapport de sa direction, la capsule est droite, inclinée, penchée ou pendante. Dans quelques espè- T. VIII. ces, cette direction n'est pas la même avant et après la dissémination des spores. Lisse dans la plupart des Mousses, légèrement ru- gueuse dans un certain nombre, la capsule est striée dans presque tous les Orthotrics et dans beaucoup de Macronùlrium, chez les Zygodons, hérissée d'aiguiiions comprimés dans mon genre Symphyodon, etc. Cet or- gane est formé de plusieurs couches de cel- lules superposées, dont l'extérieure, ordinai- rement colorée en brun ou en jaune à la maturité, est la continuation de celles qui revêtent le pédoncule. On y a constaté la présence de quelques pores stomatoïdes (ex.: Meesia). Des deux couches les plus intérieu- res, plus pâles et en même temps d'un tissu plus lâche, celle qui se rapproche le plus du centre de la capsule est en rapport avec un organe que sa fonction de renfermer immé- diatement les spores a fait nommer spo- range. Sporange. Le sporange (Sporangium, Spo- rangidium, Sporophorum), d'une texture très délicate, est le plus souvent uni à la mem- brane capsulaire, soit qu'il la tapisse immé- diatement, soit qu'il y soit fixé par des fila- ments articulés qui vont de l'un à l'autre, comme dans le Diphyscium foliosum. Le sporange, qu'on a encore nommé sac sporo- phore, est ou entier, comme dans les Mous- ses astomes, ou bien ouvert à son sommet, comme chez celles qui ont un opercule ca- duc, et, dans ce cas-là même, ce sommefc peut être nu ou muni , selon l'occurrence, d'un verticille d'appendices péristomiques. Columelle. Le sporange est traversé dans son axe par un faisceau de cellules allongées qui, partant du centre du pédoncule, s'étend jusqu'au sommet de la capsule; c'est la co- lumelle {Columella,' Styliscum). Lisse ou lon- gitudinalement plissée, cette columelle est presque toujours cylindrique, rarement co- nique, obeonique ou parallélipède à angles ailés. Dans quelques cas, elle s'évase au som- met de façon à clore l'orifice de la capsule. Dans d'autres, où le fond du sporange est séparé par un espace vide du fond de la membrane capsulaire, elle fournit à celui-là une sorte de pédicelle. Dans les Splachnées, et surtout dans le Tayloria splachnoides , la columelle, un peu dilatée au sommet, dé- passe de beaucoup le niveau de l'orifice de la capsule, et dans le Systiliim splachnoides, 50 394 MOU MOU où elle offre la même particularité, elle reste en outre adhérente à l'opercule soulevé. Mais, dans la plupart des Mousses, son som- met se flétrit et s'oblitère après la chute de l'opercule, et on n'en aperçoit que les restes desséchés au fond du sporange. L'erreur de Palisot de Beauvois, qui prenait la columelle pour l'organe femelle et considérait le spo- range comme l'organe mâle, montre jusqu'à quel point des hommes d'un mérite éminent peuvent s'écarter du sentier étroit de la vé- rité, quand ils se laissent dominer par des idées préconçues. Mousses astomes. La capsule des Mousses est quelquefois indéhiscente, alors on dit astomes (musci astomi) les Mousses qui pré- sentent cette particularité (ex. : Phascum). Mais le plus souvent la capsule s'ouvre près du sommet comme une boîte à savonnette, absolument de la même façon que quelques fruits de plantes dicotylédones. La partie .supérieure qui se sépare et tombe à la ma- turité se nomme l'opercule. Opercule. L'opercule (Operculum) a la même structure que la capsule dont il for- mait d'abord le sommet. Son nom indique assez la ressemblance qu'on lui a trouvée dans un grand nombre de cas avec un cou- vercle. Quelquefois plane, d'autres fois con- vexe, hémisphérique, conique, il est encore obtus ou aigu, acuminé , subulé , souvent prolongé en un bec plus ou moins long, droit, oblique ou recourbé. Cet organe offre de bons caractères diagnostiques pour les distinctions spécifiques; car, s'il est à la vé- rité variable à l'infini dans des espèces dif- férentes, il est peu sujet à varier dans la même espèce. Anneau. L'opercule se sépare le plus or- dinairement de la capsule par le seul fait de la scissure normale qui s'opère sur celle-ci à l'époque de la maturité. Dans ce cas , la chute de l'organe en question arrive surtout par deux causes: 1° l'accroissement en dia- mètre de la capsule dû à l'évolution des spo- res ; 2° l'effort que font pour le soulever les dents élastiques dont son orifice est souvent muni et que nous allons étudier à l'instant. Mais il est encore un certain nombre de Mousses chez lesquelles cette chute est fa- vorisée par la présence d'un corps intermé- diaire connu sous le nom d'anneau (Annu- lus, Fmi&n'a). C'estune lame interposée entre l'orifice delà capsule et la base de l'opercule, et composée d'une (A. simplex) ou de plu- sieurs rangées de cellules {A. compositus). Ces cellules, étant très hygroscopiques, s'im- bibent facilement de l'humidité ambiante, et leur gonflement, en faisant l'office de coin, contribue puissamment à soulever et à dé- tacher l'opercule. Cet organe ne fait jamais défaut dans les espèces où le péristome est uni à l'opercule par des liens celluleux, et l'on conçoit en effet que chez elles sa présence devenait presque indispensable. Péristomes. Chezles Mousses dont les fruits s'ouvrent régulièrement à la maturité pour répandre leurs séminules ou spores, la capsule proprement dite présente , après la chute de l'opercule, un orifice (Stoma) qui peut être nu (Musci gymnostomi), ou garni d'une seule {M. haploperistomi) ou de deux rangées d'appendices (M. diploperistomi) en forme de dents, auxquels on a donné le nom de péristomes. Le péristome simple (Peristomium sim- plex) est celui qui n'est composé que d'un seul verticille ou d'une rangée unique de dents; mais ce péristome ne naît jamais de la couche celiuleuse externe de l'urne , la- quelle produit l'anneau dans les Mousses qui en sont pourvues, ou se continue avec l'opercule dans toutes les autres : il provient, soit de la couche celiuleuse intérieure, et alors il reçoit le nom de péristome simple extérieur (P. simplex exterius), soit du spo- range, auquel cas on le nomme péristome simple intérieur (P. simplex intérim). Lors- que l'orifice de la capsule des Mousses est muni d'un double péristome (Peristomium duplex), l'un , qui tire son origine de l'urne, prend le nom de péristome extérieur {Pe- ristomium exterius) , l'autre , qui couronne le sporange , devient le péftsiome intérieur (P. interius). Péristome extérieur. Le péristome, quand il est simple , ou le péristome extérieur , quand il y en a deux, est normalement composé de dents égales entre elles , et principalement remarquables par leur nom- bre , qui est toujours un multiple de quatre. Ainsi , réduites au nombre radical de quatre dans le genre Tetraphys, on en trouve huit dans VOctoblepharum, seize dans le Weissia, trente-deux, quarante-huit ou soixante- quatre dans divers Polytrics. Ces dents MOU MOU 395 sont solitaires ou rapprochées deux à deux , geminati (ex.: Splachnum) , quelquefois soudées entre elles dans une étendue plus ou moins grande et libres au sommet (ex. : Dicranum). Une raie longitudinale indique dans ce cas la trace de la soudure. Les dents extérieures sont réunies au sommet dans les genres Conoslomum et Funaria; elles sont nombreuses et très courtes dans les Poly- trics, où elles aboutissent à une membrane tendue comme une peau de tambour sur l'orifice de la capsule. Cette membrane, qui paraît fournie par le sommet du spo- range , a reçu le nom d1Épiphragme {Epi- phragma). Au lieu de dents, ce sont des fils contournés en spirale simple ou double, qui garnissent l'ouverture de l'urne des Tortules. Les dents extérieures, nées des cellules intérieures de la membrane eapsu- laire, sont généralement plus robustes, plus épaisses que les cils du péristome mem- braneux que nous allons examiner à l'in- stant. Avant la chute de l'opercule , les dents extérieures des Mnium sont recou- vertes et unies par une membrane incolore très tendre et finement pointillée ; lorsque ces dents s'écartent , la membrane se rompt selon la longueur , et laisse sur le dos de chaque dent un tégument composé d'une double rangée de cellules quadrangulaires. (Voy. Bruch et Schimper Brijol. Europ. , Fasc. V, p. 10 {Mnium), t. 9, f. 16). Péristome intérieur. Ce péristome, qui part du sommet du sporange dont il est le prolongement , se compose souvent de huit à seize cils {Cilia , Processus) , lesquels al- ternent avec les c'euis du péristome exté- rieur , ou bien , ce qui est le cas dans toutes les Hypnées , ces cils naissc.it d'une mem- brane très délicate, ordinairement plissée en carène, et dans les sillons ou plis ren- trants de laquelle se logent les dents exté- rieures. Enfin, entre chaque cil du péris- tome intérieur, dont le dos caréné offre maintes fois aussi des fentes ou des jours, on trouve un, deux ou trois filets continus ou articulés {Ciliola) , ordinairement plus courts. Dans plusieurs genres, le bord de la membrane en question est irrégulièrement déchiqueté. Le péristome intérieur, tou- jours membraneux et d'un tissu délicat, se présente sous la forme d'un cône entier ad- mirablement réticulé dans les Fontinales . ou sous celle d'une coupole à laquelle adhè- rent les dents extérieures dans le genre Cin- clidium. Si l'on réfléchit que ce péristome n'est que la partie supérieure du sac sporo- phore , l'on concevra qu'il est l'analogue de l'opercule , et l'on se rendra facilement raison de sa structure dans les deux der- niers exemples que nous avons rapportés. Spores. Dans la jeunesse du fruit, l'es- pace qui sépare la columelle des parois cap- sulaires et le sporange lui-même ne sont que du tissu cellulaire. C'est dans les cel- lules de ce tissu, remplies de granules ver- dâtres ou de chlorophylle , que se forment les spores {sporœ), par un mécanisme sem- blable à celui par lequel se développent les grains de pollen dans l'anthère des phané- rogames. Ce mécanisme a été très bien ex- pliqué par M. Valentin dans un fort beau mémoire quiaété insérédans le tome XVIII, p. 499, des Transactions de la Société Lin- néenne de Londres, et par M. L;i:'.tzius-Be- ninga dans une thèse de philosophie soi < nue et imprimée à Gottingue en 1844 ('.,. Chacune des cellules dont nous avons parlé contient dans l'origine quatre spores dont la forme est celle d'une courte pyramide triangulaire à faces planes , contiguës et à base convexe. A une époque plus rapprochée de la maturité, la cellule-mère étant résor- bée , les spores, devenues libres, tendent incessamment à reprendre et finissent par reprendre en effet la forme sphérique qu'elles présentent au temps de leur dissé- mination. Leur surface extérieure est alors lisse , aréolée ou hérissée de tubercules et de pointes très fines. Leur volume varie beaucoup aussi. Elles sont composées d'un sporoderme ou membrane extérieure, et d'un nucléus granuleux , qu'accompagnent ordinairement quelques gouttes d'une huile éthérée. Dans une Mousse du Chili , notre Weissia {Eucamptodon) pericJiœlialis, nous avons observé et publié (Ann. se. nat., août 1845, p. 120) un fait curieux d'anamor- phose des spores , dont il semblerait qu'on peut inférer que celles-ci sont restées à l'é- tat rudimentaire jusqu'à la maturité de la (i) M. Hugo Molil a aussi beaucoup contribué à éclairai la formation des spores dans les Mmiws par son Mcmoir» inséré dans le Flore i833, sons le titre de Eiiii$d Bcmer- kimgern uber die Entwickelung iind der Baurfcr sporen der Kryptogmischen Gcviichsc 396 MOU MOU Mousse , ou , en d'autres termes, jusqu'à la chute spontanée de l'opercule. Au lieu de spores normales, nous avons en effet trouvé des corps cunéiformes ou quadrilatères longs de 14 centièmes de millimètres et larges de 4 à 6, composés de cellules irrégulières, <>pa ques, et assez analogues quant à la struc- iire , mais non quant à la forme, à ces .<: 'm mes qu'on rencontre dans les corbeilles lies Marchandées. Pseudo-cotylédons. Lors de leur germina- ! ; ) n , les spores émettent des filaments con- icrvoïdes cloisonnés, d'abord simples, puis rameux , auxquels on a donné le nom de pro-embryons (Proembryi) ou de pseudo- cotylédons {Pseudocotyledones) , en raison des fonctions qu'ils sont appelés à remplir { V. Drummond , Obs. on the Germin. of Mosses in Trans. Lin. Soc. Lond., XIII, p. 24 ). Si on les suit dans leur développe- ment , on reconnaît que la rupture du spo- roderme donne issue aux filaments en ques- tion, et que la plantule, dont les rudiments se montrent environ trois semaines plus tard , prend l'apparence d'un bourgeon formé de plusieurs feuilles. Les pseudo-co- tylédons fournissant incessamment des sucs à la nouvelle plante, celle-ci pousse de son sommet une tige et de sa base des radicules capillaires cloisonnées. Les faux cotylédons ne disparaissent pas toujours après l'évolu- tion de la tige; il est des espèces , comme le Phascum serratum, où ils persistent pen- dant toute la durée de la vie de la Mousse. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Morphologie. La capsule incomplètement quadrifide des Andrées , les dents des deux péristomes , la division régulière en 4, 6 ou 8 lanières de la base de la coiffe dans le genre Schlotheimia , et beaucoup d'autres faits, semblent démontrer que les fruits des Mousses subissent les mêmes lois que ceux des plantes supérieures, et ne sont , comme eux , que des feuilles transformées et sou- dées entreelles à différents degrés. On trouve a ce sujet, dans M. Lindley (A nat. Syst. of Bot., éd. 2, p. 408), des idées fort ingé- nieuses, dont naus ne saurions trop recom- mander la lecture aux personnes que ce su- jet peut intéresser. Plusieurs faits nouveaux viennent, du reste, à l'appui de cette manière de voir. Ainsi M. Richard Spruce , biolo- giste anglais tort distingué, nous a informé que, sur des échantillons de Bryum acumi- natum recueillis par M. Borrer, il a observé plusieurs exemples d'un pistil central changé en un rameau garni de feuilles et environné à sa base d'archégones ou de pistils avortés et de paraphyses. Il a encore vu la même sorte de monstruosité se répéter une fois ou deux dans le Bryum elongatum. Enfin M. Quekett, qui l'a remarquée aussi dans le Tortula fallax , en a fait le sujet d'un mémoire qu'on ne lira pas sans intérêt, et qu'il a inséré dans le cahier d'octobre 184* des Transactions de la Société microscopique de Londres. Dans tous ces exemples, ne peut-on pas considérer le rameau comme représentant le pédoncule et les feuilles comme les diverses parties qui entrent nor- malement dans la composition de la cap- sule ? De semblables métamorphoses ont lieu chez les phanérogames et ne laissent plus d'incrédules. L'hypothèse de M. Lind- ley acquiert donc une grande probabilité. Multiplication des Mousses. De même que les Hépatiques, les Mousses ne se propagent pas seulement par des spores , elles multi- plient encore par des espèces de boutures. Nous avons vu plus haut qu'il paraissait souvent , au-dessous de la fleur femelle et dans l'aisselle d'une feuille, des bourgeons dont l'évolution produisait des pousses an- nuelles hypogynes, destinées à perpétuer la plante (ex. : Bryum). Ces jets poussent de leur base des radicelles qui, lors de la sépa- ration ou de la mort de la tige-mère, leur permettent de végéter pour leur propre compte, et de se suffire à eux-mêmes. Mais ce n'est pas en ce lieu seulement que peu- vent se développer les innovations continua- trices de la plante : on les voit pulluler quel- quefois soit de la base, comme dans les Mnium, soit de l'aisselle des feuilles, de la tige ou des rameaux , comme dans les Hypnées, soit enfin du rhizome ou de la souche rampante propre à quelques espèces, comme dans le NecTcera dendroïdes. C'est par cet artifice que se perpétuent chez nous les espèces qui ne fructifient point. Dans l'excellent article Mousses , rédigé par M. Adolphe Brongniart pour le Diction- naire classique, nous trouvons sur les spores de ces plantes des considérations qui méritent d'être reproduites. De peur d'alté- MOU MOU 397 rer sa pensée, nous laisserons notre savant ami parler lui-même. « Quant à ces germes eux-mêmes que » nous avons désignés par le nom de sémi- » nules ou de sporules, leur organisation et » leur mode de développement nous parais- » sent les éloigner, sous beaucoup de rap- » ports, des graines des plantes phanéroga- » mes, et leur donner beaucoup plus d'analo- » gie avec les embryons de ces végétaux qui, » comme eux , deviennent promptement » libres dans l'intérieur de la graine. Dans » ce cas, l'urne entière devrait être regar- » dée comme analogue à la graine; ce serait » une graine renfermant un grand nombre » d'embryons, structure qui n'est pas sans î> exemple, même parmi les plantes phané- j> rogames. Sans prétendre adopter complé- » tement cette opinion, qui a encore besoin » d'être confirmée par de nouvelles recher- ches, il est toutefois fort remarquable de » trouver dans l'urne des Mousses, et dans » ses enveloppes, presque toutes les parties » qui composent l'ovule des plantes phané- » rogames, et cette manière de la considérer » devient surtout très vraisemblable si on » adopte l'opinion de M. Robert Brown sur » la structure des fleurs femelles des Coni- » fères; ainsi la coiffe, d'abord perforée au » sommet, correspondrait au testa ou à la » membrane interne de l'ovule; l'urne tout Rentière à l'amande ; la membrane externe à » la membrane du chorion ; le sac sporulifère » au sac de l'amnios, l'opercule au mame- » Ion qui termine l'amande; le pédicelle ne » serait qu'un développement de la cha- » laze; la columelle serait formée par l'ex- » tension du tissu du mamelon d'imprégna- « tion de la chalaze, extension devenue né- ) cessaire pour la formation et la nutrition > d'un grand nombre d'embryons, et dont > nous avons déjà une sort* d'indice dans » la graine multi embryon nc,*e des Cycas. » Géographie et station des Mousses. Ces plantes vivent sous tous les climats , et dans les localités les plus diverses, excepté dans le sein des mers. Depuis l'équateur jus- qu'aux deux pôles, sur les plus hautes mon- tagnes comme dans les vallées les plus pro- fondes et les plus vastes plaines, elles recou- vrent les rochers, la terre et les troncs d'ar- bres, d'autant plus abondantes que la végé- tation des plantes cotylédonées est moins vigoureuse ou tout-à-fait nulle. Quelques espèces ne vivent que dans les eaux douces, courantes ou tranquilles. Dans les Alpes les plus élevées des deux continents, on les rencontre près des neiges éternelles, et M. Aie. d'Orbigny, en explorant la chaîne des Andes du Pérou, y a trouvé le Fabronia nivalis et VOrthotrichum psychrophilum , à une hauteur de 5,000 mètres au-dessus du niveau de l'océan Pacifique. Chez nous, c'est le Polytrichum alpinum qui occupe cette place. Il suffit que les aspérités ou les plus petites fissures d'un rocher ou d'un tronc puissent retenir quelque peu de terre pour que là vienne végéter une mousse, surtout à l'exposition du nord, car l'humi- dité est une des conditions essentielles de son existence. Il est un petit nombre de Mousses cosmopolites; mais plusieurs tribus et beaucoup de genres sont propres à telle zone, à telle localité. Parmi les premières, on compte les suivantes : Sphagnum latifo- lium et capillifolium ; Ceratodon purpureus; Bryum argenteum, capillare et cœspititium ; Funaria hygrometrica ; Polytrichum juni- perinum; Hypnum cupressiforme. Un article de Dictionnaire se refuse à ce que nous donnions une énumération com- plète des seconds. Nous dirons seulement, quant aux stations, que les Sphaignes et ÏHypnum cuspidatum occupent les lieux humides et marécageux; que les murs sont recouverts des Tortula muralis , Grimmia pulvinata et crinita, etc.; que les Splachnum aiment en général à végéter sur la fiente des herbivores ; que les Phasques et un grand nombre de Tortules préfèrent les champs et les cultures, enfin que les Hypnes , les Les- kies , les Neckères et les Fissidents vivent près des haies, dans les bois, à l'ombre des grands arbres , à terre ou sur leur tronc. Dans les sources d'eau vive ou dans les ruisseaux qui en naissent, se rencontre sur- tout le Bartramia fontana; enGn la Fonti- nalis antipyretica , une des plus longues Mousses connues, VHedvoigia aqualica, le Iîacomitrium aciculare , et les Cinclidotus riparius et fontinaloides , habitent les eaux courantes. Dans toutes ces localités, les Mousses, et c'est le cas le plus rare, vivent isolées, éparses, ou bien, le besoin d'un mu- tuel appui venant à se faire sentir, elles se réunissent par touffes en plus ou moins 398 MOU MOU grand nombre. Ces dernières sont appelées Mousses sociables. Aux premières appar- tiennent quelques Polytrics , quelques Hypnes, et en première ligne la Buxbaumie aphylle, dont on ne rencontre presque ja- mais plusieurs individus réunis. Ces plantes, enfin, affectionnent certains terrains, cer- taines stations géologiques qu'il serait trop long de faire connaître, et pour l'étude des- quels nous ne saurions mieux faire que de renvoyer à l'ouvrage de M. Ungcr, intitulé : Uber den Einfluss des Bodens auf die Ver- theilung des Gewàchse U. S. W. On pourra aussi consulter avec fruit, pour l'altitude à laquelle vivent certaines espèces, un mé- moire de M. Dickie, qu'on trouvera dans le numéro de mai 1846 des Ànnals and Magazine of natural hislory, etc. Durée des Mousses. La plupart des espèces de cette famille sont vivaces; il n'en est qu'un bien petit nombre que la même an- née voit naître et mourir. Ce sont celles dont la tige reste simple; elles cessent de vivre, en effet, dès qu'elles ont mûri et ré- pandu leurs séminules; les autres, qui for- ment l'immense majorité, vivent, au con- traire , fort longtemps , sans qu'il devienne possible d'assigner un terme précis à cette longévité , qui , du reste , varie pour chaque espèce. On retrouve chez les Mousses cette singulière faculté, dont nous avons dit ail- leurs que sont doués les Lichens, qui con- siste à conserver, pendant bien des années, le pouvoir latent de végéter de nouveau après une longue interruption , lorsqu'on les place dans des conditions favorables. Plusieurs observateurs dignes de croyance en ont rapporté des exemples remarquables. Statistique des Mousses. Dans le Species plantarumy on ne trouve énumérées que 111 Mousses. Le dernier recensement gé- néral, qui a été donné de cette famille en 1827, par Bridel , dans sa Bryologia uni- versa, porte le nombre des espèces à 1444, dont 921 acrocarpes et 523 pleurocarpes. Le relevé exact que j'ai fait de toutes celles qui ont été publiées depuis cette époque, soit dans les Flores générales ou locales, soit dans les ouvrages périodiques, me permet de donner ici l'état actuel de nos richesses bryologiques, et je vais le faire en peu de mots. Nous possédons aujourd'hui ( mai 18i6) 2353 Mousses, réparties, comme nous allons le faire voir, en 152 genres; ce qui donne en moyenne 15 1/2 espèces pour chaque genre. Sur ces 152 genres, il y en a 103 acro- carpes, dont 38 sont totalement étrangers à l'Europe , et les 65 autres lui sont pro- pres ou communs avec le reste du monde. Les 49 genres pleurocarpes restants se divi- sent en 23 qui sont purement exotiques , et en 17 européens , dont quelques uns ren- ferment aussi des espèces en même temps exotiques et indigènes de nos contrées. Les genres dont les capsules terminent les liges ou les rameaux comprennent 1495 espèces, dont 50 sont astomes, 7 schistostomes , 159 gymnostomes, 930 haplopéristomées , et 349 diplopéristomées. Les espèces qui ap- partiennent aux genres dont le fruit est ou latéral ou cladogénète, atteignent le chiffre de 858; elles sont ainsi réparties: £ as- tomes, 6 gymnostomes, 127 haplopéristo- mées et 721 diplopéristomées ; d'où il ré- sulte : 1° que les Mousses pleurocarpes ne font qu'à peu près la moitié des acrocarpes ; 2° que les g. astomes sont aux g. gymnos- tomes comme 7 : 22 , et à ceux munis d'un péristome comme 1 : 18 1/7; 3° que ceux munis d'un péristome simple sont égaux au nombre total des autres , et comme 11:7 si on les compare à ceux pourvus d'un pé- ristome double. Usage des Mousses. Ces usages peuvent être considérés sous plusieurs points de vue différents. Ainsi, dans l'économie delà na- ture, les Mousses remplissent des fonctions importantes. C'est effectivement à leur dé- tritus qu'on doit l'humus; cette terre vé- gétale sans laquelle les plantes supérieures ne pourraient se développer; de même que sans les herbivores les espèces carnivores ne pourraient subsister. Comme les phanéro- games, elles contribuent aussi à verser dans l'atmosphère, sous l'influence de la lu- mière , le gaz oxygène indispensable i la respiration et à la vie des animaux. Les Mousses qui recouvrent les arbres de nos vergers contribuent d'autant mieux à les préserver du froid rigoureux des hivers , que, par une sage prévoyance de la na- ture, c'est justement le côté du tronc tourné vers le nord qu'elles choisissent, nous avons dit plus haut pourquoi. L'accroissement ra- pide et la mulîiplication incessante de quel- MOU MOU 399 ques espèces qui végètent dans les lieux marécageux, des Sphaignes surtout, pro- duit avec le temps ces masses de tourbe qu'on exploite dans certains pays, et qu'on emploie comme combustible; enfin, elles servent de lit et de refuge à une foule d'a- nimaux dont quelques uns en font même leur pâture habituelle. On n'emploie plus les Mousses en médecine, mais elles ser- vent dans les arts et dans l'économie do- mestique. C'est ainsi qu'en Suède et en Nor- vège on utilise Vllypnum pariclinum pour calfeutrer les fentes des parois des chau- mières ; et c'est de là que lui est venu son nom. On fait des balais avec le Polytric commun et des matelas avec le Sphagnum palustre, en mélangeant celui-ci avec les poils des Rennes. La première de ces Mousses est même un objet de commerce avec la Belgique, d'où nous la tirons pour faire des brosses très usitées pour donner l'apprêt aux étoffes ; enfin on se sert de VHypnum tri- quetrum pour préparer nos desserts , et , vu sa grande élasticité, il est aussi employé à remballage des vases de porcelaine, etc. Classification des Mousses. Nous voici ar- rivé à la partie la plus difficile de la tâche que nous avons entreprise. En effet, don- ner à l'époque actuelle une bonne clas- sification naturelle de la famille des Mous- ses , quand on ne s'en est pas occupé d'une manière presque exclusive, est un dessein quelque peu téméraire de notre part, et pour l'exécution duquel nous som- mes obligé de réclamer toute l'indulgence des bryologistes. Nous étions presque as- suré d'être aidé, dans cette partie de notre travail, des conseils de notre ami W.-L. Schimper, du moins nous en avait-il fait la promesse, et nous en attendions chaque jour l'accomplissement, lorsque nous avons reçu la fâcheuse nouvelle qu'il fallait renon- cer à cet espoir. Nous offrirons donc au lec- teur, non toutefois sans une extrême dé- fiance , l'énumération des tribus et des genres de Mousses, disposées dans un ordre naturel , tel que nous l'avions préparé nous- même pour le cas où le concours de notre ami viendrait à nous manquer. Ordre MOUSSES PLEUROCARPES. Capsules disposées le long de la tige ou des rameaux. Tribu I. — Hypoptérygiées. Feuilles disposées sur trois rangs, celles de la troisième rangée correspondant ain amphigasîres des Hépatiques, et d'une autre forme ou plus petites que les autres. Genres : Hypopterygium , Brid.; Racopi- lum, P. B.; Cyathophorum, P. B.; Helico- phyllum, Brid. Tribu II. — Phyllogoniée* Feuilles disposées sur deux rangée*, pliées en carène selon la longueur, et embrassant la tige dans leur duplicature. Capsule laté- rale. Péristome simple et à dents non four- chues. Coiffe en capuchon. Genre : Phyllogonium, Brid. Tribu III. — Rhizogoniées. Tiges dressées , les unes en forme de fronde et stériles, les autres fertiles, et ré- duites, pour ainsi dire, au périchèse. Cap- sule égale. Péristome double. Coiffe cuculli- forme. Genres : Rhizogonium, Brid . ; Ilymenodon, Hook. fil. et Wils. Tribu IV. — Hypnées. Mousses vivaces de formes très variées. Tige continue à axe double on triple. Feuilles imbriquées de toutes parts, rarement dis- posées sur deux rangs et étalées , quelque- fois déjetées d'un seul côté. Fruit latéral. Capsule égale ou inégale plus ou moins lon- guement pédonculée. Péristome simple ou double. Coiffe en capuchon. Genres : Hypnum, Linn.; Leskia, Hedw. ; Isothecium, Brid.; Trachyloma? , Brid.; Cli- macïum , Mohr ; Eriodon , Montag. ; Leuco - dom, Schwaegr. ; Pterigynandrum , Hedw.; Symphyodon, Montag.; Leptodon, Web. ; Lasia, P. B.; Campylodontium, Schwaegr.; Dicnemon, Brid.; Astrodontium, Schwaegr. ; Pylaisœa, Brid.; Sclerodonlinm, Schwaegr.; Clasmatodon, Hook. et Wils. Tribu V. — Neckerées. Mousses vivaces. Tige plane ou compri- mée, ordinairement pennée. Feuilles im- briquées de toutes parts, ou le plus souvent déjetées sur deux rangs. Capsule latérale, égale, à pédoncule souvent court ou nul, et caché dans le périchèse , rarement allongé. 40G MOU Péristome double. Coiffe en capuchon ou en mitre, nue ou hérissée de poils (1). Genres . Neckera , Hedw. ; Hookeria , Smith; Cryphœa, Mohr ; Anacamptodon , Brid. ; Trachypus , Reinw. et Hornsch. ; Rhegmatodon , Schwœgr. ; Pilotrichum , P . B.; Leptohymenium , Schwaegr.; Garovaglia , Endl.; Pterygophyllum, Brid.; Anomodon, Hook. et Tayl. ; Omalia, Brid. ; Daltonia, Hook. et Tayl. ; Actinodontium , Schwaegr.; Dendropogon, Schimp.; Lepidopilum, Brid.; Pterobryum , Hornsch.; Crypiocarpon , D. et M. Tribu VI. — Fontinalées. Mousses flottant dans les eaux courantes. Feuilles disposées sur trois rangs, à aréola- tion rhomboïdale. Capsule latérale presque sessile. Péristome double. CoilTe conique. Genres: Fontinalis, Dill.; Dichelyma, Myrrh. Tribu VII. — Fabroniées. Mousses très petites, gazonnantes. Feuilles imbriquées , ciliées, et terminées le plus or- dinairement par un poil. Capsule latérale urcéolée. Péristome simple composé de huit dents. Genre unique : Fabronia , Raddi. Tribu VIII. — Drépanophyllées. Mousses élégantes à frondes flabelliformes dont la fructification est indifféremment la- térale ou terminale, et que caractérisent surtout des feuilles distiques engainantes comme celles des Iris. Péristome simple formé de seize dents bifides. Coiffe en capu- chon. Genres : Conomitrium, Montag., Fissidemt Hedw. ; Drepanophyllum, Rich. Tribu IX. — Anoectangiées. Capsule ovale ou sphérique, gymnostome £t longuement pédonculée. Genre unique : Anœctangium , Hook. Ordre II. — MOUSSES CLADOCARPES. Capsules placées à l'extrémité de rameaux latéraux très courts. (i) Peut-être serait-il convenable de séparer les Ptérygo- phyllées des Neckérées, à cause de leur coiffe entière ou la- Ciniée à la base , et de l'aréolation de leurs feuilles. Les Cry- pbées forment déjà une petite tribu MOU Tribu X. — Mielichhoferiées. Mousses vivaces , bi-axiles , cladocarpes. Capsule droite baplopéristomée , avec ou sans apophyse. Genres : Mielichhoferia, Nées et Hornsch.; Diplostichum , Montag. ORDRE III. — MOUSSES ACROCARPES. Capsule toujours terminale , sessile ou pédonculée. Tribu XI. — Polytricées. Orifice de la capsule fermé par une mem- brane qui représente une sorte de tambour. Coiffe hérissée de poils couchés ou rare- ment nue. Genres : Lyellia, R. Br.; Dawsonia, R. Br.; Polytrichum, Lin., ayant pour sous-genres: Lipotrichum, Montag.; Catharinea, Ehrb. ; Oligotrichum, DC; Pogonalum, P. B.; Psi- lopilum, Brid. Tribu XII. — Buxbadmiées. Capsule en forme de sabot, fixée oblique- ment sur un pédoncule court ou oblitéré. Coiffe courte, conique. Genres : Buxbaumia, Haller; Diphyscium, Web. et Mohr. Tribu XIII. — Bartramiées. Capsule sphérique, striée, avec ou sans péristome. Feuilles lancéolées , en alêne , denticulées, disposées sur cinq ou huit ran- gées. Genres: Conostomum, Swartz; Bartra- mia, Hedw.; Bartramidula , B. et S.; Philonotis, Brid.; Philonotula, B. et S. ; Pla- giopus, Brid.; Glyphocarpus, R. Br.; Cryp- topodium, Brid. Tribu XIV. — Oréadées. Capsule arrondie, petite, portée par un pédoncule recourbé, haplopéristomée. Coiffe cuculliforme. Genres : Oreas, Brid.; Catoscopium, Brid. Tribu XV. — Fdnariées. Capsule pyriforme, droite ou oblique, lisse ou striée. Péristome nul, simple ou double. Coiffe ventrue, mucronée, fendue une ou plusieurs fois à la base. Genres : Funaria, Hedw.; Physcomitrium, Brid. ; Entosthodon, Schwaegr. MOU MOU 401 Tribu XVI. — Méesiées. Capsule irrégulièrement obconique, con- fluente avec un pédoncule ordinairement fort long. Deux péristomes non hygrosco- piques. Mousses vivant dans les marais. Genres : Meesia , Hedw. ; Diplocomium , Mohr ; Paludella , Schwœgr. ; Amblyodon, P. B. Tribu XVII. — Bryées. Capsule dressée ou pendante , lisse ou striée, cylindrique, pyriforme ou urcéolée. Péristome double. Coiffe cuculliforme. Tiges dressées, gazonnantes, à ramification hypo- gynique ou flagelliforme. Feuilles souvent marginées et dentées, k aréolation rhom- hoïdale. Genres: Aulacomnion, Schwœgr.; Arrhe- nopterum , Hedw.; Bryum, Dill. ; Clado- dium , Brid. ; Pohlia, Hedw.; Webera , Hedw. ; Brachymenium , Hook.; Ptychoslo- mum, Hornsch. ; Leptochlœna, Montag.; Or- thodontium, Schwœgr.; Leptotheca, Schwœgr.; Cinclidium, Swartz; Mnium, Lin.; Timmia, Hedw.; Schizymenium , Hook.; Megalan- gium, Brid. Tribu XVIII. — Leptostomées. Capsule ascendante à orifice rétréci. Pé- ristome membraneux, annuliforme, dressé. Feuilles obîongues , terminées par un poil. Genre : Leplostomum, R. Br. Tribu XIX. — Orthotricées. Capsule égale, le plus souvent striée. Pe- nsionne variable. Coiffe en mitre, ordinaire- ment couverte de poils dressés. Feuilles ca- rénées, à aréolation ponctiforme. Genres : Orthotrichum , Hedw. ; Macro- milrium> Brid.; Notarisia , Hampe; Pty- khomitrion , B, et, S.; Schlotheimia , Brid.; Leucophanes, Brid. ; Glyphomitrium, Brid.; Coscinodon , Brid. ( Cryptocarpon , Doz. ). Tribu XX. — Zygodontées. Capsule striée, pyriforme. Péristome va- riable. Coiffe cuculliforme. Port des Gym- nostomes et des Orthotrics. Genres : Zygodon, Hook.; Codonoblepha- rum, Schwœgr. Tribu XXI. — Grimmiées. Capsule égale, souvent sessile, haplopé- ristomée. Feuilles d'un vert sombre, à I. VIII, aréoles ponctifonnes sériées , toujours ter- minées par un poil blanc. Coiffe en mitre. Genres : Grimrnia, Hedw.; Racomitrium, Brid.; Dryptodon, Brid.; Schislidium, Brid. Tribu XXII. — Encalyptées. Capsule dressée, cylindrique, recouverte en entier jusqu'à la maturité par une coiffe en éteignoir. Genre unique : Encalypta; Hedw. Tribu XXIII. — Hydropogonées. Mousses flottant dans les eaux courantes. Capsule égale, cachée dans les feuilles, gym- nostome ou haplopéristomée. Coiffe en mi- tre. Opercule plan ou acuminé. Feuilles sans nervure. Genres : Hydropogon, Brid. ; Cryptan- gium, C. Mull. Tribu XXIV. — Trichostomées. Péristome simple, composé de 32 dents filiformes, distinctes ou réunies à la base, souvent rapprochées par paires, et quelque- fois contournées en spirale. Genres: Trichostomum , Hedw.; TorluJa, Hedw.; Desmatodon, Brid.; Leucoloma , Brid.: Ceratodon, Brid. ; Aschislodon, Mon- tag. ; Distichium, B. et S. ; Sprucca, Wils.; Orlliotheca , Brid Tribu XXV. — Ripariacées. Mousses acro- ou cladocarpes, vivant dans les eaux courantes. Péristome en forme de treillis. Genre unique : Cinclidotus , P. B. Tribu XXVI. — Dicranées. Capsule lisse ou striée , haplopéristomée. Dents du péristome fendues en deux jus- qu'au milieu. Coiffe cuculliforme, nue à la base ou frangée. Genres: Campylopus , Brid.; Dicranum, Hedw.; CampylostyUum,B. et S.; Tremato- don, Rich. ; Leucobryum(l), Hampe; Sym- blepharis, Montag.; Cynodontium, Hedw. Tribu XXVII. — Syrrhopodontées. Capsule égale, droite, sans anneau, ha- (i) La végétation de ce genre est trop différente «3e celle des Dicranées vraies , pour qu'il ne milite pns à part quelque jour. M. Hampe en a fait le type de sa tribu des Lcucobryoes; mais il y réunit VOctobtepharum , qui ne s'en rapproche que parla couleur des feuilles, 51 402 MOU plopéiistomée. Dents du péristome conni- ventes ou même horizontales, et fermant l'orifice capsulaire. Base des feuilles décolo- rée et amplcxicaule ou engainante. Coiffe persistante et s'ouvrant par une fente vers son milieu. Genres: Syrrhopodon, Schwœgr.; Calym- percs, Swartz; Trachymitrium, Brid. Tribu XXVIII. — Discéliées. Mousses fort petites. Végétation des Phas- cum. Capsule du Catoscopium et péristome des Trematodon. Genre unique : Discelium, Brid. Tribu XXIX. — Weissiées (1). Capsule égale ou symétrique. Péristome nul ou simple, composé de seize dents. Coiffe cuculliforme. Feuilles imbriquées de toutes parts, linéaires- lancéolées , à aréolation compacte. Genres : Hymenostomum, R. Br.; Weissia, Hedw.; Weissiopsis, B. et S. ; Gymnoweis- sia, B. et S. ; Gymnostomum , Hedw.; Eu- cladium, B. et S. ; Rhabdoweissia, B. et S. ; Pyramidium , Brid.; Didymodon, Hedw. ; Ceratodon, Brid. ; Eucamptodon, Montag.; Hyophila, Brid.; Pilopogon , Brid.; Plaube- lia, Brid.; Hymenostylium, Brid. (Entosthy- vnenium, Brid.) ; Eucladon (2), Hook. f. et Wils.; Lophiodon, Hook. f. et Wils.; Gar- ckea, C. Mûll.; Microbryum , B. et S. ; Seligeria (3), B. et S.; Brachyodus, B. et S.; Blindia , B. et S.; Stylostegium , B. et S.; Angstrœmia? , B. et S, Tribu XXX. — Octobléfhakées. Capsule symétrique. Péristome de huit * uns entières. Coiffe longuement conique et non fendue. Feuilles décolorées du Leu- jbryum. Genre unique : Octoblepharum , Hedw. Tribu XXXI. — Tétrodontées. Capsule égale. Péristome composé de qua- tre dents. Coiffe en mitre, fendue en plu- sieurs lanières à la base. Genres: Tetraphis, Hedw.; Telrodontium, Schwœgr. (i) Cette tribu réunit trop de genres disparates pour qu'elle reste ainsi disposée. (jî) Eucladon et Eucladium ne peuvent subsister ensem- ble ; le premier, comme le plus ancien , doit être conservé. (3) MM. Bruch etSchimper font autant de petites tribus 4 qui n'ont que trois rayons aux branchies, manquent d'épine à l'opercule, de vessie natatoire, et de dents à la mâchoire supé- rieure ; mais , leur vomer a deux larges plaques de petites dents en pavé. Les Poissons de la seconde section , dési- gnés sous le nom d'Upcneus, ont quatre rayons à leurs branchies , une petite épine à l'opercule, une vessie natatoire, et des dents aux deux mâchoires. Les Mulles proprement dits , qui consti- tuent le premier sous-genre, sonttousd'Eu- rope , où on les nomme aussi Rougets et Rougets barbets. On en connaît principale- ment deux espèces : 1. Le Surmulet ou Grand mulle rayé de jaune, Mullus surmuletus Linn. Elle dif- fère de la suivante par un museau plus oblique, dont le rouge est interrompu par des lignes longitudinales jaunes. La couleur générale de ce poisson est, sur le dos et les flancs, d'un beau rouge de minium ou de vermillon clair, avec trois lignes jaunes do- rées. Les lignes sont beaucoup plus mar- quées au mois de mai , époque à laquelle le poisson approche de son frai. La gorge, la poitrine , le ventre et le dessous de la queue sont blancs, légèrement teintés de rose; les nageoires ont leurs rayons plus ou moins rouges; l'iris de l'œil, couleur d'or pâle, est teinté de quelques points rougeâtres ; la prunelle est large et noire; sa longueur or- dinaire est de 30, 35 et 40 centimètres. Le Surmulet vit non seulement dans la Méditerranée, mais encore dans l'Océan, où il est assez commun : il n'est pas rare dans la Manche , mais il est plus abondant dans le golfe de Gascogne; aussi en mange- t-on beaucoup à Bordeaux et à Bayonne, où on le nomme Barbeau et Darberin ,; sa chair cependant est beaucoup moins estimée que celle de l'espèce suivante {Mullus barbatus). U se nourrit ordinairement de jeunes Crus- T. VIII. tacés et de Mollusques, ce qui, au dire de Galien, donne à sa chair une odeur désa- gréable ; souvent aussi il se jette sur les cadavres d'animaux. Dès le commencement du printemps , les Surmulets vont par trou- pes dans les profondeurs de la mer, où ils font leur première ponte, autres des em- bouchures des rivières. On les pêche avec des filets, des louves, des nasses et surtout à l'hameçon. 2. Le Vrai Rouget, ou Rouget barbet, Mullus baroalus Linn. Cette espèce se dis- tingue particulièrement de la précédente par la forme de sa tête , dont le profil tombe plus verticalement,, par sa couleur plus uniforme et d'un rouge plus foncé , avec les plus beaux reflets irisés , mais sans lignes jaunes; le dessous de son corps est argenté; ses nageoires sont jaunes. Voyez l'atias de ce Dictionnaire, poissons, pi. 3. Le Rouget est un des poissons qui ont éi,é le plus célébrés dans les ouvrages des an- ciens, autant pour l'excellence de son goût que pour la beauté de ses couleur:. Les Romains en avaient fait un objet de luxe , et, pour s'en procurer, ne reculaient pas devant les dépenses les plus folles. Asinius Celer, au rapport de Pline, en acheta un huit mille sesterces (1,558 francs) du temps de Caligula. Suétone parle de trois Rougets qui furent payés trente mille sesterces (5,844 francs), ce qui obligea Tibère à rendre des lois somptuaires et à faire taxer les vivres apportés au marché. Varron dit (Dere rustic, I: III, c. 17) qu'Hortensius avait dans ses étangs une immense quantité de Rougets, et qu'il les faisait venir d^ns de petites rigoles jusque sous les tables où on les mangeait, pour les voir mourir dans des vases de verre et observer tous les chan- gements que leurs brillantes couleurs éprou- vaient pendant leur agonie. Beaucoup de riches Romains imitèrent cet exemple. Du reste, ce n'était pas seulement pour le plaisir des yeux qu'on voulait avoir le Mulle vivant, c'était aussi pour le manger plus frais. Et cette précaution était en quelque sorte devenue nécessaire depuis qu'Àpicius avait enseigné à faire mourir le Mulle dans le garum des convives , et à lui préparer une sauce avec son propre foie. Les Rougets ne sont plus comme autre- fois l'objet de soins extraordinaires et de 54 425 MUL MUL folles prodigalités ; mais ces Poissons n'en sont pas moins recherchés comme des meil- leurs et des plus beaux. Ceux de Provence , et surtout ceux de Toulon , sont particuliè- rement célèbres. Leur chair est blanche , ferme, friable, agréable; elle se digère aisément , parce qu'elle n'est pas grasse. Le Rouget habite principalement la Mé- diterranée; il s'y prend dans tous les pa- rages, d'ordinaire sur les fonds limoneux. Sur les côtes de l'Océan, et surtout dans la Manche, il devient rare; cependant, M. AL d'Orbigny l'a vu et dessiné à la Rochelle. Le second sous-genre est celui que MM. G. Cuvier et Valenciennesont nommé Upeneus, et dont nous avons indiqué plus haut les principaux caractères. Les Upeneus sont plus nombreux que les Mulles proprement dits. MM. G. Cuvier et Valenciennes en citent et décrivent 23 es- pèces ou variétés. Ces Poissons proviennent tous des mers des pays chauds, principale- ment des mers des Indes. Ils présentent entre eux certains caractères différentiels qui les ont fait répartir en 4 petites divisions. 1° Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires , au vomer et aux palatins {Up. vittatus, sulfureus, etc.). 2° Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires et sur le chevron du vomer, mais* non aux palatins (Up. porosus Cuv. et Val.). 3° Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires et sans dents au palais (Up. flavo- linealus Cuv. et Val., etc.). 4° Upénéus à dénis distinctes et sur une seule rangée; ils n'en ont point au palais (Up. auriflamma Cuv. et Val., barberinus Lac, etc.). Une cinquième division comprend toutes les espèces d'Upénéus qui se trouvent prin- cipalement dans l'xUlantique (Up. maculatus Cuv. et Val., punctatus id., etc.). (J.) MULLERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papi- lionacées-Lotées, établi par Linné fils (SwppL, 53, 329). Arbres de Surinam. MULLERÏA. gbust. — Synonyme de Gammarus. Voy. ce mot. (H. L.) MULLERÏA (nom propre), kcqin. — Genre d'Holothurides hétéropode.;, de la sec- tion desSporadipodes, établi par M. Brandt, daprès Mertens , pour les espèces qui ont les tentacules clypéiformes et l'oriQce anal pourvu de six dents, servant de point d'at- tache aux muscles longitudinaux ; telles sont les H. lineolata, miliaris , mauri- tiana, etc. (Duj.) MULLI, Feuille (Peruv., III, 43, t. 30). aoT. ph. — Syn. de Schinus, Linn. MULLUS. poiss. — Voy. mulle. MULOT, mam. — Espèce de Rongeur du grand genre Rat. Le nom deMulot a aussi été parfois étendu aux espèces du groupe des Campagnols. Voy. ces mots. (E. D.) *MULTANGULA. mam.— Illiger (Prodr. syst. Mam. et Av., 1811) donne ce nom aus Pachydermes j dont il excepte toutefois leî Chevaux. (E. D.) *MULTICEPS. helm.— Syn. de Cœnu- rus , employé par Gœze, en 1782. (P. G.) MULTIFLORE. Mulliflorus. bot. — On donne cette épithète à la plante ou à une partie de la plante qui porte beaucoup de fleurs (tige mulliflore, spalhe mulliflore, pé- doncule mulliflore , etc.). MULTÏLOCULA1RE . Multilocuîaris (multum, beaucoup; locula, loge), bot. — Cette épithète s'applique à l'ovaire ou à toute espèce de fruit divisé en un grand nombre de loges. MULTÏLOCULAIRES. moll.— Dénomi- nation commune des coquilles cloisonnées. *MULTILOCULIDiE.FonAMiN.— M. Aie. d'Orbigny donne ce nom à la deuxième fa- mille de l'ordre des Agathistègues. Elle est caractérisée principalement par une coquille inéquilatérale formée de parties non paires, et comprend les genres Triloculina, Cruci- loculina, Arliculina, Sphœroidina, Quinque- toculina et Adelosina. Voy. foraminifères MULTINERVÉ et MULTINERVIÉ. MuUinervatus et Mullinervis ( multum , beaucoup; nervus, nerf), bot. — Se dit des feuilles et des folioles dont la surface est couverte de nombreuses nervures *MULTI-OVULE. Multi-ovulatus (mul- tum, beaucoup; ovulum, ovule), bot. — On nomme loges mulli-ovulées , celles qui ren- ferment un grand nombre d'ovules. *MULTIPARTI. Multipartitus (multum , beaucoup; pars, partie), bot. — On donne cette épithète à toutes les parties d'une plante divisées en un grand nombre de la- nières étroites (Yarille du Myristica , les MUN épines du Centaurea sicula , les feuilles du Jatropha mullifida, etc. ). *MULTIPÉTALÉ. Multipetalatus {mul- tum, beaucoup; -nixalov , pétale), bot. — On dit la corolle multipélalée quand elle est composée d'un grand nombre de pétales. *MLLTISÉRIÉ. Mnltiseriatus , Multise- rialis. bot. — On donne cette épithète aux écailles ou squames du péricline des Compo- sées, lorsqu'elles sont disposées sur plu- sieurs rangées concentriques. *MULTIVALVE. M ultivalvis ( mullum , beaucoup; valva , valve), bot. — Épithète donnée aux capsules composées d'un grand nombre de valves. MULTIVALVES. moll. — Ce nom ser~ vait autrefois à désigner une grande classe de Mollusques comprenant tous ceux dont la coquille était composée de plus de deux valves. Voy. mollusques. MUNCIIAUSIA, DC. {Pvodr., III, 93). BOT. PH. — Voy. LACERSTR.EMIA. MENDIA, bot. ph. — Genre de la famille des Polygalées , établi par Kunth {in Humb. et Bonpl. Not). gen. et sp.,Y, 392), et dont les principaux caractères sont : Calice à 5 folioles, la postérieure et les deux antérieu- res petites , les deux autres très grandes. Corolle à 3 pétales hypogynes, l'antérieur (la carène) plus grand, en forme de casque, tan- tôt à un seul lobe et surmonté d'une crête, tantôt à 3 lobes et nu; les deux postérieurs connivents. ÉtaminesS, hypogynes, ascen- dantes; filets soudés en un tube fendu anté- rieurement, libres à la partie supérieure; anthères terminales, dressées, uniloculaires. Disque hypogyne, urcéolaire. Ovaire com- primé, à 2 loges uni-ovulées. Style terminal, à 2 lobes qui supportent les stigmates. Le fruit est un drupe 2-loculaire ou 1-loculaire par avortement. Lesespèces de ce genre sont des arbrisseaux du Cap et du Brésil ; leurs rameaux sont couverts d'épines au sommet ; leurs feuilles, éparses ou alternes, très entières; leurs fleurs , axillaires , solitaires , pédicellées , à pédicelle 3-bractéé. Endlicher (Gen. plant. ,p. 1079, n. 5151) a établi dans ce genre deux sections qu'il nomme :Eumundia: Carène unilobée, garnie d'une crête au sommet; style divisé en deux lobes, l'un droit, l'autre courbe; drupe 2- 1-loculaire. Trimundia: Carène 3 -lobée, MUR <1'7 nue ; style bidenté au sommet, à dent infé- rieure plus courte; drupe uniloculaire par avortemeut. (J.) *MUNDUBI, Marcgrav. {Brasil., 37). bot. ph. — Syn. d'Avachis, Linn. MUNGO. mam. — Nom d'une espèce du genre Mangouste. Voy. ce mot. (E. D.) * MUNIA (povvioç , vivant seul), ois. — Groupe de Fringilliens indiqué par M. Hodg- son {lies. ofAs. Soc, 1826). (E. D.) *MUNIDA. crust. — Synonyme de Ga- lathée. Voy. ce mot. (H. L.) *MUNNICKIA , Reichenb. {Consp., 85). bot. ph. — Syn. de Bragantia, Lour. *MUNNICKSIA, Dennstedt {Hovt. Ma* lab., I, n. 36). bot. ph. — Syn. dHydno- cavpus, Gaertn. *MUNRONÏA. bot. th.— Genre delà fa- mille des Méliacées , établi par Wight {II- lustr., t. 147, t. 54). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. MÉLIACÉES. *MUNSTERIA (nom propre), moll. — Genre proposé par M. Deslongchamps pour les corps fossiles nommés Aptychus par M. Herman de Meyer, et qu'il classe dans la famille des Solénoïdes , les prenant ainsi pour de vraies coquilles bivalves Dimyaires. (Duj.) MUNTINGIA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Tiliacées, établi par Plumier {Gen. 6, t. 14). Arbustes des collines des îles Caribées. MUNTJAC. mam. — Espèce du genre Cerf {voy. ce mot). M. Gray a proposé de créer avec le Muntjac , sous le nom de Muntjac- cus, un petit groupe particulier. (E. D.) *MUNYCHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées - Astéroï- , dées, établi par Cassini {in Dict. se. nat.y XXXVII, 462 et 483). Herbes du Cap. Voy. COMPOSÉES. MER/ENA. poiss. — Voy. murène. * MURvElVOPHIS (fwpoctva, anguille; o-itç, aspect), rept. — M. Fitzinger {Syst. vept.y 1843) a proposé sous cettç dénomina- tion un petit genre d'Amphibiens voisin de celui des Amphiuma. (E. D.) * MER/ENOPSES. rept. —M. Fitzinger {Syst. vept., 1843) donne ce nom à une di- vision des Amphibicns , qui ne comprend que le genre Muvœnophis. (E. D.) MURALTIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Polygalées , établi 49.8 MUR par Necker (Elem.,n. 1382). Arbrisseaux on sous -arbrisseaux du Cap. Voy. polygalées. MURE. bot. ph. — Fruit du Mûrier. On donne aussi ce nom aux fruits de diverses espèces de Ronces. MURE. moll. — Nom vulgaire des co- ■ tilles dont la forme affecte celle d'une i lûre. MURÈNE. Murœna, Thunb. (Murœno- ';i,s, Lacép.). poiss. — Genre de l'ordre des 1 alacoptérygiens apodes, famille des An- guilliformes, et auquel G. Cuvier (Règne animal, t. II, p. 351) donne les principaux caractères suivants: Pectorales nulles; les branchies s'ouvrent par un petit trou de cha- que côté. Les opercules sont si minces et les rayons branchiostèges si grêles et tellement cachés sous la peau que longtemps on en a nié l'existence. L'estomac est un sac court, et la vessie aérienne, petite, ovale, est placée vers le haut de l'abdomen. Les différentes espèces de ce genre ont été réparties par G. Cuvier en six sections dont voici les caractères : 1 . Dents aiguës, sur une seule rangée à chaque mâchoire. C'est à cette section que se rapporte la Mu- rène commune, M. helenah., poisson très répandu dans la Méditerranée. Il est rusé, carnassier et vorace.Son corps, tout marbré de brun et de jaunâtre, atteint 1 mètre et plus de longueur. Ses mœurs sont à peu près celles de l'Anguille commune (voy. ce mot), et comme elle, sa chair est assez délicate, quoiqu'elle habite la mer et les eaux sau- mâtres où l'Anguille ne se trouve qu'acci- dentellement. Les anciens faisaient un grand cas de ce Poisson ; ils en élevaient dans des viviers, ce que Ton fait encore de nos jours. Les Murènes y vivent et prospèrent, pourvu qu'on ménage, dans ces viviers, des retraites sombres pour qu'elles puissent s'y soustraire aux ardeurs du jour. La morsure de ce pois- son est souvent cruelle. Les autres espèces de cette section sont les M. moringa Cuv. (la Moringue des An- tilles) , punctata Bl. , Schn. , meleagris Sh. {M. pintade Quoy et Gaim. ), protbernon Quoy et Gaim., favaginea Bl., Schn., pan- therine Lacép. (M. picta Thunb.). 2. Dents aiguës, sur deux rangs à chaque mâchoire , indépendaminent d'un rang au vomcr. MUR G. Cuvier ne cite qu'une seule espèce ap- partenant à cette section , et qui est le Mu- rénophis gris de Lacépède. 3. Dents coniques ou rondes, sur deux rangs à chaque mâchoire. La principale espèce de ce groupe est la Murène unicolore Laroche (M. Christini Briss.), toute couverte de petites lignes ou de petits points bruns, serrés, qui la font paraître d'un brun uniforme. 4. Dents latérales rondes , sur un seul rang ; les vomériennes également rondes, sur deux rangs ; les antérieures coniques. Les espèces connues de cette section sont les Muiîénophis étoile , Lacép. (.1/. nebulosa Thunb.); M. ondulé, Lac. (M. catenatus BL, Schn.), et M. sordida Cuv., Séb. 5. Dents latérales rondes, sur deux rangs; les vomériennes également rondes, sur quatre, formant une sorte dépavé. Dans cette section rentre seulement le Gvmnomurène cerclé de Lacépède (Murœna zébra Schn.), qui n'a presque pas de na- geoires apparentes. 6. Dents en carde , sur plusieurs rangs. La Méditerranée en possède une espèce , nommée par Risso M. saga (vulgairement Sorcière). Cette espèce est remarquable par ses mâchoires allongées, rondes et pointues, et par sa queue allongée en pointe très ai- guë. G. Cuvier pense qu'on peut rapprocher de cette Murène le poisson désigné par Ra- finesque sous les noms de Nettasoma mela- nura. (J.) MUREX, moll. — Voy. rocher. MURIACITE. min. —Nom donné par plusieurs minéralogistes à la Chaux sulfatée anhydre. MURIATES. min. , chim. — Voy. hydra- CIDES et CHLORATES. MURIATIQUE (acide), chim. — Voyez ACIDE HYDROCHLORIQUE au mot ACIDES. MURICARIA. bot. ph.— Genre delà famille des Crucifères-Zillées, établi par Des- vaux (Journ. bot., III, 159, t. 25, f. 2). Herbes de la Mauritanie. Voy. crucifères. MURICEA. polyp. — Genre de Polypiers flexibles de l'ordre des Gorgonies-Corticifè- res, établi par Lamouroux (Exp, Méth, des Polyp.), qui lui donne pour caractères : Poly- pier dendroïde, rameux ; axe corné, cylindri- que, souvent comprimé à l'aisselle des ra- meaux; écorce cylindrique, d'une épaisseur MUR MUR 429 moyenne; cellule en forme de mamelons saillants, épais, couverts d'écaillés imbriquées . et hérissées ; ouverture étoilée à huit rayons. 1 On n'en connaît que deux espèces nommées ■ M . spicifera et elongata. MURICîA, Lour. (Flor. cochinch., 733). bot. ph. — Syn. de Momordica, Linn. *MUR10ÉES, mam. —Les noms de Mu- ridées, Murideœ Gray, Muriens Illiger, ont été appliqués à une division de l'ordre des Rongeurs , comprenant l'ancien genre Rat. Voy. ce mot. (E. D.) MURIER. Morus , Tourn. (étymologie controversée : dérivée selon les uns de p-.opc'a, le mûrier, ou p.ôpov , son fruit ; selon d'au- tres de f/.avpo; ou ap.vp°ç> obscur, ce qui peut- être rendrait compte du nom d'Amourié qu'il porte en Languedoc ; enfin , selon J.-E. Smith, de y.upoç, fou, insensé, par antiphrase ; Linné (Phil. bot. ) range l'éty- mologie de ce nom dans la catégorie des Grœca obscura). bot. ph. — Genre range par A.-L. de Jussieu parmi les Urticées? devenu de nos jours, pour la plupart des botanistes , le type de la petite famille des Morées , classé par- quelques autres parmi les Artocarpées; de la Monœcie-tétrandrie dans le système de Linné. Il se compose d'arbres ou d'arbrisseaux à suc blanc, lai- teux , qui croissent spontanément dans les régions chaudes de toute la terre ; leurs feuilles sont alternes, entières ou lobées, accompagnées de stipules; leurs fleurs sont petites, réunies en épis axillaires, unisexuels, serrés, dont les mâles oblongs ou cylindri- ques, et les femelles plus courts , ovoïdes ou presque globuleux. Les fleurs mâles se composent: d'un périanthe divisé en quatre lobes ovales, qui finissent par s'étaler ; de 4 étamines opposées à ces divisions, dont le filet est élastique et ridé transversalement, dont l'anthère est introrse et biloculaire, fixée par ledos; à leur centre estun rudiment d'ovaire. Les fleurs femelles présentent: un périanthe à 4 folioles ovales, concaves, dont deux extérieures plus grandes; un ovaire ovoïde, sessile, indiqué par M. Endlicher et plusieurs autres auteurs comme bilocu- lairc, à loges inégales, tandis que M. Spach assure qu'il est constamment uniloculaire , à 2 ovules pendants, surmonté de deux styles terminaux, distincts ou soudés entre eux à leur base, allongés-filiformes, sligma- tifères à leur côté intérieur. Le fruit est un akène sec ou très peu charnu, 1-loculaire, 1-sperme par avortement de l'un des deux ovules , enveloppé par le périanthe persis- tant qui est devenu charnu dans la plupart des cas; chaque akène renferme une seule graine pendante et crochue. Parmi les es- pèces de Mûriers aujourd'hui connues, il en est trois dont l'importance est assez grande pour que nous devions nous arrêter sur elles. 1. Mûrier noir, Morus nigra Linn. C'est un arbre de hauteur moyenne, très ra- meux, dont l'écorce est rade, inégale et épaisse; ses feuilles sont scabres, fermes et non luisantes, rugueuses à leur face supé- rieure, légèrement hérissées à leur face in- férieure, portées sur un pétiole arrondi et non canaliculé en dessus, le plus souvent indivises, en forme de cœur, inégalement dentées en scie à leur bord, ou divisées plus ou moins profondément en 5 lobes, accom- pagnées de stipules rougeâtres , oblongues , obtuses, ciliées. H est monoïque ou dioïque; dans les fleurs mâles , les étamines sont une fois plus longues que le périanthe. Son fruit agrégé ou syncarpe, vulgairement connu sous le nom de Mûre, porté sur un pédoncule court, est ovoïde, d'un rouge d'abord clair qui se fonce et devient pres- que noir à la maturité, ce qui a valu à l'es- pèce le nom qu'elle porte; sa longueur est de 2 ou 3 centimètres ; sa saveur est agréa- ble et fait cultiver surtout le Mûrier noir comme arbre fruitier. Le Mûrier noir est connu depuis une haute antiquité, et l'époque de son intro- duction en Europe est entièrement incon- nue. Il reste même des doutes sur sa véri- table patrie : on s'accordeassezgénéralement à le regarder comme venu de la Perse où il existe à l'état sauvage ; mais quelques au- teurs admettent comme probable qu'il a été transporté de la Chine dans cette dernière contrée. Son utilité est beaucoup moins grande que celle des deux espèces suivantes ; cependant les usages de ses diverses parties ne manquent pas d'importance. Son bois est employé pour la menuiserie et le char- ronnage; néanmoins son grain grossier et sa texture un peu spongieuse le rendent impropre à la fabrication des meubles de luxe; mais il est estime pour la confection 430 MUR MUR des futailles, et, dans quelques parties du midi de l'Europe, on croit qu'il contribue à améliorer la qualité du vin. Il est coloré en brun dans la partie centrale ou dans le cœur, en jaune clair dans la partie exté- rieure ou l'aubier. On évalue son poids à 40 livres 7 onces par pied cube. Il ressemble au reste beaucoup pour sa nature et pour ses usages à celui du Mûrier blanc, qui a cependant un peu plus de densité. La ra- cine du Mûrier noir se distingue par une amertume prononcée qui l'a fait regarder et quelquefois employer comme fébrifuge. Sa feuille rude et d'un tissu ferme est peu estimée pour la nourriture des Versa soie; ceux qui en ont été nourris ne donnent qu'une soie de qualité inférieure ; néan- moins, dans les parties de l'Europe méridio- nale où la sériciculture est encore sous l'empire de la routine et des habitudes tra- ditionnelles , on la mêle fréquemment à celle du Mûrier blanc. Son fruit est usité soit comme alimentaire, soit comme sub- stance médicinale. Sous ce dernier rapport, on en emploie le jus exprimé ou surtout préparé en sirop contre les angines et les aphtes. La volaille le mange avec avidité; aussi le plante-t-on de temps immémorial dans les basses-cours, où il est encore utile par l'ombre épaisse qu'il donne. Cet arbre est très peu délicat sur la nature du sol ; il se multiplie aisément par graines, boutures ou marcottes. Son accroissement est lent. C'est l'un des végétaux qui bourgeonnent le plus tard dans nos climats, et, malgré cela, l'un de ceux qui mûrissent leurs fruits des premiers. 2. Mûrier blanc, Morus alba Linn. Cette espèce, sur l'existence de laquelle repose l'in- dustrie séricicole, source de tant de richesses, forme un arbre assez analogue de taille et de port au précédent , mais qui s'en distin- gue cependant, même sous ce rapport, par ses jets plus nombreux, plus grêles, plus droits, et par son écorce de couleur plus claire. Ses feuilles sont plus minces et moins Termes, lisses, glabres et luisantes à leur face supérieure qui semble légèrement ver- nie, non rugueuses, munies en dessous de duvet à l'aisselle des nervures , d'un vert gai, le plus souvent en cœur et dentées en scie sur les bords , quelquefois lobées, gé- néralement acuminées au sommet, à pétiole légèrement canaliculé en dessus, accompa- gnées de stipules verdâtres, linéaires-lancéo- lées ou oblongues-lancéolées, glabres; dans les fleurs mâles, lesétaminessontà peine plus longues que le périanthe. Son fruit agiégé est assez longuement pédoncule, de couleur blanchâtre ou rosée , de saveur douceâtre et fade. Le Mûrier blanc n'existe à l'état sauvage qu'en Chine; mais il s'est naturalisé dans l'A- sie-Mincure,et même sur quelques points de l'Europe méridionale. Son introduction en Europe, bien autrement importante que celle de l'espèce précédente , est beaucoup plus récente , et l'on sait quels développe- ments sa culture y a pris dans ces derniers temps. L'emploi de ses feuilles pour la nourriture des Vers à soie , et par suite sa culture, remonte, en Chine, à une haute antiquité; en effet, les chroniques du Cé- leste-Empire rapportent que , 2700 ans avant Jésus-Christ, l'impératrice Si-ling-chi, femme de l'empereur Hong, remarqua que les Vers à soie se nourrissaient des feuilles du Mûrier, et qu'elle songea à tirer parti de leursoie. Dès cetinstant, l'industrie séricicole prit naissance en Chine , et quelques siècles suffirent pour lui donner des développe- ments importants. Plusieurs siècles plus tard la culture du Mûrier, et par suite celle de la soie , passèrent de la Chine dans l'Inde, en Perse, en Arabie; mais elles restèrent inconnues en Europe pendant longtemps encore , et la précieuse matière qui formait une source abondante de richesses pour l'Asie continua d'être payée au poids de l'or par le petit nombre d'empereurs ro- mains dont le luxe ne recula pas devant son prix exorbitant. Mais au milieu du vic siè- cle (555), deux missionnaires ayant ap- porté à Constantinople des œufs de Vers à soie qu'ils s'étaient procurés au péril de leur vie, le Mûrier commença d'y être cul- tivé. La nouvelle industrie ne tarda pas à se répandre dans le midi de l'Europe : au commencement du vmc siècle, les Arabes l'introduisirent en Espagne et en Portugal; mais ce fut le Mûrier noir qu'ils apportè- rent en même temps dans ces contrées , et dont la culture y fut exclusivementadoptée pendant quelques siècles. Le Mûrier blanc resta confiné à Constantinople et en Grèce; mais en 1130, Roger, roi de Sicile, Tintro- MUR MUR 43i duisit dans cette île et s'efforça d'en propa- ger la culture. De là, cet arbre passa dans l'Italie méridionale. Vers le milieu du xvc siècle, il arriva dans la haute Italie; peu après, le seigeur d'AUan en transporta en France un pied qu'il fit planter à AUan, où l'on dit qu'il existe encore aujourd'hui. Cependant ce ne fut qu'à la fin de ce même siècle (1494) que plusieurs seigneurs et grands propriétaires , à leur retour des guer- res d'Italie, en rapportèrent plusieurs pieds, qui devinrent la souche de ceux que nous possédons aujourd'hui. Bientôt de grands efforts furent faits pour répandre la culture de cet arbre précieux. François Traucat , jardinier de Nîmes , en fit (1 564) une grande pépinière qui approvisionna le midi de la France. D'un autre côté, Henri IV sentit si bien l'importance de celte acquisition que , d'après ses ordres, Olivier de Serres en fit (1601) des plantations considérables dans le jardin des Tuileries. Plus tard, Colbert fit encore plus : il voulut d'abord obliger tous les propriétaires à planter un certain nombre de Mûriers sur leurs terres ; mais sa mesure ayant amené des résultats entiè- rement opposés à ceux qu'il se proposait d'obtenir, il lui en substitua une nouvelle qui consistait à payer une prime de 24 sous pour chaque pied de Mûrier planté depuis trois ans. Grâce à cet encouragement, les plantations de Mûrier blanc se répandirent rapidement sur presque toute la France. On sait qu'à partir de cette époque l'industrie séricicole est devenue l'une des plus impor- tantes de notre pays. A une époque récente, plusieurs autres États de l'Europe se sont également livrés à la culture du Mûrier. Ainsi la Bavière , à partir de 1820 , et quel- ques autres parties de l'Allemagne, en ont fait de nombreuses plantations; la Russie elle-même a adopté la culture de cet arbre en Crimée, où il a très bien réussi. Il n'est pas jusqu'aux parties méridionales du Da- nemark et de la Suède où l'on n'ait fait à cet égard des essais qui n'ont amené, il est vrai, que des résultats médiocres. La haute importance du Mûrier blanc réside surtout dans sa feuille , que tout le monde sait être l'aliment habituel du Ver à soie [Bombyx Mort Linn.); cependant son bois, de couleur et de grain analogues à celui du Mûrier noir , mais plus dense (44 livres par pied cube), est préféré à celui de ce dernier par les menuisiers, les char- rons et les tonneliers; son écorce très filan- dreuse peut être employée à peu près comme celle du Tilleul. Rosier dit même qu'elle peut être utilisée comme matière textile. Le bois de sa racine donne une couleur jaune, qu'on dit très solide. Quant à son fruit, sa saveur douceâtre et fade ne permet d'en tirer parti que pour nourrir la volaille. C'est donc principalement pour sa feuille que le Mûrier blanc est cultivé. Sous ce rap- port, il l'emporte beaucoup sur le Mûrier noir, dont son introduction en Europe a fait négliger la culture et auquel il a été substi- tué presque partout. D'abord ses bourgeons s'ouvrent environ quinze ou vingt jours plus tôt, ce qui le rend, il est vrai, plus sensible aux gelées tardives, mais ce qui, en même temps , permet de commencer de meilleure heure les éducations des Vers à soie; en second lieu, son accroissement est plus ra- pide, et tel que ses pieds coupés ras donnent en une pousse des jets de 1 mètre et demi de long; enfin son feuillage est plus abon- dant, et ses feuilles plus tendres, plus nutri- tives, donnent à la soie une qualité notable- ment supérieure. D'après les recherches de M. Bon a fous, elles renferment une matière grasse, une substance résineuse, de la gomme, du sucre et une matière extractive jaunâtre. Les proportions de ces diverses substances se modifient sensiblement d'après le sol où l'arbre végète, et dé la résultent des varia- lions très sensibles dans la qualité de la soie. On a reconnu i\ua la feuille des Mûriers plantés en des lieux hauts, secs, exposés aux vents , ou dans des fonds légers , donne une soie abondante, fine et nerveuse, tandis que celle des arbres qui croissent en des lieux bas et humides, dans des terres très argile li- ses, donne une soie moins abondante et de qualité inférieure. La cause on est, a-t-on dit, en ce que, dans le premier cas, ces feuil- les renferment une plus forte proportion de matière résineuse. De nombreux ouvrages et mémoires ont été écrits sur la culture du Mûrier blanc; ne pouvant entrer ici, à cet égard, dans de longs détails, nous nous bornerons à dire que cet arbre se multiplie avec facilité par grai- nes, par boutures et marcottes. Ses semis donnent des pieds plus vigoureux et de meil- 432 MUR MUR leure venue ; aussi ce mode de multiplication est- il souvent préféré. Dans ce cas, on sème les graines immédiatement après leur matu- rité, ou bien on les stratiûe lorsqu'on ne doit les mettre en terre qu'au printemps suivant, ce qui a lieu dans les pays un peu septentrionaux. On recommande de choisir celles fournies par des arbres sains, d'âge moyen, et qui n'aient pas été effeuillés dans l'année. Semées dès leur maturité, elles lè- vent le même automne. Les jeunes plants qui en proviennentreçoivent le nom vulgaire de pourrettes. Ils doivent être abrités contre le froid de l'hiver pendant les deux ou trois premières années. Assez généralement, on les greffe dès qu'ils ont pris un peu de force; mais les avis sont encore partagés relative- ment aux avantages de cette opération, qui se fait d'ordinaire en flûte. Ne pouvant ni rapporter ni discuter ici les diverses maniè- res de voir qui ont été émises à cet égard, nous renverrons pour cela, ainsi que pour de plus amples détails, aux ouvrages qui ont été publiés sur la culture du Mûrier et dont nous citerons les principaux : Gasteiet , Sur le Mûrier blanc; Grognier, Recherches histo- riques et statistiques sur le Mûrier, le Ver à soie, etc.; Lyon, Cobb, Manualofthe Mul- berry Tree; Pascali, Treatise on the MuU berry; Bonafous, Traité de l'éducation des Vers à soie et de la culture du Mûrier; Phi- lippar, Sur la culture du Mûrier, etc., dans' l'arrondissement de Versailles, etc. 3. Mûrier multicaule , Morus multicaulis Perrot. ( M, tatarica Desf., M. cucullata Bonaf.). L'introduction de ce Mûrier en Eu- rope est toute récente ; elle est dueà M. Per- rottet, qui, en 1821, en porta des pieds de Manille à l'île Bourbon, d'où il en transporta à Cayenne et ensuite en France. C'est un grand arbrisseau à racines traçantes d'où s'élèvent ordinairement plusieurs liges pres- que droites, rameuses dès la base, minces et flexibles, dont l'écorce est parsemée de pe- tits tubercules (lenticelles) blanchâtres et très saillants: ses feuilles sontd'unvertclair, arrondies à la base ou largement cordiformes, brièvement acuminées au sommet, irrégu- lièrement dentées; longues de 2 ou 3 déci- mètres, larges de 15 à 20 centimètres; flas- ques, minces et tendres; bullées ou comme crépues, glabres sur leurs deux faces; por- tées sur un pétiole long d'environ 1 décimè- tre, large, un peu comprimé et comme trian- gulaire à sa base ; accompagnées de deux sti- pules blanchâtres, lancéolées, scarieuses. Les étamines des fleurs mâles sont plus cour- tes que le périanthe. Le fruit, d'abord blanc, devient ensuite rouge et enfin noir; il est oblong ou turbiné, petit, de saveur aigre- lette très agréable. Le Mûrier multicaule est originaire de la Chine, où il paraît habiter les lieux élevés; c'est de là qu'il s'est répandu dans les par- ties basses voisines de la mer. Plus tard il a été transporté dans les iles de l'Archi- pel d'Asie , où on le cultive seulement comme espèce d'ornement, et d'où il est en- fin venu en Europe. M. Perrottet a fait res- sortir les avantages qu'il présente , et ses mémoires à ce sujet (Ann. Soc. linn. de Paris, 1824 ; Ann. de Fromont, janv. 1830 ; Archiv. de botan., mars 1833) ont éveillé l'attention des sériciculteurs, qui n'ont pas tardé à lui donner une place importante dans leurs cultures. Des expériences et des éducations comparatives ont prouvé que la feuille de cette nouvelle espèce est très avantageuse par son abondance, par la mol- lesse de son tissu, et par la bonne qualité de la soie que donnent les Vers qui en ont été nourris. De plus, la multiplication des pieds est extrêmement facile; leur pousse est hâ- tive, leur végétation vigoureuse et rapide; ils ne se montrent nullement difficiles à la taille; ils craignent peu le froid; enfin ils repoussent de partout soit pendant, soit après la cueillette. Ces avantages ont paru plus que suffisants pour compenser les in- convénients qui ont été trouvés au Mûrier multicaule, et dont le principal consiste en ce que ses grandes feuilles sont facilement déchirées par les vents. Au reste, nous ren- verrons pour déplus amples détails sur cette espèce aux mémoires de M. Perrottet que nous venons de citer, ainsi qu'à un rapport de M. Soulange-Bodin, lu à la Société d'en- couragement le 26 décembre 1832, im- primé par extrait dans les Annales de Fro- mont (décemb. 1832), et au rapport de M. Philippar (cité plus haut), lu le 4 no- vembre 1835 à la Société d'agriculture et arts de Seine-et-Oise. Il est encore d'autres espèces de Mûriers qui présentent de l'intérêt, soit parce que leur feuille peut être employée avantngeu- MUR MUS 433 sèment à la nourriture du Ver à soie , comme le Mûrier de l'Inde , Morus indica Linn., qui, d'après Rumphius etLoureiro, est préféré sous ce rapport à tous les autres dans la Cochinchine et dans l'Inde, et le Mûrier d'Italie, M. ilalica Poir. ; soit parce que leur fruit est comestible, comme le Mûrier rouge, M. rubra Linn., bel arbre des États-Unis, qui atteint 20 et 25 mètres de hauteur, dont les feuilles sont très coton- neuses à leur face inférieure, dont le fruit est rouge, d'une saveur sucrée et acidulé Jbrt agréable. Mais, faute d'espace, nous nous bornerons à ce peu de mots au sujet de ces espèces. (P. Ducharïre.) MURIERS, ois. — Le Gobe-Mouche et plusieurs espèces deBecs-Fins portent ce nom dans diverses provinces de la France. (E. D.) MURIN. mam. — Ce nom a été appliqué à des espèces des genres Loir et Vesperti- lion. Illiger avait également indiqué une fa- mille de Rongeurs sous la même dénomina- tion de Murins , et comprenant le grand groupe des Rats. Voy. ce mot. (E. D.) MURMIDIA ou MURMIDIUS (fuîppiÇ, fourmi; t&'a, forme), ins. — Genre de Co- léoptères pentamcres , famille des Clavicor- nes , tribu des Byrrhiens , établi par Leach { Trans. Linnean. Soc. , vol. XIII , pag. 1 , pi. 41 ), et adopté par Hope (Coleopt. ma- nual, 1840, p. 108) et par Laporte de Cas- telnau ( Hist. nat. des An. art. , 3 , p. 40 ). Le type, M. ferruginea Leach, serait origi- naire de la Chine. Il est présumable que c'est le même Insecte qui a été décrit depuis par Germar {Species Ins. , p. 8 , t. 1 , f. 2) sous les noms générique et spécifique de Ceuthocerus advena, lequel vit de la sub- stance des grains de Riz, et parvient quel- quefois vivant en Europe. (C.) MURONS, bot. ph. — Nom vulgaire des fruits d'une espèce de Framboisier, le Ru- bus frulicosa L. Voy. framboisier. MURRAYA (nom propre), bot. ph. — » Genre delà famille des Aurantiacées-Clau- sénées, établi par Kœnig ( in Linn. Man» tiss., 563). Arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. AURANTIACÉES. MURSIE. Mursia. crust. — Ce genre, établi par Leach et adopté par les carcino- logistes, est rangé par M. Milne Edwards dans l'ordre des Décapodes brachyures, et dans la famille des Oxystomcs. Les Crusta- T. VIII. ces qui composent cette nouvelle coupe générique ont la plus grande analogie avec les Calappes (voy. ce mot), mais s'en dis- tinguent facilement par la forme de leur carapace, qui est presque circulaire et ne se prolonge pas en manière de bouclier au- dessus des pattes ambulatoires; sa face su- périeure est bombée et inégale, et vers le milieu du bord latéral se trouve une longue dent spiniforme. Il est aussi à noter que le quatrième article des pattes-mâchoires ex- ternes est inséré à l'extrémité de l'article précédent. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre : c'est le Mursie a crête , Mursia cristata Dem., Edw. (AU. du règne anim. de Cuv., Crust., pi. 13, fig. 1 ). On ignore la patrie de ce singulier crustacé. (E. L.) MURUCUIA. bot. pu. — Genre de la famille des Passiflorées , tribu des vraies Passiflorées , établi par Tournefort ( Inst., 215). Dans ce genre, le limbe a, dans quel- ques espèces, 5 divisions; dans d'autres, ces divisions sont au nombre de 10. De là deux sections nommées Pentaria elDecaria (De Candolle, Prodr.y III, 333). Les plantes comprises dans ce genre sont des arbrisseaux des Antilles. MUS. mam. — Nom latin du genre Rai. Voy. ce mot. MUSA, bot. ph. — Voy. bananier. A1USACÉES. Musaceœ. bot. ph. — Fa- mille [de plantes Monocotylédones à éta- mines épigynes, qui a été établie parA.-L. de Jussieu (Gênera, p. 61 ) sous les noms de Musœ, Bananiers, et dont la circonscription a été conservée telle que l'avait tracée notre célèbre botaniste. Quoique peu étendue, elle offre de l'intérêt à cause de la haute importance de quelques uns des végétaux qu'elle comprend. Elle secompose de plantes herbacées vivaces, de haute taille, rarement ligneuses, et dans ce cas pourvues d'un stipe simple ; les espèces herbacées , qui sont beaucoup plus nombreuses, ont en guise de tige une sorte de bulbe très allongé, formé par les gaînes des feuilles distinctes ou sou- dées entre elles. Les feuilles sont alternes, à pétiole engainant par sa base; leur lame est enroulée en cornet dans la jeunesse; elle est traversée dans sa longueur par uns grosse côte médiane , des deux côtés de la- quelle partent de très nombreuses nervure* tu 434 MUS transversales ou obliques , parallèles entre elles. Les fleurs sont situées à l'aisselle de grandes bractées ou spathes, qui sont elles- mêmes alternes ou distiques sur des pédon- cules radicaux ou axillaires ; elles présen- tement: un périanthe coloré, irrégulier,dont les 6 parties, rangées sur deux rangs, restent libres et distinctes, ou se soudent entre elies de diverses manières; tantôt, en effet {Ravenala) , les 3 du rang externe restent séparées, les 2 du rang interne, qui sont placées à droite et à gauche, se soudant en une seule pièce qui semble être bifide à son extrémité, et tantôt (Musa) les 3 pièces ex- térieures se soudent entre elles et avec les 2 intérieures latérales en une seule qui paraît être 5-lobée au sommet, tandis que la troi- sième pièce intérieure reste distincte et sé- parée ; des étamines au nombre de 6 ou seu- lement de 5, par Tavortement de la sixième qui aurait été située devant la pièce inté- rieure et libre dupérianthe; un ovaire in- fère à 3 loges, qui renferment chacune de nombreux ovules fixés le long de l'angle central, ou un seul dressé (Heliconia); un style unique terminé par un stigmate à 6 petits lobes obtus, ou à 3 divisions li- néaires. Le fruit est triloculuire, tantôt charnu, indéhiscent, tantôt dur et ligneux intérieurement, presque charnu extérieure- ment; sa déhiscence est septicide (lre tribu) ou loculicide. Les graines sont quelquefois accompagnées (Ravenala) de sortes de poils aplatis en membrane déchirée en manière de manchette, remarquables par la vivacité et la beauté de leur couleur; elles présen- tent, dans un albumen farineux-charnu, un embryon axile , orthotrope, aiiongé, dont l'extrémité radiculaire perce l'albumen et atteint le hile. Les Musacées ressemblent beaucoup aux Cannacées, desquelles elles se distinguent par le nombre de leurs étamines ; elles ont aussi de l'analogie avec les Amaryllidées, desquelles elles s'éloignent par l'irrégula- rité de leurs fleurs, par la disposition, la nature et la forme de leurs bractées. Elles sont répandues dans les deux continents, en majeure partie dans leurs régions intertro- picales; l'une de leurs tribus (les Hélico- niées) appartient à l'Amérique, l'autre (les Uraniées) à l'ancien continent. Mais la cul- ture en a répandu certaines dans toutes les MUS contrées chaudes du globe. Ces dernières, qui comptert parmi les végétaux les plus utiles à l'homme, sont des Bananiers, Musa paradisiaca Linn., M. Sapicntum Linn., et M . chinensis ; celle-ci est aujourd'hui cultivée en Europe, dans les serres, où elle fructifie très bien, et où sa taille, de moitié moins haute que celle des précédentes, permet de l'introduire plus commodément que les deux premières. Une autre plante célèbre de la même famille est le Ravenala, vulgaire* ment connu sous le nom d'Arbre du voua* geur, qui, lorsqu'on perce la base de se* feuilles, laisse couler en assez grande abon- dance de l'eau limpide et fraîche amas- sée dans leurs gaînes. Malheureusement le merveilleux de ce fait, et l'utilité en quel- que sorte providentielle qu'on lui avait at- tribuée, s'évanouissent devant un examen sérieux , et devant cette seule considération que le Ravenala habite les lieux humides et les bords des cours d'eau. Voici, d'après M. Endlicher, îe tableau des genres de Musacées : Tribu I. Héliconiées. Graines solitaires dans les loges du fruit, qui est capsulaire, à déhiscence septicide. Heliconia , Linn. ( Bihai , Plum. ). Tribu II. Uraniées. Graines nombreuses dans les loges du fruit, qui est charnu ou capsulaire, à déhiscence loculicide. JWusa,Tourn.; Strelitzia, Banks. ( Heli- conia?, Gaertn.) ; Ravenala, Adans. (Ura- nia, Schreb. ). (P. D.) ÎWUSANGA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Artocarpées, établi par Ch. Smith (ex R. Brown in Tuckey Congo, 434) pour des arbres encore peu connus de l'Afrique occidentale. MUSARAIGNE. Sorex. mam.— Ce genre, l'un des plus naturels de l'ordre des Car- nassiers Insectivores, a été créé par Linné, adopté par tous les zoologistes , et partagé, dans ces derniers temps, en plusieurs grou- pes distincts. Les principaux caractères des Musaraignes sont ainsi résumés par les auteurs: Le système dentaire, d'après Fr. Cuvier, est composé de trente dents, dix- huit supérieures et douze inférieures; les premières consistent en deux incisives , très fortes, crochues, terminées en une pointe renforcée à sa base , postérieurement, d'une forte dentelure; seize mâchelières, MUS MUS 435 dont dix fausses molaires et six molaires vraies ; celles-ci , excepté les deux der- nières, sont composées de deux prismes réunis et portés par une base large, ayant un tubercule pointu antérieurement, et postérieurement une surface aplatie; la dernière consiste en un seul prisme : les dents inférieures se composent de deux in- cisives fortes , longues , crochues, terminées en pointe et couchées en avant, et de dix mâchelières , dont quatre fausses molai- res et six molaires ; celles-ci sont formées de deux prismes parallèles, terminés par trois pointes , excepté la dernière, qui est plus petite et moins développée que les au- tres. Le corps des Musaraignes est couvert de poils fins et courts. Leur tête est très allongée. Les pieds ont chacun cinq doigts bien conformés, et étant dans les mêmes rapports avec ceux de devant qu'avec ceux de derrière: le pouce est le plus court; vient ensuite le petit doigt, puis l'analogue de l'index, après celui de l'annulaire, et enfin, le moyen. Chacun de ces doigts est armé d'un ongle crochu, comprimé latéralement et terminé en pointe. La plante des pieds et la paume des mains sont garnies de six tubercules, deux à la base des trois plus grands doigts, un à la base du pouce, et deux plus en arrière. La queue est plus ou moins longue, tantôt tétragone , tan- tôt comprimée dans une partie de sa lon- gueur. Les narines se prolongent fort au- delà des mâchoires et s'ouvrent sur les côtés d'un mufle divisé, dans sa partie moyenne, par un profond sillon. L'oreille est grande, large, arrondie; ce qui la rend remarqua- ble, ce sont deux opercules qui occupent presque toute la largeur de la conque. L'œil, noir, est si petit qu'il est impossible d'en distinguer la pupille; les paupières sont fortes, charnues, épaisses et ciliées. Les moustaches, longues et nombreuses, sont faibles. Une glande sébacée se voit sur les flancs; et elle est entourée de soies raides et serrées , laissant suinter une humeur grasse, odoriférante. Le pelage est doux et épais ; 8a longueur est à peu près la même sur tout le corps ; mais sur le museau , la queue et les quatre pattes, il est très court; il «e compose de poils laineux et de poils «oyeux; sa couleur est d'un gris plus ou moins brunâtre, mais qui change de teinte suivant les saisons , ce qui a sûrement con- duit à multiplier les espèces. L'organisation interne des Musaraignes a été étudiée par un grand nombre de zoolo- gistes ; nous devons citer particulièrement Daubenton , Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire et MM. de Blainville et Duvernoy, dont nou: analyserons ici, en quelques mots, \t travaux à ce sujet. M. de Blainville a surtout étudié le sys- tème ostéologique des Musaraignes, et il a pris pour type le Sorex myosurus. La colon no vertébrale de cet animal est formée d'un grand nombre de vertèbres ; il y a quatre céphaliques, sept cervicales, quatorze dor- sales, cinq lombaires, quatre sacrées, et vingt coccygiennes. La tête allongée, étroite, presque triquètre; la mâchoire supérieure est très rapprochée du palatin postérieur, et elle est allongée; l'inférieure est également très étendue dans son ensemble. L'atlas a une apophyse épineuse inférieure très déve- loppée , les apophyses latérales sont grandes et percées d'un seul grand trou ; l'axis offre une apophyse épineuse, large, arrondie, assez élevée; la dernière cervicale diffère à peine de la première dorsale, car elle n'a pas plus d'apophryse épineuse qu'elle. Cette apophyse devient au contraire assez marquée dans les autres vertèbres dorsales , surtout à la troisième et sur les dernières, car elle s'é- largit en s'incîinant, comme de coutume, un peu en avant. Les lombaires sont courtes et assez robustes. Les vertèbres sacrées constituent un sacrum très comprimé, dont les apophyses épineuses, en se soudant, for- ment une crête continue. Les coccygiennes n'ont pas d'apophyses épineuses , et leurs articulations sont assez saillantes; elles dé- croissent assez rapidement en diamètre. Les côtes , au nombre de quatorze , sont un peu courbées en dehors; la première est plus forte et plus courte que les autres. Le sternum a six sternèbres. Dans le membre antérieur l'omoplate est courte, large, ovale, arrondie à son bord antérieur; la clavicule, est longue , grêle , cylindrique , arquée dans un seul sens et dans toute son éten- due; l'humérus est court et robuste, et rappelle un peu celui des Taupes, quoique, toutefois, il soit dans la forme normale ; le radius et le cubitus sont médiocres, droits, serrés l'un contre l'autre, presque égaux; 436 MUS MUS la main est fort petite, le carpe n'a que trois os à la première rangée et quatre à la seconde; les os du métacarpe et des pha- langes ont la forme normale. Aux membres postérieurs, le bassin ne s'articule qu'avec deux vertèbres sacrées , et il est libre à l'ex- trémité pubienne ; le fémur , le tibia et le péroné' sont constitués comme ceux de la Taupe; les os du pied ressemblent égale- ment à ceux de ce dernier Insectivore, mais ils sont un peu plus allongés. M. de Blain- ville donne , en outre , l'indication des dif- férences qu'il a remarquées dans plusieurs espèces , les Sorex flavescens , vulgaris , brevicaudatus , etc. ; mais nous ne croyons pas devoir en parler ici. Le système dentaire des Musaraignes a été étudié par plusieurs zoologistes; nous en dirons encore quelques mots d'après M. de Blainville. Le nombre total des dents varie de huit à dix en haut , et n'est jamais au-dessus ni au-dessous de six en bas , et toujours il y a quatre molaires postérieures qui ne changent pas, et qui sont fonda- mentales , comme dans tous les Insectivo- res, en sorte que la diminution dans le nombre total et la variation ne portent que sur celles que l'on a nommées inter- médiaires. L'espèce type, prise par M. de Blainville pour la description du système dentaires, est le Sorex vulgaris. Dans cet In- sectivore il y a dix dents en haut et six en bas; mais en comptant les dentelures des incisives, on trouverait en haut : trois inci- sives , une canine , huit fausses molaires ; une principale et trois arrière-molaires; et huit en bas , deux ou trois incisives, pas de canines, deux avant-molaires et trois mo- laires vraies. Les formes et la disposition de ces dents, la couleur de leur émail, etc. , présentent des caractères particuliers , dont I on s'est servi , comme nous le verrons bien- tôt, tantôt pour former des genres dans la division des Musaraignes, tantôt pour dis- tinguer simplement des espèces. L'espace ne nous permet pas de nous étendre davan- tage sur ce sujet important ; nous dirons \ seulement quelques mots, d'après M. Du- vernoy, relativement à la formation de ces dents. Dans la dentition des Musaraignes , on doit remarquer : 1° que l'accroisse- ment et le durcissement des dents se font à la place qu'elles doivent occuper toute la vie , et non dans une fosse osseuse d'où elles seraient poussées en dehors; 2" qu'elles y sont d'abord enveloppées par le périoste des os auxquels elles doivent adhérer ; 3° que leur série, ou l'arcade dentaire, fait saillie à travers cette membrane, de telle manière que chaque dent y dessine une partie de sa forme; 4° que lorsque la dent a pris son principal accroissement, la por- tion de cette membrane qui la recouvre s'atrophie et tombe ; 5° que les os auxquels les dents doivent être attachées se durcissent plus tard qu'elles; 6° que relativement à leur structure, l'émail forme une grande partie de la substance des dents; qu'elles manquent de racines plus longtemps que cela n'a lieu généralement; mais que la cou- ronne, celle des molaires en particulier, est d'abord appliquée contre un léger enfon- cement des maxillaires et mandibulaires, et finit par se souder à ces os, soit immédia- tement, et peut-être au moyen du bulbe qui s'ossifie , soit par une pénétration réci- proque. M. Duvernoy (Mém. de la Soc. du Muséum d'hist. nat. de Strasbourg , t. II, 1837) a étudié avec soin l'anatomie et la physiologie des Musaraignes; d'après lui, l'estomac n'a proprement qu'un cul-de-sac, le cardiaque, qui est plus ou moins développé , et dont la forme varie suivant qu'il est plus ou moins distendu par les aliments. Le canal intestinal est dépourvu de cœcum. Le foie a cinq lobes et une vésicule; mais la proportion et la si- tuation de cette vésicule, les formes et les proportions de ces lobes, varient un peu d'une espèce à l'autre. La rate est énorme, prisma- tique et repliée sur elle-même dans le Sorex indicus; elle est plate, un peu plus large en arrière dans les S. tetragonurus et Hermanni. Le pancréas est énorme dans le S. Hermanni, et il s'étend de l'extrémité postérieure de la rate au pylore et au duodénum. Les organes génitaux mâles présentent , à l'époque du rut, un développement extraordinaire; d'é- normes testicules , pour la taille des Musa- raignes 5 sont enfoncés dans l'aine. Il y a de plus des vésicules séminales très com- pliquées , une verge très longue et repliée sur elle-même dans un long fourreau dont l'ori- fice est immédiatement au-devant de celui de l'anus et compris dans le même sphinc- ter ; les branches du corps caverneux , qui MUS MUS 437 s'attachent au bassin , sont plus longues qu'à l'ordinaire, à cause de l'écartement des pubis. Chez les femelles, et dans le plus grand nombre des espèces, notam- ment chez les Sorex araneus et fodiens, le vagin est très long, et cette longueur fait que le corps de la matrice est extrême- ment court, porté très en avant dans la cavité abdominale, hors du bassin consé- quemment, ainsi que les cornes dans les- quelles il se divise immédiatement; dans le Sorex Hermanni, au contraire, le vagin est court et l'utérus se divise de très bonne heure en deux larges cornes , du moins dans un état de gestation très avancée. Les glandes mammaires sont énormes; elles for- ment deux paquets très considérables qui se joignent sur la ligne médiane de la région abdominale postérieure et du pubis. Chez ces animaux , d'après quelques anatomistes , les hémisphères cérébraux sont petits et sans circonvolutions, ce qui n'empêche pas que le volume de l'encéphale ne soit assez consi- dérable, ainsi qu'on peut en juger par l'exa- men de la boîte crânienne , qui a beaucoup de longueur, et qui est même assez élar- gie dans sa portion postérieure, etc. Les Musaraignes ressemblent beaucoup , soit par leurs formes extérieures, soit par la nature et les couleurs de leur pelage , soit même, à plusieurs égards , par leur or- ganisation intérieure, aux petites espèces du genre Rat, dont on les distingue d'ailleurs facilement au premier coup d'œil par la forme allongée de la tête, par leur petite trompe et par tous les caractères qui diffé- rencient un Insectivore d'un Rongeur. Les anciens plaçaient, du reste, les Musarai- gnes avec les Rats , et leur dénomination provient du nom de l'espèce type, dési- gnée jadis sous le nom latin de Mus araneus. Brisson, d'après Pline, les avait désignés géncriquement sous la même dénomination de Musaraneus , et c'est Linné qui leur a appliqué le nom de Sorex, qui a prévalu dans la science. Ces Insectivores sont généralement de très petits animaux ; en effet, le plus petit Mammifère connu est le Sorex etruscus, l'une des espèces de ce groupe. Ils sont presque aveugles, vivent d'Insectes, de Vers, de petite proie, et habitent solitaires des trous dans la terre ou dans les murail- les , d'où ils sortent rarement de jour. Les Musaraignes vivent près de nos habita lions, el quelques unes se trouvent dans nos greniers. Plusieurs espèces vivent dans les lieux secs, d'autres se plaisent, au contraire, dans les prairies humides ou sur le bord des fon- taines, et on les voit plonger dans l'eau pour s'emparer de leur proie. La plupart répandent, et surtout à l'époque du rut, une odeur qui, dans quelques espèces, ap- proche beaucoup de celle du musc, et pro- vient chez eux de glandes particulières qui se trouvent sur les flancs. C'est à tort que l'on a dit que leur morsure était venimeuse. L'histoire zooclassique du groupe des Musaraignes présente un grand intérêt ; mais nous n'en dirons ici que quelques mots, renvoyant nos lecteurs, pour plus de dé- tails , à notre article insectivores. Aristole désignait les Musaraignes sous le nom de Mygale, Pline leur appliquait le nom de Musaraneus; un assez grand nombre d'au- teurs anciens , ou du moyen-âge, se sont occupés des animaux de ce groupe; enfin , parmi les modernes , on doit aussi citer plusieurs zoologistes : pour nous , nous n'in- diquerons que Daubenton et Buffon , qui en ont donné, l'un l'histoire anatomique et l'autre l'histoire zoologique , dans la grande Histoire naturelle générale et particulière , publiée en 1760; Hermann et Pallas, qui augmentèrent le nombre des espèces; Savi, Say, M. de Selys-Longchamps, qui sui- virent la même voie; et enfin les travauf monographiques ou de révision de ce groupe, par Etienne Geoffroy - Saint - Hilaire et pa{ MM. Vagler (Class. des Mamm. , 1830 ej 1833), Duvernoy (Soc. d'hist. nat. de Slras*- bourg , t. II, 1837), Jennys (Mag. of zoolog. and bolan., t. II, 1837), Nathusius ( Ar- chives de Wiegmann , 1838), de Blainville (Ann. d'anat. et de phys., 1838 ; Osléogra- phie , fascicule des Insectivores , 1843), Is. Geoffroy-Sain t-Hilaire(i!/a#. dezool., 1840, Dict. class. article Musaraigne), etc. Le genre Musaraigne doit être mis au nombre de ceux qu'on désigne sous le nom de cosmopolites ; on retrouve les espèces qui le composent dans toutes les parties du monde et sous presque tous les climats , et on devrait même admettre, suivant les naturalistes américains , que quelques es- pèces sont communes aux deux continent*. 438 MUS MUS On en a rencontré en Europe , en Afrique , dans l'Inde et dans l'Amérique septentrio- nale; mais c'est surtout en France et en Al- lemagne qu'on en a découvert le plus grand nombre. La difficulté de se procurer ces animaux, leur petite taille , leur pelage , dont les cou- leurs varient parfois dans la même espèce, suivant les âges, les saisons et les sexes, etc., ont rendu la caractéristique spécifique très difficile; aussi les naturalistes ne sont-ils pas d'accord sur le nombre d'espèces qu'on doit placer dans ce groupe. Les uns n'en recon- naissent qu'un trop petit nombre, et d'au- tres, au contraire, en admettent peut-être trop. Pour nous, nous n'indiquerons que les espèces les mieux connues. Quelques Musaraignes conservées à l'état de momie ont été trouvées dans les nécro- polis des anciens Égyptiens, et la raison qui semble avoir déterminé ce peuple à placer la Musaraigne au nombre des ani- maux sacrés, c'est que, suivant Antoine Liberalis, Latone avait pris la forme de ce petit animal pour échapper aux poursuites de Typhon; ou bien, d'après Plutarque , parce que cet animal ne nuit pas , et que , suivant les Égyptiens , les ténèbres étaient plus anciennes que la lumière. Parmi les naturalistes, Olivier paraît être le premier qui ait reconnu les restes d'une grande es- pèce de Musaraigne au nombre des momies égyptiennes; depuis, on en a trouvé plu- sieurs dans les anciens tombeaux , et ce fait est tout-à-fait acquis à la science. Mais ce qui ne l'est pas autant, c'est de savoir si les Musaraignes momifiées appartiennent à des espèces distinctes, ou si l'on doit les rapporter à une espèce ( Sorex flavescens) qui vit encore aujourd'hui en Egypte , et qui s'y trouve même communément. Tou- tefois M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire avait rapporté des momies de Musaraigne aux So- rex myosurus et araneus, et il avait fait d'une autre momie une espèce distincte sous le nom de Sorex religiosus ; mais , d'après MM. Ehrenberg et de Blainville, il paraî- trait que les Musaraignes égyptiennes mo- miGées ne seraient très probablement que le Sorex flavescens , grande espèce d'Afrique , que l'on rencontre souvent en Egypte. Les Musaraignes ont été également signa- lées à l'eut fossile. G. Cuvier, le premier, a indiqué des débris de Musaraigne dans une brèche osseuse provenant de Sardaigne , et M. de Blainville rapporte ces débris au So- rex fodiens , ou au Sorex remifer. D'autres Musaraignes fossiles ont été signalées par MM. Wagner, de Scblotheim , Billaudel , et surtout par M. Schmerling. Ce dernier zoo- logiste décrit deux crânes presque complets de cet Insectivore, et il a pu les rapporter avec certitude aux Sorex araneus et vulga- ris. Enfin M. de Blainville signale quelques débris de Musaraigne trouvés dans les dé- pôts de Sansans et de l'Auvergne. Après ces généralités sur le groupe natu- rel des Musaraignes, nous allons terminer cet article en donnant la description des principales espèces, et nous indiquerons les diverses divisions qui ont été proposées par les auteurs : toutefois, nous suivrons prin- cipalement la classification donnée par M. Duvernoy. I. Sofiex, Duvernoy. (Sorex , Auct.: Croci- dura, Wagler; Suncus, Hempr. et Ehr.; Myosorex ? Gray ; Pachyura r Selys. ) Les deux incisives intermédiaires infé- rieures à tranchant simple, et les deux supé- rieures en hameçon , c'est-à-dire ayant un talon en pointe ; les trois ou quatre pe- tites dents qui suivent, à la mâchoire supé- rieure, diminuant rapidement de volume de la première à la dernière; aucune dent n'est colorée. Les espèces de ce groupe, remarquables parleur conque auditive développée, décou- verte, nue ou très peu poilue, sont presque toutes exclusivement terrestres ; elles se trouvent en Europe et dans diverses régions de l'Afrique; on en a indiqué une espèce comme appartenant à l'île de Java. La Musaraigne commune ou Musette Buf- fon (Hist. nat. gén. et part., t. VIN, pi. 10; Et. Geoff.-St.-Hil.,4nn. Muséum, t. XVII ; Daubenton, Hém. de l'Acad. des se, 1756, pi. 5, fig. 2; Vicq d'Azyr, Syst. anat. des anim. , t. III, lrc partie); Sorex araneus Schrebr., Aldrovande, Duvernoy; S. rus- sulus Zimmerman ; S. pachyurus Kuster; S. inodurus Savi ; S. Gmelini , Guldensiei et suaveolens? Pallas; S. fimbriatus, rnoscha- tus, major, rufus et poliogaster Wagler; Crocidura aranea Selys, etc. La longueur du corps et de la tête est d'environ 0m,062, MUS MUS 439 et celle de la queue de 0,035. Le pelage est gris en dessus, cendré en dessous; dans les parties supérieures du corps, la pointe des poils étant rousse, leur gris y prend cette teinte, et le cendré des parties inférieures vient de ce que la pointe des poils y est blanche. Cette espèce présente d'assez nom- breuses variations pour la couleur de la robe ; les unes sont d'un brun assez foncé, et d'autres au contraire présentent une couleur presque blanche : telles sont les va- riétés désignées sous les dénominations de S. araneus rufa Wagler, et de S. araneus alba Selys; enfin , chez quelques individus les flancs sont dépouillés et présentent un espace nu, déforme elliptique et d'une éten- due variable. La tête est un peu plus courte et plus large que dans le S. leucodon, le mu- seau est moins effilé ; les oreilles sont nues, très grandes, arrondies; les dents sont d'un blanc brillant ; les moustaches sont très allongées; la queue, longue, grêle, et comme effilée à son extrémité, est couverte de poils courts. La Musette habite l'Europe centrale et méridionale ; on la trouve assez communé- ment dans diverses parties de la France, de l'Italie, de l'Allemagne, etc. Cette espèce se rencontre ordinairement dans les bois, où elle se cache dans les troncs d'arbres, les creux de rocher, sous les feuilles, etc. L'hiver, elle se rapproche en général des habitations, et vient se cacher dans les écuries , les granges, les cours à fumier, etc. La croyance populaire, suivant laquelle la morsure de cet animal serait venimeuse et dangereuse pour le bétail, est fausse, ainsi qu'on l'a démontré d'une manière positive. 2n Musaraigne ledcode, Sorex leucodon Ilerm., Duvernoy,Vicq d'Azyr (loco cilalo), Et. Gooff.-St.-Hil. (loco cilato) ; Crocidura leucodon Selys, Lesson. La longueur de la tête et du corps est environ de 0"\080 , et celle de la queue n'est que de 0,030. Le pelage des animaux de cette espèce, pris ré- cemment, est noir en dessus et blanc en dessous et sur les flancs : toutefois les ex- trémités des poils du dos sont évidemment rousses, et celles du dessous du corps et des parties latérales du ventre et de la tête sont blanches; mais le reste de la longueur de tous les poils est d'un gris foncé. La plupart des poils sont courts; toutefois on en re- marque quelques uns qui, au contraire, sont très longs. La queue est assez courte, aplatie. Les dents sont d'un beau blanc, au moins dans le jeune âge, car, suivant Et. Geoffroy-Saint-Hilaire , leur pointe brunit chez les adultes. Les mœurs de cette espèce sont peu con- nues, et doivent être semblables à celles de la Musette; elle se trouve aux environs de Strasbourg et dans l'Allemagne occiden- tale. 3° Musaraigne ardoisée , Sorex cyaneus Duvernoy (Mém. de la soc. du Mus. d'hist. nat. de Strasbourg, t. II, 1845) , Sorex ca- pensoides? Smith, Crocidura capensoides? Lesson. Longueur du corps et de la tête, 9 centimètres; de la queue , 5 à 6 centim. Le pelage est d'un gris d'ardoise uniforme en dessus et sur les côtés du corps, avec une nuance légèrement plus claire en dessous. Le museau est effilé, allongé, et terminé par un mufle noir; la queue est très grêle. L'individu- type de cette espèce a été trouvé sur les bords de la rivière des Élé- phants, auprès du cap de Bonne-Espérance. 4° Sorex herpestes Duvernoy (loco cilalo, idem), Sorex varius? Smuts ( Cap. 108), Myosorex varius? Gray , Lesson. Pelage épais, soyeux, gris-brun un peu mélangé de gris clair en dessus, et plus clair en des- sous ; conques auditives peu saillantes et couvertes de poils sur les deux faces ; queue grêle. Cette espèce habite le cap de Bonne- Espérance. 5. Musaraigne blonde , Sorex fiavescens Isid. Gcolîr.-Saint-Hilaire (Dict. claîs., t. XI, 1827), S. Olivieri Less. , S. cinnamomeus Lichst., Suncus sacer Hemp. et Ehr. La longueur de la tête et du corps est de 12 cen- timètres, et celle de la queue n'a pas plus de 3 centimètres. Le dessus du corps et de la tête e«t d'un blond roussâtre d'une nuance agréable à l'œil, et qui se change sur la face supérieure de la queue en un cendré roussâtre très clair. Toutes les parties infé- rieures du corps , de la tête et de la queue, la région interne et la partie inférieure des membres tant antérieurs que postérieurs, et le tour de la bouche, sont d'un blanc légèrement cendré; une ligne longitudinale brunâtre se voit sur le chanfrein. Les dents sont blanches, ainsi que les ongles. Chez les 4*> 3WUS MUS jeunes sujets , les couleurs des parties supé- rieures sont plus foncées, tandis que celles des parties inférieures sont au contraire plus claires. Cette espèce habite la Cafrerie, le pays des Hottentots et presque toute l'Afrique équatoriale. 6° Sorex crassicaudatus Licbst. (Darslel- lung Wenec oder wenigk kuaulet Saugthier), Duvernoy, S. crassicaudatus et Suncus sa- cer Hem. et Ehr. Dans cette espèce , que quelques auteurs réunissent au Sorex fla- vescens , le pelage est d'un beau gris ar- genté ; les oreilles sont nues e*. décou- vertes ; la queue ne présente que des poils rares. Elle babite l'Egypte. 7° Musaraigne géante, Sorex giganteus Is. Geoffr.-Saint-Hil., Duv. Cette espèce a 16 à 17 centimètres de l'extrémité du mu- seau à l'origine de la queue, et celle-ci a près de 10 centimètres, c'est-à-dire qu'elle forme à peu près les deux cinquièmes de la lon- gueur totale, ce qui n'a pas lieu chez le S. myosurus , dans lequel le corps a un peu moins de 11 centimètres, et la queue a environ 3 centimètres. Son pelage est d'un gris brun en dessus. Cette espèce a été con- fondue avec le Sorex indicus d'Et. Geoffroy- Saint-Hilaire, et n'est pas bien connue encore aujourd'hui. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire rappor- tait à cette espèce une grande Musaraigne découverte à l'état de momie en divers lieux de l'Egypte par Olivier et par M. Passalac- qua; mais il paraît certain, d'après les tra- vaux de MM. Ehrenberg et de Blainville, que cet animal doit être rapporté au Sorex fla- vescens. La Musaraigne géante est très répandue dans l'Inde; on la trouve communément dans les environs de Pondichéry, où elle se rend incommode parl'odeurmusquée qu'elle répand. Cette odeur est très pénétrante, et l'on prétend qu'elle fait fuir les Serpents. C'est la nuit que cette Musaraigne sort de sa retraite et qu'elle fait entendre un petit cri aigu que l'on rend à peu près par la syllabe îcociik; cet animal a reçu, dans la langue malabare, le nom de Mandjourou. 8° Musaraigne sacrée, Sorex religiosus Is. Geoffr.-St.-Hil. Cet animal, de très petite taille, et particulièrement caractérisé par sa queue très longue, presque aussi exactement carrée que dans le Sorex remifer, a été trouvé en grand nombre dans un tombeau de la nécropolis deThèbes, et M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire en avait fait une espèce dis- tincte sous le nom que nous avons indiqué plus haut; mais, d'après MM. Ehrenberg et de Blainville, etc., il paraîtrait que ce n'est autre chose que le jeune âge du Sorex fla- vescens Is. Geoffr. 9° Musaraigne de l'Inde , Sorex myosu- rus Pallas , S. marinus Linné , S. avella- norum, indicus et capensis Et. Geoffroy, S. cœrulescens Raf'fles , S. giganteus, indi- cus , Sonnerati et serpentarius Is. Geoffroy. Cette espèce n'est pas encore suffisamment connue, et les travaux des zoologistes voya- geurs devront encore éclaircir son histoire. Son corps a 14 centimètres de longueur et sa queue 4 centimètres. Son poil est par- tout extrêmement court et d'un gris brun, teint en dessus de roussâtre, parce que la pointe de chaque poil excède cette couleur; toutes les dents sont blanches; la queue est ronde. Cette Musaraigne se trouve en abondance dans les Indes orientales et dans quelques îles de POcéanie. Elle est essentiellement terrestre et habite les champs, d'où elle se répand parfois dans les maisons. Elle exhale une odeur musquée très forte. 10° Musaraigne gracieuse, Sorex graci- lis Blainv. Dans cette espèce , qui provient du cap de Bonne-Espérance, la queue, com- primée et grise, se rapproche pour la forme de celle du Sorex etruscus. 11° Musaraigne de Toscane , Sorex etrus- cus Savi , Crocidura etrusca Bonap., Pa- chyura etrusca Selys. Cette espèce, la plus petite de celles d'Europe, a 3 centimètres du bout du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a environ 5 à 6 centimètres de long. Son pelage est brun-grisâtre en dessus et grisâtre en dossous; ses oreilles sont gran- des , et sa queue a la forme de celle de la Musette. Cette espèce, qui se trouve assez commu- nément en Italie, se tient ordinairement sous les racines et dans les troncs des vieux arbres, dans des amas de paille ou de feuil- les, et dans les trous des digues. Elle se plaît particulièrement, pendant l'hiver, dans les tas de fumier, où elle trouve à la fois une MUS MUS 441 nourriture abondante et un abri contre le froid. II. Amphisorex, Duvernoy, Blainv. (Sorex, Auct. ; Corsica, Gray ; Blarina, Gray, etc.) Les incisives inférieures à tranchant den- telé; les supérieures fourchues, ayant leur Salon prolongé au niveau de leur pointe; les petites dents qui les unissent, au nombre de cinq, très rarement de quatre, colorées pour la plupart à leur pointe et diminuant gra- duellement de la première à la dernière. Les espèces de ce groupe sont moins ter- restres que celles de la division précédente. On en connaît un assez grand nombre qui se trouvent en Europe et dans l'Amérique septentrionale. 12° Musaraigne carrelet , Sorex tetra- gonurus Herm. Duv. , S. constrictus ? Et. Geoffr., S. rhinolophus , concinnus, mela- nodon Wagl. , Corsica vulgaris Gray, etc. De la taille de la Musette, à queue carrée, présentant quatre faces séparées par des angles très prononcés , offrant à sa partie inférieure un léger sillon, et se terminant tout-à-coup en une pointe fine, ce qui l'a fait comparer à l'aiguille désignée ordinai- rement sous le nom de carrelet. Le pelage est ordinairement noirâtre en dessus et cendré-brun en dessous; mais le noir du dessus du corps passe parfois au brun , et les flancs varient du brun grisâtre au gris plus clair. Cette Musaraigne a les mêmes mœurs que la Musette ; on la trouve dans les jardins et dans les granges; elle a été rencontrée aux environs de Strasbourg. 13° Musaraigne plaron Daub. , Sorex conslrictus Herm., S. canicalarius Bechst. Et. Geoffr. On doit peut-être rapporter cette espèce à la précédente : elle est la taille de la Musette; son pelage est long et doux au toucher, noirâtre dans sa plus grande lon- gueur et roux à sa pointe; son ventre est grisâtre et sa gorge cendrée. Cette espèce a été prise en France , au- près de Strasbourg, d'Abbevillc, de Char- tres, etc.: d'après Harlan, elle se trouve- rait également aux États-Unis. iV Musaraigne alpine, Sorex alpinus Sihintz, Duv. % Selys , Corsica alpina Les- son. Cette espèce, découverte assez récem- ment dans les Alpes, est particulièrement t. vin. remarquable par la disposition de son sys- tème dentaire. 1 5° Musaraigne très petite , Sorex pyg- mœus Laxman, Pallas, S. minutus Linné S. minutissimus Zimm. , S. minimus Et Geoff., S. exilis Gm. , S. cœculiens Laxm.? S.pumïlio Wagler, Corsira pygmœa Less^ Cette espèce , qui semble véritablement biet" distincte, est propre à la Russie centrale, h l'Allemagne et à la Prusse, mais elle n'es pas encore assez bien connue pour que nour la décrivions. 16° Sorex rusticus Jennys, S. hibernicu Jennys. On désigne ainsi une espèce propre à l'Irlande et à la Belgique. 17° Musaraigne de Forster, Musarai- gne masquée , Isid. Gcoff. ; Sorex Forsterl Richards, S. parvus Say, S. personctlus Is. Geoffr., S. longirostris?, Cooperi?, Ri- chardsonii? Bachm., Corsica Forster i Less. Cette espèce, qui se trouve dans les États- Unis d'Amérique , a à peu près la taille de la Musette ; elle est un peu plus brune, surtout à la partie inférieure du dos, sur la croupe et sur la queue; la queue est d'un brun foncé en dessus et d'un blanc roussàlre en dessous, et terminée par d'assez longs poils d'un brun noirâtre; le dessous du corps est d'une couleur cendrée. 18° Musaraigne a queue courte, Sorex brevicaudatus Say, S. talpoides Gapper, S. Deliayhii? , carolinensis? , cwereus? , fimbripes Bachm., Blarina b revicauda Gray, Lesson. Plus petite que la Musette , son pelage est en dessus d'un noirâtre plombé, et en dessous d'une nuance plus claire; les pieds sont blancs; la queue est courte, ro- buste, peu velue, renflée légèrement dans son milieu , déprimée, et à peu près de II longueur des pieds postérieurs. Cette espèce se trouve aux États-Unis d'Ac mérique, principalement dans la province du Missouri, III. Hydrosorex , Duvernoy (Sorex, Auct.; Crossopus, Wagler; Pinalia, Gray, etc.) Incisives inférieures à tranchant simple, sans dentelures ; les incisives supérieures en hameçon, les deux premières petites dents suivantes égales , la troisième un peu plus petite, la quatrième rudimen taire; la pointe des incisives et celle des molaires un peu colorée. 56 442 MUS MUS Les espèces de ce groupe sont plus essen- tiellement aquatiques que celles des divi- sions précédentes; elles appartiennent à l'Europe et au nord de l'Amérique. 19° Musaraigne d'eau, Daub. ; IcGreber, Vicq d'Azyr ; Musaraigne de Daubenton, Et. Geoffr. ; Sorex fodiens Pallas, Gm. , Flem., B!., Duv. ; Sorex Daubentonii Erxl., Et. Geoffr. ; S. hydrophilus Pallas, S. bicoior et leucurus Shaw , S. constrictus Herm., S. fluviatilis Bechst., S. stagnalis Brehm., S. musculus et psilurus Wagler, S. canicu- latus Lynge, S. carinatus Herm., etc. Cette espèce a près de 10 centimètres de long, sans y comprendre la queue, qui en a un peu plus de 5 ; son pelage est d'un brun noirâtre en dessus, d'un blanc légèrement gris-roussâtre en dessous , et ces deux cou- leurs ne se confondent pas l'une avec l'au- tre sur les flancs. La face externe des cuisses et des bras, et la croupe, sont de la même couleur que le dos; il y a une petite tache blanche entre la lèvre et l'œil; la queue offre à sa face inférieure une ligne blanche très distincte et formée à son extrémité d'as- sez longs poils. On connaît diverses variétés de la Musa- raigne d'eau, et ces variétés ont reçu des au- teurs des noms particuliers. Cette espèce se trouve dans presque toute l'Europe. On la rencontre aux environs de Paris ; elle vit dans les ruisseaux tranquilles, et on en a vu un individu combattre pen- dant plus d'une demi-heure avec une Gre- nouille qu'il avait saisie à la patte. C'est à cette espèce que quelques auteurs rapportent la Musaraigne fossile , trouvée dans les brèches osseuses de la Sardaigne , et qui a été décrite pour la première fois par G. Cuvier. 20° Musaraigne porte-rame , Sorex remi- fer Et. Geoffr. , Crossopus ciliatus Sow., S. unicolor Shaw, S. amphibiust Brehm. Cette espèce, un peu plus grande que la Musaraigne d'eau, est, en dessus, d'un brun très foncé, et, en dessous, d'un cendré foncé, avec la gorge claire, légèrement lavée de roussâtre ; une tache blanc roussâtre se voit près de l'oreille. La queue est exacte- ment carrée dans les deux premiers tiers de sa longueur; chaque face est parfaitement plane , hors celle de dessous, qui est sillon- née; de la fin de ce sillon naît dans l'autre portion une carène qui se prolonge d'autant plus en dessous que la queue s'amincit da- vantage ; celle-ci finit par être comprimée et tout-à-fait plate, en sorte qu'elle rappelle assez bien dans cet état la forme de certains avirons de chaloupe. Cette espèce se trouve aux environs de Paris; mais on la rencontre également dans presque toute l'Europe, en France, en An- gleterre, en Allemagne, etc. 21° Musaraigne d'Hermann, Sorex Her- manni Duv. Cette espèce , décrite récem- ment par M. Duvernoy et que quelques au- teurs réunissent au Sorex fodiens, a été trou- vée aux environs de Strasbourg et en Bavière. Elle est plus petite que la Musette; son pe- lage est d'un brun tirant sur le gris-noir en dessus, et, en dessous, d'une couleur un peu moins foncée. 22° Sorex paluslris Richars. , Crossopus palustris Less., Sorex sur in amen sis? Schre- ber, qui se trouve dans la Guiane hollan- daise , doit probablement entrer dans le même groupe. Telles sont les principales espèces du genre Musaraigne ; nous avons cherché à en don- ner une liste aussi complète que possible; mais nous croyons devoir dire que quelques unes des espèces que nous avons décrites ne sont pas encore suffisamment connues, et que nous ayons peut-être fait quelques doubles emplois; plusieurs espèces devront probable- ment être réunies plus tard. D'un autre côté, quelques auteurs ont donné la des- cription de plusieurs autres espèces encore moins connues que celles dont nous avons parlé, et qui sont peut-être distinctes; nous nous bornerons à donner ici les noms de quelques unes d'entre elles: Sorex pul- chellus Lichst. ( Russie ) ; Sorex linealus Et. G eoff. (France); Sorex collaris Et. Geoffr. (Hollande); Sorex murinus (Java); Sorex exilis (Sibérie), etc. D'anciens Sorex des auteurs forment au- jourd'hui les types de genres distincts; tels sont les : 1° Sorex aquaticus, type du genre Scalope; 2° Sorex cristatus, type du genre Condylure ; 3° Sorex auratus , type du g. Chrysochlore; 4° Sorex moschatus , type du genre Desman. Voy. ces divers mots et l'article insecti- vores. (E. Desmarest.) MLSARAXEUS. mam. — Nom donné MUS MUS uz par Brisson au genre des Musaraignes. Voy. ce mot. (E. D.) MUSC. mam. — Espèce du genre Chevro- tain. Voy. ce mot, (E. D.) MUSCA. Ins. — Nom latin du genre Mouche. Voy. ce mot. MUSCADE, bot. ph. — Nom de la graine du Muscadier. Voy. ce mot. MUSCADE, moll. — Nom vulgaire et mar* chand de la Bulle ampoule, Bulla ampulla. MUSCADIER. Myrislicay Lin. (pupiaTi- «oç, parfumé, odorant), bot. ph. — Genre formant le type de la petite famille des Myrisiicëes, de la Diœcie-monadeiphie dans le système de Linné, 11 se compose d'arbres et d'arbrisseaux propres aux parties chaudes de l'Amérique , et surtout aux îles de l'Asie tropicale, qui, par leur port et leur aspect général , ressemblent à des Lauriers. Leurs feuilles sont alternes, entières, munies d'un court pétiole; leurs fleurs sont peu brillantes, unisexuelles, axillairesou supra- axillaires, très rarement terminales, les femelles le plus souvent solitaires, les mâ- les réunies en petit nombre en des sortes de corymbes ou de panicules pauciflores; sous chacune d'elles se trouve une petite bractée en forme de demi-cupule. Leur périanthe est simple, coloré, urcéolé ou cylindrique, trifîde à son extrémité; les étamines des fleurs mâles , au nombre de 6-15, sont sou- dées dans toute leur longueur en une co- lonne cylindracée; dans les fleurs femelles, on ne trouve qu'un ovaire uniloculaire à un ou rarement deux ovules dressés, mar- qué sur chaque côté d'une dépression lon- gitudinale, terminé par un stigmate sessile échancré, presque bilobé. A ces fleurs suc- cède un fruit dont le péricarpe , épais , charnu, renferme une seule graine à test osseux , recouvert d'une enveloppe acces- soire, incomplète, en réseau charnu, co- loré, qui, dans l'espèce la plus connue, porte le nom vulgaire de Macis , et que les botanistes citent habituellement comme l'un des meilleurs exemples d'arillcs. Con- trairement à cette manière de voir, M. Plan- chon [Mém. sur les vrais et les faux Arilles , p. 33) ne voit dans cette enveloppe acces- soire de la graine des Muscadiers qu'une véritable expansion des bords de l'exoslome de la graine ou un faux arille. La graine présente un albumen volumineux, ruminé, ou pénétré profondément de fentes étroites, dans lesquelles s'introduit le tégument in- terne qui est brun, membraneux et très mince; dans la partie inférieure de cet al- bumen est logé un petit embryon à radicule courte et obtuse, à cotylédons étalés et on- dulés sur leurs bords. Ce genre renferme une espèce intéressante, au sujet de laquelle nous donnerons quelques détails , que nous emprunterons, pour la plupart, à M. Blume (Ramphia, I, p. 180, pi. 53). Cette espèce est la suivante : i . Muscadier aromatique , Myrislica fra- grans Houtt. ( M. oflicinalis Linn. fil., M. moschata Thunb., M. aromatica Lam.). C'est un arbre qui atteint de 10 à 13 mè- tres de hauteur , dont les branches divari- quées, épaisses et très rameuses, forment une très belle cime ovoïde et obtuse. Son tronc est revêtu d'une écorce peu épaisse , noirâtre et légèrement pointillée à l'exté- rieur, rougeâtre à l'intérieur, peu aroma- tique, de même que les feuilles, de la- quelle s'écoule, par incision, un suc rou- geâtre qui se coagule à l'air et prend une couleur de sang noirâtre; ses jeunes ra- meaux sont grêles et glabres ; ses feuilles sont alternes, pétiolées, oblongues , acu- minées , aiguës à leur base , d'un vert foncé et luisantes en dessus , d'un vert grisâtre pâle en dessous, glabres, presque coriaces. Les fleurs mâles forment une petite om- belle ordinairement triflore , tandis que les femelles sont solitaires; les unes et les autres sont portées sur des pédoncules axil- laires ou supra-axillaires; elles sont blan- châtres , inodores , longues d'environ 1 cen- timètre, de forme ovoïde ou presque globu- leuse; leur périanthe est épais, charnu, couvert, de même que le pédoncule et l'o- vaire, d'un duvet rare et rude. A ces fleurs succède un fruit pendant, de la grosseur d'une petite pêche, obovoïde, rétréci à sa base en un court pédoncule , marqué de chaque côté d'un sillon longitudinal , pres- que glabre, d'abord vert pâle, puis jau- nâtre , s'ouvrant à la maturité en deux valves, du sommet vers la base, de ma- nière à laisser voir par la fente la graine vulgairement connue sous le nom de Noix- Muscade, revêtue de son macis; celui-ci tient à la fois par sa base au bile de la graine et au fond du péricarpe; il se dirige 444 MUS de la base vers le sommet en ramifications inégales qui se subdivisent à leur tour, et il forme ainsi une sorte de réseau à larges mailles irrégulières; à l'état frais, sa sub- stance est charnue, flexible , d'un rouge vif et luisant ; par la dessiccation , elle de- vient orangée, fragile, et d'apparence comme cornée. La graine elle-même, ou la Noix- Muscade, est ovoïde, marquée à sa surface de sillons réticulés qui correspondent aux ramifications du macis; son lest est dur, osseux, fragile, brun-marron, et il ren- ferme une amande qui le remplit entière- ment. Le Muscadier est une des possessions les plus précieuses des Hollandais. Il ne croît spontanément que dans celles des Moluques qui forment la portion sud-est de l'archipel et sur le côté de l'île de Céram ; mais il s'est répandu peu à peu dans toutes ces îles. Sa culture est restreinte à trois de ces îles qui appartiennent à la préfecture de Bandan, savoir: Lonthor, Bandan Neyra et Way, si^ tuées autour du volcan deGunung-Apie; là ses produits atteignent toute leur perfection, tandis qu'ils deviennent de qualité plus fai- ble à mesure qu'ils proviennent depays plus éloignés de ces parages. Malgré cette particu- larité, la culture de cet arbre a été tentée en divers pays, sans donner cependant jamais des résultats de nature à porter ombrage au monopole hollandais: ainsi elle a été intro- duite de bonne heure à l'île de France et de là à Cayenne ; d'un autre côté, les Anglais en ont fait des plantations considérables soit à Sumatra, où, en 1 820, sir T. Rafles en possé- daitenviron 100,000 pieds, dont un quart en plein rapport, soit au Bengale. Dans les îles de Bandan, les plantations de Muscadiers sont disposées en quinconces, et elles sont proté- gées contre la trop grande ardeur du soleil et contre les vents de mer par de grands ar- bres plantés dans l'intervalle, le plus souvent des Canarium, dont on enlève les branches inférieures pour laisser circuler l'air plus li- brement. L'arbre commence à porter à cinq ou six ans; mais ses produits sont faibles pendant quatre ou cinq ans. Lorsqu'il est en plein rapport, on obtient annuellement de chaque pied femelle environ 5 kilogrammes de noix muscades, et 1/2 kilogramme de macis. Pendant presque toute l'année, il porte à la fois des fleurs et des fruits. Ceux-ci MUS n'atteignent leur maturité qu'au bout de neuf mois; ils fournissent trois récoltes par an : la première et la plus abondante se fait à la fin de juillet ou au commencement d'août, la seconde en novembre, la troisième à la fin de mars ou au commencement d'a- vril. La maturité de ces fruits se reconnaît à la couleur roussâtre de leur péricarpe qui commence en même temps à s'ouvrir. Aussi- tôt des hommes montent sur les arbres, cueil- lent les fruits et les jettent à terre; d'autres les ouvrent sur-le-champ et en retirent la graine en rejetant le péricarpe. On détache ensuite le macis qu'on expose au soleil pen- dant quelques jours pour le faire sécher en- tièrement ; après quoi on l'humecte d'eau de mer pour éviter qu'il ne se brise en mor- ceaux, et on l'introduit dans des sacs où on le presse fortement pour l'expédier. Quant aux Muscades, après les avoir ainsi dépouil- lées de leur macis, on les expose au soleil pendant trois jours, en ayant le soin de les enfermer tous les soirs, après quoi on achève de les sécher à la fumée pendant trois ou quatre semaines; on brise ensuite leur test pour en retirer l'amande qu'on plonge dans de l'eau de chaux dans le but de la garantir de la pourriture, qu'on enferme dans des ton- neaux préalablement enduits de lait de chaux, et qu'on livre ensuite au commerce sous le nom de Muscades. D'après les documents re- produits par M. Hooker {Exot. FI., II, 155), la quantité de Muscades qui se vend annuel- lement en Europe s'élève à 250,000 livres. Pour éviter que le prix de cette substance ne vienne à baisser, lorsque la récolte est très abondante, le gouvernement hollandais n'en conserve que la quantité nécessaire pour la consommation annuelle, et il fait brûler l'excédant. On distingue deux variétés principales de Muscadiers : la royale et la verte. La pre- mière se distingue par ses noix plus grosses, que leur macis déborde au sommet, tandis qu'il est plus court qu'elles dans la seconde. En général, les bonnes Muscades sont gros- ses , arrondies, pesantes, finement marbrées et de couleur gris-clair; celles-là sont vul- gairement nommées Muscades femelles, tan- dis qu'on nomme Muscades mâles ou sau- vages celles de qualité inférieure, qui sont plus allongées, plus légères et plus colorées. La Muscade et son macis renferment deux MUS MUS 44S nuiles , dont Tune, fixe, jaune, d'une odeur agréable, en consistance de suif, s'obtient par pression dans la proportion de 1/5, ou même quelquefois de 1/3 : elle est connue sous le nom impropre d'huile de Macis , et sous ceux de baume ou beurre de Muscade; l'autre, volatile, peu abondante (envi- ron 1/30), s'obtient par distillation, et porte dans le commerce le nom dliuile de Mus- cade. L'abondance de ces deux huiles dans le macis le rend plus aromatique que la noix elle-même. La saveur de la Muscade est comparable à celle de la Cannelle et du Gi- rofle, aromatique, chaude et comme poi- vrée, surtout celle de la noix même; les fragments de celle-ci se fondent dans la bouche eu laissant une impression très du- rable, tandis que ceux du macis s'y ramol- lissent simplement sans se fondre. La Muscade jouit de propriétés toniques excitantes, qui, jointes à sa saveur aroma- tique , en font un des condiments les plus habituels et les plus estimés. Dans les cli- mats chauds, elle entre dans la plupart des mets, souvent même dans les boissons. Elle joue aussi un rôle important dans la méde- cine indienne. En Europe, quoiqu'on l'in- troduise parfois dans quelques préparations pharmaceutiques , elle sert surtout comme condiment, particulièrement en Angleterre, en Hollande et en Allemagne ; sous ce rap- port, on la place immédiatement après la Vanille. L'espèce de Muscadier qui vient de nous occuper n'est pas la seule dont la graine et le macis soient aromatiques ; quelques au- tres se distinguent sous le même rapport; celles qui s'en rapprochent le plus sont le Myrislica tubiflora Blume et le M. lepi- dola Blume, qui croissent dans la Nouvelle- Guinée et dans les îles voisines. Quant aux autres, elles ne possèdent qu'un parfum et des propriétés assez faibles pour qu'il ne soit guère possible d'en tirer parti. (P. D.) * MUSCAD1VOUES (il/ uscade; voro, je mange), ois. — Subdivision des Colombes, d'après M. Lesson {Traité d'ornithologie, 1821). (E. D.) MUSCARDIN. mam. —Espèce du genre Loir (voy. cet article). M. Kaup (Enlw. g. Ew. Th., 1829) établit avec cette espèce, et sous le nom de Muscardinus , un petit groupe distinct. (E. D.) MUSCARI. Muscari. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Liliacées , de l'Hexandrie monogynie dans le système de Linné. Les espèces qui le composent furent réunies pour la première fois en un seul groupe générique par Tournefort; mais Linné, ne trouvant pas en elles de carac- tères suffisants pour caractériser un genre distinct et séparé, les fit entrer dans son groupe très vaguement circonscrit des Hya- cinthes, et les auteurs suivirent son exem- ple. Mais dans ces derniers temps les bota- nistes ont rétabli le groupe de Tournefort, et même tout récemment M. Kunth a cru trouver dans l'examen de ses espèces des motifs suffisants pour le partager en trois genres. Nous indiquerons plus loin les ca- ractères principaux sur lesquels il base cette division. Considéré avec la circonscription que lui assignent Tournefort, Desfontaines, Endlicher, le genre Muscari comprend des plantes bulbeuses qui croissent spontané- ment dans l'Europe moyenne et dans le bassin de la Méditerranée, dont les fleurs forment une grappe terminale simple, sou- vent terminée par une sorte de houppe composée de fleurs stériles et déformées. Les fleurs fertiles présentent : un périanthe coloré, globuleux ouoblong, dont le limbe très court est divisé en 6 petits lobes ou dents; 6 étamines incluses; un ovaire à trois loges contenant chacune un petit nom- bre d'ovules , surmonté d'un style court, droit, que terminent un ou trois stigmates. Le fruit est une capsule à parois membra- neuses , à trois angles saillants et aigus , et trois loges qui renferment chacune 2 grai- nes presque globuleuses , revêtues d'un test crustacé noir. M. Kunth (Enumer., IV) a restreint consi- dérablement le genre Muscari , dans lequel il n'a conservé qu'une seule espèce, le M. ambrosiaceum Mœnch ( Hyacinthus muscari Lin.), espèce cultivée dans les jardinscomme plante d'ornement; parmi toutes les autres qu'il a cru devoir en détacher, les unes lui ont servi à former le genre Botryanthus, et les outres ont été reportées dans le genre Bellevalia , Lapeyr. , dont il a étendu la cir- conscription. Dans ses Botryanthus se trou- vent notre Muscari botryoides qui devient le Botryanthus vulgaris Kunth , et notre M. racemosum , qui reçoit le nom de Ba- 446 MUS tryanthus odorus Kunth. Parmi ses Belle- valia se trouve , outre le B. appendiculata Lapeyr. (B. romana Rchbch., Kunth , Hya- cinthus romanus Lin.), pour lequel Lapey- rouse avait proposé ce genre, notre Mnscari comosum Mill. , qui devient le B. comosa Kunth. Les caractères par lesquels M. Kunth distingue ses trois genres sont presque uni- quement tirés de la forme du périanthe. Dans son genre Muscari, le périanthe est ovoïde, un peu ventru , resserré à la gorge, où il se renfle extérieurement en une cou- ronne étalée , large , à 6 lobes , qui entoure le limbe; celui-ci est très court, à 6 lobes courts, d'abord resserrés et fermant la gorge, plus tard dressés et recourbés, dont les trois intérieurs sont plus étroits de moitié. Dans les Botryanthus, le périanthe est ventru- campanule, resserré à la gorge, à limbe très court, 6-parti; enfin, dans les Belle* valia, il est campanule ou tubuleux, angu- leux, non resserré à la gorge. De plus, dans les Muscari, les 3 styles sont courts, sou- dés jusque près de leur extrémité qui est libre, arrondie et 2-lobée à lobes connivents; ils sont plus ou moins soudés et inclus chez les Botryanlhus , terminés par 3 stigmates obtus; enfin, chez les Bellevalia, leur sou- dure est complète, et ils forment ainsi un style unique en apparence, allongé, droit, terminé par un stigmate entier, obtus. (P. D.) *MUSCARINUS. ois.— Division du genre Perroquet, suivant M. Lesson ( Traité d'or- nithologie, 1826). (E. D.) MUSCAT, bot. ph. — Nom d'une variété de Raisins. MUSCI. bot. cr. — Voy. mousses. *MUSCICAFARA. ois. — Groupe d'Oi- seaux de l'Amérique méridionale formé par M. Alcide d'Orbigny pour des espèces voisi- nes des Gobe-Mouches, Muscicapa. (E. D.) MUSCICAPA. ois.— Nom latin du genre Gobe-Mouche. Voy. ce mot. (E. D.) *MUSCICAPIDÉES. ois. — M. Lesson {Histoire naturelle des Oiseaux pour servir de complément à Buffon) donne le nom de il/ws- cicapidées à une famille d'Oiseaux de Tordre des Passereaux dentirostres , comprenant particulièrement les genres Gobe-Mouche et Moucherolle. Voy. ces mots. Pour M. G.-R. Gray ( List, of gênera or- nith.), cette division des Muscicapidées est partagée en cinq sous-familles : les Quéru* MUS linées, Ta3nioptérinées, Tyranninées, Tity- rianées et Muscicapinées. Voy. ces divers mots et l'article gobe-mouche. (E. D.) * MUSCICAPINÉES. ois.— Sous-famille d'Oiseaux de la division des Muscicapidées, ordre des Passereaux dentirostres, créé par M. G.-R. Gray (List, of gênera ornilh.), et comprenant principalement le grand genre Gobe-Mouche. Voy. ce mot. (E. D.) MUSCIDES. Muscides. ins.— Tribu d'In- sectes de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, établie par Latreille, adoptée par la plupart des entomologistes, et ne renfer- mant qu'une partie du grand genre Musca de Linné. Les principaux caractères des Muscides sont les suivants, d'après Latreille : Antennes de deux ou trois articles, le plus souvent de trois, le dernier en forme de palette, inarticulé, avec une soie simple ou plumeuse sur le dos, près de sa base; une trompe très distincte, grande ou moyenne, membraneuse, rétractile, terminée par deux grandes lèvres, coudée, retirée entièrement, lorsqu'elle est en repos, dans la cavité buc- cale, et renfermant dans une gouttière su- périeure un suçoir de deux soies. Ces Insectes ont la tête hémisphérique; leurs yeux sont grands et à réseaux, et l'on voit entre eux et au-dessus du front trois petits yeux lisses très distincts; le front présente, de chaque côté, une fossette pour recevoir les antennes. Ces derniers organes sont le plus souvent inclinés et plus courts que la tête; le dernier article, qui a la forme d'une palette de figure variée, est ordinairement plus grand que les autres; il porte près de son articulation une soie ou une aigrette dorsale. Le corselet est cylin- drique et d'un seul segment apparent. Les ailes sont grandes, horizontales. Les ba- lanciers sont courts avec les cuillerons fort grands dans plusieurs espèces. Les pattes ont deux crochets et deux pelottes dans lesquel- les il existe un organe pneumatique propre à faire le vide, et permettant à ces Diptères de marcher sur les corps les plus polis et dans toutes les positions. Les jambes sont presque toujours épineuses. L'abdomen est ovalaire, triangulaire ou oblong ; quelque- fois cependant il est, au contraire, cylindri- que ou bien aplati. Le port des Muscides est, en général, le même que celui de la Mouche ordinaire. Ces MUS MUS Ul Insectes sont répandus avec profusion sur la surface du globe ; on les voit à la fois, com- pagnes fidèles des plantes, les suivre jus- qu'aux derniers confins de la végétation, chercher la vie au sein de leurs corolles, et en même temps appelés par la nature à hâter la dissolution des êtres organisés qui ont cessé de vivre, en plaçant le berceau de leurs larves sur ces dépouilles. L'espèce d'u- niversalité que leur donne cette double des- tination s'accorde avec cette infinité de mo- difications qui affectent leurs organes et les approprient à toute la diversité de leurs fonctions. Les métamorphoses des Muscides ont été étudiées avec soin et n'ont présenté qu'un petit nombre de particularités dignes d'être remarquées. Cependant, dans la Mouche do- mestique, l'accouplement n'a pas lieu comme chez les autres Diptères ; la femelle, au lieu de recevoir l'organe du mâle, introduit, au con- traire, dans son corps, un long tube charnu dans une fente qu'il a au derrière. Ordinai- rement on voit les mâles s'élancer sur le corps des femelles et les solliciter à l'accouplement; mais il n'a lieu que lorsque celles-ci y sont disposées; on voit alors ces Insectes joints ensemble et volant ainsi l'un sur l'autre. Les femelles déposent leurs œufs, qui sont en général très petits et très nombreux, dans les matières animales ou végétales en putré- faction ; une seule espèce est vivipare et par conséquent pond des larves toutes formées. Les larves se nourrissent des matières dans lesquelles les œufs ont été déposés; celles qui vivent sur la chair en accélèrent la pu- tréfaction en y formant un grand nombre de cavités; il en est d'autres qui vivent dans le fumier, dans la terre grasse, dans quel- ques plantes, etc. Ces larves sont apodes, allongées, et ordinairement cylindriques; elles sont molles, flexibles, le devant de leur :orps est pointu et conique, et leur partie postérieure est grosse et arrondie ; leur tête est molle, charnue, garnie de deux crochets écailleux; sans yeux, et ayant, en général, quatre stigmates ; les larves ne quittent pas leur peau pour se métamorphoser ; cette peau se durcit, devient ccailleuse, et forme le co- con dans lequel la nymphe passe un certain temps avant de se transformer en Insecte ailé. Cette coque est d'une couleur brun- marron, et la larve y séjourne plus ou moins longtemps suivant que la saison est plus ou moins favorable au développement de l'In- secte. Lorsque l'Insecte parfait veut sortir de sa coque , il la brise et fait sauter avec sa tête, qui se gonfle à cet effet, une portion de cette enveloppe; à sa sortie, l'Insecte a les ailes plissées > chiffonnées, et si courtes qu'elles paraissent être des moignons; mais bientôt elles s'étendent, deviennent planes et unies; la Muscide les agite légèrement, elle prend son essor, voltige dans l'air, et cherche bientôt à remplir les fonctions pour lesquelles la nature l'a créée. Quelques espèces de Mouches, et par- ticulièrement la Mouche domestique, sont sujettes à une maladie très remarquable et dont on ne connaît pas la cause : leur ventre enfle d'une manière considérable, les an- neaux du corps se déboîtent, et les pièces qui les recouvrent s'éloignent les unes des autres; dans cet état, leur ventre est rem- pli d'une matière grasse, onctueuse, d'une couleur blanche; cette matière pénètre la peau et s'accumule sur la surface du corps. Les Mouches attaquées de cette maladie s'ac- crochent avec leurs pattes sur les murailles et dans d'autres lieux, et on les trouve mor- tes dans cet état. Les Insectes de cette tribu sont très nom- breux et très répandus; quelques uns sont nuisibles parle tortqu'ilsfontàragriculture; mais la plupart sont seulement incommodes par la persévérance avec laquelle ils s'atta- chent aux parties découvertes de notre corps malgré les efforts qu'on fait pour les chasser, et par la crainte que nous donnent toujours leurs œufs pour les viandes qu'on est obligé de conserver ou de servir sur nos tables. Un grand nombre de moyens de destruction sont mis en usage dans l'économie domestique, et ces procédés sont tellement connus de tout le monde que nous ne croyons pas de- voir en parler ici. Un groupe naturel aussi nombreux en es- pèces que celui des Muscides a dû être et a été, en effet, partagé en un nombre assez con- sidérable de divisions et de genres distincts. Fallen, Meigen, Latreille, et plus récemment MM. Robineau-DesvoidyetMacquart,sesont principalementoccupés de ce sujet important et difficile. Nous dirons quelques mots à l'article myodaires^oi/. ce mot) des divisions proposées par M. Robineau-DesYoidy, et nous 44S MUS MUS terminerons cet article en exposant la clas- sification de M. Macquart (Suites à Buffon, Diptères, t. II, 1835), que nous suivons dans ce Dictionnaire. M. Macquart caractérise ainsi les Musci- des (Musca vartim, Linné ; Muscidœ, Latr., Meig.,FalI.; Myodaires, Rob.-Desv.): Diptè- res à antennes à style ordinairement dorsal ; à ailes à une seule cellule sous-marginale; trois postérieures et anale courte. L'auteur subdivise cette tribu en trois sections, savoir: I. Créophiles. Antennes à style ordinai- rement de deux ou trois articles; ailes à pre- mière cellule postérieure à peine entr'ou- verte ou fermée; cuillerons grands. Subdi- visée en sept sous-tribus: 1° Tachynaires (genre type Tachina); 2° Ocyptérées (Ocyp- tera ) ; 3° Gymaosomées ( Gymnosoma ) ; 4° BLasïermes ( Phasia ) ; 5° Dexiaires (Dexia); 6° Sarcophagiens (Sarcophaga); et 7° Muscles (Musca). II. Antiiomyzides. Antennes à style ordi- nairement d'un seul article ; ailes à première cellule postérieure ouverte; cuillerons mé- diocres, petits; front étroit chez les mâles. Subdivisée en quinze genres dont les princi- paux sont ceux des Aricia, Lispa , Antho- myia, etc. III. Acalyptères. Antennes à style ordi- nairement d'un seul article ; ailes à première cellule postérieure ouverte; cuillerons rudi- mentaires ou nuls ; front large dans les deux sexes. Subdivisée en dix-sept sous-tribus, sa- voir: 1° Boîichocères (genre type Sepedon); 2° ILoxocérides (Loxocerà) ; 3° Cordylurides (Cordylura)', 4°Scatomyzides (Scatophaga); 5° Psîlomydes (Psilomyia) ; 6o Ortalidées (Orlalis) ; 7° Téphridites (Tephritis) ; 8° Sep- sidées (Sepsis)', 9° I»eptopodites (Micro- peza) ; 10° Thyréophorides (Thyreophora) ; 41° UHdïens (Ulidia); 12° Iiauxanides {Lauxania)', 13° Hydromyzides (Hydrellia); 14°Fiophilides (Piophila) ; 15° Sphaerocé- rides ( Sphœrocera) ; 16° Hétéromyzides (Oscinis); et 17° Hypocères (Plevra). Voy. ces divers mots et les articles diptères, myo- DAIRES et MOUCHE. (E. DESMAREST.) ♦MUSCIEIVS, Blanchard, ins. — Voy. IIUSCIDES. *MUSCïES. Musciœ. ins.— M. Macquart {Suites à Buffon, Diptères, t. Il, 1835) in- dique sous ce nom une sous-tribu de sa sec- tion des Créophiles, tribu des Muscides, or- dre des Diptères, et il lui assigne pour ca- ractères : Corpsassezlarge;frontnonsaillant, antennes allongées; style ordinairement plu- meux; yeux habituellement contigus chez les mâles ; abdomen arrondi ou ovalaire , pas de soies au bord des segments; tarses à pelot- tes égales dans les mâles et les femelles ; pre- mière cellule postérieure des ailes entr'ou- verte. Cette division, qui contient îe genre prin- cipal, et en quelque sorte typique, des Dip- tères, celui des Mouches, et l'une des plus considérables pour le nombre des espèces, el elle contient, d'après M. Macquart, les gen- res suivants: Stomoxe, Hœmatodie, Glaocine, Idie, Rhinchomyie , Ochromyie, Lucilie, Achias, Culliphore, Mouche, Pallexie, Mé- sembrine, Curtonèvre. Voy. ces divers mots et les articles diptères, muscides et myodaires. (E. D.) *MUSCIGRALLA. ois. — Groupe de Gobe-Mouches d'après MM. Aie. d'Orbigny et deLafresnaye (Mag. de zool., 1836). (E.D.) ML'SCINÉES. bot. en. — Voy. mousses. MUSCÏPETA. ois.— Nom latin du groupe des Moucherolles. Voy. ce mot. (E. D.) ♦MUSCIPHAGA (musca, mouche; apr, Schœffer, Bulliard , Paulet, Bol- MYG 455 ton , Persoon, Sowerby, Vittadini, Kromb- holtz , etc. Avec ces ouvrages, en com- parant les individus vivants avec les figures qui les représentent, on parvient à les re- connaître. Mais combien de fois n'arrive- t-il pas que les figures et le texte vous lais- sent encore dans le doute ! Quelques auteurs, abstraction faite de l'ensemble des Champignons, ont publié des Traités particuliers sur ceux qui sont comestibles ou vénéneux ; leur nombre est très considérable. Paulet, Bulliard et Persoon, en commençant leurs ouvrages, avaient principalement ce but, mais plus tard ils n'ont pu s'empêcher d'y ajouter des genres et des espèces qui n'appartenaient plus à leur plan. Les autres, au contraire, comme Kerner, Trattinnick, Duchanoy , Elrodt, Fries , Lenz, Phœbus, Krombholtz, Vitta- dini, Letellier, Roques, Cordier, Descour- tils, Noulet et Dassier, sont demeurés fidèles au titre qu'ils avaient adopté. Ce dernier ouvrage, qui comprend les Champignons du bassin pyrénéen , est très remarquable sous le rapport du style, de l'exactitude des descriptions et de l'exécution des plan- ches. Il est fâcheux qu'il soit peu répandu, car il pourrait servir de modèle aux natu- ralistes qui s'occupent de Champignons dans nos divers départements. Le Bailly, quel- ques années auparavant, avait fait con- naître, mais d'une manière très succincte, dans V Annuaire de l'arrondissement de Fa- laise (1 838), les Champignons comestibles de cette localité. Enfin , M. le docteur Mougeot père vient de rendre un véritable service à la science , en publiant dans la Statistique des Vosges les Champignons qui croissent dans la Meurthe, la Moselle et les Vosges. En considérant le nombre d'espèces dont les habitants se nourrissent, on comprend com- bien il serait important d'en faire une étude spéciale dans chaque circonscription dépar- tementale de la France. La Mycologie possède encore un nombre considérable d'ouvrages; les plus précieux sont incontestablement ceux qui traitent de la structure, de l'organisation des Champi- gnons. Micheli, dans son Gênera plantarum, nous a laissé des témoignages éclatants de sa sagacité; les analyses d'Hedwig sont en- core pleines de vérité, de fraîcheur. Persoon, dans le début de sa longue carrière mycolo- 456 MYC MYC giquc, avait fait aussi de bonnes analyses; mais, entre ses mains, elles n'ont pas eu un résultat aussi avantageux qu'on pouvait l'espérer. Kunze et Schmidt ont établi , à l'aide du microscope, quelques genres qui demeurent acquis au domaine de la science. Les travaux de M. Ehrenberg seront tou- jours consultés avec le plus grand avantage. Mais de tous les auteurs qui ont cherché à établir une classification desChampignons, le professeur Link estcelui qui a montré le plus de patience , de sagacité dans ses observa- tions et de jugement dans l'établissement et le rapprochement des genres. L'illustre F. -G. Nées d'Esenbeck , en publiant, en 1 8 1 7 , son System der Pilze und Schwaemme, a élevéun véritable monument à la science, mais dont les fondements ne sont pas assez solides. La classification est censée reposer sur les caractères réels et déduits de l'ana- lyse ; il n'en est pas toujours ainsi. L'auteur a puisé dans tous les ouvrages ce qu'il a trouvé de mieux, il en a fait un corps, mais il n'a pas assez vérifié les observations , et plusieurs sont fautives. Cet ouvrage renferme des considérations mycologiques très élevées, des rapprochements extrême- ment ingénieux , un nombre immense d'observations fines et délicates; il n'est pas étonnant qu'il ait été pris pour modèle. Le professeur Fries, pour établir son Systema mycologicum , y a puisé des matériaux pré- cieux, et ce bel ouvrage, fruit de tant de veilles, de tant de recherches, est devenu le bréviaire de tous les mycologues ; il a servi de base à tous les auteurs modernes qui ont écrit sur les Champignons, comme on peut s'en convaincre en consultant les travaux de MM. Brongniart, Chevallier, Sprengel (Spec. plant.), Montagne, Schweinitz, Wein- mann, Mérat, Berkeley, Lund, etc. En 1837, M. Corda, conservateur du muséum de Pesth, qui s'était déjà fait connaître avantageusement, par de nom- breuses descriptions de Champignons, dans le Deutschland's flora de Sturm , commença la publication d'un grand ouvrage, sous le titre d' Icônes fungorum. Habile à manier le microscope , dessinant avec une rare facilité, l'auteur a donné cinq volumes dans lesquels on trouve l'analyse d'un grand nombre de genres. Ce travail, recommandable sous un grand nombre de points , a révélé aux bota- nistes la structure intime de beaucoup de Champignons. Dans les deux premiers tomes on s'aperçoit que M. Corda n'était pas en- core versé dans la connaissance des espèces, et dans les autres on voit ses forces aug- menter à mesure que ses relations se sont étendues. Dans le cinquième tome il ex- pose sa classification , qui est établie d'après les nombreuses analyses qu'il a faites. On peut reprocher à cet ouvrage le format, l'établissement d'un trop grand nombre de genres et leur dissémination , ce qui le rend très difficile à consulter. M. Corda a senti lui-même cet inconvénient. Aussi, en 1842, a-t-il publié en allemand son Introduction à l'étude de la mycologie , qui n'en est que la reproduction. Sauf quelques additions, les genres ont été réunis dans sept plan- ches , mais avec une telle confusion , et in- diqués par des lettres et des chiffres si petits, que l'on a beaucoup de peine à s'y recon- naître. On peut encore blâmer M. Corda d'avoir réuni dans ce travail ce que les dif- férents recueils renfermaient, et d'avoir in- diqué seulement les analyses qu'il avait pu- bliées dans la Flora de Sturm , le Journal d'Opitz et son Pracht-Flora. Malgré ces in- convénients, les savants rechercheront tou- jours ces deux ouvrages, entre lesquels l'auteur n'a pas su prendre un terme moyen, le premier étant construit sur une base trop large , et le second sur une base trop étroite. COLLECTIONS AVEC PLANCHES. Dans les collections de Champignons des- séchés , on ne trouve qu'un très petit nom- bre d'espèces charnues , comme les Agarics, les Bolets, les Hydnes, les Clavaires, et surtout les Mucédinées, parce qu'elles sont très difficiles à conserver. Les auteurs ont pris le parti de les dessiner et de les peindre. Parmi ces collections, Paulet dit que la bibliothèque de Leyde a possédé celle de l'Écluse, et dont Sterbeeck a eu con- naissance, mais que maintenant elle n'y est plus. La bibliothèque de Nanni, à Ve- nise , renferme un travail de Baldi sur les Champignons , que Micheli cite quel- quefois avec éloge. Dans le palais d'Albani, à Rome , se trouvent trois superbes volu- mes in-folio d'Heckius et Cesi. Sherard, Breyne , Marsili , Totti , Rudbeck , ont également laissé des collections qui ont MYC MYC 457 été consultées dans leur temps par diffé- rents auteurs , et il serait maintenant dif- ficile de dire dans quelles bibliothèques on pourrait les rencontrer. La bibliothèque royale renferme une superbe collection, qui provient de M. Rous- sel , ancien fermier-général , et qui a été peinte par Robert , mademoiselle Basseporte et autres artistes distingués. On en voit une dans la bibliothèque du Jardin du Roi, qui n'est pas moins curieuse, et dontPersoon a de beaucoup augmenté la valeur en dési- gnant par leur véritable nom un grand nombre d'espèces. Il existe encore d'autres collections, et qui sont moins connues. M. Benj. Deies- sert possède quatre volumes de Champi- gnons qui ont été peints en Italie; M. le professeur Ad. de Jussieu m'en a fait voir un assez grand nombre qui sont dus au pinceau d'Aubriet, et qui, probablement, devaient être publiés dans la Flore des en- virons de Paris y si Vaillant eût pu diriger la publication de cet important ouvrage. M. De Candolle, dans sa Physiologie végé- tale, parle avec éloge d'une collection quia été laissée par Tozzi-Tozetti, et qui n'a pas été publiée. Notre célèbre peintre Redouté a représenté aussi quelques Champignons du grand-duché de Luxembourg. Ils ont été achetés par un libraire de Paris qui ignorait que les espèces figurées , sauf trois ou quatre exotiques, avaient été décrites par son com- patriote L. Marchand dans le Conspectus florœ cryplogamicœ magni ducatus Luxem- burgensis. Enfin, Chevallier, auteur d'une Flore de* environs de Paris, et qui s'est beaucoup occupé de cryptogamie, avait des- siné lui-même, dans une ville d'Allemagne où il s'était retiré , un grand nombre de Champignons qu'il avait intention de pu- blier. Le premier volume seulement a été publié à Leipzig en 1837, sous le titre de Fuïigorum et Byssorum Illustraliones ; il ren forme 52 espèces décrites et figurées. Cet ouvrage, conçu sur un plan peut-être un peu trop large , est parfaitement exécuté; il est fâcheux pour la science que la mort ait enlevé son auteur avant qu'il ait pu le com- pléter. COLLECTIONS MYCOLOGIQUES. Depuis une trentaine d'années, les Cham- t. vin. pignons sont beaucoup mieux connus qu'ils ne l'étaient auparavant, quoique le nom- bre des espèces ait augmenté prodigieu- sement. On pourrait croire que cet avan- tage doit être rapporté aux ouvrages qui ont été publiés ; certainement , la littérature y a contribué pour beaucoup, mais il est dû principalement à Persoon. Ce célèbre bo- taniste , on peut le dire, est le père de la Mycologie , il en a semé le germe dans tous les pays; plein de zèle, studieux, doué d'une vue perçante, d'un jugement sain, bon, modeste, obligeant envers tout le monde, il était en relation avec tous les savants de son époque, et chacun d'eux voulait avoir son avis. Des envois de Cryp- togames lui étaient faits de tous les pays pour en avoir les noms. Dans sa collection, qui est précieusement conservée au musée de Leyde, et qui tous les jours augmente par les soins de M. le professeur Blume, on rencontre à chaque instant les noms de cé- lèbres voyageurs ou des plus illustres bota- nistes , comme Kœnig, Thunberg, Murray, Albertini, Schweinitz, Flœrk, Tode, Batsch, Sprengel, les frères Nées d'Esenbeck, Re- bentisch , Funck , Hoppe, Martius , Link , Aub. Du Petit-Thouars , Poiteau , Gaudi- chaud , Kunze , Sowerby, Sprengel, Baibis, Thunberg, Dufour, Mougeot, Montagne, Desmazières, Cordier, Letellier, Cheval- lier, etc. Parmi tous ces savants, qui ap- partiennent tous à l'époque, je dirai même à l'école de Persoon, les uns ont public des ouvrages qui font honneur à la science, les autres au contraire ont publié ries exsic- cata, qui ont permis de comparer les échan- tillons, et par conséquent d'établir l'iden- tité des espèces. Ces collections doivent toutes, en grande partie, leur prix à Per- soon ; il a eu entre les mains les espèces dou- teuses, et c'est sous son patronne qu'elles sont entrées dans le domaine scientifique. Les services que ces collections rendent sont immenses, et on ne saurait trop les multi- plier. Je crois de mon devoir de les indi- quer ici, parce qu'elles seront toujours re- cherchées , quoique quelques unes aient perdu beaucoup de leur prix par l'action du temps. Ehrhart, Planlœ cryplogamicœ ., exsicc. , Dec. 1-32, Hanov., 1785-93, in-fol. — II. -C. Funkc , Cryplogamischn C.ewàchse 53 45ais à quelle hauteur ils ont été récoltés. On doit être étonné que Ramond , qui a monté trente cinq fois sur le Pic du Midi , dont 'élévation est de 1,500 toises ou 2,924 mè- tres, n'ait pas signalé un seul Champignon, quoiqu'il ait observé sa végétation à toutes les époques de l'année et dans toutes leurs diversités ; mais , comme il le dit lui-même, les Cryptogames n'avaient qu'une part se- condaire à son attention. On voit, par cet exposé, que les Cham- pignons diminuent en nombre quand on atteint le sommet des montagnes , par conséquent à mesure que la température s'abaisse. Le résultat est le même quand on consi- dère la latitude sous laquelle ils se dévelop- pent. Dans la zone équatoriale , et surtout dans celle des tropiques , ils paraissent plus abondants et plus variés que dans la zone tempérée, où ils sont cependant très nom- breux; ils diminuent ensuite à mesure que l'on avance vers les régions polaires. Nous de- vons à M. Berkeley la description d'un grand nombre de Champignons del'hémisphère aus- tral. MM. Gaudichaud et Raoul ont enrichi la collection du Muséum de Paris d'espèces récoltées dans les îles Malouines et la Nou- velle-Zélande. Menzies en a rencontré aussi dans la Terre des États. Ces îles , ainsi que le groupe des îles Aukland , paraissent beau- coup plus riches en mousses et en hépati- ques qu'en Champignons. Nous ne pouvons donc rien établir sur la végétation des terres polaires australes, parce que les voyageurs ne nous en ont rien rapporté. Il en est à peu près de même pour l'hémisphère boréal. Tout le monde sait que VAgaricus musca- rius, ou du moins une espèce analogue, croît abondamment dans le Kamtschatka. M. le professeur Ehrenberg, qui a décrit les Champignons du voyage de Chamisso, note encore YUredo interstilialis et rosœ? à Una- laska , par 54° lat. sept. , YJEcidium epi- lobii , Uredo Pyrolœ , Puccinia vesiculosa , Eurotium herbariorum , Sphœria punctifor- mis, Hysterium orbiculare et gracile. Par 65° lat. sept, dans l'île Saint-Laurent , le Sphœria Hederœ , Triblidium arcticum ; et dans l'île de Chamisso, située au 66e degré, le Sphœria herbarum. Enfin, M. Robert Brown , dans sa Flore de l'île Melville , située au 74° 47' lat. sept. , mentionne deux Champignons; c'est le point le plus reculé où l'on en ait rencontré. Il est donc impossible, sur des données aussi minimes, de pouvoir tracer les premières lignes de l'arithmétique botanique. Les Champignons et les Lichens parais- sent être les plantes les plus cosmopolites f MYC MYG 465 sur tou t quelques espèces . Les Agaricus cam- pestris ; Cantharellus cibarius ; Schizophyl- lum commune ; Polyporus igniarius , fomen- iarius , versicolor, lucidus; Thelephora hir- suta ; Cyathus Cr'ucibulum , vernicosus ; Peziza scuiellata ; Sphœria concentrica , her- barum; Ascophora Mucedo, existent partout. La Flore cryptogamique de l'Amérique bo- réale a les plus grands rapports avec celle de l'Europe. Quelques genres paraissent ap- partenir à certaines régions: ainsi on n'a observé jusqu'à ce jour les genres Broomcia, Phellorina , Scoleiocarpus , Polyplocium , qu'au cap de Bonne-Espérance ; llymeno* gramme, Cymatoderma, Trichocoma, Tri* càampkora, qu'à Java ; Hyperrhiza en Caro- line; Pterophyllus en Egypte, etc. Mais rien ne prouve qu'ils n'existent pas dans d'autres pays, ou qu'ils ne sont pas représentés par des espèces analogues. VAgaricus radiosus de Pallas {Monlagnites Pallasii), trouvé sur les bords de l'Irtisch , par 61 degrés de lati- tude septentrionale, se montre sous la forme du Montagnites Candollei à Marseille et à Alger, sur les bords de la Méditerranée; le Batlarrea phalloïdes , qu'on avait vu très rarement en Angleterre, a été retrouvé au cap de Bonne-Espérance; le Batlarrea G au- dichaudii croît à Lima , dans le Pérou ; le Mylremyces lutescens, delà Caroline, est représente dans la Tasmanie par le M. fuscus. Le Cyclomyces fuscus , espèce sessile dans l'île Maurice, perd de son originalité quand on le compare au C. Greinh, qui est pédicule, et qu'on rencontre en Amérique, dans l'État de Massachusetts. Enfin , le genre Secotium , qui n'avait été observé qu'au Cap de Bonne-Espérance et dans la Nou- velle-Zélande, vient d'être trouvé en France par MM. Tulasne. Ces exemples , que je choisis parce qu'ils appartiennent à des ty- pes très remarquables , pourraient être mul- tipliés davantage, mais ils suffisent pour démontrer que les différents genres de Cham- pignons ne sont pas renfermés dans des li- mites aussi étroites que le sont quelques familles de plantes phanérogames. ACTION DES AGENTS EXTÉRIEURS. Les Champignons, comme tous les autres végétaux, sont vivement influencés par la lumière; ils la recherchent également. Pour s'en convaincre, il suffit de mettre dans de T. vni. la mousse humide quelques Agarics à pied très long, dans un endroit éclairé par un seul point : on voit dans l'espace d'une nuit le pédicule se courber, ou le chapeau s'incli- ner sur celui-ci, et se diriger du côté qu'elle pénètre. Cette expérience, facile à faire sur des Coprins, des Mycènes, donne le moyen de courber naturellement le pied des gros Agarics sur les lames sans le briser. Leur dessiccation devient plus aisée , et ils conser- vent mieux leurs caractères. L'absence de la lumière , si marquée sur les plantes, l'est encore davantage sur les Champignons ; les caves, les souterrains, les galeries des mines, dans lesquelles il y a beaucoup de soutiens en bois, nous en offrent de nombreux exemples. Dans des endroits, ces parties sont couvertes de ro- settes blanches , plus ou moins larges , ou supportent de longs flocons blancs, qui res- semblent à des houppes, à des globes; dans d'autres, ce sont des Rhizomopha, qui mon- tent, qui descendent, ou sont pendants. Toutes ces végétations, qui n'arrivent jamais à un développement complet, appartiennent aux Champignons ; Hoffmann , Scopoli , M. de Humboldt, nous en ont fait connaître un grand nombre. On a observé que les bois dont on se sert dans les mines de sel gemme présentent moins de productions fongiques, probablement parce que, péné- trés de sel , ils se décomposent beaucoup plus lentement. L'action de l'air est aussi marquée que celle de la lumière. Les Champignons n'ar- rivent jamais à leur état normal quand il est vicié ou qu'il ne circule pas librement; dans de semblables circonstances ils éprou- vent la même modification que précédem- ment, ils s'étiolent et s'allongent indéfini- ment. Les navires, malgré tous les soins que l'on prend pour renouveler l'air, n'en sont pas exempts. M. C. Dupin (Ann. de chim. et de phys., 2e sér., t. XVII, p. 290) dit que la pourriture sèche qui résulte du développement des Cryptogames sur le li- gneux est un véritable fléau pour la ma- rine. Un bâtiment envahi par \eXylostroma giganteum? devint en très peu de temps incapable de tenir la mer. On cite à cet égard le vaisseau le Foudroyant, de 80 ca- nons, lancé en 1798, qu'il fallut radouber et refondre presque en entier en 1802. U9 4G6 MYC MYC Une température assez élevée, jointe à l'humidité, favorise singulièrement leur dé- veloppement. C'est à ces deux causes réu- nies que l'on doit rapporter le développe- ment de Champignons que Meri, célèbre chirurgien du commencement du xvinc siè- cle, observa chez un malade, sur les diffé- rentes pièces d'un appareil de fracture. L'action directe du soleil en fait périr un grand nombre, elle n'épargne guère que ces petits parasites qui vivent sur les feuilles et ceux qui croissent dans les prai- ries. Quelques auteurs assurent que la tem- pérature de l'eau bouillante ne détruit pas la propriété végétative des spores. Thore dit même que l'on propage par ce moyen l'Agaric Palomet dans le département des Landes , et des expériences récentes ont prouvé à M. Schrnitz que les spores du Peziza repanda exposées à 110° dans un air sec, n'avaient pas perdu leur faculté germinative, tandis que celles du Trichothe- cium roseum l'avaient perdue de 55 à 60°, Au-dessous de zéro, les spores et les Cham- pignons sommeillent , mais la rapidité avec laquelle nous voyons, sous la latitude de P.;,;is , VAgaricus pulverulentus Bull. , et VAgar. nigripes Bull. , YAgar. tenacellus Pers., se montrera divers intervalles, pen- dant l'hiver, quand le froid vient à ces- ser, nous prouve que quelques uns ne sont pas très sensibles au froid : les Agar. cam- pestris, caryophyllœus , comalus , arundi- naceus , etc., ne paraissent en aucune ma- nière influencés par les gelées blanches. Lorsque les Champignons sont surpris par le froid, ils gèlent ; pendant tout ce temps ils conservent leur forme et pourrissent lorsque le dégel survient. VAgaricus stip- iicus et le Schizophyllum commune me semblent faire exception, car dans les forêts on les voit alternativement se flétrir et re- venir à leur état naturel suivant les cir- constances. Mais les Théléphores , les Dœ- dalea betulina et quercina, les Polypores, surtout ceux qui sont épais , subéreux , résistent aux froids les plus intenses de nos pays. Ils gèlent, dégèlent, et conti- nuent de croître quand leur bonne saison arrive. L'électricité, dit M. De Candolle, « ac- » célère la végétation dans les plantes. Une » influence évidente, mais en sens con- » traire, a été observée sur les Champi- » gnons. Les maraîchers de Paris qui se li- » vrent à la culture des Champignons de » couche (Agaricus campestris) m'ont as- » sure que le tonnerre tue les Champignons » de couche en plein air, et ils les pla- » cent dans des caves et mieux encore dans » les catacombes pour éviter cet effet. J'ai vu » une culture de ce genre établie dans une » carrière du faubourg Saint-Jacques ; le » cultivateur m'assura que, dans l'étage su- » périeur, le tonnerre tuait encore quelques » Champignons, mais jamais dans l'étage » inférieur. » M. De Candolle rapporte ces faits sans en garantir l'authenticité. Les effets de l'électricité ne sont pas tou- jours aussi nuisibles aux Champignons que les maraîchers de Paris le pensent; tous ceux qui s'occupent de la recherche de ces végétaux pour les étudier en trouvent un bien plus grand nombre après les pluies orageuses qu'après celles qui ne le sont pas. Les anciens avaient déjà remarqué que quand les orages étaient fréquents , les Truffes étaient abondantes. Cette croyance est encore généralement répandue aujour- d'hui dans les pays où elles croissent. La Sphacélie, ce petit Champignon qui cause l'ergot des Graminées, ne se rencontre ja- mais que quand les mois de mai et juin sont chauds et orageux. Une observation atten- tive pendant plusieurs années m'a con- vaincu de ce fait. On peut donc croire que l'électricité a la même influence sur les Champignons que sur les autres plantes. Les brouillards ont-ils une action sur le développement des Champignons? Aucune observation positive ne confirme cette ac- tion, quoique, dans les campagnes, on attri- bue la rouille et le charbon à leur pré- sence. Mais dans l'automne, époque à la- quelle on les observe plus fréquemment, ils paraissent, et l'humidité continuelle qu'ils entretiennent prolonge leur exis- tence. L'arsenic a une action très vive sur les Champignons, il les fait périr très prompte- ment. De nombreuses expériences prouvent que la germination des graines est empêchée quand elles sont plongées dans un sol inerte, comme le sable lavé, le verre pilé, et qui est arrosé seulement avec de l'eau te- ,. nant en solution de l'arsenic. Les agricul- MYC MYC 467 leurs ont cherché à utiliser cette propriété , pour détruire la faculté végétative des spores de la carie , du charbon , en plon- geant leurs grains dans une solution arse- nicale avant de les confier à la terre. Ce moyen, dangereux sous plusieurs rapports, a été défendu par nos lois, et d'ailleurs rien ne prouve dans ce cas son efficacité. Jœger, M. Chatin, Bory de Saint-Vincent et Gil- genkran tz, ont vu des Mucédinées se dévelop- per sur de l'eau qui en contenait une grande quantité en solution. Dans quelques expé- riences que j'ai faites moi-même, j'ai vu des Agarics secs, que j'avais trempés dans une solution d'arsenic blanc pour les con- server, se couvrir d'une forêt de Pénicillium gluucum. Le sulfate de cuivre a été proposé par Bénédict Prévost, pour prévenir les mêmes accidents. Les expériences qui ont été faites ont donné des résultats avantageux. Cette substance n'a pas les inconvénients de l'ar- senic, elle n'entraîne avec elle aucun dan- ger, et beaucoup de cultivateurs s'en ser- vent encore avec la certitude qu'elle garan- tit leurs grains de la carie et du charbon. Il n'entre pas dans mon sujet de parler des maladies des grains causées par les Cham- pignons parasites, ni d'exposer les recettes qui ont été préconisées pour les en préser- ver. Leur développement étant aussi mysté- rieux que celui des entozoaires, il est probable qu'on essaiera encore beaucoup de moyens avant de trouver un véritable préservatif. Comme l'arsenic, le deutoxyde de mer- cure est un poison violent pour les Cham- pignons : soumis à son action, on les voit se ramollir à l'instant même, perdre leurs for- mes et leurs couleurs, et jusqu'à ce jour on ne s'en est servi pour leur conservation que quand ils ont été desséchés préalablement. Quelques Champignons , comme les Dole- tus cyanescens Bull., luridus Fr., erythro- pus Pers., etc., dont la chair est blanche, deviennent presque instantanément bleus au contact de l'air quand on vientà les rompre : comment ce phénomène a-t-il lieu et com- ment se fait-il qu'en les exposant à la va- peur de l'ammoniaque liquide il ne se ma- nifeste pas; tandis que ce même réactif, d'après les belles recherches de M. De- caisne, convertit à l'instant même le prin- cipe colorant jaune de la garance en rouge? | rananaonne la solution de ce problème aux chimistes qui voudront s'en occuper. On a cherché à détruire le développement des Champignons par la chaleur artificielle. Plusieurs personnes , pour conserver des arbres fruitiers , ont cautérisé avec un fer rouge la place qu'ils occupaient. La cauté- risation pendant un an a suspendu quel- quefois leur végétation , et à la seconde année ils ont reparu comme auparavant. Les Arabes, comme on le sait, ont l'habi- tude d'incendier des plaines immenses; ces incendies n'ont pas empêché le capitaine Durieu de récolter un grand nombre de Champignons sur des chaumes de graminées à moitié consumés, ainsi que sur des chênes- liéges dont l'écorce paraissait entièrement carbonisée. Dans nos forêts, les endroits où Ton a préparé le charbon sont encore ceux qui en produisent le plus grand nombre, quoique leur surface soit brûlée et recou- verte de débris de ce combustible. M. Boussingault (Écon. rurale, I, p. 226) rapporte un fait trop curieux, de la rapidité avec laquelle se propage le Boletus {Meru- Uus) destruens , pour que je ne le rapporte pas ici: « Ces Champignons, dit-il, se trou- Vent ordinairement entre les bordages et la membrure , dans des situations humides où l'air se renouvelle peu. On a cherché quelle était la température qui favorise le plus cette pourriture sèche, on a trouvé qu'elle était comprise entre 7° et 32° cen- tigrades. Au-dessus ou au-dessous la vé- gétation languit. A l'aide de ces données on espéra affranchir les navires de la pour- riture , en élevant convenablement leur température. Les essais furent tentés en hiver, à bord du vaisseau Queen-Charlotte ; on porta l'air de la cale à 55° centigr. Le ré- sultat général qu'on obtint par ce procédé ne répondit pas aux espérances qu'on avait conçues : tout en anéantissant dans la partie basse du navire la végétation des Champi- gnons, on la favorisait dans les lieux situés à une certaine élévation au-dessus de la cale, par la raison que l'air chaud et très humide qui émanait du point où étaient les poêles laissait condenser, en se refroidis- sant, la plus grande partie de l'eau dont il était saturé. On voit par cet aperçu avec quelle faci- lité les Champignons envahissent le tissu 463 MYG WYC ligneux, et le peu de moyens efGcaces que nous possédons pour empêcher leur dévelop- pement ou pour les détruire. Les observa- tions faites depuis longtemps dans les mines de sel gemme, et les belles expé- riences de M. le docteur Boucherie , nous indiquent de la manière la plus évidente comment nous pouvons préserver nos con- structions de leur action. RÉCOLTE ET PRÉPARATION DES CHAMPIGNONS. Le botaniste qui récolte des Champignons doit savoir les préparer, afin que les maté- riaux, qu'il a acquis souvent avec beaucoup de peines, puissent servir à l'étude; si ces végétaux ont été négligés par les voyageurs, c'est uniquement parce qu'ils ne savaient pas les préparer. Toutes les espèces para- sites, comme les sEcidiumt Uredo, Pucci- nia, et toutes celles qui se rencontrent sur les feuilles mortes, ne demandent pas d'au- tres soins que les plantes sur lesquelles elles se sont développées. Les nombreuses espèces deSphéries, et toutes celles qui ont une certaine consistance, doivent être enlevées avec une portion de l'écorce ou du bois sur lesquels elles se trouvent, mais très mince, afin de pouvoir se prêter à la compression. Si les écorces sont trop dures ou desséchées, on peut les amincir ou les rendre flexibles à l'aide de l'humidité; sans cette précaution, on a un petit nombre d'espèces et un vo- lume très considérable et incommode. Si les Champignons sont visqueux, ou d'une con- sistance gélatineuse, il faut les laisser sécher à l'air libre et ne les comprimer que quand ils ne peuvent plus adhérer au papier. On peut encore les conserver en les fixant soli- dement sur une petite planche à l'aide d'une ficelle qui les enroule, et que l'on fait pas- ser entre les individus pour ne pas les dé- former. Les Champignons rameux, comme les Clavaires, les Mérisma, forment quel- quefois des masses considérables : on est alors obligé de les diviser, mais il faut avoir la précaution de noter leur couleur et de recevoir les spores sur un papier; on les laisse exposés à l'air, et quand ils sont flé- tris on les soumet à une légère pression , afin de ne pas trop les déformer. LesThélé- phores, et toutes les espèces qui sont mem- braneuses , se dessèchent très facilement; si elles sont contournées, irrégulières , on leur rend la souplesse en les exposant à l'humi- dité. Les Pézizes perdent constamment leur forme et leur couleur; il faut toujours en tenir note : si elles sont terricoles, on les dépouille de la terre ou du sable qu'elles ont à leur base; on les expose quelque temps à l'air avant de les comprimer. Si elles vivent sur des bois, des tiges de plantes, on divise ces parties de manière qu'elles aient peu de volume. Les Tubéracés ne pré- sentent aucune difficulté , parce qu'on peut les sécher entièrement ou les couper par tranches ; ils se conservent aussi très bien dans l'alcool ou dans l'eau salée. Les Lycoperdacés , quand on les trouve secs , peuvent être soumis à la pression après avoir passé une nuit dehors. Comme ils contiennent des sels déliquescents , ils se ramollissent et se laissent facilement com- primer ; si ce sont des Geaster , des Tylos- toma, il faut s'arranger de manière que leur mode de déhiscence soit visible. Quanfi on récolte ces Champignons frais , il faut , de toute nécessité, les laisser à l'air parcou- rir leurs périodes de végétation ; on les voit alors se ramollir, changer de couleur, comme s'ils étaient décomposés; plus tard, le li- quide qu'ils contenaient s'évapore; ils se dessèchent, et on se comporte avec eux comme s'ils eussent été récoltés secs. On peut encore, après les avoir arrachés de terre, les tremper une ou deux fois dans une solution de sublimé corrosif; alors ils meurent promptement, leur réceptacle prend delà consistance, et on les conserve avec leur forme et leur volume. Ce dernier moyen est le seul qui permette la conservation des Trichiacés et des autres Myxogasières; mais, dans les uns et dans les autres, il faut avoir soin de noter la forme des écailles, et sur- tout la couleur , parce qu'elle est constam- ment altérée par l'agent conservateur. Les Polysaccum ont un réceptacle assez consistant et pourtant très friable quand ils sont desséchés. On les conserve dans une parfaite intégrité en les enveloppant dans du papier brouillard que l'on moule avec les mains autour d'eux après l'avoir mouillé; , le papier sèche et forme une enveloppe très solide qui empêche leur rupture et la dis- persion des spores. Je me suis servi aussi très avantageusement pour le même but de lames de plomb très minces, semblables MYC MYC 469 à celles dont on se sert pour recouvrir le chocolat. Tous ces Champignons ainsi con- servés peuvent être mis dans des armoires et servir aux démonstrations. Les Phalloïdes, tes Clathroïdés , dont il existe un si petit nombre dans les herbiers, sont beaucoup plus faciles à préparer qu'ils ne le paraissent; on les arrache avec leur volve et à l'aide d'une ficelle on les suspend dans l'air , le réceptacle en bas : le latex s'écoule ou se dessèche, les autres parties se déforment un peu; quand ils sont presque secs, on les met en presse , mais auparavant il faut les ajuster et rétablir les rapports des diffé- rentes parties. Cette opération , quoique longue, réussit constamment quand les voyageurs peuvent y mettre le temps. M. le docteur Klotzsch conseille de remplir cha- cune des parties de ces Champignons avec du coton, et de les exposer à une atmosphère sèche, et quand leur humidité est dissipée, on les met en presse après avoir retiré le coton. Il emploie le même procédé pour les grandes Pézizes. Les Morilles , les Helvelles , les grandes Pézizes, les Clavaires, se conservent très bien en entier, presque avec leurs couleurs naturelles, en les mettant dans du sable fin et très sec. Il faut auparavant leur laisser perdre à l'air une grande partie de leur eau de végétation. Ce mode de préparation est très avantageux; les Champignons retien- nent un peu de sable à leur surface , que l'on parvient à détacher avec un pinceau rude. On évite cet accident chez les Pézizes en recouvrant la cavité de leur cupule avec un tissu de soie très souple. Les Champignons coriaces, comme la plu- part des Polypores, des Agarics, surtout ceux qui sont coriaces ou subéreux, n'ont pas be- soin de préparation ; ceux qui peuvent s'apla- Ur sont soumis à une pression plus ou moins forte. Les Lenttnus, quand ils sont frais, se dessèchent avec la plus grande facilité; s'ils sont secs , un peu d'humidité leur rend leur forme, leur souplesse, et ils se prêtent à tout ce que l'on veut. Beaucoup d'espèces ont le chapeau en forme d'entonnoir. En se servant du sable , comme je l'ai dit plus haut, les voyageurs peuvent introduire dans les collections publiques , avec ses formes et ses couleurs naturelles, le plus beau genre de Champignons qui existe. Les espèces charnues , aqueuses , de Bo- lets, d'Agarics, présentent des difficultés presque insurmontables. Il faut les arra- cher de terre toujours avec précaution, afin d'obtenir la volve, le mycélium, s'ils en ont; puis on les met à plat sur du papier pour recueillir les spores. Si on a le soin de diriger le chapeau du côté de la lumière, il se courbe souvent et commence à s'a- platir naturellement. Quand ils ont perdu la plus grande partie de leur eau de végétation, on les recouvre de quelques feuilles de pa- pier, puis on les soumet à une pression que l'on augmente peu à peu. En redressant un peu le bord , quand il se roule trop en de- dans , on parvient à avoir des échantillons convenables. Toute espèce de Champignon charnu dont le tissu est altéré ou dont le suc est exprimé par la pression , ne se des- séchera jamais bien; il faut la rejeter, ainsi que celle qui renferme des larves d'In- sectes. Pendant son séjour à Paris , M. le docteur Reuss a essayé d'obtenir la des- siccation de plusieurs espèces de Champi- gnons charnus en les plaçant sous la cloche d'une machine pneumatique : quoiqu'il y ajoutât une capsule remplie d'acide sulfu- riquepour rendre la dessiccation encore plus prompte, il a obtenu des résultats si peu satisfaisants que je n'ose engager personne à répéter ses expériences. M. Klotzsch indique , pour les Bolets et les Agarics charnus, un procédé ingénieux, par lequel il conserve assez bien les carac- tères principaux ; j'en emprunte la descrip- tion aux Archives debolanique (t. I, p. 287) : « Avec un instrument en forme de scalpel, » partageant la plante en trois portions ver- » ticales , à partir du sommet du chapeau » jusqu'à la base du pédicule, *de manière » à pouvoir en retirer la tranche du milieu, » on apercevra distinctement les contours »» du Champignon , la nature interne do » son pédicule creux , spongieux ou so- » lide; l'épaisseur du chapeau ; la disposi- » tion de ses feuillets égaux ou inégaux en » longueur, décurrents ou non sur le pédi- » cule, etc. Il reste alors deux portions ex- » térieures , qui donnent une idée parfaite » de tous les contours de l'échantillon. » Avant de procéder à la dessiccation, il est » aussi nécessaire de séparer le pédicule du » chapeau, et de gratter les lames ou feuil- 470 MYC MYC » lets si c'est un Agaric, et les tubes si c'est ;> un Bolet. Nous avons ainsi cinq portions, ;> savoir : la tranche intérieure , les deux » côtés du pédicule, et ceux du chapeau. « Cette opération terminée , on expose la » plante à l'air le temps nécessaire pour en- » lever une partie de son humidité sans » rider sa surface; on la met ensuite en » presse , comme les autres plantes , dans » une feuille de papier non collé , qu'on a » soin de renouveler journellement jusqu'à j) ce que le Champignon soit parfaitement » sec. Il suffît alors d'attacher sur du papier » blanc chaque pièce dans sa position natu- » relie pour avoir une idée nette du Cham- « pignon. La volve ou bourse et l'anneau » sont pareillement conservés par cette mé- » thode. Dans quelques petites espèces , » comme VAgaricus filopes , supinus, gale- v riculatus, il devient inutile d'enlever les » feuillets. » Cette méthode, comme on le voit, a de grands avantages; elle est préfé- rable à celle que Lûdensdorff publia quel- ques années auparavant, et qui consiste à faire bouillir les Bolets et les Agarics dans du suif de Mouton , qui s'insinue et pé- nètre dans toutes leurs parties ; on les retire à mesure qu'ils se refroidissent, le suif se fige, et on obtient des Champignons que l'auteur conseille de recouvrir d'un ver- nis pour les conserver : comme les formes , les couleurs sont complètement altérées et méconnaissables , les Champignons ne sont d'aucune utilité, et personne, à ma connais- sance, n'a cherché à se faire un herbier my- cologique de cette nature. Le voyageur qui veut utiliser ses collec- tions de Champignons charnus, doit en faire un croquis afin d'avoir le port et les propor- tions ; noter s'il y a une volve ou un an- neau; reconnaître la couleur des spores; indiquer l'épaisseur du chapeau, et surtout la disposition des lames, leurs rapports avec le pédicule; et enfin exprimer par une teinte plate la couleur des diverses parties. A son îetour, il trouve tous les éléments néces- saires pour les décrire et les représenter, s'il le juge convenable. CONSERVATION DES CHAMPIGNONS. On a cherché à les conserver dans leur état naturel ou après les avoir desséchés. Dans le premier cas, on ne pouvait y parve- nir qu'en les plongeant dans un liquide ; dans le second, qu'en les imbibant d'un li- quide préservatif quand ils sont secs. En 1825 , M. Guillery ( Ann. de la Soc. linn. , Paris, 1825 ) a proposé de les mettre dans l'acide pyroligneux. Ce moyen les con- serve très bien, mais la couleur est promp* tement détruite. J'ai vu VAgaricus amethys- teus Bull., après cinq ou six ans de séjouL dans ce liquide, n'avoir éprouvé d'autre al- tération que celle de sa couleur. Cooke, chi- rurgien anglais, conseille l'eau salée. Jame- son (Nev. Edinb. philos. Joum. , 1829, p. 375 ) rapporte que ce chirurgien pré- senta à la Société linnéenne de Londres un individu de Clavaria muscoides par- faitement intact, qui avait séjourné plus de trois années dans cette simple prépara- tion ; sa couleur était seulement un peu plus foncée. On sait que c'est un moyen de con- servation dont on se sert dans l'art culi- naire; MM. Tulasne s'en servent avanta- geusement pour l'étude des Tubéracés; et dans les expertises médico-légales, c'est peut-être le seul que l'on puisse employer, et qui permette de reconnaître, de constater avec certitude, l'espèce qui aurait causé un empoisonnement criminel ou par ignorance. L'eau dans laquelle on met quelques mor- ceaux de camphre donne le même résultat. J'ai vu pourtant, après trois ou quatre mois, des Hygrocrocis se développer et les Champi- gnons tomber en décomposition. M. Moretti, de Pavie , se sert avec beaucoup d'avantage d'unesolution concentrée d'acétate de plomb. Bayle-Barlalle et Wittering conseillent de faire dissoudre dans l'eau autant de sulfate de cuivre qu'il en faut pour qu'elle prenne une couleur bleue; on ajoute 4 parties d'al- cool à 10 de cette solution et on y plonge les Champignons. Lûdensdorff (Froriep'sNotiz., b. 18 , p. 10) recommande l'huile dans la- quelle on a mis du sulfate d'alumine. J'ai essayé la solution de ce sel dans l'eau : les Champignons se sont conservés pendant quelque temps, puis ils se sont décomposés. En Flandre on les met dans l'eau de chaux, et il paraît qu'ils se conservent très bien pour l'usage culinaire. Dans l'alcool conte- nant des quantités variables de deutoxyde de mercure, ils ne se déforment pas; mais ils se décolorent , et se couvrent d'une couche blanche qui les rend méconnaissables. 11 n'y MYG MYG 471 «i pas de meilleur moyen que de les suspen- dre dans de l'alcool; s'ils perdent leurs cou- leurs, du moins ils conservent leurs formes et leurs caractères. Il faut seulement avoir la précaution de changer l'alcool quand il vient à se colorer, et ne mettre que des individus de même espèce dans le même bocal , que l'on a soin d'étiqueter et de bou- cher très exactement. Si les échantillons desséchés ne sont pas aussi agréables à la vue que les précédents, ils ont l'avantage d'occuper moins de place, et d'être plus faciles à conserver. Les moyens que l'on a essayés pour préve- nir les dégâts causés par les Insectes sont as- sez nombreux. Peut-on se fier, comme le prescrit Olislagers, à un mélange de mercure et de mucilage de gomme arabique étendu sur du papier, que l'on coupe par morceaux quand il est sec, et dont on recouvre une plante ou un Champignon? Le procédé du docteur Kittel , qui consiste à enduire avec de la tein- ture d'opium la marge du papier dans lequel sont contenues les plantes , offre-t-il plus de garanties que l'essence de térébenthine con- seillée par le docteur Koch ? M. Kooker (Botan. miscell. , t. II, p. 159) conseille d'enduire les Champignons et les plantes qu'on veut conserver avec un pinceau im- bibé d'huile essentielle de térébenthine dans laquelle on a introduit un peu de sublimé corrosif, afin de ne pas détruire les cou- leurs. J'ai essayé plusieurs fois la solu- tion aqueuse d'acide arsénieux , et jamais elle ne m'a réussi; les Champignons se ra- mollissent trop , et se couvrent ensuite de Mucédinées qui en dérobent lés caractères. Tout le monde sait que les papiers peints , dans lesquels les fabricants font entrer l'ar- sénite de cuivre ou vert de Schweinfurt, sont promptement altérés , envahis par ces pe- tits végétaux , surtout si les appartements sont humides; l'acétate de cuivre ne paraît pas avoir ces inconvénients. On doit donc rejeter les préparations arsenicales comme moyens de conservation des Champignons; si elles sont d'une grande utilité aux zoolo- gistes, elles ne présentent aucun avantage aux mycologues. Maerklin emploie unedécoction assez con- centrée deSimarouba, à laquelle on ajoute 30 à 60 grammes d'alun sur 5 hectogrammes; il assure que les Lichens , les Champignons imprégnés de cette liqueur sont à l'abri des attaques des Insectes, et qu'ils ne perdent ni leurs formes ni leurs couleurs naturelles. Bulliard se contentait de les laisser pendant quelque temps dans une décoction de tabac à fumer. Quelques personnes mettent du cam- phre, du poivre concassé dans leurs herbiers. Je mets à profit l'avidité que les Insectes ont pour quelques espèces, comme les Polyporus versicolor, sulphureus, suaveolens et fomenta- rius, pour m'en débarrasser. Ces Champi- gnons, coupés par tranches, placés dans des feuilles particulières et dans différents en- droits faciles à trouver, attirent en quelque sorte les Insectes; je visite de temps en temps, et retire les morceaux qui sont pi- qués. Ce moyen, qui m'a paru offrir quel- ques avantages, produirait un effet opposé si on oubliait de visiter ou si l'on égarait les feuilles qui renferment l'appât. La formule que M. Gannal a donnée pour la conservation des cadavres destinés aux préparations anatomiques, et qui se com- pose de sel marin, de sulfate d'alumine et d'azotate de potasse , ne m'a pas réussi. Je n'ai pas essayé le chlorure de zinc, conseillé pour le même objet par le docteur Sucquet. Une solution de 30 à 32 grammes de deu- tochlorurede mercure dans un litre d'alcool doit être préférée à toutes les préparations dont je viens de parler. Quand les Champi- gnons sont desséchés, s'ils sont gros, on les plonge dans le liquide ; s'ils sont petits, on se sert d'un pinceau pour les mouiller. L'al- cool porte ce poison dans leur épaisseur, et désormais ils ne sont plus la pâture des Insec- tes. Cette préparation les décolore générale- ment : c'est un inconvénient auquel il est impossibledc remédier. L'alcool dissout aussi la résine qui forme le vernis du Polyporus lucidus , et par conséquent lui enlève sa belle couleur; on évite cette altération en versant petit à petit la solution sur la sur- face recouverte de pores, on cesse quand on le pense suffisamment imbibé, et on le met dans sa position naturelle pour qu'il ne pénètre pas la face supérieure. DISPOSITION D'UN HERBIER. Un herbier, étant destiné à être consulté sans cesse, doit être disposé de la manière la plus favorable. Les Champignons placés comme les autres plantes dans des feuilles 472 MYC MYG de papier forment un volume considérable, des paquets très irréguliers et souvent fort difficiles à déplacer sans en faire tomber quelques uns. Pour avoir sous ma main les échantillons, et pour obvier aux inconvé- nients dont je viens de parler, je me suis fait depuis longtemps un herbier que je pourrais dire portatif. Les Champignons sont fius sur des cartons fins recouverts d'une feuille de papier; chaque carton re- présente donc une feuille pliée sur elle- même, mais dont les deux parties seraient de nature différente. On peut leur donner 10 à 12 centimètres de longueur, et de 6 à 7 de largeur. Toutes les espèces ou toutes les sections d'un même genre sont réunies par une bande de papier, sur laquelle on écrit le nom des genres et des sections ; les paquets sont ensuite placés dans un casier, les uns à côté des autres, comme des livres. De cette manière j'ai un herbier divisé à l'in- fini. Une ou plusieurs cases renferment les Basidiosporés , distribués méthodiquement; une autre les Thécasporés, et ainsi de suite ; je n'ai qu'à consulter les titres comme dans une bibliothèque pour avoir un genre et ses espèces, ou ses différentes sections quand il en embrasse plusieurs. Pour former un semblable herbier, il faut faire choix d'échantillons qui ne laissent rien à désirer sous le rapport des caractères. On diminue leur volume, on les aplatit avant de les fixer sur les cartons. Si l'on n'a pas une nombreuse suite d'individus, on a le caractère principal s qui est le plus pré- cieux. On a l'habitude d'enfermer les échantil- lons dans des capsules, ou de les coller par une de leurs faces sur une feuille de papier. J'ai presqueentièrementabandonné les pre- mières, parce qu'elles demandent trop de temps et de précautions pour les ouvrir et les fermer, et je ne colle les échantillons que quand ils sont inséparables des corps sur lesquels ils se sont développés; je fixe ceux qui sont libres, comme les Polypores , les Bolets, les Agarics, les Hydnes, les Thélé- phores, etc. , par l'extrémité inférieure du pédicule, ou par un point qui n'offre pas de caractères essentiels , à une petite bande- lette de parchemin , avec de la cire à ca- cheter, et l'autre extrémité de la bande- lette au carton , de manière que l'échan- tillon n'aille ni à droite ni à gauche et qu'on puisse le retourner à volonté et voir ses deux côtés. Toutes les personnes qui ont vu mon herbier ont été étonnées de son peu de volume et de la facilité avec laquelle on peut le consulter. M. le professeur Fée m'a dit que la nécessité avait fait naître en lui la même idée. Je tiens de M. Moriz que l'herbier de M. de Notaris, à Turin, est dis- posé de la même manière ; mais j'ignore comment ils ont fixé leurs échantillons. CHAMPIGNONS FOSSILES. Existe-t-il des Champignons fossiles? Dans l'état actuel de la science, il est très diffi- cile de répondre d'une manière péremp- toire à cette question. Leur absence, dans l'histoire de l'ancien monde, doit paraître d'autant plus étonnante, qu'ils devaient, comme aujourd'hui, se développer sur le tronc des arbres ; pourquoi , soumis aux mêmes circonstances , n'ont-ils pas éprouvé les mêmes changements? On ne peut en ac- cuser leur struciure trop délicate, lorsque l'on voit des Mousses et des Insectes par- faitement conservés. Théophraste {Hist . plant., lib. IV, cap. 8) pensait qu'à la suite des grandes inonda- tions, lorsque les eaux venaient à se reti- rer, il croissait dans certains endroits des Champignons qui , sous l'influence de l'ar- deur du soleil , étaient changés en pierres. Pline (Hist. nat., lib. XIII, cap. l) repro- duit la même opinion. Willemet rapporte (Âct. de Dijon, 2e semest. 1783, p. 202) que l'on a trouvé en Bohême une substance oryctologique, pleine d'un minerai d'ar- gent, qui ressemblait à un Phallus. Le peu de détails que donne l'auteur ne permet pas de conclure si ce corps pouvait être comparé au Champignon qui porte ce nom et qui au- rait été minéralisé. Guettard considérait comme des impressions de Trémelles les belles dendrites pyriteuses que l'on voit sur les ardoises d'Angers ; comment expliquer la présence de Trémelles dans ces schistes, puisqu'elles ne vivent pas dans la mer? On ne doit pas non plus regarder comme Cham- pignons fossiles les Madrépores que les an- ciens oryctologistes ont désignés sous les noms de Fungites , Fungus lapideus , ma- rinus, coralloïdes , etc. Il est évident que ces noms n'ont été donnés à certains Po- MYG MYC 473 lypiers qu'en raison des lames, des pores ou des ramifications qu'ils présentaient , et qui rappelaient des Agarics, des Bolets ou des Clavaires. Il existe cependant des corps fossiles qui ont exactement la forme et l'aspect de Cham- pignons. M. le professeur Eichwald a décrit, dans son Esquisse de l'histoire naturelle de la Lithuanie , de la Volhynie et de la Podolie (1829), le Dœdalea Volhynica, qu'il a trouvé lui-même dans le sable tertiaire de Bilka, en Volhynie. Le même professeur m'a as- suré qu'il existait, avant son incendie, dans le musée de Tscherskask, un véritable Agaric fossile qui était encore pourvu de son pédicule. M. Gœppert {Compt. Bend. heb~ dom. de VAcad. des se, mars 1845, p. 891) annonce en avoir trouvé de véritables dans le terrain houiller, le lias et les terrains tertiaires; malheureusement les genres aux- quels ils appartiennent ne sont pas indi- qués. Enfin, M. Agassiz, dont le nom est lié si intimement à l'histoire des fossiles , m'a dit avoir vu souvent des corps qui res- semblaient exactement à des Champignons, mais qu'ils appartenaient évidemment à des Polypiers. Les auteurs que je viens de citer occupent un rang trop distingué dans la science pour que je me permette de pro- noncer ; attendons donc de nouvelles obser- vations, et tâchons de ne pas nous laisser séduire par quelques apparences trompeuses, des champignons sous le rapport de l'entomologie. Les Champignons ne servent pas seule- ment à la nourriture de l'homme ; les ani- maux , les Limaces et les Insectes les re- cherchent aussi. Ces derniers s'y rencon- trent à l'état parfait et à l'état de larves. Linné et Fabricius, comme on peut le voir dans la Flore des insectophiles , de J. Brez , avaient déjà observé que quelques espèces ne se trouvent que dans certains Champi- gnons. Olivier, Latreille, Paykull,M. Léon Dufour, etc. , en ont beaucoup augmenté le nombre. On ne verra pas sans intérêt, je pense, l'énumération de ces Insectes. Je la dois à l'amitié de mon confrère Cordier, qui a cultivé avec un égal succès l'entomo- logie et la mycologie. r. vhi. COLEOPTERES. Tribu des Sylphiens. Necrophora mortuorurn Fab. , in fungis putridis, praesertim in Phallo impudico vivo. — Scaphidium immutatum Lat., S. qua- drimaculatum Lat., &. agaricinum Lat., in Agaricis. — Sylpha rufipes Fab., S. nigra L., Fab., S. agaricina L. , in Aga- ricis. — Strongylus ferrugineus Fab., larva habitat in Lycoperdonibus ; S. glabratus Fab. , in variis fungis. — Nitidula Colon Fab., in Agaricis. — Anobium Fur Fab., in fungis variis praesertim exsiccatis. — Gib- bius Scotias Lat. , in fungis exsiccatis prœ- sertim in tuberibus. — Dermestes lardarius Fab., in fungis exsiccatis; D. Eustatius L., in fungis. Tribu des Staphyliniens. Phlœbium nitiduloides De}., P. depres- sum Payk. , in Boletis. — Proteinus bra- chypterus Lat., in Boletis. — Anthobium ri- vulare Payk., A. oxyacantha Knoch , in Boletis. — Omalium textum Payk., 0. pyg- mœum Payk., in Boletis. — Oxyporus rufus Lat., 0. maxillosus Lat. , in Boletis. — Emus lateralis Grav., E. Fossor, in Boletis. — Tachinus rufipes Lat., T. signatus Lat., T. pallipes Grav . , T. subterraneus L., T. bi- plagiatus Dej., T. fimetarius Grav., in Bo- letis et fungis putrefactis. — Bolitobius atri- capillus Fab., B. trimaculatus Payk., B. pygmœus Panz., B. strialus Oliv., in Bole- tis. — Hyponocyptus granulum Grav., H. globulusVe}.,H. longicomis Gyll., H. fia- vicornis Dej. , in Boletis. — Gyrophona amabilis Dej., G. nitidula Gyll., G. nana Payk. , in Boletis. — Aleocharis fuscipes Payk., A. Triflis Grav., A Aanuginosa Grav., A. bipunctata Grav., A. carnivora Grav., A. crassicornis Dej., A. nitida Grav., A. bilineata Gyll., A. pulla Grav., in Boletis, — Oxypodaopaca Grav., 0. altemans Grav., 0. sericea Dej. , 0. fuscata Grav. , in Bo- letis. — Bolitochara Boleti Lat., B. socialis Payk., B. pulchra Grav., B. cincta Knoch, B. langiusculaGrnY.,B. atramentaria Kirb., B. excavata Gyll., B. elongata Grav., B. oblonga Grav., B. depressa Grav., B. cm- namomea Grav., B. Pumilio Grav., B. minu- tissima Dej., B. Fungi Grav., B. Palruelis Dej., in Boletis variis.— Autalia impressa 60 -474 MYC Oliv., in Boletis. — Slaphylinus trkolor L., S. lunatus L., S. thoracicus L., in Boletis. Tribu des Érotyliens. Lycoperdina immaculata Lat. , L. suc- cincta Lat., in Lycoperdonibus. — Endomy- cus coccineus Fab. , in Boletis suberosis. — Erotylus Histrio L., in Boletis. — Tritoma puslulatum Lat., in variis fungis , T.bi- puslulatum Fab., in Polyporis suberosis. — Triplax russica Fab., T. rufipes Fab., T. œnea Fab., T. melanocephala Fab., in variis fungis. — Engis humeralis Fab. , in Boletis et aliis fungis. —Cryptophagus cella- ris Fab., in Lycoperdonibus. Tribu des Dermestiens. Mycetophagus quadrimaculatus Fab. , in Polyporis prœsertim in Polyporo fomentario. — Tetraloma fungorum Fab., T. Demarestii Lat., in Polyporis suberosis. — Leiodescin- namomea Lat., in tuberibus, L. humera- lis , L. rufomarginatus Duf. , in variis fungis. Tribu des Diapériens, Bolitophagus agaricicola Lat., in Agaricis et Boletis et prœsertim in Boleto imbricato. — Diaperis Boleti Lat., in Polyporis sube- rosis. Tribu des Piméliens. Uloma culinaris Fab., in fungis. Les larves de plusieurs espèces du genre Hypophlœus paraissent aussi vivre dans les Champignons. Opatrum sylphoides L., in fungis quer- neis dubii generis. Tribu des Hélopiens. Mycetocharis barbata Lat., in Boletis. Tribu des CANTHARiniENS. Orchesia micans Lat. , in Polyporis. — Eustrophus dermestoides Illig., in Boletis. — Myceioma suturale Panz., in Polyporis abie- tum. Tribu des Bostrichiens. Cis Boleti, Lat., C. affinis Gyll., C. Bos- trichoides Duf., in Polyporis coriaceis. — Bostrichius minutus Lin., in Polyporo versi- colori. Tribu des Curcdlïoniens. Attelabus ceramboides Lin., in Polyporo fomcnlario. MYC LÉPIDOPTÈRES. Tribu des Pyraliens. Phycis Boleti Fab. , in Boletis. — Euplo- camus anthracinellus Duf., larva in Fungis variis. — Phalœna Boleti Fab., in Polyporo versicolori. — Tinea betulinella L. , in Po- lyporo betulino. DIPTÈRES. Tribu des Tipuliens. Bolitophila cinerea Meig. , larva in fun- gis. — Macrocera hybrida Meig. , larva in Agarico sulphureo. — Mycetophila fungo- rum Lat., in Boleto luteo; M. Agarici Oliv., in Lenzite betulina ; M. amabilis Duf. , in Dœdalea suaveolente ; M. Maris Duf., in Fistulina hepatica ; M. lunata Meig. , in Agaricis sessilibus ; M. inermis Duf., in Boleto pinorum. — Sciophila melanoce- phala Duf. , in Fistulina hepatica. — Cero- platus tipuloides Bosc. , C. dispar Duf. , à la face inférieure du Bolelus ungulalus ; C. carbonarius Bosc. , in Boleto unicolori? — Cordyla crassipalpis Meig. , in Boleto eduli et Agarico Palomet. — Sciara ingenua Duf., in Boleto imbricato et variis fungis. Tribu des Musciens. Aricia testacea Meig., in Boletis putrefac- tis. — Cœnosia Fungorum Meig. , in Aga- rico campeslri. — Anthomia melania Duf. , A. manicata Meig. , in Boleto eduli et Agaricis putrefactis. — Helomyza tube- rum , H. lineata Duf. , H. penicillata Duf., in Tubere cibario ; H. tigrina Meig., in Fistulina hepatica, — Blephariptera ser- rata Duf., larva in Fistulina hepatica. — Sa- promyza blepharipteroides Duf., larva in Tu- bere cibario , Agarico Palomet , Ag. populi- cola in Boletis. — Drosophila fasciata Per- ris. , in Fistulina hepatica , D. maculata Duf., in Boleto imbricato. — Phora pal lipes Lat. , in fungis putrefactis. — Limno< sina lugubris Duf., in Boletis putrefactis. Tribu des Asyliens. Empis minuta Lin., in Agaricis. ARACHNIDES. Tribu des Acaridiens. Acarus fungorum L., in variis fungis. — Cheyletus eruditus Lat., in fungis exsiccatis. Cette liste est loin d'être complète : elle MYC MYC 475 suffit cependant pour indiquer aux entomo- logistes que les Champignons , comme les différents bois, les fleurs, etc., peuvent leur fournir de nombreux matériaux pour leurs collections. Puissent-ils à l'avenir noter plus exactement qu'ils ne l'ont fait jusqu'à ce jour, sous leur véritable nom, les Cham- pignons dans lesquels ils auront trouvé des Insectes parfaits ou à l'état de larve. Ces végétaux inférieurs sont quelquefois fort abondants. On ignore si leur putréfac- tion peut causer des accidents. Tout porte à croire que les nombreux Insectes qui s'en nourrissent hâtent leur destruction, comme celle des cadavres des animaux. DE LA PLACE QUE DOIVENT OCCUPER LES CHAMPIGNONS DANS L'ORDRE NATUREL. Cette place n'est pas encore déterminée. Si l'on consulte les auteurs , on voit que les Champignons sont tantôt entre les Algues et les Lichens , tantôt avant ou après l'une ou l'autre de ces deux familles. Lorsque M. Decaisne soutint sa thèse de docteur à la Faculté des sciences de Paris, il eut à ré- pondre à quelques questions que M. deJus- sieu lui fit sur ce sujet. Dans ses réponses, il chercha à démontrer que les Champignons forment un groupe parallèle aux Algues , mais que ceux-ci sont supérieurs à ces der- nières , tandis qu'ils se fondent avec les Li- chens par certains caractères de fructifica- tion. D'après les recherches de cet habile observateur, les Algues sont les végétaux qui s'éloignent le plus de tous les autres par la simplicité de leur organisation, puisque cha- que utricule, en se séparant, est susceptible de reproduire l'espèce , phénomène qui ne s'observe parmi les Champignons que dans les Arthrosporés. Ce point surtout, et quel- ques autres, établissent une ressemblance entre ces deux familles, mais seulement entre quelques groupes , comme ceux des Con- ferves et des Byssoidés. L'un et l'autre sont simples ou rameux, composés de cellules articulées bout à bout, fistuleuses et cloi- sonnées. Cette ressemblance est même telle- ment frappante dans quelques cas, que l'on a décrit comme des Algues les filaments con- fervoides que produisent les spores des Cham- pignons quand ils végètent dans les liqui- des : la germination des mousses, d'après les observations de MM. Bruch et Schimper, a donné lieu à la même méprise quand leurs spores se développent dans l'eau ou dans des lieux humides. Une disposition filamen- teuse et une grande simplicité dans la struc- ture sont donc les seuls caractères communs aux Algues et aux Champignons. Si maintenant on veut pousser plus loin la comparaison , on voit ces deux groupes s'éloigner et revêtir chacun des caractères particuliers. Les Algues vivent dans les eaux; les Champignons sur la terre, les débris de végétaux, d'animaux , etc. ; ils ont besoin du contact de l'air et de l'humidité pour végé- ter. La fronde des premières est générale- ment arrondie ou comprimée , de couleur verte ou rouge; le réceptacle des Champi- gnons présente des formes extrêmement va- riées et toutes les couleurs imaginables. Les unes, dans toutes les époques de la vie, sont toujours en contact immédiat avec le li- quide ambiant; les autres , au contraire, sont toujours recouverts, dans le premier âge, d'un voile membraneux, filamenteux, plus ou moins persistant. Relativement à la composition chimique , outre la cellulose et une gelée végétale, les Algues contiennent de la silice , du brome , de l'iode , des sels de chaux, de soude, de magnésie, etc., qu'elles ont puisés dans l'eau; la mannitc, que quelques espèces fournissent en se des- séchant, semble plutôt être le résultat de leur décomposition qu'un principe immé- diat. Les Champignons donnent à l'ana- lyse un plus grand nombre de produits; on y rencontre de la cellulose , de la fun- gine , de l'osmazome, de l'adipocire , de l'huile, de l'albumine, une espèce particu- lière de sucre, de l'acide oxalique, fongique, et dans plusieurs espèces un principe véné- neux , que M. Letellier désigne sous le nom d'amanitine. Ces différences sont certaine- ment assez marquées pour que l'on ne con- fonde pas ces deux familles de plantes; mais la plus grande repose sur les organes de la reproduction. D'après les observations de M. Decaisne , on est autorisé à regarder les spores des Algues inférieures comme dépourvues de membranes, et quand elles se localisent, leur dernier terme de développement s'éloigne moins de la forme utriculaire que celles des Champignons, dans lesquelles on observe 476 MYC MYC toujours une et souvent deux ou trois mem- branes distinctes et colorées. En outre, elles sont douées d'un mou- vement manifeste, et celui que Linné et d'autres auteurs ont observé dans les Cham- pignons ne peut être rapporté qu'au mou- vement moléculaire ou brownien. Enfin , MM. Decaisne et Thuret ont découvert dans les Algues de véritables anthéridies avec des animalcules; les Champignons et les Lichens n'ont rien présenté de semblable jusqu'à ce jour. Quoique les végétaux qui appartiennent à ces deux familles aient une structure celluleuse et très simple, ils diffèrent encore parce qu'ils n'ont pas le même mode d'évolution. Les spores des Al- gues , en vertu des organes de locomotion dont elles sont pourvues, se fixent, se cramponnent à un corps quelconque dans l'eau, donnent parfois naissance à des fila- ments sur lesquels la fronde se développe plus tard d'une manière continue et uni- forme; cette fronde n'éprouve pas de chan- gements manifestes, et lorsqu'elle vient à fructifier, les spores résultent de la trans- formation de l'endochrome. Dans les Cham- pignons, au contraire, on observe le my- célium, résultat de la végétation des spores, sur lequel se montre un tubercule dont la surface, dans les cas les plus simples, porte les spores , ou qui, dans d'autres cas , s'al- longe sous la forme d'un pédicule dont l'ex- trémité supérieure se dilate, prend des for- mes variées, et se couvre , arrivé au der- nier terme de son évolution en tout ou en partie, d'organes reproducteurs nus ou ren- fermés dans des conceptacles particuliers. Si l'on pouvait adopter l'idée de M. Corda, qui prétend avoir vu dans les Champignons lactescents des vaisseaux semblables à ceux du latex, et des élatères dans le réceptacle des Trichiacées comparables aux trachées des végétaux supérieurs , les Champignons présenteraient une organisation beaucoup plus compliquée; malheureusement, jusqu'à ce jour , M. Corda est le seul qui ait vu les vaisseaux des Agarics , et les élatères des Trichiacées ne sont que des moyens de dis- sémination des spores analogues à ceux que l'on observe dans les Hépatiques. Les Algues et les Lichens n'ont aucun rapport, si ce n'est dans le développement des spores , qui émettent aussi dans ceux- ci des filaments, ordinairement peu visi- bles , et auxquels on a donné le nom (THy- pothallus;\icu, Scopoli ( cya- thus); — Capitulum Holmskjold (peziza); — Cap- sula Persoon ( vermicularia ) ; — Cellulœ Hill (sphœria) , Berkeley (dolhidea) ; — Cephalopho- rum Nces ( stilbum ) ; — Clavnla Holmskjold, Per- soon ( sphœria ), Fries ( pislillaria ) ; — Concep- tacle A. Richard (sphœria, hysterium, erysiphe)-, — Corpus Gleditsch ( boletus, clavaria, lycoper- don), Batsch, Sprengel (peziza) ; — Coque Raspail (conoplea) ; — Cralera Bulliard (peziza) ; — Cu- pula Holmskjold, Persoon (peziza) ; — Discus Fries (blennoria, coryneum , dicoccum , schizoderma , peziza) ; — Epiperidium Nces (polyangium, piso- carpium, cyathus) ; — Excipnlum Montagne (pe- 480 MYC MYC ziza) ; — Globuli Persoon (phyllosticla) , Holms- kjold (lycogala , epideitdron) , Bernhardi-Bivona {erysiphe) ; — Lamina Gledistch ( agaricus ) ; — Lamina excavata Schœffer (peziza); — Massa carnosa Martius ( podisoma ) ; — Massa gelati- nosa Batsch (clathrus) ; — Peridium mitriforme Montagne (inslitate , ostracoderma) ; — Pileolus Haller (clavaria fragilis), Micheli, Gleditsch (aga- ricus, helvella) ; — Pileus Schœffer ( peziza ); — Pseudostroma Montagne ( thamnomyces ) ; — Pyrenium Bluff et Fingerhut ( sphœria, cyalhus) ; — Rami Holmskjold, Bulliard, etc. (clavaria) ; — Receptaculum Gleditsch ( lamellœ agaricorum , pori boletorum, etc.) , Persoon (Sporangia cyathi sphœria , hysterium, tubercularia, sphœrobolus, peziza, volulella, solenia, etc. ) , Alph. De Can- dolle pour les Champignons en ge'ne'ral , Fries (morchella, peziza, vibrissea, stictis, tremella, isaria , scorias , slilbospora, gymnosporangium , pilobolus, etc.), Fries, Link (cyalhus) ; — Recepta- culum séminale Tode (myrothecium ), Sprengel {slroma sphœriarum), Corda (isaria, ceratium, pterula, spadonia, etc.), Nées, Tulasne (peridium cyathi); Semen corniculatum Micheli (sphœria, ceratospermal ) ; — Sphœrula Persoon ( sphœ- ria); — Sphœrulœ ascigerœ Link (hypoxylon, cordyceps ) ; — Sporangium Link ( geoglossum , mitrula , morchella , peziza , solenium, auricu- laria, tremella, sclcrotiurr. , sphœriola , cenan- gium, eustegia, ballopoma, ascochyta, lycoper- don , bovista , lignidium, , craterium , physa- rum, etc.); —Sporidochium verum h\nk(lubercu- laria , fusarium , œgerita , periconia , isaria , ceratium, etc.) ; — Sporidochium spurium Link (sporidesmium, exosporium , coryneum , podi- soma, seiridium, etc. ) ; — Slroma Frics , Mon- tagne (sphœria), Martius (gymnosporangium, œgerita, tubercularia , melanconium , etc. ); — Martius (stilbum); — Subiculum Sprengel (car- pobolus) ; — Thecœ Persoon ( spumaria , fusa- rium, diderma , trichia, œcidium ); — Truncus Nées (ceratium)', — Tubercule A. Bichard (sphœ- ria);— Umbraculum Rupp. (hydnurn); — Utérus Fries (tuber, rhizopogon, nidularia, polyangium, alraclobolus , pilobolus , sphœrobolus , etc.): — Vittadini {genea, balsamia); — Verlex Holmskjold ' clavaria), SPORES. Graines ou corps reproducteurs des Champi- gnons. Animalcula "Wilk, Miinkchausen , Roos, Linné', Weiss (agaricus, boletus), Girod-Chantrans (uredo, stilbospora ) ; — Ascelli Fries ( ascospora ) ; — Asci Fries (vermicularia); — Ascifixi Nées (me- risma, clavaria); — Articula Nées, Link, Per- 6oon (monilia, oidium , torula); — Bisemina Necker, Hoffmann (arcyi ia, diderma, trichoderma, œcidium, peziza); —Capsula Bernhardi-Bivona (uredo, puccinia) ; — Cirrhus Rebentisch (stil- bospora ); — Corpora vermiculiformia Tode (vermicularia) ; —Corpuscules A. Richard (agari- cus, boletus, elc. ), Girod-Chantrans (uredo, stil- bospora) ; — Embryo nudus Ehrenherg ; — Farina Marsiii ( agaricus ) ; — Gelatina hymenii Reben- tisch (tubercularia);-- Gemma Gaertner; —Glebulœ Persoon ( botrytis ) ; — Globus spermaticus Tode (sphœronœma) ; — Gongyles De Candolle, Noulet et Dassier ( agaricus, boletus ) ; — Grana tétras lica Nées (coprinus); — Graines Bulliard (mucor , aspergillus, pénicillium) ; — Gutla sperma- tica Tode (stilbum ) ; — Latex Persoon , Reben- tisch (phallus, etc. ); — Nucleus Fries ( cytispo- rei, xylomacei); — Nucleus seminalis Tode (pyre- nium); — Pollen Schœffer, Batsch (agaricus , bo- letus) ; — Poussière séminale Bulliard (agaricus); — Pruina seminalis Persoon (isaria, uredo, etc.) ; — Pulpa Bluff et Fingerhut ( sphœronœma ) ; — Pulvis seminalis Persoon ( isaria, œcidium, stil- bospora, uredo ), Sprengel ( lycogala); — Rouille Necker ( uredo rosœ ) ; — Semences , semina Bul- liard (cyathus, mucor, aspergillus, pénicillium) ; — Se'minules Turpin (spora, sporidia, sporula, spore, sporidie , sporules), Mougeot (agaricus, boletus, etc. ); ces termes sont employés tous dans le même sens; — Sporangiola (sporidiola), les pe- tits spores que renferment les spores mêmes; — Stamina Micheli (agaricus, boletus, etc.); — Truffinelles Turpin (tuber); — TlœcœNees (sphœ- ria, histerium) ; — Utriculi séminales Hoffmann ( œcidium ) ; — Vésicules spermatiques Bulliard (agaricus)* SPORANGES. Cellules globuleuses ou allongées qui renferment les spores. Angiola Nées (tuber, endogone, uperrhiza) ; — Asci fixi Nées ( merisma, clavaria, spathularia, geoglossum, helvella, morchella); — Ascopora Bluff et Fingerhut (cyathus), Vittadini (tuber), Esch- weiler ( melidium ) ; — Ascidia fixa Nées (pe- ziza, hysterium ) ; — Asci inclusivi Corda ( hel- vella, peziza); — Capitulum Malpighi (mucedo), Persoon ( puccinia), Corda, Berkeley (stilbum); — Capsulœ Rebentisch (puccinia), Bernhardi-Bi- vona ( uredo , puccinia) , Holmskjold , Nées ( cya- thus), De Candolle (gymnosporangium , uredo, puccinia, bullaria, cyathus, erysiphe), Hill, Mi- cheli (tuber); — Carcerula Vittadini (tuber); — Cases séminales Bulliard (tuber); — Cellulœ Bul- liard, Berkeley, Nées (tuber) ; — Clavulœ Persoon (puccinia, ascophora) ; — Corpora Dillen ( cya- thus); — Conceptacula Vittadini (tuber); — Cor- pora Dillen ( cyathus ); — Corpora carnosa Per- soon (pilobolus , thelebolus , sphœrobolus , cya- thus); — Corps lenticulaires Vau\et(cyathus); — Corpuscula Battarra (cyathus); — Cystis Nées (mucor, pilobolus, exosporium); — Corda (puc- cinia) ; — Fructus Micheli, Rebentisch, etc. (cya- thus ) ; — Globuli Weiss ( cyathus ) ; — Graines Bulliard; — Granula Marsiii (cyathus) ; — Len- liculœ Scopoli (cyat hu s ) ; — Massa sporophora. MYC MYC 481 ihecigera Marlius (thelebolus) ; — Noyau Dumor- lier ( nidularia , carpobolus, etc. ) ; — Pericarpia Bullnrd ( phragmidium , puccinia) ; — Peridiola Montagne (mucor) ; — Peridium Nées (eurotium), Nées (cyathus) ; — Perithccium Nées (sporangium cyalhi, anlcjinaria) ; — PerulaPers. (mucor,.hy- drophora, inucedo) ; — Placenta Tode (pilobolus, cyathus) ; — Podetium Marlius; — Receptaculum le.ntiforme Glcditsch (cyathus); — Réceptacles partiels ou secondaires Montagne (cyathus, po- lysaccum ) ; — Semences Bulliard ; — Semina Jussieu , Schrewekius ( cyathus ) ; — Sporange , Sporangia; — Sporangium Marlius (didymocra- ter, eurotium , lycogala, myrothecium, licea , diderma, physarum , stemonitis , scleroderma , ' lycoperdon, geastrum, cyathus, etc.); — Sporan- Igidium Bischoff ( f/ieca; pezizarum), Fries ( e/y- siphe) , Link (eurotium, mucor , sporodinia, thamnidium, dir'yr'iricraler, erysiphe , antenna- ria , rhizoctonia , spliteriola, cenangium, dothi- dea , ascochyla, lycoperdon, bovisla, trichia, stemonitis , etc.), Corda (polyangium, polysac- cum, mitremyces, nidularia, carpobolus, etc.) ; — Sporangiolum Fries (erysiphe , podosphœria , lasiobothrys , cyathus), Nées (stemonitis) ; — Thccœ Persoon, Fries, etc. (sphœria, hyste- rium, etc. ) ; — Thecœ sporiferœ Link (agaricus, bolelus); — Thecœ sporophorœ fixœ Marlius (/7e- aïs", ascobolus, etc.) ; — Vesicula Sprengel (ca?'- pobolus, pilobolus); — Vesicula carnosa Persoon (pilobolus , thelebolus , sphœrobolus , cyathus); — Vésicule favorisée Turpin ( tuber ) ; — ^e'^i- f 7t/e,y fécondantes, spermatiques Bulliard (agari- cus, sphœria, tuher); — Vésicule globuleuse Brongniart (pilobolus, ascophora, syzygites) ; — Vesicula sporophora Martius ( mucor . asco- phora). THÈQUES. Espèce de sporange composé d'un utricule allongé ou globuleux qui renferme les spores. Asci Nées, Link, Fries, etc. (agaricus , bo- lelus, clavaria, sphœria, peziza, stegia , patella- ria, tympanis, heterosphœria, etc.), Corda (ery- siphe, elc.) ; — Asci inclusivi Corda (helvella, etc.) ; — Ascidia Sprengel ( sphœria, lophium, phlebia, boletus, irpex) ; — Cellulœ Bulliard (tuber) ; — Capsulœ Hill , Micheli (tuber); — Capsula A. Ri- chard (sphœria) ; — Carcerula Yittadini (tuber) ; — Conceplacula "Vittadini (tuber); — Cases sé- minales Bulliard ( tuber) ; — Loges Paulet (pe- ziza) ; — JSucleus Fries ( sphœriacei , phacidia- cei); — Sporangia Fries (podisoma, gymnospo- rangium, tuber, rhizopogon, emlogone, nidularia, rolyangium, sphœrobolus), Corda (crateromyces , fiemiscyphe , didymocraler, nidularia , carpobo- lus), Tulasne (hydnoboletes), Castagne (sphœria , hyslerium , erysiphe) ; — Sporangidium Bischoff, Thecœ pezizarum ; — Tliecœ Persoon ( spumaria, fusorium, diderma, trichia, œcidium), Rebentisch (pc:i-a , sphœria , stilbospora ) ; — Thecœ spori- 1. VIII. Jerœ Nées ( agaricus, polyporus, pistillaria, etc.); — Thecœ spermatophorœ Sprengel (peziza); — Sporangiola Nées (sporœ pezizarum, hyslerio- rum); — V triculi Hoffmann (peziza); —Vésicules Geoffroy (tuber); — Vésicules favorisées Turpin (tuber). TUBES. Parties appendiculaires du chapeau en forme de tuyaux cylindriques ou anguleux , placés les uns à côté des autres, ouverts par une extrémité, et qui renferment dans leur cavité les organes de la re- production. Alveolœ Nées (dœdalea); — Alveoli Corda (fa- volus, hexagonia), Berkeley (laschia): — Ascoma Bluff et Fingerhut (solenia); — Cavernuli Batsch ( boletus-polyporus ) ; — Foraminula Micheli (bo- lelus, polyporus) ; — Pori Linné, Frics, Persoon (bolelus, polyporus), Berkeley ( hexagona ), Re- hentisch (dœdalea) ; — Receptaculum Rebentisch, Sprengel (dœdalea ) ; — Sinus Rebentisch, Spren- gel (dœdalea) ; — Tubes Persoon , Bulliurd (bole- lus); — Tubi Batsch (boletus), Bulliard (fistulina) ; — 2'ubuli Sprengel (fistulina, erineum ); — Tu- buli connexi Gledilsch ( hydnum ); — Tuyaux Vaillant (boletus. polyporus). VOLVE. Membrane plus ou moins consistante , dans la- quelle est contenu le Champignon dans son jeune âge, et qui se déchira par suite de son développe- ment. Enveloppe Paulet (ama?iita); — Involucrum Paulet (amanita); — Manteau "Vaillant (agaricus) ; — Peridium Fries, Corda (phallus, battarrea, ase- roe, clalhrus); — Scrotum Dodonaeus (phallus); — Sporangium Sprengel (mitremyces); — Utérus Fries (phalloidei, tuberacei, nidulariacei , car- poboli, trichospermei); — Vélum universale , discretum Fries (amanita); — Volva Micheli (agaricus, phallus, carpobolus); — Hill (cyathus), Sprengel (geaster), Berkeley (aseroë, secotium, polyplocium), Gledilsch (arcyria, stemonitis). La nomenclature de la Mycologie est, comme on vient de le voir, un véritable chaos. Elle possède un trop grand nombre de mots pour exprimer le même organe. Les modifications que j'essaie aujourd'hui d'y apporter sont le résultat de l'expérience; si elles ne présentent aucun caractère de nouveauté , j'espère qu'elles seront acceptées à cause de leur simplicité. Mon but, en proposant de donner le même nom à toutes les parties qui remplissent les mêmes fonc- tions, est de rétablir l'uniformité dans la synonymie , et de faciliter en même temps l'étude des Champignons. Avant d'exposer les changements que cette nomenclature me semble nécessiter, il 61 482 MYC estconvenable de prendre quelques exemples. Je suppose que l'on ait sous les yeux l'O- ronge (Agaricus Cœsareus), qui me paraît être le Champignon le plus complet, celui dans lequel toutes les parties ont atteint le Jlus haut degré d'organisation, et VAgari- Hcus epixylon, qui est le plus simple de tous Jes Agarics. Dans le premier, il existe une Volve, un pédicule, un anneau, un chapeau Jarge et charnu, des lames entières, et d'au- îrcs de grandeurs différentes, disposées en îmbrelles sur lesquelles reposent les orga- nes de la fructification. Le second, au con- traire, n'a ni volve, ni pédicule, ni anneau; le chapeau est membraneux, sessile, résu- piné; les lames sont peu nombreuses, nais- sent d'un point unique situé à la marge du chapeau, et s'étendent en formant l'éven- tail. Ces deux Champignons, si on les com- pare, n'ont de commun que le chapeau, les lames, les basides et les spores. Ils se res- semblent si peu que des auteurs en ont fait deux genres différents. Si maintenant on passe en revue toutes les espèces intermé- diaires, on voit la volve disparaître; le pé- dicule, de central qu'il était, devient excen- trique, latéral, et enfin s'efface complète- ment; l'anneau, qui était membraneux, large, consistant, se réduit en filaments arachnoïdes qui finissent par disparaître aussi. Dans les Polypores, les Hydnes, les Théléphores, les modifications sont encore plus manifestes , puisque ces Champignons ne présentent quelquefois qu'une simple membrane, des pores ou des aiguillons, immédiatement appliqués sur les corps qui les supportent. Dans les nombreuses fa- milles des Thécasporés et des Clinosporés, les phénomènes sont les mêmes; les diffé- rentes parties qui servent de support éprou- vent les mêmes changements. Depuis ces nelles et grandes Sphéries, qui ressemblent à des massues , et dont la surface est cou- verte de conceptacles, jusqu'à celles qui sont simples et par conséquent réduites au con- ceptacle seulement, on voit le stroma ou ré- ceptacle, de pédicule qu'il était, passer & l'état sessile, puis prendre la forme d'un cu- pule, d'un coussin, de fibres rayonnantes, d'une simple tache noire, et enfin s'effacer tellement qu'on n'en trouve plus de ves- tiges. Ces observations , que tout le monde o faites, nous prouvent que dans quelques MYC circonstances la nature a déployé un grand luxe de végétation, et que dans d'autres elle s'est renfermée dans des limites extrême- ment étroites, mais toujours suffisantes pour la reproduction et la conservation des es- - pèces. Réceptacle. Les spores sont les parties es- sentielles des Champignons , elles sont le but et le terme de la végétation ; nues ou renfer- mées dans un sporange, il faut de toute né- cessité qu'elles reposent sur un organe; c'est cet organe que je nomme réceptacle : il existe toujours , il se dérobe souvent à la vue en raison de son extrême ténuité , ou parce qu'il reste caché dans l'épaisseur des corps qui le nourrissent. Dans un grand nombre d'espèces , on ne le distingue même pas du mycélium primitif , tandis que dans d'autres il prend des proportions considéra- bles , et se montre sous des formes et des couleurs qui en sont très différentes. Ces laits étant établis, on voit qu'indé- pendamment du mycélium tous les Cham- pignons présentent deux parties essentielles et constantes , le réceptacle et les organes de la reproduction. Les uns et les autres peuvent être aussi simples que possible, ou accompagnés de parties ou d'organes acces- soires. Les parties accessoires du réceptacle sont la volve, le chapeau, le pédicule, l'an- neau, la cortine, la lépiote; celles des or- ganes de la reproduction , le conceptacle , le sporange, les basides, le clinode et les cystides. Mycélium. Lorsque l'on place sur du sable mouillé etmieux encore sur des lames minces de verre des spores que l'on recouvre d'une cloche, on voit, quand la température atmo- sphérique est modérée ou chaude, on voit, dis-je, au bout de quelques jours naître des filaments d'un, deux ou trois points de leur surface. Ces filaments sont rampants, se di- visent, s'anastomosent et finissent par for- mer un tissu plus ou moins épais. C'est ce tissu que l'on désigne sous le nom de my- célium, de blanc de Champignon, etc. Les expériences que nous pouvons faire sur les grandes espèces de Champignons ne nous donnent jamais d'autres résultats; mais si nous venons à agir sur des Mucédinées, alors il nous est possible de suivre le mycélium jusqu'à la fructification, et de reproduire en quelque sorte à volonté ces petits végétaux. ivnc MYC 483 On voit de distance en distance des ren- flements, des nœuds, se manifester; il en naît des filaments droits, simples ou fa- meux, qui portent des spores. Il n'y a pas d'espèce qui se prête plus facilement à cette expérience que VAscophoraMucedo. Un mor- ceau de pain chargé de cette moisissure, mis sdans une assiette de porcelaine avec des la- imes de verre, çà et là, et recouvert d'une cloche, laisse voir, du troisième au sixième jour, toutes les surfaces recouvertes de nou- veaux individus. Comme son mycélium est noir, il se dessine lui-même sur le blanc de l'assiette, et, en portant les lames de verre sous le microscope, on en observe toutes ses phases de végétation. Est-il permis de conclure d'une expérience si simple que le phénomène de la végétation est le même pour toutes les espèces de Cham- pignons? Certainement il est le même, puis- que l'expérience prouve que les spores végè- tent toutes de la même manière, qu'elles don- nent naissance à un mycélium, et que de ce mycélium naissent un ou plusieurs Champi- gnons. 11 résulte de plus que le Champignon Jui-même n'est pas une plante proprement dite, mais un fruit plus ou moins composé. Cette opinion n'est pas nouvelle; elle a déjà été émise par quelques auteurs de la fin du siècle dernier et du commencement de celui- ci. La plus grande preuve que l'on puisse en donner, c'est que le mycélium a une existence propre, qu'il est annuel ouvivace, et qu'à une époque fixe, quand les circonstances sont favorables, on le voit donner naissance à des Champignons, comme les arbres, les plantes donnent naissance a des fleurs et, par suite, à des fruits. Son époque de fructifica- tion écoulée (que l'on me passe cette expres- sion), il rentre dans le repos et attend son printemps, son automne, sa saison, en un mot, pour donner de nouveaux fruits. Tout est conforme ici à ce que l'on observe tous les jours. Pourquoi les Champignons s'écar- teraient-ils donc de la règle générale? Le mycélium est la souche, le tronc des Champignons; sans lui ils cessent d'exis- ter. Dans un Mémoire que j'ai présenté à l'Académie des sciences, sur lequel MM. les commissaires ont fait un rapport favorable et qui est inséré dans les Annales des sciences naturelles (tom. XX, p. 78 ) , j'ai distingué quatre formes de mycélium. 1° Le mycélium nématoïde ou filamen- teux. C'est le plus fréquent de tous; il con- siste en filaments simples ou rameux, cloi- sonnés, distincts, diversement colorés, sou- vent anastomosés. Ces anastomoses ont fait croire à Aubert du Petit-Thouars que les Champignons difi'éraient des autres plantes parce qu'il fallait la réunion de plusieurs spores pour les produire, et qu'une seule graine suffisait pour donner naissance à une plante. Sa ténuité, son mélange avec le bois, la terre, les différents corps dans lesquels il s'est développé, nous empêchent souvent de le voir, mais assez généralement on le trouve à la base du pédicule sous la forme de filaments blancs. Les auteurs, peut-être à tort, en font rarement mention dans les des- criptions qu'ils donnent. Battarra, à ma connaissance, est celui de tous qui lui a porté le plus d'attention. Il le considérait comme une véritable racine qui fixe le Champignon au sol et lui transmet les élé- ments de nutrition. C'est une opinion, du reste, qui a été généralement admise. Sous cet état, il a donné naissance à un grand nombre de genres placés dans lesByssoïdées, que le professeur Pries a réduits à leur va- leur réelle. 2° Le mycélium hyménoïde ou membra- neux ne diffère pas sensiblement du précé- dent ; seulement les filaments sont plus rap- prochés, plus confondus, et forment des membranes plus ou moins épaisses. On le trouve principalement entre les feuilles , sous lesécorces , dans les trous pratiqués par les Insectes dans le tronc des arbres morts. Souvent il reste stérile , et forme alors les genres XylosLroma , Rhacodium. Mais quand les écorces viennent à se fendre , qu'il est en communication avec l'air et l'hu- midité, il naît de sa surface des Agarics et surtout des Bolets. Ces Champignons sont consécutifs à une maladie des arbres , ils en accélèrent considérablement la mort parlafacilitéavec laquelle leur mycélium eu pénètre les interstices. 3° Le mycélium scléroïde ou tuberculeux n'est jamais primitif, il est toujours consé- cutif au nématoïde. Sur différents points de celui-ci on voit naître des tubercules d'a- bord petits, puis qui augmentent de vo« lume. Leur structure est homogène, seule- ment leur surface est plus dense, et paraître- 484 MYCi couverte d'une écorce parce qu'clleest d'une couleur différente. Soumise au microscope , leur substance est composée de cellules très petites et anguleuses. Ces tubercules ont été décrits sous les noms de Sclerotium, Rhi- zoctonia, etc. ; l'analyse n'a jamais démon- tré la présence de spores , mais ils paraissent surtout destinés à la conservation des es- pèces, comme le prouvent ceux que l'on trouve à la base du pédicule du Peziza tu- berosa, du Pilobolus crystallinus , du Botry- tis cinerea , de VAgaricus tuberosus , etc. Quelques uns atteignent un volume consi- dérable, et sont même recherchés comme aliments ou médicaments , comme , par exemple , le Tuber regium de Rhumphius , et le Sclerotium cocos de Schweinitz , tan- dis que les espèces de Rhizoctonia se font remarquer par les dégâts qu'elles causent à quelques unes de nos cultures. 4° Le mycélium malacoïde ou pulpeux est moins connu que les autres. Il se pré- sente sous la forme de filaments char- nus, mous, anastomosés, ou de membra- nes. Dans le premier état , c'est le Phlebo- morpha, de Persoon ; dans le second , le Mesenterica , de Tode. Ces veines , ou ces membranes , examinées au microscope , n'offrent pas d'organisation bien distincte ; on n'y voit pas de filaments, mais bien des cellules presque rondes, irrégulières, adhé- rentes entre elles. Lorsque la saison est favorable , ce mycélium se recouvre de ré- ceptacles dePhysariées, de Trichiacées, etc.; en même temps il se dessèche, et forme une membrane mince, blanche, luisante et friable. Desséché, il conserve la faculté de végéter pendant longtemps. Je l'ai vu, après vingt ans de conservation en herbier et mis au fond d'un verre dans lequel il y avait de l'eau , végéter comme s'il eût été frais. La Volve (Volva, vélum universelle) est une membrane continue dans laquelle le Champignon est enfermé pendant un cer- tain temps, comme un poulet dans sa co- quille; elle se rompt pour que le Champi- gnon puisse se développer entièrement. Voy. volve. Le Pédicule est la partie qui supporte le réceptacle même , et cette partie dans un grand nombre de genres en est à peine dis- tincte. Voy. pédicule. L'Anneau, la Lépiote , la Cortine {vélum MYC partiale, arachnoideum ) , ne présentent de différences réelles que sous le rapport de la consistance et le mode de texture. Voy. l'article agaric. Le Réceptacle (receptaculum) est la partie qui supporte l'appareil de la fructification et ses annexes. Cet appareil est situé à sa surface, dans son intérieur, ou dans des cen- ceptacles particuliers. Lorsque les organes de la fructification sont extérieurs, ils recouvrent la surface du réceptacle en totalité ou seulement en par- tie : dans le premier cas , la forme de celui- ci est généralement assez simple. Discoïde, globuleuse, dans les Tubercularia, JEgerita; en massue dans les Geoglossum ; rameuse dans les Clavaria, etc. Dans le second cas, une des surfaces est constamment stérile, libre, ou plus ou moins adhérente aux corps sur lesquels les Champignons ont pris nais- sance. Quelques Agarics, des Polypores, des Hydnes et toutes les espèces résupinées nous en offrent de nombreux exemples ; mais le plus souvent leur développement a été normal, et ils présentent généralement ce que l'on est convenu d'appeler un cha- peau. Désigné sous ce nom , le réceptacle a des formes plus ou moins régulières, quelquefois assez bizarres , et qui donnent une idée parfaite d'une ombrelle , d'un éventail, d'une coupe, d'une membrane plis- sée, d'une massue, d'un petit arbuste, etc. Celles de la surface fructifère, et que les auteurs désignent sous le nom d'Hymenium, ne sont pas moins variées ; elles représentent des lames, des pores, des rides, des aiguil- lons, des soies , etc. Dans les Théléphores elle est unie, etc. Le réceptacle renferme-t-il les organes de la fructification dans son parenchyme ? Il est ordinairement globuleux, ovale ou en forme de coussin, charnu et compacte dans les Truffes ; parsemé de lacunes dans les vrais Lycoperdacés; mucilagineux, diffluent dans les JEthalium, Lycogala, Trichia, etc. Enfin, quand il porte des conceptacles, il varie un peu moins déformes; on le trouve allongé, en forme de coussin ou étalé dans quelques Sphéries, cupuliforme dans le Po- ronia, dendroïde dans le Thamnomyces, etc. Sa consistance est subéreuse, coriace dans des Sphéries ; noire, friable comme du char- bon dans les Thamnomyces et Phylacia, etc. MYC MYC 485 Les Spores sont des corps extrêmement petits, qui servent à la reproduction des Champignons, comme les graines à celle des plantes phanérogames; quoique leur struc- ture et leur mode de germination ou de vé- gétation n'aient aucune ressemblance, ces or- ganes ont incontestablement la même desti- nation. Abstraction faite de leur structure, de leur manière de végéter , et considérées sous le rapport de leur position seulement, elles nous offrent des caractères du premier ordre pour établir une classification. Elles sont nues ou renfermées dans des sporanges , et les parties accessoires qui les supportent ou qui les enveloppent établis- sent seulement une différence entre elles; peu importe que les appareils qui en résul- tent soient placés sur la face externe d'un réceptacle ou dans son intérieur. Ainsi la fructification des Clavaires est semblable à celle des Lycoperdons, celle des Géoglosses à celle des Sphéries, et celle des Tuberculaires à celles des Cytisporés. Les différences repo- sent uniquement sur les parties accessoires. Ces parties sont les Basides , les Sporan- ges, les Clinodes et les Conceptacles. Les Basides sont de petits corps saillants, composés le plus souvent d'une seule cel- lule arrondie, ovoïde ou allongée, qui pré- sente à son sommet une ou plusieurs pointes coniques (spicules, sterigmates), à l'extrémité desquelles se développe une spore unique. Tous les Champignons qui présentent cette organisation appartiennent à la classe des Basidiosporés. Le Sporange (Ascus, Theca) est une vési- cule distincte, séparable, globuleuse, ovoïde ou allongée, dans laquelle les spores sont contenues en nombre variable. Il est le plus ordinairement de huit. Lorsque les spo- ranges occupent la surface du réceptacle, ils sont placés parallèlement les uns à côté des autres, comme les fils du velours ; dans les conceptacles, au contraire, ils affectent une disposition rayonnée , et généralement centripète. Le Clinode (Clinium) est une partie ac- cessoire composée de cellules très petites, allongées, simples ou rameuses, qui portent une spore à leur extrémité. Sous le micro- scope il se présente sous la forme de fila- ments plus ou moins longs , continus ou cloisonnés, qui naissent immédiatement des cellules qui forment le parenchyme du ré- ceptacle. Le Conceptacle est un organe particulier développé à la surface ou dans l'intérieur d'un réceptacle, et qui renferme les organes delà reproduction ainsi que leurs annexes. Il diffère du sporange en raison que celui-ci est lui-même un annexe de ces mêmes or- ganes , et qu'il ne renferme que les spores. La forme du conceptacle est généralement arrondie, ovale ou plus ou moins allon- gée ; sa consistance charnue , coriace ou cornée, et son mode de déhiscence a lieu tantôt par la rupture des membranes qui le composent, tantôt par un pore sessile ou si- tué à l'extrémité d'un col plus ou moins long. Ainsi défini, le conceptacle ne peut se confondre avec aucune autre partie; il est basidiophore dans ce que l'on appelle les péridiums partiels des genres Polysaccum, Scoleiocarpus , dans les globules des Sphœ- robolus , Thelebolus, etc.; thécaphore dans les Sphœria, hysterium, etc., dont le récep- tacle proprement dit, ou stronia, est plus ou moins prononcé: enfin , clinophore dans les genres Diplodia, Sphœropsis, etc. Comme dans le précédent, le réceptacle qui le sup- porte est quelquefois très visible, et d'autres fois à peine sensible. Les Champignons que l'on appelle com- munément Moisissures n'ont pas d'organes particuliers. Le réceptacle (flocei, hyphas- ma, etc.), auquel on a donné tant de noms, est remarquable parce qu'il offre la struc- ture la plus simple. Il est composé de cellu- les continues ou cloisonnées, articulées bout à bout, simples ou rameuses, comme celles des Conferves; les spores qu'il supporte sont renfermées dans des sporanges qui les ter- minent, ou nues et réparties sur différents points d'une manière plus ou moins régu- lière, ou rangées en séries continues. Cystides. Enfin, parmi les basides, les spo- ranges et les clinodes , on remarque très souvent des cellules saillantes , arrondies, ovales, quelquefois filiformes, simples ou ra- meuses , aiguës , obtuses ou renflées à leuc extrémité libre. Dans les Pézizes, les Sphé- ries , on les désigne sous le nom de Para- physes; dans les Agarics, les Bolets, etc., sous celui d'Anthcridies ou de Cystides. Quelques auteurs prétendent que ces orga- 'nes représentent les anthéridics des Mous- 48ti MYC MYC ses, des Hépatiques, des Algues. Jusqu'à ce jour, personne, à ma connaissance, n'a ren- contré dans leur intérieur des corps analo- gues à ceux que l'on voit dans les vérita- bles anthéridies. Ce sont de petits organes dont on ignore encore les fonctions. DIVISION DES CHAMPIGNONS. Les détails que je viens de donner sont plus que suffisants pour comprendre la clas- sification que je propose. Les Champignons se divisent en six classes : 1° les Basidiosporés, 2" les Thécasporés, 3° les Clinosporés, 4° les Cystisporés, 5° les Trichosporés, 6° les Arthrosporés. Les Basidiosporés renferment les Cham- pignons les plus connus. Leur réceptacle est très variable dans ses formes et sa struc- ture. Les organes de la fructification, qui se composent de basides, sont situés sur sa face externe ou dans son parenchyme, et quel- quefois dans des conceptacles particuliers. Les Thécasporés sont aussi très variables dans leur forme et leur structure, ils sont reconnaissables aux utricules ou thèques, dans lesquelles les spores sont renfermées. Ces petits appareils sont aussi placés à l'ex- térieur ou dans l'intérieur du réceptacle. Les Clinosporés sont extrêmement nom- breux et ordinairement peu volumineux; les spores sont fixées sur un clinode , et le cli- node est tantôt nu, tantôt renfermé dans l'in- térieur d'un réceptacle le plus souvent corné. Les Cystisporés (Cystispori) sont caracté- risés par des réceptacles filamenteux, simples ou rameux, le plus souvent cloisonnés , ter- minés par des sporanges vésieuleux dans lesquels les spores sont enfermées. Les Trichosporés ( Trichospori) ont des réceptacles simples ou rameux, continus ou ..cloisonnés, recouverts en tout ou en partie J de spores nues. Dans des genres, elles sont fixées à l'extrémité des rameaux, et, dans d'autres, distribuées plus ou moins réguliè- rement sur un ou plusieurs points de leur surface. Les Arthrosporés {Arthrospori) se distin- guent à la disposition des spores qui sont articulées ensemble et placées bout à bout, comme les grains d'un collier ou d'un chape- let. Le réceptacle qui les supporte est quel- quefois si court que ces Champignons sem- blent n'être formés que de spores. Les trois premières classes se partagent en deux grandes sous-divisions ; la première de chacune d'elles renferme tous les genres qui ont les spores à la surface du récep- tacle, et la seconde ceux qui les ont dans l'épaisseur même du parenchyme ou dans des conceptacles particuliers. Pour exprimer ces deux sous-divisions , et prenant la par- tie pour le tout , afin d'avoir des noms moins longs et plus doux à l'oreille, je dis- tingue: 1° les Basidosporés en Enlobasides et Ectobasides ; 2° les Thécasporés en En- dothèques et Ectothèques ; 3° les Clinosporés en Endoclines et Ectoclines. J'ai cru devoir appeler tribus et sections les divisions qui suivent; elles comprennent l'énumération des genres. Le nom de familles m'a paru trop élevé et trop bien défini en botanique pour le donner à ces petits groupes; je conserve donc la famille des Champignons dans le , même sens que A. - L. de Jussieu l'a établie. distribution méthodique des champignons. Division I. — Basidiosporés. Réceptacle de forme variable. Spores sup- portées par des basides qui recouvrent sa surface, ou qui sont renfermés dans son in- térieur. Sous-division I. — ECTOBASIDES. Basides recouvrant une partie seulement ou la totalité du réceptacle. Tribu I. — ÏDIOMYCÈTES. Réceptacle charnu , coriace ou trémel - loïde, pédicule, sessile ou résupiné, nu ou renfermé dans une volve ; face basidiophore lisse ou garnie de lames, de veines, de pores ou d'aiguillons. Section I. — Agaricinés. Réceptacle nu ou renfermé dans une volve. Basides situés sur des lames. A. Lames disposées en rayons ou en éven« tail. Genres : Amanita, Lam. ; Agaricus , L. ; Lentinus, Fr. ; Montagniles, Fr.; PlerophyU lus, Lév. ; Heliomyces , Lév. ; Panus , Fr. ; Xerotus , Fr. ; Trogia, Fr. ; Schizophyllum, Fr. ; Cantharellus, Adans.; Lenzites, Fr. B. Lames concentriques. Genre : Cyclomyces, Klotzsch. Section II. — Phlébophorés. Réceptacle charnu ou trémelloïde, mem- MYC foraneux ou épais , sessile ou pédicule ; face ! ùasidiophore parcourue par des plis ou par Jes veines irrégulières , simples , dicho- tomes. Genres : Phlebophora, Lév.; Phlebia, Fr. ; Xylomyzon, Pers. Section III. — Polyporés. Réceptacle charnu , coriace , subéreux , épais, membraneux, sessile, pédicule ou ré- supiné, nu ou renfermé dans une volve. Pores lamelleux, anastomosés , parallèles, anfractueux, alvéolés, discrets ou réunis, dans lesquels sont renfermés des basides tétraspores avec ou sans cystides. A. Réceptacle charnu. Pores parallèles, distincts, séparables, tubuleux. Genres : Boletus, Fistulina, Bull. B. Réceptacle charnu. Pores anfractueux inséparables. Genres: Secotium , Kze. ; Polyplocium, Berk. C. Réceptacle coriace, subéreux. Pores allongés , formés par des lames sinueuses anastomosées. Genres : Hymenogramme, Mntg. et Berk.; Dœdalea, Pers. D. Réceptacle coriace , subéreux. Pores parallèles, tubuleux, inséparables. Genres: Polyporus , Trametes , Glœopo- rus, Mntg. E. Réceptacle coriace. Pores parallèles , inséparables, grands, anguleux, alvéolés. Genres: Junguhnia, Cord. ; Favolus , P. B. ; Hexagona, Fr. Section IV. — S-Iydnés. Réceptacle charnu ou coriace, épais ou membraneux, pédicule, sessile ou résupiné. Basides situés sur des aiguillons ou des pa- pilles fortement prononcées. Genres : Hydnum, L.; Hericium , Pers. ; Irpcx , Fr. ; Radulum , Fr. ; Sistotrema, Pers.; Grandinia, Fr. ; Odonlia , Fr. = Cymatoderma , Jnghn. Kneifjla, Fr. Section V. — Théléphorés. Réceptacle coriace , subéreux ou charnu , pédicule, sessile ou résupiné. Face fertile, lisse ou recouverte de petites soies , ou de petites cupules membraneuses. Genres : Craterellus, Fr. ; Thelephora , Ehrh. ; Lcptochœie , Lév. — Hymmochœte , MYC 487 Lév. ; Coniophora, DC. ; Hypochnus, Ehrbg.; Cladoderris, Pers. ; Cora, Fr.; Cyphella, Fr. Section VI. — Clavariés. Réceptacle charnu, rarement coriace, r§« meux ou en forme de massue, recouvert de basides sur toute sa périphérie, Genres : Sparassis, Fr.; Gomphus, Pers.; Clavaria, L. ; Lachnocladium,Lév . = Erio* cladus , Lév. ; Calocera , Fr. ; Merisma , Pers. ; Crinula, Fr. ; Pterula, Fr. ; Pistil* laria , Fr. ; Typhula , Fr. Section VII. — Trémelîés. Réceptacle gélatineux , sessile , rarement pédicule. Surface fertile , humide, glabre, unie ou plissée, couverte de basides mo- nospores. Genres: Tremella, L.; Nœmatelia, Fr. ; Myxacium, Wallr.; Dacrymyces, Nées ; Exi- dia, Fr. ; Guepinia, Fr. ; Tremiscus, Pers. ; Laschia, Fr. ; Lemalis, Fr. ? ; Hivneola, Fr. ? ; Phyllopta, Fr.; Pyrenium, Tode? Tribu II. — Asérosmés. Réceptacle pédicule, renfermé dans une volve, campanule, arrondi ou divisé en étoile , alvéolé ou sinueux. Surface fertile recouvrant toute la surface du réceptacle ou située à la partie interne et à la base de se? divisions, se réduisant en un liquide fétide. Pédicule simple , lacuneux ou divisé en dif- férentes parties qui s'anastomosent et for- ment un treillage à mailles plus ou moins grandes. Section I. — Phalloïdes. Réceptacle campaniforme, libre ou adhé- rent, alvéolé ou lisse. Basides situés à la pé- riphérie. Pédicule simple lacuneux , nu ou garni d'un réseau. Genres : Dictyophora , Desv. ; Sophronia, Pers.?; Phallus, Mich.; Cynophallus, Fr. ; Simblum, Klotzsch ; Fœtidaria, Montg. ? Section II. — Clathracés* Réceptacle globuleux, muni d'une volve et placé au centre d'un pédicule divisé et anastomosé en forme de treillage. Genres : Clathrus, L. ; Ileodiclyon, Tul. ; Coleus , Gav. et Sech. ; Laternea , Turp. ; Aserophallus, Mntg.? Section III. — Xiysurés. Réceptacle pédicule, charnu, enfermé dana 488 MYC MYC une volve, divisé en lanières du sommet à la base. Surface fertile située en dedans et à la base des divisions. Genres : Lysurus , Fr. ; Âseroë, Labill. ; Calathiscus, Mntg. ; Staurophallus, Mntg. ? Sous-division II. — ENTOBASIDES. Basides situés dans le parenchyme même du réceptacle, ou dans des sporanges parti- culiers qui y sont renfermés. Tribu I. — Comogastres. Réceptacle globuleux, ovale ou allongé, membraneux, charnu, papyracé, nu ou en- fermé dans une volve , sessile ou supporté par un pédicule qui le traverse quelquefois en tout ou en partie sous forme d'axe. Paren- chyme spongieux, compacte ou mou, se réduisant en poussière et en filaments. Ba- sides tétraspores , discrets, tapissant les vacuoles ou pressés les uns contre les autres. Section I. — Podaxinés. Réceptacle rond, ovale ou allongé, charnu ou mou, nu, traversé en tout ou en partie par un axe central. Genres : Podaxon, Desv. ; Cauloglossum, Grev. ; Hyperrhiza , Bosc. ; Cycloderma , Klotzsch; Stemonilis, Pers.; Diachea, Fr. Section II. Battarrés. Réceptacle presque globuleux , enfermé dans une volve, se réduisant en spores et en filaments à sa partie supérieure. Pédicule long et fibreux. Genre : Battarrea, Pers. Section III. — Tylostomés. Réceptacle globuleux, déprimé en dessous, papyracé, enveloppé dans une volve fugace, s'ouvrant par un pore régulier, cartilagineux ou se déchirant irrégulièrement. Pédicule al- longé, fibreux, plein ou fistuleux. Genres: Tylostoma, Pers.; Schizostoma, Ehrbg. ; Calosloma, Pers.?; Mitremyces, Nées?; Riella, Rafin. ; Suspicante, Schwei- nitz? Section IV. — Géastrés. Réceptacle arrondi, membraneux, sessile ou pédicule , s'ouvrant à sa partie supé- rieure ou sur plusieurs points de sa surface, renfermé dans une volve persistante, coriace, hygrométrique, qui se rompt du sommet à la base sous forme d'étoile. Genres : Myriostoma, Desv. ; Pkcostoma, Desv. ; Geaster , Mich. ; Disciseda , Czern.; Actinodermum, Nées? Diploderma, Lk. Section V. — Brooméiés. Réceptacles globuleux, sessiles, s'ouvrant irrégulièrement à la partie supérieure , et plongés en partie dans une base commune. Genre : Broomeia , Berk. Section VI. — Lycoperdés. Réceptacle presque globuleux , recouvert d'un cortex verruqueux plus ou moins fu- gace s'ouvrant à sa partie supérieure, ses- sile ousupporté par un pédicule celluleux en dedans et persistant. Spores sessiles ou pé- dicellées, glabres ou hérissées. Genres : Lycoperdon , Mich. ; Bovista, Pers.; Lycogala, Pers. Section VII. — Hippoperdés. Réceptacle charnu, recouvert d'un cortex fugace. Parenchyme celluleux et persistant, ne se réduisant pas en filaments. Spores rondes, sessiles, glabres ou hérissées. Genre: Hippoperdon, Mntg. Section VIII. — Phellorinés. Réceptacle arrondi, ovale, coriace, su- béreux, persistant, s'ouvrant en lanières irrégulières à sa partie supérieure. Genres : Phellorina, Berk.; Mycenastrum, Desv.; Endoneuron, Czern. Section IX. — Polysaccés. Réceptacle arrondi ou ovale, sessile ou pédicule, membraneux ou coriace, puis fra- gile , s'ouvrant irrégulièrement, divisé à l'intérieur en plusieurs loges qui renferment des conceptacles particuliers arrondis ou difformes. Genres : Polysaccum, DC. ; Scoleiocarpusf Berk. Section X. — Sclérodermés. Réceptacle presque globuleux , sessile ou pédicule, coriace, indéhiscent, ou se brisant au sommet. Parenchyme compacte, enfin pul- vérulent. Basides pressés les uns contre les autres. Genres: Scleroderrna , Pers.; Goupilia, Mér.? Section XI. — Trichodermés. Réceptacle arrondi ou en forme de cous- sin , sessile ou pédicule , partie supérieure filamenteuse et disparaissant spontanément pour donner issue aux spores. Genres: Trkhocoma , Jnghn. ; Pilacre r MYC Fr. ; Trichoderma , Pers. ; Ostracoderrna , Fr. ; Institale, Fr.; Hyphelia, Fr.? Section XII. — Réticulariés. Réceptacle arrondi ou en forme de cous- sin, d'abord mou, diffluent, puis pulvé- rulent. Genres : Reticularia, Bull. ; Mlhalium , o.k.; Lignidium,Lk.; Diphtherium, Ehrbg.; Enteridium, Ehrbg.; Lachnobolus, Fr.?; Pty- vogaster, Cord.? Section XIII. — Spumariés. Réceptacles nombreux, fixés à une mem- brane muqueuse commune, recouverte d'une enveloppe, molle, diffluente comme de l'é- cume, et qui se réduit enfin en poussière. Genres : Spumaria, Pers. ; Pitlocarpium, Lk.? Section XIV. — Physarés. Réceptacles de forme variable, sessiles ou pédicules. Parenchyme formé par un réseau solide, sans élasticité, et naissant des parois du réceptacle. Genres : Physarum , Pers. ; Didymium, Schrad.; Tricamphora, Jnghn.; Cupularia, Lk. ; Tripotrichia , Cord., Craterium , Trentp. ; Diderma, Pers.; Cionium, Lk.; Leocarpus, Lk. ; Leangium, Lk. ; Polychys- mium, Cord.; Angioridium , Griv. ; Ste~ gasma, Cord.; Cylichnium, Wallr. ? Tri- chulius, Schmid. ? Section XV. — Trichiacés. Réceptacle ovale ou arrondi, sessile ou pédicule. Réseau élastique. Genres . Trichia, Hall. ; Arcyria. Hall. ; Cirrholus, Mart.? Section XVI. — Cribrariés. Réceptacle globuleux , ovale , pédicule. Réseau solide, persistant, et dépourvu d'é- lasticité. Genres : Diclydium , Schrad. ; Cribraria, Schrad. Section XVII. — licés. Réceptacle de forme variable, sessile. Pa- renchyme sans texture manifeste, et ne pré- sentant à l'époque de la dispersion des spo- res que peu ou point de filaments. Genres : Perichœna, Fr. ; Licea, Schrad.; Tubulina, Pers.; Phelonitis, Chev.; Tipula- ria, Chev.; Dichosporium, Nées?; CUssospo- T. VIII. MYC 489 rium, Fr. ?; Aslerolhecium, Wallr.?; Am~ phisporium , Lk. ? Tribu II. — Ctopîîorés. Réceptacie sessile ou pédicule , subglobu- leux ou urcéolé , floconneux, membraneux ou fibreux, renfermant dans son intérieur un ou plusieurs sporanges. Ouverture irré- gulière , circulaire ou en lanières, nue ou munie d'un épiphragme. Sporanges sphéri- ques, ovales, sessiles ou attachés à un funi- cule , quelquefois lancés au loin avec élas- ticité, Section ï. — Poîygastrés. Réceptacle arrondi, sessile, floconneux ou subéreux, s'ouvrant irrégulièrement. Spo- ranges nombreux et sessiles. Genres : Polygaster, Fr.; Endogone, Lk.; Gemmularia, Rafin.?; Arachnion, Schyteïnz.; Myriococcum, Fr. ; Polyangium, Lk. ; CM- ciocarpus, Cord. Section H. — Widulariés. Réceptacle arrondi ou urcéolé , coriace ; ouverture irrégulière ou orbiculaire , nue ou munie d'un épiphragme. Sporanges super- posés, le plus souvent lenticulaires, sessiles ou attachés à un funicule élastique. Genres : Crucibulum , Tul. ; Cyathus , Pers. ; Cyathea, Br. Section III. — Carpobolés. Réceptacle arrondi ou urcéolé , sessile ; ouverture simple, orbiculaire ou divisée en lanières. Sporange unique, sessile, ovale ou arrondi , lancé quelquefois avec élasticité. Genres : Atraclobolus, Tode; Tlielebolus , Tode ; Carpobolus , Mich. Tribu III. — Hystérangiés. Réceptacle globuleux ou difforme, charnu, indéhiscent. Parenchyme compacte ou spon- gieux, homogène ou veiné. Basides libres ou pressés les uns contre les autres. Genres : Gaulhiera, Vitt. ; Splanchnomy- ces, Cord.; Hymenangium, Klotzsch. ; Octa- viana , Tul. ; Melanogaster, Cord. ; Hyper- rhiza, Bosc.?; Hydnangium, Wallr.; IJyste- rangium, Vitt.; Bromicolla, Eichwald.? Division II. — '-Tltécasporés. Réceptacle de forme variable. Spores ren- fermées dans des thèques avec ou sans para- physes , situées à sa surface ou dans l'in- térieur du réceptacle. G2 490 MYC MYC Sous-division I. — ECTOTHÈQUES. Réceptacle charnu, coriace ou trémelloïde, sessile ou pédicule, capitulé, membraneux et plié , en forme de massue ou de cupule , lisse, sinueux ou alvéolé. Tribu I. — Mitres. Réceptacle charnu, allongé, en forme de langue, de massue, capitulé, membraneui, sinueux, alvéolé, ou plié. Section I. — Géoglossés. Réceptacle charnu, pédicule, lisse, en forme de massue ou capitulé. Genres : Spathularia, Pers.; Geoglossum, Pers. ; Leotia, Pers. ; Mitrula, Fr.; Heyde- ria , Fr. ; Vibrissea, Fr. Section II. — Morchellés. Réceptacle pédicule , charnu ou trémel- loïde, sphérique, campanule ou conique, sinueux ou alvéolé. Genres : Morchella , Pers. ; Eromitra , Lév. = Mitrophora , Lév. ; Gyrocephalus , Pers. ; Verpa, Pers. Section III. — Helvellés. Réceptacle pédicule, membraneux, divisé en lobes plies et rabattus , libres ou adhé- rents au pédicule. Genre : Helvella , L. Tribu II. — GvATHYnÉs. Réceptacle sessile ou pédicule , charnu , coriace ou trémelloïde, en forme de cupule. Section I. — Cyttariés. Réceptacle sessile ou pédicule, trémel- loïde, présentant à sa périphérie un plus ou moins grand nombre de cellules dans les- quelles les thèques sont renfermées. Genre : Cyttaria, Berk. Section II. — Pézizés. Réceptacle charnu, rarement coriace, ses- sile ou pédicule, en forme de cupule plus ou moins profonde , ou de disque convexe. Genres : Peziza , L. ; Ascobolus , Pers. ; Bulgaria, Fr. ; Rhizina, Fr. ; Patellaria, Fr. ; Helotium, Pers. Section III. — Agyriés. Réceptacle charnu, sessile, convexe ou plat. Genres: Agyrium, Fr. , ConJ. ; Pyro- fiema, Carus.; Cryptomyces, Grev.; Propolis, Fr., Cord.; Xylographa, Fr.?; Sarea, Fr. ? Section IV. — Cénangiés. Réceptacle sessile, rarement pédicule, co- riace , déprimé ou concave; ouverture nue ou munie d'un voile membraneux fugace. Genres : Cenangium , Fr. ; Tympanis , Tode ; Dermea , Fr. ? Section V. — Stictés. Réceptacle sessile , membraneux ; ouver- ture entière ou divisée en lanières. Genres : Stictis , Pers.; Cryptodiscus , Cord.; Godronia, Moug. et Lév.; Melittospo- rium, Cord. Sous-division II. — ENDOTHÈQUES. Réceptacle sessile ou pédicule , charnu , coriace, subéreux ou charbonneux, nu ; con- ceptacles isolés ou réunis en plus ou moins grand nombre, sphériques, ovales ou dépri- més, s'ouvrant en une ou plusieurs fentes , ou par un pore. Tribu I. — Rhegmostomés. Conceptacles sessiles , cornés ; ouverture linéaire ou radiée. Section I. — Hystéries. Conceptacles sessiles, cornés, saillants ou déprimés, orbiculaires, ovales ou linéaires; ouverture longitudinale, linéaire. Genres : Glonium, Muhlenb. ; Hysterium, Pers. ; Hysterographium, Cord. ; Lophium, Fr. ; Aylographum, Libert; Dichœna, Fr. ; Ostropa, Fr. ; Sporomega , Cord. ; Endotri- chum, Cord. ; Schizothecium, Cord. ; Cheila- ria, Libert; Rhytisma, Fr, Section II. — Cliostomés. Conceptacles sessiles , cornés , déprimés , s'ouvrant en plusieurs fentes du centre à la circonférence. Genres : Phacidium, Fr. ; Actidium, Fr. ; Cliostomum, Fr.; Pilidium, Kz. Tribu II. — Stégillés. Conceptacles sessiles , cornés , aplatis ; la partie supérieure se détache en forme d'opercule ou d'écaillé, et met à découvert les thèques. Genres: Steoilla, Rchb.; Schizoderma, Ehrbg. Tribu III. — Sphériacés. Conceptacles globuleux , ovales , aplatis , coriaces ou cornés , isolés ou réunis en grand nombre, libres ou supportés par un MYG MYG 401 réceptacle allongé, pulviné ou étalé, charnu, subéreux , carbonacé ou composé de fibres rayonnantes, indéhiscent, ou s'ouvrant par un pore en forme de papille, ou situé à l'ex- trémité d'un col ou bec plus ou moins pro- noncé. Genres : Hypocrea , Fr. ; Hypoxylon Bull. ; Acrosphœria, Cord. ; Acroscyphus Lév. ; Thamnomyces , Ehrbg. ; Chœnocar- pus, Rebent. ; Cordyceps, Mntg., Fr. ; Ba cillaria, Mntg.; Sphœria, L. ; Podostrom bium, Kz. = Hypolyssus Montagnei, Berk. Aposphœria, Berk. ; Depazea, Fr. ; Stigmea Fr. ; Sporotheca, Cord. ; Dotidea, Fr. ; Py renochium , Link. ; Polystigma, Pers. ; Sac- cothecium, Mntg.; Melanospora , Cord. Splanchnomema , Cord.; Asterina, Lév. Pisomyxa, Cord.?; Lembosia, Lév.; Meliola Fr.?; Microthyrium , Desmaz. ; Micropeltis Mntg.; Pemphydium , Mntg.; Hypospila Fr. ?; Perisporium, Fr. Tribu IV. — Angiosarques. Réceptacles charnus, arrondis ou tube- reux, sessiles, pédicules ou placés sur une base filamenteuse, le plus souvent indé- hiscents ; parenchyme uniforme ou veiné; spores au nombre de six à huit, renfermées dans des thèques arrondies ou ovales, ra- rement cylindriques. Section I. — Tubéracés. Réceptacle hypogé, arrondi, tubéreux, lisse ou verruqueux à sa surface; spores lisses ou hérissées , renfermées dans des thèques arrondies , ovales ou cylindriques. Genres : Tuber , Mich. ; Choiromyces , Tul. ; Pachyphlœus , Tul. ; Hydnobolites , Tul . ; Delastria, Tul .; Sphœrosoma, Klotzsch ; Elaphomyces, Nées; Balsamia , Vit t. ; Ge- nea, Vitt. ; Picoa, Vitt. Section IL — Onygénés. Réceptacle sphériqueou en forme de ca- pitule, charnu, compacte, indéhiscent, sup- porté par un pédicule plein, charnu; spores renfermées dans des thèques ovales ou ar- rondies. Genres : Onygena, Pers.; Spadonia, Fr.?; Hypochœna, Fr.? Section III. — Érysiphés. Réceptacle charnu, sphérique , le plus souvent indéhiscent, supporté par une base floconneuse superficielle ou cachée; spores au nombre d'une à huit, renfermées dans des thèques arrondies ou ovoïdes. Genres : Erysiphe, Hedw. fils; Lasiobo- trys, Kze. Division III. — Clinosjiorés. Réceptacle de forme variable , recouvert par le clinode ou le renfermant dans son intérieur. Sous-division I. — ECTOCLINES. Clinode charnu recouvrant en tout ou en partie la surface du réceptacle. Tribu I. Sarcopsidés. Réceptacle charnu, mou, en forme de capitule, de coussin, sessile ou pédicule. Section I. — Tuberculariés. Réceptacle charnu , sessite ou pédicule; spores déliquescentes. Genres : Tubercularia , Tode ; Ditiola, Fr. ; Ceratopodium , Cord.; Cilicipodium , Cord.; Hymenula, Fr. ; Mgerila, Pers.; Epicoccum , Lk. ; Conisporium , Cord. ; Sphœrosporium, Schweinz. ; Chromostromaf Cord.; Crocisporium , Cord.; Fusarïumv Lk. ; Sphacelia, Lév. ; Selenosporium, Cord.; Stromateria, Cord. ; Seimatosporium, Cord.; Sphœrosporium , Schwnz. ; Chroostroma , Cord.; Coccularia, Cord. ; Gymnosporium, Cord.?; Chromosporium, Cord.?; Amphispo- rium, Lk.?; Echinobotryum, Cord.? ; Conio- thecium, Cord.? An status abortivus varia- rum sphœriarum ? Blennoria, Fr. ? Section II. — Stilbés. Réceptacle pédicule, terminé en tête, mou, déliquescent, enfin pulvérulent. Genres: Hyalopus, Covô. ; Stilbum, Tode ; Graphium, Cord. ; Melanostroma , Cord.; Gloiocladium, Cord. Section III. — Excipulés. Réceptacle membraneux , excipuliforme , sessile ou pédicule; clinode convexe, déli- quescent; spores continues, cloisonnées, avec ou sans appendices filiformes. Genres: Excipula, Cord.; Dinemaspo- rium, Lév.; Polynema, Lév. ; Chœtostroma, Cord. : Section IV. — Mélanconiés. Réceptacle charnu, plat, simple ou lobe, caché sous l'épiderme; spores continues ou cloisonnées, mélangées avec une matière gé- 492 MYC MYC latineuse, et sortant sous forme de masses, de fils ou de rubans. Genres : Stegonosporium, Cord. ; Aslero- sporium, Kze. ; Didymosporium, Nées; Stil- bospora, Vers. ; Cryptosporium, Kze. ; Dic- tyosporium , Cord.; Fusicoccum , Cord.; Nœmaspora, Pers. ; Libertella , Desmaz.; Myxosporium, Lk.; Dicoccum, Cord.?; Fw- soma, Cord.?; Aptenoum, Cord.? Section V. — Myrothéciés. Réceptacle membraneux, sessile, super- ficiel , marge nue ou formée par des poils dressés. Genres: Myrothecium , Tode; Psilonia, Fr. ; Myrosporium, Cord. ; Tricholeconium, Cord.; Scolicotrickum , Kze.?; Aseimotri- chum, Cord. ? ; Volutella, Tode ? Tribu II. — Coniofsidés. Réceptacle charnu, coriace, trémelloïde, pulviné , convexe, ou îinguiforme, d'abord caché, puis saillant; spores caduques pul- vérulentes , simples ou cloisonnées, sessiles ou pédiculées. Section I. — Urédinés. Réceptacle charnu , en forme de coussin ou subulé; spores rondes ou ovales, conti- nues, sessiles ou pédiculées. Genres : Uredo, Pers. ; Cronartium, Fr. ; Spilocea, Fr.? ; Papularia , Fr.?; Phyllœ- dium , Fr.? ; Physoderma ? ; Protomyces , Ung. ? Section II. — Ustilaginés. Réceptacle filamenteux, fugace, caché; spores situées dans l'épaisseur des tissus qu'elles détruisent pour se répandre au de- hors sous forme de poussière. Genres : Polycystis , Lév. ; Ustilago , Diltm. ; Sporisorium, Ehrbg. ; Testicularia, Klotzsch. Section III. — Phragmidiés. Réceptacle charnu, coriace ou trémel- loïde; spores pédicellées et cloisonnées. Genres: Puccinia, Pers. ; Rhopalidium, Motg. = Puccinia Brassicœ, Mntg. ; Soleno- donta, Castg. = Puccinia coronata, Cord.; Melampsora , Castg. ; An status abortivus Pucciniœ ? Polythrincium, Kze. ; Phragmi- àium, Fr. ; Xenodochus, Schlect. ; Trtphrag- mium, Lk. ; Gymnosporangium, Lk. ; Po- disoma, Lk.; Coryneum , Nées; Sporides- mium, Lk. ; Ceratosporium, Schweinz.; Clas- terosporium , Schweinz. ; Hymenopodium 9 Cord. ; Didymaria , Cord. ; An Puccinia in statu juvenili ? Entom/yclium, Wallr. ? Bryo- myces, Miq. ; An germinatio muscorum? Sous-division II. — ENDOCLINES. Réceptacles coriaces ou cornés , sessiles ou pédicules, renfermant le clinode et les spores dans leur intérieur. Section I. — Actlnotbyriés. Réceptacle sessile, adné, se séparant sous forme d'écaillé. Genres: Actinolhyrium , Kze.; Lepto- stroma, Leptothyrium , Kze. ; Parmularia , Lév. ; Coniothyrium , Cord.; Lichenopsis , Schweinz. Section II. — labrellés. Conceptacle corné, sessile, s'ouvrant par une fente longitudinale. Genres : Labrella , Fr. ? ; Endotrichum , Cord. ; Phragmotrichum , Kze. ; Strigula , Fr.? Section III. — Astéromés. Conceptacles hémisphériques , cornés , et s'ouvrant par un pore au sommet, sup- porté par un réceptacle composé de fibres solides , rayonnantes et adnées. Genres: Asleroma, DC. , Libert; Ypsi- lonia, Lév. ; Dendrina, Fr. Section IV. -— Pestalozziés. Conceptacle nu, hémisphérique, corné, s'ouvrant par un pore; spores cloisonnées, pourvues d'appendices filiformes. Genres: Pestalozzia, Dntrs. = Robil- larda, Castg.; Discosia, Libert; Ddophos- pora, Desmaz.; Neoltiospora , Desmaz.: Seiridium , Nées; Phlyctidium , Wallr., Dntrs. ; Prosthemium, Kze. Section V. — Sphéronémés. Conceptacle libre, rarement supporté pal un réceptacle, globuleux, conique, cylindri- que , aplati, corné ou membraneux; spore; simples ou cloisonnées, sortant sous forme de tache ou de globule. Genres : Zythia, Fr. ; Sphœronœma, Fr. ; Hercospora, Fr. ; Ascospora, Libert; Septo- n'a, Fr. ; Phoma, Fr. ; Melasmia, Lév.; Ceuthospora, Grev. ; Stigmella, Lév. ; Spo» rocadus , Cord. ; Couturea , Castg. ; Crypto- sporium, Kze. ; Hendersonia , Berk. ; Acro- spermum, Tode ; Micropera , Lév.; Cyti- 3V1YC MYG 493 spora , Fr. ; Poîychœton , Vers. ; Fumago Citri, Pers. Section VI. — Sphéropsidés. Conceptacle corné, charbonneux, globu- leux, ovale, hémisphérique, isolé ou sup- porté sur un réceptacle commun, unilocu- Jaire, indéhiscent, ou s'ouvrant par un pore en forme de papille ou situé à l'extrémité d'un col plus ou moins allongé; spores con- tinues ou cloisonnées. Genres: Acrosphœria , Cord.? Phyla- cia , Lév. ; Corynelia , Fr. ? Sphœropsis , Lév. ; Piptostomum , Lév. ; Sphinctrhia, Fr.; Scopinella , Lév. = Scopulina , Lév.; ZH'- plodia, Fr. ; Apiosporium, Kze. ; Microlhe- cium, Cord. ; Gibbera, Fr. ; Spilobolus, Lk. ; Coccobolus, Wallr. ; PyrcnoLrichum, Mntg. ; Sclerococum, Fr. ; Chœlomium, Kze. ; Myxo- trichum, Kze. ; Angiopoma, Lév. ; Vermicu- laria, Fr.; Schizothecium , Cord.; ^Ipiospo- mm, Kze. ; Dryophilum, Schweinz. ; .4w. incunabula insectorum? Division IV. — Cystospwrés. Réceptacles floconneux, cloisonnés, simples ou rameux; spores continues renfermées dans un sporange terminal, membraneux, muni ou non d'une columelle centrale. Tribu I. — Columellés. Sporange renfermant une columelle à l'intérieur, se déchirant irrégulièrement ou circulairement au-dessous. Section I. — Cratércmycés. Sporange vésiculeux, terminal ou latéral, ouvert à sa partie supérieure. A. Sporange sans opercule. Genres: Calyssosporium, Cord.; Hemis- cyphe, Cord.; Crateromyces, Cord.; Didy- mocrater, Mart. ; Zygosporium, Mntg. ? B. Sporange operculé. Genres: Diamphora, Mart. Section II. — Ascophorés. Sporange vésiculeux, s'ouvrant irrégu- lièrement ou circulairement en dessous. Genres: Ascophora, Tode; Rhizopus , Ehrnbg. ; Mucor, Mien. ; Sporodinia, Lk. ; Cystopora, Rabenh.? Tribu II. — Sapropuilés. Sporanges terminaux ou latéraux , isolés ou conjugués, continus ou operculés, sang columelle à l'intérieur. Section I. Mucorinés. Sporange vésiculeux , sans columelle à l'intérieur, s'ouvrant au sommet. Genres : Hydrophora, Tode ; Melidium, Eschw. ; Helicostylum, Cord.; Theleactis, Mart.; Acrostalagmus , Cord.; Azygites , Fr.; Cephaleuros, Kze .?; Endodromia, Berk.? Section II. — Piloboîés. Sporange vésiculeux, terminal, recouvert d'un opercule. Genres : Pilobolus, Tode ; Pycnopodium?, Cord.; Chordostylum?, Tode; Caulogaster?, Cord.? Section III. — Syzygités ? Réceptacle floconneux; sporange résul- tant de la conjugaison des rameaux laté- raux. Genres : Syzygités, Ehrnbg. ; An alga aerea ? Division V. — Trielïosporés. Flocons du réceptacle isolés ou réunis en un seul corps, simples ou rameux; spores extérieures fixées sur toute la surface ou sur quelques points seulement. Sous-division I. — ALEURINÉS. Réceptacles isolés ou formés de plusieurs flocons réunis, allongés, membraneux ou capitules; spores situées sur toute leur sur- face ou seulement à la partie supérieure. Tribu I. — Isariés. Réceptacle composé , solide , capitulé ou allongé. Genres : Isaria, Pers.; Amphichorda, Fr.; Pcribolryon, Fr.? Triclinium, Fée? Tribu II. — Scoriadés. Réceptacle membraneux, cupuliforme ou rameux, diffluent ou persistant, recou- vert de spores. Genres: Ceratium , Alb. et Schweinz.; Dacrina, Fr., Epichysium, Tode? Tribu III. — Périconiés. Réceptacle composé, plein ou cloisonné, subuliforme, terminé en un capitule arrondi, ovale ou allongé, couvert de spores. Genres : Pcricon ia, Tode; Sporocybe, Fr.; 494 MYC MYC Vackuocybe, Berk. ; Cephalotrichum , Lk. ; Doratomyces, Cord., an genus distinctum? Tribu IV. — Sporotrichés. Réceptacles floconneux, rameux , recou- verts de spores sur toute leur surface. Genres: Sporotrichum , Lk.; Fusidium, Lk.; Aleurisma, Lk.; Asterophora, Dittam.; Mycogone, Pers. ; Sepedonium, Lk. ; Nema- togonium, Desmaz.; Colletosporium , Cord.; Acrolhamnium, Nées?; Plecotrichum, Cord.?; Mainomyces, Cord.; Chrysosporium, Cord.?; Chromosporium, Cord.?; Myxonema, Cord.?; Melanotrichum, Cord.?; Memnonium, Cord.?; Artotrogus, Mntg.? Tribu V. — Ménisporés. Réceptacles floconneux, simples, cloison- nés, obtus ou aigus au sommet; spores nombreuses, simples ou cloisonnées, ovales, allongées, courbées ou anguleuses 9 termi- nales et verticfllées. Genres; Menispora, Pers.; Rhinotrichum, Cord.; Camptoum, Lk. ; Arthrinium, Kzq.; Gonatosporium , Lk.; Psilonia, Fr.? ; Medu- sula, Tode? ; Balanium, Wallr.; Spondycla- dium, Mart.; Coelosporium, Lk.; Ospriospo- rium, Cord.?; Trichoslroma, Cord.?; OEde- mium , Lk. Sous-division IL — PHYCOCLADÉS. Réceptacles simples ou rameux , cloison- nés ; spores simples ou cloisonnées, fixées sur une vésicule terminale, ou isolées à la pointe des rameaux. Tribu I. — Cépiialosporés. Réceptacles simples ou rameux; spores continues ou cloisonnées, fixées à la surface des vésicules. A. Spores continues. Genres : Phycomyces, Kze. ; Acmosporium, Cord.; Cephalosporium, Cord.; Myriocepha- lum, Dntrs. ; Rhopalomyces, Cord. ; Chore- topsis, Cord.; Haplotrichumt Cord.; Hapla- ria, Lk.; Gonatobotrys , Cord.; Desmotri- chum, Lév.; Chlonostachys , Cord. ; Myxo- trichum, Kze.; Gonytrichum , Nées; Ramu- laria, Ung.?; Actinocladium , Ehrbg.?; Ca- pillaria , Pers.? ; Chionypha, Thien ? ; Schin- zia, Nag.?; Naegelia, Rabenh.? B. Spores cloisonnées. Genres : Arthrobotrys , Cord.?; Strachy- botrys, Cord.; Diplosporium, Lk. Tribu II. — Oxvcladés. Réceptacles simples ou rameux, cloison- nés; spores continues ou cloisonnées, fixées en plus ou moins grand nombre , ou soli- taires à l'extrémité des rameaux terminés en pointes. Section I. — Cladobotryés. Spores plus ou moins nombreuses à l'ex- trémité des rameaux. A. Spores continues. Genres : Polyactis , Lk. ; Cladobotryum , Nées; Stachylidium , Cord. B. Spores cloisonnées. Genres: Trichothecium , Lk.; Cephalothe- ciuniy Cord.; Dactylium, Nées ; Mystrospo- rium, Cord.; Stachybotrys, Cord. Section II. — Botrytidés. Réceptacles simples ou rameux , cloison- nés; spores simples ou cloisonnées, solitaires à Textrémité des rameaux. A. Spores continues. Genres: Botrytis,Lk. ; Peronospora, Cord.; Verticillium , Nées; Acremonium, Lk. ; Ple- rodinia, Chev.; Streblocauliwm, Chev.; Am- phiblistrum, Cord.; Geotrichum> Lk.?; Zygo- desmus, Cord. B. Spores cloisonnées. Genres : Blastotrichum , Cord.; Brachy- cladium, Cord.; Triposporiumy Cord.; Acro- thecium, Cord.; Anodotrichum, Cord. Sous-division III. — SCLÉROCHÉTÉS. Réceptacles pleins ou cloisonnés , formés d'un seul rang de cellules ou de plusieurs réunis ensemble , simples ou rameux ; spores isolées répandues çà et là , ou réunies en plus ou moins grand nombre à la base ou au sommet. Tribu I. — Hélicosporés. Spores filiformes , cloisonnées , tournées en hélice , fixées sur toute la surface des réceptacles. Genres : Helicotrichum, Nées ; Helicoma, Cord. Tribu IL — Gyrocérés. Réceptacles composés, simples ou rameux ; rameaux stériles plus ou moins courbés ; spores fixées en grand nombre autour de la base. MYC Genres : Gyrothrix, Cord.; Gyrocerus , Cord.; Chœtopsis,Gve\.; Streptothrix, Cord.; Ceratocladium, Cord.; Circinotrichum, Nées. Tribu III. — Helminthosporés. Réceptacles solides ou cloisonnés, simples ou rameux; spores cloisonnées, solitaires , fixées à l'extrémité des rameaux ou sur dif- férents points. Genres : Helminthosporium , Lk. ; Podo- sporium , Sclnveinz. ; Soredospora , Cord. ; Azosma, Cord.; Mitrosporium, Cord.; Ma- crosporium, Fr.; Coccosporium, Cord.; Mi- donotrichum , Cord.; Seplosporium, Cord. ; Stemphylium, Cord. ; Triposporium, Cord.; Trichœgum, Cord. ; Macroon, Cord. ; Am- phitrichum, Nées?; Midonosporium, Cord.? Division VI. — Artlivosporés. Réceptacles filamenteux, simples ou ra- meux, cloisonnés ou presque nuls; spores disposées en chapelet, terminales, persis- tantes ou caduques. Sous-division I. — PHRAGMONÉMÉS. Réceptacles rameux ; spores ou articles persistants. Tribu I. — Antennariés. Réceptacles rameux, étalés, rarement dres- ses , cloisonnés et atténués de la base au sommet, articles persistants; spores Genre : Antennaria, Lk. Tribu II. Alternariés. Réceptacles simples, dressés; spores con- tinues ou cloisonnées, séparées par un étran- glement bien marqué. Genres: AUernaria , Nées; Phragmolri- chum, Kze. Sous-division II. — HORMISCINÉS. Réceptacle formé d'un seul rang de cel- lules ou de plusieurs réunies ensemble, so- lide ou cloisonné , simple ou rameux, capi- tulé ou allongé; spores caduques, conti- nues ou cloisonnées, terminales ou fixées au capitule. Tribu I. — Corémiés. Réceptacle plein , renflé à son extrémité supérieure en forme de capitule ou de massue. Genres: Coremium , Lk. ; Stysanus, Cord. MYC 495 Tribu II. — Aspergillés. Réceptacle floconneux, simple ou ra- meux ; spores fixées sur une vésicule arron- die ou ovale terminale. Genres: Aspergillus , Mich. ; Monilia, Hill.; Pénicillium, Lk. Tribu III. — Oidiés. Réceptacles simples ou rameux, flocon- neux; spores terminales, faisant suite aux rameaux ou verticillées. A. Spores à l'extrémité des rameaux. Genres : Oïdium , Lk. ; Rhodocephalus , Cord.; Dematium , Per. ; Cladosporium , Lk. ; Chloridium, Lk. ? B. Spores disposées en verticilles. Genres: Sporodon, Cord. ; Gonatorrho- don, Cord. Tribu IV. — Septonémés. Réceptacles floconneux , simples ou ra- meux; spores cloisonnées. Genres: Dendryphium, Cord. ; Solenospo- rium, Cord. ; Cladotrichum, Cord. ; Trim- matospora , Cord. ; Septonema , Cord. ; Bispora, Cord. Tribu V. — Torulacés. Réceptacle floconneux, nul ou presque nul ; spores continues. Genres: Torula, Pers. ; Tetracolium, Kze. ; Cylindrosporium, Grév. ; Sporendo- nema, Desmaz.; Speirea, Cord. ; Gongylo- cladium , Wallr.?; Helicomyces , Lk. La disposition que je viens de présenter n'est pas entièrement nouvelle. Dans le mé- moire que j'ai publié sur l'Hyménium des Champignons ( Ann. des se. nat.y 1837, vol. VIII, p. 321 ), j'ai fait Yoir que les Hy- ménomycetes devaient être divisés en BasU diosporés et en Thécasporés. Plus tard (De- midoff, Voy. Russ. mérid.) j'ai énoncé, mais sans le caractériser, Tordre des Stromato- sporés ou Clinosporés. M. le professeur Ad. de Jussieu en a donné un aperçu général dans son Cours élémentaire de Botanique. Comme dès lors les caractères de mes six ordres se sont trouvés établis, je les ai con- servés dans mes diverses publications, insé- rées dans les Annales des sciences naturelles (3e série, t. II, p. 167, et t. V, p. 167). De- 49Q I\1YC puis, cette classification a reçu une applica- tion plus complète et plus directe de la part de M. le docteur Mougeot dans rénuméra- tion des Champignons des Vosges (Statist. du départ, des Vosges , part. bot. , 1846). Aujourd'hui je l'expose plus complètement, en y rattachant, autant qu'il m'a été pos- sible, tous les genres connus. Telle que je la soumets actuellement aux mycologues, elle résulte de l'analyse de quel- ques centaines de genres et de plusieurs mil- liers d'espèces. Je n'ai pu cependant vérifier tous les genres qui ont été décrits, et j'ai cru devoir adopter ceux dont les figures con- cordaient parfaitement bien avec les des- criptions, et négliger ceux dont les descrip- tions étaient incomplètes et les analyses in- signifiantes. Ces genres ont été répartis avec doute aux sections que les auteurs leur avaient eux-mêmes assignées. L'application de mes principes à la classe des Champignons a, j'ose le dire, dépassé mes espérances. Ainsi, parmi toutes les espèces que j'ai soumises à l'examen microscopique, je n'ai rencontré que le Chœnocarpus hip- potrichodes et le Scopinella barbala qui n'ont pu y trouver place. Encore, je dois le faire observer, depuis la publication de mes observations sur la première de ces plan- tes, j'ai eu connaissance des remarques de MM. Greville et Berkeley, qui la rangent à côté des Sphéries , et , en effet , c'est la place qu'elle doit occuper; quant à la se- conde, je la laisse parmi les Clinosporés , attendant cependant une analyse plus satis- faisante et établie sur des individus frais. Puisse l'exposé de mon travail jeter quelque lumière sur la Mycologie, et contribuer à l'avancement de la méthode naturelle, but constant de mes efforts ! (Léveillé.) MYCOMA , Lapeyr. (Abrég., 115). bot. ph. — Syn. de Ramondia, L. C. Rich. *MYCOPORUM (p-vxnç, viscosité, népoç, trou ). bot. cr. — Genre de la famille des Lichens, tribu des Trypéthéliacées, établi par Meyer ( Tlecht., 327) pour des Lichens qui croissent sur les écorces des arbres des Tropiques. Voy. lichens. (B.) *MYCOTHAMMON(fAvxy!ç, champignon; Oc^voç, buisson), bot. cr. — (Phycées). Genre créé par M. Kuetzing (Phycol. gen.y p. 156) pour une Algue byssoïde de la tribu des Lep- tomitées, le M. confervkola Kg.> qui croît MYC sur les filaments du Conferva fracla. Voici les caractères de ce genre : Fronde formée de filaments hyalins, dressés, rameux; sper- mophores globuleux, bruns, placés au som- met des rameaux. (Bréb.) *MYCOTRETUS (pux*jç, champignon; TpjToç, troué), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Clavipalpes, tribu des Érotyliens, proposé par nous et adopté par Dejean, Hope et Lacordaire. Ce dernier auteur (Monogra- phie des Érotyliens, 1842, p. 132) rapporte à ce genre quatre-vingt-onze espèces qui toutes sont originaires d'Amérique. Nous citerons principalement les M. tigrinus , maculatus (figuratus Dup.) 01., fasciatus Fv, conspersus et humeralis Germ. (C.) MYCROPOGON. ois.— Foy. micropogon. MYCTERIA. ois. — Nom générique donné par Linnœus aux Jdbirus. Voy. ci- gogne. (E. D.) *MYCTERISTES ( p»*njp , museau ; îff'wjf/.i , élever), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Lampllicornes , tribu des Mélitophiles, créé par Laporte de Castelnau {Hhloire naturelle des Animaux articulés y t. III, p. 162), et adopté par Westwood, Burmeisteret Schaum. Le type, le M. rhinophyllus Wiedm., est originaire de Java. (C.) *MYCTERODUS (p»wp, museau ; ô&>vç, dent), ins. — Genre de la tribu des Fulgo- riens, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola, et que M. Blanchard (His- toire des Insectes) considère comme devant former une simple division des Issus. Voy. ce mot. (L.) MYCTERUS(f*wxTi7p, museau), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Sténélytres , tribu des Rhynchostomes , créé par Olivier (Entomologie , t. V, n° 85, p. 448, pl.I,fig. 1 et 2). Il ne se compose que de deux espèces : M. curculionoides et umbellatarum de F. On les trouve, tant en Europe qu'en Afrique, sur les fleurs en om- belles, dans le voisinage des terres bai- gnées par la Méditerranée. Cependant la première a été rencontrée plusieurs fois dans la forêt de Fontainebleau. (C.) MYCTIRE. Myctiris (pvxxvîp, museau). Crcst. — Ce genre, qui appartient à la fa- mille des Catométopes et à la tribu des Pinnothériens , a été établi par Latreille et MYD MYD 497 adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés singuliers qui forment ce genre remarquable établissent à quelques égards le passage entre les Ocypodes et les Pin- nothères , et même certains Macroures, tels que les Callianasses (voy. ces mots). Leur carapace est extrêmement mince; les yeux sont gros et courts, et tout-à-fait sans ca- vité orbitaire. Les antennes ne présentent rien de remarquable. Quant à la bouche , elle est fort curieuse. Les pattes-mâchoires externes , au lieu de s'appliquer horizonta- lement dans le cadre buccal , restent pres- que verticales , et forment par leur réunion un cône renversé, court et long. Au-de- vant de l'apophyse, située au-devant de ces pattes-mâchoires, et dirigée en dessous pour supporter le fouet , la carapace présente une grande échancrure , de façon que l'ou- verture afférente de l'appareil respiratoire est toujours béante. Les pattes de la pre- mière paire sont très longues , et se re- ploient longitudinalement sur la bouche. Quant à l'abdomen , il ne présente rien de remarquable. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre, c'est le Myctire lon- -gicarpe, Myctiris longicarpis Lat. (Guér., Iconogr. du règne animal de Cuv., Crust., pi. IV, fig. 4), qui a été rencontré dans les mers de l'Australie. (H. L.) *■ MYDAINA. mam. — M. Gray (Ann. of Phil.t XXVI, 1825) donne ce nom à une fa- mille de Carnassiers vermiformes, ayant pour type le genre Mydaus. Voy. ce mot. (E. D.) MYDAS. rept.— Espèce du genre Tortue. Foy.cemot. (E. D.) MYDAS. mam. — Voy. mydaus. MYDAS (nom mythologique appliqué à ces Insectes à cause de la longueur de $mîs antennes), ms.— Genre de l'ordre des Diptè- res brachocères,familIedesTanystomes, tribu des Mydasiens, établi par Fabricius, et prin- cipalement caractérisé par une trompe courte et des lèvres terminales, triangulaires, com- primées. Ce genre compte plus de vingt espèces exotiques connues, dont deux sont du cap de Bonne-Espérance, et une est de Tranque- bar; les autres sont d'Amérique , la plupart du Brésn , !e reste du Mexique, de la Caro- line et de la Géorgie. Nous citerons, comme espèce type, le Mydas giganteus, du Brésil. *MYDASEA. rept. — Dénomination em- t. viir. ployée pour la première fois dans ce Diction- naire (t. III, p. 457), et qui désigne un sous- genre de Chélonées dans lequel rentre la Tortue franche (Chelonia my das). Voy. cbé- lonée. (P. G.) MYDASIENS. Mydasii. ras. — Première tribu de la famille des Tanystomes, dans l'ordre des Diptères brachocères, établie par Latreille, et caractérisée de la manière sui- vante par M. Macquart ( Histoire des Diptè- res, Suites àBuffon) : Trompe ordinairement courte; lèvres terminales, triangulaires, comprimées; palpes très petits , subulés. Face convexe , couverte de longues soies. Front enfoncé. Antennes ordinairement beaucoup plus longues que la tête, de cinq articles distincts; troisième très long; qua- trième moins long; cinquième en massue, excavé à l'extrémité. Point d'ocelles. Cuisses postérieures fortes , ordinairement garnies de petites pointes. Cellule médiastine des ailes assez large; marginale fermée ainsi que les sous-marginales; deuxième appen- diculée à la base; quatre postérieures; troi- sième fermée. Les Mydasiens, si remarquables par la grandeur de la plupart d'entre eux, et plus encore par le développement de leur organi- sation , occupent le premier rang parmi les Tanystomes. Les mœurs de ces Insectes sont à peu près les mêmes que celles des Asili- ques. Comme ces derniers, ils vivent de proie; ils font la guerre aux autres Insectes, les attaquent avec violence, les saisissent au vol, les serrent de leurs pieds robustes, et en font leur pâture. Cette tribu ne renferme que trois genres nommés : Mydas , Rhopalie et Céphalo- cère. La plus grande partie des espèces de My- dasiens sont exotiques, et appariiennentpour la plupart à l'Amérique méridionale. Quel- ques unes sont africaines; une seule est d'Asie. Voy. les noms des genres cités plus haut. (L.) MYDAUS (pu:. naison , mais sous une influence étrange! « #t irrésistible; et quant aux leçons que pourrait lui fournir l'expérience, elles sont entièrement nulles, comme chez tous les Insectes, c'est-à-dire, qu'après avoir vécu des mois, des années elle n'en sait guère plus , et n'en fait pas davantage que lorsque, sortant de l'œuf, elle s'est mise incontinent à construire. Dans le midi de la France, aux environs de Montpellier, on rencontre une espèce non moins curieuse par son industrie: c'est la Mygale maçonne , Mygale cœmentaria Latr. Cette espèce établit plus particulière ment sa demeure contre des tertres secs , compactes, et exposés au midi, sur la route qui mène de Montpellier aux coteaux de Castelnau. M. L. Dufour nous a montré dans un mémoire fort intéressant les moyens dont il fallait se servir pour s'em- parer de celte Aranéide. « Voici comment je m'y prenais, dit ce savant observateur, pour faire la chasse à ces Mygales : Sans avoir be- soin de les poursuivre jusqu'au fond de leur tanière, qui est couverte à deux pieds de profondeur et tellement fléchie, qu'il est très facile d'en perdre la trace, il faut un œil exercé pour découvrir l'opercule circu- laire du terrier, tant la rainure capillaire, qui en dessine le contour, a de finesse; si cette rainure est tant soit peu béante, c'est une preuve que la Mygale est placée en sentinelle derrière la porte; l'Araignée s'ac- croche unguibus et rostro à sa partie in- terne et bombée , et vous sentez une ré- sistance qui s'effectue par saccades. Pen- dant que d'une rnain on provoque les efforts réitérés et inouïs de la courageuse Mygale, on enfonce de l'autre une forte lame de cou- teau à 12 ou 15 millim. environ au-dessous de la trappe , de manière à traverser horizon- talement le diamètre du terrier; la retraite de l'habile ouvrière se trouve ainsi coupée; on soulève et on lance la portion de terre placée au-dessus du couteau, et la pauvre Mygale , toute stupéfaite de cette trahison , se laisse prendre sans résistance. » Je ferai aussi observer que cette curieuse espèce , dont le nid a été figuré dans ce Diction- naire à la pi. 2 , fig. 2, habite aussi les environs d'Alger. Nous avons figuré dans l'atlas de ce Dic- tionnaire deux espèces ; la planche 2, fig. 1, représente la Mygale aviculaire , Mygale avicularia Latr. , qui se trouve dans l'A- mérique méridionale, à Cayenne et à Su- rinam. Suivant M. Walckenaër , cette es- pèce fait dans les gerçures des arbres, les interstices des masses de pierres, sur la sur- face des feuilles, à la campagne , dans les lieux solitaires, dans les habitations aban- données, une cellule d'une soie très blan- che, fine, demi - transparente , qui a la forme d'un lobe rétréci à son extrémité postérieure; c'est un ovale allongé, tronqué antérieurement, qui a deux décimètres de long sur six centimètres de large. Le cocon est enveloppé d'une soie de trois couches , dont l'intermédiaire est plus mince et n'est pas recouverte de bourre; la femelle place son cocon près de sa demeure , et y veille assidûment; la toile de cette espèce est tou- jours propre, et jamais on n'y a trouvé de débris d'insectes. L'Araignée chasse pen- dant l'absence du soleil sur l'horizon. Sui- vant M. Moreau de Jonnès , elle enveloppe ses œufs dans une coque de soie blanche , au nombre de 1800 à 2000, et les fourmis rouges mangent les jeunes lorsqu'ils sont éclos. La planche I, représente la Mygale de Quoy , Mygale Quoyi Walck., M. antipo- dracia Ejusd. Cette espèce remarquable, dont on ne connaît pas les manières de vi- vre, a été rencontrée par M. Quoy à la Nou- velle-Zélande. Enfin , je ne terminerai pas cet article sans dire que, pendant le séjour que j'ai fait en Algérie, j'ai rencontré plusieurs espèces nouvelles de ce genre que j'ai décrites et figurées dans le magnifique ouvrage dont la publication a été ordonnée il y a deux ans par le Ministère de la guerre; ces es- pèces sont les M. barbaraet gracilipes Luc. La première habite l'est et l'ouest de l'Al- gérie; quand à la seconde, je ne l'ai ren- contrée qu'aux environs d'Oran. (H. L.) MYGALE, mam. — Nom latin des Des- mans. Voy. ce mot. (E.D.) *MYGALINA. mam. —Groupe d'Insetii 504 MYI 31YL voies indiqué par M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, et comprenant le genre Desman Voy. ce mot. (E. D.) MYGINDA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Célastrinées-Elaeodendrées, établi par Jacquin {Amer., 24, t. 16). Arbris- seaux de l'Amérique tropicale. Voy. célas- TRINÉES. MYIADESTES. ois.— Voy. myadestes. *MYIAGRA (p.wîa, mouche ; à'yp«, proie), ois. — MM. Vigorset Horsfield(Lmn. trans., 1825) donnent ce nom à un groupe de Gobe- Mouches. (E. D.) *MYIIVA. ins. — Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Encirtites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Nées von Esenbech (Hymenopt. Ichneumon. Affinia), reconnaissable surtout à des antennes eourtes, n'ayant que six articles. (Bl.) *M YIOBIUS ( p-vra , mouche ; Gio's , vie ). ois. — M. G.-R. Gray (Gen. of Birds, 1840) donne ce nom à un groupe de Gobe-Mou- ches. (E. D.) *MYIOCINCLA (p-vra, mouche; xîyxXoç, cincle ). ois. — Groupe de Merles, suivant M. Swainson (Nat. hist. of Birds, 1837). *MYIODIOCTES (fW, mouche; Jt«x- tïjç , persécuteur), ois. — Groupe de Fau- vettes, Voy. sylvie. (E. D.) *MYIOPHAGA (j*v~a, mouche; ?«>, je mange), ois. — Groupe de Merles, d'après M. Lesson (7Y. d'ornithol., 1831). (E. D.) MYIOTHERA. dis. — Nom latin du genre Fourmilier. Voy. ce mot. (E. D.) * MYIOTHÈRES. Myiothera. ois. — M. Ménétries a indiqué sous ce nom une famille d'Oiseaux correspondant à l'ancien genre Fourmilier des auteurs {Voy. ce mot), et il partage cette division en sept genres dis- tincts, désignés sous les noms de Myioturdus, Myrmolhera , Myiothera ou Fourmilier , Leptorhynchus , Oxypyga , Malacorhynchus çlConophaga. Voy. ces divers articles. Plus anciennement, Vieillot avait donné le même nom de Myiothères à une famille d'Oiseaux , comprenant les genres Platyr- rhynque , Rollier , Conopophage , Gallite , Moucherolle, Tyran, Bécarde , Pythis et Ramphoçène. Voy. ces divers mots. , (E. D.) MYIOTHER1ÏMÉS. ois. — Voy. hyio- TEÈRES. *MYIOTLRDUS. ois. — Genre d'Oi- seaux formé par M. Boié aux dépens des Fourmiliers. Voy. ce mot. (E. D.) MYLABRIS. ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille des Trachélydes, tribu des Vésicants, créé par Fabricius {Sys- tema enlomolog . , p. 2G1 ), et adopté par tous les auteurs. Près de 150 espèces rentrent dans ce genre; nous citerons les suivantes : M. trifasciata , sidœ , lavaterœ , minuta, Ca- pensis, punctum, ruficornis de F., oculata, cincta,variabilis, bipunctata, pusilla, sangui- nolenta, flexuosa, scabiosœ, 20-punctata, 19- punctata, pallipes, 6-maculala, 2-maculala 01 . On les trouve seulement dans trois parties du monde , l'Asie , l'Afrique et l'Europe , et elles remplacent avantageusement , dans la première , notre Cantharis vesicatoria. Ce sont des Insectes très difficiles à reconnaître comme espèces, en raison des variétés in- nombrables qu'elles présentent. Leurs larves ne sont pas encore décrites, maison sait qu'elles habitent sous terre, et vivent aux dépens des larves de certains Hymé- noptères. (C.) *MYLACÉPHALE..Mytacep/ia/us.TÉRAT. — Genre de Monstres unitaires, de l'ordre des Omphalosites, de la famille des Acéphaliens. Voy. ce dernier mot. *MYLACHIJS (p.u/.axoç, pierre arrondie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Cyclomides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curculion. syn., t. VII, 1, p. 144 ) avec une espèce de Sibérie, nom- mée M. murinus par l'auteur. (C.) *MYLANCHE, Wallr. {Orobanch., 75). bot. ph. — Syn. d'Epiphegus, Nutt. MYLESIS. ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Ténébrionites, créé par Pallas {Icônes), et établi avec le Tenebrio gigas de F., espèce originaire de Cayenne. (C.) MYLETES. poiss.— Voy. bah. *A1YLINUM, Gaudin (Flor. helvet., II, 344). bot. ph. — Synonyme de Selinum, Hoffm. MYLIOBATES(p-w>/3, meule; Gxtoç, raie). poiss. — Genre de l'ordre des Chondroptéry- giens à branchies fixes, famille des Sélaciens, établi par M. Duméril aux dépens des Raies. G. Cuvier, qui adopte ce genre, le décrit ainsi {Règne animal, t. II, p. 600): Tête saillante hors des pectorales; celles-ci plus MYJ MYO 505 larges transversalement que dans les autres Raies. Mâchoires garnies de larges dents plates, assemblées comme les carreaux d'un pavé, et de proportions différentes. Queue très grêle, longue, terminée en pointe, armée d'un fort aiguillon dentelé en scie des deux côtés, et garnie vers sa base, en avant de l'aiguillon, d'une petite dorsale. Quelquefois il y a deux et plusieurs aiguillons. Parmi les espèces de ce genre, les unes ont le museau avancé et parabolique. De ce nombre est celle désignée vulgairement sous les noms d'Aigle de mer, Mourine, Ratepe- nade, Bœuf, Pesce ratto, etc. (Raia aquîla L.). Ce Poisson habite la Méditerranée et l'Océan où il devient fort grand. D'autres espèces ont le museau divisé en deux lobes courts, sous lesquels en sont deux semblables. Kuhl leur a appliqué le nom de Rhinoplera, généralement admis. Le Myliobates marginala Geoffr. ( Raia quadriloba Less.) est la principale espèce de ce groupe. (M.) *MYLL. courir), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Clavicornes, tribu des Scnphidites, créé par Latreille (Gênera Crus t. T. VIII. et Ins., II, p. 30), et qui se compose des trois espèces suivantes : appendiculatus , bi- dentatus, serripes de Gyllenhal et Sahlberg. Toutes se trouvent dans l'Europe septentrio- nale. (C.) *MYMAR. ins. — Genre de la famille des Mymarides , tribu des Proctolrupiens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Ha- liday, et adopté par la plupart des entomo- logistes. Les Mymar ont des antennes de treize articles dans les mâles, et de neuf dans les femelles, avec une massue sans divisions annulaires. Le type est le M. ovuloruw (Ichneumon ovulorum Lin.). (Su) MYMARIDES. Mymandœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Proctolrupiens , de l'ordre des Hyménoptères, établie par M. Ha- liday, et caractérisée par des ailes étroites , quelquefois linéaires , élargies à l'extrémité en une petite spatule. Cette petite famille peut être divisée en deux groupes : les My- marites, comprenant les genres Mymar , Anagyrus et Eustocus , dont les tarses ont quatre articles; et les Ooctonites , compre- nant les genres Lytus, Ooctonus etAllaptus, dont les tarses ont cinq articles. (El.) MYNOMES. mam. — Rafiuesque {Amer, mag. , 1808) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs , auquel il donne pour carac- tères : Dents semblables à celles de l'On- datra ; quatre doigts onguiculés aux mem- bres postérieurs , et un pouce très court ; queue velue et déprimée. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Mynomes 2^/afensisde Rafinesque, es- pèce qui habite la Pensylvanie, et qui est encore très imparfaitement connue. A. -G. Desmarest (Mamm.) et M. Harlan (Faun. amer. ) pensent que l'on doit probablement r.-ipporter le M, pralensis à quelque espèce du genre Campagnol. (E. D.) *MYOBIA {uvXa, mouche; Gioç, vie), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart (Histoire des Diptè- res; Suites à Buffon, t. II, p. 157), et dont les caractères essentiels sont : Corps étroit ; épistome saillant; style des antennes pu- bescent. Ce genre renferme sept espèces qui tou- tes habitent la France et l'Allemagne (Myo- biaflavipes, bicolor, etc.). Elles se reconnais- sent facilement à la teinte plus ou moins 64, 506 MYO MYO jaunâtre de leur corps, de leurs antennes et de leurs pieds. Elles vivent principalement dans les souterrains creusés par les Hymé- noptères fossoyeurs, et déposent leurs œufs sur les Insectes morts qu'ils ont destinés à nourrir leurs larves. (L.) *MYOCEBUS (f*vÇt rat; xrîfoç, singe). mam. — Groupe de Lémuriens correspondant au genre Myscebus de M. Lesson. (E. D.) *MYOCERA :(p.vwv , partie charnue; XEpaç, antenne), ins. — Genre de Coléoptè- res subpentamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Galléru- cites, formé par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 406) avec 3 espèces de l'Amérique mé- ridionale, les M. prionocera, xanthodera et pallidicollis de l'auteur. La première est originaire de la Guiane française , et les deux autres se trouvent au Brésil. (C.) *MYOCHROUS(av:, souris; xpw^«, cou- leur), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Colaspidcs (Chrysomé- lines de Lat. ), créé par nous et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., pag. 438), qui en cite les trois espèces suivantes : M. sor- didus, anobioides et melancholicus Dej.; on trouve la seconde aux États-Unis, et les deux autres sont originaires deCayenne. (C.) MYOCONQUE. Myoconcha (^X, mye; xôyxv), coquille ). moll. — Genre proposé par Sowerby, comme intermédiaire entre les Moules ou Modioles et les Conques, pour une coquille bivalve fossile des ter- rains oolitiques. Cette coquille, en effet, équivalve et oblique, a la forme d'une Mo- diole , mais elle a deux impressions mus- culaires assez grandes , une grande dent cardinale oblique sur la valve gauche , et un ligament tout-à-fait extérieur et sail- lant. L'impression palléale ne présente pas de sinus. L'espèce type de ce genre est la M. crassa. (Duj.) *MY0C0RY1VA (p.vwv , excroissance de chair; xopvvn, massue), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, famille des Cycliques, tribu des Chry- somélines, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 428) cVec une espèce du Mexi- que : la M. eumolpoides Dej. (violacea Ch.). (C) *MYODA. bot. ph. — Genredela famille des Orchidées-Néottiées, établi par Lindley (in Wallich Calalog., n. 7390). Herbes de l'Inde. Voy. orchidées. MYODAIRES. Myodariœ. ins.— M. Ro- bineau-Desvoidy a établi (Mém. des savants étrangers de l'Académie des sciences de Pa- ris , t. II), sous le nom de Myodaires, Myo- dariœ, un nouvel ordre d'Insectes formé aux dépens du grand genre Musca de Linné, et correspondant presque entièrement au genre Musca des premières éditions de Fa- bricius ou à la famille des Muscides de La- treille , en en retranchant néanmoins les genres Diopsis, Scenopina et Achias. Les caractères assignés aux Myodaires par < M. Robineau-Desvoidy sont les suivants : Trompe molle, univalve, coudée à la base, renfermant dans une gouttière supérieure un suçoir composé de deux filets; toujours deux palpes supérieurs; rarement deux ou quatre palpes inférieurs; antennes insérées au-dessus du péristome , toujours formées de trois articles, dont le dernier, ordinaire- ment le plus développé, reçoit toujours sur son dos une soie composée de trois articles plus ou moins apparents; cuillerons souvent très développés; anus des femelles terminé par une tarière intérieure ou externe dans les races destinées à perforer. Larves apodes ayant la bouche armée de deux crochets, et vivant de substances liquides végétales ou animales. Nymphe inactive, à coque opaque, en barillet , et ne montrant aucune partie de l'insecte parfait. La trompe apparente des Myodaires les sépare nettement d'avec les OEstrides, qui n'ont que des rudiments de cet organe; leur suçoir, formé de deux soies , les distingue des Syrphies , qui ont quatre soies; enfin la soie antennaire, in- sérée sur les côtés ou sur le dos du troisième article, empêchera toujours de les confondre avec les Stratyomydes , qui ont cette même soie continue avec le troisième article , et étagée ou annelée. M. Robineau-Desvoidy a pris pour bases de sa classification divers caractères tirés des cuillerons, des antennes, delà forme et de la disposition du péristome, etc. ; et il a com- biné ces divers caractères avec les mœurs et la manière de vivre des Insectes qu'il étudie. Le nombre des espèces décrites par M. Ro- bineau-Desvoidy , dans son Essai sur les Myodaires, était de plus de 3,000 , et ce MYO MYO 507 nombre sera encore beaucoup plus considé- rable dans le travail sur les Myodaires des environs de Paris, qu'il publie dans ce mo- ment-ci dans les Annales de la Société ento- mologique de France. La classification des Diptères adoptée dans cet ouvrage n'est pas celle de M. Robineau- Desvoidy ; toutefois il sera parlé des familles et des genres formés par ce savant entomo- logiste à chacun de leurs mots alphabétiques, et nous renvoyons , pour plus de détails sur les Myodaires, aux neuf familles qui forment cet ordre, et que M. Robineau-Desvoidy dé- signe sous les noms de Calyptérées , Méso- MYDES , MALACOSOMES , AciPHOCÉES , PALOMY- DES, NaPÉELLÉES, PHYTOMYDES , MlCROMYDES et Muciphorées. (E. Desmarest.) *MYODERMA (pîç, souris ; <%*«, peau). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides mélitophiles, formé par Dejean {Ca- talogue, 3e édit., pag. 187), et adopté par Burmeister ( Handbuch der entomologie ). Deux espèces du Sénégal rentrent dans ce genre , les M. alutacea Schr. {sordida Gr. P. ) et fuliginosa Dej. (C.) *MYODES. mam.— Pallas {loogr. Rosso- Asiat., I, 1811 ) applique cette dénomina- tion à un groupe de Rongeurs de la division des Rats. Voy. ce mot. (E. D.) MYODES ou MYODITES fatiSn, mus- culeux). ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Trachélydes , tribu desMordellones (Rhipiphorites de Laporte), créé par Latreille (Nouv. Dictionn. d'hist. nat., Déterville, t. XXII, p. 131). Il ne se compose que de trois espèces : M. subdipte- rus F. {Dorthesti Lat. ), Americana Guer. (Lecontei Dej.), et Lesueuri Dejean. La pre- jmière est originaire de la France méridio- nale, et les deux autres proviennent des jEtats-Unis. Les antennes sont en éventail ■ dans les deux sexes. (C.) MYODOCHUS. ins. — Genre de la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères :hétéroptères, établi par Latreille. L'espèce 'type, le Myodoque serripède , Myodochus scrripes, Latr., se trouve dans toute l'Amé- rique septentrionale. *MYOGALEA. mam.— Synonyme de My- gale. Voy. l'article desman. (E. D.) *MYOGALI\A. mam. — M. Charles Bo- naparte ( Synops. y 1837 ) donne ce nom à une division des Insectivores comprenant le genre Desman. Voyez ce mot. (E. D.) *MYOGALUM. bot. ph. — Genre de la famille desLiliacées-Hyacinthées, établi par Link (Handb., I, 16i). Herbes bulbeuses, abondantes dans les régions centrales et australes de l'Europe. Voy. liliacées. MYOLOGIE. Myologia. anat. — On fait dériver ce mot de mus , qui veut dire souris, et de (jivnv, mouvoir; ou mieux de u.vwv, muscle, et de Xoyos, discours : partie de l'ana- tomie qui traite des muscles. Il ne sera ques- tion dans cet article que de la Myologie au point de vue des généralités seulement, ne voulant pas entretenir le lecteur des descrip- tions innombrables et fastidieuses relative- ment aux divers muscles qui peuvent entrer dans la composition d'un animal, surteutdans de celle d'un vertébré. Toutefois, nous indi- querons avec soin, et d'après une planche très exacte de ce Dictionnaire, tous les muscles superficiels de la région antérieure du corps humain ; cette simple description suffira pour donner une idée précise de l'anatomie des- criptive. Plus de détails à ce sujet, et des connaissances plus précises en Myologie , rentreraient dans le domaine de la méde- cine et plus encore dans celui de la scléro- tomie, science toute nouvelle, dont M. J. Guérin a, le premier, posé les bases en établissant la chirurgie sous-cutanée. A part donc l'application qu'on peut faire de la Myologie, envisagée sous certains rapports , à l'art de guérir , ce qu'il y a de plus utile à connaître dans l'étude des muscles c'est assurément la direction dans laquelle leurs fibres se raccourcissent et s'allongent alter- nativement sous l'influence d'un stimu- lus vital ou de l'irritabilité musculaire. Mais de quelle nature est cette irritabilité, et d'où vient-elle? Suivant M. Straus, les fibres musculaires sont articulées et com- posées de petites plaques pliées trois fois sur elles-mêmes , et chaque fibre serait une espèce de pile galvanique formée de sub- tance musculaire et de sublance nerveuse. Le raccourcissement de la fibre serait pro- duit par l'attraction de ses deux éléments, chargés chacun d'une électricité contraire. Quoi qu'il en soit de ces explications ingé- nieuses, toujours est-il que l'élément nerveux accompagne constamment la fibre muscu- laire, en sorte que la présence de celle-ci 508 MYO IMYO implique nécessairement celle de l'autre. D'après cela , tous les muscles se trouvent sous la dépendance d'un principe nerveux qui se transmet à l'aide d'une substance blanchâtre , revêtant diverses formes, et qui détermine le plissement en zigzag de la fibre musculaire. Seulement ce même principe de l'irritabilité qui préside au mouvement vital des muscles est tantôt soumis à la volonté de l'être et tantôt indépendant d'elle. C'est une même cause produisant souvent des effets bien distincts, la con- tractilité volontaire d'une part et la con- tractiîité involontaire de l'autre. De là cette distinction admise par les anatomistes de muscles volontaires ou de la vie animale, et de muscles involontaires ou de la vie orga- nique. Les premiers reçoivent, chez les ani- maux d'une organisation élevée, des nerfs qui sont en rapport immédiat avec l'axe cérébro-spinal , et qui leur transmettent le plus souvent la sensibilité et le mouvement volontaire. Les seconds , chez ces mêmes animaux, reçoivent la majeure partie de leurs nerfs des masses ganglionnaires dis- tribuées par groupes dans l'abdomen , le thorax, etc., et ces nerfs leur transmet- tent le principe d'une sensibilité obtuse en même temps que celui d'un mouvement qui n'est plus sous la dépendance du moi , ou de cet empire que l'âme exerce sur le système nerveux de la vie de relation. Mais si les muscles de la vie animale et ceux de la vie organique se trouvent, chez l'homme et la plupart des vertébrés , sous la dépen- dance de deux systèmes nerveux bien distincts l'un de l'autre, quoique commu- niquant toujours ensemble par des anasto- moses, il n'est plus possible, chez les inver- tébrés en général , d'assigner une source distincte au principe de l'irritabilité muscu- laire. La disparition de l'axe cérébro-spinal chez la plupart d'entre eux ne permet plus de préciser quelle est l'origine des nerfs de la vie animale et celle de la vie organique. On serait même tenté de croire , d'après ce qui se passe dans la formation de l'orga- nisme,que lecerveauetla moelle allongée ve- nant à manquer, ce serait le système nerveux viscéral qui en remplirait les fonctions chez les invertébrés. Cependant la dégradation du grand sympathique chez les classes infé- rieures des vertébrés eux-mêmes est assez significative, il nous semble, pour ne pas laisser le moindre doute sur la réalité des faits , et pour faire admettre que le contraire a lieu. C'est donc des masses nerveuses correspondantes aux ganglions rachidiens qu'émaneraient chez les invertébrés le mou- vement volontaire, le mouvement involon- taire et la sensibilité. On trouvera à l'article système nerveux tous les détails nécessaires à ce sujet. Pour le moment, il nous suffit d'é- tablir ici que la contractilité volontaire et la contractilité involontaire des muscles en général trouvent leur source de mouvement et de sensibilité dans le système nerveux ganglionnaire, symétrique ou rachidien , et que le système ganglionnaire asymétrique , viscéral ou grand sympathique , fraction plus ou moins modifiée du premier, pré- side plus spécialement au mouvemeut invo- lontaire de certains muscles, sans toutefois cesser de leur transmettre la sensibilité. La preuve de tout ceci, c'est qu'en effet certains muscles involontaires de l'homme et de plusieurs animaux obéissent dans d'autres à la volonté ; tel est , par exemple, l'estomac des Ruminants, dont les mouve- ments se dirigent à leur gré dans deux sens différents. D'autres muscles paraissent d'une nature mixte; ce sont ceux de la res- piration, indépendamment de cela, tout le monde sait que les passions violentes agis- sent sur les muscles involontaires, que la volonté a dans les maladies nerveuses qui paraissent avoir le moins de rapport avec les passions, du moins avec celles qu'on peut ressentir dans le moment, le pouvoir d'en empêcher les accès lorsqu'on prend sur soi d'y résister avec fermeté. Il n'est pas jusqu'aux mouvements du cœur qui n'aient pu par la volonté être suspendus. Bayle, au dire de Ribes, et un capitaine anglais a- vaient ce pouvoir porté à un haut degré. Que si nous écartons, d'après cela, la distinc- tion établie par les anatomistes entre les muscles volontaires et les muscles involon- taires , le cadre que nous nous sommes tracé d'avance, de n'envisager la Myologie qu'au point de vue des généralités , n'en sera que plus précis. Nous avons donc à examiner actuellement dans cet article quels sont les caractères essentiels, différentiels et fontionnels des muscles. Tout muscle, et nous entendons par là MYO MYO 509 des organes plus ou moins rouges ou blan- châtres , charnus , fibreux et éminemment contractiles , est composé de faisceaux min- ces, de filaments rangés les uns à côté des autres (1). Les fibres le plus déliées que nous puissions apercevoir ne parais- sent point creuses, et il semble qu'on peut les regarder comme les réunions les plus simples des molécules essentielles de la sub- stance charnue. Les éléments de la sub- tance fibreuse paraissent tellement rappro- chés dans le sang qu'il suffit d'un peu de repos pour qu'il se coagule. Les muscles semblent être les seuls organes capables de séparer cette matière de la masse du sang et de se l'approprier. Le fluide blanc qui tient lieu de sang chez un grand nombre d'animaux contient égalementde la fibrine ; mais celle-ci neseprend pas en caillot etses fi- laments, d'après Hombert, nagent seulement dans le sérum. On attribue généralement la production de la fibrine aux phénomènes de la respiration, et l'on croit que cette substance entretient l'irritabilité muscu- laire. Cependant, quoiqu'il n'y ait point d'irritabilité sans fibrine, cette propriété ne se manifeste point dans la fibrine pure, isolée et hors de l'agrégation organique; elle ne la conserve que dans l'état de vie, et tant que subsistent, comme nous l'avons dit, ses connexions naturelles avec les nerfs d'une part et les vaisseaux de l'autre. Les animaux qui n'ont point de nerfs distincts et séparés n'ont point non plus de fibres charnues visibles. Dans ce cas l'irritabilité et la sensibilité ne paraissent point exclusi- vement attribuées chez eux à des systèmes (0 Suivant Bauer et Home , la fibre musculaire se compose ieparticules du sang dépourvues de matière colorante, et dont les globules centraux se sont réunis en filaments ; telle •st l'opinion de Béciard et de MM. Prévost, Dumas et Miluc Edwards Ces fibres ont la même grosseur et la même forme ilans tous les muscles. M. Dutrocliet, en parlant de la for- mation de la fibre musculaire, dit que si l'on jette quel- ques gouttes de sang dans de l'eau légèrement alcaline , par laquelle les globules soient dissous, que l'on place sur une lame de verre un peu de cette eau, et qu'on la mette conve- nablement en rapport avec les deux pôles d'une pile vol- taique, on voit bientôt, à l'aide du microscope, se former des fibres musculaires qui se contractent de la manière connue. Turpin, qui a répété les expériences de M. Dutrocliet, n'a point obtenu les mêmes résultats. Suivant M. Raspail , l'ar- rangement des molécules élémentaires du tissu musculaire est fort différent de celui qui a été indiqué par les auteurs ; la vésicule organique élémentaire du muscle résulterait de -« combinaison de l'iiydrogene , de l'oxygène et du carbone. particuliers d'organes. Ces sensations sont dues à un principe nerveuy resté diffus dans l'organisation et en rapport avec un tissu fibreux élémentaire. Les choses qui excitent occasionnellement les fibres à s'irriter sont, d'après Cuviert de cinq ordres : la volonté des actions exté- rieures dirigées sur les nerfs, les actions ex« térieures dirigées sur la fibre elle-même, les actions mixtes dans lesquelles on opéra sur les nerfs et sur la fibre , et enfin cer* tains états maladifs ou certaines passion! violentes. Les fibres musculaires du cœuf et celles des intestins se contractent parca qu'elles sont sans cesse exposées à l'action d'une cause irritante de l'ordre des exté- rieures, le sang d'une part et les aliments de l'autre. Un muscle également qui serait exposé à nu à l'action de causes irritantes se contracterait indépendamment de toute participation de la volonté. Mais si un nerf principal est coupé, ou lié fortement , les muscles auxquels il se distribuait n'obéis- sent plus à la volonté, et cessent bientôt de se contracter. A la vérité, on peut, en excitant un tronc nerveux qui tiendrait à un muscle séparé du corps, déterminer des mouvements convulsifs et produire cet effet même après la mort; mais cette imitation de la volonté ne saurait être ni complète ni durable surtout. Les expériences galva- niques rendent très probable que l'action des nerfs sur les muscles s'opère à l'aide d'un fluide invisible qui change de nature ou de quantité sur la fibre, dans des cir- constances déterminées. Les convulsions galvaniques ne peuvent donc être rapportées qu'à un changement d'état intérieur du nerf et de la fibre , à la production duquel ces deux organes concou- rent. On a même, dans les sensations galva- niques qui arrivent sur le vivant, la preuve que ce changement d'état peut avoir lieu dans le nerf seul , soit qu'il consiste en un simple mouvement de translation , ou en une décomposition chimique. La fibre serait donc simplement passive dans ces contrac- tions ; mais il faudrait toujours reconnaître qu'elle est la seule partie du corps consti- tuée de manière à recevoir cette sorte d'im- pression de la part du nerf, car des nerfs se distribuent à une multitude d'autres par- ties sans leur communiquer la moindre ap- 610 MYO MYO parence d'irritabilité (1). Les muscles sur lesquels la volonté a perdu son empire par \ leur paralysie ou par la ligature d'un tronc nerveux peuvent également obéir aux sti- mulants extérieurs galvaniques ou autres, parce que le nerf, dans cet état, conserve la faculté de produire ou de transmettre le fluide qui doit faire contracter la fibre. Au 1 reste, tout prouve que l'action des nerfs sur la fibre n'emporte pas nécessairement con- science et sensation. Cela se voit par les exemples de membres insensibles qui ne lais- sent pas de se contracter sous l'influence des stimulus , et par ceux des viscères qui sont dans un mouvement continuel en nous sans que nous nous en apercevions. Un nerf coupé et réuni ensuite, d'après Arnemann , a pu recouvrer la faculté de transmettre le mou- vement volontaire et non celle de la sensi- bilité. Au surplus, les nerfs paraissent pou- voir exercer par leur propre substance la partie purement physique de leurs fonc- tions; et si celles-ci dépendent d'un fluide, ce fluide doit pouvoir naître de tous les points de la substance médullaire. Pour reconnaître l'action des derniers filets nerveux sur la fibre musculaire , et pour distinguer au besoin une artère d'un petit nerf, M. de Humboldt a imaginé un moyen fort simple et très ingénieux en même temps. Il se sert d'une aiguille d'or et d'une d'argent, qu'on applique, l'une au muscle, l'autre au filet dont on veut reconnaître la nature , et qu'on fait tou- cher par leur autre extrémité. Si c'est un nerf, les contractions doivent s'ensuivre : autrement il n'y a point de résultat obtenu. D'après cela, et d'après ce que nous avons dit plus haut , il est bien reconnu que le con- cours du nerf est nécessaire pour produire (i) Pourtant, et d'après les expériences que vient d'entre- prendre M. Mandl sur le système nerveux , on pourrait con- cevoir que des tissus non fibreux seraient mus par la con- traction propre du nerf lui-même , puisqu'il a aperçu sur des nerfs de la sangsue, bien dépouillés de leur enveloppe noirâtre et isolés du corps de l'animal, des contractions vitales qui rappellent complètement celles des fibres musculaires. A la vérité, l'auteur ajoute que ces contractions de nerfs n'ont pas pu être constatées toujours ; il régnerait , même à cet égard, des variétés individuelles. Les nouvelles expériences que M. Mandl se propose d'entreprendre soit pour consta- ter ce fait, soit pour connaître les stimulants qui pourront augmenter ou diminuer les contractions des fibres ner- veuses, nous paraissent donc nécessaires , et doivent précé- âer l'adoption d'un fait qui aurait une importance physio- logique marquée s'il était démontré. la contraction de la fibre, et que , de son côté, la fibre charnue paraît seule, jusqu'à présent , susceptible de subir cet effet de la part du nerf. Les muscles, qui sont, en quelque sorte, réduits à un état rudimentaire dans les ani- maux inférieurs, deviennent de plus en plus nombreux dans les classes plus élevées, et forment, dans les Vertébrés surtout, la plus grande partie de la masse du corps. Ensuite, quant à l'action de ces fibres, voici ce qu'on observe : au moment de la contraction , le muscle se raccourcit; quelques anatomistes ont pensé qu'il éprouvait alors une diminu- tion de volume; d'autres, au contraire, ont nié ce fait. Il est très probable pourtant, d'après les expériences de MM. Prévost et Du- mas, Barzoletti, Mayo, etc. , que le muscle ne change point de volume, et que le gonfle- ment qui existe est l'effet du raccourcisse- ment des fibres. La contraction des muscles produit aussi un endurcissement momentané de leur tissu, qu'on ne saurait attribuer à l'affluence plus grande du sang pendant que les fibres se raccourcissent. Au moment de l'action contractile des muscles , les fibres sont agitées d'un mouvement continuel ré- sultant de leur inégal raccourcissement; c'est à ce mouvement qu'on a donné le nom d'agitation fibrillaire, et qu'est dû le bruis- sement particulier qu'on entend, soit à l'aide du stéthoscope , soit en appliquant l'oreille sur un muscle qu'on fait mouvoir. La con- traction est quelquefois très rapide dans un muscle , et sa force peut déterminer alors la rupture des parties les plus résistantes du corps, telles que des tendons des os, etc. On peut, d'après le docteur Rameaux, évaluer la force d'un muscle, lorsque celui-ci se con- tracte lentement , d'après le poids le plus lourd que cet organe puisse soutenir; mais comme toute force peut être représentée par une certaine masse multipliée par la vitesse, la force d'un muscle sera égale à sa puis- sance multipliée par la vitesse de contrac- tion. D'où l'on voit que dans toutes les cir- constances où un muscle se contractera avec une extrême vitesse , la force de cet organe augmentera avec ce facteur , et pourra même devenir prodigieuse. C'est donc à la vitesse de contraction des mus- cles et non à la puissance de contraction qu'il faut attribuer les ruptures de certains MYO MYO a tendons et de différents os. Ce qui vient à l'appui de cette opinion , c'est que les rup- tures se font non pas dans de grands efforts à soutenir, mais dans des mouvements au- tomatiques, brusques, rapides, comme dans ceux qui ont pour but de prévenir unechute, d'éviter un choc, etc. Quant à l'étendue de la contraction , considérée dans le tissu lui- même , elle est relative à la longueur des fibres musculaires; l'on a évalué, d'après des expériences directes , qu'une fibre con- tractée se raccourcissait d'un quart de sa longueur environ. Il est d'observation éga- lement que l'irritabilité musculaire est gé- néralement diminuée par le froid ou la cha- leur portée à un haut degré, de même que par l'application immédiate de l'opium et de quelques autres substances. Enfin la disten- sion d'un muscle peut empêcher son ac- tion; son raccourcissement l'influence bien moins. La contraction trop prolongée des mus- cles cause une sensibilité douloureuse , et lorsqu'elle a été longtemps continuée , la fatigue, ainsi poussée à l'extrême, détermine un épuisement général , qui entraîne invin- ciblement à un repos absolu. Ce repos alors devient indispensable, si l'on ne veut point courir de grand danger pour la vie. Indépen- damment des généralités que nous venons d'exposer, les muscles sont encore, au point de vue d'autres considérations, l'objet de toute l'attention des anatomistes et des phy- siologistes. C'est ainsi que chez l'homme on a remarqué que les muscles sont disposés sui- vant des inclinaisons variées, juxtaposés par leurs faces , séparés ou groupés , ou isolés les uns des autres par des enveloppes aponévro- tiques ; qu'il y en a de longs, de larges et de courts ; que Ici premiers , qui sont aussi les plus superficiels du corps, diminuent gra- duellement de la superficie vers la profon- deur; que les seconds forment les parois mobiles des cavités abdominales, thoraciques et crâniennes, et que les troisièmes occu- pent toujours le voisinage des articulations. Relativement au volume des muscles , il s'exerce dans les limites les plus étendues, depuis les fibrilles microscopiques des osse- lets de l'ouïe et autres, jusqu'aux vastes faisceaux du grand fessier. Le volume qui dépend de la quantité de fibres est, comme nous l'avons déjà dit, un indice de la force proportionnelle des muscles dans un même sujet : ainsi les muscles longs, dont une di- mension l'emporte de beaucoup sur les deux autres , sont relativement les plus faibles ; les muscles courts, dont les trois dimensions se rapprochent, sont, au contraire, les plus forts. La couleur des Muscles présente égale- ment chez l'homme des différences indivi- duelles et des différences entre eux dans un même sujet. Elle est d'un rouge violacé chez les sujets bruns , d'un rouge sanguin dans les individus châtains, et d'un rouge jaunâtre chez les blonds fades. Dans un même sujet, les muscles à fibres courtes, fines et serrées , sont plus colorés que ceux dont les fibres sont larges et moins adhé- rentes entre elles. En général, les muscles des membres sont plus colorés que ceux du tronc, et ceux de la face les plus pâles. L'étude de la Myologiea été portée si loin chez l'homme , que l'on a été même jusqu'à compter les muscles du corps. C'est ainsi que Chaussier en a trouvé 374 , bien qu'il soit impossible , dans un sujet aussi arbi- traire, d'offrir un résultat non contestable, les mêmes faisceaux, plus ou moins con- fondus par l'une de leurs attaches, étant considérés par quelques anatomistes comme un seul muscle, et par d'autres comme au- tant de muscles différents. A part ces dif- ficultés, il n'est pas rare de rencontrer des variétés et des anomalies dans leur nombre et dans leur situation ; tel est, par exem- ple, le fait d'un muscle sternal antérieur que nous avons rencontré très développé sur un fœtus de 4 mois et demi, parfaitement conformé du reste, et ceux de tant d'autres cités par les divers auteurs anciens et mo- dernes. Les muscles, ayant pour objet le mou- vement, sont prodigués dans les parties les plus actives et où des forces opposées sont nécessaires ; aux membres ils sont multipliés dans de petits espaces , tandis que quelques uns, très étendus, suffisent pour les vastes parois du tronc. Leur nom- bre aussi n'est pas en rapport avec celui des os ; un seul muscle recouvre le crâne où se trouvent huit os, et par opposition l'avant- bras, pour deux os, compte vingt muscles; un seul os, le fémur, fournit des attaches à vingt-deux de ces organes. Par rapport aux 512 MYO MYO deux moitiés du corps, les muscles sont en nombre pair. Il n'y en a d'impairs que sur le plan moyen; encore sont -ils formés de deux moitiés symétriques. Indépendamment de la partie charnue , les muscles offrent dans leur structure des parties tendineuses et aponévrotiques qui lui sont accessoires. Les premières terminent les muscles longs , en s'implantant sur les os , les secondes se fixent par leurs bords. L'insertion oblique des fibres musculaires donne lieu à diverses Combinaisons : tantôt un tendon mitoyen reçoit des fibres obliques des deux côtés , ou Un tendon latéral en reçoit d'un seul côté ; dans le premier cas le muscle est dit penni- forme, et dans le second semipenniforme. Lorsqueles fibres entrecoupées d'aponévroses convergent d'une circonférence vers le ten- don commun , elles forment un muscle rayonné, etc., etc. Le lieu occupé par un muscle et les obli- quités qu'il présente par rapport aux divers plans sont , comme nous l'avons déjà dit, avec les attaches, les circonstances les plus importantes à considérer sous le point de vue physiologique, puisqu'elles déterminent ses usages. En général , les faisceaux char- nus situés dans un même plan, par rapport aux articulations qu'ils font mouvoir, ont des usages analogues. Les muscles de l'a- vant-bras sont presque tous fléchisseurs en avant, extenseurs en arrière, pronateurs en dedans, et en dehors supinateurs. La direc- tion d'un muscle est représentée par une ligne passant au milieu de ses attaches, et qui indique la résultante moyenne de ses forces. L'inclinaison de cette ligne par rap- port aux divers plans ou à l'axe des os, en même temps qu'elle fixe la situation relative d'un muscle, fait préjuger des moindres particularités de ses usages et de l'intensité de son action, proportionnellement à son volume et au mode plus ou moins avanta- tageux d'implantation de ses fibres. Consi- dérée sous le point de vue des forces, la direction offre des applications variées. La plupart des muscles s'insèrent obliquement sur des os, sur des angles variés. Les longs muscles superficiels des membres , presque parallèles aux leviers qu'ils font mouvoir, perdent beaucoup de leur puissance par le désavantage de leur direction. Les muscles courts sont en général dans des conditions inverses. Enfin, dans beaucoup de muscles, la direction première est plus ou moins mo- difiée par les saillies articulaires , et dans quelques uns par la réflexion de leurs ten- dons dans des coulisses ou des poulies spé- ciales. Pour ce qui est relatif ensuite aux connexions des muscles , il est évident , comme nous l'avons déjà dit, que cette par- tie de la Myologie n'a de l'importance qu'au point de vue chirurgical ; aussi éviterons- nous d'en parler ici d'une manière spéciale, devant surtout entrer dans quelques détails arides d'anatomie descriptive. Muscles de la face. — Voy. planche 2 des Mammifères. Ces muscles sont tous groupés autour des ouvertures naturelles de la région antérieure de la tête, et peuvent se réduire, d'après M. Cruveilhier, à des dilatateurs et à des constricteurs ; l'orifice des fosses nasales est seul dépourvu de ce dernier. Les pau- pières devant s'ouvrir et se fermer en masse, les narines devant rester habituellement ou- vertes, la peau qui forme ces ouvertures est doublée dune lame cartilagineuse , qui lui donne la tension, la résistance et l'élasticité dont elle avait besoin; et c'est à cette lame cartilagineuse que s'insèrent les muscles. A l'orifice de la bouche nous ne trouvons rien de semblable; les muscles s'insèrent à d'autres muscles. Orbiculaire des paupières. — Ce muscle {voy. la planche 2), qui constitue en grande partie l'épaisseur des paupières, est un véritable sphincter, et comme tous les muscles de cette espèce, il est composé de fibres circulaires. Mais par une exception toute spéciale, il existe pour ce muscle un tendon d'origine extrêmement remarqua- ble, tendon direct du muscle orbiculaire, appelé aussi Ugament palpébral, qui s'insère sur l'apophyse montante de l'os maxillaire, au-devant de la gouttière lacrymale. Ce ten- don, aplati d'avant en arrière, se bifurque; chaque extrémité libre se fixe sur le carti- lage tarse correspondant et constitue avec eux l'angle interne des paupières. Les fibres qui partent de ces tendons sont de deux ordres, les unes plus antérieures qui entou- rent la base de l'orbite, les autres plus centrales ou palpébrales qui sont destinées à l'une et à l'autre paupière; d'où la dis- tinction entre les muscles orbiculaires et MYO MYO 513 les muscles ciliaires ou palpébraux. L'or- bicuiaire des paupières est en rapport anté- rieurement avec la peau, à laquelle il adhère par du tissu cellulaire séreux très suscepti- ble d'infiltration, et par sa face postérieure avec le sac lacrymal, le muscle sourcilier, l'arcade orbitaire, l'os malaire, le muscle temporal (n° 1, planche 2), les attaches supérieures des muscles grand zygomati- que , élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure, élévateur propre. Il est séparé de la conjonctive par une membrane fibreuse et par les cartilages tarses. Les fibres qui constituent l'orbicu- laire tendent dans leur contraction à se rapprocher du centre ; mais comme elles trouvent un point d'appui dans le tendon de ce muscle , il en résulte qu'en même temps qu'il se resserre, tout l'orbiculaire éprouve une sorte de projection de dehors en dedans. Quant à la portion palpébrale, elle se contracte indépendamment de la portion orbiculaire ; de plus, la portion palpébrale est habituellement involontaire, tandis que celle de la portion orbiculaire est soumise à la volonté. La contraction de l'orbiculaire détermine l'occlusion de l'œil. Pyramidal. — Ce muscle est une dépen- dance du frontal qui longe le dos du nez sur les côtés de la ligne médiane. Il est re- couvert par la peau, à laquelle il adhère in- timement, et il s'applique sur l'os propre du nez et le cartilage latéral qui lui fait suite. Ce muscle peut être élévateur de l'aile du nez , ou abaisseur de l'angle interne du sourcil , suivant qu'il prend un point d'ap- pui sur l'une ou l'autre de ses extrémités. Dans l'un comme dans l'autre cas, il con- court beaucoup a l'expression de la physio- nomie. Élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure. On voit ce muscle à la partie interne du bord de l'orbiculaire des paupières (Voy. pi. 2) ; il est mince, triangulaire. Son insertion supérieure se fait sur l'apophyse orbitaire interne du frontal ; de là il se porte un peu obliquement en bas et en dehors , et se termine en partie au cartilage de l'aile du nez, ou plutôt à la peau très dense qui le revêt , et en partie à la peau qui correspond à la lèvre supérieure. Le muscle élève à la fois l'aile du nez et la lèvre supérieure; il joue un grand rôle T. VIII. dans les cas de gêne de la respiration , et a été désigné par quelques anatomistes sous le nom de muscle respirateur de la face. Il concourt même beaucoup à l'expression de la physionomie; c'est le muscle du dédain. Transversal ou triangulaire du nez. Ce petit muscle s'étend de la partie interne de la fosse canine jusque sur le dos du nez. Quoique très petit, il a été représenté sur la pi. 2 des Mammifères. Recouvert par la peau, à laquelle il est intimement uni, et par l'élévateur commun , dont nous ve- nons de parler, le transversal du nez recou- vre le cartilage de l'aile et un peu le carti- lage latéral du nez. L'action de ce muscle est presque nulle chez l'homme. Orbiculaire des lèvres. C'est le sphincter de l'ouverture buccale; il constitue essen- tiellement la charpente musculeuse des lè- vres; il est composé de deux, demi-orbicu- laires formés chacun par une demi-zone de faisceaux, se terminant de chaque côté aux commissures de la bouche. Les fibres qui entrent dans la composition de ces mus- cles ne se continuent point entre elles au niveau des commissures; elles s'y en tre-croi- sent seulement , et se continuent: celles du demi-orbiculaire supérieur avec les fibres inférieures du buccinateur, celles du demi- orbiculaire inférieur avec les fibres supé- rieures du buccinateur. L'orbiculaire des lèvres est en rapport avec la peau d'une part, et de l'autre avec les glandes labiales et la muqueuse buccale. 11 sert à l'occlusion de la bouche, à la préhension des aliments par succion, et joue un grand rôle dans l'ex- pression faciale. Buccinateur. Ce muscle constitue la joue proprement dite; il est large, mince, irré- gulièrement quadrilatère ; il s'insère à la face externe de l'arcade alvéolaire supé- rieure, à la face externe également de l'ar- cade alvéolaire inférieure. En arrière, les fibres naissent d'une aponévrose qui s'in- sère, d'une part, au sommet de l'aile in- terne de l'apophyse ptérygoïde; d'une autre part, à l'extrémité postérieure de la ligne oblique interne. De ces diverses origines , les fibres charnues se portent toutes d'ar- rière en avant , et vont se confondre, comme nous l'avons dit plus haut, avec l'orbicu- laire des lèvres. Le buccinateur est en rap- port avec le masséter(n° 2), qui le recouvre 65 514 MYO MYO en partie, un peu avec le temporal (n° 1), avec les zygomatiques, le canin et le trian- gulaire des lèvres. Le conduit salivaire longe le buccinateur avant de le traverser. Ce mus- cle recouvre la muqueuse de la joue dont il est séparé par une couche épaisse de glan- dules buccales. Il est l'antagonisme le plus direct du muscle orbiculaire des lèvres. Ainsi Je premier eiïet de la contraction de ses fibres est de devenir droites ou de tendre à devenir droites; les corps gazeux, liquides et solides sont expulsés brusquement de la bouche lorsque le muscle orbiculaire des lèvres n'y oppose aucun obstacle, ou gra- duellement lorsque ce muscle contracté ne cède que peu à peu. 11 suit de là que le buc- cinateur remplit un rôle essentiel dans le jeu des instruments à vents , d'où lui vient son nom de buccinare, sonner de la trom- pette. Dans la mastication, il remplit un usage non moins important, en repoussant les substances alimentaires entre les dents, et les chassant de l'espèce de gouttière qui existe entre les joues et les arcades alvéo- laires. Élévateur propre de la lèvre supérieure. Ce petit muscle quadrilatère s'insère à la base de l'orbite , en dehors de ^'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supé- rieure, et va de là se perdre dans l'épaisseur de la peau qui recouvre la lèvre supérieure. Dans les animaux à moustaches , les fibres de l'élévateur propre s'insèrent sur le bulbe des poils; aussi a-t-on nommé le muscle en question moustachier. Il est chez l'homme recouvert par l'orbiculaire des paupières, la peau, du tissu cellulaire, etc., et il recouvre les vaisseaux et nerfs sous-orbi- taires , au moment où ils sortent du canal osseux dit maxillaire supérieur. li élève la lèvre supérieure, en la portant un peu en dehors. Grand et petit zygomatique. Il y a le plus souvent un muscle de ce nom ; sur le sujet qui a servi de modèle pour la planche , il en existait deux; ce sont des languettes char- nues, cylindriques, étendues de l'os malaire, ou de la pommette, à la commissure des lèvres. Les zygomatiques sont placés sous la peau des joues, ils sont recouverts en haut par l'orbiculaire des paupières. Ils portent la commissure des lèvres en haut et en de- hors. Congénères du canin dans l'élévation de cette commissure, ils sont leurs antago*. nistesdans le mouvement en dehors. Quand ces muscles se contractent en même temps, les effets opposés se détruisent, et la com- missure est élevée directement. Triangulaire ou abaisseur de l'angle des lèvres. Ce muscle naît d'abord de la mâchoire inférieure à côté de la ligne mé- diane. Ces fibres, dirigées en haut, conver- gent un peu vers la commissure des lèvres où elles se concentrent en un faisceau étroit et épais, situé sur un plan extérieur aux fibres du buccinateur et de l'orbiculaire, en se continuant avec les zygomatiques et le canin. Le muscle triangulaire se dessine très bien à travers la peau ; il recouvre en partie le carré, le buccinateur et le bord supérieur du peaucier. Son action est d'a- baisser l'angle des lèvres; il est antagoniste du canin et des zygomatiques , avec lesquels il se continue. Carré du menton ou abaisseur de la lèvre inférieure. Situé au dedans du précédent , le muscle carré, ou plutôt losangique , naît de la ligne oblique extérieure de la mâ- choire inférieure, et se continue en grande partie avec le premier; de là, il se porte obliquement en haut et en dedans , et vient se terminer à Sa peau de la.lèvre inférieure. Il recouvre le nerf et les vaisseaux men- toniers , et le muscle de la houppe du men- ton. Son action est d'abaisser la lèvre infé- rieure et de tirer en dehors la moitié de cette lèvre. Masséter. Ces muscles (n° 2 , pi. 2) s'in- sèrent d'une part au bord inférieur de l'ar- cade zygomatique , d'une autre part à l'angle de la mâchoire inférieure. Le zygomatique est placé sous la peau ; il est recouvert en arrière par la glande parotide , en haut par l'orbiculaire et les zygomatiques, par le conduit salivaire, les divisions du nerf fa- cial et par l'artère transverse de la face. L'action de ce muscle est très puissante. On peut en mesurer en quelque sorte l'énergie, dans la série animale , d'un côté par le vo- lume de l'arcade zygomatique , et d'un autre côté par la saillie des lignes et des éminenv ces que présente l'angle de la mâchoire in férieure. C'est surtout en rapprochant les deux mâchoires l'une de l'autre qu'il est très utile dans la mastication. Son action est renforcée d'une manière notable par le MYO MYO 5i5 muscïe temporal (n° 1), qu'on ne voit qu'en partie sur la planche. Ici se termine la description très abrégée des muscles de la face. Examinés sous le rapport du rôle qu'ils jouent dans l'expres- sion des passions , on voit que ces muscles sont tantôt soustraits presque complètement à l'empire de la volonté, tantôt, au con- traire, leur contraction est volontaire et calculée. Les passions gaies s'expriment par l'épanouissement des traits, c'est-à-dire par leur éloignement delà ligne médiane. Ainsi l'occipito-frontal, le releveur de la paupière, et surtout le grand zygomatique, sont les agents principaux de l'expression des pas- sions gaies. L'expression des passions tristes, qui existe , au contraire , dans le rapproche- ment et la concentration des traits vers la ligne médiane, a pour principaux agents le sourcilier, le triangulaire des lèvres, les élévateurs propres et communs de la lèvre supérieure, le muscle de la houppe du menton, et le carrée. A raison de la con- nexion intime qui existe entre la peau de la face et les muscles faciaux qui s'identifient en quelque sorte avec elle par les fibres qui s'y implantent , la contraction fréquemment répétée d'un ou de plusieurs des muscles de la face, imprime à la peau des plis ou rides qui persistent même après la cessation et dans l'intervalle des contractions qui les ont déterminées. L'habitude des sensations tristes ou gaies, et de l'expression facile qui les caractérise , imprime donc un cachet par- ticulier à la physionomie, et y laisse des traces en quelque sorte ineffaçables. Muscles de la région cervicale anté- rieure. Après le peaucier , qui n'a pas été figuré sur la planche (n° 2), afin de laisser à découvert les autres muscles de la région du cou , on trouve : 1° LeSTERNo-CLÉiDO-MASToïDiEN.Ce muscle (n° 3) occupe la région antérieure et latérale du cou ;il est épais, bifide inférieurement , plus étroit à sa partie moyenne qu'à ses ex- trémités. Il s'insère, d'une part, au moyen de deux faisceaux bien distincts , à l'extré- mité interne de la clavicule, à l'extrémité supérieure du sternum , et au-devant de la fourchette de cet os; d'autre part, à l'apo- physe mastoïde et à la ligne courbe occipi- tale supérieure. Ce muscle a des rapports importants ; la face superficielle ou externe est recouverte par la peau et le peaucier, dont le séparent la veine jugulaire externe et des branches nerveuses ; la face profonde ou interne recouvre l'articulation sterno- claviculaire, tous les muscles de la région sous-hyoïdienne, et en outre le splénius, le digastrique, etc., la veine jugulaire interne, la carotide primitive des nerfs, etc. Lorsque ce muscle agit d'un seul côté, il détermine un mouvement au moyen duquel la tête est fléchie, inclinée latéralement du côté du muscle, qui se contracte et subit un mouve- ment de rotation, en vertu duquel la face est tournée du côté opposé. Le sterno-cléido- mastoïdien est donc à la fois fléchisseur et rotateur de la tête. Quand les deux muscles agissent simultanément, ils fléchissent di- rectement la tête sur le cou, et le cou sur le thorax. Leur action n'est jamais plus manifeste que dans l'effort qu'on fait pour relever la tête , quand on est couché hori- zontalement sur le dos. Cependant, il est une position dans laquelle le sterno-cléido- mastoïdien devient extenseur de la tête, c'est celle dans laquelle la tête est fortement renversée en arrière. Cet effet est dû à la disposition de l'insertion supérieure, qui a lieu un peu en arrière du point d'appui du levier représenté par la tête. 2° Le Sterno hyoïdien. Ce muscle est quelquefois double de chaque côté. Il s'étend de l'extrémité interne de la clavicule à l'os hyoïde. Recouvert par le peaucier. îe sterno- cléido-mastoïdien et l'aponévrose cervicale, il recouvre les muscles de la couche pro- fonde, le corps thyroïde, etc., etc. Ce muscle abaisse l'hyoïde. 3° L'Omoplate ou scapulo-hyoïdien. Plus grêle et plus long que le précédent, ce muscle digastrique, composé de deux pe- tites bandelettes charnues, réunies par un tendon moyen , s'insère d'une part au boni supérieur ou coracoïdien du scapuleux de l'autre, au bord inférieur du corps de l'hyoïde. La disposition anguleuse de ce muscle fait que pendant la contraction il doit porter l'hyoïde en bas et en dehors. Les autres muscles de la région antérieure du cou ne se voient pas distinctement sur la planche, aussi ne les décrirons-nous point ici. Muscles des membres thoraciques. Ces muscles sont très nombreux; toutefois nous 516 MYO IUYO n'indiquerons que ceux qui sont superficiels. Deltoïde. Ce muscle (n° 4), ainsi nommé à cause de sa forme qui a été comparée à celle d'un delta renversé, est un muscle épais, rayonné, triangulaire, recourbé sur lui-même, embrassant l'articulation sca- pulo-humérale en devant, en dehors et en arrière. Il s'insère, d'une part, au bord pos- térieur de l'épine scapulaire , dans toute sa longueur, au bord externe de l'acromion et à la clavicule ; de l'autre part , à l'humérus. Le deltoïde est un muscle élévateur de l'é- paule, il porte l'humérus en haut, et le di- rige en avant ou en arrière, suivant les besoins. Grand pectoral. Ce muscle n'a pas été représenté en entier sur la planche; il s'in- sère d'une part à l'humérus, et de l'autre sur la poitrine; il élève également le bras et le porte en dedans. Biceps hdméral. C'est un muscle long (n° 6) qui forme la couche superficielle de la région extérieure du bras , il est divisé su- périeurement en deux portions, l'une courte, l'autre longue, d'où lui est venu son nom. Il s'insère supérieurement par sa courte por- tion au sommet de l'apophyse coracoïde , et par sa longue portion à la partie la plus élevée de la cavité glénoïde; d'une autre part, à la tubérosité bicipitale du radius. Les deux portions du biceps sont, dans leur tiers supérieur, contenues dans l'épaisseur du creux de l'aisselle en même temps que le coraco-brachial , les vaisseaux et nerfs axillaires, entre le grand pectoral et le del- toïde qui sont en avant, le grand dorsal et le grand rond qui sont en arrière. En de- dans, ce muscle correspond à l'artère, aux veines brachiales et au nerf médian. Le biceps fléchit l'avant-bras sur le bras et en même temps le porte dans la supination. Le moment de la puissance de ce muscle est dans la demi-flexion de l'avant-bras; alors son insertion, perpendiculaire au levier qu'il doit mouvoir, contre-balance le désavantage de cette insertion au voisinage du point d'appui. Lorsque l'avant-bras est fixé, dans l'action de grimper, par exemple, le biceps porte le bras sur l'avant-bras et l'omoplate sur le bras. Triceps brachial , divisé en trois portions supérieurement. Ce muscle forme à lui seul toute la région postérieure du bras. Il s'in- sère à l'omoplate , à l'humérus et au cubi- tus, dans la portion la plus postérieure de l'olécrâne. Le triceps est recouvert, dans presque toute son étendue, par l'aponévrose brachiale, qui le sépare de la peau, à travers laquelle il se dessine parfaitement ; il re- couvre la partie postérieure de l'articulation du coude, le plan postérieur de l'humérus, le nerf radial et l'artère numérale profonde. Ce muscle étend l'avant-bras sur le bras. Rond pronateur (n° 11). Le plus superfi- ciel des muscles de la région interne et an- térieure de l'avant-bras, formant sous la peau la saillie oblique qui borne en dedans le pli du bras. Il s'insère, d'une part, à la tubérosité interne de l'humérus ou épitro- chlée ; d'une autre part, à la partie moyenne du radius. Son action , relativement à la pronation, est d'autant plus énergique que la supination est plus considérable. Le mou- vement de pronation est, chez l'homme, bien plus énergique que le mouvement de supi- nation. Long supinateur. Ce muscle (n° 3) est le plus superficiel de la région externe et an- térieure de l'avant-bras ; il appartient à la fois au bras et à l'avant-bras, et forme, en grande partie, cette saillie oblique qui cir- conscrit en dehors le pli du coude. Il s'in- sère au bord externe de l'humérus et à la base de l'apophyse styloïde du radius. L'ac- tion du supinateur est de fléchir l'avant-bras sur le bras ; mais quand le premier est dans la pronation, il a une direction tout autre, et la contraction de ses fibres porte l'avant- bras dans la supination. Tous les autres muscles de la région antérieure du membre thoracique sont fléchisseurs de l'avant-bras sur le bras , ou de la main sur l'avant-bras. Muscles des membres abdominaux. Ces mus- cles comprennent tous ceux qui font mou- voir le pied sur la jambe, la jambe sur la cuisse, et celle-ci sur le bassin. Nous ne parlerons que des muscles superficiels de la région antérieure des membres. Couturier , ainsi nommé à cause de ses usages. Le muscle couturier (n° 13) traverse comme une diagonale la partie antérieure, puis la partie interne de la cuisse, pour se j terminer à la région antérieure de la jambe. I C'est le plus long des muscles du corps hu- i main. Il s'insère, d'une part, à l'épine iliaque J antérieure et supérieure, ainsi qu'à la moi- MYO MYO 517 tié supérieure de l'écbancrure placée au- dessous de cette épine, et en bas, à la lèvre interne de la crête du tibia , au-dessous du ligament rotulien. Le couturier est, dans sa direction, le muscle satellite de l'artère fé- morale. Il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse qu'il renverse en dedans, en la croi- sant sur la jambe du côté opposé. Quand ce mouvement est produit , il fléchit la cuisse sur le bassin. Droit antérieur et triceps fémoral. Le muscle droit antérieur et le muscle tri- ceps fémoral de quelques auteurs ne consti- tuent, à proprement parler, qu'un seul muscle divisé en trois parties. La portion moyenne, ou longue portion , c'est le droit antérieur; les deux autres portent le nom de vaste interne et de vaste externe (n° 15). Le droit antérieur naît par un tendon ex- trêmement fort, qui embrasse l'épine ilia- que antérieure et inférieure dont la sail- lie est proportionnelle à la force de ce mus- cle. Ses fibres se confondent ensuite avec celle du vaste interne et celle du vaste ex- terne , et vont constituer le ligament rotu- lien. Le triceps étend la jambe sur la cuisse; son action est favorisée par la rotule , qui augmente son angle d'insertion , puisque le ligament rotulien inférieur s'insère au tibia. Le triceps fémoral constitue le muscle le plus puissant de l'économie; il fait à lui seul équilibre au poids de tout le corps dans la station , et c'est lui qui soulève tout le tronc dans la progression et le saut. Droit intehrs. Ce muscle ( n° 12 ) est le plus superficiel de ceux qui occupent la ré- gion interne de la cuisse. Il s'insère , d'une part , sur le côté de la symphyse du pubis , depuis l'épine pubienne jusqu'à la branche ascendante de l'ischion ; d'une autre part, à la crête du tibia. Il est fléchisseur de la jambe; il se porte en même temps un peu en dedans, et est adducteur de la cuisse. Jambier antérieur. Ce muscle (n° 18) est situé le long de la face externe du tibia ; il est superficiel , long , épais et prismatique. Il s'insère, d'une part, à la crête qui borne au dehors la tubérosité antérieure du tibia, au tubercule qui termine cette crête supé- rieurement, à la tubérosité externe du ti- bia, au ligament interosscux, et à la face profonde de l'aponévrose jambière ; d'une autre part, au tubercule du premier cunéi- forme et au premier métatarsien. Le jam- bier antérieur est recouvert par une large aponévrose; il répond en devant à la face externe du tibia, en dehors au muscle ex- tenseur commun des orteils, puis à l'exten- seur propre du gros orteil , dont il est séparé en arrière par les vaisseaux et nerfs tibiaux antérieurs ; son action est de fléchir le pied sur la jambe, de s'opposer également au renversement du pied en dehors. Le défaut de gaîne propre pour le muscle tibial anté- rieur, explique pourquoi le tendon de ce muscle fait une saillie si considérable pen- dant sa contraction. On a aussi appelé ce muscle musculus calenœ, parce que c'est principalement sur le relief de son tendon que presse l'anneau de fer que portent au pied les galériens. Jumeaux et soléaires. Les jumeaux (n° 16) et les soléaires (n° 17) réunis constituent un muscle triceps très puissant, qui forme à lui seul la partie charnue de la jambe. Le développement de ces muscles est un des caractères les plus tranchés de l'appareil musculaire de l'homme , et en rapport avec la destination à l'attitude bipède. Le triceps de la jambe s'insère , en haut , aux condyies du fémur, au tibia, au péroné, etc.; en bas, il concourt à former le tendon d'A- chille, qui se fixe au calcanéum. Le triceps étend le pied sur la jambe; il est l'agent principal de la progression et du saut; c'est lui qui soulève avec tant d'efficacité le poids de tout le corps chargé de lourds fardeaux. D'après cela , on conçoit que son action est quelquefois assez énergique pour rompre le tendon d'Achille, et même pour fracturer le calcanéum. Une contraction souvent ré- pétée est en quelque sorte nécessaire à ce muscle; car lorsqu'il reste dans l'inaction il s'atrophie, et passe, avec la plus grande facilité , à l'état graisseux. Nous terminons ici la description des mus- cles superficiels de la région antérieure du corps de l'homme: comme on le voit , ces organes, considérés sous le rapport de leurs usages, offrent une foule de variétés; mais il suffit, en général, comme nous l'avons déjà dit au commencement de cet article, de connaître dans quel sens ils peuvent se contracter pour en déduire les fonctions. En effet, lorsqu'un muscle est curviligne, le premier temps de son action a pour effet 518 MYO MYO 'de le ramener à la direction rectiligne. Ceux qui sont disposes en sphincters , ou en an- neaux , servent à resserrer les ouvertures au- tour desquelles ils sont placés. Un muscle droit qui se contracte tend à rapprocher ses deux extrémités Tune de l'autre. Tous les mouvements enfin qui peuvent résulter de la contraction des muscles comprennent ceux de flexion, d'extension, de rotation, d'adductions, d'abductions et de constric- tions. Il y a aussi, comme nous l'avons vu , des muscles élévateurs et des muscles abaisseurs. Ceux qui concourent aux mê- mes mouvements sont appelés congénères; ceux qui font exécuter des mouvements opposés les uns aux autres sont les mus- cles antagonistes. Ainsi, tous les fléchis- seurs sont congénères , et tous les exten- seurs sont antagonistes. Deux muscles peu- vent être congénères sous certains rapports, et antagonistes sous d'autres; dans ce cas, les mouvements d'eEtension et de flexion sont contre- balancés ; mais le membre peut encore être porté , par leur action simul- tanée, vers la ligne médiane du corps, ou bien en être écarté. Enfin, deux mus- cles antagonistes, symétriquement placés, et qui se contractent avec une égale éner- gie, ne produisent aucun mouvement, leurs forces étant balancées. Quelques exemples feront encore mieux comprendre ce que nous venons de dire. Le biceps brachial ( n° 6 , pi, 2) et la brachiale antérieure servent, avons-nous dit , à mouvoir l'avant -bras sur le bras dans le sens de la flexion ; leurs an- tagonistes, ou les extenseurs de l'avant-bras, sont le triceps brachial (n° 10), et un autre petit muscle, l'anconé, situé aussi à la partie postérieure du membre. Le muscle contu- rier (n° 13) et le droit interne (n° 12) sont également des fléchisseurs qui , concurrem- ment avec le biceps fémoral, le demi-ten- dineux, le demi-membraneux et le poplité, portent la jambe dans la flexion. Le muscle triceps fémoral, le droit antérieur (n° 15) et le fascia-lata (n° 14) étendent fortement la jambe sur la cuisse. Les jumeaux (n° 16) et les soléaires (n° 17), ainsi que les péroniers latéraux et le tibial postérieur , sont les extenseurs du pied sur la jambe, tandis que le jambier antérieur (n° 18) en est le flé- chisseur. Les muscles qui font exécuter des mouvements de rotation se trouvent généralement, avons-nous dit, aux alen- tours des articulations des membres; on les divise en rotateurs de dehors en dedan9 (rond pronateur n° 11 et carré pronateur) et en supinateurs , le long supinateur n° 8 etlecourt supinateur; les premiers occupent la région antérieure de l'avant-bras, les se- conds la région externe et postérieure. Quant aux muscles adducteurs et abducteurs , ils servent à rapprocher et à écarter les mem- bres de la ligne médiane du corps. Le muscle grand pectoral , grand dorsal (n° 7) et grand rond sont les adducteurs du bras; les ab- ducteurs sont le deltoïde (n" 4) , le coraco- brachial et le sus-épineux. Enfin , il existe un assez grand nombre de muscles éléva- teurs et abaisseurs. Les masséters (n° 2), les temporaux (n° 1), etc. , sont les élévateurs de la mâchoire inférieure. Le digastrique et les muscles des régions sus et sous-hyoï- diennes en sont les abaisseurs. Le petit muscle carré placé au-dessous de l'orbicu- laire des paupières est l'élévateur de la lèvre supérieure; le triangulaire des lèvres (n° 3) en est l'abaisseur. Les détails dans lesquels nous sommes entré à l'égard de l'anatomie descriptive, tout en faisant connaître l'importance de la Myologie au point de vue surtout des con- nexions, ne sortent pas trop cependant des généralités, et complètent (1) tout au moins la description de la planche. (Martin Saint- Ange.) (i) Cette même planche (2) sert à donner une idée exacte de la position des viscères renfermés dans les cavités thora- cique et abdominale. Le diaphragme (n° 9), muscle impair membraneux , sépare , cliez l'Homme et les Mammifè es , la cavité de la poitrine de telle du ventre, et maintient les viscères renlermès dans ces cavités. Dans le langage ordi- naire, on parle bien de la cavité de la poitrine comme si elle était simple; niais un pi. m médian, nommé métticitin- la divine en deux portions bien d'Slmctes, qui servent a logeV les poumons, et que, pour cette raison , en a appelées cavités pulmonaires. Le poumon droit est formé de trois lobes, le gauclie n'en a que deux. Le cœur (c) , enveloppé de sa mem- brane propre, le péricarde, est situé entre les deux poumons; il est renfermé, ainsi qu'une foule d'autres organes impor- tants, dans tes deux lames verticales qui constituent le médiastin. Dans la cavité abdominale se trouvent , à gauche et en haut le grand cul-de-sac de l'estomac (e), et un peu en arrière la rate; à droite, et immédiatement au-dessus du diaphragme, le foie (/) , qui s'étend, d'une part, vers la ligne médiane , où il rerouvre en partie l'estomac ; de l'autre il descend plus ou moins bas, suivant l'âge de l'individu , et se termine en un bord deux fois échancré; l'écliancrure infé- rieure sert à loger la vésicule biliaire (vb) , l'autre est des- tinée à rerevoir la veine ombilicale chez le fœtus. Au-des- sous de l'estomac et du foie , on voit le paquet intestinal MYO MYO 519 MYONIMA. bot. ph.— Genre de !a famille des Rubiacées-Cofféacées-Guettardées, établi parCommerson (inJussieuGen., 1067; Mag. Mus., VI, 397). Arbustes de la Mauritanie. Voy. RUBIACÉES. MYOPA. (f/u~a, mouche; w|, aspect). Ins. — Genre de Diptères de la famille des Athéricères , tribu des Myopaires , éta- bli par Fabricius aux dépens des Conops de Linné, et adopté par tous les entomolo- gistes, qui ont de plus en plus restreint ce groupe générique. Les Myopa ont pour ca- ractères: Trompe bicaudée; palpes plus ou moinsallongés, quelquefois renflés; troisième article des antennes ovalaire, presque orbi- culairc; style court; abdomen obtus; qua- trième segment dilaté en dessous chez les mâles; ongles et pelotes des tarses grands. La tête des Myopes est grande, et sa face est revêtue d'une membrane molle, blanche et comparable à un masque; les yeux sont grands, et on voit entre eux et au-dessus trois petits yeux lisses ; la trompe est cou- dée à sa base, puis dirigée en avant, et se replie ensuite en dessous, près de son milieu, pour former un second coude; le second ar- ticle des antennes est aussi long que le troi- sième, et forme avec lui une massue. Le corselet, moins large que la tête, est cylin- drique, un peu convexe; il a deux points élevés aux angles numéraux. Les ailes sont couchées ; l'abdomen est sessile, presque cy- lindrique, un peu renflé à l'extrémité et ar- qué; les pattes sont fortes, avec les cuisses un peu renflées, et les tarses à deux crochets et deux pelotes. Les Myopes habitent les prés et les lieux un peu humides; on les trouve assez com- munément sur les fleurs. Leurs mœurs ne sont que très imparfaitement connues, et l'on ne sait encore rien de leurs métamor- phoses. Ces Insectes ne se trouvent qu'en Europe, et principalement en France et en Allemagne. On en connaît un assez grand nombre d'es- pèces , et M. Macquart (Diptères , Suites à recouvert en partie par le grand épiptoon ; celui-ci est un ample repli membraneux, libre et flottant sur les circonvo- lutions du tube digestif , et contenant un grand nombre de •vaisseaux et beaucoup de graisse. EnCn , la vessie (v). A la partie postérieure de tous ces organes , se trouvent le pan- créas, les reins, les capsules surrénales; les vésicules sémi- nale» clic* l'homme, l'utérus et les ovaiies chez la femme. Makiin-Saint-Aucb. Buffon ) en décrit dix-huit. Nous ne citerons que: La Myope ferrugineuse , Myopa ferrugi- nea Fabr. (S. Antl., n. 2, Latr. , Macq., Conops ferruginea Lin.) Longue de 5 lignes, ferrugineuse , à front fauve ; thorax à trois larges bandes noires; abdomen étroit, cy- lindrique ; premier segment ferrugineux comme les autres, deuxième plus allongé, les derniers très recourbés en dessous chez les mâles. Cette espèce se trouve communé- ment dans toute l'Europe. La Myope fulvipède, Myopa fulvipes Rob.» Desv. (Myod., n. 15), Longue de4 lignes 1/2, d'un noir saupoudré de gris-jaune; le front noir, à côtés fauves; un peu de fauve aux antennes; pieds fauves; un anneau noir à l'extrémité des cuisses; tarses noirs; ailes hyalines, à base jaunâtre. Espèce découverte aux environs de Paris par M. Serville. Et la Myope naine, Myopa nana Rob.- Desv. (loc. cit., n. 20). Longue de 2 lignes; noir luisant; face et front jaune-fauve; an- tennes fauves et brunes; jambes blanches en avant; ailes assez claires. Trouvée assez com- munément auprès de Paris. (E. D.) * MYOPAIRES. Myopariœ. ins. — Tribu d'Insectes de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , créée par M. Macquart (Suites à Buffon, Diptères, t. II, 1835), qui lui assigne pour caractères : Trompe longue, menue, le plus souvent coudée à sa base et vers la moitié de sa longeur, et diri- gée en arrière; face ordinairement gonflée; front large dans les deux sexes; antennes assez courtes; dernier article ordinairement plus long que le troisième; style dorsal or* dinairement court; abdomen recourbé en dessous; cuillerons petits; ailes couchées; première cellule postérieure souvent entrou- verte; anale habituellement allongée. Cette tribu, qui était comprise par M. Ro- bineau-Desvoidy parmi les Entomobics , et qu'il distinguait sous le nom particulier d'Accémydcs , était placée autrefois, même par M. Macquart, avec les Conopsaires. Les genres qui entrent dans cette tribu sont ceux des Myopa, Stachynia, Stylogas- ter, Zodion, etc. Voy. ces divers mots. (E. D.) MYOPHONUS. ois. — Genre d'Oiseaux proposé par M. Temminck, placé assez gé- néralement auprès des Pyroll ou Kitta, et ayant pour caractères : Bec très gros, fort MYO MYO et dur; quelques soies raides en garnissent l'ouverture; la grande membrane qui tapisse les fosses nasales , couverte de petites plumes tournées en avant; les tarses très longs; la queue carrée, et les ailes atteignant seule- ment la fin de son premier tiers. Une seule espèce entre dans ce groupe ; c'est le Myophonus metallicus , décrit par M. Temminck (9e livr. des pi. col.), d'après un Oiseau rapporté de l'archipel Indien par MM. Reinwardt et Diart. Il est d'un noir bleuâtre, variable selon les inflexions de la lumière, et marqué çà et là de plaques à reflets métalliques, un peu plus foncé sur la tête et l'abdomen que sur le reste du corps, et passant légèrement au brun vers l'extré- mité des rémiges; son bec est jaune, sauf son arête qui est noire; ses pattes sont de cette couleur ; sa taille est de 30 à 35 cent. ; ses mœurs ne nous sont pas connues. (E. D.) *M Y OPINA, ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Robineau- Desvoidy aux dépens des Musca. L'espèce type et unique est la Musca myopina Fall. ( Myo- pina reflexa Rob-Desv. ), de la France. Cet Insecte vit sur le sable, au bord des rivières. MYOPORE. Myoporum ( p.ûç , souris ; nôpoq, pore), bot. ph. — Genre de la famille des Myoporinées, établi par Banks et Solan- der (ex Forst. Prodr., 44), et dont les prin- cipaux caractères sont : Calice 5 parti. Co- rolle hypogyne, hypocratériforme, à tube court, ample: à limbe 5-lobé. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, saillantes ou incluses, didynames. Ovaire à 2 loges 2-ovu- lées ou à 4 loges uni-ovulées. Style termi- nal ; stigmate obtus. Le fruit est une baie à 2 loges 2-spermes , ou à 4 loges mono- spermes. Les Myopores sont des arbrisseaux sou- vent visqueux, à feuilles alternes ou rare- ment opposées , très entières , dentées en scie, souvent couvertes de points translu- cides ; à pédoncules axiîlaires , fascicules , rarement solitaires, uniflores, ébractéés ; à fleurs blanches ou rougeâtres, garnies à la gorge de poils épars. Ces plantes se rencontrent assez abon- damment dans les contrées extratropicales de la Nouvelle-Hollande. On en connaît une vingtaine d'espèces, dont quelques unes sont cultivées aujourd'hui dans les jardins. Parmi ces dernières , nous citerons les sui- vantes : Myopore a petites feuilles , M. parvifo- Uum R. Br. (Prodr. Nov.-Holl. , I). Arbris- seau de 1 mètre à lm,50 de haut; tiges très ramiQées; rameaux diffus, courts, grêles; feuilles spatulées-linéaires , scssiles , subob- tuses, charnues , un peu dentées à leurs bords ; rameaux et feuilles couverts de glan- des sur les deux faces; fleurs nombreuses, petites, blanches, réunies deux ou trois dans les aisselles des feuilles. Myopore agréable , M. Icstum Forst. ( Prodr. ). Arbrisseau de lm,50 à 2 mètres de haut; rameaux dressés, glabres; feuilles oblongues , aiguës , un peu dentées à leur sommet, amincies à leur base, glabres, lui- santes ; fleurs blanches agrégées. Myopore a feuilles elliptiques, M. ellip- ticum Rob. Br. (loc. cit.). Arbrisseau de 1 mètre à lm,50 de haut; tige dressée; ra- meaux alternes, glabres; feuilles alternes ou éparses, lancéolées, mucronées, entières, luisantes , glabres en dessus, ponctuées en dessous; fleurs blanchâtres, petites, axiî- laires, quelquefois solitaires. On cultive ces plantes en serre tempérée dans une terre légère, et on les multiplie de graines et de boutures. (B.) *MYOPORÏA (fAvwv, muscle ;ttoPo;, trou). moll. — Genre proposé par M. Brown pour les Érigonies fossiles du Muschelkalk, qui se distinguent parce que les dents cardinales , beaucoup plus petites, n'ont pas de stries transverses , et parce que la dent médiane de la valve gauche n'est pas bifide. (Duj.) MYOPORINEES. Myoporineœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones mono- pétales , établie par Rob. Brown (Prodr., 514), et généralement adoptée par tous les botanistes. Ses caractères principaux sont : Fleurs hermaphrodites. Calice libre, 5-parti, persistant. Corolle hypogyne , hypocratéri- forme; limbe presque égal ou bilabié. Éta- mines 4, insérées au tube de la corolle, al- ternes avec les divisions de cette dernière , accompagnées quelquefois d'une cinquième étamine rudimentaire, saillantes ou inclu- ses, à filets filiformes. Anthères biloculaires, incombantes, à loges s'ouvrant longitudina- lement. Ovaire libre, à 2 loges 2-ovulées ou à 4 loges 1-ovulées; les ovules pendants du sommet. Style terminal, simple; stigmate MYO MYO 521 indivis, émarginéou bifide. Disque hypogyne nul. Le fruit est un drupe contenant un noyau à 2 loges bispermes ou à 4 loges mo- nospermes. L'embryon cylindrique, entouré d'un périspcrme, a sa radicule supère proche de l'ombilic. Les végétaux de cette famille sont des ar- brisseaux glabres ou rarement un peu pu- bescents. Leurs feuilles sont alternes ou rarement opposées, simples , très entières ou dentées en scie , visqueuses , quelquefois couvertes de petites glandes résineuses. Les fleurs sont fixées sur des pédoncules axillaires, solitaires ou groupées, et dépour- vues de bractées. Cette famille se distingue des Verbéna- cées dont elle est voisine par la situation des ovules, et des Sélaginées par le port des plantes qu'elle renferme et ses anthères bi- loculaires. Les genres qu'on y a groupés sont au nombre de cinq , et nommés : Myoporum , Banks et Soland. ; Pholidia, R. Br. ; Eremo- phila, R. Br.; Stenochilus ,R. Br. ; Bontia, Plum. (B.) MYOPOTAMUS (p.vç, rat; ««t«j**ç, rivière), mam. — Genre de Rongeurs indi- qué depuis longtemps par Molina et sur- tout par Commerson , mais qui n'a été connu et bien établi que vers le commen- cement de ce siècle. Et. Geoffroy-Saint-Hi- Jaire , réunissant au Quouya, nom sous le- quel d'Azara avait fait connaître l'espèce type du genre qui nous occupe , deux au- tres espèces rapportées de la Nouvelle-Hol- lande par Péron , Lesueur et Levillain , en avait formé, sous le nom à'Hydromys (voy. ce mot), un genre qu'il soupçonnait devoir être placé entre les Castors et les Rais d'eau ; ce n'est que d'après des caractères peu sûrs, tirés seulement des pelleteries du Quouya, que ce Rongeur avait été réuni aux deux autres espèces : aussi, plus tard , lors- que des indications plus satisfaisantes sont venues compléter ce qu'on connaissait de cet animal , les zoologistes, et Et. Geoffroy- Saint-Hilaire lui-même, ont-ils été conduits à faire du Myopotamus de Commerson le type d'un genre distinct. Les mammalo- gistes n'ont pas tous adopté le nom de Myo- potamus pour désigner ce groupe, et quel- ques uns lui ont appliqué les dénominations de Potamys d'après Larrauhava, de Couïa T. VIII. d'après G. Cuvier, etc. La place des Myo- potames n'est pas non plus définitivement fixée dans la série des Mammifères, et G. Cuvier (Règ. anim.) l'éloigna des Rats pour le placer à côté des Castors et des Porcs- Épies. Chez les Myopotames , il y a en haut et en bas des mâchoires quatre molaires de même forme à peu près que celles des Castors , c'est-à-dire composées d'un ruban osseux replié sur lui-même; la seule différence qui existe entre les molaires supérieures et les inférieures, c'est que les premières présen- tent une échancrure à leur face interne et trois à l'externe, tandis que les autres of- frent précisément le contraire : les incisives sont fortes et teintes en jaune. La forme gé- nérale du corps se rapproche de celle des Castors ; les pieds sont longs, pentadactyles ; ceux de devant sont libres et ceux de der- rière palmés; les ongles sont gros, obtus, peu arqués; la queue est ronde et allongée. Une seule espèce entre dans ce genre; c'est le Myopotame Commerson ; Covpou et Coipu Malina ; Quouya d'Azara ; Mus coypus Molina, Gm. ; Hydromys coypus Et. Geofi*. ; Mus caslorides Burrow; Myopotamus coy- pus Et. Geoff. , A. -G. Desm. , G. Cuv. , Guérin (Icon. du règn. anim., Mamm. , pi. 29, fig. 3). Sa longueur totale est de près d'un mètre, sur lequel la queue a plus de 33 centim. Sa teinte générale , et nous empruntons ici la description qui en a été donnée par Et. Geoffroy-Saint-Hilaire (Ann. Mus., t. VI), est, sur le dos, d'un brun marron : cette couleur s'éclaircit sur les flancs et passe au roux vif; elle n'est que d'un roux sale et presque obscur sous le ventre ; toutefois cette couleur est assez changeante , suivant la manière dont le Coypou hérisse ou abaisse ses poils; cette mobilité dans le ton du pelage provient de ce que chaque poil est d'un cendré brun à son origine, et d'un roux vif à sa pointe. Le feutre, caché sous de longs poils, est cen- dré brun, d'une teinte plus claire sous le ventre : ces longs poils n'ont sur le dos que leur pointe qui est rousse, et ceux des flancs sont de cette dernière couleur dans la moi- tié de leur longueur. Comme tous les ani- maux qui vont souvent à l'eau, les poils delà queue sont rares, courts, raides, et d'un roux sale : cet organe est ecailleux 66 522 ]\IYO 3MY0 dans ses parties nues. Le contour de la bouche et l'extrémité du museau sont blancs; les moustaches, longues et raides, sont également de celte couleur, à l'ex- ception de quelques poils noirs. Chez quel- ques individus la couleur est plus pâle et tend à passer au blanc, ce qui tient proba- blement à une maladie albine. La femelle ne diffère pas du mâle pour le pelage. Le Coypou a, par son pelage, des rapports avec le Castor; aussi en pelleterie a-t-il été principalement employé pour le com- merce de la chapellerie. Pendant très long- temps, et bien avant que l'on eût des dé- tails zoologiques sur cet animal, on en im- portait, chez nous, les peaux par milliers, et elles portaient dans le commerce le nom de Raconde; aujourd'hui cette branche de commerce est presque entièrement détruite. D'Azara, Molina, et plus récemment M. Auguste Saint-Hilaire , s'accordent à donner au Myopotame un caractère doux : il semble s'attacher à ceux qui prennent soin de lui et mange tout ce qu'on lui offre ; il s'apprivoise aisément, aussi l'a-t-on réduit en domesticité. On ne l'entend crier que quand il est maltraité; sa voix alors consiste en un petit cri perçant. Il habite les bords des rivières, dans des terriers qu'il se creuse, et nage avec beaucoup de facilité. La fe- melle fait de cinq à sept petits, qu'elle conduit toujours avec elle. Le Coypou est très commun dans les provinces du Chili, de Buénos-Ayres et du Tucuman ; il se trouve plus rarement au Paraguay et au Brésil. Une espèce fossile a été rapportée à ce genre par M. Lund ; c'est le Myopotamus antiquus, qui se trouve au Brésil. (E. D.) MYOPTERIS(p.v;, rat; ttt/oov , aile). mam. — Genre de Chéiroptères insectivores créé par Et. Geoffroy- -Saint-Hilaire (Descr. de V Egypte , hist. nat., t. II ) pour y placer la Chauve -Souris décrite par Daubenton sous le nom de liât volant, et ayant pour ca- ractères : Deux incisives à chaque mâchoire, les inférieures bilobées , et les supérieures pointues et simples; quatre canines; huit molaires en haut et dix en bas, toutes à cou- ronne hérissée de tubercules aigus ; nez sim- ple; chanfrein méplat, sans feuilles, mem- branes ni sillons; museau gros; oreilles larges, isolées, latérales, avec l'oreillon in- térieur; queue enveloppée en partie par la membrane interfémorale et libre à son ex- trémité. La seule espèce placée dans ce groupe est le Rat volant Daubenton [Mém. Acad. roy. des se, 1759), Myopteris Daubentonii Et. Geoffr. (loco cit.). La longueur totale de ce Chéiroplère est de 8 centim. pour le corps et la tête ; en dessus il est de couleur brune , tandis que le dessous est d'un blanc sale avec une teinte fauve; les membranes présentent des teintes de brun et de gris. La patrie de cet animai est inconnue. (E. D.) *MYORHINUS (f*v§, souris; p?v, nez). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionidesgonatocères, division des Érirhinides, établi par Schcenberr (Dis- posilio melhodica, pag. 213; Gen. et sp. Cur- culion. syn.j t. III, p. 530; 7, 2, p. 421). Cinq espèces font partie de ce genre: trois sont originaires d'Europe, et deux d'Afri- que ; ce sont les M. sleveni, albolineatus F. , lepidus Br., limis et incisiroslris Scbr. Ger- mar avait donné à ces Insectes le nom géné- rique d'Apsis , et Mégerle celui de Cypho- rhynchus. (C.) MYOSCIiïLOS (f*uç , souris; x«Aoç, lè- vre), bot. pu. — Genre de la famille des Santalacées? , établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 41, t. 34). Arbrisseaux du Chili encore peu connus. *MYOSODUS. ins.— Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens , créé par Fischer de Waldheim (Entomographie, t. H, p. 121). Les espèces suivantes rentrent dans ce genre : M. Fischeri , femoratus Chaud. , intricatus Mots. , irregularis, regularis (ordinatus),. Schœnherri Stev.-Fisch. , scrobiculatus Ad- et variabilis Menet. Ces Insectes appartien- nent à la Russie méridionale , excepté la se- conde espèce, qui estoriginairede Sitka. (C.) * IWYOSOREX ( pyç , rat ; sorex , musa- raigne ). mam. — Division formée dans le genre Musaraigne (voy.ee mot) par M. Gray (Proceed. zool. Soc. Lond.,Y, 1837). (E. D.) MYOSOTE. Myosotis (pu;, souris; ovç, wtoç, oreille; oreille de souris), bot. ph. — Genre de plantes delà famille des Borragi- nées, de la pentandrie monogynie dans le sys- tème de Linné. Ce groupe, établi d'abord par Dillen, avait été étendu par Linné de manière à devenir trop hétérogène pour être conserva MYO MYO 523 «ans modification. Aussi, dans ces derniers temps, plusieurs des espèces qu'il comprenait dans les ouvrages du botaniste suédois et de ses imitateurs ont été reportées dans d'au- tres genres de la même famille auxquels el- les appartenaient naturellement, et, d'un autre côté, deux nouveaux genres ont été établis à ses dépens, ainsi que nous le ver- rons plus loin. Rétabli de la sorte dans ses limites primitives, le genre Myosote se com- pose aujourd'hui de quarante à quarante- cinq espèces herbacées , généralement de taille peu élevée, qui appartiennent presque toutes à l'ancien continent; elles sont toutes couvertes de poils assez serrés; leurs feuilles sont rétrécies en pétiole dans le bas de la plante , sessiles sur le reste de la tige. Leurs fleurs, petites, mais souvent remarquables par leur élégance, sont d'un joli bleu d'azur, roses ou blanches; elles ontparfois à la gorge de la corolle du jaune qui s'étend même dans un cas {M. versicolor, var.) sur tout le limbe. Ces fleurs forment le plus souvent des cymes scorpioïdes, pourvues quelquefois de bractées dans leur partie inférieure. Elles se compo- sent: d'un calice à cinq divisions égales, de profondeur très variable; d'une corolle en entonnoir ou en coupe, dont le tube droit égale à peu près la longueur du calice, dont le limbe, plan ou un peu concave, présente cinq lobes obtus, àestivation tordue vers la gauche , et à la gorge de laquelle se trouvent, chez le plus grand nombre, cinq renflements {fornices) courts et obtus; de cinq étamines incluses; d'un pistil à stigmate obtus, pres- que 2-lobé. A ces fleurs succèdent quatre nucules enfermées dans le calice, elliptiques, comprimées, lisses et glabres, marquées à leur base d'un très petit ombilic. Dans ces derniers temps, on a détaché des Myosotis les Echinospermum, Swartz, et les Eritrichium, Schrad. Les premiers sont déjà au nombre de trente-huit espèces dans le volume X du Prodromus; ils diffèrent des Myosotis surtout par leur corolle à estivation quinconciale et non tordue, par leurs nu- cules marginées, aiguillonnées, et par quel- ques autres caractères. C'est dans ce genre que rentre, sous le nom d' Echinospermum lappula Lehm., le Myosotis lappula Lin., espèce indigène, assez commune aux environs de Paris et dans presque toute la France. Quant aux Eritrichium, ils sont déjà au nom- bre de cinquante dans le Prodromus; ils diffèrent des Myosotis par leur corolle à es- tivation quinconciale et non tordue, par leurs nucules trigones, le plus souvent ru- gueuses ou granulées sur le dos, dont l'in- sertion est plus ou moins latérale, et qui adhèrent au style par 2a portion inférieure de leur côté intérieur. M. Alph. De Candolle a divisé les Myoso- tis, dans le Prodromus (vol. X, p. 101), en quatre sections qui portent les noms iVEu- myosolis, Alph. DC; Exarrhena, Alph. DC; Gynmomyosotis, Alph. DC, et Strophiosloma, Endlic. La première comprend les espèces dans lesquelles la corolle est fermée à l'ori- fice de son tube par des renflements souvent échancrés ; leurs fleurs sont en grappes scor- pioïdes ; elle renferme toutes nos espèces in- digènes , savoir : les Myosotis palustris With.,M. sylvatica Hoffm., M. intermedia Link, M. hispida Schîecht. , M. versicolor Rchbch., et M. stricta Link. La deuxième section se compose des espèces dans lesquel- les les anthères sont saillantes, plus courtes que le filament, oscillantes; dont les fleurs sont en grappes scorpioïdes au sommet, dé- pourvues de bractées. M. R. Brown pense qu'elle forme un genre à part. La troisième section est caractérisée par une corolle à gorge nue ; par des anthères presque saillan- tes, plus courtes que le filet, oscillantes ; par des fleurs solitaires, extra -axillaires. Enfin les Myosotis de la quatrième section se dis- tinguent par la présence d'une petite caron- cule blanche, saillante autour de l'ombilic de leurs nucules; leurs fleurs, distantes, for- mentune grappe feuillée çà et là. Nous nous bornerons ici à décrire la plus connue et la plus intéressante de nos espèces indigènes de Myosotes. Myosote des marais , Myosotis palustris With. Cette charmante espècehabite les prai- ries et les lieux humides de toute l'Europe, du Caucase et de l'Altaï; l'abondance et la délicatesse de ses jolies fleurs bleu d'azur, marquées de jaune à la gorge, la font cul- tiver fréquemment en France sous les noms vulgaires de ne m'oubliez pas, Grcmillety et sous celui de Vergissmeinnicht en Allemagne, oùellecstextrêrnement recherchée. Dans une variété, ses fleurs deviennent blanches. De son rhizome, rampant et oblique, s'élève une tige anguleuse, haute de 2 à 3 décimètres. 524 1YIYO MYR qui porte des feuilles oblongues-lancéolées , ini peu aiguës. Le calice, à cinq dents, porte des poils appiirnés et non crochus à leur ex- trémité, caractère qui le distingue de toutes nos autres espèces indigènes; il s'étaleautour du fruit. La corolle, trois fois plus grande que le calice, a son limbe plan. Le style égale presque le calice en longueur. On connaît plusieurs variétés de cette espèce. A l'état cultivé, elle fleurit depuis le mois d'avril jusque vers la fin de l'été; on la multiplie de boutures, de graines ou par éclats ; elle demande une terre constamment humide. (P. D.) MYOSOTON, Mcench (Method., 225). bot. pu. — Syn. de Malachinm, Fries. MYOSURUS (avç, souris; evpeé, queue). bot. ph. — Genre de la famille des Renon- culacées, tribu des Anémonées, établi par Dillen (Nov. gen., 106), et généralement adopté. Les principaux caractères sont: Ca- lice un peu coloré , à 5 folioles dont la base de chacune offre un long prolongement, im- briquées, caduques. Corolle à 5 pétales hy~ pogynes , plus courts que le calice, étroite- ment spathulés et munis d'onglets tubuleux. Étamines 5-20 , hypogynes. Ovaires nom- breux, en forme d'épi, à une seule loge uni-ovulée. Akènes nombreux, triquètres, disposés en épis sur un réceptacle allongé, et surmontés d'un style très court. Les Myosurus sont des herbes annuelles, très petites, à feuilles radicales linéaires, très entières; le scape est nu et ne porte qu'une seule fleur. Leur fruit, quelquefois très long, leur a fait donner vulgairement le nom de Queue de Souris. La principale espèce de ce genre est le Myosurus minimus Linn., qui croît dans presque toute l'Europe, dans les champs cul- tivés et surtout dans ceux qui ont été inon- dés pendant l'hiver. (B.) MYOTÎIERA. ois.— Voy. myiothera. MYOTÏLITÉ. physîol.— Voy. myologie et SYSTÈME nerveux. *MYOTIS (F.vÇ, rat; ovç, 0\, animal), polyp., bryoz. — Nom proposé par M. Ehrenberg pour le genre précédemment nommé Myriapora par M. de Blainvillc. (Duj.) MYRIPNOIS (f,vpo7rvoo?, qui exhale des I. VIII. parfums), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées , établi par Bunge (Enum. pi. chin. boréal., 38). Arbrisseaux des montagnes de la Chine. Voy. composées. MYRIPRISTIS (fxvpco;, dix mille ;irPcwv, scie ). poiss. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Percoïdes , à plus de sept rayons branchiaux, établi par G. Cu- vier (Règ. anim. , t. Il, p. 150). Ces Pois- sons ont tout l'éclat, les formes, les écailles des Holocentres; mais leur préopercule a ! un d nble rebord dentelé, et manque d'é- pine à son angle. Ils ont une vessie nata- toire divisée en deux; la partie antérieure est bilobée et s'attache au crâne par deux endroits où il n'est fermé que d'une mem- brane, et qui répondent aux sacs des oreilles. Les Myripristis sont remarquables au pre- mier aspect par les dentelures qui garnis- sent les joues , les opercules et le bord des écailles. Ils se trouvent dans les parties chaudes des deux Océans. L'espèce la plus curieuse est le M. Jacobus Cuv. et Val. (vulgairement Frère Jacques , à la Martini- que ). C'est un poisson d'une beauté ravis- sante, et qui égale en éclat la Dorade de la Chine, la plus rouge et la plus brillante. II n'atteint guère que 20 à 22 centimètres de longueur. (M.) MYRIS11CA, bot. m. — Voy. musca- dier. MYRISTICACÉES. Myristicaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones éta- blie par R. Brown (Prodr. , 399), et géné- ralement adoptée. Ses caractères principaux sont : Fleurs dioïques , unisexuelles. Pé- rianthe simple, membraneux, tubuleux, urcéolé ou campanule , 3-fide ou rarement 2-4-fide, dont l'estivation est val vaire. F/eurs mâles : Étamines 3-15, monadelphes ; filets réunis en une colonne cylindrique ou tur- binée, brièvement dentelée au sommet. An- thères exlrorses, fixées sur les dents de la colonne , libres , à 2 loges s'ouvrant longi- tudinalement. Fleurs femelles : Ovaire uni- que (très rarement deux, soudés à leur base), libre, à une seule loge 1-ovulée (très rare- ment bi-ovulée). Style très court ou nul; stigmate lobé ou indivis. Le fruit est une baie capsulaire , uniloculaire , à 2 valves in divises ou quelquefois bifides, monosperme. La graine est dressée, enveloppée d'un arille charnu, découpée en lanières profondes; 69 546 MYR MYR son tégument propre est épais , crustacé , traversé irrégulièrement par des rugosités. Embryon très petit , à la base du péri- sperme, à radicule cylindrique, très courte, infère. Les Myristicacées sont des arbrisseaux ou des arbres quelquefois très élevés , et géné- ralement remplis d'un suc rougeâtre, à ra- meaux ordinairement cylindriques , quel- quefois ancipités , couverts d'une écorce souvent réticulée , et d'une pubescence furfuracée. Les feuilles sont alternes, dis- tiques, brièvement pétiolées, coriaces, sim- ples, très entières, pubescentes et sans sti- pules. Les fleurs, petites, blanches, bleues, ou couvertes extérieurement d'une pubes- cence ferrugineuse , et glabres intérieure- ment, sont axillaires ou terminales, dispo- sées en grappes ou en faisceaux. Les espèces de cette famille croissent principalement dans les régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique, Cette petite famille, établie aux dépens des Laurinées , se distingue principalement de cette dernière, par ses fleurs complète- ment unisexuelles et dioïques , par ses éta- mines soudées, et par son embryon contenu dans un endosperme ruminé. Les genres qu'elle renferme sont au nombre de trois , et ont été nommés : Myristica (Muscadier), Linn.; Knema, Lour.; Pyrrhosa, Blum. Voy. principalement l'article muscadier. (B.) *MYRMAGI1IXENUS, ou mieux MYR- AIECOXENUS ( jiuptjwjÇ , fourmi; g/vos, hôte). Ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Xylophages , créé par nous {Revue entomologique de Silbermacn , 1835, p. 263), avec une espèce des environs de Paris , qui habite dans le nid de la For- mica fusca, et qui a été retrouvée de même dans d'autres contrées de l'Europe fort éloi- gnées les unes des autres. Le type est le M. subterraneus. M. Guérin-Ménevillea dé- couvert depuis, dans la tannée d'une serre chaude des environs de Paris, une seconde espèce de ce genre, à laquelle il a donné le nom de M. vaporariorum. (C.) *MYRMACICELUS (j^PfwiÇ , fourmi; xvAoç, brillant), ins. — Genre de Coléoptè- res tétramères, famille des Curculionides orthocères , division des Apionides, créé par nous {Annales de la Soc. ent. de Fr. , t. 2 , p. 358) et adopté par Schœnherr. Le type, M. formicarius Ch., est originaire de l'Aus- tralie (Port-Jackson). (C.) MYRMARACHNE. arachn. — Syno- nyme de Myrmecia. Voy. ce mot. MYRMECIA (fAvppiS, fourmi), arachn. — Genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées, établi par Latreille, et adopté par tous les aptérologistes. Dans ce genre , singulier par sa forme , les yeux sont au nombre de huit, inégaux entre eux, pla- cés sur trois lignes- sur le devant du céphalo- thorax. La lèvre est ovale, allongée. Les mâchoires sont droites, allongées, dilatées et arrondies à leur extrémité. Les pattes sont allongées , fines; la quatrième et la première paire les plus longues; la seconde ensuite, avec la troisième la plus courte. On ne connaît rien sur les mœurs de ces Ara- néides, qui sont toutes américaines. L'es- pèce type est le Myrmecia fulva Latr. {Ann. des se. nat., toro. III, p. 27); cette jolie sspèce a été rencontrée au Brésil. (H. L.) MYRMECIA, Schreb. {Gen.y n. 177). rot. ph. — Syn. de Tachia, Aubl. * IUYRMEGILLA ( f*%»rè , fourmi ; xe'Uca , courir vite), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Cicindélides, tribu des Cténostomides, établi par M. Tb. Lacordatre ( Révision de la famille des Ckin- délides, 1842, p. 40). Le type, la M. pygmœa Buq., Lac, est originaire du Brésil. (C.) *MYRMECIUM f>wp/«j*t*, verrue). polyp.. — Genre de Spongiaires établi par M. Gold- fuss pour une seule espèce fossile du calcaire jurassique, et caractérisé par sa forme sub- globuleuse avec un grand trou central au sommet; le tissu est formé de fibres serrée? et traversé par des canaux rameux, irradiés de la base à la circonférence. Ce genre diffère trop peu des Siphonia pour en être séparé. (Dm.) *MYRMECIZA. ois. — Groupe d'Oi- seaux indiqué par M. G.-R, Gray {List of gen. Birds., 1841). (E. D.) *MYRMECOBIN.$;. mam. — M. Lesson {Nouv. tabl. du règ. anim. , Mam.> 1842) a créé sous ce nom une petite famille de Didelphes, dans laquelle il ne place que le genre Myrmecobius {Voy. ce mot). M. Wa- terhousse (Water. , Lib. Marsup. , 1841) donne à cette même division le nom de Myrmecobiidœ. (E. D.) * MYRMECOBÏUS (pwppjÇ, fourmi; IY1YR MYR 547 ff'oç, vie), mam. — M. Waterhousse (Proced. soc. Lond. , 1836 ) a décrit sous ce nom un genre de Mammifères de la sous-classe des Didelphes, et qui a pour principaux carac- tères : Huit incisives à la mâchoire supé- rieure et six à l'inférieure ; pas de canines inférieures; molaires au nombre de huit à ■ chaque mâchoire et de chaque côté; tête al- longée ; oreilles droites, médiocres; pieds antérieurs à cinq doigts , les trois médians plus longs; quatre doigts seulement aux pieds postérieurs ; queue médiocre. L'espèce type de ce groupe est le Myr- rnecobius fasciatus Waterh. (loco citalo). 11 a 25 à 27 centimètres du bout du museau à la région de la queue, et cet organe a 17 centimètres. Le pelage est, au-dessus, de la couleur d'ocre rougeâtre , entremêlé de poils blancs; la partie postérieure du corps est ornée de bandes transverses, alternative- ment noires et blanches, disposées d'une manière à peu près analogue à ce qu'on voit chez le Thylacinus cynocephalus. Les par- ties inférieures sont d'un blanc jaunâtre; les pattes antérieures de la même couleur à leur partie interne, et d'un jaune pâle à l'externe; les postérieures sont aussi jaune- pâle, avec la partie interne des tibias blan- châtre et la plante des pieds nue; les poils de la queue sont mélangés de blanc, de noir et d'ocre ; chacune de ces couleurs pré- domine dans ces différentes parties. Cet animal habite la Nouvelle-Hollande, rivière des Cygnes, et il se nourrit presque exclu- sivement de Fourmis, comme l'indique son nom. Une seconde espèce, décrite également par M. Waterhousse et désignée sous la dé- nomination de M. Diemensis , se trouve, comme l'indique son nom , à la terre de Van-Diemen. (E. D.) MYRMECODA ( ^pu^oS-o; , semblable à une fourmi), ins. — Genre d'Hyméno- ptères porte- aiguillons, famille des Mutil- liens, établi par Latreille sur des femelles du genre Thijnnus. En conséquence, ce genre doit être supprimé. Voy. thynnus. MT'IUIECODIA (pvppn»wià»ç, semblable aune verrue), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Cofféacées-Guettar- dées, établi par Jack (in Linn. Transact., XIV, 122). Ses principaux caractères sont : Calice presque entier; corolle quadrifide, dont le tube est velu intérieurement près de l'inser- tion des étamines ; étamines 4, plus courtes que la corolle; style plus long que les éta- mines, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une baie ovée , quadriloculaire et tétrasperme. L'espèce principale de ce genre a été nom- mée par l'auteur Myrmecodia tuberosa; elle a été décrite et figurée par Rumphius (Herb. Amb., VI, p. 119 , t. 55, f. 2). C'est une plante parasite sur les troncs des vieux ar- bres; elle a la forme d'un tubercule grand et irrégulier, duquel s'élèvent quelques bran- ches courtes , à l'extrémité desquelles sont situées les feuilles, Celles-ci sont opposées, pétiolées,obovales-oblongues avec une courte pointe, atténuées sur le pétiole, entières et très lisses. Cette plante croît aux îles Moluques. *MYRMECO\SORPIiUS ( pvou,^, four- mi ; f.opcpï, forme), ins. — M. Westwood a désigné sous cette dénomination , dans la famille des Proctotrupiens , un genre qui paraît différer fort peu du genre Labeo. Il n'y rattache qu'une seule espèce , le M. ru- fescens Westw. (Bl.) *MYRMECOPHAGA (P.vPF^, fourmi; h. — Tribu de la famille des Gombrétacées. Voy. ce mot. MYRQBALANS. bot. ph. — Ce nom a été donné, en Pharmacologie, aux fruits de diverses espèces de Terminalia. Voy. ce mot. MYROBALANUS, Gœrtn. (II, 90, t. 97). bot. ph. — Voy. terminalia, Linn. MYRODENDRON , Schreb. ( Gen. , n. 901). bot. ph. — Syn. d'Humirium, Mart. MYRODIA (pupov, parfum), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées-Hélie- térées, établi par Schreber (Gen., n. 1147) et ne comprenant que trois espèces décrites parDeCandolle (Prodr., 1,477). Ce sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amérique tro- picale qui répandent une légère odeur aro- matique. MYROSMA ( pv'pov , parfum ; larf , odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Cannacées, établi par Linné fils (SuppL, 8) pour des herbes de l'Amérique tropicale. Voy. CANNACÉES. MYROSPERME. Myrospermum (^vp°v, parfum; cm/ppia, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papiliona- cées, tribu des Sophorées, de la Décandrie monogynie dans le système de Linné. Con- sidéré dans les limites que lui assignent MM. De Candolle, Bentham, Endlicher, etc., il correspond aux Myrospermum de Jac- quin, Kunth, ou Calusia de Bertero, et aux Myroxylon de Mutis , ou Toluifera, Linn. En effet , les seuls caractères qui distin- guent ces deux genres , et qui consistent dans les filets des étamines persistants chez ceux-ci et non chez ceux-là, dans les ovules au nombre de 2 seulement chez les der- niers, et chez les premiers de 5 ou 6, parmi lesquels 1 ou 2 seulement se développent en graines, ces caractères sont évidemment in- suffisants pour séparer des groupes géné- riques, et ne peuvent indiquer que de sim- ples sous genres. Circonscrit de la sorte, le' genre Myrosperme se compose d'arbres ou d'arbrisseaux des parties chaudes de l'Amé- rique, devenus célèbres pour les baumes qu'ils produisent. Leurs feuilles, pennées avec foliole impaire, sont marquées de ponctuations et de lignes transparentes; leurs fleurs, blanches ou rosées, forment des grappes axillaires et terminales, et se dis- tinguent parles caractères suivants: Calice largement campanule, comme tronqué à son bord, ou à 5 dents très peu prononcées ; corolle papilionacée , dont l'étendard est large et presque arrondi, étalé, dont les ailes et la carène constituent 4 pétales dis- tincts, linéaires- lancéolés , un peu plus courts; 10 étamines libres; ovaire rétréci en pédicule à sa base, oblong, 2-6-ovulé, portant un peu au-dessous du sommet et sur le côté un style filiforme. Le légume re- pose sur un pédicule nu inférieurement, largement ailé d'un côté à sa partie supé- rieure; il est indéhiscent, et renferme une ou deux graines plongées dans une matière pulpeuse balsamique provenant de la liqué- faction de leur tégument. a. Calusia, Bertero ; Myrospermum, Jacq., Kunth. Étamines à filets persistants; ovaire à 5-6 ovules, dont 1-2 seulement se déve- loppent en graines. b. Myroxylon , Mutis. Étamines à filets tombants ; ovaire 2-ovulé. A ce sous-genre appartiennent deux espèces d'un grand inté- rêt, sur lesquelles nous devons nous arrêter : 1. Myrosperme baume du Pérou, Myro- spermum peruiferum DC. Cette espèce forme un arbre à rameaux arrondis, verru- queux , glabres , de couleur fauve ; ses feuilles sont pennées, avec impaire, com- posées au moins de 11 folioles égales entre elles, alternes, oblongues, obtuses et échan- gées, arrondies à leur base, quelquefois en cœur, très entières, marquées d'un réseau de veines, à ponctuations pellucides, arron- dies ou allongées , coriaces , glabres à leurs deux faces, mais légèrement pubescentes sur leur côte médiane, luisantes en dessus, un peu plus pâles en dessous; leur pétiole com- mun est flexueux. Ses fleurs forment de nombreuses grappes souvent ramassées à l'extrémité des petits rameaux, longues do près de 2 décimètres; elles sont blanches, penchées , assez longuement pédiculées. Le légume est presque coriace, long de plus d'un décimètre, pédicule compris. Cette es- pèce croît spontanément dans le Pérou , la Nouvelle-Grenade, la Colombie. Par les in- cisions que Ton fait à son tronc et à ses grosses branches, elle donne une substance jaune pâle et visqueuse, qui ne tarde pas à se concréter à l'air, et qui n'est autre que le Baume du Pérou. Cette matière doit son odeur balsamique si remarquable surtout 550 MYR à l'acide benzoïque qui y existe en fortes proportions. Recueillie à sa sortie de l'arbre dans de petites calebasses, dans de petits pots ou potiches, ou dans des boîtes de fer- blanc, elle constitue la qualité supérieure du baume du Pérou, ou le baume en coque, qui se distingue par son odeur suave, par sa couleur rouge-doré, et par sa demi-trans- parence ; mais cette qualité est aujourd'hui rare dans le commerce, et celle qu'on y ren- contre le plus habituellement, et qu'on nomme baume noir, s'obtient par ébullition à la manière des extraits; elle se distingue par sa couleur brun-noirâtre , par sa con- sistance de mélasse qui augmente avec le temps, enfin par son odeur beaucoup moins prononcée et moins suave. Cette ma- tière arrive souvent sophistiquée. Son ana- lyse a donné à Stolz : 24 parties d'une ré- sine brune peu soluble; 207 parties d'une résine brune soluble; 690 parties d'une huile volatile particulière; 64 parties d'a- cide benzoïque; 6 parties d'extractif; 9 d'eau et de perte, sur 1000. Le baume du Pérou a eu et conserve encore divers usages en médecine, soit à l'intérieur, soit à l'ex- térieur, surtout à cause de ses propriétés sti- mulantes énergiques ; mais aujourd'hui il a beaucoup perdu de son importance, qui a passé au baume fourni par l'espace sui- vante. 2. Myrosperme baume de Tolu, Myrosper- mum toluiferum A. Rich. Le célèbre au- teur de la Flore du Pérou, Ruiz , dit, dans un de ses mémoires, que l'arbre qui vient de nous occuper fournit à la fois le baume du Pérou et celui de Tolu. Ces substances ne diffèrent, selon lui, que par le mode d'extraction et par la distance des pays d'où elles proviennent; la première nous vient en effet du Pérou, la seconde de Tolu, dans Jâ province de Carthagène. M. A. Richard avait d'afyord adopté cette manière de voir ; mais plus tard , en examinant deux échan- tillons recueillis par M. de Humbolt, il a re- connu que l'arbre d'où provient la dernière de ces deux substances constitue une espèce distincte, à laquelle il a donné le nom qu'elle porte depuis ( voy. A. Richard, Obscrv. sur les genres Toluifera et Myroxylum , etc. ; Annal, des se. natur., lrc sér., t. 2, p. 168). Cette espèce forme un grand et bel arbre , dont le hois , rouge vers le centre , a une MYR odeur de baume ou plutôt de rose; ses ra- meaux sont arrondis, verruqueux et glabres ; ses feuilles sont composées généralement de 7 folioles , dont la terminale, de forme ovale-oblongue, est la plus grande, et dont les autres vont en décroissant graduellement de grandeur; ces folioles sont minces, acu- minées au sommet , très entières et légère- ment ondulées à leurs bords , marquées de points et de petites lignes pellucides, très glabres, luisantes, également vertes à leurs deux faces ; leur pétiole commun est très légèrement flexueux , anguleux , glabre. Cette espèce abonde dans les hautes savanes de Tolu, près de Corozol ; elle est rare dans les montagnes de Turbaco, et se retrouve sur les bords de la Madelaine. Elle donne le baume de Tolu parles incisions faites à son tronc et à ses grosses branches. Cette sub- stance nous arrive en morceaux de grosseur variable, aplatis, de couleur jaune-fauve ou rouiieàtre, luisants, translucides; sa saveur est chaude et douceâtre , laissant un léger sentiment d'âcreté au bout de quelque temps; son odeur est très suave; elle res- semble beaucoup à la qualité supérieure du baume du Pérou, dont elle partage au reste les propriétés, mais à un degré plus pro- noncé. Ses usages médicinaux sont ana- logues à ceux de cette dernière substance, en place de laquelle on l'emploie presque habituellement aujourd'hui; déplus, la suavité de son parfum lui donne un rôle important dans la parfumerie, particuliè- rement en Angleterre. (P. D.) MYROTHECIUM (M.uPov , parfum ; 9*t*, thèque). bot. cr. — Genre de Champignons gastéromycètes , établi par Tode ( Fung. Meckl. , I, 25, t. 5, f. 38) pour de petits Champignons qui croissent sur les arbres et dans les terrains humides. MYROXYLON. bot. ph. —Genre établi par Mutis, et qui rentre dans le genre My- rosperme. Voy. ce mot. *MYRRHA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subtélramères (Trimères aphidiphages de Latreille), créé par Mulsant (Histoire naturelle des Co- léoptères de France, 1846, p. 125 ) dans sa tribu des Sécuripalpes, branche des Haly- ziaires et rameau de ses Mysiates. Ce genre a été formé aux dépens des Cocci- nella, et a pour type : la M. octodecimguttatm MYR MYR iol de Linné (Coccinella) . Elle habite la plus grande partie de l'Europe. (C.) MYRRHE. Myrrha ( f/.uppa , parfum). chim. — La Myrrhe est une gomme résine qui nous arrive d'Arabie et d'Abyssinie, et qu'on présume découler d'un arbre du genre Amyris ou de quelque autre de la famille des Térébinthacées. Le Nouveau-Testament nous apprend que la Myrrhe fut au nombre des présents que les trois rois venus de l'O- rient apportèrent au divin fils de Marie (Saint Matthieu, ch. IV, vers. 11). La Myrrhe se présente en larmes pesan- tes, rouges, demi-transparentes, contenant des stries blanches et semi-circulaires res- semblant à des coups d'ongle, ce qui lui a fait donner le nom de Myrrhe onguiculaire. La saveur en est amère et résineuse ; l'odeur fortementaromatique et cependant agréable. La Myrrhe contient, selon Pelletier, 66 de gomme soluble, et 34 de résine imprégnée d'une petite quantité d'huile essentielle. Il résulte de l'excès du principe gommeux que cette gomme résine est plus soluble dans l'eau que dans l'alcool. La Myrrhe entre dans quelques préparations pharmaceutiques officinales; elle est, du reste, maintenant peu employée. (A. D,) MYRiUIlDIUM, DC. (Prodr., I, 657). BOT. ph. — Voy. pelahgonium, L'Hérit. *MYRRHIMUM (pîppivoç, de Myrrhe). bot. ph. — Genre de la famille des Oliniées (établie aux dépens des Mélastomacées), créé par Schott (in Sprengel Curt. post., 404). Arbustes du Brésil. Voy. oliniêes. MYRRHIS ( fiwppiTvj's , qui a l'odeur de la myrrhe), bot. piï. — Genre de la fa- mille des Ombellifères , tribu des Scandicî- nées , établi par Scopoli ( Flor. carniol. , édit. 2,1, 247), et que beaucoup d'auteurs réunissent au g. Cerfeuil. L'espèce type est désignée sous les noms de Chœrophyllum aromaticum L. MYRSIDIUM, Raf. (Car ait. , t. 20, f. 12). bot. cr. — Syn. de Dasycladus , Ag. MYRSINE (pupcu'vY), Myrte), bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinées- Ardisiées, établi par Linné (Gen., ». 269), et dont les principaux caractères sont : Fleurs polygames dioïques. Calice 5-fide, rarement 4-ou 6-fide; corolle hypogyne, arrondie, à 5, rarement à 4 ou 6 divi- sions; étamines 4-6, insérées au fond de la corolle; filets très courts; anthères dres- sées , à 2 loges s'ouvrant longitudinale- ment ; ovaire à une seule loge, 4-5 ovulé; style simple; stigmate indivis, ou lobé ou frangé. Le fruit est de nature cornée ou crustacée, et monosperme par avortement. Les Myrsine sont des arbustes abondants dans les régions tropicales du globe. Leurs feuilles sont alternes, membraneuses, très entières; leurs fleurs axillaires, réunies en faisceaux ou en ombelles; les mâles sont plus grandes que les femelles. Les espèces de ce genre , au nombre de trente environ, ont été réparties en deux sections, nommées par Alph. De Candolle (in Linn. Transact., XVII, 104 et 112) : Myrsine : fleurs sessiles ou brièvement pé- diculées, fasciculées, à bractées imbriquées, persistantes; Badula : fleurs disposées en grappes , en panicules ou en ombelles. On en cultive principalement deux es- pèces au Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; ce sont les Myrsine af ricana Linn., et retusa Ait. (J.) MYRSINÉES. Myrsineœ. bot. ph. -— Famille de plantes dicotylédones, monopé- tales, hypogynes, établie par R. Browa (Prodr., 532) et généralement adoptée. Ses principaux caractères sont : Fleurs her- uhrodites ou quelquefois unisexuelles par fortement de l'un des sexes, régulières. Calice libre ou très rarement soudé à la base de l'ovaire, à 4 ou 5 divisions. Corolle hy- pogyne ou très rarement périgyne, tubu- leuse, campanulée ou rotacée, à 4 ou 5 di- visions profondes, alternant avec celles d* calice. Etamines insérées au tube ou à la gorge de la corolle, tantôt en nombre égal aux lobes de la corolle , opposées à ces der- niers, et toutes fertiles, à anthères intror- ses; tantôt en nombre double des lobes de la corolle: les unes opposées à ces derniers, et fertiles avec les anthères exlroses, les autres stériles et alternant avec les divisions de la corolle. Filets généralement courts, libres, ou très rarement monadelphes. An- thères ovales ou oblongues, dressées ou in- combantes, distinctes ou conniventes,à 2 lo- ges s'ouvrant longitudinalement ou quelque- fois par le sommet. Ovaire libre ou, très rare- ment, soudé à la base du calice, à une seule loge, contenant un trophosperme central portant un ou plusieurs ovules. Style court, 552 MYR MYR simple; stigmate obtus, aigu, indivis ou ra- rement lobé. Le fruit est un drupe ou une baie très souvent monosperme , rarement oligo- ou polysperme. Graines 4, peltées, ayant leur tégument simple, leur hile con- cave, leur endosperme charnu ou corné, et leur eu bryon cylindrique, un peu recourbé, placé transversalement au hile. Les végétaux compris dans cette famille sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes, rarement opposées ou lernées , simples, entières ou dentées en scie, mem- braneuses, souvent glandulifères, sans sti- pules. Les fleurs, petites, présentent divers modes d'inflorescence. On les trouve assez abondamment dans les régions tropicales du globe. La famille des Myrsinées a les plus grands rapports avec celle des Sapotées (aux dépens de laquelle elle a été formée), par le port et plusieurs caractères de fructification. Elle se rapproche aussi des Primulacées par les étamines opposées aux lobes de la co- rolle , par son ovaire uniloculaire et son trophosperme central; mais le port en est tout-à-fait différent. Voici, d'après Endlicher (Gen. plant., p. 734), l'énumération des diverses tribus établies dans cette famille, avec l'indication des genres que chacune d'elles renferme : Tribu I. — Ardisiées. Étamines stériles nulles. Anthères in- trorses. Ovaire libre. Fruit monosperme. Vallenia, Swartz ( Petesioides , Jacq. ) ; Conomorpha, Alph. DC. (Conostylus, Pohl.); Weigeltia, Alph. DC. ; Cybianthus, Mart. ; Myrsine, Linn. ; Ardisia, Sw. (Anguillaria, Gaertn. ) ; Embelia , Juss. ( Ribesioides , Linn.; Ribes, Burm.); Choripetalum, Alph. DG.; Oncoslemum , Adr. Juss. ; Purkinja, PresL Tribu 2. — Misées. Étamines stériles nulles. Anthères in- trorses. Ovaire soudé. Fruit polysperme. Mœsa, Forsk. (Bœobotrys, Forst. ; Sibou- ratia, Th.). Tribu 3. — Théophrastées. Étamines stériles visibles. Anthères ex- trorses. Ovaire libre. Fruit polysperme. Jacquinia, Linn. (Boncllia, Bert.); Theo- phrasta , Juss. ; Clavija , Ruiz. et Pav. ( Theophrasta, Linn. ; Eresia, Plum.) Genres douteux : Leonia, Ruiz. et Pav. (Steudelia, Mart.) ; Oncinus, Lour. A cette liste, il faudrait peut-être ajouter deux genres à peine connus, et désignés par Thunberg sous les noms de Othera et Orixa. Quant au genre JEgiceras, Gœrtn., qu'on rapporte généralement à la famille des Myr- sinées, M. Endlicher (loc. cit.) propose d'en faire le type d'une petite famille, celle des JEgicérées , et dont les caractères seraient alors les mêmes que ceux du genre dont nous parlons. Voy. .egiceras. (J.) M1RSIFH1LLUM (^vpcrfvyj, Myrte; 07 et de ses fleurs une eau distillée qui était en grande réputation, ainsi que l'atteste le nom d'eau d'ange qu'elle avait reçu. Aujourd'hui ces divers usages sont abandonnés, et les seuls qui permettent de compter le Myrte parmi les végétaux utiles consistent dans l'emploi de ses feuilles, en Italie et en Grèce, pour le tannage, et dans celui de ses fruits, en Toscane, en guise de poivre. 2. Nous nous bornerons à signaler en peu de mots le Myrte Ugni, Myrtus Ugni Molina, espèce du Chili où les indigènes lui donnent le nom d'Ugni, et les Espagnols celui de Murtilla. C'est un arbuste à odeur de musc, déforme arrondie, que distinguent ses feuil- les ovales-aiguës, glabres; ses pédoncules uniflores, presque recourbés, un peu plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils se trouvent; et surtout son calice à 5 lobes réfléchis. Son fruit rouge, arrondi ou ovoïde, assez gros, sertàla fabrication d'une liqueur estimée dans le Chili, et que l'on dit com- parable aux meilleurs vins muscats. B. Rhodomyrtus. Fleurs roses; graines comprimées-planés , rangées régulièrement en deux séries dans chaque loge. Ce sous- genre a été établi pour le Myrte cotonneux, Myrtus tomentosa Ait., joli arbustede l'Inde que l'on cultive dans nos climats en serre tempérée, et que distinguent ses feuilles ovales, à 3 nervures, cotonneuses à leur face inférieure. Ses fleurs, plus grandes que celles du Myrte commun, sont d'un rose dé- licat, sur lequel se détache le rouge assez vif des filets. On le multiplie de boutures faites sur couche chaude. (P. D.) MYRTÉES. Myrleœ. bot. ph. — Sous- ordre ou tribu de la famille des Myrtacées. Voy. ce mot. MYRTILINE (ressemblant au fruit de l'Airelle myrtille), infus. — Genre proposé par M. Bory de Saint-Vincent dans sa fa- mille des Urcéolariées, mais qu'on doit supprimer comme établi seulement sur un des états de certains Vorticelliensqui, après s'être développés par gemmation ou fissi- parité sur des pédoncules simples ou ra- meux, deviennent libres et nagent dans les eaux, en présentant la forme que rappelle le nom de Myrtiline. Ce sont particulière- ment des Epislylis à l'état de liberté qui ont servi à l'établissement de ce genre; ainsi la Myrtilina fraxinea paraît provenir de VEpistylis digitalis (Vorticella digitalis Millier), et la Myrtilina cratœgaria pro- vient de VEpistylis flavicans. Voy. vorti- celle. (Dm.) MYRTILLÏTES. polyp. — Dénomina- tion employée autrefois par les naturalistes pour désigner de petits Spongiaires fossiles, qui ont une certaine ressemblance avec les fruits de l'Airelle myrtille, et qu'on prenait aussi pour des fruits pétrifiés. (Dcj.) MYRTIFHYLLEM , P. Brown (Jam., 152). bot. ph. — Syn. de Psychotria, Linn. MYRTUS. bot. ph. — Voy. myrte. *MYSATELES Qwç, rat; à-rsX^ç, incom- plet), mam. — M. Lesson (Nouv. Tabl. du règn. anim., Mam., 1842) indique sous ce nom un genre de Rongeurs formé aux dé- pens du genre Capromys, et ayant pour type le Capromys prehensilis Pœpp. Voy, l'arti- cle capromys. (E. D.) ♦MYSCEBUS (P.3ç, rat; xTtfoç, singe). mam. — M. Lesson (Spec. des Mam., 1840, et Tabl. du règn. anim. Mam., 1842) donne ce nom à un groupe de Lémuriens, ayant pour type une espèce qu'il désigne sous le nom de Myscebus palmarum, et qui provient de Ma- dagascar. Voy. l'article maki. (E. D.) MYSCOLUS. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Cassini (in Dict. se. nat. , XXV, 60; XXXIV, 83). Herbes méditerranéennes. Voy. COMPOSÉES. *MYSïA ( Mysia , nom mythologique). ins. — Genre de Coléoptères subtétramères (Trimères aphidiphnges de Latreille), éta bli par Mulsant ( Histoire naturelle des Co- léoptères de France, 1846, p. 129), et que l'auteur place dans sa tribu des Sécuri- palpes. Le type est la M. oblongo - gullata de Linn. { Coccinella) . Elle est aphidiphage , habite une partie de l'Europe, et vit aux dépens des pucerons des Pins. (C.) *MYSIENS. Mysil. crust. — M. Milne- Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, désigne sous ce nom une tribu qu'il place dans l'ordre des Stomapodes et dans la famille des Caridioïdes. Les Mysiens ressemblent tellement aux Salicoques, que, jusqu'à ces derniers temps, on a rangé toutes les espèces connues alors dans la section des Décapodes macroures, où ils formaient une famille particulière désignée sous le nom de Schizopodes. Leur carapace s'étend jusqu'à i>58 MYS MYS la base des pédoncules oculaires, et pré- sente , en général , au milieu du front, un rostre rudimentaire. Les antennes sont insé- rées sur deux lignes et conformées comme chez les Salicoques , si ce n'est que l'appen- dice lamelleux de celui de la seconde paire est moins grand. La bouche est située tout près de la base de ces derniers , et se com- pose essentiellement d'une lèvre , d'une paire de mandibules garnies d'une tige palpiforme, d'une lèvre inférieure, et de deux mâchoires lamelleuses ; quelquefois toute la série des membres , qui fait suite à ces appendices, appartient à l'appareil de la locomotion ; mais d'autres fois une ou même deux paires de ces organes constituent des pattes-mâchoires, sans toutefois que leur, forme diffère beaucoup de celle des pattes thoraciques. Ces pattes présentent chacune deux branches très développées , et portées sur un article basilaire très court, de ma- nière qu'elles paraissent être bifides dès leur base; enfin , l'abdomen est de longueur mé- diocre, et les fausses pattes, fixées à ces premiers anneaux, sont quelquefois rudi- mentaires. Cette tribu renferme trois genres bien caractérisés, désignés sous les noms de My- sis , Cynthia et Thysanopoda. Voyez ces mots. (H. L.) MYSIS ( nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Stomapodes, de la fa- mille des Mysiens, composé de quelques petits Crustacés, qui, par la forme générale de leur corps , ressemblent extrêmement aux Salicoques, et qui, à raison de cette analogie , ont été rangés , par la plupart des naturalistes, parmi les Décapodes, mais l'absence complète de branchies et la con- formation des membres semblent les rap- procher davantage des Amphions et des au- tres Stomapodes; et tout en reconnais- sant qu'ils établissent le passage entre ces deux ordres, M. Milne Edwards a cru de- voir les placer ici plutôt que dans l'ordre des Décapodes : marche qui, au reste, a été aussi adoptée par Latreille dans ses der- niers ouvrages. Ces Crustacés ont le corps étroit, allongé; leur carapace recouvre l'ex- trémité antérieure du front, ainsi que la majeure partie du thorax; les antennes in- ternes s'insèrent au-dessous des yeux; il n'y a point de branchies thoraciques; il y a une ou deux paires de pattes-mâchoires ; les pattes postérieures sont complètes ; les fausses pattes abdominales sont très petites et dépourvues d'appendices branchiaux ; l'abdomen est allongé , presque cylindrique, et graduellement rétréci d'avant en arrière. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il n'existe aucun vestige de branchies, soit à la voûte des flancs, soit à la base des pattes, soit à la partie inférieure de l'abdomen , et le seul appendice qui paraisse être modifié dans sa structure, de manière à devenir plus propre que le reste du corps à remplir la fonction d'un organe de respiration, est le fouet des pattes-mâchoires de la première paire, dont la disposition est du reste presque la même que celle qu'on remarque chez un grand nombre de Crustacés pourvus de branchies. Quelques auteurs donnent le nom de bran- chie à l'article basilaire de la branche ex- terne , ou palpes des pattes thoraciques, mais sans étayer cette détermination d'au- cun argument qui puisse la faire adopter. M. Thompson a observé la circulation des Mysis, et a constaté que le cœur de ces Crustacés est allongé , occupe la partie pos- térieure du thorax, et donne naissance antérieurement à un vaisseau grêle qui se porte au-dessus de l'estomac, et se continue en arrière avec une grosse artère abdomi- nale; enfin, de chaque côté, il reçoit un vaisseau qui paraît être un tronc brancho- cardiaque. Les pulsations du cœur sont si rapides, qu'elles ressemblent à des vibra- tions, et le sang est si transparent et si peu coloré, qu'on n'en distingue le mouvement qu'à raison des globules qui y flottent. M. Thompson pense que ce vaisseau abdo- minal présente de chaque côté, vers son ex- trémité postérieure, une ouverture garnie de valvules, par laquelle le sang pénètre dans deux conduits veineux situés de cha- que côté de l'intestin , et que c'est par ces derniers vaisseaux que ce liquide revient vers un grand sinus situé sous le cœur. Ce naturaliste a enrichi aussi l'histoire de ces Crustacés par des observations très intéres- santes sur leur développement. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les œufs éclosent dans l'espèce de poche située sous le thorax , et les jeunes Mysis y demeurent pendant les premiers temps de la vie; on les y trouve sériés les uns contre les autres, ayant la MYS MYS 559 tête dirigée vers le sternum de ia mère, et leur corps recourbé en avant. Leur forme s'éloigne beaucoup de celle des individus adultes. Les plus jeunes ont la tête grosse et le corps pyriforrne ; on leur voit de chaque côté deux petits membres styliformes. Bien- tôt l'extrémité postérieure s'allonge et se bifurque , le nombre des membres augmente, les yeux pédoncules et les antennes se mon- trent, et les divisions entre la tête, le tho- rax et l'abdomen deviennent distinctes. Enfin ce n'est qu'après leur sortie de la poche ovifère qu'ils acquièrent tout à-fait la forme qu'ils doivent conserver, et que la branchie interne de leurs pattes présente une tige terminale multi-articulée. Les Mysis habitent TOcéan et la Méditer- ranée ; ils nagent dans la mer réunis en troupes nombreuses, et paraissent abonder surtout vers le Nord. Suivant Othon Fabri- cius, ces petits Crustacés constitueraient l'aliment principal des Baleines. Le Mysis spinuleux , 31ysis spinulosus Leach , peut être considéré comme le re- présentant de cette coupe générique ; il se trouve dans la Manche ainsi que sur les côtes de la Vendée. (II. L.) MYSLEMUR. mah. — Syn. de Mijspi- thecus. *MYSORINE. min.— Espèce de carbonate de Cuivre, de la tribu des Adélomorphes, mais qui n'est peut-être qu'une variété de la Malachite. Voy. carbonates. *MYSPITHECES ( f*vç , rat ; wfOrjxoç , singe ). mam. — M. de Blainville, d'après M. Lesson (Sp. des Mamm.> 4 840), in- dique sous ce nom une des subdivisions du groupe naturel des Galéopithèques. Voy. ce mot. (E. D.) *MYSSOSODUS (fxûç, souris; crwÇw , mettre à l'abri), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, proposé par Megerle , et cité par Faldermann (Fauna transcau- casica, 1, p. 61, 53). Les deux espèces qu'on rapporte à ce genre sont les M. irre- gularis Stéven, et Schœnherri Fald. Elles se rencontrent dans les provinces méridio- nales de la Russie. (C.) MYSTACIDA (^va, bouche), annél.? — Leuckart a publié en 1827 la description d'un genre de Vers que l'on a rapporté à l'ordre des Trématodes, mais qui n'a pas les caractères de ces animaux, ainsi que M. Loven s'en est assuré plus récem- ment. Les Myzostomes sont parasites des Comatules, et l'on en a trouvé sur l'espèce de la Méditerranée ainsi que sur celle des côtes de Norvège. Voici comment M. Loven résume leurs caractères génériques : Corps mou, inarticulé, déprimé, dis- coïde; une trompe rétractile, nue; anus op- posé à la bouche; des suçoirs latéraux op- posés; pieds inférieurs articulés, pourvus de crochets; organes génitaux doubles, sans crochets. Plusieurs de ces caractères tendraient à faire placer les Myzostomes parmi les Anné- lides sétigères, tandis que d'autres semblent les en éloigner. (P. G.) ss NABALUS,Cass. (inDict. se. wa*.,XLIII, 2S1). bot. ph. — Voy. prenanthes, Gaertn. *NABEA, Lehm. (Index sem. hort. Ham- burg. , 1831 ). bot. pu. — Syn. de Macna- ~bia, Ben th. *KABICULA ( de Nabis), ms. — Genre de Réduviens (voy. ce mot), voisin de ce- lui des Nabis, créé par M. Kirby (Fauna bor. Amer., 1837), et ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces. (E. D„) NABIS, ms. — Genre d'Hémiptères hété- roptères, de la division des Géocorises, famille des Réduviens, créé par Latreille (Gênera Crust. et Ins., III, 1807) aux dépens des lieduvius de Fabricius , adopté par tous les en- tomologistes, et qui, dans ces derniers temps, a été partagé en plusieurs groupes distincts. Les Nabis sont principalement caractérisés par leurs antennes grêles, à articles presque égaux, par leur corselet conique, leurs cuis- ses grêles et leur bec très long. Ces Insectes ont beaucoup de rapports avec les Rcduvim (voy. ce mot); ils s'en distinguent particuliè- rement par leurs antennes insérées plus bas, et par l'extrémité de leur tête n'offrant pas d'impression transverse. Ils ont les mêmes mœurs et se nourrissent d'Insectes. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces., et MM. Amyot et Serville (Hémi- ptères des Suites à Buffon-Roret) n'en décri- vent que cinq. Nous citerons principalement le Nabis aplera Latr. (loco citato), Reduvius aplerus Fabr., qui se trouve communément aux environs de Paris, vers la fin de l'été, sur le tronc des arbres. (E. D.) NABLOMUM. bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (in Dict. se. nat., XXXIV, 101). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. com- posées. *IVACCARIA, Endl. (Gen. pi., p. 6, n. 68). bot. cb. — Syn. de Chœtospora, Agardh. NACELLE, moll. — - Nom vulgaire de la NAC NAG 563 Crepidula fornicata , et dénomination pro- posée d'abord par Lamarck pour le genre qu'il nomma plus tard Navicelle. (Duj.) *NACELLE. Cymba. acal.— Genre d'A- calèphes diphyides, établi par MM. Quoy et Gaimard pour une espèce trouvée auprès de Gibraltar, C. sagitta, qu'Eschscholtz réunit avec l'Ennéagone et la Cuboïde en ,un seul genre, ayant pour caractères : un conduit nourricier muni de plusieurs petits tubes suceurs, et une pièce antérieure mu- nie d'une petite cavité natatoire saillante comme un tube. Suivant les auteurs de ce genre et M. de Blainville, la Nacelle est pourvue d'un grand suçoir exsertile probos- • cidiforme ayant à sa base un amas d'or- ganes ovariformes , logée dans une excava- tion unique , assez profonde , d'un organe natateur naviforme, recevant et cachant en partie l'organe natateur postérieur; celui-ci est sagittiforme, percé en arrière d'un ori- fice arrondi, couronné de pointes, et creusé à son bord libre par une gouttière longitu- dinale. Le corps est gélatineux, résistant et presque diaphane. M. Lesson admet la Na- celle comme premier sous-genre des Micro- diphyes, qui constituent sa tribu entière des Monogastriques, ayant un seul sac stoma- cal exsertile, dilatable, probosci forme, por- teur à sa base d'organes qui semblent être des ovaires, et logé dans un nucléus unilo- culaire. L'estomac, allongé, est terminé par une bouche en ventouse. (Duj.) *NACERDES («*»p<%, nuisible), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sténélytres, tribu des OEdémérites, proposé par Steven et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., pag. 250), qui en men- tionne 29 espèces; 11 appartiennent à l'A- mérique , 7 à l'Afrique , 4 à l'Australie, 3 a l'Asie, 2 à l'Europe, et 2 sont de patrie inconnue. Nous citerons comme faisant par- tie de ce genre les espèces suivantes : Dryops livida, notata , vittata et suturait* d'Ol. On rencontre lVéquement la seconde sur les bâtiments à voiles, et on la reçoit aussi des divers points du globe. (G.) *NACIBA. ois. — M. Lesson (Traité d'Ornithologie, 1831) indique sous cette dénomination un genre d'Oiseaux voisin du groupe des Calao. (E. D.) NACIBEA,Aubl. (Guian., I, 96, t. 37). bot. pu. — Syn. de Maneltia, Mulis. ♦NACLIA. ins.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Lithosides, établi parM.Boisduval et adopté par M. Du- ponchel (Hist. des Lépid. d'Europe). L'espèce type, Nadia ancilla (Noctua ancilla Linn. , Bombyx obscura Fab. , B. ancilla Hubn. , Ochs., Callimorpha ancilla God.), habite la France et l'Allemagne. (L.) NACRE, moll. — Portion du test de s Mollusques, douée de reflets brillants iri- sés , qui tiennent à la structure même de sa surface , comme on le prouve en prenant avec la cire à cacheter, avec la gélatine, ou même avec l'alliage fusible de Darcet, une empreinte qui montre les mêmes reflets iri- sés. Toute portion nacrée paraît formée de lames parallèles très minces, lesquelles par le polissage sont coupées très oblique- ment , et présentent des sillons très fins à la surface. Cependant ce ne sont pas ces sillons mêmes, comme on l'a supposé, qui produisent les jeux de lumière particuliers à la Nacre; c'est plus probablement une disposition striée de la surface de chaque lame, puisque là où l'on ne peut supposer que les lames sont coupées obliquement, dans l'intérieur des Troques, par exemple, l'éclat irisé n'est pas moins vif que sur la Nacre polie artificiellement. Les parties du test qui sont formées de fibres dressées, pa- rallèles, comme la couche externe des co- quilles de Pinne ou de Moule, ne peuvent au contraire jamais présenter des reflets na- crés ; voilà pourquoi les marchands et les amateurs qui veulent donner plus d'éclat aux coquilles, en dissolvent la couche ex- terne au moyen d'un acide pour mettre la Nacre à découvert. La Nacre, qui n'est que du carbonate de chaux presque seul , mêlé d'un peu de matière animale, est identique avec la substance des perles , ou plutôt celles-ci ne sont que de la Nacre sécrétée isolément, en forme de globules, dans des lacunes du manteau. Il n'y a guère de Mol- lusques à test nacré dans le manteau des- quels on n'ait eu l'occasion de trouver de petites perles. Les Mulettes ou Moules d'eau douce, dans le Rhin et dans les rivières de l'Europe septentrionale, ont même donné quelquefois d'assez belles perles ; mais celle de la grande Avicule ou Pintadine mère- perle (Meleagrina margaritifera) sont les plus belles, et ce sont aussi les valves dt 564 InyIvU cette coquille qui fournissent presque ex- clusivement la Nacre employée dans les arts. En effet, pour se procurer quelques perles seulement, on est obligé de retirer du fond de la mer un très grand nombre de ces coquilles, caria plupart sont dépourvues de ces productions accidentelles ou ano- males. Plusieurs coquilles des genres Turbo et Troque fournissent une Nacre très bril- lante d'un vert doré; certaines Haliotides ont leur Nacre richement ornée des couleurs les plus vives et les plus foncées, en zones sinueuses, ou enroulées et entremêlées de bandes noires. L'art de fa bijouterie en a tiré un fort heureux parti. Certains genres de coquilles, au contraire, sont constamment dépourvus de Nacre : tels sont toutes les Conques et les Cardiacés parmi les Conchi- fères; telles sont aussi toutes les coquilles terrestres. (Duj.) NACRÉ (grand et petit), ins.— Nom vul- gaire de deux espèces de Papillons du genre Ârgynne, YArgynnislathoniaelVArg. pan- dora. Voy. argynne, NACRITE. min. —Substance d'un gris perlé, en grains faiblement agglutinés qui, humectés et passés avec frottement entre les doigts , s'y attachent sous la forme d'un enduit nacré. Elle fait partie des Silicates alumineux, et son analyse a donné, d'après Vauquelin ( Bull, de la Soc. philom. ) : Si- lice, 56 ; Alumine, 18 ; Potasse, 8 ; Chaux, 5; oxyde de Fer, 4; Eau, 6; perte, 5. La Na- crile se trouve en petites masses dans les fissures des roches micacées et talqueuses des Alpes. NADDI. ois. — Espèce du genre Sterne. Voy. ce mot. (E. D.) NADINEL. rept. — L'un des noms lan- guedociens de l'Orvet. Voy. ce mot. (E. D.) N.EMASPQRA, Ehrenb. (in Hor. phys., t. 18, f. 7). bot. cr. — Syn. de Phoma , Fries. N/EMATELLA. bot. cr. — Genre de Champignons hyménomycètes , établi par Fries (Syst. II, 327) pour de petits Cham- pignons qui croissent sur les autres végé- taux. Voy. MYCOLOGIE. *N,EMORHEOUS. mam. — M. Hamil- ton Smith (in Griff. an Kingd. , 1827) indique sous ce nom une subdivision du grand genre Antilope, et il n'y place qu'une espèce, Y Antilope Sumatrensis , dont il dis- NAÏ tingue deux variétés , les il. Duvaucelii et goral. (E. D.) *N.4EOGENUS (vat'c, j'habite ; -,~, terre). ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères, de la famille des Lygéites, créé par M. de Laporte , comte de Caslelnau ( Essai d'une classif. des Hémipt., 1833). Ce genre, qui est très voisin de celui des Xylocoris, de M. Léon Dufour, ne contient qu'une espèce, désignée par M. de Laporte sous le nom de Nœogenus erythrocephalus. (E. D.) HTJSSA. crust. — Voy. nésée. N-/EVIELLE. rept. — Nom français du Coluber nœvius. (E. D.) NAGASSARIUM , Rumph. ( Amboin. auct., t. 2). bot. ph. — Syn. deMesua, Linn. NAGEOIRE. Pinna. — On donne ce nom à l'organe locomoteur des Poissons. Voy. ce mot. NAGEURS, mam. —Voy. natantia. NAGEURS. Natatores. ois. —M. Vieillot ( Ornith. ) indique sous ce nom son cin- quième ordre de la classe des Oiseaux , et il y place les genres Frégate , Cormoran , Pélican, Fou, Paille-en -Queue, Anhinga , Grèbe-Foulque, Grèbe, Plongeon, Harle, Canard, Stercoraire, Mouette, Sterne, Bec- en-Ciseaux, Pétrel, Albatros, Guillemot, Macareux, Sphénisque et Manchot. Voy. ces divers mots. (E. D ) NAGOR. mam. — Une espèce d'Antilope, Antilope nagor , est devenue , sous la déno- mination de Nagor, pour M. Ogilby (Proc. zool. Soc. Lond., 1836), le type d'un petit groupe distinct, qui n'est généralement pas adopté. Voy. l'article antilope. (E. D.) NAÏA. rept. — Voy. naja. NAÏADE. Najas (nom mythologique). bot. pu. — Genre de la famille des Naïadces, établi par Willdenow (in act. Acad. Berolin., 1798, p. 87). Ses principaux caractères sont : Fleurs dioïques, solitaires aux aisselles des feuilles. FI. mâles: Enveloppe double, l'exté- rieure en forme de coiffe à deux lobes. An- thère sessile, tétragone, 4-loculaire. FI. fe- melles : Ovaire sessile, oblong, à une seule loge uni-ovulée. Styles 2-3, subulés , con- tinus à l'ovaire et supportant chacun un stigmate. Le fruit est une nucule mono- sperme , à épicarpe membraneux. Les Naïades sont des herbes aquatiques, abondantes surtout dans les étangs de l'Eu» NAI NAI 565 ropecentrnîe; à feuilles alternes, linéaires, dilatées à la base, dentées, mucronées. Ces plantes offrent peu d'intérêt, si ce n'est au cultivateur qui peut en faire d'assez bons engrais. (B.) NAÏADE, annél. — Voy. nais. NAÏADÉES. Naiadeœ. bot. ph. — Fa- mille de plantes monocotylédones aquati- ques. A.-L. de Jussieu avait établi sous ce nom (Gênera, p. 18) une famille qu'il avait placée à l'extrémité de sa classe des Acoty- lédons, à la suite des Fougères. La place et la circonscription assignées par lui à ce groupe ne pouvaient guère être conservées. En effet, d'un côté, l'embryon monocotylé- donési nettement caractérisé de ces plantes les éloignait des Acotylédons ; de l'autre, on trouvait réunies dans cette famille hétéro- gène des Characées (Chara), les Lemnacées (Lenticula, Tourn.), des Haloragées (Hippu- ris et Myriophyllum),\es Cératophyllées (Ce- ratophyllum), des Saururées (Saururus, Aponogetun), les Callitrichinées (Calhlriche) , et les Naïadées proprement dites. Dans son Tableau du règne végétal, Ventenat modifia ce groupe , et réunit en une seule famille , sous le nom de Fluviales , les genres qui correspondent à la famille dont nous nous occupons ici. Cette nouvelle famille a été admise par la majorité des botanistes , et elle a reçu postérieurement de L.-C. Richard le nom de Polamuphdes , et de M. A. Ri- chard celui de Naïadces, que nous adoptons ici avec M. Endlicher. Au reste, le nom de Fluviales est employé encore aujourd'hui par quelques botanistes , notamment par M. Kunth (Enumer., III, pag. 111). Les plantes comprises dans la famille des Naïadées , telle que la circonscrivent la plu - part des botanistes modernes, sont des her- bes aquatiques, submergées, ou qui viennent seulement fleurir à la surface des eaux ; leur tige est noueuse, le plus souvent ram- pante; leurs feuilles sont alternes, très ra- rement opposées , planes, le plus souvent entières, embrassantes ou engainantes à leur base, accompagnées de stipules inlra- pétiolaires, membraneuses, embrassantes. Leurs fleurs sont monoïques, rarement dioï- ques , solitaires ou groupées à l'aisselle des feuilles, ou bien réunies en épi ; les femelles sont ordinairement plus nombreuses, et pla- cées plus haut sur la plante que les mâles. En guise de périanthe, elles présentent des enveloppes de forme et d'apparence diver- ses, tantôt recouvrant l'anthère et se dé- chirant ensuite plus ou moins irrégulière- ment, tantôt formant une sorte de cupule qui entoure la base de l'étamine, tantôt enfin revêtant tellement les caractères d'un périanthe normal (Potamogeton) qu'il esfc difficile de lui en refuser le nom. Les éta- mines présentent aussi de nombreuses va- riations : leur anthère est tantôt sessile, tan- tôt pourvue d'un filet de longueur variable, à 1-2-4 loges, le plus souvent portées sur un connectif épais , et contenant un pollen globuleux dans certains genres, allongé-fili- forme ou confervoïde dans les autres. Les pistils sont solitaires, ou groupés par 2 ou 4, se touchant alors par des faces planes, très rarement entourés à leur base par un pé- rianthe rudimentaire ; chacun d'eux ren- ferme , dans une loge unique , un ovule or- dinairementsuspendu,plusrarementdressé; il est surmonté d'un style simple que ter- mine un stigmate (quelquefois deux) souvent large et pelté. Le fruit , généralement sec, renferme une seule graine dressée ou sus- pendue comme l'ovule, dépourvue d'albu- men, dont l'embryon présente une longue et grosse tigelle (embryon macropode L.-C. Ri- chard), etun cotylédon grêle, parfois enroulé en crosse, à la jonction desquels existe une fente gemmulaire. On voit que les caractères des Naïadées sont tous sujets à des variations plus ou moins nombreuses ; aussi peut-on les sub- diviser en plusieurs groupes ou tribus, divi- sion qui devient très avantageuse dans un groupe si polytype. Voici le tableau et les caractères de ces tribus, tels que les présente M. Kunth {Enumerat., t. III, p. 111) : I. Naïadées. Style très court; 2-3 stig- mates allongés; graine dressée; embryon droit; pollen globuleux Feuilles ternées ou opposées, sans nervures, dentelées. Najas, Lin. ; Cauhnia, Willd. II. Zostekées. 1 style; 2 stigmates allon- gés; graine suspendue; cotylédon grêle, naissant vers un côté de la tigelle; pollen confervoïde. Zostera, Lin. (ex parle); Cymodocea, Kccnig. III. Posidoniées. Fleurs pseudo -herma- phrodites, en épi; stigmate presque sessile, 56( NAÏ NAI entier; graine pariétale; cotylédon logé dans une fente de la tigelle, allongé, courbé- infléchi ; pollen confervoïde. Cette section de- vra probablernentêtreréunieà la précédente. Thalassia, Solan. ; Posidonia, Kœnig. IV. Ruppiées. Fleurs pseudo-hermaphro- dites , en épi; stigmate sessile , entier; graine suspendue; cotylédon supère, grêle, incombant sur la tigelle; pollen en forme de boyau , courbé. Ruppia, Lin. V. Zannichelliées. Style allongé ; stig- mate élargi, entier; graine suspendue; co- tylédon supère, allongé, recourbé en crosse; pollen globuleux. Zannichellia, Mien. ; Althenia, F. Petit. VI. Potamogétonées. Fleurs pseudo-her- maphrodites , les mâles pourvues d'une brac- tée; stigmate presque sessile, simple; coty- lédon supère courbé en crochet ; pollen glo- baleux. Potamogeton , Lin. Certaines des tribus dont nous venons de donner le tableau ont été élevées au rang de familles distinctes par quelques botanis- tes. Telles sont celles des Potamées et des Zostérées. Les Naïadées sont répandues dans les eaux douces et salées de tous les climats. Aucune d'elle n'est importante par ses applications. Les seules qu'on puisse citer comme ayant quelque utilité sont : le Potamogeton natans, dont le rhizome sert d'aliment en Sibérie ; et les Zostera, dont les feuilles, rejetées par les vagues de la mer, sont recueillies pour servir comme engrais , comme paille d'em- ballage, et pour la confection de matelas très peu moelleux , mais économiques. (P. D.) NAIDE. annél. — Nom que l'on applique quelquefois au genre des Nais. Voyez ce mot. (E. D.) * NAIDINA. annél. — M. Ehrenberg (Symb. phys., 1831) donne le nom delVai- dina à une famille d'Annélides dont le genre principal est celui des Nais. Voyez ce mot. (E. D.) NAIN. Nanus. térat. — On donne ce nom, en Anthropologie, à tous les indivi- dus dont la taille est beaucoup plus petite, relativement, que la taille ordinaire. Voy. l'article races humaines. NAIN FLAGEOLET et NAIN D'AMÉ- RIQUE, bot. ph. — Noms vulgaires de deui variétés du Haricot renflé, Phaseolus lumi- dus Savi. Voy. haricot. *NAINEFJS {Nais et Nereis) annél. — Genre de la famille des Néréiscolés, établi par M. de Blainville pour y placer le Nais quadricuspidata. (P. G.) NAIS (nom mythologique), annél. — Genre d'animaux articulés de la classe des Chétopodes de M. de Blainville, de celle des Vers de Lamarck, et de celle des Vers à sang rouge ou Annélides à soie de G. CuYier et de la plupart des auteurs mo- dernes. Muller a créé (Die Wurmer der sussen und Salzigen Vassers , 1771) ce genre sous la dénomination de Nais, tiré du surnom mythologique de l'une des Naïa- des; depuis, ce nom a été légèrement et à tort modifié par quelques auteurs : ainsi Bruguière (Planches de l'Encyclopédie métho- dique) l'indique sous le nom de Nayade, et d'autres auteurs l'ont désigné sous les noms de Naide et de Nàiade. Enfin , pour mettre le comble à la confusion, Lamouroux a pro- posé la même dénomination de Nais pour désigner un genre de Polypiers de la famille des Tubulariées, et auquel on avait antérieu- rement donné le nom de Plumatelle. Voy. ce mot. Les Nais ont pour caractères : Corps plus ou moins allongé, filiforme, aplati, articulé; chaque articulation pourvue d'une paire d'appendices sétacés, simples ou fascicules; bouche et anus terminaux ; la première sans tentacules, mais quelquefois avec des points oculaires. Ces auimaux ont beaucoup de rapports avec certaines espèces de Néréides, et surtout avec les Lombrics; leur canal intestinal est sim- ple, étendu d'une extrémité à l'autre du corps, et adhérent à l'enveloppe extérieure par des brides celluleuses; la bouche es? ronde, terminale , sans traces de tentacules ni d'appareil masticateur; l'anus est égale- ment terminal et arrondi; on voit tout le long du dos de l'animal un vaisseau flexueux rempli d'un fluide coloré en rouge, comme cela a lieu dans les Néréides. Il n'y a aucune trace de branchies sur aucun des anneaux, mais tous ou presque tous sont pourvus à droite et à gauche d'épines calcaréo-cornées simples et quelquefois fasciculées, mais tou- jours en petit nombre, un peu comme dans NAI NAI 567 les Lombrics. Le système nerveux ne nous est pas connu. LesNaïsvivent presque constamment dans les eaux douces, courantes ou stagnantes , ^ dans la vase et la terre molle qui les bor- p, dent, et rarement à découvert. Elles se nourrissent de très petits animaux infusoires ou mous qu'elles avalent probablement tout entiers. Leur mode de reproduction, que l'on ne connaissait pas bien autrefois, est l'oviparité. Bosc avait déjà dit que les Nais pondaient des œufs, et ce fait dont quelques auteurs doutaient est aujourd'hui tout-à- fait constaté, surtout d'après les belles ob- servations de M. Dugès. Les œufs de ces Annélides, et particulièrement ceux de la Nais filiformis qui a été le plus étudiée, sont ronds , blancs et contenus dans une capsule ovale, et qui présente à chaque pôle un petit tubercule rappelant celui du cocon de cer- taines Hirudinées ; la capsule est transparente et laisse voir les œufs qui sont dans son in- térieur» Ceux-ci, au moment de la ponte, semblent composés d'une seule substance granuleuse, à grains à peu près égaux et de forme ronde; lors de l'éclosion , les petits brisent leur œuf avant que la capsule ne s'ouvre; ils sont mous, sans yeux, comme les adultes, avec un tubercule ventral quia quelque chose de celui des Lombrics; leur bouche étant un peu inférieure , on ne voit le plus souvent sur les côtés de chacun de leurs anneaux qu'une seule paire de soies; mais, dans une certaine position, on en dis- tingue deux à la plupart comme à la partie antérieure des adultes; M. P. Gervais, qui a étudié les jeunes du Nais fiiiformis, n'a pas vu de soies à faisceaux à l'extrémité posté- rieure. D'après les expériences de Trembley et de Roësel , il paraîtrait que les Nais peu- vent être multipliées artificiellement en cou- pant transversalement leur corps en plusieurs tronçons ; et ce fait est aujourd'hui acquis à la science par de nouvelles expériences. Plusieurs groupes ont été formés aux dé- pens des Nais de Millier; mais les espèces de ce genre sont encore trop peu connues pour que l'on puisse reconnaître d'une ma- nière certaine la bonté de ces divisions. Ocken a formé avec le nom de Dero, qui correspond à celui de Xantho de M. Dutro- chet, un groupe pour la Nais digitata de Millier ; de Lamarck a créé le genre Slylaria pour la Nais proboscidea ; enfin MM. Ehren- berg et P. Gervais ont créé plusieurs autres groupes distincts. Pour nous, nous n'indi- querons qu'avec doute la plupart des espèces décrites par les auteurs, et nous suivrons la classification qui a été indiquée par M. P. Gervais dans les Bulletins de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxel- les (année 1838, t. V, p. 13). I. Genre JEolosoma, Ehrenberg. Les articles garnis de faisceaux de soies bilatéraux ; point de crochets ventraux ; ocel- les et appendices terminaux nuls. Trois espèces de ce groupe ont été décrites par M. Ehrenberg (Symbolœ physicœ); ce sont les: JEolosoma Hemprichii Ehr. (loco citalo). — De Nubie. JEolosoma décorum Ehr. (idem). — De Prusse. JEolosoma quaternapium Ehr. ( ibid. ). — De Prusse. M. P. Gervais, qui a changé le nom d'^o- losoma en celui ù'JEolonais, dit qu'il croit qu'une espèce de ce groupe a été trouvée dans l'un des bassins du Muséum d'histoire naturelle de Paris. IL Genre Chœtogaster , Ehrenberg. Point de soies latérales; des crochets sous le ventre et un faisceau biparti auprès de la bouche; pas d'ocelles ni d'appendices ter- minaux. Les espèces de ce groupe sont les : Chœtogaster Linnei Baër ( Nova acta nat. Curios., XIII, pi, 29, f. 22 et 24).— Cette es- pèce , d'abord trouvée en Allemagne, a été rencontrée en abondance auprès de Paris, et on a vu qu'elle se reproduisait à la manière des autres Nais, par scissiparité. Les nou- veaux individus se développent à la partie postérieure de celui qui leur donne nais- sance. Chœtogaster furcatus Ehr. (Symbolœ phy- sicœ). — De Prusse. Chœtogaster niveus Ehr. {loco citalo). — De Prusse. On doit sans doute rapporter à ce groupe les Nais dtaphana et perversa Grithuisen (Nov. act. nat. Curios., XIX, pi. 24). III. Genre Blanonais, P. Gervais. Des soies latérales et des crochets ventraux; 568 NAI NAI corps filiforme, cylindrique, atténué plus ou moins à ses extrémités; point d'appendices terminaux; ocelles nuls, d'où est venu le nom du groupe. Les espèces sont: Nais vermicularis Linné, Gm. , Roësel (Encycl. mélhod., pi. 52, fig. 1). — Commune partout et se trouvant souvent aux environs de Paris. Nais littoralis Linn., Gm., Mull. {Zool. dan., VI, f. 80, fig. 1-8; Encycl. mélhod., pi. 54, fig. 4-10). — De Danemarck; a été trouvée à la Rochelle. Nais filiformis Blainv. (Dict. se. nat., t. XXIV, 1825, p. 120). — Cette espèce, que l'on peut considérer comme type du genre , a le corps très allongé, filiforme, de 5 à 6 pouces de long sur 1/2 ligne de diamètre; une trompe en avant ; pas de digitations en arrière ; chaque articulation pourvue d'une paire de soies longues et grêles. M. de Blain- ville l'a trouvée dans les ruisseaux delà haute Normandie; selon M. P. Gervais, il est pro- bable qu'elle habite aussi la Belgique. IV. Genre Opsonais, P. Gervais. Des soies latérales et des crochets ven- traux; point d'appendices terminaux; corps filiforme, quelquefois peu atténué à ses ex- trémités; soies latérales variables; deux ocel- les sur l'extrémité antérieure. Espèces : Nais marina Oth., Fab. (Faun. groeland., p. 215, il. 295).— Du Groenland. Opsonais elinguis Muller. — De Dane- marck. Opsonais obtusaP. Gervais (loco citalo). Espèce remarquable par ses extrémités cé- phalique et anale obtuses , au lieu d'être effilées comme chez la plupart des espèces; à soies courtes; les points oculaires noirs, et la couleur du corps blanchâtre. On la trouve assez souvent dans les tubes des Plumalelles, où elle s'enfonce, ainsi que la Nais digilata, après que l'animal a été détruit. A été prise communément à Plessis Piquet , près Paris. V. Genre Pristina, Ehrenberg. Des soies latérales assez longues ; des cro- chets ventraux ; ocelles nuls; la lèvre supé- rieure prolongée en une trompe filiforme garnie de soies. Ce groupe ne comprend que deux espèces : Pristina longiseta Ehr. (loco citato). — De Prusse. Pristina inœqualis Ehrenb. (idem). — De Prusse. M. P. Gervais a changé, pour plus d'uni- formité, le nom de Pristina en celui de Pris- tinais. VI. Genre Stvlina, de Lamarck. Tête à deux ocelles ; trompe manquant de soies, à base ciliée; en outre, les carac- tères des genres précédents. Une seule espèce entre dans ce groupe; c'est la Nais proboscidea Linné, Gmelin , Muller (Encycl. méth. , pi. 53, fig. 1 et 8). C'est le Millepied a dard de Trembley ; son corps est long de 3 à 4 lignes, de couleur hyaline ; tous les segments sont pourvus de chaque côté d'une soie simple et fort longue ; l'ex- trémité antérieure est bifide, d'où sort une trompe aiguë; il y a deux points oculaires; l'anus est terminal. Cette espèce se trouve dans les eaux marécageuses de toute l'Eu- rope. Le nom de Stylinaa été changé en celui de Stylinais par M. P. Gervais. VU. Genre Dero, Oken (Xantho, Dutrochet, Uronais, P. Gervais). Des crochets ventraux; soies latérales va- riables; point de trompe; des filaments cau- diformes ou des lobules à l'extrémité posté- rieure; quelquefois des ocelles. Un grand nombre d'espèces entrent dans ce groupe; ce sont les : Nais furcata Roësel (Suppl., \j\. 93, fig. 9 à 16). Cette espèce vit dans les tubes des Plumatelles et surtout dans ceux de la va- riété nommée Alcyonelle; elle s'y enfonce la tête la première et ne laisse plus apparaître à l'extérieur que deux longs filaments de sa queue; ces animaux, dans cette position, ont été quelquefois décrits pour le polype de l'Alcyonelle elle-même. Roësel, il y a très longtemps, a bien figuré cette espèce d'après des individus pris en Prusse. Elle est très commune aux environs de Paris. Nais barbata Muller. — Commune par- \ tout. Nais digilata Muller, Nais cœca Cop. (Encycl. méthod., pi. 53, f. 12, A, et 18 ). i — Xantho hexapoda ? Dutrochet ( Ballet. NAI NAJ 569 Soc. philom., 1819, p. 155). — Se trouve partout. Nais decapoda Dutrochet (Bulletin des sciences, 1819),Blainv. (Dict. se. waf.,XXIV, d. 131). — De France. ' Nais quadricuspidata Othon, Fab. (Fauna grocnland., n. 315), Blainv. (loco citato). — Du Groenland. Cette division comprend quelques espèces qui n'y resteront probablement pas lorsqu'el- les seront mieux connues. Le type est la Nais furcata. VIII. Genre Ophidonais, P. Gervais. Des crochets ventraux ; soies latérales fas- ciculées, en houppes à quelques anneaux; des ocelles ; corps serpentiforme subdéprimé, et rappelant un peu celui des Sangsues, mais sans ventouses ni appendices terminaux. Deux espèces entrent dans ce genre; tou- tefois, on doit faire observer que M. Dugès les réunit avec la Nais filiformis Blainville, pour n'en faire qu'une seule espèce. Nais serpentina Muller (loco citato). — De l'Europe. Nais vermicularis Linné, Gmelin, Roësel, Blainville {Encycl. méthod. , pi . 52, fig. 1 à 7) . Son corps est long de 2 lignes; la tête est un peuclaviforme; les soies latérales sont fasci- culées; celles de la tête forment une sorte de barbe. Se trouve dans les eaux stagnantes , attachée aux feuilles de la Lentille d'eau. Commune partout. Quelques autr, ; espèces doivent aussi pro- bablement être distinguées; mais elles ne sont pas assez bien connues pour qu'on ait cru devoir les indiquer ici; nous citerons seulement, en terminant, la Nais claviformis de M. Jars, et les espèces décrites par M. Délie Chiaje. (E. Desmarest.) *KAIS (nom mythologique), ins. — M. Rambur (Névroplères des Suites à Buffon de l'éditeur Roret , 1842) indique sous ce nom un genre de Névroptères de la famille des Phryganiens, qui se rapproche beaucoup du genre Ilhynchophila de M. Pictet. Les Nais, qui ont des antennes de la même longueur que les ailes, ne comprennent qu'une seule espèce, la Nais plicata Rambur (loco citato), qui se trouve aux environs de Paris, et pa- raît avoir quelque rapport avec le Rhyncho- phila vulgaris Pictet. (E. D.) NAISA ( nom mythologique), polyp., i. VIII. bryoz. — Dénomination employée par La- mouroux pour désigner le même genre que, d'après Lamarck , nous nommons Pluma- telle. Voy. ce mot. (Duj.) NAïSA, Lamouroux. annél. — Voy. naïs et PLUMATELLE. (E. D.) NAJA. rept. — Laurenti (Spécimen me- dicum exhibens synopsis Reptilium emenda- tum, 1768) avait indiqué sous le nom de Naja un genre de Reptiles ophidiens , qui , adopté par G. Cuvier (Règ. anim. ), et sur- tout par M. Duméril (Dict. se. nat., XXXIV, 1825), a été réuni par d'autres naturalistes, tantôt aux Couleuvres, et tantôt aux Vi- pères. Les caractères des Naja sont les suivants : des crochets à venin implantés sur les os maxillaires supérieurs , et cachés , au mo- ment du repos, dans un repli de la gencive; mâchoires très dilatables ; langue très ex- tensible ; tête élargie en arrière , couverte de grandes plaques ; partie du corps la plus voisine de la tête dilatée en disque par le redressement des côtes qui la soutiennent ; queue munie en dessous d'un double rang de plaques et à extrémité arrondie ; narines simples. Deux espèces entrent dans ce groupe : l'une est l'Hajé ou Aspic des anciens , et l'autre est la Naja vulgaire ou Vipère à lu- nette. Ces espèces sont aussi venimeuses qif aucune autre; il n'est pas d'Ophidien dont la morsure soit plus terrible que celle du Naja ; il n'en est pas contre lequel les ressources de l'art doivent être employées avec plus de promptitude et de soin. Aussi a-t-on, de tout temps, indiqué contre ces blessures des remèdes différents et nom- breux ; mais nous ne croyons pas devoir en parler ici, renvoyant ce sujet à l'arLiele vi- tère (voy. ce mot). Dans l'Inde, le Naja est respecté, adoré même, comme tous les objets de la crainte des peuples ignorants. Les jon- gleurs, après avoir eu le soin de leur arracher leurs terribles crochets, s'en vont les pro- menant de ville en ville, assurant qu'ils ont le pouvoir de les charmer, et vendant des spécifiques qui ont, selon eux, Je pouvoir de guérir de leurs blessures. 1° La Vipère a lunette , Naja vulgaris Dum., Coluber nnfa Linné, Naja lutescens Laurenti , Vipera naja Daudin. Ses couleurs sont en dessus d'un jaune ou brun clair, à 72 570 NAJ reflets d'un bleuâtre cendré ; l'abdomen a des plaques longues , transverses , à fond blanc et relevé par des taches rousses dont le nombre varie : cette espèce doit son nom à un trait noir, qui représente avec plus ou moins d'exactitude une lunette au dessus du cou. La tête est courte, ovale, inclinée à .l'extrémité, déprimée entre les yeux, qui sont petits, quoiqu'un peu saillants et laté- raux; la gueule est large, armée de dents petites, aiguës, et généralement courbées ; elle est redoutable surtout par ses crochets venimeux , dont la longueur est double de celle des dents ; la langue est longue, exten- sible et bifide; le corps , long de 4 pieds , est cylindrique et d'une circonférence de 4 pouces ; les écailles qui le recouvrent sont pelites, ovales, lisses. Cet Ophidien habite la côte de Coroman- del ; il est répandu également dans beaucoup de régions de l'Inde , et y forme un grand nombre de variétés qui ont reçu des noms différents. Il a beaucoup de courage et de force, et sa morsure, ainsi que nous l'avons dit, est terrible. Lorsqu'il est tranquille, le diamètre de son corps ne dépasse pas celui de la tête ; mais lorsqu'une cause quelconque l'agite ou l'irrite , lorsqu'un danger le me- nace ou qu'il aperçoit une proie , cette ré- gion se gonfle, et constitue alors une sorte de large collier. 2° L'Haje ou Aspic , Naja haje Dum. ( Coluber haje Linné, Vipera haje Daudin ), figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, Reptiles, pi. 12, fig. 2. Sa taille est de 65 centim. ; sa couleur verdâtre est marquée de taches brunâtres; ses écailles sont pe- tites, hexagonales, imbriquées; les plaques abdominales sont au nombre de plus de deux cents et entières ; le dessous de la queue est garni de plus de cent demi-pla- ques ; le cou est extensible. La morsure de cette espèce est très dan- gereuse, et cause presque instantanément la mort. Les anciens ont dit que cette blessure ne causait aucune douleur ; qu'elle détermi- nait seulement un sommeil léthargique, et qu'elle était si fine qu'il n'en restait aucune trace : ce qui est certain, c'est que son venin est plus délétère que celui des Serpents de nos climats. Lorsque l'Aspic est provoqué, il gonfle fortement son cou, redresse sa tête, et s'élance d'un seul bond. Malgré ses pro- NAN priâtes malfaisantes, et de même que l'es- pèce précédente, l'Haje a été l'objet du culte des hommes. Les Égyptiens en faisaient l'emblème de la divinité protectrice du monde; les jongleurs de ce pays le colpor- tent comme le Naja à lunette. Ceux du Caire ont, dit- on , le secret, en leur pressant la nuque, de les plonger dans une espèce de catalepsie qui les retient debout ■ ils les mon- trent ainsi pour quelques pièces de monnaie. (E. D.) NAJAS, bot. ph. — Voy. naïade. NAMA. bot. pu. — Genre de la famille des Hydroléacées , établi par Linné ( Gen. , n. 317). Herbes ou arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale. Voy. hydroléacées. *NAMACUS (de deux mots hébreux: mac, saleté; namac , sentir mauvais). ins. — Genre d'Hétéroptères géocorises créé par MM. Amyot et Sei\\\\e {Hémipt., Suites à Buffon-Roret). Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est le Namacus transvirgatus Amyot et Serv. {loc. cit.), de Surinam. (E. D.) NAMAQUOIS. ois. — Ce nom a été donné à des Oiseaux des genres Ganga, Soui- Manga et Promerops. Voy. ces mots. (E D ) *NANANTHEA ( v*vo5 , nain; âv0o5 , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Composées - Sénécionidées , établi par De Candolle (Prodr., VI, 4r>). Petites herbes des différentes mers du globe. Voy. composées. NANDHIROBA , Plum. bot. ph. — Syn. de Fevillea, Linn. NANDHÏROBÉES. Nandhirobeœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Cucurbita- cées. Voy. ce mot. NANDINA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Berbéridées , établi par Thunberg {Nov. gen., I, 14), et dont les principaux caractères sont : Calice à plusieurs folioles, imbriquées sur six côtés et décidues. Corolle à 6 pétales hypogynes, oblongs, concaves, crénelés à la base, plus longs que le calice , caducs. Étamines 6, hypogynes, opposées aux pétales ; filets très courts ; anthères dressées, à 2 loges s'ouvrant longitudinale- ment. Ovaire oblong, à une seule loge ren- fermant 2 ovules. Style terminal court, tri- gone ; stigmate obtus. Baie unlloculaire, disperme ou monosperme par avortement. Les Nandina sont des arbrisseaux glabres, à feuilles alternes , composées de nombreu- NAN NAN 571 «es folioles entières, ovales-lancéolées, réu- nies trois par trois, et terminées par un pé- tiole qui forme à la base une espèce de gaîne articulée, et renflée au point des ramifica- tions; à fleurs blanches, bractéées, dispo- sées en panicules terminales; à baies rouges. Ces plantes sont originaires de l'Inde, du Japon et de la Chine , où elles sont très ré- pandues. La Nandina domestica, unique espèce de ce genre, est assez fréquemment cultivée en France, où elle supporte aisément la pleine terre. On la multiplie par le moyen des drageons que fournissent les racines et de boutures. (J.) NANDOU, ois. — Le Nandou, placé pendant très longtemps comme simple es- pèce du groupe des Autruches (voy. ce mot), est devenu, sous la dénomination de Rhea, pour Brisson, Latham, Lesson, et la plupart des ornithologistes, un genre distinct de l'ordre des Échassiers de Cuvier, et de celui des Coureurs ou Cursores de M. de Blain- ville. Les principaux caractères de ce genre sont les suivants : Bec droit, court, mou, déprimé à la base, un peu comprimé à la pointe, qui est obtuse et onguiculée; man- dibule inférieure très déprimée, flexible, ar- rondie vers l'extrémité; fosse nasale grande, prolongée jusqu'au milieu du nez; narines placées de chaque côté du bec et à sa sur- face, grandes, fendues longitudinalement et ouvertes; pieds longs, assez forts et ro- bustes ; trois doigts dirigés en avant, les la- téraux égaux ; ongles presque d'égale lon- gueur, comprimés, arrondis, obtus; tibia emplumé; une nudité très petite au-dessus du genou ; ailes propres au vol ; phalanges garnies de plumes plus ou moins longues, et terminées par un éperon. On a pu voir par cette caractéristique que les Nandous ne diffèrent pas d'une manière très nota- ble des Autruches; un seul caractère sert à les différencier d'une manière complète : chez les Nandous il y a toujours trois doigts en j avant, tandis que dans les Autruches il n'y a ' que deux doigts placés de la même manière. Le Nandou, Rhea Americana Latham , a reçu différents noms , tels que ceux de Nandu, Autruche d'Amérique, Autruche de Magellan, Autruche d'Occident, Autruche de la Guiane, etc. Le Nandou est beaucoup plus petit que l'Autruche vulgaire ; il at- teint environ lm, 60 de hauteur; les fe- melles sont un peu plus petites que les mâles. Les parties supérieures du corps sont d'un gris cendré bleuâtre ; le sommet et le derrière de la tête sont noirâtres ; une bande noire, commençant à la nuque, descend sur la partie postérieure du cou, qu'elle entoure, en s'élargissant vers les épaules; les scapulaires sont cendrées ; les plumes des ailes sont également cendrées , les plus grandes blanches à leur origine et noirâtres au milieu, quelques unes entière- ment blanches ; les parties inférieures du corps sont blanchâtres; le bec et les pieds d'un gris rougeâtre ; un éperon se remar- que au poignet. Les femelles ont moins de noir à l'origine du cou que les mâles. Ces Oiseaux ne pénètrent jamais dans les bois; les plaines découvertes sont les seuls lieux où on les trouve ; ils vont ordinaire- ment par paires, et quelquefois en troupes assez nombreuses, mais seulement dans les contrées où on ne les chasse pas ; car, dans celles où ils sont poursuivis, ils fuient de si loin, et leur course est si rapide, qu'on ne peut que très difficilement les atteindre, même avec de bons chevaux. Les chasseurs qui parviennent à les arrêter avec une sorte de collet, formé de trois pierres grosses comme le poing, et attachées par des cordes à un centre commun , doivent encore avoir attention d'éviter leurs ruades. Les Nandous étendent leurs ailes en arrière lorsqu'ils courent, et pour tourner et tâcher démettre les chasseurs en défaut par des crochets , ils ouvrent une aile et la présentent au vent. Lorsqu'ils sont tranquilles, leur dé- marche est grave, leur cou élevé et leur dos arrondi. Ils se nourrissent de graines et d'herbes qu'ils coupent très près de la ra- cine. Les Nandous, qui ne paraissent jamais boire, sont de bons nageurs , et traversent les rivières et les lagunes mêmes sans être poursuivis. A l'époque de leurs amours, vers le mois de juillet, les mâles poussent des gémisse- ments qui ressemblent à ceux des Vaches. Leur nid consiste en un creux large, mais peu profond, qui est pratiqué naturellement en terre, et dans lequel ils apportent quel- quefois un peu de paille. Les femelles com- mencent leurs pontes à la fin d'août, et ellos déposent, dit-on, à trois jours d'inter- 572 NAN NAN valle, un œuf dans le nid, et le nombre des pontes peut être porté à seize ou dix-sept. Les œufs , d'un blanc jaunâtre et dont la surface est très lisse , ont cinq pouces et plus de diamètre, et ils sont de la même grosseur aux deux bouts; un seul nid en contient, assure-t-on, quelquefois soixante- dix à quatre-vingt, et ce fait s'explique en ce que plusieurs femelles viennent pondre dans le même nid. D'Azara prétend que le mâle seul se charge de couver les œufs, de conduire et de protéger les petits; il dit aussi que le mâle sépare quelques œufs, qu'il casse au moment où les petits éclo- sent, afin que les Insectes qui s'y réunis- sent leur servent de pâture aux premiers moments de leur existence. Ces Oiseaux sont susceptibles d'être amenés à l'état de domesticité; mais le peu de saveur de leur chair, surtout de celle des adultes, car la chair des jeunes paraît tendre et d'assez bon goût , et surtout leur esprit de domi- nation sur les autres habitants des basses- cours, les ont fait jusqu'ici dédaigner assez généralement. Les jeunes Nandous que l'on nourrit dans les maisons ne tardent pas à devenir familiers; ils entrent dans les di- vers appartements et marquent beaucoup de curiosité; ils se promènent aussi dans les rues, et quoique souvent ils s'écartent beaucoup dans la campagne, ils retournent au logis, où on leur donne du pain, du grain et d'autres nourritures; ils avalent aussi de petites pierres et même des mor- ceaux de métal qu'ils rencontrent. Les habitants du Paraguay dépouillent le cou et une partie de la poitrine des Nandous, et après avoir assoupli la peau et l'avoir cou- sue, ils en font des bourses; ils envoient en Espagne les pennes des ailes dont les barbes sont désunies , pour en faire des panaches et des houssoirs. Les tuyaux ne peuvent servir pour l'écriture , mais on les teint en incarnat ou en bleu ; on les coupe en pe- tites bandelettes, et on en fait des fouets. Les Nandous habitent les vallées les plus froides du Brésil, du Chili , du Pérou et de Magellan. Dans ces derniers temps, une seconde es- pèce de ce genre a été signalée par les na- turalistes; elle est également américaine, et c'est particulièrement en Patagonie qu'on la rencontre. (E. D.) NANDU. ois. — Voy. nandou. *JVANDUS. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Percoïdes, à dorsale unique, à six rayons branchiaux, établi par MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. VII, p. 481), qui le rangent près des Hélotes. Ses principaux caractères sont: Bouche très protractile, munie de dents en velours ras très fin aux deux mâchoires, aux palatins et au chevron du vomer. Le préopercule et l'interoper- cule ont le bord finement dentelé. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre, le Nandus mabbré , Nandus rnar- moratus Cuv . et Val. (Coius nandus Ham., Buch.), commun dans les étangs du Ben- gale. (M.) NANGUER. mam. — Espèce du grand genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) *NANNISCUS ( vavtjç, très petit). uns. — Genre de Névroptères de la famille des Libelluliens, créé par M. Rambur ( Né- vroptères des Suites à Duffon de l'éditeur Roret, 1842), et remarquable principalement par ie petit nombre d'aréoles qui divisent les ailes. Une seule espèce , le Nann. pygmœa Rambur (loco citato), et la plus petite de toutes les Libellules, entre dans ce genre. On ne sait la patrie de cet Insecte, qui fait par- tie de la collection de M. Audinet-Serville. (E. D.) NAftODEA (vavwtîvjî, nain), bot. ph. — Genre de la famille des Santalacées, établi par Bancks (apud Gœrtn.J. III, 251 , t. 225). Herbes de Magellan. Voy. santalacées. *NANODES. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées-Vandées , établi par Lindley (in Bot. Reg., t. 1541). Herbes du Brésil. Voy. orchidées. *NANODES. ins.— Schœnherr, qui avait donné ce nom à un genre de Curculionides, l'a changé en Nanophyes , le premier ayant été antérieurement employé. (C.) NAP NAR 573 *NANODES [vxvaSxiç, nain), ois. — MM. Vigors et Horsûeld (Linn. Transac, 1826) indiquent sous ce nom un petit groupe de Perroquets. Voy. ce mot. (E. D.) *NA!\OPHYES (vavcxpvv?;, qui a la hau- teur d'un nain), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Cionides, substi- tué par Schœnherr {Gênera et sp. Cnrculion. syn., tom. 4, p. 780-8, 2, p. 191) à celui de Nanodes , qui avait été antérieurement employé. 18 espèces rentrent dans ce genre ; 16 sont originaires d'Europe et deux d'Afri- que (cap de Bonne-Espérance). Nousciter-ons comme en faisant partie les N. lythri F., pallidus, semi-sphœricus 01., armatus Sch. et annulatus Ch. Le premier se trouve aux environs de Paris sur le Lythrum salicaria, et varie considérablement pour les dessins et la couleur. Mégerle, Dahl et Stephens ont donné à ces Insectes le nom générique de Sphœrula. (G.) *JVANOPHYTUM ( »«'voç , nain ; «p^v , plante), bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodées -Salsolées, établi par Lessing (in Linnœa, IX, 197). Sous-arbrisseaux des bords de la mer Caspienne. Voy. chénopodées. *NANTHILDA. ins. —Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Pyra- lides, établi par M. Blanchard ( Hist. des Ins. , Buffon-Duméril), qui n'en décrit qu'une seule espèce, N. ernestinana. Elle provient de Savannah, en Géorgie (Amérique boréale), et fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. (L.) *NANUS (vavo;, nain), ins. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides gonatocères, division des Apostasi- méridescholides, créé par Schœnherr (Gcn. et sp. Curcuhon. Syn. , t. VIII , 1, p. 89 ). L'auteur en fait connaître deux espèces, les N. uniformis et punctellus S. La pre- mière est originaire de Porto-Ricco et l'au- tre de la Nouvelle-Grenade. (C.) NAPJSA. bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées, réuni par presque tous les auteurs au genre Sida. Voy. ce mot. NAPEL. bot. ph. — Nom d'une espèce d'Aconit. Voy. ce mot. NAPHTE. min. — Variété de Bitume. Voy. bitume. NAPOLEONA ( plante dédiée à l'empe- reur Napoléon), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Napoléonées (détachée des Ébéna- cées), établi par Palîsot de Beauvois (Flor, owar.y II, 29, t. 78). Arbrisseau d'Oware. Voy. NAPOLÉONÉES. NAPOLÉONÉES. Napoleoneœ. bot. ph. — Petite famille établie aux dépens des Ebénacées ( Endl. , Gen. plant., p. 745, n. 4262), et dont les principaux caractères sont: Calice monosépale, persistant, adhé- rent à l'ovaire, à limbe divisé. Corolle mo- nopétale, caduque, plissée. Étamines 5 ou plus, insérées à la base de la corolle, libres ou polyadelphes ; anthères à 2 loges s'ou- vrant longitudinalement. Ovaire infère, à unje seule loge. Style simple; stigmate an- guleux et lobé. Baie charnue, uniloculaire, couronnée par le limbe du calice. Graines nombreuses, revêtues d'une pulpe. Les végétaux que renferme cette famille sont des arbustes à feuilles alternes, simples, dépourvues de stipules ; à fleurs solitaires et axillaires. Deux genres seulement constituent la famille des Napoléonées; ce sont les Asie- ranthos, Desfont., du Brésil; et Napoleona, Palis. Beauv. , de la côte occidentale de l'Afrique. NAPOLIER. bot. ph. — Nom vulgaire de la Bardane. * NAPOPJIIL A ( vxnr» forêt; cn'Àew, j'ai- me), ois. — M. ITodgson ( J. As. Soc. Beag., 1841) donne ce nom à un genre d'Oiseaux de la famille des Méropidées, et qui est très voisin du genre des Guêpiers. Voy, ce mot. (E. D.) *IVAPOTOERA ( vaV/,, forêt; QnPza>, je chasse), ois. — Genre d'Oiseaux de la famille des Lanidées, créé par M. Boié (S. Muller, Tiedscli. nat. Gesch. 1825), et assez voisin du genre Pie-Grièche. Voy. ce mot. (E. D.) NAPUS. bot. ph. — Nom latin du Navet. Voy. choux. NARAVELIA. bot. ph. — Genre de la famille des Renonculacécs , tribu des Clé- matidées, établi par De Candolle (Prodr.ï, 10: Syst.l, 167). Sous-arbrisseaux grim- pants de l'Asie tropicale. Voy. renoncu- LACÉES. NARAWAEL, Herm. (Zcylan., 26). bot. ru. — Syn. de Naravelia, DC. NARCISSE, ois. — Nom d'une Perruche dans le grand groupe des Perroquets. Voy. ce mot. (E. D.) 574 NAR NAR 1» \A P.C ISSE. Nareissus. bot. ph. (nom my- thologique), bot. ph. — Grand et beau genre de la famille des Amaryllidées , tribu des Narcissées, del'Hexandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Sa circonscription est généralement conservée telle que Linné l'avait établie; néanmoins, dans ces derniers temps , deux botanistes anglais ont proposé de lesubdiviser en plusieurs genres distincts; mais les caractères sur lesquels reposent leurs coupes génériques n'ont pas semblé suffisants pour en déterminer l'adoption au- trement qu'à titre de sous-genres. Ainsi Sa- lisbury {Horticult. Transact.l, pag. 243 et suiv.) avait établi , sans les caractériser, aux dépens des Narcisses de Linné, les genres Ajax, Corbularia, Queliïa, Ganyrnedes, Phylogyne, Hermione, Nareissus. Plus tard Haworth, dans sa Révision des Narcisses [in Supplem. plantar. succulent. 1819, pag. 111-152) ajouta le genre Schizanthes, et il compléta cette division dans le Philoso- phical magazine ( décembre 1823 et février 1824 ) par la formation des genres Diomedes et Chloraster. A l'exemple de la plupart des botanistes modernes , nous ne considérerons ici ces coupes que comme de simples sous - genres, et nous adopterons le genre Nar- cisse avec les limites que lui assignait Linné. Ainsi envisagé , ce genre se compose de plan- tes herbacées, croissant dans le bassin de la Méditerranée, dont le bulbe à tuniques émet une hampe cylindrique ou anguleuse, terminée par une ou plusieurs fleurs blan- ches ou jaunes qu'entoure , avant leur épa- nouissement, une spathe monophylle. Ces fleurs se composent : d'un périanthe co- rollin, adhérent à sa base, dont le tube , droit et presquecylindrique, porte à sa gorge une couronne entière ou lobée, ordinaire- ment plus courte, parfois plus longue que lui ; le limbe de ce périanthe est divisé pro- fondément en six lobes égaux, étalés ou ré- fléchis; de sixétamines incluses , inséréesau haut du tube, au-dessous de la couronne, en deux rangées; d'un pistil à ovaire adhé- rent, triloculaire, multi-ovulé. A ces fleurs succède une capsule triloculaire, marquée de trois angles obtus , à déhiscence loculi- cide, renfermant un nombre variable de graines revêtues d'un test noir, rugueux. Environ 20 espèces de ce beau genre ap- partiennent à la Flore française, et parmi elles, plusieurs sontextrêmement répandues dans les jardins comme plantes d'ornement. Ne pouvant décrire ici toutes ces plantes , nous nous arrêterons seulement sur les plus communes et les plus remarquables d'entre elles. 1 . Narcisse odorant, Nareissus {Phylogyne) odorus Linn. Ce Narcisse croît spontané- ment dans les prairies de nos département de l'Ouest et du Midi; il est fréquemment cultivé dans les jardins, où on le connaît sous le nom vulgaire de grosse Jonquille. Ses feuilles sont linéaires, demi-cylindriques, canaliculées à leur côté supérieur, vertes ; sa hampe cylindrique s'élève le plus souvent à 3-4 décimètres ; elle porte 4 ou 5 fleurs d'un jaune jonquille , grandes, d'une odeur très suave, dans lesquelles la couronne est cam- panulée, divisée en 6 lobes, à peu près de moitié plus courte que les 6 divisions du limbe qui sont de forme ovale. Cette plante se cultive soit en pleine terre , et alors elle doit être couverte pendant les froids de l'hi- ver, soit en pots et même sur des carafes. 2. Narcisse jonquille , Nareissus ( Her- mione) Junquilla Lin. Cette jolie plante, si commune dans les jardins , croît naturelle- ment dans les lieux incultes, particulière- mentdans les garriguesde nos départements méditerranéens. Son bulbe est petit; ses feuilles sont vertes, subulées , demi-cylin- driques; sa hampe , cylindrique, porte 2 à 6 fleurs d'un beau jaune et d'une odeur suave, dans lesquelles la couronne, à large ouverture, est entière à son bord ; les divi- sions du limbe sont ovales, trois fois plus longues que la couronne et de moitié plus courtes que le tube. On cultive une variété à fleurs doubles du Narcisse-Jonquille. Cette plante se cultive en pleine terre ; elle de- mandeun sol léger. On la plante au mois de septembre; elle fleurit au mois d'avril. L'arôme de ses fleurs est un parfum d'un emploi fréquent dans la parfumerie. 3. Narcisse tazette , Nareissus ( Her- mione) tasetta Lin. ; vulgairement Narcisse à bouquet. Cette espèce , très commune dans les prairies de nos départements méditerra- néens, est très répandue dans les jardins, où elle a donné plusieurs variétés. Son bulbe est gros et ovoïde; ses feuilles, à peu près planes, sont d'un vert glauque, linéaires- élargies, obtuses au sommet; sa hampe, NAR NAR marquée de deux angles longitudinaux, fai- blement saillants, s'élève à environ 4 déci- mètres, et se termine par des fleurs au nom- bre de 4 à 10 , d'un jaune pâle avec la cou- ronned'un jaunevif, odorantes ; les divisions de leur limbe sontlancéolées-ovales , aiguës, plus courtes que le tube ; leur couronne, en- tière à son bord , est en forme de coupe res- serrée à son orifice. Dans les jardins on pos- sède plusieurs variétés de cette espèce, parmi lesquelles l'une des plus remarquables est celle qui porte le nom de Narcisse de Con- slantinople; certaines de ces variétés sont à fleur simple , d'autres à fleur double ; gé- néralement elles se distinguent de la plante spontanée par leurs fleurs plus grandes et plus nombreuses. 4. Narcisse des poètes, Narcissus poeti- cus Linn. Cette belle espèce croît dans les prairies de presque toute la France. Son bulbe est ovoïde- allongé; ses feuilles, pres- que planes, sont d'un vert un peu glauque, linéaires-larges, obtuses au sommet, à peu près de môme longueur que la hampe ; celle-ci s'élève à 3-4 décimètres ; elle est striée, à 2 angles longitudinaux peu mar- qués, et se termine par une seule fleur d'un beau blanc pur, d'une odeur agréable, dont la couronne, très courte et rotacée , a le bord crénelé , rouge-pourpre; les divisions du périanthe sont ovales, presque obtuses au sommet. Ce Narcisse est fréquemment cultivé pour l'ornement des jardins; il de- mande une terre légère. On le multiplie de graines, ou surtout de caïeux. Par la cul- ture, ses fleurs doublent facilement, et dans ce cas sa couronne disparaît. Cette es- pèce jouissait chez les anciens d'une grande réputation , à cause des propriétés éméti- ques de son bulbe; ils administraient ce bulbe lui-même cuit, ou bien ils employaient l'eau dans laquelle ils l'avaient fait cuire. Au reste, ces propriétés ne sont pas propres aux bulbes de cette espèce: ceux de plu- sieurs espèces de ce genre agissent de la même manière, ainsi que l'a reconnu sur- tout M. Loiseleur-Deslongchamps, dont les travaux ont beaucoup contribué à éclairer l'histoire botanique de ces plantes et à faire connaître leurs propriétés (voy. Loi- sel., Mém. de VlnstiL, Sav. étrang., II, 502). Cet observateur a même reconnu que le Narcisse odorant l'emporte sur ce- lui des poètes quant à l'énergie de son action. 5. Narcisse faux - narcisse , Narcissus pseudonarc issus Linn.; vulgairement Nar- cisse des prés, Aiault , Porion. C'est à peu près la plus commune de nos espèces indi- gènes; elle croît dans les bois et les prairies de presque toute la France ; elle est aussi cultivée dans presque tous les jardins , au moins sa variété à fleurs doubles. Ses feuilles sont presque planes, d'un vert glauque , linéaires-larges , obtuses au som- met ; sa hampe est striée, un peu compri- mée, haute de 3 décimètres; elle se ter- mine par une fleur jaune, dont la couronne, campanulée, ondulée et étalée à son bord, égale en longueur les divisions du périanthe qui sont planes et ovales. Cette espèce par- tage les propriétés émétiques de ses congé- nères à un degré assez éminent pour que M. Loiseleur-Deslongchamps ait essayé, pendant le blocus continental, de la substi- tuer à l'Ipécacuanha. Cependant, les expé- riences faites par cet observateur lui on prouvé que le Narcisse faux -narcisse est inférieur à cet égard au Narcisse odorant. Deux médecins de Valenciennes ont avancé que les propriétés émétiques existent très prononcées dans les fleurs de l'espèce qui nous occupe, et ils ont conseillé d'en em- ployer la poudre ou l'extrait; au contraire, d'autres médecins ont nié formellement l'existence de ces propriétés: de telle sorte que la solution de cette question, au reste d'un intérêt secondaire dans l'état actuel des choses , exigerait de nouvelles expé- riences. On connaîtd'une manière plus posi- tive l'action antispasmodique de ces fleurs , dans lesquelles M. Loiseleur-Deslongchamps a cru également reconnaître la propriété fébrifuge à un degré assez haut pour qu'il fût possible, selon lui, d'en tirer un parti avantageux. Outre les 5 espèces de Narcisses qui vien- nent de nous arrêter quelques instants, il en est encore quelques autres que l'on ren- contre assez souvent dans les jardins, mais dont il nous est impossible de nous occuper ici. (P. D.) NARCïSSÉES. Narcisscœ. bot. pu. — Sous-ordre de la famille des Amaryllidées. Voy. ce mot. NARCISSUS. eot. ph. — Voy. narcisse. 576 NAR NAR NARCOBATUS , Blainv. poiss. — Syn. de Torpille, Cuv. Voy. torpille. NARCOTINE. ciiim. — Voy. opium. NARD. Nardus. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Graminées, de la Triandrie monogynie dans le système de Linné. Quoique déjà fort peu étendu avec les limites que lui avait assignées le bota- niste suédois, il a encore été réduit dans ces derniers temps par la séparation d'une de ses espèces, le N. aristata Linn., qui est de- venu le type du genre Psilurus de Trinius (Psilurus nardoides Trin.). Réduit de la sorte , il se compose de gramens gazon- nants , de petite taille, qui croissent dans les parties montagneuses de l'Europe moyenne et méridionale, et dans le Cau- case; leurs feuilles sont enroulées, subulées, un peu raides ; leurs fleurs sont réunies en épis simples , unilatéraux; chacune d'elles repose sur une dent du rachis qui est con- vexe d'un côté , creusé de l'autre pour les recevoir. Les épillets sont uniflores , sans glume ; la glumelle est formée de deux paillettes, l'inférieure lancéolée, carénée, à trois nervures, subulée-aristée au sommet; la supérieure plus courte, linéaire-lancéolée, bicarénée, embrassée par la première. La glumellule manque. L'ovaire est sessile, glabre, surmonté d'un style simple, que termine un seul stigmate très long, pubes- cent. On trouve communément dans les lieux arides et montagneux de la France le Nardus stricla Linn. , l'a seule espèce bien authentique de ce petit genre. Le nom de Nard a été donné par les an- ciens à des substances qui n'ont rien de commun avec le genre dont nous venons de nous occuper. C'étaient des rhizomes ou des racines aromatiques qu'ils employaient quel- quefois en médecine , mais dont ils se ser- vaient principalement à titre de parfums. Le plus connu et le plus célèbre de ces Nards était le Nard indique ou indien , qui recevait aussi dans les pharmacies le nom de Spica-Nardi ou Spicanard; c'est le seul qui se trouve encore aujourd'hui dans le commerce. Il se présente sous la forme d'un corps entouré de tuniques formées de fibres réticulées, reste des bases de feuilles engai- nantes. Son odeur est forte; sa saveur est amère. Ce sont évidemment des fragments d'un rhizome ; mais les botanistes ne sont pas entièrement d'accord au sujet de la plante qui le fournit ; la plupart pensent que c'est une Graminée, VAndropogon Nardus Lin. , tandis que d'autres admettent que c'est la Valeriana Jatamensi Roxb. D'autres espèces de Valérianes fournissaient égale- ment d'autres sortes de Nards; telles sont la Valeriana celtica et aussi la Valeriana sa- liunca , qui donnaient le Nard celtique; la Valeriana phu, qui fournissait le Nardus agrestis de Tragus ; la Valeriana tuberosa , et , selon d'autres auteurs, la Valeriana asa- rifolia Dufresne, qui donnaient le Nard des montagnes. Des plantes de genres différents recevaient encore ce même nom ; comme la Lavandula spica, qu'on nommait Nard d'I- talie ou faux Nard, nom que l'on appliquait également à YAllium victoriale; et YAsa- rum europœum ou Cabaret, qui recevait la dénomination de Nard sauvage, Nardus agrestis de Pline. (P. D.) * NARDOA. rept. — Genre de Reptiles ophidiens de la famille des Pythonides , créé par M. Gray ( Synops. fam. Boidœ , Zool. vniscel. march. 1843), adopté par MM. Duméril et Bibron {Erp. générale, t. VI, 1846) et correspondant au groupe des Botrochilus de Fitzinger. Les Nardoa ont les narines latérales, ouvertes dans une seule plaque ; les yeux sont latéraux, à pu- pille vertico-elliptique ; des plaques sus- céphaliques se remarquent depuis le bout du museau jusqu'au-delà de l'espace inter- orbitaire; au nombre de ces plaques il n'y a pas de préfrontales; des fossettes se voient à la lèvre inférieure seulement; les écailles sont lisses et les scutelles sous-caudales partagées en deux. Deux espèces entrent dans ce genre : 1° Le Nardoa de Schlegel, Nardoa Schle- gelii Gray , Dum. et Bibr. , Tortrix boa Schlegel. Elle a été découverte à la Nou- velle-Zélande par MM. Lesson et Garnot. 2° Le Nardoa de Gilbert, Nardoa Gil- bertii. Ce Serpent habite l'Australie ( Port- Essington). (E- D-) *NARDOPHYLLUM {Nardus, nard ; fâ- lov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par Hoo- ker et Arnott (in Compati. Bot. Mag., II, 44). Arbrisseaux du Chili. Voy. composées. NARDOSMIA (Nardus, nard, ï«p», odeur), bot. ph. — Genre de la famille des JNTAR KAR 577 Composées-Astéroïdées , établi par Cassini (inDict. se. nat., XXXIV, 186). Herbes vivaces de l'Europe , de l'Asie et de l'Amé- rique. Voy. COMPOSÉES. * NARDOSTACIIYS ( Nardus , nard , cra^uç, épi), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Valérianées , établi par De Can- dolle (Mém. valérian., 4, t. 42 ; Prodr. , IV, C24). Herbes du Népaul. Voy. valé- rianées. NARDUS. bot. ph. — Voy. nard. NAREL. moll. — Nom donné par Adan- son à une coquille d'Afrique, que Lamarck a nommée Marginella faba. (Duj.) NAREGAMIA. bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées, établi par Wight et Arnott (Prodr., I, 116). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. méliacées. IVARICA. ois. — Espèce du genre Courou- cou. Voy. ce mot. (E. D.) JVARICA. mam. — L'un des noms la- tins que porte le Nasique. Voy. ce mot. (E. D.) NARINES, zool. — Voy. nez. NARTHECHJM( vâp0»£, boîte), bot. ph. — Genre de lafamille des Joncacées, établi par Mœrhing ( Ephemerid. N.C., 1742, p. 389 , t. V , f. 1 , E , B , t. 535). Herbes vivaces de l'Europe et de l'Amérique bo- réale. Voy. joncacées. — Ger. (Galtopr., 142). Voy. tofieldia, Huds. NARVAL. Monodon (povoç, seul ; oles os de la face n'offrent aucune particularité dans cette région. Le visage et les oreilles sont de couleur tannée ; le front et le sommet de la tête roux foncé ; une barbe d'un roux clair se remarque au menton, et se recourbe en haut ; la poitrine et le ventre sont légè- rement teints de gris, avec une ligne trans- versale plus claire sur les mamelles ; les bras sont d'un roux vif, avec une diagonale jaune pâle; les avant-bras, les jambes et les quatre mains sont d'un gris jaunâtre. Le Nasique vit en troupes plus ou moins considérables dans les vastes forêts de Bor- néo et de la Cochinchine. On ne connaît pas bien encore leurs mœurs; espérons que MM. Hambran et Jacquinot, qui ont ob- NAS NAS 581 serve ces animaux dans la dernière expédi- tion autour du Monde de l'amiral Dumont d'Urville, publieront quelques détails scien- tifiques à ce sujet. (E. D.) NASIQUE. rept. — Nom d'une espèce du genre Couleuvre. Voy. ce mot. (E. D.) *NASITERNA (nasus, nez; ternus, tri- ple), ois. — Groupe de Perroquets {voy. ce mot) suivant M. Wagler (Monogr. Psittac, 1832). (E. D.) NASMYTHIA, Huds. {FI. scot.). bot. ph. — Voy. eriocaulon , Gronov. *NASO, Kirby et Stephens. ins. — Syn. de Gymnaetron, Sch. (C.) NASON. Naseus. poiss. — Genre de l'or- dre des Acanthoptérygiens, famille des Theu- ties , établi par Commerson , et adopté par MM. Guvier etValenciennes (Hist. des Poiss., t. X , p. 257). Les Poissons de ce genre ont beaucoup de rapports avec les Acanthures , tant par les détails des formes extérieures que par leur anatornie; mais leur queue armée de boucliers garnis de lames fixes et tranchantes au lieu d'épines ou de lancettes mobiles, leurs dents coniques, pointues et sans dentelures , les distinguent aisément des genres voisins. Les trois rayons mous qui garnissent leurs ventrales constituent aussi un caractère remarquable qui les dis- tingue de tous les Acanthoptérygiens. MM. Guvier et Valenciennes (loc. cit.) décrivent 12 espèces ou variétés de Nasons ; la principale est le Nason licornet , Naseus fronticornis Commers. ( Monoceros minor Willug., Mon. fleui Bloch). Ce Poisson, long de 40 centimètres , a le corps ovale-com- primé, la caudale très mince , et terminée à ses angles par des cornes ou filets. Il est couvert d'écaillés très petites , très serrées ; vers la queue, ses écailles sont plus grandes que sur le reste du corps. Sa teinte générale est le gris cendré; la dorsale et l'anale ont un liseré bleuâtre, rayé de jaune ; la queue est également jaunâtre. Le Nason licornet abonde à l'île de France; on l'y voit par troupes de 200 et même de 400 individus ; mais la chair de ce poisson est peu estimée, et, suivant MM. Eh- renberg et Dussurnier, sert seulement à la nourriture des noirs qui en font d'immenses salaisons. (M.) NASSA. moll. — Voy. NASSE. NASSAUIUS. moll. — Voy. nassieb. NASSAUVIA. bot. ph. — Voy. nassavia. NASSAUVIACÉES. Nassauviaceœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Composées , subdivisée en plusieurs sections, nommées: Polyachyridées , Nassaviées et Trixidées. Voy. COMPOSÉES. NASSAVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Nassau- viacées, établi par Commerson {in Jussieu Gêner. , 197 ). Herbes vivaces , rameuses, des parties froides de l'Amérique australe. Voy. COMPOSÉES. NASSAVIA ( Flor. Flumin., III, t. 155, 156). bot. ph. —Syn. de Schmidelia, Linn. NASSE. Nassa ( forme de la coquille ). moll. — Genre de Mollusques gastéropo- des pectinibranches , de la famille des Purpurifères , c'est-à-dire pourvus d'une trompe, et ayant la coquille échancrée pour le passage d'un siphon mobile. Le pied de l'animal est large, mince, ordinairement plus long que la coquille, arrondi en avant, où il se prolonge latéralement en une courte oreillette de chaque côté , bifurqué en ar- rière ou terminé par deux courts tentacules. La tête est très large, aplatie, et porte deux longs tentacules coniques, à la base desquels sont les yeux sur un renflement externe. L'opercule est corné, mince, toujours trop petit pour fermer l'ouverture, et dentelé sur les bords. La coquille est ovale, plus ou moins renflée ou allongée , avec l'ouverture ovale-oblongue , profondément échancrée. La columelle est souvent recouverte par une épaisse callosité qui forme le bord gauche. Le genre Nasse, tel que nous le décrivons d'après M. Deshayes , comprend plus des trois quarts du genre Buccin , tel que l'ad- mettait Lamarck en dernier lieu ; il se distingue des vrais Buccins non seulement par la callosité du bord gauche qui n'est pas toujours aussi prononcée, mais encore par la forme de l'animal. Les Buccins, en effet, ont le pied étroit, allongé en avant; la tête petite, étroite; les tentacules cylindracés, obtus au sommet, et les yeux portés par de petits pédicules à la base externe des ten- tacules; l'opercule d'ailleurs diffère aussi par sa grandeur et par l'absence des dente- lures marginales. D'après ces différences, on doit regarder comme des Nasses non seule- ment les Buccins de la deuxième section de Lamarck qui ont la columelle calleuse, tels 582 NAS que le B. casquillon (N. arcularia), les B. thersites , gibbosulum , pullus , marginula- tum, etc. , mais aussi beaucoup de ceux de la première section, tels que le B. relicula- tum , si commun sur nos côtes. Le nom de Nasse avait d'abord été donné par Klein à quelques coquilles, d'après leur aspect rappelant un peu la forme de la Nasse d'osier des pêcheurs; mais ce fut Lamarck qui, dans ses premiers ouvrages de zoolo- gie, institua un genre Nasse pour des co- quilles toutes différentes de celles de Klein, et qu'il plaça à côté des Pourpres dans le voisinage des Buccins. Toutefois, après avoir plusieurs fois changé la place de ce genre en l'éloignant davantage de ces dernières co- quilles, il finit par le confondre avec elles et par en faire une simple section du genre Buccin, dans son Histoire des animaux sans vertèbres. Cuvier admettait un grand genre Buccin subdivisé en plusieurs sous-genres dont les Nasses font partie; il rangea celles- ci d'abord entre les Pourpres et les Harpes eten les séparantencoredes vrais Buccins par les Tonnes et les Éburnes ; mais, dans sa dernière édition, il les plaça immédiatement après les Buccins, auxquels, dit-il, elles res- semblent par la conformation de l'animal, tout en en différant par la callosité de la colu- melle. Férussac, au contraire, admit le genre Nasse, et le plaça même dans une autre fa- mille que les Buccins. M. de Blainville, de son côté, n'en faisait qu'une simple section du genre Buccin. M. Deshayes lui-même con- sidérait le genre Nasse comme tout-à-fait artificiel ; mais, d'après les observations qu'il a eu plus récemment l'occasion de faire sur les animaux vivants de la Méditerranée, il a admis ce genre en le circonscrivant et en le caractérisant comme nous l'avons dit plus haut. Les Nasses sont des Mollusques très répandus dans toutes les mers; leurs co- quilles, toujours de petite taille, n'excèdent guère une longueur de 3 centimètres, et quelques unes ont moins de 12 millimètres. On en trouve beaucoup aussi à l'état fossile, particulièrement dans les terrains tertiaires. (Dm.) IVASSIER. moll. — Dénomination im- propre pour désigner l'animal du g. Nasse. NASSOVIA , Pers. ( Encheir. , II , 499). bot. ph. — Syn. de Nassavia, Commers. NASTURCE. Naslurlium (de nasus for- NAS tus, d'après Pline, parce que le goût pi- quant de l'espèce la plus connue fait fron- cer, dit-il, les ailes du nez), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Crucifères, sous- ordre des Pleurorhizées; dans le système de Linné, il est difficile de déterminer s'il ap- partient à la Tétradynamie siliqueuse ou si- liculeuse, à cause des variations de longueur de son fruit chez les diverses espèces qui le composent. Les plantes qu'il comprend étaient des Sisymbres pour Linné et les bo- tanistes linnéens ; elles ont été isolées par M. Rob. Brown, par DeCandolle et les bo- tanistes modernes, surtout en raison des principes de la division établie parmi les Crucifères par le célèbre botaniste de Ge- nève, la radicule des vrais Sisyrribrium étant appliquée sur le dos des cotylédons , ce qui les classe parmi les Notorhizées, tandis que celle des Naslurlium est située à côié de leur ligne de jonction , caractère qui les range parmi les Pleurorhizées. Les Nasturces sont des plantes herbacées, annuelles, bisan- nuelles ou vivaces , qui croissent dans les eaux douces , et qui , comme la plupart des plantes aquatiques , sont dispersées sur presque toute la surface du globe. Leur tige est rameuse, et s'enracine souvent à sa base ; leurs feuilles sont alternes, de forme yiria- ble , souvent pinnatiséquées , munies d'un pétiole qui se dilate plus ou moins en oreil- lettes à sa base. Leurs fleurs sont blanches ou jaunes, réunies en grappes, et présentent les caractères suivants : Calice à 4 sépales étalés, égaux à leur base ; corolle à 4 pétales entiers; 6 étamines tétradynames, à filet entier; pistil à stigmate en tête, presque bi- lobé. Le fruit qui leur succède est une sili- que raccourcie au point de mériter le nom de silicule; à 2 valves sans nervures ou avec une nervure médiane, concaves , non caré- nées, renfermant plusieurs graines suspen- dues, disposées sur quatre rangs irréguliers, dont l'embryon a ses cotylédons accombants. Les Naslurlium décrits dans le Prodromus (t. I, p. 137 ) sont au nombre de 27; de- puis la publication de cet ouvrage, Walpers a pu en relever 21 nouvelles. Ces espèces se divisent en trois sous-genres, dont les deux premiers ont été admis comme genres dis- tincts et séparés par quelques botanistes , dont le dernier a été proposé avec doute par De Candolle. NAS NAS 583 a. Cardaminum, Mœnch. Silique courte, cyïindracée, subdéclinée; 4 glandes hypo- gynes; pétales blancs, plus grands que le calice; graines réticulées-rugueuses. C'est à cette section qu'appartient l'espèce la plus importante de tout le genre. 1. Nasturce officinal, Naslurtium offici- nale Rob. Br., vulgairement Cresson, Cres- son de fontaine. Cette espèce croît abon- damment dans les ruisseaux et les sources de presque toutes les contrées du globe. C'est à elle qu'a été donné d'abord le nom de Naslurtium, que Linné lui a conservé comme spécifique en la rangeant parmi les Sisym- brium (S. naslurtium Lin. ), et qui est de- venu en dernier lieu celui du genre tout en- tier. Elle est vivace; sa tige, longue de 23 décimètres, est couchée à sa partie infé- rieure qui s'enracine aux nœuds ; elle se redresse supérieurement; ses feuilles sont pinnatiséquées , à segments presque arron- dis, ou ovales, ou oblongs , entiers ou un peu sinueux, le terminal plus grand, un peu en cœur à sa base. Ses fleurs sont blanches, petites. Sa silique est courte, un peu arquée, à peu près de la longueur du pédicelle. Le Cresson de fontaine est une des plantes les plus intéressantes de la famille des Cruci- fères, à cause de ses propriétés médicinales et de la consommation considérable qui s'en fait, et qui est telle qu'à Paris, par exemple, îes environs en sont presque dépeuplés. On sait, en effet , qu'à l'état jeune il fournit une salade très recherchée, et ce seul usage en absorbe de très grandes quantités. En second lieu, ses propriétés éminemment dé- puratives et anti-scorbutiques lui donnent de l'importance en médecine : aussi entre- t-il dans plusieurs préparations anti-scorbu- tiques. De plus , on recommande depuis longtemps son emploi pour diverses mala- dies des voies urinaires; on lui attribue en- core une action assez avantageuse dans les maladies de poitrine , et la croyance popu- laire en fait, sous ce rapport, un médicament des plus salutaires. Pour tous ces usages médicinaux on emploie la plante fraîche, car on a reconnu que la dessiccation et la cuisson annihilent son action. Dans cet état, sa saveur est piquante, avec un léger mé- lange d'amertume et quelque peu d'âcreté. Autrefois on en faisait la base de nombreu- ses préparations, dont la plupart ont été abandonnées. La plante spontanée ne suffi- sant pas à la consommation qui s'en fait journellement, on la multiplie fréquemment en la semant le long des eaux courantes, ou même on en fait l'objet d'une culture spé- ciale dans des baquets à moitié remplis d'eau qu'on renouvelle de temps en temps, et dans lesquels on sème la graine ou l'on plante des fragments de la b*ase rampante des tiges. On obtient par ces deux procédés des cresson- nières d'un bon rapport. b. Brachyolobos , Alli. Pétales jaunes; glandes de la fleur petites; silique raccour- cie, cylindroïde ou ellipsoïde. Parmi celles, de nos espèces indigènes qui appartiennent à ce sous-genre, nous nous bornerons à quel- ques mots sur la suivante. 2. Nasturce amphibie, Naslurtium am- phibium R. Brown (Sisymbrium amphibium Lin.), vulgairement Raifort d'eau. Cette es- pèce croît au bord des fossés et des cours d'eau , dans les eaux stagnantes, et même dans des lieux d'où l'eau disparaît pendant l'été. Elle est vivace. Sa tige, rameuse, s'é- lève quelquefois jusqu'à 1 mètre de hauteur, et le plus souvent reste couchée à sa partie inférieure de manière à prendre racine aux nœuds; ses feuilles sont oblongues-lancéo- lées , ordinairement embrassantes à leur base , tantôt entières, tantôt dentées en scie, tantôt enfin pinnatifides, au moins les in- férieures. Les pétales de ses fleurs sont plus longs que le calice. Ses siliques sont ellip- soïdes. Les variations de forme des feuilles dans cette espèce en font distinguer deux variétés : l'une à feuilles indivises, l'autre à feuilles inférieures plus ou moins profon- dément pinnatifides. Au printemps , on mange quelquefois les jeunes feuilles de cette espèce en guise de Cresson. Quelques médecins ont de plus tiré parti de ses grai- nes , qu'ils ont dit agir comme vermifuges. A ce même sous-genre appartiennent en- core trois espèces indigènes, dont deux sur- tout se trouvent communément le long des eaux douces de toute la France; ce sont les Naslurtium sylvestre R. Br. , N. palustre DC, et le N. pyrenaicum R. Br. c. Clandestinaria, DC. Ce sous-genre a été proposé avec doute par De Candolle , pour quelques plantes de l'Inde et de l'Amérique méridionale que distinguent leurs pétales nuls ou très petits, blancs, et leurs silique? 584 NAT NAT allongées, cylindriques, dressées. D'après ce botaniste, les unes rentreraient probable- ment dans les Sisymbrium, les autres parmi les Arabis. (P. D.) NASTURTIOLUM , Gray (Brit. Plant., II, 692). bot. ph. — Syn. d' Hulchinsia, R. Br. — DC. (Syst., II, 522). Voy. sene- biera , Poir. NASTURTIUM. bot. ph. — Voy. nas- TERCE. *WIASTLS(va97 sveltes, plus grêles dans toutes leurs pro- portions ; par les cuisses antérieures non échancrées à la base; par le thorax allongé, un peu dilaté à sa partie postérieure, et offrant trois carènes. Sept espèces, toutes de Java, entrent dans le genre Necroscia. Nous citerons comme type la N. fumata Serv. (loco citato) , qui est entièrement d'un gris verdâtre avec les ailes enfumées. (E. D.) NECTAÏRE et NECTAR, bot. — Les fleurs d'un grand nombre de plantes ren- ferment des liquides sucrés ou mielleux, que les Insectes, et particulièrement les Abeilles , recherchent avec avidité ; ces li- quides ont reçu de Linné le nom de Nectar. Leur existence dans la fleur se manifeste généralement vers l'époque de la féconda- tion, le plus souvent peu après que les éta- mines ont lancé leur pollen , quelquefois avant cette époque ; elle cesse après que le grand phénomène de la fécondation s'est accompli. Ces relations de coexistence avec le plus grand phénomène de la vie des plantes, ont porté plusieurs physiologistes à Yoir dans le Nectar une matière essentielle, directement ou indirectement, à la repro- duction des plantes. Ainsi, dès les premières années du siècle dernier, Pontedera avait pensé que sa disparition, quelque temps après l'épanouissement des fleurs, tenait à ce qu'il entrait dans les ovules destinés à se développer en graines ; plus récemment, divers observateurs ont pensé qu'il sert à la nutrition de ces mêmes ovules. Conrad Gesner, convaincu que le concours des In- sectes est nécessaire pour la fécondation chez beaucoup de plantes, admettait que le Nectar, en les attirant, avait une influence indirecte mais essentielle sur la reproduc- tion végétale. Enfin, d'autres botanistes ont refusé d'admettre que le Nectar contribuât directement ni indirectement à la viviûca- tion et au développement des ovules végé- taux, et ils n'ont vu en lui que le produit d'une sécrétion ou tout au plus d'une ex- crétion. Cette dernière manière de voir est même aujourd'hui celle qui réunit le plus grand nombre de partisans. Quoi qu'il en soit des fonctions du Nec- tar, l'observation la plus superficielle suffit pour prouver que toutes les parties de la fleur ne concourent pas également à sa pro • duction, mais qu'elle est due constamment à des organes ou à des portions d'organes distincts de tous les autres par leur forme, par leur aspect, surtout par leur organisa- tion. Ce sont ces organes producteurs du Nectar qui ont été désignés par Linné sous la dénomination générale de Nectaires. Ce père de la Botanique moderne définit suc- cinctement les Nectaires : les parties de la fleur productrices des sucs mielleux (Nec- tarium pars mellifera flori propria ) , et il appela sur eux l'attention des botanistes, qui les avaient trop négligés. Mais lui-même , oubliant sa propre définition, ne tarda pas à étendre le nom de Nectaire à des organes qui n'étaient le siège d'aucune sécrétion mielleuse , et à l'appliquer à tous les or- ganes qu'on nomme souvent organes acces- soires de la fleur, et même à desimpies prolongements et appendices des organes floraux. De là il distingua des Nectaires ca- licinaux , corollins, staminaux, pistillaires et réceptaculaires. Pour lui, les éperons des Linaires, des Capucines, etc., considérés dans leur ensemble, la coronule des Silènes, des Lychnides, la couronne des Narcis- ses, etc., furent des Nectaires, tout aussi bien qu'une foule d'organes essentiellement producteurs de Nectar. Adanson (Fam. des plantes , t. I, p. 202 et 308) essaya d'amener plus de précision dans l'étude des Nectaires , et il distingua les appendices de la corolle, auxquels il ré- serva le nom de Nectaires, d'avec les parties florales auxquelles il donna le nom de disque ; il définit trop vaguement celui-ci une espèce de réceptacle des diverses parties de la fleur ; ce fut sur les modifications du disque qu'il basa son soixante-quatrième système. Le nom proposé par lui est resté dans la science, et les botanistes modernes l'emploient, en général, concurremment avec celui de Nectaire. Dans ces derniers temps, les Nectaires ont fixé l'attention de plusieurs observa- teurs, et ils ont fourni le sujet de travaux d'une grande importance ; tels sont particu- lièrement les suivants: Soyer-Willemet , Mcm. sur le Nectaire ( Mcm. de la Soc. Lin- néenne de Paris, vol. V ) ; M. F. Dunal , Considérai, sur la nat. et les rapports de quelques uns des organ. de la fleur, in-4% 1829; J.-G. Kurr, Untersuchungen iiber m: NEC NEC die Ikdeulung der Nekiarien, in-8°, Stutt- gart , 1833; L. Bravais, Examen organo- graphique des Nectaires ( Ann. des se. na- tur., 2e sér., septembre 1842, t. XVIII, p. 152-184). De plus, les nombreux auteurs de traités de botanique en ont fait l'objet de chapitres plus ou moins étendus, et ce- pendant l'histoire de ces parties de la fleur est encore mêlée de beaucoup de confusion, quant aux faits et à la synonymie. Essayons de nous reconnaître au milieu de ces diffi- cultés. Pour éviter une confusion fâcheuse, il est d'abord nécessaire de préciser exacte- ment à quelles parties de la fleur s'applique- rait rigoureusement la dénomination géné- rale de Nectaires. Or, prenant ce mot dans sa signification la plus large, il nous semble qu'on peut l'appliquer à tous les organes glanduleux sécréteurs du Nectar, et à tous ceux, plus ou moins rudirnentaires, émanés du réceptacle de la fleur, autres que le ca- lice, la corolle, l'androcée et le pistil. Si l'on part de cette idée, on commencera par élaguer les appendices corollins qui ne sont le siège d'aucune sécrétion mielleuse, comme par exemple la coronule des Caryophyllées, ainsi que les bosses, les éperons, toutes les fois qu'ils ne présenteront rien de glandu- leux ni de nectarifère; d'un autre côté, lorsque l'un de ces appendices sera tapissé en tout ou en partie d'une lame glandu- leuse , cette lame sera seule considérée comme Nectaire; par exemple, dans l'épe- ron calicinal de la capucine. En second lieu, pour mettre plus de précision dans le lan- gage , on pourrait réserver le nom de Nec- taire pour les parties d'importance secon- daire, purementglanduleuses et nectarifères, qui n'entrent pour rien dans la symétrie florale, et qui ne peuvent être considérées somme formant dans la fleur des verticilles distincts, tandis qu'on appliquerait rigou- reusement le nom de disque à ces organes plus ou moins rudirnentaires qui se trouvent presque toujours placés entre l'androcée et le pistil , et qui constituent dans la fleur un ou deux verticilles complets ou incomplets, mais se rattachant au réceptacle de la fleur, et occupant dans le plan général de la fleur une place aussi distincte que celle des quatre grands verticilles normaux, et constituant de vrais organes appendiculaires aussi bien que ceux-ci. Pour citer des exemples , la lame glanduleuse qui double les fossettes des Fritillaires et l'éperon de la Capucine devraient être regardés comme un Nectaire proprement dit, tandis que la couronne à 5 lobes qui embrasse la base de l'ovaire chez \cCobœa, la petite cupule qui entoure, soit la moitié inférieure de ce même organe chez les Almeida, Ticorea, soit cet organe à peu près tout entier chez la Pivoine moutan, seraient appelées du nom de disque. Au reste, il est facile de reconnaître que, rela- tivement au disque, nous ne faisons que reproduire les idées si bien développées par M. Aug. Saint-Hilaire dans sa Morphologie; seulement nous ferons observer que nous donnons un peu plus d'extension à notre idée du disque que ne le fait ce savant botaniste , puisque nous disons qu'il est presque toujours situé entre l'androcée et le pistil. Il nous semble, en effet, qu'on ne peut regarder que comme un disque l'an- neau jaunâtre, crénelé, situé entre le calice et la corolle, que M. L. Bravais a signalé, chez le Chironia decussata, sous le nom de Nectaire hypopétale, ainsi que la plupart de ceux que le même observateur a signalés entre la corolle et les étamines, et qu'il a nommés Nectaires hypostémones. L'étude des disques est beaucoup plus importante que celle des Nectaires propre- ment dits; ne pouvant décrire ici les formes variées sous lesquelles ils se présentent, nous renverrons aux ouvrages généraux et élémentaires, où l'on en trouvera décrites avec soin les principales modifications. Ces organes , Nectaires et Disques, exis- tent chez un très grand nombre de plantes ; ils ont été déjà signalés dans plus de la moitié des familles connues , et il est pro- bable qu'on les trouvera chez un plus grand nombre encore, à mesure que les observa- tions exactes se multiplieront. Leur consi- dération est très importante pour la con- naissance de plusieurs familles , quoique leur présence et leur absence ne soient sou- mises à aucune règle invariable , et qu'on les voie assez souvent manquer chez certains genres d'une famille où leur existence est générale, et même dans certaines espèces seulement d'un genre ( Polygala ). Dans beaucoup de cas on voit les disques former des verticilles réguliers; mais ailleurs aussi NEC NEC 599 ils se montrent sous la forme d'un demi- verticille ou d'une seule écaille impaire ; cependant , dans ce dernier cas , nous croyons que l'irrégularité provient souvent de l'accroissement de l'ovaire qui a pu re- fouler ces organes d'un seul côté; c'est ainsi que nous avons vu le disque du Lalhrœa clandestin a entourer toute la base de l'ovaire avant de prendre, chez la fleur adulte, l'apparence d'une simple écaille impaire .marquée de cinq petits festons à son bord. Dans l'étude et la description des disques il est important de les distinguer soigneu- sement des organes avortés, particulière- ment des étamines avortées ou déformées. C'est faute d'avoir fait cette distinction im- portante que Turpin a émis l'idée erronée que le disque n'était autre chose que des étamines transformées, idée qu'il a voulu consacrer en donnant à cette partie le nom de Phycosteme. On conçoit dès lors que cette dénomination n'ait pas été adoptée. En terminant cet article, que le défaut d'espace nous oblige à abréger beaucoup , nous ferons observer que M. Dunal a donné aux Nectaires, et au disque en particulier, le nom de Torus , qu'on emploie toujours pour désigner le réceptacle de la fleur ; l'emploi de ce mot , dans ce sens , s'il eût été adopté, aurait pu amener une confusion qui serait devenue fâcheuse pour la science. (P. D.) NECTAI\DRA , Berg. (Flor. cap., 131, excl. sp.). bot. ph. — Syn. de Thymelina, Hoffmans. — Roxb. (Flor. ind., II, 425), syn. de Linosloma, Wall. NECTANDRÉES. Nectandreœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Laurinées. Voy. ce mot. *I\ECTANEBUS. ins. —Genre d'Hymé- noptères de la section des Porte-Aiguillons , famille des Crabroniens , créé par M. Spi- nola (Ann. soc. Enl. de Fr.y tom. VII, lre série, 1838 ) et placé auprès des genres Phi- lanthus et Cerceris. Ce groupe ne comprend que deux espèces trouvées en Egypte par M. Fischer et que M. Spinola nomme Nec- tanebus Fischcri et luilerisnicus. (E. D.) *AECTARIBOTHRILM, Ledebour. (FI. ait., II, 36). bot. pb. — Syn. de Lloydia, Saiisb. NECTARINIA. ois. — Groupe d'Oiseaux rentrant dans la famille des Grimnerenus , comprenant les genres Guit-Guit, Soui- manga, etc., créé par III iger (Prodr. syst. Mam. et Av., 1811), et indiqué par d'autres auteurs sous la dénomination de Necta- rinidœ. (E. D.) * NECTAROSGORDUM. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, établi par Lindley (in Bot. Reg., t. 1913). Herbes de la Sicile. *NECTICUS, Hope. ins. — Syn. d'Aga- bus , Leach , Erichson , Aube. (C.) ♦NECTOHIA. mam. — Voy. neotoma. NECTOPODES. moll. — Famille éta- blie par M. de Blainville dans son ordre des Nucléobranches, et comprenant les genres Carinaire et Firole, c'est-à-dire répondant à l'ordre des Hétéropodes , que caractérise une seule nageoire abdominale représen- tant le pied des Gastéropodes. (Duj.) NECTOPODES. ins. — Voy. rkmifèdes. NECTOUXIA , DC. (Syst., 11,149). bot. ph. — Syn. de Morellia, DC. NECTRIS, Schreb. (Gen., n. 610). bot. ph. — Syn. de Cabomba, Aubl. *]\ECTRIS (vyjxTp:;, qui nage), ois. — Forster (Euch., Hist. nat., 1788) indique ainsi un groupe de Goélands. Voy. l'article mouette. (E. D.) *I\ECTURUS (vvixtoç, nageant; ovpd, queue), rept. — Selon M. Agassiz (Nomencl. zoologicus), Rafînesque a appliqué ce nom au groupe des Protées. Voy. ce mot. (E. D.) NÉCÏDAL1DES. Necydalides. ins. — Tribu de Coléoptères subpeniamères, fa- mille des Longicornes, établie par Latreille (Familles naturelles, p. 401 ), et qui a pour caractères: Yeux réniformes, entourant presque totalement la base des antennes. Tète verticale ; palpes à demi-article plus gros, subcylindrique , ovoïde, tronqué. Elytres plus courtes que l'abdomen ou at- ténuées linéairement en arrière, ailes éten- dues le long du corps ou simplement plis- sées vers l'extrémité. Genres: Stenopterus, Sangalis, Neeydalis, Molorchus. (C.) NECYDAL1S (vexv£aAo;, nom employé par Aristote pour désigner la chrysalide du Bombyx qui produit la soie ). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Longicornes , tribu des Céramby- cins, créé par Linné (Syslema nalurœ, p. 641 ), et adopté par Mulsant (Hist. nat. des Longicornes de France, 183.9, p. 110). coo NEE NÉF Ce genre se compose des espèces suivantes: N. major Linn. {abbreviatus F., salicis Muls.), ulmi Chv. (major Muls.), populi Buttner, Amcricanus et melanopterus Dej. Les deux premières se trouvent aux environs de Paris , l'une sur le Saule et l'autre sur l'Orme; la troisième dans le nord de l'Eu- rope, sur le Peuplier et le Bouleau, la qua- trième aux États-Unis , et la cinquième au Brésil. Ces Insectes se distinguent par des élytres très courtes, par des antennes épais- ses , égalant à peine en longueur les deux tiers du corps, et dont le troisième article est notablement moins long que le cin- quième. (C.) NECYDALIS. ins. — Ce nom , donné à un genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Sténélytres , tribu des OEdémé- rites, créé par Fabiïcius (Systemœ Entomo- logie/, , p. 209), a été abandonné et rem- placé par celui d'OEdemera d'Olivier. Ce genre est composé d'espèces à élytres rétré- cies vers l'extrémité, et dont les mâles of- frent des cuisses excessivement renflées. Geofl'roy et quelques auteurs ont aussi em- ployé ce nom pour désigner des Coléoptères, qui rentrent actuellement dans les genres Telephorus et Malthinus. (C.) NE:EA. bot. pu. — Genre de la famille des Nyctaginées, établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 52, t. 9). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale, principalement des forêts du Pérou. Voy. nyctaginées. *j\ED\TS, Stephens. ins. — Synonyme de Ceuthorhynchus , ou plutôt division éta- blie aux dépens de ce genre. (C.) *NEEDHAMIA (nom propre), helm.? — Genre proposé par M. Carus, pour de pré- tendus Helminthes, qui ne sont autre chose que les tubes spermatiques ou spermato- phores des Seiches et des autres Céphalo- podes. (Duj.) NEEDHAMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Épacridées , établi par R. Brown (Prodr., 549). Petits arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. épa- ciudées. — Scopol. (Introduct., n. 1426), syn. de Tephrosia, Pers. — Cassin. (in Dict. se. nat., XXXIV, 355), syn. de Narvalina, Cass. IVEESIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Sterculiacées , établi par Blume (Flor. Jav. Prœfat., VIII; N. A. N. C, 75, t. 6). Arbres de Java. Voy. sterco- LIACKES. NEFFLEA , Benth. (Scrophularin. ind., 16). bot. pu. — Voy. celsia, Linn. NÈFLE, bot. fh.— Fruit du Néflier. Voy. ce mot. NÉFLIER. Mespilus. bot. ph. — Genre de la famille des Pomacées, de l'icosandrie pentagynie dans le système de Linné. Les genres qui constituent aujourd'hui la fa- mille des Pomacées, démembrée du grand groupe des Rosacées, n'en formaient que quatre pour Linné , savoir : les Cratœgus , Tourn. , rangés dans l'icosandrie digynie , comme ayant un pistil binaire ou deux styles etdeux graines dans un fruit charnu, presque arrondi, ombiliqué; les Sorbus, Tourn. , classés dans l'icosandrie triandrie, à cause de leur pistil ternaire et de leurs trois graines renfer- mées dans un fruit charnu-mou, ombiliqué ; les Mespilus, Tourn., et les Pyrus, Tourn., l'un et l'autre de l'icosandrie pentandrie, à cause de leur pistil quinaire , ou de leurs cinq styles, et dont le premier se distinguait particulièrement par son fruit presque per- foré à l'ombilic , fermé par la connivence des lobes du calice persistant et renfermant cinq graines osseuses ou cinq petits noyaux. D'après une note de son Gênera, Linné re- gardait les Cratœgus, Sorbus et Mespilus , comme extrêmement voisins , et se distin- guant presque uniquement entre eux par le nombre de leurs styles ( Ex dictis palet valde affmia esse gênera : Cratœgum, Sor- bum et Mespilum, ut aut solo numéro fœmi- narum , aut vix ulla sufficienti nota distin- gui possint) . Outre ces quatre genres, Tour- nefort en avait admis, avant Linné, deux autres : les Malus et Cydonia, que le bota- niste suédois réunit aux Pyrus, mais que A.-L. de Jussieu rétablit dans son Gênera. En 1793, Medikus (Geschichle der Botan. unzerer Zeiten) divisa ces six genres en onze , dont les caractères ne parurent pas suffi- sants à la majorité des botanistes, mais qui furent admis par Mœnch. D'un autre côté, Smith, ne regardant pas plus comme sta- bles les caractères adoptés par Medikus que ceux puisés par Linné dans le nombre des styles, confondit toutes ces coupes généri- ques en deux seulement : les Pyrus, carac- térisés par leur endocarpe mince ou cartila- gineux, et les Mespilus, distingués par leur NEF KEI 601 endocarpe dur et osseux. Ceux-ci compre- naient les Cratœgus de Linné, tandis que dans les premiers rentraient les Sorbus du botaniste suédois. Plus tard, M. Lindley, ayant fait des Pomacées l'objet d'un travail '■ spécial (Observ. on the natural group of Plants called Pomaceœ, Trans. of the Linn. Soc, vol. XIII, p. 88-106, tab. 8, 9, 10, 11), rétablit non seulement les Cratœgus de Linné, mais encore les Amélanchiers et les Cotoneasler de Medikus, et compléta cette division des Mespilus, en établissant le genre Eriobotrya (voy. amélancuier, cotoneaster, eriobotuya). Enfin, à ces subdivisions gé- nériques des Mespilus de Smith, il ajouta encore (Botan. Régis., n° 1956) le nouveau genre Heweromeles pour des espèces de Né- fliers de l'Amérique méridionale, décrites par Ruiz et Pavon. Après ces divisions successives, dont nous avons cru indispensable de présenter l'his- toire, le genre Néflier, Mespilus, Lindl. , se trouve composé d'arbres de petite taille, indigènes des parties moyennes et septen- trionales de l'Europe , épineuses à l'état sauvage , perdant leurs épines par la cul- ture; leurs feuilles sont alternes, simples, dentées , stipulées; leurs fleurs sont gran- des , presque solitaires, accompagnées de bractées persistantes, et présentent les ca- ractères suivants : Calice à tube turbiné , adhérent à l'ovaire, à limbe divisé profon- dément en 5 lobes foliacés; corolle à 5 pé- tales presque orbiculaires, insérés sur un grand disque nectarifère, à la gorge du ca- lice , de même que les étamines, qui sont nombreuses ; ovaire adhérent, à 5 loges bi- ovulées; 5 styles distincts, glabres. Le fruit est une pomme à osselets, couronnée par le calice persistant, marquée en dessus d'une large aréole nue, a 5 loges monospermes , formées par l'endocarpe osseux. L'espèce-lype de ce genre est le Néflier d'Allemagne , Mespilus germanica Linn. ! C'est un grand arbrisseau ou un arbre de taille peu élevée, dont le tronc tortu émet ! des branches nombreuses, armées, dans ; l'état sauvage , d'épines qu'elles perdent par l'effet de la culture; ses feuilles sont lan- céolées, vertes en dessus, cotonneuses en dessous , légèrement dentées sur leurs bords, portées sur un pétiole court. Ses fleurs sont légèrement rosées, grandes, solitaires, tcr- T. VIII. minales; son fruit est connu sous le nom de Nèfle; la culture a fait varier sa gros- seur, sa forme même et sa précocité. Avant sa parfaite maturité, il a une saveur très âpre; mais lorsque, après l'avoir cueilli, on le laisse quelque temps sur de la paille, il mûrit, perd son âpreté, et devient bon à manger. Parmi les variétés cultivées du Néflier, les plus intéressantes sont celle à gros fruit, que l'on connaît aussi sous le nom de Néflier de Noltingham; celle à fruit oblong, et celle à fruit sans noyaux. Celle- ci est très remarquable par l'avortement des loges de son péricarpe et de ses graines. On en cultive aussi une variété à fruit pré- coce. Le fruit du Néflier est légèrement as- tringent; on le recommande comme avan- tageux dans les diarrhées; ses feuilles sont regardées aussi comme astringentes, et leur décoction est réputée d'un effet avantageux contre les aphthes et contre les inflamma- tions de la gorge. La culture de cette espèce est des plus faciles; en effet, elle s'accom- mode de toutes les terres , pourvu qu'elles ne soient pas très humides, et de toutes les expositions ; il est même bon de ne pas la tailler pour ne pas diminuer ses produits. On la multiplie de marcottes ou par la greffe sur diverses Pomacées, plutôt que par graines, à cause du long espace de temps (deux ans) , que celles-ci mettent à germer. (P. D.) NÈGRE, mam. — Un Sajou, un Tamarin et un Cercopithèque portent le surnom de Nègre. (E. D.) NEGRETIA, Ruiz et Pav. (Prodr., 86, t. 21). bot. ph. — Synonyme de Mucuna , Adans. NEGUNDIUM, Rafln. bot. ph.— Syn. de Negundo, Mœnch. NEGENDO. bot. ph. — Genre de la famille des Acérinées, établi par Mœnch (Method., 331). Arbres de l'Amérique boréale. Voy. acérinées. IVEÏDES (nom mythologique), ms. — Genre d'Hémiptères , de la section des Hé- téroptères , tribu des Géocorises, famille des Lygéens , créé par Latreille (Gcncra Crusl. et Ins., 1807 ) et correspondant au genre Be- rylus de Fabricius. Les Neidcs , caractérisés par les antennes coudées et renflées à leur extrémité , par le corps allongé , les pieds longs et les ocelles très rapprochés l'un de 76 602 NEJ NEL l'autre, sont assez voisins des Alydes, Lep- tocorises et Lygées. Ces Insectes , d'assez petite taille, vivent sur les plantes, tant à l'état parfait qu'à celui de larves. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces , parmi lesquelles nous n'indiquerons que : Le Neides tipularia Latr. (Cimex tipula- rius Linné) , qui est gris avec quelques points noirs sur les élytres , et dont les pattes, également grises, ont la partie ren- flée des cuisses postérieures noirâtre. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe et n'est pas rare auprès de Paris vers le mois de mai. (E. D.) NEIGE, météor. — Voy, pluie, à l'ar- ticle MÉTÉOROLOGIE. NEILLIA. bot. ph. — Genre delà famille des Saxifragacées, établi par Don {Prodr., 228). Arbrisseaux du Népaul. Voy. saxifra- gacées. *IMEIS (nom mythologique), acal. — Genre d'Acalèphes Béroïdes , établi par M. Lesson pour une espèce trouvée dans le golfe du Port-Jackson, et caractérisé par la forme du corps aminci en forme de coin , obeordiforme en haut et largement ouvert en bas, ayant huit rangées de cils, dont deux , intermédiaires sur chaque face , se soudent à leur extrémité, et deux autres la- térales contournent les bords qui sont épais et sans ailes. Ce genre, que M. de Blain- ville réunit aux Idyes , forme seul, pour M. Lesson, la tribu des Néis, la cinquième de ses Ciliobranches. La seule espèce dé- crite, la N. bourse de mer (IV. cordigera), a le corps mollasse, blanc hyalin, sillonné de linéoles entre-croisées, jaune mordoré et jaune clair; les cils sont très irisés. (Duj.) 1VEITHÉE (nom mythologique), moll. — Genre proposé par M. Drouet pour quel- ques espèces de Peignes, telles que les P. œquicostatus et versicostatus de Lamarck , qui ont de petites dents sériales sur le bord cardinal, mais qui ont d'ailleurs les carac- tères essentiels du genre Pecten, dont ils ne peuvent être séparés, au lieu d'être rappro- chés des Nucules et Trigonies. (Duj.) *IYEJA. bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par Don (m Sweet. FI. Gard., II, n. 78) et dont les prin- cipaux caractères sont : Capitule multiflore, hétérogame; fleurs de rayon 1-3-sériées, li- gulées, femelles; celles du disque tuhuleu- ses, hermaphrodites. Involucre hémisphéri- que, à écaillesimbriquécs, linéairessubulées, disposées sur trois rangs. Réceptacle plan. Anthères sessiles. Akène linéaire-oblong, comprimé, villeux. Aigrette double; l'exté- rieure courte, paléacée; l'intérieure plus longue, velue, scabre. Les Neja sont des sous-arbrisseaux couverts de poils longs, épars, à feuilles éparses, li- néaires, mucronées, très entières ; à rameaux foliacés ou nus au sommet, monocéphales. Involucres hirsutes ; corolles fauves. Les espèces de ce genre ont été réparties par De Candolle en trois sections {Prodr. , V, 325) qu'il nomme : Podoneja: Ligules à plu- sieurs rangs; corolles velues; capitules lon- guement pédoncules. Phijlloneja: Ligules à plusieurs rangs; corolles glabres ; capitules sessiles. Monogyria : Ligules sur une seule rangée; corolles glabres; capitules solitaires au sommet des rameaux. Toutes ces plantes habitentprincipalement le Mexique et le Brésil. (J.) NELIT RIS. bot. fil— Genre de la famille des Myrtacées -Myrtées, établi par Gœrtner (I, 134, t. 27). Arbrisseaux des Moluques. Voy. MYRTACÉES. NÉLOCIRE. crust. — Syn. à' Eurydice. Voy. ce mot. (H. L.) *NELOMYS (vvjHç, cruel; jaOç, rat). mam. — Genre de Rongeurs de la division des Rats, assez voisin du genre Echimys, créé par M. Jourdan (Ann. se. nat., lrcsér., t. VIII, 1837), et ayant pour principaux caractères : Oreilles arrondies, peu dévelop- pées ; une queue velue; des tarses courts; des membres trapus, et une foçme assez lourde; ayant quatre molaires à racines et à couronne composée , de chaque côté de l'une et de l'autre mâchoire ; cinq doigts à chaque pied, les pouces entièrement courts. Le type est le Nelomys Blainvillii Jour- dan {loc. cit.), qui est de la grandeur du Co- chon d'Inde, dont le pelage est fauve en dessus, blanchâtre en dessous, qui a une queue noirâtre, et dont plusieurs poils de la croupe sont épineux. On croit qu'il se creuse des galeries. Cet animal habite l'Inde orientale. M. Jourdan {kl. ) joint à cet animal , pour former son genre Nelomys, une espèce placée anciennement dans le groupe des NEL NEL 603 Echimys {E. huppe), et plus récemment Fr. Cuvier (Ann. se. nat., lrc sér., t. X, 1839) a fait connaître une nouvelle espèce du groupe qui nous occupe. (E. D.) NELSONIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Nelsoniées, établi par R.Brown (Prodr., 480). Herbes de l'Asie et de la Nouvelle- Hollande. Voy. ACANTHACÉES. * NELSONIÉES. Nelsonieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Acantbacées. Voy. ce mot. NÉLUMBIACÉES. Nelumbiaceœ. bot. PII. — Voy. NÉLUMBONÉES. NÉLUMBO. Nelumbium, Juss. bot. ph. — Genre de plantes qui forme à lui seul la petite famille des Néiumbonées , de la Po- lyandrie polygynie dans le système de Linné. Il avait été proposé d'abord parTour- nefort; plus tard Linné le réunit à tort aux Nymphœa, mais il en fut séparé par A.-L. de Jussieu. Salisbury a proposé de changer son nom en celui de Cyamus que Théo- phraste donnait à la principale espèce du genre ( Voy. Salisbury, Ann. of botany de Kœnig, II, pag. 69-76 ) ; mais les botanistes n'ont pas adopté celte dénomination. Ce genre se compose de magniûques plantes herbacées, d'une conformation générale très ressemblante à celle des Nymphaeacées, qui croissent dans les eaux douces des parties chaudes de l'Asie et de l'Amérique septen- trionale; elles ont un rhizome épais, ram- pant, duquel partent des pétioles et des pé- doncules assez longs pour élever les feuilles et les fleurs au-dessus de la surface de l'eau ; les feuilles ont une grande lame peltée, or- biculaire, concave ; les fleurs sont très gran- des, blanches, roses ou jaunes, et présentent les caractères suivants : Calice à 4 sépales libres, tombants; corolle à pétales nom- breux, oblongs, étalés, disposés sur plusieurs rangs ; étamines nombreuses , à filament fi- liforme, prolongé au-dessus de l'anthère en un petit appendice; pistils nombreux, logés dans les alvéoles d'un réceptacle for- tement dilaté en un corps en forme de cône renversé; chacun d'eux se compose d'un ovaire libre, à une seule loge contenant un ou deux ovules suspendus, surmonté d'un style court que termine un stigmate pelté. A ces pistils succèdent autant de petites noix 1-spermcs, logées également dans les alvéo- les du réceptacle qui s'est beaucoup accru. Nous nous arrêterons sur deux espèces de ce genre : 1 . Nélumbo brillant, Nelumbium specio- sum Wild. (Nymphœa nelumbo Lin., var. a, Cyamus Myslicus Salisb.). Cette magnifique plante, l'une des plus belles du règne vé- gétal , croît spontanément dans les lacs et dans les eaux peu courantes des parties chau- des de l'Asie. De son rhizome rampant , ho- rizontal , formé d'une substance charnue et blanche , partent à la fois les racines et les longs pétioles de ses feuilles, que de petits tubercules aigus et un peu recourbés rendent rudes au toucher; la lame de ces feuilles a 4-6 décimètres de diamètre; elle est fixée au pétiole exactement par son centre, où se trouve une tache blanchâtre; elle est orbi- culaire, glabre à ses deux surfaces, la su- périeure étant revêtue d'un velouté très fin, formé de papilles , grâce à la présence duquel l'eau glisse sur elle sans la mouiller le moins du monde ; il en est de deux sortes : les unes sont flottantes, étendues en nappes, de manière que l'eau agitée vient passer par dessus, les autres sont creusées en belles coupes d'environ un décimètre de profon- deur, un peu ondulées sur les bords. Ses fleurs figurent parmi les plus belles et les plus grandes du règne végétal ; leur diamè- tre égale jusqu'à 3 décimètres ; leur couleur est blanche ou rose; elles ressemblent à de grandes fleurs de Magnolias; elles ont une odeur d'Anis ; elles sont portées sur de longs pédoncules qui les élèvent au-dessus de la surface de l'eau; leur corolle a plus de 15 pétales, dont 10 sont extérieurs, ovales et concaves, dont les autres sont intérieurs, plus petits et inégaux entre eux. Ses fruits sont ovoïdes-globuleux, à peu près de la grosseur d'une Noisette. Cette belle espèce croît naturellement dans les Indes , à la Co- chinchine, à la Chine, etc., et de plus elle y est cultivée à cause de la vénération qu'ont pour elle les habitants de ces contrées, qui en font leur plante sacrée et qui la considè- rent comme le symbole de la fertilité; ils représentent leurs divinités placées sur une de ses feuilles. Elle existait autrefois abon- damment en Egypte, où elle avait été très probablement apportée de l'Inde, et où elle jouait un rôle important comme plante ali- mentaire. C'était le Faba œgypliaca des an- 604 NEL NEL ciens, le Lys du Nil ressemblant aux Roses d'Hérodote, et l'un des Lotus du Nil. Mais elle a totalement disparu de cette contrée; en effet, son rhizome tendre doit être con- stamment plongé dans l'eau : aussi il est pro- bable, d'après M. Delile, que sa disparition est due à ce qu'elle n'a pu se prêter sur les bords du Nil aux variations de la sécheresse et des inondations ; que, de plus, le courant du Nil et la profondeur des canaux ont con- tribué aussi autant que toute autre cause à son dépérissement, puisqu'on ne la voit pros- pérer que dans les eaux peu profondes et tranquilles ou peu courantes. Les anciens Egyptiens trouvaient dans ses rhizomes et ses graines un aliment sain et assez abon- dant; ils faisaient du pain avec des graines qui, fraîches, ont un goût agréable d'à- mande. Dioscoride rapporte qu'ils propa- geaient la plante cri en jetant les graines dans l'eau après les avoir enveloppées de limon pour leur faire gagner le fond. Dans ces derniers temps , on a essayé en Europe ia culture du Nclumbium speriosum comme plante d'ornement : à cet égard , les essais les plus suivis ont été faits àMontpel- ler, par M. Raffeneau-Delile, qui en a ob- tenu des résultats très satisfaisants. Favorisé par la douceur du climat méditerranéen , le savant directeur du jardin de Montpellier a pu réunir dans cet établissement une ma- gnifique collection , encore unique en Eu- rope , de diverses variétés et espèces de Ne- lurnbium. Placées dans de grands bassins de bois , ces plantes se développent à mer- veille et fleurissent annuellement. Les seules précautions à prendre pour obtenir ce résultat consistent à mettre ces bassins dans des lieux bien aérés et un peu abrités contre la trop grande ardeur du soleil , qui a pour effet de griller les feuilles. L'hiver, il suffit de les renfermer dans une serre tempérée, que l'on chauffe seulement pendant les plus fortes gelées, et où la température reste ainsi tou- jours au-dessus de 0° (voy. pour les détails, R. Delile, Acclimatation du Nelurnbium speciosum ou Nelumbo de l'Inde dans le midi de la France, Bull, de la Soc. d'agric. du département de l'Hérault, août 1835). Aujourd'hui, dans les parties de l'Asie, où le Nelumbo existe à l'état spontané et cul- tivé , on mange ses graines , ou bien l'on en prépare des pâtes et des gâteaux qui ont même quelques usages médicinaux. On em- ploie aussi sa racine comme diurétique et adoucissante; enfin l'on considère ses pé- tales comme astringents, et on les emploie de la même manière qu'on le fait en Eu- rope pour les pétales des Roses rouges. 2. Nelumbo jaune, Nelurnbium luleum Wild. (Cyamus flavicomus Salisb. , Nym- phœa nelumbo Linn., var. b.). Cette espèce croît naturellement dans l'Amérique sep- tentrionale , dans la Floride , la Caro- line , etc. Elle ressemble beaucoup à la précédente; mais elle s'en distingue par ses fleurs constamment jaunes , un peu moins grandes; et par les filets de ses étamines prolongés au-delà des anthères en un ap- pendice linéaire , et non en massue , comme chez le N. speciosum. Quoique spontanée en diverses parties des États-Unis, les essais qu'on y a faits pour la multiplier par la cul- ture ont été fréquemment infructueux , de sorte que Barton dit qu'elle paraît réussir seulement dans les lieux où elle croît spon- tanément, ce qu'il explique en disant qu'il lui faut probablement une sorte de vase ar- gileuse, tenace et bleue, qui forme le fond des rnares et des étangs où elle prospère, et dans laquelle ses racines s'enfoncent jus- qu'à plusieurs pieds de profondenr. En Amé- rique on mange ses graines; mais elle n'y est pas assez abondante pour pouvoir être considérée comme tant soit peu importante sous ce rapport. C'est sur les pieds de Nelumbo cultivés au jardin de Montpellier que M. Delile a fait quelques observations, dont voici en peu de mots les résultats. Il a vu que, lorsque l'eau séjourne un peu sur le centre de la feuille, il y a fréquemment émission natu- relle d'air, par les bulles, à travers cette eau, et il a reconnu que cet air, qui sort seulement de la tache centrale blanche, où se trouvent beaucoup de stomates, y arrive du reste de la face supérieure de la même feuille. A minuit, les feuilles qui avaient exhalé de l'air pendant le jour n'en don- naient plus ; à six heures du matin , comme le soleil ne donnait pas encore sur elles, elles n'étaient point exhalantes; elles le re- devenaient pendant le reste de la journée. Cependant il s'est trouvé quelquefois des feuilles qui absorbaient et exhalaient dans tous les temps et à toutes les heures. Quel- NKM NEM €05 quefois on voyait sortir de l'air aune partie des feuilles autre que leur centre, et dans laquelle on ne découvrait au microscope ni stomates ni ouvertures d'aucune sorte. L'air exhalé par les feuilles de Nelumbium n'a pas semblé différer de l'air atmosphérique, 'fil m'est demeuré démontré, dit M. Delile, » que chaque feuille de la plante est pourvue » d'un système respiratoire complet , pour » lequel le velouté possède la faculté absor- » bante, et les stomates celle seulement » exhalante , ce qui est sans exemple pour » touteautre plante que celle-ci, la seule qui » ait pu se prêter aux expériences qui déci- » dent si manifestement l'aspiration et l'exha- » lation. » (Voy. à ce sujet deux notes de M. Delile et deux de M. Dutrochet, Annal, des se. nat., 2esér.,décemb. 1841). (P.D.) NÉLUMBONÉES. Nelumboneœ. bot. ph. — Petite famille établie aux dépens des Nymphaeacécs, et dont les caractères sont les mêmes que ceux du genre Néiumbo, le seul qu'elle renferme. Voy. nélikibo. "NEMACONIA, Know. et West. (Flor. cap., 127). bot. pu. — Synon, de Portera , Lindl. *J\ESIAPALPUS ( v7l;,a, fil; palpus, palpe). Ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipuliciens , tribu des Phalénoï- des, Macq. , établi par M. Macquart ( Hist. nat,. des Canaries, par Webb et Berthelot) aux dépens des Psychodes. L'espèce type et unique, N. flavus , est commune aux îles Canaries. (L.) NERÏASPORA. bot. ca. — Voy. n.ema- SPOUA. LWASTOME. aiucun. — Synonyme de Phalangium. Voy. ce mot. (H. L.) *NEMATANTIIUS (v^«, filament; &- 005, fleur), bot. ph.— Genre de la famille des Gesnéracées, tribu des Épisiciées, établi par Schrader (in Gollinger gel. Anzeig., 1821, I, p. 719). Arbrisseaux du Brésil. Voy. ges- néracées. NÉMATE. Nemalus (v^a, fil), ins. — Genre d'Hyménoptères, section des Téré- brans, famille des Porte-Scies, tribu des Tenthrédimens, établi par Jurinc aux dépens des Teulhredo de Fabricius, et adopté par Saint-Fargeau (Monographie des Tenthrédi- nes), ainsi que par tous les entomologistes. Les Némates sont caractérisés par leurs an- tennes de neuf articles simples dans les deux sexes, longues et sétacées; parleurs mandi- bules échancrées; leur cellule radiale très grande; leurs quatre cellules cubitales, dont la première, petite, presque ronde ; la se- conde, grande, recevant les deux nervures ré- currentes ; la troisième, moindre et carrée, et la quatrième atteignantle haut de l'aile, etc. Les métamorphoses des Insectes de ce groupe et leur genre de vie ont occupé un grand nombre de naturalistes; citons, parmi les anciens, Swammerdam, Réaumur, Linné, Degéer, et, parmi les modernes, Panzer, Dahlbom, Saint Fargeau, et MM. Ratzeburg et Léon Dufour. Ce dernier particulièrement a adressé (28 octobre 1846) à la Société en- tomologique de France une notice impor- tante sur les métamorphoses des Némates, et contenant l'histoire complète d'une nouvelle espèce de ce genre, \e Nemalus Degceri; pré- cédemment il avait déjà fait connaître une autre espèce, le N. ribis; mais ces travaux n'étant pas encore publiés, nous ne croyons pas pouvoir en parler ici. Les larves des Némates, désignées comme celles des autres Tenthrédines sous le nom de fausses chenilles, ont constamment vingt pattes, dont six écailleuseset quatorze mem- braneuses. Ces larves vivent sur différentes plantes dont elles rongent les feuilles. Leurs métamorphoses s'opèrent de différentes ma- nières : les unes entrent dans la terre et s'y filent des coques pour se changer en nym- phes; les autres forment des excroissances avec les feuilles, des espèces de galles dans lesquelles elles subissent toutes leurs trans- formations. Toutes les espèces de ce genre appartien- nent à l'Europe. Lepelletier deSaint-Fargeau (Monographie des Tenthrédines) en décrit trente-huit; mais aujourd'hui on en connaît un plus grand nombre. Nous n'en citerons qu'une seule : Le Nemate du saule , Nemalus salie is Jurine, Oliv., Fabr., Lepell., etc., qui est long de 5 lignes ; jaune, avec la tête et le corselet noirs en dessus; les ailes avec leur point noir; les pattes jaunes. Les larves de ces Insectes vivent sur le Saule; elles ont près de 1 pouce de long ; elles sont d'un vert céladon, avec de grandes taches jaunes et des points noirs sur les côtés. Elles ont sou- vent le derrière courbé en arc, de sorte qu'il repose sur le plat de la feuille, tandis qu« 60G NEM NEM quelques pattes membraneuses etécailleuses sont accrochées à son bord. Ceslarves entrent en terre au mois d'août et s'y filent des co- ques d'un brun obscur presque noir. Les métamorphoses des Nematus ca- preœ, papillosus, septentrionalis, ribis, De- geeri, etc., sont également connues. (E. D.) NÉMATE. min. — Nom donné par Haiiy à une roche fibreuse que l'on rapporte assez généralement à l'Obsidienne. Voy. ce mot. NEMATOCERA. ins. — Syn. iïHexa- toma. Voy. ce mot. NÉHÏATOCÈRES. ins. — Syn. de Fili- cornes. Voy. ce mot. NEMATODES (vn,aaTw^Ç) filamenteux). ix5. — Genre de Coléoptères pentnmères , famille des Sternoxes , tribu des Élatéri- des, créé par Latreille {Annales de la Soc. eut. de France, 1. 111, p. 125). Les types sont : les Eucnemis buprestoides Rossi ( alticollis Rondani), fdum F. , et meliculosus Dej. Le 1er est originaire d'Italie, le 2e d'Autriche, et le 3e des États-Unis. Ces 3 espèces ren- trent dans le genre Hypocœlus d'Eschschollz, adopté par Dcjean. Les Nématodes de Dejean, que cet auteur attribue à tort à Latreille (Catalogue, 3e éd., p. 96), sont les N. procerulus Mann, (pyg- mœusDej.), flavescens Dej., et semi-vitiatus Harris : les deux premiers se trouvent en Suède et en France, et le dernier est des États-Unis. (C.) *J\EMATOGONEM, Desmaz. (in Nouv. Ann. se. nat., II, 69, t. II, f. 1). bot. cr. — Syn. de Sporotrichum , Lnk. NÉMATOÏDES. Nematoides (v%.a, fil; «T^or, forme), helm. — Rudolphi a donné en 1808, dans son Histoire naturelle des Ento- zoaires, la dénomination de Nématoïdes à l'une des grandes catégories de Vers intes- tinaux , celle à laquelle appartiennent les Ascarides, les Strongles, les Filaires et beau- coup d'autres ayant le corps filiforme ou fu- siforme, allongé. Quelques genres d'animaux qui vivent dans les eaux de la mer, dans les eaux douces ou même dans la terre humide ont aussi l'organisation des Nématoïdes , et ont été classés parmi eux par les helmintho- logistes modernes. C'est aussi à ce groupe qu'appartiennentlesAnguillules ou Vibrions de la colle et du vinaigre, qu'on a laissés si longtemps parmi les Infusoires. Quoique l'on connaisse un grand nombre de Nématoïdes, on n'a pas encore établi la caractéristique et la classification de ce groupe d'une manière déGnitive. Tous les genresque leurs caractères extérieurs tendent à faire placer parmi les Nématoïdes ne pa- raissent pas avoir la même organisation in- térieure, et, tandis que celle des premiers serait très élevée, celle des derniers serait, au contraire, fort simple : les Ascarides, les Strongles, etc., seraient dans le premier cas; les Gordius, Trichius, etc., dans le second. C'est un sujet que nous traiterons en détail à l'article vers de ce Dictionnaire ; aussi nous contenterons-nous d'indiquer ici, d'a- près M. Dujardin, les diverses familles qui constituent la classe des Nématoïdes : Trichosomiens, Filariens, Strongyliens, Ascaridiens, Énopliens, Sclérostomiens,Dac- nidiens. Plus un certain nombre de genres mal connus ou d'une organisation supposée inférieure : Stelmie, Léorhynque, Prionoderme, Chi- racanthe, Gnathoslome , Lécanocéphale , Ancyracanthe, Hétérochele, Stéphanure, Hystrichis, liedruris , Crossophore, Odonto- bie, Tropisure, Trichine; et enfin les Gor- diacés, comprenant les genres Mermis et Dragonneau. (P. G.) * NEMATOPHORA ( v^ua , fil ; yopoç , qui porte), ois. — Subdivision du genre Huppe (voy. ce mot), d'après M. G.-R. Gray (Gen. of Birds., 1840). (E. D.) *NEMATOPHORA (v~ua, fil; VoPSç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 113), avec une es- pèce du Brésil, le N. macrocera de l'au- teur. (C.) NEMATOPLATA , Bor. (in Dict. class., 1 , 593 , XI , 499). infus. — Syn. de Fragu laria, Lby. NÉMATOPODES (vTîua, v/^octoî , fil; ttoûç, ttocÎoç, pied), moll.? crust.? — Déno- mination donnée par M. de Blainville à la première classe de ses Malentozoaires cor- respondant aux Cirrhipodes. Voy. ce motet MOLLUSQUES. (DUJ.) *WEMATOPODIES (v%«, fil ; wovç, «o- &,; , pied), ins. — M. Gravenhorst (Ichn. Eu- rop. 1829 ) a indiqué sous ce nom un genre d'Hyménoptères de la section des Térébrans, de la famille des Ichneumoniens. (E. D.) NEM NEM 607 •NEMATOPTERA, Burm. ins. — Syn. âeNemoptera, Latr. (E. D.) NEMATOPUS(v%.«, fil; *ov5| pied). ins. — Genre d'Hémiptères de la section des Hétéroptères , famille des Lygéens , tribu des Coréites, créé par Latreille (Fam. nat. 1825) et adopté par tous les entomologistes. Les Nematopus , caractérisés par leur tête courte, arrondie; leurs pattes postérieures très longues; leurs cuisses renflées, garnies d'épines, ainsi que les jambes , ne com- prennent qu'un petit nombre d'espèces. MM.Amyot etServille(/7emipfères des Suites à Bu ffon-Roret) n'en signalent que trois: deux de Cayenne, les N. indus Linné et nervosus Gasteln., et une de la Chine, le N. rneleagris Fabr. (E. D.) *NEMATORA, Fée (Melh. Lichen., 43 , t. II, f. 4). bot. cr. — Voy. strigula, Fr. NEMATOSPERMUM , L.-C. Richard [in Act. soc. h. n. Par., I, 105). bot. ph. — Syn. de Lacistema, Swartz. *NEMATOSTIGMA, Dietr. (Syst. Willd. n., 228). bot. ph. — Syn. deLiberlia, Spreng. NÉMATOURES ou SÉTICAUDES. ins. — Nom donné par M. Duméril à une fa- mille d'Insectes aptères, qui correspond à l'ordre des Thysanoures de Latreille. NEMATTUX, Fr. (Msc). bot. cr. — Syn. de Myxonema , Fr. *NEMATURA (v^.a, fil; ovpa, queue). ois. — Nom donné par M. Fischer à un groupe de Tétraonidées. Voy. ce mot. NEMATUS. ins. — Voy. némate. NEMAUCHENES. bot. pu. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cicho- racées, établi par Cassini (in Dict. se. nat., XXXIV, 362). Herbes des contrées orien- tales. Voy. COMPOSÉES. NÉMAZOAIRES ( v~*«, fil ; Ç£ov , ani- mal), alg.? — Classe d'êtres ambigus propo- sée d'abord sous le nom de Némazoones par M. Gaillon, puis nommée Némazoaires , et enfin Ncmalophyles par M. de Blainville , qui les regarde définitivement comme des végétaux. M. Gaillon, qui comprend dans cette classe les Bacillariées ou Naviculées , beaucoup d'Infusoires verts et une foule de vraies Algues, supposait que des animal- cules simples, libres et bien vivants , jouis- sent de la faculté de s'agglutiner par une matière exsudée de leur corps, de manière à former des filaments simples ou ramifiés présentant l'aspect de végétaux. (Duj.) *NEMEDRA. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Méliacées, tribu des Trichiliées, établi par Jussieu ( in Mem. Mus. , XIX , 223, t. 14 , f. 8). Arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. mé- liacées. *NEMEORIUS(v^oç, bois; e?o$,vie). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Érycinides, établi par Stephens. La seule espèce connue est le Nemeobius lu- cina (Papilio lucina Linn., Argynnis lucina God., le Faune à taches blanches Engr.), qui habite la France boréale et australe. *NEMEOPHILA (v/Fo?, bois; y^oç, qui aime), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptè- res, tribu des Chélonides, établi par Stephens aux dépens des Chélonées. M. Boisduval, qui adopte ce genre (Gênera et index methodicus Lepidopt. europ.) entité deux espèces, N. rus- sula et Plantaginis, qui habitent l'Europe. NÉMERTE. Nemertes (nom mytholo- gique), iielm. — Genre fort curieux d'Hel- minthes marins dont nous avons plusieurs espèces sur nos côtes. Ces animaux , qui arrivent souvent à une longueur de plu- sieurs mètres, ont la forme de rubans fort étroits, mais ils sont susceptibles de se rac- courcir considérablement. On leur a succes- sivement donné les noms de Nemertes (Oken), Borlasia (G. Cuvier), Linaria (Sowerby) et Lineus (Davies). M. de Blainville les a pris pour type de sa famille des Térétulariés , et M. Ehrenberg de celle qu'il appelle Nemer- tina. On connaît aussi des espèces exotiques de ce genre, et MM. Quoy et Gaimard en ont représenté plusieurs dans le Voyage de V As- trolabe. Plusieurs naturalistes, depuis Bor- lase, se sont occupés de l'organisation des Ne- mertes, et, tout récemment, M. de Quatrefa- ges a publié, dans Y Iconographie du règne ani- mal, une planche très soignée dans laquelle il représente les principaux caractères anato- miques et physiologiques de ces animaux. Nous en parlerons à l'article vers. (P. G.) NEMERTESIA. polyp. — Dénomination proposée par Lamouroux pour le genre de Sertulariens que Lamarck a nommé An- tennulaire, et que M. Ehrenberg laisse dans son grand genre Serlularia, comme section du sous-genre Sporadopyxis. Les Antennu- laires ou Ncmcrtcsies ont les polypes verti- 608 NEM cillés autour d'une tige simple ou peu divi- sée, Ostuleuse, cornée. (Duj.) *NEMERTINA. helm. — Famille dont le type est le genre Nemerles. Elle a été ainsi dénommée par M. Ehrenberg, et répond en grande partie à celle desTérétularié&de M. de Blainvilie. Elle comprend les genres Tubu- lan, Cérébralule, Polie, Borlasie ou Nernerte, Notogymnus, Bonellie et Lobilabre. Ces ani- maux appartiennent à la classe des Turbil- lacées. (P. G.) NEMESIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées , tribu des Hémi- méridées , de la Didynamie angiospermie dans le système sexuel de Linné. Il a été établi par Ventenat ( Malmais. , t. 41 ) aux dépens de quelques espèces d' Antirrhinum, et présente pour caractères principaux : Ca- lice à 5 folioles. Corolle hypogyne , à tube court, à limbe bilabié : lèvre supérieure 4-îobée, garnie d'un éperon à la base ; lèvre inférieure entière ou échanerée; deux gib- bosités à la gorge. Étamines 4, insérées à la gorge de la corolle, didynames ; anthères uniloculaires * souvent soudées deux à deux. Ovaire a 2 loges multi-ovulées. Style simple; stigmate capité. Le fruit est une capsule comprimé, à 2 loges contenant un grand nombre de graines. Les Nemesia sont des herbes annuelles , rarement vivaces ou suffrutescentes, à feuil- les opposées, dentées ou incisées ; à fleurs axillait es et solitaires, ou disposées en grappes terminales. L'espèce type, Nemesia fœtens Vent. (loc. cit. ), est un arbuste indigène du cap de Bonne-Espérance. Ses fleurs, d'un gris blan- châtre veiné de pourpre, sont marquées dans l'intérieur d'une tache jaune-orangé. Les autres espèces de ce genre sont les Antirrhinum macrocarpum , bicorne et lon- gicorne. (J.) *]\ÉMÉSIS. Nemesis (nom mythologique). crust. — Genre de l'ordredes Siphonostomes, de la tribu des Dichélesliens, établi par Poly- dore Roux, et généralement adopté. Ce genre se rapproche beaucoup de celui des Dichéles- tiens, mais ressemble un peu à certains Crus- tacés Isopodes par la forme générale du corps. La têteestépaisse, obtuse, ovalaire; le thorax se compose de quatre articles quadrilatères, à peu près de même grandeur que la tête, et semblables entre eux; enfin l'abdomen NEM est très petit, conique, annelé et terminé par deux petits appendices lamelleux. Les antennes sont assez longues, sétacées, multi- articulées, et pourvues d'un article basi- laire assez grand. Immédiatement en ar- rière de ces organes, on aperçoit une autre paire d'appendices qui ressemblent à de pe tites cornes, et qui paraissent être les ana- logues des pattes-mâchoires antérieures de* Caligiens. Les pattes-mâchoires de la se- conde paire, situées de chaque côté d'i.a suçoir gros et court, sont grêles et petites; mais celles de la dernière paire sont plus dé' veloppées et subehéliforrnes. Les pattes sont au nombre de quatre paires , dont deux fixées au premier article thoracique, et les suivantes aux deux anneaux suivants ; celles de la première paire sont petites, grêles et simples, tandis que les autres sont com- posées d'une pièce basilaire très grande, mais libre sur la ligne médiane, et de deux petites rames terminales. Le dernier anneau thoracique présente de chaque côté, à son bord postérieur , un tubercule arrondi au- près duquel naissent des lobes oviferes qui sont extrêmement longs. On ne connaît en- core que deux espèces qui vivent parasites sur ceux de nos Poissons cartilagineux de la Méditerranée. La Némésis lamne, Nemesis Lamna Roux, peut être considérée comme le type de ce genre. C'est sur les branchies du Lamna cormibicus que l'on rencontre constamment la Némésis lamne, qui vit en société au nombre de vingt-cinq à quarante individus. La seconde espèce est la Némésis des Re- quins , Nemesis Carchariarum Roux. C'est particulièrement sur les branchies du Squale renard, Carcharias vulpes, que l'on trouve cette Némésis. (H. L.) NEMESTRINA. mam. — Nom scienti- fique du Maimon. Voy. macaque. (E. D.) NEMESTRINA ( nom mythologique ). ins. — Genre de l'ordre des Diptères bracho- cères , famille des Anthraciens, tribu des Némestrinides , Macq., établi par Lalreille ( Gen. , t. V, p. 307 ), et caractérisé de la manière suivante par M. Macquart (Diptè- res, Suites à Buffon-Roret) : Tête déprimée. Palpes saillants. Antennes distantes , cour- tes. Yeux nus. Écusson à rebord peu mar- qué. Pelotes des tarses ordinairement pe- tites. Ailes de largeur médiocre, plus ou NEM moins réticulées dans les deuxième et troi- sième cellules sous-marginales, les première et deuxième postérieures; quelquefois non réticulées; point de cellule fausse. M. Macquart (loc. cit. et Dipt.exot.) décrit huit espèces de ce genre, assez communes dans l'Egypte et au cap de Bonne-Espérance. Nous citerons principalement la Nemestrina reticulala, ainsi décrite : Longueur, 8 lign. Corps noir, revêtu de poils gris ; thorax ayant une ligne dorsale et une tache oblique de chaque côté, grises; ailes enfumées , ayant leur extrémité hyaline; pattes roussàtres , avec les cuisses noires ; abdomen ayant chaque segment bordé de poils gris. Les mœurs de ces Insectes sont les mêmes que celles des Anthraciens. (L.) *N£M£STRINIDES. Nemeslrinidœ . ras. — Tribu de la famille des Anthraciens, dans l'ordre des Diptères, établie par M. Macquart (Dipt. , Suites à Buffon ), qui lui donne les caractères suivants : Corps large. Tête ordi- nairement de la largeur du thorax. Trompe allongée, menue, dirigée en avant ou en dessous. Front et face ordinairement larges, séparés par un sillon transversal. Antennes courtes, distantes, insérées près du bord in- térieur des yeux. Trois ocelles, dont les laté- raux sont insérés au bord intérieur et posté- rieur des yeux. Écusson à rebords. Pieds presque nus; trois pelotes aux tarses. Cuil- lerons petits, velus. Ailes ordinairement ré- ticulées vers l'extrémité; deux ou trois cel- lules sous-marginales, ordinairement cinq postérieures. Quatre genres composent cette tribu ; ce sont : Mœgistorhynchus, Macq. ; Nemestrina, Latr. ; Fallenia , Meig. ; et Hirmonevra, Meig. Voy. l'article anthraciens, pour les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (L.) *I\'EMIA, Berg. (Flor. cap. , 160). bot. ph. — Syn. de Manulea, Linn. *ï\EMICOELUS (v/fxoç, bois; xorto» , creuser), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Xylophages , tribu des Cucusites, formé par Dejean (Cata- logue, 3e édit., p. 340) avec deux espèces: les N. marginipcnnis et hemipterus de Fau- teur. La première se trouve aux États-Unis et la deuxième est de patrie inconnue. (C.) * NEAIORIA (*«i*9«» bois; Sc'oç, vie), ras. — Genre d'Orthoptères de la famille des t. vnr. NEM 609 Gryllides, créé par M. Audinet-Serville {Or- thoptères des Suites à Buffon de Roret) aux dépens des Grillons (voy. ce mot). Les prin- cipaux caractères des Nemobia sont : Tarses de trois articles, le deuxième comprimé, peu visible; palpes maxillaires longs, à dernier article un peu tronqué obliquement au bout; ovicapte droit, presque aussi long que l'ab- domen ; yeux grands , arrondis , peu sail- lants, etc. Ces Insectes semblent se réunir entre eux , tandis que les Grillons vivent plus so- litaires ; les femelles déposent leurs œufs dans la terre. Ils sautillent partout à la sur- face du sol , et ne se cachent pas, au moins dans des terriers. Deux espèces entrent dans ce groupe : Gryllus sylvestris Bosc. (Act. Soc. dliist. nat. , I, pi. 10, fig. 4). Corps noirâtre avec quelques poils jaunâtres. Se trouve très com- munément dans presque toute l'Europe ; ha- bite surtout les lieux ombragés; on le voit souvent sous les feuilles. Et le Nemobia lineolata Brullé (Hist. nat. des Ins., IX, pi 18, f. 9), des Pyrénées et de Saint-Sever. (E. D.) NEMOCEPHALUS (v/fxw, partager; %t- o , partager ; yv«- 0oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Vésicants, créé par Latreille ( Rè- gne animal de Cuvier, t. V, p. 69), et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 249 ), qui en énumère 17 espèces ; 10 sont originaires d'Amérique, 6 d'Afrique , et une seule appartient à l'Europe : celle-ci , type du genre, est la N. chrysomelina Fab.; elle varie beaucoup pour la couleur. Les Zonitis vittata , viridipennis , hœmorrhoidalis et ros- trata (4 -notata Dej.) Fab., et 5 ou 6 autres espèces qui ont été décrites, et que Dejean n'a pas connues, doivent être considérées comme se rapportant à ce genre. Les larves de ces Insectes , comme la plupart de celles de cette tribu, doivent être parasites d'Hy- ménoptères. M. Guérin-Méneville a établi, avec la N. rostrata, son genre Leptopalpus. (C.) *NEMOICUS, Stephens. ins. — Syn. de Phyllobius, Schcenherr. (C.) NÉMOPANTFIE. Nemopanthes. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Ilici- nées , de la Dicecie pentandrie dans le système de Linné, établi par Rafinesque pour Yllex canadensis , et décrit d'une ma- nière plus précise par DeCandolle (Première notice sur les plantes rares du jardin de Ge- nève, 8, t. 3). Il est caractérisé par des fleurs dioïques ou polygames , formées d'un calice très petit, réduit à l'état d'un très petit anneau entier à son bord ; d'une co- rolle à 5 pétales allongés-linéaires , réflé- chis , entièrement libres et distincts les uns des autres à leur base; de 5 étamines alter- nes aux pétales, à anthères introrses, 2- lo- culaires; d'un ovaire sessile, à 3-4 loges, renfermant chacune un seul ovule suspendu au haut de leur angle central, que surmon- tent 3-4 stigmates sessiles. Le fruit est une baie presque globuleuse, à 3-4 loges. La seule espèce de ce genre est le Némo- panthe du Canada, Nemopanthes Canadensis, petit arbrisseau rameux , à feuilles alternes, oblongues , très entières , très glabres , co- riaces , à court pétiole. Ses fleurs sont peti- tes , d'un blanc verdâtre , solitaires sur des pédoncules axillaires, filiformes, plus courts que les feuilles. Ses baies sont rouges. Cette espèce croît dans les montagnes du Canada, près du lac Champlain , et vers le sud des États-Unis jusqu'en Caroline. Elle passe en pleine terre dans les parties moyennes de l'Europe. (P. D.) NEMOPHILA ( vUoç, , bois ; « O.oç , qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Hydrophyllées, établi par Barton (Flor. bor. amer., 61). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. HYDROPHYLLÉES. *NEMOPHORA (.Vx, fil; yépoç, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Lépido- ptères nocturnes, tribu des Tinéides , créé NEM NEM 61! par Hubner aux dépens des Adela ( Dup. , Catal. des Lépid. d'Europe). On en connaît six espèces , qui habitent la France et l'Al- lemagne. (L.) *J\EMOPODA(v9îfxa, filament; nri^iti- Soç , pied ). ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères brachocères , famille des Musciens , tribu des Muscides, établi par M. Robineau- Desvoidy et adopté par M. Macquart {Diptè- res, Suites à Buffon). Ce dernier en décrit 9 espèces, qui toutes habitent la France et l'Allemagne. L'espèce type , N. cylindrica ( N. puiris Rob.-Desv., Sepsis cylindrica Meig., Sepsis nitida Fall., Cal&bata cylindrica Fab.), est très commune en France. NEMOPTERA ( v^P.a, fil ; wt*'pov, aire). ins. — Genre de Névroptères de la sec- tion des Filicornes , famille des Plani- pennes, tribu des Panorpates, créé par La- treille (Gen. Crust. et Ins.) aux dépens des Panorpa de Linné , adopté par tous les en- tomologistes, et dont M. Burmeister (Hand- buch der Entomologie) a changé le nom en celui de Nematoptera. D'après M. Rambur (Névropt. des Suites à Buffon de Roret), les Nemoptera ont pour caractères : Antennes presque filiformes ; bouche prolongée en museau; pas d'ocelles; palpes labiaux plus longs que les maxillaires, ceux-ci plus courts que les mâchoires, qui sont droites, ciliées, obtuses à l'extrémité ; tarses de cinq articles, le premier et le dernier assez longs, les autres très courts; ergots très courts ou insensibles, les tibias postérieurs n'en ayant qu'une paire; onglets grands. Olivier, le premier, avait observé plu- sieurs espèces de ce groupe dans le Levant; depuis on en a découvert quelques unes en Egypte, en Algérie et en Espagne, et on en compte neuf d'après M. Rambur. Ces In- jectes, d'après les observations d'Olivier, Dnt le vol lent ; ils agitent péniblement leurs ailes, à de petites distances, de sorte qu'on peut les saisir avec la plus grande facilité; ils sont très multipliés, et leur existence semble fort courte. M. Rambur {loc. cit.) répartit les neuf espèces comprises dans ce genre en trois groupes particuliers ou sous-genres, de la manière suivante : 1° Nemoptera, Auct. Bouche assez forte- ment avancée en bec ; ailes supérieures ayant des bandes en zigzag , et un très grand nombre de traits ou de points noirs ou bruns. Type : Panorpa Coa Lin., des îles de l'Archipel. 2° Halter, Ramb. Bouche assez fortement avancée en bec ; ailes en grande partie transparentes , les inférieures plus ou moins dilatées. Type : N. albaOYiv., de Bagdad. 3° Brachystoma , Ramb. Bouche à peine avancée en bec. Espèce unique : N. Olivieri Ramb., d'Egypte. NEMOPTERIX. ins. — Syn. de Nemo- ptera (voy. ce mot), suivant Leach. (E. D.) *NEMOR.EA. ins.— Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides , sous-tribu des Tachi- naires, établi par M. Macquart ( Diptères, Suites à Buffon), qui le caractérise ainsi : Corps large. Palpes un peu saillants. Face ordi- nairement nue ; épistomepeu ou point sail- lant. Antennes presque couchées , n'attei- gnant pas l'épistome.Yeux velus. Abdomen ovale. Première cellule postérieure, atteignant le bord un peu avant l'extrémité de l'aile. Ce genre renferme 20 espèces , dont la plupart habitent la France et l'Allemagne, dans les bois et les prairies, sur les fleurs en ombelles. Nous citerons principalement les N. viridulans (Erigone id. Rob.-Desv.) et le N. sylvatica, toutes communes aux environs de Paris; la première, en juin et août, sur les fleurs de Vlleraclœum spondylum , et la seconde, au printemps, dans les bois. (L.) * NEMORÏIEDUS. mam. — Voy. njïmo- HEDUS. * NEMORICOLA ( nemus , bois ; colo , j'habite), ois. — M. Hodgson ( J. An. Soc. Beng., 1831) donne ce nom aune division des Scolopax. Voy. ce mot. (E. D.) NEMOSIA (V£>ç, de bois), ois. — Nom donné par Vieillot ( Anal, ornith., 1816 ) à une division du genre des Moineaux. NEMOSOMA ( véu.w , partager ; (rwp.« , corps), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Xylophages, tribu des Bostrichiens , formé par Desmarest et adopté par Latreille (Gênera Crust. et Jns., III, p. 12; 1, XI, 4), et par Dejean (Cata- logue, 3eédit., p. 338). Ce dernier auteur en mentionne quatre espèces, qui sont : JV. elongatum L. (fasciatum Pz.), cylindricum9 concolor Dej. , et guianensis Lac. Les deux premières sont originaires d'Europe, et les 612 NExM JNEM deux dernières d'Amérique (États-Unis). Le N. elongatum se trouve quelquefois aux en- virons de Paris, il vit dans l'intérieur du bois du Hêtre et de l'Orme. Ce genre parait avoisiner certains Trogo- sites ; Erichson le place à la suite de ses Niti- dulaires, à côté des Ips. Ses caractères sont: Antennes en massue , perfoliées , guère plus longues que la tête; tête presque aussi lon- gue que le corselet; corps linéaire. (C.) NEMOTELUS (v^a, fil; tAoç, fin). Ins. — Genre de l'ordre des Diptères bracho- céres, famille des Notacanthes, tribu des Stratiomydes, établi par Geoffroy et généra- lement adopté. M. Macquart (Diptères, Suites à Buffon; Dipt. exot.) en décrit 9 es- pèces, dont 6 indigènes et 3 exotiques. L'es- pèce type , Nemotelus pantherinus Macq. {Musca pantherina Linn. , Nemotelus uligi- nosus Latr. , Nemotelus marginatus Fab. ), est assez commune en France. (L.) *NEMOTOIS. ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Tinéides, établi par Hubner (Dup., Calai, des Lépid. d'Europe) aux dépens des Adela.On en con- naît 9 espèces, dont la plupart habitent la France et l'Allemagne. (L.) *J\EMOTRICHUS(vt>.w, partager; ept'ç, cheveu), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famiile des Curculionides ortho- cères, division des Anthribides , formé par Dejean (Catalogue, 3e édit. , p. 256) avec une espèce de Cayenne , le N. indistinctus de M. Buquet. Ce genre a été adopté et pu- blié depuis par MM. Labram et Imhoff (Sin- gulorum gen. Curcul., fasc. 4). (C.) NÉMOURE. Nemoura (v%K, fil; ovpx', queue), ins. — Genre de Névroptères de la famille des Planipennes, tribu des Per- liens, créé par Latreille (Précis des ca- ractères des Ins., 1797) aux dépens des Phryganea de Linné, et des Perla Geoffroy, ou Semblis Fabricius, et adopté par tous les entomologistes. Les Nemoura, dont le nom a été changé en celui de Nematura Bur- meister et Rambur, ont pour caractères généraux, suivant M.Pictet : Palpes maxil- laires et labiaux courts, filiformes, le der- nier article ovoïde, arrondi et d'un dia- mètre au moins égal à celui qui le pré- cède; soies caudales nulles ou rudimen- taires. Les Némoures ont la tête plus petite, plus ronde et moins aplatie que les Perles; leurs antennes sont longues et fortes; leurs man- dibules grosses, presque aussi larges que longues, et terminées par trois à six dents courtes; leur labre est moins large et moins linéaire que celui des Perles; leurs mâ- choires, assez fortes et dures, sont termi- nées par des dents ou par des soies très raides, recouvertes en dehors d'une galette qui les dépasse souvent; leur lèvre infé- rieure est large et partagée à son extrémité en quatre lanières , dont les deux médianes sont parfois réunies. D'une taille un peu plus forte que les Perles, plus grêles et plus délicates qu'elles, leurs ailes ont une ten- dance à s'enrouler ; leur couleur générale est un gris plus ou moins fuligineux ou brunâtre; celle du corps est noire, mêlée parfois de jaune ou de brun. Ces Insectes se trouvent dans les endroits humides et les bois ombragés; ils ne pa- raissent qu'au printemps ou au commence- ment de l'été, et il est rare d'en voir en au- tomne. Leurs larves vivent dans l'eau , marchent sur les pierres ou se tiennent at- tachées aux herbes aquatiques ; quelques unes n'ont pas d'organes respiratoires ex- ternes, et d'autres au contraire en présen- tent. La forme de ces larves se rappro- che de celle des Perles; elles ont comme elles deux soies caudales , mais ces organes restent attachés à la dépouille de la nymphe. Plusieurs auteurs se sont occupés de ce genre, et nous citerons particulièrement Latreille et MM. Burmeister, Rambur et Pictet (Hist. nat. gén. et part, des Ins. Né- vroptères, monogr. des Perlides, 1841). Ce dernier auteur en a réparti les espèces en 3 groupes , qu'il nomme et caractérise de la manière suivante : I. Tœniopterix, Pictet. Articles des tarses égaux; abdomen terminé par des soies lon- gitudinales tri-articulées. Six espèces, toutes européennes, entrent dans ce groupe ; la principale est le Ne- moura nebulosa Latr., Oliv., Pictet (Sem- blis nebulosa Fabr.), type du genre. Elle est très commune aux environs de Paris, et parfois, en été, on la voit en abondance sur les quais de cette ville. II. Leuctra, Stephens. Deuxième article des tarses très court; pas de soies du tout ; NEN NEN 613 nervures du parastigma ne formant pas d'X, ailes allongées et en cylindre. Sept espèces, dont six d'Europe et une d'Amérique. Type : N. cylindrica Deg. III. Nemoura, Auct. Deuxième article des tarses très court ; pas de soies du tout ; ner- vures du parastigma formant un X ; ailes médiocres, aplaties. Huit espèces, toutes européennes. Type : N. variegata 01 iv. (E. D.) NEMOZOMA. ms. — Voy. nemosoma. IVEMS. mam. — Buffon a donné ce nom à une espèce de Mangouste , qui n'est pas le Nems des Arabes : ce dernier est Flchneu- mon. Voy. l'article mangouste. (E. D.) *NEMURA(v9îfAa, fil; 0ÛP«, queue). ins.^ M. Hodgson (in GrayZool. mise, 1846) in- dique sous ce nom une subdivision des Fau- vettes. Voy. sylvie. (E. D.) NENAX, Gœrtn. (I, 165, t. 32). bot. ph. — Syn. d'Ambraria, Gruse, et de Clif- fortia , Linn. *NENGETUS. ois.— M. Swainson {Zool. Joum.y 1837) donne ce nom à un petit groupe d'Oiseaux qui rentre dans le genre des Moucherolles. Voy. ce mot. (E. D.) NÉNUPHAR. Nymphœa. bot. ph. — Genre de la famille des Nymphéacées , à laquelle il donne son nom, de la Polyan- drie monogynie dans le système de Linné. Tel que nous le considérons ici avec les botanistes modernes, il ne comprend plus que ce qui reste du genre établi sous le même nom par Linné, après qu'on en a retranché d'un côté les Nelumbium, deve- nus le type de la famille des Nélumbonées (voy. ce mot) , et de l'autre les Nuphar , Smith , ou Nymphéas à fleurs jaunes ( voy. nuphar). Limité de la sorte , il se compose de plantes herbacées aquatiques, remarqua- bles par leur beauté, qui croissent dans le» eaux stagnantes ou faiblement courantes des parties tempérées et subtropicales du globe, surtout dans l'hémisphère septentrional; un petit nombre se trouvent entre les tropi- ques. Ces plantes ont un rhizome charnu , quelquefois volumineux, qui rampe au fond de l'eau sur la vase, où il s'enracine; de lui partent des pétioles et des pédoncules d'un tissu très lacuneux, d'une longueur assez considérable pour élever les feuilles jusqu'à la surface de l'eau, sur laquelle elles nagent et les fleurs au-dessus. Leurs feuilles sont grandes, planes, en cœur ou bilobées à leur base, parfois peltées, entières ou si- nuées-dentées, glabres ou pubescentes en dessous, pourvues de stomates seulement à leur face supérieure , la seule qui soit en contact avec l'air. Leurs fleurs sont grandes et brillantes, blanches, bleues, roses ou rouges , mais jamais jaunes; elles présen- tent les caractères suivants: Galice à 4-5 sé- pales libres, tombants , colorés intérieure- ment ; corolle à 16-28 pétales sur plusieurs rangs, libres, et dont les intérieurs passent peu à peu à la forme des étamines : celles-ci sont nombreuses, sur plusieurs rangs, libres, à filet pétaloïde; ovaire multiloculaire , à ovules nombreux portés sur les cloisons , surmonté d'un stigmate sessile , pelté , rayonné , marqué au centre d'une sorte de glande saillante arrondie. Le fruit est charnu , rempli de pulpe dans laquelle sont plongées les graines, multiloculaire , cou- ronné par le stigmate persistant. Les espè- ces de ce beau genre se répartissent en trois sous-genres, pour chacun desquels nous au- rons à citer un exemple digne de fixer l'at- tention. a. Cyanea, DG. Filet prolongé au-dessus de l'anthère , ce qui rapproche ces plantes des Nelumbium, desquels elles se distinguent, au reste, très nettement par l'organisation de leur fruit; fleurs bleues ou bleuâtres ; feuilles peltées, très entières ou dentées-si- nuées. Plantes d'Afrique : une seule de l'Asie tropicale. 1. Nénuphar bleu, Nymphœa cœruleaSdi- vigny. Cette belle espèce croît dans les ri- vières et les canaux de la Basse-Egypte. Son rhizome, de couleur noirâtre, est pyriforme ; les pétioles qui en partent sont cylindriques, lisses. Ses feuilles nageantes sont presque orbiculaires, un peu ovales, obtuses et en- tières au sommet, un peu sinueuses vers leur base , qui est profondément échancrée en cœur et forme deux lobes ou oreillettes acuminées ; elles sont glabres à leurs deux faces, rougeâtres à l'inférieure. Ses fleurs, d'un beau bleu , sont portées sur de longs pédoncules cylindriques qui les élèvent au- dessus de l'eau : elle diffère très peu du N. scutifoliaDC, qui croît au sud de l'Afrique. Cette plante était sacrée pour les anciens Égyptiens, qui en peignaient et sculptaient la figure sur tous leurs monuments et parmi 614 NEN leurs hiéroglyphes. On la trouve même re- présentée parmi les hiéroglyphes de Philœ et cTEdfoû , à l'extrémité méridionale de l'E- gypte, où il paraît qu'elle croissait autrefois, et d'où elle a disparu depuis longtemps. Gé- néralement des faisceaux de feuilles et de fleurs de ce Lotus bleu étaient représentés parmi les offrandes aux dieux figurées sur les tableaux hiéroglyphiques ; il servait aussi à faire des couronnes ; enfin ses racines et sa graine lui donnaient une utilité directe comme espèce alimentaire. Aujourd'hui le Nénuphar bleu n'est guère plus recherché par les habitants de la Basse-Egypte que pour la beauté de ses fleurs. La conservation de cette espèce n'est nullement compromise par les alternatives de sécheresse et d'humi- dité ; son rhizome persiste sans périr pen- dant une année entière après que l'eau a disparu du sol où il végétait ; ramené même à la surface lorsqu'on laboure les champs, et foulé aux pieds , il ne périt pas, et recom- mence à végéter aussitôt que l'inondation vient de nouveau convertir pour quelque temps ces champs en étangs. La beauté du Nénuphar bleu lui donnerait une place des plus distinguées dans nos collections de plantes vivantes ; mais sa culture présente quelques difficultés par suite desquelles il est encore peu répandu. b. Lotos, DC. Filets non prolongés au- dessus de l'anthère; fleurs blanches, roses ou rouges; feuilles peltées, le plus sou- vent à dents aiguës ou pubescentes en des- sous. Espèces de l'Inde et de l'Afrique , une seule de l'Europe orientale , une autre des Antilles. Nénuphar lotus, Nymphœa lotus Lin. Cette espèce croît encore spontanément dans la Basse-Egypte, dans le Nil près de Rosette et kde Damiette, ainsi que dans les canaux des ^rizières. Son rhizome ressemble à un tuber- cule de volume médiocre, revêtu d'une écorce brunâtre , coriace et marqué de ci- catrices; les pétioles qui en partent sont cylindriques, d'une longueur proportionnée à la hauteur de l'eau et qui atteint de la sorte jusqu'à 1M,7 ; ils supportent une lame nageante, plane, orbiculaire, peltée, profondément fendue à sa base en deux grands lobes ou oreillettes , rapprochées l'une de l'autre , garnie sur les bords de dents de scie séparées par des sinus arron- NEN dis, glabre supérieurement, pubescente in- férieurement et marquée d'un réseau de nervures. Ses fleurs sont grandes et blan- ches; leur calice, verdâtre extérieurement, est un peu rosé sur les bords. Le Nénuphar Lotus était l'une des plantes les plus célèbres dans l'ancienne Egypte; elle était consacrée à Isis, et ses fruits mêlés à des épis de blé étaient le symbole de cette déesse et l'em- blème de l'abondance. Aussi en trouve-t-on la figure sur un grand nombre de médailles égyptiennes. C'était le Lotus blanc ou le Lotus à graine de Pavot d'Hérodote. Ainsi que l'espèce précédente, et plus qu'elle encore , ce Nénuphar figurait parmi les plantes alimentaires de cette contrée alors si peuplée. On mangeait son rhizome, dont la consistance et le goût rappellent ceux de la Châtaigne ; ses graines petites et arron- dies , mais nombreuses dans chaque fruit, et qu'Hérodote compare à celles du millet, servaient à faire du pain. D'après Théo- phraste, on les retirait de l'intérieur des péricarpes en mettant les fruits en tas, les laissant pourrir et lavant ensuite le tout; par là on les isolait de la pulpe dans laquelle elles sont plongées. Les Égyptiens modernes comptent encore le Nénuphar Lotus parmi leurs plantes alimentaires ; mais ils pré- fèrent à son rhizome celui du Nénuphar bleu. On trouve l'un et l'autre sur leurs marchés. c. Castalia, DC. Filets non prolongés au-dessus de l'anthère ; fleurs blanches; feuilles en cœur, non peltées, très entières, glabres. Espèces des parties tempérées de l'hémisphère septentrional. 3. Nénuphar blanc , Nymphœa alba Linn., vulgairement Lys des étangs, quel- quefois aussi Nénuphar officinal. Cette plante, l'une des plus belles de nos climats, croît dans les fossés pleins d'eau, les lacs et les eaux faiblement courantes d'une grande partie de l'Europe. Son rhizome, long et épais , horizontal , est charnu , bru- nâtre à sa surface ; ses feuilles nageantes sont grandes, arrondies, en cœur à leur base, très entières, glabres et lisses ; ses grandes fleurs blanches s'élèvent au-dessus de la surface de l'eau. Leur stigmate est marqué de seize rayons. Le rhizome du Nénuphar blanc a été employé très long- temns en grande quantité, à cause des pro- NEO NEO 615 priétés sédatives et surtout anti-aphrodi- siaques qu'on lui attribuait; il s'en faisait une consommation considérable dans les maisons religieuses , et la croyance à ces propriétés était devenue populaire ; néan- moins, lorsqu'on en est venu à des expé- riences précises à cet égard , on a reconnu que c'était là une opinion erronée, et qu'il fallait au contraire regarder cette substance comme stimulante ; aujourd'hui on n'en fait à peu près aucun usage. Dans des di- settes on a essayé d'utiliser ce même rhi- zome comme aliment ; mais la quantité de fécule qu'il renferme n'est pas assez grande pour qu'il puisse rendre de grands services sous ce rapport. (P. D.) NEOCEIS,Cass. (in Bullet.soc. philom., 1820, p. 90). bot. ph. — Syn. tfErechtiles, Rafin. ]\ÉOCTÈSE. min. —Syn. de Scorodite, espèce de Fer arséniaté. Voy. fer. *NEOGAYA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Ombellifères, tribu des Séséli- nées, établi par Meisner (Gen. 144). Herbes des montagnes de l'Europe. Voy. ombelli- fères. NEOLACIS, Cham. (m Linnœa, IX, 503). bot. ph. — Voy. mourera, Aubl. NEGMERIS ( nom mythologique ). po- lvp. ? algues. — Genre établi par Lamou- roux pour des productions marines (IV. du- metosa) qu'il classait auprès des Tubulaires, et que M. de Blainville, avec raison, rap- proche des Liagores, qui sont des Algues calcifères ainsi que les Corallines. M. De- caisne, en établissant d'une manière posi- tive la nature végétale du g. Neomeris , le place à côté des Cyrnopolies, et le caracté- rise ainsi : Spores globuleuses , entourées d'utricules obovées, ternées ou quatemées ; fronde claviforme , tubuleuse , à rameaux très abondants, verticillés, dichotomcs, rac- courcis, articulés; les articles étant globu- leux, remplis de matière verte. La seule es- pèce connue se trouve dans la mer des An- tilles. (Duj.) *IVEOMIDA (v/wf/a, champ récemment labouré), ins. — Genre deColéoptères hétéro- mères, famille des Taxicornes, tribu des Diapériales , formé par Ziegler et adopté par Dejean (Catalogue , 3e édit., p. 218), qui en énumère 28 espèces : 17 sont originaires d'A- mérique, 6 d'Europe et 5 d'Afrique. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les N. violacea, bicolor, picicornis, viridipen- nis, hœmorrhoidalis F., et biluberculata 01. Cette dernière a été prise vivante à Paris, mais paraît être exotique. Ces Insectes se rencontrent sous les écorces et dans les bo- lets ; la plupart des mâles ont la tête armée de deux petites cornes. MM. Brullé et de Laporte, dans une Monographie sur les Diapériales , ont donné à ces Coléoptères le nom générique de Oplocephala. Ces deux noms ont été conservés par Motchoulski {Mémoires de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou, 1845, t. XVII, p. 80), qui fait entrer dans les Neomida les espèces à corps allongé. (C.) *i\EOMORPHA (veoç, nouvelle; popyvî, forme), ois. — Groupe d'Oiseaux créé par M. Gould (Proc. zool. Soc. , 1836), et qui rentre dans le genre des Huppes. (E. D.) *]\E0M1S (v/w, je nage; p.v5> rat). mam. — M. Kaup ( Entw. G. Eur. Th. I. , 1839) indique sous ce nom un groupe d'Insectivores. (E. D.) *J\EOIVEURlJS (v/oç, nouveau; veîpov, nervure), ins. — Genre d'Hyménoptères de la section des Térébrans , famille des Ich- neumonides, créé par M. Haliday ( Enl. mag., V, 1838), et devant rentrer dans le groupe des Bracons. (E. D.) NEOPHRON (nom mythologique), ois. — M. Savigny (Syst. des Ois. d'Egypte el de Sy- rie) a créé sous ce nom une subdivision du grand genre Vautour. Voy. ce mot. (E. D.) NEOPS (v/oç, nouveau; o-ty, aspect), ois. — Vieillot indique sous ce nom un groupe d'Oiseaux de la famille des Cerlhidées, plus connu sous le nom de Sittine. Voyez ce mot. (E. D.) * NEORNIS ( v/oç , nouveau ; opvcç , oi- seau), ois. — Groupe de Fauvettes (voy. Syl- vie), d'après M. Hodgson (in Gray zool. mise, 1844). (E. D.) * NEOTOMA (v/w , je nage; to'^kj , cou- pure), mam. — Un groupe de Rats (voy. ce mot) est indiqué ainsi par MM. Say etOrd. (Journ. of Phil, IV). (E. D.) * NEOTRAGUS ( v£'w , je nage ; rpiyoç, bouc), mam. — Dans le The animal hing- dom by Griffith (t. V, 1827), M. Hamilton Smith donne ce nom à une subdivision du grand genre Antilope (voy. ce mot), et il n'y place que 2 espèces : 1° V Antilope pygmœa 616 NEP NE? Shaw , de la Guinée et du centre de l'Afri- que ; et 2° une nouvelle espèce d'Abyssinie, qu'il désigne sous le nom d'Antilope rna- deka. (E. D.) NEOTTIA. eot. n. — Genre de la fa- mille des Orchidées , tribu des Néottiées , établi par Robert Brown ( in Hort. Kew. , t. V, p. 201). Herbes des forêts de l'Eu- vope centrale et boréale. Voy. orchidées. ♦KEOTTIDIUM, Linck. {Hand.,l, 249). bot. ph. — Syn. de Neottia , Rob. Brown. NÉOTTIÉES. Neottieœ. bot. ph.— Tribu ou sous-famille de la famille des Orchidées. Voy. ce mot. NEPA. ins. — Voy. nèpe. (E. D.) NEPA, Petiv. (Sicc. , 246). bot. ph. — Syn. de Stilbe, Berg. NÈPE. Nepa. ins. — Linné (Syst. na- turœ , 1748 ) a créé sous ce nom un genre de Tordre des Hémiptères , section des Hé- téroptères, famille des Hydrocorises, tribu des Népides, qui, adopté par la plupart des entomologistes , a été de beaucoup res- treint , et est devenu pour Latreille (Ge- nera Crusl. et Ins. ) un groupe ayant pour caractères : Bec courbé en dessous ; les deux tarses antérieurs formant un grand onglet ; labre étroit et allongé, reçu dans ]a gaîne du suçoir; les quatre tarses posté- rieurs n'ayant qu'un seul article bien dis- tinct; antennes paraissant fourchues. Le corps des Nèpes est elliptique, très déprimé; leur tête est petite, logée en partie dans une échancrure du corselet, avec les yeux assez saillants, sans petits yeux lisses; leurs an- tennes n'ont que trois articles bien dis- tincts, et le dernier seul offre une dilata- tion latérale en forme de dent; leur abdo- men est terminé par deux filets sétacés , presque aussi longs que le corps, et qui leur servent, suivant quelques auteurs, pour ! respirer dans les lieux aquatiques et vaseux ! où elles vivent; les quatre tarses postérieurs sont propres à la natation , les cuisses anté- î rieures sont ovales , grandes , avec un sillon en dessous pour recevoir les jambes et les tarses. Les Nèpes habitent les eaux dormantes des lacs , des marais , des canaux et des fossés; elles nagent lentement, et le plus souvent elles marchent sur la vase, en cher- chant à saisir avec leurs pattes antérieures les petits animaux dont elles font leur nour- riture. La femelle pond des œufs qui, vus au microscope, ressemblent à une graine couronnée de sept petits filets, dont les extrémités sont rongées ; elles les enfoncent dans la tige des plantes aquatiques. Swam- merdam dit que, dans l'intérieur de leur corps , les œufs sont disposés de telle ma- nière que les filets de celui qui est le plus voisin de l'orifice embrassent l'œuf qui vient après, et ainsi de suite. Les larves sortent des œufs vers le mi- lieu de l'été; elles ne diffèrent de l'insecte parfait que parce qu'elles n'ont ni ailes, ni filets au haut de l'abdomen. La nymphe n'a de plus que la larve que les fourreaux contenant les ailes, et qui sont placés sur les côtés du corps. L'Insecte parfait quitte les eaux à l'entrée de la nuit et vole avec assez d'agilité. MM. Amyot et Serville ( Hémiptères des Suites à Buffon de Roret) ne placent que trois espèces dans ce genre , et le type est le : Nepacinerea Linné, Fabr., Latr., Oliv., Degéer, Scop. (Scorpio palustris Mouf/let, Swam., Stoll ), qui est longue de huit li- gnes, cendrée, avec le dessus de l'abdomen rouge et la queue un peu plus courte que le corps. Cette espèce, qui pique fortement avec son bec, se trouve communément dans toute la France et n'est pas rare aux environs de Paris. (E. D.) NÉPENTIÎÈS. Nepenthes ( vv)ir£vO/î;, qui dissipe le chagrin ; vertu attribuée à cette plante), bot. ph. — Genre de plantes qui constitue à lui seul la petite famille des Népenthées, classé à tort par Linné dans la Gynandrie tétrandrie , tandis qu'il appar- tient en réalité à la Diœcie polyandrie, d'après la connaissance qu'en ont donnée les travaux des botanistes modernes. Il se compose de plantes sous-frutescentes de l'île de Madagascar et de l'Asie tropicale, qui ont acquis une grande célébrité par l'or- ganisation extrêmement singulière de leurs feuilles ; en effet, celles-ci, après une portion basilaire courte engainante, présentent une portion pétiolaire dilatée sur ses bords en deux ailes, qui en font une sorte de limbe Iancéolaire allongé; ce limbe se continue et se prolonge en une vrille recourbée, quelquefois spirale, que termine une grande urne ou Ascidie; examinée en détail , l'as- cidie elle même se compose d'un corps plus NEF NEP 617 ou moins allongé, dont la capacité est quel- quefois assez grande pour renfermer un verre d'eau , et d'un opercule ou couvercle fixé par une sorte de pédicule court à la ligne médiane postérieure de l'urne, et dont les dimensions sont à peu près égales à celles de l'ouverture. Dans cette urne s'a- masse de l'eau, dont l'origine n'est pas par- faitement déterminée ; car elle peut prove- nir de la pluie, de la rosée, comme aussi de la transpiration aqueuse de la plante, ou peut- être aussi est-elle le résultat d'une sécré- tion, comme porterait à le croire l'existence d'un tissu d'apparence glanduleuse sur la paroi interne de ce singulier organe. Quant à l'utilité prétendue de cette eau pour dés- altérer les voyageurs, elle a été beaucoup exagérée, ces plantes croissant dans des en- droits très humides et marécageux. Il est assez difficile de reconnaître les deux par- ties, pétiole et lame, d'une feuille ordi- naire dans cet appareil compliqué. Une des opinions qui ont été exprimées à cet égard, consiste à voir dans le limbe lancéolaire une portion du pétiole, dilatée simplement sur ses bords en ailes planes ; dans l'urne ou ascidie, la portion supérieure de ce même pétiole dilatée en deux larges ailes , qui , se recourbant et se creusant, se sont rencontrées et soudées sur la ligne médiane antérieure, de manière à former de la sorte une cavité fermée; enfin, dans l'opercule de l'urne, la lame, même de la feuille ré- duite a de très faibles dimensions, en raison inverse du développement anormal du pé- tiole. Une autre opinion consiste à voir dans le limbe inférieur lancéolaire la lame même de la feuille prolongée à son extrémité en une vrille, qui se dilaterait fortement pour donner naissance à l'urne. Les fleurs des Népenthès sont en grappe ou en panicule, dioïques ; les mâles présentent un périanthe simple calicinal , profondément quadrifide, du milieu duquel s'élève une colonne for- mée par la soudure des étamines, et que terminent 16 anthères biloculaires , grou- pées en une petite tête presque sphérique. Les fleurs femelles, avec un périanthe sem- blable a celui des mâles, présentent un ovaire libre , 4-Ioculaire , à loges multi-ovulées, surmonté d'un stigmate sessile , à 4 lobes peu prononcés. Le fruit est une capsule à 4 loges, s'ouvrant par déhiscence loculicide. I. VIII. On peut consulter au sujet de ce genre cu- rieux un mémoire de M. Ad. Brongniart, intitulé : Observations sur les genres Cytinus et Nepenihes (Ann. des se. natur., Ve sér., I, p. 29-52), et surtout une Monographie de M. Korthals , dans le bel ouvrage intitulé : Verhandelingen over de naturlijke Geschie- denis der nederlandsche overzeesche Bezit- tingen (Botanique, Leyde, 1839-1842, p. 1- 44). Dans ces derniers temps, les recherches des botanistes ont fait connaître plusieurs espèces de Népenthès; M. Korthals en dé- crit neuf dans sa belle Monographie. Nous ne parlerons ici que de la plus connue d'entre elles. Népenthès de l'Inde , Népenthès indica Lamk. ( N. distillatoria Linn. ). Cette espèce croît à Ceylan et dans l'Inde. Sa tige est droite, simple, épaisse; ses feuilles sont al- ternes , glabres , leur limbe inférieur est lancéolé , traversé par une forte nervure médiane et par 4-5 nervures latérales con- fluentes au sommet, croisées par d'autres nervures plus faibles qui se détachent de la côte médiane dans une direction oblique; l'ascidie est allongée, presque cylindrique, un peu rétrécie dans son milieu , couverte extérieurement , dans sa jeunesse, de poils roux, glabre à l'état adulte; sa surface est marquée d'un réseau de nervures longitu- dinales et transverses ; parmi les premières, trois sont beaucoup plus fortes que les autres; l'une, postérieure, se continue di- rectement jusqu'au point d'attache de l'o- percule ; les deux autres sont antérieures, rapprochées l'une de l'autre ; l'orifice de cette urne est resserré , bordé d'un anneau étroit, réfléchi vers l'intérieur, strié trans- versalement; l'opercule est presque arrondi, réticulé à sa face supérieure, couvert à l'in- férieure de nombreuses petites fossettes noires. Ses fleurs forment une panicule terminale qui devient plus tard latérale. Oa cultive aujourd'hui cette espèce dans quel- ques serres , mais elle y est encore peu ré- pandue, à cause de l'obligation de la main- tenir constamment dans une atmosphère à la fois chaude et très humide. Une autre espèce célèbre du même genre est le Népenthès de Madagascar, Népenthès M adag ascariensis Poiret. (P. D.) NEPETA ou CHATA1RE. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des 78 6iS .NEP NEP Népétées, établi par Bentham (Labiat., 464), et dont les principaux caractères sont: Ca- lice tubuleux, 13-15-nervié, 5-denté à l'ou- verture. Corolle à tube aminci à la base, in- clus ou saillant, nu intérieurement, à limbe bilabié: lèvre supérieure droite, échancrée ou biflde ; lèvre inférieure à trois divisions, celle du milieu la plus grande, tantôt en- tière , tantôt bifide. Étamines 4 , ascen- dantes , les inférieures plus 'courtes ; filets nus ; anthères biloculaires , souvent rap- prochées par paire. Style à deux divisions .supportant chacune un stigmate. Akène sec, lisse, nu. Les Nepeta croissent en abondance dans ïes régions tempérées de l'Europe et de l'A- sie, dans les terrains humides et sablonneux, sur les rives des torrents qui longent les Alpes et les Pyrénéen. Elles sont nombreuses en espèces , qui dînèrent assez entre elles , soit par le port , soit par quelques particu- larités de leur organisation. De là la divsion de ce genre en plusieurs sections ou sous- genres ainsi nommés : Schizonepeta, Ben th.; Pycnonepeta, Ben th.; Stegionepeta, Benth.; Cataria, Benth.; M acronepela, Benth.; Gle- choma, Linn. ; Orthonepeta, Benth. ; Oxyo- nepeia, Benth. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons : La Chataire commune, N. cataria, dési- gnée vulgairement sous le nom d'Herbe aux Chats, à cause du plaisir que ces animaux éprouvent à se rouler dessus. On rencontre fréquemment cette espèce sur le bord des jardins; elle possède une odeur pénétrante et fétide, ce qui l'empêche d'être cultivée dans nos jardins. La Chataire réticulée, N. reticulata. C'est une des espèces les plus curieuses du genre. Elle forme un buisson, haut de 1 à 2 mètres. Ses tiges sont droites, rougeâtres sur leurs angles arrondis, parsemés de poils blancs, longs et rares, avec des feuilles d'un vert foncé, souvent tachetées de jaune-ver- dâtre, opposées et presque engainantes. Pendant tout l'été, elle se couvre de longs épis terminaux chargés de fleurs d'un violet pâle ou d'un bleu purpurin foncé. Elle se cultive en pleine terre, dans les terrains secs et chauds, et se multiplie de graines ou par la séparation de son pied au printemps. (M.) NEPETEES. Nepeteœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Labiées. Voy. ce mot. *i\EPHALIUS ( vvî, négation; ?**<îç . clair). Ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères , tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Newman [The Entomologist , 1841, p. 93), qui le rapporte à ses Thoracan- thides. Cinq espèces du Brésil font partie de ce genre, les IV. amictus , sericeus, exulus, erassus et blandus. (C.) *NEPHELAPHYLLUM (vfyAiw, nébu losité; yvïlov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Pleuro- thallées, établi par Blume (Bijdr., 372, fig. 22 ). Herbes de Java. Voy. orchidées. NÉPHÉLINE (vtftW, nébulosité), min. — Espèce de l'ordre des Silicates alumi- mineux, cristallisant dans le système di- hexaédrique ou hexagonal, fusible en verre bulleux, et soluble en gelée dans les acides. Son nom vient de la propriété qu'elle a de perdre sa transparence et de devenir né- buleuse quand on la met dans l'acide ni- trique; cette substance est blanche, vi- treuse et généralement translucide. Ses cristaux sont petits, et se présentent sous la forme de prismes hexagonaux, passante un di-hexaèdre de 86°. Dureté, 6 ; densité, 2,6. On la trouve disséminée dans les roches d'o- rigine ignée, de la Somma , au Vésuve (va- riété nommée Sommité), des environs de Rome (Pseudo-Sommité), du Katzenbuckel dans l'Odenwald, etc. L'Eléolilhe, ou Pierre grasse des Allemands , n'est qu'une variété compacte de la même espèce , qu'on trouve dans la Syénite de Friederichsvarn en Nor- vège. Suivant M. Tamnau, la Gieseckite ne serait qu'une variété altérée deNéphéline. LaNéphéline a une composition chimique fort simple. Elle est formée d'un atome d'A- lumine , d'un atome de Soude et de quatre atomes de Silice, celle-ci étant représentée par SiO. On a cru que le minéral appelé Da- vyne et Cavolinite n'était qu'une Néphéline à base de Potasse ; mais on sait aujourd'hui qu'il contient une certaine quantité de car- bonate de Chaux , et doit être rapporté à la Cancïnite , qui est un silico-carbonate. (Del.) *NEPÏÎELION (vecpAiov, petit nuage). ins. — M. Pictet (Hist. nat. des Névro- ptères, Monogr. des Perlides, 1841) a indiqué- NEP ^EP 619 sous ce nom une; division de Névroptères de la famille des Perliens. (E. D.) NEPHELIS (nom mythologiquej. annél. — Genre d'Annélides de la famille des Hiru- dinées, établi et caractérisé par M. Savigny (Système des Annélides, 1817), et répondant à ceux û'Erpobdella, Blainville et Lamarek, et d'Eelluo, Oken. M. Moquin-Tandon, qui préfère le nom de Nephelis aux deux autres, caractérise ainsi le genre auquel il a été ap- pliqué : Corps allongé, assez déprimé, rétréci graduellement en avant, obtus postérieure- ment, un peu mou, composé de 96 à 99 an- neaux égaux, très peu distincts, portant entre le trente-unième et le trente-deuxième , et entre le trente -quatrième et le trente-cin- quième, les eriQces sexuels. Ventouse ovale peu concave, à lèvre supérieure avancée en demi-ellipse , formée de trois segments, le terminal grand et obtus. Bouche très grande relativement à la ventouse antérieure. Mâ- choires nulles; œsophage à trois plis. Huit yeux très distincts , les quatre antérieurs disposés en lunule sur le premier segment, les quatre postérieurs rangés sur les côtés du troisième en lignes latérales et transver- ses. Ventouse anale moyenne obliquement terminale. Anus assez grand, semi-lunaire, très apparent. L'espèce la plus commune est YHirudo vulgaris ou Hirudo octonocula , qu'on trouve dans les eaux douces d'une grande partie de l'Europe, où elle se nourrit de Planaires , de Monocles et d'animalcules infusoires. On dit qu'elle mange aussi des Limnées et des Planorbes. Ses variétés ont été quelquefois considérées comme des espèces. (P. G.) NEPHELIUM (v£Aïj, nébulosité), bot. ph. — Genre de la famille des Sapindacées, tribu des Sapindées, établi par Linné (Gen. n. 1425). Arbres originaires de l'Asie tropi- cale. Voy. SAPINDACÉES. * NEPHESA. ins. — Synonyme de Rica- nia, Burmeister. (E. D.) *NEPHODES (*e?o«t&îç, sombre), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Sténélytres, tribu des Hélopiens, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit. , pag. 331) avec une espèce de l'Europe mé- ridionale qu'on trouve plus particulièrement dans les îles de la Méditerranée. Elle porte le nom de N. villiger Hoffmansegg. (C.) *NEPIIRIDIA ( vuppiSioç , qui a rapport aux reins), ins. — M. Brullé (Ann. Soc. enl. Fr.y t. I, lre série 1832) indique sous ce nom un genre d'Hyménoptères porte- ai- guillons de la famille des Crabroniens.(E.D.) *NEPHRITOMMA (vt9P6s , rein ; oV;.a, œil), ins. — M. Shuchard (Hist. of Ins. 1840) indique sous ce nom un groupe de la famille des Crabroniens. (E. D.) NEPHRODÏUM (ve^w^s, lombaire). bot. cr. — Genre de la famille des Fougères,, tribu des Polypodiacées, établi par Richard (inMich. FI. bor. amer. , II, 266). Fougères croissant abondamment dans les régions tropicales du globe. Voy. fougères. NEPHROIA, Lour. (Flor. Cochinch. , 761). bot. ph. — Syn. de Cocculus, DC. *NEPHROLEPIS ( vcypfc , rein ; Unk , écaille), bot. cr. — Genre de la famille des Fougères, tribu des Polypodiacées, établi par Schott (Gen. Fil.fatc.,1, t. 3). Fougères des régions tropicales du globe. Voy. FOUGÈRES. NEPHROMA, Achar. ( Lichen. , 101 , t. 11 , f. 1 ). BOT. CR. — Voy. PELTIGERA , Willd. NEPHROPS (vecppoç , rein ; ty, œil). crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures , de la famille des Acariens, établi par Leach aux dépens ôes Astacus des anciens auteurs, et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés qui compo- sent ce genre ont le corps plus allongé que les Écrevisses ; leur rostre, grêle et assez long, est armé de dents latérales comme celui des Homards ; les yeux sont gros et réniformes ; l'appendice lamelleux des an- tennes externes est large et assez long pour dépasser le pédoncule situé au-dessus; les appendices de la bouche ne présentent rien de particulier. Les pattes de la première paire sont longues et prismatiques; celles des deux paires suivantes ont la main com- primée. L'abdomen ne présente rien de re- marquable. Enfin , les organes de la respi- ration et les branchies sont disposés comme chez les Homards (voyez ce mot). On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre , c'est le Néphrops norvégien , N. norvegicus Linn., qui habite les mers du Nord et de l'Adriatique. (H. L.) *J\EPIIROSIS, L. C. Rien, (il/se). bot.| pu. — Synonyme de Drepanocarpus , C. F.} W.Mey. 620 NEP NER * NEPHROSTEON ( veWô? , rein; Sa- riov , os ). mam. — Rafinesque indique sous ce nom un groupe de Cétacés. (E. D.) NEPHROTOMA ( vr?9U , rein ; rorf , coupure ). ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères némocères, famille des Tipuliciens, tribu des Tipulaires terricoles, établi par Meigen(Macq., Diptères, Suites à Buf [on de Roret), qui n'y renferme qu'une seule es- pèce, N. dorsalis (Tipula id. Fab. ), com- mune en France et en Allemagne aux mois de juin et de juillet. (L.) *NEPHTRvEA, NEPT.EA ou NEPH-- TBYA (nom mythologique), polyp. — Genre établi par M. Savigny pour des Po- lypes de la famille des Alcyoniens , rétrac- tiles dans des verrues armées de spicules, sur un Polypier rameux ou lobé, épais et charnu jusqu'à sa base. Ces Polypes sont donc, comme les autres Alcyoniens, pourvus de huit tentacules pinnés. L'orthographe de ce nom de genre a varié suivant les auteurs : M. Savigny écrit Nephthœa , M. Ehrenberg Nephthya, M. de Blainville Neptœa, et quel- ques autres ont écrit aussi Nephtœa. L'es- pèce type, N. Savignyi, se trouve dans la mer Rouge. (Ddj.) NEPHTHYS. annél.— Genre d'Annélides sétigères, du groupe des Néréides acères, établi par G. Cuvier (Règne animal) et dont l'espèce type a été recueillie au Havre et porte le nom de Nereis Hombergii. (P. G.) *NEPIDA, NEPUMS et NEPIDES , Leach, et NEPINI, Burm. ins. — Divi- sion d'Hémiptères hétéroptères correspon- dant à celle des Népides. Voy. ce mot. (E.D.) NÉPIDES. Nepides. ins.— Latreille désigne sous ce nom une tribu d'Hémiptères hétéro- ptères, de la famille des Hydrocorises, formé presque exclusivement avec le genre Nepa de Linné, et qu'il caractérise ainsi: An- tennes insérées sous les yeux, cachées , et de la longueur au plus de la tête ; tarses n'ayant au plus que deux articles ; pieds antérieurs ravisseurs , ayant les cuisses grosses et en sillon en dessous pour rece- voir le bord inférieur de la jambe, le tarse court se confondant presque à son origine avec la jambe, et formant avec elle un grand crochet; corps ovale, très déprimé ou linéaire. Ces Insectes sont carnassiers et vi- vent dans l'eau , ainsi qu'il a été dit à l'ar- ticle nèpe {voy. ce mot). Latreille compre- nait dans cette tribu les genres Galgule, Notonecte, Bélostome, Nèpe et Ranatre. MM. Amyot et Serville ( Hémiptères des Suites à Buffon de Roret ) ont restreint cette tribu, et pour eux elle ne comprend que les trois genres Nepa, Ranatra et Cercotmelus. Voy. ces mots. (E. D.) NÉPIENS. ms. — Voy. népides. NEPTjEA. polyp. — Voy. nephthea. NEPTUNIA, DC. bot. ph. — Voy. des- MANTHUS, Willd. *NEPTUNU9 (nom mythologique). crust. — Sous-genre établi par M. Dehaan, dans sa Faune du Japon, aux dépens des Portunus des auteurs, et qui peut être con- sidéré, je crois, comme synonyme du genre des Portunus. Voy. ce mot. (H. L.) *NEPUS ( vercoy; , pieds en nageoire). mam.— Groupe de Cétacés suivant M. G. Fischer (Zoognos. t. II, 1814). (E. D.). *NEPETIUS (wjTTurtoç, petit), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages , établi par Erichson {Archives fur Naturg , 1842, p. 165) avec une es- pèce de la Nouvelle-Hollande, nommée N. russula par l'auteur. (C.) NEREICLAVA. annél. — Blainv. (Dict. se. nat. , t. LV1I, p. 484), synonyme de Nephthy s , Cuv. (P. G.) NÉRÉIDE. Nereis (nom mythologique). annél.— On donne ce nom àdes Vers marins, autrefois appelés Scolopendres de mer, et qui vivent sur les côtes ou plus ou moins au large, dans les trous des rochers ou des pierres qui en ont été détachées, dans les coquilles vides de leurs Mollusques ou à leur surface, dans le sable, dans la vase, etc., et dont les es- pèces les plus communes sont recherchées par les pêcheurs pour amorcer leurs lignes. Les Néréides sont des Annélides errantes, à branchies nulles ou rudimentaires, à soies bilatérales sur presque tous les anneaux du corps, qui peuvent être fortnombreux et sont toujours semblables entre eux. Ces animaux ne sont pas sédentaires dans des tubes; beaucoup d'entre eux sont ornés de couleurs élégantes ; d'autres acquièrent une grande taille. Les Néréides ont en général deux ou quatre mâchoires ; quelques espèces en manquent néanmoins; la plupart ont des tentacules ; aucune ne présente de véritables élytres. NER NER 621 Linné et ses élèves rangeaient encore les Néréides et les autres Vers parmi les Mol- lusques. Gmelin comptait vingt-neul es- pèces de ce genre. Depuis lors , les tra- vaux de Pallas , de G. Guvier et de La- marck , ont fait rapprocher les Vers du groupe des animaux articulés, que Linné réunissait sous la dénomination d'Insecta. Les Néréides et les genres voisins sont de- venus les Vers à san£ rouge ou les Anné- lides, et le nombre des genres qu'on a établis parmi eux est aujourd'hui considérable. Les familles des Néréidées, des Néréiscolées, des Amphinomes et des Ariciens, répondent plus particulièrement à l'ancien genre Ne- rets, distingué par Linné, et le nom de Ne- reis lui-même n'est plus appliqué d'une ma- nière générique sur une réunion assez peu nombreuse de Néréides ou Néréidiens. Dans le système des Annélides de M. Savigny, il n'y a même plus de genre Nereis propre- ment dit, mais un ordre des Annélides Né- réidées et une famille des Néréides. Voy, NÉRÉIDES, NÉRÉIDÉES, NÉRÉIDES, NÉRÉIDIENS, etc. Toutefois, G. Cuvier, M. de Blainville , M. Edwards et la plupart des auteurs ont un genre Néréide, lequel répond aux Lyco- ris et aux Lycastris de M. Savigny. M. de Blainville caractérise ainsi le genre Néréide : Corps en général allongé, subdéprimé, atténué en arrière , comme tronqué en avant, polymère. Tête assez grosse, dis- tincte, composée de deux parties : l'une antérieure, de deux anneaux rétractiles l'un dans l'autre, et formant une sorte de trompe ou de masse buccale exsertilc, armée à l'o- rifice oral d'une paire de crochets, et gar- nie en dessus de petits tubercules groupés diffusément; l'autre postérieure, de trois segments, portant quatre yeux. Deux paires de tentacules courts et très inégaux en gros- seur, l'interne très petite, conique, l'externe beaucoup plus large , de deux articles et comme braenidée; quatre paires de cirrhes tentaculaires groupées deux à deux de cha- que côté de deux anneaux. Pieds composés de deux rames ayant un faisceau de soies à la supérieure, et deux à l'inférieure avec un acicule. Cirrhes subulés inégaux, le su- périeur plus long, plus gros que l'inférieur, et portant à sa racine supérieure une lan- guette branchiale simple. Languettes vagi nales, mamelonnées, subsquameuses, au nombre de trois; cirrhes caudaux ou styles fort longs. Les espèces encore assez nombreuses qui entrent dans ce genre sont distribuées par M. de Blainville dans cinq groupes , ainsi caractérisés : 1° Espèces dont le cirrhe supérieur et le cirrhe inférieur sont pourvus d'un lobe squamiforme (Nereilepa, Blainv.) : Nereis lobulata, poclophylla, folliculata et fucata de M. Savigny; 2° Espèces dont les cirrhes ne sont point pourvus de squames ( Lycoris , partim , Sa- vigny) : N. pelagica , radiata , aphrodi- toïdes, etc. ; 3° Espèces dont les pieds sont uniramés; les cirrhes tentaculaires et les supérieurs des anneaux du corps moniliformes ( Lt- castis , Savigny): Nereis armillaris , in- cisa, etc. ; 4° Espèces à un tentacule impair et mé- dian ? Pieds fort longs et à deux rames : N. versicolor; 5° Espèces douteuses : ce sont les JV. ni- ceensis, cirrhosa et guttata de Risso. Depuis lors, MM. Edwards, Johnston et Sars ont décrit quelques Annélides nou- velles des côtes d'Europe. (P. G.) NÉRÉIDÉES. Nereideœ , Sav. annél. — Dans son Système des Annélides, M. Savigny à distingué sous cette dénomination un premier ordre d'Annélides pourvues de soies pour la locomotion. Ces Annélides ont les soies des pieds rétractiles et subulées, mais point de soies rétractiles à crochets ; leur tête est distincte, munie d'yeux et d'anten- nes; ils ont une trompe protractile, presque toujours armée de mâchoires. Les autres ordres admis par M. Savigny dans la même division des Annélides sont ceux des Ser- pulées et des Lombricinées. Les familles qu'il établit parmi les Néréidées sont au nombre de quatre : 1° Aphrodites , comprenant les genres Palmyre, Halithée, Polynoë; 2" Néréides. Voy. ce mot ; 3° Eunices, comprenant les genres Le'o- dice, Lysidice, Aglaure, OEnone; 4" Amphinomes , comprenant les genres Chloé, Pleione, Euphrosyne. (P. G.) NÉRÉIDES. Néréides, annkl. — M. Savi- gny, dans son Système des Annélides, dis- 622 NER IV ER tingue sous ce nom une famille de ses An- nélides Néréidées (ou Néréidées) , dont les genres assez nombreux ont pour caractères communs : Branchies, lorsqu'elles sont dis- tinctes, et cirrhes supérieurs, existant à tous les pieds sans interruption ; deux mâchoires seulement ou point de mâchoires. Les Néréides de M. Savigny sont parta- gées en trois sections : 1° Néréides ly couennes. Des mâchoires; antennes courtes, de deux articles; point d'antenne impaire. Genres: Lycoris, Nephthys. 2° Néréides glycériennes. Point de mâ- choires ; antennes courtes, de deux articles ■ point d'antenne impaire. Genres: Aricie, Glycère , Ophélie, Hé- sione, Myriane, Phyllodoce. 3° Néréides syllienncs. Point de mâ- choires ; antennes longues, composées de beaucoup d'articles ; une antenne impaire. Genre : Syllis. (P. G.) NÉRÉIDES, annél. — Famille qui com- prend les Néréides et les genres voisins dans le système de M. de Blainville (Dict. se. nat., t. LVII; p. 464). Elle est partagée en quatre groupes : 1° Zygocères ou Néréiphylles, Néréimyres et Néréides. 2° Azygocères ou Néréisylles , Néréidices et Néréidontes. 3° Microcères ou Ophélies „ Aonies et Aglaures. 4° Acères ou Hésione, Aricie, Nephthys et Glycères. (P. G.) NEREIDICE. annél. —Genre établi par M. de Blainville (Dict. se. nat. , t. LVII, p. 474 ) et répondant à celui des Lysidices de M. Savigny. (P. G.) NÉRÉIDIENS. annél. — M. Milne Ed- wards (Litt. de la France, t. II, p. 175) donne ce nom à une famille des Annélides sétigères errantes , qui répond en partie aux Néréides de M. Savigny et aux Néréidées de M. de Blainville. Voici les caractères qu'il assigne à ce groupe : Mâchoires tantôt nulles, tantôt au nom- bre de deux ou quatre ( mais dans ce dernier cas n'étant jamais articulées par paires); trompe très grande et dépassant de beau- coup la tête, qui est bien distincte et pour- vue d'antennes presque toujours assez dé- veloppées; pieds similaires, et n'étant ja- mais alternativement pourvus de certains appendices (tels que cirrhes, élytres ou branchies); branchies nulles ou peu déve- loppées, et sous la forme de petites lan- guettes, de mamelons ou de lobules char- nus; point d'élytres ; en général des cirrhei tentaculaires. Les genres de cette famille sont les sui- vants : Néréide , Lysidice, Syllis, Hésione, Alciope, Myriane, Phyllodoce, Nephthys, Go~ niade et Glycère. Les trois derniers forment une seconde tribu, sous la dénomination de Néréidiens non tentacules; tous les précé- dents rentrent dans la première tribu, celle des Néréidiens tentacules. (P. G.) NEREIDONTA {Nereis, Néréide; hSovç, dent), annél. — M. de Blainville {Dict. se. nat., t. LVII, p. 475) a distingué par ce nom générique une partie des Eu- nices de G. Cuvier ( Néréides azygocères, Blainville), qui répond aux genres que M. Savigny avait nommés Leodice et Mar- physe, et comprend comme troisième sous- genre les Néréitubes de M. de Blainville lui - même. Quelques auteurs ont laissé plus particulièrement aux Néréidontes le nom d'Eunices. Les espèces de ce groupe sont actuellement assez nombreuses , et plusieurs d'entre elles sont remarquables par leur grande taille. On en connaît des individus qui n'ont pas moins de 2 mètres de longueur. Nos mers possèdent aussi des espèces de ce genre, et il en est dont la taille, quoique moins grande que celle que nous venons d'indiquer, dépasse néanmoins celle de nos autres Annélides sétigères. M. de Blainville caractérise ainsi ses Né- réidontes : Corps très long, un peu déprimé, myriamère ; tête distincte, formée de trois anneaux seulement: un labial, un oral et un nuchal , le second beaucoup plus long que les deux autres; deux yeux; bouche en forme de fente transversale, donnant issue à une masse buccale semi-exsertile, conte- nant quatre dents longitudinales calcaires , dont les inférieures réunies en une sorte de mâchoire inférieure. Tentacules grands , filiformes, quelquefois comme articulés, au nombre de cinq, un médian et deux paires latérales, insérés à la racine du segment labial. Pieds uniramés et composés d'un faisceau de soies simples, de deux cirrhes. Le cirrhe branchial, d'abord simple, et NER NER 623 ensuite flabellé, ou pectine d'un seul côté. (P. G.) NEREILEPA. annél. — Sous-genre de Néréidiens établi par M. de Blainville (Dict. se. nat., t. LVII, p. 469) pour des espèces du genre Néréide qui ont le cirrhe supérieur et l'inférieur pourvus d'un lobe squami- forme. Telles sont les Nereis lobulata et fol- liculata. Voy. néréides. (P. G.) NEREIPHYLLÏS (Nereis , néréide ; !- >ov, feuille), annél. — M. de Blainville {Dict. se. nat., t. LVII, p. 465) réunit sous ce nom générique les genres Phyllodoce, Eulalie, Étéone et Lépidie {voy. ces mots), et leur assigne pour caractères communs : Corps linéaire déprimé, à anneaux très nombreux. Tête comme formée de deux par- ties; une seule paire d'yeux. Bouche à l'ex- trémité d'un ou deux anneaux proboscidi- formes, et entourée à son orifice d'un rang de papilles sans dents. Tentacu.es au nom- bre de quatre en deux paires, à peu près égaux et coniques; cirrhes tentaculaires au nombre de huit en quatre paires ; pieds uni • rames, composés d'un seul rang de soies dé- liées et d'un seul acicule entre deux cirrhes foliacés, dont le supérieur est beaucoup plus grand que l'inférieur. (P. G.) NEREIS. annél. — Voy. néréide. NÉRÉISCOLÉES. annél. — Famille d'Annélides à soies, établie par M. de Blain- ville (Dict. se. nat. , t. LVII, p. 425), et comprenant les genres Lombrinère, Cirrhi- nère, Cirrhatule, Nainère, OEnone , Scolé- tome , Scololèpe , Scolople. (P. G.) NEREIS1LLIS (Nereis et Syllis, genres d'Annélides). annél. — Genre du groupe des Eunices, établi par M. de Blainville (Dict. se. nat., t. LVII, p. 472), et qui comprend les Syllis, Amytiset Polynicede M. Savigny. M. de Blainville assigne pour caractères aux Nereisyllis : Corps linéaire , subcylin- drique, myriamère. Tête arrondie, portant deux paires d'yeux; bouche à l'extrémité de deux anneaux proboscidiformes, sans dents. Tentacules au nombre de cinq, deux anté- rieurs sus-labiaux, très gros, coniques, obtus et rapprochés à la base; trois frontaux, pres- que égaux, obtus et cylindriques. Une ou plusieurs paires de cirrhes tentaculaires; pieds uniramés et composés d'un seul faisceau de soies simples, avec un acicule de deux cirrhes, dont le supérieur est toujours beau- coup plus long que l'inférieur, et de deux longs styles caudaux. (P. G.) NEREITEfiE. annél. — Sous -genre de Néréidontes, établi par M. de Blainville pour le "Nereis tubicola de Muller , qui manque de cirrhes tentaculaires nuchaux, et dont les branchies sont fort simples. (P. G.) NERFS, zool. — Voy. système nerveux. NERIAS. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, famille des Nympha- liens , tribu des Héliconites , établi par M. Boisduval aux dépens des Heliconius, et dont Y Heliconius susanna est le type. Cette espèce se trouve au Brésil. (L.) NERIJA,Roxb. (Flor. Ind.edit. Walh., II, 444). — bot. ph. — Syn. iïElœodendron, Jacq. NERINE. annél. — Genre d'Annélides néréidiformes voisin des Spios, proposé par M.Johnston(Ma#. ofnat. hist., t. II). (P. G.) NERINE, Herb. (App., 18). bot. ph. — Foy. amaryllis , Lin. NÉRINÉE. Ncrinœa ( nom mytholo- gique), moll. — Genre de Mollusques gas- téropodes Pectinibranches , intermédiaire entre les pyramidelles , les Turritelles et les Cérithes, ou peut-être même devant être confondu avec l'un d'eux. II a été établi par M. Defrance d'après des co- quilles fossiles , turriculées , très allon- gées, probablement canaliculées à la base, et présentant de très grands plis à la colu- melle et à la face interne des tours de spire. Le nombre de ces plis sur la columelle est de trois, dont le premier et le dernier sont les plus grands , celui du milieu pouvant même disparaître entièrement. Le bord droit en présente deux seulement, mais ces plis sont quelquefois contournés et diversement repliés sur eux-mêmes de manière à former des gouttières longitudinales. C'est dans le calcaire oolitique et dans des terrains secon- daires plus anciens que se trouvent les Né- rinées, dont il ne reste quelquefois que le moule intérieur. Ces coquilles, empâtées dans des calcaires compactes et susceptibles de poli, montrent bien leur singulière structure quand elles sont sciées longitudinalement. Leur longueur dépasse ordinairement 10 à 15 centimètres. (Duj.) KÉRK)!V. Nerium (de vnptov, le nom grec de l'espèce la plus connue), bot. pu. — Genre 6*24 NER tfKR da plantes de la famille des Apocynées, de la Pentandrie monogynie dans le système de Linné. Établi d'abord par Toumefort, il avait été adopté par Linné et l'universalité des botanistes, qui, successivement, y avaient introduit des plantes assez diverses d'organisation pour en faire un groupe hé- térogène. Aussi a-t-il été réduit, dans ces derniers temps, à des limites plus restrein- tes et plus précises. Ainsi M. Rob. Brown a établi le genre Wrightia sur les Nerium an- tidysentericum Linn. et Zeylanicum Linn. ; Rœmer et Schulteson fait leur genre Ade- nium sur le N. obesum Forsk. ; d'un autre côté, d'autres espèces, décrites comme des Nerium, ont dû être portées parmi les Stro- phanthus et les Tabernœmontana ; il en est même qu'un examen plus approfondi a mon- tré appartenir à des genres plus éloignés , comme des Apocynum. Restreint dans ses nouvelles limites, le genre Nerium se com- pose d'un petit nombre d'arbustes de l'an- cien continent, dépourvus, ou à peu près, de suc laiteux; leurs feuilles, le plus souvent ticillées par trois , quelquefois opposées ou verquaternées, sont raides, lancéolées, très entières, marquées en dessous de nervures nombreuses ; leurs fleurs , grandes et bril- lantes , forment des cymes terminales, et présentent les caractères suivants : Galice divisé profondément en 5 lobes lancéolés , glanduleux intérieurement à leur base; co- rolle 5-fide, à estivation contournée à droite, portant à la gorge une couronne de 5 lamel- les plus ou moins laciniées à leur bord; 5 étamines insérées au milieu du tube, dont les anthères portent chacune, à leur base , deux appendices en forme de queues , et se prolongent à leur sommet en longue soie velue contournée en spirale : elles adhèrent par le milieu au stigmate; deux ovaires ob- tus, presque adhérents entre eux, multi- ovulés, surmontés au sommet d'un style fili- forme dilaté à son extrémité qu'entoure une membrane réfléchie. A ces fleurs succèdent deux follicules droits, qui se séparent un peu l'un de l'autre à leur maturité, et s'ouvrent alors par leur ligne ventrale : ils renferment de nombreuses graines oblongues, à aigrette courte. Deux espèces de ce genre sont extrê- mement répandues dans les jardins , dont elles forment l'un des principaux ornements. Leur distinction et leur histoire présentent de grandes difficultés à cause des nombreuses variétés obtenues par les horticulteurs, dans lesquelles s'effacent souvent les seuls carac- tères qui séparent leurs types. Nous suivrons M. Alph. De Candolle (Prodromus , t. VIII , p. 419), afin d'éviter la confusion qui règne à leur égard dans plusieurs ouvrages. 1 . Nérion Laurier-Rose , Nerium olean- der Linn. Ce bel arbrisseau croît le long des ruisseaux et des torrents, dans presque tous les pays qui longent la Méditerra- née. Il est cultivé fréquemment en pleine terrera une exposition abritée, dans nos départements méridionaux ; ses tiges ra- meuses donnent de nombreux rejets et viennent généralement en touffes ; ses feuilles, opposées ou ternées, sont aiguës à leurs deux extrémités ; les appendices de la corolle présentent à leurs bords trois ou quatre dents inégales, lancéolées, acumi- nées ; la soie qui termine les étamines est velue, près de deux fois plus longue que l'anthère, linéaire-spatulée, et dépasse à peine la gorge ; dans les individus sponta- nés, les lobes du calice sont étalés au som- met; le stigmate est déprimé, bifide. Les fleurs de cette espèce sont inodores; elles varient de couleur , du pourpre au rose et au blanc. De là les variétés désignées par les horticulteurs sous les noms de Lauriers- Roses pourpre, à fleurs blanches, carné, etc. Le Laurier-Rose le plus communément cul- tivé est à fleurs doubles; or, dans cet état, la couronne des fleurs disparaît , et comme elle fournit le principal caractère distinctif des deux espèces cultivées, il en résulte beaucoup de difficultés pour démêler à quel type doivent être ramenées les diverses va- riétés que l'on possède et que la culture multiplie tous les jours. 2. Nérion odorant, Nerium odorum So- land. Celui ci croît le long des ruisseaux, dans les parties septentrionales et supé- rieures de l'Inde, par exemple dans le Né- paul ; il est fréquemment cultivé dans les jardins. Il est moins haut que le précédent; ses feuilles, de même configuration géné- rale , sont ordinairement plus étroites et plus espacées ; ses rameaux sont le plus sou- vent anguleux; ses fleurs sont constam- ment odorantes, de couleur rosée, carnée, blanche ou jaune-pâle. Les lobes de leurs calice sont droits ; leur couronne est formée NER de cinq pièces placées devant les lobes de la corolle, divisées à leur bord en 4-7 longues découpures linéaires , presque égales entre elles ; les soies qui terminent leurs éta- mines, sont , comme dans le précédent, pi- leuses , linéaires , deux fois plus longues que les anthères, mais elles dépassent nota- blement la gorge de la corolle. Cette espèce est le Laurier-Rose indien de plusieurs hor- ticulteurs ; c'est aussi à elle que se rapporte le Nerium grandiflorum Desf. ; quelques unes de ses variétés ont été désignées et nommées comme des espèces distinctes par certains auteurs. La plupart de ces variétés cultivées sont à fleurs doubles. La culture des Nérions n'exige pas de très grands soins dans nos climats. L'été on doit les placer à une exposition chaude, sans quoi ils fleurissent mal ou pas du tout. Même , pour obtenir les fleurs des diverses variétés du Nérion odorant, il faut mettre les pieds en serre au printemps , jusqu'au moment où la fleur se montre; alors on les place en plein air. Pendant l'été, ces .plantes demandent des arrosements fré- quents, et c'est même uniquement grâce à l'abondance des arrosements qu'on arrive à Paris à obtenir ces magnifiques pieds qui décorent la porte de certaines boutiques. L'hiver on les met en orangerie en leur donnant de l'air et de la lumière, et les ar- rosant très peu. On les multiplie facilement de graines, de marcottes, de boutures ou par rejetons. Les propriétés médicinales des deux es- pèces qui nous ont occupé sont très ana- logues, mais elles ont été mieux étudiées chez le Nérion Laurier-Rose. Cette plante est acre, très active et même dangereuse. On lui attribue plusieurs cas d'empoi- sonnements; cependant sa décoction et son infusion dans l'huile peuvent être utiles dans quelques maladies de la peau, et elles sont , en effet , employées quelquefois à cet usage. Cette plante est même parfois deve- nue la base de préparations qui ont été prises à l'intérieur; néanmoins, divers faits, et surtout les expériences de M. Orfila, ont montré qu'il fallait se défier beaucoup d'un médicament si actif , et qu'il serait même prudent de l'abandonner tout-à-fait. Ainsi, la poudre d'écorce et de bois de Laurier • Rose sert de mort-aux-rats dans les en- T. VIII. NER 625 virons de Nice. Ainsi encore, M. Orfila a vu l'extrait de cette plante appliqué par inci- sion sur le tissu cellulaire d'un gros chien, à la dose de 1 gros 50 grains, le faire périr en 28 minutes; dans une autre expérience, il a suffi d'injecter 1 gros du même extrait dans les veines d'un gros chien pour le voir périr en 4 minutes; enfin , 2 gros de cette même substance , ingérés dans l'esto- mac d'un autre chien, ont déterminé l'em- poisonnement et la mort en 22 minutes. Les Nérions doivent donc être rangés parmi les poisons narcotico-âcres. (P. D.) *NERISSUS (vyjpéç, humide), ms. — Genre de Coléoptères subpentamères, tetra- mères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Colaspides (Chrysomélines de Lat.), formé par Dejean ( Catalogue , 3e édit. , pag. 438) avec deux espèces de l'Afrique méridionale, les N. clythroides et strigatus de l'auteur. (C.) HERITA, moll. — Voy. nérite. NÉRITACÉES. Neritacœa. moll.-— Fa- mille de Mollusques gastéropodes peclini- branches sans siphon , caractérisée par la forme semi-circulaire de l'ouverture dont le bord gaucheest aminci en manière de demi- cloison. Cette famille avait été établie par La- marck, qui y comprenait les quatre genres Nalice, Navicelle, Néritine et Nérite ; mais le g. Natice, en raison de l'organisation si dif- férente des animaux, a dû devenir le type d'une famille particulière, les Naticoïdes {Voy. ce mot), et les trois autres, réduits à deux par la réunion des Nérites et des Néri- tines, ont formé une famille bien plus net- tement circonscrite. Voy. MOLLUSQUES. (DUJ.) HÉRITE ( nom mythologique), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes pectini- branches , ayant un pied large, court, tron- qué et plus épais en avant, et deux tenta- cules pointus, à la base desquels les yeux sont portés en dehors sur un mamelon ou un pédoncule court. La tête est large, peu saillante et munie d'un large voile labial. La coquille est semi- globuleuse, aplatie en dessus et non ombi- liquée ; l'ouverture est semi-circulaire, et le bord gauche est droit, plus ou moins aminci en demi-cloison. L'opercule est calcaire, presque spiral , avec le sommet marginal. Quelques espèces, exclusivement marines, ont la coquille plus épaisse , le bord gauche 79 626 NER NEI\ denté, et souvent aussi le bord droit épaissi à l'intérieur et denté: ce sont les Nérites proprement dites , que Lamarck , d'après ces différences de l'habitation et du test, con- sidère comme un genre distinct. Les autres, exclusivement fluviatiles, ont la coquille plus mince, ordinairement lisse, quelque- fois munie d'épines très longues, peu nom- breuses ; leur bord droit est plus mince , tranchant et sans dents; elles constituent le genre Néritine de Lamarck , dont M.Des- hayes, avec raison, ne veut faire qu'une section des Nérites. Lister le premier avait réuni toutes ces coquilles sous le nom de Nérite, que Linné adopta pour dénomination générique commune aux Natices et à quel- ques autres coquilles. Adanson et après lui Bruguière ont convenablement restreint ce genre, que Lamarck a divisé, pour mettre à part, sous le nom deNéritines, les espèces d'eau douce. On connaît plus de 90 espèces de Nérites d'eau douce ou Néritines, dont les plus grandes ont plus de 3 centimètres et les plus petites ne dépassent pas cinq mil- limètres ; elles sont presque toutes des ré- gions intertropicales; une seule espèce (N. ■(luviatilis ) se trouve dans les rivières de France : elle a environ un centimètre. Quant aux Nérites marines, le nombre des espèces est moins considérable, on n'eu connaît guères que 30; mais les unes et les autres sont également représentées à l'état fossile dans les terrains tertiaires et même dans les terrains beaucoup plus anciens. (Duj.) NÉRITINE. moll.— Voy. nérite. NERIUM. bot. ph. — Voy. nérion. *NERIUS. ins. — Genre de Tordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par Fabricius. M. Macquart(Dipf., Suit, à Buff., II, 493) en décrit 2 espèces (JV. vittatusel brunneus) : la Ve du Brésil ; la 2e de la Colombie. (L.) NÉROCILE. Nerocila. crust.— C'est un genre de l'ordre des Isopodes, qui a été éta- bli par Leach aux dépens des Cymothoa de Fabricius, et que M. Milne Edwards, dans son Histoire naturelle sur les Crustacés , range dans sa famille des Cymothoadiens et dans sa tribu des Cymothoadiens parasites. Ce genre , créé par Leach , n'a été que très imparfaitement caractérisé par ce savant. Aussi Latreille a-t-il proposé de réunir les Nérociles aux Livonèces (voy. ce mot), et a- t-il donné au groupe ainsi formé le nom nou veau d'Ichthyophilus. Avant que M. Milne Edwards eût eu l'occasion d'étudier lui- même ces parasites, il était disposé aussi à adopter cette marche; mais l'examen atten- tif qu'il en a fait récemment Fa conduit à changer d'opinion et à conserver le genre Nérocile de Leach. En effet , ce petit groupe se compose de Cymothoadiens , qui ont , il est vrai , beaucoup d'analogie avec les Ani- locres et les Livonèces (voy. ces mots), mais qui s'en distinguent facilement par la con- formation du front et la disposition des piè- ces épimériennes du thorax et de l'abdomen. Les principaux caractères de cette coupe gé- nérique sont: que les segments abdominaux sont parfaitement distincts et mobiles; que la base de l'abdomen est à peu près de même largeur que l'extrémité postérieure du tho- rax , et qu'il y a des pièces spiniformes ac- cessoires vers les angles latéraux des pre- miers anneaux de l'abdomen; et enfin que le front est horizontal. On ne sait presque rien sur les mœurs de ces Crustacés , si ce n'est qu'ils se fixent sur des Poissons. Ce genre , dont on connaît environ 5 ou 6 es- pèces, habite la Méditerranée , ainsi que les mers de l'Inde et de la Chine. Le Nérocile a deux raies, JY. bivittata Risso, peut être considéré comme le type de ce genre. Cette espèce habite la Méditerranée. (H. L.) NEROPHIS. poiss. — Genre établi par Rafinesque (Indice cTIchth. sic.) aux dépens des Syngnathes. Voy. ce mot. NERPRUN. Rhamnus (de pauvoç, le nom grec d'une espèce du genre), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Rhamnées, à laquelle il donne son nom, de la Pentan- drie monogynie dans le système de Linné. Le groupe générique établi sous ce nom par Tournefort avait été beaucoup agrandi par Linné, qui y joignait les Frangula, Tourn.; Cervd spina, Dill.; Paliurus, Tourn.; Alater- nus, Tourn., et Zizyphus, Tourn. A.-L. de Jussieu rétablit, comme genres à part, les Paliurus et Zizyphus, et circonscrivit ainsi les Rhamnus dans les limites qu'on leur a généralement conservées. Considéré de la sorte , ce genre se compose d'arbrisseaux et de petits arbres indigènes des parties tem- pérées de l'hémisphère nord ; leurs feuilles sont alternes, stipulées, entières ou dentées, le plus souvent glabres, tantôt persistantes NER NER 627 et alors coriaces, à nervures pennées, tantôt tombantes et, dans ce cas, à nervures rap- prochées, parallèles; leurs fleurs sont petites et peu apparentes, verdâtres, et présentent les caractères suivants : Calice à tube urcéolé, à limbe divisé en 4-5 lobes dressés ou étalés, aigus; corolle nulle ou à 4-5 pétales alternes au calice, insérés au bord d'un disque charnu qui revêt intérieurement le tube calicinal ; étamines en même nombre que les pétales, auxquels elles son t opposées, à filet très court, à anthère introrse, biloculaire; ovaire à 3-4 loges contenant chacune un seul ovule dressé, surmonté de 3-4 styles soudés entre eux à leur base, libres supérieurement dans une longueur variable. Le fruit est un petit drupe charnu à 2-4 noyaux osseux, monospermes. Dans son travail sur les Rhamnées (Annales des sciences naturelles, lre série, volume X), M. Ad. Brongniart partage les Nerpruns en deux sous-genres, de la manière suivante: a. Rhamnus. Fleurs le plus souvent dioï- quesetquadrifldes, rarement 5-fides ; grai- nes creusées au dos d'un sillon profond dans lequel est logé le raphé; cotylédons recour- bés à leur bord ; feuilles le plus souvent co- riaces et persistantes. 1 . Nerprun alaterne , Rhamnus alaier- nus Linn. Cet arbrisseau est commun dans nos départements méridionaux : on le cul- tive dans les jardins et les parcs à cause de son joli feuillage persistant. Sa tige , qui s'élève jusqu'à 3 et 4 mètres , est très ra- meuse et buissonnante, sans épines; ses feuilles sont ovales ou elliptiques, lisses et luisantes, dentées sur les bords , coriaces; les fleurs , petites et verdâtres , forment des grappes axillaires courtes et ramassées; elles sont souvent dioïques. Par la culture on en a obtenu des variétés à feuilles étroites , à feuilles panachées de jaune , de blanc , ta- chetées de blanc , etc. On le multiplie de graines , qui sont très longues à lever, de marcottes et de boutures. Il demande une terre forte, une exposition septentrionale et ombragée. 2. Nerprun purgatif , Rhamnus catharli- cus Linn. Cette espèce est répandue dans les bois , les haies et les lieux incultes de pres- que toute la France; elle forme un arbris- seau droit de 3 mètres de hauteur, rameux , à écorce lisse, épineux par l'endurcissement des vieux rameaux qui se changent en une forte épine à leur extrémité; ses feuilles sont arrondies ou ovales, dentelées à leur bord et lisses ; ses fleurs sont petites, ramas- sées en grappes courtes à l'aisselle des feuil- les , dioïques ou polygames, tétramères ; ses fruits sont petits, noirs, presque globuleux, et renferment quatre noyaux. Leur couleur fait donner vulgairement à l'espèce le nom de Noirprun , d'où est venu celui de Ner- prun, par lequel on a désigné enfin le genre lui-même. Les propriétés purgatives que rappelle le nom de cette espèce résident dans les couches libériennes de son écorce ,> et surtout dans son fruit , qui les possède à un degré éminent : on obtient avec celui-ci des préparations usitées en médecine contre les maladies cutanées, les hydropisies, etc., et dont quelques médecins pensent qu'on ne fait pas assez usage ; mais l'emploi de ces préparations exige des précautions à cause de leur énergie. Ce fruit a de plus une autre utilité; avant sa maturité il renferme une matière colorante verte qu'on en extrait , et qui est connue sous le nom de vert de vessie. 3. Nerprun des teinturiers, Rhamnus in- fectorius Linn. Cette espèce , plus méridio- nale que les précédentes , se trouve seule- ment, en France , dans les lieux arides de nos départements méditerranéens. Elle forme un arbrisseau épineux de moitié moins haut que le précédent, couché et dif- fus ; ses feuilles sont ovales-lancéolées , lé- gèrement dentées en scie , pubescentes en dessous, surtout sur les nervures. Ses fleurs sont très petites, dioïques, jaunâtres, tétra- mères ; ce sont les fruits de cette espèce que l'on emploie en teinture sous le nom de Graine d'Avignon. On en retire une cou- leur jaune estimée , connue sous la déno- mination de Stil de grain. Les Turcs s'en servent, dit-on , pour colorer les cuirs en jaune. b. Frangula. Fleurs le plus souvent her- maphrodites et pentamères; graines com- primées, à hile dénudé, proéminent, et à raphé latéral ; cotylédons plans ; feuilles membraneuses, tombantes, entières, mar- quées de lignes formées par des nervures parallèles rapprochées. 4. Nerprun Bourdaine, Rhamnus Fran- gula Linn. Cette espèce, vulgairement con- nue sous les noms de Bourdaine, Bourgène 628 NER NES croît parmi les haies, les buissons et les taillis. Elle s'élève à 2-3 mètres; elle est inerme; ses feuilles sont ovales un peu ai- guës, entières, glabres, marquées sur leurs côtés de 10-12 lignes parallèles formées par des nervures. Ses fleurs sont petites, réu- nies en petites grappes axillaires assez lâches. Ses fruits, d'abord rouges, deviennent noirs en mûrissant. Le bois de ce Nerprun est très léger et sert à faire le charbon qui entre dans la préparation de la poudre à canon ; en moyenne, 100 kilogrammes de bois donnent 12 kilogrammes de charbon. Son écorce est purgative, et constitue, dans les campagnes, un médicament populaire ; on l'a conseillée encore comme fébrifuge. Son fruit jouit aussi de propriétés purga- tives , mais moins prononcées que chez le Rhamnus calharticus. (P. D.) NERTERA (v/prEpa, basse), bot. ph. — Genre de la famille àes Rubiacées-Cofféacées- Guettardées, établi par Banks {exGœrtner, 1, 124, t. 26). Herbes des régions tropicales et extra-tropicales de l'hémisphère austral. VOIJ. RUBIACÉES. *NERTHOPS ( vépOt , au - dessous ; &{, , œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , de la famille des Gurculionides gona- tocères , division des Érirhinides , créé par Schœnherr (Dispositio rnethodica , pag. 60 ; Gen. et sp. CurcuL syn. , tom. II , p. 158, 7, 2 , pag. 26). Deux espèces font partie de ce genre: les N. gutlatus 01. {multiguttalus Wied.), et calcaratus Cht. La lre est origi- naire de Port-Natal ( Af. mér.), et la 2«de la province des Mines (Brésil). (C.) *NERTU3. ois. — Groupe de Faucons (voy. ce mot) d'après M. Boié {Isis, 1828). *NERTUS(v£>toç, nom donné par Aristo- phane à une sorte d'oiseau), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cur- culionides gonatocères, division des Aposla- simérides cholides, créé par Schœnherr {Gen. etsp. curcul. syn., t. VII, p. 76). Ce genre se compose des quatre espèces sui- vantes : JV. Mannerheimii , Germari, acu- minatus et suturalis Chvt. Toutes sont ori- ginaires du Brésil. (C.) NERVATION. Nervatio ( nervus , nerf). bot. — On donne ce nom à l'ensemble des nervures qui traversent le limbe de la feuille, des ramifications formées par les vaisseaux qui le parcourent. Voy. feuilles. NERVE ou NERVIE. Nervalus , Nervo- sus. bot. — Cette épithète s'applique à tou- tes les parties des plantes munies de ner- vures (Cotylédons, Spathelles, Feuilles, etc.). NERVEUX. Nervosus. bot. — On donne ce nom aux ailes des Insectes marquées de nervures d'une autre couleur que le fond , et, en botanique, aux feuilles qui ont des nervures très saillantes. NERVULE. Nervulus (diminutif de nervus, nerf), bot. — Nom donné par M. de Mirbel aux filets que produisent , en s'épanouissant, les vaisseaux conducteurs nourriciers qui constituent essentiellement le placentaire des péricarpes. NERVURE. Nervus, Neura. bot. — On donne ce nom aux faisceaux de vaisseaux nourriciers qui parcourent le limbe de la feuille et en forment en quelque sorte le squelette. Voy. feuilles. NES^A. arachn. — Synonyme ô'Atax* Voy. ce mot. (H. L.) NESjEA (nom mythologique), polyp. ? algues. — Dénomination donnée par La- mourouxàune Algue calcifère de son ordre des Corallinées, qu'il prenait pour un Po- lypier, ainsi que Lamarck qui en fit son genre Pinceau. Voy. ce mot. (Duj) NES^A. crust. — Voy. nésée. NES.EA. bot. pb. — Genre de la famille des Ly thrariées, tribu des Ly thrées, établ i par Commerson (inJuss. gen. Plant.). Plantes herbacées ou frutescentes de l'Amérique. , Voy. lythrariées. NESARNAK. mam. — Nom de pays du Delphinustursio.Voy. dauphin. (E.D). ] *NESCIDIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Cofféacées-Psychotriées^ établi par A. Richard {inMem. Soc. h. n.\ Paris, t. V. 192). Arbrisseaux de la Mau-1 ritanie. Voy. rubiacées. NÉSÉE. Nesœa ( nom mythologique ). crist. — Genre de l'ordre des Isopodes , adopté par tous les carcinologistes. Il a été établi par Leach, et rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Sphéromiens onguiculés. Dans ce genre, le corps ne peut pas se ramener en boule comme celui des Sphéromiens {voy. ce mot ), et est en géné- ral peu flexible. La tête, les antennes, la bouche, le thorax et les pattes sont confor- més comme chez les Sphéromes. L'abdomen présente aussi la même disposition générale» NES NES 629 mais les fausses pattes postérieures s'articu- lent très en arrière, et leur lame interne se porte transversalement en dedans et le long du bord postérieur de l'abdomen, de façon à se confondre facilement avec ce bord, tandis que la lame externe, plus longue et plus grosse, est droite, se dirige en arrière, et ne conserve que très peu de mobilité. Dans le genre des Nésées , nous réunirons tous les Sphéromiens onguiculés , dont le corps est terminé postérieurement par deux espèces de cornes peu mobiles, formées par la lame externe des dernières fausses pattes, laquelle, au lieu de se replier sous la lame interne, comme chez les Sphéromes et les Cymodocées, reste toujours saillante et à dé- couvert. Leach a divisé ces Crustacés en deux genres, les Nésées et les Cilicées, sui- vant que l'avant-dernier anneau thoracique est semblable au suivant ou bien plus grand ; mais ces caractères ont trop peu de valeur pour servir de base à des distinctions génériques. Il nous semble même très pro- bable que le genre Campécopée de Leach devra aussi être réuni à ce groupe, mais ce- pendant c'est avec doute que nous émettons cette opinion. Les espèces qui composent actuellement le genre des Nesœa habitent les côtes de France, de la Crimée, ainsi que celle des États-Unis d'Amérique. La Nésée bidentée, Nesœa bidentata Desm . , peut être considérée comme le type de ce genre singulier. Cette espèce habite la Manche et les côtes occidentales de la France. La Nésée de Latreille , Nesœa Latreillei Leach, dont la patrie est inconnue, serait le représentant du genre Cilicœa du docteur Leach. Pendant notre séjour en Algérie, nous avons découvert dans la rade de Bone une nouvelle espèce de ce genre, à laquelle nous avons donné le nom de Nésée d'Ed- wards , Nesœa Edwarsi Luc. (Expl. se. de l'Algérie, lre partie, p 7, fig. 9). (H. L.) IVESLIA. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Isatidées, établi par Desvaux {Journ. bot., III, 162, 163) aux dépens des Myagrum, et dont l'espèce type est le Myagrum paniculatum Linn. *NESOKIA. mam. — Groupe de Rongeurs de la division des Rats (voy. ce mot), d'après M. Gray (Ann. nat. hist.,t. X, 18i2). (E. D). NESOPHILA, A. DC. {Camp. 160). bot. ph. — Voy. wahlenbergia , Schrad. * NESORRHINUS ( v5fa<*«, canard ; fa , nez), ins. — Genre d'Hémiptères homoptè- res , de la famille des Hoplophorides , créé par MM. Amyot et Serville (Hémiptères des Suites à Buffon de Roret). Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le Nesorrhinus vulpes Am. et Serv. (loc. cit., pi. 12, fig. 11), qui se trouve à Saint-Domingue. (E. D.) *J\ESSIA. rept. — Genre de Sauriens de la famille des Scinques , établi par M. J.-E. Gray, dans le t. I des Armais and mus. of nat. hist. , pour une espèce serpentiforme de cette famille. Les Nessia ont néanmoins quatre pieds visibles et tridactyles. L'espèce type de ce genre est le N. Burtoni. (P. G.) *NESTÏS. poiss.— Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens à pharyngiens labyrinthi- formes , famille des Mugiloïdes, établi par MM. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss. , t. XI, p. 167 ). Les Nestis diffèrent princi- palement des Muges par leur tête plus com- primée; par les opercules plus plats, moins bombés; par le sous-orbitaire qui ne recou- vre plus tout le maxillaire, et n'est pas re- courbé; par des dents non seulement aux mâchoires, mais encore en avant du vomer et aux os pharyngiens. Intérieurement , les Nestis diffèrent des Muges par leur estomac membraneux et nullement charnu. On connaît deux espèces de ce genre, dont la forme ressemble assez à celle des Cyprins. La première, N. cyprinoides Cuv. et Val. (vulgairement , à l'île de France , Mulet de rivière ou Chite), est d'un vert foncé sur le dos, et d'un vert plus clair sur les écailles des flancs : elle atteint 20 à 22 centimètres de longueur. La seconde espèce, N. dobuloides Cuv. et Val. (loc. cit.), habite aussi les eaux douces de l'île de France. Chez elle, le vert sombre du dos paraît s'étendre non seulement sur les flancs , mais descendre aussi sur le ven- tre. Le jardin des Plantes de Paris en pos- sède un individu qui a 40 centimètres de longueur. (M.) NESTLERA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, établi par Sprengel (Syst. III, 589), et dont les principaux caractères sont : Ca- 630 NET NEU pitule multiflore, hëlérogame; fleurs du rayon unisériées, ligulées, femelles ; celles du disque tubuleuses, hermaphrodites, 5-fides. Écailles de l'involucre imbriquées , appri- mées, les intérieures plus longues, membra- neuses. Réceptacle épaléacé, alvéolé. Anthè- res sessiles. Stigmates inclus, obtus. Akène nu. Aigrette en forme de couronne, dentée. Les Nestlera sont des herbes ou des sous- arbrisseaux du Cap, à feuilles alternes ou opposées , linéaires , entières; à fleurs bleues, disposées en capitules terminaux, ailés ; les ailes sessiles dans les dichotomies des rameaux. De Candolle décrit 9 espèces de Nestlera (Prodr. , VI , 283) qu'il répartit en deux sections: a. Stephanopappus: écailles del'in- volucre acuminées ; akène allongé , sil- lonné longitudinalement; b. Strongylolepis: écailles de l'involucre scarieuses au sommet, très obtuses; akène pubérule, sillonné lon- gitudinalement. (J.) NESTOR, ois. — Nom scientifique du Perroquet à tête grise de la Nouvelle-Zé- lande (voy. perroquet), et dont. M. Wagler (Monogr. Psittac, 1832 ) a fait le type d'un petit groupe distinct. (E. D.) *NETTARHINUS (v^tt« , canard ; p\'v , nez), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites gonato- cères , division desApostasimérides cholides, établi par Schœnherr (Dispositio methodica , pag. 269 ; Gen. et sp. Curcul. syn. , t. 3 , p. 603 , t. VIII , 1 , p. 29). L'auteur place dans ce genre les trois espèces suivantes : N. Anthribiformis , Mannerheimii Schr. , et bilobns 01. La première a été trouvée au Brésil, la seconde à Porto-Rico, et la troi- sième à Saint-Domingue. (C.) ♦NETTORHYNQUE. Nettorhynchus {v7,z- ra, canard ; pvyx°s » Dec)- helm.? — Nom (ion né par M. de Blainville, dans l'édition française des Vers intestinaux deBremser, ï>ag. 522 , 1824 , à un genre entièrement douteux de Vers intestinaux, dont la seule espèce connue serait parasite de l'espèce humaine. Voici comment M. de Blainville résume lui-même ce que l'on connaît sur le Nettorhynque : « Nous ajouterons cependant à ce cha- pitre l'indication d'un Ver intestinal auquel nous avons donné le nom de Nettorhynque, et qui, quoique observé depuis longtemps, a été passé sous silence par les meilleurs hel- minthologistes modernes. C'est dans le t. II des Mémoires de la Société de médecine d'E- dimbourg qu'il en est question, dans un mé- moire intitulé : Description d'un Ver extraor- dinaire, par J. Paisley, chirurgien à Glascow. Ce Ver était fort considérable, puisqu'il avait 2 pieds 6 pouces de longueursur 1 pouce 1/2 de diamètre. Il était formé de plusieurs grands anneaux semblables à ceux du Ver de terre ; les intervalles entre chaque articula- tion étaient de couleur brune, les articula- tions mêmes de couleur de chair livide. La tête, beaucoup plus petite que le corps, quoi- que formée également d'anneaux , ressem- blait beaucoup au bec d'un Canard, étant aplatie en dessus. La bouche était triangu- laire comme celle d'une Sangsue. Le Ver fut rendu par l'anus avec une très grande quan- tité de sang. Le malade en rendit un second encore plus gros , mais par morceaux. Le premier fut dessiné en présence de plusieurs docteurs de l'Université. Il était d'abord beaucoup plus gros ; mais , aussitôt que le malade l'eut rendu, à l'aide d'une personne qui le lui tira en partie du corps, un assis- tant plongea une ou deux fois un canif dans le Ver, et il en sortit une immense quantité de sang. » M. de Blainville, qui n'a pas classé ce Ver dans son grand article du Dictionnaire des sciences naturelles publié en 1828 , le met- tait en 1824 parmi les Onchocéphalés, c'est- à-dire dans la famille des Linguatules. Rien ne démontre que le Nettorhynque soit réellement un animal; et l'observation du corps d'après lequel ce prétendu Ver a été indiqué est trop incomplète pour qu'on y ajoute une confiance définitive : aussi met- trons-nous jusqu'à nouvel ordre le Netto- rhynque parmi les Helminthes douteux. (P. G.) NEUDORFFIA, Adans. {Fam., II, 225). bot. ph. — Syn. de Nolana, Linn. *NEURACANTHUS (vsîipov , nervure ; axavôa, épine), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Acanthacées, tribu des Echmata- canthées, établi par Nées (m Wallich. Plant, as.rar. ,11, 97). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. ACANTHACÉES. NEURACHNE (vtvpov, nervure; fy** , duvet), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Panicées, établi paf NEU NEU 631 R. Brown ( Prodr. , 106 ). Gramens vivaces de la Nouvelle-Hollande. Voy. graminées. NEURACTIS (vcOpov, nervure; àxn'ç , rayon), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, établi par Cassini (in Dict. se. nat., XXXIV, 496). Herbes de Java. Voy. composées. NEURADA (vîûpov, nervure; a dans le but de rendre impossible toute fermentation dont l'effet serait de détruire l'arôme du Tabac; du séchage par des courants d'air chaud à 16-20°; enfin de l'empaquetage; 4° le Ta- bac en poudre ou à priser. La fabrication de celui-ci se distingue des précédentes parce qu'elle a pour principal objet de déterminer la fermentation, que l'on éviteaveesoin dans les autres; or le petit nombre de manufac- 648 NIC NIC tures qui existent en Fiance et l'énorme quantité de Tabac qu'elles fabriquent cha- que année permettent d'opérer à la fois sur des masses considérables, ce qui facilite la fermentation et donne une 'qualité supé- rieure au Tabac en poudre fourni par elles à la consommation. Les opérations successi- ves que subit le Tabac en poudre sont : le hacbage cinq ou six fois plus menu que pour le Tabac à fumer; la fermentation en mas- ses ou tas de 20,000 à 40,000 kilogrammes dans de grandes cases à plancher et parois en bois de chêne; elle a lieu hors de l'influence de l'air, dont l'accès amènerait la formation d'acide acétique et détériorerait la qualitéde la matière, et elle dure de 10 à 15 semai- nes; l'effet en est de dégager une très grande quantité de carbonate d'ammoniaque et de carbonate de nicotine, et de faire disparaître presque tout l'acide qui existait dans la plante fraîche. Après cette première fermen- tation, le Tabac est soumis aumoulinage ou à la pulvérisation dans des moulins, au ta- misage, aune seconde fermentation en cases qui dure sept ou huit mois et qui développé son arôme; après quoi, il est propre à être mis en tonneaux ou en paquets et à être livré à la consommation. Pour donner une idée exacte de l'impor- tance que le Tabac a acquise dans ces der- nières années , nous emprunterons encore au même travail quelques relevés généraux relatifs à la consommation de cette sub- stance. Pour la France, la quantité con- sommée annuellement ne s'élève pas à moins de 17 millions de kilogrammes, qui ont donné à l'État , en 1844 , la somme énorme de 79,499,379 fr. en impôt; or, ce produit annuel n'a pas cessé de s'accroître depuis plusieurs années, indiquant ainsi un accroissement progressif dans la consomma- tion ; la consommation individuelle est, comme on le voit, de 511 grammes par an. Comparée à celle des autres États européens, ;:ette consommation individuelle est plus forte relativement aux uns, plus faible eu égard aux autres. On trouve ainsi qu'un Français consomme autant de Tabac qu'un Russe, deux fois plus qu'un Italien, et, d'un autre côté, trois fois moins qu'un Allemand ou un Hollandais , et quatre fois moins qu'un Belge. Un autre résultat curieux à noter, c'est que, en France, sur 511 grammes ab- sorbés en moyenne par la consommation individuelle, on trouve 198 grammes de Tabac à priser et 313 grammes de Tabac à fumer, c'est-à-dire que ce dernier est, par rapport au premier, comme 158 à 100. On voit, dès lors, que les choses ont bien changé depuis 1783, puisque, à cette épo- que, le tabac à fumer ne formait que 1/12° delà consommation totale. Quoique l'introduction du Tabac en Eu ropeaitété principalement amenée dans l'o- rigine par les nombreuses propriétés dont on le croyait doué, il ne joue plus aujourd'hui qu'un rôle très secondaire dans notre ma- tière médicale. A l'intérieur, sa grande ac- tivité le rend rarement utile et toujours dangereux; il irrite fortement l'estomac, occasionne des nausées, des vomissements et même l'empoisonnement, à des doses un peu fortes. Les expériences de M. Orfila ont prouvé que, dans ce dernier cas, il agit à la manière des poisons narcotico-âcres. Néan- moins on l'a employé quelquefois avec suc- cès, soit comme émétique , soit dans l'hy- dropisie , ou dans quelques autres cas. A l'extérieur, il produit de bons effets contre quelques maladies cutanées ; mais au total, son emploi, surtout à l'intérieur, ne saurait être entouré de trop de précautions. Nous renverrons aux ouvrages de médecine, pour les effets que produit, sur le physique et le moral des individus, son usage habituel sous les formes diverses , sous lesquelles les manufactures le livrent à la consomma- tion. b. Ruslica. Corolle jaune, infundibuli- forme, hypocratérimorphe ou tubuleuse; divisions du limbe aiguës ou obtuses. 2. Nicotiane paniculée , Nicotiana parti' culata Linn. Cette espèce appartient comme la précédente à l'Amérique du Sud. Elle est herbacée, annuelle, pubescente, visqueuse; ses feuilles sont pétiolées, ovales, en cœur, entières ; ses fleurs, verdâtres ou vert-jau- nâtre, forment une panicule terminale, et se distinguent par leur corolle hypocratéri- morphe , à tube en massue , très glabre , dé- passant plusieurs fois le calice, à limbe di- visé en 5 lobes très courts, aigus. 3. Nicotiane glauque , Nicotiana glauca Grah. Cette grande et belle plante, origi- naire de Buénos-Ayres , mérite d'être men- tionnée, non pas comme servante la fabri- NIC NID 649 cation du Tabac, mais comme plante d'or- nement. Elle forme un arbrisseau droit, de haute taille et d'un développement très ra- pide, glabre dans toutes ses parties, et d'une teinte glauque très prononcée. Ses feuilles longuement pétiolées, sont inéga- lement cordées-ovales, entières, quelquefois légèrement sinuolées ; ses fleurs forment une panicule terminale; leur calice est à 5 angles peu prononcés et à 5 dents aiguës, inégales; leur corolle, d'un vert jaunâtre, est longuement tubulée, un peu renflée à la gorge, resserrée à l'orifice, à limbe très petit. On multiplie facilement cette espèce de graines et de boutures. Les horticulteurs ajoutent à son effet en greffant sur elle des Pétunia. 4. Nicotiane rustique, Nicotiana rustica Linn. Cette espèce annuelle, originaire d'A- mérique , est cultivée fréquemment dans le midi de la France; elle donne un Tabac peu fort , mais parfumé. C'est une belle plante herbacée , d'un port analogue à celui de la Nicotiane Tabac, mais moins haute, velue et visqueuse dans toutes ses parties ; ses feuilles sont épaisses , presque charnues , ovales , obtuses , munies d'un court pé- tiole. Ses fleurs sont en grappes terminales réunies elles-mêmes en panicule; leur corolle est jaune , à lobes obtus. Cette plante justifie parfaitement son nom par sa rusticité ; elle réussit très bien dans une terre légère; sa multiplication est tel- lement facile qu'elle se ressème d'elle-même dans les lieux où on la cultive; elle s'est ainsi à peu près naturalisée dans plusieurs points de nos départements méridionaux au- tour des habitations rurales , et dans les jardins des paysans. On regarde cette espèce comme purgative et détersive. c. Petunioides. Corolle hypocratérimorphe, blanche, à tube presque cylindrique, à seg- ments du limbe obtus ou aigus. 5. Nicotiane odorante, Nicotiana suaveo- lens Lehm. {N. undulata Vent. ). Cette es- pèce , originaire de la Nouvelle-Hollande, est aujourd'hui répandue dans les jardins; elle se fait remarquer parmi ses congénères par l'odeur de Jasmin de ses jolies fleurs blanches. C'est une plante herbacée an- nuelle, qui s'élève à environ 6-7 décim. ; ses feuilles ovales-oblongues sont ondulées T. VIII. sur leurs bords, légèrement velues, décur- rentes sur leur pétiole ; les supérieures em- brassantes. Pendant la fin de l'été et l'au- tomne, elle donne un grand nombre de fleurs d'un blanc de lait, dont le tube est très long et grêle, dont le limbe a ses lobes un peu inégaux, obtus. On la multiplie de graines semées sur couche. d. Polydiclia. Corolle tubuleuse, ven- true à la base ou hypocratérimorphe livide; capsule à quatre ou plusieurs valves; fleurs axillaires solitaires ou en panicule termi- nale. A ce sous-genre appartiennent les Nico- tiana quadrivalvis Pursh. , et mullivalvis Lindl. , que nous nous contenterons de nommer. (P. D.) MCOTIANÉES. Nicotiancœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Solanacées. Voy. ce mot. NICOTINE, chim.— Principe produit par l'analyse du Tabac. Voy. nicotiane. NID. zool. — Ce nom, principalement employé en ornithologie pour désigner ces sortes de loges que la plupart des oiseaux construisent pour y déposer leurs œufs et y élever, pendant un certain temps, leurs petits, doit s'étendre également à tout tra- vail exécuté par divers animaux des autres classes , à cette fin de fournir un abri aux petits qu'ils mettront bas ou aux œufs qu'ils pondront. On se tromperait donc si l'on pen- sait que les oiseaux seuls construisent un nid proprement dit. Cependant, autant l'acte de la nidification est chez eux un fait géné- ral, autant chez les autres animaux, et surtout chez ceux des classes supérieures , on doit considérer ce fait comme peu commun. En effet, les exemples de ce genre, que l'on peut tirer de ces classes, ne sont pas très nombreux. Nous nous bornerons à en si- gnaler ici quelques uns que nous fourniront les Mammifères et les Poissons. Quant au mode particulier dont les oiseaux construi- sent leur nid, aux formes variées qu'ils leur donnent, il en sera spécialement question à l'article général qui les concerne. Les Mammifères, quoique très soucieux de la conservation de leurs petits, ne se montrent pas tous industrieux à ce point de construire tout exprès pour eux un logement capable de protéger leur premier âge. Vi- vant pour la plupart dans des trous d'arbres, 82 650 NID dans des creux de rochers , dans des ta- nières qu'ils se sont creusées, ou dont ils se sont rendus possesseurs , ils mettent bas sur le sol nu et sans prendre la peine de préparer une couche. Cependant quelques espèces dérogent à cette habitude. On trouve des Insectivores et des Rongeurs qui font un vrai nid. Parmi ces derniers, ceux qui terrent, mais surtout les Campagnols , des- tinent presque tous à leur progéniture à venir, un coin de leurs galeries souterraines, assez spacieux et convenablement garni de matières molles empruntées au règne vé- gétal. Le Lapin, au contraire, creuse dans 3e sol , loin de ses terriers, et tout exprès pour y déposer ses petits, un boyau profond et ordinairement coudé. L'extrémité de ce boyau , évasée sous forme d'ampoule , est tapissée de brins d'herbes sèches , au-dessus desquels se trouve une forte couche de poils provenant du possesseur même de l'é- difice. Une particularité remarquable de ce nid, c'est que rien ne décèle sa présence , la femelle ayant soin, lorsqu'elle a mis basf d'en boucher l'entrée avec de la terre qu'elle entasse en s'y roulant dessus. Parmi les Rongeurs, qui ne terrent pas : quelques uns nichent dans des broussailles, sur les ar- bustes, et même sur les arbres très élevés. Ainsil'Écureuilgrimpejusqu'au sommet des Pins ou des Chênes pour y poser son Nid , qui consiste en bûchettes étroitement et so- lidement liées ensemble , et dont la forme rappelle beaucoup celle du nid de la Pie ; quelquefois même il se rend possesseur de celui qu'avait construit cet oiseau. Mais les plus habiles ouvriers, parmi les Mammi- fères, sont sans contredit le Muscardin et le Rat nain. Ces deux espèces entrelacent , avec un art dont on îescroiraitpeu capables, des brins d'herbes, des filaments déliés et souples provenant de Técorce de quelques arbustes , et en composent un Nid à une seule ouverture latérale, et dont la forme en boule a la plus grande analogie avec celle qu'affecte le Nid du Pouillot véloce. L'Or- nithorhynque, au dire des voyageurs, pré- pare aussi un logement à ses petits. Si l'industrie des Mammifères que nous venons de citer a lieu de surprendre, sur- tout lorsqu'on considère combien sont peu propices les instruments que ces animaux emploient pour élever l'édifice qu'ils desti- -NID nent à leur jeune famille, à plus forte raison doit-on être étonné lorsqu'on voit des es- pèces d'un ordre inférieur, tel que celui des Poissons , construire, avec des instruments plus ingrats encore que ceux que possèdent les Mammifères, des Nids qui atteignent la perfection de ceux des Oiseaux les plus ha- biles. Jusqu'à ce jour , on n'avait pu croire sérieusement que ces animaux fussent aptes à se livrer à l'acte de la nidification. On avait pour ainsi dire oublié qu'Aristote eût parlé d'un petit Poisson qui nichait. On avait presque laissé passer inaperçue l'obser- vation faite par Olivi , au sujet du mode de nidification de la Gobie noire (Gobius niger), espèce que quelques auteurs ont reconnue pour celle dont avait fait mention Aristote, enfin , cet autre fait avancé par le major Hardwig , que le Gourami de l'Inde se li- vraitàlamême industrie, n'avait pas été reçu par les ichthyologistes avec plus d'empres- sement. Il fallait, pour que les observations rapportées par ces auteurs eussent quelque valeur et fussent acceptées , qu'un fait nou- veau , fourni par de petites espèces de nos eaux douces , vînt leur donner une sorte de consécration. Il est aujourd'hui certain que quelques Poissons (beaucoup plus peut-être qu'on ne pense) construisent un Nid des- tiné à recevoir les œufs. M. Coste, en nous faisant le récit du mode de nidification des Épinoches (G aster , Trachurus, Leiurus et Pungilius), a enlevé tous les doutes à cet égard. Nous emprunterons à ce récit les dé- tails curieux qui se rapportent directement à notre sujet, et ces détails, >otre position auprès de M. Coste nous permet d'en ga- rantir d'avance l'authenticité. Chez les Mammifères et chez les Oiseaux, c'est toujours la femelle qui , pressée par le besoin de mettre bas ou de pondre, travaille au berceau qui recouvre ses petits ou ses œufs. Le mâle peut bien, comme cela arrive pour beaucoup d'espèces, lui venir en aide, en lui apportant les matériaux qu'elle met- tra en œuvre , mais celui-ci ne choisit jamais le lieu où s'élèvera le Nid, et jamais il ne travaille seul à la construction de ceNid. Chez les Poissons, les Épinoches du moins, le con- traire a lieu. C'est exclusivement au mâle qu'est dévolu le soin d'élever la loge où les œufs seront déposés ; et c'est également lui qui fait élection du point sur lequel il éta- NID NID 651 blira son travail. La femelle ou plutôt les femelles ne participent en rien à ce travail, n'en prennent nui souci. Lorsque, pour les Poissons dont il est question, le moment de la reproduction est venu, on voit chaque mâle déployer alors une grande activité, choisir pour séjour permanent un endroit déterminé du ruisseau qu'ils habitent, et en- tasser dans ce lieu des brins d'herbe de toute nature qu'il va souvent chercher fort loin, qu'il saisit avec sa bouche et à l'aide desquels il commence à former une sorte de tapis. « Mais, comme les matériaux qui constituent cette première partie de son édifice pourraient être entraînés par les mouvements ou les os- cillations de Peau, il a la prévoyance d'aller chercher du sable dont il remplit sa bouche et qu'il vient déposer sur le Nid pour le con- traindre à rester en place. Puis , pour don- ner à tous ces éléments réunis une cohésion qui les tienne enchaînés les uns aux autres, il applique sur eux sa face ventrale, glisse lentement comme par une sorte de reptation vibratoire, et les agglutine en essuyant sur eux le mucus qui suinte de sa peau. Il ré- sulte de là que les premiers matériaux as- semblés forment une espèce de fondement ou de plancher sur lequel peut s'élever désor- mais le reste de l'édifice. » Quand les choses en sont venues à ce point, il choisit des matériaux plus solides : on le voit prendre tantôt de petits morceaux de bois, tantôt des pailles, qu'il saisit tou- jours avec sa bouche et qu'il vient ficher dans l'épaisseur ou placer à la surface de sa première construction. Si, pendant qu'il fait ainsi effort pour les introduire, il trouve que la position qu'il leur donne ne remplit pas suffisamment le but, il les retire, les saisit par un autre point de leur longueur, les retourne, les pousse, les enfonce davan- tage, jusqu'à ce qu'il juge qu'il en a fait le meilleur usage possible. Quelquefois cepen- dant, malgré tous ses soins, il y a des parties qui, à cause même de leur configuration, ne peuvent pas entrer dans le plan général de l'édifice. Alors il les retire, les emporte loin du Nid, les abandonne et va en choisir d'au- tres pour les remplacer. Il finit par se creu- ser un lit solide dont il a toujours la pré- caution de lier les divers éléments au moyen de la matière visqueuse dont il les englue. » Lorsqu'il est ainsi parvenu à construire le plancher et les parois latérales de son édifice, il s'occupe alors d'en organiser la toiture; et pour cela, il continue à y ap- porter des matériaux semblables à ceux, dont il s'est servi pour en jeter les fonde- ments. Mais tout en poursuivant l'accom- plissement de son entreprise, il travaille toujours à en obtenir la consolidation, et, pour la lui donner, il se livre sans relâche à la manœuvre fatigante de la reptation vi- bratoire, à l'aide de laquelle, il agglutine les divers éléments dont son nid se com- pose. Cependant, à mesure qu'il s'applique à consolider son établissement, il faut qu'il le dispose convenablement pour l'usage au- quel il le destine. Aussi ne manque-t-il ja- mais de réserver une ouverture très nette- ment et très régulièrement circonscrite, par laquelle il plonge souvent sa tête et même une grande partie de son corps, afin d'en écarter les parois et de maintenir la moitié intérieure du nid assez dilatée pour que la femelle puisse s'y engager et y pondre les œufs. » Les manœuvres auxquelles l'Épinoche mâle se livre après que son nid est fait, soit pour appeler et introduire dans ce nid les femelles, soit pour le préserver des en- vahissements dont il est trop fréquemment l'objet de la part des autres individus de son espèce, soit pour fournir aux œufs qu'il renferme, toutes les conditions nécessaires à leur développement, etc. , n'ayant pas un rapport assez direct avec notre sujet, nous renvoyons les personnes qui seraient dési- reuses de connaître ces détails vraiment intéressants, aux divers mémoires que M. Coste a adressés à l'Académie des sciences, et qui sont en partie insérés dans les comptes-rendus de cette Académie. La seule observation que nous ajouterons pour com- pléter ce que nous avions à dire du mode de nidification des Épinoches , est que les vraies Épinoches (Gast. trachurus et leiu- rus) ont pour habitude constante de poser leur nid sur la vase qui recouvre le lit des ruisseaux qu'ils habitent, tandis que i'É- pinochette (Gast. pungitius) construit in- variablement le sien sur les plantes aqua- tiques ou entre leurs racines ; que les unes lui donnent une forme qui rappelle beau- coup celle de ces monticules de terre qu'on connaît sous le nom de taupinières, pen- 652 NIE NIG dant que l'autre le construit sous forme de manchon, ce qui lui donne quelque analo- gie avec le nid du Troglodyte et surtout de la Mésange à longue queue. Si les classes des vertébrés, celle des Oi- seaux exceptée , nous offrent un nombre assez restreint d'espèces qui nichent , les classes inférieures ne nous paraissent pas plus riches sous ce rapport. A peine pour- rait-on citer quelques Insectes qui con- struisent un vrai nid , c'est-à-dire un loge- I ment élevé, à l'époque de la reproduction, et dans le seul but de recevoir les œufs. Beaucoup d'Insectes se construisent un abri au sein duquel ils font leurs pontes; mais cet abri n'est pas à proprement parler un nid : c'est plutôt une demeure habituelle de l'individu. On ne doit pas, non plus, ce nous semble , donner le nom de nid à ces toiles, à ces cocons, etc. , dont la plupart des animaux inférieurs enveloppent leurs œufs au fur et à mesure qu'ils sont pondus, ou après leur ponte. (Z. G.) *NIDALIA (nidus, nid), polyp. — Genre de Polypes de l'ordre des Alcyoniens , établi par M. Gray pour des polypiers fixes, cylin- driques, un peu rameux, assez solides, re- vêtus de spicules calcaires très nombreuses, ayant leur sommet en tête hémisphérique, formé de papilles coniques, inégales, spicu- lifères. Il se distingue des Alcyons, dont la consistance est spongieuse, et qui ont beau- coup moins de spicules. Le genre Nidalia paraît différer fort peu du genre Nephthœa. (Duj.) NIDORELLA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroï- dées , établi par Cassini ( in Dict. se. nat. , XXXII, 459 et 469; LVI , 166). Herbes ou arbrisseaux du Cap. Voy. composées. NIDULARIA. bot. ph.— Genre de Cham- pignons gastéromycètes , établi par Fries {Symb., 2) pour de petits Champignons qui croissent en automne sur les bois pourris. NIEBUHRIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Capparidées-Cappa- rées , établi par De Candolle (Prodr. , I , 243). Arbustes de l'Afrique et de l'Asie tro- picale. Voy. capparidées. — Scop. {Introd., 134), syn. de Baltimora, Linn. NIELLE, bot. — Nom donné à diverses espèces de plantes considérées comme nuisi- bles aux moissons. Ainsi l'on a appelé : Nielle ou charbon de blé , les Urédinéeî qui altèrent les graines céréales ; Nielle des blés, VAgrostemma Githago; Nielle de Virginie , le Melanthium virgi- nicum, etc. NIEREMBERGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées , tribu des Nicotianées , établi par Ruiz et Pavon (Flor. Peruv., II, 13, t. 123). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique australe. Voy. SOLANACÉES. NIFAT. mol. — Dénomination employée par Adanson pour un Mollusque qu'il plaçait dans son genre Vis , et dont Lamarck a fait une espèce de Fuseau. (Du.) NIGAUD, ois. — Nom vulgaire d'une es- pèce de Cormoran. NIGELLA. bot. ph. — Voy. nigelle. NIGELLASTREM. polyp. — Dénomi- nation employée par Pallas, d'abord pour désigner une espèce de Sertulaire, puis par Oken pour un des sous-genres, et pro- posée par lui dans le grand genre Sertu- laire. (Duj.) NIGELLE. Nigella (diminutif de nigra, à cause de la couleur généralement noire des graines), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Renonculacées , tribu des Helléborées , de la Polyandrie pentagynie dans le système de Linné. Il se compose de plantes herbacées annuelles, indigènes de la région méditerranéenne et de l'Orient, dont les feuilles sont divisées en lobes nombreux et étroits; dont les fleurs, solitaires à l'ex- trémité de la tige et des branches , nues ou involucrées, sont assez grandes, de couleur bleue, jaunâtre ou blanche; il en est parmi elles qui servent à la décoration des jardins. Les fleurs se composent : d'un calice coloré, à 5 grands sépales étalés , à l'état adulte , tombants; de 5-10 pétales petits, bilabiés; d'étamines nombreuses; de 5 pistils , dont les ovaires uniloculaires renferment deux rangées d'ovules le long de leur suture ven- trale, et qui adhèrent entre eux dans une longueur plus ou moins grande, selon les espèces. Le fruit est formé de 5 capsules membraneuses, plus ou moins soudées entre elles , dont chacune se termine par un style persistant , et s'ouvre intérieurement au sommet pour laisser sortir des graines com- primées , à test fongueux et rugueux , noi- râtre. Les Nigelles décrites sont aujourd'hui NIG au nombre de quinze , qui se rangent dans trois sous-genres. a. Nigellastrum, DC. Calice jaunâtre ; éta- » mines en une seule rangée; capsules sou- ! dées entre elles par leur base, comprimées; | graines comprimées - planes , orbiculaires , j entourées d'un rebord membraneux. C'est à ] ce sous-genre qu'appartient, par exemple , | la Nigelle d'Orient, Nigella orientalis Linn. ( b. Nigellaria, DC. Calice à sépales éta- j lés, bleuâtres; étamines en plusieurs ran- gées et groupées en 8-10 phalanges ; graines ovées-anguleuses. Nous trouvons dans ce sous-genre la Nigelle des chamfs , Nigella arvensis Lin., qui croît assez communément parmi les moissons de l'Europe moyenne et méridionale, ainsi que la Nigelle d'Espagne, Nigella hispanica Linn. , espèce des parties méridionales de l'Europe, particulièrement de l'Espagne, et que l'on a citée comme se trouvant aussi en France dans quelques par- ties du Languedoc. On la cultive assez com- munément comme plante d'ornement, à cause de ses jolies fleurs bleues ou blanches ; on en a même obtenu une variété naine, qui est encore peu répandue. C'estencore ici que se rapporte l'espèce suivante : 1. Nigelle cultivée, Nigella saliva Linn. Cette espèce croît dans les terres cultivées dans les environs de Montpellier, où elle s'est probablement naturalisée, et dans l'A- frique septentrionale. Elle est vulgairement connue sous les noms de Quatre-Épices , Toute-Épice. Sa tige est droite , légèrement pubescente; ses feuilles sont laciniécs en lobes linéaires, à pétiole pubescent; ses fleurs terminales, de couleur blanchâtre ou bleuâtre , sontdépourvues d'involucre ; leurs anthères n'ont pas de pointe terminale. Ses capsules sont soudées dans toute leur lon- gueur en un fruit ovoïde, et elles portent à leur surface quelques petites pointes éparses. Cette espèce est cultivée quelquefois en France, plus souvent dansd'autrespartiesde l'Europe, abondammenten Egypte, en Perse et dans l'Inde, pour sa graine qui sert de con- diment.En Europe on ne l'emploie que pour assaisonner les ragoûts; mais en Orient ses usages sont beaucoup plus étendus et plus importants; après l'avoir pulvérisée, on la ré- pand habituellement sur le pain , ou on l'introduit dans des gâteaux dont les Orien- taux sont très friands. Aussi s'en con- N5G 653 somme-t-il dans ces contrées des quantités considérables ; non seulement on aime la saveur qu'elle communique aux comestibles, mais encore on croit qu'elle en facilite la digestion , et qu'elle dispose à cet embon- point qui constitue aux yeux de ces peuples un mérite physique. En France sa culture est très facile; elle demande une terre lé- gère et doit être semée clair. c. Erobatos, DC. Calice à sépales blancs ou bleuâtres ; étamines nombreuses en plu- sieurs rangées; 5 carpelles réunis jusqu'à leur extrémité en capsule à 10 loges, dont 5 plus intérieures séminifères , et 5 plus extérieures vides; sous la fleur se trouve un involucre foliacé, multifide. 2. Nigelle de Damas, Nigella Damascena Linn. , vulgairement nommée Cheveux de Vénus, Patte d'Araignée. Cette espèce se re- trouve parmi les moissons dans toute la ré- gion méditerranéenne ; elle est de plus très répandue dans les jardins comme plante d'ornement. Sa tige est haute de 3-4 déci- mètres, glabre, striée; ses feuilles sont ses- siles, divisées en lanières très étroites; ses fleurs sont terminales , assez grandes, d'un joli bleu d'azur ou blanches , embrassées à leur base par un grand involucre découpé en segments presque filiformes , d'où lui sont venus ses noms vulgaires; leurs sé- pales sont étalés. Ses 5 capsules sont lisses, et forment, par leur soudure eomplète, un fruit renflé , presque globuleux ou ovoïde. On sème cette plante sur place , dans une terre légère. (P. D.) MGIDIUS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Lucanides , établi par Mac-Leay, et que M. le comte de Castelnau réunit à ses Eu- dora. Voy. ce mot. MGR1NA. bot. ph.— Linn. (Mant., 42), syn. de Melasma, Berg. — Thunb. {Nov. gen.t 58 ; Act. Upsal. , VII, 142 ), syn. do Chloranlhus, Swartz. NIGRINE. min. — Nom donné par plu- sieurs auteurs à différentes espèces de Tita- nes. Voy. ce mot. NIGR1PÈDE. mam. — Nom donné à une espèce de Chat, Felis nigripes de Burchell et GrifOth. Voy. chat. MGRITEIXA. bot. pu. —Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, établi par L.-C. Richard {Orchid, curop., 654 NIL 26, r. 4). Herbes des montagnes de l'Europe centrale. Voy. orchidées. NIKA. crust. — C'est à l'ordre des Décapodes macroures qu'appartient cette coupe générique qui a été établie par Risso, et que M. Milne Edwards range dans sa fa- mille des Salicoques et dans sa tribu des Alphéens. Les Crustacés qui composent ce genre sont remarquables par le défaut de symétrie dans la conformation des deux pre- mières paires de pattes. Par leur forme gé- nérale, ils ressemblent aux Palémons, ou plutôt aux Alphéens, car leur rostre est très petit. Leurs antennes internes sont grêles, et terminées comme chez ces der- niers par deux filets assez longs. Les pattes- mâchoires externes sont pédiformes, lon- gues et grosses; l'article qui les termine est pointu au bout. Les pattes antérieures sont plus fortes que les suivantes, mais de lon- gueur médiocre ; celle du côté droit porte une main didactyle bien formée, tandis que celle du côté opposé est monodactyle, et conformée à la manière des pattes ambula- toires. Les pattes de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une pince rudi- mentaire; leur carpe est multiarticulé, et leur longueur très différente; celle de gauche a presque deux fois la longueur des pattes antérieures, et celle de droite près de deux fois la longueur de son congénère. Les pattes suivantes sont monodactyles , et terminées par un lobe styliforme non épineux ; celles de la quatrième paire sont plus longues que celles de la troisième paire. Quant à l'abdo- men , sa conformation est la même que chez les Palémons. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre : c'est le Nika comestible, Nika edulis Risso (Crust. de Nice, p. 85, pi. II, fig. 3). Cette espèce est très abondamment répandue dans la Médi- terranée et dans la Manche. Pendant mon séjour en Algérie, j'ai pris aussi fort com- munément ce Crustacé , particulièrement dans les rades de Bône, d'Alger etd'Oran. (H. L.) NILAUS, Swainson. ois. — Division de la famille des Lanidées. Voy. pie-grièche. (Z. G.) *J\ÏLEUS. crust.— Ce genre, qui appar- tient à la famille des Isotéliens , a été établi par Dalman et adopté par les carcinologis- tes. Cette coupe générique , proposée par ML Dalman comme une section des Asaphes, établit, à plusieurs égards, un passage entre les Trilobites ordinaires et les autres Crus- tacés, car ici on n'aperçoit aucune trace des deux sillons longitudinaux qui, en général, divisent en trois lobes le corps de ces fos- siles, et qui leur a valu le nom sous lequel on les désigne. Le corps des Nilés est court, large, convexe, et susceptible de se contrac- ter en boule. La tête est très large, et pré- sente, de chaque côté, une suture ou ligne jugale; les yeux sont grands, réticulés et semi-lunaires. Le thorax se compose de huit anneaux étroits , un peu courbés en arrière vers le tiers latéral , et arrondis au bout. Enfin l'abdomen consiste en un bouclier tout-à-fait lisse, et à peu près de même forme que la tête, mais un peu plus étroit. On con- naît deux espèces dans ce genre , dont le Nilé armadille, Nileus armadillo Daim. (Palead., p. 49, pi. 4, fig. 3), peut en être considéré comme le type. Cette espèce a été trouvée dans le calcaire de transition de l'Ostrogothie. (H. L.) NIL-GAUT. mam. — Nom vulgaire d'une espèce d'Antilope (voy. ce mot), V Antilope picta. (E. D.) NILIO (nilios, pierre précieuse), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes, tribu des Cossyphènes , créé par Latreille (Gen. Crust. et Ins. , tom. II, pag. 198; I, X, 2), et adopté par Dejêan Catalogue, 3e édit., pag. 220). Huit espèces, toutes originaires d'Amérique, rentrent dans ce genre. Nous indiquerons , comme en fai- sant partie, les suivantes : N. viilosus (OEgi- thus marginatus Var. ), lanatus et maculo-* sus Gr. Ces Insectes ont une forme de Coc- cinellides, et ils sont un peu plus grands, leur corps est couvert de poils courts très serrés ou disposés en faisceaux. Ce genre est ainsi caractérisé : Mandibules terminées par deux dents ; dernier article des palpes maxil- laires grand, en forme de hache ou de trian- gle renversé ; antennes presque grenues ; corps hémisphérique; épipleures largement sillonnés et tronqués. (C.) JXILSOMA ( nom propre ). bot. foss. — Genre de Cycadées fossiles, établi par M. Ad. Brongniart (Prodr., 95), qui le décrit ainsi : Feuilles pinnées ; pinnules rapprochées , oblongues, plus ou moins allongées , arron- dies au sommet , adhérentes au rachis par NIP toute la largeur de leur base; à nervures parallèles, dont quelques unes sont beau- coup plus marquées. Ce genre renferme deux espèces : Nils. brevis et elongata Brongn., trouvées dans le grès du Lias. NILTAVA, Hodgson. ois. —Synonyme de Phœnicura, Vigors. Voy. sylvie. (Z. G.) NIMA. bot. ph. — Genre créé par Ha- milton (Msc.) et qui offre de grands rap- ports avec lesSimaroubacées (Voy. ce mot). Les végétaux qui le composent sont des ar- bustes originaires du Népaul. *i\IMMOIA. bot. pu. —Genre de la fa- mille des Saxifragacées, sous-ordre ou tribu des Saxifragées, établi par Wight (in Madras journ., 1837, n.l 5, pag. 309, t. 20). Herbes de l'Inde. Voy. saxifragacées. *MMULA. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Érycinides , établi par M. Boisduval (Lépidopt., Suites à Buffon-Roret) aux dépens des Érycines. La principale espèce , Nimula lucinda (Papilio lucinda Fabr. , Erycina lucinda God.) est originaire du Brésil. MI\OX, Hodgson. ois. — Division du genre Chouette. MOBE, Salisb. bot. ph. — Syn. de Funïda, Spr. MOTA , Larn. (t. 299), DC. (Prodr., I, 592), Willd. (Plant, ras. ar., t. 108). bot. ph. — Syn. de Samadera, Gœrtn. *NIOT. 230, n. 1, pi. 32, fig. 5), espèce type du genre , vit parasite sur le Marti- net. (H. L.) NIVAR. moll. — Nom donné par Adanson {Voy. au Sénég.) à une coquille nommée par Lamarck Fusus Morio. *MVARIA,Mœneh. (Method., 280). bot. ph. — Syn. de Leucoium, Lin. NIVENIA. bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, tribu des Protéinées, établi par R. Brown (in Lin. Transact., X,133). Arbrisseaux du Cap. Voy. protéacées. — Vent. (Dec. nov. gen.y n. 5), syn. de Wit- senia, Thunb. NIVÉOLE. Leucoium ().£vxoç, blanche; fov, violette), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Amaryllidées , de THexan- drie monogynie dans le système de Linné. Il se compose de plantes herbacées, qui crois- sent dans les parties moyennes de l'Europe et dans la région méditerranéenne en géné- ral. De leur bulbe globuleux et à tuniques partent des feuilles allongées, plus ou moins étroites, et une hampe anguleuse que ter- minent les fleurs. Celles-ci sont enveloppées, à l'état jeune , par une spathe monophylle oblongue, comprimée, fendue d'un côté; elle? sont blanches; elles présentent les ca- ractères suivants : Périanthe coloré , adhé- rent inférieurement à l'ovaire, campanule , à 6 divisions sur deux rangs presque égaux , ovales , épaissies vers leur extrémité , qui présente généralement une tache verte ; 6 étamines insérées sur un disque épigyne ; ovaire adhérent, à 3 loges, renfermant chacune des ovules nombreux disposés en deux rangées à leur angle interne ; un style droit , en massue ou filiforme, terminé paï un seul stigmate. Le fruit est une capsule charnue qui renferme un petit nombre de graines à test noir. Nous dirons ici quel- ques mots sur deux espèces de ce genre. 1. Nivéole printanière , Leucoium ver- num , Linn. Cette jolie plante est souvent désignée sous le nom vulgaire de Perce- neige, qui appartient proprement au Galan- thus nivalis , et qui vient de ce que sa flo- raison est du petit nombre de celles qui annoncent le réveil de la végétation. Sa hampe ne dépasse pas d'ordinaire 2 déci- mètres; ses feuilles sont peu allongées; sa fleur, terminale et solitaire, est penchée, blanche avec une tache verte à l'extrémité de chaque division du périanthe; son style est en massue. Elle croît naturellement dans les prés humides et ombragés des montagnes; on la cultive assez fréquemment dans les jardins , où elle vient sans la moindre dif- ficulté. 2. Nivéole d'été, Leucoium œstivum, Lin. Celle-ci croît dans les prairies et les lieux frais de nos départements méridionaux ; malgré sa dénomination elle est printa- nière, mais plus tardive que la précédente, sa floraison ayant lieu au mois de mai. Elle diffère de la Nivéole printanière par sa hampe au moins deux fois plus haute , que nous avons même vue s'élever à 6-7 déci- mètres ; par ses feuilles beaucoup plus lon- gues ; par ses fleurs, de forme et de dimen- sions analogues, mais sortant au nombre de 5-6 de la même spathe , à l'extrémité de la hampe, et dans lesquelles les trois divisions intérieures du périanthe portent seules une tache verte vers le bout. Leur style est renflé en massue vers le sommet. On cultive éga- lement cette espèce dans les jardins, où elle reçoit vulgairement le nom de Nivéole à bou- quet. Elle réussit aussi sans la moindre dif- ficulté , surtout dans une terre un peu lé- gère. On la multiplie , de même que la pré» 660 NOC NOC cédente, par ses cayeux , qu'on sépare en juillet pour les planter en octobre. (P. D.) NOBULA, Adans. (Fam. II, 145). eût. ph. — Syn. de Phyllis , Lin. NOC(LEA,Reichenb. (Flor. Germ.,633). bot. ph. — Syn. de Hutchinsia , R. Br. NOCTHORA, F. Cuv. mam. — Syn. d\4o- tus. Voy. ce mot. (E. D.) NOCTILION. Noctilio. mam. — Genre de Chéiroptères insectivores créé par Linné (Syst. nalurœ, t. XII, 1766), et adopté par tous les zoologistes. Les Noctilions ont vingt- huit dents, savoir : quatre incisives supé- rieures , formant un groupe séparé des ca- nines; deux incisives inférieures placées en avant des canines; quatre canines , deux à chaque mâchoire, très robustes ; quatre mo- laires de chaque côté à la mâchoire supé- rieure, à couronne hérissée de pointes ai- guës ; enfin cinq molaires inférieures à droite et à gauche. Leur museau est court, très renflé , fendu et garni de verrues ou de tu- bercules charnus; le nez est confondu avec les lèvres; les narines sont rapprochées et font une légère saillie; le chanfrein est dé- pourvu de crête ou de feuille membra- neuse ; les oreilles sont petites , latérales , isolées ; la membrane interfémorale est très grande ; la queue est de moyenne grandeur, enveloppée en grande partie et libre dans le reste, en dessus de la membrane interfémo- rale; la lèvre supérieure est divisée dans son milieu par un profond sillon , ce qui leur a valu quelquefois le surnom de bec-de-lièvre; les ongles des pieds de derrière sont très robustes. Les Noctilions se trouvent dans les contrées chaudes et boisées de l'Amérique méridio- nale, telles que le Brésil, le Paraguay, le Pérou , etc. Leurs mœurs n'ont pas été ob- servées ; toutefois, d'après la forme de leurs vraies molaires , on peut conjecturer qu'ils vivent d'Insectes et non de fruits, comme Linnœus le rapporte. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce genre , et nous prendrons pour , type le Noctilion unicolore, Noctilio unico- I îor Geoffr., Noctilio americanus et leporium Linné, Vesperlilio americanus rujus Bris- son , etc., qui a la taille d'un Rat , et dont le pelage est d'un roussâtre uniforme , avec les membranes des ailes un peu plus claires. Du Brésil. On a donné le nom de Noctilion dogue k une espèce de Molosse (voy. ce mot), et ce- lui de Noctilion lepture à une espèce de Tu- phien. Voy. ce mot. (E. D.) *NOCTILIONINA (denocMio, noctilion). mam. — M.Gray {Ann. of Phil. XXVI, 1835) indique sous ce nom une petite subdivision de Chéiroptères , qui comprend le genre Noctilion et quelques autres. Voyez ce mot. (E. D.) NOCTILUCA (nox,noctis, nuit; lucere, briller, luire), acal.? infus. — Genre créé par M. Savignypourun petit animal marin transparent, globuleux et muni d'une sorte de pédoncule ou de trompe, arrivant quel- quefois en quantité prodigieuse sur les côtes de Normandie, où il rend la mer phospho- rescente. L'organisation paradoxale de ce petit être , mal observé d'abord , vient d'être l'objet des recherches de M. Doyère, qui lui trouve une certaine analogie avec les Rhizo- podes, avec les Gromies, en particulier, quant à la nature glutineuse, homogène de la sub- stance charnue de l'intérieur. Cette sub- stance, ou sarcode, qui n'est ni du tissu cellulaire ni du tissu fibreux , plus ou moins pénétrée de liquide, laisse à l'intérieur des cavités adventives ou vacuoles dans lesquelles sont temporairement logées ou de l'eau salée ou de l'eau avec divers corps étrangers in- troduits comme aliments par un orifice buc- cal garni d'un cil vibratile à la base du pé- doncule en forme de trompe. Cette même substance entre les lacunes ou vacuoles s'étire incessamment de diverses manières en produisant des cordons, destractus com- parables aux expansions extérieures rhizo- podiques des Gromia, mais fixées de part et d'autre à l'enveloppe, qui est membra- neuse, assez résistante. On voit d'après cela que les Noctiluques , au lieu d'être des Aca- lèphes comme on l'avait admis provisoire- ment, constituent un ordre très voisin des Rhizopodes et des Infusoires péridiniens. En effet, les Péridiniens et les Cérastiens ont aussi une enveloppe résistante, contenant la substance sarcodique entremêlée de va- cuoles, et de plus ils ont un ou plusieurs cils vibratiles, comme les Noctiluques. La seule espèce connue, N. mïliaris, est grosse comme la tête d'une petite épingle. (Doj.) NOCTUA. mol. — Genre proposé par Klein pour des coquilles rangées aujourd'hui NOC NOC 6G1 parmi les Cérithes; telles sont les C. aïcus et C. lineatum. NOCTUA. ins. — Voy. noctuelle. IVOCTUA. ois, — Nom que les anciens donnaient en général aux Chouettes, mais plus spécialement à la Chouette chevêche. G. Cuvicr et Savigny en ont fait le nom d'un genre particulier , qui a pour type cette dernière espèce. (Z. G.) *NOCTUÉLÏDES. NoctueUdes. ms.— Sy- nonyme de Noctuélites, d'après Duponchel. (E. D.) NOCTUÉLÏENS. Nocluelii. ins. — M.E. Blanchard {Hist. des Ins. 1845) indique sous ce nom une tribu de Lépidoptères de la grande division des Nocturnes et qui corres- pond en grande partie aux Noctuélites de Latreilîe. Voy. ce mot. (E. D.) NOCTUÉLITES. Noctuélites. ms. —Tribu de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noc- turnes, établie par Latreilîe (Gênera Crust. et Ins.), qui lui assigne pour caractères : une trompe cornée assez longue, roulée en spi- rale; des palpes inférieurs terminés brusque- ment par un article plus mince que le pré- cédent, celui-ci comprimé ; antennes séta- cées; ailes inférieures, plissées dans leur longueur au côté interne. Linné, en établissant le genre Phalène (Systema nalurœ) , avait bien compris qu'il ne pouvait exister sans divisions, et lui- même, en formant son groupe des Phalœnœ nocturnœ , créait presque le genre Noctua , qui depuis est devenu la tribu des Noctué- lides; mais il y comprenait, en outre, d'au- tres Lépidoptères, tels que les Cossus. Geoffroy laissa les Noctuelles avec les Pha- lènes, seulement il en fit la deuxième divi- sion de la seconde famille, qui a les antennes filiformes, une trompe et les ailes rabattues, et il y joignit des Écailles, des Callimor- phes , des Pyrales et des Phalènes véri- tables. Fabricius ( Entomologie systématique ) adopta le genre Noctua de Linné , tel qu'il le trouve limité dans la seconde division , et lui donna pour caractères : Palpes com- primés , velus , cylindriques et nus au som- met; trompe allongée, cornée; antennes Sutacées; et il y établit cinq ramilles, fon- dées sur le port des ailes. Fabricius étant mort avant d'avoir publié son SyslemaGlos- satorum, les coupes qu'il pouvait avoir introduites dans cette partie ne sont con- nues que par un extrait qu'en a donné Illiger, dans le sixième volume de son Ma- gasin entomologique. Olivier ( Encyclopédie méthodique ) décrit quatre cent cinquante-neuf espèces de ce groupe, et il les classe d'après les cinq sub- divisions de Fabricius; mais ces divisions ne suffisaient pas pour faciliter les recher- ches, et il était utile d'établir des coupes plus tranchées. C'est dans le Catalogue des Lépidoptères de Vienne que l'on voit pour la première fois le genre Noctua , partagé en de nombreu- ses coupes. Dans cet ouvrage, le genre est divisé en vingt-cinq familles, qui sont in- diquées par des lettres, mais sans nom de division ; leurs subdivisions sont établies sur le port des ailes , le nombre des pattes des chenilles, et souvent sur des différences de couleur. En 1810, Latreilîe sépara des Noctuelles le genre E rébus , qu'il caractérisa par le dernier article des palpes nu, aussi long que le précédent. Ochsenheimer , en 1816 , dans le Supplé- ment à son Histoire des Lépidoptères diurnes, donna aussi un aperçu de sa méthode , où il fit entrer comme genres les coupes éta- blies dans le Catalogue des Lépidoptères de Vienne ; ceux adoptés par Fabricius , dans son Systema Glossatorum, inédit; ceux que Schranck avait créés dans la Fauna boica ; les coupes et les genres indiqués par Hub- ner, Borchkausen, et autres auteurs, qui l'a- vaient précédé, et enfin ceux qu'il avait créés lui-même ; et il arriva ainsi à carac- tériser, d'une manière incomplète, qua- rante-deux genres, formés aux dépens de l'ancien groupe des Noctua. M. Treitschke, en traitant des Noctuelles dans l'ouvrage d'Ochsenheimer , qu'il était chargé de terminer, adopta tous les genres créés par cet auteur, et en établit lui-même de nouveaux, tels que ceux des Bryophila, Cymalophora , Noctua , Eriopus , Phlogo- phora, Calpe et Mamia , qu'il caractérisa principalement d'après la chenille et les métamorphoses. Duponchel, en 1834 (vol. VI de YHist. des Papillons d'Europe), ne partagea les Noc- tuelles qu'en sept genres (non compris celui des Ercbus), et il les désigna sous les noms 662 NOC de Noctua, CucvMa., Xaulhia, Gonoptera, Calyptra., Plusia et Chrysoplera. En 1829, M. le docteur Boisduval (Index methodicus Europœorum Lepidopterorum ) divisa la famille des Nocturnes en un assez grand nombre de tribus, dont les Noctuelles forment les : 7e (Noctuo-Bombycini), 8e (Bom- bycoidi), 9e (Noctuelidii) , 10e (Plusidi ), 11e (Catocalidi), \T (Heliotidï) , et 13e (Noc- tuo-Phalœnidi) . Les genres y sont au nom- bre de quarante-huit; ce sont ceux des au- teurs antérieurs et quelques nouveaux, tels que ceux des Asteroscopus, Heliophobus , Eu- ripla, Hilarus, Luperina, Cerocala et Timia. Pius tard, M. Treitschke, en donnant un addenda à son ouvrage , remania toute sa méthode; maCrusf. et Insect. ), abandonnée ensuite par ce célè- bre entomologiste et reprise dans ces der- niers temps par Duponchel, qui lui donne pour caractères : Antennes des mâles très épaisses et striées circulairement, tantôt plus ou moins pectinées et tantôt crénelées; an- tennes des femelles simples ou filiformes : corselet convexe, arrondi latéralement , sou- vent velu ou sinueux : pattes de longueur moyenne , ailes en toit déclive dans le repos ; les supérieures marquées de lignes transver- sales nombreuses et ondulées dans la plupart des espèces. Les Chenilles ont seize pattes : elles sont rases, d'une consistance molle, à peau fine, plus ou moins aplatie en dessous, à tête globu- leuse; elles vivent sur les arbres ou les ac- G64 NOD NOEG b;isoç, pastoral ; ttov;, pied). ins. — M. Westwood ( in Stephens Catal. , 1829), indique ainsi un genre d'Hyménop- tères de la famille des Proctotrupiens.(E.D.) *NOMIUS (vopuoç, qui a rapport aux trou- peaux), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Brachinites, établi par Laporte de Castel- nau (Études enlomologiques , p. 145. Ulst. nat. des An. art., tom. 2, p. 49). Le type, le N. grœcus, est supposé provenir d'Orient. (C.) *NOMIUS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subtétramères (Tri- mères Aphidiphages de Latreille) créé par Mulsant ( Histoire naturelle des Coléoptères G70 NON de France, 1846, p. 213). L'auteur lui donne pour type le N. cruentatus M. , espèce qui a été trouvée aux environs de Berlin. (C.) *i\OMOCHLOA ( vopî, plumage ; xU-â, herbe ). bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées , tribu des Rhynchosporées , établi par Palisot de Beauvois (ex Lestiboud. Cyperac. ). Plantes de l'Amérique tropicale et des régions chaudes de l'Amérique sep- tentrionale. L'aspect du fruit a conduit à la réparti- tion des espèces de ce genre en deux sections, nommées • Nomochloa , Nées : Caryopse mucronulé; Pleurostachys , Brongn. : Ca- ryopse obtus. *NONAGRIA. ins— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Noctué- liens, tribu des Leucanides, établi par Och- senheimer aux dépens des Noctua de Linné et Fabricius. Il présente pour caractères principaux : Corps allongé ; antennes assez épaisses, crénelées dans les mâles; palpes dépassant le front; thorax lisse, ovalaire; ailes allongées; abdomen long. M. Boisduval (Gen. et index method. Eu- rop. Lepid.) rapporte à ce genre 14 espèces, toutes européennes, et dont les chenilles habitent les endroits marécageux , et vivent cachées dans les tiges des Graminées et des Cypéracées. La principale espèce, Non. Typhœ, Ochs. (Noctua Typhœ Hubn., Esp. ; Noctua, arun- dinis, Fab. ), se trouve communément en France et dans le nord de l'Europe. Sa che- nille vit dans l'intérieur des tiges de la Mas- sette. (L.) NONATELIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées - Guettar- dées , établi par Aublet ( Guian., I, 182, t. 72). Petits arbrisseaux de la Guiane. Voy. RUBIACÉES. NONIONA. moll.?— Genre proposé par Montfort pour de petites coquilles comprises dans le genre Nonionina. (Duj.) NOMONINA. foramin.? —Genre de Fo- raminifères ou Rhizopodes, établi par M. Aie. d'Orbigny et faisant partie de sa famille des Nautiloïdes, dans l'ordre des Hélicostègues Il est caractérisé par sa coquille équilatérale, enroulée en spirale dans un même plan et formée de loges simples contiguës, avec une seule ouverture en fente transversale contre NOR le retour de la spire. L'espèce type, N. um- bilicala, avait été décrite par Soldani sous le nom de Naulilus globulus ; elle se trouva dans la Méditerranée et dans la mer Adria- tique. (Duj.) NONJVAT. poiss. — Nom donné aux jeunes Poissons du genre Athérine. Voy. ce mot. NONNEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Aspérifoliées , tribu des Anchu- sées, établi par Medicus (Philosoph. bot., I, 31 ). Herbes de l'Europe et de l'Asie. Voy. ASPÉRIFOLIÉES. NONPAREÏLLE. bot. ph. — Nomdonné à une variété de Pomme. NOPAL, bot. ph. — Syn. de Cactus. Voy. OPONTIACÉES. NOPALÉES. Nopalcœ, DC. (Théorie élé- ment., 216). bot. ph. — Synonyme d'Opon- tiacées, Juss. Voy. ce mot. *NOP5. aracu. — Genre de Tordre des Aranéides, de la tribu des Araignées, établi par M. Mac-Leay, et ainsi caractérisé par ce savant : Yeux au nombre de deux, égaux entre eux, placés sur une ligne transverse, et reculés sur le derrière du céphalothorax; lèvre plus longue que large , arrondie à son extrémité ; mâchoires à côtés parallèles , en- tourant la lèvre, coupées obliquement à leur côté interne; pattes allongées, la qua- trième paire la plus longue, l'antérieure ensuite, la troisième la plus courte. Tels sont les principaux caractères de ce genre remarquable, qui se distingue de tous les autres par les yeux, et surtout par la manière dont ces organes, qui ne sont qu'au nombre de deux , sont placés ; il en diffère en- core par la forme de son céphalothorax et de son abdomen ; cependant c'est avec les genres des Dysdera , des Scytodes et des De- ris, que cette ancienne coupe générique a le plus d'affinité. De plus , les Nops se trouvent comme les Araignées qui compo- sent ces genres, c'est-à-dire qu'ils se tien- nent sous les pierres et dans les intervalles resserrés , cachés ou obscurs. La seule es- pèce connue est le Nops guanabacoa , Nops guanabocoœ (Mac-Leay, Ann. of natur. hislory, 1838, t. II, p. 2). C'est dans l'ar- chipel d'Amérique, à Cuba , et dans un lieu nommé Guanabacoa, que cette Aranéide a été rencontrée. (H. L.) NORANTEA. bot. ph. — Genre de la NOS 1NOS 671 famille des Marcgraviacées , établi par Àu- blet {Guian., I, 554, t. 220). Arbres et ar- brisseaux de la Guiane et du Brésil. Voy. MARCGRAVIACÉES. *KORBANUS. ins. — Genre d'Hymé- noptères, de la famille des Chalcidiens , créé par M. Walker {Ami. soc. ent. deFr., 2e série, t. I, 1843, et comprenant plu- sieurs espèces américaines. (E. D.) "NORMAUX. Normalia. crust.— Lalreille désigne sous ce nom , dans l'ordre des Iso- podes , une section de Crustacés qui ren- ferme les Cymothoadiens et les Sphéro- miens. (H. L.) *i\ORNA, Wahlenh. {Flor. suce, 561). bot. pu. — Syn. de Calypso, Salisb. KORONniA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Oléacées-Oléinées, établi par Stadtmann ( ex Thouars Gen. Madagasc, n. 24). Arbustes de Madagas- car et de la Mauritanie. Voy. oléacées. *XOROPS(vû»pft4, brillant), rept. -Genre de la famille des Iguaniens, établi par Wagner pour une espèce de la Guyane. Il a pour caractères, d'après MM. Duméril et Bi- bron : Peau du dessous du cou formant un pli saillant disposé en une sorte de petit fa- non non dentelé; point de dents palatines, ni de pores fémoraux; quatrième doigt des pieds de derrière plus long que le troisième ; écailles du corps carénées, en partie imbri- quées; celles des flancs beaucoup plus peti- tes que celles du dos et du ventre; queue médiocre, non préhensile, privée de crête, ainsi que le dos. L'espèce type de ce genre est YAnolis au- rata de Daudin. (P. G.) *i\OROPS. infus.? systol. — Genre de Rotateurs ou Systolides, proposé par M.Eh- renberg, qui depuis a changé ce nom en celui de Triophthalmus. 11 fait partie des Polytro- ques nus de la famille des Hydatinés. (Duj.) KORTA, DC. {Syst.s II, 458; Prodr. I, 190). bot. pu. — Voy. sisymbrium, Linn. NORTENIA, Thouars {Gen. Madaaasc). bot. pu. — Syn. de Torenia, Linn. NOSODENDRON (voaoç, maladie; Stv- àpov, arbre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Byrrhiens , créé par Latreille {Gênera Cruslac, et Ins., t. II, p. 43), et ainsi ca- ractérisé : Menton entièrement découvert, très grand, en forme de bouclier; antennes terminées brusquement en massue courte, perfoliée, de 3 articles. Le type, le IV. fascicu- lare {Sphœridium) de F., espèce de France, se développe, ainsi que sa larve, dans les plaies des vieux ormes et des marronniers d'Inde. Deux autres espèces américaines rentrent dans ce genre. L'une est originaire des États-Unis, et l'autre de la Guadeloupe. La larve du N. fasciculare est molle, blan- châtre; son corps est formé d'anneaux ra- boteux , et muni sur les côtés de poils raides ; la tête est écailleuse et armée de deux mâchoires très fortes. L'Insecte se tient constamment dans les plaies des arbres , et se trouve vers le milieu du printemps. (C.) *J\TOSODERMA (vôffoç, maladie ; <%ue, peau), ins. — Genre de Coléoptères hété- rornères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, formé par Dejean {Catalogue , 3e édit., p. 207), qui en énumèreS espèces américaines: les N. inœquale, echinolum, confusum , morbillosum Dej. , et dentatum Chv. La première est des États-Unis, la se- conde de l'île de Cuba, et les trois autres pro- viennent du Mexique. Le Brésil et la Co- lombie ont aussi des représentants de ce genre. Le corps de ces Insectes est dur, presqu'à l'égal de la pierre. Les Nosoderma attaquent les racines des arbres. Solier a adopté ce genre, qu'il comprend dans ses Collaptérides et dans sa tribu des Zophérites {An. Soc. Ent. de Fr., t. X. p. 31 ). (C.) NOSOPHLOEUS (vo'aoç, maladie; yXofa, écorce). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Latreille, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , créé par M. L. Dupont {Mag. dezool, 1836, pi. 147) et adopté par Serville {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. 3, p. 35). Ce genre fait partie de la tribu des Trachydérides de M. Dupont. Le type, le N. coccineus Dup., est originaire des provinces méridionales du Brésil. (C.) NOSÏOC, Vaill. {Bot. Paris., 144). bot- cr. — Champignons. Syn. de Tremella , Dill. NOSTOC, Vauch. (Conf., 203, t. 16). bot. cr. — Algues. Syn. d'Undina, Fries. NOSTOCINÉES. Nostocineœ. bot. cr. — Groupes d'Algues établi par Agardh {Syst., XV), et qui fait partie des Chaodinées, pe- tite famille ainsi désignée par M. Bory de Saint-Vincent. Voy, cuaodinées. 672 NOT NOT JVOTACANTHE. Nolacanthus (vû'-roç, dos; axavOa , épine), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Scombéroïdes , établi par Bloch et adopté par MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss. y t. VIII, p. 465). Les Notacan- thes ont des épines libres au lieu de dor- sale, des épines libres en avant de l'anale, une longue anale unie à la caudale, de pe- tites écailles ovales, un museau proéminent. Ces différents caractères ont fait classer ces Poissons par les auteurs cités plus haut , auprès des Mastacembles et des Rhynchob- delles, dont ils diffèrent cependant par la présence de ventrales placées fort en arrière des pectorales. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce, Notacanthe nez, Notac. nasus Bl., dont on ignore la patrie. AOTACAKTHES. Notacantha. ras. — Famille de l'ordre des Diptères brachocères, établie par Latreille (Fam. du règne anim.)é M. Macquart, qui a adopté cette famille (Diptères, Suites à Buffon-Roret, I, 220), la caractérise ainsi : Trompe ordinairement re- tirée dans la bouche ; lèvres terminales épais- ses; palpes souvent de trois articles , troi- sième ordinairement globuleux. Troisième article des antennes annelé; style nul ou apical. Écusson le plus souvent muni de pointes. Abdomen ordinairement de cinq segments distincts. Trois pelotes aux tarses. Cellule marginale des ailes ordinairement nulle ou confondue avec la stigmatique; deuxième sous-marginale souvent petite : ordinairement cinq postérieures rayonnant autour de la discoïdale. M. Macquart (loc. cit.) avait d'abord di- visé la famille des Notacanthes en trois tri- bus, mais la découverte de nouvelles espèces exotiques présentant quelques détails d'or- ganisation tout-à- fait spéciaux , ont néces- sité, pour elles, la formation d'une tribu particulière. Ainsi, les Notacanthes se trou- vent actuellement répartis en quatre tribus, qui sont : Acanthomérides, Sicaires, Nylo- phagides et Stratiomydes. Voy. ces mots, pour les caractères spéciaux à chacune de ces tribus , et l'énumération des genres qu'elles renferment. Les habitudes des Notacanthes sont aussi variées que leur organisation. Les uns vi- vent dans les bois, posés sur le tronc des arbres ; d'autres sur le feuillage ou les fleurs des prairies et dans les lieux aqua- tiques. Les femelles déposent leurs œufs, tantôt dans le terreau ou dans les ulcères des arbres, tantôt dans les bouses, quel- quefois dans les eaux. Les larves, dont l'or- ganisation diffère même chez les Insectes de la même tribu, trouvent, dans ces diverses situations, les aliments nécessaires à leur développement. Lorsqu'elles passent à l'état de nymphe, la peau sert de coque sans changer de forme. Voy. pour plus de dé- tails les noms des tribus cités dans cet ar- ticle. (L.) *J\0TACANTH1NA (vStos, dos; âxavGiov, petite épine), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides , groupe des Ortalidites (Ortalidées, Macq.), établi par M. Macquart [Diptères, Suites à Buffon de Roret), qui n'y comprend qu'une seule espèce (Notac. bis- pinosa Macq. (Scatophaga id. Fab., Tetano- cera id. Wied.), de l'Amérique méridionale. *NOTAMIA. polyp. — Nom de genre proposé par M. Fleming pour des espèces de Cellaires, dont M. Savigny avait fait le genre Gemellaria , que M. de Blainville a changé en Gemicellaria , et que Lamouroux nomma Loricaria , après l'avoir d'abord réuni à ses Crisia. Le type de ce genre est la Sertularia loriculata de Linné. Voy. gé- MICELLAIRE. (DuJ.) *NOTAPHUS. ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Subulipalpes, formé par Mégerle, et dont Dejean a fait sa quatrième division de ses Bembldium ( Species général des Co- léoptères, tom. V, pag. 63, Cat., troisième édition, pag. 57). Cet auteur y rapporte 13 espèces: 7 sont originaires d'Europe, 4 d'Amérique, 1 est d'Asie et 1 d'Afrique. On doit considérer comme en étant les types les N. majus Ghl., ustulatus F., et dorsalis Say. (C.) NOTARCHE. Notarchus. moll. — Genre de Mollusques gastéropodes, de l'ordre des Tectibranches et faisant partie de la famille des Aplysiens avec les Aplysies et les Bursa- telles, dont il se rapproche beaucoup. En ef- fet, lesNotarches sont en quelque sorte des Aplysies à deux tentacules, ayant le manteau plus serré et le pied extrêmement étroit, terminé en avant par une double lèvre. C'est NOT NOT 673 Cuvier qui institua ce genre et qui lui assi- gna ia place qu'il doit conserver parmi les Tectibranches. M. de Blainville admit ce genre, mais il le plaça avec les Aplysies dans son ordre des Monopleurobranches. La seule espèce décrite a été nommée le Notarche de Cuvier. (Duj.) NOTARIS , Germar. ms. — Synonyme fYErirhinus , Schœnherr. (G.) *NOTARISIA, Colla (in Mém. acad. Tu- rin, XXXIX, 53, t. 75). bot. cr. — Syn. de Plagiochila, Nées et Montagne. NOTASPIS. arach.— Synonyme d'On- bata. Voy. ce mot. (H. L.) NOTERA, bot. ph. — Genre de la famille des Oléacées-Oléinées , établi par Ventenat (Choix, 425). Arbustes delà Nouvelle-Hollande. Voy. oléacées. NOTENCÉPH ALE. Nolencephalus (vStoç, dos; éyx/tpoJoç , encéphale), térat. — Genre de Monstres unitaires, de l'ordre des Auto- sites, de la famille des Exencéphaliens. Voy. ce dernier mot. *NOTEROPHILA (voç , qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Rhexiées, établi par Martius (Nov. gen. et spec, III, 110, t. 254). Herbes des eaux marécageuses duBrésil. Voy. mélastomacées. NOTERUS ( vor/poç , humide), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Hydrocanthares, tribu des Dytiscîdes , créé par Clairville ( Entomologie helvétique, t. 2 , p. 224 , pi. 32 ) et adopté par Aube (Species général des Coléoptères, t. VI, p. 397), qui en énumère les 3 espèces suivan- tes : N. crassicornis Mull., sparsus Marsh, et lœvisDe}. Les 2 premières se rencontrent aux environs de Paris et la 3e dans le midi de la France. M. Hope rapporte à ce genre le Dyt. semipunctatus de F. Chez ces Insectes l'écusson est caché et le prosternum se ter- mine postérieurement en forme de spatule étroite. (C.) *NOTEUS(votioç, humide), infus.? systol. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Brachio- nœa, pour le Brachionus Baker i de Mûller, qui diffère des autres espèces de vrais Bra- chions, parce qu'il n'a pas le point rouge ocu- liforme que M. Ehrenberg prend pour un œil. Cette espèce , nommée aussi B. capsuliflorus par Pallas, B. quadridentalus parHermann, T. VIII. et B. octodenlalus par M. Bory de Saint - Vincent, est longue de 22 à 44 centièmes de millimètre; sa carapace , dont la longueur est moitié moindre, est rude, granuleuse, réticulée au milieu , avec six pointes en avant, dont deux au milieu plus longues et courbées ; elle a en outre deux longues épi- nes latérales en arrière, et un prolongement bifide au-dessus de la queue. On la trouve dans les eaux douces de l'Europe tempérée et septentrionale. (Duj.) NOTHA (vo'Ôoç, bâtard), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille desMé- lasomes , tribu des Akisites , attribué par Dejean à Eschscholtz et que nous ne trou- vons pas publié. Le type, le N. gibbosa de l'auteur, est originaire de la Californie. (C.) *N0THER0D1US , Wagler. ois. — Sy- nonyme û'Aramus, Vieil!. (Z. G.) NOTHITES. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Astéroïdées, établi par Cassini (in Dict. se. nat., XXXV, 163). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. COMPOSÉES. NOTHIUM, Lindl. (Orchid., 142). bot. ph. — Voy. maxillarià, Ruiz et Pavon. NOTHOL^Ei\A. bot. cr. — Voy. noto- CHL.ŒNA. NOTHOSAURES (vo'Ooç, bâtard ; aavpoç, lézard), rept. foss. — Genre créé par M. de Munster (Almanach minéralogique, 1834), pour un reptile, dont les débris se rencon- trent dans le muschelkalk de Wurtemberg et de la Lorraine. Les animaux de ce genre offraient de l'analogie, par la forme de leurs vertèbres et de leurs membres, et par leur long cou , avec les Plésiosaures, et par la forme et la composition de leur tête avec les Tortues. Les dents des Nothosaures, gé- néralement petites, sont coniques , striées , légèrement infléchies en dedans et en ar- rière, et implantées dans des alvéoles sépa- rés. Relativement à leur grandeur, elles sont de trois sortes; celles des intermaxil- laires et de la partie antérieure de la mâ- choire inférieure sont plus grosses et plus longues que celles des maxillaires et de la mâchoire inférieure qui leur correspon- dent; et entre ces dernières et les premières existent, de chaque côté des deux mâchoires, une ou deux dents beaucoup plus grosses et plus longues, qui font l'ofûce de canines. Les Nothosaures ne paraissent pas avoir at- S5 674 NOT NOT teint une taille aussi grande que les Ena- liosauriens. Plusieurs autres genres du Trias, tels que les Conchiosaures , les Dra- cosaures, les Simosaures et les Pistosaures, montrant dans la composition de leur tête un rapprochement très sensible avec les Tortues , et particulièrement avec les Trio- nyx, nous pensons qu'il serait peut-être bon de les réunir en une même famille, sous le nom de Chélyosauriens. M. de Munster distingue trois espèces de Nothosaures , qui sont les Not. gigan- teus, mirabilis et venustus. (L...D.) NOTHRIA, Berg. ( Cap., 171 , t. I, fig. 2). bot. ph. — Syn. de Frankenia, Linn. *NOTHRODES (vcjQpu&îî, lent), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Otiorhynchides, établi par Erichson (Archiv. fur nalurgeschichte 1842, pag. 192). L'espèce type, N. languidus de l'auteur, est origi- naire de la Nouvelle-Hollande. (C.) NOTHRUS. arach. — Synonyme d'OH- bata. Voy. ce mot. (H. L.) *IVOTHURA, Wagler. ois. — Synonyme de Crypturus, Illiger. Voy. dinamon. (Z. G.) NOTHUS (voGoç , bâtard ). ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sté- nélytres, tribu des OEdémérites, formé par Ziegler et adopté par Dejean (Cat., 3e édit., pag. 249) et par Latreille {Règne animal de Cuvier, t. 5). 3 espèces rentrent dans ce genre : les N. clavipes Még. , bipunctatus 111., (Prœustus 01.), et Uralemis Mots. Les premières sont originaires de France et de Hongrie ; la troisième se trouve dans la Russie méridionale. (C.) *NOTICASTRUM. bot. ph. — Genre dé la famille des Composées, tribu des Asté- roïdées, établi par De Candolle (Prodr., V, 279). Herbes du Chili. Voy. composées. *NOTIDORIA (vort'ç, humidité ; &o», je vis), ins. — M. Stephens (Illust. brit. Ent. 1826) indique sous cette dénomination un genre dePhryganiens. Voy. ce mot. (E. D.) *NOTIORIA (voti'oc, humidité; 6ioo , je vis), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Carabiques , tribu des Sim- plicipèdes , créé par Perty (Delectus anima- lium art., p. 13, pi. 3, f. 8). Le type, la N. nebrioides Perty, est indigène du Bré- sil. (C.) *NOTIODES (voTtw&js, humide), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Érirhinides, établi par Schœnherr (Gen. et sp. Curculionid. syn., 7, 2, 183) et qui se compose de 4 espèces des États-Unis : N. % limatilus, nigrirostris Schr., apiculatus Say et egenus Dej. (Bagous). Ces Insectes, très semblables aux Bagous , s'en distinguent par un funicule composé seulement de 6 ar- ticles, par un corselet non canaliculé eni dessous et par des tibias armés d'un seul petit ongle. (C.) *NOTIONOMUS (vo-rfa, humidité; vop.o'ç, demeure), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides gona- tocères , division des Érirhinides , créé par Erichson {Archiv. furnaturg .,1842, p. 197, 131). Le type, N. australisEr., est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.) N0T10PHILUS, Schœnherr. ins. — Syn. de Notiodes du même auteur. (C.) NOTIOPHILUS (vort'a, humidité; , j'aime), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes, formé par Duménl et adopté par Dejean (Species général des Coléo- ptères^ t. 2, pag. 277), qui en énumère qua- tre espèces; les N. aquaticus, bipunctatus F., quadripunctatus et geminatus Dej. Les trois premières se rencontrent aux environs de Paris et la quatrième est propre à la Bar- barie. Indépendamment de ces espèces, on doit considérer comme faisant partie du genre les suivantes : N. punctulatus West- maël , marginatus Gêné, tibialis, palustris New., fulvipes Mots., rufipes Reysham, syl- vaticus et semiopacus Esch. Les cinq pre- mières appartiennent à l'Europe et les deux dernières à l'Amérique septentrionale occi- dentale. M. Waterhouse a publié une mo- nographie des espèces de Notiophilus pro- pres à l'Angleterre. (C). NOTIOSPHAGE, Benth. {Labiat., 309). bot. ph. — Voy. salvia, Linn. *NOTIPHILA(voTta} humidité; cpt'Xo;, qui aime), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, sous -tribu des Hydromyzides de M. Macquart, établi par Fallen et Meigen. M. Macquart ( Diptères, Suites à Buffon de Roret) en cite et décrit 8 espèces, qui habi- tent la France et l'Allemagne dans les lieux humides. NOT NOT C75 NOTOBASIS (vo'to;, humidité; e«' crin), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Stachydées , établi par Bentham (Labiat., 635). Herbes du Népaul. Voy. LABIÉES. NOTOCHLiENA ou mieux NOTHO- LiEIVA (voGoç , faux; gXaîva , couverture). bot. cr. — Genre de la famille des Fou- gères, tribu des Polypodiacées , établi par Rob. Brown (Prodr., 146), et caractérisé principalement par les sporanges, disposés en sores linéaires , marginaux , continus ou interrompus , et voilés par les poils de la fronde; il n'y a pas d'indusie. Les Notochlœna sont des Fougères à tige herbacée, courte ; à frondes simples, pinnées ou tri-pinnées, hirsutées. Elles croissent en abondance dans les régions tropicales du globe. *NOTOCLEA, Marsbam. ras. — Syno- nyme de Paropsis, Olivier. (C.) *NOTOCORAX(voti'oc, humidité; xo>£, corbeau), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères , famille des Mélasomes , tribu des Opatrides de Hope , formé par Dejean (Cat., 3e édit., p. 212) avec YOpatrum Javanum Ide Wied. (C.) NOTOCOTYLUS (vStoç, dos ; xotv).v,, ca- vité), heul — Genre d'Entozoaires décrit par M. Diesing (Ann. Mus. Vienne, t. II), et qui rentre dans l'ordre de Trématodes. (P. G.) * NOTOCYRTUS (vSxoç, dos; xu'Pt°ç , courbé), ins. — Genre d'Hémiptères hétéro- ptères, de la tribu des Réduviens, indiqué par M. Burmeister ( Handb. der ent.t II, 1835), et ne comprenant qu'un petit nom- bre d'espèces exotiques. (E. D.) NOTODO]\TA(vw-o;, dos; &&U5, ovtoç, dent), ins. — Genre de Tordre des Lépi- doptères Nocturnes, tribu des Notodonti- nes , établi par MM. Ochseinheimer et Bois duval. Par suite du retrait successif de cer- taines espèces qui ont servi à former de nou- veaux genres (Lophopteryx , Leiocampa, Peridea, Chaonia, Ptilophora), le genre No- todonta n'en renferme plus que quatre et présente pour caractères principaux : Anten - nés pectinées ou dentées dans les mâles, fili- formes dans les femelles. Palpes grêles et velus. Trompe nulle. Corselet uni, avec les ptérygodes étroits et séparés par un grand intervalle. Dents du bord interne des ailes supérieures assez prononcées. Frange de ces mêmes ailes plus ou moins dentelée. Les Chenilles, entièrement glabres, sont remarquables par une bosse plus ou moins prononcée qui surmonte leurs anneaux in- termédiaires. Elles vivent sur les peupliers, les Trembles et les Bouleaux, et se métamor- phosent dans des coques molles , tantôt entre des feuilles d'arbre, tantôt à la surface de la terre, sous la mousse ou les feuilles sèches. Parmi les Notodonta les plus connus, nous citerons les Notod. dromedarius , Tri- tophus , lie-lac et Torva. Ces espèces ha- bitent principalement la France et l'Alle- magne. (L.) *NOTODO!VTIDES. Notodontides . ins. — Tribu établie par M. Boisduval dans l'ordre des Lépidoptères Nocturnes , et dont les principaux caractères sont : Corselet squa- meux ou velu , tantôt uni, tantôt huppé ou crête. Antennes pectinées, plumeuses ou dentées dans les mâles, simples ou filifor- mes dans les femelles. Palpes de forme et de grandeur diverses. Trompe nulle ou rudi mentaire. Ailes en toit dans le repos; le ; supérieures offrent un lobe dentiforme ou une crête de poils au milieu du bord interne dans beaucoup de genres. Chenilles glabres, ou parsemées de poils isolés, à seize pattes. Elles vivent sur les ar- bres, et se métamorphosent, les unes danâ la terre, les autres dans des coques» Les genres compris dans cette tribu sont au nombre de 12. Ce sont, d'après Dupon- chel [Catal. des Lépidopt. d'Europe, p. 89): Ptilodontis, Lophopteryx, Plilophora, Leio- 676 NOT NOT campa , Notodonta , Peridea , Drynobia, He- terodonta , Microdonta , Chaonia , Gluphisia et Diloba. M. Boisduval, dans son Gen. et index melh. Europ. Lepid. , y rapporte les genres : Dicranura , Harpyia , Uropus , As- teroscopus, Ptilodontis , Notodonta, Gluphi- sia, Diloba, Pygœra et Clostera. (L.) *NOTOGYMIVUS (vwtoç, dos ; yupvofi, nu). helm. — Genre de la famille des Némertes ou Borlases établi par M. Ehrenberg (Symbolœ physicœ ) , et répondant à celui que M. Hu- schke avait établi précédemment (Isis, 1830, p. 681) sous la dénomination fautive de No- tospermus. Son caractère consiste dans la présence d'une série curviligne d'ocelles pla- cée transversalement sur la région frontale. (P. G.) *NOTOMMATA(v5toç, dos; S^a, œil). infos.? systol. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Hydatinœa faisant partie de son ordre des Polytroques, et caractérisé par un œil situé sur la nuque , par un appendice caudiforme bifurqué , et par l'absence de crochets, de stylets ou de soies raides parmi les cils vibratiles de ses appareils rotatoires. Quant à nous qui n'attachons pas l'impor- tance d'un caractère générique à la position du point oculiforme , nous caractérisons le genre Notommate par la forme, en fu- seau ou en navet, du corps plus ou moins rétréci en avant, au-dessous de l'appareil cilié, qui, lui-même, est plus étroit que le corps, et par les mâchoires digitées ou élar- gies et obtuses, non entièrement protrac- tiles ; un point ou une tache rouge se trouve ordinairement au-dessus des mâchoires, et la queue est bifurquée. Les Notommates , d'après cela, diffèrent surtout des Hydatines par la forme du corps , qui est bien plus évasé en entonnoir chez ces dernières. Le nombre des espèces de Notommates est assez considérable dans les eaux douces; plu- sieurs sont assez volumineuses pour être bien visibles à l'œil nu : tel est le N. copeus Ehr. , long de 3/4 de millimètre, avec des oreillettes ciliées fort longues de chaque côté de l'appareil cilié, un prolongement en pointe au-dessus de la queue, et un stylet partant du milieu de chacun des deux flancs. Le N. aurita Ehr. , que Millier avait décrit sous le nom de Vorticella aurita, est carac- térisé par la masseblanche globuleuse sur laquelle est fixé le point rouge oculiforme; sa longueur est de 22 centièmes de milli- mètre; son appareil cilié rotatoire est élargi en forme d'oreillette de chaque côté. Il est commun dans les eaux stagnantes. (Duj.) *NOTOM\S (votoç, humidité; ptfç, rat). mam. — M. Lesson (Nouv. tdbl. desMamm., 1842) a créé sous ce nom un genre de Ron- geurs de sa famille des Dipodineœ, et il n'y place qu'une seule espèce propre à la Nou- velle-Hollande, et connue sous la dénomi- nation éeDipus Mitchellii Ogilby . (E. D.) NOTONECTA (vwtoç , dos; v>Îxtoç, na- geant), ins. — Genre d'Hémiptères hétéro- ptères , division des Hydrocorises , famille des Notonectiens , établi par Linné , adopté par tous les entomologistes , et particulière- ment caractérisé par les élytres ayant leur partie postérieure membraneuse, et les pat- tes postérieures très longues, à tarses sans crochets. Ces Hémiptères nagent toujours sur le dos, et souvent dans une position inclinée; la tête un peu plus élevée que l'extrémité du corps , quand ils remontent à la surface de l'eau, et la tête plus basse lorsqu'ils restent à la surface ou qu'ils descendent au fond. Ils vivent dans les fossés, les eaux dorman- tes; ils se tiennent habituellement à la sur- face de l'eau, et si l'on s'en approche de trop près ou qu'on trouble l'eau, ils s'enfoncent aussitôt , et ne reparaissent que quelque temps après. Les œufs sont blancs , allon- gés ; la femelle les place ordinairement sur les tiges ou les feuilles des plantes aquati- ques, et ce n'est qu'au printemps qu'ils éclosent; les petites larves se mettent aus- sitôt à nager, et elles ressemblent beaucoup à l'insecte parfait, n'en différant guère que par l'absence d'ailes. La nymphe n'en dif- fère que par des tuyaux contenant les rudi- ments des ailes placés sur les côtés du corps. Sous leurs divers états de larves , de nym- phes et d'insectes parfaits, les Notonectes se nourrissent de petits insectes ou de petites larves qu'ils saisissent avec les crochets de leurs pattes antérieures : ils sont trèsvoraces. On connaît plusieurs espèces de ce genre propres à presque tous les pays : l'Europe en possède une quinzaine. Le type est le Noto- necta glauca Linn., Scop., Fabr., Latr., qui pique fortement avec sa trompe ; il est gris et noir, avec les élytres verdâtres et les aile* NOT 3NOT 677 blanches; habite les environs de Paris, où il se trouve assez fréquemment. (E. D.) NOTONECTIDES. Notonectides. ins. — Latreille (Règ. anim., Ve édit., 1817) avait désigné sous ce nom une tribu de l'ordre des Hémiptères, section desHétéroptères, famille des Hydrocorises , et cette division est de- venue pour M. Blanchard l'une des familles de sa tribu des Népiens, à laquelle il donne pour caractères : Tête très grosse ; pattes an- térieures courtes , simples ; les postérieures grandes, aplaties en forme de rames. Notre collaborateur partage les Notonectides en deux groupes : 1° les Notonectites ( genres Notonecta et Ploa), et 2° les Gorixites (genre Corixa). Voy. ces divers mots. (E. D.) NOTQNECTIENS. Notonectii. ins. — M. E. Blanchard {Hist. des anim. art., 1840) indique sous ce nom une famille d'Hémi- ptères hétéroptères, comprenant particu- lièrement le genre Notonecta, et que plus tard (JBtf. des Ins., 1845) il fit rentrer dans sa tribu des Népiens sous le nom de Notonectides. Cette division correspond, à peu de chose près , à celle des Notonectides de Latreille , dans laquelle rentraient les g. Notonectis , Ploa, Sigara et Corixa. V. ces mots. (E. D.) NOTONECTITES. ins.— Voy. notonec- tides. (E. D.) *NOTONIA. bot. ph. -—Genre de la fa- mille des Composées , tribu des Sénécioni- dées, établi par De Candolle ( in Guillem. archiv. bot. , 11 , 514 ). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. composées. *NOTONIA, Wight et Arnott (Prodr., I, 449). bot. ph. — Syn. de Johnia des mêmes auteurs. NOTOPHOLIS. rept. — Synonyme de Psammodrome. (P. G.) *NOTOPHORlJS (votoç , dos ; ?/P» , je porte), mam.— Synonyme de Dicotyles, Cuv. Voy. l'article pécari. (E. D.) *NOTOPHYSIS (votos, humidité; ^ç, nature), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé par Serville [( Ann. de la Soc. Entom. deFr.,t. \, p. 158, 1832). L'espèce type, le N. Lucanoides de l'auteur, fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Elle provient de l'île des Kanguroo. (C.) NOTOPODES. Notopoda. crust. — C'est j une tribu qui a été établie par Latreille, et qui correspond en partie à celle des Dro- miens créée par M. Milne Edwards. Foy. dromiens. (H. L.) NOTOPTÈRE. Notopterus (viïvoq , dos; TTTepov, nageoire), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux, famillo desCIupéoïdes, établi par Lacépède, et qui, par ses caractères , se rapproche davantage des Harengs que des Gymnotes, aux dé- pens desquels il a été formé. On n'en connaît qu'une seule espèce , nommée par Lacépède Notoptère kapirat ( Gymnotus notopterus Pall., Clupea synura Schn.), et qui vit dans les étangs d'eau douce des Indes, , NOTOPTÉRYGIÉES. Notopterygieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Malpi- ghiacées. Voy. ce mot. * NOTOPTÉRïGIENS. Notopterygii. crust. — C'est une tribu qui a été établie par Latreille et qui correspond entièrement à celle des Raniniens, établi par M. Milne Edwards. Voy. raniniens. (H. L.) *WOTOPUS(v«To?, dos; -7ro3;, pied). crust. — M. Dehaan , dans la Faune du Japon, désigne sous ce nom une nouvelle coupe générique, établie aux dépens des Albunea , et dont l'espèce type est le Noto- pus dorsipes Fabr. (H. L.) NOTORHIZÉES. Notorhizeœ. bot. ph. — Sous-ordre établi par De Candolle ( Syst. 11, 438) dans la famille des Crucifères. Voy. ce mot. *NOTOSACANTHA , Chv. ins. — Syn. de Hoplionota, Hope. *NOTOSOMALUS (vwtoç, dos; ^ocaoç , aplati ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Apostasimérides Crypto- rhynchides , formé par nous et adopté par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 316). Deui espèces rentrent dans ce genre : les N. com- planatus De]., et carbonarius Chv. La pre- mière est originaire du Brésil, et la seconde de la Nouvelle-Grenade. (C.) *NOTOSPERMUS. helm. — Genre de la famille des Némertes, établi en 1830 par Huschke et répondant à celui des Notogym- nus de M. Ehrenberg. Ce dernier en a changé le nom qui est fautif, le canal intestinal ayant d'abord été pris pour un conduit sper- matique. Voy. notogymnus. (P. G.) 678 NOT NOY *J\OTOSTENUS ( vwtoç , dos ; an.êç , étroit), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Malacodermes , tribu des Clairones, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit. , p. 127), et adopté par Klug et Spinola dans leurs monographies respec- tives. Deux espèces de l'Afrique australe font partie de ce genre : les N. viridis ( ru- fipes Web.), et cœruleus (Thunbergii Kl.) de Th. (C.) NOTOTHERIUM. mam. — Voy. marsu- piaux FOSSILES. JVOTOXLS (vwtoç, dos; ofà, aigu). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélydes , tribu des Anthi- cides, créé par Geoffroy (Histoire abrégée des Ins. des environs de Paris, 1762 , t. I, p. 856, tabl. 6, fig. 8), qui lui donne le nom français de Cucule. Olivier et Latreille ont adopté ce nom pour ce groupe d'In- sectes. L'espèce type est le N. monoceros de Linné ( Meloe). On la trouve aux environs de Paris, et aussi dans toute l'Europe. (C.) NOTOXUS (vwtoç, dos; o£vÇ, aigu), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Malacodermes, tribu des Clairones, éta- bli par Fabricius (Entomologia systematica, 1792, t. I , p. 111), adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 26 ) et par Spinola ( Essai monographique sur les Clérites , I , p. 21 3). Ce genre renferme 11 espèces, dont 6 Européennes, et 5 Africaines, savoir : N. mollis Linn., domesticus St., pallidus 01., tœniatus, frontalis, thoracicus, tristis, cinc- tus KL, Buqueiii, Dregei Sp., et gigas Lep. A l'exemple de Latreille, il convient de rejeter le nom de Notoxus et d'adopter ce- lui d'Opilus , que cet auteur a donné à ces Insectes, afin de ne pas employer un double nom semblable pour deux genres, ayant des l caractères propres et appartenant au même ordre; avec d'autant plus de raison, que celui publié par Geoffroy est de beaucoup antérieur de publication. (C.) *NOTOZONA (vStoç, dos; ^oîvvj, bande). ins. — Genre de Coléoptères subpentamè- res, tétramères deLatreille, famille des Cy- cliques, tribu des Alticites, des Cbrysomé- lines de Latreille, formé par nous et adopté par Dejean ( Catalogue, 3e édit., p. 418 ). Quatre espèces sont rapportées à ce genre : les IV. bifasciata 01., pulchra, gloriosa et macularia Dej. ; la deuxième est du Brésil, et les trois autres sont originaires de Cayenne.^ (C.) NOTRÊME. moll. —Nom proposé par Rafinesque pour un genre de Mollusques, que depuis il a nommé Trémésie. (Dui.) *J\OTYLIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Lindley (in Bot. Reg., n. 930). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. or- chidées. *i\OULETIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Bignoniacées, établi par M. Endli- cher (Gen. plant. suppl.,l, n. 4124). Ar- brisseaux grimpants du Brésil. NOVACULE. Novacula. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens à pharyn- giens labyrinthiformes , famille des La- broïdes, établi par MM. G. Cuvier et Va- lenciennes (Hist. des Poiss., t. XIV, p. 61), aux dépens des Rasons , dont les Novacules diffèrent par les petites écailles qui couvrent le préopercule au-dessous de l'œil. Le genre Novacule renferme six espèces, très communes dans la mer des Indes ( No- vacula, pentadactyla, punctulata, tessellata, bimaculata , immaculata, Cuv. et Val.). Elles ont toutes une tache sur le milieu des côtes, et plusieurs d'entre elles ont une suite de gros points noirs ou bleus , très foncés, sur la tempe et le long de la ligne latérale. Leur taille n'excède pas 15 â 16 centimètres. Du reste , ces Poissons offrent une grande ressemblance avec les Rasons. *J\OWODWORSRIA (nom propre), bot. fh. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Agrostidées, établi par Près l(w Reliq. Hœnk., t. 351, t. 40). Gramens du Chili. Voy. graminées. NOYAU. Nucleus , Pyrena, Putament Ossiculus. bot. — On appelle ainsi, dans un fruit charnu , la loge unique ou les loges dont les parois se sont ossifiées. Voy. fruit. NOY AU D'OLIVE, moll.— Nom vulgaire et marchand des coquilles du genre Colom- belle , et principalement de la Columbella rustica. NOYER. Juglans ( contraction de jovis glans, gland de Jupiter), bot. ph. — Genre de plantes type de la famille des Juglandacées à laquelle il donne son nom , de la Monœcie polyandrie dans le système de Linné. Le groupe générique qui avait été établi sous NOY NOY 679 ce nom par Linné a été longtemps conservé intact; mais, dans ces derniers temps, un examen plus attentif des espèces qu'il com- prenait a porté les botanistes à le subdiviser. Ainsi parmi les arbres de l'Amérique sep- tentrionale qu'on réunit vulgairement sous le nom commun de Noyers , la plupart se distinguent des Noyers proprement dits par des caractères assez saillants pour que, même dans le langage vulgaire, ils aient reçu une dénomination particulière; ce sont ceux qu'on nomme en anglais hickery. Ils sont remarquables en ce que la portion ex- térieure et coriace du brou de leur fruit se fend régulièrement en quatre valves à sa maturité , laissant ainsi à découvert une noix lisse et unie à sa surface , marquée de qua- tre angles assez apparents ; de plus leur fleur mâle ne présente que 3-6 étamines, efc leur fleur femelle un stigmate sessile, dis- coïde, à quatre lobes. Ces caractères ont paru à M. Nuttall assez tranchés pour auto- riser la formation d'un nouveau genre, le Carya {Voy. ce mot) qui a été adopté par les botanistes modernes. De plus M. Kunth ( Therebenthacœarum gênera, in Ann. se. natur., lresér., vol. II, pag. 345) a proposé d'établir sur le Juglans pterocarya Michx , le nouveau genre Pterocarya , que carac- térise particulièrement une noix munie au- dessus de sa base de deux ailes transversales. Ces suppressions ont réduit les Noyers pro- prement dits ou les Juglans à un petit nom- bre d'espèces parmi lesquelles, il est vrai, il en est que recommande leur haute impor- tance. Ce sont de grands et beaux arbres ori- ginaires de l'Amérique septentrionale et de la Perse, d'où la culture les a propagés en Europe, dont les feuilles sont alternes, pen- nées avec foliole impaire, dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont monoïques ; les mules forment de longs chatons ; les femelles, solitaires ou groupées en petit nombre, sor- tent de bourgeons distincts qui terminent les ramules. Les premières se composent : d'un calice adhérent à la face interne d'une bractée un iflore, entière, 5-6-parti, à di- visions membraneuses, inégales, concaves ; de 14-36 étamines formées d'un filet très court et d'une anthère à deux loges oppo- sées , au-dessus desquelles se prolonge le connectif. Les fleurs femelles se composent : d'un calice à tube ovale , adhérent à l'ovaire, à limbe supère 4-fideou 4-denté; d'une co- rolle à 4 pétales très petits , insérés sur la partie supérieure du calice, entre ses divi- sions (MM. Cosson et Germain (FL de Paris , pag. 594) décrivent ce que nous ve- nons de nommer calice dans ces fleurs comme un involucre, et ce que nous avons nommé corolle comme le vrai calice); d'un ovaire adhérent, partagé, dans sa partie inférieure seulement, en quatre loges par des cloisons qui se réunissent au centre en un placen- taire épais supportant un ovule unique , droit; ces cloisons manquent dans le haut où les quatre loges se confondent par suite en une seule; cet ovaire est surmonté de deux styles très courts que terminent deux stigmates allongés, recourbés et frangés. Le fruit est un drupe dont le mésocarpe peu charnu et se déchirant irrégulièrement à la maturité ou même indéhiscent, porte vul- gairement le nom de brou , dont l'endocarpe ligneuxoule noyau est vulgairement nommé noix, et se distingue par les rugosités et par les sillons irréguliers de sa surface; il s'ou- vre , à la maturité , en deux valves. Le fruit renferme une seule graine prolongée infé- rieurement en quatre lobes , qui s'enfoncent dans les quatre compartiments ou loges in- complètes de sa partie inférieure ; l'embryon dépourvu d'albumen présente deux cotylé- dons charnus , bilobés , irrégulièrement bos- selés-sinués , une radicule supère très courte et une plumule à deux feuilles pennées. Deux espèces de ce genre méritent de fixer l'attention , surtout l'une des deux. 1. Noyeii commun , Juglans regia Lin. Ce bel arbre atteint , comme on le sait , de très fortes proportions. Son tronc, court et épais, se divise en branches fortes et étalées, qui forment une cime arrondie; l'écorce qui le recouvre est épaisse , grisâtre, profondément sillonnée et crevassée, tandis que celle des branches moyennes et jeunes est lisse et d'un gris blanchâtre. Ses feuilles sont gran- des , à 7-9 folioles coriaces, glabres, ovales, entières ou légèrement sinuées, d'un vert foncé, d'une odeur aromatique forte, sur- tout quand on la froisse ; leur foliole impaire est continue au pétiole commun. Les fleurs femelles sont ordinairement géminées. Le fruit, de volume variable par l'effet de la culture , est un peu ovoïde; son brou , lisse à sa surface , s'ouvre irrégulièrement à la 680 NOY NOY maturité et noircit en séchant; son noyau est sillonné à sa surface, à sillons irréguliers, anastomosés, non rugueux. Nous signalerons les principales variétés de cet arbre. j3. /. r. maxima. Cette variété, connue gous le nom de Noix de Jauge, se distingue par la grosseur de son fruit dont le volume est quelquefois presque égal à celui d'un œuf de dinde ; néanmoins son amande se ra- cornit beaucoup en séchant, ce qui la rend en définitive peu estimable et ne permet pas de la conserver; c'est au reste un bel arbre à feuilles grandes, mais dont le bois est de qualité inférieure à celui des autres variétés. y. /. r. tenera, vulgairement Noyer à co- que tendre , Noix-Mésange , Noyer de mars en Dauphiné. Celle ci se distingue par son noyau assez tendre pour que les Mésanges et divers oiseaux le percent avec leur bec afin d'en manger l'amande; d'où lui est venu le nom de Noix-Mésange. Son fruit est le plus délicat de tous; il se conserve mieux et donne plus d'huile. 3. J. r. serotina. Vulgairement Noyer de la Saint-Jean; Noyer de mai en Dauphiné. Cette variété se recommande par sa florai- son tardive, qui lui permet d'échapper aux gelées du printemps dans les pays monta- gneux et un peu froids; quoique ne se met- tant en feuilles qu'au mois de juin , elle mûrit son fruit presque aussitôt que les autres variétés. £. J. r. laciniala (J. hetei-ophylla Hort.). Variété curieuse, à cause de ses feuilles la- ciniées. Le Noyer commun est originaire de la Perse et, d'après Loureiro, du nord de la Chine; il était connu des Grecs, qui le nommaient xapua et xapvov, noms dérivés, selon Pline, de la lourdeur de tête produite par son odeur. Quant à l'époque de son introduction en Italie, elle est difficile à déterminer exactement ; néanmoins on croit que les premiers essais pour sa culture eurent lieu du temps de Tibère. Les meubles confectionnés avec son bois étaient alors des objets d'un prix très élevé. De l'Italie , le Noyer s'est étendu peu à peu dans pres- que toutes les autres parties de l'Europe et, de nos jours, on sait combien il y est ré- pandu. Les parties où il abonde le plus au- jourd'hui sont l'Italie, la France, l'Alle- magne et la Suisse, particulièrement, en France, les départements compris entre 45 et 48° de latit. Ses fruits mûrissent encore aux environs d'Edimbourg; mais au-delà il ne peut plus être compté parmi les arbres fruitiers. Quoique résistant très bien à nos hivers ordinaires, il ne peut cependant sup- porter les froids rigoureux de nos grands hivers. Ainsi en 1709, la plupart de ceux de France, d'Allemagne et de Suisse furent gelés; le mal fut aussi très grand pendant les hivers de 1769 et de 1788. A la suite du premier de ces hivers, vraiment désastreux, des négociants hollandais prévoyant que le bois de Noyer deviendrait nécessairement fort rare, et par suite fort cher, en ache- tèrent en France des quantités tellement considérables, que le gouvernement, effrayé du renchérissement rapide de cette précieuse matière , dut en défendre l'exportation par une loi, en 1720. Dans ces derniers temps, la culture du Noyer commun a été intro- duite dans les États-Unis; mais elle n'y a pas pris encore beaucoup de développe- ment. Le Noyer commun est l'un de nos arbres les plus précieux. Son bois est le plus estimé de ceux fournis par nos espèces indigènes pour la confection d'un grand nombre d'objets d'utilité et de luxe. A l'état d'aubier, il est blanchâtre, peu durable et facilement atta- quable par les Insectes; mais à l'état par- fait il se distingue par des qualités nom- breuses; il est alors brun, veiné, compacte et très durable; il pèse 58 livres 8 onces par pied cube, lorsqu'il est vert , et seule- ment 46 livres 8 onces lorsqu'il est sec. Dans la confection des ouvrages de quelque im- portance, on a soin d'en enlever l'aubier qui pourrait diminuer la durée de ces ob- jets ; on peut cependant rendre cet aubier plus durable, en l'imbibant d'huile de noix. Le bois de Noyer sert dans la menuiserie et dans l'ébénisterie avec beaucoup d'avan- tage. Quoique la mode, en se portant sur les meubles faits ou plaqués avec les bois exotiques, ait un peu diminué son impor- tance, la consommation qui s'en fait est encore très grande, et l'on remarque même que son emploi tend depuis quelque temps à reprendre plus d'extension, ce que prouve le renchérissement progressif qu'il subit tous les jours. Au reste, lorsqu'il est bien veiné, comme est celui que donnent les ra- NOY ISOY 681 cines de l'arbre, il fournit de très belles lames de placage, qu'on emploie seulement pour des meubles de prix. On se sert égale- ment de ce bois pour la fabrication des montures de fusil; en 1806, les fabriques d'armes de France ont absorbé pour ce seul usage, le bois de 12,000 arbres. On l'em- ploie encore dans plusieurs autres industries que nous croyons inutile d'énumérer. Le plus estimé est celui des variétés à petit fruit et des arbres qui ont végété sur des coteaux ou dans des terres pauvres ; le grain en est plus fin , les veines plus pronon- cées , la durée plus grande. En général , ce bois est peu employé comme combustible, d'abord parce que son prix est élevé, et en second lieu parce qu'il chauffe et brûle mé- diocrement; il donne aussi un charbon de qualité médiocre. Le fruit du Noyer commun , ou la Noix , donne encore une nouvelle importance à cet arbre, soit qu'on l'emploie comme ali- ment , soit qu'on en retire l'huile qui s'y trouve en abondance, et à peu près pour moitié. On mange les Noix avant leur ma- turité, pendant le mois d'août, sous le nom de Cerneaux, et après leur maturité, tant fraîches que sèches. Fraîche et dépouillée de la pellicule qui la revêt, leur amande con- stitue un aliment sain et agréable; mais en séchant elle devient indigeste, et elle prend même souvent une rancidité qui la rend nuisible. Lorsqu'elle est encore jeune et avant que son noyau soit formé, on en pré- pare une liqueur stomachique, en la faisant infuser dans de l'eau-de-vie. Enfin, l'extrac- tion de l'huile, bien connue sous le nom d'Huile de noix, absorbe des quantités con- sidérables de ce fruit. Cette extraction s'o- père au commencement de l'hiver ; plus tard elle serait peu avantageuse, les Noix étant alors très sujettes à rancir. Le pro- cédé en est fort simple. Après avoir cassé le noyau avec un maillet , on soumet l'a- mande dénudée à l'action d'une meule ver- ticale; la pâte qu'on obtient ainsi est en- fermée dans des sacs de toile, et soumise à l'action de la presse; l'huile qui s'écoule alors , et qu'on nomme Huile vierge , est claire, bonne à manger, quoique conservant toujours un goût de noix peu agréable pour les personnes qui n'y sont pas accoutumées. Elle doit être conservée dans des caves et x. vin. dans des vases clos, l'air et la chaleur la faisant aisément rancir. Cette huile n'entre guère dans le commerce et se consomme sur place. Après cette première expression , l'on retire la pâte des sacs pour la mouiller d'eau chaude, et la chauffer modérément dans des chaudrons; après quoi on l'intro- duit encore dans les sacs, pour la pres- ser de nouveau fortement. L'huile que l'on obtient par cette seconde pression est tou- jours rance, très colorée, et s'emploie sur- tout pour la préparation des couleurs dans la peinture à l'huile. Le fruit du Noyer est encore utilisé pour son brou , qui fournit une couleur brune très solide, analogue à celle qu'on retire aussi des racines de cet arbre. Le Noyer commun se multiplie principa- lement de graines ; c'est par la greffe en flûte ou en sifflet qu'on propage ses diverses variétés. Le semis se fait, soit en place, soit en pépinières. Dans le premier cas, le déve- loppement des pieds est plus rapide, et les arbres qui en proviennent gagnent environ dix ans sur ceux qui ont été transplantés : de plus leur pivot s'allonge beaucoup, s'en- fonce profondément dans le sol , ce qui fait qu'on ne* les voit presque jamais déracinés par les ouragans; mais on conçoit que le jeune plant a trop de dangers à courir pour que ce mode de multiplication puisse être pratiqué ailleurs que dans des jardins ou dans des enclos. Pour les arbres que l'on élève afin d'obtenir leur fruit, on ne se borne pas à les transplanter directement de la pépinière dans le lieu qu'ils doivent défi- nitivement occuper, mais on fait deux ou trois transplantations successives dans le but d'amener par là l'oblitération du pivot et le développement de fortes racines latérales , les arbres ainsi traités fructifient plus tôt et mieux, mais ils donnent moins de bois. Dans tous les cas, on choisit pour les semis de bonnes Noix, prises sur des arbres très productifs , et l'on sème , soit immédiate- ment après la maturité , soit au printemps suivant. Le Noyer commun est peu délicat pour le terrain; cependant il préfère une terre fraîche, douce, légère et sablonneuse. On attribue à cet arbre des émanations nuisibles, soit aux hommes, soit aux plan- tes. Cette croyance, générale de nos jours, remonte jusqu'aux premiers temps de sa 86 G82 NUC culture en Europe. Un fait qui paraît positif, c'est qu'on ne voit guère de plantes végé- ter au-dessous de lui; ce qui s'explique très bien par cette raison que son feuillage est très touffu , et projette dès lors une om- bre épaisse. Il paraît aussi reconnu que l'o- deur forte qu'exhalent ses feuilles peut in- commoder quelquefois les personnes faibles et nerveuses; mais quanta l'action nuisible et presque délétère, soit de ses émanations, soit de l'eau de la pluie qui a lavé ses feuil- les , les recherches récentes de M. d'Hom- bres-Firmas montrent que la croyance po- pulaire à cet égard repose sur des observa- tions mal faites ou sur des faits mal inter- prétés. La sève du Noyer commun renferme du sucre dans la proportion d'environ 2 1/2 pour 100. Aussi les Tartares , d'après le rap- port du docteur Ciarke, font une incision au tronc de cet arbre dès le premier printemps, et recueillent cette sève pour en extraire le sucre par évaporation. Cette dernière opé- ration doit être faite dans les 24 heures ; car après ce temps la fermentation s'établit, et transforme le liquide en une sorte de vin dont on fait usage dans quelques parties de l'Europe, ou même dont on obtient par dis- tillation une liqueur alcoolique. 2. Noyer noir, Juglans nig ra Linn. Cette belle espèce est très répandue dans les par- ties de l'Amérique septentrionale , qui s'é- tendent de 41° de latitude N. à l'est des Al- leghanys, et de 43° à l'ouest jusqu'au Missis- sipi. C'est l'un des premiers arbres d'Amé- rique qui aient été cultives en Europe , son introduction remontant au milieu du xvne siècle. C'est un très bel arbre qui atteint 20 et 25 mètres de haut, et dont le tronc a jus- qu'à 2 mètres de diamètre. Ses feuilles sont formées de 1 5 folioles portées chacune sur un court pétiolule, iancéolées-acuminées, un peu en cœur à leur base, dentées sur leurs bords, légèrement pubescentes. Son fruit est globu- leux , légèrement inégal à sa surface, très odorant ; dans les États-Unis il a souvent 18-20 centimètres de circonférence; son brou est très épais et ne s'ouvre pas à la maturité ; mais il se ramollit et finit par se décomposer, laissant ainsi à nu la Noix, qui est rugueuse à sa surface, et très dure. Son amande est agréable à manger, mais infé- rieure en qualité à celle des Noix de l'espèce NUC européenne. On en mange beaucoup aui États-Unis. Le bois du Noyer noir, lorsqu'il vient d'être fraîchement débité, est blanc dans l'Aubier, violacé dans le cœur; en peu de temps sa couleur se fonce beaucoup à l'air et devient presque noire, ce qui probable- ment a valu à l'espèce le nom qu'elle porte. Ce bois est d'excellente qualité ; dépouillé dé son aubier, il résiste très longtemps auï alternatives de sécheresse et d'humidité : il est très fort, et de plus il n'est sujet ni à se tourmenter ni à se fendre. Aussi est-il très employé par les Américains en ébénisterie , pour des pieux , pour les constructions na- vales, etc. On extrait de son brou une cou- leur analogue à celle que donne notre Noyer. On le multiplie toujours de graines, et l'on remarque que ses jeunes pieds se développent beaucoup plus vite que ceux de l'espèce eu- ropéenne. (P. D.) NUAGE ou NUÉE, moll.— Noms vulgai- res et marchands du Cône tulipe. NUAGE, météor. — Voy. météores. NUBÉCULAIRE. polvp. ? foram. —Dé- nomination proposée par M. Defrance pour désigner de petits corps irréguliers appliqués à l'intérieur de certaines coquilles fossiles. Ce sont des amas de loges irrégulières sur l'une desquelles on aperçoit une petite ou- verture , et qu'on pourrait attribuer plutôt encore à des Rhizopodes qu'à des Polypes. (Duj.) NUCIFRAGA. ois. — Nom du Casse- Noix d'Europe , consacré par Brisson au genre dont cet oiseau est le type. (Z. G.) NUCLÉIFÈRES. acal. —Groupe établi parmi les Méduses. Voy. ce mot. NUCLÉOBRANCHES. moll. — Ordre de Mollusques paracéphalophores dioïques de M. de Blainville , comprenant les deux fa- milles des Nectopodes et des Ptéropodes de cet auteur, et caractérisé par la manière dont les branchies en lanières symétriques sont groupées avec les organes digestifs dans une petite masse , un nucléus, à la partie supé- rieure et postérieure du dos. Voy. mollus- ques. (Duj.) NUCLÉOLITE (nucleus , noyau), échin. — Genre d'Échinides établi par Lamarck aux dépens du grand genre Echinus de Linné, pour les espèces à corps ovale ou cordiforme ayant les ambulacres complets , la bouche presque centrale et l'anus au-des- NUC NUD 683 sus du bord. Ce genre avait d'abord été nommé Echinobrissus par Breyn , puis il fut confondu avec les Clypeus par les au- teurs anglais ; plus récemment M. Goldfuss l'a réuni aux Cassiduîes de Lamarck. Mais M. de Blainville l'a caractérisé plus nette- ment par la position subcentrale du som- met accompagné de quatre pores génitaux , et par ses cinq ambulacres subpétaloïdes ou- verts à l'extrémité, et prolongés par autant de sillons jusqu'à la bouche, qui est sans dents. M. Agassiz a considérablement réduit le genre Nucléolite en formant à ses dépens les genres Catopygus, Pygaster, Clypeus en partie, etc. Il le place dans sa famille des Clypéastres, et le distingue surtout des Cly- peus , parce que ses ambulacres ne forment pas une étoile comme chez ces derniers. M. Desmoulins, de son côté, a tout diffé- remment circonscrit le genre Nucléolite, en y comprenant des Cassiduîes, des Galérites, des Clypeus et des Echinoclypeus, etc.; et en outre, il a reporté dans son genre Gollyrites plusieurs desNucléolites de Lamarck. Toutes les Nucléoiites sont fossiles et de petite di- mension. On les trouve surtout dans les ter- rains jurassiques et crayeux; quelques uns même se trouvent dans les terrains tertiaires inférieurs. (Duj.) NUCLÉUS. moll. — On appelle ainsi la masse des viscères qui pend sous le ventre des Ptéropodes nucléobranches. NUCULAINE. Nuculanium. bot. — L.- G. Richard nomme ainsi un fruit charnu provenant d'un ovaire libre, c'est à-dire non couronné par les lobes du calice adhérent et contenant plusieurs petits noyaux distincts nommés nucules. Voy. fruit. NUCULE (nucula, petite noix, noyau). iiOLL. — Genre de Mollusques conchifères dimyaires de la famille des Arcacées, établi par Lamarck aux dépens des Arches de Linné. 11 est caractérisé par la ligne brisée ou anguleuse formée par les deux séries de dents qui se trouvent de chaque côté de la fossette cardinale contenant le ligament, et située en- tre les crochets qui sont contigus. La coquille, nacréeà l'intérieur, est transverse, ovale, tri- gone, équivalve, inéquilatérale. Le pied est fort grand, mince à sa base, et élargi à l'ex- trémité en un grand disque ovale , dont les bords sont garnis de digitations tentaculai- res. Les Nucules sont toutes des coquilles marines de petite dimension : les unes ont le bord crénelé ; telle est l'espèce type , la N. nacrée (IV. margaritacea Lk. ), large de 10 à 14 millimètres , très commune dans l'Océan européen , dans la mer du Nord et dans la Méditerranée, et qui se trouve aussi fossile dans les divers étages du terrain ter- tiaire. D'autres Nucules, dont on a fait une section particulière, ont les bords entiers £ telle est la N. lancéolée. (Ddj.) TOUCULE. Nuculus, Pyrena. bot. — Nom donné par Richard aux noyaux des drupes polyspermes ou des Nuculaines. *NUDARÏA.ins. —Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , tribu des Bomby- cides , établi par Stephens , et dont on ne connaît que quelques espèces. L'une d'elles est la Nudaria murina (Bombyx murina Esp. , Hub. ; Lithosia id. Ochs. , Callimor pha id. God. ), que l'on trouve en France au mois de juillet. (L.) DIBRANCHES. moll. — Ordre do Mollusques gastéropodes , établi par Cuvier et caractérisé par la disposition des bran- chies toujours à nu sur le dos , sur la tête ou sur les côtés. Les genres de Nudibranches sont très nombreux, mais imparfaitement connus pour la plupart; ils devront former plusieurs familles distinctes, telles seraient celles qui auraient pour types : 1° les Doris, dont les branchies forment une rosace auteur de l'anus vers le quart postérieur du dos, et qui déjà ont formé l'ordre des Anthobranches de Goldfuss; 2° les Éolides , dont les bran- chies ont la forme de papilles allongées , f u • siformes ou cylindriques en rangées trans- verses sur toute la face dorsale; 3° les Tri- tonies , qui ont les branchies latérales ; 4° les Glaucus, dont les branchies latérales servenf, en même temps d'organes locomoteurs, etc.. Lamarck n'a point admis cette famille, donf; il réunit les divers genres à sa famille des Tritoniens. (Duj.) NUDICOLLES. ois. — M. Duméril (Zool. anal.) nomme ainsi la première fa- mille de l'ordre des Rapaces, comprenant les oiseaux qui ont le haut du cou nu ou seulement couvert de duvet. NUDICOLLES. ins. — Latreille ( Bcgne animait 1817) indique sous ce nom une tribu de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptcres, famille des Géocorises, ayant pour caractères : Base de la tête souvent ré- G84 NUL NUM trécie en forme de col allonge , corps oblong, plus étroit en avant , avec les pieds anté- rieurs courts, coudés ou courbés ; antennes sétacées; bec à nu, arqué, de trois articles. Six genres entrent dans cette tribu : ce sont ceux des Holoptile , Réduve, Nabis, Ze- lus et Ploiere. Voy. ces mots. (E. D.) NUDILIMACES. moll. — Famille de Gastéropodes palmés, proposée par Latreille et correspondant à celle des Limaciens de Lamarek, moins le genre Vitrine. (Duj.) NUDIPÈDES. Nudipedes. ois. —Famille établie par Vieillot dans l'ordre des Gallina- cés , pour tous les Oiseaux de cet ordre qui ont pour caractère essentiel, ainsi que ce nom l'indique, des pieds et des tarses nus , c'est-à-dire non vêtus, comme ceux des La- gopèdes , etc. Vieillot a rangé dans cette famille les genres Hocco, Dindon, Paon, Éperonnier, Argus, Faisan, Coq, Monaul , Pintade, Rouroul , Tocro, Perdrix , Tinamou et Or- tygode. (Z. G.) NUDIPELLÏFÈRES. rept. —Dénomi- nation par laquelle M. de Blainville indique les Batraciens ou Reptiles à peau nue qu'il a élevés au rang de classe distincte. Voyez les mots batraciens et reptiles de ce Dic- tionnaire. (P. G.) NUÉE. MOLL. — Voy. NUAGE. NUÉE D'OR. moll. — Nom vulgaire et marchand du Conus rnagus. NUGARIA, DG. (Prodr., 41, 481). bot. ph. — Voy. C-esalpinia, Plum. *NULLIPENNES. Nullipenni, ois. — Famille établie par M. Lesson dans sa divi- sion des Oiseaux anomaux. Elle a pour unique représentant VÂpterix australis, es- pèce chez laquelle les ailes, complètement atrophiées , sont garnies de plumes lâches et faibles. (Z. G.) NULLIPORA. polyp.? alg. —Genre éta- bli par Lamarek pour des productions ma- rines qui avaient été confondues d'abord avec les Millépores et que plus tard cet au- teur y réunit de nouveau dans une section 'particulière. Les Nullipores, comme leur nom l'indique , n'ont aucuns pores dans les- quels seraient logés des polypes ; ce sont simplement des concrétions foliacées ou ra- meuses , ou des incrustations diversiformes sur les corps sous-marins : aussi plusieurs auteurs ont-ils douté non seulement de leur nature animale , mais aussi de leur nature organique, Cependant aujourd'hui , d'après les travaux récents de M. Decaisne , on ad- met généralement que ce sont des végétaux des Algues calcifères comme les Corallines, quoique d'un genre différent. (Duj ) NUMENIUS, Briss. ois. — Syn. latin du genre Courlis. NUMERIA (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Phalénides , établi par Duponchel (Catal. des Lépid. d'Europe, p. 237), qui y rapporte 4 espèces (N. pulveraria , capreo- laria, agaristharia et donzelaria), que l'on trouve dans le midi de la France, aux mois de juillet et août. (L.) NUMIDIA. ois. — Nom donné par les anciens à la Pintade. Ce nom sert aujour- d'hui à désigner le genre dont cet oiseau est le type. (Z. G.) NUMMULACÉES. moll.? — Famille proposée par M. de Blainville pour des co- quilles multiloculaires formant les genres Nummulite, Hélicite, Sidérolite, Orbiculine, Placentule et Vorticiale qui sont des Rhizo- podes. (Do.».) NUMMULINE (nummus, pièce de mon- naie)', moll.? foramin. — Genre de Forami- nifères de la famille des Nautiloïdes de M. Aie. d'Orbigny dans son ordre des Héli- costègues , caractérisé par sa coquille lenti- culaire enroulée en spirale dans un même plan, et formée de tours très nombreux em- brassants, divisés en loges simples très mul- tipliées. Les Nummulines , extrêmement commu- nes dans diverses couches calcaires des ter- rains secondaires et tertiaires, ont été re* marquées de tout temps, et nommées pierrei lenticulaires d'après leur forme qui les fit prendre pour des lentilles pétrifiées. A l'é- poque de la renaissance , on les prit suc- cessivement pour des écussons d'Oursins, pour des opercules d'Ammonites , et pour des coquilles bivalves. Linné les plaça parmi les Mollusques, dans son genre Nautile, sous le nom de Nautilus helicites. Bruguière , le premier, en fit un genre distinct en les nom- mant Camérines, et supposa d'abord que l'a- nimal devait avoir des rapports avec les Sei- ches , puis il les rapprocha des Spirules. Plus tard elles reçurent encore d'autres noms : For- tis les nomma Discolitb.es, et enfin Lamarek NXJR NUR 685 les nomma Nummulites, en les distinguant des Orbulites ou Orbitolites, polypiers, que, d'après leur forme, on avait confondus avec elles ; mais , en outre , il voulut en séparer aussi , sous le nom de Lenticulites , les es- pèces qui en diffèrent par la présence d'une ouverture visible. Plus récemment M. A. d'Orbigny, en établissant sa classe des Fora- minifères, réunit sous le nom de Nummu- îines les Nummulites et les Lenticulites de Lamarck, et sépara sous le nom d'Assiline les espèces qui ont les tours de spire appa- rents à un certain âge. La Nummulite lisse (IV. lœvigata Lk. ), très commune à l'état fossile , est large de 6 à 16 millimètres. (Dm.) NUMMULÏTE. moll.? foramin. — Voy. NUMMULINE. NUMMULUS. moll.— Dénomination em- ployée autrefois pour désigner une espèce de Granie (C. nummulus) fossile de Suède , qu'on nommait aussi vulgairement Monnaie de Brattenbourg. (Duj.) NUNDINA, Dejean. ms. — Synonyme de Rhyzobius, Slephens. (G.) NUIVNEZHARIA, Ruiz et Pav. ( Prodr., 147, t. 31). bot. ph. — Syn. de Chamœdo- rea, Willd. NUNNEZÏA, Willd. ( Sp. , IV , 1154). bot. ph. — Syn. de Chamœdorea, Willd. NUPHAR. Nuphar. bot. ph. — Genre dt plantes de la famille des Nymphéacées , de la polyandrie monogynie dans le système de Linné. Les espèces qui le forment étaient comprises parmi les Nénuphars ou Nymphœa de Tournefortet de Linné; elles en ont été séparées par Smith. Ce sont des plantes her- bacées qui croissent naturellement dans les -eaux douces stagnantes ou faiblement cou- Tantes de lEurope, de l'Asie et de l'Amé- rique septentrionale ; de leur rhizome épais et horizontal, qui s'enracine dans la vase, partent des pétioles et des pédoncules de longueur proportionnée à la profondeur de l'eau ; leurs feuilles sont en cœur ou sagit- tées; leurs fleurs toujours jaunes se distin- guent de celles des Nénuphars par les ca- ractères suivants : Calice à 5-6 sépales li- bres, colorés, persistants; corolle à 10-18 pétales plus courts que le calice , nectarifères à leur face dorsale; ovaire supère par rap- port au calice, multiloculaire, multiovulé, surmontéd'ungrandstigmatepelté, rayonné. Le fruit est presque globuleux, rétréci à la base où l'on remarque les cicatrices laissées par la chute des pétales et des étamites , couronné par le stigmate persistant; ses lo- ges renferment, plongées dans la pulpe qui les remplit , des graines nombreuses à tégu- ment charnu , séparable. Nous nous borne- rons à signaler en peu de mots l'espèce type de ce genre. 1. Nuphar jaune, Nuphar lutea Smitb (Nymphœa lutea Lin.). Cette belle plante abonde dans les étangs, les ruisseaux et les rivières peu rapides de presque toute la France. Ses feuilles sont grandes et nagent, pour la plupart, à la surface de l'eau; leur lame est ovale, en cœur à sa base, à lobes peu divergents, lisse et épaisse; elle est portée sur un long pétiole triangulaire. Sa fleur, d'un beau jaune, se soutient un peu au-dessus de la surface de l'eau; elle a une odeur decitron ; les cinq sépales deson calice sont grands , presque arrondis, jaunâtres; ses pétales, beaucoup plus courts que les sépales , sont comme lustrés à leur face ex- terne ; le stigmate, entière son bord et mar- qué de 16-20 rayons , est profondément om- biliqué à son centre. (P. D.) *]\URA. arach. — C'est un genre de Tor- dre des Acariens, qui a été établi dans l'Isis par M. Heyden, mais dont les carac- tères n'ont jamais été publiés. (H. L.) *.\URIE. Nuria. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Cyprinoïdes, établi par MM. G. Cuvier et Valenciennes ( Hist. des Poiss. , t. XVI , 238) et dont les caractères essentiels sont : Dorsale reculée sur l'arrière du corps à la manière des Brochets ; pas de rayons épi- neux ; deux barbillons non maxillaires, mais labiaux; c'est-à-dire que de chaque côté, à l'angle de la bouche, il y a deux tentacules ; lèvres minces. Ce genre est composé de deux espèces (Nur. thermoicos et thermopylos Cuv. et Val. ), qui viennent de Ceylan, où elles vi- vent dans une source d'eau chaude. Leur taille n'excède pas 5 centimètres. NURSIA. crust. — Le docteur Leach a établi sous ce nom un genre de Crustacés qui n'est connu que par la courte descrip- tion qu'en ont donnée ce naturaliste et Des- marest. 11 appartient à l'ordre des Décapodes brachyures et est rangé par M. Milne Ed- 680 NUT NUT wards dans la famille des Oxystomes et dans la tribu des Leucosiens. Les Crustacés qui le composent paraissent avoir beaucoup d'a- nalogie avec les Ebalies (Voy. ce mot), aux- quelles ils ressemblent par la forme générale de la carapace et par la conformation des pattes antérieures , mais dont ils se distin- guent par le palpe ou tige externe de leurs pattes-mâchoires externes, qui est dilatée en dehors , caractère qui les rapproche des PhyIires(Foi/. ce mot). La carapace est un peuavancéeen forme de rostre, étales bords postérieurs échancrés. Enfin les pieds de la première paire sont rugueux, avec les pièces fortement infléchies. Leach n'a fait con- naître qu'une seule espèce de Nursie; M Ruppell rapporte à ce genre une seconde espèce, de manière que ce genre habite la mer des Indes ainsi que la mer Rouge. La Nursie de Hardweck , Nursia Hardweclcii Leach, peut être considérée comme le type de ce genre remarquable ; cette espèce a été trouvée dans la mer des Indes. (H. L.) NUSAR. moll. — Nom donné par Adan- son à une coquille bivalve, que l'on nomme aujourd'hui , d'après Linné , Donax denti- culata. (Duj.) *NUSSIÉRITE (nom de Heu), min. — Substance jaune ou verdâtre, qui a les plus grands rapports avec la Pyromorphite , et qui vient de la mine la Nussière , près de Beaujeu , dans le département du Rhône. Elle contient plus de 12 pour cent de chaux. (Del.) NUTRITION. Nutritio (nutrire , nour- rir) (1). physiol. — L'entretien de la vie exige le concours de certaines substances appelées aliments ; ces substances , après avoir subi dans l'appareil digestif (voy. in- testins), les modifications qui les rendent propres au rôle qu'elles sont appelées à remplir, servent à augmenter la masse de l'individu, à remplacer les matériaux déjà employés , à maintenir dans un juste équi- libre les pertes et les réparations, à pro- duire de la force ; en un mot , elles ser- vent à la Nutrition. (i) Bien que les végétaux se nourrissent , cependant l'ab- sence du tube digestif, et la nature de leurs éléments, compo- sés toujours binaires et inorganiques , établissant , sous ce rapport, entre eux et les animaux une différence des plus tranchées, nous ne considérerons ici la nutrition que chez les derniers, renvoyant le lecteur à l'article végétaux, pour la nutrition dans le règne végétal. L'ingestion des aliments est donc une condition indispensable de la vie , et il en est encore une autre non moins importante, qui se lie étroitement à la première, c'est l'absorption non interrompue de l'oxygène atmosphérique par les poumons {voy. res- piration). Les substances alimentaires , avons-nous dit, subissent dans l'appareil digestif cer- taines modifications qui les rendent propres au rôle qu'elles sont appelées à remplir dans l'économie; ces modifications s'accom- plissent, et sous l'influence d'actions mé- caniques , telles que la mastication et la sorte de broiement exercée sur les substances alimentaires par les contractions musculai- res du canal digestif, et sous l'influence d'actions chimiques déterminées par des li- quides capables de diviser , de dissoudre ces mêmes substances; ce sont: la salive, le suc gastrique, la bile, le suc pancréatique, et le smc intestinal, dont la composition sera examinée avec les développements en rapport avec leur importance à l'article SÉCRÉTION. L'ensemble des modifications subies par les aliments dans le tube digestif consti- tue l'acte de la digestion. Les animaux seuls digèrent , puisque seuls ils sont pour- vus d'un tube digestif. Cependant l'acte de la digestion doit présenter, et il présente en effet , dans les diverses classes du règne animal , de notables différences , résultant de la variété d'organisation ; ces différences se remarquent , non seulement en compa- rant l'acte digestif chez l'Homme et chez les Animaux inférieurs , mais elles existent aussi , quoiqu'à un moindre degré , dans les quatre classes des Animaux vertébrés. Elles ne portent cependant que sur des faits de détail , si nous pouvons nous ex- primer ainsi, les faits principaux, c'est-à- dire la préhension des aliments, leus. intro- duction dans le canal digestif, leur modifi- cation sous l'influence d'agents mécaniques et chimiques, la séparation des principes alibiles, l'excrétion des fèces se retrouvant chez tous les animaux. Nous présenterons ici l'exposé sommaire des phénomènes de la digestion chez l'Homme, renvoyant aux articles spéciaux pour les autres classes du règne animal. 1 es aliments, successivement introduits NUT 1NUT 687 dans !a bouche, sont soumis à l'action méca- nique des dents, ou à la mastication, ainsi qu'à l'action chimique de la salive ; ramollis, et réduits ainsi en bol alimentaire, ils cheminent bientôt, par une suite de contractions constituant la déglutition, de la bouche à Vœsophage, en franchissant le pharynx. L'acte de la déglutition, soumis à l'empire de la volonté , est favorisé par les abondantes mucosités que sécrètent toutes les parties environnantes. La dé- glutition des liquides s'opère par le même mécanisme ; elle est toutefois plus diffi- cile en raison de leur peu de cohésion qui rend nécessaire une contraction musculaire plus forte. De là, la douleur qu'on éprouve à avaler les boissons dans les angines , tandis que les aliments solides peuvent en- core passer sans difficulté. Vœsophage n'est plus susceptible de mou- vements volontaires ; mais chaque bouchée, en en déterminant progressivement l'am- pliation, le sollicite aussi à se contracter, et ces contractions ondulatoires, en se suc- cédant dans toute la longueur du canal œso- phagien , conduisent les aliments dans l'es- tomac en leur en faisant franchir l'orifice supérieur , ou cardia. Vestomac vide et resserré par l'action contractile de sa tunique musculeuse, se laisse graduellement dilater par les aliments que lui renvoie l'œsophage, et finit par se remplir; alors cesse le besoin de manger, le sentiment de la faim, sorte de malaise que remplace une sensation de bien-être. Accumulés ainsi dans l'estomac, les ali- ments y éprouvent une altération profonde sous la double influence des contractions du viscère et de l'action dissolvante du suc gastrique; ils s'y transforment en une pâte homogène , pultacée , grisâtre, qui prend le nom de Chyme. La salive, avons-nous vu plus haut, n'est pas sans exercer une action chimique sur la substance alimentaire ; cependant cette action ne peut être que peu énergique , puisque les glandes salivaires manquent chez un grand nombre d'animaux, chez les Poissons , par exemple, et qu'elles ne sont que rudimentaires chez la plupart des Oi- seaux. Mais l'action du suc gastrique est bien autrement importante; c'est dans l'es- tomac, en effet, que, sous l'influence de ce suc, les aliments fibrineux perdent leur consistance, qu'ils se ramollissent, qu'ils se dissolvent, et qu'à mesure que cette disso- lution s'opère , ils se transforment peu à peu , comme nous l'avons dit plus haut , en chyme. Bien que ce chyme présente évi- demment quelques différences dues à la na- ture des aliments ingérés, il tient en disso- lution les matières fibrineuses et albumi- neuses que les veines de l'estomac absorbent pour les transporter directement dans le torrent de la circulation. 11 en est de même pour toutes les matières solubles dans l'eau, qui se dissolvent par conséquent dans les boissons ingérées, et qui sont absorbées avec elles par les veines de l'estomac. Le suc gastrique , qui dissout avec une grande facilité les aliments fibrineux , ne touche point aux matières grasses, et ne dissout même qu'une très petite quantité des substances amylacées, qu'il transforme en acide lactique. Dans les premiers temps de la digestion, le pylore reste tout-à-fait clos ; mais, à me- sure qu'elle s'opère , il oppose moins de con- sistance , et 'finit par s'ouvrir pour laisser passer la masse chymeuse , et avec elle des substances non digérées et non digestibles , tels que des noyaux de fruits, des fragments d'os, etc. Le chyme, déjà dépouillé dans l'estomac d'une portion de la molécule nutritive, mais renfermant encore la majeure partie des matières amylacées , les matières grasses et les autres résidus de la digestion stoma- cale, pénètre donc dans le duodénum, et de là dans V intestin grêle, où s'accomplit l'absorption de ce qui lui reste encore de parties alibiles. La bile, qui se rapproche du savon par sa nature et ses propriétés, est éminemment propre, sinon à dissoudre, au moins à émulsionner les substances grasses et à les présenter aux orifices des vaisseaux chyli- fères dans un état de division favorable à leur absorption; cette transformation a lieu dans le duodénum, avec lequel s'abouche le conduit cholédoque ou biliaire. Une portion de la bile est néanmoins rejetée au-dehors avec les excréments, qui lui doivent en partie leur couleur foncée. Le suc pancréatique est destiné à trans- former l'amidon en dextrine et en sucre ; 688 NUT NUT c'est principalement dans l'intestin qu'a lieu cette transformation. Quant au suc intestinal que sécrètent les cryptes mucipores , les follicules, les glan- des, etc. , son rôle paraît se borner à com- pléter la dissolution de certaines parties d'aliments , à favoriser la progression de la masse alimentaire; enfin, à rester com- biné avec les excréments qu'il concourt à former. La dissolution des principales sub- stances que renferment les aliments se trouve donc accomplie. Dans l'estomac s'est opérée celle des matières albumineuses et fibrineuses; et dans l'intestin, celle des matières grasses et féculentes. Il va sans dire que la masse alimentaire cbemine toujours, poussée en avant par les mouvements vermiformes ou péristaltiques de l'intestin, tout aussi involontaires que ceux de l'estomac. Nous avons vu que l'absorption veineuse, si active à la surface de l'estomac, porte directement dans le sang la majeure par- tie des aliments azotés, rendus solubles par l'action du suc gastrique. Les produits de la digestion intestinale qui constituent le chyle proprement dit , passent moins direc- tement dans le sang; ils n'y arrivent qu'a- près avoir traversé un ordre particulier de vaisseaux extrêmement ténus , nommés chylifères , en raison du liquide qu'ils ab- sorbent dans l'intestin par leurs radicules. Ces mêmes vaisseaux s'anastomosent bientôt avec les vaisseaux lymphatiques proprement dits , de telle sorte que le chyle ne vient se mêler au sang que mélangé lui-même avec la lymphe (voy. ce mot). Le chyle y considéré d'une manière géné- rale , est un liquide blanc laiteux, quelque- fois coloré en rose , ou même en rouge. Il renferme de la fibrine et de l'albumine; aussi se coagule-t-il spontanément au bout de huit à dix minutes ; il est en outre très riche en globules gras, bien que ce soit dans la proportion des matières grasses que sa composition présente la différence la plus considérable ; et ceci se conçoit facilement, car cette proportion doit nécessairement varier en raison de la nature des aliments. La masse alimentaire a cependant par- couru toute la longueur du petit intestin , se dépouillant peu à peu de ses parties nu- tritives par l'absorption, et devenant de moins en moins fluide. Arrivée à la limite du gros intestin , elle franchit la valvule iléo-cœcale , qui la laisse librement passer, mais qui s'oppose à son retour. Parvenue dans le gros intestin , elle y devient plus consistante et y acquiert une odeur parti- culière; sa couleur jaune se rembrunit ; il ne reste plus enfin qu'une sorte de magma homogène , composé des résidus de la di- gestion , unis aux différents liquides qui ont successivement imprégné les aliments , mais dans lequel on ne retrouve plus, à l'état normal , ni aliments , ni mucus , ni suc gas- trique, ni bile. Les matières fécales, car c'est le nom que reçoit dès lors le contenu du tube digestif, semblent ne plus éprouver de changement quand elles sont arrivées dans le rectum ; elles continuent seulement à s'y condenser et deviennent de véritables excréments. La partie la plus inférieure du rectum est garnie d'un muscle nommé sphincter, continuellement contracté, si ce n'est au moment de la défécation , qui n'a lieu que quand le besoin s'en fait sentir, et qui est par conséquent soumise à l'empire de la volonté. Les agents de cette évacua- tion sont, d'une part, les fibres muscu- laires du gros intestin , et de l'autre les muscles des parois de l'abdomen , et surtout le diaphragme. Tous ces muscles pressant tous les viscères renfermés dans la cavité abdominale, et agissant ainsi médiatement sur les matières contenues dans le rectum, les forcent à s'échapper par le point qui pré- sente le moins de résistance, c'est-à-dire par Vanus. Il arrive ordinairement que l'évacuation des excréments est accompagnée de la sortie plus ou moins bruyante d'une quantité in- déterminée de gaz, tantôt inodore, tantôt ayant une odeur fétide. A l'état normal , ces gaz sont généralement rares; mais leur proportion augmente dans kw mauvaises digestions ; le genre de nourriture a en outre une très grande influence sur leur produc- tion , qui est toujours déterminée , dans l'in- testin grêle , par les décompositions spon- tanées qu'y subissent les aliments ; il suffit de manger certains légumes contenant du soufre , pour qu'il y ait abondante formation de gaz acide sulfurique. L'acte de la digestion est accompli; les radicules veineuses dans l'estomac , les NUT NUT 689 vaisseaux chylifères dans l'intestin , ont absorbé, puis transporté, les premiers im- médiatement , les seconds médiatement, dans le torrent de la circulation, les maté- riaux nécessaires à l'entretien delavie. Mais tous ces matériaux servent-ils indifférem- ment à la Nutrition proprement dite, c'est-à- dire à l'accroissement du corps , au renou- vellement des organes , à la réparation des parties? S'il est vrai, comme il n'est point permis d'en douter , que cet accroissement, ce renouvellement, cette réparation, se font aux dépens du sang, c'est-à-dire aux dépens des principes immédiats qui con- stituent ce liquide , il faut réserver ex- clusivement le nom d'aliments aux seules substances susceptibles de se transformer en sang. Or, comment arriver à reconnaître ces substances , si ce n'est en comparant la composition des divers aliments avec celle des principes immédiats du sang ? Le sang recueilli après une saignée, dans un vase convenable , se sépare bientôt en deux parties : l'une liquide , de couleur jau- nâtre , nommée sérum; l'autre solide, le plus souvent rouge, surnageant le sérum et formant le caillot. Le caillot est une masse semi-solide, s'attachant, sous forme de filaments mous et. élastiques, constituant !a fibrine, au faisceau des baguettes avec lesquelles il est battu. Le sérum, de son côté, tient en dissolution une substance qui lui donne toutes les propriétés du blanc d'ceuf , avec lequel elle est identique; c'est V albumine qui, par l'action de la chaleur, se prend en une masse blanche et élastique. On trouve aussi, dans le sérum, du chlo- rure de sodium ( sel marin ) et quelques autres sels à base alcaline. La fibrine et Y albumine sont donc les deux principes essentiels du sang; elles se com- posent d'un certain nombre d'éléments chi- miques, d'oxygène, d'hydrogène, decarbone, d'azote , et de plus , d'une petite quantité de phosphore et de soufre; on y rencontre aussi la substance terreuse des os. Outre la fibrine et l'albumine qui y sont dissoutes, le sang présente encore, en nom- bre indéfini , des particules solides circu- lant avec lui, et auxquelles il doit plusieurs de ses propriétés. Ce sont les globules, com- posés eux-mêmes de fibrine , d'albumine et d'une matière colorante hématosine, con~ T. VIII. tenant du fer. Malgré leur importance , les globules ne semblent point concourir à la Nutrition , comme nous le verrons plus tard. Le sang renferme de plus quelques matières grasses {voy. sang). Soumises à l'analyse chimique , la fibrine et l'albumine sont isomériques, c'est-à-dire qu'elles contiennent les mêmes éléments , dans les mêmes proportions précéden- tes , mais groupés d'une manière différente. Ce fait a été mis hors de doute par les expériences récentes d'un physiologiste , M. Denis , qui est parvenu à convertir arti- ficiellement de la fibrine en albumine. Elles possèdent, en outre, une propriété chi- mique commune; toutes deux se dissolvent dans l'acide chlorhydrique concentré, pour donner naissance à un liquide bleu indigo foncé , déterminant les mêmes réactions. Si , maintenant , l'on compare la compo- sition de tous les tissus animaux avec celle de la fibrine et de l'albumine contenues dans le sang, on arrive aux résultats sui- vants : Toutes les parties du corps qui af- fectent une forme déterminée, et qui consti- tuent les organes , contiennent de l'azote ; il n'existe pas, dans un organe doué dévie et de mouvement, une seule molécule qui n'en renferme. Cet élément entre pour 16/l00cs environ dans la composition du sang , et cette proportion n'est jamais moin- dre dans les différentes parties de l'orga- nisme. On rencontre de plus , dans les dif- férents tissus , du carbone, ainsi que les éléments de l'eau, oxygèneet hydrogène. Or, il est démontré que l'organisme animal ne peut produire de toutes pièces un élément chimique , tel que l'azote , au moyen de substances qui n'en contiennent pas ; d'un autre côté, l'azote de l'atmosphère ne se combine jamais avec les tissus animaux. Il est donc de toute nécessité que les substan- ces alimentaires , pour être aptes à se trans- former en sang, et former de là le tissu cellulaire, les muscles , la peau, etc. , il est donc de nécessité que ces substances renferment l'azote en quantité déterminée. Or, la fibrine et l'albumine remplissent cette condition; toutes deux peuvent donc se transformer en sang , par suite en fibre musculaire, en tissu cellulaire, etc. ; elles sont, en conséquence, parfaitement pro- pres à la Nutrition. 87 690 NUT Les principes non azotés de l'organisme animal constituent Yeau et la graisse, tou- tes deux amorphes et jouant dans les phé- nomènes vitaux le rôle d'intermédiaires, nécessaires à l'accomplissement de certaines fonctions. Les principes inorganiques sont le fer, la chaux , la magnésie , le chlorure de sodium , et quelques autres composés alcalins. Venant, maintenant, à examiner com- ment s'opère la Nutrition chez les Animaux, nous la voyons s'accomplir avec la plus grande simplicité possible chez les Carni- vores ; ces animaux se nourrissent , en effet, du sang et de la chair des Herbivores (1), dont la composition est identique avec leur propre sang, avec leur propre chair. Par- venus dans l'estomac, ce sang, cette chair, fluidifiés , deviennent donc immédiatement propres à être transportés dans les organes et à y être assimilés. Les Carnivores man- gent, en outre, de la graisse mêlée aux matières azotées, qui forment la presque totalité de leurs aliments. Nous verrons plus tard le rôle que joue cette graisse. Il semble, au premier abord , que les choses se passent tout différemment chez les Herbivores; ces animaux sont même d'un appareil digestif plus compliqué ( voy. in- testin) ; ils se nourrissent de végétaux, qui ne contiennent qu'une très petite quantité d'azote comparativement au volume de leur corps. Ces différences ne sont toutefois qu'apparentes ; les substances végétales qui servent à l'alimentation des Herbivores contiennent certains principes immédiats, riches en azote ; ce sont la fibrine végétale , Y albumine végétale et la caséine. La pre- mière , insoluble dans l'eau , est surtout abondante dans les Graminées , mais on ne la rencontre nulle part en aussi forte propor- tion que dans le Blé et dans quelques autres céréales , où elle constitue le gluten. Val- bumine végétale existe à l'état de dissolu- tion dans le suc des plantes ; on la rencontre aussi dans certaines semences, telles que les Noix, les Amandes , etc. La caséine, enfin , se trouve dans les Pois , les Lentilles, les Haricots; soluble dans l'eau, comme l'albumine, elle ne se coagule point par la (i) Tout ce que nous dirons des Herbivores s'applique évi- demment aux Granivores et à tous les awiciaux dont la nour- riture est «■xclusivcment véi-étale. NUT chaleur, mais elle se prend en caillot, comme le lait , si on la traite par un acide. Soumises à l'analyse chimique, ces trois substances présentent les mêmes éléments combinés dans les mêmes proportions, et, ce qui est plus important encore, c'est qu'elles ont la même composition que les prin- cipes essentiels du sang, et qu'elles dé- terminent les mêmes réactions avec l'a- cide chlorhydrique ; en un mot, la fibrine et V albumine végétale sont absolument iden- tiques avec la fibrine et Y albumine animale. Quant à la caséine , nous retrouverons son analogue dans le lait. Il résulte de ce fait que la Nutrition, chez tous les animaux , présente la plus admi- rable simplicité, l'Herbivore trouvant toutes formées, dans les végétaux, des substances nutritives , complètement semblables à celles qui servent à l'alimentation du Car- nivore, et que celui-ci rencontre dans la chair de l'Herbivore. De ce qui précède , Ton peut rigoureu- sementdéduirequele développementdes or- ganes, leur accroissement en volume et en masse, dépendent de l'absorption de certai- nes substances, identiques aux principes essentiels du sang; l'on peut même ajouter que le rôle de l'organisme se borne à donner au sang une forme déterminée pour chaque ergane, sans pouvoir en fabriquer lui- même. Mais un grand nombre de substances ali- mentaires contiennent encore les matériaux non azotés ; tels sont : les corps gras , le sucre, la fécule, la gomme, qui, s'ils ne servent point directement à la Nutrition proprement dite , sont cependant nécessaires à l'entretien de la vie, surtout chez les nombreux Herbivores, qui mourraient bien- tôt s'ils n'en consommaient une quantité suffisante. Nous allons voir que sous ce rapport même il y a identité parfaite dans les premiers temps de la vie entre les Her- bivores et les Carnivores, puisque le lait se trouve être, pendant cette période, l'ali- ment unique des animaux des deux classes. Le lait (voy. ce mot) ne contient qu'un seul principe azoté, la caséine, dont la com- position est la même que celle de la fibrine et de l'albumine du sang, et qui n'en diffère que par son extrême solubilité et son im- possibilité de coaguler. Cette caséine, iden- NUT NUT 69 î tique avec la caséine végétale, représente donc les principes essentiels du sang, et elle contient en outre la substance terreuse des os à un état de division extrême ; eYm peut donc se convertir directement en sang, circuler , se déposer dans toutes les parties du corps, et concourir au développement, à l'accroissement des organes. Indépen- damment de cette caséine, le lait renferme du beurre et du sucre de lait , substances non azotées, dont la dernière est composée de Carbone, puis d'Hydrogène et d'Oxygène dans les proportions nécessaires pour for- mer l'eau. Quel est le rôle de ces substances qui , ingérées en même temps que la caséine , ne servent cependant point à la formation du sang? Elles augmentent, dans l'écono- mie, la quantité de Carbone et d'Hydro- gène, destinés à être brûlés par l'oxygène absorbé dans l'acte de la respiration. Chez le Carnivore adulte, qui n'augmente ou ne diminue sensiblement d'un jour à l'autre , la quantité d'aliments consommés , celle d'Oxygène absorbé, les pertes éprou- vées par l'organisme sont toujours entre elles dans un rapport déterminé ; le Car- bone de l'acide carbonique exhalé, celui de l'urine , l'Azote de l'urine , l'Hydro- gène éliminé sous forme d'ammoniaque et d'eau , tous ces éléments pris ensemble représentent le Carbone, l'Azote, l'Hydro- gène des aliments ingérés , ceux-ci rempla- çant ce que les tissus perdent incessamment. S'il en était autrement, l'animal varierait de poids et de volume. Mais chez l'animal qui se développe, dont le corps va sans cesse croissant, il faut bien un supplément de principes com- bustibles pour neutraliser la quantité d'Oxy- gène absorbé par la respiration , quantité bien supérieure à celle qui est nécessaire pour convertir en eau et en acide carbo- nique l'Hydrogène et le Carbone prove- nant des tissus métamorphosés ; sans cela , le jeune animal diminuerait au lieu d'aug- menter. C'est ainsi que se trouve expliquée la présence, dans le lait, de substances non azotées. La Nutrition, chez les Carnivores, af- fecte donc deux formes parfaitement dis- tinctes; la première, dans le jeune âge, ressemblant à ce qui se passe chez l'Herbi- vore pendant tout le cours de sa vie ; la seconde, dans l'âge adulte , en différant au contraire ; l'ingestion de substances non azotées, autres que la graisse qui accom- pagne la chair de leur proie, leur devenant nécessaire. Quant aux Herbivores , ils ne présentent point, aux différents âges de leur vie , le changement qui se remarque entre le genre d'alimentation du jeune Carnivore et du Carnivore adulte. Les substances dont ils se nourrissent , après l'allaitement , ne con- tiennent qu'une faible proportion de Car- bone, si on le compare à celle de l'Oxy-> gène qui leur arrive par les voies respira- toires ; de là, la nécessité pour eux, pendant tout le cours de leur vie, d'aliments non azotés , qui, suppléant, sous forme d'amidon, de sucre , de gomme , etc. , à la quantité insuffisante de l'élément destiné à neutra- liser l'action comburante de l'Oxygène , viennent jouer le rôle que le beurre et le sucre de lait ont joué dans leur jeune âge. Il résulte de ce qui précède que les ali- ments se divisent naturellement en deux classes : l'une comprend les aliments azotés ; l'autre, les aliments non azotés. Les pre- miers, auxquels on a donné le nom de plastiques , ont la faculté de se transformer en sang et de fournir aussi des matériaux de réparation et d'accroissement aux tissus et aux organes , ce sont : la fibrine, V albu- mine, la caséine végétale, le sang et la chair des animaux; les seconds , qui ont reçu le nom d'aliments respiratoires , ne se conver- tissent point en sang, mais ils servent à l'acte de la respiration en présentant des matériaux combustibles à l'Oxygène ; ce sont: là graisse, Vamidon, la gomme, le sucre, etc. ,et la plupart des boissons mises en usage par l'Homme. On rencontre dans les matières alimen- taires d'autres substances azotées, les alcalis végétaux, par exemple , mais il est reconnu que toute substance azotée dont la compo- sition diffère de celle de la fibrine, de l'al- bumine et de la caséine , est impropre à la Nutrition. Puisqu'aucune partie de l'Oxygène ab- sorbé ne ressort du corps sous une autre forme que celle d'une combinaison hydro- génée ou carbonée, et que de plus, dans l'état de santé, le Carbone et l'Hydrogène 692 NUT NUT éliminés sont restitués à l'économie par les aliments, il résulte de cette liaison intime des deux actes de la Nutrition et de la Res- piration que la quantité d'aliments néces- saire pour l'entretien de la vie doit être en rapport direct avec la quantité d'Oxygène < absorbée; c'est, en effet, ce qui arrive. L'enfant , dont les organes respiratoires sont plus actifs que ceux de l'adulte, prend, toute proportion gardée, plus de nourriture que ce dernier. L'Homme qui agit , qui respire plus vite par conséquent , mange plus que celui qui garde le repos ; et la quantité d'Oxygène inspiré par le poumon dépend non seulement du nombre des inspi- rations , mais encore de la température et de la densité de l'air. En hiver comme en été, aux pôles comme sous l'équateur , au bord de la mer comme sur le sommet des montagnes , nous respirons le même volume d'air, mais non le même poids; en hiver, aux pôles , au bord de la mer, cet air, plus condensé, contient plus d'Oxygène; il y a donc , sous l'influence de ces circonstances, nécessité d'une plus grande réparation que pendant l'été, que sous la zone torride, que sur le sommet des Alpes, et non seulement la réparation doit être plus grande , mais la proportion d'aliments non azotés doit augmenter. Les faits viennent à l'appui de ce que nous avançons. L'Homme, omnivore, mange bien plus de viande dans les contrées septentrionales que sous les tropiques, où la nourriture est presque entièrement végé- tale. L'habitant du Nord s'abreuve à longs traits de liqueurs fermentées où prédomine le Carbone, tandis que l'Arabe prend tout le jour du café contenant une notable quantité d'Azote. Les fruits des pays équi- noxiaux contiennent à peine douze centiè- mes de Carbone, et la graisse, l'huile de poisson, si largement consommée par les peuplades hyperboréennes, ^en contiennent jusqu'à quatre-vingts. Ce qui vient d'être dit de l'homme, dans les différentes positions d'âge, de climat, de genre de vie où il peut se trouver, s'ap- plique également aux différentes classes d'Animaux; ainsi, l'Oiseau, à respiration si fréquente, à circulation si rapide, mange bien plus que le Reptile , que le Serpent qui, plongé dans l'engourdissement, sup- porte des mois entiers d'abstinence. On peut donc poser en principe que la quan- tité d'aliments à consommer se règle sur le nombre d'inspirations , sur la tempéra- ture, et par conséquent sur la densité de t*air inspiré, ainsi que sur le degré de cha- leur produite dans l'acte de la respiration , acte qui n'est qu'une véritable combustion. Il arrive, parfois, que l'Hydrogène et le Carbone absorbés avec les substances ali- mentaires ne sont ni complètement ni im- médiatement brûlés ; dans ce cas , il y a formation de graisse , qui s'accumule sur- tout dans le tissu cellulaire. Cette forma- tion de graisse, presque nulle chez les Carnivores , qui ne consomment d'autres substances non azotées que la graisse des Herbivores, augmente chez les Animaux qui prennent une nourriture mixte, et parvient enfin au plus haut degré chez les Animaux domestiques auxquels on fournit des ali- ments non azotés en quantité bien supé- rieure à celle de l'Oxygène absorbé par eux. Cette accumulation , formée de graisse chez Jes animaux domestiques, a lieu norma- lement chez les animaux hibernants, qui se trouvent avoir aussi en réserve de quoi sub- venir à la combustion respiratoire pendant leur temps de sommeil. Le sang a reçu ses éléments réparateurs; d'une part , ceux qui lui ont été fournis par les aliments ; de l'autre, ceux qui, provenant de l'intérieur même des organes, se sont transformés en lymphe. Mais il n'est point encore propre à l'entretien de la vie , à la rénovation, à la recomposition des parties; il faut qu'il reçoive dans les poumons l'influence vivifiante de l'Oxygène, qu'il devienne sang artériel en abandonnant une certaine quantité d'acide carbonique (voy. circulation). Sous ce nouvel état-, il est transporté dans les parties les plus profondes des organes et des tissus où chaque molécule constituant chaque cel- lule primitive attire celle des substances nutritives avec lesquelles elle a le plus d'af- finité, et la modifie pour se l'assimiler. C'estainsiquelenerf se forme de la substance nerveuse, le muscle de la substance muscu- laire; il n'y a pas jusqu'aux produits mor- bides organisés qui ne s'approprient de nouveaux matériaux. Les cellules ont en outre la propriété de retenir certaines sub- stances qui diffèrent complètement de celles NUT NUT 693 'dont elles sont formées elles-mêmes , telle est la graisse , par exemple; cependant , à mesure que s'opère ce travail de réparation, un travail de décomposition a lieu en sens inverse, la vie s'accompagnant d'un renou- vellement continuel de la matière. En déposant les molécules qui doivent servira renouveler les organes, le sang re- prend donc celles qui doivent être élimi- nées; mais comment se fait cet échange? Jusqu'à présent on l'ignore; l'acte de la Nutrition échappe à l'observation microsco- pique. Les globules sanguins ne sont évi- demment point les matériaux assimilables ; d'un volume de beaucoup supérieur à l'é- paisseur de la plupart des fibres qui consti- tuent les tissus, ils portent constamment des artères dans les veines, en prenant une teinte plus foncée. Leur rôle, dans l'éco- nomie, a, sans contredit, une grande im- portance, mais il paraît tout-à- fait étranger à la Nutrition proprement dite. En outre, les derniers vaisseaux capil- laires ne se répandent point sur les fibres primitives, infiniment plus petites qu'eux. 11 faut donc admettre que l'échange des ma- tériaux de composition et de décomposition a lieu au travers des parois de ces anciens vaisseaux capillaires , que la Nutrition s'ac- complit par une sorte d'exsudation , aux dépens des parties dissoutes du sang, et par conséquent de la fibrine et de l'albumine. Ces parties dissoutes vont baigner les cel- lules et les fibres des tissus, et les vaisseaux lymphatiques ramènent ensuite dans le sang ce qui ne sert plus ou ce qui n'a pu servir à la Nutrition. Les matériaux immédiats des organes existent déjà en partie dans le sang. Il con- tient, en effet, l' albumine , qui se retrouve dans le cerveau , dans les nerfs et dans un grand nombre d'autres tissus; la fibrine, qui forme les muscles et les différents or- ganes musculeux ; la graisse non azotée déposée dans le tissu cellulaire; la graisse azotée et phosphorée , qui existe dans le cer- veau ; le fer et les autres substances inor- ganiques que renferment la plupart des organes, et surtout les humeurs. Il est ce- pendant certains matériaux particuliers qui doivent être produits aux dépens des maté- riaux immédiats des organes eux-mêmes , car il est impossible d'en retrouver les ana- logues dans le sang ; telles sont la gélatine des os, des tendons, des cartilages, le tissu élastique , la substance cornée. Résumons maintenant ce qui a été dit jusqu'à présent. Nous avons vu l'Homme (et ce que nous disons de l'Homme peu£ s'appliquer à tous les Animaux) , nous avons vu l'Homme prendre des aliments , les di- gérer, les assimiler en partie, rejeter par les fèces les portions non assimilables et en même temps certains produits sécrétés , tels que la bile, les mucosités intestinales, etc. Les matériaux assimilables ont été trans- portés , soit immédiatement, soit médiate- ment, dans le système vasculaire veineux , pour aller subir , avec le sang qui s'y trouve contenu, l'influence vivifiante de l'Oxygène atmosphérique inspirée par les poumons. Devenu artériel , et propre à la Nutrition , le sang s'est répandu dans toutes les parties du corps pour y entretenir la vie, y renou- veler les tissus , y réparer les pertes, y re- produire même , dans quelques cas , cer- taines parties. Mais si l'Homme, si les Animaux em- pruntent aux aliments, ils doivent nécessai- rement restituer autant qu'ils empruntent, car, comme les végétaux, ils ne sont pas susceptibles d'un accroissement indéfini. Les aliments, quelle qu'en soit la nature, quel!'., qu'en soit la source, contiennent, ceux qui sont destinés directement à la Nutrition, de l'Oxygène , de l'Hydrogène , du Carbone et de l'Azote; les autres, servant de combustible dans l'acte respiratoire, des trois premiers élé- ments seulement, mais point d'Azote ; nous laissons de côté les substances inorganiques. L'Homme, les Animaux , absorbent de plus, par la respiration , une quantité d'Oxygène en rapport avec les besoins de chaque espèce. Eh bien ! ce même Homme , ces mêmes ani- maux, produisent, par l'expiration, de l'acide carbonique et de l'eau, et par les urines, de l'Ammoniaque (Hydrogène azoté) représen- tant les quantités d'Oxygène, d'Hydrogène, de Carbone et d'Azote, absorbées par la respi- ration et par les aliments ; il y a, en outre, production de Chaleur et d'Électricité, car l'oxydation du Carbone et de l'Hydrogène dans l'acte respiratoire ne peut s'opérer sans donner lieu à un dégagement de ces deux principes. Si, maintenant, nous je- tons un coup d'oeil sur les Végétaux, nous 694 NUT NYG les voyons fixer du Carbone, de l'Hydro- gène , de l'Azote, de l'Eau , et fabriquer, à l'aide de ces matériaux, des matières orga- niques , tandis qu'ils rejettent de l'Oxygène dans l'atmosphère. Or, ces matières orga- niques servent à la nourriture des Herbi- vores, et ceux-ci, à leur tour, deviennent la pâture des Carnivores, qui trouvent tout formés dans leur proie, les principes néces- saires à leur nutrition. « Ainsi, tout s'en- chaîne dans la nature, a dit l'illustre pro- fesseur auquel nous devons l'éloquent ex- posé de la Statique chimique des êtres orga- nisés; rien ne se perd , rien ne se crée. On ne connaît ni création , ni transmutation d'éléments; tous les changements qui s'o- pèrent continuellement à la surface du globe sont dus à des combinaisons qui se font, ou à des combinaisons qui se défont. La matière du tapis de verdure, qui au- jourd'hui revêt une prairie, fait paître le lendemain des animaux qu'elle nourrissait; quelques jours encore, et elle passera dans notre propre organisation , d'où elle s'en ira dans l'atmosphère, qui , la cédant à de nouvelles plantes, reproduira plus tard une nouvelle végétation » (A. D.) NUTTAINIA. crust.— C'est un genre de l'ordre des Trilobites qui a été établi par M. Eaton , sur le fragment d'un bouclier céphalique de Trilobite , et qui a beaucoup de ressemblance avec la tête du Diplure de Dekay, mais paraît moins bombé, et avoir le bord antérieur prolongé et un peu relevé en forme de bec. C'est avec doute cependant que cette coupe générique estadoptée et dont la seule espèce connue est la Nuttainia sparsa. (H. L.) NUTTALLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées ( tribu in- certaine), établi par Torrey et A. Gray ( Flor. of north amer., ï, 412). Arbres des forêts de l'Amérique boréale. Voy. rosa- cées. ©eux autres genres ont été créés sous ce nom : l'un, par Dicks et Barton (Flor. Bor. amer., II, 74, t. 62), est synonyme du grand genre Mauve de Linné; l'autre, pu- blié par De Candolle ( Happ. jard. genev., 1821 , p. 24 ), est syc. du genre Nemopan- thes, Raûn. KUTTALITE (nom propre). Brooke. min. — Substance vitreuse, d'un éclat gras, qui, par sa forme, se rapproche de la Paran- thine, mais qui en diffère par une moindre dureté, et peut-être aussi par sa composition atomique. Elle se trouve en cristaux dissé- minés dans le calcaire à Bolton dans le Massachussets. (Del.) rsiUX. bot. ph. — Voy. NOIX. NUXIA. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées, tribu des Buchnérées, établi par Commerson ( ex Lam. illustr. , t. 70). Arbrisseaux du cap de Madagascar. Voy. SCROPHULARINÉES. *NU\TSIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Loranthacées, établi par R. Brown {in Journ. géograph. soc., I, 17). Arbres de la Nouvelle-Hollande. Voy. lorantha- cées. NYALELIA, Denst. (Hort. Malab., IV, 16). bot. ph. — Syn. de Milnea, Roxb. NYCTACTES , Gloger. ois. — Syno- nyme de Capito, Vieillot. (Z. G.) NYCTAGINÉES. Nyctagineœ. bot. ph.— A.-L. de Jussieu a établi dans son Gênera, p. 90, sous le nom de Nyctages, Nyctagïnes, une famille de plantes qu'il range dans ses dicotylédones apétales, à étamines hypogy- nes. La circonscription de ce petit groupe, qui ne comprenait que quatre genres, est si nette et si tranchée, que les botanistes n'ont eu à l'altérer en rien , et qu'ils se sont bor- nés à modifier son nom de Nyctages en celui de Nyctaginées , et à l'enrichir de quelques genres nouveaux dont un examen plus ap- profondi ne manquerait certainement pas d'augmenter le nombre. C'est donc une des familles les mieux circonscrites de tout le règne végétal. Les plantes qui la forment sont herbacées ou ligneuses : dans le pre- mier cas, rarement annuelles, plus souvent vivaces, à racine tubéreuse; dans le second, frutescentes ou arborescentes, à rameaux noueux-articulés, souvent épineuses. Leurs feuilles sont opposées, souvent inégales dans chaque paire , celle à l'aisselle de laquelle naît le rameau étant plus petite que l'autre, quelquefois alternes, simples, généralement entières, pétiolées, dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont hermaphrodites , ou plus rarement unisexuelles, de grandeur extrê- mement variable, depuis 1-2 millimètres jusqu'à 1 décimètre et plus de longueur. Elles sont accompagnées d'un invelucre 1-fiore ou pluriflore , dans le premier cas me NYC G95 ressemblant à un calice , à bractées soudées ou distinctes, quelquefois colorées au point de faire de ces plantes de magnifiques espè- ces d'ornement ( Bougainvillea); cet invo- lucre persiste souvent autour du fruit. Ces fleurs présentent : un périanthe unique géné- ralement coloré , parfois même très brillant et aussi délicat qu'une corolle (Mirabilis), tubulé, à limbe en entonnoir ou hypocraté ■ rimorphe, à tube plus ou moins long, divisé en 4, 5, 10 lobes, quelquefois tronqué ou à peine denté à son bord , dont la base ver- dâtre, plus épaisse et accrescente, forme au- tour du fruit une enveloppe résistante, qui pourrait facilement être prise pour un péri- carpe ; des étamines en nombre parfois égal à celui des lobes du périanthe, mais plus généralement remarquables par leur défaut de symétrie, soit de nombre, soit de position avec l'enveloppe florale, insérées sur le ré- ceptacle, quelquefois soudées entre elles par leur base en une sorte de godet qui entoure la base de l'ovaire, à anthères introrses, bi- îoculaires ; un pistil à ovaire libre ou même un peu pédicule, formé d'un seul carpelle, très remarquable par son mode de dévelop- pement, renfermant dans une seule loge un ovule unique ; cet ovaire est surmonté d'un style souvent un peu latéral , conséquence naturelle de son mode de formation, que termine un stigmate généralement renflé et couvert de grosses papilles en forme de bou- teilles; rarement le style manque, et le stigmate est alors sessile. Le fruit est un akène enveloppé par la base persistante du périanthe qui s'est ac- crue , s'est relevée de côtes , souvent de pro- ductions semblables à de gros poils capi- tés, etc., autour duquel persiste encore assez fréquemment l'involucre ; cette circonstance a fait donnera ce fruit par quelques carpo- logistes une dénomination particulière (Scle- ranthum Moench , Dyclosium Desv. ). La graine , solitaire , a son tégument confondu avec le péricarpe; son embryon est toujours disposé de manière à envelopper l'albumen qui est farineux. Les observations organo- géniques et embryogéniques que nous avons faites sur les Nyctaginées, et que nous nous proposons de publier prochainement, nous ont fait connaître des faits très curieux dont nous nous bornerons à signaler ici l'un des plus remarquables. Dans la Belle-de-Nuitde nos jardins (Mirabilis jalapa), nous avons constaté l'existence de trois sacs embryon- naires groupés l'un à côté de l'autre ; l'em- bryon ne se développe que dans l'un d'eux, qui se sépare et s'isole des autres après que la fécondation a eu lieu. Les particularités remarquables que pré- sentent les Nyctaginées dans leur périanthe, leurs étamines , leur pistil et leur fruit, comme aussi dans la structure de leur tige (pour la connaissance de laquelle on pourra consulter entre autres ouvrages le beau mé- moire de M. Unger sur l'anatomie des Mo- nocotylédons etDicotylédons) ,ne permettent pas de leur assigner une place dans la série des familles naturelles ; le plus souvent on les range à côté des Polygonées, desquelles elles s'éloignent cependant à plusieurs égards. Ces plantes croissent pour la plupart dans les contrées inter tropicales, particulièrement en Amérique. Un petit nombre d'entre elles sont cultivées comme jolies espèces d'orne- ment. Voici le tableau des genres de Nyctaginées d'après M. Endlicher : BoerhaviaL'm.;CollignoniaEnd\ic.;Abro- nia Juss. (Tricratus L'Hérit); Mirabilis Lin. (Nyctago Juss.; Jalapa Tourn.); Oxy- baphus l'Hérit. (Calyxhymenia Or teg.; Caly- menia Nuit. ; Vitlmannia Turr.); Allionia Lin.; Okenia Schiede; Tricycla Cavan.; Bou- gainvillea Commers. (Josepha FI. fl. ); Rei~ chenbachia Spreng.; Salpianthus H. et B. Boldoa Cavan.); Neea R. et Pav. ) Mitscher- UchiaKunlh); Pisonia Plum. (Calpidia Pet.- Thou.; Bessara Fl. fl.; Palavia Fl. fl.; Tor- rubia Fl. fl.; Columella Fl. fl.. — Genre douteux : Epilithes Blume. (P. D.) NYCTAGO, Juss. (Gen. 90; Annal, de Russ. 11, 274). bot. ph.~- Syn. de Mirabilis, Linn. NYCTALE. ois. — Genre établi par Brehm sur la Chouette Tengmalm. (Z. G.) *I\lCTALEMOïV. ins. —Genre de Tor- dre des Lépidoptères diurnes, démembré des Urania par Dalmann , et placé par M. Blanchard ( Hist. des Insecles , suites à Buffon Duménil) , dans la tribu des Hespé- rides, groupe des Cydimonites. On ne con- naît qu'une espèce de ce genre, le Nyclale- mon orontes Del m. (Papilio orontes Linn., Fab., Cram,, Urania oronles God.), qui ha- 6% NYC NYC bite les îles de l'Inde australe (Amboine, Java , etc.) (L.) NYCTALOPS. ois. — Genre établi par "Wagler sur une espèce de la famille des Chouettes. Cette espèce porte pour Wagler Je nom spécifique de Stygius. (Z. G.) *NYCTALUS(vuxra*oç, nocturne), mam. — M. Lesson (Nouv. tàbl. des Mamm., 1842) a créé sous ce nom un sous-genre du grand genre Vesperlilio {voy. ce mot), et il y place quatre espèces , provenant des Indes orientales, les Vesp. Temminckii, Be- langeri, Heathii et Aleclo. (E. D.) NYCTANTHES (vwÇ, nuit ; avQoç, fleur). bot. ph. — Genre de la famille des Jasmina* cées, établi par Linné {Gen. n. 16)etdontIes principaux caractères sont : Calice tubuleux, 5-den té. Corolle hypogyne,hypocratériforme, à limbe 5-8- parti. Étamines 2, insérées au lube de la corolle, incluses. Ovaire à 2 lo- ges uni-ovulées. Style court ; stigmate capité. Capsule membraneuse, comprimée, à loges monospermes. Les Nyctanthes sont des arbrisseaux de l'Asie tropicale , à rameaux tétragones , à feuilles opposées , pétiolées , ovales ou oblon- gues , acuminées, cordiformes à la base, «cabres ; à fleurs disposées en ombelles invo- îucrées, axillaires et terminales. Le NïCTANTHE ARBRE TRISTE, NiJCtdntheS arbor tristis Linné , principale espèce de ce genre , est cultivée depuis longtemps dans les jardins d'Europe. Ses fleurs, d'une cou- leur jaunâtre, exhalent une odeur agréable aux approches de la nuit. (J.) NYCTEA, Steph. ois. — Synonyme de Noctua , G. Cuv. , genre établi sur la Chouette Harfang. Voy. chouette. (Z. G.) *NYCTEIS (vvxxco;, nocturne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Brachinites, créé par Laporte {Éludes Ent., p. 148; Hist. des Animaux articulés, t. II, p. 56 ). Deux es- pèces de Madagascar rentrent dans ce genre : les N. Madagascar iensis Gory, et brevicollis Lap. Dejean a compris à tort la première parmi ses Coptodera. (G.) NYCTEL.EA, Scop. (Introduct. n. 775). bot. ph. — Syn. d'Ellisia Linn. NYCTELIA (wxTctÀoç, qui aime l'obscu- rité ). ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, créé par Latreille ( Règne ani- mal de Cuvier , t. V , p. 8) et adopté par Dejean {Catalogue, 3^ édit., p. 306), qui en énumère 24 espèces de l'Amérique méridio- nale. Solier {Annal, ^e la Soc. Ent. de Fr., t. V, p. 308), fait de ces Insectes une tribu, qu'il nomme Nyclélites, et réduit ce genre à une seule espèce : la Nyctelia nodosa ( Zo- phosis) de Gr. ; elle provient du Chili. (C.) *NYCTÉLITES. ins. — Cinquième tribu de Coléoptères hétéromères formée par So- lier {Annal, de la Soc. Entom. deFr., 1836, t. V, p. 303 à 349), et rentrant dans les Collaptérides de l'auteur. Elle a pour carac- tères principaux : Menton laissant un in- tervalle notable entre les bords latéraux et ceux de l'échancrure progéniale , rétréci vers la base , plus ou moins échancré, di- visé en deux lobes arrondis, subtronqués, subrectangulaires, rarement en croissant; languette presque entièrement recouverte par le menton ; palpes maxillaires, terminés quelquefois par un article sécuriforme qui, le plus souvent, est plus gros que le précé- dent, tronqué ou arrondi à l'extrémité. Le dernier article des labiaux est renflé , ova- laire, subcylindrique, très rarement élargi, subsécuriforme ; yeux grands, peu saillants, latéraux , transverses ; écusson recouvert par le prothorax, ou à peine apparent; élytres peu convexes, déprimées en dessus, fortement embrassantes ; leur flanc est large à sa base et se rétrécit brusquement en bordure linéaire; mésosternum et mé- tasternum réunis en un point au-dessus des hanches intermédiaires; épimère mé- tathoracique entièrement caché par les élytres ; pattes couvertes de poils nombreux, laineux, serrés et disposés en bordure; an- tennes de 11 articles, à troisième plus long que le suivant, à dernier ovalaire, dégagé du pénultième. Cette tribu renferme les 8 genres sui- vants : Nyctelia, Plectroscelis , Cerostena, Mitragenius, Auladera, Callyntra, Epipedo- nota et Entomoderes. Toutes les espèces qui rentrent dans ces genres appartiennent à l'Amérique méridionale. (C.) NYCTÈRE. Nycteris (vuxtepiç, chauve- \ souris), mam. — Genre de Mammifères Carnassiers Chéiroptères, créé par Et. Geof- froy Saint-Hilaire {Hist. nat. de l'Egypte, t. II , 1814) , et adopté par les zoologistes. NYC NYC 697 Les Nyctères ont 32 dents, savoir: inci- sives £; canines '—; molaires ^ ; le chan- frein est creusé d'une fosse profonde lon- gitudinale, les narines sont à peu près re- 1 couvertes par une sorte d'opercule cartila- gineux et mobile , les oreilles sont très grandes, très couvertes , antérieures, conti- guës à leur base; l'oreillon est presque ex- térieur ; la membrane interfémorale est plus grande que le corps, et comprend la queue qui est terminée par un cartilage bi- furqué et en forme de x renversé. Ce genre ne comprend que quatre es- pèces : 1° Le Nyctère de la Tuébaïde , Nycteris Thebaicus Geoffr. (loc. cit.), N. Geoffroyii A. G. Desm., qui n'a pas plus d'un pouce dix lignes de haut du museau à l'origine de la queue, et dont le pelage, doux et fin, est brun en dessus et gris-brun clair en dessous. Se trouve en Egypte, en Nubie , au Séné- gal et au Cap de Bonne- Espérance. 2° Le Nycteris hispidus Linn., N. Dau- bentonii Et. Geoffr. , Campagnol volant Daubenton. — Du Sénégal. 3° Le Nycteris Javanicus Et. Geoffroy. — De Java. 4° Le Nycteris capensis Smith. — De l'île de Pâques. (E. D.) *i\ ICTERE ETE S (»»«£p£VT^5, vigilant la nuit), mam. — M. Temminck (V. D. Hœv. Tijdschr.) indique ainsi une subdi- vision du grand genre Chien. Voy. ce mot. (E. D.) NICTÉRIBIE. Nycteribia (vv£,nuit; €toç , vie ). ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères , famille des Pupipares , tribu des Phthiromyies, créé par La treille (Ilist. nat. des Ins., 1803), et adopté par tous les zoo- logistes. Ces Insectes, placés par Linnaeus dans le genre Pediculus , et par Hermann dans celui des PhUiiridium , avait d'abord été mis par Latreille dans la classe des arachnides , et ce n'est que plus tard qu'il ta fit des Diptères, et depuis ils sont restés jans cet ordre. Les Nyctéribies ont pour caractères : Tête très petite, élevée verticalement ; pieds écar- tés ; cuisses et jambes épaisses : ces derniers à longs poils ; tarses allongés, très menus ; premier article très long et arqué , les au- tres très courts; ongles simples; pas d'ailes ni de balanciers. T. VIII. Ce genre, quoique étudié avec soin par plusieurs zoologistes, ne nous est pas encore bien connu : toutefois on possède d'assez nombreux matériaux sur son organisation , et nous croyons devoir entrer dans quelques détails à ce sujet. Le corps des Nyctéribies est rès singulier : le corselet est plat et demi-circulaire; le derme de la face infé- rieure est coriace, en forme de plan égal, et présente, près de son extrémité, une ligrs; enfoncée extérieure, offrant un angle ifni semble indiquer la suture ou la réunion d segment antérieur du tronc et du suivant le derme de la face opposée ou le dos est membraneux, avec divers enfoncements, séparés par des arêtes dont les crêtes som d'une consistance plus solide ou coriace, ou de la nature du derme inférieur. Le milieu du dos présente une cavité longitudinale et qui se termine postérieurement , du moins dans le Nycteribia vesperlilionh , par une partie élevée formant le capuchon ; les arê- tes des côtés sont transversales. La tête peut se rejeter en arrière, et son extrémité est reçue dans le capuchon. La tête, très dis- tincte du corselet, ressemble à un tubercule assez grand et presque ovoïde , velu , im- planté , au moyen d'un article très court servant de pédicule, sur le dos de cette par- tie, entre son milieu et celui de son extré- mité antérieure, immédiatement derrière le point où prennent naissance les deux pre- miers pieds : cette tête forme une sorte de capsule coriace en cône renversé, compri- mée, échancrée à son extrémité supérieure, et creusée en voûte à la partie antérieure. Les antennes, qu'Hermann n'a pas vues, et qu'il dit ne pas exister dans ce genre, ont été aperçues par Latreille : elles sont insé- rées dans l'échancrure du bord supérieur, très courtes, contiguës l'une à l'autre, avan çant parallèlement, composées de deux arti- cles dont le dernier plus grand, presque triangulaire, et arrondi extérieurement. Les yeux légèrement saillants, noirs et composés de petits grains réunis, sont placés de chaque côté, et immédiatement au-dessous de la naissance des antennes. Les palpes sont in- sérés en avant des yeux , et aux extrémités un peu avancées des bords internes de la ca- vité orale : ils se présentent comme deux petites lames oblongues , étroites , obtuses ou arrondies, et garnies de poils. Dans l'in 88 098 NYC NYC tervalle qui sépare les palpes, on dislingue le tubercule arrondi ou le bulbe d'où part le suçoir, que Latreille présume être sem- blable à celui des autres Pupipares. Les deux premières pattes, naissant à l'extrémité an- térieure et supérieure du thorax, sont très rapprochées à leur base, et se portent en avant: ces pattes diffèrent des autres, qui se fixent aussi sur le pourtour supérieur du thorax, en ce que le premier article des han- ches est libre et même assez allongé; le se- cond articledeceshanches, ainsi que le même des suivantes , est très court, et ne peut se rencontrer qu'en dessous : ces pattes , par leur forme, leur écartement et leur direc- tion, ressemblent beaucoup à celles des Hip- pobosques , mais elles sont plus longues , et leur premier article des tarses est plus long, grêle et arqué. Entre la première paire de pattes et la seconde, près des bords et de chaque côté, est une cavité, tantôt presque ovale, tantôt linéaire et arquée , dans la- quelle on observe une rangée de petites la- mes ou de dents imitant un peigne, et for- mant en cette partie une tache noire : ces ouvertures sont destinées à l'entrée de l'air. L'abdomen est ovoïde, tantôt de six à huit anneaux découverts, tantôt paraissant en avoir beaucoup plus : le premier étant pro- longé en arrière, et cachant les quatre sui- vants. Leach dit que dans ces derniers indi- vidus, qu'il croit des mâles, le segment ter- minal est le plus grand, et porte deux styles soyeux à leur extrémité, et les individus dont l'abdomen offre un plus grand nombre d'anneaux, sans avoir d'appendices saillants au bout, appartiendraient au sexe femelle. Hermann a donné une description des or- ganes générateurs du mâle , qui sont com- posés d'un style aussi long que les soies que Latreille décrit, etcourbés à angles obtus en avant : ce style est divisé en deux lames , entre lesquelles est une autre tige en forme de soie, qui est probablement le pénis. Tels sont les principaux points de l'organisation des Nyctéribies , et l'on doit presque tous ces détails à Latreille (Nouv. Dict. d'hist. nat. de Déterville), auquel nous les avons empruntés. Les Nyctéribies vivent sur les Chauves- Souris ; elles courent très vite quand elles sont sur le corps de l'animal ; mais une fois qu'on les en a séparées, elles ne peuvent plus marcher , et ne font que des mouvements désordonnés. On a observé que ces Insectes se renver- sent sur le dos pour sucer le sang des Chauves-Souris : leur tête étant placée sur le dos, il était difficile, avant cette observa- tion , de concevoir comment la Nyctéribie aurait pu approcher sa bouche de la peau de sa victime. On indique trois espèces de ce groupe ; mais une seule est bien connue ; c'est : La Nyctéribie de la Chauve-Souris, Nyc- teribia vesperlilionis Latr., Phthiridium Her- mannii Leach , Ph. Latreillii Leach, Acarus vespertilionis Linné , longue de moins de 2 lignes. Le dessus du corps et les pattes d'un jaunâtre roussâtre ; le dessous du cor- selet d'un brun rougeâtre, avec une ligne noire au milieu. Se trouve aux environs de Paris , et dans presque toute l'Europe , sur la Chauve-Souris fer-à-cheval. Les deux autres espèces sont : La Nyctéribie bi-articulée, Nycteribia bi- articulata (Encycl. rnélh.), Phlhiridium bi- articulatum Hermann. Réunie à la précé- dente par quelques auteurs, elle a la tête glabre, et l'abdomen a deux segments dis- tincts et terminés par deux soies coniques , ce qui n'a pas lieu dans la N. vespertilionis. Du reste, elle se trouve dans les mêmes lieux et sur le même animal. Et la Nyctéribie de Blainville , Nycteri- bia Blainvillii Latr., Phthiridium Blainvillii Leach. Plus grande que les deux autres ; d'un brun-marron foncé avec les pattes plus claires. A été rapportée de l'Ile-de-France. (E. Desmarest.) *NYCTERIDIUS (vimeptSieç, nocturne). ins. — Synonyme de Lophyrus (voy. ce mot) d'après M. Fischer de Waldheim (Mém. Nat. Mus., I, 1806). (E. D.) NYCTERINIA , Don (in Sweet FI. gard. II, t. 239). bot. ph. — Syn. de Zaluzian- skya, J. W. Schmidt. *NYCTERINUS (luxtepivoç, nocturne). ins. — Genre de Coléoptères hétéromè- res, famille des Méiasomes, tribu des Bla- psides, créé par Eschscholtz (Zoologischer Allas, 3e cah., p. 13, pi. 15, fig. 7), adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 210) et par Guérin-Méneville (Voyage de la Coquille , Ins. Atlas, p. 93, pi. 4, fig. 3 A. B. C. D. ). Quatre espèces du Chili sont NYG NYC 699 rapportées à ce genre : les N. elongatus , substriatus Dej., thoracicus et abdominalis Esch. Ces Insectes sont complètement noirs ; leurs mœurs ne sont pas connues. (C.) NYCTERISTITIUM , Ruiz et Pav. {Flor. peruv. II, 46, t. 187). bot. ph. — Syn.de Chrysophyllum Linn. NYCTERIUM, Vent. ( Malmais. 85). bot. ph. — Syn. de Solarium Tournef. NYCTEROPUS (vuxrepwwoç, nocturne). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sténélytres, tribu des Hélo- piens, créé par Klug ( Bericht uber eine aut Madag., p. 175 , 177 , pi. 4 , fig. 2). Les types sont les N. anlhracinus et ebeninus. Guérin-Méneville ( Magasin zoologique, 1838 , p. 203 , Obs. sur les genres Dolicho- derus et Nycteropus de Klug) établit que les Dolichoderus du même auteur ne doivent former avec les Nycteropus qu'un seul et même genre, de sexes différents; et que l'absence ou la présence d'ailes ne peut être un motif de les séparer : ainsi le D. acu- minatus serait le mâle et le N. anthracinus la femelle. M. Goudot, voyageur français, éta- bli à Madagascar, les a pris accouplés aux environs de Tamatave , sur un arbre nommé dans le pays tacamatha. On doit con- sidérer comme faisant encore partie du genre les espèces suivantes: D. striatus, klugii, N. rufipes, resplendens, ovalis de L., et D. capensis Reiche. (C.) NYCTEUS, Latr. ins. —Syn. iïEucine- tuSy Guér. NYCTHEMERUS, Swains. ois. — Syn. de Houppifère, Temm. Voy. ce mot. NYCTIA. ois. — Synonyme de Nyctea. NYCTIARDEA, Swains. ois.— Synon. de Nycticorax, Steph., genre qui a pour type le Héron bihoreau. (Z. G.) NYCTIRIUS, Vieill. ois. —Genre de la famille des Caprimulgidées. Voy. engou- levent. (Z. G.) *NYCTIRORA (v^, nuit; 6ôPa, nourri- ture), ins. — Subdivision de l'ancien groupe des Blattes {voy. ce mot), d'après M. Bur- meister {Handbuch der Ent. II, 1838). (E. D.) NYCTICERUS (vuÇ, nuit; x~£oç, singe). bam. — Genre de Quadrumanes de la fa- mille des Makis, créé par Et. Geoffroy Saint-Hilaire {Ann. Mus., XIX, 1812) pour une espèce qui avait été placée d'abord dans le genre Lemur par Gmelin , et ensuite dans celui des Loris par G. Cuvier et Fischer. Depuis, ce genre a été adopté par tous les naturalistes, qui n'y placent que trois es- pèces. Les Nycticèbes ont le corps assez épais et ramassé; leur tête est ronde et terminée par un museau court et obtus , et un nez petit et aplati en devant ; les yeux sont très grands, nocturnes, rapprochés et dirigés en avant; les oreilles sont courtes, arrondies, velues; ils ont six incisives inférieures pro- clives; tantôt deux et tantôt quatre inci- sives supérieures, et dans ce dernier cas les intermédiaires sont écartées, et les latérales sont les plus petites; les canines sont mé- diocres , et les molaires , au nombre de six de chaque côté à la mâchoire supérieure, et de cinq seulement à l'inférieure ; de ces der- nières dents , celles du fond sont à loge couronnée, éyidée à leur centre et tubercu- leuse aux angles; les doigts des pieds sont en tout semblables à ceux des animaux de la même famille, c'est-à-dire que les ongles sont en général en gouttière et obtus , et que le seul ongle du deuxième doigt des pieds de derrière est fort long et subulé ; enfin la queue est rudimentaire. Ces animaux ont beaucoup de ressem- blance avec les Loris , principalement par le nombre et la forme de leurs dents, par la brièveté de la queue , par la forme des oreilles, etc. ; mais ils en diffèrent par la forme du museau , qui n'est pas brusque- ment pointu et relevé ; par leurs membres courts et forts, et non pas longs et grêles; par leur corps épais et non pas maigre et fluet comme celui des Loris. Us diffèrent des Galagos et des Tarsiers , parce qu'ils n'ont pas, comme eux, les membres posté- rieurs disproportionnés par leur longueur à ceux de devant, et parce qu'ils n'ont qu'une queue très courte. Les Nycticèbes sont très lents et très in- dolents, ce qui leur a valu les noms de Paresseux et de Tardigrades ; ils semblent ne pas pouvoir se soutenir; lorsqu'ils mar- chent à quatre pattes, leurs jambes s'écar- tent de leur corps, de sorte que leur poi- trine et leur ventre touchent presque le sol; ce qui leur donne une physionomie singulière et les a fait comparer à de jeunes Chiens qui viendraient de naître, et 700 NYC NYG que leurs membres n'auraient pas encore la force de porter. Ils dorment presque tout le jour, la tête posée sur la poitrine, car ce sont des animaux essentiellement noc- turnes. Ils se nourrissent principalement d'insectes et de petits Oiseaux; mais ils mangent aussi des fruits sucrés, et ceux que Ton a conservés en domesticité mangeaient même du pain. L'espèce la mieux connue est : Le Nycticèbe du Bengale, Nyctkebus ben- galensis Et. Geoffr. , Desm. ; Paresseux PENTADACTYLE DU BENGALE Wosmaër ; LORIS du Bengale Buffon ; Lemur tardigradus Linné, Gm. ; Loris paresseux G. Cuvier, etc. Sa longueur totale est d'environ trente- trois centimètres; son pelage est roux, avec la ligne dorsale brune, etc. — Se trouve principalement au Bengale. Les deux autres sont : Le Nycticèbe de Java , Nyctkebus java- nicus Et. Geoffr., qui est encore peu connu. Et le Nycticèbe de Ceylan , Nyctkebus ceylankus Et. Geoffr., qui n'est connu que par une planche de Séba, qui lui donne le nom de Tardigradus ceylankus. Enfin, le Potto de Bosman, qui a été placé par quelques naturalistes dans ce genre, doit probablement former un groupe distinct et plus voisin des Galagos. Voy. ce mot. (E. D.) *NYCTICÉE. Nycticeus.ukVL.-~ Les Chéi- roptères de la famille des Chauves -Souris proprement dites, ou Vespertilions, ont, en général , deux paires de dents incisives à la mâchoire supérieure, quel que soit le nom- bre de leurs molaires. Il en est cependant qui n'en présentent qu'une seule paire. Ra- finesque leur a donné depuis longtemps le nom de Nycticées. Tel est le Vespertilio la- siurus ou noveboracensis des États-Unis d'Amérique, qui présente un caractère non moins, remarquable dans les poils nombreux et semblables à ceux du dos, qui recouvrent la face supérieure de sa membrane inter- fémorale. Les Chauves-Souris voisines de cette espèce ont été recueillies à l'embou- chure de la Plata {Vesp. Blossevillei ou Bo- narknsis Lesson ), à Cuba et au Chili. Nous avons donné la description de celles-ci dans les ouvrages de MM. de la Sagra et Gay sur Cuba et sur le Chili. L'Inde et l'Afrique ont aussi fourni des espèces de Nycticées, mais qui n'ont pas la membrane interfémorale velue en dessus. Tels sont les Vespertilio nigrita, leucogaster, Belangeri, borbonkus, Temminckii et Kea- thii, dont on trouvera la description dans les Monographies de mammalogie de M. Tem- minck, t. II, p. 147. Les dents molaires , étudiées dans les différentes espèces de Nyc- ticées , présentent quelques différences de nombre qui peuvent être aussi employées comme caractères distinctifs. (P. C.) NYCTICORAX, Steph. ois. — Genre de la famille des Ardéidées , établi sur !e Hé- ron bihoreau. (Z. G.) N1CTIDROMUS, Gould. ois. — Genre de la famille des Engoulevents. N1CTINOMUS (vv$, nuit; Wf*£ç, habi- tation), mam. — Et. Geoffroy Saint-Hilaire (Hist. nat. d'Egypte, t. II, 1814) a créé sous ce nom un genre de Carnassiers Chéi- roptères , pour y placer une espèce qu'il a découverte en Egypte, et deux Vespertilio de Buchanan et d'Hermann ; depuis, le nom- bre des espèces de ce groupe a augmenté, et M. Lesson ( Nouv. tableau des Mamm. , 1842) en compte sept. Les Nyctinomes ont trente dents ; savoir : deux incisives supérieures coniques et con- tiguës ; quatre incisives inférieures très pe- tites et comme entassées au-devant des ca- nines, qui sont en totalité au nombre de quatre et médiocrement fortes; dix molai- res à chaque mâchoire, cinq de chaque côté, et dont les deux premières sont simples, et les trois dernières plus fortes et à couronne hérissée de pointes aiguës; le nez est ca- mus , confondu avec les lèvres, et celles-ci sont profondément fendues et ridées; il n'y a pas de crêtes ou de feuilles membraneuses sur le nez, ni de sillon le long du chan- frein ; les oreilles sont grandes , réunies et couchées sur la face, et leur oreillon est ex- térieur ; les ailes sont grandes, avec le pouce très court ; le doigt indicateur n'a pas de phalange, le médian en présente trois; l'annulaire et le petit doigt n'en ont que deux ; les pieds de derrière sont cou- verts de poils très longs ; la queue est longue et enveloppée par une membrane interfémorale moyenne. Ces animaux se rapprochent de plusieurs groupes de Chauves-Souris, et particulière- ment des Molosses , dont ils diffèrent en ce NYG NYG 701 que ces dernier» ont deux incisives infé- rieures de plus que les Nyctinomes , et en ce qu'ils n'ont pas, comme ceux-ci, les pieds couverts de longs poils, les lèvres très pro- fondément ridées et les membranes bor- dées de poils. Nous ne citerons, parmi les espèces, que : Le Nyctinome d'Egypte , Nyctinomus JEgyptiacus Et. Geoffr. {loc. cit.), qui a trois pouces de longueur totale pour la tête et le corps ensemble, et dont le pelage , roux en dessus, est brun en dessous. A été trouvé en Egypte dans les tombeaux et les souter- rainsdes grands édifices abandonnés. (E.D.) NYCTIORNIS , Swains. ois. — Division du genre Guêpier. Voy. ce mot. (Z. G.) *NYCTIPATES (vv$, nuit; ««va», errer), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Mélasomes , division des Blapsides, formé par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 209) avec deux Insectes de Tur- comanie , N. carinata et coriacea, qui ont été reconnus depuis se rapporter à la même espèce, et n'être que le mâle et la femelle. Motchoulski (Mémoire de la Soc. imp. desnat. de Moscou, 1845, tom. XVII, p. 69 ) désigne deux autres espèces du même pays : les N. costata Fisch. , et le Blaps inflata Zoubk. (C.) *NYCTIPETA(vuxtoç, nocturne; ««ré», errer ). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille , fa- mille desLongicornes, tribu des Céramby- cins, formé par Eschscholtz , et qui a pour type la N. Luzonica, espèce originaire des îles Philippines. Dejean fait entrer, mais à tort, cet Insecte dans son genre Hespéro- phanes. (C.) *NYCTIPITHECIJS, Spix (*4|, nuit; *rc'0/,xoç, singe), mam. — Synonyme de Noc- thora et d'Aotus. Voy. ces mots. (E. D.) *NYCTOBATES (rfg, nuit; g«T^p , marcheur), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes , tribu des Ténébrionites, créé par Guérin-Méne- ville (Mag. de Zoologie, 1834, p. 34, pi. 15) et qui a pour type le N. gigas (Te- nebrio) de Linné et le tibialis de l'auteur. Y ont été comprisdepuis les maximus Gr., sulcatus, nitidulus F., angulatus Er. (Iphi- thinus ) et beaucoup d'autres espèces. Chez ces Insectes le labre est très saillant et ar- rondi ; les antennes grossissent très sensi- blement vers l'extrémité, et leurs derniers articles sont comprimés. (C.) *J\YCTOCHAPJS (vu$, nuit; XafP» , se réjouir), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides, , formé par Dejean ( Cata- logue, 3e édit. , p. 115) avec trois espèces américaines : les N. Lacordairei, pennicor- nis Dej., et phyllog aster Dej. Les deux pre- mières sont du Brésil, et la troisième est de Cayenne. (C.) *NYCTOCLEPTES (w'£, nuit ; Aémvç , dissimulé), mam. — M.Temminck(i¥ono<7r. de mammalogie,t. H, p. 40) a décrit sous ce nom un genre de Mammifères rongeurs qui est fort voisin du Zemmi et du Zokon, de l'Europe occidentale et de l' Asie-Mineure , mais qui diffère de l'un et de l'autre en ce qu'il est moins profondément modifié pour la vie aquatique. Cet animal a été indiqué par G. Cuvier sous la dénomination de Spalax ja- vanus. C'est aussi le ilfws sumatrensis de Raffles, et le type du genre Rhizomys de M. J.- E. Gray. Nous en avons donné la des- cription et une figure dans la partie zoolo- gique du Voyage de la Bonite; M. Tem- minck l'appelle Nyctoclepte Dekan , il est originaire de la presqu'île malaise. On le trouve dans les plantations de Bambous : il est nocturne et fouisseur. Ses proportions sont robustes; sa queue moins longue que le corps; ses ongles propres à fouiller le sol ; sa tête moins aplatie que celle du Spa- lax ; ses yeux petits , mais néanmoins fort visibles, et ses oreilles assez petites. C'est de tous les Rats-Taupes de l'ancien-monde l'espèce la moins modifiée pour la vie sou- terraine; sa taille égale presque celle d'un Lapin de garenne. (P. G.) *NYCTOPÈTES ( vu? , de nuit; irarca , errer), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes , tribu des Té- nébrionites , créé par Guérin - Méneville ( Voyage de la Coquille , Zoologie, pag. 97, pi. 4, fig. 7) et qui se compose de trois es- pèces du Chili. Le type, le JV. tenebrioides de l'auteur, vient de la Conception. (C.) *NYCTOPHANES, Dejean. ins.— Syno- nyme de Aspisoma de Laporte. (C.) NYCTOPIIILUS (viîl, nuit; yftoç , qui aime), mam. — Leach a décrit sous ce nom gé- nérique , dans les Transactions de la Société linnéenne de Londres, un genre de Chéiroptè- 702 NYM NYJVI res sur lequel M. Temminck a donné depuis lors (Mon. demam., t. II, p. 46) des détails plus circonstanciés. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce , qui provient d'une région encore inconnue de l'Océanie; ii appartient au même groupe que les Nyctères et les Rhinolophes. Voici ses caractères : Une paire d'incisives supérieures et deux inférieures , les supérieures caniniformes ; une paire de canines et quatre de molaires à chaque mâchoire ; oreilles très grandes , réunies sur le front, et pourvues d'un tra- gus lancéolé ; une membrane nasale. Nyctophile de Geoffroy, Nyctophilus Geof- froyi Leach (loc. cit.), Temm. (Monogr., t. II, p. 47, pi. 34), la seule espèce connue. Elle est moins forte que la Pipistrelle d'Eu- rope ; son oreillon égale en longueur la moi- tié de l'oreille; son museau est pointu , et elle présente sur le nez deux petites feuilles dont la postérieure est la plus élevée. Le corps et la queue sont longs de 2 pouces 8 lignes. (P. G.) *NYCTOPORIS (vuÇ, nuit ; Trwpo'w, s'en- durcir), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, créé par Eschscholtz (Zoologischer atlas, t. IV, p. il, tab. 18, fig. 4), adopté par Dejean [Catalogue, 3e édit., p. 203) et par Manneïheim (Beitrage zur Kœferfn., 1843 , p. 91). Deux espèces font partie de ce genre : les N. cristata et œquicollis Esch. ; elles sont originaires de Californie. (C.) NYCTORNIS , Nitzsch. ois. — Syn. de Nyctibius , Vieil I. *NYCTOZOILUS (vuÇ , de nuit), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Nyctélites, établi par Guérin-Méneville (Magasin zoologique , 1834 ; Matériaux pour une classification des Mélasomes , pi. 104), avec une espèce de la Nouvelle-Hollande, le IV. obesus Gn. (relicu- lalus Dej.). (C.) NYLANDTIA, Dumort. (Famill. 23). bot. ph. — Syn. de Mundia, Kunth. NYLGAU. mam. — Syn. de Nil-Gault. NYMPHACÉES. mole.— Famille de Mol- lusques conchifères dimyaires, établie par Lamarck pour un certain nombre de genres intermédiaires entre les Solens et les Con- ques et caractérisés par la coquille souvent un peu bâillanteaveclesnymphes saillantes, le ligament extérieur et une ou deux dents cardinalesau plus sur la même valve ; il le» divisait en Nymphacées solénaires et Nym- phacées tellinaires; mais une observation plus complète de ces Mollusques a conduit M. Deshayes à distribuer autrement les mêmes genres. Voy. mollusques. (Duj.) NYMPILEA. bot. ph. — Voy. nénuphar. NYMPILEACÉES. Nymphœaceœ. bot. ph. — A.-L. de Jussieu comprenait les deux genres Nymphœa et Nelumbium dans sa fa- mille hétérogène des Hydrocharides qu'il plaçait à l'extrémité des Monocotylédons ; cependant dans une de ces remarques qu'il jetait souvent à la suite des genres et qui révèlent pour la plupart ce sentiment exquis des affinités qui le distinguait, il a indiqué l'analogie qui lui semblait exister entre ces genres et les Pavots. Plusieurs années après, Salisbury ( Descript. of the naiural order of Nymphœa, in Konig Ann. of Bot. II, pag. 69-76) retira ces deux genres des Hydro- charides de Jussieu pour en former la famille des Nymphœacées que De Candolle et après lui, tous les botanistes adoptèrent, et qu'ils s'accordèrent généralement à placer parmi les Dicotylédones polypétales, à étamines hypo- gynes, à côté des Papavéracées, conformé- ment à l'idée émise primitivement par l'im- mortel auteur du Gênera. Dans ces dernières années, cette petite famille a été encore res- treinte, le genre Nelumbium en ayant été ex- trait pour devenir le type de la famille des Nélumbonées, et, par là, elle s'est trouvée réduite à la circonscription avec laquelle nous l'envisageons ici. La famille des Nymphœacées se compose de plantes aquatiquesqui sefixent à la terre par un rhizome épais et féculent, tantôt globuleux oupyriforme, tantôt allongé et horizontal. Leurs feuilles ontun long pétiole qui les élève à la surface des eaux ; leur lame est grande, arrondie ou ovale, en cœur à sa hase ou peltée, entière ou légèremenÉ dentée; elles sont dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont régulières, grandes et très belles , bleues , blanches , rouges ou jaunes; il en est parmi elles que leur grandeur et leur beauté placent au nombre des merveilles du règne végétal , comme celles des Nelum- bium, surtout du Victoria. Elles présentent les caractères suivants : Calice à 4-5, très rarement 6 sépales libres ou soudés infé- rieurement en tubecourt , adhérent ; disque jMYM NYM 703 charnu, urcéolé , recouvrant les ovaires, tantôt distinct du calice et portant à diverses hauteurs les pétales et les étamines, tantôt adhérent au calice dont il réunit intérieure- ment les sépales en tuhe et portant à son ex- trémité la corolle et les étamines; corolle à pétales nombreux, disposés sur deux ou plu- sieurs rangs, dont les intérieurs passent peu à peu à la forme des étamines , très rarement {Barclaya) soudés en une corolle gamopé- tale; étamines nombreuses, en plusieurs sé- ries, les extérieures à grand filet pétaloïde et anthères rudimentaires , les intérieures à filet d'autant moindre que l'anthère prend plus de développement; pistil formé de nom- breux carpelles verticillés et réunis , d'après la majorité des botanistes , en un seul corps par un disque très développé, adhérente la surface externe de leur portion ovarienne; il en résulte l'apparence d'un ovaire multi- loculaire, renfermant un grand nombre d'ovules anatropes insérés sur les cloisons; stigmate pel té, rayonné , sessile ou porté sur un style court, persistant. Le fruit est re- couvert d'une couche charnue formée par le disque épaissi; ses loges sont remplies de pulpe dans laquelle sont plongées les grai- nes; il est multiloculaire et, s'ouvre d'or- dinaire irrégulièrement en se décomposant. Graines nombreuses, à tégument externe dur, à tégument interne membraneux , re- marquables par la présence de deux albu- mens farineux, dont l'externe, qui est beau- coup plus volumineux, a été formé par le tissu du nucelle de l'ovule , et se montre creusé dans le sens de son axe d'une cavité en canal , dont l'interne, situé vers le mi- cropyle, à la base du premier, est beaucoup moins volumineux , s'est formé dans l'inté- rieur du sac embryonnaire, et enveloppe l'embryon qui est très petit, à deux cotylé- dons courts et épais. Les Nymphœacées sont disséminées dans 'es eaux douces tranquilles ou faiblement curantes de presque toutes les contrées in- tertropicales et tempérées boréales. Les seules parmi elles qui aient pour l'homme un in- térêt direct, sont les Nénuphars, les Né- lumbos (voy. ces mots), et le Victoria regia, plante admirable de l'Amérique méridio- nale, dont les graines sont comestibles. Voici le tableau des divisions et des genres de Nymphœacées. Tribu I. — Euryalées. Tube du calice adhérent à l'ovaire ; pé- tales distincts. Euryale, Salisb. (Anneslea Andr.); Victo- ria, Lindl. Tribu II. — Nupharinées. Calice libre; pétales distincts. Nymphœa, Neck. ( Castalia, Salisb. ; leu- conymphœa, Boerh.) ; Nuphar, Smith (Nym- phœa, Boerh. ; Nymphosanthus, Rich. ; Né- nuphar, Hayn. ). Tribu III. — Barclayées. Calice libre; corolle gamopétale, insérée à l'extrémité du disque. Barclaya, Wall. (P. D.) NYMPIIALE. Nymphalis. îns. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes , tribu des Nymphalides. Depuis l'établissement de ce genre par Linné qui, dans son Systema nalurœ, y comprenait une partie de la qua- trième division du genre des Papillons, ce genre a été démembré successivement par tous les auteurs qui l'ont suivi. Geoffroy , Degéer, Fabricius, Latreille, Boisduval, etc., dans leurs ouvrages respectifs, y ont éta- bli plusieurs coupes , adoptées généralement comme genres distincts ( Limenitis , Neptis, Prepona , Apatura, etc. ). Duponchel , dans son Catalogue des Lépidoptères d'Europe , ca- ractérise ainsi le genre Nymphale : Antennes de la longueur du corps et se formant in- sensiblement en une massue fusiforme. Pal- pes courts, dépassant à peine le front, velus, arqués , convergents par le haut et dont le dernier article, très petit, se perd dans les poils du précédent. Tête plus étroite que le corselet. Celui-ci assez robuste et presque aussi long que l'abdomen. Ailes très amples; les supérieures légèrement sinuées et les in- férieures denticulées. Les Chenilles ont la partie supérieure de la tête bifurquée et le corps couvert de tu- bercules de diverses formes, hérissés de poils terminés en massue. Les chrysalides, ovoï- des, ont la tête bifide et une bosse arrondie sur le milieu du dos. La principale espèce de ce genre, le Nym- phale du peuplier , Nymphalis populi Latr., God., Fabr., vulgairement Grand sylvain , se trouve dans les régions australes et bo- réales de l'Europe , dans les forêts de haute 704 KYM NYJVI futaie où abonde le Tremble, sur lequel vit sa chenille. Ce Papillon a 5 à 6 centimètres d'envergure. Les ailes antérieures sont un peu échancrées, les inférieures festonnées; les quatre ailes sont d'un brun noirâtreglacé de verdâtre; les antérieures ont au sommet une ligne de trois petites taches blanches , une sur le disque, composées de six points disposés en zigzag , et une autre plus près de la base, oblongue , n'atteignant pas la seconde nervure de la cellule discoïdale ; près du sommet et du bord externe est un espace rouge, les ailes inférieures ont une bande étroite, grisâtre, transverse; le bord des ai- les a deux lignes noires et une rangée de lu- nules noires qui , aux ailes inférieures , sont surmontées de lunules fauves; les intervalles des lignes noires sont glacés de verdâtre, et la frange est blanche dans chaque feston. En dessus, les quatre ailes sont d'un fauve rougeâtre; les antérieures ont les taches blanches de dessus bordées denoird'un côté, une tache verdâtre à la base et une grande place noire au bord interne; le bord externe est verdâtre avec les deux lignes noires du dessus ; lesailes inférieures ontla bande ver- dâtre transverse du dessus, et tout le bord interne verdâtre , ainsi que le bord externe, avec des traces des taches noires du dessus. Le corps, noir en dessus, est verdâtre en dessous. La chenille est verte , avec une raie blan- che au-dessus des pattes, et une partie du dos brune. La chrysalide est jaunâtre, par- semé de points bruns. Voy. l'article nym- phalides par les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (L.) NYMPHALÎDES. Nymphalides. ras. — Tribu de l'ordre des Lépidoptères diurnes * caractérisée de la manière suivante par Du- ponchel (Catal. des Lépid. d'Eur.) : Massue des antennes allongée, peu épaisse et se con- fondant insensiblement avec la tige. Tête généralement plus étroite que le corselet. Yeux glabres et bordés inférieurement d'une paupière blanche; ailes inférieures ayant la cellule discoïdale ouverte et le bord interne plus ou moins profondément creusé en gout- tière pour recevoir l'abdomen, qu'elles ca- chent entièrement dans l'état de repos. Les Chenilles ontla peau chagrinée, tan- tôt avec des épines ou des tubercules épi- neux sur le dos, tantôt ayec la tête épineuse seulement. Les Chrysalides, plus ou moins carénées, portent généralement sur le dos une protubérance déprimée latéralement; quelques unes sont ornées de taches mé- talliques. Celte tribu, qui correspond au groupe des Nymphalites établi par M. Blanchard {Hist. des Ins., édit. Didot), comprend les genres : Cyrestis, Boisd. ; Megalura, Blanch.; Viclorina, Blanch.; Phyllophasis, Blanch.; Paphia, Boisd.; Piomaleosoma, Blanch.; Godarlia, Luc; Aterica, Boisd.; Cata- gramma, Boisd.; Neptis , Fabr.; Limenitis, Fabr.; Diadema , Boisd.; Nymphale , Latr. (Prepona, Heterochroa, etc., Boisd.; Apa- tura); Char axes , Boisd.; Agaristhos, Boisd. La tribudesNymphalidesestl'unedesplus belles de tout l'ordre des Lépidoptères. Les bois des environs de Paris en nourrissent quelques espèces ornées des couleurs les plus brillantes et les plus variées. Ce sont des Papillons de haut vol; leurs ailes , fortes et épaisses, leur permettent aisément de voler en planant dans les allées. Ils se posent quel- quefois sur la terre quand elle est humide et souvent sur les fientes des bestiaux. Ils sem- blent aussi rechercher les matières en fer- mentation , comme l'urine, le vin , les pom- mes pourries, etc. On a même profité de cette circonstance pour s'en emparer, ce qui est assez difficile, car les Nymphales sont très farouches, et dès qu'on les effraie, ils s'élèvent au-dessus du sommet des arbres. Les chenilles vivent principalement sur les Saules, les Peupliers, les Trembles, et s'at- taquent aux feuilles situées à l'extrémité de ces arbres , ce qui en rend encore la posses- sion plus difficile. (L.) NYMPH ALITES. Nymphalites. ras. — Voy. NYMPHALIDES. NYMPHANTHUS, Lour. (Flor. cochinch. 663). bot. ph. — Syn. de Phyllanlhus, Linn. NYMPHE. iNS. — État particulier des Insectes pendant leurs métamorphoses, et qui est intermédiaire à l'état de larve et à celui d'Insecte parfait. Voy. insectes. NYMPHÉACÉES. bot. ph. — Voy. nym- PHjEACÉES. NYMPHEANTHE , Reichenb. ( Flor. excurs. 420, in not.). bot. ph. — Voy. vil™ larsia, Vent. NYMPHES (vu^cp/j, mariée), ins. — Genre de Névroptères créé par Leach NYM NYS 705 (ZooL miscell. I, 1846), et placé par M. E. Blanchard dans la famille des Hémérobiens, et par M. Rambur (Névroptères des Suites àBuffon de Roret, 1842) dans une famille distincte, portant le nom de Nymphides, ne comprenant que ce seul genre et établis- sant le passage des Myrméléonides aux Hé- mérobides. Les Nymphes ont les antennes filiformes , au moins aussi longues que le thorax, avec les articles du milieu un peu plus épais; les palpes maxillaires ont le der- nier article un peu plus long que le précé- dent , cylindrique , obtus ; le dernier article des palpes labiaux est en fuseau court, for- tement aminci à son extrémité et comme dans les Myrméléons; les tibias postérieurs ont une paire d'ergots presque insensibles; les onglets sont simples, courbés, munis d'une pelote en forme de deux lanières lar- ges ; le système alaire est à peu près comme dans les Myrméléons et se rapproche toute- fois de celui des Hémérobe». Une seule espèce entre dans ce genre sin- gulier, et a reçu de Leach (loco citato) le nom de Nymphes myrméléonides. Elle provient de la Nouvelle-Hollande. (E.D.) NYMPHICLS, Wagl. ois. — Division de la famille des Perroquets. Voy. ce mot. (Z. G.) *NYHf PHIDIUM. ins.— Genre de Tordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Éryci- nides, établi par M. Boisduval. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses et toutes américaines; nous citerons principalement le Nymphidium arminius. (L.) NYMPHOIDES , Tournef. (Inst. 67). bot. fh. — Syn. de Limnanthemum, Gmel. IMYMPHON. Nymphum (nom mytholo- gique), crust. — Genre de l'ordre des Aranéi- formes établi par Fabricius, qui primitive- ment l'avait rangé dans le genre des Pychno- gonum. Linné, bien avant Fabricius, avait désigné cette coupe générique sous le nom de Phalangium. Dans ce genre, qui a été adopté par tous les carcinologistes , le corps est grêle avec la tête cylindrique et obtuse au bout. Le premier article du thorax est beaucoup plus long que les autres, et porte en dessus un tubercule médian garni de quatre petits yeux lisses. L'abdomen est co- nique et soudé sous le dernier anneau tho- racique. 11 y a une paire de pattes-mâchoi- res , terminées par une pince allongée , et T. Yiir. portant à leur base un palpe de quatre ar- ticles , inséré à l'extrémité antérieure du premier segment thoracique. Il y a quatre paires de pattes ambulatoires, et chez la fe- melle une paire de pattes accessoires beau- coup plus grêles que les suivantes , naissant à la partie postérieure du premier segment, au-dessous des pattes de la première paire, et servant à soutenir les œufs. Les pattes pro- prement dites sont très longues et grêles; leur sixième article est très allongé, avec la griffe terminale petite et le pénultième arti- cle garni au bout de deux épines qui termi- nent les griffes. Sur les trois espèces que ce genre singulier renferme , il y en a deux qui habitent l'Océan ; quant à la troisième , elle a été rencontrée sur les côtes de la Caroline du Sud. Le Nymphon grêle, Nymphum gra- cile Leach ( Edw. , Hist. nat. des crust. y t. 111 , p. 599 , pi. 41, fig. 7) , peut être considéré comme le type de ce genre (H. L.) NYMPHOSANTHUS, Rich. {Annal, fr. 68). bot. ph. — Syn. de Nuphar, Smith *NYMPHULA. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , tribu des Py- ralides, établi par Treitschke (Duponch., Catal. des Lépid. d'Europe). On en connaît 5 espèces : 3 habitent le midi de la France, les 2 autres la Sicile et la Bohême. (L.) NYPA, Rumph (Amboin. 1,. 72, t. 16). Bot. ph. — Syn. de Nipa, Thunb. *NYPHONA (vu$, de nuit; (pat'vw, faire voir), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , formé par Ziégleret adopté par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 370), qui en mentionne 5 espèces: les N. scopifera Dej., saperdoides Ziégler (Dalmatina Dej.), nephele Daim., veslila Kl., et obscurator F. La lre est originaire des Indes orientales; la 2e, de l'Europe méridio- nale ; la 3e, de Barbarie; la 4e, du cap de Bonne-Espérance; et la 5e, de Guinée. Nous rapportons à ce genre 5 ou 6 espèces de l'Aus- tralie. Mulsant ( Hist . nat. des Coléoptères longicornes de France, 1839, p. 169) a éta- bli les caractères de ce genre , et décrit la 2e espèce sous le nom de N. picticomis. (C.) IMYROCA , Flemm. ois. — Genre établi dans la famille des Canards, et dont le type est Y An. Ferina de Linné. (Z. G.) NYSSA (vuoxp°ç» ocre), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées-Ophioxy- lées , établi par Jussieu (Gen., 145). Ar- bustes de Pile Bourbon et de la Nouvelle- Calédonie. Voy. APOCYNÉKS. OCHROX1LUM, Schreb. (Gen.,n. 508). bot. ph. — Voy. zanthoxylon, Kunlh. OCI1TERA (oxôvjpoç, tuberculeux), ins.— Genrede l'ordre des Diptères brachocères, fa- mille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par Latreille (Fam. nat.), et générale- ment adopté. M. Macquart (Dipt., Suites à Buff., t. II, p. 51 8) le caractérise ainsi: Corps nu; palpesélargis, saillants ; labre large, sail- lant; face proéminente, nue, à deux lignes élevées; front concave, nu; antennes cou- chées; yeux saillants; abdomen ovale, dé- primé ; pieds antérieurs : hanches assez épaisses et allongées; cuisses très épaisses, épineuses en dessous ; jambes arquées, ter- minées par une pointe; premier article des 90 714 OGH tarses postérieurs un peu renflé. Ailes à pre- mière cellule postérieure rétrécie à l'extré- mité; deuxième nervure transversale o^îi- que. Les Ochtera sont remarquables par le renflement des cuisses antérieures, qui for- ment, avec les jambes, desserres très fortes, J qui semblent indiquer des habitudes carnas- 1 sières. Il paraît cependant, d'après les ob- ; servations de M. Robineau-Desvoidy, que i ces Insectes se servent de ces organes pour recueillir sur les feuilles les petites gouttes d'eau qui s'y trouvent; pour cela, ils rap- prochent les deux cuisses en forme de godet, et à portée de la trompe. Néanmoins, les petites épines dont les cuisses sont armées, la courbure des jambes et la pointe qui les* termine, et qui font des pieds antérieurs une sorte de pince, semblent assigner en- core à ces organes une autre destination. Ce genre renferme deux espèces : Ocht. manlis Latr., Meig. (Ocht. manicata Phall., Tephritis id. Fab.), d'Europe, et Ocht. em-* pidiformis Say, du pays des Illinois. Ces Insectes se trouvent sur les plantes aquatiques, au mois d'août et de septem- bre. (L.) OCHTHEBÏUS ( oX0v> , rivage ; ffîow , je lis), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Palpicornes , proposé par Leach, et adopté par Dejean, Latreille, Ste- phens et Mulsant. Ce dernier auteur ( His- toire natur. des Coléopt. de France , Palpi- cornes , 1844, p. 51) a fait entrer ce genre dans le groupe de ses Géophiles, et dans la fa- mille de ses Hélophoriens. Onze espèces habi- tent en France, et le nombre de celles de ce g. connues en Europe peut bien s'élever à une vingtaine. Nous citerons parmi les espèces : de notre pays les 0. marinus Pk., pygmœus i F., exsculptus, gibbosus, bicolor, foveolatus Gr., et marginipallens Lat. La seule espèce exotique connue est propre à l'Egypte. (C.) *OCHTHENOMUS (tyQ-n, rivage ; ve^o'ç, habitation), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Trachélides , tribu des Anthicides, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 239) qui en mentionne 3 espèces, toutes originaires d'Espagne : les 0. punc^> talus, elongatus et anguslatus Dej. La der- nière se trouve aussi en Dalmatie. (C.) 0CHTHEPHILUH1 , Stephens. ms. — Syn. de Cryptobium , Mann., Erichs. (C.) OCR *OCHTHIPHILA (oX6/j, montagne;. y'doç, qui aime), ins. —Genre de Tordre des Diptères brachocères , famille des Athé- ricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Piophilides, établi par Fallen et Meigen, et adopté par M. Macquart (Diptères, Suites àliuffon, t. II, p. 545). Ce dernier auteur en décrit sept espèces (Ocht. aridella Fall., juncorum Fall., polystigma Meig., elegans Meig., littorella Fall., flavipes Macq., nigri- pes Macq.), qui toutes habitent la France et l'Allemagne. (L.) OCHTHOÎMLM (âxe<^y)Ç, tuberculeux). bot. ph. — Genre de la famille des Cruci- fères , tribu des Euclidiées, établi par De Candolle(Sysf., II, 423). Herbes de l'E- gypte et de la Syrie. Voy. crucifères. OCIMODOIV, Benth. (Labiat. , 3). bot. ph. — Voy. ocimum, Linn., ou plutôt basilic OCIMOIDÉES. Ocimoideœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Labiées (voy. ce mot), dont le principal genre est le Basilic. (Ad. J.) OCIMUM ou OCYMUM. bot. ph. — Nom scientifique du genre Basilic. Voy. ce mot. OCKENIA et OCKIA, Dietr. bot. ph. — Syn. d'Adenandra, Willd. *0C!\0ÏHER1UM (ox»oS, paresse ; 6*- ptov , bête sauvage ). mam. — M. Lund (Dansk. vid. selsk. afh.,lX, 1843) désigne sous cette dénomination un petit groupe d'Edentés fossiles. (E. D.) OCOROME. mam. — Le Raton crabier porte vulgairement ce nom d'après d'Azara. Le même surnom est donné au Couguac par Buflbn. (E. D.) OCOTEA. bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées, tribu des Oréodaphnées , établi par Aublet (Guian., II, 780, t. 310). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. lau- rinées. OCOTOCHTL. mam. — Nom donné pat Hernandez au Lynx bai. Voy. cuat. OCRE, min. — Syn. de Bol. Voy. ce mot. On donne vulgairement le nom de Terre de Sienne à un Ocre d'un assez beau jaune, qui provient des environs de Sienne, en Italie. On nomme aussi : Ocre de Bismuth, le Bismuth oxydé; Ocre de Cuivre rouge, le Cuivre oxydulé terreux ; OCT Ocre de Fer rouge , le Fer oxydé rouge ccreux ; Ocre martial bleu , le Fer phosphaté ter- reux ; Ocre martial brun , le Fer hydraté ter- reux ; Ocre de Nickel, le Nickel arséniaté; Ocre de vitriol , le Fer sous-sulfaté ter- reux ; Ocre d'Urane , l'Urane hydraté. OCREALE. annél. — M. Oken, dans son Manuel d'histoire naturelle (1815) , a publié sous ce nom un genre d'Annélides de la fa- mille des Serpules. (P. G.) OCTADENIA, R. Brown (Msc). bot. ph. — Syn. de Kœniga, R. Brown. OCTAÉDRITE. min. — Werner nomme ainsi le Titane anatase. Voy. titane. OCTANDRIE. Octandria (Ôxto> , huit; .àv/j'p, homme, étamine). bot. — Grande classe du système sexuel de Linné, compre- nant toutes les plantes à fleurs hermaphro- dites ayant huit étamines. Cette classe est subdivisée en quatre ordres , qui sont : 1° Octandric monogynie; 2" Octandrie di- gynie; 3° Octandrie trigynie ; 4° Octandrie tétragynie. OCTARILLUM. bot. ph. —Genre de la famille des Santalacées?, établi par Lou- reiro ( Flor. cochinch., 113 ). Arbres de la Cochinchine. *OCTAVIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféa- cées-Guettardées , établi par De Candolle (Prodr. IV, 464). Arbrisseaux de laGuiane. Voy. rubiacées. OCTOBLÉPHARÉES. Octoblephareœ . bot. ph. — Nom d'une tribu de la grande famille des Mousses. Voy. ce mot. *OCTOBLEPHARUM {h*xé, huit; Gu~ yapt'ç, cil), bot. cr. — Genre de Mousses- Bryacées, établi par Hedwig ( Musc, frond., III, 15, t. 6). Petites mousses blanchâtres, très répandues dans les régions tropicales et subtropicales du globe. Voy. mousses. *OCTOBOTHRIUM (èxroî, huit; fforpiov, suçoir), helm. — Genre de Trématodes poly- cotilaires établi en 1827 par M. Leuckart , et que Ton a aussi nommé Octostoma et Octothilus. On connaît plusieurs espèces de ce genre. Elles sont parasites des Poissons, et vivent sur leurs branchies. A part les huit fossettes OCT 715 bivalves placées postérieurement, et qui leur ont valu leur nom , elles présentent deux ventouses orales, placées sur les côtés de la partie antérieure du corps. Ces animaux ont été successivement étudiés par Hermann, Leuckart, et MM. Kuhn et Dujardin. (P. G.) OCTOCÈRES (ôxtc5, huit ; x£'p»ç, corne). moll. — Dénomination employée par M. de Blainville pour désigner une famille de Cé- phalopodes cryptodibranches comprenant le seul genre Poulpe ( Oclopus), et correspon- dant à la section des Octopodes de Leach. (Duj.) OCTODICERAS (oxtw, huit; &'xepaç, double corne), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Mousses-Bryacées, établi par Bri- del {Mant., 186, t. I, fig. 7). Mousses vi- vaces croissant dans les eaux de sources des climats tempérés. Voy. mousses. *OCTODON ( Jxtw , huit; Wovç, dent). mam. — M. Bennett ( Proc. zool. soc. Lond.9 1 832 ) a créé sous ce nom un genre de Ron- geurs ayant quelques rapports avec celui des Helamysy et se distinguant particulière- ment par ses molaires au nombre de quatre de chaque côté, aux deux mâchoires. Une seule espèce entre dans ce genre: c'est VOctodon Cumingii Bennett {loco ci' tato), qui est en dessus d'un gris brun mêlé de noir, plus clair en dessous, et dont la queue est noirâtre. Cet animal a été trouvéà Valparaiso. (E. D.) *OCTODON (èxroî, huit; Sîovç, dent). bot. ph. — Genre de la famille des Rubia- cées-Cofféacées-Spermacocées, établi par Thonning [ex Schumach. in Ad. Soc. h. ». Hafn.y III, 94). Herbes de la Guinée. Voy. rubiacées. *OCTODONTID4E. mam. — M. Water- house (Zool. vag. of H. M. S. B. . 1839) indique ainsi une petite famille de Rongeurs qui ne comprend que le genre Octodon. Voy. ce mot. (E. D.) *OCTOGLOSSA (5xt^, huit; yA5«r (C.) OCTOGYNIE. Octogynia (Sxtm, huit; yuvvî, femme, pistil.), bot. — Ordre du sys- tème sexuel de Linné, comprenant les plantes dont les fleurs ont huit pistils. OCTOMEMA (Sxtw, huit; ^pôç, tige). bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- dées, tribu des Pleurothallées , établi par R. Brown(t» Hort. Kew. , 2, V, 211). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. orchi- dées. OCTOPIDES. Octopidœ. sioll. — Voy, OCTOPODES. OCTOPODES (bxz faitement les larves d'une espèce d'Ocyptère (VOcypt. bicolor Oliv. ) , qui vit sur la Pen- tatoma grisea. Ces larves sont oblongues, glabres, ridées. Leur bouche présente deux mamelons portant chacun deux petits corps cylindriques et deux pièces cornées armées de crochets. Le corps se termine en un tube solide, au bout duquel s'ouvre un stigmate. Les larves passent à l'état de nymphes sans quitter leur demeure. Sous cette nouvelle forme, elles sont ovoïdes, sans segments distincts. Elles quittent les Insectes qui les ont nourries avant d'arriver à l'état ailé, et quelquefois sans leur causer la mort. Il est très probable que c'est sur les larves de leurs vic- times que les Ocyptères déposent leurs œufs. Les espèces de ce genre sont au nombre de sept : Ocypt. bicolor Oliv. {Ocypt. cocci- nea Meig., Ocypt. pentatoma Rob.-Desv.), brassicaria Fab., piclipennis Macq., cylin- drica Fab. (Parthenia id. Rob.-Desv.), Boscii {Parthenia id. Rob.-Desv.), pusilla Meig. (cydrica YaU.^Clairvillia pasilla Rob.-Desv.), reflexa (Besseria id. Rob.-Desv.). Elles ha- bitent toutes la France et l'Allemagne; quel- ques unes même sont assez communes aux environs de Paris. (L.) OCYPTERUS , Cuv. ois. — Syn. à'Ar- tamus, Vieill. Voy. langrayen. (Z. G.) *OCYPUS (wxuç, vite; wovç pied), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Staphyliniens , proposé par Kirby, et adopté par Erichson {Gênera et species Staphylinorum , 4 840, p. 403). Ce genre renferme 22 espèces, qui toutes sont originaires d'Europe; quelques unes cependant se trouvent dans l'Amé- rique septentrionale. Nous citerons comme en faisant partie les 0. olens, cyaneus, si- milis, brunnipes , picipennis P., tataricus Pall. , pedator et mono Grav. La première, la plus grande du pays , se trouve dans les bois et dans les champs , où elle chasse nuit et jour les Insectes , dont elle fait une grande destruction; lorsqu'on l'inquiète, elle redresse toute la partie postérieure du corps, et répand par l'anus une liqueur d'un blanc de lait dont l'odeur est forte et désa- gréable. La larve de cette espèce a été obser- vée et décrite par Heer et E. Blanchard. (C.) OCYROÉ ( nom mythologique), acal. — Genre de Béroïdes, établi par Sander-Rang pour trois espèces de l'océan Atlantique et de la mer des Antilles. Ce genre est carac- térisé par un corps gélatineux , transparent, vertical, cylindrique, pourvu supérieure- ment de deux lobes latéraux , musculo- membraneux ., bifides, épais, larges, et de deux côles ciliées charnues , avecdeux autres côtes , ciliées sur les bords , entre les lobes. L'ouverture buccale est munie de quatre bras également ciliés. M. deBlainville regarde ce genre comme très voisin de la Callianire hexagone, quoique celle-ci ait des tenta- cules dont les Ocyroés sont privés. Ce der- nier caractère devrait faire placer les Ocy- roés dans la famille des Mnémiides d'Esch- scholtz; toutefois il est bien vraisemblable qu'une étude plus complète de ces Béroïdes et des Callianirides aurait pour résultat la réunion des deux familles. M. Lesson admet le genre de Sander-Rang et en fait sa tribu des Ocyroés , la sixième de la famille des Ré- roïdes. Les Ocyroés, longues de 10 à 20 cen- timètres, sont presque entièrement diapha- nes et très phosphorescentes. (Duj.) OC1ROÉ ( nom mythologique), acal. — Genre de Méduses établi par Péron et Le- sueur pour une espèce ( 0. lineolata) obser- vée par eux sur les côtes de la Terre de With. Ce genre, qui fait partie de la sec- tion des Polystomes dans leur famille des Méduses gastriques , est caractérisé par l'absence de pédoncules et de tentacules, en même temps qu'il présente quatre bouches, quatre ovaires disposés en croix et quatre bras simples confondus à leur base.Lamarck le réunit au genre Cassiopée, Eschscholtz le réunit avec doute aux Rhizostomes, mais M. de Blainville le conserve en lui donnant les caractères suivants : « Le corps hémisphé- rique, festonné à sa circonférence, excavé en dessous ; l'excavation communiquantavec 720 ODA ODO l'extérieur par quatre oriùces-semi-lunaires , formés par rattache de quatre appendices brachidés simples , réunis au centre en un prolongement central court et polyèdre. » M. de Blainville comprend d'ailleurs dans Je genre Ocyroé, en outre de l'espèce de Péron et Lesueur, la Calliopea labiata de Chamisso et Eysenhardt, et la Médusa persea de Fors- kal , qui est un Evagora pour Péron, une Orythia pour Lamarck et un Rhizostome pour Eschscholtz. M. Lesson admet le genre Ocyroé comme il a été établi par Péron et Lesueur avec leur unique espèce , et il le place dans sa tribu des Rhizostomidées ou Méduses polystomes. (Duj.) *OCYS (wxvç, vite), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- ques , tribu des Subulipalpes , proposé par Kirby, et adopté par Curtis, Stephens et La- perte. Le type, l'O. tempestivus Pz., est ori- ginaire d'Allemagne et d'Angleterre. (G.) OCYTHOE (nom mythologique), moll. — Genre de Céphalopodes proposé par Ra- finesque pour un Poulpe qu'il avait ob- servé dans la Méditerranée, et qui est le même que l'Argonaute tiré de sa coquille. Voy. ARGONAUTE. (DUJ.) *OC\TIIOE (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes pectinicornes, tribu des Micrognathides, créé par Laporte de Castel- nau ( Histoire naturelle des An. art. , t. II , p. 179 ) , et qui diffère des Passalus par la massue des antennes, composée de six arti- cles bien plus renflés que dans le genre en question; leurs mandibules sont bifides à l'extrémité. Les types sont les Passalus tri- dens Wied., et emarginatus de F. ; ils pro- viennent des Indes orientales. (C.) ODACANTHA ( o^owç , dent; ocxavOa , épine), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, créé par Fabricius (Systema Eleutheratorum , t. 1, p. 228), et adopté par Dejean (Species général, I, 174). Trois espèces font partie de ce genre ; les 0. mêla- nura F., Senegalensis Lap. , et elongata F. La première est fort rare aux environs de Paris, et se trouve dans presque toute l'Eu- rope ; la seconde est originaire du Sénégal et la troisième de l'Amérique méridionale. Ces Insectes fréquentent les lieux aquatiques , et se trouvent sur les tiges et à la base de certaines plantes et particulièrement des Joncs. (C.) *ODATRIA. rept. — Genre de Lacer- riens, établi par M. Gray. (P. G.) *ODAX. Odax {hêo6;, dent), poiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoptérygiens, famille des Labroïdes, établi par MM. G. Cuvier et \ \. lenciennes (Hist. des Poiss., t. XIV, 29 ' pour des Poissons qui tiennent, par leur organisation , tout à la fois des Labres et des Scares. Ainsi , ils ont le corps et la tête allongés, le museau pointu, les lèvres ren- flées, avec une double lèvre résultant d'un repli de la peau au bord inférieur de l'o- percule, comme dans les Labres; les mâ- choires composées d'une agrégation de pe- tites dents placées au-dessus les unes des autres en quinconce , et soudées en une seule masse de chaque côté comme dans les Scares; mais ils diffèrent des uns et des au- tres par les deux cuillerons formés parleurs dents à l'extrémité de la bouche, et en avant des bourrelets qui terminent les dentures de la mâchoire. Ce genre renferme six espèces qui parais- sent toutes habiter les mers des Indes. Nous citerons , comme espèce type , I'Odax semi- fascié, Odax semifasciatus Cuv. et Val., de couleurs sombres, et long de 25 centimètres environ. (M.) *ODEZIA. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, groupe des Phalé- nites , tribu des Phalénides , établi par M. Boisduval et adopté parDuponchel(CatàJ. méth. des Lépidopt. d'Europe, p. 279). Ce genre ne renferme que 2 espèces : Od. chœ- rophyllaria et tibialaria Boisd. La première est extrêmement commune dans les monta- gnes du département de la Lozère ; sa che- nille vit sur le Cerfeuil sauvage. La seconde espèce est propre à la Gallicie (Russie méri- dionale). (L.) *OD!NA. bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées - Anacardiacées , établi par Roxburgh (Flor. ind., II, 293). Arbres des Indes orientales et de l'Afrique tropi- cale. Voy. térébinthacées. *0D0B;EI\US (tà^oç , seuil ; Gatv» , je marche), mam. — Linné (Syst. nat.f 1735) indique sous ce nom un groupe de Pinni- pèdes. (E. D.) *ODOGENIUS(â<îowç, dent; ymfo», men- ton), ins. — Genre de Coléoptères penta- ODO ODO -21 mères , famille des Carabiques , tribu des Scaritides, créé par Solier ( Annales de la Soc. ent. de France , t. III , p. 664 ) aux dépens de quelques Ditomus de Bonelli et de Dejean , tels que : D. fulvipes Latr., pi- losus Dej., Dama G. , et 0. barbarus Sol. Ce genre diffère du précédent par ses tarses antérieurs , dont les trois premiers sont égaux , courts , transverses et couverts en dessous de poils en brosse assez longs et écartés ; par Tépistome tronqué ou légère- ment échancré dans les deux sexes, et aussi par sa languette. (G.) ODOLLAM, Rheede (Malab., I, 71, t. 39). bot. ph. — Syn. de Cerbera, Linn. ODONATES. Odonata. ras.— Nom donné par Fabricius à un ordre d'Insectes qui cor- respond à la tribu des Libellulines de La- treille, et aux Libelluliens de M. E. Blan- chard. ODONECTIS, Rafin. (in New -York medic. Reposit , 11 , Hex. , V, 350 ). bot. ph. — Syn. de Pogonia, Juss. ODONESTIS. ins. — Genre de Tordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Lasio- campides , établi par Germar et adopté par Duponchel (Catal. rnéth. des Lépidopt. d'Eu- rope, p. 73), qui n'en cite qu'une seule es- pèce, Od. potatoria {Pap. id. Linn.), d'Eu- rope. Sa chenille se nourrit de Graminées et de Roseaux. (L.) ODONIA , Bertolon. ( Lucubr. , 1822, p. 35). bot. ph. — Syn. deGalactia, P. Brow. *OD01\nMEUS, Megerle. ras. —Syn. de Bolboceras, Kirby, Dejean, Mulsant. (C.) ODONTANDRA ( oJouç , dent ; àvvj'p , £poç, homme, ici étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées?, établi par H. B. Kunth ( in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., VII, 228) pour des arbrisseaux origi- naires de la Nouvelle-Grenade. *ODONTARRIIEIVA {bêotç, évident; appvjv, mâle), bot. ph. — Genre delà famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, établi par C. A. Meyer [in Ledebour Flor. ait., III, 58). Arbrisseaux d'Europe et d'Asie. Voy. CRUCIFÈRES. *ODONTELLA (diminutif d'ô^ovç, o'vtoç, dent), bot. cr. — Genre de la famille des Algues Diatomacées , établi par Agardh {Consp. 56), et dont la principale espèce est le Diatoma auritum Lyngb. t. viii. ODONTHALIA, Lyngb. ( 9, t. 3). bot. cr. — Syn. de Rhodomela, Agardh. ODONTIA, Pers. (Disp., 30, t. 4, fig. 6, 7). bot. cr. — Syn. à'Erinaceus, Mich. * *ODONTIA (àcîovToç, denté), ras.— Genre de Tordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Pyralides , établi par Duponchel (Catal, méth. des Lépidopt. d'Europe, p. 205 ) , qui n'y rapporte qu'une seule espèce , Od. den- talis, qu'on trouve en Europe dans les mois de juin et d'août. Sa chenille vit dans les tiges de la Vipérine, d'où elle ne sort que pour se changer en chrysalide entre les feuilles de cette plante. (L.) *ODONTIONOPA (àJovToç, denté ; uovç, pied), ras. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Colaspides, formé par nous et adopté par Dejean ( Catalogue, 3e édit., p. 432). Cinq espèces appartien- nent à ce genre : les 0. rufipes F., dentipes Wied., viridula , proxima Er. , et diffinis Dej. Les deux premières sont de TAfrique australe, les deux suivantes de la Nouvelle- Hollande, et la dernière est originaire du Sénégal. (C.) ODONTITES (Wovç, dent), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées , tribu des Rhinanthées, établi par Haller (Helv., 304). Herbes originaires de l'Europe centrale. Voy. scrophularinées. *ODONTOBIUS (à&nîç, dent; ftfe , Je vis), helm. — M. Roussel de Vauzème, qui a été médecin d'un navire baleinier, a fait, pendant son séjour à bord de ce bâtiment, des recherches intéressantes d'histoire natu- relle. Le Ver auquel il a donné le nom d'O- dontobins Ceti, a été découvert par lui dans l'enduit muqueux des fanons de la Baleine. Il en a donné la description dans la deuxième série des Annales des sciences naturelles , en 1834. Ce Ver, qui n'est encore connu que d'une manière incomplète , a la forme des Nématoïdes : il est blanc, long de 5 à 6 mil- limètres, et enroulé postérieurement; sa bouche est ronde , et entourée de plusieurs aiguillons cornés. (P. G.) *0D0NT0CARFIIA (Wovç, dent; xapyvj, paille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniacées, établi par De Candolle ( Prodr., V, 71 ). Herbes du Chili. Voy. composées. *0D01\T0CARUS (Wovto;, denté; x«- 91 722 ODO ODO pwç , noyau ). ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi parSolier (Ann. de la Soc. entom. de France, t. III , p. 662) dans une révision du genre Ditomus, Bon., Dej. L'auteur l'a formé avec les D. cepha- îotes Dej., et robustus Parr. Le premier est originaire de Barbarie et des environs de Tanger, et le second de la Grèce. (C.) *OW)NTOCERA (àWoç, denté; wépoç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Céram- byeins, créé par Serville (Annales de la Soc. entomol. de Fr., 1833, t. II, p. 546). L'au- teur rapporte à ce genre trois espèces : les 0. vitrea, cylindrica Serv., et gracilis Kl. La première est originaire de Cayenne , et les deux autres proviennent du Brésil. Serville propose d'appliquer aux espèces pouvant rentrer dans la deuxième division le nom (TAcyphoderes. (C.) *ODOi\TOCERA. (ooç, lèvre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cicindéietes , tribu des Cicindélides , créé par Laporte (Revue ent. de Silber., t. Il, p. 34), et formé avec les espèces de la première division du genre Ci- cindela de Dejean. Ce genre est aujourd'hui généralement adopté. Il renferme environ 40 espèces, qui toutes appartiennent a l'A- mérique équinoxiale. Elles fréquentent les boi>, et se tiennent sur les feuilles des ar- bres où elles chassent aux insectes. Nous ci- terons comme en faisant partie: les Cic. bipunclala 01., Cay ennensis , chrysis F., quadrina Chv. , ventralis et distigma Dej. Ces deux dernières rentrent dans la deuxième division qui a été établie dans ce nouveau genre. (C.) *ODONTOCNEMUS , Zoubkofl. ins. — Synonyme ou division du genre Deracan- Ihus de Schœnherr. (C.) ODOftTOCORYNUS ( à;, o'vtoç, dent; yvàQoç, mâchoire), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux, famille des Clupéoïdes, et caractérisé prin- cipalement par des os maxillaires dentelés, terminés en longues pointes mobiles , qui peuvent faire presque un demi-cercle, et porter alors leurs pointes en avant comme des cornes. On n'en connaît qu'une seule espèce : Odont. aiguillonné, Od. mucronalus Lacép., qui vit dans leau salée sur les côtes de la Guiane. Ce poisson n'atteint guère que 16 centimètres de longueur; presque tout son corps présente le vif éclat de l'ar- gent. (M.) ODONTOGNATHIA , DC. (Prodr., VI, 610). BOT, PH. — - Voy. CENTROPHYLLUM, Neck. *ODONTOGNATHUS ( °«/*«, frange ). bot. ph. — Genre de la fa - mille des Composées, tribu des Vernonia- cées, établi par H.-B. Kunth ( in Humb. et, Bonpl. Nov. gen. et spec, IV, 43, t. 319). Arbustes de la vallée de Caracas (Amer, mérid.). Voy. composées. *ODONTOLOPHUS (bSov^, ovro?, dent ; iocpcç, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Cynarées, établi par De Candolle ( Prodr., VI , 579) aux dépens du grand genre Centaurée, L'es- pèce principale est la Centaursa trinervia Steph. *ODONTOMACHUS ( hSovro^-nç , qui combat avec les dents), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides gonatocères , division des Érirhi - rides , créé par Schœnherr (Gênera et sp. Curculion. synonym. , t. 7,2, p. 271). Deux espèces seulement font partie de ce genre: les 0. veslitus et hypocrita Schr. ; elles sont originaires du Port-Natal (Afri- que méridionale), (C.) ODOIMTOMACHUS (voy. l'article précé- dent), ins. — Genre de Tordre des Hyméno- ptères, de la tribu des Formiciens, de la fa- mille des Formicides, groupe des Ponérites, établi par Latreille, et caractérisé principale- ment par une tête en carré très long, très écbancrée en arrière. M. LepelletierdeSaint- Fargeau (Hymen., Suites à Buff.) en décrit trois espèces : Odont. chelifer ( Formica che- lifera Latr. ), hœmatodes (For. hœmatoda Linn., maxillosa Dej., Myrmecia hœmatoda Fab.), et unispinosus (For. unispinosa Latr., Myrmecia id. Fabr.), qui habitent l'Amé- rique méridionale, (L.) *ODONTOMERUS , Kirby. ins. — Syn. de Chrysobothris, Eschscholtz. *ODONTOMUS ( bSovzêç , denté; 3p.; , épaule), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Slernoxes, tribu des J Buprestides , créé par Kirby ( Fauna bo~ reali americana, p. 156) avec deux espèces de l'Amérique septentrionale : les 0. triner- via et proxima de Fauteur. Ce genre pa- raît avoir beaucoup de rapport avec les Chrysobothris d'Eschscholtz , s'il n'est pas toutefois identique. (C.) ODONTOMYIA (5tvPa', flanc), crust. — M. Ernmrieh, dans Leonhard und Dr Broun, Neu. Jahrb. , établit sous ce nom un nouveau genre de Trilobites , dont l'espèce type est VOdontopleura bispinosa. (H. L.) *ODONTOPLEURES. Odontopleuridœ. crust. — M. Emmrich, dans Leonhard und Dr Bronn , Neu. Jahrb. , donne ce nom à une famille de l'ordre des Trilobites , qui renferme les genres Odontopleura, Cryptoli- thus, Harpes, Olenus , Remopleurides et AgnosLus. (H. L.) OD0NTOPTERA ( âcîous , dent; *tc>ov, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Cynarées , établi par Cassini ( in Dict. se. nal. , XXV, 270 ; XXIX, 456 ; XXXV, 396 ) , et rapporté gé- néralement au genre Arctotis de Gaertner. La principale espèce de ce genre est VArclotis sulphurea Gœrtn. ODONTOPTERIS , Berhn. bot. cr. — Syn. de Lygodium, Swartz. ODONTOPTERIS ( è&uç , o'vtoç , dent ; it-ïipic, fougère), bot. foss.— -Genre de Fou- gères fossiles, établi par M. Ad. Brongniart (Prodr., 60) qui le décrit ainsi : Fronde bipinnée; pinnules adhérentes au rachis par leur base, qui n'est nullement rétrécie ; nervures simples ou dichotomes , toutes égales, naissant du rachis; point de ner- vure moyenne distincte. M. Ad. Brongniart cite cinq espèces de ce genre ( Odont. crenulata, Brardii, minor, obtusa , Schlotheimii ) , qui appartiennent toutes aux terrains houillers. (J.) *ODONTOPUS, Say. ins. —Syn. de Prionomerus, Schœnherr. (C.) *OBONTOPUS ( hSovxSç , denté; woûç, pied), ins, — Genre de Coléoptères hétéro- raères , famille des Mélasomes , tribu des Ténébrionites , établi par Silbermann (jRe- vue Enl. de Silb. , t. I, p. 1 , 3 , 4 , 5 ) , et adopté par Hope {Coleopterisl's manual, 3, 1840, p. 126). L'auteur comprend trois j espèces dans ce genre : les 0. chalybeus i Linn., Fab. ( speciosus Dej. ) , cupreus F., s {violaceus Silb.), costatus Silb., (splendidus Dej. ). Ces Insectes se trouvent aussi bien sur la côte de Guinée qu'au Sénégal. Dejean (Catalogue, 3e édit. ) a fait des deux pre- mières espèces son genre Pezodontus, et de la troisième, celui Iphicerus. (C.) *ODONTOPUS (Wov'ç, o'vroç, dent; 7rovç, pied), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroptères, section des Géoco- vises , groupe des Pyrrhocorides, établi par al. Laporte de Castelnau (Am. et Serv., Hé- miptères , Suites à Buffon ) aux dépens des Pyrrhocores. Ce genre ne renferme que 2 es- pèces : Od. sexpunctatus , du Sénégal ; et Od. sanguinolens, du Bengale. (L.) ODONTORAMPHES. Odontoramphi. ois. — Nom donné par M. Duméril à une famille de l'ordre des Passereaux, et qui comprend les genres Calao, Momot et Pbytotome. *0D0NT0RI1INA (WovtSç, denté; pt'v, nez), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles , créé par Bur- meis ter ( Handbuch der Entomologie), et adopté par Schaum ( Annal, de la Soc. ent. de Fr., 2e sér., t. III, 1845, p. 45). Deux espèces sont comprises dans ce genre; les 0. hispida 01., et pubescens F. Leur patrie est le cap de Bonne-Espérance. (C.) *ODONTORHINUS (è tarse), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroptères, section des Géoco- rises , groupe des Pachycorides , établi par M. Laportë de Castelnau , qui n'y rapporte que 2 espèces: Od. grammicus Linn. (Ci- mex id. Linn. , C. purpureo-lineatus Ross. , Tetyra grammica Fabr. , Bellocoris purpu- reo-lineatus Habn , Pachycoris grammicus Burm.) ; et Od. caudatus Kl. {Pachycoris id. KL, Bellocoris id. H. Schœff., Od. producta Spix ). Elles habitent toutes deux l'Eu- rope méridionale et l'Afrique septentrio- nale. (L.) *ODOI\TOTIIRIPS (SJoiîç, o'vtoç;, dent; Thrips, nom de genre), ins. — Genre de l'or- dre des Hémiptères homoptères, famille des Térébrans, établi par MM. Amyot et Serville aux dépens des Thrips. Voy. ce mot. (L.) *ODONTOTRlCHUM(o^ouç,ovToç,dent; 0pî£, Tpfx°Çi poil), bot. ph. — Genre de la famille des Composées ( tribu incertaine ) , établi par Zuccarini (Plant, nov., fasc, i. 311). Herbes du Mexique. *ODONTRIA (âJows, dent; rpla, trois ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages , créé par A. White (Tr. zool. Jour, of the Voy. Erebus and Ter- ror, 1846, p. 10 , pi. 2 , fig. 5), avec trois espèces de la Nouvelle-Zélande; les 0. striata , xanthosticta , et cinnamomea de l'auteur. (C.) *OBOPETA. ARACH—Genre d'Arachnides qui a été établi par M. Heyden dans le jour- nal VIsis, mais dont les caractères n'ont ja- mais été publiés; du reste, c'est, nous croyons, au genre des Trombidium qu'il faut rapporter cette nouvelle coupe générique» Voy. trombidium. (H. L.) ODORAT, physiol. —Nom donné au sens destiné à la perception des odeurs. Voy. nez. ODORBRION, Gesn. ois. — Syn. de Ros- signol. Voy, SYLVIE. ODOSTEMON , Rafin. (in Americ. Monthl. magaz.,, 1819, p. 192). bot. ph. — Syn. de Mahonia, Nutt. ODYNÈRE. Odynerus ( hSvwoSç , désa- gréable), ins. — Genre de l'ordre des Hy- ménoptères, tribu des Euméniens, famille des Euménides, groupe des Odynérites, établi par Latreille aux dépens des Vespa. Les principaux caractères de ce genre sont : Corps ovalaire; mâchoires et lèvres cour- tes; palpes maxillaires et labiaux composés de quatre articles, presque glabres; tho- rax ovalaire ; ailes ayant une cellule ra- diale et trois cellules cubitales; pattes de moyenne longueur ; abdomen coni - ova- laire, avec le second segment plus large que le premier. Les espèces de ce genre sont très nom- breuses, et la plupart se trouvent en Eu- rope. Ce sont des Insectes de taille moyenne, noirs, avec quelques taches et bandes jaunes. Réaumur, Wesmaël , Audouin, MM. Léon Dufour et Schuckard ont publié, sur ces Insectes, des observations pleines d'intérêt. Nous allons , d'après M. Blanchard ( Hisl. des Insectes, édit. Firmin Didot), donner quelques détails sur les mœurs très intéres- santes de plusieurs espèces de ce genre. 1. Odynère a pattes épineuses, Odynerus spinipes (Vespa spinipes Linn., §-fasciala Fab. , Guêpe solitaire de Réaumur). 11 est ■26 ODY ODY noir, avec les palpes, le labre, les mandi- bules, l'extrémité du chaperon , une petite tache derrière chaque antenne et une autre derrière chaque œil , les huit premiers arti- cles des antennes, le prothorax et les para- ptères, jaunes, ainsi que les pattes. Celles-ci ont, en outre, des bandes et une tache sur les jambes de couleur noire ; chaque anneau de l'abdomen est bordé de jaune. Cet Odynère se trouve en France et dans une grande partie de l'Europe. Il pratique dans le sable ou dans les murailles un trou profond de quelques pouces , à l'ouverture duquel il élève un tuyau d'abord droit, en- suite recourbé, et composé d'une pâte ter- reuse en gros filets contournés. Après ce travail, il entasse dans la cellule intérieure huit à douze petites larves vertes et apodes, toutes du même âge ; il les pose par lits les unes au-dessus des autres, et après avoir pondu un œuf près de cette provision , il bouche le trou et détruit l'échafaudage qu'il a construit. Cette observation faite depui longtemps par Réaumur a été complétée par Audouin, qui a reconnu que chaque ou- verture ne correspond pas seulement à un seul tube, comme Réaumur semblait le croire, mais qu'un trou servait ordinaire- ment d'orifice à deux ou trois tubes , et qu'alors il y a économie de temps et de peine pour l'Insecte , puisque , après avoir approvisionné ses œufs, il n'a plus qu'une seule ouverture à fermer pour plusieurs larves. Audouin , ayant examiné quelques uns de ces Odynères au moment où ils ap- provisonnaient leurs nids, les vit aller cher- cher, dans un champ de luzerne voisin , de petites larves vertes parvenues à leur plus haut degré d'accroissement. Il recueillit plusieurs de ces larves, dont quelques unes se métamorphosaient en nymphes. Peu de jours après, il vit éclore l'Insecte parfait, c'était le Phytonome variable ( Phytonomus variabilis ) , petit Insecte de la famille des Curculionides. L'Odynère ayant filé son co- con dans sa cellule, le 26 juin, ne se trans- forma en nymphe que le 21 mai de l'année suivante, et demeura encore dans cet état durant quatorze jours avant de se méta- morphoser en Insecte parfait. 2. Odynère de Réaumur, Odynerus Reau- murii L. Duf. Corps noir dans les deux sexes, ayant, dans le mâle, les parties de la bouche, la face, un pointentre les antennes, la partie inférieure de celles-ci, une bande transversale sur le prolhorax, une ligne sur l'écusson, un point à l'insertion des ailes, et les paraptères, jaunes; les pattes ayant la base des cuisses noire, leur extrémité j.iune ainsi que les jambes, les tarses roux; l'ab- domen ayant cinq bandes transversales jaunes; les antennes sont enroulées à leur extrémité. La femelle diffère du mâle par les an- tennes renflées à l'extrémité, n'ayant de jaune que la partie inférieure de son pre- mier segment, et par l'abdomen qui n'a que quatre bandes. Voici quelques uns des détails rapportés par M. Léon Dufour (Ann. des se. nat. , t. XI , janvier 1839 ) à l'égard de cet In- secte : « Depuis plusieurs années, j'avais remar- qué aux environs de Saint-Sever, dans le département des Landes, des terrasses argi- leuses dont le revers méridional était tout criblé de trous d'Odynères. Chaque prin- temps , j'allais par un beau soleil payer un tribu d'admiration aux habiles ouvriers de ces habitations souterraines et de ces tuyaux extérieurs de terre guillochée si parfaite- ment semblables à ceux décrits par Réau- mur. Pendant le cours du mois de mai 1 838, j'ai voulu poursuivre mes recherches com- paratives : j'ai isolé le domicile de TOdy- nère; j'ai soumis à l'examen le plus atten- tif, le plus scrupuleux, et la larve, et les provisions de bouche, et les manœuvres de la vigilante mère; j'ai surpris, saisi celle-ci, tenant entre ses mandibules , sans la bles- ser, une petite chenille verte; j'ai trouvé dans chaque conduit ou dans chaque nid une larve approvisionnée d'une brochée de dix à douze de ces chenilles vivantes, toutes vertes avec un liséré longitudinal de chaque côté. A l'exemple de Réaumur, j'ai été cu- rieux d'élever moi même des larves d'Ody- nères sous mes yeux. J'en ai placé de très jeunes, isolément, dans des tubes de verre; je leur ai donné à chacune une douzaine de chenilles prises dans les nids de la terrasse. J'assistais quotidiennement à leurs repas ; je les voyais manger avec voracité, grandir à vue d'oeil. Au bout de deux semaines, elles avaient acquis tout leur développement comme larves ; elles demeuraient alors près- ODY ODY 727 que immobiles au-dessus du tas des dé- pouilles de leurs victimes, occupées a revêtir de soie leur domaine, » L'œuf, dont n'a pas parlé Réaumur, et que M. Léon Dufour a trouvé dans les nids les plus récents, est oblong, cylindrique, obtus; et d'un jaune assez vif. 3. Odynère rubicole , Odynerus rubicola L. Duf. Cette espèce paraît très voisine des deux précédentes; elle en diffère principa- lernent par les cuisses intermédiaires du mâle dépourvues d'épines; par le chaperon ayant une ligne arquée , jaune dans la fe- melle; le thorax présente à sa partie anté- rieure une bande transversale , un point humerai et deux points sur l'écusson jaunes ainsi que les paraptères; les ailes sont en- fumées à leur extrémité; les pattes ont l'extrémité des cuisses, les jambes et les tarses jaunes ; l'abdomen offre six bandes transversales, linéaires, dans le mâle, cinq seulement dans la femelle. Les mœurs de cette espèce diffèrent un peu de celles des précédentes. Cet Odynère choisit, pour construire son nid, une tige sèche lie ronce; il ne prend jamais celle qui est perpendiculaire au sol , et dont Textié- mité est dirigée en ligne droite vers le ciel, mais celle qui est horizontale ou inclinée vers la terre, assez grosse et assez dure pour supporter les coques qu'elle est destinée à recevoir. L'Insecte la creuse d'abord à la profondeur de quelques pouces, en enlevant successivement la moelle qui la remplit; il va chercher ensuite des matériaux pour construire à l'intérieur des coques, au nom- bre de deux, trois, quatre ou cinq; quel- quefois ce nombre s'élève jusqu'à dix, toutes placées a environ deux lignes de distance les unes des autres. Ces loges, formées par une terre bien pétrie, mêlée à des grains de sable et à quelques fragments de moelle de ronce, sont de couleur brune ou d'un gris sale, ayant 6 à 7 ligues de long sur 3 de largeur , et placées à la file les unes des autres; dans l'intervalle qui existe entre Chacune d'elles, on trouve de la moelle en- las-ee. Lorsque les larves ont atteint tonte leur croissance, elles sécrètent une malien; soyeuse blanchâtre, dont elles garnissent les parois internes de leurs coques. La partie supérieure de celles-ci , qui correspond à la tête de la larve ou de la nymphe , est tron- quée et fermée par un diaphragme fait d'une étoffe soyeuse, analogue à celle qui garnit les parois internes. Ce diaphragme ou couvercle, tendu fortement et débordé par un prolongement du tube terreux, est surtout remarquable en ce qu'il est com- posé de deux tuniques séparées par une cou- che de moelle de ronce très serrée. Le femelle de cette espèce approvisionne son nid comme les espèces précédentes; la larve acquiert tout son développement lors- qu'elle a consommé toutes ses provisions. C'est à ce moment qu'elle tapisse sa coque et construit son couvercle pour s'enfermer hermétiquement. Ces larves ne mettent pas plus d'une douzaine de jours pour acquérir toute leur croissance; mais ensuite elles res- tent dans un état complet d'engourdissement pendant dix à onze mois, c'est-à-dire jus- qu'à la fin d'avril ou au commencement de mai de l'année qui a suivi la ponte des œufs, époque à laquelle on trouve des nym- phes qui éclosent à la fin de mai ou au com- mencement de juin. M. Léon Dufour a mentionné un fait bien digne de remarque, c'est la manière dont s'effectue la sortie des Insectes parfaits, qui doivent tous quitter leur retraite par l'extrémité supérieure de la tige. Les coques sont toutes placées les unes au-dessus des autres: si un Insecte parfait d'une des loges inférieures venait à éclore le premier, il dé- truirait, tous les autres sur son passage; mais il en est autrement : c'est l'Insecte renfermé dans la coque placée près de l'ex- trémité de la tige, c'est à-dire dans la der- nière construite, qui doit sortir le premier, et frayer le chemin au second , qui en fera autant pour le troisième, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Telles sont les espèces les plus curieuses du genre Odynère; il en existe encore beau- coup d'autres, mais dont les habitudes dif- férent fort peu de celles des espèces dont nous venons de faire l'histoire (Odyn. cogna- tus, oitilofie, crassieornis, parietum, etc.). Les Odynères «>nt pour ennemis quelques espèces de Diptères, qui viennent déposer leurs œufs dans leurs nids construits si la- borieusement, et dont les larves vivent aux dépens des provisions amassées par les Ody- nères. Dans ce cas, les larves de ces der- niers viennent ainsi à périr de faim. (L.) '23 Oï'CÏ OECO *ODYNERITES. Odynerites. ins. -Groupe de la famille des Euménides, de la tribu des Eurnéniens, dans Tordre des Hyménoptères, et dont les principaux caractères sont : Lèvre ayant quatre points glanduleux à l'extré- mité, et trilobée, avec le lobe du milieu plus grand et biGde. Abdomen à peine pédicule. Les genres compris dans ce groupe sont ceux des Odynères et des Ptérochiles. Voy. ces mots. (L.) *OECATCTIIUS (oîxoç, demeure; âv&oç, fleur), ins. — Genre de Tordre des Ortho- ptères, tribu des Grylliens, famille des Gryl- lides, établi par Audinct-Serville {Orthoptè- res , Suites à Buffon) aux dépens des Gryl- lus. On en connaît trois espèces : OEcant. pellucens ( Gryllus id. Scop. , Gr. italiens Oliv. , Acheta italica Fab. ), d'Italie et du midi de la France; OEcant. niveus (Gryllus niveus Deg. , Oliv.), de l'Amérique septen- trionale ; et OEcant. rufescens , de Bom- bay. (L.) *OECEOCLADES(oixfov, petite demeure; xWo; , rameau), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Lindley (in Bot. reg., n. 1522; Orchid., 235). Herbes des Indes, de l'Amé- rique et de l'Afrique tropicale. Voy. orchi- dées. *OECHMEA , Juss. ( in Jeaume St-Hil. exposit. fam., I, 103). bot. ph. — Syn. (TJEchmea , Ruiz et Pav. *0EC1STES (oc'xtaryîç , qui bâtit), infus., syst. — Genre proposé par M. Ehrenberg pour un Systolide ou Rotateur (OEc. hyalinus), long de sept à huit dixièmes de millimètres, et qui nous paraît devoir être réuni au genre Ptygura, dont il diffère par une enveloppe gélatineuse, particulière, en forme de tube pour chaque individu , et par la présence de deux points rouges pris pour des yeux. Le corps est campanule, oblong, porté par un pédicule plus ou moins épais, et terminé par un limbe cilié, arrondi. (Duj.) *OECISTINA. infus. , syst.— Famille de Systolides ou Rotateurs, établie par M. Eh- renberg dans la section des Holotroques de sa division des Monotroques, c'est-à-dire ayant le limbe cilié ou organe rotatoire simple et entier. Les CEcistina sont les Ho- lotroques cuirassés ou plutôt enveloppés, tandis que les Ichthydina sont les Holotro- ques nus : mais cette différence nous paraît peu importante, car l'enveloppe est simple- ment une sécrétion gélatineuse amorphe , qui n'est pas toujours aperçue quand elle n'est pas souillée de matières terreuses. Cette famille contient les deux genres : OEcisles et Conochilus , qui diffèrent parce que le dernier présente des individus réu- nis en amas globuleux dans une enveloppe ou sécrétion commune , tandis que les OEcistes sont isolés chacun dans une enve- loppe particulière. (Duj.) GECODOMA(ocxo- T * Vh /«*>. & " ° '4. * * 4JK w'éft' •4É&,^p^ »nftv xst> ferf *»À *JSM Birf:*2*'j •^^^7^ *J WfV^ %'«e ■ U D' / OF OTTAWA COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C 333 06 08 12 19 04 2