ïM*fe F -W VÊÈ*A ^^-«&'£ N^ g :■* ^HHK2ft'Vfl * "^'«K- • .#VW^ .A.^^'^^-'J y ,JK cm ? REFERENCE/CONSULTAT.ON ••. •:-•*.. -.-.'V^wotCe onsu,té *< :■*£*?* IU ^Hk^t *c*m A^5^«-, i£ .«&.* ^ mu ■M: .&*• 'ô^». »|f. ^;>7 33^ *.%s. Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from University of Toronto http://archive.org/details/dictionnaireun10orbi DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. V TOME DIXIEME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoologie générale, AuatoBuie, Physiologie*. Tératologie et Antliropologie. MM. CASIMIR BROUSSAIS, # , D. M. .professeur à l'hô- pital militaire du Val-de-Grâce. DUPONCHELfils, #, méd. de l'École polvtechniq. DUVERNOY, #, D.-M., membre de l'Institut, pro- fesseur au Collège de France, etc. MTLNE EDWARDS, O. #, D.-M., memb. de Tins. FLOURENS, C. $fc, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S.-IIIT.AIRE.O. #, D.-M., membre de l'Institut, in*p. géner de l'Université, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle , etc. DE ÎIUMI'.OI.DT (le l.aron Alexandre), C. #, mem- bre de l'Institut de France, de l'Académie royale de Berlin , etc. MARTIN SAINT-ANGE, O. %, D. M. . membre de plusieurs sociétés savantes. Mammifères et Oiseaux. ISIDORE GEOFFROY S.-IIILAIRE, O. %, D.-M. membre de l'Instilul, etc. BATJDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pbilomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de Fiance. DE LAF11ESNAYE, membre de plusieurs soc. sav, LAUR1LLARI), $£, membre de plusieurs sociétés savantes. DE QUATREFAGES, î£, docteur en médecine. etc. ROULIN, membre de la Société pbilomatique, etc. Reptiles et Poissons. BIIÎRON, $«, professeur d'histoire naturelle VALENCIENNES, #, membre de l'Institut, profes- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DESHAYES, £}£, membre de plusieurs sociétés sav. VALENCIENNES, efc , membre de l'Insiilut, etc. ALCIDE D'ORBIGNY, O. #, membre de la Société pbilomatique, etc. Articules. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustace's, Cinhopodes, Anne'lides, Helmintbides, Systolides.) AUDOUIN, %:, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sav. BOITARD, #, auteur déplus, ouvrages d'hist. nat. RRULLÉ, $fc,prof. à la faculté des scierie, de Dijon. CHEVROLAT DESMAREST. France. ocietés savant, entomolog. de DUJ ARDI N , ^5 , professeur d'histoire naturelle DU PONCIIEL,$fc, membre de plusieurs sociétéssav. LUCAS, membre de h» Société entomologique. GERVAIS, professeur d'histoire naturelle, membre de la Société pbilomatique. MILNE EDWARDS , O. #, D.-M. , membre de l'Institut, profess.-admiuist. au Muséum d'histoire naturelle, etc. Zoopliytes ou Rayonnes. (Ecliinodcrmes, Aculèphes, Foraminifèi es, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) de la Société ALCIYE D'ORBIGNY, 0. #, meml pbilomatique de France, etc. DUJARDIN,^, professeur .l'histoire naturelle, etc. MILNE EDWARDS,0.^,D.-M., mem.del,Inst.,etc. ÎSotanique. DE BREBISSON, membre de plusieurs sociétés sa- vantes. RB0NGN1ART, 0. #, D.-M., membre de l'Inst., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECAISXE, #, membre de l'Institut. DUCHARTRE , professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pbilomatique, etc. DE JUSS1EU, O. #, D.-M., membre dePInst.. pro- fesseur-administr. au Muséum d'histoire naturelle LÉVE1LLÉ, D.-M., memb.de la Société pbilomatiq, MONTAGNE, #, D.-M., .ue.mb. de la Soc. phil., etc. RICHARD, #, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur à la Faculté de médecine. SI'ACII, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relle. Géologie , Minéralogie. CORDIER , C. % , membre de l'Institut , prof.-adm. au Muséum d'histoire naturel!)', etc. DELAFOSSE, îfc, professeur de minéralogie à la Faculté «les sciences, etc. t DESNOYERS, #, I il.liothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sa?. ÉLIE DE BEAUMONT.O. #, membre del'Institut, profes. au Collège de France, insp. gén. des mines. CH. D'ORBIGNY, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, #, membre del'Institut, profes. de géologieà la Faculté des sciences, etc. Chimie, Physique et Astronomie. ARAGO , C. ^5, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences , etc. BECOIJEREL.O. ^, membre de l'Institut, profess.- admiu strateur au Muséum d'hist lire naturelle, etc. DUMAS, C. #, D.-M., membre ie l'Inst., prof, de cbim. àla fac. de méd. et àlafac. des scienc.,etc. PELOUZE , ïfe , membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PEL1IER, membre de plusieurs sociétés sa*an- RIVIÈRE, îjfc, professeur de sciences physiques. Paris. — mpriraerie de L. Martinet, rue Mignon. 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les OEuvres complètes de Buffon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LA NATURE l'Étymologie et la Définition des Noms scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture , à la médecine, aux arts industriels, etc. PAR MM. ARAGO, AUDOUIN, RAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECATSNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYERE. DUCHARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ELLE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MTLNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, d'un magnifique Atlas de '£88 planches gravées sur acier tome m$ipi$.;* ; . ? PARIS CHEZ LES ÉDITEURS, L. HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 ^Quartier de l'Ecole-de-Médecine) 1861 gsMS 'MM! DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle ils appartiennent.) Acal. . . . Acalèphes. smsts. Mam. . . . Mammifères. Anal. . . . Anatomie. Mém. . . . Mémoire. Ann. . . . Annales. Méléor. . . Météorologie. Annél . . . Annélides. Min Minéralogie. Arach . . Arachnides. Moll .... Mollusques. A sir. . . Astronomie. Myriap. . . Myriapode. Dot . . . Botanique. Ois Oiseaux. Bot. cr. . Botanique cryptogami- Paléont. . . Paléontologie. Bot. p/i^i-, que. Ph.ou Phan. Phanérogame, ou pha- .. Botanique phanéroga- nérogamie. i inique. Phys .... Physique. Bull . . . 1 Bulletin. Physiol. . . Physiologie. Chim. . * . Chimie. PI Planche. . Cirrhopodes. Poiss. . . . Poissons. Crust. . . . Crustacés. Polyp. . . . Polypes, Polypiers. Échin . . . Echinodermes. Rad Badiaires. Fig. . . . . Figure. Bept Reptiles. Foramin . . Foraminifèrcs. Spong. . . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. SysiU. . . . Systolides. G- ou g. . Genre. Syn ou S'iJ/imi. Synonyme. Géol. . . . Géologie. . Térat. . . . Tératologie. llelm. . . . IlelmikHhiùts. V. ifjii Vqy.] ." Voye!?-' '.. ; „', FJist. nat. . Histoire naturelle. Vuïg. .#«< . Vulgaire. In fus. . . . Infusoires. Zool. ■. e<-te & Zoologie. Ins. . . . . Insectes. 7oo;»n. . . . Zoopv,yies. 11116 DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE *PHORODESI\IA (yopoç , qui porte ; Ssa- /*», lien), ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes , de la tribu des Pha- lénites, établi par M. Boisduval {Index meth. Lepidopt. ) aux dépens des Hemithea, et adopté par Duponchel, qui le caractérise par ses palpes droits, épais, squameux, dépassant le chaperon , avec leur dernier article nu et cylindrique. On ne place que deux espèces dans ce genre ; le P, sma- ragdaria Fabr. , d'Allemagne et de Hon- grie, et le P. bajularia de V. (P. diclaria Fabr.), de France. (E. D.) *PHORQLE. Phorcus (?oPxo5, blan- châtre), crust. — C'est un genre de l'ordre des Amphipodes, établi par M. Milne Ed- wards , et rangé par ce savant dans sa fa- mille des Hypérines, et dans sa tribu des Hypérines ordinaires. Le Crustacé sur le- quel ce genre a été établi est assez voisin des Hypéries (voy. ce mot), mais s'en dis- tingue par la conformation des antennes et des pattes. Les antennes sont courtes , un peu renflées vers le milieu. Les antennes de la seconde paire sont , au contraire , rudi- mentaires, sétiformes et composées de trois articles. Aucune des pattes n'est préhensile, ni pourvue d'une dilatation en forme de main ; celles des quatre premières paires sont cylindriques et terminées par un ongle assez fort. Les pattes de la cinquième paire sont extrêmement longues, filiformes et trop faibles pour servir à la locomotion ; celles de la sixième paire sont encore plus lon- gues , mais très fortes; et celles de la sep- tième paire sont filiformes et presque rudi- mentaires. La seule espèce connue dans ce genre est z. x. le Phorque de Reynaud , Phorcus Reynaudii Edw. (Hist. nat. des Crust., t. III, fig. 79). Cette espèce a été trouvée dans l'océan In- dien. (H. L.) PHORUS. moll. — Dénomination géné- rique proposée par Montfort pour le Trcchus agglutinans. (Duj.) *PHOSANTHUS , Rafin. (m Annal, gen. se. phys., VI, 82). bot. ph.— Syn. d'isertia, Schreb. *PHOSPHAENUS (?£;, lumière; y*'v», montrer), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, de la famille des Malacodermeset de la tribu des Lampyrides, créé par Delaporte ( Annales de la Soc. ent. de Fr. , t. 2, p. 144), et qui a pour type le P. hemiptera (Lampyris) F., espèce unique , propre à l'Europe et qu'on trouve quelque- fois aux environs de Paris. Le mâle et la femelle sont aptères et de couleur noire ; leurs élytres sont courtes. Ils répandent une faible lumière phosphorescente par les derniers segments de l'abdomen. La larve a aussi cette faculté. (C.) PHOSPHATES, chim. — L'Acide phos- phorique se combine en un grand nombre de proportions avec les bases, et produit des sels isomorphes avec les arséniates qui leur correspondent par leur composition. On rencontre dans la nature des Phos- phates à bases de Chaux, de Plomb, de Fer, de Cuivre, de Manganèse, d'Urane, de Chaux, de Soude, de Potasse, d'Ammo- niaque et de Magnésie. Il existe trois sortes d'Acide phosphorique ayant la même composition, mais présentant des propriétés chimiques très différentes : 1" L'Acide phosphorique tri-basique, se PIIO PHO Il ne s'unit pas directement avec l'Hydro- gène, mais on connaît cependant trois Phos- phures d'Hydrogène bien distincts , savoir : Un gaz H3p/i, un liquide incolore P/i H2 et un solide jaune-orangé P/i2 H. La plus petite quantité de Phosphure d'Hy- drogène liquide suffît pour rendre spontané- ment inflammable au contact de l'air le gaz hydrogène phosphore, l'Hydrogène , le Cya- nogène, l'oxyde de Carbone, le Carbure hy- drogéné, etc. Le Chlore produit directement avec le Phosphore deux composés. Le premier P/i d3 ou Protochlorure de Phosphore correspond à l'acide phosphoreux.il sedécomposedans l'eau en cet acide et en acide chlorhydrique, selon l'équation:CZ3P/i-f-3Ho=3Hd -f P/io3. Le second (Perchlorure de Phosphore=p/ici5) correspond à l'acide phosphorique. 11 forme, en agissant sur l'eau, de l'acide phosphorique et de l'acide chlorhydrique (ph cl5 -j- 5 Ho = p/io5-f-5dH). Le Phosphore s'unitdirectementàun grand nombre demétaux,et tend, en général, à les rendre cassants. Ainsi une petite quantité de ce métalloïde blanchit le cuivre et lui enlève sa ductilité. Un ou deux millièmes de Phosphore suffîsent pour communiquer au meilleur fer la propriété de se briser par le choc. Le Phosphore entre en fusion à 43°, et en ébullition à 270°. Le poids spécifique de sa vapeur est de 4,326. C'est à M. Dumas qu'on en doit la détermination. Le Phosphore du commerce est toujours amorphe. Cependant, avec des précautions particulières, on peut, d'après M.Mitscher- lich, le faire cristalliser. La forme qu'il af- fecte est celle d'un dodécaèdre rhomboïdal. Le Phosphore est insoluble dans l'eau, maissolutye dans plusieurs huiles essentiel- les, dans les huiles fixes et dans l'éthersul- furique. C'est un corps qu'on ne doit ma- nier que sous l'eau et avec les plus grandes précautions. Il suffit d'un léger frottement pour l'enflammer. Les brûlures faites par le Phosphore sont très douloureuses et se gué- rissent lentement. Les usages du Phosphore sont bornés; ce- pendant, depuis quelques années, la fabri- cation des allumettes dites allemandes en consomme de grandes quantités. Ces allu- mettes consistent en petits morceaux de bois sec, soufrés comme les allumettes simples» puis enduits d'une pâte formée de chlorateda potasse , de résine et de Phosphore en pou- dre. Lorsque la pâte est sèche, on la re- couvre d'un vernis gommeux pour la pré- server de l'action de l'air. Pour obtenir le Phosphore en poudre, on le fond ordinairement dans un flacon avec de l'eau, et on l'agite jusqu'à ce qu'il se soit entièrement solidifié. Il se réduit ainsi en particules très ténues. On a essayé l'usage interne du Phosphore, mais on a renoncé à son emploi qui est très dangereux. On a aussi proposé de cautériser la peau avec du Phosphore, en guise de moxa, en y mettant le feu; mais on a dû renoncer également à cet usage, à cause des dangers auxquels il pourrait donner lieu. Dans les laboratoires, le Phosphore est fréquemment employé à la préparation de l'acide phosphorique, des Phosphures d'Hy- drogène, des chlorures de Phosphore, etc. On s'en sert aussi dans l'analyse des gaz pour absorber l'oxygène et déterminer sa propor- tion. La découverte du Phosphore est due à Brandt; mais ce chimiste ne la rendit pas publique. Aussi en reporte-t-on l'honneur à Kûnckel, chimiste allemand, qui fit connaî- tre, en 1676, les moyens à l'aide desquels il était parvenu à le retirer de l'urine. Gahn signala le premier le Phosphore dans les os, en 1769, et, de concert avec Scheele, il publia un procédé très remarquable pour en retirer le Phosphore. C'est ce procédé légèrement modifié qu'on suit encore aujourd'hui dans les usines pour la fabrication industrielle du Phosphore. La valeur vénale de ce corps, qui était excessive il y a un siècle, est maintenant très minime. On le trouve dans le commerce à 7 ou 8 fr. le kilogr. (Pelouze.) PHOSPHORITE. min. — Nom donné par Werner à la Chaux sulfatée terreuse. PHOSPHOROCALCITE. min. — Syn. de Cuivre phosphaté vert émeraude. Voy. CUIVRE. PHOSPHUGA (w, fuir), ins. — Famille de Coléoptères hétéromères, établie par Dumé- ril ( Zoologie analytique) , avec ces carac- tères : Élytres dures, soudées, sans ailes. Cette famille se compose des genres Blaps , Pimelia, Eurychora , Akis , Scaurusy Sepi- dium , Erodius , Zophosis et Tagenia. Elle correspond en partie aux Mélasomes de La- treille (moins les Ténébrionites) et auxCo- laptérides de Solier. (C.) *PHOTURIS, Dejean (Cat., 3e édit., p. 116). ins. — Synonyme de Telephoroïdes, de Laporte. (C.) *PnOXICHILÏDIUM ((po£oç, pointu; X'-7-"'0* » lèvre), crust. — Genre de l'ordre des Aranéiformes , établi par M. Milne Ed- wards. Ce genre, préalablement créé par Johnston sous le nom d'Orythia , nom qui, «tant déjà employé pour un autre genre de Crustacés, n'a pu être conservé, corres- pond à peu près au genre Phoxichilus (voy . ce mot), tel que Lamarck l'a décrit, mais non tel que Latreille l'a classé. Il se com- pose de Pychnogonides pourvus de pattes- mâchoires non palpifères, dont le premier article du thorax est très court, et ne cons- titue pas une espèce de cou entre la tête et l'origine des pattes antérieures. M. Johnston ajoute aussi que les pattes accessoires de la femelle ne se composent que de cinq articles, caractère que M. Milne Edwards n'a pu vé- rifier, n'ayant eu occasion d'étudier que des individus mâles. Quoi qu'il en soit, il se- rait peut-être mieux de ne pas séparer géné- riquement ces animaux des Pallènes (voy. ce mot). La seule espèce connue dans ce singu- lier genre est le Phoxichilidium coccineum Edw. (Hist. nat. des Crust. , t. III, p. 536, n° 1). Cette espèce habite les côtes de la Manche et d'Angleterre. (H. L.) PnOXICniLUS (£ooy> , pointu; x^Xeç , lèvre), crust. — Genre de l'ordre des Ara- néiformes , établi par Latreille aux dépens des Phalangium de Montagu , et adopté par tous les carcinologistes. Le genre des Phoxichilus de Latreille établit le passage entre les Pychnogonum (voy. ce mot) et les genres Pallene et Nymphon (voy. ces mots) ; »l se rapproche de ceux-ci par la conforma- tion générale du corps , et ressemble aux premiers par l'absence des pattes-mâchoires. Les pattes sont grêles , et les pattes acces- soires de la femelle sont composées de sept articles. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre : c'est le Phoxichile épineux , Phoxichilus spinosus Mont., Linn. ( Trans., (t. IX, p. 100, pi. 5, fig. 7). Cette espèce habite les côtes de Bretagne. (H. L.) *PHOXOPTERYX (>î, tête), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens, famille des Siluroïdes, établi par Agassiz, et adopté par PHR PHR il M. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. XV, p. 2), qui le décrivent ainsi : Rayons osseux incomplets , enchâssés dans le bord supérieur de la nageoire adipeuse. La tête , aplatie, a un casque osseux profon- dément ciselé, et un bouclier élargi en ovale transverse, au-devant du premier rayon épineux de la dorsale. Les rayons branchios- tèges sont au nombre de neuf. La bouche est garnie de six filets. On n'en connaît qu'une seule espèce , Phractocephalus hemiliopterus Àgass. (Sira- i-aa bicolor Spix), de la Colombie. (M.) PHRAGMIDIUM («, cloison ; ISfa , forme), bot. cr. — G. de Champignons épi- phytes, de l'ordre des Clinosporés ectoclines et de la section des Phragmidiés. Le récep- tacle ou clinode est en forme de petit coussin, grumeux, charnu, caché sousl'épiderme qui se rompt, et donne passage à des sporanges dressés, pédicellés , cylindriques, à plu- sieurs ;loges superposées, qui renferment chacune une spore presque globuleuse. Parmi les Champignons parasites , ce genre est un des plus curieux à observer; tous , excepté le Phragmidium Ulmi Duby, croissent sur des plantes de la famille des Rosacées , et on les trouve presque toujours développés sur le clinode de plusieurs espèces fVUredo qui vivent sur les mêmes plantes; pourtant ce biparasitisme n'est pas constant. Eysenhardt, dans une dissertation sur ce genre (Linn., band. III, S. 84, 114, taf. 1, fig. AF), a même regardé comme le premier état du Phragmidium YUredo, dont les spores s'allongeraient et forme- raient le pédicule et le sporange multilocu- Iaire; mais l'existence isolée du Phragmi- dium ne permet pas d'adopter cette opinion. Le nombre de loges que présente le spo- range n'est pas toujours le même : on en trouve de quatre à six et même davantage; il est très consistant, noir, glabre ou verru- queux. Il arrive souvent que des spores avor- tent , ce qui est indiqué par la transparence des loges. Cet avortement est la preuve la plus manifeste que les spores ne sont pas nues, mais bien renfermées dans une enve- loppe commune. Pourtant, quand on veut les isoler, il est impossible d'y parvenir; la spore est intimement unie avec le sporange, et on ne fait que la diviser au niveau des cloisons. Je ne sais pourquoi MM. Tulasne, dans leur mémoire, proposent de nommer cette disposi- tion du sporange et des spores sporoïde; l'or- ganisation est assez distincte pour n'avoir pas besoin d'un nom nouveau, qui, lui- même, dans la circonstance, n'a pas une si- gnification bien précise. Je crois que si ce mot pouvait être introduit dans la science, ce ne serait pas aux Phragmidium, Tri' phragmium, Thecaphora, etc., qu'il devrait être donné, mais plutôt à la poussière blan- che qui recouvre le réceptacle du Sphœria hypoxylon et des autres espèces de la même section. Ces petits corps , que Bulliard re- gardait comme les organes fécondateurs, ressemblent tellement à des spores qu'il est impossible de les distinguer : c'est le seul cas où, la forme en imposant pour la réalité, le mot de sporoïde pourrait être employé , puisque les véritables spores de ces Sphéries sont contenues dans des thèques. Mais un fait beaucoup plus important , c'est l'exis- tence de trois ouvertures qui se trouvent sur la circonférence des spores , et qui corres- pondent à autant de perforations incomplètes du sporange. Il est vrai que, pour bien les voir, il faut faire agir l'acide sulfurique ; mais on voit ces ouvertures sur les spores d'autres Urédinées sans employer ce moyen. Elles paraissent destinées à laisser passer l'endospore avec le nucléus quand les spo- res commencent à germer. MM. Tulasne , auteurs de cette découverte, ont constaté plusieurs fois cet usage sur quelques Urédi- nées. Si les essais qu'ils ont tentés sur le Phragmidium ont été infructueux, la proba- bilité n'en reste pas moins. Les espèces de phragmidium ont beaucoup de ressemblance entre elles; pourtant il y a quelques petits caractères qui établissent de grandes difficultés. Le Phragmidium incrassatum Lk. a le sporange cylindrique, verruqueux, composé de cinq à dix loges ; son sommet se termine par une pointe , et son pédicule est blanc , transparent et renflé à sa base ; mais ce renflement va toujours en augmentant de haut en bas. Dans une variété de la même plante, Phrag. bulbosum , au contraire , il a lieu presque subitement. Le Phragmidium incrassatum croît sur les Rosiers ; il forme , à la face inférieure des feuilles , des points noirs, qui, quelquefois par leur abondance, les recouvrent presque entièrement. Sur des pur pur Rosiers iufectcs de ce cryptogame , j'ai cherché à constater si les saisons sèches ou pluvieuses avaient une influence sur son dé- veloppement ; je n'ai pas remarqué de diffé- rences dans aucune saison. Le Phragmidium intennedium , qui croît Sur les feuilles du Patcrium Sanguisorba , présente également une pointe au sommet du sporange, mais son pédicule est du même volume dans toute sa longueur. Le phragmidium obtusum , au contraire, a le sommet du sporange obtus, le pédicelle égal. Il croit sur différentes espèces du genre Po- tentilla. (Lév.) PHRAGMITES (,ua, haie), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Arundinacées, établi par Trinius (Fund., 134) aux dépens des Arundo, dont il diffère par ses épillets 3-6-flores, et surtout par sa paillette allongée, étroite, subulée, qui est bifide et aristée au sommet chez les Arundo {voy. ce mot). L'espèce principale que ren- ferme ce genre est Y Arundo phragmites Linn., ou, vulgairement, Roseau à balais. Elle croît abondamment dans toutes les con- trées tempérées du globe, dans les étangs, sur le bord des rivières et des eaux stagnan- tes ou fangeuses. Ses racines longues, ram- pantes, émettent des chaumes droits, hauts d'un à deux mètres, quelquefois plus , gar- nis de feuilles larges, planes, coupantes, glabres et denticulées à leurs bords. Les panicules sont très rameuses et épaisses , et d'une couleur pourpre noirâtre. Les diverses parties de cette plante ont été employées à plusieurs usages. Ainsi les racines , douces , sont douées de propriétés sudorifiques et diurétiques ; les chaumes servent à la couverture des cabanes , à la construction de haies mortes ou de haies vives, etc.; les panicules produisent une couleur verte assez jolie que l'on applique dans la teinture, et lorsqu'on les coupe avant la floraison , elles servent de petits balais pour les appartements. (J.) PHRAGMITES, Adans. bot. ph. — Syn. de Saccharum, Linn. *PHRAGMOCERAS ( p, analogue), ins.— G. de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, delà famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines, proposé par nous et adopté par Dejean (Cat.9 3e éd., p. 429), et composé des Chrysomela Vitellinœ et vulgatissirna Linné. Cette der- nière n'a été considérée par Dejean que comme variété delà précédente; n»us avons lieu de penser qu'elle en est non-seulement distincte, mais qu'il existe plusieurs espèces bien tranchées quoique voisines , car toutes celles que nous avons observées vivent des feuilles d'arbres spéciaux , tels que Peu- plier et Saule , et diffèrent notablement entre elles. Kirby les réunit à ses Phylo- decta, Hope en fait des Phœdon , et Mot- choulsky a établi depuis, avec elles, son genre Emmelius. (C.) *PttREATIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées , tribu des Dendrobiées , établi par Lindley {Orchid., 63). Herbes de l'Inde. Voy. orchidées. *PHRENAPATES ( yptvairocTïjç , trom- peur ). ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères hétéromères, de la famille des Mélastomes et de la tribu des Ténébrionites, formé par Kirby, adopté par Gray (Animal PUR PHR Kingdon, pi. 50, f. 1 ) , et par Hope (Co- leopterist' smanual, 3, p. 127), qui le classe parmi les Chiroscélides. Ce genre est com- posé de deux grandes espèces entièrement noires, originaires de la Nouvelle-Grenade, les P. Benellii Ky., Latreillei Dej. ; elles sont armées de fortes mandibules trian- guliformes , tridentées à l'extrémité ; et d'une longue corne sur le milieu du front. (G.) *PHRElXOTHRIX,Horsf. ois.— Sy non. de Crypsirina, Vieill.; Temia, Cuvier. PHIUCTUS ( «ppixTo's , terrible ). ois. — Genre de l'ordre des Hémiptères, tribu des Fulgoriens, établi par M. Spinola (Ann. soc. ent. de Fr.> VIII, 219) aux dépens des Fui- gora de Linné , etc. La seule espèce que ce genre renferme est le Phrictus diadema Spin. (Fulgoraid. Linn., Fabr., etc.; Ful- gora arniata Drur. , la Cigale couronnée de Stoll). De Cayenne. *PHRISSOMA («pp^oç, hérissé; des groupes de plusieurs genres, soit dans » des groupes de plusieurs espèces. A mesure » qu'on s'éloigne du point où elles se mon- » trentdans toute leur beauté et dans toute » leur profusion, ces formes perdent quel- » ques uns de leurs caractères ; elles se dé- » gradent, se confondent avec d'autres, et » finissent par disparaître pour faire place à » de nouveaux caractères , à de nouvelles » formes entièrement différentes des pre- 3> mières. L'on peut assurer que les plantes î) marines de l'Amérique méridionale ne » sont pas les mêmes que celles de l'Afrique » et de l'Europe, et que les exceptions, s'il » en existe , sont infiniment rares. Nous » avons cru observer que le bassin atlanti- » que , du pôle au 40e degré de latitude » nord, offrait une végétation particulière ; » qu'il en était de même de la mer des An- » tilles , y compris le golfe du Mexique , de » la côte orientale de l'Amérique du Sud , » de l'océan Indien et de ses golfes, et des » mers de la Nouvelle- Hollande. La Médi- » terranée a un système de végétation par- » ticulier qui se prolonge jusqu'au fond de » la mer Noire , et cependant les plantes » marines du port d'Alexandrie ou des côtes » de Syrie diffèrent presque entièrement de » celle de Suez et du fond de la mer Rouge, » malgré le voisinage. » Si de ces généralités élevées nous descen- dons aux cas particuliers, nous trouvons que les Zoospermées , quoique plus uniformé- ment distribuées sur un plus large espace et dans des régions bien diverses, ont pourtant leur centre géographique prédominant dans les mers polaires. Les Gaulerpes , les Hali- mèdes, les genres Microdictyon , Chamœdo- ris, Penicillus et plusieurs autres, font excep- tion. Les trois premiers genres sont renfer- més entre les tropiques, et ne s'en écartent guère que pour faire une pointe jusque dans PHY la Méditerranée. Les Phycoïdées, dont le nombre des genres était resté stationnai™ dans la zone polaire , acquièrent de la pré- pondérance à mesure qu'elles se rapprochent des régions tempérées ou chaudes. Mais, dans cette supputation , il faut bien distinguer entre le nombre des individus de chaque es- pèce et celui des espèces elles-mêmes. M. Har- vey a donc eu raison de faire remarquer que les Fucées et les Laminaires de la Grande- Bretagne, qui ne sont représentées que par une quinzaine d'espèces, offrent dans la so- ciabilité et le nombre immense des indivi- dus une prédominance marquée sur d'autres tribus, et que, pourtant, le nombre de ces espèces n'est à celui des espèces connues que dans la proportion de 1 à 27. Les Sar- gasses sont , en général , des Algues tropi- cales, sous-tropicales, ou au moins des zones chaudes et tempérées. On en trouve trois ou quatre dans la Méditerranée , un beaucoup plus grand nombre dans la mer Rouge ; le reste ne dépasse pas le 42e degré N. ou S. Tous les phycologistes ont parlé de la mer de Sargasse, qui s'étend en longueur du 32« au 16e degré de latitude , et en largeur du 38e au 44e degré de longitude à l'ouest du méridien de Paris. Le Sargassum baccife- rum , auquel le nom de natans qu'il avait reçu de Linné conviendrait bien mieux , forme ces immenses prairies flottantes dont la masse, souvent compacte, gêne considéra- blement la marche des vaisseaux qui les tra- versent. Les Gystosirées sont plus unifor- mément répandues dans les zones tempé- rées ; toutefois , le genre Blossevillea est limité jusqu'ici aux mers australes. On ne trouve pas d'espèces du genre Fucus sous les tropiques , ou bien , comme notre F. li- mitaneus nous en offre un exemple , elles y sont rabougries et méconnaissables. Dans l'Australie et à la Nouvelle-Zélande , le Xi- phophora remplace V Himanthalia de nos côtes océaniques. Le Durvillœa utilis, cette Fucée laminarioïde , dont les lanières pren- nent avec l'âge de si énormes dimensions , descend les côtes de l'océan Pacifique depuis Callao jusqu'au cap Horn , et vient encore, entraîné par des courants , se montrer près des Malouines où il s'arrête. Les genres Splachnidium, Hormosira se trouvent au Cap et dans les mers du Japon , et le Castrallia est propre à la Nouvelle-Hollande. Les La- PHY PHY 47 minariées, ces géants des Thalassiophytes acquièrent bien sur nos côtes d'assez grandes proportions; mais leur longueur n'y saurait être comparée à celle que nous avons déjà signalée plus haut pour le Macrocystis py- rifera, qui remonte jusque sur les côtes du Chili. VEcklonia luccinalis est propre au Cap. Le genre Capea a des représentants aux Canaries, au cap Vert, à la Nouvelle-Hol- lande et dans l'océan Paciûque. Les Spo- rochnoidées ont leur centre dans le nord de l'Atlantique : il faut toutefois en excepter le Desmaretiia herbacea, qui a été cueilli dans le détroit de Magellan , au Chili et au cap de Bonne-Espérance, et lesD. pinnatinervia et Dresnayi, qui se retrouvent sur nos côtes de Bretagne. Les Dictyotées sont rares au nord du 52e degré de latitude; tandis qu'en 3'avançant vers le sud , leur nombre s'ac- croît en même temps qu'elles prennent des dimensions plus grandes. Les Floridées ont leur centre géographi- que vers le 40e degré dans chaque hémi- sphère , avec cette différence néanmoins que le méridional est plus riche en espèces que le septentrional. Le nombre de ces plantes va en décroissant du 35e degré vers l'équa- teur. Parmi les Rhodomélées et les Anomalo- ptçllées,les genres Claudea, Amansia etlle- terocladia sont particuliers à la Nouvelle- Hollande. On trouve des Polysiphonies dans toutes les mers, mais les régions chaudes et tempérées sont fréquentées par le plus grand nombre. Les genres Thamnophora, Bolryo- carpa et Champia habitent exclusivement l'hémisphère sud. L' Haloplegma ( Rhodo- plexia, Harv.) se rencontre à la fois sur les côtes de la Tasmanie et sur celles de la Mar- tinique, où il vit parasite sur V Amansia multifida. Les Odonthalies sont des Floridées septentrionales. Le genre Ptilota , qui , lui aussi, est une plante des mers du nord, a des représentants au Cap et aux îles Auckland. Les genres Hypnea et Acantho- phora ne dépassent pas le 40e degré de lati- tude. VAsparagopsis est une Algue de la Méditerranée, des Canaries et des îles Phi- lippines. Les genres Rhodomela, Rytiphlœa, Laurencia et Chondrus habitent les zones tempérées. Le Delesseria acquiert de plus grandes proportions vers le 53e degré nord; il a été aussi recueilli aux îles Auckland, et nous en avons une espèce propre au Chili. Enfln le genre Aglaophyllum a peut-être de plus nombreuses espèces dans les parties septentrionales de la mer Atlantique que dans les méridionales où l'on n'en compte qu'un petit nombre, comme, par exemple, une espèce au Cap, une autre à la Nouvelle- Hollande et trois ou quatre au Pérou et au Chili. LesCéramiées n'affectionnent presque aucun climat en particulier; on en rencon- tre partout, et le Ceramium rubrum peut passer pour une espèce cosmopolite. Nous avons dû nous borner à ce peu de mots sur un sujet si vaste et si important. Ceux qui dé- sireront acquérir des notions plus étendues sur cette matière devront consulter l'article Géographie botanique de Lamouroux dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle , VHydrophytologie de la Coquille par Bory, et les deux introductions de MM. Greville et Harvey aux ouvrages sur les Algues britan- niques publiés par ces deux savants. Algues fossiles. Les végétaux dont nous traitons ici ayant dû précéder tous les au- tres, soit à cause du milieu où ils vivent, soit en raison de la plus grande simplicité de leur organisation, on ne doit pas être étonné qu'il s'en retrouve des vestiges dans la croûte du globe. Que si les empreintes qu'ils ont laissées ne sont pas aussi nom- breuses qu'on pourrait s'y attendre, c'est sans nul doute à leur exiguïté ou à leur prompte et facile décomposition qu'il en faut reporter la cause. Nous voyons, en effet, dans le Synopsis Plant, fossil. que vient de publier M. Unger , que le nombre des Algues esta la totalité des autres végé- taux fossiles comme 1 est à 13 ~, et au nombre des Fougères comme 1 est à 3 $■-. Parmi les savants , qui nous ont fait con- naître les débris des végétaux marins con- servés dans les entrailles de la terre , nous citerons en première ligne M. Adolphe Bron- gniart, dont les savants travaux ont fait faire tant de progrès à la paléontologie végétale; Sternberg, MM. Gceppert, Unger et Munster ont aussi, le premier surtout, puissamment contribué à amener cette science au point où elle est arrivée de nos jours. Statistique. Peut-être se rappellera-ton qu'en 1840 nous n'avions mentionné (1) que onze cents espèces d'Algues connues à (i) V. Hist phys , polit, etnat. de Cuba, Cryptog.,éà. tr p io3. 48 PÎIY PHY cette époque. Si nous consultons aujour- d'hui le troisième supplément au Gênera Plantarum de M. Endlicher , et la Phyco- logie générale de M. Kutzing, les deux re- censements les plus complets de ces familles qui aient été publiés jusqu'en 1843, nous voyons que le nombre total de ces végétaux s'élève dans le premier de ces ouvrages à 208 genres , renfermant 1518 espèces , et dans le second à 1421 espèces réparties dans 322 genres. Des 1518 algues de M. Endli- cher, 388 appartiennent aux Zoospermées, 674 aux Floridées et 456 aux Phycoïdées. En y ajoutant les 111 espèces fossiles appar- tenant à 17 genres , on a un total de 225 genres et de 1629 espèces. Les Algues de M. Kutzing sont réparties ainsi qu'il suit : 105 genres et 648 espèces pour les Zoosper- mées, 107 genres et 475 espèces pour les Floridées, et enfin 110 genres pour les Phy- coïdées et 298 espèces. Voulons-nous con- naître maintenant quelle est la proportion des espèces comparées aux genres dans cha- cune de ces énumérations? Nous trouvons dans l'ouvrage du célèbre professeur de Vienne que cette proportion est de 1 à 6 2/3, ce qui montre en même temps que le morcellement des genres a été poussé loin dans l'ordre des êtres naturels qui nous oc- cupent, surtout si l'on compare le rapport que nous venons de voir avec ce que nous avaient offert précédemment les Lichens, les Hépatiques et les Mousses {voy. ces mots). Mais ce rapport est encore bien plus faible dans M. Kutzing, puisque nous ne le trouvons plus que comme 1 est à 4 2/5, et même si nous ne voulons considérer que les Phycoïdées en particulier , que comme 1 est à 2 ~ ou à peu près. D'où l'on peut inférer que dans cette dernière famille il n'y a pas, terme moyen , trois espèces pour chaque genre ; mais les deux publications en ques- tion ne contiennent pas les Algues enregis- trées dans la science depuis 1843. Comme nous avons, dans nos notes journalières, tenu an compte assez fidèle de tout ce qui s'est publié jusqu'à ce jour, nous sommes en me- sure de donner le chiffre exact des espèces et des genres qui composent en ce moment ses trois grandes divisions de l'ordre des Phycées. Nous laissons toujours de côté les Diatomacées et lesDesmidiées, qui n'entrent pas dans nos calculs. Le nombre total des Algues se monte donc aujourd'hui (mars 1847) à 2226 espèces, réparties dans 324 genres, ce qui donne près de 7 espèces par genre. Cette proportion est, comme on le voit, beaucoup plus rapprochée que les pré- cédentes de celles qu'offrent les autres fa- milles de la Cryptogamie ; mais pour ob- tenir un tel résultat , nous ne pouvons taire qu'il nous a fallu reléguer parmi les Gênera inquirenda beaucoup de genres ou mal limités, ou mal définis , ou fondés sur des caractères d'une valeur fort contestable. Dans notre recensement, les Zoospermées re- vendiquent pour elles 96 genres et 607 es- pèces, les Floridées 122 genres et 1110 es- pèces et les Phycoïdées 106 genres et 519 es- pèces. Usages. Envisageons un peu maintenant les Phycées sous le rapport de leur utilité, et nous verrons d'abord , en nous plaçant à un point de vue très élevé, que ces végétaux n'ont pas été uniquement créés pour les besoins de l'homme et qu'ils jouent un rôle important dans l'économie de la nature. De même que les plantes terrestres servent à l'alimentation d'un nombre immense de mammifères , d'oiseaux , d'insectes et de l'homme lui-même , de même aussi les plantes marines fournissent une nourriture abondante à des myriades de poissons, de mollusques, etc., destinés, comme les her- bivores terrestres , à devenir la proie d'es- pèces plus voraces et à mettre ainsi de plus en plus en évidence cette loi de la métem- psychose indéfinie de la matière queHippo- ;' crate formulait en disant, au début de son |' traité -ntpi rpo^vî;, Tienne meurt, tout change et se transforme. Quand on songea l'immense quantité de petits mollusques qu'engloutit une baleine pour sa nourriture, et qu'on re- porte son esprit sur la corrélation que ces phénomènes ont entre eux, on reste émer- veillé et l'on arrive à comprendre comment les plantes qui nous occupent peuvent avoir pour nous une importance tout-à-fait ignorée des anciens, et que beaucoup de personnes parmi nous ne soupçonnent en aucune ma- nière. Mais les Algues n'alimentent pas seu- lement ces nombreuses associations d'ani- maux marins, elles fournissent encore à plu- sieurs un abri et souvent un refuge. Les sciences et l'industrie ont fait tant de progrès dans les sociétés modernes, l'homme PII Y niY 49 a su si bien faire servir à ses besoins la plu- part des productions naturelles , à quelque règne qu'elles appartinssent, que nous ne saurions répéter aujourd'hui avec le poêle romain le fameux : projeeld vilioralgâ. L'u- tilité directe que nous retirons de ces végé- taux est effectivement digne de fixer un mo- ment notre attention. Cette utilité peut être considérée dans ses rapports avec l'économie agricole et domestique, avec l'industrie et la médecine. Le premier et le principal usage des Fu- cées et des Laminaires est celui qu'on en fait pour fertiliser le sol. A certaines épo- ques on les met en coupe réglée sur nos côtes occidentales, et l'on s'en serteommeen- grais. La Laminaire bulbeuse , dit Lapylaie, en fournit d'excellent, et les cultivateurs des environs de Brest la récoltent avec soin. Ces plantes se reproduisent heureusement avec une grande rapidité. Greville nous apprend que six mois avaient suffi pour queY Alaria csculenta eût atteint, depuis la dernière ré- colte, une longueur de plus de six pieds an- glais. Lapylaie rapporte encore que les stipes des Laminaires sont recherchés sur toute la côte de Bretagne, et qu'ils y sont estimés comme un excellent combustible. C'est, dit- il, le gros bois des pauvres; ils l'emploient pour faire la soupe et chauffer le four, parce qu'il dégage une chaleur très vive sans pro- duire beaucoup de fumée. A l'île de Sein, où on les appelle Calcougnes , on les vend 12 fr. la charretée. Mais pour être utilisées comme chauffage, ils ont besoin de séjourner quatre mois sur les roches et le rivage afin de se dessécher complètement. Dans les contrées pauvres, une foule d'Algues sont usitées comme aliment et même comme fourrage. C'est ainsi qu'en Ir- lande et en Ecosse on emploie, dans les cas de disette, V Alaria esculenta, VIridœaedulis, YUlva latissima, la Porphyra vulgaris , les Chondruscrispus, mamillosus, etc. C'est sur- tout le Rhodymenia palmata qu'on fait ser- vir à cet usage. Le Durvillœa ulilis se vend aussi sur le marché, à Valparaiso, et fournit un aliment agréable. Bory dit qu'ayant fait apprêter dans du bouillon gras quelques tranches d'un des échantillons de cette plante, il les trouva un peu mucilagineux et sucrés, mais d'un excellent goût. LePloearia liche- T. X. noides mérite peut-être le premier rang sous le rapport culinaire. Selon M. Harvey, on l'emploie sous le nom de Mousse du Ceylan. L'ébullition le réduisant en gelée, il devient sous cette forme un aliment fort nourrissant, ou bien il\sert à donner de la consistance à d'autres mjets. C'est une erreur de croire que les fameux nids de Salanganes dont les Chinois sont si friands qu'ils les paient au poids de l'or, sont formés des débris de la fronde d'une Floridée voisine de l'espèce précédente; nous avons été mis à même de constater sur un de ces nids qui nous a été remis par M. le docteur Ivan, que les appa- rences avaient trompé presque tout le monde, et que Virey s'était seul rapproché de la vé- rité, en comparant à de Vichthyocolle\à base gélatineuse dont ils sont formés. Les plus forts grossissements du microscope, en effet, n'ont pu nous y faire découvrir une organi- sation celluleuse quelconque. On mange encore, en Chine, une espèce de Nosloc, voi- sine du N. cœruleum, notre N. edule Berk. et Montg. ; on en fait des potages nourris- sants qui n'ont rien de désagréable au goût. En médecine, on se servit d'abord en substance du Fucus vesiculosus contre le goitre et en général pour résoudre tous les engorgements des glandes, jusqu'à ce que le principe actif de ces végétaux, l'iode, en eût été extrait et employé aux mêmes usages. C'est encore un fait curieux , comme le re- marque Greville, que, dans les parties de l'Amérique méridionale où règne le goitre, les stipes d'une Laminaire se vendent pour remédier à cette affection. Les malheureux qui en sont atteints s'en délivrent souvent en mâchant, comme du tabac, des tranches de ces stipes qu'ils nomment Palo coto. Le Plocaria helminlhocorton n'est plus guère em- ployé aujourd'hui comme vermifuge; en tout cas, il est souvent mélangé dans les officines avec d'autres Floridées et surtout avec des Corallines. LesPhycées fournissent enfin à l'industrie, dans le Glœopellis lenax , espèce des mers de la Chine, une matière glutineuse dont les Chinois font un fréquent usage en guise de colle et de vernis. Cette phycocolle, qui est devenue l'objet d'un grand commerce, offre beaucoup de ténacité, une fois qu'elle est refroidie, et elle a de plus la propriété très précieuse, dans certains cas, de se ra- 50 PHY PHY mollir de nouveau quand on l'expose à la chaleur. Les Chinois en font encore des lan- ternes et des carreaux de vitre. Mais un des plus grands avantages industriels que l'homme puisse retirer des Hydrophytes consiste dans l'extraction de la Soude. Sous ce rapport , l'utilité des Algues ne le cède en rien à beaucoup d'autres végétaux plus élevés dans la série. Les espèces les plus es- timées, pour cette exploitation, sont les Fu- cus vesiculosus, nodosus et serralus, VHi- manthalia Lorea, la Laminaria digilata, VHaligenia bulbosa et le Chorda Filum. De- puis un siècle , les manufactures de Soude se sont multipliées tant en France qu'en An- gleterre. 11 en existe de nombreuses en Ir- lande et aux Hébrides ; en France, nous en possédons tout à la fois dans la Méditerranée et sur nos côtes de l'Océan. Ce n'est pas le lieu d'entrer dans les détails relatifs à l'ex- traction de ce produit, ni au commerce im- portant dont il est l'objet chez nous ; nous renverrons pour cela aux articles de chimie deceDictionnaire, oùils ne peuvent manquer d'être traités par des hommes plus versés que nous dans ces matières. Nous ne pouvons terminer ce paragraphe sans parler du fait observé par M. Unger, d'une algue, V Achhja proliféra, dont le pa- rasitisme sur les Poissons, comme celui du Botrytis Bassiana sur les Vers à soie, finit par entraîner leuz mort. Bibliographie. Les livres que l'on a écrits sur les Algues forment une immense biblio- thèque dont nous n'entreprendrons pas non plus de donner un catalogue même abrégé. La longueur de cet article nous oblige à ren- voyer le lecteur à celui qu'a placé M. Endli- cher en tête de son troisième supplément. Nous avons d'ailleurs déjà fait connaître les plus importants de ces ouvrages, en esquis- sant l'histoire de la Phycologie. Nous nous bornerons donc à indiquer les collections d'Algues desséchées que l'on peut mettre à profit pour apprendre à distinguer et à dé- terminer sûrement les espèces de nos côtes. Collections desséchées. Ehrhart, Planlœ cry. ptogamicœ exsiccatœ , Hanovre, 1785-1793. Dec. I-XXXIII.— Mougeot et Nestler, Stirpes cryptogames Vogeso-Bhenanœ, etc. Bruyères, 1810-1843. Fascic. I-XII, in-4 (cent échan- tillons dans chacun). — Jurgens, Algœ aqua- ticœ quas in liltore maris, etc. Jever, 1816- 1822. Dec. I-XX, in-f°.— Chauvin, Algues delà Normandie, Caen, 1826-1831, Fascic. I-Vll, in-f\ — Desmazières, Cryptogames du nord de la France, Lille, première édition, 1826-1847, Fascic. I-XXXI (se continue); 2e édition, 1836 1847, in-4°, Fascic. I-XXII (se continue). Chaque fascicule contient cin- quante espèces. — Kutzing, Algarumaquœ dulcis Germanicarum Décades, Halle, 1833- 1837, in-8°. Dec. I-XVL— Areschoug, Algœ Scandinaviœ, Gottburg, 1840-18^1, in-P, Fascic. I III (quatre-vingt-quatre espèces). — Wyatt (Mary), Algœ Danmonienses, quatre volumes contenant deux cent trente-quatre espèces de Thalassiophytes très bien prépa- rées et revues par Mistress Griffiths. — Le Lièvre delà Martinière et Prouhet, Hydro- phytes du Morbihan , Vannes, 1841, in-4°. Cent espèces en quatre fascicules. Classification. On s'est fort évertué, et plusieurs tentatives ont été faites dans ces derniers temps, pour disposer dans un ordre naturel , c'est à-dire d'après la plus grande somme de leurs affinités, les végétaux dont il a été question dans cet article. Il y a cer- tainement de fort bonnes choses dans toutes, et leurs auteurs, quoique partantd'un point de vue différent, ont contribué aux progrès que le temps a amenés dans cette partie de la science des Algues. Toutefois le moment ne nous semble pas encore venu où il soit possible d'arranger ces plantes d'après une méthode qui ne laisse rien à désirer. C'est ce qui nous a engagé à suivre ici la classifi- cation qu'ont admise MM. Greville , J. Agardh, Endlicher et Harvey , ce dernier en changeant seulement les noms des fa- milles. Mais, bien que nous ne les adoptions pas, nous pensons que notre qualité d'histo- rien nous oblige à faire connaître les prin- cipales divisions des méthodes dont nous venons de parler. Dans la division des Algues de M. C. Agardh (1824) , en 1° hyalines , 2° vertes, 3° purpurines, et 4° olivacées , on reconnaît déjà celle qui nous servira de guide tout-à- l'heure dans notre énumération des tribus et des genres ; car il est évident que le pre- mier ordre se compose, soit des Diatomacées, qui forment une famille à part, soit des Leptomitées , que leur origine fort ambiguë pourrait faire exclure des Algues. M. Gre- ville, dans son Synopsis Algarum (1830), rnv PIIY 51 \i admis que les Thalassiophy tes continues; :: n'y a pas établi de grandes coupes, mais i reparti en 14 ordres les 89 genres qu'il ails ou conservés. Dans sa Flora Scanica, ies divise les rincées en trois familles : l'ucacées, 2° Ulvacées, et 3" Diatomacées. 's l'ucacées forment G tribus : 1° Lamina- - 2a Fucées, 3" Furcellariées, 4° Chor- ilariées , 5° Céramiées, et G' Myrionémécs. Les Ulvacées en forment G autres, qu'il nomme : 1° Ulvées , 2° Vauchériées, 3° Un- dinées, 4° Batrachospermées, 5° Confervées, et 6° Palmellées. Enfin les Diatomacées sont divisées en 1* Oscillatorinées , et 2° Diato- mées. On remarque sur-le-champ que ni les caractères tirés de la structure anatomique, ;i encore moins ceux que fournit le fruit, .'ont été suffisamment consultés , si même :!s l'ont été, dans cette disposition purement ystématique, pour laquelle l'illustre pro- fesseur d'Upsal s'est trop fié aux caractères v.térieurs. Ainsi comment voir sans une sur- prise extrême la Laminaria digitata placée à ( ôtédu Rhodymenia palmata ; le Fucus cer- ralus, près du Delesseria sanguinea; le Cal- '.hamnion marcher côte à côte avec VEclo- irpus, et le Dumonlia filiformis immédiate- ment avant le Dyctiosiphon fœniculaceus ? En 1842, M. Decaisne publia dans les Annales des sciences naturelles une nouvelle classification des Algues et des Polypiers cal- < 'fères de Lamouroux. Ces végétaux y sont divisés en 4 ordres ou familles: l°Zoospo- rées , 2° Sysporées , 3° Haplosporées , et 4° Choristosporées. A l'exception de la se- conde, qui rentre comme tribu dans la pre- mière, les trois autres correspondent exac- tement aux trois familles principales géné- ralement adoptées aujourd'hui. De nouvelles et importantes observations faites successi- vement par Mil. Crouan , Dickie , et par 1IML Decaisne lui-même et Thuret, ont dé- montré que la dénomination d'Haplosporées n'avait, ;,!us de fondement, et celles de M. FL.ssul , qu'il pouvait y avoir des Syspo- ; .i formaient leurs spores sans copula- tion des filaments, filais les travaux de no- tre savant confrère Decaisne n'en ont pas moins été fort utiles pour la limitation de certaines tribus et de certains genres d'Al- gue», comme on le reconnaîtra à la part que nous leur avons faite d :.s l'énuméra- tion qui va suivre. Un an après (1843), M. Kulzing publia une nouvelle classification des Algues, dans laquelle il les partage d'abord en deux grandes classes , qu'il nomme : 1° Isocar- pees, c'est-à-dire dont les vraies spores ont une seule forme dans la même espèce ; et 2° Ilétérocarpées , dont chaque espèce pré- sente deux formes de fruit. On voit que, dans la première classe, l'auteur réunit les Zoospermées et même les Diatomacées aux Phycoïdées , et que la seconde est en entier et fort inégalement composée des Floridées ou Choristosporées. Les ïsocarpées sont en- suite subdivisées en deux tribus : 1° Gym- nospermées, et 2° Angiospermées; et les Hé- térocarpées en deux autres : 3° Paracarpées, et 4° Choristocarpées. Enfin , à la même époque que celle de M. Kiitzing, parut à Venise une classification naturelle des Phycées , dont l'auteur est M. Zanardini.Le phycologiste vénitien divise ces plantes : 1° en Ascophycées, et 2° en Goni- diophycées. Les Ascophycées , qui compren- nent les Floridées et IesPhycoïdées, sont ré- parties dans trois séries différentes : 1° Gym- nosporées (Phycoïdées); 2° Angiosporées (Flo- ridées) ; 3° Glœosporées (Lemaniées, Batra- chospermées). Les Gonidiophycées (Zoosper- mées) sont ensuite divisées en deux séries : l'une, qui comprend les espèces dont la fronde est constituée par des tubes formés d'une simple membrane; l'autre , qui ren- ferme celles dont la fronde est formée d'une double membrane, dont l'intérieure se sub- divise en utricules. Après avoir succinctement exposé les prin- cipales classifications phycologiques qui se sont succédé depuis peu d'années , nous al- lons enfin achever notre longue et difficile tâche en donnant une énumération com- plète (1) des genres généralement adoptés. Nous ne pouvons néanmoins, au risque de nous tromper, nous abstenir d'exprimer ce sentiment, à savoir que dans l'état actuel delà science, on a poussé beaucoup trop loin et sans nécessité quelquefois le morcel- (i) A l'exemple de M. Endlicher, nous avons exclu de cette cnumération les Diatomacées, travaillées dans ce Dic- tionnaire par notre collaborateur, M. de Brébisson, qui a déjà donné, ou donnera, en leur lieu et place, les noms des génies et des tribus de cette quatrième famille. Kous ren- voyons d'ailleurs à notre organographie pour le complé. ment des caractères des différentes tribus admises par nou» dans ce travail. 52 PHY PHY lement de certains genres très naturels. Ce n'est pas à dire que le nombre toujours croissant de ces végétaux ne doive un jour légitimer quelques unes de ces coupes, pro- pres à en faciliter l'étude; mais nous n'en sommes pas moins d'avis que pour le mo- ment elles sont au moins prématurées , et d'ailleurs souvent fondées sur des caractè- res dont la valeur bien contestable n'est pas justifiée par cet habitus qu'il ne faut pas négliger de consulter , quelque fallacieux et décevant qu'il soit parfois. CLASSIFICATION DES PHYCÉES. Famille I. — ZOOSPERMÉES, J. Ag. Tribu I. — Palmellées , Dne. Cellules globuleuses ou elliptiques, libres, plus ou moins discrètes, ou bien reliées par une gangue mucilagineuse. Section I. — Protococeoiclées, Menegh. Gangue nulle ou peu apparente. Genres : Protococcus , Ag. ; Hœmatococ- cus , Ag. ; Cryptococcus, Kg ; Chlorococcum, Grev. ; Pleurococcus , Menegh.; Stereococ- cus, Kg. Section II. — Coeeoclilorées , Endl. Gangue manifeste. Genres : Palmella, Lyngb.; Coccochloris, Spreng. ; Microcyslis , Kg. ; Anacystis, Me- negh. ; Cylindrocystis, Menegh. ; Oncobyrsa, Ag. ; Micraloa, Biasol. ; Botrydina, Bréb. ; Inoderma, Kg.; Glœocapsa, Kg.; Palmoglœa, Kg.— Hydrococcus, Kg. ; Act inococcus, Kg.; Helminthonema, Kg. (?) Tribu II. — Nostocqinées, Harv. Cellules globuleuses ou ellipsoïdes, asso- ciées en série filiforme, simple ou rameuse, et réunies dans une masse mucilagineuse diversement conformée. Genres : Nostoc, Vauch. ; Anabœna, Bory ; Anhalticiy Schwab.; Monormia, Berk.; Hor- mosiphon, Kg. ; Sphœrozyga, Ag. ; Nodula- ria , Kg. Tribu III. — Leptothricées , Kg. Filaments tubuleux , déliés , continus , privés de mouvement, remplis d'endochrô- mes confluents ou indistincts. Genres : Leptothrix , Kg. ; Asterolhrix , Kg. ; Symploca, Kg. ; Entothrix, Kg. Tribu IV. — Rivdlariées, Harv. Filaments tubuleux, continus, tranquilles, flagelliformes, renfermant des endochrômes distincts , naissant solitaires ou géminés d'un globule transparent et rayonnant vers tous les points d'un segment de sphère. Gangue mucilagineuse. Genres : Glœotrichia, J. Ag. ; Rivularia, Roth. ; Zonolrichia , J. Ag. ; Diplotrichia , J. Ag. (?) Tribu V. — Oscillariées, Bory. Filaments tubuleux , cylindriques , mo- biles, étendus en membranes ou en lames, et contenant des endochrômes disciformes qui les font paraître cloisonnés. Genres : Oscillaria , Bosc ; Microcoleus , Desmaz. ; Calothrix, Ag. ; Lyngbya, Ag. ; Scytonema Ag. ; Sirosiphon, Kg.; Belonia, Carm. ; Pelalonema, Berk.; Spirulina, Kg. (?) Aphanizomenon , Morr. Tribu VI. — Hydrodictyées, Dne. Cellules réunies bout à bout par leurs extrémités, amincies ou égales, en un réseau polygone, rarement liées entre elles par un tissu membraneux , contenant des gonidies vertes diversement conformées. Genres : Hydrodictyon , Roth; Microdic- lyon, Dne.; Talarodictyon, Endl. Tribu VII. — Zygnémées, Duby. Filaments toujours simples, articulés, res- tant isolés (?) ou se rapprochant au temps de la reproduction, soit par des géniculations, soit au moyen de tubes transversaux de jonction par lesquels les gonidies d'un filament pas- sent dans l'autre. Gonidies de l'endocbrôme disposées en spire , ou en étoile simple ou double. Spores simples ou quadrijuguées. Genres : Mougeotia , Ag. ; Sirogonium, Kg.; Staurospermum , Kg.; Mesocarpus , Hass. ; Tyndaridea , Bory ; Thwaitesia , Montag. ; Zygnema, Ag. Tribu VIII. — Confervées , J. Ag. Filaments simples ou rameux articulés. Gonidies vertes, olivâtres ou brunes. Spores simples nées de la concentration des gonidies PIIY PII Y 53 d'un seul endochrôme, ou du mélange (?) de celles de deux endochrômes voisins. Genres : CEdogonium , Lk. ; Myxoncma, Fr. ; Conferva, Ag. emend. ; Cladophora , Kg. (?)Diplonema, Dutrs. (?) Chœtomorpha, Kg. ; Psichormium, Kg. ; Crenacantha, Kg.; Nodularia, Mert. ; Uormiscia, Fr. ; Sphœ- roplca, Ag. ; Fischeria, Schawb. Tribu IX. — Draparnaldiées, Nob. Filaments gélatineux, cylindriques, ra- meux , articulés, terminés par une grande cellule hyaline sétiforme. Gonidies disposées par zones transversales. Reproduction par zoospores, par gemmules quaternées ou par des spores extérieures. Genres : Draparnaldia , Bory; Ulothrix , Kg- î Stygeoclonium, Kg. Tribu X. — Caulerpées, Grev. Montg. Fronde monosiphoniée, rameuse, conti- nue , remplie d'un tissu spongieux formé de fibres réticulées. Genres : Caulerpa , Lamx. ; Chauvinia, Bory; Chemnitzia, Dne. ; Tricladia, Dne. ; Photophobe, Endl. ; Herpochœla, Montg.; Cladothele, Hook. f. et Harv. Tribu XI. — - Acétabulariées, Zanard. Fronde monosiphoniée, articulée, ra- meuse, encroûtée. Rameaux rayonnants ou flabellés au sommet de la fronde, séparés ou soudés latéralement. Genres : Polyphysa , Lamx. ; Acetabula- ria, Lamx.; Rhip ido siphon , Montag. Tribu XII. — Halimédées , Dne. Fronde polysiphoniée formée par un tissu souvent anastomosé et plus ou moins serré de tubes rameux, continus ou articulés, nus ou encroûtés de calcaire. Genres : Udotea , Lamx. ; Avrainvillea , Dne. , Halimeda, Lamx. ; Penicillus, Lamk.; Espéra , Dne. ; Bhipocephalus , Kg. Anadyomene, Lamx. Tribu XIII. — Lemaniées , Dne. Fronde cylindracée, tubuleuse, continue, toruleuse, tout entière convertie en un ré- ceptacle de spores. Genre : Lemania, Bory. Tribu XIV. — Ulvacées, Ag. Fronde membraneuse, plane ou tubu- leuse, verte ou purpurine, formée d'une seule ou de plusieurs couches de cellules juxtaposées. Spores le plus souvent quater- nées. Genres : Tetraspora , Desv. ; Phyllacti- ditttn, Kg.; Bangia, Lyngb. ; Stigonema , Ag. ; Entcromorpha, Lk. ; Ulva, Ag. p. p. ; Phycoseris, Kg. ; Porphyra, Ag. Compsopogon , Montag. GENRES DOUTEUX OU INSUFFISAMMENT CONNUS. BotryocystiSy Kg.; Polycoccus, Kg. ; Beg- giatoa , Trevis. ; Phormidium, Kg. ; Actino- cephalus, Kg. ; Cylindrospermum , Kg. ; Hy- drocoleum, Kg. ; Symphyothrix, Kg. ; Inac- tis, Kg. ; Spermosira, Kg.; Siphoderma, Kg.; Amphilhrix, Kg. ; Tolypothrix, Kg. ; Hy- pheolhrix, Kg. ; Schizolhrix, Kg.; Schizo- diclyon , Kg. ; Physactis , Kg. ; Heleraclis , Kg. ; Chalaractis, Kg. ; Ainaclis, Kg. ; Lim- nactis, Kg. ; Dasyactis, Kg. ; Schizogonium, Kg.; Schizomeris, Kg. ; Desmotrichum, Kg. Famille IL — FLORIDÉES, Lamx. Tribu I. — Céramiées, J. Ag, Fronde monosiphoniée , articulée , rare- ment celluleuse. Conceptacles nus ou invo- Iucrés. Tétraspores le plus souvent saillants au dehors. Genres : Callithamnion , Lyngb. ; Siro-\ spora, Harv. ; Griffilhsia, Ag. ; Wrangelia, Ag. ; Spyridia , Harv. ; Bindera, J. Ag. ; Ballia, Harv. ; Centroceras, Kg. ; Ceramium, Roth. ; Plilota, Ag. ; Plilocladia, Sond. ; Mi- crocladia, Grev. Tribu II. — Haloflegmées, Montag. Fronde composée de filaments callitham- nioïdes, anastomosés entre eux ou feutrés dans le centre, et libres à la périphérie. Genres : H aloplegma y Montag. ( = Rho~ doplexia, Harv.); Hanovia, Sond. (?); Spon- gottïchum,\{%.; Halodktyon, Zanard. Tribu III. — Cryptonémées , J. Ag. Fronde cellulo-filamenteuse. Conceptacles enfoncés et cachés dans la couche corticale, rarement exserts. Tétraspores inclus. Sous-tribu I. — Glœocladées, Harv. Fronde cylindrique ou comprimée, géla- tineuse. Filaments périphériques rayon- 54 PHY PIIY nants, moniliformes, libres ou peu adhé- rents entre eux. Conceptacles nichés entre les filaments de la périphérie. Genres : Crouania , J. Ag. ; Dudresnaya, Crouan; Naccaria , Endl. ; Glœocladia, J. Ag.; Glœopeltis, J. Ag.; Glœosiphonia, Carm.; Nemalion, Duby. Sous-tribu II. — Nemastomées, J. Ag. Frondes charnues, membraneuses. Fila- ments rayonnants plus ou moins intime- ment souciés entre eux. Conceptacles nichés dans la couche corticale , tantôt s'ouvrant par un pore, tantôt s'échappant à la matu- rité par l'éeartement des filaments corticaux. Genres : Catenella, Grev. ; Caulacanthus, Kg.; Olivia , Montg.; Endocladia, J. Ag. ; Iridœa, Bory; Nemasloma, J. Ag. (N. ca- pensis, Montg.); Chondrodiclyon, Kg. Sous-tribu III. — Spongiocarpées, Grev. Frondes charnues, membraneuses. Con- ceptacles immergés dans la fronde ou nichés dans des némathécies ou verrues. Tétraspo- res naissant quelquefois entre les filaments rayonnants de la némathécie , quelquefois dans les endochrômes mêmes des filaments. Genres : Furcellaria , Lamx. ; Polyides , Ag. ; Peyssonnelia , Dne. ; Hildenbrandtia , Nardo ; Phyllophora , Grev. ; Chondrus , Lamx. ; Gymnogongrus, Martius. Dasyphlœa, Montag. Sous-tribu IV. — Gastérocarpées, Grev. Frondes gélatineuses , membranacées , planes ou cylindriques. Conceptacles et té- traspores ( triangulairement divisés) nichés les uns et les autres dans la couche cor- ticale. Genres : Ginannia, Montag.; Callymenia, J. Ag. ; Halymenia, Ag. ; Constanlinea, Post. et Ruppr.; Dumontia, Lamx. ; Hymenena, Grev. Sous-tribu V. -— Coccocarpées, J. Ag. Fronde membraneuse cornée. Concepta- cles nés dans la couche corticale dont les filaments forment autour d'eux une sorte de péricarpe, saillant ou inclus, mais s'ou- vrant toujours par un pore. Tétraspores triangulairement divisés. Genres : Cryplonemia, J. Ag. ; Gelidium, Lamx.; Sphœrococcus , Ag. reform.; Suh- ria, J. Ag.; Grateloupia, Ag. ; Gigarlina , Lamx.; Cysloclonium , Kg.; Hydropuntia , Montag.; Chrysymenia, J. Ag. Tribu IV. — Chétangiées, Kg. Fronde variable quant à la forme. Con- ceptacles immergés ou mamillaires. Placenta pariétal. Filaments sporigènes convergeant vers le centre du conceptacle comme dans les Fucées. Genres : Nothogenia, Montag. ; Chœlan- gium , Kg. ; Sarcophycust Kg. (?) Tribu V. — Eucténodontées, Montag. Fronde comprimée , pennée, à axe arti- culé. Conceptacles sphériques , axillaires , pédicellés , ceux des spores uniloculaires , ceux des tétraspores pluriloculaires ( Poly- thecia). Genres : Euclenodus,Kg.; Phacelocarpus, Endl. et Dies. Tribu VI. — Corallinées, Dne. Fronde cylindracée, comprimée ou plane, continue ou articulée, recouverte d'un en- duit calcaire. Conceptacles externes ou im- mergés, s'ouvrant par un pore. Spores pyri- formes se divisant (toujours?) transversa- lement en quatre à la maturité. Genres : Corallina, Lamx. ; Arlhrocardia, Dne.; Jania, Lamx.; Amphiroa, Lamx.; Melobesia, Lamx. ; Mastophora, Dne. Tribu VIL — Lomentariées, Endl. Fronde celluleuse continue. Conceptacles externes renfermant dans un péricarpe cel- luleux des spores pyriformes dressées , et fixées par le bout aminci à un placenta axile. Genres : Lomentaria, Lyngb.; Corallopsis, Grev. ; Champia, Lamx. ; Laurencia, Lamx.; Carpocaulon , Kg. ; Delisea , Lamx. ; Aspa- ragopsis, Montg. ; Bonnemaisonia, Ag.; Thy- sanocladia, Endl. ; Cladymenia, Harv. Tribu VIII. — Rhodomélées, J. Ag. Fronde celluleuse, aréolée ou articulée (d'un rouge de sang). Conceptacles exté- rieurs. Péricarpe et spores comme dans la tribu qui précède. Tétraspores inclus, sériés dans des rameaux ou des segments de la fronde transformés en stichidies. Genres : Dasya, Ag. ; Dasyopsis, Zanard.; Trichothamnion, Kg. ; Polysiphonia, Grev.; PIIY Heterosiphonia, Montag. ; Ahidium, J. Ag.; Bostrychia , Montag. (1842) (1); IJclico- Ummmon, Kg. (1813) (2); Digenca, Ag. ; Bhodomela , Ag. ; MclanthaUa , Montag. ; Kutzmgia, Sond. ; Lmormandia, Sond. ; Acanthophora, Lamx. \Odonthalia, Lyngb. ; F olubilar ta (3), Lamx. (1821); Bolryocarpa, Grev. ; Bytiphlœa, Ag. emend. ; Spirrymc- nia, Dne. ; Amansia, Lamx.; Epineuvron, Hook. f. et Harv.; Poiyzonia, Suhr. ; Le- veillea, Dne. — Heterocladia, Dne. Tribu IX. — Polyphacées, Sond. Fronde caulescente à rameaux prolifères foliacés, et couverts de verrues stipilées et épineuses. Tétraspores bisériés dans des sti- Cfaîdiea terminales fort petites. Genre : Polyphacum, Ag. ^Osmundaria, lamx. Tribu X. — Anomalophyllées , Dne. Fronde aréolée ou réticulée. Conceptacles extérieurs. Tétraspores développés dans les fibres du réseau ou dans les cellules de la fronde. Genres : Claudea , Lamx.; Martensia , Hering; Diclyurus , Bory. Tribu XI. — Tuurétiées, Montag. Fronde composée, plane, réticulée comme YHalodiclyon (1) , mais munie d'une ner- vure ramifiée. Genre : Thuretia, Dne. Tribu XII. — Plocariées, Montag. Fronde celluleuse continue. Conceptacles extérieurs. Spores nés dans les endochrômes de filaments dressés. Placenta central. Genres : Hypnea, Lamx. ; Plocaria, N. ab E. ; Rhodymenia, Grev. ; Dicranema, Sond.; Stenogramma, Harv. (?) lleringia, J. Ag. ; Sarcomenia, Sond. Tribu XIII. — Ruizophyllinées , Montag. Fronde celluleuse, continue. Conceptacles (i) Bostrychia scorpioides , B. pilulifcra , B. calamistrata, B. CalUptera Montagn.! (?) llelicothamnion radicans Kiitzg. M. Kiitzing regarde comme distincts les genres Bostrychia et Helicothaninion ; M. Ilarvcy (in litt.) ne fait du second qu'une section du pi <- miei- (3) Voyez dons la Flore d'Algérie (t. I, p. 77) les preuves que nous avons données tant de la priorité que de la con- venance parfaite du nom de Volubi aria créé par La- mourour. (i) Cette petite tribu serait tout aussi bien placée après les Ualoplegméts. PHY r>5 extérieurs des Spongiocarpées. Tétraspores Boriformes. Genres: Ilhizophyllis , Kg.; Fauchca , Bory et Montag. Tribu XIV. — Delessériées, J. Ag. Fronde continue composée de cellules ar- rondies ou polyèdres. Conceptacles comme dans les Plocariées. Tétraspores agrégés en macules ou placés dans des sporophylles. Genres : Plocamium, Lamx. ; Thamno- phora, Ag. ; Thamnocarpus , Kg.; Aglao- phyllum, Montag. ; Deles&eria, Lamx. ; So- lieria, J. Ag; Acropcltis , Montag..; Ara- chnophyllum , Zanard. ; Schimmelmannia , Schousb. ; Botryoglossum, Kg. ( Hypoglos- sum , Kg. ? ) ; Pollexfenia, Harv. GENRES DONT LES AFFINITÉS SONT DOUTEUSES OU NOUS SONT INCONNUES. Gelinaria, Sond. ; Bhodocallis, Kg.; Rho- dophyllis, Kg.; Slereocladon , Hook. f. et Harv.; Slictophyllum, Kg. ; Trigenea, Sond.; Thaumasia, Ag. ; Aglaozonia, Zanard.; Acanthobolus , Kg. ; Carpoblepharis , Kg. ; Apophlœa, Harv.; Dasyphila, Sond. GENRES DOUTEUX OU INSUFFISAMMENT CONNUS. Pklebolhamnion , Kg. ; Eormoceras, Kg. ; Gongroceras, Kg. ; Echinoceras, Kg.; Acan- thoceras, Kg.; Hapalidium, Kg.; Pneophilum, Kg. ; Halarachnion, Kg. ; Sarcophyllis, Kg.; Trematocarpus , Kg. ; Schizoglossum , Kg. ; Inochorion, Kg. ; Neuroglossum , Kg. (1). Famille III. — PHYCOIDÉES, Spreng. Tribu I. — Vauchérikes , Dne. Fronde vésiculeuse ou tubuleuse. Tubes continus simples ou rameux. Spores laté- rales (souvent involucrëes ) ou terminales. Zoospores. Genres : Bryopsis, Lamx.; Derbesia, So- lier (?); Hydrogaslrum,Vtsv. ; Vaucheria, DC; Achlya, N. ab. E. — Valonia, Gi- nanni. Tribu II. — Spongodiées, Lamx. Tubes continus réunis lâchement sous forme de fronde. Fruit comme ci-dessus. Genres : Codium , Stackh. ; Flabellaria , Lamx. (i) Nous ne mentionnons ici aucun des autres genres se M. Kiitzing, qui sont synonymes de genres antérieurs aui- 1 quels nous avons dû donner la préférence. 5G PHY Tribu III. — Actinocladées , Dne. Fronde principale monosiphoniée, conti- nue ou articulée , nue ou encroûtée de cal- caire, souvent presque cornée. Rameaux articulés, membraneux, verticillés le long de la tige ou réunis en fascicule au sommet. Genres : Dasycladus, Ag. ; Ascothamnion, Kg. ; Struvea, Sond. ; Chamœdoris, Montag.; Cymopolia, Lamx. ; Necmeris, Lamx. Tribu IV.— Ectocarpées, Ag. Fronde filamenteuse. Filaments rameux, articulés, confervoïdes. Spores latérales por- tées sur un court pédicelle. Spermatoïdies. Genres lEctocarpus^k^.; Leiblinia,Enû\.; Chroolepus, Ag. ; Chantransia, Fr. ; Bulbo- chœle , Ag. Tribu V. — Chétophorées, Dne., Kg. Filaments rameux, cloisonnés, celluleux, le plus souvent terminés par un poil ou pro- longement ciliaire, et réunis en une fronde diversement conformée par une matière gé- latineuse. Spores extérieures. Genres : Chœtophora, Ag. ; Cruoria, Fr. ; Hydrurus, Ag. ; Hydrocoryne, Schwab. Tribu VI. — Batrachospermées, Dne. Fronde gélatineuse, nue ou encroûtée de calcaire et polysiphoniée. Spores agrégées latérales ou terminales. 3enres : Batrachospermum , Roth ; Lia- gora, Lamx.; Trichoglœa, Kg. ; Trentepoh- lia , Ag. (?) ; Thorea , Bory ; Myriocladia , J. Ag. ; Galaxaura, Lamx. ; Actinotrichia, Dne. Tribu VII. — Chordariées, J. Ag. Fronde gélatineuse, polysiphoniée. Axe filamenteux émettant des rameaux horizon- taux non adhérents , et à la base desquels se trouvent des spores ou des spermatoïdies. Genres : Mesoglœa, Ag. ; Nereia, Zanard.; Chordaria, Ag. ; Scytothamnus, Hook. f. et Harv.; Elachistea, Duby ; Myrionema, Grev.; Leathesia , Gray , Phycophila, Kg. ; Chorda , Stackh. Tribu VIII. — Sphacélariée», J. Ag. Fronde olivacée, articulée, rameuse, po- lysiphoniée. Fructification monoïque (?). Spores solitaires , latérales. Genres : Sphacelaria, Ag. ; Myriotriçhia, Harv.; Ciadoslephus, Ag. PHY Tribu IX. — Dictyotées, Lamx , Grev. Fronde continue, membraneuse, plane, le plus souvent flabelliforme. Spores exté- rieures éparses ou agrégées en sores , et accompagnées ou non de paraspermes. Genres : Dictyopteris , Lamx. ; Dictyota , Lamx.; Dictyosiphon , Grev.; Zonaria, J. Ag. ; Padina, Adans. ; Cuttleria, Grev.; Soranthera , Post. et Rupp. ; Punctaria , Grev. ; Asperococcus , Lamx. ; Adenocystis , Hook. f. et Harv. ; Hydroclathrus , Bory ; Striaria, Grev.; Stilophora, Ag. ; Stiflia , Nardo. Tribu X. — Laminariées, Bory. Fronde stipitée, continue, coriace, dans les segments de laquelle se développent par- foisdes aérocystes. Spores amphigènes, dres- sées , agrégées en sores plus ou moins éten- dus. Zoospores. Genres : Lessonia , Bory; Macrocystis, Ag. ; Nereocystis, Post. et Ruppr. ; Capea, Montag.; Haligenia, Dne.; Alaria, Grev.; Agarum, Bory; Costaria, Grev.; Hafgygia, Kg. ; Laminaria, Lamx. ; Thalas&iophyllum, Post. et Ruppr.; Pinnaria, Endl. et Dies.; Phlœorrhiza, Kg. (?). Tribu XI. — Sporochnées, Grev. Fronde continue, membranacée-cartila- gineuse, filiforme, comprimée ou plane, solide ou creuse, à ramification distique ou irrégulière. Réceptacles capituliformes cou- ronnés par des filaments caducs. Genres : Sporochnus , Ag. ; Desmarestia , Lamx; Arthrocladia , Duby; Dichloria , Grev. (?). Tribu XII. — Fucées, Menegh. Fronde cellulo-filamenteuse , continue, olivacée, souvent munie d'aérocystes in- nées. Conceptacles épars ou agrégés au sommet des rameaux, mais non réunis dans un réceptacle distinct de la fronde. Genres : Fucus, Linn. emend. ; Pelvetia, Dne. et Thur. (?) ; Ozothalia , Dne et Thur. (?); Carpodesmia^ Grev. ; Myriadena. Dne. ! ( = Myriodesma, olim. ) ; Himantha- lia , Lyngb. ; Platyihalia, Sond. ; Xipho- phora , Montag.; Splachnidiwn , Grev.; Durvillœa, Bory ; Ecklonia, Hornem. ; Hor- mosira , Endl.; Scaberia , Grev.; Carpo* glossum, Kg. — Contarinia, Endl. et Dief. PIIY PI1Y 57 Tribu XIII. — Cystosirées, Endl. Fronde variée. Aérocystes concaténées dans la fronde ou distinctes et pétiolées. Réceptacles distincts simples ou rameux , solitaires ou agrégés , axillaires ou termi- naux. Genres : Coccophora , Grev. ; Ilalidnjs , Lyngb. ; Carfêdtsmia , Grev.; Blosscvillca, Due. ; Cystosira, Ag. ; Sargassum, Ag. ; Spongocarpus , Kg. ; llalochloa, Kg. ; Pte- rocaulon, Kg. ; Turbinaria, Bory ; Carpa- canlhus, Kg.; Marginaria, A. Rien. ; Car- pophyllum, Grev. ; Phyllospora, Ag. ; Scy- tolhalia, Grev. ; Sirococcus, Grev. GENRES DOUTEUX OU INSUFFISAMMENT CONNUS. Thcrmocœlium , Kg.; Myriaclis , Kg.; Halorhiza, Kg. ; Stœchospermum, Kg.; Spa- toglossum, Kg.; Haloglossum , Kg. ; P/ty- copleris, Kg. ; Stypopodium, Kg. ; Phylidis, Kg. ; Carpomilra, Kg. PUYCÉES FOSSILES. Genres : Confervites , Brongn. ; Caulerpi- tes , Sternb. ; CoeWes , Sternb. ; Encœliles , Sternb. ; llaliscriles , Sternb. ; Zonarites , Sternb. ; Laminariles, Sternb.; SargassUes, Sternb. ; Cystosirites, Sternb. ; Halymeni- tes , Sternb. ; Munsteria , Sternb. ; Balioslî- chus , Sternb. ; Sphœrococcites , Sternb. ; Chondrites, Sternb. ; Rhodomelites, Sternb. ; Delesserites, Sternb. PHYCÉES FOSSILES DOUTEUSES. Genre : Cylindriles , Gaepp. (Camille Montagne.) *PHÏGANTHUS, Pœpp. (Mw. #vy«5, fugitif), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpen- tamères, tttramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Allicites, établi par De jean {Catalogue , 3e édit., p. 411 ) sur les Allica unicolor 01. et iv.lvnla Daim. La pre- mière est originaire des Indes orientales, et la seconde de la côte de Guinée. (C.) *PIIYGELIl'S. bot. pu. —Genre de la famille dos Seropbulai inées, tribu des Digi- talées, établi par E. Meyer (ex Dent, in Bot. Mag. Compati., II, 53). Arbrisseaux du Cap. Voy. SCnOl'IIULARINÉES. PI1YLA. bot. pu. — Genre dont la place dans la méthode n'est pas encore fixée. Il a été établi par Loureiro (FI. cochinch., 83) pour des herbes annuelles de la Chine. *PHYLACIA (cpvàaxvj', prison), bot. cr. — Genre de Champignons appartenant à la tribu des Sphéropsidés, de la division des Clinosporés endoclines , et présentant les caractères suivants : Réceptacles verticaux globuleux ou un peu allongés, placés les uns à côté des autres; ils sont durs, noirs et friables comme du charbon, et sans aucune apparence d'ostiole; leur cavité offre des espèces de colonnes verticales aciculaires de même nature; les spores sont fixées aux filaments d'un clinode et finissent par se réduire en poussière. Ce genre est très cu- rieux; il rappelle par son aspect charbon- neux, et sa fragilité, quelques espèces de Sphéries exotiques. Le Phylacia globosa que j'ai décrit d'après des échantillons rapportés par M. Justin Goudot, du pic deTolima, croît sur les troncs d'arbres. Les réceptacles sont placés les uns contre les autres, sou- vent même pressés au point de se déformer, obtus, d'un noir brillant. Quand on les coupe verticalement, ils offrent à la vue quatre couches : l'inférieure, noire, com- posée de filaments parallèles et qui, sous le microscope, paraît être formée par l'écorce. La seconde est blanche, nacrée, et enveloppe la couche inférieure dans toute son étendue: la troisième est formée par les conceptacles qui paraissent taillés dans l'épaisseur du réceptacle même ; enfin , la quatrième couche , et qui enveloppe les autres , offre l'aspect et la friabilité du charbon. Les spo- res sont ovales, continues et transparentes. (Lév.) *PHYLACIUM (yuia'xtov, prison), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineu- ses-Papilionaées , tribu des Hédysarées , établi par Bennett (in Horsfteld Plant, jav. rar., 159, t. 43). Herbes de l'Inde. Vor. LÉGUMINEUSES. PÏIYLAX. ins. — Voy. PHILAX. *PI1YLETI1L'S. ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, de la famille 8 58 PHY PPIY des Taxicornes et de la tribu des Diapériales, formé par Mégerle , et adopté par Dabi et Dejean dans leurs Catalogues respectifs. Le type , le Ph. populi Még., a été trouvé en France , en Autriche et en Angleterre. Cet Insecte paraît être le même que YAlphito- phagus 4-pustulatus Curtis, espèce exotique apportée avec des grains de Riz. M. Salle a rencontré aussi cet insecte à la Nouvelle- Orléans. (C.) PHYLICA. bot. ph. — Voy. phylique. *PHYLICÉES. Phyliceœ. bot. ph. — M. Endlicher, d'après M. Reissek , partage la famille des Rhamnéesen plusieurs tribus, dont l'une porte ce nom, et a pour type le genre Phylica. (Ad. J.) PHYLIDIENS. moll.— Voy. phyllidiens. *PHYLIDONYRIS. ois.— Division géné- rique établie par M. Lesson dans la famille des Méliphagidées. Voy. souï-manga. (Z.G.) PHYLINA. moll. — Nom générique em- ployé par Ascanius pour la Bullœa aperta qu'il nomme Phylina quadripartita. (Duj.) PHYLIQUE. Phylica. bot. ph.— Genre de la famille des Rhamnées, tribu des Phy- licées, établi par Linné ( Gen. , n. 266 ), et dont les principaux caractères sont : Calice velu extérieurement , à tube cylindrique , soudé à la base avec l'ovaire, libre à la par- lie supérieure ; limbe à 5 divisions subu- îées, dressées, calleuses au sommet, tri- gones. Corolle à 5 pétales insérés sur le bord du disque qui recouvre l'ovaire et le tube, oblongs. Étamines 5, présentant la même insertion que les pétales et incluses ; filets subulés ; anthères oblongues, à 2 loges s'ouvrant longitudinalement. Ovaire infère, à 3 loges uni-ovulées. Style simple , en forme de massue ou de filet; stigmate sim- ple , très entier. Capsule ovoïde , resserrée ou dilatée au sommet , couronnée par le tube du calice persistant ou caduc , à 3 lo- ges, à 3 coques membraneuses et mono- spermes. Les Phyliques sont des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux, à rameaux dressés, réunis en faisceaux ; à feuilles éparses, dépourvues de stipules , linéaires , enroulées sur les bords , glabres en dessus , pubescentes ou villeuses en dessous ; à fleurs disposées en lôte ou en épis capités, munies de bractées ciliées ou entourées de longs poils. Ces plantes croissent au cap de Bonne- Espérance. On en connaît un assez grand nombre d'espèces, parmi lesquelles quelques unes sont cultivées dans les jardins. Nous citerons surtout : La Phylique a feuilles de Bruyère, Phy- lica ericoides Linn. , vulgairement Bruyère du Cap , arbuste haut de 30 à 70 centimè- tres , très rameux , portant des feuilles fort nombreuses , rapprochées , comme imbri- quées, à face supérieure d'un vert foncé, et à face inférieure blanchâtre; des fleurs petites, blanches, d'une odeur agréable , et disposées en petites têtes terminales. La Phylique plumeuse , Phylica plumosa Lamk. , remarquable par les poils longs , soyeux et blancs qui couvrent ses feuilles , ainsi que ses fleurs réunies en forme de tête au sommet des rameaux. Ces deux espèces sont les plus répandues dans nos jardins ; mais on y cultive encore les Phylica orientalis , tricolor, axillaris, laxifolia, rosmarinifolia, thymifolia, ledifo- lia, etc. Ces plantes se multiplient de bou- tures. (J.) PHYLIRA. crust. — Voy. philyra. *PHYLLACA1\THUS ( 9tXkov , feuille ; àV.avSa, épine), ecuin. — Sous-genre d'Échi- nides établi par M. Brandt aux dépens des Cidarites, et comprenant les C. imperialis, Hystrix , Geranioïdes , Pistillaris et une cinquième espèce qu'il nomme C. dubia. (Duj.) PHYLLACTIS, Pers. ( Ench. , I, 39). BOT. PH. — Voy. VALERIANA, Neck. PHYLLADE (yvUov, feuille), géol.— On a longtemps cru que le Phyllade appartenait aux roches argileuses , soit d'après l'odeur qu'il donne au souffle , et qui ne tient qu'à sa légère porosité, soit par suite de la décom- position facile que présentent quelques va- riétés ; mais en le soumettant à l'analyse mé- canique, M. Cordier a reconnu qu'il appar- tient évidemment aux roches talqueuses et qu'il ne contient point d'argile. Il est , en effet, composé de matières talqueuses atté- nuées et triturées , déposées à la manière des limons et mélangées à quelques autres matières, telles que des parties microsco- piques de Feldspath et de Quartz. Sur quelques points se trouvent des cris- taux de fer sulfuré et des nœuds de Quartz qui ont cristallisé au moment où se formait le dépôt phylladien. On y voit aussi par- niv PJIY 59 fois quelques rares paillettes de Mica éparses au milieu des éléments microscopiques ; tnfln, quelquefois il s'est infiltré du cal- caire dans les Phyllades , qui font alors ef- fervescence dans les acides. Cette roche a quelque ressemblance avec le Talcite ordinaire; mais elle est compo- sée d'éléments plus fins; elle renferme des cailloui roulés, des grains de Quartz, des dé- bris organiques marins , et alterne avec des couches conglomérées , ce qui atteste suffi- samment son origine sédimentaire. Ses tein- tes sont très variées, verdâtres, grisâtres, brunâtres, rougeâtres, etc. La couleur noi- râtre des ardoises est due à une matière anthraciteuse, et la couleur rougeâtre à des matières ferrugineuses. LePhyllade, ordinairement terne, quel- quefois luisant, est moins tendre que les roches talqueuses; il est fusible au chalu- meau, en émail bulbeux; généralement ii résiste longtemps aux influences météorolo- giques , et se transforme à la longue en une matière onctueuse qui ne fait point pâte avec l'eau. Il est essentiellement schistoïde, et fréquemment susceptible de se diviser presqu'à l'infini en feuillets de très grande dimension (Ardoise) : aussi l'emploie-t-on , comme tout le monde le sait, à couvrir les toits, à faire des tables, des planches à écrire , etc. Outre son délit, cette roche pré- sente des fissures transversales, d'où résul- tent souvent des blocs naturels prisma- tiques à quatre pans et à base rhomboï- dale. Le Phyllade est très commun dans la na- ture; il succède en stratification concordante aux terrains talqueux feldspatiques , sans qu'on puisse souvent distinguer, d'une ma- nière bien précise, le point de séparation entre les Phyllades et les Talcites. (C. d'O.) PHYLLAMPHORA , Linn. (Flor. co- chinch. , Il , 744). bot. ph. — Syn. de Ne- penthes, Linn. PHYLLANTHE. Phyllanthus (q>u)t)ov, feuille; «v8o;, fleur), bot. ph.— Genre de la famille des Euphorbiacées, tribu des Phyllan- thées, établi parSwartz (Flor. Ind. occident., t. II, p. 1101), et auquel il faut rapporter les Xylophylla et Phyllanthus de Linné. Les principaux caractères du genre Phyllan- the sont : Fleurs monoïques, rarement dioï- ques. Calice à 5 ou 6 divisions , placées sur deux rangs. Étamines 3, rarement 5; filets réunis en une sorte de colonne entourée de 5 ou G glandes ou d'un disque à 5 ou G lobes; anthères extrorses, adnées. Fleurs femelles: Ovaire entouré de 5 ou 6 glandes à la base, ou fixé sur un disque glanduleux ou membraneux , à trois loges 2-ovulées. Styles 3, soudés quelquefois à la base , sou- vent bifides; stigmates 6. Capsules à 3 co- ques bivalves et dispermes. Les Phyllanthes sont des arbres , ou des arbrisseaux, ou des herbes, tantôt garnis de feuilles et à fleurs axillaires, tantôt nus, et à rameaux foliacés portant les fleurs sur leurs bords. Les espèces qui présentent ce dernier as- pect font partie des Xylophylla de Linné ; les autres composent les véritables Phyllan* thïis du même auteur. Ces plantes naissent dans les régions tropicales et subtropicales du globe, mais plus abondamment dans l'A- mérique. Le genre Phyllanthe comprend un très grand nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons les Phyllanthus urinaria et virosa : elles croissent au Brésil, où la pre- mière est surtout connue sous les noms de Conami, Bois à enivrer, etc. On s'en sert pour engourdir et enivrer les Poissons. * PHYLLANTHÉES. Phyllantheœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Euphorbiacées (voy. ce mot), qui a pour type le genre phyllanthus. (Ad. J.) PHYLLANTHERA (y^nov, feuille; £v- 0yj'pa, floraison), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , tribu des Péri- plocées?, établi par Blume (Bijdr., 1048). Arbrisseaux de Java. Voy. ascléfiadées PHYLLANTHUS, Mey. (Bullet. Neerl, 1839, p. 112). bot. ph. —Syn. de Phyllo- cactus, Link. * PHÏLLARTHRUS , Neck. ( Elem. , n. 742 ). bot. ph. — Syn. de Phyllocactus , Link. *PHYLLASTREPHUS. ois.— Genre éta- bli par Swainson, dans la famille des Tur- didées , sur une espèce voisine des Tur- doïdes. Levaillant l'a figurée à la pi. 112 de ses Oiseaux d'Afrique. Elle a reçu de Swainson le nom distiuclif de P. capensis ou terrestris. (Z. G.) *PHYLLECTHRIS (yvttov, feuille; h- Gpuffxw, s'élancer de), ins.— Genre de l'ordre 60 PHY des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Galérucites, formé par Dejean (Catalogue, 3e édition , p. 406) sur le Gai. dorsalis, seule espèce qu'il y rapporte. Elle est propre aux États-Unis. (C.) PHYLLIDIA ((puMov, feuille), moll. — Genre établi par Cuvier pour des Mollus- ques marins et qu'il plaça d'abord à côté des Pleurobranches, mais que plus tard il mit avec les Dipbyllides dans une famille à part, celle des Inférobranches. Lamarck adopta le genre Phyllidie et le prit pour type de la famille des Pbyllidiens, qu'il dut successivement réduire beaucoup en n'y laissant que les Oscabrions et les Patelles, avec ces Mollusques, quoique l'on doive au- jourd'hui séparer encore ces trois types. Les Phyllidies qui rampent au fond de la mer ou sur les Fucus près du rivage , ont le corps ovale-allongé, un peu convexe et recouvert en dessus par une peau coriace, variqueuse ou tuberculeuse , formant un bord saillant tout autour; leurs branchies sont disposées sous ce rebord en une série de feuillets transverses occupant ia circon- férence des corps. Elles ont quatre tenta- cules, deux supérieurs sortant chacun d'une cavité particulière à travers le bouclier ou manteau, et deux inférieurs et coniques situés près de la bouche. Les orifices pour la génération sont au côté droit; l'anus est dorsal et postérieur. On connaît trois es- pèces de Phyllidies qui vivent dans la mer des Indes ; MM. Quoy et Gaimard en ont trouvé une quatrième espèce plus petite à l'île de Tonga; elle est longue de 25 milli- mètres , ornée en dessus de taches blanc- bleuâtres , diversiformes, sur un fond noir, (Doj.) PHYLLIDIENS. Phyllidii. moll. — Fa- mille de Mollusques nus, Inférobranches, établie par Lamarck, qui voulut y com- prendre d'abord les Pleurobranches, ran- gés plus tard parmi les Semiphyllidiens et les Fissurelles, ainsi que les Émar- ginules classés aujourd'hui dans la famille des Calyptraciens. Cependant la famille des Phyllidiens, quoique réduite par La- marck lui - même dans ses dernières pu- blications, contenait encore les Patelles et les Oscabrions qui , évidemment , ap- partiennent à un autre ordre , celui des PHY Cyclobranches ; car ils sont hermaphro- dites , tandis que les Phyllidies sont mo- noïques. (Duj.) PHYLLIDOCE ou PHYLLODOCE (nom mythol.). acal. — Nom générique donné par Modeer aux Porpites. Voy. ce mot. (Duj.) PHYLLINE OpJUtvos, foliacé), helm. — Cette dénomination a été appliquée à des Vers assez différents : d'abord aux Caryo- phyllées par Abilgaard, et ensuite à des Trématodes par Oken. (P. G.) *PHYLLINEMA, Bl.(Msc). bot. ph.— Syn. d'Enhydra, Lour. PHYLLIR.ŒA, Tournef. (Inst., 367). BOT. PH. — Voy. OLIVIER. PHYLLIREASTREM, DC. {Prodr^YVy 449). bot. ph. — Voy. morinda. PHYLLIROE ( nom mythol. ) moll. — Genre de Mollusques gastéropodes de l'ordre des Hétéropodes , établi par Péron et Le- sueur pour un Mollusque gélatineux, trans- parent , comprimé latéralement , et dont la tête , s'avançant comme un museau , est surmontée de deux tentacules qui ressem- blent à des cornes, et lui donnent une cer- taine ressemblance avec la tête d'un Tau- reau ; c'est pourquoi ces naturalistes nom- mèrent Phylliroe bucéphale le Mollusque qu'ils avaient observé dans la Méditerranée à Nice, et qui est long de 4 à 5 centimètres sur une largeur moitié moindre. D'après les observations très incomplètes de Péron et Lesueur, ce genre fut caractérisé par la forme oblongue très comprimée du corps, presque lamelliforme, avec une seule nageoire caudale ; des branchies en forme de cordons granuleux et intérieurs ; et une tête distincte portant deux tentacules, deux yeux et une trompe rétractile. Ces détails avaient pourtant suffi pour faire classer le Phylliroe à côté des Carinaires et des Pté- rotrachées. MM. Quoy et Gaimard, pendant le voyage de Y Astrolabe , ayant eu l'occa- sion d'étudier trois autres espèces de Phyl- liroés, ont publié sur leur organisation des observations précieuses , et qui confirment les rapports de ces Mollusques avec les au- tres Hétéropodes. La transparence des Phyl- liroés est telle qu'ils échapperaient complè- tement à l'observateur si l'on n'apercevait quelques organes colorés à l'intérieur. La tête est en forme de trompe, fendue verti- calement par une bouche garnie de plaques PII Y PlïY Cl cornées; elle porte en dessus et en arrière deux grands tentacules coniques sans au- cune trace d'yeux. On aperçoit dans l'inté- rieur, à travers les tissus transparents, un œsophage très grêle aboutissant à un esto- mac presque quadrangulaire , d'où partent quatre grands cœcums, dirigés les uns en avant et les deux autres en arrière. L'intes- tin assez court vient aboutir directement Sir le côté droit, vers le tiers postérieur du corps. MM. Quoy et Gaimardont vu un cœur dont les contractions sont assez régulières et précipitées , et qui est situé entre les deux cœcums postérieurs vers la l'ace dorsale. Un ne bifurqué, sortant vers le milieu du >ord vertical, a été regardé comme l'organe énital mâle, et de petites grappes veidà- :res, insérées sur un canal longitudinal près • !u dos , ont été prises pour les ovaires. Le système nerveux est très développé, et pré- sente autour de l'œsophage quatre ganglions principaux , d'où partent un grand nombre ie nerfs. Ces auteurs, d'ailleurs, n'ont pu voir aucun appareil respiratoire, et se trou- vent ainsi conduits à penser que la respira- tion s'effectue par toute la surface du corps. (Duj.) PHYLLIS ( nom mythologique ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées- Cofféacées , tribu des Anthérospermées , établi par Linné (Gen., n. 328), et dont les principaux caractères sont : Fleurs her- maphrodites-polygames. Calice à tube ovale, comprimé dorsalemenl , soudé à l'ovaire ; Jimbe supère à 2 divisions inégales, cadu- ques. Corolle supère, arrondie, à 5 divi- sions linéaires-lancéolées. Étamines 5, in- sérées au fond du tube de la corolle , saillantes; filets filiformes; anthères oblon- gues , dressées. Ovaire infère , biloculaire, à disque épigyne charnu; ovules solitaires. Styles 2, allongés-filiformes, soudés entre eux à la base, et portant chacun un stigmate. Fruit ovale un peu comprimé, bi-denté au sommet , à 2 loges , à 2 coques lisses , indéhiscentes , monospermes. Les Pliyllis sont des arbrisseaux à feuilles opposées ou verticillces par groupe de trois ou de quatre, acuminées, à stipules mem- braneuses, adnées au pétiole, et prolongées en plusieurs filets soyeux; à fleurs petites, d'un blanc verdâtre, et disposées en pani- cule terminale. Ces plantes sont originaires des Canaries. La principale espèce, la Phyllis nobla , est cultivée dans plusieurs jardins de l'Eu- rope. (J.) l>HYLL!UM(ov, feuille; x>a- ) indique sous cette dénomination un groupe de Chéiroptères. (E. D.) PIIY 63 PHYLLODOCE (nom mythologique). annkl. — M. Savigny, dans son Système des Annclides, a donné le nom de Phyllo- doce à un genre de Néréides glycériennes de sa méthode, qu'il caractérise ainsi: Trompe couronnée de tentacules à son orifice; an- tennes égales ; première, deuxième, troisième et quatrième paires de pieds couvertes de cirrhes tentaculaires; cirrhes supérieurs et inférieurs des autres pieds comprimés en forme de feuilles, non rétractiles pour d'au- tres branchies. La première espèce connue est la Nereis laminosa Cuv., des côtes françaises de l'O- céan. Depuis lors on en a ajouté plusieurs, également de nos côtes, et entre autres une très jolie qui est propre à la Méditerranée. Celle-ci est la Néréiphylle de Paretto Blainv. {Faune française). Celle- ci existe dans le golfe de Gênes, sur les côtes de Provence et sur celles de Languedoc. Nous l'avons prise dans le port de Cette. M. de Blainville réunit les Phyllodoces à son genre Néréiphylle. (P. G.) PHYLLODOCE. acal. — Voy. fhyl- LIDOCE. PHYLLODOCE. annél.— Ranzani s'est servi de ce mot dans une autre acception que M. Savigny. Phyllodoce est alors syno- nyme d'Eumolpe. (P. G.) PHYLLODOCE, Salisb. (Parad., 36). bot. ph. — Voy. menziesia, Smith. *PHYLLODROMA (cpvUov, feuille; fyo- p.05, course), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille et tribu des Cicindélides, établi par Th. Lacordaire {Révision de la famille des Cicindélides, 1842, p. 28). Ce genre se compose des cinq espèces suivantes : P. cylindricollisDej. , aperta, cur- ticollis Kl., semicyaneaBr., et ignicollis Lac. Toutes sont originaires du Brésil. Les carac- tères du genre sont tirés du labre qui est fortement transversal et muni d'une à trois dents. (C.) *PHYLLODYTES(yu'»ov, feuille; Aov, feuille; *«- pov, aile), ins. — Genre de l'ordre des Orthop- tères, tribu des Locustiens, établi par Audi- net-Serville {Rev.) qui, dans son Histoire des Orthoptères (Suites à Buffon, édition Roret^ 6G PÎIY PHY en décrit sept espèces, dont deux du cap de Bonne-Espérance et les autres de l'Amérique méridionale. PHYLLOPUS ( re se terminent par un article grêle et allongé , tandis que celles des quatre ou cinq paires suivantes sont terminées par un ongle assez fort; celles de la dernière sont tantôt semblables aux précédentes, d'autres fois rudimentaires, et dépourvues de palpe ilabelliformc. Enfin, on trouve souvent à la base des pattes an- térieures, ou même de tous ces organes, de petits appendices vésiculaires qui parais- sent être des vestiges de fouet (ou branche eiterne) de ces membres. La disposition de l'abdomen varie: tantôt il est allongé, di- visé en anneaux bien distincts, et parfaite- ment séparé du thorax, qui en recouvre la base ; d'autres fois, il est confondu avec ce bouclier, et semble n'en être qu'un pro- longement. Dans ce dernier cas, il varie encore ; car, tantôt il est très large à sa base et occupe tout l'espace compris entre les pattes postérieures; tandis que d'autres fois il est rudimentaire et logé au fond de l'an- gle rentrant formé par le bord de la lame thoracique. Presque toujours on peut ce- pendant y distinguer six ou sept anneaux, dont le dernier forme avec les appendices du segment suivant une nageoire caudale plus ou moins développée. Quantaux fausses pattes, fixées sous l'abdomen, leur nombre varie et elles sont en général rudimen- taires. Le Système nerveux des Phyllosomes présente un mode de conformation remar- quable ; la masse formée par les ganglions céphaliques est située tout près de la base des antennes, et communique avec les gan- glions thoraciques par deux cordons d'une longueur extrême. Les ganglions thoraciques ne sont pas réunis sur la ligne médiane, mais communiquent entre eux par des commissures transversales; leur nombre est de neuf paires ; enfin , les ganglions abdo- minaux sont très petits et au nombre de six PIIY 67 paires. L'intestin paraît être droit, et dans l'intérieur du bouclier céphalothoracique, on aperçoit un grand nombre de vaisseaux qui divergent latéralement. M. Guérin- Méneville pense que ces vaisseaux pourraient bien appartenir à l'appareil de la circula- tion ; mais cette opinion, suivant M. Milne Edwards, ne paraît pas admissible, et ce savant zoologiste pense que cet appareil est l'analogue du foie. On ne sait rien sur les organes générateurs de ces Crustacés. Les mœurs de ces Crustacés sont entière- ment inconnues; on sait seulement, par le rapport des voyageurs, qu'ils se trouvent à la surface de la mer, et qu'ils y nagent len- tement en agitant les appendices flagellï- formes de leurs pattes; ils sont transparents comme du verre , et on ne pourrait les apercevoir dans l'eau si leurs yeux d'un beau bleu ne les décelaient pas. Les Phyl- losomes se rencontrent dans toutes les mers des pays chauds; ils semblent y être dis- persés indifféremment, car on trouve les mêmes espèces dans les mers d'Afrique , des Indes et delà Polynésie; cependant, d'après les échantillons rapportés par M. Les- son, il paraîtrait que ces Crustacés sont plus communs dans les mers de la Nouvelle- Hollande et de la Nouvelle-Guinée que par- tout ailleurs. On connaît un nombre assez considé- rable de Phyllosomes, et on remarque dans leur organisation des différences si grandes, qu'il faudra probablement dans la suite éta- blir dans ce genre plusieurs divisions généri- ques ; mais jusqu'à ce que l'on sache quelles sont les modifications de structure dépen- dantes du sexe et de l'âge , on ne peut bien apprécier la valeur de ces différences, et il a paru convenable à M. Milne Edwards de les prendre seulement pour base de simples sous-genres. Les Phyllosomes forment, à raison de ces différences, trois groupes na- turels désignés sous les noms de Phyllo- somes ordinaires, rhyllosomes brévicornes et Phyllosomes laticaudes. Comme type de ce genre singulier, je citerai le Phyllosome commun , Phyllosoma communis Leach (Journ. de Phys.t 1818, p. 307, fig. 11). Cette espèce a pour patrie les mers d'Afrique et des Indes. (H. L.) *PHYLLOSPADIX («piftlov, feuille; spa- dix, spadice ). eot. pu. — Genre de la fa- 68 PII Y PHY mille des Naïadées, établi par Hooker (Flor. lor. Amer., II, 111, t. 186 ). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. naïadées. PH1LLOSPHQERA, Dumort. bot. cr. — Voy. SPHJEMA. (LÉV.) * PHYLLOSTEGIA ( qui se prolonge en pointe au-delà de son extrémité ; pelage court , marron en dessus et brun en dessous. — Se trouve à la Guiane. Phyllostome brune et rayée, Azara ; Phyl- lostoma lineatus Et. Geoffr. De la taille de la précédente espèce; la feuille du nez ver- ticale, pointue, entière; pas de queue ; le pelage brun, et seulement plus clair en des- sous qu'en dessus, avec une raie blanche sur la ligne moyenne du dos, une autre allant de chaque narine à l'oreille du même côté, et une troisième partant de l'angle de la bouche jusqu'à la base de l'oreille , et pa- rallèle à la précédente. — Habite le Para- guay. Phyllostome obscure et rayée , Azara ; PHY niY Phyllosloma rolundatum Et. GeoITr., Desm. Plus grande que les deux précédentes; le museau assez aigu; la feuille nasale verti- cale, entière, et arrondie à son extrémité ; le pelage brun-rougeàtre. — Prise au Pa- raguay. Phyllostome fleur de lis , Phyllosloma :'ium Et. Geoffr., Desm. Dans cette espèce, la feuille nasale est aussi courte que large, et elle est étroite à sa base; le pelage est d'un brun roussâtre en dessus et d'un brun blanchâtre en dessous. — Du Brésil. Les autres Phyllostoma , qui sont moins bien connus que ceux dont nous venons de donner une courte description, sont les sui- vants : Phyllostoma spiculatum Illiger, Lichst., Azara. — Brésil. Phyllosloma crenulatum Et. Geoffr. — Amérique méridionale. Phyllostoma elongatum Et. Geoffr. — Amérique méridionale. Phyllostoma brachyotum Wied. — Brésil. Phyllostoma obscurum Wied. — Brésil. Phyllostoma supercilialum Wied. — Bré- sil. Phyllostoma brevicaudatum Wied. — Brésil. Phyllostoma Grayii Waterhouse. — Fer- nambouc. Quant au Phyllosloma perspicillatum Et. Geoffr. (grande Chauve-Souris fer de lance de la Guiane , Buffon) , il forme actuellement le type du genre Artibeus, dont il sera parlé dans un autre article. Enfin le Phyllostoma spectrum Et. Geoffr. (le Vampire, Buffon), sera étudié au mot vampire. (E. D.) *PHYLLOSTOMES Phyllostomata. mam. — Subdivision desMammifèreschéiroptères, de la grande division des Vespertilions, et comprenant les genres Phyllosloma, Vampi- rus, Madaleus , Glossophaga, Rhinopoma , Avtibœus et Monophyllus. Voy. ces mots, ainsi que l'article desmodds. (E. D.) PIIYLLOTA ( yv'nov , feuille ; 03ç , Zzoq , oreille), bot. rn. — Genre de la fa- illie des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Podalyriées, établi par De Candolle ( Prodr. ,11,113). Arbustes de la Nouvelle- Hollande. Voy. légumineuses. *Pn\LLOTIS (?^ov, feuille; ov$, oreille), mam. — M. Waterhouse (Proc. sool. Soc. Lond., 1827) indique sous ce nom une subdivision qu'il propose de former dans le grand genre Rat, Mus des auteurs, et il y place les espèces suivantes: 1° Phyl- lotis Danvinii, de Coquimbo; 2° Phyllotis xanlhopygus, de Santa-Crux; et 3° Phyllotis griseoflavus, de Rio-Negro. (E. D.) THYLLURUS (yuXXov, feuille; oùp« » queue), rept. — Genre de la famille des Gec- kos, établi par G. Cuvier (Règne animal), et caractérisé principalement par des doigts non élargis, grêles et nus, et par une queue apla- tie horizontalement en forme de feuille. La principale espèce de ce genre est le Phyllurus Cuvierii , rapportée des environs du port Jackson. Voy. geckos. *PniMASPERMUM (yfyx, enflure; anr/ppa, graine), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécionidées, étahli par Lessing (Synops., 253). Arbrisseaux du Cap. Voy. composées. PHYMATA (yvfxa, enflure), ins.— Genre d'Hémiptères hétéroptères, tribu des Rédu- viens, famille des Aradides, groupe des Phy- matites, établi par Latreille. M. Blanchard donne à ce genre (Histoire des Insectes, édi- tion Didot) pour caractères essentiels: An- tennes plus longues que la tête, grêles, à premier article très long, terminé en bouton ; écusson petit. Les espèces de ce genre vivent d'insectes qu'ils poursuivent sur les végétaux. Les P. crassipes et monslruosa Fab., habitent l'Eu- rope. (L.) *PHYMATEUS (rv>, enflure), ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Acridiens, établi par Thunberg (Mem.) aux dépens des Dictyophorus de Brullé. II ne comprend que trois espèces : Phym. morbil- losus , scabiosus et leprosus} indigènes du cap de Bonne-Espérance. *PHYMATIDIUM (y^u , enflure ; l$é* , forme), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Lindley (Orc/iid., 207). Herbes du Chili. Voy. orchidées. * PHYMATITES. Phymatites. ins. — Groupe établi par M. Blanchard dans la fa- mille des Aradides , tribu des Réduviens , ordre des Hémiptères hétéroptères. Voy. ré- duviens. *PIIYMATIUM (T'ju.a, tumeur), bot. cr. — Nom que Chevallier (Flor.par., vol. M, p. 360) a proposé de substituer à celui d\E- 70 PHY PHY laphomyces, et qui n'a pas été adopté. Voy, ELAPHOMYCES. (LÉV.) PHYMOSIA, Desv. (in ïïamilt. Prodr. Flor. Ind. occid., 43). bot. pu.— Synonyme de Sphœralcea, St-Hil. PIIYSALE. Physalus ( sacciformes , rétrécis au col , munis (Tune bouche, dilatables, et communiquant avec le canal nourricier; celui-ci est attaché a un foie pyriforme ou aplati, allongé ou lobé, terminé en un ou plusieurs tentacules musculcux, dilatables, couverts, sur un côté, d'une rangée de glandes, à bord épaissi, sé- crétant un fluide caustique. De la face in- férieure du corps, entre les autres tentacules, partent aussi quatre tentacules simples, vi- bratiles et respiratoires. M. Lesson a com- battu avec raison , par des expériences di- rectes, l'opinion généralement répandue en Amérique sur les propriétés vénéneuses de la Physalie séchée et réduite en poudre. Il nie donc complètement les empoisonnements produits, soit par cette substance sèche qui est tout-à-fait inerte, soit par des Poissons qui s'en seraient nourris au sein de la mer. Ce naturaliste, en effet, a vu des Chiens, aux- quels il en avait fait avaler, n'éprouver d'autre incommodité que celle qui résultait temporairement du contact des tentacules aux lèvres ; et, d'autre part , des volailles, auxquelles on en avait fait manger , n'a- vaient éprouvé aucun malaise, et n'avaient contracté absolument aucune qualité mal- faisante après la cuisson. La forme des Physalies est tellement ir- régulière et variable , qu'on n'a pu encore préciser exactement leurs différences spéci- fiques ; aussi la synonymie en est-elle singu- lièrement embrouillée et compliquée. La- marck en admettait quatre espèces, dont la troisième , P. megalista , est rapportée par î^schscholtz à la deuxième , P. luberculosa. Ce dernier zoologiste en a décrit une cin- quième espèce, P. utriculus, et M. Brandt en a décrit une sixième sans crête sous le nom d'Alophola Olfersii. M. Lesson en ad- met également six espèces, dont uneseule, P. pelagica, la première deLamarck, constitue sa tribu des Cystisomes, caractérisée par des tentacules hépatiques ou préhenseurs nom- T. X. breux. Les autres espèces composent la tribu des SaJacia, qui n'ont qu'un seul tentacule hépatique ou préhenseur, et qui out des sacs proboscidiens inertes sur un des pro- longements de la vessie; mais il admet comme espèce distincte la P. azorica , cor- respondant à la P. pelagica d'Osbeck et de Chamisso, et réunit, la P. elongala de fca- marck avec la P. luberculosa du même au- teur, dégagée des synonymes appartenant à l'espèce précédente. Au reste, les espèces de cette deuxième tribu sont plus petites que la P. pelagica, et les différences pourraient bien tenir à l'âge dans certains cas. (Duj.) PHYSALIS. bot. pu. — Voy. physaude. PHYSALOPTÈRE. Physaloplera (i';, vessie; «rr^vov, aile), helm. — Rudolphi et M. de Blainville, d'après lui, ont parlé sous ce nom d'un petit groupe de Vers intesti- naux voisins des Strongles, auquel le second de ces naturalistes assigne pour caractères : Corps rigidule, élastique, rond, atténué presque également aux deux extrémités et généralement assez court; bouche orbicu- laire, simple ou papilleuse; anus subtermi- nal; orifice terminal de l'organe femelle si- tué au tiers antérieur du corps; organes de la génération mâles avec un spicule simple, sortant d'un tubercule au milieu d'un ren- flement vésiculiforme de la queue. Tels sont le Ph. clausa du Hérisson et le P. halalades Faucons. M. Ehrenbergaajouté \cPh. spirula du gros intestin du Daman de Syrie. (P. G.) PIÎYSALUS. annél. — Swammerdam (Bi- blia naturœ, pi. 10, fig. 8) a donné ce nom à VAphrodita aculeata, type du genre Hali- Ihea de M. Savigny. (P. G.) PHYSALUS. mam. — Nom scientifique de la Baleine gibbar. (E. D.) PHYSAPODES. Physapoda. ms. — Voy. TIIR1PSIENS. PfïYSAPUS, Deg. ins. — Voy. thrips. PHYSARUM. bot. cr. — Genre de la fa- I mille des Champignons , division des Basi-' diosporés, tribu des Coniogastres-Physarés, établi par Persoon [Dispos, melh. Fung., p. 8). Ce sont de très petits Champignons qui se développent sur le bois et l'écorce des arbres morts. Voy. mycologie. PHYSCHIOSOMA fow, vessie; xetXoç, lèvre), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Echmatacanthées, établi par Nées {in Bot. Mag. Comp., II, 310). Herbes de l'Inde. Voy. acanthacées. PHYSIDIUM, Schrad. (in Gœtting geh PIIY PIIY 75 Anzcig., 1821, p. 7l-i). bot. ph. — Syn. de Angelonia, Humb. ctBonpl. *PHYSIGNATIIlS(cpv:ra, pustule; yv<*- 6oç, mâchoire), rept. — G. Cuvier a établi ce genre {Règne animal, t. II, 1829) pour un Saurien de l'iude appartenant à la famille des Iguaniens, et qu'il appelle Ph. cocinci- Rttt. MM. Duméril et Bibron le réunissent au genre Istiure ou Lophure. (P. G.) *PBYSINGA. bot. pq. — Genre de la fa- mille des Orchidées , sous-ordre ou tribu des Épidendrées, établi par Lindley {in Bot. Reg., 1838, p. 32). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. orchidées. PHYSIOLOGIE ANIMALE {?v*io\oylx, recherche ou dissertation sur la nature). — La Physiologie, suivant la signification que lui donnaient les Grecs , devrait dé- signer la science qui traite de la nature tout entière, l'histoire naturelle dans son acception la plus générale ; mais les mo- dernes ont restreint la Physiologie à l'é- tude des phénomènes de la vie chez les êtres organisés : aussi quelques savants al- lemands ont-ils proposé de changer son nom pour celui de Biologie, qui serait plus rationnel s'il n'avait le tort d'être un mot de plus dans la science. La Physiologie peut être envisagée de plusieurs manières : elle est générale si elle recherche les condi- tions et les lois de l'existence , de tous les êtres organisés, et si elle explique les ac- tions de ces mêmes êtres. Elle sera dite ani- male ou végétale, si elle se borne à l'étude exclusive de la vie chez les animaux ou chez les végétaux. Elle est dite comparée , si plus spécialement elle procède à l'étude de cha- que phénomène, de chaque fonction, dans toute la série des êtres observés dans leurs conditions normales ou pathologiques. Elle est expérimentale, si, par des vivisections et des expériences diverses , elle change ou modifie ces conditions pour simplifier le pro- blème en y introduisant des termes connus d'avance, et, dans ce cas, elle peut se li- mitera l'étude d'un seul type ou d'un petit nombre d'êtres. Elle peut enfin se proposer de rester une science pure ou abstraite, ou vouloir être science d'application; mais alors elle est l'hygiène elle-même , ou la plus haute expression de cette branche de l'art médical. La Physiologie recherche, et démêle dans l'étude des êtres organisés, les propriétés qui sont inhérentes à la matière et celles qui sont propres aux corps vivants : celles-ci seules sembleraient devoir l'occuper, mais, dans presque tous les phénomènes de la vie, on voit intervenir les actions chimiques ou physiques pour concourir avec les actions vitales ou en modifier les résultats. Comme toute autre science, d'ailleurs, la Physio- logie se compose de faits et de doctrines; mais ces doctrines , qui ont varié avec les temps et suivant les progrès de l'esprit hu- main , ne doiveut pas être celles de la phy- sique et de la chimie, sans cependant être indépendantes de ces sciences , avec les- quelles seulement la Physiologie peut at- teindre le degré de perfection dont elle est susceptible. Quant aux faits, ils lui ont été fournis par l'anatomie et par les vi- visections, par les observations patholo- giques et tératologiques, et plus récemment encore par l'observation microscopique des animaux le plus simplement organisés, et par l'étude de la structure intime des tissus et des organes chez tous les animaux. Voilà pourquoi chez les anciens, qui igno- raient ces divers moyens d'étude, la Physiolo- gie ne s'occupa d'abord que d'hypothèses sur les généralités et sur l'origine des choses. Alcméon de Crotone plaçait l'âme dans le cerveau, et le principe de la vie dans le mou- vement du sang; Empédocle d'Agrigente admettait la circulation de l'air dans le corps des animaux, et voyait de l'analogie entre la graine des végétaux et l'embryon tenant au corps de sa mère par le cordon ombili- cal. Démocrite, s'appuyant déjà sur des ob- servations réelles , expliquait les habitudes des animaux par leur organisation, regardait les organes des sens comme des miroirs, et admettait que la bile sert à la digestion. Suivant Anaxagore, le corps prend aux ali- ments les matériaux homologues de sa répa- ration. Diogène d'Apollonie connaissait le cœur et les vaisseaux , mais il voulait que le ventricule gauche fût destiné à la circu- lation de l'air, etc. Dans une deuxième pé- riode de la philosophie grecque, la méta- physique tendait à se séparer davantage des sciences naturelles. Hippocrate et ses dis- ciples faisaient des observations suivies, mais leurs théories étaient encore erronées et dé- cousues : ils admettaient la préexistence des 76 PHY pennes. Aristote, plus positif, trouva dans l'anatomie comparée plus de motifs pour admettre l'épigénèse; il avait reconnu que les pulsations du cœur sont indépendantes delà respiration, mais il croyait encore que c'est la chaleur qui fait bouillir le sang dans le cœur. L'école d'Alexandrie alla plus loin encore dans cette voie de l'observation di- recte : Érasistrate connaissait les valvules du cœur, et distinguait des veines des artè- res tout en admettant que celles-ci, qu'il avait toujours trouvées vides , conduisent seulement les esprits vitaux; Hérophile sa- vait déjà que les nerfs partent de la moelle épinière et du cerveau. Une troisième période est illustrée par le nom de Galien ; mais on s'aperçoit trop sou- vent que ce médecin célèbre, en même temps qu'il marchait dans la voie des observations positives, concluait au profit d'un système préconçu. Pour lui, le sang fabriqué dans le foie laisse échapper des vapeurs subtiles, les esprits naturels, lesquels, mêlés à l'air dans le cœur, forment les esprits vitaux, d'où déri- vent ensuite les esprits animaux; il en ré- sulte trois ordres de facultés premières pour la génération, l'accroissement et la nutri- tion. Le cerveau est le siège ou l'organe de l'intelligence, des sens et des mouvements volontaires. Les mouvements du cœur ont pour but la circulation de l'air dans les ven- tricules, quoique le ventricule gauche ne re- çoive que l'ait qui est allé dans toutes les parties avec le sang. La respiration, dit-il, sert à rafraîchir le sang dans les poumons. Galien, d'ailleurs, avait reconnu que les ar- tères contiennent du sang que leur envoie le cœur, après l'avoir lui-même reçu par les veines , et que le sang va aux poumons par l'artère pulmonaire. Il était donc bien près de connaître la vraie théorie de la circula- tion ; et ce qui l'empêchait surtout d'y arriver , c'était son idée de la formation du sang dans le foie, d'où il faisait partir les veines. Galien enfin , parmi ses nom- breuses observations , avait étudié le nerf récurrent et le rôle de l'œsophage , ainsi que l'appropriation de l'appareil mastica- teur; il avait pratiqué la trachéotomie; il avait reconnu que le poumon suit simple- ment le mouvement de la poitrine, et ne se meut point par lui-même, et il avait constaté lia fonction des reins en liant les uretères. PHY Cette Physiologie, tout incomplète qu'elle était, suffit seule aux Grecs d'Orient et aux Arabes pendant le moyen âge ; mais, à partir du xvie siècle, l'anatomie, cultivée de nou- veau, apprit à douter de l'infaillibilité des anciens. Paracelse tenta de substituer au galénisme la chimie de ce temps-là; et bien- tôt les travaux des anatomistes de l'école d'Italie préparèrent des bases plus solides pour l'anatomie moderne. Vésale, un des premiers, signala toutes les erreurs de Ga- lien, et fit connaître la membrane pituitaire et le nerf récurrent. Eustachio découvrit le canal thoracique du Cheval, et commença l'étude anatomique de l'oreille. Colombo et Césalpin décrivirent la petite circulation que Servet, en France, avait vue avant eux ; Césalpin entrevit même la grande circula- tion, et Colombo constata le synchronisme du pouls et du cœur. Fallopio publia des observations sur les organes génitaux; Va- roli trouva une nouvelle méthode pour dis- séquer le cerveau, qu'il parvint à mieux con- naître ainsi. Fabrizio'd'Aquapendente avait lui-même étudié plus complètement la struc- ture des veines, et, cultivant avec succès l'anatomie comparée, il avait fait connaître le développement du Poulet dans l'œuf. Dans le même temps, en France, le célèbre chirurgien Ambroise Paré fournissait de nouveaux faits à l'anatomie et à la physiolo- gie; le botaniste Gaspard Bauhin publiait une bonne description du cerveau, et, en Allemagne, Plater étudiait la structure de l'œil. Le xvii6 siècle , sur lequel les noms de Galilée, de Bacon et de Descartes jettent un si vif éclat, vit aussi les faits s'accumuler plus rapidement en Physiologie, et servir de base à des théories plus rationnelles. En 1622, Azelli de Pavie découvre les vaisseaux lactés ou chylifères; en 1628, Harvey pu- blie son immortelle découverte de la circu- lation du sang, plus ou moins complètement entrevue par ses prédécesseurs; il compléta ensuite les travaux de Fabrizio d'Aquapen- dente sur le développement du Poulet, et enrichit la science de bonnes observations sur l'embryogénie que de Graaf et Hyghmore étudièrent aussi avec succès. En 1647, Pec- quet découvre le réservoir qui porte son nom, et, en faisant connaître complètement le trajet du chyle, il rectifie les idées précé- PI1Y PIIY 77 dcmment admises sur le rôle du foie dans la formation du sang. Dans ce même temps, en Suède, Bartholin et Rudbeck trouvent cha- cun de leur côté le système des vaisseaux lymphatiques et la circulation de la lymphe, découverte qu'on attribue préférablement au dernier. Le système nerveux était étudié par Wagler et Schneider, qui prouvaient que le cerveau ne communique pas avec la cavité nasale, par Vieussens de Montpellier, etenûn parWillis, qui, pour la première fois, établit pour les diverses paires de nerfs une classi- fication conservée encore aujourd'hui. Sté- non essaie de calculer la force mécanique des muscles; Glisson étudie l'irritabilité et les mouvements de la vie organique; Lower constate que Thydropisie peut être produite par la ligature des veines, et la paralysie ou la gangrène par la ligature des artères. Sanc- torius poursuit le résultat de ses longues et fameuses expériences sur la transpiration et la nutrition. Brunner voit que la destruction du pancréas n'empêche pas la digestion. Ruysch, si habile dans l'art des injections, cherche à pénétrer la structure intime des organes qu'il croit trop généralement vascu- laire. Malpighi, aidé d'une simple loupe ou d'un microscope imparfait, voit les globules sanguins, étudie ia structure des glandes, structure qu'il veut trop généraliser ; il ap- porte de nouveaux faits pour l'histoire du développement du Poulet dans l'œuf. Ce même Malpighi, au milieu des nombreux travaux d'anatomie comparée animale et vé- gétale, a fait connaître la structure et le mode de respiration des Insectes dontSwam- merdam, dans le même temps, portait l'ana- tomie à un degré de perfection très remar- quable. A la fin de ce siècle et au commen- cement du suivant, durant plus de quarante ans, Leuwenhoeck, habile à fabriquer lui- même des microscopes simpler ,très puissants, décrit, plus ou moins exactement, la struc- ture intime des divers tissus animaux ou végétaux, et découvre les Zoospermes que revendique Hartzœker, et qu'il prend pour le véritable germe des animaux. C'est aussi vers la fin du xvue siècle, de 1664 à 1668, qu'on s'occupe davantage et qu'on abuse si étrangement de la transfusion du sang. Pen- dant la même période, la chimie, ayant con- tinué à se développer, Van-Helmont entreprit de donner une autre forme aux théorise Ap, Paracelse, en les rendant mystiques et spi- ritualistes; il admettait des archées secon- daires ou subordonnées à une archée princi- pale, ayantson siège au pylore. Fr. Leboë ou Sylvius, voulant réduire tous les phénomènes vitaux à des actions chimiques, établit le système des ferments combattu par Boyle; de son côté, Mayow voyait une sorte de com- bustion dans la respiration, et admettait un sel nitro-aérien transporté partout. En même temps l'école iatro-mécanique était illustrée par Borelli, qui s'efforçait de rapporter tous les phénomènes au calcul des forces. Cette application de la mécanique à la Physiologie ne pouvait manquer d'en hâter les progrès, en y apportant des données exactes et des résultats positifs ; mais, en se continuant dans le siècle suivant, elle eut aussi ses abus, comme toutes les théories exclusives. C'est, toutefois, pendant lexvine siècle qu'au- ront été faites les plus remarquables appli- cations des lois physiques à la Physiologie par Boerhaave, parles Bernouilli, par Ha- ies, etc. Mais, en même temps, Baglivi, en partant de ces idées, accordait trop d'impor- tance à l'action impulsive des solides dans les phénomènes vitaux, et devenait ainsi le cher des solidistes. Alors aussi parut avec éclat la doctrine du vitalisme établie par Stahl, le même qui avait donné à la chimie la célèbre théorie du phlogistique. Stahl, persuadé qu'on doit chercher les principes de chaque science dans cette science elle- même, étudia mieux la sensibilité et la mo- bilité; et, repoussant toute identité entre les phénomènes de la vie et ceux de la ma- tière, il admit un principe métaphysique, anima, présidant à tous les actes vitaux, ce qui se rapprochait un peu des idées de Pa- racelse et de Van-Helmont. Le vitalisme, professé avec fanatisme en Allemagne, fut introduit en France par Sau- vages, qui le modifia en faisant intervenir les nerfs dans le jeu des phénomènes vitaux. Bordeu et, après lui, Bartbez professèrent aussi ces mêmes doctrines en les modifiant. Ce dernier, surtout, croyait avoir tout expli- qué, en admettant un principe vital. Mais, à côté de ce vitalisme spiritualiste, un vita- lisme mécanique était né des idées antérieu- res de Glisson sur l'irritabilité; propagé par Fr. Hoffmann , il devait, en passantjpar EUUer, arriver jusqu'à notre époque en se 78 PHY PHY modifiant plus ou moins dans les ouvrages de Cullen, de Brown, de Rasori et de Broussaïs. Haller, le plus illustre des physiologistes du xvme siècle, résuma ses devanciers, et, dans son Traité de physiologie, un des plus beaux monumentsde lascience, il établitsa doctrine sur l'étude des propriétés vitales dans l'or- ganisme; il démontra expérimentalement l'irritabilité et la sensibilité, en distinguant formellement ces deux propriétés et s'éclai- rant toujours de ses propres recherches en anatomie comparée. Durant cette période, Duhamel étudie expérimentalement le mode d'accroissement des os, colorés artificielle- ment par la garance chez les jeunes animaux ; Spallanzani multiplie avec talent ses expé- riences sur la digestion, la respiration, la circulation et la génération. Pecquet apporte aussi de nouvelles lumières sur le phénomène de la digestion , et Lieberkuhn étudie spécia- lement la structure de l'intestin dont il dé- crit les villosités.Scarpa travaille à perfection- ner la connaissance du système nerveux et de l'organe de l'ouïe, dont s'occupa aussi avec persévérance l'Italien Valsalva , ainsi que Comparetti. Bordenave recherche dans les observations chirurgicales et par les vivisec- tions les fonctions de l'encéphale. La dé- couverte de Galvani fait apercevoir une cer- taine analogie entre le fluide nerveux et l'é- lectricité ; Hewson étudie le sang et la circula- tion capillaire, ainsi que John Hunter qui est conduit par là à des recherches sur l'inflam- mation et sur la température des animaux. C'est vers la fin de ce siècle que la chimie deLavoisier, en donnant la véritable théo- rie de la combustion, démontre aussi l'ana- logie de la respiration avec ce phénomène phy- sique. Pendant le xvme siècle, des faits im- portants sur la génération sont annoncés par Spallanzani , Saussure et Bonnet, qui consta- tent la fissiparité des Infusoires et des Nais, et la multiplication des Pucerons sans ac- couplement ; par O.-F. Millier, qui décrit et classe les Infusoires ; par Trembley, qui pu- blie ses observations si curieuses sur l'Hydre ou Polype d'eau douce; par Cavolini , qui étudie les Zoophytes, etc. De ces observations encore incomplètes et cependant chaque jour multipliées par l'emploi du microscope, ré- sultèrent les doctrines les plus contradictoi- res. Les uns, comme Leuwenhoeck, voulaient voir dans les Zoospermes seuls les germes des animaux futurs, et admettaient d'ailleurs une complexité indéfinie de l'organisation jusque dans les êtres les plus petits et même au-delà ; ils croyaient à la préexistence des germes. D'autres physiologistes, tout en ad- mettant cette préexistence , cet emboîtement des germes, comme disait Bonnet, voulaient que ce fût dans l'ovaire qu'eût lieu cet emboî- tement; telle avait été l'opinion de Vallis- nieri, telle était aussi celle de Haller et de Spallanzani. Buffon, au contraire, croyait que les germes se forment successivement par épigénèse au moyen des molécules or- ganiques. Toutes les sciences physiques ayant pris en quelque sorte un nouvel essor à la fin du xvme et au commencement du xixe siècle, la Physiologie dut participer à ce grand mouvement, et ce fut Bichat qui, par ses travaux de physiologie anatomique, inau- gura cette nouvelle période, tout en s'effor - çant de se rattacher aux idées de Bordeu, et en faisant encore de l'animisme, mais en multipliant les principes émis par Haller. Cependant les expériences continuaient ; Cuvieret, après lui, M. de Blainville voulu- rent arriver à des généralisations par les ana- logies que fournissent l'anatomie et la phy- siologie comparées, et s'efforcèrent de ren- dre les rapprochements plus sévères et plus actifs. M. Magendie, de son côté, contribua à maintenir la Physiologie dans la voie de l'expérience et à la préserver ainsi des écarts où les doctrines antérieures tendaient à l'en- traîner. Le microscope, perfectionné de plus en plus, à partir du premier quart de ce siècle, a dévoilé la structure intime des tis- sus et l'organisation des animaux que leur petitesse rend assez transparents. L'embryo- génie lui doit en grande partie ses progrès rapides; et la découverte des cils vibratiles sur les muqueuses des animaux supérieurs, faite par MM. Purkinje et Valentin , est un des faits les plus importants de notre époque; mais l'usage du microscope nous conduit à un abus chaque jour plus prononcé, et l'é- tude des détails tend à remplacer l'étude des fonctions; au lieu de doctrines surabondan- tes, nous n'avons que des descriptions minu- tieuses et stériles. Toutefois, dans cette der- nière période, les phénomènes généraux de la vie ont été étudiés avec succès. W. Ed- vards a recherché particulièrement l'in- tiiy PI1Y D fluence des agents physiques sur la vie; Du- trochet , par son admirable découverte de l'endosmose, a donné l'explication la plus simple de l'absorption et de quelques au- tres faits exclusivement attribués aupara- vant à des actions vitales; par là aussi il a été conduit à expliquer la respiration des animaux aquatiques. Le phénomène de la digestion, sous le point de vue physiologique et chimique , a été l'objet de recherches persévérantes de la part de MM. Magendie , Lassaigne, Mialhe , Bouchardat, en France ; Tiedemann et Gmelin, en Allemagne. — M. Magendie a d'ailleurs étudié également l'absorption , les sécrétions, la circulation générale, et en particulier le mode de transport des poisons par le sang. Cette même question a occupé MM. Brodie, Orfila et Coindet; de même que le mécanisme de la circulation a occupé MM. Poiseuille et Gerdy; et que le sang a donné lieu à des travaux très remar- quables de MM. Prévost et Dumas, de M. Andral et de M. Muller, qui a fait un travail spécial sur les glandes , et qui a par- ticulièrement traité, avec un rare talent , la physiologie des organes, des sens et la phonation. M. Magnus, contrairement aux idées de Lâvoisier, a montré, dans un travail sur la respiration, que ce n'est pas dans le poumon seulement que se produit l'acide carbonique expiré, mais dans le tissu même des organes où le sang artériel arrive chargé d'oxygène, tandis que le sang veineux est dans tout son trajet chargé d'acide carbo- nique. M. Dumas , reprenant celte même question sous un autre point de vue, s'est efforcé de prouver que les végétaux seuls , doués de la propriété de réduire l'acide car- bonique de l'atmosphère, sont capables de produire de la matière organique; tandis que les animaux, brûlant au contraire du carbone par l'acte de la respiration , ne peuvent que s'assimiler de la matière orga- nique toute faite. La chaleur animale a été l'objet des recherches de Davy, de Dulong, de MM. Despretz et Chossat, soit comme résultat de la formation de l'acide carbo- nique dans la respiration , soit par rap- port à l'influence du système nerveux. Le- gallois l'avait étudiée sous ce rapport, et , de plus, il avait reconnu que le mouve ment du cœur dépend de la moelle, et il avait déterminé le rôle du pneumo-gastrique. Ch. Bell distingua les nerfs du sentiment et ceux du mouvement dans les racines antérieures ou postérieures des diverses paires qui naissent de la moelle épinière. M. Flourens, par une suite d'expériences curieuses , détermina le rôle du cervelet dans les phénomènes locomoteurs. A. Des- moulins, Rolando,MM. Magendie, Longet et plusieurs autres anatomistes, ont augmenté encore la somme de nos connaissances suc ce sujet. Enfin, le cerveau a été étudié quant àses fonctions, par Gall et Spurzheim, puis par Broussais; et quant à sa structure et à son mode de formation chez l'homme et chez les autres vertébrés, par MM. Serres, Tiedemann, N. Guillot et Rolande MM. Prévost et Dumas publièrent, en 1824, une longue série de travaux sur la gé- nération, sur les Zoospermes, qu'ils croyaient devoir représenter le système nerveux dans l'embryon , et sur l'embryogénie des Batra- ciens. Ce dernier sujet a été traité plus com- plètement encore par M. Rusconi ; et MM. Du- trochet, Purkinje, Baër, Rathke, Wagner, Coste', etc. , ont fait de nombreuses recher- ches sur l'ovule et sur son développement successif. Ces études ont conduit à des théo- ries plus ou moins hypothétiques sur la nature et sur l'origine des divers tissus. Telle est la théorie de la formation cellulaire de tous les tissus proposée en 1838 par Schwan , et adoptée trop facilement par beaucoup de physiologistes. D'un autre côté, l'étude du développement des em- bryons a conduit M. Serres à la découverte deses belles lois organogéniques, comme pré- cédemment elle a fourni à Geoffroy Saint- Hilaire les arguments les plus puissants pour sa théorie des analogues. Au reste, tous ces beaux résultats de la science ont été plus complètement indiqués dans les traités de Physiologie successivement publiés depuis quarante ans, et notamment dans ceux de MM. Magendie et Burdach , dans la Phy- siologie comparée de Dugès, et surtout dans le Manuel de M. Muller, de Berlin, qui résume assez bien l'état actuel de la Physiologie. Nous devons pourtant dire, en terminant , quelques mots de cer- tains physiologistes allemands, tels que MM. Oken , Burdach et autres, qui , mar- 80 PII Y chant sur les traces de Kant et de Schelling, ont plus en vue les doctrines transcendan- tes de la philosophie, que l'exposition claire des faits et la subordination des phénomè- nes. M. Burdach , notamment, rattache l'homme à l'harmonie universelle par une sorte de panthéisme. C'est la force univer- selle réalisée qui produit tous les corps , et l'homme, qui en est la réalisation parfaite, est un microcosme. La force est l'idée ou l'infini , la matière est le fini. Toute exis- tence résulte de la réaction de l'infini sur le fini. L'homme, enfin, est la réalisation complète de ce Nalura nalurans , agissant sur le monde, qui est le Nalura naturata, pour donner lieu aux manifestations de la vie. (Dujardin.) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — La Physiologie végétale est la science de la vie des plantes ou la partie de la botanique qui étudie le jeu et les fonctions des organes des végétaux dans leur état normal. Prenant le végétal dès les premiers moments où la vie se manifeste en lui, elle le suit dans les diverses phases de son existence; elle recher- che ses relations avec les milieux qui l'en- tourent ; elle pénètre dans les détails les plus intimes de son organisation, pour reconnaître le rôle de ses éléments constitutifs dans ce merveilleux ensemble de phénomènes dont le résultat définitif est la végétation ; enfin, elle cherche à découvrir par quel mystérieux concours de faits s'accomplit la reproduction des individus et, par suite, la conservation de l'espèce végétale. La Physiologie végétale n'envisage les plantes et leurs parties que dans l'état de santé; dès l'instant où l'ordre naturel de leurs «fonctions est altéré , dès l'instant où survient un état anormal ou maladif, les phénomènes qui se produisent, les altérations plus ou moins profondes qui se déclarent, appartiennent à une autre branche de la botanique, à la Pathologie vé- gétale (Phytotérosie Desv.), branche d'une haute importance, mais malheureusement fort peu avancée de nos jours encore et en- veloppée d'obscurité. La Physiologie végétale est la compagne inséparable et comme le complément de l'organographie. On conçoit, en effet, que l'histoire des organes des plantes serait extrêmement incomplète, et perdrait une grande partie de son intérêt, si l'on n'ajou- PHY tait à l'examen de leurs formes et de leur structure l'étude de leurs fonctions. Aussi ces deux branches fondamentales de la science des végétaux ont-elles pris naissance à peu près simultanément , et suivi une marche à peu près parallèle. Néanmoins il n'y a guère plus d'un siècle que la Physiologie a commencé de se régulariser, de revêtir un caractère vraiment scientifique, et son ori- gine réelle peut être reportée vers le com- mencement du siècle dernier. Alors les bel- les expériences de Haies commencèrent à jeter du jour sur quelques uns des phéno- mènes de la végétation ; bientôt quelques observations de Linné, surtout les travaux consciencieux de Duhamel, les recherches de Bonnet, étendirent les connaissances relati- ves aux phénomènes de la vie dans les plan- tes; les recherches et les écrits de Mustel, de Sénebier, ajoutèrent quelques faits à ceux déjà connus; mais, surtout, ils rendirent à la science le service d'en coordonner les di- verses parties en un ensemble régulier. A son tour, le xixe siècle a rendu à la Physiologie végétale le service d'appliquer à l'explication de ses phénomènes les précieux moyens d'in- vestigation que fournissent l'analyse chimi- que et le microscope. Grâce à une nombreuse série de travaux parmi lesquels ceux de Th. de Saussure ont à peu près ouvert la voie, cette branche de la botanique s'est enrichie récemment d'un grand nombre de faits et de données qui ont contribué puissamment à éclairer et à raffermir quelques unes de ses théories. D'un autre côté, les perfectionne- ments qu'a reçus le microscope depuis quel- ques années ont fait de cet instrument un secours précieux, toutes les fois qu'il s'agit de phénomènes qui se passent dans la pro- fondeur même des tissus élémentaires ou en- tre des parties d'une extrême petitesse. La Physiologie végétale est ainsi parvenue à son état actuel. Aujourd'hui bien des points ont été éclaircis ; bien des faits, surtout, ont été réunis et coordonnés en un corps de doctrine. Néanmoins le terrain n'est pas encore épuisé, et beaucoup de ses parties at- tendent encore de nouvelles observations ; on le concevra sans peine, si l'on songe, d'un côté, aux difficultés souvent insurmontables qu'on éprouve pour porter le flambeau de l'observation dans la profondeur même des organes, et, de l'autre, à la facilité avec la- PIIY niY 81 quelle divers observateurs rattachent des faits analogues, identiques même, à des théo- ries divergentes, quelquefois même contra- dictoires. Dans cet article, nous nous proposons de présenter un résumé succinct de Physiologie végétale ou, plutôt, de tracer une sorte de cadre qui permettra de réunir en un ensem- ble unique les divers articles sur cette science qui ont été déjà publiés dans cet ouvrage et ceux que l'ordre alphabétique amènera plus tard. Seulement, comme des causes diverses ont fait passer sous silence plusieurs articles qui auraient eu leur place dans les volumes précédents, nous essaierons de remédier ici à ces omissions. Mais, avant de commencer cette esquisse physiologique, nous croyons devoir donner une idée de la bibliographie de la science, en indiquant, non pas tous les livres et mémoires qui s'y rapportent, mais seulement les ouvrages généraux et les mé- moires les plus importants, que nous range- rons, autant que possible, d'après leur ordre chronologique. BIBLIOGRAPHIE PHYSIOLOGIQUE. Mariotte, De la végétation des Plantes ; c'est le troisième de ses Essais de Physique ; Paris , 1679, in-12. Il forme un Mémoire de 179 p., avec pagina- tion distincte. OEuvres ; Leyde, 1717, in-4. Patrick Blair, Botanik Essays , in 2 parts. The fits' containiug the structure of the flowers, and the fructification of plants, with their various distribu- tions into method ; and the second, the génération of plants, with their sexes and manner of impregna- ting the seed, etc. Together with the nourishment of plants, and circulation of the sap in ail seasons, etc. Londres, 1720, in-8 de 414 p, Steph. Haies, Vegetable Staliks; Londres, 17-27, in-4. En français : laStalistique des végétaux, etc., trad. par Buffon ; Paris, 1755-, in-4 de 408 p. et 20 pi. grav. En allemand : Statik der Gewœchse ; Halle, 1748, in-8. Ch. Bonnet, Recherches sur l'usage des feuilles; Genève, 1754, in-4. Traduit en allemand, lo par J. Ch. Arnold; Nûrnherg, 1762, in-4; 2oavec addit., par Ch.-Fr. Bœckb ; Ulm, 1803, in-4. Duhamel du Monceau, Physique des arbres; Paris, 1758, in-4, pi. Car. Linné , Sponsalia planlarum ; dissert, de 1746; in Amœn. Academ., t. I , p. 61-110. Plantœ hybridœ , dissert, de 1751 ; ibid., t. III , p. 28-63. Somntts planlarum , dissert, de 1755; ibid., t. IV, p. 333-351. Van Marum, De motu Jluidorum in planlis ; Groningue , 1773, ia-4. Einige Erfahrungen und | Rcobachiungen iiber die Thaligkeit der PJIanzcn- gefasse ; in Gren's Jouni. de Phys., 1792. Mustel , Essais sur la végétation; Rouen, 1778, in-8. Traité théorique et pratique de la végéta- tion ; Ptiiis, 1780, in-4; Rouen, 1781-1784, in-8. Ingen-Honsz , Expériences sur les végétaux ; Paris, 1780, in-8 de 333 p. et 1 pi., traduit de l'an- glais par l'auteur; traduit aussi en hollandais. Bcitholon, De l'électricité des végétaux ; Lyon, 1783, in-8 de 470 p. et 5 pi. A. Comparetti , Prodromo di fisica vegetabile ; Padoue, 1791, in-8. Jos.-Jac. Plenck , Physiologie und Pathologie der PJlanzen ; Wien, 1795, in-8. Traduit en fran çais par Chanin ; Paris, 1802, in-8 de 220 p. Al. Von Humbolt , Âphorismen aus der chemis- chen Physiologie der PJlanzen ; Leipzig , 1794, in-8. Alex. 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Kieser, Aphorismen aus der Physiologie der PJÎanzen ; Gœttingue, 1808, in-8. J.-Ch.-F. Meyer, Naturgelreue darstellung der Entwickelung , Ausbildung und des Wachsthums der PJIanzen; Leipzig, 1808, in-8. Séb. Gérardin , Essai de Physiologie végétale; Paris, 1810, iu-8. L.-Ch. Tréviranus, Beitrœge zur PJlanzenphy- siologie; Gœttingue, 1808, in-8. Physiologie der Gewœchse, Bonn , 1833-1838, in-8, 6 pi. Carlo Perotti, Fisiologia délie plante; Bargo, 1810, in-8. C. Pollini, Saggiosulla vegetazione degli Alberi; Vérone, 1815, in-8 de 160 p. P. Keith , A System of physiological Botany ; Londres, 1816 , in-8 , avec 10 pi. On the condition of germination; the LondonandEdinburgphilosop. Magaz., t. VIII. J.-F. John, Ueber die Ernahrung der PJIanzen; Berlin , 1819, in-12 de 301 p. Tittmann, Die Keimung der PJIanzen; Dresde, 1821 , in-4. Cari Heinr. Schultz , Die Nalur der lebendigen PJlanze; Ire part., Berlin, 1823, in-8; 2e part., Stuttgard, 1828, in-8. 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Sur la végétation des céréales sous de hautes températures ; ibid., 1856. J.-Adam Reum , Pflanzenphysiologie , oder das Leben , Wachsen und Verhalten der Pflanzen ; Dresde et Leipzig, 1833, in-8 de 262 p. Dutiochet, Mémoires pour servir a l'histoire anatomique et physiologique des végétaux; Pa- /is, 1837, in-8, avec allas de 30 pi. SchleiJen, Einige Blicke auj die Entvickelungs geschichte der vegelabilischen Organismus ; Wiegmann's Archiv., 1837, vol. I. PHY F. Ungcr, Aphorismen zur Anatomie und Phy- siologie der Pflanzen ; Vienne, 1838, in-8 de 20 p. et 1 tabl. synoptique. Grundzuge der Anatomie und Physiologie der Pflanzen ; Vienne , 1846, in-8 de 132 p., avec fig. intercalées. C.-V. Raspail, Nouveau système de Physiologie et de botanique; Paris, 1837, in-8, avec allas. F. -J.-F. Meyen, Neues System der Pflanzen- physiologie ; Berlin, 1837-1839, in-8, avec pi. Gaudichand, Observations sur l'ascension de la sève dans une Liane, etc.; Ann. des Se. nat., 2e s., t. II (1836), p. 138-143. — Nombreuse suite de notes et mémoires insérés dans les Comptes-rendus de l'Académie des sciences, depuis le 12 avril 1841. — Recherches générales sur l'Organographie , la Physiologie et ÏOrganogénie des végétaux; Mém. des Savants étrangers, t. VIII, 1841 , de 130 p. et 18 pi. Cari-Friedrich Gœrtner, Beilrage zur Kenntniss derRefruchtung der Vollkommeneren Gewœchse; Ire part.; Stuttgard, 1844, in-8 de 644 p. Wilh. Hirschfeld , Die Ernahrung und dns Vachsthum der Pflanzen; Kiel , 1844, in-8 de 287 p. Amici , Sulla fecondazione délie Orchidée ; Giorn. bolan. ital., 1847, 2e ann., p. 237-251 , avec 1 planche. A cette liste, que nous n'avons pas la prétention de donner comme complète , à beaucoup près, il faudrait joindre encore nombre de Mémoires , et la plupart des ou- vrages élémentaires où la Physiologie végé- tale occupe une place; mais qui, n'étant pas autre chose qu'un tableau de la science à une époque donnée , ne peuvent guère hâter ses progrès. Considérés dans leur ensemble, les êtres organisés manifestent par des phénomènes divers les fonctions qui ont été départies à leurs organes. Parmi ces phénomènes, les uns s'expliquent par des causes entièrement dépendantes des forces physiques et chimi- ques; les autres, au contraire, et, avec eux, le lien commun qui les réunit tous, se refusent à une pareille explication, et reconnaissent une cause puissante, incon- nue dans sa nature , mais manifeste dans ses effets, sans laquelle les corps organisés ne seraient que des machines sans moteur et dès lors forcément inactives. Le principe inconnu qui met en jeu les nombreux rouages des corps organisés est la force vi- tale. De quelque manière qu'on veuille en- visager cette force vitale, le mouvement et l'activité qu'elle imprime aux eu es orga- PIIY PIIY 83 nisés , la faculté qu'elle leur communique de résister aux agents destructeurs dont ils sont incessamment entourés, se traduisent par la vie, et établissent une ligne de démar- cation infranchissable entre les êtres orga- nisés et inorganisés. Les animaux et les végétaux vivent égale- ment; mais la vie des premiers est, s'il est permis de le dire, plus complexe que celle des derniers; en d'autres termes, elle résulte ie fonctions diverses dont les unes sont ■•ommunes à ces deux grandes divisions des êtres, dont les autres, au contraire, sont l'apanage propre et le caractère distinctif des êtres animés. Ainsi les animaux et les dantesse nourrissent et croissentégalement; ils se reproduisent aussiles uns et les autres; nais les premiers seuls perçoivent des sen- ations et, seuls, ils sont en relation constante avec le monde extérieur par leur faculté de entir et par leur volonté. C'est pour expri- mer par un mot ces points de ressemblance *t cette différence entre les deux règnes d'è- res organisés, que les physiologistes ont lonné aux fond ions de relation des animaux le nom de fonctions animales , tandis qu'ils ont réuni celles qui sont communes à tous les êtres organisés sous la dénomination de onctions végétatives. Cette division corres- pond à celle que Linné énonçait dans son iaconisme expressif, par ces mots : Vegeta- bilia crescunt et vivunt ; animalia crescunt, Jivuntctscntiunt. Toute l'existence de la plante se réduit donc: 1° à se nourrir et à croître, en d'au- :res termes, à végéter; 2° à se multiplier. Les phénomènes par lesquels elle végète sont propres à chaque être considéré individuel- lement; ils caractérisent la vie de l'individu; ceux par lesquels elle se multiplie appartien- nent à l'espèce tout entière, dont ils assu- rent la conservation et la perpétuité; ils forment la vie de V espèce. Les faits divers par lesquels certains végétaux se montrent sensibles en apparence aux irritations exté- rieures, ne permettent guère d'admettre dans ces êtres une sensibilité analogue à celle des animaux; les uns s'expliquent par de simples détails d'organisation, et, bien que la cause des autres soit encore aujour- d'hui incertaine, obscure, ou même entière- ment inconnue, il est permis de croire que iles observations plus approfondies ou mieux \ dirigées uniront par la dévoiler. Les deux seules catégories de fonctions qui appartien- nent essentiellement aux êtres organisés vé- gétaux, distinguent en deux ordres les nom- breux phénomènes qu'étudie la Physiologie végétale. Ces deux ordres, admis dans la plupart des ouvrages de physiologie, sont: 1° Phénomènes de nutrition ou, plus vague- ment, de végétation; T phénomènes de re- production ou, plus vaguement, àt multipli- cation. La ligne de démarcation entre ces deux sections est assez nettement tracée ; néanmoins elle s'affaiblit sur certains points, et même quelques théories modernes, rela- tives à la reproduction, tendraient à l'effacer entièrement. CHAPITRE Ier. — VÉGÉTATION. Tout végétal, considéré individuellement, naît, s'accroît et meurt. Sa naissance est marquée par le moment où il sort de l'état sous lequel il se trouvait dans la graine, ou par la germination; dès cet instant, il com- mence à croître, et son accroissement se con- tinue pendant toute son existence; car, pour lui, vivre, c'est croître, c'est donner ou développer de nouvelles productions; enfin sa mort est séparée de la germination qui a marqué sa naissance par un intervalle de temps, tantôt court, tantôt aussi plus ou moins long, et qui constitue pour lui une durée variable. Pendant le cours de son dé- veloppement, le végétal se montre assujetti, dans la plupart de ses parties, à des direc- tions, parfois d'une fixité invariable, et dont la cause entièrement inconnue a échappé aux diverses hypothèses qui ont été propo- sées pour l'expliquer. Son accroissement ne peut s'opérer qu'à l'aide des aliments qu'il puise dans les milieux où il est plongé, qu'il modifie ensuite et qu'il élabore de diverses manières; or cette série de phénomènes dont le résultat général est sa conservation individuelle et son accroissement, constitue pour lui le grand fait dé la nutrition. Mais le peu de mots que nous venons de dire suffisent pour faire sentir que ce résultat général de la nutrition provient d'une série dephénomènes divers qui se manifestent, les uns comme cause, les autres comme consé- quence. Ainsi, par ses extrémités terrestres et aériennes, le végétal puise dans les milieux qui l'entourent les matériaux de sa nutri- 84 PPIY tion ; c'est là îe phénomène de Vabsorption. Ces matériaux, une fois introduits dans son tissu, se portent vers tous les organes et suivent pour cela une marche qu'on a com- parée assez improprement à celle du sang des animaux dans leurs vaisseaux. C'est ce mouvement du fluide nutritif ou de la sève dans les plantes qu'on a nommé leur circu- lation. Dans son trajet à travers les diverses parties, ce fluide nutritif subit différentes modifications; dans les organes foliacés, il est mis en rapport plus ou moins direct avec l'atmosphère; de là l'absorption et l'expul- sion de divers gaz, phénomènes qui consti- tuent la respiration des plantes. A son entrée dans la plante, le fluide nutritif est éminem- ment aqueux ; mais, arrivé dans les organes foliacés, il se débarrasse de son eau surabon- dante qui avait servi jusque là de véhicule aux substances solides, et cette eau, rejetée dans l'atmosphère, forme la matière de la transpiration. Dès l'instant où le fluide sé- veux s'est distribué dans le tissu des organes, il y subit les élaborations diverses et l'assi- milation, d'oti résulte la nutrition propre- ment dite; mais, en même temps, un ré- sultat consécutif et secondaire de cette éla- boration consiste dans la formation d'une certaine quantité de matières diverses , à plusieurs égards , selon les espèces , même selon les parties d'une même plante, réu- nies par le seul caractère de ne plus servir a la nutrition et d'être seulement déposées dans le tissu végétal ; ces matières sont les matières sécrétées ou produit de diverses sécrétions. Aux sécrétions se rattachent les odeurs des plantes. L'ordre selon lequel nous venons d'énu- mérer les phénomènes de la végétation est aussi celui d'après lequel nous allons les étu- dier successivement, en consacrant à chacun d'eux un article particulier. Article 1er. — Germination. La germination est le phénomène par le- quel la graine sortant de l'état de torpeur complète où elle était plongée , se développe en une nouvelle plante; en d'autres ter- mes , c'est la portion de la vie végétale dans laquelle la graine s'anime et devient plante. Dans tout cet article il ne sera ques- tion que de la germination des plantes co- tylddonées, et quelques mots suffiront pouff PHY l'histoire de ce phénomène chez les Acoty- lédones, envisagé seulement au point de vue physiologique. Chez ces plantes, en ef- fet, les séminules ou spores se distinguent par une grande simplicité de structure; dé- pourvues d'embryon, et, par suite, de par- tie spécialement destinée à devenir une nou- velle plante, elles germent par celui de leurs points, quel qu'il puisse être, qui se trouve placé dans les circonstances favo- rables à l'accomplissement de ce phéno- mène. Chez elles, d'ailleurs, ce phénomène est encore moins connu que chez les Pha- nérogames, bien que la science se soit en- richie à cet égard , dans ces derniers temps, d'un assez grand nombre d'observations (voyez les articles généraux sur les diverses familles d'Acotylédones). Nous avons pris la germination comme marquant la naissance de la plante, quoi- que, à parler très rigoureusement, on pût faire remonter cette origine première jus- qu'au moment même où l'embryon est pro- duit par l'acte de la fécondation dans l'in- térieur de l'ovule; mais la vie végétale constituant un cercle continu , il est indis- pensable d'y établir quelques points d'ar- rêt, parfois arbitraires peut-être, afin de mettre de l'ordre dans l'exposé des phéno- mènes dont elle est le résultat. D'ailleurs, il ne serait pas rigoureux de dire que la plante qui provient de la germination des graines n'est qu'une simple extension de l'embryon , puisque , excepté dans des cas peu nombreux, le bourgeon terminal do celui-ci, ou la gemmule, est entièrement rudimentaire, puisque, surtout, la partie la plus essentielle pour la nutrition végé- tale , la racine , n'y existe pas encore , et , d'après l'opinion généralement admise au- jourd'hui, ne se développe qu'au moment de la germination. Les graines ne sont pas toutes , pour l'or- dinaire, en état de germer, et ne peuvent dès lors servir également à la multiplica- tion des plantes. Les seules qui possèdent cette précieuse faculté sont celles qui ren- ferment un embryon bien conformé , et qui ont atteint leur développement complet ou leur maturité. Or cet état de perfection et de maturité se reconnaît généralement à la densité qu'il donne aux graines, densité d'ordirc.£:.re supérieure à celle de l'eau, et qui, PII Y PHY 85 par suite, les fait tomber au fond lorsqu'on les jette dans ce liquide. Dans la pratique, on utilise fréquemment cette notion; et l'on re- jette les graines qui nagent sur l'eau comme privées d'embryon , ou n'en renfermant qu'un mal développé. La cause de l'accrois- sement de densité déterminé dans les grai- nes par leur développement normal et par leur maturation , consiste dans la dispari- tion de l'eau qui s'y trouvait accumulée pendant tout le temps de leur formation et dans l'augmentation progressive de leurs parties solides , soit dans l'intérieur de leurs cellules , soit dans l'épaisseur même des parois de ces cellules. De là résulte pour la substance des graines un état de siccité qui assure leur conservation et leur permet de résister à l'action du froid. En effet, l'ex- périence a montré que des graines parfaite- ment mûres et sèches supportent , sans en être altérées, des températures extrême- ment basses, telles que celle qui détermine la congélation du mercure, ou même infé- rieures encore. Malgré ce fait général, quelques physio- logistes ont observé que certaines graines incomplètement mûres germent plus faci- lement qu'après leur maturité parfaite ; c'est ce que Sénebier a reconnu, par exem- ple , pour le Pois. De plus , il est quelques graines chez lesquelles, la végétation de l'em- bryon étant continue et la maturation n'a- menant pas pour lui de point d'arrêt , son eau de végétation doit toujours être assez abondante; telles sont les graines û'Avicen- nia , de Rhizophora, qui germent dans leur péricarpe même , et pour lesquelles , par conséquent, l'accroissement est continu. Ici se rattache assez directement cette circon- stance, mise en évidence par la pratique de l'horticulture, que beaucoup de graines ger- ment plus facilement ou même uniquement lorsqu'on les sème dès leur maturité. Mais il ne suffit pas que les graines soient bien conformées et mûres pour qu'elles ger- ment; il faut encore que le temps écoulé depuis leur maturité n'ait pas été trop long ; car, si cela était, elles en auraient perdu leur faculté germinative. L'expérience seule apprend combien de temps persiste en elles cette précieuse faculté, et quelles variations nombreuses présentent à cet égard les di- verses espèces végétales. Généralement, les graines oléagineuses et susceptibles de ran- cir deviennent incapables de germer aussi- tôt que la rancidité s'est prononcée en elles ; or cela a lieu après un temps ordinairement assez court, et, par suite, ces graines ne sont pas susceptibles d'une très longue conserva- tion. Au contraire, les graines féculentes ne s'altèrent que très lentement ; c'est aussi parmi elles que se trouvent les exemples les plus saillants de germinations effectuées après un long espace de temps. Les familles les plus remarquables à cet égard sont celles des Graminées et des Légumineuses, dans lesquelles cette faculté devient précieuse sous plusieurs rapports. Les faits principaux qu'on cite sous ce rapport sont ceux de Sensitives qui ont germé après soixante ans; de Hari- cots qui ont levé après avoir passé plus de cent ans en herbier (Gérardin); de Seigle dont la graine a conservé sa faculté germi- native pendant plus de cent quarante ans (Home). Tous ces faits se rapportent à des graines qui ont été con5ervées à l'air, et sous l'influence plus ou moins directe des agents atmosphériques , c'est-à-dire dans les cir- constances les plus défavorables. Soustraites à cette influence et mises hors d'état de ger- mer, elles restent dans un état comparable à un très long sommeil, et elles conservent leur aptitude germinative jusqu'à ce que les circonstances deviennent plus favorables pour elles. C'est ce que prouvent divers faits, tels surtout que celui rapporté par De Can- dolle (Phys. végét., t. II, p. 621) d'une graine d'Entada scandens, trouvée sous les racines d'un vieux Marronnier d'Inde, dont on obtint un pied qui fut conservé dans les serres du Jardin de Paris ; tels encore que ceux du Sisymbrium /no, dont les graines, mêlées aux matériaux d'une maison à Lon- dres , ayant été mises à nu par la destruc- tion de la maison, en ont couvert les ruines d'une végétation abondante de cette plante, à peine connue dans la ville. Outre les circonstances que nous venons de faire connaître, et qui sont inhérentes aux graines mêmes , trois conditions sont nécessaires pour la germination des graines , ce sont : l'action de l'humidité, celle de l'air et de la chaleur. Jetons un coup d'oeil sur chacune d'elles en particulier. 1° Action de l'humidité. L'humidité est indispensable pour la germination. lutro- 86 PPIY PHY duite dans l'intérieur de la graine, elle y agit d'abord mécaniquement en déterminant le gonflement de l'albumen et des cotylé- dons, et en amenant consécutivement la rup- ture des téguments séminaux et l'ouverture des noyaux lorsqu'ils existent. En second lieu , elle ramollit la substance de l'amande, la délaie ensuite, et lui permet ainsi de ser- vir d'aliment au germe delà jeune plante , jusqu'au moment où, dégagée de ses enve- loppes, celle-ci pourra puiser dans le sol les matériaux de sa nutrition. Dans la plupart des graines, la provision de matières nutri- tives amassée d'avance, soit dans les cotylé- dons, soit dans l'albumen, est prompte- rnent épuisée; mais, dans certaines grai- nes volumineuses, la quantité en est assez considérable pour fournir au développe- ment de la jeune plante pendant un temps beaucoup plus long. Le fait le plus remar- tuable à cet égard est probablement celui du. Cocotier, dont la plantule se nourrit aux dépens de son albumen pendant les deux ou trois premières années de son exis- tence. Quelle est la voie par laquelle cette eau nécessaire à la germination s'introduit dans l'intérieur des graines? On a fait à cet égard des recherches assez suivies, à l'aide de solutions colorées. Mais celles de Coeh- mer et de Poncelet rapportées par De Can- dolle, celles de ce dernier botaniste lui- même, ont été faites sans distinction peut- être des parties à travers lesquelles avaient passé les liquides. Celles de Tittmann ont fourni des données qui paraissent plus ri- goureuses : ce physiologiste a vu que l'ab- sorption de l'eau a lieu par toute la surface des graines et parleur micropyle, toutes les fois que les téguments séminaux sont minces et membraneux ; que dans les cas où les téguments sont très durs et pierreux, elle s'opère uniquement par le micropyle ; que dès lors, en lutant le micropyle de ces dernières graines, on empêche leur germi- nation. On conçoit aisément que l'introduc- tion du liquide dans ces graines doit être lente, et l'on s'explique ainsi l'avantage qu'on trouve, dans la pratique de l'horti- culture, à entailler ou à user sur une pierre ces enveloppes séminales épaisses et très dures. Quant à la cause même de cette absorption de l'eau , il est évident qu'il faut la chercher uniquement dans l'en- dosmose. La quantité d'humidité nécessaire pour la germination varie beaucoup dans les diverses espèces de graines. Quelquefois celle qu'elles renferment naturellement suf- fit pour déterminer le réveil et le dévelop- pement de l'embryon ; quelquefois aussi elles ont assez de celle qu'elles puisent dans l'air par la simple hygroscopicité de leur tissu tégumentaire ; mais plus habi- tuellement elles exigent une plus grande quantité de ce liquide. Toutes celles sur lesquelles De Candolle a expérimenté ont pris pour germer un poids d'eau plus grand que le leur propre. Généralement aussi, cet observateur a reconnu que la quantité de ce liquide dont chaque graine a besoin pour germer est proportionnelle à la gros- seur de celle-ci. Néanmoins , il existe à cet égard des anomalies inexplicables. L'eau introduite dans la graine à la ger- mination est-elle décomposée? Les observa- tions les plus récentes ont amené à résoudre cette question négativement et à admettre que ce liquide ne joue pas d'autre rôle dans ce phénomène que celui que nous avons déjà signalé. 2° Action de la chaleur. La chaleur agit comme un excitant indispensable pour la germination ; mais son action n'est avan- tageuse qu'entre certaines limites au-dessus et au-dessous desquelles le phénomène ne peut plus se produire. La limite inférieure de température jusqu'à laquelle les graines puissent germera été fixée, par MM. Ed- wards et Colin, à -f- 7° C. pour le blé d'hi- ver, l'orge et le seigle. Mais M. Goeppert a vu d'autres espèces germer à une tempé- rature encore plus basse et jusqu'à -f- 3° C. Il paraît néanmoins que c'est là le terme extrême, et l'on ne connaît encore aucun exemple de germination qui se soit opérée à 0°. Par un froid plus considérable , nous avons déjà vu que les graines ne souffrent nullement lorsqu'elles sont parfaitement sèches ; il n'en est pas de même lorsqu'elles sont humides , et , dans ce cas , un froid de plusieurs degrés anéantit en elles sans re- tour la faculté germinative. Quant à la limite supérieure de température où les embryons des graines perdent leur faculi • germinative, elle a été fixée, par MM. Ed- PI1Y wards et Colin, à -\~ 50° C. en moyenne et dans l'eau pour le blé, l'orge, les haricots, le lin, un peu plus haut pour le seigle et la fève. Cette limite s élève, d'après ces ob- servateurs, à -f- (32e C. dans la vapeur d'eau otà-j-75°C. dans l'air sec. 11 suffit que les graines soient soumises à ces tempéra- tures pendant un petit nombre de minutes pour perdre la faculté de germer; mais lors- que la température est moins élevée, il faut prolonger son action pendant longtemps pour qu'elle produise un effet semblable. Ainsi, dans les expériences de MM. Edwards et Colin , un séjour de trois jours entiers sur l'eau à -j- 35° C. a détruit la faculté ger- minative dans les 4/5 des graines de seigle et de blé employées et dans la totalité de celles d'orge. Dans la terre , ces effets sont moins prononcés: aussi, dans un sa- ble légèrement humecté, la limite de tem- pérature pour ces mêmes graines est de -f- 45° C. Ces faits nous expliquent la dif- fusion géographique des céréales dans les contrées intertropicales. La faculté germi- native s'éteint dans leurs graines selon l'ordre suivant: 1° dans l'orge; 2° dans le blé; 3° dans le seigle; 4° dans le mais. Aussi, la limite inférieure d'altitude à la- quelle on peut cultiver l'orge est supérieure à celle du blé; celle-ci , à son tour, à celle du seigle; quant au maïs, il prospère dans une zone dont la température moyenne est de -f- 26° C. , et il descend jusque dans les plaines et presque au niveau des mers. Nous manquons d'expériences suffisam- ment précises sur la température la plus haute à laquelle puissent germer les graines des plantes propres aux climats équatoriaux; mais on sent qu'elle dépasse nécessaire- ment beaucoup celle que nous venons d'in- diquer pour nos céréales. On sait, en effet, que le sol de ces contrées s'échauffe au soleil jusqu'à 48°, 50°, 52°, 56 C. , c'est-à-dire 56 centièmes et non degrés (Humboldt), 53° C. (Arago), quelquefois même davan- tage. Il faut donc que les graines destinées à germer dans ce sol brûlant résistent à ces hautes températures. Au reste, M. Ramon de la Sagra a publié {Anales de Ciencias de la Habana, 1827, 1828, 1829) une liste de germinations qui ont eu lieu dans le jardin de la Havane, à la température de 45 à 50° C, au soleil. PIIY 87 Des faits peu en harmonie avec ceux que nous avons signalés d'après MM. Edwards et Colin , sont ceux qu'a fait connaître M. llcnslow. Parmi un certain nombre de graines d'un acacia du Cap qu'il avait plon- gées dans l'eau bouillante pendant 1 1/2, 3 et 6 minutes, quelques unes non seu- lement ont conservé leur faculté germina- tive, mais encore leur germination en a été hâtée de quelques jours. Meyen a répété ces expériences sur le cresson alénois, 17po- mœapurpurea ( Pharbitis hispida Choisy ) , l'avoine, et il en a obtenu des résultats en- tièrement différents. Il a reconnu qu'une immersion de 2 secondes , quelquefois de 15, n'empêchait pas mais retardait la ger- mination de ces graines; mais que, prolon- gée pendant 5 minutes ou davantage, elle détruisait définitivement en elles la faculté germinative. A partir de la limite inférieure où la germination cesse d'être possible, la cha- leur favorise et accélère l'accomplissement du phénomène, et son influence est pro- portionnelle à son élévation , du moins jus- que près de la limite supérieure que nous avons indiquée. On observe que toutes les graines ne sont pas également sensibles à cette influence de la température, ou que, parmi elles, les unes demandent plus de cha- leur que d'autres ; parla s'expliquent les soins divers qu'on est obligé de prendre dans les jardins pour faire germer des graines d'espèces différentes; on peut aussi déduire de ce fait quelques notions explicatives relativement à la précocité plus ou moins grande des plantes annuelles d'un même pays. Généralement, on observe que les végétaux des climats chauds exigent , pour la germination de leurs graines, une tem- pérature plus haute que ceux des climats froids; il en est ordinairement de même des grosses graines comparativement aux petites. 3° Action de l'oxygène. Dès 1777,Schéele, ayant fait germer des pois dans l'oxygène, s'aperçut qu'une portion de ce gaz avaii disparu et avait été remplacée par de l'acide carbonique; mais ce fait ne passa à l'état de principe physiologique que lorsque les travaux de Sénebier et Iiuber , surtout de Th. de Saussure et Ellis, en eurent dé- voilé les circonstances et donné la mesure exacte. 88 PIIY PHY Des expériences fort simples peuvent dé- montrer la nécessité de l'intervention de l'oxygène et, par suite j de l'air, dont il est un des principes constituants , dans la ger- mination. Ainsi , des graines plongées dans l'eau bouillie ou distillée , par conséquent privée d'air, ne germent pas ; même, sub- mergées dans l'eau ordinaire , elles se gonflent, commencent quelquefois à déve- lopper leur radicule; mais leur accroisse- ment ne va pas plus loin. Ainsi encore, dans un vase plein d'hydrogène, d'azote ou d'acide carbonique , les graines ne germent pas, quoique soumises, du reste, à l'in- fluence de l'humidité et de la chaleur. De là on peut sentir la nécessité de ne pas enfouir les semences dans le sol assez pro- fondément pour que l'air pénètre difficile- ment jusqu'à elles. Puisque l'oxygène est un élément essen- tiel delà germination, il semblerait que le phénomène devrait s'accomplir beaucoup plus aisément et beaucoup plus vite dans ce gaz que dans l'air atmosphérique dont il ne forme que les 0, 21 (en poids). Il existe, en effet, en faveur du premier de ces deux cas, une différence que M. de Humboldt avait déjà signalée dans ses Aphorismes , mais qui est très faible, ainsi que l'a montré Th. de Saussure {Altérât, de Vair, Annales dessc.natur.y 1834, t. II, p. 270-284, etc.). 11 ne paraît pas non plus que les acides oxy- génés exercent sur ce phénomène une in- fluence accélératrice, malgré l'assertion de M. Goeppert; car Meyen ayant répété les expériences de ce botaniste n'en a obtenu que des résultats négatifs. En quoi consiste cette action de l'oxygène dans la germination? Une portion de celui qui est absorbé se fixe dans la graine; une autre se combine avec le carbone, qu'elle renfermait, à l'état de maturité, en propor- tion considérable ou même surabondante , et par là elle donne de l'acide carbonique qui se dégage. Les expériences de Th. de Saussure ont montré d'une manière plus ri- goureuse et plus complète que ne l'avaient fait auparavant Schéele etEllis, les rela- tions qui existent entre cette absorption d'oxygène et le dégagement d'acide carbo- nique qui en est la conséquence. Elles ont prouvé : 1° que dans l'oxygène pur , la destruction de ce gaz est constamment plus forte que la formation consécutive d'acide carbonique; 2° que, dans l'air atmosphé- rique, les relations varient d'une plante à l'autre, et même, pour une même graine, aux différentes phases de la germination. Dans les expériences de ce savant, tantôt l'oxygène consommé a été en quantité égale à l'acide carbonique produit ; ainsi 2 1 grains de blé ont remplacé 2,42 cent, cubes d'oxy- gène par 2CC47 d'acide carbonique; dans une autre expérience, un plus grand nom- bre de ces mêmes graines a donné 12cc2 d'acide carbonique en place de 12e c- d'oxy- gène ; les résultats ont été analogues pour le seigle. Tantôt la quantité d'acide carbo- nique produit a excédé celle d'oxygène absorbé ; ainsi, trois haricots ont pris 8CC- 98 d'oxygène, auquel ils ont substitué 9e c- 53 d'acide carbonique. Tantôt, enfin, la quantité d'oxygène absorbé a dépassé celle de l'acide carbonique produit; ainsi, quatre fèves ontprisllcc 91 d'oxygène et n'ont pro- duit que llcc27 d'acide carbonique. Dans le cours d'une même germination, l'absorp- tion d'oxygène et la production d'acide carbonique deviennent de plus en plus for- tes ; ainsi, quatre graines de lupin blanc ont absorbé, pendant les premières 24 heures, 3CC4 d'oxygène et rejeté 4CC23 d'acide carbonique; pendant les 24 heures suivantes, elles ont pris 6cc-57 d'oxygène et rejeté 5CC88 d'acide carbonique; enfin pendant un troisième intervalle de 24 heu- res, elles ont absorbé 10e c 68 d'oxygène et produit 80C-54 d'acide carbonique. Les fèves et les pois ont donné des résultats analogues. Lorsque la germination a lieu dans l'air, l'absorption d'oxygène estaccompagnée d'une absorption d'azote; mais celle-ci est tou- jours faible. Ainsi, dans les expériences de Th. de Saussure, nous voyons une absorp- tion de 0cc-4, 0CC-81, 0CC5 d'azote accom- pagner une destruction de 12cc-, 15e c 13, 6cc-57 d'oxygène. Influences secondaires sur la germination. L'eau , la chaleur et l'oxygène sont les trois conditions essentielles de toute germina- tion ; mais il est encore des influences secondaires qui agissent, ou qu'on a suppo- sées agir sur ce phénomène : 1° M. de Hum- boldt a reconnu depuis longtemps que le chlore hâte le réveil de l'embryon et son PIIY PII Y 89 développeront; on d'autres termes, qu'il agit sur son évolution comme substance Hfci tante et accélératrice. On a plusieurs fois mis à proût cette propriété dans les jar- Jins botaniques , de manière à confirmer pleinement l'observation du savant prus- sien. Plus récemment, If. Goeppert a dit avoir reconnu des propriétés analogues dans la vapeur d'iode et de brome. 2° On a dit pendant longtemps que l'obscurité est nécessaire ou du moins avantageuse à la germination, c'est-à-dire que l'influence de la lumière est contraire à l'accomplisse- ment de ce phénomène. Cependant les ex- périences de Meyen prouvent que cette idée est sans fondement : sur dii espèces qu'il a fait germer comparativement à l'obscurité, à l'ombre et à la lumière, il n'a remarqué absolumentaucune différence. 3° L'influence du sol sur les graines en germination ne pa- raît pas être plus positive , et , si elle existe , elle se réduit uniquement à l'appui ma- tériel que la terre peut fournir aux graines. Dès l'instant où les actions diverses que nous venons d'étudier successivement se sont exercées sur la graine, la vie, engour- die depuis un temps plus ou moins long, se réveille en elle, et la germination a lieu. Outre le développement rapide qui com- mence à s'opérer en elle , la substance de ses cotylédons et de son albumen, lorsqu'il existe , subit des modifications importantes, au point de vue de sa composition chimi- que. La plus importante de ces modifica- tions est celle que subissent les cotylédons et les albumens farineux, dans laquelle la fécule se transforme en gomme et en sucre sous l'influence des acides et de la diastase. Cette production momentanée de matière sucrée pendant la germination est parfai- tement mise en évidence , et elle est de plus utilisée dans la fabrication de la bière. Elle a pour effet immédiat de faire servir à la nutrition de la plante naissante la fécule qui avait été amoncelée dans le tissu des cotylédons et de l'albumen. Dans les al- bumens charnus et cornés, la substance des parois cellulaires se modifie elle-même chimiquement; mais les faits chimiques qui se passent alors dans la graine ne sont pas encore assez nettement connus et, d'ailleurs, nous entraîneraient trop loin pour que nous pensions devoir nous y arrêter. t. x. Considéré sous le rapport de son déve- loppement pendant la germination , l'em- bryon passe par divers degrés d'évolution. D'abord , ses cotylédons se ramollissent; bientôt après , la radicule commence à se développer, ou plutôt tout le blastème com- mence à prendre de l'accroissement; les téguments séminaux rompus livrent passage à la radicule, qui s'enfonce dans le sol et qui prend dès cet instant un accroissement rapide. D'un autre côté, le ou les cotylé- dons se dégagent le plus souvent des enve- loppes de la graine et verdissent; soulevés par l'élongation de la tigelle dans toute sa portion intermédiaire au collet et à leur point d'attache, tantôt ils s'élèvent au-des- sus du sol (cotylédons épigés) , soit qu'ils conservent à peu près la forme qu'ils avaient dans la graine, soit qu'ils se dilatent en lames foliacées; tantôt, au contraire, ils restent enfouis dans la terre ( cotylédons hypogés ). Peu après , se développent la ou les feuilles primordiales, et cette nouvelle production marque la fin de la germination. Au reste, les nombreuses variations dans la structure des graines amènent une très grande diversité dans les détails de leur germination , détails trop nombreux pour que nous puissions les exposer ici , qui de plus sont du ressort de l'organographie plutôt que de la physiologie, et pour les- quels nous renverrons aux mémoires spé- ciaux qui ont été publiés sur ce sujet. De quelque manière qu'elle s'opère, la germination exige un espace de temps très variable selon les espèces ou même selon les circonstances extérieures. Ainsi l'on conçoit aisément que de deux graines d'une même plante, l'une et l'autre également en bon état, celle qui lèvera, comme on le dit vulgairement, ou qui germera la pre- mière , sera celle autour de laquelle se réuniront, dans les proportions les plus avan- tageuses , les trois actions déterminalrices de toute germination, humidité, chaleur et air atmosphérique. Mais les variations auxquelles les graines peuvent être soumi- ses sous ce rapport, quoique pouvant aller de 24 heures à 8 jours (avoine), de 3 jours à 12 jours (pavot), de 2 jours à 10 (Erigc- ron caucasicum , etc.) , n'amènent queue légères différences, comparativement à celles qu'on observe d'une espèce à l'autre. Celles- 90 PHY ci flottent entre des limites très espacées , depuis un jour ou deux, comme pour des Graminées , certaines de nos Crucifères po- tagères, les Laitues, etc.; jusqu'à un an, un an et demi , deux ans , comme pour le Pê- cher, le Châtaignier, l'Aubépine, surtout les Rosiers. H parait même y avoir des ger- minations plus longues encore que ces der- nières ; du moins Tittmann n'a pu voir germer, au bout de deux ans, les graines du Veronica hederœfolia. Généralement , les germinations les plus longues sont eelles des graines à test dur ou pierreux. Mais au total , on ne peut déduire aucune loi générale, sous le rapport de la longueur des germinations, des faits qui ont été pu- bliés et dont on trouvera une longue énu- mération dans la Physiologie de De Candolle, vol. II, page 640 et suivantes , et dans un Mémoire plus récent de M. Alph. De Can- dolle. Les détails circonstanciés dans les- quels il faudrait entrer à cet égard seraient déplacés ici , et dès lors nous croyons devoir les supprimer. Art. II. — Accroissement. Aussitôt que la germination a eu lieu , la plante commence à développer ses di- verses parties, soit souterraines, soit aérien- nes, et à vivre de sa vie propre. L'histoire de son accroissement forme une section importante de la physiologie végétale ; mais nous n'avons pas à nous en occuper ici , ce sujet ayant été déjà traité dans un article remarquable de M. A. Richard {voy. accrois- sement). Nous ferons seulement observer que l'histoire du développement des orga- nes végétaux s'est enrichie, dans ces der- nières années, d'un grand nombre de faits et de recherches qui lui ont donné beaucoup plus d'extension et d'importance. Limitée d'abord presque uniquement à l'accroisse- ment des tiges, partie fondamentale sans doute, mais relativement à laquelle la science ne possède encore que des données insuffisantes rattachées en systèmes diver- gents ou contradictoires, l'étude de l'ac- croissement végétal ou VOrganogénie végé- tale a été étendue récemment aux organes foliacés et à leurs dérivations , à la fleur considérée dans son ensemble et dans ses parties constitutives {Organogénie florale ou Anlhogénie), à la formation et au développe- PHY ment de l'embryon et des autres parties de la graine ( Embryogénie ). Mais , quoique déjà riche de faits, cette branche de la physiologie attend encore de nouvelles ob- servations et surtout une coordination régulière et méthodique. Art. III. — Durée des végétaux. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les nombreuses espèces végétales qui croissent à la surface du globe pour reconnaître que leur durée varie entre des limites extrême- ment étendues. Depuis nos Véroniques prin- tanières, qui germent, fructifient et meurent dans l'espace de trois mois , jusqu'à ces ar- bres de stature colossale qui comptent une longue suite de siècles, il existe un grand nombre d'intermédiaires. Néanmoins, con- sidérées sous le rapport de la longueur de leur vie, les plantes ont pu être divisées en un petit nombre de catégories. On a nommé annuelles celles qui germent , fruc- tifient et meurent dans le cours d'une même année ; bisannuelles celles qui ne fructifient et meurent que dans la seconde année de leur existence; vivaces celles qui fructifient et vivent plusieurs années de suite, que leur tige soit ligneuse ou herbacée. Cette division a été attaquée, surtout parce qu'il est des végétaux qu'il est impossible d'y classer, ou qui appartiennent tantôt à l'une, tantôt à l'autre de ces catégories selon les circonstances dans lesquelles s'accomplit leur végétation. Ainsi , comment classer, d'après elle , Y Agave , par exemple, qui, dans son pays natal, ne fructifie que la qua- trième, cinquième ou sixième année pour mourir ensuite? qui , dans nos pays, vé- gète 40, 50 et même 100 ans avant de fructifier, mais qui périt immédiatement après? Pour remédier à cet inconvénient, De Candolle a divisé tous les végétaux en deux catégories seulement : les Monocar- piens, qui ne fructifient qu'une fois , et les Polycarpiens, qui fructifient plusieurs fois; seulement, il a subdivisé cette dernière ca- tégorie en deux sections : les Caulocarpiens> dont la tige, dit-il, persiste et fleurit plu- sieurs fois ( arbres , arbrisseaux et sous- arbrisseaux) ; et les Rhizocarpiens dont la tige, dit-il , est monocarpienne, mais dont la racine reproduit de nouvelles tiges fruc- tifères (herbes viyaces ). Il est fâcheux que PIIY P11Y 91 ces deux dernières expressions et défini- tions soient basées sur une idée inexacte ; puisque, dans les espèces herbacées vivaccs ou rhizocarpiennes, c'est bien la vraie tige et non pas seulement la racine qui persiste sous terre, et de laquelle partent les pro- ductions annuelles qui forment la portion aérienne de la plante. En voyant la durée de chaque espèce végétale circonscrite entre des limites, sus- ceptibles sans doute de certaines variations, mais néanmoins manifestes, on se trouve conduit naturellement à admettre que pour les plantes comme pour les animaux , il est un terme nécessaire à l'existence, et que pour être quelquefois très éloigné du mo- ment delà naissance, ce terme n'en est pas moins inhérente l'organisation ; en d'autres termes, il semble que les plantes, êtres vivants comme les animaux, meurent né- cessairement comme eux; seulement, que pour ceux d'entre eux qui peuvent atteindre une longue vieillesse, la mort peut quel- quefois être retardée exceptionnellement, ainsi que nous le voyons , au reste, quel- quefois dans les espèces animales. Néan- moins, ces idées ont été combattues par De Candolle, qui a essayé de leur substituer la théorie de l'accroissement végétal indé- fini. D'après ce célèbre physiologiste, la production incessante de couches nouvelles, d'organes nouveaux dans les plantes, recu- lerait indéfiniment, pour ces êtres, le terme de l'existence; dès lors, leur mort serait toujours la conséquence d'accidents, de ma- ladies, et ne pourrait être regardée comme une loi fatale attachée à leur organisation. Mais , malgré l'autorité du grand nom de De Candolle, il nous semble bien difficile d'admettre une pareille théorie, contre la- quelle s'élèvent plusieurs objections puis- santes, mais qu'il nous serait impossible de discuter ici. Comme les proportions d'après lesquelles s'opère annuellement l'accroissement des arbres sont imparfaitement connues, qu'el- les ne le sont même que pour un petit nombre d'espèces, on est obligé de se con- tenter de simples à-peu-près dans la déter- mination de l'âge auquel peuvent arriver diverses espèces; mais ces simples à-peu- près donnent encore des chiffres extrême- ment élevés pour certains des colosses du règne végétal , tels r?ue les Châtaigniers du mont Etna, certains Tilleuls, Noyers, Aca- jous, Courbarils , etc., surtout pour les Taxodium, les Baobabs du Cap- Vert, le fameux Dragonnier d'Orotava, etc. Pour certains de ces derniers, des calculs très admissibles portent à admettre une anti- quité de 40 à 50 siècles et même davan- tage. Au reste, comme l'estimation de l'âge de ces arbres gigantesques ne peut être faite que d'après la grosseur de leur tronc, nous pensons qu'il est bon de renvoyer les détails relatifs à ce sujet à l'article tige. Art. IV. — Directions des parties des PLANTES. Les directions diverses que prennent les parties des plantes sont au nombre des faits les plus remarquables, mais en même temps les plus obscurs qu'étudie la physiologie végétale. Aussi ont-elles attiré depuis long- temps l'attention des physiologistes, qui ont proposé pour les expliquer de nombreuses hypothèses. Mais, hâtons-nous de le dire, malgré la faveur dont ont joui certaines de ces hypothèses , aucune d'elles ne rend suf- fisamment compte de ces phénomènes dont des observations multipliées ont fait con- naître plus exactement les circonstances sans faire disparaître l'obscurité qui enve- loppait leur cause première , et pour les- quelles on est invinciblement amené à ad- mettre la force vitale comme motif principal, si ce n'est même unique. Afin de mettre plus d'ordre dans l'étude de ces phéno- mènes de direction , nous les diviserons en plusieurs paragraphes distincts. § 1. Tendance des racines et des tiges à la verticalité. — Les racines s'enfoncent verticalement dans la terre; les tiges s'élè- vent vers le ciel ; c'est là un fait fonda- mental de l'organisation végétale , et dont quelques exceptions, souvent plus appa- rentes que réelles, n'altèrent pas la géné- ralité. La tendance des racines à se porter vers le centre de la terre est facile à reconnaître par l'observation et à démontrer par l'ex- périence. Dès l'instant où la radicule est sortie des enveloppes séminales, quelle que soit la position de la graine, elle commence à diriger son extrémité en bas , et, par là, elle s'enfonce dans le sol; si, comme l'ont 92 PHY fait Duhamel et plusieurs autres physiolo- gistes, on fait germer la graine dans un vase rempli de mousse humide ou de terre, et en la disposant de telle sorte qu'on puisse auivre tous les détails de l'expérience, il suffit de retourner le vase de manière à reporter en haut l'extrémité inférieure de la radicule , pour voir celle-ci se recourber bientôt en s'allongeant de manière à re- prendre la verticalité première. Si l'on re- tourne encore le vase une seconde, une troisième, une quatrième fois, etc., la ra- dicule se coude chaque fois et forme ainsi une seconde, une troisième, une quatrième, etc., courbure, pour reprendre constamment sa direction normale. Meyen signale même à cet égard cette particularité remarquable que, dans ces changements successifs de direction , la courbure de la jeune racine se 1 .ût toujours vers le côté opposé à la lu- mière. — Cette tendance des racines en général à descendre se manifeste également dans l'air, dans la terre et dans l'eau. Elle se montre aussi dans une expérience signa- lée et figurée depuis longtemps déjà dans l'ouvrage de Saint-Simon sur les Jacinthes, reprise dans ces dernières années et qui se fait aujourd'hui communément avec une modification qui la rend plus curieuse à l'œil, à l'aide d'appareils de verre confec- tionnés pour cet objet. Cette expérience, qui a été rapportée d'une manière un peu inexacte par De Candolle, consiste à planter dans un vase à deux ouvertures opposées et rempli de terre deux bulbes de Jacinthe dirigés l'un en haut, l'autre en bas. Le vase étant posé sur une carafe entièrement pleine d'eau de manière que le bulbe renversé af- fleure presque, par son extrémité, la sur- face du liquide, l'accroissement de la plante qui en provient se fait forcément en sens inverse de sa direction naturelle ; en effet, la hampe descend verticalement dans l'eau et elle y fleurit ordinairement comme elle l'eût fait dans l'air ; elle y descend en con- servant sa rigidité, contrairement à l'as- sertion de De Candolle; mais les racines , obligées d'abord de s'allonger vers le haut, ne tardent pas à se recourber pour re- prendre la direction descendante qui leur est propre; après quoi, la suite de leur développement ne présente plus rien d'a- normal. PHY En même temps que la racine descend vers le centre de la terre , la tige s'élève dans une direction opposée. L'expérience que nous avons rapportée tout -à -l'heure pour prouver la descension nécessaire des racines, sert encore à mettre en lumière la tendance à l'ascension des tiges. En effet, chaque fois qu'on renverse le vase où les graines ont germé , la tige se redresse en même temps que la radicule se recourbe pour reprendre sa direction descendante. Cette tendance à la verticalité des tiges est surtout frappante dans les arbres qui crois- sent sur un terrain très incliné; leur tronc fait souvent un angle très aigu avec la ligne d'inclinaison du sol ; elle existe non seule- ment dans la tige elle-même, mais encore, à ce qu'il paraît, dans les branches où des circonstances anormales la mettent quel- quefois au jour. Ainsi, nous avons observé près de Toulouse un Peuplier d'Italie qu'un coup de vent avait couché , mais qui a con- tinué de végéter dans la position à très peu près horizontale que cet accident lui avait donnée. Dès ce moment ses branches se sont redressées verticalement , et quatre d'entre elles ont pris un tel développement, qu'au- jourd'hui elles ressemblent à quatre beaux arbres, s'élevant, non du sol, mais du tronc primitif qui leur sert de base com- mune, et qui se montre disposé , par rap- port à elles , comme un rhizome horizontal relativement aux pousses verticales et aé- riennes qui s'en élèvent chaque année. Diverses hypothèses ont été proposées pour expliquer la verticalité des racines et des tiges. Nous ne parlerons pas de celle de Dodart, qui reposait sur une prétendue contraction des fibres de la racine par l'hu- midité et de la tige par la sécheresse ; ni de celle de Lahire , qui faisait descendre la ra- cine par l'effet delà densité de la sève des- cendante et monter la tige par suite de la vaporisation des liquides nourriciers. Ces idées ne supportent pas le plus léger exa- men. La première théorie qui ait obtenu l'as- sentiment des physiologistes, est celle de Knight que De Candolle a adoptée et dont il a essayé de démontrer la bonté. Le phy- siologiste anglais disposa un jour deux roues, l'une verticalement , l'autre horizontale- ment; dans des sortes d'augets creusés à PIIY leur circonférence, il plaça des graines re- tenues et Gxées par de la mousse humide; après quoi il imprima à ces roues un mou- vement rapide (environ 150 tours par mi- nute) au moyen d'une chute d'eau qui, en même temps, maintenait ces graines cons- tamment humides. Or, dans l'une et l'au- tre roue, toutes les plumules se dirigèrent vers h centre de la voue, toutes les radi- cules vers la circonférence; seulement, dans la roue horizontale, les jeunes plantes avaient une légère inclinaison de 10 degrés, qui reportait leur radicule quelque peu vers la terre et leur plumule vers le ciel ; cette in- clinaison augmenta lorsque la vitesse de ro- tation de la roue horizontale diminua, et elle arriva à 45 degrés lorsque la roue ne fit plus que 80 révolutions par minute. Le physiologiste anglais conclut de ces expé- riences que la force centrifuge ayant con- trebalancé et détruit l'action de la pesan- teur sur les jeunes plantes , celles-ci n'a- vaient plus obéi qu'à l'action de la force ?entnfuge qui avait remplacé pour elles la pesanteur. Or, comme dans le cours ordi- naire des choses c'est la radicule qui se di- rige en bas, tandis que dans les expériences dont il est question , c'était elle qui s'était portée en dehors, il en tira la conséquence que, dans la nature, c'est l'action de la pesanteur qui dirige la racine vers le cen- tre de la terre. L'inclinaison que les jeunes plantes avaient prise dans l'expérience faite avec la roue horizontale, lui semblait pro- venir uniquement de ce que , dans ce cas , la force centrifuge n'ayant pu contrebalan- cer entièrement la pesanteur, la portion de cette dernière force qui n'avait pas été dé- truite avait manifesté ses effets ordinaires sur la direction de la racine et de la tige , à un degré d'autant plus prononcé que la vitesse de rotation, et, par suite, la force centrifuge, avaient été moindres. Mais avec cette théorie toute mécanique, on est obligé d'admettre que la môme cause qui fait descendre la racine fait monter la tige : or c'est là une difficulté insurmon- table. On ne peut, en effet, admettre l'ex- plication que De Candolle a essayé d'en donner après Knight lui-même. D'après ce célèbre physiologiste, comme les racines ne s'allongent que par leur extrémité, leur pointe naissante est dans un état de mol- PII Y 93 lesse qu'on peut comparer à une demi-flui- dité. L'action continue de la gravitation doit donc les forcer sans cesse à descendre ; l'énergie avec laquelle chaque racine tendra à se diriger vers le centre de la terre , sera proportionnée au degré de mollesse de ses extrémités naissantes. Or, en réalité, l'ex- trémité naissante des racines est formée d'un tissu cellulaire qui n'est nullement comparable à un état demi-fluide; on voit même cette partie de la plante s'enfoncer dans des sols assez consistants pour qu'elles dussent y trouver un obstacle insurmon- table si les idées de Candolle étaient fon- dées. En second lieu, comment la pesan- teur obligerait-elle la radicule à rebrousser chemin et à se recourber vers la terre dans l'expérience des germinations renversées. Ces raisons , et plusieurs autres qu'on peut aisément y joindre, renversent la première partie de l'explication proposée par De Can- dolle. Quant à la seconde , par laquelle ce célèbre botaniste a voulu expliquer l'ascen- sion des tiges, elle est encore moins admis- sible. D'abord les raisons qu'il a données pour cela, en supposant qu'elles fussent fon- dées sur la nature et non sur des idées pu- rement spéculatives, auraient peut-être pour résultat de prouver qu'il ne peut pas y avoir de branches obliques, ni, à plus forte rai- son, horizontales; mais à coup sûr elles ne montreraient pas que les tiges dussent s'é- lever verticalement ; elles expliqueraient surtout encore moins pourquoi , à la ger- minaison, la tigelle, avec un petit nombre de faisceaux fibreux et une homogénéité par- faite de structure sur toute sa circonfé- rence , plongée encore dans la terre où elle est entourée de tous côtés d'un milieu ho- mogène, s'élève verticalement, se recourbe même dans l'expérience des germinations renversées pour reprendre sa direction as- cendante verticale. Comment explique- raient-elles également la propriété qu'ont les tiges de certaines plantes aquatiques (Sagittaria, Sparganium , Typha , etc.) de se diriger vers la terre avec autant de force que si c'étaient des racines ? Il est, au reste, assez curieux de voir que De Candolle a été conduit par le désir d'expliquer deux faits peut-être inexplicables, à admettre que les tiges se redresseraient pour devenir verti- cales par un excès de végétation sur un de 94 PHY PHY leurs côtés, absolument comme il admet qu'elles se courbent pour se porter vers la lumière par l'effet d'un affaiblissement de la végétation sur un de leurs côtés; il s'en- suivrait que , dans ces deux cas de courbure des tiges, le côté convexe devrait sa con- vexité, dans le premier cas, à un excès de vigueur; dans le second, à un défaut de vigueur. Malgré l'appui de De Candolle, l'hypothèse de Knight est donc inadmis- sible, et son expérience, vérifiée par Du- trochet, reste seulement au nombre des faits curieux que possède la science. En place de cette théorie, Dutrochet en a proposé une autre qui ne paraît pas beau- coup plus admissible. D'après lui (voy. Di- rection des tiges et des racines dans ses Mém. pour servir à l'histoire anat. et physiol. des végét. et des anim. , t. II , p. 1-59 ) , * en général la médulle centrale et la médulle corticale offrent un décroissement en sens inverse dans la grandeur de leurs cellules : la médulle centrale... du dedans vers le de- hors, et la médulle corticale... du dehors vers le dedans. Il résulte de cette organisa- tion inverse du système central et du sys- tème cortical, que ces deux systèmes étant isolés et divisés en lanières longitudinales , ces lanières , quand elles appartiennent au système cortical , doivent tendre à se cour- ber en dedans, et, quand elles appartiennent au système central, doivent tendre à se cour- ber en dehors... Comme ces deux systèmes sont cylindriques , et que les parties dia- métralement opposées de chaque cylindre tendent à l'incurvation , toutes les deux en dedans, ou toutes les deux en dehors avec une même force, il en résulte que le caudcx végétal conserve toute sa rectitude ; elle est le résultat de l'équilibre parfait de toutes les tendances concentriques à l'incurva- tion.... La prédominance de l'incurvation en un sens déterminé atteste nécessairement la rupture de l'équilibre. La tige offre une prédominance du système central sur le système cortical..., d'où une forte tendance du système central à se courber en dehors. . . La racine offre une prédominance du système cortical ;... par conséquent la tendance du système cortical à se courber en dedans l'emportera sur la tendance du système cen- tral à se courber en dehors.... II y a des tiges qui dirigent leur sommet vers la terre comme des racines (Sagiltaria, Sparga- nium, Typha, et autres plantes aquatiques). Cela provient de ce que, par anomalie, elles possèdent la même organisation que les ra- cines. C'est la précipitation de la sève la plus dense dans le côté inférieur du caudex végé- tal couché horizontalement qui laisse une supériorité de turgescence , et par consé- quent de force d'incurvation au côté opposé, lequel courbe vers la terre la racine fléchie par son système cortical , et vers le ciel la tige fléchie par son système central. » Avec cette sagacité qui le caractérisait, Dutrochel a étendu sa théorie à tous les cas qu'on ob- serve dans la direction des tiges et des ra- cines, et partout il a cru trouver des argu- ments en sa faveur. Pour nous, il nous semble que cette théorie n'est pas plus ad- missible au point de Yue anatomique qu'au point de vue purement spéculatif; nous avouons, d'ailleurs, ne pas comprendre du tout comment les tendances inverses à l'in- curvation de deux cylindres emboîtés pour- raient déterminer la direction exactement verticale, dans la plupart des cas, des racines et des tiges. On a cherché encore à expliquer la direc- tion verticale des racines et des tiges au moyen d'autres théories , telles que l'exis- tence d'une sorte de polarité végétale , en vertu de laquelle les racines et les tiges sui- vraient des directions opposées; la tendance de la racine à fuir la lumière, etc. Mais comme ces idées n'ont pas acquis droit de bourgeoisie dans la science , que , de plus , des objections insurmontables ou des expé- riences décisives en démontrent l'inexacti- tude, nous n'avons pas besoin de nous en occuper ici. Au total, la tendance à la verticalité des racines et des tiges se refuse aux explica- tions purement physiques et mécaniques, et rentre dès lors dans la classe de ces phéno- mènes pour lesquels on est obligé d'ad- mettre avant tout l'intervention de la force vitale. Les tiges sont fréquemment dérangées de leur verticalité par leur faiblesse qui, ne leur permettant pas de se soutenir, les laisse couchées sur le sol en totalité ou en partie, ou surtout par leur tendance à se porter vers la lumière. Cette dernière tendance se manifeste tous les jours, soit par la direc- PHY tion uniforme que prennent les pousses des plantes éclairées- d'un seui côté, soit par le grand allongement de celles qu'on cultive au fond d'une cour> ou qui se trouvent dans un massif d'arbres ; elle est surtout mise en évidence par les longues tiges que produi- sent fréquemment les tubercules de Pomme de terre placés dans des caves pour se porter vers le soupirail , qui , seul , laisse arriver un peu de lumière dans ces lieux obscurs. On a vu quelquefois ces tiges atteindre une longueur de 6 et 7 mètres , et dépasser par conséquent septou huit fois la longueur qu'el- les auraient eue si elles se fussent développées à la surface de la terre et en plein air. On remarque même dans ces circonstances que ces longues pousses se dirigent en ligne droite vers la lumière; mais que, trop faibles pour se soutenir, elles se traînent d'abord sur le sol pour se relever ensuite aussitôt qu'elles ont atteint le mur contre lequel elles s'ap- puient. Une expérience décisive de Tessier a démontré que, dans ce cas, ces tiges obéissent uniquement à leur tendance vers la lumière , et que le besoin d'air n'est pour rien dans leur élongation anormale. Ainsi, placées dans une cave , entre un soupirail éclairé, fermé par une vitre, et une ouver- ture qui laissait libre accès à l'air, mais qui donnait dans un lieu obscur, les plantes se sont portées vers l'orifice éclairé, mais fermé. De Candolle a cherché à expliquer la ten- dance des tiges et des branches vers la lu- mière, ou , comme on l'appelle aussi, la nutation, en faisant intervenir un com- mencement d'étiolement sur un côté de ces parties. On sait que les tiges des plantes qui croissent à l'obscurité s'allongent beau- coup en s'étiolant; or, le célèbre botaniste de Genève a supposé que lorsqu'une tige se courbe pour se porter vers la lumière, son côté soustrait à l'influence lumineuse a un commencement d'étiolement, et que, par suite, s'allongeant plus que l'autre, il doit déterminer dans l'organe entier une cour- bure vers la lumière. Mais, comme le fait observer Meyen , comment expliquer, dans ce cas, la végétation des Pommes de terre des caves ? M. Dassen a tenté de rendre compte de cette tendance par la constance de direction que présente, comme nous le verrons bientôt, l'une des deux faces des PHY 95 feuilles à se tourner constamment vers le haut. Pour appuyer cette explication , il di- sait qu'une branche renversée de force ne se redressait plus lorsqu'on l'effeuillait; mais Meyen a fait cette expérience sur des Haricots et des Pois, et il a obtenu des ré- sultats tout-à-fait opposés. Dutrochet a étendu à l'explication de ce phénomène sa théorie de deux tissus incur- vables en sens contraire. « Les incurvations végétales s'effectuent , dit cet ingénieux physiologiste (Mém. pour servir, etc., tome II, pag. 75), par l'action de deux tissus dif- férents par leur texture comme par le prin- cipe de leur action; ces deux tissus incur- vables sont le tissu cellulaire et le tissu fibreux. Le tissu cellulaire, à cellules décrois- santes de grandeur, se courbe par implétion deliquide ou par endosmose. Le tissu fibreux, à fibres décroissantes de grosseur, se courbe par implétion d'oxygène... L'action de la lumière diminue la force d'incurvation du tissu cellulaire et augmente la force d'in- curvation du tissu fibreux dans le côté ou dans la moitié longitudinale de tige qu'elle frappera directement. » Delà, dans le côté de la tige que frappe la lumière , le tissu fibreux , incurvable par oxygénation , a la prédominance sur le tissu cellulaire; il en résulte la courbure. On voit que , comparée à la théorie de De Candolle, celle-ci ne fait que déplacer la difficulté. Elle ne fait donc pas avancer la science d'un pas ; de telle sorte que l'inflexion des tiges vers la lumière reste aussi obscure qu'auparavant quant à sa cause première. Une exception remarquable à la direction ordinaire des parties aériennes des plantes est celle que nous présentent les arbres pleureurs, ou dont les branches tombent vers la terre. Mais , ici , il existe deux caté- gories distinctes: tantôt, comme dans le Saule pleureur, la grande élongation que prennent les branches dès leur première année ne leur permet pas de se soutenir; et dès lors elles tombent vers la terre , ou pleurent par faiblesse; tantôt, au contraire, les branches sont roides, résistantes, et se montrent non pendantes, mais réellement réfléchies vers le sol (Frêne pleureur, So- phora pleureur). Dans ce cas, le phénomène reste encore inexpliqué. Nous ne pouvons quitter le sujet qui nous 96 PHY PHY occupe sans dire quelques mots relativement à cette sorte d'instinct qu'on a quelquefois attribué aux racines pour se porter vers la bonne terre. Or, cette prétendue ten- dance des racines vers la bonne terre n'existe pas , comme l'ont montré surtout les expériences récentes de M. Durand, de Caen {Comp. rend., t. XXI, 1845, p. 987). D'après cet observateur , « les racines ne cherchent point la bonne terre; placées sur la limite de deux milieux dont l'un contient toutes les matières dont elles ont besoin, et dont l'autre ne renferme que des substances qu'elles ne peuvent absorber , elies ne se dirigent pas plus vers le premier que vers le second; elles ne s'accroissent en longueur et en diamètre qu'en raison du milieu dans lequel elles se trouvent ; la cause de cet accroissement est dans la nutrition des ra- cines elles-mêmes ; leur direction dans un sens plutôt que dans un autre est la con- séquence de quelque modification dans cette fonction , et de leur organisation. » §2. Enroulement des tiges et des vrilles. — On sait que les plantes à tige longue et faible se soutiennent, dans beaucoup de cas, en enroulant en spirale certaines de leurs parties autour des corps placés à côté d'elles. Le plus souvent c'est leur tige elle- même qui manifeste cette faculté de s'en- rouler en spirale ou cette volubilité; mais, chez d'autres espèces, la tige elle-même est supportée par le moyen d'organes spécia- lement volubles ou de vrilles (voy. vrilles), rarement par l'enroulement des pétioles de leurs feuilles (Fumaria capreolata L.). L'en- roulement des tiges se fait tantôt de gauche à droite (tiges volubles dextrorsum), comme chez le Houblon, les Polygonum grimpants, les Lonicera , les Tamus , les Dioscorées et Smilacées volubles, etc.; tantôt et plus souvent de droite à gauche (tiges volubles sinistrorsum ) , comme dans les Légumi- neuses en général, les Banisleria, les Con- volvulacées, les Passiflorées, les Cucurbi- tacées, etc. Pour déterminer le sens de l'enroulement „ l'observateur se suppose placé au centre de la spirale et tourné Yers le midi. Nous ferons remarquer en passant que faute de s'entendre sur la manière de déterminer le sens de la spirale, les auteurs présentent une divergence curieuse dans ^'application des mots volubles dexlrorsum ou sinistrorsum. Ainsi, les plantes que nous citons comme exemples de l'enroulement dextrorsum avec Palm, DeCandolle, Meyen, M. A. de Jussieu, sont précisément citées comme exemples de tiges volubles sinistror- sum par Linné, MM. de Mirbel, Kunth, etc., et réciproquement. Les tiges volubles s'enroulent autour des corps de nature quelconque qui se trouvent à côté d'elles, pourvu qu'ils ne soient pas très volumineux; lorsqu'elles ne trouvent pas d'appui, elles s'élèvent quelque peu, retombent ensuite pour se relever en s'entor- tillant sur elles-mêmes. Le sens de leur spi- rale est constant, non seulement dans une même espèce, mais dans les diverses es- pèces d'un même genre et d'une même fa- mille. On ne connaît guère à cet égard que l'exception signalée par M. H. Mohl relati- vement au genre Abrus à tige voluble dex- trorsum, parmi les Légumineuses qui s'en- roulent toutes sinistrorsum. Pour les vrilles, il n'en est pas de même; on les voit s'en- rouler sur une même plante , tantôt à droite, tantôt à gauche; il n'est pas rare d'en rencontrer chez le Bryonia dioica dont les deux moitiés tournent en sens opposé; nous en avons même vu une qui présentait deux mouvements successifs dans le sens de l'enroulement. Dans les plantes volubles, la tige donne d'abord ses trois ou quatre premiers entre- nœuds droits; elle produit ensuite un en- tre-nœud notablement plus allongé , dans lequel commence l'enroulement, qui se pro- nonce bientôt très nettement et se continue ensuite pendant toute la suite du déve- loppement. Pour les vrilles, M. H. Mohl dit que leur torsion ne commence qu'après qu'elles ont acquis toute leur longueur; qu'elle commence à leur extrémité pour se continuer ensuite progressivement vers leur base; c'est-à-dire , d'après le savant alle- mand , qu'elle marche en sens inverse de celle des tiges. Il paraît néanmoins que ce fait n'est pas général; du moins il est con- tredit par les observations récentes de M. Macaire sur les vrilles du Tamus corn- munis ( Note sur les vrilles du Tamus com- munes; Blbl. univ. de Genève, mars 1847, pag. 167-173). D'après M. Macaire , lors- qu'on touche ces vrilles avec un corps quel- conque, sur un point de leur surface éloigné niY PHY 07 de moins d'un pouce de leur extrémité, elles se contractent de dehors en dedans, forment d'abord un crochet, puis une boucle, de manière à embrasser le corps, s'il n'est pas très gros. Lorsqu'un premier tour est fait , VcAtrc'mitc de la vrille continue à se contourner en spirale, quoiqu'il n'y ait aucun contact sur cette portion ; sa portion supérieure continuant ainsi de se contour- ner, il se forme de la sorte jusqu'à sept ou huit nœuds. L'auteur en a vu souvent trois se former dans l'espace d'un quart d'heure, au contact d'un corps quelconque. De nombreuses théories ont été proposées pour expliquer le phénomène de l'enroule- ment des tiges et des vrilles; on peut pres- que dire qu'on a eu recours pour cela à toutes les hypothèses imaginables; on n'a même pas reculé devant l'admission d'un véritable instinct végétal. Parmi ces théo- ries, il en est qui reposent sur l'action de la lumière; soit, comme dans celle de Knight, que ces parties des plantes ne s'en- roulent autour des corps qu'en se portant vers eux pour fuir la lumière; soit, comme dans celle qu'a émise M. Brunner ( Flora , 1837, n°41), que, douées d'une irritabilité propre et à des degrés variables, elles se portent à gauche, vers le soleil levant, lorsque cette irritabilité se trouve au maxi- mum chez elles, et à droite quand cette propriété est au contraire peu prononcée et que le soleil doit agir plus longtemps sur elles, et, par suite, s'avancer vers l'occi- dent pour déterminer leur direction. A toutes ces théories, il suffît d'objecter que l'enroulement s'opère à l'obscurité comme à la lumière. De Candolle croit que le côté appliqué contre l'appui, gêné dans sa vé- gétation, doit croître plus lentement, et que de là doit résulter l'enroulement; mais il reconnaît lui-même que cette explication ne rend nullement compte du fait primor- dial , c'est-à-dire de la direction déterminée à gauche ou à droite ; d'ailleurs, cette iné- galité de végétation ne produirait pas la torsion des faisceaux ligneux qu'on observe dans les tiges volubles. On peut faire les mêmes objections soit à l'application que Dutrochet a cru pouvoir faire aux parties volubles de sa théorie des deux tissus in- curvables en sens opposé, soit à la théorie de If. H. Mohl d'après laquelle ces parties t. x. susceptibles d'enroulement seraient dourcs d'une irritabilité spéciale au contact des corps. En outre, quant à cette dernière ma- nière de voir, il nous semble qu'on ne gagnerait guère à expliquer la tendance à l'enroulement, propriété obscure, dépen- dante de la force vitale , par une irritabilité particulière, propriété tout aussi obscure et qui n'est aussi qu'une simple expression de la force vitale. En somme, la cause de l'enroulement des plantes est encore aujourd'hui tout-à- fait inconnue et inexpliquée. Aux difficultés insurmontables, selon nous, qui s'opposent à ce qu'on admette l'une ou l'autre des ex- plications proposées, se joignent celles qui résultent des faits observés par M. Macaire sur les vrilles du Tamus. Plongées dans un vase plein d'eau sans toucher à ses bords, ces vrilles n'éprouvent aucune contraction et se montrent ensuite tout aussi prêtes que de coutume à s'enrouler au premier contact d'un corps solide. Plongées à plu- sieurs reprises dans une solution de gomme arabique qu'on laisse ensuite sécher en en- duit continu, elles ne s'en contractent pas moins autour des corps étrangers. Plongées dans l'acide sulfurique ou nitrique étendus, ou seulement exposées aux vapeurs de ce dernier, elles s'enroulent à vide. Au con- traire, par une immersion pendant deux mi- nutes dans un flacon d'acide prussique, elles perdent la faculté de s'enrouler, bien que leur tissu ne paraisse avoir subi aucune altération. Cet acide arrête même leur en- roulement s'il a déjà commencé de se pro- duire. Nous croyons pouvoir conclure de ce qui précède avec Meyen, M. Macaire, etc., que la volubilité des plantes est une pro- priété vitale inhérente à leur organisation et dont la cause échappe encore à toutes nos théories. § 3. Direction des feuilles. — Des deux faces d'une feuille ordinaire, l'une géné- ralement plus verte et plus lisse est tournée vers le ciel, l'autre, souvent blanche, pu- bescente ou velue, marquée d'un réseau formé par la saillie des nervures , regarde la terre. Celte direction des deux faces de ces organes, en relation avec leur différence de structure et de fonctions, est constante et invariable, comme l'ont montré depuis longtemps déjà les recherches multipliées 13 PHY PHY de Bonnet. Elle est tellement inhérente à leur organisation, que lorsqu'on renverse de force soit une seule feuille, soit une branche tout entière, de manière à intervertir la si- tuation naturelle des deux faces, on voit les feuilles se retourner au bout de quelque temps pour reprendre leur position normale. Le retournement des feuilles , dont le ré- sultat est de replacer leur face supérieure en haut , leur face inférieure en bas , s'o- père par leur pétiole ou sur leur base ; il se reproduit plusieurs fois, et Bonnet l'a vu même, dans une de ses expériences, se montrer quatorze fois de suite. Il s'effectue dans un temps variable selon les espèces, surtout selon la température du jour où se fait l'expérience: il est très rapide par un jour chaud et dans certaines plantes, pour lesquelles il est complet après deux heures; il exige, au contraire, deux ou trois jours dans certaines espèces, par un temps froid. Lorsqu'on renverse la position des feuilles plusieurs fois de suite, le retour de leurs faces à la direction normale devient de plus en plus lent et il finit par être accompagné d'une apparence de désorganisation à la face inférieure et à la base de l'organe. Ce phénomène remarquable s'effectue non seu- lement dans l'air, mais encore dans l'eau; Bonnet, Dassen et Meyen l'ont vu égale- ment se produire dans l'obscurité. On re- marque , au reste, qu'il a lieu naturelle- ment sur les arbres pleureurs, dans lesquels le renversement des branches amène une torsion des feuilles qui replace leur face supérieure en haut. La direction de la face supérieure des feuilles vers le ciel , de l'inférieure vers la terre, est essentielle à leur existence; car, si par un moyen mécanique quelconque on intervertit cet état naturel et qu'on em- pêche l'organe d'y revenir, on voit bientôt se manifester des signes d'affaiblissement, de gêne, auxquels succèdent le dessèche- ment et la mort. La cause principale de ces phénomènes paraît être la tendance des feuilles vers la lumière, ou leur nutation; ainsi, leur face supérieure cherche le jour, et, par suite nécessaire, leur face inférieure se trouve reportée vers le côté le moins éclairé. C'est ce qu'on voit surtout très bien dans les plantes d'appartement, dont on est obligé de retourner les pots de temps en temps, si l'on ne veut les voir se déjeter entièrement vers la fenêtre. On le voit aussi très bien dans la nature, particulièrement chez les plantes herbacées, dont les feuilles semblent quelquefois suivre la marche du soleil. Néanmoins, un fait qui contrarie cette explication , qui oblige du moins à ne l'admettre qu'avec une certaine réserve, est celui que nous avons déjà signalé , ou bien la persistance des feuilles à reprendre leur situation normale, même dans l'obscurité; d'un autre côté, le retournement de ces or- ganes dans l'eau ne permet pas de rattacher trop intimement la production du phéno- mène à la transpiration. On se trouve donc conduit encore à faire intervenir dans l'ex- plication de cette propriété remarquable des feuilles l'action de cette force vitale sans laquelle les faits primordiaux de la physio- logie végétale seraient absolument inex- plicables. A la classe si obscure des phénomènes de direction dans les organes végétaux, se rat- tachent encore quelques autres faits extrê- mement remarquables, particulièrement celui des positions que prennent leurs feuil- les pendant la nuit, ou de ce que Linné a nommé poétiquement leur sommeil. Foy. SOMMEIL DES PLANTES. Art. V. — Absorption. Plongées dans la terre humide, les racines absorbent par leur extrémité toujours jeune et sans cesse renouvelée, ou par leur spon- giole, l'eau chargée dematières en dissolution qui doit former la sève des plantes ou ce qu'on nomme plus particulièrement la sève ascendante. C'est là ce qui constitue le phé- nomène de Y absorption radicale, phénomène fondamental pour la vie végétale, et sur le- quel les expériences de Haies ont de bonne heure jeté beaucoup de jour. A l'étude de l'absorption se rattachent des questions très importantes et qui devraient être examinées ici. Mais, comme M. Ad. Brongniart, dans son article circulation, en a renvoyé l'exa- men au mot racine, nous sommes obligé de suivre son exemple et de renvoyer à ce mot. Voy. RACINE. Art. VI. — Circulation. Ce sujet ayant été déjà traité dans un ex- cellent article de M. Ad. Brongniart (voy. PIIY PII Y 90 circulation), nous n'avons pas à nous en oc- cuper de nouveau. Néanmoins, depuis que ce tableau du mouvement des liquides dans les plantes a été tracé avec cette clarté, avec cette profonde connaissance de L'organisation végétale qui distinguent son savant auteur, des travaux importants ont conduit à modi- fier, à certains égards, les idées admises précédemment; nous nous trouvons donc conduit à présenter ici en peu de mots quel- ques considérations sur ce sujet. L'influence de la Physiologie animale sur la Physiologie végétale a été puissante sur- tout dans les premiers temps de la science. Elle a donné cours aux idées d'analogie en- tre les deux règnes d'êtres vivants , idées qui n'ont peut être pas servi beaucoup aux pro- grès de la botanique, mais qui, dans tous les cas, ont entravé sa marche en plus d'une circonstance. C'est à ces idées d'ana- logie physiologique , concevables principale- ment à l'époque où l'anatomie végétale était toute à faire, que remonte la théorie de la circulation dans les plantes; or, pour qu'il y eût réellement dans ces êtres quelque chose d'analogue à une circulation , il fallait que le liquide séveux eût un mouvement d'aller et de retour; qu'après être parvenu , à l'état de sève ascendante , sève lymphatique, etc., de son point d'origine aux extrémités radicel- laires, à travers tout le corps ligneux, jus- qu'aux parties supérieures du végétal, dans les feuilles, après y avoirsubiune élaboration propre à le rendre plus éminemment nutri- tif, il continuât sa marche dans un sens in- verse à celui qu'il avait suivi jusque là, et qu'il formât dès lors la sève descendante, li- quide éminemment nutritif, spécialement destiné à fournir les matériaux de l'accrois- sement végétal. Mais, de même qu'on voit très bien la sève ascendante, qu'on peut la recueillir en grande quantité sur beaucoup de végétaux ligneux, elle qui était regardée comme ne servant pas à nourrir les organes, il semblait naturel que le liquide essentiel- lement chargé de cette nutrition générale pût aussi être manifesté et observé directe- ment. Il aurait été, en effet, assez surprenant que des idées théoriques pussent seules jus- tifier l'existence d'un fluide chargé d'un rôle si important, et que l'observation directe ne pût venir leur donner un caractère plus positif. Aussi, des qu'on eut remarqué la présence des sucs laiteux et colorés de ma- nière quelconque dans l'ccorcc, on se de- manda si ces sucs ne seraient pas la sève descendante elle-même, et les observations de M. Schultz sur ce suc parurent donner définitivement à cette théorie le caractère de vérité démontrée. Ces sucs colorés reçurent dès lors les noms de site vital, latex, et les canaux tubuleux dans lesquels on admettait qu'ils circulaient furent nommés vaisseaux laticifères , vaisseaux vitaux ( Milchtge- fâsse, Lebensgefasse). Ces idées ont régné pendant plusieurs années dans la science; mais peuvent-elles continuer à avoir cours aujourd'hui? C'est ce que nous allons exa- miner rapidement. D'abord la circulation du latex, ou la cy- close, comme l'a nommée M. Schultz, bien que généralement admise d'abord sur l'au- torité du savant que nous venons de nom- mer, a été contestée récemment, combattue par des faits et des observations, enfin niée positivement par des observateurs du plus haut mérite. Sans doute ce liquide se montre d'ordinaire en mouvement dans l'intérieur de ses canaux; mais ses mouvements sont irréguliers, et ne semblent pas pouvoir être regardés comme dépendant d'une vraie cir- culation. Ainsi M. Schleidea déclare n'avoir jamais réussi à le voir s'effectuer réguliè- rement dans une direction déterminée; M. Amici le regarde comme dépendant uni- quement de l'influence de la chaleur, et, comme M. Ch. Morren rapporte l'avoir vu chez lui (Dodonœa, deuxième partie, p. 3), il le dirige à volonté dans un sens ou un au- tre, en réfléchissant successivement sur di- vers points d'une plante où ce liquide est très apparent la lumière d'un quinquet. Quant à M. Hugo Mohl, il a reconnu que la marche du latex est sous l'influence directe des actions mécaniques, de la pression, des blessures, de la chaleur, etc., mais que, dans tous les cas, elle ne constitue nullement une circulation. En second lieu, diverses observations, el particulièrement les belles recherches spécia- les d'un auteur anonyme publiées dans le Botanische leitung de 1846, n°* 49, 50 et 51, ont prouvé l'exactitude de l'opinion émise d'abord par M. Link , savoir que les laticifères ne sont pas des vaisseaux. En effet, ,i;e r ,..«-.,.. anonyme que nous citons, «à son ICO PHY PHY origine, le vaisseau laticifère est un conduit creusé dans le tissu cellulaire, dont les pa- rois ne sont pas formées par une membrane propre, mais seulement par les cellules en- vironnantes. Ce conduit, d'abord étroit, s'élargit, et ses parois se revêtent d'un épais- sissement qui devient bientôt appréciable aux points de jonction des cellules environ- nantes. Cet épaississement n'est pas toujours également considérable. Chez beaucoup de plantes, il se montre comme un véritable dépôt ; ensuite des lignes fines de séparation et de petits espaces intercellulaires se mon- trent visiblement entre lui et les parois des cellules, et par là le conduit intercellulaire primitif devient semblable à un vaisseau pourvu d'une membrane propre. » On voit qu'il y a loin de cette origine et de cette organisation des laticifères à ce qu'en dit M. Schultz. En troisième lieu, la nature même et la composition du latex sembleraient bien sin- gulières pour un liquide nourricier, pour une sève dont tous les éléments seraient des- tinés à devenir les matériaux de l'accroisse- ment végétal. En effet, comme le fait re- marquer M. Hugo Mohl , il est difficile d'as- signer ce rôle à un liquide entremêlé de granules souvent très abondants , et formés presque uniquement d'une matière aussi difficilement décomposable que le Caout- chouc; granules qui, dans bien des cas, sont en assez grande quantité et de propor- tions assez fortes pour devoir nécessaire- ment porter obstacle à une circulation dans des canaux d'un très faible diamètre. Au contraire, cette nature de liquide ressem- ble beaucoup à ce qu'on sait relativement à beaucoup de matières sécrétées, et ce serait déjà un motif puissant pour faire ranger le latex oTans cette catégorie. Cette manière de voir reçoit une nouvelle force des modifications successives par les- quelles passe ce liquide pendant l'accrois- sement des organes. Ainsi (voy. Bolan. Zeit.y loc. cit.), le contenu des conduits in- tercellulaires, qualifiés de laticifères, « est, dans les premiers temps, un suc incolore *t transparent. L'addition postérieure et successive de nouvelles matières donne à ce suc l'aspect trouble et la coloration qui sont propres au latex. La sécrétion de ces ma- ières additionnelles a lieu chez quelques plantes avant, chez d'autres après la for- mation de la membrane du vaisseau. » Ces divers motifs nous semblent ne plus permettre de regarder le latex comme étant la sève descendante et les laticifères comme servant à compléter la circulation dans les végétaux. Si donc on veut absolument ad- mettre dans les plantes une sève descen- dante, il faudra la chercher ailleurs et lui assigner d'autres canaux que les latici- fères. Mais, pour notre part, nous avouons ne pas concevoir la nécessité de faire inter- venir use sève descendante dans l'explica- tion des phénomènes de l'accroissement vé- gétal. Déjà, dans son Iconographie végétale ( 3e vol. des Leçons de Flore, de Poiret) , Turpin avait nié que le mouvement de la sève dans les plantes pût être assimilé à une circulation, qu'il fût ascendant dans une partie de la tige pour devenir descen- dant dans l'autre; il avait dit: « La sève ne se porte que là où elle est appelée. » Cette proposition , qui a été regardée comme un paradoxe , n'est peut-être pas aussi dé- pourvue de fondement qu'on pourrait le croire, au moins quant à son sens fonda- mental. Il est vrai que la science attend, à cet égard , des observations plus précises et plus démonstratives que celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour, et que le sujet si important des mouvements de la sève dans les plantes est encore aujourd'hui l'un des points les plus obscurs de la Physiologie vé- gétale. Mais en ce moment tout nous sem- ble nécessiter des modifications dans l'opi- nion généralement répandue et professée relativement à la circulation dans les plan- tes, et tendre à justifier de tout point la phrase suivante de M. Kunth (Lehrbuch der Botanik, 2e éd., 1847, lrc partie, p. 167) ; « L'ancienne opinion , d'après laquelle le »suc nourricier brut (sève ascendante) «monterait dans le corps ligneux, serait «élaboré dans les feuilles, redescendrait » ensuite dans l'écorce pour fournir à la se - «crétion du cambium, et produirait enfin » l'allongement des racines, doit être aban- » donnée comme inexacte. » Art. VI et VII. -— Respiration et Transpi- ration. Ces deux importants sujets seront, plus tard , l'objet de deux articles spéciaux. PIIY AnT. VIII. — ÉLABORATION et Assimilation. L'élaboration de la sève s'opère dans l'in- térieur des cellules, particulièrement dans celles des feuilles où elle est une consé- quence de la transpiration qui lui enlève son eau surabondante, et de la respiration qui modifie sa composition; ce qu'on en connaît se réduit donc à peu près aux faits qu'a dévoilés l'étude de ces deux phéno- mènes. Mais indépendamment de cette éla- boration , en quelque sorte générale , le li- quide nutritif des plantes , passé à l'état de suc cellulaire, subit encore une élaboration locale , et donne naissance aux diverses ma- tières contenues dans les cellules, et, de plus , une assimilation qui fournit à l'ac- croissement de ces cellules elles-mêmes , à l'épaississement progressif de leurs parois. Ces diverses parties de l'histoire du végétal vivant ont été éclairées , sous certains rap- ports , par les travaux récents des chimistes et des phytotomistes ; néanmoins il reste encore, à cet égard , bien des doutes à le- ver, bien des points à éclaircir. Comme, au reste, ce sujet délicat est situé sur les li- mites de la Physiologie végétale, et entre quelque peu dans celles de la chimie ; comme, de plus, son examen détaillé nous entraî- nerait trop loin , nous le passerons sous si- lence , pour ne pas dépasser les bornes que doit avoir cet article. Art. IX. — Sécrétions, L'histoire des sécrétions végétales et des diverses particularités qui s'y rattachent for- mera la matière d'un article spécial. Voy. SÉCRÉTIONS VÉGÉTALES. CHAP. II. —MULTIPLICATION. On peut distinguer deux modes généraux de multiplication dans les plantes; l'un par simple extension d'un végétal déjà existant, l'autre par formation d'un embryon ou d'une production nouvelle à laquelle concourent des organes des deux sortes. Le premier que nous appellerions multiplication proprement dite ou multiplication gemmaire , que d'au- tres nomment propagation , s'effectue au moyen des marcottes, des boutures et des greffes; or ces trois sujets ont été déjà l'ob- jet d'articles spéciaux auxquels nous nous PHY loi bornerons à renvoyer. Quant au second , il constitue la multiplication par le concours des sexes, ou la multiplication sexuelle, ou la reproduction, ou la fécondation; phéno- mène de la plus haute importance, puis- que seul il assure la conservation des es- pèces dans la nature , et qui a fourni déjà la matière d'un article particulier très dé- taillé auquel nous renverrons aussi. Voy. FÉCONDATION. (P. DUCH AUTRE.) PHYSIQUE (?yçiç , nature). — Ce mot, comme l'indique son étymologie grecque , désigne la science de la nature, science que les auteurs latins ont appelée philosophie naturelle, attendu que dans l'origine elle avait pour objet l'étude et l'explication des phénomènes que présentent tous les corps répandus dans l'univers. Dans l'enfance des sciences, cette dénomination suffisait, at- tendu que toutes les branches composant la philosophie naturelle, telles que l'astrono- mie, la mécanique, etc. , ne formaient qu'une science; mais peu à peu, à mesure que les faits débordaient les cadres , on fut obligé de séparer ces diverses branches, et de faire une science de chacune d'elles ; aujour- d'hui la Physique s'occupe des propriétés des corps et des actions qu'ils exercent à dis- tance. Nous allons présenter un tableau de la marche que la Physique générale a suivie depuis les temps les plus reculés jusqu'à notre époque. Les écrits des anciens nous apprennent que les Égyptiens se livraient avec une grande sagacité à l'étude de la nature. L'art de traiter les métaux et de faire diverses préparations utiles, ainsi que celui de polir les pierres et de les graver, était porté très loin chez eux. La méthode expérimentale leur était donc connue; ils n'étaient pas moins habiles dans la mécanique, comme l'attestent les monuments gigantesques qu'ils ont élevés à leurs dieux et à leurs rois. Ils connaissaient en outre l'hydrau- lique, dont les débordements du Nil leur faisaient une loi de s'occuper, en raison des avantages qu'ils en retiraient. Bien que les Égyptiens connussent un grand nombre de faits relatifs à la Physique générale, car ils n'avaient pas songé à ras- sembler toutes les connaissances éparses , et à les disposer dans un ordre méthodique qui permît de les déduire les unes des autres , ils 102 PHY n'avaient que des notions Yagues, plutôt poé- tiques que philosophiques , sur les causes des phénomènes. Les peuples de la Basse-Egypte accoutumés à voir leurs terres sableuses fertilisées par les débordements du Nil, du- rent penser que l'eau sous des modifications différentes, donnant naissance à des ma- tières diverses , devait être considérée comme un élément. Cette doctrine servit de base à la première école grecque, et fut le point de départ de systèmes plus ou moins erronés. Thaïes de Milet, qui vivait 640 ans avant Jésus -Christ, est le premier qui ait transporté dans sa patrie les connaissances scientifiques des Égyptiens. Ce philosophe croyait la terre sphérique et placée au cen- tre [du monde; il pouvait prédire les éclip- ses, et savait que la lune n'est éclai- rée que par la lumière qu'elle reçoit du soleil. Les philosophes grecs qui suivirent son école adoptèrent la méthode à priori pour arrivera la vérité, laquelle régna pen- dant deux mille ans dans les sciences , et retarda leur développement. Néanmoins , de temps à autre on vit des hommes supé- rieurs essayer de secouer le joug des écoles, mais sans trouver d'imitateurs. Anaximandre apprit le premier aux Grecs à tracer des cartes géographiques et des ca- drans solaires ; Anaxagore leur enseigna que la matière existe de toute éternité , qu'elle renferme des parties élémentaires de di- verses natures , que les parties similaires en se rapprochant peuvent donner naissance à des corps différents ; que l'arc-en-ciel est produit par la réfraction des rayons solai- res, etc. Thaïes avait pris l'eau pour principe uni- versel, Phérécide choisit la terre, Heraclite le feu et Anaximènes l'air. D'autres philo- sophes adoptèrent successivement pour prin- cipes plusieurs de ces éléments ; il y avait là progrès, car la nature devait leur montrer chaque jour qu'elle ne disposait pas seule- ment d'un seul élément pour constituer les iorps. Pythagore , né 534 ans avant J.-C. , donna une nouvelle direction aux études en s'attachant à la méthode expérimentale. Ce philosophe et ses disciples eurent des idées assez justes sur la disposition générale des diverses parties du système solaire et sur la PHY place que devait occuper la terre, dans ce système. Ils annoncèrent, en effet, que la terre tourne, que les comètes ont des révo- lutions périodiques, et que les étoiles sont autant de soleils autour desquels gravitent d'autres astres. Les expériences de Pytha- gore sur la vibration des corps sont pleines d'intérêt. Passant un jour devant l'atelier d'un forgeron , il entendit diverses conson- nances produites par des marteaux qui frap- paient sur une enclume; il en conclut que la variété des sons provenait du poids dif- férent des marteaux. Cette observation fut pour lui le germe d'une expérience impor- tante. Il tendit des cordes de même gros- seur et de même longueur et suspendit dif- férents poids à l'extrémité de chacune d'elles. Après quelques essais , il parvint, en faisant vibrer ces cordes , à exprimer en nombre les rapports des sons. Aristoxène conçut la doctrine de l'har- monie, au moyen de laquelle il voulut prouver que la pensée et la sensibilité ne sont que des modifications de la matière. Leucippe et Démocrite imaginèrent la théorie des atomes , qui fut défendue plus tard par Épicure, et qui règne aujourd'hui dans la science. Suivant ces philosophes , le vide et la matière composent essentielle- ment l'univers , et ont toujours existé. Tous les corps sont composés d'atomes laissant entre eux des distances immenses relative- ment à leurs dimensions , et qui devien- nent libres après la destruction des corps. Ces atomes , dont la dureté est parfaite, ont des formes diverses, carrées, crochues, etc. Ils sont toujours en mouvement, se préci- pitent dans le vide, se repoussent, s'atti- rent, s'accrochent, s'unissent pour former des corps qui, eux-mêmes, sont décom- posés par la rencontre d'autres corps. Leucippe a été plus précis; suivant lui, la forme des atomes varie avec la nature des corps ; en changeant leur ordre et leur disposition , il en résulte des corps diffé- rents. Nous envisageons aujourd'hui l'iso- mérie sous ce point de vue. Des opinions aussi diverses firent naître des disputes dans toutes les écoles de la Grèce, sur la nature du temps, de l'espace et de la matière. Platon , né 434 ans environ avant l'ère chrétienne, reconnut pour cause iidî- verselle un Être suprême, el adopta !fs PIIY PHY 103 quatre éléments comme boses de tous les corps. A ces systèmes succéda celui d'Aristote, qui se mit à étudier la nature pour en inter- préter les phénomènes. Ses doctrines, fon- dées sur des causes occultes, furent suivies dans les écoles pendant deux mille ans ; elles disparurent sans retour depuis Bacon et Gali- lée. Arislote, né à Stagyre, en Macédoine, 384 ans avant l'ère chrétienne, a immortalisé son nom pour avoir coordonné les connais- sances humaines éparses, et les avoir réunies dans un corps de doctrine d'après les lois de la logique. Sa Physique est bien inférieure à son histoire naturelle. Il ne pouvait guère en être autrement à une époque où les phi- losophes étaient plus occupés à façonner la nature à leur guise qu'à décrire les phéno- mènes pour en recueillir des faits condui- sant à des lois. C'est lui qui, toutefois, a jeté les bases de la météorologie, et quia fait sentir de nouveau la nécessité d'allier l'étude des mathématiques à celle de la Physique. Aristote considérait l'univers comme une "vaste machine composée de roues qui, en se mouvant par elles-mêmes , et s'engrenant entre elles , produisaient des effets dépen- dant de la nature des principes dont elles étaient composées. Malgré un système aussi absurde, il nous a transmis des notions qui prouventqu'ils'était réellement occupé d'ex- périences. On trouve, en effet, dans ses ouvrages, des détails sur la différente con- ductibilité des corps pour la chaleur. Il y parle de la pesanteur de l'air , du refroidis- sement produit par un ciel serein , de la for- mation de la rosée qui en résulte, de la figure de la terre déduite de la forme de l'ombre que notre globe projette sur la Lune, dans les éclipses de cet astre, etc. Pour expliquer tous les phénomènes , à l'aide de causes occultes , de causes qu'on ne pou- vait découvrir, il entravait nécessairement la marche de l'esprit humain dans les re- cherches expérimentales. Les ouvrages d'A- ristote , qui fournissaient des armes à la controverse , durent avoir un immense sucrés à des époques où les discussions scolastiques et les subtilités de raisonne- ment étaient en grande faveur. Davy a dit avec raison , en parlant des philosophes grecs , « qu'ils avaient, comme par instinct, >* le sentiment de tout ce qui est beau , 3) grand et brillant; que leurs philosophes » n'errèrent point par manque de génie, ni » même d'application, mais seulement parce • qu'ils parcoururent une fausse route ; » qu'ils raisonnèrent plutôt d'après un sys- » tème imaginaire touchant la nature, que » d'après un ensemble perceptible à la vue » et au tact. » Nous devons mettre hors de rang , parmi les anciens , comme physicien, Archimède, né vers l'an 267 avant J. -G. Outre ses grandes connaissances en mathématiques , qui le mettent au rang des premiers géo- mètres de l'antiquité ,on lui doit, à ce qu'il paraît, les premières idées sur la réfraction astronomique et la découverte du principe à l'aide duquel on détermine la densité des corps. La Physique n'existait donc pas réelle- ment comme science chez les Grecs, puisque les vérités connues de leur temps étaient encore éparses, malgré les efforts de Thaïes et d'Aristote pour les réunir. Il en fut de même chez les Romains , plus occupés de conquêtes que d'études scientifiques. Au rapport de Cicéron, la géométrie était peu cultivée à Rome, et l'astronomie, qui était entachée de magie, se bornait à pré- dire les éclipses. Les discussions scientifi- ques roulaient principalement, comme du temps de Leucippe et de Démocrite, sur la métaphysique des atomes et le vide. Lucrèce, contemporain de Cicéron, dans son poëme de Naturâ rerum, expose le précis des opinions d'Épicure, comparées à celles d'autres philosophes célèbres. On y trouve des notions assez exactes, quoique vagues, sur plusieurs points de la Physique. Il avance, comme du reste on devait le savoir depuis Archimède, que la chute des graves ne s'effectue pas de la même ma- nière pour tous les corps, et queles corps sont composés de matière et de vide; il décrit avec exactitude les effets du tonnerre, etc. On trouve dans Sénèque des observations sur le grossissement que produisent les glo- bes de verre par réfraction et les miroirs courbes par réflexion et d'autres sur les couleurs de l'iris qui se forment dans les prismes de verre ; sur la diminution de la chaleur dans les hautes régions de l'atmo- sphère ; il parle des différentes couleurs des étoiles; il dit que les comètes ont un cours 104 PHY PPIY régulier , et que les tremblements de terre sont dus à une chaleur centrale. Pline, dans son histoire naturelle, donne quelques notions sur le dégagement de l'é- lectricité par le frottement et sur divers phénomènes électriques. Quant à ses prin- cipes de physique, ils sont à peu près ceux de Platon et d'Aristote, qui régnaient alors dans toutes les écoles. Du temps de Pline on reconnaissait la propriété dont jouit la Torpille de produire un engourdissement en la touchant avec une pique ou une baguette. Appien a décrit les deux organes de la Torpille qui possède la faculté de donner des commotions, et dont les anciens se ser- vaient comme d'un moyen curatif dans la goutte, la paralysie, etc. Les anciens paraissent s'être beaucoup oc- cupés des propriétés du tonnerre ; suivant eux, faire descendre le tonnerre ou la Divinité elle-même était même chose. Selon Pline, Numa avait eu fréquemment ce pouvoir. On a été même jusqu'à dire que le procédé à l'aide duquel on relire du nuage le fluide électrique était connu des anciens, et en partie de Numa Pompilius , et que Tullus Hostilius, son successeur, périt pour avoir maladroitement employé ce dangereux pro- cédé. On trouve, en effet, dans Pline ce passage remarquable relatif à Tullus Hosti- lius : Quod scilicet fulminis evocationem imi- tatum parum rite , Tullum Hostilium ictum fulmine (Plin., lib. II, c. 53). « Dans le mo- ment où il évoquait la descente de la foudre par le 'procédé de Numa , mais maladroite- ment, Tullus fut frappé de la foudre. » On trouve encore, dans Lucain , un passage re- marquable relatif au même sujet: Aruns dispersos fulminis ignés Colligit, et teirâ mœsto cum murmure condit, Lvcka., P/iars.I, 606. Aruns, savant étrurien , instruit dans les mouvements du tonnerre, dit avoir rassem- blé les feux de l'éclair dispersés dans l'air, et les avoir ensevelis dans la terre. Il est impossible de s'expliquer avec plus de précision sur l'emploi des paratonnerres pour soutirer la foudre. L'astronomie, entachée de magie, fit de tels progrès à Rome pendant le premier siè- cle de l'ère chrétienne , que tout l'empire s-omain finit par croire à l'astrologie. D'un autre côté, les attaques réitérées des barbares et la lutte incessante entre le chris- tianisme et le paganisme , qui devint si vive que l'on quitta les sciences positives, quoi* que encore dans leur enfance, pour se livrer à des sujets purement spéculatifs , arrêtè- rent non seulement pendant longtemps les études scientifiques , mais finirent même par les anéantir presque entièrement pen- dant plusieurs siècles. Arrêtons-nous un instant pour parler de la Chimie, considérée plus tard comme une des branches de la Physique générale, et qui a contribué à l'impulsion que celle-ci reçut dans le xve siècle, en appelant continuelle- ment l'attention des philosophes sur l'art des expériences, sans lequel la Physique ne saurait exister. La chimie, comme science, était incon- nue des anciens; cependant plusieurs peu- ples, et en particulier les Égyptiens, culti- vèrent avec succès les applications de cette science aux arts, sans en connaître les prin- cipes, particulièrement à la teinture des étoffes , à la fabrication du verre , des émaux. Ils savaient purifier la soude ou natrum et retirer la potasse des cendres. Les Phéniciens connaissaient l'usage de l'or, de l'argent, du plomb, de l'étain et du fer ; ils savaient retirer ces métaux de leurs minerais , les combiner entre eux et faire diverses préparations, telles que la litharge, les vitriols, etc.; ils connaissaient l'usage des liqueurs fermentées. Les arts chimiques passèrent des Égyptiens chez les Grecs et les Romains, qui s'occupèrent peu des connais- sances scientifiques sur lesquelles ils repo- saient , puisque leurs philosophes n'en ont pas fait mention. Il faut remonter jusqu'au vue ou au viue siècle pour apercevoir les pre- miers rudiments de la chimie, envisagée comme science. Revenons à la Physique générale; en Eu- rope, dans les premiers siècles de l'ère chré- tienne , alors que de toutes parts l'empire romain croulait sous les coups réitérés des barbares. Peu à peu les ténèbres couvrirent les ruines de l'empire d'Occident, et mena- cèrent bientôt celui d'Orient, où la lutte entre les païens et les chrétiens devint si vive, que l'esprit de discussion, qui avait pris naissance chez les Grecs, ne tarda pas à prévaloir par- tout. L'étude des choses fut négligée pour PHY raisonner sur les mots, et les connaissances scientifiques finirent par disparaître. Tous les eiïorts de l'esprit humain, du- rant l'antiquité , auraient été perdus pour la civilisation, si les livres échappés à la pro- scription générale n'eussent été conservés dans les communautés religieuses, dont la première fut fondée en Occident en 5i3, sur le mont CtS&ill. A la vérité, les sciences physiques n'y gagnèrent d'abord rien, mais elles reçurent plus tard une impulsion des travaux de quelques moines, que nous men- tionnerons, dans un instant. Le dépôt des connaissances humaines, en Orient, fut recueilli, conservé et mis au jour, dans le moyen âge, par un peuple qui avait été plongé dans la barbarie pendant toute l'antiquité, et chez lequel les lumières ne brillèrent, pendant quelques siècles, que pour s'éteindre ensuite tout-à-fait. Nous voulons parler des Arabes, qui, vers le vinr siècle, sous les Abbassides, commencè- rent à sortir de la barbarie, dans laquelle l'islamisme les avait maintenus. Us adop- tèrent avec prédilection les principes d'Aris- tote, et cultivèrent avec succès la géomé- trie, la médecine, et surtout la chimie. On leur doit la découverte de l'alambic, du su- blimé corrosif, de l'acide nitrique, et diverses préparations pharmaceutiques, qui passè- rent en Europe par l'intermédiaire de ceux qui fréquentaient leurs écoles. La chimie toutefois ne fut cultivée par les Arabes que comme une branche d'une autre science, de la science par excellence, selon eux, qui prit naissance vers le vne siècle de 1ère chré- tienne, et à laquelle la Physique et la chi- mie doivent d'avoir mis en faveur la mé- thode expérimentale comme moyen de re- cherches; nous voulons parler de l'alchimie, dont le but principal était la transmutation des métaux à l'aide d'une substance qui pouvait changer toutes les autres en or, et enlever du corps humain les principes mor- bides qui altèrent les fonctions vitales : cette substance était la pierre philosophale , la panacée universelle. En l'attachant à cette chimère, les alchimistes, nous le répétons, ont mis sur la voie des méthodes expéri- mentales pour interroger la nature, et ont contribué, par cela même, à la grande im- pulsion que reçurent plus tard les sciences physiques et chimiques. t. x. PIIY lt'D En Occident, il faut remonter jusqu'au xnic siècle pour trouver un homme qui se soit occupé de la Physique sous le rapport expérimental. Cet homme, considéré en- core par le peuple comme le magicien par excellence, est Albert, né en Souabe vers 1255, et moine de l'ordre de saint Domi- nique. 1! avait une grande aptitude pour les sciences mécaniques, et s'occupait de l'étude des phénomènes naturels. On trouve dans ses ouvrages une dissertation touchant les aréolithes, sur l'existence desquels il n'élève aucun doute , et qu'il cherche à expliquer soit en les considérant comme formés dans les hautes régions de l'atmosphère, soit comme étant tombés de la lune, hypothèses renouvelées de nos jours, et auxquelles on en a ajouté une autre, celle de corps errant dans l'espace, et qui tombent sur la terre dès l'instant qu'ils se trouvent dans sa sphère d'activité. Dans le même siècle parut Roger Bacon, cordelier, qui conçut l'idée de fonder les sciences physiques sur l'observation , au moyen de l'expérience. Il fut persécuté par son ordre pour avoir essayé de dissiper les préjugés dont son siècle était imbu. Il fut jeté en prison, et n'en sortit qu'à la condi- tion de ne plus s'occuper de Physique. On lui doit des notions sur les propriétés des verres concaves et convexes. Il fait men- tion, dans ses ouvrages, de verres à l'aide des- quels on pourrait grossir les objets et voir à des distances immenses, qu'il exagère; de la possibilité de faire mouvoir des chariots et des vaisseaux à l'aide d'un mécanisme in- térieur, auquel on pourrait appliquer la force du vent : prévision de l'emploi de la vapeur. Dans son Spéculum alc'Mmiœ, il parle de la propriété de la poudre à canon; il y avance qu'en employant ïa composition de salpêtre, de soufre et de charbon, on pour- rait renverser les villes. Néanmoins l'im- pulsion donnée par ces deux hommes supé- rieurs pour le temps ne put s'étendre, en raison des événements qui troublèrent l'Eu- rope dans le xive siècle. Peut-être aussi les idées qu'ils émirent étaient-elles trop avan- cées pour être comprises de leurs contem- porains. Dans le xve siècle, les sciences physiques prirent une marche régulière et progressive. 106 PHY C'est vers 1527 que Paracelse occupa, à Bâle, la première chaire de chimie qui ser- vit à répandre et à donner le goût de cette science. C'est dans ce siècle que l'astronomie et la Physique firent de grands progrès sous Co- pernic, Galilée et Kepler. Copernic, en 1473, établit son système du monde; mais il mourut avant d'avoir été témoin du scandale que devait produire son ouvrage, qui fut condamné par l'inqui- sition comme faux et absurde en philoso- phie et hérétique. Ce système prépara les voies à Galilée, qui démontra, par des expé- riences incontestables, que le système com- battu était le véritable, le seul admissible. On doit à ce grand physicien la découverte de l'isochronisme des oscillations du pen- dule, dont il fit une application à la con- struction d'une horloge astronomique, qui fut ensuite perfectionnée par Huygens ; celle de la balance hydrostatique, à l'aide de la- quelle on trouve la densité des corps. Il dé- couvrit la théorie du mouvement unifor- mément accéléré, en vertu duquel les corps tombent sur la terre. Il est regardé comme l'un des inventeurs du thermomètre; on lui doit les armures au moyen desquelles on augmente la force des aimants. Sur l'in- dication d'un instrument destiné à voir les objets éloignés, inventé en 1608 par Jacques Métius, il en construisit un semblable : c'é- tait le télescope. L'ayant dirigé sur la lune qui apparaissait à l'horizon , il reconnut que la ligne de séparation de la lumière et de l'ombre était terminée irrégulièrement, et qu'il existait des points éclairés dans les ombres; il en conclut aussitôt que la sur- face de la lune était, comme celle de la terre, couverte d'aspérités. Il fut le premier qui vit Vénus avec ses phases , Jupiter en- touré de ses satellites. Il reconnut encore les Nébuleuses et une foule d'étoiles , que l'on ne pouvait distinguer à la vue simple. Quelques jours lui suffirent pour faire tant de découvertes, qui, portant atteinte, dans un siècle peu éclairé , aux croyances reli- gieuses sur plusieurs articles de foi, atti- rèrent sur Galilée le mépris et les persécu- tions du clergé. À cette même époque vivait Kepler, au- quel on doit les trois grandes lois qui régis- sent le mouvement des planètes autour du PHY soleil , et qui ont servi de point de départ à Newton pour découvrir les lois de l'attrac- tion universelle. Les grandes vérités que Galilée et Kepler venaient de mettre au jour au milieu de dif- ficultés sans nombre sapaient à coups re- doublés jusque dans ses fondements la doc- trine d'Aristote. Il s'agissait de lui en sub- stituer une autre fondée sur les faits et ap- propriée aux besoins de la science à cette époque. Cette grande tâche fut remplie par François Bacon , né en 1560. Cet éminent philosophe a fait peu de découvertes en Phy- sique; ses expériences n'ont pas un grand intérêt; mais, en revanche, il a rendu d'im- menses services aux sciences, en traçant la marche à suivre pour arriver à la vérité par l'induction. Ses vues spéculatives firent sen- tir, plus que l'on n'avait fait jusqu'alors, la nécessité de rechercher les faits pour fonder la nouvelle philosophie sur des bases que les siècles futurs devaient respecter. C'est ainsi que des faits, qui avaient été jugés jadis comme de peu d'importance, furent étudiés, classés, et conduisirent à des prin- cipes et à des lois. L'amour de l'étude et de la philosophie fut porté chez lui à un si haut degré, que, bien qu'il fût chance- lier d'Angleterre, il laissa à peine de quoi subvenir à ses funérailles. Descartes vint ensuite; il renversa de fond en comble la philosophie d'Aristote pour lui en substituer une autre qui éprouva le même sort, mais avec cette différence que Descartes , malgré ses erreurs, n'en est pas moins un des fondateurs de la Physique. Il imagina , à l'âge de vingt ans, l'applica- tion de l'algèbre à la géométrie, un des puissants auxiliaires de la Physique, et dont il s'est servi pour déterminer, par le calcul, l'équilibre des forces, la résistance des poids, l'action du frottement, le rapport des vites- ses et des masses ; on doit donc le regarder comme le fondateur de la mécanique ana- lytique. Constamment guidé par l'esprit d'analyse, et tourmenté du besoin de tout expliquer, Descartes conçut l'idée de réunir toutes les sciences et d'établir entre elles une dépen- dance mutuelle. C'est lui qui, en rejetant le vide, admit le premier l'existence d'un fluide très délié répandu dans l'univers et pénétrant tous les corps; il supposa en PIIY PU Y 107 même temps que l'espace était infini , at- tendu que l'esprit ne pouvait saisir de li- mites. Il admit aussi une matière primitive, unique, élémentaire, source et principe de tous les êtres , divisible à l'infini , se modi- fiant par le mouvement, se décomposant et pouvant même s'organiser. C'est avec cette matière primitive qu'il essaya d'expliquer la formation de l'univers. Suivant lui, il existe trois éléments formés de millions de molécules entassées les unes à côté des au- tres, qui se heurtent, se froissent, se bri- sent, et sont emportées d'un mouvement rapide, comme des tourbillons autour des différents centres d'où elles tendent à s'é- loigner en vertu d'une force centrifuge qui naît du mouvement circulaire. Cesystème, à l'aide duquel il voulut expliquer tous les phénomènes naturels, prêtait tellement à l'illusion, puisqu'il ne fallait que quelques instants pour le rendre accessible à tous les esprits, qu'il eut le plus grand succès, fut généralement adopté, puis commenté par les philosophes qui voulaient renverser les doctrines d'Àristote. Descartes avait eu la grande pensée de réunir toutes les observations faites avant lui pour obtenir un système du monde dans lequel il comprenait le mécanisme des cieux. En essayant d'appliquer ses tourbillons à l'explication des phénomènes naturels , il passa successivement en revue la pesanteur, les marées, etc. Il admit l'existence d'un feu central, et essaya de montrer comment la vertu magnétique se développe, et de quelle manière le fluide électrique circule dans les corps. Galilée avait découvert la pesanteur , Toricelli la pression de l'atmosphère ; Des- cartes donna l'idée à Pascal de cette fameuse expérience avec le baromètre, sur le Puy- de-Dôme, pour montrer que la pression atmosphérique diminue à mesure que l'on s'éloigne de la surface de la terre. Il a donné la théorie de l'arc-en-ciel , et si son explication n'est pas complète, cela tient à ce qu'il ignorait la composition de la lumière. Ses principaux travaux roulent particulière- ment sur la lumière dont il a expliqué les propriétés générales dans sa Dioptrique ; il la suit dans sa route à travers les corps; il la voit, dans un milieu uniforme, se mouvoir en ligne droite, se réfléchir sur la surface des corps solides , eu faisant un angle de ré- flexion égal à l'angle d'incidence; illavoit, enfin , quand elle traverse les différents milieux, se déranger de son cours et se briser d'après des lois dont l'exactitude est parfaitement démontrée par l'expérience , et dont voici l'énoncé: « 1» Le rayon réfracté » et le rayon incident sont dans un plan » perpendiculaire à la surface; 2" le sinus de » l'angle d'incidence et le sinus de l'angle » de réfraction sont dans un rapport con - » stant pour la même substance réfringente, » quelle qu'en soit l'incidence. » Descartes a analysé les phénomènes de la vue, et tout ce qui tient à l'organisation de l'œil. Avant lui, on avait découvert les propriétés des verres concaves et convexes. Metius, artisan hollandais, avait fait le premier télescope dont Galilée avait expli- qué le mécanisme en construisant lui-même l'instrument sur une simple indication ; Descartes s'empara de toutes ces décou- vertes; il en donna la théorie mathémati- que, ajouta une infinité de vues nouvelles sur la lumière, et guida l'opticien dans l'art de travailler le verre. On peut donc dire qu'il jeta les bases de la dioptrique , qui est un de ses plus beaux titres de gloire. Ce fut lui , enfin , qui , ayant appris à se- couer l'autorité d'Aristote, donna l'impul- sion à la nouvelle philosophie. La philosophie d'Aristote a rendu un grand service en annonçant que l'on ne peut arriver à la connaissance des choses qu'à l'aide de l'expérience; malheureusement il ne s'en tint pas toujours à ce principe. Pour bien juger les immenses progrès que fit la philosophie naturelle depuis l'impul- sion donnée par Descartes , il faut passer rapidement en revue les travaux de Huy- ghens et de Newton. Huyghens, né en 1629, s'occupa dès l'âge le plus tendre des arts mécaniques. Galilée avait découvert l'isochronisme des petites oscillations du pendule. Huyghens, en 1657, en fit une application aux horloges; cette importante découverte fait époque dans l'his- toire de l'astronomie et de la physique. Il imagina l'échappement, qui est susceptible d'une perfection presque indéfinie, et ne tarda pas à appliquer ses horloges à la dé- termination des longitudes. Étant parvenu à construire un objectif de 22 pieds de foyer, 108 PHY PU Y il étudia tout le système de Saturne, dont il avait découvert un des satellites. Galilée , à la vérité, avait déjà remarqué les aspects singuliers que présente cette planète ; mais Ja lunette dont il se servait n'avait pas un assez fort grossissement pour en découvrir Ja véritable cause. Huyghens reconnut que <2es différents aspects étaient dus à un an- neau très mince qui entourait la planète, et dont les positions diverses, par rapport à la terre, en altéraient la forme apparente au point de la faire disparaître. On lui doit des expériences intéressantes sur la forte adhé- rence que conservent dans le vide deux la- més de métal polies, bien planes, et qui ont été frottées quelque temps Tune contre l'au- tre. Il soupçonna dès lors que cette adhé- rence était due à des forces qui agissent à de petites distances, et qui produisent la cohésion. C'est lui qui, le premier, eut l'idée, comme on le voit dans une lettre qu'il écrivit à Williams Jones , de la possi- bilité de trouver la hauteur d'une station au moyen de la pression de l'air en ce lieu. Huyghens a doté encore la société des mon- tres ordinaires; avant lui, outre qu'elles étaient d'un grand prix, elles n'étaient sus- ceptibles ni de simplicité ni de régularité. Il adapta à ces montres grossières le ressort spiral pour régler les oscillations du pen- dule. On lui doit encore la théorie mathéma- tique de la double réfraction dans le Spath d'Islande; de belles recherches sur l'apla- tissement de la figure de la terre à l'aide du pendule. Après avoir reconnu que la terre était aplatie vers ses pôles, il calcula la lon- gueur des deux axes qu'il trouvait dans le rapport de 577 à 578 , rapport trop faible de près de moitié , et cela parce qu'il n'avait pas adopté comme Newton la loi de la gra- vitation. Comme Descartes, Huyghens admettait que l'espace ainsi que tous les corps étaient remplis d'un fluide subtil et impondérable ou matière ëthérée. Suivant lui , les corps qui paraissent lumineux doivent cette pro- priété à ce que leurs particules étant mises dans un mouvement de vibration très rapide transmettent ce mouvement à la matière éthérée, et y produisent des ondes analo- gues à celles des ondes sonores , avec cette différence que leur propagation est plus ra- pide à cause de la plus grande élasticité du milieu; ces ondes , en frappant la rétine , produisent la sensation de la lumière. On voit que Huyghens, pour expliquer les phénomènes naturels, imagina, comme Des- cartes, des combinaisons artificielles, au lieu de déduire par les mathématiques , comme Newton le fit, les forces qui agissent, en s'appuyant sur les faits connus. C'est ainsi qu'il voulut expliquer la pesanteur en ad- mettant la pression d'une matière subtile, répandue autour de la terre dans une sphère d'une étendue limitée, et qui, étant douée d'un mouvement circulaire très rapide , et par suite d'une force centrifuge très grande, tend à pousser les corps vers le centre de la terre. Quoiqu'il en soit, Huyghens doit être considéré , avec Descartes et Galilée, comme un des fondateurs de la Physique ; mais à Newton appartient la gloire d'avoir coor- donné tous les faits trouvés avant lui en dé- couvrant et mesurant la force productrice, et enrichissant lui-même la Physique d'ad- mirables découvertes. Ce grand homme est né en 1642, l'année même de la mort de Galilée. En partant des lois de Kepler, et à l'aide du calcul des fluxions qu'il créa pour expliquer le système du monde, il trouva que l'attraction solaire, comme l'attraction terrestre, décroît en rai- son inverse du carré de la distance. Aussitôt après cette découverte , il appliqua cette loi à la lune, c'est-à-dire à la vitesse de ses mouvements de rotation autour de la terre, d'après sa distance déterminée astronomi- quement, puis à la force d'attraction de la terre sur les corps qui tombent à sa surface. La composition de la lumière est une de ses grandes découvertes ; en étudiant la ré- fraction à travers les prismes, il trouva que la lumière, telle qu'elle émane des corps rayonnants, n'est pas une substance simple et homogène , mais qu'elle est composée d'une infinité de rayons doués de réfrangi- bilités inégales. Il s'occupa des intermittences de réflexion et de réfraction qui s'opèrent dans les lames minces, et peut-être , suivant lui, dans les dernières particules des corps. En cherchant à expliquer les phénomènes de coloration qui s'observent dans les plaques épaisses de tous les corps lorsqu'elles sont convenable- ment présentées à la lumière incidente» PHY PIIY 109 Newton ramena ces phénomènes à se dé- duire des mêmes lois que les phénomènes des lames minces; puis il réunit le tout en une propriété unique qui peut s'exprimer ainsi : chaque particule de lumière, depuis l'instant où elle quitte le corps d'où elle émane, éprouve périodiquement, et à des intervalles égaux , une continuelle alterna- tive de disposition à se réfléchir et à se transmettre à travers les surfaces des corps diaphanes qu'elle rencontre. Tel est l'énoncé du principe des accès de facile réflexion et de facile transmission. Il chercha à allier ces propriétés à une hypothèse relative à l'exis- tence d'une matière éthérée, aGn de pouvoir en déduire la nature de la lumière, celle de la chaleur, et l'explication de tous les phé- nomènes de combinaison ou de mouvement qui semblent produits par des principes in- tangibles et impondérables. Suivant Newton , et comme l'avait dit , avant lui, Descartes , il existe dans la na- ture un fluide imperceptible à nos sens, très élastique, qui s'étend dans tout l'univers, et pénètre les corps avec des degrés de densité divers, et qu'on appelle éther. Ce corps étant très élastique , il en résulte que , par l'effort qu'il fait pour s'étendre, il se refoule lui-même , et presse les parties matérielles des autres corps avec une éner- gie plus ou moins puissante, selon sa densité actuelle , ce qui fait que tous ces corps doi- vent tendre continuellement les uns vers les autres. L'éther venant à être ébranlé en un de ses points, il en résulte un mouvement vibratoire, lequel est transmis dans le mi- lieu éclairé par des ondulations, comme l'air transmet le son , mais plus rapidement en raison de son extrême élasticité. Ces ondu- lations sont aptes à ébranler les particules matérielles elles-mêmes. Newton n'admit pas comme Descartes que la lumière résul- tât de l'impression produite par les ondula- tions de l'éther sur la rétine ; mais il sup- posa la lumière une substance d'une nature propre différente de l'éther, et composée de parties hétérogènes qui , partant des corps lumineux dans tous les sens avec une vitesse excessive que l'on peut mesurer ce- jendant, parviennent jusqu'à la rétine, et produisent la sensation de lumière. On doit considérer également Newton tomw.c ayant posé le premier les bases de la chimie mécanique , en montrant que les combinaisons dépendent de l'action mo- léculaire, en même temps qu'il avançait des idées sur la composition et les chan- gements d'état des corps. L'impulsion don- née à la physique générale par ce grand homme fut telle, que l'on renonça peu à peu aux hypothèses et aux principes vagues qui avaient retardé pendant tant de siècles la marche de l'esprit humain : aussi les dé- couvertes se succédèrent-elles rapidement dans toutes les branches des sciences et des arts qui en dépendent ; l'optique surtout fit d'immenses progrès. Tout s'enchaîne dans les sciences : les perfectionnements de l'as- tronomie servirent à étendre le domaine de la géographie et de la navigation. En étu- diant les lois du mouvement, on sentit la nécessité d'employer les principes de méca- nique. Les mathématiques devinrent alors indispensables , et l'on fut obligé de leur donner plus de développements pour les appliquer aux nouvelles découvertes. L'histoire des sciences, dans le moyen âge et dans les siècles postérieurs, jusqu'au mi- lieu du xvnc siècle, est, pour ainsi dire, celle des hommes qui les cultivaient , car on ne voit que de loin en loin des hommes supérieurs livrés isolément à des recherches relatives à la physique générale. Cet état de choses changea aussitôt que l'étude des sciences se répandit dans la société et que les académies furent créées. D'un autre côté, les découvertes de Newton excitèrent une émulation générale dans le courant du xvme siècle ; aussi l'électricité , la lumière, la chaleur, le magnétisme, l'acoustique, re- çurent-ils des développements extraordinai- res. Aujourd'hui chacune de ces parties con- stitue, pour ainsi dire , une science à part , dont l'étude suffit pour remplir la vie d'un seul homme. Nous allons tracer rapidement l'impulsion que reçurent ces diverses bran- ches de la physique postérieurement à New- ton , en évitant toutefois de revenir sur des détails qui se trouvent dans des articles déjà publiés. De la Chaleur. On a considéré longtemps la chaleur comme un fluide impondérable répandu dans tous les corps et pouvant passer d'un corps à l'autre quand il devient libre. Ce système 110 PIÎY PIIY prévalut jusqu'à la découverte des lois de la chaleur rayonnante, qui conduisirent à des résultats tellement semblables ( du moins dans un grand nombre de cas ) à ceux obtenus avec la lumière, que Ton ad- mit généralement que la chaleur, comme celles-ci, était due à un mouvement vibra- toire des molécules , transmis aux molécules des corps environnants, par l'intermédiaire de l'éther. Les expériences et déductions de Th. Young , Fresnel , de MM. Arago, Mel- loni et Forbes , ont puissamment contribué à corroborer cette opinion. On considère dans l'étude de la chaleur cinq parties principales : 1° les sources d'où elle émane; 2° la transmission qui a lieu de ces sources aux corps en contact avec elles ou placés à distance et les lois de cette transmission; 3" les effets produits parla chaleur sur les corps, suivant les divers de- grés de son intensité; 4° la mesure de ces effets ; 5° l'action de la chaleur sur les gaz et les vapeurs. Parmi les sources nombreuses de chaleur, on distingue le soleil, la chaleur terrestre, la chaleur stellaire, les actions mécaniques, les actions chimiques, les décharges élec- triques et les actions capillaires. On ignore quelle est la cause de la cha- leur solaire. La chaleur terrestre est une chaleur d'origine. En partant de la surface et pénétrant dans l'intérieur, la température augmente de 1° par 30 mètres environ, tandis que les variations annuelles de tem- pérature dues aux influences calorifiques de l'atmosphère vont au contraire en dé- croissant, jusqu'à une certaine profondeur où elles ne sont plus sensibles. La chaleur stellaire est celle qu'émet- traient tous les astres si le système solaire n'existait pas. La température résultant de tet état calorifique serait, suivant Fourier, inférieure à la plus basse température ob- servée à la surface du globe , laquelle est de 60° au-dessous de zéro. Les actions mécaniques tel les que le frot- tement, la pression, la percussion , sont autant de causes qui dégagent de la cha- leur, par suite de l'ébranlement des mo- lécules. Les actions chimiques sont les causes qui dégagent le plus de chaleur ; la combustion, qui est le résultat de la combinaison d'un combustible avec un corps comburant , en est un exemple frappant. Les décharges électriques sont encore un puissant moyen de produire de la chaleur. Voy. ÉLECTRICITÉ. Enfin, les actions capillaires comme tou- tes les actions moléculaires dégagent de la chaleur. De même que la lumière, le rayonnement de la chaleur est soumis aux lois de la ré- flexion, de la réfraction et de la polarisa- tion. La vitesse de la chaleur rayonnante n'a pu être déterminée jusqu'ici; quant à son intensité, elle varie comme celle de la lu- mière en raison inverse du carré de la distance. Quand la chaleur émane par ra- diation de corps obscurément chauds , elle se comporte différemment que la chaleur solaire. La première est absorbée en totalité ou en partie suivant sa température par les corps qu'elle traverse , tandis que la chaleur solaire traverse ces mêmes corps sans en modifier la température. Il en est de même de la chaleur rayonnante artifi- cielle dont la température est très élevée. La chaleur terrestre et la chaleur solaire ne diffèrent donc que sous le rapport de l'in- tensité. Les effets du rayonnement ont été expli- qués au moyen d'une théorie très simple de Prévost, de Genève, et dont voicil'énoncé: tous les corps rayonnent sans cesse de la chaleur dans tous les sens et absorbent également celle émise par d'autres corps jusqu'à ce qu'il y ait égalité de température entre eux. En s'appuyant sur ce principe, on est parvenu à expliquer plusieurs phé- nomènes météorologiques et en particulier la rosée. M. Melloni, qui s'est beaucoup occupé de la faculté que possèdent les corps de transmettre plus ou moins facilement la chaleur rayonnante, a été conduit à cette vérité que la transparence des corps pour la chaleur est différente de la transparence proprement dite. Quant aux corps trans- parents , il y en a , comme l'alun , qui ne laissent point passer de la chaleur rayon- nante d'un fil de platine incandescent, tandis que le sel gemme en laisse passer une très grande quantité; de là la distinction des corps en corps diathermanes et corps athermanes. Les expériences de M. Melloni P1IY PIIY îll tendent encore à démontrer 1° que la cha- leur rayonnante émanée d'une source de chaleur est formée de divers rayons, en proportions variables, de même que la lu- mière est composée de rayons colorés ; 2° qu'il existe des substances qui laissent passer certains rayons , et d'autres qui les arrêtent. La chaleur se réfléchissant comme la lu- mière , suivant les mêmes lois, on a cherché comment variait le pouvoir réfléchissant suivant l'état de la surface et la nature du corps. Outre ce pouvoir on a encore étudié le pouvoir émissif et le pouvoir absorbant. Le premier est cette faculté que possède un corps chauffé d'émettre de la chaleur par voie de rayonnement dont la quantité varie suivant l'inclinaison du même rayon ; le second est la propriété que possède un corps d'absorber de la chaleur qui lui est trans- mise par voie de rayonnement. Le pouvoir émissif est inverse du pouvoir réflecteur. La chaleur, outre la propriété d'être réfléchie, émise et absorbée par un corps, possède en- core, comme la lumière, celle d'être pola- risée, faits qui concourent à établir son identité avec elle. Toutes les questions ma- thématiques relatives à la transmission de la chaleur dans les corps placés sous l'in- fluence de causes extérieures d'échauffe- ment et de refroidissement ont été résolues par Fourier, puis développées et complétées par Laplace et Poisson. La transmission de la chaleur par con- tact et sa propagation dans les corps sont des questions importantes qui ont beaucoup occupé les physiciens. La loi de la propagation est celle qui in- dique comment la chaleur varie d'une tran- che à une autre. On l'a déterminée pour un certain nombre de corps; les métaux sont en première ligne, tandis que les sub- stances composées de filaments très fins, tels que le coton , la laine, la paille, etc., occupent le dernier rang. Les liquides sont, en général, peu con- ducteurs. Cette faculté est très difficile à étudier dans ces corps en raison du dépla- cement de leurs molécules. Il en est de même de l'étude de la chaleur rayonnante à l'égard des gaz. L'échauffement et le refroidissement des corps sont soumis à des lois dépendant des milieux ambiants. Si le corps est placé dans le vide , ce phénomène est dû uniquement au rayonnement; s'il se trouve dans l'air ou dans un gaz, il se refroidit, en outre, en raison de son contact avec ces gaz. Newton est le premier qui se soit occupé de cette question. Il avait posé en principe qu'à cha- que instant, la quantité de chaleur perdue par un corps était proportionnelle à l'excès de la température de ce corps sur celle du milieu ambiant; mais cette loi ne sevériGc qu'autant que les différences de température ne dépassent pas 20° à 30°. Depuis Newton, divers physiciens se sont occupés de la même question; en 1817, Petit et Dulong publièrent un travail com- plet sur les lois du refroidissement des li- quides dans le vide et dans les gaz. Ces lois ont montré que la nature de la surface est sans influence sur les pertes de chaleur dues au contact seul des gaz. Pour un même gaz sous la même pression , mais à des tempé- ratures différentes , les pertes de chaleur sont les mêmes pour les mêmes différences de température. Ces lois s'appliquent aux corps solides de petite dimension. Le volume d'un corps augmente ou dimi- nue lorsque ce corps reçoit ou perd la cha- leur. Un grand nombre de physiciens, parmi lesquels nous citerons Laplace, Lavoisier, Ramsden, Roy, Dulong et Petit, se sont oc- cupés de la dilatation des corps. Les deux premiers avaient annoncé que les corps se dilataient uniformément de 0° à 100°. Pe- tit et Dulong, qui ont mis plus de précision dans leurs expériences, ont trouvé que pour un même degré la dilatation croissait avec la température; mais que de 0° à 100° cet accroissement était insensible , et qu'il de- venait considérable de 0° à 300°. Les liquides se dilatent et se contractent comme les solides par l'effet de la chaleur ; c'est sur cette propriété que sont fondés les thermomètres destinés à comparer les di- verses quantités de chaleur sensible que possède un corps. Nous décrirons ces instru- ments et tout ce qui les concerne au mot thermomètre. Quant à la dilatation des gaz, on avait admis qu'ils se dilataient tous da la même quantité entre les mêmes limites de température, et que cette dilatation dan* ces mêmes limites était indépendante de U densité primitive du gaz. Suivant M. Re- 112 PHY PHY gnault, ces lois sont vraies à la limite, c'est- à-dire lorsque l'on prend les gaz dans leur plus grand état de dilatation, et quand leur état gazeux est parfait. De la Chaleur spécifique. Deux corps quel- conques n'exigeant pas la même quantité de chaleur pour être élevés à la même tempé- rature, on a dû rechercher le rapport de ces quantités, lequel caractérise la chaleur spé- cifique. Parmi les physiciens qui ont traité cette question, nous citerons Wilke, Craw- ford , Gadolin, Meyer, Dalton, Lavoisier et Laplace, Dulong et Petit, de la Roche et Bé- rard, Neumann , Avogadro, Marcet , de la Rive, et enfin M. Regnault. Petit et Dulong avaient été conduits à ce résultat, que tous les atomes possèdent exac- tement la même capacité pour la chaleur ; mais, à l'époque où cette loi parut, les poids atomiques des corps n'étaient pas bien fixés ; on avait à opter entre plusieurs nombres : Dulong et Petit crurent devoir prendre pré- cisément les poids atomiques qui convenaient le mieux à la loi qu'ils voulaient produire. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui en raison des progrès de la chimie ; aussi la loi annon- cée ne se vérifie-t-elle pas à beaucoup près d'une manière aussi satisfaisante. Néan- moins, M. Regnault, qui a cherché la cha- leur spécifique d'un grand nombre de corps, l'adopte comme approchant de la vérité , et par cette considération que les poids atomi- ques des substances simples, sur lesquelles on a opéré , varient de 200 à 1 ,400 , tandis que les produits des poids atomiques par les chaleurs spécifiques restent compris entre 38 et 42, limite assez restreinte. La déter- mination de la chaleur spécifique des gaz présente plus de difficultés que celle qui concerne les solides et les liquides, attendu, d'une part, que cette chaleur est toujours très faible , et que, de l'autre, on peut l'en- visager sous deux points de vue : 1° quand la pression reste constante, et que le gaz en s'échauffant peut se dilater; 2° lorsque le volume reste constant, et que la force élas- tique augmente avec la vapeur. MM. de la Roche et Bérard trouvèrent, en 1813, que les capacités calorifiques des gaz simples, à pression constante et à volumes égaux, sont les mêmes. On est parti de là pour conclure que les atomes des gaz simples , dans les mêmes circonstances , devaient avoir la même capacité, par la raison que les gaz, à la même température et sous la même pres- sion, devaient contenir, probablement pour le même volume , le même nombre d'a- tomes. MM. de la Rive et Marcet ont dé- terminé la chaleur spécifique des gaz à vo- lume constant; mais le procédé dont ils ont fait usage n'est pas à l'abri de toute objection. M. Gay-Lussac, qui a recherché les varia- tions des capacités calorifiques des gaz , a reconnu que le rapport de la capacité ca- lorifique à pression constante, à la capacité du même gaz à volume constant, ne change pas avec la pression et la température , et que la capacité calorifique augmentait avec la température. Des Vapeurs. Toutes les fois qu'un liquide est abandonné à lui-même dans le vide, dans l'air ou dans un gaz quelconque, il se dissipe, en plus ou moins de temps, sous forme de vapeur; quelques corps, comme les huiles grasses, sont privés de cette pro- priété. Toutes les fois que le liquide se trouve dans le vide, il émet instantanément toute la vapeur qu'il peut former à la tem- pérature à laquelle on observe; la force élastique de cette vapeur est indépendante de l'espace qui la renferme. La vapeur, sur un excès de liquide, n'augmente ni de den- sité ni de force élastique par la pression ; s'il n'y a pas assez de liquide pour que la vapeur sature tout l'espace, celle-ci se dilate comme un gaz. La force élastique de la va- peur croît plus rapidement que celle du gaz permanent. De nombreuses expériences ont été faites pour déterminer la tension de la vapeur à diverses températures ; nous citerons, parmi les physiciens qui se sont occupés de cette importante question, Dalton, Clément, Du- long, M. Arago et M. Regnault. En recherchant le rapport entre le poids d'un certain volume de vapeur , et le même volume d'air à la même pression et à la même température, on trouve que ce rap- port est constant pour la même nature de vapeur. La densité des vapeurs a été déterminée sous diverses pressions : on a appelé densité absolue de la vapeur formée par un liquide le nombre constant qui exprime le rapport de deux volumes égaux de vapeur et d'air , niY PJJY à la même pression et à la même tempé- rature. On a déterminé également les capacités caloriques des vapeurs comme celles des gaz permanents; on doit à Dalton l'étude des phénomènes produits dans le mélange des gaz et des vapeurs. Il a reconnu : 1" que les vapeurs qui se développent dans les gaz ne saturent pas instantanément l'espace oc- cupé par le gaz ; 2° que la force élastique d'un mélange de gaz et de vapeur est égale à la force élastique du gaz, plus celle de la va- peur, qui se développerait dans le vide, à la même température ; 3° que la quantité de vapeur qui se forme dans un gaz est égale à celle qui se formerait dans un même es- pace vide, à la même température. De l'Hygrométrie. L'hygrométrie est la partie de la Physique qui détermine les dif- férents degrés d'humidité de l'air à l'aide d'instruments nommés hygromètres ou hy- droscopes. On appelle état hygrométrique de l'air le rapport entre la quantité de va- peur deau contenue dans l'air et celle qui s'y trouverait, si l'air était complètement saturé. On doit à M. Gay-Lussac la déter- mination de la force élastique de la vapeur correspondante aux degrés de l'hygromètre, à la température de 100° centigrades, ex- primée en centièmes de la tension à satu- ration. A l'aide de ces résultats, on peut dé- terminer facilememt le poids de la vapeur renfermée dans un volume d'air donné, quand on connaît la température et le de- gré de l'hygromètre. Des phénomènes produits dans les chan- gements d'état des corps. Quand les corps changent d'état, il se produit une foule de phénomènes dont la connaissance intéresse au plus haut degré la Physique générale et les arts. Nous mentionnerons seulement quelques uns de ces phénomènes. Quand un corps se refroidit, il se con- tracte, mais l'eau ne jouit de cette pro- priété que jusqu'à 4° seulement; puis, au- dessous de cette température, le volume de l'eau augmente jusqu'au terme de la congé- lation , où il prend alors un grand accroisse- ment, qui est le 0,07 de volume à 0°. Tous les physiciens qui ont étudié ce phénomène n'ont pas trouvé le maximum de densité au même degré. Quand l'eau est privée d'air, on peut faire descendre la température jusqu'à T. T. G" au-dessous de 0, sans qu'elle se congèle. M. Despretz a reconnu que toutes les disso- lutions ont un maximum de densité dont la température s'approche d'autant plus du terme de la congélation que la quantité de matière dissoute est plus grande. Un liquide., quand il passe à l'état de vapeur, produit des effets divers, dont nous allons indiquer, les principaux : la température de l'ébulli- tion varie avec la pression de l'atmosphère ; l'eau entre en ébullition à des températures plus élevées dans des vases de terre et de verre que dans des vaisseaux métalliques; la différence est quelquefois de 1° à 1°,5. Le terme de l'ébullition de l'eau dépend de la nature des substances qu'elle tient en dissolution. Quand les vases sont clos, la température à laquelle commence l'ébullition est d'au- tant plus élevée que la pression est plus grande ; dès lors la force élastique de la va- peur croît dans un certain rapport. La va- peur qui se forme retarde l'ébullition jus- qu'à une certaine température, à laquelle tout le liquide se vaporise. Cette tempéra- ture est celle pour laquelle la densité de la vapeur est égale à la densité du liquide multiplié par le rapport du volume du li- quide à celui du vase. La chaleur employée pour maintenir les liquides à l'état de va- peur a été nommée chaleur latente; elle a été déterminée pour l'eau avec le plus grand soin par divers physiciens. De la Pesanteur. La force en vertu de laquelle le soleil agit sur les planètes, les planètes sur les corps qui se trouvent dans leur sphère d'activité, a été appelée pesanteur. Quand cette force agit à de petites distances, on l'appelle at- traction moléculaire , affinité. Nous avons traité avec de grands développements tout ce qui est relatif à la pesanteur; nous y renvoyons le lecteur. Nous ne parlerons seu- lement que du mouvement des liquides et des gaz, dont il n'a pas été fait mention. Quand un liquide renfermé dans un ré- servoir s'écoule par une ouverture à min- ces parois , les diverses parties de ce liquide sont assujetties à des mouvements particu- liers , que l'on observe en répandant dans ce liquide des corps d'un petit volume et d'une faible densité, Dès l'instant que le 13 114 PHY PHY liquide commence à sortir, on voit les mo- lécules liquides se mouvoir verticalement jusqu'à quelques centimètres de l'orifice ; après quoi elles se dirigent vers lui. Or, comme il doit toujours passer dans le même temps la même quantité de liquide pour toutes les tranches horizontales , à chaque instant la vitesse moyenne dans chacune de ces tranches doit être en raison inverse de sa surface. Pendant que l'écoulement a lieu, le liquide n'est pas toujours terminé par une surface horizontale. Si le jet sort verti- calement par un orifice placé au fond, et que le niveau soit descendu à une petite dis- tance de l'orifice, le liquide s'écarte de l'axe de ce dernier, et forme un entonnoir dont le sommet répond à son centre. Quant à l'écoulement par des orifices à minces parois et à la constitution des veines liquides , les phénomènes sont tellement complexes que nous renvoyons , pour leur description , aux travaux de Savart sur ce sujet. Les expé- riences que' l'on a faites pour déterminer la dépense par des orifices percés en minces parois ont conduit aux résultats suivants : quand la hauteur du liquide est constante, 1° la forme de l'orifice est sans influence, à moins que son contour ne présente des an- gles rentrants; 2° pour des orifices percés en minces parois , dont le diamètre excède 10 millimètres, la section contractée est à peu près égale à 0,6 de la surface de l'ori- fice ; 3° pour les orifices très petits , la sec- tion contractée est un peu plus grande, pro- bablement parce que l'épaisseur de la paroi devient alors sensible, et qu'il se produit un effet analogue à celui qui résulte des ajuta- ges ; 4° avec le même orifice la dépense est plus grande, quand la surface dans laquelle il est percé est concave en dedans, que lors- qu'elle est plane, et c'est le contraire quand cette surface est convexe. Quant au choc des veines contre des ob- stacles fixes ou au choc des veines entre elles , il faut consulter les travaux de Sa- vart. Les ajutages sont des tuyaux additionnels placés sur l'orifice d'écoulement. Il peut se faire que la veine passe sans toucher l'aju- tage ou en le touchant. Dans le premier cas, la dépense n'est point changée; dans le se- cond, l'écoulement se fait alors à plein ori- fice. Dans les tuyaux capillaires , la vitesse est beaucoup plus diminuée que dans les tuyaux dont le diamètre a une certaine di- mension, en raison du frottement qui agit directement sur le liquide adhérent aux pa- rois. Quant au mouvement des corps gazeux , il est dû à plusieurs causes : à l'action de la chaleur; au mouvement des corps solides ou liquides qui leur transmettent une partie de leur vitesse ; enfin à la compression. Ces di- verses causes produisent des effets particu- liers que nous ne pouvons décrire ici. Des phénomènes capillaires. Toutes les fois qu'un corps solide est en contact avec un liquide capable de le mouiller, il se ma- nifeste aussitôt une action attractive , en vertu de laquelle il y a adhérence entre les deux corps. Cette action a la plus grande analogie avec celle qui produit les affinités, puisque, dans certains cas, elle peut opérer des décompositions chimiques. On étudie particulièrement ce phénomène en plon- geant un tube de verre à ouverture capil- laire dans un liquide qui le mouille. On voit aussitôt le liquide s'élancer dans l'intérieur, et y demeurer suspendu à une hauteur dé- pendante du diamètre du tube et de la na- ture du liquide; la surface qui termine ce dernier à la partie supérieure est concave, la surface du liquide à l'extérieur s'élève également au-dessus de son niveau dans les parties contiguës au tube, de manière à former à l'entour une surface annulaire concave. Au lieu d'un tube , si l'on plonge une lame de verre , la partie adjacente du liquide s'infléchit en se relevant vers chaque face, de manière à former une surface annulaire concave. Si l'on emploie dans l'expérience du tube un liquide qui ne mouille pas , tel que le mercure , les changements de figure et de position que subit la surface du mer- cure se font en sens opposé, c'est-à-dire que le mercure s'abaisse au-dessus de son niveau et que sa surface supérieure est con- vexe. Un même liquide dans différents tubes homogènes, capables d'être mouillés parlui,; s'élève à des hauteurs qui sont à très peu près en raison inverse du diamètre des tu- bes. L'abaissement du mercure au-dessous de son niveau suit la même loi. L'expé- rience montre encore que les hauteurs aux- quelles s'élèvent différents liquides dans PHY PHY 115 les tubes ne sont pas en raison de leur densité. Pendant longtemps, on ne put donner une explication satisfaisante des phénomènes capillaires qui furent successivement l'objet de recherches de la part de Descartes, de Newton et de Clairaut. Laplace a donné la véritable théorie en s'appuyant sur ce prin- cipe que l'action des parois s'exerçait à des distances infiniment petites, et que la forme du ménisque devait être prise en considé- ration. Il est parvenu ainsi à obtenir l'équa- tion de la surface dans son état d'équilibre, et il a pu déduire de l'analyse mathéma- tique tous les phénomènes généraux des tubes capillaires , produits soit dans les tubes , soit entre deux lames situées paral- lèlement l'une à l'autre à une très petite distance, ou réunis par un de leurs bords de manière à comprendre entre elles un très petit angle. La théorie explique aussi facilement les attractions et répulsions apparentes de deux peUts corps qui flottent sur un liquide et à peu de distance l'un de l'autre. La théorie de Laplace a été complétée par Thomas Young et Poisson. De l'Acoustique. Jadis l'acoustique ne s'occupait que des sons ou des vibrations perceptibles à l'ouïe, mais aujourd'hui cette branche de la phy- sique s'est considérablement agrandie, puis- qu'on y comprend encore l'étude des vi- brations résultant des propriétés molécu- laires des corps , indépendamment de la sensation qu'elles produisent sur l'ouïe : c'est particulièrement cette dernière partie de l'acoustique qui doit intéresser les scien- ces naturelles, attendu qu'elle fournit des principes servant à étudier la constitution moléculaire des corps. Les sons sont produits par des vibrations ou ébranlements successifs plus ou moins prolongés: ces vibrations se communiquent a tous les corps avec lesquels le corps ébranlé est en contact, ainsi qu'à l'air qui sert d'in- termédiaire pour arriver jusqu'à l'organe de l'ouïe. La sensation du son dépend donc des mouvements communiqués à la mem- brane du tympan par l'intermédiaire de l'air ou des fluides dans lesquels elle est plongée. Les sons étant plus ou moins aigus selon que le nombre des vibrations est plus ou moins rapide, on a imaginé des moyens exacts pour mesurer le nombre des vibra- tions qui produisent un son. Les appareils les plus parfaits sontlasyrène de M. Cagniard- Latour et l'appareil à quatre roues dentées de M. Savart, dont l'une contient 200 dents, la seconde 250, la troisième 300 et la qua- trième 400; système avec lequel on produit la sensation d'un ton, de sa tierce, de sa quinte et de l'octave, en choquant les dents avec un corps quelconque, quand elles sont animées toutes d'un même mouvement de rotation. La vitesse du son a occupé à plusieurs reprises les diverses académies de l'Europe <, particulièrement l'Académie des sciences; en 1738 , les membres de cette dernière dé- terminèrent la vitesse du son entre Mont- martre et Montlhéry, distants l'un de l'autre de 29,000 mètres; le signal était donné par des coups de canon, et des observateurs pla- cés à différentes distances sur la même ligne droite marquaient le temps écoulé depuis l'apparition de la lumière jusqu'à l'arrivée du son. On déduisit de ces expé- riences les résultats suivants : 1° la vitesse du son est uniforme, c'est-à-dire, qu'en général, l'espace parcouru est proportionnel au temps ; 2° la vitesse est la même que le temps soit couvert ou serein , clair ou bru- meux, que la pression atmosphérique soit grande ou petite, pourvu que l'air soit tran- quille; mais que, si l'air était agité pat le vent, la vitesse du vent, décomposée suivant la direction de la ligne sonore, augmenterait ou diminuerait de toute sa valeur la vitesse du son ; 3° la vitesse du son à la température de 6° est de 337m>18 par seconde. Les expériences faites en 1822 par le Bureau des longitudes dans les mêmes lo- calités, admettent que la vitesse du son est de 340m88 par seconde , à la température de 16° centigrades. Les ondes sonores éprouvent une réflexion partielle ou totale comme la lumière et d'où résultent les échos sur mer. Les nuages for- ment quelquefois échos ainsi que les voiles d'un bâtiment éloigné. Les ondes sonores sont également réfléchies dans une atmo- sphère sans nuages, lorsque toutes les par- ties ne sont pas également échauffées. SJ6 PHY Nous passons sous silence la perception et la comparaison des sons et les vibrations des colonnes d'air renfermé dans les tuyaux des corps rigides, des verges, etc., pour dire quelques mots des vibrations des veines fluides. L'écoulement des liquides par des orifices circulaires en minces parois donne nais- sance à des colonnes en vibration , phéno- mène dont Savart a fait une étude spéciale. Une veine fluide se compose d'une partie limpide, fixe et continue, et d'une partie trouble qui offre des renflements séparés par des nœuds ou étranglements égale- ment espacés. Cette partie trouble est dis- continue. Le jet est soumis à des alternatives pé- riodiques, et on peut le comparer à une corde qui vibre, comme on peut s'en assurer, en approchant l'oreille de ce jet. On entend alors un son très faible si l'on reçoit le jet sur une membrane; la chute successive des gouttes d'eau produit un son fort, qui est bien celui de la veine, car, en le recevant sur des corps très différents , il reste tou- jours le même. Si l'on fait rendre ce même son à un instrument même à une très grande distance, on voit alors les ventres de la veine remonter aux dépens de la par- tie continue, et l'on remarque alors une extrême sensibilité dans le jet. La périodi- cité de l'écoulement se fait également aper- cevoir sur la partie limpide de la veine, car, si on éclaire une partie, on y re- marque des agitations très régulières et ra- pides qui démontrent ce qui se passe à l'o- rifice. Les recherches sur les vibrations des corps solides ne peuvent manquer d'avoir un grand intérêt en raison des notions qu'elles peuvent nous donner sur l'arrangement des molécules dans les corps. Savart est parvenu effectivement à reconnaître, au moyen des vibrations, les axes différents d'élasticité dans un même corps, ainsi que plusieurs de leurs propriétés physiques. Jusqu'ici on a supposé que les lames, dis- ques ou autres corps vibrants étaient par- faitement homogènes, et que les figures no- dales, composées de points qui ne vibrent pas, que présentaient les plaques circulaires, par exemple , dépendaient de points fixes ou de points ébranlés; mais il n'en est pas PHY ainsi. Les cristaux et les métaux purs sont les corps qui font entendre une plus grande différence desons, suivant les points ébranlés. Cette différence dans les sons produits, due à des différences dans les axes d'élasticité, a fait naître à Savart l'idée de recherches in- téressantes sur l'élasticité des corps qui cris- tallisent régulièrement, afin d'acquérir de nouvelles notions sur la structure intime des corps. En appliquant ainsi la production des vi- brations à différents corps cristallisés régu- lièrement et confusément, tels que les mé- taux, le verre, le soufre, le cristal de roche, la chaux carbonatée, la chaux sulfatée, le plâtre, etc., Savart a trouvé que, dans une même masse de métal qui, au premier abord, paraît homogène, les lames, prises suivant différentes directions, ne donnent pas les mêmes modes de division de lignes nodales. Si l'on taille, par exemple, une lame dans un prisme de cristal de roche à peu près parallèlement à l'axe et non parallèlement à deux faces de l'hexaèdre, on peut seulement, à l'aide des figures acoustiques, distinguer quelles sont les faces de la pyramide qui peuvent se cliver. Quelle que soit la direc- tion des lames, l'axe optique ou sa projection sur leur plan occupe une position qui est liée intimement avec l'arrangement des lignes acoustiques. Cette substance , d'après M. Savart, ne peut être mise au nombre des substances à trois axes rectangulaires, et inégaux d'élas- ticité, ni au nombre de celles dont les par- ties sont arrangées symétriquement autour d'une ligne droite, mais doit renfermer trois systèmes d'axes ou de lignes principales d'é- lasticité dont il a déterminé la direction. Ce simple exposé montre que l'arrangement des figures acoustiques et les vibrations so- nores qui les accompagnent sont toujours intimement liées avec les directions du clivage dans chaque lame. C'est ce rapport que Sa- vart n'a pu déterminer que dans quelques substances et qui nous laisse entrevoir les services que l'on peut attendre de l'acousti- que pour l'avancement de la Physique mo- léculaire. Aussi est-il permis de croire que l'on parviendra, au moyen des vibrations sonores, à déterminer la forme primitive de certaines substances opaques qui ne se prê- tent pas à la division mécanique et dans Pin- PHY PIIY 117 férieur desquelles on ne peut introduire un faisceau de lumière polarisée. De l'Électricité. Lorsque Dufay eut découvert, en 1733 , /es deux électricités jouissant de cette pro priété que les électricités de même nature BC repoussent, et qne celles de nature con- traire s'attirent; quand la machine électri- que eut reçu de grands perfectionnements , on put alors se procurer une quantité suffi- sante d'électricité pour étudier quelques unes de ses propriétés physiques, entre au- tres celle d'enflammer les corps combus- tibles. En 17 47, Franklin commençait des expériences pour démontrer l'identité de la i'tudre et de l'électricité , identité qui fut démontrée en France, en mai 1752 , par Dalibart, et en Amérique, en juin de la même année, par Franklin lui-même, à l'aide d'un cerf-volant lancé dans les nua- ges. Le philosophe américain ne tarda pas a découvrir le pouvoir des pointes, dont il fit l'application aux paratonnerres. Il essaya de ranger ensuite dans un ordre méthodique tous les faits dont l'électricité venait de s'enrichir à l'aide d'un système qui a encore iles partisans, bien qu'il ne satisfasse plus aux besoins de la science, et dont voici le principe fondamental : les effets de l'élec- tricité sont le résultat du mouvement d'un fluide particulier qui agit par répulsion sur ses propres molécules , et par attraction sur celles de la matière; il existe dans les corps une certaine quantité de fluide à l'é- tat ratent , et si cette quantité est augmen- tée , le corps est électrisé en plus ; si elle est diminuée, il est électrisé en moins. L'é- lectricité devint alors si populaire, surtout après la découverte de la bouteille de Leyde, que l'on vit passer les appareils électriques du cabinet du physicien sur la place pu- blique entre les mains du bateleur. Les effets électriques par influence et îeurs applications occupèrent vivement les physiciens. Coulomb, de 1785 à 1786, en découvrant fes lois des attractions et répulsions élec- triques à l'aide de la balance de torsion , Jois qui sont les mêmes que celles qui ré- gissent le mouvement des planètes autour du soleil , fit faire un grand pas à l'électri- cité statique. En 1790, le hasard , mais un de ces ha- sards heureux, conduisit Galvani à décou- vrir les contractions produites dans les animaux par le contact de deux métaux différents en communication avec les muscles et les nerfs. Volta annonça que l'effet était produit par l'électricité dégagée au contact des deux métaux et non, comme le pensait Galvani , à l'existence d'une électricité pro- pre aux animaux , laquelle passait des mus- cles aux nerfs par l'intermédiaire de l'arc métallique. La lutte qui s'éleva alors entre Galvani et Volta conduisit ce dernier, en 1800, à la découverte de la pile, le plus admirable instrument que les sciences aient produit. Peu de temps après, Nicholson et Carlisle décomposèrent l'eau et les sels au moyen de la pile ; on se mit alors à l'œuvre dans toute l'Europe pour étudier les phéno- mènes chimiques, calorifiques et physiolo- giques de l'électricité. En 1806, Davy com- mença la publication de ses travaux sur l'é- lectro-chimie ; deux ans après, préoccupé de l'idée qu'avec l'électricité on parvien- drait à vaincre les plus fortes affinités, il retira des alcalis, au moyen de l'électricité, le potassium et le sodium , radicaux de la potasse et de la soude qui ne sont que des oxydes. Wollaston s'attacha à démontrer l'iden- dité de l'électricité ordinaire avec celle fournie par la pile. Poisson enchaîna par l'analyse mathéma- tique tous les faits relatifs à l'électricité statique que Coulomb et d'autres physiciens avaient observés ; il déduisit de ces calculs que la tension de l'électricité à l'extrémité d'un cône deviendrait infinie si l'électricité pouvait s'y accumuler. Le pouvoir des poin- tes fut ainsi démontré par le calcul. Jusqu'en 1820, la science électrique se trouvait dans un étatstationnaire lorsqu'on apprit que M. OErstedt, professeur de phy- sique à Copenhague, venait de découvrir qu'une aiguille aimantée, placée à peu de distance d'un fil de métal joignant les deux extrémités d'une pile, éprouvait, de la part de ce fil, une action révolutive. Immédiate- ment après cette découverte fondamentale, Ampère se livra à une suite remarquable de recherches expérimentales et théoriques sur les lois de ce phénomène, recherches qui lui ont servi à jeter les bases de l'élec- 118 PHY PHY tro-dynamique. De 1821 à 1822, M. Seebcck découvrit les phénomènes ihermo-électriques en montrant qu'une différence de tempéra- ture entre les deux soudures d'un circuit fermé, composé de deux métaux différents, produisait un courant électrique. De toutes parts on se mit à èludier les phénomènes électro-dynamiques et électro- chimiques. M. Auguste de la Rive est un de ceux dont les travaux ont eu constam- ment pour but de combattre la théorie du contact de Volta , en cherchant à prouver qu'un contact qui n'est suivi d'aucune ac- tion mécanique, chimique ou calorifique, ne saurait donner lieu à un dégagement d'électricité. L'action des aimants sur tous les corps avait déjà attiré l'attention de Coulomb au commencement de ce siècle , mais elle acquit un nouveau motif d'intérêt quand M. Arago découvrit, en 1825, ce fait re- marquable que l'amplitude des oscillations d'une aiguille aimantée est influencée par le voisinage des substances métalliques qui l'entourent, et que les oscillations ne di- minuent pas dans leur vitesse, mais dans leur amplitude. 11 fut conduit ensuite au fait suivant non moins remarquable : quand on place une aiguille aimantée librement suspendue au-dessus d'un disque de cuivre auquel on imprime un mouvement de ro- tation, l'aiguille se dévie d'un angle d'au- tant plus grand que le mouvement est plus rapide. Ces phénomènes restèrent inexpliqués jusqu'à ce que M. Faraday, en découvrant les courants électriques produits par l'in- fluence des aimants ou des courants élec- triques dans des conducteurs voisins , eut jeté un grand jour sur les rapports existant entre les aimants et les courants électriques; la production du courant d'induction était une vérification des vues théoriques de M. Ampère sur les aimants et une explica- tion très simple des phénomènes découverts par M. Arago. Peu de temps après la dé- couverte d'OErstedt, on s'occupa en France, sans interruption jusqu'à ce jour, de l'élec- tro-chimie sous un point de vue nouveau. On s'attacha d'abord à trouver les lois du dégagement de l'électricité dans toutes les actions chimiques et les actions moléculai- res, on prouva par des expériences incon- testables que la plus faible action chimique donnait lieu à un dégagement d'électricité appréciable. On croyait du temps de Davy que pour obtenir de grands effets de décomposition , il fallait employer des courants énergiques; on démontra que cette condition n'était pas indispensable et qu'on arrivait au même but avec de très faibles courants fonction- nant continuellement. Davy n'avait songé qu'à décomposer élec- tro-chimiquement les corps ; on fit jouer un autre rôle à l'électricité en la faisant servir à la formation de composés insolubles et de substances analogues à celles que Ton trouve dans la nature. 11 suffit pour cela d'opérer avec des actions lentes. Le but de tous ces travaux a été de jeter les bases de l'électro-chimie , partie des sciences physico-chimiques qui fait concou- rir l'action de l'électricité dégagée dans les plus faibles réactions chimiques avec celle des affinités, pour augmenter ou diminuer l'énergie de ces dernières, de même que l'on emploie la chaleur pour vaincre la force d'agrégation et provoquer le jeu des affi- nités dans des circonstances où elles ne se manifestent pas. L'application de l'électricité soit à la chi- mie, soit à la géologie, soit aux arts, exigeait que l'on eût des piles douées d'une force constante ou, du moins, qui n'éprouverait que de faibles variations dans un certain laps de temps. On fit connaître des principes simples à l'aide desquels on atteignait ce but. Ce principe a été mis en pratique pour construire des piles à courants constants de diverses espèces. En étudiant les effets électriques produits dans l'action chimique de la lumière solaire, on a été conduit à ce fait remarquable, con- traire à la théorie de Volta, que lorsqu'une substance agit sur une autre, sous l'in- fluence de la lumière solaire, il se produit des effets électriques qui cessent aussitôt que cette influence n'a plus lieu, bien que le contact subsiste toujours. D'où l'on dé- duit qu'un contact qui n'est pas suivi d'une action chimique ne saurait troubler l'équi- libre des forces électriques. Le dégagement de l'électricité dans toutes les circonstances possibles a toujours été un sujet d'étude de la part de tous les pir si- PBTX PHY 119 ciens; aussi n'ont-ils pas élé peu étonnés en apprenant que M. Armstrong avait dé- couvert, en 1S40, un dégagement considé- rable d'électricité dans un jet de vapeur sor- tant d'une chaudière. L'analyse que l'on a faite de ce phénomène prouve que l'effet est produit par le frottement de l'eau en- traînée avec la vapeur contre la paroi de l'orifice. Les applications de l'électricité aux arts tiennent une place importante dans l'his- toire de l'électricité dans ces derniers temps. Ces applications sont relatives aux traite- ments des minerais d'argent, de cuivre et de plomb , à la galvanoplastie , à la dorure et à la télégraphie. Le traitement électro- chimique des mi- nerais n'a encore été exécuté que sur une petite échelle, attendu qu'il exige l'emploi du sel marin en grande abondance, et par conséquent à bas prix, ce qui n'est pas toujours facile à obtenir dans les localités où il existe des mines; mais on peut être assuré que dans la suite des temps, lorsque la rareté du combustible, conséquence des défrichements et de l'épuisement des houil- lères, se fera sentir, alors le traitement électro-métallurgiquje rendra de très grands services. On s'est disputé l'honneur de la décou- verte de la galvanoplastie; mais M. Jacobi est celui qui a fait les premières publica- tions touchant ce nouvel art. Il a annoncé, en effet, dans une lettre à M. Faraday, an- térieurement à tout autre écrit, qu'il était parvenu à obtenir des copies en relief et en creux d'une planche de cuivre gravée, avec une exactitude telle, que les lignes les plus délicates étaient reproduites avec une rare perfection. M. de la Rive est le premier qui ait songé et réalisé l'idée d'appliquer l'or sur les mé- taux au moyen des appareils électro-chimi- ques simples. Sa dorure néanmoins ne sa- tisfaisait pas aux exigences de l'industrie; la dissolution dont il faisait usage ne le lui permettait pas. M. Elkington fit faire de grands progrès à cet art , en indiquant comme convenant parfaitement à la dorure éleciro-chin.ique les aurates alcalins et les doubles cyanures*. Aujourd hui on applique sur les métaux -on seulement l'or , mais encore l'argent, j divers autres métaux, et des oxydes métal- liques. L'application de l'électricité à la télégra- phie a occupé les physiciens pendant une quarantaine d'années , mais sans succès. M. Wheastone est le premier qui ait montré la possibilité de transmettre, à de grandes distances, des mots, des phrases avec sim- plicité et économie , au moyen d'un double appareil électro- magnétique en communi- cation, à l'aide de deux fils métalliques, et fonctionnant de telle manière, qu'on ob- serve à la station d'arrivée, sur un cadran, au moyen d'uneaiguille, leslettres correspon- dant à celles sur lesquelles on a |!acé l'ai- guille du cadran de l'appareil de la station de départ. La phosphorescence a été étudiée dans ses rapports avec l'électricité, de sorte qu'au- jourd'hui on est conduit à lui supposer une origine électrique; en effet, il est démontré que le dégagement de l'électricité a lieu toutes les fois que les molécules des corps éprouvent un dérangement quelconque soit dans leur constitution, soit dans leur grou- pement. Or, ce dégagement est toujours ac- compagné d'une recomposition des deux flui- des, qui peut être suivie, selon la nature des corps et la quantité d'électricité devenue libre, d'une émission de lumière et de cha- leur, même lorsque les molécules ne sont pas séparées. Il s'ensuit que lorsque ces mo- lécules sont ébranlées ou séparées par la percussion, la chaleur, l'action chimique ou le choc électrique, il peut y avoir également émission de lumière. Or, comme ces cause? sont précisément celles qui produisent la phosphorescence, on est naturellement portt à en inférer que cette phosphorescence est d'une origine électrique. Les phénomènes physiologiques de l'élec- tricité n'ont point cessé d'occuper les phy- siciens depuis Galvani, avec plus ou moins de succès, notamment par MM. Marianini et Matteucci, mais sans qu'il en soit résulté jusqu'ici des découvertes importantes pour la physiologie. Il faut en excepter toutefois les phénomènes de la torpille , auxquels on a reconnu une origine électrique, qu'on n'avait fait jusque là que soupçonner. En examinant les causes qui ont con- couru à l'avancement de l'électricité, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'il y a 120 PHY PHY quatre périodes pendant chacune desquelles cette partie de la physique a reçu une cer- taine impulsion, conséquence de la décou- verte qui caractérise chacune de ces pé- riodes. Première période depuis les temps les plus anciens, où l'on ne connaissait que le pouvoir attractif de l'ambre ou succin, et de quelques substances, jusqu'à la décou- verte des deux électricités. Deuxième période , comprenant tout ce qui a été trouvé depuis la fin de la première période jusqu'à la découverte de la pile. Troisième période, comprenant tout ce qui a été découvert depuis la pile jusqu'à l'électro-magnétisme. Quatrième période; elle commence à la découverte d'OErsted, et se termine à notre époque. Cette découverte a eu pour consé- quence : la détermination des lois qui ré- gissent les attractions et répulsions des cou- rants électriques; l'analyse des effets élec- triques produits dans les actions chimiques et de l'action définie de l'électricité; la construction de la pile à courants constants, sans laquelle les forces électriques ne pour- raient être appliquées aux besoins des arts et de l'industrie; enfin la substitution de l'électricité à petite tension , à l'électricité à forte tension, non seulement pour décom- poser les corps, mais encore pour les recom- poser. L'impulsion donnée à l'électricité pendant cette période est telle, qu'on ne peut savoir où elle s'arrêtera, et quelles en seront un jour les conséquences pour la Physique, la chimie et les sciences natu- relles. Du Magnétisme. Les anciens avaient observé des proprié- tés de l'aimant, auquel ils attribuaient des vertus médicinales. Il paraît que les Chi- nois avaient des connaissances plus éten- dues que les Grecs et les Romains sur les propriétés de l'aimant naturel et artificiel ; car on prétend que plusieurs siècles avant l'ère chrétienne ils savaient qu'une aiguille aimantée librement suspendue se dirigeait sensiblement du nord au sud. On n'est pas bien certain de l'époque où cette propriété fut connue en Europe; on sait seulement que, dès 1497, Vasco de Gama , na- vigateur portugais, fit usage de la bous- sole lors de ses premières expéditions dans l'Inde. La déclinaison de l'aiguille aimantée, ob- servée avant le xve siècle , n'a bien été con- statée et étudiée que dans le xvie. L'inclinaison aété découverte en 1 576 par Robert Norman. La construction des bar- reaux aimantés, dits aimants artificiels, ont été un objet de recherches de la part d'un grand nombre de physiciens, particulière- ment dOEpinus et de Coulomb. Le fer n'est pas le seul métal jouissant de la propriété magnétique; le nickel et le cobalt sont aussi dans le même cas. Les physiciens s'at- tachèrent particulièrement, dans le siècle dernier, à donner aux aimants artificiels le maximum d'intensité magnétique; la théo- rie du magnétisme ne prit toutefois un cer- tain développement que lorsque Coulomb , en 1789, eut découvert les lois qui régis- sent les attractions et répulsions magné- tiques , lois qui sont les mêmes que celles des attractions et répulsions électriques. La détermination des différents éléments dont se compose la résultante des forces ma- gnétiques terrestres a été depuis deux siècles l'objet des recherches des physiciens et des navigateurs. On a construit à cet effet des appareils joignant , à une grande précision, une manœuvre assez facile pour que des ob- servateurs peu exercés obtinssent des résul- tats sur l'exactitude desquels on pût comp- ter. Les recherches relatives au magnétisme terrestre sont faites aujourd'hui avec un soin tel , que l'on a égard non seulement aux variations qui surviennent dans l'inten- sité du magnétisme des aiguilles, mais en- core à l'influence de la chaleur et à l'attrac- tion locale soit des vaisseaux sur lesquels sont placés les instruments magnétiques, soit des pièces de fer situées près des obser- vatoires magnétiques. Le principe le plus simple et le plus exact à l'aide duquel on se garantit des effets de l'attraction locale est dû à M. Barlow (voir l'article magnétisme). Les observations de déclinaison n'ont pas cessé d'occuper les physiciens elles voyageurs depuis deux siècles. Halley, en 1701, publia la première carte des lignes d'égale déclinaison; depuis, plu- sieurs autres cartes se succédèrent; mais nous ne mentionnerons que celle de M. Haus- PHY tsen, qui parut en 1787, parce qu'elle offrait le tableau le plus complet de toutes les ub- -ervations de déclinaison faites jusque là. If. Baiiow vint ensuite, puis M. le capitaine Duperrey, qui publia, en 1836, de nouvelles fartes dans lesquelles la déclinaison de l'ai- guille aimantée se trouve employée selon sa véritable destination, qui est de faire connaî- tre la direction du méridien magnétique en chacun des points où l'observation a été faite et, par suite, la figure générale des cour- bes qui ont la propriété d'être d'un pôle à l'autre les méridiens magnétiques de tous les lieux où elles passent. Les variations séculaires, annuelles et diurnes de la déclinaison ont été l'objet d'ob- servations non interrompues depuis 1580. L'extrémité nord de l'aiguille, à Paris, dé- viait à l'est de 11° 30'; en 1663, elle se trouvait dans le méridien magnétique; de- puis lors la déclinaison est devenue occiden- tale; en 181 i, elle avait atteint son maxi- mum, et depuis elle a continué à diminuer. On a reconnu que les variations annuelles de l'aiguille aimantée paraissent se rattacher à la position du soleil à l'époque des équi- noxes et des solstices. Les variations diurnes, découvertes depuis 1822 par Graham, ont été constamment observées. En Europe, l'extrémité boréale de l'aiguille horizontale marche tousles jours de l'est à l'ouest, depuis le lever du soleil jus- que vers une heure après midi, et retourne ensuite vers l'est par un mouvement rétro- grade, de manière à reprendre à très peu près, vers dix heures du soir, la position qu'elle occupait le matin. Pendant ce temps l'aiguille est presque stationnaire et recommence le lendemain ses excursions périodiques. Les oscillations diurnes ont été également étudiées dans les différentes parties du globe, ainsi que les variations irrégulières qui se manifestent lors de l'apparition des aurores boréales ou à l'instant des éruptions volca- niques et des tremblements de terre. L'inclinaison de l'aiguille aimantée est également soumise à des variations conti- nuelles, qui vont en diminuant depuis 1671 jusqu'à cette époque. On les considère comme la conséquence nécessaire d'un changement dans la latitude magnétique provenant des nœuds de l'équateur magnétique modiûés par la forme de la courbe. Quant aux varia- t. x. PIIY 121 lions diurnes, M. Hausteen a reconnu que, pendant l'été, l'inclinaison était d'environ 15' plus forte que pendant l'hiver, et d'en- viron 4 ou 5' avant midi qu'après. L'intensité magnétique du globe en divers points de sa surface a attiré l'attention d'a- bord de Graham, puis d'un grand nombre de physiciens et de voyageurs; mais ce n'est que de 1798 à 1803 que M. de Humboldt a mis en évidence ce fait fondamental découvert par M. de Rossel, que l'intensité magnétique allait en augmentant de l'équateur au pôle. L'intensité magnétique du globe décroît très lentement, à mesure que l'on s'éloigne de la terre, probablement suivant la loi in- verse du carré de la distance, comme les at- tractions magnétiques. Il est à présumer que les astres, la lune, le soleil, sont doués également de la puissance magnétique ; mais, en raison de leur distance, ils ne doivent réagir que faiblement sur nos aiguilles; peut-être ces réactions interviennent-elles dans les variations diurnes. L'intensité magnétique du globe est sou- mise aussi à des variations diurnes et an- nuelles : le minimum a lieu entre dix et onze heures du matin, et le maximum entre qua- tre et cinq heures de l'après-midi; les inten- sités moyennes mensuelles sont elles-mêmes variables ; l'intensité moyenne vers le solstice d'été surpasse de beaucoup l'intensité moyenne des jours semblablement placés au solstice d'été; les variations d'intensité moyenne sont à leur minimum en mai et en juin, et à leur maximum vers les équinoxes. Pour discuter avec facilité les observations magnétiques, non seulement on a tracé des lignes d'égale déclinaison, mais encore des lignes d'égale inclinaison, des lignes d'égale intensité ou isodynamiques et enfin l'équa- teur magnétique formé de tous les points où l'inclinaison est nulle. On doit à M. Duper- rey la détermination pour 1824 de l'équa- teur magnétique dans la presque totalité de son cours. De la Lumière. Pendant les deux siècles qui viennent de s'écouler, les découvertes en optique se sont succédé rapidement ; elles se sont ralenties cependant vers la fin du siècle dernier; puis il y a eu une recrudescence lors de la décou- verte de la polarisation. Ayant déjà traité 16 122 PHY PHY l'article lumière, il ne sera question unique- ment ici que de ses propriétés générales, afin de réunir dans un cadre très restreint les bases de la Physique. La détermination de l'intensité de la Lu- mière a beaucoup occupé les physiciens; néanmoins cette partie de l'optique qu'on désigne sous le nom de Photométrie est en- core la moins avancée. On a bien des pro- cédés pour comparer par approximation les intensités de même couleur, mais ces procé- dés ne sont plus applicables quand les Lu- mières sont de couleur différente. Quand un rayon tombe sur une surface polie, il se réfléchit en faisant un angle de réflexion égal à l'angle d'incidence; le rayon incident et le rayon réfléchi sont situés dans un plan normal à la surface réfléchissante aux points de réflexion. Ce phénomène a été expliqué diversement par Newton et Huy- ghens. La quantité de Lumière réfléchie diminue à mesure que le faisceau incident, ayant toujours la même intensité, s'approche de la normale ; pour une même incidence, des sur- faces de natures différentes réfléchissent des portions très différentes de ce même faisceau. Au moyen de ces principes, on explique sans difficulté tous les phénomènes relatifs à la réflexion de la Lumière sur les surfaces ayant une courbure quelconque. Quand on fait tomber un rayon lumineux, dans une chambre obscure, ce rayon change bientôt de place en raison du mouvement diurne apparent du soleil, inconvénient dans les expériences d'optique. On y obvie au moyen de Ihéliostat à l'aide duquel on fait mouvoir une surface réfléchissante qui suit le mouvement apparent du soleil de manière à obtenir des rayons réfléchis toujours dans la même direction. Tous les fois qu'un rayon de Lumière passe d'un milieu dans un autre, il est dévié de sa direction. On dit alors qu'il est réfracté. La déviation dépend de la densité plus ou moins grande du nouveau milieu dans lequel passe le rayon, de la nature du corps réfringent et du degré d'obliquité d'incidence du rayon. Descartes a découvert la loi de ce phénomène dont voici l'énoncé: Le rayon réfracté, ainsi que le rayon inci- dent, sont dans un plan perpendiculaire à la surface; ie sinus de l'angle d'incidence et le sinus de l'angle de réfraction sont dans un rapport constant pour la même substance réfringente et quelle que soit l'incidence. Ce rapport est l'indice de réfraction que les physiciens ont déterminé avec beaucoup de soin sur un grand nombre de substances solides, liquides ou gazeuses. La Lumière est composée d'un grand nom- bre de radiations jouissant de propriétés distinctes, telles que radiations lumineuses, calorifiques , chimiques , phosphorogéni- ques, etc. On sépare ces radiations en ré- fractant un rayon solaire à travers un prisme recevant l'image sur une feuille de carton blanc, dans une chambre noire. On obtient alors une image allongée du soleil, perpendi- culairement aux arêtes parallèles du prisme, composées des sept couleurs suivantes, ran- gées d'après leur réfrangibilité : rouge, oran- gé, jaune, vert, bleu, indigo, violet, cette dernière étant la plus réfrangible. Cette dé- composition de la Lumière est due à l'inégale réfrangibilité des différents ordres de rayons lumineux. Ces sept couleurs ont été considé- rées par Newton comme simples; mais plu- sieurs physiciens ont prétendu que le nombre des couleurs simples pouvait être réduit; Meyer n'en admet que trois: le rouge, le jaune et le bleu; Young: le rouge, le vert et le violet. Brewster adopte les trois couleurs de Meyer, et pose en principe que le spectre solaire est formé par la superposition de trois spectres, chacun de couleur homogène de même étendue, mais dans lesquels le maxi- mum d'intensité n'est pas placé de la même manière. En reportant sur un même pointles rayons diversement colorés du spectre, on reforme de la lumière blanche. Le spectre solaire, vu avec une lunette, paraît sillonné transversalementpar un grand nombre de raies ou bandes noires très étroi- tes, observées la première fois par Frauen- hoffer. Ces raies sont inégalement réparties dans l'intérieur du spectre, et on n'en compte pas moins de six cents, parmi lesquelles on en distingue sept plus faciles à reconnaître, une dans chaque couleur. Les raies de la lumière directe du so- leil sont les mêmes que celles de la lu- mière des planètes, de la lune , des nuages, de l'atmosphère , tandis que la lumière des étoiles, des flammes, de l'électricité, don- PHY PHY 123 nent des raies disposées d'une autre ma- nière. La décomposition de la lumière , sa ré- flexion et sa réfraction produisent différents phénomènes atmosphériques, parmi lesquels on distingue particulièrement l'arc-en-ciel, les halos et les parhélies. L'arc-en-ciel se produit toutes les fois qu'un spectateur, tournant le dos au soleil, regarde un nuage placé en face de lui, et qui se résout en pluie. Il est dû aux actions combinées de la réfraction, de la décompo- sition et de la réflexion de la lumière dans les gouttes de pluie. Les halos sont des couronnes brillantes et ordinairement colorées qui entourent quelquefois le disque du soleil ou de la lune. L'espace compris entre les bords de l'astre et l'intérieur des cercles lumineux est d'un gris plus intense ou d'un bleu plus foncé que la couleur de l'atmosphère. On attribue ce phénomène à la présence dans l'atmo- sphère d'aiguilles de glace, dans lesquelles la lumière se réfracte. Les parhélies ou faux soleils se montrent quelquefois sur l'horizon pendant les halos à la même hauteur que cet astre; ces images sont toujours unies les unes aux autres par un cercle blanc, pareillement horizontal, dont le pôle est au zénith. Ce cercle suit le mouvement apparent du soleil. Les images de soleil qui paraissent sur le cercle, du même côté que le soleil, présentent les cou- leurs de l'arc-en-ciel, et quelquefois le cercle lui-même est coloré dans la partie qui les avoisine. Les images situées du côté opposé sont toujours incolores ; celles-ci doivent être produites par réflexion , ainsi que le grand cercle, et les autres par réfraction dans les globules vésiculaires qui se trouvent dans l'atmosphère. Toutes les parties du spectre ne jouissent pas des mêmes propriétés colorifîques ; elles \ont en augmentant du violet au rouge. M. Bérard a fixé le maximum dans le rouge, Herschelldansla bande obscure qui le suit. M. Seebeck a observé que la position du iiaximum varie avec la nature du prisme ré- fringent; M. Melloni, enfin, a reconnu que ce maximum est d'autant plus écarté du jaune vers le rouge, que la matière du prisme est plus diathermane, et qu'il existe un spectre colorifique, comme un spectre lumineux. On a constaté également l'existence d'un spectre chimique en faisant réagir les di- verses parties d'un spectre solaire sur une matière impressionnable , telle que le chlo- rure d'argent. On a trouvé que la portion active du spectre s'étend non seulement à travers l'espace occupé par le violet, mais encore, à un degré égal , à pareille distance environ, au-delà du spectre visible. Chaque substance impressionnable agit différem- ment; ainsi ce ne sont pas les mêmes por- tions de spectre qui exercent sur chacune d'elles des actions chimiques. Les sels d'argent soumis à l'influence de la lumière solaire jouissent d'une pro- priété remarquable, qui consiste en ceci: à partir de la limite d'action du spectre ordi- naire qui agit sur ce sel jusqu'au rouge, il existe des rayons chimiques , dont la seule fonction est de continuer une réaction chimi- que commencée. Le pouvoir phosphorogénique des rayons solaires est celui en vertu duquel certains corps deviennent lumineux par insolation. On a reconnu l'existence de spectres phos- phorogéniques analogues aux spectres calo- rifiques. Quand un faisceau de rayons solaires tombe sur une lentille, les rayons diverse- ment colorés, à cause de la différence de ré- frangibilité, convergent vers des points diffé- rents de l'axe, et produisent ainsi un certain nombre de foyers. C'est à cette diffusion de couleur qu'est due l'aberration de réfrangi- bilité, que l'on corrige.au moyen de l'a- chromatisme , découvert par Jean Dollond en 1757. La lentille qu'il construisit et qui était à peu près achromatique, était compo- sée d'une lentille biconvexe en crown-glass, et d'une lentille biconcave en flint-glass. Ce procédé a été depuis perfectionné. Newton est le premier qui ait avancé que les rayons lumineux, après avoir traversé toutes les parties de l'œil , communiquent un ébranlement aux nerfs optiques par l'in- termédiaire de la rétine , d'où résultent les sensations de la lumière. L'explication du phénomène de la vision repose donc sur la connaissance parfaite de la structure de l'œil. La lumière éprouve une telle action en traversant cet organe, qu'elle vient pein- dre les objets extérieurs sur la rétine, sans qu'ils soient environnés d'auréoles de du 124 PHY PHY verses couleurs, ni que la netteté des images soit dépendante de la distance de l'objet. La découverte de la diffraction et de l'in- terférence de la lumière a permis d'expli- quer plusieurs phénomènes optiques, qui n'avaient pu l'être jusque là. Le phéno- mène de diffraction, que nous avons décrit à l'article lumière, a été observé la première fois par Grimaldi en 1665, puis étudié par Young et Frenel. Young l'a expliqué dans le système des ondes , en supposant que les parties latérales de l'écran étaient autant de points lumineux qui réfléchissaient en tous sens la lumière qui tombait sur elles; que parmi tous ces rayons, il y en avait qui in- terféraient et produisaient les franges inté- rieures et extérieures. Voici en quoi con- siste le principe des interférences. Si deux rayons, qui émanent du même corps au même instant, arrivent au même point par des routes différentes, l'un doit renforcer ou détruire, en totalité ou en par- tie, les effets que l'autre produit, suivant que le trajet qu'ils ont parcouru est plus ou moins long ; d'où résultent de l'obscurité, de la lumière ou des couleurs. Fresnel, ayant mesuré très exactement les franges, trouva qu'il y avait une différence dans les longueurs observées et les lon- gueurs déduites de l'explication de Young; il donna une théorie complète des phéno- mènes de diffraction dans le système des ondulations, en partant du principe fonda- mental de Huyiihens, savoir, que si l'on con- sidère une onde lumineuse dans une posi- tion quelconque, l'impulsion lumineuse re- çue en un point situé au-delà peut être considérée comme la somme des mouvements élémentaires communiqués des divers points de cette onde. Les interférences permettent d'expliquer les phénomènes ayant lieu dans l'entrecroi- sement de tous les rayons qui éclairent une région quelconque de l'espace , rayons qui proviennent non seulement de la lumière directe, mais encore de la lumière réfléchie ou réfractée plus ou moins obliquement. Les anneaux colorés produits parles lames minces et par les lames épaisses, expliqués d'abord par Newton dans le système de l'émission, au moyen des accès de facile ré- flexion et de facile réfraction, l'ont été en- suite par Fresnel d'une manière directe dans le système des ondulations, en s'appuyant sur les principes relatifs au sens du mouve- ment dans les ondes réfléchies. Ce phénomène de la double réfraction produit, quand un rayon de lumière, en pénétrant dans un milieu , se partage en deux faisceaux réfractés , a été signalé d'a- bord par Érasme Bartolin , dans le spath d'Islande, puis étudié successivement par Newton , Huyghens , qui en détermina les lois dans la théorie des ondes , Wollaston , Laplace. Newton avait admis qu'un rayon de lumière , après son émergence d'un cris- tal bi-réfringent, possède des propriétés dé- pendantes de l'espace environnant, et qu'il conserve ensuite pendant tout le reste de son trajet. 11 faut rapporter à ces proprié- tés les phénomènes de polarisation décou- verte par Malus en 1810. Cette découverte ouvrit à l'optique une carrière immense par son étendue, par sa richesse, et dont les sciences chimiques et naturelles recevront de grands secours. A cette époque, le système de l'émission était en faveur; aussi le nom de polarisation fut-il adopté pour rappeler que les molécules lu- mineuses possédaient des pôles. Malus ap- pela en conséquence plan de polarisation le plan suivant lequel était réfléchie la lumière, qui se trouve polarisée par réflexion, et qui était censée renfermer les axes des molé- cules lumineuses. Brewster découvrit la polarisation par des réflexions successives sur deux glaces , sous des incidences quelconques ; Malus fit voir qu'un rayon se polarisait par la simple ré- fraction, et que des deux faisceaux ordi- naire et extraordinaire obtenus quand un rayon traverse un cristal bi-réfringent, sont polarisés , le premier dans le plan d'émer- gence , le second dans un plan perpendicu- laire. On doit à M. Brewster la loi simple à l'aide de laquelle on obtient l'anale de polarisation en fonction de l'indice de ré- fraction. Malus avait donné une loi empi- rique de l'intensité du rayon polarisé, que Fresnel, à l'aide de sa théorie, est parvenu à démontrer par le calcul. Fresnel et M. Arago, en cherchant si les rayons polarisés exerçaient les uns sur les autres une action mutueiie, ont été conduits à ce résultat, que deux rayons polarisés à angle droit ne peuvent exercer une influence sensible l'un sur l'autre. PHY PI1Y 125 En étudiant l'action de la lumière pola- risée sur les corps doués de la double ré- fraction, M. Arago fut conduit à une classe de phénomènes des plus remarquables et qui consistent en une série de couleurs sem- blables à celle des anneaux colorés. Les couleurs se manifestent lorsqu'un faisceau de rayons polarisés traverse, suivant des di- rections particulières, des lames plus ou moins minces de substances biréfringentes, l'étude de ces lois a occupé tous les phy- siciens les plus distingués de cette époque, et leurs travaux ont conduit à une série importante de faits qui peuvent être divisés en cinq parties : 1° teinte colorée des lames cristallisées; 2° anneaux colorés des lames cristallisées ; 3° polarisation circulaire ; 4° couleur des corps irrégulièrement agré- gés ; 5° absorption de la lumière polarisée. Toutes ces différentes parties ont été trai- tées à l'article lumière, il est donc inutile d'y revenir. En résumé, l'optique nous pré- sente trois périodes ; la première comprend tout ce qui a été découvert, jusques et y com- pris Descartes qui a jeté les bases de la dioptrique ; la deuxième, depuis la première jusques au commencement de ce siècle; la troisième , tout ce qui a été fait depuis la découverte de la polarisation. Dans cet article, notre but a été de pré- senter un précis très concis des progrès de la Physique depuis les temps les plus reculés jusqu'à notre époque, afin que le lecteur puisse en quelques instants avoir une idée assez nette de l'état actuel de cette science. (Becqderel.) PHYSIS. zool.— Scopoli a signalé sous ce nom, comme un Entozoaire d'un genre iné- dit, un débris de la trachée-artère de quel- que Oiseau. C'est un des nombreux Pseudhel- minthesdontilestquestiondanslesouvrages de zoologie médicinale. Cette erreur a été d'abord signalée par Malacarne, et démon- trée plus tard par Blumenbach. (P. G.) PHÏSKIUM, Lour. (FI. cochinch., I, 814). bot. ph. — Synonyme de Wallisneria, Mich. PHYSOCAJLYCIUM, Vest. (in Flora, 1820, p. 409). bot. PB. — Synonyme de Bryophyllum , Salisb. PHYSOCALYMNA (^ , vessie; x«- iufx^a, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Lythrariées , tribu des Lagers- trœmiées établi par Pohl (riant. BrasU., p. 99). Arbres du Brésil. Voy. lythrariéi:s. *PI1ÏS0CALYX ( Vuffy) , vessie ; xa- lv£, calice), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées , tribu des Gé- rardiées , établi par Pohl ( Plant. Brasil. I , 65, t. 53). Arbrisseaux du Brésil. Voy. scro- FHULARINÉES. PHYSOCARPIDIUM, Reichenb. (Consp. 192). bot. ph. — Synonyme de Physocar- pum, DC. PHYSOCARPUM, DC. (Prodr. I). bot. ph. — Voy. thalictrum, Tournef. PHYSOCARPUS, Cambell. (in Annal, se. nat., I, 229). bot. ph. — Voy. spirjïa, Linn. PHYSOCLiENA , G. Don. ( Syst., IV, 470 ). bot. ph. — Syn. de Hyoscyamus , Tournef. *PHYSOCGELUS ( yvsaoi , enfler ; xov- >ov, creux), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , famille des Sté- nélytres, tribu des Hélopiens, formé par De- jean (Catalogue, 3e édit., p. 233), avec une espèce des États-Unis à laquelle il donne le nom de P. inflatus. (C.) *PHYSOCORYNA(, enfler; xo- pvvvj , massue), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Cassidaires hispites , formé par nous et adopté par Dejean (Catal., 3e édit., p. 389), qui en mentionne trois espèces: les P. costata, scabra et clavicornis . Les deux premières sont originaires du Brésil , et la troisième se trouve à Cayenne. Leurs étuis sont dilatés et tronqués à l'extrémité, et les antennes courtes, avec la massue un peu aplatie. (C) PHYSODACTYLA (, j'enfle ; o:, cuisse), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptè- res hétéroptères, tribu des Lygéens, établi PII Y PHY 127 par M. Burmeister (Enlomol., II). L'espèce type et unique, Phys. grossipcs Fabr., habite Java. ♦PIIVSOMERUS (cpvjao, s'enfler ; f*yjpo5, cuisse). Ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères , de la famille des Cur- culionides gonttocères, et de la division des Apostasimérides baridides, créé par nous et adopte Schœnherr (Gênera et sp. Curculion. sy»., t. VIII, p. 2GS), avec une espèce de Cayenne, le -P. calandroides Ch. Sch. Cet Insecte est entièrement noir, a la forme d'un Sphcnophorus, et se rapproche des Ba- ridius , mais il se distingue des uns et des autres par ses cuisses très renflées. (C.) *PHYSO\OTA (9 uaau , enfler ; vwto; , dos). Ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Cassidaires, établi par nous et adopté par Dejean (Catalogue, t. III, p. 398), qui y rapporte les cinq espèces suivantes : P. alu- tacea Kl., candida, fuscala, 4-Uneata et w- grata Dej.; la première est du Mexique, la cinquième du Tucuman, et les trois autres proviennent du Brésil. (C.) *PHYS0NYCI1IS OpUTac'w, s'enfler; ovu?, ongle). Ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Cycliques, et de la tribu des Alticites, formé par Dejean (Cata- logue, 3e édit., p. 408), avec une espèce du Sennaar, rapportée par M. Cailliaud de Nan- tes, et que Dejean nomme P. africana. (C.) PHYSOOIX. échin. — Genre proposé par Rafinesque pour des animaux à corps enflé, arrondi, couvert de tubercules prenants, avec la bouche et l'anus opposés et termi- naux. Ces animaux, que l'auteur avait trou- vés sur les côtes de Sicile, et dont il fait une classe à part, les Proctolia, ne sont peut-être pas autre chose que des Holothuries. (Duj.) * PHYSOPALPA (>vaâw, s'enfler; pal- pum, palpe), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques et tribu des Galérucites, formé par Dejean (Catal. , 3e édit. p. 399), et qui ne se compose encore que d'une espèce, la P. nysa Buquet; elle provient de l'île de Java. (0.) PHYSOPHORA et PHYSSOPHORA (, je suce), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , famille des Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Hétéromyzides, établi par Fallen. M. Macquart, qui adopte ce genre (Diplex res , Suites à Duffon , édition Roret, t. II, p. 615), le caractérise ainsi : Ouverture buc- cale petite. Face descendant beaucoup plus bas que les yeux, munie de soies, ainsi que le front. Antennes avancées. Style nu ou pu- bescent. Abdomen allongé , de six segments distincts. Ailes à nervure médiastine courte, double à la base, simple à l'extrémité; pre- mière transversale rapprochée de la base; deuxième ordinairement nulle ou ne dépas- sant pas la première; costale ne s'étendant que jusqu'à la sous-marginale. On connaît vingt-deux espèces de ce genre (Macquart, loco citato) qu'on trouve dans les herbes, en France et en Allemagne, dès le mois d'avril. Nous citerons principalement les Phyl. clegans, flavipes, obscurella, albi- penniSy (lavilabris , varipes , minima, etc. (L.) *PHYTOIV (cpuTo'v , plante), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères subpenlamères , tétramères de Latreille, de la famille des Longieorncs ei de la tribu des Cérambycins, proposé par Newman ( the Entomologisl's , t. I , p. 19). Le type, le p. limum de Fau- teur , est originaire de la Floride orien- tale. (G.) PIIYTOAOMIS (cpuT.v, plante; vo- fioî, pâture), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Molytides, créé par Schœnherr (Disposilio melhodica, p. 1 75 ; Gênera et sp. Curculion. syn., t. II, p. 311 , — t. V, 2, p. 3il ), et composé d'une centaine d'espèces, qui, pour le plus grand nombre, appartiennent à l'Eu- rope, quelques unes à l'Asie (Sibérie), à l'A- frique (la Barbarie) et à l'Amérique. Les plus connues sont les suivantes : P. rumicis Lin. , mclanoccphalus, plantaginis Deg. , contami- nains, Viennensis, oxalis, fasciculalus Hst. , Pollux, arundiniSy armillalus, murinus, jjo- lygoni , mêles , vigrirostris , punctatus , ve- nustusF., philanthus , répandus , acclosœ , paslinacœ, melarhynchus 01., suspiciosus , palumbarius Gr., pedeslris, elongatus, viciœ Ghl., etc. Les deux plus élégantes sont les Ph. nigropunclalus et rubrovittatus Gory. Elles se trouvent à Madagascar. Ces Insectes vivent souvent réunis sur des plantes particulières à chaque espèce; ils sont de taille variée, et leur corps, ordi- nairement de couleur grise ou brune , est couvert de petits points plus foncés. (C.) PHYTOPHAGES. Phytophaga («pvro'y, plante; epa'yo;, mangeur), ins. — Nom proposé par Duméril , et adopté par Th. Lacordaire (Mémoires delà Société royale de Liège, 1845; Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phrjtophages) pour une fa- mille de Coléoptères, qui ont été compris par Latreille dans ses Eupodes et ses Cycliques. Dans le volume Ier de M. Lacordaire, tra- vail fort important, et qui n'a pas moins de 740 pages , ont été décrites les espèces ren- trant dans les quatre tribus suivantes : Sa- grides, Donacides, Criocérides, Mégalopidesf et le volume suivant, qui va bientôt paraître, comprendra environ 800 espèces de Cly- thraires. On estime à 6,000 au moins le nombre des espèces de nos collections qui se rapportent à cette famille. (C.) *PHYTOPHILUS (yvTov, plante; tpàé*, aimer), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res tétramères, de la famille des Curculio- nides gonatocères et de la division des Éri- rhinides, établi par Schœnherr {Gênera et species Curculionidum, synonymia, t. III, p. 281 ; t. VII, 2, p. 161) sur les deux espè- ces suivantes : P. crwci/erwsEsch., et Schœn- herri Drege. La première est originaire des îles Philippines, et la seconde de Cafrerie. (C.) *PHYTOPniLUS (, broyer), ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères tétramères , de la famille des Curcu- 13G PIA PIA lionides gonatocères et de la division des Érirhinides, proposé par Dejean (Catalogue, 3e édit. , p. 301 ) et adopté par Schœnherr ( Gênera et sp. Curculion. syn., t. VII , 2 , p. 181 ). L'espèce type, P. unicolor Buqt. , est originaire de Cayenne; le même auteur en cite une seconde espèce, qu'il nomme P. pallidus. (C.) PHYTOXYS, Molin. {Chili, 309). bot. ph. — Syn. de Sphacele, Bentta. PHYTOZOAÏRES. Phytozoa (, je comprime; p'v, nez), ins. — Genre de l'ordre des Coléop- tères télrameres, de la famille des Curculio- nides gonatocères et de la division des Eri- rhinides, créé par Schœnherr (Gênera et species CurcuUonidum, synonymia, t. III, p. 171 ; VU, 2, p. 352), et qui a pour type le Momonus scuteîlaris Say, espèce originaire des États-Unis. L'auteur y place une seconde espèce, le P. myops Chevt. Elle provient du Brésil. (C.) PIAZORUS. ins.— Voy. piazcrds. (C.) PIAZLRLS (-:aÇw, je comprime; ovpa', queue), «s. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res tétramères, de la famille des Curculio- nides gonatocères et de la division des Apos- tasimërides cryptorhynchides, établi par Schœnherr {Dispositio melhodica, p. 303; Gênera et species CurcuUonidum synonymia, t. IV, p. 651 ; VIII, 2, p. 110), et qui se compose de trente à quarante espèces de l'Amérique équinoxiale. Parmi celles-ci sont les suivantes: P. phlesus , pleur onectes, cerastiiF.,caprimulgusO\.,versicolor, mitis, ostracion , ciliatus et stipitosus Germar. Ses caractères principaux sont : Yeux grands, occupant presque entièrement la tête, à peu près réunis sur le front; abdomen renflé à la base, et non émoussé à l'extrémité. (C.) PIBOU, PIBOLSE et PIBOULADE. bot. rn. — Noms vulgaires du Peuplier noir dans les contrées méridionales de la France. PIC. Picus. ois. — Si nous adoptions la nomenclature de quelques unes des mé- thodes contemporaines, nous ne devrions comprendre sous le nom de Pic qu'un genre borné aux Épeiches d'Europe et aux quelques espèces étrangères qui ont avec elles des affinités. Mais à l'exemple de G. Cuvier, de Vieillot, de M. Temminck, etc., nous conserverons cette dénomination géné- rique à toutes les espèces qui présentent pour caractères : Un bec aussi long ou plus long que la tête, solide, droit ou légèrement fléchi, conique, comprimé en coin à son extrémité ou aigu , à arête ou effacée ou saillante; des narines situées à la hase du bec, ovales, percées dans une membrane t. x. revêtue par les plumes raides et étroites du front ; une langue grêle, charnue, fort lon- gue, pouvant être projetée hors du bec; des tarses forts, courts, scutellés, emplumés un peu au-dessous des genoux; quatre doigts, doux en avant et deux en arrière , ou trois seulement, un de ceux de derrière man- quant : le doigt externe, qui se porte en ar- rière , le plus long de tous ; des ongles re- courbés, comprimés, aigus ; une queue com- posée de dix ou douze pennes, à tiges raides et élastiques , légèrement recourbées vers leur extrémité , qui est garnie de barbes usées courtes et raides. Une particularité des plus remarquables chez les Pics, est celle qui a rapport à l'or- ganisation de la langue. Portée par un os hyoïde dont les cornes, excessivement lon- gues , remontent, cachées seulement par la peau, au-dessus de la tête , pour aller se terminer dans l'une des narines , à la base du bec; servie, en outre, par des muscles roulés comme des rubans autour de la tra- chée , la langue, chez ces Oiseaux , peut , à la faveur de cette organisation et à la vo- lonté de l'animal , être projetée au dehors et atteindre un corps placé à une distance du bec de plus de 5 centimètres, et peut égale- ment être ramenée entre les mandibules, qui la cachent alors entièrement. Dans le mouvement d'extension, l'extrémité des cor- nes de l'os hyoïde abandonne le front et se porte vers l'occiput; et dans celui de rétrac- tion , elle se reporte vers le front. La langue subit alors un reploiement sur elle-même, et se loge, en grande partie, dans le fond du gosier. En outre, deux glandes volumineuses, placées sur les parties latérales et inférieures de la tête, viennent, par un canal qui longe la 'ace interne de la branche des os maxil- laires inférieurs, s'ouvrir à l'angle de réu- nion que forment ces os. Ces glandes sont destinées à sécréter une humeur visqueuse qui, versée à l'intérieur du bec, sert à hu- mecter constamment la langue. L'on a pensé que cette sécrétion, assez consistante par sa nature, était une sorte de glu propre à re- tenir sur l'organe qu'elle recouvre, les Insec- tes ou les larves. 11 est probable que tel est en partie l'usage de cette viscosité; mais il nous semble aussi qu'elle doit servir à con- server la langue dans un état de souplesse 18 138 PIC PIC propre à favoriser en elle l'action du toucher ; car, ainsi que nous l'avons dit à l'article oiseaux, la langue, chez les Pics, nous paraît être moins un organe de goût et de préhen- sion que de toucher. Quelque opinion que l'on adopte , il sera toujours Yrai de dire que dans nul autre Oiseau les glandes en question n'offrent un développement pareil : les Tcrcols seulement peuvent , sous ce rap- port, leur être comparés. Chez les jeunes en- core au nid , ces glandes sont si volumi- neuses, et proéminent tellement, sous forme d'arr poule ovoïde, de chaque côté des com- missures du bec, que la physionomie de ces Oiseaux en est totalement changée. Les Pics sont, de tous les Oiseaux de l'or- dre auxquels ils appartiennent, ceux qui jouissent au plus haut degré de la faculté de grimper. Ils peuvent parcourir en tous sens un tronc d'arbre avec la même facilité. Quelquefois on les voit se dirigeant du haut en bas, tantôt horizontalement, et plus sou- vent de bas en haut; mais ils ne grimpent pas, comme nous avons vu que le font les Perroquets, en posant un pied après l'autre, et en s'aidant de leur bec; c'est en s'accro- chant aux aspérités que présente l'écorce des arbres, et au moyen de petits sauts brusques et saccadés , qu'ils parcourent les grands troncs. Leur queue leur sert à cet effet : elle est, avons-nous dit, formée -de pennes rési- stantes et légèrement recourbées; or, dans l'action de grimper, ces pennes s'appliquent par leur extrémité contre le tronc de l'arbre que l'oiseau parcourt , s'y arc-boutent , et soutiennent, en partie, le poids du corps dans les mouvements d'ascension. Quelques auteurs ont attribué la courbure qu'offre la queue des Pics, et l'espèce d'u- sure qui a lieu à l'extrémité des rectrices , au frottement continuel que cette queue exerce sur les troncs d'arbres ; mais il n'en est rien : les pennes caudales, en naissant, Dffrent la disposition qu'elles conserveront durant toute la vie de l'individu; leur ex- trémité, terminée en pointe, est garnie de barbes qui diminuent insensiblement, et la jjurbare dont nous avons parlé s'y mani- feste déjà. Si l'Oiseau, pris à un âge fort peu avancé , et seulement quelques jours après son éclosion , ne nous rendait témoin de ce fait, et ne venait en preuve contre cette opinion qui veut que l'état de la queue de l'Oiseau adulte soit le résultat du frottement qu'elle exerce continuellement, le simple raisonnement suffirait pour faire rejeter celte opinion. En effet, s'il était vrai que le frottement fût pour quelque chose dans la disposition des rectrices, il s'ensuivrait que leur usure et surtout leur courbure devrait être plus sensible quelques jours avant qu'a- près la mue. Or, c'est ce qui n'est pas : la plume qui tombe diffère si peu de celle qui la remplace , qu'il serait bien difficile de distinguer l'une de l'autre , si ce n'était l'intensité de couleur que l'on observe sur celle de remplacement. Nous insistons sur ce fait, parce que des auteurs justement re- commandâmes en ont faussement attribué la cause à l'usage que font de leur queue les Oiseaux dont il est question. Tous les Pics ne sont pas grimpeurs au même degré. Si la plupart se tiennent pres- que toujours, même en dormant, accrochés le long des branches verticales, il en est, comme le Picus dominicanus, qui, sans per- dre la faculté de grimper, se posent cepen- dant très fréquemment sur les branches ho- rizontales; d'autres, tels que les P. auratus et olivaceus , sont plutôt des Oiseaux per- cheurs que grimpeurs ; on peut même dire qu'ils n'ont plus de ceux-ci que les carac- tères ; car s'ils s'accrochent au tronc des ar- bres, ce qu'ils peuvent encore faire, il sem- blerait qu'il leur est interdit de les par- courir en grimpant. Les espèces que nous venons de citer ont, d'ailleurs, d'autres habitudes qui les distin- guent de leurs congénères. Ainsi, tandis que ceux-ci ont , en général , des mœurs solitai- res, les P. dominicanus et auratus sont plus sociables, et vivent assez souvent en petites familles. Ils ne fréquentent pas, comme les autres Pics , les grandes forêts ou les arbres de haute taille qui sont à la lisière des bois ; mais ils vivent dans les champs découverts, et sont très souvent à terre ou contre les rochers. Tous , du reste , ont un naturel j craintif et farouche. Les Pics n'ont pas un vol régulier; ce n'est que par bonds et par élans qu'ils exé- cutent ce mode de locomotion. Ils s'élèvent par quelques battements d'ailes, plongent en serrant contre le corps leurs organes de vol; s'élèvent encore, puis replongent de nouveau de manière à tracer en l'air de§ PIC PIC 139 arcs ondulés. Mais, malgré cette façon de voler, qui paraît se faire péniblement, les Pics franchissent d'assez grands intervalles, pour passer d'une forêt à l'autre. Lorqu'à l'automne ils émigrent, ils fournissent éga- lement d'assez longues traites. La plupart des Pics sont en quelque sorte muets, mais beaucoup d'entre eux poussent des cris aigres et durs. C'est ordinairement après un vol un peu soutenu et au moment où ils se posent sur un arbre qu'ils les font entendre, ou bien à l'époque des amours, lorsque le mâle et la femelle se recherchent. Cependant, à ce moment, les Pics ont un autre moyen de s'appeler, et ce moyen con- siste à frapper à coups redoublés avec leur bec contre le tronc sonore d'un arbre mort. Ces coups qui retentissent au loin ne man- quent jamais, surtout à l'époque dont nous venons de parler, d'attirer les individus qui sont dans le voisinage. Les cris du P. caro- Unus ressemblent à l'aboiement d'un petit Chien; ceux de nos Pics sont de plusieurs sortes. Ainsi le P. viridis en fait entendre, en volant, qui peuvent se rendre par le mot tiacacan ou piacatan plusieurs fois répété. D'autres fois il semble exprimer distincte- ment les syllabes plieu, plieu, d'où lui est venu le nom de Pleu-Pleu et Plui-Plui qu'il porte dans quelques départements. On a prétendu que ces cris, poussés d'une manière plaintive et traînante, annoncent la pluie; ce qui, dans certaines localités, a fait appeler ce Pic Oiseau pluvial , et , en Bourgogne , Procureur de meunier. Enfin, d'autres fois, et cela surtout au moment des pontes, il répète jusqu'à trente ou quarante fois de suite le cri tiô, tiô, tiô. Le régime des Pics consiste en Insectes, soit à l'état parfait, soit à l'état de larve. Quelques uns, comme le Pic noir et le Pic dominicain, s'attaquent surtout aux Diptè- res ; ils font une grande destruction de Guê- pes et d'Abeilles. Le dernier tire aussi ses aliments du règne végétal ; car il mange des oranges douces, des raisins et d'autres fruits sucrés. C'est sur les arbres que les Oiseaux dont nous parlons exercent le plus ordinai- rement leur industrie ; cependant il n'est pas rare de voir la plupart d'entre eux descendre à terre pour y chercher les Fourmis et leurs œufs; il en est même, comme nous l'avons déjà dit, qui ne vivent qu'à terre , qui font sur le sol ce que les autres font sur les ar- bres, et qui cherchent sous le gazon le Ver ou l'Insecte qui s'y est réfugié. C'est au-dessous des portions d'écorce soulevées ou dans les trous pratiqués à la partie ligneuse du bois que les Pics cherchent leur nourriture. Pour ce faire, ils se cram- ponnent contre le tronc d'un arbre, font de leur queue un point d'appui, comme nous l'avons dit, et, dans cet état, ils visitent à la faveur de leur langue toutes les anfractuo- sités , tous les accidents , tous les trous qui sont à leur portée. S'ils aperçoivent un In- secte ou une larve qu'ils ne puissent saisir ou ramener au moyen de leur langue, alors ils font usage de leur bec. Au moyen de ce coin dont la nature les a pourvus, ils frap- pent à coups redoublés la portion d'écorce qui recèle l'Insecte, l'entament et finissent par s'emparer de celui-ci; d'autres fois ils sondent à coups de bec le tronc d'un arbre pour voir s'il n'existe pas quelque creux qui puisse leur cacher des moyens de subsistance. Les points sonores leur indiquant un de ces creux, ils en cherchent l'ouverture extérieure, y dardent leur langue, explorent la cavité au moyen de cet organe, et, s'il est un coin qu'ils n'aient pu atteindre, leur bec alors fonctionne, et bientôt la brèche faite à l'é- corce est assez grande pour que rien ne puisse échapper à l'exploration de cette langue ad- mirablement organisée pour cette fin. Une singulière habitude qu'ont les Pics, c'est , après avoir donné quelques coups de bec, d'aller vitement explorer le côté opposé du trou qu'ils ont ainsi sondé. Ils agissent de la sorte, non pas, comme on le croit dans le vulgaire, pour voir s'ils ont percé l'arbre qu'ils viennent de frapper, mais pour saisir les Insectes qu'ils ont pu mettre en mouve- ment. On ne connaît que quelques espèces de Pics , telles que les P. auralus , oliva- ceuSy etc., qui nichent au fond des trous profonds qu'elles creusent dans les murs abandonnés, ou sur les bords escarpés des ruisseaux; toutes les autres font leur nid dans des cavités pratiquées au sein des vieux- troncs d'arbres. Mais tandis que les unes se contentent des trous naturels qu'elles ren- contrent, les autres préfèrent se creuser elles-mêmes leur nid. A cet effet , elles choi- sissent un arbre dont le bois ne soit pas 140 PIC trop dur, elles en sondent le tronc en don- nant par-ci par-là quelques coups de bec; et lorsque le son qui résulte de ce choc leur indique un point altéré, elles attaquent vi- goureusement Técorce , y font une brèche circulaire, et poursuivent leur travail jus- qu'à ce que la partie vive du bois étant en- levée, elles rencontrent le centre vicié. 11 ar- rive quelquefois que la carie de l'arbre n'est pas assez étendue ou n'est pas assez avancée pour qu'elles puissent y pratiquer une exca- vation convenable ; dans ce cas , elles re- commencent la même opération sur un au- tre point ou sur un autre arbre voisin. Le mâle et la femelle travaillent alternative- ment. Le trou qu'ils creusent de la sorte est quelquefois si profond qu'on ne peut en atteindre l'extrémité , et son ouverture extérieure , quoique toujours proportionnée à la taille de l'oiseau , est si étroite que la lumière ne peut l'éclairer «dans toute son étendue. Un fait digne de remarque , c'est que lorsque le nid est creusé dans une bran- che horizontale , ou plus ou moins oblique, ce qui se voit assez souvent, l'ouverture est presque toujours pratiquée de manière à regarder le sol , ce qui en rend l'abord difficile aux petits Mammifères, surtout aux Rongeurs. Il semble qu'il y ait ici un ins- tinct de prévoyance de la part des parents ; on dirait qu'ils comprennent qu'en prati- quant dans une pareille position l'unique ouverture qui donne accès à leur nid, leurs petits seront moins exposés à devenir la proie de leurs ennemis naturels. C'est au fond de ce nid , ou plutôt de ce long boyau , et or- dinairement sur un peu de poussière de bois vermoulu, que sont déposés les œufs, dont le nombre varie selon les espèces, mais dont la couleur est invariablement , chez toutes , d'un blanc pur et plus ou moins lustré. Pendant le temps des couvées, le mâle chez les Pics abandonne rarement la femelle; ordinairement le trou qui a reçu les œufs leur sert de gîte pendant la nuit. Les petits ont un développement assez lent ; aussi restent-ils assez longtemps dans le nid avant de pouvoir se suffire à eux-mêmes. L'habitude qu'ont les Pics de frapper les arbres avec leur bec, de les percer, soit pour trouver sous l'écorce les Insectes qui s'y ca- chent , soit pour y nicher, a fait considérer ces Oiseaux comme excessivement nuisibles PIC aux forêts et même aux vergers ; car assez souvent ils font élection d'un arbre fruitier, à cette fin d'y creuser un nid. Parmi les espèces d'Europe , le Pic noir surtout occa- sionne, a-t-on dit, de grands dégâts; aussi est-il fort redouté, et, par cette raison, fort pourchassé. Cependant les Pics ont leur utilité dans l'économie de la nature. Au lieu d'être nuisibles , comme on le prétend, ils rendent, au contraire, de très grands services , en débarrassant les arbres d'une foule d'Insectes et de larves qui les rongent et quelquefois les font périr. D'ailleurs, très rarement ils attaquent avec leur bec un arbre sain ; on ne les voit exercer leur in- dustrie que sur ceux dont le tronc taré et vermoulu peut servir de refuge à une proie. Ce ne sont donc point des oiseaux malfai- sants; nous les considérons, au contraire , comme très utiles, et nous n'hésitons pas à les ranger parmi les animaux dont il fau- drait favoriser la propagation. Les services que les Pics nous rendent d'une manière indirecte en faisant la chasse aux Insectes dévastateurs de nos bois sont, du reste , tout ce que nous pouvons espérer de ces Oiseaux. Ils ne sont d'aucune utilité sous le rapport de l'économie domestique ; l'homme n'en retire rien comme aliment , car leur chair est coriace , et emporte avec elle une odeur repoussante. Au rapport de G mel in ( Voyage en Sibérie), les Tunguses de la Nijaia-Tunguska attribuent à celle du Pic cendré des vertus merveilleuses ; ils le font rôtir, le pilent, y mêlent de la graisse, quelle qu'elle soit, excepté celle d'Ours, et enduisent avec ce mélange les flèches dont ils font usage à la chasse. Un animal frappé d'une de ces flèches tombe, disent-ils, toujours sous le coup. Les Pics sont répartis sur toute la surface du globe et y sont en nombre considérable. Le nouveau continent est relativement le plus riche en espèces. L'Europe en possède huit ; sept d'entre eux , y compris ceux dont l'apparition est accidentelle , vivent en France. Presque tous les ornithologistes ont rangé les Pics dans un genre unique, et n'ont admis dans ce genre que deux sections : une pour les espèces à quatre doigts , et une autre pour cellesà troisdoigts. Wagler,dans la Monogra- phie qu'il a donnée de ces Oiseaux {Svsiema PIC PIC 141 Âvium) , tout en adoptant cette distinction, a, de plus, proposé dans chacune de ces di- visions un certain nombre de groupes fondés sur la forme du bec. Cependant il avoue, tout en reconnaissant des différences, qu'il lui paraît douteux si tels Pics, dont il forme une section, méritent réellement d'être dis- tingués. Ainsi , il se demande si les espèces qui, pour lui, ont un bec ambigu, et parmi lesquelles sont nos Pics verts, ne pourraient pas être placées avec celles qu'il groupe sous la rubrique de : « Bec droit comprimé , en forme de coin, vers le bout, » tout aussi bien qu'avec celles à bec fléchi et terminé en pointe. M. Lesson [Traité d'Ornithologie), arrêté par les mêmes difficultés, a dû re- noncer à établir des démarcations entre les diverses espèces de Pics. Il n'a admis que des Picoïdes, c'est-à-dire des Pics à trois doigts, et des Pics proprement dits, qu'il s'est borné à grouper géographiquement. Cependant des classifications plus compli- quées se sont produites, et quelques au- teurs n'ont pas hésité à introduire de nom- breux démembrements dans le genre Pic. G.-R. Gray est, de tous, celui qui a pro- posé les plus grands changements ; il n'a plus considéré les Pics comme formant une famille unique , ce que beaucoup d'ornitho- logistes ont fait , mais comme pouvant com- poser quatre sous-familles: celle des Pi- cinœ, qui comprend les espèces qui ont de l'analogie avec nos Épeiches ; celle des Dryocopinœ, fondée sur le genre Dryoco- pus, dont le Pic noir est le type; celle des Celinœ, pour les espèces analogues à nos Pics verts; et celle des Colaptinœ, pour les Pics à bec fléchi et arrondi. Vingt-deux genres sont distribués dans ces quatre sous- familles. Nous nous bornerons à les nom- mer, en citant les espèces sur lesquelles ils sont fondés ; mais, à l'exemple de Vieillot, de S. Cuvier, de Wagler, de 11. Temminck, etc., nous reconnaîtrons seulement des Pics à trois doigts et des Pics à quatre doigts, pour lesquels nous établirons deux sections , en ayant égard à la forme du bec. I. —PICS A TROIS DOIGTS. (Genres : Picoides , Lacép.; Tridaclylia , Steph.; Dendrocopus, Kock ; Aplerurus,S\v.) Le type de cette division se rencontre en Europe : c'est le Pic tiudactyle ou Picoïde, P. tridaclylus Linn. Front varié de noir et de blanc ; sommet de la tôle d'un jaune d'or; occiput, joues et moustaches d'un noir lus- tré; un trait derrière les yeux , le devant du cou et la poitrine d'un blanc pur; haut du dos, flancs et abdomen rayés de noir et de blanc. Ce Pic habite les vastes forêts ou monta- gnes du nord de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique ; il esttrès abondant en Sibérie; on le trouve assez communément sur les Alpes suisses; il visite accidentellement la France et l'Allemagne Nous citerons, en espèces étrangères : ïe Pic a tieds velus, P. hirsutus Vieill. (Buff., pi. enl. 5r>9). Dessus de la tête d'un beau jaune doré bordé de noir; quatre bandes de chaque côté de la tête , deux blanches et deux noires; tout le dessus du corps noir; des taches de cette couleur sur la poitrine ; flancs également rayés de noir. — Habite la baie d'Hudson et Cayenne. M. Horsfield a décrit, dans les Transactions de la Société linnéenne de Londres, sous le nom de P. Tiga, une troisième espèce de Pic tri- dactyle, qui se distingue de ses congénères par les attributs suivants : Front, tout le dessus de la tête et croupion d'un jaune safran; dos et ailes jaune -verdâtre; dessous du corps d'un blanc roussâtre avec des ban- des noires. — Habite Sumatra et Java. Kaup a fait de cette espèce le type de son genre Tiga. M. Swainson l'a également sé- parée génériquement sous le nom de Chryso- notus. II.— PICS A QUATRE DOIGTS. 4° Espèces à bec droit, en forme de coin et à arêtes saillantes (Genre : Picus, Auct.). Le Pic noir, P. marlius Linn. (Buff., pi. enl. 596). Tout le plumage d'un noir pro- fond, à l'exception de la tête qui est d'un rouge vif en dessus. La femelle n'a qu'un petit espace de cette couleur sur l'occiput. Ce Pic, dont Boié a fait le type de son genre Dryocopus, nom que Swainson a changé en celui de Dryolomus, est abondant dans le nord de l'Europe jusqu'en Sibérie. On le trouve aussi dans les grandes forêts de l'Al- lemagne et de la France. Les espèces étrangères qui ont de l'affinité avec le Pic noir sont : Le Pic a bec d'ivoire, 142 PIC .P.principalis Lin. (Buff.,pJ. enl. 690), d'un noir bleu lustré, avec une longuehuppe rouge et une large bande blanche qui passe sur les côtés du cou et s'étend sur les épaules. — Habite la Caroline du Sud. Typedu genre Campephilus de G. -R.Gray. Le Pic a camail rouge, P. erythrocephalus Gmel. (Buff., pi. enl. 117). Tête et cou rou- ges ; une bande noire sur la poitrine ; ventre et miroir sur l'aile blancs. — Habite les États- Unis. Type du genre Melanerpes de Swainson. Le Pic dominicain, P. dominicanus Vieill. (Spix. Oiseaux du Brésil, pi. 50). Dessus du fiorps noir; un trait de cette couleur derrière J'œil; tête, cou et dessous du corps blancs. —Habite le Brésil et le Paraguay. Type du genre Leuconerpes de Swainson. Le Pic trapu, P. concrelus Reinw. (Tem., pi. col. 90). Tête et huppe rouges chez le mâle ; ailes et dos variés de noir et de blanc ; gorge, cou et parties inférieures brun de suie. — Habite les îles de Sumatra et de Java. Type du genre Hemicercus de Swainson. Le Pic meunier, P. pulverulentus Temm. (pi. col. 3S9). Moustaches rouges; gorge et devant du cou d'un roux blanc ; le reste du plumage d'un gris cendré. — Habite Su- matra. Type du genre Hemilophus de Swainson. Le Pic de Cayenne, P. Cayennensis Gmel. (BufT., pi. enl. 613). Huppe et moustaches rouges; joues blanches ; gorge noire et blan- che ; dessous du corps roux, avec des taches noires.— Habite la Guiane. Type du genre Chrysoptilus de Swainson ; Gccinus de Boié. Nous citerons encore : Le Pic onentou , P. lineatus et erythrops Gmel. (Buff., pi. enl, 717 ) , de la Guiane. — Le Pic a cou rouge, P. rubricollis Gmel. (Buff.,pî. enl. 612), de Cayenne. — Le Pic robuste, P. robustus Spix [Oiseaux du Brésil, pi. 44), du Brésil. — Le Pica huppe rouge, P. pileatus Linn. (Buff., pi. enl. 718), de la Caroline du Sud. — Le Pic a casque, P. galeatus Natt. (Temm., pi. col. 171). — Le Pic a bec blanc, P. albirostris Spix (Oiseaux du Brésil, pi. 32). — Le Pic Chilien, P. Chilensis Garnot (Zoologie de la Coquille, 45). — Le Pic de Boié, P. Boiei Wagl., de Java. — Le Pic de Horsfield, P. Horsfieldii Wagl., de Java.— Le Pic a ven- tre blanc, P. leucogasler Reinw. — Le Pic a PIC bec court, p. brachyrhynchus Swains.,dont Swainson a fait son genre Dendromus, nom auquel M. G.-R. Gray substitue celui de Campethera. — Le Pic rubigineux, p. rubigi- nosus Swains., type du genre Chloronopus de Swainson, etc. Le Pic épeicbe, P. major (Buff., pi. enl. 196), représenté dans l'atlas de ce Diction- naire, Oiseaux, pi. 5. Frontgris sale; sommet de la tête noir; occiput rouge ; joues blanches ; moustaches et dos noirs; ailes variées de noir et de blanc; thorax et ventre gris ; région anale d'un rouge cramoisi. La femelle n'a point de rouge à l'occiput. Cette espèce, que l'on trouve dans toute l'Europe, est le type du genre Dryobates de Boié et Dendrocopus de Kock. Le Pic moyen épeiche, P. médius Linn. (Buff., pi. enl. 611). Frontgris ; sommet de la tête rouge ; joues, cou et poitrine blanchâ- tres; une bande sur les côtés du cou, dos et ailes d'un noir profond; flancs roses, cou- verts de taches longitudinales brunes; abdo- men et couvertures inférieures de la queue cramoisis. — Habite le midi de l'Europe. Le Pic épeichette, P. m'mor Linn. (Buff., pi. enl. 598). C'est le plus petit des Pics eu- ropéens. Sa taille est à peu près celle du Moineau domestique. Front, région des yeux, côtés du cou et parties inférieures d'un blanc terne; sommet de la tête rouge; occiput, nuque, haut du dos et moustaches noirs; le reste du plumage varié de noir et de blanc. — Habite en grand nombre la Russie, la La- ponie, la Sibérie; moins abondant dans le midi de l'Europe. Le Pic leuconote , p. leuconolus Bechst. (Naum., pi. 125). Sur le front une bande d'un blanc jaunâtre; sommet de la tête et occiput d'un rouge vif; joues, côtés et de- vant du cou, poitrine, milieu du ventre, dos et croupion d'un blanc pur; une bande dé- liée, noire, sur les côtés du cou ; flancs ro- ses , avec des taches longitudinales noires ; abdomen et couvertures inférieures de la queue cramoisis. Cette espèce, dont Kaup a fait le type de son genre Dendrodromas , se trouve en Si- lésie, en Courlande et en Livonie. D'après les indications de Latham, il fau- drait encore placer parmi les Pics européens le Pic chevelu, P. villosus Lath. (Buff., pi. enl., 751), espèce dont le sommet de la tête PIC PIC 143 est noir, l'occiput rouge; les moustaches , la nuque et le haut du dos noirs; les côtés «lu cou et toutes les parties inférieures d'un blanc sale. Deux individus de cette espèce, qui habite l'Amérique du Nord, auraient été tués, se- lon Latham, dans le nord de l'Angleterre , aux environs d'Halifax, dans le Yorkshire. Parmi les espèces étrangères dont le sys- tème de coloration a des rapports plus ou moins grands avec celui des Épeiches, nous citerons : Le Pic minule, P. pubescens Gmel. (Wils., Ois. d'Ain. , pi. 9, f. 4 ). de l'Amérique du Nord. — Le Pic des Philippines , P. malac- censis Gmel., variegatus Lath. (Buff. , pi. enl, 748), des Moluques.— Le Pic de Macé, P. Macei Cut. (Temm. , pi. col, 59, f. 2), du Bengale. — Le Pic maculé , P. varius Gmel. (Buff., pi. enl., 785), de la Caroline. — Le Pic canente, P. canente Less. {Cent. sooL, pi. 73), du Pégou. — Le Pic a ventre bouge, P. rubriventris Vieil). {Gai. des Ois., pi. 27), du Brésil. — Le Pic du Canada, P. Canadensis Gmel. (Buff.,pL enl., 345, f. 1). — Le Pic onde, P. undosus Cuv. (Buff., pi. enl. 553 ). — Le Pic a baguettes d'or , P. fulviscapus Swains. (Levaill., Ois. d'Afr. , pi. 253), dont Swainson a fait le type de son genre Dendrobates. — Le Pic numide , P. numidus Alf. Malherbe, de l'Algérie, etc. Le Pic vert, P. viridis Linn. (Buff. , pi. enl., 371 et 131). Dessus de la tête et mous- taches rouges ; joues noires ; dessus du cou, dos et couvertures supérieures de la queue d'un vert olive, qui prend une teinte orange sur le croupiun ; gorge et parties inférieures Û'un vert jaunâtre. Cette espèce est le type du genre Gccinus de Boié, et Brachylophus de Swainson. Elle est répandue dans toute l'Europe, mais surtout dans les grandes forêts de la France et de l'Allemagne. Le Pic cendré, P. canus Gmel. (Naum. , Ois. d'Eur., pi. 133). Front d'un rouge cra- moisi ; un trait noir entre l'œil et le bec ; deux bandes de cette couleur en forme de moustaches ; occiput, joues et cou d'un cen- dré clair; dos vert; croupion jaunâtre; les parties inférieures cendrées, avec une légère nuance de vert. Ce Pic , qui est quelquefois de passage en France , et que l'on trouve surtout dans le nord de l'Europe, habite l'Asie et l'Amé- rique du Nord. Parmi les Pics étrangers qui ont plus ou moins d'analogie avec nos Pics verts , nous décrirons les espèces sur lesquelles ont été fondées des coupes génériques. Le Pic a huppe jaune, P. flavescens Gmel. (Spix, Ois. du Brc's., pi. 49). Huppe et joues jaune paille; front et moustaches rouges; gorge jaune ; dos noir et blanc ; dessous du corps noir. — Habite le Brésil et le Para- guay. Type du genre Celeus de Boié, Malaco- lophus de Swainson. Le Pic du Bengale, P. aurantius Lath. Dessus de la tête rouge; deux bandes blan- ches sur les côtés de la tête ; occiput et cô- tés du cou noirâtres; joues, gorge et devant du cou d'un gris sale ; dos orange ; couver- tures in férieures de la queue rayées transver- salement de noir. — Habite le cap de Bonne- Espérance. Type du genre Brachypternus de Strik- land. Le Pic de la Caroline, P. Carolinus Gmel. (Buff., pi. enl. 593). Front blanc sale ; dessus de la tête, occiput, nuque et ventre rouges ; dessus du corps noir, avec des raies jaunâtres. — Habite la Jamaïque. Type du genre Cenlurus de Swainson. Nous citerons encore le Pic goertan , P. goertan Gmel. (Buff., pi. enl. 320), du Sé- négal.— Le Pic poignardé, p. percussus Temm. (pi. col., 390 et 424). — Le Pic du Sénégal, P. Senegalensis Gmel. (Buff., pi. enl. 345, f. 2). — Le Pic rayé de Cayenne, P. melanochloris Gmel. (Buff. , pi. enl. 719). — Le Pic strié, P. striatus Gmel. (Buff., pi. enl. 281 et 614), de Saint-Do- mingue. — Le Pic a tête jaune, P. chloro- ccphalus Gmel. ( Buff. , pi. enl. 784), de Cayenne). — Le Pic des Philippines, P. pa- lalaca G. Cuv. (Buff., 691). — Le Pic roux, P. rufus Gmel. ( Buff., pi. enl. 694, f. 1). — Le Pic a huppe jaunâtre , P. badoides Less. ( Cent, zool., pi. 14), du Mexique. — Le Pic Lherminier, P. Lherminieri Less. (0. Desmurs, Icon. ornithol.), de l'Amérique du Nord. — Le Pic Rivoli, P. Rivolii Boiss. {Rev. zool., 1840, p. 36). — Le Pic callo- note , P. callonotus Waterh. (Proc, 1840, p. 182), de l'Amérique méridionale. — Le .Tu/t/ciLess. {Rev. zool., 1839, p. 167), etc. 144 PIC PIC 2* Espèces à bec plus ou moins ar- rondi , plus ou moins arqué et pointu. (Genres Colaples , Swains. , et Geocolaptes , Burch.) Le Pic aux ailes dorées, P. auratus Lin. (représenté dans l'atlas de ce dictionnaire, Oiseaux, pi. 30). Dessus de la tête et du cou d'un gris plombé; occiput écarlate; mousta- ches et tache sur la poitrine noires; devant du cou cendré vineux; dessous du corps rous- sâtre avec des taches noires en forme de cœur. — Habite l'Amérique septentrionale. Type du genre Colaptes de Swainson. Le Pic mordoré, P. cinnamomeus Gmel. (Buff., pi. ml. 524). Dessus de la tête, huppe et croupion jaune orange; moustache rouge ; le reste du plumage roux cannelle , avec le manteau taché de blanc. — Habite l'Amérique du Nord. Le Pic laboureur , P. arator Cuv. ( Le- vaill. , Promep. , pi. 254 ). Tête et tout le dessous du corps d'un brun olivâtre, tacheté et vermiculé de fauve ; gorge et devant du cou bruns; poitrine, milieu du ventre, et sous - caudales rouges. — Habite l'Afrique australe. Type du genre Geocolaptes de Burch. Le Pic triste, P. tristis Horsf.; Poicilolo- phusTemm. (pi. col., 197, f. 1). Tête, cou, dessous du corps finement rayés de roux et de brun; deux traits rouges sous le bec; ailes et manteau bruh tacheté de blanc. — Habite Sumatra. Type du genre Meyglyptes de Swainson. Ici viennent encore se placer le Pic pro- mépic , P. cafer Lath. ( Levaill. , Promep. , pi. 113), du pays des Namaquois. — Le Pic A queue courte, P. brachijurus Vieill. , de Java. — Le Pic champêtre , P. campestris Licht. (Spix , Ois. du Brés., pi. 46 ). — Le Pic jaunet, P. exalbidus Gmel. (Buff. , pi. enl., 509), de Cayenne. — Le Colaptes Fer- dinandinœ Vig. , et probablement le Col. superciliaris du même auteur. Il n'est peut-être pas de famille ornitho- logique qui demande plus que celle des Pics une révision , non seulement des es- pèces qui la composent, mais encore des genres qu'on a cherché à y introduire. Es- pérons que la monographie à laquelle tra- vaille depuis longtemps M. Alf. Malherbes, répondra, sous ces deux rapports, aux espé- rances que l'on fonde , avec raison , sur ses persévérantes recherches. (Z. Gerbe.) PICA. mam. — Voy. PIKA. PICA. ois. — Nom latin de la Pie d'Eu- rope, devenu nom du genre dont cette es- pèce est le type. (Z. G.) PIC/E. ois. — Dans la méthode de Linné ( Syslema nalurœ ), ce nom est imposé au deuxième ordre des Oiseaux. Latham et beaucoup d'autres naturalistes l'ont adopté; mais cet ordre était trop peu naturel pour que l'on ne tentât pas de le modiûer. G. Cuvier, le premier, dans son Tableau élé- mentaire, le supprima, et composa des élé- ments qui le formaient son ordre des Pas- seraux et celui des Grimpeurs. Cette ma- nière de voir a été depuis généralement adoptée. (Z. G.) PICAFLORES, Azar. ois. — Syn. de Becs-Fleurs. PICAREL. Smaris. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Ménides. Les Picarels ont beaucoup de res- semblance avec les Mendoles (voy. ce mot); ils n'en diffèrent que par leur palais, qui est lisse et sans dents. Leurs couleurs sont distribuées à peu près de même que chez les Mendoles, et, comme ces dernières, ils vivent sur les côtes vaseuses et herbagées de la mer; ils s'y nourrissent de petits Pois- sons ou de Mollusques. MM. G. Cuvier et Valenciennes(fftsJ. des Poiss., t. VI, p. 403) admettent dix espèces de Picarels, dont la moitié vit en Europe, dans la Méditerranée; les autres habitent les îles Canaries , les côtes d'Afrique et la rade de Gorée ; il y en a même jusqu'aux Antilles. Parmi celles qui vivent sur nos côtes, nous citerons principalement le Picarel commun, Smaris vulgaris Cuv. et Val. Le corps de ce Poisson est arrondi, allongé, fu- siforme , aminci aux deux extrémités; sa tête est pointue ; son œil est grand ; le sous- orbitaire est allongé, élargi en avant; le préopercule est assez grand ; l'opercule est de grandeur moyenne; l'interopercule est étroit : ces trois dernières pièces sont cou- vertes d'écaillés ainsi que les joues ; la bou- che n'est pas très grande quand elle est fer- mée; les deux mâchoires sont d'égale lon- gueur, et sont pourvues d'une bande étroite de dents en velours fin; l'inférieure porte PIC PIC 14 deux très petites canines à son extrémité. Le vomer est tout-à-fait lisse et sans dents ; la peau du palais est chargée de petites rides longitudinales, qui portent sur leurs crêtes des papilles assez élevées; les dents pharyn- giennes sont en velours ras. La membrane branchiostège est étroite et à six rayons. La couleur du Picarel ordinaire paraît d'un gris argenté avec quelques reflets dorés assez vifs, et nuancé de taches brunes nua- geuses, irrégulières. Les flancs sont sillonnés de quelques lignes longitudinales bleuâtres; sur les côtés se trouve une tache brune as- sez grande. La dorsale est olivâtre , l'anale jaune pâle, la caudale rougeâtre, les pecto raies allongées ; il y a du jaune sur les ven- trales. Cette espèce est répandue dans toute la Méditerranée ; elle vit près du rivage, où elle se nourrit de petits Crustacés. Les autres espèces de la Méditerranée sont les Smaris insidiator, alcedo, chryselis et gagarella Cuv. et Val. Les Picarels des mers étrangères ont été nommés (loc. cit.) Sm. angustatus Cuv . et Val., Royeri Bowd., melanurus, martinicus et baltealus Cuv. et Val. La taille de ces Poissons varie de 10 à 15 ou 16 centimètres. (J.) *PICARLE. ois. — Nom que donne Nitzsch à une famille qui comprend le grand genre Picus de la plupart des auteurs. (Z. G.) *PICATHARTE. Picalhartes. ois.— Pe- tit sous-genre établi par M. Lesson dans la famille des Corbeaux (Corvidées) pour une espèce qui a les caractères génériques sui- vants : Bec convexe, peu robuste, à mandi- bule supérieure plus haute que l'inférieure ; base du bec dépourvue de soies , et garnie d'une sorte de crin ; narines médianes, ova- laires , creusées dans une fosse oblongue ; tête entièrement nue; tarses longs; ailes courtes; queue longue, étagée. Une seule espèce, dont la patrie est in- connue, le Corvus gymnocephalus Temm. [pi. col., 327), appartient à ce sous-genre. (Z. G.) PICCÏHON, Vieill. ois. — Synonyme de Tichodrome [Tichodroma, Illig.). (Z. G.) PICEA , Lïnk. ( Handb., II, 476 ). bot. ph. — Voy. pin, Linn. *PICÉES. Picœ. ois. — Sous ce nom, M. Lesson a établi dans l'ordredes Grimpeurs T. X. (Trailc d'ornithologie) une famille qui com- prend les genres Pic, Picoïdc, Burbion, Pi- cumne et Torcol. (Z. G.) *PICERTIHE. Picerlhiaipicus, pic; ccr- thia, grimpereau). ois. — Genre créé par M. Isidore Geoffroy Saint-IIilaire dans la fa- mille des Grimpereaux (Certhidées), pour une espèce qui , ainsi que le nom l'indique, a des traits de ressemblance avec les Pics et les Grimpereaux. Ce genre est caracté- risé par un bec assez long, comprimé, à mandibule supérieure courbe; par une queue à pennes souples et un peu usées. L'espèce sur laquelle cette division est fondée avait antérieurement été prise par Swainson pour type de son genre Lochmia, et avait reçu par conséquent le nom de L. squamulata Svv. Ses mœurs ne sont point connues; elle a pour patrie l'Amérique mé- ridionale. (Z. G.) PICI. ois. — Meyer et Wolf ont donné ce nom à leur famille de l'ordre des Grim- peurs, qui a pour représentant le genre Picus. (Z. G.) * PICIDÉES. Picidœ. ois. — Famille de l'ordre des Grimpeurs, établie pour les es- pèces de cet ordre qui ont pour principaux caractères: Un bec droit, terminé en pointe, quelquefois conique et quelquefois pyrami- dal; une langue remarquablement longue, très petite, pouvant être projetée hors du bec et enduite d'une humeur visqueuse; et des pieds généralement robustes. Ainsi ca- ractérisée, la famille des Picidées comprend les Pics proprement dits , les Picumnes, les Picucules, les Picoïdes et lesTorcols. Quel- ques auteurs ont agrandi ses caractères de façon à y faire entrer les Barbus: c'est ce qu'a fait Swainson ; sa sous-famille des Bucco- ninées, fondée sur le genre Ducco de Linné, fait partie pour lui de la famille des Pici- dées. (Z. G.) *PICINÉES. Picinœ. ois.— Sous-famille établie par Swainson dans la famille des Picidées, et comprenant les Pics proprement dits. (Z. G.) PICITE. min. — Syn. de Bétinite. *PICKERIXGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées , tribu des Podalyriées , établi par Nuttall (Msc. ex Torrey et A. Gray, Flor. ofNorlh. Amer., I, 389). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. légumineuses. 19 146 PIC PIC *PICKERINGIA, Nutt. (Annal, ofnat. hist. New-York, VII). bot. th. — Synonyme d'/4 rdisia, Swartz. PICïMOMOlV. bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Tubuliflores, tribu des Cynarées, établi par Lobel (/c, III, 1. 14, f. 2). Herbes de la Méditerranée. Voy. com- posées. P1CNOCOMON, Dalech. (1456). bot. pu. — Synonyme de Pknomon, Lobel. PICNOCOMOÏV, Wallr. (Esc), bot. ph. — Synonyme de Cephalaria, Schrad. *PÎCOA (nom propre), bot. cr. — Genre de Champignons de la famille des Tubéracées, que Vittadini a consacré à la mémoire du docteur Pici, auteur d'un ouvrage sur les Champignons (Melethemata , etc.). Voy. tu- béracées. (Lév.) PICOIDE. Picoides. ois. — Nom géné- rique donné par Lacépède à des espèces du genre Pic, qui n'ont que trois doigts. Voy. pic (Z. G.) PÏCOLAPTES. ois. — Nom latin du genre Grimpic dans le Traité d'ornilh. de M. Lesson. (Z. G.) PICOTIA, Rœm. et Schult. (Syst., IV, 84). bot. ph. — Syn. à'Omphalodes, Tournef. *PICRADENIA(*ixpoç, amer ; êL8wt glan- de), bot. ph. — Genre de la famille desCom- posées-Tubulîflores, tribu des Sénécionidées, établi par Hooker (Flor. Bor. amer., I, 317, t. 108). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. COMPOSÉES. PICRAMMA (-rctxpoç, amer; apvt», en- veloppe), bot. ph. — Genre delà famille des Térébinlhacées-Burséracées, établi par Swartz (Flor. Ind. occid., I, p. 217). Arbres des Antilles. Voy. burséracées. PîCMA(-7rcxpoç, amer), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnéracées , tribu des Eucyrtandrées, établi par Loureiro (Flor. Cochinch.,l, 77). Herbes de la Chine. Voy. GESNÉRACÉES. FICRIDE. Picris (nixpéç, amer), bot. ph. — Genre delà famille des Composées-Ligu- ïiflores, tribu des Chicoracées , établi par Linné(Ge»., n. 907), et dont les principaux caractères sont: Capitule multiflore homo- carpe. Invoîucre poîyphylle, à écailles im- briquées. Réceptacle plan, nu, alvéolé. Co- rolles liguîées. Akènes uniformes, rugueux transversalement et surmontés d'une aigrette plumeuse, Les Picrides sont des herbes rameuses, hispides, à feuilles alternes, entières ou pin- natifides; à capitules terminaux, solitaires, composés de fleurs jaunes. Ces plantes croissent dans toute l'Europe, principalement dans les régions méditerra- néennes et dans l'Asie centrale. Nous cite- rons, comme l'espèce la plus répandue, la PiciuDE épervière, Picris hieracioides Lin., commune aux environs de Paris et dans toute l'Europe tempérée, sur le revers des collines, les bords des champs, etc. Elle fleurit en au- tomne. (J.) PICRIDIUiU. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Chicoracées, établi par Desfontaines (Flor. Allant., II, t. 221). Herbes des régions mé- diterranéennes et de l'Europe centrale. Voy. COMPOSÉES. PÏCUÏS. BOT. PH. — Voy. PICRIDE. PICRITE. min. — Nom donné par Blu- menbach à la Dolomie. Voy. ce mot. PÏCilïUM, Schreb. (Gen., n. 1726). bot. Ph. — Synonyme de Couloubea, AubL PICROL1THE ( TTHtpo'ç, amer; >0o?, pierre), min. — Hausmann a donné ce nom à une variété de Serpentine dans laquelle une portion de Magnésie est remplacée par de l'oxyduledeFer; on la trouve au Taberg, en Suède , et à Relchenstein , en Silésie, en masses d'un vert jaunâtre., à texture fi- breuse. (Del,) *PICROPHLOEUS (Tnxpo'ç, amer; t»Wç, écorce). bot. ph. — Genre de la famille des Loganiacées, tribu des Potaliées, établi par Blume {Bijdr., 1019). Arbrisseaux de Java. Voy. LOGANIACÉES. *PICI\OM!IZA («ixpo'ç, amer; p\'Ç«, ra- cine), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées, tribu des Véronicées, établi par Royle (Himal. , t. 71). Herbes du Népaul. Voy. SCROPHULARINÉES. '*PICROSIA (ttuooç, amer), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Liguli- flores, tribu des Chicoracées, établi par Don (inLinn, Transacl., XVI, 183). Herbes du Chili. Voy. composées. P1CROSM1NE («txpoç, amer; oop-n , odeur), min. — Haidinger a donné ce nom à un minéral à odeur argileuse, d'un blanc ou gris verdâtre, ressemblant à de l'Asbeste, et qui a été trouvé dans une mine de Fer de Presniiz en Bohême. Ce minéral se clive en PIC PIC 147 un prisme rectangulaire, qui présente sur ses arêtes latérales des modifications menant a un prisme rhomboidal de 126° 52'. D'a- res une analyse de Magnus, c'est un bisili- -aie de Magnésie avec 9 pour 100 d'eau. M. Scheerer considère cette eau comme réa- lisant un cas particulier d'isomorphisme avec la Magnésie, et il assigne à la substance en question la formule du pyrovèiie magnésien. Le docteur Thomson la réuuii à la lîoltonile du Massachusscts. (Del.) PICTETIA (nom propre), bot. ph. — Geure de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées, tribu des Hédysarées, établi par De Candolle (Prodr., II, 314) aux dépens des Rolinia. Arbrisseaux des Antilles. Voy. lé- 61WIIKU8SI. P1CTITE. min. — Nom donné par Lamé- therie, en l'honneur de Pictet de Genève, à un minéral trouvé dans les roches de Cha- mounix, et qui n'est qu'une variété brune ou jaunâtre de Sphène. On a aussi donné ce nom à un autre minéral du Dauphiné, qui paraît identique avec la Turnérite de Lévy. (Del.) PICUCULE. Dendrocolaptes. ois.— Genre de l'ordre des Passereaux, de la familie des Ténuirostres de G. Cuvier, caractérisé par un bec de dimension et de forme variables, mais généralement grêle et long, comprimé par les côtés et pointu; par des narines ar- rondies ou ovalaires , ouvertes , situées à la base du bec; par quatre doigts, trois en avant, un en arrière, les deux externes d'égale longueur, l'internemoins long; parunequeue longue, élargie, à pennes un peu arquées et terminées par une pointe aiguë et roide. Les noms de Picucule , Pic-Grimpereau, que l'on a imposés aux Oiseaux de ce genre, indiquent qu'ils participent des Pics et des Grimpereaux, d'une part sous le rapport de l'organisation, et d'autre part sous celui des mœurs. En effet, ils ont quelques uns de leurs attributs, et si l'on consulte leurs ha- bitudes naturelles, leur genre de vie, on voit que tous habitent , comme les Oiseaux que nous venons de nommer, les bois, les forêts ; qu'ils se nourrissent de Vers qu'ils cherchent sous l'écorce; qu'ils pondent comme eux dans des trous creusés au sein des grands troncs d'arbres; qu'ils ne marchent pointa terre, et qu'ils ont à peu prèl la même ma- nière de voler. Les Picuculcs se tiennent seuls ou par paires, et jamais en familles. Ils commencent à grimper le long des arbres à environ trois pieds du sol, ne tirent point de dessous l'é- corce les Insectes avec leur langue, comme le font les Pics, mais se servent de leur bec qu'ils enfoncent jusqu'à ce qu'ils saisisseu' leur proie; toutefois, si celle-ci est trop ca- chée, ils frappent l'arbre avec leur bec, à la manière des Pics, et s'en servent même quelquefois comme d'un levier pour soulever l'écorce. La plupart des espèces que ce genre ren- ferme présentent, quant à l'ensemble et à la distribution des couleurs, une telle analogie, qu'il est souvent très difficile de les distin- guer spécifiquement; aussi ont-elles donné lieu à beaucoup de doubles emplois. Leur bec présente aussi des différences telles qu'on a cru pouvoir, en ayant égard aces différen- ces, établir pour ces Oiseaux plusieurs coupes génériques. Vieillot établissait dans le genre Picucule deux sections : une pour les espèces à bec plus ou moins arqué, et une autre pour celles à bec droit. M. Lesson, dans son Traité d'ornithologie, a divisé les Picucules des au- teurs en Nasicans ou Picucules proprement dits, en Falcirostres, en Grimpics et en Syl- viettes (divisions pour la plupart antérieure- ment proposées par d'autres ornithologistes sous d'autres noms), et plus tard , dans ses Notices ornithologiques (Revue zoologique, 1840, p. 269), il a distingué les Picucules proprement dits en espèces à bec droit, qu'il a désignées sous la dénomination générique d'Orlhocolaptes, et en celles à bec recourbé qu'il nomme Xiphocolaptes.G.-Yi.. Gray (List of the gênera), convertissant le genre Den- drocolaptes en sous- famille des Dendroco- laptinœ, a introduit dans cette sous-famille toutes les divisions établies aux dépens des Picucules. Ainsi il y admet les genres Den- droplex,Glyphorhynchus, Dendrocops, Dryo- copus, Dendrocolaptes, Picolaptes, Xipho- rhynchus et Sittaslomus. G. Cuvier, prenant en considération la forme et la longueur du bec, a distribué les espèces dans quatre groupes distincts. Il nous semble que sa manière de voir, simplifiant beaucoupla clas- sification des Picucules, peut être adoptée, surtouten la combinant avec ce qu'ont tenté pour ce genre les autres naturalistes. C'est ce que nous essaierons de faire. 148 PIC PIC a. 3?icucules à bec plus ou moins arqué. 1° Espèces à bec fort, médiocrement long et légèrement courbé (Genres : Xiphocolaptes, Less.; Dendrocolaples, auct.). Le Picucule proprement dit, Dend. Cayen- nensis Illig. (Buff., pi. enl., 621). Dos, crou- pion, ailes et queue d'un rouge brun rayé de noir ; gorge, poitrine et ventre d'un blanc sale avec des bordures noirâtres. — Habite la Guiane. Le Picucule a gorge blanche , Dend. de- cumanus Spix (Oiseaux du Brésil, 87 et 88). Gorge blanchâtre ; tête, cou et poitrine rous- sâtres, avec des taches longitudinales blan- ches; parties inférieures striées transversa- lement de blanc et de noir. — Habite le Brésil, Le Picucule grand, Dend. major Vieill., rubiginosus La Fres. Tout le plumage d'un roux vif, strié de noir sur la gorge et le devant du cou. — Habite le Brésil. Le Picucule flambé , Dend. platrostris Spin. {Ois. du Brésil, 89). Plumage roux- brun, flammé de jaune-roux bordé de brun ; rectrices d'un roux cannelle. — Habite la Guiane. M. Swainson a fait de cette espèce le type de son genre Dendrocops. Le Picucule auréole , Dend. bivittatus Spix (Ois. du Brésil, pi. 90). Tête brune avec deux traits blancs; parties supérieures roux cannelle; parties inférieures blanchâ- tres. — Habite le Brésil. M. Lesson , dans son traité d'Ornitholo- gie , rapportait cette espèce à son genre Grimpic (Picolaptes) ; dans ses Notices orni- thologiques il la range parmi les vrais Pi- cucules. Le même auteur décrit comme apppar- tenant à ce groupe une espèce nouvelle à laquelle il donne le nom de Dend. prome- ropirhynchus Less. (Rev. Zool., septembre 1840) et qui se distingue de ses congénères par ies attributs suivants : Plumage en des- sus oiive roussâtre avec une ligne jaune- roux au centre de chaque plume; ailes, croupion et queue cannelle; devant et côté du cou, thorax et flancs jaune olive, avec des flammèches longitudinales blanc jau- nâtre; ventre et couvertures inférieures de im queue ponctués de noir. — Patrie in- connue. Nous citerons encore dans cette section le Dend. squamatus Licht., du Brésil; — le Dend. tenuirostris Licht. , du Brésil; — le Dend. angusliroslris Vieil!. — le Dend. albogularis King., du détroit de Magellan ; — le Dend. rubricaudatus Vieill., de la Plata; — le Dend. fuscus Vieill. ; — le Dend. fuliginosus Vieill. ; — le Dend. maculaius Vieill. , du Brésil; — le Dend. pyrrophius VieiU., du Paraguay ; — le Dend. griseica- pillus Vieill., du Paraguay; — et le Dend. turdina Licht., dont le prince Maximilien de Wied a fait son genre Dryocopus. 2° Espèces à bec deux fois plus long que la tête et arqué seulement au bout ( Genres Nasica, Less. ; Grimpart, Levaill.). Le Picucule nasican, Dend. longirostris Vieill. ( Levaill. Prom., pi. 24). Dessus de la tête et du corps, ailes et queue roux vif; gorge blanche ; une bande de même couleur sur les côtés du cou ; dessous du corps roux taché de blanc, chaque plume étant bordée d'un roux brun. — Habite le Brésil. 3° Espèces à bec très long, grêle et forte- ment arqué (G enres Xiphorhynchus, Swains. ; Falciroslre, Less.). Le Picucule a bec en faucille, Dend. falcularius Vieill. (Gai. des Ois., pi. 175). Tout le plumage roux, avec la tête, la gorge et le cou rayés longitudinalement de i blanc roussâtre. — Habite le Brésil. I b. Ficucules à bec droit, ou presque droit. En prenant en considération la forme de la queue et celle des pennes qui la compo- sent, on pourrait établir dans cette divi- sion plusieurs groupes , correspondant aux genres qui ont été fondés pour quelques unes des espèces qui la composent. Nous les réu- nirons dans une seule section, en ayant soin toutefois d'indiquer les coupes qui ont été établies pour ces espèces. Le Picucule talapiot, Dend. picus Licht. (Buff., pi. enl, 605). Tête, cou et poitrine tachés de roux et de blanc; dessus du corps roux; ventre, ailes et queue d'un brun rous- sâtre. — Habite Gayenne. Type du genre Dendroplex de Swainson. Le Picucule fauvette, Dend. sylviellus Temm. (pi. col, 72, f. 1). Dessus de la tète, du cou et du dos d'une seule teinte olive assez vive; toutes les parties inférieures de PIC PIE 140 la même couleur, mais d'une teinte plus l'aire; plumes de la queue terminées par de longues pointes contournées en spirale. — Habile le Brésil. Cette espèce, que G. Cuvier range dans son genre Synallaxe , est le type du genre Siltasomus de Swainson {Sylvicile, Less.). Vieillot eo fait une espèce de son genre Neops. Le Picl'Cule a bec en coin, Dend. cunea- tus Lient. {Mag. de sool., 1833, pi. 17). Tout le plumage, en dessus, d'un brun som- bre; gorge et devant du cou d'un roux clair assez vif, chaque plume étant finement bor- dée de noirâtre; parties inférieures flam- mées de roux clair. — Habite le Brésil. Type du genre Glyphorhynchus du prince Maximilien deWied; Sittacitta de M. Les- son , et Zenophasia de Swainson. Le Piclculc tacheté , Dend. guttatus Licht., de la Guiane. — Le Picucule roux, Vend, ru fus Vieil!., du Brésil , et une nou- relle espèce que M. Lesson décrit sous le nom de Dend. melanoceps {Revue zool., 1840, n° 9, p. 269), appartiennent aussi à cette division. (Z. G.) *PICULE. Piculus, Isid. Geoff. St-Hilaire. ois.— Synonyme de Picumne, Temm. Voy. ce mot. (Z. G.) PICLMIVE. Picumnus. ois. — Genre de la famille des Picidées dans l'ordre des Grimpeurs, établi par M. Temminck, et ca- ractérisé par un bec court, droit, conique, pointu, plus haut que large, sans arête dis- tincte; par des narines étroites, linéaires, cachées sous les plumes du front ; par le tour des yeux nu; par une queue très courte, arrondie, à pennes non usées ; par des tarses courts; trois doigts, deux en avant et un seul en arrière. D'après d'Azara, les Picumnes grimpent le long des petites tiges, dans les forts buis- sons. Ils sautent d'une branche à l'autre en la saisissant fortement avec les doigts et en tenant le corps en travers. Ils n'ont pas la Jacilité de s'aider de leur queue lorsqu'ils veulent grimper, ou s'ils le font, ce n'est que très accidentellement. Du reste, ils ont les habitudes de la plupart des Oiseaux grim- peurs; comme eux, ils se creusent avec le bec des trous dans la partie cariée des vieux arbres, et ils y déposent leurs œufs, qui , dit-on, sont au nombre de deux. Ils habi- tent les forêts des parties les plus chaudes des deux continents. Les espèces qui se rapportent à ce genre sont peu nombreuses. M. Temminck y ad- met : Le Picumne abnorme , Picum. abnormis Temm. {pi. enl., 371 , f. 3). Parties supé- rieures d'un beau vert ; occiput nuancé de cendré; front, lorum et joues d'un brun marron ; croupion et parties inférieures d'un roux nuancé d'orangé. — Habite Java. G.-R. Gray a distrait celte espèce des Pi- cumnes pour en faire son genre Micro- laptes. Le Picumne minute , Picum. minutissimus Temm. (Buff., pi. enl., 786, f. 1). Brun en dessus, avec des taches arrondies blanches; front et sommet de la tête d'un rouge assez vif; parties inférieures d'un brun fauve, rayées de brun foncé. — Habite l'Amérique méridionale. M. Isidore Geoffioy Saint-Hilaire a pris cette espèce pour type de son genre Piculus. Le Picumne mignon, Picum. exilis Temm. {pi. col., 371, f. 2). Cendré-brunâtre en dessus; tête noire, tiquetée de blanc; front, joues et nuque d'un roux orangé ; parties inférieures blanchâtres rayées de brun. — Habite le Brésil. Le Picumne a toupet, Picum. cirralus Temm. {pi. col, 361 , f. 1). Brun en des- sus ; sur la tête une huppe noirâtre tachetée de blanc; front d'un rouge vif; parties in- férieures blanchâtres, nuancées de brunâtre sur les flancs, et largement rayées de brun. — Habite l'Amérique méridionale. Les deux Oiseaux dont M. Hodgson a fait ses genres Sasia et Vivia, par conséquent le Sas. ochracea et le Viv. nepalensis , se rapportent encore aux Picumnes. (Z. G.) * PICUMNINÉES. Picumninœ. ois. — Sous-famille établie par G.-R. Gray (A List ofthe gênera , etc.) dans la famille des Pici- dées, pour des espèces dont M. Temminck a fait son genre Picumne. Les genres Picum- nus, Microlaples , Sasia et Vivia font partie de cette sous-famille. (Z. G.) PICUS. ois. — Nom latin du genre Pic. PIE. Pica. ois. — Division générique de la famille des Corvidées, dans l'ordre des Passereaux, démembrée du grand genre Corvus de Linné. Ses caractères sont : Bec plus court ou aussi long que la lête, en 150 PIE PIE forme de couteau et à bords tranchants , plus ou moins garni à la base de plumes sétacées, couchées, à mandibule supérieure droite, ou un peu fléchie en arc; narines oblongues ou rondes , presque nues chez quelques individus, cachées sous les plumes ducapistrum chez d'autres; ailes médiocres, dépassant à peine la naissance de la queue ; quatre doigts , trois devant, un derrière, les deux extérieurs réunis à leur base; queue très longue , étagée. Les quelques détails de mœurs recueillis sur les Pies étrangères diffèrent si peu de ce que nous connaissons de notre espèce d'Europe , que l'histoire de celle-ci peut être considérée comme l'histoire du genre. Un oiseau tel que la Pie proprement dite, ayant des habitudes assez singulières, devait nécessairement donner lieu au merveilleux. On a parlé de son penchant pour le vol , de la faculté qu'elle a de sentir de fort loin la poudre que porte avec lui le chasseur, et même de son aptitude pour l'arithméti- que (1). On a fait peser sur elle bien des accusations; tout le monde a fait des récits à sa manière, et, il faut le dire, il est (i) Rien n'est plus sérieux, et pour qu'on ne nous accuse pas d'exagérer, nous allons textuellement citer un passage où cette opinion est exprimée ; ce passage est extrait des Lettres philosophiques sur l'intelligence et la perfectibilité des animaux; il y est dit que « les bêtes comptent, et que quoique leur arithmétique paraisse assez bornée, peut-être pourrait-on lui donner plus d'étendue. Dans les pays où l'on conserve avec soin le gibier, on fait la guerre aux Pies , parce qu'elles enlèvent les œufs et détruisent l'espérance de la ponte. On remarque donc assidûment les nids de ces oi- seaux destructeurs; et , pour anéantir d'un coup la famille carnassière, on tâche de tuer la mère pendant qu'elle couve. Entre ces mères, il en est d'inquiètes, qui désertent leur nid dès qu'on approche ; alors on est contraint de faire un affût bien couvert au pied de l'arbre sur lequel est le nid , et un liomme se place dans l'affût pour attendre^ le retour de la couveuse; mais il attend en vain, si la Pie qu'il veut sur- prendre a été quelquefois manquée en pareil cas; elle sait que la foudre va sortir de cet antre où elle a vu entrer un homme. Pendant que la tendresse maternelle lui tient la vue attachée sur son nid, la frayeur l'en éloigne jusqu'à ce que la nuit puisse la dérober au chasseur. Pour tromper cet oiseau inquiet, on s'est avisé d'envoyer à l'affût deux hommes, dont l'un s'y plaçait et l'autre passait; mais la Pie compte et se tient toujours éloignée. Le lendemain trois y vont, et elle voit encore que deux seulement se retirent. Enfin , il est nécessaire que cinq ou six hommes, en allant à l'affût, met- tent son calcul en défaut. La Pie, qui croit que cette collec- tion d'hommes n'a fait que passer, ne tarde pas à revenir. Ce phénomène , renouvelé toutes les fois qu'il est tenté, doit être mis au rang des phénomènes les plus ordinaires de la sagacité des animaux. » Nous nous abstiendrons de toute réflexion au sujet d'un Conte aussi in -enjeux. peu de personnes qui les aient bien faits. Sans nous préoccuper de toutes les exagé- rations dans lesquelles on est tombé , nous nous en tiendrons , pour ce qui est relatif à l'histoire des mœurs de notre Pie, à ce que l'observation et la raison ne permet- tent pas de nier. Il n'est peut-être pas d'Oiseau plus dé- fiant que la Pie. Un rien la tient en émoi et la fait s'éloigner bien vite. L'approche de l'homme surtout la détermine à fuir au loin. Au contraire, le Chien, le Renard, les grands et les petits Oiseaux de proie , au lieu de lui inspirer de la défiance ou de la frayeur, l'attirent au contraire à eux. Elle les aborde, les assaillit, voltige autour d'eux en poussant des cris qui ameutent tous les individus des environs , les pour- suit avec acharnement , les frappe à coups de bec, et ne les abandonne que lorsqu'ils sont assez éloignés des lieux qu'elle fré- quente ordinairement. Comme presque toutes les espèces de la famille des Corbeaux, la Pie a un instinct de prévoyance remarquable; elle cache les restes d'un aliment dont elle vient de se re- paître, et fait, en automne, des amas de provisions pour quand viendront les jours de disette. « Son magasin, dit Sonnini, est quelquefois considérable, et si, à l'ap- proche de l'hiver, on voit dans la campagne des Pics se battre entre elles , l'on peut être assuré qu'en cherchant avec soin dans les environs on découvrira les approvisionne- ments objets du combat. » C'est ce que font parmi les Mammifères presque toutes les espèces du genre Rat. Les provisions que fait la Pie consistent surtout en noix, en amandes, en fruits secs. Au reste, elle fait de tout sa nourriture. Si de jeunes Poulets, de jeunes Perdreaux, s'écartent un peu trop de leur mère, elle se jette dessus, leur perce le crâne et leur dévore la cervelle ; elle porte aussi le ravage dans les nids des Oiseaux qui ne sont pas assez forts pour les défendre, enlève les petits et mange les œufs. Sou- vent aussi elle fait sa proie d'Oiseaux ma- lades et impuissants à se soustraire à ses attaques , et de ceux qui sont engagés dans quelque piège. Si les ravages occasionnés par les Pies n'étaient compensés par la destruc- tion qu'elles font de certains animaux nui- sibles, tels que les Mulots, les Souris, lef PIE PIE 151 gros Insectes, les larves mineuses, etr., ces Oiseaux pourraient, à bon droit, être con- sidérés comme un fléau pour l'agriculture; ils font beaucoup de dégâts dans les vignes au temps des vendanges , dévastent les champs plantés de pois, de fèves et d'au- tres légumes, et n'épargnent pas les vergers. Km captivité , la Pie prend \im certain plaisir à s'attaquer à tous les corps polis ou luisants qui s'offrent à sa vue. Si on lui unie une pièce île monnaie, elle la consi- dère d'abord, et fait entendre quelquefois un petit cri qui semble indiquer que ce corps l'affecte, puis elle tourne autour, le béquette, et si elle peut parvenir à le sai- sir dans son bec, elle se retire à l'écart et essaie de l'entamer. Ses efforts étant inu- tiles, alors, comme elle a pour habitude de cacher ou de mettre en réserve tout ce dont elle ne peut tirer parti dans le moment, on la voitchercher un endroit un peu retiré où elle puisse déposer l'objet saisi. Il n'y a pas d'autre malice dans son acte; ce n'est pas, comme on l'a prétendu, un penchant au vol qui la détermine à agir de la sorte. Si parfois elle choisit un trou pour cacher son butin (ce qu'elle fait également pour une noix ou pour tout autre corps dur, tel que des noyaux^on des amandes) , le plus sou- vent elle l'abandonne au hasard , lorsqu'elle voit qu'il ne peut y avoir profit pour elle. Nous avons maintes fois trouvé des dés à coudre, des clefs de montre, ou d'autres ob- jets enlevés par des Pies apprivoisées, soit sur les toits des maisons où elles se ren- daient ordinairement, soit dans les jardins qu'elles fréquentaient, et cela sans beau- coup trop chercher. Quoique dans son état sauvage la Pie soit extrêmement méfiante, au point qu'il est difficile de l'atteindre, c'est cependant, de tous les oiseaux que nous avons, celui qui s'apprivoise le plus facilement. Il se laisse toucher et prendre dans les mains, ce que les autres , morue les plus dociles , ne souf- frent pas. Élevée jeune, elle se familiarise autant et plus que les Pigeons; prise vieille, elle est encore susceptible d'un certain de- gré d'éducation. Rechstein parle d'une Pie qui, comme un Chat , venait se frotter con- tre la personne qui l'avait élevée jusqu'à ce qu'elle la caressât. Elle avait appris d'elle- même à voler à la campagne et à revenir; suivait partout son maître, l'accompagnait à plus d'une lieue de distance hors du lo- gis, était attachée à ses pas d'une manière si constante, qu'il était obligé de l'enfer- mer lorsque, dans ses promenades ou ses visites, il ne voulait pas en être suivi. Ka- rouche avec toute autre personne , elle était avec lui d'une familiarité et d'une soumis- sion extraordinaires. L'indépendance de ses semblables vivant en liberté ne la tentait pas trop, car assez souvent elle se mêlait à elles, les accompagnait assez loin , mais ne manquait pas de revenir au logis. Comme les Sansonnets, les Geais, les Corbeaux, etc., la Pie peut retenir et répéter quelques mots qu'elle a l'habitude d'enten- dre souvent. Margot est ce' ui qu'elle prononce le plus facilement; ce nom sert même à la désigner dans le vulgaire. Pour augmenter la facilité qu'elle a d'articuler des sons, on lui coupe ordinairement la bride fibreuse qui assujettit la base de la langue (vulgaire- ment le filet), et, pour favoriser son raturel très jaseur, il est bon de la tenir en cage. La Pie a des goûts sédentaires. Elle a ses cantons d'où on la voit s'écarter fort peu; cependant il est des individus qui émigrent et qui passent, vers le mois d'octobre, des pays du Nord dans ceux du Midi. Ses habi- tudes tiennent de celles des Geais et des Corbeaux. Comme les premiers, ellefréquente ordinairement les bois, les coteaux couverts d'arbres, vit plutôt en familles que par gran- des troupes; mais, comme les seconds, elle descend fréquemment à terre pour y cher- cher sa nourriture. Durant la mauvaise sai- son, il n'est point rare de voir plusieurs Pies ensemble fouiller les bois, parcourir les champs labourés ou en chaume pour y trou- ver des aliments; mais, la plus grande partie de l'année, on les rencontre seulement par couples. Autant les mouvements de cet Oiseau sont lestes et gracieux lorsqu'il court à terre, au- tant son vol est pénible et disgracieux. Il aime beaucoup à se percher sur les branches mortes qui se trouvent à la cime des arbres ; mais, le mouvement paraissant être un be- soin pour lui , il n'y est pas longtemps en repos. Toujours sautant de branche en bran- che, on l'entend ou crier d'une manière étourdissante, surtout lorsque quelque chose l'affecte, ou caqueter tout doucement. Lors- 152 PIE PIE qu'il marche, ce qu'il fait plutôt en sautant qu'en avançant un pied après l'autre, et souvent lorsqu'il vient de se poser sur un arbre, il secoue à chaque instant sa queue. Lorsque l'époque de la reproduction est venue, la femelle, en compagnie du mâle, cherche à la cime des plus hauts arbres, ou même dans les hauts buissons, une place où elle puisse convenablement élever son nid. L'élection faite, le couple travaille en com- mun à jeter les premiers fondements de l'espèce de forteresse qui doit recevoir les œufs. Le nid de la Pie , autant par sa posi- tion que par sa forme et sa solidité , est, en effet , une vraie forteresse. Il est consolidé extérieurement par des bûchettes flexibles , longues et liées ensemble avec un mortier de terre gâchée. Dans toute la partie supé- rieure est une sorte de couvercle à claire- voie, fait de petites branches épineuses so- lidement entrelacées , qui ne laissent, sur un des côtés , qu'une ouverture circulaire assez grande pour que le mâle ou la femelle puissent aisément sortir et entrer. Le fond de ce nid est garni de racines de Chiendent et de débris d'autres plantes excessivement flexibles. Vieillot dit avoir observé que les Pies commencent, aux approches du prin- temps, plusieurs nids à la fois ; seulement elles ne perfectionnent que celui qu'elles destinent à leur nouvelle famille , et elles n'achèvent les autres que lorsque celui-ci est détruit. M. Nordmann a confirmé ce fait, et a ajouté quelques détails qui, s'ils sont vrais, dénoteraient, chez ces Oiseaux, beau- coup de ruse. Il a vu , comme Vieillot , des Pies construire en même temps plusieurs nids, mais tandis que, dans un cas, elles tra- vaillaient dans le courant de la journée , qu'elles ne craignaient pas d'attirer l'atten- tion de l'homme , qu'elles paraissaient , au contraire , la provoquer, en poussant des cris et en s'agitant bruyamment; dans l'autre, elles n'élevaient leur nid que dans la matinée ; ne s'y rendaient qu'après s'être assurées qu'on ne les observait pas ; ne fai- saient entendre aucun cri; semblaient, en un mot, agir de la manière la plus secrète. M. Nordmann a constaté que c'était tou- jours dans le nid ainsi fait qu'étaient dépo- sés les œufs. Quant aux autres , construits , pour ainsi dire, au vu et au su de tout le nonde „ l'auteur que nous venons de citer serait tenté de croire que la Pie ne les élève qu'afin de détourner l'attention, et de trom- per sur la vraie place qu'occupe celui qu'elle destine à l'éducation des jeunes. La Pie ne fait ordinairement qu'une cou- vée par an , lorsqu'elle n'est pas dérangée ; autrement elle en fait deux et même trois. La première ponte est de sept ou huit œufs, la seconde est moins nombreuse, et la troi- sième moins encore. La couleur des œufs est d'un vert blanchâtre moucheté de gris cen- dré et de brun olivâtre. Le mâle et la fe- melle se partagent le soin de l'incubation , dont la durée est de quatorze jours environ. Les petits naissent aveugles, et sont plu- sieurs jours sans voir; le père et la mère les élèvent avec une grande sollicitude , les défendent avec acharnement contre leurs ennemis naturels, et leur continuent leurs soins même longtemps après qu'ils ont pris leur volée. Les jeunes Pies ou Piats (car c'est ainsi qu'on les nomme dans beaucoup de locali- tés ) sont très faciles à élever. Toute nourri- ture leur est bonne : la viande crue , le pain et tous les débris de la table sont de leur goût. On peut les nourrir aussi avec du lait caillé ou du fromage mou. Si la chair dei vieux individus n'est pas un mets fort agréa- ble , celle des jeunes, dit-on, n'est pas à dé- daigner. Le genre Pie a des représentants dans toutes les parties du monde. L'Europe , l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, l'Australie ont leurs espèces propres. Parmi elles, nous décrirons : La Pie commune, P. rnelanolenca Vieill. (Buff., pi. enl.y 488). Tête, gorge, cou, haut de la poitrine et dos d'un noir velouté; queue d'un noir verdâtre à reflets bronzés ; scapulaires, poitrine et ventre d'un blanc pur. Elle est très commune dans toutes tes contrées en plaine de l'Europe, plus rare dans les pays montueux. On la trouve éga- lement dans plusieurs parties de l'Amérique du Nord. La Pie bleue, P. cyanea Vieill. Dessus de la tête, joues et gorge noirs; derrière du cou , manteau , scapulaires , rémiges et rec- trices d'un beau bleu , seulement les der- nières sont terminées de blanc; devant du cou et parties postérieures d'un blanc gri- sâtre. PIE Cett^ espèce se rencontre en Espagne, et dans les déserts de la Mongolie et de la Daourie. La Vie de Coi.lie , P. Collici Yig., P. gu- bernatrix Temni. {pi. col., 436}, formosa Swains. ( représentée dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, Oiseaux, pi. 4). Huppe noire; dos si tète d'un bleu sale; joues et gorge blan- rhes, encadrées de noir; dessous du corps blanc, queue bleu-brun; chaque lectrice ter- minée de blanc. — Habite le Mexique. Type du genre Calocitta de G.-R. Gray; Cyanurus de Svvainson. La Pie bleu de ciel , P. azurca Wagl. (Tnum., pL part des Pies-Grièches savent se soutenir en l'air, sans changer de place, pour guetter les Insectes qu'elles ont vus se cacher sous l'herbe. La plupart des Pies-Grièches sont très babillardes; quelques unes ont un chant mélodieux et presque continuel. Rien n'est plus agréable que celui de la Pie-Grièche grise; il est flùté, doux et sonore. Mais une faculté que beaucoup d'espèces possèdent à un haut degré, est celle de l'imitation. Elles se font un chant de celui de divers autres Oi- seaux. La Pie-Grièche rousse, la Pie-Griè- che à poitrine rose, l'Écorcheur, se compo- sent un ramage des chants de l'Hirondelle, du Chardonneret, des Fauvettes, du Rossi- gnol, des Rouges Gorges, etc., auxquels elles mêlent de temps en temps quelques tons rauques qui leur appartiennent. Elles re- produisent à s'y méprendre le courcaillet de la Caille, les cris d'appel des Mésanges, et ceux d'une foule d'autres espèces. La Pie-Grièche à poitrine rose l'emporte sur ses congénères pour 1 imitation ; elle ne s'ap- proprie pas seulement quelques unes des parties du chant qu'elle entend, mais elle le retient tout entier, et peut le répéter sans le moindre changement. C'est ainsi, par exemple, qu'elle parcourt exactement, et dans leur ordre, toutes les nuances du ra- mage du Rossignol , des Alouettes, plus fai- blement cependant et comme en écho. Il y a cependant des sons que les Pies-Grièches ne peuvent rendre. Ordinairement les Oi- seaux qui vivent dans les cantons qu'elles fréquentent sont ceux dont elles s'appro- prient le chant. Mais si elles apprennent bien et très promptement à siffler l'air qui les a frappées, elles l'oublient avec la même facilité pour l'air nouveau qu'elles enten- dent. Ce qu'il y a de singulier, c'est que, en général, les femelles ne le cèdent pas aux mâles sous le rapport de la faculté qu'ont ces Oiseaux de chanter. Beaucoup d'espèces étrangères ont, comme celles que nous ve- nons de citer, le talent de l'imitation. Les Pies-Grièches nichent, les unes à la cime des arbres les plus élevés, comme la Pie-Grièche grise, le? autres sur ceux de taille moyenne , et d'autres sur les gros buis- sons épineux. Leur nid est grossièrement construit, à l'enfourchure des branches, avec des brins d'herbes, de minces racines, de la mousse à l'extérieur, de la laine et des crins à l'intérieur. La Pie-Grièche à poitrine rose fait entrer dans la construction du sien des tiges de plantes odoriférantes. Ces Oiseaux ne font ordinairement qu'une ponte, par exception deux , lorsque la saison est favo- rable. Chaque couvée renferme cinq ou six œufs, dont le volume, la forme et la cou- leur varient suivant les espèces. Le mâle partage avec la femelle les soins de l'incu- bation. Cependant le premier a plutôt pour fonction de veiller sur la couveuse et de dé- fendre les alentours du nid de l'approche des autres Oiseaux. Les petits sont nus en naissant, ou n'ont que quelques bouquets de duvet dispersés sur le corps. La vigilance du père et de la mère devient alors très active. Us vivent avec eux en famille, non seulement tout le temps que réclame leur éducation, mais encore une partie de l'automne. Comme presque tous les Oiseaux qui se nourrissent d'Insectes, les Pies-Grièches sont susceptibles de prendre beaucoup de graisse. En automne surtout, après la mue, et à l'époque de leurs migrations, elles ont un embonpoint extrême. Leur chair alors, mais principalement celle des jeunes, est fort délicate et fort estimée. On trouve des Pies-Grièches dans toutes les parties du monde. Sept espèces comptent parmi les Oiseaux d'Europe. Le genre Pie-Grièche, converti aujour- d'hui en famille (celle des Lanidées), est loin d'avoir des limites parfaitement arrê- tées. Pour s'en convaincre, il suffît de jeter un coup d'ceil sur les méthodes ornitholo- giques. Qoique cette division ait été consi- dérablement épurée depuis Linné et Latham; quoique telles espèces que ces auteurs y rapportaient aient été restituées soit aux Gobe-Mouches, soit aux Merles, soit aux Colingas, etc., auxquels elles appartien- nent; que, d'un autre côté, telles autres, que l'on plaçait avec les Échenilleurs, les Tangaras, les Manakins, aient été, avec rai- son, rétablies parmi les Pies-Grièches, tou- jours est-il que les auteurs ne sont pas d'ac- cord sur l'étendue et la composition de la famille des Pies-Grièches. G. Cuvier, donnant pour caractéristique à la division que forment ces Oiseaux un bec conique ou comprimé et plus ou moins crochu au bout, s'est trouvé dans la néces- 156 PIE PIE site d'y introduite des groupes génériques, qui n'ont avec les Pies-Grièches d'autres rapports que celui de la conformation du bec. Ainsi ses Béthyles sont reconnus pour être des Tangaras; ses Gboucaris et ses Bé- cardes sont plutôt, comme le pense M. de LaFresnaye, des Échenilleurs, et doivent se ranger dans la famille de9 Muscicapidées. Indépendamment de ces genres, qui ne sont pas à leur place, G. Cuvier a encore groupé autour des Pies-Grièches proprement dites les Vangas, les Langrayens ou Pies-Griè- ches Hirondelles , les Cassieans , les Chaly- bés , les Falcooelles et lesPardalotes. M. de La Fresnaye, dans son Essai de clas- sification de l'ordre des Passereaux , tout en conservant la plupart de ces sous-divisions, a considéré les Pies-Grièches d'une façon toute différente. Basant sa classification prin- cipalement sur les mœurs des espèces, il dis- tingue des Pies-Grièches sylvaines {Lanidœ sylvanœ), qui sont représentées par le genre Lanius; des Pies-Grièches buissonnières ou Turdoïdes (Lanidœ dumicolœ), qui compren- nent les genres Crocias, Laniarius, Colluri- cincla et Pachycephala ; des Pies-Grièches Langrayens {Lanidœ ocypteroides) , dont les genres Hypsipetes et Artamia font partie; des Pies-Grièches sylvicoles (Lanidœ sylvi- colœ), comprenant les genres Brubru ou Pies- Grièches insectivores, Laniagra, Falcunculus ou Pies-Grièches Mésanges, et Vireo ou Pies- Grièches Fauvettes; enfin des Pies-Grièches corvines (Lanidœ corvinœ) , composées des genres Barita et Chalibœus. En outre, M. de LaFresnaye admet dans cette famille, sans toutefois déterminer la place qu'ils doivent occuper, les genres Ramphocœnus et Parda- îotus. Dans la Bévue zoologique pour 1839 (p. 133), M. Lesson, dans une révision de la famille des Pies-Grièches, distingue dans cette famille : 1° des Pies-Grièches types ou Compressirostres, qu'il divise en Pies-Griè- ches carnivores ou sylvaines, genres Lanius, Telephonus, Chœtoblema et Corvinella; en Pies-Grièches omnivores ou buissonnières, genres Malaconotus, Crocias, Colluricincla et Prionops; et en Pies-Grièches entomopha- ges ou sylvicoles, genres Entomovorus, Lanic- terus, Falcunculus, Cychloris, Lanio etOxy- votus ; 2" des Pies-Grièches longi pennes ou Hirondelles, genres Tephrodornis, Artamia, Hypsipetes, Ocypterus; 3° des Pies-Grièches longirostres ou Corvines, genres Vanga, Pty- riasis,Platylophus, Phonygama, Garrulax; 4° des Pies-Grièches conirostres, subdivisées en Pies-Grièches Tangaras, genre Cissopis, en Pies-Grièches Loriots, genre Edolius; en Pies-Grièches Mésanges, genre Pardalo- ius; en Pies-Grièches Merles , genres Picno- notus , Ceblepyris , Crucivora , Tricophorus, Trichixos , Micropus , Polyodon et Aplonis ; en Pies-Grièches Sylvies, genre Vireo; et en Pies-Grièches Motacilles , genres Enicura, Ajax; 5° enfin des Pies-Grièches Ampélides ou syndactyles , genres Ptilochloris , Pachy- cephala, Eopsaltria, Leiothrix et Pteruthius. Cet exposé succinct de la manière dont les auteurs les plus recommandables ont envi- sagé la classification des Pies-Grièches , doit suffire pour montrer combien sont incer- taines les limites qu'on assigne, et nous di- rons qu'on peut assigner à la famille que ces Oiseaux composent. En n'ayant égard qu'aux seuls caractères extérieurs, il est excessivement difficile, sinon impossible, de dire où commence et où finit cette fa- mille. Dans cette incertitude , nous croyons devoir nous borner à citer ici les espèces qui entrent dans la division des Pies-Grièches proprement dites. D'ailleurs les autres gen- res que les ornithologistes introduisent dans la famille des Lanidées , ont été en partie déjà le sujet d'articles spéciaux. Les vraies Pies-Grièches ont de nombreux représentants en Europe. Ce sont : La Pie-Grièche grise, Lan. excubitor Linn. (Buff., pi. enl.y 445). C'est la plus grande de nos espèces. Elle a la tête, la nu- que et le dos d'un cendré clair; une large bande noire sur les côtés de la tête; toutes les parties inférieures et l'extrémité des ré- miges secondaires d'un blanc pur. On la rencontre partout en Europe; elle est très commune dans le midi de la France, où quelques individus demeurent toute l'an- née. Elle est le type du genre Lanius des au* teurs, et Collurio de Vigors. La Pie-Grièche méridionale, Lan. meri- dionalis Temm. (Gould , Birds of Europ.t pi. 67). Tête, nuque et dos d'un cendré très foncé; sur le front une large bande noire; gorge d'un blanc vineux, et toutes les par- ties inférieures d'un vineux un peu cendré. Originaire d'Afrique, celle espèce se ren- contre en Italie, en Dalrnatie, en Espagne, en Grèce et dans le midi de la France, no- tamment dans le département du Gard, où elle se reproduit et vit sédentaire. La Pie-Grièche A POITKUn ROSE, Lan. mi- ROrLinn. (Bulï.,p/. en!., 32, f. 1). Front, région des yeux et oreilles noirs; nuque et dos cendrés; gorge blanche; poitrine et flancs roses. Elle habite l'Italie , la Sicile, l'Espagne , selon Pennant la Russie; elle est assez com- mune dans le midi de la France , et se montre dans les environs de Paris. La Pie-Grièche rousse, Lan. rufus Briss. (RufT., pi. ml., 9, f. 2). Front, région des yeux et des oreilles, haut du dos et ailes noirs; occiput et nuque d'un roux ardent; scapulaires, miroir sur l'aile et toutes les parties inférieures d'un blanc pur. On rencontre cette espèce dans toute l'Europe, en Egypte et au cap de Bonne- Espérance. Kaup a séparé génériquement cette espèce sous le nom de Phoncus. La Pie-Grièche écokcheur , Lan. collurio Linn. (Buû\,j>L enl. , 31 , f. 2). Sommet de la tête, nuque, haut du dos et croupion d'un cendré bleuâtre ; haut de l'aile roux- marron ; gorge et abdomen d'un blanc pur; flancs roux-rose; côtés de la tête noirs. Elle est répandue dans toute l'Europe; on la trouve aussi en Afrique et dans l'Amé- rique méridionale. Boié en a fait le type d'un genre qu'il nomme Enneoctonus. La Pie-Grièche masquée , Lan. personalus Temm. (pi. col. , 256 , f . ) , Lan. nubicus Lichst. Sur le front un large bandeau blanc; parties supérieures noires ; scapulaires et par- ties inférieures blanches; flancs roussâtres. Elle habite l'Egypte, la Nubie, le Kordo- fan , l'Abyssinie et l'Arabie pétrée. Elle fait des apparitions en Grèce, où elle a été tuée plusieurs fois. La Pie-Grièche a capuchon, Lan. cucul- îatus Temm. (Buff., pi. enl., 479, f. 1). Sur la tête une ample calotte noire; larges sour- cils blanchâtres; nuque, manteau et dos bruns; ailes d'un roux ardent; gorge et ventre d'un blanc pur. Elle habite le Sénégal et visite le midi de l'Espagne. PIE 157 Swainson a placé cette espèce dans son genre Tclophorus sous le nom spéciflque de EryfhroptenÊSi Quelques espèces étrangères se rappro- chent beaucoup des nôtres par leur système de coloration. Parmi elles , nous citerons : La Pie-Grièche algérienne, Lan. Algericnsis Less., d'Afrique. — La Pie-Griècee boréale, Lan. bovealis Vieill. (Ois. d'Am., pi. 50 et 51), de l'Amérique du Nord. — La Pie- Grièche a dos roux, Lan. pyrrhonotus Vieill. ( Gai. des Ois., pi. 85 ), des Grandes-Indes. — La Pœ-Grièche fiscale, Lan. collaris Lath. (Buff., pi. enl., 477, f. 1), du cap de Bonne-Espérance. — La Pie-Grièche Benïet, Lan. Benlct Horsf., de Java et de Sumatra. — La Pie-Grièche sordide, Lan. sordidus Less., de l'Inde. — La Pie-Grièche bridée, Lan. virgatus Temm. (pi. col., 256, f. 1), des îles de Java et de Banda. — La Pie- Grièche a gros bec, Lan. magnirostris Less., de l'Inde. — La Pie-Grièche colluroïde, Lan. colluroides Less., du Pégou. — La Pje-Griè- che érythroptère , Lan. erythropterus Vig., de l'Himalaya. — La Pie-Griècue de Hard- wick , Lan. Hardwicliïi Vig. , de l'Inde et de l'Himalaya. — La Pie-Grièche a dos rouge , Lan. erythronolus Vig. , de l'Inde. — La Pie-Grièche noir-cap, Collur. nigri- ceps Sykes, des rives du Gange. — La Pie- Grièche lathora, Collur. lathora Sykes , du pays des Mahrattes. D'autres espèces ont avec celles d'Eu- rope, sous le rapport des couleurs et de leur distribution, bien moins d'analogie que celles que nous venons de citer. Parmi elles nous mentionnerons la Pie-Grièche Perrin, Lan. gulluralis Daud. (Levaill. , Ois. iïAfr. , pi. 286), dont le dos est vert; la gorge, l'abdomen et la région anale rouges ; la poi- trine noire; de la côte d'AngoIe. — Et la Pie-Grièche bicolore, Lan. bicolor Lath., figurées toutes deux dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, Oiseaux, pi. 2 A. Gould place la première dans son genre Oreoica. (Z. G.) PIES GRIÈCHES HIRONDELLES, ois. — G. Cuvier (Règ. anim.) donne ce nom aux Langrayens. Voy. ce mot. PIED. Pes. zool. — Voy. membres. Le mot Pied, accompagné de diverses épitbètes , est devenu le nom vulgaire ou spécifique de certains êtres des règnes ani- mal et végétal. Ainsi l'on a appelé , 158 PIE PIE Eu Ornithologie : Pied de Boeuf, le Scolopax Cayennensis ; Pied gris , le Tringa variabilis; Pied noir, le Motacilla rubicola ; Pied nu , VAlauda arborea ; Pied de pot, le Motacilla modularis ; Pied rouge, l'Huîtrier; Pied vert, le Tringa ochropus. En Conchyliologie : Pied d'Ane , les Spondyles ; Pied de Pélican , une espèce de Strombe. En Botanique : Pied d'Aigle, YJEgopodium podagraria ; Pied d'Alouette, les Dauphinelles; Pied de Boeuf, le Boletus bovinus ; Pied de Bouc, l'Angélique sauvage, le Mélampyre, la Reine des prés, etc.; Pied de Canard, le Podophyllum ; Pied de Chat, Y Antennaria ; Pied de Chèvre, le Gnaphalium dioicum, l'Angélique sauvage, le Pimpinella saxi- fraga, une espèce de Liseron ; Pied de Chevreau , le Merulius cantarel- lus et l1 Agaricus procerus ; Pied de Colombe , divers Géraniums ; Pied de Coq, le Panicum crus-galli; la Renoncule rampante, etc.; Pied de Corbeau le Ranunculus aconiti- folius ; Pied de Corbin, le Ranunculus acris ; Pied de Corneille, le Plantago coronopus ; Pied d'Éléphant , YElephantopus scaber ; Pied de Géline, diverses Fumeterres; Pied de Griffon, l'Hellébore fétide; Pied de Grue, diverses Saxifrages; Pied de Lièvre, le Trèfle des champs et un Plantain; Pied de Lion, FAlchémille ; Pied de lit, le Clinopode commun et l'O- rigan ; Pied de Loup, le Lycopus Europœus; Pied de Milan, le Thalictrum flavum; Pied d'Oie, quelques Chénopodes; Pied d'Oiseau , YOrnithopus perpusillus , Un Aspalat, une Astragale et une Clavaire ; Pied de Pigeon , YErodium columbinum ; Pied de Poulain , le Pas d'Ane; Pied de Poule, la Renoncule rampante, k Larnier blanc, quelques Panics; Pied de Sauterelle , le Campanula ra- punculus ; Pied de Tigre, un Ipomœa; Pied de Veau, le Gouet maculé. PIEDS-BOTS. bot. en.— Cette famille de Champignons de Paulet se distingue des au- tres parce que les individus qui la composent ont les pédicules élevés, cylindriques, tortus, tournés à peu près comme un pied-bot; le chapeau est charnu, convexe, et devient presque plat ou déprimé en vieillissant. L'A- garic échaudé, Agaricus crustuliniformis Bull., peut en être considéré comme le type. (Lév.) PIERARDA, Adans. (Fam., Il, 699). bot. ph. — Synonyme à'Ethulia, Cass. PIERAIiDIA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Euphorbiacées , tribu des Buxées, établi par Roxburgh {Flor. indic, II, 254). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. euphorbia- cées. PIEPJDE. pieris ( nom mythologique ). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Piérides, établi parSchrank (Faune de Bavière) , et générale- ment adopté. M. Boisduval (Hist. des Lépid.> suites à Buffon, édit. Roret), caractérise ainsi le genre Piéride: Tête assez petite, courte; yeux nus, médiocres. Palpes assez longs, peu comprimés, un peu cylindriques , parallèles ou peu divergents, hérissés de poils raides, assez peu serrés, de longueur inégale, légè- rement fascicules; le dernier article grêle, au moins aussi long que le précédent, for- mant une petite pointe aciculaire, saillante au milieu des poils qui l'environnent. An- tennes de longueur moyenne ou un peu al- longées, à articulations bien distinctes, terminées par une massue obeonique com- primée. Abdomen peu robuste, un peu plus court que les ailes inférieures. Ailes médio- crement robustes, à cellule discoïdale fer- mée; les inférieures embrassant plus ou moins le dessous de l'abdomen. Chenilles cylindriques, allongées, pu- bescentes, un peu atténuées à leurs extré- mités, marquées de raies longitudinales, et munies de petits granules plus ou moins visibles; tête petite et arrondie. Chrysalides anguleuses, terminées antérieurement par une pointe plus ou moins longue; tantôt presque lisses , tantôt munies de tubercules plus ou moins aigus. Les Piérides sont très nombreuses en es* pèces. M. Boisduval {loc. cit.) en décrit plus de 160, répandues sur toute la surface du globe, particulièrement dans les contrées PIE PIE 159 intertropicales de l'ancien continent. La couleur dominante chez ces Lépidoptères est le blanc plus ou moins pur, avec une bor- dure noire plus ou moins large, quelquefois, mais très rarement, nulle chez certaines espèces; la couleur du fond est jaune ou même orangée; il en est d'autres où elle est noirâtre, bleuâtre, etc. La face infé- rieure des ailes postérieures est souvent très agréablement variée de couleurs bril- lantes. Nous renvoyons à l'ouvrage de M. Bois- duval pour la description de toutes les Pié- rides exotiques; nous nous contenterons de donner ici celle des espèces qui vivent très communément en Europe. 1. Piéride de l'Alisier, Pieris Cratœgi Linn., Fabr., Latr., God., Boisd., etc. ( le Gazé Geoffr., Ernst.)- Envergure de 5 à 6 centimètres. Corps noir; antennes noires; ailes arrondies, d'un blanc mat, avec leurs nervures noires, un peu élargies et dépour- vues d'écaillés à l'extrémité, surtout au som- met des ailes supérieures. Chenille luisante, couverte de poils blanchâtres, avec les côtés et le ventre d'un gris plombé, le dos noir marqué de deux bandes longitudinales fau- ves ou d'un fauve roux. Chrysalide d'un blanc verdâtre, avec deux lignes latérales jaunes et beaucoup de taches noires. Cette espèce est commune, au printemps, dans toutes les prairies de l'Europe. Sa che- nille vit en famille sur l'Alisier, le Prunier sauvage, le Cerisier, le Poirier et autres ar- bres fruitiers, et cause souvent de grands dé- gâts dans les jardins. 2. Piéride dd Chou, Pieris Brassicœ Latr., God., Boisd. ( Papilio id. Linn., Fabr., Hubn., etc.; grand Papillon du Chou,Geoff., Ernst.). Envergure: environ 6 centimètres. Corps noir, couvert de poils blancs; anten- nes blanchâtres, annelées de noir; ailes blanches, avec la base un peu obscure; les supérieures ayant, chez les deux sexes, le sommet et une partie du bord postérieur noirâtre , et de plus, dans la femelle, trois taches noires, dont deux presque rondes, la troisième en forme de raie; ailes inférieures ordinairement un peu lavées de jaunâtre dans la femelle, marquées chez les deux sexes, sur le milieu du bord central, d'une tache noire plus ou moins prononcée. Des- sous des premières ailes blanc, avec le som- met d'un jaune ocracé, et deux taches noi- res; dessous des secondes d'un jaune ocracé, piqué de noirâtre. Chenille d'un vert jaunâ- tre ou d'un jaune verdâtre , avec trois raies jaunes longitudinales, séparées par de pe- tits points noirs un peu tuberculeux, don- nant naissance chacun à un poil blanchâtre; tête bleue, piquée de noir. Chyrsalide d'un cendré blanchâtre, tachetée de noir et de jaunâtre. Cette espèce est très commune, pendant toute la belle saison, dans les jardins et les prairies de toute l'Europe; sa chenille vit sur le Chou cultivé, elle manga aussi les Capucines et les Câpriers. 3. Piéride de la Rave, Pieris Rapœ Latr., God.,etc. (Papt'Jtot'd. Lin., Fab., Hubn., etc., petit Papillon du Chou Geoffr., Ernst.). En- vergure : 3 ou 4 centimètres. Très semblable à la Pieris Brassicœ, mais un peu plus petite. Ailes supérieures ayant leur sommet moins noirâtre, plus pâle, cette couleur ne s'éten- dant pas le long du bord postérieur; le mâle présente souvent un ou deux points noirs. Chenille verte, pubescente, avec trois lignes jaunes, dont une dorsale et deux latérales. Chrysalide d'un gris cendré plus ou moins pâle, ponctué de noir, et souvent lavée d'in- carnat. Cette espèce est très répandue, depuis le milieu du printemps jusqu'au mois d'octo- bre, dans les jardins et les prairies de l'Eu- rope; sa chenille vit sur le Chou, le Navet, le Réséda, la Capucine, etc. 4.PiÉRiDEDuNAVET,Pien*siVapiLatr.,God., Boisd., etc. {Papilioid. Linn., Fabr., Hubn., etc. ; Papillon blanc veiné de vert GeofT. , Papilio Napeœ Esp., Schm.; Papillon blanc veiné de noir Ernst.). Envergure : 3 ou 4 cen- timètres. Taille et port du Pieris Rapœ. Ailes blanches avec la base un peu cendrée; les supérieures ayant le sommet et ordinaire- ment l'extrémité des nervures noirs; leur disque, tantôt sans tache, dans le mâle, et tantôt avec une tache noire, marqué ordi- nairement chez la femelle de deux taches et d'une raie noires; ailes inférieures offrant une tache noire sur leur bord costal ; des- sous des premières ailes blanc, avec deux points noirs; les nervures saillantes et le sommet jaunâtre; dessous des secondes ailes d'un jaune pâle , avec des veines d'un noir verdâtre couvrant les nervures. Chenille 160 PIE pubescente, d'un vert foncé en dessus, plus clair sur les côtés, avec les stigmates roux placés sur une petite tache jaune. Chrysalide ûun gris verdâtre, pointillée de noir. Cette espèce est commune dans toute l'Europe, pendant la belle saison. Sa che- nille vit dans les champs et les jardins, sur le Navet, le Réséda, les Capucines, etc. Pour compléter rénumération des autres espèces qui vivent en Europe, nous citerons encore la Pieris callidice , assez commune dans les Alpes de la Fiance, de la Savoie et de ia Suisse, dans les Pyrénées, en juillet et août; la Pieris chloridice que l'on trouve en juillet dans la Russie méridionale; la Pieris daphnidice ( var. bellidice Brahm.), vivant dans les lieux secs et sablonneux d'une grande partie de l'Europe ; et la Pieris leucodice, qui habite la Russie orientale. (L.) PIÉRIDES. Pieridœ. ins.— Tribu établie par M. Boisduval (Histoire des Lépidoptères, Suites à Buffon, édition Roret) dans l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, et dont les caractères sont: Antennesassez allongées, tronquées à l'extrémité ou terminées en massue. Tête de grosseur médiocre; palpes cylindriques ou comprimés, à articles dis- tincts, hérissés de poils ou finement écailleux. Six pattes semblables dans les deux sexes. Les quatre ailes entières ; cellule disccïdale des inférieures fermée; abdomen reçu dans une gouttière plus ou moins prononcée. Chenilles allongées, plus ou moins cylin- driques, légèrement pubescentes, sans ten- tacule sur le cou. Chrysalides anguleuses, un peu comprimées, terminées en pointe à cha- que extrémité. M. Boisduval comprend dans cette tribu quinze genres nommés: Euterpe, Leptahs, Leucophasia , Pontia, Pieris, Anihocharis, Idmais, Nathalis, Thestias, Iphias, Rhodo- cera, Eronia, Callidryas, Colias et The- rias. *PIERIS (nom mythologique), eot.ph. — » Genre de la famille des Éricacées, tribu des Andromédées, établi par Don{inEdinb. new Philos. Journ.y XVII, 159) aux dépens des Andromède/, de Linné, dont les Pieris diffèren t ^)ar un calice 5-parti; par une corolle tubu- Jeuse, ovale; par les filets des étamines mu- nis de deux soies au sommet; par un style pentagone et un stigmate tronqué. LMndro- meda japonica Thunb. (Flor. japon., t. 22), PIE ! est l'espèce type de ce genre. C'est un ar- brisseau du Népaul , à feuilles coriaces, à fleurs disposées en grappes terminales. (J.) PIERRE, min. — On donne vulgaire- ment ce nom, accompagné de quelque épi- thète, à un grand nombre de substances minérales. Nous nous bornerons ici à la ci- tation des désignations les plus connues. Ainsi l'on a appelé: Pierre d'Abyssinie, l'Amiante; Pierre aéropuane , une variété diaphane d'Opale; Pierre d'Aigle, les Géodes; Pierre en aiguilles, le Mésotype acicu- laire; Pierre d'Aimant, le Fer oxydulé; Piesre d'Aldn, l'Alunite; Pierre de l'Apocalypse , l'Opale ; Pierre arborisée, les Pierres qui offrent dans leur intérieur des Dendrites ou arbo- risations ; Pierre argileuse, les Ardoises, les Marnes, les Argiles proprement dites , etc. Pierre arsenicale , le Fer sulfuré arse- nical; Pierre d'Asperge, l'Asparagolithe ; Pierre aventurinée, l'Aventurine; Pierre d'azur, le Lazulite ; Pierre a baguettes ou a barres , la Sco- polite ; Pierre de Basalte, le Basalte; Pierre a bouton , le Jayet ; Pierre a briquet, et Pierre a feu, le Silex pyromaque ; Pierre a brunir, ITIématite; Pierre calaminaire, la Calamine; Pierre de Calcédoine, la Calcédoine; Pierre de Caméléon , l'Opale hydro- phane ; Pierre de Candar , le Fer sulfuré ou la Pyrite commune ; Pierre de Cannelle, l'Essonite; Pierre a cautère, la Potasse; Pierre céleste ou bleue , le Lazulite , le Cuivre carbonate bleu , 1-a Chaux anhydro- sulfatée et la Strontiane sulfatée; Pierre ciselée, l'Harmotome cruciforme; Pierre de croix, la Staurotide ; Pierre cruciforme, l'Harmotouie; Pierre électrique , le Succin , la Tour- maline ; Pierre d'Émeri, l'Émeri et le Corindon ferrifère ; PIE riE 1G1 Pierre a fard, le Talc; Pierre a faux, les Grès houillers, les Quartz micacées; Pierre fétide , la Chaui carbonatée et le Quartz fétide ; Pierre a feu , voy. pierre a briquet; Pierre a fusil , le Silex pyromaque ; Pierre géodique , les Géodes ; Pierre graphique, la Pegmatite graphique; Pierre grasse , l'Elœolithe ; Pierre héliotrope, le Quartz agate hélio- trope; Pierre hématite , l'Hématite ; Pierre hydrophane, l'Hydropbane; Pierre infernale, le Nitrate d'argent; Pierre d'Iris , l'Iris , variété de Quartz hyalin ; Pierre de Labrador, le Labrador; Pierre de Lydie ou lydienne , l'Aphanite noir et le Phtanite; Pierre de Lynx, la Bélemnite; Pierre meulière, voy. meulière; Pierre de Miel, voy. bellite; Pierre molaire , voy. meulière; Pierre a mouche, l'Arsenic natif; Pierre néphrétique , le Jade néphrite et la Serpentine; Pierre noire, le Schiste alumineux noir, ou l'Ampélite graphique; Pierre oesidienne, l'Obsidienne; Pierre ollaire , les Serpentines et les Stéatites; Pierre d'outre -mer, le Lapis Lazuli; Pierre a picot , la Variolilhe; Pierre a plâtre, voy. gypse ; Pierre ponce, voy. pumite et ponce; Pierre poreuse, la Ponce, la Meulière, le Tuf, etc. ; Pierre de Sarde , la Sardoine; Pierre de Serpentine , la Serpentine; Pierre de Stéatite , la Stéatite; Pierre de Thrace, le Jayet; Pierre tuberculeuse, le Silex ménilite; Pierre de variole, la Variolilhe ; Pierre de la vessie, les Calculs urinaires; Pierres précieuses , le Diamant , le Ru- bis , le Saphir, lÉmeraude, la Topaze, etc. PIERRE A CHAMPIGXOXS. Pietra fungaja des Italiens, bot. cr. — Si les Truffes ont excité la curiosité des botanistes anciens sous le rapport de leur mode de reproduc- tion , la Pierre à Champignon, qui donne naissance à un Bolet ne les a pas moins sur- T. X. pris. Hermolatis, Cardan, Scaliger, Mer- catus, Marc-Aurèle Sévcrin , Mathiole, Cesalpin, Kirker et beaucoup d'autres au- teurs ont écrit son histoire avec plus ou moins d'enthousiasme; quelques uns même l'ont chantée comme la Truffe, notamment Battis ta Fiera, dansun poème intitulé Coena. Des auteurs moins anciens, comme Micheli, Seguin, Battarra, Secondât, Jacquin , ont aussi étudié cette singulière propriété, et de nos jours MM. Brunner etGasparininous ont donné de nouveaux détails. On trouve la Pierre à Champignon dési- gnée sous plusieurs noms. Marc-Aurèle Sé- verin l'appelle Lapis f ungi férus , Caesalpin Lapis Lyncœus, Mercatus Lapis Phrygius, Breyn Lac tigridis, Boccone Tuberaster t Gasparini Mycelites fungifera. Son origine était entièrement inconnue aux anciens, et pour l'expliquer ils ont dit qu'elle résultait de la condensation de l'u- rine du Lynx. II était très facile de consta- ter si cette opinion avait un peu de vraisem- blance , mais on a mieux aimé s'en tenir au merveilleux. Aujourd'hui sa nature est parfaitementconnue: on sait, en effet, d'après les expériences deMicheli, Battarra, Jacquin, Paulet, etc., qu'elle est composée de terre, de pierres et de morceaux de bois qui sont agglomérés ensemble par un tissu blanc , filamenteux, quelquefois membraneux, et que l'on connaît sous le nom de Mycélium. Ces agglomérations terreuses ou mottes se rencontrent également dans tous les pays et chez beaucoup d'espèces de Champignons, comme les Polysaccum, Clavaria, Hel- vella, etc. ; mais comme elles n'ont pas un gros volume, on n'y a pas fait attention, tandis que la Pierre à Champignon at- teint celui d'une tête de bœuf. Son poids n'est pas moins étonnant; Micheli dit en avoir vu du poids de cent livres. Celle que j'ai vue dans la cave du docteur Pouget, et qui portait deux gros Champignons, avait le volume d'une tête d'enfant et pesait près de sept livres. Ce poids, du reste, comme le fait observer M. Brunner dans ses Re- cherches, doit beaucoup varier en raison de l'humidité dont elle est pénétrée. On trouve la Pierre à Champignon dans les environs de Naples, sur le mont Vé- suve; à Villetri, sur le mont Saint-Ange; dans la Fouille, sur les montagnes qui sont 21 162 PIE PIE situées près de Sorrente, d'Albella, etc. Il est probable que si l'on faisait des recherches dans d'autres pays aussi méridionaux on la trouverait également. Comme elle pro- duit des Champignons bons à manger, elle est devenue un objet de commerce , et même elle se vend assez cher. Pour se pro- curer des Champignons , il suffit delà tenir à la température de 15 à 20 degrés et de l'arroser. On voit bientôt apparaître une tache blanche , une véritable moisissure composée de filaments qui forment une espèce de rosette; le point central ne tarde pas à se solidifier, et si la motte est couverte de deux ou trois pouces de terre, il en sort des jets qui ressemblent à de jeunes Asper- ges; plus tard, ce sommet, qui était pointu, devient plus obtus, s'élargit, et le chapeau se développe. Marc-Aurèle Séverin , qui, le premier, a le mieux compris la nature de cette singulière pierre, dit que le sommet du jeune pédicule présente une vésicule semblable à un bourgeon de vigne et qu'elle contient un suc aigrelet. Cette observation de Séverin mérite d'être notée et d'être rap- prochée decelledeSteinheiletdeM.Tripier, qui ont reconnu la présence de l'acide oxa- lique dans le Polyporus sulphureus. La Pierre à Champignon cultivée dans les environs de Naples réussit très bien , et sa végétation dure plusieurs années ; mais transportée en Allemagne, en France, il est rare qu'elle donne plusieurs fois des Cham- pignons. On dit généralement qu'ils appa- raissent périodiquement tous les deux ou trois mois; il paraît que cette périodicité n'est pas réelle, car si on a soin d'arroser souvent, on les voit se développer presque sans interruption. Les personnes qui au- raient occasion de la cultiver feront bien de suivre les avis de Paulet, c'est-à-dire de la renfermer dans des laves pulvéri- sées ( cette espèce de terrain lui convient particulièrement), et de laisser sécher sur pied quelques Bolets parfaits, afin que les spores, en se mêlant avec la terre, puissent donner naissance à un nouveau Mycélium et renouveler, par conséquent, la surface productive. La Pietra fungaja&e présente t-elle tou- jours sous la forme d'une motte de terre qui s'accroît par agglomération, ou bien est- ce un Sclérote ? Celle que j'ai vue en plein rapport était manifestement une motte de terre et qui paraissait semblable à celles qui ont servi à Micheli , Battarra, Jacquin et M. Brunner pour leurs descriptions. Mais celle que M. Gasparini a décrite , et dont il existe un magnifique échantillon de la gros- seur d'une tête d'enfant dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris, ne ressemble plus à de la terre, mais à uti gros Sclerolium; elle est à peu près arron- die, pesante, rugueuse à sa surface et comme recouverte d'une couche corticale de couleur fuligineuse; sa substance est com- pacte, noire; son homogénéité n'est altérée que par quelques veines blanches comme celles que l'on voit dans les Truffes, mais infiniment moins nombreuses; sa saveur est à peu près nulle, et sa consistance est peu modifiée par son séjour dans l'eau. Si c'est bien ce Sclérote qui a fourni les Cham- pignons qui ont servi aux observations de M. Gasparini, comme ils sont semblables à ceux de Micheli, de Battarra, etc., il faut nécessairement convenir que la Pietra fun- gaja se montre sous deux formes si diffé- rentes, qu'il serait impossible de la reconnaî- tre ; pourtant ce dimorphisme n'a rien d'étonnant quand on connaît les proprié- lés du Mycélium et les modifications qu'il éprouve suivant les circonstances. Si les pierres de Micheli et de M. Gasparini ont donné naissance au Polyporus luberaster , on doit penser qu'un des Mycélium a été contrarié dans son développement, qu'il s'est étendu dans les plus petits espaces qu'il a rencontrés dans un sol composé de poussière et de fragments de laves; tandis que l'autre a trouvé un terrain parfaite- ment meuble, qu'il l'a écarté à mesure qu'il se développait, et qu'enfin il a pu se condenser en véritable Sclérote et n'être formé que d'une seule et même substance. Je parle ici d'après l'échantillon que j'ai sous les yeux; mais il arrive quelquefois qu'il incorpore avec lui-même, comme le dit M. Gasparini, différents corps étran- gers. M. Gasparini a fait de la Pietra fungaja une étude particulière , et il dit avoir trouvé dans sa substance des spores. J'ai cherché à constater la présence de ces or- ganes, et je n'ai pas été plus heureux que M. Brunner; je n'ai rien vu qui pût même tie PIE 163 m'en imposer, mais j'ai observé la structure filamenteuse et le renflement des filaments à leur extrémité. Je ne récuse pas les ob- servations de M. Gasparini; elles ont été faites sur les lieux et sur des individus frais, tandis que je n'ai eu à ma disposi- tion qu'un individu seulement et sec. Si la Pielra fungaja a véritablement des spo- res dans l'épaisseur de sa substance, le genre Myceltthcs de M. Gasparini doit être conservé ; mais s'il est bien avéré que les échantillons qui ont servi à ses recherches ont donné naissance au Polyporus tuberasler, je ne crains pas de dire qu'il y a eu illusion, car personne ne pourra jamais supposer qu'il y ait des spores pour la reproduction du Sclérote, et des spores pour celle du Po- lyporus. Les observations de Micheli , Bat- tarra , Jacquin , Brunner, etc., subsis- tent, rien ne peut les détruire. Celles de M. Gasparini ont eu lieu sur une masse fongueuse différente; mais, comme je l'ai dit , cette masse a éprouvé des change- ments en raison des circonstances dans lesquelles elle s'est trouvée : le Polyporus tuberasler qu'elle a produit, puisque c'est le dernier terme de sa végétation , lui im- prime son caractère particulier, et non les spores ou plutôt les apparences de spores qu'elle pourrait renfermer dans son inté- rieur, autrement le Polypore serait un pa- rasite; ce que les différentes expériences des auteurs ne permettent pas de suppo- ser. (Lév.) PIERREUX, zool., géol.—M. de Blain- ville applique ce nom à une section de la classe des Polypiaires, à laquelle il rapporte les animaux contenus dans des cellules cal- caires accumulées de manière à former un Polypier solide; Lamouroux désigne sous ce nom un ordre de la classe des Polypes, com- posé des Polypiers inflexibles. M. d'Omalius appelle roches pierreuses une elasse compo- sée de celles qui ont pour base des métaux hétéropsides. PIERROT, ois. — Nom vulgaire du Moi- neau. *PIESMA (wfcvfta, pression), ins.— Genre de Tordre des Hémiptères, tribu des Réduviens, famille des Aradides, établi par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Ser- ville. On n'en connaît que deux espèces : les Piesma capilata\Xo\ïï, et maculalaLùQ. La première n'est pas rare dans les champs de l'Europe; la seconde habite principale- ment le Caucase. ■PIESTINIENS. Pieslini. ins.— Huitième tribu de Tordre des Coléoptères pentamè- res, de la famille des Brachélytres , établie par Erichson {Gênera et species Staphylino- rum, p. 823) sur ces caractères : Stigmates prothoraciques cachés ; hanches postérieures transverses , antérieures globuleuses , non avancées; trochanters postérieurs simples. Genres : Leptochirus, Lispinus, pieslus, Pro- gnalha, Isomalus et Hypotelus. Ces Insectes vivent sous les écorces des arbres. Les 36 es- pèces rapportées à la tribu sont ainsi répar- ties : Amérique 25 , Asie 5, Afrique 4 et Europe 2. (C.) *PIESTOCERA («Mvrfe, comprimé; xs- paç, corne), ms. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères , de la famille des Sternoxes et de la tribu des Élatérides, éta- bli par Perty (Delectus animalium art., p. 23, pi. 5, fig. 11), et qui est adopté par Laporte (Revue entomologique de Silbermann, t. III, p. 177). Le type, le P. dircœoides P., a pour patrie le Brésil. (C.) *PIESTOSOMA frets*** , déprimé ; aw- fxoc, corps), ins. — Genre de l'ordre des Hé- miptères, tribu des Redeviens , famille des Aradides , établi par M. Laporte ( Hémipt., 83) , qui n'y rapporte qu'une seule espèce, P. depressum F abr. Elle se trouve en France, principalement aux environs de Paris, sous les écorces des vieux arbres, et notamment du Chêne. PIESÏUS (imsroç, comprimé), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Brachélytres et de la tribu des Piestinïens , créé par Gravenhorst ( Mo- nographia, p. 223), adopté par Laporte ( Études enlomologiques , p. 1 26 ) et par Erichson ( Gênera et sp. Staphylinorum , p. 830). Ce genre se compose de 11 espèces de l'Amérique équinoxiale , savoir : P. bi- cornis 01. , spinosus F. , sulcatus Gr. , peni- cillus Daim., capricornis, Lacordairei, pyg- mœus, Mexicanus Lap. , fulvipes, erythro- pus et minulus Er. Ces Insectes ressemblent beaucoup aux Leplochirus de Germar : leurs élytressontun peu plus longues, sillonnées, et leurs antennes plus allongées et un peu poilues à l'extrémité. Dalman nomme ce genre Zirophorus, etGray Trichocoryne. 164 PIE PIE Les caractères des Pieslus sont : Mandi- bules dentées; palpes maxillaires à dernier article plus long que le pénultième ; tibias antérieurs crénelés en dehors; abdomen marginé. (C.) PIÉTIN. Pedipes. moll.-- Genre de Mol- Aisques gastéropodes que toutes les analogies font placer dans la famille des Auricules qui sont des Pulmonés, quoique les Piétins, habitant les eaux de la mer, n'aient qu'une respiration branchiale. L'animal, subglobu- leux, aie pied mince, aplati, divisé en deux parties inégales par un profond sillon trans- verse. Sa tête, courte et élargie comme le pied, porte une paire de tentacules coniques, ayant les yeux sessiles ovalaires et convexes à la partie interne de la base. La coquille, sans opercule, est épaisse, subglobuleuse, striée transversalement, à spire courte et sans épiderme; l'ouverture est entière, obli- que, grimaçante; la columelle porte trois grands plis inégaux, et le bord droit une dent médiane. C'est Adanson qui, le premier, établit ce genre pour une petite coquille des côtes du Sénégal, longue de 7 ou 8 millimè- tres et un peu moins large, dont Bruguière fit un Bulime (B. pedipes), et que Lamarck nomma Tornatella pedipes. Précédemment Gmelin, dans le Systema naturœ, l'avait inscrite, d'après Schrœter, dans le grand genre Hélix, en la nommant H. afra. Plus tard Férussac rétablit ce genre dans la fa- mille des Auricules, et M. de Blainville l'a- dopta aussi, en le nommant Pedipes Adanso- nii. M. Deshayes, en montrant la nécessité de le conserver, a aussi indiqué ses vrais rapports avec la famille des Auricules. De- puis lors, enfin, M. Lowe a confirmé les excellentes observations d'Adanson, et a complété la connaissance de ce Mollusque et de ses rapports en constatant que, de même que les Conovules et VAuricula myosotis et les espèces voisines , il respire au moyen d'une branchie, tandis que les grandes espèces d'Auricules respirent l'air comme les autres Pulmonés. Par conséquent, c'est donc un véritable Pectinibranche, et il eût dû rester auprès des Tornatelles et des Pyramidelles, s'il n'eût été dépourvu d'opercules, et si tous >es autres caractères ne l'eussent rapproché des Auricules. Un des traits les plus saillants ■de l'organisation duPiétin, c'est la structure i*c son pied divisé en dem portions inégales par un sillon transverse large et profond, très extensible, de telle sorte que l'animal rampe à la manière des chenilles arpenteu- ses , en s'appuyant sur la partie postérieure seule du pied, pour porter en avant la partie antérieure au moyen de l'extension considé- rable de la portion comprise dans le sil- lon; puis, quand il a fixé la partie anté- rieure , il en rapproche brusquement la pos- térieure , et recommence à s'avancer de la même manière. On connaît trois ou quatre espèces vivantes de Piétins et une espèce fos- sile. (Duj.) PIÉZATES, Fabr. ras. — Syn. d'Hymé- noptères. *PIEZIA(7n/Çû), comprimer). ras. —Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Troncatipennes , établi par Brullé (Histoire naturelle des Insectes, t. IX, p. 272) sur deux espèces africaines : la P. umbraculata F. (Anthia bellicosa Dup.), et axillaris Br. La première est originaire de Guinée, et la se- conde du cap de Bonne-Espérance. Ces In- sectes tiennent le milieu entre les Anthies et les Graphiptères , et se distinguent de l'un et de l'autre par les derniers articles des an- tennes qui sont élargis et aplatis vers l'ex- trémité. (C.) *PIEZOCERA («i«'Ç», comprimer ; x/- P«5, corne), ras. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins, établi par Serville ( Annales de la Société entomologique de France, t. III, p, 92), adopté par Dejean (Catalogue, 3* édition , p. 357). Ce genre renferme les sept espèces suivantes ; P. bi-r villata Serv. , gumma Perty, inœqualis, hir- lella, rubiginosa, rubicunda et fuliginosa Dej. Les six premières sont originaires du Brésil, et la septième est indigène de Cayenne. Leurs antennes sont composées de onze ar- ticles , qui tous , à l'exception des deux pre- miers, sont comprimés , élargis en dent de scie à leur face intérieure , et offrent deux carènes longitudinales. (C.) *PIEZOCORYNUS (tts/Çw, imprimer ; xopuvvj, massue), ins. — Genr^ de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionides orthocères et de la division des Anthribides , proposé par nous , adopté par Dejean ( Catalogue, 3e édit., p. 257) et P1G PIG 165 par Schœuhcrr (Gen. et sp. Curcul. syn., t. V, p. 250 ). Le type, le P. dispar Dej., $chr. , est propre au Brésil. (G.) *PIEZODERES («ccÇ«», comprimer; itprj, cou), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères télramères, de la famille des Cur- culionides gonatocères et de la division des Cyclomides, créé par Schœnherr (Gener-a et speciesCurculionidum, synonymia, t. VII, I, p. 167), et qui ne renferme qu'une espèce , le P. Winthemi Schr.; elle a pour patrie le cap de Bonne-Espérance. (C.) PIEZONOTUS, Schœnherr. ins. —Syn. du genre Isomerinthus du même auteur. (G.) *PIEZORHOPALUS(7n£'Ça>, comprimer; powa>ov , massue ). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Xylophages et de la tribu des Bostrichiens,créé par M. Guérin-Méneville (Revue zoologique, If 1838, p. 107; Icon. Règ. anim. deCuv., p. 107), et qui ne renferme qu'une espèce, le P. nitidulusde l'auteur. Elle est originaire du Brésil , et ressemble aux Tomicus de La- treille; mais elle en diffère par des antennes beaucoup plus allongées et aussi longues fe le corselet , formées d'un grand article salaire renflé à son sommet , des deuxième et troisième petits , de forme triangulaire , et d'une grande et large massue aplatie. (C.) *PIEZOTRACHELUS («u'Çw, compri- mer; Tpx'xvj)oç , cou), ins. — Genre de Tor- dre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides orthocères et de la divi- sion des Apionides , établi par Schœnherr (Gênera et species Curculion. syn. , t. V, p. 365 ) sur les sept espèces suivantes : P. cratalariœ F. , Germari , Herbstii , langui- dus y pullus, asphaltinus et fallax Schr. La première est indiquée comme se trouvant dans l'Amérique méridionale ; la deuxième et la troisième en Cafrerie; la quatrième et la cinquième sur la côte de Guinée, et la sixième et septième à Port-Natal. (C.) PlG\MO\.Thalictrum. bot. ph.— Grand genre de la famille des Renonculacées, tribu des Anémonées , de la Polyandrie polygynie dans le système de Linné. Il se compose d'environ 90 à 100 espèces de plantes berba- tées vivaces , propres aux parties tempérées de l'hémisphère boréal. De leur rhizome s'élèvent chaque année des tiges herbacées, souvent fistuleuses, chargées de feuilles al- ternes, à pétiole ordinairement engainant I par sa base, à limbe divisé en segments nombreux; leurs fleurs, réunies en diverses inflorescences composées, sont très souvent dioïques ou polygames , et présentent les caractères suivants : Involucre nul ; calice à quatre ou cinq sépales colorés, très fugaces ; corolle nulle ; étamines en nombre indéfini ; plusieurs pistils à ovaire libre , uniloculaire, renfermant un seul ovule suspendu. A chaque fleur succèdent 4-15 akènes sessiles ou stipités, tantôt relevés de côtes longitu- dinales, tantôt pourvus de trois ailes, ou renflés-vésiculeux. Le genre Pigamon est l'un des plus difficiles à étudier au point de vue de la distinction spécifique des plantes qui le forment. Les espèces européennes en par- ticulier présentent sous ce rapport des diffi- cultés que certains botanistes ont regardées comme presque insurmontables. Il suffira, pour donner une idée du vague qui règne dans la délimitation de ces espèces, de dire que, tout récemment, M. Al. Jordan a cru trouver dans l'étude des Thaliclrum de Lyon , et même d'un seul bois des environs de cette ville, des motifs suffisants pour ajouter dix espèces nouvelles aux quinze que M. Duby signalait comme appartenant à la Flore française. — De Candolle a divisé le genre entier en trois sous-genres. a. Tripterium, DC. Akènes à trois an- gles ailés, presque stipités. — Racines fi- breuses, feuilles multiséquées à pétiole ra- meux, pourvues d'oreillettes membraneuses à la base des ramifications du pétiole. 1 . Pigamon a feuilles d'ancolie , Thalic- trum aquilegifolium Lin. Cette plante , connue vulgairement des horticulteurs sous le nom de Colombine plumacée , croît dans les parties montagneuses un peu boisées de l'Europe. Sa tige fistuleuse, simple ou ra- meuse, s'élève jusqu'à un mètre; elle est verte dans les endroits boisés, rougeâtre dans les localités exposées au soleil (DC), couverte dans l'un et l'autre cas d'une pous- sière glauque ; ses feuilles tripinnatiséquées, présentent deux stipelles ovales membra- neuses à chaque ramification du pétiole, et leurs segments sont presque orbiculaires , glabres, un peu en coin à la base, dentés- incisés au sommet. Ses fleurs nombreuses ont quatre sépales blancs, caducs; elles sont surtout remarquables par la légèreté de leurs aigrettes d'étamines , blanches dans 166 PIG PIG ïe type, purpurines dans une variété culti- vée. Dans nos jardins , on cultive cette plante en pleine terre légère et nutritive ; on la multiplie par la division des touffes. b. Physocarpum , DC. Akènes renflés • vésiculeux, stipités. — Racines fibreuses; feuilles bi-triternatiséquées. Les espèces de cette section appartiennent toutes à l'Amé- rique. c. Euthalictrum , DG. Akènes ovales- oblongs, côtelés -striés , sessiles. — Racines fibreuses ou grumelées. Feuilles de forme variable. A ce sous-genre appartiennent la plupart des Pigamons, et en particulier la presque totalité de ceux de France et d'Eu- rope. Nous prendrons pour type le suivant : 2. Pigamon glauque, Thalictrum glau- cum Desf. Cette espèce croît dans les parties les plus méridionales de l'Europe , en Suisse s etc. Quoiqu'elle ait été indiquée en France, son indigénat est encore fort douteux. Sa tige droite, simple, fistuleuse, striée, couverte d'une poussière glauque, s'élève à 10-15 décimètres, Ses feuilles, en- gainantes à leur base, sont pinnati-ou bi- pinnatiséquées , à segments presque en cœur à leur base, ovales-orbiculaires , tri- lobés, à lobes marqués de grosses dents, glauques , surtout en dessous ; ses fleurs for- ment une panicule très serrée ; elles sont dressées, jaunâtres, à cinq sépales pour 'elles du milieu des inflorescences, et à quatre pour celles des côtés; elles ont une odeur désagréable. On eultive quelquefois « ette espèce à titre de plante d'ornement et de la même manière que la précédente. Le Pigamon jaune, Thalictrum flavumlAw. espèce indigène, connue sous les noms vul- gaires de Rue des prés , Fausse rhubarbe , ilhubarbe des pauvres , qu'elle doit aux pro- priétés purgatives assez prononcées de son ; aizôme et de sa racine. Les mêmes parties peuvent servir pour la teinture en jaune. On dit que le mélange de la plante aux her- bes des prairies rend le foin mauvais pour les bestiaux. D'après MM. Mérat et de Lens, M. Lesson aîné a retiré de sa racine un al- caloïde qu'il a nommé Thalictrine , et dont il a obtenu de bons effets dans le traitement des fièvres intermittentes. (P. D.) PIGEA, DC. (Prodr., I, 307). bot. pu.— Synonyme de Jonidium, Venten. PIGEON. Columba. ois. — Linné et la plupart des naturalistes qui l'ont suivi ont donné génériquement ce nom à un certain nombre d'Oiseaux qui ont pour caractères communs : Un becgénéralement faible, grêle, droit, comprimé latéralement, couvert à sa base d'une membrane voûtée sur chacun de ses côtés, étroite en devant, à mandibule su- périeure plus ou moins renflée vers le bout, crochue ou simplement inclinée à la pointe ; des narines oblongues , ouvertes vers le mi- lieu du bec, percées dans une membrane qui forme une protubérance membraneuse plus ou moins prononcée, plus ou moins molle; des pieds marcheurs; quatre doigts, trois devant, un derrière, celui-ci articulé au niveau des doigts antérieurs, et des ailes médiocres ou courtes. A l'exemple de i'auteur du Systema na- turœ f un assez grand nombre de natura- listes ont rapporté celte division à l'ordre des Passereaux, et quelques autres aux Gai» linacés. Mais, avant de nous enquérir si elle doit être laissée dans l'un ou dans l'autre de ces ordres, avant de nous occuper de la classification des Oiseaux qu'elle comprend, il importe que nous étudiions préalablement ceux-ci sous le rapport de leurs mœurs , de leurs habitudes, de leur genre de vie, etc. Presque tout ce qui est capable d'inté- resser dans l'histoire naturelle d'un Oiseau se trouve réuni chez les Pigeons. Ils ne se distinguentpas seulement par leurs attributs physiques , par des formes gracieuses, quoi- que généralement massives, par un plumage qui joint quelquefois l'éclat à la vivacité des couleurs, mais aussi par des mœurs douces et familières, par un caractère aima- ble, par des habitudes paisibles, par des qualités, en un mot, qui leur sont particu- lières, et qui les ont fait remarquer dans tous les temps et dans tous les pays. Tous les Pigeons ont, comme la plupart des Gallinacés, des mœurs sociables. Ils vi- vent une grande partie de l'année rassem- blés en familles composées souvent d'un nombre considérable d'individus. Comme les Gallinacés aussi, ils sont réglés dans leurs besoins, ne vont aux champs ou dans les bois pour y chercher leur nourriture qu'a de certaines heures , par exemple , le matin au lever du soleil , et le soir quelques heures avant la nuit, et chôment tout le reste de la journée ; quelques espèces principalement Pif. P1G Ifj ©m des habitudes qui rappellent totalement celles de certaines Perdrix. Ainsi les Pigeons que l'on a distinguos sous le BOIS de Colombi- Colins , ou sous celui de Colombi Collines, comme pour indiquer que lotira curai tores participent de ceux des genres Columba et Gallus, se tiennent et rivent à terre, où ils trottent a la manière des Gallinacés, ne se posent sur les buis.oons ou sur les grosses brandies basses des arbres que pour y passer la nuit ou pour se soustraire a la poursuite d'un ennemi quelconque; sont plus féconds que les Pigeons proprement dits. En outre, cher ces espèces, les petits, en naissant, sui- vent le père et la mère qui l'ont leur éduca- tion , comme les Perdrii, et comme elles les réclament lorsqu'ils s'éloignent. Une au- tre espèce, le Pigeon couronné des Indes ou Goura, a les mœurs indolentes et la stupi- dité rare des Hoccos. Perché sur les branches les plus rapprochées du sol, en compagnie de cinq ou six individus de son espèce, il Voit tomber l'un après l'autre tous ses com- pagnons, sans que les coups de fusil qu'il entend lui fassent prendre la fuite. Enfin, comme les Gallinacés, les Pigeons ne sont point des Oiseaux chanteurs; toutefois ils ne sont pas silencieux. Les mâles font en- tendre, surtout à l'époque des amours, des roucoulements plaintifs , assez semblables , chez la plupart des espèces, à des vagisse- ments siurds et étouffés. Ces cris doux et traînants sont en harmonie parfaite avec le naturel timide de ces Oiseaux. Il serait dif- ficile d'eu rencontrer qui fussent moins tur- bulents. 11 n'y a entre eux que des disputes fort passagères, provoquées, au moment de la reproduction , par la jalousie des mâles. Jamais ils n'attaquent les autres animaux, même pour défendre leurs petits; jamais ils ne se sacrifient pour veux ci, comme le font beaucoup d'Oisesus. Ce D'est pas qu'ils soient moins que les autres accessibles aux senti- ments qu'inspire l'amour paternel ou ma- ternel ; mais il y a chez eux un caractère de faiblesse qui domine ces sentiments et ne leur permet pas de les manifester. Si la plu- part d'entre eux ont un vol rapide et facile, tous, a l'expèce, des so- ciétés nombreuses, vivent dans une sorte d« pêle-mêle qui rend l'observation impos- sible, et par conséquent cette question dif- ficile a juger. On ne pourrait la résoudre qu'en portant les recherches sur les races domestiques; or, nous verrons bientôt que celles-ci donnent souvent un démenti à cette opinion trop absolue qui veut que les Pi- geons contractent des liens indissolubles. Quoi qu'il en soit, au retour du prin- temps, toute société se dissout, les couples se forment, se séparent et vont se cantonner dans des lieux favorables à leur reproduc- tion. Les uns, comme le Pigeon ramier, la Colombe voyageuse , choisissent au fond d'une forêi solitaire un arbre élevé, sur le- ils puissent convenablement établir leur nid; les autres, tels que la Tourterelle d'Europe, le Colornbar aromatique , le Co- kmibi Perdrix montagnard, préferentles jeu- nes taillis, les bosquets, les grands buissons, les branches les plus basses et les plus t uf- fues don arbre: ceux-ci , comme le Pigeon colombin et 1« Pigeon Waalia , le logent 4a* s les trous creusés au sein des vieux - d'arbres; ceux-là ne l'établissent que sur les rochers les plus inaccessibles , dans les cre\a*>es des bâtiments en ruines, t'ait ce que fait le Rhjera biset; enfin, il en est parmi les Culombi-Gallines qui le font à terre. Il est impossible de reconnaître une dif- férence fondamentale dans la manière dont t. x. les Pigeons font leur nid. Il est toujours informe, presque plat, et assez large pour contenir le mâle et la femelle. Les maté- riaux qui entrent dans sa composition con- scient en grarnens et en bûchettes légères et sèches, si mal coordonnées, si peu cohé- rentes , qu'elles se désagrègent avec la plus grande facilité. S'il en est de toutes les espèces comme du Ramier d Europe , le mâle, chez les Pigeons, prend une part plus active que la femelle dans la construction du nid. Celle-ci choisit la place où ce nid devra s'élever; mais, ce choix fait, son rôle se borne à coordonner les matériaux que le mâle apporte. L'une ne s'écarte pas de la branche où elle va jeter les premiers fonde- ments du berceau qui recevra ses œufs; Pau- ire se met en quête et parcourt tous les arbres des alentours. Lorsqu'il aperçoit des bûchettes mortes attenant à leur tronc, il s'y porte, en choisit une parmi le nombre, la saisit avec ses pieds ou quelquefois même : avec le bec, et cherche à la détacher, soit en appuyant dessus de tout le poids de son corps, soit en agitant sur elle fortement par des tractions réitérées; s'il parvient à l'enlever, il l'emporte, la remet à sa femelle, et repart pour continuer sans relâche , pen- dant des heures entières, le même manège. La femelle reçoit et dispose; le mâle n'est que manœuvre. L'ouvrage, il est vrai, n'an- nonce pas beaucoup d'art, car à la grossiè- reté il réunit peu de solidité; il est même quelquefois complètement détruit avant que les jeunes aient acquis assez de force pour ; pouvoir prendre leur essor. Du reste, le Ra- mier, comme tous les autres Pigeons, donne i à son nid une large base de sustentation. Le nid fait, la ponte commence ; elle n'a généralement lieu qu'une fois i'an, du moin; dans nos climats. Les espèces étrangères son: trop peu connues sous le rapport de leur reproduction, pour qu'on puisse dire si elles élèvent plusieurs nichées. L'on sait cependant que les Colombi-Gallines pondent de six à huit œufs, et que les Pigeons proprement .dits n'en produisent que deux, comme nos espèces d'Europe. La couleur des œufs, chez tous ces Oiseaux, est ordinairement d'un blanc pur ou d'un blanc jaunâtre. Le mâk partage avec sa femelle les soins de l'incuba- tion et de l'éducaticn des jeunes, et lors- 22 1/0 PIG PIG qu'il ne couve pas, il demeure auprès d'elle et cherche à la désennuyer par un roucou- lement plaintif et langoureux. La durée de l'incubation est, selon les espèces, de douze àquinzejours. Les petits en naissantsontcou- verts d'un duvet rare chez les uns, plus abon- dant chez les autres. Les Colombi-Gallines à peine éclos abandonnent le nid et suivent leurs parents, qui les conduisent et leur indiquent leur première nourriture , comme font les Perdrix ou les Poules à l'égard de leurs Poussins. Mais les autres Pigeons, naissant tous infirmes et aveugles, réclament de leurs parents des soins plus assidus, et demandent à être nourris dans le nid quelque temps avant de le quitter. Pendant les premiers jours, la femelle ne les abandonne pas et les réchauffe; plus tard elle demeure dans les environs, à portée de les surveiller. Le premier aliment qu'ils reçoivent est une sorte de bouillie qui a une grande analogie avec le lait des Mammifères. Cette bouillie est un produit sécrété par les cryptes mu- queux qui criblent la face interne des parois de l'œsophage, produit auquel se mêlent des substances ingérées, et qui ont subi, par l'effet de la digestion , une décomposi- tion préalable. Les Pigeons ont une manière toute parti- culière de donner la becquée à leurs nour- rissons. Ces derniers, au lieu d'ouvrir lar- gement leur bec, ainsi que le font presque tous les Oiseaux élevés dans un nid, afin de recevoir leur nourriture, l'introduisent en entier dans celui de leurs parents et l'y tien- nent légèrement entr'ouvert; de cette façon ils saisissent les matières à moitié digérées, que leur dégorge le père ou la mère, par un mouvement convulsif qui paraît assez péni- ble, et qui a quelquefois des suites dangereu- ses pour certaines races domestiques. Cette opération est toujours accompagnée d'un tremblement rapide des ailes et du corps. Nous avons dit que les Pigeons étaient ré- glés dans leurs besoins, qu'ils n'allaient à la recherche de leur nourriture qu'à de cer- taines heures de la journée; ce qu'il y a de curieux, c'est qu'ils règlent également leurs petits. Les observations que nous avons fai- tes sur nos espèces d'Europe, telles que le Ramier ou la Tourterelle, nous ont appris qu'elles ne donnent que deux repas à leurs Ramereaux ou à leurs Tourtereaux , le pre- mier à huit heures du matin , et le second entre trois et quatre heures du soir. Malgré l'attention que nous y avons apportée, nous n'avons jamais pu surprendre le mâle ou la femelle de ces espèces appâtant leurs petits à d'autres heures de la journée. Les jeunes Pigeons pris au nid sont faciles à élever et se familiarisent aisément. Buffon et beaucoup d'autres naturalistes ont vu dans les Pigeons des modèles de presque toutes les qualités domestiques et sociales ; mais on en a fait surtout des em- blèmes de la fidélité réciproque, de la chas- teté et de l'amour sans partage. Les Pigeons domestiques, auxquels on a plus particuliè- rement attribué ces qualités, sont quelque- fois loin de répondre à la haute opinion qu'on s'est faite à tort, soit de leur constance, soit de cet amour réciproque et durable qu'ils semblent se témoigner. En effet, il arrive souvent, d'après M. Boitard, qu'après avoir été plus ou moins longtemps accouplés, une femelle se dégoûte de son mâle; elle refuse d'abord ses caresses , puis , quelques jours après , le fuit et l'abandonne pour se livrer au premier venu, sans que l'on puisse en trouver d'autres raisons que le caprice. « Il arrive encore, ajoute-il, qu'un Pigeon , ce modèle de constance et de chasteté , non seulement est infidèle à sa compagne, mais encore la force à vivre en commun avec une rivale préférée; il les veille toutes deux , et les force, en les battant, à lui rester fidèles, au moins en sa présence. » Les Tourterelles aussi ont été considérées par les anciens , non seulement comme le symbole de la vo- lupté, mais aussicomme l'emblèmedelafidé- lité ; cependant un observateur digne de foi, dont Buffon a reproduit des notes dans ses ouvrages, nous apprend que les Tourterelles diffèrent du Ramier et du Pigeon biset par leur libertinage et leur inconstance. « Ce ne sont pas seulement des femelles enfermées dans des volières, écrivait M. Lerroy à l'au- teur de V Histoire naturelle des Oiseaux, qui s'abandonnent indifféremment à tous les mâles , j'en ai vu de sauvages qui n'étaient ni contraintes, ni corrompues par la domes- ticité, faire deux heureux de suite sans sor- tir de la même branche. » Ces faits prouvent au moins qu'on s'est permis quelquefois l'exagération à l'égard des Pigeons domesti- ques, lorsqu'on a voulu les prendre pour P1G P1G 171 modèles dans l'histoire des mœurs des Pi- geons en général. Buffon n'est pas le seul auteur qui ait sacrifié la vérité à la poésie; /a plupart de ses successeurs l'ont imité, et quelques uns de ses devanciers avaient déjà introduit bien des Tables dans leur histoire des Pigeons. Selon nous, le seul moyen d'éviter l'er- reur, autant qu'il est possible de le faire en pareille occurrence, aurait été de porter l'ob- servation moins sur les races domestiques que sur les espèces vivant en liberté. L'on aurait pu voir alors que ces poétiques em- blèmes d'une fidélité à toute épreuve ont, ainsi que nous l'avons déjà dit dans notre article oiseaux , leur époque de bonheur et leurs jours d'indifférence. Plusieurs faits recueillis sur les races do- mestiques tendraient à démontrer que les Pigeons condamnés au repos peuvent sup- porter un long jeûne. M. Boitard parle , entre autres, d'un Pigeon qui , oublié pen- dant toute une semaine dans la poche d'une redingote, était encore très vigoureux lors- qu'on l'en retira. Nous citerons un autre fait non moins curieux : il nous a été commu- niqué par une personne digne de foi. Un Pigeon mâle, de la race des Polonais, acheté à Alexandrie, tomba , pendant la traversée pour la France, ou fut mis par méchancheté, dans le fond d'un caisson où se trouvait le linge des matelots. On le croyait perdu , lorsque, cinq ou six jours après, un domes- tique, en voulant prendre quelques pièces d'habillement, le trouva sous un linge, res- pirant encore, et lui fit prendre une cuille- rée de vin. « Je ne sais , ajoute la personne à qui nous devons ces détails, si cela le rap- pela à la vie; mais tant il y a que, deux heu- res après , il paraissait ne se ressentir au- cunement de son séjour forcé dans sa prison de nouvelle espèce. » Du reste , beaucoup d'autres Oiseaux nous offrent des exemples de cette facilité à supporter le jeûne, même à l'état de liberté ; il n'y aurait rien d'éton- nant que les Pigeons fussent de ce nombre : leurs besoins doivent être d'autant moins vifs qu'ils sont plus indolents. Les Pigeons fournissent à l'homme d'im- menses ressources. Répandus en abondance dans toutes les parties du inonde, ils servent quelquefois à alimenter toute une contrée pendant une partie de l'année. Ainsi la Co- I Iombe voyageuse est considérée par les Cana- diens comme une espèce de manne ; on la sale, on en fait des provisions d'hiver, comme nous avons vu que dans les îles de l'Archipel on en faisait de la Caille. La chair de toutes les espèces est d'ailleurs excellente. D'après M. Lesson , celle du Goura couronné est blanche , parfumée , et la plus exquise que l'on puisse manger. Celle du Colombar aromatique, de la Colombe multiraies , de la Colombe magnifique , du Pigeon à tête blanche, a les mêmes qualités. Quant à nos Pigeons d'Europe et à nos Tourterelles , leur chair, sans être ni aussi délicate ni aussi parfumée, est cependant très savoureuse. On conçoit qu'en raison du seul avantage que les Pigeons peuvent procurer à l'homme comme aliment, celui-ci ait multiplié les moyens de les chasser. Parmi ces moyens, le fusil est le plus souvent usité; cependant on fait à certaines espèces une chasse bien plus avantageuse à l'aide de vastes filets. C'est en employant de pareils engins que, dans toute l'Amérique septentrionale, on prend la Co- lombe voyageuse. A la Louisiane on détruit aussi cette espèce en quantité considérable, en brûlant du soufre sous les arbres où elle se retire pendant la nuit. Dans quelques contrées de l'Europe , par exemple dans la Russie méridionale, en Espagne et même en France, on chasse également les Pigeons ra- miers au moyen de très grands filets que l'on suspend verticalement, avec des cordes, à deux longues perches solidement fichées en terre. Ces filets s'abattent ou se relèvent à la volonté du chasseur. On les place ordinai- rement dans les gorges que les Ramiers ont l'habitude de traverser lorsqu'ils émigrent. A l'instant où ces Oiseaux passent, une per- sonne , à qui ce rôle est dévolu , décoche en l'air une flèche empennée ; aussitôt les Ra- miers effrayés se précipitent vers le sol , et vont donner dans le filet qu'un autre chas- seur fait tomber à l'instant. Cette chasse a paru apocryphe à quelques personnes, et notamment à l'auteur de VAviceplologie ; cependant, selon M. Nordmann , les Tatars la pratiquent tous les ans au double passage des Pigeons ramiers, et en tirent de grands profits. Nous avons déjà bien souvent fait obser- ver que tel Oiseau que nous apprécions seu- lement sous le rapport de l'économie dômes- 172 PIG PIG tique était , pour les anciens , la source d'une foule d'applications, surtout en méde- cine. Les Pigeons devaient nécessairement jouer leur rôle dans la thérapeutique médi- cale. Dioscoride , Galien , Gelse , Forestus , ,Jean Becler, tous auteurs très recommanda- !bles , employaient dans beaucoup de cas la fiente et le sang de ces Oiseaux, et leur attri- buaient des vertus merveilleuses. Si, de nos jours, on ordonne encore à certains malades l'usage de la chair de Pigeonneau , ce n'est pas parce qu'on lui reconnaît telle ou telle propriété médicatrice, mais parce qu'elle est tendre, succulente, de facile digestion, qu'elle contient beaucoup de principes nutritifs, et qu'elle est fortement azotée. Si l'homme retire déjà de grands avan- tages des diverses espèces de Pigeons que la chasse peut lui procurer, à plus forte raison les races provenant de quelques unes de ces espèces, races qu'il a su multiplier et fixer auprès de lui, doivent-elles lui être d'une grande utilité, non seulement sous le rap- port de l'économie domestique, mais aussi sous celui de l'économie rurale. En effet, les Pigeons dits de colombier ou de volière, quoique le nombre en soit aujourd'hui con- sidérablement diminué par suite de l'arrêt qui les a frappés, ajoutent cependant beau- coup encore à ses ressources alimentaires. M. de Vitry, dans un mémoire lu à la So- ciété d'agriculture de la Seine , a démontré, par un calcul très simple, la perte que la France avait faite en détruisant ou dépeu- plant les colombiers qu'elle possédait avant notre première révolution. « Au moment de l'arrêt porté contre les Pigeons fuyards, dit-il, il y avait 42,000 com- munes eu France; il y avait donc 42,000 colombiers. Je sais que dans les villes il n'en existait pas et qu'on n'en voyait pas dans les communes rurales des environs de Paris; mais je sais aussi qu'on en trouvait deux, trois et quelquefois plus dans un très grand nombre de villages ; et je pense être bien loin de toute exagération en comptant un colombier par commune. « 11 y avait des colombiers où l'on comp- tait 300 paires de Pigeons ; mais, pour aller au-devant de toute objection, je ne compte- rai que 100 paires par colombier , et seule- ment deux pontes par an , laissant la troi- sième pour repeupler et remplacer les vides occasionnés par les événements. Or, 100 paires par colombier donnerait un total de 4,200,000 paires; or, chaque paire don- nant facilement quatre Pigeons par an , il en résulte 46,800,000 Pigeonneaux. s Chaque Pigeonneau pris au nid au bout de 18 ou 20 jours, plumé et vidé, pèse 4 onces. Les 42,000 colombiers fournissaient donc 64,800,000 onces d'une nourriture saine , et en général à un prix assez bas. On a vu le jeune Pigeonneau ne se vendre couramment que quatre sous dans plusieurs départements. «Enfin, en divisant 64,800,000 par seize, pour connaître le nombre de livres de viande dont l'arrêt contre les Pigeons nous a pri- vés, on trouvera qu'à l'époque de leur pro- scription , les colombiers entraient pour 4,200,000 livres pesant de viande dans la nourriture de la France , et diminuaient d'autant la consommation des autres sub- sistances animales. » Il résulte un autre dommage de la sup- pression des colombiers : la perte de leur fiente, un des plus puissants engrais pour les terres qu'on destine à porter du chanvre, et qu'on a vu vendre dans certains dépar- tements au même prix, que le blé. » La Golombine est en effet un engrais des plus énergiques. Elle fertilise en peu de temps les prairies humides et froides, et double les récoltes des Légumineuses. Em- ployée dans la proportion d'un sixième, elle est très efficace pour la culture des plantes étrangères; elle améliore la terre de bruyère. On l'emploie encore pour diminuer la cru- dité des eaux de puits, particulièrement pour neutraliser la Sélénite qu'elles con- tiennent quelquefois, et la rendre moins susceptible de s'évaporer. Le fluide ainsi chargé de Colombine est employé, dans les potagers , pour arroser les arbres fruitiers qui sont jaunes ou malades. Les Pigeons, dont l'homme a fait des cap- tifs volontaires , soit pour eux-mêmes , soit pour leurs fèces, ont donc leur utilité dans l'économie domestique et rurale. Mais il est un autre genre de service qu'ils lui rendent et qu'ils paraissent lui avoir rendu de tous les temps : nous voulons parler de leur emploi comme messagers fidèles et rapides. Les mariniers d'Egypte, de Chypre et de Candie, au rapport de Belon, élevaient ne. PIG 173 des Pigeons sur leurs navires, pour les lècfaer quand ils approchaient de terre , afin de faire annoncer leur arrivée. Dans l'Orient tet usage était surtout répandu. Selon Pline, >n s'était servi de pareils messagers pour Taire passer des lettres dans Modène assiégée par Marc-Antoine. On en renouvela l'usage en Hollande en 157i. Enfin, de nos jours, des spéculateurs anglais, français et belges qui ont des fonds sur la Bourse, ont des Pigeons qui leur annoncent le cours des opérations. Lorsqu'après avoir considéré cette innom- brablequantité dePigeons domestiques dont l'homme retire un si grand avantage; lors- qu'après avoir constaté la diversité de leur taille, de leurs formes, de leurs couleurs, etc., l'on s'est demandé s'il était possible que tant d'êtres, en apparence si différents, tirassent leur origine d'une seule et même espèce, les uns ont nié la possibilité d'une généalogie qui aurait le Pigeon biset (Co- lumba livia) pour point de départ, et les antres ont invoqué des preuves qui ont fait croire à la probabilité d'une pareille généa- logie: ainsi s'est trouvée partagée l'opinion sur l'origine des races. Brisson, et avec lui quelques naturalistes, ont pensé que le Pigeon romain était une espèce primitive, et que de lui et du Pigeon biset, avec ses variétés, étaient issues toutes nos races. D'autres auteurs les ont attribuées au mélange du Ramier, de la Tourterelle, du Biset et de quelques autres espèces do- mestiques; et pour que leur opinion ne tombât pas devant les faits qui prouvent que le produit issu de deux espèces diffé- rentes, bien qu'appartenant au même genre, est infécond, et, par conséquent, incapable de se perpétuer dans le temps, ces auteurs ont supposé, et l'on pourrait dire admis, qu'il n'y avait pas d'espèces dans la nature, mais seulement des races primitives. Buffon, après avoir admis qu'on doit re- garder les Pigeons de volière et ceux de colombier, c'est-à-dire les grandes et petites races domestiques, comme émanant de la même espèce, qui est le Pigeon biset, finit néanmoins par dire qu'il pourrait bien se faire que ce dernier, le Pigeon ramier et la Tourterelle, dont les espèces paraissent se soutenir séparément et sans mélange dans Pétai dt nature, se soient cependant unis dans celui de domesticité, et que de leur mélange soient issues la plupart des races de nos Pigeons domestiques. Ce qu'il y a d'étonnant c'est de voir Buffon arriver à ce doute, après être parti de ce principe : que des individus engendrés de deux espèces différentes ne peuvent se reproduire. Or, si c'est là une loi que des expériences multi- pliées sur les animaux et les plantes mêmes ont démontrée invariable, pourquoi y aurait- il exception pour les Pigeons? Quoi qu'il en soit , il sera toujours vrai de dire que le Pigeon biset est la souche de tous nos Pigeons de colombier et d'un bon nombre de ceux de volière. Quant à cer- taines races, leur origine est beaucoup plus obscure et ne pourra probablement jamais être bien connue. On est aussi peu d'accord sur le nombre de races pures que l'on doit admettre, qu'on l'est sur leur origine; mais ici une pareille diversité dans les opinions est concevable. Quelques éleveurs que nous avons consultés nous ont avoué en reconnaître , les uns seu- lement neuf, les autres quinze. Buffon di- visait ses Pigeons en douze races ou varié- tés principales, auxquelles il rattachait une foule de variétés secondaires. MM. Boitard etCorbié, dans leur Monographie des Pi- geons domestiques , le seul ouvrage un peu complet qui ait été écrit sur ces animaux, ont décrit vingt-quatre races, parmi les- quelles il en est qui correspondent aux va- riétés secondaires de Buffon : nous indique- rons plus loin les principales. Classification des pigeons. L'opinion des ornithologistes a été long- temps partagée et l'est encore sur la ques- tion de savoir si les Pigeons sont ou Passe- reaux ou Gallinacés, ou bien s'ils forment un ordre indépendant des uns et des autres. Ceux qui, à l'exemple de Linné, en ont fait un genre de l'ordre des Passereaux, invoquent, en faveur de leur manière devoir, des faits puisés dans les mœurs et les habi- tudes de ces oiseaux : comme les Passereaux, les Pigeons , disent-ils , sont monogames; comme chez eux le mâle et la femelle tra- vaillent en commun à la construction du nid, ils se partagent le soin de l'incubation et de l'éducation des jeunes. Ceux-ci en naissant, aveugles et incapables de chercher 174 PIG PIG eux-mêmes leur nourriture, sont longtemps nourris par les parents dans le nid avant de le quitter. Enfin un caractère physique qui a encore contribué à faire rapprocher les Pigeons des Passereaux , est celui qui consiste dans la manière dont le pouce est articulé sur le tarse ; il est presque au ni- veau des doigts antérieurs , ce qui permet à ces Oiseaux de percher. Le contraire ayant lieu chez les Gallinacés, il paraît assez ra- tionnel que l'on ait proposé d'introduire les Pigeons dans l'ordre auquel ils semblent appartenir sous tant de rapports. Les méthodistes au contraire qui n'ont eu égard qu'aux faits purement matériels, à certains caractères zoologiques qui leur sont communs avec les Gallinacés, se sont crus autorisés à classer les Pigeons avec ces der- niers. Ils ont vu que les uns et les autres ont un bec voûté , sur lequel sont percées, dans un large espace membraneux , des na- rines que recouvre une écaille cartilagineuse renflée ; un sternum osseux profondément et doublement échancré ; un jabot extérieu- rement dilatable; et ces caractères leur ont suffi pour laisser les Pigeons et les Gallina- cés dans le même ordre. Enfin, comme parmi les premiers il existe des espèces qui ont avec les seconds une grande analogie, soit par leurs mœurs et leurs allures, soit par leur faciès; comme les espèces de Pigeons qui ont reçu le nom de Colombi-Gallines ont des pieds plus allongés et des habitudes qui rappellent celles des Gallinacés , quel- ques auteurs se sont encore servis de ces particularités pour motiver le rapproche- ment qu'ils faisaient de ces Oiseaux. Dans quel ordre convient-il donc de laisser les Pigeons ? Ce ne doit être ni dans celui des Passereaux, nidans celui desGallinacés: il est plus convenable, ce nous semble, comme l'a fait Brisson, et comme après lui l'ont fait beaucoup d'ornithologis tes recommandables, de créer pour eux un ordre particulier qui , naturellement, doit trouver place entre les Passereaux et les Gallinacés , parce que les Pigeons sont évidemment une transition des uns aux autres; ils sont le lien par le- quel les premiers passent sans interruption aux seconds. Si les Pigeons ont dans leurs habitudes naturelles, ou dans leurs caractères zoologiques, des traits qui ont pu les faire confondre, soit avec les uns , soit avec les autres, on ne saurait nier qu'ils n'aient en général dans leur manière d'être, dans leur mode de vivre , un caractère distinctif qui servira toujours à les différencier. La manière dont ils nourrissent leurs petits ; le son guttural qu'ils font entendre , à dé- faut de chant, et de là la faculté de dilater leur œsophage au moyen de l'air qu'ils y introduisent; leur nature indolente; leurs singuliers témoignages de tendresse ; la fixité remarquable du nombre d'œufs qu'ils produisent; leur façon de boire, etc.; et plus que cela un faciès tellement typique qu'on ne confond jamais, ou que très difficilement, un Pigeon , à quelque espèce qu'il appar- tienne, avec un autre Oiseau, sont autant de motifs propres à légitimer l'ordre établi par Brisson , et adopté par Latham , Tem- minck, Levaillant, et aujourd'hui par la généralité des ornithologistes. Si cette question est à peu près résolue pour presque tous les méthodistes moder- nes, il est un autre point sur lequel les opinions tendent également à se rencontrer. En effet, on est généralement d'accord pour admettre que les Pigeons cçmgg&ent un* famille susceptible d'être décomposée en un assez grand nombre de coupes géné- riques. Tous les auteurs, jusqu'à Levaillant, ont réuni les Pigeons dans une division unique. Ce naturaliste , le premier , les distribua dans trois sections distinctes : celle des Co- lombi-Gallines, renfermant les espèces voi- sines des Gallinacés par leurs caractères et leurs mœurs; celle des Colombes ou pigeons proprement dits ; et celle des Colombars , pour les espèces à bec plus fort et à tarses plus courts que chez les vrais Pigeons. C'est cette classification qu'ont adoptée G.Cuvier dans son Règne animal , M. Temminck dans son Histoire naturelle des pigeons , et Vieillot dans sa Galerie des Oiseaux; seu- lement ce dernier a distingué, sous le nom de Lophyrus, les Gouras des Pigeons , et a donné une valeur générique au groupe que formaient les Colombars. Plus tard , le genre Pigeon ayant été élevé au rang de famille, de nombreux démem- brements proposés par Stephens , Spix , Ch. Bonaparte, Selby, et surtout parSwainson, sont venus augmenter le nombre des genres déjà adoptés. Ces genres, portés actuelle- PIG no 175 ment à vingt-deux, composent, dans la List ofthe gênera de G.-R. Gray, trois sous-fa- milles qui correspondent aux trois divisions primitivement admises par Levaillant et mo- difiées par Vieillot: la sous- famille des Tre- roninœ comprend les espèces du genre Tre- ron de Vieillot, et par conséquent les Co- lombars; celle des Columbinœ renferme les vrais Pigeons , et celle des Gourinœ corres- pond en partie aux Colombi-Gallines et aux Lophyrus de Vieillot. Les Pigeons composent donc, pour la plu- part des ornithologistes, un ordre particulier (Columbœ Latham, Meyer et Wolf, Temm., Sponsores de Blainville) , qui comprend une famille unique {Coïombidœ Vig., Peristères Dum., Colombinus Vieill.), dans laquelle viennent se ranger un certain nombre de divisions que nous allons faire connaître. Nous prendrons pour guide de cette partie de notre travail la classification que M. Les- son a donnée des Pigeons, dans ses Complé- ments aux œuvres de Buffon. I. GOURAS ou COLOMBI-HOCCOS Less. Bec à mandibule supérieure légèrement aplatie à son sommet et dépassant l'infé- rieure; tarses nus, longs, robustes, aréoles; ailes simples et concaves; tête surmontée d'une huppe. Genres : Lophyrus, Vieill.; Goura, Sleph.; Megapelia, Kaup ; Ptilophyrus, Swains. La seule espèce de ce genre a été décrite par Buffon sous le nom de Pigeon couronné des Indes ; on la connaît aujourd'hui sous celui de Goura couronné, Lophyrus corona- tus Vieill., Col. coronata Linn. Cet Oiseau, qui est représenté dans l'atlas de ce Diction- naire, Oiseaux, pi. 7, a tout le plumage d'un beau bleu cendré , rembruni sur les pennes des ailes et de la queue ; les couvertures su- périeures des ailes d'un marron pourpré ; un irait noir à travers l'œil ; et une belle huppe composée de plumes à barbes désunies et un peu frisées. Le Goura est excessivement commun à la Nouvelle-Guinée; on le trouve aussi dans plu- sieurs îles de l'archipel des Moluques, dans celle de Waigiou , et à Tomogui , où il porte le nom de Matulu. Les Papous l'appellent Manipi, et les Papous du havre de Dorey Mambrouke. II. COLOMBl-PERDRIX, Levaill. Tarses nus, élevés, réticulés; ailes courtes et arrondies ; queue courte, étagée, basse et pendante, comme celle des Perdrix. Genre Slarnœnas , Ch. Bonaparte. Cette section ne comprend que des espè- ces américaines. Le Col. -Perdrix a cravate noire, Star, cyanocephala Bonap. , Col. cyanocephala Linn. (Buff., pi. enl., 174 , sous le nom de Tourterelle de la Jamaïque). Sommet de la tête et côtés de la gorge bleus; une bande semi-circulaire blanche sur le cou; un trait blanc sur l'œil ; parties supérieures d'un brun vineux; parties inférieures d'un cen- dré rougeâtre. — Habite les Antilles. Le Col. -Perdrix montagnard, Col. mon- tana Linn. (Temm., Pig. et Gai, pi. 4). Sommet de la tête et derrière du cou d'un vert doré , à reflets pourprés ; dos et cou- vertures supérieures de la queue violets, à reflets pourprés; deux bandes blanches sur les côtés de la tête; queue rousse; base du bec, tour des yeux et pieds rouges. — Ha- bite la Jamaïque. Le Col. -Perdrix de la Martinique, Col. Marlinica Gmel. (Temm., Pig. et Gai., pi. 5 et 6). Du Brésil , des îles Caraïbes et de Porto-Rico. — Le Col. -Perdrix a face blan- che, Çol. erythrolhorax Temm. {Pig. et Gall., pi. 7) , de Surinam?. — Et le Col.- Perdrix a front gris, Col. frontalis Temm {Pig. et Gall., pi. 10) , de la Guiane, du Brésil et du Paraguay, appartiennent encore à ce groupe. III. COLOMBI-GALLINES, Levaill. Base de la mandidule inférieure pourvue d'un barbillon charnu et rouge; tarses al- longés, nus; ailes amples, arrondies; queue courte et pendante. Genre Verrulia, Flem.; Geophilus, Selby. Les espèces de ce groupe sont le Col.- Galline a barbillons , Ver. carunculala Flem., Col. carunculata Temm. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 278). Tête, cou et poitrine gris ardoisé; scapulaires et couvertures des ailes d'un beau blanc; pieds rouge-vineux. — Habite le cap de Bonne-Espérance. Le Col.-Galline oricou, Col. auricularis Temm. (Hist. des Pig., pi. 21). Cette espèce se distingue par trois barbillons charnus, 76 PIG rouges, adhérents à la peau dénudée qui re- couvre le devant du cou , et par un tuber- cule arrondi comme une cerise, qui sur- monte le bec à sa base; tout son plumage est d'un blanc uniforme. — Habite, dit-on, l'île des Amis, dans la mer du Sud. IV. NICOBARS, Lesson. Bec assez épais, renflé à la pointe , com- primé sur les côtés; ailes aussi longues que la queue; celle ci très courte et arrondie; tarses courts, forts et garnis d'écaillés; plu- mes du cou longues, étroites et contour- nées. Genres : Calœnas, G.-R. Gray ; Geophilus, Selby. Une seule espèce de ce groupe est le Pi- geon nicobar, Col. nicobarica Tem m. (Bu ff., pi. enL, 491). Tout son plumage, à l'exception des rectrices qui sont blanches, est d'un beau vert à reflets pourpres et rouge cuivreux. Les plumes du cou retombent en forme de camail, comme celles du Coq. — Habite les Moluques et la Nouvelle-Zélande, où les nè- gres le nomment Manico. V. COLOMBI-COLINS, Lesson. Bec mince, renflé à l'extrémité; fosses nasales profondes; narines percées en avant; tarses allongés, assez robustes, scutellés , nus; ailes médiocres; queue moyenne et arrondie. Genres: Chamœpelia, Swainson ; Colum- bina, Spix. Les Colombi-Colins sont les plus petites espèces de la famille des Pigeons. Le Colombi-Colin pygmée, Col. minuta Lath. (Temm., Histoire des Pigeons, pi. 16). Parties supérieures d'un brun cendré; ailes tachées de bleu; devant du cou et poitrine d'un gris vineux; parties inférieures d'un blanc roussâtre. —Habite le Brésil et le Pa- raguay. Le Colombi-Colin cocotzin, Col. passerina Lath. (Buff., pl.enl., 243, fig. 2, sous le nom de petite Tourterelle de la Martinique). Dessus de la tête et du cou d'un cendré bleuâtre; front, gorge, dessous du cou et poitrine d'un gris vineux; sur les ailes, quelques taches d'un bleu brillant; parties supérieures d'un cendré foncé; parties inférieures vineuses. — Habite le Pérou, Saint-Domingue, Porto- Rico et la plupart des autres îles Caraïbes. PIG Le Colombi-Colin picdi, Col. picui Temm. Front et côtés de la tête blanchâtres ; toutes les parties supérieures brunes, avec des taches d'un bleu d'émail sur les ailes; parties infé- rieures blanchâtres. — Habite le Paraguay. Le Pigeon talpacoti, CoL talpacoli Temm. (Histoire des Pigeons, pi. 12), du Brésil et du Paraguay; et le Colombi-Caille hotten- tot, Col. hottentota Temm. (Histoire des Pi- geons, pi. 15), se rangent à côté des espèces que nous venons de décrire. M. Lesson y place encore deux espèces que quelques auteurs regardent comme des Colombi-Gallmes. Ce sont: La Colombe ensanglantée, Col. cruentata Linn., Temm. (Histoire des Pigeons, pi. 8 et 9), représentée dans l'atlas de ce Diction- naire, Oiseaux, pi. 6. Elle a l'occiput et le haut du cou d'un violet foncé à reflet vert ; le dos, les scapulaires, les petites couvertures des ai- les, ainsi que les côtés de la poitrine, gris- ardoisé; toutes les plumes de ces parties Iisé- rées de vert brillant métallisé; la gorge, les côtés du cou et la poitrine d'un blanc pur, avec une tache sanguine sur cette dernière partie. — Habite les îles Philippines. La Colombe Jameison, Col. Jameisonii Quoy et Gaimard (Zoologie de l'Uranie, p. 123). Tout le plumage en dessus ardoisé clair; poitrine et ventre blancs, avec des taches triangulaires ardoisées. —Habite la Nouvelle- Galles du Sud. VI. COLOMBARS, Levaillant. Bec court, épais, assez robuste, renflé à l'extrémité, comprimé sur les côtés; nari- nes entièrement couvertes; tarses robustes, courts, emplumés jusqu'au talon; doigts réunis par la base; ailes moyennes; queue courte plus ou moins cunéiforme. Genres: Treron , Vieill.; Vinago , Cuv.; Toria, Hodgs.;Pa/wm6us,.Mohr.; Sphenurus9 Swains.; Sphenocercus, G.-R. Gray. Le Colombar aromatique, Col. aromatica Linn. (Buff., pi. enl.t 163). Parties supérieu- res d'un brun pourpré; sommet de la tête gris-cendré; nuque cendré-verdâtre ; cou, poitrine et ventre d'un vert sale; plumes de:: jambes vertes, terminées de blanc. — Habite Java, Sumatra et l'île de Tanna. Le Colombar unicolore, Col.psiltaceaTem. (Histoire des Pigeons, pi. 4). Tout le plumage d'un beau vert avec les couvertures inférieu- PIG PIG 177 res de la queue terminées de blanc— Habite les îles de Java et de Timor. Le COLOMBAR A QUEUE TOINTUE, Cûl. OXlJlira Reinw. (Temm.,pL col. , 240). Queueétagéc, les deux pennes médianes dépassant d'un pouce les deux qui lesavoisinent. Toutlc plu- mage eu dessus d'un vert pré; sur la poi- trine une bande couleur de rouille; bas- tettre jaune d'or ; couvertures inférieures de la queue frangées de jaune brillant. — Habite l'île de Java. Swainson a fait de cette espèce le type de son genre Sphenurus, nom que G.-R. Gray a changé en celui de Sphenocercus. A cette section appartiennent encore : Le Colombar commandeur, Col. militons Temm. \llistoiredcs Pigeons, pi. 1), du Bengale. — Le Colombar Maitsou , Col. australis Linn. e Surinam, Col. Surinamensis Lalh. — La Colombe or Mala- ba», Col. Malctbarica Linn. — La Colombe de Norfolk, Col. Norfolcicnis Lath. — La ; i; rxir, CM. pallida Lath., de la Nou- velle-Hollande. — Et la Colombe orientale, Col. orientalis Lath., de la Chine. (Z. Gerbe.) PIGEOXXEAU. ois. — Nom des jeunes Pigeons. PIGEOXN1ERS. bot. en. — Famille de ChampignonsdePaulet, qui sedislinguepar un pédicule allongé et un chapeau irrégulier, plus étendu dans un sens que dans un autre, quelquefois visqueux et d'une couleur blan- che qui rappelle cellede l'argent. VAgaricus spermaticus et une autre es- pèce mal déterminée appartiennent à cette famille. (Lév.) PIGXE. bot. pb. — Nom des fruits ou cônes de Pins dans les contrées méridio- nales de la France. PIGXEROLLE. bot. ph. — Un des noms vulgaires delà Chausse-Trappe. *PIGRIet PIGRITIA. mam.— Vicq d'A- zyr (Système anatomique des animaux, 1792) désigne sous le nom de Pigri le Bradype qui a aussi reçu quelquefois la dénomination de Pigrilia. (E. D.) PIKA. mam. — Voy. lagomys. PIKROPOARMACOLITE. min. — Va- riété de Pharmacolite. Voy. arséniates. PILA. moll. — Nom générique donné par Klein à quelques Nérites, telles que la N. plicata de Linné. (Duj.) *PILACRE (wîloç, chapeau ; à'xpov, som- met), bot. cr. — Genre de Champignons créé par Fries {Syst. orb. veget. add., p. 364). Son caractère essentiel consiste en un chapeau (réceptacle) en forme de tête, per- sistant, ombiliqué en dessous, très mince, membraneux en dessus, et se réduisant en poussière. Les spores sont simples (non an- guleuses) et recouvrent toute la face supé- rieure. Suivant le célèbre mycologue d'Upsal , ce qenre ressemble au Vibrissea sous le rapport de la végétation, et n'en diffère que par l'absence d'un hymenium, qui est remplacé par une couche de spores. Les caractères de ce genre semblent le rapprocher des Tubcrculariaou des Slilbum, connue le pensait Weinmann , et non pas des Aslerophora, qui appartiennent aux Tri- chosporés, ni des Onygena , dont les organes de la fructification rappellent ceux des Tu- béracés. Le Pilacre Weinmanni Fr. , qui a été trouvé en automne, par le professeur Wein- ruann, sur des troncs et des rameaux, dans les environs de Saint Pétersbourg, a deux ou trois lignes de haut; le pédicule est ferme, cylindrique , égal, glabre, lisse, du volume d'un fil; le chapeau est petit, len- ticulaire, ombiliqué en dessous; sa face su- périeure se réduit en poussière , et présente dans l'état frais une couleur incarnat qui devient brune par la dessiccation. Avant de pouvoir donner à ce genre une place certaine dans la classification myco- logique, il faudrait l'étudier sur le vivant; et je crois, d'après les caractères qui lui ont été reconnus, qu'il serait mieux placé dans les Tuberculaiics que parmi les Trichoder- macés. (Lév.) PILEA (7r?)oç, chapeau), bot.ph. — Genre de la famille des Urticacées , établi par Lindley (Collect., t. 4). Herbes des régions tropicales et subtropicales du globe. Voy. URTICACÉES. PILEANTnUS(*rn0ç, chapeau; «vGoç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu ou sous-ordre des Chamae- Iauciées, établi parLabillardière(Arou. Holl., II, 11, 1. 149). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. myrtacées. PILÉIFORMES. Pileiformes. moll. — Dénomination employée par Latreille poui désigner la seconde famille de ses Mollus- ques scutibranches. Cette famille, caractéri- sée par la forme de la coquille en forme de bonnet ou de bouclier, correspond à peu près à la famille des Calyptracéens de La- marck, et comprenait de plus le genre Na- vicelle qui appartient incontestablement à la famille des Néritacés. (Duj.) PILEOLA. moll. — Voy. PILÉOLE. *PILEOLA (pileus, chapeau), acal. — Genre d'Acalèphes médusaires proposé par M. Lesson pour une espèce trouvée dans le détroit de Gibraltar, et incomplètement dé- crite par MM. Quoy et Gaimard qui l'avaient nommée Vhorcyniapilcala. Elle est incolore , hyaline, longue de 18 millimètres et large 184 PIL PIL de 1 3 millimètres. M. Lesson, qui classe son genre Piléole dans la première tribu (les Endorées) de son groupe des Méduses non proboscidées, lui donne pour caractères de manquer de bras etde folioles marginales, et d'avoir une ombrelle conique, tronquée et entière au bord inférieur, largement ou- verte, avec une cavité pyriforme très petite. (Duj.) *PILEOLARIA (pileolus, petit chapeau). bot. cr. — Genre de Champignons créé par M. Castagne {Catalogue des plantes des envi- rons de Marseille), caractérisé pa r un sporange globuleux, un peu déprimé et supporté par un long pédicule tortueux. Le Pileolaria Terebin- thi Cast. , a été trouvédepuis un grand nombre d'années dans le midi de la France, et distri- bué par M. Requien à plusieurs Mycolo- gues, comme devant former un groupe par- ticulier, différant des Uredo par la longueur des pédicelles qui soutiennent les spores. Je l'ai rencontré très abondamment en Cri- mée et à Smyrne , et je l'ai décrit et figuré dans la partie botanique du Voyage de De- midoff dans la Russie méridionale (p. 129, tab. 6, fig. 2) sous le nom d' Uredo Decais- neana. M. Castagne, qui ignorait cette pu- blication quand il a décrit sa plante, en a changé les noms générique et spécifique. Tout en adoptant le nouveau nom générique, je crois devoir conserver le spécifique, qui, selon les usages, doit l'être parce qu'il a l'antériorité. Je continuerai donc d'appe- ler ma plante Pileolaria Decaisneana. Ce Champignon croît sur les Pistacia terebin- thus , vera, lenliscus; il forme sur les deux faces des feuilles , mais le plus souvent sur la supérieure, des taches d'un brun noir, irrégulières, saillantes, confluentes, comme pulvérulentes, et qui pourtant ne se détachent pas au contact du doigt. Dans les temps hu- mides, elles représentent des petits coussins assez saillants. Examinées au microscope, on voit de petites vésicules parfaitement sphériques, lisses, d'une couleur brune très foncée, et supportées par des pédicelles sim- ples, blancs, transparents, très longs et con- tournés sur eux-mêmes comme des crins. lis adhèrent très intimement à la feuille. Je ne puis mieux comparer cette plante pour l'aspect général qu'à VAscophora Mucedo ; mais là se borne la comparaison, car les petits sporanges paraissent indéhiscents et , de plus, ils ne renferment pas de spores dans leur intérieur. Depuis les observations de M. Castagne, j'ai examiné de nouveau le Pileolaria Decais- neana, et je puis assurer que je n'ai jamais aperçu que les spores ou les sporanges fussent déprimés ni tuberculeux, comme l'auteur l'indique et le représente; je les ai toujours trouvés lisses et parfaitement sphériques. Dans quelle famille doit être rangé ce genre de Champignons? Cette question est assez difficile. La sphère qui termine les pédicelles est formée d'une membrane épaisse , très résistante; sa cavité ne renferme pas de spores. J'ai essayé d'obtenir la germination ; mes expériences ont été sans résultat, et je crois que l'on sera dans l'embarras aussi longtemps que l'on n'aura pas vu cette ger- mination ou découvert dans l'intérieur ou à l'extérieur des spores proprement dites. C'est cette absence de spores qui m'a engagé à placer le Pileolaria parmi les Urédinées; on doit même encore lui conserver cette place, quoique le mode de végétation ne soit pas semblable. Il existe des circonstances où il faut se contenter de l'apparence, et ici nous en avons un exemple. (Lév.) PILÉOLE. Pileola (pileolus, petit cha- peau ). moll. — Genre établi par Sowerby pour des coquilles fossiles du terrain ooli- lique en Angleterre , et auquel se rap- portent aussi deux coquilles fossiles du terrain marin tertiaire des environs de Pa- ris et de Valognes. Ce genre, intermédiaire entre les Navicelles et les Néritines , fait également partie de la famille des Nérita- cées, et présente les caractères suivants: La coquille est patelliforme, régulière, ellip- tique ou circulaire, conique ; le sommet est droit ou légèrement contourné en spirale, et incliné en arrière; la face inférieure est concave , à bords tranchants, et l'ouverture en occupe à peine le tiers ; le bord columel- laire est denté ou strié , et le droit est lisse. Les deux espèces d'Angleterre ( P. lœvis et P.plicatus) sont circulaires, à sommet droit et central ; leur spire n'est nullement appa- rente à l'extérieur : elles sont larges de 6 à 8 millimètres. Les deux autres espèces sont ovalaires , à sommet incliné postérieure- ment, et leur spire est un peu visible : l'une, P. neritoides , décrite par M. Deshayes , n'a que 6 millimètres de longueur ; l'autre, P PIL PIL 185 altavillensis , longue de 10 à 12 millimè- tres, avait été précédemment décrite par De- francc comme une Crépidule. (Dtu.) PILÉOEE. Pileolus (diminutif de pilous). bot. cr. — Expression dont on se sert pour exprimer le chapeau de plusieurs petites espèces de Champignons. Voy. mycologie. (Lév.) *PIEEOPIIOIUJS («ttoç, bonnet; yo- po^-, qui porte), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la di- vision des Eqrhinides, établi par Schœnherr {Gênera et sp. Curculionidum syn., t. 7, 2, p. 1 iS ) sur une espèce du Brésil et des environs de la Nouvelle-Fribourg , le P. nyclicans. £C.) PILEOPSIS, Lam. moll. — Syn. de Cabochon. PILET. ois. — Division établie par G. Cuvier parmi les Canards. Voy. ce mot. PILEES. bot. cr. — Nom latin dont on se sert pour exprimer l'hyménophore des Champignons proprement dits ( Agarics , Bolets , etc.). Voy. mycologie. (Lév.) PIL1DILM (iriKJiov, petit chapeau), bot. cr. — Genre de Champignons créé par Kunze ( Myc. Heft., 2, pag. 92), apparte- nant aux Sphéropsidés, de la division des Clinosporés endoclines, et non aux Cliosto- més, comme je l'ai dit dans ma classifica- tion mycologique {voy. mycologie, p. 490). 11 présente les caractères suivants: Concep- tacles hémisphériques, aplatis à la base , innés , recouverts par l'épiderme; l'ostiole, quand le Champignon est jeune, représente une petite papille, et, dans un âge plus avancé, il s'ouvre en plusieurs lanières qui s'étendent du centre à la circonférence; les spores forment une petite masse blanche; elles sont allongées, continues, transpa- parentes , courbées et aiguës aux deux ex- trémités. Le Phacidium acerinum , seule espèce du genre connue jusqu'à ce jour, a été décou- vert par Chaillet, en Suisse , sur les feuilles de Y Acer pseudoplalanus ; il forme sur la face inférieure des petits points noirs, plus ou moins rapprochés les uns des autres, mais généralement épars ; ils sont hémisphé- riques, noirs, recouverts par l'épiderme, et restent longtemps dans cet état. Rarement on y rencontre les caractères indiqués par t. x. Kunze; pourtant on peut les observer, si l'on tient les feuilles dans un endroit hu- mide : alors on voit des conceptacles s'ou- vrir en quatre lanières, du centre à la cir- conférence; mais il y en a un plus grand nombre dont l'ouverture est parfaitement circulaire. Malgré ces variations dans le mode de déhiscence, le genre est bon, mé- rite d'être conservé, et doit cet avantage à la forme de ses spores. Comme elles ne sont pas renfermées dans des thèques , c'est à tort que Fries l'a placé entre les genres Pha- cidium et Hyslerium. (Lév.) PILIEÈIIES. Pilifera. mam. — Synonyme de Mammifères {voy. ce mot), suivant M. de Blainville. (E. D.) *PILIGENA, Schum. {Flor. sach., II, 211). bot. cr. — Synonyme d'Onygena, Pers. *PIEIOLOBA (ttHoç, bonnet; loSoç, lobe), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères hétéromères, de la famille des Méla- somes et de la tribu des Opatrides, formé par Solier, adopté par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 215) et par Hope ( Coleopterist's manual, t. III, p. 110). Le type , la P. sa- lax Lac, est originaire du Tucuman (Am. mér.). (C.) * PIEIPOGON (irDoç, laine; ™ya>v , barbe), bot. cr. — Genre de la famille des Mousses, tribu des Bryacées, établi par Bri- del {Bryolog., I, 519). Mousses des Andes de Quito. Voy. mousses. PILISCELOTES. acal. —Genre de Mé- duses proposé par M. Templeton pour une espèce, P. vitreus, trouvée dans la mer du Nord, et ayant, comme l'Obélie de Péron , un appendice au sommet de l'ombrelle, et des tentacules marginaux; l'auteur carac- térise ainsi ce genre : Le corps est hyalin ,i hémisphérique, avec le sommet prolongé en), un appendice allongé, charnu, fusiforme, et) le bord muni de quatre tentacules partant chacun d'un petit tubercule. (Duj.) \ *PILEERA, Endl. {Gen. plant., p. 1295,1 n. 6665). bot. ph. — Voy. mucuna, Adans.j PILEERION. ois. — Voy. tangara. PILOBOEES (wftoç, chapeau; 6, je remue), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Composées , tribu des Chico- racces , de la syngénésie polygamie égale dans le système de Linné. Il correspond au Dens Lconis de Tournefort, et à une portion des Leordoàon de Linné. Établi sous son nom actuel par Haller, il a été adopté par De Candolle, Lessing et par la plupart de» PIS PIS 221 botanistes de nos jours. Il se compose de plantes herbacées , vivaces , répandues dans les diverses parties de l'Europe et de l'Asie tempérée; à tige très simple, nue, fistu- teuse , terminée par un seul capitule de fleurs; à feuilles toutes radicales , oblon- gues , entières ou plus souvent sinuées , roncinëes, très polymorphes. Leur capitule est formé d'un grand nombre de fleurs jau- nes, souvent rougeâtres vers la circonfé- rence; il est entouré d'un involucre double, dont les folioles extérieures sont plus pe- tites, étalées ou réfléchies, tandis que les intérieures sont plus ou moins allongées , dressées et disposées en un seul rang. Leur réceptacle est nu. Les akènes qui succèdent à ces fleurs sont oblongs, striés, cylindri- ques ou anguleux, dépourvus d'ailes, pro- longés en un bec allongé, très grêle, fra- gile, pourvu à sa base de petits tubercules en forme de dentelures , et terminé par une aigrette très blanche, pileuse, multisériée. Il est très difGcile de déterminer le nom- bre des espèces de Taraxacum aujourd'hui connues. Ces plantes sont, en effet, telle- ment polymorphes, que certains botanistes se sont crus autorisés à admettre parmi elles un nombre assez grand de coupes spécifi- ques, tandis que d'autres n'ont vu là que des formes différentes d'une même espèce. Ainsi , De Candolle décrit dans son Prodro- mus (VII, sect. 1 , pag. 145) 30 espèces de Pissenlits divisés en trois sections. La 2e de ces sections, celle des vrais Pissenlits, ne renferme pas moins de 25 espèces. Or, des botanistes dont le nom fait autorité dans îa science, comme MM. Fries , Koch , etc. , voient dans ces plantes tout autant de va- riétés d'une seule espèce. Ce dernier savant, en particulier, a publié (Flora, 1834, n° IV, pag. 49-59 ; en extrait dans Ann. des se. nalur., 2e sér. , tom. II, pag. 119) les résultats d'observations dans lesquelles il a vu des graines de la plante qu'on a décrite comme espèce particulière sous le nom de Taraxacum palustre , donner, dès l'année suivante, des formes diverses qui constituent pour plusieurs auteurs autant d'espèces , «avoir : 1° Taraxacum palustre ; 2° T. erec- tum Hoppe; 3° T. nigricansK.it.; 4° T. cor- niculatum; 5° T. officinale. Il en conclut naturellement que ces prétendues espèces, et celles très voisines d'elles qu'on a voulu distinguer, n'en forment réellement qu'une seule, qui est la suivante : 1. Pissenlit officinal, Taraxacum offici- nale Wigg. , Koch ( T. dens Leonis Dcsf., Leontodon Taraxacum Lin.). Cette plante, extrêmement polymorphe, croît dans les prés tant humides que secs, dans les pâtu- rages, dans les lieux cultivés et incultes, en un mot à peu près partout, et fleurit sans interruption du printemps à l'automne. C'est certainement l'une des plus vulgaires de nos contrées. Ses feuilles présentent des variations presque infinies ; elles se mon- trent oblongues-lancéolées ou linéaires-lan- céolées, très entières ou dentées, ou sinuées, ou enfin roncinées-pinnatifides; quelquefois même, dans ce dernier cas, leurs lobes sont à leur tour laciniés ; leur surface est glabre ou pubescente-scabre. Sa tige est le plus sou- vent laineuse, surtout vers le sommet , et elle varie considérablement de largeur sui- vant les localités et la bonté ou l'humidité du sol, depuis quelques centimètres jusqu'à 3 décimètres ou davantage. Ses akènes sont linéaires-obovés, striés, écailleux-muriqués au sommet ; les stries de ceux placés vers la circonférence du capitule sont tuberculées- rugueuses dès leur base , celles du disque sont lisses; ils sont plus courts que le bec qui les surmonte. Le Pissenlit officinal abonde tellementdans nos campagnes, que le plus souvent on se borne, aux premiers jours du printemps, à l'y recueillir pour en manger les jeunes pousses et les racines, qui for- ment alors une très bonne salade. Plus tard la plante durcit, devient plus difficile à di- gérer, et alors on ne la mange guère que cuite. Mais depuis quelques années certains horticulteurs ont essayé de le cultiver afin de l'améliorer, et d'introduire ainsi dans nos potagers une nouvelle salade aussi saine qu'agréable. Leurs efforts ont déjà produit de bons résultats, et il n'est guère plus per- mis de douter qu'ils ne finissent par être couronnés d'un plein succès. Pour cette cul- ture , le Pissenlit se multiplie de graines choisies sur les pieds les plus vigoureux et les plus fournis de feuilles ; les semis s'en font sur place , ou mieux encore dans une plate-bande bien préparée , de manière à repiquer ensuite le plant en place. En mé- decine, on estime le Pissenlit comme diuré- tique , laxatif (d'où lui viennent ses deul 222 PIS PIS noms français et latin) et dépuratif. On fait grand usage de son suc, au printemps, comme désobstruant. On en prépare aussi un eitrait qui est usité comme antiscorbu- tique, fébrifuge, etc. (P. D.) PISSITE. ins. — De Lamétherie a donné ce nom au Silex résinite. PISSODES (wtcrerw^ç , résineux), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Erirhinides, établi par Germar (Species Insectorum, p. 316)etadopté par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 225. Gênera et species Curculionidum, synonymia, t. III, p. 199 ; VII, 2, p. 133), qui lui donne pour caractères : Antennes à funicule de sept articles; trompe allongée, mince, arquée, tylindrique; corselet très rétréci en avant; bisinué à la base ; écusson arrondi, distinct; élylres oblongues, calleuses près de l'extré- mité ; épaules obtusément anguleuses ; pieds robustes; tibias munis à l'extrémité inté- rieure d'un onglet robuste. Il se compose des dix espèces suivantes: P. pini Lin., notatus F., piniphilus, HarcyniœUst., piceœ Illig., validirostris Ghl., nemorensis Gr., Fabricii Leacb, insignatus, Gyllenhalii Schr. Ces In- sectes se trouvent sur le tronc des arbres résineux. Leurs larves vivent dans l'intérieur de ceux qui sont morts; elles filent, lors- qu'elles sont sur le point de se métamorpho- ser, une coque oblongue qu'elles fixent, soit extérieurement, soit au milieu de l'écorce. La couleur des Pissodes est d'un brun clair mélangé degris-blanchâtre; ils se rapprochent assez des Heilipus ; leurs antennes sont plus courtes, plus épaisses, et le corselet est entier en dessous. (C.) PISTACHE, bot. ph. —Fruit du Pista- chier. Voy. ce mot. PISTACHIER. Pistacia, Lin. (étymologie grecque obscure), bot. ph. -— Genre de la famille des Anacardiacées, de la diœcie pen- tandrie dans le système de Linné. Tour- nefort avait établi comme genres distincts et séparés les Térébinthes et les Lentisques ; linné réunit ces deux groupes en un seul, auquel il donna le nom de Pistacia, que les botanistes ont adopté. Néanmoins A.-L. de Jussieu {Gen. , p. 371) avait substitué à ce dernier nom celui de Terebinthus ; mais cette substitution n'a pas été admise. Les Pistachiers sont des arbres souvent bas, qui croissent dans la région méditerranéenne ; leurs feuilles sont alternes, ternées ou pen- nées avec ou sans foliole impaire, dépour- vues de stipules; leurs fleurs, dioïques, apétales , sont réunies en panicules ou en grappes axillaires, et chacune d'elles est portée sur un pédicelle muni d'une bractée. Les fleurs mâles présentent un calice petit, quinquéfide; cinq étamines insérées sur le calice, opposées à ses divisions, dont les an- thères, grosses, biloculaires, s'ouvrent longi- tudinalement; leur centre est occupé par un rudiment d'ovaire. Les fleurs femelles ont un calice petit, à 3 ou 4 divisions appliquées sur l'ovaire; un pistil à ovaire sessile, uni- loculaire , rarement triloculaire avec deux loges rudimentaires, contenant un seul ovule suspendu à un long funicule ascendant; à style très court, terminé par trois stigmates papilleux , recourbés. Le fruit est une drupe sèche, à noyau osseux, monosperme. a. Terebinthus, Tourn. Feuilles ternées ou pennées avec foliole impaire, tombantes. 1. Pistachier franc, Pistacia vera Lin. C'est un grand arbrisseau ou un petit arbre originaire de Syrie, d'où il fut importé en Italie par Vitellius. Depuis cette époque, il s'est répandu dans presque toute la région méditerranéenne. Ses branches sont longues proportionnellement; ses feuilles, pennées avec impaire, présentent trois ou cinq fo- lioles ovales , légèrement rétrécies à leur base, obtuses, coriaces et glabres; ses fruits sont ovoïdes, un peu renflés d'un côté vers la base, de la grosseur d'une olive moyenne, jaunâtres, ponctués de blanc vers l'époque de leur maturité, teintés de rouge du côté éclairé directement par le soleil. Ils s'oûir vrent, à la maturité, en deux valves. L'a- mande de leur graine, bien connue sous le nom de Pistache, a ses deux^cotylédons volu- mineux, charnus et d'un beau vert gai. Sa saveur est agréable, délicate et parfumée. Sa substance est nourrissante et renferme une assez forte proportion d'huile grasse. Les Pistaches constituent un aliment très agréable , mais toujours d'un prix assez élevé. On les mange en nature, ou bien on les fait entrer dans diverses préparations et friandises fort recherchées. En médecine, on en prépare des émulsions adoucissantes. Le Pistachier franc a été plusieurs fois cul- tivé avec succès en pleine terre aux envi- PIS PIS 223 rons de Ptris , et il y a toujours bien fruc- tifié, toutes les fois qu'on a eu le soin de le disposer en espalier le long d'un mur, à une exposition méridionale, et, à cause de sa diœcie, de placer des pieds mâles à côté des femelles , ou de féconder ceux-ci avec des branches détachées des premiers. Sa mul- tiplication s'opère parmarcottesouparsemis, qu'on fait sur couche chaude couverte d'un châssis ; on tient le jeune plant en pot pen- dant les premières années , en ayant soin de l'enfermer dans l'orangerie pendant l'hiver, 2. Pistachier Térébinthe, Pistacia Tere- linthus Lin. Cette espèce habite l'Europe méridionale, l'Afrique septentrionale et l'O- rient. En France, elle s'avance jusque dans le haut du département du Lot-et-Garonne. Elle forme un petit arbre au plus de la taille du précédent; ses feuilles sont composées de sept folioles ovales-lancéolées, arrondies à la base, aiguës et mucronées au sommet, d'un vert foncé et luisantes à leur surface supérieure, plus pâles et blanchâtres à l'in- férieure. Ses fruits sont petits, à peu près arrondis, renflés d'un côté vers le haut, rou- geâtres ou violacés. De Candolle (Prodr., t. Il , p. 64) en signale, d'après M. Requien, une variété à fruit plus gros et plus arrondi. Le Pistachier Térébinthe fournit la Térében- thine de Chio, la plus rare des substances con- nues sous le nom de Térébenthine dans le commerce, et qui coule par les incisions pratiquées au tronc de l'arbre. Cette ma- tière résineuse se présente sous l'aspect d'un liquide pâteux et très épais, jaunâtre, d'une odeur et d'une saveur agréables. A cause de son prix élevé, on la sophistique souvent avec de la Térébenthine de Conifères , ou même on la remplace, en médecine, par celle-ci, substitution sans inconvénient, à cause de l'identité de propriétés de ces deux substances. Les feuilles de cet arbre sont souvent piquées par un Insecte, qui déter- mine la production, à leur face inférieure, de galles d'ahord arrondies ou bosselées, qui s'allongent parfois en longue corne, et qui renferment un liquide résineux d'une odeur térébinthacée. Ces galles rougissent à leur état de développement complet, après quoi elles noircissent. Cueillies avant ce moment, elles servent pour la teinture de la soie, ce qui en fait, en Orient, la matière d'un commerce étendu. Sous le climat de 1 Paris , le Pistachier Térébinthe passe en pleine terre; mais il doit être couvert pen- dant L'hiver. On le multiplie de la môme manière que le précédent. b. Lcntiscus, Tourn. Feuilles brusquement pennées, persistantes. Pistachier Lentisque, Pistacia Lcntiscus Lin. Ce Pistachier est répandu, à peu près comme le précédent , dans les diverses par- ties de la région méditerranéenne. C'est un arbrisseau rameux et tortu, à écorce brune ou rougeâtre; ses feuilles sont formées de huit folioles lancéolées, obtuses, glabres, et d'un pétiole commun ailé et comme plan. Ses fleurs sont rougeâtres. Ses fruits sont de la grosseur d'un pois et rougeâtres. Il existe dans l'Ile de Chio une variété de Len- tisque de taille un peu plus élevée, à feuilles ovales, qui fournit la substance connue sous le nom de Mastic, Cette matière résineuse coule par de nombreuses incisions super- ficielles pratiquées à la tige et aux grosses branches du Lentisque. Elle constitue la principale richesse de l'île de Chio. D'après les renseignements recueillis sur les lieux par Olivier, on fait chaque année deux ré- coltes de Mastic : la première a lieu après le 27 août; elle dure huit jours et fournit la qualité la plus estimée. Dès qu'elle est terminée, on pratique des incisions nou- velles, et la substance qui en découle est l'objet d'une seconde récolte, qui se fait à partir du 25 septembre. Plus tard les règle- ments locaux défendent de recueillir ce qui peut s'écouler encore. Le Mastic est une sub- stance d'un usage habituel dans tout l'O- rient. On en distingue deux qualités, qui portent les noms, l'une de Mastic en larmes ou mâle, c'est la plus estimée; l'autre de Mastic commun ou femelle. La première se présente sous la forme de gouttes solidifiées ou de larmes de grosseur variable, d'un jaune clair, pulvérulentes à leur surface, translucides, d'une odeur agréable quand on les chauffe ou qu'on les frotte, d'une saveur aromatique. Sous la dent, elles se ramollis- sent et deviennent ductiles. Cette qualité supérieure provient des gouttes qui se sont concrélées sur l'arbre même. La qualité in- férieure est en morceaux plus volumineux et irréguliers; elle est impure et de couleur grisâtre. Cette matière est soluble dans l'al- cool aux 4/5 environ, et entièrement dans 2M PJT VIT Féther. Dans l'Orient, les femmes, et sou- vent aussi les hommes, mâchent continuel- lement du Mastic dans le but de parfumer leur haleine , de raffermir leurs gencives et de blanchir leurs dents. On en brûle aussi comme parfum dans l'intérieur des maisons. En Europe, le Mastic a été très employé par les anciens médecins; mais, de nos jours, son importance a beaucoup diminué. Il est cependant encore des circonstances dans les- quelles on en fait usage, à cause de ses pro- priétés toniques et excitantes. On l'intro- duit aussi dans certaines poudres denti- frices ; enfin en l'emploie quelquefois en fumigations contre les douleurs rhumatis- males. La graine du Lentisque renferme une huile grasse qu'on utilise pour l'éclai- rage en Espagne et dans l'Orient. Dans nos jardins, on cultive cette espèce comme les deux précédentes; mais on l'enferme dans l'orangerie pendant l'hiver. (P. D.) PISTACIA. bot. ph.— Voy. pistachier. PISTAZITE. min. — Syn. de Thallite, Voy. ÉPIDOTE. PISTIA («ca-roç, liquide), bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Pistiacées, établi par Lin né (F/or.Zei/L, 152). Herbes aquatiques croissant dans toutes les régions tropicales du globe. Voy. aroïdées. PISTIACÉES. Pistiaceœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Aroïdées. Voy. ce mot. PISTIL, bot. — Organe sexuel femelle des végétaux , composé de trois parties qui sont : Y Ovaire, le Style et le Stigmate. Voy. ces mots. PISTORIMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crassulacées , tribu des Crassulées-Diplostémones, établi par De Candolle {Prodr. , III, 399). Herbes d'Es- pagne et de la Barbarie. PISUM. bot. ph. — Nom latin du genre Pois. Voy. ce mot. PITANGES, Swains. ois.— Synonyme de Wyrannus, Vieill., Cuv. (Z. G.) PITAR. moll. — Nom donné par Adan- son à un Conchifère, rapporté à tort par Gmelin à la Venus islandica ou Cyprina islandica Lamk. , mais qui appartient au genre Cythérée. (Duj.) PITAUT. moll. — Nom donné par les pêcheurs aux Pholades ou aux Moules qui percent les pierres. *P1TAVIA. bot. ph.— Genre de l'a famille des Zanthoxylées, établi par Molina ( Chili, édit. 2, p. 287). Arbres du Chili. Voy. zan- thoxylées. PITCAIRNIE. Pitcairnia ( dédié par l'Héritier à l'anglais Williams Pitcairn , amateur zélé d'horticulture), bot. ph. Genre de la famille des Broméliacées, de l'hexandrie monogynie dans le système de Linné. Il est formé de végétaux de l'Amé- rique tropicale et des Antilles, à tige herba- cée, droite, simple; à feuilles linéaires-lan- céolées ou ligulées, généralement bordées en tout ou en partie de dents épineuses ; à fleurs réunies en grappe terminale, grandes et de couleurs brillantes, accompagnées de bractées parfois colorées. Chaque fleur, en particulier, présente : Un périanthe djemi- supère , tubulé inférieurement , divisé pro- fondément en six lobes, dont les trois exté- rieurs calicinaux courts , et les trois inté- rieurs plus longs, pétaloïdes, portant ordi- nairement des écailles à l'intérieur; six étamines à filet libre, subulé, à anthère linéaire, sagittée inférieurement; un pistil à ovaire demi-adhérent, triloculaire, à style filiforme, terminé par trois stigmates linéai- res , contournés en spirale. A ces fleurs suc- cède une capsule demi - adhérente , trilocu- laire, à déhiscence septicide , qui renferme de nombreuses graines cylindracées, brunâ- tres. Quelques espèces dePitcairnies figurent avec distinction dans les collections de plan- tes , où elles se font remarquer par la beauté de leurs grappes de fleurs. Nous dirons quelques mots des plus remarquables. PlTCAIRNIE A GRANDES BRACTÉES, PitCdimia bracteata Ait. Cette belle espèce, originaire des Antilles , s'élève à 6 ou 7 décimètres; ses feuilles, allongées-étroites, sont bordées, seulement à leur base, de dents épineuses ; ses fleurs, grandes et brillantes , sont réu- nies en grand Kombre en une belle grappe terminale serrée ; chacune d'elles est accom- pagnée d'une bractée, qui égale en longueur le pédoncule et le rang externe du périanthe. En établissant cette espèce ( Hort. Kew. , t. II, p. 102), Aiton en a distingué deux va- riétés : l'une à fleurs rouges , c'est le Pit- cairnia latifolia de Redouté {Liliac., tab. 73, 74); l'autre à fleurs jaunes, c'est. le Pit- cairnia sulphureakndr. (Repos., 249.; Red., Liliac., tab. 75). Cette belle plante se mul- tiplie par semis faits sur couche et sous châs- PIT P1T 225 gis , ou par drageons. Elle est de serre tbaude, ainsi que ses congénères. La Pit- BAitmi a feuilles d'Ananas, Pitcairnia bro- mcliœfolia Ait. , est encore une très belle espèce, qui ressemble à la précédente pour le port général et pour les feuilles dentées- e*pineuses à leur base seulement , mais qui s'en distingue par ses fleurs rouges en grappe Juche, dont les bractées n'ont que la lon- gueur du pédoncule, qui , lui-même, égale en longueur le rang externe du périantbc. Elle provient des parties montagneuses de la Jamaïque. EnCn la Pitcairnie a feuilles étroites , Pilcairnia angustifolia Ait. , se distingue facilement des précédentes par ses feuilles plus étroites , bordées dans toute leur longueur de dents épineuses , cornées, droites, espacées; ses fleurs rouges forment une grappe lâche. (P. D.) *PITCIÎEIUA, Nuit, (in Journ. academ. Philadelph., Y II > 93). bot. ph. — Voy. riiyn- chosia, DC. *PITHA\OTES (TnGavoç, docile), ras. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- mères, tétramères deLatreille, de la famille desLongicornes et de la tribu desPrioniens, établi par Newman {Ann. of nat. hist. by Jardine, 1840) sur une espèce de la Nouvelle- Hollande. (C.) *PITIIECHIRUS (ttc'6/jxo;, singe; x^p, main.) mam. — F. Cuvier (Mamm. 66e livr., 1822 ) a créé sous cette dénomination un groupe de Rongeurs dans lequel il ne place qu'une seule espèce, le Pilhechirus melanu- rus provenant probablement du Bengale. La tête et la queue des Pilhechirus rap- pellent la tête et la queue des Rats, tandis que les pieds de derrière et un peu la tête ressemblent à ceux des Sarigues: les pouces sont très séparés aux pieds de derrière , avec un ongle plat, et ceux de devant, quoique très courts , sont garnis aussi d'ongles aplatis et paraissent opposables aux autres doigts. Le pelage du seul individu de ce genre envoyé au Muséum par Alfred Duvaucel,et que F. Clavier indique dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut, avait le pelage d'un beau fauve uniforme et la queue noire. M. Lesson (Species des Mamm.) place ce genre à la fin de sa famille des Quadruma- nes, à côté de lTnau et du Bradype , mais t. x. il n'en donne pas plus les caractères géné- riques que ne Pavait fait F. Cuvier. (E.D.) PI TIIECI , Blumenb. (Handb. der nat. , 1779). mam. — Syn. de Singes. Voy. ce mot. (E. D ) *PITHECï (Pittocus, singe), mam. — M. de Dlainville (Prodr. d'une nouv. class. Soc.phil. 181G) indique sous celte dénomi- nation une famille de Quadrumanes qui cor- respond à celle des Singes catarrhinins , de M. Et. Geoffroy Saint-llilaire. Voy. ce mot. (E. D.) PITHECIA, A. -G. Desm. {Dicl. d'hist. nat., édit. de Déterville, t. XXIV, 1804). mam. — Syn. de Saki. (E. D.) *PITI1ECLE {Pithecus, singe), mam. — M. de Blainville indique sous ce nom la famille de Singes qu'Ét. Geoffroy Saint- Hilaire avait précédemment désignée sous celui de Platyrriiiniens. Voy. Part, singes. (E. D.) * PITÏIÉCIEKS. Pithecina. mam. — M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire (Arch. du Muséum d'iùst. nat., II, 1843) propose de partager en quatre tribus distinctes la grande famille des Singes : la première tri- bu, qu'il nomme les Pitiiéciens, Pithecina, et qui comprend les Singes à cinq molaires (trente deux dents en tout), à ongles courts, à membres antérieurs plus longs que les postérieurs, se subdivise en trois genres, ceux des Troglodytes, Pithecus ou Orang, et Hylobates. Voy. ces mots. (E. D.) *PIT1IEC0PSIS. rept. — Nom proposé par MM. Duméril et Bibron, pour un genre de Batraciens raniformes et qu'ils ont remplacé eux-mêmes par celui de Cyclo- rhamphe. (P. G.) *PITHECOSEIUS (t^xoç, singe; ff/pt5, espèce de chicorée), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Vernoniacées-Albertiniées , établi par Martius (ex DC. Prodr., V, 84). Herbes du Brésil. Voy. composées. PITHECUS. mam. — LesGrecs nommaient islQuxoq un Singe que quelques anciens au- teurs regardaient comme étant le même que l'Orang-Outang, et que les zoologistes mo- dernes rapportent maintenant avec plus de fondement au Magot, Macacus inuus. Quoi qu'il en soit, depuis Et. Geoffroy St- Hilaire (Ann. du Muséum, XIX, 1812), la dénomination de Pilhccus est appliquée aux 39 226 P1T PIT Singes du groupe des Orangs-Outangs. Voy. ce mot. (E. D.) PITHELEMUR , Less. (Sp. des Mam., 1840). mam. — Voy. INDRI. *PITHESCIUREUS («i'Oyïxoç, singe; oxfovpoç, écureuil), mam. — M. Lesson (Spec. des Mamm., 1840) a créé sous cette déno- mination un sous genre de Singes catarrhi- niens , appartenant au genre des Sagouins [voy. ce mot). Une seule espèce, le Pilhes- ciureus saimiri Lesson , qui comprend plu- sieurs variétés, entre dans ce groupe. (E. D.) *PITHO (nom mythologique), crust. — M. Bell désigne sous ce nom , dans les Pro- ceedings of the zoological Society o/ London, 1845, un nouveau genre de Crustacés qui ap- partient à Tordre des Décapodes brachyures, et qui doit venir se ranger dans la famille des Oxyrhynques et dans la tribu des Maïens. Ce genre a de l'analogie avec les Micippa et les Paramicippa (voy. ces mots), avec les- quels il ne pourra être confondu à cause de son rostre qui est beaucoup plus petit. Deux espèces composent ce genre; parmi elles, je citerai, comme représentant cette nouvelle coupe générique, le Pitho a six dents, Pitho sex-dentata Bell {op. cit., f. 172). Cette espèce a été prise sur les côtes des îles Gallapagos. (H. L.) *PITHOCARPA (ttŒoç, tonneau; xap- -rtoç , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Séné- cionidées-Hélichrçysées, établi par Lindley (Swan-River, XXI II). Herbes de la Nou- velle-Hollande. Voy. COMPOSÉES. PITHOPHILUS (iri'Qoç, tonneau; li< ité. Les Mongols en mangent les tu- bercules après les avoir fait cuire. Nous signalerons, en terminant, l'intro- duction toute récente dans les jardins d'une Pivoine à fleur vraiment jaune; cette plante remarquable est la Pœonia Wittmanniana llartvviss; elle avait été reçue, en 1842, d'Abeharia par M. de Hartvviss, directeur du jardin de Nitika, en Crimée, qui envoya en Angleterre l'individu d'après lequel il en a été fait une figure dans le Bolanical Be- gister, février 1846, pi. 9. (P. D.) PIVOT, bot. cr. — Mot impropre dont on se sert quelquefois vulgairement pour ex- primer le pédicule des Champignons. (Lév.) FIYOU. bot. ph. — Syn. de Pibou. PIYOELADE. bot. cr. — Dans le Lan- guedoc, on nomme ainsi le Champignon du peuplier (Agaricusœgerila F.). Cette espèce est très bonne à manger; elle a été décrite depuis longtemps par Mathiolc et Garidel. J'ai indiqué à l'article mycologie le moyen de la multiplier. Voy. ce mot. (Lév.) PLACENTA, anat. — Voy. ovologie.— En botanique, ce nom s'applique à la partie intérieure du fruit à laquelle sont attachées les graines. PLACENTA. ÉCHiN. — Nom donné par Klein à plusieurs Éthinides, qui font partie des genres Scutelle et Galérite. (Duj.) PLACENTAIRE, bot. — Nom donné par M. de Mirbel a la réunion de plusieurs pla- centas. PLACEMELA. moll.? foramin.— Genre proposé par Lamarck d'abord sous le nom de Pulvinule, et confondu par Férussac avec les Lenticulines : il comprend deux espèces fossiles rapportées par II. Aie. d'Orbigny à son genre Nonionine. (Duj.) PLACOBUAXCIIES ( iriLoÇ , plaque ; 6p-J.y/>.a., branchies), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes nudibranches, éta- bli par Van-Hasselt pour des Mollusques nus de la mer des Indes, qui ont deux ten- tacules et deux lobes labiaux. Tout leur dos PLA 231 élargi par ses bords est recouvert de stries nombreuses et rayonnantes, qui sont les branchies. Les bords élargis du manteau sont susceptibles de se relever et de se croi- ser l'un sur l'autre pour former une enve- loppe aux branchies. La seule espèce connue (P. ocellalus ou Hasscltii) a la partie infé- rieure du corps, ainsi que la tête, d'un vert olive, bordée d'une série d'ocelles entourés d'un cercle noir ; le reste des flancs est semé d'ocelles blancs dont le centre est noir; les branchies sont vertes. (Duj.) *PLACOCERES ( «loiÇ , croûte ; x/Paç , corne), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Mala- codermes et de la tribu des Clairones, établi par Klug {Mémoires de l'Académie des sciences de Berlin). Le type, le P, dimiatus de l'au- teur, offre une sorte de capuchon velu. (C.) *PLACODES («Aa'$ , surface plane), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, de la famille des Clavicornes et de la tribu des Histéroïdes , proposé par Klug et publié par Erichson (Jahrbiicher der In-* sectenkunde Klug , 1834, p. 103). L'espèce type, P. coffer des auteurs, est la seule con- nue. (C.) PEACOMA, Gmel . bot. ph. —V. plocama. PEACOMES. polyp. — Genre proposé par Oken pour quelques espèces de Gorgones , telles que la G. placomus , qui ont une tige fibro-ligneuse, avec des verrues saillantes. (Duj.) *PEACOSTIGMA , Blum. (Flor. Jav. prœf., VI ). bot. ph. — Syn. de Podochilus, Blume. *PLACENAXOMIA. moll. — Genre de Conchifères monomyaires établi par M. So- werby pour une coquille fossile de la famille des Anomiaires faisant le passage, comme son nom l'indique, entre les Anomies et les Placunes. Sa charnière, en effet, est ana- logue à celle des Placunes, avec lesquelles on l'avait confondue d'abord ; mais sa valve inférieure, au lieu d'être perforée comme celle des Anomies, présente, adhérant sur une partie de son contour, le même osselet que ces coquilles fixent sur les corps marins qui leur servent de support. (Duj.) PLACE XE. Placuna ( wAa'Ç , plaque ). moll. — Genre de Conchifères monomyaires constituant à lui seul une famille inter- médiaire entre les Anomiaires et les Os- 232 PLA PLA tracés , en attendant que de nouvelles observations aient fait connaître son or- ganisation. Les Placunes dont l'animal n'est pas encore connu sont des coquilles libres, irrégulières, aplaties, presque équi- valves. La charnière intérieure offre, sur une valve, deux côtes longitudinales tran- chantes , rapprochées à leur base et diver- gentes en forme de V, et sur l'autre valve deux impressions correspondantes donnent également attache au ligament. Ces coquilles avaient été confondues avec les Anomics par Linné et par les naturalistes qui vinrent ensuite. Ce fut Bruguière qui, le premier, distingua le genre Placune, en le laissant toutefois à côté des Anomies. Lamarck, qui vint ensuite, caractérisa ce genre, et, après l'avoir, dans un premier ouvrage, placé en- tre les Pernes et les Peignes, il le classa enfin entre les Anomies et les Vulselles , dans sa famille des Ostracés. On ne connaît que trois espèces de Placunes, vivant toutes dans l'océan Indien ou dans la mer Rouge; l'une {P. sella) est courbée et irrégulière- ment sinueuse, lamelleuse et ondée; on la nommait autrefois la Selle polonaise; elle est large de 15 à 20 centimètres. Une autre, P. placenta, vulgairement nommée la Vitre chinoise, est plane, presque ronde, demi- transparente et nacrée; elle devient large de 18 centimètres. (Duj.) PLADERA, Soland. (Msc. ex Roxburgh Flor. ind. , I, 416). bot. ph. — Syn. de Canscora, Lam. PL/ESCOMA. infus. — Voy. plqesconia. PLAGIANTHUS («Aayioç, oblique; &- Oo;, fleur), eût. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées , tribu des Hélictérées , établi par Forster ( Char, gen., t. 43). Ar- bres ou arbrisseaux de la Nouvelle-Zélande et de l'île Diémen. Voy. sterculiacées. *PLAGIOBOTI\YS («Aa'ytoç* oblique; Corpyç, grappe), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Aspérifoliées, tribu des Anchu- sées, établi par Fischer et Meyer {Index sem. horl. Pelropolit., 1835, t. II, p. 48). Herbes du Chili. Voy. aspérifoliées. *PLAGIOCIIASHfA ( «X«yto5 , oblique ; XÂdfia , ouverture , crevasse), bot. cr. — Hépatiques. Ce genre a été fondé par MM. Lehmann et Lindenberg (Pug. PI., IV p. 13), pour deux Marchandées du Né- paul, auxquelles depuis lors plusieurs au- tres espèces de différentes contrées, même d'Europe, ont été ajoutées. 11 repose sur les caractères suivants : Réceptacle femelle pédoncule, divisé en un à quatre lobes courts, profonds et ascendants, qui de- viennent autant d'involucres verticaux bi- valves; fruits solitaires à l'extrémité des frondes ou sériés le long de la nervure de celles-ci; involucres amples, monocarpes, s'ouvrant tantôt horizontalement (Antroce- phalus, voy. ce mot), tantôt verticalement; périanlhe nul; calyptre ou coiffe persistante à la base du fruit; capsule recouverte d'un involucre propre, munie d'un court pédi- celle et s'ouvrant irrégulièrement ; élatères à deux ou à quatre spires; spores polyèdres; réceptacle mâle placé ou dans l'cchancrure du sommet des frondes, ou enfoncé dans leur milieu; fronde remarquable par ses innovations partant du sommet ou par des prolifications qui tirent leur origine du des- sous de la nervure moyenne. Ces plantes , qui ne croissent que dans les contrées chau- des du globe, viennent sur la terre et les rochers. On en connaît une douzaine d'es- pèces. Nous n'en avons point en France, mais l'Algérie nous a fourni le P. Rousse- lianum, dont nous avons donné une figure dans les Annales des sciences naturelles , 2e série, tome X, t. 9, f. 1. (CM.) *PLAGIOCIIEILUS (>*«?">«> oblique; X£~^oç, lèvre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécionidées-Hippiées , établi par Arnott (Msc. ex DC. Prodr. , VI, 142 ). Herbes de l'Amérique australe. Voy. composées. PLAGIOCHILA(*Aayio;, oblique; %e~~ >oç, lèvre), bot. cr.— Hépatiques. Convaincus tous deux de la nécessité de subdiviser l'im- mense groupe de plantes comprises par Linné et les auteurs plus modernes sous le nom de Jongermannes, nous avons, d'ac- cord, avec M. le professeurNees d'Esenbeck, établi ce genre très tranché, en prenant pour type l'espèce de nos contrées appelée J. as- plenioid.es. Voici les caractères que nous lui avons assignés : Périanlhe terminal, latéral ou sessile dans l'angle de la dichotomie des rameaux, lisse, latéralement comprimé, droit ou cambré à son sommet, qui est le plus souvent denté, cilié ou nu, obliquement tronqué et indivis, ou fendu en deux lèvres d'un seul côté (d'où le nom générique) pr.A PLA 233 Feuilles involucrales au nombre de deux, plus grandes que les caulinaires, auxquelles du reste elles ressemblent assez. Pistils nombreux. Capsule s'ouvrant en quatre val- ves jusqu'à la base. Elalères dispires, cadu- ques, insérées sur le milieu des valves. Fleurs mâles en épis ou en chatons. Anthé- ridies disposées sur deux rangs. Feuilles pé- rigoniales ventrues, riantes terrestres, rare- ment corticales. Tige rampante d'où s'élè- vent les rameaux fructifères. Feuilles succu- bes , dimidiées. Amphigastres manquant dans la plupart. Au temps de Linné, on ne connaissait que deux espèces de ce genre ui a pris un si grand développement dans es derniers temps, et qui n'en compte pas .îoins aujourd'hui de cent cinquante. Pres- ue toutes sont équatoriales ou croissent au aoioi dans le voisinage des tropiques. 11 n'y n a que cinq en Europe. (G. M.) *PLAGIODERA (irletycoç , transversal ; iipn , cou). Ins. — Genre de Tordre des Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines , proposé par nous et adopté par Dejean ( Catalogue , 3e édit. , p. 428 ). 37 espèces sont rapportées à ce genre: 26 sont originaires d'Amérique, 7 d'Afrique, 3 d'Asie, et une seule est propre a l'Europe. Nous désignerons comme en fai- sant partie les suivantes : Ch. armoraceœ Lin., thoracica, Cayennensis? F., nigriven- tris, pallidiventrisGr., transversa 01., rufes- cens G rond. , rajah Guer., Clivinoidis Ky., œrea Ey. Soûl. Le corps de ces Insectes est orbiculaire , convexe en dessus, aplati en dessous; le corselet est brièvement trans- versal ; leurs antennes sont courtes et subi- tement renflées au sommet. Les Plagiodera ont un peu le faciès des Coccinelles. (C.) * PLAGIODONTIA (,aa/:o:, transverse; Movç, dent), mam. — Fr. Cuvier {Annales des sciences naturelles, deuxième série, t. VI, 1836) a créé sous le nom de Plagiodontia un genre de Rongeurs de la division des Rats qui ne comprend qu'une seule espèce , qu'il nomme Plagiodontia œdium, et qui provient îles Antilles d'où M. Ricord en a rapporté les dépouilles au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Le Plagiodonte est un peu plus petit que le Lapin ; sa longueur, du bout du museau à l'origine de la queue, est de 1 pied, et sa t. x. queue a 5 pouces de long. Sa physionomie générale est celle des Rats, avec une tête moins lourde; ses oreilles, proportionnelle- ment à sa taille, sont très petites; ses yeux, situés entre l'extrémité du museau et les oreilles, sont un peu plus rapprochés de cel- les-ci; ses narines sont étroites et environ- nées d'un petit mufle, et sa bouche est de médiocre étendue. Tous les pieds ont cinq doigts; le pouce de ceux de devant n'est que rudimentaire ; les quatre autres doigts sont armésd'ongles minces, crochus etassez forts; les deux moyens sont d'égale longueur et plus grands que les deux externes, aussi d'égale longueur; les doigts des pieds de derrière , plus grands que ceux de devant, sont tous armés de forts ongles crochus et comprimés; le pouce est le plus court, puis le doigt externe ; les trois moyens sont à peu près d'égale longueur. La queue est cylin- drique, entièrement nue, et rien ne fait croire qu'elle soit prenante. La seule espèce qui entre dans ce groupe porte, à Saint-Domingue, le nom de Ral- Cayesy e'est-à-dire Hat des habitations, d'où Fr. Cuvier a fait sa dénomination de Plagio- dontia œdium (loco citato et pi. 17); en effet il se rapproche des lieux habités, mais pen- dant la nuit seulement, car il fuit la clarté du jour. Le mâle et la femelle se quittent peu. Leur nourriture principale consiste en racines et en fruits. Comme tous les Ron- geurs frugiyores, ils sont fort bons à manger, et les Haïtiens, qui en sont très friands, les recherchent si soigneusement, qu'ils ont fini par rendre ces animaux très rares. Leur pe- lage est généralement d'un brun clair qui devient d'un blond jaunâtre aux parties in- férieures; des moustaches bien fournies se voient de chaque côté du museau, au-dessus des yeux et au dessous. Leur queue est nue et revêtue d'écaillés pentagones très petites, serrées l'une contre l'autre et répandues uni- formément sur toute la surface de la peau. (E. D.) *PLAGI0G1VATIIA {«Idyioq, oblique; yva- Oo; , mâchoire), systol. — Genre de Systo- lides ou Rotateurs, proposé, dans notre His- toire naturelle des Infusoires, pour des Fur- culariens à corps arqué ou bossu , et que la forme de leurs mâchoires distingue de tous les autres. Ce sont de petits Vers microsco- piques, longs de 12 à 14 centièmes de milli- 30 234 PLA mètre , oblongs , courbés et convexes d'un côté , ou en cornet obliquement tronqué en avant, et terminé en arrière par une queue plus ou moins distincte portant deux sty- lets. Ils sont pourvus de mâchoires à bran- ches parallèles tournées d'un même côté et recourbées vers le bord cilié, avec une tige centrale droite, très longue, élargie en ar- rière. Les Plagiognathes ont ordinairement un ou deux points oculiformes. Plusieurs espèces habitant les eaux douces ont été dé- crites par O.-F. Muller comme des Infusoires sous les noms de Vorticelles ou de Trichodes. Telle est la Vorticella felis de cet auteur, que M. Ehrenberg a placée dans son genre Notommata , et qui est longue de 22 cen- tièmes de millimètre; sa V. lacinulata a été classée par Lamarck et par Bory de Saint- Vincent dans le genre Furculaire : c'est aussi une Notommata de M. Ehrenberg. (Duj.) *PLAGIOG01\TUS(TrXayo;, oblique; yem'oe, angle), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentamères, de la famille des Lamelli- cornes et de la tribu des Scarabéides aréni- coles, établi par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France, 1842, p. 306) aux dépens du genre Aphodius de Fabricius. Il a pour caractère principal: Élytres oblique- ment coupées à l'angle suturai, et pour type, le Se. arenarius 01. On le trouve en France, mais il y est assez rare. (C.) PLAGIOLA («Xa'yioç , oblique), moll. — Sous-genre établi par Rafinesque dans son genre Obliquairc , qui, lui-même, doit être réuni aux Unio ou Mulettes. Il comprend des espèces vivant dans les rivières de l'Amé- rique septentrionale, et particulièrement dans l'Ohio. Ces coquilles ont l'axe extra- médial ; la dent lamellaire ainsi que le li- gament. (Duj.) * PLAGIOLOBIUM («Xayioç, oblique; >o£tov, gousse), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Lotées, établi par Sweet (Flor. austr., t. 2). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande orientale. Voy. légumineuses. *PLAGIONITE («Xocytoç, oblique), min.— Synonyme : Rosenite. Nouvelle espèce de sulfure d'Antimoine et de Plomb décrite par G. Rose, et qui cristallise en prisme oblique rhomboïdal. Elleestd'un gris de plomb tirant sur le noir, etse trouve avec la Bournonite, à "Wolkberg, au Harz. Voy. sulfcues. (Del.) PLA ♦PLAGIONOTUS (wKycoç, oblique; vS- toç, dos), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Longicornesetdela tribu des Cérambycins, établi par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France, 1842) , qui l'avait proposé sous le nom de Platynotus dont s'était servi avant lui Fa- bricius. Les types de ce genre sont les P. détritus et armatus Linné (Cerambyx). On. les trouve dans toutes les parties de l'Europe, et ils ont pour caractères : Prothorax en ovale transversal; antennes sétacées , épaisses, subépineuses extérieurement au sommet de leurs articles. (C.) *PLAGIOPE (wJbVtoç, oblique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Colydiens, créé par Erichson (Naturgeschichte der Insecten Deutschlands , p. 258), et qui a pour type le P. tubercu- lata de l'auteur. Il a été trouvé dans l'île de Puerto-Rico. (C.) *PLAGIOPHYXLUM, Schlectend. [in Linn., XIII, 429). eot. ph. — Syn. deCen- tradenia, G. Don. *PLAGIORUTIS, Ser. (in DC. Prodr.,U, 186). BOT. PH. — Voy. MÉL1L0T. *PLAGIOSTEMON, Klotsch. (inLinnœa, XII). bot. ph. — Voy. simochilus, Benth. PLAG10ST0MA (wJia'yioç, oblique; sto- pa, bouche), moll. — Genre de Conchifères monomyaires établi par Sowerby et adopté par Lamarck, pour des coquilles fossiles, que M. Deshayes , avec raison , a réunies, les unes au genre Lime, les autres au genre Spondyle; ces dernières avaient été consi- dérées par M. Défiance comme devant for- mer un genre à part, sous le nom de Pa- chyta. Plusieurs Limes fossiles , désignées par ce nom de Plagiostome, sont caracté- ristiques de certains terrains, tel est le Pla- giostoma giganteum du lias, qui est long de 15 à 17 centimètres, aplati sur le côté an- térieur. Lamarck caractérisait ce genre par sa coquille subéquivalve, libre, subauriculée, à base cardinale transverse, droite, avec les crochets un peu écartés ayant leurs parois internes élargies en facettes transverses ; l'une droite, l'autre inclinée obliquement. La charnière d'ailleurs est sans dent et sim- plement creusée d'une fossette cardinale co- nique, recevant le ligament au-dessous des crochets. (Duj.) TLA TLA 235 PEAGIOSTOMES. Plagiostoma. roiss. — Famille établie par M. Duméril dans l'ordre des Chomlroptérygiens, et qui répond à celle des Sélaciens. Voy. ce mot. *PLAGIOTAXIS,Wtll.(Co«>oç, oblique; to- fzvj , coupe), infus. — Nous avons proposé ce nom générique pour un Infusoire de la famille des Bursariens, qui vit dans l'in- testin des Lombrics , et qui , décrit d'abord par Gleichen, a été nommé parSchrank Leu- cophra Lumbrici , et par M. Ehrenberg, Pa- ramecium compressum. 11 est long de 16 à 25 centièmes de millimètres, et diffère des autres Bursariens par sa forme très dépri- mée ou en lamelle mince et flexible, irrégu- lièrement ovale, avec une échancrure laté- rale. La bouche est située latéralement vers le milieu, au fond de l'échancrure. Elle est précédée par une rangée de cils très forts et très nombreux, disposés comme un peigne sur la moitié antérieure du bord. (Duj. PLAGIOTRICHA (iridÉytoç, oblique; 9o»$, »p»X°Çi cheveu), infus. — Genre formé par Bory-Saint-Vincent, dans sa famille des Mystacinées, de l'ordre des Trichodes, pour y comprendre, d'après les figures de Muller, tous les Infusoires ayant une rangée de cils sur un des côtés du corps. Ces Infusoires, dispersés par Muller dans ses genres Leuco- phre , Cercaire , Trichode, Kolpode et Vor- ticelle, sont des individus altérés ou défor- més par une décomposition partielle et appartenant à d'autres espèces. (Duj.) PLAGILRES. Plagiuri (nlxyio;, trans- verse; Dupa, queue), mam. — Synonyme de Cétacés, suivant quelques auteurs et princi- palement Linné (Syst. nat., 173). (E. D.) *PLAGIUS(*Jlârco;, oblique), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Tubuli- flores, tribu des Sénécionidées-Artémisiées, établi par l'Héritier (Msc. DC. Prodr. , VI, 135). Herbes méditerranéennes. Voy. com- posées. PLAGLSIE. Piagusia. crust. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Catométopes , de la tribu des Grapsoïdiens, établi par Latreille aux dépens des Cancer de Fabricius. Les Plagu- sies ressemblent beaucoup auxGrapses {voy. ce mot) par leur forme générale, mais s'en distinguent au premier coup d'œil par une disposition singulière des antennes internes, qui ne se rencontrent dans aucun autre Déca- pode brachyure. Ces organes, au lieu de se reployer sous le front, se logent chacun dans une échancrure profonde de cette partie, de manière à rester toujours à découvert supé- rieurement. Ce genre , dont on connaît environ trois espèces, appartient plus particulièrement à l'Océan Indien, et se trouve depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'au Chili. L'espèce qui peut être considérée comme type de cette coupe générique est laPLAGU- sie écailleuse , Piagusia squamosa Herbst (t. I, p. 360, pi. 20, fig. 113). Cette espèce habite la mer Rouge , l'océan Indien , et peut-être aussi les îles de la côte occiden- tale d'Arrique. (H. L.) *PLANAGETES. ins. —Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines, proposé par nous et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édition, p. 428). Deux espèces font partie de ce genre : les Planageles signala et variegata Dej. Elles proviennent du Brésil et ressem- blent à notre Diaperis Boleti. (C.) PLANAIRE. Planaria (planus, aplati). helm. — O.-F. Muller, en 1776, a donné le nom de Planaria à un genre de Vers dont les espèces , pour la plupart d'eau douce , sont remarquables par leur forme aplatie , et semblent, au premier abord, être consti- tuées par le pied seul des Mollusques gasté- ropodes. La diffluence de leurs tissus est aussi un fait à citer ; ils manquent d'organes propres de respiration, et on ne leur connais pas encore d'appareil circulatoire. Toutefois ces animaux ont un organe spécial pour la digestion, un organe pour le sexe mâle et un pour le sexe femelle. Ils sont monoïques. Leur organisation a été étudiée avec soin par Baer (Nova acla naturœ curiosorum, t. XIII), par Dugès (Ann. se. nat., lrc sé- rie , t. XV ), par Mertens ( Acad. de Sl-Pé- tersbourg), par M. Focke (Ann. du Musée de Berlin, t. I), par M. de Quatrefages ( Ann. se. nat., 3e série, t. IV), et par quelques autres naturalistes , parmi lesquels nous ci- terons MM. Desmoulins et Quoy. Les Planaires ont un système nerveux composé de deux ganglions cérébraux plus 236 PLA PLA ou moins confondus entre eux, et placés à la partie antérieure du corps et de quelques nerfs, dont les deux principaux sont laté- raux à l'appareil digestif. Ils n'ont ni collier Oesophagien ni ganglions infra-abdominaux. Le genre Planaria, tel que l'avait accepté Mtiller, comprenait bien des espèces qu'on ne devait point y laisser, et Dugès en a le premier arrêté les limites d'une manière précise en le caractérisant ainsi : Orifice uni- que de l'appareil digestif, placé au dessous et au milieu du corps ou plus en arrière ; estomac ramifié ; un suçoir exsertile ; corps généralement aplati. Ainsi ont été séparées des Planaires toutes les espèces de forme analogue , mais qui en diffèrent par la présence d'un canal intesti- nal complet et à deux orifices. Dugès réser- vait à celles-ci les noms de Prostomes et de Dérostomes, aux articles desquels nous ren- voyons. M. Ehrenberg réunit les espèces de ces deux groupes aux Némertes sous le nom de Rhabdocœla , et comme il divise les Pla- naires de Dugès en plusieurs genres , il leur donne pour nom de famille celui de Den- drocœla ( SévSpov, arbre ; xoDioç, cavité intes- tinale). Dans le travail qu'il a publié sur les Pla- naires dans ses Symbolœphysicœ, M. Ehren- berg les partage en genres d'après la consi- dération du nombre des yeux. Les appendices tentaculiformes que l'on voit à la partie an- térieure du corps de ces animaux lui servent aussi pour les distinguer. M. de Quatrefages a ajouté plus récemment trois genres à ceux qu'on avait déjà établis. Nous les étudierons tous d'une manière rapide. I. PLANOCERA, Blainv. {Dictionn. se. nat., t. LVII, p. 578). Corps déprimé , ovale, assez peu allongé, un peu plus large en arrière qu'en avant , portant avant le milieu du dos une paire d'appendices tentaculiformes; bouche infé- rieure fort reculée, et donnant issue à une sorte de trompe élargie en disque lobé à sa circonférence; orifices de l'appareil généra- teur fort reculés, celui de l'organe mâle don- nant naissance à un appendice cylindrique et court. PI, Gaimardi BlainviHe (loc. cit., pi. 40, fig. 18). Espèce marine, type du genre. Il faut considérer comme Planocères les espècef qu'on a nommées Stylochus. II. STYLOCHUS, Ehrenberg (Symbolœ physicœ). Espèces multi-oculées , pourvues de deui prolongements tentaculaires sur le tiers an* térieur du corps. Styl. suessensis Ehrenb. (Symb. phy$.9 pi. 5, fig. 5). Espèce de la mer Rouge à la- quelle se rapportent aussi les Planaria Mul- leri Audouin (d'après Savigny, planches de l'ouvrage d'Egypte), P. gigas Leuckart, et P. bituberculata Leuckart de la mer Rouge. Stylochus palmula Quatrefages (Ann. se, nat., 3e série, t. IV, p. 143, pi. 4, fig. 1), de la Méditerranée, sur les côtes de Sicile. Stylochus maculalus id. (ibid., pi. 4, fig. 3) de la côte de Bretagne, à Saint-Maie. III. EOLIDICEROS, Quatref. (ibid., p. 140). Corps bitentaculé en avant; yeux multi- ples ; dos garni d'appendices qui rappellent ceux des Eolides. Planaria Brocchii Risso (Europe mérid., t. V, p. 264; Eolid. Br. Quatref., loc. cit., p. 140, pi. 5, fig. 3), jolie espèce de la Mé- diterranée , trouvée à Nice par M. Risso, à Naples par M. de Quatrefages, à Toulon par M. Dujardin, et à Cette par nous. Eolid. panormus Quatref. (ibid., p. 14Î, pi. 3, fig. 2) de la Méditerranée, à Palerme. IV. PROCEROS, Quatref. {ibid., p. 137). Yeux multiples ; deux prolongements ten- taculiformes à la partie margino-antérieurt du corps. Tels sont les Proc. argus, de Saint-Malo; Pr. sanguinolentus, de Saint-Malo; et Pr. cristalus, de Saint-Vast la Hogue, trois es- pèces marines décrites et figurées par M. de Quatrefages. V. POLYCELIS , Ehrenberg ( Symbol* physicœ). Yeux multiples en rang sur la région fron- tale. Point de tentacules ni d'appendices tentaculiformes. Ce groupe comprend des espèces marines et d'autres fluviatiles. A la première catégorie appartient le Planaria tremellaris Millier et Dugès, ainsi que di- verses espèces de la Méditerranée ou de l'O- céan, décrites par M. de Quatrefages ; à la PLA PLA 23? seconde se rapportent les PI. nigra et brun- nea de Millier, qui ont été retrouvés aux en- virons de Paris par Dugès. VI. TRICELIS, Ehrenberg {Symbolœ physicœ). Yeux au nombre de trois. M. Ehrenberg cite pour type le PL gcsseriensis de Miiller, qui aurait besoin d'être étudié de nouveau. M. de (Juatrefages ajoute le T. fasciatus , jolie espèce de la côte nord de Sicile. TO. PLANARIA, Mûller, parlïm; Ehrenb. {Symbolœ physicœ.) Point d'appendices sur le dos; quelque- fois deux prolongements tentaculiforrnes du bord antérieur comme dans les Proceros ; deux yeux seulement. Les espèces connues sont des eaux douces ou saumàtres ; nous citerons les Planaria lactea, torva, tentaculata et fusca de Miiller, ainsi que les PL vilta, longiccps, gonoce- phala et viganensis de Dugès {Ann. se. nat., Ve série, t. XXI). VIII. GEOPLANA. Nous appellerons ainsi le groupe des Pla- naires terrestres, qui se distinguent princi- palement des précédentes par leur extérieur plus semblable à celui des Limaces. Tel est le Planaria terreslris de Miiller, qu'on a trouvé dans plusieurs parties de l'Europe, et notamment en France. En effet, nous en avons pris plusieurs fois aux envi- rons de Paris, et Dugès en a vu auprès de Montpellier. On en connaît un plus grand nombre d'exotiques. M. de Blainville et Férussac en ont signalé une au Brésil ( Dict. se. nat. , pi. 40, fig. 16, et Ann. gén. se. physiques , t. VIII, p. 233), et depuis lors, M. Ch. Dar- win en a décrit dix, en 1844, dans les Ann. and. mag. of nat. hist., t. XIV, pi. 5. Elles viennent de Rio- Janeiro, de Monte- Video , de Maldonado , de Valdivia , de Val- paraiso, des îles Chonos et de Van-Diemen. IX. TYPIILOPLANA, Ehrenberg {Symbolœ physicœ). Semblables aux Planaria, Ehr., mais dé- pourvus d'yeux. Tels sont les PL fulva de ■Miiller et cœca de Dugès. Nota. D'autres espèces de Planaires ma- rines ou fluviatilcs n'ont pas été classées encore dans les genres dont on vient de lire la caractéristique. Quelques unes, celles de Risso entre autres, ne sont encore qu'incom- plètement connues; d'autres, au contraire, et , en particulier, celles de Mertens {Mém. Acad. St-Pétersbourg, t. VI , 2e série), ont été observées et représentées avec beaucoup de soin, et il sera facile de leur assigner leur rang véritable. M. Ehrenberg a joint à la famille des Planaires ou Dendrocœla les genres Abran- chus , Kuhl et Van-Hasselt, et Phœnicura , dont les caractères ont besoin d'être étudiés de nouveau. (P. G.) *PLANARIÉES. Planariœ. helm. — Du- gès , qui a donné des observations pleines d'intérêt sur les animaux de l'ancien genre Planaria de Miiller, et qui l'a divisé, d'après la considération de particularités importan- tes , en trois genres , Prostoma, Dcrostoma et Planaria, a nommé Planariées la famille dans laquelle il les laissait réunis. Depuis lors, M. de Blainville en a distrait le genre Prostome, et M. Ehrenberg en a fait au- tant pour celui des Dérostomes ; aussi le genre Planaria , tel que le définissait Du- gès , forme-t-il à lui seul , dans l'état ac- tuel de la science, la famille des Planariées ou Dendrocœles. Voyez l'article planaire. (P. G.) *PLANARIOLA (dim. de Planaria, Pla- naire), infus. — Nous avons désigné provi- soirement sous ce nom des Infusoires marins symétriques, à corps lamelliforme, oblong, diversement sinueux au bord, convexe etgla- bre en dessus , concave et cilié en dessous. Ils ressemblent à de très petites Planaires, mais ils sont dépourvus de bouche et de tout autre orifice externe, et ils ne sont pas en- tièrement couverts de cils vibratiles. Une espèce très commune dans les étangs salés des côtes du Languedoc est remarquable par sa couleur rouge; elle est longue de 0,0001. ( Du*. ) PLANAXE. Planaxis{planus, plan; axis, axe), moll. — G. de Mollusques gastéropodes pectinibranches, de la famille des Paludinés, établi par Larnarck pour des coquilles que Linné et Bruguière confondaientavec les Buc- cins. Ce genre a été adopté par tous les natu- ralistes, mais diversement classé dans Iasérie, parce que sa coquille, échancrée en avant, semblait indiquer plus de rapport avec les 238 PLA PIA Buccins qu'avec les Littorines, dont il est, au contraire, très voisin. Il est caractérisé par sa coquille ovale-conique, solide, avec l'ouverture ovale, un peu plus longue que large, la columelle aplatie, tronquée à sa base, et séparée du bord droit par un sinus étroit. La face interne du bord droit est d'ailleurs sillonnée ou rayée, et porte une callosité décurrente à l'origine. L'opercule est corné, ovale, mince, avec une spire courte au sommet ; il ressemble assez à celui des Mélanies. L'animal , décrit pour la pre- mière fois par MM. Quoy et Gaimard , a le bord du manteau simple , sans canal ni échancrure antérieure, mais légèrement ou- vert au-dessus de la tête pour donner en- trée à une cavité respiratoire qui contient deux branchies très inégales. La tête, allon- gée en forme de trompe, se termine par une fente buccale longitudinale, et porte deux tentacules assez minces , pointus , plus ou moins longs, suivant les espèces, et à la base desquels sont les yeux , sur un simple renflement en dehors. Le pied , court et épais, porte l'opercule à son extrémité pos- térieure. Le nombre des espèces vivantes de Planaxes est de dix ou onze, et on en connaît une fossile. Ce sont des coquilles de moyenne ou de petite taille; les plus gran- des, telles que les P. sulcata Lk., P. bucci* noides Desh., et P. decollala Quoy, ont 28 à 30 millim. de longueur; les plus petites, comme la p. brevis et la P. nigra de M. Quoy, n'ont que 10 mill. Cette dernière est remarquable parce que sa callosité dé- currente est remplacée par un canal à l'an- gle postérieur de l'ouverture. Elle est toute noire, assez mince, lisse et sans sillons; sa spire, courte et obtuse, est corrodée à la pointe. Quelques auteurs ont voulu, à tort, rapporter aussi au genre Planaxe le Purpura nucleus , que son opercule et ses autres ca- ractères en séparent complètement. (Duj.) PLANÈRE. Planera (dédié à Planer, botaniste allemand ). bot. ph. — Genre de la famille des Ulmacées, de la pen- tandrie digynie dans le système de Linné. Il est formé de végétaux arborescents, qui croissent dans l'Amérique du Nord et dans les pays voisins de la mer Caspienne. Leurs feuilles sont alternes , ovales , dentées , un peu rudes ; leurs fleurs sont hermaphro- dites ou polygames par avortement; elles se composent d'un périanthe membraneux, 4-5-fide; de 1 à 5 étamines; d'un ovaire uniloculaire, à un seul ovule suspendu, sur- monté de deux styles divergents qui portent des papilles stigmatiques à leur côté inté- rieur. Le fruit est coriace, indéhiscent, uni- loculaire et monosperme. Dans un mémoire spécial ( Note sur les Planera; Ann. se. nalur., 2e série, t. XV, 1841 , pag. 349-359), M, Spach a cru de- voir diviser les Planères en deux groupes distincts : les Planera proprement dits , et les Zelkova. Nous considérerons ici ces deux groupes comme deux sous-genres. a. Planera, Spach. Fleurs en glomérules se montrant avant les feuilles; pas de dis- que; ovaire stipité, tuberculeux , à styles allongés ; péricarpe latéral , pédicule , fra- gile, réticulé, relevé de lamelles irrégulières ; endocarpe membraneux, lisse. Cette section ne renferme qu'une seule espèce : la Planêre aquatique, planera aqua- tica Gmel. , arbre de taille moyenne , qui croît dans les parties chaudes de l'Amérique septentrionale; dont le bois est lourd et ré- sistant, très propre à la confection de divers ouvrages , mais qui ne paraît pas appelé à prendre jamais beaucoup d'importance dans nos pays, parce qu'il ne peut résister aux froids rigoureux de nos hivers. On le cultive néanmoins en Europe , mais seulement comme espèce d'ornement. b. Zelkova, Spach. Fleurs non gloméru- lées, paraissant presque en même temps que les feuilles ; disque nui dans les fleurs sté- riles , développé chez les fleurs fertiles en une capsule charnue, adhérente au fond du périanthe; ovaire sessile, lisse, à styles courts ; péricarpe axillaire, sessile, rugueux transversalement; endocarpe osseux, ridé. Ici se rapporte une espèce d'un très grand intérêt , la Planère crénelée , Planera cre- nata Desf. (P. Richardi Mich., Zelkova cre- nala Spach), qui a fourni à M. André Mi- chaux le sujet d'un mémoire spécial {Mém. sur le Zelkova y in -8° de 13 pag. et 1 pi., Paris, 1831); elle est connue sous le nom impropre d'Orme de Sibérie. Elle croît natu- rellement dans les contrées transcaucasien- nes qui avoisinent la mer Caspienne. Elle forme un grand et bel arbre qui s'élève à plus de 25 mètres, avec un tronc droit, nu jusqu'à 8 ou 9 mètres , très faiblement ca- PLA nique , de 3 ou i mètres de circonférence , et avec une cime large, touffue, formée de branches redressées. Dans les pieds adultes, il se détache de son écorce des lamelles ana- logues à celles du Platane, et très dures. Ses rameaux et ses feuilles sont distiques ; celles- ci sont brièvement pétiolées , presque co- riaces, ovales, le plus souvent obtuses, cré- nelées ou sinuées dentées, à côtés parfois inégaux , accompagnées de deux stipules presque scarieuses, libres, caduques : elles rappellent celles de 1 Orme. Ses fleurs sont petites , à odeur forte et désagréable. Ses fruits sont petits , brunâtres ou noirâtres ; ils ne mûrissent qu'en automne. Cet arbre porte dans son pays natal le nom de Zellcova, qu'il peut très bien conserver dans notre langue usuelle. Il se distingue par des qua- lités tellement précieuses , qu'on ne saurait trop encourager son introduction sur une grande échelle dans nos plantations. Son bois parfait est rougeâtre foncé, lourd , te- nace et très dur, au point, dit M. Michaux, qu'on n'y enfonce des clous que difficile- ment. Son aubier est blanc, et il égale le bois de Frêne en force et en élasticité. Dans les pays où il croit naturellement, on le pré- fère à celui du Chêne pour la charpente, pour les planchers des maisons, bien que ce dernier soit abondant. On l'y emploie aussi préférablement à tout autre pour la fabri- cation des meubles, parce qu'il a une jolie couleur, qu'il est bien veiné , que son grain dur et fin permet de lui donner un très beau poli. Même longtemps après qu'il a été mis en œuvre, il n'est pas sujet à être attaqué par les Insectes. Enfin il se conserve très bien en terre ou dans l'eau, et il résiste longtemps à l'action destructive des agents atmosphériques. Ces nombreuses qualités du bois de l'espèce qui nous occupe sont rele- vées encore par la rapidké de son accrois- sement. Ainsi des Zelkovas, plantés par le comte Dijon, près de Nérac, en 1789, avaient, en 1831» 25 mètres de haut, avec un tronc de 2 mètres 8 centimètres de cir- conférence à environ 1 mètre du sol; des Ormes voisins, plus âgés de trente ans, avaient à peine quelques centimètres de plus en grosseur. Cette espèce précieuse réussit surtout dans un sol un peu frais. Elle s'ac- commode parfaitement du climat de la plus grande partie de la France. On la multiplie PLA 239 facilement par la greffe en fente pratiquée au niveau du sol sur l'Orme. (P. D.) *PLANETES (7r*avy)TV3; , errant), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Ilelluonides de Hope, créé par Mac-Leay (Annulosa Javanica, édition Lequin, p. 130^ et adopté par Hope (ColeopterisCs Manual , I, p. 110). Trois espèces sont comprises dans ce genre : les P. bimaculatus M.-L., dislinc- tus Esch., et distigma F.; elles sont propres aux Indes orientales. (C.) PLANÈTES, astr. — On donne le nom de Planètes aux corps célestes non lumineux par eux-mêmes, mais qui reçoivent une lu- mière étrangère et la réfléchissent. Voy. ASTRES. *PLANETIS. ois.— Genre établi par Wa- gler dans la famille des Sternes sur le St. gultala de Forster. Voy. sterne. (Z. G.) PLANICEPS (planus, plan; caput, tête). ms. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, tribu des Sphégiens, famille des Sphégides, groupe des Pompilites , établi par Latreille ( Gen. Crust. et Ins. ) aux dépens des Pom- piles, et dont les principaux caractères sont : Mandibules dentées; pattes ayant une seule rangée d'épines. Les espèces de ce genre, peu nombreuses, habitent l'Europe, surtout les contrées mé- ridionales. L'espèce type a reçu le nom de P. Latreillii. (L.) PLAMFORMES. ins. — Syn. d'Oma- loïdes. Voy. ce mot. (C.) PLAMPENNES. Planipennes. ins.— Fa- mille établie par Latreille dans l'ordre des Névroptères. Voy. ce mot. PLANIROSTRES. ois. —M. Duméril a établi sous ce nom , dans l'ordre des Passe- reaux, une famille qui correspond aux Pis- sirostres de G. Cuvier et aux Hiantes d'Illi- ger. (Z. G.) PLAMTES. moll. —Genre proposé par M. de Haan , pour les Ammonites dont les tours de spire se recouvrent très peu , de telle sorte que la coquille reste discoïde et fort aplatie; mais ce caractère purement re- latif ne peut suffire pour délimiter conve- nablement un genre. (Duj.) * PLAIVOCERA ( planus , plan ; xe'paç , corne), helm. — Genre de Planaires appelé aussi Stylochus. Voy. planaire. (P. G.) *PLAî\;ODES (wAavwJiK, errant). îns. 240 PLA PLA — Genre de Tordre des Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, de la fa- mille des Longicornes et de la tribu des La- miaires, établi par Newman (The Enlomolo- gist's, I, p. 323) sur une espèce des îles Philippines: le P. quaternaria de l'auteur. (G.) PLAftQRBE. Planorbis (planus , plan; orbis, orbe), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes pulmonés, de la famille des Lymnéens, renfermant un grand nombre d'espèces de moyenne taille ou très peti- tes , habitant les eaux douces des régions tempérées. Les Planorbes sont caractérisés par la forme de leur coquille discoïde , à spire aplatie ou surbaissée, et dont les tours sont apparents en dessus et en dessous. L'ouverture, sans opercule, est oblongue, lunulée , très écartée de l'axe de la coquille , et à bords tranchants non réfléchis. L'ani- mal conique, très allongé, fortement en- roulé, a un manteau simple sans collier, le cou allongé, deux tentacules filiformes, très longs, avec les yeux à leur base interne ; la bouche est armée supérieurement d'une dent en croissant, et inférieurement d'une lan- gue hérissée; le pied est ovale; l'anus et l'orifice respiratoire sont au côté gauche : c'est là ce qui avait fait croire que le Pla- norbe corné , la plus grosse de nos espèces indigènes , est une coquille senestre ou en- roulée à gauche; mais M. Desmoulins a fait voir que, malgré cette interversion des ori- fices et du cœur signalés par Cuvier, tous les organes de la génération et de la diges- tion conservent la même position que chez les Mollusques enroulés à droite ; la coquille elle-même a aussi cette direction si l'on prend pour règle dans la détermination de sa vraie position , non la profondeur de 3'ombilic , mais l'obliquité de l'ouverture dont le bord supérieur est le plus avancé. Le genre Planorbe a été indiqué d'abord par Lister comme une section particulière des coquilles fluviatiles ; mais ce fut Guettard , qui, le premier, le caractérisa plus nette- ment , et lui donna le nom qu'il porte au- jourd'hui. L'année suivante, Adanson établit ce même genre sous le nom de Goret; Geof- froy lui restitua le nom de Planorbe, et ce- pendant Linné le confondit dans son grand genre Hélice. Depuis lors, Millier, Bruguière, Lamarck et tous les autres conchyliologistes, ont admis le genre Planorbe, qui, en effet, est un des plus tranchés; et Cuvier enfin a publié une anatomie assez complète du Pla- norbe corné, sans toutefois avoir reconnu sa vraie position par rapport à la coquille. Lamarck, qui, d'abord, avait classé les Pla- norbes entre les Ampullaires et les Hélices, trop loin des Lymnées , établit plus tard la famille des Lymnéens comprenant avec eux ce dernier genre, ainsi que les Physes et les Conovules; mais dans son dernier ouvrage, il en sépara définitivement ces dernières coquilles. A l'exemple de Millier et de Bru- guière, il avait rangé parmi les Planorbes Y Hélix cornu-arietis de Linné; mais plus récemment, Sowerby a montré que cette coquille des rivières du Brésil, large de 37 à 40 millimètres, est pourvue d'un opercule, et doit être reportée avec les Ampullaires. La plus grande espèce du genre est donc le Planorbe corné, si commun dans nos riviè- res : il est large de 25 à 30 millimètres. Le Pl. caréné, large de 15 à 17 millimètres, est proportionnellement beaucoup plus aplati, et son dernier tour, au lieu d'être arrondi, est anguleux. Le Pl. tuile (P. imbricatus Mttll.), remarquable par les lamelles trans- verses relevées comme des tuiles sur le der- nier tour, n'a guère plus de 2 millimètres de largeur : il se trouve sur les plantes aqua- tiques. On en connaît aussi plusieurs espèces fossiles dans les terrains tertiaires de for- mation lacustre.. (Duj.) PLAftOIlBULINA. foram. — Genre de Rhizopodes ou Foraminifères établi par M. Aie. d'Orbigny pour de petites coquilles vivantes ou fossiles dans les terrains tertiaires. Ce genre est caractérisé par sa coquille iné- quilatérale, enroulée obliquement en spire complète, avec une seule ouverture en crois- sant sur la dernière loge , du côté de la spire; il fait partie de la famille des Turbi- noïdes, dans l'ordre des Hélicostègues. L'espèce type de ce genre, P.vulgaris, large de trois millimètres , se trouve dans la Médi- terranée et dans l'océan Atlantique. (Duj.) PLANOSPIRITES. moll. —Nom donné par Lamarck, en 1801, à une Huître ou Gryphée fossile de la craie de Maëstricht, nommée par M. Goldfuss Exogyra plano- spirites. M. Defrance a proposé ce même nom pour un fossile indéterminé, qui paraît être aussi une Gryphée. (Duj.) PLA PLANTAGINÊES. Planlagincœ. bot. pu. —Le genre Plantain {Plantago), type de cette famille , en fournit presque tous les représentants et, par conséquent, les caractères, un peu modifiés dans deux au- tres genres monotypes et pourvus de fleurs distinctes. Ces caractères sont les suivants : Calice herbacé, persistant, à 4 divisions imbriquées dans la préfloraison , scarieuses sur les bords. Au-dedans, un tube membra- neux découpé supérieurement en autant de parties, considéré comme une corolle par les auteurs les plus modernes, quoique dif- férant par sa structure de celle des corolles en général. Étamines en nombre égal, in- sérées au-dedans sur ce tube et alternant avec ses divisions, rarement réduites à l'unité; filets capillaires et allongés; anthè- res internes, biloculaires, Couvrant lon- gitudinalement , oscillantes et caduques. Ovaire libre, terminé par un style simple et un stigmate indivis, très rarement bi- denté, présentant dans les fleurs hermaphro- dites deux loges qui contiennent chacune, un, deux ou plusieurs ovules peltés fixés au milieu de la cloison médiane; dans les fleurs femelles, une seule loge avec un ovule unique attaché à sa base, dressé ou amphi- trope. Le fruit est un nucule monosperme ou plus ordinairement une pyxide membra- neuse, contenant de même un nombre de grains variable suivant lès espèces : celles- ci pourvues d'un tégument membraneux «u mucilagineux, dont le bile, le plus sou- tint placé vers le milieu de la face interne, se trouve ainsi perpendiculaire à la direction de l'embryon droit, dans l'axe d'un pério- Iperme charnu ou très rarement un peu ar- qué , à radicule infère ou rarement centri- fuge , à cotylédons plans- convexes. Les espèces sont des herbes, rarement des sous- arbrisseaux; leurs feuilles , dans les uns, caulinaires, alternes ou opposées; dans les autres, réduites à une rosette radicale, tan- dis que la tige nue forme une hampe. Elles sont entières, ou dentées, ou pinnatiGdes, quelquefois charnues , sessiles ou rétrécies inférieurement en pétioles. Les fleurs her- maphrodites forment des épis serrés, plus ou moins allongés, terminaux; diclines, elles se groupent plusieurs femelles au-des- sous d'une seule mâle. Les Plantains, rares dans les régions tropicales, se plaisent dans T. X. PL.V 241 les tempérées, recherchent l'habitation do l'homme et les terrains salés et sablonneux, abondantes surtout dans la région méditer- ranéenne de l'ancien continent, dans le nouveau monde aux États-Unis et au Chili. Quelques unes habitent les hauteurs des montagnes, comme par exemple le Bougucria celles des Andes. Quant au Liltorclla, c'est en Europe , sur le bord des eaux douces et stagnantes qu'on le rencontre fréquemment. Leurs propriétés sont peu prononcées; et elles ne sont guères employées que pour le mucilage de l'enveloppe de leurs graines. Trib. 1. Plantaginêes anomales. — Fleurs monoïques ou polygames. Fruit osseux, indéhiscent, monosperme. Liltorella, L. — Bougueria, Decaisne. Trib. 2. Plantaginêes vraies. — Fleurs hermaphrodites. Pyxide polysperme. Plantago, L. (Psyllium et Coronopus , Tourn.). (Ad. J.) PLANTAGINELLA , Vaill. bot. piî. — Syn. de Limosella, Linn. PLANTAGO. bot. ph.— Voy. plantain. PLANTAIN. Plantago {Planta tangen- da , Lin.) bot. ph. — Grand genre de la famille des Plantaginêes, à laquelle il donne son nom, et qu'il compose presque en entier, de la tétrandrie monogynie dans le système de Linné. 11 est formé de végé- taux herbacés, quelquefois ligneux à leur partie inférieure, disséminés sur presque toute la surface du globe, mais plus nom- breux dans les parties tempérées de l'hémi- sphère boréal. La plupart d'entré eux sont, selon l'expression usitée dans le langage des- criptif, acaules, avec leurs feuilles réunies en rosette, et un pédoncule radical , nu; quelques uns ont une tige rameuse, feuillée. Leurs fleurs sont réunies en un épi cylin- drique terminal, serré, ordinairement cylin- drique et allongé, et chacune d'elles est ac- compagnée d'une bractée. Elles se compo- sent : d'un calice 4-parti, à divisions pres- que égales; d'une corolle tubuleuse, sca- rieuse, à limbe 4-parti, persistante; de 4 étamines insérées sur le tube de la corolle et alternes à ses lobes , dont les anthères biloculaires sont portées sur des filaments longuement saillants et grêles; d'un pistil 31 212 PLA PLA à ovaire libre, biloculaire, renfermant un ou plusieurs ovules fixés à la cloison, à style simple, surmonté d'un stigmate indivis, très rarement à deux lobes courts. Le fruit est une capsule membraneuse, à deux loges, quelquefois subdivisées chacune en deux lo- gettes par une fausse cloison, laquelle s'ou- vre par déhiscence transversale à sa matu- rité (Pyxide). Le nombre des espèces de Plantains au- jourd'hui connues est d'environ 115, dont plus de 20 appartiennent à la flore fran- çaise, et qu'on peut subdiviser, avec M. End- licher, en trois sous-genres, de la manière suivante : a. Psyllium. Capsule à deux loges mono- spermes. Plantes caulesoentes ou acaules. Nous citerons, comme exemple de cette sec- tion, le Plantain pucier, Plantago Psyllium Lin., plante commune dans les champs et dans les lieux sablonneux de l'Europe méri- dionale. Sa tige est herbacée, rameuse, feuillée, pubescente ; ses feuilles sont linéai- res, marquées sur leurs bords de quelques dents espacées, pileuses à leur base; ses épis de fleurs sont petits, ovoïdes ou globu- leux , entremêlés de bractées linéaires ou linéaires-lancéolées, égales en longueur au calice, dont les divisions sont scarieuses à leur bord. Les bractées inférieures ne dé- passent pas les fleurs. Cette espèce doit son nom à ses graines oblongues, ovoïdes, con- vexes d'un côté seulement , d'un brun noi- râtre et d'une grosseur qui les ont fait com- parer à une puce. Le tégument de ces grai- nes renferme un muciiage abondant, qui, dans la bouche, épaissit la salive, qui en vend la décoction, dans l'eau bouillante, épaisse et visqueuse. Aussi cette graine est- elle employée aux mêmes usages que celle iu Lin. Sa décoction est usitée, en méde- cine, comme émolliente, adoucissante, cal- mante, etc. Cependant elle est remplacée ordinairement par celle de graine de Lin, celle-ci étant commune partout et d'un prix peu élevé. Dans l'industrie, on se sert de cette graine pour gommer et blanchir les mousselines. C'est particulièrement pour ce dernier objet qu'on la recueille dans nos départements méditerranéens, où quelques personnes ont même essayé de cultiver la plante pour cet objet. On y mêle presque toujours la graine du Plantain des sables , Planlago arenaria Waldst. et Kit., espèce très voisine. b. Coronopus. Capsule à deux loges dis- permes, subdivisées plus ou moins complè- tement chacune en deux logettes par une fausse cloison. Plantes acaules, à feuilles dentées ou incisées-pinnatifides. Le type de ce sous genre est le Plantain corne-de-cerf, Plantago coronopus Lin., espèce commune dans les lieux stériles, secs et sablonneux de toute la France, dont on mange les feuilles en salades dans certains pays. Il en existe plusieurs variétés remarquables , surtout une à feuilles charnues, épaisses, qui croît dans les terres salées ou marais salants du littoral des mers. c. Arnoglosson. Capsule biloculaire, à loges polyspermes. Plantes acaules. Parmi les espèces de cette section, nous prendrons pour exemple le Plantain majeur, Plantago major Lin., vulgairement connu sous les noms de Plantain , grand Plantain , plante Vulgaire dans les prés, dans les lieux secs, le long des chemins, etc. Ses feuilles, réu- nies en rosette, sont grandes, ovales, en- tières ou marquées sur leurs bords de dents espacées, traversées par sept nervures , ré- trécies à leur base en un pétiole marginé; ses hampes ou pédoncules radicaux s'élèvent à 3 décimètres ou plus; ils sont pubcscents, cylindriques, et se terminent par un épi droit, cylindrique, qui s'allonge beaucoup et finit souvent par avoir plus d'un décimè- tre de long; les bractées qui accompagnent les fleurs sont ovales, aiguës, un peu plus courtes que les divisions du calice, qui sont ovales, obtuses. Parfois toute la plante prend des proportions très réduites. Le Plantain majeur, auquel on substitue fréquemment le Plantain moyen , a eu une très grande réputation auprès des médecins anciens. On le regardait comme propre à arrêter les hé- morrhagies, les vomissements, comme sa- lutaire dans la phthisie, comme un vulné- raire très efficace , etc. Aujourd'hui , ses usages sont beaucoup plus restreints. On emploie cependant quelquefois la décoction de ses racines et le suc de ses feuilles, qui sont, les unes et les autres, légèrement as<> tringentes, contre les fièvres intermittentes On en prépare aussi une eau distillée qu entre dans la composition de certains col- lyres résolutifs. Les Oiseaux sont très friand! PLA PLA 243 de ses graines, qu'on donne habituel tentent à ceux conserves en cage. (1*. 1>-) PLANYANIER. bot. ni. — Nom donné quelquefois au fruit du Bananier du Paradis. VOIJ. BANANIER. PLANTE, bot. ra. — Voy. végétai.. PLANTIGRADES. Plantigradœ. mam. — G. Cuvier (Règne animal) donne le nom de Plantigrades aux animaux qui constituent Tune de ses tribus des Mammifères , de la famille des Carnassiers carnivores, et qui ont pour caractère particulier, dans la mar- che, de poser sur toute la plante du pied. Voy. CARNIVORES. PLAiVfISUGES. ins. — Syn. de Phyta- delges. PLANTULE. Plantula. bot. — L.-G. Ri- chard nomme ainsi l'embryon quand il com- mence à se développer par l'effet de la ger- mination. PLANULACÉS. Planulacea. moll. — Famille établie par M. de Blainville, dans son deuxième ordre des Céphalopodes cellu- lacés, contenant seulement les genres Rénu- line et Pénérople, qui doivent aujourd'hui être classés parmi les Rhizopodes. (Duj.) PLAIVULAIRE. Planularia. moll.? fo- ham. — Genre proposé par M. Défiance pour de petites coquilles vivantes et fossiles , classées précédemment avec les Nautiles, et que M. de Blainville a réunies avec ses Pé- néroples; M. d'Orbigny adopta ce genre et y comprit plusieurs espèces fossiles du ter- rain jurassique des environs de Caen; il est compris dans Tordre des Stichostègues de cet auteur. (Duj.) PLAiMJLITES. moll. — Genre proposé par Lamarck pour certaines Ammonites aplaties, dont les tours sont nombreux, mais peu épais ; cet auteur l'a supprimé lui-même ensuite comme trop peu important, mais M. de Haan l'a repris eu le nommant Pla- niles. (Dlj.) PLAPPERTIA , Reichenb. ( Consp. , n. 3824). bot. ph. — Syn. de Chaillelia, DC. PLAQUEMINIER. Diospyros (irvpo'ç, grain; Aïo;, de Jupiter), bot. ph. — Genre importantde la famille des Ebénacées; rangé par Linné dans la polygamie diœcie de son système. 11 comprend des arbres et des ar- brisseaux presque tous propres aux contrées intertropicales; à feuilles alternes, très en- tières; à fleurs polygames, portées sur des pédoncules a\illaires pauciflores. Ces fleurs ont un calice divisé profondément en quatre, plus rarement en 3-6 lobes; une corolle urcéolée, à quatre, plus rarement à 3 0 di- visions. Les (leurs mâles ont leurs étamines inséréesâ la partie inférieure de la corolle, en nombre double, plus rarement quadruple des divisions de cette dernière ; leur centre est occupé par un rudiment d'ovaire. Les fleurs hermaphrodites et femelles ont un nombre moindre d'étamincs plus ou moins mal conformées, et un ovaire à 8-12 loges uni-ovulées, surmonté de deux styles à plu- sieurs branches terminées par des stigmates simples ou bifides. Le fruit est une baiô globuleuse, accompagnée par le calice, à plusieurs loges monospermes. Quelques espèces de ce genre méritent de nous arrêter un instant; ce sont les sui- vantes : 1. Plaqueminier lotus, Diospyros lotus Lin. Cette espèce est connue aussi sous le nom de Plaqueminier d'Italie. C'est la seule qui s'avance jusque dans le midi de l'Eu- rope et même de la France, où on la re- garde comme naturalisée. C'est un arbre de taille médiocre, droit, à branches et ra meaux horizontaux , quelquefois pendants, déforme pyramidale, lorsqu'il croît libre- ment; sonécorceest lisse; ses feuilles ovales oblongues, ou oblongues-lancéolées,acurni- nées , sont d'un vert foncé en dessus, pâles et glauques en dessous , ou elles portent ua duvet court et des points glanduleux vers leur sommet. Sa baie est d'un orangé un peu obscur , presque globuleux , marquée de quatre légères dépressions longitudinales, de 13 millimètres à 2 centimètres de diamètre. Sa saveur est assez âpre pour qu'elle ne soit guère mangeable ; niais il est probable qu'on réussira à l'améliorer sous ce rapport. Cet arbre n'est encore cultivé que comme espèce d'ornement. Son bois est assez dur et sert à la confection de divers ouvrages de tour et autres. 2. Plaqueminier de Virginie , Diospyros Virginiana Lin. Celui-ci croît naturellement aux États-Unis, et il est assez fréquemment cultivé en Europe. C'est un arbre de taille moyenne, à cime arrondie, dont le tronc acquiert 6 ou 7 décimètres d'épaisseur , à rameaux et feuilles distiques ; celles-ci sont plus grandes que chez le précédent, d'un. 244 PLA PLA vert foncé et luisantes en dessus, glauques en dessous , où se trouvent aussi quelques petites glandes , ovales ou oblongues , acu- rninées, plus ou moins pubescentes; son fruit est environ deux fois plus gros que relui du précédent, à peu près globuleux, luisant, d'un jaune rougeâtre, quelquefois d'un rouge assez vif sur le côté touché par le soleil. Le fruit est comestible et estimé des Américains. Sa chair est molle, vis- queuse, un peu acerbe avant sa maturité parfaite; mais elle s'adoucit en mûrissant , ce qui a lieu à la fin d'octobre. Avant de le cueillir, on lui laisse souvent subir l'action de quelques gelées légères. Après l'avoir cueilli, on l'étend sur de la paille ou sur des tables, où il achève de mûrir et de s'a- doucir, delà même manière que les Nèfles. 11 l'emporte sur celles-ci en ce qu'il se con- serve longtemps mou et bon à manger sans pourrir. En Amérique, on le mange en na- ture; on en fait du cidre, ou bien on en prépare des gâteaux et des sortes de petits pains avec sa pulpe écrasée, passée au tamis et séchée au four ou au soleil. En France , ce fruit reste toujours inférieur à ce qu'il est dans son pays natal ; cependant, dans nos départements du Midi , il est déjà d'assez bonne qualité. Le bois de ce Plaqueminier est estimé pour des ouvrages de tour, pour les brancards de voilure , etc. Son écorce est astringente, et sert quelquefois comme fé- brifuge. On le cultive en pleine terre un peu légère et fraîche, à une exposition un peu chaude. On le multiplie par semis sur couche tiède. Ce sont plusieurs espèces de Plaquemi- niers qui fournissent aux arts le bois connu sous le nom d'Ébène, si remarquable par son beau noir, par son grain uni et fin, et sa dureté qui permettent de lui donner un poli parfait. Ce bois a été pendant longtemps la matière première mise en œuvre par l'é- bénisterie, qui lui a emprunté son nom. Au- jourd'hui, quoique la mode l'ait un peu délaissé, il n'en reste pas moins l'un des plus estimés entre lesbois exotiques de haut prix. L'aubier, qui l'accompagne, et qu'on en- lève généralement avant de le livrer au commerce, est beaucoup plus mou, de cou- leur claire ou même blanc. Le bois d'Ébène nous vient de Ceylan et de l'Inde; il est fourni par plusieurs espèces, dont les prin- cipales sont : le Plaqueminier ébénier, Dios- pyros ebenum Lin. fil., grand arbre des Indes, cultivédans nos pays en serre chaude, glabre; à feuilles distiques, oblongues, lui- santes, brièvement pétiolées ; à fleurs en grappe, renfermant, les mâles, environ 20 étamines , les femelles , huit seulement ; le Plaqueminier faux ébénier , Diospyros ebe- naster Willd. , bel arbre de Ceylan; le Plaqueminier a bois noir , Diospyros mela- noxylum Roxb., de Ceylan et des Indes, et quelques autres. (P. D.) PLAQUEMWIERS. bot. pu. — Famille actuellement connue sous le nom d'Ébéna- cées. Voy. ce mot. PLASMA (a!Tp.«> ouvrage façonné). min. — Variété d'Agate verte que l'on trouve en petites pièces travaillées ou gravées dans les ruines de Rome. Voy. quartz. (Del.) PLASO, Rheede (Malab., VI, 29, t. 16). bot. ph. — Syn. de Butea, Kœn. *PLASTENIS. jns. — Genre de Tordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Orthosides, établi par M. Boisdu- val et adopté par Duponchel ( Calai, des Lépid. d'Eur.,\i. 112), qui y rapporte deux espèces : P. subtusa et retusa , de la France et de l'Allemagne. *PLASTOLOGUS («JtaaToXoyoç, qui fait des perfidies), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Cléonides, établi par Schœnherr (Gênera et species Curculionidum, synonymia> t. VI, 2, p. 139), et qui ne renferme qu'une espèce : le p. costatus Sch., originaire de Cafrerie. Elle se rapproche du genre Gronops ; mais elle en diffère par le corps qui est plus briè- vement ovalaire; par le corselet plus court, plus large, plus étroit en avant, enfin par ses pattes beaucoup plus fortes et allongées. (C) PLASTRON, rept. — Nom donné au sternum des Chéloniens. Voy. ce mot. PLASTRON BLANC, ois. — Nom vul- gaire du Turdus lorquatus L. Voy. merle. PLATAGONf. mam. — Synonyme de Daim. Voy. cerf. (E. D.) PLAÏALEA. ois.— Nom latin de la Spa- tule devenu nom du genre dont cette espèce est le type. (Z. G.) *PLATALÉÏNÉES. Plataleinœ. ois. — Sous-famille établie par le prince Ch. Bona- PLA PLA 245 parte dans la famille des Ardéidécs, et fon- dée sur le genre Spatule, qui seul le repré- sente. (Z. G.) PLATANARIA, Cray {Brit. p/.,H, 39). bot. ru. — Syn. de Sparganium, Toumef. PLATANE. Platanus (ic1«tvç, large). bot. PB. — Genre qui donne son nom à la petite famille des Platanées, et qui ap- partient à la Monœeie polyandrie dans le système de Linné. II a été primitivement établi par Tournefort. Il se compose d'ar- bres répandus dans les contrées tempérées et sous-tropicales de l'un et de l'autre conti- nent , dans l'hémisphère boréal. Leurs feuilles sont alternes, palmatinerves, lobées- palmées, accompagnées de stipules cadu- ques (Spach). Leurs fleurs sont monoïques , ramassées sur des réceptacles globuleux , dépourvues de périanthe; les mâles se com- posent uniquement de nombreuses étamines, entremêlées d'écaillés presque en massue, à filet très court, à anthère biloculaire; les femelles présentent des pistils nombreux, à ovaires en pyramide renversée, entremê- lés aux écailles, uniloculaires , à un seul ovule ou à deux ovules superposés; le style est un peu latéral, allongé-subulé , couvert de papilles stigmatiques sur un côté. A ces fleurs femelles succèdent de petits fruits coriaces, entourés d'une aigrette à leur base, monospermes. La délimitation spécifique des Platanes présente de très grandes difficultés. Linné en avait distingué deux espèces, les Platanus orientait* et occidentalis , qu'il distinguait uniquement par des caractères d'une appli- cation au moins très difficile, en attribuant au premier des feuilles palmées, au second des feuilles lobées. Plus tard , Willdenow ajouta deux nouvelles espèces qu'il nomma Platanus cuneata et P. acerifolia. Quoique tous les botanistes aient adopté les deux espèces linnéennes, une étude spéciale et très suivie a démontré à M. Spach que leur dis- tinction , ainsi que celle des deux espèces de Willdenow, est entièrement impossible à cause de l'extrême variabilité du petit nom- bre de caractères par lesquels on a cherché à les séparer, et aussi à cause de la simi- litude complète qu'elles présentent dans leurs fleurs, tant mâles que femelles, et dans leurs fruits. De là ce botaniste a été conduit à n'admettre qu'une seule espèce de Platane, dans laquelle les espèces des au- teurs viennent se ranger comme variétés rattachées entre elles par une série conti- nue de formes intermédiaires. Nous le sui- vrons ici en prenant pour guide sa note sur les Platanes ( Ann. des se. natur., 2'' sér., t. XV, p. 289-29i). Platane commun, Platanus vulgaris Spach . Feuilles palmées, ou sinuées-lobées, ou an- guleuses, le plus souvent dentées-sinuées, ou rongées-dentées; les adultes glabres, ou pubescentes en dessous sur les nervures. a. Platane commun à feuilles de Liqui- dambar, PL v. liquidambarifolia Spacb, — P. orientalis Lin. Feuilles cordées-orbicu- laires, palmées (3-5 ou rarement 7-lobées), tripli-ou quintuplinervées, en coin à la base; lobes lancéolés, ou deltoïdes- lancéolés, ou oblongs-lancéolés , acuminés, ou aigus, paucidentés, ou très entiers, le plus souvent étroits. — C'est, dit M. Spach, sous cette forme, qui est rare dans les plantations en France, que le Platane paraît se rencon- trer le plus souvent en Orient et dans l'Ar- chipel. |3. Platane commun à feuilles de Vigne, PI. v. vilifolia Spach , — P. orientalis Lin. Feuilles cordées-orbiculaires ou suborbicu- laires, palmées (3-5-lobées), tripîinervées, en coin à leur base; lobes rhomboïdes- lancéolés, ou subrhomboïdes, ou deltoïdes, acuminés , profondément et inégalement sinués-dentës, ou laciniés , le plus souvent larges. — Cette variété, moins rare dans les plantations que la précédente, croît en Orient, dans l'Europe méridionale, et pro- bablement aussi en Amérique. y. Platane commun à feuilles flabellifor- mes, PI. v. flabcllifolia Spach, — P. cuneata Willd. Feuilles flabelliformes (en éventail), ou subrhomboïdes, ou subovales, tripli- nerves, brièvement trilobées, ou presque 5-lobées, denticulées, ou rongées-dentées, ou sinuées, en coin à leur base ; lobes égaux ou inégaux , le plus souvent obtus. — Cette variété, que Willdenow dit être originaire d'Orient, mais qui se rencontre aussi en Amérique et partout ailleurs où croît le Platane, paraît n'être qu'une variation ac- cidentelle, due à une végétation languis- sante. 3. Platane commun à feuilles d'Érable, PL v. acerifolia Spach., — P. acerifolia 24G Pi. A PLA Willd.,— p. occidentalis Mich., — P. orien- talis, P. occidentalis, P. acerïfolia et P. hispanica Hortul. Feuilles orbiculaires ou cordées-orbiculaires, sinuées-3-5-lobées(plus ou moins profondément), trinervées ou tri- plinerves, à base tronquée ou échancrée; lobes deltoïdes ou ovales, aigus, ou acu- minés, pauci-dentés , larges. — Cette va- riété, la plus commune de toutes dans les plantations , croît en Amérique, dans l'Eu- rope méridionale, et suivant Willdenow, en Orient; elle se confond par une foule d'inter- médiaires tant avec les précédentes qu'avec !a suivante. £. Platane commun à feuilles anguleu- ses, PL v. angulosa Spach, — P . occidentalis Lin., Mich, fil. Feuilles réniformes-orbicu- laires ou cordées-orbiculaires, ou suborbi- culaires, acuminées, triplinerves , ou an- guleuses, ou légèrementsinuées-3-5-lobées, inégalement sinuées-dentées, ou rongées- dentées, ou denticulées, à base tantôt échancrée, tantôt tronquée, tantôt en coin; lobes acuminés, subdeltoïdes , ou arrondis. — Cette variété qui est rare dans les plan- tations, paraît propre à l'Amérique septen- trionale. Le Platane est un des arbres les plus anciennement connus et cultivés. Depuis les temps les plus reculés de l'histoire de la Grèce et de l'Asie, nous le voyons recherché pour sa beauté et pour son ombre épaisse qui rend ses plantations très agréables dans les climats chauds. Les Romains reçurent des Grecs leur prédilection pour ce bel arbre, et ils en ornèrent leurs promenades et leurs maisons de campagne. De l'Italie, le Platane a pu passer dans une grande partie de l'Eu- rope; mais sa propagation a été assez lente et ce n'est, par exemple, que vers le milieu du 16e siècle qu'il est arrivé dans les Iles Britanniques. — Cet arbre est susceptible d'acquérir une très grande épaisseur cubi- que; sa hauteur ne dépasse guère 25 mè- tres. On en trouve la preuve dans les exemples rapportés par Pline (lib. XII, § 5), parmi lesquels le plus remarquable est ce- tfui d'un Platane qui existait en Lycie , à côté d'une source, dont le tronc présentait une cavité de 81 pieds de tour ; le consul Licianus Mucianus y passa la nuit avec 18 personnes; tel était encore un autre arbre de la même espèce qui servit à Caligula de salle de festin pour un repas donné à quinze convives. A ces exemples on peut joindia celui rapporté par De Candolle {Phys. vég. p. 993), d'après un voyageur moderne, relatif à un Platane situé dans la vallée de Bujukdéré, à trois lieues de Constantinople, dont la hauteur serait de 90 pieds, et dont le tronc aurait 150 pieds de circonférence. Toutes les parties jeunes du Platane sont recouvertes de poils nombreux, assez roides, qui se détachent plus tard en totalité ou en partie, et, transportés par l'air, s'intro- duisent dans les voies aériennes de l'homme, des animaux, et peuvent déterminer des accidents funestes. Cet inconvénient grava a été signalé surtout dans ces derniers temps par M. Morren; il semble compenser d'une manière fâcheuse les avantages nom- breux qui distinguent cet arbre. Le tronc du Platane se compose en grande partie d'un aubier blanc-jaunâtre; ce n'est qu'après une longue suite d'années que cet aubier se transforme dans le centre en bois parfait, de couleur brune et veiné; celui- ci, frotté d'huile et soigneusement poli, imite assez exactement le bois de noyer. D'après Hassenfratz, le bois de Platane sec pèse 49 livres 3 onces par pied cube. Dans l'Orient il est employé fréquemment pour la menuiserie, la charpente, les construc- tions navales. Son grain uni, la faculté qu'il a de recevoir un beau poli permettent d'en faire des objets de luxe et des meubles de prix. D'après Olivier, il ne le cède, sous ce dernier rapport, à aucun des bois d'Eu- rope. En Suisse, il sert, concurremment avec l'Erable, à la confection d'un grand nombre de petits vases, de corbeilles, de mille objets ouvragés que le commerce ré- pand ensuite dans presque toute l'Europe. Aux avantages divers qui distinguent le Platane se joint celui de n'être pas attaqué par les Insectes. Le Platane réussit surtout dans une terre profonde et fraîche , pourvu qu'elle ne soit pas trop humide dans sa partie inférieure. Il végète mal dans les sols argileux compac- tes, dans les lieux élevés et découverts. On le multiplie de semis, de marcottes et de boutures. Pour les semis, on recueille les graines en octobre ou novembre; on les sème ensuite immédiatement, ou bien on les conserve stratifiées avec du sable jus* VIA PLA 247 qu'au mois de février ou de mars, en ayant soin (ie les préserver des gelées. Générale- ment on sème en automne, à l'ombre, dans une bonne terre humide, et en cou- vrant à peine la graine. La germination se fait au printemps suivant, et après deux ans , le jeune plant est bon à être mis en pépinière. Les boutures se font en hiver, avec des branches de l'année auxquelles on laisse tenir un morceau du bois de l'année précédente; mais leur reprise est un peu lente; aussi, les pépiniéristes adoptent-ils rarement ce mode de multiplication auquel ils préfèrent le marcottage ; celui-ci donnant assez vite des pieds bons à être mis en place. (P. D.) PLATANÉES. Plataneœ. bot. pu. — En divisant en plusieurs familles le grand groupe des Amentacées, le Platane s'est trouvé ne rentrer dans aucune , et constitue jusqu'ici seul celle à laquelle il sert de type et donne son nom, dont les caractères sont, par con- séquent , ceux du genre lui-même, c'est-à- dire les suivants : Fleurs monoïques, grou- pées en têtes globuleuses : les mâles consis- tant chacune en une étamine, dont les deux loges sont adnées à un connectif squami- forme porté sur un court filet, et se prolon- geant au-dessus d'elles en tête de clou : ces étamines sont entremêlées de bractées squa- miforme6; les femelles également dépour- vues de calice, formées chacune par un ovaire obeonique , hérissé de longs poils dressés , surmonté d'un style un peu rejeté latéralement, et stigmatifère sur l'un de ses côtés , renfermant dans une loge unique deux ovules suspendus, superposés, ortho- tropes. II devient un akène monosperme ; la graine, sous un tégument membraneux, présente un périsperme charnu, et dans son axe un embryon droit de même longueur antitrope, c'est-à-dire à radicule infère: celle-ci est longue, cylindrique, avec des co- tylédons elliptiques à peine plus larges. Les Platanes sont de beaux et grands arbres des régions tempérées , originaires les uns de l'ancien , les autres du nouveau continent , et se plaisant au bord des eaux. Leurs feuilles sont alternes, palmatilobées, sans stipules. (Ad. J.) PLATAAISIES. mam. — Sous-genre de Dauphins. Voy. ce mot. PLATANOCARPLM,Endl. (Gen. plant., p. 557, n. 3280). bot. ni. — Voy. nau- clée. PLATAÏVOCEPnALUS, Vaill. (m Ad. Acad. Paris, 1722, 191). bot. ph. — Syn. de Cephnlanthus , Linn. PLATANTHERA (tt>«tuç, large; àv0yj'pa, floraison), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, établi par L.-C. Richard {Orchid. Europ., 35). Herbes de l'hémisphère boréal. Voy. orchidées. PLATANUS. bot. pu. — Voy. platane. *PLATASTERIA. échin. — Nom d'une des divisions établies par M. de Blainville dans le grand genre Astérie. Celte division comprend les espèces pentagonales et plus ou moins lobées et articulées à leur circonfé- rence ; telles sont les A. tessellata, punctata, cuspidata, ocellifera, etc., de Lamarck, VA. oculala de Link , etc. Plusieurs de ces es- pèces rentrent dans le genre Goniasler de M. Agassiz. (Duj.) PLATAX (wlarv;, large), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Squamipennes, établi par MM. Cuvier et Valencien nés {Hist. des Poiss., t. VIII, p. 213) aux dépens des Chétodons, dont il diffère par unpremierrangdedents tranchantes divisées chacune en trois pointes, situées en avant de leurs dents en brosse. Leur corps, très com- primé et très élevé, semble se continuer avec des nageoires verticales, épaisses, écail- leuses ; les épines de ces nageoires se ca- chent dans le fond antérieur, de sorte que le Poisson entier est beaucoup plus haut qu'il n'est long. Toutes les espèces de ce genre appartien- nent à la mer des Indes ou à l'océan Paci- fique. MM. G. Cuvier et Valenciennes (loc. cit. ) en décrivent quatorze ( PI. Gaimardi , Ray naldi, avilir iticus, orbicularis, etc.). (M.) PLATEA. bot. ph. — Genre de la famille des Olacinées?, établi par Blume (Bijdr., 61 G). Arbres de Java. Voy. olacinées. PLATEA, Brisson. ois. — Synonyme de Platalca, Linn. (Z. G.) PLATEAU, bot. cr. — Nom employé quelquefois par Paulet pour indiquer le cha- peau ou réceptacle des Agarics et des Bo- lets. (Lév.) PLATEAU GRIS. bot. cr.— Synonyme, dans Paulet , de VAgaricus pileolarius de Bulliard. (Lév.) PLATEÎA, de Haan. Dejean (Catalogne, 248 PLA PLA 3e édit., p. 224), ins.— Synonyme de Cala- piestus. (G.) PLATEM1S. rept. foss. — Voy. tortdes FOSSILES. PLATESSA. poiss. — Voy. vue. PLATINE (de l'espagnol platina, petit argent), min. — Métal d'un gris d'acier, ap- prochant du blanc d'argent, et qui doit son nom à cette ressemblance avec un des mé- taux les plus connus. Les premières décou- vertes du Platine ont eu lieu, en 1735, dans les provinces de Choco et de Barbacoas , en Colombie. II a été apporté en Europe, pour la première fois, en 1741, par don Antonio de Ulioa. Il se présente toujours sous la forme de pépites ou grains arrondis et comme roulés, plus ou moins volumineux, mais généralement fort petits, à surface ru- gueuse, et même caverneuse, et dans les cavités desquels on aperçoit quelquefois des indices de cristallisation cubique. Le Pla- tine est malléable, mais très peu dilatable; il est infusible au feu le plus violent de nos fourneaux, inaltérable à l'air, inattaquable par la plupart des agents chimiques, et so- luble seulement par le moyen de l'eau ré- gale. Il a été regardé jusqu'à présent comme le plus lourd de tous les métaux, et par conséquent de tous les corps connus; il pa- raîtrait cependant que l'Iridium natif, un des métaux qui accompagnent ordinaire- ment le Platine dans ses gisements, aurait une densité plus considérable, de 22,8, sui- vant G. Rose, tandis que celle du Platine natif varierait de 16 à 21. Cette variation provient de ce que le Platine natif n'est ja- mais parfaitement pur; il contient toujours environ 20 pour 100 de métaux étrangers, qui sont le Fer, l'Iridium, le Rhodium, le Palladium et l'Osmium. Pendant longtemps le Platine n'a été trouvé qu'en grains ou en rognons, dissé- minés dans les terrains d'alluvion qui ren- ferment de l'Or et des Diamants. C'est ainsi qu'on l'a rencontré d'abord en Colombie, dans les provinces de Choco, d'Antioquia et de Barbacoas. On l'a retrouvé ensuite au Brésil, dans les provinces de Minas Geraes, et de Matto Grosso, puis à Saint-Domingue, daus le lit du Iaky, au pied du mont Sibao; et à Bornéo, dans les monts Ratoos; enfin, vers 1825, on l'a découvert sur la pente orientale des monts Ourals, à Kuschwirsk et à Newiansk, et depuis on l'a retrouvé sur la pente occidentale de la même chaîne, à Nijni-Tagilsk , où est actuellement le grand centre d'exploitation du Platine en Europe. Ce métal y est en si grande abondance , qu'il est devenu une monnaie ayant cours légal en Russie. Les grains ordinaires de Platine varient depuis la grosseur de la poudre de chasse jusqu'à celle de la graine de chan- vre. Cependant on cite quelques pépites d'un volume remarquable, une, entre au- tres, provenant de l'exploitation de Nijni- Tagilsk, et dont le poids était de plus de 8 kilogrammes. L'origine du Platine qui se rencontre avec l'Or et les Diamants dans les terrains d'alluvion a été longtemps fort probléma- tique, et l'on n'avait pas encore de notions bien arrêtées sur le gisement primitif de ce métal, lorsque M. Boussingault annonça l'a- voir observé en filons avec l'Or dans une Syénite de la Colombie. C'est dans les filons aurifères de Santa-Rosa, province d'Antio- quia , qu'il a fait cette découverte intéres- sante; la gangue des filons se compose prin- cipalement de Fer hydraté, qu'il suffit de broyer pour en obtenir ensuite, par le la- vage, l'Or et le Platine qu'il contient. Les grains d'Or et de Platine retirés de la pou- dre étaient semblables, pour la forme et pour l'aspect, à ceux que l'on recueille dans le Choco. On a cité aussi des grains de Pla- tine disséminés dans ces roches quartzo- micacées , nommées Itacolumites au Brésil, au milieu desquelles l'Or et le Diamant ont été pareillement observés , ce qui explique la présence simultanée de ces trois substan- ces précieuses dans les matières arénacées q|i proviennent de la destruction de ces ro- ches. En Sibérie, MM. G. Rose et Leplay ont vu que les sables platinifères se trou- vaient dans les vallées ouvertes, au milieu de roches serpentineuses , en sorte que là le Platine paraît encore être un résultat de phénomènes éruptifs. Les sables platinifères sont débarrassés, parle lavage, des corps les plus légers; on traite ensuite le résidu métallique de cette opération par l'amalgamation pour en ex- traire l'Or : ce qui reste alors constitue ce que l'on nomme dans le commerce la mine de Platine, dans laquelle ce métal se trouve encore allié ou mélangé avec les substances PLA que nous avons déjà nommées , le Palla- dium , le Rhodium , l'Iridium et l'Osmium, Par voie humide , on parvient à obtenir un précipité de Platine, qui, calciné, donne le Platine en éponge. Cette masse spongieuse peut se ramollir à une certaine tempéra- ture, et se laisser forger comme le Fer. La propriété dont jouit le Platinede résister au feu le plus violent, d'être inattaquable par la plupart des acides et par l'action de i'air atmosphérique, le rend extrêmement précieux dans les arts. On l'emploie pour faire des creusets, des capsules, des pinces et des cuillers à l'usage des chimistes et des minéralogistes; on s'en est servi dans la construction des miroirs de télescope; et c'est en Platine qu'on exécute la pointe des paratonnerres, les étalons de mesure, etc. On l'applique sur la porcelaine en manière de couverte , ce qui donne à cette poterie l'apparence de l'argenterie. Enfin on en fait en Russie des pièces de monnaie et des mé- dailles. Le Platine serait au nombre des mé- taux usuels, s'il était plus commun et moins difficile à purifier et à mettre en œuvre. (DfeL.) *PLATOMV bot. ph.— Genre de la fa- mille desCanellacées (démembrée de celle des Guttifères), établi par M;utius(ATov. gen. et sp. III, 108, t. 238, f. 2, t. 289). Arbres du Brésil. Voy. guttifères. PLATOMA, Kunth [Gram., 139, t. 71). bot. ph. — Syn. de Chusquea, Kunth. PLATRE, géol. — Voy. GYPSE. *PLATURUS. ois. — Coupe établie par M. Lesson dans la famille des Oiseaux-Mou- ches sur le Troch. platurus de Latham. Voy. COLIBRI. (Z- G") *PLATYARTHRON (ttWç, large; ap- 9oov, articulation), ras, — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins, formé par De- jcan(Ca/a/o0ue,3eédit.,p.3-18)etadopfépar M. Guérin-Méneville {Iconographie du Rè- gne animal de Cuvier, texte, t. 111, p. 230). Le type, le P. curvilineatum Dej., G. -M. {lalicorne Dup., Ammatocera curvilineata Chvt.), est originaire du Mexique. Ce genre est remarquable par la brièveté de ses an- tennes, la largeur des articles; par la lon- pueur du corselet et par son corps lisse. Dejean l'a placé près des Tr'achelia. Nous T. I. PLA 5M9 pensons qu'il doit venir à côté des Stenym gra. (^-) * PLATYARTBRUS (tt^tÛç, large; à>- Ooov, articulation). ci;ust.— Genre de l'ordre des Isopodes, établi par M. Braudt, et rangé par M. Mil ne Edwards dans sa famille des CI. porlides et dans sa division des Clopor- lides terrestres. LesCiustacésdontM.Brandt a formé ce nouveau genre ne paraissent dif- férer des Por collions {voy. ce mot) que par la conformation de leurs antennes. Ces or- canes sont composés de six articles comme • chez les Trichonisques {voy. ce mot), et leur dernier article est conique comme d'ordi- * naire; mais l'avant-dernier article est plus large et plus long que les précédents, oblong, dilaté du côté externe et très comprimé. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce | genre : c'est le Platyarthre d'Hoffmansegg, I Platyarlhrus Hoffmannseggii Brandt {Cons- pect., p. 12). (H. M *PLATYASPISTES (ttXoctuç, large; à»- ttc'ç, écusson). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Brachydérides, créé par Schœnherr {Gê- nera et species Curculionidum, synonymia, t. VI, 1, p. 396), et qui comprend deux es- pèces du Chili : les Chlorophanus prawius et venustus Er. (£•) *PLATYAUCOENIA(7r>ccTv;, large; ahXw9 cou), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Cassidaires hispites , établi par Sturm (Ca- lalogue, 1843, p. 359, t. 6, f. 8) sur une espèce du Brésil , la P. limbata, qui corres- pond au Sphœropalpus cinctus Chev., Dej. {Catalogue, 1836, p. 391). CO *PLATYRLEMMA (^aruç, large ; g).e>- fioc , face), ins. — Genre de l'ordre des Or- thoptères , tribu des Grylliens, famille des Gryllides , groupe des Gryllites , établi par M. Serville {Hist. des Orthopt., Suites à Buf- fon , édit. Roret), qui y rapporte 5 espèces {Plat, velatus , lusitanicus , Ramburi , um- braculatus, delectus). On ignore la patrie de la première; les deuxième et troisième ont été trouvées en Espagne ; la quatrième e* Barbarie, et la cinquième au Bengale. (M *PLATYRU1\E. Platybunus {>rzlazvçt large; Souvoç , cou), araciin. — M. Koch, dans son Ubcrsicht der ar achnidensy stems % 32 250 PLA PLA désigne sous ce nom un nouveau genre de Phalangium , dont l'espèce type est le Pla- lybunus uncalus Koch , ou le Phalangium wicatum Herm. (Mém. apt., p. 106, n. 17, pi. 8,fig. 5). (H. L.) *PIiATYCAPNOS(«Wwç, large ; xotTrvo'ç, fumeterre). bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées, tribu des Fumariées, éta- bli par M. DeCandolle(S2/sJ., t. Il, p. 131; Prodr., 130) aux dépens des Fumeterres. L'espèce type, Fumaria spicata Linn., croît sur les bords de la Méditerranée. *PLATÏCARCIN. Platycarcinus (wAa- tvç, large; xapxivoç, crabe), crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Déca- podes brachyures, a été établi par M. Milne Edwards aux dépens des Cancer des auteurs, et rangé par ce savant zoologiste dans la tribu des Cancériens. La carapace, chez les espèces qui composent cette coupe générique, est très bombée ; le front est étroit et divisé en plusieurs dents. Les bords latéro-anté- rieurs de la carapace sont divisés par des fissures en un grand nombre de lobes den- tiformes; leur extrémité postérieure atteint le niveau du bord antérieur de la région cor- diale, et se continue avec une ligne élevée qui surmonte le bord latéro-postérieur. Les antennes internes se dirigent presque direc- tement en avant. Les antennes externes ont leur article basilaire très développé, et le logent en partie dans l'espace qui existe entre l'angle interne du bord orbitaire inférieur et le front; quant au second article , il s'in- sère à peu de distance de la fossette anten- naire. On ne connaît que trois espèces de ce genre, qui appartiennent aux côtes de France, d'Amérique et de la Nouvelle-Zélande. Parmi elles, je citerai comme type le Platycarcin pagure , Platycarcinus pagurus Herbst , t. 1, pi. 29. Ce Crustacé, qui est très com- mun sur nos côtes océaniques, et qui pèse quelquefois plus de cinq livres, est très es- timé comme aliment. On le connaît vulgai- rement sous les noms de Tourteau , de Pouparl et de Houvet. (H. L.) *PLATYCAHPHA (*Wç, large; X«P- 977, paille), bot. pu. — Genre de la famille des Composées Tubuliflores , tribu des Ver- uoniacées-Hétérocomées, établi par Lessing (m Linnœa, t. VI , p. 688). Herbes du Cap. Voy. COMPOSÉES. PLATÏCARPUM («îicctv'ç, large; xœp- iroç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées?, établi par Humboldt et Bonpland (Plant, œquinoct., II , 81, t. 104). Arbres des bords de l'Orénoque. PLATYCÉPHALE. Platycephalus (*>«- tvç, large ; xapotAvî, tête), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Joues cuirassées, établi par Bloch, et adopté par MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. IV, p. 226). Les Platycéphales avaient été rangés parmi les Cottes, à cause de la forme déprimée de leur tête et de leurs dents dorsales ; mais un examen plus atten- tif a fait découvrir, chez ces Poissons, àes particularités d'organisation assez remar- quables pour constituer un genre à part. Les caractères qui les distinguent des Cottes sont principalement : Des ventrales grandes, à six rayons, et placées en arrière des pec- torales ; une tête très déprimée, tranchante par les bords , armée de quelques épines , mais non tuberculeuse ; sept rayons aux branchies couverts d'écaillés; des palatins à Une rangée de dents aiguës. MM. Cuvier et Valenciennes ( loc. cit. ) en décrivent 21 espèces ; elles habitent principalement la mer des Indes. Une des espèces les plus remarquables de ce genre est le Platycéphale insidiateur, Platyc. insidiator BI. (Cotlus id. Linn.). Tête aplatie , de forme ovale , ressemblant assez à une spatule. Yeux situés à la face supérieure, et présentant au-devant de cha- cun d'eux, en dedans du premier sous-orbi- taire, les deux orifices de la narine, ronds, petits. Bouche fendue horizontalement, peu protractile; mâchoire inférieure s'avançant plus que la supérieure, garnie d'une bande fort étroite de dents en velours; à la mâ- choire supérieure, cette bande est beaucoup plus large; au bord antérieur duvomer, et tout le long du bord externe de chaque pa- latin , règne une seule rangée de petites dents pointues, serrées et nombreuses. Lan- gue plate, mince, très libre, large, obtuse, et dépourvue de dents. La membrane bran- chiostège a sept rayons. Les pectorales sont petites, à dix-neuf rayons; la première dor- sale a sept rayons ; la seconde treize rayons; l'anale a également treize rayons; la cau- dale est coupée carrément , et soutenue par quinze rayons. Le corps de ce Poisson est entièrement couvert d'écaillés. Il est brun PLA foncé en dessus, blanchâtre en dessous , et les deux couleurs sont assez nettement tran- chées. La caudale est blanche , mêlée de jaune, avec quelques teintes brunes au bord supérieur et trois bandes noires ; les autres nageoires ont leurs rayons annelés de brun. Le nom d'Insidiatcur a été donné à ce Pois- son , parce que , suivant Forskal , il a l'ha- bitude de s'ensevelir dans le sable pour y tendre des embûches aux autres Poissons. C'est en sondant les gués où il se cache, que les pêcheurs parviennent à le débusquer et à le prendre. Sa taille ordinaire est de 50 centimètres. (M.) PLATYCEPHALUS. ins. — Genre de Curculionides. Voy. rhyncophoue. (C.) PLATYCERCUS. ois. — Genre de la fa- mille des Perroquets, établi par Vigors sur les Perruches à queue large. Voy. perro- quet. (Z. G.) PLATY'CERUS ( ttUtuç , large; xe'pa;, corne), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Lamel- licornes pétalocères et de la tribu des Luca- nides, établi par Geoffroy (Abrégé de l'Hist. nat. des Ins. , t. I , p. 63 , 4 ), et qui a été généralement adopté. Il présente pour ca- ractères : Joues n'étant pas prolongées sur les yeux ; prosternum formant , entre les pieds antérieurs, une lame aussi saillante que les hanches ; mandibules armées de deux dents chez la femelle et de cinq chez le mâle; mâchoires inermes, terminées par un lobe pénicillé;' palpes maxillaires allon- gés , à dernier article renflé vers l'extrémité, moins long que le deuxième ; palpes labiaux à dernier article graduellement renflé , et plus allongé que les précédents; menton ar- qué en demi-cercle, à surface plane; an- tennes géniculées, à massue de 4 lamelles ; tête plus étroite que le prothorax ; corps lé- gèrement convexe, subparallèle. Ce genre se compose des 4 espèces suivantes : P. cara- boides Lin., F. (rufipes F.), virescens F. (he- îopioides Dej.?) , piceus Web. et securidens Say. La première est propre à l'Europe, et se trouve assez communément aux environs de Paris, dans l'intérieur du bois mort, sous les bûches ou après les tiges du Chêne qu'elle dévaste ainsi que les nouvelles feuilles (c'est la Chevrette bleue de Geoff.); les autres es- pèces sont originaires des Étals-Unis. La larve de la P. caraboides a été trouvée PLA 251 par Mulsant dans les troncs d'arbres en dé- composition. Sa métamorphose n'a lieu dans les Alpes françaises que vers le 20 au 23 juillet. L'Insecte parfait apparaît aux en- virons de Paris du 15 avril au 20 mai. (C.) *PLATYCI1EIRA («Xatv? , large ; xz7P , main ). ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Lamel- licornes et de la tribu des Scarabéidcs phyl- lophages, formé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 174). Le type, la P. Lacordairei Dej., est originaire du Brésil. (C.) *PLATYCHELUS(7tUtu'ç, large; x^oç, lèvre), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Lamel- licornes et de la tribu des Scarabëides phyl- lophages , établi par Burmeister ( Handbuch (ter Entomologie, 1844, p. 141), et qui se rattache aux Gymnosomides de cet auteur. Ce genre comprend 23 espèces de l'Afrique australe, qui toutes, à l'exception du P. py- ropus 111., ont été décrites par lui. (C.) *PLATYCI1ILE ou PLATYCHEILA(7r'Aa- tvç , large ; x£^°?> lèvre), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , de la famille des Cicindélides et de la tribu des Mantichorides , créé par Mac-Leay ( inntf- losa Javanica, p. 9), et adopté par Dejean, Latreille, Gistl et Lacordaire. Ce dernier lui donne pour caractère principal : Prothorax à angles saillants, surtout les postérieurs. Ce genre ne renferme qu'une espèce, la Pi. pal- lida (Manticora) F., insecte excessivement rare, et dont on ne connaît encore que deux à trois individus. Elle est originaire de l'A- frique australe. (G.) *PLATYCLERUS (tJoctuç, large; *Vo- poç, sorte de ver), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Malacodermes, et de la tribu des Clairones, créé par Spinola (Essai monographique sur les Clériles, 1844, 1. 1, p. 332), qui le com- prend parmi ses Clérites cléroïdes. Ce genre renferme 2 espèces : les P. planatus Lap. et elongalus Sp. ; l'une et l'autre se trouvent à Madagascar. Ce genre est remarquable par la longueur et par l'aplatissement de son corps. Ses fosses coxales fermées le dis- tinguent très bien des vrais Clérites avec lesquels on pourrait le confondre. (C.) *PLATYCOD01V (irXatuç, épais ; xw^wv, tige), bot. pu. — Genre de la famille des Campanulacées, tribu des Wahlenbergiées 252 PL A PLA établi pnr Alph. De Candolle (Comp., 123). Herbes de l'Asie boréale et des régions mé- diterranéennes. VOIJ. CAMPANULACÉES. ♦PLATYCCELIA fcrtîiaauç , large; xo~),oÇ, creux), ims. — Genre de Tordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des La- mellicornes, et de la tribu des Scarabéides phyllophages, formé parDejean {Catalogue, 3* éd., p. 171), et qui a été publié par Bur- meister (HandbKch der Entomologie, 1844, p. 452). L'espèce type, la p. valida B., est propre à la Nouvelle Grenade. (G.) PLATYCOPES (TJarv'ç, large; x^r, , rame), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, de la famille des Curcu- lionides gonatocères , et de la division des Brachydérides, établi par Dalman, et adopté par Scbœnherr (Disp. methodica, p. 100; Gênera et sp. Curculion. syn., t. I, p. 553; V, p. 898), et qui se compose des 9 espèces suivantes, qui toutes sont originaires de l'Afrique australe, savoir : P. gonoplerus, allernans , spatulatus, squalidus, turgidus, pygmœus , virens , prasinatus Schr. et ar- gyrellus Sp. Chez ces Insectes, le scapus des antennes est modérément allongé, large, et très dilaté en dedans; la trompe est aplatie en dessus, et séparée du front par une strie transversale et anguleuse. (C.) *PLATYCORYNUS («AaTiîç , large; *o- pvvvj, massue), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques, et de la tribu des Col ispides, formé par nous, et adopté par Dejean {Catalogue , 3e édit., p. 437). 12 espèces sont rapportées à ce genre; 8 sont originaires d'Asie (Ind. or.), 3 d'Afrique, et la dernière estdepatrieincon- nue. Nous citerons comme en faisant partie les suivantes: P.. compressicomis , cyaneus , antennatus, femoratus F., Senegalensis, bi- fasciatus , chrysis , cyanicollis 01., et indi- gaceus Chv. Ce sont, en général, de beaux et brillants Insectes, de taille moyenne, à corps oblong, et dont les antennes vont en s'élargissant jusqu'au sommet et sont apla- ties. Hope (ColeopterisVs manual , t. III , p. 162) leur a donné depuis le nom géné- rique de Corynodes. (C.) *PLATYCRAMA («Wç, large; xP«- vfov, crâne), ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Phasmiens, établi par Gray {Synops. ), qui y rapporte trois espèces (plat, vnaculata, viridana et ve~ nustula), toutes d'Amérique. PLATYCRATER (^«tv;, épais; xPa- T/jp, coupe), dot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées , tribu des Hydrangées, établi Siebold et Zuccarini (Flor. japon., I, 62, t. 27). Arbrisseaux du Japon. Voy. SAXIFRAGACÉES. *PLATÏCREPIS (tt}«tv'ç, large ; xP-Wç, pantoufle), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères hétéromères , de la famille des Taxicornes et de la tribu des Diapériales, proposé par Eschscholtz et adopté par De- jean (Catalogue, 3e édit., p. 219). L'espèce type et unique, la P. violacea Esch. , est originaire des îles Philippines. (C.) PLATYCRIN1TES. échin. — Genre de Crinoïdes établi par Miller pour des fossiles du terrain de transition qui ont une cupule formée de pièces non articulées entre elles, mais adhérentes par des sutures; le bassin est formé de trois pièces inégales , patelli- formes et pentagonales ; les pièces costales manquent, mais il y a cinq pièces scapu- laires portant autant de rayons. La tige est comprimée ou peutagonale, traversée par un canal cylindrique. Les rayons accessoires de la tige sont épais et en petit nombre. Depuis l'établissement de ce genre, plusieurs autres espèces de Platycrinites ont été observées, notamment dans les terrains de craie. (Duj). *PLATYOACTYLUS («aoctuç, large; &xx- tu>oç , doigt), ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Grylliens, famille des Gryllides, groupe des Pbalangopsites, établi par M. Biullé (Hist. nat. des Ins., t. IX, p. 176). Il ne comprend que 5 espèces (Plat, surin amensis , vicinus , Gaimardi , helvolus et Buqueti), de l'Amérique méri- dionale. PLATYDACÏYLUS («aoctvç, large; JaV» tuào; , doigt), rept. — Genre de la famille des Geckotiens, établi par G. Cuvier (Règ: anim., t. II, p. 52), et caractérisé principa- lement par des doigts élargis plus ou moins sur toute leur longueur, et garnis en des- sous de lamelles transversales, imbriquées, entières ou divisées par un sillon médian longitudinal. MM. Duméril et Bibron ( Hist. des Rep- tiles, Suites à Buffon, édit. Roret, t. III, p. 290) décrivent treize espèces de ce genre, qui habitent l'Afrique et l'Amérique méri- VIA PLA 253 dionale [Platyd. ocellalus Oppel, cepcdianus Pér. , lugubris Dum. et Bibr. , Ihecomjx Dum. et Bibr., etc.). (L.) *PLATYDEMA ( *X«tv; , large ; frpa; , corps ). ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères hétéromèrcs, de la famille des Taxi- cornes et de la tribu des Diapèriales, créé en commun par MM. Laporte et Brullé(So- ciélé d histoire naturelle de Paris, 1828, ex- trait, p. 26), et renfermant plus de 50 es- pèces, dont 40 sont originaires d'Amérique, 5 d'Afrique, 4 d'Europe et 2 d'Asie (Java). Il a pour caractères : Antennes allant sen- siblement en s'élargissant , à 1er article court, épais; à 2e très court, subglobuleux; à 3* très long , presque conique ; les sui- vants sont plus épais, plus ou moins allon- gés , coniques, le dernier ovalaire ; tête de certains mâles cornue; corps ovalaire, di- laté , plus ou moins déprimé , de couleur noire et opaque chez le plus grand nombre. La larve et l'insecte parfait se trouvent sous les écorces un peu humides. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les espèces suivantes : p. Picicomis , violacea, bicolor , Janus, elliptica, fasciata, flavipes (Myceto- phagus), mœrens, maculata, cruentata Perty, bifasciata et signala Kl. (G.) *PLATYDÊME. Platydesmus (iràarv;, large ; JeV/xoç , lien ). myriap. — Dans les Annales de la Société entomologique de France, je désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Diplopodes, de la famille des Polydesmides dont les caractères peu- vent être ainsi présentés: La tête, com- parée au corps de l'animal, est très petite, triangulaire et en forme de suçoir; les yeux, de forme arrondie, assez saillants, lisses, sont composés d'un seul ocelle ovalaire et occupent les parties latérales de la tête; les antennes, placées à la partie inférieure des yeux, sont courtes et composées de sept ar- ticles ainsi disposés : le premier est très court, le second et ensuite le sixième sont les plus longs; ceux qui suivent, c'est-à- dire les troisième , quatrième , cinquième et septième sont les plus courts. Le corps est comprimé, fortement marginé, composé de quarante quatre segments, la tête et le seg- ment anal nou compris. Les pattes sont grêles, au nombre de quarante-quatre pai- res dans les femelles et de quarante-trois seulement dans les mâles. La seule espèce connue est le Plalydesmus polydesmoidcs Luc. (Ann. de la Société ent. de France, 2e série, t. l, p. 51, pi. 3, n° 1 ). Ce curieux myriapode habile la province du Guatemala au Mexique. (11. L.) *PLATYDEI\ES,Stephens. ins. — Syn.de Calalhus cidePœcilus, Bonelli, Dcjcan. (C.) *WAT¥DEI*US(«Wç, large; &>*, cou). ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pen- lamèrcs, de la famille des Clavicorncs et de la tribu des Histcroïdes?, fondé par Dejean (Catalogue, 3e édition, p. 140) sur une es- pèce provenant d'Egypte, qu'il nomme P. loricalus. (C.) PLATYGASTER («Xwryç, large; ya',- ryjp, ventre), ins. — Genre de l'ordre des Hy- ménoptères, tribu des Proctolrupiens, famille des Proctotrupides, groupe des Platygastéri- tes, établi par Latreille [Règne animal, t. IV), et caractérisé principalement par des anten- nes de dix articles et un abdomen allongé. Ce genre renferme plus de cent espèces ayant souvent à peine 1 ligne de longueur. Toutes sont de couleurs sombres ou noires, mais très luisantes. Ces petits Insectes se font surtout remarquer par l'aplatissement de leur abdomen. Ils rendent de grands services dans les localités où ils abondent, en détrui- sant les larves de certains Diptères (Cécido- myies) trop fréquemment nuisibles aux cé- réales. L'espèce qu'on peut considérer comme type de ce genre est le Plalygaster Boscii Latr. {loco cilato). Cet Insecte est long de 1 ligne et demie au plus, noir; ses ailes sont trans- parentes. Le premier segment de l'abdomen émet en dessous une corne qui se courbe sur le dos du corselet et dont l'extrémité touche la tête. 11 se trouve assez fréquem- ment aux environs de Paris, dans le mois de mai, sur les fleurs. (L.) PLATYGEMA {mkatxvq, large; y/veiov, menton), ins.— Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Lamel- licornes et de la tribu des Scarabéides méli- tophiles, créé parMac-Leay (Horœ Entomolo- gicœ, p. 151), et généralement adopté. Ce genre ne comprend encore qu'une espèce: le P. barbala Afzelius(Zainc«««, large ; yv«- Goc, mâchoire), ins. — Genre de l'ordre des 254 PLA PLA Coléoptères subpentamères, tétramèrcs de Latreille, de la famille des Longicornes et de !a tribu des Prioniens, proposé par Dejean (Catalogue, 3e édition, p. 342), et publié par Serville (Annales de la Société entomologique de France, t. 1, p. 126, 150). Il se compose de deux espèces : P. octangularis 01. et pa- rallelus Serv. , originaires de l'île Maurice. (C) *PLATYGONIUM («Aarv';, large ; yw'- v'a , angle), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Brachélytres et delà tribu des Staphyliniens, proposé par Motchoulsky (Remarques sur la collection des Coléoptères russes de V. M. — ■Extrait du Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, t. XVIII, 1845, p. 40, 105), et qui comprend quatre espères. Deux proviennent des steppes des Kirguises, une est propre à la Sibérie boréale, et l'au- tre aux environs de Kharcof. (C.) *PLATYHOLMUS (WWS , large; 2a- p.oc,, cylindre), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, de la famille des Mélasomes et de la tribu des Praocites, éta- bli par Solier (Annales de la Société entomo- logique de France , t. IX, p. 241) sur deux espèces de l'Amérique méridionale ( du Tu- cuman), les P. dilaticollis et nigritus. De- jean a adopté ce genre (Catalogue , 3e édi- tion , p. 200), et il en énumère trois autres espèces , dont deux du même pays et une du Pérou, savoir: P. gravidus, vilis Lac., et picipes Kl. (C.) PLATYLEPIS (irWv;, épais; Umç , écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néottiées, établi par A. Richard (in Mem. Soc. h. n. Paris, IV, 34, t. 6, f. 4). Herbes des îles de France et de Mascareigne. Voy. orchidées. PLATYLOBIUM («Aaruç, épais; AoSc'ov, gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées , tribu des Lo- tées-Génistées , établi par Smith (in Linn. Transacl., II, 350). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voy. LÉGUMINEUSES. *PLATYLOPHUS, Swains. ois. — Syno- nyme de Lophocitta, G.-R. Gray, qui lui est postérieur; Corvus, Cuv. (Z. G.) *PLATYLOPHUS (uWv;, épais ; Xfyoç, panache), bot. ph. — Genre de la famille des S-t^ifragacées, sous-ordre ou tribu des Cunoniées, établi par Don (in Edimb. new philosoph. Journ., IX, 92). Arbres du Cap. Voy. SAXIFRAGACÉES. PLATYMENE, DC. (Prodr.t IV, 72). bot. ph. — Voy. trachymene, Rudg. *PLATYMERIUM («Jkxtwç, large; p./ptç, tige), bot. ph. — Genre de la famille des Ru- biacées-Cinchonacées, tribu des Gardéniées- Eugardéniées, établi par Bartling (Msc. ex DC. Prodr., IV, 619). Arbrisseaux de Ma- nille. Voy. RUBIACÉES. *PLATYMERUS (ttWç , large ; ^pSç , cuisse), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res tétramères, de la famille des Curculioni- des orthocères et de la division des Antliarhi- nides, établi par Schœnherr (Gênera et species Curculionidum, synonymia, t. III, p. 826 ; V, 2, p. 586), et qui se compose de cinq es- pèces de la Cafrerie : P. Eckloni, Zeyheri, Winthemi, Lehmanni et Germari Schr. Ces Insectes sont de taille moyenne, plans, avec une trompe mince et des cuisses épaisses. Ils ont été trouvés dans l'intérieur du Za- mia en décomposition. (C.) *PEATYMETOPUS (aTv5, large; «x/- po», élytre). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Malacodermes et de la tribu des Claironcs , créé par nous {Revue Ent. de Silberm. t. 2, et adopté par Spinola ( Essai monographi- que sur les Clérites, t. 1 , p. 64 , 2, p. 67), qui le comprend parmi ses Clcriles Hydno- céroïdes. Ce genre se compose des 5 espèces suivantes de l'Amérique équinoxiale, savoir: P. Lyciforme Chv., Duponti, Lycoides Sp., Goryi Lep. et ampliatum Kl. La massue de l'antenne de ces Insectes est formée d'un dernier article fort long, cylindrique; leur corselet est étroit, allongé; et les élytres sont dilatées. (C.) *PLATYK0RHYKCI1US, Chevrolat. ins. — Syn. de Phlœophilus, Schœnherr. (C.) PLATYi\OTUS ( «Xorcuç , large ; v»- toç, dos ). ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères hétéromères , de la famille des Mélasornes et de la tribu des Asidides, créé par Fabricius {Systcma eleulheralorum , 1. 1, p. 138), adopté par Dejean [Catalogue, 3e éd. , p. 211 ) , et par Hope ( Coleopterist's manual, 3, p. 110). Ce genre se compose de 10 espèces, savoir: P. excavatus, reti- culatus , crenatus , dentipes , granulalus? F., strialus 01., perforatus, capicola Dej., arcuatus Ency., et Rabourdinii Petit. Elles proviennent soit des Indes orientales, soit de l'Afrique australe. (C.) PLATYIVOTLS , Mulsant. ins. — Nom que l'auteur a changé depuis en celui de Plagionolus. Voy. ce mot. (C.) PL ATYMJS(ir).ccTw;, large), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Feroniens, établi par Bonelli ( Obser- vations Entomologiqucs ) , qui lui assigne pour caractères: Labre transverse entier; palpes à dernier article cylindrique, OYa- laire , à peine tronqué ; corps très déprimé ; corselet sessile; abdomen très large; men- ton muni d'une dent simple et obscure. Dejean, qui a adopté ce genre {Catalogue, 3, p. 34), en cite 13 espèces, savoir: P. scro- biculatuSy piccusF., erythroccphalus, Peiro- leri Bassi, complanatus Bon., fulvipes, elon- gatus Mot., depressus, etc., etc., Dej. 8 sont propres aux Alpes européennes, 2 aux États-Unis, 1 à l'Afrique australe; on ignore la patrie des deux autres. (C.) *PLATYODON («Lxtuç, large; q&vç, dent), moll. — Sous-genre formé par M. Con- rad pour des espèces de Mya qui diffèrent du type générique par les dents cardinales plus larges et moins saillantes. L'impression pal- léale est faiblement arquée en avant et profondément échancrée en arrière; l'ani- mal a deux siphons qui portent à l'extrémité quatre appendices écailleux destinés à fermer en manière de valves les orifices des siphons. C'est la M. cancellata qui a servi de type à ce sous-genre. (Duj.) ♦PLATYOLOPHE. Platyolophus («Wç, large; XoVo? , crête), aracun. — C'est aux dépens des Opilio , que cette nouvelle coupe générique a été établie par M. Koch , dans son Ubersicht der arachnidensy stems. Elle renferme cinq espèces, dont le Platyolophus rufipes Kock ( Die Arachn, tom. III, f. 15, pi. 78, fig. 174) peut être considéré comme le type. (H. I.) *PLATYOMIDA (itÀarvç, large; ^>oç, épaule), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, de la famille des Cur- culionidcs gonatocères et de la division des Brachydérides, créé par Ad. "White ( The zoological voy. of the Erebus and Terror, p. 14) et qui ne renferme qu'une espèce , le P. binodis Wh. Elle est indigène de la Nou- velle-Zélande. (C.) * PLATYOMIDES. Plalyomidœ («a«tuç, large; wp.o;, épaule), ins. — Duponchel {Ann. Soc. ent. deFr.f lrc série, t. III, 1834) a créé sous le nom de Platyomides, Plalyo- midœ , une tribu de Lépidoptères nocturnes qui correspond au genre Tortrix de Linné, a celui des Pyrales de Fabricius, et en par- 256 PLA PLA tfe à la famille des Tordeuses de Latreille. Les Platyomides, dont le caractère le plus saillant est d'avoir la côte des premières ailes plus ou moins arquée à sa base, ce qui leur donne une physionomie particulière, qui les a fait appeler Papillons aux larges épaules par Réaumur, et Phalènes chapes par Geoffroy, se font remarquer, à leur état parfait, par leurs couleurs vives et variées et quelquefois métalliques. Duponchel leur assigne pour caractères: Antennes 61iformes *r*ç, large; ovuÇ, ongle), crust. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyures , établi par La- treille aux dépens des Cancer de Linné , des Portunus de Leach , et rangé par M. Mil ne Edwards dans la tribu des Portuniens. Le§ quatre espèces que ce genre renferme ap- partiennent aux côtes de France (trois) et à l'océan Indien. Comme type représentant ce genre, je citerai le Plalyonychus lalipes Herbst, pi. 21, fig. 196. Cette espèce est assez abondamment répandue sur nos côtes océaniques et méditerranéennes. (H. L.) * PLATYONYX (tzUzvç, large; owÇ, ongle ). mam. — Genre d'Édenlés fossiles indiqué par M. Lund {Ann. se. nat., 2e sé- rie, t. XIII, 1840). (E. D.) PLATYONYX (ttWç, large; 3wg, on- gle), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Apostasi- mérides baridides, créé par Schcenherr (Dis- positio methodica, p. 272 ; Gênera et species Curculionidum, synonymia, t. III, p. 795; VIII, 1, p. 279), et qui a pour type une es- pèce de Cayenne: le P. ornalus Dej., Schr. Dejean, qui a adopté ce genre, en mentionne une seconde espèce du Brésil qu'il nomme P. tomentosus. (C.) PLATYONYX , Reiche. ins. — Synon. de Sebaris de Castelnau. (C.) PLATYOPES (*XaT*ç, large; »«*, face). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hété- romères, de la famille des Mélasomes et de la tribu des Piméliaires, créé par Fischer (Entomologie de la Russie, Coléoptères, pi. 1 5, fig. 2 et 3), et adopié par Dejean, Hope et Solier (Annales de la Société entomologique de France, t. IV, p. 570). Sept espèces font partie de ce genre, savoir: P. leucographaF., granulala,piocloleuca,collaris Fisch., Mon- golica Fab., unicolor Esch., et Bassii Sol. Elles sont originaires de la Tartarie, de la Mongolie, de la Sibérie et de la Russie mé- ridionale. (C.) *PLATYPALPUS (irWvç, large; palpus, palpe), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanystomcs , tribu des Empides, établi par M. Macquart (Diptères du Nord) aux dépens des Tachydromies , dont il diffère principalement par les pattes, dont les cuisses antérieures et intermédiaires sont très renflées, avec ces dernières den- ticulées. M. Macquart (Histoire des Diptères, Suites à Bu ffon, édition Roret, 1. 1, p. 351)enciteet décrit vingt-trois espèces assez communes en France; telles sont les P. albiseta, niger, flavipalpis, annulipes, annulalus, bivittatus, flavipes, etc. (L.) PLATYPETALUM (7r>aTuç, large, ■*ÀaTvç, large; «éÇ«, pied). ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Platypézines, établi par Meigen , et adopté par Latreille (Fam. nat.) et par M. Macquart (Hist. des Diptères, Suites à Buffon, édition Roret, t. II, p. 17). Ce dernier en décrit dix espèces, toutes pro- pres à l'Europe. Telles sont les P. fasciata, rufiventris, subfasciata , brunnipennis, etc. PLATYPÉZINES. Platypezinœ. ins. — Tribu de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, établie par Fallen et Meigen aux dépens des Dolichopodes de Latreille. Ses principaux caractères sont: Face large; pal- pes cylindriques ou en massue ; style des an- tennes apical, de trois articles ; tarses posté- rieurs ordinairement dilatés; ailes couchées; trois ou quatre cellules postérieures; anale ordinairement peu allongée. Cette tribu se compose des trois genres sui- vants : Platypeza, Meig. ; Callomyia, Meig., et Opetia, Meig. Ces Diptères, assez rares, se trouvent la plupart au mois de septembre sur le feuillage des buissons et des haies. On en a découvert aussi quelques uns sous le chapiteau de certains Champignons.. (L.) PLATYPHYLLUM (»dafvç, large; «pvA- Xov, feuille), ins. — Genre de l'ordre des Or- thoptères, tribu des Locustiens, groupe des Ptérochrozites , établi par M. Audinet-Ser- ville [Hist. des Orth., Suites à Buffon, édit. Roret, p. 443). On en connaît 5 espèces ( Plat, perspicillalum , vindifolium , coria- PLA PLA 259 ceum , scabricolle et maculipenne), qui ha- bitent l'Amérique méridionale. (L.) PLATYPHYLLUM , Vent. (E. B. , t. 688, 1181). bot. cr. — Syn. de lïamal- lina , Achar. ♦PLATYPODA. mam.— Le prince Charles Bonaparte (Saggio, 1831) indique sous cette dénomination une famille de Mammifères marsupiaux comprenant principalement le genre Ornithorhynque. Yoy. ce mot. (E. D.) PLATYPODES. Platypoda. ois. — Lacé- pède, dans sa Méthode omithologique, él&bMt sous ce nom une sous-division qui comprend Jes Passereaux dont les doigts extérieurs sont unis dans presque toute leur longueur; par conséquent, les Calaos, les Momots , les Al- cyons ou Martins-Pêcheurs , les Todiers, les Manakins et les Guêpiers. Cette sous -divi- sion correspond en grande partie à l'ordre des Alcyons de M. Temminck. (Z. G.) * PLATYPODIUM , Vog. ( in Linnœa , XI, 420). bot. pb. —Syn. de Callisemœa, Benth. *PLATYPRIA (waocwç, large; irpfov, scie). jus. — Genre de Tordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Cassidaireshispites, crééparM.Guérin Méne- Ville (Revue zoologique, 1840, p. 139) , qui le compose des cinq espèces suivantes : P. hislrix F., erinacea Gl, echidna, coronata et centeles Guér.; trois sontoriginairesdes Indes orientales et deux du Sénégal. Leur corps offre des dilatations épineuses sur les côtés du corselet et des élytres; leurs antennes sont allongées, et les trois derniers articles sont soudés ensemble, ce qui porte à neuf le nombre de ces articles. (C.) *PLATYPROSOPUS («tafc, large; *Po'- ffOTrov, face). Ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Brachélytres et de la tribu des Staphyli- niens, créé par Mannerheim (Brachélytres, p. 36), adopté par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 72), et par Erichson (Gênera et sp. Sla- phylinorum,p. 292). Ce dernier lui donne pour caractères : Antennes droites; languettes fcilobées ; paraglosses nulles; tous les palpes filiformes. Ce genre se compose des cinq es- pèces suivantes : P. Beduinus Nord., Senega- iensis Dej., elongatus Man., Indiens et Orientalis Dej. Les deux premières sont pro- pres à l'Afrique, les deux dernières à l'Asie, et la troisième, qui en est le type, seftrouve dans les provinces méridionales de la Rus- sie. Steven lui a donné le nom génériquo de Mclopius. (C.) PLATYPROSOPUS, Chevrolat {ColéopU du Mexique, 1 cent. f. 3). ins. — Synon. û'Oxygona, Chevr. , Dejean. (C.) *PLATYPTERIA, Jard. etSelby. ois.— Synonyme dcMuscipeta (Moucherolle), Cuv.; Plalyrhynchus , Vieill. , genre établi sur le Muscicapa melanoplera (Gmel.). (Z. G.) *PLATYPTÉRIDES. Platypteridœ. ins. — Tribu de l'ordre des Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes , établie par Duponchel (Catal. des Lépid. d'Eur., p. 85), qui la ca- ractérise ainsi : Corps assez grêle. Tête large, aplatie sur le vertex. Yeux écartés. Palpes très petits, presque coniques. Trompe courte et membraneuse lorsqu'elle existe. Antennes pectinées dans les mâles, ciliées ou presque filiformes dans les femelles. Ailes grandes relativement au corps. Chenilles glabres, à quatorze pattes seu- lement; les anales sont remplacées par une queue relevée en pointe tronquée et immo- bile. Ces Chenilles vivent sur les arbres dans les bois , et se filent un cocon à claire- voie entre des feuilles à demi roulées. Leurs chrysalides sont tachetées de blanc ou bleuâtres. Duponchel n'a compris dans cette tribu que deux genres , qui sont : Cilix , Leach ; et Platypteryx , Lasp. (L.) PLATYPTERIS, DC. (prodr., V, 617). BOT. PH. — Voy. VERBESINA, LeSS. *PLATYPTERUS ( uWv's , large; nxi- pov, aile), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, de la famille des Ca- rabiques et de la tribu des Féroniens, établi par de Chaudoir (Tableau d'une nouvelle subdivision du genre Feronia , Extrait des Mémoires de la Soc. imp. desnat. de Moscou, 1838, p. 10, 17), et qui est formé des Pte- rostichus Panzeri elpinguis Dej. Le premier habite l'Autriche, et le second le Piémont, la Suisse. (C.) PLATYPTERYX («Wcvç, large; *r«- pwÇ, aile), ins. — Genre de l'ordre des Lépido- ptères, famille des Nocturnes, tribu des Pla- typtérides, établi par Laspeyres (SesiœEwrop. icon. et descript. illuslr., 1801). Dupon- chel , qui a adopté ce genre (Catalogue des Lépidoptères d'Europe,?. 16), lui donne pour 260 PLA caractères : Antennes pectinées dans le mâle, dentées ou ciliées dans la femelle. Trompe courte, membraneuse, à filets disjoints. Ailes étendues horizontalement dans le repos, et les inférieures étant alors à peine cachées par les supérieures dont le sommetest courbé en faucille. Les espèces de ce genre, au nombre de six, ont été réparties en deux sections caractéri- sées, la première par les ailes supérieures dentelées (Platypteryx, Steph.), la seconde par les ailes supérieures entières (Drepana, Steph.). Les Platypleryx sont répandus dans la France et l'Allemagne où on les trouve de- puis mai jusqu'en septembre. Un des plus communs est le Platypt. falcuîa Lasp., etc. (Phalœna id. Linn., la Faucille Engram.). (L.) PLATYPUS. mam. — Synonyme d'Orm- thorhynchus ( voy. ce mot), d'après Shaw (Natural. mise, 1799). (E. D.) PLATYPUS, Brehm. ois. —Synonyme de Fuligula , Stephens , genre de la famile des Canards, établi sur le Canard morillon {Anas cristata Linn.) (Z. G.) PLATÏPUS (tOioo-u'ç, large; «ovç, pied). iNS. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tamères, de la famille des Xylophages et de la tribu des Scolytaires, créé par Herbst {Coléopt., t. V, 49, fig. 3), adopté par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 333) et par La- treille (Gênera Crust. et Ins. , t. II, p. 276) . Ce dernier lui donne pour caractères : Massue des antennes commençant au sixième article, très comprimée , à anneaux peu ou point distincts; articles des tarses entiers, longs; corps linéaire; élytres tronquées. Vingtetune espèces sont comprises dans ce genre: dix- îiuit sont originaires d'Amérique , deux d'Afrique et une d'Europe ; et nous cite- rons parmi celles-ci les suivantes : P. cy- lindrus F., flavicornis 01., et composilus Say. Ces Insectes vivent dans le bois carié. La larve n'a pas été décrite. (C.) *PLATYPYGA («larfc, large; Trvyvî, fesse ). mam. — Illiger ( Syst. mam. et av., 1811) a créé sous cette dénomination un groupe de Rongeurs qui rentrent dans le genre naturel des Agoutis. Voy. ce mot. (E. D.) *PLATYRHINUS ( irWu'ç , large ; pi'v , *cz). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- PLA res tétramères , de la famille des Curculio- nïdes orthocères et de la division des Anthri- bides , créé par Clairville ( Entomologia Hel- velica, t. I, p. 112, t. 14), adopté par Schœnherr (Gênera et sp. Curculion. syn.t 1. 1, p. 166 ; t. V, p. 230). Il se compose de 17 espèces : une est propre à l'Europe ; toutes les autres appartiennent à l'Amérique équinoxiale. Nous citerons comme en faisant partie les suivantes : P. latirostris, aculeatus, clavicornis , maculatus F. , brevicornis Say, albosparsus Im. , leopardinus Schr. , etc. La première, type du genre, se trouve quel- quefois à Fontainebleau, au mois de juin , dans l'intérieur des Hêtres cariés. C'est l'un des plus grands Curculionites du pays : il a environ 15 millimètres de longueur sur 5 de largeur. Son corps est noir; sa tête et l'ex- trémité sont d'un blanc sale ; sa trompe est large, courte, et ses yeux sont très sail- lants. (C.) *PLATYRHOPALUSGrW£ç, large ; 'P£- Traàov, massue), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétérotarses , de la famille des Xylophages et de la tribu des Paussides , établi par Westwood (1844 , p. 161, 162 , pi. 88), et qui renferme 8 espèces des Indes orientales. Nous citerons principalement les P. suturait?, Mellii et aplostrifer West. (C.) * PLATYRHYNCHUS, Mégerle. ins. — Synonyme de Chlorophanus. (C.) PLATYRHYNCHUS (nWvç, large; £v'r jfftç, bec), mam. — Fr. Cuvier (Dict. se. nat., t. XXXIX, 1826) a créé sous cette dénomi- nation un genre de Carnassiers amphibies , formé aux dépens de l'ancien groupe natu- rel des Phoques. Les caractères des Platyrhynchus sont : Trente-six dents, savoir : vingt à la mâ- choire supérieure (six incisives , deux cani- nes, douze molaires) , et seize à l'inférieure (quatre incisives, deux canines, dix molai- res) ; les molaires n'ayant de pointe secon- daire qu'à leur partie antérieure , et les in- cisives pointues ; la région cérébrale très élevée ; le museau élargi. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Platyrhynqde lion , Platyrhynchus leoninus Fr. Cuv. (loco citato) , Lion marin Stell., Forster, Cook, Pernetti, Buffon. Sa longueur varie de 6 à 10 pieds, et son corps est entièrement revêtu d'un pelage fauve brunâtre. Le mâle a une forte crinière sur PIA le cou, qui lui couvre une partie des épaules et de la tête. Les membranes qui réunis- sent les doigs sont noires, ainsi que les mous- taches, qui, dit-on, blanchissent en vieil- lissant. Les ongles des membres antérieurs sont très petits et manquent en partie. La voix des mâles ressemble à un fort mugisse- ment: celle des jeunes, beaucoup faible et plus douce, a cependant le môme caractère. D'après les voyageurs naturalistes, le Lion marin se rencontrerait, comme l'Ours ma- rin , dans les mers australes et dans les mers boréales. (E. D.) PLATYRIIYNQUE. plalyrhynchus (nU- tÛ;, large; pv-/xoç, bec), ois. — Genre de la famille des Muscicapidées dans l'ordre des Passereaux , créé par Desmarest et établi sur des espèces qui sont caractérisées par un bec court, très déprimé, très élargi, à mandibule supérieure fortement échancrée à la pointe , garni à sa base de longues soies raides ; des narines étroites percées sur les côtés du bec; des tarses courts, médiocres, faibles; et des ailes courtes. La plupart des Platyrhynques ont été confondus avec les Todiers et les Gobe- Mouches , dont ils diffèrent complètement sous plusieurs rapports. Tous sont des oi- seaux intertropicaux. On dit leur chant agréable. Leur nourriture consiste en In- sectes ailés, qu'ils saisissent au vol, en s'élançant des branches des buissons ou des arbres au milieu desquels ils se tiennent cachés et embusqués. Le type de ce genre est le Platyrhynque biuh, PL fuscus Vieill. (Gai. des Ois., pi. 12G). Son plumage est d'un brun jaunâtre, avec la tête d'un gris plombé, une bande- lette sur le vertex et la gorge blanches. Il habite le Sénégal et, dit-on, aussi le Brésil. On y rapporte encore le Platyrhynque cancuome, PL cancromus Temm. (pi. col., 12, f. 2), du Brésil. — Le Petit platyrhyn- que, PI. pusillus Swains., du Mexique. — Le Platyruynque pullata , Muscicapa pul- lata Ch. Bonap., de l'Amérique méridionale. — Le Platyrhwîque de vanikoro , PL vani- Icorensis Quoy et Gaim. (Voy. de l'Aslr., pi. 5 , f. 1). — Le Platyrhynque a tète bleue , Todus cyanocephalus Quoy et Gaim. (Voy. de l'Aslr., pi. 5, f. 4 ), de la Nouvelle- Guinée. Plusieurs autres espèces dont »n avait PLA 261 fait des Platyihynques en ont été séparées pour être placées dans d'autres genres. Ainsi, celle que M. Swainson avait d'abord nom- mée Plat. Ccylancnsis, est devenue plus tard pour lui le type de son genre Cryplolopha; le môme auteur a placé le Plat. perspiciU Mus de Vieillot dans son genre Leucocera; le Plat . olivaceus (Desmarest) est devenu le type du genre Cyclorhynchus (Sunderval) ; les Plat, nasulus et Horsfietdii Vieillot sont devenus des Eurylaimes ; les Plat, re- gius (espèce figurée dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, Oiseaux, pi. 8, fig. 1) etparadi- sii ont été rangés, le premier, avec les Mou- cherolles par G. Cuvier, le second parmi les Tcbitrecs de Lesson; enfin, ce dernier a encore pris le Plat, collaris de Vieillot, ou Musc, melanoptera Gmel., pour type de son genre Bias. (Z. G.) PLATYRROININS. Platyrrhini (^«tv'ç, aplati; pt'v, nez), mam. —Et. Geoffroy Saint- Hilaire (Mém. du Muséum) a appliqué ce nom aux Singes du nouveau continent , qui ont pour caractère principal d'avoir les narines non saillantes et séparées par un espace habituellement plus large que dans les Singes du nouveau monde, ce qui fait paraître leur nez déprimé. Tels sont les Alouates, Atèles , Eriodes, Sajous, Sakis, Ouistitis, etc. Voy. ces divers mots et l'ar- ticle singes. (E. D.) PLATYSCELIS ( rrWvç , large ; axe'Aoç , jambe), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères hétéromères , de la famille des Méla- somes et de la tribu des Blapsides , établi par Latreille (Règne animal de Cuvier, t. V, p. 21) et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit. , p. 210). Il est formé des 6 es- pèces suivantes : P. hypolithos Pall. , rugi- frons, mêlas, gages, femoralis et phylacoides Fisch. Elles appartiennent à la Russie méri- dionale, à la Sibérie et à la Songovie. Oi les trouve à terre ou cachées sous les pier- res. (C) PLATYSCÈLE. Platyscelum. aracu.— Voy. PALPIMANE. (H. L.) * PLATYSCIIYSTA. mam. — M. Otto (Nov. Act. nat. Curios. Bonn., XVII) in- dique sous cette dénomination un petit groupe de Mammifères carnivores de la di- vision des Vivcrra. (E. D.) * PLATYSEMA (n\oL-cvç , large ; c~ua , étendard), dot. pu. — Genre de la famille 262 PLA PLA des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Phaséolées , établi par Bentham (in Annal. Wiener. Mus., II, 122). Arbrisseaux des bords du fleuve des Amazones. Voy. légu- mineuses. PLATYSMA (iriot-rv;, large). ïns.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Fé- roniens, établi parBonelli (Observations en- tomologiques tableau ) sur le Carabus niger de F., espèce européenne que Dejean réunit à ses Pterostichus. (G.) PLATYSMA (,rWvç, large), ras. — Genre ou sous -genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères , de la famille des Cara- biques et de la tribu des Féroniens, proposé par Sturm , et que Dejean n'a adopté que comme division du grand genre Féronie, Voy. ce mot. (C.) PLATYSOMES. Platysoma , Latr. ins, — Syn. de Cucujipes, Casteln. (C.) PLATYSPERMUM ( «Wç , large; Ï- f*«v, filament), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papavéracées , tribu des Platysté- monées, établi par Bentham (in Horticult. Transact. N. Ser., I, 405). Herbes de la Ca- lifornie. Voy. PAPAVÉRACÉES. *PLATYSTÉMONÉES. Platystemoneœ. bot. ph. — M. Endlicher établit dans les Pa- pavéracées trois tribus, dont une , celle des Platyste'monées, nous a paru ne devoir for- mer qu'une division d'un ordre un peu moins élevé. Voy. papavéracées. (Ad. J.) ! *PLATYSTERNUS f>Wç, large ; c- xto'ç, entrelacé; yvdQoq, mâchoire), poiss. — Sixième ordre des Poissons osseux ou fibreux établi par G. Cuvier {Règ. an., t. II, p. 366) pour des Poissons qui ont de grands rapports avec les Chondroptérygiens {voy. ce mot). 264 PLE PLE Leur principal caractère distinctif tient à ce que l'os maxillaire est soudé ou attaché fixe- ment sur le côté de l'intermaxillaire qui forme seul la mâchoire, et à ce que l'arcade palatine s'engrène par suture avec le crâne, et n'a par conséquent aucune mobilité. Les opercules et les rayons sont en outre cachés sous une peau épaisse, qui ne laisse voir à l'extérieur qu'une petite fente branchiale. On ne trouve que de petits vestiges de côtes ; les vraies ventrales manquent; le canal in- testinal est ample, mais sans cœcums, et presque tous les Poissons qui composent cet ordre ont une vessie natatoire considérable. Les Plectognathes ont été répartis en deux familles, qui sont: les Gymnodontes et les Sclérodermes. Voy. ces mots. (M.) *PLECTORHAMPHUS,G.-R. Gray. ois. — Synonyme de Plectorhyncha , Gould , qui lui est antérieur. (Z. G.) * PLECTORBYNQLE. Plectorhyncha. ois. — Genre de la famille des Melliphagidées et de la sous-famille des Mélithreptinées, établi par M. Gould sur un Oiseau de l'Aus- tralie {Plect. lanceolatus Gould) qui a quel- ques rapports avec les Philédons. (Z. G.) PLECTORHYNQUE.Ptector%ncfttts(wXe- xtoç, tresse ; pvyx°î> bec), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Squamipennes, établi par Lacépède (t. III, p. 135), qui n'y rapporte qu'une seule es- pèce , Plectorhynchus chetodonoides. Elle habite la mer des Indes. G. Cuvier n'a pas mentionné ce genre dans son Règne animal. PLECTRANTHE. Plectranthus {nl7,x~ Tpov , éperon ; à'vGos , fleur ). bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, de la Di- dynamie gymnospermie dans le système de Linné. II a été établi par L'Héritier pour des plantes comprises précédemment parmi les Ocymum. 11 est formé d'espèces herba- cées , sous-frutescentes ou frutescentes, presque toutes propres aux parties les plus chaudes de l'Asie , de l'Afrique et de l'Australie, entièrement étrangères à l'Amé- rique; dont les fleurs, réunies en faux ver- ticilles peu serrés, rapprochés eux-mêmes en grappe lâche, présentent les caractères suivants : Calice campanule, à 5 dents éga- les, ou dont la supérieure plus grande, accrescent après la floraison. Corolle à tube dépassant le calice, pourvu à sa base et en dessus d'une bosse ou d'un éperon ; à limbe bilabié, la lèvre supérieure offrant trois ou quatre lobes, tandis que l'inférieure est entière, ordinairement plus longue et con- cave. 4 étamines didynames, déclinées; style divisé au sommet en trois branches courtes, presque égales, subulées, termi- nées par des stigmates très petits. M. Bentham , dans sa Monographie des Labiées , décrit 39 espèces de ce genre. Dans ce nombre il en est une que nous croyons devoir décrire en quelques lignes. 1. Plectrantbe frutescent, Plectranthus fruticosus L'HériL (Germanea urticifolia Lam.). Ce joli arbuste est originaire du cap de Bonne-Espérance; il est assez commun dans nos jardins. Sa tige frutescente s'élève à environ un mètre et donne des rameaux pubescents; ses feuilles sont pétiolées , ova- les, presque en cœur, doublement dentées, à peu près glabres, les florales dégénérant en bractées; ses fleurs d'un beau bleu lé- gèrement violacé forment des grappes lâches paniculées; elles sont au nombre de six à chaque faux verticille; l'éperon de la corolle se montre hors du calice que dépasse deux fois environ son tube brusquement courbé; la lèvre supérieure est réfléchie, très grande, brièvement quadrifide; l'inférieure est plus courte, concave. Cette plante demande une terre légère et une exposition méridionale; elle redoute l'humidité. Elle est d'orangerie. On la multiplie* soit de graines qu'on sème au; printemps sous châssis, soit de bou- tures qu'on fait en été. — On cultive aussi le Plectranthus nudiflorus Willd., petite plante élégante, connue dans les jardins sous le nom de Basilic de la Chine. (P. D.) *PLECTRANTHÉES. Pleclrantheœ. bot. ph. — Dans la tribu des Ocymoïdées de la famille des Labiées, les unes ont le lobe in- férieur de la corolle à peu près égal aux autres et plane; les autres, allongé et con- cave. De là leur division en Moschosmées et Plectranthées. Toutes sont des plantes tropi- cales; les premières disséminées sur toute la terre, les secondes particulières à l'ancien continent. (Ad. J.) *PLECTRIS (fffep-,v, éperon), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamè- res , de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville {Encyclopédie méthodique ,' 1825 , t. 10, PLE p. 3G9), et adopte par Dejean (Catal, 3e éd., p. 179), qui en mentionne 12 espèces, dont 11 sont originaires de l'Amérique équinoxialc et 1 seule est propre à l'Asie (Indes orientales). De Castelnau {Ilist. nat. des Anim. arlicul, t. 2, p. 143), écrit ce nom Plectus. Le type, la PL tomenlosa des auteurs, se trouve au Brésil. Ce genre offre pour caractères principaux : Antennes composées de 9 arti- cles ; palpes labiaux courts; palpes maxil- laires à dernier article long , cylindrique; tarses allongés, filiformes; jambes posté- rieures munies d'un long appendice crochu et pointu; crochets antérieurs égaux; cro- chets intermédiaires inégaux. (C.) *PLECTRITIS. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Valérianées, établi par DeCandolle {Mem. Yalerian., 13; Prodr., IV, 631). Herbes de la Californie. Voy. valérianées. *PLECTROCARPA (nlwxpov, lanière; xapwo;, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Zygophyllées , tribu des Zygophyllées vraies, établi par Gillies (ex Hookcr et Arnott Bot. Miscell, III , 166). Herbes des Andes de Bonnaire. Voy. zygopbvllées. PLECTROCERUM ( ir^xxpov , éperon ; xt'pa;, corne), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins , formé par Dejean (Calai, 3e éd., p. 356) sur une espèce de Saint-Domingue qu'il nomme P. dimidialum Dej., et que cet auteur a con- fondue avec le Callidium spinicorne 01. , espèce voisine du même pays et qu'on doit rapporter à ce genre. (C.) *PLECTROCHQERES (irEîxrpov, fouet; xoîpcç, porc), mab. — M. Pictet (Rev. zool. 1843) a créé sous ce nom un genre de Ron- geurs de la division des Hyslrix, qui corres- pond à celui des Chcetomys de M. Gray (Proc. zool soc. Lond., 1842). La tête de cet animal est médiocre, le front est plat, le nez relevé , les yeux pe- tits , les oreilles externes presque nulles; la queue est prenante; les pattes sont médio- cres et terminées par quatre doigts presque égaux munis d'ongles forts et arqués ; tout le corps est couvert de piquants qui ne sont pas mélangés de poils. Le crâne diffère de celui des Hystrix et des Synethères, parce qu'il n'est pas renflé; il se rapptoche, sous ce point de vue, davan- T. X. PLE 2G5 tage de celui des Sphiggures et des Eréthi- zons ; mais il se distingue de tous ceux des Hystricins connus par la largeur de sa ré- gion frontale. Les molaires , au nombre de quatre de chaque côté, à chaque mâchoire, ne sont pas composées comme celles de tous les autres Hystricins ; elles rappellent plutôt, avec un peu plus de complication , celles des Nelomys. L'espèce type de ce genre , Plectrochœrus Moricaudi Pictet (Chœtomys spinosus Gray), f provient de Bahia. Les piquants qui recou- vrent la peau de cette espèce sont d'un brun plus ou moins foncé avec leur base blan- châtre; les pattes sont brunes; la queue est d'un gris noirâtre. (E. D.) *PLECTRODERA ( ' n\~txzPov , éperon; Sép* , cou), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Lamiaires, établi par Dejean(CafaL, 3e édit., p. 367) sur le Lamia scalator F. La L. vittator F., les Tœniotes Buquetii Tarlé et quadritœniator White, nous semblent de- voir rentrer dans ce genre. La première se trouve à la Louisiane, la deuxième à Cam- pêche , la troisième au Mexique et la qua- trième à Guyaquil. (C.) *PLECTROMERUS, Dejean (Cal, 3, p. 358 ). ns. — Synonyme de Curius, New- man. (C.) PLECTROIMIA(7r^XTpov, lanière), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cof- féacées, tribu des PsychotriéesCofféées, éta- bli par Linné (Mant.9 6). Petits arbustes du. Cap et de l'Afrique tropicale. Voy. rubiacées. PLECTROPHANE. Plectrophanes (tt^x- fpov , éperon; , montrer), ois. — Genre de la famille des Bruants (EmbQ- rizidœ, Vig.), dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec court, conique, ar- rondi sur l'arête qui entame les plumes du front, à bords légèrement rentrés; des na- rines ovalaires, en partie couvertes de plu- mes; un tubercule osseux au palais; des ailes longues, pointues; une queue médio- cre, un peu fourchue; des pieds grêles; l'on- gle du pouce long et presque droit, comme celui des Alouettes. Les Plectrophanes ont été séparés des Bruants par Meyer; ils répondent à la seo tion des Bruants éperonniers de M. Tem- minck , et Vieillot en a fait des Passerines. 34 265 PLE PLE Si, par quelques uns de leurs caractères, ils tiennent aux Bruants; s'ils ont, comme ceux-ci, un bec fort et conique et le palais tuberculeux , sous beaucoup d'autres rap- ports, ils se rapprochent des Alouettes. Ils ont l'ongle droit, le plumage grivelé, et jus- qu'aux habitudes de ces dernières. Les Plec- trophanes, en effet, vivent sur le sol, y pas- sent la nuit, et ne se perchent que rarement. Leur démarche se fait avec régularité et nul- lement par sauts , comme chez les Bruants. Ils courent fort vite; leur vol est puissant et a beaucoup d'analogie avec celui des Alouettes. Ils se nourrissent de graines de plantes alpestres et d'Insectes à l'état par- fait ou à celui de larves. Le chant de ces Oiseaux est court, faible et sans nul agré- ment. Ils le font entendre depuis la fin de mai jusque vers le milieu de juillet, et sou- vent pendant la nuit. Leur cri d'appel est doux et assez agréable; mais celui de la frayeur ou de l'inquiétude est, au contraire, aigre et fort. Ils nichent en mai, et posent leur nid soit par terre, dans des terrains ma- récageux et élevés , soit dans les crevasses des rochers. Ce nid, extérieurement com- posé d'herbes sèches , est doublé à l'inté- rieur de plumes de Gelinottes et de poils de Renards. La ponte est de quatre à six œufs d'un blanc cendré ou roussâtre, avec des taches et des stries noires et brunes. Les Plectrophanes sont européens et ha- bitent presque exclusivement les régions boréales du pôle, d'où ils émigrent en hi- ver, souvent en compagnie des Alouettes. On n'en connaît que deux espèces. Le Plectrophane de Laponie, Pi. Lapo- rdca Meyer, Emberiza calcarata Temm. Le vieux mâle en noces a le plumage d'un noir profond et comme velouté ; des sourcils blancs; le cou en dessus ferrugineux; les 'deux rectrices externes marquées d'une tache Manche cunéiforme, et le bec jaune. Il habite la Laponie et d'autres contrées montueuses du Nord, et se montre, dans ses migrations, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre et en France. Le Plectrophane des neiges , PI. nivalis Meyer, Ernb. nivalis Linn. (Buff., pi. enl., 497 , f. 1). Dans son plumage de noces cette espèce a la tête, le cou, toutes les parties inférieures, les grandes et les petites rectrices alaires et la moitié des rémiges d'un blanc pur; tout le reste du plumage blanc. La femelle a du roux dans son plu- mage, et le noir moins pur. Cette espèce est très commune dans l'A- mérique du Nord, au Spitzberg, en Islande et en Allemagne, et s'avance jusqu'en France. Plusieurs individus ont été pris, pendant les hivers de 1844 et de 1846 , dans les envi- rons de Paris. (Z. G.) PLECTROPHORE. Plectrophorus (ttXTîx- Tpov, éperon; yopos, qui porte), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes pulmonés, fa- mille des Limaciens, établi par Férussac (Mollusques terrestres et fluviatiles) aux dé- pens des Testacelles. Voy. ce mot. PLECTROPHORUS («Xfterpov , éperon ; yépos, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Brachydérides, créé par Schœnherr {Dis- positio methodica, p. 107; Gênera et sp. Curculion. syn.t t. I, p. 611 ; t. VI, p. 109), et qui se compose d'une dizaine d'espèces de l'Amérique équinoxiale. Les types sont les P. lutea Schr. et serrimanus Dej. Ils pro- viennent de la Guiane française. Ces In- sectes ont le corps court et arrondi , la tête large, triangulaire, étroitement sillonnée dans sa longueur ; leurs tibias antérieurs sont dentés sur le bord, et armés d'une grande dent, qui est située près de l'ex- trémité. (C.) *PLECTROPHORLS, J.-E. Gray. ois. — Synonyme de Ithaginis, Wagler ; Perdix, Temm.; genre de la famille des Perdrix. Voy. ce mot. (Z. G.) PLECTROPOME. Pleclropomus (n\?,x- rpov, éperon; ttwjjux, couvercle), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, fa- mille des Percoïdes , établi par G. Cuvier (Règne animal, t. II, p. 142). Les Plectro- pomes ressemblent aux Serrans par la forme, les nageoires, les dents et les épines de l'o- percule; ils n'en diffèrent que par le préo- percule, dont le bord, autour et au-dessus de l'angle, est divisé en dents plus ou moins grosses, dirigées obliquement en avant et plus ou moins semblables à celles d'une roue d'éperon. Leurs écailles sont petites, ailées, et s'étendent assez loin sur les na- geoires verticales. MM. G. Cuvier et Valenciennes (Histoire des Poissons, t. II, p. 317) citent et décrivent TLE PLE 267 treize espèces de ce genre qui toutes habitent les mers des pays chauds. Telles sont les Plectropomus melanoleucum [Bodianus mcla- noleucus Lacép.), Icopardinum {Holocenlrum leopardus Lacép.), Hispanum , Brasilia- num, etc. (II.) ' *PLECTROPTÉRINÉES. Plectroptcrinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Ana- tidées dans l'ordre des Palmipèdes , établie par G.-R.Gray pour des Oiseaux qui se distin- guent des Oies ordinaires par l'éperon corné qu'ils ont aux ailes. Les genres Anseranas, Plectropterus , Sarkidiornis et Chenalopex font partie de cette sous-famille. (Z. G.) *PLECTROPTERUS. ois.— Genre établi par Stephens dans la famille des Canards (Anatidées) sur l'Oie de Gambie {Anas gam- hevsis Linn.). — Synonyme de Anatigralla, Lafr. (Z. G.) *PLECTROPUS, Less. ois.— Synonyme de Ithaginis, Wagl., genre de la famille des Perdrix. Voy. ce mot. (Z. G.) *PLECTROSCELIS {liïtxvpov , éperon ; cxAoç, jambe), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille , de la famille des Cycliques et de la tribu des Alticites, créé par nous et adopté par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 417), qui en mentionne 1 5 espèces. 12 sont originaires d'Europe, et 3 de l'Amérique septentrio- nale. Nous citerons comme en faisant partie les suivantes : P. calcarata F., dentipes 01. (viridissima Dej.), semicœrulea, dentipes (es- pèce distincte, Ent. Hefte.), aridella Pk., Salhbergii, Mannerheimii Ghl., etc., etc. Motchoulsky a établi aux dépens de notre genre ceux de Chœtocnema et de Tlanoma, pour les espèces de la Russie méridionale. (C.) ♦PLECTROSCELIS (icWjxTp0V , éperon ; vxAeç, jambe), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, delà famille des Mé- lasomes, et de la tribu des Nyctélites, établi par Solier (Ann. de la Soc. ent. de F., t. V, p. 311), et qui se compose d'espèces de l'A- mérique méridionale, savoir : P. mamillo- nea Lac, brevis, Guerini, subdepressus, dis- cicollis, glabratus Solier. La première pro- vient des Indes orientales, et les suivantes du Chili et du Pérou. (C.) PLECTRURA ( n'kTixrpov, éperon ; oùp«, queue), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Lamiaircs , créé par Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 373). La seule espèce que l'auteur y rapporte , la P. spinicauda Eschs., a été rapportée par ce dernier de la côte nord-ouest de l'Amérique septen- trionale. (C.) *PLECTLS, de Castelnau. ins. — Voy. PLECTRIS. (C.) PLEEA. bot. pu. — Genre de la famille des Mélanthacées, tribu des Vératrées, éta- bli par L.-C. Richard (in Michaux Flor. Bor. amer., I, 246, t. 25). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. mélanthacées. *PLEGADERUS (n).Wn, blessure; 3 fa, cou), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Clavicornes et de la tribu des Histéroïdes, créé par Erich- son (Klug Jahrbucher der Inseclenk, 1834 , p. 203), et qui se compose des cinq espèces suivantes: P. cœsusF., pusillus Rossi, vulne- ratus Pz., dissectus Er., et erythrocerus Dej. La première et la troisième se trouvent en Suède; la deuxième en Étrurie, en France; la quatrième en Allemagne, dans les caries des Hêtres; et la cinquième aux États-Unis. (C.) PLEGMATIUM, Fries (PL hom., 314). bot. en. — Syn. de Tophora, du même au- teur. PLEIONE. ANNÉL. — Genre d'Annélides proposé par M. Savigny, dans son Système des Annélides, pour une division des Amphi- nomes. (P. G.) *PLEKOCHEILUS. moll. — Genre de Gastéropodes proposé par M. Guilding pour une coquille confondue par Lamarckavec les Auricules sous le nom ù'Auricula caprella, mais que précédemment Bruguière avec rai- son avait rangée parmi les Bulimes en la nommant Bulimus Auris-Silcni. (Duj.) PLÉMROSTRES. Plenirostres. ois. — Famille établie par M. Duméril dans l'ordre des Passereaux pour les espèces de cet ordre qui ont un bec entier, c'est-à-dire sans dentelures ni échancrures. Elle comprend les genres Mainate, Paradisier, Rollier, Corbeau et Pie. (Z. G.) *PLEOCARPHlJS(7dîo'ç, plein; «^, paille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Labiatiflores , tribu des Nassau- viacées-Trixidées , établi par Don (in Linn. Transact., XVI, 228). Arbrisseaux du Chili. Voy. composées. 2uS PLE PLE *PLÉODONTES («Jeos , rempli ; ISovs , dent), bept. — C'est-à-dire à dents pleines. Ce nom, qui peut s'appliquer à un grand nombre de Reptiles, puisque beaucoup de ces animaux ont les dents pleines et non creusées intérieurement, a été donné plus particulièrement, par MM. Duméril et Bi- bron, à une tribu de Lacertiens comprenant les Crocodilures, Sauvegarde, Ameiva, etc. (P. G.) PLEONASTE (w^ovacrt^, surabondant). JttlN.— Synonyme de Ceylanite, Candite, Spi- Helle noirouSpinelle ferrifère. Voy. spinelle. (Del.) PLEOPELTIS^so'ç, plein ; *Ary,, bou- clier), bot. cr. — Genre de la famille des Fougères, tribu des Polypodiacées, établi par Humboldt etBonpland (PL œquinoct., II; 182, t. 140). Fougères de l'Amérique tropicale, du cap de Bonne- Espérance et des îles Mascareigne. Voy. fougères. PLÉRÉORAMPHES. ois.— Syn.de Plé- nirostres. PLEROMA (7r/iY7p&>fAa , parfait), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Osbeckiées , établi par Don ( in Mem. Wern. soc, IV, 293). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. mélastoma- cées. PLESIA (Trlvjtno;, voisin), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , de la famille des Sténélytres et de la tribu des Cistélides, établi par Klug (Insecten von Madagascar, Mémoires de l'Académie royale de Berlin , tirage à part , pag. 25 et 97) , et qui est formé de trois espèces : P. melanura, geniculata et micans Klug. (C.) *PLESICTIS, Pomel (WWoç, voisin ; 'xtc's, fouine), paléont. — M. Pomel {Bull, de la Soc. géol. de France, séance du 21 janv. 1847) a proposé ce nom générique pour des animaux de la famille des Martes , dont la dentition semble faire passage à celle des Carnassiers de la famille des Mangoustes, le nombre de chaque sorte de dents est comme dans les Martes , mais la tubercu- euse supérieure est triangulaire et ressem- ble assez à la première tuberculeuse des Mangoustes. La carnassière inférieure a sous le lobe médian une forte pointe, et son talon creux est bordé d'une crête saillante à plusieurs tubercules. Deux crêtes tempo- rales très séparées vont se réunir à la crête occipitale et encadrent une face super; aplatie. La face occipitale prend ainsi une figure quadrangulaire. Le type du genre pst la Mustela plesictis de MM. de Laizer ei O.o. Parieu ( Mag. de zool., 1839, pi. III éxâ mam.),de la taille de la Fouine. M. Pomel pense en avoir déjà trois espèces , toutes ehi calcaire de Saint-Gérand-le-Puy, mais il ne leur a point imposé encore de nom tri- vial. (L...D.) PLÉSIOGALE , Pom. («Woç , voisin; ycfXri, belette), paléont. — M. Pomel (Bull, de la Soc. géol. de France, a désigné sous ce nom un Carnassier de la famille des Martes et de la taille de la Fouine, dont la formule den- taire est celle des Martes , et la forme des dents celle des Putois. La tête se distingue par l'étroitesse de la région interorbitaire , par l'échancrure post-orbitaire, et par l'ou- verture des arrière-narines, plus rapprochée des molaires que chez la Marte et le Putois. M. Pomel pense que la mâchoire inférieure figurée dans l'article de M. de Blain ville, sous le nom de Mustela plesictis, appartient à son Plésiogale. La seule espèce connue a été découverte dans les calcaires de Saint- Gérand-le-Puy. Nous la désignons sous le nom de Pies. Pomeli. (L...D.) PLÉSIOMORPHISME («Woç, voisin ; popy-n, forme), min. — On a vu , à l'article isomorphisme , en quoi consiste la relation que ce terme indique entre deux miné- raux cristallisés ; à en juger sur la seule étymologie du mot, ce ne serait qu'un cer- tain degré de rapprochement entre leurs formes, qui se trouvent à fort peu près égales , les angles des faces correspondantes étant peu différents les uns des autres; mais l'idée qu'on attache à ce mot comporte une condition de plus : il faut que les mi- néraux aient encore même type et même formule de composition atomique. Deux minéraux , qui auraient entre eux une ana- logie de forme comparable à celle des sub- stances isomorphes, sans offrir en même temps une similitude de composition du même ordre , ne seraient point isomorphes dans l'acception propre du mot. Le rappro- chement seul des formes cristallines, indé- pendamment des compositions chimiques qui peuvent être formulées d'une manière quelconque, est ce que certains cristallo- graphes désignent sous le mot plésiomor- PLE PLE 269 phisme , ce que d'autres nomment Homœo- morpkisme. Le règne minéral abonde en rapprochements de ce genre : ainsi , le cal- caire et le nitrate de soude sont Plésiomor- pues ; il en est de même du Péridot et de là Cymophane, du Quartz et de la Chaba- sie , des Pyroxènes et des Amphiboles de même base, des diverses espèces du groupe feldspathique. Dans tous les cas de Plésio- morphisme, comme dans ceux d'isomor- phisme proprement dit, les différences d'an- gles ne vont généralement qu'à 1, 2 ou 3 degrés. Mais ce qui distingue le premier genre de relation , c'est qu'il est beaucoup plus général que le second , et qu'il a lieu non seulement entre des minéraux d'un même système cristallin , mais encore et peut-être plus fréquemment entre les minéraux ap- partenant à des systèmes voisins, et comme par enjambement d'un système à l'autre. Le groupe des Feldspaths, celui des Mé- sotypes , nous offrent des exemples de Plé- siomorpbisme avec changement de système. Si l'on parcourt la liste des espèces qui se rapportent au système orthorhombique, on rencontrera un nombre prodigieux de mi- néraux , ayant pour forme fondamentale un prisme rhombique, dont l'angle est com- pris entre 119* et 121°, c'est-à-dire oscille autour delà limite 120°; ces espèces pré- sentent donc des formes hexagonales , qui approchent beaucoup du prisme régulier du système rhomboédrique. D'autres minéraux du système rhombique, et en grand nom- bre , ont pour formes fondamentales des prismes dont l'angle varie de 89° à 91° : ils offrent donc une sorte de transition vers le système des prismes à base carrée. Dans les prismes klinorhombiques, il en est, comme celui du sulfate du fer, dans lesquels l'inci- dence de la base sur les pans est à très peu près égale à celle des pans eux-mêmes : c'est une autre sorte de passage au rhomboèdre. Ces exemples de Plésiomorphisme entre des formes de systèmes différents , mais placées par la valeur de leurs angles près de la li- mite commune qui sépare les systèmes, Sont fort nombreux en minéralogie; et il est à remarquer que presque toutes les er- reurs commises par HaUy dans sa longue carrière, en ce qui touche la détermina- tion du système cristallin des minéraux, proviennent de ce fait qui lui avait échappé, le Plésiomorphisme d'un système à l'autre. Entre les deux formes des systèmes voisins, auxquels le minéral semblait pouvoir être rapporté au premier abord ou dans l'ab- sence de mesures assez exactes pour tran- cher la question, Hauy donnait toujours la préférence à la plus simple , et en cela il se trompait souvent. (Del.) PLESIOSAURUS. rept.— Voy. enalio- SAURIENS. *PLESIUS ou plutôt PL^ESIUS (ttW- ato*, forme carrée), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Clavicornes et de la tribu des Histéroïdes , proposé par Klug, adopté par Erichson {Klug. Jahrbùcherder Insect., 1834, p. 101) et par Hope (Coleopterist's Manual, p. 105). Ce genre, suivant ces auteurs, ne se compose que d'une espèce : le P. Javanus Klug. (C.) PLETHIOSPHACE , Benth. {Labiat., 230). bot. ph. — Voy. salvia, Linn. *PLETHOSOMA { «tifes, quantité; ffSfioe , corps), acal. — Genre établi par M. Lesson dans la tribu des Pléthosomées dont il est le type, et comprenant deux es» pèces: le P. cristal (P. cristalloides), de la mer des Moluques, long de 8 à 16 centimè- tres, blanc , translucide , avec les organes internes purpurins ; l'autre , P. cœrulea , trouvé près de la Nouvelle-Irlande, long de 3 à 4 centimètres, formé de pièces petites, blanc-bleuâtre, avec le tube digestif bleu foncé. Les Pléthosomes, suivant M. Lesson, sont des Zoophytes agrégés, résultant d'un grand nombre de pièces subcartilagineuses, rénitentes, diversiformes, soudées par des faces régulièrement ajustées, et formant par leur réunion un corps composé, cylindrique, atténué aux extrémités qui sont obtusément arrondies. Ces animaux, flottant librement, présentent un canal central cylindrique oc- cupé par un tube musculaire, tortillé sur lui-même de distance en distance, et for- mant des renflements ou des nœuds. Les pièces diverses des Pléthosomes se désagrègent avec une extrême facilité et ont dû servira l'établissement de plusieurs genres fictifs parmi les Diphyes : tels sont les Pyramis, les Culpe, etc. Elles sont toutes plus épaisses vers la face extérieure, et plus amincies vers l'intérieure ; celles des côtés sont tantôt en petits cônes, tantôt en lames , et la pièce in- 270 PLE férieure ou terminale est pentagonale, coni- que, allongée, avec cinq angles aigus en haut pour supporter les pièces latérales. (Duj.) ♦PLÉTHOSOMÉES. Plethosomeœ. acal. — Première tribu de la famille des Polytomes ou Pléthosomes de M. Lesson, correspondant auxPhysophorides d'Eschscholtz ou, en par- tie, aux Physogrades de M. de Blainville. Les Pléthosomées sont des animaux gélatineux, très transparents, composés de pièces acco- lées les unes aux autres ou s'unissant par des cônes emboîtés dans des ouvertures tail- lées en facettes et se groupant tantôt deux par deux , tantôt en cylindre ou en ovoïde , ou parfois s'articulant sur deux rangs et sur les côtés, de manière à s'étendre en largeur. Ces diverses pièces forment un tout, mais, au moindre choc, elles se désagrègent et flot- tent isolées tout en conservant une vie pro- pre. Chacune d'elles laisse voir dans son in- térieur deux canaux aériens, des cloisons et des cellules. Elles portent souvent en outre de nombreux prolongements ou cirrhes ra- meux dont les rameaux sont terminés par des utricules,et qu'on pourrait prendre pour des'ovaires. Ces animaux, qui se soutiennent dans l'eau à l'aide de cavités remplies d'air, se trouvent surtout dans les mers équatoria- les; quelques uns seulement se trouvent dans la Méditerranée. La tribu des Pléthoso- mées comprend les genres Pléthosome, Poly- tome, Hippopode, Éléphantopode et Racé- mide, (Duj.) *PLÉTHOSOMES oo POLYTOMES. acal. — Quatrième famille des Acalèphes dans la classification de M. Lesson, compre- nant des animaux analogues aux Diphyes par la structure de leurs pièces natatoires, mais ayant un plus grand nombre de ces pièces et non pas deux seulement. Cette famille se divise en deux tribus: les Pléthosomées et ics Stéphanomies. (Duj.) *PLEURACANTHUS ( ritvpx , côté; ax«v9a, épine), trilob. — Genre de la légion des Trilobites, établi par M. Milne Edwards aux dépens des Calymènes (voy. ce mot). Ce genre , par la conformation de la tête , res- semble aux Calymènes , mais ne paraît pas avoir le corps contractile , et de plus pré- sente de chaque côté une rangée de longues épines dirigées en avant. Le thorax est com- posé de dix-huit anneaux, dont les lobes la- téraux paraissent être soudés ensemble ou PLE réunis par une membrane dans leur moitié interne, et deviennent ensuite libres pour constituer les épines dont il vient d'être question. Enfin l'abdomen est très petit et enclavé dans le bord postérieur du thorax ; les lobes latéraux sont rudimentaires et con- fondus avec la portion interne des lobes la- téraux du thorax ; on n'y distingue pas de sillons transversaux ni de prolongements spiciformes; enfin son lobe médian paraît être composé de huit ou neuf segments. Le Pleuracanthe arachnoïde , Pleuracanthus arachnoïdes Edw. (Hist. nat. des Crust., t. III, p. 329), peut être considéré comme le type de ce genre singulier. On ne connaît pas le gisement de cette espèce. (H. L.) *PLEURACAl\THUS(7r)iupdJ, côté ; à'xav- 0a, épine), ins. —Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, de la famille des Ca- rabiques et de la tribu des Helluonides de Hope, créé par Gray (The Animal Kingdom, 1. 1, p. 272, pi. 13), et adopté par Reiche qui en énumère les neuf espèces suivantes , savoir: P. sulcipennis Gr., Brasiliensis, bre- vicollis, Lacordairei Dej.j cribratus , cribri- pennis Reiche , anthracinus , sanguinolentes et ferrugatus Kl. Toutes sont originaires de l'Amérique équinoxiale. (C.) *PLEURACHNE Occupa', flanc; aXvyj, duvet), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées, tribu des Fuirénées, établi par Schrader (Analect., 47, t. 4, f. 3). Herbes du Cap. Voy. cypéracées. PLEURANDRA (icAevpa, flanc; à'vyjp, homme), bot. ph.— Genre de la famille des Dilléniacées, tribu des Dillénées, établi par Labillardière (Nov. Holl. , II, 5, t. 143). Sous-arbrisseaux de la Nouvelle -Hollande. Voy. DILLÉNIACÉES. PLEURANDRA, Rafin. (Flor. Ludov., 95). bot. ph. — Syn. d'Onagra, Spach. *PLEURANTHE, Salisb. bot. ph.— Syn. de Protea, Linn. PLEURANTHUS, Rich. bot. ph.— Syn. de Dulichium, du même auteur. PLEURAPRIS. bot. ph. — Voy. pleu- rhaphis. *PLEURASOMA(7r5itvpa, côté; <*«,*«, corps), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Troncatipennes , créé par M.Guérin-Méneville(fiei;ue^ooïo^t«e,1844> p. 9). Le type, le P. sulcatum Gm., seule PLE PLE 271 espèce connue, a été rapporté de la Nou- Telle-Grenade par M. L. Goudot. Ce genre avoisine les Dyscoîus, et n'en diffère que par un corps élargi et épais, et par son corselet plus large que long. (C.) *PLEURAULACA («topet, côté; «ZUÏ, Sillon). Ins.— Genre de l'ordre des Coléoptè- res subpcntamères, tétramères de Latreillc, de la famille des Cycliques et de la tribu des Colaspides, proposé par nous et adopté par Dejean {Catalogue, 5e édit., p. 433), qui en mentionne onze espèces originaires du Brésil et de Cayenne. Parmi celles-ci figurent les suivantes : P. UmbataO\.t cyanipennis, cha- lybea 111., dives Gr., etc., etc. Ce genre se distingue particulièrement en ce que le corps est de forme plus arrondie ; le corselet n'offre pas de dents latérales, et les élytres sont sillonnées sur leur bord extérieur. (C.) PLEUREURS, mam. — Diverses espèces du genre Sajou {Voy. ce mot), et particu- lièrement le Saï, ont reçu ce nom dans les ouvrages de divers voyageurs. (E.D.) PLEUREUSE, ins. — Nom donné par Geoffroy {Histoire abrégée des Insectes, t. I, p. 287) à une petite espèce de Curculionide des environs de Paris. (C.) PLEURHAPHIS ( -*) tvpx , flanc ; pa?*j , raphé). bot. pn. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées, établi par Torrey ( in Ann. Lyc. New- York, I , 148 , t. 10). Gramens de l'Amérique boréale. Voy. GRAMINÉES. PLEUROBEMA (7r).3Vpx, côté; ff5.ua, marche), moll. — Genre proposé par Rafi- nesque pour des Unio ou Mulettes de l'A- mérique septentrionale, auxquelles ce natu- raliste attribue un anus et un siphon in- férieurs; leurs coquilles sont oblongues , très inéquilatérales, ayant l'axe totalement latéral ou postérieur. Ce genre n'a pas été généralement adopté. (Duj.) PLEUROBR ANCHE. Pleurobranchus (ir>eupa, côté, flanc; Çp»yxc'a>Dranchie)-MOLL. — Genre de Gastéropodes nus, de l'ordre des Inférobranches et de la famille des Pleuro- branches, caractérisé par la position latérale des branchies, situées entre le pied et le bord «vancé du manteau d'un seul côté. Ce genre, établi par Cuvier dans sa famille des Tecti- branches, comprend des Mollusques marins, nus ou n'ayant qu'une petite coquille in- terne, dorsale, mince, aplatie, convexe en dessus, obliquement ovale. Leur corps, ram- pant, charnu, ovale, elliptique, ordinaire- ment déprimé, est couvert par un manteau qui déborde de toutes parts, et distingué par un pied large qui déborde également de telle sorte que le corps semble formé de deux dis- quessuperposés; il en résulte un canal latéral ou une sorte de gouttière prolongée entre le manteau et le pied. Les branchies sont logées danscettegouiiière,au côté droitseulement, et sont disposées en séries sur les deux faces d'une lame longitudinale. La tête, entre les deux disques, porte la bouche transverse et se termine par deux tentacules. Elle est en outre surmontée d'un voile membraneux portant deux tentacules cylindriques, creux, fendus longitudinalement au côté externe. L'orifice génital est situé au devant de la lame branchiale, et l'anus est en arrière du même organe; par conséquent, l'un et l'au- tre également au côté droit. On ne connais- sait d'abord que la seule espèce rapportée de la mer des Indes par Péron, et étudiée par Cuvier {P. Peronii) en 1804; mais, depuis lors, deux espèces de la Méditerranée ont été décrites par M. Délie Chiaje: P. Forska- lii, long de 8 à 10 centimètres, d'un rouge Vineux ou violacé, couvert de gros tubercu- les courts formant ordinairement deux ran- gées ; et P. luberculosus, également grand, mais caractérisé par sa branchie très grande et très saillante. M. Ruppell en a décrit une quatrième espèce (P. citrinus) de la mer Rouge, et M. Quoy en a décrit trois autres provenant du voyage de circumnavigation de l'Astrolabe, et dont l'une, trouvée sur les côtes de l'île Maurice, est longue de plus de 13 centimètres. (Duj.) *PLEUROBRANCUEA (cité aussi sous ie nom de Pleurobrachia). acal.— Genre pro- posé par M. Fleming pour certaines espèces de Béroés que M. de Fremainville avait le premier séparées en les nommant Idya; mais Eschscholtz, n'adoptant ni l'une ni l'autre de ces dénominations, comme déjà employées ou trop voisines de quelques noms déjà usités, y substitua le nom de Cydippe.V. ce mot. (Duj.) PLEUROBRANCHIDIUM {pleurobran- chus, pleurobranche; li**, forme), moll. — Genre proposé par Meckel sous le nom de Pleu- robranchia pour un Gastéropode nu de la Méditerranée, très voisin desPleurobranches par la disposition des branchies et des ori- 272 PLE ficcs (le la génération, mais sans aucun ves- tige de coquille, et avec l'anus situé au- dessus des branchies. Les rebords du man- teau et du pied ne font que peu de saillie, et sur le devant du manteau sont quatre tentacules courts, distants, disposés en carré. La seule espèce connue fut trouvée par Mec- kel sur les côtes de Naples, et c'est M. de Blainville qui lui donna le nom de Pleuro- branchidium Meckelii, en reconnaissant à la fois la nécessité de conserver ce genre et de changer le nom donné par l'auteur, parce qu'il différait trop peu de celui des Pleuro- branches. (Duj.) PLEUROBRANCIIIE. Pleurobranchia, Meck. moll. — Syn. de Pleurobranchidium. PLEUROCÈRE. Pleurocera (w^ypa, côté; xf'paç, corne), moll. — Nom proposé par Rafinesque pour des Gastéropodes pectini- branches lacustres de l'Amérique septentrio- nale, qui paraissent être des Paludines à spire plus allongée et à ouverture plus ovale, et qui se rapprocheraient ainsi des Mélanies. (Ddj.) *PLEU1\0DESMIA, Arnott. bot. ph. — Syn. de Schumacheria, Vahl. *PLEEKOD01V (nltvpoi, flanc; o'es caractères tellement distinctifs d'orga- nisation , les ont fait répartir en diverses oupes génériques généralement adoptées. De cette sorte, le genre Pleuronecte consti- ueune famille dont voici les caractères, j PLE d'après G. Cuvier (Règ. anim., t. II, p. 337): Les Pleuronectes sont remarquables princi- palement par le défaut de symétrie de leut tête, où les deux yeux sont du même côté , / lequel reste supérieur quand l'animal nage, F et est toujours coloré fortement, tandis que: le côté dépourvu d'yeux est toujours blan- chaire. Le reste de leur corps, bien que dis- posé et gros comme à l'ordinaire, participe un peu à cette irrégularité. Ainsi les deux côtés de la bouche ne sont point égaux, el il est rare que les deux pectorales le soient. Le corps est très comprimé, haut verticale- ment ; la dorsale règne tout le long du dos ; l'anale occupe le dessous du corps; les ven- trales semblent continuer l'anale, d'autant plus qu'elles sont souvent unies l'une à l'autre. Il y a six rayons aux ouïes. La ca- vité abdominale est petite, mais se prolonge en sinus dans l'épaisseur des côtés de la queue , pour loger quelque portion de vis- cères. Il n'y a point de vessie natatoire. Les principaux genres admis dans la fa- mille des Pleuronectes sont au nombre de sept, et nommés Plie, Flétan, Turbot, Sole, Monochire, Achire et Plagusie. Voy, ces divers mots. PLEURONECTIDES. Pleuroneclides. poiss. — Risso nomme ainsi la famille des Pleuronectes ou Poissons plats. PLEERONECTITE. moll.— Genre pro- posé par Schlotheim pour des espèces de Pei- gnes analogues au Pecten pleuronectes. (Duj.) *PLEERONECTOIDES. Pleuronectoidei. poiss. — MM. de Blainville et Eicbwald don- nent ce nom à la famille des Pleuronectes. *PEEURONEMA (TtAcupoc, côté; v%«, fil). infus. — Genre établi par M. Dujardin dans la famille des Paraméciens, pour des Infusoires marins ou d'eau douce, ayant le corps ovale- oblong, déprimé, cilié partout, avec une large ouverture latérale d'où sort un faisceau de longs filaments sarcodiques de même nature que les cils vibratiles dont le corps est hé- rissé. Cette ouverture d'ailleurs ne peut être considérée comme une vraie bouche, car oa ne voit jamais pénétrer par là les aliments ou les substances colorantes en suspension dans le liquide. Les cils de la surface ne dé- terminent point de tourbillons dans ce liquide, comme ceux des Paramécies, et les longs filaments sortant de l'ouverture sont con- tractiles et, en s'agglutinant aux corps solides, PLE ils servent à l'animal pour s'amarrer et pour changer de lieu brusquement. L'espèce type de ce genre, P. crassus, a été décrite aussi par M. Ehrenberg comme identique avec le Paramecium chry salis de Mûller. Elle est longue de 6 à 8 centièmes de millimètre , assez commune dans l'eau des marais, lors- que surtout cette eau est conservée depuis plusieurs mois avec des plantes aquatiques. Une espèce plus grande et longue d'un dixième de millimètre se trouve dans l'eau de mer. (Duj.) *PLEUROPIIORA, Chevrolat, Dejean. ins. — Synonyme de Crioceris, Geoffroy, La- cordaire, et ne formant pour ce dernier au- teur que l'une des nombreuses divisions qu'il y établit. (G.) *PLEUROPHORA («Atvpa', flanc; yopoç, qui porte), bot. ph. — Genre de la famille des Lythrariées, tribu des Eulythrariées , établi par Don (tn Edinb. new philosoph. Joum.y M, 112). Herbes du Chili. Voy. LYTHRARIÉES. * PLEUROPHORUS (nhvpx, côté; 9tpu, je porte), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes et delà tribu des Scarabéides copropïr>qçes> établi par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France , 1842, p. 312), qui le comprend dans le rameau de ses Pleurophorales. Le type est YAph. cœsus F., espèce répandue par toute l'Europe et qui est commune aux environs de Paris. On la trouve dans les endroits sablonneux. (C.) *PLEUROPLITIS. bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Andro- pogonées, établi par Trinius (Fund., 175, f. 16). Gramens du Japon. Voy. graminées. PLEUROPOGON (nhvpôi, flanc; *«'- w* , épi), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Feslucacées, éta- bli par R. Rrown (in Parry's voy., 189, f. d). Gramens de l'Amérique. Voy. gra- minées. *PLEUROPTERUS (*>eupa', côté; wt/- pcv, aile), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères à sexes hétérotarses, de la famille des Xylophages et de la tribu des Paussides, créé par Westwood et adopté par Newman (The Entomologiste I, p. 165). L'espèce type et unique, le Westermanni Westw., est originaire de Java. (C.) PLELROPLS. bot. cr. — Voy. agaric. T. X. PLE 27 PLELRORHIZÉES. Pleurorhizeœ. bot. ph. — Lorsque la radicule reployée sur les cotylédons regarde leurs bords, on dit que l'embryon est pleurorhizé. Cette dispo- sition peut s'observer dans des graines ap- partenant à diverses familles. Elle sert à distinguer une grande division du groupe des Crucifères, qui sont dites alors Pleu- rorhize'es. (Ad. J.) *PLEUROSAURUS,H.deMeyer(7r^vp«', côté ; ffaûpoç , lézard), paléont. — Ce genre de Reptiles fossiles est établi dans les Bey- tràge zur Petrefacten-Kunde, I, pi. VI, par M. de Meyer , sur un débris assez fruste , qui contient plusieurs vertèbres du dos et de la queue, et un nombre assez considé- rable de grosses côtes, dont quelques unes paraissent être doubles. Les vertèbres de la queue sont beaucoup plus grosses que celles du dos; l'extrémité postérieure est courte. Il pourrait se faire que ce Pleur. Goldfussei, car tel est le nom qu'il porte , ne fût qu'une espèce de Pœcilopleuron. (L...d) PLEUROSPERMUM ( «hvpd , flanc; LXXXIX, 258). bot. ph. — Syn. û'Onagra, Spach. *PLEUROSTTLIA ( wAevpa, flanc; cru- >o;, style), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées, tribu des Elaeodendrées , établi par Wight et Arnott ( Prodr. , I , 157). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. célas- trinées. * PLEUROTHALLÉES. Pleurothalleœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Orchi- dées. Voy. ce mot. PLEUROTHALLIS («Xtwpa, flanc; 9«>- /oç, rameau), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Pleurothallées, éta- bli par R. Brown ( in Hort. Kew. , édit. 2 , V, 211). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. orchidées. *PLEUROrHYRIUM(*A£Vpa, flanc, Gu- ptov , ouverture), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Laurinées, tribu des Dicypelliées, 33 274 PLE PLE établi par Nées (Laurin. , 349 ). Arbres du Brésil. Voy. laurinées. PLEDROTOMAIRE. Pleurotomaria (occupa, flanc; To/xTî, fente), moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches de la fa- mille des Turbinacés, établi par M. De- france pour des coquilles fossiles des ter- rains secondaires et particulièrement des terrains oolitiques.Cesont des coquilles ana- logues par leur forme générale aux Dauphi- nules, aux Troques, aux Cadrans et aux Turbos , c'est-à-dire turbinoïdes ou trochi- formes à ouverture entière, et le plus souvent ombiliquées, mais présentant le singulier caractère d'avoir une fente profonde sur le bord droit, comme les Pleurotomes. On en connaît plus de vingt espèces dont les plus remarquables sont les P. tuberculosa, gra- nulosa et ornata , de l'oolithe ferrugineuse des environs de Caen et de Bayeux. (Doj.) PLEUROTOME. Pleurotoma (itltvpoi, côté; TofAvî, coupure), moll.— Genre de Gas- téropodes pectinibranches de la famille des Canalifères, c'est-à-dire de ceux dont le man- teau formeun siphon, et dont la coquillea son ouverture prolongée antérieurement en un canal droit, souvent très long, que le siphon sécrète dans toute sa longueur. Les Pleuro- tomes sontcarnivores, et munis d'une trompe cylindrique sortant d'une bouche en forme de fente longitudinale; leur tête est aplatie, et de ses angles partent deux tentacules co- niques et pointus, à la base desquels sont situés les yeux sessiles en dehors. Le pied est ovale , court, mince sur les bords , et il porte, à son extrémité postérieure, un oper- cule corné assez épais , non spiral , et ter- miné en arrière par une pointe très aiguë. Le manteau ressemble à celui des Fuseaux; seulement il est fendu sur le côté , et cette fente correspond à celle de la coquille, qui est turriculée ou fusiforme , prolongée par un canal droit plus ou moins long, avec une entaille ou fente caractéristique sur le bord droit de l'ouverture. Ainsi les Pleurotomes ne diffèrent essentiellement des Fuseaux que par cette entaille latérale, et par les détails de structure interne qui s'y rapportent. C'est Lamarck qui, le premier, distingua ce genre précédemment confondu avec les Mu- rex par Linné, et avec les Fuseaux par Bru- guière ; mais en même temps , pour les es- pèces à canal plus court, il établissait un genre à part sous le nom de Clavatule , le- quel il a lui-même réuni plus tard aux Pleurotomes. Tous les zoologistes ont, depuis lors, adopté ce genre, qui est bien circon- scrit , et qui renferme environ 80 espèces vivantes, et plus de 100 espèces fossiles, toutes des terrains tertiaires. Quant aux es- pèces vivantes, dont la longueur excède ra- rement 60 ou 90 millimètres, elles habitent, pour la plupart , les mers des pays chauds : tel est le Pl. tour, de Babel (Pl. Babylonia), de la mer des Indes et des Moluques, long de 80 millimètres, turriculé, avec les tours de spire convexes , blanc , orné de carènes et de cordons transverses tachetés de noir. Quelques espèces beaucoup plus petites sç trouvent dans la Méditerranée. (Doj.) *PLEUROTROCHA (*)ievPot, côté; too- X°ç, roue), infus. , syst. — Genre proposé par M. Ehrenberg pour les espèces de Fur- culaires qui manquent de point rouge ocu- liforme. Ce sont donc des Systolio!es ou Ro- tateurs non cuirassés, à corps oblong ou cylindrique, revêtu d'un tégument en four- reau, obliquement tronqué et cilié en avant, et terminé en arrière par une queue à la- quelle sont articulés deux stylets ; leurs mâ- choires sont unidentées. Les Ple*>rotrocha font partie de la famille des Hydatinœa de M. Ehrenberg. (Duj.) *PLEUROTUS, Fr. {Syst., I, 178). bot. nu — Syn. de Leucosporus du même au- teur. PLEXAURA (nom mythologique), polyp. — Genre de l'ordre des Gorgoniées , établi par Lamouroux pour les espèces de Gorgones qui, dans l'état de dessication, ont sur leur axe corné une écorce subéreuse, presque terreuse, très épaisse, faisant peu d'efferves- cence avec les acides, et couverte de cellules non saillantes, grandes, nombreuses et sou- vent inégales. Cette écorce, d'auteurs, devait être molle et charnue à l'état frais. Telles sont les Gorgonia suberosa, heteropora, /io- momala, crassa de divers auteurs, qui sont autant de Plexaura pour Lamouroux , et auxquelles cet auteur ajoute aussi les Pl, olivacea et flexuosa, des mers d'Amérique. M. Ehrenberg adopte le genre Plexaura, et y comprend les Gorgones non ailées, c'est-à- dire ayant les Polypes épars et non en série, tous rétractiles , dans une écorce criblée de pores et conséquemment non verruqueuse. PLI PLI 275 Telle est pour cet auteur fa G. viminalis de Pallas, que Lamarck nommait G. graminca, et qui, pour Lamouroux, est aussi une Gor- gone (G. Berlholonii) ; celte espèce vit dans la Méditerranée. (Duj.) *PLEXAUI»E (nom mythologique), bot. fh. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Néottiées , établi par Endlicher (Prodr. Flor. Norfolk, 30). Petites herbes de l'ile Norfolk. Voy. orchidées. *PLEXIS («Lfti aiguillon), ras. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- raères , de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Searabéides Anthobies, créé par Erichson {Wagner Reisen in Algicr, p. 117) , et qui comprend 5 ou 6 espèces , savoir: P. Eversmanni Fald. , Hemprichii, Canariensis,Wagneri Er., et hirlicollisF. La première, qui figure au Catalogue de Dejean, sous le nom générique d'FJyperis , se trouve en Sibérie , la deuxième en Grèce , la troi- sième à Ténériffe, et les deux dernières sont propres à la Barbarie. (C.) PLICACÉS. Plicacea. moll. — Famille établie par Lamarck parmi les Mollusques phytiphages ne respirant que l'eau. Cette fa- mille, caractérisée par la coquille à ouverture non évasée, avec un opercule et des plis très marqués à la columelle, comprend les genres Tornatelle et Pyramidelle, auxquels il fau- drait joindre, si on conservait cette famille, le genre Bonellia de M. Deshayes, et le genre Nerinée de M. Defrance; mais les trois der- niers au moins de ces genres doivent être reportés auprès des Turritelles , et le genre Tornatelle ne pourra être définitivement classé que quand on aura observé l'animal WUt. (Duj.) PLICATULE. Plicalula(plica, pli), moll. — Genre de Conchifères monomyaires établi par Lamarck dans sa famille des Pectinides, pour des coquilles marines, inéquivalves et sans oreillettes , adhérentes par la valve in- férieure tout entière ou par le sommet seu- lement. Ces coquilles, rétrécies vers les crochets, ont le bord opposé, arrondi et ordinairement plissé; les crochets sont iné- gaux et sans facettes externes ; la charnière a deux fortes dents sur chaque valve, avec une fossette intermédiaire pour loger le ligament qui est tout-à-fait intérieur. On comprend dans ce genre cinq ou six espèces vivantes, dont une, des mers de la Nouvelle- Hollande, est large de 17 milli- mètres; les autres, des mersd' Amérique, ont dos dimensions comprises entre 25et 50 mil- limètres. On en connaît aussi une dizaine d'espèces fossiles des terrains tertiaires et secondaires; mais M. Deshayes a montré que ce genre doit être réuni aux Spondyles, dont il ne diffère essentiellement que par l'absence des oreillettes , qui ne peuvent , dans un cas ni dans l'autre, fournir un ca- ractère d'une valeur suffisante. Les Plica- tules sont donc simplement une section du genre Spondyle. (Duj.) PLICIPENNES. Plicipennes. ins. — Fa- mille établie par Latreille dans l'ordre des Névroptères. Voy. ce mot. PLIE. Platessa. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens subbrachiens, famille des Pleuronectes ou Poissons plats , et qui présente, selon G. Cuvier {Règ. anim., t. II, p. 338 ), les traits distinctifs suivants : Il existe à chaque mâchoire une rangée de dents tranchantes, et le plus souvent aux pharyngiens des dents en pavé; leur dorsale ne s'avance que jusqu'au-dessus de l'œil supérieur, et laisse, aussi bien que l'anale, un intervalle nu entre elle et la caudale. La forme des Plies est rhomboïdale, et la plu- part ont les yeux à droite. Les espèces de ce genre vivent principa- lement dans les mers d'Europe. Parmi elles nous citerons : La Plie franche ou Carrelet, Pleuro- nectes platessa Linn. On la reconnaît à six ou sept tubercules formant une ligne sur le côté droit de la tête , entre les yeux , et aux taches aurore qui relèvent le brun du corps de ce même côté. C'est une des espèces dont la chair est le plus tendre. Elle est fort commune sur les marchés de Paris. La Limande, Plat, limanda Linn. Forme rhomboïdale comme la Plie franche; les yeux sont assez grands , et présentent entre eux une ligne saillante. Sa ligne latérale éprouve une forte courbure au-dessus de la pectorale. Ses écailles sont plus âpres que chez les autres espèces de ce genre (d'où lui vient son nom: lima , lime). Ses dents, quoique sur une seule rangée, comme dans les autres Plies, sont moins larges et presque linéaires. Le côté des yeux est brun clair, avec quelques taches effacées , brunes et blanchâtres. 270 T'LO PLO Celle espèce , quoique plus petite que la précédente, est plus estimée à Paris dont les marchés sont toujours abondamment pourvus. Parmi les autres espèces de Plies , nous citerons encore la Pue large , PI. latus G. Cuv. ; le Flet ou Picaud, PL flesus Linn.; la Pôle, PL pola G. Cuv. Cette dernière ressemble beaucoup à la Sole , et sa chair est aussi recherchée que celle de ce dernier poisson. (M.) PLIMA, Linn. (Mant., 243). bot. ph.— Syn. d'Eugenia, Michel. PLINTHUS (wAi'vQoç, brique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Molytides, établi par Germar (Insectorum species, p. 327), adopté par Schœnherr (Dispositiomethodica, p. 113; Gênera et species Curculionidum, synony- mia, t. II, p. 360; VI, 2, 319), et qui se compose d'une vingtaine d'espèces : dix-neuf sont originaires d'Europe; une seule ap- partient à l'Asie (Perse occidentale). Parmi ces espèces, nous citerons les P. Megerlei, porculus, caliginosus F., Silphoides Hst., ti- gratus Rossi, Illigeri, Sturmii, Schalleri Gr., etc., etc. Ces Insectes ont le corps al- longé ou épais et d'une dureté excessive; on les rencontre dans les pays montagneux, parmi des détritus ligneux ; ils sont fort lents et comme immobiles; leurs tibias offrent à l'extrémité un crochet très aigu. Us sont re- vêtus de couleurs obscures, soit de rouille ou noirâtre. (C.) PLINTHUS (irlfv9oç, brique), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacacées, tribu des Aizoïdées, établi par Fenzl (m Nov. stirp. Mus. Vindob. Dec., VI, n. 60). Petits arbris- seaux du Cap. Voy. portulacacées. PLIOSAURUS. rept. foss. — Voy. ena- LIOSAURIENS. PLIS. bot. cr. — On donne ce nom, en Mycologie, à des lignes saillantes droites ou flexueuses , simples , divisées ou anastomo- sées, qui se remarquent sur la face fructi- fère de quelques Champignons, comme les &Ierulius,Phlebophora, Phlebia,elc, et qui ne sont pas assez prononcées ni assez dis- tinctes pour former de véritables lames. (LÉv.) PLOA, Steph. ins.— Syn. de Plea, Leach, PLOAS(k/(d»5, qui surnage), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , famille des Tanys- tomes , tribu des Bombyliers , établi par Latreille (Gen.) aux dépens des Bombyles de Fabricius. M. Macquart, qui a adopté ce genre ( Hist. des DipL, Suites à Buff. , édit. Roret, t. II, p. 385), en décrit quatre es- pèces (pi. virescens Lat., grisea, flavescens Meig. , et rhagioniformis L. Duf.), qui ha- bitent l'Espagne et le midi de la France. *PLOCAEDERUS (TtAoxa?, tresse; <î/pvj, cou), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins, formé par Dejean [Cat., 3e éd., p. 347) aux dépens des Hamaticherus de Serville. Us se distinguent notablement des Hamaticherus de Megerle et de Dejean par leurs élytres parallèles, tronquées et épineu- ses à l'extrémité, et par les articles trois à sept de leurs antennes qui offrent chacun un crochet en forme de hameçon. Le dessus du corps est couvert d'une poussière soyeuse ou d'un duvet brun ou gris foncé. On rapporte à ce genre une douzaine d'espèces qui toutes sont originaires de l'Amérique équinoxiale, et nous citerons, comme en faisant partie, les suivantes: P. latus L., bidens F., pli- calus 01., bellalor Serv., et rufipennis G. (C.) PLOCAMA (TrAoxa^oç, tresse), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées - Cof- féacées, tribu des Spermacocées-Putoriées, établi par Aiton ( Hort. Kew. edit. , 1 ). Sous-arbrisseaux des îles Canaries. Voy. ru- biacées. PLOCAMIE. Plocamium ( TtÀoxa(uoç , tresse), bot. cr. — Phycées. Genre fondé par Lamouroux, adopté d'abord par Lyng- bye, puis par tous les phycologistes mo- dernes, ayant pour type le Fucus plocamium de Gmelin. Il fait partie de la tribu des Delesseriées de la famille des Floridées. Agardh l'avait placé dans le genre Delesseria avec lequel il n'a aucune affinité prochaine soit dans la structure, soit dans le fruit. Dans ces derniers temps, au contraire, M. Harvey y a réuni plusieurs espèces qu'il a distraites avec raison du genre Thamno- phora, tel que l'entendait le botaniste sué- dois. Après tous ces changements, on peut lui assigner pour caractères : 1° une fronde linéaire, comprimée ou plane, énerve ou quelquefois parcourue par une nervure Ion- PLO PLO 277 gitudinale, distique, très rameuse , ayant les derniers rameaux aigus, courbés, al- ternes , pectines et souvent tournés du même côté; 2° crampons simulant des ra- cines fibreuses ; 3o conceptacles (Coccidies) sessiles ou pédicellés, latéraux ou axillaires, contenant un glomérule de spores ovales ou anguleuses, formées dans les endocbrômes de filaments moniliformes qui rayonnent d'un placenta basilaire ; 4° sporophylles latéraux ou axillaires, linéaires, bifides ou plusieurs fois dichotomes, renfermant, sur une ou deux rangées , des tétraspores qua- drijugués. La fronde est composée de cel- lules arrondies allant en décroissant dç grandeur du centre à la périphérie. La seule espèce de ce genre qui croisse sur nos côtes est une des plusbellesThalassiophy- tes que l'on puisse voir. Dans nos ports de mer, on en fait de fort jolis tableaux. Elle est largement disséminée, car on la retrouve à la fois dans les mers australes et dans la mer du Nord. On en connaît 8 à 10 espèces, toutes également remarquables par l'élé- gance de leur port et la vivacité de leur belle couleur pourprée ou rose. (C. M.) PLOCAMOCERA («Xoxa^oç, tresse; «'- P«;, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères?, de la famille des Malacodermes et de la tribu des Clairones, établi par Spinola (Essai monographique sur les Clérites, t. II, p. 17, tab. 38, f. 4) sur une espèce de la Nouvelle-Grenade : la P. se- ricella Dupt., Sp. (C.) *PLOCAMOCÈRE. Plocamocerus (-n\é- x*ao;, chevelure; xî'pa;, corne), moll.— Genre de Gastéropodes nudibranches , établi par M. Leuckard pour une espèce de Mollusque du de la mer Rouge (P. ocellatus), très voisine des Onchidores, dont elle diffère principale- ment par le bord antérieur du manteau, orné de nombreux tentacules branchus. (Duj.) *PLOCAMLS U>oWoS, boucle de che- veux), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Apostasimé- rides baridides, formé par Dejean (Catalo- gue, 3e édition, p. 311) sur une espèce des Etats-Unis que l'auteur nomme P. hispida- ••»• (C.) *PLOCAXDRA (n)o'xc?, frisure; MPi éta- mine). bot. ph. — Genre de la famille des Gentianées, tribu des Chironiées, établi par E. Meyer (Comment, plant. Âfr. austr.t t. 181 ). Herbes du Cap. Voy. gentianées, PLOCARIA (irW, tresse), bot. cr. — Phycées. C'est M. Nées d'Esenbeck qui a créé ce genre ( llor. Phys. Berol. p. 42 , t. 6), en lui donnant pour type le Fucus lichenoides de l'herbier de Linné. Depuis lors, le P. candida était devenu successive- ment le Sphœrococcus , puis le Gigartina lichenoides, jusqu'à ce que M. Endlicher, faisant droit à la priorité acquise au nom , ait enfin restitué à la plante les deux noms primitivement donnés. Toutefois, bien que synonyme en partie du genre Gracilaria, Grev., toutes les espèces inscrites dans ce dernier genre n'y sauraient être admises. D'après les caractères sur lesquels nous le croyons fondé, on pourra juger de celles qui en doivent être exclues. Voici ces ca- ractères : Fronde charnue ou cartilagineuse, cylindrique ou comprimée , rameuse , irré- gulièrement dichotome , composée de cel- lules médullaires assez grandes, remplies soit de mucilage, soit de granules sphéri- ques diffluents, lesquelles se dirigent hori- zontalement vers la périphérie, concaté- nées en filaments moniliformes. Double fructification sûr des individus distincts. Conceptacles sessiles le long des rameaux , hémisphériques, mamelonnés, contenant un glomérule de spores. Celles-ci rayonnent d'un placenta central celluleux et sont en- veloppées d'un péricarpe formé de filaments articulés. Tétraspores oblongs , nichés dans les cellules corticales, rarement entre les filaments moniliformes rayonnants, tou- jours séparables crucialement en 4 spores. Nous considérons comme appartenant à ce genre ainsi limité les P. dura, compressa, concinna , conferta , armata, divergens , he- teroclada et confervoides. Le type , P. can- dida, est employé dans l'Inde comme ali- ment. On en fait des gelées fort nourris- santes, mais il n'entre pour rien, comme on le pensait, dans la construction de ces fameux nids de Salanganes dont les Chinois sont si friands. (C M.) *PLOCAS , Targ. (ex Berlolon. amœn., 305). bot. cr. — Syn. dcDelesscria, Lamx. *PLOCÉINÉES. Ploceinem. ois. —Sous- famille de la famille des Fringillidées et de l'ordre des Passereaux, établie par le prince Ch. Bonaparte, et fondée sur le genre Plo- 278 PLO cens de G. Cuvier. G.-R. Gray admet dans cette sous-famille les genres Texlor, pyro- melana, Philœtarius, Ploceus, Goniaphœa? et Sycobius. (Z. G.) PLOCEPASSER , Smith, ois. — Syno- nyme de Ploceus , Cuv. (Z. G.) PLOCEUS. ois. —Nom latin donué par Cuvier au genre Tisserin. (Z. G.) *PLOCHIOCERA , Hope. ms. — Synon. è'Odontocheila, Laporte, Lacordaire. (C.) *PLOCHIONOCERUS, Dejean (CataL, 3e édit., p. 372). ins. — Synonyme de Ster- culia% Laporte, Erichson. (G.) PLOCHIONUS ou mieux PLOCIONUS («>oxtov, collier), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Troncatipennes, créé par Dejean ( Species général des Coléo- ptères, t. I , p. 250), d'après la forme des antennes qui sont courtes, et dont les sept derniers articles sont plus gros, égaux et ar- rondis comme des perles ; le dernier article des palpes labiaux est fortement sécuriforme ; le corps est large, aplati ; la tête est presque triangulaire, et le corselet est plus large que celle-ci, carré, coupé droit en arrière ; les élytres sont presque planes, en carré long et tronquées à l'extrémité; tarses courts, lar- ges, cordiformes, à pénultième article bi- lobé. Ce genre se compose des espèces sui- vantes : p. pallens F. (Bonfilsii Dej.), bino- tatus , lateralis , œneipennis Dej., timidus Hald. , Boisduvalii Gy. , amandus New. et quadrinotatus Eschs. Deux sont originaires du Brésil, deux des îles Philippines, deux du Sénégal et deux des États-Unis; mais plu- sieurs se retrouvent à la fois dans des pays fort éloignés. La première a été apportée à Bordeaux et à Marseille parmi des substances pharmaceutiques. (C.) PLOCIA ( kIqxiov , collier ). ins. — « Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- mères, tétramères de Latreille, de la famille des Longicornesetde la tribu desLamiaires, créé par Newmann, qui y rapporte deux es- pèces de Manille : les PL mixta et notata. Ces Insectes tiennent, d'une part, aux Co- lobolhea, et de l'autre, aux Leptocera do Dejean. (C ) ^ PLOCOGLOTTIS UXo'xoc, tresse; ,Wt- Ttç, languette), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu ou sous-ordre des Épidendrées, établi par Blume (Bijdr.,380, PLO fîg. 21 ). Herbes de Java. Voy. orchidées. PLOEARIA(irWaptov , petit bateau), ms. — ]Genre de Tordre des Hémiptères hétéro- ptères, tribu des Réduviens, famille des Ré- duviides, établi par Scopoli ( Del. Flor. et Faun, Insubr., 1788 ). L'espèce type et unique, PL vagabunda Linn. (Cimex vaga,' bundus Linn., Cimex culiciformis Dej.p Ploiaria alata Scop. , Ploiaria vagabundQ Latr.), a été trouvée dans les environs de Paris sur les arbres. Degéer dit qu'on If trouve aussi dans les maisons. *PLOEOGASTER (ttWov, bateau ; ?«»- T/;'p, ventre), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroptères, tribu des Rédu- viens, famille des Réduviides, établi par MM. Amyot et Serville (Hémiptères, Suites à Buffon, édit. Roret, p. 363) qui y rappor- tent deux espèces : PL mammosus et pi. M. album. La première est de Cayenne, la seconde de Bornéo. *PLOESCONIA(irXorov, navire), infus.— Genre d'infusoires ciliés, sans tégument con- tractile, mais paraissant recouverts d'une cuirasse marquée de côtes longitudinales, qui leur donne une forme discoïde. Une de leurs faces, ordinairement plane, est munie de cils peu nombreux, épais, comme autant de soies raides ou de crochets mobiles, et tenant lieu de pieds pour marcher sur les corps solides; l'autre face de l'animal porte une rangée semi-circulaire, en écharpe, de cils vibratiles également espacés, dont le mouvement régulier occasionne un tourbil- lon dans le liquide, et amène les aliments à la bouche. Les Plœsconia, dont on connaît au moins dix espèces, soit dans l'eau de mer, soit dans l'eau douce, sont très faciles à re- connaître par leur forme, par leur apparence de cuirasse, par leur manière de nager, et enfin par leur manière de marcher sur les corps solides; ce qui leur avait fait donner, par d'anciens micrographes , le nom de pe- tites Araignées aquatiques. Leur longueur, suivant les espèces, varie entre 5 et 12 cen- tièmes de millimètre. Us sont donc bien vi- sibles à l'œil nu, surtout quand ils se sont développés en abondance dans l'eau conser- vée avec des herbes en partie décomposées. Mais la vraie structure est difficile à recon- naître, et l'on a de la peine à distinguer le mode d'implantation de leurs divers appen- PLO PLO 279 dires ; cependant on les voit bien avaler des Infusoires plus petits ou des débris organi- ques, ou même des matières colorantes te- nues en suspension dans le liquide; c'est même par ce dernier moyen qu'on peut constater l'absence d'intestins et d'estomacs permanents chez ces animaux, comme chez les Paramécies, les Kolpndes, etc. Les Plœs- conies ont été vues par tous les micrographes; O.-F. Millier en connut plusieurs espècesque, faute de moyens suffisants d'observations, il classa dans ses genres Kérone et Trichode, tfosi que divers débris de ces mêmes Infu- s«>iies. Bory Saint-Vincent, le premier, éta- blit le genre Plœsconia; mais, croyant que ces Infusoires sont réellement cuirassés, il les rangea dans sa famille des Citharoïdes avec di\ers Systolides, et d'ailleurs il en mit d'autres dans son genre Coccudina. M. Eh- renberg, en admettant ce genre, changea le nom de ces Infusoires d'abord en Euplœa> puis en Euplotes, et prétendit avoir observé la structure polygastrique de l'appareil di- gestif dans quatre espèces, en même temps que des appareils génitaux de l'un et l'autre sexe. (Duj.) *PLOFSCOXIEIVS. Plœsconii. infus. — Familled Infusoires ciliés sans tégumenteon- tractile distinct, mais dont le corps est sou- tenu par une cuirasse qui n'est qu'appa- rente, et se décompose par diffluence en même temps que tout le reste. Les Plœsco- niens ont le corps ovale ou réniforme, dé- primé , non contractile et très peu flexible; ils présentent autour de leur bouche des cils vibratiles formant souvent une rangée régu- lière ; ils sont souvent aussi pourvus de cir- Thes en forme de stylets ou de crochets mobiles, au moyen desquels ils peuvent tiarcher sur les corps solides. Cette famille comprend cinq genres, dont les quatre premiers présentent des cirrhes plus forts en forme de crochets ou de stylets, comme les Kéroniens ; ce sont les Plœsco- nia, Chlamidodon, Diophrys et Coccudina, qui correspondent à la famille des Euplola de M. Ehrenberg. Le cinquième genre est le Loxodes qui n'a que des cils minces vibra- tiles, souvent à peine visibles, et que M. Eh- renberg place dans sa famille des Trache- hnm. (Duj.) PI.OIAMA. ins. — Syn. de Plœaria. PLOIERA, ins. —Syn. de Plœaria. PLOMB. Plumbum. min. — Ce métal constitue, dans les méthodes minéralogiques où l'on range les espèces d'après les bases , le type d'un grand genre, composé d'une vingtaine d'espèces , dont nous allons indi- quer les caractères les plus essentiels, en commençant par celles dont la composition chimique est la plus simple, et nous élevant graduellementjusqu'aux plus composées. Ces espèces ont une propriété commune, qui consiste en ce qu'elles sont attaquables di- rectement, ou après avoir été traitées avec la soude , par l'acide azotique, et que la so- lution donne par un sulfate un précipité blanc, facile à réduire en plomb métal- lique. 1. Plomb natif (Gediegen Blei, W.). C'est le métal pur, ou libre de toute combinai- son. Il ne se rencontre dans la nature que très rarement, et d'une manière tout-à-fait accidentelle; aussi a-t-on douté longtemps de son existence. On l'a cité en grains ar- rondis dans une lave de l'île de Madère ; et à Alston-Moor, en Cumberland , dans un filon de Galène qui traverse le calcaire car- bonifère. Il est d'un gris bleuâtre, passant au livide. 11 ne paraît pas être cristallisé dans la nature ; mais on fait cristalliser ai- sément le Plomb fondu, en le laissant re- froidir lentement, et on l'obtient alors en octaèdres réguliers, implantés les uns dans les autres. On sait que le Plomb est très ductile, et que sa pesanteur spécifique est de 1 1,4 ; il est très fusible au chalumeau , en couvrant le charbon d'oxyde jaune. C'est un des métaux les plus employés à cause de l'abondance de ses minerais, de la facilité avec laquelle on l'en extrait, et des nom- breux usages auxquels il se prête. Il sert à la couverture des édifices, à la conduite des eaux, à la construction des réservoirs , et des chambres où l'on fabrique l'acide sul- furique; on l'emploie pour faire des balles et de la grenaille. Uni à l'étain,il forme la soudure des plombiers; allié a l'antimoine, il constitue les caractères d'imprimerie. C'est de la Galène ou du Plomb sulfuré que l'on retire presque tout le plomb employé dans le commerce. 2. Plomb oxydé. Il existe deux oxydes na- turels de plomb, le jaune ou massicot, et le rouge ou minium, tous deux fort rares , et seulement sous la forme d'un enduit 280 PLO pulvérulent à la surface de quelques autres minerais de Plomb , de l'altération desquels ni paraît provenir. Le jaune a été trouvé à Eschweiler, et le rouge à Badenweiler, dans le duché de Bade. Celui-ci est d'un rouge très vif. Il se distingue du vermillon ou ci- nabre terreux, en ce que le cinabre est vo- latil , tandis que le minium , chauffé sur des charbons , se réduit facilement sans se vola- tiliser. L'oxyde rouge de Plomb est employé dans la composition du flintglass et des émaux; il est en outre usité dans la pein- ture, comme le massicot ou la litharge; mais c'est par des moyens chimiques que l'on se procure l'un et l'autre. 3. Plomb chloruré. On connaît deux com- binaisons naturelles duPIomb avec le chlore, la Cotunnite , qui est un chlorure simple de Plomb, et la Mendipite, qui est un oxy- chlorure du même métal. 1° La Colunnite , substance blanche, brillante, en aiguilles , qui se forme dans les fumeroles du Vésuve, et qui est com- posée de Plomb et de chlore dans le rapport atomique de 1 à 2. Elle est très fragile , soluble dans l'eau, fusible au chalumeau et réductible en Plomb métallique. P.S=5,8. 2° La Mendipite ( Berzélite ; Kérasine de Beudant, en partie). Oxychlorure de Plomb, en masses laminaires d'un blanc jaunâtre , clivables en prisme de 102° 27', et présen- tant sur leurs faces de clivage un éclat perlé ou adamantin. P.S=7. On la trouve à Churchill, dans les Mendiphills , comté de Somerset, en Angleterre. Elle est associée au calcaire spathique et au manganèse oxydé. 4. Plomb sulfuré. Bleiglanz, W. vulgai- rement Galène. Sulfure simple de Plomb , cristallisant dans le système cubique. D'un gris métallique tirant sur le bleuâtre; très brillant, surtout dans les cassures fraîches, ayant généralement la structure lamelleuse, et se clivant avec facilité parallèlement aux faces d'un cube. Sa pesanteur spéciOque est de 7,5. Il fond et se réduit aisément sur un charbon, en répandant une odeur sul- fureuse. Sa solution par l'acide azotique étendu précipite en blanc par un sulfate, et donne des lamelles de Plomb sur un bar- reau de zinc qu'on y plonge. Lorsqu'il est pur, il est composé d'un atome de Plomb et d'un atome de Soufre, ou , en poids, de PLO Plomb 87, et Soufre 13. Mais il est assez fréquemment mélangé de sulfure d'argent , de séléniure de Plomb, ou de sulfure d'An- timoine. Les formes cristallines les plus ordinaires de la Galène sont le cube et l'octaèdre. Mais on y remarque aussi quelquefois les modi- fications qui conduisent au dodécaèdre et au trapézoèdre. Ses variétés de formes et de structures accidentelles sont peu nombreu- ses. Nous signalerons entre autres : la Ga- lène pseudomorphique ou épigène , en pris- mes hexaèdres , et provenant de la décompo- sition du Plomb phosphaté; la G. incrustante, en enduit recouvrant des cristaux de cal- caire ou de fluorine ; souvent ces cristaux ont disparu, et il en est résulté une sorte de moule vide ou de carcasse plus ou moins solide; la Gai. lamellaire, en petites lames brillantes, entre-croisées dans tous les sens ; la Gai. grenue y à grain fin et serré comme celui de l'acier; la Gai. striée ou palmée , dont la surface est couverte de stries diver- gentes ; la Gai. spéculaire, des filons du Derbyshire, dont la surface est polie na- turellement et fait l'office de miroir ; la Gai. compacte , le Bleischweif des Allemands : son grain est terne et si fin qu'on ne peut l'apercevoir qua la loupe; la Gai. terreuse, ou leur Bleimulm, de couleur bleue ou noire. — Les variétés provenant du mélange de la Galène avec d'autres substances, sont: la Gai. sélénifère, de Tilgerode au Harz, et de Fahlun en Suède: on la reconnaît aisé- ment à l'odeur de rave qu'elle répand lors- qu'on la chauffe au chalumeau ; la Galène argentifère, ordinairement à petites facettes ou à grain d'acier, et qui est exploitée comme mine d'argent. La quantité de ce métal va quelquefois jusqu'à un centième, mais le plus souvent sa proportion reste au- dessous de cinq millièmes; la Galène bis- mulhifère ( Wismuth-BIeierz ) de la Forêt- Noire, mélange de sulfure de Plomb, de sulfure d'Argent et de sulfure de Bismuth. La Galène est leseul minerai de Plomb qui se trouve en dépôts considérables dans la na- ture ; aussi fournit-elle à elle seule presque tout lePlomb qui est livré annuellement à la consommation. Elle se rencontre dans les terrains de cristallisation aussi bien que dans les terrains de sédiment, mais dans ce dernier sol elle ne remonte guère plus PLO PLO 2S1 haut que l'étage du Lias. On la trouve en filons réguliers, en amas intercalés ou en veines irrégulières, et enfin en nodules dis- séminés dans les terrains de sédiment, et qui paraissent leur être contemporains. La plupart des filons sont ouverts dans les ter- rains de iransilion : tels sont ceux de Claus- thal , au Harz , qui traversent le schiste ar- gileux et la grauwacke; ceux des environs de Freiberg en Saxe, de Sainte Marie aux- Mines dans les Vosges, qui sont au milieu du gneiss ; ceux de Pontgibaud, département du Puy-de-Dôme, et de Vialas etVillefort, dans la Lozère , qui traversent aussi des schistes cristallins; ceux de Poullaouen et de Huelgoat, en Bretagne, qui coupent le schiste et la grauwacke; ceux du Cornouail- les et du Devonshire, qui ont le même gise- ment, et ceux du Derbyshire et du Cumber- lami, qui sont dans le calcaire carbonifère. Quelques filons traversent les calcaires ju- rassiques (Alloue, dans le département de la Charente; Bleiberg, en Carinihie). Enfin, de la Galène en grains ou nodules dissémi- nés (Knotenerz) se rencontre dans les grès secondaires (Leadhills , en Ecosse; Eiffel , Prusse rhénane; Bleiberg près de Burlach , en Prusse). Lue grande partie de ces dépôts de Galène sont argentifères. Le principal usage de la Galène est de servir a l'extraction du Plomb que consomme le commerce. Le traitement qu'on lui fait subir, pour en retirer le Plomb, consistée la fundre dans un four à réverbère, et à ajouter ensuite du fer , qui s'empare du souTre, et met le Plomb en liberté. Si le minerai est argentifère, le Plomb qu'on ob- tient ainsi prend le nom de Plomb d'oeuvre. On le soumet à la coupellaiion , pour en séparer le métal précieux, si toutefois celui- ci est en quantité suffisante pourcouvrir les dépenses de l'opération. La Galène es'„ em- plojce immédiatement par les potiers de terre, sous le nom d'Alqmfoux. Us la rédui- sent en poudre, et revêtent leurs vases d'une couche de celte poudre, qui, par l'action d'un feu violent, forme un enduit vitreux à la surface de ces vases. Appendice. — A la suite de la Galène on pourrait placer un grand nombre de sulfures doubles ou triples, arséniferes ou antimo- niferes, que nous ne ferons que mentionner ici, en renvoyant pour ceux d'entre eux T. X. qui ont des caractères spécifiques bien tran- chés, soit au mot générique Sulfures, soit aux articles particuliers qui les concernent. Ce sont : le Plomb arsénisulfuré ou la Du- frénoysïlCy des Dolomies grenues du Saint- Gothard; le Plomb sulfuré arsénifère et antimonifère , ou le Bleichimmer des Alle- mands; le Federers (anciennement anti- moine sulfuré capillaire) de Wolfsberg, au Harz, dont la composition est semblable à celle de la Dufrénoysite; les James onite , Zinkenite, Playionite, Steinmannite et Geo- kronile, qui se rencontrent à l'état cristallin; les Derthiérite , Boulangérite , Kilbrickénite , qui sont adëlornorphes; la KobellUe, qui est bismuthifère; le Nadelerz , qui contient à la fois du bismuth et du cuivre; euûn , La Bournonite, et le WeissgilUgerz clair des Allemands, qui renferment du cuivre ou de l'argent. 5. Plomb séléniuré. Clauslhalie , Beud. Cette substance ressemble beaucoup par son aspect extérieur à la Galène, avec laquelle elle est isomorphe. La couleur, qui est le gris de plomb clair, présente souvent des nuances de bleu ou de rougeâtre. Sa struc- ture est le plus ordinairement grenue; on a pu y reconnaître la forme et surtout le cli- vage cubique. P. S. =8, 8. Chauffée sur le charbon, elle développe une forte odeur de raves putréfiées; dans le tube ouvert, elle dégage du sélénium, que l'on reconnaît à sa couleur rouge. Elle est rare , et n'a encore été trouvée que dans les mines du Harz (Clausthal , Zorge et Tilkerode). 6. Plomb tellururé. Altaïte, Tellurblei, G. Rose. Substance isomorphe avec les deux espèces précédentes, etse présentant, comme la Clauslhalie, en masses grenues, dont les grains ont le clivage cubique ; sa couleur est le blanc de zinc, tirant sur le jaunâtre. P.S.=8,2. Chauffée dans le tube ouvert, elle doune par le grillage un sublimé blanc, susceptible de se fondre en gouitelettes lim- pides. Très rare; trouvée seulement dans la mine de Sawodinski, dans l'Altaï. — Le Plomb fait aussi partie de plusieurs Tellu- rures doubles, entre autres du Tellure feuil- leté de Nagyac. V. tellure auro plombifère. 7. Plomb carbonate. La combinaison de l'oxyde plombique avec l'acide carbonique, est analogue à celle de la chaux avec le même acide. Les deux combinaisons sont isodimor- 36 282 PLO PLO phes , c'est-à-dire qu'elles donnent lieu cha- cune à deux, modifications de forme et de structure , l'une rhomboédrique , et l'autre ihombique, et qu'il y a la plus grande ana- logie entre les modifications correspondan- tes. Le Carbonate de Plomb , analogue au calcaire , est la Plumbo-calcile ; celui qui ré- pond à l'Arragonite , est la Céruse. Les ca- ractères fondamentaux de ces espèces ont été déjà exposés au mot Carbonates ; nous nous bornerons à ajouter ici quelques dé- tails sur la Céruse, la plus importante des deux substances. Cette substance est d'un éclat vitreux et adamantin, très pesante, tendre et fragile. Ses cristaux dérivent d'un prisme droit rhomboïdal de 117° 13'; ils se rapprochent beaucoup par leurs formes de ceux de l'Arragonite, et l'analogie se sou- tient jusque dans les Macles, qui ont lieu suivant les mêmes lois. En effet, la Céruse offre, comme l'Arragonite, des groupements réguliers de prismes rhomboïdaux, juxta- posés par leurs pans, de manière à laisser entre eux des angles rentrants, et de plus des groupements en croix obliquangle, ou en étoile à six rayons, provenant de la réu- nion de deux ou trois cristaux prismatiques, dont les axes se croisent en un même point. Ces groupes en étoile à six branches sont très symétriques , mais l'étoile n'est point régulière, comme le disent quelques auteurs. Les axes de deux des cristaux forment avec l'axe du troisième des angles , non de 60°, mais de 62° 47', tandis qu'ils se croisent entre eux sous un angle de 54° 26'. — Les cristaux de Céruse sont biréfringents; et l'angledes deuxaxes optiques estdel0°35'. Cet angle est assez petit pour que chacun d'eux puisse être compris dans le cône de rayons polarisés , qui parvient à l'œil quand on se sert de l'appareil aux Tourmalines , pour observer le phénomène des anneaux ; on aperçoit donc à la fois les deux systèmes d'anneaux, qu'embrassent des lemniscates ou courbes en forme de 8. C'est une expé- rience des plus jolies et des plus curieuses. — La Céruse se présente habituellement en cristaux plus ou moins bien déterminés; mais on la rencontre aussi en cristaux aci- culaires , en masses bacillaires , et en masses compactes ou terreuses. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc; aussi la désigne-t-on souvent sous le nom de Plomb blanc. Ce- pendant quelques échantillons de Céruse sont naturellement noirs, comme s'ils avaient été altérés par le contact de vapeurs hydro- sulfureuses. Cette teinte noire paraît due à l'interposition d'une petite quantité de sul- fure de Plomb ou d'argent. La Céruse natu- relle est assez rare; c'est toutefois le mi- nerai de Plomb le plus commun après la Galène. Elle ne forme point de gîtes par elle-même; mais elle s'associe quelquefois à la Galène assez abondamment pour être ajoutée à celle-ci dans le traitement qu'on lui fait subir. Elle a d'ailleurs la même com- position que celle que l'on prépare artificiel- lement , et qui est connue dans le commerce sous le nom de blanc de Céruse ou blanc de Plomb , et que l'on emploie dans la pein- ture , parce qu'elle a la propriété de couvrir mieux que toute autre couleur blanche. Ses gisements sont ceux de la Galène ; les plus beaux cristaux viennent des mines de la Bre- tagne, des Vosges, du duché de Bade, de Bohême, de Saxe, de la Sibérie, etc. 8. Plomb chloro-carbonaté. Plomb murio- carbonaté; Plomb corné; Phosgénite; Mat- lockite; Kérasine de Beud., en partie. Sub- stance composée d'un atome de carbonate de Plomb et d'un atome de chlorure de Plomb, d'un blanc jaunâtre ou verdâtre, à éclat vitreux ou adamantin, ne s'étant en- core rencontrée qu'en petits cristaux déri- vant d'un octaèdre à base carrée, de 94° 38', et clivables, suivant les pans, d'un prisme quadratique. P.S.=6,2. Fusible au chalumeau, en donnant un globule transpa- rent qui passe au jaune pâle en se refroi- dissant. On la réduitaisément sur le charbon C'est une substance très rare, que l'on trouve à Matlock dans le Derbyshire, et à Hausba- den dans le duché de Bade. 9. Plomb sulfaté. Plomb vitreux; Angh- site, Beud. Substance blanche, vitreuse, très pesante, d'un éclat très vif, analogue a celui o\i diamant; clivable , mais très im- parfaitement, parallèlement aux faces d'u.M prisme droit rhomboïdal de 103° 38'. Fu- sible au chalumeau, réductiblesurle charbon au moyen de la soude; noircissant au coi: tact de l'hydrogène sulfuré. On ne l'a trou vée jusqu'ici qu'en petits cristaux dans \c- gîtes de Plomb et de Cuivre, à l'île d'Angle- sey, à Leadhills en Ecosse, à Badenweikr dans le duché de Bade, et à Zellerfeld au PLO PLO 283 Harz ; elle y est aussi quelquefois en masses compactes ou terreuses. Sa gangue la plus ordinaire , dans ces diverses localités, est un fer hydroxydé brun, môle de quartz. 10. Plomb sulfaté bleu, ou Linarite. Plomb sulfaté combiné avec du cuivre hy- draté. Substance vitreuse d'un bleu d'azur foncé, donnant de l'eau par la calcination ; cristallisant en un prisme klinorhombique , dont les pans sont inclinés de 61°. Trouvée à Linarès, en Espagne, et à Leadhills , en Ecosse. 11. Plomb sulfo-carbonaté. Il existe plu- sieurs combinaisons du sulfate et du carbo- nate de Plomb, qui ont été confondues avec la Céruse, et qu'on trouve avec elle et avec d'autres minerais de Plomb dans les mines de Leadhills, comté de Lanarck , en Ecosse. Toutes ces substances sont vitreuses, cris- tallisées, ont un éclat gras ou adamantin, et une couleur d'un gris verdâtre ou jau- nâtre. Telles sont : 1° la Calédonite, qui cris- tallise en prisme rhombique droit de 95° ; 2° la Leadhillite , qui offre des prismes kli- norhombiques, de 59°, 40'; et la Lanarckite, qui diffère aussi par sa cristallisation, la- quelle n'est point encore complètement déterminée. Les proportions des sels com- posants ne sont pas non plus les mêmes dans ces trois substances. 12. Plomb phosphaté. Pyromorphite ; Plomb vert : Substance vitreuse, d'un éclat gras ou adamantin , se présentant en cris- taux d'un beau vert d'herbe, ou d'un brun de girofle plus ou moins foncé; donnant, quelle que soit la couleur de la masse, une poussière grise par la raclure, et au chalumeau une perle d'un gris clair, qui se transforme par le refroidissement en un bouton polyédrique. On a longtemps regardé cette espèce comme un simple phosphate de Plomb; mais un travail de Woehler a montré que c'était une combinaison de phosphate de Plomb et de chlorure de Plomb, dans le rapport de 3 atomes du premier et de 1 atome du second , et que dans cette combinaison l'acide phosphorique étaitquel- quefois remplacé en partie par son isomor- phe , l'acide arsénique; l'oxyde de Plomb par la chaux, et le chlorure de Plomb par du fluorure de calcium. C'est sans doute à ces remplacements qu'il faut attribuer prin- cipalement les différences de caractères ex- térieurs que présente ce minéral. Il appar- tient au système hexagonal à formes holoé- driques , et a pour forme fondamentale un dihexaèdre, dont l'angle à la base est de 80° 44'. Ses variétés de formes détermina- blés sont des prismes hexaèdres, simples, ou annulaires, ou pyramides. Ses variétés de formes ou de structures accidentelles sont peu nombreuses : on distingue parmi elles, l'aciculairc , en aiguilles ordinaire- ment courtes et divergentes , et la mame- lonnée botryoïde, oubryoïde, qui est brune, ou d'un vert d'herbe foncé, et ressemble alors à une sorte de mousse. La Pyromor- phite est sujette à une altération, en vertu de laquelle sa couleur passe successivement au bleu indigo et au gris de Plomb , et sa texture cristalline est totalement changée; il finit par se transformer en Galène , en conservant toujours sa forme originelle. Cette épigénie s'observe principalement dans les raines de Tschopau en Saxe , et d'Huel- goat en Bretagne. Le Plomb phosphaté ac- compagne la Galène et la Céruse dans leurs gîtes; les principales localités où on le trouve sont Huelgoat, Pont-Gibaud, et Lacroix- aux-Mines en France; Hoffsgrund en Bris- gau, Tschopau et Johanngeorgenstadt en Saxe, Mies en Bohême, etc. Sous le nom de Plomb gomme, ou de Plomb hydro-alumineux , on a désigné un minéral amorphe, que M. Damour croit n'être qu'un mélange d'hydrate d'alumine et de phosphate de Plomb. Il forme de pe- tites concrétions globuleuses analogues aux gouttelettes de gomme arabique; il est d'un brun jaunâtre ou rougeâtre, d'un éclat ré- sineux , et sa cassure est conchoïde et tes- tacée. 11 donne de l'eau par la calcination, et se dissout en totalité dans l'acide azoti- tique. La solution précipite du Plomb sur un barreau de Zinc, et donne ensuite par un excès d'Ammoniaque un précipité alu- mineux. On l'a trouvé à Huelgoat en Bre- tagne, où il est associé aux autres minerais de Plomb. 13. Plomb arséniaté. Mimétèse, Beudt. Substance vitreuse, jaune ou jaune-verdâ- tre, isomorphe avec la Pyromorphite, et ne pouvant bien s'en distinguer que par ses propriétés chimiques. Elle répand des va- peurs arsenicales lorsqu'on la chauffe sur un charbon, et donne par la fusion avec 284 PLO la Soude un sel soluble qui précipite en rouge par l'azotate d'argent. On la trouve cristallisée dans les mines de Johanngeorgen- Stadt en Saxe, de Huel-Unity enCornouail- Ics. — On a décrit sous le nom de Hédy- phane une variété blanche, provenant des mines de la Suède, et dans laquelle une grande partie du Plomb est remplacée par une proportion équivalente de Chaux. 14. Plomb cbromaté. Il existe trois com- binaisons naturelles de l'oxyde de Plomb avec Pacide chromique, savoir : le chromate simple de Plomb , ou la Crocoïse, un chro- mate basique de Plomb ou la Mélanochroïte, et un chromate double de Plomb et de cui- vre ou la Vauquelinite. 1° Crocoïse, ou Plomb rouge. Minéral d'une belle couleur rouge-hyacinthe tirant sur le rouge-aurore à poussière orangée, remarquable par la découverte du chrome auquel son analyse a donné lieu. Il se pré- sente en lames ou en cristaux implantés ou disséminés, dont les formes, rarement bien déterminables, dérivent d'un prisme kli- norhombique de 93° 30' dont la base est inclinée aux pans de 99° 10'. Sa pesanteur spécifique est de 6. Il est composé d'un atome d'oxyde de Plomb et d'un atome d'a- cide chromique, ou en poids» de 68 d'oxyde plombique, et 32 d'acide chromique. — La Crocoïse ne se rencontre qu'à l'état cristal- lin; ses prismes sont allongés, obliques, d'un vif éclat et d'une couleur intense : ils sont rassemblés par veines dans des quart- zites micacés, ou talqueux, généralement aurifères, à Bérésof en Sibérie, et à Con- gonhas do Campo au Brésil. Le Plomb rouge est employé dans l'art de la peinture, et fort recherché , surtout des artistes russes , pour la belle couleur jaune qu'il fournit; on s'en sert pour peindre sur toile et sur porcelaine. 2° Mélanochroïte, ou PhœniTcochroïte. Autre espèce, ainsi nommée à cause de sa couleur rouge foncé; sa poussière est d'un rouge de brique. C'est un chromate de Plomb basi- que, dans lequel l'acide renferme une quan- tité d'oxygène double de celle de la base. Elle cristallise en prisme rhombique, à base droite? Ses cristaux sont fort petits, et en- trelacés en forme de réseau. Elle se trouve à Bérésof, avec la Crocoïse et la Vasque- linite. PLO 3° Vauquelinite , Plomb chromé vert. Substance d'un vert noirâtre , à poussière d'un vert de serin , en cristaux fort petits, ordinairement maclés, et composant des masses mamelonnées ou des espèces de croûtes à la manière des stalagmites. Ils appartiennent au système klinorhombique. Leur composition est analogue à celle de l'espèce précédente; mais la combinaison, saline est à deux bases, l'oxyde de Plomb, et l'oxyde de Cuivre. On les trouve en Si- bérie et au Brésil , avec le Plomb rouge ; mais il ne faut pas les confondre avec des aiguilles vertes de pyromorphite, qui les accompagnent presque toujours. 15. Plomb vanadaté. Il existe dans la nature des combinaisons de l'acide vana- diqueavec l'oxyde de Plomb, ou avec l'oxyde de Cuivre. Ces nouveaux sels ont pour ca- ractère commun de donner avec le borax un verre de couleur verte , qui se change en jaune dans la flamme oxydante. Nous ne parlerons ici que du vanadaté de Plomb ou delà Vanadinite. C'est une combinaison de vanadaté de Plomb et de chlorure de Plomb, de couleur jaune ou brune, qui ressemble beaucoup aux arséniates et phosphates du même métal. Elle s'offre rarement en cris- taux isolés , qui sont des prismes ou tables à six pans, mais plus souvent en petites masses globuleuses ou mamelonnées, héris- sées de petites pointes cristallines. Ce mi- néral est fusible en une sorte de scorie ; avec le sel de phosphore, il donne à la flamme d'oxydation un verre de couleur rouge quand il est chaud, et d'un vert jaunâtre quand il est refroidi; à la flamme de réduction , un verre transparent, d'une belle couleur d'émeraude. La Vanadinite, qui est encore très rare, a été trouvée pour la première fois à Zimapan, au Mexique; on l'a retrou- vée depuis à Bérésof, en Sibérie , et enfin dans les mines de Plomb de Wanlockhead en Ecosse , et de Doran dans le comté de Wicklow en Irlande. 16. Plomb molybdaté. Plomb jaune; Mé- linose, Beudt. Substance jaune, tendre et fragile, à éclat vitreux, s'offrant toujours cristallisée en lames, ou octaèdres à base carrée, plus ou moins modifiés sur les an- gles et les arêtes. La forme fondamentale est un quadroctaèdre de 131° 35' à la base. Elle est composée d'un atome d'oxyde de PLO PLO 285 Plomb et d'un atome d'acide molybdique. Elle esrt fusible au chalumeau, sur le char- bon , en donnant des globules de Plomb. Elle est attaquable par l'acide azotique, en laissant précipiter une poudre blanche, un peu soluble, qui devient d'un bleu pur par l'action d'un barreau de Zinc. Ce mi- néral est rare, et ne se rencontre que dans quelques gîtes plombifères , particulière- ment au Bleiberg en Carinthie, où il a pour ganque un calcaire compacte jaune* 17. Plomb tungstaté. Schéelitine, Beudt. Substante rare, de couleur jaune verdâtre, que l'on n'a encore trouvée qu'en petits cristaux implantés sur du quartz, à Zinn- Tvald en Bohême, où elleaccompagne l'oxyde d'étain. Elle paratt isomorphe à l'espèce précédente. (Delafosse.) PLOMB, poiss. — Nom vulgaire d'une es- pèce de Squale, le Squalus zygena Linn. PLOMB, moll. — Nom vulgaire d'une espèce de Turbinelle, le Voluta pyrum Linn. PLOMBAGINE, min. — Voy. graphite. (Del.) PLOMB AGINÉES. bot. ph.— Voy. plum- BAGINÉES. PLONGEON. Colymbus. ois. — Genre de la famille des Plongeurs de G. Cuvier (Colymbidœ, Ch. Bonaparte) , et de l'ordre des Palmipèdes, caractérisé par un bec plus long que la tête, droit, robuste, presque cy- lindrique, un peu rétréci sur les côtés, aigu, à mandibule supérieure plus longue que l'inférieure; des narines situées à la base du bec, concaves, à demi closes par une membrane, etoblongues; des jambes situées 1res en arrière du corps; des tarses com- primés, nus, réticulés; des doigts antérieurs totalement palmés; le pouce petit, pinné, joint à la base avec le doigt interne par une petite membrane, et portante terre par le bout ; des ailes de médiocre longueur et une queue courte. Le nom de Plongeon a été donné à un assez grand nombre d'Oiseaux qui ont l'ha- bitude de plonger en poursuivant leur proie. Pour Linné, les Guillemots, les Grèbes, les Grébifoulques, etc., étaient des Plongeons (Colymbus). Brisson sépare génériquement es premiers et les seconds ; Buffon et Bon- naterre en isolèrent les Grébifoulques. G. Cuvier, tout en adoptant la grande division linnéenne,a cependant admis les coupes qui avaient été proposées par Brisson et Bonnaterre : ainsi, pour lui , les Plongeons peuvent être distingués en Grèbes, en Gré- bifoulques, en Guillemots, en Cœphus et en Plongeons proprement dits. C'est de ces derniers seulement que nous aurons à nous occuper ici. Les Grèbes sont, de tous les Oiseaux plon- geurs, ceux avec lesquels les Plongeons ont le plus de rapports; mais ils en diffèrent en ce que leurs doigts , au lieu d'être munis de membranes découpées , sont réunis dans une membrane unique. Ce sont des Oiseaux essentiellement aquatiques ; tous nagent avec facilité, et la plupart plongent avec une promptitude telle , qu'ils évitent le plomb du chasseur lorsqu'on se sert , pour les atteindre, d'une arme à pierre: aussi, à la Louisiane et dans quelques provinces de la France, notamment en Picardie, les con- naît-on sous le nom trivial de Mangeurs de plomb. Mais si les Plongeons se meuvent dans l'eau avec beaucoup de facilité, ils marchent sur la terre avec une difficulté extrême, ce qui est dû à la position très reculée de leurs jambes. On a prétendu qu'en raison de cette organisation, ces Oiseaux étaient forcés de se tenir debout, dans une situation presque perpendiculaire et telle- ment gênante qu'ils pouvaient à peine faire quelques pas et maintenir l'équilibre de leurs mouvements. Ce fait est d'autant plus probable, que quelques Oiseaux plon- geurs, telsqueles Guillemots, les Pingouins, les Manchots, etc., prennent aussi, lorsqu'ils sont à terre, une position presque verticale. Cependant quelques observateurs ont avancé que les Plongeons étaient dans l'impossibi- lité de se tenir debout, comme beaucoup d'auteurs l'ont admis. M. Hardy, dans une note qu'il a adressée à M. Degland {Cata- logue des Ois. observés en Europe), dit qu'il ne connaît personne qui puisse affirmer avoir vu des Plongeons se tenir dans une position verticale. « Ces Oiseaux , ajoute- t-il, sentent si bien qu'ils ne peuvent plus fuir lorsqu'ils sont à sec sur le ri- vage, qu'ils n'approchent des côtes qu'a- lors que le vent vient de terre et que la mer est fort calme. Alors ils aiment à lon- ger le rivage de très près; mais que le venl vienne à changer, qu'il doive même chan- 286 PLO ger pour venir du large, on les voit aussitôt prendre le vol et gagner la haute mer. Grâce à cet instinct, je n'en ai jamais vu de sur- pris par la tempête et de tués sur les lames qui battent les rochers du rivage, comme nous le voyons pour les Guillemots, les Pin- gouins, les Fous et la Mouette tridactyle. » Quoi qu'il en soit, les Plongeons passent la plus grande partie de leur vie à l'eau, et ce n'est qu'en volant qu'ils traversent une contrée pour se rendre dans une autre. Lorsqu'ils nagent et plongent, c'est toujours avec bruit et avec un mouvement très vif des ailes et de la queue; et leurs pieds, au lieu de se diriger d'avant en arrière, comme dans la plupart des Palmipèdes nageurs, s'agitent de côté et se croisent en diagonale. Leur habitation favorite est le bord des ri- vières, des lacs et des étangs , dans les cli- mats froids et tempérés. Leur nourriture consiste principalement en Poissons, qu'ils poursuivent même jusqu'au fond de l'eau. Ils mangent aussi du frai, des Insectes aqua- tiques, des Crabes et même des productions végétales. Ceux qui arrivent l'hiver sur les marchés de Paris ont, comme les Grèbes, le gésier rempli de plumes. A l'époque des pontes, les Plongeons se rendent à terre. Ils choisissent les îlots, les caps, les promon- toires pour y faire leurs nichées. Us ne pon- dent ordinairement que deux œufs oblongs, à fond plus ou moins coloré, et marqués de grandes taches brunes ou noires , selon les espèces. Le Plongeon imbrim défend son nid avec acharnement; il lance à ceux qui l'approchent des coups de bec qui ne laissent pas que d'être dangereux. Les jeunes , à peine éclos, nagent et plongent avec autant de facilité que les adultes. Ils diffèrent tou- jours de ces derniers, et ce n'est qu'à l'âge de deux ou trois ans que les couleurs de leur plumage sont stables. C'est à l'automne et pendant l'hiver que les Plongeons aban- donnent les contrées boréales pour se porter vers des pays plus tempérés. Ces Oiseaux sont d'un mince avantage pour l'homme. Leur chair est coriace et a une odeur huileuse repoussante. Cependant, selon Oth. Fabricius {Fauna Groèîandica), les Groënlandais mettent à profit la peau du plongeon imbrim; ils en font des habil- lements d'hiver. Les Lapons, de leur côté, construisent des bonnets avec la dépouille PLO du Plongeon lumme. Détruire ce dernier est, aux yeux des Norvégiens, une grande im- piété, parce que ses différents cris leur ser- vent de présage pour le beau temps ou pour la pluie. M. Temminck a pensé que la mue des Plongeons n'avait lieu qu'une fois dans l'année; d'autres naturalistes ont reconnu qu'elle était double. M. Hardy a observé que les très vieux sujets quittent plus tard et reprennent plus tôt leur plumage d'a- mour, et que l'on trouve, par conséquent, des individus en plumage complet, tandis que d'autres commencent à peine à muer. Le genre Plongeon est représenté en Eu- rope par trois espèces, qui sont : Le Plongeon imbrim , Col. glacialis Linn. (Buff., pi. enl, 952). Il a la tête, la gorge et le cou d'un noir verdâtre, à reflets verts et bleuâtres ; un collier composé de petites plumes alternativement noires et blanches; le dessus du corps et des ailes noir et par- semé de petites mouchetures blanches; tou- tes les parties inférieures blanches. Il est représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, Oiseaux, pi. 17, f. 2. On le trouve dans les mers arctiques des deux mondes; il est très abondant aux Hé- brides, en Norvège et en Suède; son appa- rition en France est irrégulière. On le voit sur nos côtes maritimes à la suite des ou- ragans, en automne et en hiver, et quel- quefois dans l'intérieur des terres. Le Plongeon Lumme, Col. arcticus Linn. (Buff., pi. enl, 914, jeune). Il a le sommet de la tête d'un gris cendré; le dos et le croupion noirs ; les scapulaires et les cou- vertures des ailes parsemées de taches blan- bles ; la gorge noire; le devant et les côtés du cou blancs avec des taches noires; toutes les parties inférieures d'un blanc pur. Selon M. Temminck, le Lumme ne s'a- vancerait pas aussi loin vers le nord que l'Im- brim; cependant on le trouverait en Sibé- rie, au Groenland et à la baie d'Hudson. Il paraîtrait qu'il était également commun aux Orcades, mais qu'on l'y a détruit en faisant un grand commerce de ses œufs. Comme le précédent, il fait des apparitions en France, mais moins fréquemment. Le Plongeon cat-marin, Col. septentrio- nale Linn. (Buff., pi. enl., 308). Il a la gorge , les côtés de la tête et du cou d'un PLO 287 gris de souris; le sommet de la têle taché de noir; le devant du cou d'un rouge mar- ron très vif; un collier blanc et noir sur le haut de la poitrine, celle-ci et tout le des- sous du corps blancs; tout le dessus noirâ- tre tacheté de blanchâtre. Il habite les mers arctiques , niche en Norvège et aux îles Hoffodes, et passe an- nuellement sur nos côtes maritimes, sur celles de l'Angleterre et de la Hollande. MM. Hornschuch et Schilling ont établi sous le nom de Col. Balticus, une quatrième espèce européenne, qui a de grandes affini- tés avec le Col. arclicus, mais qui s'en dis- tingue par une taille moindre. Quant aux Col. stellatus et strialus de Gmelin et au Col. borealis Brunch, ce sont de doubles emplois du Col. seplentrionalis. (Z. G.) PLONGEURS. Urinatores. ois. — Voy. BRACHYPTÈRES. (Z. G.) *PLOSERIA. ins. — Genre de Lépidop- tères nocturnes de la tribu des Phalénites, sous-tribu des Fidonites, créé par Bois- duval {Index melh. Lep. Europ.) aux dé- pens des Numeria, dont il ne diffère que par les antennes, qui sont simples dans les deux sexes ou à peine ciliées dans le mâle. On ne classe qu'une seule espèce dans ce groupe, la Ploseria diversaria W., Pi. aurantiala Fabr., qui habite l'Allemagne. (E. D.) PLOTIA, Adans. (Fam., 11). bot. ph.— Syn. de Myrsine, Alph. DG. ♦PLOTINÉES. Plotinœ. ois. — Sous-fa- mille établie par le princeCharles Bonaparte dans la famille des Pélécanidées (ordre des Palmipèdes), et fondée sur le genre Plotus qui seul le compose. (Z. G.) PLOTOSE. Ploiosus. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Siluroïdes, établi par Lacépède et adopté par G. C\i\ier {Règne animal, t. II, p. 297). Les Plotoses présentent les caractè- res essentiels suivants {Histoire des Poissonst t. XV, p. 410): Corps allongé, terminé en pointe comprimée, une deuxième dorsale, longue et rayonnée, s'unissant à la caudale et à l'anale pour entourer la queue; une tête sans casque; des dents fortes et coniques aux mâchoires ; des dents en pavés au vomer. Tous ces Poissons ont huit barbillons courts «u médiocres; dans tous l'épine dorsal zî. les épines pectorales sont petites, pointues, tranchantes, dentelées; leur tête est couverte d'une peau molle comme le reste du corps; leurs lèvres sont charnues. MM. G. Cuvier et Valenciennes {loco ci- lato) décrivent sept espèces de ce genre qui appartiennent au midi de l'Asie ou aux îles de la mer des Indes. Parmi elles, nous cite- rons principalement: Le Plotose rayé, Plotosus lineatus Cuvier et Valenciennes. Tête grosse, déprimée et obtuse. Mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure, et portant près de son bord quatre barbillons à dents coniques et irrégu- lièrement disposées sur trois rangs ; mâchoire inférieure à quatre barbillons un peu moins longs que les premiers, à dents disposées de la même manière que dans la mâchoire su- périeure, mais un peu plus nombreuses; langue épaisse, obtuse et sans dents; queue comprimée et pointue. Ce Poisson paraît d'un brun verdâtre en dessus, blanchâtre en dessous ; trois lignes, qui parcourent toute la longueur du corps, sont tantôt jaunes, tantôt fauves, tantôt ti- rant sur le rouge. Le Plotose rayé vit enfoncé dans la vase et dans le sable de mer. Ce Poisson est très re- douté des pêcheurs à cause des épines petites et très tranchantes que recouvrent les mem- branes des nageoires, et au moyen desquelles il fait des blessures très douloureuses qui produisent souvent de vives inflammations. M. Ehrenberg dit que l'on meurt quelque- fois de ces blessures, et assure que les Arabes craignent ce Poisson plus que le Scorpion. Ce Poisson n'excède pas 25 centimètres de longueur. (M.) PLOTUS. ois. — Nom latin, dans Linné, du genre Anhinga. PLOTZIA , Arnott (m Lindley Inlrod., édit. II, p. 441). bot. ph. — Syn. de Chœ- lonychia, DC. PLUCHEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Astéroïdées-Tarchonanthées, établi par Cas- sini (in Bullet. Soc. philom., 1817, p. 31) , et dont les principaux caractères sont : Ca- pitule mulliflore, hétérogame , à fleurs tu- buleuses; celles du bord plurisériées , fe- melles ; celles du centre petites , hermaphro- dites-stériles, ou mâles. Involucre plurisérié, à éG&ûlcs imbriquées , ovales. Réceptacle 288 PLU PLU plan, nu ou hirsute. Corolles tubuleuses; celles des fleurs femelles filiformes, tron- quées ou 2-3-dentées ; celles des fleurs mâles larges, à limbe 5-denté. Anthères termi- nées par deux appendices. Akènes cylindri- ques ou anguleux et sillonnés. Aigrette com- posée de poils soyeux, filiformes. Les Pluchea sont des plantes herbacées ou suffrutescentes, à feuilles alternes, va- riées, souvent pubescentes et glanduleuses; à capitules pédicellés, réunis en corymbes. Ces végétaux croissent principalement en Amérique , en Asie et dans les contrées chaudes de l'Afrique. De Candolle (Prodr., V, 449) en décrit 21 espèces, dont quelques unes sont cultivées au Jardin botanique du Muséum d'histoire naturelle de Paris; telles sont les P. macrocephala, subdecurrens, etc. (J.) PLUCHÏA, Flor. Flum. (IV, t. 20). bot. ph. — Syn. de Diclidanthera , Mart. PLUIE. MÉTÉOR. — Voy. MÉTÉOROLOGIE. PLUIE D'ARGENT, moll. —Nom vul- gaire d'une espèce de Cône, le Conus minda- nus Linn. PLUIE D'OR. moll. — Nom vulgaire du Conus Japonicus Linn. PLUKNETIA (nom propre), bot. pb. — Genre de la famille des Euphorbiacées, tribu des Acalyphées , établi par Plumier ( Gen. , 47, t. 13), et dont les principaux caractères sont : Fleurs monoïques. FI. mâles : Calice 4-parti. Étamines 8-16, à filets soudés et entourés à leur base de 4 glandules velues. FI. femelles : Calice 4-parti. Ovaire à 4 loges uni-ovulées. Style simple, allongé; stigmate pelté, 4-lobé. Capsule déprimée, à 4 co- ques anguleuses-carénées, bivalves, mono- spermes. Les Pluknetia sont des arbrisseaux à feuilles alternes , pétiolées , cordiformes , dentées en scie; à fleurs axillaires , dispo- sées en grappes ; chaque grappe ne com- prend qu'une seule fleur femelle; les fleurs mâles sont nombreuses et supportées par de longs pédicellés. Ces plantescroissentprinci- palementdans l'AmériqueetrAsie tropicale. Parmi les espèces de ce genre, peu nom- breuses, nous citerons la Plulmelia volubilis Linn. {PL scandens Plum. ), qui croît assez abondamment en Amérique et dans les Indes orientales. (J.) PLUMAGE, ois. — On désigne par ce mot l'ensemble de toutes les plumes dont le corps de l'Oiseau est revêtu. Les différences que présente le plumage ont été exposées à l'ar- ticle général Oiseau. (Z. G). PLUMARIA, Link. (in Hor. Phys., 4). bot. ph. — Syn. de Griffithsia, A g. PLUMATELLE. Plumalella (pluma, plume), polyp. — Genre de Bryozoaires composant, avec les Cristatelles et les Alcyonelles, le groupe des Polypes hippo- crépiens de M. Gervais , c'est-à-dire pré- sentant comme eux un intestin complet à deux orifices , et des tentacules nombreux disposés en une double rangée sur un ap- pendice en fer à cheval autour de la bouche, et produisant des œufs coriaces, non ciliés, entourés d'un bourrelet épais. Les Pluma- telles sont des Polypes d'eau douce, presque diaphanes, ayant 40 à 60 tentacules rétrac- tiles , mais non susceptibles de s'agiter en tournoyant comme on l'a répété précédem- ment. Ces tentacules, qui s'épanouissent comme les pétales d'une fleur, sont garnis de cils vibratiles dont le mouvement suffit pour déterminer des rayons réguliers dans le liquide, et amener ainsi les aliments à la bouche. Les Plumatelles qui flottent libre- ment dans le jeune âge, et qui sont ensuite simplement fixées par leur base, sécrètent ensuite un tube membraneux adhérent aux corps submergés, et d'où partent, comme des branches successivement ramifiées, d'autres tubes sécrétés par les jeunes Polypes issus du premier par gemmation comme des bour- geons. Les œufs sont nus, coriaces, non épi- neux, et diffèrent ainsi de ceux de la Cris- talelle , qui sont entourés d'une sorte de mucilage et hérissé* de crochets. Quant aux Alcyonelles, leur organisation paraît être la même que celle des Plumatelles, et la prin- cipale différence est dans le mode de grou- pement des tubes qui forment une masse arrondie tubuleuse et d'apparence spon- gieuse, au lieu d'être ramifiés et rampants. On distingue d'ailleurs, parmi les Pluma- telles, trois espèces, d'après l'apparence et la disposition de leurs tubes. C'est Trembley qui, le premier, décrivit ces animaux sous le nom de Polypes à panache. Linné en avait mentionné un en le nommant Hydra campanulata ; Pallas, Gmelin, Millier et les autres zoologistes de la fin du dernier siècle les confondirent avec les Tubulaires, qui PLU sont dos Polypes marins : mais Lamarck en fit le genre Plumatelle, et, presque en môme temps, Lamouroux établit le même genre sous le nom de Naisa ; plus récemment en- fin , M. Dumortier a changé leur nom en celui de Lophopus. On les trouve assez com- munément dans les eaux stagnantes, mais pures, sous les feuilles des Nymphéa, des PoUmogetont « et quelquefois aussi sur des morceaux de bois submergés. (Duj.) PLUMBAGINÉES. Plumbagineœ. bot. PII. _ Cette famille de plantes a été diver- sement placée dans les classifications natu- relles, d'après les diverses interprétations qu'on a données de ses enveloppes florales, qui , en effet, présentent des caractères as- sez singuliers , comme on peut en juger par ceux de la famille entière. Calice tubuleux, persistant, à cinq plis et autant de dents, quelquefois très profondément divisé. Cinq pétales, tantôt distincts, tantôt soudés infé- rieurement au tube, alternant avec les di- visions calicinales , membraneux , à préflo- raison tordue. Autant d'étamines opposées, hypogynes , insérées à la base des pétales lorsque ceux-ci sont libres , libres au con- traire lorsqu'ils sont cohérents (combinaison qui doit exciter un peu d'étonnement et fixer l'attention); filets filiformes ; anthères introrses, biloculaires, s'ouvrant longitudi- nalement. Ovaire libre , surmonté de 5-3 styles distincts en totalité ou inférieurement soudés, composé d'autant de feuilles carpel- I aires réunies comme autant de valves, ren- fermant dans sa cavité unique un seul ovule suspendu à l'extrémité d'un long funicule dressé de la base de la loge. Fruit membra- neux se séparant au sommet en cinq valves, ou se déchirant irrégulièrement à la base. Graine pendue comme l'ovule, ou dressée en apparence par suite de la soudure du fu- nicule avec ses téguments; embryon droit, a radicule courte et supère , à cotylédons plans, dans un périsperme farineux peu abondant. Les espèces sont des herbes vi- vaces ou des arbrisseaux, à feuilles ramas- sées en rosettes à la base des pousses aé- riennes qu'émettent des rhizomes, ou alter- nes sur la tige aux nœuds renflés en articu- lations anguleuses, toujours dépourvues de stipules. Les fleurs sont ramassées en têtes terminales ou espacées en épis rameux, mais où la floraison centrifuge dans les unes, la T. I. PLU 280 situation unilatérale dans les autres , sem- blent indiquer une inflorescence détermi- née. Les Staticées , fréquentes dans les ré- gions tempérées des deux hémisphères, se montrent surtout dans celles où le sol se mêle aux terrains, par conséquent sur les rivages de la mer, notamment de la Médi- terranée, dans les steppes salées, notamment de la Russie; quelques unes montent assez haut sur les montagnes , et on en retrouve dans les régions arctiques et antarctiques. Des Plumbaginées vraies, une habite l'Eu- rope méditerranéenne, les autres les zones tropicales ou adjacentes ; un genre le Cap, un autre le nord de la Chine. Les Staticées se font remarquer par les propriétés astrin- gentes et toniques de leur racine et de leurs feuilles; les Plumbaginées par un principe plus actif, acre même et caustique de ma- nière à pouvoir déterminer quelquefois la vésication, et servir en conséquence aux men- diants pour la même fraude que l'herbe aux Gueux. GENRES. Tribu 1. — Staticées. Calice scarieux ou coriace. Cinq pétales distincts slaminifères. Styles distincts. Pé- ricarpe se déchirante la base. Armeria, W. — Statice, W. (Limonium, Tourn. — Taxanlhcma, Neck.) — JEgiaUUs, R. Br. Tribu 2. — Plumbaginées vraies. Calice herbacé. Corolle monopétale , ne portant pas les étamines. Styles inférieure- ment soudés. Péricarpe capsulaire. Plumbago, Tourn. (? Tliela, Lour.) — Cc- ratostigma, Bunge. — Vogelia, Lam. (Ad. J.) PLUMBAGO ou DEftTELAIRE. bot. pu. — Genre de la famille des Plumbaginées, établi par Tournefort ( Inst.> t. 5), et dont les principaux caractères sont : Calice tubu- leux, 5-denté, plissé, à côtes glanduleuses. Corolle gamopétale, hypocratériforme , à limbe 5-parti. Étamines 5, hypogynes, op- posées aux lobes de la corolle, incluses; fi- lets dilatés à la base; anthères ovales. Ovaire à une seule loge uni-ovulée. Style terminal, filiforme; stigmates 5, aigus. Capsule en- fermée dans le calice persistant, unilocu- laire, pentagone, 5-valvc. Les Dentelaires sont des pla/tes herba- ri90 PLU PLU cées ou suffrutescentes , à feuilles alternes , amplexicaules ; à fleurs roses ou d'un blanc bleuâtre , disposées en épis terminaux et garnies de 3 bractées. Les espèces de ce genre croissent princi- palement dans les régions tropicales et sub- tropicales du globe. Une seule se trouve en Europe : c'est la Dentelaire d'Europe, Plum- bago Europœa, vulgairement Malherbe dans îe midi de la France. C'est une herbe à tige cylindrique, cannelée, haute de 65 centi- mètres; à fleurs purpurines ou bleuâtres, ramassées au sommet des tiges; à feuilles alternes et bordées de poils. La racine de cette plante est irritante, et est employée pour déterminer la rubéfaction. Mâchée, elle a quelquefois calmé les dou- leurs de dents : de là son nom de Dente- laire. L'huile dans laquelle on a fait bouillir et broyé cette plante , a été. employée avec succès dans le traitement de la gale. Une espèce exotique, qui participe aux propriétés de la précédente, est la Dente- laire sarmenteuse, PI. scandens Linn. (vul- gairement Herbe au Diable). C'est un arbuste qui a les tiges coudées et grimpantes; les feuilles lisses , pétiolées , ovales ; les fleurs blanches, sessiles et disposées en épi termi- nal. 11 croît principalement dans l'Amérique méridionale et aux Antilles. On le cultive dans les serres chaudes, ainsi que la Plum- bago rosea. (J.) PLUMBOCALCITE. min. — Carbonate double de Plomb et de Chaux. Voy. carbo- nates. (Del.) PLUME, ois.— Organe de protection dont le corps de l'Oiseau est couvert, pouvant devenir organe de vol selon le lieu qu'il oc- cupe, selon son développementetson degré de résistance. Il en a été longuement question au mot oiseaux. (Z. G.) PLUMERIA, bot. ph. — Voy. franchi- panier. PLUMÉRIÉES. Plumerieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Apocynées (voy. ce mot), ayant pour type le genre Plumeria, qui lui a donné son nom. (Ad. J.) PLUMICOLLES. ois.— Dans la méthode de M. Duméril, ce nom désigne, dans l'ordre es Rapaces, une famille qui renferme les oiseaux de proie diurnes dont le cou est cou- vert de plumes; tous, par conséquent, à l'exception des Vautours. (Z. G.) PLUMIERA. bot. pu. — Syn. de Plu- meria. PLUMIPEDA , Fleming, ois. — Syno- nyme de Spizaëtus, Vieillot; Morphuus, G. Cuvier. PLUMIPÈDES. Plumipedes. ois. — Dans la méthode de Vieillot, ce nom s'applique à une famille de l'ordre des Gallinacés. Les espèces qui en font partie se distinguent par des tarses couverts de plumes en tout ou en très grande partie, et par des doigts le plus généralement pourvus de duvet ou de soies fines. Cette famille renferme les genres Tétras, Lagopède, Ganga et Hétéroclite. (Z. G.) PLUMULARÏA. polvp. — Genre de Po- lypes hydraires de l'ordre des Sertulariés , établi par Lamarck pour les espèces de Ser- tulaires de Linné et d'Ellis dont le polypier corné, très délicat, à tiges grêles , fistu- leuses, simples ou rameuses, est garni de rameaux calicifères portant, d'un seul côté, des cellules ou calices saillants, dentiformes, subaxillaires. Les vésicules gemmifères sont subpédicellées. Telles sont les Sertularia myriophyllum , S. falcata, S. cristala, etc. Lamarck , d'ailleurs , dit lui-même que les Plumulaires sont tellement voisines des Ser- tulaires , que si ces dernières n'étaient pas aussi nombreuses en espèces , il ne serait peut-être pas convenable de les en séparer. Toutefois Lamouroux, dans le même temps, établissait le même genre sous le nom d'4- glaophenia , qui n'a pas été adopté , car le nom de Plumulairea l'avantage d'exprimer immédiatement le caractère principal de ces polypiers, d'avoir leurs ramilles disposées comme les barbes d'une plume. Plus ré- cemment, dans sa Classification des Polypes, M. Ehrenberg a laissé les Plumulaires dans son grand genre Sertulaire, en les considé- rant comme une simple section du sous- genre Sporadopyxis , caractérisé par ses ovaires ou vésicules gemmifères. (Duj.) PLU MU LE. bot. — Voy. gemmule. PLUSIA. ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Plusides , établi par Ochseinheimer ( Die Schmect. von Europ., 1086-1810), et révisé par Latreille qui en a réparti les espèces en deux groupes sous les noms de Chrysoptera (voy. ce mot) et Plusia. Ainsi réduit, les vraies Plusia sont celles qui présentent pour PLU PLU 291 caractères principaux (Duponchel, Catalogue des Lépidoptères cl Europe, p. 171): Antennes filiformes dans les deux sexes. Palpes libres, comprimés latéralement, et courbés au-des- sus de la tète ; leurs trois articles bien dis- tincts. Trompe très longue. Corselet ayant à la base deux faisceaux de poils relevés en forme de huppe. Abdomen crête sur les trois ou quatre premiers anneaux, terminé carré- ment par une brosse de poils dans les mâles, et en pointe dans les femelles. Angle apical des ailes supérieures très aigu; ces mêmes ailes sont ornées de couleurs satinées ou mé- talliques, avec des taches d'or et d'argent. Chen.il le à douze pattes. Corps parsemé de poils rares et courts; tête petite et apla- tie en dessus. Chrysalides de deux couleurs, c'est-à-dire vertes avec le dos noir ou brun. Elles sont contenues dans des coques de soie d'un tissu léger et fixées aux feuilles ou aux tiges des plantes basses qui ont nourri la chenille. Duponchel ( loco citalo ) cite 29 espèces de ce genre répandues dans toute l'Europe. Parmi les plus communes en France, nous citerons surtout les plusia illustris F., chry- sitis L., gemma L., auriferaH. (L.) *PLUSIDKS. Plusidœ. ins.— Tribu de la famille des Nocturnes, dans l'ordre des Lépi- doptères, caractérisée de la manière suivante par Duponchel {Catalogue des Lépidoptères, p. 173) : Antennes filiformes dans les deux sexes. Palpes longs, ascendants, recourbés au-dessus de la tête. Trompe plus ou moins longue. Tête petite. Corselet fortement crête. Ailes supérieures à sommet aigu, ornées de taches métalliques très brillantes. Chenilles cylindriques, atténuéesantérieu- rement, garnies de quelques poils isolés , à tête très petite et ordinairement très aplatie. Les deux dernières paires de pattes membra- neuses sont plus courtes que les autres ou tout-à-fait nulles. Chrysalides cylindrico- coniques, un peu déprimées surtout à la partie dorsale ; la partie ventrale est plus ou moins renflée, et les anneaux de l'abdomen sont nettement détachés. Cette tribu ne comprend que trois genres qui sont : Abrostola, Chrysoplera et Plusia. Voy. ces mots. (L.) * PLLSIOPEPLIS («Wto«, riche ; */- «loç, robe), ins.— Genre de l'ordre des Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Colaspides, formé par Dejean {Ca- talogue, 3e édition, p. 438). Le type, seule espèce rapportée par l'auteur, la P. chyso- loma Dej., est originaire du cap deBonne- Espéraece. (C.) ♦PLUSIOTIS («Jioucnoç, riche), ms.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides xylophiles, créé par Burmeister (Ilandbuch der entomologie , 1811, p. 117), et que l'auteur classe parmi les Chrysopho- rides. Il renferme les six espèces suivantes : P. Victorina, auripes (psiltacina St.), Ade- laida Hope, laniventris St., amalia et ano- mala Burm. Les quatre premières sont ori- ginaires du Mexique; la cinquième se trouve au Chili, et la sixième en Colombie. (C.) PLUTUS. ins.— Nom donné par Geoffroy à la Crepidoderafulvicornis(Chrysomela F.), espèce qui se trouve aux environs de Paris, sur les Saules. (C.) PLUVIALIS, Briss. ois. — Synonyme de Charadrius, Linné. PLUVIAÎM. Pluvianus. ois. — Genre de la famille des Charadridées, dans l'ordre des Échassiers, caractérisé par un bec épais à sa base, comprimé vers le milieu, pointu ; à mandibule supérieure un peu arquée, l'in- férieure droite; de? narines oblongues, cou- vertes d'une membrane; des doigts grêles au nombre de trois seulement, le pouce man- quant; des ongles dentelés sur leur bord in- terne, et des ailes moyennes. Vieillot est le créateur de cette division. La seule espèce qui la compose était placée par Linné et Latham dans le genre Chara- drius. Wagler l'a rangée parmi les Coure- Vite {Cursorius). Il est de fait qu'elle peut être considérée comme un intermédiaire à ces deux genres. Linné distinguait cette es- pèce sous le nom de Charadrius JEgyptius ; Vieillot, qui a fait de l'adulte et du jeune deux espèces distinctes, lui a imposé celui de Plu- vian a tête noire, Pluvianus melanocephalus et chorocephalus Vieil 1. (Buff., pi. enl. 918). Cette espèce assez remarquable est représen- tée dans l'atlas de ce Dictionnaire, Oiseaux, pi. 22, fig. 1. Elle a le dessus de la tète, du cou et du dos, une bande au travers de l'œil et un collier sur le haut de la poitrine noirs; le devant du cou et toutes les parties posté- rieures d'un blanc roussâtre; le croupion ïOî PLU gris, ainsi que les pennes de la queue; celles- ci, excepté les deux du milieu, traversées sur /a pointe par une bande noirâtre; les ailes variées de blanc et de noir. Sonnini, qui a observé cet Oiseau en Egypte, dit qu'il paraît sur les bords du Nil quand /es eaux se sont retirées dans leur lit, qu'il est presque toujours par couples, et que les troupes qu'il forme parfois ne sont jamais de plus de sept ou huit individus ; qu'enfin il est excessivement rare qu'il se pose sur les terres limoneuses; il ne fréquente que les endroits couverts de sable. Il paraîtrait aussi, selon le même auteur, que, lorsque ce Pluvian prend son vol , il répète plusieurs fois de suite un petit cri aigu; qu'il n'est point craintif, et qu'on peut l'approcher tant qu'on veut. Cet Oiseau doit compter aujourd'hui parmi les espèces européennes. Un individu jeune, tué en 1840, dans le département de l'Hé- rault, près l'île de Maguelone, est venu en- richir la Faune ornithologique de France. Cet Oiseau avait été vu, pendant plusieurs jours, vivanten compagnie de Vanneaux hup- pés. L'espèce, du reste, habite le Sénégal et l'Egypte. (Z. G.) PLUVIER. Charadrius. ois. — Genre de la famille des Charadridées, dans l'ordre des Echassiers, caractérisé par un bec médiocre, droit, arrondi à la naissance, conique, renflé à l'extrémité de la mandibule supérieure ; des narines concaves, linéaires, couvertes par une membrane, situées dans une rainure longitudinale; des tarses longs, réticulés ou scutellés; trois doigts seulement en avant, le pouce manquant complètement; des ailes éperonnées ou simples, pointues et atteignant l'extrémité de la queue qui est courte et composée de douze rectrices. Linné, Gmelin et Lalham faisaient entrer dans leur genre Charadrius des Oiseaux qui offraient entre eux des différences trop gran- des pour qu'on ne dût pas les séparer géné- riquement. Ainsi les Échâsses, les Sander- lings, les Coure -Vite, réunis aux Pluviers, composaient une seule division. Ces derniers sont aujourd'hui parfaitement distingués; seulement on a établi pour eux un assez grand nombre de coupes que nous indique- rons plus bas. Les Pluviers sont des Oiseaux qui aiment ia société de leurs semblables. La plupart d'entre eux vivent une partie de l'année PLU réunis en troupes quelquefois considérables. Il n'y a guère que le grand et le petit Plu- vier à collier qui aient des habitudes en quelque sorte solitaires , car ils ne se rassem- blent pas par grandes bandes, et assez sou- vent on les rencontre isolés. Les uns, comme le Pluvier doré et le Pluvier guignard, fré- quentent les plaines humides et limoneuses, les endroits marécageux ; les autres, comme le grand et le petit Pluvier à collier, vivent sur les bords graveleux des rivières , sur les rivages sablonneux de la mer; aussi, en rai- son de ces habitudes, les connaît-on sous le nom vulgaire de Gravière, dans quelques uns de nos départements. Les Pluviers sont des Oiseaux généralement indolents et peu rusés; quelques uns même, comme le Plu- vier guignard, poussent la confiance à ce point d'en paraître stupides. Ils ont une démarche gracieuse et légère. Tous émigrent, les uns isolément ou par compagnies peu nombreuses; les autres se réunissent à cet effet, et composent quelquefois des bandes de plusieurs centaines d'individus. Leurs migrations ont lieu deux fois l'an, à l'au- tomne et au printemps. En général , ils sé- journent fort peu de temps dans le même lieu, à moins qu'ils n'y trouvent une nourri- ture abondante et facile. A leur passage, à l'automne, les Pluviers se dirigent, comme tous les Oiseaux, du nord au midi; les pre- miers froids un peu intenses les forcent à abandonner les pays septentrionaux, et à chercher des climats plus doux; au prin- temps, ils regagnent le nord où ils vont se reproduire. Quelques espèces de Pluviers déploient une singulière industrie lorsqu'ils sont à la recherche de leur nourriture. Ainsi les Plu- viers dorés, par exemple, et probablement la plupart de leurs congénères, ont l'habitude de frapper la terre avec le pied dans le but de faire sortir les Vers de terre de leur re- traite. Cette manière d'agir, qui est tout instinctive, tient ces Oiseaux dans un mou- vement presque continuel. Pendant qu'ils cherchent ainsi à se repaître, plusieurs d'en- tre eux font sentinelle et jettent, au moindre danger, un cri d'alarme qui devient le si- gnal de la fuite. On a encore remarqué que, vers le soir, les bandes de Pluviers dorés se divisent ; que les individus qui les composent se dispersent pour passer la nuit dans ua PLU PLU 293 gîte à part; mais que, des le point du jour, le premier é\ cillé réclame ses compagnons en poussant un cri, et qu'à l'instant'tous se rassemblent à cet appel. Ce cri, que l'on peut imiter par les syllabes hui, hiu, Jiuit, est celui que reproduisent les oiseleurs pour at- tirer cette espèce dans leurs filets. Les Pluviers n'ont pas un vol très élevé; le plus ordinairement ils ne sont pas à une distance de plus de 20 ou 30 pieds du sol. Ils volent presque toujours dans une direc- tion contraire à celle du vent, se rangent sur une ligne, et avancent de front en formant dans les airs des zones étroites et d'une grande étendue. Le régime des Pluviers paraît être essen- tiellement animal : les Vers de terre en for- ment la base; mais ils se nourrissent aussi d'Insectes coléoptères à l'état parfait ou à l'état de larve, de Mollusques terrestres et fluviatiles. Comme tous les petits Écbas- siers qui habitent les fonds vaseux, ils ai- ment à laver leurs pieds et leur bec, toutes les fois qu'ils les ont souillés en fouillant les terres humides pour y trouver leur nour- riture. Les Pluviers ne construisent, en général, point de nid. Un petit enfoncement sur la terre ou le sable produit par le pas d'un Cheval leur en tient lieu; beaucoup même déposent leurs œufs sur un sol plat, entre des graviers ou des coquillages; quelques uns seulement, comme le Pluvier guignard, font une sorte de nid avec du Lichen ou de la Mousse. Leur ponte n'est pas nombreuse; elle n'est le plus ordinairement que de trois à six œufs, larges par un bout, pointus par l'autre, dont la couleur varie selon les espè- ces, mais qui, dans toutes, sont couverts de taches noires ou brunes et plus ou moins grandes. Les petits ne sont pas nourris dans le nid. En naissant, ils suivent aussitôt leurs parents et courent avec une grande vitesse. Tous sont couverts d'un duvet épais, uni- forme ou bariolé. La chair de la plupart des Pluviers est très délicate. Le Pluvier doré, surtout lors- qu'il est gras , est un gibier fort estimé et fort recherché; aussi lui fait-on une chasse assidue, dans laquelle on emploie des engins très destructeurs, tels, par exemple, que d'énormes filets en nappes. On trouve des Pluviers sur les rivages de toutes les parties du monde. Sept espèces habitent ou visitent l'Europe. Quelques auteurs ont essayé de subdivi- ser le genre Pluvier. M. Lesson , dans son Traité d'ornithologie, a distingué cinq races: les vrais pluviers, les Pluviers à collier, les Pluviers à longues jambes grêles, ceux à huppe occipitale, et les Pluviers à lambeaux. M. Schlegel, dans sa Revue critique des Oi- seaux d'Europe, distingue les Pluviers do- res, les Pluviers guignards,et les Pluviers proprement dits qui correspondent aux Plu- viers à collier de M. Lesson, et dont Boié a fait son genre Aïgialites. Les espèces armées et celles à lambeaux ont également été sé- parées génériquement. Nous admettrons la plupart de ces coupes à titre de simples groupes. 1° Pluviers proprement dits. Tarses réticulés ; point de huppe occipitale ni d'éperons cornés aux ailes. Genres : Pluvialis, Briss. ; Eudromias et Aigialiles, Boié; Hialicula , G.-R. Gray. Le Pluvier doré , Ch. pluvialis Linn. (Buff., pi. enl., 904). Plumage en dessus d'un noir profond taché d'un jaune doré très vif; front et sourcils blancs; côtés du cou variés de noir, de blanc et de jaune ; toutes les parties inférieures d'un noir pro- fond (plumage de noces). L'hiver tout le dessus du corps est d'un noir de suie taché de jaune doré , et les parties inférieures blanches. On le trouve en Europe, en Asie et dans l'Afrique septentrionale. Il n'est que de passage en France. On le dit sédentaire en Angleterre. Le Pluvier guignard, Ch. morinellus Lin. (Buff., pi. enl. , 832). Face et sourcils d'un blanc pur ; bas de la poitrine et flancs d'un roux vif; milieu du ventre d'un noir pro- fond ; plumage en dessus brun avec des bor- dures rousses (plumage de noces). L'hiver il a la face pointillée de noir , la poitrine et les flancs d'un cendré roussâtre , et les sour- cils d'un blanc roussâtre. Il habite le nord de l'Europe et de l'Asie, et se montre en hiver dans l'Europe cen- trale et tempérée. Il est de passage en France. Type du genre Eudromias de Boié. Le Pluvier solitaire, Ch. asiaticusPaU., 294 PLU PLU jugularis Wagl. Front, sourcils, côtés de la tête et gorge blancs ; dessus du corps et ailes d'un gris brun ; devant du cou ferrugineux, avec une bande transversale brune; dessous du corps blanc. Habite la mer Caspienne, la Tartane et îe cap de Bonne-Espérance. M. Nordrnann le cite comme ayant été tué dans les envi- rons d'Odessa. Le grand Pluvier a collier, Ch. hiaticula Linn. (Buff., pi. enl., 920). Toutes les par- ties supérieures d'un brun cendré; les par- ties inférieures blanches; un collier noir au bas du cou. Il habite l'Europe et l'Afrique septentrio- nale. Il est assez commun en France. Type du genre JEgialiles de Boié. G.-R. Gray a changé ce nom générique en celui de Hiaticula. Le petit Pluvier a collier , Ch. minor Mey. Front, sourcils, une bande étroite sur la poitrine, d'un noir profond; devant de la tête et gorge, un collier, ainsi que toutes les parties inférieures, d'un blanc pur; occiput et parties supérieures d'un brun cendré. Il habite particulièrement le nord de l'Europe et la Sibérie. On le dit assez abon- dant en Allemagne. En France il n'est que de passage. Le Pluvier a collier interrompu, Ch. can- tianus Linn. Front, sourcils, une bande sur la nuque et toutes les parties inférieures blancs; espace entre l'œil et le bec, des- sus de la tête et une tache de chaque côté de la poitrine d'un noir profond ; tête et nuque d'un roux très clair, et partieg supérieures d'un cendré brun. Il est très abondant en Hollande, en An- gleterre et dans le nord de l'Allemagne. On le trouve assez communément en France , et il vit aussi en Sibérie. Le Pluvier a plastron roux , Ch. pyrrho- îhorax Temm. Front et région parotique roux-marron ; bande frontale et sourcils blanchâtres; toutes les parties supérieures d'un cendré brun clair; sur la poitrine, un ceinturon roux clair; gorge, devant du cou et parties inférieures d'un blanc pur. II habite les parties chaudes de l'Asie, jusque dans l'archipel des Indes. Un indi- vidu de cette espèce a été tué dans les en- virons de Saint-Pétersbourg. Parmi les Pluviers étrangers qui se rap- portent à ce groupe, nous citerons le Plu- vier d'Egypte, Ch. trochilus GeofTr. Saint - Hil. , espèce dont parle Hérodote , et qui a eu, dans les temps anciens, une grande cé- lébrité, à cause de l'habitude qu'elle a de chercher dans la bouche du Crocodile les In- sectes et les Vers qui s'y introduisent pen- dant que cet animal avale sa proie. — Le Pluvier Wilson, Ch. Wilsonii Ch. Bonap. (Suppl. à l'omit, de Wilson, pi. 75, f. 5), d'Amérique. — Le Pluvier Azara, Ch. Aza- rai Temm., du Brésil. — Le Pluvier a face noire , Ch. melanops Vieill. (Gai. des Ois.} pi. 235), des Terres australes. — Le Pluvier a tète rousse, Ch. marginatus Geoff. Saint- ïlil. (Temm., pi. col., 147, f. 2), de la Nou- velle-Hollande. — Le Pluvier pâtre , Ch. varius Vieill., du Cap. — Le Pluvier a dou- ble collier , Ch. indiens Lath. , du Cap. — Le Pluvier a camail, Ch. cucullatus Vieill., de la Nouvelle-Hollande. — Le Pluvier can- dide, Ch. nitidifrons Cuv. , patrie inconnue. 2° Pluviers armés. Tarses écussonnés ; ailes armées d'un tu- bercule corné. Genres : Hoploplerus , Bonap. ; Philoma- chus, G.-R. Gray; Acanthopteryx, Leach. Le Pluvier armé, Ch. spinosus Linn, (Buff., pi. enl, 801). Dessus de la tête, de- vant du cou , poitrine et flancs d'un noir profond ; joues, côtés du cou, nuque, flancs et abdomen d'un blanc pur ; toutes les par- ties supérieures d'un gris brun. Il habite l'Egypte et le Sénégal, se montre accidentellement en Italie, et plus commu- nément en Grèce. Un individu a été tué aux environs d'Odessa par M. Nordrnann. Le Pluvier armé de Cayenne, Ch. Cayen- nensis Lalh. (Buff., pi. enl, 833), du Brésil, et le Pluvier-Pie, Ch. Duvaucelii Less. , di Calcutta , appartiennent encore à ce groupe 3° Pluviers a lambeaux. Tarses écussonnés; lambeaux charnus à la face. Genre Sarciophorus , Strickl. Le Pluvier a lambeaux, Ch. bilobus Lath. (Buff., pi. enl., 880). Une membrane jaune plaquée aux angles du bec et pendante ; dessus de la tête noir, entouré d'un trait blanc; cou et manteau d'un gris fauve; dessous du corps blanc. Habite Pondichéry. PNE roc 295 G. Cuvier place à côté de celte espèce le Pluvieu cotvrÉ, Ch. pileatus Gmel. ( BulT. , pl. cul, 834), du Sénégal , et M. Lesson en rapprocha égatomentune espère qu'il nomme Pluvier a lambeaux obbitaibes, Ch. myops Less. (Traite d'omith., p. 546). (Z. G.) rilVIXE. rept. — Nom vulgaire de la Salamandre terrestre. PLYCTOLOPHUS, Vieillot, ois.— Syno- nyme de Cacalua, Briss. — Gould, synonyme stor, Wagl. T'oy. perroquet. (Z.G.) PNEUMODEBUE («vtvpa, soufle ; j/p^a, peau), moll. — Genre de Gastéropodes sans coquille établi par Cuvier sur une es- pèce de l'océan Atlantique rapportée par Pérond'où il lui donna le nom P. Peronii. Ce Mollusque, qui depuis aussi a été observé dans la Méditerranée, est long de 25 milli- mètres environ, et deux autres espèces plus petites ont été trouvées depuis par MM. Quoy et Gaimard près de l'île d'Amboine. Les ca- ractères des Pneumodermes sont d'avoir le corps libre, nu, mou, ovale; la tête ronde, distincte, sans yeux, avec la bouche termi- nale à deux lèvres. Deux faisceaux de tenta- cules rétraetiles sont placés aux côtés de la bouche; et deux ailes opposées, petites, ova- les, sont insérées sur les côtés du cou et ser- vent seules d'organes locomoteurs. L'anus elil sac membraneux très mince. Mais il est ien vraisemblable qu'ils n'ont pas eu sous ies yeux le même Mollusque, d'autant plus 'ju'au lieu de lui attribuer, comme Cuvier, deux tentacules rarement garnis de suçoirs formant deux paquets à la base du cou, ces auteurs représentent les suçoirs comme sup- portés chacun par un petit pédoncule partant d'une tige commune tentaculiforme. (Duj.) PNEUMONANTHE, Bung. (m Mem. soc. h. n. Mosq.y VII, 209). bot. ph. — Voy. gen- tiane. Pi\EL'.IOP»A. ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Acridiens, établi par Thunberg (Act. suec.t 1775) aux dépens des Gryllus de Linné. L'espèce type de ce genre, Pncumora sexguttala Thunb. (Gryllus ina- nis Fabr.), vit dans l'Afrique centrale. POA. bot. pu. — Nom scientifique du genre Palurin. Voy. ce mot. *POCADIUS (Troxaç, laineux), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, de la famille des Clavicornes et de la tribu des Nitidulaires, créé par Erichson (Zeilschrift fur die Entomologie von Germar, t. IV, p. 318), et qui présente ces carac- tères : Sillons des antennes circonflexes près des yeux; mésosternum un peu im- pressionné; tibias mutiques; tarses ég.aux, simples. Ce genre se compose des cinq es- pèces suivantes: P. ferrugineus F. (nili- dula), fulvipennis, helvolus , rubidus etcar- bonarius Er. La première se rencontre par toute l'Europe , dans l'intérieur des Lyco- perdons en décomposition; la deuxième est propre au Mexique, la troisième aux Étals- Unis, et les deux dernières au Brésil. (C.) POCILLOPORA (pocillum, petite coupe, diminutif de poculum). polyp. — Genre de Polypes zoanthaires de l'ordre des Madrépo- res, établi par Lamarck aux dépens du grand genre Madrépore de Solander et Ellis , de Pallas et des auteurs précédents. Il com- prend des Polypiers pierreux , fixés , phy- toïdes, rameux ou lobés, à surface garnie de tous côtés de cellules enfoncées ayant les interstices poreux. Leurs cellules sont épar- ses , distinctes, creusées en fossettes, à bord rarement en saillie et à étoiles peu appa- rentes, en raison du peu de développement des lames rayonnantes. Les Pocillopores dif- fèrent donc des Madrépores principalement parce que ceux-ci ont les cellules cylindri- ques, tubuleuses, très saillantes. Lamarck comprenait dans son genre sept espèces toutes de la mer des Indes, et notam- ment les Madrepora damicornis et M. verrucosa de Solander et Ellis, dont il fit ses Pocillopora acuta et P. verrucosa; mais sa septième espèce, P. cœrulea, que So- lander et Ellis avaient décrite comme deux espèces distinctes, sous les noms de Mad. inlerstincta et Millepora cœrulea, ayant été observée à l'état vivant par MM. Quoy et Gaimard, M. de Blainville l'a retirée du genre Pocillopore pour en faire le type de son nouveau genre Héliopore, et par suite il 296 POD POD assigne au genre Pocillopore ainsi réduit les caractères suivants : Les loges petites , peu enfoncées, sont subpolygonales, alvéolifor- mes , échinulées finement sur les bords, et quelquefois même un peu lamelleuses dans leur circonférence; elles sont contiguës vers le sommet du Polypier, mais vers la base elles sont séparées par des interstices gra- nuleux , et formant, par leur réunion in- time, un Polypier calcaire, fixé, arborescent, d'un tissu assez compacte et non poreux, mais échinulé ou granulé. M. Ehrenberg, plus récemment, a aussi admis le genre Po- cillopore, qu'il place avec les Millépores et les Sérintopores dans sa famille des Mille- porines, qui présente des Polypes sans tenta- cules, logés dans des oscules imparfaitement lamelleux , dont les rayons sont au nombre de 6 à 12. Cette famille, d'aiileurs, fait partie de la tribu des Phytocoraux dodécac- tiniés de cet auteur. Mais en même temps que M. Ehrenberg reporte dans son genre Millepora le Pocillopora cœrulea de La- niarck, il place dans le genre Pocillopore les Mellipores, qui sont évidemment des Algues calcifères. (Duj.) POCOCKÏA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Lotées-Trifoliées, établi par Seringe (in DC. Prodr., II, 185). Herbes de l'île de Crète. Voy. légumineuses. *PODABRUS (™vç, <™'£oç, pied ; àfyoç, mou), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentamères, de la famille des Malaco- dermes et de la tribu des Téléphorites , créé par Fischer et adopté par Dejean (Catalogue, 3eédit.,p.l38). Neuf espèces sont comprises dans ce genre: sept appartiennent à l'Amé- rique septentrionale, une est propre à l'Asie (Sibérie), et une à l'Europe (Laponie). Nous citerons principalement les suivantes : P. diadema¥.,piniphilusEschs.,flavipes F isch., et Schœnherri Dej., Man. (C.) *PODACANTIIUS (™SÇ, «o -famille de la famille des Engoulevents {Caprimulgidœ), établie parle prince Charles Boatptrtt pour des espèces qui, avec un bec : buste, n'ont ni membrane entre les doigts, ni dentelure à l'ongle du milieu. G.-R. Gray introduit dans cette sous famille les genres Sleatorms, JEgalheles, BatrachosLomus, Po- dargus, Nyctibius et Selochuza. (Z. G.) PODAXON (wov?, Tro^oç, pied ; a$û>v, axe), bot. cr. — Genre de la famille des Champignons, division des Basidiosporés , sous-division des Entobasides , tribu des Conogiastres, établi par Fries {Syst., III, 62). Champignons terrestres des régions chaudes du globe. Voy. mycologie. *PODEILEMA, R. Brown. bot. cr. — Synonyme de Sphœropteris, R. Br. PODEKCÉPHALE. Podencephalus. té- tiat. — Genre de Monstres unitaires de l'or- dre des Autosites, de la famille des Exencé- phaliens. Voy. ce dernier mot. *PODHOMALA ( ttoî? , iroJoç , pied; opatloç, plan), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , de la famille des Melasomes et de la tribu des Piméliaires , créé par Solier [Annales de la Soc. ent. de France, t. V, p. 72, pi. 14, fig. 6, 7), et qui ne se compose que d'une espèce, la P. suturalis de l'auteur; elle rentre parmi ses Colaptérides. (C.) PODICA, Lesson. ois. — Synonyme de Heliornis, Vieillot. Voy. grébi-foulque. PODICEPS. ois.— Nom latin, dans La- tbam, du genre Grèbe. *P0DICEPS1\ÉES. Podicepsinœ. ois.— Dans l'essai d'une classification méthodique des Oiseaux , publié en 1831 par le prince Ch. Bonaparte, ce nom a été donné à une sous-famille de l'ordre des Palmipèdes dont le genre Podiceps de Latham peut être con- sidéré comme l'unique élément. (Z. G.) *PODICIPINÉES. Podicipinœ.ois.— Nom de sous-famille que quelques auteurs ont substitué à celui de Podicepsinées (Podicep- sinœ) qui lui est antérieur. Voy. ce dernier mot. (Z. G.) PODÏLYMBIS, Less. ois. — Synonyme de Colymbus, Linn. ; Podiceps f Latb. — T. X. Genre fondé sur le Podiceps Caroliniensis Lath. (Z. G.) PODIUM (irov? , *•£•«, pied), ins. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, tribu des Sphégiens, famille des Sphégides, éta- bli par Fabricius et généralement adopté. L'espèce type, Pod. flavipenne Latr. (Pcphis luteipennis Fabr.) , habile l'Amérique méri- dionale. *PODIUS, Mégerle. ins. — Synonyme de Deilus, Serville. (C.) PODOA, Boié. ois. — Synonyme de Helior- nis, Vieillot. Voy. grébi-foulque. (Z. G.) PODOBÉS. ois. — Dans la méthode de M. Lesson (Traité d'ornithologie), ce nom est donné à une division de la famille des Merles, division fondée sur le Turdus ery- thropterus de Gmeiïn. Voy. merle. (Z. G.) PODOCARPE. Podocarpus(izoZq, «o'Joç, pied; xap-rroç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Conifères, établi par L'Héri- tier pour des plantes qui avaient été d'a- bord rangées parmi les Ifs. Tel qu'il est au- jourd'hui , et avec les accroissements qu'il a subis depuis sa création , il se compose d'ar- bres souvent de très fortes proportions, in- digènes des grandes chaînes de l'Amérique méridionale, du cap de Bonne-Espérance, de l'Inde et de la Nouvelle-Zélande, à feuil- les lancéolées, très entières , persistantes -, éparses. Leurs fleurs sont dioïques ; les mâ- les forment des chatons terminaux , fili- formes, dans lesquels un axe commun porte un grand nombre d'anthères sessiles, réni- formes, à deux loges qui s'ouvrent de la base au sommet par une valvule demi-cir- culaire. D'après la manière de voirdeL.-C. Richard , chacune de ces anthères constitue une fleur mâle ; les fleurs femelles sont axillaires, solitaires, dépourvues de brac- tées ; elles présentent un disque en forme de calice, charnu, divisé à son bord en trois lobes inégaux, et un seul ovule nu inséré sur le lobe postérieur du disque. Le fruit ressemble à une drupe, à cause du déve- loppement qu'ont pris, après la féconda- tion , le disque et le raphé qui sont devenus charnus; la graine, cachée sous cette enve- loppe charnue, a un test osseux et un em- bryon à deux cotylédons courts. On cultive quelquefois dans nos jardins, et en orangerie, le Podocarpe allongé, Po- docarpus elongatusUUént., espèce du Cap, 33 598 POD POD pour laquelle le genre a été créé. Nous si- gnalerons comme très remarquables à plu- sieurs égards certains Podocarpes de la Nou- velle-Zélande ; tel est particulièrement le Podocarpus dacrydioides A. Rich. (FI. de la Nouv.-Zél., p. 358), arbre vraiment gigan- tesque, qui s'élève jusqu'à 65 mètres de hauteur, et dont le tronc, nu dans une grande longueur, se termine par une ma- gnifique cime pyramidale. Il croit surtout dans les lieux humides et le long des tor- rents, où il forme des forêts touffues; les indigènes lui donnent le nom de Kaï-Kaea. Le Podocarpus? Zamiœfolius (A. Richard, lococitalo, p. 360), et dont M. Raoul fait un synonyme du Dammara australis Don. (Raoul , Choix de plantes de la Nouv.-Zél., p. 41). Celui-ci est tout aussi gigantesque que le précédent; son bois est des plus pré- cieux pour la marine, et se montre aussi dur que résistant. Enfin, le Podocarpus fo- tarra Don, arbre d'importance majeure pour les Nouveaux -Zélandais qui construisent leurs pirogues avec son bois , également re- commandable par sa dureté et par son in- corruptibilité. Les fruits d'une espèce in- dienne de ce genre, le Podocarpus neriifo- lius Don, sont comestibles. (P. D.) PODOCE. Podoces ( itoSûxvs , quia les pieds agiles), ois. — Genre de la famille des Corvidées {Corvidœ) dans Tordre des Passe- reaux, caractérisé par un bec médiocre, dé- clive à la pointe, sans échancrure, peu an- guleux, à mandibule supérieure plus courte que l'inférieure; des narines situées à la base du bec, arrondies, larges, couvertes de plumes; des tarses robustes, longs; des on- gles triangulaires, très aigus, peu recour- bés ; une membrane verruqueuse qui dé- borde l'épaisseur des phalanges. Ce genre a été établi par Fischer (Mé- moires de la Société impériale de Moscou) sur un Oiseau découvert par le docteur Pander chez les Kirguis, au-delà d'Orembourg. Les mœurs et le genre de vie de cet Oiseau sont fort analogues à ceux des Corbeaux. C'est au point que M. Lesson a pu penser qu'il ne devait pas en être distingué génériquement. Cependant, par quelques uns de leurs attri- buts physiques et par quelques unes de leurs habitudes, les Podoces diffèrent des Cor- beaux. Si, comme ceux-ci, ils vivent en trou- pes assez considérables, d'un autre côté ils marchent et courent plus qu'ils ne volent , leur vol étant lourd et de peu d'étendue. L'espèce type et unique de ce genre est le Podoce de Pander, Pod. Panderii Fisch. ( Mém. de la Soc. imp. de Moscou , t. VI , pi. 21). Tout son plumage en dessus est glauque ou verdâtre ; il a , en outre , un large sourcil blanc, les joues noires et les tarses verdâtres. Il vit dans les déserts de l'Asie. (Z. G.) PODOCERUS ( ttoïïç , no'*); , pied ; xepaç, corne), crust. — M. Milne Edwards, dans son Eist. nat. des Çrusl., désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Amphipodes, de la famille des Crevettines, de la tribu des Crevettines marcheuses, qui préalablement avait été établi par Leach, mais qui depuis a subi d'importantes modifications. La forme générale des Podocerus est la même que celle des Corophies (voyez ce mot); les antennes supérieures se terminent par une tigemulti- articulée, grêle et très courte ; celles de la se- conde paire sont pédiformes , et se termi- nent par trois ou quatre articles dont la lon- gueur diminue successivement; les yeux sont placés sur un lobe médian de la tête , qui s'avance entre la base des antennes su- périeure et inférieure; les pattes de la se- conde paire sont beaucoup plus grandes que celles de la première paire, et leur main est mieux conformée pour la préhension. Ces petits Crustacés vivent au milieu des Fucus, et paraissent se nourrir principalement de Zoophytes. On en connaît trois espèces, dont deux sont propres aux côtes d'Angleterre et la troisième aux côtes des États-Unis d'A- mérique. Le Podocère varié , Podocerus variegatus Leach (Edinb. Encycl., t. VII, p. 435), peut être regardé comme le type de ce genre; cette espèce a été rencontrée sur les côtes d'Angleterre. (H. L ) PODOC1HLUS (>ovç, wo'Joç, pied; yj~- ).oç, lèvre), bot. ph. — Genredela familledes Orchidées, tribu des Vandées, établi par Blume (Bijdr., 295). Herbes de l'Inde. Yoy. ORCHIDÉES. PODOCOMA (irovç, «Wos, pied: xôu.rtJ chevelure), bot.ph. — Genredela familledes Composées-Tubuliflores, tribu des Astcroï- dées-Astérées, établi parCassini (Ballet. Soc. philornat. 1817, p. 137; Dictionnaire des sciences naturelles, XXXVJI, 462 et 484; roD POD ÎM XLV1II, p. 60). Herbe de Bonaire. Voy. COMPOM K8. PODOCOTYLE, Duj. — Voy. fasciole. PODOLEPIS («ovç , néïoî , pied ; U- wtî, écaille), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Séné- cionidées-Héliehrysécs, établi par Labillar- dière (Nov.-IIoll., Il, 57), et dont les prin- cipaux caractères sont : Capitule multiflore, uétérogame; fleurs du rayon ligulées ou ir- régulièrement tubuleuses, femelles; celles du disque régulières, hermaphrodites. Invo- lucre campanule; écailles multisériécs ; les extérieures sessiles, membraneuses; les in- térieures munies d'un onglet linéaire, étroit. Réceptacle paléacé. Corolles du rayon en- tières ou légèrement dentelées; celles du disque à 5 dents. Anthères garnies de 2 soies à leur base. Stigmates glabres, arron- dis en tête au sommet. Akènes oblongs, un peu atténues au sommet, à aréole latérale ou terminale. Aigrette longue , blanche , composée de poils nombreux, finement plu- meux et soudés par la base. Les Podolepis sont des herbes dressées , peu rameuses; à feuilles alternes, sessiles, oblongues-linéaires , très entières; à capi- tules terminaux, solitaires. Ces plantes crois- sent principalement dans la Nouvelle-Hol- lande. De Candolle (Prodr., VI, 162) en décrit huit espèces réparties en trois sections , ainsi nommées et caractérisées : a. Scalia, Sims. {Bot. Mag., t. 956): Fleurs du rayon ligulées, difformes, à 3-5 dentelures irrégulières, profondes; poils de l'aigrette soudés en un tube court; écailles de l'involucre dépourvues de glandules ; fleurs jaunes (P. rugata , auriculala, acu- minata, longipcdata, canescens, inundata). b. Stylolcpis, Lehm. (Catal. sem. hort. Hamburg. , 1828, p. 17) : Fleurs du rayon ligulées , entières ou légèrement dentelées; poils de l'aigrette un peu soudés à la base; écailles de l'involucre glandulifères ; fleurs violacées (P. gracilis). c. Doratofepis, Benth. {in Enumer. plant. Hiig., p. 6i) : Fleurs du rayon tubuleuses; poils de l'aigrette un peu soudés à la base; écailles de l'involucre glandulifères; aréole de l'akène terminale (P. aristata). (J.) PODOLOBILM ( noùç , ntioç, tige ; ).ô- frev, gousse), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuscs-Papilionacées, tribu des Podalyriées , établi par R. Brown (m Aiton Hort. Kew. edit. 2, III, 9). Arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. légu- mineuses. PODOLOBLS, Rafin. {in Amcric. Monthl. Magaz., IV, 194). bot. pu. — Syn. do Stanlcya, Nuit. *PODOLOTES. bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses - Papilionacécs , tribu des Lotées-Galégëes, établi par Ben- tham ( in Royle Himalay. , 198). Herbes de l'Inde. Voy. légumineuses. PODONEJA, DC. bot. pu. — Voy. neja. *PODONTA (irouç, pied ; oIo'vtoç, dent). ins. — Genre de l'ordre des Coléopières hé- téromères, de la famille des Xystropides et de la tribu des Cténiopites, établi par Solier {Annales de la Soc. eut. de France , t. IV, p. 247), et qui renferme 3 espèces propres à l'Afrique septentrionale : les P. ruficollis, hœmorrhoidalis{Cistela) F., et erythrocephala Sol. La lre se retrouve aussi en Espagne- Les C. picicomis et nigrila font aussi partie de ce genre. (C.) *PODONTIA (uSuç, pied ; ISSvzoç, dent). ins. — Genre de l'ordre des Coléopières sub- pentamères, tétramères de Latreille, delà famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines, établi par Dalmann {Éphé- mérid. Ent., t. I , p. 23), adopté par La- treille ( Règ. anim.de Cuvier, t. V, p. 148) et par Dejean [Catalogue, 3e édit., p. 419). Ce genre se compose de 5 espèces : les p. quatuor decim-punctala Lin. [Chrysomela)t lutea 01., aflînis Grond., iricolor Chev. , et splendens Guér. Les 3 premières sont origi- naires des Indes orientales, la 4e d'Am- boine, et la 5e de la Nouvelle-Guinée. Les caractères du genre sont ainsi définis : Méso- sternum avancé en une pointe courte, co- nique , et qui est reçue dans l'échancrure postérieure du presternum. (C.) *P0D0PI1RYA (ttovç, rro'oV, pied ; fypvu sourcil ). infl's. — Genre proposé par M. Ehrenberg pour un Infusoire que Millier avait décrit sous le nom de Trichoda fixa, et que Bory Saint-Vincent nomma ensuite Pe- ritricha cometa. C'est notre Actinophrys pe- dicellata de la famille des Actinophryens^ M. Ehrenberg, tout en caractérisant ce genre par l'absence des cils vibratiles, ainsi que les Actinophrys dont il diffère seulement par son 300 POD POD pédoncule, l'a classé parmi ses Enchéliens qui ont au contraire des cils vibratiles ; mais cet auteur, dans une note de son Histoire des Infusoires, émet ensuite l'opinion que les Podophrya, avec les Acinetes et les Aclino- phrys, pourraient former une famille à part qu'il propose de nommer famille des Acinéti- nes. La seule espèce rapportée à ce genre a le corps globuleux , large de 6 centièmes de millimètres et entouré d'expansions filifor- mes, rayonnantes. Elle se trouve dans l'eau de marais conservée depuis longtemps. Mûl- er la signale comme le plus lent de tous les animaux. (Duj.) PODOPHTHALMUS (*ovç, «Woç, pied; op.oç, œil), crust. — Genre établi par La- marck aux dépens des Portunus{voy. ce mot) de Fabricius, et rangé par M. Milne Edwards dans la famille des Cyclométopes et dans la tribu des Portuniens. Chez ce genre, le plus remarquable de cette tribu, la carapace a la forme d'un quadrilatère très allongé, dont les deux côtés latéraux seraient fortement tronqués. Le front est creusé dans toute sa longueur d'une gouttière profonde qui con- stitue des orbites. Les yeux sont portés sur des pédoncules minces et d'une longueur ex- trême , à l'extrémité desquels est située la pièce oculaire. Les antennes internes sont situées au-dessus de l'origine des yeux, et leur tige ne peut pas se reployer dans la ca- vité qui les loge. Les antennes externes, également situées au-dessous des yeux, sont placées entre les fossettes antennaires et les orbites. Le cadre buccal est extrêmement large, et n'est séparé des fossettes antennai- res que par un bord très mince. Les pattes- mâchoires externes laissent entre elles un espace considérable, et leur troisième article est à peu près aussi large que long. Les pat- tes de la première paire sont grandes, et se terminent par une main presque droite. Les pattes suivantes sont beaucoup moins gran- des que les antérieures, et celles de la troi- sième paire sont plus longues que les autres. (L'abdomen ne présente rien de remarquable 2hezles femelles; mais, chez les mâles, il est triangulaire, et se compose seulement de cinq pièces mobiles. On ne sait rien sur les mœurs de ces singuliers Crustacés. La seule espèce Vivante est le Podophthalme vigil, Podophthal- mus vigil Leach (ZooZ. Miscell., t. III, f. 118). Cette espèce habite l'océan Indien . La seconde espèce est le Podophthalmus Defrancii Desm . , qui n'est connu qu'à l'état fossile et do: i on ignore le gisement. (H. L.) PODOPHYLLUM ( «oSç , ko'Jo; , pied >03 n'a pas une grande influence sur ces petits êtres, et on en a vu revenir à la vie après avoir été congelés dans l'eau sur laquelle ils vivaient.La sécheresse leur est fort contraire; aussi est-il fort difficile de les conserver vi- vants si on oe les place immédiatement dans un vase clos et dont l'air intérieur est très chargé d'humidité. Cette précaution prise, c;n les garde souvent fort longtemps. On trouve les Podures dans les lieux dont il vient d'être question, et souvent dans les celliers ou les caves, sous les pierres, dans les vieux bois en pourriture et sous les écorces îles arbres. Beaucoup sont slaiionnaires; quelques uns se tiennent plus ou moins iso- lés, et il en est qui sont, pour ainsi dire, erratiques; tels sont ceux qui courent souvent sur les fenêtres, sur les bureaux où il y a des papiers, sur les tables, et qui s'élancent as- sez loin et si lestement lorsqu'on veut les saisir. La forme générale des Podurelles dont on connaît actuellement un grand nombre d'espèces offre des variations assez grandes, et qui ont, en général, servie la distinction de ces animaux en genres. Sauf dans les Smyn- tliures , le corps est toujours plus ou moins linéaire, souvent allongé, d'autres fois navi- culaire seulement. Dans les Smynthures, au contraire, il est contracté et comme globu- leux, principalement dans la partie abdo- minale, qui n'a même que trois ou quatre articles au lieu de six, comme dans les autres. Les segments du corps ne conservent pas toujours la même proportion ; et le même segment peut être plus grand ou plus petit, suivant les genres chez lesquels on l'étudié. Six anneaux au plus pour l'abdomen , trois pour le thorax, un pour la tête. Les Podures ont, comme on le voit, un moins grand nom- bre de segmentsau corps que n'en ontlaplu- partdes autres Hexapodes. Toutefois, comme dans tous les animaux de la même classe, la tête, le thorax et l'abdomen sont bien dis- tincts les uns les autres. La forme de la tête est, en général, celle d'un triangle équilaté- rai à angles très émoussés, et dont le cou occuperait la base et l'épistome le sommet. C'est une sorte de boîte résistante, velue ou extérieurement écailleuse, et à laquelle on reconnaît la bouche et les appendices qui la servent, les antennes et les yeux. On n'y a point encore observé de trace de l'organe de l'ouie. La bouche, chez ces animaux, suivant M. Nicolet qui a fait une étude particulière et consciencieuse des Podurelles, est munie seulement, outre les lèvres supérieure et infé- rieure, de mâchoires et de mandibules assez fortes, quoique membraneuses, ce qui leur permet de se nourrir de matières un peu plus solides que celles dont les Anoura font usage. Ces animaux n'ont rien montré qui ressem- ble à des palpes. Dans V Anoura, il n'y a ni mandibules, ni mâchoires visibles. La bouche consiste en une trompe conique, très aiguë, dont l'ouverture est sur le cône et si petite qu'il est présumable que ces Insectes ne peuvent se nourrir d'aucune matière solide, et que l'humidité des vieux troncs d'arbres sur lesquels on les rencontre est leur seule nourriture. Les antennes des Podurelles ont habituellement quatre articles ; plusieurs genres de cette famille qui sont dans ce cas se distinguent entre eux par la proportion de ces articles. Dans le genre Macroloma ou Tomocerus, le troisième et le quatrième sont décomposés en un nombre considérable de petits anneaux filiformes, ce qui leur donne une grande analogie avec les antennes des Lëpismes. Les articles conservent la forme habituelle dans les Orcheselles, mais il y en a toujours plus de quatre et quelquefois jus- qu'à sept. D'autres Podures ont aussi plus de quatre articles. La longueur des antennes varie. Les Macrotomes sont ceux qui les ont les plus longues et quelquefois plus ou moins volubilesen spirale. Les antennes n'ont point d'écaillés; elles sont toujours plus ou moins velues, et sont souvent en mouvement. Les yeux sont des ocelles groupés de chaque côté de la tête en arrière des antennes; ils sont difficiles à voir et varient par le nombre. Le thorax ne présente aucun rudiment d'ailes; les trois articles ne sont pas également grands, et, en général, le premier ou prothorax semble manquer, son anneau inférieur étant presque nul. Les Anoura, les Achorutes et les Lipura ont cependant un prothorax bien visible en dessus. Le mésolhorax est, en général, grand, et, chez certains genres, (Lcpidocyrtus ou Cyphodeirus), il offre une saillie antérieure qui s'avance au-dessus de la tête. A chacun des anneaux du thorax, s'insère une paire de pattes. Celles-ci sont velues, plus ou moins courtes, ambulatoires, subégales et composées de cinq articles: hanche, trocanter, cuisse, jambe et tarse. 304 POD Celui-ci n'a qu'un seul article à deux griffes. L'abdomen est composé de six articles à peu près égaux dans les espèces qui sautent peu ou point du tout. Dans les Lepidocyrtus , le quatrième est le plus considérable. Les De- geeria et les Orchesella sont aussi dans ce cas. Dans les Macrotoma, c'est le troisième. Les Smynthures font encore exception sous ce rapport. Ils n'ont que trois segments ab- dominaux. L'anus est percé dans le dernier segment qui est composé de trois fibres pla- cées l'une au-dessus et les deux autres en dessous de cet orifice. Le seul genre Anoura a l'anus venant en dessous du dernier seg- ment, et non à son extrémité. Dans les Li- pura, cette même partie est déjà plus infère que dans les autres Podures. Les ouvertures trachéennes ou stigmates ont été découver- tes par M. Nicolet. Ce consciencieux obser- vateur en a reconnu huit , placés par paire sur les arceaux supérieurs des quatre pre- miers segments de l'abdomen. Leur forme est lunulaire, et ils occupent le milieu de chacun des bords des arceaux. Degeer a si- gnalé dans les Podures, à la face inférieure du commencement de l'abdomen, un or- gane singulier désigné sous le nom de tube gastrique par M. Bourlet, et qui diffère dans toutes les espèces. C'est un simple tubercule soudé au milieu et stigmatiforme dans les genres Anoura, Lipura et Achorutes; dans les autres, il s'allonge, prend une forme cy- lindrique, et se termine par un gros bouton bilobé et rétractile. Son incision terminale est peu profonde. D'après les observations de M. Nicolet, chaque lobe terminal du tube gastrique a la facilité de se gonfler ou plutôt de s'allonger en s'étendant latéralement, de manière à faire à peu près disparaître l'inci- sion. Dans les Smynthures , la longueur que ces filets gastriques peuvent atteindre en se développant ainsi, égale, à peu de chose près, celle des pattes ; ils sont blancs, demi- transparents et continuellement invisqués par une humeur visqueuse et abondante, fournie par de petites glandes fort nom- breuses, et disposées régulièrement sur toute leur face. Les Smynthures peuvent diriger cea filets dans tous les sens, les étendre ou les rouler en spirale, et les faire sortir si- multanément ou alternativement de l'or- gane tubiforme qui les porte : M. Nicolet POD considère cet organe comme aidant à la lo- comotion. Les Podures autres que les Smyn- thures ne paraissent pas posséder ces longs filaments; mais leur tube ou plaque gas- trique est considérée comme ayant le même usage. M. Bourlet appelle fourchette, chez les Podures , une autre partie plus petite que le tube gastrique, et soudée au fond de la rainure sous-abdominale , à peu près à égale distance de ses deux extrémités. Cet appendice, dont la couleur est toujours blanche, est composé de deux pièces. La queue ou l'appareil saltatoire a été l'objet des descriptions de Degéer, Latreille, et de MM. Templeton , Bourlet et Nicolet. Nous dirons d'abord qu'elle manque dans les Anoura et les Lipura. Dans les Achorutes, elle est peu considérable encore; elle s'in- sère sous le quatrième segment , c'est-à-dire sous l'antépénultième, et non au bord pos- térieur de l'avant-dernier ou cinquième. De là le nom d'Hypogastrura, que M. Bourlet propose pour ces animaux; un filet creux antérieur marque l'endroit où la partie dont il s'agit se place lorsqu'elle n'est pas déten- due. La queue des Achorutes est d'ailleurs petite , et elle ne se prolonge que peu ou point au-delà de l'abdomen. Dans les au- tres genres , la queue est plus ou moins longue et un peu variable de forme, sui- vant les espèces; elle est toutefois compo- sée de deux parties bien distinctes, la base ou tige et les filets, et reployée avant le saut dans une rainure des arceaux inférieurs de l'abdomen. M. Bourlet donne trois pièces à la tige caudale, toutes trois enveloppées par une membrane et mues par des muscles très puissants; deux de ces pièces sont pa- rallèles, distinctes l'une de l'autre près des filets , mais séparées dans le reste de leur étendue par une simple rainure. D'après le même observateur, on voit à l'opposite du sillon moyen , à l'intérieur, une côte arron- die, saillante à sa base, allant en s'abais- sant, et s'effaçant peu à peu au-dessous de la bifurcation : c'est la troisième pièce de la tige ; l'auteur cité la compare aux filets qui terminent l'abdomen des Lépismes; mais, comme il l'a fait remarquer depuis, les filets des Lépismes partent de l'arceau supérieur, et ces trois pièces naissent de l'arceau infé- rieur. Quant aux filets testacés qui forment la fourche de la queue des Podures, ils sont tod POD 305 uni-articulés, sauf chez les Smynthures, qui les ont bi-articulés. Les crochets ou épines terminales se voient postérieurement au bord inférieur du dernier arceau abdominal ; leur direction est redressée et un peu divergente. On les connaissait chez les Lipura ou Ony- chiurus qui leur doivent ce dernier nom, et II. Nicoleten a trouvé aussi sur deux espèces du genre Achorutcs de If. Templeton. La peau des Podures est généralement assez >u>istante, surtout chez les espèces qui jouissent d'une grande activité ; elle est plus molle chez celles qui sautent peu, ou dont la marche est le seul mode de locomotion. Trois couches superposées la constituent chez les unes et les autres : l'épidcrme, dont l'a- nimal se dépouille à chaque mue , la ma- tière muqueuse ou le segment, et le derme. On remarque à la surface , tantôt des poils plus ou moins nombreux, tantôt des écailles fort semblables à celles des Lépismes, quel- quefois des poils et des écailles simultané- ment. La forme de ces deux sortes d'organes varie d'espèce à espèce, d'individu à indi- vidu dans une même espèce , ou même d'un point à un autre dans le même individu. Le tube digestif, étudié dans le Podura simi- lata> est droit et partagé en cinq parties : l'œsophage; le jabot, qui n'est qu'une dila- tation médiocre de ce dernier; l'estomac ou ventricule chylifique, dont la longueur égale trois fois celle du jabot et de l'œsophage; l'intestin grêle, à peu près grand comme le jabot; et le rectum , appelé , par inadver- tance, sans doute, cœcum par M. Nicolet: il est un peu plus long que l'intestin grêle. Au point où l'estomac va déboucher dans l'intestin , sont des vaisseaux hépatiques libres par une de leurs extrémités , tubu- leux, sans renflements, et dont l'auteur cité porte le nombre à six en trois paires. Ces trachées ne sont pas en grande abondance. Quant au fluide sanguin , il est transparent et d'un jaune d'ambre très clair. On en voit dans toutes les parties du corps , et les '•bules qu'il renferme font reconnaître les •.nouvements. Ces globules, qui, du reste, paraissent ne pas exister toujours, sont sphé- îiques ou ovoïdes. Le mouvement du sang a pour centre d'impulsion le vaisseau dor- sal, qui s'étend sous la peau médiane du (ios, depuis la tête jusqu'à l'extrémité posté- rieure du corps , son extrémité antérieure t. x. s'infiéohissant pour rentrer dans la tête. La circulation peut être interrompue sans que l'animal périsse. Le système nerveux se com- pose , dans les Smynthures du moins, dur cerveau ou ganglion sus-œsophagien don- nant naissance aux nerfs des yeux ; du gan- glion sous-œsophagien en rapport avec le précédent par les deux branches latérales du collier; d'un ganglion thoracique en rapport avec le ganglion précédent par deux filets de communication; et d'un ganglion abdomi- nal placé dans le plus gros des anneaux , et donnant, outre des nerfs latéraux, comme les ganglions sous-œsophagien et thoracique, des nerfs postérieurs assez longs au nombre de trois principaux. Degéer avait déjà vu les œufs des Podures , et M. Nicolet a récem- ment indiqué leurs caractères avec soin. C'est donc à tort que M. Bourlet a écrit que l'oviparité de ces animaux lui paraissait une chose plus ou moins douteuse. Leurs œufs sont, il est vrai, fort petits. On les trouve sous les écorces des arbres, dans la mousse. Avant la ponte, ils ont une vésicule germi- natrice, et, dans l'oviducte, leur vitellus se couvre d'une couche d'albumen. La nature de leur coque varie ainsi que sa dureté. Habituellement sphérique, elle est lisse chez les uns, réticulée chez les autres, et plus ou moins villeuse ou hérissée de petites épines chez un certain nombre. Une douzaine de jours après que la femelle les a déposés, le petit en sort, et quoiqu'il n'ait pas de véri- table métamorphose à subir, il diffère néan - moins des adultes par sa tête plus trapue et d'aspect tout-à- fait ovoïde. Les mues qu'il éprouvera bientôt ne tardent pas à lui faire perdre ce caractère; elles changentainsi plus ou moins les couleurs. Quant à leur nourri- ture, elle consiste en débris de matière végé- tale et même, d'après RI. Bourlet, en humus, ou plutôt en de petites molécules organiques vivantes ou mortes qui s'y trouvent, avec un peu de terreau ; mais en prenant les pré- cautions dont il a déjà été question dans le courant de cet article, on peut consetrer ces animaux pendant plusieurs mois. Les genres qui composent cette famille sont désignés sous les noms de Sinynlhurus , Dicyrtoma, Degeeria, Isotoma, Podura, Or~ chesella, Achorules, Tomocerus, Cyphoderus, Anurophorus et Anoura. Voy. ces mots. (II. L.) 33 306 POEC POEG PODURIDES. Podurides. hexap. — Sy- nonyme de Podurelles. Voy. ce mot. (H. L.) PODURIENS. Podurii. hexap. — Syno- nyme de Podurelles- (H. L.) *POECILiEMA (-noixlUq, varié; etp«, ha- bit), arach. — Ce nouveau genre , qui a été créé par M. Koch dans son Uber sischt der Arachnidensy stems , a été établi aux dépens des Cosmctus de M. Perly. Le type de cette nouvelle coupe générique, dont un connaît deux espèces, est le Pœcilœmav. flavum Perty (Delect. anim., p. 203, n. 6). Cette espèce habite le Brésil. (H. L.) *POEClLASPIS, Hope. ins.— Synonyme de Botanochara, Dej. POECILE. ois. — Genre fondé parKaup sur la Mésange nonnette ( Parus palustris Linn.). (Z. G.) *POECILESTniJS ( «otxt),oç , diversifié ; cdôïîç, habit), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères hétéromères, de la famille des Sténélytres et de la tribu des Hélopiens, formé par Dejean {Catalogue, 3e édition, p. 229), et qu'il compose de treize espèces originaires soit du Brésil ou de Cayenne. Parmi celles-ci sont les suivantes : P. tri- fasciatus St., divisus,suturalis, geniculatus Gr., et tigrinus Gy . (C.) POEC1LIE. Pœciliai-Koixtloq, varié), poiss. — Genre de l'ordre desMalacoptérygiens ab- dominaux, famille des Cyprinoïdes , établi par Schneider et adopté par G. Cuvier {Règ. anim. , t. 21, p. 280 ), qui lui donne pour caractères essentiels : Mâchoires aplaties horizontalement, protractiles , peu fendues, garnies d'une rangée de petites dents très fines; dessus de la tête plat; opercules grands; cinq rayons aux ouïes; corps peu allongé; les ventrales peu reculées, et la dorsale au-dessus de l'anale. G. Cuvier {loc. cit.) cite 4 espèces de ce genre [P Schneideri V al., multilineata Les., unimacula Val., surinamensis Val. ) , qui vivent dans les eaux douces de l'Amérique. (M.) POECILMA, Germar (7ns. sp., p. 254-59). INS. — Synonyme de Coplurus, Zygops et Pinarns Schœnherr. (C.) *POECirOCAMPA (noaOoç, varié; xauirv) , chenille), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, familles des Nocturnes, tribu des Boinbycides, établi par Stéphens aux dé- pens des Bombyx, Boisd. Duponchel, qui a adopté ce genre ( Catal. des Lépid. d'Eur. , p. 76 ), n'en cite qu'une espèce, Pœcil. po- puli , qui habite l'Europe. POECILOCERIJS. ins. — Voy. pqekilo- CERUS. *POEC[LODERMA (™x0l0,-, diversifié; oç, diversifié; f/op, je mange ; fûîç, rat), mam. — Genre de Ron- geurs, créé par Fr. Cuvier (Annales des sciences naturelles , 2e série, tome 1 , 1824) pour une espèce du Chili à laquelle il a ap- pliqué le nom de Pœphagomys ater , et qui fait partie du groupe des Cténomes. Voy. ce mot. (E. D.) POEPHAGUS. mam.— JEUcn désigne sous ce nom TYack, espèce du genre Bœuf. Voy. ce mot. (E. D.) *PQEPPIGIA, Bert. (in Bullet. se. nat.f 1830, p. 109). bot. ph. — Syn. de Citha- rexylon, Linn. *POEPPIGIA, Kunzefm Beichenb. Consp., p. 212). bot. ph. — Syn. de Tecophilœa , Bert. *i>OEPPIGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papi- lionacées, tribu des Caesalpiniées, établi par Presl (Symb. , 1, 15, t. S). Arbres de Cuba. Voy. LÉGUMINEUSES. *POGOGYNE (Trwyov , barbe ; fbn , pis- 308 POG POG til). bot. ph. — Genre delà famille des Labiées, tribu des Mélissinées , établi par Bentham (Labiat., 414). Herbes de ia Cali- fornie. Voy. LABIÉES. *POGOrVAfMTHERA (,rc5ywv , barbe; av- Onpa, anthère), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées, tribu des Miconiées, établi par Blume {in Flora, 1831). Arbris- seaux desMoluques. Voy. mélastomacées. POGONATIIEIUJM (tt^ov, barbe; dfop, épi),, bot. ph. — Genre de la famille des Gra- minées, tribu des Andropogonées, établi par Palisot de Beauvois (Agrost., 176, t. II, f. 7). Gramens des Indes orientales. Voy. grami- nées. POGONATUM, Palis, (prodr., 3S, t. II, f. 3). bot. cr. — Voy. polytricuu.m, Linn. POGONIA, Andr. (Bot. Repusil., t. 283). bot. ph. — Synonyme de Myoporum, Banks et Soland. POGONIA (-n-w'ywv, barbe), bot. fh. — Genre de la famille des Orchidées, sous-or- dre ou tribu des Aréthusées, établi par Jus- sieu (Gen., 63). Herbes de l'Amérique bo- réale. Voy. ORCHIDÉES. POGONIA , Vieill. ois. — Synonyme de Pogonias , Illig. (Z. G.) POGONIAS. ois. — Nom latin donné par llliger au genre Barbican. (Z. G.) POGONIAS (Tcœywvtaç, barbu), poiss. — Genre de Tordre des Acanthoptérygiens, fa- mille des Sçiénoïdes, établi par Lacépède, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes (Flist. des Poiss., t. V, 196). Les Pogonias sont très semblables aux Ombrines; ils n'en dilïerent que par la présence de nombreux barbillons sous la mâchoire inférieure. Ils se font remarquer, en outre, par la taille à laquelle ils parviennent, et surtout parle bruit qu'ils font entendre (d'où le nom de Tambours que leur ont donné les pêcheurs de New-York) ; par la grandeur extraordi- naire des dents de leurs pharyngiens supé- rieurs moyens et de leurs pharyngiens infé- ' rieurs. Ces Poissons vivent principalement dans l'Amérique méridionale. MM. Cuvier et Valenciennes (loc. cit.) décrivent deux espèces de ce genre , dont l'une n'est peut-être qu'une variété de l'au- tre. Ce sont le grand Pogonias, Pogonias chromis Cuv. et Val. (Labrus chromis Lin., Sciœna id. Lacép. et Schn., Sciœna fusca et Se. gigas Mitch.), et le Pogonias a bandes, Pogonias fasciatus Lacép. (Labrus grun- niens Mitch.). La première atteint une lon- gueur de 1 mètre 20 centimètres, et pèse communément 8, 10 ou 13 kilogrammes. La seconde n'en diffère absolument que par une taille et un poids bien moindres. (M.) POGONIUS, Leach. ois. — Synonyme de Pogonias, Illig. (Z. G.) *POGONOBASIS (™>v, barbe; £«'*:;, base). Ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères hétéromères, de la famille des Méla- somes et de la tribu des Piméliaires, créé par Solier (Annales de la Société entomolo- gique de France, t. VI, p. 161), qui le com- prend dans ses Collaptérides et dans sa 8e tribu, celle des Adélostomites. Ce genre a pour caractères : Tête enfoncée jusqu'au- delà des yeux dans le prothorax : celui-ci est grandement dilaté et aminci sur les cô- tés; élytres arrondies; écusson sans saillie sensible à leur base ; 3e article des antennes plus court que les 2 suivants réunis. Types : P. opatroides Dej., ornata Kl. La lre es- pèce se trouve au Sénégal , et la 2e en Egypte. (C.) *POGONOCERUS (■nàyuv, barbe; x/pag, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères hétéromères , de la famille des Trachélides et de la tribu desPyrochroïdes, créé par Fischer (Mémoires de la Soc. imp. des nalur. de Moscou, 1811 , Entom. de la Russie, t. 1 ), et qui se compose des 4 es- pèces suivantes : P. tho racic us Fisch., ruft- collis Dej., rufus Leconte, et Canadensis Lat. La lie est propre à la Russie méridio- nale , et les trois autres sont originaires de l'Amérique septentrionale. Chez ces Insectes les antennes des mâles sont presque aussi longues que le corps : elles sont revêtues de longs filets barbus ; leurs yeux, chez ce sexe, sont grands et rapprochés en arrière; le corselet est en cône tronqué ou trapézoïde. (C.) *POGONOCIî£ILUS(™>>v, barbe; Xe~- Aoç , lèvre), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Lamiaires, établi par New- man (The Entomologist's , t. I , p. 400) sur Ja Lamia nebulosa Def. , espèce européenne qui a servi à Stephens pour établir son genre Aplocnomia, et qui rentre aussi dans- celui de Mesosa , Meg. , Dej. , Serv. Oc POG roi 309 doit avec raison la sepaier de ce dernier genre. (G.) POGOXOCHERUS (™ya>v, barbe; XiT?t main), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères subpentamèr es , lélramères de La- treille, de la famille des Longicorncs et de la tribu des Lamiaires, proposé par Mé- gerle, adopté par Dejean, Latreilie, Serville et Mul>ant ( Hist, nat. des Coléopt. de Fr. , p. 155). Ce genre renferme les 7 espèces suivantes : P. hispidus 01., pdosus F., fasci- cularis Pz., ovalis Gbl., Pcrroudi Muls., rnutteus et squalidus Dej. Les C premières se trouvent en France, et la dernière au Sé- négal. (C.) POGOXOPIIORLS, Latreilie. ins.- Sy- nonyme de Lcislus, Frœblich, Dejean. (C.) * POGOXOPSIS ( K«y«v , barbe ; fy(f , aspect), bot. pn. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Audropogonécs , établi par Presl (in Reliq. Ilœnîc, 1, 333, t. 66). Gramcns du Mexique. Voy. graminées. *VOGOX01\ll\XQUE$. Pogonorhynchœ. ois. — Famille établie par M. Latreilie dans Tordre des Grimpeurs pour des Oiseaux qui ont, à la base et sur les côtés de la mandi- bule supérieure, des faisceaux de poils longs et raides. Elle se compose des genres Ani , Barbacou, Barbu, Tamalia, Barbican, Cou- roucou, Monase et Malcoha. (Z. G.) ♦POGOXOSTOMA , Klug. ins. — Syno- nyme de Psilocera, Brullé. (C.) *POGOXOSTO*IA (™yuv, barbe; (,«>«, bouche), ins. — Genre de l'ordre desNévro- ptères , tribu des Phryganiens, groupe des Pbryganéites , établi par M. Rambur {Né~ vroptères, Suites à Buffon , édition Roret, p. 489) qui n'y rapporte qu'une espèce, P. vernum, commune, au printemps, sur les parapets qui bordent laSeine dans l'intérieur de Paris. *POGOXOTARSUS (*»'y*v, barbe; ?«> moç, tarse), as. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, delà famille des La- mellicornes et de la tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par Burmeister {Handbuch der Entomologie), et qui a pour type \aCetonia plumigera Gy., Pn., Westw., espèce origi- naire de Madagascar. (C.) ♦POGOXLS (*•/»», barbe), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des FéroDiens , proposé par Ziégler, adopté par Dejean (Species général des Coléoptères de France, t. 111, p. C) et par tous les auteurs qui ont écrit depuis sur la famille. Il a pour caractères : Palpes labiaux à dernier article ovalaire, terminé presque en pointe; corse- let plan, presque carré, peu ou point ré- tréci postérieurement. Ce genre se compose de 2i espèces : 17 sont européennes, 3 afri- caines , 3 américaines , et 1 seule est asia- tique. Nous citerons comme en Taisant partie les suivantes : P. lamprus Wied., pallidipennis, flavipcnnis Dej., luridipennis, halophilus Abr. , filiformis Ziegl., etc. Les Pogonus se trouvent exclusivement au bord de la mer et des eaux salées. Ils sont vifs , et de couleurs brillantes et métalliques. (C.) POGOSTEMON («wywv, barbe ; cttv^wv, fil), bot. pu. — Genre de la famille des La- biées, tribu des Menthoïdées, établi par Desfontaines (in Mcm. Mus., II, 156). Her- bes de l'Inde. Voy. labiées. *POGOSTOMA («uywv, barbe; nSpx, bouche), bot. ph. — Genre de la famille der. Scrophularinées, tribu des Gratiolécs, établi par Schrader (Index semin. hort. Gœlling., 1831). Herbes du Mexique. Voy. scrophu- larinées. *POHLAXA,Nces etMart. (inN.A.N.C, XI, 185). bot. ph. — Voy. ZANTUOXYLUM, Kunth. POHLIA (nom propre), bot. cr.— Genre de la famille des Mousses, tribu des Bryacées, établi par Hedwig (Musc, frond., I, 96, t. 36). Mousses gazonnantes , vivaces, des ré- gions alpestres de l'Europe. Voy. mousses. *POLCEPHALUS , Swaias. ois.— Syno- nyme de Psittacus, Linn. — Genre de la fa- mille des Perroquets. Voy. PEU ROQUET. (Z. G.) POIKADENIA, Elliot (Carolin., II, 198). bot. pu. — Synonyme de Psoralea, Linn. POIKILOPLEUROX. rept. foss. — Voy. P0ECIL0PLEUR0N. POILS. ZOOL. — Voy. SYSTÈME PILEUX. POILS. Pili. bot. — Beaucoup de plantes portent sur leur surface des Poils plus ou moins nombreux, plus ou moins longs, qui en modifient tantôt légèrement, tantôt au contraire profondément l'état et l'aspect. Étudiés dans l'ensemble du règne végétal, ces Poils se présentent avec une organisa- tion tantôt très simple , tantôt plus compli- quée. Dans tous les cas ce sont des produc- tions purement celluleuses qui ont pris 310 POI POI naissance dans l'épidenne et qui en sont dès lors une simple dépendance. En effet, si Ton examine un Poil naissant, on le voit en général naître d'une cellule de l'épiderme qui se développe extérieurement en une pe- tite proéminence. Cette éminence devient peu à peu plus saillante, et par là ne tarde pas à revêtir le caractère de Poil. Dans les cas les plus simples, sa cavité reste unique, de telle sorte que le Poil tout entier n'est qu'une seule cellule très allongée. Parfois cette cellule , tout en restant unique , se bi- furque à son sommet (Poils fourchus, ou en Y), ou même se ramifie à des degrés divers (Poils rameux). Plus souvent, lorsque le Poil a acquis une certaine longueur, sa ca- vité se cloisonne, et par suite il finit par présenter une série de cellules placées bout à bout. Dans ces Poils pluricellulés ou cloi- sonnés, qu'on nomme aussi articulés, chaque cellule se renfle quelquefois de manière qu'un resserrement apparent se trouve cor- respondre à chacune des cloisons intercel- lulaires. Cette modification constitue les Poils moniliforrnes ou en chapelet. Ailleurs , l'ensemble du Poil devient rameux, tantôt de manière à imiter un petit arbre , tantôt, au contraire, en étalant ses ramifications à peu près sur un même plan et en une sorte d'étoile (Poils étoiles). On rattache souvent à cette dernière forme les Poils singuliers des Elœagnus, dans lesquels une sorte de disque strié dans un sens rayon- nant se trouve porté sur un petit pédicule central , et l'on admet que cette disposition provient de Poils étoiles dans lesquels les rayons nombreux de l'étoile se sont soudés en une seule lame plus ou moins circulaire. — Le plus haut degré de complication nous est présenté par les Poils dans lesquels plu- sieurs séries de cellules se sont formels l'une à côté de l'autre et se sont soudées latéralement en un seul corps, de manière à donner un poil tantôt subulé, tantôt au contraire écaiileux. Dans ce dernier cas, ces productions prennent souvent la forme d'écaillés larges et développées, bien diffé- rentes d'aspect avec les Poils ordinaires. Ce n'est pas seulement sur la surface des organes aériens des plantes qu'on observe des poils; les racines elles-mêmes en por- tent très fréquemment, souvent même en quantité assez grande pour en être entière- ment couvertes. — On trouve aussi parfois des productions pileuses dans les cavités des organes, particulièrement dans les lacune9 des plantes aquatiques, où ils ont généra- lement une forme étoilée fort remarquable. Au nombre des plus curieuses d'entre les productions intérieures de nature pileuse sont celles qui se développent dans les ca- vités de l'ovaire des Orangers, Citronniers, etc., et qui, se remplissant peu à peu de suc, finissent par former la pulpe si agréable de ces fruits. Les formes des Poils sont très variées, mais il nous est impossible de les signaler ici, faute d'espace et faute de figures. Nous renverrons donc à cet égard aux ouvrages élémentaires. Dans leur jeunesse les Poils sont remplis d'un suc cellulaire qui disparaît plus tard; mais il en est qui , dans une de leurs par- ties, produisentun liquide particulier, tantôt visqueux , tantôt acide , tantôt acre et brûlant. Ce sont les Poils glanduleux, la portion cellulaire qui sécrète ces liquides particuliers n'étant autre chose qu'une glande. La position de la glande par rapport au Poil varie : le plus souvent elle est por- tée par le Poil qu'elle termine; mais parfois aussi l'inverse a lieu, et, dans ce cas, le Poil qui la surmonte lui sert comme de conduit excréteur. Dans cette dernière ca- tégorie rentrent les Poils brûlants, dont nos Orties nous fournissent un exemple si vul- gaire. La présence des Poils sur les plantes peut modifier l'action physiologique de leurs or- ganes. Ainsi, ils peuvent modérer la trans- piration en couvrant les stomates d'une sorte d'écran. Aussi observe-t-on que les plantes des lieux très découverts, des sa- bles, des déserts, sont souvent très velues. Ne pourrait-on pas aussi admettre que, dans certains cas, leur hygroscopicité, toujours très prononcée, peut avoir pour effet de fa- voriser l'absorption de l'humidité de l'air par les feuilles? L'abondance plus ou moins grande des Poils sur les surfaces végétales, leurs variations de longueur, de rigidité, de couleur, etc., ont permis d'introduire dans le langage de la botanique descriptive des dénominations diverses qui correspondent aux différentes modifications d'aspect qu'ils donnent à ces surfaces. Ainsi, un organe POI POI 311 entièrement dépourvu de Poils est glabre [glàbcr)\ on le nomme duveté ou pubescent (pubescens) lorsqu'il est revêtu de Poils courts et mous ou d'une sorte de duvet; il est velu (villosus), si les Poils sont long», mous, droits, et poilu (jmIwhs) lorsqu'il porte n rnuitis nombreuses de la forme du corps des Poissons. Aussi arrive-t-il que les orga- nes de la reproduction, qui paraissent chan- ger de place selon leur volume, sont tantôt au-dessus des intestins, tantôt au-dessous, tantôt repliés de manière à occuper la por- tion inférieure de cette cavité abdominale. La position de l'anus varie beaucoup et ne dépend pas même de la position des nageoi- res ventrales. Il est en général situé presque toujours auprès des premiers rayons de l'anale , mais on le trouve dans quelques espèces reporté sur le devant , et quelquefois même sous la gorge dans l'angle de la cein- ture humérale. Le système des vaisseaux absorbants est assez développé dans les Pois- sons , ainsi que les mémoires de Hewson et de Monro et les beiles injections de Fohman l'ont montré. Cependant , si l'on réserve exclusivement le nom de lympha- tiques aux vaisseaux pourvus de nombreu- ses valvules, et qui se replient sur eux- mêmes en ganglions nombreux , je ne vois pas comment on caractériserait les vaisseaux lymphatiques des Poissons dont l'apparence ne diffère nullement de veines capillaires. Je crois qu'il y a encore des recherches im- portantes à faire sur ce sujet. Il ne faut pas non plus négliger de citer la communication de l'intérieur de la cavité péritonéale avec l'extérieur, au moyen de deux trous pratiqués de chaque côté de l'anus. On les trouve dans les Raies, les Squales, les Lamproies, dans l'Esturgeon et dans les Saumons. D'où il résulte que la membrane péritonéale se continue avec l'épiderme extérieur. Il y a même, dans les Raies et dans les Squales , deux trous au péricarde qui font communiquer l'intérieur de cette cavité avec celle du péritoine , et par conséquent avec l'extérieur. L'action des sucs gastriques ou digestifs doit être trèï vive dans les Poissons, car ces animaux ava- lent leur proie presque toujours sans la di- viser par la mastication et sans l'imprégner de sucs salivaires dont la nourriture est en- duite chez beaucoup d'animaux qui ne mâ- chent pas. La plupart des Poissons se nour- rissent de matières animales , et je ne crois pas même que ceux qui paraissent phytopha- ges refusent les petits vermisseaux qui peu- vent être attachés aux végétaux. Un très grand nombre des plus voraces avalent des Poissons, sans épargner les individus de leur POI POI 341 propre espèce. On les trouve engloutis tout entiers dans leur vaste estomac. Ceux-là se jettent aussi sur les petits Oiseaux aqua- tiques ou sur les petits Mammifères qui fréquentent le bord des eaux. Les Reptiles deviennent quelquefois aussi leur proie. D'autres espèces se nourrissent plus exclusi- vement de Crustacés. L'action de leur suc gastrique rougitla carapace de ces petits Cra- bes , et lorsque le Poisson a avalé une assez grande quantité d'Entomostracés presque microscopiques, qu'il en a rempli ses intes- tins, ceux-ci paraissent rouges comme s'ils étaient remplis de sang. C'est ce qui arrive souvent au Hareng. D'autres Poissons man- gent des Insectes, et quelques espèces sont devenues célèbres par le merveilleux ins- tinct dont la nature les a douées. Ils peu- vent , en allongeant leur bouche en un long tube, poussé au moyen d'une contraction violente des pièces du palais et de l'opercule, lancer des gouttes d'eau sur des Insectes qui volent à la hauteur de plus d'un mètre au- dessus de la surface , et les faire tomber de manière à les pouvoir prendre pour nour- riture. D'autres espèces peuvent casser les coquilles d'un grand nombre de Mollusques; elles ont même reçu , à cause de cela , dans quelques pays , le nom de Cassc-burgos. Enfin , d'autres espèces remplissent leurs intestins de la vase du fond des eaux, si riche en animalcules microscopiques, et puisent dans la digestion de ces matières animales une nourriture suffisante. D'autres espèces se nourrissent avec avi- dité de Méduses, de Vélelles et en général de plusieurs espèces d'Acalèphes. On sait que ces animaux sécrètent des sucs urticants d'une àcreté excessive. Leur action est nulle sur la muqueuse de l'estomac de ces Pois- sons ; mais, chose très remarquable, ils communiquent leur propriété urticante à la chair du Poisson qui s'en est nourri de manière à la rendre vénéneuse. C'est à cela qu'il fout attribuer les propriétés malfai- santes de la chair de certaines espèces de Poissons qui peut devenir un véritable poi- son. On a souvent attribué ces qualités nui- sibles au séjour que les animaux auraient fait sur des fonds cuivreux ; je crois que ces explirationssontpurementhypothetiques.ee que l'on m'a montré comme étant du cuivre qni aurait ren^'u la chair du Poisson véné- neuse, n'était autre chose que des pyri- tes, c'est-à-dire du sulfure de fer. D'autres personnes ont cru qu'aux Antilles les Pois- sons deviennent malsains quand ils s'ap- prochent des rivages où croît le Mancenillcr (Ilippomane mancenilla Lin.). Tussac le dit positivement pour les Crabes. Cela ne serait pas impossible; mais il est très certain que la chair de beaucoup de Poissons devient malfaisante dans presque toutes les mers équatoriales et loin des lieux où croît cet arbre réputé si dangereux. Ce phénomène, d'ailleurs remarquable, doit tenir à une cause plus générale, à la même qui affecte nos Moules et beaucoup d'autres Mollus- ques. Elle dépend peut être de la nourri- ture que prend l'animal, mais il ne serait pas impossible qu'elle dépendît en même temps de certains changements qui survien- draient dans l'économie du Poisson, à diffé- rentes saisons de l'année. L'influence du frai pourrait bien s'y exercer, car nous savons aussi que les œufs de certaines espèces peuvent devenir quelquefois très dangereux pour celui qui en mangerait. Plusieurs Poissons se nourrissent de Fucus, et il n'est pas toujours nécessaire que leurs dents soient serrées et tranchantes, comme celles des Scares , pour couper les végétaux et les introduire dans leur canal digestif. Les dents peuvent varier de toutes les manières dans les Poissons. En effet, elles peuvent être implantées sur presque tous les os de l'intérieur de la bouche. Il y en a le plus souvent, et dans presque tous les Poissons, à la mâchoire inférieure et aux intermaxillaires. Les maxillaires en portent quelquefois, mais ils en manquent beau- coup plus souvent que les intermaxillai- res , et souvent même plus que le vomer et les palatins. Nous en trouvons non seule- ment sur ces deux pièces de la voûte du palais, mais il y a des espèces qui en ont sur les ptérygoïdiens et sur le sphénoïde. 11 s'en trouve également sur la langue, sur les arcs branchiaux , sur les pharyngiens supé- rieurs et inférieurs. Il arrive très souventque les dents ne sont pas semblables sur tous ces os. Dans un grand nombre d'espèces, il n'y en a que sur le^s os pharyngiens; les mâchoires et toutes les pièces antérieures en sont dépourvues. Ce «ont là même les Poissons que l'on désigne comme étant pri» 342 POI POI vés de dents; mais il n'y a qu'un très petit nombre de Poissons qui en soient complète- ment dépourvus. Ces dents doivent être dé- signées, quant à leur position , d'après les os sur lesquels elles sont implantées. On peut aussi les désigner d'après leur forme qui n'est pas moins variée que leur po- sition. Elles sont généralement coniques et un peu courbées comme un faible cro- chet. Quand elles sont disposées sur plu- sieurs rangs et assez espacées, nous les avons nommées des dents en carde ; si elles de- viennent serrées et en mêmes temps fines, elles prennent le nom de dents en velours , et quand elles sont très courtes, de dents en velours ras. Lorsqu'elles sont allongées, elles reçoivent le nom de dents en brosse. On leur donne le simple nom d'aspérités ou û'âprelés quand elles sont si courtes qu'elles deviennent en quelque sorte plus sensibles au tact qu'à la vue. Il y a de ces dents en crochets qui sont comprimées et tranchantes, et qui portent sur le coupant de leur lame de petites aspérités récurrentes qui en font de véritables hameçons. Je ne conçois pas encore par quel moyen le Poisson qui les porte les dégage subitement de la proie dans laquelle il les a implantées et qu'il a le désir d'avaler promptement. D'autres dents sont comprimées et tranchantes ou en forme de coin. Le bord en est quelquefois dentelé ou découpé; elles ont alors la forme de triangles isocèles ou irréguliers, comme beaucoup de Squales nous en offrent des exemples. Elles sont quelquefois rondes ou hémisphériques : on les appelle alors des dents en pavé. Quelquefois ces dents sont tout-à-fait plates et serrées les unes contre les autres, fines comme la plus élégante mo- saïque ou en compartiments hexagonaux, ou rectangulaires plus ou moins allongés , tels que les Raies en offrent des exemples nombreux et variés. Toutes ces dents nais- sent sur un germe pulpeux; elles ont plus généralement la dureté et la texture de l'émail que celle de l'ivoire. Dans un grand nombre de Poissons , on les voit se dévelop- per dans une petite cavité creusée dans l'os qui doit les porter. Les pharyngiens des Sciènes, des Scares, les mâchoires d'un grand nombre d'autres Poissons, en offrent des exemples. D'autres fois la pulpe dentaire est plus superficielle, et quelquefois même elle reste dans l'épaisseur de la gencive. Le plus souvent les dents se soudent de bonne heure à l'os qui les porte , mais H arrive aussi qu'elles restent mobiles sur l'os maxillaire, parce qu'elles ne tiennent en quelque sorte qu'à la gencive. Ce caractère est remarquable dans les Squales, mais la nature a su le reproduire dans un grand nombre d'autres Poissons de familles trèf différentes. Tels sont, par exemple, les Sala- rias parmi les Blennies et les Pécilies dans la famille des Cyprinoïdes. Le remplacement des dents se fait pendant une grande partie de la vie de l'animal : cela est surtout re- marquable et facile à voir sur les pharyn- giens de nos Cyprins, et ce doit être la même chose chez les autres espèces. La dent nou- velle naît tantôt dessous , tantôt à côté de la dent en place. Quand les dents se rem- placent à côté les unes des autres et qu'elles se soudent entre elles, comme cela a lieu dans les mâchoires des Scares ou des Té- trodons, elles forment des espèces de corps ajoutés à la véritable mâchoire, et s'usent par détrition et à cause de leur mouvement continuel, mais elles sont remplacées par de nouvelles développées vers le bas. C'est un autre mode de renouvellement continuel des dents, ayant une analogie très éloignée, mais facile cependant à comprendre, avec ce que nous offrent les Rongeurs. Il y a quelque différence entre les mâchoires des Scares et celles des Tétrodons, parce qu'au lieu de granules la dent est formée de rubans ou de lames qui occupent toute la largeur de l'os. Dans la Chimère, les dents sont percées de tubes très fins qui envelopent la pulpe filiforme sur laquelle se dépose la dent. C'est de la même manière que se composent les dents plates et larges des Raies, mais les nombreux filets sont enduits d'un émail commun. Dans les Squales, le noyau de la dent demeure, comme je l'ai dit plus haut, longtemps flexible, mais celle du rang ex- terne devient fixe quand la dent est redres- sée , et elle se soude alors à la mâchoire. Les sécrétions particulières des Poissons ne paraissent pas , à beaucoup près , aussi nombreuses ni aussi variées que celles des autres animaux vertébrés. Les plus volumi- neux des organes sécrétoires après le foie sont les reins. Ils sont éiendusdes deux côtés de l'épine tout le long de la cavité ab- POI POI 343 dominale, et ils se renflent quelquefois en avançant sous le crâne au-dessus des bran- chies. Us s'unissent souvent ensemble par leur partie postérieure. On les voit aussi très souvent réunis au-dessus de l'œsophage. C'est ordinairement celte partie qui est la plus volumineuse. Ils portent l'urine par des ureières plus ou moins longs qui aboutissent dm ia partie supérieure et postérieure d'une vessie urinaire assez grande, souvent four- chue antérieurement, et qui s'ouvre à l'exté- rieur par un petit orifice pratiqué dans le fond d'une fente qui sert de cloaque, der- rière l'ouverture du rectum et des organes génitaux. Le canal de communication est quelquefois tellement uni au rectum qu'il semble se confondre avec lui. Dans d'autres espèces, il se prolonge à l'extérieur, soit en longeant le premier rayon de l'anale, soit en s'engageant dans une espèce d'appendice que l'on a comparé à une verge , quoique cet organe soit souvent commun aux deux sexes et ne serve pas à l'accouplement. Quel- quefois ces deux orifices des uretères donnent dans une même ouverture , c'est ce que Ton voit dans les Raies et dans les Squales. La peau des Poissons est humectée par un mucus albumineux très abondant et qui se délaye difficilement dans l'eau ; il se coagule par la chaleur en une couche épaisse et blanchâtre, ainsi qu'on peut le voir en plon- geant une Carpe dans l'eau chaude. Dans les Raies et dans les Squales, le museau est en- touré d'un nombre comidérable de vaisseaux qui naissent d'un tronc commun entourant le museau. Ce vaisseau verse sa liqueur par trois ou quatre branches qui se recourbent beaucoup et qui s'ouvrent par plusieurs ori- fices. On trouve aussi près des branchies une bourse ronde et blanche qui reçoit un ra- meau de la cinquième paire. Il y a d'au- tres vaisseaux muqueux très diversement et souvent très élégamment ramifiés dans les Morues, dans les Anguilles, dans les Aloses. Cesvaisseaux varient en quelque sorte d'une espèce à l'autre. Il existe aussi le long des flancs des Poissons un appareil de sécrétion longitudinal, dont les pores excréteurs s'ou- vrent régulièrement et forment ce que l'on appelle la ligne latérale des Poissons. Elle est ordinairement tracée de l'angle inférieur du scapulaire, vers la queue de l'animal. Mais elle suit de très nombreuses variation,,. dans sa direction, dans sa forme et dans son étendue. Elle fait des inflexions notables en se rapprochant tantôt du dos, tantôt du ven- tre; elle va quelquefois de l'épaule à l'extré- mité de la nageoire dorsale pour reparaître sur les écailles implantées sur le milieu du tronçon de la queue ; elle forme ainsi ce que l'on nomme une ligne latérale interrompue. Quelquefois les tubulures qui la font recon- naître ne sont que sur les deux ou trois premières écailles placées près de l'épaule, c'est ce que l'on voit dans le petit Cyprin de nos rivières ( Cyprinus amarus ). Dans cet exemple, elle est tellement courte que la plu- part des auteurs en ont nié l'existence. D'au- tres fois elle est recouverte de boucliers os- seux qui la rendent cuirassée ettrès saillante, ainsi que les Caranx en offrent l'exemple. Dans d'autres cas, elle est tracée par une suite de cavités creusées le long des flancs; nous la voyons ainsi dans les Vastrès. D'au- tres fois, elle est tellement fine qu'on ne peut l'apercevoir. Au lieu d'être tracée par des tubulures simples et linéaires, on la trouve quelquefois marquée par une suite d'arbus- cules variables d'une espèce à l'autre, mais constants dans chacune d'elles. Nous avons déjà dit, en décrivant le système nerveux, qu'une branche de la huitième paire suit cette ligne dans toute sa longueur. Nous avons également fait remarquer que les fibres des faisceaux musculaires qui suivent cette ligne sont autrement colorés que les muscles sous-jaeents. Enfin, dans certains Poissons, comme dans le Thon et dans la Carpe, il est hors de doute qu'il n'y ait à cet endroit des organes particuliers. Parmi les autres organes singuliers dont la nature a doué quelques Poissons et que l'on peut citer à la suite des fonctions de la sécrétion, il faut parler des organes élec- triques de quelques Poissons. Ces batteries sont très développées dans les Torpilles, dans une espèce de Silure qui constitue le genre Malaptérure , dans un Anguilli- forme , le Gymnote de l'Amérique méri- dionale, et peut-être encore dans d'autres espèces. La composition de ces organes n'est pas la même dans les trois espèces de Poissons que j'ai citées. La seule chose qu'ils aient de commun, c'est qu'ils reçoivent d'é- normes branches de la huitième paire, c'est que tous les Poiasous qui ont ces organes 344 POT POI sont entièrement lisses et sans aucun rayon épineux. Cette observation prendrait une grande généralité, si l'on venait à confirmer ce qui a été dit d'unTétrodon qui a été décrit par Paterson. Ce Tétrodon n'aurait aucune épine sur la peau , ce serait la seule espèce lisse d'un genre dont toutes les autres sont hérissées d'aiguillons plus ou moins longs. La simili- tude de composition ne suffit pas pour don- ner le pouvoir électrique à l'organe. Il existe, de chaque côté de la queue des Raies, deux organes composés d'alvéoles hexagonales et remplis de mucus d'une ressemblance vrai- ment remarquable avec les batteries électri- ques de la Torpille. Nous les avons observées nombre de fois, M. Cuvier et moi, dans nos investigations anatomiquessur les Poissons, nous réservant d'en parler en traitant spé- cialement, dans notre Ichthyologie , de l'his- toire naturelle des Raies. Ces singuliers orga- nes viennent de faire le sujet d'un très beau mémoire par M. Robin, jeune prosecteur d'anatomie de la Faculté de médecine de Paris. M. Matteucci s'est assuré, au moyen de ces électomètres que l'on sait être si dé- licats, que ces organes n'avaient aucune puissance électrique. Les naturalistes ont coutume de parler de la vessie natatoire à la suite des organes de sécrétion chez les Poissons. C'est un des organes dont les fonctions sont encore les plus problématiques. Cette vessie est com- posée d'une tunique très fine, protégée par une seconde externe et plus épaisse , d'une nature fibreuse ordinairement blanche , maïs brillant quelquefois d'un éclat argenté métallique semblable au blanc d'Ablette , et offrant les couleurs irisées de la nacre la plus belle. Cette membrane est, en dessous, revêtue par le péritoine , qui sépare les reins et la vessie des orga,nes de la géné- ration et de la digestion. La vessie est géné- ralement retenue aux côtes par un tissu cellulaire assez dense. La tunique fibreuse adhère quelquefois avec tant de force au ïorps des vertèbres et aux côtes environ- nantes , qu'il est impossible de la séparer sans déchirer quelques fibres de cette tu- nique externe. On ne crève pas pour cela la vessie, parce que la tunique interne n'a ?ioint ces adhérences; les Morues, l'Estur- geon offrent des exemples de cette disposi- tion. Très souvent cette membrane offre des réseaux vasculaires assez considérables, dont les tranches sont fournies par l'artère qui naît du grand tronc stomacal. Quelquefois ces vaisseaux se rendent dans des corps assez épais, d'une apparence glanduleuse , et que l'on appelle les corps rouges de la vessie. Cet organe est on ne peut plus variable dans ses formes. Dans un grand nombre de Poissons , il est simple , un peu plus renflé en avant qu'en arrière, et n'a aucune com- munication avec l'estomac; c'est le cas de la Perche et de la plupart des Acanthopléry- giens. Dans d'autres Poissons la vessie est encore simple , mais elle communique par un con- duit de longueur variable, et dont les inser- tions sont également très diverses , avec le canal digestif; c'est le cas des Aloses, des Harengs et de la plupart des Clupées. D'au- tres fois la vessie est divisée en deux , en trois ou même en quatre lobes qui commu- niquent tous entre eux; nos Cyprins, un assez grand nombre de Salmones, les Éry- thrins et les Catostomes, grands Cyprinoïdes des eaux douces d'Amérique, nous montrent ces combinaisons. Chez tous ces Poissons , la vessie communique encore avec le canal digestif; mais nous retrouvons aussi la ves- sie lobée ou divisée de manières diverses dans un grand nombre de Poissons où elle n'a pas de communication avec l'intestin. Ici les diversités de formes sont presque in- finies. Dans les Trigles , le corps principal , qui est très gros, fournit à droite et à gauche deux tubes qui vont , de chaque côté , se rendre de la partie antérieure à la partie postérieure. Dans les Sciènes,ce sont tantôt des cornes plus ou moins allongées et con- tournées, qui s'avancent même quelquefois jusqu'à la face interne de l'opercule; d'au- tres fois, de petits appendices lobules nais- sent symétriquement et comme par paires de chaque côté de l'organe; ils sont retenus entre les côtes par le tissu cellulaire qui en- veloppe la vessie : ces formes sont constantes dans chaque espèce, mais variables de l'une à l'autre et presque à l'infini. Une autre dis- position assez commune de la vessie est d'être bifurquée quelquefois en avant, et ses deux cornes sont plus ou moins courtes ; plus souvent c'est la partie postérieure qui se prolonge en deux très longs cônes qui se logent de chaque côté des interépineux de roi roi 345 l'anale , entre les muscles de ïa queue. Ces Cavités s'étendent dans quelques espèces jus- qu'à la base delà caudale. Les uretères, et quelquefois la vessie urinaire, passent alors dans cette bifurcation. D'autres fois la vessie est comme engagée dans un étui osseux, très élégant barillet, ou de forme différente, ainsi que le Curtus parmi nos Scombén ides, les Silures, les- Loches, nous en offrent l'exem- ple. Enfin la vessie n'est pas toujours une cavité simple. Son intérieur se trouve divisé en cellules plus ou moins nombreuses, plus ou moins étendues, tel qu'on le voit dans l'Amie, le Lépisostée et quelques Hémiram- phes. D'autres fois les parois seules sont celluleuses, ainsi que M. Muller l'a décou- vert dans les Érythrins. La grandeur et même la présence de l'organe sont très va- riables. On observe à cet égard les modifi- cations les plus bizarres, et qui rendent ex- trêmement difficile toute explication physio- logique des fonctions de la vessie. Dans les espèces les plus voisines , l'une est pourvue de cet organe , et l'autre en manque. Les Poissons du genre des Maquereaux , des Sé- bastes, des Polynèmes, les Scombrésoces, fournissent des preuves de cette modification. Nous voyons la vessie excessivement grande dans certaines espèces, et dans d'autres de la même famille et presque du même genre, on la voit réduite à une extrême petitesse ; on n'en reconnaît l'existence, quand on dis- sèque ces Poissons , qu'en remarquant un petit point brillant et nacré dans le tissu cellulaire au-dessous des reins. La tunique extérieure de la vessie a quelquefois des bri- des musculaires très épaisses. Très souvent ausw cette membrane fournit en avant des brides ligamenteuses , qui l'attachent aux diverses apophyses saillantes sous les premières vertèbres , telles qu'on les voit dans les Cyprins. Dans d'autres Poissons , ces brides deviennent des ligaments qui vont s'attacher par l'extrémité antérieure sous la hase du crâne ; mais je n'ai jamais vu ces canaux , qui communiqueraient de l'intérieur de la vessie avec les fosses du Crâne destinées à recevoir l'oreille interne. Bien que ces prétendues communications aient été figurées par quelques auteurs ou décrite» avec détail par d'autres, les injec- tions que j'ai faites, ^ua» microscopique auquel j'ai soumis ces parties ligamenteuses, t. x. m'ont donné la preuve que les observations citées ont été mal laites, et que ces commu- nications n'existent nullement. J'ai fait aussi l'expérience suivante : j'ai ouvert le crâne de Hareng et d'Alose , et j'ai pu , en ayant eu soin de plonger le Poisson dans l'eau, remplir la vessie d'air sans qu'une seule bulle s'échappât de la vessie par les prétendues communications avec l'intérieur du crâne. Il n'y a qu'un seul genre de Pois- sons cité plus haut, et comprenant les deux seules espèces de Notoptères qui aient une vessie aérienne bifurquée en avant, et dont les cornes pénètrent dans le crâne, au de- vant du troisième lobe du cerveau, en pas- sant sous le sac membraneux de l'oreille. L'air que contient la vessie est variable, non seulement suivant les espèces , mais suivant les individus. C'est bien certaine- ment un phénomène de physiologie très curieux à observer que de tirer d'une même pièce d'eau un certain nombre de Poissons qui y vivent ensemble dans les mêmes con- ditions au moins apparentes, et qui présen- tent à l'analyse eudiométrique des gaz de la vessie des différences aussi grandes. Une Carpe montre quelques traces d'acide car- bonique dans du gaz azote presque pur. Un Brochet donnera avec de l'azote et de l'acide carbonique jusqu'à 15 pour 100 d'oxygène, et une Anguille fournira jusqu'à 48 pour 100 de ce même gaz oxygène. Mais nous trouverons telle autre Carpe qui aura quel- ques centièmes de gaz oxygène dans sa ves- sie. Nous aurons telle autre Anguille dont la vessie ne contiendra que 33 pour 100 d'oxygène. De ces différences, on serait tenté de con- clure que les gaz de la vessie sont dus à une sécrétion de l'animal , et cette explica- tion a été d'autant plus aisément admise, qu'elle semblait naturelle pour tous ceux dont la vessie n'a aucune communication avec l'extérieur. D'un autre côté, le séjour et la nature de l'atmosphère ambiante chan- gent les gaz contenus dans la vessie. M. Biot a trouvé jusqu'à 87 pour 100 d'oxygène dans les Poissons qu'il tirait d'une profon- deur de 150 à 200 brasses, lorsque les mêmes espèces, prises près de la surface, n'avaient qu'une très faible portion de gaz oxygène. Si l'on fait vivre pendant quelques jours, comme Ta fait M. de Humboldt, et Î46 P01 POI fomme je l'ai répété, des Poissons rouges dans de l'eau recouverte d'une atmosphère de gaz oxygène, on trouve, au bout de quel- ques jours, que l'air de la vessie de ces Poissons contient jusqu'à 40 pour 100 d'oxy- gène, et même un peu plus lorsque les in- dividus qui vivent dans l'air atmosphérique n'ont que des traces de gaz oxygène dans leur vessie. Ce changement n'est donc pas la conséquence de la communication de la vessie avec l'intestin ; mais il semble prou- ver que l'air pénètre dans la vessie par une absorption générale de tout le corps du Poisson , et en vertu de l'action de l'endos- mose. L'air de la vessie y pénétrerait par un phénomène de diffusion des gaz. On lit aussi dans presque tous les ouvrages d'ichthyologie que l'usage le plus appa- rent de la vessie est de maintenir le Pois- son en équilibre dans l'eau , de le rendre plus pesant ou plus léger, par conséquent de faire monter ou descendre le Poisson. La nature démontre le peu de fondement de ces idées théoriques, et les expériences que l'on peut faire les repoussent égale- ment. En effet, le très grand nombre de Poissons qui manquent de vessie natatoire ne se tient pas forcément au fond de l'eau. On pêche le Scomber pneumatophorus dans les mêmes eaux et souvent à côté du Ma- quereau commun, qui n'a pas de vessie. Les Poissons qui ont la vessie enfermée dans un étui complètement osseux ne peuvent certainement pas la comprimer; mais d'ail- leurs, je vais plus loin : que l'on examine dans une Carpe ou dans tout autre Poisson l'articulation des côtes sur la colonne ver- tébrale, la disposition des muscles > et l'on verra que la cavité abdominale ne peut pas changer de forme par l'élévation ou l'abais- sement des côtes, à la manière d'un thorax de Mammifère ; la vessie ne peut pas être comprimée, pas plus qu'elle ne peut se di- later. D'ailleurs, M. de Humboldt a arraché la vessie natatoire des Tanches , et il a vu les Poissons nager avec la même liberté, avec la même apparence que les individus auxquels on n'avait pas enlevé ces organes. J'ai fait aussi de nombreuses expériences, aidé dans ces recherches par un savant chi- miste, M. Lewy, et j'ai vu que certaines espèces de Poissons, comme les Goujons ou les Gardons , dont on a vidé la vessie aé- rienne en les mettant sous le récipient de la machine pneumatique , se tiennent en équilibre dans l'eau, exactement comme les individus de la même espèce qui ont la vessie remplie de leurs gaz. D'ailleurs, si l'on fait attention à la position de la vessie, on doit conclure promptement que le Poisson se tient en équilibre dans l'eau par suite de sa force vitale, et de la même manière que les autres Vertébrés maintiennent leur station. Si ce n'était là que le résultat d'une action purement mécanique, il est bien clair que le poids des muscles du dos, situés au-dessus de la vessie natatoire , tendrait à renver- ser le Poisson et à le maintenir constam- ment le dos en bas et le ventre en l'air. C'est ce qui a lieu généralement après la mort de l'animal , ou même quand il de- vient un peu malade, et que ses forces mus- culaires l'empêchent de se maintenir dans sa position naturelle. Il est un autre phé- nomène très curieux , qui a été observé par MM. Biot et de Laroche dans la Méditer- ranée, et que l'on fait dépendre de l'état de la Yessie natatoire. Lorsqu'on retire subite- ment de grandes profondeurs un Poisson, il arrive très souvent que l'estomac se re- tourne , se renverse , fait saillie dans la bouche, et la dépasse quelquefois. Ces deux savants ont pensé que le renversement de l'estomac était la suite de la rupture de la vessie, causée par la dilatation trop prompte de l'air; que le gaz répandu dans l'abdo- men , en se dilatant, renversait l'estomac. Le fait signalé par l'illustre physicien du collège de France est parfaitement exact; mais il ne dépend pas certainement de la cause qu'il lui a attribuée. C'est encore la nature qui va lui répondre; quelques expé- riences peuvent venir aussi en aide dans ces recherches. Un des premiers Poissons sur lesquels MM. Biot et de Laroche ont fait cette observation est le Sebastes imperialis, qui vit à de très grandes profondeurs. J'en ai disséqué un exemplaire, qui avait l'estomac retourné. Ce Poisson est précisé- ment une des espèces qui manquent de vessie natatoire. J'ai vu l'estomac retourné chez les Pélores , Scorpènes de la mer des Indes qui ont une vessie excessivement pe- tite ; c'est un grain qui a à peine un mil- limètre de diamètre M. Jurine a observé qu'à la suite d'une maladie épidémique roi POI a: qui avait frappé les Perches du lac de Ge- nève, elles étaient venues flotter à la surface avec l'estomac renversé. Il a cru que la vessie natatoire de ces Poissons était crevée; il ne dit pas qu'il se soit assuré du fait par une dissection faite dans le but de le vérifier. Je ferai observer que la Perche se tient à une petite profondeur sous l'eau; si l'on voulait objecter que le lac de Genève est d'une pro- fondeur considérable, j'ajouterais que j'ai observé le même phénomène dans l'étang de Saint-Gratien , dans la vallée de Mont- morency, au mois de septembre 1823. On perdit une grande quantité de Poissons dans ce lac. Les Brochets, couverts de taches rou- ges, et les Perches flottaient à la surface ; plusieurs individus de cette dernière espèce avaient l'estomac renversé. Je me suis as- suré que leur vessie n'était pas crevée. J'ai fait également l'expérience suivante : j'ai mis une Perche dans un récipient en com- munication avec une machine pneumatique. J'ai fait le vide : la Perche perdit prompte- ment l'équilibre. Avant d'avoir ôté le tiers ou le quart de la pression atmosphérique, l'estomac s'est renversé, et cependant la ves- sie n'était pas encore rompue. Il a fallu abais- ser le mercure jusqu'à 5 ou 6 centimètres pour faire rompre les membranes de la vessie et voir l'air s'échapper par une fente que j'a- vais pratiquée d'avance aux parois abdomi- nales, près de l'anus. Ce phénomène du renversement de l'estomac, un des plus cu- rieux que nous montrent les Poissons, doit dépendre de cette espèce de contraction spasmodique et convulsive que toutes les fibres musculaires d'un Poisson éprouvent lorsque l'on fait varier subitement la pres- sion exercée sur leur corps. Tous les Pois- sons mis sous le récipient d'une machine pneumatique écartent leurs opercules, ten- dent la membrane branebiostége, redressent convulsivement les rayons de leurs nageoi- res. Ces phénomènes se montrent avec des intensités et une promptitude variables , suivant les diverses espèces. Je décrirai avec détail tous ces différents phénomènes dans un Mémoire où j'exposerai les diverses ex- périences que j'ai faites à ce sujet. La nature celluleuse de quelques ves- sies de FoUson a fait croire à plusieurs physiologistes que cet organe était un auxi- liaire de ceux de la respiration , mais au- cune expérience ne le prouve encore d'une manière directe. Une seule observation de M. de Humboldt peut le faire soupçonner, parce qu'il a cru voir qu'un Poisson que l'on a privé de sa vessie produit très peu d'acide carbonique par ses branchies. Mais l'état maladif du Poisson , suite de cette grave opération , peut avoir eu beaucoup plus d'influence sur le résultat que l'ab- sence de la vessie elle-même. Si la pré- sence de l'organe était nécessaire à la fonc- tion respiratrice, comment expliquerait-on la fonction de la respiration dans le nom- bre considérable d'espèces dépourvues de cet organe? Il est certain, d'ailleurs, que la comparaison d'une vessie celluleuse avec un poumon de Grenouille ou de Salamandre ne repose sur aucun fondement réel. C'est d'a- près un examen tout-à-fait inattentif, et sans entrer par une étude anatomique mi- nutieuse dans le fond de la question , que l'on a hasardé cette comparaison. Il n'y a point de ressemblance dans la distribution des vaisseaux , point d'analogie dans les moyens de communication avec l'extérieur. Les Poissons se reproduisent par des œufs qui sont quelquefois très grands et munis d'une coquille cornée très forte, avec des appendices filamenteux plus ou moins longs ; les Cartilagineux nous en offrent des exem- ples. D'autres fois les œufs sont enveloppés d'une tunique excessivement mince, per- méable à l'eau et à la liqueur fécondante, qui peut les imprégner après la ponte. Les œufs se détachent de l'ovaire de la femelle et sont ordinairement isolés; cependant la Perche pond des œufs réunis sur une ma- tière glaireuse en chapelets entrelacés, for- mant un réseau à mailles plus ou moins grandes. La grosseur des œufs varie consi- dérablement. Un grand nombre de Poissons en produisent de beaucoup plus petits que la graine du pavot. Leur nombre est très considérable. Certaines espèces en pondent jusqu'au-delà d'un million. Tous ces œufs secomposent d'un vitellus enveloppé de deux tuniques. Il n'y a point d'allantoïde ni de vaisseaux ombilicaux. Le vitellus est absorbé par l'intestin à mesure que le fœtus grandit. Ce pédicule est quelquefois fort long, ainsi que certains Squales en offrent l'exemple; d'autres fois, au contraire, il est très court, et la masse vitelline rentre dans les parois 343 FOI POI de l'abdomen lorsqu'elle est encore assez grosse, ce qui explique la très forte saillie que Ion observe au fœtus de certains de nos Cyprins, tels que l'Ablette, qui fourmillent dans l'eau lorsqu'ils ont à peine un centi- mètre de longueur, et qui alors ont le ventre très saillant. On ferait d'ailleurs la même observation sur un très grand nombre d'es- pèces. Les œufs des Raies et des Squales , qui sont revêtus d'une coquille fibreuse plus ou moins semblable à de la corne, sont doublés en dedans par des membranes épais- ses qui protègent le fœtus et ses annexes. Cette coquille doit se former lorsque l'œuf traverse la glande qui occupe le milieu de l'oviducte, qui est d'ailleurs percée, à son extrémité, d'une fente par laquelle le fœtus peut s'échapper facilement quand il a pris un développement sufûsant. Les œufs des autres Poissons, enveloppés d'une mem- brane mince, sont ordinairement répandus dans l'eau et agglutinés aux pierres ou aux plantes aquatiques par un mucus as- sez abondant. Il y a cependant un certain nombre de Poissons vivipares ; chez ceux-là l'œuf se développe dans l'intérieur des ovi- ductes , comme cela a lieu chez tous les au- tres Vertébrés ovipares. Les Squales of- frent très souvent cette disposition. On trouve alors les petits fœtus déjà compléte- tement formés avec leur vitellus attaché sous le ventre , mais les petits ne sortent du ven- tre de la mère qu'après avoir absorbé entiè- rement tout le jaune. J'en ai fait souvent l'observation. Dans les autres Poissons ovo- vivipares, tels que l'Anableps,j'ai vu les pe- tits se développer aussi dans le sac ovarien, mais en étant enveloppés chacun dans une membrane particulière, où le fœtus se dé- veloppe et absorbe tout le jaune avant d'é- clore. Au moment de la ponte , il a encore sous le ventre la trace linéaire de la fente par laquelle est rentré le pédicule du vitel- lus. Tous ces œufs se forment dans l'ovaire. Le vitellus commence à y être produit à des points déterminés en formant des granules de grosseur inégale, d'autant plus petits qu'ils sont plus près de leur apparition et devenant dans quelques Squales, par exem- ple, gros comme des œufs de poule, et même davantage, lorsqu'ils entreront dans l'oviducte. Cet oviducte des Squales est très remarquable ; Use compose de deux parties distinctes ; la première plus ou moins longue et qui aboutit dans le cloaque , est une sorte de tube ou de vagin pourvu, à son extré- mité, d'une valvule qui empêche l'eau ou l'air qu'on y ferait entrer par injection de pénétrer dans la seconde partie. Cette se-1 conde portion a des parois membraneuses plus minces , pourvues de vaisseaux san- guins très nombreux, et ayant sur quelques points une apparence glandulaire très mar- quée ; quelquefois même il y a, comme dans les Raies, une très grosse glande. Cette se- conde portion remonte en faisant plusieurs sinuosités jusqu'au devant du foie; elle se replie ensuite et se dilate en un pavillon à bords frangés, admirablement conformé pour saisir la masse vitelline et le germe qui l'accompagne. Dans les autres Poissons, les œufs restent attachés aux membranes diver- sement repliées, et quelquefois même divi- sées en arbuscules ou en houppes qui flot- tent dans l'intérieur d'un grand sac consti- tuant par sa masse l'ovaire. Ces sacs sont doubles dans le plus grand nombre des Pois- sons. La Perche , cependant , n'en a qu'un seul divisé à l'intérieur par des replis de la- melles imbriquées les unes sur les autres , comme des valvules conniventes. Dans quel- ques Poissons les sacs ne sont pas fermés ,► mais les deux membranes écartées l'une de l'autre laissent flotter les tissus qui re- tiennent les œufs dans l'intérieur de la cavité péritonéale. Lorsque ceux-ci se dé- tachent de l'ovaire, ils tombent dans la ca- vité du ventre avant d'être pondus. Les Truites, les Anguilles et plusieurs autres Poissons sont ainsi conformés. Lorsque le Poisson est sur le point de pondre , les ovai- res prennent un développement considé- rable, remplissent presque toute la cavité abdominale : on dirait presque que les vis- cères de la digestion sont obligés de céder la plus grande partie de leur place. Quand au contraire la femelle a pondu , ces sacs deviennent des tubes grêles, quelquefois si contractés qu'on a de la peine à les voir. On sait que les Poissons pondent générale- ment leurs œufs avant qu'ils ne soient fé- j condés. Au moment de la ponte, les femelles t ou les mâles montrent une activité extraor- dinaire : ils troublent l'eau, agif««' 'es ro- seaux et les autres plantes aquatiques; ils remontent les rivières , s'approchent des cô- POI POT 340 tes en troupes souvent innombrables, car ils ont généralement soin de déposer leurs œufs dans i\e^ endroits pou profonds , où ils recevront aisément l'influence île la chaleur. Ces œufs sont presque toujours abandonnés par la mrre, qui ne connaît jamais un seul des milliers d'individus qui composent sa progéniture. Cependant un assez grand nombre de Poissons de familles très diverses, comme les Épinoches , les Gobioïdes et les Blennoïdes, les Vastrés, les Silures, soignent le produit de leur ponte en le protégeant par l'instinct admirable de la nidification . Quelquefois le mâle seul veille à ce nid et protège ses petits. Chez d'autres espèces , sans construire spécialement un nid, les deux sexes se tiennent autour des petits et leur donnent un abri en les faisant rentrer dans leur immense gueule lorsque quelque danger les menace. La nature n'a donc point enlevé à tous les animaux de la classe des Poissons l'instinct et l'amour maternels, €t, dans ses admirables harmonies, elle a en quelque sorte trouvé moyen de repro- duire chez eux ce qu'elle a fait de mer- veilleux dans les Sarigues. 11 faut citer ici le mode singulier de génération des Syng- nathes. Les œufs , au moment de leur émis- sion, s'engagent dans une rainure creusée sous la queue de la femelle, et embrassée par la peau. Ils restent maintenus comme dans une sorte de poche. Ce faitremarquable était déjà connu d'Aristote, qui l'exprimait en disant que le ventre de l'Anguille se fen- dait longitudinalement au moment de la ponte. Les espèces ovo-vivipares doivent né- cessairement être fécondées dans l'intérieur de leur corps. On conçoit une sor|e de copu- lation dans les Raies et dans les Squales, dont les mâles portent, de chaque côté des nageoires ventrales, des organes très compli- qués, soutenus par des lames cartilagineuses infiniment variées, d'une construction très complexe, qui peuvent être introduits dans Je cloaque de la femelle, et fixer un accou- plement analogue à celui de beaucoup de Reptiles, et qui dure, dans les Raies du moins, pendant plusieurs semaines. Mais dans un grand nombre de Poissons osseux vivipares la fécondation ne peut se faire que par une furie d'absorption de la laitance. J'ai démontré, par la description détaillée que j'en ai donnée , que l'appendice mâle de l'Anableps , avec les nombreuses écailles qui le recouvrent, ne peut pas pénétrer dans la vulve de la femelle. Il ne serait pas impossible cependant qu'au moment de la copulation une sorte de tissu érectile vînt à faire sortir de cette espèce de verge un tube plus ou moins long, mais c'est une simple hypothèse. Les mâles fécondent les œufs par la laitance qu'ils sécrètent, au moment du frai, en quan- tité considérable. Ce liquide , d'un très beau blanc, est sécrété par de petits canaux qui laissent suinter à travers leurs parois le pro- duit de la sécrétion. Une membrane mince, en forme de sac, reçoit ce produit de la sé- crétion , et forme alors ces laites placées comme les ovaires dans l'intérieur de la ca- vité abdominale, de chaque côté de la masse viscérale. Ce liquide se coagule par la cuis- son. Au moment du frai il contient une quantité considérable de spermatozoïdes, fort remarquables par leur excessive peti- tesse et par la longueur d'une queue telle- ment ténue, qu'elle est difficile à voir avec les plus forts grossissements microscopiques. Dans les Raies et dans les Squales, les canaux déférents sont beaucoup plus visibles, et le testicule ressemble davantage à ceux des au- tres classes de Vertébrés. Il n'est pas rare de rencontrer , dans les Poissons, des individus hermaphrodites. Je l'ai vu plusieurs fois chez les Merlans, une seule fois chez la Carpe ; et Ton trouve dans les auteurs des citations qui prouvent que le même phénomène a été observé dans la Perche, dans le Hareng et dans plusieurs autres. Il paraîtrait même , d'après les ob- servations de Cavolini, que l'hermaphrodi- tisme serait constant dans une espèce de petit Serran de la Méditerranée; elles ser- viraient à expliquer certains passages d'A- ristote à qui ce fait n'aurait pas été in- connu. J'ai essayé de vérifier cette observa- tion , mais jusqu'à présent sans succès. Partout où il y a un grand amas per- manent d'eau , on est presque toujours sûr de trouver des Poissons. Les lacs creu- sés dans les hauts plateaux des Andes ou sur les crêtes des hautes montagnes de l'A- sie, sont peuplés d'espèces particulières tout aussi bien que les fleuves qui coulent sur les pentes de ces montagnes ou que les grands bassins de mers vers lesquels ils affluent. Il y a donc des Poissons dans toutes les eaui 350 POI POI douces ou marines. Une des premières pen- sées qui s'est présentée à l'esprit des natu- ralistes a été de distinguer les Poissons en marins et en fluviatiles. 11 est vrai, en effet, que certaines espèces vivent toujours dans la mer, que d'autres ne quittent jamais les lacs ou les fleuves pour passer dans l'eau salée, et qu'un grand nombre de Poissons ne pour- rait pas changer brusquement de milieu sans périr. Mais, lorsque l'on rapproche les très nombreuses observations faites sur différen- tes espèces de Poissons, on reconnaît bientôt que l'on ne peut pas trouver un caractère qui fasse reconnaître un Poisson marin ou qui distinguerait un Poisson d'eau douce de celui-là. Il y a dans plusieurs familles des espèces les plus voisines les unes des au- tres, dont les unes vivent dans les eaux douces et les autres dans la mer. La distinc- tion entre la Perche de nos eaux douces et le Bars de l'Océan ne repose véritablement que sur des différences bien légères. Il y a plus, l'on sait que certaines espèces pas- sent régulièrement et à des époques fixes de l'eau salée dans l'eau douce, et réciproque- ment. Les Saumons, les Aloses, les Anguilles le font constamment et périodiquement sous nos yeux. Je ne connais, en général, aucune famille de Poissons qui n'ait ses représen- tants dans l'un et l'autre milieu. Je citais tout-à-lheure les Percoïdes, mais je puis y ajouter les Sciènes, dont quelques espèces ha- bitent les grands lacs de l'Amérique septen- trionale ou les fleuves des régions équinoxia- Ies de ce continent. Les Cottes, les Scorpènes ont aussi quelques uns des leurs dans nos eaux douces. Nous connaissons des Gobies fluviatiles, des Gades ; il n'est pas jusqu'aux Raies, qui sembleraient être une forme essen- tiellement marine, qui n'aient quelques es- pèces vivant dans les eaux douces. Plusieurs de nos Cyprins, les espèces de Silures, sem- blent exclusivement fixés dans les eaux douces des divers continents; nous en con- naissons cependant quelques uns qui vivent dans la mer. Ce mélange des espèces de Poissons dans les deux natures des eaux est d'ailleurs conforme à ce que nous observons dans les autres classes d'animaux. Ainsi les Cétacés, forme essentiellement marine, se montrent, dans l'Inde et dans l'Amérique, dans des eaux constamment douces. L'ou trouve le Dauphin du Gange au-dessus de Bénarès. Les Toninas de l'Orénoque vivent au dessus des cataractes d'Aturès. On trouve d'autres Cétacés dans les lacs du haut Ama- zone, presque au pied de la Cordillère. On citerait encore de nombreux exemples pris dans presque tous les autres grands groupes d'animaux. Certaines espèces de Poissons vivent dans les profondeurs les plus gran- des où l'homme puisse descendre , comme nous voyons d'autres espèces se tenir dans des lacs élevés par 4,500 mètres au-dessus du niveau de la mer; on voit que les Pois- sons occupent en hauteur la plus grande échelle qu'il eût été possible à l'homme de mesurer. Toutes les espèces ne descendent pas aux plus grandes profondeurs, de même qu'elles ne peuvent pas toutes s'élever. Je crois que ce sont les Gades qui cherchent les abîmes les plus profonds de l'Océan pour y faire leur séjour habituel. Je verrais ensuite les Harengs descendre presque aussi bas. Les Scorpènes ne me paraissent pas atteindre des profondeurs aussi grandes. Enfin il y a un grand nombre de Poissons que de tout temps on a appelés littoraux, et parmi ceux-là il en est qui préfèrent les fonds de roches ; on leur a donné l'épithète de Saxatiles. Nos Cyprins se tiennent dans les fleuves ou dans les lacs souvent peu élevés. Nous voyons aussi les Truites et autres Salmonoïdes ha- biter les mêmes eaux. Celles-cis'élèventdans nos montagnes; mais il ne paraît pas que les Truites dépassent la hauteur de 14 à 1,500 mètres, car on ne retrouve pas de Poissons de ce genre dans les lacs élevés des grandes Cordillères de l'Inde ou de l'Amérique. Des Cyprinoïdes très voisins du genre des Bar- beaux et que M. Heckel a désignés sous le nom de Schizothorax , montent beaucoup plus haut , car ils vivent dans le lac de Ca- chemire, et nous voyons dans le haut Pérou des Cyprinoïdes atteindre à une hauteur plus considérable : ce sont les Orestias du lac de Titikaka et des petits affluents de tout le haut plateau de Cusco. La lecture des observations que M.Boussingaultafaites sur les Poissons qui vivent sur les plateaux élevés de la Cor- dillère de Bogota, m'a donné l'idée d'exami- ner quelle est l'influence de la pesanteur de l'air sur les Poissons. Une première expé- rience faite dans le laboratoire de mon sa- vant et illustre ami, M. Gay-Lussac, m'avait prouvé que le Goujon (Cyprinus gobio) vit POT POT 351 assez longtemps presque dans le vide, car j'ai pu abaisser la colonne de mercure jus- qu'à 3 centimètres. Cette première expérience m'a conduii à en répéter d'autres sur les dif- férents Poissons qui vivent autour de nous. Je les ai faites avec M. Lewy, et ces nom- Lieuses expériences deviendront l'objet d'un mémoire particulier que je publierai bientôt. Si l'on exprime l'abaissement de la colonne barométrique par un nombre de mètres qui i rrespundrait à une élévation dans l'atmo- sphère, on voit des différences assez grandes dans la hauteur à laquelle on pourrait porter DOS différentes espèces. Ainsi l'Anguille, la Tanche , ne pourraient pas être élevées à beaucoup près aussi haut que les Poissons rouges ou les Goujons, qui pourraient vivre dans un air si raréûé que la hauteur dans l'atmosphère correspondrait à plus de 20,000 mètres. Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'Un Barbillon (Cyprinus barbus) , qui ne diffère presque pas du Goujon, ne peut sup- porter qu'une dépression barométrique beau- coup plus faible; il meurt avant qu'on ait soustrait la moitié du poids de l'atmosphère. Les Poissons soumis à ces expériences chan- gent notablement de couleur; leur corps devient comme transparent. Il est encore bien d'autres particularités qui seront détail- lées avec soin dans le mémoire auquel je travaille. Lorsque des observations nouvelles nous feront connaître avec exactitude les profondeurs qui font le séjour habituel des différentes espèces, et que les observateurs chercheront a résoudre le problème si cu- rieux qui se rattache à l'extension de la vie sous-marine, je ne doute pas que l'on ne di- vise par régions, déterminées à la vérité par des échelles un peu larges, le séjour des Poisons, et que l'on ne connaisse la région des Gades, la région des Clupées , celle des La- , broïdes, etc., de la même manière que M. de Humboldt a déterminé par ses observations oréométriques les régions desPalmiers et des 1 ougères en arbre, des Graminées, des Co- nifères, avantd'atleindre la limite des neiges 'tuelles. On peut aussi distinguer les Poissons en ceux de haute mer et en litto- lanx. Les Thons, les Pélamides, les Cory- nei et les espèces si nombreuses d'Exocets appartiennent avec quelques autres encore a:i premier groupe. Mais presque toutes les autres espèces sont littorales. Celles-ci sui- vent en général les configurations des conti- nents : ainsi je ne connais que deux ou trois espèces communes aux côtes occidentales de l'Afrique et aux rives orientales de l'Améri- que. Mais il faut ajouter tout de suite que ces Poissons sont cosmopolites. J'ai reçu le Scriola cosmopolila de la rade de Gorée, de la baie de New-York, des différentes Antilles, de Rio de Janeiro et de différents points du grand océan Indien ou PaciGque. Nous en avons vu venant de Valparaiso, du Chili, des Sandwich, de Java, de la Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle-Hollande. Les Elops saurus se retrouvent aussi dans presque toutes ces mers. Quant aux premiers, ;e retrouve cer- tains Poissons de la Méditerranée, tels que la Dorade ( Chrysophrys aurata ou Chryso- phrys microdori), les Pagres, beaucoup de Scombéroïdes, comme le Lichia amia, L. va- digo, le long de la côte d'Afrique, au Séné- gal et au cap de Bonne-Espérance. On peut suivre de même certains Poissons des côtes du Brésil, autour du cap Horn, et les retrou- ver à Valparaiso. Dans la mer des Indes, ce grand nombre d'îles qui s'élèvent à sa sur- face, et qui forment des archipels assez con- tinus , ont sans doute facilité aux Poissons le passage des côtes d'une île vers les côtes d'une autre île. Je trouve souvent la même espèce de l'archipel des Philippines dans celui des Nouvelles Hébrides. Madagascar nourrit des espèces asiatiques, sans qu'on y observe ces espèces qui arrivent de l'Atlantique jusqu'au cap de Bonne-Espérance. Cela me frappe d'autant plus que beaucoup d'Oiseaux de Madagascar sont africains, et que l'on y retrouve même le Crocodile du Nil. L'île de France et l'île Bourbon, tout isolées qu'elles sont, ont une ichthyologie tout-à-fait in- dienne. Un très grand nombre d'espèces sont communes à Maurice, à la côte Malabar et à la mer Rouge. Je ferai cependant remarquer que je n'ai jamais observé des espèces de celte dernière mer communes à la Méditerranée. Je crois que si cela a été avancé par quelques natu- ralistes , c'est que les voyageurs n'avaient pas distingué avec assez d'exactitude les in- dividus pris à Suez de ceux qu'ils s'étaient procurés à Alexandrie; ou bien encore qu'un examen trop superficiel ne leur avait pas fait discerner les différences spécifiques existant entre les espèces voisines des deux mers. 352 POI por J'ai observé avec le plus grand soin , dans le but de vérifier la communauté des espèces dans les deux mers, les nombreuses collec- tions que j'ai étudiées , soit à Paris , soit à Berlin. Cette différence entre les espèces de Poissons des deux mers me paraît d'autant plus frappante qu'elle n'existe pas dans la classe des Mollusques. J'ai déjà cité dans le Bulletin de la Société philomatique que M. Le- febvre , ingénieur civil d'une grande exac- titude, a rapporté de Tor, au pied du Sinai, dix-huit espèces de Mollusques communes dans la Méditerranée. Tels sont le Dolium olearium, le Cassidaria echinophora, etc. Je trouve que les Gades sont beaucoup plus abondants dans les mers circumpo- laires des deux hémisphères qu'entre les tropiques , où il n'existe plus que des for- mes éloignées de celles de nos Morues ou de nos Limbes. A cause de la température peu élevée que les Poissons peuvent trou- ver en s'enfonçant plus ou moins dans les différentes couches de l'Océan , je ne trouve pas qu'il y ait , comme pour les plantes et pour quelques animaux, des formes que l'on pourrait dire équatoriales. Cependant je pourrais signaler les Scares comme des Poissons plus essentiellement intertropicaux que les autres. J'en dirais presque autant de la Bonite ou des Cory- phènes; mais comme ces espèces entrent fa- cilement dans la Méditerranée, ou qu'elles fie montrent quelquefois aussi dans le golfe de Gascogne, on ne peut pas véritablement dire que la latitude sous laquelle vivent ces Poissons ait des limites rigoureuses et déter- minées. Il y a à faire une autre remarque : c'est qu'on ne rencontre pas en mer, à quelque latitude que ce soit, une seule grande épave qui n'ait autour d'elle un as- sez grand nombre de Poissons qui vivent souvent sur des côtes très éloignées. Le mou- vement et le sillage du navire excitent pres- que toujours un assez grand nombre de pe- tits Poissons à quitter momentanément la côte ; ils suivent le navire quelquefois à une distance de 3 à 400 lieues. Il y a même des individus qui vont beaucoup plus loin ; c'est le cas de rappeler que l'on a pris dans la Tamise de petits Chaetodons , qui n'avaient point quitté le sillage depuis les côtes de la Jamaïque. On a observé aussi à Portsmouth des Pilotes (Scomber ductor) qui avaient suivi un navire depuis Alexandrie d'Egypte. On a fait des observations semblables à Mar- seille sur des espèces venues de l'Inde. Ces observations nous conduisent à parler des habitudes migratoriales des Poissons. De même que les Oiseaux se réunissent ré- gulièrement, à certaines époques Oxes, pour se transporter d'un climat dans un autre, de même aussi certaines espèces de Poissons paraissent avoir l'instinct de ces migrations périodiques. Il paraît que les Thons sortent des profondeurs du grand bassin de l'Atlan- tique pour entrer dans la Méditerranée, et s'approcher, en suivant une route bien con- nue, des différentes côtes de cette mer. Ils visitent aussi d'autres parages sur l'Océan. L'homme en a tiré un grand profit pour la pêche si productive de ces Poissons; mais cependant il faut bien avouer que toutes les observations reproduites sur ce sujet dans presque tous les ouvrages d'histoire natu- relle ont été faites légèrement. Les faits n'ont pas été suffisamment discutés, et l'on a souvent très mal expliqué l'apparition de bandes nombreuses de Poissons sur tel ou tel rivage. L'on attribuait au Maquereau des habitudes peu sédentaires; il est de fait qu'autrefois les Maquereaux ne paraissaient sur nos marchés que vers la fin d'avril ou dans le mois de mai. Ii me paraît évident que les usages de la pêche ont changé , soit à cause de l'inobservation des règlements qu'on laisse tomber en désuétude, soit par d'autres raisons que je ne connais pas bien. Mais aujourd'hui nos marchés sont pourvus de Maquereaux pendant toute l'année. J'ai vu sur les marchés des ports de la Manche quantité considérable de petits Maquereaux qui n'avaient pas plus de 12 à 15 centimè- tres de longueur, et que l'on mangeait frits à cause de leur délicatesse et de leur peti- tesse. Cela prouve donc que le Maquereau fraye dans la Manche, qu'il y séjourne pen- dant toute l'année. Je ne crois pas même qu'il soit d'une sage économie politique de laisser détruire ce Poisson avant que les in- dividus n'aient pris toute leur croissance, peut-être même de laisser poursuivre l'es- pèce pendant toute l'année. Qui n'a été ému d'admiration en lisant l'histoire des voyages merveilleux de bandes innombrables de Harengs? Ti est pénible, pour reiaDlir la vérité, de détruire ces POI roi 353 îgréables romans. Ce Poisson vit tout sim- plement dans les profondeurs de l'Océan .septentrional. L'espèce remplit les diffé- rents bassins de la Manche , et ne dépasse pas les pointes avancées de la Bretagne. Quelques individus isolés sont pris de temps à autre à La Rochelle : on n'en ren- contre plus au-delà. Le besoin de frayer fait sortir le Hareng des abîmes, et le pousse vers la côte pendant l'été, afin que la cha- leur bienfaisante de cette saison vivifie plus promptement la ponte et fasse éclore les œufs. On conçoit, dès lors, que les appari- tions des Harengs des mers septentrionales aient lieu pendant le mois de juillet sur les côtes de Suède et de Norvège , ou dans les îles septentrionales de l'Irlande et de l'E- cosse; que ce même Poisson n'apparaisse sur les côtes de l'Allemagne et de la Hollande que dans les mois d'août et de septembre , et que ce soit plus tard qu'on le pêche sur nos côtes un peu moins septentrionales. Si l'on peut prendre, vers l'arrière-saison , des rideaux encore nombreux, il faut remarquer que les Harengs sont vides, c'est-à-dire qu'ils ont frayé. C'est d'ailleurs un instinct commun chez les Poissons de se réunir en troupes, qui deviennent presque innombra- bles dans les espèces d'une grande fécon- dité. On peut à peine compter le nombre de millions d'individus détruits tous les ans dans l'espèce du Hareng, de la Sardine, de l'Anchois. On estime à plus de quarante millions le nombre de Morues que l'homme tire tous les ans du fond des mers. Ce qu'il y a de remarquable , c'est que l'espèce s'é- tend toujours un peu loin des centres où les individus se tiennent en bandes si nom- breuses ; mais alors , dans ces points extrê- mes , les individus de l'espèce y vivent iso- lés : ce sont , en quelque sorte , des êtres aventureux qui s'éloignent de la mère pa- trie. Ainsi, dans la Manche , on pêche des individus de l'espèce de Morue, qui, au cap Nord, se réunit en légions innombrables; mais, dans nos mers, ces individus sont tou- jours isolés ; ils ne pourraient pas être l'ob- jet de ce qu'on appelle une grande pêche. Ce n'est pas seulement dans les latitudes élevées que des espèces vivent réunies en aussi grand nombre. Le bassin de l'Atlan- tique fournirait sur plusieurs autres points des pêches abondantes, et je crois mêmt r. i. proGtablcs. Les Espagnols portaient autre- fois, des Canaries à la Havane, des cargai- sons de Scares, ou, comme ils le disaient, de Viejas, qui y étaient fort estimées. Pourquoi ce Poisson ne ferait-il pas le voyage de cet archipel dans nos ports de France? Je ne comprends pas encore pourquoi l'on n'a pas cherché à rompre la monotonie des habi- tudes commerciales , et que la Morue soit le seul Poisson que les Européens aillent cher- cher sur les côtes froides et brumeuses de Terre-Neuve. Ces réflexions me conduisent à en présenter d'autres , qui me paraissent trouver ici naturellement leur place. Je veux parler de la possibilité de transporter des espèces de Poissons d'un lieu dans un autre, de les acclimater avec facilité. Sans remon- ter jusqu'aux Romains qui ont introduit la Carpe en Italie, d'où elle s'est répandue dans toute l'Europe , et qui , pour satisfaire au luxe effréné de leur table, ont su faire vivre dans la mer Tyrrhénienne le Scare amené delà mer Erythrée, il faut observer que nous avons fait, dans nos temps modernes, des essais fructueux de transplantation de Poissons. La Carpe et le Brochet n'ont été introduits que fort tard en Angleterre , et seulement sous le règne de Henri VIII; avant cette époque on tirait de France ces espèces. Une Carpe de la Saône figurait dans les plus grands repas ; elle était beaucoup plus recherchée que ne le sont aujourd'hui chez nous les Carpes dites du Rhin. En Da- nemark et en Suède , Bloch nous a conservé la date de l'introduction de diverses espèces de Poissons, même jusqu'aux petites Loches. La sagesse des vues économiques de Frédé • ric-le-Grand lui avait fait tenter avec succès l'introduction de plusieurs grandes espèces de Poissons dans les eaux de la Sprée et du Havel. Un prêtre de Grenoble a réussi , vers 1770, à peupler plusieurs lacs du département de l'Isère des belles Truites des lacs de Genève et du Bourget. Si des essais étaient convena- blement dirigés dans ces eaux si peu peuplées de notre pays, nul doute que l'on augmen- terait les moyens de subsistance. Le séjour des Poissons fait que les habi- tudes individuelles de chaque espèce nous échappent presque entièrement. Cependant ce que nous en connaissons, même en le dégageant du merveilleux dont les pêcheurs aiment à orner leurs récits, est encore assez 45 354 POI POI piquant pour nous faire croire qu'elles sont beaucoup plus variées qu'on ne le sait. J'ai déjà cité quelques exemples d'instinct fort curieux, soit pour la propagation et la con- servation de l'espèce, soit dans la manière de prendre la nourriture. 11 est certain que quelques espèces s'associent entre elles; tel est le Pilote, auquel les matelots ont donné ce nom parce qu'il semble conduire ou di- riger le Requin. On voit nager avec sécurité ce petitPoisson auprès d'un être aussi vorace, sans que celui-ci soit jamais tenté de se jeter dessus. Ce que nous venons de rapporter prouve que la nature n'a pas privé toutes les es- pèces de Poissons des facultés de l'instinct, ce rêve inné de l'intelligence, qui se réveille dans les animaux à des époques fixes et éloi- gnées les unes des autres, et dont la nature nous fait voir les plus admirables effets dans la classe des Oiseaux ou dans celle des In- sectes. Les habitudes d'un grand nombre d'espèces sont en général sédentaires. Tout le monde sait que les pêcheurs vont à la recherche de telle Truite dont ils connais- sent la retraite, ou de tel autre poisson qui séjourne dans un canton déterminé pour eux du lac ou du fleuve. J'ai déjà remarqué que les Poissons qui ont la caudale four- chue sont ceux qui nagent avec la plus grande rapidité. Ce sont les chocs alterna- tifs que la contraction des muscles de l'é- pine produit sur l'eau, qui déterminent les mouvements qui font avancer le Poisson. Quand on observe l'animal tranquille au milieu de son élément, on voit que sa pe- santeur spécifique est, à bien peu de chose près , égale à celle de l'eau. Aussi les mou- vements imperceptibles des nageoires paires le font reculer, s'élever ou s'abaisser. La direction et la hauteur des apophyses épi- neuses des vertèbres expliquent pourquoi le plan de la caudale d'un Poisson est toujours vertical. Ce caractère distingue ces animaux des Cétacés : l'on sait que ces Mammifères ont toujours la nageoire de la queue hori- zontale. Je viens de faire connaître dans ce long exposé les principaux traits de l'organisa- tion des Poissons. Il me reste à dire quel- ques mots des essais de classification d'un nombre si considérable d'espèces toutes voi- sines les unes des autres, et où les éléments qui fournissent les caractères génériques ou spécifiques sont si nombreux et si variables. Pierre Artédi, compatriote et ami de Linné, est le premier auteur systématique qui ait imaginé une classification ichthyologique. Il posa les bases de son travail important dans son Philosophia ichthyologica , en décrivant toutes les parties intérieures et extérieures des Poissons avec un soin bien remarquable pour cette époque, et qui montre la grande sagacité du fondateur de l'ichthyologie mo- derne. Les descriptions des soixante-douze espèces qu'il a données dans son Species, en suivant la terminologie établie dans son Philosophia, sont des modèles de détail et de clarté. Il n'admit , dans le Synonymia piscium , que deux cent-quatre-vingt-onze espèces de Poissons , et il rangea sous cha- que espèce, avec une grande érudition, tous les articles des auteurs qui l'avaient pré- cédé. Artédi y plaça même les noms grecs et latins, mais les prit dans Rondelet, au lieu de déterminer cette synonymie ancienne d'après ses propres recherches. Connaissant un si petit nombre d'espèces, il fixa, dans son Gênera piscium , des caractères positifs et tranchés; il remarqua l'importance de la membrane branchiale, et inscrivit avec soin le nombre de ses rayons. Il insista sur la position relative des nageoires, sur leur nom- bre, sur les parties de la bouche qui portent les dents, sur la conformation des écailles, sur les parties internes, en signalant les dif- férentes complications de l'estomac et les appendices pyloriques. Ses genres sont si bien constitués, qu'ils ont dû tous être con- servés. Malheureusement, Artédi n'avait pas encore l'idée de la composition des fa- milles naturelles, de sorte que les genres qu'il avait fondés d'après un travail qui conduit aux principes de sa méthode furent réunis par des caractères purement artifi- ciels, et qui n'étaient pas tirés de la compa- raison d'organes semblables. Les deux pre- miers, les Malacoptérygiens et les Acan- thoptérygiens, sont formés d'après la nature plus ou moins rigide des rayons. Le troi- sième, celui des Branchiostéges , repose sur une idée fausse qu'il s'était faite de la mem- brane branchiale. Enfin le quatrième, celui des Chondroptérygiens, est fondé sur la con- sistance du squelette. Cette division en quatre ordres a servi de base aux premiers POI POI 355 travaux deGronovius, qui se contenta Ra- jouter quelques genres à ceux de son prédé- cesseur; mais, dans un second ouvrage, le Zoophilatium, Gronovius abandonna les di- ssions d'après la nature des rayons , et di- Yisa d'après la position des ventrales, en admettant trois ordres principaux, toujours les Chondroptérygiens et les Branchiostéges, et en réunissant les genres des deux pre- miers ordres sous le nom de Branchiales. Cette classification, purement artificielle, donna lieu à des rapprochements contraires i toutes les affinités. Ainsi l'on voit les Mu- rènes et les Gymnotes associés aux Syngna- thes et aux Ostracions ; les Balistes, séparés de ces derniers, sont à côté des Cycloptères ; les Gonorhynques et les Cobitis, loin des Cy- prins, sont réunis aux Uranoscopes et aux Baudroies. Linné, qui concevait l'admirable idée d'un Systema naturœ , pensée qui, à elle seule, est une œuvre de génie, y a placé les Poissons, mais sans profiter complète- ment des travaux de ses prédécesseurs. On sait qu'il ne voulut pas citer Klein. Il né- gligea la plupart des nouveaux genres éta- blis par Gronovius; mais ce grand homme n'en rendit pas moins à l'ichthyologie un service immense , et devint sur cette classe d'animaui, comme sur toutes les autres de la zoologie, une immense autorité, par la précision de ses caractères, par sa termino- logie fixe et commode, par sa nomenclature binaire, qui offrent à la mémoire les moyens de se retrouver dans l'immensité des êtres. A la seconde édition , il eut le grand mérite de donner le nombre des rayons des nageoi- res, guide si utile pour se retrouver dans le grand nombre des descriptions confuses et incomplètes dont les livres sont remplis. Il n'osa pas s'écarter d'abord des traces d'Ar- tédi; mais dans la dixième édition, il fit plusieurs changements, se créa une méthode ichthyologique nouvelle, adoptant les idées de Brisson sur les Cétacés, qu'Artédi ran- geait parmi les Poissons ; il fit mieux que le naturaliste français. Au lieu de les con- stituer en une classe à part, il les a réunis à celle des Mammifères. Il ne fut pas aussi heureux en transportant les Chondroptéry- giens dans la classe des Reptiles. Il aug- menta même cette confusion en y associant, dans sa douzième édition , tous les Bran- chiostéges d'Artédi, et même quelques uns des Malacoptérygiens de ce grand ichthyo- logiste, tels que les Syngnathes. Adoptant une partie des idées de Gronovius sur l'im- portance de la position des ventrales, se les appropriant même par l'illusion que son ad- mirable terminologie savait donner aux em- prunts qu'il faisait aux autres, il divisa ses Poissons en apodes, jugulaires, thoraciques , abdominaux , après avoir placé dans ses Amphibia nantes plusieurs genres qui au- raient mieux trouvé leur place parmi l'un de ces ordres. Linné ne voyait que la grande facilité de reconnaître les êtres par leur nom, de pouvoir en parler, en introduisant cette nomenclature dans le langage de l'his- toire naturelle. L'étude de l'Icblhyologiede Linné est une de celles qui prouvent le plus clairement que ce grand homme ne cher- chait nullement à constituer les familles na- turelles. Pennant, adoptant les divisions de Linné, eut le mérite de remettre dans la classe des Poissons les Amphibia nantes , mais il gâta son travail en replaçant ainsi parmi les Poissons les Cétacés. Bloch adopta la mé- thode de Pennant dans sa grande IchthyO' logie; puis il imagina, sur la fin de sa vie, une méthode artificielle fondée sur le nom- bre des nageoires , qui donna lieu aux rap- prochements les plus étranges. II poussa même la bizarrerie des rapprochements jusqu'à se servir des affinités que lui offrait la disposition de certaines couleurs. Son ou- vrage est la critique la plus complète des méthodes artificielles. N'ayant pas la prétention de transcrire ici V Histoire del'Ichthyologie faite par M.Cuvier, je parle après Bloch des travaux de M. de La- cépède. Cet illustre naturaliste, écrivain élé- gant, prit pour base de sa distribution géné- rale celle de Pennant, en intercalant entre les subdivisions de Linné celle qui peut être fon- dée sur la présence ou l'absence des opercules et des rayons branchiostéges. La méthode de M. de Lacépède a encore le défaut de toutes celles qui sont artificielles. Il y a d'ailleurs dans son travail un autre défaut, c'est que les caractères assignés aux classes n'existent pas toujours dans les Poissons qui y sont rangés; c'est une remarque cu- rieuse à faire dans l'étude de la marche des travaux de l'esprit humain, que la fréquence de ce défaut dans les travaux 35G POI POI des naturalistes, où l'exactitude est en quelque sorte le premier, je n'hésite pas même à dire le seul mérite. Pour qui- conque se persuade que nos recherches, que nos études n'ont d'autre but que de lire les expériences toutes faites que la nature livre à nos méditations, il est bien évident que l'exactitude dans l'observation et dans la description qui nous les transmet est le premier devoir; sans elle nous ne pouvons espérer d'arriver à une seule proposition générale fondée et digne de prendre rang dans la science. Il résulta de cette faute de M. de Lacépède que sa méthode dut être modifiée. M. Cuvier reprit les travaux ichthyologiques dans les deux éditions de son ouvrage intitulé Règne animal. Ayant à sa disposition une grande collection qui lui permit d'étudier en quelque sorte à fond l'organisation de toutes les espèces, il vit que l'importance donnée par Linné et ad- mise par Pennant et Lacépède sur la posi- tion des nageoires ventrales , n'était pas g beaucoup près aussi grande que ces natu^ ralistes l'avaient compris. Il tint compte, comme M. de Lacépède l'avait fait, comme Bloch l'avait essayé, de la forme et de la variabilité des épines ou des dentelures de l'appareil operculaire; puis il eut le grand mérite d'introduire dans la diagnose des genres les nombreux caractères que pouvait lui fournir la dentition si variée des Pois- sons. Il porta , par conséquent, son attention sur la structure des mâchoires. Cette étude le conduisit à remarquer que les os maxil- laires manquent dans les Raies et dans les Squales, et que ces os rudimentaires sont unis aux palatins dans l'Esturgeon , et comme il observait que les Poissons qui lui offraient ce caractère remarquable en avaient un autre d'une grande importance, celui d'avoir le squelette cartilagineux, il conçut l'idée d'adopter ce que ses illustres prédécesseurs avaient fait, tout en prenant pour base de sa classification un autre point ousser beaucoup plus loin cette division. J'abord , dans ses Commentarii phytogra- phici (in-fol., 1838-1840), il admit comme formés par les Poivriers connus les genres Cubeba, Muldera, Piper, Macropiper, Po- ihomorphe, Arthanthe, Micropiper, Pepero- mia, Zippelia et Serroma. Plus tard {Diar. POI 359 Inst. reg. Nedcrl. , 1842), il ajouta à ces genres les Tildenia , Erasmia et Acrocarpi- dium. Enfin , dans son Systcma Pipcracea- rum (in-8" de 575 pag., Rotterdam, 1843), il est arrivé à une division en 20 genres, dont on trouve le tableau à l'article pipéra- cées. Nous terminerons ce résume histo- rique, qui nous a semblé indispensable, en faisant remarquer que M. Kunth, dans un travail important sur les Pipéracées (Bemer- Jcungen iiber die Familie der Piperaceen, Linnaea , tom. XIII , 1839 ), a proposé aussi quelques nouveaux genres , qui rentrent dans certains de ceux déjà établis par M. Mi- quel, et dont il n'avait pas connaissance. Le mot Poivrier se trouve donc corres- pondre aujourd'hui non plus à un genre unique, mais à une nombreuse série de genres, parmi lesquels plusieurs renferment des plantes d'un haut intérêt. Comme ces groupes génériques, de création toute ré- cente, n'ont pu être déjà traités dans cet ou- vrage , nous réunirons ici , dans un article général , et sous le titre commun de Poi- vriers , l'histoire de ceux d'entre eux qui ont une importance réelle. A. Peperomia , Ruiz et Pav. M. Miquel ne décrit pas moins de 190 espèces de ce genre. Ce sont des plantes herbacées, char- nues ou succulentes , quelquefois sous-fru- tescentes, qui croissent en très grande abon- dance dans les forêts du Nouveau -Monde, tantôt sur la terre , tantôt sur les vieux troncs d'arbres et sur les roches humides , dont un petit nombre seulement se trouvent dans l'Inde, dans les îles de la Sonde et de l'Océanie. Leur tige est dressée ou rampante, rameuse ; elle porte des rameaux et des feuilles alternes, opposées ou verticillées ; ces feuilles sont ordinairement charnues et pétiolées, dépourvues de stipules. Leurs fleurs hermaphrodites forment des chatons denses ou lâches, pédicules , axillaires, ter- minaux ou oppositifoliés ; elles se compo- sent : d'une bractée peltée, munie d'un pé- dicule plus ou moins long ; de deux étami- nes latérales, à anthère biloculaire; d'un pistil à ovaire sessile, ovoïde ou oblong, quelquefois enfoncé par sa base dans des fossettes creusées à la surface du rachis , et surmonté d'un stigmate sessile, tombant. A ces fleurs succède une baie sessile , dont le péricarpe esfc mince et presque sec. Quel- 360 POI ques espèces de ce genre constituent des re- mèdes populaires en diverses parties de l'A- mérique, et particulièrement au Pérou; mais aucune d'elles ne paraît avoir assez d'importance pour mériter de nousarrêter ici. B. Polhomorphe, Miq. Ce genre se com- pose de 10 espèces sous-frutescentes, remar- quables par leur port analogue à celui de cer- taines Aroïdes , particulièrement des grands Pothos, d'où leur est venu leur nom géné- rique. Ces plantes croissent surtout en Amé- rique, rarement dans les îles de France et Bourbon, sur les côtes d'Afrique, dans l'Asie méridionale et dans les îles de la Sonde ; elles se trouvent dans les endroits humides et ombragés. Leur tige est droite , noueuse, pourvue d'un grand nombre de petites glandes translucides; leurs feuilles sont grandes, le plus souvent membraneuses, en cœur et peltées, portées sur des pétioles engainants, ailés par suite de l'existence de stipules pétiolaires adnées. Leurs fleurs sont hermaphrodites, réunies sur un axe filiforme en chatons très denses, pédicules et formant une sorte d'ombelle simple à l'extrémité de rameaux nés par un ou deux à l'aisselle des feuilles. Comme dans les genres suivants , qui appartiennent également à la tribu des Pipérées de Miq., leur pistil a plusieurs stig- mates, A ces fleurs succèdent des baies très petites, obovées-trigones. — L'une des espèces les plus remarquables de ce genre est le Po- thomorphepeltata Miq. (Piper peltat um Lin.), qui croît dans les lieux couverts des parties chaudes du Nouveau -Monde, sur le côté oriental. Sa tige, ligneuse inférieurement, herbacée supérieurement, se distingue par des nœuds un peu renflés, entourés, après la chute des feuilles , d'une large cicatrice circulaire ; de l'aisselle de ses feuilles mem- braneuses, presque glabres, presque ovales- arrondies, aiguës au sommet, en cœur à leur base, partent deux pédoncules inégaux, ter- minés chacun par trois chatons ou davan- tage. La racine de cette plante est acre, diurétique, apéritive: en Amérique, on emploie sa décoction contre l'hydropisie; on la regarde aussi, de même que les feuilles de la plante, comme vulnéraire.— La racine d'une autre espèce du même genre, le Po- lhomorphe umbellata Miq. , est connue des Brésiliens sous le nom de Caapeba; elle est employée par eux comme sudorifique et sto- POI machique. II est fort à présumer, du reste, que les racines de plusieurs autres espèces du même genre sont confondues sous cette dénomination commune de Caapeba. C. Macropiper, Miq. M. Miquel range dans ce genre 6 espèces, toutes propres aux îles de l'océan Pacifique. Ce sont des arbris- seaux droits, flexueux, noueux, dichotomes, à feuilles alternes , portées sur des pétioles engainants , le plus souvent ailés par suite de l'existence de stipules pétiolaires adnées ; ces feuilles sont grandes et coriaces, ou mem- braneuses arrondies, en cœur, ovales, digi- tinerves; leurs fleurs sont dioïques, réunies en chatons dont les mâles se montrent soli- taires , et dont les femelles sont générale- ment groupées sur un rameau avorté. Les baies qui succèdent à ces fleurs sont dis- tinctes les unes des autres, en pyramide renversée, à quatre angles. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Macropiper methysticumWiq. (Piper methysticumForst.), qu'on trouve, soit spontané , soit cultivé, dans presque toutes les îles de l'océan Paci- fique , où il porte les noms d'Awa ou Cawa. Les habitants de ces îles attachent la plus grande importance à sa culture, et en font l'objet des soins les plus minutieux. Le suc de sa racine mâchée et rejetée en- suite avec la salive, mélangé de lait de Coco ou d'eau , donne, par la fermentation , une boisson verdâtre , presque brûlante , dont l'usage est journalier dans presque toute l'Océanie , et produit des effets déplorables. Les riches et les grands la boivent pure et en grande quantité , tandis que les pauvres retendent d'eau. L'usage prolongé de cette liqueur amène dans tout le corps un état d'irritation et de surexcitation extrêmes: les yeux rougissent ; la peau se dessèche , s'exfolie , et finit par se couvrir d'ulcères ; ou bien le corps tombe dans un état de dé- crépitude et d'émaciation effrayantes. Au reste , cette boisson a une saveur tellement repoussante que les matelots européens les plus passionnés pour les liqueurs fortes n'ont jamais pu se résoudre à en boire. Le M. me- thysticum Miq. est un arbuste à rameaux supérieurs herbacés , noueux, lisses, striés , glabres, flexueux ; à feuilles membraneuses, ovales, élargies , presque arrondies, profon- dément en cœur à leur base, légèrement acuminées» POI POI 3ol D. Chavica, Miq. Le Systma Piperacea- rum renferme la description de 46 espèces de ce genre. Ce sont des arbustes répandus dans les parties intertropicales de l'Asie, dans les îles de la Sonde , aux Philippines , à la Nouvelle-Guinée , où ils habitent les endroits couverts un peu montueux et hu- mides. Plusieurs d'entre eux jouent un rôle fort important dans la médecine et l'écono- mie domestique des habitants de ces con- trées, et sont cultivés par eux depuis fort longtemps. Leur tige grimpante, noueuse , porte des feuilles alternes, pétiolées, cordées- arrondies, ou ovales, ou oblongues, ou lan- céolées , coriaces ou membraneuses , diffé- rant de forme sur les pieds de sexe différent, ou sur un même pied du bas vers le haut. Leurs fleurs dioïques forment des chatons très serrés, oppositifoliés , dont les femelles sont épais et les fructifères renflés ; les chatons femelles sont plus nombreux que les mâles. Les baies sont pulpeuses, extrê- mement serrées sur un axe renflé ; elles sont sessiles, oblongues, obovées, anguleuses par l'effet de leur pression réciproque , souvent presque soudées entre elles, surmontées par les restes des stigmates , très aromatiques. Plusieurs espèces de ce genre offrent asseï d'intérêt pour devoir nous occuper quelques instants. 1 . Chavica Betle Miq. ( Piper Belle Lin.). Cette espèce paraît être originaire des îles de la Sonde ; mais la culture l'a répandue dans toutes les parties chaudes de l'Asie , ainsi que dans tous les archipels voisins , et elle s'est naturalisée dans tous ces lieux. Elle forme un arbuste grimpant qui s'enracine sur les corps auxquels il s'attache ; ses ra- meaux sont striés; ses feuilles membraneu- ses , ou finalement coriaces à l'état adulte , sont marquées de points très fins, translu- cides, lisses et un peu luisantes en dessus , glabres des deux côtés ; les inférieures sont ovales, cordées-élargies , acuminées; plus haut elles sont légèrement en cœur ou ar- rondies à la base, brièvement acuminées ou aiguës, à 7-9 nervures, les supérieures à 5 nervures ; ses chatons mâles sont longs , les femelles courts, longuement pédoncules, tous étalés ou défléchis. Les feuilles du Bétel, cueillies lorsqu'elles commencent à jaunir, sont réunits par vingt ou trente en paquets qu'on vend journellement sur tous les mar- î. x. chés et dans les rues. Elles forment la base d'un masticatoire dont les Orientaux font constamment usage. Pour cela ils les mêlent à des fruits d'Arec et à de la Chaux. Ce mé- lange a pour effet de tempérer et de rendre supportable leur saveur, qui, sans cela, ne serait qu'acre et désagréable. L'abus de cette substance, qui, primitivement, n'était usitée que comme digestive , et pour exciter des organes énervés par l'ardeur de ces climats* a puissamment contribué à l'affaiblissement progressif et à l'abrutissement des Orien- taux. Le Bétel porte dans l'Inde le nom de Siri daun. 2. Le Chavica Siriboa Miq. ( Piper Siri- boa Lin.) est assez abondant dans les Molu- ques pour y remplacer l'espèce précédente, qui domine partout ailleurs. C'est encore un arbuste grimpant, mais à feuilles presque dépourvues de ponctuations translucides , luisantes en dessus , très légèrement verru- queuses à l'état adulte ; à chatons pendants. Il grimpe très haut sur les arbres. Ce sont ses chatons qu'on emploie comme mastica- toire en place des feuilles de Bétel. Ils se distinguent par une odeur pénétrante, par une saveur extrêmement vive , mais qui , néanmoins, n'est pas désagréable et ne brûle pas la bouche, surtout lorsqu'on y mêle une écorce aromatique. Cependant un usage pro- longé de cette substance énergique amène fréquemment l'excoriation du palais , ou en rend la muqueuse comme calleuse, au point que le Bétel lui-même finit par paraître faible et dépourvu de saveur. Dans l'île de Ternate et dans celles des Moluques qui l'a- voisinent, on ne mâche que le Siriboa; tan- dis qu'à Amboine et à Banda, son usage marche concurremment avec celui du Bétel. 3. Chavica officinarum Miq. ( Piper Ion- gum Rumph.). C'est la principale d'entre r les espèces qui produisent le Poivre long du \ commerce et des pharmacies. Cet arbuste ' existe à l'état spontané et cultivé dans les îles de la Sonde et aux Philippines. Sa tige, \ à peu près de la grosseur du pouce et] noueuse, grimpe sur les arbres jusqu'à une • grande hauteur ; ses feuilles sont coriaces, \ marquées de ponctuations translucides très fines, plus pâles en dessus, glabres, les in- férieures ovales en cœur, à trois-cinq nervu- res, les supérieures plus allongées, acumi- nées ; ses chatons femelles sont cylindriques, 46 362 POI POI courts , un peu rétrécis vers leur extrémité supérieure. En mûrissant, ces chatons rou- gissent et deviennent assez mous pour céder au doigt; à ce moment la pulpe de leurs baies est molle, rougeâtreetde saveur douce, tandis que leurs graines sont acres et brû- lantes; au contraire, avant leur maturité, ils sont très acres. C'est dans ce dernier état qu'on les cueille pour les vendre et pour les préparer dans le but de les verser dans le commerce. Cette préparation consiste uni- quement à les sécher au soleil, ce qui les durcit et leur donne la couleur cendrée qui distingue le Poivre long des pharmacies. Les Malais et les Javanais font grand usage de cette substance comme médicament. Ils em- ploient aussi au même titre l'écorce de cette même plante réduite en cendres. Le Poivre long qui nous vient du Bengale est produit par le Chavica Roxburghii Miq. {Piper lon- gum Lin.), qui croît spontanément parmi les buissons, le long des rivières, dans cette partie de l'Inde, et qu'on y cultive aussi fréquemment. Les Indiens font encore un grand commerce des racines et du bas des tiges de cette espèce divisés en petits fragments et desséchés; ce médicament, nommé par eux Pappula moala, est chez eux d'un usage fréquent. EnOn il est encore des Poivres longs produit par le Chavica pecpuloides Miq. {Piper pupuloides Spreng.), par le Chavica chaba Miq., etc. E. Cubeba, Miq. Ce genre, dont M. Miquei décrit quatorze espèces, se compose d'arbris- seaux ou de petits arbres grimpants qui crois- sent dans les Indes orientales , dans les îles de la Sonde, sur les côtes de l'Afrique aus- trale; elles habitent les forêts, sans s'élever jamais beaucoup sur les montagnes. Leurs 'feuilles sont membraneuses ou coriaces, sou- vent différentes sur les pieds mâles et fe- ïnelles. Leurs fleurs dioïques forment des chatons opposés aux feuilles sur les nœuds des tiges, dont les mâles sont grêles et les femelles généralement plus épais et un peu courbés ; elles ont deux à cinq étamines; un ovaire sessile, ovoïde, surmonté de trois à cinq stigmates sessiles, épais, courts, recour- bés , et elles sont accompagnées de bractées peltées, persistantes. Les baies ont leur partie inférieure rétrécie et allongée en une sorte de pédicule; de là le nom vulgaire de Poivre à queue qu'elles portent dans l'espèce officinale. 1. Cette espèce importante est le Cubeba officinalis Miq. {Piper CubebaUn. fils), qui croît spontanément dans le district de Ban- tam, à Java, et dans une île voisine qui porte le nom de Nussa-Kambangan. Elle forme en diverses parties de l'île de Java l'objet de cultures importantes. C'est un arbuste grim- pant dont les feuilles sont glabres , les infé- rieures ovales, très faiblement acuminées, inégalement en cœur à leur base, les supé- rieures ovales-oblongues, plus petites, ar- rondies à la base; ses bractées sont hérissées; ses gaies sont globuleuses, rétrécies inférieu- rement en un pédicule plus long qu'elles. A l'état sec et telles qu'on les trouve dans les pharmacies, elles sont brunes, comme couvertes d'une poussière grisâtre, marquées extérieurement d'enfoncements dus auretrait de la pulpe et séparés par des lignes saillantes, très régulièrement disposées en vingt à trente pentagones ou hexagones. Les plus grosses de celles que le commerce transporte en Eu- rope ont 5 millimètres de diamètre avec un pédicule long de 5 à 8 millimètres. Dans quelques cas rares, on en voit qui atteignent jusqu'à 1 centimètre de long. Les baies sè- ches du Cubèbe officinal constituent aujour- d'hui un des médicaments les plus employés dans presque toutes les parties du monde. En 1789, lorsque le commerce avec Java était la propriété exclusive de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, l'importa- tion en Europe de cette substance s'éleva en un an à 10,018 livres. En 1830, elle s'est élevée, pour l'Angleterre seulement, àl 8,540 livres; or, pour se faire une idée exacte de la consommation qui s'en fait aujourd'hui, il faut songer que le commerce en transporte des quantités proportionnellement tout aussi considérables dans la Chine, dans l'Inde, aux États-Unis, etc. Ce n'est que depuis trente ans que le Cubèbe a pris en médecine cette haute importance par suite de son heureuse application au traitement des af- fections urétrales. Depuis longtemps l'usage en était populaire dans l'Inde sous ce rap- port; mais son heureuse efficacité était in- connue ailleurs, même à Java d'où il pro- vient. On rapporte que ce fut un officier anglais qui fit connaître dans cette île les avantages de ce précieux médicament, et que de là la connaissance en arriva en Angleterre vers 1816, et un ou deu* ans plus tard en POI France. Plusieurs chimistes ont analysé les baies du Cubèbe ; d'après Monheim, elles présentent la composition suivante: Huile volatile verte 2,'J Huile volatile jaune 1,0 Cabébio. . , 4,8 Matière extractive 6,0 Résine ce'racc'e 5,0 Résise molle 1,8 Chlorure de sodium 1,0 Fibre régétale Go,0 84,5 Parmi ces substances, celle qui a reçu le nom de Cubébin a été regardée par la plu- part des chimistes comme un corps parti- culier, volatil , auquel ils ont assigné la for- mule C3« H17 O10. M. Berzélius semble croire, au contraire, que c'est un simple mélange de résine et de chlorophylle; c'est elle surtout qui paraît donner aux baies de Cubèbe leurs propriétés médicinales. Les baies de Cubèbe, outre leur action spéciale qui leur donne tant d'importance, ont en- core des propriétés assez analogues à celles de la plupart des autres Poivres ; leur odeur est plus forte, mais plus agréable que celle du Poivre noir ; elles sont regardées comme un bon stomachique , comme un carminatif efficace , etc. A Java, la culture du Cubèbe officinal, comme, au reste, celle du Poivre noir, se fait avec une telle facilité, qu'elle ne demande à peu près aucun soin. On se borne à planter un jeune pied ou une bou- ture à côté d'un arbre ou d'un arbuste; la plante ne tarde pas à végéter avec vigueur, a s'attacher à l'appui qu'on lui a ménagé, et à produire des fruits en abondance. F. Piper, Lin. (Miq). Les nombreux re- tranchements qu'a subis le genre primitif des Piper de Linné l'ont réduit à environ une trentaine d'espèces. Ce sont des arbustes grimpants, rarement de petits arbres, qui croissent spontanément dans les Indes orien- tales, dans les lies de la Sonde, aux Philip- pines, dont une a été propagée par la cul- ture bien en dehors de ses limites naturelles et jusqu'en Amérique. Leurs feuilles sont alternes, pétiolées, le plus souvent coriaces, multiplinerves, rarement digilinerves, ac- compagnées de stipules tantôt pétiolaires adnées , tantôt oppositifoliées tombantes. Leurs fleurs, unisexuelles ou hermaphro- dites : forment des chatons oppositifoliés , le POI 56*5 plus souvent pendants, filiformes, un peu lâches; elles sont accompagnées de bractées coriaces, oblongucs ou linéaires-allongées, presque entièrement adnées , avec la base, les bords et le sommet relevés, et disposées de telle sorte que chaque fleur semble ainsi enfermée dans un calicule quadrilobé; les deux étamines sont latérales, à filet très épais. Les baies sont sessiles , oblongucs ou globuleuses, et elles renferment une graine de même forme qu'elles , à test membra- neux ou épais et coriace. Parmi les espèces de ce genre, il en est une d'un haut in- térêt : 1. Piper nigrum Lin., le Poivre noir ou Poivre ordinaire, plante spontanée dans les Indes orientales, surtout sur la côte de Ma- labar, probablement aussi dans les îles de la Sonde, mais que la culture a répandue dans toutes les parties chaudes de l'Asie, dans les îles de France et Bourbon , même en Amérique. C'est un arbuste qui grimpe et s'attache par des griffes aux arbres voi- sins; ses feuilles sont coriaces, glabres, marquées dans leur jeunesse de ponctua- tions translucides, pâles et glaucescentes à leur face inférieure, roulées en dessous par leurs bords à l'état adulte; les inférieures arrondies-ovales, presque équilatérales, lé- gèrement cordées ou en cœur à leur base ; les supérieures plus allongées , le plus sou- vent inéquilatérales, acuminées. Ses cha- tons sont hermaphrodites ou femelles, fili- formes, pendants, à fleurs écartées, briève- ment pédicules , plus courts que la feuille de l'aisselle de laquelle ils sortent. Les baies qu'ils donnent sont globuleuses, rouges à leur maturité. Ces baies, séchées , consti- tuent le Poivre ordinaire y qui se consomme en si grande quantité comme condiment sur une grande portion de la surface du globe. Débarrassées de la pulpe et, par suite, réduites à la graine, elles forment le Poivre blanc des pharmacies. Tout le monde con- naît l'odeur et la saveur piquante du Poivre. Mêlé aux aliments en quantité modérée, il agit comme digestif et favorise l'action de l'estomac sur diverses matières alimentai- res, qui, sans cela, seraient mal ou non digérées. On recommande principalement son usage dans les pays humides et aux per- sonnes d'un tempérament lymphatique ou chargées d'embonpoint. Ses usages comme 364 POI substance médicinale sont plus restreints ; néanmoins ses propriétés éminemment exci- tantes le font introduire dans un grand nombre de préparations diverses et le font aussi employer par lui-même , surtout à l'extérieur, dans le but de rétablir ou d'aug- menter la tonicité des parties. Les habitants des contrées équatoriales en usent très fré- quemment, soit en le mêlant abondamment à leurs aliments, soit en en préparant des décoctions et des liqueurs fermentées. D'a- près l'analyse de Pelletier, le Poivre noir du commerce renferme : une substance parti- culière non alcaline, signalée d'abord par OErstedt en 1820, la pipérine; une huile concrète très acre, qui lui donne ses pro- priétés; une huile balsamique; une matière colorante gommeuse; une matière extractive; des acides gallique et tartrique; de l'ami- don; de la bassorine; du ligneux, et une pe- tite quantité de sels alcalins et tartreux. La culture du Poivre noir a pris graduelle- une grande extension; aujourd'hui elle ne fournit pas moins de 50 millions de livres par an, dont un tiers est transporté en Eu- rope. Cette culture est des plus faciles, comme nous l'avons déjà indiqué plus haut. Les pieds qui en sont l'objet donnent an- nuellement deux récoltes, et le produit de chacun d'eux peut s'élever à 15 livres par an. Ils portent du fruit dès l'âge de trois ans et pendant neuf ou dix années. Ce fruit mûrit dans l'espace de quatre ou cinq mois ; on le cueille dès qu'il a atteint sa maturité, et toute sa préparation consiste à le faire sécher sur des nattes pour le verser ensuite dans le commerce. Les Poivriers ne peuvent guère être re- cherchés dans nos jardins qu'à cause de leur Jfeuillage, leurs fleurs ne pouvant faire d'eux [des plantes tant soit peu brillantes. Aussi n'en cultive-t-on que peu d'espèces, telles surtout que le Poivrier noir , le Chavique Bétel, le Macropiper ombelle et quelques autres. Toutes ces espèces sont de serre chaude et se multiplient par éclats, par bou- tures ou par graines. (P. D.) POIVRIERS, bot. ph. — Synonyme de Pipéracées. POIX. min. — On donnait anciennement le nom de Poix minérale au Bitume malthe, et celui de Poix de Judée au Bitume as- phalte. Voy. bitume. (Del.) POL rOLAKÈNE. Polakenium. bot. — Es- pèce de fruit sec et indéhiscent. Voyez FRUIT. POLANISIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Capparidées, tribu des Cléomées, établi par Rafinesque (in Journ. Phys.9 1. XXXIX, 98), et dont les principaux caractè- res sont: Calice à quatre folioles lancéolées. Corolle à quatre pétales insérés au fond du torus, sessiles ou onguiculés, souvent iné- gaux. Étamines huit ou plus ; torus petit, hémisphérique ; filets filiformes ou en mas- sue au sommet, souvent inégaux; anthères biloculaires , à déhiscence longitudinale. Ovaire sessile ou stipité , à une seule loge pluri-ovulée. Style filiforme, plus long que l'ovaire ou très court; stigmate obtus. Sili- que sessile ou stipitée, cylindrique ou com- primée, uniloculaire, bivalve, polysperme. Les Polanisia sont des herbes annuelles, frutescentes, souvent glanduleuses et vis- queuses; à feuilles alternes, composées de trois à neuf folioles très entières ou dentées en scie; à fleurs terminales disposées en grap- pes. Ces plantes croissent principalement dans les régions boréales et tropicales de l'Amérique ; on en rencontre aussi quelques unes dans les parties chaudes de l'Asie. De Candolle {Prodr., I, 242) cite et décrit 9 espèces de ce genre qu'il répartit en deux sections ainsi nommées et caractérisées : a. Brachystyla : Style plus court que l'ovaire (P. dianthera, cheltdonii, angulataf oocyphylla, graveolens, viscosa, dodecandra, felina) ; — b. Stylaria: Style beaucoup plus long que l'ovaire (P. uniglandulosa). (J.) POLARISATION, phys. — Voyez lu- mière. POLATOUCHE. Sciuropterus,Fr. Cuv. — Genre de Mammifères appartenant à la famille des Écureuils ou Sciuriens d'Is. Geoffroy, et à l'ordre des Rongeurs omni- vores. Ils se font remarquer, ainsi que tous les Écureuils , par leurs incisives très com- primées. Ils ont cinq molaires en haut, ou plutôt quatre, avec une très petite en avant, qui tombe de bonne heure; quatre en bas, de chaque côté des mâchoires; en tout, vingt-deux dents. Ils ont quatre doigts de- vant et cinq derrière, munis d'ongles très acérés. L'absence de perforation palatine, la position des trous incisifs de cbaque côté du bord interne des os de ce nom, et sur- pol POL 365 tout l'exiguïté du trou soof-orbi taire, four- nissent le plus souvent des caractères qui distinguent parfaitement les Sciuriens des autres Rongeurs. PREMIÈRE SECTION, Les Polatouches ont l'occiput saillant , les frontaux allongés , et la capacité du crâne comprenant les trois cinquièmes de la longueur de la tête ; la partie anté- rieure du profil de la tête est droite jus- qu'aux frontaux, où elle prend une direc- tion courbe très arquée, sans dépression in- termédiaire. Leur système dentaire est le même que celui des Écureuils proprement dits; leur queue est aplatie, distique, et leur taille petite. Ils ont la peau des flancs très dilatée, étendue entre les jambes de devant et de derrière, en manière de para- chute, ce qui leur donne la faculté, non pas de voler, mais de bondir dans les airs à une très grande distance, en glissant sur l'air à la manière des Chats-volants. L'Assapanick ou Polatouche de Buffon ; Sciuropterus volucella Fr. Cuv. , Sciurus volucella Pall., YAssapan, Fr. Cuv.; Pte- rotnys volucella Desm. Ce joli petit animal se trouve au Canada et aux États-Unis, jus- qu'en Virginie, et il a été confondu par Buflbn avec le Polatouka des Russes , et ce dernier n'habite que le nord de l'Europe. L'Assapanick n'a que 4 pouces 1 /2 (0m, 1 22) environ de longueur, non compris la queue, qui est presque aussi longue que le corps. Son pelage est d'un gris roussâtre en dessus, blanc en dessous; la membrane des flancs est simplement lobée derrière les poignets. Cet animal est très timide, triste, nocturne comme tous ceux de son genre, dormant le jour dans un nid de foin ou de feuilles sè- ches, qu'il s'est fait au fond d'un trou d'ar- bre. Il n'en sort que la nuit pour se mettre en quête de sa nourriture , qui consiste en graines et en bourgeons de Pins et de Bou- leaux. Lorsque le crépuscule du soir descend sur les forêts, de lent et paresseux qu'il était il devient d'une vivacité et d'une agi- lité surprenante. Grâce à la membrane qui s'étend entre ses pattes, il peut franchir, d'un arbre à l'autre , une distance prodi- gieuse, de plus de quarante à cinquante pas, li l'on s'en rapporte aux voyageurs. Il vit par petites iroupes, et ne descend jamais de dessus les arbres, parce que, dit-on, sa marche est embarrassée sur la terre. D'un naturel doux et tranquille , il s'apprivoise assez facilement, c'est-à-dire qu'il devient tout-à-fait inoffensif pour les personnes qui le touchent, et qu'il s'habitue à prendre sans crainte sa nourriture dans leur main ; mais tout se borne là. Son intelligence ne se développe en aucune manière par l'édu- cation; il ne s'attache jamais à son maître, et, s'il trouve l'occasion de reconquérir sa liberté, il y manque rarement. Aussi, quand on tient à le conserver, est-on obligé de le tenir dans une cage, où on le nourrit de pain , de fruits et de graines. II refuse les amandes et les noix, si recherchées par les autres Écureuils. M. Is. Geoffroy dit que l'espèce s'est reproduite à la Malmai- son , chez l'impératrice Joséphine, et la fe- melle a mis bas 3 petits. « Plusieurs indi- vidus, ajoute-t-il, ont existé à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, ou nous avons eu occasion de les examiner. Ils se tenaient constamment cachés pendant le jour sous le foin qui leur sert de litière, et ne se montraient jamais que lorsqu'on ve- nait à l'enlever; alors ils s'élançaient à la partie supérieure de leur cage, et, si on les inquiétait de nouveau, ils sautaient du côté opposé en étendant les membranes de leurs flancs , au moyen desquelles ils parvenaient à décrire, en tombant, des paraboles d'une assez grande étendue. » Le Polatodka , Sciuropterus sibiricus Less. , Sciurus volans Lin. , Pteromys sibiricus Desm. , quelques voyageurs lui donnent mal à propos le nom de Sapan. II est un peu plus grand que le précédent. Son pelage est d'un gris cendré en des- sus, blanc en dessous; ses membranes des flancs n'offrent qu'un seul lobe ar- rondi derrière le poignet ; sa queue est moitié moins longue que son corps. Tout ce que nous avons dit des mœurs du précé- dent peut se rapporter à celui-ci, à cette différence près que le Polatouka ne vit pas en troupe et qu'il est absolument solitaire. Il se trouve dans presque toutes les forêts de Bouleaux et de Pins du nord de l'Europe, et particulièrement en Sibérie, en Laponie, en Livonie, en Finlande, en Lithuanie, et assez souvent en Suède ; il a , dit-on, une variété entièrement blanche. 366 POL LeSuc-sis, Sciuropterus sabrinus Less., Pleromys sabrinus Shaw. , Sciurus Hudso- nicus GmeL , est un peu plus petit que l'Écureuil; son pelage est d'un brun rous- sâtre en dessus et sur la tête; une raie noire occupe les flancs; son corps est blan- châtre en dessous; sa queue, plus courte que le corps, est d'un brun roussâtre, bor- dée de noir; ses moustaches sont très lon- gues et noires. On le trouve dans les forêts les plus froides de l'Amérique septentrio- nale , par exemple , au poste de l'Élan , sur les bords du lac Huron , par le 50° de la- titude nord. Le Sciuropterus sagitta de Less. , qui habite Java, doit être reporté dans le genre où l'avait primitivement placé E. Geof- froy, c'est-à-dire avec les Ptéromys, qui forment ici notre seconde section. DEUXIÈME SECTION. Les Ptéromys , de G. Cuvier, ne diffèrent des Sciuroptères que par des caractères assez légers. Leur queue est ronde, à poils non distiques. La partie postérieure des os du nez est un peu bombée; les frontaux sont fortement déprimés dans leur milieu et se relèvent ensuite légèrement ; les parties postérieures de la tête ne commencent à se toucher en bas , d'une manière sensible , qu'à partir du milieu des pariétaux ; la boîte du crâne est petite et ne prend que la moitié de la longueur de la tête. Du reste, ils ont les membres engagés dans la peau des flancs comme les précédents, et leur système den- taire est exactement le même. Desmarest est le premier qui ait partagé les Polatouches en deux sections bien tran- chées, et cette division était parfaitement sufQsante pour faciliter l'étude de ces petits animaux à flancs membraneux , qui déjà avaient été démembrés du grand genre Sciurus de Linné. Mais les naturalistes, qui aiment, par dessus tout, mettre des mots à la place des choses , n'ont pas man- qué de s'emparer de cette division en deux sections, pour créer fort inutilement un nouveau genre; et Fr. Cuvier, selon son habitude, a enrichi les Catalogues du mot Sciuropterus, qui a été adopté d'autant plus généralement qu'il était moins nécessaire. Le Tagouan, ou grand Écureuil volant , Buff.; Piarornys petaurisla Desm. , Sçiw*1* POL petaurista Linn. , a environ i pied 1/2 (0m,487) de longueur, non compris la queue , qui a de 20 à 21 pouces (0m,542 à 0m,569). Son pelage est brun , pointillé de blanc en dessus , gris en dessous , excepté au cou qui est brun ; les cuisses sont un peu roussâtres, et la queue est presque noire ; la membrane des flancs forme un angle derrière les poignets. Cet animal, se- lon Fr. Cuvier, aurait un autre caractère dentaire que les Sciuroptères. « Ses dents , dit-il, sont au nombre de vingt-deux : douze supérieures (deux incisives et dix mâcheliè- res ) , et dix inférieures ( deux incisives et huit mâchelières). Les mâchelières semblent participer de la nature des dents simples et des dents composées ; cependant elles ne contiennent point de matière corticale. » Cet animal nocturne habite les Moluques et les Philippines. II a les mêmes habitudes que les Polatouches , et les habitants man- gent sa chair. Le Ptéromys flèche, Ptéromys sagitta Desm., Sciurus sagitta G. Cuv. , Sciurop- terus sagitta Less., a 5 pouces 1/2 (0,149) de longueur, non compris la queue qui en a 5 (0m,l35). Son pelage est d'un brun foncé en dessus , blanc en dessous ; il a un angle saillant à la membrane des flancs, près des poignets; sa queue est d'un brun assez clair. Il habite Java. Les Ptéromys lepidus et genibarbis d'Hors- field font double emploi , selon Temminck et selon nous ; non seulement ils ne for- ment qu'une seule espèce, mais encore cette prétendue espèce, également de Java, n'est qu'une très légère variété du précédent. Le Ptéromys brillant, Ptéromys nitidus E. Geoff. , Desm. , ressemble assez au Ta- gouan ; mais il est d'un brun marron foncé en dessus, et d'un roux brillant en dessous; sa queue est presque noire, et le dessous de sa gorge est brun. Il habite Java. Les naturalistes ont signalé depuis quel- ques années quatre nouvelles espèces de Ptéromys, toutes de l'Inde ou de son archi- pel , savoir : Ptéromys Horsfieldii Wather. , de Sumatra et Java ; Ptéromys fimbriatus Less., ou Sciuropterus fimbriatus, Gray, de l'Inde ; Ptéromys Turnbullii Gray, du même pays; et Ptéromys awranfiacwsWag.,pays?. Ces espèces ne sont pas suffisamment con- inies. Quant au Ptéromys leucogenys de POL Temminck , c'est un bel animal du Japon, qui a quelques rapports avec le Pétaunste ou Tagouan. (Boit.) POLE, roiss. —Espèce de Plie. Voy. ce mot. POLEMANNIA, Berg. [in Linnœa, I, 250). bot. ru — Synonyme de Uropelalum, Ker TOLEMAiVNIA. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu desSésélinées, I établi par Ecklon et Zey her (Enumcrat. , 347). .' Arbrisseaux du Cap. Voy. ombellifères. rOLEMBllYlJiM, Ad. Juss. {in Mem. Mus., XII, 519, t. 28, f. 49). bot. ph. — Synonyme d'Esenbeclcia, Runth. POLÉMOINE. Polemonium. eot. ph. — Genre de la famille des Polémoniacées , à laquelle il donne son nom, de laPentandrie monogynie dans le système de Linné. Il est formé de plantes herbacées, glabres, ou re- vêtues d'un duvet visqueux, soit à leur par- tie supérieure , soit sur toute leur surface, propres à l'Europe, à l'Asie moyenne et à l'Amérique septentrionale. Leurs feuilles sont alternes, pinnatiséquées. Leurs fleurs sont bleues, violacées, purpurines ou blan- ches , le plus souvent dépourvues de brac- tées et disposées en corymbe ; elles sont for- mées : d'un calice campanule, quinquéfide ; d'une corolle gamopétale, à tube très court, à limbe rotacé campanule, quinquéfide; de cinq étamines déclinées, insérées à la gorge de la corolle, à filets dilatés et pileux dans leur partie inférieure; d'un disque en cu- pule, crénelé ; d'un ovaire à trois loges multi- ovulées, surmonté d'un style simple. A ces fleurs succède une capsule ovoïde et obtuse. On cultive dans tous les jardins le Polé- moine bleu, Polemonium cœruleumUn., es- pèce indigène des parties couvertes et hu- mides de l'Europe, de l'Asie moyenne, très commune sur les montagnes de la Russie asiatique, et qui arrive jusqu'à l'Himalaya. Elle porte le nom vulgaire de Valériane lieue. Sa tige herbacée s'élève à 7-10 déci- mètres ; elle reste notablement plus basse , à l'état spontané, dans les terres sèches. Les segments de ses feuilles sont lancéolés, acu- minés ; ses fleurs violacées, bleues ou blan- ches, sont nombreuses, et se distinguent par leur calice presque quinquéfide , à lobes ovales-oblongs ou lancéolés-oblongs un peu obtus; par leur corolle presque rotacée- tol 367 eampanulée, deux ou trois fois plus longue que le calice. Cette espèce, fort peu délicate, réussit dans toutes les terres et se multiplie avec la plus grande facilité, soit par graines, soit par division des touffes. On cultive aussi , mais moins fréquem- ment, le Polémoine rampant, Polemonium replans Lin. , espèce originaire des monta- gnes de la Virginie , de l'Ohio et du Ken- tucky, qui se distingue de la précédente par sa taille moins élevée ; par sa tige diffuse ; par ses fleurs moins nombreuses , plus pe- tites et plus pâles , dont le calice est divisé en cinq lobes courts, ovales-élargis et aigus. On la cultive de même que le Palémoine bleu. Enfin on a introduit depuis quelques an- nées dans les cultures d'agrément le Polé- moine brillant , Polemonium pulcherrimum Hook., originaire des montagnes Rocheuses et des pays qui longent la rivière de la Co- lombie, plante de taille peu élevée, dont les feuilles ont leurs segments courts, ovales- arrondis ; dont les fleurs forment un co- rymbe lâche, et se distinguent par une teinte plus vive que celle des deux espèces précé- dentes. Cette plante a été portée en Angle- terre par M. Drummond; M. Hooker la re- présente comme une très bonne acquisition pour les jardins d'agrément. Elle est très rustique, facile à cultiver et elle fleurit abondamment. (P. D.) POLÉMONIACÉES. Polemoniaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées mo- nopétales hypogynes, dont les caractères sont les suivants : Calice quinquéfide. Co- rolle quinquélobée , à lobes égaux ou rare- ment un peu irréguliers, à préfloraison im- briquée. 5 étamines, insérées au tube de la corolle, alternes avec ses lobes, incluses ou saillantes ; à filets libres , quelquefois iné- gaux; à anthères oscillantes, biloculaires , s'ouvrant dans leur longueur. Ovaire libre, entouré à sa base par un disque charnu , surmonté d'un style simple que termine un stigmate trifide, partagé intérieurement en autant de loges, dont chacune contient un ou plusieurs ovules ascendants, anatropes. Fruit rarement ligneux ou charnu, plus or- dinairement capsulaire, se divisant en trois valves par une déhiscence septifrage, qui laisse libre au centre l'ase chargé des grai- nes et relevé de trois ailes correspondant 368 POL aux cloisons, dont une autre partie, plus ou moins étroite, reste attachée au milieu des valves : ces restes de cloisons finissent elles-mêmes par se dédoubler, et les valves par se séparer en deux moitiés correspon- dant chacune à un demi-carpelle. Graines ascendantes , à tégument spongieux, recou- vert d'un enduit mucilagineux qui se renfle par l'humidité, et empâte, dans quelques espèces, une foule de fils contournés en spi- rale. Embryon droit dans l'axe d'un péri- sperme charnu, presque aussi long que lui, à cotylédons foliacés, à radicule cylindrique dirigée vers le hile, c'est-à-dire le plus sou- vent en bas. Les plantes de cette famille «ont des herbes, ou, plus rarement, des ar- brisseaux originaires , pour la plupart , de l'Amérique hors des tropiques , et surtout de sa zone occidentale, beaucoup plus rares en Europe et en Asie. Leurs feuilles , quel- quefois opposées en bas, sont généralement alternes, simples ou découpées , dépourvues de stipules; leurs fleurs rarement solitaires, sont plus ordinairement groupées en têtes, grappes ou panicules. Leurs propriétés sont presque insignifiantes, quoiqu'on ait signalé la décoction d'une des plantes de la famille comme un remède contre la rage. GENRES. Caldasia, W. (Bonplandia, Ca?. non Rich. ) — Phlox , L. (IDupratia , Raf. ) — Collomia, Nutt. — Gillia, R. Pav. (Hiïgelia, Linanthus, Leptosiphon, Fenzlia et Dactylo- phyllum , Benth. — Welwitschia et ?Cowr- toisia, Reich. — Leptodactylon, Hook. — Ipc~ maria, Nutt. — Ipomopsis , L.-C. Rich. — Brickelia , Raf. — Navarretia, R. Pav. ) — Polemonium, Tourn. — Hoitzia, J. ( Loese- lia , L. — Iioyena , Houst. ) — Canlua , J. (Periphragmos , R. Pav.). A ces genres paraît devoir être associé le Cobœa, Cav., dont Don avait fait le type d'une famille des Cobœacées , mais qui ne diffère des Polémoniacées que par le port résultant de sa tige grimpante et de ses feuilles composées-pinnées, ainsi que par le nombre quinaire de ses carpelles, qui, néan- moins , est loin d'être constant. Le Cyanan- ihusy Wall., qui présente ce même nombre, diffère beaucoup plus essentiellement par l'insertion périgynique des étamines , et , quoique rapporté provisoirement à la suite POL des Polémoniacées , ne peut être considéré comme leur appartenant définitivement, dans l'état encore incomplet des connais- sances que nous possédons à son égard. (Ad. J.) *POLIA. ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Hadénides , établi par Treitschke. Dupon- chel, qui adopte ce genre (Catal. des Lépid. d'Eur.y p. 137), en cite quinze espèces, dont la plupart se trouvent en France (P. canescens, pumicosa, senilis, velula, cœru* lescens,, flavicincta, etc.). POLIANTHES. bot. ph. — Nom scienti- Hque des Tubéreuses. Voy. ce mot. POLIDIUS. ins. — Voy. POLYDIUS. POLIDONTE. Polidontes, Montf. MOLL. — Syn. de Hélicodonte. Voy. ce mot. POLIDRUSUS. ins. — Voy. polvdrusus. *POLIFOLIA (Wo>toS, blanc; folium, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Ericacées , tribu des Andromédées , établi par Buxbaum ( Cent. , V, 28 , t. 49 ) aux dépens des Andromèdes , pour les espèces qui présentent les caractères essentiels sui- vants : Calice 5 - fide ; corolle subglobu- leuse ; anthères munies de deux arêtes; stigmate tronqué; graines lisses. VAndr. polifolia Linn. , type de cette section , est un arbrisseau à feuilles alternes, linéaires- lancéolées , mucronées , enroulées sur les bords, glauques en dessous; à fleurs dispo- sées en ombelles terminales, et munies de bractées ovales, imbriquées. Cette espèce croît dans les régions arctiques du globe. POLISTE. Polistes (*oKÇ«, bâtir), ins. —Genre de l'ordre des Hyménoptères, tribu des Vespiens , groupe des Polistites , établi par Latreille et généralement adopté avec quelques restrictions. Les Polistes, tels qu'ils sont considérés aujourd'hui, se distinguent des autres genres du même groupe par leur abdomen ayant son premier segment élargi en clochette de la base à l'extrémité. L'espèce type de ce groupe générique est la Poliste française , Pol. gallica Latr.# Fab., Panz. (Faun. germ., fasc. 49, f. 22). Elle est un peu plus petite que la Guêpe commune , noire , avec le chaperon , deux points sur le dos du corselet, six lignes à l'écusson, deux taches sur le premier et sur le second anneau de l'abdomen , leur bord supérieur ainsi que celui des autres, jaunes. POL POL 369 V. u. l'article guêpe pour les détails relatifs aux mœurs de cette espèce. (Bl.) POL1STICIIUS OU mieux POLÏSTI- CUUS (*olvç, beaucoup ; "foo?, rang), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères pente- mères, de la famille des Carabiqucs et de la li bu des Troncatipennes, établi par Bonelli îrvalions entomologiquôs, Tableau). Ce iro se compose des espèces suivantes: P. latus Roui, discoideus Dej., vittatus r . bmnnetts Dej., clandeslinus, albicornis Kl., et Doyen Sol. Les trois premières sont propres à l'Europe australe, et les quatre suivantes à l'Amérique équinoxiale. (C.) POLISTITES. Polistiles. ins. —Deuxième groupe de la tribu des Vespiens. Voy. guêpe. POLLALESTA, Kunth. (m Humb. et ihnpl. Xov. Gen. et Syn., IV, 36, t. 321). r. ru. — Synonyme de Trianthca, DC. POLLEN, bot. — On nomme Pollen ou poussière fécondante la matière d'apparence pulvérulente qui se trouve d'abord renfer- mée dans les loges des anthères, et qui en sort par l'ouverture de celles-ci, le plus sou- \ ent au moment où la fleur s'épanouit, quel- quefois aussi avant ou après ce moment, examiné à l'œil nu, le Pollen, à sa sortie de l'anthère, se présente sous l'apparence d'une poussière à grains très fins, ordinairement jaune, plus rarement colorée de teintes dif- férentes , rouge vif, brun , bleuâtre ou bleu, etc. Dans un assez grand nombre de ras, il se distingue par une odeur spermati- que très prononcée et dont il n'est personne qui n'ait été frappé au printemps. En géné- ral , médiocrement abondant chez les fleurs hermaphrodites, il existe, au contraire, en quantité beaucoup plus considérable dans les fleurs unisexuées, et par là se trouve assuré ou du moins favorisé l'accomplisse- ment du grand acte de fécondation dans ces cas où il est entouré de grandes difficultés. C'est ainsi qu'on le voit souvent former une sorte de petit nuage autour des Conifères en fleur, ou, entraîné par la pluie, aller se déposer à la surface du sol sous la forme d'une matière jaune qui a fait croire fré- quemment à l'existence de pluies de soufre. La fécondation des ovules, par suite le développement des graines et la reproduc- tion séminale des plantes, reposant unique- ment sur l'action du Pollen, on conçoit la haute importance de celte partie de la fleur t. x. et l'intérêt que présente son étude. Aussi allons-nous essayer de jeter un coup d'oeil sur les principales particularités de son his- toire. Tant que les moyens d'observation ont été imparfaits, le Pollen a été mal connu ; les connaissances positives au sujet de son or- ganisation datent uniquement de ces derniè- res années, et sont dues aux importants per- fectionnements que le microscope a reçus depuis vingt-cinq ans. Ces connaissances sont le fruit des travaux consciencieux d'un grand nombre de savants, parmi lesquels on doit citer surtout: en France, MM. Ad. Bron- gniart, Guillemin,Mirbel; en Italie, M. Ami- ci; en Angleterre, M. Robert Brovvn ; en Allemagne, MM. II. Mohl, Purkinjc, Meyen, Fritzsche, etc. Elles forment aujourd'hui une masse imposante de faits et d'observations répandus dans un grand nombre d'ouvrages et de mémoires spéciaux, desquels nous al- lons extraire les résultats généraux les plus essentiels. Dès le xvue siècle, les deux pères de l'ana- tomie et de l'organographie végétales, Mal- pighi et Grew, avaient vu que les grains de Pollen, examinés à la loupe, se présentent à l'observateur sous des formes très diverses. Dans le cours du xviuc siècle , Needbam , Badcock reconnurent que ces petits grains, fort improprement comparés jusqu'alors à une poussière, mis en contact avec l'eau, deviennent le siège d'un phénomène remar- quable; qu'ils absorbent ce liquide, se gon- flent et crèvent bientôt en produisant un jet liquide d'une apparence particulière. Peu après (1761), Kœlreuter alla plus loin: l'examen attentif qu'il fit du Pollen le con- duisit à considérer chacun de ses grains comme une vésicule formée d'une sorte d'écorce élastique, assez épaisse, résistante, et d'une membrane interne, mince et déli- cate ; malheureusement, à ces idées, que les observations des botanistes modernes n'ont fait que confirmer pour la plupart des cas, le savant allemand joignait celle d'un noyau celluleux qui aurait été renfermé sous les deux enveloppes polliniques; or c'était là une erreur manifeste. En effet, dans le plus grand nombre des plantes, chaque grain de Pollen est formé de deux membranes concentriques, une ex- térieure et l'autre intérieure. La première Al 370 POL POL est plus épaisse et plus résistante, colorée, souvent pourvus à sa surface externe de lignes saillantes, de granulations, de sortes de petites épines; c'est elle qui donne aux grains de Pollen leurs formes si diverses. Quant à la seconde membrane, elle est tou- jours mince et transparente, incolore, lisse; elle s'applique sous la membrane externe à laquelle on la voit même adhérer, soit en un nombre limité de points, soit dans presque toute ou même toute son étendue; lorsque le Pollen est en contact avec l'eau, on le voit absorber ce liquide; par suite, la vésicule qu'elle forme se gonfle et fait saillie de di- verses manières à travers les ouvertures na- turelles ou accidentelles de la membrane extérieure. C'est dans la cavité circonscrite par les deux membranes polliniques qu'est renfermé le liquide essentiellement fécon- dant, ou la fovilla, liquideentremêlé de gout- telettes d'huile et surtout de granules. Parmi ces granules, il en est de deux sortes: les uns d'une petitesse extrême, les autres de proportions notablement plus fortes. C'est principalement sur ces derniers que s'est por- tée l'attention des observateurs modernes: on a reconnu en eux des mouvements qu'on a cru pouvoir regarder comme autonomiques et qui des lors ont porté quelques physiolo- gistes à leur attribuer une sorte d'animalité; mais il semble bien prouvé aujourd'hui que ces mouvements, comme ceux des granules plus petits, reconnaissent une cause pure- ment physique, et sont uniquement de la nature de ceux qu'on observe sur toutes les molécules inorganiques ou organiques en suspension dans un liquide, et qu'on a nom- més mouvements browniens. M. Fritzsche propose de nommer la mem- brane externe du Pollen Exine, et l'interne Intine. De plus, il admet que, dans certains cas, la membrane externe se replie vers l'in- térieur pour former une nouvelle membrane qu'il nomme Inlexine; que, dans d'autres cas, la membrane interne se replie vers l'ex- térieur de manière à donner une autre mem- brane plus externe qu'elle-même et pour laquelle il propose le nom d'Exintine. Ainsi, d'après lui et conformément à sa nomencla- ture, le grain de Pollen le plus complexe serait formé de quatre couches membraneu- ses concentriques qui seraient, de l'extérieur à l'intérieur: l'exine, l'intexine. l'exintine et l'intine. Mais cette nomenclature n'a été adoptée par personne, à notre connaissance ; d'ailleurs la manière de voir sur laquelle elle repose est loin d'avoir été positivement établie, M. Fritz?ehe étant à peu près le seul auteur qui admette des Pollens à quatre membranes. Ceux à trois membranes sont regardés eux-mêmes comme peu nombreux. Après cet exposé de l'organisation géné- rale du Pollen, jetons maintenant un coup d'oeil sur les modifications qu'il présente, soit dans son ensemble, soit dans ses par- ties, et plus particulièrement dans sa mem- brane externe, de laquelle dépendent ses variations de forme et d'aspect. L'étude de cette membrane externe pré- sente plusieurs points intéressants. 1° Les formes générales des grains, déterminées par elle, sont extrêmement variées, ainsi qu'on pourra s'en convaincre en jetant les yeux sur les planches qui accompagnent les mémoires de MM. H. Mohl, Fritzscbe, etc. Faute de figures explicatives, nous devons nous borner ici à indiquer les plus remar- quables et les plus communes d'entre elles. Chez un grand nombre de Monocotylédons, le grain de Pollen est ovoïde, aigu à ses deux extrémités, un peu aplati sur un côté, où se montre un sillon longitudinal; en somme, il ressemble assez bien à un grain de blé. Sa forme la plus commune chez les Dicoty- lédons est celle d'un corps ovoïde, émoussé à ses deux extrémités, marqué dans sa lon- gueur de trois sillons équidistants. Plus ra- rement, avec une forme générale analogue, on observe sur lui six sillons longitudinaux; dans un petit nombre de cas, quatre seule- ment, ou, au contraire, un plus grand nom- bre. Un Pollen souvent décrit et figuré est celui des OEnothérées, court et presque dis- coïde, à trois angles mousses. Celui des Zos- tères, remarquable par sa simplicité, est al- longé en tube, quelquefois même comme rameux Mais les Pollens les plus curieux sont certainement ceux qui reproduisent des solides géométriques à faces planes. Ainsi celui des Basella est cubique; celui des Chî- coracées présente plusieurs facettes planes, hexagonaJes , quadrilatères , etc. 2° La sur- face des grains de Pollen est tantôt lisse, tantôt relevée de saillies et d'aspérités diver- ses; dan* ce dernier cas, on remarque gé- néralement à la surface du grain une ma- POL tière visqueuse. Généralisant trop cette coïn- cidence, Guillemin avait divisé tous les Pol- lens en Pollens lisses ou non visqueux , et Pollens non lisses ou visqueux, classification commode , mais contredite par plusieurs faits. La nature des saillies que présente la surface de nombreux Pollens a été étudiée avec soin par M. Fritzsche, qui s'est aidé pour cela de l'action de l'acide sulfurique concentré. Au moyen de ce réactif énergi- que, il a vu que, lorsque ces saillies forment des lignes saillantes ou des sortes de petits murs perpendiculaires à la surface du grain, cas facile à observer chez le Cobœa, elles sont analogues à une palissade dont les pieux, implantés sur la membrane externe, seraient réunis à leur extrémité supérieure par une traverse plus ou moins épaisse. Ce savant a reconnu aussi que, dans les cas où elles forment de simples épines isolées , ces épines reposent sur une base composée éga- lement comme de petits pieux perpendicu- laires à la surface du grain et rapprochés en faisceau. Ces résultats curieux ont été con- firmés par Meyen. 3° Les lignes saillantes à la surface des grains de Pollen la divisent souvent en grandes aréoles polygonales ; mais souvent aussi ces aréoles deviennent de plus en plus petites, et les lignes sail- lantes qui les circonscrivent se montrent de moins en moins proéminentes. Il résulte de là que la membrane externe du grain paraît composée d'un grand nombre de cellules aplaties, réunies en membrane, de plus en plus petites, et qui finissent par ne plus res- sembler qu'à de simples granulations. Or, cette apparence a été regardée comme la réalité par M. H. Mohl. Ce célèbre obser- Tateur a pensé, en effet , que, dans les Pol- lens organisés comme nous venons de le dire , et qu'il qualifie de Pollens celluleux , la membrane externe est composée de cel- lules nombreuses, réduites quelquefois à un état rudimentaire, et paraissant alors n'être plus que de simples grains, rattachées les unes aux autres par de la matière intercel- lulaire, parfois assez abondante pour les te- nir à distance. Il regarde dès lors la mem- brane externe du Pollen comme une mem- brane composée, etlegrain lui-même comme comparable, pour la composition anatomi- que, à un ovule. Celte manière de voir a été combattue et réfutée, d'abord par M. de POL 371 Mirbel , ensuite par Meyen , par M. Fritz- sche, etc., et aujourd'hui, comme avant M. H. Mohl, on s'accorde à regarder chaque grain de Pollen comme constituant, non un organe composé, mais une simple cellule. La membrane externe du Pollen, à l'état de développement complet, ne se montre pas uniforme d'aspect ni d'épaisseur dans toute son étendue; elle présente ordinaire- ment des plis ou des bandes et des porcs. Les bandes sont des lignes plus ou moins larges , dirigées généralement dans la lon- gueur du grain, et où la membrane externe se montre entièrement ou presque entière- ment lisse et beaucoup plus mince que dans le reste de son étendue. Leur nombre varie beaucoup dans les différents Pollens. Pres- que toujours peu ou pas apparentes sur le Pollen sec, dont elles occupent lespZis, elles le deviennent beaucoup dans celui que l'hu- midité a gonflé et distendu. C'est d'ordi- naire dans l'étendue même de ces bandes que sont situés les pores. Ceux ci sont de petits cercles où la membrane externe est très amincie , manque même probablement quelquefois , et par lesquels la membrane interne ressort et fait en quelque sorte her- nie sous l'action tuméfiante de l'humidité. Parfois les pores prennent de plus fortes di- mensions , et alors la membrane externe, y conservant la solidité et l'apparence qu'elle a sur le reste de son étendue, se rompt seu- lement sur la circonférence de ces petits cercles et s'enlève , au moment où la vési- cule interne se gonfle, sous la forme d'une sorte de couvercle ou d'opercule. Ces grands pores operculés s'observent, par exemple, facilement chez le Cobœa. Chez quelques plantes, particulièrement chez les Passiflores, ils deviennent très grands, et chacun deux occupe une grande portion de la surface du grain. C'est en combinant le nombre des mem- branes qui forment les grains de Pollen avec celui de leurs bandes ou plis et de leurs pores, que M. H. Mohl a établi une classification des Pollens, dont nous allons indiquer en peu de mots les coupes princi- pales. Le savant allemand divise tous les Pollens en trois classes : A. Pollens à unô seule membrane (exemple, Asclépiadées). B. Pollens à deux membranes ( la presque totalité). C. Pollens à trois membranes (ex.. 372 POL POL l'If et quelques autres Conifères). Celte troi- sième section est certainement plus nom- breuse que ne l'admet M. H. Mohl. Parmi Jes Pollens à deux membranes, les seuls que leur grand nombre oblige à subdiviser, l'au- teur distingue : 1° ceux qui n'ont ni plis ni pores (ex. : Laurier, Renoncule des champs, Strelitzia, Balisier, Tribulus, etc.); 2° ceux à plis longitudinaux (à 1 pli, beaucoup de Monocotylédons, Magnolier à grandes fleurs, Tulipier, Gincko; à 2 plis, forme rare; à 3 plis, forme des plus communes ; à plus de ;3 plis: 6 chez plusieurs Labiées, un plus grand nombre chez beaucoup de Rubiacées); 3° ceux à pores sans plis (à 1 pore, Grami- nées; à 2 pores, Colchique; à 3 pores, Ona- grariées, Urticées, Dipsacées, etc. ; à 4 po- res, Passiflore, Balsamine; à plus de 4 po- res, Courge , Malvacées , Ipomœa, Cobœa) ; 4° ceux à plis et pores (à 3 plis et 3 pores, forme très commune parmi les Dicotylé- dons ; à plus de 3 plis avec avec autant de pores , la plupart des Borraginées , Polyga- lées; à 6-9 plis, dont 3 seulement renfer ment un pore, Lythrariées, Mélastomacées). Nous avons déjà caractérisé suffisamment la membrane interne du Pollen et la fovilla pour être dispensé d'y revenir en ce mo- ment. Les phénomènes dont le Pollen devient le siège sous l'action des influences exté- rieures constituent une des parties les plus curieuses et les plus importantes de la phy- siologie végétale. Mis en contact avec l'eau, ou mieux encore avec une surface simple- ment humide , ses grains absorbent ce li- quide; ils se gonflent, se distendent de ma- nière à devenir généralement globuleux et à effacer leurs plis , qui se montrent dès lors sous l'apparence de bandes. Le gonfle- ment dont leur membrane interne est le siège unique, continuant à se prononcer de plus en plus, cette membrane interne réa- git fortement sur l'externe; dans les cas où celle-ci ne présente pas de pores, elle se rompt sous l'effort exercé sur elle, soit aux plis, soit, en leur absence, irrégulièrment, et souvent alors la membrane interne res- sort fortement par l'ouverture , ou même elle sort et s'isole entièrement, comme nous l'avons observé quelquefois. Dans les cas beaucoup plus fréquents où il existe des pores, la membrane interne pénètre dans ceux-ci , fait en quelque sorte hernie par leur ouverture, et s'allonge plus ou moins au dehors sous la forme d'un boyau qui, se rompant bientôt à son extrémité, laisse sor- tir la fovilla sous la forme d'un jet liquide d'apparence huileuse. Lorsque, au lieu d'être en contact avec l'eau, le grain de Pollen est appliqué sur la surface du stigmate qu'hu- mecte, dans la fleur adulte, une humeur particulière, l'action de cette humidité lo- cale détermine de la même manière, mais beaucoup plus sûrement et plus régulière- ment, la sortie du boyau pollinique: celui-ci s'insinue dans l'intervalle des papilles et des cellules stigmatiques , et, s'allongeant ensuite dans des proportions quelquefois étonnantes, il arrive, à travers le tissu con- ducteur du style, jusque dans la cavité de l'ovaire, et atteint ainsi les ovules qu'il fé- conde. C'est là le phénomène important de la fécondation végétale. La découverte du boyau pollinique, l'une des plus belles de la physiologie moderne , a été faite presque simultanément par M. Ad. Brongniart en France, et par M. Amici en Italie. L'histoire du développement du Pollen dans les loges des anthères est l'un des points les plus curieux et les plus intéres- sants de la physiologie végétale; nous ter- minerons cet article en en présentant ici un résumé succinct. Elle a été mise en lumière dans ces derniers temps par les beaux tra- vaux de M. de Mirbcl et de quelques autres observateurs français et allemands. Dans l'origine , l'anthère est formée d'un tissu cellulaire homogène ; mais bientôt, au cen- tre de la portion qui contiendra ses logettes, se montre un tissu à cellules plus grandes , qu'entoure parfois une couche d'un tissu particulier à cellules juxtaposées et dirigées de dedans en dehors. En d'autres termes , parmi les cellules d'abord à peu près uni- formes dont se composait l'anthère, celles du centre prennent un plus grand accrois- sement et ne tardent pas à se distinguer ainsi des cellules périphériques. Ces cellules centrales continuent à s'agrandir ; elles se montrent remplies d'un liquide granuleux, dont les granules ne tardent pas à se diviser en quatre groupes distincts et séparés. Cha- cun de ces groupes se régularise ensuite et s'arrondit; bientôt il s'entoure d'une en- veloppe membraneuse, et, dès cet instant, tol PO l'- on observe quatre petites cellules groupées à l'intérieur de chacune des grandes cellules primitivement simples. Or celles-ci sont les M'CS OU les utricuh's polliniques , et les quatre cellules renfermées dans leur Intérieur constituent autant de grains de pollen. Le développement se porte mainte- nant sur ceux- 0pov, article), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, delà famille des Longicornes et de la tribu des Prioniens, créé par Serville (An- nales de la Société enlomologique de France, t. I, p. 130 et 189), et dans lequel rentrent deux espèces: les P. peclinicorne Fabr., et JEgijptiacum Dej. La première est originaire du Sénégal, et la seconde d'Egypte. (C.) *POLYBASITE, Rose(*oJluç, plusieurs; 6aESMIDES. Polydesmidœ. myriap. C'est la troisième famille de Tordre des Di- plopodes, établie par Gray et adoptée par tous les entomophiles. Cette famille correspond aux Monozonies de M. Brandt , et répond en partie à l'ancien genre Polydesmus de La- treille. Le principal caractère des animaux qui représentent cette famille est d'avoir les segments résistants, formés d'anneaux com- plets et non décomposables, comme ceux des Iules et des Gloméris (voy. ces mots), en plusieurs parties élémentaires. Ces segments sont toujours plus ou moins carénés bilaté- ralement dans leur première moitié, ou bien ils sont moniliformes ; rarement ils affectent la forme cylindrique ; leur nombre est moin- dre que celui des Iules et plus considérable que celui des Gloméris. Les pieds sont, par conséquent, moins nombreux que chez les Iules ; leur nombre le plus ordinaire est de trente et une paires chez les femelles, et trente-deux chez les mâles, dont la première paire du septième segment est remplacée par une paire d'appendices copulateurs. Les yeux sont nuls ou manquent presque constamment. Les genres qui appartiennent à cette famille sont les suivants : Onisco- desmus, Cyrtodesmus, Polydesmus, Crespedo- somaet Platydesmus. Voy. ces mots. (H. L.) POLYDESMIENS. Polydesmii. myriap. — Voy. POLYDESMIDES. (H. L.) POLYOESMITES. Polydesmitœ. myriap. — Voy. POLYDESMIDES. (H. L.) *POLYDESMUS («oav's, beaucoup ; S$r POL ixoq, ligament), bot. ch. — Genre de Cham- pignons de la division des Arthrosporés et de la tribu des Athernariés. M. Montagne {Ann.sc. nat., 3e série, t. IV, p. 365), lui donne les caractères suivants : Stroma su- perficiel, fibrillaire. Filaments des spores dressés, simples ou rameux; spores conca- ténées, fusiformes ou en forme de massue, cloisonnées, celluleuses, opaques, rameuse! et prolifères. Ce genre est voisin du Sep- tosporium Cord., et de VAtternariaNus. Le Polydesmus elegans DR. et Mutg. a été trouvé par le capitaine Durieu en Algérie sur les feuilles de T Agave americana. Cette espèce unique n'a d'autre caractères que ceux qui viennent d'être indiqués. (LÉv.) POLYDICLIA, Don. bot. ph. — Foy. NICOTIANE. POLYDIUS, Dejean (1er Catalogué), ntfc — Synonyme de Cneorhinus, Schr. (C.) POLYDIUS, Schœnherr. ins. — Syno- nyme de Polyteles du même auteur. (C.) POLYrfONTIA, Blume (Bijdr., 1104)., bot. ph. — Synonyme de Pygœum, Gaertn. POLYDORA , Ok. ànnél. — Syn. de Branchellion, Sav. *POLYDROSUS (ffoX&poffo;, plein de rosée ). ins. — Genre de Tordre des Coléo-j ptères tétramères, de la famille des Curcu- lionides gonatocères et de la division des Brachydérides , établi par Germar ( Species Insectorum , p. 451 ) sous le nom de Poly- drusus, et adopté par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 138; Gen. et sp. Curculion» syn., t. II, p. 134, VI, 442), et qui ne comprend pas moins d'une cinquantaine d'espèces, toutes originaires d'Europe. Néan- moins le nord de l'Afrique, l'Asie occiden- tale et les deux Amériques offrent quelques représentants du genre. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les espèces suU vantes : P. cervinus Lin., undatus, fulvicor* nis, picus, micans F., flavipes Dej., chryso* melaOX., sericeus Ghl., vittatus Dahl. , etc. La plupart des espèces sont d'un vert tendre végétal. Ces Insectes se trouvent au prin- temps sur les feuilles des arbres. (C.) POLYDRUSUS, Germar. INS.—Foy. po- lydrosus, Schœnherr. (C.) POLYERGUS ( «oWpyos , très labo- rieux), ins. — Genre de la tribu des For- miciens, groupe des Formicites, de Tor- dre des Hyménoptères, établi par Latreille POL POL 381 et adopté par tous les entomologistes. Les Polycrgus, très semblables aux vraies Four- mis par leur aspect général, s'en distin- guent aisément par leurs mandibules ex- trêmement robustes, triangulaires et très dentées. Le type du genre, le Polyergus ru- fescens Latr. , est assez commun dans notre pays. Voyes , pour ses habitudes , l'article Fourni. (Bl.) POLYGALE. Polygala(nolv<;, beaucoup; y«>a , lait ). bot. ph. — Grand genre de la famille des Polygalées, à laquelle il donne son nom, de la Diadelphie octan- drie dans le système de Linné. Tournefort avait proposé sous ce nom un groupe gé- nérique dontLinné adopta la dénomination, mais dont il étendit beaucoup la circonscrip- tion. A leur tour les botanistes modernes ont restreint le groupe linnéen , et ils ont formé à ses dépens les genres Badiera DC, MuraUia Neck., et Mundia Kunlh. Quoique ainsi réduit, le genre Polygale reste encore très nombreux ; en effet , De Candolle (/Yod., I, p. 321) en caractérise 163 es- pèces, et M. Walpers, dans son Reperto- rium, en relève plus de 100 nouvelles dé- crites dans les ouvrages plus récents que le premier volume du Prodrome. Ces nom- breuses espèces sont des herbes , des sous- arbrisseaux et des arbustes qui habitent les contrées tempérées de l'hémisphère boréal , les parties intertropicales de l'Asie et de l'Amérique , le cap de Bonne-Espé- rance. Leurs feuilles sont presque toujours alternes, rarement opposées ou verticillées, entières ou à peu près , quelquefois mar- quées de ponctuations glanduleuses. Leurs fleurs irrégulières, disposées en inflores- cences assez diverses, présentent: un calice presque toujours persistant, à cinq sépales inégaux, le supérieur et les deux inférieurs petits, les deux latéraux plus intérieurs , grands , colorés {ailes); une corolle à 3 ou 5 pétales réunis entre eux à leur base par l'intermédiaire du tube staminal, dont l'in- férieur {carène ) est plus grand, concave, ou unilobé, terminé par une crête, les deux latéraux très petits ou nuls , les deux supérieurs plus petits que l'inférieur, con- nivents ; huit étamines à Olets soudés dans une partie plus ou moins considérable de leur longueur en un tube fendu supérieu- rement, à anthères uniloculaires, s'ouvrant chacune par un pore terminal ; un pistil dont l'ovaire comprimé latéralement pré- sente deux loges uni-ovulées , dont le style est comprimé en sens inverse de l'ovaire , souvent dilaté au sommet. Le fruit est une capsule comprimée, souvent échancrée au sommet, à 2 loges qui renferment chacune une graine dont le hile est caroncule. De Candolle divisait les nombreuses es- pèces de Polygales connues de lui en huit sous-genres dont voici les noms : Psychan- thus, Poly galon , Blepharidium , Clincliniat Timutua , Senega , Chamœbuxus , ? Brachy- tropis. Cette division est encore adoptée par M. Endlicher. Plus récemment M. Spach {Suites à Buffon; phanérog., VII, p. 111) a partagé le genre Polygala lui-même en six genres distincts et séparés. La valeur des caractères par lesquels ce botaniste distingue ces groupes n'est peut-être pas assez grande pour caractériser des genres ; mais, dans tous les cas, elle suffît parfaitement à en faire des sous-genres tranchés. Nous regarderons donc ici ces six groupes comme des sous-genres, et nous essayerons d'extraire leurs traits dif- férentiels des caractéristiques extrêmement étendues sur lesquelles M. Spach a basé l'é- tablissement de ses genres. a. Isolophus, Spach. Calice persistant; corolle à 3 pétales dont l'inférieur court, en casque caréné au dos , à 2 crêtes flabel- liformes, multifides ; style ascendant, large, tétragone-ancipité, en forme de trompe, arqué en arrière ; stigmate inégalement bilabié, à lèvre supérieure très petite, pres- que verticale, pétaloïde, dentiforme, poin- tue, à lèvre inférieure grande, déclinée, géniculée, oncinée et papilleuse au sommet. Capsule elliptique, échancrée, comprimée, ailée au bords ; graines à caroncule bi-ap- pendiculée antérieurement. Le type de ce sous-genre est le Polygale des rochers, JPo- lygala saxatilis Desf. b. Tricholophus, Spach. Calice persistant; corolle à 3 pétales dont l'inférieur court, en casque caréné au dos, à 2 crêtes fine- ment laciniées; style presque rectiligne, court , claviforme , comprimé ; stigmate inégalement bilabié , à lèvre supérieure grande, pétaloïde, subcuculliforme, à lèvre inférieure petite, horizontale, dentiforme, obtuse , papilleuse. Capsule cunéiforme- oblongue, échancrée, ailée aux bords; grai- 382 POL POL nés à caroncule légèrement trilobée , inap- pencliculée. Ce sous-genre a pour type le POLYGALE DE MONTTELLIER , Polygald MoîlS- peliacaLm., espèce annuelle , de nos dé- partements méditerranéens. c. Polygala (Lin.), Spach. Calice persis- tant ; corolle à 3 ou 5 pétales, dont les deux latéraux en forme de très petites écailles , souvent même nuls, dont l'inférieur ongui- culé, en casque fendu antérieurement , ca- réné au dos, la carène garnie au-dessous du sommet d'une crête bipartie , fimbriée, sessile; style rectiligne ou arqué, claviforme ou rétréci aux deux bouts , tétragone-anci- pité; stigmate inégalement bilabié, à lèvre supérieure ordinairement plus grande, ver- ticale, pétaloïde, concave, à lèvre inférieure dentiforme ou rostriforme , horizontale ou déclinée, papilleuse au sommet. Capsule comprimée , marginée , échancrée ; graines à caroncule trilobée. Parmi les espèces de cette section , deux croissent dans presque toute la France et sont médicinales l'une et l'autre. 1 . Polygale commun , Polygala vulgaris Lin., plante commune dans les prairies et les bois de toute la France. Elle est vivace, de même que la suivante : de sa souche presque ligneuse partent plusieurs tiges étalées ou ascendantes , grêles, et longues de 2 ou 3 décimètres ; ses feuilles sont li- néaires-lancéolées, les inférieures un peu plus larges et plus courtes que les supérieu- res, atténuées à leur base ; ses fleurs sont bleues, assez souvent rougeâtres ou rosées, rarement blanches; leurs ailes présentent trois nervures, dont la médiane ramifiée et s'anastomosant avec les latérales. Cette plante a été recommandée par quelques au- teurs comme possédant, à un degré plus faible, il est vrai, les propriétés du Polygale de Virginie et pouvant dès lors être em- ployée comme celui-ci. 2. Polygale amer, Polygala amara Lin. (P. austriaca Krantz). La synonymie de cette espèce a été présentée de manières très diverses; nous suivons ici à cet égard la manière de voir de M. Grenier (voy. Revue bolan., 2e an., p. 417). Le Polygale amer croît dans les prairies humides, au bord des fossés; ses tiges, longues de 1-2 décimètres, sont ascendantes ou dressées; ses feuilles supérieures sont lancéolées-oblongues, ob- tuses ; les inférieures obovales, très obtuses, rétrécies à leur base, notablement plus lar- ges que les supérieures ; ses fleurs , bleu clair ou blanches , ont leurs ailes à trois nervures, parmi lesquelles la médiane ne s'anastomose pas avec les latérales. Cette plante doit son nom à l'amertume très prononcée de toutes ses parties, et particu- lièrement de la racine. Elle agit comme to- nique et amène en même temps des évacua- tions alvines. On l'emploie également quel- quefois comme sudorifique. On l'a beaucoup préconisée pour le traitement des maladies inflammatoires des poumons; mais l'éloge que plusieurs médecins en ont fait sous ce rapport paraît avoir été au moins fort exa- géré. d. Chamœbuxus, Spach. Calice non persis- tant; à sépale supérieur en sac à sa base; corolle à 3 pétales, dont l'inférieur caréné au dos, bilobé, condupliqué, portant au- dessous du sommet une petite crête con- cave, denticulée; style oblique, grêle, épaissi et arqué en arrière vers son extrémité , stig- mate inégalement bilabié, à lèvres denti- formes, pointues; l'antérieure plus petite, mince, presque horizontale, non papilleuse; la postérieure assez grosse, papilleuse, dé- clinée. Capsule échancrée, ailée et déhis- cente aux bords; graines à caroncule tri- lobée, prolongée antérieurement en deux appendices liguliformes , membraneux. Le type de ce sous-genre est le Polygale faux- buis, polygala chamœbuxus Lin., jolie es- pèce sous-frutescente des Alpes, etc., qu'on cultive dans les jardins comme plante d'or- nement, et que distinguent ses fleurs grandes, jaunâtres , avec des taches jaune foncé ou rougeâtres, réunies au sommet des rameaux en grappes bi ou triflores. e. Senega, Spach. Calice persistant; co- rolle à trois pétales, dont l'inférieur ongui- culé, cymbiforme, caréné, non appendi- culé; filets longs, inégaux; anthères 2-val- ves au sommet ; style long, comprimé, pres- que linéaire, ascendant, arqué en arrière ; stigmate indivis, en languette, obtus, barbu à la base. Capsule comprimée, à peine mar- ginée; graines à caroncule en forme de cas- que, carénée au dos, bidentée antérieure- ment, 3. Polygale de Virginie, Polygala Senega Lin. Cette espèce, connue aussi sous les» POL tol 383 nom de Scnega , Seneka , croît naturelle- ment dans la Virginie, la Pensylvanie, etc. On la cultive quelquefois dans les jardins, quoiqu'elle soit peu brillante. C'est une herbe vivace qui émet plusieurs tiges grêles, i rossées ou ascendantes, pubesceutes, ra- meuses dans leur partie supérieure ; ses feuilles sont lancéolées ou lancéolécs-oblon- goes, généralement aiguës, légèrement pu- bescenlefl sur les bords et en dessous. Ses Heurs sont petites, blanchâtres ou rosées, et forment des grappes lâches, multiflores. Le Polygale de Virgine est célèbre à cause des propriétés qu'on attribue à sa racine , ou que celle-ci possède réellement. Aux Etats-Unis, on la regarde comme un spéci- fique sûr contre la morsure des Serpents venimeux, même contre celle du Crotale ou Serpent à sonnettes. Aussi les Indiens, dans leurs longues migrations, en portent la pou- dre sur eux et se croient ainsi à l'abri de tout danger. Mais les observations qui ont été faites en Europe ne paraissent pas jus- tifier cette confiance. D'un autre côté , on a beaucoup vanté cette même substance comme extrêmement avantageuse dans le traitement des maladies de poitrine; sous ce rapport aussi, il y a eu de l'exagération dans les éloges qui en ont été faits; néan- moins il est constant qu'elle produit de bons effets dans celles de ces affections qui sont de nature catarrhale , lorsque les voies aé- riennes sont encombrées de mucosités. Plus récemment, on Ta recommandée contre le croup. La racine, ou plutôt le rhizome du Polygale de Virginie, nous arrive sous la forme de petites touffes ou de morceaux sim- ples, de la grosseur d'une plume d'Oie, ar- qués et marqués sur leur convexité de demi- anneaux un peu espacés, ridés, rougeâtres en dehors, blanchâtres en dedans, d'une odeur un peu aromatique, d'une saveur pi- quante et acre. L'analyse chimique y a fait découvrir un principe particul.er qui a reçu le nom de sénéginc ou de polygaline (C» H»* 0»i). f. P5yc/ianMus (Rafin.),Spach. Calice per- sistant; corolle à 5 ou 3 pétales, dont l'in- férieur onguiculé, très grand, cymbiforme, comprimé par les côtés, caréné, à arête dor- sale presque stipitée, bipartie, frangée; style long, tétragone, assez gros, rétréci aux deux extrémités, arqué en arrière; stigmate presque bilabié ou en forme de bec. Cap- sule comprimée, ordinairement ailée aux bords; graines à caroncule carénée au dos, subtrilobée. C'est ici que rentrent les espè- ces ligneuses à grandes et belles fleurs qu'on cultive fréquemment dans les jardins, et dont les plus répandues sont les suivantes; 4. Polygale a feuilles de Myrte, Poly- gala myrlifolia Lin. (P. buxifolia Hort.). C'est un joli arbuste, toujours vert, origi- naire du cap de Bonne-Espérance. Sa tige, haute d'un mètre ou un peu plus, est ra- meuse-trichotome , à rameaux velus; ses feuilles sont obovales-oblongues, obtuses, brièvement pétiolées, pubescentes dans leur jeunesse. Ses fleurs, qui se succèdent pen- dant une grande partie de l'année, sont grandes et d'une belle couleur purpurine, plus vive à l'extrémité de la carène, portées chacune sur un pédicule plus court qu'elles, réunies en grappes terminales. Cette belle plante est d'une culture très facile; on la tient l'hiver en serre tempérée. Elle se mul- tiplie facilement par marcottes, par bou- tures ou par semis sur couche. 5. Polygale brillant, Polygala speciosa Sims. Celui-ci est également originaire du cap de Bonne-Espérance, et sa culture est semblable à celle du précédent. Son intro- duction dans les jardins d'Europe est beau- coup plus récente et ne date guère que de 25 ou 30 ans, tandis que le précédent exis- tait en Angleterre dès l'année 1707. C'est un arbuste de 1 à 2 mètres de haut, à ra- meaux allongés, droits et en baguettes; ses feuilles sont alternes, linéaires-allongées, étroites, un peu en coin à leur base, glabres de même que les ramules. Ses fleurs sont plus grandes que celles du précédent, vio- lacées, pendantes, réunies en grappes lâches, terminales et pluriflores. (P. D.) POL1GALÉES. Polygaleœ. bot. fh. — Famille de plantes dicotylédonées , polypé- talcs, hypogynes, ainsi caractérisée : Calice de cinq folioles, dont trois plus petites et plus extérieures, deux latérales, plus inté- rieures et plus grandes, souvent pétaloïdes, et qu'on nomme les ailes. Autant de pétales alternes, deux plus petits, libres, situés en- tre les ailes et les petites folioles introrses, quelquefois réduits à une petite éminence squamiforme, manquant même tout à- fait plus communément; les trois autres plus 384 POL POL développés et existant constamment : l'un ( qu'on appelle la carène ) situé du côté in- terne , plus grand , concave et surmonté d'une crête; les deux autres beaucoup plus petits, tous trois réunis ensemble par le tube staminal. Étamines au nombre de nuit, rarement de quatre, à filets ordinai- rement dilatés et réunis en un tube fendu du côté interne, portant à son sommet les anthères uniloculaires, plus rarement bilo- culaires , qui s'ouvrent au sommet par un ou deux pores. Ovaire libre, comprimé, à deux loges, dont l'une regarde en dehors et l'autre en dedans, et dont chacune contient un seul ovule suspendu au haut de son an- gle interne, très rarement deux superposés. Style terminal, simple, souvent épaissi et recourbé à son sommet qui présente deux lobes ou dents stigmatiques. Capsule com- primée, à déhiscence loculicide, plus rare- ment une drupe ou une samare. Graines pendantes, le plus souvent surmontées d'une caroncule charnue ou même filamenteuse, qui n'est autre chose qu'une dilatation de l'exostome, à tégument crustacé ou mem- braneux recouvrant un périsperme charnu , plus ou moins mince, qui environne un embryon axile de même longueur, droit, à cotyléilons plans-convexes, à radicule courte et supère. Les espèces de cette famille sont des herbes ou des arbrisseaux, quelques uns grimpants, quelques uns à suc laiteux. Un petit nombre habile entre les tropiques , la plus grande partie en dehors et surtout dans les régions tempérées, notamment le genre Polygala dispersé sur toute la terre. Leurs feuilles sont alternes, simples et souvent très entières, dépourvues de stipules; leurs fleurs axillaires , solitaires ou groupées en épis, en grappes souvent rameuses. Les Po- lygalées se font généralement remarquer par la présence d'un principe amer auquel elles doivent leurs propriétés toniques, qui peu- vent devenir plus actives , et même provo- quer l'action des organes respiratoires ou feîle de l'estomac par l'addition d'une ma- tière extractive, la Polygaline ou Sénégine. De là l'emploi de certaines racines comme éméiiques et succédanées de l'Ipécacuanha ; d'autres (notamment celle de Sénéga) contre la morsure des Serpents venimeux. Celle de Krameria triandra, ou vulgairement de Ra- tanhia , renferme un acide extrêmement astringent. GENRES. Salomonia, Lour. — Polygala, L. (Psy- canthus et Trichlisperma , Ra f. — Chamœ-% buxus, DU\.)—Badiera, DC.—Comesperma,ï Labill. — Muraltia, Neck. (Heisteria, Berg.) f — Mundia, Kth. {Nylandtia, Dumort. — I Vascoa, DC.) — Monnina, R. Pav. (f/e&ean- dra , Bonpl.) — Securidaca, L. — Krameria, Loeffl.— Xantophyllum, Roxb. (Jackia, Bl.). Les deux derniers genres s'éloignent pat I plusieurs anomalies des caractères géné- raux ; deux autres, Bredemeyera, W. , et Car» polobia, G. Don, encore imparfaitement con- nus, sont placés à la suite de la famille, à laquelle on associait encore le Soulamea, Lam. {Cardiocarpus, Reinw.), qu'Endlicher considère comme le type d'une petite famille distincte, et que Planchos rapporte aux Si- naroubées. (Ad. J.) POLYGAMIE. Polygamia (™*vç, beau- coup; yctfxos, noces ). bot. ph. — Classe du système sexuel de Linné , comprenant les plantes qui ont, sur le même pied, des fleurs hermaphrodites et des fleurs mâles ou fe- melles. Cette classe se subdivise en trois or- dres, qui sont : Polyg. monœcie, P. diœcie, P. polyœcie, POLYGASTRIQUES. zool. — Voy. m- FUSOIRES. *POLYGLYPTA (ttcAvç, beaucoup • yXv*- tuç, sculpté). Ins. — Genre de la tribu des Fulgoriens, famille des Membracides , de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Bur- meister (Handb. der Entomol.) sur quelques espèces américaines, remarquables par leur prothorax prolongé en arrière et avancé en pointe de manière à couvrir la tête. Le type est le P. costata Burm., du Mexique. (Bl.) *POLYGNATHIENS. Polygnathœi (woXvç, plusieurs; yvdBoq, mâchoire), térat. — Fa- mille de Monstres doubles parasitaires, ca- ractérisée par l'état très incomplet et plus ou moins informe de l'individu parasite, ré- duit à ses mâchoires et aux rudiments des autres parties de la tête. Conformément à la loi de l'union similaire établie par Geoffroy Saint-Hilaire, les mâchoires du parasite sont insérées, par les points correspondants, suc les mâchoires de l'individu principal. Il suit de là que le Monstre double représente dans son ensemble un sujet, d'ailleurs normal, POL pol 38: dont les mâchoires et quelques parties de la tête se trouvent doublées. On.connait dans cette famille très singu- lière plusieurs genres caractérisés par les di- vers modes d'insertion et les divers degrés de développement de la tête accessoire. 1. Epignathe. Epignalhus, 1s. Geoff. (1*1, sur; jvâOo;, mâchoire). Ce genre est très rare et encore à peine connu. La tête accessoire, très incomplète et très mal conformée dans toutes ses parties, est attachée au palais de la tète principale. Cette monstruosité a été observée en 1681, par Hoffmann, chez un enfant qui ne vécut que quelques jours. La dissection de la tête accessoire ne put mal- heureusement être faite qu'à la hâte et d'une manière très incomplète. On constata néan- moins l'existence rudimentaire des divers organes des sexes et celle du cerveau. 2. Hvtognathe. Hypognalhus, Geoïï. S. -H. (vko', sous ; yvaôo;, mâchoire). Ce genre, très rare aussi, et observé seulement chez le Veau, est néanmoins très bien correct. La tête ac- cessoire, très incomplète et rudimentaire dans la plupart de ses parties, est attachée à la mâchoire inférieure de la tête principale. Qu'on se figure un individu, d'ailleurs nor- mal, portant à l'extrémité de sa mâchoire inférieure une tête non symétrique, très ru- dimentaire dans la région crânienne, beau- coup plus développée dans la région maxil- laire, et portant même extérieurement, dans cette région, des dents bien rangées et pres- que normales dans leurs formes: tel est un Hypognathe. C'est une de ces monstruosités tellement singulières qu'il est impossibled'en donner une idée sans le secours d'une figure, et nous ne pouvons ici que renvoyer aux planches, soit de notre Histoire générale des Anomalies, soit du mémoire original de Geoffroy Saint-Hilaire {Mémoires du Muséum, t. XIII), mémoire remarquable et par les nombreux détails qu'il renferme, et parce qu'il est le point de départ des recherches de l'auteur, soit sur la loi de l'union similaire, soit sur la loi générale de l'affinité de soi pour soi. 3. ACGMATBE. Augnalhus, Is. Geoff. («v adverbe qui exprime le redoublement et la répétition ; yvoftoç, mâchoire). Dans ce der- nier genre, la tête est plus rudimentaire encore que dans les précédents, et se réduit presque à une mâchoire inférieure, disposée t. x. d'ailleurs comme chez les Hypognathes- Cette monstruosité, très rare, n'est de même connue que chez le Veau. 4. Païugnatue. Paragnathus, Is. Geoffr. (wap*, à côté; yvaOoç, mâchoire). Dans ce genre, observé seulement chez les animaux, la tête accessoire se réduit, comme dans l'Augnathe , à une mâchoire inférieure; mais celle-ci placée latéralement et insérée côte à côte sur la mâchoire inférieure de l'Autosite. De tels Monstres, comparables à des Opodymes dont Tune des faces serait restée très rudimentaire, sont d'ailleurs tel- lement différents des précédents par le mode d'insertion de la tête accessoire, qu'en l'ab- sence de notions exactes sur leur organisation , nous ne les plaçons qu'avec un doute extrême à la suite des trois genres précédents. Ne les connaissant que par les descriptions succinc- tes et les figures de Gurlt, nous n'en eus- sions même pas fait mention, si nous n'eus- sions observé chez le Mouton vivant (et malheureusementl'examen anatomique nous est demeuré impossible) la même disposition répétée à droite et à gauche de la mâchoire accessoire: cas extrêmement rare et remar- quable qui semble indiquer un Monstre représentant parmi les Monstres triples ce qu'est leParagnathe pour les Monstres dou- bles ; en d'autres termes , selon la nomen- clature méthodique que nous avons proposée et qui est aujourd'hui très généralement adoptée en tératologie, un triparagnalhe. (Is. G. St.-Hilaire.) POLYGONACÉES. Polygonaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées apé- tales périgynes, dont les caractères sont les suivants : Calice herbacé ou pétaloïde , de trois, quatre, cinq ou six folioles, alternant sur deux cercles concentriques lorsqu'elles sont en nombre pair, suivant l'ordre quin- concial lorsqu'elles sont en nombre impair, tantôt distinctes, tantôt soudées à leur base. Étamines insérées vers la base du calice, en nombre ordinairement plus grand que les folioles calicinales, mais presque jamais dou- ble : en général , elles paraissent opposées par paires aux folioles externes, et une à une aux internes; mais, dans ces dernières, il arrive souvent que des avortements dissi- mulent cette symétrie. Dupetit-Thouars a fait remarquer qu'on obtient, en général, le nombre total des étamines en ajoutant an 49 386 POL POL nombre des folioles calicinales celui des styles. Filets libres ou cohérents à la base ; anthères biloculaires, s'ouvrant dans leur longueur, fixes ou plus communément os- cillantes, introrses pour la plupart, quel- quefois celles de la rangée interne regardant en sens opposé, c'est-à-dire extrorses. Ovaire libre, ou adhérent par sa base à celle du calice, à deux ou trois angles, rarement à quatre, alternant avec les étamines internes, surmonté d'autant de styles qui répondent à ces angles, et se terminent chacun par un stigmate capité ou discoïde , quelquefois en forme de houppe : une seule loge et un seul ovule dressé de son fond et orthotrope, plus rarement suspendu à un funicule dressé. Le fruit est une caryopse ou un akène, com- primé ou triquètre , entouré par le calice persistant qui tombe d'autres fois. Graine dressée, soudée par ses téguments avec le péricarpe ou indépendante de lui, à test membraneux, à embryon arctitrope , dont, par conséquent, la radicule regarde en haut, droit ou recourbé , dans le centre ou sur le côté d'un gros périsperme farineux , à coty- lédons linéaires ou ovales, flexueux, incom- bants ou accombants. — Les espèces sont des herbes annuelles ou vivaces, ou des arbris- seaux atteignant quelquefois une assez haute taille , quelques unes grimpantes, répandues sur toute la terre , principalement dans les régions tempérées de l'ancien continent , beaucoup plus rares sous les tropiques , où elles se montrent, en général, dans des sta- tions assez élevées, frutescentes ou arbo- rescentes dans l'Amériqueéquinoxiale. Beau- coup des espèces herbacées recherchent les stations aquatiques. Leurs tiges et rameaux présentent souvent des renflements aux nœuds; leurs feuilles ordinairement alter- nes, simples, entières ou quelquefois ondu- lées et même incisées , roulées par leurs bords en dessous avant leur entier dévelop- pement, sessiles ou plus communément pé- tiolées , sont ordinairement munies en de- dans d'unestipule membraneuse qui engaîne complètement la tige, et a reçu le nom à'Ochrea. Les fleurs , hermaphrodites ou unisexuées par avortement , sont à l'aisselle des feuilles ou de bractées de même forme que les stipules , solitaires ou groupées le plus souvent en cymes, soit contractées, soit rameuses. Les Polygonées se recommandent \ par l'emploi utile de plusieurs de leurs parties. Le périsperme farineux des graines sert à la nourriture de l'homme et des ani- maux dans le Sarrasin {Fagopyrum esculen- lum), et quelques autres espèces du même genre. On mange aussi les feuilles et les jeunes pousses de diverses espèces d'Oseille {Rumex) et de Rhubarbe {Rheum). La pré- sence très abondante des acides oxalique , citrique et malique, communique à plusieurs d'entre elles une agréable acidité. Mais d'autres principes, et, par conséquent, d'autres propriétés, se trouvent dans les ra- cines, où s'associent une matière résineuse, une matière gommeuse et une matière as- tringente. De là, sans doute, leurs vertus purgatives et en même temps toniques , si connues surtout dans la Rhubarbe. GENRES. Tribu 1. — Ériogonées. Involucre tubuleux entourant une ou plu- sieurs fleurs. Pas de stipules engainantes. Pterostegia, Fisch. Mey. — Mucronea , Benth. — Chorizanthe , R. Br. — Eriogo- nwm, Mien. {Espinosa, Lag.). Tribu 2. — Polygonées. Pas d'involucre. Stipules engainantes. * Ovule dressé. Oxyria, Hill. {Donia, R. Br.) — Rheum , L. {Rhabarbarum , Tourn.) — Kœnigia, L. — Polygonum , L. ( Bistorta et Persicaria , Tourn. — Lagunea, Lour. — Towara, Ad. — Antenoron etLyonia, Raf. — Polygonella, Michx. ) — Fagopyrum , Tourn. — Oxygo- num, Burch. — Calligonum , L.(Polygo- noides, Tourn. — Pallasia, L. f.) — Cocco- loba, Jacq. — Ceratogonum, Meisn. — Emex, Neck. ( Vibo , Mœnch. — Centropodium , Burch.) — Rumex, L. — Tragopyrum, Bieb. — Atraphaxis , L. — Podopterus , Humb. Bonpl. — Triplaris {Blochmannia, Wieg.). ** Ovule suspendu à un funicule dressé. Brunnichia, Banks. {Fallopia, Ad.) — An- tigonium, EndI. (Ad. J.) POL'YGONASTRUM , Mœnch (Métlu supp., 268). bot. ph. — Syn. de Ophiopo- gon, Ait. POL1GOIVATUM (ttoXv; , beaucoup; yow , nœud ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Smilacées, tribu des Convallariées, établi par Tournefort {Ins., t. 14), et dont POL POL 387 les principaui caractères sont : Fleurs her- maphrodites ; périanthe corollin, infundi- bulifornie, tubuleux; limbe à 6 divisions; examines 6 ; filets filiformes, inclus; anihè- res sagittées, fixées par la base. Ovaire à 3 loges bi-ovulees; style trigone; stigmate obtus, trigone; baie globuleuse, à 3 loges renfermant chacune deux graines. Les Polygonatum sont des berbes vivaces, è feuilles scssiles ou ampîexicaules, alternes et verticillées; à fleurs axillaires, solitaires OU réunies en grappes, sans odeur. Ces plantes croissent principalement dans les régions froides et tempérées de l'hémi- sphère boréal. L'espèce type de ce genre est le Polygona- tum vulgare Desf. (vulgairement Sceau de Salomon), très commun dans tous les bois de l'Europe. (J.) POLYGOMFOLIA , (Vaill. Paris, 162). bot. ph. — Syn. de Corrigiola, Linn. POLYGOM Yï. bot. pu. — Nom scienti- fique du genre Renouée. *POLYGRA!MYIA (ttoWç, beaucoup; ypa^- fjit), ligne), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines, formé par nous et adopté par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 421). Ce genre se compose d'une dizaine d'espèces ; toutes sont propres aux deux Amé- riques. Nous citerons principalement les sui- vantes : P. juncta Gr., lineata, allernata Ko\.,2-lineataChe\r.,litigiosaT)e}.,elc.(C.) *POLYGRAPHUS (*oMç, beaucoup; >?*?';> dessin), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la famille des Xylopbages et de la tribu des Bostri- cbiens , établi par Ericbson avec ces ca- ractères : Antennes à funicule de 4 arti- cles ; massue solide, presque en ovale, poin- tue ; tibias dentés extérieurement. Le type est le Dermestes pubescens de Lin. , espèce du nord de l'Europe. (C.) POLYGYME. Polygynia fatiq , beau- coup; ywvvj, femme), bot. — Nom donné, dans le système sexuel de Linné, à quatre ordres comprenant des plantes qui ont plusieurs pistil dans chaque fleur. POLYHALITE (uoXv';, plusieurs; ^, sel ). min. — Triple sulfate hydraté de chaux, de potasse et de magnésie, qui cristallise dans le système rhombique, et que ï'on trouve en masses fibreuses ou com- pactes, d'un rouge obscur, dans les mines de sel gemme d'Ischel en Autriche, et de Vie en Lorraine. Voy. sulfates. (Del.) POLYIDES. bot. cr. — Genre de la fa- mille des Algues, tribu des Floridccs, établi par Agardh (Syst., XXXUI). Algues abon- dantes dans nos mers. Voy. algues et flo- ridkes. POLYLEPIS (woivç, beaucoup; Atîtiç, écaille), bot. pu. — Genre de la famille des Rosacées, sous-ordre des Dryadées, établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 34, t. 15). Ar- bres ou arbrisseaux des Andes du Pérou. Voy. rosacées. *POLYLOBIUM (tto^'ç, beaucoup; \0~ &'ov, gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Lotées-Génistées, établi par Ecklon et Zeyher {Enum.y 180). Herbes du Cap. Voy. légumi- neuses. POLYMERA (tto^vç, beaucoup; f^poç, article), ins. — Genre de l'ordre des Diptères nemocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaires terricoles, établi par Wiede- mann (Aust. Zweif.), qui y rapporte deux espèces : P. fusca et hirlicomis, de l'Amé- rique méridionale. POLYMERIA («olvs, beaucoup; jxjp'ç , tige), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, sous-ordre des Convolvu- lées, établi par R. Brown (Prodr., 488). Herbes de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. CONVOLVULACÉES. POLYMIGNITE (woîivç, plusieurs; pfy- {xa. , mélange ). min. — Sorte de Titanate à un grand nombre de bases, qui sont le Zircone, l'Yttria , l'oxyde de Cerium,les oxydes de fer et de manganèse, la chaux, la magnésie, etc. Ce minéral est noir, à poussière brune; il cristallise en prisme de 109°46'. On le trouve dans la Syénite zir- conienne, à Fréderichsvarn en Norvège. C'est à Berzélius que Ton doit la première connaissance de ce minéral et son ana- lyse. (Del.) POLYMIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuli- flores , tribu des Sénécionidées , établi par Linné (Gen., n. 987), et dont les princi- paux caractères sont : Capitule multiflore, monoïque; fleurs du rayon femelles ligulées, unisériées; celles du disque tubuleuses. 388 POL POL 5-dentées , mâles par avortement du style. Involucre double ; l'intérieur composé de 5 grandes écailles foliacées , ovales-lancéo- lées; l'extérieur est formé d'un plus grand nombre d'écaillés plus courtes, apprimées et embrassant les akènes. Réceptacle plan, paléacé ; style bifide au sommet; akènes glabres ; ceux du disque cylindriques et avortant; ceux du rayon oblongs, épais, un peu comprimés, lisses et non ailés; aigrette nulle. Les Polymnia sont des herbes dressées , à feuilles alternes ou opposées, rudes, demi- embrassantes, à capsules réunies en corym- bes et composées de fleurs jaunes , ayant souvent le disque d'un rouge pourpre. Ces plantes sont originaires d'Amérique. De Candolle {Prodr., t. V, p. 514) dé- crit dix espèces de ce genre, qu'il a réparties en deux sections ainsi nommées et caracté- risées : a. Uvedalia; ligules dépassant l'in- volucre (P. uvedalia, maculata, aspera, ri- paria, glabrata); — b. Alymnia : ligules plus courtes que l'involucre (P. Canadensis, variabilis, Siegebesckia , sylphioides). La deuxième espèce , P. Carolineana Poir., n'est pas encore assez connue pour savoir à laquelle de ces deux sections elle doit être reportée. Outre les espèces précédemment citées, le genre Polymnia en renferme encore huit autres , qui , s'éloignant de leurs congénères par des caractères spéciaux, ont dû être re- portées dans divers autres genres. (J.) POLYMNIA, Neck. (Elem., t. I, p. 31). bot. ph. — Syn. û'Uvedalia, DC. Voy. po- lymnia, Linn. POIAMNIASTRUM, Lam. (lll, t. 712.) bot. ph. — Syn. d' Alymnia, Neck. DC. Voy. polymnia, Linn. *POLYNEMA (ttû>u5, plusieurs; vV«> fil ). bot. cr. — Genre de Champignons appartenant à la tribu des Excipulés, des Clinospores endoclines; il présente les ca- ractères suivants : Réceptacles membraneux en forme de cupule d'abord fermée puis ou- \erte, et recouverte sur toute sa face externe de poils assez longs. Le disque, qui ne se voit que quand le réceptacle est ouvert, est d'une consistance molle, diffluente, et composé de thèques allongées, presque claviformes, supportées par un pédicule, renflées à leur extrémité supérieure sur laquelle on voit quatre petits filaments très ténus et isolés les uns des autres. Le Polynema ornata Lév., a été décrit et figuré par M. de No- taris (Micromyc. ilal. decas, 3e, p. 3, icon. 11), sous le nom d'Excipula ornata. Il a beaucoup de rapports avec le Pestalozzia du même auteur qui en diffère par les fila- ments qui naissent tous du même point. (LÉv.) POLYNÈME. Polynemus (izolvç, beau- coup; v^a, fil), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Percoïdes à ventrales abdominales, établi par Linné et adopté par G. Cuvier (Règ. anim., t. II, p. 154). Les Polynèmes ont le corps oblong, la tête couverte d'écaillés dans toutes ses par- ties, et même la membrane branchiostége; le préopercule est dentelé; la gueule très fendue , armée de dents en velours ras aux deux mâchoires, au-devant du vomer et aux palatins; la langue lisse, courte et large ; les ouïes très ouvertes; la membrane bran- chiostége munie de sept rayons; les deux dorsales fort écartées ; les pectorales munies de plusieurs rayons libres et formant autant de filaments. MM. Cuvier et Valenciennes {Histoire des Poissons, t. III, p. 362) citent et décrivent douze espèces de ce genre qui paraissent ha- biter surtout les mers des Indes. Nous cite- rons principalement le Polynème a longs fi- lets, Polynemus longifilis Cuvier et Valen- ciennes (Polynemus paradiseus et quinqua- rius Linné), vulgairement Poisson-Mangue. C'est un Poisson long d'environ 15 centimè- tres, d'un jaune citron, suivant Dussumier, avec les nageoires et les filets d'un jaune orangé. Cependant M. Buchanan dit que le plus grand nombre des individus est argenté, avec des reflets dorés et pourpres, une teinte verdâtre sur le dos, les nageoires jaunâtres, les dorsales pointillées de noir. Cette varia- tion de couleur n'est due sans doute qu'à des causes accidentelles ou à la saison. (M.) *POLYNEURA (iroXv5, beaucoup; vev- pov, nervure), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères homoptères, tribu des Cica- diens, établi par Westwood (Arc. ent.t 1842), qui n'y rapporte qu'une seule es- pèce , P. ducalis West. , des Indes orien- tales. M. Blanchard (Hist. des Ins., édit. Didot) ne sépare pas ce genre du genre Ci- gale. (L) POL POL 389 ♦POLYNEYRA (ttoàO;, beaucoup; mw- pev, nervure), ins. — Genre de l'ordre des Névroptères, tribu des Libelluliens, groupe dos Libellulites , établi par M. Rambur ropt.t Suites à Buffon , édit. Roret, p. 127), qui en décrit six espèces : Pol. Opicalis, de Java; degans, de Java ; mana- densis , du Sénégal ; sophronia, de Malabar; fulvia, du Malabar ;palliata, de Sumatra. (L.) POLI NICE, annkl.— Genre d'Annélides établi par If. Savigny et qui fait aetuelle- nient partie des Xcreisyllis de M. de Blain- ville. POLYXOE, Sav. etLamk. annél.— Syn. d'Eumolpe, Oken. POLYODOX ( tïoÀu; , beaucoup ; ô^ou; , dent), poiss. — Genre de l'ordre des Chon- droptérygiens, famille des Sturoniens, éta- bli par Lacépède et adopté par G. Guvier [Règ. anim). Les Polyodons se reconnais- sent principalement à une énorme prolon- gation du museau à laquelle les bords élar- gis donnent la figure d'une feuille d'arbre, et à leur gueule très fendue et garnie de beaucoup de petites dents. On n'en connaît qu'une seule espèce, le Polyodon feuille, Pol. folium Lacép. (Squa- lus spalula Mand.), qui vit dans le Missis- sipi. La couleur générale de ce poisson est grise, et sa taille environ 25 à 30 centi- mètres. (M.) POLYODOX (tto),u,-, beaucoup; hSovç, dent), bot. ph. —Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées, établi par H.-B. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et spec, I, 175, t. 55). Petits gramens de Quito. Voy. GRAMINÉES. POLYODOXTES, Blainv. moll. — Syn. d'Arcacées, Lamk. ^ *POLYOYIMATLS (no),v';, plusieurs; »^a, œil), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Lycénides , établi par Latreille (Fam. naturelles), et généralement adopté sauf certaines modifications. Les Polyommatus se distinguent principalement par des antennes grêles, renflées à leur extrémité en une mas- sue ovalaire, assez forte; par les palpes en- viron une fois aussi longs que la tête, avec leur dernier article extrêmement grêle et terminé en pointe; leurs ailes légèrement dentelées et sans aucun appendice caudi- forme. Ce genre comprend un assez grand nom- bre d'espèces, parmi lesquelles une douzaine vivent en Europe, principalement en France et en Allemagne. Nous citerons surtout les P. phlœus et virgaureus (vulgairement Ar- gus bronze et Argus satiné). (L.) *POLYOPSIA (icoXvç, plusieurs; od>, œil). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Latreille , de la famille des Longicornes , et de la tribu des Lamiaires , créé par Mulsant (Hist. nat. des Coléop. de Fr. longicornes, p. 190) , et qui renferme les 4 espèces suivantes , toutes propres à l'Europe, savoir: P. prœustaLin., fulvipes Fald., Mutifeldii Dej., et bipunctata Zoubk. Ce genre correspond à celui d'Anœ- tia Dej. (C.) *POLYOSA (ttoJivoÇoç , rameux). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- mères, tétramères de Latreille, de la fa- mille des Longicornes et de la tribu des Prioniens , établi par Serville (Ann. de la Soc. ent. de France, t. I, p. 127, 166), et qui a pour type une espèce du Brésil , la P. Lacordairei Dej., Serv. La femelle est privée de rameaux aux antennes, et Dejean la momme P. hamala. Le Prionus spinicor' nis 01. est peut-être de ce genre. (C.) POLYOSMA (wo)iu;, beaucoup; ecr^n', odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, sous-ordre des Escalloniées, établi par Blume (Bijdr., 638). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale et de la Nou- velle-Hollande. Voy. SAXIFRAGACÉES. POLYOSUS, A. Rich. (in Mem. soc. h. n. Par. , V, 185). bot. ph. —Syn. de Po- lyozus, Lour. POLYOTUS , Nutt. (in Americ. philos. Transact., V, 199). bot. ph. — Syn. d1 Ace- rates , Elliot. *POLYOTUS(tto*v;, beaucoup; ovç, àt-oç, oreille), bot. cr. — Hépatiques. Fondé par M. Gottsche (Syn. Hep., p. 244), ce genre offre pour type la Jungermania magella- nica de Lamarck. Il appartient à la sous- tribu des Ptilidiées et comprend huit espèces, toutes de l'hémisphère austral. Ces espèces faisaient d'abord partie du genre Frulla- nia, dont elles ont été distraites avec rai- son, pour former un petit groupe reconnais- sable aux caractères suivants : Périanthe nul; involucre axillaire ou terminal, poly- Bbjrlle, formé car le développement des fo- 390 POL POL lioles et iei amphigastres qui entourent le sorus dans le jeune âge de la fleur; coiffe soudée à l'involucre jusqu'à son sommet , qui est couronné par 12 à 20 pistils avortés; capsule oblongue, s'ouvranten quatre valves jusqu'à la base; élatères dispires; spores granuleuses; inflorescence mâle au sommet des rameaux. Tiges plusieurs fois pennées; feuilles de la tige incubes , imbriquées, mu- nies d'une auricule quelquefois spinigère. Entre cet^e auricule et la tige , on trouve un appendice variable, tantôt entier, tantôt divisé en deux cils; amphigastres le plus souvent quadrifîdes, dont les deux lanières internes sont transformées en auricules cla- viformes, principalement sur les rameaux. (G. M.) POLYOZUS (ttg*vo£oç, quia plusieurs branches), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Psycho- triées-Cofféées, établi par Loureiro (FI. Co- chinch., I, 94). Arbustes de l'Asie et de la Mauritanie. Voy. rubiacées. *POLYPAPPUS (ttoXvç, beaucoup ; „«'*- wo?, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Astéroïdées, établi par Lessing (in Linnœa, IV, 314; VI, 149). Arbrisseaux du Brésil et du Mexique. Voy. composées. POLYPARA, Lour. (Flor. Cochinch., I, 77). bot. ph. — Synonyme de Houttuynia, Thunb. *POLYPEDATES. rept.— Genre de Rai- nettes établi par M. de Tschudi.Les espèces sont de Madagascar, de l'Inde et du Japon ; elles sont peu nombreuses. (P. G.) POLYPERA, Ficin. (FI. Dresd., 306, t. I, fig. si), bot. cr. -— Syn. de Polysac- cum, DC. _ POLYPES et POLYPIERS («oàuç, plu- sieurs; ttoùç, pied), polyp. — Les Polypes sont des animaux rayonnes aquatiques pres- que tous marins, ordinairement très petits, niais souvent agrégés et soudés en partie ou vivant d'une vie commune, de telle sorte que la nourriture prise par chaque tête distincte profite à toutes les autres. Chacune de ces têtes, d'ailleurs, est entourée de tentacules plus ou moins nombreux, plus ou moins effilés , disposés comme les rayons d'une fleur composée; c'est pourquoi on a pris d'abord ces animaux pour les fleurs d'une plante marine, et on les a tous compris dans la dénomination de Zoophyles (Çwov, ani- mal; yurov, plante) ou animaux- plantes. La plupart, d'ailleurs, peuvent sécréter en commun, soit intérieurement, soit extérieu- rement, un support calcaire ou corné qu'on nomme leur Polypier, comme on nomme un guêpier l'habitation ou le nid des Guêpes , d'après cette idée fausse que chaque Polype aurait habité une loge ou une cellule du Polypier. Comme le Polypier seul peut se conserver en collection , et que l'attention des navigateurs a été depuis longtemps ex- citée par les formes élégantes et singulières des Madrépores et des autres Polypiers des mers équatoriales, les naturalistes ne se sont occupés pendant longtemps que de l'é- tude des Polypiers sans connaître les ani- maux dont ils sont le produit. Cette étude a même paru prendre plus d'importance encore quand la géologie a demandé aux Polypiers fossiles des renseignements précis sur l'âge des diverses couches de l'écorce du globe. Voilà pourquoi cette branche de l'his- toire naturelle a paru consacrée surtout à la connaissance des Polypiers; mais, depuis vingt-cinq ans, les voyages de circumnavi- gation ont apporté une foule de faits sur l'organisation des Polypes eux-mêmes; et, d'autre part, des recherches spéciales ont été entreprises sur ce sujet par plusieurs na- turalistes en Europe. Il est donc désormais permis d'espérer qu'une classification natu- relle pourra être établie pour cette classe d'animaur» Beaucoup d'erreurs ayant été mêlées, à diverses époques, avec l'histoire des Polypes, il convient de reprendre cette histoire à l'o- rigine des sciences d'observation et de la suivre jusqu'à l'époque actuelle. Aristote , qui , sous le nom de Polypes (woAuttovs), dé- signait les Mollusques céphalopodes, et par - ticulièrementles Poulpes, avait observé les Actinies qu'il nommait Acalèphes et Kni- dés, ainsi que les Éponges, et il avait re- marqué que ces êtres intermédiaires entre les animaux et les végétaux tiennent à la fois des uns et des autres ; mais le mot de Zoophyte qui eût exprimé sa pensée , il ne l'employa pas , et ce furent ses traducteurs et ses commentateurs qui s'en servirent 15 ou 18 siècles plus tard. Belon et Rondelet , vers le milieu du xvie siècle, cherchant à revoir ce qui avait été indiqué par Aristote, POL POL 391 •joutèrent un certain nombre de faits à l'histoire des Polypes , et ce dernier surtout observa des lYnnatules, des Escharcs et des Alcyons. Gcssner et Aldro vende, au com- mencement du xvuc siècle , consignèrent dans leurs vastes compilations plusieurs dé- tails assez précis sur divers Polypes ou Po- lypiers; mais, quelques années plus tard , Impér.ito apporta dans la science un bien plus grand nombre d'observations exactes sur les Madrépores, les Tubipores, le Corail et beaucoup d'autres Polypiers, qu'il désigna par les noms de Tubulaires, Millépores, Rété- pores, Fongites, Corallines, Sertulaires, etc.; et ces noms, depuis lors, ont été employés comme dénominations génériques. Cepen- dant, ainsi que beaucoup de ses contempo- rains, il regardait encore tous les Polypiers comme appartenant au règne minéral ; mais, d'un autre côté, la plupart des botanistes du xvue siècle les classaient avec les plantes marines, en distinguant sous le nom de Li- thophytes ceux dont l'axe est pierreux , et nommant Cératopbytes les Polypiers de na- ture cornée. Maisigli, au commencement du xviue siècle , crut même avoir mis hors de doute cette dernière opinion , en décrivant comme des fleurs les Polypes de l'Alcyon palmé, du Corail et des Anlipathes ; et quoi- que Rumph eût, par de nombreuses obser- vations dans la mer des Indes, démontré la nature animale de plusieurs Polypiers, on admettait généralement que ces corps, ces Lithophytes (Môoç, pierre; yvrov, plante), sont des pierres végétantes. Mais enGn, en 1727, Peyssonnel annonça que les préten- dues fleurs du Corail sont de véritables ani- maux spontanément contractiles et extensi- bles comme les Actinies, et que les Polypiers sont le résultat d'une sécrétion commune ou de l'agrégation des têtes partielles de cha- que Polype. Ces idées nouvelles furent, en quelque sorte, conflrmées, en 1740, par la nouvelle des découvertes de Tremblay sur le développement et la multiplication de l'Hy- dre ou Polype d'eau douce, et par la publi- cation de ces découvertes en 1744. Dans l'intervalle , Bernard de Jussieu avait con- staté sur les Flustres et les Tubulaires la vé- rité des assertions de Peyssonnel ; on fut donc désormais d'accord sur la nature ani- male de ces animaux , que dès lors , avec Réaumur et Jussieu, on nomma Polypes, pour exprimer la pluralité de leurs tenta- cules, qu'on supposait, à tort, pouvoir tou- jours servir de pieds comme ceux des Hy- dres , et Réaumur fut aussi conduit à pro- poser le nom de Polypier pour désigner l'habitation commune des Polypes, ou Taxe précédemment regardé comme une pierre végétante. Ce ne fut donc aussi qu'à partir de la 6f édition de son Syslema naturœ que Linné cessa de classer les Polypiers ou Li- thophytes parmi les végétaux, pour les re- porter dans le règne animal parmi les Vers, où ils forment l'ordre des Vers lithophytes et une partie des Vers zoophytes. Linné n'en faisait d'abord que 6 genres, mais plus tard il en augmenta successivement le nombre. En 1750, Donati fit connaître les ani- maux de beaucoup de Polypiers déjà décrits par Impérato; et peu de temps après, en 1754, Ellis, sous le nom de Corallines, dé- crivit avec soin un grand nombre de Sertu- laires, de Cellaires, de Tubulaires, de Flus- tres et d'autres Polypiers flexibles. Enfin , en 1766, Pallas publia le premier traité complet {Elenchus zoophylorum) sur les Po- lypes qu'il nomma Zoophytes, et auxquels il réunit, à tort, les Brachions et les Vorticelles, les Volvox , les Ténias et les Corallines. A part les genres qu'on doit séparer des Po- lypes , ce traité comprend 232 espèces très bien décrites , et réparties dans 14 genres ainsi disposés : Hydre , Eschare, Cellulaire, Tubulaire , Serlulaire , Gorgone, Anlipathe, Isis, Millépore, Madrépore, Tubipore, Alcyon, Pennatule et Eponge. Ces genres, comme on voit, ne sont nullement rangés suivant leurs rapports naturels, et, de plus, le genre Brachion, qui, comme nous l'avons dit, com- prend aussi les Vorticelles, se trouve inter- calé entre les Tubulaires et les Sertulaires; mais un auteur qui vint ensuite, Roques de Maumont, profita de ce que ce travail avait d'excellent pour proposer une distribution meilleure de ces genres. O.-F. Muller, qui, peu de temps après, établit zoologiquement la classe des Infusoires où il place les Bra- chions de Pallas , s'occupa aussi des Poly- piers ou Zoophytes, qu'il comprend dans son cinquième ordre des Vers, les Cellularia. Il en fait trois sections: les pierreux (calca- rea ), les cornés ( subcornea) et les fongueux (fungosa). Bruguière, en 1787, dans \eDic- l tionnaire des Vers de l'Encyclopédie métho- 392 POL POL dique, essaya de concilier la classification de Linné avec les observations de ses prédé- cesseurs. Il admit donc dans la classe des Vers deux autres ordres , les Échinodermes et les Infusoires ; mais il divisa l'ordre des Vers zoophytes en 16 genres, comprenant aussi les Lithophytes de Linné, savoir : Tu- bipore, Madrépore, Méandrite , Millépore, Eschare , Cellulaire ou Cellaire , Coralline , Isis, Gorgone, Antipathe, Sertulaîre, Tabu- laire, Botrylle, Alcyon, Pennatule et Éponge. 11 rangeait ainsi avec les Polypes les Bo- trylles que, d'après Gaertner, on savait déjà en différer beaucoup, et les Corallines que beaucoup de naturalistes, comme Pallas, laissaient avec les végétaux; en même temps aussi il classait avec les Vers mollusques les Hydres et les Actinies, ce qui fait toujours en totalité seize genres de Polypes. A la même époque ou un peu auparavant, Solander, en commun avec Ellis, publia la description et la figure d'un grand nombre de Polypiers exotiques, et, d'autre part,Cavolini, à Naples, fit d'excellentes observations sur beaucoup de Polypes vivants de la Méditerranée. Peu de temps après, en 1792, Olivi publia aussi des recherches précieuses sur les Poly- pes de la mer Adriatique, parmi lesquels il distingua surtout plusieurs espèces d'Alcyons, comme devant former des genres distincts ou même comme devant cesser de faire partie du règne animal. Cette partie de l'histoire naturelle était donc déjà bien avancée quand Cuvier, en 1798, publia son premier ouvrage sur la distribution du règne animal. Ce grand naturaliste alors réunit sous le nom commun de Zoophytes tous les animaux non articulés ni vertébrés qui ne pouvaient faire partie du groupe des Mollusques, et il en fit sept ordres dont les cinq derniers comprennent tous les Polypes à Polypiers, et le deuxième renferme les Polypes nus avec les Acalèphes et les Infusoires. Plusieurs de ces ordres étaient si bien circonscrits dès lorsqu'ils de- vaient être conservés presque sans change- ment: tels sont les Lithophytes, comprenant les Madrépores; et les Cératophytes, com- prenant les Gorgones. Lamarck, que les circonstances avaient transporté de la botanique à la zoologie, s'occupa dans le même temps des animaux sans vertèbres, et publia , en 180J,un pre- mier essai de classification. Dans cet ou- vrage, il sépare tout-à-fait les Radiaires (Échinodermes et Acalèphes); il forme une classe distincte pour les Polypes auxquels il réunit à tort les Infusoires qui en forment les deux derniers ordres, tandis que l'ordre unique desPolypes est subdiviséen plusieurs sections comprenant trente cinq genres dont plusieurs nouveaux et quelques uns devront sortir plus tard de cette classe. Lamarck comprenait déjà dans la section des Polypes nus les genres Actinie, Zoanthe, Hydre, Coryne et Pédicellaire. Sa section desCoral- ligènes pierreux se composait des anciens genres Madrépore, Millépore, Tubipore , Eschare, et des nouveaux genres Cyclolite, Fongie, Caryophyllie , Astrée, Méandrine, Pavonie, Agaricie, Nullipore, Rétépore, Al- véolite, Orbulite etSidérolite. La section des Coralligènes dont le Polypier n'est pas en- tièrement pierreux comprenait les genres Isis, Corail, Gorgone, Antipathe, Pennatule, Vérétile, Coralline, Tubulaire, Sertulaîre, Cellaire, Cellépore, Ombellulaire, Cristatelle et Encrine. Quelques années après, en 1809, Lamarck, dans une deuxième publication sur le même sujet, modifia sa classification en séparant les Infusoires proprement dits de la classe des Polypes, qui pourtant com- prend encore dans un premier ordre les Vorticelles, les Brachions et les autres Systo- lides dont Miiller avait fait des Infusoires. Les Polypes à Polypier composant le deuxième ordre se partagent en quatre sections suivant la nature du Polypier, qui est membraneux ou flexible dans la première. Le Polypier est composé d'un axe corné revêtu d'un encroûtement dans la seconde ; il est en par- tie pierreux et revêtu aussi d'un encroû- tement dans la troisième; enfin, il est tout-à-fait pierreux dans la quatrième. Le troisième ordre comprend seulement les Encrines, les Pennatules , les Vérétilles, les Funiculines et l'Ombellulaire. Le qua- trième ordre, enfin, est celui des Polypes nus. Trois ans après, en 1812, Lamarck, mettant à profit les richesses zoologiques sans cesse croissantes du Muséum d'histoire naturelle , publia encore une nouvelle édi- tion de sa classification des animaux sans vertèbres ; il y introduisit un grand nombre de genres nouveaux , en même temps qu'il en modifia plus ou moins la distribution; POL roL 393 mais c'êSfl dans son dernier ouvrage, dans son Histoire des animaux sans vertèbres, en •lMt>, que se trouve sa classification défini- tive. I es Actinies alors sont à tort séparées des Polypes , qui contiennent au contraire, comme premier ordre, les Systolidcs ou Ro- tateurs et les V.iriicclles. sous le nom de Polypes ciliés, et le second ordre, celui des Polypes Tins, comprend seulement les Hy- dres, les Corynes et les Zoanthes , avec le genre Pédiccllaire établi par Millier pour des ruines appendiculaires des Oursins qu'il avait cru être des animaux parasites. Les Polypes à Polypier, constituant le troisième ordre, sont divisés en sept sections dont les cinq premières présentent des Polypiers ou Fourreaux d'une seule substance; ce sont: 1° les Pohpiers flnviatiles, groupe tout-à-fait artiGciel formé de la Difflugie et de la Spon- cille réunies avec la Cristatelle et l'Alcyo- nelle; 2° les Polypiers vaginiformes, parmi lesquels Lamarck compte la Dichotomaire , l'Acétabule et la Polyphyse qui sont des Algues, avec la Plumatelle qui ne devrait pas être séparée de l'Alcyonelle, la Cornulaire qui est un Polype à huit tentacules pinnés comme les Gorgones, et, de plus, tous les Sertulariens formant cinq ou six genres, et enfin les Cellaires et les Sérialaires qui sont des Bryozoaires; 3° les Polypiers à réseau qui sont aussi des Bryozoaires formant les genres Flustre, Tubulipore, Discopore, Cel- lépore, Escbare, Adéone, Rétépore et Alvéo- lite, auxquels sont réunis mal à propos l'O- 'ellaire qui est un Spongiaire fossile et le Dactylopore qui n'est pas un Polypier ; 4° les Polypiers foraminés, dont certains genres, tels que la Lunulite et l'Orbulite ainsi qu'une partie des Millépores, sont des Bryozoaires, tandis que d'autres Millépores, avec les Disti- chopores, les Tubipores et peut-être les Favo- rites et les Caténipores qu'on neconnaîtqu'à 1 état fossile, paraissent être de vrais Polypes, ?t tandis qu'une autre section des Millépo- res, désignés par le nom de Nullipores, sont ligna ca Ici fores ainsi que les Ovuli tes; 5° les Polypiers lamellifères, au contraire, con- stituent un groupe parfaitement circonscrit dans lequel Lamarck comptait déjà les dix- huit genres Styline, Sarcinule, Caryophyllie, Turbinolie, Cyclolite, Fongie, Pavonie, Aga- ricie, Méandrine, Monticulaire, Échinopore, Explanaire, Astrée, Porite, Pocillopore, Ma- T. X. drépore, Sériatoporc et Oculine; les deux dei nièresseclions comprennent des Polypiers formés de deux substances séparées très dis- tinctes, ce sont: 6° les Polypiers corticifère»^ dont les cinq premiers genres, Corail, Mélite, Isis, Antipathe et Gorgone, ont entre eux les plus grands rapports, mais auxquels est réuni sans motif le genre Corallinc qui appartient au règne végétal ; 7°enGn les Polypiers em- pâtés, réunion incohérente d'Algues calcifères (Pinceau et Flabellaire), de vrais Polypes à huit tentacules (quelques Alcyons) et de Spongiaires (Éponge, Téthie, Géodie et la plupart des Alcyons de Lamarck). Un troisième ordre de Polypes, les Tubifères, comprend quatre genres de Polypes à huit tentacules sans polypier; ce sont les Anthélics , le! Xénies, les Ammothées et les Lobulaires, qui sont de vrais Alcyons pour d'autres zoologistes. Le cinquième ordre, enfin, celui des Polypes flottants, contient, comme les classifications précédentes, les Encrines qui sont des Comatules pédonculées de la classe des Échinodermes, avec les six genres Véré- tille, Funiculine, Pennatule, Renille, Virgu- laire et Ombellulaire. Cette classification, basée presque unique- ment sur la considération du Polypier et conséquemment artificielle, a cependant, comme plus complète que les autres, rendu de grands services en facilitant l'étude de ces productions recueillies vivantes ou fos- siles, et chaque jour plus nombreuses dans les collections; elle contient 69 genres, dé- duction faite de ceux qui évidemment ne sont pas des Polypes, et en y rapportant, au contraire, le genre Actinie ; mais ce nom- bre a été considérablement augmenté de- puis. Dans l'intervalle des publications suc- cessives de Lamarck, divers zoologistes s'é- taient occupés du même sujet; Mohl, en 1803, avait décrit avec soin des Eschares et desFlustres vivantes; Desmartst avait dé- crit quelques uns de ces mêmes Polypiers fossiles; M. Savigny avait présentée l'In- stitut des observations sur les Polypes à huit tentacules pinnés, dont Lamarck fit son ordre des Tubifères; Lamouroux enfin, depuis 1810, avait fait une étude spéciale des Polypiers flexibles , comprenant sous cette dénomination ceux mêmes qui sont en partie calcaires, comme le Corail et l'Isis, et même les Bryozoaires à cellules calcaires, 50 394 POL comme les Cellépores et la plupart des Al- gues calcifères, tandis qu'il laissait de côté les Polypiers lamellifères et les Polypes sans polypier. Lamouroux divisait ses Polypiers flexibles en quatre sections : 1° les Cellu- îifères, qui sont des Bryozoaires (Cellépore, Flustre, Cellaire, Nais, etc.), et des Sertu- laires et Tubulaires , que l'auteur subdivise en plusieurs genres nouveaux; 2° les Calci- fères , qui sont tous des végétaux (Liagore, Janie, Halimède, Mélobésie, Nésée, etc.); 3° les Corticifères , réunissant à la fois les Éponges , qui n'ont pas de Polypes, avec le Corail, l'Isis et les Gorgones , qui ont des Polypes à huit tentacules, et les Adéones, qui sont des Bryozoaires; 4° les Carnoïdes , qui sont des Alcyons à huit tentacules , auxquels sont associés les Palythoés. Sans compter les genres qui appartiennent évi- demment au règne végétal , Lamouroux comptait 45 genres de Polypiers flexibles, la plupart avec des noms nouveaux, et qui n'ont pu être adoptés aussi généralement que ceux de Lamarck; car, sans être moins artificiels, ils sont basés sur des caractères souvent moins importants. M. de Blainville, en 1816, publia une pre- mière classification générale des Zoophytes, d'où il exclut avec raison les Corallines, re- gardées par lui comme des végétaux. Dans un sous-règne des Actinomorphes ou Actinies rayonnées , il plaçait , avec lesÉchinodermes et les Acalèphes, les Actiniaires formant une troisième classe, et les Polypiaires simples ou agrégés formant une quatrième classe, dont font partie les Hydres , les Millépores, les Madrépores, les Rétépores et les Cellépores. Une cinquième classe, celle des Zoophytai- res ou Polypes , composés contenait les Tu- bulaires, les Pennatules et les Corallaires. Dans un dernier sous-règne, celui des Hété- romorphes , étaient compris les Spongiaires et les Infusoires formant deux classes dis- tinctes. L'année suivante, en 1817, parut la première édition du Règne animal de Cu- vier, dans lequel les Polypes réunis forment la quatrième classe de l'embranchement des Zoophytes ou animaux rayonnes. Un pre- mier ordre, celui des Polypes nus, corres- pond à celui que Lamarck avait nommé ainsi, et contient seulement les Polypes à bras (Hydres), les Corynes, les Cristatelles, avec le genre artificiel des Pédicellaires, et POL de plus , les Vorticelles, qui sont des Infu- soires, tandis que les Actinies et les Zoan- thes sont reportées dans la classe des Aca- lèphes. Les Polypes à polypiers forment le second ordre, beaucoup plus nombreux, et subdivisé en trois familles, savoir : les Po- lypes à tuyaux (Tubipores, Tubulaires et Sertulaires), les Polypes à cellules, compre- nant les Cellulaires ou Cellaires, les Flus- tres, les Cellépores et les Tubulipores, à la suite desquelles Cuvier inscrit avec doute les Corallines. La troisième famille, celle des Po- lypes corticaux forme quatre tribus ; ce sont : 1° les Cératophytes (Antipathes et Gorgo- nes); 2° les Lithophytes, comprenant, dans les trois grands genres Isis, Madrépore et Millépore, des types fort dissemblables, soit de vrais Polypes à huit et à douze et à un plus grand nombre de tentacules, soit de Bryozoaires, car les Eschares, rangées parmi les Millépores, ne diffèrent des Flustres que par la consistance de leur polypier; 3° les Polypes nageurs, comprenant les Pennatules et les sous-genres qui en dérivent, à la suite desquels sont inscrits mal à propos les Ovulites les Lunulites et les Orbulites ; 4° la quatrième tribu comprend les Alcyons , dont l'écorce animale ne renferme qu'une substance char- nue, sans axe ni osseux ni corné, et dont les Polypes ont huit tentacules, comme ceux des Pennatules; ce ne sont donc pas ceux de Lamarck, mais bien les Lobulaires de cet auteur, et Cuvier place à la suite, en terminant, le genre des Éponges. Cette clas- sification si imparfaite est restée la même dans la dernière édition du Règne animal, en 1829, sauf l'addition des Actinies for- mant, avec les Zoanthes et les Lucernaires, un premier ordre des Polypes charnus, tan- dis que les Polypes nus de la première édi- tion ont pris le nom de Polypes gélatineux pour former , sans autre changement , le se- cond ordre. Cependant d'autres essais de classification avaient été faits dans l'intervalle, soit en France par Lamouroux et par Latreille, soit en Allemagne par Schweigger et par M. Gold- fuss. Schweigger, sous le nom de Zoophytes, n'avait considéré que les Polypes et les In- fusoires, en laissant de côté, avec raison , les Encrines et les Ascidies composées , et mettant à part les Corallines, les Acétabules et toutes les autres Algues qu'on avait pré- POL POL 305 cédemment confondues avec les Polypes. Il divise donc les vrais Zoophytes en deux grandes sections : les uns, Monohyles, étant formés d'une seule substance ou sans poly- pier, comprennent, avec les Infusoires qui sont des Monohvles ciliés, deux autres fa- milles de Bfonobyles à bras, savoir : les Hy- drifoMMfi (Hydre, Coryne, Boscie, Pédicel- laire) et les Pétalopodes (Anthélie, Xénie, Ammothée et Cavolinie); ce sont donc à peu près les Tubifères de Lamarck. La deuxième section, celledes Hétérohyles, com- prend tous les Zoophytes formés de diverses substances juxtaposées, et conséquemment les Polypes à Polypier. Schweigger en fait dix familles, dont quatre de Lithophytes, cinq de Cératopbytes et une dernière sous le nom de Pennœ marinœ, pour les sept genres Om- bellulaire , Pennatule , Virgulaire , Scir- péaire, Pavonaire, Renille et Vérétille. Une première famille de Lithophytes est celle des Nullipores, qui eût dû être rapportée dans le règne végétal avec les Corallines ; la deuxième, sous le nom de Lithophytes poreux, comprend les Distichopores, Séria- topores, Pocillopores , Millépores et Stylo- pores. Les Lithophytes lamellifères (Lamel- losœ), dont les Polypes sont actiniformes, forment une troisième famille plus nom- breuse: ce sont les genres Cyclolithe, Fon- gie, Pavonie, Agaricie, Échinopore, Litho- dendron (Oculine et Caryophyllie) , Tur- binolie, Anthophyllie , Strombodes , Acer- vulaire, Explanaire, Astrée , Sarcinule , Méandrine, Monticulaire et Styline. La qua- trième famille des Lithophytes, celle des l istuleux, est formée de trois genres seule- ment : Caténipore, Tubipore et Favosite. tjuant aux cinq familles d'Hétérohyles cé- ratophytes, la première, celle des Spon- giaires (Spongiosa) , renferme les sept gen- res Éponge, Achilleum, Manon, Tragos, Scyptaie, Téthie et Géodie; les Cératophytes alcyonés , constituant la deuxième famille, sont les Cristatelles et les Alcyonelles , avec les Lobulaires , qui, comme on le ^ait, n'ont pas le moindre rapport avec ■es deux autres genres. La troisième fa- mille de Cératophytes, celle des Tubulosa, contient à la fois, comme dans les classifi- cations antérieures, de vrais Polypes à huit tentacules (Cornulaire), avec des Polypes bydraires (Tubulaire, Tibiane, Campanu- laire, Palithée, Halecium ou Thoa, Anten- nulaire et Serlulaire, comprenant, comme sous-genre, les Plumulaircs ), et des Bryo- zoaires, tels que la Plumatelle qui se trouve ainsi séparée des Alcyonelles, les Sérialaires, Anguinaires, Électres , Salicornes et cellu- laires, dont les genres Ménipée, Eucratée, Acamarchis et Crisie de Lamouroux sont des sous-genres. Cette même famille con- tient, en outre, aussi le genre Néoméris , qui doit être rangé avec les Corallines dans le règne végétal. La famille des Cératophy- tes foliacés se compose des 13 genres : Tu- bulipore, Cabérée, Canda, Elzérine, Phé- ruse, Flustre, Cellépore, Alvéolite, Eschare, Rétépore, Adéone, Lunulite etOrbulite. La cinquième famille enfin, celle des Cérato- phytes corticifères (Corticosa) , comprend les genres Antipathe, Anadyomène, Gor- gone, Isis, Mélitée et Corail. Cette classifi- cation de Schweigger, en comptant quelques végétaux rangés à tort parmi les Polypiers, comprenait ainsi 85 genres, dont plusieurs subdivisés en sous-genres importants ; quel- ques uns surtout parmi les Spongiaires et les Lamellifères sont nouveaux et ont été adoptés par les naturalistes allemands, no- tamment par M. Goldfuss, dans son bel ouvrage sur les pétrifications d'Allemagne, où lui-même établit plusieurs genres nou- veaux. M. Defrance, dans le Dictionnaire des sciences naturelles , décrivit aussi beau- coup de Polypiers fossiles et créa de nou- veaux genres pour ceux des terrains ter- tiaires de Paris et de la basse Normandie, comme Lamouroux l'avait fait pour ceux des terrains secondaires des environs de Caen; mais, à partir de 1823, les natura- listes s'occupèrent surtout de l'étude des Polypes vivants : c'est ce que firent M. Délie Chiaje à Naples, MM. Fleming et Granten Angleterre ; c'est ce que firent surtout avec les plus beaux résultats MM. Quoy et Gai- mard , dans leurs deux voyages de circum- navigation , d'où ils rapportèrent de nom- breux matériaux. M. de Blainville , en 1830 d'abord , dans le Dictionnaire des sciences naturelles y et depuis lors, en 1834, dans une réimpression du même article, rendu plus complet, sous le titre de Ma- nuel d'Actinologie , put donc, en se ser- vant de ces matériaux , présenter une classification des Polypes beaucoup plus ra» 396 POL tionnelle que toutes celles qui l'avaient précédée. Dans cet ouvrage, comme dans ses pre- miers essais de classification, M. de Blain- ville divise les Polypes ou Zoophy tes vrais en deux types : les Actinozoaires et les Amor- phozoaires, après en avoir séparé les animaux et les végétaux rangés à tort avec les Zoophy- tes, et notamment les Infusoires, les Coralli- nes et les Millépores. Ses Amorphozoaires, correspondant aux Hétéromorphes de sa pre- mière classification, ne contiennent que les Spongiaires. Ses Actinozoaires forment cinq classes dont les deux premières , Cirrhoder- maires et Arachnodermaires, correspondent, l'une aux Échinodermes, et l'autre à une partie des Acalèphes des autres auteurs; les trois dernières classes, les Zoanthaires , les Polypiaires et les Zoophytaires ou Qénocères, comprennent tous les Polypes, et de plus, sous ce même nom, la classe des Polypiaires comprend tous les Bryozoaires. Les Zoanthai- res ont le corps régulier, floriforme, plus ou moins allongé, libre ou fixé, très con- tractile , pourvu d'un canal intestinal à pa- rois non distinctes, avec une seule et grande ouverture terminale entourée de tentacules creux. Us constituent trois familles, savoir: 1° les Zoanthaires mous ou Actinies dont le corps est mou ou contractile dans tous ses points, sans croûte ni partie intérieure solide. Ce sont les genres Lucernaire, Moschate, Actinecte, Discosome, Actinodendre, Métri- die, Thalassianthe, Actinérie, Actinolobe, Actinie et Actinocère; 2° les Zoanthaires co- riaces, qui sont plus ou moins agrégés et quelquefois soudés, et dont l'écorce forme une sorte de Polypier coriace: ce sont les genres Zoanthe, Mamillifère et Corticifère; £° les Zoanthaires pierreux ou Madrépores, en général, qui sont simples ou agrégés, et alors plus ou moins déformés par leur greffe mutuelle, et qui sécrètent dans leur tissu une grande quantité de matière calcaire, d'où résulte un Polypier pierreux, libre ou fixé, à cellules lamelleuses; ce sont donc les Poly- piers lamellifères de Lamarck, mais placés ici •dans leurs rapports naturels avec les Zoan- thaires sans Polypier. M. de Blainville en fait trente-neuf genres partagés en deux sec- tions : 1° les Madréphyllies, qui, sur un Po- lypier rarement arborescent, présentent des cellules quelquefois déformées, mais toujours POL lamelleuses. Telles sont les Fongies , les Turbinolies, les Méandrines, les Agaricies, les Aslrées, les Oculines, etc. 2° Les Madré- pores, dont le Polypier, ordinairement arbo- rescent, a des loges petites, sublamelleuses, et reste poreux dans les intervalles et dans les parois. Tels sont les Madrépores, les Pal- mipores, les Porites, les Pocillopores, etc. La classe des Polypiaires, que M. de Blain- ville lui-même regardait comme provisoire, comprend des animaux hydriformes, c'est-à dire fort grêles et pourvus de tentacules fili- formes peu nombreux; ils sont nus ou conte- nus dans des cellules très diversifiées , mais non lamellifères, qui s'agglomèrent de ma- nière à former un Polypier très variable. Ils sont répartis dans quatre sous-classes peu na- turelles. La première , celle des Polypiaires calcaires ou pierreux, présente des Polypiers solides, souvent arborescents et fixés, com- posés de cellules en général fort petites, à ouverture terminale; elle se divise en deux familles: 1° les Mdléporés, comprenant vingt- trois genres dont les dix premiers (Alvéolite, Pélagie, Frondipore, Lichénopore, etc.) ont les cellules plus ou moins anguleuses et al- véoliformes. Les neuf suivants (Orbiculite, Chrysaore, Gériopore, Dislichopore, etc.) ont des cellules rondes, très fines, poriformes et immergées. Les quatre derniers genres ( Pustulipore, Homère, Idmonée et Crico- pore) ont les cellules rondes et plus ou moins tubuleuses. 2° Les Tubuliporés, comprenant seulement les quatre genres Microsolène, Obélie, Tubulipore et Rubule, ont des cellu- les tubuleuses à ouverture terminale, agré- gées plus ou moins irrégulièrement en un Polypier fixé. La deuxième sous-classe, celle des Poly- piaires membraneux, comprend des animaux fort courts, urcéolaires, pourvus de tenta- cules assez nombreux, sur un seul ran^ contenu dans des cellules membraneuses rarement calcaires, dont la réunion forme ordinairement une lame ou membrane ap- pliquée avec des ovaires externes. M. de Blainville en fait trois familles, savoir: 1° les Polypiaires membraneux, opercu- lifères ou les Eschaiiés , dont les animaux sont pourvus d'un opercule corné, servant à clore les cellules qu'ils habitent. Ce sont les Myriapores, les Eschares, les Diasto- pores, les Adéones, les Mesentéripores, les POL POL 39; Reiepores, les Compares, les Cellépores , les Bérénices , les Discopores et les Membrani- pores, auxquels M. de Blainville associe quelques genres fossiles peu connus (Poly- tripe , Vaginopore ) , et d'autres encore qui sont des spongiaires (Ocellaire et Yerticillo- pore), ou qui ne sont certainement pas des Polypiers ( Dactylopore , Ovulite, Larvaire et Pulmnlaire). 2° Les Polypiaires membra- neux cellatics, dont les cellules ovales apla- ties, membraneuse!, à ouverture bilatérale non terminale, forment par leur réunion sur un ou sur deux plans une sorte de Po- lypier crétacé ou membraneux, limité, di- Yersiforme et ûxé. Ce sont les dix-neuf genres Lunulite, Electre, Fluslre , Elzérine, Phé- ruse, Vinculaire, Cellaire, Intricaire, Canda, Cabarée, Tricellaire, Acamarchis, Bicel- laire , Crisie, Gemmicellaire, Unicellaire, Caténicelle, Ménipée et Alecto. 3° Les Po- lypiaires membraneux, phjtoïdes ou sertu- Ja n'es, sont contenus dans des cellules tubu- leuses, souvent dentiformes, et ils se con- tinuent dans l'intérieur d'un tube formant une partie commune, d'où résulte un Po- lypier corné, subarliculé. Cette famille, qui correspond aux genres Tubulaire et Sertu- laire de Linné, et qui cependant contient plusieurs Bryozoaires , comprend dix-neuf genres dont les uns (Anguinaire, Aulopore, Tibiane et Tubulaire) ont les cellules tubu- leuses, tandis que les autres ont des cellules non tubuleuses plus courtes; ceux-ci se di- visent en cinq sections suivant que les cellules sont campanulées ( G. Coryne, Campanulaire, Laomédée ) , ou sériales (G. Sérialaire et Plumulaire) , ou didymes (G. Idie, Sertulaire, Bisériaire, Dynamène, Tulipaire), ou dentiformes et verticillées (G.Salacie, Cymodocée, Antennulaire), ou, enfin, dentiformes et éparses (G. Thoa et En- talophora). La troisième sous-classe, celle des Polypiaires douteux, comprend des animaux urcéiformes pourvus de tentacules longs , ciliés , disposés en fer à cheval au-dessus et autour de l'ouverture buccale, et pré- sentant aussi un anus distinct; ce sont les genres Cristatelle, Plumatelle, Alcyonelle, Difflugie et Dédale, que M. de Blainville , avec raison , considère comme n'étant pas de vrais Actinozoaires; ce sont, en effet, des Bryozoaires constituant l'ordre des Hip- pocrépiens de M. Gervais, à l'exception de la Difflugie qui est un Rhizopode. La qua- trième sous-classe, celle des Polypiaires nus, ne contient que le seul genre Hydre. Les Zoo- phytairesou Cténocères, composant la troi- sième classe des Polypes ou la cinquième des Actinozoaires vrais de M. de Blainville , ont le corps assez gros, pourvu d'une cou- ronne simpledehuit tentacules pinnés, avec les ovaires internes; ils se divisent en quatre familles : 1<> les Tubiporés, dont les animaux sont contenus dans des loges cylindriques allongées, calcaires ou coriaces, à ouverture ronde, tout-à-fait terminales, fixées à la base et sans partie commune. Ce sont, d'une part, les genres Telesto, Cornulaire et Cla- vulaire présentant une enveloppe charnue, et auxquels M. de Blainville associe dubi- tativement, sous le nom de Cuscutaire , le genre Walkeria qui est un vrai Bryozoaire; le genre Tubipora qui complète cette famille se distingue par une enveloppe calcaire. 2° les Polypes de la famille des Coraux, la deuxième des Zoophytaires, sont irrégu- lièrement épars et plus ou moins saillants à la surface d'un Polypier arborescent com- posé d'un axe solide calcaire ou corné et d'une écorce gélatino crétacée. Ce sont les genres Corail , Isis , Mélitée , Gorgone , Eu- nicée, Funiculine , Plexaure , Muricée, Primnoa , Antipathe et Cirrhipathe, ce der- nier genre seul étant censé présenter des Polypes à 6 et non à 8 tentacules. 3° Les Pennatulaires ont des polypes plus ou moins saillants et plus ou moins régulièrement distribués sur une partie seulement de la sur- face d'un corps commun, libre ou adhérent, composé d'un axe central, solide, enve- loppé par une substance corticiforme, char- nue, souvent fort épaisse et soutenue par des acicules calcaires. Ce sont les genres Ombellulaire, Virgulaire, Pavonaire, Pen- natule, Vérétille et Renille. 4" Les Zoo- phytaires , Sarcinoïdes ou Alcyonaires , sont plus ou moins immergés et épars à la sur- face d'une masse polymorphe, charnue, adhérente et composée d'une seule substance subériforme , soutenue par des acicules cal- caires. Ce sont les vrais Alcyons de Linné , mais non ceux de Lamarck, et ils forment les genres Lobulaire, Amrnothée , Neptée , Xénie, Anthélie et Cydonie, auxquels M. de Blainville réunit le genre Briarée pour quel- ques espèces de Gorgones de Linné et Pallas, 398 POL POL avec un genre Alcyon comprenant des Bryo- zoaires, et enfin les genres Pulmonelle, Massaire et Clione , qui sont des Ascidies composées et des Spongiaires. Quant aux Amorphozoaires , qui sont les Spongiaires , comme nous l'avons dit plus haut, ils com- prennent 19 genres. — En même temps que M. de Blainville , M. Ehrenberg publiait aussi une classification naturelle des Polypes ou Anthozoaires , qu'il avait étudiés avec soin dans la mer Rouge, et desquels il sé- pare nettement, pour la première fois, les Bryozoaires ainsi que les Spongiaires, et tous îes faux Zoophytes qu'on y avait autrefois réunis. Il en fait deux ordres, les Zoocoraux et les Phytocoraux, qu'il divise en 7 tribus, et subdivise en 17 familles et 86 genres. Les Anthozoaires ont tous une bouche et un estomac distincts , mais ils n'ont ni intestin ni anus; les Zoocoraux, qui sont le premier ordre de cette classe , ont le corps ou entièrement mou, ou extérieurement co- riace , ou soutenu par une matière pier- reuse sécrétée à l'intérieur ; ils sont souvent libres et non rameux. Cet ordre est partagé, d'après le nombre des tentacules, en 3 tri- bus : les Zoocoraux polyactiniés , octacti- niés et oligactiniés. Les premiers (polyacti- niés), qui ont plus de douze tentacules, for- ment 3 familles distinctes , savoir : 1° les Actininay dont le corps est mou ou subco- riace, et qui sont solitaires, libres ou ram- pants, mais non fixés à demeure ;, ils sont ovipares ou vivipares, rarement gemmipa- res : ce sont les genres Actinie, Métridie, Mégalactis, Thalassianthe, Cribrine, Acti- nodendre, Épicladie, Hétérodaclyle et Lu- cernaire; 2° les Zoanlhina, dont le corps est mou ou subcoriace, mais fixé ; ils sont rare- ment solitaires, mais plus souvent agrégés, gemmipares et ovipares : ce sont les genres Hughée, Zoanthe, Mamillifère et Palythoa; 3° les Fongina, dont le corps libre, solitaire ou gemmipare , sécrète une matière pier- reuse à l'intérieur : ce sont les genres Fon- gie, Haliglosse, Polyphyllie , Cyclolithe, Turbinolie et Trochopsis. Les Zoocoraux octactiniés, ou à huit tentacules pinnés, for- ment 4 familles : 1° les Xenina ont des Polypes cylindriques, nus, mous, fixés et agrégés, ets'élevant en rameaux ou s'étalant en membrane; ils comprennent les 3 genres Xénie , Anthélie et Rhizoxénie. 2° La fa- mille des Tubiporina, formée du seul genre Tubipore , présente des Polypes fixes, durs à l'extérieur, tubuleux, à col mou et rétrac- tile. 3° Les Halcyonina ont des Polypes fixés , nus, mous, soudés à une souche ou base commune dans laquelle ils peuvent se retirer ; ils représentent des Xenina rétrac- tiles : tels sont les genres Halcyon , Lobu- laire, Ammothée, Nephthye etSympodium, auxquels M. Ehrenberg réunit la Clione , qui, pourtant, est un Spongiaire. 4° Les Pennatulina ont des Polypes nus, réunis sur une tige commune libre, et produisant sou- vent un axe pierreux ou corné à l'intérieur; ils représentent des Gorgones libres : ce sonl les 7 genres Vérétille, Pavonaire, Ombellu- laire, Scirpéaire, Rénille, Virgulaire et Peu- natule. Les Polypes de la 3e tribu, celle des Zoocoraux oligactiniés, ont des tentacules très peu nombreux ou en nombre variable; ils sont répartis en trois familles : 1° la pre- mière, celle des Hydrina, qui sont nus, comprend seulement les 2 genres Hydre et Coryne. 2° La deuxième , celle des Tubula- rina, est formée de Polypes à tentacules épars sur un capitule et non verticillés , et de plus, ces Polypes ont une enveloppe cor- née tubuleuse et peu ramifiée : ce sont les genres Syncoryne, Tubulaîre, Eudendrium et Pennaria. 3° Les Polypes de la famille des Sertularina sont fixés par leur manteau membraneux ou corné, tubuleux, souvent arborescent; ils ont le col mou, et sont ré- tractiles dans une cellule membraneuse sou- vent campanulée , qui est une portion de leur propre enveloppe : ils forment le seul genre Sertulaire, dont les divers sous-genres comprennent, à titre de simples sections, les genres Walkerie , Plumulaire , Dynamène , Cymodocée, Antennulaire , Tulipaire, etc., des auteurs. Les autres Anthozoaires composant l'ordre des Phytocoraux sont toujours adhérents par le moyen d'une matière pierreuse ou cor- née qu'ils sécrètent; M. Ehrenberg les divise aussi en quatre tribus d'après le nombre des tentacules ou des rayons de la cellule. Ceux qui ont plus de douze rayons, les Po- lyactiniés, composent une première tribu contenant deux familles , savoir : 1° les Ocellina, chez lesquelles le disque de la bouche, parfaitement circonscrit, n'est ja- mais spontanément divisible; ce sont le» pol 14 genres Desmophylle, Cyathine , Stépha- nocore , Monomyccs, Oculine, Tin binaire, Explanaire, Cladoeore, Columnaire, Strom- bodes, Cyathophyile, Ptérorhize, Antho- phylle, et Styline. 2° Dans la famille des Dœdalina , au contraire, le disque de la bouche, plus ou moins imparfaitement cir- conscrit, est spontanément divisible. A cette famille appartiennent les 11 genres Caryo- phyllie, Favie, Astrée, Favosite, Méandre, Manicine, Mérulline, Pavonie, Agaricie,Po- lyastreetMonticulaire. Les Phytocoraux do- décactiniés, ayant six à douze rayons à leurs cellules, sont ceux de la deuxième tribu ; ils forment aussi deux familles, savoir : 1° les Madreporina, dont les ocelles ont douze rayons souvent inégaux et quelquefois même réduits à six par l'oblitération des plus pe- tits, et qui ont autant de tentacules sim- ples; ce sont les 3 genres Hétéropore, Ma- drépore et Caténipore. 2° Les Milleporina ont à leurs oscules six à douze rayons obs- curément lamelleux , mais leurs Polypes ont la bouche glabre sans tentacules, et ils occupent dans le Polypier pierreux et com- pacte des tubes interceptés par des cloisons en échelle; tels sont les genres Calamopore, Sériatopore , Millépore et Pocillopore. La troisième tribu des Phytocoraux , celle des Octactiniés , se compose de Polypes à huit tentacules pinnés, comme les Zoocoraux oc- tactiniés; mais ces Polypes sécrètent et en- veloppent un axe pierreux ou corné. D'après cette différence dans la nature de l'axe, ils sont partagés en deux familles : 1° Les Isi- dées , qui ont l'axe pierreux, comprennent les 4 genres Corail , Mélitée, Mopsée et Isis; 2° les Céralocoraux , qui ont l'axe corné, comprenant les genres formés aux dépens des Gorgones, excepté toutefois les Antipa- thes ; ce sont les genres Primnoa , Muricée, Eunicce, Plexaure, Gorgone et Ptérogorgie. La dernière tribu enfin des Phytocoraux , celle des Oligacliniés , qui ont des rayons en nombre variable, comprend le seul genre Allopore, considéré par l'auteur lui-même comme douteux. On voit que, dans cette classification , la plupart des genres sont très convenablement groupés en familles; mais on ne peut s'empêcher de trouver que les familles et les ordres n'offrent pas dans leur arrangement les mêmes rap- ports naturels. En effet, la division tout- tol "09 à-fait artificielle en Zoocoraux et en Phyto- coraux sépare forcément les Octactiniés de chacune des deux séries , qui pourtant ont entre eux tant de rapports, et sépare aussi les Polyactiniés , qui doivent former une série continue; quant à la tribu des Zoo- coraux oligacliniés, quoique parfaitement naturelle, par elle-même , elle paraît ma! placée au milieu des autres Anthozoaires. Ces dernières imperfections de la classifi- cation naturelle, M. Milne Edwards les fit disparaître, en proposant, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres de La- marck (1836), de partager les Anthozoaires ou Polypes proprement dits en trois fa- milles, qu'on pourrait nommer des ordres , savoir: 1° les Sertulariens , dont la bouche s'ouvre directement dans la grande cavité abdominale tubiforme, sur la paroi interne de laquelle on ne distingue pas de lamelles longitudinales saillantes, et qui ont des tentacules irrégulièrement ciliés : tels sont les Hydres , les Corynes , les Campanu- laires, les Sertulaires , etc.; 2° les Alcyo- niens , dont la bouche s'ouvre dans un tube vertical à parois distinctes, commu- niquant avec la grande cavité abdomi- nale sur la paroi interne de laquelle se trouvent huit lamelles saillantes remplis- sant les fonctions d'ovaire, et le même nom- bre de corps intestiniformes d'apparence glandulaire: ils ont, en général, huit ten- tacules pinnés, et comprennent les Polypes corticifères et flottants deLamarck; 3° les Zoanthaires , dont la bouche est également séparée de la cavité abdominale par un ca- nal plus ou moins long, et qui ont cette cavité garnie intérieurement d'un très grand nombre de lamelles ou de replis longitudi- naux; leurs tentacules sont simples et très nombreux: ce sont les Actinies, les Zoan- thes et les Polypes lamellifères -de Lamarck. M. Milne Edwards , dès l'année 1828, dans un travail commun avec Audouin , avait constaté que chez les Flustres le canal ali- mentaire, au lieu d'être droit comme chez les Anthozoaires et muni d'une seule ouver- ture, se termine par une bouche et un anus distincts, mais rapprochés l'un de l'autre à l'extrémité antérieure du corps. A cette épo- que déjà il proposait la séparation de ces animaux; il avait donc la priorité pour l'é- tablissement du groupe de» Bryozoaires , 400 POL POL qui, disait-il, s'éloignent beaucoup, par leur organisation, du type propre aux ani- maux rayonnes, et établissent le passage vers les Tuniciers; mais, pour ce groupe, il adopta le nom imposé par M. Ehrenberg, et malheureusement il y réunit les Vorti- celles qui sont de vrais Infusoires. L'année suivante, M. Milne Edwards développa da- vantage sa classification naturelle des Po- lypes, sur l'organisation desquels il publia successivement plusieurs mémoires impor- tants; il divisa donc ces animaux en deux ordres : les Polypes tuniciens ou bryozoaires, et les Polypes parenchymateux ou antho- zoaires. Les Tuniciens forment deux sections; les uns sont simplement ciliés et dépourvus de tentacules (les Vorticelles); les autres ont l'orifice buccal entouré de tentacules ciliés, ce sont les Tuniciens tentacules, formant cinq familles , savoir : 1° les Plumatelliens, dont les tentacules sont bilatéraux et symé- triques, et qui ont été nommés Polypiaires douteux par M. de Biainvilïe, etHippocré- piens par M. Gervais. 2° Les Eschariens , qui ont les tentacules disposés en cercle et )e bord labial de la cellule tégumentaire, transversal , symétrique et operculiforme. Ils se divisent en trois tribus : les Escha- riens lamelleux (genres Eschare , Flus- tre, etc.), les Eschariens monilaires (genres Caténicelle, Hippothoé, etc.), et les Escha- riens phytoïdes, qui sont les Cellaires. 3° Les Myriaporiens, qui, avec des tentacules dis- posés comme chez les Eschariens, auraient, suivant M. Délie Chiaje, le bord labial de !a cellule tégumentaire circulaire et opercu- !ifère: tel est le M y riapora truncata. 3° Les Tubuliporiens, dont les tentacules sont éga- lement disposés en cercle, et dont le bord labial de la cellule tégumentaire est circu- laire et non operculifère , et dont la base n'est pas stolonifère : tels sont les genres Tubulipore, Crisie, Homère, Frondipore, etc. 5° Les Vésiculariens, dont les tentacules sont disposés en cercle , et dont les cellules ont une ouverture circulaire non operculée , et sont portées sur des pédicules stolonifères. Ils se partagent en deux tribus : celle des Vésiculariens tubulaires comprend les gen- res Sérialaire, Vésiculaire, Dédale, etc.; elle des Vésiculariens urcéolés n'est formée 'lue du genre Lusie. Le deuxième ordre, celui des Polypes pa- renchymateux ou Anthozoaires, se compose des Polypes dont la cavité digestive est limi- tée par l'enveloppe parenchymateuse du corps et ne communique au dehors que par une seule ouverture, et dont les tentacules ne sont pas bordés de cils vibratiles. M. Ed- wards, comme précédemment, les partage en trois familles: 1° Les Sertulariens , qui sonllibres, comme l'Hydre, ou fixés, comme les Sertulaires. 2° les Zoanihaires de M. de Biainvilïe, dont la cavité digestive est munie d'un tube œsophagien très court et présente en dedans une multitude de lamelles ova- riennes ; leurs tentacules sont simples et très nombreux. 3° Les Alcyoniens, dont la cavité digestive présente un tube œsophagien par- faitement distinct et a six parois garnies de huit ou six lames ovariennes, et dont les tentacules, au nombre de six ou huit seule- ment, sont pinnés; ils forment cinq tribus, savoir : les Alcyoniens pierreux, tels que les genres Tubipore, Favosite, Caténipore, etc.; les Alcyoniens dendroïdes, tels que le Corail, l'Isis, les Gorgones; les Alcyoniens libres, qui sont les Pennatules; les Alcyoniens rampants, tels que la Cornulaire ; et , enfin , les Alcyoniens massifs, comprenant les Al- cyons proprement dits, l'Alcyonide, etc. Depuis lors, la classification des Polypes n'a pas fait de progrès importants, sauf la dis- tinction précise établie par M. Gervais entre les Bryozoaires qu'il nomme Hippocrépiens, et ceux qui ont une couronne circulaire de tentacules. M. Farre, qui, de son côté, a fait connaître plusieurs genres de Bryozoaires, veut nommer ces animaux , en général, Ci- liobrachiata, à cause de leurs tentacules ci- liés, et désigne, par opposition, les vrais Polypes anthozoaires sous le nom de Nudi- brachiata. M. Siebold, enfin, dans son Traité d'anatomie comparée, adoptant la division de tous les Polypes en Bryozoaires et Antho- zoaires , divise ceux-ci en dix familles: les Madréporiens, Gorgonines, ïsidées, Tubipo- rines , Alcyonides, Pennatulines, Sertulari- nes, Zoanthines, Hydrineset Actinines, sans songer à les disposer dans l'ordre de leurs rapports naturels; quant aux Bryozoaires, il les divise seulement en deux familles: les Rétéporines et les Alcyonellines. Mais, dans les quinze ou vingt dernières années, beau- coup de travaux ont été publiés spécialement POL POL 401 sur l'organisation ou la structure de certains Polypes; tels sont, outre les mémoires de M. Grant sur les Éponges , dont cet auteur a étudié la vitalité et le mode de reproduc- tion, ceux de M. Fleming sur plusieurs Bryo- zoaires, ceux de M. Thompson, en 1830, sur les Polypes qu'il nomme Polyzoés en géné- ral, et sur les genres Pcdicellaria et Vesicu- laria qu'il établit alors. En 1834, M. Lister publia des observations importantes sur di- vers Polypes et, en particulier, sur la circu- lation dans les liges des Sertulaires et des Campanulaires, en même temps que Meyen, en Allemagne, étudiait aussi ce phénomène de la circulation. L'annéesuivante, en 1835, M. Milne Edwards flt connaître les résultats de ses recherches sur les Alcyons en général et sur son nouveau genre Alcyonide, et, plus tard encore, il publia une série de mémoires sur divers genres de Bryozoaires. Les Hydres ou Polypes d'eau douce furent l'objet d'une étudespécialedeM.Ehrenberg, qui, en 1836, fit connaître leurs œufs et leurs capsules spiculifères, ou hameçons; de M. Corda qui, en 1837, étudia la structure intime de leurs tissus, mais qui leur attribua faussement un intestin complet, un anus et divers autres détails d'organisation; de M. Erdl , qui dé- crivit aussi avec soin les capsules spiculifè- res ; en 1 84 1 , de M. Laurent enfin , qui fit sur ces Polypes une série de recherches con- sciencieuses. Ce dernier zoologiste publia aussi un travail très important sur les Spon- gilles ou Éponges d'eau douce, dont M. Du- jardin, en 1838, avait signalé plusieurs ca- ractères d'animalité. M. Farre, en 1837, fit connaître plusieurs nouveaux Bryozoaires des genres Bowerbankie, Lagenelle, Halo- dactyle, etc. Un peu plus tard, en 1839 et 1840, M. Nordrnann publia de curieuses observations sur les Cellaires et sur un nou- reau genre de Bryozoaires, la Tendra zosle- ricola, qui présente dans un même Polypier de» cellules mâles et des cellules femelles communiquant entre elles. M. Kôlliker, en 1841, fit une observation non moinscurieuse sur VAlcyonidium dtaphanum ou Halodac- tyle, d.ins la substance charnue duquel sont disséminés de petits sacs arrondis faisant fonction les uns de testicules, les autres d'ovaires, mail sans communication avec le* cellules des Polypes. Les Bryozoaires de nos eaux douces, les Alcyonelles, Plumalel- t. x. les et Crislatelles avaient été l'objet d'un travail très remarquable de M.Raspail, qui rectifia plusieurs erreurs sur ce sujet; M. Dalyell, en 1835, s'occupa aussi de la Cristatelle, et, la même année, M. Dumor- tier publia un mémoire sur la Plumatelle dont il a fait le genre Lophopus , et dont il étudia la structure plus exactement encore qu'on ne l'avait fait avant lui; peut-être même va t-il trop loin en leur attribuant un système nerveux et d'autres détails d'or- ganisation propres à des types plus complets. M. Gervais, depuis 1837, a complété nos connaissances sur ce groupe de Bryozoaires qu'il nomme Hippocrépiens , pour exprimer la disposition de leurs tentacules partant d'une expansion en fer à cheval. Ce même auteur a d'ailleurs fait connaître aussi deux genres de Bryozoaires (Paludicelle et Frédé- ricelle), habitant nos eaux douces et pourvus d'une simplecouronne de tentacules, comme les Bryozoaires marins. Enfin, M. Allmann, en 1843, a, de son côté, apporté des obser- vations nouvelles sur la Plumatelle , qui , dit-il, présente à un haut degré de perfec- tion le type de structure des Mollusques. Les Actinies, qui avaient été l'objet d'un excellent travail de M. Rapp, en 1829, et que l'on savait déjà produire des petits vi- vants, furent encore étudiées par M. Rathke, qui, en 1837, vit au fond de leur cavité ventrale des embryons lenticulaires mobiles dont la forme annonce chez ces animaux une série de métamorphoses; M. Wagner, en 1835, et M. Erdl, en 1841, observèrent les Spermatozoaires des Actinies, et M. de Qua- trefages, en 1842, apporta de nouveaux dé- tails sur l'organisation des Actinies, en dé- crivant le genre Edwardsia, qui fait partie de la même famille. Les Alcyons, déjà étu- diés avec soin par M. Milne Edwards, qui avait décrit chez ces animaux un appareil vasculaire, furent observés de nouveau, en 1839, par M. Erdl, qui fit connaître que tous les Polypes d'un Vérétille sont ou mâles ou femelles, et que ces animaux sont ainsi dioïques. M. Will, en 1843, décrivit aussi la circulation dans l'Alcyon palmé. Quant aux Polypes hydraires ou sertula- riens, ils ont été l'objet d'une longue série de recherches qui , mettant en lumière les divers modes de reproduction de ces ani- maux, et les phénomènes singuliers de leur 51 402 POL POL développement sous plusieurs formes succes- sives, ont rendu très probable l'afGnilé ou plutôt la connexion de ces Polypes et de cer- tains Acalèphes. Ceux-ci en seraient la phase de fructification , comme les Champignons sont la phase de fructification d'un Mycélium filamenteux qui se propage sous terre, ou dans les tissus vivants ou morts des végé- taux phanérogames; ces Polypes eux mêmes ne seraient donc alors qu'une phase pure- ment végétative de ces acalèphes, qui, plus tard seulement et sous une forme spé- ciale , sont susceptibles de se reproduire par des œufs. Ces alternances de forme Jans le développement successif de certains ani- maux ou de certaines races d'animaux, sont bien différentes de ce qu'on a nommé les métamorphoses chez les Batraciens et chez les animaux articulés, métamorphoses observées récemment aussi chez des Mol- lusques, et qui sont tout simplement les phases successives de l'évolution d'un orga- nisme , conservant toujours son individua- lité. Chez les Polypes bydraires, au con- traire, la vie est commune, et l'individua- lité a disparu. Ces animaux, quoique pro- venant d'un œuf, se multiplient par des gemmes ou bourgeons qui deviennent au- tant de Polypes tenant encore au corps qui les a produits et devant en produire d'autres à leur tour, participant tous à la vie com- mune, et ainsi de suite indéfiniment, lors toêrne que les premiers Polypes ayant cessé de vivre, leurs branches seules continue- raient à s'accroître comme des troncs isolés. Une semblable agrégation pourrait donc si- non vivre indéfiniment elle-même, au moins se continuer par ses rameaux et ses bour- geons sans qu'on pût apercevoir une limite possible, et c'est, en effet, ce qui a lieu pour les Madrépores , ces Polypiers calcaires de la mer du Sud, dont l'accroissement indé- fini a formé les récifs, les îles madrépori- ques, au bout d'un grand nombre de siècles. C'est ainsi que certaines plantes vivaces , qui jamais, ou très rarement, ne produi- sent de graines, se propagent par des sto- lons, des rhizomes ou des tiges rampantes qui meurent a une de leurs extrémités, pen- dant quelles continuent à s'accroître par 3'autre extrémité. Mais à un certain mo- ment, si les circonstances sont favorables, quelques bourgeons de ces mêmes Polypes j hydraires prennent un développement plus- considérable , et comme les fleurs chargées de produire les graines, elles prennent la forme d'une Méduse, qui bientôt devient libre, et nage dans le liquide où elle pour- suit sa proie , jusqu'à ce que, ses organes sexuels étant entièrement développés, elle produise des œufs d'où naîtront de nou- velles générations de Polypes. Déjà, en 1756, Ellis avait entrevu les jeunes Médu- ses dans les capsules des Campanulaires; Cavolini, en 1785, avait vu , au contraire, chez les Sertulaires et les Campanulaires, des corps reproducteurs totalement diffé- rents, et qu'il décrit comme des œufs sus- ceptibles de se développer en Polypes sem- blables. M. Grant, en 1828, revit ces mêmes corps reproducteurs, et les décrivit comme revêtus de cils vibratiles; M. Dalyell , de son côté, en 1836, observa une forme de Méduse produite par une Campanulaire. M. Sars, en 1835, publia une description fort curieuse d'un animal qu'il nommait Strobila, et que plus tard, en 1839, il re- connut pour être une phase du développe- ment de V Aurélia ou Médusa aurita. M. Sie- bold publia dans le même temps des obser- vations tout à-fait différentes sur la propa- gation de cette Méduse dont il fit connaître les sexes séparés et les Spermatozoïdes. II vit leurs œufs se changer en embryons ci- liés, comme des Infusoires de forme ovoïde - oblongue déjà pourvus d'une ventouse ter- minale et d'une bouche au moyen de la- quelle elles avalent divers animalcules. A un certain instant, ces jeunes Méduses se fixent par leur ventouse, et passent peu à peu à l'état de Polype charnu hydraire; le bord de leur bouche se gonfle , s'étend , et pousse d'abord deux, puis quatre, puis huit tentacules , en même temps que de la partie inférieure partent des stolons destinés à leur multiplication comme Polype. Ce Polype ressemble alors au segment terminal et ten- tacule du Strobila de M. Sars, dont, par une heureuse coïncidence, les dernières ob- servations complètent celles de M. Siebold , et montrent ainsi une Méduse comme pro- venant d'un Polype hydraire. M. Lowen, en 1835, fit connaître des formes de jeunes Méduses dérivant d'une Syncoryne et d'une Campanulaire; mais, conformément aux idées de M. Ehrenberg, POL il no voulut y voir que des Polypes femelles renfermant des œufs ou dos embryons. M. Nordmann, en 1839, vil également de jeunes Moi1u à cause de ses ten- tacules ramifiés, a une ombrelle diaphane POL 403 hémisphérique, large de 2 millimètres et demi, avec huit tentacules rameux, rougeâ- tres, longs de 5 à 6 millimètres, et un esto- mac pendant comme un pédoncule. Elle prend naissance sur un petit Polype maria (Stauridie) qui forme des tubes rampants membraneux, larges d'un cinquième de millimètre, d'où partent quelques rameaux terminés par les têtes molles claviforrnes des Polypes. Chaque tête porte quatre tentacules en croix terminés par des pelotles hérissées de capsules spiculifères; vers la base de cette tête, à l'endroit où elle se rétrécit, se voient quelques tentacules simples irrégulièrement placés. C'est au même endroit que se déve- loppent, dans certaines circonstances, les bourgeons qui deviennent les Cladonèmes ; celles-ci se nourrissent en avalant des Cy- clopes ou d'autres animalcules par la bouche qui termine leur estomac suspendu sous l'ombrelle; puis, quand elles ont achevé de croître , la paroi de leur estomac se gonfle et se remplit d'oeufs assez gros que la Méduse peut fixer immédiatement sur les corps où ils devront éclore pour de- venir des Polypes semblables à ceux qui ont produit la Cladonème. Un autre chan- gement s'observe aussi dans ces Méduses ; c'est un renversement de l'ombrelle qui rend la locomotion impossible et qui paraît en rapport avec le développement d'une partie des œufs restés dans la paroi de l'es- tomac. Une deuxième Méduse, nommée Sthe- nyo, dérive d'une Syncoryne proprement dite (S. decipiens), portant huit ou neuf bras ou tentacules autour de la partie renflée de la tête. Les bourgeons qui prennent nais- sance au-dessous sont d'abord rougeâtres, pyriformes, et présentent quatre côtes ren- flées et plus fortement colorées; ces bour- geons deviennent larges de 1 millimètre et ressemblent beaucoup à ceux que M. Lowen a vus sur la Syncoryna Saarsii. Ils se com- posent enfin d'une enveloppe externe dia- phane, urcéolée, fermée en partie au sommet par un diaphragme percé d'une ouverture centrale ; cette enveloppe est l'ombrelle , au fond de laquelle se trouve implanté l'esto-» mac, lagéniforme, assez grêle. Du bord de l'ombrelle partentquatre tentacules simples, de la base de chacun desquels un canal se rend au point d'attache. LesSthenyo, tantqu'elles adhèrent encore à la Syncoryne, ont leurs ten- 404 POL POL tacules contractés et très courts; mais, aussi- tôt qu'elles sont devenues libres et qu'elles ragent en contractant leur ombrelle, elles peuvent les allonger jusqu'à 3 ou 4 millimè- tres; les tentacules alors sont noueux et garnis dans toute leur longueur de petites pelottes semblables à celles des Cladonèmes. Une troisième Méduse, enfin, est la Calli- chore, dont l'ombrelle hémisphérique, large de 2 millimètres et demi, et traversée par quatre canaux en croix, porte à son bord Yingt-huit tentacules longs de 2 à 10 milli- mètres. Elle s'est développée, en captivité, dans un vase où se trouvait depuis longtemps une Syncoryne (S. glandulosa). D'après tous ces faits, il est donc désormais incontestable que beaucoup d'Acalèphes, sinon tous ces animaux, dérivent de Polypes hydraires dont ils sont la phase de fructification ; et récipro- quement , on peut dire que les Polypes hy- draires en général sont susceptibles de pro- duire des bourgeons plus volumineux deve- nant des Acalèphes, des Méduses destinées à la multiplication de ces mêmes Polypes par des œufs, et l'on doit espérer que des recher- ches ultérieures entreprises dans cette direc- tion donneront l'explication de la structure anormale de certains Acalèphes. Pour terminer cette revue des travaux dont les Polypes ont été l'objet, nous de- vons citer encore YHistoire des Zoophytes d'Angleterre, de M. Johnston, et un excel- lent résumé, donné, en 1845, par M. Sie- bold , sur l'organisation de ces animaux , dans son Traité d'anatomie comparée; et enfin, nous devons mentionner les beaux mémoires de M. Decaisne sur les Corallines et sur les Algues et Polypiers calcifères: il résulte en effet des observations bien pré- cises de ce savant botaniste, que c'est dé- sormais au règne végétal qu'il faut reporter non seulement les Corallines et les Acéta- bules de Tournefort, mais une foule d'au- tres genres , tels que les Nullipores, les Di- chotomaires, les Polyphyses, les Pinceaux et les Flabellaires de Lamarck, et les g. Cymopolie, Janie, Halimède, Amphiroa, Nésée, Galaxaure, Udotée, Liagore, Néo- meris, Anadyomène et Mélobésie de La- mouroux. Quant aux Éponges comprenant les prétendus Alcyons sans polypes de La- marck , et les Spongilles ou Éponges d'eau douce , ce sont incontestablement des pro- ductions animales , mais sans aucune trace de cette individualité qui paraissait jadis in- hérente à la notion d'un animal, et dont on trouve encore au moins des vestiges dans les têtes des Polypes composés ou agrégés. Les Spongiaires devront donc former une dernière classe ou sous-classe dans le règne animal, à la suite des Infusoires, qu'on pour- rait ranger, comme l'a fait M. de Blain ville, sous la dénomination commune d'Amorpho- zoaires; d'autant plus que les Rhizopodes elles Amibes ont, dans l'instabilité de ia forme de leurs expansions, un caractère com- mun avec les Éponges, dont l'axe corné, cal- caire ou siliceux, est revêtu d'une substance vivante, amorphe, susceptible de produire des expansions du même genre. Les Éponges d'ailleurs ont des germes ou corps repro- ducteurs revêtus de cils vibratiles , comme les Infusoires ciliés, et sont, en outre, mu- nies de longs cils vibratiles ou filaments fla- gelliformes dans leurs cavités internes; et c'est de là que proviennent les courants ef- férents observés à l'orifice des tubes ou des oscules des Éponges. Nous devons donc nous occuper plus par- ticulièrement ici des Polypes proprement dits ou Anthozoaires et des Bryozoaires, que beaucoup de naturalistes réunissent encore sous la dénomination commune de Polypes, et dont nous avons omis, à dessein, de par- ler à la suite de l'article mollusques. Les Bryozoaires sont donc des animaux aqua- tiques , tous très petits et agrégés , se rap- prochant beaucoup des Ascidies par leur or- ganisation; ils ont un intestin complet et replié de telle sorte que l'anus vient s'ou- vrir auprès de la bouche; celle-ci est en- tourée de tentacules longs, effilés, et munis de cils vibratiles , comparables à ceux des branchies de Conchifères , pour détermi- ner dans l'eau un courant qui amène à la bouche les corpuscules flottants , en même temps qu'il concourt à l'accomplissement des fonctions respiratoires. Aucun Bryozoaire n'est nu; mais, chez tous, le manteau qui revêt la partie postérieure du corps, et dans lequel la tête portant les tentacules est com- plètement rétractile ; chez tous, disons-nous, le manteau est épaissi et consolidé par une sécrétion spéciale, qui, s'agglutinant avec celle des Polypes environnants, produit un Polypier, soit charnu, soit corné ou mem- POL POL 405 braneux , soit calcaire : quelquefois il est en forme d'arbuste, ou phytoïde, ou bien en lames foliacées, ou en masses conglomérées, ou simplement en lames adhérentes à divers corps marins, mais jamais il n'est aussi vo- lumineux que les Polypiers pierreux des Anthozoaires. La s^erétion du manteau est gélatineuse et très abondante chez un Bryozoaire de MM (6tos qu'on nomme Alcyonidium gelati- notwm ou mieux Halodactylus , et que sa couleur et sa consistance molle et charnue avaient fait prendre pour une Algue. La sé- crétion est cornée chez les Flustres, les Sérialaires, les Vésiculaires, les Walkeries, les Plumatelles, etc. Elle est en partie cal- caire, tout en laissant subsister la flexibilité, chez les Cellariées; enfin, elle est tout-à- fait pierreuse chez les Eschares, les Tubuli- pores, les Rétépores , les Myriapores et beaucoup d'autres genres. Toutefois, la na- ture de cette sécrétion n'est pas en rapport avec le reste de l'organisation, et les Eschares se rapprochent véritablement bien plus des Flustres et des Halodactyles que des autres Bryozoaires à polypier calcaire. La forme des cellules résultant de la consolidation du manteau exprime au contraire un caractère beaucoup plus important: ainsi les cellules sont courtes, ovales ou hexagones chez les Flustres, les Eschares, les Cellépores , les Adéones, etc. Elles sont tubuleuses mais non effilées chez les Hippocrépiens, chez les Alecto et chez certaines Cellariées; elles sont au contraire très longues et effilées à l'extrémité postérieure chez les Tubulipores, les Rétépores, les Diastopores, etc. L'orifice de la cellule est quelquefois simple, quel- quefois accompagné d'un orifice latéral plus petit qui dans certains cas correspond à l'anus. Cet orifice , chez les Flustres, est en forme de fente circulaire , de telle sorte que le lobe postérieur ou ventral , soulevé pour le passage des tentacules, ferme la cellule en se rabattant quand l'animal se retire à l'intérieur. Chez les Eschares , au contraire, la cellule étant pierreuse eteonséquemment inflexible, il existe un petit opercule comme celui des Gastéropodes turbines, mais il est mû par un appareil de deux muscles symétri- ques dont on retrouve souvent les impres- sions au fond de la cellule. Plusieurs des Bryozoaires portent sur la face externe du manteau , et par conséquent de la cellule , des poils longs et tubuleux qui sont en rapport avec des tubes ou cordons charnus partant de la partie postérieure de l'esto- mac ; d'autres, dont le polypier est pierreux, ont leur cellules percées de trous par les- quels les mêmes tubes charnus sont en rapport avec le liquide ambiant et concou- rent ainsi à l'épaississement souvent con- sidérable de la paroi. D'autres orifices latéraux ou postérieurs établissent la com- munication entre toutes les cellules d'un polypier et ont primitivement donné issue aux stolons minces sur lesquels se dévelop- pent les gemmes ou bourgeons; c'est pour cela même que les cellules sont rangées avec une si parfaite symétrie chez la plupart d'entre eux. On conçoit d'ailleurs que quand les cellules auront des orifices postérieurs, elles devront nécessairement être disposées, soit en lames, soit en rameaux, sur une seule face du polypier, comme celles des Rétépores par exemple. Certaines cellules, contenant soit des bulbilles, soit des œufs destinés à propager l'espèce sur un autre point, pré- sentent des formes totalement différentes ; chez certaines Escharées elles sont un peu en saillie sur le plan du polypier et restent closes jusqu'à l'époque de la diffusion des germes qu'elles contiennent; chez certaines Cellariées elles affectent une forme compa- rable à une tête d'oiseau, et présentent, comme la pince d'un crabe, deux pièces dont l'une reste mobile. Chez ces mêmes Cellariés aussi, des stolons stériles sortent vers le bas des segments ou articles du polypier et concourent à le fixer aux corps sous-marins comme autant de racines. Les muscles des Bryozoaires, comme ceux des Mollusques, sont dépourvus de stries transverses. Leurs organes des sens ne sont pas connus, sauf celui du toucher si exquis des tentacules, qui bien épanouis , mais immobiles comme les rayons d'une fleur, se contractent tout- à-coup au moindre choc. Leur système ner- veux est peu distinct, ou même il n'est pas plus nettement localisé que chez beaucoup d'autres organismes inférieurs; cependant M. Dumortier a observé un ganglion œso- phagien formé de deux renflements chez la Plumatelle qu'il nomme Lophopus cris- tallinus; M. Coste a fait une observation semblable; M. Nordmann a vu des gan- 406 POL glions analogues au-dessous de la bouche de la Plumatelle et de la Tendra. M. van Beneden dit aussi qu'il y a un collier ner- veux autour de l'œsophage de l'Alcyonelle. L'intestin des Bryozoaires flotte librement dans la cavité abdominale : il se compose d'un œsophage plus ou moins long, à la suite duquel se trouve une sorte de gésier rond, musculeux et souvent armé intérieu- rement de pointes qui font les fonctions de dents. Il en part un estomac en forme de sac qui de son extrémité antérieure envoie latéralementun intestin grêle, plus ou moins long, remontant vers la bouche pour se joindre au rectum dont il est séparé par un étranglement; ce rectum lui-même se ter- mine à l'anus situé auprès de la bouche. Les parois de l'estomac et de l'intestin sont colorées par des granules glanduleux qui tiennent lieu de foie ; toute la membrane interne est revêtue de cils vibratiles qui agitent continuellement les aliments con- tenus et leur impriment un mouvement de rotation d'où résulte leur agglomération en boules dans le rectum. Une circulation de l'eau et du liquide nourricier a lieu chez quel- ques Bryozoaires, notamment dans les tubes desPlumatellesoùTrembleyl'avaitdéjàvue, et où elle doit être produite par quelques cils vibratiles intérieurs comme chez les Sertulaires. La propagation des Bryozoaires a lieu par des gemmes ou bourgeons, par des stolons, par des bulbilles et par des œufs, mais ce qu'on entend par cette der- nière dénomination pourrait bien être de vrais bulbilles ou bourgeons multiples, car au lieu d'un seul embryon on en voit sortir plusieurs déjà soudés entre eux comme chez les Alcyonelles et les Gristatelles, et d'ail- leurs les œufs de plusieurs de ces derniers animaux sont tellement volumineux et re- vêtus d'une coque si dure, qu'ils ne peuvent sortir des tubes où ils se sont formés qu'après la mort des Polypes eux-mêmes et la des- truction du polypier. D'autres œufs, comme ceux des Flustres, sont mous et revêtus de cils vibratiles au moyen desquels ils nagent librement jusqu'à ce qu'ils se soient fixés sur quelque corps marin pour y former une nouvelle colonie. Chez les Bryozoaires d'ail- leurs, comme chez les Ascidies composées, l'ovaire est unique, allongé, suspendu li- brement à l'extrémité de l'estomac, et il ne POL produit que 2 à 4 œufs. Le testicule ou or- gane mâle semble n'être qu'une modifica- tion de l'ovaire dans certaines cellules où l'on trouve, au lieu d'ovules, des spermato- zoaires filiformes , agités d'un mouvement ondulatoire et quelquefois renflés à une ex- trémité. Les œufs et les spermatozoaires sortis de l'ovaire ou du testicule restent libres dans la cavité du corps ou de la cel- lule, jusqu'à ce qu'ils soient expulsés par une ouverture qu'on a cru exister auprès de l'anus. Si maintenant nous passons à la classification des Bryozoaires, nous sommes forcés de reconnaître qu'à part la division établie par M. Gervais sous le nom d'Hip- pocrépiens, toutes les autres seront provi- soirement établies presque uniquement sur la forme des cellules ou sur la nature du polypier , et seront dès lors plus ou moins artificielles. Nous admettrons donc avec M. Edwards et M. Gervais une première section et un premier ordre des plumatel~ liens ou Hippocrépiens pour les genres , peu nombreux, dont les tentacules sont portés, sur un double rang, par une expansion sy- métrique en fer à cheval au-dessus de la bouche. Tous les autres ayant les tentacules en couronne simple ou en entonnoir, sont des Cyathicères qui se divisent eux-mêmes en deux sections : les uns, Brachysomes, ont le corps court, ovale ou oblong; les autres, Leptosomes, l'ont très long et effilé. Les Bra- chysomes forment sept familles dont les deux premières sont operculifères ; ce sont les Myriaporiens et les Eschariens ; les au- tres , sans opercule, sont les Celléporiens, les Flustrées, les Cellariées, les Vésiculariens et les Unisériés. Les Leptosomes forment trois familles, savoir: 1° les Péricladiens\ qui sont rameux avec les cellules disposées tout autour des rameaux : tels sont les Cri- copores, les Spiropores et beaucoup d'autres genres fossiles confondus sous le nom de Cériopores; 2° les Rétépores, qui, également rameux, ont les cellules tournées d'un seul côté des rameaux ; 3° les Stromapores enfin , qui ont leurs cellules tubuleuses disposées en amas ou sur un plan, tels que les Tubulipores. Les Anthozoaires, ayant une organisation plus simple, et en même temps des dimen- sions ordinairement plus considérables, ont été plus facilement étudiés, et par suite leur classification sera mieux fixée. Tous, comme POL POL 407 nous l'avons déjà dit, ont une cavité di- geslive incomplète, en tant qu'elle commu- nique au dehors par une seule ouverture, et que le fond de cette cavité même s'ouvre pour laisser arriver, dans le reste de la ca- vité du corps, les aliments convenablement préparés. Tous ils ont des tentacules sans cils vibiatiles, servant non à produire des courants dans le liquide, mais à saisir leur proie; mais encore ils présentent entre eux une différence importante, et qui oblige à en faire deux sections tout-à-fait distinctes : les uns, Serlulariens ou Polypes hydraires, ont une cavité digeslive simplement creusée dans le parenchyme du corps, quoique pou- vant être revêtue d'une couche celluleuse propre à l'intérieur; mais entre l'estomac et l'enveloppe charnue externe ils n'ont point, comme les autres Anthozoaires , une cavité cloisonnée par des lamelles ovarien- nes. Il s'ensuit que leurs œufs ou corps re- producteurs prennent naissance comme des bourgeons dans l'épaisseur même du paren- chyme. Quelques uns seulement sont entiè- rement nus et libres en même temps : ce sont les Hydres, formant une première fa- mille; les autres sont en partie revêtus par une enveloppe tubuleuse et cornée , qui est leur tégument propre successivement épaissi et consolidé; mais aucun n'a de sécrétion calcaire ni de Polypier interne. Tous, dans la portion qui n'est pas revêtue d'un tégu- ment corné, présentent une consistance molle presque gélatineuse, et leur surface est parsemée de capsules spiculifères ou fili- feres d'une structure fort remarquable. En effet, ces capsules ovoïdes ou oblongues, et terminées par une pointe, contiennent, dans leur intérieur, un long Clament enroulé en spirale, et qui, par la rupture spontanée de celte capsule , se déploie brusquement au dehors. On a supposé que ces peiits organes, diversement interprétés , sont des armes ou des moyens de tuer la proie saisie par les tentacules du Polype; mais le seul point bien avéré, c'est que ces capsules se retrou- vent semblables ou tout-a-fait identiques chez certains Acalèphes et chez diverses es- pèces «le Polypes Imlraires. Le Rhizostome, par exemple, a des capsules spiculifères Semblables a «elles de l'Hydre, sans qu'où puisse supposer pourtant aucun autre genre d'aflinué entre ces animaux; mats la petite Méduse que nous avons nommée Clado- nème a «les capsules identiques avec celles du petit Polype de la Stauridie, d'où elle provient. Aussi , comme nous l'avons dit , peut-on supposer que tous les Acalèphes sont des dérivés de quelques Polypes hydraires correspondants dont ils sont la phase de fructitication. Aucun Polype hydraire ne présente de cils vibratiles à l'extérieur; mais la plupart, sinon tous, en ont à l'in- térieur dans «les canaux occupant l'axe com- mun du Polypier, et communiquant avec le fond de chaque estomac particulier: dans ces canaux, en effet, se voit une circulation vague du liquide contenu charriant quelques corpuscules de matière nutritive ou anima- lisée. Les corps reproducteurs de quelques uns d'entre eux ont d'ailleurs aussi été dé- crits comme revêtus de cils vibratiles. Le mode de reproduction des Polypes hydraires est très varié : il a lieu d'abord, et plus gé- néralement, par gemmation; mais les bour- geons ne se détachent entièrement que chez les Hydres, après avoir atteint un dévelop- pement suffisant : jusque là, et chez tous les autres Serlulariens, les bourgeons restent toujours adhérentsau corps qui les a produits, et avec lequel ils communiquent par le tissu même de leur corps et par le canal qui partdu fond de leur estomac. Le tégument corné de tous ces Polypes, dérivant les uns des autres dans un ordre régulier, forme un Polypier phytoïde souvent fort élégant : tel est celui des Sertullaires , des Plumulaires; ou bien une simple colonne tubuleuse autour de la- quelle soni disposés, les Polypes comme chez les Antennulaires. Un deuxième mode de propagation a lieu par des stolons ou pro- longements filiformes, successivement revê- tus d'une enveloppe cornée, et produisant, à l'extrémité ou latéralement, des bourgeons qui deviennent des Polypes semblables. Un troisième mode «le reproduction a lieu par des bulbilles, qui sont des bourgeons déta- chés du corps qui les a produits ; ils sont ordinairement protégés par une enveloppe propre et susceptible d 'accroissement , et sont destinés à cotiserver une \ italiié la- tente, comme les graines e1 les oeufs, jusqu'à l'instant où les ciiconsiames sont fa voi n bies à leur entier développement. Lu quatrième mode «le reprodiiclion a lieu par «les œ"fs ; mais nous croyons que les véritables œufrf 408 POL POL ne se voient que dans les Acalèphes déri- vant des Polypes hydraires, dans ces petites Méduses que pour cette raison on a prises pour des Polypes femelles. Ce qu'on a pris pour des œufs , dans bien des cas , doit être considéré comme de simples bulbilles , d'autant plus que l'on n'a point vu chez eux la vésicule germinative qui paraît être le caractère des véritables œufs. Toutefois , nous devons dire que l'on paraît générale- ment vouloir considérer comme des œufs certains corps reproducteurs de l'Hydre et des autres Polypes du même ordre. Chez l'Hydre, par exemple, dans certaines cir- constances seulement, au lieu de bourgeons ordinaires, il se produit sur le côté un gon- flement, un petit tubercule qui se renfle peu à peu, et dans lequel se forme un œuf glo- buleux , bientôt recouvert d'une enveloppe dure et cornée, hérissée de crochets fascicu- les. Sur les mêmes Hydres , mais un peu plus haut , se forment aussi des tubercules plus petits terminés par une petite papille , et contenant des Spermatozoïdes formés d'un petit corps arrondi et d'une longue queue filiforme ondulante; ces petits tubercules sont donc les testicules , suivant la manière de voir adoptée par la plupart des natura- listes aujourd'hui. Toutefois, personne n'a décrit encore la forme du jeune animal sor- tant de l'œuf d'une Hydre, et il reste encore quelque chose à faire sur ce sujet. Quantaumodede multiplication par divi- sion spontanée, il n'existe pas chez les Poly- pes hydraires proprement dits, quoiqueles ex- périences célèbres de Trembley aient démon- tréque tous les morceauxd'uneHydredivisés artificiellement puissent devenir autant d'a- nimaux complets. En réusmé, l'ordre des Polypes hydraires ou Sertulariens doit for- mer au moins quatre familles, savoir : les Hydres, qui sont libres, les Tubulariés, les Campanulariés et les Serlulariés. Tous les autres Anlhozoaires ont la cavité digestive formée par une membrane épaisse «t complexe , et séparée de l'enveloppe ex- terne par un espace que divisent des cloi- sons longitudinales plus ou moins nombreu- ses, auxquelles sont annexés les ovaires. Quelques uns sont libres , isolés et nus, ce lont les Actinies, qui se fixent sur les ro- chers au moyen du large épatement de leur corps en manière de ventouse, et qui se multiplient exclusivement par des œufs éclosant souvent à l'intérieur; tous les au- tres sont agrégés et fixés, soit par leur tégu- ment charnu ou coriace, soit par une sécré- tion interne, qui , suivant les divers genres, peut être cornée ou calcaire. Ces Anlho- zoaires agrégés se multiplient par conséquent comme les Bryozoaires et les Sertulariens, au moyen de gemmes , de stolons , de bul- billes et d'œufs; mais en même temps aussi quelques uns de la tribu des Zoanthaires se multiplient par division spontanée, soit com- plète, soit incomplète; dans ce cas, au lieu d'avoir des bouches entourées d'une cou- ronne régulière de tentacules , ils présentent ces organes en bandes sinueuses irrégulière- ment plissées; et par suite, le Polypier cal- caire, au lieu d'étoiles lamelleuses, montre des vallées et des collines également si- nueuses, qui traversent les lamelles cor- respondant aux cloisons ovarifères de l'in- térieur du corps. Chez tous ces Anthozoai- res, les tentacules sont creux et en commu- nication avec l'intérieur du corps et garnis également de cils vibratiles intérieurement, de telle sorte que le liquide contenu est sans cesse agité d'un mouvement circula- toire vague. Mais quelques uns, formant la famille des Milléporines ou Pocillopores, sont dépourvus de tentacules, quoique apparte- nant à la même tribu que des genres munis de tentacules nombreux et sur plusieurs rangs. Tout un ordre d'Anthozoaires est caracté- risé par la présence de huit tentacules pin- nés , aux intervalles desquels se trouvent autant de cloisons ovarifères : ce sont les Al- cyoniens de M. Milne Edwards, auxquels sont réunis les Antipathes, qu'on a dit être pourvus de six tentacules seulement, avec une organisation d'ailleurs semblable. Les autres, formant la tribu des Zoanthaires, ont les tentacules ordinairement simples et sur plusieurs rangs ; mais quelques uns aussi les ont groupés sur des lobes plus ou moins longs, qui paraissent être alors des tenta- cules plumeux ou pinnés. Aucun des Poly- pes de ces deux dernières tribus ne présente de capsules spiculifères semblables à celles des Hydraires et des Acalèphes; mais on voit chez les Actinies et chez les Polypes analogues des corpuscules oblongs lancéolés, terminés par un stylet roide et quelquefois barbelé , qui doit contribuer à produire la POL POL 400 sensation de brûlure causée par ces Orties de mer. Nous avons dit plus haut les mo- tifs qu'on peut avoir pour supposer que ces mêmes animaux subissent des métamor- phoses. Enfin, après ce que nous avons dit plus haut des classifications de M. de Blain- ville, de M. Ehrenberg et de M. Milne Ed- wards, successi\emeni modifiées et perfec- tionnées pour ce groupe de Polypes, il ne uous reste que peu de mots a ajouter pour dire que nous croyons, en effet, qu'on doit admettre, comme parfaitement circonscrits, les deux groupes établis par M. Milne Ed- wards sous les noms de Zuanlhaires et d'Al- cyoniens, mais en les considérant comme des ordres à subdiviser eu familles, comme l'a fait IL Ehrenberg. (E. Dujardinj POLi PETALE. Polypetalus (™Xvç, plu- sieurs; kc'toùgv, pétale), bot. — On donne cette épithete à la corolle composée de plu- sieurs pétales disuncis. POLYPUALUA1 (w^uç, beaucoup; p«ya.a, cloison), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Ginchonacées, tribu des Haméliées, établi par Desfontaines (in Mem. Mus., VI, 6). Arbrisseaux de Timor. Voy. RUBIACÉES. *POLYPHYLLIA(ttuç, plusieurs; uç, beaucoup; crX?cr£ç, fente), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères subpentamères, tétramères de La- treille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins, créé par Serville (Annales de la Soc. entom. de France, t. II , p. 564 ). Deux espèces rentrent dans ce genre: les P. hirtipes 01. (cerambyx) et me- lanaria Dejean. La lre est originaire de Cayenne, et la 2e du Brésil. (C.) * POLYSCHISTIS (-7T0ÀVÇ, beaucoup; axtatoç, fendu), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées, établi par Presl ( in Reliq. Hœnk. , 1 , 294, t. 41 ). Gramens de Manille. Voy. graminées. POLYSCIAS(tto)iu?, beaucoup; axca'ç, om- belle), bot. ph. — Genre de la famille des Araliacées, établi par Forster (Char, gen., 32). Arbrisseaux de l'Océanie. Voy. aralia- cées. *POLYSCOPUS (ttoXJî, beaucoup ; axo- ir/o), examiner), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , de la famille des Mélasomes et de la tribu des Ténébrio- nites, établi par le docteur Waltl (Voyage au Tyrol , dans l'Italie supérieure , le Pié- mont et l'Espagne méridionale, 1835), et dont les caractères ont été reproduits par Silbermann ( Revue entomologique , t. IV, 1836, p. 153). Ce nom lui a été donné d'a- près la disposition des yeux, qui sont orga- nisés pour voir en dessus et en dessous. Le type, le P. costatus Waltl , a été trouvé en Andalousie. (C.) *POLYSELMIS («oWç plusieurs; vfJlpfc» filament), infds. — Genre delà famille des Eugléniens établi par M. Dujardin (Infus., Suites à Buffon , édit. Roret, p. 370) , qui n'y rapporte qu'une seule espèce , Polys. viridis, observée dans un verre où était con- servée, depuis plusieurs mois, de l'eau de marais avec des Lemna. C'est un animal oblong, très semblable aux Euglines , na- geant au moyen de plusieurs filaments fla- gelliformes partant du bord antérieur. (L.) POLYSÉPALE. Polysepalus. bot. — Épithète donnée au calice quand il se com- pose de plusieurs segments ou sépales dis- tincts. Voy. CALICE. *POLYSIPHONIE. Polysiphonia {*à&U beaucoup; afywv, wvo;, tube), bot. cr. — 412 POI. POL Phycées. Les espèces de ce genre faisaient autrefois partie des Céramies , et plus an- ciennement encore des Conferves. C'est M. C. Agardh qui , en 1819, sépara le pre- mier ce genre des Ceramium , et lui imposa le nom d' Hutchinsia. Ce nom, que M. Rob. Brown avait donné auparavant à des plantes de la famille des Crucifères, ne pouvait être conservé. Au lieu d'adopter celui de Gram- mita, proposé en 1824 par Bonnemaison, on en a préféré un autre bien postérieur, celui de Polysiphonia? imaginé par M. Gre- ville, sous le prétexte que Grammila et Grammilis, nom d'une Fougère, pourraient entraîner quelque confusion, comme si nous n'avions pas déjà un autre exemple de deux semblables désinences, contre lesquelles on n'a pas fait la moindre objection; ce sont les genres Sticta parmi les Lichens, et Stic- fis parmi les Champignons. Cela prouve que le caprice ou le hasard est pour quelque chose dans l'adoption des noms. Quoi qu'il en soit, ce genre est un des plus nombreux et en même temps des plus élégants de la tribu des Rhodomélées. Si l'on admettait toutes les espèces méditerranéennes de M. Kutzing, on n'en compterait pas moins de deux cents. On reconnaîtra ce genre au signalement suivant : Fronde filiforme, sim- ple ou rameuse, tantôt articulée dans toute son étendue, tantôt continue dans le bas ou la totalité de la tige principale, et articulée seulement dans les rameaux ou les ramules. Segments composés de plusieurs cellules ou endochromes disposées autour d'une cellule centrale ou axile , séparées des segments voisins par des espaces quelquefois trans- parents; sommet des rameaux souvent ter- minés par une houppe de filaments arti- culés hyalins, ou par des spermatoïdies ; fructification double : 1° conceptacles (Ce- ramides) latéraux , globuleux , ovoïdes ou urcéolés, s'ouvrant au sommet par un pore plus ou moins dilaté et contenant, fixées à un placenta basilaire par leur extrémité amincie, des spores pyriformes, primitive- ment enveloppées d'un périspore; 2° tétra- spores unisériés dans des rameaux lancéolés {Stichidies), et se séparant triangulairement en quatre spores à la maturité. Comme chez toutes les Floridées , ces deux fructifications occupent des individus distincts. Le grand nombre d'espèces dont ce genre se eompose a exigé, pour en faciliter l'étude, qu'on le divisât artificiellement en plusieurs sections. M. J. Agardh, dans ses Algœ maris méditer., a d'abord proposé d'en former deux séries, qu'il nomme, la première Oli~ gosiphonia, la seconde Polysiphonia. M. Kttt- zing les a ensuite réparties dans quatre sec- tions, sous les noms de Herposiphonia , Ste~ nosiphonia , platysiphonia et Cœlosiphonia. Enfin , M. Harvey a encore établi dans sa Nereis auslralis d'autres divisions , fondées sur le port de ces plantes. Les Polysiphonies ont leur centre géographique dans les zones tempérées des deux hémisphères. On y a trouvé des anthéridies, ainsi que dans plu- sieurs autres Floridées (Callithamnion, Grif- filhsia, etc.) postérieurement à la rédaction de notre article phycologie, où nous n'a- vons conséquemment pas pu en parler. (C. M.) *POLYSITUS ( iroîtvç , beaucoup ; aîroç, froment), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères , de la famille des Cara- biques et de la tribu des Féroniens, créé par Zimmermann {Monographie der Carabiden, 1831 , p. 68) sur 2 espèces africaines, les P. f ardus et ventricosus Z. La lre se trouve en Algérie et la 2e en Egypte. Hope , qui adopte ce genre ( Coleopterist' s manual , p. 86), le comprend dans sa tribu des Za- brides. (C.) *POLYSPILA , Hope ( Coleopterist' s ma- nual, 111, 1840, p. 165). ins.— Synonyme de Calligrapha, Chevrolat, Dejean (Catal.t 3eédit., 1837, p. 422). (C.) POLYSTACHYA (iroXv;, beaucoup; aT«- xvç, épi), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Dendrobiées, établi par Hooker (Exot. Flor., t. 103). Herbes de l'A- frique et de l'Amérique tropicale. Voy. or- chidées. POLYSTEMON, Don. [in Edinb. new philosoph. Journ.y IX, 95). bot. pb. — Syn. de Delangera, Cambass. *POLYSTICTA (uo^, beaucoup; cm- toç, piqué), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines , établi par Hope (Coleopterist' s Manual, t. III, 1840, p. 164) sur la Chrysomela gultata de F. , avec la- quelle nous avions formé notre genre At- chna que Dejean a adopté (Catal.f 3e édit., POL FOL 413 p. 437, 1837). On comprend en dehors du type SI espèces, qui toutes sont originaires de l'Afrique australe; parmi celles-ci sont les suivantes : Clirysomcla striata, allenians (linea Var.), vulpina , \i-guttata, hebroa , lunata et (coccinella) pardalina F. (G.) POI^SlïCTA, Fyton. ois.— Synonyme de Anns Ml., Sparr ; Stc'.laria Ch. Bonap. — Genre fonde sur VAn.Stelleri Pall. (Z.G.) POLYSTICTE, Smith, ois. — Synonyme de Micropogon Temm. — Genre fondé sur le Alic. sulphuralus Lafres. (Z. G.) POLYSTMiMA, DC.cor. eu. — Syn. de Dothidea , Fr. POLYSTIGYIA, Meisn. (Gen. 252). bot. PH. — Syn. de Byronia, Endl. POLYSTOME. Polystoma (koIvç, plu- sieurs; aroaa, bouche), uelm. — Genre de vers intestinaux du groupe des Polycoty- laires. On y a rangé deux espèces très in- complètement connues, P. venarum et pin- guicola, l'une et l'autre parasites de l'espèce humaine. Ces deux vers ont été décrits par Treutler, mais personne ne les a revus de- puis lui , à l'exception de M. Délie Chiaje, qui rapporte au sujet du premier, le Poly- stome des veines, deux observations tout-à- fait incomplètes. (P. G.) POLYSTOMELLA («A*fi, plusieurs; aTof*a, ouverture), foramin. — Genre de Foraminifères établi par Lamarck. M. Aie. d'Orbigny place ce genre dans son ordre des Hélicostègues , famille des Nautiloïdes , et lui assigne pour caractères principaux: Loges simples, pourvues d'une seule ca- vité; plusieurs ouvertures sur la dernière loge et sur les côtés de la coquille. Les es- pèces de ce genre , au nombre de dix envi- ron , habitent les plages sablonneuses des côtes de France , de l'Océan et de la Médi- terranée, les côtes de l'île de France, des Antilles , des îles Mariannes et des Maloui- nes. Quelques unes se trouvent fossiles. Voy. FORAMINITÉRES. *POLYSTORTHIA, Blume ( Flor. jav. prœfat., VIII). bot. pu. — Syn. de Pygeum, Gaertn. POLYSTKOMA, Clément {apud Achar. synops., 136). bot. cr. — Synonyme û'Urceo- laria, Achar. POLYT.EMA (ttoïv-, beaucoup; roemnt, bandelette), bot. pu.— Genre de la famille des Ombellifcres, tribu des Peucédanées, établi par De Candolle (Afem.,V, 53, t. 13). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. ombiïl- 1.1IKUKS. *POIATELES(xo>ut£),v,\- , magnifique). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères lé- tramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Eniimi- des, établi par Schœnherr {Gen. et sp. Cur" culio. syn., t. I, p. 45; V. p. 442) sous le nom de Polydius (DisposUio melhod., p. 82), qu'il a changé depuis en celui ci-dessus. Ce genre comprend trois espèces : les P. Ste~ vent, Guerini Schr. etcœ/esfmus Perty. La première et la dernière se trouvent dans la province des Mines au Brésil, et la deuxième à Maldonado (Amérique méridionale cen- trale). (C.) ♦POLYTELIS. ois. — Genre établi par Wagler, dans la famille des Perroquets, sur le Psit . Barrabandi Swains. Voy. perro- quet. (Z. G.x POLYTIIALAMES. Polythalami. moll. — Lamarck, Latreille, Ficimus et Carus ont donné ce nom à un groupe de Cépha- lopodes comprenant ceux dont la coquille intérieure est partagée en plusieurs loges. POLYTMLS. ois. — Section générique établie par Brisson aux dépens du genre Tro- chilus de Linné. Elle comprend en partie les Oiseaux-Mouches qui, pour M. Lesson , forment le groupe des Emeraudes. (Z. G.) POLYTOMES. acal. — Voy. plétho- SOMES. POLYTOMUS ( Tzolvq y beaucoup ; vfy.ii, section ). acal. — Genre de la famille des Pléthosomes , tribu des Pléthosomées, établi parMM. Quoy et Gaimard (Uran.), qui le caractérisent ainsi : Animaux gélatineux , mais fermes , transparents , rhomboïdes , comme taillés à facettes, réunis et groupés entre eux, de manière à former une masse ovoïde dont le moindre effort fait cesser l'agrégation. Chaque individu, parfaitement homogène , ne présente ni ouverture , ni organe quelconque. Le Polytomus Lamanon est l'espèce type et unique de ce genre. POLYTOMUS, Dalmann. ins. — Syno- nyme de Rhipicera, Latreille. (C.) POLYTREMA, Féruss. moll. — Voy. TETRACLITA , Schum. POLYTRIC. Polytrichumi-Ko'kvï, beau- coup; Gprç, «ptgrç» p0'1 )• B0T- CR* — (Mousses). Genre créé par Linné pour des 414 pol POL Mousses remarquables par leur taille et par l'appareil qui ferme l'orifice du sporange , mais qui a été démembré depuis en plu- sieurs autres , comme Lipotrichum, Catha- rinea, etc. Le P. juniperifolium est resté le type du genre linnéen , tel que l'entendent les bio- logistes modernes. Voici son signalement : Péristome simple, consistant en une mem- brane tendue comme la peau d'un tambour sur l'orifice de la capsule, auquel elle est fixée par 64, rarement par 32 dents seulement. Capsule pédonculée , d'abord dressée , puis horizontale à la maturité, tétra-hexaèdre , munie à sa base d'une apophyse en forme de disque. Opercule convexe ou plane, por- tant dans son centre un bec droit ou courbé. Columelle à 4 ou 6 ailes. Inflorescence des Pogonatum. Tiges naissant d'un rhizome. Feuilles disposées en spirale autour de la tige d'après les divergences £, ~, ~; elles sont engainantes à la base et munies d'une nervure qui souvent produit de nombreuses lamelles placées parallèlement entre elles dans le sens de la longueur. Les Mousses de ce genre sont les plus grandes de la famille et celles dont la struc- ture est aussi la plus compliquée. Elles sont vivaces et se rencontrent sous tous les cli- mats. Le P. juniperifolium est cosmopolite, mais plusieurs espèces sont propres à telle ou telle contrée. (C. M.) POLYTRICÉES %Mytriceœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Mousses. Voy. ce mot. POLYTRICHUM. bot. cr. — Voy. po- LYTRIC. POLYTRIPA (ttoXuç, beaucoup; rpS-n-n, trou), polyp. — Genre de Polypiers fossiles proposé par M. Defrance (Dict. des se. nat.) pour un petit corps crétacé du terrain ter- tiaire. Le Pol. elongata , unique espèce de ce genre, est un corps fistuleux, composé de cel- lules tubuleuses, courtes, serrées", percé aux deux extrémités d'un orifice arrondi, et criblé, en dehors comme en dedans, de pores arron- dis, très serrés et disposés en anneaux. (L.) *POLYTROPIA(,ro^;, beaucoup; rp^ig, carène), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Lo- tées, établi par Presl [Symb., I, 21, t. 12). Arbrisseaux du Gap. Voy. légumineuses. POL1XENA (nom mythologique), acal. — Genre de la famille des Médusaires, tribu des Équoridées, établi par Eschscholtz (Syst. der Acal. 1829) aux dépens des JEquorea Pér. et Blainv., et que M. Lesson (Acalè- pheSj Suites àBuffon, édit. Roret, p. 313) caractérise ainsi : Sac stomacal se divisant en canaux triangulaires, qui se rendent à la circonférence de l'ombrelle et se prolon- gent jusqu'à la naissance des cirrhes ; ceux-ci assez nombreux; membrane de l'estomac libre dans l'intervalle des canaux, plissée en dedans. Ce genre se compose de six espèces : Pol. cyanostyliSf purpureay pleuronota,undulosa Esch. , flavobanchia Brandt. Elles habitent principalement l'océan Septentrional , au nord des îles Açores. POLYXÈNE. MYRIAP. — Foy.POLLYXÈNE. POLYXENES , Montf. moll. — Voy. troncatuline, Aie. d'Orb. *POLYZONE («o>vÇ, plusieurs; Çw'vvj, ceinture), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, sous-ordre des Chamœlauciées, établi par Endlicher ( in Annal. Wiener Mus. y II , 470). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. myrtacées. *POLYZONIA (woàvç , beaucoup ; ÇoÏvyj , ceinture), bot. cr. — (Phycées). Très joli genre de la tribu des Rhodomélées , créé par Suhr pour une Algue du cap de Bonne- Espérance , et dont voici le signalement : Fronde rameuse, pennée, à pinnulesdentées- incisées, nues à leur sommet, qui ne se roule jamais en crosse. Structure : cellules hexaé- driques disposées par zones. Fructification : conceptacles {in P. cwnei/blia Nob.) ovoïdes, tronqués, sessiles et contenant des spores pyriformes dressées , fixées à un placenta basilaire. Tétraspores 4 à 8 placés sur un seul rang dans des stichidies lancéolées, quelquefois enroulées. Le nombre des espèces est de cinq ou six, toutes de l'hémisphère austral , où on les trouve parasites sur les autres Algues. Le genre Leveillea, dont il n'a pas été fait men- tion à sa place dans ce Dictionnaire, res- semble beaucoup au Polyzonia; M. J. Agardh ne l'en distingue même point. Nous croyons pourtant qu'il en diffère par de bons ca- ractères , comme : 1° des pinnules termi- nées le plus souvent par un faisceau de filaments; 2° des frondes enroulées au som- met en queue de scorpion. M. Decaisne, qui tol POL 415 a établi le genre, en a fait connaître 5 es- pèces. (C. M.) ♦POLYZOMDES. Pohjzonidœ. myriap. — C'est la dernière famille de Tordre des Diplopodes ou Chilognalhes. Celte famille, établie par M. P. Gervais, ne comprend en- core qu'un très petit nombre d'espèces dont l'aspect général rappelle celui des Iulides , mais avec cette différence que leur corps est déprimé. Aussi M. P. Gervais avait-il nommé Platyule le principal genre des Polyzonides. Les anneaux du corps ou zoonites sont nom- breux et formés de la réunion de deux seg- ments, et portent pour la plupart deux pai- res de pieds. Leur composition se rapproche de celle des Lysiopétales, et jusqu'à un cer- tain point de celle des Glomérides; leurs urganes génitaux s'ouvrent sous les premiers anneaux du corps, et les appendices copula- teurs des mâles sont antérieurs comme chez les Polydesmides et les Iulides. Le caractère essentiel des Polyzonides, à part celui de la forme du corps , est d'avoir la tête plus ou moins allongée , et les pièces buccales dis- posées en suçoir. Cette famille , dont M. Brandt fait uû groupe ayant une valeur égale à celle des autres Diplopodes et Chilopodes réunis , a été divisée par ce naturaliste en trois genres, désignés sous les noms de Polyzonium, de Siphonolus et de Siphonophora. Voyez ces différents noms. (H. L.) "POLYZONIUM. myriap.— Ce genre, qui appartient à l'ordre des Diplopodes et à la famille des Polyzonides, a été établi par M. Brandt. C'est à ce même genre que quelques jours plus tard M. P. Gervais avait donné le nom de Plalyulus. Chez les Polyzonies, le corps est déprimé, obtus en avant et en arrière; les segments sont faiblement résistants, au nombre de cin- quante environ ; la tête et le suçoir sont peu allongés; les articles des antennes sont subégaux. Les yeux entre ces antennes sont au nombre de dix, très rapprochés et occu- pant une petite surface ovalaire. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, qui est le Polyzonium Germani- cum Br;n;dt (Bullel. acad. St.-Pétersb. , 1836, p. 40), ou le Plalyulus Audouinianus Gerv. (Bullel. Soc. phil. de Paris, 1836, p. 71). M. le professeur Waga a publié sur cette espère des observations curieuses sur son développement et que nous reprodui- sons ici : « Au commencement de l'année 1838, dit M. Waga, j'apportai quelques in- dividus de différentes grosseurs du Plalyulus Audouinianus (Polyzonium Germanicum) , et je les mis avec du bois pourri dans un petit flacon que je recouvris de feuilles de coudrier. Je me proposais de leur procurer toutes les commodités possibles, attendu que je m'étais déjà convaincu qu'il est extrême- ment difficile de les conserver vivants. Dans les premiers jours du mois de juin , je vou- lus voir s'ils se trouvaient en bon état ; mais en soulevant avec des pinces une feuille chargée d'une certaine quantité de bois pourri, je fus bien étonné d'apercevoir que le plus grand individu , qui était une fe- melle , entourait de son corps contourné en spirale un paquet d'œufs récemment pon- dus , et se tenait dans cette position sans donner aucune marque de mouvement. Le paquet d'œufs, touché légèrement avec une petite baguette, se divisa en plusieurs par- ties dont Tune resta attachée sur la tête de l'animal, d'où je conclus que c'est là que sont situés les orifices de l'oviducte des fe- melles. Ces œufs étaient si petits qu'à peine pourrait-on leur assigner un tiers de la grosseur de ceux des Iules. Leur couleur était jaune-clair , à peu près la même que celle du dessus de l'animal. Ayant égard à la difficulté qu'on éprouve à élever ces animaux, je m'abstins d'examiner souvent la ponte de cette femelle, et lorsque je la revis, une semaine plus tard, c'est-à-dire le 7 juin, elle se trouvait encore dans la position primitive; mais les œufs étaient presque tous dispersés. J'en comptai envi- ron 50. Un d'eux , observé au microscope , ne m'a rien offert, si ce n'est un certain obscurcissement plus étendu à l'un qu'à l'autre bout. Trois jours plus tard, on pou- vait voir, même à l'œil nu, quelques œufs se fendre en deux. Entre les coques de l'un de ces œufs fendus, j'aperçus un corps blanc, plat, arrondi presque en cercle, comme échancré en un point de la circonférence, semblable à une petite graine qui commence à croître dans le germe des plantes légumi- neuses. Ce corps graniforme était analogue à l'embryon des Iules dont je viens de par- ler. Il se déplia en un être semblable à une petite écaille, c'est à-dire plat, près- 41G POL POM que aussi large que long , voûté, pourvu de dix pattes et d'une paire d'antennes, à corps composé de segments et capable de se rouler en boule. L'animal, à cette époque, avait une couleur jaune blanchâtre; il était à demi transparent, couvert de petits poils en plusieurs endroits, et principalement au bord des segments et des articles. Les plus longs de ces poils étaient ceux qui garnis- saient le segment postérieur , mais ils n'étaient pas moins apparents sur les an- tennes. On pouvait voir très distinctement les cinq articles de ces dernières diminuant toujours vers le bout. En dessus se lais- saient voir les rudiments des yeux , deux points très petits, très rapprochés sur la tête et presque triangulaires. Le nombre diffi- cile à discerner des segments du corps pa- raissait ne pas dépasser quatre , outre la tête. Dans cette période de son âge, l'ani- mal mouvait souvent et avec force ses an- tennes; mais il ne pouvait pas se servir avec dextérité de ses pattes, dont la der- nière paire était presque immobile ; ne pou- vant pas même se tourner sur un verre poli, où je l'observais, il tendait continuel- lement à se rouler en boule. Comme les individus isolés pour l'observation micros- copique périssaient bientôt, et que ceux qui restaient dans le flacon souffraient évi- demment a mesure que je les inquiétais , il m'a été impossible de vérifier exactement les époques de leur développement successif. Ce qui est remarquable, et que je crois avoir été constaté tant sur ces Iules que sur les Polyzones ( Plalyules ) , c'est que les petits individus étant encore hexapodes ont déjà leur quatrième paire de pattes, mais qui ne se développent que peu de temps après Lorsque j'observai cette progéniture, le 20 juin , je trouvai des œufs encore fermés, d'autres fendus, des individus hexapodes et enfin d'autres à huit pattes. Ces divers degrés de maturité, observés en même temps et dans le rnêine nid , prouvent que les œufs n'avaient été pondus qu'à des époques différentes. L'en position accidentelle et pro- longée du flacon au soleil a causé le dépé- rissement de tout le nid, et m'a privé du moyen de continuer mes recherches. » Cette espèce se trouve dans toute l'Europe, parti- culièrement au Caucase, en Pologne, en Allemagne; elle u est pas rare non plus aux environs de Paris, surtout dans les bois de Meudon et de Sénart, ainsi que dans (a forêt de Fontainebleau. (H. L.) *l>OLYZOMJS(™>Xv<;, beaucoup; Çwvvj, ceinture ). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins, formé par De- jean ( Catalogue , 3e édit., p. 349), et qui comprend 10 espèces, parmi lesquelles nous citerons les suivantes : P. clavicornis Fab. , bicinctus, 01. (fasciataF., saperda Cet. , sibiricus Pall.), claviger Daim., manillarum Chev. (bifasciatus New.). Elles sont propres soit à l'Afrique australe, soit à l'Asie. Ces Insectes sont étroits, allongés, de couleur bleue ou verte, avec les élylres traversées de bandes jaunes; leurs antennes vont en s'épaississant vers l'extrémité. Serville les a compris parmi ses Promeces. (C.) POM ACANTHE. Pomacanlhus (™^a, opercule; «xo.v6a , épine), poiss. — La- cépède désignait sous ce nom certaines es- pèces de Chétodons à préopercule armé d'un aiguillon. G. Cuvier s'est servi du même nom (/%. anim., t. II, p. 192) qu'il applique à un genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Squamipennes. Les Pomacanthes diffèrent des Holacanthes par le nombre des épines dorsales, qui est de 9 ou 10 , au lieu de 13 ou 14. De plus , le sous-orbitaire et le préopercule ont con- stamment le bord entier et sans dentelure ; en général , ils ont le corps plus haut que les Holacanthes, et les longues pointes de leur dorsale et de leur anale sont placées plus en avant et se détachent mieux que dans celles des espèces précédentes. MM. G. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. VU, p. 205) citent et décrivent six espèces de ce genre, qui vivent principale- ment dans les mers de l'Amérique méridio- nale. Ce sont les Pom. doré, Pom. aureus Cuv. et Val. {Clxœlodon id. Bl.): Pom. noir, Pom. paru Cuv. et Val. (Chœtodon yaru Bl.); Pom. a écharpe , Pom. balieaius ; Pom. a ceinture, Pom. cingulatus;V(m. a 5 bandes, Pom. 5-cinclus Cuv. et Val. ; Pom. arqué , Pom. arcualus Lacép. (Chœlodon id. Linn. et Bl.). (M) POMACÉES. Pomaceœ. bot. fh.- L'une des familles dans lesquelles on a partagé le grand groupe des Rosacées, et qui est carac- POM PO M 41' térisée par la nature de son fruit , celui des Pommiers et Poiriers, nommé Pomme par les botanistes, vulgairement fruits à pépins ou à osselets. (Ad. J.) POMACENTRE. Pomaccnlrus (n^a, préopercule ; xtvTpov, épine), poiss. — Genre de l'ordre des Aeanthoptérygiens, famille des Sciénotdes, établi par Lacépède , adopté et modifié par G. Cuvier [Règ. anim , t. II, p. 179). Les Pomacentres sont des Poissons de forme oblongue, à tête obtuse; à dents sur une seule rangée; à préopercule dentelé, sans épines ni dentelures à l'opercule ; à cinq rayons branchiaux , à ligne latérale finissant sur la partie molle de la dorsale. Ils sont, du reste , très voisins des Amphiprions, des Premnades , et encore plus des Glyphiso- dons, dont ils se distinguent seulement par les dentelures de leur préopercule et leur forme généralement plus allongée. MM. Cuvier et Valenciennes ( Hist. des Poiss., t. V, p. 412) décrivent 17 espèces de ce genre. Nous citerons comme type le Pomacentre paon, Vom. pavo Lacép., qui, comme son nom spécifique l'indique , rap- pelle par ses couleurs celles qui ornent le plumage du Paon. Ce Poisson habite la mer des Moluques; sa taille n'excède pas 15 cen- timètres. (M.) •POMACOILIUS. ins. — Genre de l'or- dre des Coléoptères penlamères, de la famille des Sternoxes et de la tribu des Élatérides, établi par Eschschollz ( Entomologischen archiv. von Thon, 1829, p. 31), adopté par Dejean [Catalogue, 3e édit., p. 97) et par Germar {Zeitschrift fur die Entomologie, 1. 1, p. 232). Ce genre a pour type le P. subfas- ciatusGr., espèce originaire du Brésil. (C.) POMADERRÉES. Pomaderreœ. bot. pu. — L'une des tribus dans lesquelles on a partagé la famille des Rhamnées, et qui a pour type le genre Pomadcrris. (Ad. J.) POUADERR1S («S/*oc, couvercle; è??- piç, cuir), bot. pu. — Genre de la famille des Rhamnées, tribu des Pomarterrées , éta- bli par Labillardière [Nov. lloll, I, 61, t. 86, 87). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Yoy. RHAMNÉES. POMANGIUM, Reinwardt (3/sc). bot. ph. — Syn. (VArgoslemma, Will. POM ARIA, bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Caesalpiniées, établi par Cavanilles (/c, t. x. j V, 1 , t. 402). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Yoy. légumineuses. POMATHORIN. Pomathorinus (-rrw^a, opercule; pt'v, nez), ois. — Genre de la fa- mille des Turdidœ des ornithologistes mo- dernes, caractérisé par un bec allongé, droit à sa base, se recourbant un peu au-delà des narines, et comprimé brusquement sur les côtés; à arête très apparente, carénée, en- tière au sommet ; des narines couvertes d'un opercule oblong , convexe, à ouverture obli- que, étendue jusqu'au front; le doigt du mi- lieu le plus long; des ongles comprimés, recourbés, le postérieur grand et robuste. Les mœurs et les habitudes des Poma- thorins sont totalement inconnues ; elles doivent cependant, si l'on en juge par l'or- ganisation, se rapprocher de celles desSoui- mangas. La plupart de ces Oiseaux vivent dans les parties chaudesetdans les îles d'Asie. Ce genre, établi par M. Horsfield dans son Histoire des animaux de Java, sur une seule espèce distincte des vrais Cynniris, s'est suc- cessivement enrichi de sept autres espèces, qui ont été créées ultérieurement, soit par M. Horsfield lui-même , soit par MM. Vi- gors , Temminck et Lesson. La première connue, celle, par conséquent, qui a servi de type à cette division générique, est : Le POMATHORIN DES MONTAGNES, P. monta- nus Horsf. ( ïool. research in Java). Tout son plumage est marron, à l'exception de la tête qui est d'un noir cendré; d'un trait derrière l'œil , de la gorge et de la poitrine, qui sont d'un blanc pur. Il habite les mon- tagnes boisées de Java , à 7,000 pieds au- dessus du niveau de la mer. Les autres espèces sont : le Pomathorin temporal, P. temporalis Horsf. et Vig., P. trivirgatus Temm. (pi. col., 443), de la Nouvelle Hollande. — Le Pomathorin a sour- cils, P. superciliosus Horsf. et Vig. , de la Nouvelle-Hollande. — Le Pomathorin Geof- FitOY , P. Geoffroy ii Less. {Zool. de la Coq,. pi. 29, f. 2), de la Nouvelle-Guinée. — i.c Pomathorin grivelé, P. lurdinusTemm. (pi. col., 441 ), de la Nouvelle-Galles du Sud et des montagnes Bleues. — Le Pomathorin Horsfield, P. Horsfieldii Sykes (Procee <., 1831, p. 73), du pays des Mahrattes. — Le Pomathorin a joles rouges, P. erylhrogenys Vig. ( Proceed. , 1831, p. 73), des monta- gnes de l'Himalaya. —Et le Pomatiiorin A 53 418 POM ventre blanc, P. leucogasler Gould ( Pro- ceed., 1837, p. 137). Même habitat. (Z. G.) POMATIDERRIS , Kunih (m Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp.. VII , 60). bot. pu. ' — Syn. de Pomaderris, Labill. POMATIUM. bot. piï. — Genre de la famille des Rubiacées CinchoNacées , tribu des Gardéniées, établi par Gaertner fils (III, 252, t. 225). Arbrisseaux de l'Afrique tro- picale. Voy. RUBIACÉES. POMATODERRÎS , Schult. ( Syst. , V, n. 685). bot. ph. — Syn. de Pomaderris, Labill. POMATOME. Pomatomus (•*£>«, oper- cule; Topi/), section), poiss. — Genre de l'or- dre des Acanthoptérygiens, famille des Per- coïdes, établi par Risso, et adopté par G. Cuvier (Règ. anim., t. II, p. 137). Les Po- matomes ont, comine les Apogons dont ils sont voisins, deux dorsales écartées , et des écailles qui tombent de même facilement; mais leur préopercule est simplement strié, leur opercule échancré, leur œil énorme; ils n'ont que des dents en velours ras. On en reconnaît deux espèces : le Poma- tome skib, Pom. sfct&eaLacép.; et le Pomat. télescope, Pom. telescopium Riss. La pre- mière vit dans les rivières de l'Amérique méridionale; la seconde se pêche dans la Méditerranée. Ces Poissons acquièrent 30- 35 centimètres de longueur. (M.) POMATORHINUS. ois. — Nom latin , dans Horsfield, du genre Pomathorin . (Z. G.) POMATORHYNCHUS, Roié. ois. — Sy- nonyme de Pomatorhinus , Horsf. (Z. G.) POMAX. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Oper- culariées, établi par Solander (ex Gœrtn,, I, 112). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. RUBIACÉES. POMBALIA , Vandell. (Fasc, VII, 1. 1). BOT. ph. — Syn. de Jonidium, Venten. POMEREULLA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Avénacées , établi par Linné Gis ( Nov. Gen. gram., 31). Gramens de l'Inde. Voy. GRAMINÉES. POMETIA , Fors 1er (Prodr., 392). bot. ph. — Syn. de Nephelium, Linn. POMME, bot. fh. — Fruit du Pommier. Voy. ce mot. On a encore appelé vulgairement: Pomme d'Acajou, les fruits du Cassuvium; POM Pomme d'Adam , une variété d'Orange et les Bananes; Pomme d'amour, la Morelle faux Piment; Pomme d'Arménie, l'Abricot; Pomme baume, la Momordique lissje; Pomme de Cannelle, l'Anone; Pomme de Chien, la Mandragore; Pomme ou Pommette épineuse, la Stramoine commune; Pomme d'or, les Oranges et les Tomates ; Pomme du Pérou, les Tomates ; Pomme de Pin , les fruits des Conifères; Pomme de terre, la Morelle tubéreuse, etc. POMME DE MER. spong. — Nom vul- gaire des Tethium. Voy. éponges. POMMIER. Malus, bot. ph. — Genre de la famille des Pomacées, de l'Icosandria pentagynie dans le système de Linné. A l'article poirier, nous avons déjà indiqué les diverses opinions des botanistes relative- ment à la réunion des Pommiers avec les Poiriers ou à leur séparation en groupes gé- nériques distincts ; nous n'avons donc pas à revenir ici sur ce sujet. Les Pommiers va- rient de taille , depuis 1 mètre à peine jusqu'à la hauteur d'arbres assez forts. Leurs feuilles, alternes, simples, sont den- tées ou incisées. Leurs fleurs, grandes, blan- ches ou rosées, disposées en ombelle ou en corymbe, simples, se distinguent par un calice à tube adhérent, resserré à la gorge, à limbe quinquéfide ou quinquéparti, le plus souvent persistant; par une corolle à cinq pétales ouverts, onguiculés, concaves; par environ vingt étamines, dont les filets, connivents dans le bas, divergent dans leur partie supérieure ; par un pistil à cinq styles cohérents inférieurement dans une assez grande longueur, distincts supérieurement. Le fruit (Pomme) est oblong ou arrondi, ou déprimé, généralement ombiliqué à ses deux extrémités; il est creusé de cinq loges di- spermes, revêtues d'un endocarpe cartilagi- neux. Les Pommiers appartiennent tous à l'hémisphère boréal, surtout à l'ancien con- tinent. Le nombre de leurs espèces admises par les botanistes n'est que de 11 ou 12; mais il est à présumer que, parmi les nom- breuses variétés de celles qui occupent une si large place dans nos cultures, il en est plusieurs que des formes intermédiaires rat- tachent les unes aux autres, de manière à en effacer entièrement les limites. Parmi P03I roai 419 tes 12 espèces connues, les unes constituent nos arbres fruitiers les plus répandus, les autres servent uniquement a l'ornement des jardins d'agrément. Nous nous arrêterons quelques instants sur les unes et les autres. A. Pommiers cultivés comme fruitiers. 1. Pommier commun , Malus commuais DC. [Pijrus malus Lin.). Cet arbre croit sponta- nément dans les forêts d Kurope , et il J reste toujours limité à une grandeur moyenne. A l'état cultivé, il devient sou- vent plus haut et plus fort, tandis qu'au contraire , dans d'autres cas, on en obtient par la greffe des variétés de taille au-des- sous de la moyenne , ou même très basse. Sa cime est arrondie et généralement moins haute que large. Ses feuilles sont ovales , aiguës, dentées, plus ou moins cotonneuses à leur face inférieure; ces mêmes poils co- tonneux se retrouvent sur les pétioles, les pédoncules et les calices. Ses fleurs, gran- des, rosées ou blanches, sont portées sur un pédoncule dont la longueur égale ou sur- passe un peu celle du calice; celui-ci a son tube ovoïde ou presque globuleux, et son limbe persistant, réfléchi pendant la florai- ron , à segments aigus ou acuminés, plus longs que le tube ; les styles , plus ou moins hérissés ou cotonneux, dépassent ordinaire- ment les étamines; ils sont soudés entre eux dans leur moitié inférieure environ. 2 Pommier acerbe, Malus acerba Mérat. Ce Pommier, assez commui dans nos forêts, est regardé par certains auteurs comme une espèce distincte; par d'autres, comme une simple variété du précédent. Il s'en distin- gue particulièrement par ses feuilles con- stamment glabres à l'état adulte; par les pédoncules de ses fleurs, deux ou trois fuis plus longs que les calices ; par ses styles glabres, soudés entre eux à leur base seu- lement. Ses fruits sont très acerbes et nul- lement comestibles; mais ils entrent pour une portion importante dans la fabrication du cidre. 3. Pommier paradis , Malus paradisiaca Spach (Pyrus paradisiaca Lin.). Celui-ci est connu sous les noms de Paradis, Pommier de Saint-Jean; il doit cette dernière déno- mination a la précocité de ses fruits, qui mûrissent dès le mois de juillet. Il croit spontanément en abondance dans la Russie méridionale. Il ne forme plus qu'un buisson de 4 ou 5 mètres de haut, rarement un peu plus. Sa racine rampante émet un grand nombre de rejets qui fournissent un moyen commode pour le multiplier. Ses feuilles ressemblent à celles du Pommier commun; ses pétioles, ses pédoncules et le tube de son calice sont également cotonneux. Les segments de son calice sont Unéaires-lan- céolés, cotonneux en dedans, presque gla- bres en dehors. Ses fleurs sont roses. Elles donnent un petit fruit arrondi, un peu dé- primé, ombiliqué à ses deux extrémités, dont la chair est fade et douceâtre, cotonneuse. C'est aux deux premières des espèces que nous venons de décrire que se rattachent les variétés de Pommiers aujourd'hui con- nus, variétés dont le nombre s'élève aujour- d'hui à plusieurs centaines. Quanta la troi- sième, elle n'est pas cultivée pour son fruit; mais c'est sur elle qu'on greffe les variétés destinées à rester naines, et elle donne alors des arbres hauts de 1 à 2 mètres, qui, entre les mains d'horticulteurs intelligents, produisent les plus beaux fruits. Dans la pratique, on divise toutes les variétés de Pommes connues en deux catégories : les Pommes à couteau, dont la saveur est géné- ralement aigrelette, quelquefois douce, et les Pommes à cidre, presque toutes acerbes et amères. Nous ne pouvons songer à faire connaître, à signaler même toutes les variétés de Pom- miers qui figurent dans les grands ouvrages de pomologie; ces détails nous entraîne- raient beaucoup trop loin. Aussi nous bor- nerons-nous à énumérer les plus répandues et les plus estimées d'entre elles. D'un autre côté, nous ne pouvons songer à établir la moindre classification parmi ces variétés. Ce travail serait probablement impossible dans son ensemble, et d'ailleurs les ouvrages spéciaux ne fournissent à cet égard aucun document, les horticulteurs montrant d'or- dinaire une aversion fort peu concevable pour les arrangements méthodiques. Nous cite- rons : les Reinettes ( Reinette du Canada , l'une des Pommes les plus grosses qu'on possède, Reinette grise, Reinette blanche et jaune hâtives, Reinette d'Angleterre hâtive, Reinette Pomme d'or) ; les Apis (petit Api, Api noir, Api blanc, Api étoile, variété rare, remarquable par sa forme à cinq côtes lon- gitudinales) ; les Fenouillets ou Pommes- 420 POM POM Anis (Fenouillet gris, Fenouillet rouge ou Court-Pendu de la Quintinie) ; les Calvilles, remarquables par leur grosseur (Calville blanche, Calville rouge d'hiver, Calville Cœur-de-bœuf) ; les Pigeonnets ou Cœur-de- Pigeon, de forme oblongue-conique (Cœur- de-Pigeon commun ou rougeâtre, Cœur-de- Pigeon blanc, gros Pigeonnet, Pigeonnet de Rouen) ; les Passe- Pommes, les Pommes de glace (Pomme déglace hâtive, Pomme déglace tardive), remarquables par la modification qui finit par rendre leur chair translucide et comme gelée; la Pomme oléose de Poi- teau et Turpin , qui exsude pendant l'hiver un liquide d'apparence huileuse, etc. Les Pommiers à cidre se divisent aussi en nom- breuses variétés que nous passerons entiè- rement sous silence , leur détermination étant plus difficile et leurs dénominations plus variables d'une localité à l'autre. La culture des Pommiers est d'une haute importance, surtout dans les pays où celle de la Vigne devient, en raison du climat, peu avantageuse ou impossible. Il suffit , pour en avoir une idée, de parcourir les campagnes de la Normandie et même di- verses parties des environs de Paris. Mais là, son extension est due principalement à l'usage qu'on fait de ses fruits pour la fabri- cation du cidre. Cette boisson se fabrique et se consomme en quantité trop considérable pour que nous n'en disions pas ici quelques mots. Tout le monde sait qu'elle consiste en jus de Pommes fermenté. Sa qualité tient, non seulement à son mode de pré- paration , mais encore et surtout aux va- riétés de Pommes employées et à leur mé- lange. Sous le rapport de leur saveur, les Pommes se divisent en acides, douces et amères. Ce sont ces dernières qu'on emploie essentiellement pour la fabrication du cidre, mais en les mélangeant toujours d'une cer- taine quantité des premières. C'est particu- lièrement dans la détermination des propor- tions selon lesquelles doit s'opérer ce mé- lange que consiste la difficulté principale et le mérite essentiel de cette préparation. Ainsi les Pommes amères donnent un jus plus dense, plus sucré, plus facile à clarifier et de plus longue conservation; le jus des Pommes douces et surtout acides est de qua- lité inférieure et plus difficile à clarifier, mais il modifie le premier d'une manière avan- tageuse. Pour extraire le jus des Pommes, on les écrase, soit sous un pilon de bois dur dans une auge de bois, procédé coûteux, mais qui donne un cidre très délicat , soit au moyen d'une grande roue tournante verti- cale {tour à piler des Normands), soit enfin entre des cylindres de bois cannelés et ho- rizontaux, susceptibles d'être rapprochés et écartés à volonté. La pâte qu'on obtient ainsi est mise, en général , immédiatement sur un pressoir entièrement analogue à ceux qu'on emploie pour les raisins. On la dis- pose sur le tablier du pressoir par assises su- perposées à une couche de paille, qu'on re- lève ensuite tout autour, ou mieux encore à une toile de crin ; chaque assise forme ce qu'on nomme en Normandie une tuile , et leur ensemble, qui s'élève à une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 30 , est appelé une motte. Le jus qui coule de cette masse abandon- née à elle-même pendant vingt-quatre heu- res fournit le cidre le plus estimé. On presse ensuite avec une force de plus en plus grande ; après quoi l'on retire le marc , qu'on délaye avec 25 pour 100 d'eau, et, après l'avoir laissé macérer pendant vingt- quatre heures, on le soumet à une nou- velle pression. Le liquide qu'on obtient est généralement mélangé à celui qu'a fourni la première pression. Souvent une nou- velle addition d'eau fournit encore un jus très faible qu'on garde à part. Le cidre , mêlé d'eau, porte le nom de petit cidre, tan- dis que celui qui a été obtenu sans mélange est généralement désigné sous le nom de gros cidre. Le jus obtenu comme nous venons de l'indiquer est mis dans des tonneaux non bouchés, dans lesquels il ne tarde pas à en- trer, après peu de jours , dans ce qu'on nomme sa fermentation tumultueuse. A me- sure que celle-ci s'avance, la surface du li- quide se recouvre d'un chapeau qu'on laisse intact, et dont la présence a pour effet d'empêcher le contact de l'air avec la sur- face du cidre, et par suite, l'acidification de celui-ci. A la fin de la fermentation tumul- tueuse , ou environ un mois après l'intro- duction du liquide dans les tonneaux, on le soutire et on le met dans de nouveaux tonneaux de 700 ou 800 litres de capacité, où il continue à fermenter lentement, et dans lesquels on le conserve d'ordinaire jus- qu'au moment où on veut leconsommcr. Danf POM POM 421 certaines circonstances, on empêche la fer- mentation tumultueuse de s'établir, au moyen de plusieurs transvasements succes- sifs, opérés chaque fois qu'on voit le liquide commencer à fermenter. On obtient ainsi le cidre doux. Dans d'autres cas, on intro- duit le moût de Pommes dans des bouteilles de grès, avant même qu'il ait commencé de fermenter ; on obtient ainsi un cidre mous- seux comme du vin île Champagne. Le cidre se consomme en nature en quantité très considérable; en outre, on en extrait, par la distillation, une eau-de-vie de bonne qualité, qu'on peut substituer, dans bien des cas , sans désavantage, à celle de raisin. La proportion qu'on en obtient est d'envi- von 6 pour 100 de gros cidre. Il est inutile de rappeler la consommation considérable de Pommes en nature qui se fait pendant une grande partie de l'année ; quoique généralement moins estimées que les Poires, elles figurent néanmoins avec beaucoup d'avantage sur les tables, et de plus, leur facile conservation les rend extrê- mement utiles sous ce rapport. Celles de leurs variétés qui ne peuvent être mangées à la main fournissent la matière d'excellen- tes compotes, et la cuisson en fait un ali- ment très sain. On leur fait aussi subir une préparation analogue à celle des Poires ta- pées, de manière à les conserver pendant longtemps. On prépare avec ce fruit des confitures de diverses sortes, telles que des gelées, dont les plus estimées nous viennent de Rouen , des marmelades, et une confi- ture dont l'usage est populaire dans plu- sieurs de nos départements, où elle est con- nue sous le nom de raisiné , et qui consiste en moût de raisin cuit, auquel on a incor- poré des Pommes par la cuisson et par une agitation longtemps prolongée. En concen- trant fortement par l'évaporation et la cuis- son une gelée de Pommes très sucrée, on obtient la préparation connue sous le nom de sucre de Pommes. En médecine, les Pom- mes servent à la confection de tisanes cal- mantes et adoucissantes. Autrefois on en faisait une sorte de marmelade épaisse, à la- quelle on incorporait des substances médi- cinales ou aromatiques , et l'on obtenait ainsi les pommades dont le nom seul a été conservé de nos jours, et transporté à des matières analogues de consistance et d'as- pect , mais dans lesquelles il n'entre plus de Pommes. L'écorce du Pommier est astringente et réputée tonique; elle fournit une teinture jaune. Ses feuilles peuvent servira la nour- riture des chevaux et du bétail , qui les mange volontiers. Son bois, quoique infé- rieur à celui du Poirier, est cependant em- ployé à des usages analogues. Son grain est fin et serré, surtout dans les arbres cultivés, fait digne de remarque et opposé à celui qu'on observe d'ordinaire dans les arbres soumis à la culture. Sa densité varie sui- vant l'âge, le terrain, etc. 11 pèse de 48 à 66 livres par pied cube lorsqu'il est vert; la différence de densité de celui des arbres cultivés , par rapport à celui des pieds sau- vages, est : : 66 : 45. Par la dessiccation, il perd de 1/8 à 1/12 de son poids, et son vo- lume se réduit de 1/10. Il est bon pour le chauffage et fournit un charbon de bonne qualité. Les Pommiers prospèrent surtout dans une terre douce et fraîche, un peu forte; néanmoins ils réussissent aussi dans des sols médiocres ou même calcaires, et, sous ce rapport, ils l'emportent sur les Poiriers. Leurs diverses variétés se conservent et se multiplient par la greffe en écusson ou en fente, sur des pieds francs venus de graine (qu'on nomme égrins) pour les arbres de plein vent et les grandes quenouilles , sur Pommier paradis et doucin pour les pieds de petite et moyenne taille. Ceux-ci four nissent les plus beaux fruits. Au reste, les détails de la culture de ces arbres ne peuvent trouver place dans un ouvrage de la nature de celui-ci et devront être cherchés dans les traités spéciaux. B. Pommiers cultivés comme arbres d'or- nement. 4. Pommier de Chine, Malus spectabilis Desf. (/)/. sinensis Dum. Cours). Cette es- pèce, introduite en Europe en 1780, est l'une des plus jolies de nos espèces d'orne- ment. Elle forme un petit arbre très ra- meux, de 6 à 10 mètres de haut; ses feuil- les, luisantes en dessus, d'un vert pâle eu dessous, sont ovales-oblongues ou lancéolées- oblongues, dentelées, acuminées. Ses fleurs réunies par 6-8 en ombelles simples , sont grandes , d'un rose vif en bouton , plus pâles après leur épanouissement, légèrement odo- 422 POM rantes, semi-doubles, portées chacune sur un pédoncule pubescent, quatre ou cinq fois plus long que le calice; elles durent longtemps. Il leur succède des fruits petits, peu nombreux, acerbes, jaunes avec un côté rouge. 5. Pommier a bouquets, Malus coronaria Mill. Celui-ci a été introduit en Europe vers le commencement du siècle dernier ; il croît naturellement sur les montagnes de la Géor- gie, de la Caroline et de la Virginie. Sa taille est égale à celle du précédent; ses feuilles varient beaucoup de forme ; elles se montrent ovales ou ovales lancéolées , ob- tuses ou aiguës, plus ou moins profondé- ment dentées ou incisées; leur tissu est assez ferme; leur pétiole est long et pubescent, de même que les nervures apparentes à leur face inférieure. Ses fleurs sont roses, odo- rantes. Elles donnent un petit fruit très acide. On cultive encore le Pommier toujours vert, Malus sempervirens Desf. , et le Pom- mier baccifère, Malus baccala Desf. (P. D.) ♦POMOTIS. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Percoï- des, établi par MM. G. Cuvier et Valen- ciennes (Hist. des Poiss., t. III, p. 90). Son caractère le plus saillant consiste dans la conformation extérieure de son opercule, semblable à une oreille par son prolonge- ment membraneux. Il diffère, en outre, des Centropristes par la partie osseuse de l'oper- cule terminée en pavé, par ses dents en pavé aux pharyngiens et ses six rayons branchiaux, et il se distingue des Centrar- chus par le nombre des épines anales et sa langue lisse. On connaît deux espèces de ce genre, le Pomotisvulgaris Cuv. et Val. {Labrus auri- tus Linn.) et le Pom. tetracanthus Cuv. et Val. Elles vivent dans les eaux douces des États-Unis. (M.) POMPADOURA, Buch. (Monograph.). BOT. ph. — Syn. de Calycanthus, Lindl. POMPILE. Pompilus. ins. — Genre de la tribu des Sphégiens, groupe des Pompi- lites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par La treille {Gênera Crust. et Ins.) sur des espèces généralement d'assez grande taille, et répandues dans les diverses régions du globe. Les Pompiles se font remarquer par leur corps élancé, leur tête courte et large, PON leurs mandibules bidenlées, leurs antennes plus ou moins enroulées vers le bout, leurs ailes pourvues de trois cellules cubitales, et leurs jambes postérieures épineuses. Les plus grandes espèces de ce genre habitent l'Amérique, mais on en rencontre aussi plu- sieurs espèces assez belles en Europe; celle qui doit être considérée comme le type est le P. vialicus (Sphex viatica Lin.), dont les habitudes ont été plus étudiées que celles de ses congénères. Voy pour tous les dé- tails de mœurs et d'organisation l'article sphégiens. (Bl.) POMPILITES. Pompililœ. ins. — Groupe de la famille des Sphégides , de l'ordre des Hyménoptères, caractérisé essentiellement par la forme du prothorax. Dans les espèces de ce groupe, il est large et ne présente point l'étranglement qui existe chez les Sphégites. Les genres Pepsis , Macrorneris, Ceropales , Pompilus , Planiceps , Aporus , Exetrus, appartiennent au groupe des Pom- pilites. (Bl.) PON.EA, Schreb. (Gen., n» 682). BOT. ph. — Syn. de Toulicia, Aubl. PONBELLA. — Voy. pontobdella. POfVCE. géol. — Syn. de Pumite. Voy. ce mot. (C. d'O.) POFVCELETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Epacridées, tribu des Épacrées, établi par R. Brown {Prodr., 554). Arbustes de la Nouvelle- Hollande orientale. Voy. epacridées. PONCELETIA, Dup.-Th. (FI. aguan., 36). bot. ph. — Synon. de Spartina, Schreb. POSERA («avmpoç, mauvais), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Épidendrées, établi par Lindley {Orchid., 113). Herbes du Mexique. Voy. orchidées. PONERA ( rrovy)Poç, méchant), ins. — Genre de la tribu des Formiciens, groupe des Ponérites, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Latreille sur quelques espèces dont la tête est courte, presque triangulaire; les mandibules robustes, élargies; les antennes un peu épaissies vers le bout. La plupart des espèces de ce genre habitent l'Amérique mé- ridionale. Cellequ'on peut considérer comme type est au contraire européenne : c'est la P. contracta {Formica contracta Fabr.). (Bl.) PONÉRITES. Ponerilœ. ins. —Groupe de la tribu des Formiciens , de l'ordre des Hyménoptères, caractérisé par le premier POX PON 423 segment de l'abdomen qui ne forme qu'un seul mvud, et par la présence «l'un aiguillon Chez les femelles. Nous rattachons à ce groupe les genres Poncra et Odontomachus. (Bl.) POXG IMIA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Légumioeusea-Papilionacées, tribu des Dalfeergiées, établi par l.amarck {lllustr., t. 600). \rhres ou ai biisseaux de l'Asie tro- picale. Voy. LÀ» viMi si s. PONGATI, Hheed. (Malab., II, t. 24). bot. rn. — Synonyme de Pongatium, Juss. POXGATfÉES. Pongatteœ. bot. ph. — Le genre Pongatium J. ou Sphenoclca Gœrt. paraît pouvoir senir de type à une petite famille voisine de celle des Campanulacées, dont elle diffère, surtout par la déhiseence de son fruit circoncis et son périsperme presque nul. On lui donne le nom de Pon- gotiées ou Sphénocléaeées d'après celui qu'on adopte pour le genre lui-même. C'est une herbe commune dans les marais de l'Inde. (Ad. J.) PONGATIUM. bot. pn. — Genre type de la petite famille des Pongaliées, établi par Jussieu [Gen.y 423). Herbes de l'Inde. Voy. PONGATI EES. POXGO. MAM. — Voy. ORANG - ODTANG. P0XG0LA*1,Rheed.(A/ato6.,VII,t. 59). BOT. ph. - Syn. de Putranjiva, Wall. P0XTARACI1XA (tto'vto;, mer; àp*Xvy), araignée), arachn. — M. Philippi, dans les Ann. and. mag. of nat. hist., dé- signe sous ce nom une nouvelle coupe gé- nérique qui appartient à Tordre des Aca- riens et a la tribu des Hydrachnides. Dans cette nouvelle coupe générique, qui est très voisine de celle des Hydrachnes {voy. ce mot), le corps est subglobuleux; les yeux sont au i ombre de deux et écartés ; les mandibules sont nulles ou très petites; les palpes sont allongés, composés de cinq ar- ticles , le quatrième article est le plus long , le cinquième est court et aigu ; les cuisses d'un même côté sont rapprochées, celles de la paire antérieure se touchant sur la ligne médiane ; les ongles sont au nombre de deux et aigus à chaque patte; la vulve est en- tourée d'un cercle dur, ponctué. On ne con- naît qu'une seule espèce de ce genre, qui n'a pas été adopté par M. P. Gervais; c'est le Pontarachnf. PONCTUÉ , Pontarachna punc- tulatum Philippi ( Ann. and mag. of hist. nat., t. VI, p. 08, pi. i, fig. 4 à 5. Ejusd. in Archiv. de Wiegmann, 18 40, p. 191, pi. 4, fig. I à 5). Cette espèce, qui est ma- rine, a été prise dans la baie de Naples. (II. L.) rOXTllDÉniXCÉES.Pontedcriaceœ.BOT. ph. — Petite famille de plantes monocoty- lédones , établie sous le nom de Pontédé- rées par M. Kunth , sous celui de Pontédé- racées par M. A. Richard, et dont le genre type avait été rangé par M. A.-L. de Jus- sieu dans la famille des Narcisses. Elle est formée de plantes herbacées vivaces, aqua- tiques ou de marais , à rhizome rampant; leurs feuilles radicales ont leur pétiole di- laté en gaîne à sa base, et leur lame large, ovale, sagittée ou en cœur, entière. Leurs fleurs sortent d'une spalhe tubuleuse ou de la gaîne des pétioles; elles sont tantôt soli- taires, tantôt en épi ou en grappe, chacune d'elles pourvue d'une bractée; elles présen- tent l'organisation suivante: Leur périanthe coloré, marcescent,a son limbe 6-parti, à divisions sur deux rangs , un peu inégales , les intérieures un peu plus petites , la supé- rieure souvent plus large ou de coloration différente , toutes disposées fréquemment en deux lèvres de manière plus ou moins nette, enroulées en crosse dans la préfloraison; leurs étarnines sont insérées sur le tube ou à la gorge du périanthe, au nombre de six ou seulement de trois, opposées, dans ce dernier cas, aux trois divisions intérieures du périanthe; les anthères sont bilocu- laires, introrses, à déhiseence longitudi- nale ; leur pistil est formé d'un ovaire ses- sile, libre, ou finissant par se souder au tube du périanthe, triloculaire , multi- ovulé, ou faussement uniloculaire par suite du peu de développement qu'ont pris deux des loges restées stériles, et, dans ce der- nier cas; uni-ovulé, d'un style terminal, simple, et d'un stigmate renflé, obscuré- ment lobé. A ces fleurs succède une capsule enveloppée par le tube du périanthe et quelquefois soudée avec lui, triloculaire, s'ouvrant par déhiseence loculicide, en trois valves, au milieu desquelles restent fixées les cloisons séminifères, plus rarement uni- loculaire, monosperme et indéhiscente. Les graines sont cylindriques, côtelées, à em- bryon orthotrope , épaissi à son extrémité radiculaire, qui est infère ou «upère, logé 424 PON PON dans l'axe d'un albumen farineux. Les Pon- tédériacées croissent dans les eaux stagnan- tes et dans les prés marécageux , principale- ment en Amérique, entre 40° de latit. N. et 30° de latit. S., rarement dans l'Asie et l'Afrique tropicales. Les genres de Ponté- dériacées aujourd'hui connus sont les sui- vants : Heteranthera , Ruiz et Pav.; Ponte- deria, Lin. ; Eichhornia, Kunth ; Monochoria, Près!., Beussia, Endlic. (P. D.) PONTÉDÉRIE. Ponlederia (dédié au bo- taniste italien Pontedera). bot. ph. — Genre de la famille des Pontédériacées, à laquelle il donne son nom, de l'Hexandrie monogy- nie dans le système de Linné. Les limites entre lesquelles il était circonscrit par la plupart des botanistes , à l'exemple de Linné, ont été restreintes récemment par M. Kunth (Enum. plant., IV), qui en a sé- paré deux espèces, dont il a composé son genre Eichornia. Ainsi réduit , le genre Pontédérie se compose de plantes herbacées acaules, à rhizome vertical , aquatiques ou de marais, toutes d'Amérique, à feuilles le plus souvent en cœur, portées sur de longs pétioles engaînanis à la base; leurs fleurs, bleu de ciel, forment des épis serrés et pré- sentent les caractères suivants : Périanthe coloré, en entonnoir, à tube courbé, à limbe 6-parti, bilabié; la lèvre inférieure plus longue, formée d'une division extérieure et deux intérieures; la lèvre supérieure plus courte, à division moyenne (interne) plus grande, et marquée dans le centre d'une tache jaune ou verdâtre. 6 étamines insé- rées sur le tube du périanthe à des hauteurs diverses, dont les trois supérieures ou oppo- sées à la lèvre supérieure du périanthe sont plus courtes et incluses , tandis que les in- férieures sont plus développées et saillantes. Ovaire libre, finissant (Endlic.) par adhérer au tube du périanthe , à une seule loge fer- tile, uni-ovulée , les deux autres restant très petites et vides. A ces fleurs succède un fruit monosperme, indéhiscent. On cultive assez communément dans les jardins , pour orner les bassins et les pièces d'eau , la Pontédérie a feuilles en coeur, Pontederia cordata Lin., belle plante spontanée en diverses parties de l'Amérique, aux États-Unis , au Mexique et au Brésil. Ses feuilles inférieures ont leur lame cordée, sagittée , tandis que la supérieure est ré- duite à une sorte de large gaine ouverte, obtuse, qui imite une spathe; ses fleurs sont d'un beau bleu de ciel et forment un épi terminal serré; leur périanthe est pu- bescent à l'extérieur. Dans cette espèce , les feuilles se montrent tantôt plus grandes, tantôt plus petites, plus larges ou plus étroites; les fleurs varient aussi de gran- deur, et l'épi qu'elles forment est tantôt serré, tantôt assez lâ:he. Dans le midi de la France, la Pontédérie en cœur résiste sans peine aux froids des hivers ordinaires ; mais sous le climat de Paris, elle doit être en- fermée dans l'orangerie pendant l'hiver. On la multiplie par graines ou par la division des pieds. Le genre Eichhornia , que M. Kunth a sé- paré des Pontédéries, s'en distingue par son ovaire toujours libre, à trois loges éga- lement développées , renfermant chacune un grand nombre d'ovules portés sur trois pla- centaires axiles, bilobés; son fruit est une capsule triloculaire et polysperme. L'espèce la plus remarquable de ce nouveau genre est VEichhornia speciosa Kunth {Pontederia crassipes Mart.) , jolie espèce de l'Amérique du Sud , qui flotte à la surface des eaux , dans lesquelles elle pousse de longues ra- cines grêles, chargées de nombreuses fibrilles pennées; ses feuilles, de forme rhornboïde- orbiculaire, sont remarquables par leur pé- tiole pourvu dans son milieu d'un renfle- ment ovoïde-oblong que remplit un tissu cellulaire spongieux; sa hampe porte de trois à huit belles et grandes fleurs bleues. On cultive cette plante en serre chaude. (P. D.) PONTHIEVA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Néottiées, établi par R. Brown (in Ait. Hort. New., 2, V, 197). Herbes de l'Améri- que tropicale. Voy. orchidées. POIMTIA (ttovtoç, mer), crust. — Ce genre, de l'ordre des Copépodes, delà famille det Pontiens, établi par M. Edwards, est très voi- sin des Cyclopes, dont il diffère principale* ment par la conformation des yeux, des an- tennes de la seconde paire et de l'appareil buccal. Le corps de ces Crustacés est bombé en dessus, et a la forme d'un ovale allongé. La tête est arrondie et assez distinctement séparée du premier anneau tboracique. Le thorax se compose de cinq articles assez PON POO 425 semblables entre eux, et dont le dernier est érhancré profondément en arrière pour re- cevoir l'abdomen , qui est court et étroit. Les iiteRMi «le la première paire sont lon- gues, filiformes et dirigées en bas ; celles de la seconde paire naissent de la face infé- rieure de la tiMe et se composent chacune d'un article ha>ilairc portant deux branches allongées et aplaties. La bouche est située tout auprès de la base de ces antennes , et est armée, en avant, d'un labre très déve- loppé, les pattes proprement dites sont au nombre de cinq paires, et sont ordinaire- ment dirigées obliquement en arrière. L'ab- domen, aplati et des deux tiers moins large que le thorax , se compose de quatre articles chez le mâle, mais de deux seulement chez la femelle Parmi les trois espèces que ce genre renferme, je citerai comme type le Pontie de Savigny, Potitia Savigni Edw. (Hist. nat. des Crusl., t III , n. 420, n° 1). Cette espèce a été prise sur les côtes de Bretagne. (H. L.) PO\TIE\S. Pontii. crust. — M. Milne Edwards, dans le tome III de son Histoire naturelle sur les Crustacés, désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Copépodes. Cette famille, qui a pour type principal le genre Ponlia {voy. ce mot) , se compose de plusieurs genres, dont la plupart ne sont en- core qu'imparfaitement connus, et dont les formes extérieures varient beaucoup; aussi l'auteur de cette famille n'a-t-il pu assigner d'autres caractères généraux que celui tiré de la disposition des yeux. Quant aux genres qu'il a cru devoir y réunir, on les distin- guera à l'aide de particularités de structure présentées par chacun d'entre eux. Les gen- res qui composent cette famille sont ceux de Sapjhinne, Peltide , Hersilie , Pontie et Cé- tochile. Voy. ces différents noms. (H. L.) POXTOBDELLA <«*»«•«, mer; Sh'n*, sangsue), annel. — L'un des noms du genre d'Hirudinées qui comprend des Sangsues marines , telles que VHirundo muricata, etc. Voy. SANGSt'ES. POMOGAIXES.ois.-NomqueM.Les- son, dans son Traité d'ornithologie, a substi- tué à celui de Chionidées, qu'il avait primi- tivement employé dans son Manuel pour distingua une famille dont le genre Chionis est le type. (Z- G ) POMOMA (itôvtoç, mer), crust.— Genre de l'ordre des Décapodes macroures, de la fa- T. X. ._._-*" mille des Alphéens, établi par Latreille aux dépens des Alpheus {voy. ce mot) de Risso, et adopté par tous les carcinologistes. Les ma- croures, dont Latreille a formé cette division générique, ressemblent aux Alphées par la forme générale de leur corps, mais n'ont pas les yeux cuirassés comme ces animaux, et les grosses pattes didactyles qu'on leur remar- que sont celles de la seconde paire, au lieu d être celles de la première paire. Pour leur organisation, ils se rapprochent beaucoup des Palémons. La carapace des Pontonies est courte et renflée; le front est armé d'un rostre court, mais robuste et infléchi. Les yeux sont cylindriques, saillants et très mo-, biles. Les antennes sont très courtes et con- formées comme celles des Palémons (voy. ce mot) .'Les antennes externes s'insèrent au-dessous et au dehors des précédentes ; leur appendice lamelleux est grand et ova- laire. Les pattes-mâchoires externes sont pe- tites et très étroites. Les pattes des quatre premières paires sont didactyles; les sui- vantes sont monodactyles et terminées par un tarse presque rudimentaire. L'abdomen est grand, surtout chez les femelles. Les branchies sont bien développées et ne sout qu'au nombre de cinq de chaque côté. Cinq espèces composent ce genre; parmi elles je citerai la Pontonie tyrrhénienne , Pontonia tyrrhena Latr. (Encycl., pi. 336, fig. 10). Cette espèce se trouve dans la Méditerranée et se loge entre les valves de la Pinne ma- rine, à la manière des Pinnolhères {voy. ce mot). C'est probablement ce Crustacé dont Aristote a voulu parler, quand il dit qu'on trouve une petite Squille, aussi bien qu'un petit Crabe, dans la coquille de ces Mol- lusques. (H. L.) PONTOPPIDAIVA, Scop. {Introduct., n. 849). bot. ph. — Syn. deCouroupi*a,Aubl. *POOPHAGUS (-noofâyoç , qui se nourrit d'herbe), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, de la famille des Cur- culionides gonatocères et de la division des Apostasimérides cryptorhynchides , créé par Schœnherr ( Gênera et sp. Curculion. syn., t. IV, p. 590 t 8, 2, 176), qui y rapporte les trois espèces suivantes : P. sysimbrii F., nasturtii Gr., et olivaceus Schr. On les trouve, dans la plus grande partie de l'Eu- rope centrale, sur des plantes qui croissent dans les marais. Si l'on veut jouir d'un — 54 ta POR POR spectacle intéressant , c'est de plonger ces plantes sous l'eau : les Poophagus apparais- sent aussitôt à la surface de l'eau, et se di- rigent vers la rive en nageant avec une légèreté et une promptitude vraiment éton- nante. Ces Insectes sont petits; ils ressemblent assez aux Ceutorhynchus , genre dans le- quel ils figuraient encore récemment, mais ils sont beaucoup plus allongés, étroits et moins convexes. On en rencontre deux es- pèces aux environs de Paris : la première est d'un beau blanc , marquetée en dessus de taches obsolètes noirâtres; la seconde est d'un vert oxydé. (C.) POOTIA, Dennst. {Hort. Malab., X, 52). bot. ph. — Synon. de Canscora, Lam. *POPILIA. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentarnères, de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides phyllophages , proposé par Leach , adopté par Dejean (Catalogue, t. III, p. 175), par Latreille (Règne animal de Cuvier , t. IV, p. 563). Il offre pour caractère prin- cipal : Sternum avancé entre les pattes an- térieures en manière de lame comprimée, tronquée ou très obttise. Burmeister (Hand- buch der Entomologie , p. 292) comprend ce genre dans ses Phyllophages métalliques et parmi ses Anisopliades. Environ 40 es- pèces en font partie; elles appartiennent soit à l'Asie (Indes orientales), soit à l'Afri- que ; parmi celles-ci sont les suivantes : P. rufîpes, bipunclata F., biçpLtlata Wied., splendida, marginicollis Guer., nilida, cya- neay Chlorion Newman, etc., etc. Ce der- nier a donné la description d'une trentaine d'espèces (TV. ent. Soc. LondonZ, 1841, the Entomologist's Ma g. nat. hist.). (C.) *POPOWIA. bot. ph.— Genre de la famille des Anonacées, tribu des Bocagées, établi par Endlicher (Gen. plant., p. 831, n.4710) aux dépens des Bocagea. L'espèce type, P. pisocarpa Endl. {Bocagea id. Bl .), est un arbre de Java. POPULAGE. bot. pu.— Voy. caltha. POPULUS. bot. vu. — Voy. peuplier. PORANA. bot. ph.— Genre de la famille des Convolvulacées, sous-ordre ou tribu des Convolvulées, établi par Burmann (Flor. Ind., 51). Herbes ou sous-arbrisseaux des régions intertropicales de l'Asie et de l'A Tri- que. Voy. CONVOLVULACÉES. PORANTIIERA (-nôpoz, pore; âv0y,'p«f anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, tribu des Phyllanthées, éta- bli par Rudge (in Linn. Transact., X, 302, t. 22). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. euphorbiacées. PORAQUEIBA. tôt. ph.— Genre dont la place dans la méthode n'est pas encore fixée, li a été établi par Aublet {Guian., I, 103, t. 47) pour un arbre de la Guiane, à feuilles alternes, pétiolées, ovales, aiguës, très en- tières, glabres ; à fleurs disposées en épis axillaires, très petites, blanches. Elles pré- sentent: un calice très petit, à cinq dents; une corolle gamopétale , à cinq divisions oblongues, ovales, aiguës, convexes extérieu- rement, concaves intérieurement; cinq éta~ mines alternes aux divisions de la corolle, à filets épais, convexes extérieurement, con- caves intérieurement; à anthères articulées avec le filet, et dont les deux loges sont sou- dées entre elles en forme de petite roue ; un ovaire libre, arrondi ; un style court, et trois stigmates ovales. PORC. mam. — Le Cochon porte vulgaire- ment le nom de Porc. Ce surnom, avec quelque épithète, aétédonnéàcertainsMam- mifères : ainsi le Cabiai est désigné sous la dénomination de Porc de rivière; *<= Pé- cari, sous celui de Porc à musc; le Phasco- chœre, sous celui de Porc à large grouin ; le Marsouin, sous celui de Porc marin, etc. Enfin le Sanglier est nommé Porc sauvage. (E. D.) PORC-ÉPIC. Hystrix. mam. —Linné a créé sous ce nom un genre de Rongeurs cla- vicules , comprenant un petit nombre d'es- pèces ayant pour caractères principaux : Deux incisives supérieures très fortes, lisses intérieurement, terminées en biseau ; deux inférieures fortes et un peu comprimées la- téralement ; des molaires, au nombre de quatre de chaque côté et à chaque mâchoire, toutes de forme cylindrique, et marquées sur leur couronne de quatre ou cinq em- preintes enfoncées. La tête forte; le museau très gros et renflé ; les oreilles courtes, ar- rondies; la langue hérissée d'écaillés épi- neuses. Les pieds de devant à quatre doigts, ceux de derrière ordinairement à cinq, tous armés d'ongles robustes, et offrant un rudi- ment de pouce avec un ongie obtus aux pieds antérieurs. Des piquants plus ou moins POU POU 427 longs se présentent sur le corps, et sont par- fois entremêlés de poils; la queue est plus ou moins longue, quelquefois prenante. Ce genre, ainsi établi, comprend une dou- zaine d'espèces, qui sont, pour la plupart, loin d'être assez bien connues pour être vé- ritablement établies ; à peine si trois ou quatre d'entre elles ont été jusqu'ici suffi- samment décrites et observées par les natu- ralistes et les voyageurs. Ces animaux se trouvent répandus dans l'Europe méridio- nale , dans l'Asie, dans l'Afrique et dans les deux Amériques. Toutes les espèces du genre Porc- Épie se trouvent liées entre elles par des rapports que l'on doit considérer comme assez intimes pour qu'elles ne puissent être éloignées les unes des autres, et c'est pour cela que, pen- dant très longtemps , les zoologistes , parti- culièrement G. Cuvier {Règne animal), A.-G. Desmarest (Mammalogie), etc., n'en ont fait qu'un même genre; mais cependant, quel- ques caractères particuliers à plusieurs d'en- tre elles ayant été étudiés, des naturalistes ont créé des subdivisions génériques dans ce groupe naturel , qui est devenu une petite famille distincte de Rongeurs clavicules sous 'a dénomination de Hystriciens, Hystrici. Lacépèdo, le premier, a proposé de partager les Porcs-Ëpics en deux genres distincts : 1° les Uystrix, et 2» les Couendous. Fr. Cu- vier ensuite , dans un excellent Mémoire publié dans les Mémoires du Muséum (t. IX), a séparé les Porcs-Épics en cinq groupes dis- tincts : ceux des Hystrix, Acanthicus, Ere- thtzon, Synetheres et Spiggurus; et cette division , qui n'est peut-être pas complète- ment naturelle, au moins dans l'état actuel de la science, a été généralement adoptée , avec plus ou moins de modifications , par presque tous les zoologistes, et, en particu- lier, par MM. Ranzani, Temminck, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Lesson , etc. Nous suivrons ici la classification de Fr. Cuvier, et nous chercherons à indiquer tou- tes les espèces signalées par les auteurs , en faisant toutefois remarquer que quelques unes d'entre elles devront être rejetées et ne sont que nominales. § 1. Pohc:.KPICs. Hystrix t Linné, Fr. Cuv. Le système dentaire des Porcs Épies pro- prement dits présente quelques particula- rités qui doivent être notées. Outre les deux incisives communes à tous ces Rongeurs, ces dents sont, à la mâchoire supérieure, unies et arrondies en devant, naissant de la partie antérieure et inférieure des maxillaires, tan- dis que celles de la mâchoire inférieure , semblables aux supérieures pour la forme , naissent à quelques lignes au-dessous du condyle. Les molaires sont au nombre de quatre de chaque côté des deux mâchoires, à peu près d'égale grandeur, circulaires et divisées par deséchancrures transverses qui, en s'effaçant, laissent au milieu de la dent des rubans plus ou moins longs, irréguliers, dessinés par l'émail. Les pieds de devant ont cinq doigts ; mais le pouce est très court, ne se montre à l'extérieur que par son ongle, et est tout-à fait inutile à l'ani- mal. Les pieds de derrière ont cinq doigts réguliers ; ces doigts, à tous les pieds, mais surtout aux postérieurs , sont courts , épais et garnis d'ongles fouisseurs. La marche de l'animal est plantigrade, et la plante des quatre pieds est nue et tuberculeuse. La queue est rudimentaire. L'œil est très petit, à deux paupières seulement , et à pupille ronde; l'oreille est peu étendue , arrondie , et ne présente que quelques légers tuber- cules , qui ne peuvent exercer qu'une très faible influence sur l'ouïe ; les narines, qui sont entourées d'une peau nue, épaisse et non glanduleuse, consistent en deux ouver- tures longues, étroites, qui s'étendent en se recourbant légèrement sur les côtés du mu- seau , et qui se réunissent au-dessus de la lèvre supérieure , en apparence du moins, d'où résulte qu'elle forme une ligne conti- nue dont la figure est celle d'un grand arc de cercle , mais les véritables narines sont aux deux extrémités de cette ligne ; la langue est courte, épaisse, couverte de papilles cor- nées, large dans sa partie moyenne, et aiguë sur ses bords, et la lèvre supérieure est fen- due jusqu'aux narines ; la bouche est petite et ne contient pas d'abajoues. Le pelage consiste en de longues épines sur toutes les parties supérieures du corps, qui ont la fa- culté de se redresser par l'effet des muscles sous-cutanés. Les poils du dessous du corps sont courts, et bien moins épais pt dpineux que les autre*. Les côtés du museau, ainsi que le dessus des yeux, sont garnis d'épais- 423 POR POR ses et longues moustaches, et l'on trouve de longues soies minces et flexibles répandues entre les longues épines du dos. La verge se dirige en arrière; les testicules ne sont pas apparents ; le vagin est simple , et les ma- melles, au nombre de trois de chaque côté, ne sont pas placées le long de l'abdomen , mais sur les flancs. On place avec doute einq ou six espèces dans ce groupe; mais une seule est bien connue et est en même temps le type de toutes les espèces de la division des Hystri- ciens: c'est le Porc-Épic d'Italie; quelques auteurs ont même pensé, probablement avec raison, que l'on devait réunir toutes les espèces jusqu'ici mal définies de ce groupe, pour n'en former qu'une seule. Du reste, c'est un sujet à étudier profondément, et nous engageons les voyageurs à s'y livrer avec zèle. 1. Porc-Épic d'Italie (Buffon , Hist. nat. gén. et part., t. XII, pi. 15; Fr. Cuv., Hist. nat. des Mamm., 34e livr., 1821), Hystrix cristatus Linné, Auct. C'est lune des plus grandes espèces connues de l'ordre des Ron- geurs; sa longueur totale, du bout du mu- seau à l'origine de la queue, est de plus de 2 pieds; sa tête, de l'oreille au bout du museau , a près de 6 pouces, et sa queue en a 4 à peine ; sa hauteur, au train de der- rière, est de 16 pouces, et de 11 au train de devant; enfin la largeur de sa tête, prise entre les deux oreilles, est de 5 pouces. Sa ^physionomie est grossière, ses formes épais- ses et sa démarche lourde. La tête et le cou sont garnis de très longs poils, que l'animal peut relever comme une aigrette ou un pa- nache. Le museau, les côtés du cou, la gorge, la partie antérieure des épaules, les mem- bres, la poitrine, le ventre, ne sont couverts que de poils courts, et des épines revêtent la partie postérieure des épaules, le dos, les côtés du corps, les cuisses et la croupe; les plus grandes sont sur les côtés et la partie antérieure du dos; celles qui garnissent les cuisses et la croupe sont plus courtes , mais de même nature que les premières, et celles qui entourent la queue sont des tubes ou- verts par l'extrémité libre et attachés à la peau, comme toutes les autres épines, sur Un pédicule mince et dur. Toutes les par- ties de la peau couvertes ue Vv\\a août mi ïes; les épines pleines sont couvertes d'an- neaux alternativement blancs et noirs, et les tubes sont tout-à-fait blancs; les poils soyeux sont roussâtres; ce qui fait que la coloration générale du Porc-Épie est sombre et triste. Toutefois les couleurs peuvent quel- quefois varier un peu, et l'animal, dans cer- tains cas, présente beaucoup de blanc. C'est ce qui a lieu dans une variété particulière, qui a reçu des auteurs le nom d' Hystrix cristata alba. Le Porc-Épic se trouve dans les lieux in- habités ou les coteaux arides et pierreux, exposés en général au sud, et il se creuse des terriers profonds et à plusieurs ouver- vertures, où il vit dans une profonde soli- tude ; il ne sort que la nuit de son gîte pour aller à la recherche de sa nourriture, restant caché pendant tout le jour. Ce genre de vie rend la chasse de ces animaux difficile. Tou- tefois on les prend, en général, en brûlant du soufre a l'ouverture de leur demeure et en les forçant ainsi d'en sortir. Le Porc- Épic n'est pas vulgairement placé au nom- bre des animaux hibernants; toutefois il paraît qu'il hiverne, mais son sommeil est peu profond, et il se réveille des les pre- miers beaux jours du printemps. C'est au mois de mai que l'accouplement a lieu; les portées sont de trois ou quatre individu. C'est au mois d'août que les petits naissent; ces derniers n'ont pas plus de 9 lignes; ils ont les yeux ouverts et sont déjà couverts de poils épineux. Ces Rongeurs se nourris- sent de racines, de bourgeons, de faînes et de fruits sauvages. Lorsque cet animal est irrité ou effrayé, il redresse tous ses pi- quants, à la manière du Hérisson ; mais il est faux qu'il puisse, comme on l'a cru long- temps , lancer ses épines contre ses en- nemis ; et on doit également rejeter Po- pinion erronée des anciens naturalistes, qui disaient que les piquants des Porcs- Épics, même détachés du corps des animaux qui les présentent, avaient la propriété de pénétrer d'eux-mêmes , et par leur propre- force, plus avant dans les chairs, dès que leur pointe y était une fois entrée. Le Porc-Épic frappe du pied à la manière des Lièvres et des Lapins. Sa voix ressemble au grognement du Cochon. La chair du Porc Épie ordinaire, quoique un peu loue, n'est pas mauvaise à manger, et il est probable que la ressemblance de la chair de cet animal avec celle du Cochon a I lus contribué à lui faire donner le nom qu'il porte, que des rapports supposes dans la conformation intérieure et extérieure de ces animaux. Ce Porc-Epic est, ainsi que l'indique son nom, principalement répandu dans l'Italie, et surtout dans les parties méridionales; on le trouve aussi en Espagne et en Grèce. On a rapporté, d'après Agricola, que cette es- pèce a été introduite en Italie de l'Inde et de l'Afrique; mais, d'après Cuvier et pres- que tous les zoologistes modernes, il paraît démontré que tous les Porcs Épies propres à ces contrées ne doivent nullement être rapportés a l'espèce de Porc-Épic d'Italie. 2. Le Ponc-Épic du Sénégal , Hystrix se- negahea Fr. Cuf. (Mcm. du Mus., t. IX). Cette, espèce, qui a été créée d'après un seul individu 1res jeune, ne devra peut-être pas être conservée; elle se distingue principa- lement par la forme des germes des pre- mières molaires; sa couleur générale et la disposition des dents présentent beaucoup d'anal. .gie avec celles du Porc Épie d'Italie. Il a été trouvé au Sénégal. 3. Le Porc Épic de l'Inde, Hystrix indica Lesson. Espèce peu distincte, provenant de Calcutta, et que Duvaucel a indiquée il y a déjà près de vingt ans. 4. Le Porc-Épic a quede blancbe, Hystrix leucurus Sykes. Espèce indienne provenant du pays des Mahrattes, et qui est fort peu connue. 5. Le Porc-Épic d'Afrique, Hystrix afri- cana Lesson. Celte espèce, provenant de la Palestine et probablement aussi de la Perse, a été récemment indiquée par M. Lesson. Enfin G. Cuvier, dans un ouvrage sur les Ossements fossiles , a indiqué, sous le nom de Grand Porc-épic, des débris d'un Porc- Epic provenant des sables du val d'Arno. Il en sera parlé à l'article rongeurs fossiles. S 2. Acanthions. Acanthion, Fr. Cuvier; Atherurus , Fr. Cuv. Le système de dentition est absolument semblable à celui des Porc-Épics, et il en est sans doute de même des organes du mou- vement, et peut -êtrft de ceux des sens et de la génération ; mais les formes de la iêtc sont si différentes, qu'on ne pourrait réunir POU 429 lesAcanthionsauxPorcs-Epirs. qu'en violant toutes les analogies : en effet, les Porcs- Epica ont le chanfrein extrêmement arqué, tandis que les Acanthions l'ont presque droit; chez les premiers, les os du nez re- présentent un ovale bien arrondi à ses ex- trémités; et chez les seconds, ils forment un parallélogramme allongé ; les uns ont des sinus frontaux très étendus, les autres les ont fort restreints; enfin, les Acanthions ont des pariétaux beaucoup plus grands, et une plus grande capacité cérébrale que les Porcs Épies. Du reste, tous les zoologistes n'ont pas admis ce groupe qui est fort peu connu, et dont on n'a encore décrit que des parties de la tête: Fr. Cuvier y plaçait deux espèces, et quelques naturalistes modernes les réu- nissent en une seule. 1 . Le Porc-Épic de Java, Âcanthion java- nicum Fr. Cuv. {loco cit.), Porc-Épic de Malacca Buffon , pi. 77, Schreb., Hystrix fasciatus Shaw., Mus fasciatus A. -G. Desm., Erinaceus malaccensis Briss., A. -G. Desm., Hystrix orientalis Brisson, H. macrura Gen., H. brachyura Lin., //. longicaudala, Mars- den, H. Daubentonii? Fr. Cuv. ibid. On ne connaît que la tête osseuse de cette espèce; nous en avons donné les principaux carac- tères dans la définition du groupe dans le- quel elle entre, et nous nous bornons à ren- voyer pour plus de détails au mémoire de Fr. Cuvier (t. IX des Mém. du Muséum, et pi. 20 bis, fig. 3 et 4). Provient de Java, Sumatra et Bornéo. On rapporte à la même espèce le PorC- Épicde Malacca Buffon (suppl. VII, pi. 77), que l'on a aussi regardé comme une espèce du genre Rat. Cet animal a 16 pouces de long et sa queue 6 : son museau est plus allongé que celui du Porc-Épic ordinaire, et ses oreilles sont courtes et arrondies; le dessus du corps et les flancs sont revêtus d'épines aplaties, partagées dans leur lon- gueur par un sillon, blanches à leur pointe et noires dans leur milieu, et plusieurs sont noires en dessus et blanches en dessous ; les parties inférieures du corps sont blanches ; le museau et les pattes sont noirs, et la queue n'a qu'un pinceau blanc de poils en lanière à son extrémité; les pattes de devant ont 4 doigts avec un rudiment de pouce f et ceux de derrière en ont 5, et sont réuni* 430 POR POR par une membrane plus étendue aux pieds de devant qu'à ceux de derrière. Se trouve à Malacca. 2. Le Porc-Épic de Daubenton, Acan- thion Daubentonii Fr. Cuv. {ibid.). Cette es- pèce est réunie généralement à la précé- dente, dont elle ne diffère que par sa tête moins effilée, la moindre largeur de ses os du nez, sa partie frontale plus aplatie, et sa cavité cérébrale un peu plus étendue d'avant en arrière; n'est encore connue que par sa tête osseuse. Daubenton a décrit le squelette de cet animal, qui lui-même avait déjà probable- ment été disséqué par Perrault et devait venir d'Afrique. § 3. Eréthizons. Erethizon, Fr. Cuv. Les dents des Eréthizons diffèrent de celles des Porcs-Épics par plus de simplicité et des contours plus anguleux : la tête vue de profil , au lieu de présenter dans sa partie supérieure un arc de cercle , offre une ligne presque droite, interrompue par l'élévation des crêtes orbitaires du frontal ; les os du nez sont courts, et par conséquent le mu- seau et les arcades zygomaliques sont très saillants; ce qui donne à la tête une phy- sionomie particulière. Les pieds de devant ont 4 doigts , ceux de derrière 5 , et tous sont armés d'ongles longs et crochus, assez épais; la paume et la plante sont nues. La queue n'est pas prenante. On a placé trois espèces dans ce genre ; mais il paraîtrait que deux doivent être réunies et que la troisième doit entrer dans un autre groupe. 1. L'Urson Buffon ( t. XII, pi. 55); Ere- thizon dorsatus Fr. Cuv. (loc cit.), Hystrix dorsatus Lin. Cet animal a plus de 2 pieds de long: il est couvert de poils épais d'un brun sombre, au travers desquels percent ses épines; le plus grand nombre de celles- ci se trouvent sur la croupe et la queue, et leur couleur est alternativement jaune , blanche et noire ou brun-foncé; les plus longues de ces épines ont de 2 à 3 pouces, et elles sont barbelées sur leur côté com- primé en arête. Le corps est immédiatement recouvert par un duvet gris-brun. L'Urson est un animal très lent dans ses mouvements, vivant dans les forêts de Pins dont il mange l'écorce , se tenant sur les arbres d'où il ne descend que rarement. Il fait sa bauge sous les racines des arbres creux ; il fuit l'eau et craint de se mouiller; il dort beaucoup, et se nourrit principale- ment d'écorces de genièvre, de fruit et de racines, qu'il recherche pendant la nuit; quand on l'attrape, il se roule en boule comme les Hérissons , et présente ainsi ses piquants dans toutes les directions. Sa fe- melle met bas chaque année trois ou quatre petits à la fois ; le temps de sa gestation dure quarante jours. Sa chair a, dit-on, le goût de celle du Cochon , et est mangée par les sauvages , qui se font une fourrure de sa peau après en avoir enlevé les piquants dont ils se ser- vent en guise d'épingles. Il se trouve dans presque toute l'Amé- rique du Nord, et principalement dans les provinces du Canada, de la Virginie, du Kentucky et de New-York. 2. Le Porc-Épic de Buffon, Erethizon Buffonii Fr. Cuv. {loco cit.). —Le Coendou (Buffon, pi. 54), Hystrix pilosus Catesby. Cette espèce, que l'on réunit généralement à la précédente , n'a été fondée que sur une peau bourrée qui a servi à la figure de Buffon et à la description de Daubenton, et qui existe encore dans les galeries du Mu- séum. Cet animal est plus petit que le pré- cédent; toutes les parties supérieures du corps sont revêtues d'épines blanches dans toute leur longueur, excepté à leur pointe, ce qui donne une teinte généralement blan- châtre à l'animal; de longs poils bruns sont entremêlés parmi ces épines; le haut du museau, les jambes et les pieds sont cou- verts de poils semblables à du crin de cou- leur brune. D'origine inconnue. 3. Porc-Épic a grande queue, Erethizon macrocerus Lesson, Hystrix macrocera Gm. Cette espèce doit faire partie du genre Acan- thicus et appartenir à l'espèce de VA. java- nicum. § 4. Synéthères. Synetheres, Fr. Cuv.; Coendou, Lacép. Le système dentaire consiste en quatre molaires supérieures et quatre inférieures, qui vont en diminuant de grandeur de la première à la dpmière, et toutes présentent une échancrure interne et une externe, pré- tor POU 431 cédées et suh ies, sur les dents à demi usées, d'une ellipse Ogurée par un ruban d'émail, qui, à la naissance de la dent, n'était en- core qu'une échancrure. Les incisives sont lisses antérieurement; les supérieures nais- sent de la partie antérieure et inférieure des maxillaires, et les inférieures de la par- tie postérieure de leur mâchoire. Les orga- nes du mouvement diffèrent peu de ceux des Érétbixons; seulement les pieds de der- rière n'ont que quatre doigts, mais leur tu- bercule, de même que dans le groupe pré- cédent, fait l'effet de pouce opposable; les ongles sont minces, aigus et propres à grim- per. Les sens paraissent généralement obtus; les yeux sont petits, saillants, à pupille ronde, et à très petites paupières; les na- rines s'ouvrent par des orifices simples et circulaires, très rapprochés l'un de l'autre dans une surface large, plate, couverte d'une peau lisse et non glanduleuse; l'oreille est d'une très grande simplicité et très petite ; la bouche est remarquable également pour sa petitesse ; la lèvre supérieure est entière , la langue douce, et il n'y a pas d'abajoues. Le pelage est presque entièrement formé d'é- pines tenant à la peau par un pédicule très mince; aussi s'en détachent-elles avec une extrême facilité. On ne trouve de poils que sur une portion de la queue et aux parties inférieures du corps. D'épaisses moustaches garnissent les côtes du museau. On ne connaît qu'une seule espèce de cj> groupe, c'est le 1. Porc-Épig a longue queue, Buffon {Suppl., t. VII, pi. ~8);Synctheres prehensi- Us Fr. Cuv. loc. cit. , et Hisl. nat. du Mu- séum , 1825), le Coendou BufTon idem; Coendu, Marcgrave; Hoitztlquatzin? , Her- nand. Long de 14 pouces du bout du mu- seau à l'origine de la queue ; celle-ci un peu plus longue , et la tête ayant 4 pouces seu- lement. Les épines sont généralement blan- ches-jaunâtres à leur origine, noires dans leur milieu , et blanches à leur extrémité; ies plus épaisses sont aux parties supérieures du corps, et les plus longues sur le dos : celles-ci ont jusqu'à 3 pouces de longueur. Sur les membres, les côtés de la tête , les <ôtés de la première moitié de la queue, elles sont plus mince!» et plus cnnrtps ; enGn elles se réduisent en véritables poils , dont la couleur est le brun-noir, sur toutes les parties inférieures du corps et sur la moitié postérieure de la queue ; le museau et le dessous des pattes sont nus. Ce Porc-Épic , répandu dans le Mexique et dans presque toute l'Amérique méridio- nale, vit ordinairement sur les arbres où il tient avec facilité à l'aide de ses pattes; il n'emploie sa queue que lorsqu'il veut des- cendre : il se nourrit de fruits, de feuilles , de racines et de bois tendre. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a été à même d'étudier plusieurs individus de cette espèce , qui ont vécu plusieurs années dans la ménagerie du Muséum. Il se tenait con- stamment, pendant toute la durée du jour, caché dans du foin , et paraissait redouter l'éclat de la lumière; sa queue, habituelle- ment appuyée en terre, et dirigée horizon- talement suivant l'axe du corps, était tou- jours enroulée sur elle-même à son extré- mité comme celle d'un Sajou, mais jamais il ne s'en servait pour saisir les objets qu'il trouvait à sa portée. Son cri , qu'il faisait entendre toutes les fois qu'on le touchait ou qu'on l'exposait au contact de la lumière en enlevant le foin qui le couvrait, était un petit grognement plaintif. D'après Fr. Cuvier, le Hoitzlaquatzin de Hernandcz serait peut-être une seconde es- pèce de ce groupe, qui se distinguerait par des épines dont l'extrémité serait noire; mais , d'après la plupart des naturalistes , on doit les réunir à l'espèce précédente. § 5. Spiggures. Spiggurus , Fr. Cuv. Coendu, Lacép. Par les organes de la dentition , des sens et du mouvement , les Spiggures ressem- blent aux Synéthères ; mais les formes de la tête sont si dilTérentes , que, sous ce rap- port, il n'y a plus d'analogie entre ces ani- maux. En effet, autant les parties antérieu- res de la tête de ces derniers sont proémi- nentes, autant celles des premiers sont dé- primées ; il y a entre eux la même différence qu'entre les Porcs-Épics et les Acanthions. Ce genre contient des espèces qui pro- viennent de l'Amérique méridionale. 1. Le Coui , Spiggurus spinosa Fr. Cuv. ibid. ; Hyslrix subspinosus Lichst., Wied. Il a environ un pied au bout du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a 10 pou- ces. Toutes les parties supérieures du corps 432 POR sont revêtues d'épines attachées à la peau par un pédicule très mince , et terminées par une pointe fort aiguë : les plus grandes sont de 18 lignes a 2 pouces de longueur; celles de la tête sont blanches à leur base, noires à leur milieu, et marron clair à leur extrémité ; celles qui viennent après, depuis la naissance du cou jusque vers la croupe, ont leur base d'un jaune soufre, et celles qui garnissent la croupe, comme celles qui se trouvent sur le premier tiers de la queue, ont leur extrémité entièrement noire , c'est- à-dire qu'elles ne sont que jaunes et noires. Parmi toutes ces épines, très serrées les unes contre les autres, se voient quelques poils longs et fins , mais très rares. De pe- tites épines , analogues à celles que nous venons d'indiquer, se montrent encore sur les membres et sur les parties inférieures du corps, qui sont principalement revêtues d'un pelage grisâtre d'apparence laineuse; les parties supérieures de la queue sont garnies d'épines, couvertes d'un poil dur et noir, excepté dans la longueur de 2 à 3 pouces en dessus à l'extrémité , où cet organe est nu. Cet animal se trouve assez communément au Brésil. Il se tient sur les grands arbres, grimpe avec facilité à l'aide de ses pattes, et ne se sert de sa queue que pour descendre. Quand il est à terre, sa démarche est lente; il est sédentaire et ne prend de mouvement que lorsqu'il a faim. Sa nourriture consiste en fruits , en feuilles et en fleurs de végétaux; il mange aussi du bois tendre; mais il n'a pas de goût pour la chair. Il paraît que la femelle fait ses petits en septembre ou en octobre, et qu'ils sont peu nombreux. 2. L'Orico , Spiggurus villosus Fr. Cuv. (loco citato), le Cong d'Azara, Hystrix insidio- sus Lichst., H. insidiosus, var. Nycthemera Lichst. Cette espèce a 44 pouces du bout du museau à l'origine de la queue, qui a la lon- gueur du corps. Elle diffère surtout de la précédente par les poils très longs et très épais qui recouvrent l'animal entièrement, et sous lesquels ses épines sont tout-à-fait cachées. Ces poils ont jusqu'à 5 pouces de longueur ; ils sont blanchâtres à leur origine, noirs dans l'étendue de 2 ou 3 pouces, et blonds ou d'un marron très clair à leur ex- trémité. La queue est de cette dernière cou- POR leur dans sa première moitié, et noire dans le reste. Les épines sont, sur les différentes parties, distribuées et colorées comme celles du Coui. Les jeunes, sous ces différents rap- ports, ressemblent aux adultes. Cette espèce habite le Brésil. M. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire ne con- sidère l'Orico que comme une simple variété de coloration du Coui, et. à l'appui de son opinion, il a donné dans le Dictionnaire clas- sique la note que nous transcrivons ici et qui lui avait été communiquée par M. Alcide d'Orbigny. « Celte charmante espèce, digne de la plus scrupuleuse étude dans ses mœurs et son pelage changeant avec les saisons, avait attiré toute l'attention des naturalistes, et, après divers examens, elle n'était pas encore bien connue, puisque deux noms spécifiques lui ont été donnés. Ce qui avait causé l'erreur est sans doute la différence complète de sa robe d'été à sa robe d'hiver. Dans l'hiver, il sort à travers les épines de longs poils dont elles sont presque entière- ment cachées, tandis que l'été ces poils tom- bent et il ne reste plus que les épines dont la couleur jaunâtre, exposée à l'ardeur d'un soleil brûlant, devient roussâtre à l'extrémité des aiguillons. Dans une de nos courses à Rio de Janeiro, près des forêts vierges du côté du Pain de Sucre, nous vîmes un individu vivant dans les mains d'un Nègre et nous l'achetâmes. Le Nègre, questionné sur l'ani- mal, nous apprit que le poil lui tombait cha- que été, et que ce Porc-Épic se rencontrait fréquemment sur le sommet des montagnes, dans l'intérieur des épaisses forêts. » 3. Porc-Épic deCayenne, Hystrix Cay&n- nensis. Fr. Cuvier a indiqué, dans la subdi- vision des Porcs-Épics proprement dits, une espèce se distinguant du Porc-Épic d'Italie par ses teintes plus pâles, par ses épines plus minces, etc., que nous avons cru devoir rap- porter au grouppe des Spiggurus, tout en faisant observer qu'elle ne doit pas être con- servée. Provient de Cayenne. Une espèce fossile de ce groupe, trouvée au Brésil, a été indiquée par M. Sund sous le nom de Synelheres magna. Deux groupes voisins de celui-ci et égale- ment fossiles ont reçu Jesiiomsde Cercolabcs Brandt, et Theridomys Jourdan.Foy. ces mots et l'article rongeurs fossiles. ron POR 433 Enfin on a placé dans le genre Porc-Épic des auteurs un animal figuré par Séba sous le nom de Porcus acnlcatus syhrstris; mais il paratt que ce Rongeur doit rentrer dans le groupe des Rats. (E. Dksmarest.) PORCELAINE. Cyprœa. moll. — Genre de Mollusques gastéropodes pectinibranches, de la famille des Enroulés, établi par Linné, et adopté par tous les concbyliologistes. M. de Blainville, qui a étudié ce genre sur quelques individus d'une grande espèce rap- portés par MM. Quoy et Gaimard de leur Yoyage autour du monde, lui assigne pour caractères: Animal ovale, allongé, involvé, de chaque côté un large lobe appendiculaire, un peu inégal; un manteau garni en dedans d'une bande de cirrhes tentaculaires , pou- vant se recourber sur la coquille et la cacher; tête pourvue de deux tentacules coniques fort longs ; yeux très grands à l'extrémité d'un renflement qui en fait partie ; tube respiratoire du manteau fort court ou pres- que nul , et formé par le rapprochement de l'extrémité antérieure de ses deux lobes; orifice buccal transverse, à l'extrémité d'une espèce de cavité, au fond de laquelle est la bouche véritable entre deux lèvres épaisses et verticales; un ruban lingual, hérissé de denticules et plongé dans la cavité viscérale; anus à l'extrémité d'un petit tube situé tout- à-fait en arrière dans la cavité branchiale; organe excitateur linguiforme, communi- quant par un sillon extérieur avec l'orifice du canal déférent, plus en arrière que lui. Coquille ovale, convexe, fort lisse, presque complètement involvée; spire tout-à-fait postérieure, très petite, souvent cachée par une couche calcaire, vitreuse, disposée par les lobes du manteau ; ouverture longi- tudinale très étroite, un peu arquée, aussi longue que la coquille, à bords rentrés, dentés ou non dans tonte leur étendue, et échancrée à chaque extrémité. Les Porcelaines sont des coquilles bril- lantes, à surface lis-e et polie, ce qui leur a valu la dénomination sous laquelle elles sont connues. Elles habitent essentiellement sur les côies et dans les excavations des ro- chers; elles paraissent aussi s'enfoncer dans le sable. Du reste, leurs mœurs et leurs habitudes Mat enrore peu connues. Les espèces «le Porcelaine) som irès nom- breuses ; on en lrou\e dans presque toutes T. X. les mers; mais les plus belles vivent entre les tropiques : c'est là qu'elles prennent les couleurs brillantes dont quelques unes sont ornées, tandis que celles des hautes lati- tudes sont plus ternes. Quelques unes sont employées à faire des tabatières , entre au- tres la Porcelaine argus. L'espèce la plus commune sur nos côtes est la Porcelaine coccinelle , Cyprœa coccinella Lam. ( Cyp. costata Gm. ). C'est une petite coquille ovale, ventrue, à ouverture dilatée en avant; le bord droit plus long que le gauche et marginé; à stries transverses, lisses et non interrompues par l'absence du sillon dorsal. Elle est grisâtre, fauve ou rosée, avec ou sans taches. On trouve encore sur nos côtes ou sur celles de Corse les Cyp. flaveola , lu- rida , asellus, moneta, annulus, lathyrus et guttata. Parmi les espèces exotiques , les plus re- marquables sont la Porcel. tigre, Cyp. ti- gris Linn., coquille fort grosse, ovale, ven- true , très bombée , épaisse , d'un blanc bleuâtre , ornée d'un grand nombre de ta- ches noires, arrondies, éparses, et d'une ligne dorsale ferrugineuse en dessus, très blanche en dessous. De la merdes Indes, depuis Madagascar jusqu'aux Moluques. On en connaît plusieurs variétés, désignées sous les noms de serena, fucata, fuscula, œlhiops. — La Porcel. cauris, C. moneta Linn., vul- gairement Monnaie de Guinée, petite co- quille ovale, déprimée, plate en dessous , à bords très épais, un peu noduleux; cou- leur uniforme, d'un blanc jaunâtre , quel- quefois citron en dessus, blanche en des- sous. Des mers de l'Inde, des côtes des Mal- dives, de l'océan Atlantique. — Enfin les Porcel. australe , Cyp. auslralis Lamk. , delà Nouvelle-Hollande; Porcel. grenue, Cyp. nucleus Linn., des grandes Indes , où une variété, d'un blanc violâtre, est em- ployée à faire des colliers. On connaît aussi un assez grand nombre d'espèces fossiles, découvertes dans le cal- caire grossier ou dans des couches iden- tiques. PORCEI.L11VE. Porcel lan a. crust. — C'est un genre de l'ordre de- Décapodes ma- croures établi par Lamank. adopté par tous les careiimloyisies , el ranjié par M. Milne Edwards d.uis sa lr»tw «fM l'or «HlanienS. Dans les e»pe-«»8 qui fi ni '-e genre, la Là 434 POR carapace est une conque peu large, suborbi- culaire et déprimée en dessus Le front s'a- vance au-de-sus des antennes internes et peut même les recouvrir. Les yeux sont petits et logés dans une espèce d'orbite dont la paroi supérieure est bien formée, mais dont les limites ne sont déterminées en dedans et en dehors que par les antennes; celles-ci s'insè- rent en dehors des yeux Le cadre buccal est quadrilatère, mais beaucoup trop petit pour recevoir les pattes mâchoires externes qui, en se reployant, viennent s'appliquer contre le bord intérieur du front. Ces derniers ap- pendices sont liés grands. Le plastron ster- cal est très large et presque circulaire. Les pattes antérieures sont très grandes et plus ou moins aplaties. Les pinces sont fortes et peu ou point dentées. Les pattes des trois paires suivantes sont a peu près cylindriques et terminées par un tarse conique. Enfin celles de la dernière paire sont très grêles, replo\ées au dessus de la base des antres et terminées par une petite pince didactyle. L'abdomen est large, mais lamelleux et re- ployé en dessous contre le sternum. Le des- sons de l'abdomen est plus ou moins mem- braneux, et présente, chez le mâle, une seule paire d'appendices Cxes au deuxième an- neau, composés chacun d'une petite tige cy- lindrique terminée par une lamelle ovalaire. Chez la femelle, on y trouve deux ou trois fausses -pattes oviferes fixées aux deux ou trois anneaux qui précèdent la pénultième et Composées chacune d'une lige mufti articu- lée. Les branchies sont au nombre de qua torze de chaque côté et sont disposées par faisceaux. Os Crustacés sont assez communs sur nos «ôtes; on les rencontre ordinaire- ment sous les pierres. On en connaît une "Vingtaine d'espèces répandues dans tontes les mers. Comme espèce représentant ce genre, je citerai lu Pohoi.li.ane a i.argks pinces, Por- ceUaiia platycheles Peut. li> il. zool., t IV, pi. ti, fi*;. 12). Cette espè«e est assez abon- damment répandue sur nos cotes océaniques tt méditerranéennes. (IL L.) l'OliCII LAMTE. GÉOL. — Syn. de lliermaniide. loi/, ce mol. rotiCi M.\i;i\. ois. — V&g. pétrel. POUCEEMON. Porceitio. cru>t. — Coure ne ("ordre des Isopodes établi par Lalreille aux dépens des Cloportes s rare dans les environs de Paris. (H. L.) * l>OKCEEEI()MI)ES. Porcellionides. CRiisr. — C'est une grande division des lso» podes , établie par M. Milne Edwards. Les Cloportes, les Porcellions et quelques au- tres petits genres voisins, constituent un petit groupe parfaitement naturel , qui se distingue des autres Isopodes de la même f.trnille par la conformation des antennes et les appendices abdominaux de la dernière paire, et qui ne se laisse subdiviser que d'après des caractères d'une très f.uble im- portance, tirés du nombre des articles des gianoes antennes. Les Porcellionides ont le corps ovalaire et mediociement voûté. La tête est trans- versale, et terminée antérieurement par une surface verticale, surmontée par un boni fi. piital arqué et plus ou moins sa il— huit au milieu , et par deux lobes ou pro- longements latéraux qui s'avameni hori- zouialemeul eu forme de lames au dessus et en d. hors de la base des antennes exter- ne*. Le> antennes internes sont rndimen- laires , et consistent en ho petit stylet composé «le trois articles; le> externes sont ;iu cou ti aire grandes et s'in-ercnt eu dehors «l- s prer.Miei ies. a la face antérieure ov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des ComposéesTubuliflores, tribu des Séné- cionidées, élabli par Vaillant (in Act. Acad. Paris, 1719, p. 407). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale et des Indes orien- tales. Voy. COMPOSÉES. *POROPTERUS (wôpoçjtrou; *t/pov, aile), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Apostasi- mérides cryptorhynchides, créé par Schœn- herr (Gênera et species Curculionidum, syno- nymia, t. VIII, 1, p. 432), et qu'il compose POU tor 437 de quatre espèces d'Australie: les P. com- fer, anttquus, saccosus kl., el abster sus Schr. (C.) *PORORHY\CHLS (tto'po;, trou; Pv7- ^o; , trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétra mères, de la famille des Curculionidei gonaloceres et de la division des Brachydc- rides, créé par Scbœnherr {Gcn. et sp. Cur- culion. syn. t. VI, 1, p. 31 1), et qui ne ren- ferme qu'une espèce, le P. Labeonis Schr. Elle est originaire de l'Amérique méridio- nale et se trouve aux environs de Buenos- Ayres. (G.) POROSPnOERA , Dumort. bot. cr. — Voy. SPH.ERIA. (LÉV.) POROTIIELIUM , Eschw. (Syst.t 18, f. 21). bot. cr. — Syn. de Porodothion. *PORPACUS («o>«a£, agrafe), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Cyclomides, établi par Schœnherr ( Gênera et species Curculioni- dum,synonymia, t. VII, 1, p. 106) sur deux espèces de l'Afrique australe, les P. horri- dus Scta., et comirostris Chevt. (C.) PORPHYRA(7rof9i. Ce genre ne se com- pose que «l"une espèce, le /\ rnarginulus Lap., Aube. D«-jean lui avait donne anté- rieurement [Catalogne, 3* é»l., p. 67) les n'uus générique et spécifique «le Tnyouorhei- ius rtmratus Deb., L>«j. Elle se trouve a lava. (C.) •PORROSTOMA ou PORROS'IOUIS (t pôoj , (le loin; axipm, b oocIm?). ins. — Genre «le l'ordre des ()<.lé.. pietés prniamè- rrs, Cht ysuli»'us , etc. PORTEKSCIILAGIA, T.att. ( Archiv. f 259). bot ph. — Syn. d Bl«oëe»aVon, Jacq, •PO UT II ETES (TropQoT/K, «pu ue\asie). im. _ Geore de l'ordre des C«déo|Hrres té- trameres, «le la famille des Cnn-ulioiiideS îiatoceies et de la division des Cosv.niiJes, établi parS< hœnberr [Cen. et sf> CurcvlitM. syn., t. IV, p. 104 1 , 8: II, P 2*6*. Le t\ne, seule espèce connue, le P. 'lamifB S« hr , est originaire de la Cafrerie. (G). m roR POR *PORTHETIS («opSWç, dévastateur). îns. — Genre de Tordre des Orthoptères , tribu des Acridiens, famille des Truxalides, établi par M. Serville ( Rev. ), qui y com- prend trois espèces : P. dentala, elephas et \errulenta. La première a été trouvée au cap ie Bonne Espérance, la seconde en Sicile; »n ignore la patrie de la dernière. (L.) PORTLANDIA. bot ph. — Genre de la famille des Rubtacées-Cinehonacées, tribu des Hédyotidées, établi parR. Brown [Jam., 164). Arbustes des Antilles. Voy. rubiacées. PORTULA, Dillen (Gen., 7). bot. pu.— Syn. de Peplis, Linn. PORTULACA. bot. ph. — Nom scienti- fique du genre Pourpier. Voy. ce mot. PORTULACACÉES ou PORTL'LA- €EES. Porlulaceœ. bot. pb. — La circon- scription de celte famille a varié dans les divers travaux dont elle a été l'objet. Nous suivrons ici le plus récent, celui de M. Fenzl, tel qu'il est résumé dans l'ouvrage général de M. Endlicher, et à la suite, nous expose- rons en peu de mots le point de vue diffé- rent de quelques autres auteurs. Calice libre ou plus rarement adhérent, composé de deux folioles libres ou soudées, d'aulres fois 5-fide ou 5 parti. 4 6 pétales insérés au bas du calice, libres ou soudés à la base, manquant souvent complètement. Élamines tantôt en nombre égal aux divisions cali- cinales et alternant avec elles, tantôt en nombre double ou triple, tantôt en nombre moindre ou au contraire indéfini : dans ce cas les plus extérieurs oppositipétales ou en faisceaux dans la même situation ; filets in- sérés au calice , quelquefois a la corolle ga- mopétale , libres ou soudés entre eux infé- rieurement , égaux ou inégaux; anthères biloculaires, introrses, s'ouvrant longitucii- nalement. Ovaire libre ou adhérent, tantôt biloculaire avec une placentation cemrale Ct plusieurs ovules, tantôt offrant plusieurs loges (jusqu'à 8 ) dans chacune desquelles on trouve un ou plusieurs ovules attachés a l'angle interne : les ovoles, dans tous les cas, campulitropes. Style terminal, rare- ment simple jusqu'à sou extrémité, plus or- dinairement partagé en autant de branchas qu'il y a de loges ou de valves, ct «lotit la face interne est sligmatique. Fruit tantôt indéhiscent et plus ou moins charnu, tantôt l'ouvrant soit en pyxirte, soit de haut en bas par plusieurs valves. Graines insérées comme les ovules, souvent réduites en nombre, len- ticulaires ou réniformes , à test crustacé , plus rarement membraneux, à périsperme farineux ou charnu , qu'entoure en tout ou seulement en partie l'embryon arqué ou même annulaire, à cotylédons accombants, à radicule dirigée vers le bile. Les espèces sont des herbes annuelles ou vivaces , sou- vent des sous arbrisseaux , à feuilles alter- nes ou opposées, et souvent connées à la base dans ce cas, toujours très entières et plus ou moins charnues, munies ou dépour- vues de stipules; a fleurs rarement solitai- res, plus ordinairement disposées en cymes axillaires ou terminales, simples ou divisées et contractées en manière de grappes, de faisceaux ou d'ombelles. On les rencontre dispersées dans tous les climats , plus rares dans les régions tempérées de l'Europe et de l'Asie que dans l'Amérique septentrionale , abondantes surtout dans la zone tropicale et juxta tropicale de l'hémisphère austral , no- tamment au cap de Bonne Espérance. Plu- sieurs sont employées comme légumes : le Pourpier, le Tetragunia expansa, des Sesu- vium et autres. Leurs propriétés, du reste , sont peu remarquables. GENRES. Tribu 1. — TÉTRAGONIÉES. Calice 3-5-fide, soudé avec l'ovaire. Pas de corolle. Ovaire à 3-9 loges 1-ovulées. Fruit drupacé , relevé d'ailes ou de cornes. — Elles habitent les îles et promontoires de l'hémisphère austral. Telragoma, L. (Demidovia, PalL— Tetra- gonocarpus, Cornrnel.) Tribu 2. — Aizoidées. Calice 4 5 fi le parti, libre. Pas de co- rolle. 2 5-styles. Capsule ligneuse, à 2-5-1 loges 1-10 ovulées, s'ouvrantaux angles par une déhiscence loculicide. — Elles habitent pour la plupart le cap de Bonne Espérance, quelques unes d'autres points de l'Afrique, l'Arabie pélrée, la région méditerranéenne. Aiznon , L. ( X'ealingia , Fa bric. — Ficoi- dea, Dill. ) — Galenia, L. (Sialodes, Eckl., Zeyh.) — Plinlhus, Fenzl. Tribu 3. — SÉSUVIÉES. Calice 5 fide , plus rarement 2 fide •u POR parti , libre ou semi adhèrent. Pétales n nls ou 4-6. Ovaire a i-:> loges muUi-ovulées. Pyxide. — Répandues assez généralement dan> les régions tropicales ou {uatatrnpiealei, très peu dans l'Asie tempérée et dans l'Eu- rope , aucune eu Amérique en deçà du tro- pique du Cancer. fWaatAjema, Sauv. {Rocama et Papulnria, Forsk. — Zaleya, Burrn.) — Diplocfwnium, Fenzl. — Sc^ivium , L. ( Aizoon , Audr. — Halimus, LœM ) — Pyxipoma, Fenzl. - An- cistrostigma, Fenzl. — Cypselea, Turp. (Ra- dtana, Raf. — MiKegrana y Sur.) — l'orlu- laca , Totirn. ( Met idiana, L. — Merida , Neck. — Lamia, Vand.) Tribu 4. — Portulacariées. Calice de deux folioles, libre. 4-5 pétales. Ovaire 1 -loculaire, 1 -ovulé. 3 stigmates. Fmit indéhiscent tri-ailé. — Plante du cap de Bonne-Espérance. Portulacana, Jacq. (Ilœnckea, Salisb.). Tribu 5. — Cai.andrinikes. Calice libre , 2 foliole parti ou fide. Pé- tales libres ou soudés, rarement nuls. Ovaire 1 -loculaire. Capsule. — Communes surtout hors des tropiques, s'avança lit dans les ré- gions froides ei très haut sur les montagnes, notamment sur les Andes. A'iacnmpseros, L. {Teleplnaslmm, Dît?. — Rulitigia, Elir ) — Grahamia, Gill. (À~e- raytthus, Mots. ) — Talmum, Ad. ( Phcme- ranDius et Eutimon , Raf ) — Calandrima , Kth. (Gmnim Domb. — Phacosverma, Law. — Geuntia, FI. me\.) — Cleytonia, L. (L>m- nia , L.) — MonocosmiûÊ, Fenzl. — JOontia , Alich. C'amciana, Dill. — Mcmuides, Vaill.) — Cn yphtdtum, Nutl. — ? UUucus, Lozan. — iLepirina, Raf. Tribu 6. — Moi LUGINÉES. Calice libre , îi-parti fide. Ovaire 1-lorri- laire mutai ovulé ou à 3 5 loges 1 plun- Otolces. C.;i|)*u!e a dehisceuee loculicide. — Elles habitent pi -»» -maternent les régions tropicales et iuualropirales. 0>uk. ( (oibahonia , Scop. — Ax imoIm ),sera, R xb.) — Molugo, L. (Cer- Viana , Mm. — TiuMis, Hall. — ? Gnlias- Itum. Ili'i>i.j — Pnutnaceum, L. (Ginymsia, T. X. POR 441 DC.) — ïïyperlelis, E. Mcy. — Psammotro- pha , Eikl. Zeyh. {Mallogmmm , Fenzl.) — Civlanihum, E. Mey. — /lccos«n//ies , Eckl. Zeyh. — Schicda, Cham. Schlecht. — Co/o- banthus, Baril. Tribu 7. — Polpodées. Calice libre, 4 parti, à divisions pélaloïdes laciniées. Pas de corolle. 4 étamines hypogy» nés. Capsule 2 loculaire, 2-valve, 2 sperme. — Plante du Cap. Polpoda, Presl. (Blepharolepis, Nées). Tribu 8. — ADENOGnAwiMRES. Calice libre, 5 pani. Pas de corolle. 5 éta- mines hypogynes. Ovaire 1 loculaire, 1 -ovulé. St\le filiforme et stigmate capilé. Fruit in- déhiscent. — Plantes du Cap. Ou place enfin a la suite le Leurisia, Pursh, genre anomal, et qui n'est pas encore assez complètement étudié. Les premières tribus à calice adhérent se rapprochent des Ficelées ou Mesernbryan- thé ruées ; plusieurs de leurs genres, même de ceux a oxaire libre , en faisaient primi- tivement partie, et De Candolle la remettait encore dans son Prodrome. Les genres a pla- centation centrale ont de grands rapports avec les Caryophyllées et les Paronychiées; plusieurs leur étaient associées, et c'était particulièrement de ceux à calice diphylle que se composaient les vraies Portulacées, Dans l'état actuel , on saisit difficilement le lien commun de toutes ces piaules, pétalées et apétales, hypogynes et périgynes, a pla- ceniaiion centrale ou autre. Le caractère de la situation alternipétale des étamines ex- térieures u'esi pas dune détermina lion fa- cile; il échappe a l'observation dans beau- coup de ces genres, et se trouve, d ailleurs , dans des Caryophyllées. Eu admettant la cla.-sifit aluni que lions venons u exposer, la diaguose des Mésernbryanihcinées devient aiaée par l'a. fluviatilis. Voy. sylvie. POTAMOGETOIY. bot. ph. — Voy. pota- mot. POTAMOPHILA («orapég, rivière; 9l- >oç, qui aime), bot. ph. — Genre delà famille des Graminées, tribu des Oryzées, établi par R. Brown (Prodr., 211). Gramens de la Nouvelle-Hollande. Voy. graminées. POTAMOPHILÉES. Potamophileœ. bot. ph. — Syn. de Naïadées. ♦POTAMOPHILUS (TTorafAo'ç, fleuve ; 9l- >o;, qui aime), mam. — M. Mûller {Tydschr. v. Nat. G, v.t 1838) donne ce nom à un pe- tit groupe de Carnassiers de la division des Viverras. Voy. ce mot. (E. D.) POTAMOPHILUS. crust.— Synonyme de Thilphura. Voy, ce nom. (H. L.) POTAMOPHILUS (ttoto^, fleuve; Vl- >/«, aimer), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Clavicornes et de la tribu des Leptodactyles, établi par Germar ( Fauna Ins. German.y VI, 8), adopté par Latreille {Règne animal de Cuvier, t. IV, p. 516) et par Dejean {Ca- talogue, 3e éd., p. 146). Il se compose, à notre connaissance, de 6 espèces, parmi les- quelles nous désignerons les suivantes : p. acuminatus F. (picipes 01.), Orientalis Deh., Gory, Cordillerœ e( Goudotii Guér. La lre est propre à l'Europe centrale et méridionale, la 2e à Java, et les 2 dernières sont originaires de la Nouvelle-Grenade. Ces Insectes se tien- nent à la surface des eaux et suivent le cou- rant des grands fleuves. Latreille , qui a donné au type du genre en question le nom de Hydera, Ta abandonné dans ses derniers ©images. (C.) POTAMOPHIS. rept.— Voy. couleuvre. (P. G.) POTAMOT. Potamogeton (ttoto^o;, fleuve ; ytiruv, voisin), bot. ph. — Genre de la famille des Naïadées , dans laquelle il constitue une tribu distincte, de la Tétran- drie tétragynie dans le système de Linné. Établi d'abord parTournefort, il a été adopté sans modifications par Linné et par les bo- tanistes modernes. Il se compose de plantes herbacées, qui croissent généralement , en grande abondance, dans les eaux stagnantes et courantes de tous les pays tempérés et un peu froids. Leur tige rampante, noueuse, émet des rameaux allongés , submergés , chargés de feuilles distiques, le plus souvent alternes, rarement opposées , translucides, entières, de forme très diverses, linéaires, lancéolées , ovales , qu'accompagnent des stipules intrafoliacées, libres ou adnées à la base engainante de la feuille. Leurs fleurs hermaphrodites, petites et verdâtres , for- ment des épis axillaires, que leur pédoncule élève au-dessus de la surface des eaux, et que distinguent les caractères suivants : Périanthe vert, à 4 folioles munies d'un on- glet très court ; 4 étamines insérées sur l'onglet des folioles du périanihe, dont le filet est très court, dont l'anthère a 2 loges opposées, plus ou moins séparées par un connectif épais, et s'ouvrant longitudinale- ment pour laisser sortir le pollen qui est globuleux; 4 pistils distincts, sessiles , à ovaire uniloculaire, uni-ovulé: à style très court ou nul ; à stigmate pelté, oblique vers l'intérieur. A chacune de ces fleurs succèdent quatre petits fruits monospermes, à noyau coriace ou ligneux. La complication progres- sive du type floral dans la famille des Naïa- dées a paru à certains botanistes un motif suffisant pour autoriser à considérer la fleur des Poiamots , non comme une seule fleur hermaphrodite tétrandre tétragyne , mais comme un groupe de quatre fleurs mâles chacune à une seule étamine, et de quatre fleurs femelles , réduites chacune à un seul pistil nu. La Flore française ne possède pas moins de 14 ou 15 espèces de Potamots, parmi lesquels nous prendrons comme exemple le Potamot nageant, polamogeton natans Lin., plante commune dans nos eaux douces sta- gnantes, à la surface desquelles on voit na- ger ses feuilles elliptiques ou lancéolées, ai- guës ou obtuses au sommet , arrondies et presque en cœur à la base , portées sur de POT longs pétioles, et accompagnées de grandes stipules membraneuses, translucides, lan- céolées-linéaires ; ses Heurs forment des épis serrés, ftbtongs. En Sibérie, les rhizomes de celle espèce fournissent un alimeni grossier, et dont le peu de ressources Qu'offrent ces contrées peut seul amener à faire usage. A cela près, tous les Potamots sont des régé- taux sans usages. (P- D.) * PO l \MO I IIERIUM (TroTa^oç, fleuve ; Grîp«ov, bétc sauvage), mam. —Groupe de Car- nassiers musiëlieiis fossiles indique p;ir Et. Geoffroy Sa rat- Hll aire (Étud. progr. d'an. nat., 1835). (K- D •) POTAMVS, Fr. Cuv. mam. — Synonyme de Mriopolcmius, Molin. POTARCVS , RaGn. ( in Journ. phys., LXXXIX, 107). bot. cr. — Syn. de Micros- terias, A sa ni h. POTASSE, min. — Cet alcali, sans être abondamment répandu dans la nature, se rencontre cependant dans les deux règnes organique et inorganique. On lui donnait anciennement le nom d'alcali végétal, parce qu'on le retire principalement des cendres des végétaux pour les besoins du commerce; mais on le trouve aussi dans les animaux , et il fait partie composante d'un certain nombre de substances minérales de la classe des sels, parmi les Silicates alurnineux (Or- those, Amphigène, Mica, Pinite), parmi les Nitrates (le Salpêtre), et enfin parmi les Sulfates (Alun , Alunite, Aphthalose ). — La Potasse est moins répandue que la Soude dans le règne minéral : reposée à l'humidité de l'air, elle l'adiré avec force et finit bien- tôt par se résoudre en liqueur, en quoi elle diffère de la Soude, qui dans la même cir- constance se dessèche bientôt et s'effleurit. On peut encore distinguer ces deux alcalis l'un de l'autre en versant leurs solutions dans une dissolution de Platine : la Potasse donne un précipité, qui est jaune, tandis que la soude n'en produit point. Combinée avec les acides azotique et sulfurique, elle forme deux sels simples, anhydres, d'une grande importance pour les arts, le Sal- pêtre ou le Nitre {voy. salpêtre) , et le sul- fate de Potasse ou sel de Duobus. Voy. sul- fates. (Del.) POTENTILLE. Potentilla (de Poten- tiel virium , d'après Linné), bot. ph. — Grand et beau genre de la famille des Ro- POT 445 saeées, de l'ieosandric polygynie dans le système de Linné. Tel que nous le considé- rons ici, à l'exemple de M. Endlicher (Gcn., n" 6363), il correspond au deux genres Po- tenlilla et Tormentilla de Linné réunis, et au genre de même nom admis dans le Pro- drome ( Il , p. 571 ), abstraction faite du Comarum. Dans ces limites , il comprend aujourd'hui environ 175 espèces. Ces espèces sont des herbes vivaces , rarement des ar- bustes, qui croissent pour la plupart dans les contrées tempérées et froides de l'hé- misphère boréal , dont un très petit nombre se trouvent au-delà du tropique du capri- corne; leurs feuilles sont alternes, digitées ou pennées avec foliole impaire, à folioles dentées ou incisées, à stipules adnées au pétiole. Leurs fleurs sont blanches, jaunes, rarement rouges , le plus souvent assez grandes, portées sur des pédoncules uniflo- res , généralement groupés en corymbes terminaux : elles présentent un calice à tube court, évasé, concave, à limbe quadri- quinquéparti, étalé et presque plan, per- sistant, avec les divisions duquel alternent extérieurement des bractéoles en même nombre qu'elles; une corolle à quatre ou cinq pétales, insérés sur le calice; des éta- mines au nombre d'environ une vingtaine, insérées aussi sur le calice; des pistils nom- breux et distincts , groupés sur un récep- tacle convexe , à ovaire uniloculaire et uni-ovulé, à style latéral; à ces pistils suc- cèdent de nombreux akènes, sessiles sur un réceptacle commun , saillant et non charnu. La réunion des Tormentilles aux vraies Potentilles amène naturellement la division du genre en deux sous-genres : a. Tormentilla, Lin. Limbe du calice qua- driparti, accompagné de quatre bractéoles; corolle à 4 pétales. 1. Potentille Tormentille , polentilla Tormentilla Nestler {Tormentilla erecla Lin, et T. reptans Lin.). Cette plante est commune dans les bois de toute la France. Son rhi- zome est épais, arrondi, plus ou moins oblique, etémetuneou plusieurs tigesgrêles, couchées ou ascendantes, selon la variété, rameuses-dichotomes. Ses feuilles sont ter- nées, rarement quinées ; les caulinaires sessiles, à folioles obovées, rétrécies en coin vers le bas, dentées, pubescentes, surtout 446 POT à leur face inférieure et sur les bords, mais vertes à leurs deux faces; les caulinaires à stipules assez grandes, 3-5-lobées. Ses fleurs sont assez petites, jaunes; leurs pétales ne dépassent pas ou presque pas le calice. Le rhizome de cette plante se distingue par la forte proportion de tannin qu'il renferme et qui s'élève à 174 parties sur mille. Il renferme une proportion encore plus forte d'une matière colorante rouge. Celle-ci co- lore tout son tissu d'une manière prononcée , surtout vers son extrémité la plus vieille qui en prend une teinte rouge-brunâtre intense. Ces deux substances déterminent les divers emplois de cette partie de la plante. Ainsi, en médecine, on la regarde comme l'un des meilleurs astringents connus, et on l'em- ploie soit intérieurement, soit extérieure- ment, moins cependant, disent certains auteurs, qu'on ne devrait le faire. D'un autre côté, dans le nord de l'Europe, là surtout où une latitude déjà haute exclut les forêts de Chênes, on substitue le rhizome de la Tormentille au tan pour le tannage des peaux. On s'en sert aussi pour la tein- ture , particulièrement pour celle des cuirs, en Laponie. b. Potentilla, Lin. Limbe du calice quin- quéparti, accompagné de cinq bractéoles; corolle à 5 pétales. La France possède 27 ou 28 espèces de ce sous-genre. On en cul- tive aussi quelques-unes, indigènes ou étrangères, à titre de plantes d'ornement. Nous faisons connaître ici les plus intéres- santes de ces plantes. 2. POTENTILLE ANSÉRINE , Potentilla dUSe- rina Lin. Cette espèce, connue aussi sous le nom vulgaire d'Argentine , est commune le long des chemins, des rivières, dans les lieux inondés pendant l'hiver. Sa tige grêle s'allonge beaucoup en s'enracinant aux nœuds où elle produit aussi des rosettes de feuilles. Ses feuilles forment d'ordinaire des touffes gazonnantes; elles sont pennées avec impaire, composées de 15 à 25 folioles vertes en dessus , soyeuses -argentées en dessous, ovales-oblongues , marquées sur leurs bords de dents profondes et aiguës , entremêlées de folioles très petites; ses fleurs sont jaunes, grandes, solitaires sur de longs pédoncules radicaux. La Polentille ansérine doit sa dénomination spéciûque à ce que les Oies recherchent évidemment ses POT feuilles pour les manger. En Ecosse, ces mêmes feuilles sont employées comme po- tagères et préparées pour cela de manières diverses. Quant au rhizome de cette plante, il est épais, noirâtre, de saveur analogue à celle du Panais; on le mange en diverses parties du nord de l'Europe. Aujourd'hui on ne fait plus que rarement usage en mé- decine de cette Polentille, bien qu'elle ait été employée et recommandée autrefois à plusieurs titres. 2. On trouve fréquemment dans les jar- dins , comme espèce d'ornement , la Poten- tille frutescente, Potentilla fruticosd Lin., espèce des parties montagneuses et septen- trionales de l'Europe, joli arbuste touffu, d'environ un mètre de haut, à feuilles pen- nées, formées de folioles oblongues-lancéo- lées, entières, hérissées, rapprochées; à fleurs d'un beau jaune, disposées en corymbe terminal, qui se succèdent pendant tout l'été. On la multiplie par ses drageons. 3. Potentille rampante , Potentilla rep~ tans Lin. Elle porte vulgairement le nom de Quinte feuille. Elle abonde le long des chemins , dans les lieux herbeux et frais. Elle doit son nom spécifique à ses tiges tra- çantes , grêles, à nœuds espacés et s'enra- cinant au sol. Ses feuilles digitées sont formées de cinq ou sept folioles glabres ou pubescentes seulement à leur face inférieure, oblongues, rétrécies à la base, marquées de dents dont la terminale plus courte que celles placées à côté d'elle. Ses fleurs sont jaunes, solitaires sur des pédoncules plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils naissent; dans les jardins, on en cultive en bordures une variété à fleurs doubles, d'un effet assez remarquable. En médecine, on emploie son rhizome comme astringent, soit intérieurement, soit extérieurement. Avant l'introduction du quinquina en Eu- rope, on s'en servait pour le traitement des fièvres intermittentes; mais, depuis cette époque, il a été presque abandonné. Néan- moins quelques médecins le recommandent encore. On dit aussi qu'il peut servir au tannage. Parmi les Potentilles exotiques qui, dans ces derniers temps, ont trouvé place dans nos jardins comme espèces d'ornement, nous signalerons les deux suivantes. 4. Potentille du Népaul, Polcnlilla Nepa- roT POT 447 lensis Hook., dont le nom indique l'origine. Jolie plante herbacée vivace, pileuse dans toutes ses parties, dont la tige rameuse s'élève à 6 ou 7 décimètres ; ses feuilles inférieures ou radicales sont quinées, les caulinaircs tcrnées seulement, à folioles oblongues, vertes à leurs deux faces, ré- trécies en coin vers leur base, dentées en scie , accompagnées de grandes stipules en- tières. Ses fleurs sont grandes et belles, d'un rouge vif , à pétales obcordés, plus longs que le calice; elles se succèdent en grand nombre pendant l'été et l'automne. Cette plante réussit très bien en pleine terre, dans un lieu un peu ombragé. On la multiplie par graines et par division des pieds. 5. PûTENTILLE ROUGE NOIR, Potentllld atVO- sanguinea Lodd. Celle-ci est encore origi- naire du Népaul. C'est encore une plante herbacée vivace, de même taille que la pré- cédente, couverte dans toutes ses parties de poils soyeux; sa tige est décombante; ses feuilles sont pétiolées, elles supérieures sessiles , toutes ternées , blanches-coton- neuses en dessous, à folioles grandes, aiguës, accompagnées de stipules obtuses. Ses fleurs sont grandes et belles, à pétales obcordés, d'un rouge de sang foncé et presque noirâtre; elles se succèdent pendant tout l'été. On la cultive et on la multiplie comme la pré- cédente. (P.D.) *POTERANTnERA ( woWpio* , vase ; ov6v;pa, anthère), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées, établi par Bongard [m Mem. Academ. St- P«ec. beaucoup de facilité, en raison ntre même que leur nourriture (toit eue Cncoie p us végétale que celle iifS Kangu- roos. Ils foui euieiuire parfois uu petit cri i).\<7. seoiblable a celui des Hais. l'cn.iaiii longtemps ou n'a placé qu'une S«*i le espèce dans ce genre, le Kaiifturoo- Vl.il ; tii.-iis, il y a m>e quinzaine u'annees, ",l\i. Quoy et G.ini.iM en mit indiqué oeux antres, t»i a-»-/ récemment, en Angleterre, EL (jouit] et siuiout M. Oghby eu ont fan connaître un assez grand nombre; ce qui fait que, d'après M. Lesson , on compterait aujourd'hui dix espèces particulières dans ce genre naturel , et toutes , de même que tous les Marsupiaux en général , sont pro- pres à rOcéanie, et particulièrement aui côtes occidentales et méridionales de la Nou- velle-Hollande. Nous allons indiquer les diverses espèces de ce groupe ; mais nous ne décriions que la plus connue : 1° Kanguroo-Rat Philip. {II. pi. 47), White, (-uv.; Hypsipryrnnus nturinus; Po- torou dk White; H. Whilei Quoy et Gaim. (Zoo/, de l'Uranie, pi. 10); Polorous mû- rirais et Kcmgurus Gaimarài A. -G. Desm. (Miimm.); M acropus minor Sliaw (G en . zool.f pi. 1 26) , etc. 11 est long de 1 pied 5 lignes du bout du museau à l'origine de la queue, et celle ci a environ 1 pied de longueur; sa taille est celle d'un petit Lapin. La cou- leur du pelage est uniformément d'un gris roux; la gorge, la poitrine, le ventre et l'intérieur des membres sont d'un blanc sale ; le dessus de la tête, le dos, une partie du flancs et des cuisses , sont d'un gris brun , le bout de la queue est brun. Les poils sont de deux sortes : les plus profonds sont courts, doux, moelleux et un peu flo- conneux , présentant une teinte gris de souris quand on les écarte : les extérieurs sont plus longs, raides et plus rares. Les tarses sont recouverts de poils longs et fau- ves, dirigés d'arrière en avant, et s'étendant jusqu'à l'extrémité des ongles ; ceux des panes antérieures, plus doux, recouvrent les ongles. Le Kanguroo-Rat , qui porte ce nom pane que son cou est assez renflé et res- semble un peu à celui d'un Rat, a des mœurs 1res douces et moins timides que celles des Kanguroos proprement dits : il est très agile et faitdes bonds considérables lorsqu'on l'inquiète. MM. Quoy et Gaimard rapportent qu'un de ces animaux vint en- lever familièrement des restes d'aliments, au milieu d'une cabane bâtie pour les abri- ter, dans une excursion dans les montagnes LiL-nes , et qu'il s'enfuit par un trou a la manioie des Rats. Cciie espèce se trouve communément a la Nouvelle-Hollande, principalement uanf les rotheis delà Weira-Gambia POT POU 449 2" Le Potoroo de Lesueur. Hypsiprym- nus Lesueurii Quoy et Gaimard ( Voy. de Virante). Cette espèce est fondée sur plu- sieurs têtes rapportées par MM. Quoy et Gaimard de l'île Dirch-Hatichs , et qui dif- fèrent de celles du Potoroo précédent par retendue plus considérable de la cavité tympauique, par la largeur des arcades zygomatiques, et par la brièveté de la voûte palatine. 3" Potoroo de Péron, Hypsiprymnus Pe- romi Quoy et Gaimard [loc. cit.). Cette es- pèce a été fondée sur un squelette déposé au Muséum d'histoire naturelle par Péron, et qui semble différer de celui de VII. mu- rinus par la tête plus mince, plus pointue et plus allongée en cône ; par ses incisives supérieures mitoyennes et ses canines ayant plus de longueur; par la caisse du tympan moins développée; les arcades zygomati- ques plus étroites et moins convexes; l'ex- tfémilé des os du nez dépassant le niveau des dents incisives supérieures, etc. Une autre espèce , généralement admise par les auteurs , est le 4" Potoroo soyeux , Hypsiprymnus seto- sus, qui provient de la rivière des Cygnes. M. Gould a décrit également une espèce qui habite les mêmes régions : 5° Hypsiprymnus Grayii. Enfin, M. Ogilby a fait connaître cinq espèces, toutes propres à la Nouvelle-Galles du sud , et qui ont reçu les noms de : 6° Hypsiprymnus myosurus. 7* Hypsiprymnus melanolis. 8° Hypsiprymnus formosus. 9° Hypsiprymnus caniculus. 10° Hypsiprymnus Philippi. En terminant cet article, signalons une espèce fossile du groupe qui nous occupe et qui a été désignée sous la dénomination de Hypsiprymnus de Wellington s valley , et disons que les recherches de MM. Hombron et Jacquinot, et celles, plus récentes, de M. Jules Verreaux, feront bientôt connaître le genre des Potoroos d'une manière plus complète qu'il ne l'est jusqu'ici. (E. D.) POTOS. mam.— Synonyme deKinkajou. Voy. ce mot. (E. D.) POTTIA (nom propre), bot. cr. — (Mous- ses. ) Ce genre , dont le nom , créé par Eh- rhart, a été repris par MM. Bruch et Schim- per, comprend 5 espèces de l'ancien genre T. X. Gymnoslonvm de Bridel, et un de ses Schis- tidium. 11 a pour types les G. ovatum et truncatnhun, si communs dans nos environs, et pour caractères : une capsule dressée , ovoïde ; des tiges annuelles et non vivaecs ; et enfin des feuilles larges, concaves , sou- vent munies d'une nervure prolongée en poil au sommet, et formées d'un tissu lâche, à cellules quadrilatères. Presque toutes ces espèces appartiennent à l'Europe. (C. M.) *POTTIACÉES (nom propre), bot. cr. — (Mousses.) Nom donné par MM. Bruch et Schimper à une petite tribu qui se compose des genres Anacalypta et Pottia. Voy. ces mots et mousses. (C. M.) POTTO. mam. — Bosman a indiqué sous le nom de Potto un Mammifère que Gmelin a décrit sous le nom de Lcmur potto, et qu'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire a nommé Nycticebus potto. Pour Illiger, cet animal est le type du genre Stenops, et A. -G. Desma- rest le désigne, dans sa Mammalogie, sous la dénomination de Galago Guineensis. Enfin, M. Lesson (Species des Mammifères, 1840), en fait un genre distinct de la division des Ouistitis. Voy. ce mot. (E. D.) POTTS1A. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Apocynacées, tribu des Alstoniées, établi parHooker et Arnott (ad Beech., 198, t. 43). Arbrisseaux de la Chine. Voy. apo- cynacées. POTURON. bot. ph. — Voy. paturon. POU. Peàiculus. ins. — C'est un genre de l'ordre des Épizoïques, de la famille des Poux , établi par Linné et adopté par tous les aptérologistes. Les caractères de ce genre peuvent être ainsi exposés : Tête de forme variable, globuleuse, elliptique ou en lyre; sinciput tronqué ou coupé en ligne droite, ar- rondi, aigu ou parabolique ; occiput arrondi, aigu ou envoyant une avance trigone sur le thorax. Rostre rétractile, caché sous la tête, formant une gaîne tubuleuse, molle, dilatée au sommet, où elle est pourvue d'une double série de crochets, et contenant un tube corné formé par quatre soies; point de palpes ni de lèvre inférieure; antennes grêles, de cinq articles, le plus souvent égaux, quelquefois décroissant, le premier souvent épais, et le second plus long que les autres. Yeux très petits, à chacun des côtés postérieurs de la tête, derrière les an- tennes, souvent invisibles. Thorax petit, 53 450 POU toujours plus étroit que l'abdomen , à seg- ments indivis, pourvu de chaque côté d'un stigmate entre la première et la seconde paire de pattes. Abdomen distinct du tho- rax, à segments bien séparés, surtout laté- ralement. Il y a sept, ou huit, ou neuf seg- ments; leur surface, papilleuseet aciculée, présente de longues soies roides éparses. Toujours six paires de stigmates abdomi- naux; pieds semblables entre eux, grim- peurs; les antérieurs souvent plus petits, de même forme que les deux derniers, mais à jambe pourvue au sommet, entre sa dent et son articulation tarsitnne, surtout dans les grandes espèces, d'une pelote au moyen de laquelle le poil saisi par ces pattes est mieux retenu. Swammerdam a soupçonné que le Pou de l'homme, dont il a donné une anatomie , était hermaphrodite; il a été porté à cette idée, parce qu'il n'a pas découvert de mâles parmi ceux qu'il a examinés, et qu'il leur a trouvé un ovaire. Leuwenhoeck a fait sur «cette même espèce des observations qui dif- fèrent beaucoup de celles dont nous venons de parler : il a observé parmi ces Insectes des individus pourvus d'organes générateurs mâles, dont il a donné des figures; il a dé- couvert dans ces mâles un aiguillon re- courbé, situé sous l'abdomen, et avec lequel, selon lui, ils peuvent piquer; il pense que c'est de la piqûre de cet aiguillon que pro- vient la plus grande démangeaison qu'ils causent, parce qu'il a remarqué que l'in- troduction de leur trompe dans les chairs ne produit presque aucune sensation, si elle ne touche pas à quelque nerf. Degéer a vu un aiguillon semblable placé au bout de l'abdomen de plusieurs Poux de l'homme ; ceux qui,, d'après Leuwenhoeck, sont des mâles, ont, suivant Degéer, le bout de l'ab- domen arrondi , au lieu que les femelles ou ceux à qui l'aiguillon manque l'ont échan- cré. Latreille a vu très distinctement dans un grand nombre de Poux l'aiguillon et la pointe dont parlent ces auteurs. Les Poux vivent de sang ; les uns se nour- rissent de celui des hommes , les autres de celui des quadrupèdes ; c'est avec leur trompe, qu'on n'aperçoit presque jamais quand elle n'est pas en action , qu'ils su- cent. Chaque quadrupède a son Pou parti- culier, et quelques uns même sont attaqués J POU par plusieurs; l'homme en nourrit quatre espèces. Ces Insectes sont ovipares ; leurs œufs, qui sont connus sous le nom de lentes, sont déposés sur les cheveux ou sur les vê- tements; les petits en sortent au bout de cinq à six jours; après plusieurs mues et au bout d'environ dix-huit jours, ils sont en état de se reproduire. Ils multiplient beau- coup; des expériences ont prouvé qu'en six jours un Pou peut pondre cinquante œufs, et il lui en reste encore dans le ventre; on a calculé que deux femelles peuvent avoir dix-huit mille petits en deux mois. La mal- propreté et l'usage de la poudre à cheveux mal préparée, et qu'on laisse trop longtemps sur la tête, surtout en été, attirent les Poux et leur fournissent un local favorable pour la reproduction de leur postérité. Les moyens que l'on emploie pour se débarrasser de cas Insectes incommodes sont : 1° l'emploi des substances huileuses su graisseuses qui con- tiennent du gaz azoté et qui bouchent les stigmates de ces Insectes et les étouffent; 2° les semences de la Staphisagria , de Pied d'Alouette, les coques du Levant, le tabac réduit en poudre, et surtout les prépara- tions mercurielles, font sur ces Insectes l'ef- fet d'un poison qui les fait périr promple- ment. On prétend que ces Insectes, en per- çant la peau , font naître des pustules qui se convertissent en gale et quelquefois en teigne; leur multiplication, dans certains sujets, est si grande qu'elle finit par pro- duire une maladie mortelle, connue sous le nom de Phthiriase, et dont le docteur Alibert a parlé dans son bel ouvrage sur les maladies de la peau. Les nègres , les Hottentots et différents Singes mangent.les Poux, et ont été nommés par cette raison Phthiriophages. Il fut un temps où la méde- cine employait le Pou de l'homme pour Tes suppressions d'urine, en l'introduisant dans le canal de l'urètre. Ce genre renferme un assez grand nom- bre d'espèces : parmi elles nous ne citerons que celles qui vivent sur l'homme. Le Pou de la tète, Pediculus capitis Swam. (Hist. gén. Ins., pi. 7; Guér., Iconogr. du Règ. anim. de Cuvier, Ins., pi. 2, fig. 6; Denny, Ânopl. Brit., p. 13, pi. 26, fig,. 2). Cette espèce, connue de tout le monde, ne vit que dans les cheveux, et elle est sur- tout commune chez les enfants : les œufs POU POU 451 •ont ^signés vulgairement par le nom de lentes. Le Pou du coRrs, Pcdicnlus vestimenti Nits/eh (Thierius, p. 47; Guér., Iconogr. au lièg. anim. deCuv., Ins., pi. 2, If. :> ; Denny, Anopl. Brit., p. 16, pi. W, iig. 1). II est d'un jaunâtre uniforme ou blanc sale; la tête est avancée; le eorps est ovalairc- alloncé ; le thorax est subarticulé; le second ortii le îles antennes est allongé; les pattes sont plus grêles et plus allongées que dans l'espèce précédente. Cette espèce, dont la pi- qûre est extrêmement vive, est aussi com- mune que la précédente; mais ses manières de vivre sont tout-à-fait différentes. C'est particulièrement sur le corps et parmi les vêlements que Ton trouve ordinairement ce parasite , dont la femelle pond des œufs asse* gros, et qu'elle a soin de fixer toujours au%. poils, soit du bras, soit de la poitrine. La longueur de cette espèce égale 1 ligne 1/2. Le Pou des maladies, Pediculus tabescen- 1ium Durm. (Havub. der Ent., t. II, p. 60; Denny, Anopl. Brit., fig. 19). Il est entiè- rement d'un jaunâtre pâle; la tête est ar- rondie; le thorax est plus grand que dans le précédent, de forme carrée; les antennes sont allongées; les segments abdominaux sont plus serrés; 6a longueur est 1 ligne 1/2. ■ reproduirons, au sujet de cette es- pèce de Pou , le résumé donné par M. Bur- meister des observations qu'on a faites à son égard. Ces Poux ont été recueillis sur «ne fermne de soisante-dix ans. Le soir, et sur- tout au lit, elle était prise d'une déman- geaison insupportable. Elle avait des Poux au dos, au cou et à la poitrine; ceux-ci dis- aient quand la malade se refroidis- sait à ces endroits du corps; mais ils re- paraissaient bientôt. Ils ne devinrent pas contagieux et furent détruits par l'essence de térébenthine. L'épiderme , aux parties signalées, était malade et couvert de petites croétes, dans lesquelles les Potrx s'arrêtaient volontiers. Des personnages célèbres ont succombé à cette dégoûtante maladie : Hérode, Sylla, Phérécide, Philippe II d'Espagne et, d'après quelques auteurs, le divin Plalon lui-même, en furent également victimes. Aujourd'-bui elle est commune encore dans certaines par- ties de l'Europe on les habitants sont sales et malheureux : en Galice et dans les Astu- ries, elle n'est pas rare; en Pologne, elle accompagne sou\ent la plique. Dans le pluhiriasis, les Poux se développent avec un(> telle rapidité, que le vulgaire ne l'explique pas autrement (pie par génération sponta- née; et Amatus Lusitanus raconte avec sim- plicité qu'ils produisaient si vite et en telle abondance sur un riche seigneur, que deux domestiques étaient exclusivement employé:; à porter à la mer des corbeilles remplies de la vermine qui sortait du corps de leur maître. Le nom de Pou a été donné à plusieurs Insectes de genres bien différents : Pou ailé. Voy. Pou volant; Pou de Baleine. Voy. Cyame, Pycnogo- non; Pou de bois ou Fourmi blanche. Voy. Ker- mès, Psoque; Pou de mer. Voy. Cymothoe et Cyame ; Pou de mer d'Amdoine, espèce de Crustacé qui nous est inconnu, et q.ie l'on mange dans quelques parties de i *nde sous te nom de Fotok; POU DE MER DU CAP DE BONNE - ESPÉRANCE , Crustacé dont il est fait mention dans Kolbe et qui est probablement un Cymothoe; Pou des Oiseaux. Voy. Ricin; Pou de Pharaon. C'est peut-être nne es- pèce d'Ixode ou de Chique; Pou des Poissons ou Pou de rivière. Espèce d'Entomostracé qui s'attache aux ouïes de plusieurs Poissons. Voy. Calice et Arcule ; Pou des Polypes. Animal qui s'attache aux Polypes , et qu'on a soupçonné êtrenn Hydracbnelle, mais que Bory de Saint-Vin- cent regarde comme un microscopique, et dont il a fait son Polelrichia potypiarum; Pou pulsateur. Voy . Psoque pulsateur; Pou de rivière. Voy. Pod des poissons; Pou de larde. C'est peut être le Cymothoa Guadelupensis de Fabricius; Pou volant ou Pou ailé. Insectes qui ha- bitent les lieux humides et se jettent, dit- on, sur les Cochons qui vont se vautrer dans la fange; ils sont de la grosseur des Poux qui se trouvent sur ces animaux ; mais ils sont noirs et ailés. Ce sont peut-être des Diptères des genres Simulie et Cousin. (IL L.) POUACRE. ois. — Buffon désigne ainsi le Bihoreau à manteau blanc. Voy. héron. POUCE-PIED. Pollicipes. crust. — La 452 POU famille des Anatifes ou Lépadiens a été par- tagée en plusieurs genres, parmi lesquels on remarque celui des Pouces-Pieds de La- marck , qui ont la coquille composée d'un nombre considérable de valves, les unes assez grandes , inégales et presque conti- guës, au nombre de treize; les autres pe- tites, plus rapprochées du pédoncule, et en plus grande quantité encore. On trouve sur nos côtes des Cirrhipèdes de ce genre. La- marck et d'autres naturalistes en ont aussi décrit des espèces exotiques. (P. G.) POUCHET. moll. — Adanson {Voyage au Sénégal) nomme ainsi YHelix murialis Linn. *POUCHETIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cincho- nacées, tribu des Gardéniées , établi par A. Richard {in Mem. Soc. h. n. Paris, V, 251). Arbrisseaux de l'Afrique tropicale. Voy. ru- biacées. POUDINGUE, moll. — Nom vulgaire du Conus rubiginosus. POUDINGUE, géol.— On donne ce nom aux roches conglomérées, formées générale- ment par la réunion de fragments roulés de roches diverses réunis par un ciment quel- conque. Les Poudingues sont de couleurs très variées; ils forment des bancs et amas quelquefois assez puissants, intercalés dans la plupart des terrains sédimentaires. Sui- vant la nature de leur composition , ils re- çoivent des noms distincts : tels sont les Poudingues quartzeux, siliceux, jaspoïde, calcaire , serpentineux , phylladien , protogy- nique, feldspathique, etc. (G. d'O.) POUILLOT. ois. — Espèce de Sylvie. Voy. ce mot. POULAIN, mam. — Le jeune Cheval {voy. ce mot) porte ce nom. (E. D.) POULARDE, ois. — On nomme ainsi la Poule à laquelle on fait l'extraction des ovaires. POULE, ois. — Femelle du Coq. Voy. ce mot. POULE D'EAU. Gallinula. ois. — Genre de la famille des Rallidées, dans l'ordre des Échassiers , caractérisé par un bec droit , épais à sa base , convexe en dessus , com- primé, à mandibule inférieure légèrement renflée en dessous vers son extrémité , à mandibule supérieure inclinée à la pointe et débordant un peu l'inférieure ; narines POU oblongues, nues, percées dans des fosses nasales larges et triangulaires ; une plaque nue qui s'étend de la base de la mandibule supérieure sur le front; des tarses longs, minces, réticulés; des doigts allongés, apla- tis en dessous et bordés d'une membrane étroite, le pouce portant à terre sur plu- sieurs phalanges; des ailes courtes, conca- ves, arrondies, et une queue très courte. Les Poules d'eau ou Gallinules, détachées par Brisson et Latham des genres Rallus et Fulica de Linné, ont été depuis considérées génériquement par tous les ornithologistes; mais tous n'ayant pas donné à tel ou tel ca- ractère qui les distingue la même valeur, il en est résulté que certaines espèces qui , pour les uns, sont des Poules d'eau, sont restées des Râles pour les autres. Ainsi la plupart des auteurs, G. Cuvier, Vieillot, Lesson entre autres, ont eu principalement égard à la plaque frontale et à la légère bor- dure membraneuse des doigts pour caracté- riser le genre Gallinule, et n'y ont introduit que des espèces chez lesquelles ce caractère était manifeste. D'autres, à l'exemple de Temminck, ayant eu particulièrement en vue, dans leur caractère spécifique, la forme et la longueur du bec, ont été conduits à comprendre parmi les Poules d'eau telle es- pèce qui, sous tous les autres rapports, est un Râle. Quoi qu'il en soit, les Râles et les Gallinules sont si voisins , que l'on conçoit sans peine qu'on ait pu et qu'on puisse les confondre dans une même division. Les der- nières ne se distinguent réellement que par la plaque frontale , et encore ce caractère n'est-il pas absolu. Les Poules d'eau habitent le bord des rivières et des étangs; quelquefois, mais plus rarement, on les trouve dans les lieux marécageux. Elles ont une démarche grave et gracieuse à la fois, et presque tous leurs pas sont accompagnés d'un mouvement brus- que et convulsif de la queue. Lorsqu'on les inquiète, on les voit courir avec rapidité et le corps fortement penché en avant. Leurs grands doigts leur permettent de se soutenir assez facilement au-dessus des plantes aqua- tiques. Quoique leurs doigts ne soient pas, comme chez les Palmipèdes ou comme chez les Foulques , garnis de grandes expansions membraneuses, cependant les Poules d'eau nagent très bien , mais elles n'usent guère POU POU 453 de cette faculté que par nécessité, lorsque, | par exemple, elles veulent passer d'une rive à l'autre. C'est aussi par nécessité , et lors- qu'elles sont pressées de trop près par un Chien ou par un autre ennemi , qu'elles plongent. 11 arrive souvent alors qu'en re- venant à la surface, au lieu de mettre la moitié de leur corps à découvert, comme lorsqu'elles nagent, elles ne montrent abso- lument que la tête, demeurent immobiles, et n'abandonnent leur position que si le danger devient trop imminent. Pendant la plus grande partie de la journée, les Poules d'eau demeurent tranquilles et cachées dans les roseaux , sous les racines des arbres ou arbustes qui s'élèvent le long des rives. Ce n'est guère que le matin et le soir qu'on les voit sortir de leur retraite et courir soit à terre, soit sur les plantes aquatiques , et traverser les rivières à la nage. Les Gallinules émigrent deux fois Tan : en octobre, celles des pays froids quittent leur résidence d'été pour passer la mau- vaise saison dans les lieux tempérés, où elles recherchent les sources et les eaux vi- ves. Ce sont les seuls voyages qu'elles en- treprennent, et, dans ce changement de localité, elles suivent régulièrement la même route , et ne s'écartent point du bord des fleuves. Chaque année, elles reviennent se reproduire dans le lieu où elles ont fait leur première ponte. Elles placent leur nid au bord des eaux , le construisent d'un grand amas de débris de roseaux et de joncs entre- lacés, et pondent ordinairement de huit à douze œufs. Les petits naissent couverts d'un duvet rare et grossier, assez semblable, sur quelques parties du corps, à du poil. Dès qu'ils sont éclos, ils abandonnent le nid et souvent la mère, courent avec vitesse, na- gent et plongent, et savent si bien se cacher à la moindre apparence de danger, qu'il est extrêmement difficile de pouvoir les décou- vrir. Ils deviennent bientôt assez forts pour pouvoir se suffire à eux-mêmes. La nourriture des Poules d'eau consiste en Insectes , en herbes et en graines de plantes aquatiques. La nature de ces ali- ments ne donne pas à leur chair un goût fort délicat: aussi est-elle bien moins esti- mée que celle des Râles. L'Europe, l'Afrique, l'Asie et l'Amérique nourrissent des Poules d'eau. G. Cuvicr a fait de ces Oiseaux une divi- sion de son grand genre Fulica. 11 n'a placé dans celte division que les espèces sui- vantes : La Poule d'eau ordinaire , Gall. chloropus Lath. (Buff., pi. enl., 877), type du genre Gallinula. Elle a la tête, la gorge, le cou et toutes les parties inférieures d'un bleu d'ar- doise; les parties supérieures d'un brun oli- vâtre foncé; le bord antérieur de l'aile, de grandes taches sur les flancs et les couver- tures inférieures de la queue d'un blanc pur. Elle est commune en France, en Italie, en Allemagne et en Hollande. La Poule d'eau ardoisée, Gall. ardosiaca Vieil. (Gai. des Ois., pi. 268), de Java. — La Poule d'eau des Indes , Gall. phœnicura Lath. (Buff., pi. enl., 896), de Ceylan et de Pondichéry. La Poule d'eau tachetée , Gall. nœvia Gmel., ne serait, pour G. Cuvier, qu'un jeune Râle de genêts. Vieillot et M. Lesson l'en distinguent spécifiquement. Quant aux espèces européennes, qu'indé- pendamment de la Poule d'eau ordinaire M. Temminck range dans son genre Galli- nula, si on en excepte la Poule d'eau Ma- rouette, Gall.porzana Lath. (Buff., pi. enl.f 751), qui , à la plaque frontale près, est une vraie Poule d'eau , toutes appartiennent au genre Râle. (Z. G.) POULET, ois. — Nom du jeune Coq. Voy. ce mot. POULINet POULINE, mam.— Le jeune Cheval et la jeune Jument : celle-ci est dé- signée par le nom de Pouliche, d'où l'on ap- pelle Poulinière la Jument en état de gesta- tion. (E. D.) POULPE. Octopus («o>uirou5, animal à plusieurs pieds; èx-rw , buitjTrovç, pied). moll. — Genre de Mollusques céphalopodes établi par Lamarck pour une espèce très commune dans les mers d'Europe, et con- nue dans l'antiquité et à l'époque de la re- naissance sous le nom de -nolvnov; ou Po- lypus, d'où dérive clairement le nom vul- gaire de Poulpe. Linné l'avait réuni aux autres Céphalopodes sans coquille dans son genre Sepia, et le distinguait par le nom de Octopus, pour exprimer que seul il a huit pieds ou tentacules, tandis que les autres espèces de Seiches en ont dix ; mais, quoique la structure 454 POU POU interne soitanatoniiquement semblable , les autres différences sont assez importantes pour motiver l'établissement de ce genre, qui depuis lors a été généralement adopté, et même subdivisé suivant le nombre des rangées de ventouses que porte chaque ten- tacule. Ainsi Lamarck avait réuni dans ce genre quatre espèces , dont les deux pre- mières seules, 0. vulgaris et 0. granulalus, ont deux rangs de ventouses sur chacun de leurs tentacules, tandis que les deux der- nières , 0. cirrhosus et 0. moschalus , n'en ont qu'une seule rangée. Ce caractère seul a paru suffisant à Cuvier et à plusieurs na- turalistes pour en faire un sous genre , ou même un genre distinct, en leur donnant le nom d'Eledone, par lequel Aristote avait déjà distingué l'une de ces espèces, le Poulpe musqué de la Méditerranée, si remarquable par son odeur. Les Poulpes sont donc des Céphalopodes nus et sans osselet interne , dont le corps, mou, ovoïde, est en partie contenu dans un manteau en forme de sac, d'où sort en avant la tête, proportionnelle- ment très volumineuse et terminée par une couronne de huit bras ou tentacules très longs. C'est au milieu et au fond de cette couronne de tentacules que s'ouvre la bou- che, armée de deux mandibules cornées, très dures, recourbées, ayant à peu près la forme d^un bec de Perroquet et servant à l'animal pour broyer le test des Crustacés dont il se nourrit. En arrière de la cou- ronne de tentacules se voit de chaque côté un œil saillant, dont la structure très com- plexe rappelle beaucoup celle de l'œil des Vertébrés, et que la peau environnante peut couvrir entièrement, comme le ferait une paupière. Les tentacules, qui servent à la fois d'organes locomotenrs pour nager et pour ramper, et d'organes de préhension pour saisir la proie, sont munis, au côté interne, de ventouses sessiles et sans griffes, repré- sentant une capsule entourée d'un limbe plissé en étoile, et au fond de laquelle une deuxième concavité, plus petite et plus pro- fonde, faisant l'office de piston, est entourée par un rebord annulaire saillant et crénelé. C'est au moyen de ces ventouses nombreuses que les Polypes font adhérer leurs tentacules enroulés autour de la proie qu'ils veulent dévorer. Entre le manteau en forme de sac et le corps proprement dit se trouve un es- pace occupé par les deux branchies symé- triques, en forme de feuille de Fougère trèî compliquée, à la base de chacune desquelles se trouve un cœur branchial pour y pousser le sang arrivant de toutes les parties du corps. Un cœur aortique médian, placé vers le fond du sac, reçoit le sang vivifié par la respiration dans les branchies, et le distri- bue dans tout le reste du corps. Les Poulpes, comme les Seiches, ont une sécrétion parti- culière d'un noir très foncé , qu'ils répan- dans l'eau, sous forme d'un nuage abon- dant, pour se dérober à la poursuite de leurt ennemis. Leur peau est également suscep- tible de présenter des variations locales de couleur ou des taches mobiles avec une ex- trême rapidité. Comme tous les Céphalo- podes, ils ont les sexes séparés, et produi- sent des œufs assez gros réunis en grappe désignées quelquefois sous le nom de raisv* de mer. La liqueur fécondante des mâle: est contenue dans un grand nombre de tu- bes effilés nommés spermatophores , et qu se rompent avec des circonstances fort cu- rieuses après avoir été expulsés. Les Poulpes, comme tous les Mollusques de la même classe, sont essentiellement aquatiques et marins, et ils meurent peu de temps aprèc avoir été retirés de l'eau. Leur chair, quoi- que dure, se mange au voisinage des côtes. L'espèce commune atteint une longueur de 5 à 8 décimètres, en comprenant les tenta- cules, qui en forment la plus grande partie, car le corps lui-même n'a guère plus de 12 à 16 centimètres. Il faut ranger parmi les récits fabuleux ce qui a été dit de Poulpes gigantesques capables d'enlacer des hommes et même des Cétacés avec leurs tentacules. (Duj.,) POULS. ANAT. — Voy: ARTÈRES. POUMONS, zool. — Voy. respiration. POUMON MARIN, acal. — Nom vul- gaire de plusieurs Méduses- POU PART, crust. — Sur les côles de France, et particulièrement sur celles de Normandie, on donne ce nom au Plalycar- cinus pagurus. Voy. platvcarcin. (H. L.) POUPARTIA. bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées-Anacardiées, éta- bli par Commerson (ex Jus*. Gen., 372). Arbres de l'île Bourbon. Voy. térébinthacées. POURCEAU, mam. — Synonyme de Co- chon {voy. ce mot). Le Hérisson a reçu le POU POU 40O Boni ûe Pourceau ferré, et le Marsouin celui de Pourceau ift mer. (E. D.) POURPIER. Portulaca ( portula, pe- tite porte', bot. ru. — Genre d*e la famille des Portulaeées, à laquelle il donne son nom, delaDoJécandrie mouogy nie dans le système de I.innê. 11 est formé de petites plantes herbacées, charnues, qui abondent dans l'Amérique intertropicalc , et dont un petit nombre seulement croissent dans les par- ties chaudes et tempéréesde l'ancien monde. Leurs feuilles , alternes ou opposées , sont épaisses, cylindracées ou planes, entières, accompagnées ordinairement d'un faisceau de poils stipulaires placés à leur aisselle; leurs fleurs, souvent brillantes, sont soli- taires, espacées, ou ramassées au sommet des rameaux, entourées à leur base de feuilles qui leur forment un involucre uni- versel ou partiel; elles se distinguent par les caractères suivants : Calice à tube soudé dans le bas avec l'ovaire, à limbe bifide ou biparti, tombant par l'effet d'une rupture transversale; corolle très délicate, à 4-6 pétales insérés au haut du tube calicinal, libres ou légèrement cohérents à leur base, jaunes, rosés ou pourpres, (Tun tissu très délicat, et très fugaces, s'épanouissant le matin pour se résoudre, le soir, en une sorte de matière gélatineuse; étamines au nombre de 8 ou davantage, insérées par groupe sur la base des pétales; ovaire à moitié ou entièrement adhérent, unilocu- laire, multi-ovulé, surmonté d'un style di- visé supérieurement en 3-8 branches qui portent les papilles stigmatiques sur leur face interne. A ces fleurs succède une capsule ovale ou presque globuleuse, polysperme, qui s'ouvre à sa maturité par une fente transversale circulaire, vers son milieu ou •u-dessous de son extrémité supérieure pyxide). — Ce genre renferme une espèce bien connue et deux autres fort recherchées dans les jardins d'agrément pour la beauté c leurs fleurs. 1. Pourpier cultivé, Portulaca oleracea Lin. Cette plante, vulgairement connue sous H nom de Pourpier, croît spontanément ans les lieux cultivés de presque toute la I rance, et de plus elle est cultivée dans les 'irdins potagers. Sa tige, longue de 2 ou 3 décimètres, est glabre, rameuse et couchée; l feuilles sont opposées ou alternes vers l'extrémité des rameaux, oblongucs et ré- trécics en coin à leur partie inférieure, sessiles, charnues et glabres; ses fleurs sont jaunes, sessiles, rapprochées plusieurs en- semble à l'extrémité des branches; elles ne restent ouvertes qu'une ou deux heures avant et après midi; leur calice est com- primé, à deux divisions inégales. De Can- dolle {FL fr. IV, p. 402) distingue trois va- riétés de cette plante: la première sauvage, à tige couchée , ordinairement rougeâtre; les deux autres cultivées, et, parmi elles, l'une d'un vert gai , plus grande, moins couchée; l'autre, vulgairement connue sous le nom de Pourpier doré, colorée en jaune doré dans toutes les parties. Celle-ci finit souvent par se décolorer et par rentrer dans la précédente. Le Pourpier est regardé par plusieurs botanistes comme seulement na- turalisé et non indigène en Europe. Il est inodore, de saveur peu prononcée; mais il prend facilement la saveur des aliments auxquels on le mêle. On le mange soit cru, en salade, soit confit au vinaigre, soit cuit et assaisonné de divers manières. On pré- fère généralement sa variété dorée. En mé- decine, on le regarde comme rafraîchissant, diurétique, antiscorbutique,, mais aujour- d'hui on n'en fait guère plus usage. Quelque- fois cependant son eau distillée entre dans quelques potions. Dans les jardins des envi- rons de Paris, ont le sème en pleine terre très meuble, lorsque les gelées ne sont plus à craindre; ou bien, lorsqu'on veut en avoir de primeur, on l'élève sur couche et sous châssis. Sa graine étant très fine doit être à peine recouverte. Elle se conserve bonne pendant 5 ou 6 ans. 2. Pourpier de Gillies , Portulaca Gil- ïiësii Hook. {Bot. mag., t. 30G4). Cette jolie plante vivace a été dédiée au docteur Gillies qui Ta introduite du Chili en Europe. Sa tige est rameuse dès la base , longue d'en- viron 2 décimètres, rouge, avec des lignes transversales blanchâtres; ses feuilles sont oblongues-cylindracées, légèrement compri- mées, obtuses, ponctuées , accompagnées d'un faisceau de poils axillaires, apprîmes. Ses fleurs sont grandes , d'un très beau rouge pourpre , sur lequel se détachent les anthères dTun jaune doré, portées sur des Glets rouges. Elles se succèdent pendant longtemps; malheureusement leur durée 46Q POU POU est fort courte. Cette jolie plante demande peu d'eau, surtout pendant l'hiver. Elle se multiplie très facilement par semis, ou par ses bourgeons qui se détachent spontané- ment et s'enracinent en peu de temps. 3. Pourpier a grandes fleurs, Porlulaca grandiflora Hook. ( Bot. mag.j t. 2885 ). Celui-ci, originaire, comme le précédent, de l'Amérique méridionale, est plus bril- lant encore que lui; il est annuel, mais d'une multiplication très facile, soit par graines , soit par boutures. Sa tige est dif- fuse , rameuse , longue de 2 à 3 décimètres, rougeâtre; ses feuilles sont cylindracées , aiguës, accompagnées d'un faisceau de poils axillaires ; ses grandes fleurs sont d'un rouge pourpre très brillant, marquées dans le centre d'un large pentagone blanc , groupées par trois ou quatre au sommet des rameaux. On cultive ce Pourpier en terre de bruyère; on le sème au mois de mars et on l'élève en serre chaude. (P. D.) POURPRE. Purpura, moll.— Genre de Gastéropodes pectinibranches marins, de la famille des Purpurifères et conséquemment zoophages , pourvus d'une trompe, et dont la coquille présente une échancrure pour le passage du siphon. Lamarck établit ce genre pour des espèces nombreuses de coquilles, que Linné avait rangées partie dans son genre Murex, et partie avec ses Buccins. Le caractère commun de ces coquilles , c'est d'être ovales , lisses ou tuberculeuses, ou anguleuses , avec l'ouverture dilatée se ter- minant inférieurement en une échancrure oblique, subcanaliculée, et surtout avec la columelle aplatie finissant en pointe. La- marck leur donna ce nom de Pourpre, d'a- près l'opinion que la teinture pourpre, si précieuse dans l'antiquité, aurait été fournie par ces Mollusques; mais, quoique tous les Pectinibranches zoophages à siphon parais- sent également pourvus d'une sécrétion par- ticulière pourpre ou violette , si quelqu'un d'eux a été employé pour l'usage de la tein- ture, il est plus vraisemblable que c'est le Murex brandaris , très commun dans la Mé- diterranée, et encore peut-on douter que If s teinturiers syriens aient voulu livrer le secvet de cette teinture , qui était une des sou/ces de leur richesse. N'auront-ils pas plut/yt ac- crédité cette fable, née, dit-on, de cf qu'un chien avait le museau teint de pourpre après avoir mangé des coquillages au bord de la mer; n'auront-ils pas, disons-nous, accré- dité cette fable, plutôt que de laisser soup- çonner comment diverses espèces d'Insectes du genre Coccus leur fournissaient la matière première d'une teinture que seuls alors ils savaient fixer? En même temps que son genre Pourpre, Lamarck établit, aux dépens des mêmes genres linnéens, les genres Ricinule, Licorne et Concholépas, que depuis lors MM. Des- hayes, de Blainville et Kiener ont jugé de- voir être réunis aux Pourpres. Tous, en effet, présentent la même organisation interne, et les différences purement externes de la co- quille se lient les unes aux autres par des nuances insensibles. L'opercule, dans toutes ces coquilles, est exactement semblable; il est mince, cartilagineux, lisse et noirâtre, semi-lunaire, beaucoup plus petit que l'ou- verture même, parce que l'animal se retirant jusqu'au milieu du dernier tour de spire, l'opercule n'a qu'une largeur correspon- dante. L'animal des Pourpres a été décrit d'abord par Adanson et revu depuis par plusieurs zoologistes; sa tête est petite et porte deux tentacules coniques, souvent ob- tus à l'extrémité. Depuis leur base jusqu'au milieu de leur longueur, ces tentacules sont plus épais et aplatis; les yeux terminent cet épaississement latéral et se trouvent ainsi au milieu des tentacules, en dehors; le pied est elliptique, moitié plus court que la co- quille, et présente, en dessous, deux sillons ou plis principaux , l'un transverse près de l'extrémité antérieure, l'autre longitudinal et médian. L'espèce qu'on peut citer comme type du genre est la Pourpre persique de la mer desIndes : c'est une belle coquille brune- noirâtre, avec des sillons transverses, tuber- culeux et tachés de blanc ; sa spire est courte et son ouverture est grande , avec le bord noirâtre, sillonné à l'intérieur, et la columelle jaune ; elle est longue de 7 cen- timètres. Mais nous avons en abondance sur nos côtes occidentales une espèce beaucoup plus petite , la P. a teinture (P. lapillus), longue de 25 à 30 millimètres, ovale-aiguë, gris-jaunâtre, avec des zones blanches plus ou moins distinctes. On connaît aujourd'hui plus de 200 espèces vivantes, tant du genre Pourpre que des genres Ricinule, Licorne et Concholépas; et on en trouve dans le» POU POU r,,7 m tertiaires les plus récents quelques fjtpècea fossiles , dont plusieurs ont leurs unes vivants. (Du.) rWlHMTTIl bot. rn. — Genre delà Mille des Broméliacées, établi par Uuizet Tivon {Fior. Pcruv., III, 33, t. 250, 2:>7). Uerbes de l'\mérique tropicale. Yoy. bro- : r-. POUUU TI\, Wilhl. (Spec, III, SU). vu. — S\n. de Cavanillesia , Ruiz et IV. rOl'TEKI A, Aubl. (Guian., f, 85). bot. ru. — Syn. de Labatia, Swartz. POl \. Pcdiculi. ms. — C'est la pre- :ière famille de l'ordre des Epizoïques , :ablie par Leaeh et adoptée par M. Denny d ins sa Monographie des Anopleures de la Grande-Bretagne. Les Insectes qui compo- sent cette famille sont des animaui para- fes, aptères, à bouche formée uniquement armée à son sommet de crochets rétractiles. Les i>ieir ainsi dire l'espèce type de la famille diffèrent beaucoup entre eux ; et pour que la valeur des divisions méthodiques soit en rapport avec l'importance des modifica- tions organiques des animaux que l'on classe , il faut ranger chacun de ces petite groupes dans une tribu particulière ; aussi M. Milne Edwards a-t-il divisé cette famille en deux tribus , désignées sous les noms de Praniziens et d'Ancéens. Voy. ces mots. (H. L.) *PRANIZIENS PROPREMENT DITS. Pranizii propriè dicti. crust. — Tribu de l'ordre des Isopodes , de la famille deâ Pra- 460 PRA nizieus, éta&l-io par M. Milne Edwards, et dont les Crustacés qui la composent ont la téte très petite «t les mandibules cachées. Cette triou ne comprend qu'un seul genre, qui est celui des Pranizes. Voy. ce mot. (M. L.) :*Ï»R©CIS. tefe. — Genre de Tordre des Coléoptères bétéromères , 'de la famille des Mélasomes et de la tribu des Piméliaires , établi par Escbscholtz (Zoological atlas, 3e cah., p. 6, t. 14,;fig. 2), adopté par Dejean (Catal., 3e édn., (t. 200), parGuérin(i)/a#. zoo!., 1834. «p. r,2), et par Solier (Annales de la Soc. eut. do France, t. 9, p. 214). Ce genre renferme une trentaine d'espèces de l'Amérique méridionale, parmi lesquelles nous citerons les suivantes : P. sulcata, ru- fipes Escb., Chevrolatii, submelallica, costu- lata Gtiérin , mbeostata , Audouini, Gayi , pleuroptera Soi., -etc., etc. (C.) *PRAOCÏTES. Praociles. ins.— Onzième tribu de Coléoptères bétéi omères, établie par "Solier ( Annales de la Société entomologiquc de France, t. IX, p. 207), et comprenant les genres -sui-vvnls : Cœhis, Praocis, Ente- locera, FUolarrsus, Plaùyholmus , Calymma- phorus, Cryplochile, Horatoma , Pachynole- lus. (C.) *PRAONETHA. ras. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreiile , de la famille des Longicornes et de la tribu des Lamiaires, formé par Dejean {Catalogne, 3e édition, p. 370) qui y rap- porte six espèces. Cinq sont originaires de Java, et une d'Australie; savoir : P. crassi- pes, alterrtansWied. , subcostata , Unis , pacifica Dej . , et porosa Fald . (C . ) PRASIÉES. Prasieœ. bot. ph. — Une des tribus de la famille des Labiées (voy. ce mot ), ainsi nommée du genre Prasium qui lui sert de type. (Ad. J.) PRASIUM. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Labiées , tribu des Prasiées, établi par Linné (Gen., n. 302). Sous-arbrisseaux de la Méditerranée. Voy. labiées. PïlASOPHïLLUM. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Në«t- tiées, établi par R. Brown (Prodr., 317). Her- bes delà Nouvelle- Hollande. Voy. orchidées. PRATEIXA, Pers. bot. ca. — Voy'. AGARIC. ■PRATELLUS , Fr. (Syst., I, u). BOt. SR. •— Syn. de Pratella, Pers. PSU'MA. «bot. pb. — Genre de la famille PRE des Lobéliacées, tribu des Délisséacees, éU bit par Gaudichaud {adFreyc., 456). Petite herbes de l'Amérique australe et du Népaul . Voy. LOBÉLIACÉES. PRAUNUS. crust. — Leach, dans so: Edin. Encycl., donne ce nom à un genr de Crustacés qui a été rapporté par M. Mil* Edwards à celui des Mysis, et dont l'espèt. type est le P. flexuosus. Voy. mysis. (H.L. PRAXELIS, Cass. (Dict. se. nai., X , 261). bot. ph. — Syn. û'Ooclinmm, DC. PRÉHENSEURS. Prchensores. ois. — Nom que porte, dans la méthode de M. d Blainville, un ordre particulier dans lequ< entrent tous les Oiseaux qui, avec deux doigt- devant etdeux doigts derrière, ont la facuk de saisir, à la faveur de leurs pieds, les corj: dont ils se nourrissent et de les porter .à leur bec. Cet ordre, qui n'est qu'un démembre- ment des Grimpeurs de la plupart des mé- thodistes, ne comprend que les Perroquets car ces Oiseaux sont les seuls qui aient cett< singulière habitude. Ils sont pour M., d: Blainville, sous ce rapport, dans la classe de. Oiseaux, ce que les Singes son-t dans celle des Mammifères. (Z. G.) PREHNITE (nom propre du capitaifir Prehn, qui a découvertceUe substance], pw — Espèce minérale du groupe des Silicate ^ alumineux , plus ou moins vitreuse et Xrans- lucide, fréquemment verdâtre, rayant J<> verre , à cassure éclatante et inégaie , don- nant de l'eau par calcination , fusible a: chalumeau en verre blanchâtre, bulbeux: ■réductible en gelée dans .les acides. Pesan- teur spécifique^ 2,69 à 3,14. Les«ris>ULU\ dérivent d'un prisme droit , rhomboidaJ ; mais cette substance est rarement cristaJilii- sée. Elle est composée dans des proportions variables, suivant les ilocalités, de 44,*1( de silice, de 25,26 d'alumine, de 26,43 de chaux, de 0,74 de fer et de 4.18 d'earu. (C. D'O.) *FRTEISSIA (nom d'un naturel is-te). *©ir. or. — ( Hépatiques. ) Genre de la t/rib*i des Marchanliées, institué d'aiboq divisions ovales-lancéolées plus ou moins obtuses, farineux; la corolle , en en- tonnoir, a son tube élargi progressivement Les fleurs de l'Auriculeontune odeur suaive. La culture en a obtenu un très grand nouir bre de variétés simples ou plus raremenl doubles. Ces fleurs se montrent au prin- temps et quelquefois) aussi en automne. ElDes durent longtemps. Leurs couleurs sont extrêmement variées; leur centre est occupé par un cercle blanc ou jaune assez laxge, qiue les horticulteurs nomment œil; leur limbe présente ensuite une teinte veloutée qui tranche plus ou moins avec la couleuc pâle de l'œil et qu'encadre un cercle blajac ou jaune, dans Les variétés regardées comme les plus parfaites. La largeur de ce limbe constitue aussi un grand mérite pour ces fleurs. Les nuances d'Auïicules les plus e&- timées sont l'orangé, le brun olive, le brun foncé, le Weu violacé. Parmi les variétés doubles, celles à fleurs jaunes et mordorées soarîétôs aux quatre sections sui- vantes : 1° les Unicolores ou pures; 2° les Ombrées ou Liégeoises, qui réunissent deux couleurs; 3" les Anglaises, caractérisées par un œil blanc, non circulaire, mais penta- gonal; 4° les Doubles. En raison de leur origine, ces plantes ne redoutent pas le froid de nos hivers; mais elles craignent l'excès d'humidité. On les cultive soit en pleine terre, soit en pots, ce qui permet de les préserver plus facilement de l'action funeste des longues pluies. On les multiplie princi- palement de graines. Nous renverrons aux ouvrages spéciaux pour les détails de leur culture. Parmi les Primevères étrangères à la France et qu'on trouve aujourd'hui commu- nément cultivées dans les jardins, nous si- gnalerons particulièrement la suivante : 4. Primevère de Chine, Primula Sinensis Lindl. C'est une plante vivace, dont le nom indique l'origine, et que les jardiniers dé- signent souvent sous le nom de Primevère candélabre, à cause de la disposition de ses pédicelles sur les hampes. Elle est velue ou poilue dans toutes ses parties. Ses feuilles, en rosette, sont grandes, ovales, en cœur à leur base, divisées en 7-9 lobes inégalement ineisés-dentés, longuement pétiolées; pen- dant toute l'année, elle donne successive- ment plusieurs hampes, portant chacune plusieurs fleurs longuement pédicellées, ver- ticillées ou en ombelles simples, grandes , roses , à limbe plan , et remarquables par leur calice très renflé et comme vésiculeux. Cette jolie espèce, déjà fort répandue au- jourd'hui , se multiplie très facilement par semis, par boutures et par division des pieds. On la cultive en terre de bruyère pure ou mélangée. Elle a donné des variétés à fleurs blanches, simples ou doubles. Enfin on cultive encore assez fréquem- ment la Primevère de Palinure, Primula Palinuri Palag., qui croit spontanément, comme l'indique son nom, au cap Palinure, dans le royaume de Naples; jolie plante à feuilles unies, charnues, ovales-spatulées, dentées en scie; à involucre, pédicelles et calice farineux; à fleurs jaunes; et la Pri- mevère a feuilles de Cortuse , Primula cor- iusoides Lin., originaire des monts Ourals et de la Sibérie, à feuilles pétiolées, ovales t x. en cœur, rugueuses, inégalement dentées; à jolies fleurs purpurines, très délicates. On la plante quelquefois en bordures. (P. D.) PRIBINO. crust. — C'est un genre d| l'ordre des Amphipodes établi par M. Gué- rin Méneville et rangé par M. Milne Ed- wards dans sa famille des Hypérines et dans sa tribu des Hypérines ordinaires. Cette coupe générique a beaucoup d'analogie avec le genre Phorque (voy. ce mot) de M. Milne Edwards, et semble établir le passage entre ces Crustacés et les Phronimes. La tête est conformée à peu près comme chez ces der- niers ; les pattes des quatre premières pai- res sont médiocres , grêles vers le bout et non préhensiles ; celles de la cinquième paire sont très grandes , et leur antépénul- tième article est très large et très épineux sur le bord antérieur, tandis que les deux derniers articles sont grêles et cylindriques. Les pattes de la sixième paire sont aussi très coniques, mais très grêles, excepté vers leur base ; celles de la septième paire sont filiformes à partir de leur premier article, qui est un peu élargi, comme aux pattes précédentes; enfin les appendices abdomi- naux des trois dernières paires sont lamel- leux et simples. La seule espèce connue dans ce genre est IcPrimnoagrands pieds, Primno macropa Guér. (Mag. de zool., class. VII, pi. 17, fig. 1). Ce Crustacé habite les mers du Chili. (H. L.) PRIMNOA (nom mythologique), polyp. — Genre de Polypes alcyoniens , de la fa- mille des Gorgoniés ou Cératocoraux, établi par Lamouroux pour une espèce très curieuse de la mer du Nord, nommée Gorgonia lepa- difera par Linné et Solander et par Lamarck. Ce nom de lépadifère lui vient de ce que ses rameaux sont chargés de papilles pendantes, campanulées, écailleuses et presque imbri- quées , rappelant en petit l'aspect des Ana- tifes ou Lépas. Lamouroux, qui ne vit que le Polypier desséché, regardait ces écailles comme les cellules ou même comme le corps des Polypes. M. de Blainville, qui adopta ce genre pour celte seule espèce, le caractérise ainsi : Animaux inconnus formant des mame- lons allongés, squameux, très saillants, épars à la surface d'un Polypier dendroïde, dicho- tome, formé d'une écorce assez mince et d'us axe corné très dur. M. Ehrenberga également adopté le genre Primnoa, mais il y com- 59 456 PRI PRI prend aussi la GorgoniavertiGillaris de La- marck, et une troisième espèce, P. flabellum, précédemment confondue avec eelle-ci. Il .place ce genre avec -les Muricées, dans une .première section de ses Gorgonines, celles «qui sont armées ou qui ont l'écorne munie -de "Hpinules ou ^d'écaillés à la .surface, et le caractérise en particulier j>ar «es Polypes «écaiHeux jpm .dehors. (D.uj.) URUVUJ&A. bot. r.H. — JSTom -latin -des iPriineveiTS. Yoy. ce 'mot. f>Iil:WU4LA , Lour. 01. cochinch., A 27,). bot. ru. - — Syn. de Hydrangea, Linn. P-IUAiULACËES. Prmiulaceœ. .bot. ph. — Famille de .plantes dicotylédonées , mo nopétales , -hypogynes., ainsi caractérisée : -Calice tubuieux, a, 5'di visions,. très rarement à 4. Corolle divisée en autant de lobes al- ternes,, en for.me -d'entonnoir , de roue, de cloahe , manquant dans quelques cas très -raues. Examines L. (Afefi- dia, Catesb. ) — Cyclamen , Toumi. — Sol- tianella, Tourn. ** Lysimacteées. Plantes caulescentes. Glaux, Towirn.. — Cork, Tourn.— IVim- tatis, L. — 'Lubmia, Vent. — NaumbwQm, -Meench, {Thyrmn'i'hus, Sobr..<) — Lysmaohiti, L. (Lerouxia, Mer. — Coxia, Endl. •— Gto- dinella, Lest.— Ephemerum, Reich.) — Apo- choris, Duby. — Pellettera, St Mil. — Mtc- irolinum, Link. — Evipareu, Gœrtrk. Trïba 3. — Anagallidées. Pyxide libre. Graines amphiirOfpes awa un embryon transversal. Anagaliis, Tourn. (Twaseckia, Sonna.,) — Mxcropyxis, Duby. — Cenlunculus^ L. Tribu 4. — 'Satholées. Capsule semi-adhérente , s'ouvrant ,par des valves longitudinales. Graines arnphi- tropes avec un embryon transversal. Samolus, Tourn. (Schcffieldia, Forst.). Deux plantes encore imparfaitement con- nues , les genres Manœlia et Find'ana de Bowtiich, sont citées à la suite de la famille, a laquelle il n'est pas sûr qu'elles appar- lieni eut, la seconde surtout. (Ad. J.) MllfrCE. ins. — TNom vulgaire d'une es- pèce d'Ar&yrine. PlilNCE-RÉGElVT. ois.— Kom vulgaire du Sericulus regens. Voy. sericule. PUJ PIU 467 Pfl*i\C.ESSff. Mou.. —Nom vulgaire du nidi-nutralus L. PKLWA. Pràiia. ois. — &JMQ établi i HaMflâN , daai l'ord/e de» BaMBraAui , on oiseau qui a quelques rapports avec i » Orih tînmes et les Pouiatuorins-, mais qui s'ew distingue cependant l assez pour ne 1 uvoir être- aoufoudu avec eux. Voici, du . les caractères zoolognjues qu'on lui a^ue : Bec médiocre , droit, élargi à sa base, notablement c mpriiné au-delà des r;anues, et robuste à la pointe ; mandibule supérieure, d'abord droite „ se recourbant SQUibleaMnl vers le bout qui est échancré; i armes placée.» à la base du bec , recouvertes illUM membrane, creusées dans une fossette 1)1 mgue , et ne s'ouvrant que par une pe- tite fente longitudinale à leur portion in- i-rieuie; tarses ftSflM allongés; doigt du milieu plus long que les latéraux et, uni à la base a\ee l'evterne ; pouce fort, robuste; tHtB arroirdies ; queue longue et cunéi- forme. La seule espèce, type du goitre, est le Primé fasilibr, Pr. familiar is Horsf. Cet i, que l'on trouve à Java, est d'un fauve olivâtre eu dessus, et jaune sur l'ab- >men,aveela gorge, la poitrine, ainsi e deux raies transversales sur l'aile b.lan- es, et la queue terminée par deux traits, •:n fauve, l'autre blanc. (Z. G.) *PRIAOBIUS (prinus, ilex ou chêne vert ; ; dm, je vis.), ins.— Genre de Tordre des Co- • pièces subpentamères, télramères de La- » 11 e , de la famille des Longjcornes et de iribu des- Priimiens, établi par Mulsant '.itam. de la Société royale d'agriculture, his- o naliu-elia et arlSk utiles do Lyon, t. V, 2. fig. 1). Ce genre a pour type le Prionus tci.aris Gr. {MacroLoma Germari Dej., jue, 3, y. 3^42,. ou P. M'jardi Muls.), imi lit dans, l'intérieur de l'Yeuse, trouvée eu Corse, en. Dalmatie- •u L5.it buriu. (C.) PflU\(te. but. ph. — Gonrc de la famille -. établi par Linné (Gc».„n. 4G1.)„ fel iHMieijiaux caractères sont: Fleurs ;)hriuiii«s ou souvent polygames. Car U , 4-G denté, persis-tanL • rolle hïpogyne, rotacée , 4-G-Gde. Étar : -tes m fond de la corolle, en. • nombre que les divisons de la co- - alLernanlavoc elles. FilelsfiliGormes; anthères inirorses, à 2 loges s'ouvrant lon- gitudinalement. Ovaire sessile, à 6 ou 8 loges uni-ov.ulées. Stigmates G-8, sessiles, distincts ou réunis. Baie subglobuleusc.,,cou> ronnée par les stigmates à G ou 8 noyaux osseux, monospermes. Les Prinos sont des arbrisseaux à fouilles alternes, pétiolées , dentées en scie ou rarement li.es entières ; à pédoncules axillaires. Ou eu connaît 13 espèces, parmi lesquelles nous citerons- comme type le p. verticillalus Linn.„q.ui croît dans l'Amérique boréale. (JT.1 *PRJNSEPIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cbrysobalanées , établi par Royle ( llmialay,., 206, t. 38, f. 1 ). Arbrisseaux de l'Himalaya. Voy. chrysobalamîios. PRINTZIA. bot. pu. — Genre de la. fa- mille des Composées- Labialiflores, tribu.des Mutisiacées, établi par Cassini (m Dict. se. nat.y XLI1I, 324.). Arbrisseaux originaires, du, cap de Bonne Espérance. Voy.. composées. *PRIOBIUNI. ins..— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Malacodermes et de la tribu, des- Ptixiiores, crée par Motchoulsky {Mémoires de la, Société iiiijicrialedesruxturalistesdeMoscou, t XVIII, 1845,, p. 35), 91) aux dépens des Anobrium., Ce genre a pour type Y An. castaneum Fah., espèce répandue par toute l'Europe. (C.) *PR1(K;ALLES. ois. — Division établie par MM. Hombron et Jacquinot dans le genre Pétrel. Voy. ce. mot. (Z. G.) PRIQCERA CTTût'civ, scié; x/^.aç,. an- tenne)., ins* — Genre de l'ordre des- Coléo- ptères pentamères , de la famille des Mala- codar.Hies, et de la tribu des Clairones» éta- bli par Kirby {Trans. of tlie Lin. soc. Lond., t. XII , p. 4"9 , pi. 21, t. 7 ), et adopté par Spi;iola ( Essai monographique sur les Clé- rilea, t. I, p. 115), qui l'a compris dans sa sous-famille des Glérites cléroïdes. Ce genre se compose des 7 espèces suivantes, qui i toutes sont originaires de l'Amérique équi- noxjale, savoir : P. spitwsa F., lispinosa (Rekhei\ Sp.),. trinota KL,, variegata. Ky.„ margkùcollis Chev., yuslulala ,, mfescens Sp. (C) PRIOCÈRES, Duméril. ins.— Voy. ser- ricornes, Latreille. * PRIOCÉRIDES ( *p(W, scie ; x/paç , corne), ins. — Sous ce nom, Mulsant établit {Histoire naturelle des Coléoptères de France,, Lamellicornes, p. 580) un groupe de Coléo- 468 PR1 PR1 ptères pentamères de la famille des Lamel- licornes pétalocères , dans lequel rentrent les familles des Lucaniens, Sinodendriens et JEsaliens de cet auteur. (C.) *PRIODON ( Trpfwv , scie ; o^ouç , ovtoç , dent). poi£3. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Teuthies, établi par MM. G . Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poïss., t. X , 302) pour une seule espèce, Priodon annularis. Ce Poisson se rapproche des Acanthures par ses dents dentelées en scie; des Nasons , par ses ventrales à trois rayons mous ; et des Amphacanthes, par son front un peu élargi et sa queue sans armure. Sa couleur est un gris -brun clair uniforme, excepté un anneau blanchâtre qui entoure sa queue, circonstance qui lui a valu sa dé- nomination spécifique. Sa longueur n'est que de 5 à 6 centimètres. Il a été rapporté de Timor par MM. Quoy etGaimard. (M.) * PRIODON (Ttpfov, scie; bSovq, dent). mam. — Synonyme de Priodontes. Voy. l'ar- ticle tatou. (E. D.) PRIODONTES. mam.— Fr. Cuvier (Mém. du Muséum, 1822) donne ce nom au genre qu'il a démembré des Tatous de l'ordre des Édentés pour y placer le grand Tatou de d'Azara, Dasypus gîganteus G. Cuv. Voy. l'article tatou. (E. D.) *PRIOFINUS. ois. — Genre établi par MM. Hombron et Jacquinot dans la famille des Pétrels. Voy. pétrel. (Z. G.) *PRIOLOMUS (^pt'wv, scie; X£pa, frange). Ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tramères, de la famille des Colydiens et de la tribu des Synchitiniens, établi par Erich- son ( Naturgeschichte der Ins. Deutsch. , 1845, p. 256) sur une espèce de Madagas- car qui avoisine les Endophlœus et Coxe- lus. (C.) PRION. Pnon. ois. — Genre établi par Lacépède dans la famille des Pétrels. Voy. pétrel. (Z. G.) *PRIONACHNE (irpt'wv, scie; 5Xv„, duvet). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées, tribu des Rottbœlliacées, établi par Nées (in Lindl. Introduct. edit., II, p. 447). Gramens du Cap. Voy. graminées. *PRIONAPTERUS {Prionus, nom d'un genre de Coléoptères; à privatif; lî-r/pov, aile), ins. —Genre de l'ordre des Coléoptè- res subpentamères, tétramères deLatreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Prioniens, créé par Serville (Annalesde la Société entomologique de France, 1. 1, p. 200), adopté parGuérin et Laporte. Ce genre a été établi sur deux espèces de l'Amérique méridionale et des environs de Cordova : les P. flavipennis et staphylinus Guérin. (C.) *PRIONESTHIS («pi»v, scie; iaMs, ha- bit), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res subpentamères, de la famille des Eu- podes et de la tribu des Sagrides , créé par Th. Lacordaire (Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages, t. I, 1845, p. 8) sur une espèce d'Australie, nommée par l'auteur P. funerarius. (C.) *PRIONICIIILUS , Strickl. ois. — Sy- nonyme de pardolotus, Temm., genre fondé sur le Pard. percussus Temm. (pi. col., 394, f. 2). (Z. G.) PRIONIENS. prionii. ins. — Première tribu de l'ordre des Coléoptères subpenta- inères, tétramères deLatreille, de la famille des Longicornes , établie par Serville {An- nales de la Société entomologique de France, t. I, p. 120), qui lui assigne les caractères suivants : Labre nul ou très petit; mandi- bules fortes , plus petites dans les femelles que dans les mâles, souvent très grandes chez ces derniers ; lobe externe des mâ- choires nul ou très petit ; antennes insérées près de la base des mandibules ou de l'échan- crure des yeux ; tête avancée ou penchée , n'étant point perpendiculaire ni avancée en devant; palpes à dernier article coni- que, triangulaire ou subcylindrique , tron- qué au sommet ( la sous tribu des Spondy- liniens de l'auteur doit en être retranchée). Genres : Titanus , Ctenoscelis , Ancistrotus, Macrotoma, Macrodontia, Callipogon, Erga- tes , Aulacopus , Enoplocerus , Hoplideres , Orthomegas, Platygnathus, Acanthophorus, Stictosoma, Derobrachus, Orthosoma, Mero- scelisus, Nolophys, Tragosoma, Monodesmus, Megopis, JEgosoma, Cœlodon, Anacanthus , Polyoza, Raphipodus, Hoploscelis, Metopo~ cœlus , Sternacanthus , Stenodontes , Basi- toxus , Mallodon, Colpoderus, Thyrsia, Allo- cerus, Derancislrus, Solenoptera, Pœcile^ soma, Pyrodes, Mallaspis , Polyarthron, Prionus, Closterus, Calocomus, Ceroctenus, Charia, Anacolus, Prionapterus, Cyrtogna- thus, Dorysthelus, Coptocephalus, Lophoster- nus, Dissosternus, Mecosarthron, Malloderes, Toxeules, Dorx , Pithanoles, Brachytria, PRI PRI 469 Remphan, Prinobius, Oncinolus, Prionoplus, Erioderus, Cheloderus, Prianavalus, Aniso- iclus, Scclcocaniha , Psalidognathus, Stiphi- lus , Trichodes, Cephalophis, Nyzomorphus, Delochcilus, Dorcasomus , Amallodes , etc. Ce dernier genre diffère des précédents en ce que tous les tarses sont simples. Cette famille renferme 238 espèces dé- crites. On les trouve réparties sur tous les points du globe. Les deux plus grandes de l'ordre sont : les (Prionus) Tilanus giganteus Liu. et Remphan serripes F. (Hayeri Hope). La plupart sont crépusculaires ou nocturnes. Elles perforent les racines des vieux arbres. (G.) PRIOMTES, Ulig. ois. —Synonyme de Momotus, Briss. (Z. G.) ♦PRIOMTIDÉES. Prionitidœ. ois. — Fa- mille établie par MM. Aie. d'Orbigny et de Lafresnaye,dansrordredes Passereaux, pour les espèces que comprend le genre Prionites d'Illiger. Cette famille correspond à celle des Momotidœ du prince Maximilien, à la sous- famille des Momotinœ de G.-R. Gray, et aux Prionotes de Vieillot. (Z. G.) *PRIOMTIDI!M,E. ois. — Sous- famille fondée par le prince Ch. Bonaparte sur le genre Prionites. Elle est synonyme de Mo- molinœ G.-R. Gray , et Prionitidœ d'Orb. et Lafr. (Z. G.) PRIO.MTIS, Delabr. {Flor. auvergn. ). bot. ph. — Synonyme de Critamus, Bess. *PRIOMTURL'S. ois.— Genre établi par Wagler dans la famille des Perroquets sur le Psitt, platurus Vieillot. Voy. perroquet. (Z. G.) *PRIOMUM. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Joncacées , établi par E. Meyer (in Linnœa, VII, 130). Herbes originaires du Cap. Voy. joncacées. *PRIO\OCALUS(7rPcV,, dent; xsaos, beau ). Ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères subpentamères, de la famille des Lon- gicornes et de la tribu des Prioniens, établi par A. White {Annal. andMag. ofnat. hist., 1835 , p. 5 , pi. 8 , f. 1-2 ) sur une espèce du Mexique qu'il nomme Cacicus. (C.) *PR10\OCERA («pk,f scie; x/pa;, an- tenne), ins.— Genredel'ordre des Coléoptères pentamères, delà famille des Malacodermes et de la tribu des Mélyrides , créé par Perty (Observationes nonnullœ in Coleoptera Indice orientalis, 1831), adopté par Hope et par Laporte. Ce genre renferme quatre espèces de Java, savoir: P. cœruleipennis Pcrly , san- guinca,lhoracica De Haan,et terminata Dej. Elles forment pour ce dernier auteur le genre Epiphyta (Catalogue, 3, p. 123). (C.) *PR10NOCHEILUS, Chevrolat, Dejean. ins. — Synonyme de Priotelus, Hope, Lacor- daire. (C.) *PRIONODERA (Trpfov, scie; *épv», cou). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, delà famille des Cycliques et de la tribu des Co- laspides, proposé par nous et adopté par De- jean (Catalogue, 3e édition, p. 431). La seule espèce que nous y rapportions est la Colaspis bicolor 01. Elle se trouve à la Guiane fran- çaise. (C.) PRIOIVODERMA («ot'wv, scie; &ppa, peau), helm. — Syn. de Linguatule, em- ployé parRudolphietG.Cuvier. M.deBIain- ville (Dict. se. nat., t. LVII, p. 554) réserve le nom de Prionoderma à un genre qu'il place à la suite des Linguatules , mais dans lequel il ne laisse que le prionoderma asca- roides de Rudolphi. C'est une espèce incom- plètement connue, et qui est parasite du Si- lure glanis. Voici les caractères que M. de Blainville lui assigne : Corps allongé, dépri- mé, comme articulé par des plis transversaux réguliers, assez peu atténué en avant comme en arrière; tête distincte, rétractile; bouche antérieure, armée d'une paire de crochets recourbés en arrière ; orifice de la génération femelle à peu de distance de l'extrémité pos- térieure; deux spicules longs et saillants à peu près à la même place dans le mâle. (P. G.) * PRIONODON (Trpt'cov, scie; Ôv > scie î Wpkt cuisse), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res tétramères, de la famille des Curculioni- des gonatocères et de la division des Erirhi- nides, établi par Schœnherr (Gênera et spe- cies Curculionidum, synonymia, t. III, p. 359; VII, 2, p. 240). L'auteur y rapporte les onze espèces suivantes, qui toutes sont propres à l'une et l'autre Amérique, savoir: P. calceatus Say, flavicornis, ruflrostris, chiragra, œsopus F., bigibbosus, mucidus Chev., nubiculosus, bifasciculatus, fasciculi- fer et abdominalis Schr. (C.) 470 1HU HU *PRIOi\OPHî0RA (^p^vv scie; ?£'peaa {C dialogue,, 3>c édition», P- 89) sur \ma «spèeede Cayenne, la. P. catochlorw Dejean. > 'asbelnaui eD Gony {Histoire naturelle des In~ tectes Bupreslides, t. 1, p. 1) ont formé depuis ;vec cette espèce le genre AcœnlMa,. Ils la iiomment A. oclopunctata. (G.), * PRBONOPLUS (TCp«V,, scie; Uw, rrae). ins-. — Genre de Tondre' des Coléo- ptères subpenlamères, téiramères de La- ;eille , de lu famille des Longicornes et de i;i tribu des Pi-ioniens, établi par A. Wbite {■m Diffeubach travels, vol. IL, a pp. „ p.. 276) sua une espèce de la Nouvelle-Zélande, le P. eticularis de l'auteur.. ((Cl) *PRJ0NG1>TER1S, Wall. (Çat. n. 184,). ;:ot. cr. — Syn. de Sphœropteris , R. Bd. *PRIONOPlJS (rrpi'civ, scie; n&ç, pied). raa — Genre de l'ordre des Coléoptères tétra- uères, de la famille des Curculionides gona- jcères et de la division des Erirhinides,, créé i.an Dalman, adopté par Scacenherr {Gênera ' species Curculionidum, synanymia? t. Vit, -,. p. 252) et par Dejean (Catalogue, 3>e édir- :un, p. 327). Le type, seule espèce conn • ne , p. Bufo Say, est originaire du Br.é- **. (C.) PRIOftOŒE. Prionolus (-rrpi'wv, scie:;, v£- r-jç,. dos). pqiss. — Genre de l'ordre des canthoptérygiens, famille des Joues cuir- iissées, établi par Lacépède, et adopté avec >r bai nés modifications par MM, G. Cuvier etc "Valenciennes ( UisL des Poiss., t. IV, ;>• 85), qui le distinguent da> grand genre igle par les dents en velours qui forment une bande sur chacun de leurs palatins. 0.n. en cojanaîît 4 espèces, nommées par MM. G. '"uvier et Valenciennes ( loc. cil. ) Puionote -hué, P. strigatus (Trigtla lineala. Miteh., Trigla euolans Linn.?) ; P. de la Caroline , P. Carolinus (Trigla Carolina h.yTvigla pal- mjpos Mitch. ).; P. ponctua , P. punclaMs \llriglai punctala et Carolina Bi.) ; et P. :.ûausse-trappe, P. tribulus.. Ces Pwisso>ns 1 wentsur les côtes du Nouveau- Mon de„dans: S Atlantique- (M.) PR.iOt\OTES (TrpfwM, scie; mn** dos)i. WB, ph. — Genre de la ÉarniUe des Epacri- «lies, tribu des Epacrées, établi par R.Brown {Pvodr.y 552). L'espèce type , P. cerinthoi- dos.R. Bw. (Epaonis, id. Labill,), est un ar- brisseau originaire de L'île de Diemen. *PIiIONOTIiECA ( PiUOiVWRE. Prionurus (,nPlo)*v scie; ovp-j..,. queue), poiss. — Genre de l'ordre des Aaanthopténygjens , famille des Tjeaiiîies , établi par Lacépède ■( Annal, du Muséum,) auxi dépens des Acan thunes don* il ne diffère que pan l'armure de la queue, ^ui consista en une suite de plusieurs lames tranchantes horizontales et, uses., MM. G. Cuvier et Valenciennes, qui.adop- tent oe genre (Hist. des Poiss.. , tv X,. pv 2ô*5), ea. déorivent deux, espèces nommées L^rjoi». MicnoLÉPiDOTE, P. microlepidotus Lacéu* , oA P. lancette , p. scalprum Cuv. et Val. (Acnihlhwus, id. Lacép.),,de L'Arnérittjue- mé- ridionale. (AL) *PRIONUKUS (TrptW, scie ; ovp^. queue.).. arachn. — MM. Hempr.ich et Ehrenberg dé- signent sous? ce nom une section dans le genre des Androclonus (voy. ce mot). Les espèces qui représentent cette section ont. la queue élevée supérieurement, anguleuse,, et ses. angles sont Grenelés. (HL L»), PRKXNVS (Trpt'wv, scie)., ins» — Genre; do: l'ordre des Coléoptères, subpentamères., té- tr;iimèr.es« de LatreiUe^ de lai fannyie- des Laegicocnes et die la toïuu ées Prjoniens» cr.c.éi par GeoOfi'.oj (Abrégé de l'histoire na- turelle des Insectes des, envvron&de. Paris, t. L„ p.. 196) et, génécalement adopté depuis. Ce* genre renferme une quinzaiee d'espèces, PKI PRI «7! dont deux d'Europe, neuf de l'Amérique septentrionale, et quatre ou einq de l'Asie orientale et occidentale. Nous désignerons principalement les suivantes : P. coriamts, airains Linné {Ccrnmby.r), brcviconiis T., i)>it)>>Cirrnis. denticomis, Orientais 01., po- is Scbr., cmarginatu*;, jalparïs Sa y, us. Irachypterus Fald., Cahfornicus, henv. t •:■!;* Mule, etc., etc. l.a première, t. pe du genre, est lune des plus crosses espèces rie noire hémipi'crT[ç, scie ; Six- tu>oç, doigt), rept. — Groupe de Reptiles de la famille des Lacertiens cœlodontes carac- térisés par leurs doigts carénés ou dentelés. MM. Duméril et Bibron, qui ont établi cette division , y placent les genres Ophiops, Ca- losaure, Eremias , Scapteire, Acanthodac- tyle et Psammodrome. M. Fitzinger a donné le nom de Pristidac- tylus à un genre de Stellions. (P. G.) *PRISTILOPHUS f>piVr*jç , scie; >°Voç, panache), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, delà famille des Ster- noxes , de la tribu des Élatérides, établi par Latreille (Ann. de la Soc. eut. de Fr., t. III, p. 151), et qui se compose des trois espèces suivantes : P. melancolicus F., ge- minatus Gr. et trisulcatus Er. Les deux pre- mières sont américaines et la dernière se trouve dans l'Australie. Germar (Zeitschreifs zur Entomologie 1843, p. 85) se sert de ce nom pour désigner d'autres espèces de la même tribu, telles que les El. lœvigatus, mo- no F., sElhiops, Hst. et insitivus Kisch. Les trois premières sont propres aux États-Unis, et la dernière se trouve en Hongrie et en Volhynie. (C.) *PMSTIMERUS (-n-pc'arviç, scie ; p-/?>o?, cuisse), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères , de la famille des Curcu- lionides gonatocères et de la division des Érirhinides, créé par Schœnherr (Gênera et species Curculion. syn., t. VII, 2, p. 256). Ce genre ne comprend qu'une espèce, le P. pardalinus Sch.; elle est originaire de la province de Minas-Geraes (Brésil), et fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. (C.) ♦PRISTINA, annél. —Nom donné par M. Ehrenberg à un genre de Nais. Voy. ce mot. (P. G.) *PRISTI1VAIS. annél. — Synonyme de Pristina. Voy. ce mot et l'article naïs. (P. G.) PRISTIPOME. Pristipoma ( «pfartç , scie; wwpa, couvercle), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Sciénoïdes, établi par G. Cuyiev (Règ.anim., 176). Ses principaux caractères sont : un préopercule dentelé ; les angles de l'opercule émoussés ou disparaissant dans sa mem- brane; des dents en velours, dont le rang externe est d'ordinaire plus fort; des pores sous l'extrémité de la mâchoire inférieure; une seule dorsale, celle-ci et l'anale sans écailles. MM. G. Cuvier etValenciennes (Hist. des Poiss., t. IX, p. 243) décrivent 30 espèces de ce genre, répandues dans les parties chaudes des deux Océans. Nous citerons les Prist. pique, P. hasla Cuv. et Val. (Lutjan pique Lacép., Lutjanus hasta Bl.) ; Prist. nageb , P. aigenteum Cuv. et Val. (Sciœna argentea Forsk., Pomadasis argenté Lacép.); Prist. de surinam , P. Surinamensis Cuv. et Val. ( Lutjanus id. Bl. , Holocentre bossu Lacép.), etc. (M.) *PRISTIPTERA, Dejean (Catalogue, 3e éd., p. 88). ins. — Synonyme deHalecia, Castelnau, Gory. (C.) PR1STIS. poiss. — Voy. scie. PRIS ILE VA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses Papi- lionacées, tribu des Lotées , établi par De Candolle (Mém. Légum., 190; Prodr., II , 121), qui en décrit douze ou quinze espèces, parmi lesquelles nous citerons les Prist. myr- lifolia, lœviyaia , axillaris , elliplica. Ces plantes sont des arbrisseaux tous originaires du C;ip. PR1STI.EYA {Flor. Mex.). bot. ph. — Syn. de Moulagnœa, DC, PÏU) PRO 4i: PBfSTIT.YA, Mey. {in Linnœa, M, 101). »0T. eu. — Syn. He l'ahncUa, Lyvgb. ♦pristocarpra, i: yu^'c» BW&. lhvy.;. bot. pu. — Syn. d' Hnlophyl'.um , Un. *l»RISTOT)\CTYL Y (-o'-yî-, scie; ftfet- Tuioc; , Doigt), in?. — Genre de l'ordre (les Coléoptères peu tanières , de la famille des Cara biques et de la tribu des Féroniens, par Dejean [Svccics général des Coléo- , t. III , p. 82), et qui ne se compose que d'une seule espèce, la P. americana Dej., propre aux États-Unis. (C.) *PRIST01)FRIS t>p»Vruç, srie; Ktpn, cou), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , de la famille des Malaeodermes et de la tribu des Clavicornes, établi par Hope (Coleoptc isTs Mamtal, t. III, p. SI , 143, '143), qui le classe parmi ses Dermestides. Il a pour type le D. scaber de L., espèce originaire de la Nouvelle Hollande, ou plutôt lie la Nouvelle-Zélande. Ei ichson en fait un Hétéromère et la rapporte à la tribu des Diapérides (G.) *PRlSTO\TCHlS l>pforuç , scie ; fc*$, ongie). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentamères, de hi famille des Carabi- ques et de la tribu des Féroniens, créé par Dejean (Species général des Coléoptères, t. III, p. 43), et qui se compose de trente- deux es- pèces : vingt-six sont originaires d'Europe, trois d'Afrique , deux d'Australie , une de l'Amérique méridionale. Nous citerons prin- cipalement les suivantes : P. terricola Ol., Janthinus Dnî\, cœrulcus Bonn., Cirr.merius Stev., DahnalinnSy alternons Dej., elegans Br., etc . , etc. Bonelli leur avait dorme dans le principe le nom de Lœmostemis , et , de- puis, I.atrril'e celui de Ctcnipus. (C.) *PRISTOPROÏÎA iWs-v):, scie;tp^ç, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Ily- ■fénoptères , tribu des Tenthrédinif us , fa- mille îles Tenthrédrues, établi par Latreilhe ( l'èg. anim. ), et ren fermant une douzaine es a rEorope. L'espèce type, /e-tarca'Lntr., a été trouvée aux en- \ i m ie Genève. fLJ) PRIVA, mt. ru. —Genre de la famiite des A'erbtM ;;n>s , tribu des Lippiées, établi par Ad.Mivin {Faw., II, TSOfi), et dont l-es prin -ipaux caractères sont : Calice tuhulenx, reuftV.au milieu, à cinq dents. Corolle 'hy- ?. à tube cylindrique ; limbe plan , à T. X. 5 divisions inégales. Étamincs 4 , insérées au tube de la corolle, incluses, didynames. Ovaire à \ loges uni-ovulées. Style termi- nal; stigmate indivis. Drupe enfermé dans le calice, a I loges bipartibles et mono- spermes. Les Priva sont des herbes presque dicho- tomes , hérissées de poils rudes; à feuilles opposées, très entières ou dentées; à épis terminaux et axillaires; à fleurs presque sessiles , bractéées. Ces plantes croissent abondamment dans les régions tropicales et subtropicales de l'Amérique; on en ren- contre aussi quelques unes, mais rarement, dans l'Asie et l'Afrique. Le Priva dentata est l'espèce type du genre. (J.) *PR0BATI15S tan&mtni de brebis), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpen ta- nières, tétramères de Latreille, de la famille desLongicornes et delà tribu desLamiaires, établi par Dejean ( Catalogne , 3e édition, p. 363) sur sept espèces de l'Amérique équi- noxiale, parmi lesquelles sont les suivantes: P. humeralis Perty, ludicrus Germar (ogut- lus, albomaculatus Dej.), etc. (C.). *PROBOSCIDACTYLA («ptfftm'ç, trom- pe; daVru/oç, doigt), acal. — Genre de Mé- duses établi par M. Brandt pour une espèce observée par Mertens sur les côtes du Kamt- schatka (P. flaviciirkala) , et qui, large seu- lement de 13 millimètres, a son ombrelle hyaline en cloche, et ses tentacules jaunes très courts. M. Brandt caractérise ainsi ce genre, qui fait partie de la famille des Gé- ryonides : Le pédoncule est entouré à l'extré- mité par des bras simples , allongés , nom- breux; tout le bord de l'ombrelle est garni de tentacules nombreux disposés sur un seul rang et fixés sur autant de tubercules; et la cavité digestive centrale est entourée par quatre prolongements lancéolés. M. Lesson admet le genre Proboscidactyle et le place parmi ses Nueléiferes, dans son premier groupe des Méduses non proboscidées. (Duj.) PROfiOSCïDEA. ml*. — Synonymo û'Ophiosloma employé par Bruguière. (P. 6.) 'PROIïOSCTDEA. annél. — Synonymo de Lo)nbrtiiève. (P. G.) PROIÏOSCIDEA, Rich. (Msc). bot. pu. — Syn. de Rhynckanthera t DC. ■PROiraCïDEA , Schmid. (Anal., 49, 474 PRO PRO t. 12, 13). bot. ph. — Syn. de Marlynia% Linn. PROBOSCIDIENS. Proboscidea (pro- boscis , trompe), mam. — Les plus grandes espèces de Quadrupèdes actuellement vi- vantes appartiennent au groupe que les na- turalistes appellent Mammifères ongulés, ou bien encore Ongulogrades. Ce sont les Élé- phants, les Rhinocéros, les Chevaux et une partie des Ruminants. Il n'en est point parmi eux , et Ton n'en connaît pas non plus parmi les espèces des anciens âges, dont Ja taille surpasse ou même égale celle des Proboscidiens , famille remarquable à la- quelle les Éléphants servent de type. Ceux- ci vivent en Afrique et dans l'Inde. Le grand développement de leur nez , qui con- stitue leur trompe, a fourni l'idée de les ap- peler Proboscidiens. La famille des Éléphants ou des Probos- cidiens renferme donc les plus grandes es- pèces de Mammifères géothériens connues à la surface du globe; l'Éléphant d'Afrique ( Elephas Africanus Blumenbach ) et ce- lui de l'Inde (Elephas Asiaticus Blum., ou Indiens Linné) sont les seuls que distin- guent les naturalistes; encore supposait-on, à l'époque de Buffon, que l'Éléphant de l'Inde et celui de l'Afrique appartenaient à une seule et même espèce , erreur dont les travaux de Blumenbach, de Camper, de G. Cuvier, ont fait justice à la fin seulement du siècle dernier. Les Éléphants , ces animaux si curieux par les singularités de leur orga- nisation , ne le sont pas moins par kurs mœurs intelligentes , et l'étude des débris fossiles que renferment les couches du globe qui se sont déposées immédiatement avant Ja formation actuelle, a donné à leur his- toire un nouvel et puissant intérêt. En effet, les travaux des paléontologistes ont démon- tré que ce groupe , aujourd'hui confiné sur un petit nombre de points , avait été repré- §enté à des âges antérieurs au nôtre par des espèces assez variées par leurs caractères, et qui vivaient dispersées sur toute la surface solide du globe. L'Amérique septentrionale, 1 e nord de l'Asie et l'Europe, qui manquent aujourd'hui d'Éléphants , en nourrissaient avant le cataclysme diluvien; et la faune dont faisaient partie le Rhinocéros ichorhi- nus , le Felis et VHyœna spelœa, ainsi que d'autres Mammifères qui manquent actuel- lement aux régions arctiques , possédait aussi un Éléphant, auquel Blumenbach a donné le nom spécifique de Primigenius. Les observateurs ne sont pas encore tombés d'accord sur les véritables caractères de ces Éléphants fossiles comparés à ceux de l'Élé- phant actuel de l'Inde, non plus que sur la valeur des différences qui distinguent entre eux les Éléphants fossiles des diverses loca- lités et des différentes couches diluviennes et pliocènes. Il est probable , néanmoins , que l'on démontrera que les Éléphants fos- siles différaient comme espèce de nos Élé- phants de l'Inde , et qu'ils se rapportaient eux-mêmes à plusieurs espèces susceptibles d'être caractérisées par des particularités du système dentaire ou de quelques autres por- tions du squelette; car s'il semble difficile d'admettre que les Éléphants qui vivaient au Mexique , en Sibérie et en Provence , ont appartenu à la même espèce , il n'est pas plus croyable que les Éléphants du Crag et de quelques autres localités pliocènes soient identiques à ceux des cavernes de l'Europe ou des forêts actuelles de l'Inde. Les données acquises à la paléontologie et à la géographie zoologique sont également contraires à cette supposition, quoique les preuves qui la renverseraient ne soient pas encore obtenues. Outre les os de véritables Éléphants fossilisés, on a aussi trouvé dans les couches pliocènes et miocènes, c'est- à-dire dans les terrains tertiaires supérieurs et tertiaires moyens, les débris d'autres Proboscidiens également gigantesques. Tels sont les Mastodontes ainsi que les Dinuthe- rium. Les premiers ou les Mastodontes sont les plus abondants ; on en recueille les osse- ments en Europe, dans les régions tempé- rées et méridionales , ainsi qu'en Asie sous des latitudes tempérées ou tropicales, dans les deux Amériques et même à la Nouvelle- Hollande, ainsi qu'on l'a constaté dans ces derniers temps. Ils sont tous d'espèces bien différentes, et chacune des grandes parties du monde, l'Europe, l'Afrique et l'Ame rique, en possède certainement plusieurs ( voy. mastodonte) ; il n'est pas même cer- tain que celles d'Europe, et, en particulier, celles d'Auvergne, celle du Gers et celle du Languedoc (1), aient vécu en même tempi. (i) J'ai donné au Mastodonte pliocène du Languedoc le nom de M. b^virostre. P1U> Ces Proboscidiens Mastodontes étaient déjà connus de Buffon, de Linné, de Blumen- bacta , et de quelques autres naturalistes du siècle dernier; Blumenbach avait même donné à la principale espèce de l'Amérique septentrionale le nom i\q Mammouth Ohioti- cum; Buffon et Daubenton voyaient dans leurs dents celles d'une espèce éteinte voisine des Hippopotames, et ils attribuaient leurs os à l'Eléphant. La dénomination de Mastodonte a été imposée à ces animaux par G. Cuvier, qui a publié à leur égard des travaux célè- bres qui ont été continués depuis par plu- sieurs paléontologistes , et , en particulier, par M. de Blain ville. Toutefois, les es- pèces Mastodontes de la série des Probosci- diens ne sont pas aussi nettement séparées de celles qui composent le genre des Elé- phants proprement dits que le supposait G. Cuvier. Des espèces plus récemment décou- vertes , et une nouvelle étude de celles qu'il avait lui-même observées, ont rétabli la sé- rie des Proboscidiens d'une manière si com- plète, que tous les intermédiaires possibles entre le Mammouth ou Maslodon Ohioticum et l'Éléphant actuel de l'Inde ont été, pour ainsi dire, retrouvés. Leurs espèces aujour- d'hui connues forment ainsi une série par- faitement régulière , dans laquelle les Mas- todontes ne sont pas plus éloignés des Élé- phants proprement dits ou Éléphants lamel- lidontes , que l'Éléphant de l'Inde n'est séparé lui-même de l'espèce actuelle d'A- frique; peut-être même la différence est- elle moins grande entre l'Éléphant d'A- frique et certains Mastodontes qu'entre lui et l'Éléphant indien. Une ou deux es- pèces fossiles dans l'Inde établissent d'ail- leurs une transition complètement naturelle entre les Éléphants et les Mastodontes. De plus, les espèces Mastodontes, que leurs caractères, plus différents de ceux des vrais Éléphants, placent à la fin de leur sé- rie, lient ce groupe lui-même, et tous les Proboscidiens vivants ou éteints, à un genre perdu comme la plupart d'entre eux. G. Cu- vier avait indiqué les débris connus de ce genre comme appartenant à une espèce de Tapir gigantesque ; mais ces Tapirs gigan- tesques, que If. Kaup a nommés Dinolhe- rium, sont très probablement aussi des Pro- boscidiens. Ils n'ont encore été recueillis qu'en France et en Allemagne. rno 47; Exemple remarquable des admirables dé- couvertes auxquelles peut conduire l'appli- cation de la Zoologie à la Paléontologie, les Proboscidiens sont aujourd'hui aussi bien connus sous le rapport de leurs espèces étein- tes que par leurs espèces actuelles ; nous com- mençons aussi à comprendre comment leur rôle autrefois si important dans la nature, et cela avant l'existence de l'homme, est de- venu de plus en plus secondaire, et comment le groupe qu'ils constituent tend chaque jour à disparaître du sein de la création. Pour ainsi dire maîtres de la surface du globe, par la force aussi bien que par l'intelli- gence, aux époques que nous avons indi- quées, les Proboscidiens sont aujourd'hui en très petit nombre, et ils n'occupent que des espaces fort restreints. Une espèce moins forte, mais plus intelligente que les leurs , s'étend maintenant sur tous les points du globe où ils l'ont précédée, et leurs repré- sentants actuels sont subjugués ou refoulés. Voyions maintenant quels étaient les carac- tères de ces Mammifères, les géants de leur classe aussi bien dans l'époque actuelle que dans les temps géologiques. Leurs débris osseux , longtemps mal étudiés , ont été pris par beaucoup de naturalistes anciens, et surtout par les historiens , pour les os des géants humains que la fable a imaginés, ou dont l'histoire elle-même raconte la haute stature d'une manière souvent si exagérée. Ainsi qu'on peut le constater sur les deux espèces actuelles, les Proboscidiens sont des Mammifères à peau dure et résistante, pourvus d'un long prolongement nasal au- quel on a donné le nom de trompe ; ils por- tent deux mamelles à la région pectorale ; les testicules des mâles ne descendent pas dans une bourse scrotale. Leur cerveau est considérable et pourvu de circonvolutions à la surface de ses hémisphères. L'intelligence de ces animaux les met au nombre des es- pèces les mieux douées sous ce rapport. On a placé les Proboscidiens parmi les Mammi- fères ongulés, c'est-à-dire pourvus de sa- bots ; mais c'est plutôt par l'ensemble de leurs caractères qu'ils appartiennent à cette série que par la présence de véritables sa- bots ; leurs doigts sont digitigrades, et pren- nent la même direction que le reste de leurs membres, qui ont la forme de colonnes desti- nées à supporter la masse énorme de leur 476 PRO PRO corps. Ces doigts sont au nombre de cinq à chaque pied, aussi loin en avant qu'en ar- rière, et leurs ongles représentent plutôt des tubercules calleux que des sabots; tous d'ailleurs n'en sont pas pourvus. Les dents sont de deux sortes , incisives et molaires, les canines manquant constamment. Supé- rieurement les incisives sont au nombre de deux; elles s'allongent, sortent de la bou- ciie, et constituent les dérenses aussi bien dans les Éléphants que dans les Masto- dontes Les Éléphants actuels , et quelques espèces fossiles de Proboscidiens , man- quent d'incisives inférieures; mais dans le Mastodonte de l'Ohio , dont on a fait à cause de cela le genre Tetracaulodon , la mâchoire inférieure montre deux petites- incisives. Dans le Mastodonte angustidens d'Europe, ces incisives inférieures étaient plus longues encore et ressemblaient à de petites défenses placées a l'extrémité de là symphyse mandibulaire , elle-même très allongée. Le Dinotherium était autrement conformé; ses incisivesinférieures très fortes simulaient deux puissantes défenses dirigées en bas et sortant de la bouche à la manière des défenses supérieures des autres Probos- cidiens. On ignore la disposition des dents implantées dans l'os intermaxillaire (c'est- à-dire des dents incisives supérieures) chez ce troisième genre de Proboscidiens Quant aux dents molaires des Frnbosci- diens, en général, elles n'étaient pas moins remarquables que leurs incisives, mais lès variations de leurs formes dans la série des espèces et même les différences qu'elles présentent entre elles suivant leur degré d'usure, leur place ainsi que leur numéro d'ordre à la mâchoire supérieure ou infé- rieure, en ont rendu la connaissance exacte fort difficile, et les erreurs auxquelles leur détermination a donné lieu sont innombra- bles principalement pour les fossiles. Ces dents sont au nombre de cinq ou six paires pour chaque mâchoire, mais suivant que leurs collines sont plus lamelliformes ou plus mammifôrmes, elles sont fort différen- tes entre elles , et leur mode de succession est également particulier. Les plus lamel- leuses, c'est-à-dire celles de l'Éléphant des Indes, de l'Éléphant fossile et des espèces qui s'en rapprochent, ont aussi, entre les collines lamelliformes de leur émail, une couche plus ou moins forte de cément ou ma- tière corticale. Les postérieures sont les plus grosses et celles qui ont le plus grand nom- bre de lames : aussi n'y en a-t-il qu'un petit nombre à la fois dans les mâchoires, ce qui a fait supposer à plusieurs auteurs que les Éléphants avaient moins de dents que les Mastodontes. M. de Blainville a décrit dans son Osléographie , et fait représenter dans les belles planches qui accompagnent cet ouvrage, toutes les dents chez l'Éléphant d'Afrique et chez celui d'Asie. Il y en a six paires en haut et six paires en bas. Chacune de ces dents a des caractères qui lui sont propres, soit dans la coupe , soit dans le nombre de ses collines. Chez les Mastodon- tes, que M. de Blainville a décrits aussi avec le plus' grand soin, les tubercules sont plus réguliers, plus forts, et en mamelons plus colîinifôrmes; le nombre de leurs collines' est d'ailleurs moindre, et, en général, il n'y a pas de cément à la surface émaillée dès molaires. Toutefois, le nombre des dents est le même dans la durée de la vie, avec cette différence cependant que les mâchoires en ont un plus grand nombre simultanément. Ce fait est surtout évident chez les Masto- dontes de l'Ohio, et ceux-ci conduisent, pour- ainsi dire , aux Dinotherium , qui n'ont, il est vrai, que cinq paires de molai- res en tout, mais qui les ont dès qu'ils ap- prochent de l'âge adulte, et les conservent toutes jusqu'à leur mort. Une autre parti- cularité des molaires chez les Dinotherium, c'est qu'il y a une dentition de lait , tandis que les autres Proboscidiens, sauf, assure- ton , quelques Mastodontes , paraissent en manquer. Ces animaux sont, dé tous ceux de la même famille, ceux dont les dents ont le moins grand nombre de collines, et qui ressemblent le plus aux premiers Pa- chydermes. Les Proboscidiens présentent, dans leur, système osseux, quelques autres parties sur lesquelles nous pourrions insister, et qui démontreraient, aussi bien que l'étude de leurs organes mous, qu'ils doivent être net-: tement séparés des autres Ongulogrades. Ifs étaient trop mal connus à l'époque de Linné pour qu'il fût possible au naturaliste suédois de reconnaître leurs véritables affinités; ce- pendant il les plaçait avec raison dans son ordre des Belluœ. Camper et Blumenbacb PI10 1MU) 477 .ni apporté de Moineaux faits pour la solu- tion de cotte intéressante question , et G. CaWBt a consacré plusieurs de ses impor- : mis mémoires à l'histoire des Proboscidiens \ivants et fbssiles. Pour lui, ces Mammifères constituent la première faunile de l'ordre la l'acln dermes. M. de lîlai 11 ville , qui les I beaucoup étudies aussi , reconnaît , avec Linné et t'.u\ier, leurs rapports ;:\ec l« Pa- chydermes; mais il croit devoir eu faire un ■ rdre distinct de celui de ces dc-rniers, et leur adjoindre comme famille voisine, quoi- que de forme très différente, les Lamantins et les Dugnnjis , qui sont, pour ainsi dire, des Proboscidiens marins. Cher ceux-ci, l'organisation , semblable, au fond, à celle des Éléphants, en est morphologiquement différente , parce qu'ils doivent vivre dans l'eau, tandis que les Éléphants sont terres- tres. M. de Blainville donne à Tordre dans lequel sont réunis les Proboscidieus et les Lamantins, le nom de Gravigkades. (P. G.) PROBOSKIDIA frp'Aoniç, trompe) syst., iNFts. — Nom proposé par Bory Saint- Vincent pour un genre ayant pour type le Brachionus patina de- Millier, dont la queue présente en effet une certaine ressemblance avec une trompe. Ce même naturaliste pro- pose le genre Testudinelle pour un autre Brachion de Mûiler; mai6 M. Ebrenberg a réuni avec raison ces deux espèces- dans son genre Pterodina. Voy.ce mot. (Duj.) PROBOSCIGER, Kuhl. ois, — Syn. de Microglossum, GeofT., division de la famille des Perroquets. Voy. perroquet. (Z. G.) ♦BROGAS^procarc, pétulant), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Molytides , proposé par Sle- pliens et publié par Sehœnherr ( Gênera et species Curculionidum, synonymia-, t, VI, '2, p. 386), qui y rapporte les trois espèces suivantes;: P. picipes, pyrrodaclylus Mhm., et Siercii S«hr. Le9 deux premières ont été trouvées en Angleterre, et la dernière en Russie. (G.) ♦PROCAVIA. msu. — Storr (Prodr. Mamm., 1780) indique sous cette' dé' nomination une des subdivisions des Agoutis ou Càvia. Voy. ces mots. (E. D.) * PROCEBUS. mam. — Sous ce nom , Storr {Prodr. meth. Mamm., 1780) avait proposé de former un genre aux dépens des' Cobus. Voy. sajoi . (E. D.) PROCKLEARIA. ois. — Voy. pétrel. *naHHIMIia 9mmOanm ois. — Famille etal>!ie par M. Le- son {Traité d'orne thologie) dans l'ordre des Palmipèdes, pour da Oisemix qui ont un hoc articulé, renflé et crochu à la pointe; des narines percées en1 dessus ou: en avant; du bec, et à l'extrémité d'une lame cornée, roulée; le pouce nul ou un rudiment d'ongle, et' les taises réticulés. La famille des Piocellaires, qui correspond au grand genre Procellaria de Linné, com- prend, pour M. Lesson, les genres Albatros, Pétrel, Thalassidrome, Puffin , Prion* et Puffinure. (Z. G*) *PROCELLARIDÉES.Proce«arid«B.oisi — Famille de l'ordre des Palmipèdes pro- posée- par Boié et adoptée par le prince1 iMaximilK i, Ch. Bonaparte, G.-R. Gray, etc. Elle est formée des éléments du grand genre Procellaria de Linné, et comprend, parcon- séquent, les divisions qui ont été établies à ses dépens. G.-R. Gray, dans son List of Vue geneva,.y&<$mel les genres Pelecanoides, pwffliws:, Daption,. Thalassidroma , Oseani' tes,. Procellaria, Prion, Diomedea, Cette famille correspond à celle des Si- phorins de Vieillot, aux Tubinares d'Illiger, et aux Procellaires de M'. Lesson. (Z. G.)1 *PR©CBIifcARI'NBES.ProraZ/arma?.oiSv — Sous-famille des Procellaridées, que le prince Ch. Bonaparte {Saggiodi unadistrib. meth. degli an. vert.) avait établie dans; sn division desharidœ, mais qu'il) a élevée plus tard' au rang de famille1. G.-R. Gray, dans son List: of the' genorw, a reproduit, nous ne savons trop pourquoi, cette sous- famille, qui, bien évidemment, n'est cher lui que la reproduction complète de la fa- mille des Procellaridœ , et. forme', par con- séquent, un double emploi». (Z. G.) "Biflanmift^ devant; y.z?yX/„ tête), ins-. — Genre de l'ordredes Coléoptères' pentamères», de la famille des Cicindélides et de la tribu des Cténostomides, créé par La- porte {Revue entomologique de SUUermann, t. II, p. 35), et adopté par Th. Lacordaire {Révision de la famille des Cicindélides, 1 8 i-2, p. 37). Ce genre comprend cinq espèces de l'Amérique équinoxiale, qui sont les P. for- micarius , ornatus KL, Caris trinotatus Fis- cher, succinclus et metallicus Laporte. Quel* 478 PRO ques auteurs, tels que Dejean, La treille et Klug. ont cru reconnaître la première, et ils en ont fait chacun de leur côté un Ctenostoma (Ct. Jacquieri Dej.) qui serait synonyme de trois espèces différentes. Ayant vu le type dans la collection du célèbre entomologiste de Kiel, nous pouvons rectifier cette erreur qui était facile à commettre d'après la des- cription si succincte qui en a été faite. Les Procephalus diffèrent des Ctenostoma de Klug, avec lesquels ils étaient confondus , eu ce que leurs élytres, au lieu d'être très rétrécies à la base et renflées à l'extrémité, sont cylindriques dans toute leur étendue. Leurs palpes sont plus ovalaires et comme turbines et pointus à leur extrémité, et le labre est plus court. On a dû rejeter le nom de Caris que Fis- cher, dans le principe, a donné à l'une de ces espèces, ce nom ayant été employé pour un groupe d'Arachnides. (C.) PROCÉPHALIDES. Procephalides. ins. L'un des trois grands groupes établis par Mulsant (Histoire naturelle d&s Coléoptères de France, Longicornes , 1839, p. 16 ) dans la famille des Longicornes , et qu'il a ainsi caractérisé : Tête penchée en avant, enfoncée jusqu'aux yeux dans le protho- rax (quelquefois séparée par une sorte de cou, mais alors le troisième article des an- tennes égale au moins le quart de la longueur totale de ces organes); yeux généralement très échancrés, entourant le plus souvent la partie de la base des antennes ; dernier ar- ticle des palpes ordinairement renflé vers son sommet. L'auteur y comprend les Spondy- liens, les Prioniens et les Cérambycins de Latreille et Serville qui en ont fait deux tri- bus. (C.) *PROCEPHALODERES (Protocephalus, nom de genre ; ôVpyj, cou), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la fa- mille des Curculionides gonatocères et de la division des Brachydérides, établi par Scbœn- herr {Gênera et species Curculionidum, sy- nonymia, t. V, p. 292) qui y comprend deux espèces de l'Afrique australe , les P. vbesus et punctifrons Schr. (G.) *PROCERI. ois.— Uliger (Prodr. System. Mam. et Avium ) a établi sous ce nom et dans son ordre des Cursores une famille qui comprend les Casoars , les Autruches et les Nandous, c'est-à-dire tous les Oiseaux dont PRO les ailes sont tout-à-fait rudimenlaires et impropres au vol. Elle correspond aux Bré- vipennes de G. Cuvier et à la sous famille des Struthioninœ du prince Ch. Bonaparte. (Z. G.) PROCERUS (upo, en avant; x/pa;, corne). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Simplicipèdes, proposé par Mé- gerle et publié par Dejean ( Species général des Coléoptères, t. II, p. 22). Ce genre ren- ferme les plus grandes espèces de la famille, savoir : P. gigas Kreutz (scabrosus F.), Oli- vieri, Duponchelii Dej. , Tauricus Pallas , Caucasiens Ad. , Bosphoranus , Colchicus et JEgyptiacus Mot. On les trouve dans les contrées les plus orientales de l'Europe méridionale et dans l'Asie-Mineure ; une seule appartient à l'Afrique. Ces Insectes , voisins des Carabus, s'en distinguent par des tarses semblables dans les deux sexes. Le dernier article des palpes est plus for- tement sécuriforme et visiblement plus di- laté dans les mâles que dans les Cara- bus. (C.) *PROCESSA. crust. — Leach donne ce nom à un genre de Crustacés que M. Milne Edwards rapporte à celui des Nika, et dont l'espèce type est le Processa canaliculata. Voy. nika. (H. L.) PROCHILUS (Trpo', en avant; xùîoç; lèvre), mam. — Illiger (Prodr. syst. Mam. et Av., 1811 ) , d'après les notions incom- plètes et erronées qu'on avait, de son temps, sur VUrsus labiatus , a formé , sous le nom de Prochilus, un genre de Mammifères, pour le placer à côté des Bradypes. M. Meyer avait donné à ce genre le nom de Melursus. Voy. l'article ours. (E. D.) *PROCHILUS (Trpo', en avant; x£n0ç, lè- vre), ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Locustiens, groupe des Prochilites, établi par M. Brullé (Histoire naturelle des Insectes, t. IX). L'espèce type et unique, Prochilus australis Brullé, habite la Nou- velle-Hollande. (L.) *PROCHOMA (Trpo', devant ; x%a,amas). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, de la famille des Mélasomes et de la tribu des Piméliaires, établi par Solier (Annal, de la Soc. entom. de France , t. IV, p. 390, pi. 9, f. 1 à 4), qui le comprend parmi ses Colaptérides et dans la tribu de PRO PKO 4T9 •es Tcntyrites. L'espèce qu'il y rapporte, la P. Audouinii Sol., provient des environs de Bagdad. (C.) PROCKIA. bot. pn. — Genre de la fa- jnille des Bixacées, tribu des Prockiées, établi par P. Browne (in Linn. Gen., n. 147). Arbrisseaux originaires de l'Amérique et de la Mauritanie. Voy, bixacées. *PROCKIÉES. Prockicœ. bot. po. — Nous avons indiqué la séparation de la fa- mille des Bixacées (voy. ce mot) en deux tribus, l'une à fruit déhiscent, l'autre à fruit indéhiscent; cette dernière a reçu le nom de Prockiées , d'après le genre qui lui sert de type, la première celui de Bixi- nées. (Ad. J.) ♦PROCIRRUS (wpo, au-devant; cirrus, frange), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères peu tanières, de la famille des Braché- lytres et de la tribu des Pinophiliniens, créé par Latreille (liègne animal de Cuvier, t. IV, p. 436), et adopté par Erichson ( Gênera et sp. Staphylinorum,\). 680). Il renferme deux espèces de Sicile : les P. Lefebvrei Lat. (Pœ- deroides Dj.) et colubrinus Dj. (C.) PROCOMA («po, avant; xcSvoç, cône). ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères ho- moptères, tribu des Fulgoriens , famille des Cercopides, établi par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville (Annales de la So- ciété entomologique de France, I, 222) aux dépens des Teltigonia dont il diffère par une tête prolongée en cône large, arrondi au bord, sans sillon longitudinal sur le vertex. L'espèce type et unique, Proconia obtusa Cicada id. Fabr., Teltigonia id. Germ.), est indigène du Brésil. (L.) PROCRIS (nom mythologique), ins. — Genre de Tordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, tribu des Zygénides, établi par Fabricius et généralement adopté. Duponchel (Catalogue des Lépidoptères d'Eu- rope, p. 53) en cite six espèces qui habitent l'Espagne, la France et l'Italie. Nous cite- rons, comme type du genre, le Procris sta- tices , commun dans les lieux secs et boisés des environs de Paris. (L.) PHOCHUSTES (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, de la famille des Carabiques et de la fribu des Simplicipèdes , établi par Bonelli ( Observations eatomologiques, tableau ) , et adopté généralement depuis. Ce genre ren- ferme plus de 20 espèces originaires d'Eu- rope, de l'Asie-Mineure et de l'Afrique ; nous citerons principalement les suivantes : P. co- riaceus F., spretus, rugosus, grœcus, Cerisyi, Ranonii Dej., punclatus Chev., lucluosus Zoub. , clypeatuSy cribrcllus Ad. , Fischcri Fald., etc. Les Procrustes ont les plus grands rapports avec les Carabus; ils en diffèrent par la lèvre supérieure qui est distinctement trilobée, et par la dent de l'échancrure du menton qui est bifide. (C.) *PROCTOPUS. ois.— Division générique établie par Kaup aux dépens du g. Grèbe, sur le Pod. auritus Lath. (Z. G.) PROCTOPUS (npoxToç, anus; «oûs , pied), rept. — Syn. de Pseudopus. (P. G.) *PROCTOTRÈTE. Proctotretus ( «pwx- toç , derrière ; rp-nxSç , perforé ). rept. — MM. Duméril et Bibron ont donné ce nom à un démembrement du genre Tropidurus de Wiegmann. Voici comment ils en éta- blissent les caractères : Tête subpyramidale quadrangulaire ; plaques céphaliques mé- diocres, polygones; l'occipitale en général peu distincte ; des dents palatines ; cou plissé sur les côtés ou tout-à-fait uni; mem- brane du tympan un peu enfoncée; corps couvert d'écaillés imbriquées : les supérieures carénées, les inférieures lisses; doigts sim- ples; queue longue et conique, ou médiocre et légèrement déprimée; point de pores fé- moraux; des pores anaux chez les individus mâles. Les Proctotrètes sont des Iguaniens pleu- rodontes. Ils sont principalement du Chili. M. Th. Bell vient de les décrire et de les figurer, pour la plupart, dans la Zoologie du voyage anglais du Beagle; et M. Bibron en donne aussi quelques uns dans l'atlas zoologique de l'expédition de la Vénus. (P. G.) PROCTOI RUPES (icpwxroç , anus ; rptf- travov, tarière), ins. — Genre de la tribu des Proctotrupiens, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes. La plupart des es- pèces de ce genre déposent leurs œufs dans le corps des larves des Diptères appartenant à la tribu des Tipuliens. Les Proctotrupes les plus répandus dans notre pays sont les Proct, campannlator (Bassus campanulator Fabr.), P. pallipes (Codrus pallipes Jurine), etc. (Bl.) * PROCTOTRUPIDES. roctotrupidœ. ins.— Famille de la tribu des Proctotrupiens, «80 PRO PRO de l'ordre des Hyménoptères, comprenant la plus grande partie des espèces de la tribu. Cette famille {Histoire des Insectes, Didot, 1845) nous a paru devoir être divisée en rinq groupes: ce sont les Diapriites, les l'rociolrupites, hsGonatopites, les Ceaphron- ùtes et les Platygasterites. Cette famille a reçu successivement les noms ôe Dnjmides , de Codrini, etc. (Bl.) V'fiOCTOVMJPlENS. Twclotrupii. ins. — Tribu de l'ordre des Hyménoptères ca- ractérisée par des antennes filiformes ou un peu épaissies 'à l'extrémité et composées de dix à quinze articles; par des ailes vei- ?fiées offrant toujours des cellules complètes; ■par des palpes maxillaires longs et pen- dants , -etc. T_-es Troctotrupiens sont des In- sectes de très petite taille, tout-à-'fait com- parables sous ce rapport aux Chalcidiens ; mais ils sont infiniment moins nombreux en espèces. Ces Hyménoptères «ont telle- ment senittfefttes par leurs habitudes aux ÎChneumoniens et aux Charctdiens, qu'il de- vient inutile de reproduire ici les généra- lités que nous avons déjà données dans ces ■ précédents articles; tous les Proctotrupiens déposent leurs œufs dans le corps d'autres Insectes. Leurs larves y vivent et s'y déve- loppent à la manière de celles des Ichneu- mo meus. Bien qu'on admette généralement trois groupes bien distincts parmi ces Hy- ménopières parasites, c^est- à- dire : les Ichneumoniens, les Chalcidiens et lesTProc- •totrupreus , il n'en est pas moins vrafi que ces trois type?, «" réalité secondaires, consti- tuent dans leur ensem'bleuntype'plus élevé, -plus -nettement séparé 'de tous les autres Hyménoptères, Les caractères fournis par les antennes et les ailes sant presque 'les 'seiiVs qui permettent de distinguer sûrement entre eux les représentants decestroistribus. Nous admettons deux familles dans la tribu des Proctotrupiens, dnWérenciées l'une de Tcutre par la -forme 4e leurs ailes. Dans Tune, les P; octotnrp* des , ces organes sont proportionnés an ■volume du corps; «ans la seconde, le- i\îymarides , ils consistent en peiiî es tige Mrs tenu ruées 'en spatule. (Bl.) '♦rROCTO^Pi'LTïTSïS. Proctotrupitœ. ins. — Genre de la trinu des Proctotrupiens, de Tordre des'Hyméro pLercs, caractérisé par un abdomen en cloilie. ne presque sessile; des antennes «:ed;ur/e articles insérées au-dessous du front, etc. Ce groupe ne comprend que le genre Proctotrupes. (BiJ) ffiOCYON. mam.— Nom donné parSiorr '(Pr.'meth. Mmrtm., 1780) au genre des Ra- tons (voy.'œ mot), qui, précédemment, fai- sait partie du.groupe naturel des Ours. (E. D.) *>PROCVOMrïA. «MAM. — M. Gray {Ann. of phil., XXVI, 1625) a créé sous oetite dé- nomination un groupe de Carnassiers de la famille des ■• Ours, et qui comprend plusieurs genres , dont 1-e principal est celui des Râ- lons. e, rare ment -arquée. Des apophyses bran chu es en arbuscule se voient à l'intérieur 'des valves. Plusieurs Productus ont en outre, vers le bord supérieur, une série d'épines plus «ou moins longues, lubulenses et tout a fait ca- ractéristiques ; la .plupart ont id'a ont même à la surlocedes lamelles tniusvei- ses très minces et très sailla-n tes. (Du.) **PSl#E(;ES(7rp~r;x-/,.:, long) rws.- G«i:e de l'ordre des Coléoptères tëftMwiaea, «le la famille des Curculionides gon.iox'eu's et de h di\isk>n des Cossonides, établi pat Srhœn- FKO PKO 481 herr (Gênera et sp. Curculio. syn, , t. IV, p. 1080; VIII, 2, p. 287), sur 2 espèces de Madagascar, les P. nigrifrons Chv., et ma- car Schr. (C.) *PROGLOSSES. Proglosses. ois. — La- treille, dans ses Familles naturelles du règ anim. , a donné ce nom à une famille de l'ordre des Grimpeurs , dans laquelle il comprend les Torcols , les Picoïdes et les Pics, dont le caractère principal consiste en une langue fort longue et extensible. (Z. G.) PROGNATIIA (npô, devant; yva0oÇ, mâ- choire ). ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Bra- chélytres, de la tribu des Piestiniens, créé par Latreille ( Règne animal de Cuvier, t. IV, p. 439) et adopté par Erichson (Gê- nera et species Staphylinorum , p. 836). Cet auteur lui assigne les caractères sui- vants : Mandibules édentées , cornues chez les mâles; palpes maxillaires à dernier article du double plus long que le pénul- tième; tibias antérieurs garnis de petites épines ; abdomen marginé. Ce genre se com- pose de deux espèces européennes : les P. quadricornis Kirby (rufîpennis Gl.) et hume- ralis Gr. Kirby et Spence leur ont donné le nom générique de Siagonium. La larve et l'insecte parfait vivent sous les écorces des arbres en décomposition. Ce dernier se trouve aussi quelquefois dans les Coprinus, genre de Champignon. (C.) PROG!\E. ois. — Genre établi par Boié dans la famille des Hirondelles. Voy. hiron- delle. (Z. G.) PROGRESSION, zool. — Voy. locomo- tion. * PROICTES (-n^y.xn; , gueux), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères tétra- mères , de la famille des Curculionides go- natocères et de la division des Brachydéri- des , formé par Scbœnherr (Gênera et species Curculionidum synonymia , t. V, p. 921 ). Ce genre ne se compose que d'une espèce de Guinée, à laquelle l'auteur a donné le nom de P. hirlipennis. (C.) PROIPIIVS, Herb. (Ap., 42). bot. ph. — Syn. d'Eurycles, Salisb. PROITIIERA, Swains. ois. — Synonyme de Podager, Wagl. PROLIFERA, Vauch. bot. cr. — Syn. de Conferva, Agardh. *PROME£ES («po'pnxnç, oblong). ins. — T. X. Genre de Tordre des Coléoptères subpcnta- mères, tetramères de Latreille, de la famille des Longicorncs , de la tribu des Céram- bycins, établi par Serville (Annales de la Société cntomologique de France, t. III, p. 27), et que Dejean a adopté (Catalogue , 3e édit., pag. 349). Ce genre renferme, à notre connaissance, 14 espèces : 12 sont propres à l'Afrique (cap de Bonne-Espé- rance, Guinée et Sénégal) et 2 à l'Asie (In- des orientales). Parmi ces espèces nous cite- rons les suivantes : Cerambyx longipes, ni- tens F., cœruleus 01., argentatus (subtilis Guer.), Fabricii, speciosus, claviger (viridis Dj. ) Schr. , Jucundus et Leprieuri Guérin. Ces Insectes, d'une belle couleur bleue ou verte, sont étroits et allongés. Leurs an- tennes vont en s'épaississant des deux tiers à l'extrémité. (C.) *PROMECIIUS («popîxvas , oblong). ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpen- tarnères, tetramères de Latreille, de la fa- mille des Cycliques et de la tribu des Chry- somélines , créé par Dejean (Catalogue , 3e édit. , p. 419 ) , qui y rapporte deux es- pèces : les P. splendidus Durv. , et œneus Dcj. La première se trouve à la Nouvelle- Guinée, et la seconde à la Nouvelle-Hol- lande. (C.) *PROMECODERUS (npoa-nxr^ , oblong ; (îepvj, cou), ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères pentamères, de la famille des Carabi- ques et de la tribu des Harpaliens, créé par Dejean (Species général des Coléoptères, t. IV, p. 26). Huit espèces d'Australie y sont comprises. Toutes sont d'un bronzé métal- lique luisant. Leur corps est allongé et oblong. Nous citerons comme type de ce genre le Promecoderus brunnicornis Latr., de la Nouvelle Hollande. (C.) *PROMECOPS (TrpofjwtYjç , oblong; ty, œil), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères tetramères, de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Brachydé- rides, créé par Schœnherr (Dispositio me- thodica, p. 135. Gênera et species Curculio- nidum, synonymia, t. II, 16 4; VI, 315). Ce genre renferme plus de trente espèces de TAmériqueéquinoxiale.Nous en désignerons quelques unes, savoir : P. boops, scrobicollis, viator, nubeculosus Schr., poslicus , cinctus Chvr., et Rhombifer Kl. Ce sont d'assez pe- tits Insectes; ils ont la taille des Sitones de 61 482 PRO moyenne grandeur. Leur corps est d'un gris Sale et terreux. Ils se distinguent des Sitones en ce que leur protborax est avancé près des yeux, qui sont allongés et déprimés. (G.) *PROMECOPTERA (rzpo^y.^, oblong ; wr/pov, aile). Ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, de la famille des Ca- rabiques et de la tribu des Troncatipennes, établi par Dejean (Species général des Coléo- ptères, t. V, p. 443) et adopté par Hope ^Coleopterisl's Manual, t. IL, p. 105), qui le classe dans la tribu de ses Périculides. Le type de ce genre, seule espèce connue, le Carabus marginalis Wiedm. , est propre aux Indes orientales. (C.) *PROMECOSOMA (wpofivfxwç, oblong; <7«(Aa, corps). Ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpcnlamères, de la famille des Cycliques et de la tribu des Colaspides, pro- posé par nous et adopté par Dejean (Catalo- gue, 3e édition, p. 433). Nous n'y rappor- tons qu'une espèce: le P. abdominale KL Elle est propre au Mexique. (C.) *PROMECOTHECA (ir?opîx*i:, oblong; 0*2**5, étui), ins. — Genre de Tordre des Co léoptères subpentarnères, tétra mères de La- treille, de la famille des Cycliques et de la tribu des Cassidaires bispii.es, formé par Dejean (Catalogue, 3e édition, p. 387), et qui ne se compose que de deux espèces : les P. dilutaelPeteliiBuq , décrites par M. Gné- rin. La première se trouve à Cayenne et la seconde à Java. (C.) PROMEROPS. ois. - Genre de Tordre des Passereaux, établi par Brisson pour quel- ques Oiseaux confondus autrefois parmi les Huppes de Linné. Ce qui dislingue les Pro- merops des vraies Huppes, c'est qu'ils n'ont point, sur la tête, de plumes allongées et formant une houppe; de plus, leur langue est extensible et fourcbue , et leur queue très longue. La principale espèce de ce genre est le Promerops proprement dit, Upupa Prome- rops ou Promerops cafer La th. Cet Oiseau a !e croupion et les couvertures supérieures de la queue olivâtres, les inférieures jaunes; le dessus du corps d'un brun terne; la gorge et la poitrine roussàlres; le ventre blanc, tacheté de brun. Habite le cap de Bonne- Espérance. *PROMÉROPIDÉES Promeropidœ ois. ■—Famille établie par Swainson dans Tordre | PRO des Passereaux, et ayant pour type le genre Promerops de Brisson. (Z. G.) *PROMKROPINÉES Promeropinœ. ois. — Sous famille que le prince Ch. Bonaparte avait établie dans la famille des Upupidœ, et qu'il fondait sur le g. Promerops. Plus tard il Ta élevée au rang de famille. G.-R. Gray, dans la List of the gênera, a conservé cette sous-famille qu'il considère comme division des Upupidœ et y range les genres Prome- rops, Rhinopnmaster et Epimachus. (Z. G.) PRONACRON. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécionîdées, établi par Cassini (in Dict. sc.nat., XIV, 370). Herbes originaires de la Guiane. Voy. composées. PRON^EUS (nom mythologique), ins. — Genre de la famille des Sphégides , de Tordre des Hyménoptères, établi par Latreille sur une espèce «lu Sénégal, très remarquable par ses mandibules fort développées, den- tées, et par le labre avancé en une lan- guette longue et étroite. Le type P. œneus ( Dryinus œneus Fabr. , Pepsis maxillaris Palis, de Beauv) , a été représenté dans la nouvelle édit. du Hèg. anim. de Cuvier. (Bl.) *PRO\A\ A. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Pitiosporées , établi par Hiige! (Msc). Arbustes de la Nouvelle-Hollande. Voy. pittosporées. *PRO.\OE. crust. — Genre de Tordre des Amphipodes, établi par M. Guérin-Méneville et adopté par M. Milne Edwards, qui le range dans sa famille des Hypérines et dans sa tribu des Hypérines ordinaires. Cette coupe générique semble établir un passage entre les Typhis et les Hypéries (voy. ce mot). Les caractères de ce genre remar- quable peuvent être ainsi présentés : Corps allongé, étroit, composé de quatorze seg- ments, en y comprenant la tète; tête grande, occupée par les yeux, arrondie, avancée, ayant le front très bossu, creusé en devant pour recevoir les antennes supérieures, avec le tubercule buccal peu saillant; antennes plus courtes que la tête, plates, paraissant composées de trois articles , dont les deux premiers très courts; antennes inférieures insérées près de la bouche, grêles, cylindri- ques, sétacées et formées de cinq articles en se reployant Tune sur l'autre; pattes simples et rnonodaclyles; les trois premiers segments abdominaux grands, arrondis «t PRO PRO 483 portant chacun une paire d'appendices na- tatoires; les irofosegments suivants ayantdes appendices étroits, plats, allongés et termi- nés par deux petites lames arrondies au bout; quant au dernier segment, il est court et triangulaire. On ne connaît qu'une seule e distincts de ceux qui portent les or- ganes femelles. La génération sexuelle n'est pas la seule lue présente la classe des Échinodei mes. On dit que les Holothuries peuvent se multi- plier par scissure, comme les Naïdes. Les Encrines, qui se composent d'une tige rami- fiée, *e multiplient par bourgeons, lesquels sont mmî nombreux qu'il y a de rameaux ou le minuscules, portant l'animal rayonné, -ixé à l'extrémité de chaque rameau. Dans la classe des Acalèphcs, dont les in- dividus jouissent de la loromotiliié, la gé- nération sexuelle est générale ; mais il est plus rare que dans la classe précédente qu'elle soik à la fois bisexuelle et dioïque. Des observations sur la séparation des sexes dans les Méduses ont été contestées. Cependant il est certain que chez plusieurs espèces de cette famille on a trouvé des in- dividus n'ayant que des ovaires, sans glan- des spermagènes; d'autres individus n'ont que ces dernières glandes. Mais il y en a aussi chez lesquelles les deux organes sexuels sont réunis. Dans VOce'anie lionet de Péion et Lesueur , nous avons ob- servé huit capsules, rapprochées par paires, dont l'une, dans chaque paire, renfermait des ovules, et l'autre des spermatozoïdes. Suivant les curieuses observations de MM. Siebold , Sars , Lowen et Dujardin , un certain nombre de Méduses, qui, dans un premier état , ont la forme et l'organisation des Polypes et se multiplient par bourgeons, acquièrent des organe s de génération sexuels après leur dernière métamorphose, et se propagent , dans ce dernier état, par germe libre ou par œuf. Au changement de forme près, nous avons indiqué une génération analogue chez les Naïdes, qui se multiplient en se divisant et en produisant ainsi plusieurs générations successives, avant que les individus prove- nant de cette Propagation la plus simple, développent dans leur organisme les in- struments nécessaires pour la génération sexuelle. La famille des Béroës est hermaphrodite. Leurs organes sexuels sont rapprochés de même par paires le long des deux faces, de chaque côté. Notre classe des Exophyes , qui répond en partie aux Acalèphes hydrostatiques du Règne animal, paraît être de même com- plètement hermaphrodite. Déjà dans les Sté- phanomies , ces singuliers animaux que MM. Pérou et Lesueur ont fait connaître, et qui ressemblent à une guirlande de fleurs, il y aurait parmi leurs appendices moteurs, urticants, alimentaires, des appendices, or- ganes générateurs des deux sexes, dont les uns contiennent des ovules, et les autres des spermatozoïdes (1). La classe des Polypes, la troisième du type des Zoophytes , nous fournira des exemples de tous les modes de Propagation. Pour être plus clair et plus précis, nous l'étudierons (i) Mémoire de M Milne Edward», Annales du st. nali... a' sér., t.XVI, pi. X, fig. ♦, 8. 9; et pi. IX, flf. 1 eti, 3 et 9 . 488 PRO PRO successivement dans les trois Ordres dans lesquels nous la divisons. Les Polypes cellu- laires, Ascidiens ou Polypes à manteau, peu- vent se multiplier par œuf et par bourgeons. On a reconnu des ovaires et des glandes spermagènes renfermés, ces dernières avec un grand nombre de spermatozoïdes, dans des cellules distinctes (1) femelles et mâles. Ici, les sexes sont séparés, mais rappro- chés de manière que les spermatozoïdes puis- sent sortir par une ouverture de la cellule mâle, et pénétrer par une ouverture corres- pondante de la cellule femelle, pour y fécon- der les œufs, en ayant l'eau pour véhicule. Dans d'autres cas (les genres Cellaire, La- guncula, etc.), les organes producteurs des ovules et de la semence sont dans le même individu, c'est-à-dire dans la même cellule, dans laquelle flotte le canal alimentaire. Dans ce dernier genre , dont le nom si- gnifie petite bouteille, chaque individu, at- taché à une tige commune, a son enveloppe protectrice transparente comme du verre , qui permet, entre autres, d'observer les dif- férents degrés de développement des ovules, la composition de ceux-ci, l'instant où les spermatozoïdes se répandent dans la cavité commune pour y féconder les ovules. Les Polypes tubulaires, ou du second ordre de notre méthode de classification, peuvent se reproduire par œufs ou par bourgeons. Ceux-ci, chez les uns, restent toujours ad- hérents, lorsque le Polypier est fixé, ou ne se détachent du parent, lorsque celui-ci jouit de la locomotilité, qu'à l'époque du com- plet développement du petit Polype; c'est ce qui a lieu chez les Hydres. D'autres bourgeons, analogues aux bul- billes des plantes, se produisent de même à la surface de certains Polypes (2), dans une place déterminée; mais ils s'en détachent bien avant leur complet développement, qui leur donne la forme de leurs parents. Ce sont des germes libres, qui se distinguent des œufs en ce qu'ils ne sont pas le produit d'une fé- condation, c'est-à-dire de l'action récipro- que des deux éléments du germe , et que leur composition essentielle est différente. Chez ces animaux agrégés , à individua- (i) M. Nordmann, Comptes-Rendus de l'Académie des sciences, t. VIII, p. 357, sur le Tendon zostoricola: (2) Dans la Synliydre observée par M. de Quatrefages, An- nales des se. nat., 2* série, t. XVIII, pi. 8 et 9. lilés multiples, qui végètent comme les plantes, on observe que certains bourgeons produisent des Polypes qui ne servent qu'à l'alimentation de l'ensemble; que d'autres se développent pour servir à la Propagation de l'espèce par germe libre ou par œuf. Ceux-ci renferment un ovaire qui produit des œufs, avec la vésicule de Purkinje et la tache germinative. Ces organes de fructifi- cation sont caducs comme ceux des plan- tes. Mais les uns se détachent avant que les œufs en soient sortis et forment, chez nos Polypes médusiena , l'état parfait de certai- nes espèces de Méduses (1). Chez d'autres, les Campanulaires, les germes éclosent dans la capsule du Polype générateur, et en sor- tent a l'état de larve (2). Les glandes spermagènes , ou tout au moins leur produit, les spermatozoïdes, ont été reconnues dans plusieursPolypes de cet ordre (3), soit dans les mêmes individus qui produisent des ovules (les Hydres), soit dans des individus différents (plusieurs espèces de la famille des Sertulaires.) Les Polypes actinoïdes peuvent avoir les sexes séparés sur des individus différents; telles sont certaines espèces d'Actinies , d'a- près les dernières observations (4). Ceux qui sont fixés avec une forme arborescente ont, dans la même agrégation, des individus mâ- les et des individus femelles, caractérisés par les organes sécréteurs des ovules ou des spermatozoïdes. Chez les Vérétiles, dont les nombreux Polypes tiennent à une tige commune, sim- ple et non ramifiée, chaque Polype a dans sa cavité abdominale plusieurs ovaires, au- dessus desquels correspondent un même nombre de glandes spermagènes. En général , que ces organes mâles et fe- melles soient séparés, ou réunis dans le même individu , ils sont toujours placés dans des lames qui font saillie dans la ca- (i) Ces observations sur les me'tamorpboses de certaine» espèces de Méduses, qui ont, en sortant de l'œuf, la forme d'un animalcule infusoire, qui prennent ensuite celle d'un Polype, et, en dernier lieu, tous les caractères des Mé- duses montrent que ces Polypes transitoires appartiennent à la classe des Aralèphes, et à cette dernière famille. (2) Annales des se. natur., 2« série, t. XV, p. 117 etsuiv., et pi. VIII, fig. 1-18 du Mémoire de M J.-L. Lowen , sur la Campanularia geniculata Lam., que nous avons traduit pour les Annales. (3) M. Krohn, Archives de 3. Mùllerpourim, p. I7*< (4) De M. Erdl., Archives de J. Millier pour 1842. PRO vile abdominale, ou attachés à des filaments suspendus et flottants dans cette cavité, la- quelle est en communication, par la bouche et l'estomac, avec le fluide ambiant respi- rable. Remarquons que cette communication s'effectue, chez les Polypes cellulaires, par une ouver tnre île la cellule, qui laisse ptssec le fluide respirable dans la cavité viscérale; et que, chez les Polypes tabulaires , c'est toujours à la surface du corps, où l'influence du fluide respirable est immédiate, que se développent, comme des fleurs, lesPohpes générateurs ou les organes de la génération (chez les Hydres). Ces différences dans la position des or- ganes sexuels et leur mode de communica- tion avec le fluide respirable, qui en est la conséquence, suffiraient pour caractériser ces trois Ordres, dans lesquels nous divisons la classe des Polypes, et pour montrer com- bien ils sont naturels. La classe des Protopolypes, qui comprend 'es Éponges et les Téihyes, ne me paraît :>lus se propager par génération sexuelle. f-«s germes libres, dont les cavités innom- brables d'une Éponge se remplissent, à cer- taines époques de l'année, sont de véritables bulbilles et non des œufs. Ils se détachent le la paroi qui les a produits et sortent des ellules de l'Éponge avec des cils vibratiles, qui leur donnent, pendant quelque temps, la faculté locomotrice. Ces bulbilles ressemblent en cela aux or- ganes reproducteurs de certaines Algues et les Conferves. Les Éponges à forme ramifiée se propa- gent encore par bourgeons. Enfin, on a observé dans les Spongilles, le mode de propagation par scissure Celles- «i , comme les Eponges, ne nous paraissent produire que des bulbilles et non de véri- tables œufs (1). Comment se propagent les innombrables espèces parasites de la classe des Helminthes, dont les animaux les plus parfaits, comme les plus dégradés, nourrissent plusieurs es- pèces? Comment pénètrent-ils dans leurs organes les mieux protégés ( le cerveau, le foie des moutons, les muscles du cochon); aussi bien que dans ceux qui communiquent {') Voir le Mémoire 4e M. Laurent. d»ns les Comptes- Rendus de f Académie des sciences, t. VII, i839. T. X. PJIO 4S9 facilement au dehors ( l'estomac, le canal intestinal, les branchies)? Ces questions sont extrêmement impor- tantes pour la solution de la prétendue gé- nération spontanée, ou de la génération dite hciéiogyne, que l'on a ciu pouvoir soute- nir, par suite d'observations incomplètes, inexactes ou mal interprétées. Nous divisons les Helminthes, qui ne sont pas tous des animaux parasites, en trois sous classes. La première, celle des Cavitaires, qui comprend, enlr'autres, les Ascarides , a les sexes séparés : les individus sont mâles ou femelles, et sont même pourvus d'organes de copulation pour produire la fécondation intérieure des ovules de la femelle, avec les spermatozoïdes du mâle. L'herrnaphrodiiisrne, ou la réunion des deux sortes d'organes sexuels dans le même individu, est, au contraire, le caractère gé- néral de la seconde sous-classe , celle àes Parenchymaieux. Nous ne connaissons pas d'autre mode de propagation, dans les deux sous-classes pré- cédentes , que la génération sexuelle , dont les organes sont aussi bien connus que ceux des animaux supérieurs. On ne pourrait donc trouver d'arguments, pour leurs in- nombrables espèces, en faveur de la géné- ration spontanée , dite encore équivoque et hétérogyne. Notre troisième sous-elasse, celle des ffeJ- minlhophytes, comprend la famille des Tn- nioïdes, qui est encore dans le même cas» Chaque anneau, dont se compose le corps d'un de ces animaux, a les organes desdeui sexes, produisant des ovules et des sperma- tozoïdes. Les caractères de forme et de composition des uns et des autres ont été reconnus et décrits avec soin, dans un certain nombre d'espèces. On peut en conclure que cette organisation et ce mode de propagation existent généralement dans celte famille. La plus inférieure de cette sous-classe, la famille des Hydattdes , est la seule qui pa- raisse privée d'organes sexuels. Elle se pro- page par bourgeons intérieurs ( les Échino- coques) ou extérieurs (les Cœnures). Se multiplient ils encore par des bulbilles ou des germes libres, ayant une enveloppe protectrice, qui les protégerait momentâBé- ment contre les agents physiques ? Cela €*t probable. et 490 PRO La classe des Rotifères se propage par gé- nération sexuelle , dont les organes sont réunis dans le même individu. M. Ehrenberg a eu la gloire de démon- trer que , chez ces petits êtres , visibles seulement à l'œil armé du microscope , l'organisation est aussi parfaite, aussi com- pliquée que celle d'animaux beaucoup plus grands; et qu'on aurait tort de conclure de la petitesse du volume, à la simplicité de l'organisation* La classe des Animalcules homogènes, que le même savant désigne sous le nom de Po- lygastres , parce qu'il leur a découvert non seulement un sac ou un canal alimentaire dont l'existence est incontestable, mais en- core des poches nombreuses annexées à ce sac ou à ce canal , ce qui ne me paraît pas aussi évident; cette classe, dis-je, comprend les animaux dont l'organisation est la plus simple, parmi ceux, du moins, qui jouissent de la locomolililé. Le corps de ces animal- cules se remplit de corpuscules arrondis, de forme régulière , que M. Ehrenberg consi- dère comme des œufs. Ce savant détermine, comme organe mâle, un noyau central , or- gane problématique, qui paraît jouer un rôle important chez ces animaux, par la constance de sa présence. Mais ces déterminations sont contesta- bles, attendu qu'on n'a pu y démontrer l'existence des Spermatozoïdes et la compo- sition caractéristique des ovules. Ces globules qui remplissent leur corps me paraissent élre des bulbilles, compara- bles à ceux dont le corps de la Truffe se remplit. Les Animalcules homogènes se multiplient par scissure, en se divisant suivant leur lon- gueur, ou en travers, selon les espèces. Concluons en que, danscetteclasse, comme chez les Proiopolypes, comme chez les Vers ve'siculaires ou les Hydalides , la génération sexuelle a disparu pour laisser aux modes de Propagation fissipare ou gemmipare toute leur puissance. Concluons-en, en dernier lieu, que dans aucun cas on n'est en droit de supposer qu'un être organisé quelconque s'est formé par la seule influence des agents physiques, •u par celle de l'être organisé dans lequel il est parasite. Cette dernière hypothèse, cette génération dite hétérogyne, pas plus que la PRO génération spontanée, qui créerait, par les forces générales aveugles de la nature , une individualité toujours admirablement orga- nisée, pour vivre et se développer par ses propres forces, ne sont pas admissibles dam l'état actuel de nos connaissances. Elles sont aussi contraires aux lois de la simple logique, qu'aux faits les plus positifs, les plus avérés de la science. Ces faits, pour ce qui est des animaux, démontrent que toutes les individualités , que toutes les espèces de ce règne, à quelque classe qu'elles appartiennent, quelle que soit d'ailleurs leur organisation simple ou com- posée, supposent l'existence d'un ou de plu- sieurs parents qui les ont produites, soit en se divisant, soit par bourgeonnement, soit par œuf. Il résulte, d'ailleurs, de l'exposé que nous venons de faire des différents modes de Pro- pagation, suivant les Classes et les Types du règne animal, que sous ce rapport on pour- rait les caractériser d'une manière succincte, ainsi que nous essaierons de le faire dans un tableau annexé à la fin de cet article. Ces différences montrent déjà que les di- vers modes de Propagation contribuent à perpétuer certains plans d'organisation ap- partenant aux types, aux classes et aux pre- mières divisions de celles-ci. Si nous prenons ensuite les divers modes de génération sexuelle , et les instruments simples ou compliqués qui y contribuent; si nous pouvions entrer dans tous les détails des différences que présentent ces divers instruments, nous montrerions que l'espèce elle-même et ses caractères indélébiles, peu- vent avoir leur source première dans ces différences, qui contribuent, du moins, à la constituer et à la perpétuer sans altération profonde. CHAPITRE II. Description générale des principaux or- ganes DE LA GÉNÉRATION SEXUELLE ET DE LEUR PRODUIT. Ce que nous venons de dire du mode de la génération sexuelle en particulier, a pu donner une idée générale de ses principaux instruments. Le présent chapitre doit servir à compléter cette idée générale , au- tant que le permettront les limites de cet article. rno PRO 49! Les organes qui caractérisent essentielle- ment la génération sexuelle , l'ovaire ou la glande ovigène, le testicule ou la glande spermagène, existent nécessairement dans tous les animaux qui jouissent de cette fa- culté, et nous venons de voir qu'il y en a bien peu qui n'en soient pas doués. La glande ovigène produit l'élément fe- melle du germe ou l'ovule; la glande sper- magène produit l'élément mâle de ce même germe ou le sperme, et plus particulièrement les spermatozoïdes ou les machines animées qui en forment la partie essentielle. Étudions à présent les caractères géné- raux , et les principales différences de l'un et l'autre de ces organes et de leur produit, dans tous les animaux où ils ont été ob- servés. § 3. De la glande ovigène, ou de l'ovaire. L'ovaire, ou la glande qui produit les ovules, ou les œufs, est toujours situé dans la cavité abdominale ou viscérale, lorsque cette cavité existe. Chez quelques Mollus- ques acéphales , la Moule comestible, il s'é- tend, en se développant, entre les replis du manteau. Dans les Hydres, il est entre la peau et la cavité alimentaire. Les autres Polypes tubuleux, à téguments cornés, l'ont externe, par exception , dans une capsule dont l'ouverture, bordée de tentacules, forme un Polype générateur. Chaque ovule est produit dans une poche ou capsule membraneuse particulière, qui le recouvre immédiatement de toutes parts, ou qui est en partie remplie d'un liquide dans lequel baigne, pour ainsi dire, l'ovule. Le dernier cas est celui des Mammifères j le premier celui des Oiseaux. Cbez les Mammifères , on appelle vési- cules de Graaf, les capsules membraneuses de l'ovaire qui renferment lesovules, du nom d'un célèbre anatomiste hollandais , qui a le premier comparé ces vésicules aux œufs des Ovipares. C'étaient bien les œufs tels qu'on les trouve dans l'ovaire de la Poule, encore renfermés dans leur capsule productrice. Un certain nombre de ces capsules , de dif- férentes grandeurs, suivant le degré de dé- veloppement des ovules qu'elles renferment, lie tenant ensemble que par un pédicule, par les vaisseaui qui vont de l'un à l'autre et par Jes replis très déliés du péritoine qui les recouvre, forment l'ovaire de la Poule ou d'un Oiseau en général, ou les deux ovaires d'un Reptile; c'est dans ce cas un ovaire en grappe. Chez les Amphibies , chaque ovaire est un long sac ou boyau , dans lequel cha- cun des nombreux ovules a sa poche géné- ratrice formée par la membrane proligère, qui est l'interne des parois de ce sac, tandis que l'externe est fournie par le péritoine, et plus immédiatement par le mésoaire qui fixe l'ovaire aux parois abdominales. Chez les Poissons osseux, les ovaires sont généralement en forme de sac. Ils se rem- plissent de milliers d'œufs qui sortent, à l'époque de la ponte, par un orifice commun^ situé derrière l'anus. La cavité centrale de l'ovaire et le collet fort court de ce sac, qui aboutit au dehors, est une sorte d'oYiducte. Ces ovaires en sac, ayant un orifice au dehors, se composent de la membrane pro- ligère, qui est la moyenne, d'une mem- brane muqueuse qui la revêt en dedans, et d'une membrane péritonéale qui la recou- vre. Dans quelques cas rares (les Truites , les Anguilles parmi les Poissons osseux , les Lamproies parmi les Cartilagineux), l'ovaire n'a pas d'issue au dehors; l'œuf tombe dans la cavité abdominale, qui a elle-même une issue au dehors, un conduit péritonéal. Les parois de ces sortes d'ovaires, qui ont la forme d'un long ruban plissé en manchette, n'ont que deux membranes, l'interne ou proligère, l'externe ou péritonéale. Quelques Poissons cartilagineux, tels que les Sélaciens, ont des ovaires en grappes, comme ceux des Reptiles ou celui des Oiseaux. Chez les Mammifères inférieurs, c'est- à dire les Monotrèmes, qui lient cette classe à celles des Oiseaux et mieux encore à celle des Reptiles, il n'y a qu'un ovaire de com- plètement développé; l'autre l'est beaucoup moins, et ces ovaires sont encore en grappe. Nous avions remarqué depuis long- temps (1) que, chez les Sarigues et chez quelques Mammifères monodelphes, les vé- sicules de Graaf sont assez distinctes pour donner cette apparence d'ovaires en grappes. Cependant les ovaires des Mammifères , et plus particulièrement ceux des Monodelphes , ont en général leurs vésicules de Graaf (i) Dans notre rédartion des Leçons d'anatomie compa- rée, qui date de iSoj. 492 PKO PRO comme enfouies dans une substance fibro- celluleuse. Leur ensemble forme un corps ovale ou spbérique, à surface plus ou moins bosselée par celles des vésicules de Graaf qui sont parvenues à maturité, et en même temps à la surface de ces organes. Le nombre des ovaires est généralement pair chez les animaux symétriques. Les Oi- seaux seuls, parmi les Vertébrés , n'en ont qu'un qui se développe, mais leur fœtus en a deux. Quelques Poissons osseux, qui sont vivi- pares, n'en ont qu'un seul. Les Animaux articulés, à pieds articulés, en ont deux. Beaucoup tf Annélides les ont multiples; d'autres n'en ont qu'un (les Sang- sues), ainsi que les Cirrhopodes. Ceux des Mollusques acéphales testacés sont symétriques, tandis qu'il n'y en a qu'un dans les autres classes de ce type. Dans celui des Zoophytes, ou des animaux rayonnes , les ovaires peuvent participer, par leur multiplicité; aux divisions du corps en rayons ou en arbre, correspondre aux ar- ticulations du corps (les Taenioïdes parmi le&Helminthophytes); ou bien être limités à un seul (les Polypes ascidiens). La forme générale de l'ovaire varie de- puis celle en grappe, en sac allongé, en ruban, en boyau , jusqu'à celle en rayons coniques plus ou moins nombreux, aboutis- sant à un canal commun , qui caractérise l'ovaire des Insectes. La différence la plu* importante peut-être, pour chacune de ces glandes, c'est que les unes ont un canal excréteur qui se continue avec leur cavité intérieure simple ou mul- tiple, et porte au dehors leur produit. Ces ovaires, en un mot, ont un oviducte continu. Ce sont ceux en sac de la plupart des Pois- sons osseux. D'autres, comme les Raies elles Squales, et les Vertébrés des autres classes , ont leur ovaire séparé de l'oviducte, qui commence dans la cavité abdominale par une embou- chure en entonnoir, pour recevoir les ovules mûrs sortis par déhiscence de leur capsule proligère. Cet oviducte manque, ainsi que nous l'a- vonsdit, chez les Anguilles; dans la famille des Saumons, qui comprend les Truites; dans les Lamproies. Les œufs sortent com- plets, chez ces animaux, de leur capsule proligère, tombent dans l'abdomen et sont conduits , à travers les deux canaux périto- néaux, dans l'orifice commun des urines et des produits de la génération. En résumé, l'ovaire, quelles que soient sa forme et sa structure accessoire, se com- pose essentiellement d'une membrane plus ou moins déliée, qui produit les ovules dans autant de prolongements, en forme de cap- sules , qu'il y a d'ovules. Cette membrane, proligère, dans les pontes régulières et si nombreuses de certains Poissons , montre à la fois les innombrables œufs de la ponte la plus prochaine et ceux encore peu déve- loppés de la ponte qui la suivra immédia- tement. Chacun de ces ovules mûrs se fera une issue à travers la capsule qui le retient cap- tif, en la déchirant. Il en résulte qu'après la ponte de tant de milliers d'œufs, il y a au- tant de déchirures dans cette membrane. Cela n'empêche pas que toutes ces blessures ne se cicatrisent, etque les ovules de la ponte suivante ne se développent régulièrement pour la ponte prochaine. Quelle puissance vitale ces admirables résultats ne supposent- ils pas dans cette simple membrane! Nous les admirerons encore davantage lorsque nous aurons étudié ses produits. § 4. Du produit de la glande ovigène, c'est- à dire des ovules et des œufs. L'ovule ou l'élément femelle du germe se développe dans une capsule ou dans une po- che de la glande ovigène ou l'ovaire. Cet ovule a dans tous les animaux la forme sphérique et la même composition générale apparente. On y distingue la sphère princi- pale ou vitelline, composée de la substance vitelline et de la membrane du même nom qui la recouvre. En dedans de cette sphère s'en trouve une autre plus petite, transpa- rente, qui en occupe le centre durant les premiers temps du développement de l'ovule qui devient tangent à sa circonférence, lors- que cet ovule est mûr; c'est la vésicule ger- minative qui doit contenir les premiers élé- ments du germe. Enfin on observe une tache plus opaque dans cette dernière vésicule, for- mée d'une ou de plusieurs petites cellules contenant des matériaux plus denses, d'où lui vient cette opacité qui la distingue; c'est la tache dite qermmative. PRO PRO 49;; Telle est la composition caractéristique appareille île tout ovule, quel que soil l'a il I- mal auquel il apparlieot, depuis l'espéra la plus élevée par sou organisation, jusqu'au Polype ou à l'animalcule Ronfère. De chacun de ces ovules cependant, dont la composition générale est si uniforme, pro- viendra, après la fécondai i<>n , un individu qui aura l'organisation, la forme, les dimen- sions et tout l'ensemble des caractères de l'espèce à laquelle appartiennent le parent ou les parents de cet ovule et de l'élément mâle qui Ta fécondé. Mais cet ovule n'est pas un œuf complet. C'est ici que commencent les différences nombreuses, non plus seulement virtuelles mais sensibles, qu'il présente pour prendre une composition plus complexe; ainsi que la forme, la couleur et le volume qui le dis- tinguent, pour ainsi dire dans chaque espèce. En général il se revêt, dans le canal qui doit le transmettre au dehors, plus rarement dans l'ovaire (1), d'une couche de substance albumineuse, à peine sensible chez les uns, abondante chez les autres, dans l'œuf des Oiseaux, pour ce dernier cas. Cette couche d'albumen est enveloppée d'une membrane particulière, la membrane de la coque. Vient enfin celte dernière en- veloppe protectrice qui n'existe proprement que chez les vrais Ovipares ou les Ovovivi- pares, qui manque chez les vrais Vivipares, et dont la nature varie suivant le milieu (l'air ou l'eau) et le lieu où l'œuf doit être déposé, et selon qu'il a été fécondé avant la ponte ou qu'il le sera un moment après la ponte. On pourra voir, dans notre article Ovolo- gie, les rapports remarquables, chez les Ver- tébrés, entre la composilion de l'œuf avec le mode ei le lieu d'incubation, et celui de la fécondation ( t. IX, p. 290 et suiv, ). Celle- ci ne s'effectue jamais dans l'air. Tout animal qui y dépose ses œufs , les pond déjà fécondés avec une enveloppe protectrice, qui s'opposerait à cette fécondation. Au con- traire, la plupart des animaux qui pondent leurs œufs dans l'eau, le font avant leur fé- condation; ils sont, dans ce cas, recouverts d'uneenveloppedont la composition favorise au moment même l'action fécondante du iperme. (i) Les Saumons. l'Anguille, l-\ Lamproie. S 5. De la glande spermagène. La glande spermagène est celle qui pro- duit le sperme à l'âge de Propagation et aux époques du rut. Cette glande caractéristique du sexe mâle, peut coexister avec la glande ovigene dans le même individu qu'elle rend alors herma- phrodite, ou bien elle est séparée de l'ovule dans une individualité distincte a laquelle elle donne le caractère du mâle. La glande spermagène est double chez tous les Vertébrés. Les Animaux articulés, à pieds articulés, l'ont de même paire. La classe des Annélides Va simple ou multiple. Elle est unique dans celle des Cirrhopodes. Les Acé- phales testacés , parmi les Mollusques, l'ont double comme l'ovaire, ou du moins divisée en deux lobes symétriques, tandis qu'elle est simple dans toutes les autres classes de ce type. Chez les Zaophyles, elle varie en nombre comme l'ovaire. Sa position n'est jamais extérieure, et seu- lement recouverte par des téguments très sensibles, que dans la classe des Mammifères et chez ceux en particulier qui ne séjournent pas dans l'eau. La glande ovigène, pour l'immense ma- jorité des animaux qui en sont pourvus, est renfermée dans la cavité abdominale ou viscérale, le plus souvent dans sa partie la plus reculée, plus rarement dans sa partie avancée (chez quelques Mollusques Gastéro- podes). Sa structure chez les animaux les plus parfaits se compose d'une quantité innom- brable de canaux spermagènes ou sécré- teurs du sperme, qui forment les dernières ramifications ou les ramuscules très repliés d'un arbre, dont les rameaux se réunissent à un certain nombre de branches, qui sont les vaisseaux séminiferes. Ces branches s'a- nastomosent entre elles pour former un ré- seau. Il sort de ce réseau un certain nom- bre de canaux séminiferes efférents, qui, en s'allongeant, en devenant de nouveau plus déliés, et en se repliant mille fois sur eux-mêmes, forment des paquets distincts, qu'on appelle les cônes du lenticule. Cet ensemble de canaux très fins et très repliés, se continue dans un seul faisceau de forme générale allongée , cylindrique, qui se com- pose d'un seul canal formant plusieurs se- 494 PRO PRO ries de replis très nombreux; ces séries multiples finissent par se réduire à une seule dont le canal a un diamètre de plus en plus considérable et de moins en moins replié; il devient enfin le canal excréteur des produits de la glande, le canal défé- rent. Une membrane assez ferme, résistante, enveloppe cette masse de canaux sécréteurs, entremêlés de vaisseaux sanguins et lym- phatiques et animés par des filets nerveux qui leur donnent leur activité fonction- nelle. Cette enveloppe protectrice d'un organe extrêmement compliqué, se compose de deux lames, dont l'interne produit un re- pli principal, le corps d'Highmor, et beau- coup de prolongements très déliés , qui servent à séparer les lobes ou les paquets de canaux spermagènes qui composent l'en- semble de la glande. Monro et Al. Lauth ont cherché à donner une idée de leur nombre et de leur longueur. Ce dernier a mesuré en outre le diamètre de ces canaux sécréteurs, celui des canaux efférents , et du canal de l'épididyme. Le diamètre des canaux spermagènes ou séminifères varie, dans le testicule humain, de 1/HO de pouce à 1/160. Le nombre moyen de ces canaux est de 840 , et la longueur moyenne de tous ces canaux réunis serait de 1750 pieds (1). Cette composition, compliquée de canaux sécréteurs très re- pliés, se voit dans les trois classes supérieu- res des vertébrés, les Mammifères, les Oi- seaux et les Reptiles; mais elle disparaît dans les Amphibies et les Poissons. On ne les retrouve, dans ces deux classes, que dans l'épididyme que nous avons dé- couvert chez les Salamandres et qui les dis- tingue des Batraciens anoures, et dans celui des Sélaciens. Au lieu de ces canaux spermagènes des classes supérieures , chaque testicule se compose de cloisons membraneuses, produi- tes par la lame interne del'albuginée, inter- ceptant de petites loges , dans chacune des- quelles se trouve une vésicule que nous appelons primaire, dans laquelle sont con- (i) Voir à ce sujet le beau Mémoire sur le Testicule hu- main, parE. A. Lauth, inséré parmi les Mémoires de la so- ciété d'histoire naturelle de Strasbourg , tome 1 ; Paris et Strasbourg, 18J0. tenues plusieurs vésicules secondaires ou génératrices des Spermatozoïdes. Cette composition cellulaire ou vésicu- laire, que nous avons fait connaître dans les Salamandres (1) et les Tritons, se re- trouve la même, pour l'essentiel, dans les Batraciens anoures, et, parmi les Poissons cartilagineux, chez les Sélaciens. Chez les Poissons osseux la composition des glandes spermagènes correspond à celle des glandes ovigènes. Chez ceux qui n'ont pas de canal excréteur (les anguilles), les granulations produites par les vésicules spermagènes , ressemblent beaucoup aux renflements que forment les ovules dans leur capsule. Lorsque la glande spermagène est un sac à cavité centrale, avec un court canal excré- teur, cette cavité centrale est l'aboutissant de canaux séminifères très courts , se divi- sant vers la circonférence de la glande en petits canaux qui répondent aux vésicules des testicules celluleux. Ces petits canaux renferment les vésicules ou les capsules se- condaires ou spermagènes proprement dites. Il nous serait impossible de décrire, dans les limites de cet article , toutes les diffé- rences de forme et de composition que pré- sente , dans tout le règne animal , l'orga- nisation de cette glande. La partie essentielle de son produit , les Spermatozoïdes , agents de la fécondation, sont toujours formés, c'est notre opinion, dans une capsule génératrice. Cette capsule est renfermée dans une poche plus considérable où s'abouchent les canaux séminifères (les Raies, les Batraciens anou- res) ; ou bien elle est contenue dans une poche en forme de cœcum qui aboutit à un court canal , qui verse ce produit dans le réservoir de la glande (2), d'où il passe dans son canal excréteur (la plupart des Poissons osseux); ou bien , enfin , ce premier canal renfermant les capsules génératrices des Spermatozoïdes est long et très replié, et (i) Voir notre Mémoire dans les Comptes-Rendus de l'A' cad'mie des sciences , pour i844 , et dans le Recueil des sa- vants étrangers de cette Académie. (2) On pourra prendre une idée des variétés de formes que présentent dans les Insectes ces poches qui correspon- dent aux canaux dits séminifères ou spermagènes des ani- maux supérieurs, ou aux capsules que nous appelons pri- maires dans les Salamandres et les Tritons, dans les Mé- moires de M. Léon Dufour sur l'organisation de cette classe. Ces Mémoires ont paru parmi ceux des savants étran- gers de l'Académie des sciences, en i833 et 1841. PRO PRO 495 montre la complication que nous avons décrite. $ 6. Du produit de la glande spermagcne ou du sperme et des Spermatozoïdes. Le sperme des animaux se compose es- sentiellement de Spermatozoïdes ou de petites machines microscopiques suscepti- bles de mouvements, durant un temps va- riable selon les espèces , et dans certains véhicules ou liquides animaux déterminés. Ces machines, qui n'existent dans le sperme qu'aux époques du rut, s'y développent en quantités innombrables à chaque nou- velle période du rut, dans des capsules génératrices que nous avons décrites dans le précédent paragraphe. Leur plus grande dimension ou leur lon- gueur n'est le plus souvent que de quelques centièmes de millimètre, et leurs dimensions ne sont pas proportionnées , pas plus que cel- les des globules du sang, aux dimensions de l'animal auquel ils appartiennent. On y dis- tingue généralement une partie plus épaisse, qu'on appelle le corps, et une partie plus longue, filiforme, d'une extrême ténuité, qu'on désigne sous le nom de queue ou d'appendice caudal. Le corps peut être len- ticulaire, ovale, en palette , en forme de hache, cylindrique et en tire-bouchon ou en navette. L'appendice caudal varie beau- coup dans sa longueur suivant les espèces. Il est entouré , dans la famille des Salamandres, par un fil encore plus délié, plié en tire bouchon , que nous comparons à un grand cil vibratile, qui serait suscep- tible de > ibrations, comme la corde d'un ins- trument. Nous persistons dans cette manière devoir, qui est, en partie, celle de MM. de Siébold et Dujardin , contre l'opinion de MM. Amici, Pouchet et Panizza , qui veu- lent que ce fil soit une crête attachée au côté dorsal du Spermatozoïde. Ce caractère tout particulier des Spermatozoïdes de toutes les espèces de cette famille , qui varie d'ailleurs d'une espèce à l'autre pour les proportions de ses parties, est un exemple frappant des différences qui existent dans les instruments les plus déliés de l'organisation, pour la con- servation des espèces. Il est bien remarquable que certaines formes générales de ces machines carac- térisent les classes et même les groupes infé- rieurs , ceux des familles , quelquefois même ceux des genres et par-ci par-là les espèces. Rien de plus admirable que toutes les précautions qui ont été prises pour les trans- porter à la rencontre des ovules. Ces ma- chines jouissent de plus ou de moins d'irri- tabilité , qui leur donne la faculté de se fléchir en différents sens dans toute leur longueur , ou seulement dans leur partie caudale. Leur vitalité subsiste encore quelque temps après la mort de l'animal, comme celle des cils vibratiles.Nous avons vu ceux d'un Triton se ranimer dans l'eau et se mouvoir près de quatre fois 24 heures après la mort de l'animal, et nous avons arrêté sur le champ leurs mouvements en ajoutant une goutte de morphine à la goutte d'eau qui les renfermait. La classe des Mollusques Céphalopodes les a réunis dans un certain no-mbie d'étuis très compliqués, placés dans un réservoir commun pour le moment du rapprochement des sexes. Chacun de ces étuis, qui renferme des Milliers de Spermatozoïdes, a une composi- tion telle, qu'au moment où il est porté par le mâle dans l'entonnoir de la femelle, où se trouve l'issue de ses œufs, l'eau qu'il y rencontre le fait éclater et met ainsi à nu les Spermatozoïdes, pour opérer la fécon- dation des œufs. Un animal presque microscopique, le Cy- clops castor, de la classe des Crustacés , a ses Spermatozoïdes enfermés dans un flacon, que le mâle agglutine au bord de l'issue des œufs de sa femelle ; ce flacon éclate de même par l'action de l'eau, afin que les Sperma- tozoïdes qu'il renferme puissentaller joindre les ovules de la femelle et les féconder. Les Spermatozoïdes sont la seule partie essentielle du sperme; c'est parleur inter- médiaire que le mâle transmet au germe toutes ses ressemblances, qui se manifestent successivement dans les-produits développés de la génération sexuelle aux divers âges de la vie; ce sont, en un mot, les ovules du mâle. Les capsules génératrices des Spermato- zoïdes ne produisent que ces machines ani- mées. Le liquide albumineu* et gélatineux qui leur sert de véhicule est sécrété par les parois des capacités en forme de canaux, ou de capsules de différentes formes, dans les- 496 PRO PRO quelles ces Spermatozoïdes arrivent, après avoir rompu leur capsule génératrice. § 7. Des organes accessoires de la géne'ration sexuelle. Pour que cette génération ait lieu , il faut qu'un ovule mûr soit mis en contact avec un ou plusieurs Spermatozoïdes. C'est des cet instant seulement, et à cette condition unique, que legermepeutse manifester dans l'ovule ou dans l'œuf. Lorsque cette union des deux éléments du genre doit avoir lieu dans le corps de la femelle, si les sexes sont séparés, ils se rapprochent et ils sont pourvus de moyens ou d'organes singulièrement variés selon ies espèces, pour faire passer cet élément mâle ou germe dans Ici organes de la fe- melle où se trouvent les ovules ou les œufs parvenus à maturité. Cette rencontre des deux éléments du germe peut avoir lieu dans l'ovaire, et leur action peut se transmettre à travers la membrane proliûquede l'ovule, comme nous l'avons démontré pour les Pœcilies , petits poissons des eaux douces de l'Amérique méridionale, dont chaque fœtus se développe dans la même poche génératrice quia pro- duit l'ovule. Cette réunion, chez les Mammifères, peut aussi s'effectuer dans l'ovaire ; mais elle pa- raît s'effectuer le plus souvent dans lovi- ducte propre, ou trompe de Fallope. Les mâles chez les Mammifères, et par une singulière exception, parmi les Amphibies, dans la famille des 6a/ama»d> es, onule> glan- des particulières , les prostates , les glandes de Cowper , dont le produit liquide est des- tiné a modifier la composition delà semence. Une ou plusieurs verges conductrices de cette semence, ou seulement excitatrices, distinguent ceux d'un grand nombre de Classes. Les femelles ont des organes de copula- tion correspondants, ou des canaux qui les dirigent vers les ovules ou les œufs. Nous ne faisons qu'indiquer de la manière la plus générale ces circonstances organiques, dont ou pourra voir les détails aux article* de ce Dinionnaireconsacrés à faire connaîtra l'organisation générale de ces classes (1). ( i) Nous renvoyons rnooie pour C*» détail» a« -iorft» ¥*tf Lorsque la fécondation s'effectue dans l'eau, la femelle y pond ses œufs, et le mâle y répand sa laite, sans avoir besoin d'or- ganes accessoires pour la copulation. Les glandes ovigene et spermagène forment tout leur appareil générateur. CHAPITRE III. PARTIE HISTORIQUE. Cette partie, dans laquelle nous réuni- rons quelques traits des principales décou- vertes de ce siècle sur les organes de la génération et la détermination de leurs fonc- tions respectives, servira à la fois de com- plément aux chapitres précédents et d'in- troduction pour ce que nous dirons encore de la génération sexuelle dans les chapitres suivants de cet article. g 8. Connaissance et détermination des organes relativement à leur emploi. La première description comparée des organes ne la génération, assez complète pour l'époque, a paiu en 1805(1). Leur classification générale en organes préparateurs rnâeei femelle, en organes d'ac- coupiement, et en organes éducateurs, avait permis d'exposer, d'après leur usage ou leur but fonctionnel, tous les détails déstructure organique, que nos observations directes nous menaient à même de découvrir ou de reconnaître, pour rédiger, de toutes pièces, le cbapiiie important qui devait compren- dre leur description générale. Aussi trouve i-on,dans cette description générale , la première connaissance OU la première appréciation d« G Çwvitr,i*fdJS*«» parG-L Duvmoy, i. V; Paris, i8o5. (î) Hcqueri tic Graaf opéra omnia, Lugd , 1678; De ta* livtmnt orçanis genert-ûoni iiuetiiientttas.ip **>. rno PRO 497 Vésicules qui portent son nom , et que cet anatomiste regardait comme les œufs des Mammifères, sans doute avec autant de jus- tesse que ceux qui désignent ainsi les œufs des Oiseaux encore fixés dans l'ovaire par leur enveloppe ovarienne, leur calice. « Si la structure des ovaires (disais -je » dans ma rédaction de ce livre), considérée » simplement dans l'homme ou dans la plu- > part des Mammifères, peut laisser qucl- » ques doutes sur leurs fonctions , cette » structure est tellement évidente dans les n autres classes , qu'il n'est plus possible » d'y méconnaître cette dernière. » Dans toutes les classes qui suivent celle u des Mammifères, l'ovaire ou les ovaires > servent évidemment à l'accroissement des » œufs, qui s'y trouvent déjà tout formés » avant les approches du mâle. L'analogie » porte à croire que la même chose a lieu » dans les Mammifères, et c'est ici peut- ■ être un des plus beaux résultats de l'aria- 3) tomie et de la physiologie comparées. » Les vésicules de Graaf sont indiquées, dans celte même rédaction, comme existant déjà chez les enfants de quelques années. On y trouve que leur nombre, leur dispo- sition et leur volume sont très variables chez les femmes adultes; que les plus grosses de ces vésicules sorrt placées plus près de la surface de l'ovaire, qu'elles rendent bosselée; que ces vésicules renferment probablement les germes, et que chaque cicatrice qui s'ob- serve à la surface de l'ovaire, chez ces mê- mes femmes aduttes, est un indice de la sor- tie du germe, au moment de la conception, hors de la vésicule qui le contenait. On y lit encore : « que les vésicules de » Graaf forment, chez plusieurs Mamrni- » fères, la plus grande partie de la masse » de l'ovaire, qui ne semble, chez les Sari- » gués, entre autres, quune agglomération » de véhicules. » Celle apparence est encore plus prononcée dans l'ovaire développé de YÉchidné et de VOrnitkurhynque , ainsi qu'Everanl Home, Meckel et moi nous l'avons démontré Nous disons l'ovaire développé, parce qu'une autre analogie, plus singulière peut être, entre les Mtmohcmes et les Oiseaux, est l'étal rudinifouiire, ou du moins tics iné gaiement développé dans lequel rente tou- jours, rhô/ les premiers, l'un des deux ovai- T. X, res. Éverard Home doit l'avoir remarqué le premier pour V Échidné. Mes propres obser- vations l'ont confirmé, api es celles de Meckel, pour rOrnithorhynque. On sait que, dans la classe des Oiseaux, il n'y a généralement qu'un seul ovaire visi- ble, développé et fonctionnant. Cette asy- métrie , si singulière dans le type des Ver- tébrés, est comme un arrêt de développe- ment. On découvre, en effet , l'ovaire droit dans de très jeunes fœtus de Poulet; mais il ne tarde pas à rester plus petit que le gauche, et finit par ne plus laisser de traces de son existence, chez beaucoup d'Oiseaux; chez d'autres, il subsiste a l'état rudimen- taire, suivant les observations de MM. Geof- froy Saint llilaire, Emmert, Hochstetter, R. Wagner et Van-der-Hœven. Nous avons vu les organes préparateurs des œufs se simplifier singulièrement dans la grande majorité des Poissons, et y montrer celte circonstance particulière que les ovules y sont produits annuellement par milliers, de grandeur égale entre eux, et dans un même degré de développement, pour être pondus simultanément. On ne voit, dans ces merveilleux organes de création si puis- sante, qu'un sac membraneux à parois très minces, dont la cavité est divisée par des lames frangées ou des cloisons, entre lesquelles rampent des vaisseaux sanguins, et qui sont souvent tellement déliées qu'on serait tenté de les comparer a une toile d'a- raignée. C'est cependant dans des capsules qui ne sont qu'une extension de ces lames membraneuses proligeres, souvent d'une ex- trême ténuité, qu'apparaissent et se déve- loppent ces milliers d'ovules. Ainsi l'oeil le plus exercé de l'anatomiste n'a découvert, dans la plupart des ovaires de la classe des Poissons , que de simples membranes, souvent d'une minceur ex- trême, recevant leur nourriture et leur ani- mation de Vaisseaux sanguins également 1res délies et de quelques filets nerveux qui les accompagnent. Telle esi. comme nous le verrons toujours, en dernière analyse, la structure intime de tout organe ne serréiiou. C'est un premier exemple «le l'un (hs principaux avantages de l'ana tonne comparée. La comparaison d'uB même appareil il o gaiieS nu d'un même or- gane, dans toute la héne de* an**mvis où il 63 493 PRO PRO existe, nous fournit les moyens de faire une analyse naturelle de ses complications di- verses, et nous conduit a l'observer dans les conditions d'existence a la fois les plus es- sentielles et les plus simples. En poursuivant t'élude comparée des or- ganes femelles ou des ovaires, que nous avons décrits dans le Chapitre précédent, comme les organes producteurs des ovules; en recher- chant avec soin l'étal de ces parties aux dif- férents âges, même étiez les fœtus ; en faisant surtout une étude comparative des œufs chez les Oiseaux avant et après l'imprégnation, on est parvenu aux plus lumineuses décou- vertes sur l'existence générale des ovules et sur leur composition. § 10. L'idée que non seulement les élé- ments complets du tienne, mais que ce germe lui-même, ou I embryon, existe dans l'ovule avant L'imprégnation, et que celle ci ne fait que lui donner la première impulsion né- cessaire du mouvement vital , était assez prédominante parmi les physiologistes du dernier siècle; celle idée surgit a chaque page dans les belles observations de Spal ianzani sur la geueiaiion; c'était aussi celle de Bonnet, sou célèbre ami. Cette idée tenait au système de la piéex>stence des ge>mes. Un autre système partageait les physiolo- gistes, celui de Véi>igenèse, dans lequel on ad- met que les matériaux du germe s'ai rangent et s'organisent seulement api es l'imprégna- tion de l'ovule par la liqueur du mâle, par suite de cette puissance occulte que Biumeu- bach a désignée sous le nom de msus for- inativus. Notre siècle positif devait recourir à l'ob- servation et aux expérience», pour voir s'il D'y aurait pas ; eu d éclairer cette ques- tion fondamentale. Il fallait sui loin étudier, dans et but, l'œuf avant son imf»ég»< bre égal de corps jaunes, qui ne semblent » d'abord qu'un épaississemenl des points » des vésicules. Les cicatrices qui s obser- » veut dans la place de ces vésicules et des » corps jaunes qui leur ont succédé sont les « traces du passage des germes sortis hors » de l'ovaire dans le moment de la eoncep- » tiun. On ne trouve ces cicatrices q e chez »> les femmes adultes. Les femelles vierges » de Mammifères n'en munirent aucune, » tandis qu'on les a rencontrées souvent » chez les filles vierges. Nous eu avons vu » plusieurs chez une personne morte a l'âge •» de dix sept ans, dont la membrane de l'hy- » men subsistait dans toute son intégrité. »> On peut en conclure que les plaisirs » solitaires produisent la sortie des germes » ton la ponte des ovules) hors ues vésicules » de Oraaf , de même que rbrt! les mâles, » us déterminent l'expulsion de la semence.» Cette doctrine démontrait toutes les ana- logies entre les ovaires des Mammifères et ceux des Oiseaux, entre le> vésicules des premiers et les œufs contenus dans le calice de l'ovaire chez ces derniers. Ede admettait (il Leçons d'anatomie comparer, t. V. p.»;, il et &f| «t ae rdit., t. VIII, p. i3i;; P»ns, 1*46. PRO la ponte des œufs chez les Mammifères, ou leur sortie des vésicule! de Graaf, par la conception et les plaisirs solitaires. Ces idées, que nous avions en 1805 , nous ont conduit naturellement, après la découverte positive des o\ules,à la conclusion par dé- duction et par l'analogie de composition de l'ovaire dtfl Oiseaux avec celui des Mamrui tères, que ceui-ci doivent pondre leurs œufs mûrs comme les Oiseaux, indépendamment des mâles et sans eux. Nous l'avons ensei- gné au collège de France dans nos cours de 1840a 1S42. § 12. La science actuelle a recherché et découvert ces ovules, dont le raisonnement par analogie de ressemblance entre l'ovaire des Oiseaux et celui des Mammifères, avait indiqué la présence ou l'absence, dans des cas donnés. Elle a déterminé leurs dimensions , leur composition avant et après la conception , et les changements qu'y produit celle-ci ou l'imprégnation. C'est a MM. Prévost et Dumas que l'on doit la première indication de l'ovule des Mammi- fères renfermé dans les vésicules de Graaf. Les observations où la présomption de cette importaiitedécouverle est exprimée datent de 1824 et de 1825. Elles ont été faites sur des femelles de Lapin et sur des Chiennes ; seule- ment il restait quelques doutes à ces jeunes investigateurs de la nature, sur l'exacte dé- termination de cet ovule , qu'ils n'admet- taient encore qu'avec une sorte d'hésitation. Trois années plus tard, M. de Baer re- connaissait ce même ovule , sans aucun doute, et avec tous les caractères d'une dé- couverte certaine, dans l'ovaire de beaucoup de Mammifères; parmi lesquels il conseille de le chercher de préférence chez les petits Mammifères ( le Hérisson, la Taupe), parce que, chez ceux-ci, on peut l'apercevoir au microscope , à travers les parois , restées transparentes, des vésicules de Graaf ( I ). L'ovule, dit ce savant (2), consiste en une masse sphériquc interne, obscure, formée de grosses granulations; cette masse semble être pleine; mais, quand on l'examine avec plus d'attention, ou y aperçoit une petite cavité intérieure. (i) Lettre sur la formation de fauf, etc., adresse, en 1827, m r Académie de Saint-Pétersbourg, publiée en fraDrais par M. Brcsrhet. Parig. 1819. (») Commentaire de la lettre, p. 39. PRO 499 Cette petite cavité intérieure est certaine- ment la vésicule de Purkinje, aperçue in- contestablement par M. de Baer, dit M. Du- trochet, dans un Rapporta l'Académie des sciences, mais dont M. Cosie a le premier déterminé la signifkaiion. M. de Baer estime les plus grands ovules contenus dans les vésicules des ovaires du Chien à ~ et même à ,-0 , et les plus pe^ lits à ji lie ligne parisienne MM. Prévost et Dumas les appréciaient a 0,u,00l de diamè- tre, et la vésicule de Graaf qui les conte- nait, à 0m,0O3 ou 0m,007. Après ces heureuses recherches sur l'œuf des Mammifères, on doit citer relies de M. Bernhardt, élève de M. Purkinje, qui, à la sollicitation de son maître, a fait un grand nombre de difficiles et délicates observations sur ce sujet intéressant, dont les résultats ont paru à Breslaw, en 1834. Ils compren- nent, entre autres, les mesures absolues et relatives de la vésicule de Graaf et de l'ovule contenu dans cette vésicule, chez la Chauve- Sowis commune, le Chien, le Chat, V Écu- reuil, la Taupe d'Europe, le Lapin, leCochon, la Vache, la Brebis. On y trouve même les mesures de l'ovule et de sa vésicule germinalive, dans la Taupe, la Vache et la Brebis. Il résulte de ces mesures que la vésicule germinalive varie de 0,0010 de ligne pari- sienne à 0,0020, dans la Taupe, le Cochon, la Vache et la Brebis. L'ovule varie de 0,003 à 0,007 de ligne, dans la Chauve- Souris. Dans le Chien, de 0.003 à 0.004. Dans le Chat, de 0.0043 à 0,0048. Dans l'Écureuil, de 0.002 a 0.003. Dans la Taupe, de 0.023 a 0,0050. Dans le Lapin, deO.0010 a 0.0013. Les ovules, contenus dans le mérne ovaire, varient comme 20 a I . La vésicule du germe indiquée par Cavolini dans les ovules des Poissons des 1787, et si heureusement déterminée par Purkinje, en 1825, dans les Oiseaux, était reconnue par M. de Baer, dès 1827, dans les Reptiles et dans plusieurs Classes des animaux inférieurs. Et, dès 1828, cet observateur pénétrant l'a- vait découverte chez les Mollusques , même dans les plus petits œufs. Elle parait être, ajoute-t-il, la première trace de l'œuf autour de laquelle s'amasse le vite!!"* 500 PRO R. Wagner a étendu plus tard (en 1837) cette observation remarquable à la classe des Insectes. M. de Baer a observé et décrit, dès 1827, les différentes phases de composition, de dé- veloppement relatif et de position de cette Vésicule. Il l'a vue généralement se rappro- cher du centre vers la périphérie, et dispa- raître après la ponte. Cet ordre de développement a été confirmé par les observations de M. Barry (1). C'est à R. Wagner qu'il était réservé de compléter l'anatomie ou la connaissance de la composition organique de la vésicule du germe, par la découverte d'une ou de plu- sieurs taches de granules opaques, fixés à l'un des points de la paroi interne de cette vésicule transparente. Cette tache , simple OU multiple, est désignée, depuis 1837, sous le nom de tache germinative de Wagner. La Vésicule ou la sphère germinative, ainsi que la tache du même nom , a été recherchée et découverte, principalement par les inves- tigations de Purkinje, de Baer et de R. Wagner, dans plusieurs espèces appartenant à toutes les classes du Règne animal. M. R. Wagner en a constaté l'existence chez les Corynes, les Lucernaires et les Ac- tinies, parmi les Polypes; chez les Méduses, parmi les Acalèphes; chez les Astéries, parmi les Échinodermes; chez les Crustacés , les Arachnides et les Insectes. Déjà M. de Baer avait vu au moins la vé- sicule du germe , chez les Sangsues et les Lombrics, parmi les Annélides. La tache germinative s'est montrée con- stamment chez tous les Mammifères exami- nés dans ce but de recherches. On a de même confirmé son existence chez les Oiseaux, les Reptiles et les Poissons. Si l'idée d'un embryon tout formé, préexis- tant à la conception, a dû s'évanouir après les résultats uniformes de ces recherches multipliées, on a pu du moins s'arrêter à la formation, dans l'ovaire, et à la préexistence, longtemps avant la conception (2), d'ovules Composés essentiellement de cette sphère productrice du germe ou de l'embryon , qui renferme les matériaux destinés à le compo- (0 Voir P Institut, n' 278, p. 137, année 1839. (Société tvyale de Londres.) (2) M. Carus en a découvert dans de jeunes filles de quel- ques mois et même dans des fœtus à terme. PRO ser en premier lieu, c'est-à-dire à en former les premiers linéaments. C'est ainsi que la science actuelle est par- venue à approfondir, dans tous ses détails, dans tous ses rapports, la connaissance comparée de l'ovule des animaux à généra- tion sexuelle. Ces importantes découvertes sont devenues le point de départ de la théorie actuelle de la génération. § 13. Les organes préparateurs mâles ou les organes sécréteurs du sperme, cet autre élément du germe, avaient été décrits avec assez de détails, dans leur forme , leur vo- lume relatif, leur position fixe ou changeante, leur composition, leur structure intime, dans l'esquisse que nous en avons tracée dans le même ouvrage, mais pour les animaux verté- brés seulement. M. Cuvier s'était chargé de cette même description pour les animaux sans vertèbres. Nous avons insisté particulièrement, dans cette description, sur le corps d'Higmor et sur ses usages dans la glande du sperme des Mammifères. Il est remarquable que les Mammifères , chez lesquels il y a copulation et intromis- sion de la semence, dans l'organe femelle (le vagin) d'accouplement; l'organe d'incu- balion (l'utérus), l'oviducte (ou la trompe de Fallope) compliquent singulièrement l'ac- cès de las emence vers l'ovaire. Mais aussi les Mammifères ont presque exclusivement, parmi les animaux vertébrés, des glandes accessoires, ou des réservoirs, propres à sé- parer, ou à contenir, des humeurs destinées sans doute à délayer la semence et à lui ser- vir de véhicule. Notre esquisse de ces organes, telles que les vésicules séminales, les prostates , les glandes de Cowper, est la première où ils aient été déterminés avec précision et com- parativement dans toute la classe des Mam- mifères. Cette esquisse a fait connaître un assez grand nombre de détails inconnus jusqu'à nous sur l'existence ou l'organisation de ces divers organes ; détails qui ne se trouvent pas dans les descriptions éparses, d'ailleurs si précieuses , de Daubenton et de Pallas. Mais il manquait essentiellement à notre exposé celui de la composition chimique et de la composition organique du produit de PRO PRO 501 ces glandes, du sperme en particulier, qui est pour le mâle ce que l'ovule est pour la femelle. Nous avons cherché à y suppléer dans notre nouvelle édition, après plus de quarante années d'intervalle (1). § li. Relativement à la composition or- ganique, le sperme est formé d'une partie liquide , dans laquelle nagent des quanti- tés innombrables de petits corps de même forme dans la même espèce; qui montrent, dans les classes supérieures, toutes les ap- parences d'animaux se mouvant spontané- ment dans ce liquide; mais dont la forme et les manifestations sont loin de produire cette illusion dans beaucoup d'animaux des classes inférieures, des Crustacés, entre au- tres. C'est à Leeuwcnhœck , et , en premier lieu, à un étudiant en médecine hollandais nommé Ilans, qui attira l'attention de ce grand observateur sur cet objet, qu'on en doit la première description. Pour cet infa- tigable scrutateur de la nature, ces corps mobiles furent des animalcules analogues à ceux qui paraissent dans les infusions des substances végétales ou animales qui se dé- composent. Il les appela , d'après cette idée hypothétique, animalcules spermatiques. L'histoire de la découverte de ces prétendus animalcules, que nous croyons désigner plus justement sous le nom de Spermatozoïdes (figures d'animaux du sperme), a le triple intérêt d'être liée avec la découverte des Infusoires, avec les idées qu'on s'est faites de la génération spontanée, ou de la géné- ration hétérogyne de M. Burdach; enfin avec plusieurs systèmes sur la génération homo- gyne. Nous y reviendrons en parlant de la génération comme fonction. § 15. Le contact immédiat de l'élément mâle, producteur du germe, avec l'élément femelle, ce contact indispensable pour opé- rer la fécondation, a nécessité, lorsque celle-ci doit se faire dans le corps de la fe- melle, des dispositions organiques plus ou moins compliquées pour le produire. O sont ces dispositions organiques qui Tendent erûcace ou fécond le rapprochement des sexes. Dans la description abrégée que nous avons rédigée des organes femelles d'accou- plement chez les Mammifères (2), on a pu •e tome VIII a paru a la fin de i845. (') Leçons d'anatomie comparent. V, treéd. Parii, i8o5. remarquer, pour la première fois , une dis- tinction facile de la vulve et du vagin ou du canal génital , dans une indication précise de la limite entre l'une et l'autre, même lorsque la première est devenue un canal dont la profondeur peut excéder celle de la vulve. C'est dans cette limite que se voit la membrane de l'hymen chez un assez grand nombre de Mammifères, ou seulement une ligne étranglée qui en tient lieu, ainsi que nous l'avons dit dans un Mémoire sur l'hy- men (1), dans lequel nous avons démontré que cette membrane n'est pas un caractère exclusif de l'espèce humaine , comme l'a- vaient cru Linné et le grand physiologiste Haller. Il existe dans la verge de VOrnithorhynque et de VÉchidné , de ces Mammifères singu- liers , auxquels on a longtemps refusé des mamelles, une remarquable disposition pour l'accouplement et la fécondation, indiquée en premier lieu par Év. Home, étudiée en 1812 par M. de Blainville, puis par Meckel, et dont j'ai aussi fait connaître quelques détails. Les canaux déférents se terminent, commeà l'ordinaire, dans l'origine de l'urètre pelvien, le seul qui existe chez ces animaux. La se- mence, arrivée près de l'autre extrémité de ce conduit, qui verse l'urine dans le cloaque, entre dans un canal séminal particulier, qui fait partie de la verge. Ce canal se divise, à l'extrémité de celle-ci, en autant de bran- ches qu'il y a de glands (en deux pour l'Or» nithorhynque , et en quatre pour VÉchidné). Chacune de ces branches se sous-divise en autant de rameaux qu'il y a d'épines creuses qui couronnent ces glands , de sorte que ces épines doivent faire l'effet d'un arrosoir au moment de la copulation (2). Nous disions dans notre rédaction (3), au sujet du gland qui termine l'organe de copulation et d'intromission des Mammi- fères, que sa forme et sa composition sont on ne peut plus variées dans cette classe, (i) Mémoire sur l'hymen, lu à la classe des sciences phy- siques et mathématiques (le l'Institut , le 23 juillet l8o5, et imprimé dans le tome I des Savants étrangers. Paris, 1811. (2) Fragment sur 1rs organes de la génération de l'Orni- thorhynque et de l'Échidné, Mémoires de la Société du Muséum d'histoire naturelle de Strasbourg, t. I. (3) Leçons d'anatomie comparée, t. V, p. 85. Paris , i8o5; et 2c édit., t. VIII, p. 218 et 219. Paris, 1846. 502 PRO PRO et que l'on pouvait présumer que ces varié- tés de forme et de composition, qui devaient sans doute mettre en rapport la sensibilité des organes d'accouplement mâle et femelle, pourraient bien être considérées comme une des causes de la conservation des espèces. Nous en verrons une plus prochaine et plus générale dans la liqueur prolifique. § 16. Le même tableau des Organes de la génération, qui date de 1805, comprend , sous le litre d'Organes éducateurs intérieurs, tous ceux des femelles qui , comme les ovi- ductes des Oiseaux , portent au dehors les œufs fécondés, après les avoir complétés. Les trompes de Fallope des Mammifères et de la femme sont ici des oviductes, comme si, à cette époque reculée, il était déjà dé- montré incontestablement que les ovules traversent ces canaux pour arriver dans l'u- térus. Parmi les organes éducateurs extérieurs se trouve la poche sous abdominale de cer- tains Didelphes, qui renferment les petits à létal, pour ainsi dire, embryonnaire, et dans laquelle ces petits embryons, fixés par la bouche aux mamelles de leur mère, com- mencent ainsi à se nourrir par digestion. On ignorait, en 1804, la voie que suivent ces embryons pour passer, de l'utérus intérieur, dans cet organe d'éducation extérieur. Après en avoir cherché inutilement une directe, j'ai découvert qu'un muscle, que j'ai ap- pelé, dans les Sarigues, iléo-marsupial , muscle déjà connu, à la vérité, de Tyson , mais auquel il avait attribué d'autres usa- ges , devait porter cette poche vers la vulve, au moment de la mise bas, et faciliter ainsi l'introduction de ces avortons dans leur or- gane d'éducation extérieur (1). S 17. Les recherches multipliées dont les Spermatozoïdes ont été l'objet, les faits nombreux sur la génération découverts à leur occasion, ont singulièrement contribué à avancer la connaissance de cette fonction, et particulièrement celle des conditions in- dispensables pour que le germe apparaisse dans l'ovule. Nous avons dut que la forme des Sperma- tozoïdes varie et prend des caractères par- (i) Ancien Bulletin de la Société philomatiquc , n° 8r, P- 160. et pi. i3, fig. w Voir encore l"a.ti< le marsupiaux, par M. E Geoffroy Saint-Hilaire, t. 29, p. 23o, du Dut. des icientet naturelle*. tieuliers saisissables dans certaines classes et quelquefois dans certaines familles, dans ceriains genres , et même dans quelques espèces, qui font comprendre, jusqu'à un certain point, l'impossibilité, par exemple, de féconder des œufs de Grenouille avec le sperme du Crapaud, et réciproquement, ainsi que l'a tenté vainement Spallanza- Di Ct). Leur présence dans le sperme propre à la fécondation, leur absence, déjà observée par Gleichen, chez le Mulet, confirmée pai MM. Prévost et Dumas , ainsi que chez les vieux animaux devenus impuissants , et chez les jeunes animaux qui ne sont pas encore capables d'engendrer ; toutes ces cir- constances et plusieurs autres ont démon- tré que les Spermatozoïdes forment la par- tie essentielle du sperme. Non pas que nous admettions qu'un Spermatozoïde se place dans un ovule pour y constituer le système nerveux ; mais nous pouvons soutenir, sans hypothèse, qu'il apporte dans l'ovule, vir- tuellement ou actuellement, tout ce qui, dans la constitution du germe ou de l'em- bryon, sera dérivé de l'organisation du mâle. Les fécondations artificielles, si merveil- leusement imaginées par le génie expéri- mental de Spallanzani, ont singulièrement contribué à montrer , pour ainsi dire, au doigt, l'importance des Spermatozoïdes dans la fécondation naturelle. Spallanzani avai déjà remarqué qu'elle n'avait pas lieu, si l'on séparait du sperme sa partie la plus épaisse. MM. Prévost et Dumas reprenant ce su- jet si intéressant, avec des idées plus exactes sur la composition organique du sperme, ont vu qu'en séparant, autant que pos- sible, à travers plusieurs filtres, la partie liquide du sperme des Spermatozoïdes, cette partie liquide devenait impropre à la fé- condation. Cette expérience confirmait les conclu- sions tirées des observations que nous avons énoncées sur les effets de l'absence ou de la présence des Spermatozoïdes dans la se- mence, et démontrait surabondamment le rôle essentiel qu'ils jouent dans la généra- tion sexuelle. De là l'idée heureuse et féconde en dé- fi) Expérience* pour servir à l'histoire de lttgénir«tion, ele, Genève, i;85,p. 219 et suivante». Pl\Q PRO 503 couvertes faites dans ces dernières années, .Je rechercher la glande du spi nue , on l'or- gane du sexe mâle, au moyen des Sperroa- ioxnldes , dans les animaux où Cette glande était encore inconnue : idée dont M Prévu*! a fait, si je ne me trompe, une première application, en 1S26, relativement a la Moule d'étang; il y découvert que, dans cette espèce ne bivalve, il y avail des in- dividus mâles, aussi bien que des indivi dus femelles. L'élude de la composition du sperme et de l'ovule, ces deux éléments de toute géné- ration bise&uelle, soit monoïque, soiidioïque, jointe aux expériences sur les fécondations artificielles, oui conduit a la démonstration. même pour les Mammifères . de la nécessité indispensable, pour toute fécondation, du coûtait immédiat de l'ovule et des sperma- tozoïdes. Mais ce contact ne «'effectue pas, dans celte dernière classe, comme on l'avait cru , à l'instant même du rapprochement des sexes, ei oans l'utérus, par le mélange des deux éléments mâle et femelle, par celui des fameuses molécules organiques de Bull'on. Il y avait, dans celte hypothèse, deux er- reuis : I une sur le temps , et l'auiie sur le lieu eme des ovules et «les Spermato- lol-ie» dans l'oviëiicie ou la trompe de l-'al- lope . quelque temps après la copulation, a momie encore que la remontre de ces deux éléments du geime pouvait aussi s'effectuer dan> en organe. Il n*c»l pas douteux que, chez les Oiseaux, c'cm Mans l'ovaire même que celte rencontre I II M. l'-ius le cas si remarquable du dévelop- pement de> l'mctliet dans la capsule même de I ovula ...lis laquelle il s'est développé . et Qui répond a «■•■ qu'on a appelé le calice dans l'm.nre d#* Oi»eatfl , »ini avons fait cou- Bal i»' que a fée la lion devait s'effectuer a laa«era la m< queuse qui tapisse la cavité Centrale ne l'ov«»re et re\êi celte cap«ule , Puis a ti a\cr> celle-ci, et, en troisième lieu. à travers la membrane vitelline de l'ovule. (liiez les Insecte*, nous devons signaler un admirable arrangement pour la fécondation, qui démontre qu'elle n'a lieu qu'au moment de la poule, et conséquemmenl après la co- pulation. Cet arrangement organique avait déjà élé indiqué par Malpighi dans le Pa- pillon du Ver à soie. Il exisie dans celle classe, chez la femelle, un réservoir dans lequel la semence pénètre après la copulation, ei où elle esl conservée jusqu'au moment de la ponte , qui esl en même temps celui de la fécondation. M. de Siébold a montré que ce réservoir est uéné- ralement distinct de la vésicule coputalrice, que l'on trouve souvent remplie par la verge du mâle, après la séparation des sexes , et sur laquelle M. Audouin a fixé plus particu- lièrement l'attention des physiologistes. Pour concevoir la nécessité de cet arran- gement, il faut se rappeler que les ovaires des Insectes se composent de tubes coniques dans lesquels les ovules sont plaies en série, depuis le sommet jusqu'à l'embouchure de chaque luhe dans un oviducte commun ; que ces ovules ont différents degrés de dévelop- pement , et que les plus développés sont ceux qui sont près de l'embouchure du tube ovarien. À l'instant de la copulation , le plus rappiO' hé de l'issue de l'ovaire pourrait seul êlie fécondé , sans cette disposition qui fait passer successivement, au moment de la punie, devant l'orifice du réservoir séminal, les œufs mûrs des différents tubes ova- riens, et détermine leur imprégnation suc- cessive ( I ). Dans la clause des Mammifères, l'absence des ovules dans l'uierus apiès la «opulaiion, et leur arrivée tardive dans ccL organe plu- sieurs jours après le rapprochement des sexes, ont démontré la seconde ite» erreurs que nous avons signalée, celle qui regardai! l'utérus connue le lieu de rencontre des deux éléments du germe. C'esi ainsi que, par un grand nombre de recherches aoatoiniques, d'observations mi- croscopiques ei d'expériences sur les ani- maux vivants, ou sur les produits de leurs 01 gants préparateurs ou producteurs des ovules et du sperme, on est parvenu a re- eoiiiiattre, avec certitude, la condition es- sentielle de la première appar lion du germe (i) Lirons d'anatumit tamparie, t. VIII, p. l»ti-3*% 504 PKO PRO dans l'ovule , seul caractère indubitable de la fécondation ou de la génération. Cette condition est, comme nous Pavons exprimé, le contact immédiat des deux éléments mâle et femelle de ce germe, c'est-à-dire des sper- matozoïdes et de l'ovule. $18. Des générations sans fécondation im- médiate préalable, par des femelles d'ani- maux à sexes séparés. Nous nous proposons de rappeler, dans ce paragraphe, quelques cas rares qui sem- blent démontrer que la loi que nous venons de faire connaître souffre des exceptions très remarquables ; que les femelles de quelques espèces à génération bisexuelle ont pondu des œufs féconds, ou bien qu'elles ont mis bas des petits, sans avoir eu de rapport avec leurs mâles. C'est surtout dans la classe des Insectes que l'on a découvert les exemples les plus évidents de cette génération exceptionnelle. Bonnet (1) a suivi, il y a plus d'un siècle, avec un soin et une patience dignes des plus grands éloges, neuf générations successives de femelles de Pucerons , qu'il avait soin d'isoler immédiatement après leur nais- sance. On sait que les Pucerons vivent en socié- tés nombreuses sur différentes plantes. Ce n'est qu'en automne qu'il paraît des mâles, et que la dernière génération des femelles est fécondée par ceux-ci. Les œufs pondus par ces dernières femelles passent l'hiver et éclosent au printemps. La génération fe- melle qui en sort met au monde des petits vivants qui sont encore des femelles ; le plus souvent ces petits donnent plusieurs géné- rations successives de femelles, qui se pro- duisent dans la belle saison. Ainsi l'observation directe des mœurs de ces Insectes, comme les expériences de Bon- net, répétées, entr'autres, par M. Duvau (2), ont démontré qu'une fécondation pouvait suffire à plusieurs générations successives , ou du moins qu'après «me génération pro duite par le concours des mâles , il pouvait y avoir jusqu'à neuf générations successives de femelles, suivant Bonnet, dans l'espace fi) Observations sur les Pucerons, t. 1 des OEurres eom ft'ete.s; Neto hâlrl, 1779. {>) Mémoires du Muséum d'histoire natvrrlte, t XIII, P- 126. d'environ trois mois, et jusqu'à onze suivant M. Duvau , mais dans un temps plus long, sans ce concours immédiat. Après les Pucerons, c'est l'ordre des Lépi- doptères qui a fourni le plus d'exemples de cette génération sans copulation, sans fé- condation préalable. Dès 1705 , Albrecht signalait la Phalène du Groseiller comme ayant pondu des œufs en sortant de sa chrysalide, et avant d'avoir eu les approches d'un mâle, d'où sont écloses de petites chenilles (1). On a de même des exemples que des femelles de Sphinx du Troène , et du Peu- plier, que celles de plusieurs espèces de Bombyces , de celui du Chêne, de la feuille morte, de Vécaille, ont pondu des œufs fé- conds, sans avoir eu de mâle (2). Le Bombyce disparate a même produit ainsi trois générations successives dont la dernière, ne se composant que de mâles, mit Gn à cette singulière propagation (3). Tout récemment, M. Boursier a observé avec soin toutes les circonstances dans les- quelles une femelle vierge de Bombyce du mûrier, a pondu des œufs féconds (4). La classe des Arachnides a présenté aui observateurs de semblables exemples. II y a déjà bien des années que M. Duméril a vu chez Audebert , hien connu par son Histoire naturelle des Singes, plusieurs cases de verres dans lesquelles ce naturaliste nour- rissait des Araignées domestiques. Dans l'une d'elles était renfermée la mère de toutes les autres. Elle avait pondu deux années de suite, sans avoir de mâle, et ses œufs avaient produit, à chaque ponte, des petits dont il avait eu soin de conservet plusieurs individus (5). Lister et, avant lui, Blancardi avaient vu une Araignée femelle pondre «les œufs féconds durant quaire an- nées consécutives, sans les approches d'un mâle. Les Daphnies, parmi les Entomostiucks , ont montré a Jurine la même faculté ex- ceptionnelle. Suivant ce naturaliste célèbre, une seule génération par accouplement (<) Epk. nat cur., i-or> (2) Von rintroduct vn à l'étude de l'Entomotogit . pal M Larordairr, t. II, p. &i. (3) Ibid , p. 385. (4) Voir le rapport de M. Duméril, sf-inre «Je \'Ac»êém\« des sciei.res du •/.» ei t-mloc >î<4-\ C.-R . t. XXV.p. »•». (i) Diet dr> seu tiers naturelles, t. Il, p 32«. PRO pourrait être suivie de six générations sans accouplements. Enfin , nous citerons encore dans le type des Mollusques et dans la classe des Gasté- ropodes les Palatines , chez lesquelles II. Carus a observé de même plusieurs gé- nérations successives de femelles vierges. Spallciazani avait annoncé, depuis long- temps, ■voir observé rhei plusieurs espères de piaules d nuques ou monoïques, ce phé- nomène ex> -epiiouuel. Des ng< s Femelles de Chanvre, d Éninards, ont produit des graines fécondes, sans l'in- fluente de la poussière des étamiues des tiges mâles. Pour la Courge à éni , le Melon d'eau, Spallanzani a eu soin d'enlever les (leurs mâles, à mesure qu'elles paraissaient, et Cependant les (leurs femelles ont produit des fruits (I). M. Leeoq, professeur d'histoire naturelle 1 Clei mont v a confirme les observations de Spaliiinz mi , au r des tiges Ce nielles de Chan- vre ti ù'Épinerds. lia même trouvé fertiles des graines d individus isolés de la Mercu- riale annuelle. Que ronelure de ces exemples rares de propagation uui>exuelie , nom quelques in- dividu*, d'espèces bisexuelles ont été doués par e*ur but d'assurer la conser- vation iita espèces (2). I.a nécessité ou routact des ovules et du sperme, ces deux éléments du germe, n'en est pas moins la icgle générale pour la génération nisexuele. Peut-être que uaus les cas que nous ve- nons de mer, il y ■ eu , par exception , une sorte d tienuaphiodiiisuie? Les recherches les plu» minuiit use* lecaieui du moins néces- saires pour constater m « es femelle*, qui con- çoivent >ans les approches ilmi n.àie*. n'ont pas les otgai.cs producteurs ues Sperma- tozoïdes. CHAPITRE IV. DE L'AGE DE IRhPaGAHON KT DKS PHÉNOMÈNES QUI IE CaUAUÉKISI-.NT DANS l.Es DfcJJX SKXKS. L'Aide de propagation est la quatrième époque de la vie. fi) Fipir„Htrt j,our terXflr a fhuteire tic la ginêrmtion. p»r M ijrfti m i, p. 4,^. t,r„e...,F ,-.,it (a) R»p(;.,i| cite. T. X. PRO 505 Il succède à Page où l'animal a pu s'ali- menter sans le secours de ses parents, et durant lequel cette alimentation indépen- dante a produit non seulement l'accroisse- ment normal de tout l'organisme; mais encore le développement plus particulier des organes destinés à la fonction que nous décrirons. Il vient plutôt compliquer cette époque d'alimentation indépendante ou de la vie individuelle, d'une vie nouvelle, de celle qui se rapporte à l'espère. Mais cette vie de l'espèce a une telle influence sur la vie individuelle, elle la modifie si profondé- ment, qu'elle marque une époque distincte dans le cours de chaque existence. En effet, l'âge de propagation n'est pas uniquement caractérisé par le développe- ment des organes de génération; il se ma- nifeste encore par beaucoup de changements remarquables dans la forme générale de l'animal , dans sa taille, dans ses téguments, dans sa voix , dans l'apparition de certaines parties qui ne se développent qu'à cette époque de la vie; dans les phénomènes mul- tiples de ce nouveau mode d'existence et qui lui sont particuliers. H serait trop long de montrer en détail tous ces changements , en passant en revue, sous ce rapport, les diverses classes du règne animal. Nous croirons avoir rempli notre tâche, api es les avoir indiqués d'une manière gé- nérale, et après avoir fait connaître quelques uns des traits les plus remarquables qui les caractérisent. <■ Les animaux ne sont aptes à la propaga- tion sexuelle , que lorsqu'ils ont atteint au moins la plus grande partie de leur accrois- sement, que lorsque leur organisme montre, dans son jeu , la plupart des symptômes de fone et d'énergie qu'il doit acquérir un jour. Il faut en conclure que, pour donner la vie à un autre être, celui qui est appelé à remplir celte tâche doit perdre une portion du mu ci oit d'activité vitale qu'il possède actuellement. § 19. Les Mammifères âomesiiqve* par- viennent à I âge de propagation avant d'avoir atteint leur taille définitive. La nutrition attoiidame de l'époque d'alimentation et d'accroissement indépendants , produit , et £06 PHO PKO avant la fin de celte époque, une exubé- rance de vie dans tout l'organisme, qui se fait sentir plus particulièrement dans les organes de la génération, développe, avec ces organes, l'instinct de la propagation, et donne à l'animal la faculté de se propa- ger, en même temps qu'il conserve l'activité vitale propre à son accroissement ultérieur et définitif. L'aptitude à la génération dépend moins du développement complet de tout l'orga- nisme, que du développement convenable des organes générateurs. Ce n'est donc pas seulement à la fin de l'âge d'accroissement, que commence l'âge de propagation. Celui où le mouvement de nutrition gé- nérale et de composition organique est par- tout dans la plus grande force , peut être en même temps celui où la production du sperme dans les organes générateurs du mâle, et des ovules mûrs dans ceux de la femelle, se montre très active. C'est l'é- poque où les pertes de semence épuisent le moins ; où les forces que cet acte fait perdre sont réparées en peu de temps, où les pro- duits des organes générateurs sont le plus promptement remplacés. En un mot, l'aptitude à la génération dépendant, dans tous les cas, de l'âge, est, toutes choses égales d'ailleurs , en raison composée de l'activité de la nutrition dans tout l'organisme, et de cette même activité de nutriliou dans les organes générateurs en particulier. Le Papillon , qui ne croit plus , qui ne s'alimente que très peu, sort de sa chrysa- lide avec des ovules mûrs, si c'est une fe- melle, avec des spermatozoïdes, si c'est un mâle, déjà préparés dans ses organes de génération , à la fin de son âge de nutrition indépendante et d'accroissement, lorsqu'il était encore chenille. Il meurt immédiate- ment après avoir accompli l'acte de la géné- ration; sa nutrition trop faible ou qui lui manque, à cette quatrième époque de la vie, ae pouvant plus en renouveler les produits. Le Dromadaire mâle, qui jeûne à l'époque où le rut le tourmente, tombe en défail- lance après l'accouplement. Une alimentation plus ou moins abon- dante peut accélérer ou retarder l'époque <#e Propaga on sexuelle. Si elle n'est pas toujours caractérisée par la taille propre à chaque espèce ou à chaque variété, quand il s'agit d'un animal domes- tique ; elle l'est du moins par la forme du corps, par la nature et la couleur des té- guments, et par l'apparition de toutes les parties qui en dépendent, telles que les cor- nes et les appendices de toute espèce qui se montrent à cet âge sur les différentes par- ties du corps. § 20. Les Singes cynocéphales mâles ont le haut des cuisses dénué de poils, et coloré d'un rouge vif ou en bleu. Chez les femelles, les parties génitales sont entourées d'énor- mes boursouflures de couleur rouge de sang à l'époque du rut. Le Mandrill mâle, outre ces changements, montre une coloration singulière, en bleu et en rouge, de sa face et de son nez. Le Cerf pousse son premier bois , sa da- gue , qui n'a pas encore de branche ou d'andouiller. Les cornes du jeune Taureau, celles de la Génisse , sont encore courtes et peu déve- loppées. Chez tous, les téguments, qu'ils soient couverts de poils, d'écaillés ou de boucliers, prennent leur couleur définitive, caractéris- tique de chaque sexe. Le Cerf perd les mouchetures qui distin- guent le pelage du Faon ; le Sanglier, le» bandes de couleur plus claire qui caracté- risent le Marcassin. Le Lion mâle, barré comme un Tigre dans le jeune âge , prend , avec sa crinière, son pelage d'un roux jau- nâtre uniforme. La taille des mâles , dans la classe des Mammifères, excède généralement celle des femelles à l'âge adulte. Chez tous , l'instinct de Propagation , en se développant, change le caractère de l'a- nimal, et lui donne une gravité, un courage et un besoin d'exercer ses forces par des combats singuliers , qu'il était loin de ma^ nifester avant cette époque. Sa voix, d'ailleurs, a pris une extension et un timbre qu'elle n'avait pas aupara- vant. § 21. Tous ces changements sont encore plus manifestes dan* la classe «les Oiseaux. Il est remarquable que, chez les Oiseau» de proie diurnes, les ma •% f >'t exception à la rèyle qui aecor le pln> de force et de i.n'lle à ce sexe. Ils sont d'un tiers plus petits pèees; que toutes les saisons conséquemment peuvent servir à réveiller l'activité procréatrice de l'une ou de l'autre espèce de Mammifère. Chez les animaux domestiques, le rut peut varier beaucoup, suivant les individus, leur genre et leur quantité d'aliments, et suivant les sexes. Les mâles adultes deviennent aptes à en- gendrer presque toute l'année, et les femelles non pleines, rapprochées des mâles, ne tar- dent pas à entrer en rut, quand elles n'y étaient pas encore. Ici le retour régulier du rut, à certaines époques de l'année, peut être plus ou moins altéré, par les circonstances au moyen desquelles la puissance de l'homme modifie la nature des animaux qu'il a domp- tés. Le rut de la Jument a lieu au printemps, vers la fin de mars, et peut se prolonger jusqu'à la fin de juin, suivant les individus. Le rut de VAnesse commence plus tard, au mois de mai, et dure encore en juin. C'est aussi au printemps que le rut com- mence à se manifester chez les Vaches. On le voit le plus généralement du 1 5 avril au 15 juillet. Mais beaucoup d'individus entrent en rut ava«nt et après ces époques. Le rut du Bison est au mois de juin. Les Brebis peuvent concevoir en tout temps. Cependant leur rut a plutôt lieu en hiver; il commence déjà avec le mois de no- vembre et se prolonge, selon les individus, jusqu'à la fin d'avril. Les Argalis (Ovis Ammon L), espèce de Mouton sauvage des montagnes de l'Asie, ont leur rut deux fois l'an, au printemps et en automne; tandis que le Mouflon de Corse et de Sardaigne, qui paraît être la souche de nos races domestiques, entre en rut aux mois de décembre et de janvier. Quand les Chèvres sont mises en rapport avec les mâles, elles peuvent de même con- cevoir en toute saison. Cependant c'est dans les trois mois de septembre, d'octobre et de novembre que le plus grand nombre prend le Bouc. VJEgagre ou Chèvre sauvage a son rut en automne. Le Bouquetin des Alpes, espèce rapprochée de l'iEgagre, a son rut au mois de janvier; celui des Pyrénées l'aurait au mois de no- vembre. Le Chamois, qui habite les mêmes mon- tagnes, a également son rut en automne. Le Sanglier a son rut au mois de aimer ou de février. Le mâle vainqueur se retire avec sa femelle dans les fourres les plus épais, pendant un mois que dure cette époque de Propagation. En domesticité, la Truie peut entrer en rut plus tôt, c'est à dire déjà au mois de 512 PRO PRO novembre, ou plus tard et seulement au mois de mars. On a remarqué que les différentes espèces sauvages les plus rapprochées du Chien do- mestique, telles que le Loup et le Chacal, en- traient en rut, comme lui, au mois de dé- cembre et de janvier, quel que soit le climat et le pays qu'ils habitent (1). Peut-être au- rait il fallu ajouter dans chaque hémisphère, puisque le Chien de la Nouvelle Hollande a manifesté les symptômes de cette époque, à Paris, au mois de juillet, qui correspond à la Saison d'hiver de cette contrée. Le rut dure, chez les uns et les autres, do dix à quinze jours. La gestation de la Chienne, comme celle des deux au 1res espèces que nous venons de nommer, ne dure que soixante jours, au plus soixante-trois. Aussi cette espècedomeslique est elle susceptible d'avoir deux portées par an et cotisé tuemineut deux ruts, l'un et l'autre dans la saison froide. Le Renard n'a qu'un rut; il a lieu en hi- ver. Le Renard rouge est en tré en rut, dans nos ménageries, a la fin de février. La Châtie peut avoir deux ruts, comme la Chienne: le premier déjà au mois de février, H le second en automne. Le Chat sauvage a de même deux ruts, au printemps et en automne. Chaque rut dure dix jours, et la ponée de la femelle dure un peu moins que celle de la Chienne; elle n'est que de cinquante cinq jours. Il est remarquable que ûeu\ espèces do- mestiques très rapprochées , le Dromadaire et le Chameau, aient leur rut à des époques très différentes : le premier aux mois de fé- vrier et de mars, et le second au mois d "oc- tobre. On a remarqué que l'époque du rut, pour te Cerf d'Europe, variait suivant l'âge. Elle commence aussitôt après la mue du bois, c'esi-a-dire après qu'il s'est dépouillé de sa peau. Ce moment repond a la seconde moitié Je septembre pour les vieux Cerfs à la pre mière quinzaine d'octobre pour les Cerfs de dix cors, qui sont d'un à*:e moyen ; elle est retardée jusqu'à la fin de ce mois pour les jeunes Cerfs, qui ont peidu leur bois v au printemps, plus tard que les premiers. Le rut du Cerf commence plus tôt lorsque le 0) Voir l'article chien du Dictionnaire, t. Ht. printemps est précoce et dans les climats chauds ; c'est déjà en août qu'il se manifeste dans celui de la Grèce. Le Wapiti, ou Cerf du Canada, le Renne, ont leur rut en septembre; le Daim Ta également en automne; le Chevreuil en no- vembre; le Munijack en août et septembre. La Girafe femelle qui a vécu près de dix- buit années à la ménagerie du Jardin du roi a Paris, y montrait tous les mois des symptômes de chaleur (1). Celle de la ménagerie du Jardin zoolo- gique de Londres s'est accouplée avec un mâle le 18 mars et le 1er avril 1838, et a mis bas le 10 juin 1839. Celle même femelle a pris de nouveau le mâle vers le milieu de mars 1840, et a mis bas un petit le 26 mai 1841. La première gestation a été de 444 jours et la seconde de 431(2). Le rut des femelles de VÉléphanl d'Asie pourrait bien être mensuel , comme nous venons de le dire de celui de la Girafe; du moins n'a-t oti pas remarqué qu'il y eût pour (elle époque une saison particulière, puisque les femelles sauvages prises pleines, mettent bas en toutes sortes de mois. Leur gestation est de plus de vingt mois (3). VOurs brun et l'Ours noir d'Amérique ont leur rut au mois de juin. L'Ouïs blanc au mois d'août, puisque c'est au mois d« septembre qu'il s'isole dans un trou de roche pour y passer l'hiver et qu'il y met bas, au mois de mars, ordinairement deux petits. C'est en hiver que la Loutre commune éprouve la chaleur du rut. La famille des Phoques, qui habite les ri- vages des mers les plus froides des deux hémisphères, présente de- différences OU des rapports dans les époques tiu rtii , sui- vant les espèces, intéressants a etuiier. Le Phoque commun (Phoca vnulnia L.) a ses amours au mois de septembre, et met bas, au mois de juin suivant, un seul oetit. Celui du Groenland {Phoca Grueniandica (■) M Frédéric Cuvier Ois, article Ghiafb d* riltsloir» naturelle des 4a>nmfères, publiée par san ,>er<- e« par f# Geoffroy S*iHt-Hil»irr. (>) M R.fliaro Ow n , Notes on the binh o/ th« Ci- rafe , «te, liant zool society, t lit, |>. 21 (i) M divin, article Éléphant des Inprs, *»■ •• tÊt- naçerie du Muséum d'histoire naturellr. p»' M!H A. Lacé- p*4e, Cuvier et Geoffroy, t. J, p. loi. t'»n». »»«>» , MU. m-t2. Tî\0 PHO 513 Fab.) s'accouple en juin. La mise bas n'a liou qu'au mois de mars ou d'avril de l'an- née suivante. Pour le Phoque à capuchon (Stemmatopus cristatus F. C), qui habite de même les mers du Groenland, la saison des amours paraît être aussi le mois de juin , la mise bas ayant lieu au mois de mars. Le Phoque à trompe, Péron et Lesueur, a été observé avec soin par ces deux natu- ralistes voyageursdans les mers australes (1). Son rut a lieu dans le mois d'octobre ; ses femelles mettent bas à la fin de juin. Le premier de ces mois correspond au mois d'avril et le second au mois de décembre de notre hémisphère. Si le Phoque d'An son, Desm., qui habite la Terre de feu et les îles Malouines, etc., a sa gestation de même durée, comme cela est très probable, il doit avoir son rut dans l'été des terres australes, puisque la mise bas a lieu en hiver. Le Marsouin est en rut au mois de juin dans les mers d'Islande. Ce serait au mois de mars ou d'avril que le Dauphin éprou- verait le besoin de la propagation; l'époque de la mise bas étant l'automne (2), et la gestation paraissant durer six à sept mois. Si nous passons des grands Mammifères aux petits Mammifères , qui sont compris dans les ordres des Chéiroptères, des In- sectivores , des Carnivores, des Rongeurs, nous trouverons encore plus de différences dans les rapports du rut avec les saisons, ou les mois de l'année. Ils ont, en général , des gestations courtes et proportionnées à leur petite taille. Un grand nombre d'entre eux peut avoir deux portées par an , rarement trois ou davantage. Les Chauves-souris de nos climats met- tent bas au mois de mai; ce qui fait sup- poser que leur rut a lieu au mois de mars. Le rut du Hérisson se manifeste au prin- temps et la mise bas au commencement de l'été. Le rut de la Taupe commence au premier printemps et se renouvelle en été, puis- qu'elle a deux portées, dont la dernière se termine en août. La Musaraigne de Dauhenlon met bas (i) Voyaçe aux terres australes, t. II, p. 34 et pi. 3a. (î) Histoire naturelle des Cétacés, par M. F. Cuvier, p. i3i; « G. Cuver, la Ménagerie, etc., t. II, p. 85. T. X. douze petits au printemps. Elle entre en rut à la fin de l'hiver. La Belette a deux ou trois portées annuel- lement, et conséquemment deux ou trois ruts. Le Furet en a deux aussi. La Fouine a de môme plusieurs ruts ; elle peut avoir des petits depuis le prin- temps jusqu'en automne. On n'accorde qu'un rut à la Martre com- mune et à la Martre zibeline , ainsi qu'au Putois, qui le ressent au printemps. Parmi les Rongeurs, les Lièvres entrent en chaleur en février ou mars; leur portée est de trente jours, et les femelles reçoivent le mâle peu de temps après la mise bas. Le Lapin , qui a six ou sept portées par an, entre en rut en toute saison. La Souris a trois ou quatre portées par an, et conséquemment autant d'époques de rut. Le Bat noir aurait annuellement plu- sieurs portées, ainsi que le Hamster, et con- séquemment plusieurs ruts. Le Mulot, le Campagnol, ont de même plusieurs portées nombreuses, précédées d'autant de ruts. Le Surmulot met bas ses nombreux pe- tits dès le printemps , ce qui suppose que l'époque de son rut est à la fin de l'hiver. VAperea, ou le Cochon d'Inde à l'état sauvage, n'aurait qu'une portée et qu'un rut par an, suivant d'Azara; mais nous pensons que cet observateur , d'ailleurs si exact, a été mal informé, puisque, réduit en domesticité , cet animal a des portées aussi fréquentes que le Lapin. « Doux, a » dit BufTon, par tempérament, dociles » par faiblesse, ils ont l'air d'automates » montés pour la génération, faits pour » figurer une espèce. » L' Agouti a de même plusieurs ruts et plu- sieurs portées. Parmi les Quadrumanes, les Makis ont montré les symptômes du rut au mois de décembre, qui correspond au mois de juin de l'autre hémisphère, d'où ces animaux sont originaires. Enfin, chez les Singes de l'un et l'autre continents, le rut a lieu en toute saison, et se renouvelle tous les mois , chez ceux du moins qui ont pu être observés sous ce rapport. 63 514 PHO PRO § 34. Retour régulier ou périodicité du rut. Les observations que nous avons rappor- tées dans le paragraphe précédent , sur les différentes époques du rut, selon les es- pèces; et sur les différences ou les rapports que ces époques présentent, suivant les climats et les saisons , chez les espèces d'une même famille, ou qui appartiennent à des familles différentes; ces observations, dis- je, auraient besoin d'être plus multipliées, et, dans quelques cas , plus précises , pour éclairer suffisamment ce point intéressant de la physiologie. Le vague et les contradictions que l'on trouve , à ce sujet , chez beaucoup de voya- geurs et d'historiens de la nature organi- sée , nous ont souvent empêché de pro- fiter de leurs récits , pour en tirer des conclusions physiologiques incontestables, sur le degré d'influence que peuvent avoir les saisons dans la production , dans la ma- nifestation des phénomènes du rut et dans leur retour régulier. Cependant nous pouvons affirmer, dès ce moment, que les animaux à sang chaud, dont la chaleur propre est, jusqu'à un cer- tain point, indépendante de la température extérieure, ne sont pas tous soumis néces- sairement à l'influence des saisons et de cette température extérieure, que chaque saison amène avec elle; même dans les cli- mats et dans les latitudes où les différences de température sont très sensibles, aux di- verses époques de l'année. Les animaux à sang froid sont, au con- traire, entièrement dépendants de la tem- pérature extérieure, pour les époques où ils peuvent vaquer à la propagation de leur es- pèce; ils s'engourdissent pendant l'hiver des climats froids ou tempérés , et ne se ré- veillent qu'au printemps , les uns un peu plus tôt, les autres un peu plus tard, pour remplir cette tâche de leur existence. Mais le retour périodique du rut n'a pas pour cause unique les climats et les saisons ; d'autres causes , qui tiennent à la nature même des animaux, contribuent à le provo- quer. Plus la génération est instinctive, plus elle est soumise à la périodicité. Sans doute que cet instinct de la propa- gation sexuelle, qui se réveille, durant l'âge de propagation , à des époques régu- lières , qui cesse de se manifester et semble assoupi pendant les intervalles de ces épo- ques , reprend son activité , commande et agite l'animal à la suite de certains change- ments matériels qui se sont effectués dans son organisme, après un intervalle déter- miné. Le renouvellement des époques du rut est en rapport nécessaire avec la durée de la gestation. Il a lieu plusieurs fois dans l'année chez les petits animaux dont les portées sont courtes. Ici il paraît, jusqu'à un certain point, indépendant de la température ex- térieure et des saisons. Ainsi, le Hamster et le Furet ont deux époques de rut, en mars et en juillet, et même quelquefois une troisième époque, ainsi que nous l'avons dit pour le Furet; et, dans ce dernier cas, l'instinct de pro- pagation l'emportant sur l'instinct mater- nel , on voit la mère dévorer ses petits. Le Chat domestique peu t avoir trois époques de rut; la première en hiver (en janvier ou février), la seconde au milieu du printemps (en mai), et la troisième au commence- ment de l'automne (en septembre). Nous venons de voir que les Rongeurs, tels que la Souris, le Cochon d'Inde, le Lapin, ont des époques encore plus nom- breuses, et qu'elles correspondent à toutes les saisons de l'année; elles paraissent hors de leur influence. Le retour du rut chez les femelles peut avoir lieu dans un temps très rapproché après la mise bas , et par conséquent durant l'allaitement. C'est après cinq jours chez le Lièvre; après quinze jours chez la Lapine; après sept jours chez YAnesse; après neuf ou onze jours chez la Jument ; c'est vingt jours après la mise bas de la Vache , etc., etc. Celle circonstance démontre que l'allai- tement n'empêche pas la fécondation. Chez la femme, c'est souvent un obstacle, quoi- que beaucoup d'exemples prouvent qu'elle est soumise, sous ce rapport, à la loi gé- nérale. La durée de chaque gestation, le nombre des gestations possibles par année, qui en est la conséquence , et les retours réguliers du rut chez les femelles, paraissent en rap- pno PKO 515 port le plus intime avec la il urée de l'ac- croissement et de la vie des animaux. Les petits animaux, dont l'accroissement est rapide, sont ceux qui ont, en général , les gestations et conscqucmmenl les époques de rut les plus fréquentes. Parmi ceux-ci, il faut encore distinguer les herbivores, granivores, rhizivores , li- gnhores ou omnivores, tels que les Rou- gaVfft, qui l'emportent sur les Chéiroplères, et eonséquemment sur les Clumucs- Souris de nos climats, ou sur les autres petits ani- maux de proie, pour le nombre des époques du rut; et l'on ne peut méconnaître, dans cette circonstance, une loi providentielle qui a borné la multiplication des animaux de proie terrestres; tandis que celle des ani- maux qui vivent aux dépens du règne vé- gétal est infiniment plus étendue et propro- tionnée à la production des végétaux à la surface de la terre. Ce que nous avons rapporté sur les re- tours réguliers des époques du rut chez les Mammifères et sur leur nombre annuel , suivant les espèces , aura pu montrer que, dans beaucoup de cas , les espèces les plus rapprochées , qui vivent dans les mêmes climats, ont des époques de rut et de ges- tation très différentes. Ce défaut de coïncidence des époques du rut, pour des espèces d'ailleurs peu éloi- gnées par leur organisation, doit être compté parmi les obstacles les plus puissants au mélange des espèces. D'un autre côté, un intervalle de temps plus ou moins long ou court, indépendam- ment des saisons, paraît nécessaire pour que l'organisme du mâle, ou de la femelle, ait pu préparer de nouveau les éléments du germe que nous avons dit être la première cause déterminante du rut et de ses phénomènes. Les Spermatozoïdes disparaissent de la semence après la cessation du rut, même chez les mâles qui n'ont pas eu de femelles, et le volume des organes spermagènes di- minue considérablement. Chez les femelles , les ovules fécondés ont passé dans les organes d'incubation , où ils se développent. Chez celles qui n'ont pas eu de mâle, ces ovules n'en sortent pas moins de l'ovaire, à l'époque de leur matu- rité, après que la membrane qui constitue chaque véhicule de Graaf qui renfermait un ovule, lui a livré passage en se déchirant. 11 y est remplacé par une concrétion san- guinolente inorganique, qui ne tarde pas à prendre la couleur jaune; de là le nom de corps jaune qu'on lui donne. Ce corps dis- paraît à la longue et ne laisse plus qu'une cicatrice à l'endroit où la vésicule de Graai s'est déchirée pour la sortie de l'ovule. Les femelles de Mammifères , comme celles des Oiseaux domestiques , pondent leurs œufs mûrs à l'époque du rut, indépen- damment des approches du mâle , et même lorsqu'elles en sont privées. Ou a observé des cas rares où le rut du Lièvre femelle a recommencé avant la mise bas; c'est lorsque l'un des deux oviductes incubateurs, qui ont chacun un orifice dis- tinct dans le vagin ou le canal génital, n'a pas reçu d'ovules fécondés. Alors l'ovaire correspondant a pu préparer et amener à maturité de nouveaux ovules, dont la pré- sence dans cet ovaire suffit pour renouveler, le rut, nonobstant la gestation qui a lieu d'un côté. § 35. Durée du rut. Chez les animaux domestiques, les mâles sont toujours disposés à l'accouplement. Le rut cesse chez les femelles immédiatement après un ou plusieurs accouplements féconds, suivant que la portée doit être d'un ou de plusieurs petits. La durée du rut est donc bien différente dans l'un et l'autre sexe, du moins à l'état de domesticité. A l'état sauvage, cette durée peut être courte chez les mâles comme chez les femelles. Elle doit l'être davantage chez les mâles qui sont monogames, et se prolonger plus longtemps chez ceux qui sont polygames. VAxis, ou Cerf de l'Inde, doit au climat toujours très chaud qu'il habite, d'être con- tinuellement disposé à couvrir l'une ou l'autre de ses femelles. Ce rut prolongé a des effets très modérés sur le caractère de l'animal , qui ne maltraite pas ses femellei comme le Cerf d'Europe. § 36. Phénomènes physiques du rut; chan- gements dans les organes générateurs ; changements dans les autres parties de l'organisme. C'est encore de la classe des Mammifères 510 FÏLO PRO qu'il sera particulièrement question dans ce paragraphe. Les ovaires, chez les femelles, ont leurs vaisseaux extraordinairement injectés de sang, à l'époque du rut. Des vésicules de Graaf paraissent à leur surface complète- ment développées, et en nombre égal à celui des petits par gestation. Elles sont entou- rées d'un réseau de vaisseaux sanguins gor- gés de sang. Les parties extérieures de la génération présentent, chez les femelles de Mammifères, le même phénomène de surexcitation, de congestion sanguine. Les muqueuses de tout l'appareil générateur, celle du canal géni- tal en particulier, sécrètent d'abondantes mucosités, qui deviennent sanguinolentes et s'écoulent par l'orifice du vestibule génito- excrémentitiel ou la vulve. La température de tout l'appareil est plus élevée. La coïncidence de la congestion sanguine des parties externes et moyennes de la gé- nération avec celle qui existe dans les par- ties les plus profondes de cet appareil , dans les ovaires, et qui semble provoquée par la présence des ovules mûrs à la surface de ces organes, a fait considérer cette dernière cir- constance comme la cause de cette conges- tion sanguine générale de tout l'appareil générateur, à l'époque du rut, chez les fe- melles des Mammifères; comme la cause de la menstruation chez la femme. Cette manière de voir, relativement à la menstruation de la femme, a été suggérée, à ce qu'il paraît, en premier lieu à M. Né- grier, puis à M. Gendrin, par plusieurs ob- servations qui leur ont démontré l'existence de vésicules de Graaf développées à la sur- face des ovaires, et la congestion sanguine de ceux-ci, chaque fois qu'ils ont eu l'oc- casion d'ouvrir des cadavres de femme ou de filles mortes à l'époque de la mens- truation. Déjà M. F. Cuvier avait cru pouvoir saisir, dès les premières années de ce siècle , un rapport entre cette époque, chez la femme, et la périodicité mensuelle du rut chez les femelles des Singes. Nous avons dit que ces femelles étaient sujettes, durant cette épo- que, à une congestion sanguine, produisant un gonflement plus ou moins considérable de leurs parties eiierues de la génération, accompagné d'un écoulement mucoso-san- guinolent. En parlant d'une femelle de Rhésus, cet ex- cellent observateur s'exprime ainsi : « Chaque » mois elle entrait en rut, et cet état se ma- » nifestait par des phénomènes particuliers. » Dans son état ordinaire, sa vulve était en- » tourée d'une large surface nue, d'une » forme trop compliquée pour être décrite , » et revêtue d'une peau basanée que de » nombreuses rides recouvraient. Dès les » premiers moments du rut, le sang s'accu- » mulait dans cette partie, et finissait , au » bout de quelques jours , par la remplir » entièrement, et par distendre, comme par n une sorte d'érection et en la colorant, la » peau flasque et lâche dont elle était revê- » tue ; bientôt après , des traces de sang se » montraient au dehors , et produisaient » une véritable menstruation. Lorsque le » rut était arrivé à ce point , le gonflement » des parties environnantes de la vulve di- » minuait graduellement, le sang rentrait, » petit à petit , dans la circulation géné- » raie, et tout revenait dans l'état ordi- » naire (1). » Outre ce gonflement des parties de la gé- nération , si manifeste chez les Singes, on en a découvert un à la face (2) , dans un tubercule situé au-dessus de la racine du nez, qui croissait ou diminuait, suivant que l'animal s'approchait ou s'éloignait de l'épo- que du rut. Observons cependant, au sujet du suinte- ment sanguinolent des parties de la géné- ration, chez les femelles de Mammifères, et de son analogie avec la menstruation, chez la femme , que la ressemblance n'est plus complète, et qu'elle est sujette à quelque objection , si l'on compare les phénomènes dynamiques du rut, la disposition au rap- prochement des sexes que cette époque ré- veille chez les Mammifères , avec les effets contraires que la menstruation détermine chez la femme: la tristesse, l'abattement, un besoin de s'isoler, et une répugnance très grande au rapprochement sexuel. Mais il n'y a peut-être, dans cette objection, qu'un défaut dans la comparaison des mo- ments précis, pour saisir la ressemblance la (i) Histoire naturelle des Mammifères , article Singb a queue de cochon, février 1810. (2) M. F. Cuvier, dans le Résus femelle à face brune. PRO PRO 517 plus exacte , entre l'une et l'autre série des phénomènes qui se succèdent dans les deux tas, et dans les circonstances analogues. L'époque de la menstruation , la science cctuelle le démontre, prépare la ponte des ovules mûrs, et leur sortie de la vésicule où ils se sont développés. Elle montre que le moment le plus propre à un rapprochement fécond est celui qui suit immédiatement cette époque, puisque c'est celui où les ovu- les mûrs sont sur le point de sortir de leur capsule nutritive, ou même celui où ils en sont déjà sortis, et cheminent actuellement dans l'oviducle. Nous avons vu, dans la partie historique de cet article (§ 11), que j'avais distingué, dès 1SÛ3, dans ma rédaction des Leçons d'analomic comparée (t. V, p. 57, 58 et 59), les ovules, des vésicules de Graaf qui les renferment; j'avais montré que leur sortie de ces vésicules était en nom- bre égal , chez les Mammifères, à celui des petits en gestation , à la suite d'un rappro- chement fécond des sexes. Je pensais même déjà, à cette époque, que la ponte des ovules pouvait être provoquée par les plaisirs soli- taires. C'est ainsi que je cherchais à expli- quer la présence des corps jaunes, qui sup- posent toujours cette ponte, dans l'ovaire des filles vierges. J'avais tort et raison. On ne peut supposer la sortie des ovules de leur vésicule , pour une semblable cause , que lorsqu'ils sont mûrs ; et, dans ce cas, ils ne restent pas immobiles dans leur capsule ; elle se congestionne, éclate, et les laisse passer dans l'oviducle , sans que l'excitation produite par le rapprochement des sexes soit nécessaire. La ponte spontanée des ovules , ou sans les approches du mâle, chez les Mammifères, et chez la femme, à l'âge de propagation , est une doctrine démontrée, à présent, par les observations et les expériences les plus incontestables. J'avais déduit cette ponte, dès 1805, ainsi que je viens de le dire , de la pré- sence des corps jaunes dans l'ovaire des filles vierges. Plus tard , dans mes cours au Collège de France, après avoir démon- tré l'analogie de composition des ovaires d'Oiseaux et de Mammifères, et rappelé qu'à l'état de domesticité, les Poules pondent des œufs, aussi bien lorsqu'elles sont privées de Coq, que lorsqu'elles en ont un, mais des œufs sans germe, dans le premier cas; j'ai cru devoir conclure de cette analogie de composition et de ces observations, soit des corps jaunes existant chez les filles vierges, soit de la ponte des Poules privées de Coq , soit du développement successif des ovules et de leur mouvement correspondant vers la surface de l'ovaire, que ces ovules ne s'y arrêtaient pas ; qu'ils sortaient de leur en- veloppe à l'époque de leur maturité , chez les femelles de Mammifères et chez la femme, comme chez les Poules; et que les unes et les autres éprouvaient une véritable ponte, aux époques de la maturité de leurs ovules, indépendamment du rapprochement sexuel. J'ai même ajouté que cette ponte spontanée devait être une des causes les plus fréquentes de la stérilité, chez la femme (1). Cette doctrine, que j'avais enseignée pu- bliquement en 1840 et 1841, et impri- mée en 1842, a été aussi publiée, dans la même année, par M. Pouchet, professeur à Rouen (2). Les recherches de M. Bischoff sont venues la conûrmer en 1843. Ce savant physiolo- giste a découvert des ovules , à l'époque du rut , dans les oviductes d'une Chienne et de Lapines privées de mâles (3). Sans vouloir rien ôter du mérite de ces expériences, qui démontrent d'une manière incontestable la précédente doctrine, je de- manderai, dans ce cas, si M. Bischoff a plus fait que l'astronome de Berlin, qui a trouvé avec sa lunette, dans un point du ciel dé- terminé par M. Leverrier, la planète de ce nom (4)? (i) Voir le procès-verbal de la séance du 8 octobre i842, du congrès scientifique réuni à Strasbourg, et la Revue zoo- logique de M. Guérin Méneville , du mois de novembre de la même année. (2) Voir son ouvrage intitulé: Théorie positive de la fé- condation des Mammifères ; Paris, i842. (3) Comparez la lettre de M. Bishoff, communiquée à l'A- cadémie des sciences par M. Breschet , dans la séance du 7 juillet 1843 (Comptes-rendus de l' Académie , t. XVII, p. 93 et suiv .), avec la communication que j'ai iaite à cette même Académie, dans laquelle j'ai cherché à exposer, en peu de lignes, l'histoire des progrès récents de la Physiologie soas ce rapport, d'un si haut intérêt. (4) M. le rapporteur du prix de physiologie décerné par l'Académie à M. Pouchet , dans la séance publique du 10 mars 1 8 i 5 (t. XX des Comptes-rendus , p. 609) , m'accorde que, dés 18*2, j'étais arrivé à des opinions semblables à celles de M. Pouchet. La justice de M. le rapporteur aurait été même plus complète, s'il se fût servi de l'expression de doc- trine, qui aurait si^niGé, dans ce cas, une notion scientifique^ 518 PRO PRO L'époque du rut est marquée par des changements analogues, chez les mâles, dans les organes sécréteurs du sperme ; le sang s'y porte en plus grande quantité, et il en injecte fortement tous les vaisseaux. Le volume de ces glandes spermagènes aug- mente considérablement; et si l'on examine leur contenu, on le trouve composé, en très grande partie, de quantités innombrables de Spermatozoïdes vivants et actifs. Les autres glandes accessoires, telles que les prostates et les glandes de Cowper, quand elles existent, sont de même en turges- cence. D'autres changements , plus ou moins marqués , se montrent dans certaines par- ties de l'organisme. Les poils prennent une coloration plus forte, plus de luisant. La voix prend une intensité, un timbre et des tons insolites. Des glandes cutanées ou sous- cutanées ont une abondante sécrétion dont les produits s'écoulent au dehors ou remplissent leur ré- servoir. Telles sont celles du Castor, du Musc, de l' Éléphant, des Antilopes, des Cerfs, du Dromadaire ou du Chameau; telle est la sécrétion cutanée du Bouc dont l'odeur est si repoussante. Vers le milieu de l'automne (à la fin d'oc- tobre), les deux Chameaux mâles que la mé- nagerie du Jardins des Plantes a longtemps possédés, entraient en rut. Cette époque se manifestait d'abord par de fortes sueurs et par l'écoulement d'une matière épaisse et Doirâtredes glandes de derrière la tête, qui, auparavant, ne produisaient qu'une eau roussâtre; puis venait la cessation de l'ap- pétit et, à cette époque, ils urinaient sur leur queue, et s'aspergeaient le dos de leur urine. Enfin un amaigrissementconsidérable suivait leur abstinence. Durant tout ce temps, ils étaient très dangereux par leur méchan- ceté, cherchant à mordre et à frapper des pieds de derrière. Ils se plaisaient à manger déduite, sinon d'observations directes, du moins de faits Conduisant, par des raisonnements logiques, à des convic- tions positives. Voici , au reste , ce que m'écrivait M. Pou- cbet le i juin 1R44: «Je consentirais très volontiers à partager cette decou- J> veite (celle de la ponte spontanée des ovules chez les » Mammifères) avec vous qui y avez beaucoup plus de droits 1» que ces messieurs (MM. Bishoff et Raciborski) , qui ne » sont venus parler de la ebose que longtemps après »r.ous. » la litière chargée de leur urine; et, pour les soutenir, on leur donnait à boire une eau mêlée de farine et d'un peu de sel. Cet état durait environ trois mois(l). L'époque du rut serait bien différente dans l'espèce du Dromadaire. C'est en février ou mars qu'il a lieu. L'animal, comme le Chameau, cesse de manger, pousse de longs hurlements et répand par la bouche une bave épaisse. Une liqueur fétide et brune suinte aussi des glandes situées derrière la tête (2). § 37. Développement de l'instinct de Propa~ gation dans les deux sexes de la classe des Mammifères à l'époque du rut. Actions variées que cet instinct détermine. L'instinct de propagation sexuelle ne se montre chez les animaux en général, chez les Mammifères en particulier, dont il sera ques- tion dans ce paragraphe, que lorsque les éléments du germe sont complètement dé- veloppés , et rendent un accouplement fé- cond possible. Cet état des organes, qui réveille l'instinct de Propagation, commande à son tour les actions nécessaires pour l'ac- complissement de cette fonction. Le mâle recherche la femelle, s'il est monogame, ou une femelle après l'autre, s'il est polygame. 11 éprouve un besoin impé- rieux de s'unir à elle. Ce besoin l'agite, al- tère son caractère; de doux et d'inoffensif qu'il était auparavant, il le rend parfois fu- rieux et souvent indomptable. C'est ce qui arrive au Cerf, au Mouflon, au Dromadaire. Le Cheval entier, le Taureau domestique, chez lesquels le rut se prolonge indéfini- ment, n'en sont pas moins difficiles à con- duire, et souvent dangereux à approcher. Le Chevreuil, qui vit habituellement et fidèlement avec la compagne qu'il s'est choisie , dès qu'il est parvenu à l'âge de Propagation, n'éprouve pas, comme le Cerf, les fureurs du rut. Il le ressent en octobre et une partie de novembre. Son bois tombe peu de temps après. Le Wapiti ou Cerf du Canada ne s'attache, (i) M. F. Cuvier, Hist. natur. des Mammifcrts, article cha- MïAU, juin 1821. (2) l6o5. PRO PRO 519 comme le Chevreuil, qu'à une seule femelle, suivant Wanlen. Cependant ces paires se réunissent en troupes dont les membres sont très unis. Un mâle «le celte espèce, qui a vécu à la ménagerie du Jardin des Plantes, ressentit les atteintes du rut au commencement de septembie. Fort doux jusqu'à ce moment, il de\int furieux et courait tète baissée sur ceux qui s'approchaient des barrières de son parc; il poussait à chaque instant des cris aigus. Ce rut a duré près de deux mois. Par l'effet de cet instinct, les individus des deux sexes, de même espèce, se rappro- chent et s'accouplent. Ceux, au contraire, appartenant à des espèces différentes, ne se mêlent jamais dans l'état sauvage et libre. Il n'y a que les espèces dilTéreutes soumises à l'homme et réduites à l'état de domesti- cité, qui consentent à se rapprocher; elles produisent des mulets qui sont absolument inféconds, on tout au plus des individus très peu propres a la Propagation , et dont les générations subséquentes ne tardent pas à perdre celte faculté. Chez les Mammifères monogames , le rut et l'instinct de Propagation qu'il fait naître déterminent l'association du mâle et de la femelle , pour le rapprochement sexuel. Chez ces mêmes monogames, à cet instinct de Propagation succède l'instinct également providentiel de l'amour des petits nés de cette union, ou l'instinct de la paternité et de la maternité, qui s'élève jusqu'à l'abnéga- tion de sa propre existence pour la conser- vation de sa progéniture. Cet instinct, qui succède chez toutes les mères à un accou- plement fécond, s'éveille immédiatement après la mise bas, et semble se développer au plus haut degré par l'allaitement. Il donne a la mère une force, une énergie, un courage a défendre sa progéniture; il lui sug- gère les moyens d'écarter tout ce qui pour- rait lui nuire; il lui fait prévoir et recon- naître tout ce qui peut au contraire la sauver d'un danger prochain en L'évitant, ou d'un danger actuel en l'écartant. En un mot, il manifeste en elle une source puissante de conservation, qui prend quelquefois le carac- tère de l'intelligence la plus prévoyante, la plus prompte, et de l'attachement maternel le plus profoiwl et le plus dévoué. Comment ne pas être ému avec Alfred Duvaucel, lorsqu'il raconte qu'après avoir atteint au cœur, d'un coup de fusil, une En- telle qui allaitait, il la vit faire un dernier elTort, avant de succomber, pour sauver son petit, en l'accrochant à une branche d'ar- bre (I)? Opposons à cette observation précieuse celle non moins instructive , sous d'autres rapports, que Fréd. Cuvier a publiée dans le même ouvrage ( février 1819, article Ma- caque). « Le mâle et la femelle de Macaque se » trouvaient dans des loges contiguës et » pouvaient se voir; ils annonçaient la meil- » leure intelligence, et bientôt ils furent » réunis. L'un et l'autre étant adultes, ha- » bitués à l'esclavage et en bonne santé, » l'accouplement eut lieu, et dès lors j'eus » l'espoir que la femelle concevrait; en con- » séquence j'ordonnai qu'on la séparerait de » son mâle, dès qu'elle paraîtrait le fuir, ou » dès qu'elle ne montrerait plus de menstrua- » tion. Ces animaux vécurent ensemble en- » viron une année, s'accouplant chaque jour » trois ou quatre fois, à la manière à peu » près de tous les quadrupèdes. Pour cet ef- » fet, le mâle empoignait sa femelle aux )> talons avec les mains de ses pieds de der- » rière, et aux épaules avec ses mains anté- » rieures, et l'accouplement ne durait que » deux ou trois secondes. » La menstruation n'ayant plus reparu » vers le commencementd'août, cette femelle » fut soignée séparément, quand, dans la » nuit du 16 au 17 octobre 1817, elle mit » bas un Macaque femelle très développé et » fort bien portant... Cependant elle ne » l'adopta pas; il ne fut pour elle qu'un » animal étranger J'avais craint cette » aberration de l'instinct; je savais que chez » les animaux en esclavage, lorsqu'ils ne » sont pas soumis jusqu'à la domesticité, les » facultés de l'intelligence et de l'instinct » s'altèrent au plus haut degré. » Le rut reparut six jours après la mise » bas. » En janvier 1818, notre femelle Maca- » que fut de nouveau réunie à son mâle, qui » la couvrit le 15. Aussitôt ces animaux fu- » rent séparés, et, dans le courant de mars, » on s'aperçut que la conception avait eu (i) Histoire naurelle des Mammifères, de F, Cuvier, ar- ticle Eutelus viEux.de février 1825. 520 PKO » lieu, par le développement du ventre et )> des mamelles, quoique la menstruation » fût toujours revenue chaque mois. Enfin, » notre Macaque mit bas, le 15 juillet sui- » vant, une femelle qui eut le sort de la » première. » Ainsi, par cette nouvelle expérience, sur » l'exactitude de laquelle il ne pouvait s'é- » lever aucun doute, la portée avait duré » sept mois, comme je l'avais déjà observé j> sur une autre espèce de ce genre. » On me pardonnera cette longue citation pour les lumières qu'elle m'a semblé répan- dre sur la menstruation, qui se montre avec le rut des espèces si rapprochées de l'homme parleurorganisation,etquin'en est évidem- ment qu'un symptôme; sur sa durée no- nobstant la conception, et sur la continuation des accouplements durant cette époque. L'extrême lascivité des Singes, en général, de ceux en particulier qui font le sujet de cette observation, fait comprendre cette der- nière circonstance; il faut y joindre comme cause l'aberration de l'instinct maternel, ou plutôt son extinction complète , qui paraît ici une corruption de nature, suite à la fois de l'esclavage, comme l'exprime l'auteur célèbre de cette observation , et peut-être encore de l'abondante nourriture que ces animaux recevaient. Tandis que chez les mâles, du moins chez ceux qui sont polygames, l'instinct de la Propagation n'est le plus généralement qu'un besoin physique, qui s'éteint lorsqu'il se sa- tisfait; il s'élève généralement chez les fe- melles en liberté, jusqu'à ce grand devoir d'éducation et de protection des individus faibles, sorte de délégation providentielle, nécessaire pour la succession des individus et la durée des espèces. Concluons-en que, chez les animaux, l'ins- tinct règle impérieusement, dans l'état sau- vage, les époques du rapprochement des sexes, et qu'il les fait coïncider avec le mo- ment où tout est préparé, dans les organes producteurs des éléments mâle et femelle du germe, pour que ce rapprochement soit rendu fécond , par la réunion de ces éléments. L'instinct de Propagation limite le rap- prochement des sexes aux individus d'une même espèce, et maintient éloignés ceux qui appartiennent à des espèces différentes. Aussitôt que son but est atteint, la pré- PRO sence des ovules fécondés cheminants vers leur lieu d'incubation, ou déjà arrivés dans ce lieu , les femelles des Mammifères se re- fusent généralement aux approches du mâle. Les Singes, ces animaux si lascifs, font seuls exception à celte règle, si je ne me trompe. Que de leçons pour l'espècehumaine, dans cet ordre immuable, par lequel les animaux procèdent à l'accomplissement de cette fonc- tion, de ce but important de leur vie, qui doit faire que les générations d'une même espèce se succèdent indéGniment , sans altération et sans mélange! Ici l'instinct im- primé par le Créateur dirige et domine im- perturbablement chaque espèce, et ne per- met aucun désordre. Dans l'espèce humaine et chez l'homme corrompu, l'instinct providentiel de la con- servation de l'espèce s'efface trop souvent pour faire place à la sensualité. Il peut s'élever, au contraire, chez l'homme moral, au-dessus de l'instinct ordinaire de Propagation, qui s'éteint aussitôt que le be- soin qui l'a provoqué a été satisfait. Alors il s'ennoblitdanslesdeuxsexes: chez l'homme, par l'amour de sa compagne qui devient d'autant plus vif et plus pur, qu'il a été ex- cité par des causes physiques et morales plus parfaites : les grâces et la vertu. Il redevient entièrement providentiel , quand ce sentiment fait naître en lui le dé- sir de la paternité. Il s'épure de même chez la femme, lors- qu'il se confond avec l'amour maternel ; lorsqu'à la suite d'un rapprochement légi- time, cet amour se manifeste déjà dans le bonheur calme que donne l'espoir d'une prochaine maternité; bonheur qui semble reproduire celui attribué au Créateur après la création. §38. Du rut des Oiseaux, de ses phéno- mènes physiques et dynamiques , des ac- tions qu'il détermine. Dans les paragraphes précédents sur les époques où les animaux sont portés au rap- prochement des sexes , nous n'avons parlé que des Mammifères. Nous avons cher- ché à apprécier les influences extérieu- res qui agissent sur eux, ainsi que les phé- nomènes qui se passent en eux, pour ré- veiller l'instinct qui porte invinciblement PRO PHÔ : '< les sexes l'un vers l'autre, afin de produire des générations nouvelles. Il nous reste à considérer, sous ce point Je vue, les autres classes des vertébrés et .elles des trois Types inférieurs. Commençons par la classe des Oiseaux. Comme animaux à sang chaud, protégés ; ar des téguments mauvais conducteurs du alorique qu'ils développent par leur puis- ante respiration, les Oiseaux ont une lem- -érature indépendante du milieu qu'ils habi- nt. Aussi les espèces en sont elles répandues ItM les latitudes les plus froides, comme les plus chaudes du globe. Il a suffi à celles qui vivent dans les régions glacées des deux pôles, d'un plumage mieux fourni, d'un du- vet plus épais, pour y supporter une tem- pérature qui peut s'abaisser, en hiver, à i0° au-dessous de zéro et conséquemment à 80' degrés centigrades au-dessous de la chaleur de leur sang. Il semblerait que cette faculté de produire ot de conserver une chaleur propre aussi '•levée que celle de 40 degvés centigrades, mrait dû rendre leur époque de rut en- •ièrement indépendante des saisons; et que les exemples de certains Mammifères qui ont leur rut en hiver, devraient être bien plus multipliés dans la classe des Oiseaux. Cela n'est pas ainsi. Un très petit nombre i'Oiseaux des climats tempérés, ou des la- Utudes froides, ont leurs premières amours de l'année avant la fin de l'hiver. Le Bec-croisé et le Coq de bruyère, qui Habitent les montagne» couvertes d'arbres toujours verts, dont les fruits et les feuilles eur fournissent d'ailleurs une abondante nourriture, éprouvent de très bonne heure le besoin de se rapprocher, et sentent déjà ju fort de l'hiver les feux de l'amour. Le premier de ces Oiseaux fait son nid dès le mois de janvier. C'est dans les premiers jours de février que \eCoq de bruyère entre ■ chaleur; mais ce moment se prolonge jusqu'à la fin de mars. Cependant l'immense majorité des Oi- seaux des climats tempérés ou des latitudes plus rapprochées des pôles, n'éprouvent qu'au retour de la belle saison le besoin de se propager. Les mois de m3rs, d'avril et de mai sont eaux de la ponte des Oiseaux qui n'en ont qu'une, et de la première ponte, lorsqu'elle T. X. doit être suivie d'une autre, ou même d'une troisième dans le cours de l'été. Il fallait que l'éclosion des petits, qui succède de si pics aux amours et à la ponte, ne s'effectuât pas au milieu des frimas , que le jeune oiseau, le plus souvent demie de plumes, n'aurait pu supporter. Il était nécessaire que ses parents pussent lui procurer la nourri- ture la plus appropriée à son âge, une nourriture substantielle, analogue au lait des Mammifères; et c'est pour la grande majorité des Oiseaux, même des Granivo- res, une nourriture animale, une proie proportionnée, par son volume, aux voies de déglutition du petit être ; elle se compose généralement d'insectes, devers, de petits mollusques nus, qui ne se montrent qu'au printemps des climats tempérés, ou des la- titudes plus froides. D'un autre coté, le repos de l'hiver, l'intervalle qui s'est écoulé depuis les der- nières amours, était nécessaire à l'animal pour réparer ses forces ; et aux organes pro- ducteurs des ovules ou des spermatozoïdes pour reprendre leur activité. Les ovaires ont pu développer un certain nombre d'ovu- les jusqu'au degré de leur maturité. Les glandes spermagènes ont atteint un volume extraordinaire qui montre que leurs innom- brables canaux séminifères sont gorgés des produits élaborés de ces glandes merveil- leuses. Des signes extérieurs manifestent au de- hors que ces phénomènes sont accomplis dans la profondeur des organes extérieurs. Les mâles qui ont des parties dénuées de plumes au cou et à la tête, des crêtes, des caroncules, les ont colorées d'un rouge plus vif que de coutume et gonflées de sang ; par suite de ce surcroît d'action vitale qui carac- térise cette époque, où la vie individuelle doit se répandre, se partager et se continuer dans de nouvelles générations. L'oiseau a terminé sa mue du printemps, lorsqu'il doit en avoir une de plus que celle d'automne. Le mâle s'est alors revêtu de sa parure de noces, si remarquable dans les combattants, les veuves, etc.; toujours plus ornée, chez un grand nombre d'espèces, que le plumage d'hiver après la mue d'au- tomne. Les Oiseaux, muets auparavant ou qui ne produisaient que des sons rauques, comme " C6 522 PRO PRO le Rossignol, font entendre des chants mé- lodieux. L'instinct de propagation qui les échauffe, les éclaire en même temps d'une lumière nouvelle et leur apprend à moduler des sons harmonieux, ou bien à faire entendre au loin une voix inaccoutumée , avec le même organe duquel il ne sort, en temps ordi- naire, que des sons discordants , ou qui était complètement muet auparavant. Cet appel de l'amour est toujours compris des fe- melles qui sont à même de l'entendre. L'époque des amours est pour quelques Oiseaux, comme pour beaucoup de Mammi- fères, un moment de luttes, de combats opi- niâtres, jusqu'à ce que le vainqueur dispose sans partage et sans trouble de la femelle qu'il s'est choisie. Qui n'a vu au premier printemps, dans le voisinage de nos habita- tions, d'ardents moineaux se précipiter à terre, dans leurs combats aériens pour la possession d'une femelle? Nous ne désignons pas spécialement cette époque, chez les Oiseaux, sous le nom de rut, parce que cette expression ne rappelle qu'un amour brutal, exclusivement physique ou sensuel, qui cesse immédiatement après avoir été satisfait. C'est en effet le cas de la plu- part des Mammifères, pour lesquels elle est Téservée. Peu d'instants suffisent pour la féconda- tion des germes, d'une seule portée; après quoi , les sexes se séparent, et la femelle, seule chargée , le plus souvent, de l'éduca- tion de la progéniture, sent développer en elle, avec l'allaitement, l'instinct si élevé de la protection nécessaire à la faiblesse de ses petits , de leur conservation à tout prix , au prix même de sa propre vie. Chez les Oiseaux , au contraire, dont la plupart sont monogames, l'amour physique, non moins ardent, non moins puissant que chez les Mammifères , se complique immé- diatement, dans ce cas de monogamie ou de pariade, de l'instinct qui fait prévoir au nouveau couple tout ce qui est nécessaire pour rendre leur union féconde et consé- quemment utile. Cette union s'épure par l'amour maternel et paternel dont le senti- ment puissant s'éveille en eux , et leur inspire ces actions si étonnantes, compara- bles à tout ce que l'intelligence et le senti- ment peuvent suggérer de plui raisonnable et de plus dévoué , pour préserver ou sauver du danger une famille qui leur est devenue plus chère que la vie. « Dans les Oiseaux , » ditBuffon, cet in- terprète si parfait des mœurs des animaux, « il y a plus de tendresse , plus d'attache- » ment, plus de morale en amour, quoique » le fond physique en soit peut-être encore » plus grand que dans les quadrupèdes ; à » peine peut-on citer, dans ceux-ci, quel- » ques exemples de chasteté conjugale et » encore moins de soins des pères pour leur » progéniture; au lieu que dans les Oi- » seaux, ce sont les exemples contraires » qui sont rares, puisqu'à l'exception de » ceux de nos basses-cours et de quelques » autres espèces, tous paraissent s'unir par a> un pacte constant, et qui dure aussi long- » temps que l'éducation de leurs petits. » C'est qu'indépendamment du besoin » de s'unir, tout mariage suppose une né- » cessité d'arrangement pour soi-même et » pour ce qui doit en résulter. Les Oiseaux, » qui sont forcés, pour déposer leurs œufs, » de construire un nid que la femelle com- » mence par nécessité et auquel le mâle » amoureux travaille par complaisance, » s'occupant ensemble de cet ouvrage, pren- » nent de l'attachement l'un pour l'autre; » les soins multipliés, les secours mutuels, » les inquiétudes communes, fortifient ca » sentiment, qui augmente encore, et qui » devient plus durable par une seconde né- » cessité, c'est de ne pas laisser refroidir » les œufs, ni perdre le fruit de leurs amours, » pour lequel ils ont déjà pris tant de soins. » La femelle ne pouvant les quitter, le mâle » va chercher et lui apporte sa subsistance; » quelquefois même il la remplace, ou se » réunit avec elle pour augmenter la cha- » leur du nid et partager les ennuis de la » situation. » L'attachement qui vient à succéder à » l'amour subsiste dans toute sa force pen- » dant le temps de l'incubation, et il paraît » s'accroître encore et s'épanouir davantage » ù la naissance des petits : c'est une autre « jouissance, mais en même temps ce sont (i) Discours sur la nature des Oiseaux Nous aurions voulu transcrire ici toute la partie de ce discours qui concerne les amours des Oiseaux, tant les ide'es en sont justes et pro- pres à faire apprécier cette nature des Oiseaux, qui devient si intéressante à connaître sous un pareil guide. Nous y ren- voyons le lecteur. rno PRO 523 » de nouveaux liens; leur éducation est un T » nouvel ouvrage auquel le père et la mère » doivent travailler de concert. » Les Oiseaux nous représentent donc » tout ce qui se passe dans un ménage hon- » nête; de l'amour suivi d'un attachement » sans partage , et qui ne se répand ensuite » que sur la famille. » 11 est piquant de voir M. le comte de Buffon continuer ainsi : « Tout cela tient, a comme l'on voit, à la nécessité de s'oc- v cuper ensemble de soins indispensables » et de travaux communs; et ne voit-on pas a aussi que cette nécessité de travail ne se D trouvant chez nous que dans la seconde •» classe, les hommes de la première pou- » vant s'en dispenser, l'indifférence et l'in- » fidélité n'ont pas manqué de gagner les » conditions élevées? » Les amours des Oiseaux se réveillent dans un certain nombre d'espèces de nos climats, pour une seconde, très rarement pour une troisième ponte. La plupart des Picœ de Linné , qui com- prennent , avec les Grimpeurs de Cuvier, une partie des Passereaux, tels que le groupe des Syndactylesel les Corbeaux, font deux pontes par année. 11 faut encore joindre à ces Oiseaux à pontes multiples, les Linottes, dont on trouve des nids avec des œufs, en mai, juillet et septembre; les Chardonne- rets, qui font deux ou trois pontes; les Serins des Canaries, qui peuvent produire, en domesticité , jusqu'à trois couvées ; V Alouette, qui en produit autant dans les pays chauds, et deux seulement dans nos climats tempérés; les Ramiers, les Tourte- relles. La domesticité peut augmenter singuliè- rement ce nombre, par l'abondante nourri- ture, les abris contre les intempéries, et la ■vie sédentaire. Les Pigeons mondains pro- duisent presque tous les mois de l'année, pourvu qu'ils soient en petit nombre dans la même volière (1). On a remarqué que ces Oiseaux à pontes doubles ne se livrent à de nouvelles amours et à une troisième, ou même à une quatrième ponte, que lorsqu'on leur enlève leurs œufs. Ces pontes subséquentes dépendent donc, en quelque sorte, de la volonté de l'Oiseau. H démontre, par un nouveau produit, que (i) Buffon, Ritt. natur. du Piston, sa puissance génératrice n'était que suspen- due et point épuisée (1), qu'il ne se privait du plaisir qui l'accompagne que pour sa- tisfaire au devoir instinctif, encore plus puissant, du soin de sa famille. Cet instinct de conservation et de pro- tection avait comprimé la passion de l'amour, qui s'est réveillée aussitôt après qu'il n'a plus eu d'objet pour L'entretenir. Les organes au moyen desquels le mâle fait passer dans l'oviducle de sa femelle les quelques gouttes de semence et les machi- nes animées que ces gouttes renferment, sont chez la plupart des Oiseaux d'une sim- plicité remarquable. C'est le vestibule commun dans lequel les urines et les fèces alimentaires viennent aboutir, dans d'autres moments , où les con- duits de la semence ont aussi leur issue. C'est dans ce même vestibule que l'oviduc&e unique des Oiseaux a son embouchure. Il suffit, pour la fécondation, d'un abouche- ment, d'un Contact instantané de l'orifice extérieur du vestibule du mâle, avec celui de sa femelle. Quand la copulation se prolonge , c'est dans les cas rares où il existe, par exception, une verge conductrice ou simplement ex- citatrice , comme dans la famille des Ca- nards y parmi les Palmipèdes ; chez la Cigogne, parmi les Échassiers; chez les Autruches et le Casoar; le Tisserin aleclo et le Républicain {Loxia socia) parmi les Pas- sereaux. § 39. Nous avons déjà indiqué, en par- lant de l'âge de propagation (§ 22, 23 et 24) , une partie des caractères physiques qui distinguent à cet âge, et même aux épo- ques du rut, les Vertébrés à sang froid. Il nous resterait à parler du rapport de ces époques avec les saisons, de leur renou- vellement régulier, de leur durée et des actions que le rut détermine chez ces ani- maux. Nous réunirons , dans ce paragraphe et les suivants, quelques traits de toutes ces circonstances concernant les Reptiles, les Amphibies et les Poissons. Comme animaux à sang froid , ceux qui ' font partie de ces classes sont dépendants , sous lerapportdeleurépoquede propagation ou de leur rut , de la température du mi- lieu qu'ils habitent, l'air ou l'eau. (f) Buffon, Ducoun cité sur la muuie des Oiseaux. 124 PRO Ceux de nos climats n'ont qu'un seul rut dans Tannée. Les Reptiles en particulier, dont nous nous occuperons en premier lieu , ne sont portés à la propagation que sous l'influence delà douce température du printemps; et leur époque du rut est retardée ou avancée, Suivant que la saison est précoce ou tardive. On a vu, à la vérité, en 1841, à !a mé- nagerie du jardin des Plantes, une femelle et un mâle de Pithon à deux raies s'accou- pler à plusieurs fois réitérée, du 22 janvier jusqu'à la fin de février; mais, dans ce cas, la température élevée du local où ces ani- maux étaient conservés et celle de la caisse OÙ ils étaient renfermés les maintenait sous l'influence de la température du climat de l'Inde, d'où ils sont originaires. Leur rut répondait aux mois de juillet et d'août de ce pays. Les mâles des Sauriens et des Ophidiens ont des couleurs plus vives au moment du rut; la base de la queue qui renferme la verge et l'orifice du vestibule génito-excré- mentitiel, sont plus gonflés, plus proémi- nents. Les mâles et les femelles des Chéloniens et des Crocodiliens ont pour organe d'accou- plement ce vestibule. Son orifice extérieur est placé sous la queue , à quelque distance du tronc; cet orifice est arrondi, ou lon- gitudinal, et il indique, par cette forme , que l'animal n'a qu'une verge. Le vestibule génito-excrémentitiel ren- ferme les deux embouchures des ovaires et un clitoris chez les femelles, ou les orifices des canaux déférents et la verge du mâle, à la base de laquelle répondent ces orifices. Cette verge unique est toujours lisse et non armée d'épines. Chez les Sauriens ordinaires et chez les Ophidiens, ou dans notre sous-classe des Saur ophidiens, le même orifice extérieur du vestibule, placé également sous la base de la queue, est transversal. Il sortde l'intérieur de chaque commissure de cette fente, pour l'instant de l'accouplement, une verge à un OU plusieurs lobes , le plus souvent héris- sés d'épines, qui se déroule comme un gant , de dessous la queue, où elle est située dans l'état de repos. Que la verge soit simple ou double, elle devient dans l'un et l'autre cas un organe PRO excitateur et un organe conducteur de la semence , que le mâle introduit dans le ves- tibule de sa femelle, pour la fécondation intérieure des ovules dans l'ovaire , comme chez les Oiseaux. Mais il y a, relativement à la durée de la copulation , entre ces deux classes , toute la différence que devait produire le sang chaud, l'activité excessive, la rapidité des sensations et peut-être la vivacité d'imagi- nation et de sentiment d'un côté ; et de l'autre le sang-froid , la lenteur des mou- vements, la faiblesse des sensations tactiles et les difficultés qui en résultent pour élever au degré nécessaire à l'éjaculation , chez le mâle, la surexcitation de l'appareil génital. Un rapprochement très passager, le con- tact rapide des orifices vestibulaires mâle et femelle, l'abouchement qui en résulte, suffit au plus grand nombre d'oiseaux qui sont dépourvus de verge, pour la féconda- tion, pour transmettre, du vestibule du mâle dans celui de la femelle, le sperme nécessaire à cet effet. Chez les Reptiles , le rapprochement des sexes est au contraire fort long. Il peut être précédé de combats acharnés entre plusieurs mâles. M. Bibron a vu plusieurs fois, pendant son séjour en Sicile, deux mâles de la Tor- tue grecque se disputer la possession d'une femelle avec un acharnement incroyable (1). L'accouplement des Chélonés, ou des Tor- tues de mer, durerait, suivant quelques voyageurs , jusqu'à quatorze jours et même beaucoup plus, et s'effectuerait dans l'eau. La difficulté de ces observations faites en mer peut faire douter de leur exactitude. Chez les Crocodiliens , les Saurtens ordi- naires et les Ophidiens, l'accouplement ne peut se faire que face à face. Les Ophidiens s'enlacent réciproquemen: dans les replis multipliés de leur corps e". forment ainsi un véritable caducée. Ils res- tent plusieurs heures dans cette attitude. Les mâles des Reptiles ne paraissent pren dre généralement aucune part aux soins de œufs ou des petits, dont l'instinct materne: seul a la charge , lorsque le rut a cessé et que la ponte doit lui succéder. Il inspire à la femelle le meilleur choix du lieu propre (i) Erpétologie générale, par MM. €. Duméril et G, Bi bron, t. II, p. 56. PRO PRO 525 à riucvbation de ses œufs et à l'éclosion des peliis (1). § iO. Les Amphibies de nos climats sont, de même que les Reptiles, généralement soumis, pour l'époque de rut , au retour de lu belle saison. Le Crapaud commun , la Grenouille rousse , ont leur rut de très bonne heure, au mois de mars. Le Crapaud brun ( Pelo- bates fusais ) aux mois de mars et d'avril ; la Grenouille verte aux mois d'avril et de mai. Chez l' Alytcs accoucheur , très sensible au froid , le rut est retardé quelquefois jus- qu'en juin. La fécondation, chez tous les Batraciens anoures , a lieu à l'instant même de la ponte; elle est donc extérieure. Cependant le mâle et la femelle s'accouplent. Le mâle se place sur le dos de sa femelle, la saisit et l'etreint par ses extrémités an- térieures, lui enfonce dans la peau les pa- pilles dures dont ses pouces sont armés à leur base, et reste dans cette position pen- dant très longtemps. En effet, cet accouplement dure deux ou trois jours pour les Rainettes ; huit jours pour la Grenouille verte; dix, jusqu'à qua- torze jours, pour le Crapaud commun. Pendant ce temps les ovules passent de chaque ovaire dans l'oviducte correspon- dant; ils y prennent successivement les en- veloppes qui en font des œufs complets, et les parties qui les attachent les uns aux autres, et les arrangent de plusieurs ma- nières suivant les espèces. Dans les Grenouilles et les Crapauds, ce n'est que vers la fln de l'accouplement que la ponte commence; elle s'opère lentement, quelquefois avec le secours du mâle ( chez le Crapaud accoucheur et le Pelobates brun) qui tire peu à peu au dehors le double cha- pelet d'œufs que renferme l'extrémité de J'oviducte de sa femelle, et l'arrose à mesure de sa semence. Nous avons dit ailleurs (ar- ticle ovoLOGiE ) que ce même Crapaud ac- cuii. iieur s'attachait les œufs autour des jambes et les conservait jusqu'à leur éelo- sion. L'accouchement se fait généralement dans l'eau, même celui des Rainettes. Il n'y a parmi les animaux de ce groupe d'Ampbi- (# V«ir, ■ notre «rtiHe ovouogie, la partit de l'Externe Concernant l'incubation. bics , de notre pays , que le Crapaud accou- cheur qui reste à terre. Roesel a vu le Crapaud sonneur ( Bombi- nalorigneus) rester huit jours accouplé à sa femelle avant la ponte, qui ne dura que treize heures, et pendant laquelle il sortit successivement douze paquets de vingt à trente œufs, que le mâle arrosait à mesure de sa liqueur séminale. Le mâle de cette espèce, comme celui du Pelobates brun, saisit sa femelle par les lombes, avec ses pieds de devant. C'est par dessous les ais- selles que les autres espèces s'embrassent. Les étreintes sont si fortes que les femelles en sont souvent blessées. Les Batraciens urodèles peuvent être ovo- vivipares : telles sont les Salamandres ter- restres. Il faut alors que la fécondation soit intérieure et qu'il y ait rapprochement des sexes, ainsi qu'on l'a constaté pour la Sa- lamandre noire. Les Tritons , qui sont séparés , doivent aussi se féconder par rapprochement, à en juger par la composition de leurs œufs , au moment de la ponte; composition qui est bien différente de celle des Batraciens anou- res, et qui me paraît impropre à l'impré- gnation. La présence d'une verge chez les Tritons, l'existence si particulière et le développe- ment extraordinaire des prostates, chez ces Amphibies, de même que chez les Sala- mandres, dont l'humeur abondante doit servir à délayer la semence, m'ont fait pen- ser que, chez les uns et les autres, la fécon- dation était intérieure et précédée d'un accouplement. Cependant M. Rusconi, et d'autres natu- ralistes célèbres, ont adopté l'opinion con- traire; ils disent avoir vu le mâle répandre sa semence dans l'eau , pour être absorbée par l'orifice du vestibule de la femelle. Je ne doute pas de l'exactitude de la première observation, la perte de semence des mâles, qui montre son abondance et l'activité du rut; mais je pense que, dans ce cas, elle est perdue pour la fécondation. Le rut des Tritons, qui a lieu au prin- temps, se renouvelle au mois de juillet et nous paraît devoir durer fort longtemps chez les mâles. J'ai trouvé au mois de décembre dernier les testicules d'un mâle de Triton ponctue' 526 PRO PKO plein de spermatozoïdes très vivants. En ce moment, 18 octobre, j'ai plusieurs Tritons à crêtes, avec la bande d'argent sur les côtés de la queue, qui caractérise leur époque du rut, et j'ai vérifié chez l'un la présence des spermatozoïdes dans ses glandes sper- magènes. Dans les observations que j'ai eu l'occa- sion de faire, en 1844, sur le développe- ment de ces machines animées, j'ai observé qu'il avait lieu successivement et non si- multanément, dans les différentes parties de la glande; qu'elle soit divisée profondé- ment en plusieurs lobes, ou qu'elle reste en- tière et sans division. Ce développement lent et successif me paraît expliquer la longue durée du rut chez ces animaux. § 40. Époque du frai des Poissons; carac- tères physiques qui distinguent, à cette époque, les mâles des femelles. L'époque du rut ou du frai des Poissons est aussi une époque de rapprochement des deux sexes, pour les espèces, du moins, qui ne vivaient pas habituellement en société. Ce rapprochement, à la vérité, ne va pas jusqu'à la copulation, excepté chez un petit nombre de Poissons vivipares ou même ovi- pares (mais pour ceux-ci parmi les Sélaciens seulement), chez lesquels la fécondation est intérieure. Chez les autres Poissons, et c'est l'im- mense majorité, les mâles accompagnent ou suivent de près les femelles , réunis par paires ou en troupes nombreuses ; ils sem- blent choisir, avec elles, les lieux les plus propres à la ponte et à la fécondation des œufs ; ils entreprennent ensemble des voya- ges considérables dans ce but, et montrent, dans quelques espèces rares, un instinct pré- voyant et conservateur de leur progéniture, en même temps que rinstinct sexuel de la Propagation. Les Poissons, comme les autres Vertébrés à sang froid , sont soumis à l'influence des saisons pour le moment de leur Propagation, et n'ont généralement , dans les races des pays froids et tempérés, qu'une seule ponte ou une seule gestation par an. A l'égard de ceux qui vivent dans les mers ou dans les eaux douces de la zone torride, je ne connais pas d'observations qui apprennent qu'ils aient annuellement plu- | sieurs époques de rut et plusieurs pontes ; ce qui ne serait pas étonnant si Ton ne considère que les effets de la température élevée des eaux de cette zone, toujours favo- rable au développement des germes et de leurs éléments, dans l'un et l'autre Règne. Mais, si l'on réfléchit que chaque frai se com- pose, pour les femelles, d'une quantité sou- vent innombrable d'œufs, et, pour les mâles, de la proportion de laite ou de sperme né- cessaire à la fécondation de ces œufs, à tra- vers les masses d'eaux qui les baignent, on en conclura qu'une même mère ou qu'un même père n'ont pas trop d'une année pour préparer la vie d'un aussi grand nombre de germes. Ils sont généralement maigres et décharnés après le frai , et ils doivent avoir besoin de beaucoup de temps pour se refaire et pour former ou développer les éléments de la génération qui suivra immédiatement. L'époque du rut ou du frai d'une même espèce peut être retardée ou avancée , sui- vant les localités plus froides ou plus chaudes qu'elle habite. Parmi les Poissons d'eau douce , la Perche fraie, dans la Seine, au mois d'avril. C'est aussi au même mois dans les eaux peu pro- fondes du Nord, et, plus tard, suivant Bloch, dans celles où il y a plus de fond. Le Chabot de rivière fraie dans la Seine en mai, juin et juillet, tandis que sur les bords du Rhône , près de Genève , c'est déjà au pre- mier printemps. Les Épinoches sont en rut en mai et en juin; les Carpes de même; les Brèmes en avril , mai et juin. On a re- marqué, comme pour les Cerfs, que ce sont les plus vieilles qui entrent en rut les pre- mières, et les plus jeunes les dernières. La Bordelière dépose ses œufs et sa laite aux mois de mai et de juin. La Tanche et V Ablette au mois de juillet. Le Gobie fluviatile à la fin de mai et durant le mois de juin, dans les eaux douces de la Lombardie; la Finie de ces eaux douces , à la même époque ; le Goujon en juillet. VÉperlan entre dans les fleuves, en au- tomne, pour y déposer son frai. Dans la Seine , il fraie un peu plus tôt sur les pre- miers bas-fonds qu'il rencontre; un peu plus tard , dans les parties plus élevées du fleuve vers lesquelles il a dû remonter. C'est aussi en automne que le Saumon remonte le Rhin et ses affluents pour j PIIO PRO 527 frayer. En général , les espèces nombreuses do cette famille ont leur époque de frai dans Pnrrière-saison. Les Truites pondent leurs œufs par une température très basse. M. Vogt, qui a suivi le développement de h Palée {Corregonus palœa, Cuv.) , espèce do cette famille qui vit dans le lac de Neu- < lùtel, après avoir réussi de féconder artifi- ciellement les œufs de ce Poisson, dit que la température la plus favorable à ce déve- loppement est de -f 4° à -f 8° R. Il a même fait l'observation intéressante que la glace dans laquelle ses œufs en observation ont été pris quelquefois pendant la nuit, n'a- vait pas empêché, mais seulement retardé, la marche du développement des fœtus. Les époques différentes du rut ou du frai des Poissons montrent que d'autres causes que celles de la température extérieure agissent, comme par exception, sur certaines familles , ainsi que nous en avons vu des exemples parmi les Mammifères et les Oi- seaux , pour les faire arriver régulièrement à l'époque de leur rut, mais dans des sai- sons insolites pour le grand nombre des au- tres familles. La Blennie vivipare a de même ses amours dans la mer Baltique, seulement au mois de septembre, et elle ne met bas ses petits qu'au mois de janvier suivant, ou vers la fin de décembre au plus tôt. On a vu à l'article anguille (1), par If. Valenciennes, que les pêcheurs de la basse Seine pensent que ce poisson fraie une première fois à la fin de février ou au commencement de mars, et une seconde fois au mois de septembre : cette circon- stance exceptionnelle d'un double frai an- nuellement aura besoin d'être confirmée. La Latnproie marine se pêche régulière- ment dans le Rhin , au mois de mai. J'ai trouvé à cette époque les ovaires chargés de petits œufs remplis de petites capsules de sperme; cependant Baldner indique déjà le mois d'avril comme celui où ce poisson pé- nètre dans les affluents du Rhin pour y déposer ses œufs : ce frai précoce était sans doute la suite d'un printemps également précoce. Parmi les innombrables Poissons de mer qui y déposent leur frai, qui choisissent pour cela, avec un admirable instinct, les (i) Tome I, page 5o<, de cet ouvrage. eaux peu profondes et peu agitées des gol- fes, des baies, des anses, des bas-fonds en général , où la lumière et la chaleur, une eau plus aérée, favorisent la fécondation et le développement de leurs œufs, nous ne ci- terons qu'un petit nombre d'exemples. C'est à la fin de l'été ou au commence- ment de l'automne que les Bars s'appro- chent , dans l'Océan , de nos côtes méridio- nales, pour y déposer leurs œufs; choisissant pour cela des anses où il se jette quelque ruisseau d'eau douce (1). Les Harengs, dont les troupes innombra- bles arrivent des mers du Nord , suivent, entre autres, du nord au midi, au mois d'octobre, les côtes occidentales de l'Alle- magne, de la Hollande, de la Belgique et de la France, où ils déposent leur frai. Les Maquereaux arrivent, pleins d'œufs ou de laite, sur les côtes de Normandie, dès la fin de mai. On en pêche pendant tout le mois de juin et une partie du mois de juil- let. Ceux pris au mois d'août sont vides. Leur frai a lieu aux mêmes époques dans la Méditerranée. Dans la mer Noire, il en passe de grandes troupes pleins d'œufs et de laite, dès le prin- temps et durant l'été. Les Thons, si nombreux dans la même mer, et dont la pêche est si productive, pa- raissent en avril et dans les premiers jours de mai sur les côtes de Sicile. En général, ils ont, dans cette mer et dans la mer Noire, des allées et venues avant et après le frai, dont les époques précises et les directions, déjà signalées, en partie, par Aristote, ont été étudiées avec un soin particulier dans l'intérêt commercial. Il en résulte que ces Poissons entreprennent, dans la saison convenable, des voyages réguliers, mais moins étendus qu'on ne l'avait sup- posé, pour choisir le lieu le plus propice à la ponte, à la fécondation et au développe- ment de leur progéniture. Ils retournent, après cette époque , dans leur lieu d'habi- tation ordinaire. Nous ne pouvons manquer de montrer ici l'instinct prévoyant et conservateur, qui agit en faveur de l'espèce, et semble domi- ner, dans cette classe, toutes les actions qui la poussent à sa propagation. Pour les femelles pleines, l'époque de ma- (i) Cuvier, Hitt. natur. des roitsont, t. II, p. 26. i2a PRO PRO turité des œufs est un terme de grossesse très embarrassant, qui semble développer l'instinct maternel plutôt que l'amour. On comprendra facilement cet embarras, lors- qu'on saura qu'une Perche pesant un kilo- gramme peut avoir un ovaire d'environ le quart de ce poids et renfermant 281,000 œufs, suivant un observateur, ou même près d'un million , d'après un calcul cité par M. Cuvier (1). Cet instinct maternel les éclaire sur le choix le plus convenable pour la féconda- tion et la conservation des œufs et des pe- tits qui en sortiront. Les mâles paraissent généralement diri- gés surtout par l'instinct sensuel de la pro- pagation. Cet instinct se développe à l'in- stant d'un véritable rut, que détermine ïa présence dans leur glande spermagène d'une proportion abondante d'un sperme dense, composé de quantités incalculables de Spermatozoïdes. Aussi leur animation, la plus grande vi- vacité de leurs couleurs, les tubercules dont leur peau se couvre, dans quelques espèces, se montrent-ils chez eux comme des sym- ptômes du rut, analogues à ceux que nous avons signalés dans les autres classes des Vertébrés, et qui caractérisent la surexci- tation de cette époque. Nous avons vu les mâles des Épinoches se parer des nuances vives de jaune doré, d'o- rangé et de rouge, qu'ils n'avaient pas avant leur rut, et qui contrastent avec les couleurs ternes de leurs femelles. On sait que les mâles de beaucoup de Cy- ■>rins (entre autres, du Rolangle, du Nase, de la Dobule, de la Brème) et ceux du Sau- mon prennent de petites excroissances, dures, sur les écailles, à l'époque des amours (2). Chez les Poissons qui s'accouplent, ou du moins qui ont un rapprochemeut intime pour une fécondation intérieure, les organes qui contribuent à cet accouplement, comme les appendices si singuliers de la nageoire anale des Sélaciens et des Chimères , éprou- vent une congestion sanguine, qui nous a paru un des caractères de leur rut. La surexcitation de cette époque pourrait bien être la cause de la température élevée (i) Hist. natur. des Poissons, t. II, p. 26. (i) Hist nat, de l'Eperlan, par J.B.-J, Noël. Rouen, frnc- tidor an vi. au-dessus de celle de la mer, que M. J» Davy a trouvée chez plusieurs Poissons de la Méditerranée. §41. Rapprochement des sexes pour la pro- pagation; les deux instincts; celui des soins de la progéniture et de la génération déterminent les actions de l'un et Vautre sexes, ou de tous les deux séparément. Partout où les femelles de la nombreuse sous-classe des Poissons osseux vont déposer leurs œufs, il y a des mâles qui les fécon- dent aussitôt, en laissant échapper leur laite, qui descend avec ces œufs dans la même eau, ou qui s'y précipite à leur suite. Lorsque ces Poissons s'apparient, ils creu- sent ensemble dans le sable , ou seulement le mâle ou bien la femelle, des fosses plus ou moins profondes , où cette dernière dé- pose ses œufs, et sur lesquels le mâle répand sa laite. Immédiatement après, l'instinct de la conservation de la progéniture qui en sortira leur apprend à les recouvrir d'un peu de ce même sable , et à les y cacher. C'est ainsi qu'agissent les Truites. On a vu le mâle du Saumon, qui avait remonté avec sa femelle jusque dans l'un des affluents rocailleux du Rhin, creuser un trou pro- fond avec sa queue , en écartant de grosses pierres; puis sa femelle s'y coucher de côté pour y pondre ses œufs, que le mâle, dans la même posilion, le ventre tourné contre celui de sa femelle, arrosait à mesure de sa laite; cette opération terminée, il les re- couvrait immédiatement (1). Les Anguilles, mâle et femelle, auraient même un rapprochement plus intime, dans lequel leurs corps s'enlaceraient face à face d'une manière analogue à celui des Ser- pents; ce contact, et les mouvements, la compression réciproque qu'il permet, pro- voquent la sortie simultanée des œufs et de la laite, et facilitent la fécondation, qui s'o- père dans un terrain vaseux (2). Quand la copulation doit être encore plus intime, et c'est le cas de tous les Poissons vivipares et de quelques Sélaciens ovipares, dont la fécondation est intérieure, l'instinct de Propagation reprend tout son empire sur l'un et l'autre sexe, et détermine leur rap- (i) JohannisHermann, Observationes zoologicce, pars prier, p. 3li. Argpntorati et Parisiis, 1804. (2) Voir l'article ANGUIM.B, déjà cité, de ce Dictionnaire. PRO prochcment intime. Ce rapprochement ne peut se faire que face à face pour l'applica- tion réciproque de l'orifice interne de cha- que vestibule, et l'introduction de la verge du mâle, quand elle existe (1). Chez les Chimères, dont les oviductesont leur orifice à l'extérieur, de chaque côté de celui du vestibule, la copulation doit se faire successivement, par l'un ou l'autre de ces orifices. Les Poissons osseux vivipares, tels que les espèces du genre Clinus , Cuv., peuvent avoir une papille cylindrique, creuse, dans laquelle aboutissent les canaux déférents. Celte papille sert à verser la semence dans l'orifice commun des oviductes de la femelle; elle paraît même pourvue de muscles et d'un tissu érectile, comme une véritable verge, dans le Clinus superciliosus Cuv. (2). Cependant le Zoarccs vivipare et les Poz- cilies n'ont aucun organe particulier pour la fécondation , et celle-ci ne doit s'opérer que par le rapprochement des orifices ex- ternes des organes génitaux. Nous avons exprimé que l'instinct de la conservation des œufs , avec le besoin de s'en débarrasser, paraissait diriger presque seul les actions des femelles de la plupart des Poissons ; que le mâle de quelques espèces, qui se réunissent par paires à l'époque du rut, partageait avec sa femelle le soin de la conservation des oeufs et du lieu le plus convenable pour le développe- ment des fœtus, qu'il arrange à cet effet. Mais nous n'avons pas encore fait con- naître les exemples rares de cet instinct maternel, confié aux mâles exclusivement, et les actions remarquables qu'il leur in- spire. On dit que le Chabot de rivière garde, jus- qu'à ce qu'ils soient éclos , les œufs de la femelle qu'il a rendue féconde. Celui d'une espèce de Gobie ou de Bou- lereau des lagunes de Venise construit un nid avec des fucus, féconde les œufs que plusieurs femelles viennent y déposer, garde it défend ces œufs, et soigne encore les pe- tits lorsqu'ils sont éclos. Ces faits si inso- lites, déjà connus d'Aristote , qui avait nommé Phycis ce poisson constructeur de (i) Cest ce qui parait avoir lieu pour le Squale pèlerin. (2) M. Valen. i-nnej, dan» VUist. natur. dts Poissons, «ut. cité, t. XI, p. 363. T. X, MO 529 nids , ont été révélés de nouveau au monde savant par feu Olivi. Nous avons déjà dit, d'après M. Han- cock , que plusieurs espèces de Poissons de la famille des Siluroïdcs , habitant les eaux douces de l'Amérique méridionale, avaient l'instinct de se construire un nid (1). Le mâle aide sa femelle, avons-nous ajouté, à faire auprès de ce nid une garde attentive, jusqu'à ce que les petits soient éclos. Le même instinct maternel transmis aux mâles, à l'exclusion pour ainsi dire des femelles, a été observé chez les Épinoches. Les premiers, au temps de leurs amours, ont l'admirable instinct de construire avec art un nid, en employant de petits brins d'her- bes, de petites racines et même de petits cailloux pour l'assujettir. Ce nid achevé, le mâle, qui en a été l'architecte unique, choisit une des femelles prêtes à pondre , l'excite par ses agaceries , la conduit à son nid, lui en montre l'entrée et provoque la ponte par ses attouchements. Aussitôt qu'elle est terminée et que sa femelle est sortie du nid et lui a fait place, il se hâte d'y entrer à son tour , pour fé- conder de sa laite les œufs qui viennent de lui être confiés. Comme les Gobies des lagunes de Venise, il les garde et les défend (2). Dans un ordre entier de cette classe, ce- lui des Lophobr anches, la plupart des mâles portent les œufs dans une poche sous-cau- dale, analogue à celle des femelles de Sa- rigue, dans laquelle ces œufs sont fécondés et conservés jusqu'à Véclosion. On assure même que ce soin maternel des mâles se prolonge au-delà de ce terme , et que les petits reçoivent encore, pendant les premiè- res semaines après leur naissance, les soins extraordinaires de la sollicitude paternelle. D'autres Syngnathes les collent en quin- conce sous leur ventre, et ce serait encore sous celui du mâle, suivant d'imposantes autorités (3). Ce que nous venons de dire du rut ou du (i) Voir t. IX, p. i83 de ce nictionnaire ; il faut lire: Dans lequel la femelle dépose ses œufs en pelotons aplatis et les couvre; au lieu de: et les couve. (j) Voir ce que nous avons déjà publié à ce sujet, t. IX, p. 28*, et corriger les citations ainsi qu'il suit: t. XXII, p. 8i4, et t. XXVI, p. 333, 1084 et 1116. (3) MM. Ekstroëm, RaUius et de Siebold ; voir notre ar- ticle cite , p. a84. 67 530 PRO PRO frai des Poissons sut G ra pour montrer toutes les précautions qui ont été prises pour la conservation de leurs nombreuses espèces , au milieu des causes qui peuvent empêcher la fécondation de leurs innombrables œufs, qui les détruisent, quoique fécondés; ou contre les animaux qui dévorent leurs indi- vidus de tout âge , et en modèrent la trop grande multiplication. §42. Époques du rapprochement des sexes dans le type des Animaux articulés ; ca- ractères physiques de leur rut ; phénomènes variés de leur rapprochement. Nous renvoyons à notre article Animaux articulés de ce Dictionnaire, pour l'accep- tion que nous donnons à ce mot, et nous rappellerons seulement que les six classes qui composent ce type, dans notre manière de voir, sont celles des Insectes, des Myria- podes, des Arachnides, des Crustacés, qui forment un groupe a part; et celle des An- nélides , par laquelle ce type se lie aux Hel- minthes et au type des Zoophytes; tandis qu'il se rattache par la sixième, celle des Cir- rhopodes,k rembranchementdes Mollusques. Nous avons déjà indiqué brièvement, §2, les différents modes de propagation sexuelle de ces classes, et dans les § 23-29, nous avons donné un court aperçu des ca- ractères physiques qui les distinguent, à l'âge de propagation. 11 nous reste à rapporter quelques uns des traits principaux de leur rut et du rap- prochement des sexes. Chez la plupart des Insectes, l'âge de pro- pagation , ainsi que nous l'avons dit {% 24), se distingue, de la manière la plus tran- chée, de l'â^e d'accroissement indépendant par les plus étranges métamorphoses. L'In- secte a pris la forme qui caractérise ce qu'on appelle son état parfait. Ce n'est plus une Chenille, c'est un Papillon. Chez tous, les mâles et les femelles de cet âge cessent de croître; chez tous, cet âge se confond avec l'époque du rut chez le mâle, avec celle du rapprochement des sexes et de la ponte des œufs chez la femelle. Dans cette classe l'âge de propagation ne Se divise donc pas généralement en des épo- ques d'activité et de repos. C'est le dernier moment de la vie des Insectes, souvent très court, et qui se termine par la mort dès | qu'ils en ont rempli le but, dès qu'ils ont vaqué à la reproduction de la progéniture qui doit les suivre. Les caractères physiques du rut se con- fondent, chez les Articulés de cette classe., avec ceux de leur dernière métamorphose. L'instinct de la génération porte les sexes l'un vers l'autre, bientôt après que cette métamorphose est accomplie. C'est uniquement cet instinct qui dirige les actions des mâles , et qui les porte à re- chercher une femelle. L'emploi de leur vie, à l'état parfait, est souvent limité à la fécondation d'une seule femelle. Celle-ci, après avoir été fécondée par un seul mâle, ou successivement, et à des in- tervalles plus ou moins marqués , par plu- sieurs, se livre à tous les soins que lui inspire l'instinct de conservation de sa pro- géniture, pendant lesquels sa vie se pro- longe, à l'état parfait, au-delà du terme de celle des mâles. Elle choisit, avec une prévoyance admi- rable, le lieu le plus propre à l'alimenta» tion du ver qui devra sortir de ses œufs; ellel'enfouit IeplussouYentdanslasubs tance même dont il pourra se nourrir. Elle a, à cet effet, les instruments les plus appro- priés, dont elle se sert, sans en avoir ap- pris l'usage, avec toute l'adresse et toute l'intelligence de l'ouvrier le plus exercé : elle perfore les écorces, les bois les plus durs; elle perce les feuilles, pénètre dans les fruits, enfonce son dard dans les che- nilles pour y déposer ses œufs (1). La fécondation chez les Insectes a tou- jours lieu intérieurement, souvent long- temps après la copulation, ainsi que nous l'avons déjà dit. Celle-ci a des caractères particuliers, qui dépendent des instruments qui l'opèrent, et dont nous devons rappeler quelques unes des principales dispositions. Les organes mâles d'accouplement sont constamment placés à l'extrémité postérieure de l'abdomen, sans en excepter la famille j des Libellules, qui n'a que des organes de préhension ou d'excitation situés à la base de ce même abdomen. Ces organes se composent : 1° D'une seule verge, tube membraneux, continuation du conduit éjaculateur; (t) Voir la description de ces instruments, Leçons d'anat, comparée, t. VIII, p. 43g et suiv. PRO PRO 531 2° D'un fourreau plus consistant, qui protège la verge et sert à son intro- duction ; 3° D'une paire extérieure de pinces dési- gnées sous le nom de forceps, que le mâle emploie pour serrer l'extrémité de l'abdo- men de sa femelle; 4° D'une seconde paire de pinces, in- ternes, plus petites que ce forceps, servant au même usage, ou propres à faciliter l'in- troduction de la verge dans le vagin de la femelle; 5" D'une pièce impaire, médiane , inté- rieure, écailleuse , qui a probablement aussi ce dernier usage. Des muscles attachés à ces différents le- viers servent à les mouvoir dans la direc- tion la plus convenable à leur emploi. Il y a d'ailleurs des variétés infinies dans la forme et dans les proportions de ces dif- férentes parties, même d'une espèce à l'au- tre; variétés qui sont en rapport avec les organes femelles, et contribuent à rendre impossible, ou infécond, le mélange d'in- dividus appartenant à deux espèces dis- tinctes. Il y a de plus un conduit éjaculateur, intermédiaire entre la verge et le réservoir du sperme. Il reçoit ce liquide au moment de l'orgasme vénérien, et le transmet dans le tube de la verge, et le pousse même au- delà , dans les voies génératrices de la fe- melle. Chez celle-ci, l'appareil de copulation pro- prement dit se compose du vagin et de son entrée, la vulve, qui est placée à l'extré- mité de l'abdomen et souvent comprise dans une suite de tuyaux cornés, qui sor- tent ou rentrent les uns dans les autres, comme les étuisd'unelunette; cesonteomme des anneaux rudimentaires de ce même ab- domen, dont le dernier est garni de deux petits appendices tentaculaires ou préhen- siles (chez les Diptères). D'autres fois, la vulve est une fente lon- gitudinale garnie de deux panneaux écail- leui , rapprochés sur la ligne médiane abdominale, et qui s'écartent pour le coït ou pour la sortie des œufs (chez les Lépi- doptères ). Le vagin, dont la vulve est l'entrée, abou- tit presque toujours directement à l'ovi- ducte; dans ce cas, et c'est le plus ordinaire. les organes d'accouplement se confondent avec les organes éducateurs. Les œufs sor- tent par le même conduit qui a reçu la verge et dirigé le sperme dans le lieu où la fécondation doit s'effectuer. Les Lépidoptères font exception à cette règle. La vulve est un orifice séparé de ce- lui de l'oviducte; elle conduit dans un or- gane de copulation distinct de ce dernier canal. Les Cigales sont encore dans ce cas ; la vulve s'y trouve bien séparée du canal qui communique avec la tarière, et le long duquel sortent les œufs. Il y a le plus généralement, annexée à l'o- viducte, une poche copulatrice dans laquelle pénètre, à travers le vagin, la verge du mâle à l'instant de la copulation. Cette poche n'est pas toujours distincte de l'oviducte. Elle est réduite, chez quelques Insectes, à une dilatation circulaire ou laté- rale de ce canal . Chez d'autres, c'est une po- che bien distincte qui prend même un pédi- cule qui la sépare de plus en plus de l'ovi- ducte ou du vagin. Quand la poche copulatrice manque, le vagin seul la dirige vers le réservoir séminal ou vers l'oviducte, quand ce réservoir man- que. Ce réservoir, confondu avec la poche co- pulatrice, avant M. de Siebold, se compose : 1° d'une ou plusieurs poches ou capsules, vides avant la copulation, farcies de sperma- tozoïdes après cet acte; 2° d'une glande an- nexée à ce réservoir, simple ou multiple; 3°d'un canal qui conduitdu réservoirséminal dans l'oviducte commun, et souvent d'un autre canal qui communique avec la poche copulatrice. C'est ce qui se voit entre autres, et que Malpighi avait figuré, dans la femelle du Papillon du Mûrier. Après la copulation, le réservoir de la semence fourmille de spermatozoïdes, et la poche copulatrice renferme la verge rompue du mâle. C'est en se remplissant comme un boudin qu'elle réussit à pénétrer à travers le canal de copulation, souvent tortueux, jusqu'à la poche copulatrice (1). La rupture de la verge que l'on trouve (i) Leçons d'anat. comparée, t.XUl, p. 3io et suiv., p U< et siii 7. <'t p. 1j'y. 532 PRO PRO après le coït, dans le vagin ou dans la vési- cule copulatrice, avait déjà été remarquée par Huber pour la reine Abeille. Audouin Ta observée ensuite chez plusieurs Coléoptères et Hyménoptères. M. de Siebold a même trouvé plusieurs pénis dans la poche copulatrice du Hanneton et dans le Papillon du Chou (Pieris Brassicœ), et jusqu'à quatre dans VEuclidia glyphica et le Clusia chrysitis. Ces faits démontrent que les mâles des Insectes ne s'accouplent qu'une fois dans leur vie , comme le pensent d'ailleurs plu- sieurs entomologistes ; mais ils sont en même temps une preuve indubitable que les femelles peuvent recevoir plusieurs mâles. M. Siebold pense que cette rupture n'est pas un accident, mais une suite nécessaire des effets du coït, qui gonfle et distend de plus en plus le tube que forme la verge, par l'afflux de la substance granuleuse ren- fermée dans les vésicules séminales , qui finit par dilater la verge en une vésicule dont les parois se collent à celles de la poche copulatrice. Aussi trouve-t on sou- vent les couples d'Insectes , de Hannetons entre autres, noués ou retenus ensemble, à la manière des couples de Chiens. Les instants de la copulation sont plus ou moins éloignés de la ponte. Celle-ci dure plusieurs jours, quelquefois une semaine. Chez la reine Abeille, elle commence à la fin du second jour après la copulation, et elle se prolonge jusqu'au printemps suivant, sans ultérieure fécondation. Il est curieux d'étudier, sous le rapport delà génération, cette singulière organisation sociale de notre Abeille domestique. Une seule d'entre elles, remarquable par sa plus grande taille, par la brièveté de ses ailes, par la forme allongée de son abdomen, est chargée de la propagation de l'essaim, et passe sa vie à pondre des œufs dans les cellules préparées par les ouvrières. Elle avait commencé celle d'Insecte parfait, en recueillant, à la suite d'une ou plusieurs co- pulations, dans son réservoir séminal, les spermatozoïdes nécessaires aux nombreuses pontes qui vont suivre.Vingt mille femelles plus petites, dont les organes générateurs ont été neutralisés par un défaut de déve- loppement , sont les savants architectes de la ruche et les prévoyants pourvoyeurs des larves qu'elle renferme. Environ quatre à six cents mâles éclosent au printemps , avant la reine, et sont tués impitoyable- ment par les neutres , aussitôt que celle-ci a été fécondée (1). Les Fourmis ont de même trois sortes d'individus: des femelles, des mâles et des neutres, qui composent leur société nom- breuse. Il n'y a que les derniers qui passent l'hiver engourdis; les mâles et les femelles périssent après les premiers froids. Le moment de la ponte, qui est en même temps celui de la fécondation successive des œufs, pendant leur passage vis-à-vis de l'o- rifice du réservoir séminal, met en évidence l'admirable instinct des femelles, pour une progéniture qu'elles ne connaîtront pas tou- jours , et qui n'éclora quelquefois que lors- qu'elles auront cessé de vivre. Le Cerceris bupreslicida , espèce d'Hymé- noptère , creuse avec art une galerie souter- raine et des cellules dans chacune desquelles il dépose un œuf et plusieurs Buprestes, pour la nourriture de la larve qui en sortira au printemps suivant, et qu'elle ne verra pas (2). Beaucoup d'autres Insectes ont ce même instinct de creuser dans la terre des galeries tortueuses à l'extrémité desquelles ils dépo- sent leurs œufs dans un nid, toujours à por- tée de la nourriture la plus convenable pour la larve. Les Libellules, les Tipules, dont les larves sont aquatiques, les pondent à la surface de l'eau. Les Ichneumons piquent les larves, surtout les chenilles, et font pénétrer leurs œufs sous leur peau ou les collent à sa sur- face, suivant les espèces. V Œstre hémor- rhoidal dépose ses œufs sous la queue du Cheval, à l'entrée du rectum, dans lequel la larve devra se développer. Les Bousiers for- ment une sorte de pilule avec des matières fécales des bestiaux et ils y enfouissent un œuf. Les Nécrophores se réunissent en nom- bre suffisant pour enterrer le cadavre d'un animal et déposent leurs œufs dans la même fosse où leur larve trouvera une abondante nourriture. (i) Voir au mot abeille de ce Dictionnaire l'article inté- ressant de M. Audouin. (2) Voir à ce sujet la lettre de M. Léon Dufour sur le» métamorphoses du Cerceris bupresticida ( Ann. des se. nal , 2e série, t XV, p. 36g et suiv-1. PRO Je dépasserais de beaucoup les bornes que cet article doit avoir, si je m'arrêtais à dé- crire toutes les circonstances concernant l'époque de Propagation et le mode de rap- prochement des se\cs dans les autres classes des Articulés à pieds articules. Nous verrons que l'excitation du rut , chez plusieurs Myriapodes, les rend phos- phorescents. Pour comprendre les phénomènes du rap- prochement des sexes chez les animaux de celte classe des Myriapodes , qui se lie à celles des Insectes et des Crustacés, il faut se rappeler qu'ils présentent deux types dans leur appareil génital externe. Dans l'un , c'est celui des Scolopendres , les organes d'accouplement mâle et femelle sont simples et situés à l'extrémité posté- rieure du corps , comme chez les Insectes. Leur accouplement est analogue. Dans l'autre type, celui des Iules, l'appa- reil séminal est double, comme chez les Crustacés, c'est-à-dire qu'il y a deux verges chez le mâle ; deux vulves et deux con- duits génitaux , chez la femelle, pour les recevoir. Chez le mâle du Iulus maximus, cet ap- pareil de copulation, que nous avons fait connaître pour la première fois , est très compliqué; mais, dans sa complication, il présente plusieurs circonstances dont les dé- tails nous paraissent avoir assez d'intérêt pour les décrire ici. Son caractèrele plus singulier est de se com- poser de pièces écailleuses, qui peuvent sortir du corps, en avant, par sa face inférieure, entre le septième et le huitième anneau, ou que l'animal y fait rentrer à volonté. On ne voit alors, à la place de cet appareil , qu'une fosse ovale, médiane, disposée transversale- ment, et qui a l'apparence d'une vulve. A peine y distingue-ton les extrémités des diverses parties qui composent cet appareil. Ce sont : une pièce basilaire extérieure, large à sa base, et se prolongeant, en forme de feuille oblongue , dans sa partie moyenne. Cette pièce rappelle la ûgure de certains fers de hallebarde. Ses parties latérales s'ar- ticulent à deux autres pièces ovales , à la fois membraneuses et écailleuses; leur por- tion basilaire appartient encore à deux au- tres pièces écailleuses, de forme à peu près semi-lunaire, qui doublent, en arrière, les PRO 033 deux précédentes et les dépassent en de- hors. Celte partie basilaire des quatre ap- pendices foliacés laléraux se prolonge en deux apophyses auxquelles viennent s'at- tacher les muscles qui meuvent cet ap- pareil. La verge proprement dite est un ap- pendice écailleux, composé d'une pièce ra- dicale, à laquelle se fixent les muscles qui la meuvent, et d'une tige extérieure élargie à sa base, prolongée en un long filet dans le reste de son étendue. Cette tige est placée derrière les pièces précéden- tes et protégée par elles. La partie la plus épaisse, à l'endroit où elle va se rétrécir rapidement pour se chan- ger dans la partie effilée en alêne, est per- cée d'un oriGce ; c'est l'issue du canal séminal. Cette issue donne dans un léger sillon qui règne tout le long du bord de la partie efûlée. Celle-ci est évidemment l'organe conducteur de la semence. L'anneau génital est fortement échan- cré au bord antérieur et moyen du segment abdominal, au point qu'il n'a plus, dans la ligne médiane de ce côté, qu'un demi-mil- limètre de largeur; tandis que dans la ligne médiane dorsale, le même anneauaOm,0047 dans le même sens. Mais une partie de ce qu'il a perdu en largeur est compensé par une plus grande épaisseur; il est comme tordu , de manière que ses faces externe et interne sont devenues antérieure et posté- rieure ; ce qui ne change rien à sa soli- dité. Les muscles qui meuvent cet appareil sont des protracteurs ou des rétracteurs pour les pièces accessoires. Ce sont encore des abducteurs pour les pièces principales ou les verges. Il est à observer qu'aussi longtemps que l'animal les retire complètement dans son corps, avec les pièces écailleuses qui les pro- tègent en avant, et dont l'ensemble forme une sorte de bouclier, la partie moyenne et supérieure de cet appareil , quoique forte- ment échancrée, repousse vers les viscères le cordon principal des nerfs, et lui fait faire un coude vers le haut, qui ne nuit pas à ses fonctions. Je désigne sous le nom de bouclier, l'en- semble des pièces qui recouvrent, en avant, 534 PRO PRO les deux verges. On comprendra facilement l'exactitude de cette désignation , si Ton fait attention que les deux vulves de la fe- melle sont également situées à la face in- férieure de son corps, tout près de la bouche, entre le second et le troisième anneau. Il était nécessaire que les verges fussent pro- tégées, dans les préludes de l'accouplement, contre les morsures de la femelle. Ces vulves se présentent comme deux coussins mous, sur les côtés de la ligne mé- diane, et attachés à deux plaques soudées, ayant chacune une apophyse, et supportant dans leur partie externe deux paires de pat- tes plus petites que les suivantes. Leur ori- fice est transversal et arqué. Le mode d'accouplement des Aranéides fileuses , qui sont toujours ovipares et dont les femelles ont un soin admirable de leurs œufs, n'est connu que depuis peu. Il est certain que les glandes spermagènes du mâle ont les ori6ces de leurs canaux sé- créteurs à la base de l'abdomen. L'organe, très compliqué , enfermé dans la dernière articulation de ses palpes, a, selon toute ap- parence, pour emploi de prendre ce sperme à sa sortie et de le porter à la vulve de la femelle. Ce serait une copulation analogue à celle du Cyclops Castor. Le testicule unique de ce petit Entomostracé est un sac rempli de corpuscules transparents, de forme ovalaire, mêlés à des corpuscules plus petits, à sur- face granulée. Les premiers sont des sperma- tozoïdes développés, analogues aux corps vé- siculeux spermatiques des Crustacés déca- podes. Ces corps spermatiques sont transportés par le mâle, au moment de la copulation, contre la vulve de la femelle, au moyen de petits flacons, dans lesquels ils sont ren- fermés. Ces flacons sont moulés dans la dernière partie du canal déférent. Ce sont des tubes cylindriques fermés à l'une de leurs extré- mités qui est arrondie ; ayant à l'autre un col court et rétréci, terminé par une ouver- ture circulaire. Les parois des tubes sont in- colores et solides. Les spermatozoïdes que les tubes renfer- ment y sont arrangés avec d'autres substan- ces susceptibles de les expulser, en segonflant pas l'action de l'eau. Ils en sortent par ce merveilleux artifice et pénètrent dans les voies génitales de la fe- melle (1). La classe des Crustacés à laquelle appar- tiennent les petits Entomoslracés dont nous venons de décrire la singulière copulation, a ses époques de rut qui varient selon les es- pèces et les climats qu'elles habitent, comme chez les animaux des autres classes. Les Crustacés se distinguent des Insectes en ce qu'un assez grand nombre peuvent engendrer plusieurs fois dans la vie, qui peut se prolonger au-delà d'une ou de plu- sieurs années pour l'un et l'autre sexe. Les plus petits, ceux de la sous-classe des Entomoslracés, peuvent avoir, comme nous l'avons dit des Pucerons, plusieurs généra- tions successives dans une seule belle saison. Leur accroissement rapide permet ces pontes très rapprochées, qui font comprendre leur extrême multiplication: telle est celle de VArtemisia salina (2) et de la Daphnie puce. Celle-ci couvre quelquefois toute la surface d'un étang, en y formant une couche de plu- sieurs millimètres d'épaisseur. Un autre caractère général qui distingue la classe des Crustacés, sous le rapport de la génération, c'est que les femelles portent leurs œufs, après leur sortie de l'ovaire, at- tachés sous l'abdomen, ou sous le thorax, ou dans des sacs suspendus à leur corps. Ils restent dans la cavité de l'ovaire, après la fécondation, jusqu'à ce qu'ils aient acquis un certain degré de développement. Lorsqu'ils ont besoin d'oxygène pour leur développe- ment ultérieur, les femelles les pondent après un intervalle variable selon les espèces, et les font passer au dehors dans des sacs à travers lesquels l'oxygène du fluide ambiant peut agir, ou sous des lames qui les recou- vrent sans empêcher cette action, soit tout- à fait à nu, mais avec une coque plus épaisse qui se colle immédiatement, ou par un pé- dicule, aux appendices de l'abdomen, comme chez les Décapodes. Ajoutons que les petites espèces qui pé- rissent, durant la bonne saison, par la des- siccation des eaux stagnantes qu'elles babi- (i) Observations sur l'accouplement du Cyclops Castor , par M. Siebold ; Annales des se. natur., 2e série, t. XIV, p. 26 etsuiv. (2) Histoire d'un petit Crustacé, Artemi*ia «alina Lescb.» t par M. Joly, etc. Montpellier, i84o. PRO MO 535 tent, ou qui atteignent naturellement le terme «le leur vie a la fin de cette saison, doivent laisser des œufs dans ces mêmes localités, qui peuvent se conserver plusieurs innées et éclore dans des circonstances fa- vorables ; tel est VApw, que l'on voit lout- à-coup reparaître dans les années pluvieuses, après de longs intervalles, avec les mares lui étaient restées desséchées aussi long- temps. La ponte des Crustacés, qui succède à la fécondation, montre que celle ci est imé* rieure et la suite d'un accouplement intime. Les mâles ont généralement deux verges, et les femelles deux vulves. 11 en résulte que chaque ovaire a un orifice extérieur qui lui correspond , et qu'il existe, chez le mâle, un organe d'accouplement du même côté , pour la fécondation des ovules que cet ovaire renferme. Mais la position de ces orifices, ou des vul- ves, varie beaucoup, ainsi que la complication et la position de l'appareil de copulation des mâles. Ce dernier appareil est organisé suivant deux plans, dans le seul ordre des Décapo- des. J'ai fait connaître que les Crabes, ou les Brachy g astres, ont toujours leur verge hors du corps, etqu'elle se compose d'un fourreau épidermoïde conique, suspendu au contour de l'orifice génital percé dans l'article basi- laire de la dernière paire de pieds, ou dans le dernier segment du sternum. Ce fourreau extérieur, hérissé souvent de quelques poils, recouvre un fourreau dermoïde. On voit à travers ce double fourreau, demi-transpa- rent, un canal déférent d'un moindre dia- mètre, qui se continue jusqu'à son extrémité qui paraît comme tronquée. Chacune de ces verges est armée de deux organes excitateurs et conducteurs, articulés l'un devant l'autre, le premier au dernier segment du sternum, et le second au premier segment de l'abdomen. Ces organes varient, selon les espères, pour la forme, qui se ter- mine généralement en alêne, rarement en fourche, comme dans le Grapse peint. Leur substance est dure et résistante. La verge s'engaîne dans une rainure du piemier des deux appendices. Celle des Décapodes macroures ou Macro- gastres, tels que le Homard, l'Écrevisse, la Langouste; est, au contraire, retirée dans la cavité thoracique, hors des instants de la copulation. C'est un tube membraneux con- tinu avec le canal déférent, susceptible do s'imaginer dans lui-même pour sortir par son orifice placé constamment à la surface interne du premier article des pieds posté- rieurs, ou danslesommetd'un tubercule plus ou moins saillant , annexé à cet article (1). Il n'y a jamais qu'un organe conducteur de ce tube membraneux, non susceptible d'é- rection et qui avait besoin d'une armure pour pénétrer dans les voies génitales de la femelle. Leurs orifices , chez celle-ci, ou les vulves, sont situés dans la partie du plastron ster- nal qui répond à la troisième paire de pieds dans le groupe des Brachy gastres ou des Crabes (2), tandis que les Macrogastres les ont dans le premier article de ces pieds. Celte singulière organisation , dont les complications, extrêmement variées dans les plus petits détails, ne pourraient être com- prises qu'au moyen de figures , devait du moins être indiquée dans l'esquisse que nous traçons ; afin de convaincre de plus en plus, par l'exposé succinct de ces modifica- tions multipliées à l'infini, des soins minu- tieux qui ont présidé à l'organisation des instruments de la vie, destinés à la trans- mettre aux générations successives. La disposition respective des organes de copulation que nous venons de rappeler démontre que l'accouplement ne peut avoir lieu, chez ces animaux, que par l'attouche- ment des faces antérieures des deux sexes. Cette position et d'autres circonstances de l'accouplement avaient été méconnues par Aristote , d'ailleurs si bon observateur (3). L'époque du rut des différentes espèces de Lombrics , qui a lieu à la fin de l'été et se prolonge en automne, me paraît expli- quer parfaitement , dans ce dernier cas, une observation que j'ai eu l'occasion de faire au printemps de 1845. J'ai découvert un embryon développé et très vivant dans une des bourses de l'ovaire d'un Lombric dont j'étudiais les organes génitaux. Cette observation, qui semble contredire celle de naturalistes célèbres, qui ont décrit les œufs pondus de ces animaux, me fait ffj Leçons d'aiiatomie comparée , t. VIII, p. 4*6 et «uiv. (2) llnd . p. 453 et suiv. (3) L.v. V, cl.. 7. 536 PRO PRO penser qu'ils peuvent être ovipares ou vivi- pares, suivant les saisons, ou peut-être les espèces ? Il y a, dans cette famille, rapprochement intime des sexes, surtout par l'anneau sexuel , sans véritable accouplement. Dans les Hirudinées, au contraire, dont chaque individu est muni d'une verge et d'une vulve, l'accouplement est complet et réciproque. Beaucoup û'Annélides marines , Errantes ou Sédentaires, n'ont leurs organes de géné- ration internes bien apparents qu'à l'époque du rut. 11 y a longtemps que G. Cuvier avait remarqué et publié (1) que les petits individus de V Aphrodite , ou les mâles, se trouvent le corps rempli d'une laite blan- châtre; pendant que les grands individus, ou les femelles, l'ont plein de petits œufs , dans tous les intervalles des viscères. Ces mêmes Annélides errantes , ou celles de l'ordre des Sédentaires , les Tubicoles de Cuvier, n'ont pas d'organes d'accouple- ment. Quand les sexes sont séparés, la fécondation doit se faire par l'intermédiaire de l'eau , dans laquelle le mâle répand sa laite, et la femelle ses œufs. § 43. De la phosphorescence considérée comme symptôme du rut chez les Animaux articulés. Parmi les phénomènes variés que produit l'époque des amours chez les Animaux arti- culés , l'un des plus remarquables est, sans contredit, la phosphorescence. Cette faculté de pouvoir répandre de l'une ou l'autre des parties de leur corps, pendant la nuit, une lumière éclatante, paraît avoir pour but, ou pour cause finale, de faciliter le rapproche- ment des sexes, en leur donnant connais- sance de leur présence. Elle est une suite de la surexcitation qu'éprouve naturelle- ment tout animal, à l'époque où il a besoin de ce surcroît de vie, pour la communiquer à des germes de son espèce. Qui ne connaît le Ver luisant , et qui n'a vu, dans nos belles soirées de juin , de juil- let et d'août, les points lumineux qui éclai- rent, comme autant de diamants couleur de feu, les gazons de nos campagnes et les bords de nos chemins? Us sont produits par (i) Dans le tome V des Leçons d'anatomie comparée, :le édition de i3o5. les trois derniers anneaux de l'abdomen des femelles appartenant à deux espèces de Coléoptères , le Lampyre luisant et le Lampyre splendide. La femelle est sans ailes etsansélytres; lemâle, qui est ailé, est averti, par cette lumière, de sa présence et de ses dispositions à un accouplement fé- cond. Aussitôt qu'il a eu lieu, la phospho- rescence disparaît (1 ... Dans l'espèce d'Italie, appelée Luciola dans cette contrée , le mâle et la femelle, également ailés, sont étincelants dans leur vol. Il paraîtrait que les Fulgores, de l'ordre des Hémiptères, et plus particulièrement l'espèce appelée Porte-lanterne (2), qui vit à Cayenne, etc. , auraient à l'époque de leurs amours, la même faculté phosphorescente. Les Géophiles, genre de Myriapodes de la famille des Scolopendres, jouissent aussi, au plus haut degré, de la faculté de ré- pandre une lueur phosphorique, dans la saison où ils s'accouplent. Audouin fut émerveillé, le 16 août 1814, de la vive lueur que répandaient six petites Scolopen- dres, extraites de la terre d'un jardin. Cette terre, bêchée à l'endroit où ces bêtes avaient été prises, était comme arrosée de goutte- lettes phosphoriques, et dans certaines places le liquide semblait couler comme de petits filets d'eau ; en brisait-on les mottes , elles jetaient une vive lumière phosphorique; et si l'on écrasait des parcelles de terre dans la main , elles y laissaient des traînées lu- mineuses qui ne disparaissaient qu'après 4, 8, 10, 20 secondes. Or, il me fut très facile, ajoute le savant académicien, de constater que cette phosphorescence était uniquement due à de très petites Scolo- pendres (3). Plusieurs Annélides jouissent aussi de cette singulière faculté. Celle des Lombrics, ou Vers de terre, a été constatée par un grand nombre d'observateurs ; entre autres par MM. Saget et Mnquin-Tandon, qui eurent l'occasion, en 1837, de voir dans une allée de jardin, à Toulouse, un grand nombre de Lombrics phosph ents. La lumière qu'ils donnaient était b ncbâtre et ressemblait (i) L'expérience en tmiiid, notre collegu- rcnnus de cette Acadiu (2) Voir l'atlas de c Ci) Comptes-rendu s 9 novembre 1810, t '... faite par M. le docteur Lalle- oie des sciences, Comptes- O.p 3.9. , pi. 2, fig. 2. e des sciences , séance dm )fy} et 74V. PRO MO 53: beaucoup à celle du fer rougi au blanc. Quand on écrasait un de ces vers, la phos- phorescence s'exhalait sur le sol ei produisait à volonté une longue traînée lumineuse, tomme si l'on eût frotté le sol avec du phos- obore. M. Moquin Tandon recueillit quelques uns de ces Lombrics. Il constata que leur propriété lumineuse résidait dans le ren- flemem sciuel , et quelle cessait après l'ac- couplement (I). Faut-il attribuer aux mêmes circonstances physiologiques, c'est-à-uire a l'époque des amours, la lueur pho.sphorique que ré- pandent de petites Annelides marines, au rapport de M. de Quatretages? Ici ce n'est plus une sécrétion , comme dans le cas que nous venons de citer et celui des Géophiles ; mais, selon l'observation de ce naturaliste, une sorte d'excitation produite par le même fluide impondérable, qui détermine la con- traction musculaire et qui est peut-être analogue a l'électricité. En effet, cette lueur augmentait avec les contractions et cessait avec elles , et elle se inoutrait uniquement dans les muscles (â). S 44. Époques et phénomènes du rut des Mollusques. La grande majorité des animaux de ce type habite les hautes mers ou les rivages mari- times de toutes les parties du globe. Elle y subit les influences des climats et des sai- sons , moins différentes et moins variées, à la vérité j pour les animaux aquatiques que pour ceux qui sont terrestres. Une petite partie des Mollusques vit dans les eaux douces. Quelques autres, et seulement parmi les Gastéropodes pulmoués , sont des ani- maux terrestres qui peuvent vivre dans l'air, mais ne prospèrent que lorsque cet air est à la fois humide et chaud. Tels sont nos Hé- lices des jardins, notre Colimaçon des vignes, nos Limaces de toute espèce. Ces animaux disparaissent durant les hi- vers de nos climats ; ils s'enfouissent dans la terre où ils restent engourdis pendant la mauvaise saison , et ne reparaissent qu'au printemps. Leur sang froid , leur peu d'ex- titabilité ont besoin de l'influence du beau (l) Ouvrage ( .te. (?) Comptei-rentim de i' Académie des teieucet , t. XVI, I. X. temps, d'une température chaude pour que la faculté de se propager se réveille en eux. Ce n'est guère qu'au mois de mai qu'ils com- mencent à s'accoupler; mais, dès ce mois jusqu'en août et septembre, leurs espèces paraissent avoir la faculté d'engendrer. Du moins existe-l-il des spermatozoïdes dans le testicule ou la glande spermagène des individus, peut-être retardés, que l'on ou- vre dans ce dernier mois. J'en ai observé dans le Colimaçon des vi- gnes, au mois de juillet. Ils étaient longs d'un demi millimètre. Leur corps avait la forme d'une faucille peu arquée ; dans quel- ques uns il avait deux courbures en sens opposé. Le long filet caudal formait des ondulations, se bouclait, se nouait dans l'eau. J'ai de même observé ceux de la Jardi- nière {Hélix aspersa) aux mois de mai et d'août. Le corps de ces spermatozoïdes, com- paré a l'appendice caudal , formant un filet très fin , présentait un renflement oblong , terminé en pointe. Si je rapporte ici ces détails, c'est pour citer un exemple de ce que nous avons dit ailleurs , d'une manière générale , qu'il y a souvent, dans ces machines génératrices, des différences d'une espèce à l'autre plus ou moins faciles à saisir dans les détails de leur forme ou dans les proportions de leurs parties. C'est encore au mois d'août que j'ai trouvé des spermatozoïdes dans la glande spermagène de la Limace rouge. J'ai ren- contré de ces corps propagateurs dans les différentes espèces que je viens de nommer, non seulement dans le testicule et le canal déférent, mais encore dans la vésicule au long cou ou copulatrice. Les œufs des Lymnées et des Planorbes , qu'on recueille, a la fin de l'hiver, attachés aux herbes des étangs, ont été pondus dans l'arriere-saison , ce qui indiquerait un rut tardif pour ces espèces. Le mode de rapproi hement des sexes que détermine le rut, et la fécondation qui eu est la suite et le but, varient beaucoup d'une classe a l'autre, ainsi que nous l'avons déjà indiqué. Les Céphalopodes , qui sont à la tête de ce type, pour l'ensemble de leur organisation et la grande taille relative à Iaqne!lefplu- 63 633 PRO PRO sïcurs d'entre eux parviennent , manquent d'organes particuliers d'accouplement. Ils doivent se rapprocher cependant pour une fécondation intérieure, en abouchant l'un contre l'autre chaque orifice de leur en- tonnoir. On sait quecette partie est situéeà la face ventrale du corps ; qu'elle a son ouver- ture sous le cou de l'animal ; qu'elle donne passage à l'eau qui va aux branchies ou qui en revient, et qu'elle sert d'issue aui fécès, à l'encre, et aux produits des organes géni- taux, c'est-à-dire aux œufs et à la semence. D'admirables dispositions ont été prises pour que celle ci pénètre, au moment du rapprochement des sexes, dans les voies gé- nitales de la femelle, sans l'intromission d'une verge. La glande unique qui produit les sper- matozoïdes, les fait passer dans une suite de laboratoires, qui les arrangent dans un étui mécanique, dont la composition est telle qu'il fait explosion dans l'eau ; il répand ainsi les milliers de spermatozoïdes qu'il renfer- mait, autour de la partie où il s'est brisé, et conséquemment , durant le rapprochement des sexes, autour de l'orifice génital ou des orifices génitaux de la femelle ; car il y en a un, ou deux, selon les espèces, aboutissant toujours à un seul ovaire. Ces tubes ont une composition générale analogue , dans tous les Céphalopodes où ils ont été observés ; mais ils présentent, sui- vant les genres et les espèces, des différences sensibles , dans leurs proportions et les dé- tails de leur composition. Ceux de la Sépiole vulgaire , que nous avons étudiés dans leurs plus petits détails, nous ont offert plusieurs particularités, en- core inconnues avant cette étude, que nous indiquerons ici. Chaque tube est un long cylindre grêle , «m peu en massue, c'est à-dire un peu plus yros du côté postérieur où se trouve le ré- servoir séminal. Il est fermé à ses deux ex- trémités. 11 se compose d'un étui extérieur plus épais, dense, résistant, ayant la pro- priété d'absorber l'eau par endosmose. Ce fourreau extérieur est doublé par un second fourreau membraneux à parois très minces. La cavité de ce double étui renferme en arrière, dans la partie qu'on est convenu d'appeler le réservoir séminal, des quantités innombrables de spermatozoïdes. Ils y sont disposés en un gros cordon, formant des re- plis rapprochés dans sa portion la plus recu- lée , plus écartés en avant. Mais ce cordon est composé lui-même d'une sorte de ruban de spermatozoïdes , qui est roulé sur lui- même en spires rapprochées. Ce réservoir n'occupe pas le quart de la longueur du tube. La partie moyenne de ce mécanisme com- pliqué, toujours contenue dans le double étui qui en forme l'enveloppe générale, se compose d'un gros boyau , qui a presque la moitié de la longueur du réservoir séminal, auquel il tient par un tégument grêle, pro- bablement tubuleux, très contourné dans une partie de sa longueur. Vient ensuite le flacon , dont le contenu est jaune-orange, comme celui d'une partie du boyau , et parait de nature huileuse. Ce flacon , de forme conique, a son sommet di- rigé en avant. Sa base produit en arrière un tube délié que l'on voit pénétrer assez avant dans le boyau. Deux capsules à parois trans- parentes, contenues l'une dans l'autre, prolongement des gaînes du boyau , lient ce boyau avec le flacon. Ces deux parties appartiennent-elles à l'appareil éjaculateur que nous allons décrire, comme on le dit du flacon en général? Ou serviraient-elles à donner aux spermatozoïdes une élaboration qui leur manque? Je pencherais pour cette dernière opinion , si toutes ces petites ma- chines animées devaient les traverser; ce qui n'est pas. Nous continuerons donc à désigner sous le nom d'appareil d'éjaculation le boyau et le flacon que nous venons de décrire, et la partie que nous devons encore faire con- naître. Elle commence au sommet du flacon, par plusieurs petits tubes grêles , qui se courbent en spire régulière et s'unissent de manière que, par leur entrelacement, ils forment une vis dont la longueur est la neuvième partie de celle de tout le tube. Au delà de cette dernière partie, on ne voit plus qu'un seul tube central, de même couleur jaune, qui paraît rempli de petites étoiles , arrangées d'abord avec une sorte de régularité et formant une spirale. Dans la partie antérieure de l'étui , ces petites étoiles , toujours contenues dans le même PRO tube, deviennent moins nombreuses et finis- sent par disparaître; de sorte que ce tube est vide et incolore dans sa dernière partie. Mais il y montre, dans son axe, un tube très grêle, que Ton peut suivre jusque près de l'extrémité de l'étui, quoiqu'il diminue encore de diamètre. La dernière partie du tube éjaculateur principal augmente au contraire beaucoup de diamètre ; elle forme successivement trois circonvolutions et se termine en se coudant et en se dilatant encore, sur le côté de l'ex- trémité de l'étui. C'est cette partie qu'on a appelée la trompe dans les sperrnaphores de la Seiche. On l'a vue se dérouler en dehors, par l'action de l'eau , et entraîner à sa suite tout l'appareil éjaculaieur et le contenu du réservoir sé- minal. Pour compléter cette description , je dois dire quelque chose de la forme des sperma- tozoïdes. Ils sont généralement oblongs ou doublement coniques, avec un appendice caudal de longueur médiocre. C'est par cet appendice qu'ils paraissent attachés les uns aux autres , dans le ruban du réservoir sé- minal. Dans le testicule, je les ai toujours trou- vés sans appendice caudal. Souvent plusieurs de ces corps se croisaient par le milieu, de manière à former des étoiles à quatre ou six branches , suivant qu'il y en avait deux ou trois ensemble. Il est bien remarquable que le tube éja- culateur en renrermedesemblablementréu- nis en étoiles. De nombreux observateurs ont étudié ces fameux tubes de Néedham , que je préfère désigner du nom de Swammerdam , parce que c'est ce savant Hollandais qui les a dé- crits le premier et qui a découvert une grande partie de leurs propriétés singu- lières (l). Ces tubes varient peu dans leur forme et leur composition générale. Us ont généralement la propriété de s'agiter dans l'eau, et d'éclater après de courts instants. Leur réservoir séminal diffère beaucoup en (i) Voir Us Archives de J. Mitltei pour i83g, 1840 et 1841; lei Compte s-rendus de r Académie des sciences, du 1$ avril i8io;et \ti Annales des sciences naturelles, 2' série, t XVIII, tt pi. 11, |3 et 1*. PRO 539 étendue et en structure suivant les espèces. L'appareil éjaculateur est d'autant plus long que le réservoir séminal est plus court. Le tube qui sépare le flacon , dans la Sé- piolc, du réservoir séminal , manque dans la Seiche. Le flacon a des formes très diffé- rentes, suivant les espèces ; et le tube éjacu- lateur qui le précède, des dispositions et des proportions très variées. Le jeu de cette machine compliquée, les usages de ses différentes parties, et la cause qui fait éclater l'étui , et en premier lieu sa partie antérieure ; celle qui fait sortir suc- cessivement le réservoir séminal , et désa- grège les innombrables spermatozoïdes qu'il renferme, ne sont peut-être pas suffisamment expliqués. II y a sans doute encore des décou- vertes à faire dans celte voie, malgré les progrès que la science actuelle doit aux re- cherches, réunies ou séparées, de MM. Pe- ters et Milne Edwards. Il n'est pas douteux que ces sperrnaphores, d'une structure si merveilleuse, passent , au moment de la copulation , à travers l'orifice de l'entonnoir femelle, au moyen de l'or- gane d'éjaculation dont le mâle est pourvu, dans la cavité branchiale de la femelle, où se trouve l'orifice simple ou double, suivant les espèces, d'un oviducte non divisé, ou bi- furqué. Là, ces machines font explosion par l'action de Peau ; l'assemblage des sperma- tozoïdes se désagrège; ceux-ci deviennent libres et pénètrent dans l'oviducte pour y féconder les œufs qu'il renferme; ou bien ils les fécondent seulement à leur sortie. M. Peters a fourni la preuve de tous ces phénomènes, par la découverte qu'il a faite, dans le sac de la Sépiole femelle , des débris des sperrnaphores du mâle. Après lui , MM. Lebert et Robin ont eu le rare bonheur de trouver un paquet de ces sperrnaphores , attachés aux parois du sac branchial d'un Calmai- femelle, non loin de l'orifice de l'oviducte. J'ai de suite pensé au récit de ce fait, que c'était une circonstance anomale qui avait empêché ces tubes, dans cp cas rare, d'éclater par l'action de l'eau. Le lendemain de cette intéressante communia cation , faite par M. Robin à la Société phi- lomalique (1), nous avons examiné ensem- ble ces tubes, au Collège de France, et nous (i) Séance du 3i m:.i lS4i. 540 PRO les avons trouvés presque entièrement pleins de spermatozoïdes ; de sorte que l'appareil éjaculateur était tellement réduit, qu'ils n'a- vaient pu éclater, et qu'ils étaient restés intacts, comme pour démontrer le chemin qu'ils prennent pour la fécondation; et pour confirmer l'usage que l'on attribue à la partie de cette admirable machine, qui doit la faire éclater par l'action de l'eau. Parmi les Gastéropodes , les uns ont les sexes séparés et le mâle est pourvu d'une verge considérable pour l'accouplement; ce sont, en général, les Pectinibranches. Les autres sont hermaphrodites et paraissent avoir besoin d'un accouplement réciproque; ce sont les Gastéropodes pnlmonés. Si cet accouplement réciproque n'est pas stricte- ment nécessaire, selon moi, pour la fécon- dation , à cause des rapports intérieurs qui existent, dans plusieurs cas, entre le che- min des œufs et celui de la semence d'un même individu ; du moins parait-il servir à donner au système générateur de ces ani- maux, l'activité nécessaire à l'accomplisse- ment de cette fonction. Cette activité est particulièrement provo- quée par les préludes de l'accouplement chez le Colimaçon. Au moment où deux in* dividus s'approchent, ils se lancent mutuel- lement un dard à quatre arêtes tranchan- tes , qui vient irriter l'une ou l'autre partie de leur peau. Ce n'est qu'après ce singulier prélude que l'accouplement commence. Les organes en sont situés près de la tête, et leur orifice commun , dans la Limace et le Colimaçon, est percé sous le tentacule droit supérieur. Le vestibule commun génital se renverse par cette ouverture unique et présente trois rifices : l'un pour la sortie de la verge , l'autre pour l'entrée du vagin , et le troi- sième pour celle de la vésicule copulatrice. La verge se déploie successivement au de- hors en se renversant, et pénètre dans l'o- viducte ou dans la vésicule copulatrice, sui- vant les espèces. Il y a d'ailleurs dans ce cas singulier d'ac- couplement chez ces Gastéropodes , quoique pourvus des organes générateurs des deux se\es, beaucoup de variétés dans la disposi- tion des organes. Le vestibule commun gé- nérateur peut manquer, et les orifices des organes mâles et femelles peuvent être tel- PRO lement disposés, qu'il faut un troisième in- dividu pour compléter l'accouplement du second ; tel est le cas des Lymnées et des Planorbes, qui forment une chaîne circu- laire composée d'un certain nombre d'in- dividus, dont le premier féconde le second, tandis qu'il est fécondé par le dernier. La classe des Pléropodes , la troisième de la grande division des Mollusques céphalés , est hermaphrodite, avec des organes d'accou- plement pour une excitation, sinon, dans tous les cas , pour une fécondation réci- proque. Dans les trois classes des Mollusques acé- phales, celle des Bivalves ou Lamellibranches, des Brachiopodes, et des Tuniciers, la fécon- dation, quand les organes sexuels sont sé- parés , se fait par l'intermédiaire de l'eau, qui est le véhicule de la semence du sexe mâle ou de sa laite. Il n'y a plus ici de véri- table accouplement. § 45. Époques et phénomènes du rut des Zoophytes, ou des animaux rayonnes. La plupart des classes de ce type infé- rieur du règne animal ont, comme celles des autres embranchements de ce règne , des époques dans l'année où les animaux qui en font partie vaquent à cette fonction conservatrice de leur espèce. Ceux mêmes qui ne paraissent pas avoir d'organe spécial de propagation, tels que les Éponges, ont leur saison durant laquelle ils se remplis- sent de germes. Il n'y a peut-être que les Helminthes, que ceux du moins qui passent leur vie dans l'intérieur des autres animaux, et c'est la grande majorité, qui restent indépen- dants des saisons et ne soient soumis qu'à la loi qui exige que l'animal , pour se pro- pager, ait atteint un certain degré de son accroissement, ou de développement auquel il doit arriver, selon son espèce. Les Zoophytes à sexes séparés, qui con- servent la locomotilité, se rapprochent, à l'époque du rut, sans véritable accouple- ment, puisqu'ils n'en ont pas les organes ; mais afin que le mâle puisse répandre sa laite immédiatement sur les œufs de la fe- melle , ou bien afin que cette semence par- vienne jusqu'à l'organe d'incubation de celles qui sont vivipares. PRO PRO 541 Ce dernier cas est celui d'une espèce d'O- phiure (I) des côtes do l'Océan. On a vu souvent deux Astéries rouges, mUeet femelle, se tenir rapprochées par une sorte d'accouplement, après lequel la fe- melle pond ses œufs et les conserve sous son corps, en formant avec ses rayons, re- pliés sous elle, une sorte de poche d'incu- bation (2). C'est au printemps que les femelles de l'Oursin comestible sont remplies d œufs mûrs, qui les font rechercher comme ali- ment. Chaque œuf, de forme globuleuse , n'a guère qn'un neuvième de millimètre en diamètre. Elles les déposent en paquets, qui sont fécondés sans doute immédiatement par la laite des mâles. Les Aculèphes à sexes séparés, qui se com- posent de la plupart des espèces de Méduses, se rapprochent des côtes, dans nos climats, durant la belle saison, comme les Poissons, pour y frayer. Les mâles du moins ont alors leurs glandes spermagènes gorgées de sper- mato/oïles, et les femelles leurs ovaires remplis d'œufs. M. de Siebold a vu des quantités innom- brables d'Aurélies ( Mcdusa aurita) appa- raître près des côtes de la mer Baltique dans cet état de rut , aux mois d'août et de septembre, et disparaître ensuite, jusqu'à la même époque, Tannée suivante. Il a été frappé, pour le dire en passant, de l'instinct de ces animaux , en apparence si inférieurs, qui leur fait prendre la pré- caution de ne jamais se diriger vers la terre que par un vent contraire, et de s'en éloi- gner aussitôt que le vent les y porterait forcément avec les vagues et les briserait sur la plage ou contre les rochers. M. Grant a observé que les germes com- mencent à paraître aux mois d'octobre et de novembre, dans la Spongia panicea, qu'il a observée sur les côtes des îles Britanni- ques (3). Ils se présentent comme de pe- tites taches d'un jaune opaque, de forme irréguliere, dans les parois des canaux inté- rieurs de cette Éponge, qui étaient aupara- (t) Observée par M. Quatrehgps en 1 8 ; 2 . Comptes-rendus de C Académie des sciences, t. XV, p. 799. (2) CVst M. Sars qui a fj.t connaître cette espèce d'incu- bation protectrice des Astéries. (3) Annales des se. nat., t. XI, p. tq3 et suiv. vant incolores et transparentes. Plus tard, ils prennent une forme ovale, régulière. Lorsqu'ils sont prêts à sortir , on les trouve suspendus, dans ces mêmes canaux, hors des parois membraneuses qui les tapissent. C'est en hiver, dans les mois de décembre, janvier, février, et encore en mars, que les Éponges montrent cette lente gestation et se débarrassent enfin de leur progéniture. Elle est alors sous forme de larves à cils vibratiles, voguant librement dans la mer durant deux ou trois jours , avant de se Gxer définitivement en se mé- tamorphosant. Les Helminthes de la sous-classe des Ca- vitaires ont les sexes séparés et vivent en- semble , groupés souvent en grand nombre dans les intestins des animaux (les Ascari- des, etc.). D'autres parcourent leurs tissus cutanés et sous-cutanés, ou viscéraux, dans tous les sens (les Filaires). Les mâles, beau- coup moins nombreux et plus petits que les femelles (ceux des Ascarides), ne doivent pas avoir de peine à les rencontrer pour l'accouplement. Les Parenchymateux, qui vivent en partie dans les autres animaux, tels que les Dou- ves, etc., paraissent avoir besoin générale- ment, comme les Sangsues, d'un accouple- mentréciproque, quoique ces animaux soient pourvus des organes des deux sexes. Les Tœnia de ma sous-classe des Helmin- thophytes ont dans chacune de leurs articu- lations développées, outre un ovaire, que l'on trouve rempli de nombreux ovules, lors- que ces articulations sont arrivées au der- nier degré de leur accroissement, une glande spermagène et une verge au moins. Il y a ici une extraordinaire multiplicité dans les organes conservateursdel'espèce, quifaitque chaque articulation est, sous ce rapport, une individualité complète, qui a son tour réglé pour la propagation, après lequel elle périt. C'est ainsi que les découvertes les plus récentes de la science, ont montré que les espèces en apparence les plus dégradées sont organisées pour leur multiplication avec un luxe, qu'on me permette cette expression, qui fait comprendre la persistance de ces espèces; malgré les nombreuses difGcultés qu'elles rencontrent pour conserver leurs germes, pour trouver un lieu et des circon- stances favorables à leur développement, 542 PRO PRO et les aliments qui conviennent à leur vie de nutrition , après leur éclosion. Ces découvertes positives sur la généra- tion des animaux inférieurs, montrent en même temps, combien la prétendue généra- tion spontanée ou hétérogène serait inutile, si elle n'était pas une absurde hypothèse , aux yeux de celui qui a passé une longue vie à étudier l'organisation , ses lois et ses merveilles. CHAPITRE VI. DE LA GÉNÉRATION SEXUELLE , CONSIDÉRÉE DANS SON ESSENCE ET DANS SES PRODUITS. Nous croyons devoir présenter, dans les premiers paragraphes de ce chapitre , un dernier aperçu des conditions physiques et organiques les plus prochaines, telles dn moins que la science actuelle a pu les aper- cevoir, pour que la génération sexuelle s'ac- complisse. En étudiant, dans les paragraphes sui- vants, ses produits naturels (provenant d'in- dividus de même espèce) ou factices (les Mu- lets) , nous chercherons à reconnaître l'in- fluence respective et la part du mâle et de la femelle dans cette fonction de propagation sexuelle, pour laquelle leur concours est né- cessaire. § 46. De la génération sexuelle, considérée dans son essence. Deux conditions sont indispensables pour que la génération sexuelle soit réalisée : la première, qu'il y ait fécondation ou forma- lion d'un germe; la seconde, que ce germe soit placé dans un lieu convenable pour son développement. Nous avons traité suffisam- ment de cette dernière condition dans notre article ovologie(I). Quant à la première, on a déjà pu voir dans plusieurs parties du présent article (2) qu'il est indispensable pour la formation d'un germe, que les deux éléments nécessaires de ce germe , l'ovule et les spermatozoïdes , se rencontrent et soient mis en contact l'un de l'autre. Ce sont les molécules organiques de Buffon, déterminées, relativement au mâle et à la femelle, avec une précision (3) (r) Tome IX de ce Dictionnaire. Voir la première partie de ret article, intitulée Exogénie. (2) §§ 7 et 17, à la fin. (3J Voir le chapitre III de cet article , renfermant la par- que la science ne pouvait avoir, à l'épo- que où le génie de ce grand naturaliste cherchait à pénétrer dans le mystère de la génération. Que se passe-t -il dans ce con- tact des deux éléments du germe? Nous ne pouvons en juger que par ses résultats , c'est-à-dire par l'étude des pro- duits de la génération. Cette étude nous montrera, que chacun de ces deux éléments tient plus ou moins de l'organisme et des facultés du sexe auquel il appartient ; qu'il peut les transmettre au germe dans la com- position duquel il entre par la fécondation; et qu'il renferme, au moins virtuellement, la cause des ressemblances de toute espèce qui peuvent prédominer, dans ce germe dé- veloppé , relativement au père ou à la mère. Le lieu de rencontre des ovules et des spermatozoïdes varie avec le lieu d'incuba- tion et la nature des enveloppes plus ou moins protectrices de l'œuf, qui permet- traient ou empêcheraient la fécondation. Lorsqu'elle est intérieure, le rapproche- ment des sexes, qu'elle rend nécessaire, ne suppose pas toujours que l'animal soit vivi- pare. Elle est de même intérieure chez un grand nombre d'animaux ovipares; chez tous ceux qui pondent leurs œufs dans l'air, tels que les Oiseaux, les Insectes, les Arach- nides, etc. ; et chez un certain nombre d'a- nimaux qui pondent leurs œufs dans l'eau, toutes les fois que leur enveloppe protec- trice est trop épaisse pour permettre leur fécondation dans leur état d'œuf complet : tels sont, entre autres , dans la classe des Poissons, les Sélaciens ovipares. Lorsque la fécondation doit être inté- rieure, elle nécessite un rapprochement des sexes plus ou moins intime, au moyen du- quel la semence du mâle pénètre dans les voies génitales de la femelle à la rencontre des ovules. Le lieu de cette rencontre peut être l'ovaire, l'oviducte propre ou l'oviducte incubateur. Chez les Mammifères, c'est l'ovaire ou l'oviducte propre, suivant que l'accouple- ment a lieu à une époque plus ou moins avancée du rut de la femelle, et que les ovules sont encore dans la capsule de Graaf, ou que cette capsule a éclaté et leur a donné passage pour cheminer vers l'oviducte incu* tie historique des découvertes qui ont donné à la icience actuelle cette précision. TRO MO 543 bateur, à travers le pavillon et l'oviducte propre. Chez les Oiseaux, cette rencontre s'effec- tue dans l'ovaire, puisqu'un seul rapproche- ment des sexes rend féconds les œufs qu'une Poule peut pondre durant vingt jours. Chez certains Poissons vivipares, les Pœ- cilics , le développement du fœtus ayant lieu, par exception, dans la même capsule de l'ovaire où l'ovule s'est développé, il est évident que les spermatozoïdes ont dû y pénétrer pour la fécondation. Nous avons vu que, chez les Insectes, il existe un réservoir séminal , d'où les œufs reçoivent le liquide fécondateur, à mesure qu'ils passent de l'ovaire dans l'oviducte. Chez les Mollusques gastéropodes herma- phrodites, il y a de même une vésicule dite copulatrice, qui paraît recevoir immédiate- ment la semence de l'organe mâle qui a pé- nétré dans son canal ; elle la verserait sur les œufs à mesure qu'ils passent vis-à-vis son orifice dans l'oviducte. Le rapprochement des sexes peut être en- core nécessaire dans certains cas d'herma- phroditisme, comme celui du Colimaçon, de la Limace, des Sangsues. Il ne suppose pas toujours l'échange de la liqueur séminale, ou son passage d'un indi- vidu dans l'autre, et réciproquement. Cet échange ne parait pas avoir lieu dans l'ac- couplement des Lombrics terrestres. Le long accouplement des Batraciens anoures , durant lequel les ovules passent , en premier lieu, de l'ovaire dans l'oviducte pour s'y compléter, détermine ensuite la fe- melle à faire les efforts nécessaires pour s'en débarrasser successivement. Ces pre- miers effets de l'accouplement, qui ne sont qu'excitants pour les phénomènes qu'ils provoquent dans l'intérieur de l'organisme, montrent qu'il peut se borner à ces effets, comme dans l'accouplement des Lombrics que nous venons de citer. L'observation de la manière dont les Cra- pauds et les Grenouilles fécondent leurs œufs, a suggéré au génie de Spallanzani les expériences nombreuses qu'il a tentées pour essayer de soulever une partie du voile qui couvrait, à cette époque, le mystère de la fécondation. § 47. Des fécondations artificielles. Rien n'a plus contribué à avancer la théo- rie de la génération sexuelle que les fécon- dations artificielles , imaginées par ce pro- fond et ingénieux investigateur de la nature. Ce sont elles qui ont conduit à cette propo- sition , bien démontrée dans l'état actuel de la science , que le contact immédiat des spermatozoïdes avec les ovules était, nous le répétons, la condition sine qua non de la présence d'un germe dans l'œuf. Elles ont eu encore pour grand résultat de faciliter l'étude du développement des embryons de toute espèce, lorsque le déve- loppement peut avoir lieu dans l'eau. C'est dans ce but que M. Prévost, de Ge- nève, a fécondé des œufs de Chabot {Cottus gobio) pour un premier essai sur le dévelop- pement des Poissons; et M. Vogt des œufs dePalée (Corregonus palcea); enfin tout ré- cemment M. Dufossé,des œufs d'Oursin co- mestible (1). Voici , d'ailleurs, quelques unes des con- ditions de ces fécondations artificielles : 1° Pour qu'elles réussissent , les ovules doivent être mûrs et les œufs complets. 2° La semence doit être fraîche. Cepen- dant on peut la prendre dans des cadavres , pourvu que les spermatozoïdes conservent leur vie. M. Jacobi dit avoir fécondé des œufs de Carpe avec de la laite d'un mâle mort depuis quatre jours. 3° Spallanzani a vu que le mélange de la semence de Grenouille ou de Crapaud avec de la bile, de la salive, de l'urine, du vi- naigre même en petite quantité, ne détrui- sait pas sa faculté fécondante. 4° Cette faculté se conserve dans un mé- lange de semence et d'eau , malgré de très grandes différences dans les proportions de celle-ci. Trois grains de semence de Gre- nouille, mélangée avec 18 onces d'eau, ont suffi pour donner à ce mélange la propriété de féconder les œufs. Suivant Spallanzani , cette propriété s'affaiblit , mais ne se perd pas, dans un mélange de la même quantité de semence avec 2, 3, 4, jusqu'à 22 livres d'eau. 5° La quantité et la durée du contact ne paraissent pas avoir d'influence sur le succès. Des œufs touchés avec le sperme (i) Annales des se. natur., janvier 18*7. 544 PRO PRO porté par la pointe d'une aiguille ont été fécondés. 6° De même , il n'y a pas de rapport di- rect entre la quantité de semence et le nombre des œufs fécondés. § 48. Moyens de rencontre des ovules et des spermatozoïdes, et observations sur le lieu précis de celte rencontre chez les Mammi- fères. Les spermatozoïdes, ces machines animées qui doivent communiquer à l'ovule la part du mâle dans la composition du germe, jouis- sent d'une faculté locomotive proportionnée au trajet qu'ils ont à faire, depuis le lieu où la semence estrépandue dans l'accouplement (îe vagin ou le canal génital) jusqu'à l'endroit des oviductes ou jusqu'à l'ovaire où sont les ovules. Plus ce trajet est long et compliqué, et plus leur irritabilité et leur locomotilité sont persistantes. Les cils vibratiles du col de l'utérus ai- dent sans doute à les y faire pénétrer; de même que ceux de l'oviducte propre y font cheminer les ovules dans un sens con- traire. D'anciennes et de récentes observations ont démontré la présence des spermato- zoïdes dans les organes génitaux des fe- melles de Mammifères, après un accou- plement. Dès 1684, Leeuwenhœck découvrait un grand nombre de spermatozoïdes dans l'uté- rus, dans les cornes, jusqu'à l'origine de la trompe d'une Chienne, couverte plusieurs fois, a un ou deux jours d'intervalle. Il fait la même observation sur des La- pines. MM. Prévost et Dumas découvrent dans les cornes et l'utérus d'une Chienne , et dans les utérus des Lapines, de très vifs sper- matozoïdes, vingt quatre heures après l'ac- couplement. Il n'y en avait aucun dans le vagin , chez une autre Chienne. Les trompes de Fallope, ou les oviductes propres, en avaent ut) petit nombre, trois ou quatre jours après l'accouplement. 11 y en avait beaucoup de très vifs dans les cornes de l'utérus. On re- marquait un fluide séreux autour de l'o- vaire, mais sans spermatozoïdes (1). (i) Annales des se natur., t III, p 119-122. R. Wagner en a observé des groupes , entre les œufs déjà fixés aux parois de l'uté- rus (1). Une Chienne qui avait été couverte pour la première fois le jeudi 21 juin 1838, à sept heures du soir, et pour la deuxième fois le vendredi suivant, à deux heures après midi, fut ouverte par M. Bischoff (2) une demi- heure après ce dernier accouplement. Il y avait des spermatozoïdes très vivants dans le vagin , dans le corps de l'utérus, dans les cornes, dans les oviductes propres, les fran- ges du pavillon, la capsule péritonéale de l'ovaire, et sur celui-ci. Une autre Chienne, couverte en présence de M . Bischoff , fut tuée quarante huit heures après cet accouplement. Le vagin, un peu sanguinolent, ne renfer- mait que des spermatozoïdes morts ; le corps de l'utérus en avait davantage; les trompe encore plus. Le plus grand nombre se trou- vait dans l'extrémité abdominale de ces tu- bes ou des oviductes propres. Ils y remplis- saient toutes les fossettes de la muqueuse. Il y en avait de très vivants entre les franges du pavillon, tout près de l'ovaire. Cet organe montrait trois vésicules de Graaf très développées, tuméfiées, dont une avait éclaté. Sa capsule péritonéale ren- fermait un fluide laiteux, pris à tort pour de la semence par les anciens observa- teurs. M. R. Wagner et M. Barry ont fait des observations semblables sur des Chiennes et sur des Lapines. Ce dernier (3) a même cru voir un spermatozoïde pénétrer dans l'œuf par une fente de la membrane vitelline près de laquelle la vésicule germinative, s'était portée. Il y a sans doute eu quelque illusion dans les détails de cette dernière observation d'un observateur d'ailleurs aussi savant qu'exercé. Ce qu'il y a de certain, c'est que Ton trouve plus souvent dans la trompe des Mam- mifères, qu'a la surface de l'ovaire, des œufs couverts de nombreux spermatozoïdes. 'i) Froriep neue Nostizen, band. 3, 1827. (2) Traité du développement de l'Homme et des Mammi- fères, p 22, répétée p. 56o. Paris, 1843. (3) Jrans philos, de i84o. PRO S 49. Le moment de la fécondation n'est pas celui de l'accouplement ; il en est plus ou moins éloigné. Chez les animaux qui s'accouplent pour âne fécondation intérieure, le moment de cette fécondation ou de la rencontre des deux éléments mâle et femelle du germe , est plus ou moins éloigné de celui de l'accouplement, suivant que le trajet, du lieu où la semence est versée dans cet acte, jusqu'à l'endroit où sont les ovules, est plus ou moins long et compliqué. Ce n'est que trois jours après un accou- plement fécond, qu'on trouve des œufs dans l'un des utérus ou des oviductes incubateurs dune Lapine ; et après un intervalle de huit jours, qu'il existe de ces mêmes œufs dans l'une ou l'autre corne de la matrice d'une Chienne. II faut cet intervalle de temps, au moins , pour qu'un œuf fécondé par- vienne dans l'utérus de la femme. Mais la rencontre des ovules et des spermatozoïdes pouvant avoir lieu déjà à la surface de l'ovaire, où se trouvent les ovules mûrs, ou dans quelque partie de l'oviducte propre, l'instant de la fécondation doit être plus rapproché de celui de l'accouplement que le moment où les œufs parviennent dans leur lieu d'incubation. Il résulte de cette différence de temps entre le moment de l'accouplement et l'in- stant de la fécondation que, si l'ébranle- ment du système nerveux , et par suite celui de tout l'organisme, qui se manifeste dans le sexe mâle, comme phénomène gé- néral de l'accouplement, paraît nécessaire pour produire léjaculation de la semence; cetébrajilementn'est pas indispensable, chez la femelle, pour la fécondation des ovules. Aussi Spallanzani est-il parvenu à fécon- der une Chienne en rut, en introduisant dans son vagin, au moyen d'une seringue, une petite quantité de semence que perdait spontanément un mâle. La Chienne ainsi fécondée a mis bas, après soixante -deux jours, trois petits qui avaient des traits de ressemblance avec leur père. PRO 515 S 50. Des générations Hybrides ou des Mulets. Nous traiterons, dans ce paragraphe, des produits accidentels de deux individus mâle t. x. et femelle, qui ont consenti à se mêler, quoi- que appartenant à deux espèces distinctes. Ces produits s'appellent Hybrides ou Mulets. Le dernier mot, qui désignait, en premief lieu, le petit de l'Ane et de la Jument , a été généralisé et étendu aux produits de l'accouplement d'autres espèces. Aucune observation bien positive et in- contestable, parmi les animaux, n'a démon- tré jusqu'à présent que des espèces différen- tes, libres et abandonnées à leur instinct de propagation, se mêlassent dans la nature; et qu'il naquît de ces mélanges des espèces hybrides, pouvant se propager avec leurs ca- ractères distinctifs, et produire une succes- sion de générations fécondes, comme les es- pèces dont elles seraient originaires. Si Ton réfléchit à l'ordre qui règne dans l'économie générale de la nature, à la durée et à la permanence des espèces avec leurs caractères indélébiles d'instinct et demœurs; si l'on considère leur distribution dans les différentes régions du globe, où ellessubissent les influences des climats les plus variés; si l'on réfléchit que cette distribution est réglée par leur organisation et leur constitution respectives; si l'on se représente le désordre qui serait la suite de ce mélange fécond, qui modiûerait les espèces, qui en détruirait les caractères, et, avec eux, le principe de cet arrangement des êtres organisés à la surface du globe, source de l'équilibre et de l'har- monie qui résulte de leur action réciproque; on en conclura logiquement à priori, comme nous venons de l'énoncer à posteriori , c'est- à-dire par l'observation directe et l'expé- rience, que les espèces ne se mêlent pas dans leur état de complète liberté. « L'histoire naturelle n'a pas de fait » mieux démontré que celui de la fixité v des espèces; et pour qui sait voir la beauté » de ce grand fait, elle n'en a pas de plus » beau, » a dit le célèbre professeur de phy- siologie du Jardin des plantes, M. Flou- rens(l). Dans ses expériences sur les générations artificielles, Spallanzani n'a pu produire des Mulets, soit en arrosant avec la liqueur sé- minale du Crapaud puant les œufs de la Grenouille verte; soit avec la liqueur sémi- nale des Salamandres ou des Tritons, et les (i) Dan* son très remarquable ouvrage sur Buffon. — Paris, cher Paulin, i8W- 546 PRO œufs de Grenouilles et de Crapauds; soit avec les œufs de Rainette, et la liqueur sémi- nale de Grenouilles, et réciproquement; soit en mêlant le sperme de Crapaud avec les œufs de Grenouille, et vice versa. Il a de même injecté inutilement le sperme d'un Chien dans le vagin d'une Chatte en rut. Enfin, des individus de la Rainette des arbres et du Crapaud puant , mis ensemble à l'époque du rut, ne se sont jamais accou- plés. Il résulte, ce nous semble, de ces expé- riences, deux enseignements. On peut con- clure de la dernière et de beaucoup d'autres semblables: que l'animal a l'instinct de se rapprocher de son espèce et de s'éloigner des autres , comme il a celui de choisir ses ali- ments et d'éviter les poisons. La seconde et importante conclusion, c'est que le grand et principal obstacle physique ou organique au mélange fécond des espèces paraît exister dans les spermatozoïdes , et dans des différences , appréciables ou non , dans la forme , les dimensions et la compo- sition intime de ces machines, qui portent à l'ovule la part du mâle pour la formation du germe. Parmi les animaux que l'homme a sou- mis à l'état de domesticité, quelques espèces appartenant toujours au même genre (1) se sont prêtées à ce mélange , et nous pourrions ajouter à ce désordre. D'autres espèces qui ne sont pas domesti- ques , mais qu'on a réussi à faire vivre en- semble dans les ménageries, ont eu , de loin en loin, des accouplements féconds. Qu'en est-il résulté? Des Mulet s entière- ment privés de la faculté de se propager ou dont la faculté génératrice se perd dans l'une des générations les plus prochaines; à (r) Pour que la femelle d'une espèce soit fécondée parle mâle d'une autre espèce, il faut que les deux appartiennent au même genre. F. Cuvier, au mot Métis du Blet, des scienc. natur., t. XXX, p. 464; Paris, i824. Dans une dissertation sur les Plantes hybrides, soutenue à Upsal, le 23 février i*5r, sous la présidence de Linné , on établit , entre autres, ces propositions : Les plantes congénères se fécondent facilement l'une l'autre; mais plus rarement celles qui sont de genres différents, quoique cela ait lieu quelquefois. On a depuis lors constaté, que la plupart de ces plantes hybrides ne tar- daient pas à reprendre les caractères de l'une des deux es- pèces originelles. Au reste, on est tenté de douter de toutes les observations faites à cette époque, où l'on rapporte sé- rieusement que, d'après Réaumur, un Lapin a coché une Poule, et que le Poulet qui est né de cette union était cou- vert de laine. (Proposition ;' delà dissertation citée.) PRO moins que les caractères de l'une des deux espèces ne finissent par prévaloir et par faire disparaître les caractères d'hybridité. Le petit nombre d'exemples d'espèces du même genre, prises dans les classes des Mammifères et des Oiseaux , qui ont eu des produits hybrides, a conduit à une défini- tion ingénieuse de l'espèce et du genre. « Le » caractère de l'espèce est la fécondité con- » tinue; le caractère du genre est la fé- » condité bornée (1). »» La Jument et Y Ane s'accouplent facile- ment. On sait que le Mulet qui en est le produit est généralement privé de la faculté d'engendrer , et que le mâle n'a qu'une li- queur séminale imparfaite sans spermato- zoïdes. A la vérité, on cite quelques exemples de Mules fécondées par un Cheval dans des climats très chauds, sans que cette faculté ait eu de suite dans leur progéniture (2). Le Cheval et VAnesse se mêlent de même, et produisent le Bardeau. Nous regardons comme une fable le mé- lange fécond du Taureau et de VAnesse, du Cerf et de la Vache. M. de Buffon rapporte qu'il a fait accoupler deux Boucs avec plu- sieurs Brebis, et qu'il en a obtenu neuf Mu- lets : sept mâles et deux femelles. Une autre fois, il a obtenu de l'union d'un Bouc avec plusieurs Brebis six mâles et deux femelles. Il n'ajoute, à la vérité, aucun détail sur les caractères de forme ou de pelage des Mulets produits de ce mélange; et, comme il ne faisait pas lui-même ses observations , nous pouvons craindre qu'il n'ait été trompé. On sait qu'on a, dans beaucoup de pays, l'habitude de mettre un Bouc à la tête d'un troupeau de Moutons, sans qu'il en résulte des Mulets. Les Mulets de Chien et de Louve qu'on a réussi à produire ne sont pas stériles, mais leur fécondité est très faible et se perd , si (r) M. Flourens dans detix ouvrages célèbres : t* L'un sur l'histoire et l'intelligence des animaux, Résumé de» ob- servations de Frédéric Cuvier sur ce sujet, p. n3, Paris, 1845 ; 2° l'autre intitulé : Cuvier, Histoire de ses travaux, p. 297. Paris, i8*5. (2) Buffon rapporte une observation de Mole qui a mis bas, à Saint-Domingue, un Muleton à terme, et périt par accident, ainsi que son petit. M. le docteur Richard, direc- teur du haras du Pin, m'assure que des Mules sont par-ci par-là fécondées, en Algérie. 11 en a vu un exemple; le petit n'a vécu que trois jours; la mère n'ayant pas eu de lait. Quant aux Mulets, aucun exemple, que je 6«he, ne les a montrés fécond*. PRO PRO 547 on les mêle entre eux , après un très petit nombre de générations. On pourrait au con- traire les ramener à l'une des espèces dont ils sont le produit, en les accouplant avec des mâles ou des femelles de Tune de ces espèces. Je ne parle pas du mélange fécond entre le Bison et la Vache que l'on dit être fré- quent dans les fermes du nord des États- Unis de l'Amérique, et des Hybrides qui en résultent; la seule source que je connaisse de ces observations me paraissant très peu sûre. Les Oiseaux élevés en cage ou ceux de nos basses-cours, lorsqu'ils appartiennent à des espèces très voisines, peuvent, comme celles des Mammifères domestiques, ou de nos ménageries que nous venons de citer, produire des Mulets, dont la faculté géné- ratrice est nulle, ou faible, et ne tarde pas à se perdre dans les générations qui en pro- viennent. Le Chardonneret s'apparie avec la femelle du Serin des Canaries; plus rarement le Serin mâle avec le Chardonneret femelle. Les mulets qui proviennent de ces unions s'apparient de même facilement soit entre eux, soit avec des Serins; mais il en ré- sulte rarement des œufs féconds ; et cette fécondité, quand elle a lieu, se perd dès la seconde génération. Le Serin s'accouple encore avec le Venturon , avec le Cini , et avec la Linotte. La Poule avec le Faisan commun. Le Coq avec la Faisane. La Tourterelle des bois avec la Tourterelle à collier. On a vu de même des Hybrides produits de l'accouplement des diverses espèces de Faisans ; du Canard de la Caroline et du Milouin ; de l'Oie domestique et de l'Oie du Canada; du Canard musqué et de notre Canard domestique; mais en général ils sont inféconds, ou s'ils sont féconds et que l'on continue de les laisser entre eux, ils perdent bientôt la faculté de continuer à se pro- pager. Ils reprennent au contraire le carac- tère de l'une des deux espèces dont ils sont le produit, si on les mêle de nouveau avec des individus de cette espèce. Remarquons encore que dans ces mélanges il y a géné- ralement une espèce soumise à l'homme, qu'il a rendue plus ou moins domestique, et que c'est lui qui provoqvM» toujours ce« rapprochements forcés. Je lis à la vérité que la Corneille noiro et la Corneille manlelée s'accouplent quel- quefois et produisent des Hybrides, qui tiennent de l'une et de l'autre (1), dans les pays où la Corneille noire est rare; mais que ces mélanges n'ont pas lieu dans les contrées où les deux espèces sont com- munes. Cette observation intéressante mériterait d'être répétée et suivie dans toutes les cir- constances ; on finirait par découvrir la cause de cette rare exception. La ménagerie du Muséum d'histoire na- turelle deParis a servi , depuis plus de qua- rante années , sous la direction de MM. E. Geoffroy St-Hilaire et F. Cuvier, à des ex- périences sur les espèces hybrides de Mam- mifères ou d'Oiseaux. Depuis quelque temps M. Flourens et M. Isidore Geoffroy y continuent ces expé- riences , chacun de leur côté. Nous indiquerons ici les principaux ré- sultats des unes et des autres. Le 13 mars 1806, une femelle de Zèbre, qui avait été couverte une année aupara- vant par un âne de forte taille, tout noir, mit bas une mule femelle, zébrée d'abord comme la mère, mais qui avait pris peu à peu la plupart des caractères de forme et de cou- leur du père. Telle elleétait encore en 1820, lorsque F. Cuvier en a publié l'histoire (2). Une femelle de Chacal qui était entrée à la ménagerie comme provenant du Séné- gal, mais dont l'origine était incertaine, s'y est accouplée, sans difficulté, avec un mâle originaire du Bengale. Elle a mis bas cinq petits au bout de 62 jours. Cette union, féconde, de deux espèces prises à l'état sau- vage et rapprochées forcément, était, en 1821 , un exemple très rare. On peut lui objecter que ces animaux mâle et fe- melle n'appartenaient pas à deux espèces distinctes, mais à deux races d'une même espèce; et que la femelle que F. Cuvier avait désignée provisoirement sous le nom de Chacal du Sénégal n'en provenait pas réellement; puisqu'il a trouvé plus tard, entre cette femelle et un mâle provenant (i) Manuel d'ornithologie, par C.-J. Temminck , p, 109, Paris, 1820. (2) Histoire naturelle des Mammifères, etc, 548 PRO certainement de cette contrée, des diffé- rences qu'il regardait comme spécifiques (1). On a vu , dans la même ménagerie, deux mulets de Lion et de Tigresse nés à Wind- sor, en octobre 1824. M. F. Cuvier les a décrits et les a fait figurer (2) dans leur première année. Il a remarqué que leur li- vrée tenait plus deleur mère que de leurpère. A la même ménagerie, une femelle de Macaque qui vivait et s'accouplait fréquem- ment depuis plus de deux années avec un mâle vigoureux d'une autre espèce très voi- sine , le Bonnet chinois , devint pleine en- fin , et mit bas, à la fin de décembre 1829, un jeune mâle. Au mois de mai 1830, M. F. Cuvier écrivait (3) que ce mulet res- semblait encore à sa mère. Voici, en ce moment, les mélanges d'espèces qui ont eu lieu dans ce même local, sur lesquels d'ailleurs la science ne tardera pas à obtenir tous les détails désirables, des savants professeurs qui suivent ces expé- riences. Il y a eu des croisements féconds: 1. De Chacal et de Chienne (4). 2. De Chien et de Chacal femelle. 3. De Loup et de Chienne. 4. De Louve et de Chien (5), 5. De l'Hémione et d'une Anesse. Ces nouvelles expériences n'ont rien d'ex- traordinaire. Il n'en est pas de même des suivantes: 6. On a obtenu un mulet en accouplant ensemble deux mulets de Chacal et de Chienne. 7. On a réuni de même deux mulets dont Je mâle provenait d'un Loup et d'une Chienne et la femelle d'un Chien et d'une Louve. Leur accouplement a été fécond. Reste à savoir jusqu'à quel degré la force de génération sexuelle s'est conservée dans ces mulets factices, et jusqu'à quelle gé- nération elle se continuera? Mais les expé- riences qui ont précédé celles-ci sont assez r (i) Voir l'ouvrage cité, articles Mulets de Chacal de l'Inde et de Chacal du Sénégal , décembre 1821, par F. Cuvier. (2) Ouvrage cité, article Jeunes métis de Lion «t de Tigresse, février 1826. (3) Histoire des Mammifères, Mulet d'un Bonnet chinois et d'une femelle de Macaque. (4) Ce dernier croisement a paru difûcile, cependant un Correspondant de Buffon lui en avait annoncé un exemple. (5) M. Flourens en a publié l'observation intéressante, ouv.cit. *ur l'instinct, etc., p. 122. PKO nombreuses pour prévoir d'avance que leur puissance génératrice ne tardera pas à s'é- teindre. Aucune espèce, dans les autres classes de Vertébrés , ni dans celles des autres Types, ne paraît produire de mulets, même avec une autre espèce congénère. Nous avons parlé, en commençant ce pa- ragraphe, des expériences tentées inutile- ment par Spallanzani, pour en produire parmi les Amphibies, au moyen des fécon- dations artificielles qui lui avaient cependant très bien réussi, avec des œufs et du sperme d'individus de la même espèce. Les Poissons, dont la laite se répand dans l'eau et peut venir souvent au contact avec des œufs d'autres espèces, devraient pro» duire bien des mulets, si la fécondation avait été possible, dans celte classe, entre les éléments du germe appartenant à des espèces différentes. Nous terminerons la partie de ce para- graphe concernant la stérilité des mulets, par les mêmes pensées avec lesquelles nous l'a- vons commencé; mais avec les expressions et l'autorité de F. Cuvier, qui avait eu sou- vent l'occasion , pendant sa carrière scien- tifique, de méditer sur cet important sujet : « Rien jusqu'à présent, a dit ce profond » historien des mœurs des Mammifères , » n'autorise à présenter la reproduction in- » définie des mulets autrement que comme » une hypothèse; et jusqu'à ce que des faits » bien constatés mettent cette reproduction » hors de doute, tout ce qu'on conclura » sera conjectural , imaginaire et plus pro- » pre à faire partie du roman de la nature » que de son histoire. » Les mulets ne sont point, à proprement » parler, des êtres naturels; ils sont essen- » tiellement le produit de l'art, quoique la » nature ait dû se prêter à leur création. » Sans artifice , ou sans désordre , dans les » voies ordinaires de la Frovidence, jamais » leur existence n'eût été connue ; et dans » le cas même où une interruption dans les » lois générales leur eût donné naissance, » ils n'auraient subsisté qu'un jour ; ils » ne portent en eux que des principes de » mort (1). » (1) Voir l'article Mulet d'un Bonnet chinois et d*:jne femelle de Macaque , dans l'Histoire des Mammifères. J'eng«ge le lecteur à prendre connaissance de cet article PRO PRO L'étude des grandes différences qui exis- tent entre les individus de deux espèces dis- tinctes, qui produisent ensemble, peut servir à bien apprécier l'influence des sexes dans !a génération. Si l'on compare le mulet de l'Ane et de la Jument, on verra qu'il tient de sa mère par la taille et par la grosseur, et même par les formes du corps ; mais que par la forme de la tête, la longueur des oreilles, par ses jambes grêles et ses sabots, le mulet ressemblée l'Ane, ou à son père. Celui du Cheval et de l'Anesse, ou le Hardcau, a les mêmes res- semblances relatives. Sa taille se rapproche de celle de sa mère ; tandis que ses oreilles, la forme de sa tête, l'épaisseur de ses jambes, sa queue plus fournie de crius, le rapprochent de son père. Dans le mélange du Coq et de la Faisane, ou du Faisan et de la Poule, qui a eu lieu dans la ménagerie de Paris, on a remarqué que le produit ressemblait toujours au Fai- san. Cependant M. Florent Prévost, qui s'est beaucoup occupé des Oiseaux, a observé que les mulets des espèces qu'on est par- venu à mêler, ont généralement les couleurs du mâle et de la femelle plus ou moins fondues ensemble. § 51 . Des métis , ou des produits du mélange de deux individus appartenant à deux races ou variétés d'une même espèce. Les espèces sauvages cosmopolites , ou celles, en petit nombre, qui peuvent vivre dans des climats très différents, sont sus- ceptibles de varier dans leur taille, dans les proportions de leurs membres , dans leur pelage, si ce sont des Mammifères; dans la couleur, la proportion et même, jusqu'à un certain point, dans la nature de leurs tégu- ments, en général, qui se mettent, du moins chez les Mammifères, dans un rapport ad- mirable avec la température du climat où l'animal séjourne. Ces variétés plus ou moins persistantes, ou ces races, sont surtout très remarquables chez les animaux domestiques ; elles sont , et surtout de cet ouvrage, aussi remarquable par la profon- deur des idées que par la manière dont il est écrit. C'est cer- tainement, «notre avis, du moins, le meilleur ouvrage qui lit paru depuis celui de Buffon, sur l'histoire naturelle des Mammifères, et le seul que l'on pujîKlui comparer pour le plan de i'eiécution. dans ce cas, le plus généralement le résultat de la puissance de l'homme, quiamisà profit la génération et l'influence prédominante du mâle ou de la femelle, pour les multi- plier dans tel sens, qui convenait à ses usages ou à ses plaisirs. C'est pour suivre à la piste, qu'on me permette cette expression, et pour apprécier cette influence et la juste part qu'il faut at- tribuer, dans la fécondation , à chaque élé- ment du germe, que nous traiterons des métis. Remarquons encore que nous réservons, pour plus de clarté, le mot de métis, aux produits des races différentes d'une même espèce ; et celui de mulets , à ceux toujours accidentels de deux espèces qui se sont ac- couplées. Les races se propagent entre elles, tou- jours les mêmes , dans les mêmes circon- stances physiques ou climatériques , avec toute la puissance de l'espèce. Elles dégénèrent ou s'améliorent, suivant que ces circonstances leur sont défavorables ou tendent à perfectionner les caractères que l'on apprécie en elles. Ces circonstances tiennent essentiellement aux climats , à la nourriture et au genre de vie auxquels l'homme les soumet. Mais le plus puissant moyen et le plus prompt qu'il ait en son pouvoir pour mo- difier une race, est sans doute la généra- tion. Le Mérinos est une race de Moutons for- mée à la longue par l'influence des bons pâ- turages des parties montagneuses de l'Es- pagne, pour sa haute taille, et parcelle du froid de ces montagnes , dans la mauvaise saison, qui fournit les téguments de cette laine abondante et fine qui rend cette race si précieuse. En mêlant des béliers Mérinos à des brebis de nos races de France, beaucoup plus pe- tites , et dont la laine est beaucoup moins fine; on est parvenu à améliorer nos mé- diocres races et à les rendre aussi parfaites que la race dont les qualités prévalent. Il a suffi pour cela , de l'influence d'un bélier Mérinos, mêlé d'abord à une femelle de l'une de nos races inférieures; puis au produit métis provenant de ce premier mé- lange, et successivement au troisième et au quatrième métis femelle. Ce quatrième 550 PRO métis a montré, dans sa progéniture, toutes les qualités recherchées dans un Mouton mérinos. Cet exemple démontre la puissance du mâle, et conséquemment de l'élément qu'il fournit au germe , pour modifier les races. On est parvenu à réunir, comme on de- vait s'y attendre, le Mouflon de Corse et la Brebis. Il sera intéressant de suivre les changements inverses de ceux que nous ve- nons d'indiquer, qui résulteront dans les téguments, du croisement continu de l'espèce sauvage avec la race domestique. C'est dans le mélange des races de l'es- pèce humaine, qu'il serait intéressant de suivre, dans tous leurs détails, l'influence des sexes, non seulement dans la composi- tion organique, mais encore dans les dis- positions intellectuelles de leur progéniture. Le mélange de la race blanche et de la race nègre n'a guère été étudié dans ses produits, que sous le rapport de la couleur, qui s'affaiblit déjà beaucoup dans la pre- mière génération, entre un blanc et une négresse, pour produire le mulâtre. Cepen- dant ce changement de couleur n'a pas tou- jours lieu. On m'en a cité un exemple qui a eu une certaine célébrité, dans lequel la couleur noire de la peau , provenant de la mère, s'était conservée dans toute sa force. Un ingénieur français de beaucoup de mérite, Lislet-Geoffroy, né à l'île de France , avait la peau aussi noire que la négresse sa mère, qui était très bornée d'ailleurs pour l'intel- ligence, il en reproduisait tous les traits; tandis qu'il avait eu le bonheur d'hériter de son père, de race blanche et né en France, une intelligence distinguée, que l'éducation avait pu facilement cultiver, et avait portée à un haut degré de développement. Les Malais sont, selon toute probabilité, une race métis permanente , produits des races caucasiques de l'Inde et jaune ou tar- tare de la Chine. On retrouve dans les carac- tères de cette sous-race, ceux des deux races primitives dont elle paraît être composée. Autant le mélange des Mulets, entre eux, est infécond ou peu fécond , autant est-il facile de faire produire les Métis ou les gé- nérations provenant de races d'une même espèce , de manière à modifier et à multi- plier les races persistantes, ou les variétés lus mobiles qui eu résultent. PRO C'est en calculant le degré d'influence de l'un ou l'autre sexe , sur ces produits de la génération des races qu'il rapproche, que l'agriculteur parvient à améliorer celles de ses Chevaux , de ses Moutons , de ses Co- chons, de ses Chiens, etc., suivant ses be- soins. L'agriculteur anglais est peut-être celui qui a poussé le plus loin la connais- sance pratique de cette influence. Sans par- ler de ses races si perfectionnées de Chevaux et de Moutons, dont on peut facilement ap- précier l'origine; comment est -il parvenu à développer extraordinairement l'arrière- train du Bœuf de Durham, ou la partie la plus charnue de son corps, et à modérer en même temps l'accroissement des os, qui restent petits dans cette race, formée pour la boucherie? § 52. De la proportion des mâles et des fe- melles dans la génération de l'espèce hu- maine et des animaux domestiques. M. Girou de Buzareingues (1) a publié sur ce sujet, relativement aux animaux domestiques, de nombreuses observations dont je vais donner les principaux résul- tats. En général , dans un troupeau de Mou- tons, il y aura, dans les produits de la géné- ration , prédominance des mâles ou des fe- melles, ou égalité de l'un et de l'autre sexe, suivant que la force de l'un prédominera sur l'autre, ou que leurs forces seront éga- les. Ce degré de force relative provient , en premier lieu, de l'âge. Les animaux trop jeunes ou trop vieux ont moins de force de propagation, que ceux d'un âge moyen. Si l'on mêle un jeune mâle avec une femelle d'un âge moyen , il y aura plus de femelles que de mâles. Les rapports seront contraires si l'on mêle une jeune femelle avec un mâle d'un âge moyen. Un vieux mâle , comme un jeune mâle > produiront de même plus de femelles. Une vieille femelle, comme une jeune, laisseront prédominer les mâles. Pour que les rapports de la génération des mâles et des femelles soient égaux , il faut accoupler des mâles d'un âge moyen avec des femelles du même âge. Viennent ensuite les circonstances de (i) Ann. des se. nat., t. V, p. 2t, t. VIII. p. JoS, et t. XV, ». i3i. PRO force dépendant du tempérament, ou celles accidentelles que peut produire une nourri- ture plus ou moins abondante. Les mâles , plus reposés , mieux nourris que les femelles, donnent des produits de leur sexe. Il en est de même des femelles , qui , mieux nourries ou plus reposées, don- nent des femelles. M. Morel de Vindé a fait des expériences confirmâmes de celles-ci. Les espèces bovine et chevaline ont donné les mêmes résultats, ainsi que le Cochon. En faisant saillir une ou deux femelles par un étalon dont il voulait obtenir une fe- melle avec une troisième jument, M. Girou de Buzareingues a obtenu une femelle , de cette dernière jument. Il cite encore le cas remarquable d'un Verrat de quatre à cinq mois, qui a été livré successivement à deux Truies de la même portée et d'égale force. Celle qui a été saillie la première a mis bas, aussi la première, cinq mâles et deux femelles; et l'autre, quatre heures plus tard , a produit six fe- melles et deux mâles. Dans ces exemples , il y a eu épuisement relatif du mâle, qui a fait prédominer l'in- fluence de la femelle (1). Ces notions, résultats d'expériences posi- tives, font comprendre pourquoi on a géné- ralement observé que, dans les pays orien- taux, où la polygamie est admise, le nombre des filles paraît l'emporter sur les garçons. C'est généralement le contraire en Eu- rope. Il est né à Paris , en 1845, 32,905 en- fants, dont 16,765 garçons et 16,140 filles. Dans toute la France, il est né, en 1844, 967,324 enfants , dont 497,548 garçons et 469,776 filles. De 1817 à 1S44, il est né en France 13,975,037 garçons, et 13,150,552 filles. Le rapport de ces deux nombres est à peu près comme 17 est à 16 , c'est à-dire qu'année moyenne, il naît £ de garçons en ?us des fille». ' S 53. Des ressemblances des enfants , ou des petits des animaux, avec le père ou avec la mère. L'étude de ces ressemblances est du plus (i)Ouv. cité, t. XX , f. GJ. PRO 551 haut intérêt pour la théorie de la génération et pour son utilité pratique. En agriculture , ce sont les expériences acquises, à ce sujet, qui conduisent le plus sûrement au perfectionnement des races. Pour celle du Cheval , en particulier, on pense généralement que l'étalon contribue plus à la beauté des formes du Poulain, que la Jument; mais que sa taille et sa consti- tution participent peut-être davantage de la taille et du tempérament de la mère. Une circonstance à laquelle il faut encore faire la plus grande attention, c'est la pu- reté de l'origine de l'un et l'autre des pa- rents. Un défaut des ascendants, qui aurait disparu, dont il ne resterait aucune trace dans le père ou la mère, peut se reproduire, dans la seconde génération , soit dans la forme, soit dans la constitution, soit dans le caractère; car chez les animaux domesti- ques, et même chez les animaux sauvages retenus en captivité, on observe des diffé- rences de caractère très remarquables , qui peuvent être pour les animaux domestiques de grands défauts. Voici, en peu de mots, les résultats d'une longue expérience acquise par M. Girou de Buzareingues ; nous les présentons ici comme des données que la science a recueillies avec intérêt, mais sans leur attribuer la valeur de vérités absolues et incontestables. Les produits des animaux domestiques ressemblent , en général , plus au père qu'à la mère , par la tête, les membres , la cou- leur, le caractère, en un mot par tout ce qui lient à la vie extérieure; cependant, sous ces mêmes rapports, la femelle, plus que le mâle, ressemble au père; et le mâle, plus que la femelle, ressemble à la mère. Les mêmes produits ressemblent plus à la mère qu'au père, par la taille, la lon- gueur des poils, les dimensions du bassin, enfin , par tout ce qui est sous l'influence de la vie de nutrition ; mais sous ces rap- ports encore le mâle, plus que la femelle, ressemble au père; et la femelle, plus que le mâle, à la mère (1). Un seul exemple servira de commentaire à ces propositions. Une Chienne du mont St-Bernard avait été couverte à la ména- gerie de Paris successivement par un Chien deTerre-Neuve un peu moins grand qu'elle, (i) Ann. des se. nat., t. V, p. 4i, 55S PRO PRO et par un Chien courant beaucoup plus pe- tit. Elle mit bas, en mai 1824, onze petits dont six étaient des femelles et ressemblaient au Chien de chasse. Les cinq autres, du double plus grands que ceux-ci , étaient des mâles et ressemblaient au Chien de Terre- Neuve (1). L'espèce humaine est soumise aux mêmes conditions, aux mêmes lois, qui décident conséquemment de la ressemblance des enfants avec le père ou la mère. En général, il est plus fréquent de voir les filles res- sembler à leur père, et les garçons à leur mère, dans les traits de la figure, dans le éegré d'intelligence et dans le caractère , et même dans la constitution qui les dispose aux mêmes maladies. Cependant, pour juger de ces ressem- blances, il ne faut pas se contenter de comparer un enfant dans les premières an- nées de sa vie, à l'un et à l'autre de ses parents; il faut encore le suivre dans le dé- veloppement de son physique et de toutes ses facultés, dans tout le cours de sa vie. On trouvera dans la série des métamor- phoses produites par la suite des années chez un même individu , que les ressem- blances changent quelquefois , même assez souvent, et passent avec l'âge , pour les fils du moins, de la mère au père. Les ressemblances qui nous paraissent les plus difficiles à comprendre, sont celles qui rappellent les traits ou la constitu- tion de l'un des ascendants, qui avaient disparu dans le père ou la mère et qui se reproduisent dans le petit-fils ou dans la petite-fille. Il y avait, dans le germe du père et de la mère , une faculté virtuelle de développe- ment dans telle ou telle direction , acquise de l'un ou l'autre ascendant, qui ne se manifeste, dans ces exemples, qu'à la se- conde ou même à la troisième génération. § 54. Conclusion. Que de mystères qu'il ne nous sera jamais donné de découvrir dans cette vie de l'espèce ! Ceux dont la science actuelle a soulevé le voile sont faits cependant pour nous en- courager à d'ultérieures investigations, et pour nous donner l'espoir de pénétrer plus (i) Observation publiés , en 1827, par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Ann. des sciences naturelles, t. XI, p. 44?. et «IV, avant dans les conditions extérieures qui président à la génération sexuelle , sans lesquelles cette création merveilleuse ne pourrait s'effectuer. Résumons-les en peu de mots: 1° L'élément mâle d'un germe, le Sper- matozoïde, se produit et se développe à l'âge de propagation, et à chaque époque du rut, avec des formes et une composition qui varient pour chaque espèce. Nous ignorons complètement comment cette production et ce développement ont lieu. Ce qu'il y a de certain , de bien démon- tré, c'est que ce Spermatozoïde porte au germe le principe dynamique et matériel de toutes les ressemblances avec son parent mâle , que ce germe montrera après son dé- veloppement et dans le cours de toute la vie. 2° L'élément femelle du germe , l'Ovule ou l'OEuf , est produit de même par un or- gane particulier à la femelle, dans lequel il se développe jusqu'à sa maturité. Les ovules de plusieurs générations suc- cessives peuvent se préparer simultanément dans ce même organe. Leur première ap- parition , et d'abord celle des capsules où ils naissent, peut avoir lieu avant l'âge de propagation. Mais ils ne sont mûrs qu'à cet âge et à l'époque du rut. La formation de cet élément femelle du germe est de même pour nous un mystère. 3° Le contact plus ou moins intime des deux éléments mâle et femelle, est nécessaire pour la formation du germe , pour la fé- condation. Que se passe-t-il dans ce contact, entre ce que le spermatozoïde apporte à l'ovule, comme élément du germe, et cet ovule ? Nqus n'en savons rien. Nous pouvons seulement juger, par les produits, qu'il y a une combinaison, une pénétration , une fusion intime entre les deux éléments du germe ; pour former, dans son développement successif, ce tout har- monique, merveilleusement organisable, qui reproduit l'espèce de ses parents. Nous pouvons encore apprécier la part de chaque élément et de chaque parent, dans la composition du germe, et conclure qu'elle est singulièrement variable; à en juger par les ressemblances de toute espèce, que leur progéniture peut montrer. MO PKO 553 Tantôt ces ressemblances semblent égale- ment partagées entre le père et la mère; tantôt le partage est plus ou moins inégal , en faveur du mâle ou de la femelle. Dans d'autres tas enfin , il semble que la femelle seule, ou le mâle seul, ait contribué à former ce germe; tant la ressemblance avec l'un ou l'autre paraît exclusive. C'est surtout alors que cette ressemblance con- cernant le mâle, donne de la justesse à l'eipression vulgaire de semence. Il semble en effet que, dans ce cas, le mâle n'ait fait que verser sa semence, dans un terrain fertile. Ces ressemblances exclusives avec un seul des deux parents font comprendre , jusqu'à un certain point, les cas rares de propa- gation sexuelle dont nous avons parlé (§ 18) par la femelle seule, sans le concours du mâle. Outre l'un des deux éléments du germe qu'elle produit, elle a, de plus que lui, l'or- g.mo d incubation , indispensable pour le développeurs! de ce germe, quand cette incubation doit être intérieure. Tout le merveilleux de la génération sexuelle est profondément caché dans les organes qui produisent les deux éléments du germe, que la science a déterminés avec sûreté; et dans l'action réciproque de ces deux éléments, ou la fécondation, dont la science a précisé les conditions et les ré- sultats. Nous terminerons cet article , ainsi que nous l'avons annoncé dans le texte (p. 490, à la fin du ch. Ier) , par le tableau suivant, qui en sera une sorte de résumé, sous le point de vue de la méthode naturelle de classification. Tableau résumé des Caractères principaux qui distinguent les quatre Embran- chements du Règne animal , les Classes qui les composent, et leurs premières divisions , tirés de leurs organes et de leurs modes de propagation, ainsi que de leur développement. Premier Embranchement. — lies Vertëï»res. Leur seul mode de propagation est la génération bisexuelle dioïque, avec ou sans accouplement. La fécondation est intérieure ou extérieure; dans ce dernier cas, elle a lieu dans l'eau. La sphère vitelline de l'œuf est toujours en rapport immédiat avec le ventre du fœtus. Cet Embranchement se compose de cinq Classes, qui se groupent en deux sections, d'après leur mode de respiration dans leur vie fœtale. Section I. — VERTÉBRÉS à respiration pulmo- Section II. — VERTÉBRÉS a respiration bran- naire dans l'œuf et dès la sortie de l'œuf. Leur fœtus respire, à une cer- taine époque de son dévelop- pement, ou reçoit l'influence de l'oxygène, par une vessie pulmonaire, très vasculaire, Vallantoide. Il a pour enve- loppe immédiate la mem- biaue de Yamnios. Leur œuf est toujours pondu dans l'air, lorsqu'ils ne sont pas vivi- pares. Mammifères. II. Oiseaux. . lll. Reptiles chiale , au moins durant la première ou la seconde époque de la vie. Leur œuf est pondu et fécondé dans l'eau quand l'animal n'est pas vivipare; il y éclôt cons- IV. Amphibies. . \ tamment , lorsque l'éclosion n'a pas lieu dans l'oviducte. Leur fœtus n'a ni amnios, ni allantoïde; il respire, avant le V. Poissons. . . f développement des bran- chies , par les vaisseaux de la membrane vitelline ou par la peau (1). lre classe. — LES MAMMIFÈRES. Un lait plus ou moins chargé de principes nutritifs est la première nourriture des petits sortis de l'œuf; il est produit par des mamelles, glandes sous-cutanées, dont le nombre est généralement en rapport avec celui des petits; leur position peut varier d'une fa- mille et d'un genre, et même d'une espèce à l'autre. Tous les Mammifères sont vivipares. La fécondation est intérieure, à la suite d'un accouplement complet. Les femelles onfi deux ovaires. Deui oviductes propres reçoivent par une embouchure évasée en entonnoir, qui est seulement contiguë aux ovaires, les ovules mûrs qui se détachent de ces derniers. Ils aboutissent à un seul oviducte incubateur, à cavité simple; ou à chacune de ses bran- ches, s'il est plus ou moins fourchu ; ou à chaque oviducte incubateur, s'ils forment deux (i) Cest à M. Dutrorhet que l'on doit ta dérouverte importante ( faite en i8i5 ) de l'absente de l'alUntotfe cher les Batra- ciens (nos Amphibies), et à G. Cuvier (en 1817), la généralisation de cette découverte à la classe des Poissons, et c onséquem- ■nent à tous les Vertébrés qui respirent par des branchies C'est ainsi, du moins , que l'illustre naturaliste a interprété e« lait, dont la connaissance • singulièrement contribué aux progrès récents d« l'ovologie des Vertébrés. T. X. 70 554 PRO PRO tubes séparés, ayant chacun leur issue distincte dans le canal génital. Le mâle a deux glandes spermagènes , dont les canaux excréteurs aboutissent dans l'origine du canal de -l'urètre. C'est dans cette même partie de l'urètre qu'une ou plusieurs glandes prostates *ont les orifices de leurs canaux excréteurs. Une verge, composée d'un ou plusieurs réseaux ' vasculaires érectiles, contenue dans un cylindre fibreux simple ou divisé, ayant le long de la ligne médiane inférieure la continuation du canal de l'urètre, qui s'ouvre à son extrémité, caractérise encore le sexe mâle. La femelle a un organe rudimentaire de même composition, mais sans urètre. A. sous-classe. — Monotlclphes. Le fœtus a un placenta, production des vaisseaux ombilicaux ou allautoïdiens. Le développement de l'œuf et du fœtus se complète dans l'oviducte incu- bateur. La femelle a un seul canal génital, qui con- duit dans roviducte, ou les oviductes incubateurs. Il est séparé du canal de la vulve par un ou plu- sieurs replis membraneux (l'hymen) ou par un cer- cle distinct , plus étroit , formant comme un isthme. La verge, de forme très variée , peut avoir l'extrémité armée, selon les genres . d'épines ou de lames tranchantes. Ils manquent d'os marsu- piaux Ordre I. — BIMANES. Deux mamelles sur la poitrine , non développées dans le sexe masculin. Un seul oviducte incubateur. La verge a son fourreau détaché. Les glandes sper- magènes descendent dans une poche de la peau, le scrotum. Le fœtus passe avec rapidité les premières phases de son développement. Son enveloppe pro- tectrice , la membrane caduque , commence à se former dans les parois de l'organe d'incubation , avant que l'ovule y pénètre. Ordre II. — QUADRUMANES. Deux mamelles sur la poitrine. La verge a son fourreau libre; le scrotum est souvent coloré. L'or- gane d'incubation est unique ,non divisé, ou seule- ment bilobé. Le placenta paraît être généralement double avec un seul cordon ombilical. Ordre III. — CHÉIROPTÈRES. Deux mamelles sur la poitrine. La verge a son fourreau détaché. L'utérus a une seule cavité pyri- forme. Le placenta est en disque. Ordre IV. — INSECTIVORES. La verge a son fourreau Cxé. Il y a une ou plu- sieurs prostates très développées , avec des glandes de Cowper. L'organe d'incubation esta deux cornes. Le placenta utérin est un godet, le fœtal en saillie, entrant dans le godet; ou bien cette disposition est inverse (dans le Macroscèlipe). Ordre V. — CARNIVORES. Les vésicules séminales manquent. La verge ren- ferme un os de dimensions et de formes variées. Le placenta forme une zone autour de l'œuf, qui est cy- lindrique ou ovale. Ordre VI. — RONGEURS. L'appareil génital des mâles est très développé dans sa partie glanduleuse. 11 se compose d'une ou plusieurs vésicules séminales considérables, de prostates et de glandes de Cowper. La verge a son gland souvent hérissé de pointes dures, ou armé de lames, et soutenu par un petit os. L'utérus est pro- fondément bifurqué; même entièrement séparé en deux dans les Lièvres, et plusieurs autres genres. Le jlaceoU utérin et le fœtal se composent, comme dans B. sous-classe. — Marsupiaux. Ils ont des os marsupiaux , appelés ainsi parce qu'ils sont en rapport avec la bourse génitale des Didelphes. Les fœtus ne paraissent pas con- tracter d'adhérence placentaire avec les parois de l'oviducte incubateur.. Cette sous-classe comprend deux divisions ou deux sections, dont les animaux diffèrent beaucoup et qui se composent chacune de plusieurs ordres, qui cor- respondent à certains ordres de la première sous- classe ou de la première série. lre division. — Les Didelphes. Appelés ainsi parce qu'ils ont deux sortes de ges- tations, une première , intérieure , dans l'oviducte incubateur, et l'antre, extérieure, dans une poche sous-abdominale, où se trouvent les mamelles et les tétines, on entre les replis de la peau qui circon- scrivent l'espace qui les renferme. La femelle a deux canaux génitaux, qui répondent à la vulve. Le fœtus sort de ses enveloppes ovariennes encore très petit; sa mère l'introduit, au moment de celte mise bas précoce, dans sa poche suus-abdominale, où il se fixe par la bouche à l'un des mamelons qu'elle renferme, et commence à se nourrir par digestion* La verge a un sphincter commun avec le rectum. Le scrotum est en avant de son issue. Les racines des corps caverneux sont complètement envelop- pées par leur muscle. Le bulbe de l'urètre com- mence aussi par deux racines enveloppées de même par leur muscle. Ordre I. — PÉDIMANES FRUGIVORES. La forme bifurquée du gland de la verge corres- pond aux deux canaux génitaux de la femelle. Il y a une prostate et plusieurs paires de glandes de Cowper. L'utérus se compose essentiellement de deux boyaux séparés, avec ou sans partie moyenne commune. Ces deux boyaux se continuent directe- ment, dans le dernier cas, ou indirectement, dans le premier, avec deux anses vaginales. Ordre II. — CARNASSIERS. Les organes génitaux comme dans l'ordre I, pour les principaux caractères. La verge a deux glands entre lesquels s'ouvre l'urètre, pour se continuer en demi-canal le long de leur face interne. Ordre III. — RONGEURS. Cet ordre ne comprend qu'un genre, le Phasco- lome. La verge a son gland à quatre lobes. Il y « trois paires de glandes de Cowper. PRO VHO les Insectivores, d'un double disque , dont l'un en forme de cupule et l'autre en couvercle. Lu vési- cule ombilicale reste plu* grande que l'allantoïde. Ordre VII.— PROBOSCID1ENS. Deux mamelles sur la poitrine. L'utérus profon- dément bifurqué. Il y a des vésicules séminales, des prostates et des glandes de Cowper. La verge n'a pas d'os. Les testicules restent dans l'abdomen. Ordre VIII. — PACHYDERMES. Les mamelles sont abdominales ou inguinales. L'utérus a deux cornes. Le placenta garnit tout le chorion, en y formant un grand nombre de très pe- tits disques. Les testicules restent dans l'abdomen ou ne t'avancent que dans l'aine, ou tout au plus vers les ischious (les Cochons). La verge est sans os. Ordre IX. — SOLIPEDES. Le placenta est de même universel et très peu en relief à la suifacedu chorion. L'allantoïde forme une double voûte sous le chorion ou uu segment de sphère. Uy a un tube membraueux entre les deuxcanaux déférents, qu'une analogie forcée a fait considérer comme un utérus rudimentaire. La verge est cylin- drique, sans os. OhDRE X. — RUMINANTS. Deux prostates. La verge est grêle, et sans os. Les placentas sont nombreux. Chaque placenta fœtal est reçu dans le placenta utérin , en forme de go- det. L'allantoïde est un boyau en cylindre , de là son nom. La vésicule ombilicale et ses vaisseaux ombili- caux disparaissent très vite dans la suite du déve- loppement de l'oeuf. Ordre XI. — TARDIGRADES. Deux mamelles pectorales. L'utérus pyriforme ; il a deux orifices dans le vagin. Le placenta est un disque occupant presque tout le chorion et composé de nombreux lobules distincts, quoique rappro- chés, de volume et de forme très variés. Cette di- vision du placenta est un nouveau rapport qui vient se| joindre avec celui des estomacs multiples, pour rapprocher les Tardigrades des Ruminants. La verge est courte. L'orifice de l'urètre est une fente reculée. Les testicules restent dans l'ab- domen. Ordre XII. — ÉDENTÉS. L'utérus a la forme allongée de celui des Singes. 11 a deux orifices dans le vagin , chez les Fourmi- liers et VOryctérope ; il n'a qu'un orifice chez les Tatous. Les testicules restent dans l'abdomen. Le i-lacenta est simple et discoïde. ORDRE XIII. — AMPHIBIES QUADRIRÈMES. Les Phoques et les Morses. Les glandes spermatiquesrestent dans l'abdomen. Les mamelles près de la vulve. Le placenta est en forme de zone. Ordre XIV. — AMPHIBIES TRIREMES. Les Lamantins et les Dugongs. Les mamelles sur la poitrine. Les glandes sper- matiques restent dans l'abdomen. 11 y a des vési- cules séminales. La verge n'a pas d'os; l'utérus est Lifurqué. Ordre XV. — CÉTACÉS. Les mamelles de chaque côté de la vulve. Les glundes spermagènes restent dans l'abdomen. L'u- térus a deux cornes. Le placenta est étendu sur toute la surface du chorion , comme chez le Cochon. Ordre IV. — HALMAPODES. Cet ordre comprend la famille des Kanguroos, qui a plus de rapporta avec les Pachydermes qu'avec tout autre ordre de la première série. La verge a son gland non divisé. La prostate est unique et dé- veloppée. L'origine des bulbes de l'urètre et des corps caverneux, comme dans l'ordre précédent. Il peut y avoir de même jusqu'à trois paires de glandes de Cowper ou une seule. 2e division. — Les Monotrêmes. La verge est divisée en deux ou quatre glands hérissés d'épines , qui sont creuses et percées a leur extrémité. Il n'y a qu'un urètre pelvien, dans le mâle comme dans la femelle. Chez celle-ci il re- çoit les produits de la génération et les porte dans le vestibule génito-excrémentitiel. Chez le maie, il verse la semence dans un canal séminal particulier, dont la verge est pourvue. Les glandes spermatiques restent dans l'abdomen. 11 y a deux glandes de Cowper, sans prostate, ni vésicules séminales. La femelle a deux tubes incubateurs qui se conti- nuent insensiblement des oviductes propres. L é- tat et le degré de développement des fœtus, au moment de la mise bas, n'ont pas encore été bien constatés. Les mamelles, et surtout les mamelons ne paraissent se développer qu'à cette époque. Ordre V. — EDENTÉS. Cet ordre ne comprend que le genre Échidné.La. verge a quatre glands. Ordre VI. - AMPHIBIES. La femelle a deux mamelles abdominales. L'un de ses ovaires reste à peu près rudimentaire. La verge a deux glands. Cet ordre ne comprend que le genre (Jrmlho- rhynque (1). fi) J'ai publié, pour la première fois, cette classification des Mamm.feres en i8i& (Joarn. delà Soc. des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin, t. V, p. 280 et suiv.), avec tous les caractères, tirés des organes du mou- vement, d'alimentation, etc , qui distinguent nettcmtnt les Ordres. Il en a paru une seconde édition, en 1835 , dans le tome II des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, par les soins de M. Lereboullet , alors mon «de. Cet exposé pourra servir de supplément a la partie Histo- rique de l'article Mammifères de ce Dictionnaire. On trouvera plus de détails sur ces classifications de tout le Hcgne animal, dans un extra.t des cours que j ai faits au Collège de France, qui a paru, ou qui paraîtra en- core, dans la Revue zoologique de 1816, de 184? et de 1848. 556 PRO PRO IIe Classe. — LES OISEAUX. La fécondation a lieu avant la ponte dans l'ovaire même. La femelle n'a pour tout or- gane d'accouplement que le vestibule génito-exerémentitiel , dont l'orifice est ouvert sous un coccyx mobile. Elle a un seul oviducte et un seul ovaire développé. Le mâle est rarement muni d'une verge, dont la composition présente trois types différents, dans les espèces et les genres qui en sont pourvus. Elle est contenue dans le vestibule, dans lequel s'ouvrent les canaux excréteurs de deux glandes spermagènes; celles-ci restent dans la cavité viscé- rale. Il n'y a aucune autre glande dont le produit modifierait la composition du sperme en s'y mélangeant, ni aucun réservoir à cet effet. Les œufs ont une coque solide, de nature calcaire, perméable à la chaleur et à l'air atmosphérique , et assez résistante pour soutenir Je poids du parent qui doit les couver. La femelle seule, ou la femelle et le mâle réunis et appariés, construisent un nid, ou bien arrangent une place où ces œufs doivent être pondus et couvés par un seul ou par les deux parents. IIIe Classe. — LES REPTILES. Les femelles ont deux ovaires et deux oviductes , dont l'embouchure abdominale, évasée, reçoit les ovules, qui se détachent des ovaires et s'y complètent , comme dans la classe pré- cédente, de l'albumen et des enveloppes de l'œuf. L'autre extrémité des oviductes a son embouchure dans le vestibule. La coque peut avoir la consistance de celle des œufs d'Oi- seaux ou celle du parchemin. Les mâles ont deux glandes spermagènes dans la cavité viscé- rale. Leurs deux canaux sécréteurs s'ouvrent dans le vestibule et y sont en rapport, au mo- ment de l'érection, avec la verge de leur côté, quand ils en ont deux, ou avec une seule verge; tous les Reptiles ayant au moins une verge. Tous ceux qui ont l'orifice du vestibule rond, ou ovale, n'en ont qu'une II y en a deux lorsque cet orifice est une fente transver- sale. La fécondation est intérieure, suite d'un accouplement intime. La ponte peut avoir lieu peu de temps, ou longtemps après. Dans ce dernier cas, l'éclosion est plus ou moins rapprochée de la ponte. Elle peut se faire dans l'oviducte; alors l'animal est ovo-vivipare. Nous divisons la classe des Reptiles en trois sous-classes. Ire SOUS-CLASSE. — LES CHELONIENS. Les mâles n'ont qu'une verge retirée dans le ves- tibule , dont l'orifice est rond et reculé sous la queue. La verge a deux canaux péritonéaux , un corps caverneux et un sillon dorsal. Les femelles ont un clitoris semblablement organisé et situé , mais plus petit. Toute cette sous-classe est ovipare. La ponte a lieu peu 4e temps après la copulation , qui est longue. Le développement se fait duns l'air. Cette sous-classe se divise en quatre ordres, qui ré- pondent aux familles de MM. Duméril et Bibron. I. Les Tortues terrestres. II. Les Paludines. III. Les Potamides. IV. Les Thalassites , ou Tor- tues marines. Celles ci ont des œufs à coque co- riace ; tandis que ceux «les trois premiers Ordres ont une coque calcaire, solide et résistante. 2e Sous-CLAsse. — LES LORISAURIENS OU SAURIENS CUIRASSES. Par sa génération et son développement, cette sous-classe a beaucoup de rapports avec la précé- dente. Il n'y a de même qu'une verge, retirée dans un compartiment du vestibule, dont l'orifice exté- rieur est rond ou oblong et non transversal. La verge se compose d'un tissu fibreux élastique et d'un réseau vasculaire éreclile qui en occupe sur- tout l'extrémité. Il y a deux canaux péritonéaux qui s'ouvrent dans le vestibule ou s'avancent un peu sur jlcs côtés de la verge. La ponte suit de près la copu- lation. La coque des œufs est dure et calcaire. Cette sous-classe ne se compose que d'un seul Ordre, daus la création actuelle, celui des Crocodi- LIENS. 3e SOUS-CLASSE. — LES SAUROPHIDIENS. Le vestibule génito- excrémentitiel s'ouvre sous la base de la queue par une fente transversale. Cette forme d'ouverture est toujours liée avec l'existence de deux verges, composées d'un fourreau , lequel s'invaginedans lui-même, au moment de l'érection, pour sortir par chaque commissure de cette fente. L'extrémité, ou le gland de ces verges, est simple ou divisé en plusieurs lobes. La peau en est lisse ou hé» rissée d'épines. Un sillon pour la direction de la Bemence, correspond à l'orifice du canal déférent du même côté. Les femelles n'ont rien d'analogue. La ponte a lieu plus ou moins longtemps après la co- pulation. Le développement du fœtus commence ets'avance aussi plus ou moins dans l'oviducte incubateur. II peut s'y terminer. Cette ovo-viviparité n'est plus ici qu'un caractère d'espèce , de genre ou tout au plus de famille. L'enveloppe des œufs est peu calcaire et seulement coriace. Nous divisons cette sous-classe en quatre Ordres. 1er ordre. Les Orthosauriens. Ile ordre. Les PROTOSAURIENS , qui comprennent les Seps et les Orvets , les Chalcides et les Ophi- saures. Ille ordre. Les Protophidiens, qui sont les^core- tias, les Ampldsbènes et les Typhlops. IVe ordre. Les Orthophidiens. Ceux-ci se sub- divisent en trois sous-ordres. A. Les Orth. non venimeux, qui sont générale- ment ovipares. Cependant la Coronelle lisse elle Boa ralivore sont ovo-vivipares. B. Les Orth. venimeux a crochets postérieurs précédés des dents ordinaires. C. Les Orth. venimeux h crochets antérieurs. Ces derniers se groupent en deux tribus, suivant que les crochets antérieurs sont suivis de quelques dents ordinaires (les Pélamides , les Hydres), ou qu'ils sont isolés (les Vipères, les Crotales, les Tri* gonocéphales, les Najas). Les venimeux à cro- chets antérieurs sont généralement vivipares. Ce- pendant les Najas sont ovipares. PRO PRO 557 IV Classe. — LES AMPHIBIES. Ils sont ovipares, ou bien ovovivipares. La fécondation, dansée dernier eas, est intérieure. Dans le premier, elle est extérieure, et elle a lieu à l'instant de la ponte, à la suite d'un rap- prochement long et persistant des sexes, qui simule un accouplement. Deux ovaires et deux oviductes séparés des ovaires reçoivent les ovules par un orifice péritonéal évasé, situé ordinairement assez loin de l'ovaire correspondant. Ordre I. — LES OIMimiO-BATRAClENS (les CécilieJ ). L'organisation du vestibule du mâle et les verges en Crochets que nous avons découvertes dans une es- pèce , nous tout présumer qu'une partie de ce ves- tibule se renverse pour pénétrer dans celui de la femelle, au moment d'un véritable accouplement. Ordre 11. — LES BATRACIENS ANOURES, Dum. Dont les œufs sont fécondés par le mâle, qui reste cramponne sur le dos de la femelle, pendant plu- sieurs jours , et même au-delà d'une semaine, sui- vant les espèces. Il les féconde généralement dans l'eau, à mesure qu'ils sortent. Ve Classe. Ordre III. — LES BATRACIENS TJUODELES, Dumcnl. Comprend des ovipares et des ovo-vivipares, sui- vant les genres. Les triions, de la famille des Sa- lamandres, sont ovipares. Le genre Salamandre se compose d'espèces ovo-vivipares, Dans l'un et l'au- tre cas la fécondation ml intciïcm e. Les Triions ont une verge d'une structure toute particulière* Ordre IV. — LES ICHTHYO-BATRACIENS. Les genres Proloptère et Lépidosiren. Ils restent amphibies par une respiration pul- monaire, simultanée avec la respiration branchiale, qui n'est ici que secondaire, au moyeu d'organes rudimenlaires. Aux deux ovaires de la femelle ré- pondent deux oviductes, qui en sont séparés, comme chez tous les amphibies, et reçoivent les ovules par une embouchure péritonéale évasée. .ES POISSONS. Cette classe est généralement ovipare et rarement ovovivipare. La fécondation , dans ce dernier cas, doit être intérieure, à la suite d'un rapprochement des sexes. Dans le premier cas, l'oeuf est fécondé dans l'eau après la ponte. Ses enveloppes ont une structure admira- blement propre à faciliter ce mode de fécondation. Nous divisons la classe des Poissons en trois sous-classes, qui nous paraissent avoir Chacune des caractères distinctifs très importants, dans les divers systèmes organiques, et en particulier dans les organes et le mode de génération et de développement. Nous ne pourrons énumérer ici que ces derniers. Ire Sous CLASSE. — LES SÉLACIENS. Les mâles ont deux glandes spermagènes avec un épididyme considérable. Ils ont des appendices ex- térieurs très compliqués, composés de cartilages, de muscles, et d'uu système sauguin particulier, qui sont placés de chaque côté de l'orifice vestibulaire. Les femelles ont deux ovaires et deux oviductes sépares des premiers , ayaut un orifice péritonéal éva^é pour recevoir les ovules, comme les quatre clauses précédentes. La fécoudation a lieu avant la ponte, dans l'ovaire même, à la suite d'un accou- plement. Les uns sout ovipares, et leur œuf a une enveloppe coriace tiès épaisse; les autres sont vi- vipares, et parmi ceux-ci, il y en a qui contractent avec leur vitellus une adhérence placentaire aux parois de l'ovicucte incubateur | les Requins, VÉ~ missole lisse,; taudis que l'œuf de VÉmissole vulgaire reste libre; ce qui diminue singulièrement l'importance du caractère de celle sorte de pla- centa vitelhn. Les Chimères, les Raies et les Squa- les composent cette sous-classe. Ile Sous-classe. _ LES POISSONS ORDINAIRES. Il y a deux ovaires, rarement un seul. Quand il ya un oviducte qui répond à l'ovaire, il commence par la cavité centrale de l'ovaire et lui est continu. Quel- ques uns manquent d'oviducle ; alors les œufs tom- bent dans la cavité abdominale etsoitent par deux orifices péritonéaux (les Anguilles, les Saumons). Les glandes spermagènes sont toujours paires, même lorsqu'il n'y a qu'un ovaire. Elles u'ont ja- mais d'épididyme. Peu d'espèces sont ovo-vivipares; elles font partie des genres Clinus, Zoarces, Cris- ticeps, Pœcilie et Anableps. Ille Sous-classe. — LES CYCLOSTOMES. Ont un cordon fibreux au lieu du corps des ver- tèbres. Les ovaires sont doubles, sans oviductes.. Ordre I. — Les Suceurs, Cuv., qui comprennent les deux familles des Lamproies et des Mixynoïdes. Ordre II. — Les Branchiostomes , cet ordre ne se compose que du Branchiosloma lubricum Costa. C'est le Vertébré le plus inférieur. Deuxième Embranchement. — lies Animaux antidatés. Les Insectes y les Myriapodes, les Arachnides et les Crustacés ont généralement les sexes «éparés , comme les Vertébrés. Ils ont même des organes d'accouplement très compliqués. Dans le développement du fœtus, le vitellus est toujours à la face dorsale du corps. Ce premier groupe très naturel a le corps et les pieds articulés. Les deux autres classes , celles des Annélides et des Cirrhopodes , sont isolées et ne forment pas un groupe distinct. GROUPE DES ARTICULÉS DIOIQUES, AVEC ORGANES D'ACCOUPLEMENT. Première classe. — LES INSECTES ou LES ARTICULÉS HEXAPODES. Leurs organes d'accouplement sont à l'extrémité de l'abdomen dans l'un et l'autre sexe. Les mâles ont une seule verge. L'immense majorité des Insectes est ovipare; un petit 558 PKO PRO nombre est vivipare (les Pucerons, l'Hippobosque). Parmi les Insectes qui vivent en so- ciétés nombreuses, outre les mâles et les femelles chargés de continuer l'espèce, il y a des neutres qui n'ont que des organes de génération rudimentaires. Ce sont des organes fe- melles qui ne se sont pas développés. La plupart des femelles , dans cette classe , ont un réservoir séminal qui communique avec l'oviducte et verse la semence sur les œufs, à mesure qu'ils passent, au moment de la ponte. Celle-ci peut avoir lieu longtemps après l'accouplement. Elles ont encore une vési- cule copulatrice distincte. Deuxième classe. — LES MYRIAPODES, ils présentent deux types dans leur appareil de génération , un pour chaque sous-classe. A. SOUS CLASSE. — LES CHILOPODES. Les organes de la génération , qui servent à l'ac- couplement, sont simples et situés, comme chez les Insectes , à l'extrémité' de l'abdomen. (Exemple : les Scolopendres.) B. Sous-classe. LES CHILOGNATHES. Les organes d'accouplement mâles et femelles sont doubles et situés très en avant dans les pre- miers segments du corps. (Exemple : les Iules.) Troisième classe. — LES ARACHNIDES. Les Arachnides ont, comme les Myriapodes, deux types dans leur appareil de génération, (jui répondent aux deux premières divisions de cette classe. Quelques uns sont vivipares. A. SoUs-CLASSE. — LES ARACHNIDES PULMONAIRES. Tous les animaux de cette sous-classe ont deux glandes spermagènes (les mâles), deux glandes ovi- gènes (les femelles), et deux organes mâles d'ac- couplement. Ordre I. — Les Aranéides fileuses. Le dernier article des palpes, chez les mâles, renferme un or- gane copulateur très compliqué, qui sert à prendre la semence à son issue sous la base de l'abdomen , et la transporte dans la vulve de la femelle. Les fe- melles enveloppent dans un cocon les œufs qu'elles ont pondus. Ordre II. — Les PÉdipalpes. Ils ont deux verges écailleuses (la famille des Scorpions) rapprochées, sous la partie reculée du thorax. Chacuue commu- nique avec le canal déférent de son côté. La vulve a la même position; elle reçoit les deux oviductes, séparément ou réunis en un seul tube. Cette même famille est vivipare. Quatrième classe. - B. Sous-classe. — LES ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les organes d'accouplement mâles et femelles sont simples. Ordre III. — Les Solpugides, W, Ordre IV. — Les Phalangiens. Ont ( les Fau- cheurs) une longue verge, composée de plusieurs pièces engaînées qui sortent en avant du sternum. La vulve s'ouvre entre les dernières pattes ; elle laisse sortir un oviscapte tubuleux, compliqué. Ordre V. — Les AcARiDES. Cet ordre comprend des espèces vivipares. La position des organes d'ac- couplement varie. UIxode a son oviducte un peu eu arrière de la bouche ; le Trombidium satiné, à la buse de l'abdomen ; les Hydrachnelles l'ont en arrière de l'abdomen. Quelques animaux de cet ordre pourraient bien être hermaphrodites, comme ceux de l'ordre suivant : Ordre VI. — Les TardïgRADES. LES CRUSTACÉS. Se font remarquer par le mode d'incubation des œufs. Ils restent attachés, dans la plu- part des ordres, à quelque partie extérieure du corps de la femelle, au moins pendant une partie de l'incubation, souvent jusqu'à leur éclosion. Ils sont fécondés dans l'oviducte, à la suite d'un accouplement intime , ou au moment où ils passent dans leur lieu d'incuba- tion. L'appareil mâle d'accouplement est généralement très compliqué et double. Celui de la femelle est double ou simple. L'un et l'autre tiennent au thorax ou à la base de l'abdomen. deux vulves à la face dorsale de la première paire de fausses pattes abdominales. c n H V (les L^modipodesH portent leurs Les femelles | y K Amphipodes ) i œufssousle des ordres (VI\ies iSOPOdes) j thorax. Le Cyamus ceti , de l'ordre IV, a deux verges articulées sur le tubercule qui tient lieu de l'ab- domen. Les Isopodes ont une ou deux verges tubuleuses, continuation des canaux déférents , situées dans le premier segment abdominal. Une double armure écailleuse et deux stylets articulés au second seg- ment abdominal font partie de cet appareil de co- pulation. Les organes mâles de copulation', quand ils exis- tent , sont doubles chez les Branchiopodes et les Syphonostomes , formant les ordres VII et VIII. Les œufs passent dans des poches suspendues à la base de la queue (les Cyclopes), ou dans un espace vide entre les vulves et le corps (les Daphnies), etc. Ordre I. — Les DÉCAPODES ont deux verges avec une armure compliquée; elles sont situées en arrière du thorax ou à la base de l'abdomen. Les vulves sont percées de chaque côté du troisième segment du thorax. Le sous-ordre des Brachygastres a deux pièces calcaires pour protéger chaque verge, tube mem- braneux qui reste hors du thorax. Dans le sous-ordre des MACROGASTRES , la verge est repliée dans le thorax et s'introduit dans un four- reau calcaire au moment de l'érection. Les vulves sont situées dans l'article basilaire de la troisième paire de pieds. Les œufs restent fixés, durant le développement, à des appendices sous-abdominaux. Ordre H Les Stomapodes (les Squilles) ont deux verges en forme de stylet coudé , articulé en dedans du premier article de la dernière paire de pattes thoraciques. Il n'y a qu'une vulve au milieu du dernier segment de celte région. Ordre III. — Les Xyphosures ont deux verges, gy. PRO PRO 559 Cinquième classe. — LES CIRRHOPODES. Os animaux, qui font la transition des Articulés aux Mollusques, sont hermaphrodites, tans véritable organe d'accouplement. Les œufs passent de l'ovaire dans le manteau, leur lieu d'incubation. Un organe appendiculaire mobile, sorte de fausse verge, qui reçoit les deux canaux déférents, paraît devoir les féconder au passage. Les Cirrhopodes éclosent avec les caractères de forme des Crustacés. Ils perdent dani leurs métamorphoses la Iocomotilité qu'ils avaient en sortant de l'œuf. Sixième classe. — LES ANNÉLIDES. Ces animaux présentent de grandes différences, selon les ordres, dans leur mode de génération. Ils font le passage des Articulés aux Helminthes. Les Tubicoles ou Sédentaires et les Errantes BRANCHES, est hermaphrodite, avec des organes ou Dorsibranches, Ordres 1 et II, paraissent avoir pour un accouplement réciproque. Ils sont, du généralement les sexes séparés, mais sans organes moins, très développés dans la famille des Hirudi* uaccouplemcnt. La laite du mâle se répand dans nées, dont les individus adultes out une verge con- reao, qui porte le sperme sur les œufs delà fe- sidérable , en avant du corps et au-devant de la Utile. vulve. Les Lombrics ont, pour tout organe d'accou- On a observé une espèce de Syllis, parmi les An- plement, une ceinture saillante, dans le premier rélides errantes, et plusieurs Naïdes. qui se mul- tiers de leur corps, au moyen de laquelle ils adhè- liplient par scissure, avant de produire, toujours par rent l'un à l'autre. scissure, des individus qui ne contiennent que des M. de Qualrefages a vu dans un jeune Térébelle ceuls ou de la laite. le vitellus se continuant par un canal étroit avec le commencement de l'œsophage. C'est le rapport que Le 111e Ordre, celui des Abeanches ou Endo- l'on trouve dans la classe suivante. Troisième Embranchement. — lies 3Iollusques* Les six classes qui composent cet embranchement présentent l'un ou l'autre, ou plusieurs des modes de génération sexuelle. La plus inférieure, celle des Tuniciers , peut être encore gemmipare. Cet embranchement se divise en deux groupes de chacun trois classes; ce sont les Céphalés et les Acéphales. Premier groupe. — LES MOLLUSQUES CÉPHALÉS. Pe classe. — Les CÉPHALOPODES. Les sexes sont séparés. La fécondation a lieu peu avant ou à l'instant de la ponte. L'accouplement consiste dans le simple abouchement des deux entonnoirs. Les machines compliquées qui renferment les Spermatozoïdes en démon- trent à elles seules l'importance. II' classe. — Les GASTÉROPODES ont plusieurs modes de propagation sexuelle. Us n'ont jamais qu'un ovaire ou une glande spermagène. Les deux glandes peuvent être sé- parées ou réunies dans le même individu. Dans ce dernier cas, elles peuvent être emboî- tées l'une dans l'autre , de manière à ne former, en apparence , qu'un seul organe. Les- organes d'accouplement peuvent manquer dans l'un et l'autre cas, ou former un appareil d'organes très compliqué. Les œufs des Gastéropodes aquatiques, composés d'un vitellus, d'un chorion et de très peu d'albumen, sont déposés en grand nombre dans une coque de /orme très variée, contenant un liquide albumineux pour nidamentum. A. Gastéropodes avec organes d'aceouple- B. Gastéropodes qui manquent d'organes d'ac ment.} couplement. Les uns sont hermaphrodites; ils ont un accon- Les uns ont les sexes séparées. L'ordre IX des plement réciproque et composent les Ordres des CYCLOBRANCHES (du moins les Patelles). I. Pulmonés, II. Nudibranches, III. Inférobranches, Les autres ont les organes sexuels réunis dans et IV.Tectibranches. le même individu. VII. Les TUBULIBRANCHES. Les autres ont les sexes séparés. V. Les Hétéro- "VIII. Les SCUTIBRANCHES. podes. VI. Les Pectinibranches. IIIe classe. — Les PTÉROPODES sont hermaphrodites avec des organes d'accouple- ment. Le deuxième groupe, celui des ACÉPHALES, manque d'organes d'accouplement. IVe classe.— Les ACÉPHALES TESTACÉS, ou Lamellibranches, ont leurs glandes ovi- gene et spermagène réunies dans le même individu (les Peignes, les Cyclas), ou séparées, lo plus souvent, dans des individus différents. L'eau est le véhicule du sperme. Chez plu- sieurs, l'incubation a lieu dans le manteau ou les branchies. Ve classe. — Les BRACHIOPODES. — On ne connaît encore que leurs œufs; ils sont lupposés hermaphrodites. 560 PRO PRO VIe classe. — Les TUNICIERS , Acéphales sans coquille, forment, dans notre méthode, deux sous-classes distinctes. A. La sous-classe des Tuniciers TRACHÉENS, qui B. La sous-classe des Tuniciers THORACIQUES comprend les Biphores. Us sont libres et produisent ou ASCIDIENS. Ils sont fixés ; quelques uns réunis- des petits qui sont enchaîne's les nus aux autres dans sent au mode de génération gemmipare , la géné- «ne position déterminée, selon les espèces. ration bisexuelle hermaphrodite. Quatrième Embranchement. — Ioati)7rt'ç, masque), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Mimosées , tribu des Parkiées, établi par Linné ( Mant., 68). Arbustes originaires de l'Inde Voy. LÉGUMINEUSES. PHOSOPIS (TrpoawTriç , masque), ins. — Genre de la tribu des Apiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par Jurine sur quelques espèces d'assez petite taille , dont les an- tennes sont arquées dans les deux sexes. Les Prosopis déposent leurs œufs dans lei nids d'autres Apiens appartenant au genre Colletés, et les larves des premiers vivent ainsi aux dépens des provisions amassées par les larves des derniers (Voy . mellifères). Le type de ce genre est le P. signala Latr., répandu dans toute la France. (Bl.) *PROSOPISTOMA (TrpoauTrt'ç, face; to- pvj, section), crust. — Latreille donne ce nom à un genre de Crustacés qu'il place dans son ordre des Xyphosures. M. Milne Edwards pense au contraire que ce nouveau genre pourrait bien appartenir à la division des Su- ceurs, car la petite lame subtriangulaire ac- colée à la face inférieure de la tête ressemble beaucoup à un suçoir. Du reste, il ne serait pas i mpossible, ajoute M. Milne Edwards, que ces petits Crustacés ne fussent que des larves de quelque Crustacé destinées à acquérir, par suite de leur développement, des formes très différentes. Enfin, dans l'état actuel de la science, il est impossible de lui assi- gner une place bien positive, son organisa- tion buccale étant inconnue, et n'étant pas assuré qu'il n'existe pas de siphon ; aussi est-ce avec le plus grand doute que nous l'avons placé dans notre Histoire naturelle des Crustacés y des Arachnides, etc., etc. , près des Limules (voy. ce mot). Cette nou- velle coupe générique renferme deux es- pèces : la première est le Prosopistoma punctifrons Latr. ( Nouv. ann. du Mus., t. 2 , p. 34) ; le Binocle à queue en plumet , Geoffr. (Hist. des Ins., t. 2, p. 660, pi. 21, fig. 3). Cette espèce , suivant Geoffroy, se trouve dans les ruisseaux aux environs de Paris. La seconde espèce est le Prosopis- toma variegatum Latr. (op. cit., p. 34), Guér. ( Iconogr. du règn. anim. de Cuv.9 Crust., pi. 34, fig. 4); elle a été rencontrée à Madagascar. (H. L.) *PROSOPITES. Prosopitœ. ins.— Groupe de la tribu des Apiens, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi pour le seul genre Pro- sopis. (Bl.) *PROSOPOCERA (irpotfWTrov, face; xi- pas, corne), ins. —Genre de l'ordre dei Coléoptères subpentamères, famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires, formé par De- jean {Catal., 3e édit., p. 369), et composé d'une dizaine d'espèces africaines, la plu- part inédites. Le type de es genre est la PRO P. bipunctata Drury (Cemmbyx fronticor- nls F., 01., notata Voet). Cet insecte est originaire de la côte de Guinée et du Séné- gal. (C) ♦PROSOPON (*pocromov, face). CUUST. — Hcrmann et Meyer, daus leur Ncwc gai- icmgen fossilcr Krabess, p. 21, donnent ce nom à un genre de Crustacés qui vient se placer dans le voisinage des Prosopistoma de Latreille. Quatre espèces, toutes à l'état fossile, composent cette coupe générique, dont le Prosopon luberorum (Uerm. et Meyer, op. cit., p. 21, pi. 4,0g. 31) peut être considéré comme le type. (H. L.) *PROSPELATES («po^AaTy,;, domes- tique), ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères tétramères, famille des Curculio- nides gonatocères , division des Brachy- dérides, établi par Schœnherr {Gênera et species Curculionidum synonymia , t. 6, p. 246) sur une espèce des Indes orientales (Sumatra), qu'il a nommée P. vittatus. (C.) PROSTANTHERA. bot. ph.— Genre de la famille des Labiées , tribu des Prostan- thérées, établi par Labillardière {Nov. Holl., II, 18, t. 157). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollamle. Voy. labiées. PR0STA1MTUÉRÉES. Prostanthereœ . bot. pu. — L'une des tribus de la famille des Labiées {voy. ce mot), ainsi nommée du genre prostanthera qui lui sert de type. (Ad. J.) *PROSTEA (nom propre;. bot. ph.— Genre de la famille des Sapindacées, établi par Cambessèdes {in Mem. Mus., XV11I, 23, t. 1). Arbres ou arbrisseaux originaires de la Guiane. Voy. sapindacées. ♦PROSTEMM A («Pô , en avant; aref*f*«i ocelle), ins. — Genre de la famille des Ré- duviides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte de Castelnau et adopté par la plupart des entomologistes. Les Pro- stemma ont des antennes dont le deuxième article est court; un corselet plan ; des cuis- ses renflées, etc. Le type est le P. gutlula (Reduvius gultula Auct.), très commun dans notre pays. (Bl) PROSTE^LS^o, devant; raéç, étroit). 1KS. _ Genre de l'ordre des Coléoptères hé- téromères, famille des Sténélytrcs, tribu des Cibtélides, attribué à Latreille par De- jean {Catal., 3e édit., p. 233). Ce genre se compose d'une cinqn:iv.ta?ne d'espèces de PRO 563 l'Amérique équinoxiale, parmi lesquelles il faut ranger VHelops equestris F., les Lys- tronychus femoralis, œneus Cast., le P. pe- riscelis Pty., VHcl. columbinus Gr., et le No- toxus helvolus Daim. Ce sont de fort jolis Insectes, ornés de couleurs agréables a reflets souvent métalliques. Leur corselet est déprimé, trapézoïde, et leurs antennes sont filiformes, un peu renflées vers l'ex- trémité. (G ■) *PROSTERNOI\ , Latreille {Annales de la Soc. ent. de France, t. III , p. 151). ins. Synonyme de Limonius, Eschs. (C.) *PROSTHEMADERA, G.-R. Gray.oiS. — Synonyme de Philedon, G. Cuvier; Mel- liphaga, Temm. (Z-G-) PROSTIIESI A , Blume {Bijdr. , 866) . BOT. FH. — Synonyme tfAlsodeia, Dup -Th. *PROSTOMA («Po , en avant; cTop«, bouche). HELM.-Parmi les animaux aquati- ques que l'on confondait autrefois avec les Planaires, il en est qui ont le canal intesti- nal complet, et dont les deux orifices, la bou- che et l'anus, sont terminaux; c'est a ces Helminthes que M. Dugès a donné le nom de Prostomes. M. de Blainville, qui a accepté ce genre, l'a éloigné des Planaires proprement dites (c'est-à-dire à canal intestinal arbores- cent et pourvu d'une seule ouverture) plus que ne le faisait le savant naturaliste de Montpellier. En effet, les Prostomes sont, pour M. de Blainville, des Vers apodes de la même famille que les Borlases ou Nemertes. Dugès, qui a accepté cette manière de voir, connaissait plusieurs espèces de Prostomes: lesunsfluviatiles, les autres propres aux eaux de la Méditerranée. M. Ebrenberg a décrit dans ses Symbolœphysicœ, plusieurs animaux qui s'en rapprochent, et il classe les Prostomes dans ses Turbellariés {voy. ce mot) de la section des Amphiporina. Ceux- ci sont caractérisés par la bouche et l'anus terminaux. Les Amphiporina qui n'ont pas ou dont on ne connaît pas encore l'ouver- ture génitale sont les Gyratricina, com- prenant les genres Orthosoma, Gyratnx , Telrastemma, Prosloma, Jlemicycha ,0m* maloplea et Amphiporus. Les Turbellariés amphiporines à ouverture génitale séparées sont les Nemertes, également divisées en plusieurs genres. (P- £ PROSTOMIS (*rPô, devant; axo>.a, bou- clw) 1NS _ Genre de l'ordre des Coléopte- 564 PRO res tétramères, famille des Xylophages, tribu des Trogositides , établi par Latreille {Règne animal de Cuvier, t. V, p. 100) sur la IVogosita mandibularis F., espèce qui se trouve sur les confins de l'Europe orientale et dans l'Asie-Mineure. (G.) *PROSTOMUS, Dejean , Boisduval. ins. — Syn. de Perimachelus, Schœnh. (G.) ♦PROSTOMUS (TrpoaTOfjLoç, qui a la bou- che avancée ). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides gonatocères, division des Brachy- dérides, proposé par Dalmann et publié par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 142; Gênera et species Curculionidum synony- mia, 1. 1, p. 503 ; V, 83G). Ce genre est éta- bli sur le Curculio scutellaris F., 01., dont les mandibules sont avancées, les tibias an- térieurs larges , comprimés, courbés inté- rieurement et propres à fouir. Cet Insecte habite l'Australie. (G.) PROSYMïVUS (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères , famille des Malacodermes , tribu des Clairones, établi par Laporte (Revue en- lomologique de Silbermann, t. IV, p. 52) sur une espèce du Sénégal, le P. cribripennishap. (C.) PROTEA. bot. ph. — Voy. protée. PROTÉACÉES. Proteaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, apétales, périgynes , dont les caractères sont les sui- vants : Calice coriace , coloré , à quatre fo- lioles, tantôt entièrement distinctes, tantôt soudées inférieurement en tube, ordinaire- ment semblables et égales , plus rarement irrégulières , à préfloraison valvaire. Étami- nes opposées à ces folioles, insérées ordinai- rement vers leur sommet, plus rarement vers leur base, ou même complètement in- dépendantes et hypogynes; une des quatre avorte quelquefois. Filets ordinairement très courts ; anthères biloculaires, à loges quel- quefois séparées et s'unissant chacune avec celle de l'anthère voisine qui lui correspond. Glandes ou écailles hypogynes , alternant avec les folioles calicinales, manquant quel- quefois. Ovaire libre, sessile ou stipité, sur- monté d'un style filiforme et d'un stigmate indivis ou échancré, souvent oblique, à une seule loge qui contient un seul ovule , ou deux collatéraux, ou plusieurs sur un double rang, attachés près de la base, du milieu ou PRO du sommet de la suture , anatropes avec le micropyle toujours tourné en bas. Le fruit est indéhiscent ( noix , samare ou drupe ) avec une ou deux graines , ou déhiscent : c'est alors un follicule, ou monosperme, ou plus souvent à plusieurs graines , dont les téguments externes, en se soudant, forment une sorte de cloison interposée à leur double rang, et simulant ainsi une double loge. Les graines renflées dans les fruits nucamenta- cés , souvent comprimées et ailées dans les folliculaires, sont dépourvues de périsperme, avec un embryon droit, à radicule infère, à cotylédons dépassant, dans quelques cas, le nombre de deux. Les Protéacées sont des arbres de taille médiocre, des arbrisseaux , très rarement des herbes ; leurs feuilles, or- dinairement alternes , toujours vertes , en- tières, dentées ou déchiquetées en nombreu- ses lanières , véritablement composées dans quelques exemples très rares , dépourvues de stipules ; leurs fleurs hermaphrodites , très rarement diclines, groupées en épis, en grappes, en corymbes, en capitules, ou quel- quefois formant comme une fleur composée qu'enveloppe un involucre persistant qui peut n'en contenir qu'une seule : une seule bractée répond souvent à deux fleurs. Cette famille est abondamment représentée dans l'hémisphère austral en Amérique , mais surtout au Cap et dans la Nouvelle-Holran<,e, points où elle forme un des traits f ixr.tlé- ristiques de la végétation. Quelque? espèces s'avancent entre les tropiques; ur/,rès pe- tit nombre dépasse la ligne; auc/,e le tro- pique du Cancer. GENRES. * Fruit nucamentacé. Tribu 1. — Protéinées. Anthères indépendantes l'une de l'autre et du calice, insérées au milieu ou au som- met concave de la foliole opposée. Ovaire 1-ovulé. Noix ou samare. Fleurs en tête. Aulax, Berg. — Leucadendron , Herm. (Conocarpodendron , Bœrh. — Conocarpus , Ad. — Euryspermum, Gissonia et Chasme. Salisb. ) — Petrophila, R. Br. — Isopogon , R. Br. — Protea, L. (Leucadendron , L. — Lepidocarpodendron , Bœrh. — Scolymoce- phalus , Herm. — Erodendron et Pieu- ranthe, Salisb. — Gaguedi, Bruc.) — Leu- PRO cùspermum, R. Br. (Diastclla, Salisb.) — Minutes, Sal. ( Hypophyllocarpodendron , Bœrh.)— Serruria, Salisb. ( Senan'a, Burm.) — Mvenia , R. Br. ( Paranomus , Sal. ) — Sorocephalus , R. Br. ( Soranthe, Sal. ) — Spatalla, Sal. — ildenanr/ios, Labill. Tribu 2. — Conospermées. Anthères primitivement soudées entre elles par leurs loges contiguës et indépen- dantes du calice. Ovaire 1-ovulé. Noix. Fleurs en épis ou en capitules. Synaphœa, R. Br. — Conospermum, Sm. — Simsia, R. Br. (Strilingia, Endl.). Tribu 3. — Franklandiées. Anthères adnées au tube du calice. Ovaire 1-ovulé. Noix. Fleurs en épi. Frankiandia, R. Br. Tribu 4. — Persooniées. Étamines insérées au milieu ou à la base des folioles, quelquefois bypogynes. Ovaire bi-ovulé. Noix , samare ou drupe. Fleurs en épi. Symphyonema, R. Br. — Agaslachys, R. Br. — Cenarrhenes , Labill. ( ? Potameia , Pet. -Th.)— Persoonia, Sm. (Pentadaclylon, Gœrtn. — Linckia , Cav.) — Brabejum , L. [Brabyla, L.) — Gucvinia, Molin. {Quadria, R. -Pâv. — Nebu , Feuill. ) — Bellendenia , R. Br. ** Fruit folliculaire. Tribu 5. — Greyillées. Follicule 1-loculaire. * Ovaire 2-4-ovulé. Anadenia, R. Br. — Manglesia> Endl. — Grevillea , R. Br. ( Lissanthe et Slylurus , Kn. et Sal.) — Hakea, Schr. ( Conchium , Sm. ) — Lambertia, Sm. —Xylomelum, Sm. — Orites, R. Br. {Oritina, R. Br. ) — Rho- pala, Schreb. (Roupala, Aubl. — Leinkcria, Scop. — Dickneckeria , FI. flum.) - Andri- petalum, Schott. {Andriapetalum, Pohl.) — Helicia, Lour. (Helilophyllum, Bl.) — Knigh- tia, R. Br. ** Ovaire multi-ovulé. Embothrium, Forst. — Oreocallis, R. Br. — Telopea, R. Br. (Hylogyne, Kn. et Sal.) — Lomatia , R. Br. {Tricondylus, Kn. et Sal.) — Slenocarpus, R. Br. (Cybele, Kn. et Sal.). PRO 565 Tribu G. — Banksiées. Follicule biloculaire. Banksia, L.f. — Dryandra, R. Br. (/o- sep/iia, Ko. et Sal.) — llcmiclidia, R. Br. GENRES nOUTEUX. i0«O5(tiS, A. Godb. — Cylindria, Lour. (Ad. J.) PROTÉE. Proteus (nom mythologique). rept. — Genre très curieux de Reptiles propres à une partie de l'Europe , et dont l'histoire naturelle n'est encore qu'assez in- complètement connue, quoiqu'il ait été étudié par beaucoup de naturalistes. La seule espèce de Protée que Ton connaisse , ou le Proteus anguinus, a été découverte par le baron de Zois , dans un des lacs souter- rains de Sittich en Basse-Carniole , et, plus récemment, on l'a trouvée dans la grotte d'Adelsberg ou Postoina, sur la grande route deTriesteà Vienne. Schreibers, de Vienne, Cuvier, Rusconi et divers auteurs ont décrit le Protée; d'autres s'en sont occupés sous différents rapports. Ce Reptile appartient à la classe des Batraciens et prend place parmi les Urodèles. Il a quelque analogie extérieurement avec les Tritons, mais il est plus grand que les espèces que nous possé- dons dans ce genre; ses pattes sont courtes et simplement tridactyles; son museau est plus long et plus aplati, et sa peau est de couleur jaune rosée et véritablement étiolée, ce qui est en rapport avec son séjour. A ces différences, qui ne sont d'ailleurs que secon- daires, il faut ajouter que le Protée montre extérieurement une paire de branchies en loupes , lesquelles existent dans tous les in- dividus, et font par conséquent de cette es- pèce une sorte de larve comparable à celle des Salamandres et des Tritons, mais ne perdant point comme celles-ci ses branchies en avançant en âge ; le Protée est donc pour ainsi dire une larve permanente, comme la Sirène de l'Amérique du Nord. Une autre particularité qui l'éloigné des Tritons pour le rapprocher encore des Sirènes, consiste dans ses vertèbres qui sont bi-concaves à la manière de celles des Poissons et de quelques BatracieDS inférieurs. Le Protée a, entre la tête et le bassin, trente-deux vertèbres ; son bassin en a deux en propre, et la queue vingt- cinq; ses mâchoires sont garnies de petites dents. La longueur totale de l'animal ne 566 PRO PRO dépasse guère 1 pied. Le Protée est cité, dans les ouvrages de Physiologie, parmi les animaux qui ont les plus gros globules san- guins. On a amené quelques Protées vivants à Paris, et on a pu les y conserver pendant assez longtemps, en ayant soin de renouveler chaque jour l'eau des vases dans lesquels on les tenait, et de placer ces vases dans des lieux obscurs. Si on les expose à une lumière même faible, ils souffrent; bientôt aussi ils perdent leur coloration blanchâtre pour prendre une teinte fuligineuse. Depuis quel- ques années, les naturalistes ont pu se pro- curer un plus grand nombre de Protées vi- vants ou conservés dans l'alcool. Hermann et Schneider avaient pensé que ces animaux n'étaient que les larves d'un animal encore inconnu à l'état adulte; mais, quoiqu'on n'ait pas pu faire reproduire jusqu'ici les Protées, on a constaté la présence d'œufs dans les ovaires de plusieurs d'entre eux. (P. G.) PROTÉE. Proteus (nom mythologique). infus. — Genre établi par O.-F. Millier pour un Infusoire qui avait été observé par Rœsel (P. diffluens) , et auquel il as- socia, sous le nom de P. tenax, un pe- tit animal qui en diffère totalement, et qui nous paraît être le même que nous avons trouvé parasite dans le corps des Lom- brics, et que M. Surivay a également étudié et nommé Sablier. Quant au p. diffluens, c'est bien un Infusoire, et même un des plus simplement organisés de cette classe ; mais le nom du genre a été changé par Bory- Baint-Vincent pour celui d'Amibe. Voy. ce mot. (Duj.) PROTÉE. Protea (nom mythologique). bot. ph. — Genre de la famille des Protéa- cées, à laquelle il donne son nom, de la Tétrandrie monogynie dans le système de Linné. Il est composé d'arbrisseaux tous du cap de Bonne Espérance, à l'exception d'un seul , et dont les uns sont de haute taille et presque arborescents, tandis que d'autres sont presque acaules. Leurs feuilles sont très entières , de tissu consistant et coriace. Leurs fleurs forment des capi*«Uss volumi- neux, terminaux ou plus rarement latéraux, dont le réceptacle est généralement peu convexe, pourvu de paléoles courtes et per- sistantes et entouré d'un involucre per- sistant, à folioles nombreuses, colorées, Chaque fleur en particulier se compose d'un périanthe unique, à quatre parties cohéren- tes en deux lèvres inégales , dont la plus large en comprend trois. Dans l'extrémité concave de ce périanthe s'attachent quatre étamines ; le pistil est entouré à sa base par quatre petites écailles hypogynes ; son ovaire estuniloculaire et uni-ovulé, surmonté d'un style subulé, que termine un stigmate étroit et cylindracé. Le fruit qui succède à ces fleurs est monosperme, indéhiscent, sur- monté par le style qui persiste en forme de queue, et entouré de longs poils uniformé- ment sur tous ses côtés. Les Protées sont de très beaux arbustes qui méritent à tous égards d'être culti- vés comme espèces d'agrément , et dont plusieurs le sont en effet. Leur culture de- mande des soins spéciaux ; elle se fait en serre tempérée pendant l'hiver , et, pen- dant l'été, à une exposition abritée et om- bragée. Ces végétaux redoutent tous éga- lement l'humidité. On les tient dans de petits pots, et ils doivent être dépotés tous les deux ans avec les plus grands soins pour la parfaite conservation de leurs racines. On les multiplie soit de boutures faites au prin- temps et en été, sur couche chaude, soit par semis de graines tirées du Cap et mises en terre immédiatement après leur arrivée, soit enfin , et beaucoup plus difficilement, par marcottes. Parmi les espèces de ce genre cultivées de nos jours, nous prendrons pour exemples les deux suivantes : 1. Protée élégant, Protea speciosa Lin. C'est un grand arbuste de trois mètres ou davantage; à feuilles obovales-oblongues, rétrécies à leur base, obtuses au sommet, glabres; ses capitules ont le volume d'un petit Artichaut; ils se montrent dans nos jardins du mois de mars jusqu'à celui de juin; leurs écailles sont soyeuses, les in- térieures un peu élargies vers leur extrémité, toutes de couleur rosée , finement frangées de brun et pourvues d'une barbe de poils blancs. On en possède deux variétés , dont l'une à feuilles et têtes de fleurs plus grandes, et l'autre à fleurs plus foncées et brunes. 2. Protée en coeur, Protea cordata Thunb. Cette jolie espèce, l'une des plus brillantes, sinon même la plus brillante du genre, a été introduite du Cap en Angleterre ver» PRO 1790. Sa tige est rampante et donne des branches dressées; ses feuilles sont grandes, «listantes, presque sessiles, en cœur, de lissa très coriace, bordées de ronge. Ses capitules sont latéraux, d'un très bel effet par suite de la couleur écarlate des larges bractées glabres qui entourent leurs fleurs. Les autres espèces du même genre les plus recherchées sont les Protea argenlea, P. cristata , P. pimfoUa , etc. (P. D.) PttOTKIDKS. Proleidœ. rept. — Ls fa- mille des Batraciens Protéides ou Hexabran- ches de MUT. Duméril et Bibron {Erpétolo- gie générale), comprend les espèces Uro- dèles , qui ont les branchies persistantes , comme le Piotée, la Sirène et l'Axolotl. (P. G.) ♦PROTÉIXIMEXS. Proteinini. ins. — Onzième tribu de Tordre des Coléoptères et de la famille des Brachélytres, établie par Erichson {Gênera et species Staphylinorum, p. 90 1 ; avec les caractères suivants : Stigma- tes prothoraciques cachés; hanches posté- rieures transverses, antérieures cylindriques, n'étant pas avancées ; trochanters postérieurs en arc boutant. Dans cette tribu rentrent les genres suivants : {pentamères) Proteinus, Megarlhrus, Phlœobius ; {Irimères) Glyp- toma, Micropeplus. (G) lUiOTElNLS (trpoTeiv», allonger), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamè- res, famille des Brachélytres, tribu des Protéininiens, établi par La treille ( Précis des caractères génériques sur les Insectes , 0. 9 ) et adopté par Erichson ( Gênera et species Staphylinorum, p. 902) qui lui as- signe pour caractères : Antennes libres , de onze articles, les trois derniers beau- coup plus grands; tarses decinq articles. Ce genre se compose des quatre espèces suivan- tes : P. brachypterus F., macropterus Ghl., brevicollis et alomarius Er. On les trouve dans la plus grande partie de l'Europe sur les fleurs et les Champignons. (G.) PKOTÈLE. Proteles (ttPo , devant; rt- ).YÎttç, complet), mam. —On désigne sous ce nom un genre de Mammifères de l'ordre des Carnassiers digitigrades, créé par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , et dont le type est une espèce rapportée du cap de Bonne-Es- pérance par Delalande. Les Proteles se rapprochent beaucoup des Hyènes, des Chiens (principalement desRe- ri\o 56T nards) et des Civettes; aussi est ce avec ces trois groupes d'animaux qu'on les a généra- lement comparés, et dans lesquels on les a tour à tour placés, avant qu'on en ait fait un groupe distinct. Au premier coup d'œil , le Protèle frappe par sa grande ressemblance avec la Hyène; ses formes générales sont les mêmes; ses membres postérieurs, fléchis sur eux-mêmes, paraissent, comme dans ce genre, beaucoup plus courts que les anté- rieurs : c'est surtout de YHyœna vulgaris que le Proteles Delalandii se rapproche le plus par sa forme et par son pelage , pré- sentant sur un même fond de coloration de semblables rayures transversales; tou- tefois on remarque de nombreuses diffé- rences; ainsi la tête, au lieu d'être ra- massée comme dans les Hyènes, est un peu plus svelte et remarquable par d'élégantes proportions ; le museau , au lieu d'être obtus et comme tronqué , est plus allongé et assez fln , en sorte que la tête du Protèle , dans son ensemble , se rapproche de celle de la Civette, et même un peu de celle du Re- nard. Les membres postérieurs sont tétra- dactyles comme chez les Hyènes; les anté- rieurs sont pentadactyles comme chez les Renards et les Civettes, et ils portent un pouce semblable, par son volume et sa po- sition , à celui des Chiens. C'est de cette particularité qu'est tiré le nom de Proteles, (-rrpô, devant; wJtfw*, complet), qui rappelle que, chez ces animaux, les pieds de devant, sont complets , quant au nombre des doigts, par opposition avec ceux de l'Hyène, qui ne sont que tétradactyles. Les ongles sont forts, robustes , pointus. Le carpe et le tarse sont disposés comme chez les Hyènes, c'est-à-dire que , tandis que chez presque tous les Car- nassiers les os métacarpiens sont plus courts que les métatarsiens, ici tout le contraire a lieu, et le pied de devant est au moins aussi grand que celui de derrière. Le pelage est composé de poils assez nombreux; les uns courts, doux, et d'autres plus longs et très rudes ; en outre , on remarque sur le dos une crinière très forte , et la queue est très touffue; en un mot, par son aspecl extérieur, le Protèle rappelle en petit U Hyène. Peu de sujetszoologiques ont au tant occupé les naturalistes que le système dentaire des Proteles. G. Cuvier dit n'avoir eu en sa pos- 568 PRO PRO session que des crânes n'ayant que des dents de lait, petites et usées, parce que les dents persistantes avaient été retardées, comme il arrive assez souvent aux Genettes ; de sorte que, pour Cuvier, ces dents, à leur état normal, ressembleraient à celles des Civettes et des Genettes. Cette explica- tion hypothétique n'a pas été confirmée , et M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a démon- tré, au contraire, que le système dentaire du jeune âge persistait, et qu'il se présen- tait de la même manière à l'âge adulte {Mag, de zool. , 1841, pi. 30, etc.). Selon ce savant professeur , non seulement le Pro- tèle adulte, aussi bien que le jeune Pro- tèle, n'a pas un système dentaire de Viverra, mais ses molaires ne sont comparables à celles d'aucun autre carnassier, et il faut descendre jusqu'aux Édentés et aux Cétacés pour trouver sur les arcades maxillaires un ensemble de dents aussi simples ; de plus, ces molaires simples se trouvent associées avec des incisives et des canines parfaite- ment analogues , par leurs formes et leur disposition, comme par leur nombre, à celles des autres Carnassiers, ce qui est très re- marquable et unique dans la série zoolo- gique. Enfin M. de Blainville ( Annales d'anat. et de phys., t. I, pi. 5, et Ostéo- graphie, Canis) regarde le système dentaire des Protèles comme présentant , dans l'or- dre des Carnassiers, un exemple d'anomalie constante. En effet, les dents des Protèles sont anomales; il y en a presque toujours quelques unes qui, tout-à-fait rudimen- trfïres , restent cachées dans la gencive ; quelquefois même il y a de vieux individus qui manquent totalement de l'une des mo- laires. Quoi qu'il en soit, le système den- taire des Protèles se compose, en général, de six incisives, deux canines à chaque mâ- choire, et de quatre molaires en haut et en bas. Suivant M. de Blainville , il est possible de trouver dans le système dentaire de la mâchoire supérieure des Protèles les six dents des Canis , en considérant comme une se- conde avant-molaire une plus petite dent que la première, mais de même forme, qui se trouve d'un seul côté , entre cette première et la seconde, et sur un seul crâne de la collection du Muséum; mais cela sera plus difficile pour la mâcnoire inférieure. En examinant son système dentaire, on voit que le Protèle manque de dents propres à la mastication dans son état adulte, comme dans son jeune âge ; que dès lors il doit avaler sans mâcher; qu'il ne peut probablement, comme les animaux du groupe naturel dans lequel il entre, déchirer une proie vivante, et doit conséquemment se nourrir de ma- tières molles et de chairs putréfiées. Mais cela n'est pas démontré d'une manière com- plète, et il paraîtrait, au contraire, ainsi que le rapporte M. Burchell, que le Pro- tèle attaque les Moutons, et qu'il re- cherche la loupe graisseuse qui forme la très grande partie de la queue des Rumi- nants. Le squelette du Protèle a été décrit avec soin par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ( Mém. du Muséum ) et par M. de Blainville {Ostéogr.), auquel nous empruntons les dé- tails suivants. Le squelette, en général, pré- sente une grande analogie avec celui des Chiens , surtout par la brièveté du tronc dans la région lombaire et par celle de la queue , ainsi que par l'élévation des mains et des pieds. La tête, courte et large, rap- pelle un peu la forme du crâne du Chien crabier d'Amérique, par la manière dont le chanfrein, doucement arqué dans toute son étendue, tombe en s'excavant légèrement en avant pour former un museau raccourci : cet élargissement du museau et du palais a nécessairement déterminé quelque chose de semblable dans l'appendice maxillaire infé- rieur ; il commence, en effet, par une caisse considérable , entre laquelle s'applique , d'une manière fort serrée, un os mastoïdien très épais. Aux vertèbres cervicales , l'apo- physe épineuse de l'axis est longue , très basse, presque rectiligne à son bord supé- rieur; le lobe interne de l'apophyse trans- verse de la sixième vertèbre est court et arrondi. Les vertèbres du tronc sont au nombre de quatorze dorsales et de six lom- baires comme dans les Chats , et non pay comme dans les Chiens ni dans les Civettes, et encore moins comme dans les Hyènes. Leurs apophyses épineuses sont, en général, courtes; les onze premières dorsales ré- troverses, et les trois dernières plus courtes encore et un peu inclinées en avant comme celles de toutes les autres lombaires, vertè- bres qui sont ordinairement courtes, et dont les apophyses transverses croissent de la PRO PRO 5G9 première à la dernière, la plus longue et la plus large. Le sacrum n'est formé que de deux vertèbres seulement, et la queue de vingt-et-une, toutes courtes, et décroissant rapidement d'épaisseur. Les membres , gé- néralement élevés, rappellent, presque com- plètement, ceux des Canis. L'omoplate est étroite, et ressemble cependant assez à celle de la Civette ; son acromion est un peu bi- furqué , et la tubérosité coracoïdienne est très épaisse. L'humérus est tout- à-fait celui d'un Chien, peut-être un peu plus droit ce- pendant, avec un trou médian et sans canal interne ni crête externe. Les deux os de l'avant-bras sont encore plus dégradés que dans les Canis et autant que dans les Hyè- nes ; le radius, plus antérieur, plus large, plus contigu au cubitus, qui , comme dans celle-ci, est robuste et triquètre, sans la di- vision bicorne du bord antérieur de l'apo- physe olécrânienne, qui est, au contraire, arrondie. Le carpe est élevé; le métacarpe comme dans les Canis, ainsi que le pouce; mais les phalanges sont plutôt comme dans la Hyène, par la brièveté et la subégalité des secondes. Outre les sésamoïdes ordi- naires de l'articulation métaearpo - phalan- gienne , il y en a en dessus dans les ten- dons de l'extenseur commun. Aux membres postérieurs, dont la proportion avec les an- térieurs est à peu près celle des Canis , le bassin est fort court, et l'iléon dilaté dans sa partie antérieure un peu comme dans la Hyène. Le fémur est un peu moins courbé que dans le Chien, mais dans les mêmes proportions. Le tibia ressemble peut-être plus à celui de la Hyène, sauf la taille, parce qu'il manque à sa partie supérieure de la crête si brusquement arrêtée chez les Canis. Quant au péroné, il est tout-à-fait comme dans ceux-ci et dans la Hyène, grêle et collé dans sa moitié inférieure con- tre le tibia, ce qui est tout autrement dans les Civettes. Le pied rentre entièrement dans la forme de celui des Canis, par l'étroitesse du calcanéum, et par celle du métatarse et des doigts; les secondes phalanges sont tou- tefois moins courtes. Sauf le squelette , on ne connaît pas en- core les autres particularités anatomiques que doit présenter le Protèle ; la forme ex- térieure de quelques uns des organes des sens est connue, ainsi que nous le dirons t. \. bientôt : disons seulement ici que la langue est douce. L'espèce type de ce genre, la seule qui nous soit véritablement bien connue, est : Le Protèle de Delalande, Proteles Delalan- dii Is. Geoiï. (Mon. du Mus., t. XI, pi. 20); Gknette et Civette uyénoïde, G. et Fr. Cuv.; Viverra hyenoides A. -G. Desm. , Proteles et Canis hyenoides Blainv., Proteles fasciatus. A l'âge adulte, le Protèle est de la taille du Chien de berger, d'après ce qu'en rapporte M. Knox , qui l'a observé en Cafrerie ; ainsi il est plus petit que la Hyène , et en présente l'aspect extérieur : toutefois ses formes sont plus légères; son museau plus pointu; ses poils plus courts, et sa crinière moins bien fournie. Ses jambes de derrière paraissent très courtes, ce qui provient de la flexion continuelle où il en tient les di- verses parties; mais en réalité elles ne sont pas plus courtes que celles de devant; les oreilles sont allongées, pointues, et couver- tes d'un poil très court et peu abondant : elles ressemblent assez à celles de la Hyène. Le nez est semblable à celui des Chiens ; les narines font saillie au-delà du museau, qui est noir et peu garni de poils. Les moustaches sont longues. La crinière s'étend de la nuque jusqu'à l'origine de la queue , qui est moins longue et moins touffue que celle de la Hyène. Les poils de la crinière et ceux de toute la queue sont rudes au toucher, et annelés de noir et de blanchâtre, ce qui fait que la crinière et la queue sont aussi dans leur ensemble annelées des mêmes cou- leurs. La queue est aussi fournie que celle du Renard : elle l'est plus à son extrémité terminale qu'à son origine. Le reste du corps est presque en entier couvert d'un poil lai- neux , entremêlé de quelques poils plus longs et plus rudes. Le fond du pelage est d'un blanc lavé de gris-roussàtre; mais il est varié, sur les côtés et la poitrine, de li- gnes noires transversales inégalement pro- noncées et espacées. Les flancs présentent six ou sept bandes noires, étroites, trans- versales ; les bandes des cuisses et des jam- bes sont plus petites que celles-là. Les tarses sont noirs; le bas de la jambe, de même couleur que le corps, est varié aussi de ban- des noires transversales, dont les supérieures se continuent avec celles du tronc. Le Protèle de Delalande se trouve en Ca- 570 PRO PRO frerie et dans le pays des Hottentots , par- ticulièrement dans les environs du cap de j Bonne-Espérance ; il est même probable ■ que la même espèce se rencontre également en Nubie. Cet animal paraît rare; car il est très peu connu des naturels du pays, et n'a clai- rement été désigné dans les relations d'au- cun voyageur. Il a aussi échappé pendant très longtemps aux recherches des natura- listes; ce que l'on doit, non seulement at- tribuer à sa grande rareté , mais encore à ses mœurs. En effet, il est nocturne, et se tient, pendant le jour, dans des terriers pro- fonds, à plusieurs issues, qu'il se creuse fa- cilement au moyen des ongles forts et poin- tus dont il est armé. Il semble vivre en so- ciété , car Dejalande a tué et rapporté au Muséum , en 1820, trois individus de cette espèce qui habitaient le même terrier. Lors- qu'on irrite le Protèle, sa crinière se dresse, et ses longs poils se hérissent depuis la nuque jusque sur la queue ; puis il fuit avec vitesse, le corps très oblique sur le sol , les oreilles et la queue baissées. D'après ce qui a été observé , au cap de Bonne Espérance, par Delalande et par son neveu, M. Edouard Verreaux, le Protèle vit, en partie, de la chair de petits Ru- minants , principalement de très jeunes Agneaux; en partie, et surtout, des énor- mes loupes graisseuses qui entourent la queue chez les Moutons africains. Il est pro- bable aussi qu'il se nourrit de chairs en pu- tréfaction à la manière des Hyènes. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (Mag. dezool.f 1841 , Mamm., pi. 30) indique, comme étant peut-être distinct du Proteles Delalandii , un Protèle découvert en Nubie par M. Joannis , commandant en second de s l'allège le Luxor, et qui est désigné dans le I pays sous le nom (VEl basho. M. Lesson (Nouv. tàbl. du Règ. anim., Mamm. ,1842) ; a donné à cette prétendue espèce le nom de Proteles Joannisi. Pour nous, nous ne croyons RU 57? suffisance du climat, il est généralement plus aqueux et moins savoureux sur les espa- liers que sur les arbres de plein-vent. Au reste, dans tous les cas, c'est un fruit très agréable et sain , dont on consomme an- nuellement des quantités considérables , en le mangeant cru ou préparé de diverses manières, en compotes, confitures, etc. On le conserve habituellement à l'eau-de- vie, ou bien en le desséchant au soleil ou au four, après l'avoir ouvert en deux : pré- paré de celle dernière manière, il fournit, pendant l'hiver, la matière de compotes es- timées. Son amande, tantôt douce, tantôt amère , selon les variétés, et même le noyau qui l'enveloppe , servent à la prépa- ration de certaines liqueurs de table , dont la plus connue et la plus recherchée est ï Eau de noyau. Le bois de l'Abricotier est de couleur gri- sâtre, veiné de rouge et de jaune : il est assez estimé pour le tour et la tabletterie. Les fleurs de cet arbre se montrant de bonne heure sont très exposées à souffrir des gelées tardives ; aussi la récolte des Abricots est-elle Tune des plus variables et des plus sujettes à manquer dans la plus grande partie de la France. Lorsque les ar- bres ont échappé à ce danger, l'abondance de leurs fleurs les charge d'une quantité de fruits parfois tellement considérable , que les cultivateurs intelligents en suppriment une partie pour améliorer les autres et pour soulager le pied. Les diverses variétés d'Abricotiers se multiplient les unes par graines choisies avec soin parmi celles des plus beaux fruits , les autres par la greffe en écusson sur Aman- dier, sur Prunier, ou plus rarement sur franc. Pour les semis on stratifié les noyaux immédiatement après la maturité et on les plante en automne dans une terre soigneu- sement ameublie, en pépinière pour les pieds destinés à être transplantés, particu- lièrement pour les espaliers, et, autant qu'il est possible, en place pour les arbres de plein-vent. Dès l'instant où les pieds commencent à donner du fruit, on les taiile de moins en moins, au moins pour ceux en plein-vent, de manière à réduire cette opération à ce qui en est nécessaire pour les empêcher de se dégarnir du bas. Quant aux espaliers, on sent que cette simplifia t. x. cation ne leur est nullement applicable. Il est, au reste, des variétés auxquelles il est impossible de donner cette dernière forme. 2. Prunier (Abricotier) noir, Prunus da- sycarpa Ehrh. (Armeniaca Sibirica var.? dasycarpa Pers.). Cet arbre , connu des po- mologistes sous les noms (ï Abricot noir t Abricot du pape, est rapporté par les uns comme variété à l'espèce précédente, par Persoon à l'Abricotier de Sibérie, avec doute à la vérité; enfin, il est regardé par d'au- tres auteurs comme une espèce distincte et séparée. H se distingue de l'Abricotier or- dinaire par ses fleurs pédicellées, à pédi- celles filiformes, et par son fruit petit, de couleur lie de vin foncée, dont la chair est d'un rouge obscur, très médiocre et presque insipide. On ne le cultive guère comme arbre fruitier. On en connaît une variété très curieuse, à feuilles lancéolées, vertes ou panachées, assez semblables à celles du Pêcher (var. persicifolia), qui, se produisant parfois accidentellement sur des pieds ordi- naires, a été conservée et propagée par la greffe. On cultive assez fréquemment comme espèce d'ornement le Prunier (Abricotier) de Sibérie, Prunus Sibirica Willd. {Arme- niaca Sibirica Pers.). 5. PRUNIERS PROPREMENT DITS. Prunus t Tourn. Drupe généralement ovoïde ou oblong, charnu, très glabre, couvert d'une sorte de poussière bleuâtre , à noyau comprimé , aigu à ses deux extrémités , creusé de légers sillons à ses bords. Feuilles jeunes convolutées. Fleurs solitaires ou géminées latérales, sortant de bourgeons à elles pro- pres , plus tôt ou ea même temps que les feuilles. 3. Prunier épineux, Prunus spinosa Lin. Cet arbrisseau , vulgaire dans les haies , au bord des bois, sur les coteaux, dan. s toute l'Europe, est connu vulgairement, sous les noms de Prunellier, Épine noire. Il est très rameux; chacune de ses brandi finit en une forte épine, et s'ouvre à angle presque droit sur celle qui la porte; ses feuilles sont oblongues, ou obovales-oblon- gues, un peu acuminées, dentelées, ordi- nairement petites. Ses fleurs sortent d'ordi- 73 578 PRU PRU naire une à une de chaque bourgeon ; elles sont blanches et se montrent le plus sou- vent avant les feuilles. Elles donnent un fruit noir-bleuâtre, de la grosseur d'une petite cerise , presque globuleux. Ce fruit est trop acerbe pour pouvoir être mangé; il s'adoucit cependant un peu lorsqu'il a subi l'action des premières gelées. On s'en sert alors dans quelques parties de la France pour colorer les vins de qualité inférieure. Il est, dit-on, possible d'en faire un vi- naigre très fort. Autrefois on l'employait avant sa maturité pour la préparation d'un extrait qu'on nommait Acacia nostras , et qui se fabriquait principalement en Alle- magne. L'écorce du Prunellier est amère, astringente et fébrifuge ; on l'a même van- tée, sous ce dernier rapport, comme su- périeure à tous les fébrifuges de nos con- trées. Elle renferme assez de tannin pour pouvoir être employée au tannage, à la teinture , etc. Quant aux feuilles de cet arbuste, leur infusion rappelle assez bien celle du Thé; aussi les mêlait-on souvent à cette dernière substance , à l'époque où son prix élevé rendait cette fraude pro- fitable. On les emploie encore en guise de Thé dans quelques parties du nord de l'Europe. Le bois de Prunellier est dur et très résistant; on l'utilise en faisant des cacnes communes avec les rejets vigoureux et très droits que cet arbuste donne en assez grande abondance. On fait de bonnes haies avec le Prunellier. 4. Prunier domestique , Prunus domestica Lin. Cette espèce importante a la taille d'un arbre de proportions moyennes; ses ra- meaux sont étalés , non épineux, revêtus d'un épiderme grisâtre , tandis que les branches plus âgées en portent un brunâtre; ses feuilles sont pétiolées, ovales- lancéolées, aiguës, finement dentées ou crénelées, pu- bescentes en dessous; ses fleurs sont blan- ches, solitaires sur des pédicelles pubescents ; elles donnent un fruit de grosseur, de forme et de couleurs diverses selon les variétés , penché , de saveur douce , porté sur un pédicelle plus court que lui. Le nombre des variétés cultivées de cette espèce est très considérable. Nous signalerons les plus im- portantes, pour la classification desquelles nous suivrons le travail dans lequel M. Se- ringe [Prodr. II, p. 532) a rapporté celles connues des pomologistes à neuf grandes variétés ou races. «. P. d. Armenioides Ser. Fruit arrondi jaune ou vert-jaunâtre; noyau un peu oî>- tus. Ici rentrent les variétés suivante* : Abricotée Duh.; Mirabelle Du h.; Drap- Mirabelle double Duh. ; Abricotée hûiive Lois. fi. P.d. ClaudianaPers. Fruit arrondi un peu déprimé, vert, souvent taché de pour- pre , rarement pourpre ; chair plus ou moins sucrée , vert- jaune; ombilic à peine déprimé; noyau court, mucronulé. Peliie Reine-Claude Duh.; Grosse Reine-Claude Duh.; Prunier à fleurs demi- doubles Duh.; Abricotéede Tours Duh.; Reine-Claude v io tette Duh. y. P. d. MyrobolanaLin. Fruit globuleux, déprimé à la base, rouge; ombilic déprimé; noyau mucronulé; sépales étroits. Myrobo- lan Duh. (P. cerasifera Ehrh.; P. Myrobo- lana Lois.); Cerisette Lois. 9. P. d. Damascena Lin. Fruit globuleux- déprimé, violacé ; noyau court, à carène assez proéminente; à sommet obtus. Damas musqué Duh.; Prunier des vacances Lois., non Duh.; Damas Mongeron Duh.; Gros Damas rouge tardif Lois. ; Petit Damas rouge Lois.; Prune Monsieur Duh.; Prune de Chypre Duh.; Royale Duh.; Damas noir hâtif Lois, non Duh. e. P. d. TuronensisSer. Fruit obovateou obovale-globuleux ; noyau obtus ou mucro- nulé au sommet, court, large, rugueux, à carène assez proéminente. Monsieur tardif Duh.; Gros damas de Tours Duh.; Pnme Suisse Duh.; Royale de Tours Duh. ; Damas d'Italie Duh. ; Perdrigon violet Duh. ; Per- drigon normand Duh. ; Perdrigon rouge Duh.; Prune de Jérusalem Lois.; Tardive de Chalons Lois. ; Saint-Martin Lois. Ç. P. d. Juliana Lin. Fruit ovale - globu- leux , petit, bleuâtre ou violacé; ombilic non déprimé ; suture à peine marquée ; noyau mucronulé au sommet ( P. Damas- cena Blackw. ). Saint-Julien Lois. ; Gros Saint-Julien Lois.; Perdrigon hâtif Lois.; Sans-noyau Duh.; Damas noir tardif Duh.; Précoce de Tours Duh.; Damas Dronet Duh.; Damas de Provence hâtif Lois.; Damas de septembre Duh. ; Prunier qui porte deux fois (bifère) Duh.; Damas violet Duh.; Damas d'Espagne Lois.; Prunier de Virginie Dut. ; mu PKU 570 Prunier virginal rouge Lois.; Prunier noir (Uf llontrcuil Duh. yj. P. d. Catharinea Ser. Fruit obovale- arrondi ou presque arrondi, couleur de cire ; ombilic saillant ; chair douce a peine sapide; noyau un peu obtus, souvent un peu proé- minent et tronqué à la base ( P. domeslica cerea? Lin.). Sainte- Catherine Duh.; Jaune hâtive Duh. ; BriceUe Duh.; Prune mouche- tée Lois.; Impératrice blancheDuh.; Abricotéô ,'te Duh.; Petit Damas blanc Duh.; Gros Dd.nas blanc Duh. ; Perdrigon blanc Duh.; Grosse virginale blanche Lois. ; Brignole Calv. 0. P. d. Aubertiana Ser. Fruit ovale, ob- tus , jaune en dehors de tous côtés ; ombilic déprimé; noyau à peine proéminent à la base. Dame - Auberl Duh.; Rognon -d'Ane Calv.; Prune datte Duh.; Impératrice jaune Calv.; Impératrice blanche Duh.; Impériale blanche Lois, non Duh.; Prune moyenne de Bourgogne Calv. t. P. d. p r un eauliana Ser. Branches dis- posées en pyramide; fruit ovoïde plus ou moins obtus ou allongé , violacé, rarement vert; ombilic saillant; noyau très comprimé, allongé, un peu proéminent à la base, plus ou moins aigu au sommet ( P. pyramidalis DC, FI. fr.). Impératrice violette Duh.; Diaprée violette Duh. ; Prune- Haricot Ser. ; Impériale violette Duh.; Impériale violette à feudles panachées Duh.; Prune - Jacinthe Duh. ; Prune d'Agen Calv. (1); Prunes d'Ast Calv.; Prune allemande Lois.; Quetsche Nois., Ile verte Duh.; Abricotée rouge Lois.; Damas rouge Duh.; Diaprée rouge Duh.; Diapiée blanche Duh.; Prune- Pêche Calv. Le fruit de la plupart des variétés que nous venons d'énumérer, ou la Prune , est l'un des plus agréables et des plus sains dont une culture intelligente , continuée pendant plusieurs siècles, ait réussi à doter nos tables. Sa saveur douce et sucrée est accompagnée et relevée par un arôme très iélicat. Aussi la consommation qui s'en fait annuellement est-elle très considérable. Sa taair aqueuse est peu nutritive, mais en même temps facile à digérer; néanmoins, prise en grande quantité par des personnes à estomac faible, elle produit quelquefois un eQet laxatif, et donne même des diar- |r) D^nsTAgénois. cette variété purte les noms de Robe r. Prune d'ente. ibées opiniâtres. Aussi recommande t-on , dans ce cas , d'en éviter l'usage immodéré. Les préparations nombreuses qu'on fait su- bir aux Prunes augmentent considérable- ment leur importance, et font de la culture du Prunier l'une des plus fructueuses do certains pays. Aiusi on en fait des conûturt. de diverses sortes , soit au sucre, soit mette quelquefois sans sucre ; mais, dans ce der- nier cas, en prolongeant très longtemps la cuisson , le sucre qu'elles contiennent natu- rellement suppléant alors , jusqu'à un cer- tain point, par suite de cette concentration, à celui qu'on devrait y ajouter sans cela. La présence de ce principe sucré , abondant dans ce fruit, permet d'en obtenir par la fermentation des liqueurs alcooliques, telles que le Raki et le Zwetschenwasser , qu'on prépare communément en Allemagne. On conserve les Prunes, soit dans l'eau-de-vie, soit par une dessiccation conduite avec des soins minutieux, par laquelle on les prépare en Pruneaux. Cette dessiccation s'opère al- ternativement au four et au soleil, ou, depuis peu d'années, dans des fours et des appareils spéciaux qui hâtent l'opération et la rendent plus sûre. Les Pruneaux forment la matière d'un commerce important pour diverses par- ties de la Fiance, mais particulièrement pour laTouraine et l'Agénois. Dans cette dernière province, le grand centre de cette production est Villeneuve d'Agen, et plus spécialement les cantons de Clairac etdeSainte-Livrade ; de telle sorte que la dénomination de Pru- neaux d'Agen est basée sur une inexactitude. Dans ces localités, la culture du Prunier prime en importance toutes les autres, et elle porte spécialement sur les deux variétés con- nues dans le pays sous les noms de Prune robe de sergent ou Prune d'ente, et Prune de roi. Tout le monde sait que les Pruneaux se mangent en nature, au moins ceux de choix, ou cuits. Ils forment un aliment léger et de facile digestion pour les personnes dé- licates ou malades. Ceux qu'on prépare avec le Petit Damas noir ont une légère acidité, et agissent comme laxatifs : de là l'usage médical qu'on en fait assez communément. Les variétés de Prunes les plus estimées pa- raissent être originaires de l'Orient, et par- ticulièrement des environs de Damas. Pline fait remonter l'époque de leur introduction en Italie au temps de Caton. 580 PRU PRU Le bois du Prunier est dur, d'un grain serré, bien veiné, susceptible de recevoir un beau poli. Sa couleur est avivée par une immersion dans l'eau de chaux. Son poids est évalué à 55 livres 14 onces par pied cube (Loudon ) à l'état sec. Cet arbre est sujet à exsuder une assez grandequantité de Gomme analogue à la Gomme arabique , mais plus colorée , qu'on emploie souvent à peu près aux mêmes usages sous le nom de Gomme du pays (Gummi noslras des officines). Le Prunier s'accommode assez bien de toute sorte de terre , pourvu qu'elle ne soit ni glaiseuse, ni marécageuse, ni trop sablon- neuse; néanmoins il réussit dans une terre légère mieux que dans toute autre. On le multiplie par semis de noyaux préalablement stratifiés, ou par ses rejets. Les sujets qu'on obtient, de l'une et de l'autre manière, sont greffés en écusson. Les pieds venus de semis donnent des arbres plus forts et plus dura- bles , mais d'une croissance plus lente pen- dant les premières années ; aussi les pépi- niéristes leur préfèrent-ils souvent les rejets, qui ont d'abord de l'avantage par la rapidité de leur développement, mais qui restent plus tard, en définitive, inférieurs aux pre- miers. Sous le climat de Paris , on dispose les Pruniers en espalier et en plein -vent; mais dans les parties plus méridionales de la France, on ne les cultive jamais qu'en plein-vent. La partie la plus délicate et la plus importante de leur culture consiste dans la taille, dont on trouvera les règles dans les ouvrages spéciaux. C. CERISIER. Cerasus, Juss. Drupe globuleux ou un peu oblong , ombiliqué à la base , charnu, très glabre, et dépourvu de poussière bleuâtre ; noyau presque globuleux, lisse; feuilles jeunes condupliquées; fleurs tantôt portées sur des pédicelles uniflores sortant d'un bourgeon écailleux , groupées en ombelle simple , et, dans ce cas, se montrant avant les feuilles; tantôt disposées en grappes et paraissant alors après les feuilles. a. Cerasophora, Neck. Fleurs en ombelles sortant d'un bourgeon. C'est à cette section qu'appartiennent tous les Cerisiers à fruit comestible, et leurs nombreuses variétés qui se rangent sous quatre catégories : les Meri- siers, les liigarreautiers, les Guignïers et les Cerisiers proprement dits ou Griotliers. Or, chacune de ces catégories est considérée comme une espèce distincte par divers bo- tanistes, et, en particulier, par De Candolle et par M. Seringe ( Prodr.t t. II, p. 535), que nous suivrons ici. 5. Prunier (Cerisier) Merisier, Prunus avium Lin. ( Cerasus avium Mœnch. ). Cette espèce est commune dans les grandes forêts, dans les pays montagneux. Elle forme un bel arbre , à branches dressées , à rameaux étalés, mais non pendants ; ses feuilles sont grandes , pendantes , obovales-oblongues , acuminées, doublement dentées, légèrement pubescentes en dessous; ses fleurs blanches, longuement pédiculées, sortent par deux ou trois de chaque bouton : elles donnent des fruits petits, rouges, à pulpe adhérente au noyau et à l'épicarpe, à suc coloré, de forme un peu oblongue. On distingue quatre va- riétés de Merisier : a. P. a. sylvestris Ser. , Merisier sauvage , Merisier à petits fruits Duh., dont le fruit est petit, rouge foncé et presque noir, à chair mince un peu amère. — ]3. P. a. macrocarpa Ser.; Merisier à gros 'fruit 'noir Duh. : arbre de taille mé- diocre ; à nervures des feuilles rouges ; à fruits gros, rouges, presque noirs ; à noyau rouge. Cette variété est cultivée communé- ment en Suisse pour son fruit, duquel on obtient le Kirschwasser par la distillation. — y. P. a. pallida Ser. ; à fruit blanc-jau- nâtre , rouge du côté du soleil ; feuilles portant deux glandes à la base. Merisier à fruit blanc Lois.; Merisier à fruit jaune Lois. — S. P. a. multiplex Ser.; Merisier à fleurs doubles Duh. ; arbre médiocre , com- munément cultivé pour la décoration des jardins, à cause du magnifique effet que produisent les fleurs doubles dont il se cou- vre au printemps. Ses feuilles sont petites , ovales, chargées de 2-3 glandes à leur base. 6. Prunier (Cerisier) Bigarreautier, Pru- nus duracina (Cerasus duracina DC, Pru- nus Cerasus, var. Digarella et Duracina Lin.). Cette espèce, qu'on ne connaît pas à l'état sauvage, forme des arbres élevés, à rameaux dressés; à feuilles grandes, obo- vales, régulièrement dentelées, pendantes; à pétiole et nervures souvent rougeâlres; ses fleurs sortent par 5-6 de chaque bour- geon : elles donnent un fruit en forme de cœur, généralement assez gros, à peau très PRU PRU ►81 adhérente, à chair ferme, croquante, douce. M. Seringe en range les variétés sous trois races : a. P. dur. cordigcra Scr. Fruit ovale plus ou moins bilobé au sommet, à sillon latéral très marqué. Bigarreautier à petit fruit hâ- tif Duh.\ Bigarreauticr à fruit rouge hâtif Duh.; Bigarreautier cœur de Pigeon Lois.; Bigarreautier à gros fruit blanc Duh. ; Bi- garreautier commun Duh.; Bigarreautier couleur de chair Lois. ; Gros Bigarreautier '.ardif Lois. /5. P. dur. obtusata Ser. Fruit ovale, à sommet obtus ou bilobé , à sillon presque pas marqué. Bigarreautier noir, Cerise de Norvège Lois. ; Bigarreautier noir tardif Lois. y. P. dur. mamillaris Ser. Fruit ovale , mamelonné au sommet; sillon profondé- ment creusé vers la base. Bigarreautier à grandes feuilles Nois.; Cerisier de 4 à la livre, Bigarreautier piquant Lois. 7. Prunier (Cerisier) Guignier, Prunus Juliana (Ccrasus Juliana DC. , Prunus Ce- rasus Lin. ). Le port de cet arbre est ana- logue à celui du précédent; ses rameaux jeunes sont ascendants , et ils ne s'étalent que très peu à l'état adulte; ses feuilles sont grandes , souvent pendantes , glabres des deux côtés. Son fruit est à peu près en forme de cœur , mais à chair tendre , aqueuse, douce, très adhérente à l'épi- carpe ; sa couleur est rouge ou noirâtre. Les diverses variétés de cette espèce portent , à tort , dans la plupart de nos départements méridionaux, le nom de Cerisiers. Les prin- cipales sont les suivantes : Guigne précoce , Guigne de Pentecôte Lois.; Guigne rouge Lois.; Guigne blanche tardive, Guigne de dure peau Lois. ; Guigne à gros fruit blanc Duh., et Guigne blanche Lois.; Guigne à fruit noir Duh.; Guigne à petit fruit noir Duh.; Guigne BigandelleLe Berr.; Guigne à nros fruit noir luisant Duh.; Guigne à fruit rouge tardif Duh.; Guigne ou Cerise cœur de Poule Calv. 0.? P. Jul. Heaumiana Ser. Tout en rap- portant ici les Heaumicrs, M. Seringe se de- mande s'ils constituent bien réellement une variété du Guignier. Ils sont plus hauts , à feuilles minces, grandes, allongées, fine- ment dentées en scie; la chair de leur fruit n'est pas croquante, mais elle diffère assez de celle des Guignes. Heaumier blanc Lois.; Heaumier rouge Lois.; Heaumier noir Lois. y. P. Jul. pendula Ser. Rameaux pen- dants. Guignier à rameaux pendants Lois. 8. Piujnier (Cerisier) Guiottier, Prunus (Ccrasus) caproniana (Cerasus caproniana DC, C. vulgaris Mill.). De Candolle a réuni dans ce groupe spécifique toutes les variétés désignées à Paris sous le nom de Cerisiers , dans beaucoup de nos départements méri- dionaux sous celui de Griottiers, et par Du- hamel sous la dénomination générale de Ce- risiers à fruit rond. Les Griottiers sont des arbres de taille peu élevée et parfois naine, à rameaux étalés ; leurs fleurs se dévelop- pent presque en même temps que les feuilles, et se distinguent par leur calice campanule, ample; leurs fruits sont globuleux-dépri- més, presque toujours portés sur un pédi- cule court , épais et assez raide , à sillon faiblement indiqué; leur chair est molle , plus ou moins acide, non adhérente à l'épi- carpe; leur noyau est arrondi. a. P. capr. Monlmorencyana Ser. Fruit globuleux-déprimé , d'un rouge pâle, à sil- lon très peu marqué, à chair blanchâtre plus ou moins acide; pédoncules un peu allon gés ; feuilles ovales acuminées. Cerise de Montmorency Duh. ; Grosse Cerise rouge pâle Nois.; Cerise à gros fruit pâle Duh.; Cerise de Villenne, Guindoux rouge Lois.; Guindoux de Paris , Guindoux rouge Le Berr.; Cerise à feuilles de Saule, de Balsa- mine Lois.; Cerise de Hollande Duh.; Grosse Guindolle Le Berr,; Cerise royale hâtive, May-duke , Cerise d'Angleterre Le Berr. ; Belle de Choisy, Cerise doucette, Griollier de Palembre Lois. ; Cerisier nain à fruit rond précoce Duh.; Cerisier Griottier marasquin Lois.; Cerise hâtive Duh.; Cerise à crochet Duh.; Cerise à noyau tendre Duh.; Cerise d'Italie, Cerise du pape, Goix Lois. /S. P. capr. pallescens Ser. Fruit globu- leux-déprimé ou ovale-globuleux , de cou- leur d'ambre. Cerise ambre, Cerise à fruit blanc Duh. y P. capr. Gobella Ser. Fruit rouge dé- primé , à sillon très marqué, à chair blan- che , porté sur un pédicule court; feuilles rétrécies au sommet et à la base. Cerise à courte queue, Gros Gobet Le Berr.; Gros Go- bet, Gobet à courte qi'iue, Cerise de Kent 582 PRU Lois.; Cerise de Montmorency à gros fruit Duh. S. P. capr. polygyna Ser. Fleurs très nombreuses ordinairement polygynes ; fruits réunis par 2-3-5 sur un même pédicule, à chair pâle ; feuilles glanduleuses à la base. Cerise à bouquei Duh. e. P. capr. multiplex Ser. Fleurs demi- pleines ou pleines, blanches, à pistil sou- vent foliacé; fruits rares, d'un rouge pâle , à chair mince très acide. Cerisier à fleurs demi-doubles Duh.; Cerisier à fleurs doubles Lois. Ç. P. capr. persiciflora Ser. Fleurs plei- nes, roses. Cerisier à fleurs de Pêcher Lois. *j. P. capr. variegata Ser. Feuilles pana- chées de blanc. Cerisier à feuilles panachées Lois. 0. P. capr. Griolta Ser. Fruit globuleux- déprimé, pourpre-noir, à chair rouge. Grosse griotte noire tardive Lois.; Griotte à l'eau- de-vie , Cerise du Nord Lois. ; Griotte à ra- tafia, Cerise à petit fruit noir Duh.; Petite griotte à ratafia, Cerhe à très petit fruit noir Duh.; Griotte d'Allemagne Duh.; Griotte commune, Griotlier Duh.; Grosse Griotte Le Berr. ; Griotte ou Cerise de Prusse Lois. ; Griotte ou Guindoux de Poitou Le Berr. ; Griotte de Portugal Duh. ; Cerise à la feuille Duh.; Griotte d'Espagne Le Berr. t. P. capr. cordigera Ser. Fruit globu- leux-ovale comprimé, à chair rouge. Cerise- Guigne Duh ; Griotte-Guigne , Cerise d'An- gleterre Lois. ; Griotte ou Cerise-cœur Le Berr. On attribue généralement l'introduction en Europe des Cerisiers cultivés à Lucullus (68 ans avant J.-C), qui les aurait appor- tés de Cérasonte; c'est de là que viennent même les noms de Cerasus et Cerisier. Ro- sier a contesté ce fait; d'après lui , Lucullus n'a importé en Italie que deux variétés supérieures à tout ce qu'on y possédait déjà et qui se réduisait très probablement aux Merisiers des bois. Dans tous les cas , C'est bien au vainqueur de Mithridate que l'Europe doit les premières variétés de Ce- risiers cultivés, et, par suite, on peut dire avec raison qu'elle lui doit réellement ses Cerises. Une fois connus en Italie, ces fruits furent très appréciés, et leur culture se ré- pandit avec une telle rapidité, qu'en un quart de siècle environ elle était arrivée PRU Jusque dans Ta Grande-Bretagne. Quant aux Merisiers, ils ont été de tout temps sau- vages et communs dans nos bois; même, au moyen âge, et jusqu'au xvue siècle, il exis- tait en France des règlements qui prescri- vaient de les respecter dans les forêts, afin de ménager pour les pauvres des campagnes un aliment dont l'abondance leur rendait annuellement de grands services; mais , à l'abri de cette protection , leur multiplica- tion était devenue telle, qu'en 1669 une or- donnance royale amena leur destruction presque complète; depuis cette époque, cet arbre n'occupe plus qu'une place assez res- treinte dans nos forêts. Les usages des fruits des Cerisiers et de leurs nombreuses variétés sont nombreux et importants. On en consomme en nature une très grande quantité, et de plus on y trouve la matière de nombreuses prépara- tions alimentaires utiles ou recherchées, de confitures de diverses sortes , etc. On les conserve aussi par la dessiccation ou dans l'eau-de-vie; enfin on prépare avec elles di- verses liqueurs de table fort estimées, telles que le ratafia, le kirschwasser et le maras- quin. Le kirschwasser est la liqueur spiri- tueuse qu'on obtient par la distillation des Cerises écrasées avec une grande partie des noyaux et qu'on a laissées ensuite fer- menter. Les variétés employées particuliè- rement pour cette préparation sont le Me risier à gros fruit noir et les Guigniers à fruit noir. La proportion de liqueur obtenue est d'environ 1/20 de la pulpe employée. Le kirschwasser le plus estimé se prépare en Alsace, dans le Wurtemberg, à Berne et à Bâle. Le marasquin s'obtient par un procédé analogue, avec la variété de Ce- risier connue sous le nom de Marasca ou Cerisier Griotlier Marasquin; seulement on mêle à la pulpe du miel ou du sucre fin, et l'on en ajoute encore à la liqueur après la distillation. Le marasquin de Zara en Dal- matie est très estimé et d'un prix élevé. Les usages médicinaux des Cerisiers et de leurs diverses parties sont à peu près nuls et se réduisent à l'emploi des pédicules ou des queues de Cerise comme diurétique dans la médecine populaire. Le bois de Merisier est d'un grain serré, susceptible de prendre un beau poli, d'une couleur rougeâtre, qui, avivée par une im- PRU mersion de 24 ou 36 heures dans un bain d'eau de chaux, ressemble assez à celle de l'acajou. Aussi en France, où ce dernier bois est encore cher, etnploie-t-on celui de Merisier en grande quantité pour l'ébénis- terie, pour la fabrication de chaises et fau- teuils. Ce bois pesé 61 livres 13 onces par pied cube lor>qu'il est vert, cl hi livres 15 onces lorsqu'il est sec (Loudon); par la dessiccation il perd environ 1/lG de son vo- lume. Connue combustible, il donne beau- coup de flamme et de chaleur lorsqu'il est vert, et beaucoup moins lorsqu'il est sec. La culture des Cerisiers en général est facile; ces arbres réussissent à peu près par- tout, excepté cependant dans les terres trop humides, trop sèches ou trop argileuses. On multiplie les bonnes variétés par la greffe en écusson sur Merisier, quelquefois sur Prunier mahaleb. On leur donne générale- ment la forme de pleins-vents, à haute ou basse tige, quelquefois aussi, mais plus ra- rement, celle d'espaliers; celle-ci est avan- tageuse pour certaines variétés qui, grâce à elle, donnent de plus beaux fruits et les mûrissent plus tôt. b. Padus, DC. Fleurs en grappes nées d'un rameau. I. Padus proprement dits à feuilles tom- bantes. 9. Pronier odorant, Prunus Mahaleb Lin. (Cerasus Mahaleb Mill.). Cette espèce croît naturellement dans les bois, sur les coteaux pierreux d'une grande partie de l'Europe. Elle est connue sous le nom vulgaire d'ar- bre de Sainte- Lucie, qui lui vient de ce qu'elle abonde dans les Vosges, près de l'abbaye de Sainte-Lucie. Elle forme un grand arbris- seau ou un arbre de taille peu élevée, très rameux , à rameaux étalés. Ses feuilles sont pétiolées, presque arrondies, brièvement acuminées, marquées sur leur bord de dents courbes et glanduleuses au sommet, glabres et de tissu assez ferme; ses fleurs, blanches, odorantes, petites, sont disposées en grappes corymbiformes, dressées; leurs pétales sont lancéolés, étroits; elles donnent de petits fruits noirs ou rouges, arrondis, très acer- bes. Toutes les parties du Mahaleb sont odorantes; de la ses feuilles sont employées, dit-on, pour parfumer le marasquin. Son bois est brun , bien veiné, dur, d'un grain fin et serré, susceptible de prendre un beau PRU »S3 poli; il est très estimé pour les ouvrages de tour et de tabletterie; il a une odeur agréa- ble, qui s'exhale surtout lorsqu'on le brûle. Sec, il pèse 59 livres 1 onces par pied cube. Cet arbre sert souvent de sujet pour la mul- tiplication des Cerisiers, surtout pour ceux à fleurs doubles. On le cultive dans les jar- dins et les parcs. 10. Phunier a grappes, Prunus Padus Lin. (Cerasus Padus DC. , Padus avium Mill.). Il est très connu sous les noms de Merisier à grappes, Puliet. Il croît naturellement sur les coteaux et dans les haies de plusieurs parties de l'Europe, et il est naturalisé dans plusieurs autres, notamment aux environs de Paris. Il forme un petit arbre ou un ar- brisseau à feuilles oblongues-lancéolées, à pe- tites dents non glanduleuses, pétiolées, gla- bres; ses fleurs blanches, odorantes, sont dis- posées en longues et jolies grappes penchées ou pendantes; son fruit est petit, rouge ou noir, arrondi , acerbe et amer. On le cultive fréquemment pour le bel effet que pro- duisent, au printemps, ses grappes de fleurs. Son bois a une odeur désagréable lorsqu'il est frais; de là le nom de Puliel (de puer) donné à l'espèce; il est dur, jaunâtre, re- cherché par les tabletiers et les ébénistes, qui en rehaussent l'effet en le sciant un peu obliquement. On le nomme Faux bois de Sainte-Lucie. En Suède et en Laponie , on obtient de l'eau-de-vie en distillant la pulpe de ses fruits. Ses feuilles sont regardées comme antispasmodiques. Enfin on a vanté l'écorce de ses rameaux, recueillie pendant l'hiver, comme pouvant être substituée au quinquina. On multiplie cette espèce par semis, par drageons ou par greffe. IL Lauiuers-Cerise, Lauro-cerasus Tourn. Feuilles coriaces, persistantes. 1 1 . Prunier de Portugal , Prunus lusi- tanica Lin. [Cerasus lusitanicahois.), vulgai- rement Laurier de Portugal, Azarero. Cette jolie espèce croît naturellement en Portugal ; elle a été indiquée aussi, mais très proba- blement par erreur, en Pensylvanie. Elle forme un grand arbrisseau ou un petit arbre de 5 ou 6 mètres au plus dans son pays natal , mais qui atteint jusqu'à 10 mè- tres à l'état cultivé. Ses feuilles, persis- tantes, sont grandes, luisantes et d'un beau vert, ovales-lancéolées, dentées en scie, non glanduleuses; ses fleurs sont petites, blan- 584 PRU ches, en grappes droites, plus longues que la feuille de l'aisselle de laquelle elles sor- tent; elles donnent un fruit noir et petit. Ce Prunier a été introduit d'abord du Por- tugal en Angleterre, au milieu du xvuc siè- cle; pendant un siècle environ il a joui d'une vogue telle, qu'il figurait avec le Buis dans tous les jardins et les parcs, à l'exclu- sion de presque tous les autres arbres verts, ïl est encore assez recherché aujourd'hui. Ou le multiplie par semis , par boutures et marcottes. Sous le climat de Paris , il est prudent de le couvrir pendant les grands froids. 12. Prunier Laurier-cerise, Prunus Lau- ro-cerasus Lin. {Cerasus Lauro - cerasus Lois., Padus Lauro -cerasus Mill.). Cette es- pèce est très connue sous ses noms vulgaires de Laurier -cerise, Laurier-amande, Laurier au lait. Elle croît naturellement à Trébi- sonde, sur les bords de la mer Noire, d'où elle fut envoyée, en 1 576, à Clusius par David Ungnad, ambassadeur de l'empereur d'Alle- magne à Constantinople. Le célèbre bota- niste le propagea et le répandit en Europe. On sait combien il est devenu commun de nos jours dans les jardins; il s'est même naturalisé sur quelques points de la France méridionale. C'est un bel arbrisseau de 5 ou 6 mètres de haut, à grandes et belles feuilles coriaces, luisantes, ovales-lancéo- lées , marquées sur leurs bords de dents de scie écartées , qui portent en dessous deux ou quatre glandes. Ses fleurs, blanches et petites , forment des grappes plus courtes que les feuilles; les fruits qui leur succè- dent sont petits, ovoïdes et noirs. On en possède dans les jardins une variété plus belle encore que le type, à cause de la pa- nachure de ses feuilles. Toutes les parties du Laurier - cerise renferment une assez grande quantité d'acide cyanhydrique, qui leur donne leur odeur prononcée d'amandes amères. De là l'emploi journalier de ses feuil- les pour parfumer le lait, les gâteaux, etc. 11 est prudent de n'en user qu'avec beaucoup de modération , afin d'éviter les accidents que pourrait produire facilement le principe si éminemment vénéneux qui leur donne leur saveur. Cependant Bulliard assure que la même quantité de ces feuilles , qui , dans l'eau, produirait l'empoisonnement, devient iuoffensive dans le lait. Eo médecine, ""on PSA fait quelquefois usage de l'eau distillée de ces feuilles à titre de calmant et d'antispasmodi- que. C'est, au reste, un médicament dont l'efficacité est contestée, et dont l'action est inégale, son énergie étant d'autant moin- dre qu'elle est plus limpide et plus ancienne. On retire aussi une huile essentielle de cette plante, et, sous le nom d'huile d'amandes amères, on l'emploie quelquefois à l'exté- rieur pour apaiser les douleurs vives et lan- cinantes. La culture de cette espèce est fa- cile; elle réussit à peu près partout, mais surtout à une exposition ombragée. Aussi s'en sert-on souvent avec succès pour cou- vrir des murs peu élevés exposés au nord ou à l'est. On trouve encore dans les jardins d'agré- ment quelques autres espèces du genre im- portant qui vient de nous occuper ; mais nous croyons pouvoir les passer sous silence sans trop d'inconvénient. (P. D.) *PRUNOPHORA,Neck. {Elem., n. 719). bot. ph. — Syn. de Prunus, Tournef. PRUNUS, Linn. bot. ph. — Voy. pru- nier. PRUNUS, Tournef. (Inst., 398). bot. ph. — Voy. PRUNIER. PRUSSIQUE (acide), chim.— Voy. hydro- CYAN1QUE (ACIDE). *PR\ PNUS. Ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curcu- iionides gonatocères, division des Enti- mides, créé par Schcenherr {Dispositio me- thodica, p. 87 ; Gênera et species Curculio- nidum synonymia , t. I, p. 93; VI, 2, 231), qui y rapporte 5 espèces : les P. quin- quenodosus, subtuberculatus, canaliculalus , fallax et squalidus Scbr. Toutes sont origi- naires de l'Australie. (C.) *PRYSTOCIVEMIS (Trptaroç, scié; xvyj- i«j, fémur), arach. — Koch, dans son Ub&r» sicht der Arachnidensy stems , donne ce norc à un genre de l'ordre des Phalangides, de la famille des Gonyleptiens, et dont l'espèce représentant cette coupe est le Prystocnemù pustulatus Koll. Cette espèce a pour patrie le Brésil. (H. L.) PSACALIUM. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores , tribu des Sénécionidées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 334). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique équinoxiale. Voy. composées. *PSACASTA (4»«xaÇ» , humer la rosée). tsa PSA 5*3 lus. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Scutellérites, de l'ordre des Hé- miptères, établi par M. Cermar au\ dépens du genre Tetyra, tel qu'il est adopte par la plupart des entomologistes. Les principales espèces de cette division sont les Wêtyn demontana et tuberculata Fabr., répandus dans l'Europe méridionale. (Bl.) *PSAMR(WA. moll. - Genre proposé par Hafinesque pour une espèce que, d'après sa description incomplète, on peut tout au plus regarder comme une Ascidie composée. Son corps aplati, friable, blanchâtre et lobule, offre, dit-il, des bouches rougeâtres. (Drj.) ♦PSALICERUS ( 4-aKç, pince; xtp*ç, antenne), ins. — Genre de Tordre des Co- léoptères pentamères, famille des Lamelli- cornes pélalocères, division des Lucanides, établi par Dejean (Catal., 3e édit., p. 194), qui le compose de 8 espèces, toutes de l'Amérique équinoxiale. Les types sont les Lucanus femnralusV ., LibialiSfinaculatusKl. On les trouve au Brésil. (C.) PSALIDIUM (|a>«î(ov, petite pincée) ins. -Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Cureulionides gonatocères, divi- sion des Pachyrhynchides , créé par Illiger {Magazine, t. IV, p. 326) , et adopté par Schœnherr. Cinq espèces font partie de ce genre , savoir : les P. maxillosum {articu- lalum), viltalum Friw. , sculpturatum, in- icrstitiale Schr. et AnatolicumCheM. La pre- mière provient de la Hongrie , la deuxième et la troisième de la Turquie, la quatrième de la Crimée et la cinquième d'Anatolie. (C. ) PSALLIOTA , Fr. bot. cr. — Voy. AGARIC. *PSALIDOG\ATnUS (^a).Wtov, petite pince; yvzQo<;, mâchoire), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , fa- •nille des Longicornes , tribu des Prioniens, •iéé par Fries {Mém. de l'Acad. des se. de Stockholm, 1833, p. 6, pi. 8, f. 2, 3). Ce uenre comprend 4 espèces de Colombie, dont ; seulement nous sont connues, savoir: P. superbus{Friendii Gray), modestus Fr., et 'jnjthrocerus Reiche. (C.) *PSALIDOPHORA tf«Uç, pince;

, porter), iks. — M. Serville {Ins, Orthop., Suites à Bnffon) désigne ainsi un genre de la tribu des Forfkuliens renfermant un petit nombre d'espèces américaines , remarqua- bles par leurs tarses fortement ciliés en des- i. x. sous. Le type est le P. croceipennis Scrv., du Brésil. (Bl ) *PSALIS'^«>i'ç, pince), ins.— M. Serville (Rh\ virhodiq..de l'ordre des Orlhopt.) avait établi sous ce nom, dans sa tribu des Forfi- culiens, un genre dont les espèces , comme il l'a reconnu ensuite, sont de véritables For- ficules de la division des Forficésiles. En conséquence, le genre Psalis doit être sup primé. (Bl.) *PSALODIUS. poiss. foss. — - Genre de Poissons de l'ordre des Placoïdes , famille des Chimérides, formé par Egerton sur une espèce fossile de l'argile de Sheppey en An- gleterre. (C. d'O.) *I»SALURL1S, Svvains. ois. — Syn. de Hydropsalis, Wagler; Caprimulgus , Vieill., G. Cuv., Ternm. (Z.G.) PSAMATHE OH^ç, sable), crust. — Raânesque désigne sous ce nom , dans son Précis des découvertes séméiologiques , un genre de Crustacés de Tordre des isopodes , cité par Desmarest dans ses Considérations générales sur ces animaux, mais dont il n'a pas fait connaître les caractères. (H. L.) PSAMMA, Palis. ( Agrost., t. 6, f. 1 ). bot. ph. — Syn. d'Ammophila, Hosf. PSAMM^ECHUS (^a>f*oç, sable), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères tétra- mères établi par Boudier {Ann. de la Soc entomol. de France , t. III , p. 367 ) , et qui, par ses caractères hétérogènes, a donné lieu aux classifications suivantes : Latreille [Règ. anim. de Cuvier, t. V, p. 135) le classe avec doute dans la famille des Eupodes et dans la tribu desSagrides. Dejean {Catalo- gue, 3e éd., 2 , 102, 336) en fait un Xylo- phage et le place à côté des Lathridius. Enfin Erichson [Nalurgeschichte der Insecten Deutschanlds,\$46, p. 329-333) le rapporte à ses Cucujipes et au groupe de ses Bronti- niens. Voici les caractères que Boudier as- signe à ce genre: Antennes moitié plus courtes que le corps, de onze articles, allant en grossissant vers l'extrémité, et dont le pre- mier estallongé et cylindrique; palpes maxil- laires plus grands que les labiaux , de quatre articles, dernier beaucoup plus grand et en massue; labiaux de trois articles terminé! brusquement ; mandibules simples , arquée! extérieurement ; mâchoires bilobées, à lobe! membraneux, le terminal ou Texterne plu< grand, obtus, cilié à l'extrémité , l'interne 74 586 PSA PSA allant en pointe; labre membraneux, trans- versal, arrondi sur les côtés, légèrement échancré au milieu du bord antérieur ; menton corné, transversal; languette pres- que cornée, membraneuse, un peu plus large en haut; tête triangulaire, yeux sail- lants; corselet étroit, presque cylindrique, rétréci postérieurement; écusson petit, trian- gulaire; élytres légèrement bombées, re- couvrant l'abdomen; celui-ci est allongé; pattes courtes , fortes ; fémurs renflés à l'extrémité ; tarses garnis sous les trois pre- miers articles de pelotes, pénultième forte- ment bilobé ; corps ailé. L'espèce type, le Der- mestes ou Anthicus punclatus F., se rencon- tre dans une partie de l'Europe et aux en- virons de Paris , sur les feuilles du Carex acuta. Cet Insecte a 3 millimètres de lon- gueur et un de largeur; il est d'un jaune testacé avec la tête, l'écusson et deux points sur les élytres noirs. M. Boudier, qui a aussi observé la larve de cette espèce, dit qu'elle vit dans les racines de cette plante. 11 ajoute qu'elle est blanche et offre une tête écail- leuse armée de deux mâchoires. Une autre espèce fait encore partie de ce genre , le P. Boudieri Lucas ; elle a été trouvée à la Gale en Barbade. (G.) *PSAMMjECIUS (J*>f*oç , sable; oîxoç, demeure), ins. — MM. Lepeletier de Saint- Fargeau et Brullé ont désigné ainsi une de leurs divisions de la famille des Crabroni- des. Celle des Psammœcius n'est en général pas séparée du genre Gorytes. (Bl.) *PSAMMyECIUS , de Castelnau {Hist. nat. des anim. art., t. II, p. 259). ins. — Nom mal orthographié. Voy. psamm^chus. (G.) *PSAMMATHE (|a/*«e0ç, sable), annél. — Genre de Néréides distingué par M. Johns- ton dans le Magazin of London pour 1836. (P. G.) PSAMMETICHUS(|aVFo;, sable; ÏQoç, séjour), ms. — Genre de l'ordre des Co- léoptères hétéromères , famille des Méla- somes, tribu des Piméliaires, établi par Latreille {Règne animal de Cuvier, t. V, p. 12), adopté par M. Guérin (Voyage de la Coquille, p. 95) et par Solier (Annalesde la Soc. entom. de France, t. VII , p. 35). L'es- pèce type , P. costatus Guér., Sol., est com- mune au Pérou, et principalement dans les environs de Lima. M. Guérin (Rev. zool., 1834, p. 19) en décrit une 2e espèce du même pays, le P. pilipes. (C.) *PSAMMITE. Psammita (|a^iT*iç, qui se plaît dans le sable), rept. — Genre de Sauriens de la famille des Scinques , établi par M. Gray. Cocteau s'est également servi de cette dénomination qu'il écrit Psammites. Voy. l'article scinques. (P. G.) PSAMMITE OHwaoç, sable), géol. — As- sociation de Quartz avec des Argiles de toutes couleurs, ce qui donne à la roche des teintes très variées (grisâtre, jaunâtre, rougeâtre, verdâtre, etc.), unies ou bigarrées. Malgré le ciment quartzeux qui lie les grains de cette roche, le Psammite est rarement dur et pres- que toujours friable. Il n'en est pas moins assez tenace pour être employé à la construc- tion des monuments qui n'ont pas à supporter de grands poids. Il contient fréquemment du Mica dispersé dans la masse, et lorsque cette substance est répartie sur des plans uniformes de manière à déterminer des rup- tures, le Psammite est schistoide et tabu- laire. Cette roche contient quelquefois des mouches ou des rognons de Cuivre sulfuré (Bolivie), de Cuivre carbonate bleu ou vert, et des tiges herbacées (Sibérie). Le Psam- mite est très abondant et se trouve dans presque tous les terrains neptuniens. (C. D'O.) *PSAMMOBATES, Fitzinger. rept.-— Genre de Tortues. Voy. ce mot. (P. G.) PSAMMOBIA OJ'âppLoç, sable; Gi'oç, vie). moll.— Genre de Conchifères dimyaires, de la famille des Tellinides, établi parLamarck dans sa famille des Nymphacées, pour des espèces confondues précédemment avec les Tellines ou avec les Solens. Ce genre était caractérisé par la forme transverse, elliptique ou ovale-oblongue de la coquille qui est pla- niuscule, un peu bâillante de chaque côté, avec les crochets saillants, et surtout par la charnière ayant deux dents sur la valve gauche, et une seule dent intrante sur la valve opposée. Ce dernier caractère auquel Lamarck accordait trop d'importance avait déterminé cet auteur à faire un genre Psam- motée pour les espèces qui n'ont qu'une seule dent cardinale sur chaque valve ou même sur une seule valve, et en même temps il reportait dans son genre Sanguinolaire les espèces offrant sur chaque valve deux dents rapprochées. Mais M. Deshayes, en tsa tsa 58r comparant avec soin un grand nombre de coquilles de ces divers genres , a été con- duit à supprimer le genre Psammotée, comme l'avait Tait M. de Blainville, pour le réunir au genre Psammobie, et à circon- scrire différemment ce dernier genre et les Sanguinolaires. Ainsi le caractère du nombre des dents cardinales n'ayant point la valeur absoluequelui attribuaitLamarck, lesPsam- mobies ont, comme les autres Tellinides , les siphons distincts, allongés, l'impression pal- îcale échancrée, et le ligament externe ; elles se distinguent des Sanguinolaires par leur forme pi us comprimée et par le bâillement des valves aux extrémités, en même temps qu'el- les diffèrent des Tellines par l'absence du pli caractéristique au bord postérieur. (Duj.) rSAjniOCHARUS, Latr. ins— Synon. de Pompilus. PSAMMOCOLA. moll. — Nom proposé par M. de Blainville pour le genre unique dans lequel il réunit les Psammobies et les Psammotées de Lamarck. (Duj.) PS.U1MODES tycw^&K, sablonneux). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hé- téromeres , famille des Mélasomes , tribu des Ténébrionites, créé par Kirby {The tran- saction of the linnean soc. London centurie y éd. Lequin , p. 37, pi. 2 , f. 5). Le type, P. îongicomis Ky., est originaire du cap de Bonne- Espérance. (C.) PSAMMOD1US (^a^^î, sablonneux). us. —Genre de l'ordre des Coléoptères pen- l mères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Gyl- nhall (Insccla suecica, t. I , p. 9), adopté ir Dejean et par Mulsant. Ce genre com- prend 4 espèces : les P. sulcicollis , porci- cllis\\\.,vulneralusSt. (Aphodius) et JEgia- i Dej. Les 2 premières se trouvent en France ; la 3e est propre à la Hongrie, et la ic aux États-Unis. (C.) ^ * PSUIMODROMLS (- ><*£, gardien), rept. — Genre d'Ophidiens de la famille des Couleuvres , proposé par M. Fitzinger. (P. G.) *PSAMMORHOA, Fitzinger. rept. — Genre de Stellions. Voy. ce mot. (P. G.) * PSAMMORYCTES (f^oj, sable; Ipvxrnq , fossoyeur), mam. — M. Pœppig Wiegm. Arch. , VI, 1836) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs qui se rapproche beaucoup des Rats. Voy. ce mot. (E. D.) *PSAMMOSAURUS (^a^.oç, sable, o; , sable ; 6«'pp.oç, chaud), ins. — Genre de la fa- mille des Mutillides, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille sur une espèce d'Afrique, p. flabellata Fr., qui se distingue de tous les autres Mutill idées par des an- tennes très fortement pectinées chez les mâles. (Bl.) *PSAMMOTROPHA tyappoç, sable ; tPo-

?, nourriture), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Portulacées, tribu des Mollugi- nées, établi par Ecklon et Zeyher {Enumerat. plant., Cap. y 286). Herbes du Gap. Voy. PORTULACÉES. *PSAMMl3ROSou PSAMMURUSWagl. et Wieg. rept. — Syn. de Tropidosaurus. Voy. ce mot. (P. G.) PSAMYLLUS. crust. — Leach, dans le Dictionnaire des sciences naturelles , donne :e nom à un genre de Crustacés cité par Desmarest dans ses Considérations générales sur ces animaux, mais dont on ne connaît pas les caractères. (H. L.) PSANACETUM, DC. (Prodr., VI, 130). bot. ph. — Voy. tanacetum, Linn. *PSAPHARUS, Schœnherr {Dispositio PSA melhodi a, p. 89). ins. — Synonyme de Cher- rus, Dalmaiin. (C.) *PSARIANÉES. Psarianœ. ois.— Sous- famille fondée par Swainson, dans l'ordre des Passereaux, sur le genre- Psaris (Bé- carde). (Z. G.) *PSARIDIIVÉES. Psaridinœ. ois.— Sous- famille fondée par Ch. Bonaparte sur le genre Psaris (Bécarde) de G. Cuvier, et comprenant les sections génériques qui ont été formées à ses dépens par les auteurs modernes. (Z. G.) *PSARINÉES. Psarinœ. ois.— Nom d'une sous-famille de l'ordre des Passereaux, pro- posé par Swainson , mais auquel il a substi- tué celui de Psarianœ. (Z. G.) PSARIS. ois. — Nom générique latin des Bécardes. *PSARISOMUS. ois.— Division générique créée par Swainson dans la famille des To- d idées, et aux dépens du genre Eurylaimus. Le type de cette division est I'Eukylaime de Dalhousie, Eur. Dalhousiœ Jameson. (Z. G.) *PSAROCOLIUS, Wagl. ois. — Syno- nyme d'Icterus, Brisson. (Z. G.) PSAROIDES, Vieill. ois. — Synonyme de Paslor, Temm. (Z. G.) *PSAROPHOL€S, Jard. etSelby. ois.— Synonyme de Ocyplerus, Temm. ; Artamiaf Is. G. St-Hilaire; Erythrolanius, Less. ; Leptopteryx, Wagl. (Z. G.) PSARUS tyapoç, tacheté), ins. — Genre de l'ordre des Diptères Brachocères, famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, éta- bli par Latreille (Gen., 4), et généralement adopté. M. Macquart {Diptères, Suites à Duffon, édit. Roret, t. I, p. 490) en cite deux espèces : Psarus abdominalis Latr., Fab., Meig. , et Psar. ornatus Wied. La première vit Europe , où elle est assez rare ; la seconde habite la Géorgie. (L.) *PSATHUROSE (^«Oupoç , fragile), min. — Nom donné par Beudant à l'Argent sul furé aigre ou fragile. Voy. argent. (Del.) PSATHYRA (4*a9uPoç , fragile), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées-Cof- féacées, tribu des Guettardées, établi par Commerson {in Jussieu gen., 206). Arbustes de la Mauritanie. Voy. rubiagées. PSATHYRA, Fr. bot. cr. — Voy. aga- ric. PSATÏIYRELLA , Fr. bot. cr. — Voy, AGARIC. PSE tse .89 PSATIKA, Poir. [Dict., VI, 5S7). bot. tu. — Syn. de Psa'hyra , Commers. ♦PSAITKOCïl.ETA (^aôvpoç , fragile; gaiT*!, poil), bot. ru. — Genre de la fa- mille des Composées - Tiibuliflores , tribu des Sénécionidées , établi par De Gandolle {Prodr., V, 009). Herbes du Cap. Yoy. coupos] i s. * PSECADIA ( diminutif de ^ami , goutte). Ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Vpoiiomeulides , établi par Zeller et adopte par Duponchel {Calai, des Lépidopl. d'Eur.) qui y rapporte deux espèces: P. decemgutella et sexpunctella, qui vivent en Allemagne et en Autriche. (L.) H»SLCTU()CERA (j,y,'xTPa, brosse; «/- pa;, antenne), un. — Genre de l'ordre des Coléoptères, famille des Longicornes , tribu des Lamiaires, proposé par Dejean {Calai., III, p. 371), et qui ne comprend qu'une es- pèce, la /'. scopulicornis Dej. Elle est ori- ginaire de Java. (C.) *PSELA PII ACES (^a9^, tâtonner). us. — Genre de Tordre des Coléoptères, fa- *mille des Clavipalpes , tribu des Érotyliens, établi par MM. Percheron et Guérin {Gênera des Insectes, fascicule 4, n° 6), et adopté par Th. Lacordaire ( Monographie des Érotyliens, 1842, p. 73). Cet auteur y introduit trois divisions, et y rapporte seize espèces de l'A- mérique équinoxiale, parmi lesquelles sont les suivantes : P. nigropunctatus P., G., giganteus, dentatus Gr. , rubricalus Hst. {Erotylus}, maculatus, curuipes et punclicol- lis Guér. (C.) PSLLAPIIIDEA, Leach. ins. — Voy. PSÉLAPHIENS. (C.) PSEEAl'IllDE, Denny. ws. — Foy. PSÉLAPHIENS. (C.) PSÉLAPHIE\S. Pselaphii. ins. — Troi- sième et dernière famille de l'ordre des Co- léoptères trimères , établie par Latreille (Règne animal de Cuvier, t. V, p. 163), nom- mée Pselaphidea par Leach , Pselaphidœ par Denny, et Pselaphi par Reichenbarh. Les espèces qui composent cette fa mille sont en général excessivement petites (leur taille ?arie de 4 à 2 millimètres de longueur). Elles n'en ont pas moins attiré, surtout dans ces derniers temps, les observations des natura- listes. Parmi un grand nombre d'ouvrages qui traitent de ces Insectes, nous pensons ne devoir citer que ceux qui sont les plus spé- ciaux. Tels sont ceux de Denny (Monoy ra- phia Pselaphidiomm et Scydmœnarvm Vri- tanniœ, 1825), deGyllenhal (Insecta Suecica, 1808-13-27), de Leach {The Zoological mis- cellanus 1814 ; The Zoological Journal, In Encyclopedia , Edinburgh), de Millier {in' Magasin Entomologie von Germar, 1813-17, 1818-21), et du docteur Aube {Psclapladio- mni Monographia, Magasin zoologique de G uér in, 1833). Ce dernier auteur établit ainsi les carac- tères de cette famille: Yeux proéminents, nuls dans les Claviger; quatre palpes iné- gaux, antérieurs plus grands, de quatre ar- ticles, postérieurs de deux seulement; labre corné, tronqué ou échancré; lèvre cornée, en cœur; languette petite, membraneuse, armée de chaque côté d'un appendice niandi- buliforme et membraneux ; mandibules cor- nées, munies de trois, six ou huit dents dont la première est la plus forte (seulement inof- fcnsives dans les Claviger); mâchoires mem- braneuses, bifides, frange antérieure plus grande; antennes d'un, six ou onze articles; corselet soit en cœur, soit cylindrique-al- longé; ély très tronquées au sommet ; ailes cachées par les étuis; écusson à peine visi- ble; abdomen large, obtus ; pieds allongés; cuisses en massue; tibias arqués; tarses de trois articles: premier petit, deuxième al- longé, à peine dilaté à l'extrémité, troisième filiforme; ongles simples ou doubles; méta- morphoses inconnues. Les Psélaphiens se trouvent cachés pendant le jour sous les pierres, dans les prés et dans les bois, et ce n'est que vers le soir qu'ils courent avec vitesse sur les tiges des Grami- nées , d'autres dans les fourmilières, sous l'écorce des arbres ou dans les bois morts et spongieux. Leur nourriture principale con- siste en Insectes. Genres. 1" SECTION. lre division : Tarses didactyles. Antennes de onze articles. Tarses inégaux : Melopias. Tarses égaux : Tyrus, Chennium, Ctenisles. 2e division: Tarses monodactyles: Pscla- phus, Bryaxis, Tychus, Bythinus, Trimium, Batrisus, Eupleclus. 590 PSE PSE 2e SECTION. Antennes de six articles : Claviger ( Cla- vifer). 3e SECTION. Antennes d'un seul article : Articerus. Le nombre des espèces connues est d'en- viron cent -vingt. Presque toutes appar- tiennent à l'Europe, un petit nombre à l'A- sie occidentale, à l'Afrique septentrionale et aux deux Amériques. Dans les classifications récentes, on a placé cette famille entre les Brachélytres et les Scydmœnites. (C.) *PSELAPHOPETIUS, Hope ( Coleo.pte- rist's manual, 2, p. 61). ins. — Synonyme ù'jEga, Laporte. (C.) PSELAPHUS ( tJ/vAayao , tâtonner ). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Psélaphiens , éta- bli par Herbst {Natursystem aller bekaun- ten in und auslandischen Insecten) , et géné- ralement adopté depuis. Ce genre comprend ies P. Heisei, Dresdensis Hst., Herbstii, lon- gicollis Reich., nigricans Leach et acumi- natus Mots. Les 5 premiers appartiennent à l'Europe centrale et le 6e est originaire de la Géorgie asiatique. (C.) PSELIUM. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Ménispermacées , établi par Lou- reiro ( Flor. cochinch. , 762 ). Arbrisseaux originaires de la Cocbinchine. Voy. méki- SPERMACÉES. PSE IV. INS. Voy. TRYPOXYLON. *PSÈNE. Psenes. poiss. — Genre de Tordre des Acanthoptérygiens, famille des Scombéroïdes , établi par MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. IX, p. 253) , qui lui assignent les caractères suivants : Palais lisse et sans dents; mâ- choires à dents courtes et crochues, un peu élargies , séparées et disposées sur un seul rang à chaque mâchoire ; museau très ob- tus ; nageoires verticales en partie couvertes d'écaillés. Ce genre se compose de 4 espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type Je Psène aux sourcils bleus, P. cyanophrys Euv. et Val., observé par MM. Lesson et fiarnot sur les côtes de la Nouvelle-Hol- lande. (M.) PSEPÎÏELLUS. bot. ph. — Une des nombreuses divisions établies par De Can- dollc {Prodr. VI, 575) dans le grand genre Centaurée. Elle comprend «guf espèces, et correspond aux genres Psephellus et Hetero- lophus de Cassini (Dict. se. nat., 43, p. 488; 50, p. 250). PSÉPHITE. géol. —Roche conglomérée à base de Porphyre pétrosiliceux décomposé, de couleur ordinairement rougeâtre ou ver- dâtre, souvent tachetée. Le Pséphite forme des couches fort étendues à la base des ter- rains pénéens. (C. d'O.) *PSEPHOLAX (dimin. de 4<~.«, sangsue ). annél. — Nom id'un genre de Sangsues dans les ouvrages de M. de Blain- ville ( Dict. se. nat., etc. ). Voy. sangsues- (P. G.) *PSEUDOBLAPS (4»ev<5»)';, faux; Blaps, nom de genre de Coléoptères), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, fa- mille des Mélasomes, tribu des Blapsides , établi par M. Guérin ( Magas. Zool. Mêla- Sûmes, 1844 , p. 28 , pi. 1 1 5, f. l)aux dé- pens de quelques l'lutynotus de F. il y rap- porte deux espèces des Indes oiieutales, les P. substrialiis el curvipes Guér. La première estSELDOGRAPSlJS0j'«vW«, faux; Grap- sus, nom de genre), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, famille des Catométopes , établi par M. Milne Ed- PSE tse 595 wards aux dépens des Grapsus de Latreille, On ne connaît que deux ou trois espèces de ce genre, qui appartiennent aux mers d'Asie. Parmi elles je citerai le Pseudograptus pemetiliger Latr. {Règ. anim. de Cm., lre éd., t. 3, p. 16, pi. 12, fig. 1). Cette es- pèce fort remarquable a été rencontrée dans les mors d'Asie. (H. L.) *PSEl DOHELOPS tywMf, faux; Helops, nom de genre de Coléoptères), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , fa- mille des Sténélytres, tribu des Hélopiens, créé par M. Guérin-Méneville ( Revue zool., ISil, p. 125), sur une espèce des îles Auckland (Amérique méridionale), le P. tu- bvrrulatus Guér. (C.) *PSELDOLUSCIMA. ois. — Nom de genre proposé, en 1838, parCh. Bonaparte, qu'il a remplacé plus tard (1842) par celui de Luov, feuille), ins. —Genre de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, éta- PSE bli par M. Serville [tev. méthod. de l'ordre i • 0 th.). Le type est le P. nerfl/oKusSerr., de rtlc de Ja?a. (Bl) ♦PSEIÎDOPSIS tyrattci faux; &jt, œil). H,, _ Genre de Tordre des Coléoptères pen- tamères?, famille des Brachclytres , tribu des Protéininiens , établi par Newman [Tlie iïntomologisl's, 2, 313) sur une espèce trouvée dans une île d'Angleterre , et qu'il nomme P. sulcatus. (c) *PSEL'D0PIS M«v&i Taux; Ste- ropus, nom de genre de Coléoptères), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par de Chaudoir [Tableau d'une nouv. subdiv. du g. Feronia, Extrait des Mém. de la Soc. imp. des nat. de Mos- cou, 1838, p. 9, 16). Le type est le P. Schmidtii Parr. , Chaud. (c0 PSEUDOSTOMA {^ivSos, faux; ari- ««, bouche), mam. — Genre de Rongeurs de la division des Lapins {voy. ce mot), créé par M. Say {Long' s Exped., 1822). (E. D.) *PSEUD0TI1LASPI , Magnol. (JVov. cor., 245). bot. ph. — Synonyme VIberis , Linn. PSEUDOTRITOXjschudi. rept.— Voy. salamandre. (p* ®y PSEUDOTU!MCA,Fenzl. bot. ph.— Voy. oeillet. *PSEUD0X\CHE1LA (}™Mi> faux ; gÇwç, aigu; x«'Xo«, lèvre), ins. - Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, fa- mille des Cicindélides , tribu des Mégacé- phalides, créé par M. Guérin-Méneville {Diction, piltoresq. d'Hist.Nat., 6, 573), et qu'il a formé avec la Cicindela bipustu- lala Lat., espèce que Dejean a réunie a tort aux Oxycheila et sur laquelle Th. Lacor- daire a établi depuis son genre Centro- cheila. * ' *PSEUDOZ^EXA , Laporte , Hope. in5. — Syn. VOzœna, Olivier. (c) *PSEUSTES, Fitz. fttioxtç, faux), rept. —Genre de Couleuvres. Voy. ce mot. (P. G.) 598 PSI PSI *PSEVA, Rafin. {Obs.). bot. ph. — Syn. de Chimophila, Pursh. PSfADIA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Astéroïdées , établi par Jacquin ( Hort. Schœnbr., II, 13). Arbrisseaux de la Mauri- tanie et de Madagascar. Voy. composées. PSIDIUM. bot. ph. — Nom scientifique des Gouyaviers. Voy. ce mot. P9IDOPOMUM, Neck. (Elem., n.1718). bot. ph. — Syn. d'Aspidium , Sw. PSIGURIA, Neck. {Elem., n. 384). BOT. ph. — Syn. d'Anguria, Linn. P9ILOBIUM (^ùoç, fragile; &'0ç, vie). bot. ph. — Genre de la famille des Rubia- cées-Cinchonacées , tribu des Gardéniées, établi par Jack (inMalay. Mise, II). Ar- brisseaux originaires de l'Inde. Voy. ru- BIACÉES. *PSILOCERA OJuîio'ç, nu ; xe'paç, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, famille des Cicindélides , tribu des Cténostomides, fondé par MM. de Castelnau etGory (Histoire naturelle des Insectes Coléo- ptères, 1. 1, 1837), qui en décrivent onze es- pèces toutes particulières à Madagascar. Nous citerons principalement les suivantes: P. elegans Br., cœrulea, viridis, atra, Gou- dotii, Brullei, pusilla, etc., etc. Les Psilocera sont des Insectes à corps chagriné en dessus et cylindrique; à élytres tronquées anguleusement ou épineuses à l'extrémité, et dont les palpes et les pattes sont allongés. Leurs antennes sont exces- sivement longues et filiformes. (C.) *PSILOCI\EMIS (xpoç, nu; XVv,>*j , jambe), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, famille des Lamellicor- nes, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par Burmeister {Handb. der Ent.) et adopté par Schaum (Ann. de la Soc. ent. de Fr., 2e série, t. 3, p. 54). La seule espèce que ces auteurs y rapportent est la P. polita Sch. (leucostkta B.); elle provient des États- Unis. (G.) PSÏLOCYBE , Fr. bot. cr. — Voyez AGARIC. *PSILODON tyilo'ft grêle; Uot%, dent). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes péta- locères, tribu des Lucanides, créé par Perty {Delectus Animalium arliculorum , p. 14, t. 11, f. 12 ). Le type, le P. Schœnherrii Perty {Hexaphyllum Brasiliense Gray) , est originaire du Brésil. (C.) *PSÏLOG ASTER (^t>0'ç, grêle; y«rr„'p, ab- domen), ins. — Genre delà tribu des Chalci- diens, de Tordre des Hyménoptères, établi par M. Blanchard [Histoire des animaux ar- ticulés, t. III, 1840) sur une espèce d'Egypte, le Psilogaster cupreus, remarquable par son abdomen long, ovoïde, comprimé latérale- ment. M. Brullé {Insectes hyménoptères, Sui- tes à Buffon) a fait connaître une seconde espèce de ce genre provenant de la Tasma- nie. (Bl.) *PSILOGYIVE (JeXo'ç, grêle; 7uvt,, pistil). bot. ph. — Genre de la famille des Bigno- niacées, établi par De Candolle ( Revis, Bignon., 16). Arbrisseaux du Brésil. Voy. bignoniacées. *PSILOMÉLANE (|t>oç, léger; fx/Aaç, noir), min. — Nom donné par Haidinger à un minerai de Manganèse d'un noir bleuâtre, souvent barytifère, qui se présente en mas- ses tuberculeuses à cassure mate, compactes ou imparfaitement fibreuses. Voy. manga- nèse. (Del.) *PSIL0MY1A OJalo'ç, grêle ; pvfa» mou- che), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Athéricères, tribu des Muscides , sous-tribu des Psilomydes , établi par Latreille {Règ. anim.) , et carac- térisé surtout par des antennes à troisième article oblong , comprimé ; le style fine- ment plumeux; la tête inclinée. M. Mac- quart {Diptères , suites à Buffon , édit. Ro- ret, t. II , p. 420) décrit neuf espèces de ce genre, qui, toutes, habitent la France et l'Allemagne. Parmi elles, nous citerons principalement les Psilom. fimetaria (Psila id. Meig., Scatophagaid. Fab., Fall.; Musca id. Lour., Oblicia iestacea Rob. Desv.), Psil. bicolor, rosa, atra, etc. (J.) PSILONIA ( $t\6ç , grêle ). bot. cr. — Genre de la famille des Champignons , di- vision des Clinosporés-Ectoclines, tribu des Sarcopsidés, établi par Fries {PL hom., 187; Syst., III, 450). Champignons naissant sur les troncs des arbres. Voy. mycologie. *PSILOPILUM(|a0'ç, chauve; nttoç, bon- net, coiffe), bot. cb. — (Mousses). Si l'on ad- met avec les bryologistes allemands la né- cessité de diviser le genre Polytric de Linné en plusieurs autres, nul doute qu'il ne faille adopter le genre Psilopilum de Bridel, PSI PSI 599 qui offre dans sa capsule une sorte de pas- sage au genre Lyellia. Cet auteur (Bryol. univ., II, p. 95) le définit ainsi : Capsule inégale, ovoïde, ventrue, penchée, sans apophyse ni anneau. Coiffe en capuchon, glabre Péristomeàseizeou trente-deuxdents. • leurs iiolquea, terminales. Une seule espèce, propre à la laponie, compose ce genre. Dans leur Bryologie d'Eu- MM. Bruch et Schimper l'ont réunie au Catharinea hercynica, sous le nom générique d'OUgotrichum que M. De Candolle avait ccnsacréauPolyfricAumtMftduktfum. (C. M.) ♦PS1LOPOGON. ois. — Division géné- rique établie par Boié dans le genre Barbu. Voy. ce mot. (Z. G.) ♦PSILOPTERA (|c>o'; , nu ; -rrT/pov, aile). in's. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, de la famille des Sternoxes et de la tribu des Buprestides, proposé par Serville, adopté par Dejean {Catalogue, 3e édition , p. 86), publié par Solier {Annales de la So- ciété enlomologique de France, t. II, p. 283) et depuis par Spinola (Joco citato, VI, p. 105, 17). Ce genre, qui ne renferme pas moins de cinquante espèces appartenant presque toutes a l'Amérique méridionale et quelques unes à l'Afrique (Madagascar, cap de Bonne- Espérance), forme pour MM. deCastelnau et Gory une partie de la troisième division de leur grand genre Buprestis. Parmi ces espèces sont les suivantes: P. collaris, altenuata, regia, variolosa, morbillosa,umbrosa F., fui- gida, auriferO)., tristis Lin., hirtomaculata Hst. , etc., etc. (C.) ♦PSILOPIS M">°'ç, grêle; ttoSç, pied), ois. — Genre établi par Gould dans la fa- mille des Sylviadees et la sous famille des Accenlorinées, pour un oiseau qui, avecquel- ques uns des caractères des Accenteurs , a des pieds très grêles , comme le nom géné- rique qui lui a été imposé l'indique. Cet oise.ni provient de l'Australasie et a été spé- cifiquement distingué sous la dénomination de a.bogularis. (Z. G.) ♦l'SILOPLS (fî5;, grêle; ttoO;, pied. iNS. — Genre de l'ordre des Diptères bra- des , famille des Brachystornes , tribu des Dolichopodes, établi parMeigen, etca- rtctérisé principalement par des antennes à troisième article arrondi , avec le style inséré près de l'extrémité. M. Mai>oÇ> grêle; expiai, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées (tribu incertaine), établi par De Candolle (Prodr. , VII, 261). Herbes du Mexique. PSILOTA 0J">°'ç, grêle), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Brachystornes , tribu des Syrphides , établi par Meigen (Dipt. d'Europe). L'es- pèce type, Philota anlhracina, vit en Alle- magne où elle est assez rare. (L.) *PS1L0THAM1\US Oj»i*o'ç, grêle; Q^voç, arbrisseau), bot. pb. — Genre de la Famille desComposées-Tubuliflores, tribu des Séné- cionidées , établi par De Candolle {Prodr., VI, 41). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy» COMPOSÉES. PSILOTRICnUM (4»d&, grêle ; 6Pt|, xpi'x0') poil)- fiOT. ph. — Genre de la famille des Amarantacées, tribu des Achyianthées, établi par Bluine (Bijdr., 544). Herbes de Java. Voy. amarantacées. PSILOTUM (4*^5, grêle), bot. cr. — Genre de la famille des Lycopodiacées, établi par H. Brown (Prodr., 164). Herbes des ré- gions tropicales du globe. Voy. lïcopodja- cées. 600 psr *PSILOTUS 0>ot*j5 , nudité), ins.— — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères , famille des Clavicornes , tribu des Nitidulaires , établi par Fischer ( Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, I (1829), sér. 48, t. 1, f. 9, 11). Ce genre se compose de trois espèces, sa- voir : P. cornutus F. (Nitidula, Strongylus cornutus Lap., Cerephorus maxillaris Lap.), P, ventralis et carbonarius Er. La pre- mière se trouve à Cayenne et au Para, la deuxième au Brésil, et la troisième en Colombie. (C.) PSILURUS 0H°ç, grêle ; oùPa> tige), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Rottbœlliacées, établi par Trinius (Fund., 93). Gramens gazonnants des bords de la Méditerranée. Voy. graminées. *PSILUS (vJ">oç, grêle), ins. — Jurine a ap- pliqué cette dénomination à un genre de la tribu des Proctotrupiens dont les espèces ont été réparties dans d'autres divisions. C'est ainsi que le Psilus elegans de Jurine est le type du genre Diapria de Latreille. M. Ha- liday a formé son genre Inostemma avec le Psilus Boscii Jurine. Pour cette dernière di- vision, il serait certainement plus rationnel de préférer le nom de Psilus à la nouvelle dénomination imposée par M. Haliday, (Bl.) *PSITHYRIDES. Psithyridœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Apiens ou Mellifères, de l'ordre des Hyménoptères , caractérisée par des pattes postérieures simples, sans dilatation, ni poils propres à retenir le pol- len ; par une lèvre cylindrique aussi longue que le corps. Cette famille comprend le seul genre Psithyrus. Voy. ce mot, et surtout SIELLIFÈRES. (Bl.) *PSITHYRUS (f Ôopoç, bourdonnement). ins. — Genre unique de la famille des Psy- thyrides, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Lepeietier de Saint Fargeau et adopté par tous les entomologistes. On connaît un nombre peu considérable d'espèces de ce genre. Elles sont presque toutes européen- nes, et très semblables aux Bourdons par la forme générale du corps, aussi bien que par le mode décoloration. Voyez , pour les détails de mœurs et d'organisation, l'article TJELLIFÈRES. (Bl.) PSITTACA. ois. — Nom générique la- tin, dans la méthode de Brisson , des Per- PSÏ roquets que l'on nomme aujourd'hui Per- ruches-aras. (Z. G.) PSITTACARA. ois. — Nom générique latin dans la méthode deVigors des Araras ou Perruches-aras. (Z. G.) *PSITTACARIA , Meyen. ois. — 9yn. dePsittacara, Ring.; Leptorhynchus, Sv/a\ns. (Z. G.) *PSITTACES. ois. — Scopoli, dans son Introductio ad Hist. nat.t a établi sous ce nom une grande division qui comprend les Perroquets. (Z. G.) ♦PSITTACI. ois. — Famille établie par Ritgen dans l'ordre d.es Grimpeurs, et cor- respondant au genre Psiltacus de Linné, aux Psillacini d'Illiger et aux Psittacidécs de la plupart des méthodistes modernes. (Z.G.) PSITTACIDÉES. Psiltacidœ. ois. — Fa- mille de l'ordre des Grimpeurs (Scansores) établie par Vigors, admise par Swainson , Ch. Bonaparte , G.-R. Gray, et correspon- dant au grand genre Psiltacus de Linné, à la famille des Perroquets de G. Cuvier et de M. Lesson. Les caractères de cette famille ont été suffisamment exprimés à l'article perro- quet; nous dirons seulement ici quequelques unes des divisions que les auteurs y avaient introduites, comme simples genres, ont été élevées, dans la plupart des méthodes ac- tuelles, au rang de sous-familles. Dans sa List of the gênera, G.-R. Gray en admet cinq: celle des Pezoporinœ, établie par Ch. Bonaparte pour les Perruches, et les espèces qui ont avec elles des affinités ; celles des Lorinœ et des Psillacinœ, créées par Swain- son , l'une pour les Loris et l'autre pour les vrais Perroquets à queue courte; et celles des Cacatuinœ et des Arinœ, pour les Cacatois et les Aras. (Z. G.) *PSITTACIN. Psittacirostra.'ois. —Genre de la famille des Gros-Becs (Fringillidées), établi par M. Temminck, qui lui donne pour caractères : Un bec court, très crochu, un peu bombé à sa base, à mandibule supé- rieure droite à la base, fortement courbée à la pointe, l'inférieure étant très évasée, ar- rondie, obtuse au sommet; des narines ba- sâtes, latérales, à moitié fermées par une membrane couverte de plumes; trois doigts devant et un derrière, tous divisés, les la- téraux égaux ; le tarse plus long que le doigt du milieu; des ailes courtes, la première ré- PSI PSO G01 mige nulle, la deuxième un peu plus courte que la troisième. Gmelin confondait les Psittacini avec les espèces du genre Loxia; G. Cuvier et Vieillot avec les Durs Becs. L'unique espèce de ce genre est le Psit- tacin ictérocéphale , Psittac. icterocephala Temm (pi. col., 457). C'est un oiseau qui a presque les formes et la coloration dos pe- tits Perroquets. Chez le mâle, la tête et le cou sont d'un jaune d'or; tout le reste du plumage est vert. La femelle n'a point de jaune , et sa tête est d'un gris verdâtre un peu plus clair que le reste du plumage. Le Psittacin ictérocéphale habite les îles Sandwich, et plus spécialement Owihihî, où il est connu sous le nom de Rahoulii. (Z. G.) *PSlI"rAi;i\ÉES.rsiHaciwte.ois.— Sous- famille de la famille des Psiltaeidées dans l'ordre des Grimpeurs, établie par Swainson, et comprenant les espèces de Perroquets qui, avec des formes robustes et massives , ont une queue courte et généralement carrée. Pour G.-R. Gray, les genres Tanygnathus , Triclaria, Deroplius, Psiltacus, Chrysolis, Pionus, Poicephalus , Agapornis , Psitta- cula et Nasitema font partie de cette sous- famille. (Z. G.) PSITTACIXI, lllig. ois. — Syn. de Psil- taeidées. (Z. G.) PSITTACI\S. Psillacini. ois. — Vieillot [Analyse d'une nouvelle Ornîth. clém.) a éta- bli sous ce nom, dans son ordre des Syl- vains, et dans la tiibu des Zygodaclyles, une famille qui correspond au genre Psttttt- cus de Linné, aux Psittacini d'illiger et qui renferme les genres Perroquet, Ara et Ka- katois. Cette famille a été reproduite sous le même nom par Latreille; mais il l'a rangée dans son ordre des Grimpeurs, et de plus, y a introduit les genres Perrurhe, Pé- zopore , que Vieillot ne distinguait pas des Perroquets, et le genre Microglosse. Z. G.) ♦PSITTACIROSTRA. ois. —Nom latin du genre Psittacin. Yoy. ce mot. (Z. G.) ♦PSITTACODIS. ois. - Genre établi par Wagler, dans la famille des Perroquets, sur le Pstit. paraguanus Qrael. Yoy. ferp.o- QLfcT. (Z. G.f *PSITTACODO\ (^ixvaatéç, perroquet; ttovç, bec), rois». FOSS. — Genre de l'ordre des Placoïdes , famille des Chiméridcs, éta- bli par Agassiz et comprenant six espèces de Poissons fossiles des terrains crétacés. (C. d'O.) PSITTACOGLOSSLM ($«****<, perro- quet; )>wjTE G09 terminé par un stigmate étroit. A ces fleurs succède un légume indéhiscent, presque or- biculaire, comprimé, dur et presque ligneux, entouré complètement d'une aile membra- neuse-coriace, monosperme. Avec les carac- tères qui viennent de lui être assignés , le genre Plérocarpe ne correspond qu'à une portion du groupe établi sous ce nom par Linné En conservant ce groupe dans le Pro- dromus{t. II, p. 418), DeCandolle avait fait ressortir la nécessité de le scinder plus tard ; mais il s'était contenté de le subdiviser lui- même en quatre sous -genres, dont deux avaient été déjà proposés antérieurement comme genres distincts : Moutouchia, Aubl., Amphymenium , Kunlh; Echinodiscus, DC. ; Santa'aria, DC. Par suite des travaux de M. Bentham sur les Légumineuses, les trois premières sections des Ptérocarpes de De Candolle ont été définitivement élevées au rang de genres, et il n'est plus resté dans le genre Ptérocarpe réduit que les Amphy- menium et Santalaria étrangers à l'Amé- rique. Nous ne trouvons plus, dès lors, comme digne de fixer l'attention, qu'une seule espèce de Plérocarpe. 1 . Ptérocarpe santal , Pterocarpus san- talinus Lin. Cette espèce croît sur les mon- tagnes de l'Inde et de Ceylan ; elle forme un grand arbre à feuilles composées de 3-5 folioles presque arrondies, obtuses, glabres en dessus, pubescentes en dessous; à grap- pes de fleurs axillaires, simples ou rameuses; à pétales crénelés et ondulés. Son bois de cœur est connu sous le nom de Santal rouge; il est odorant, très dur et d'un beau grain serré, plus dense que l'eau, d'une belle couleur grenat, qui se fonce à Pair. Exa- miné à la loupe, il présente, entre ses fibres, des sortes de granulations rouges, luisantes, formées par un suc résineux concrète. Son principe colorant, isolé par Pelletier, a reçu de ce chimiste le nom de Santaline (C16 H8 O3,. On l'utilise pour la teinture. Autrefois 'e Santal rouge était employé en médecine à cause de son aslringence; mais de nos jours il a cessé de figurer parmi les sub- stances médicinales. On fait grand usage dans l'Inde du bois du Pterocarpus indicus Willd. , qui se dislingue par uue odeur très suave. Le genre Moutouchia, Aubl., qui a été rétabli par M. Bentham, se distingue des T. X. Ptérocarpes proprement dits par ses étamines monadelphes, formant une gaine cylindri- que , entière; par son ovaire pluri-ovulé ; surtout par son légume monosperme , dont le bord inférieur est seul bordé d'une aile membraneuse -coriace. Les espèces qu'il comprend sont des arbres propres à l'Amé- rique tropicale, dont les feuilles, pennées avec impaire, ont leurs folioles coriaces. Parmi elles, la suivante doit être signa- lée ici. 1. MOUTOUCHIE SANG-DRAGON, MoUtOUCkia draco (Pterocarpus draco Lin., Pt. officinalis Jacq.). C'est un arbre de la Guadeloupe, à feuilles composées de 5-7 folioles alternes, ovales-acuminées > glabres, luisantes; cha- cune de celles-ci est accompagnée à sa base de deux stipelles fort petites et caduques ; ses fleurs sont jaunâtres ; elles donnent des fruits presque lisses. Cette espèce fournit un suc résineux rouge, qui, concrète à l'air, constitue le Sang-dragon en masse, l'une des moins estimées parmi les matières résineu- ses confondues sous la dénomination com- mune de Sang-dragon. On obtient ce suc en pratiquant à l'arbre des incisions transver- sales par lesquelles il coule. Le bois de cet arbre est blanc, dur, très astringent, de même que son écorce et ses feuilles. (P. D.) PTEROCARYA ( izrépov , aile ; xa>ov , noix), bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées-Juglandées, établi par Kunlh [in Annal, se. nat., II, 345). Arbres du Cau- case. Voy. TÉRÉBINTHACÉES. PTEROCAULON (ttt/Pov, aile ; xav>oç , tige ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores , tribu des Astéroï- dées, établi par Elliott (Carolin. , II , 323). Plantes herbacées, quelquefois suffrutescen- tes à la base, originaires des régions tropi- cales de l'Amérique. Voy. composées. *PTEROCELASTRlJS(7tTî>ov, aile; Ce- lastrus, nom de genre), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées , tribu des Évony- mées, établi par Meisner [Gen., 58). Arbres ou arbrisseaux du Cap. Voy. célastrinées. PTEROCEPHALUS (Ttr/pov, aile; h- ya).vj, tête), bot. ph. — Genre de la famille des Dipsacées, tribu des Scabiosées , établi par Vaillant {Âct. academ. Paris, 1722, p. 184). Herbes ou sous-arbrisseaux des ré- gions méditerranéennes. Voy. dipsacées. PTEROCERA Wpcv, aile; xr>«ç, corne). 77 610 ITE PTE moll. — Genre de Mollusques gastéropodes pectinibranches, de la famille des Ailés, éta- bli par Lamarck pour des coquilles confon- dues précédemment dans le genre Strombe de Linné, mais distinguées par leur bord droit, qui , chez les adultes, se dilate en aile di- gitée, et ayant un sinus vers sa base ou en avant, pour le passage de la tête, quand l'animal marche; la coquille est en outre ovale-oblongue, ventrue, terminée inférieu- rement par un canal allongé, avec une spire courte. Au reste , l'animal observé par MM. Quoy et Gaimard présente la même structure que celui des Strombes , et il offre également cette particularité remar- quable que le pied ne peut plus servir à la reptation, et permet seulement à l'animal de s'élancer en sautant vers le but qu'il veut atteindre. La tête est grosse, en forme de trompe, avec une paire de très gros ten- tacules cylindracés, un peu renflés au som- met et largement tronqués, portant des yeux beaucoup plus grands que ceux des autres Gastéropodes; au côté interne de l'œil se voit un petit appendice conique , pointu , qui représente le prolongement du tenta- cule. Le bord droit du manteau est découpé en un nombre plus ou moins considérable de lanières qui sécrètent les digitations de la coquille. Ces digitations ne se montrent pas encore chez les coquilles jeunes, qui pourraient être prises pour des coquilles d'un autre genre. Au reste , les lanières du bord droit du manteau, chez les espèces vi- vantes, s'atrophient et disparaissent à un certain âge , à mesure que leur sécrétion remplit et obstrue les prolongements du bord de la coquille, et alors le bord du man- teau ressemble entièrement à celui des Strombes; mais il reste encore une autre différence, c'est que, chez les Ptérocères, le canal du siphon est prolongé en avant ou latéralement, tandis que celui des Strombes est très court et relevé brusquement. Les Ptérocères sont de grandes coquilles habi- tant les mers des pays chauds ; on en con- naît neuf ou dix espèces , auxquelles on a donné les noms spécifiques de Mille-Pieds, de Scorpion, d' Araignée, etc., en rapport avec leur forme bizarre. Le P. truncata pré- sente une largeur de 35 centimètres entre les extrémités de ses digitations , qui sont au nombre de sept. M. Deslongchamps a fait connaître plusieurs espèces fossiles des ter- rains jurassiques, chez lesquelles , après la formation du bord digité, la coquille a pu recevoir un nouvel accroissement et pro- duire un nouveau bord. (Duj.) * PTEROCHEIRUS ( wr/pov, nageoire; X£~p, main), crust. foss. — Genre de l'ordre des Décapodes macroures , famille des As- taciens , établi par Munster pour trois es- pèces de Crustacés fossiles des terrains ju- rassiques de Solenhofen et d'Eichstadt. (C. D'O.) PTEROCHILUS (xxsp$i>t aile; x£r>o; , lèvre), ins. — Genre de la famille des Eu- ménides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Klug et adopté par tous les entomolo- gistes. Le type est le Pt. phalœrata (Vespa pha- lœrata Pan z.), répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) PTEROCHILUS, Hook. (ad Beechey, VI, 17). bot. ph. — Syn. de Microstylis, Nutt. *PTEROCHLAMYS, Fisch. {Msc). bot. ph. — Syn. de Panderia, Fisch. et Mey. *PTEROCHROZA («™'Pov , aile; XP<îa, couleur), ins. — Genre de la tribu des Locus tiens, de l'ordre des Orthoptères, établi pa; M. Serville {Revue méth. de l'ordre des Orlh.; sur quelques espèces de l'Amérique méridio- nale, de grande taille, généralement parée; de belles couleurs et de taches ocellées sur leurs ailes postérieures. Le type es t le P. ocellata(Tettigonia ocellata Stoll.), de la Guiane. (Bl.) *PTËROCHROZITES. Pterochrozitœ.— Groupe delà tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, comprenant les genres Pie- rochroza, Pseudophyllus , Platyphyllum et Âcanthodis. (Bl.) PTEROCLES. ois. — Nom générique latin , dans la méthode de Temminck , des Gangas. (Z. G.) PTEROCLIA. ois. — Voy. jaseub. *PTÉROCLIDÉES. Pteroclidœ. ois. — Famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans Tordre des Gallinacés, pour des Oi- seaux qui ont les formes générales des Per- drix, mais qui s'en distinguent par des pieds emplumés ; un pouce très petit ou nul ; des ailes fort longues ; une queue pointue et don i les deux pennes du milieu sont générale- ment terminées par des brins filif4w?me!> Cette famille comporte, pour le prince CL. PTE PTE Cli Bonaparte, deux sous-familles: celle des Syr- rluiplinccs, qui est représentée par le genre Syrrhaptes, et celle des Plcroclinc'es , com- posée du genre Pterocles. (Z. G.) *FEÉBOCLINÉE& PlcrocUnœ. ois. — Sous- famille de la famille des Vtcroclidccs (voy. ce mot). G -R. Gray y introduit, de plus, le genre Syrrhapies. (Z. G.) PTEllOCOCCLS. bjt. ca. — Syn. de Calltgonum. *PTEROCOLLS (tttîoov, aile; xo'ào;, tronqué), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nides gouatocères, division des Attélabides, établi par Say (Dcacriplio of Curculio of N. Amer., p. 5). Le type, le P. ovalus F., est originaire de la Caroline ei du Mexique. (C.) *PTEROCOMA(irTC'pov, aile; xé^vj, che- velure), iss. — Genre de Tordre des Coléo- ptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, créé par Solier(i4wn. de la Soc. eut. de Fr., t. V, p. 42). Il se compose des trois espèces suivantes : P. pi- îigera Geb. , sarpœ Fisch. et gracilicornis Solier. La première et la troisième se trou- vent en Sibérie, et la deuxième dans les provinces méridionales de la Russie. (C.) ♦PTEROCOAIA (TTTf'pov, aile; xop.v,, cheve- lure), échin. — Genre établi par M. Agassiz pour une espèce de Comatule fossile(C. pin- nata) du calcaire lithographique de Solenho- fen, précédemment décrite sous les noms d'Ophiurita et de Comatulila. Ce genre est caractérisé par ses rayons pinnés tellement développé* et bifurques que le disque paraît nul. (Dcj.) PTÉRODACTYLE. Pterodactylus, Cuv.; Ornithocephalus , Sœmmering (nzipov, aile; &JÛTVÀ0;, doigt), paléont.— Genre de Repti- les volants de Tordre des Sauriens, selon Cuvier, mais que quelques paléontologistes élèvent au rang d'ordre sous le nom de Pté- rodactyliens. Les espèces de ce genre ou de cetordre ontlaissé leurs débris dans Toolithe, dans les schistes deSolenhofen et d'Aichstadt ou pierres lithographiques , dans le lias, terrains qui appartiennent tous à la forma- tion jurassique. Ces animaux, qu'Hermann et Sœmmering ont placés parmi les Chéiro- ptères, Blumeubach parmi les Oiseaux, ont été déflnitivement reconnus par G. Cuvier comme appartenant à la classe des Reptiles. î, la composition de la tête, du ster- 1 ..-ni et du bassin, le nombre inégal des phalanges des mains et des pieds, ne per- mettent point de les considérer comme des Mammifères ou des Oiseaux. Leur caractère émiuent, celui qui leur a valu le nom qu'ils portent, est que le cinquième doigt de la main est énormément prolongé en une tige formée de quatre longues phalanges, allant en s'amincissant de la première à la dernière. 11 n'est guère possible de douter, dit M. Cu- vier, que ce long doigt n'ait servi à suppor- ter une membrane qui formait à l'animal, d'après la longueur de l'extrémité antérieure, une aile bien plus puissante que celle du Dragon et au moins égale en force à celle de la Chauve-Souris. Les autres doigts sont courts et armés d'ongles crochus à l'aide des- quels ils se suspendaient aux arbres ou se cramponnaient aux saillies des rochers. Les pieds ont aussi cinq doigts armés d'ongles crochus. La grandeur des yeux de ces ani- maux peut faire présumer qu'ils étaient nocturnes. Les dents sont implantées dans les alvéoles; elles sont lisses, aiguës et, dans de certaines espèces, assez longues. La tête et le cou sont longs, le tronc et la queue courts. Voy. Tatlas de ce Dictionnaire, pa- léontologie, pi. 1. On compte déjà plusieurs espèces de ce genre. Le Pi. longiroslris Oken ( Cuvier, Osse- ments fossiles, 2e édit., V, pi. 23, fig. 1), k museau et à cou très allongés, à mâchoires garnies de chaque côté de douze à quinze dents en haut, et de dix-huit à vingt en bas, La hauteur du crâne, prise à la base de Tos tympanique, est à sa longueur comme 1 à près desix. La longueur delà tête est de 104 mill., celle du cou de 80 mill., celle du troncde58 mill., et celle de la queue de 18 mill. Le Pt. crassirostris, Goldfuss (Nov. Act. cur., XVI, pi. 7, 8 et 9) a le bec plus fort et moins long ; ses dents sont moins nombreu- ses, plus inégales , plus longues , un peu comprimées et faiblement arquées. La hau- teur de la tête est à sa longueur comme 1 est à 3. Le Pt. grandis Cuvier (même pi., fig. 8), connu seulement par quelques os des mem- bres , qui indiquent une espèce beaucoup plus grande que les deux premières. LePt. breviroslris Cuv . (même pi., fig 7), à museau court, et dont la tête, dit Cuvier, 612 PTE PTE ressemble à celle d'une Oie sortant de l'œuf. La hauteur du crâne est à sa longueur comme a esta 1 1/2. Le Pt. Munsteri Goldf. ( Nov. Act., XV, pi. 11, fig. 1), à museau très effilé. Par sa forme générale, sa tête ressemblait à celle d'un grand Guillemot. Les dents paraissent être striées. Le Pt. médius de Munster (ib.y pi. 6), à mâchoires inférieures allant en se ramincis- sant graduellement d'arrière en avant, gar- nies de seize dents. Le Pt. longipes de Munster ( Beytr. sur Petr., I), dont le fémur et le tibia ont une longueur double de ceux du P. crassirostris . Ces sept espèces ont été trouvées dans les schistes deSolenbofen. Le Pt. macronyx Buck ( Transact. de la Société géologique de Londres, 2e série, III), dont l'extrémité de la mâchoire inférieure est tout-à-coup appointie et dépourvue de dents. Du lias de Lyme-Regis. Le Pt. Meyeri de Munster Beyt. zur Tetr.y V). Cette espèce, qui provient des schistes calcaires de Kelheim en Bavière, est la plus petite de toutes. Sa taille est à celle du Pt. breviroslris comme 2 est à 3, au Pt. longirostris comme 2 est à 7, aux Pt. médius et crassirostris comme 2 est à 8 , au Pt. macronyx comme 2 est à 14 , et au Pt. grandis comme 2 est à 26. En comparant ces rapports avec les mesures que nous avons données du Pt. longirostris, on trouvera fa- cilement la grandeur de chacune de ces es- pèces. (Laurillard.) * PTÉRODACTYLES. Pterodactyli. ois. — Sous ce nom, Latreille (Familles natu- relles du Règ. anim.) a établi dans l'ordre des Échassiers une famille qui correspond en partie aux Pinnatipèdes de M. Temminck, et qui comprend les genres Lobipède, Pha- larope et Avocette. (Z. G.) *PTERODINA. infus. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi par M. Eh- renberg dans la famille des Brachionœa , et distingué par la présence de deux'yeux frontaux. Ce genre, qui correspond aux Pro- boscidiesetauxTestudinelles de Bory-Saint- Vincent, comprend des animaux aquatiques microscopiques, et confondus par O.-F. Mill- ier dans son genre Brachion. Ils ont une carapace arrondie ou ovale, en forme d'é- caille mince, sous laquelle se retire entiè- rement le corps. Leur bouche est armée de mandibules en étrier et précédée par un ap pareil rotatoire formé de deux lobes arron- dis, dépassant le bord de la carapace. Leur queue, en forme de trompe cylindrique, transversalement ridée, est implantée sous le milieu du corps et munie de cils vibra- tiles à l'extrémité. L'espèce la plus com- mune, P. pectina, vit dans les eaux douces, entre les herbes; elle est diaphane, longue de 1/5 ou 22 centièmes de millim. (Duj.) PTERODON. mam. — Voy. HYENODON. *PTERODON («T/pov, aile; lMit dent.) bot. ph. — Genre-de la famille des Légu- mineuses-Papilionacées, tribu des Dalber- giées, établi par Vogel(w Linnœa, XI, 830). Arbres du Brésil. Voy. légumineuses. *PTERODO]\TUS (TrWpov , aile; S0'frov, gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Cae- salpiniées, établi par R. Brown (in Sait. Abyssin., 65). Arbres et arbrisseaux de l'A- sie et de l'Afrique tropicale. Voy. légumi- neuses. *PTEROLOMA, Steud. et Hochst. (in SchimperHerb. Arab., n. 851). bot. pu. — Syn. de Dipterygium, Decaisne. *PTEROLOMA ( ttt/oov , aile; Ktyia, frange), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, établi par Schœnherr (in Gyllenhal Fauna suecica, t. IV, Appendix) sur VHarpalus Forstromii Ghl., espèce qui se rencontre en Laponie , au Kamtsehatka et à l'île de Sitcha. (C.) *PTEROLOPHIA ( «r/pov , aile; )o. rept. — Genre de Stcllions. (P. G.) 616 PTE PTEROSOMA ( icripov , aile ; ç»a« , corps), moll. — Genre proposé par M. Les- son pour un Mollusque hétéropode ou nu- cléobranche , très voisin des Firoles, et qu'il caractérise ainsi : Le corps est allongé , li- bre, cylindrique, renflé à son milieu, gé- latineux et diaphane ; ayant la bouche pe- tite et sans trompe à l'extrémité anté- rieure et au sommet du corps , les yeux sessiles , rapprochés , oblongs ; la queue cylindrique, pointue, médiocre, et deux larges nageoires latérales qui s'étendent de- puis la queue jusqu'en avant de la bouche en formant un large disque convexe sur le dos et comme tronqué en avant. Ces na- geoires si développées donnent au Ptérosome une certaine analogie de forme avec les Raies. La seule espèce décrite est le P. plana, long de 9 centimètres et large de 4 , trouvé au voisinage de l'équateur, entre laNouvelIe- Guinée et les Moluques. (Duj.) PTEROSPERMUM (ttt/pov , aile ; aw/p- p.a, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées , tribu des Dombeyacées , établi par Schreber (Géra., n. 1124). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. BYTTNÉRIACÉES. PTEROSPORA («Tcpov, aile; <77ro'pa, semence), bot. ph. — Genre de la famille des Monotropées, établi par Nuttall ( Gen., 1,269). Herbes du Canada. Voy. mono- tropées. *PTEROSTEGIA (TrWpov, aile; aréyn, toit), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées , tribu des Ériogonées , établi par Fischer et Meyer (Index sem. hort. Pe- iropol., 1835, II, 68). Herbes de la Califor- nie. Voy. POLYGONACÉES. *PTEROSTELMA (wt/pov, aile ; .«» stigmate), bot. ph. — Genre de la famille des Scropbularinées , tribu des Gratiolées , établi par Bentham (Scrophular. ind., 20). Herbes de l'Inde. Voy. scrophularinées. PTEROSTYLIS (icx/pov , aile ; trxihi , style), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Aréthusées, établi par R. Brown (Prodr., 326). Herbes de la Nouvelle-Hollande et de l'île de Diémen. Voy. orchidées. *PTEROSTYRAX (Wpov, aile; Styrax, genre de plantes), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Ébénacées , établi par Siébold et Zuccarini (Flor. japon., 94, t. 47). Arbris- seaux originaires du Japon. Voy. ébénacées. *PTEROTARSUS ( wTepov , aile ; -rap- aoç , tarse), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par Latreille (Ann. de la Soc. entom. de Fr. , t. III, p. 1 32). Ce genre se compose de 7 espèces du Brésil, parmi lesquelles sont les P. tuberculatus Daim, (inœqualis Dej . , Esch.), bimaculatus, Brasiliensis, Eschscholtzii Lap., etc. Le genre Pterotarsus de Guérin ( Voyage de la Coquille, Zoologie, p. 67) vient se pla- cer à côté de celui-ci ; il est formé des 3 es- pèces suivantes : P. marmoratusGuér.,Man- nerheimii et flabellicornis Lap. La lre est originaire de la Nouvelle-Guinée, la 2e de la Nouvelle-Hollande, et la 3e de Java. M. de Castelnau a établi sur la dernière espèce son genre Galbodema ( Rev. ent. de Silbermann, t. II, p. 175). (C.) *PTEROTHRIX (nzépov, aile ; Gpi'S, che- veu), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécio- nidées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 28). Sous -arbrisseaux du Cap. ^.com- posées. *PTEROTMETUS («w'pov, aile ; tjmqtJç, coupé), ins. — MM. Amyot et Serville dé- signent ainsi une de leurs divisions établies aux dépens du genre Pachymerus ou Apha- nus de la famille des Lygéides. Celle-ci a pour type le Pachymerus staphyliniformis Schill. (Bl.) PTÉROTRACOÉE , Forsk. moll. — Syn. de Firole, Brug. (Duj.) PTEROTUM. bot. ph. — Genre dont la place dans la méthode n'est pas encore fixée. Il a été établi par Loureiro (Flor. Cochinch., PTE PÏË G17 358) pour un arbrisseau de la Cochinohine qu'il nomme Fter. procumbens, et auquel il assigne les caractères suivants : Périantheà cinq folioles ovales, concaves, coriaces. Eta- mines quinze; filets subulés, plans, plus longs que le calice; anthères arrondies, bi- loculaires. Ovaire supèio, ovale. Stigmate sessile, simple. Utriculc oblong, aigu, mem- braneux, univalve, monosperme. Feuilles alternes, petites, ovales lancéolées, très en- tières, glabres; fleurs petites, disposées en grappes axillaires. (J-) PTERULA. bot. cr. — Genre de Cham- pignons, de la division des Basidiosporés-Ec- tobasides, tribu des Idiomycètes-Clavariés, établi par Fries [in Linnœa, V, 531, t. 11, f. 4). Petits Champignons terrestres, gazon- nants, croissant dans les régions chaudes du globe. Voy. mycologie. *PTERURA(ffTepov, aile; ©wp«, queue). mam. — Sous ce nom et sous celui de Vie- ronura , on a indiqué , d'après Wiegmann {Archiv., IV, 1838), un petit groupe de Car- nassiers mustéliens. (E. D.) *PTERUTHIUS.ois. — Genre de la fa- mille des Ampélidées, fondé par Swainson sur le Lanius erythroplerus de Vigors. (Z. G.) *PTERYGIA (w'pwÇ, aile), ins.— M. La- porte deCastelnau (Annales de la Société en- tomologique de France, t. I, p. 226, 1832) a établi sous ce nom une division générique dans la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères. Les Vierygia ont été ratta- chés par les entomologistes au genre Oxyra- chis de Germar. (Bl.) PTÉRYGIBRAXCHES.-PferygftbrarJc/it'a (TTTfû-jÇ, aile; 6pa/x'«, branchie). crust. — Latreille, dans le Règne animal de Cuvier, désigne sous ce nom une section de l'ordre des Isopodes qui comprend \esCymothoa, les Sphœroma, les Idotea, les Asellus, les Lygia, les Vhiloscia, les Oniscus, les Vorcellio , les Armadillo et les Bopyrus. Cette division n'a pas été adoptée par M. Milne Edwards dans «on histoire naturelle sur ces Crustacés. (H. L.) PTÉRYGIE1VS. Vierygii. moll. —Déno- mination employée par Latreille pour une grande section de l'embranchement des Mollusques comprenant les classes des Cé- phalopodes et des Ptéropodes. (Duj.) ♦PTERYGISTES (nrzpvylÇa, je meus les ailes), mam.— M. Kaup (Europ. Thierw., T. Z. ï , 1829) indique sous ce nom un groupe de Chéiroptères fossiles. (E. D.) *PTERYGOCEPHALUS ( irt/puÇ , na- geoire; xttpaU, tête), poiss. foss. — Genre de l'ordre des Clénoïdes, famille des Joues cuirassées , établi par Agassiz pour une es- pèce de Poissons fossiles (P. paradoxus Ag.) trouvée dans les calcaires de Montebolca. (C. d'O.) PTERYGOCERA ( *«>£ , aile ; xepa; , corne), crust. — Latreille, dans le Règne animal de Cuvier, 2e édit. , t. IV, p. 124 , désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à la famille des Asellotes et à la tribu des Asellotes hétéropodes. Cette coupe générique a été établie d'après une figure publiée par Slabber et qu'il a rappro- chée des Apseudes ( voy. ce mot), mais qui est trop imparfaitement connue pour pou- voir être adoptée. (H. L.) PTÉRYGODE. ins. — Pièce en forme d'épaulette située à la base des ailes des Lé- pidoptères. Voy. ce mot. *PTERYGODIUM («repuy^ , qui a la forme d'une aile), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Ophrydées, éta- bli par Swartz {in Acl. Academ. Holm., 1800, p. 217). Herbes du Cap. Voy. orchidées. PTERYGOPBORUS (««>?, aile; ?«'pa, porter), ins. — Genre de la tribu des Ten- thrédiniens, groupe des Hylolomites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Klug et adopté par tous les entomologistes. Les espèces du genre Vlerygophorus sont peu nombreuses et toutes de l'Australie; tels sont les V. interruptus, cinclus, cyaneus Leach. (Bl) PTÉRYGOPODE. Vlerygopoda (me- PuÇ, aile; «oùç, pied), crust. — Synonyme du genre Nogague. Voy. ce mot. (H. L.) *PTERYGOTA. bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées, tribu des Stercu- liées, établi par Schott et Endlicher (Melet., 32). Arbres du Bengale. Voy. sterculia- cées. *PTERYGOTUS. crust. — Agassiz ( in Murchison , the Silurian syslem ) désigne sous ce nom une coupe générique qu'il place dans les Entomostracés. (H. L.) *PTÉRYGURES. Vlerygura (*«>>£, aile; oipac, queue), crust. — M. Milne Edwards, dans le tom. 2 de son Hisl. nat. sur les Crust., donne ce nom à une famille qu'il 73 018 PTI PTI Tange dans sa section des Décapodes ano- moures. Les Décapodes dont cette famille se compose avaient été rangés jusqu'ici parmi les Macroures, à raison de l'existence d'appendices latéraux à l'extrémité de leur abdomen; mais ils ne présentent jamais, comme les Macroures proprement dits, un abdomen très développé, et conformé de manière à devenir l'organe principal de la locomotion. Tantôt les appendices du pénul- tième segment abdominal sont très courts, nullement lamelleux, et propres seulement à accrocher l'animal dans la coquille qu'il habite; tantôt ils sont foliacés et assez grands , mais ne se réunissant pas avec le dernier segment de l'abdomen de façon à constituer une nageoire caudale en éventail; d'autres fois cependant ils affectent cette disposition , mais alors l'abdomen est très mince et reployé sous le thorax, comme chez les Brachyures. Les appendices des autres anneaux de l'abdomen sont très imparfaits, et sont ordinairement filiformes chez la fe- melle ; le mâle en manque quelquefois com- plètement, et, en général, n'en présente que deux paires ; du reste, ces organes n'ont jamais la forme de fausses-pattes natatoires, comme cela se voit chez les Macroures. Quant à la conformation générale du corps, la disposition des appendices de la tête et la forme des pattes, on ne peut presque rien dire de général ; il est seulement à noter que le dernier anneau thoracique n'est ja- mais soudé aux précédents, et que les pattes y attenantes sont petites, reployées au-des- sus des autres , et terminées par une pince plus ou moins formée. Cette famille a été divisée en trois tribus désignées sous les noms de Hippiens, Pagu- riens et Porcellaniens. Voy. ces différents noms. (H. L.) *PTERYTHRIUS, Strickl. ois. — Syn. de Pleruthiusy Swains. PTILIA (7rwto5, garni de duvet). bot. ph. — Genre de la famille des Amaran- tacées, tribu des Achyranthées, établi par R. Brown (Prodr.t 415). Herbes des Molu- ques et de la Nouvelle-Hollande. Voy. ama- RANTACÉES. * PTILURUS (tttOiov, duvet ; ofya, tige). bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Labiatiflores, tribu des Nassauviacées, établi FTI PTO 621 par Don (m Linn. Transact. XVI, 21S). Herbes du Pérou. Voy. qomposi PTIM lil'S, Strickl. ois. — Syn. de Pti~ fatums, Swains.; Promri-ops, Briss. (Z. G.) ♦PTIXELLA.Motchoulski (tftordû P«Wwi fluss luud's. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 18i5). ins. — Foj/. PTILIUM. (C.) PTIIYIDES, Leach, Hope (Colcopterist's Manual , t. III , p. 147 ) , et PTINITliS , New ma n {The Entomologist's, t. I, p. 403). ixs. — Même tribu que celle des Pliniores de Latreille, mais comprenant, indépendam- ment des genres que cet auteur y a rappor- tés , les suivants : Mezium , Lasiodcrma , Dryophilus, Epileles, Derctophrus et Syner- Uchs. (C.) PTIMORES. Ptiniores. ins. — Cinquième tribu de Coléoptères pentamères, famille des Serricornes, établie par Latreille (Règ. anim. de Cuvier, t. IV, p. 481 ), et composée des genres Ptinus , Hedobia, Gibbuim, Ptilinus, Xylelinus, Dorcatoma et Anobium. Les In- sectes qui composent cette tribu ont pour caractères communs : Corps de consistance assez solide , tantôt presque ovoïde ou ova- laire , tantôt presque cylindrique, générale- ment court et arrondi aux deux bouts; tête presque globuleuse ou orbiculaire , reçue, en grande partie, dans un corselet très cintré ou voûté, en forme de capuchon ; antennes filiformes ou s'amincissant vers l'extrémité, soit simples, soit flabellées, pectinées ou en scie, quelquefois terminées brusquement par trois articles plus grands et beaucoup plus longs; mandibules courtes, épaisses, dentées sous la pointe; palpes très courts, terminés par un article plus grand, presque ovoïde , ou en triangle renversé ; jambes sans dentelures, éperons petits; couleurs obscures peu variées; Insectes nocturnes et de petite taille. Lorsqu'on les touche ils contrefont le mort , en baissant la tête , en inclinant leurs antennes et en contractant leurs pieds ; ils demeurent quelque temps dans cette immobilité. Leurs mouvements sont, en général, assez lents; les individus ailés prennent rarement le vol pour s'é- chapper. Leurs larves nous sont très nuisi- bles , et offrent une grande ressemblance avec celles des Scarabées. Leurcorps, souvent courbé en arc, est mou, blanchâtre, avec la tête et les pieds bruns et écailleux. Leurs mandibules sont fortes. Elles se construi- sent, avec les fragments des matières qu'elles ont rongées , une coque, où elles se chan- gent en nymphe. D'autres espèces établissent leur domicile dans le vieux bois , les pieux et sous les pierres ; elles ont , d'ailleurs , les mêmes habitudes. (C.) PTINUS. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Ser- ricornes , section des Malacodermes et tribu des Ptiniores, créé par Linné {Sys- tema naturœ , p. 566). Trente espèces au moins font partie de ce genre et sont répar- ties sur presque tous les points du globe. Parmi celles-ci sont les suivantes: P. mus- eorum Fur., Lin., rufipes, striatus, longicor- nis, germanus, crenatus, lalro F., bidens, testaceus 01., varicgalus Rossi, exulans Er., hololeucus, quadri- et sex-signatus Fald., pilosus Whitt, raptor Curt., etc., etc. Ces Insectes diffèrent notablement entre le mâle et la femelle; le premier a des anten- nes beaucoup plus longues et son corps est oblong. La seconde a cet organe beaucoup plus court et celui-ci est presque arrondi. Ils sont nocturnes et se cachent pendant le jour; ils fréquentent les lieux sombres, les latrines, les granges. Quelques espèces se trouvent dans les cavités des bois morts ou sous les écorces. La première espèce est très nuisible aux collections d'objets desséchés, et d'autres aux herbiers. Sturm (Deutschland's Faune) a récemment fait connaître les espèces particulières à l'Al- lemagne. (C.) PTIONURA, Gould. ois.— Synonyme de Muscisaxicola, d'Orb. et Lafr. (Z. G.) PTOCIIUS ( 7ttWXo'ç , craintif), ins. — — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramè- res, de la famille des Curculionides gonato- cères et de la division des Cyclomides, créé par Schœnherr {Dispositio melhodica, p. 187. Gênera et species Curculionidum, synonymia, t. II, 481; VII, 1, p. 104). Il est composé de douze espèces : six sont originaires d'Eu- rope, quatre d'Asie et deux de l'Amérique septentrionale. Nous citerons seulement les suivantes: p. longicollisFa\d.,circumcinctus porccllus, adspersus Schr., et tesselatus Dej. (C.) PTOïlIAPHAGUS, Illiger, Knoch. ins.— Synonyme de Catops, Fabricius, et de Cho- iera, Latreille. (C.) 622 PTY PTY *PTOMAPHILA, Hope (ColeopterisV s Ma- rnai, III, 1 50). ins. — Synonyme de Necrodes, Wilkin. (G.) *PTOSIMA (tttuj^oç, caduc), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, famille des Serricornes , section des Sternoxes et tribu des Buprestides, proposé parServille, publié par Solier {Annales de la Société entomologique de France, II, 277) et adopté par de Castelnau et Gory (Histoire naturelle des Coléoptères Buprestides, 1. 1, p. 1) qui le comprennent dans le groupe des Chry- sochoites et y rapportent les sii espèces suivantes: P. novemmaculata Linné, ama- bilis, indica, irrorata C, G., luctuosa Dej., et Gayi Chev. (planata G., G.). La première, type du genre, se trouve sur le Prunier sau- vage, en Europe et dans l'Asie mineure; la deuxième et la troisième aux Indes orienta- les , la quatrième et la sixième dans l'Amé- rique méridionale, et la cinquième aux États- Unis. (C.) PTYAS, Fitz. (tttuocç, aspic), rept. — Genre de Couleuvres. Voy. ce mot. (P. G.) *PTTCHANTHUS(7rTu£,1rTvx^, pli; à'v- 6oç , fleur), bot. cr. — (Hépatiques.) Ce genre, de la tribu des Jongermanniées , a été institué par M. Nées d'Esenbeck pour des espèces propres aux Indes orientales. Il ne se compose que de six espèces, et voici ses caractères: Périanthe latéral, sessile, oblong, marqué de huit à dix plis longitudinaux et s'ouvrant au sommet, qui est garni de quel- ques dents conniventes. Capsule fendue en quatre valves jusqu'au-delà de sa partie moyenne. Inflorescence monoïque. Ces plan- tes , qui croissent sur les écorces , ont leurs tiges dichotomes-pennées, garnies de feuilles incubes, obliquement ovales, munies d'un pli à la base. Les amphigastres cunéiformes sont un peu échancrés et denticulés sur leur bord supérieur. (C. M.) *PTYCHOCERAS («tv**?, pli; xfpaç , lorne). ins. — Genre de Mollusques cépha- Jopodes, de la famille des Pulmonés, établi par M. Aie. d'Orbigny pour deux coquilles fossiles du terrain néocomien des Alpes, qui avaient été confondues précédemment avec les Hamites. Leur coquille est conique, cy- lindracée ou comprimée, très allongée, com- posée de deux parties droites, coudées à un certain point de leur longueur et soudées latéralement ensemble ; les cloisons sont transverses , profondément sinueuses , à six lobes symétriques découpés au bord , avec le siphon dorsal. De sorte que ces coquilles, dont le sommet très aigu n'est jamais spiral, semblent être des Baculites qu'on aurait pliées en deux vers le milieu de leur lon- gueur. (Dcj.) PTYCHODEA,Willd. (Msc). bot. ph.— Syn . de Sipanea , Aubl . *PTYCHODERES(tttv'Ç, pli; &'Pvj, cou), ras. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétra- mères, de la famille des Curculionides ortho- cères et de la division des Anthribides, établi par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 34. Gênera et species Çurculionidum, synonymia, t. I, p. 120; V, 156) sur cinq espèces de l'Amérique méridionale qui sont les suivan- tes: P. elongatus Gr., virgatus, viridanust tricostatus Schr., et variegatus 01. (C.) *PTYCHODES («tuXcS<Îv)ç, qui a des plis). ins.— -Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et de la tribu des Lamiaires, proposé par nous, adopté par De- jean (Catalogue, 3e édition, p. 371) et publié par Serville (Annales de la Société entomo- logique de France, t. IV, p. 74). Ce genre se compose des trois espèces suivantes, toutes originaires du Mexique, savoir: P. trihneatus Linné ( Cerambyx vittatus F., Saperda), pohtus Chev., et longicollis Dej .. La première se retrouve encore aux États- Unis, à la Louisiane et à Cuba. Ces Insectes ont la tête élevée coupée de haut en bas, les antennes sétacées, du double plus longues que le corps, chez le mâle. Leur corselet est cylindrique et couvert de rides, et les deux articles des tarses antérieurs, chez ce sexe, sont frangés de longs poils. (C.) *PTYCHODLS. poiss. foss. — Genre de l'ordre des Placoïdes, famille des Cestra- ciontes , fondé par M. Agassiz , et composé de plusieurs espèces fossiles des terrains cré- tacés. (C. d'O.) *PTYCHOLEPIS. poiss. foss. — Genre de l'ordre des Ganoïdes , famille des Sau- roïdes, formé par M. Agassiz pour une seule espèce de Poisson fossile du Lias de Boll, le PL Bollensis Ag. (C. d'O.) I *PTYCHOLÔMA («rugo;, pli; *«/*«, frange), ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères , famille des Nocturnes, tribu des Platyomides, établi par Curtis et adopté par PTY PTY 623 Duponchel. Ce dernier (Cat.desLc'p. d'Eur., p. 288) en cite 7 espèces , parmi lesquelles nous citerons le P. minislrana L., F., Tr., etc., qu'on trouve en Europe, sur les Bou- leaux, dans les mois de mai et juillet. (L.) ♦PTYCIIOYIYA. poiss. — M. Agassiz a proposé ce nom pour un genre de coquilles fossiles que M. Al. d'Orbigny a cru devoir réunir aux Crassatellcs. (G. d'O.) ♦PTYCHOPIIORUS (wTwx«ov , salive), ins. — MM. Amyot et Serville désignent ainsi , dans la famille des Cercopides , de l'ordre des Hémiptères, une de leurs divisions gé- nériques établies aux dépens des genres Cercopis et Aphrophora des auteurs. Celle des Ptyelus a pour type le Cercopis mirabilis Blanch., de Madagascar. (Bu) *PTYGURA. systol. infus. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi par M. Ehren- berg, dans sa famille des Ichthydina , pour une seule espèce, Pt. rnelicerta, sans yeux,, à corps glabre et à queue non bifurquée , mais tronquée et flexible. Cette espèce, qui vit dans les eaux douces, marécageuses, at- teint une longueur d'un cinquième de mil- limètre. Nous préférons caractériser le genre Plygura, dans notre famille des Mélicer- tiens, par le peu d'ampleur du limbe, qui est bordé de cils courts, et qui n'offre pas l'apparence de roues en mouvement, sans tenir compte de la présence ou de l'absence des points rouges oculiformes, et d'un tube ou d'une enveloppe gélatineuse, sinon pour distinguer les espèces. Le genre Plygura , auquel nous réunissons aussi les genres OEcistes et Conochilus de M. Ehrenberg, com- prend des animaux aquatiques microscopi- ques, à corps campanule, oblong, porté par un pédicule plus ou moins épais, nus ou logés dans une enveloppe gélatineuse; le limbe ou bord supérieur étant cilié, arrondi, peu développé et ^dépassant en largeur le diamètre du corps. Le P. melicerla est isolé et dépourvu d'enveloppe; le P. cristallina, au contraire, qui est le genre OEcistes de M. Ehrenberg, est isolément logé dans un tube gélatineux, allongé, souillé de matiè- res terreuses; le Pt. volvox en6n , qui est le genre Conochilus du même auteur, forme des groupes ou amas globuleux larges de 3 millim. et plus, et dans lesquels les ani- maux , longs de 45 centièmes de millimètre, tiennent par leur pédicule à une masse gé- latineuse. (Duj.) PTYNX, Blight. ois. — Synonyme de Surnia, G. Cuv.; Syrnium, Bonap. (Z. G.) PTYNX. ins. — M. Lefebvre a ainsi dé- signé une division générique établie aux dépens du genre iscalaphus, de la tribu des 624 PUC Myrméléoniens et de l'ordre des Névroptè- res. Cette division, qui a reçu aussi la déno- mination d'Haplogenius, Burm., a pour type YAscalaphus appendiculatus Fabr., espèce américaine. (Bl.) PT VOCE RUS, Hoffmansegg (Zoological Magazine, Wied., I, 1817, p. 28). ins. — Synonyme de Rhipicera, Lat. (C.) PTYOCERUS, Thumberg, ou PTIOCE- RUS, de Lap. ms. — Synonyme de Sandalus, Knoch. (C.) *PTTRIASIS. ois. — Genre établi par M. Lesson dans sa division des Pies-Griè- ches longirostres ou Corvines, et renfer- mant les espèces de cette division qui ha- bitent les îles d'Asie. (Z. G.) PUBERTÉ, zool. — Voy. propagation. PUBESCENCE. bot. — Voy. poils. PUCCINIA. bot. cr. — Genre de Cham- pignons clinosporés , tribu des Coniopsidés- Phragmidiés, établi par Persoon (Disp., t. 3, f. 4). Voy. MYCOLOGIE. PUCE. Pulex. hexap. — C'est un genre de l'ordre des Aphaniptères, établi par Linné et adopté par tous les entomologistes. Quoi- qu'on ait fait trois ou quatre genres aux dé- pens de celui des Puces, il est le seul que nous adopterons , les caractères de ceux qu'on a proposés, et surtout la répartition des espèces dans chacun d'eux, n'ayant pas été suffisamment établis par les auteurs de ces diverses coupes génériques. La bouche des Puces se compose essentiellement de trois parties : 1° Les palpes, qui sont quadri-articulés, et portés par une lamelle foliacée ; quelques auteurs les ont pris à tort pour des antennes. 2° Deux lames spadiformes dentées sur leurs deux tran- chants : ce sont les agents principaux des piqûres faites par ces animaux; on les considère comme analogues à la lan- guette des Hémiptères ; elles percent la peau, l'irritent, et font affluer le sang, que l'ani- mal suce par les contractions de son jabot. 3° Une gaîne articulée , recevant dans une gouttière , et soutenant par dessous , dans leur action , les lames en scie ou la lan- guette. Cette gaîne est regardée comme pri- vée de la tension des deux palpes labiaux , qui seraient composés de trois ou quatre ar- ticles chacun. Les véritables antennes sont à leur place ordinaire , mais néanmoins elles ne sont pas toujours facilement visibles , PUC parce que, dans plusieurs espèces, et parti- culièrement dans les femelles , elles sont courtes et couchées dans une rainure infé- rieure de leur insertion. Dans les mâles de certaines Puces, et en particulier de celle du Pigeon, elles sont droites, et leurs articles sont plus considérables. La tête est d'un seul article, clypéiforme, comprimée, sem- blant quelquefois partagée en deux, et dans d'autres cas denticulée bilatéralement à son bord inférieur. Le thorax est composé de trois articles séparés. Les pattes sont lon- gues, propres au saut, principalement celles de la troisième paire. Elles se composent d'une hanche considérable, ainsi que la cuisse et la jambe, dont elle est séparée par un trochanter petit, et d'un tarse à cinq ar- ticles, dont le premier le plus long et le cin- quième bi-onguiculé. Dans notre Puce , et probablement dans les autres aussi, les tra- chées ont deux paires de stigmates au tho- rax, une sur le prothorax, et l'autre entre le méso- et le métathorax. Les trachées se voient assez facilement dans les pattes par transparence. L'abdomen présente une forme particulière de son neuvième ou avant-der- nier anneau appelé pygidium. Il porte un certain nombre de soies disposées irréguliè- rement à sa surface. Chacune de ces* aréoles est ornée d'un cercle de dix grands ronds comme de petites perles , et placées autour de la base du poil. Les anneaux de l'abdo- men sont partagés bilatéralement, et toutes les pièces de l'abdomen sont comme imbri- quées. Le mâle a deux stylets pour la copu- lation ; il se place ventre à ventre sur la femelle : la reproduction est ovipare. Cha- que œuf donne une larve apode, et la nymphe s'enveloppe d'une petite coque. La Puce offre , sous ce rapport , quelques particula- rités dont il sera parlé plus loin dans cet article. Le corps et les pattes ont des poils plus ou moins spiniformes. Ce genre ren- ferme environ vingt-sii espèces, et parmi elles, je n'en ferai connaître que deux : la première est la Puce irritante, Pulex irri- tans Linn. (Faun. Suec, édit. 2, n° 1695). Elle est d'un rouge brun. La tête est courte et non dentée sur ses bords ; la lame basilaire des mandibules est articulée , cultriforme; les antennes sont courtes , cachées dans une rainure derrière l'oeil. Les tarses sont peu allongés , subépineux ainsi que les palpes. PUC PUC 655 Cette espèce est parasite de l'espèce humaine, et est commune dans toute l'Europe. De nouvelles observations ont fait ad- mettre que la Puce des animaux domesti- ques diffère de la nôtre, et que chaque es- pèce paraît même avoir la sienne propre. Il nous serait impossible de faire une his- toire complète des animaux du genre Puce, dont quelques personnes, fort habiles du reste, ont su utiliser si bien les mouvements pour les donner en spectacle. La citation d'un célèbre aptérologiste, M. Walekenacr, nous fera voir que ce genre d'industrie n'est pas entièrement sans intérêt. Il y a , je crois, une quinzaine d'années, dit ce savant, que tout Paris a pu voir les merveilles sui- vantes que l'on montrait sur la place de la Bourse pour la somme de 60 centimes : c'é- taient des Puces savantes. Je les ai vues et examinées , avec mes yeux d'entomologiste armés de plusieurs loupes. Trente Puces faisaient l'exercice et se tenaient debout sur leurs pattes de derrière, armées d'une pique, qui était un petit éclat de bois très mince. Deux Puces étaient attelées à une berline d'or à quatre roues, avec postillon, étoiles traînaient cette berline; une troisième Puce était sur le siège du cocher , avec un petit éclat de bois qui figurait le fouet. Deux au- tres Puces traînaient un canon sur son af- fût. Ce petit bijou était admirable; il n'y manquait pas une vis, pas- un écrou. Toutes ces merveilles, et quelques autres encore, s'exécutaient sur une glace polie. Ces Puces- Chevaux étaient attachées avec une chaîne d'or par leurs cuisses de derrière; on m'a «lit que jamais on ne leur ôtait cette chaîne. Elles vivaient ainsi depuis deux ans et demi; pas une n'était morte dans cet intervalle. On les nourrissait en les posant sur un bras d'homme, qu'elles suçaient. Quand elles ne voulaient pas traîner le canon ou la ber- line, l'homme prenait un charbon allumé qu'il promenait au-dessus d'elles, et aus- sitôt elles se remuaient et recommençaient leurs exercices. Toutes ces merveilles étaient décrites dans un programme imprimé qu'on distribuait gratis, et qui, sauf l'emphase des mots , ne contenait rien que de vrai et d'exact. Les Puces sont on ne peut plus répandues dans certaines parties de l'Europe; il y en a aussi dans le nord de l'Afrique et dans i. x. beaucoup d'autres contrées. En général, elles vivent avec l'homme et toujours à ses dé- pens; certaines circonstances sont plus fa- vorables à leur multiplication que d'autres. Les casernes en ont beaucoup, mais elles pullulent surtout dans les camps, et les baraques dans lesquelles on loge, aux en- virons de Paris, les soldats employés actuel- lement aux fortifications, en regorgent; les chambres des officiers sont habitables, quoi- qu'on y souffre cependant beaucoup pen- dant les premières nuits; mais les chambres des soldats fourmillent de ces parasites, et l'on voit des hommes dont la peau couverte de piqûres semble atteinte d'une éruption miliaire. L'automne est l'époque de l'année pendant laquelle on ressent davantage leurs atteintes, sans doute parce qu'elles éprou- vent alors le besoin d'une chaleur plus soutenue; en été, elles sont, pour ainsi dire, erratiques; l'on en trouve dans les bois, dans les jardins , où elles vivent, se multi- plient sans que notre sang paraisse bien utile à leur nourriture. On peut aisémenl s'assurer de ce fait dans les maisons aban- données; les Puces y sont en grand nombre, mais en général de fort petite taille; il est vrai qu'elles ne sont que plus avides, et malheur aux personnes qui entrent sans précautions dans ces repaires à vermine ou qui en sortent sans secouer leurs vêtements. Dugès en a vu jusque sur les bords de la mer, et on trouve communément, dit ce savant naturaliste, au voisinage de Cette et de Montpellier, des Puces d'un brun pres- que noir et d'une énorme grosseur; la mouche commune n'est pas le double de leur taille : ce sont des Puces humaines, et leur présence à la plage n'est due qu'au grand nombre de baigneurs et de baigneuses de toute classe qui y déposent leurs vête- ments durant les chaleurs de l'été. Pendant notre séjour en Algérie, nous avons trouvé souvent des Puces sur les grandes plages sablonneuses que présentent les côtes, sur- tout entre la Calle etBone, et principale- ment sur celle qui s'étend depuis Musta- pha jusqu'à la Maison-Carrée aux environs d'Alger. Les Puces ont plusieurs œufs à chaque ponte. Elles les placent dans les ordures, aux endroits peu accessibles. Au bout de quelques jours, ces œufs, qui sont ovoïdes 7» 626 PUC et blancs , gros comme une très petite tête d'épingle, éclosent, et il en sort des larves apodes, dont les segments ont de petites touffes de poils, le dernier portant en ar- rière deux petits crochets. Leur tête est écailleuse en dessus, muniede deux antennes courtes, et sans yeux. Ces larves, d'abord blanches, deviennent ensuite rougeâtres; elles ont beaucoup d'activité. On en trouve quelquefois sous les ongles des personnes malpropres, principalement aux pieds. Je ferai aussi remarquer que les Puces dépo- sent souvent leurs œufs dans les coutures des pantalons intérieurement, qu'ils éclosent ensuite, et que les larves trouvent une nour- riture saine et abondante dans la laine avec laquelle sont faits ces vêtements. M. Defrance a constaté que la mère pla- çait avec les œufs quelques petits morceaux de sang desséché, qui servirait de première nourriture aux larves. En douze jours en- viron celles ci ont pris tout leur développe- ment; elles se filent alors une petite coque soyeuse dans laquelle se passe leur état de nymphe, et lorsqu'elles en sortent, elles ont pris la forme d'Insectes parfaits. Les opticiens emploient souvent ces larves, des parties de Puces, etc., comme test-objets. Ils ont des personnes très habiles à faire ces petites préparations, soit sur les In- sectes, soit sur les Àcarides. Une seconde espèce fort remarquable est la Puce chique, Pulex penetrans Linn., avec laquelle M. Guérin Meneville a fait son genre Dermatophilus , et M. Westwood celui de Sarcophylla. Elle est petite; les stylets du mâle sont allongés; l'abdomen de la femelle se développe en boule après la fécondation , et en augmente alors d'une manière extraordinaire le volume total. Cei te espèce, parasite del'espèce humaine, est commune dans les parties chaudes de l'Amérique, principalement au Brésil. Les premiers auteurs qui ont écrit sur l'Amé- rique méridionale ont fait mention de cette curieuse espèce; quelques uns l'appellent Puiex penetrans; d'autres Chique, Chigue, Tique, Tunga, Punque. Lerius la nomme Ton , et il la regarde comme le même ani- mal que le Ntgua, dont elle porte aussi le nom {Hist. neu. in Bras., éd. 1586, p. 136). Pisin en parle sous le nom brésilien de Tunga Bai rère dit que la Xique (Tunga de PUC Marcgrave) est une Puce noire et très petite, trop connue dans les îles américaines. Swartz fait la remarque que la Chique est bien une Puce et non une Mite. Ulloa, Joseph de Jus- sieu et M. Goudot en admettent deux espèces. Les deux Amériques, dit-il, surtout dans les régions les plus chaudes , produisent un petit animal, véritable monstre de la créa- tion , qui cause journellement bien des maux et donne quelquefois la mort. C'est une très petite espèce de Puce, sautant comme la nôtre , et que les Guaraniens appellent Tû ou Tungay , c'est-à-dire Puce méchante. Les Espagnols l'appellent Pigue, et les Portugais Bicho dos pes (Insecte des pieds); les Mexicains la nomment Nigua, et les Albipous, Aagrani, c'est-à-dire mor- dante. Elle est si petite que l'œil le plus perçant ne peut la voir sans une vive lu- mière, et elle a le bec si pointu qu'elle perce les chaussures et les vêtements de toutes sortes. Elle se fixe alors à la peau et pé- nètre jusque dans les chairs. Là, cachée dans un petit canal , elle s'enveloppe d'une vésicule blanche sphérique, dans laquelle sont renfermés ses œufs ou petites lentes. Si on laisse cette vésicule plusieurs jours sous la peau, elle prend le volume d'un pois. La douleur augmente aussi de jour en jour. Pour s'en défaire, on a recours à des enfants dont les excellents yeux aper- çoivent facilement le point rouge de la peau par lequel la Chique s'est introduite, et qui cherchent à l'extraire. Ils s'aident avec une aiguille en élargissant la voie, enlèvent bientôt la vésicule dans laquelle la Puce et toute sa lignée se trouvent réunies. Appro- chée d'une bougie allumée , elle éclate comme un grain de poudre; mais si la vé- sicule s'est rompue avant son extraction , l'opération devient elle-même une cause nouvelle de douleurs par la dispersion des petits dans la peau. Cette Puce américaine produit évidemment une liqueur empoison- née, car la place dont on l'a extraite, elle et ses petits, s'enflamme parfois et la gan- grène s'y met promptement; elle attaque surtout les doigts des pieds , et l'on a vu des cas où, pour sauver les jours du patient, il a fallu amputer les doigts attaqués. Les personnes qui habitent des endroits où ces Puces sont nombreuses doivent faire exa- miner leurs pieds tous les deux jours par PUC PUC 627 les enfants dont nous avons parlé. Si leur piqûre est de fratche date, il faut éviter de les rompre en les retirant, car leur tête res- tant fixée dans la peau y cause encore des douleurs indicibles, des abcès même et des ulcérations ; les personnes expérimentées attendent un jour entier pour que l'animal ait produit sa vésicule , et qu'elle et lui puissent aisément être retirés. Après cette opération, la marche est douloureuse, mais si l'on néglige de se faire visiter les pieds on a souvent lieu de le regretter. On a vu des personnes alitées pendant plusieurs se- maines pour celte raison; on en a vu aussi qui ne pouvaient se servir de leurs pieds et qui n'avaient plus aucun moyen de gué- rison ; tanta tantillœbestiœpestis! Instruits par les désagréments d'autrui, ceux qui veu- lent se les épargner veillent à la propreté de leur maison , car pendant les chaleurs, les Chiques sont attirées par la saleté, les fèces et l'humidité; les endroits où l'on garde des Brebis, des Mules et des Chevaux, même en plein air, en fourmillent. Dans les parties australes du Paraguay , là où la température n'est pas très élevée, on ne con- naît pas cette race funeste. On ne nie pas que les pieds soient le lieu d'élection des Chiques, mais elles attaquent parfois d'au- tres parties , toutes peuvent même en être tourmentées; elles font beaucoup de mal aux Chiens, et les Cochons, les Chats, les Chèvres, les Brebis en soufîrent aussi, de même que les Chevaux, les Mulets, les Anes et les Bœufs; il importe que les cavités qu'elles ont laissées à la peau après leur extraction soient remplies de poudre de ta- bac, de cendre ou d'huile. On s'exposerait à de graves inconvénients en négligeant ces légères précautions. On a remarqué la pré- dilection de ces animaux pour certaines personnes, et la plus grande difficulté de guérison de quelques unes, suivant la na- ture des tempéraments. Suivant d'Azara, on ne voit pas le Pulex penetrans au-delà du 29° de latitude aus- trale ; il assure aussi que les Pécaris en sont exempts, et que les autres animaux sau- vages sont dans le même cas, bien que leurs analogues domestiques en souffrent. M. de Humboldt assure que les indigènes de la région équatoriale peuvent s'exposer impu- nément aux Chiques là ou les Européens nouvellement venus en sont immédiatement attaqués. MM. Spix et Martius prétendent que les Chiques négligées occasionnent des tumeurs sympathiques des vaisseaux lym- phatiques de la région inguinale et même le sphacèle. MM. Pohl et Kollar ont donné des figures qui représentent la Chique dans ses actes principaux ; l'animal s'enfonce par la tête. Sa forme est constamment la même, et les femelles seules s'introduisent sous la peau, encore n'est-ce qu'après qu'elles ont été fécondées et dans le but de se procurer une nourriture assez abondante pour pro- duire leurs œufs ; on n'a pas encore trouvé leurs larves ; l'abdomen des femelles se gonfle, et comme il a la peau très fine, on voit dans son intérieur une quantité innom- brable d'œufs transparents , immobiles et de forme cylindrique, qui tous sont re- tenus au parenchyme de la mère par un court funicule; les plus ovales, placés le plus près du cloaque, sont les œufs les plus forts; ils sont aussi plus foncés. MM. Pohl et Kollar pensent que le Pulex penetrans , tout aussi bien que Virritans , dépose sou- vent les œufs à terre. Au rapport de Do- brezhofer, il y a certaines localités du bord du Paraguay où il est impossible de se ren- dre, soit de jour, soit de nuit, sans être infecté des Chiques , et cependant la végé- tation est magnifique dans ces endroits-là, et l'homme non plus que les animaux do- mestiques ne les fréquentent. M. Poëppig , pendant son voyage au Chili , a rencontré des Puces en quantité innombrable , et d'après M. Martius, au Brésil , elles sont attirées par la sueur des nègres : aussi ne sont elles nulle part plus nombreuses que dans les lieux secs que les esclaves choisis- sent pour passer la nuit. M. Justin Goudot a constaté sur lui-même qu'on en est fré- quemment incommodé dans les régions froides de la Nouvelle-Grenade, même à la hauteur de la ville de Bogota. Marcgrave , Sloan, Brown, Catesby ont également parlé de cette espèce, et le der- nier en a donné la représentation dans le tome III, pi. 10, fig. 3, de son ouvrage sur la Caroline. MM. Duméril, Guérin-Méne- ville, Dugês, Westwood et plusieurs autres savants en ont aussi rendu par l'iconogra- phie les principaux caractères. (H. L.) PUCE AQUATIQUE ARBORESCENTE. 623 PUC PUC Ins. — Swarnmerdam, dans son Hist. gén. des Ins. , p. 68, f. 1 , désigne sous ce nom un Crustacé rapporté par les carcinologistes à la Daphnie puce, Daphnia pulex des au- teurs. Voy. daphnie. (H. L.) PUCE DE MER ARPENTEUSE. crust. — Quéronie, dans les Mémoires des savants étrangers, t. III , p. 329, f. AB, désigne sous ce nom un Crustacé que les carcinologistes rapportent à la Chevrolle porte-pointe, Ca- prella acuminifera. Voy. chevrolle. (H. L.) PUCE PÉNÉTRANTE, ins.— Nom vul- gaire des Chiques ou Tiques. Voy. puce. PUCELAGE, moll. — Nom vulgaire des espèces du genre Porcelaine. PUCERON. Aphis. ins. — Genre de la famille des Aphidides, tribu des Aphidiens, de l'ordre des Hémiptères, établi par Linné et adopté par tous les naturalistes. Les Pu- cerons sont connus de tout le monde depuis l'époque la plus reculée. Aussi, en attribuant le genre Aphis à Linné, nous l'indiquons dès le moment où il est entré réellement dans la science comme genre zoologique. Autrement il faudrait aller bien des siècles en arrière pour y chercher dans quels livres les Pucerons paraissent avoir été décrits ou mentionnés d'abord. Quoi qu'il en soit, ces Insectes, si répandus sur tant de végétaux dans l'Eu- rope centrale , se reconnaissent de tous les autres types du même groupe et de la même tribu à leur corps court, renflé; à leur tête petite proportionnellement , ne portant pas d'ocelles sur son sommet, et offrant des antennes composées de sept articles, les deux premiers courts et épais , le troisième le plus long de tous; à leur bec articulé, souvent aussi long, quelquefois plus long que le corps ; à leurs ailes diaphanes, pré- sentant peu de nervures ; à leurs pattes longues, et grêles et à leur abdomen offrant à son extrémité deux petits tuyaux en forme •de cornes mobiles. L'organisation intérieure des Pucerons a été étudiée; elle l'a été surtout par MM. Du- trochet et Léon Dufour et par M. Morren ; néanmoins elle est loin d'être suffisamment connue, et il reste encore bien des faits in- téressants à rechercher. Le tube digestif des Pucerons a environ trois fois la longueur de leur corps ; il dé- crit ainsi plusieurs circonvolutions sur lui- ■même. L'œsophage est d'une ténuité capil- laire; l'estomac, ou le ventricule chylifique qui lui succède, est plus ou moins dilaté, suivant l'état de la digestion; il s'amincû postérieurement en un intestin filiforme, contourné, et terminé par un rectum vési- culeux. Ce qu'il y aurait surtout de singu- lier dans l'appareil alimentaire des Puce- rons, au moins d'après les investigations de Rambur et de M. Léon Dufour, ce serait l'absence totale de vaisseaux biliaires. Ce fait négatif a, du reste, encore été confirmé par M. Morren. D'après ce dernier observateur, l'appareil mâle est composé de testicules constituant chacun deux capsules spermifiques distinc- tes, supportées par un pédicelle qui se con- tinue des deux côtés avec le canal déférent. A la base de ce dernier, il existe une vési- cule séminale assez volumineuse. Les ovai- res se composent chacun de six, huit ou dix gaines ovigères; ce nombre paraît varier suivant les espèces. Les gaines des ovaires sont tri- ou quadriloculaires. A l'automne toutes ces loges ne renferment que des œufs, les plus rapprochés de l'oviducte étant, comme chez tous les Insectes, à un degré de développement plus avancé que ceux ren- fermés dans les dernières loges. Pendant tout l'été, au contraire, les loges ovariennes des Pucerons contiennent, non pas des œufs, mais plutôt des fœtus, comme les appellent, dans leurs écrits, la plupart des naturalistes. Si, à cette époque, l'on exa- mine le contenu de ces diverses loges, on trouve, selon M. Morren, celles du haut, qui sont petites et sphériques, remplies par un œuf formé de globules réunis et sans aucune enveloppe apparente. Dans celles du milieu, ajoute le même observateur, les œufs s'allongent et deviennent insensible- ment des fœtus. Enfin dans les loges du bas on voit des fœtus où l'on reconnaît les yeux et un étranglement pour la tête; quelque- fois deux fœtus sont accolés l'un à l'autre au haut des loges inférieures. Le fœtus n'a d'abord qu'un étranglement céphalique où les yeux sont distincts. Peu après, les pattes deviennent visibles, le corps s'allonge, ses divisions se prononcent, ses pattes s'allon- gent aussi , enfin le bec est très visible ; il est même énormément développé; l'échancrure du front se prononce; les antennes ont leur article basilaire renflé; les pattes montrent PIC PUC 629 leurs articulations; leurs tarses ont deux crochets. Le fœtus est parfait; il peut étendre ses membres. Ces observations anatomiques , dues à MM. Léon Dufour et Morren , sont déjà d'un grand intérêt; mais, à cause surtout des faits si intéressants de l'histoire des Puce- rons, il serait bien à désirer que des re- cherches profondes sur l'organisation de ces animaux fussent entreprises sur des espèces différentes. Le système nerveux de ces In- sectes n'a encore été décrit nulle part. On n'a pas encore constaté les différences exis- tant dans la constitution des organes de la génération des diverses espèces de Pucerons. Cependant, d'après le petit nombre de faits entrevus sur ce sujet, il paraît certain que la plupart des espèces présentent sous ce rapport des particularités. Comme, selon toute apparence, les Pucerons ne fournissent pas tous le même nombre de générations annuelles; comme il paraît y avoir des dif- férences de mœurs d'espèce à espèce, la con- naissance exacte de l'organisation de cha- cune aurait ici un intérêt réel. Il serait fort important aussi de suivre, jour par jour, le développement de l'em- bryon dans l'ovaire, en observant les Puce- rons pendant la saison d'été, et de suivre aussi d'une manière comparative le déve- loppement des œufs pondus par les femelles d'automne. Ces recherches, à la vérité, se- raient longues et difficiles; mais les résul- tats de telles investigations auraient une véritable importance. Depuis longtemps les Pucerons ont attiré l'attention des observateurs ; ces Insectes sont en abondance extrême dans notre pays ; ils se développent en prodigieuse quan- tité sur tous les végétaux. Presque sur cha- que espèce de végétal il existe une espèce particulière de Puceron. Ces Insectes de- viennent moins communs vers le nord et surtout au midi. Dans l'Europe méridionale, ils sont même rares, comparativement. Tous les voyageurs assurent qu'il n'existe en Amé- rique aucun représentant de ce type ento- mologique. Mais ce qui a excité au plus haut de- gré l'intérêt des naturalistes à l'égard des Pucerons , c'est leur singulier mode de génération : tantôt ces Insectes sont ovi- nes, tantôt ils sont vivipares; puis, pen- dant une série de générations, des femelles mettent au jour des petits vivants, qui, eux aussi, ont la propriété de reproduire sans la fécondation du mâle. Ces faits, si en dehors de tout ce qui a lieu chez les au- tres Insectes, ont dû surprendre naturelle- ment, et ont dû être cités et reproduits dans un grand 'nombre de circonstances. Une foule d'observations remarquables ont été faites; cependant il serait encore à dé- sirer que la science vînt à s'enrichir par des recherches poussées dans certaines di- rections. Les Pucerons , comme nous l'avons vu, supportent à l'extrémité de leur abdomen deux petits tubes mobiles. Ces appendices extérieurs sont en communication l'un et l'autre avec une petite glande qui fournit un liquide sucré. En effet , si l'on considère attentivement des Pucerons placés sur la tige d'une plante, on voit très ordinaire- ment une petite gouttelette suinter à l'ex- trémité de ses cornes postérieures. On ne s'est guère occupé de l'usage de cette sécré- tion : toutefois M. Morren assure avoir vu de jeunes Pucerons, nouvellement sortis du ventre de leur mère, qui venaient humer ce liquide à l'aide de leur bec. D'après cela , cette sécrétion aurait pour usage de servir à la nourriture des jeunes Pucerons avant qu'ils aient pu encore commencer à se nourrir du végétal recherché par leur es- pèce. Mais ce qu'on connaît parfaitement et aussi ce qu'on peut vérifier par soi-même dans tous les endroits où les Pucerons sont fort répandus, c'est le goût excessif que les Fourmis ont pour cette liqueur sucrée. Sur les végétaux couverts de Pucerons, des Four- mis se promènent continuellement, venant à toucher ces Insectes du bout de leurs an- tennes et à les exciter par tous les moyens possibles. Les anciens, qui avaient remar- qué des Fourmis au milieu de ces réunions de Pucerons, avaient cru que les Fourmis étaient simplement les amies des Pucerons, ne se doutant en aucune façon qu'elles ve- naient chercher certaine chose parmi eux. Mais depuis, des observateurs plus attentifs ont mieux suivi le manège des Fourmis: ils les ont vues puisant avec leur bouche les gouttelettes qui perlent à l'extrémité de ces tubes mobiles des Pucerons; ils les ont vues exciter ces Insectes, car ceux-ci, tourmen- 630 PUG tés, laissent échapper une plus grande quan- tité de liqueur. On a suivi souvent, et Huber, le plus cé- lèbre historien des Fourmis, a suivi aussi de ces Hyménoptères emportant des Puce- rons, et les emportant avec toutes les pré- cautions imaginables pour ne pas les bles- ser. Les Fourmis allaient les placer sur des plantes du voisinage de leur fourmilière, mettant ainsi ces Pucerons à leur portée, de façon à aller puiser plus facilement la liqueur pour laquelle elles ont un goût si prononcé. C'est donc avec justesse que Linné donne au Puceron cette épithète Aphis Formicarum vacca. Les Pucerons ont été, pendant le siècle dernier, l'objet d'observations de la part de Leeuwenhoek, de De La Hire, de Réau- mur, de Bonnet. Ces naturalistes les con- sidéraient comme hermaphrodites, ayant vu souvent chez eux la reproduction sans le secours du mâle; mais les expérien- ces de Bonnet , et surtout l'examen anato- mique, ont appris que des mâles se mon- traient à la fin de l'année, ou plutôt vers la fin de l'automne. On a constaté qu'un accou- plement avait lieu alors. Les femelles fécon- dées viennent bientôt à pondre des œufs ; ces œufs passent l'hiver; les jeunes Pucerons éclosent au printemps suivant : ce sont alors des femelles sans exception , toutes privées d'ailes. Néanmoins, sans la présence d'aucun mâle, des embryons sedéveloppent dans leurs ovaires; elles donnent naissance à des petits vivants. Ceux-ci sont tous des femelles. Comme les précédentes , elles vont donner encore, seules, une progéniture de petits qui sortiront de leurs corps tout vivants; ce sont toujours des femelles, et des femelles privées d'ailes. Le même phénomène se re- produit pendant tout le cours de l'année; et pendant cet espace de temps , neuf, dix ou onze générations se sont succédé. A l'égard du nombre, il paraît y avoir quelque différence suivant les espèces, et peut-être même suivant la température de l'année. Enfin, aux approches de la mauvaise saison, on voit une génération de Pucerons com* posée de mâles et de femelles, et alors les uns et les autres sont ailés. Il semble qu'à cette époque des organes de vol soient né- cessaires pour que les deux sexes puissent se rechercher et se rencontrer plus facilement. PUG A une autre époque, au contraire, les fe- melles devaient produire sans accouplement, n'ayant aucun motif pour quitter le végétal dans lequel leur bec est enfoncé; des ailes leur eussent été inutiles : aussi en sont-elles généralement privées , au moins d'après la plupart des observations faites jusqu'ici. Cependant, M. Amyot a observé au prin- temps des femelles vivipares ailées. Il sup- pose qu'à cette époque les femelles se dé- placent pour aller former des colonies. C'est au temps où Réaumur dotait la science de si nombreuses et si importantes observations sur les Insectes; c'est au temps aussi où le célèbre Tremblay publiait ses belles recherches sur les Polypes d'eau douce, qu'un autre naturaliste célèbre est venu étonner le monde savant par ses expé- riences sur la reproduction des Pucerons. Il y a plus d'un siècle , Charles Bonnet , de Genève, comme Tremblay, a suivi pour la première fois , avec tout le soin nécessaire, cette succession de générations chez les Pu- cerons dont nous venons de donner un aperçu. Bonnet entreprit une série d'observations pour s'assurer si les Pucerons peuvent se multiplier sans accouplement. Dans une première expérience , il isola complètement un Puceron du Fusain, qui, sous ses yeux, venait de sortir du corps de sa mère, en le plaçant sur une tige garnie de quelques feuilles, et fermant avec soin toutes les is- sues pour qu'aucun individu étranger ne pût s'approcher du jeune Puceron mis en observation. Ce dernier changea de peau une première fois après sa naissance , une seconde trois jours après , une troisième trois jours plus tard encore, et enfin une quatrième et dernière fois deux jours après. L'Insecte avait ainsi acquis tout son accrois- sement dans l'espace de onze jours. Depuis ce moment, lePuceron commença à donner nais- sance à déjeunes individus, et cela dura pen- dant vingt et un jours . Cette femelle mit au monde 95 individus. Il en naissait le plus ordinairement trois ou quatre par vingt- quatre heures; mais ce nombre allait sou- vent à cinq, à six , à sept, à huit; une fois même il s'éleva à dix. Dans une seconde expérience , notre ob- servateur isola de nouveau , de la manière la plus complète, deux Pucerons du Fusain PUC en les prenant au moment de leur nais- sance; l'un commença à accoucher dix jours après , l'autre un jour plus tard. Le premier donna 90 jeunes individus dans l'espace de seize jours; le second, dans le même es- pace de temps, n'en donna que 43. Bonnet pensa bientôt avec raison qu'il fallait porter ses investigations sur d'autres espèces, et continuer sur une série de géné- rations. C'est alors, nous dit cet habile obser- vateur, que Tremblay supposa que « un seul » accouplement pouvaitservir, chez lesPuce- j> rons, à plusieurs générations consécutives. » Afin donc d'en démontrer la certitude j) ou la fausseté, il s'agissait d'abord de v tenir dans une parfaite solitude un Pu- » ceron , depuis le moment de sa naissance » jusqu'à ce qu'il eût accouché d'un petit, » qui serait condamné, comme sa mère l'a- » vait été, à vivre solitaire. Si, après être » parvenu à l'âge de maturité, il produisait » des Pucerons, il fallait s'assurer, de la » même manière, si, sans s'être accouplés, » ils seraient encore en état d'engendrer, et » continuer ainsi des expériences sur le plus » de générations possible. » Nous citons ici à dessein les propres pa- roles de Bonnet; elles montrent qu'on avait bien saisi ce qu'il y avait à rechercher. En effet, l'observation, comme on va le voir, atteste que l'idée était juste. Ce fait atteste aussi que, dans les sciences d'observation, il ne suffit pas de chercher au hasard pour faire des découvertes importantes. En général , ceux qui observent de cette manière n'arri- vent guère à des résultats brillants. La valeur des découvertes donne en général la mesure de la valeur personnelle de l'observateur. Bonnet mit en expérience un Puceron du Sureau à sa naissance, et huit jours après, il produisait déjà des petits; l'un d'eux fut aussitôt isolé. Après un espace de temps semblable , il donnait ainsi une troisième génération. Un jeune individu de celle-ci, neuf jours après, accouchait d'une qua- trième génération. Un individu de cette der- nière, toujours isolé avec le même soin , ne tarda pas à donner une cinquième génération. Ici, le manque de nourriture empêcha notre naturaliste de suivre ses expériences; mais il constata que les Pucerons du Sureau ne subissent que trois changements de peau. Au contraire, la plupart des autres espèces PUC ■ 631 en subissent quatre avant d'arriver à leur état adulte. Bientôt après, Bonnet mit de nouveau en expérience des Pucerons du Fusain. Un jeune individu, à peine sorti du ventre de sa mère, fut isolé ; il ne tarda pas à se reproduire ; un individu de cette seconde génération, isolé à son tour, accoucha au bout de douze jours. Un des Pucerons nouveau- nés , mis en ob- servation , donna, onze jours après, une quatrième génération. Un jeune individu de cette dernière, huit jours après, en donna une cinquième, Un des produits de celle-ci, encore isolé, donna bientôt une sixième gé- nération. Les individus en expérience ayant péri, l'observation ne put pas aller au- delà. Bonnet mit ensuite en expérience des Pu- cerons du Plantain. D'abord une première fois , comme ceux du Fusain , il les suivit pendanteinq générations consécutives. Mais, dans une seconde expérience sur des Puce- rons de la même espèce, il put suivre dix générations se succédant sans interruption dans l'espace de trois mois. Le 9 juillet, un Puceron du Plantain a été mis en solitude; un de ses nouveaux-nés a été isolé, à son tour, le 18 juillet; un de la troisième génération l'a été le 28 du même mois; un de la qua- trième le 6 août; un de la cinquième le 15; un de la sixième le 23; un de la sep- tième le 31 ; un de la huitième le 11 sep- tembre; un de la neuvième le 22, et un de la dixième le 29 du même mois. La mort des individus en expérience vint alors met- tre un terme à cette succession de géné- rations. Après ces faits, constatés avec tant de soin , Bonnet eut l'occasion de voir l'accou- plement chez certains Pucerons. Examinant à la fin de la belle saison des Pucerons ailés du Chêne, il aperçut deux individus réunis, l'un plus petit que l'autre; le rnâle, plus agile que* la femelle, après avoir quitté la première, en recherchait une autre, et l'on ne tardait pas à le voir s'élancer sur elle. D'autres mâles furent observés les jours qui suivirent, eux aussi dans l'acte de l'accou- plement. Il n'y avait plus à en douter, les deux sexes existaient chez ces Hémiptères, comme chez tous les Insectes. Le rappro- chement sexuel avait lieu. Bonnet conserva avec le plus grand soin les femelles quiavaient G32 FUC PUC reçu ainsi l'approche du mâle; il désirait les voir accoucher. Jusqu'ici tous les Puce- rons mis en observation lui avaient donné des petits vivants : aussi quel ne fut pas son étonnement en voyant ceux-ci pondre des œufs d'une couleur rougeâtre, et qui, au fur et à mesure, étaient collés, au moyen d'un liquide visqueux, sur la tige de la plante, et placés à côté les uns des autres , comme le sont ceux d'un grand nombre d'Insectes. Peu de temps après, Bonnet eut l'occa- sion de se convaincre que les Pucerons du Chêne, qu'il avait vus s'accoupler à l'au- tomne, pouvaient néanmoins se reproduire aussi sans accouplement pendant tout le cours de l'été. Puis, à peu près à la même époque, le célèbre Lyonnet examina aussi presque par hasard , le Puceron du Chêne. Son observation se trouve consignée dans le Mémoire de Bonnet, d'après une lettre qui lui fut adressée par Tremblay. « Ces Puce- » rons, dit l'auteur de la lettre, se sont fort » multipliés sur un Chêne d'ici , sur lequel » il y avait des œufs. M. Lyonnet les visite » de temps en temps. Ils ne font point » d'œufs à présent, mais des petits, et » M. Lyonnet ne désespère pas de les voir » pondre cet automne , après les avoir vus » accoucher pendant l'été. » Ce fait fut aussitôt revu et constaté par Bonnet. C'est dès ce moment (23 août 1743) que l'on connut véritablement le mode de propagation des Pucerons. Il ne pouvait plus désormais rester de doute. Ces Insectes, à la lin de la belle saison, se comportent comme tous les autres Insectes; il y a des m fil es , il y a des femelles; l'accouplement a lieu ; les femelles pondent des œufs; ceux-ci pas- sent l'hiver. Le printemps venu, de jeunes femelles écîosent, et pendant huit, neuf ou dix générations successives, elles mettent au jour des petits vivants; tous sont des fe- melles, se reproduisant ainsi sans accouple- ment jusqu'à l'automne. Ces faits si curieux , vus et constatés il y a plus d'un siècle, ont été vérifiés depuis, et aujourd'hui on ne peut élever aucun doute contre ces expériences faites avec une si grande précision. M. Siebold s'est encore occupé récemment de cette question si pleine d'intérêt. Cependant, il serait important de suivre ces successions de générations simultané- ment chez diverses espèces de Pucerons , et de s'assurer , par l'examen anatomique , de la proportion des mâles comparative- ment au nombre des femelles. Il serait intéressant aussi de s'assurer si les mâles ne paraissent jamais au printemps. Pour ces divers points , il y a encore place au doute. En 1825, les expériences de Bonnet furent répétées par Duvau , qui obtint onze géné- rations dans l'espace de sept mois ; mais plusieurs années auparavant, en 1812, Ky- ber avait tenté avec succès de prolonger les générations de Pucerons vivipares en les tenant constamment dans une chambre chaude. Le Puceron de l'OEillet {Aphis Dian- thi), qu'il mit en observation, se multiplia ainsi, sans le secours d'aucun mâle, pendant l'espace de quatre années. D'après tous les faits qui précèdent, on voit combien la multiplication est rapide chez les Pucerons. On a vu qu'une seule fe- melle donnait ordinairement 90 jeunes in- dividus. A la seconde génération, ces 90 en auront donné 8,100. Ceux-ci donneront une troisième génération , qui sera de 729,000 individus; ceux-ci, à leur tour, devront en fournir 65,010,000. La cinquième généra- tion, étant de 590,490,000 individus, don- nera une progéniture de 53,142,100,000 individus; à la septième, nous aurons ainsi 4,782,789,000,000, et la huitième donnera 441,461,010,000,000. Nous ne pousserons pas plus loin ce tableau, qui peut s'élever bien davantage encore, quand il y a onze générations dans l'espace d'une année. M. Morren a calculé qu'une seule femelle du printemps était la souche annuelle d'un quintillion d'individus. Beaucoup de ces In- sectes sont détruits par une foule d'animaux carnassiers, et par cet exposé, on voit à quel nombre effrayant ils parviendraient, si l'on voulait les préserver de tout danger. Les Pucerons peuvent compter au nom- bre des Insectes nuisibles. Comme l'a si bien remarqué Réaumur, leur suçoir enfoncé dans un végétal y détermine souvent des nodosités considérables et très préjudiciables aussi à la plante. En enfonçant leur bec dans les tiges, ils y versent le liquide irri- tant que contiennent leurs glandes salivaires. L'espèce de ce groupe dont les dégâts ont été immenses est le Puceron lanigère, dont rue rue C33 on a formé un genre particulier, à raison de l'absence de cornicules à l'extrémité de l'abdomen et des antennes courtes compo- sées de cinq articles seulement. C'est le genre Lachnus d'Illiger, Eriosoma de Leach, My- soxylus de M. Blot. Le Puceron lanigère, comme l'indique son nom , se couvre d'une matière laineuse ou cotonneuse blanche, à la manière des Cochenilles; cette matière, comme on le sait, transsude de toutes parts au travers de leur peau. Le Puceron lanigère s'attaque exclusive- ment aux Pommiers, produit bientôt des no • dosités sur ses tiges, et l'arbre devient ma- lade en très peu de temps. Cet Insecte, qui a été, à plusieurs reprises, un fléau pour la Nor- mandie, ne paraît s'être répandu en grand nombre que depuis une époque assez rap- prochée de nous. Aussi a-t-on cru cette es- pèce étrangère à l'Europe, et importée de l'Amérique septentrionale, ce qui, du reste, n'est rien moins que probable. Néanmoins M. Tougard, dans un Mémoire intéressant sur le Puceron lanigère, dit que cet Insecte aurait été vu pour la première fois en Bel- gique en 1827. Il aurait été inconnu en France avant 1812. Il aurait été introduit, selon l'auteur de ce Mémoire, en Angleterre, dès 1787. C'est seulement vingt-cinq ans plus tard qu'il se serait montré dans les dé- partements des Côtcs-du-Nord , de la Man- che et du Calvados. En 1818, on l'aurait vu pour la première fois à Paris, dans l'E- cole de pharmacie, en 1822, il aurait envahi le département de la Seine- Inferieure , puis ceux de la Somme, de l'Aisne, etc. Selon M. Blot, le Puceron lanigère s'at- taque surtout aux Pommiers dont les fruits contiennent le plus de principes sucrés; il se propage rarement sur ceux dont les fruits sont acres et insipides. La quantité de sève qu'il absorbe rend promptement le bois noueux, sec, cassant, et les arbres se trou- \ent ainsi dans un état de dépérissement complet. Il est très difficile de se débarrasser de ces Pucerons lanigères. Le seul moyen qui per- mette d'en détruire beaucoup consiste à frotter les arbres avec une brosse, en recueil- lant les Insectes qui tombent, pour les faire périr aussitôt. La laine qui les recouvre empêche qu'il» ' t. x. ne soient touchés directement par les ma- tières dont certains cultivateurs ont souvent cherché à les arroser. Comme nous avons pu le vérifier nous-même pendant plusieurs an- néessur des Pommiers du Jardin des Plantes, les Pucerons lanigères ne se tiennent jamais qu'à la partie inférieure des tiges. De cette manière, si la pluie vient à tomber, ils sont toujours complètement protégés. Les Pucerons , en général , qui paraissent assez peu agiles, qui semblent se déplacer très peu, émigrent cependant parfois à des distances considérables. Vers l'automne, il n'est pas fort rare de rencontrer des troupes de Pucerons ailés s'abattant sur tous les ob- jets qu'ils rencontrent. Dans Paris même, nous avons vu, à plusieurs reprises, des lé- gions de ces Insectes, comme on voit, à cer- tains jours de l'année, les Éphémères s'abat- tant dans toutes les rues du voisinage de la Seine. M. Morren a observé avec soin les émi- grations du Puceron du Pêcher, et il a pu- blié des remarques sur ce sujet dans les Annales des sciences naturelles ( 2e série , t. VI, p. 65, 1836). Le 28 septembre 1834, dit ce naturaliste, une nuée de Pucerons parut entre Bruges et Gand. Le lendemain, dans cette dernière ville, on les vit voltiger par troupes en telle quantité que la lumière du jour en était obscurcie. Sur les remparts, on ne pouvait plus distinguer les murs des habitations , tant ils en étaient couverts. Toute la route d'Anvers à Gand était noircie de leurs innombrables légions; on disait partout les avoir vus subitement; il fallait se couvrir les yeux de lunettes et le visage de mouchoirs pour se préserver du chatouil- lement de leurs pattes. Beaucoup d'auteurs ont fait connaître les caractères de diverses espèces de Pucerons. Si l'oncomptaitseulementcellesqui ont été dé- crites, on aurait en réalité un chiffre élevé; néanmoins il y en a encore une foule dont on n'a enregistré nulle part ni la caractéristique ni le nom. La difficulté de conserver ces es- pèces dans les collections, l'impossibilité, par conséquent, d'en comparer un grand nombre, n'a pas permis qu'il en fût autre- ment. Néanmoins Schrank {Fauna Boica) en a décrit 70 espèces. Depuis , plusieurs entomologistes, MM. Léon Dufour, Bur- meister Curtis,Haliday,etc.,enon!.faitcon- 80 PUG PUL naîtra plusieurs autres espèces. Nous en •vons signalé aussi plusieurs nouvelles (Hist. des an. art., Ins., t. III); plus récemment, an entomologiste allemand, M. Kaktenbach, a donné une Monographie de ce genre, dans laquelle le nombre des espèces s'est encore accru ; malheureusement , cet auteur n'a pas connu tout ce qui avait été publié par ses devanciers. Dans les caractères, il a eu soin de faire intervenir, d'après M. Hartig, les caractères fournis par les nervures des ailes. Les espèces les plus répandues sont les Pucerons du Rosier (.4. rosœ), du Sureau {A, sambuci) , du Chou (4. brassicœ), de l'Ortie {A. urticœ), etc., etc. Les Pucerons sont si semblables; leurs formes, leurs caractères extérieurs sont tels, qu^on ne saurait véritablement les répartir dans beaucoup de genres; on a distingué, avec raison, le genre Lachnus , renfermant m petit nombre d'espèces , et ayant pour type le Puceron lanigère. On rattache à la même division les Aphis (agi, A. quercûs Lin., etc. En outre, M. Bur- raeister ( Handb. der Entom. ) distingue les fïhizobius, comprenant les R.pilosellœ vivant aux dépens des racines du Hieraciumpilosella, et R. pini vivant sur celles du Pin commun (Pinus sylvestris). Le Coccus Zeœ-Maidis de M. Léon Dufour paraît encore appartenir à ce genre. Tous ceux-ci sont toujours privés -d'ailes ; leur abdomen n'offre pas de comi- tés , et leurs antennes sont composées de six articles. Les caractères du genre Phylloxéra de M. Boyer de Fonscolombe ne nous sont pas suffisamment connus. Enfin, M. Burmeister a réservé le nom de Chermes pour des espèces placées par Latreille parmi les Pucerons. Telles sont les Aphis bursaria Lin., Chermes ebietis Lin., du Pinus abies, etc. (Bl.) PUCERON RRANCHU. crust. — Trem- May, dans son Mém. pour servir à l'Hist. deux espèces ; les radicales sont dites par le botaniste suédois « ovales-cordées , sca- bres » dans la première, « lancéolées » dan- la seconde; or on sent aisément tout le vague qui règne dans une pareille délimi tation. Les fleurs de ces deux plantes son; bleues ou rouges, soit sur des pieds diffé- rents, soit sur le même pied, parfois mêrnc l'une à côté de l'autre. Leur calice est peu profondément divisé. L'une et l'autre fleu- rissent au premier printemps et croissent dans les bois de presque toute la France. On sait que les anciens botanistes-médecins jugeaient souvent des propriétés médicinales des plantes d'après des analogies et des res- semblances bizarres , presque toujours for- cées ou même entièrement imaginaires. Aussi la présence de taches sur les feuilles des Pulmonaires les porta à comparer l'as- pect de ces organes à celui de nos poumons, et dès lors, conséquents avec leurs idées systématiques , ils pensèrent qu'elles de- vaient être salutaires dans les affections pulmonaires. De là surtout la grande répu- tation dont ces plantes ont joui sous ce rap- port pendant longtemps, réputation qui n'a pas résisté à l'épreuve d'un examen sérieux. Aujourd'hui elles ne sont plus employée3 que rarement comme mucilagineuses et émollientes; certains médecins ont mêma regardé leur action comme absolument nulle. En certaines parties de l'Europe, particu- lièrement en Ecosse, elles sont usitées comme potagères. (P. D.) PULMONAIRES. Pulmonaria. aracu* 636 PUL — Latreille, dans le Règne animal de Cu- vier, donne ce nom au premier ordre des Arachnides, lequel n'a pas été adopté par M. Walckenaër, qui Ta remplacé par celui d'Aranéides. Voy. ce nom. (H. L.) PULMONARIA, Hoffm. (pi. lich., t. I, f. 2, t. 4, f. 2). bot. cb.— Synon. de Sticta, Schreb. PULMONELLE. moll. , tunic. — Nom employé pour désigner en français le genre Aplide (Âplidium) de M. Savigny. Voy. ce mot. (Doj.) PULMONÉS. moll. — Nom du premier ordre des Mollusques gastéropodes, à cause de la faculté qu'ont ces animaux de respirer l'air en nature dans une cavité tapissée par les vaisseaux sanguins. Les Pulmonés, qui sont ou terrestres comme la Limace, ou aquatiques comme les Lymnées, forment cinq familles. Voy. mollusques. (Duj.) PULTÉNÉE. Pultenœa (nom d'homme). bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Légumineuses-Papilionacées, de la Dé- candrie monogynie dans le système de Linné. Les espèces qui le forment sont de petits arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, à feuil- les alternes, simples, entières ou bilobées au sommet , accompagnées de stipules sca- rieuses, souvent intrafoliacées; leurs fleurs, jaunes, à carène rougeâtre ou de couleur plus intense, solitaires ou en tête, sont accompagnées généralement de bractées scarieuses et de bractéoles également sca- rieuses, adhérentes au calice; elles présen- tent : un calice campanule, à cinqdivisions peu profondes, dont parfois les deux supé- rieures, plus larges, moins profondément séparées, forment comme une lèvre supé- rieure; une corolle papilionacée dont l'é- tendard est arrondi, entier ou échancré, plus long que les ailes, dont la carène est souvent obtuse, à peu près de même lon- gueur que les ailes; 10 étamines à filets distincts; un pistil à ovaire velu, sessile, bi-ovulé, auquel succède un légume ovoïde, comprimé ou légèrement renflé. Plusieurs espèces de ce genre sont cultivées aujour- d'hui comme plantes d'ornement. Nous nous bornerons à quelques mots sur les deux suivantes : 1. Polténée daphnoïde, Pultenœa daph- noides Smith. C'est un arbuste originaire de la Nouvelle-Galles du Sud , haut d'envi- PUM ron 1 mètre, dont la tige est droite, rameuse, soyeuse, dont les feuilles persistantes sont obovales-oblongues, rétrécies en coin à leur base, planes, lisses, mucronées au sommet; ses fleurs sont d'un beau jaune, réunies î l'extrémité des rameaux et au nombre de sept ou huit en petits capitules qu'entoure un involucre soyeux; elles se développent au mois de mai. Cette espèce se cultive , comme ses congénères , en serre tempérée et dans la terre de bruyère. On la multi- plie par boutures et par graines. 2. Pulténée a gbandes stipules, Pultenœa stipularis Smith. Cet arbuste croît dans les parties orientales et méridionales de la Nou- velle-Hollande; il est moins haut que le précédent; ses feuilles sont linéaires, aiguës, planes, ciliées dans l'état jeune, accompa- gnées de deux grandes stipules scarieuses soudées en une seule intrafoliacée, bifide, beaucoup plus longue que le pétiole; ses fleurs sont d'un jaune rougeâtre, groupées en capitules terminaux, et accompagnées de bractées presque aussi longues que le calice; elles se montrent au mois de juin. On cultive encore les Pultenœa villosa Smith, P. stricta Curt., etc. (P. D.) PULTENEJA, Hoffm. (Verzeich., 19, 1). bot. ph. — Syn. de Pultenœa , Smith. PULVERARIA,Willd. (Flor. berol, 19). bot. cb.— Syn. de Patellaria, Pers. PULVINITES. moll.— Genre de Conchi- fères fossiles proposé par M. Defrance pour des empreintes observées dans le terrain de craie des environs de Valognes , et qui pa- raissent être produites par quelque coquille voisine des Pernes, mais qui aurait les dents sériales de la charnière moins nombreuses et divergentes, non parallèles. (Duj.) PULVINULE. bot. cb.— Nom donné par Acharius à des excroissances qui se remar- quent à la surface du thallus de certains Lichens (Lecidea pustulata, Parmelia globu- lifera, Isidium corallinum, etc. ). *PULVII\ULUS. moll. ? fobam. — Nom employé dans l'atlas de VEncyclopédie mé- thodique pour désigner les coquilles dont Lamarck a fait son genre Placentule. (Duj.) PUMA. mam. — Un des noms que les Pé- ruviens donnent au Couguar (voy. l'article chat), que M. Jardine (Mammal., II, 1831) a indiqué comme devant constituer un genre distinct. (E. D.) PUN PUMITE ou PONCE. geol. — Roche feldspathique plus ou moins vitreuse, ordi- nairement grisâtre ou blanchâtre , fragile , rude au toucher , rayant le verre et l'acier, facilement fusible au chalumeau en émail blanchâtre. La pâte enveloppe quelquefois des cristaux de Feldspath vitreux, et sa tex- ture cellulaire la rend si légère que souvent elle peut surnager sur Peau. M. Cordier distingue deux espèces de Pu- mites , savoir : la Pcmite stratiforme et la Pumite lapillaire. La première se montre à la surface de tous les courants d'Obsidienne dont elle ne diffère que par sa texture bour- souflée , de même que la scorie stratiforme est une modification due au boursoufle- ment des laves basaltiques. La Pumite lapil- laire résulte , au contraire , du refroidisse- ment dans l'air et de la consolidation de matières lancées sur les volcans et qui sont retombées sur le sol en petits fragments in- cohérents. C'est surtout cette variété qui , à raison de sa porosité, de la finesse de son grain et de l'absence habituelle de cristaux de Feldspath, est employée dans le commerce à divers usages, notamment pour polir le bois , l'ivoire et les métaux. (C. d'O.) PUNAISE. Cimex. ins.— Les anciens na- turalistes appliquaient cette dénomination à tous les Insectes hémiptères de la section des Hétéroptères. Linné n'en retrancha que les Hémiptères aquatiques, c'est-à-dire les Né - piens, ses genres Notonecta elNepa. Tous les autres durent, d'après l'auteur du Systema naturœ, conserver le nom générique de Ci- mex. Plus tard Fabricius divisa et subdivisa ce grand genre linnéen. Pour l'entomolo- giste danois que nous venons de citer, les vrais Cimex devinrent comparativement peu nombreux , cette dénomination étant ré- servée pour la majeure partie des espèces composant aujourd'hui notre groupe des Pentatomites , ces Insectes si connus sous le nom vulgaire de Punaises de bois. La Pu- naise des lits fut alors placée dans une autre division, qui reçut le nom d' Acanthia. Cer- tains entomologistes ont adopté cette no- menclature fabricienne; mais le plus grand nombre l'a rejetée. On a conservé, en géné- ral, le nom générique de Punaise {Cimex) pour l'espèce des lits, l'espèce malheureuse- ment trop commune dans les maisons de tout le centre de l'Europe. PUN 637 Ainsi limité, le genre Punaise est ca- actérisé principalement par un corps ova- laire, aplati; une tête sans rétrécissement postérieur; des antennes à premier article court , les deuxième et troisième articles grê- les et assez longs. Ce type, qui appartient à la famille des Aradides , de la tribu des Réduviens, diffère si notablement des autres types de la même famille , que nous avons cru devoir former du seul genre Punaise un petit groupe particulier sous le nom de Cimi- cites (Cimicitœ, Hist. des Ins. t. II, p. 435). La principale espèce, type du genre, est la Punaise des lits (Cimex lectularia Linn., Acanthia lectularia F abr.). Cet Insecte est trop connu pour qu'il soit nécessaire de les décrire ici avec détails. La Punaise des lits est, comme on le sait, privée d'ailes, ou du moins elle en a de simples rudiments. Ce fait est remarquable , car peu d'Hémi- ptères manquent de ces organes. Néan- moins , nous n'avons pas fait intervenir ce caractère dans le diagnostic du genre, sachant trop qu'un caractère négatif de cette nature a peu de valeur. On pourrait rencontrer d'autres espèces pourvues d'ai- les, et dont tous les autres caractères les feraient placer cependant dans le genre Punaise proprement dit. D'ailleurs on a as- suré avoir vu la Punaise des lits acquérir des ailes fortuitement. Ceci, au premier abord , peut paraître extrêmement surpre- nant ; néanmoins le fait ne serait pas impos- sible. Cette différence entre l'Insecte ailé et l'Insecte aptère n'est qu'un degré de déve- loppement inférieur chez ce dernier. L'ani- mal, se trouvant par hasard dans des cir- constances biologiques plus favorables, pour- rait ainsi se perfectionner davantage. Un entomologiste qui s'est occupé avec beaucoup de soin de l'étude des Hémiptères, M. Amyot, vient de publier, dans les Ann. de la Soc. entom. de France, sous le titre d'Entomologie française, Rhynchotes , une revue de l'ordre des Hémiptères. Dans ce travail , on rencontre nombre de faits bien étudiés, et plusieurs observations intéres- santes sur les habitudes ou les métamor- phoses de certaines espèces. En examinant même le fruit d'une étude consciencieuse, on ne saurait trop regretter de voir que cet habile entomologiste a eu la singulière idée de rejeter la nomenclature binaire de Linné, 638 PUN PUN et par suite tous les noms adoptés jusqu'à ce jour, pour bâtir une bizarre nomencla- ture , dite mononymique , renouvelée des idées d'Adanson et de quelques autres. Un travail qui a coûté beaucoup de temps et de peine à son auteur, et qui au- rait rendu un véritable service , se trou- vera pour ainsi dire perdu par suite de cette bizarrerie sans objet, sans utilité, pour ne rien ajouter de plus. Quoi qu'il en soit , nous empruterons aux observations consignées dans ce Mémoire, sur les Hémi- ptères de France, un fait intéressant à beau- coup d'égards. M. Amyota suivi les mues ou changements de peau dans plusieurs espèces d'Hémiptères; pendant trois mues consécu- tives, l'animal ne change nullement, quant à sa forme générale ou à celle de quelques unes de ses parties. Après la quatrième mue, les rudiments des ailes paraissent; on dit alors des Insectes n'ayaut pas de métamor- phoses complètes, comme les Orthoptères, les Hémiptères, etc., qu'ils sont à l'état de nymphe. La Punaise des lits subit seu- lement quatre mues ; elle présente de simples rudiments d'ailes; elle est donc à l'état de nymphe. Les autres Hémiptères, comme les Pentatomes ou Punaises des bois, comme les Lygées , subissent une cinquième mue; c'est alors que leurs ailes se montrent avec tout leur développement. Il y a donc des Insectes devenant adultes avant d'être à l'état parfait. La Punaise des lits est com- parable aux nymphes des Hémiptères ailés. D'autres espèces, qui n'acquièrent pas même de rudiments d'ailes, subissent sans doute seulement trois mues; elles sont alors com- parables aux larves des autres Hémiptères. Un fait de cette nature, aussi facile à suivre, aussi évident chez les Insectes, mérite une attention sérieuse. Il peut contribuer à faire mieux comprendre des faits de même na- ture dans d'autres groupes du règne animal. On sait aujourd'hui que certains Polypes hydraires, susceptibles de se reproduire par division , deviennent des Méduses. La Mé- duse est l'animal parfait; le Polype est la larve. Or, ceux qui ont voulu torturer les faits pour les rendre sans doute plus remar- quables, ont cherché des explications sin- gulières, comme les idées d'alternances de génération, etc. On s'est demandé comment certains Polypes, l'Hydre d'eau douce, par exemple, restaient toujours Polypes, se mul- tipliaient comme tels de diverses manières, sans jamais devenir Méduses. Évidemment, c'est un animal qui ne subit pas toutes ses métamorphoses; c'est un animal adulte qui reste larve, quand d'autres représentants du groupe auquel il appartient deviennent ani- maux parfaits. Ces divers degrés de déve- loppement, que M. Amyot a suivis chez les Hémiptères , en suivant les changements éprouvés par ces Insectes à la suite de cha- que mue, méritaient donc d'être rapportés. Car si déjà l'on avait judicieusement com- paré les Insectes aptères aux larves des In- sectes ailés, la comparaison est naturelle- ment plus exacte quand on a suivi dans les uns et les autres toutes les phases de leur développement. On a signalé, à l'égard des Punaises, quelques particularités d'organisation. Le tube digestif a trois ou quatre fois la lon- gueur totale du corps. L'œsophage , court et extrêmement grêle, se dilate insensiblement en un jabot peu prononcé. Le ventricule chylifique, qui lui succède, présente à son origine une portion boursouflée en forme d'estomac. L'intestin grêle est flexueux, dé« crivant une circonvolution sur lui-même, il est suivi d'un rectum très large, ayant l'ap- parence d'un sac pyriforme. Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre , ont cha- cun leur insertion particulière. Les glandes salivaires de la Punaise des lits consistent en deux capsules de chaque côté; l'une plus grosse, de forme ovoïde; l'autre plus en ar- rière, son conduit étant moins court, plus petite et de forme arrondie. L'appareil gé- nital mâle est assez facile à mettre en évi- dence; les organes testiculaires sont com- posés chacun de sept capsules spermatiques de forme ovoïde. Le conduit déférent est d'abord grêle et capillaire ; mais il s'élargit bientôt; il présente sur son trajet une vési- cule séminale oblongue , terminée par un arbuscule de canaux divergents. Le canal éjaculateur est très court. L'appareil femelle consiste en ovaires composés chacun de sept gaînes ovigères. Dans le plus grand nombre des Insectes, il y a un rapport remarquable entre le nombre de ces gaînes et celui des capsules sperma- tiques. Dans la Punaise des lits, les gaînes ovigères sont seulement biloculaires. Ceci PUiN PUN 639 dous montre que les pontes ne peuvent pas être très considérables chez cet llémiptère. Les œufs sont oblongs, un peu rétrécis toutefois vers le sommet. De ce côté, on re- marque aisément le petit opercule qui doit se détacher au moment où la jeune Punaise viendra à éclore. Toute la surface de ces œufs est couverte de petites aspérités qu'on distingue seulement à l'aide d'une loupe. Les habitudes des Punaises sont trop connues pour que nous ayons besoin de nous y arrêter longtemps ; c'est le seul Hé - miptère vivant du sang de l'homme, et en vivant exclusivement. On a dit que cet Insecte s'attaquait aussi à divers Mammi- fères ; mais rien n'est moins constaté ni moins probable. Les Punaises sont des In- sectes nocturnes, qui, pendant le jour, se cachent sous les papiers de tenture, dans les fissures des murailles, des boiseries, dans les sangles des lits, etc. Pendant la nuit, elles sortent et se dirigent vers les lits où se trouvent des personnes endormies; elles sucent leur sang, et l'on connaît la vive dou- leur que fait endurer la piqûre de ces Hé- miptères , leur liquide salivaire ayant des propriétés extrêmement irritantes. Quand le jour paraît, les Punaises, après s'être gorgées de sang pendant la nuit, regagnent leur retraite. Aussi est-il rare d'en rencon- trer pendant le jour. Ces Insectes ont un instinct merveilleux pour atteindre leur vic- time. Beaucoup de personnes, dans le but de s'en préserver, éloignent leur lit des mu- railles ou le sortent de l'alcôve; mais les Punaises suivent le plafond, et, parvenues au-dessus du lit , elles se laissent choir ; c'est un fait très facile à observer quand on couche dans une chambre où la chasse ne se fait pas habituellement avec un soin parfait. L'odeur que ces animaux répandent autour d'eux est insupportable et inspire le dégoût, même aux personnes les plus fami- liarisées avec ces hôtes désagréables. Mais on sait que la plupart des Hémiptères hétéro- plères jouissent de la même propriété. On a assuré que le nom de Punaise provenait de la contraction du mot pulere naso. On a cherché, on a inventé, on a débité une foule de moyens pour détruire les Pu- naises, ce qui ne les a pas empêchées de se propager et de se multiplier à l'excès dans certaines villes. On a trouvé toutes sortes de cimicifuges qui ne les font pas fuir du tout. Comme nous sommes convaincus qu'il 1 n'y a de bon en toutes choses que ce qui est simple, nous regardons comme le meilleur moyen de destruction des Punaises la chasse, mais la chasse à outrance, de manière à les tuertoutes. Néanmoins, en badigeonnant les murailles soit avec une dissolution alcoolique de sublimé corrosif, soit avec de l'essence de térébenthine , on fait ordinairement périr toutes celles qui en sont atteintes. Leurs œufs paraissent même ne pas résister au contact de cette liqueur. Certaines personnes parviennent encore à en détruire beaucoup en répandant dans leur chambre de la va- peur de soufre ou d'assa fœlida, après avoir eu soin de calfeutrer toutes les issues per- méables à l'air extérieur. Les Punaises sont surtout répandues et abondantes dans le centre de l'Europe; la France se trouve ainsi assez bien partagée sous ce rapport. On sait combien ces Insectes se sont multipliés à Paris; à tel point qu'il ne paraît pas probable qu'une seule maison bâtie depuis trois ou quatre ans n'en recèle en quantité plus ou moins considérable. Mais la ville de France qui, selon toute ap- parence, nourrit la population de Punaises la plus importante, c'est Lyon. Là, le Cimex lectularius fourmille; malheur au voyageur obligé de dormir dans cette boueuse cité! il n'en sort qu'après y avoir perdu une partie de son sang. Les Punaises deviennent plus rares dans le nord de l'Europe. Selon Fallen, l'auteur de la Monographie des Hémiptères de Suède, elles seraient encore inconnues dans ces contrées septentrionales. Elles sont commu- nes cependant en Ecosse ; mais aussi la pro- preté, comme on sait, n'est pas la vertu des Highlanders. Dans le midi de l'Europe, on rencontre des Punaises, mais elles parais- sent rares. Dans les plus grandes villes d'I- talie, nous en avons vu fort peu; durant un séjour en Sicile de six à sept mois, pen- dant la saison la plus chaude de l'année, nous avons eu peine à en rencontrer deux ou trois. On n'en voit, en réalité, presque jamais , même dans les endroits les plus sales, et cette qualification peut s'étendre, sans injure, au plus grand nombre des loca- lités siciliennes. En revanche, les Poux ha- ,| bitent presque toutes les têtes ; les Puces 640 PUN PUP constituent un des plus horribles fléaux de la Sicile et du midi de l'Italie. Au milieu même des salons des princes , ces Insectes sautent à l'envi de toutes parts ; mais aussi, ils ont peu de Punaises; c'est une compen- sation. Ces Insectes peuvent vivre très longtemps sans prendre de nourriture. M. Léon Du- four conserva trois individus vivants, dans un verre, plus d'une année. Audouin en garda un vivant dans une boîte pendant deux années. Ceci explique facilement com- ment des maisons inhabitées depuis long- temps sont néanmoins infestées de Punaises. Certains auteurs ont assuré que ces Insec- tes étaient inconnus en Europe avant le xvne siècle. Selon eux, les Punaises auraient été importées d'Amérique dans des bois de con- struction; on a voulu que tant de mauvaises choses nous soient venues d'Amérique. D'a- près un Anglais, Southall , elles auraient été introduites en 1666 ou 1670; cependant Mouffet dit qu'on en vit en Angleterre dès l'année 1503. Deux dames, ajoute-t-il, en voyant sur elles les pustules produites par ces Insectes, en furent tout effrayées, se croyant atteintes de quelque contagion. Peut-être, en effet, les Punaises se sont- elles montrées aussi tard en Angleterre ; mais, selon toute probabilité, elles ont tou- jours existé sur le continent. Dans Aristote, dans Dioscoride, dans Pline, la Punaise est indiquée, d'une manière vague il est vrai ; mais ceci n'a rien d'étonnant, puisqu'il s'a- gissait d'un Insecte sans doute comme au- jourd'hui connu de tout le monde. Quelques Punaises trouvées dans des nids d'Oiseaux ont été considérées comme des espèces particulières. Le Rév. L. Jenyns {Ànn. ofnat. hist., 1839) a publié les des- criptions de trois espèces, sous les noms de Cimex columbarius pour l'espèce des pigeon- niers, de C. hirundinis et de C. pipistrellœ. Mais les caractères spécifiques signalés par M. Jenyns n'ont pas été vérifiés depuis. (Bl.) PUNGITHJS. poiss. — Nom donné par Linné à un genre que, depuis, Lacépède a nommé Céphalacanthe. Voy. ce mot. PUNICA. bot. ph. — Nom latin des Grena- diers. Voy. ce mot. PLNTAZZO. roiss. — Nom vulgaire des Charax, genre établi parRisso. Voy. ce mot. PUPA. moll.— Nom latin du genre Mail- lot. Voy. ce mot. (Ddj.) PUPALIA. bot. ph.— Genre de la famille des Amarantacées, tribu des Achyranthées , établi par Martius(Nou. gen. et spec.,II, 60, t. 156, 158). Herbes de l'Amérique et de l'Asie tropicale. Voy. àmarantacées. PUPELLA. infus. — Genre établi par Bory Saint-Vincent dans sa famille des Vi- brionides, la sixième de son ordre des Gym- nodés. Ce genre purement artificiel com- prend diverses espèces û'Enchelys et de Vibrions de Mtiller trop imparfaitement observées et décrites pour qu'on puisse s'en former une idée nette; ce sont, dit l'auteur, des Vibrions obtuses, plus épais, non uni- formes. (Duj.) PUPILLE, zool. — Voy. œil. *PUPII\A. moll. — Genre de Gastéropodes pulmonés aquatiques, établi, en 1829, par M. Vignard, pour de petites coquilles lisses, luisantes, blanchâtres, longues de 6 mill. (P. Keraudrenii), que les habitants de la Nouvelle-Guinée cousent comme des ran- gées de perles sur leurs ornements ; le ca- ractère générique est pris de la coquille seu- lement , qui est turbinée-ovale , avec l'ou- verture profondément fendue et la columelle recourbée et tronquée. M. Sowerby jeune , adoptant ce genre, a décrit, en 1842, huit autres espèces, dont l'une, P. Nunezii, avait été nommée précédemment, en 1840, Mou- linsia Nunezii par M. Grateloup. M. Vignard avait donné le nom français de Maillotin comme synonyme du nom latin Pupina. (Duj.) PUFÏPARES. Pupipara. ms. — Famille de l'ordre des Diptères brachocères , établie par Latreille (Règ. anim. ), et que M. Mac- quart, dont nous suivons la classification, caractérise ainsi (Diptères, Suites à Buffon, t. II, p. 632) : Point de trompe labiale. Su- çoir composé de deux soies insérées sur un pédicule commun; deux palpes servant de gaîne au suçoir. Antennes d'un seul article distinct, insérées aux extrémités latérales et antérieures de la tête, ordinairement sans style , quelquefois peu distinctes ou nulles. Ailes quelquefois rudimentaires ou nulles. Les Pupipares , placés à la fin de l'ordre des Diptères , s'éloignent considérablement par leur organisation extérieure, comme on vient de le voir, de tous les Insectes de cet ordre. Leur organisation intérieure est aussi PL'R PUS 041 fort remarquable; et ce qu'on y observe sur- tout, c'est une nature très extensible dans laquelle se passe le premier âge des Pupi- pares. Ces Diptères vivent sur les Mammi- fères et les Oiseaux. Ils se cramponnent sur leur peau au moyen de leurs ongles four- chus, y courent avec beaucoup d'agilité, même de côté , et se nourrissent en para- sites. La famille des Pupipares, qui ne com- prend qu'un petit nombre d'espèces , a été divisée en deux tribus , nommées Coriaces et Phthiromyies. Voy. ces mots. (L.) PL'PIVORES. Pupivora. INS. — Latreille désigne ainsi uue famille de l'ordre des Hy- ménoptères correspondant à nos tribus réu- nies des Ichneumoniens, des Chalcidiens et des Proctotrupicns. Comme nous l'avons fait re- marquer déjà ( article proctotrupiens ) , ces trois types sont unis par de nombreux carac- tères et surtout par leur genre de vie. Tous vivent, pendant leur premier état, dans le corps d'autres larves et de diverses nymphes ; de là leur nom de Pupiyores. Voy. ichneumo- niens, CHALCIDIENS et PROCTOTRUPIENS. (Bl.) PUPUT. ois. — Nom vulgaire de la Huppe d'Europe, employé par Vieillot comme nom du genre dont cette espèce est le type. (Z. G.) *PURKI\JIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinées, tribu des Ardisiées, établi par Presl (Symb., II, 17, t. 64). Arbrisseaux du Mexique. Voy. myr- sinées. PURPURA, moll. — Voy. pourpre. PURPURICEIVUS (purpura, pourpre). ins. — Genre de Tordre des Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Latreille, de la famille des Longicornes et-de la tribu des Cérambycins , proposé par Ziégler, publié par Serville (Annales de la Soc. entom. de France, t. II, p. 568), Mulsant ( Hist. nat. des Coléopt. de France, Longicornes, p. 32), et adopté par Dejean {Catalogue, 3e édit. , p. 348). Ce genre se compose de 16 espèces : 7 sont originaires d'Europe, 3 d'Amérique, 3 d'Asie, 2 d'Afrique, et 1 est de patrie in- connue. Parmi ces espèces, nous citerons les P. Kœhleri Lin. (Cerambyx), HungaricusO]. (Budensis Gceze), globulicollis Dej., œstuen- sis Bassi, Boryi, affinis Br., Dalmalinus St. (TVYedù'Fisch.), Sellovii White , humeralis F. (Melsheimeri Kn.), angulalus F. (binota- T. X. tus Chev.), decorus 01., etc. Cette dernière espèce, qui est propre au Sénégal, a servi à Latreille pour établir son genre Acanlho- pterus , qui a été réuni par Dejean au rurpuricenus. (C.) *PURPURIFÈRES. Purpurifera. moll. — Famille de Mollusques gastéropodes pecti- nibranches , caractérisée par le peu de lon- gueur ou l'absence du canal destiné au pas- sage du siphon; dans les genres Cassidaire, Oniscieet Casque, ce canal est très court et ascendant, c'est-à-dire recourbé en dessus ou même appliqué sur le dos de la coquille; dans les autres genres beaucoup plus nom- breux, tels que les Pourpres, les Buccins, les Nasses , les Tritonium, les Vis, les Harpes, les Tonnes et les Ficus, le canal manque tout-à-fait et il est remplacé par une simple échancrure dirigée en arrière. Cette famille très naturelle avait été instituée par La- marck dans son ordre des Trachélipodes , mais plusieurs genres de cet auteur ont dû être supprimés; tels sont les Ricinules, les Licornes et les Concholépas, qui ne dif- fèrent pas génériquement des Pourpres, et le genre Éburne dont une espèce a été trans- férée avec les Ancillaires, et les autres ont été réunies aux vrais Buccins. En même temps les genres Oniscie, Tritonium, Nasse et Ficus ont été établis aux dépens des gen- res de Lamarck et ajoutés à cette famille. (Duj.) PURS.ŒTHA, Linn. (Flor. Zeylan., 644). bot. ph. — Syn. d'Entada, Adans. PURSHIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Rosacées, sous-ordre des Dryadées-Cercocarpées, établi par De Can- dolle (in Transact. Linn. Soc, XII, 157). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. ROSACÉES. PURSHIA, Dennst. (Hort. Malab., IX, 68). bot. ph. — Synon. de Cenlranthera, R. Brown. PURSHIA, Spreng. (in Lehmann Aspcrif., II, 342). bot. ph. — Syn. û'Onosmodium, L.-C. Rich. *PUSA. mam. — M. Oken (Zoolog. 181 G) a créé sous ce nom un petit groupe de Car- nassiers de la division des Mustela (voy. ce mot), et qui est synomyme de Enhydra, (E. D.) PUSCHRI!\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées , tribu des 81 612 PUT PYA Hyacinthées, établi par Adams(m Nov. act. Velrop., XIV, 164). Herbes du mont Ararat. Voy. LILIACÉES. *PUSCHKI1\ITE (nom d'homme), min. — Variété d'Épidote trouvée dans les monts Ourals , transparente, colorée en vert ou en rouge-hyacinthe; c'est une Épidote fer- rugineuse, avec un peu de Soude et de Li- thine. Voy. épidote. (Del.) PUSTULOPORA (pustula, pustule ; po- rusf pore), polyp. — Genre de Polypiers fossiles établi par M. de Blainville pour des espèces de Cériopores de M. Goldfuss, dont les cellules, un peu saillantes, pustuleuses ou mamelonnées, à ouverture ronde, dis- tantes, sont régulièrement disposées par couches enveloppantes et constituent un Po- lypier calcaire, cylindrique, digiliforme, peu rameux et fixe. Ce genre, peu naturel, et que distinguerait surtout la saillie des cel- lules, comprend quatre espèces, dont une seule du calcaire jurassique et les trois au- tres de la craie de Maastricht. (Duj.) PUTOIS, mam. — Espèce du genre Marte. Voy. ce mot. (E. D.) PUTOIS D'AMÉRIQUE et PUTOIS RAYÉ. mam. — Noms d'espèces du genre des Moufettes. Voy. ce mot. (E. D.) PUTORIA. bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Antho- spermées, établi parPersoon (Ench., I, 524). Arbrisseaux de la Méditerranée. Voy. bubia- CÉES. PUTORIUS. mam. -- Nom latin du Pu- tois, et dont G. Cuvier (Règ. an., lreédit., 1817) a fait le type d'un groupe particulier. (E. D.) *PUTRANJIVA. bot. ph.— Genre de la famille des Putranjivées, établi par Wallich (Catal., n. 6814). Arbres de l'Indoustan. Voy. PUTRANJIVÉES. *PUTRANJ1VÉES. Putranjiveœ. bot. ph. — Le genre Putranjiva, Wall., établi d'après un arbre de l'Inde orientale, se rapproche des Antidesmées, dont il diffère néanmoins par ses anthères extrorses et les trois loges de son ovaire surmonté de trois styles qui ?e tiennent chacun par un stigmate foliacé. Aussi M. Endlicher l'a-t-il signalé comme devant probablement former le type d'une petite famille particulière. (Ad. J.) *PUTRESCINIA (putresco, se pourrir). bot. çr.~ M. Dumortier [Comment, botan., p. 69) a donné ce nom à la famille des Champignons, en raison de la rapidité et de la facilité avec laquelle le plus grand nombre des espèces se décomposent. II la divise en deux ordres : 1° le premier (Teclir grania ) comprend les genres dont les or- ganes sont renfermés dans une enveloppe particulière, comme les Sphériées, les Sclé- rotacées , les Tubéracés, les Géoperdinées , les Inteslinées , les Trichosporées , les Spu- midiées, les Dichentiacé'es , les Mucorées et les Carpobolées. La seconde (Nudigrania) renferme les Champignons dont les spores sont nues, et il y range les Nidulariées , les Laticcées, les Milracées, les Clavellariées , les Papillariées , les Hyméniacées , les Acé- tabulées , les Trémellinées et les Céphalospo- riées. Cette classification , dont la base repose sur un seul point, mais très exact, aurait pu servir les intérêts de la science si elle eût été développée plus longuement et sou- tenue par quelques analyses; elle a presque passé inaperçue : pourtant elle indique , comme les belles recherches du même au- teur sur les Hépatiques, un talent remar- quable d'observation. On doit regretter que les Mucédinées proprement dites, comme les Botrytis , Daclylium , Chloridium , etc. , soient placées dans une autre classe. Dans la première division on trouve les Sclérotes et les Tuberculaires : les uns, comme on le sait maintenant, ne sont que des Champi- gnons rudimentaires, et les autres, dont les spores sont situés sur la périphérie du ré- ceptacle, appartiennent à la seconde, tandis que les Céphalosporées, dont le genre Stil- bum sert de type et qui terminent celle-ci, doivent être rangées dans la première. (Lév.) *PUTTERLICKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées, tribu des Évonymées, établi par Endlicher (Gen. plant., n. 5674) aux dépens des Celastrus. L'espèce type, Putt: pyracanthus Endl. {Ce- lastrus id. Linn.), est un arbrisseau origi- naire du Cap. (J.) PU1A, Molin. (Chili, p. 176). bot. ph.— Syn. de Pourretia, Ruiz et Pav. *P\ANISIA. ms. — Genre de l'vrdre des Coléoptères hétéromères , de la famille des Sténélytres et de la tribu des Hélopiens , créé par M. de Castelnau {Hist . nat. des anim. artic, t. II, p. 235), adopté par Hope {Co< PYC PYC 643 leopleriït's Manual , t. III, p. 133) sous le nom de Pyganisia, et qui se rapporte au genre Cymatothes de Dejean (Catalogue , 3e édition, p. 230). Il se compose d'une dizaine d'espèces de l'Amérique équinoxiale, dont plusieurs sont inédites. Parmi les plus Connues, nous citerons les : P. undatus F. (Helops), argus III. (hicroglyphicus Pty.), vestitus ( rubidus Dej.) et tristis de C. Ces Insectes sont robustes, oblongs, entièrement noirs, opaques, ou noirs fasciés de rouge. Leur corps est revêtu d'une sorte de duvet cotonneux. Leurs mœurs sont inconnues. (G.) ♦PYCAMJM. ins. — MM. Amyotet Ser- Yille désignent ainsi une de leurs divisions génériques de la tribu des Scutellériens, groupe des Pentatomites , de l'ordre des Hémiptères, détachée du genre Aspongopus, et ayant pour type YEdessa amelhystina Fabr. ( Aspongopus amethystinus Burm. , Blanch., etc.). (Bl.) P YC H IVOGO IV ID E S. Pychnogonides. crust. — C'est le dernier ordre de la classe des Crustacés établi par M. Milne Edwards dans sou flisf. nat. sur ces anim. Ce n'est qu'avec beaucoup de doute , dit ce savant zoologiste, que je range ici un petit groupe d'animaux qui ont été considérés par la plupart des zoologistes comme appartenant à la classe des Arachnides, mais qui me semblent avoir plus d'analogie avec les Crus- tacés, car ils n'ont point de trachées ni de sacs pulmonaires pour la respiration aérienne, et ne paraissent respirer l'oxygène dissous dans l'eau que par la surface géné- rale des téguments communs, ainsi que cela se voit chez plusieurs Crustacés inférieurs. Par la forme générale du corps , ces ani- maux se rapprochent des Lœmodipodes [voy . ce mot) et surtout des Cyames. Leur tête est allongée, tantôt cylindrique, tantôt co- nique, et présente à son extrémité un ori- fice buccal trilobé. Le thorax est constam- ment divisé en quatre segments, et l'abdo- men n'est représenté que par un petit article tubuleux fiié au bord postérieur du dernier anneau thoracique. La tête ne porte pas d'appendices, et les yeux, au nombre de quatre, sont groupés sur un petit tuber- cule médian , situé sur la face dorsale du premier article du thorax. Ce segment porte souvent à son extrémité une paire de pattes- mâchoires terminées par une pince bien formée et garnie quelquefois d'un palpe al- longé et composé de plusieurs articles. Chez le mule, le nombre des paires de pattes est égal à celui des articles du thorax; mais, chez la femelle , il existe une paire d'ap- pendices pédiformes supplémentaires fixés au premier article du thorax, repliés sous les pattes proprement dites, beaucoup plus petites que celui-ci , et servant à porter les œufs. Les pattes sont très longues, dirigées en dehors et composées de neuf articles dont le dernier constitue une griffe plus ou moins aiguë. Le tube digestif traverse le corps en ligne droite et présente dans un des genres de cette famille (Nymphon, voy. ce mot) une disposition très remarquable : il donne nais- sance à droite et à gauche à une série de prolongements tubulaires et fermés en haut, qui s'avancent très loin dans l'intérieur des pattes correspondantes, et qui sont le siège d'un mouvement péristaltique; il existe en outre une circulation vague. Quant aux or- ganes respiratoires, on n'en voit aucune trace , et la disposition des organes de la génération n'est pas connue; il est seule- ment à noter que chez les Pychnogonum on aperçoit sur le second article des pattes pos- térieures un pore qui paraît être l'origine de ce dernier appareil. Les Pychnogonides sont tous de petite taille et vivent dans la mer : les uns s'y trouvent sous les pierres; d'autres vivent, dit-on , accrochés à des Poissons ou à d'au- tres animaux marins. Mais, du reste, on ne sait rien relativement à leurs mœurs. Ces animaux ne forment qu'une seule petite famille , et qui a été divisée en cinq genres par M. Johnston; ces genres sont ainsi désignés: Nymphon, pallene, Phoxi- chilidium , Phoxichilus et Pychnogonum. Voy. ces différents noms. (H. L.) PYCHNOGONUM (ttuxvo'ç, épais; yb'w, genou), crust. — C'estun genre de l'ordre des Aranéiformes, de la famille des Pychnogo- nides, établi par Brunnich aux dépens des Phalangium de Linné, et adopté par tous les carcinologistes. Les Pychnogonons se distin- guent des autres Crustacés de la même fa- mille, par leur forme trapue et par la gros- seur et la brièveté de leurs pattes; ils n'ont pas de pattes-mâchoires, et les pattes acces- soires qui se voient chez la femelle sont trèi 644 PYG courtes, mais composées de dix articles, et terminées en griffe. On ne connaît qu'une seule espèce : c'est le Pychnogonum littorale Strom. Cette espèce habite nos mers, et se trouve sur les Ascidies et sur divers Pois- sons. (H. L.) *PYCNA (iruxvoç, épais), ins.— MM. Amyot et Serville ( 1ns. hémipt. , Suites à Buffon) désignent ainsi une de leurs divisions éta- blies aux dépens du genre Cigale (Cicada). Celle-ci a pour type la Cicada strix Brullé, de Madagascar. (Bl.) *PYCNANTHEMUM (ttvxvo';, épais; &- Boçy fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées , tribu des Saturéinées , établi par Bentbam {Ldbiat., 326). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. labiées. *PYCNITE. min. — Variété de Topaze. Voy. ce mot. *PYCNOBOTRYS,Bentb. (Labial., 671). bot. ph. — Voy. teucrium, Linn. *PYC1\0CEPHALUM (ttuxv^ç, épais; jc£77, tête), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Vernoniacées, établi par De Candolle {Prodr., p. 83). Herbes du Brésil. Voy. composées. *PYCNOCYCLA (ttvxVo'ç, épais; xvxXo'ç, cercle), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Smyrnées , établi par Royle (Himalay., 232, t. 51). Herbes de l'Arabie, de la Perse et de l'Himalaya. Voy. OMBELLIFÈRES. *PYCNODONTE (ttuxvo'ç, épais; Mç, dent), moll. — Genre de Conchifères, pro- posé par M. Fischer de Moscou pour YOstrea vesicularis de Lamarck , espèce fossile et ca- rastéristique du terrain de craie. Sowerby avait nommé cette même coquille Gryphœa globosa. (Duj.) *PYCNODUS. foiss. foss. — Genre de Poissons fossiles de l'ordre des Ganoïdes , famille des Pycnodontes, formé par M. Agas- siz. On en connaît un assez grand nombre d'espèces , qui se trouvent depuis les ter- rains triasiques jusqu'aux terrains tertiaires. (C. d'O.) PYCNOGONIDES. crust. — Voy. py- CHNOGONIDES. (H. L.) PYCNOGONUM. crust. — Voy. pychno- gonum. PYCNOMERUS («vxvo'ç, dense; ^po's, cuisse), ins. —Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, de la famille des Xylo- PYC phages de Latreille et de la tribu des Mo- notomites , créé par Erichson (Wiegmann Archiv., t. VIII, l,p. 214, tab. 5, f. 4 a, b) qui le reproduit {Naturgeschichte der Insec- ten Deutslands, 1845 , p. 90 ), et en a fait le 6e groupe de ses Colydiens. Cet auteur l'a placé dans le voisinage des Nitidulaires. Le type, le P. terebrans 01. (Lyctus id. F., Ce- rylon id. Lat. ), est propre à l'Europe en- tière. On le trouve dans l'intérieur de di- verses espèces de bois mort. (C.) PÏCNONEPETA, Bentta. bot. ph. — Voy. nepeta , Linn. *PYCNONEURON (ttvxvo'ç, épais; veûpov, nervure), ois. — Genre de la famille des Asclépiadées , tribu des Cynanchées , établi par M. Decaisne {in Nouv. annal, se. nat.f IX, 340, t. 12, f. a). Herbes de Madagas- car. Voy. asclépiadées. *PYCNONOTINÉES. Pycnonotinœ. ois. — Sous-famille établie par G.-R. Gray, dans la famille des Turdidées , pour des Oiseaux qui ont des affinités avec les Turdoïdes. Les genres Microscelis , Microtarsus , Malaco- pteron , Trichophorus , Hypsipetes , Yuhina, Phyllastrephus , Hœmatornis, Pycnonotus", Andropadus , Trichixos et Setornis, font partie de cette sous- famille. (Z. G.) *PYCNONOTUS , Aubl. ois. — Syno- nyme de Pynos, Temm. Voy. turdoide. *PYCNOPALPA («uxvo'ç, épais; pal- pus, palpe), ins. — Division établie par M. Serville ( Ins. orthopt., Suites à Buffon) dans le genre Phylloptera , de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères. L'au- teur en rattache une seule à cette division : c'est le phylloptera bicordata Lepeletier St- Fargeau et Serville (Encycl. me'th., t. X, p. 340), du Brésil. (Bl.) *PYCNOPHYCDS (ttuxvoç, épais; yvxoç, plante marine), bot. cr. — (Phycées.) C'est le Fucus tuberculatus d'Hudson, qui est de- venu le type de ce nouveau genre , fondé d'abord par M. Kiitzing ( Phycol. gêner. , p. 359), puis, plus tard, sous le nom de Cymaduse, par MM. Decaisne et Thuret. II serait donc téméraire de différer plus long- temps l'adoption de ce genre , que nous avons à nous reprocher d'avoir involontai- rement omis dans notre classification des Algues. Voici les caractères qui lui sont as- signés , lesquels suffisent pour le distinguer du genre Fucus : Racine composée de cram- PYC PYC 645 pons rameux. Fronde cylindrique, dicho- tome Réceptacles terminaux, allongés, dans lesquels sont nichés de nombreux concep- lacles sphériques qui s'ouvrent par un pore à la périphérie. De ces eonceptacles , les uns, placés à la base du réceptacle, renfer- ment des spores simples ; les autres, qui en occupent le sommet, contiennent des anthé- ridies. On voit par là qu'il y a quelque ana- logie entre le Pycnophycus et les genres Jlimanthalia et Xiphophora , et que, dans une série linéaire, ce serait entre ces deux derniers qu'il viendrait se placer. Ce genre est jusqu'ici monotype, et l'unique espèce , qui croît sur nos côtes de Bretagne, s'étend dans le sud jusqu'au cap de Bonne-Espé- rance. (C. M.) ♦PYCXOPLS, Germar, Scbœnherr (Gen. et sp. Curculion. syn., IV, 280 ). ins. — Synonyme de Guioperus, Perty. (G.) *PYCXOSORUS ( ttvxvo';, épais; rfpoç, urne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores , tribu des Sénécio- nidées, établi par Bentham [in Enumerat. Plant. Hiigeî., p. 62). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voy. COMPOSÉES. PYCXOSPHACE , Benth. (La&ùif., 302). bût. ph. — Voy. salvia, Linn. *PYCIVOSPORA (ttuxvsç, épais; ïî, mamelon), bot. cr. — (Lichens.) Acha- rius nomme ainsi une des divisions qu'il a établies dans son genre Cenomyces. Plus tard, M. Léon Dufour (Ann. génér. des se. phyt. , t. III) a proposé d'élever cette tribu à la dignité de genre, qu'il a ainsi caracté- risé : Croûte lichénoïde uniforme, granu- leuse ou nulle. Podéties Cstuleux , nus et lisses à l'extérieur, simples ou divisés en rameaux courts et difformes. Apothécies fon- giformes, petites, sans rebord etsessiles. Le Oadonia papillavia en offre ie type. L'au- teur y réunit le Dufourea madreporiformis Ach., dont Pries fait un Everina, mais qui parait plutôt devoir former un nouveau genre , comme l'avait bien vu Acharius , et auquel il conviendra de restituer le nom de Siphula {voy. ce mot). Il y a deux Clado- nies exotiques que M. Dufour, et, à son exemple, M. Fée, rapportent au Pycnothe- lia : ce sont les C. retipora et agregata y espèces fort belles , fort curieuses , et qui sont propres à l'hémisphère austral. Si l'on ne s'appuyait que sur les formes du thalle, on pourrait bien , jusqu'à un certain point, les séparer des autres Cladonies. Mais , d'une part, la fructification étant absolu- ment identique, de l'autre, quelques Ra- malines exotiques (R. inanis Nob. , R. in- flata et terebrata H. et T.) offrant dans leur thalle des lacunes , des pertuis analogues , on voit qu'il ne reste plus de motif solide pour le maintien du genre. Nous pensons donc avec Wallroth , Fries , Eschweiler, Taylor et Hooker fils, que toutes ces espèces doivent être rejetées dans le genre Cladonie, auquel nous renvoyons le lecteur. (C. M.) PYCNOTHYMUS, Benth. {Labial., 351). bot. ph. — Voy. satureia , Linn. * PYCTODERES («vxtoç , plié ; Sép* , cou), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, de la famille des Curcu- lionides gonatocères et de la division des Cyclomides, établi par Schœnherr ( Dispo- sitio methodica, p. 194) sur le Curculio gal- lina Sparm , espèce du cap de Bonne-Espé- rance. (C.) *PYG^ERA. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Pygérides, établi par M. Boisduval , et adopté par Duponchel (Calai, des Lépid. d'Eur.y p. 95). On en connaît deux espèces : P. bucephala et bucephaloides , qui vivent en Europe, principalement dans le midi de la France. *PYG,EUS. poiss. foss. — Genre de Pois- sons fossiles de l'ordre des Cténoides, famille des Squammipennes, formé par M. Agassiz qui en décrit 8 espèoes, provenant toutes du Monte-Bolca. (C. d'O.) PYGANISIA,Hope. ins.— Voy. pyanisia. TYG ARGUE. Haliœtus (nu/vj, fesse; àpyoç, blanc), ois. — Genre de la fa- mille des Aigles. {Aquilidées), dans l'ordre des Oiseaux de proie, caractérisé par un 646 PYG PYG bec grand, presque droit, convexe en dessus, comprimé sur les côtés , crochu et acuminé à la pointe, fendu jusque sous les yeux; des narines grandes, lunulées, transversales; des tarses courts, robustes, revêtus de plumes seulement à leur moitié supérieure; des ongles arqués , aigus , celui du doigt médian creusé sur son côté interne d'une rainure profonde, dont un des bords est finement dentelé, et en dessous d'une gouttière; des ailes longues , et une queue courte et le plus généralement cunéiforme. Ce que Ton a dit des Aigles pourrait se dire des Pygargues; cependant, ils sont moins valeureux, plus lourds, plus indo- lents. Perchés sur le sommet des grands arbres ou à la cime des rochers, on les voit guetter, pendant des heures entières, les animaux dont ils font leur proie. Du reste, par leur taille, leur vigueur et leur férocité, ils tiennent un des premiers rangs parmi lesRapaces. Dans les pays où ils rencontrent une nourriture abondante et facile, ils ne chassent que durant quelques heures de la journée; tandis que lorsque le besoin les presse, ils se montrent plus tourmentés et rôdent constamment çà et là pour trouver de quoi assouvir leur appétit. Tandis que les Aigles vivent dans les montagnes de l'in- térieur, dans les grandes forêts , les Pygar- gues fréquentent ordinairement les bords de la mer, les grands lacs. Cette différence d'habitat provient d'une différence dans le régime. Les Pygargues vivent généralement de Poissons, d'Oiseaux et de Mammifères aquatiques : aussi les a-t-on appelés Aigles pêcheurs. Ils se nourrissent aussi de gros Reptiles et même de grands Mammifères et quelquefois de charognes , ce qui arrive surtout l'hiver. On rapporte de notre Py- gargue d'Europe qu'il se jette sur les Pho- ques, et qu'il se cramponne tellement sur leur dos, en y enfonçant ses griffes acérées, que souvent il ne peut plus les dégager, et que le Phoque l'entraîne au fond de la mer. On attribue encore à cette espèce un autre mode de chasse fort singulier, et qui, s'il était vrai , supposerait chez elle une com- binaison d'idées fort supérieures à celles dont les animaux les plus intelligents offrent des exemples. Ainsi Léopold de Buch dit, dans son Voyage en Norvège et en Laponie , que le Pygargue ne se contente pas de dévorer les Moutons , mais qu'il attaque même les Bœufs. Dans ce dernier cas, il use du moyen suivant: il se plonge dans les flots de la mer, se relève tout mouillé, et se roule sur le rivage jusqu'à ce que ses plumes soient couvertes et en quelque sorte imprégnées de sable et de gravier. Dans cet état , il plonge sur sa victime, lui secouant le sable dans les yeux, et la frappant en même temps de son bec et de ses ailes. Le Bœuf désespéré court çà et là pour éviter un ennemi qui l'atteint partout. Il tombe enfin épuisé de fatigue , et devient alors la proie de son en- nemi. Un habitant de l'une des îles de Loffoder venait de perdre un Bœuf de cette manière, au moment où M. de Buch visi- tait ces contrées. Il est probable que le Py- gargue, pressé par la faim , doit se jeter sur tout ce qui peut lui servir de pâture; les grands Mammifères doivent devenir quel- quefois le but de ses attaques; mais la ruse qu'il emploierait, selon M. de Buch, pour les dompter , nous paraît être un de ces contes vulgaires que les voyageurs et les naturalistes accueillent quelquefois sans examen, et qu'ils contribuent à accréditer. Quoique les Pygargues vivent le plus or- dinairement dans le voisinage des eaux, cependant, dans certaines contrées, le genre de vie de ces Oiseaux subit des modifica- tions profondes. Par exemple , l'espèce d'Europe, qui, dans le Nord, est un vrai ha- bitant des bords de la mer et des rivières d'où il ne s'éloigne qu'exceptionnellement et forcé par la disette , serait au contraire, d'après M. Nordmann, tout-à-fait un ha- bitant de l'intérieur des terres, dans les steppes de la Russie méridionale. Cet au- teur rapporte, en effet, que le Pygargue proprement dit ne s'approche que très rare- ment, dans ces localités , des bords de l'eau et ne se nourrit que d'Oiseaux des steppes et de différentes espèces de Rongeurs, tels que de Souslikes et d'autres Souris. Fré- quemment aussi il fait la chasse aux Spalax Pallasii et Typhus , et il sait très adroi- tement, sans les voir, les arracher aux monticules de terre qu'ils sont occupés à élever ; aussi trouve-t-on presque toujours, en été, de la terre collée à ses griffes. M. Nordmann, dans plus de douze indivi- dus qu'il a disséqués , n'a jamais trouvé un Poisson , mais constamment des débris PYG PYG 647 de Mammifères et d'Oiseaux ; quelquefois , mais plus rarement, il y a vu des restes de Lézards. Les Pygargues vivent moins solitaires que les Aigles. L'hiver ils s'attroupent quelque- fois au nombre de quatre ou cinq individus; mais ces réunions ne sont que passagères. Leur voix est forte et sonore. Le Pygarguc vocifer pousse de grands cris, en agitant fortement la tôte et le cou, et ses clameurs continuelles, au rapport de Levaillant, jet- tent dans l'effroi les paisibles habitants des déserts de la partie méridionale de l'Afrique. Comme tous les grands Rapaces, les Pygar- gues établissent leur aire tantôt sur les grands arbres, tantôt dans les fentes des rochers escarpés. Dans les endroits dépourvus d'ar- bres et de rochers, ils l'élèvent à terre ; C'est ce qui, d'après M. Nordmann, arrive dans les steppes de la Russie méridionale. La ponte est d'un ou deux œufs. Les petits sont, dans les premiers jours de leur nais- sance, couverts d'un duvet cendré. Dès qu'ils sont un peu grands, ils quittent le nid, quoiqu'ils puissent à peine voler; le temps qu'ils y passent est une suite de que- relles, de combats , pour s'arracher la nour- riture que le père et la mère y portent. Les Groënlandais, selon Othon Fabricius, font une chasse particulière au Pygargue d'Europe , se nourrissent de sa chair, font des vêtements avec sa peau , des coussins avec ses plumes , et des amulettes avec son bec et ses griffes. D'un autre côté, Vieillot rapporte que le Pygargue girrenera est, dans l'Inde, au Coromandel et à Malabar, un oi- seau consacré à Vishnou; que les Braohma- nes l'accoutument à venir à des heures réglées prendre ses repas dans le temple de ce dieu, en frappant sur un plat de cuivre. La vénération que les Gentils ont pour ce Pygargue tient à des motifs pure- ment mythologiques. On les voit souvent sérieux, stupides et ébahis à son aspect; et si , en sortant le matin de leur maison , ils l'aperçoivent se dirigeant vers le lieu où ils vont traiter de leurs affaires, c'est un bon augure qui ne leur permet pas de douter du succès le plus complet. Le genre Pygargue renferme un grand nombre d'espèces qui sont réparties dans toutes les parties du monde. L'on n'est point d'accord sur celles qui vivent en Europe. Quelques auteurs n'en reconnaissentqu'une ; d'autres, et c'est le plus grand nombre, admettent les deux suivantes: Le Pygargue proprement dit ou Orfraie, liai. albiciîlaG. Cuv. (Buff., pi. cnl., 212). A l'état parfait il a la tôte et la partie supé- rieure du cou d'un cendré brun assez clair, la queue d'un blanc pur, le bec presque blanc; tout le reste du plumage d'un brun sale ou brun cendré sans aucune tache. Dans les premiers âges il présente de nom- breuses variations, ce qui a donné lieu à une foule d'espèces purement nominales. Il est commun dans tout le nord de l'Eu- rope et se montre assez souvent, surtout pendant l'hiver, sur les côtes maritimes de la Hollande , de la France et de l'Angle- terre. Le Pygargue a tête blanche , Hal. leuco- cephalus G. Cuv. ( Buff. , pi. enl. , 411 ). Il a la tête, la partie supérieure du cou, les couvertures de la queue et les rectrices d'un blanc pur; tout le corps et les ailes d'une seule nuance d'un brun foncé très vif. Il habite l'Amérique septentrionale, et se montre parfois en Europe et surtout au Groenland. Parmi les espèces étrangères nous décri- rons le Pygargue Girrenera , Hal. Girre- nera Vieill. (Buff., pi. enl., 416, et Vieill., Gai. des Ois., pi. 10) : son plumage parfait est d'un blanc de neige très pur sur la tête, le cou et la poitrine; d'un beau marron sur le reste du corps. II habite l'Inde, le Bengale, Pondichéry, Coromandel et Malabar. Selby a fait de cette espèce le type de son genre Haliaslur. G. Cuvier place encore dans ce genre le Pygargue blagre , Falco blagrus Shw. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 5), d'Afrique, de la Nouvelle Hollande et de Manille. — Le Pygargue vocifer , Hal. vocifer Vieill. ( Levaill., Ois. d'Afr., pi. 4 ) , du cap de Bonne-Espérance et du Sénégal. — Le Py- gargue cafre , Hal. Vulturinus G. Cuv. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 6), de la Cafrerie. — Le Pygargue de Macé, Hal. Macei G, Cuv. (Temm., pi. col., 8 et 227), du Ben- gale, de Pondichéry et des Moluques. — Le Pygargue aguia , Hal. aguia G. Cuv. (Temm., pi. col, 302), que Vieillot range 648 PYG dans son genre Spizaetus; du Paraguay et du Brésil. — Le Pygargue ichthyophage , Hal. ichthyœlus Horsf, de Java et du Ben- gale. — Le Pygargue chimachima, Hal. chi- machima G. Cuv., dont Vieillot a fait un Caracara; du Paraguay. (Z. G.) PYGARGUS. ois. — Nom latin , dans Brisson , du genre Pygargue. (Z. G.) PYGARRIHCUI. ois. — Illiger a établi sous ce nom dans l'ordre des Passereaux une famille qui comprend les genres Cer- thia et Dendrocolaptes. (Z. G.) * PYGASTER(irwyvj, fesse; <*««>, étoile), échin. — Genre dÉchinides établi d'abord par M. Agassiz pour deux espèces fossiles confondues précédemment avec les Nucléolites; mais depuis lors, cet auteur, dans un travail fait en commun avec M. De- sor, a circonscrit différemment son genre Pygastery qu'il place dans sa famille des Cassidulides, et qui contient neuf espèces, toutes fossiles des terrains jurassiques et cré- tacés. Ce genre a pour caractères : la forme circulaire, déprimée, quelquefois subconique du têt; la bouche décagonale; l'anus très grand, situé à la face supérieure , et occu- pant quelquefois tout l'espace entre le bord postérieur et l'appareil génital; les tuber- cules perforés et crénelés disposés en séries très régulières. A ce genre appartient le P. coslellatus de Dax, décrit d'abord par M. Grat- teloup sous le nom de Nucléolites orbicula- ris , et qui se distingue par ses ambulacres costulés. Le Nucléolites depressus de M. Gold- fuss , placé d'abord dans le genre Pygasler de M. Agassiz , est maintenant le Pyrina Goldfussii de cet auteur. (Duj.) PYGATRICHE. Pygatrix(izvrn, fesse; Got§, poil), mam. —Et. Geoffroy Saint-Hi- laire ( Ann. Mus., t. XIX, 1811) avait formé sous ce nom un genre de Quadru- manes, ayant pour type le Doue , et formé aux dépens des Guenons; ce genre n'a pas dû être conservé , car il était fondé sur un caractère mal observé, celui de l'absence de callosité aux fesses ; toutefois le Doue est devenu depuis le type d'un genre distinct, celui des Semnopithèques, Fr. Cuv. Voy. ce mot. (E. D.) *PYGAULUS. échin.— Genre d'Échinides établi par M. Agassiz dans sa famille des Cassidulides, pour des Oursins fossiles des terrains crétacés , dont plusieurs avaient été PYG précédemment décrits comme des Nucléo- lites, des Pyrina, des Catopygus, etc. Ce sont de petits Oursins renflés, plus ou moins cylindriques, ayant la face inférieure pulvi- née , la bouche centrale, pentagonale, plus ou moins oblique, sans bourrelet et sans rosette buccale; l'anus est rostre ou sub- rostré. Les Pygaulus diffèrent donc des Échi- nolampes par leur bouche oblique et par l'anus longitudinal. Le P. depressus, de la Craie chloritée, avait été d'abord nommé Pyrina depressa par M. Desmoulins, et Ca- topygus par M. Agassiz. (Duj.) *PYGÉRIDES. Pygœridcç. ins. — Tribu établie par Duponchel dans la famille des Nocturnes, aux dépens des Notodontides, Boisd., et qu'il caractérise ainsi : Tête re- tirée sous le corselet; celui-ci robuste et convexe. Antennes crénelées ou pectinées dans les mâles , filiformes ou dentées dans les femelles. Trompe rudimentaire; ailes en toit arrondi et dépassées par l'abomen dans le repos. Chenilles tantôt longues, tantôt courtes et ramassées, avec la tête plus ou moins grosse. Toutes ont seize pattes , et la plupart ont des tubercules pilifères. Leur métamorphose a lieu soit dans la terre, soit dans des coques entre les feuilles. Duponchel range dans cette tribu deux genres nommés Pygœra, Boisd. et Clostera, Hoffm. (L.) PYGEUM. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Amygdalées, établi par Gaîrtner ( 1 , 218, t. 46 ). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. AMYGDALÉES. *PYGIDICRANA. ins. — M. Serville a établi sous ce nom un genre de la tribu des Forficuliens, de l'ordre des Orthoptères. Les Pygidicranes sont exotiques et peu nombreux en espèces. Leurs antennes ont plus de vingt articles; leur tête est large et déprimée; leur prothorax est presque orbiculaire (P. V. nigrum Serv., du Brésil ; P. marmoricrura Serv., de Java). (Bl.) *PYGIRHYNCHUS (nvyj, derrière; pyy- X°s, bec), ins. — Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville (Ins. orthopt. , Suites à Buf- fon) sur deux espèces aptères de l'Amérique méridionale : P. subfoliatus et coronatus Serv. (Bl.) *PYGMJENA. ins. —M. Boisduval a créé sous ce nom un genre de Lépidoptères que PYG PYG G49 Duponchel place à la fin dos Phaléniles, dans 8a sous-tribu des Dasydites, et qu'il carac térise par les antennes des niAlcs peotinées et les palpes aigus, très velus, et dont les poils se confondent avec ceui du front. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est la P. V€rtc(aria II. Tr., Dup., Boisd. (P. cani- toria Freg.), qui habile le sommet des Alpes et la Laponie. (E. D.) *PYGODA (nvy-n, derrière; hSov^, dent). ins. — Division générique établie aux dé- pens des Edessa, de la tribu des Scutellé- riens , par MM. Amyot et Serville. Le type est le Pentaloma polita Lep. St.-Farg. et Serv. (Edessa ncrvosa Burm.), du Brésil. (Bl.) PYGOLAMPIS, Dejean {Catal, 3e éd., p. 105). ins. — Synonyme de Photinus de Lapone. (C.) PYGOLAMPIS (nvyn> derrière; >«fA- Tfocç , lampe), ins. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par M. Germar sur une espèce de l'Eu- rope méridionale (P.pallipes Fabr., P. bi- /urcafaGerm.),que nous n'avons pas cru de- voir séparer des Stenopoda. Le genre Ochetopus (0. spinicollis Hahn) deHahn, est synonyme de Pygolampis. (Bl.) ♦PYGOPAGE. Pygopagus. térat. — Genre de la famille desEusompbaliens. Voy. ce mot. PYGOPODES. ois. — Famille établie par Illiger dans l'ordre des Palmipèdes pour les Oiseaux de cet ordre qui ont un bec mé- diocre, pointu, comprimé, entier; des ailes médiocres, mais propres au vol; des jambes très reculées vers la partie postérieure du corps , et des pieds à palmures entières ou lobées. A l'exception des Manchots , qui , ;>our Illiger, font partie d'une autre famille ( celle des Impennes ), les Pygopodes corres- pondent aux Plongeurs ou Bracbyptères de G. Cuvier. (Z. G), •PYGOPTERUS (wvyrf, derrière ; nn- v, aile), poiss. foss. — Genre de Poissons -silos de Tordre des Ganoïdes , famille des ^uuroïdes, établi par M. Agassiz. On en nnaît huit espèces des terrains carboni- fères et pénéens. (C. d'O.) ♦PYGORA (Truy>7, fesses; opoç, hauteur). ixs. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scarabéidesméiitopbiles, créé T. x. par Burmeister {Handbuch dcr Entomologie) et adopté par Schaum (Annales de la Soc* cnlom. de Fr., 2e série, t. III, p. 51), qui en énumère 5 espèces, toutes originaires de MldtflWtll savoir : P. lenocinia, conjunclar cultrata, punctat issima Gory-Perch., et cry* throderes Schaum. (G.) *PYGOUIIYNCIIUS (^ruy/î, fesse; pv'y- X°; , bec), échin. — Genre d'Échinides fossiles de la famille des Cassidulides de M. Agassiz, comprenant de nombreuses es- pèces des terrains nummulitiques et ter- tiaires, dont plusieurs avaient été décrites comme des Nucléolites , ou des Cassidules, ou des Clypéastres, etc. Les caractères de ce genre sont : la forme allongée; les ambula- cres distinctement pétaloïdes , souvent cos- tulés comme chez les Échinolampes ; la bouche centrale ou subcentrale, pentago- nale, entourée de gros bourrelets, avec une rosette de pores buccaux très distincts; l'a- nus à la face postérieure, plus près du bord supérieur que du bord inférieur. Tels sont le P. grignonensis des environs de Paris , dont les variétés ont été décrites par M. De- france comme trois espèces de Nucléolites et une espèce de Cassidule. (Duj.) PYGOSCELIS,Wagl. ois.— SyndeAp- tenodytes, Forst.;. Catarhactes, G. Cuv. — Division du g. Manchot. Voy. ce mot. (Z. G.) * PYGL'RUS {nvyn , fesse; oùpâ , queue). échin. — Genre d'Échinides établi par M. Agassiz dans sa famille des Cassidu- lides, pour de nombreuses espèces fossiles des terrains jurassiques , et pour quelques autres du terrain néocomien qu'il divise en trois types : les unes étant rostrées ou sub- rostrées; les autresdiscoïdes,etles dernières élargies en arrière. Ce genre est caractérisé par la forme discoïde ou ovoïde , plus ou moins renflée ; par les ambulacres péta- loïdes à fleur de têt, avec les zones porifères très larges , graduellement rétrécies vers le bord ; la face intérieure est concave ou sub- concave ; la bouche est pentagonale, entou- rée de gros bourrelets, avec une rosette très marquée de pores buccaux; l'anus est Ion» gitudinal; les tubercules sont très serrés* Plusieurs des espèces rostrées avaient été décrites comme des Échinolampes: deux de9 espèces discoïdes avaient reçi* îe nom géné- rique de Laganum; et enfin deux des es- pèces du troisième type avaient été rangées 82 650 PYR successivement par M. Agassiz dans ses genres Pygorhynchus et Catopygus. (Duj.) PYGURUS (itvrn, fesse; ovpâ, queue). ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides coprophages , formé par Dejean ( Catalogue, 3e édition , p. 153) sur une espèce de l'Amérique équinoxiale, qu'il nomme P. productus. (G.) *PYLARUS. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionides gonatocères et de la division des Apostasimérides cholides, établi par Schœnherr {Gênera et species Curculioni- dum synonymia, t. VIII , 1 , p. 45) sur une espèce de Port-Natal (Afrique australe) qu'il nomme P. designatus. (C.) *PYLOPHILUS, Motchoulski (Bulletin de la Soc. des natur. de Moscou , t. XVIII , 4 845, p. 32). ins. — Synonyme de Philhy- drus , Solier. (C.) PYLORE, anat. — Voy. intestin. PYLORIDÉES. Pyloridea. moll. — Nom de la neuvième famille des Acéphalophores de M. de Blainville, laquelle correspond à peu près à l'ordre des Enfermés. (Duj.) *PYRACTOMENA (itupax-row, être rouge de feu; p-vîvy), croissant), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la fa- mille des Serricornes, section des Malaco- dermes, tribu des Lampyrides, formé par Dejean (Catal., 3e éd., p. 115). L'auteur en énumère 11 espèces américaines, toutes iné- dites, parmi lesquelles nous citerons les sui- vantes • P. lœta, xantholoma {marginata Lat.) Dej., postica Kl., et vitticollis Mann. (C.) *PYRAGRA («ûp, feu; àyp/o>, prendre). ins. — Genre de la tribu des Forficuliens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Servill e [Revue mélh. de Vordre des Orth.) , sur une seule esp. de la Guyane, P. fuscataServ. (Bl.) *PYRALE. Pyralis (itvpcàiç, insecte qui provient du feu, d'après Pline), ins. — Linné {Systema naturœ) a créé sous la dénomina- tion de Pyralis un genre de Lépidoptères nocturnes que Duponehel rapporte à sa tribu des Pyralides , sous -tribu des Pyralites , genre qui a été adopté par MM. Stephens et Guénée, tandis que Fabricius plaçait les es- pèces qui le composent dans les groupes des Phalena et des Crambus, que Schreber en faisait le genre Agrolera, et Treitschke celui PYR des Asopia. D'un autre côté, Fabricius a créé sous le même nom de Pyralis un autre groupe de Lépidoptères nocturnes que Linné avait précédemment nommé Tortrix , et la dénomination fabricienne a été générale- ment adoptée par les entomologistes, tandis que celle de Linné a été rejetée par un grand nombre, et reprise, au contraire, par quelques naturalistes, dans ces derniers temps , particulièrement par Duponehel et MM. Guénée et Boisduval. D'après cela, nous devrions peut-être suivre la marche adoptée dans presque tous les ouvrages d'en- tomologie, et exposer maintenant les carac- tères et les mœurs si intéressantes que nous présentent les Pyrales de Fabricius; mais nous avons cru devoir prendre scrupuleuse- ment pour guide le système de Duponehel, et dès lors, nous ne nous occuperons à pré- sent que des Pyralis de Linné, renvoyant au mot tortrix pour tout ce qui concerne les Insectes désignés vulgairement, d'après Fabricius, sous le nom de Pyrales. Les Pyralis ont pour caractères : Corps peu allongé; ailes plus ou moins larges, et chacune d'elles traversée par deux lignes tantôt droites, tantôt très sinuées; à an- tennes simples dans les deux sexes ; palpes dépassant très peu la tête , trois articles peu distincts : les deux premiers plus squameux que velus et arqués , et le troi- sième droit, presque nu et conique; trompe longue. Ces Insectes sont de petite taille, et n'of- frent, sur leurs ailes et leur corps, que des couleurs assez sombres. On ne connaît pas encore leurs premiers états. D'après Dupon- ehel on en décrit 9 espèces , qui , presque- toutes, se rencontrent en France. Nous ne citerons , comme type, qu'une seule espèce , la Pyralis farinalis Linn. , qui se trouve, presque dans toute l'Eu- rope, pendant l'été, dans l'intérieur des maisons. (E. D.) PYRALIDES. Pyralidœ. ins. — Dupon- ehel (Cat. méth. des Lépid. d'Eur., 1844) a établi sous la dénomination de Pyralides, Pyralidœ , une tribu de Lépidoptères noc- turnes, qu'il fait correspondre exactement au genre Pyralis de Linné , dont Fabricius a , le premier, transporté mal à propos !e nom au genre Tortrix de Linné. Suivant , dans ce Dictionnaire , la classification de PYR PYR 651 Duponchel, nous adopterons cette tribu telle que l'auteur de V Histoire naturelle des Lépi- doptères d'Europe l'a créée, et qu'elle a été admise par Leach, Stephens, et par MM. Fis- cher de Roslertam et Gucnée , et nous ren- verrons pour les détails relatifs aux Pyrales de Fabricius, que quelques entomologistes, à l'exemple de ce qu'a fait anciennement Latreille, désignent encore aujourd'hui sous les noms de Pyralides et de Pyralites , aux articles platyomides, tordeuses et tortrix. Les Pyralides ont pour caractères : An- tennes sétacées, tantôtsimples dans les deux sexes , tantôt pectinées, ciliées ou crénelées dans les mâles seulement , et offrant , dans quelques espèces , un nœud ou renflement vers le tiers de leur longueur; palpes maxil- laires visibles seulement dans quelques gen- res ; labiaux toujours bien développés, plus ou moins longs, généralement très compri- més et recourbés au-dessus de la tête, quel- quefois arqués en sens contraire , presque toujours avec leur dernier article distinct ; trompe cornée et plus ou moins longue, ex- cepté dans quelques genres où elle est nulle ou seulement rudimentaire; corselet uni; abdomen en général grêle et conico- cylin- drique ; pattes longues : les antérieures gar- nies quelquefois de faisceaux de poils, et les postérieures toujours armées d'éperons ou ergots plus ou moins longs ; ailes plus sou- vent larges qu'étroites, presque toujours ho- rizontales ou parallèles au plan de position dans l'état de repos : les supérieures cachant alors presque toujours les inférieures. Les chenilles ont quatorze ou seize pattes ; leur corps est généralement allongé et aminci aux deux extrémités , à anneaux distincts , couverts le plus souvent de petites verrues et de poils courts et clairsemés. Les chrysalides sont généralement effilées et contenues dans des coques étroites, qui varient de forme et de consistance suivant chaque genre. Les Lépidoptères qui composent cette di- vision sont de très petite taille , et ils ne volent guère que le soir. On en connaît déjà un très grand nombre d'espèces , réparties dans 28 genres, qui sont : Boreophila , Guénée; Hercyna , Treit.; Orenaia, Dup.; Thren odes, Du p. ; Ennychia, Treits.; Pyrausta, Schr.; Rhodaria, Guén.; Pyralis, Linn. (Phalena et Crambus, Fab.); Asopia, Treits.; Slrenia, Guéo.; Hydro- campa, Latr.; Nymphala, Treits.; Vionea, Guén.; Scopula, Schr.; Lcmia, Guén.; Odon- tia, Dup.; Rivula , Guén.; Botys , Latr.; Udea, Guén.; Stenopteryx , Guén.; Cledeo- bia , Steph.; Aglossa , Latr.; Sophroniaf Dup.; Herminia, Latr.; Hycena, Schr.; Ma- dopa, Steph. ; Heliay Guén. ; Zellus , Ram- bur. (E. D.) PYRALIENS, Blanch. ins. — Syn. de Pyralides. (E. D.) PYRALLOLITHE («up, feu; «Uoç, au- tre; Xt'Ooç, pierre : parce que cette pierre change de couleur au feu), min. — Espèce du genre des Silicates magnésiens , établie par Nordenskiold , qui Ta trouvée dans la carrière de pierre à chaux de Storgard, près Pargas en Finlande. C'est une substance pierreuse, à peine translucide, de couleur blanche tirant sur le verdâtre , en masses bacillaires ou en cristaux prismatiques dé- rivant d'un prisme oblique à base de paral- lélogramme de 94° 36'; 144° 3', et 130° 33'. Elle donne un peu d'eau quand on la chauffe dans le petit matras, devient noire, et si on la calcine fortement, elle reprend sa couleur blanche. (Del.) PYRAME. mam. — Petite race de Chiens qui appartient à la division des Épagneuls par les formes de la tête, et dont la couleur est noire avec des taches de feu. On dit cette race originaire d'Angleterre. (E. D.) *PYRAMIA. pot. ph. —Genre de la fa- mille des Mélastomacées , tribu des Lavoi- siérées , établi par Chamisso (in Linnœa, IX, 458). Arbrisseaux du Brésil. Voy. mé- lastomacées. PYRAMIDE, moll. — Nom vulgaire d'une espèce de Cône et du Trochus niloticus. PYRAMIDELLA ( dim. de irupap's, py- ramide), moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches , de la famille des Turri- tellés, établi par Lamarck, et caractérisé par la coquille turriculée, dépourvue d'épi- derme , ayant l'ouverture entière, demi- ovale ; à bord extérieur tranchant , avec la columelle saillante inférieurement , superforée à sa base, et munie de trois plis transverses. L'animal est spiral - allongé ; son pied est court, subquadrangulaire, et porte sur son extrémité postérieure un oper- cule corné, très mince, strié longitudinale- ment. La tête est triangulaire ; elle porte un grand voile buccal bilobé et deux tentacules 652 PYR auriculiformes , fendus antérieurement, et portant à leur base interne un œil ses- Sile, arrondi et noir. La cavité branchiale «st allongée, étroite, et contient, le long de {"anus, un grand peigne branchial, étroit, dont les feuillets sont égaux. Les Pyrami- delles sont des coquilles marines peu nom- breuses, que les zoologistes, avant Lamarck, avaient classées parmi les Bulimes, les Tro- chus ou les Hélix. Lamarck, qui les croyait habitantes des eaux douces, les plaça d'a- bord entre les Mélanies et les Auricules ; plus tard , il supprima ce genre et ne le ré- tablit qu'en 1811, pour former, avec les Tor- natelles, sa famille des Plicacés. L'espèce type, P. terebellum, a le têt assez épais, lisse, blanc, entouré de lignes ou bandes brunes; elle est longue de 20 à 22 millim. On en connaît cinq autres espèces vivantes et deux ou trois fossiles des terrains ter- tiaires. Voy. l'atlas de ce Dict., Mollusques, pi. 12. (Duj.) *PYRAMIS. acal. — Genre douteux de Diphyes établi par Otto pour une espèce , P. tetragona, recueillie dans la Méditerra- née près de Naples, et que M. Lesson dit être évidemment une pièce d'enclavement d'un Pléthosome. Eschscholtz en avait fait une espèce de son genre Eudoxie. M. de Blainville, tout en supposant que ce pour- rait être l'organe natateur postérieur d'une Diphye , avait inscrit le genre Pyramide comme douteux parmi ses Diphydes. Il lui attribuait, d'après Otto, un corps libre, gélatineux, cristallin, assez solide, déforme pyramidale, tétragone, à quatre angles iné- gaux par paires, pointu au sommet, tronqué à sa base, avec une seule grande ouverture arrondie, communiquant dans une cavité unique, profonde, vers la fin de laquelle est un corpuscule granuleux. (Duj.) PYRANGA. Pyranga. ois. — Division générique de la famille des Tangaras. Voy. tangara. (Z. G.) PYRATJSTA (wûp, feu; «&,>, allumer), ins. — G. de Lépidoptères nocturnes, de la tribu desPyralides, sous-tribu des Ennychites, créé par Schreber aux dépens des Ennychia de Treitschke, et adopté par Duponchel (Hist. méth. des Lépid. d'Eur., 1846). Les Pyrausta 8e distinguent particulièrement par leurs ailes supérieures larges et triangulaires, d'une consistance visiblement plus ferme que les PYR inférieures , et dont l'angle apical est très aigu. On connaît plus de 20 espèces de ce groupe, et toutes volent en plein jour, par un ardent soleil , dans les clairières des bois. On a pu étudier les Chenilles de deux espèces : elles sont fusiformes, avec des raies et des points ocellés de diverses couleurs ; vivent sur les Menthes, et se renferment dans une coque ovale d'un tissu papyracé , pour se changer en chrysalide. Nous cite- rons, comme types, les p. anguinalis Treit. et p. purpurina Linn., fréquentes, pendant l'été, dans presque toute l'Europe. (E. D.) ♦PYRENACANTHA^vpyj'v, noyau; à'xav- 0a, épine), bot. ph. — Genre de la famille des Antidesmées , établi par Hooker (Bot. Miscèll., II, 108). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. ANTIDESMÉES. *P¥RENARIA. bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées? , établi par Blum (Bijdr., 1110). Arbres de Java. Voy, TERNSTRjEMIACÉES. PYRENASTRUM (-Trvpvîv, noyau; 83p, feu; popy-o , forme ). min. — Nom du Plomb phosphaté, qui , par la fusion et le refroidissement , prend la forme d'un bouton polyédrique. Voy. PLOMB PHOSPHATÉ. (DEL.) *PY RONOTA («vpo's, de feu ; v«toç, dos). Ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tarnères , de la famille des Lamellicornes et delà tribu des Scarabéidesphyllophages, créé par M. Boisduval (Voyage de l'Astrolabe, Faune entomoiogique , 1835, 2e partie, p. 213), sur les Melolonlha fesliva, lœta F., 01., et P. refulgens Boisd. La lre et la 2e sont originaires de la Nouvelle-Zélande , et la 3e est propre à la Nouvelle -Guinée. Le genre Catonota de Hope (Coleopterist's Manual, 1. 1 , p. 40) est synonyme du genre Pyronota. (C.) PYROPE. MIN. — Voy. GRENAT. *PYR0PHlLA(w3f , feu; ytXew, aimer). ins. — Genre établi par Newman (The Enlo- mologist, t. I, p. 158), et qui nous est en- tièrement inconnu, l'auteur ayant négligé PYR PYR G59 d'indiquerTordreetla famille auxquels il se rapporte. (C.) PÏROPUORUM, DC. {Prodr., Il), dot. PQ. — Vay. ponuru. ♦PYROPHORUS {nZP, feu; yJpo;, qui porte), aiuchn. — Cette coupe générique qui n'a pas été adoptée par M. Wali kenaer, dans son Hist. nat. sur leslnsect.apt., a été établie par M. Koch dans son Ubersicht der arachni- densyslems aux dépens du genre des Salticus. Foy.cemot. (H. L.) PYROPHORUS USp, feu ; fipt», porter). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Serricornes, section des Sternoxes et tribu des Élatérides, fondé par Illiger (Mag. d. Gesellssch. naturf fr 1, 1807, p. 143), et adopté par Erichson , Latreille, Dejean, Germar. Ce dernier en a publié une Monographie ( Zeilschrift fur die Entomologie, t. III, 1841, p. 1 à 76), dans laquelle il en cite 64 espèces américaines. Nous ne mentionnerons ici que les plus connues, savoir: P. noctilucus, phosphoreus Lin., ignilus, janus Hst., extinctus, lumi- nosus , lucens , lampadicus , retrospiciens , nyctitans,speculator,lucidulusl\\., etc., etc. La taille de ces Insectes varie entre 16 et 35 millimètres. Les Pyrophorus sont généralement d'une couleur assez uniforme tirant sur le brun grisâtre ou jaunâtre. Cette couleur est due à une sorte de pubescence écailleuse se dé- tachant assez facilement et qui, enlevée, laisse voir Tépiderme d'un brun chocolat, et recouverte d'un grand nombre de points confluents et scabreux. Leur prothorax porte, sur chaque côté postérieur, tant en dessus qu'en dessous, une large tache ar- rondie, d'un jaune plus ou moins vif. C'est par cette tache que ces Insectes projettent la nuit une lumière très vive d'une teinte bleuâtre, qui permet délire l'écriture la plus fine, surtout si l'on en réunit plusieurs dans le même vase. C'est à cette lueur que des femmes font leur ouvrage; elles les placent aussi comme ornement dans leurs coiffures , pour les promenades du soir. Les Indiens les attachent à leur chaussure , afin de s'éclairer dans leurs voyages noc- turnes. Brown prétend que toutes les par- ties intérieures de l'insecte sont lumineuses et qu'il peut suspendre à volonté sa pro- priété phosphorique. Lacordaire assure que le principal réservoir de la matière phospho- rique réside intérieurement vers la jonction de l'abdomen avec le thorax. Nos colons nomment les Pyrophorus Mouches-lumineuses, et tes sauvages Cucuyos ou Coyouyou; de là le nom espagnol de Cucujo. Un individu de ce genre transporté à Paris , dans du bois , en état de larve et de nymphe, s'y est métamorphosé et a excité, par la lumière qu'il jetait, la surprise de plusieurs habitants du faubourg Saint An- toine, témoins de ce phénomène inconnu pour eux. (C.) Le Pyrophore a bec de feu a été repré- senté dans l'atlas de ce Dictionnaire, Insectes COLÉOPTÈRES, pi. 3. *PYROPHTHALMA. ois.— Division gé- nérique établie par le prince Ch. Bonaparte aux dépens du genre Sylvia, et comprenant les Syl. melanocephala et Sarda. (Z. G.) *PYROPHYLLITE (u3P , feu ; »nov , feuille: qui s'exfolie au feu), min. — Ce mi- néral ressemble à du Talc en petites masses fibreuses et palmées; mais, d'après l'ana- lyse qu'en a faite Hermann, c'est un silicate alumineux de Magnésie , avec 5 pour 100 d'eau. Il est tendre, flexible, d'un blanc jaunâtre et d'un vert pomme ; il s'exfolie rai pidement à la simple flamme d'une bougie. Il provient des environs de Bérésof, dans les monts Ourals. (Del.) PYROPHYSALITE. min. — Variété de Topaze. Voy. ce mot. *PYROPS (ttup, feu ; £$, face ). ins.— Genre de la famille des Fulgorides, de l'or- dre des Hémiptères , établi par M. Spinola {Rev. zool. , t. II , et Ann. de la Soc. ent. , t. VIII) sur quelques espèces ayant le front prolongé en une sorte de long tube , des élytres réticulées, etc. Le type est le P. te- nebrosa ( Fulgora tenebrosa Fabr. ), du Sé- négal et de la côte de Guinée. (Bl.) *PYROPUS («vpano's, dont l'aspect est éclatant), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, de la famille des Cur- culionides gonatocères et de la division des Apostasiméridesbaridides, établi parSchœn- herr ( Gênera et sp. Curculion. syn.9 t. III, p. 641; VIII, 1, p. 114). 11 ne se com- pose que d'une espèce, le P. cyaneus Hst.? [Sapphirinus, Schr.). Elle est propre à la Ja- maïque. (C-) 660 PYR PYR PYRORTRTTE. min. — Ce n'est qu'une variété d'Orthite ou d'Allanite, mêlée d'un peu de matière charbonneuse. Voy. ob- thite. (Del.) PYROSIDÉRITE. min. — Voy. fer. PYROSMALITE («vP, feu ; Urf, odeur). min. — Substance lamellaire , d'un brun verdâtre, cristallisant en prismes hexaèdres réguliers , clivables parallèlement à leurs bases; son éclat est légèrement nacré; elle développe au chalumeau des vapeurs odo- rantes de Chlore, ce qui lui a valu son nom. Sa composition n'est pas bien déterminée : on sait seulement qu'elle est formée de chlo- rure de Fer, et d'un silicate hydraté du même métal. Elle a été trouvée à Nordmark, en Suède. (Del.) PYROSOMA ( nZp , m/poç , feu ; a£pa , corps), moll. tunic. — Genre d'Ascidies com- posées établi par MM. PéronetLesueur pour des animaux agrégés, gélatineux, presque diaphanes, formant un cylindre creux, fermé à une extrémité, tronqué et ouvert à l'autre, et hérissé en dehors par une multitude de tubercules disposés soit en anneaux , soit irrégulièrement. Comme leur nom l'indique, ces animaux, habitant les mers des pays chauds, sont éminemment phosphorescents et paraissent, pendant la nuit, comme des masses de feu dont l'éclat et la couleur va- rient d'une manière admirable. Les Pyro- somes furent d'abord pris pour des animaux simples, comme les Béroés, et Bory Saint- Vincent proposa pour eux le nom de Mono- phore; mais M. Lesueur reconnut que cha- cun des tubercules de la surface appartient à un animal particulier, soudé par son en- veloppe gélatineuse avec les autres animaux du même groupe. Ce fut ensuite M. Savigny qui prouva que ces animaux présentent une organisation comparable à celle des Botrylles. On en connaît trois espèces, dont l'une plus grande, P. gigantea, dépasse en longueur 1 décimètre; une autre plus petite,?, ele- gans , qui se trouve également dans la Mé- diterranée, n'a guère que 30 à 34 millim. de longueur. (Duj.) PYROSTOMA («3p, feu; oto>, bou- che), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Lantanées, établi par C.-F.-W. Meyer {Essequeb., 219). Ar- bres ou arbrisseaux d'Essequeba. Voy. ver- bénacées. PYROSTRIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Guettardées, établi par Commerson (inJus- sieu gen., 206). Arbres ou arbustes de la Mauritanie. Voy. rubiacées. PYROSTRIA, Roxb. {Flor. ind., I, 430). bot. ph. — Syn. d'Eupyrena, Wight et Arnott. *PYROTA (TtupwTÔç, enflammé), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéro- mères, de la famille des Trachélydes et de la tribu des Vésicants, formé par Dejean {Catal., 3e éd., p. 246 ), et qui se compose de lOes- pèces américaines. Nous ne citerons que les suivantes: P. Afzeliana F. {sinuata 01.), Herculeana, G. {Lytta Kl., dimidiata Dej.)t dispar Gr., et Mylabrina Chvt. (C.) PYROXÈNE (t™p, feu; $/voS , hôte). min. — Les Pyroxènes forment, ainsi que les Amphiboles, un genre de substances isomor- phes, composées, comme ceux-ci, de Silice, de Chaux, de Magnésie, de protoxyde de Fer ou de Manganèse , ces quatre dernières bases pouvant se remplacer mutuellement et, par conséquent, se présenter mélangées en toutes proportions. Leur formule générale de com- position est r Si 2 ; et, si l'on suppose, comme nous l'avons admis ailleurs, que la Silice soit formée d'un atome d'Oxygène et d'un atome de Silicium, un atome de Pyroxène sera com- posé d'un atome de base monoxyde et de deux atomes de Silice, ou, ce qui revient au même, de quatre atomes de base et de huit de Si- lice, tandis que, dans les Amphiboles, il y a neuf atomes de Silice pour quatre de base. Telle est la seule différence que nous ayons à constater dans la composition atomique de ces deux groupes de corps entre lesquels les analogies sont si nombreuses et si intimes que l'on est souvent tenté de les confondre en un seul et même genre. Nous avons fait ressortir, au mot amphibole, les ressemblan- ces et les différences qui existent entre les espèces correspondantes des deux groupes dont nous maintenons la séparation ; nous nous bornerons à rappeler ici que les Py- roxènes se distinguent des Amphiboles par une proportion moindre de Silice, un degré moins élevé de fusibilité, un éclat moins vif en général , un aspect plus vitreux, et sur- tout par leur clivage qui a lieu parallèlement aux pans d'un prisme klinorhombique d'en- viron 87°, tandis que, dans les Amphibole», PïR PYR 6GI les clivages latéraux font entre jux un angle de 12i' 7. Les bases des deui prismes sont d'ailleurs inclinées à peu près de la même quantité sur l'axe (105° à 106). LesPyroxè- nes se clivent aussi quelquefois parallèlement aux deux plans qui, passant par l'axe, divi- sent le prisme diagonalement et, par consé- quent, dans deux directions perpendiculaires entre elles. Aucun des clivages des Pyroxènes n'est aussi net que ceux des Amphiboles ; les plus parfaits sont les clivages obliques, pa- rallèles aux pans du prisme fondamental. On cite aussi comme un caractère particulier à certains Pyroxènes, et qui ne se retrouve point dans les Amphiboles, l'existence d'un clivage parallèle à la base du prisme; mais ce qu'on a pris dans ce cas pour un véritable clivage n'en est qu'une apparence; ce sont les plans de jonction ou de séparation d'un grand nombre de cristaux laminiformes , groupés les uns sur les autres parallèlement à la base. Ajoutons, enfin, comme dernier caractère distinctif, pour le cas où les Py- roxènes et les Amphiboles se présentent en cristaux complets et isolés, que, bien que leurs formes puissent être dérivées au moins approximativement d'un seul et même prisme fondamental {voy. l'art, amphibole), cepen- dant les cristaux de Pyroiène et ceux d'Am- phibole ont, jusqu'à présent du moins, offert des différences notables dans leurs formes secondaires simples et dans leurs groupe- ments. Le groupe des Pyroxènes se compose, comme celui des Amphiboles, de plusieurs espèces isomorphes, qui se différencient par la nature de leurs bases, et qui sont beau- coup plus fréquemment mélangées dans le même cristal, qu'on ne les rencontre isolées; en sorte qu'ici, comme dans le groupe des Grenats, on en est réduit à distinguer un certain nombre de moyens termes, en se laissant principalement guider par les diffé- rences de couleurs, lesquelles indiquent la prédominance des bases terreuses ou des oxydes colorants. Ces termes correspondent d'ailleurs parfaitement à ceux que nous avons établis dans le groupe des Amphiboles ; car il y a entre ces deux groupes d'espèces la plus grande analogie possible, après celle quiconstitue l'isomorphisme proprement dit. Comme les Amphiboles, les Pyroxènes ont I leurs variétés rayonnantes, fibreuses et as- | bestoïdes. Ils sont aussi sujets à diverses épi- génies qui laissent subsister la forme origi- naire. Les plus ordinaires sont celles qui transforment le Pyroxène en Sléatite ou Serpentine, en terre verte (Mélaphyres du Tyrol) et en Amphibole Hornblende. Cette dernière épigénie s'observe dans la Smarag- dite des Euphotides de Corse, dans la dial- lage des Serpentines du Ilarz ou dans celle des Euphotides de la Valteline, où la Horn- blende a été prise pour de l'Hypersthène, dans l'Hypersthène des roches hyperslhéni- ques du Tyrol, enfin dans l'Augile des Por- phyres pyroxéniques de l'Oural (Ouralite). C'est sans doute aussi aune épigénie prove- nant de la réaction postérieure du milieu environnant sur les cristaux enveloppés par lui qu'il faut attribuer la présence d'une certaine quantité d'Alumine dans plusieurs variétés des genres amphibolique et pyroxé- nique; car rien ne vient appuyer l'opinion de quelques minéralogistes qui pensent que cette quantité d'Alumine est essentielle à la composition de ces variétés, et qu'elle y en- tre en remplacement d'une quantité équiva- lente de Silice. L'isomorphisme de la Silice et de l'Alumine est un fait hypothétique contre lequel dépose l'histoire tout entière des Silicates. On peut distinguer, parmi les Pyroxènes, les espèces ou plutôt les variétés de mélange qui suivent: 1° Le Diopside qui est à base de Chaux et de Magnésie, et correspond à la Trémolite ; les bases colorantes ne s'y montrent qu'ac- cidentellement et toujours en faible pro- portion. C'est l'espèce la plus rare; elle est en cristaux transparents, d'un blanc pur ou d'un gris verdâtre. Ses cristaux offrent, eu général, des prismes plus allongés et plus chargés de facettes à leurs sommets que ceux des autres espèces du genre ; ils sont souvent striés longitudinalement. On peut rapporter au Diopside les Malacolithe et Coc- colithe blanches d'Amérique, de Finlande et de Scandinavie; les Alalite et Mussite du Piémont. 2" La Sahlite, qui répond à l'Actinote, et renferme, outre les bases précédentes, du Protoxyde de Fer en quantité suffisante pour lui communiquer une teinte d'un vert plus ou moins foncé. Elle est en cristaux plus ou moins volumineux et charges de facettes ou 662 PYR en masses laminaires, clivables parallèlement aux pans, avec un faux clivage parallèlement à la base, ou bien en masses grenues (Coc- colitbe). Toutes les variétés que l'on rap- porte à cette espèce fondent aisément en un verre de couleur sombre. Les principales sont : la Coccolithe et la Malacolithe verte, le Pyrgome, la Fassaïte, la Baïkalite, l'Om- phacite et l'Hédenbergite. 3° L'Augite ou Pyroxène des volcans, qui correspond à la Hornblende basaltique, qui est plus riche en Fer que l'espèce précédente, et se présente en petites masses laminaires ou en cristaux courts, nets et de forme assez simple, d'un vert plus prononcé et tirant sur le noir. Il se rencontre abondamment disséminé dans les roches volcaniques mo- dernes, et fait, avec le Feldspath Labrador, le fond de la matière des Basaltes. 4° L'Hypersthène , synonyme : Paulite, ainsi nommée parce qu'on l'a trouvée d'abord à l'île de Saint-Paul, sur la côte du Labra- dor. Il est en masses laminaires, d'un brun ou d'un noir métalloïde bronzé, offrant les deux clivages ordinaires de l'Augite, plus un troisième, parallèle à la petite diagonale, et qui est d'une netteté remarquable. C'est ce clivage qui présente surtout l'aspect métal- loïde. Cette espèce est à bases de Magnésie et de Protoxyde de Fer. Elle correspond à la Hornblende métalloïde des Gabbros de la Valteline. 5° La Diallage chatoyante, autre espèce à bases de Magnésie et d'Oxyde de. Fer, en petites masses laminaires, verdâtres ou bru- nâtres, tendres et à poussière douce, n'of- frant d'une manière nette qu'un seul clivage diagonal, plus parfait que celui de l'Hyper- sthène. Les petites masses de Diallage sont toujours disséminées, soit dans un Feldspath compacte, soit dans une Serpentine. Elle constitue l'élément caractéristique des roches appelées Gabbros ou Euphotides. La Bronzite est une Diallage métalloïde qui, par sa com- position , correspond à l'Anthophyllite, et dans laquelle on voit reparaître les clivages Ordinaires des Pyroxènes. Les Pyroxènes tahlite et diopside forment quelquefois seuls des masses assez considérables pour prendre rang parmi les roches (Lherzolite ou Pyroxène grenu des Pyrénées ou des Alpes plémontai- ses). Mais, le plus souvent, les espèces py- roxéniques sont disséminées dans diverses PYR roches (particulièrement l'Augite, la Diallage et l'Hypersthène), ou en cristaux implantés sur les parois de leurs cavités (Diopside et Sahlite). Les principales roches dans la com- position desquelles les Pyroxènes intervien- nent, comme élément essentiel , sont, indé- pendamment de la Lherzolite , l'Euphotide , l'Hypersthénite, les Trapps, les Basaltes, les Dolérites, les Mélaphyres ou Porphyres py- roxéniques, etc. Voyez ces différents noms. (Del.) *PYROXÉNITE. géol.— Syn. de Lher- zolite. Voy. ce mot. (C. d'O.) *PYRRHANTHUS, Jack, (in Malay. Mis- cell. ex Hooker Bot. Mag. Compan., I, 156). bot. ph. — Syn. de Lumnitzera, Willd. PYRRHOCORAX. ois. — Nom généri- que latin donné par Vieillot aux Cboquarts. Voy. choquart. (Z. G.) PYRROCORIDES. ins. — Synonyme d'Astemmites. (Bl.) PYRRHOCORIS (wuppo; , rouge ; xoptç, punaise), ins. — Synonyme à'Astemma. (Bl.) *PYRRHODES, Swains. ois.— Synonyme de Charmosyna, Wagl., genre de la famille des Perroquets. (Z. G.) ♦PYRRHOPPAPPUS, DC. (Prodr.,Vïlf 144). bot. ph. — Syn. de Chondrillat Tourn. *PYRRHOSA. bot. ph. — Genre de la famille des Myristicées, établi par Blume (Rumph. ,1, 109, t. 62, 63). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. myristicées. *PYRRHOSIA, Mirb. (m Bullet. Soc. phi- lom. an IX, 70). bot. ca. — Syn. de JVi- phobolus, Kaulf. *PYRRHOTRICHIA , Wight et Arnott (Prodr. I, 238). bot. ph. — Syn. d'Erio- sema, DC. PYRRHULA. ois. — Nom générique la- tin des Bouvreuils. *PYRRHULAUDA, Smith, ois— Syno- nyme de Megalotis, Sw.; Fringilla, Temm. *PYRRHULINÉES. Pyrrhulinœ. ois.— Sous-famille établie par Swainson dans la famille des Fringillidées pour des Oiseaux dont le bec est gros, très bombé, et égale- ment renflé partout. G.-R. Gray introduit dans cette sous-famille les genres suivants: Pyrrhulauda, Erythrina, Leucosticte, Cri- thagra, Spermophila, Pyrrhula, Strobilo- phage et Uragus. (Z. G.) ♦PYRROCIS (nom mythologique), im. PYS PYT 663 — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéro- mères, de la famille des Sténclytres et de la tribu desSerropalpides, créé par M. de Cas- telnau ( Ilist. nat. des anim. artic, t. II, p. 237), et qui est identique avec celui de Penlhe, Newm., Hope; ou Anorops,Dej. Use compose des 2 espèces suivantes : P. obli- quants P. (Helops pimeliaG.) F., et Lesueuri C. {unicolor Dej.). L'une et l'autre provien- nent des États-Unis. (G.) * PYRROCOMA ( nvftis , rougeàtre; «r'.uYj, chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Tubuliflores , tribu des Astéroïdées , établi par Hooker (Flor. Bot. Amer., I, 306). Plantes herbacées ou sous- frutescentes de l'Amérique extra- tropicale. Voy. COMFOSÉES. PYRLLARIA. bot. ph. — Genre de la famille des Santalacées?, établi par L.-C. Richard ( in Michaux Flor. bor. amer., II , 231 ). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. SANTALACÉES. PYRULE. Pyrula (pyrus, poire), moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches, de la famille des Canaliferes, établi par La- marck aux dépens du grand genre Murex de Linné, et caractérisé par la forme de sa co- quille, subpyriforme, canaliculée à sa base, Tentrue dans sa partie supérieure, sans bour- relets en dehors, et ayant la spire courte, surbaissée quelquefois. La columelle est lisse, et son bord droit est sans échancrure. Ce genre, comme l'avait constitué Lamarck, renferme plusieurs typesdissemblables; aussi a-t-on cherché à le démembrer, soit en repor- tant certaines espèces avec les Fuseaux, comme l'a indiqué If. Deshayes, soit en réunissant quelques autres Pyrules avec les Pourpres ; toutefois il reste encore un certain nombre dePyrules qui présentent un ensem- ble de caractères tout particuliers, et qui de- vront en conséquence former un genre dis- tinct. On en connaît 33 espèces vivantes, toutes assezgrandesoudegrandeur moyenne. On en a recueilli aus>i 20 ou 22 espèces fos- siles dans les terrains tertiaires. (Doj.) PYRL'S. bot. pn. — Voy. poirier. *PYSODON. crust.— Fabricius a établi, lous ce nom, un genre qui parait avoir de l'analogie avec les Macroures , mais qui est Caractérisé d'une manière trop imparfaite pour pouvoir prendre place dans la classifi- cation naturelle. Il y range deux espèces : le Pysodon depressus et le Pysodon cylindri- eus Fabr. ( Ent. suppl., p. 417 ejusd. ; Entom. syst., t. II, p. 483). Ces deux es- pèces proviennent de l'océan Indien. (H. L.) *PYTELIA. ois. — Genre fondé par Swainson aux dépens des Fringillées, sur le Fringille beau-marquet, Frin. elegans G mel. (Vieill., Gall. des Ois., pi. 64). (Z. G.) PYTHAGOREA, Lour. [Flor.cochinch.). bot. ph. — Syn. de Blackvellia, Commers. *PYTHEl)S (nom mythologique?), MB — Genre de l'ordre des Coléoptères subpen- tamères, de la famille des Longicornes et de la tribu des Lepturètes , établi par Newman ( The Entomologist , p. 111 ) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, le i*. jugosus de l'auteur. (C.) ♦PYTHI01V , Mart. ( in Flora , 1831 , p. 455). bot. ph. — Syn. d'Amorphophallus, Blume. PYTHIUM, Nées, (in N. A. N. C, XI , 513). bot. cr. — Syn. de Leptomitus , Agardh. PYTHO (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, de la famille des Sténélytres et de la tribu des Hélopiens , établi par Fabricius (Systema Eleutheratorum , t. II, p. 95), et générale- ment adopté depuis. Le type, le P. depressus {Tenebrio) Lin., cœruleus, festivus et casta- neus var. F., est propre à la Suède et à l'Hel- vétie. On doit encore y comprendre les P. pallidus Say , niger et americanus Ky. , qui sont propres à l'Amérique septentrionale. Ces Insectes ont le corps aplati; leur corse- let est rétréci postérieurement en forme de cœur tronqué. (C. ) PYTHON. Python (nom mythologique). rept. — Le nom du gigantesque serpent Py- thon que l'ancienne mythologie nous rap- porte avoir été tué par les flèches d'Apollon, a été employé par les erpétologistes modernes pour indiquer un genre d'Ophidiens propres à l'ancien monde. Ce nom a été donné aux Ophidiens dont il s'agit, parce que leurs espèces dépassent toutes les autres en grandeur. Elles vivent surtout dans l'Inde et en Afrique; mais il n'y en a plus, dans l'époque actuelle du moins, en Europe; seulement la géologie nous démontre qu'il y en avait pendant la; période tertiaire. Ce sont, sans doute, les espèces africaines ou asiatiques de ce groupe 664 PYT PYT qui, mal observées ou connues par des récits exagérés, auront donné lieu, lors des temps héroïques ou même chez les Grecs et les Romains, à la croyance de ces gigantesques Serpents souvent cités dans les anciennes cosmogonies et même dans l'histoire. Les Serpents du groupe des Pythons n'ont d'é- gaux, en dimensions, quelesBoasaméricains, et ils les représentent dans les parties inter- tropicales de l'Afrique et de l'Inde. On en conserve, dans la collection européenne, qui ont 20 pieds de long. Adanson dit qu'il a entendu parler de Pythons de 40 à 50 pieds de longueur; mais il n'en a vu lui-même que de 22 pieds. Ainsi que nous l'avons dit à l'article ophidiens (tome IX, page 128), c'est sans doute à quelques espèces du genre des Pythons et probablement au Python Sebœ qu'il faut rapporter le fameux Serpent de Régulus. Tel était aussi, selon toute appa- rence, le Serpent (long de 30 coudées) qui fut pris pendant le règne d'un des Ptolémées, et dont Diodore de Sicile a raconté la capture. L'exagération qui a présidé à ces récits ne saurait nous étonner, et les relations des voyageurs modernes sont loin d'en être exemptes. Anciennement comme aujour- d'hui, les faits extraordinaires étaient les mieux accueillis, et, comme il était impossi- ble de les vérifier, les hommes instruits eux- mêmes les acceptaient comme exacts. Les Pythons appartiennent, d'après MM. Duméril et Bibron , à la même famille que les Boas et les Eryx; G. Cuvier les mettait, au contraire, avec les Couleuvres dont ils ont la forme générale et la double rangée de plaques sous-caudales. Les deux premiers de ces naturalistes les nomment Pythonides ou Holodontes. Cette seconde dénomination rap- pelle qu'ils ont des dents sur les ptérygoï- diens, sur les maxillaires inférieurs, sur les maxillaires supérieurs et sur les os incisifs, c'est-à-dire sur toutes les pièces de la bou- che oîi les Ophidiens peuvent en avoir. Un autre caractère de ces animaux consiste dans îa présence d'ossus-orbitaires, à quoi il faut ajouter qu'ils ont la queue préhensile, qu'ils •présentent des fossettes plus ou moins pro- fondes sur les lèvres inférieures et supérieu- res (le seul genre Nardoa n'en ayant qu'à la lèvre inférieure), et qu'ils ont des crochets pédiformes à l'anus. Les Pythons vivent dans les lieux boisés, chauds et humides. Ils ne sont pas venimeux ; mais, comme ils acquièrent une grande taille et qu'ils sont carnassiers à la manière des autres Ophidiens, ce sont des animaux très redoutables. Ils attaquent leur proie vivante et, en général, ils choisissent pour victimes les animaux qui viennent se désaltérer aux endroits où ils se sont établis. Accrochés par leur queue préhensile à quelque arbre, ils font osciller leur corps ou bien ils restent immobiles à leur embuscade, suivant que les circonstances le leurindiquent.Onaditqu'ils saisissaient, broyaient entre les replis de leur corps et avalaient des Antilopes, des Cerfs et même des Bœufs; le fait est qu'ils peuvent s'emparer, et cela au rapport d'ob- servateurs exacts, d'animaux dont la taille égale celle des Gazelles ou même des Che- vreuils. Ainsi les jeunes des espèces que nous avons citées peuvent devenir leur proie, et d'autres espèces sont aussi dans ce cas, lorsqu'à l'état adulte elles ne dépassent pas la grosseur de la Gazelle ou du Cerf Muntjac. La manière dont ces animaux saisissent leur proie, même lorsqu'on les conserve à l'état de captivité dans les ménageries, est curieuse à observer, et les montreurs d'ani- maux manquent rarement de les donner en spectacle. La disproportion singulière qui existe entre leur corps et la masse qu'ils en- gloutissent peu à peu étonnerait, si l'on ne savait combien leurs mâchoires sont dilata- bles, et comment l'absence de sternum et de fausses côtes facilite l'extension du diamètre de leur corps. La même faculté existe, quoi- qu'à un moindre degré de développement, chez nos Couleuvres ordinaires. Pendant l'acte pénible, pour ces animaux, de la dé- glutition, ils avancent leur glotte entre les branchies de leurs mâchoires de manière à ce que leur respiration ne soit pas interrompue. On trouve des Pythons en Afrique, dans l'Inde et dans les îles de la Sonde, aux îles Moluques, à la Nouvelle-Irlande et même à la Nouvelle Hollande. Leurs espèces ont pré- senté des caractères à l'aide desquels on les a partagées en quatre sous-genres : I. Mprélie. Morelia, Gray (Zoological Misccllang), de la Nouvelle-Hollande. Voy. l'article morélie, tome VIII, page 343. II. Python. Le genre du Python propre- ment dit est ainsi caractérisé par MM. Du- méril et Bibron : P\T PYT 6g: Narines latérales ou verticales s'ouvrant entre deux plaques, dont Tune est beaucoup plus petite que l'autre; yeux latéraux, à pu- pille vertico-elliptique; des plaques sus-cé- pbaliques depuis le bout du museau jusque sur le front seulement, ou, le plus souvent, Jusqu'au delà des régions sus-oculaires, pla- ques au nombre desquelles sont toujours des préfrontales; des fossettes aux deux lèvres ; écailles lisses; scutelles sous-caudales en double rang. On connatt cinq espèces de Pythons, les unes d'Afrique, les autres de l'Inde ou de la Malaisie. En voici les noms: Python de Seba, P. Sebœ ou le Coluber Sebœ de Gmelin, Boa hieroglyphica de Schneider, etc. De l'Afrique intertropicale. Python de Natal, P. Natalensis d'Andrew Smith. De Port-Natal, sur la côte orientale d'Afrique en Cafrerie. Python boyal, P. regius ou Boa regia de Shaw et Python Bellii de Gray. De Sénégam- bie. Python molure, Python molurus ou le Nintipolonga de Seba, le Coluber molurus de Linné, le Python tiyris de Boié, etc. , etc. De l'Inde, sur les côtes du Malabar et de Co- romandel, ainsi qu'au Bengale; il existe aussi en Chine, à Java età Sumatra. M.Schie- gel rapporte, d'après le voyageur hollandais Boié, qui était unerpétologiste fort distingué, que le Python molure attaque les Cochons et la petite espèce de Cerf de l'Inde que l'on nomme Muntjac. Ce Cerf est d'une taille un peu inférieure à celle du Mouton Python réticulé, P. reticulatus ou le Boa reliculata de Schneider, le P. Javanicus de Kuhl, le P. Schneideri de Boié, etc., etc. De l'Inde et des îles asiatiques, a Java, Amboine, Banca et autres. M. Bibron a rétabli avec le plus grand soin, dans son Erpétologie, la sy- nonymie de ces diverses espèces de Pythons. 111. Liasis, Gray. Narines latérales ouvertes dans une seule plaque offrant un sillon en arrière du trou nasal ; yeux latéraux, à pupille vertico-ellip- tique; des plaques sus-céphaliques depuis le bout du museau jusqu'au delà de l'espace inter-orbitaire, plaques au nombre desquel- les il y a toujours des préfrontales; des fos- settes plus ou moins distinctes aux deux lè- vres; écailles lisses ; scutelles sous-caudales partagées en deux. T. X. Ce genre, adopté par M. Bibron, com- prend quatre espèces: Python améthyste, P. amethystinus, le B. amethystina de Schneider. D'Amboine et de la Nouvelle-Irlande. Liasis de Cuildren, Liasis Childrcni de Gray, dont on ignore la patrie. Liasis de M ack lot, Liasis Mackloti Dumé- ril et Bibron. Des îles de Timor et Samao. Liasis olivâtre, Liasis olivacea Gray. Pro- pre au nord de la Nouvelle-Hollande. IV. Nardoa, Gray; Bolhrochilus, Fitzinger. Narines latérales ouvertes dans une seule plaque ; yeux latéraux, à pupille ver tico ellip- tique; des plaques sus-céphaliques depuis, le bout du museau jusqu'au delà de l'espace inter-orbitaire, plaques au nombredesquelles il n'y a pas de préfrontales; des fossettes à la lèvre inférieure seulement; écailles lisses; scutelles sous-caudales partagées en deux. Nardoa DEScHLEGEL,IVardoa Schlegeli. De la Nouvelle-Hollande. Les espèces de Pythons que l'on voit le plus communément dans les ménageries sont le Python Sebœ et surtout le P. molu- rus. La femelle de celui-ci a pondu en cap- tivité, et l'on a constaté à Londres, aussi bien qu'à Paris, qu'elle entoure ses œufs des replis de son corps, et qu'elle les couve jus- qu'à leur éclosion. MM. Valenciennes, Du- méril et Bibron ont publié, à cet égard, ainsi que sur l'accroissement en taille des Ser- pents, des détails dont nous parlerons à l'article reptiles. (P. G.) *PYTHONIDES. Pylhonidœ. rept. — Nom d'une sous - famille de Pytboniens ou Ophidiens azémiophides ( Dum. et Bibron ), comprenant les espèces du vé- ritable genre Python des anciens erpéto- logistes. On partage aujourd'hui les Pytho- nides en Morélie, Python, Liasis et Nardoa. Nous en avons parlé à l'article python. Voy ce mot. (P. G.) * PYTHONIENS. Pythonii. rept. — MM. Duméril et Bibron nomment ainsi, dans leur Erpétologie générale (t. VI , p. 358 ), la première famille des Ophidiens Azémiophides. Les caractères qu'ils lui as- signent sont les suivants: Des vestiges de membres postérieurs se montrent au dehors, chez les adultes, sous (orme d'ergots, de chaque côté de l'anus; dents sous-maxillaires et sus maxillaires 84 666 PYT similaires, coniques, pointues, plus ou moins tranchantes à leur bord postérieur, coudées à leur base, penchées en arrière et diminuant de longueur à partir de la seconde ou de la troisième , qui sont très longues ; branches de la mâchoire supérieure subcla- viformes , plus ou moins comprimées en avant , s'étendant jusqu'au niveau ou au- delà des frontaux postérieurs; os ptérygoï- diens comme courbés en cz> et dentés dans leur première moitié seulement; boîte cé- rébrale cylindrique, renflée latéralement dans la première moitié de sa longueur. Les genres les plus connus qui entrent dans cette famille sont ceux des Pythons, des Eryx et des Boas, dont les espèces, étudiées avec plus de soin dans ces dernières années, ont permis rétablissement d'un plus grand nombre de divisions également génériques principalement dues à M. #.-E. Gray. MM. Duméril et Bibron partagent les Pythoniens en quinze genres répartis dans trois tribus qui se rapportent elles-mêmes à deux sous-familles , les Holodontes et les Aprotérodontes. Les Holodontes ou les Py- thoniens, qui ont des dents implantées dans ï'os intermaxillaire et qui sont pourvues d'os sus-orbitaires, ont aussi la queue prenante; ce sont les Pythonides [voy. ce mot). Les Aprotérodontes manquent, ainsi que leur nom l'indique, de dents implantées dans l'os incisif ou intermaxillaire, et ils n'ont pas d'os sus-orbitaires. Ceux dont la queue n'est pas préhensile constituent les Erycides, parmi lesquels M. Bibron ne reconnaît que le seul genre Eryx. Les Booeides ou Boas, qui ont au contraire la queue préhensile, sont partagés par le même erpétologiste en plusieurs genres, savoir: Enygre, Leptoboa, Tropidophis , Platygaster , Boa , Pelophile , Eunecte , Xiphosome , Epicrate , Chila- bothre. Le genre Eryx est seul représenté en Europe, encore n'y existe-t-il que dans les parties orientales. Les Pythonides vivent en Afrique, dans l'Inde ou en Océanie, et les espèces de la tribu des Boas sont pour la plupart de l'Amérique méridionale ; le Pelophile et le Xiphosome sont d'Afrique, et l'espèce type du genre Platygastre est d'Australie. (P. G.) *P\THONISSA (nom mythol.). arachn. — M. Kocb, dans son Ubersicht der arachni- VYX densyslems , désigne sous ce nom une nou- velle coupe générique qui a été établie aux dépens des Drassus {voy. ce mot), et qui n'a pas été adoptée par M. Walckenaër dans son Histoire naturelle sur les Insectes ap- tères. (H. L.) PYTHONIUM. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Dracunculi- nées, établi par Schott [Melet., 17). Herbes duNépaul. Voy. aroïdées. *PYTICERA (ttut^u, saliver; x/oaç, an- tenne). ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, famille des Serricornes , section des Malacodermes et tribu des Clai- rones , créé par Spinola ( Essai monogra- phique sur les Clérites, t. II, p. 69, pi. 41, f. 3), qui le comprend dans la sous famille de ses Clérites cléroïdes. Le type, seule es- pèce connue , le P. Duponti Sp. , est origi- naire du Brésil. Cet Insecte est noir; son corselet est jaunâtre, et les élytres sont dila- tées et bordées extérieurement de jaune , à partir du dessous de la base jusqu'au-delà du milieu; l'antenne offre 10 articles, dont les 2e à 7e sont resserrés, anguleux, poilus, et les 3 derniers excessivement allongés. (C.) PYURA. moll., tunic. — Genre d'Asci- dies composées, admis par M. de Blainville, d'après Molina, et caractérisé ainsi : Corp* pyriforme, avec deux petites trompes cour- tes, contenu dans une loge particulière for- mée par son enveloppe extérieure, et con- stituant, par sa réunion avec dix ou douze individus semblables, une espèce de ruche coriace diversiforme. (Duj.) *PYXICEPHALUS UuÇi;, boîte ; x£«pa).>i, tête), rert. — Genre de Batraciens anoures de la famille des Raniformes ou Grenouilles, caractérisé par M. Tschudi. Il comprend trois espèces seulement: une de ces espèces est de l'Amérique méridionale ; les deux autresviventdans l'Afrique australe. (P. G.) PYXIDANTHERA (wufk, boîte; oyQ-ôp*, anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Diapensiacées, établi par L.-C. Richard (in Michaux Flor. bor. amer., 1, 152, t. 17). Arbustes de l'Amérique boréale. Voy. dia- pensiacées. PYXIDARIA, Lindern. (Alsat., 1, 152; II, 267). bot. ph. — Syn. de Lindernia, Allion. PYXIDE. bot. — Sorte de fruit. Voy. ce mot. QUA PYXIDEMIS. RErr. — Genre d'Emydes établi par II. Fitzinger. (P. G.) ♦PiXIDKIULA. infos.? alg.— Genre de Bacillariées établi par M. Ehrenberg dans la section des Naviculacées , que cet auteur prend pour des Infusoires polygaslriques, et caractérisé par son têt rond, de deux pièces, et par sa manière de vivre isolément et non agrégé. (Duj.) *PYXID1R0STRES. ois. — Sous ce nom Latreille a établi dans l'ordre des Palmi- pèdes, une famille qui comprend le genre Phéuicoptère. (Z. G.) PYX1DIUM, Ehrh. (Beytr., IV, 44). bot. cr. — Syn. de Phascum, Linn. PYXIXE (ttu^'ç, boîte), bot. cr. — (Li- chens.) Nouveau genre établi par Fries , et qui a été oublié à la place qu'il doit occu- per dans notre classification des Lichens. Il a pour type le Lecidea sorediata d'Acharius, mais il se distingue des vraies Lécidées par les caractères suivants : Au lieu d'un exci- pulurn toujours ouvert , on a un péritbèce d'abord clos , puis dilaté en forme de cu- pule, qui recèle un nucléus ascigère et disci- forme. Les tbèques, environnées de para- physes, sont en massue, et renferment de 8 à 10 sporidies oblongues, brunes et bilocu- laires. Le thalle est cartilagineux, et formé de lanières imbriquées rayonnantes, et inci- sées-multifides au sommet. Un grand nom- bre de sorédies en rendent ordinairement la surface pulvérulente. C'est entre les tropi- ques que croissent les espèces peu nom- breuses de ce genre , qui a encore pour sy- QUA 667 nonyme le genre Circinaria de M. Fée. Voy. ce mot, et les pages 187 et suiv. de notre Cryptogamie de Vile de Cuba. (G. M.) PYXINÉES. Pyxincœ. bot. cr. — (Li- chens.) Nom d'une tribu de la famille des Li- chens, laquelle se compose des genres Pyxine, Fr. ; Gyrophora, Ach. p. p.; Umbilicaria, Hoffm.; Omphaladium Mey. et Fw. (C. M.) *PYXINIA (nu$tvoo5, fauve), helm.?— Le D. Hammer-Schmidt a décrit sous ce nom, dans 17sis pour 1838, un genre de parasites des Insectes, qui paraît se rapporter au groupe des Grégarines de M. Léon Dufour. Il en cite trois espèces, dont une, appelée par lui P. rubecula , vit sur le Dermestcs vulpinus. (P. G.) *PYXIPOMA Uvfo, boîte; «û^a, cou- vercle), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées , tribu des Sésuviées, établi par Fenzl (in Annal. Wiener Mus., II, 293). Herbes des Moluques. Voy. portulacées. *PYXIS (tcw|i5, boîte), rept.— Genre de Tortues terrestres, de la catégorie de celles que l'on nommé Tortues à boîte, à cause de la mobilité de leur plastron. C'est la partie antérieure seulement de cet organe qu'elles peuvent remuer. L'espèce type de ce genro est le Pyxis arachnoïdes de M. Bell. Sa pa- trie est l'Inde et l'archipel Indien. (P. G.) *PYXIS (tiv^'ç, boîte), ins. -— Genre do l'ordre des Coléoptères subpentamères , do la famille des Cycliques et de la tribu des Chrysomélines, établi par Dejean (Calai.* 3e édit., p. 428) sur deux espèces du Brésil, les Pyx. slrialopunctata et ambigua Dej. (C.) Q •QUADERSANDSTEIN. géol. —On nomme ainsi le grès du lias que l'on ex- ploite pour la bâtisse, dans le Wurtemberg et d'autres parties de l'Allemagne. (C. d'O.) *QUADRELLA, Meisn. (Gen., 17). bot. PB. — Syn. de Colicodendrum , Mart. QUADRIA , Ruiz et Pav. ( Prodr. , 10, t. 33). bot. ph. — Syn. de Gueviniay Moliu. QUADRICORXE. mam. — Une espèce é'Antilope (voy. ce mot) a reçu ce nom. (E. D.) QUADRILATERES. Quadrilatera. crust. — Latreille, dans son Cours d'entomologie, donne ce nom à une tribu de l'ordre des Décapodes brachyures. Cette tribu n'a pas été adoptée par M. Milne Edwards dans son Histoire naturelle sur les Crustacés , et on peut dire qu'elle correspond aux Ocypo- diens, aux Gonoplaciens, aux Gécarciniens, aux Pinnothériens, aux Thelpheusiens et aux Cancériens de M. Milne Edwards. Voy. ces différents noms. (H. L.) QUADRILLE, bot. ph. — Nom vulgaire de VAsclepias carnosa Linn. QUA ♦QUADRUMANES. Quadrimani. INS.— Troisième section de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, établie par Latreille(J%. anim. de Cuvier, t. IV, p. 389), correspondant à la tribu des Harpaliens de Dejean, et offrant dans les mâles quatre tarses antérieurs dila- tés ; les 3 ou 4 premiers articles sont en forme de cœur renversé ou triangulaires, et presque tous terminés par des angles aigus ; le dessous est ordinairement ( les Ophonus ex- ceptés) garni de deux rangées de papilles ou d'écaillés , avec un vide linéaire intermé- diaire. Le corps est toujours ailé , généralement ovalaire et arqué en dessus ou convexe, avec le corselet plus large que long, ou tout au plus isométrique, carré ou trapézoïdal. La tête n'est jamais brusquement rétrécie pos- térieurement. Les antennes sont de la même grosseur partout , ou un peu et insensible- ment épaissies vers le bout. Les mandibules ne sont jamais très fortes. Les palpes exté- rieurs sont terminés par un article plus long que le précédent, ovalaire ou en fuseau. La dent de l'échancrure du menton est tou- jours entière , et manque dans quelques uns. Les pieds sont robustes, avec les jambes épineuses et les crochets des tarses simples. Les tarses intermédiaires, dans les femelles mêmes, sont courts, et, à la dilatation près, con formés à peu près ainsi que les précédents. Ces Carabiques se plaisent dans les lieux sa- blonneux et exposés au soleil. Cette section se compose principalement des genres Acino- pus, Daplus, Harpalus, Ophonus, Stenolophus etAcupalpus. On y a encore réuni beaucoup d'autres genres nouvellement créés. (C.) *QUADRIRAYÉE. rept. — Nom fran- çais d'une Couleuvre européenne du sous- genre Elaphis, qui est le Coluber elaphis de Shaw et le Coluber quatuor- lineatus de La- cépède. Cette espèce n'est pas très répan- due- (P. G.) QUADRUMANES. Quadrumana. mam. — G. Cuvier {Règne animal) et, depuis lui, la plupart des zoologistes ont désigné sous ce nom le second ordre de la classe des Mammifères, qui comprend les trois grands groupes naturel* des Singes, des Ouistitis et des Makis. Les caractères principaux des Quadrumanes sont les suivants : Membres postérieurs plus ou moins complètement im- QUA propres à la station bipède, devenant des instruments très parfaits de préhension, et terminés par de véritables mains, aussi bien que les antérieurs; tous les doigts allongés et très flexibles ; les pouces très mobiles, très écartés des autres orteils et pouvant leur être opposés et former ainsi la pince, d'où leur est venu le nom qu'ils portent; les yeux, de même que dans l'Homme, sont dirigés en avant, tantôt directement, comme chez les Singes; tantôt obliquement, corn me chez les Makis; les mamelles sont pectorales; la verge pendante; la fosse temporale séparée de l'orbite par une cloison osseuse, et les hémi- sphères cérébraux sont composés de trois lobes dont le postérieur recouvre le cervelet» Du reste, les formes générales des Quadru^ mânes sont très rapprochées de celles de l'Homme et, de même, leur organisation in- térieure présente avec lui de grands rapports, surtout dans la disposition de leurs intes- tins. Les Quadrumanes, en général, par la dis- position de leurs membres, sont destinés à monter aux arbres, ce qu'ils font habituel- lement avec une grande agilité ; à terre» leur démarche est chancelante et pénible, ils ne peuvent poser à plat leurs pieds sur If sol, et leur bassin, étroit et placé oblique» ment, favorise peu la solidité des membre* postérieurs. Nous avons dit que ces animait! étaient pourvus de quatre mains, mais plu- sieurs exceptions doivent être signalées; c'esl ainsi que plusieurs Singes d'Amérique et beaucoup de Makis n'ont pas les pouces des mains autrement dirigés que les autres doigts; tandis que certains Singes d'Afrique, ceux du genre Colobe par exemple, n'ont plus de pouces aux mains antérieures. Un autre caractère qui a été donné à l'ordre des Qua- drumanes, celui d'avoir la face dépourvue de poils, n'est pas plus positif; les Makis, les Galéopithèques et des animaux qu'on A placés dans le même ordre, les Bradypes et les Chéiromys, font en effet exception à cette règle. Les Quadrumanes ont pour patrie générale les zones intertropicales ; on les trouve aux mêmes latitudes à peu près, en Amérique, en Afrique, dans l'Inde et à Java, Sumatra, Bornéo, aux Célèbes et à Madagascar, en un mot, dans les grandes îles de l'archipel In- dien; mais aucune espèce n'a encore été QUA trouvée dans les petites tles de l'ancien et du nouveau continent. Quoique ces animaux paraissent habiter de préférence les terrains assez peu élevés au-dessus du niveau de la mer, les lieux boisés, le bord des rivières où la végétation est plus active, plus continue, OÙ les fruits sont plus abondants, on sait cependant qu'il en existe dans les parties assez élevées des Cordilières de la Nouvelle- Grenade, des Himalayas, de la montagne de la Table au cap de Bonne-Espérance , de l'Atlas, et sur les frontières de la Chine, ainsi qu'au Thibet, et par conséquent dans les lieux où la température est assez basse. On a, depuis longtemps, divisé l'ordre des Quadrumanes en plusieurs groupes : les Singes et les Makis qui sont devenus par la multiplicité des formes secondaires deux petites familles, et entre lesquelles il faut placer un troisième genre, celui des Ouisti- tis, qui n'appartient bien ni à l'un ni à l'au- tre. M. de Blainville, à l'exemple de Linné, les nomme Primates, et il y a joint les Ga- léopithèques, les Bradypes et les Chéiromys, qui en ont été éloignés par plusieurs natu- ralistes. Nous ne croyons pas devoir entrer dans plus de détails sur l'ordre des Quadrumanes, renvoyant le lecteur aux mots singes, sa- jou, OUISTITI, GALÉOPITHÈQUE, ORANG, GIBBON, HACAQL'E, GUENON, BRADYPE , GALAGO, TAR- SIER, etc. , etc. (E. Desmarest.) *QUADRUMANES FOSSILES, mam. foss. — Aucun os, aucune dent de Singe, ni de Maki, ne se sont jamais présentés à moi dans mes longues recherches, a dit G. Cuvier, dans son discours préliminaire sur les Osse- ments fossiles. En effet, ces ossements sont rares, et ce n'est que depuis la mort du fon- dateur de la Paléontologie qu'il en a été trouvé quelques uns. Cette rareté peut pro- venir, ainsi que l'a pensé M. Lyell, de ce que ces Mammifères ne fréquentent pas les marais ou les bords des rivières et des lacs, comme ceux dont on trouve habituellement les os dans les dépôts tertiaires, mais que, vivant dans les forêts, sur les arbres, leurs cadavres sont rarement entraînés par les cours d'eau. En Europe, on en compte déjà deux es- pèces : Le Pithecus antiquus de Blainville (Oste'o- tegie des Primates), fondé sur une mâchoire QUA 669 inférieure garnie de toutes ses dents, niais privée de ses branches montantes, découverte par M. Larteten 1837, à Sansans, départe- ment du Gers, dans un monticule tertiaire qui fourmille d'os de Rhinocéros, de Masto- dontes et de Dinolhériums. Ce Singe appar- tient évidemment à la division des Gibbons, par la forme de ses dents, mais d'une espèce différente de celles que nous connaissons. Les incisives sont longues; la canine, élevée seulement de 3 millimètres au-dessus d'elles, offre à sa base postérieure et interne un ta- lon, comme dans le Maure et le Macaque; la première fausse molaire est triangulaire» à une seule pointe , plus grosse et plus élevée que la seconde qui a deux pointes en avant et un talon en arrière; les trois grosses molaires sont un peu plus longues que lar- ges,et augmentent de grandeur de la première à la dernière; elles sont un peu creuses au milieu et bordées en avant de deux tubercu- les et, en arrière, de trois, comme dans les Orangs et même comme dans l'Homme. La symphyse est longue et inclinée en arrière jusqu'au-delà de la deuxième fausse-mo- laire. M. Lartet a trouvé depuis des astragales qu'il croit être de Singes et qui, en effet, ressemblent, quoique avec quelques diffé- rences spécifiques, à celui du Papion. Le Macacus eocœnus Owen ( Mammifères et Oiseaux fossiles de la Grande-Bretagne , pi. 1), trouvé, en 1839, à Kysou en Suffo- lek, par M. William Colchester, dans l'argile de Londres. Cette espèce repose sur un fragment de mâchoire inférieure contenant la dernière molaire et l'alvéole de la précé- dente, et sur une première vraie molaire sé- parée. En Asie, MM. Baker et Durand ont dé- couvert dans le terrain tertiaire des monts Sous-Himalya une portion de mâchoire su- périeure de Singe qu'ils attribuent à une espèce de Semnopithèque d'une grande taille, et MM. Falconnet et Cautley une mâchoire inférieure d'un Singe fort voisin de l'Eti- telle. M. Wagner a découvert aussi en Grèce des espèces de Singes fossiles. En Amérique, M. Lund a signalé des os- sements de deux espèces de Singes que l'on rencontre dans les cavernesdu Brésil, et qu'il nomme, l'une, CaUithrix pvlmœïits, et l'au- €70 QUA tre Prolopilhecus , de taille supérieure aux Sagouins et aux Sajous actuels. (L...D.) QUADRUPÈDES, mam.— Les anciens na- turalistes, qui attachaient une grande impor- tance au nombre des membres propres à la préambulation, donnaient ce nom collectif à tous les animaux à quatre pieds. Aujourd'hui le nom de Quadrupèdes et celui de Quadru- pèdes vivipares, proposé par Lacépède, sont tout-à-fait rejetés et remplacés par celui de Mammifères {voy. ce mot). Les Quadrupèdes ovipares constituent, parmi les Reptiles, les ordres des Chéloniens , Sauriens et Batra- ciens. (E. D.) QUALEA. bot. ph. — Genre de la famille des Vochysiacées, établi par Aublet (Guian. 7 I, t. 1, 2). Arbres résineux du Brésil et de la Guiane. On en connaît 9 espèces , parmi lesquelles nous citerons les Q. ecalcarata, grandiflora Mart. et Zucc. , Q. rosea , cœru- lea Aubl., Q. multiflora Mart. (J.) QUAMOCLIT. bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées , sous-ordre des Convolvulées , établi par Tournefort (Inst., 39 ) aux dépens des Ipomœa. L'espèce type, Quamoclit peclinata Sp. (Ipomœa quamoclit Linn. ), est une herbe volubile, indigène d'Europe. Elle se cultive comme plante d'or- nement. (J.) QUAO. mam. — Variété du genre Chien. Voy. CHIEN. QUAPOYA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Clusiacées, tribu des Clusiées, éta- bli par Aublet ( Guian. , II , 898 , t. 343 , 344). Arbres de la Guiane. Voy. cxusia- CÉES. QUARANTAIN. bot. ph.— Nom vulgaire d'une espèce de Matthiole. Voy. ce mot. QUARANTAINE, bot. ph. —Nom vul- gaire d'une belle variété de Giroflée. Voy. ce mot. *QUART-GECKO. rept. — Nom fran- çais donné par M. de Blainville (Nouvelles Annales du Muséum , t. I V ) aux Sténodac- tyles de G. Cuvier. (P. G.) QUARTINE. bot. ph. — Voy. graine. QUARTZ ou OUARZ. min. — L'une des espèces les plus communes et les plus abon- dantes du règne minéral , et Tune des plus remarquables , non seulement par le rôle important qu'elle joue dans la structure de l'écorce terrestre, mais encore par les usages multipliés auxquels se prêtent ses nom- QUA breuses variétés. On la rencontre partouî à la surface et dans l'intérieur de la terre, à quelque profondeur que l'on descende ; on la trouve dans les terrains de tous Ici âges , de tous les modes de formation , et dans toutes les circonstances possibles de gisement. Le grand nombre et la diversité des modifi- cations que présente cette espèce ont conduit les minéralogistes à établir dans leur sériedes subdivisions principales , formant comme autant de sous-espèces, et que nous rédui- rons à quatre : le Quartz hyalint ou Quartz proprement dit , VAgatet le Jaspe et YOpale. Toutes les variétés comprises dans ces sous- espèces ont des caractères généraux , dont quelques uns, faciles à constater, donnent les moyens de les reconnaître. Elles sont toutes composées essentiellement et exclu- sivement de Silice, sauf les cas de mélanges accidentels; elles ont une dureté qui leur permet de rayer le verre et presque tous les minéraux , à l'exception d'un petit nombre de pierres fines : aussi donnent-elles géné- ralement des étincelles par le choc du bri- quet. Elles sont infusibles par elles-mêmes au feu du chalumeau; insolubles dans l'eau et dans tous les acides, excepté l'acide fluor- hydrique, qui les dissout avec une grande facilité. Le Quartz , qui est infusible par lui-même au feu du chalumeau ordinaire, a été fondu et même volatilisé par M. Gau- din, à la flamme de l'alcool, soufflée avec du gaz oxygène. Il se fond alors en un liquide incolore et visqueux, que l'on peut mouler par pression , ou tirer, comme le verre , en fils qui sont très tenaces et très élastiques. Le Quartz fondu se volatilise à une température qui paraît peu éloignée de celle de son point de fusion. Pour pouvoir être fondu au chalumeau ordinaire et rendu soluble par les acides, le Quartz a besoin d'être attaqué préalablement par un alcali. On le fond au chalumeau avec le carbonate de soude, et le résultat de la fusion peut alors être dissous dans l'acide nitrique ou l'acide chlorhydrique. Veut on s'assurer de sa nature chimique? on évapore la solution presque àsiccité, puis jetant de l'eau sur le résidu et filtrant, on sépare la Silice, qui reste sur le filtre sous la forme de poudre blanche. Si la substance essayée est ud Quartz , et si elle est minéralogiquement QUA pure, la solution ne doit rien précipiter par les réactifs. 1° Quartz hyalin. Il a toujours une cassure vitreuse, et quand il est transparent et en masse informe , il ressemble parfaitement à du verre. Il est presque toujours cristal- lisé, ou du moins composé de parties ou de grains à structure cristalline. Il offre à peine quelques indices de clivage; mais on peut, par la trempe, y faire naître des systèmes de Assures planes dans trois directions dif- férentes, parallèles aui faces d'un rhom- boèdre obtus de 94° 15'. Ce rhomboèdre, que la cristallisation du Quartz ne' réalise jamais complètement , est généralement considéré comme la forme fondamentale de ses cristaux, dont les formes les plus ordi- naires sont celles du prisme hexagonal py- ramide, et du dihexaèdre ou dodécaèdre à faces triangulaires isoscèles. Toutefois le «ystème cristallin du Quartz se distingue du système rhomboédrique ordinaire par des caractères particuliers , en rapport avec les singularités de sa structure phy- sique et de ses propriétés optiques. La préférence donnée à la forme rhomboédri- que comme type de ce système a été justifiée par les expériences de Savart, qui ont dé- montré une différence de nature physique entre les faces prises trois à trois sur un même sommet pyramidal; mais les formes qui en dérivent sont soumises à une hémié- drie qui atteint les faces latérales, savoir, celles qui naissent sur les angles latéraux du prisme pyramide, et sur les arêtes ver- ticales du même prisme. Le prisme présente souvent de petites facettes, non symétriques par rapport à Taxe, et placées de biais sur les angles, ce qui a fait donner à cette va- riété le nom de plagièdre. Celles de ces pe- tites facettes qui sont tournées dans le même sens ne se montrent d'ordinaire que sur certains individus, et les facettes qui s'in- clinent en sens contraire sur d'autres indi- vidus. Ces facettes trapéziennes ne sont ja- mais parallèles entre elles aux extrémités opposées du cristal; elles sont ordinaire- ment disposées deux par deux, en haut et en bas, et de chaque côté des arêtes longi- tudinales, et seulement sur trois des arêtes prises alternativement, en sorte que, par leur combinaison, elles donneraient nais- sance à des trapézoèdres trigonaux , à faces QUA G71 inclinées et non symétriques. Dans une au- tre variété (la rfwmbifère), les facettes pla- cées sur les angles les tronquent symétri- quement, et prennent alors la figure du rhombe ; elles conduisent alors ou à un rhomboèdre de position anormale, ou à un ditrièdre (ou double pyramide trigonale). Enfin les arêtes verticales alternatives for- ment deux groupes dont l'indépendance s'annonce quelquefois par des biseaux qui se montrent sur trois seulement de ces arêtes. Les physiciens, en étudiant les propriétés optiques du Quartz, ont découvert des faits curieux qui semblent dériver de la même cause que celle qui détermine cette hémié- drie latérale dont nous venons de parler. Ils ont constaté que le Quartz appartient à la classe des corps qui ont une double ré- fraction à un seul axe positif; mais, de plus, ils ont trouvé qu'à la différence de tous les autres corps cristallisés, il possède une autre sorte de polarisation et de double réfrac- tion, qu'ils ont appelée circulaire, et qui ne s'observe que dans la direction de l'axe des cristaux. Tout rayon polarisé ordinaire qui traverse, suivant cette direction, une lame de cristal de roche taillée perpendicu- lairement à l'axe, éprouve une modification telle, qu'à son émergence son plan de polarisa- tion est dévié , soit vers la droite, soit vers la gauche, d'un angle proportionnel à l'épais- seur de la lame. On a reconnu que certains échantillons de Quartz font tourner le plan de polarisation vers la droite, tandis que d'autres le font tourner vers la gauche, en sorte qu'il y a dans l'espèce du Quartz deux sortes d'individus cristallisés, que Ton peut considérer comme construits semblablement, mais en sens inverse , autour d'un même axe. M. Herschell a signalé un accord re- marquable qui existe entre le sens du mou- vement des plans de polarisation et celui dans lequel s'inclinent les facettes de la va- riété plagièdre, ce qui permet de déterminer d'avance, à l'inspection de la forme , dans quel sens aura lieu la rotation de la lu- mière. — Voici maintenant les conséquen- ces de ces propriétés. Les plaques perpendi- culaires à l'axe ne montrent pas, comme les autres cristaux à un axe, lorsqu'on les place dans l'appareil aux tourmalines , des anneaux colorés avec une croix noire au 672 QUA centre ; mais l'espace central est coloré d'une teinture uniforme, dont la nature dépend de l'épaisseur de la plaque, et qui change gra- duellement lorsqu'on fait tourner sur elle- înême la tourmaline placée du côté de l'œil. Bi Ton superpose deux plaques d'épaisseur B peu près égale et de caractères opposés /c'est-à-dire faisant tourner les plans de po- larisation, l'un à droite, l'autre à gauche), la croix obscure apparaît, mais ses branches se courbent en S; le sens de la courbure est déterminé par la plaque la plus voisine de l'œil. Si l'on superpose les deux moitiés d'une même plaque taillée obliquement à l'axe, en ayant soin de croiser à angles droits les sections principales des deux parties, et si l'on place ce couple dans l'appareil aux tourmalines, en le tournant de façon que l'axe de la tourmaline oculaire partage en deux également l'angle des deux sections principales, on aperçoit dans tout le champ de la vision des bandes colorées séparées en deux séries par une bande noire centrale. Ce couple, joint uniquement à la tourma- line oculaire, constitue un polariscope d'une grande sensibilité (le polariscope de Sa- vard). Certains cristaux de Quartz, particu- lièrement ceux d'Améthyste, offrent cette particularité, que les deux sortes deQuartz, qui se distinguent par leurs propriétés op- posées, y sont réunis en couches alterna- tives extrêmement minces et parallèles aux faces du prisme et de la pyramide. Lors- qu'elle est taillée en lame perpendiculaire à Taxe, et observée avec la pince aux tour- malines , elle produit une apparence de vei- nes colorées, disposées par séries correspon- dantes aux faces alternatives de la pyra- mide. Le Quartz hyalin a pour pesanteur spéci- fique 2,65. Lorsqu'il est transparent, il prend le nom particulier de Cristal de roche, .le Cristal de ro:es oiseaux est mise en mouvement par des Tnuscles très courts , mais très marqués , et même plus nombreux que ceux des Mam- mifères. Les pennes dont elle est garnie sont en nombre très variable ; tantôt il n'y en a que huit ou dix, comme chez les Pics, les Coli- fafSt, ordinairement une douzaine, tantôt enfin jusqu'à trente-deux , comme dans le Figeon-Paon. Elles ont une longueur varia- QUE 679 ble aussi, comparée à celle du corps; mais ordinairement elles sont plus longues et plus larges que celles des ailes, et leurs barbes sont égales des deux côtés; elles sont pro- fondément insérées dans le croupion et pé- nètrent jusqu'au périoste qui revêt le coccyx. Elles contiennent de l'air comme toutes les autres plumes, mais, pas plus que celles-ci, elles ne le tirent ni des poumons ou des sacs aérifères, ni des prétendus réservoirs qui renfermeraient de ce fluide dans les os du bassin, comme le croyait Mauduyt; le doc- teur Sappey a montré dernièrement que c'est par l'orifice médian, situé à la face in- férieure des plumes entre la partie opaque et la partie transparente , que l'air exté- rieur s'introduit dans leur cavité. Elles sont disposées par paires symétriques et sembla- bles, distinguées , relativement à leur posi- tion , en intermédiaires et latérales : celles- ci sont en général larges et arrondies à l'ex- trémité, celles-là étroites et aiguës, Elles sont toutes réunies à leur insertion en un segment de cercle et peuvent, à la volonté de l'oiseau , se rapprocher ou s'écarter en forme de rayons : c'est par ce mouvement que les oiseaux , surtout ceux de haut vol, augmentent ou diminuent la surface qu'ils opposent à l'air, et facilitent ainsi leur élé- vation ou leur descente vers le sol ; d'autre part, pouvant leur imprimer un mouvement partiel ou de totalité, soit à droite, soit à gauche, en haut ou en bas , ils s'en servent comme d'un véritable gouvernail pour se diriger dans leur vol. De là le nom de rec- trices donné aux plumes de la Queue, par opposition à celui de rémiges donné aux plumes des ailes, qui remplissent l'usage de rames. Outre la véritable Queue , il existe, chez quelques Oiseaux , des plumes tectrices qui forment à cet organe des couvertures supé- rieures et inférieures, et qui ne doivent pas être confondues avec lui, bien qu'elles pren- nent parfois un grand développement. Telles sont celles qui, dans le Coq, se relèvent en un panache flottant aux deux côtés de l'ori- gine de la Queue , et qui , dans le Paon, se terminent au-dessus de la Queue en un épa- nouissement remarquable et fort connu, ca- chant par devant, d'une manière complète, l'organe caudal proprement dit. Suivant que les pennes qui la composent 680 QUE sont de fa même longueur ou de longueurs différentes, la Queue est dite égale ou iné- gale; dans ce dernier cas, elle peut être étagée, arrondie, pointue ou fourchue, sui- vant le mode d'inégalité des diverses plu- mes; de là les noms de cauda brachyura, macroura, falcata , acuminata , etc., très usités en ornithologie pour caractériser les genres et les espèces. La forme des pennes est elle-même variable, et ces variations en entraînent d'autres correspondantes dans la forme générale de la Queue. Horizontale chez un grand nombre d'Oiseaux , la Queue est relevée chez le Coq , légèrement inclinée chez les Faisans, plus abaissée chez les Per- drix. Quant à ses dimensions , elle est tantôt très large et disposée en éventail , tantôt étroite et comme effilée. Elle est très longue dans les Faisans , moins longue dans la Pie, courte chez les Grues et les Cigognes , très courte chez les Plongeons, nulle dans l'Au- truche et le Casoar. Daudin a fait la remar- que intéressante que la domesticité peut quelquefois influer sur la longueur de la Queue, sur le nombre et la forme des ver- tèbres caudales : on trouve, en Virginie et dans d'autres parties des États-Unis d'Amé- rique, une variété du Coq domestique dont la Queue n'a que quatre vertèbres très pe- tites, dégarnies de longues plumes, de sorte que cet Oiseau porte le nom de Coq sans croupion. Généralement les Oiseaux a pattes courtes ont une Queue longue, et les Oi- seaux à longues jambes , tels que les Échas- siers, ont la Queue très courte ou presque nulle: aussi, quand ils volent, relèvent-ils leurs pieds et les dirigent-ils en arrière en les portant parallèlement au corps, de ma- nière à leur faire suppléer la Queue dans les fonctions de gouvernail. Enfin les Perroquets, comme les autres Oiseaux grimpeurs, tels que les Pics, Grimpe- reaux, Toucans, etc., se servent de la Queue, non plus comme d'un gouvernail, mais pour s'appuyer contre le tronc des arbres et s'aider ainsi à grimper. Chez la plupart des Reptiles, la Queue est fortement développée et joue un rôle essen- tiel dans leur mode de locomotion. Elle ne manque que chez quelques Batraciens, et ce caractère témoigne toujours de différences assez importantes dans l'organisation pour QUE que M. Duméril en ait fait la base de la clas- sification de cet ordre. 11 a nommé Batraciens urodèles ceux qui, comme les Salamandres, possèdent une Queue, et Batraciens anoures ceux qui, comme les Grenouilles, en sont tout-à-fait dépourvus. Il ne faut pas oublier toutefois que ces derniers en ont une, lors- qu'ils sont à l'état de têtard ; seulement, elle se dessèche et se résorbe peu à peu, à mesure qu'ils subissent leurs métamorphoses. Ce phénomène, qui mérite de fixer toute notre attention, n'est peut-être pas très différent de celui qui se passe chez l'homme pendant sa vie embryonnaire. La Queue des Chéloniens est courte et sans importance, mais il n'en est pas de même de celle des Ophidiens et des Lézards. Chez les Serpents, les vertèbres caudales sont très nombreuses, la plupart peu différentes par leurs formes de celles des autres régions ; et la Queue, dont elles constituent la partie so- lide, contribue, de la même manière que tout le reste du corps, à imprimer à l'ensem- ble les ondulations qui font progresser l'ani- mal. Il en est de même chez les Sauriens, et, quoique ces Reptiles possèdent des pattes, la Queue leur est néanmoins fort utile pour la locomotion, surtout à ceux qui vivent dans l'eau. Le ralentissement qu'éprouvent dans leur marche les Lézards qui viennent de per- dre leur Queue prouve que le mouvement de reptation de cet organe aide puissamment leurs fonctions locomotrices, et est pourbeau- coup dans l'agilité de ces animaux. Le même organe est doué, chez eux, comme chez les Salamandres et chez les têtards de Grenouil- les, de la singulière faculté de se reproduire, lorsqu'il a été coupé. Depuis que Spallanzani constata ce curieux phénomène, il n'est pas un naturaliste qui n'ait pu répéter son ob- servation. Mais c'est surtout chez les Croco- diliens que la Queue acquiert des dimensions énormes; pour en donner une idée, il nous suffira de dire que, des soixante vertèbres du Crocodile, il y en a quarante et quelques caudales ; et que le Monitor de Java n'a pas moins de cent quinze vertèbres coccygien- nes. Outre ses usages locomoteurs, la Queue semble remplir, chez divers Reptiles, quel- ques autres fonctions. Ainsi celle du Caméléon est prenante et volubile; sa peau paraît plus flexible et plus molle que celle du reste du QUE corps, ce qui donne à penser qu'elle peut servirai! tact. Quant aux Ophidiens, on ne peut concevoir le toucher, s'il existe, qu avec la Queue ou une partie plus grande encore du corps. Enfin, chez le Crotale ou Serpent ■ sonnettes, la Queue est enrichie d'un sin- gulier appareil qui distingue ce Reptile de tous les autres Ophidiens: c'est une suite de QUE 681 tl énfltaui, lâchement emhoîtés les 'ans dans les autres, qui se meuvent, vibrent et résonnent quand l'animal remue cet or- gane. Le nombre de ces grelots augmente avec l'âge; il parait qu'il en reste un de plus après chaque mue, et qu'ils sont formés par l'épiderme du Serpent retourné sur lui- même comme un doigt de gant, et retenu a l'extrémité postérieure de la Queue. Chez les Poissons, l'appareil caudal est, d'une manière encore plus évidente et plus directe, la continuation de la colonne verté- brale. Tout est analogue entre l'une et l'au- tre, la forme des os qui les constituent , la disposition des muscles qui les meuvent, des . .aisseaux et des nerfs qui s'y distribuent, J les téguments qui les recouvrent. Il ne faut i •>as confondre la Queue proprement dite et :a nageoire caudale qui vient s'y surajouter. Ce dernier organe , servant plutôt de gou- vernail que d'appareil natatoire, est dirige verticalement comme le gouvernail de nos navires, et, bien qu'il existe chez la plupart des Poissons , il peut manquer cependant hez quelques uns à Queue allongée et poin- •ue, comme l'Anguille. Par les mouvements ariés qu'ils impriment à leur Queue, les hissons s'en servent de mille manières, et, hez plusieurs, elle constitue un instrument edoutable pour l'attaque et la défense. Aussi cet organe, à l'aide duquel ils jouissent e la faculté de se mouvoir en tout sens, est- .1 un des premiers à s'agiter dans l'œuf, et ontribue-t-il énergiquement à la rupture les enveloppes qui y retiennent le jeune boisson captif, dans la première période de on développement. D'ailleurs le nombre des ertèbres coccygiennes des Poissons est 1res ariable. 11 s'élève à deux cent soixante-dix ans certains Squales; il descend à douze ans l'Espadon, le Trigle volant, et a cinq . ans le Coffre triangulaire. 11 est inutile d'ajouter qu'ici encore la forme et les dimensions de la Queue et celles de la nageoire caudale fournissent des caractères de classification qu'on ne néglige pas dans les déterminations génériques et spécifiques. Mais nous ne devons pas oublier de dire que, si la Queue des Poissons, outre .es fonctions locomotrices, devient souvent par sa masse même et par l'énergie de ses mouvements un organe de défense , elle peut emprunter aussi à d'autres circonstances son caractère d'arme offensive ou défensive: tels sont les piquants dont elle est quelquefois garnie , tel est encore l'appareil électrique que le docteur Robin a découvert dans toute la longueur de la Queue des Raies. Des nombreux détails dans lesquels nous venons d'entrer, on peut conclure que l'existence de la Queue est beaucoup plus générale qu'on ne serait porté à le supposer par suite d'un examen superficiel, et que l'étendue de son développement, chez quel- ques espèces, loin d'être un simple ornement, introduit en réalité dans l'économie un in- strument nouveau. LaQueueest toujours un organe utile pour les animaux qui la possè- dent; c'est un membre de plus que la nature leur a accordé et qu'elle a accommodé d une manière merveilleuse aux besoins propres a chaque espèce. Nous l'avons vue remplir, chezdifférentsanimaux,lesdiversesfonctions d'organe de préhension, de toucher, de loco- motion; il n'est, pour ainsi dire, pas de genre de locomotion auquel elle ne puisse participer: le saut, la reptation, la nage; chez plusieurs, elle se convertit en une arme puissante et, chez un grand nombre, elle sert en même temps à tous ces usages et a plusieurs autres. Ceci suffit pour prouver la variété des conditions d'existence avec les- quelles peut coïncider son atrophie, son dé- veloppement ou sa diversité, et iustifier les caractères descriptifs qu'on* empruntés a ces divers modes pour les introduire dans la classification. . Si maintenant nous considérons d un point de vue plus élevé son existence générale, surtout chez les Vertébrés, comme complé- ment du plan commun de leur organisation, ^ussero'ns frappés de la trouver chez tous, sans exception aucune. Ainsi que s nous la vous dit, l'Homme lui-même est doué dans les premières semaines du développement d'une Queue très prononcée ; et nos ; observa- tions embryologiques nous portent a croire que, si à une époque postérieure , elle n est 6S2 QUE plus apparente chez lui, cela tient, non seu- lement à ce qu'elle est masquée par le dé- veloppement du bassin et des fesses, qui est comparativement bien plus considérable et bien plus rapide, mais de plus à ce qu'une partie de la portion coccygienne du rachis est résorbée pendant qu'elle se trouve encore à l'état muqueux; en un mot, qu'à dater d'un certain moment, le nombre des vertèbres caudales diminue à mesure que l'embryon se développe. Du reste, comme nous l'avons déjà indiqué, ce phénomène ne serait autre chose que la répétition de celui qui se passe dans le même organe chez les Batraciens anoures. Il est facile, en effet, d'observer, dans la Queue de ces animaux, non seule- ment la flétrissure et le retrait, mais encore une résorption successive coïncidant avec le développement des membres et offrant en conséquence une marche tout-à-fait inverse de celle que suivent ces nouveaux appa- reils. Faisons une dernière remarque. L'homme, dont la Queue est rudimentaire, est de tous les animaux celui dont l'extrémité opposée du rachis , c'est-à-dire la tête, qui n'en est qu'une dilatation , se trouve le plus déve- loppée. Le même antagonisme peut paraître se rencontrer chez d'autres animaux; mais, en signalant ce fait, nous devons nous éle- ver contre toute tendance généralisatrice dont on pourrait le croire susceptible, et ne l'envisager que comme le résultat d'une coïncidence fortuite. Si nous exprimons ici une telle opinion , cela tient à ce qu'à pre- mière vue, on pourrait être tenté de trouver, dans cette simple expression du mode de vi- vre de tel ou tel animal, une application de ce principe que Geoffroy Saint-Hilaire a ex- posé avec tant de talent sous le nom de ba- lancement des organes. Mais on ne saurait faire un pas dans la revue des espèces zoolo- giques sans y trouver des exceptions for- melles : pour n'en citer que des exemples connus, qui ne sait que le Crocodile est pourvu en même temps d'une puissante Queue et d'une tête énorme? que la Baleine, douée d'une tête colossale , même relative- ment à son propre corps , peut , d'un coup de sa Queu», faire couler une embarcation ? Si les principes de l'illustre auteur de la Philosophie anatomique étaient applicables à l'appareil que uous venons d'étudier, ce se- QUE rait plutôt sous un autre point de vue : il peut sembler, par exemple, qu'il existe un balancement non entre la tête et la Queue , mais entre les diverses parties du train pos- térieur. Ainsi , chez l'homme, destiné à la station bipède , et dont le pubis , les han- ches, les fesses, les cuisses, en un mot toutes les parties des membres inférieurs prennent un grand développement , la Queue s'atro- phie et disparaît. Chez les Batraciens anou- res, à mesure que se développent des mem- bres postérieurs très forts destinés à impri- mer à leur corps des mouvements énergiques de saut et de natation, la Queue se résorbe , et disparaît d'une manière encore plus sen- sible. La brièveté de la Queue coïncide aussi avec la force du train postérieur chez les Lièvres, les Cerfs, les Gazelles, etc., qui sont des animaux sauteurs. Au contraire, chez la Baleine , que nous citions tout à l'heure, tandis que les membres pelviens et le bas- sin sont atrophiés, ou, pour mieux dire, an- nihilés, les vertèbres coccygiennes, les mus- cles qui les meuvent et les prolongements cutanés qui forment leur puissante na- geoire, prennent un développement consi- dérable. Cependant, il faut le dire, à ces exemples nous opposerons nous - même celui du Kanguroo , qui , à une Queue robuste , joint un train postérieur des plus dévelop- pés ; celui des Singes à queue prenante, qui se trouvent presque dans le même cas , et tant d'autres qu'on pourrait citer. C'est donner une nouvelle preuve de la difficulté qu'il y a d'élever au rang de lois les rela- tions de faits anatomiques si contingents. Quelque généraux que nous paraissent ceux- ci , ils ne s'étendent guère au-delà d'une sphère bornée par le genre de vie , la spé- cialité fonctionnelle et les conditions d'exis- tence des animaux qui nous les offrent. Quand nous trouvons dans un animal une grosse tête avec une grosse Queue, ou une grosse Queue avec de grosses cuisses , c'est tout simplement que la coexistence de ces parties lui était nécessaire pour l'accom- plissement de ses fonctions. Faut il chercher toujours un balancement dans les organes , et trouver la nature économe par ici, quand elle a été prodigue par là? Nous ne le pen- sons pas , et son budget ne nous paraît pas aussi fixe que Gcethe a bien voulu le sup- poser. (A. Courty.) QUI QUEUE DE CHEVAL, bot. pu. — Nom vulgaire de VHippuris vulgaris. QUEUE DE LION. bût. ru— Nom vul- gaire du Phlomis leonurus. QUEUE DE LOUP. bot. pb. — Nom vul- gaire du Mclampyrum arvense. QUEUE DE SOURIS, bot. pu —Nom vulgaire des Myosurus. Voy. ce mot. QUEUE FOURCHUE, ins. —Nom vul- gaire des espèces du genre Ophion. Voy. ce mot. QUEUE -GAZÉE. Stipiturus. ois. — Genre établi par M. Lesson, dans la famille des Becs-Fins, sur un Oiseau dont MM. Vi- gors et Horsfield ont fait un Mérion sous le nom de Malurus malachurus. Voy. sylvie. (Z. G.) QIEUE RUDE. rept. — Nom français du genre Doryphorus de G. Cuvier ( Règne animait t. II, p. 34). Ce genre appartient nger, les marques très voisines de son ex- trémité inférieure se sont seules écartées, d'autant plus qu'elles étaient plus inférieu- res, et que la dernière d'entre elles surtout se trouve maintenant débordée par une por- tion de nouvelle formation , d'autant plus longue que l'expérience a duré plus long- temps. Il résulte de ce mode d'accroisse- ment des Racines, que leur extrémité est toujours leur partie la plus jeune, et qu'elle est formée d'un tissu cellulaire très délicat, à cellules généralement arrondies et lâches, par suite, éminemment propre à l'absorp- tion de l'humidité ambiante. C'est, en effet, cette extrémité toujours jeune des Racines, à laquelle on a donné le nom de spongiole, qui est le siège essentiel de l'endosmose ra- diculaire, et qui joue dès lors le rôle le plus important dans la nutrition des plantes. Les spongioles terminent d'ordinaire de» fibrilles radicellaires très déliées et très nombreuses, dont l'ensemble constitue ce qu'on a nommé le chevelu. C'est le chevelu qu'on voit se multiplier extrêmement sur les Racines plongées dans une terre très humide ou surtout dans l'eau , et finir sou- vent par former une masse de filaments à laquelle on donne vulgairement le nom de queue de Renard. Ses fibrilles naissent sur les Racines sans ordre déterminé, de même que les radicelles elles mêmes, excepté dans quelques cas, où on les voit rangées régu- lièrement sur des lignes longitudinales (Ra- dis, quelques Cypéracées, etc.). Les Racines et leurs ramifications ne sor- tent jamais de bourgeons ni de formations analogues; mais souvent on les voit pro- duire des bourgeons proprement dits des- tinés à émettre des pousses aériennes. Ces bourgeons souterrains ont reçu le nom de drageons; on en trouve des exemples chez l'Aylanthe, les Sumacs, etc. Il faut néan- moins se garder de confondre ces bourgeons produits par de vraies Racines avec ceux qui 11AC 693 ont été émis par des branches souterraines. Au double fait que nous venons de signaler se rattache l'expérience du retournement d'un arbre, expérience curieuse, mais facile à expliquer, et dont on a donné souvent une fausse interprétation. Si l'on courbe en arc un jeune Saule, de manière à enterrer tout ou partie de ses branches, et qu'on le maintienne de force dans cette position, ses branches produiront bientôt des Racines adventives qui naîtront en divers points de leur surface, mais sans sortir des bourgeons oblitérés sous terre, et qui fixeront sa tête au sol. Que l'on relève alors la Racine de cet arbre en la déterrant, l'arbre se trou- vera entièrement renversé, sa tête en terre et ses racines à l'air. Or, celles-ci ne tarde- ront pas à développer des bourgeons, des- quels sortiront des branches feuillées, et qui reformeront à l'arbre une nouvelle tête. Mais, dans cette expérience, les Racines ad- ventives et les bourgeons seront des pro- ductions nouvelles, amenées par les circon- stances anormales dans lesquelles on a placé successivement les branches et les Racines, et l'on n'aura aucun motif pour penser que les bourgeons aériens ont produit des Ra- cines. L'histoire des racines adventives présente des faits très curieux. Dans la nature, elles se produisent de manières et dans des cir- constances parfois très remarquables. Ainsi on les voit , chez beaucoup de monocotylé- dons ligneux, se développer en grand nom- bre à la partie inférieure de la tige, jusqu'à former tantôt une sorte de support sur le- quel la tige elle-même se trouve soutenue au-dessus du sol, tantôt un faisceau conique dont le volume dépasse même celui de la tige. Parfois même, avant de se montrer à l'extérieur, elles rampent sur une longueur considérable sous l'épiderme de la tige, qu'elles grossissent considérablement. Le fait le plus curieux certainement à cet égard est celui signalé récemment par M. Gaudichaud relativement à un Vellozia dont la tige était entièrement formée dans sa partie inférieure par ces Racines et dont l'axe ligneux avaft entièrement disparu sur ce point. On trouve également des Racines rampant dans la couche externe des tiges chez les Lycopodia- cées, et chez quelques végétaux fossiles qui s'en rapprochent par leur organisation, ainsi 694 RAC que l'ont montré les beaux travaux de M. Ad. Brongniart (Mém. sur le Sigillaria elegans). Chez les plantes épidendres, la pro- duction de Racines adventives est très abon- dante et quelquefois elle présente des faits intéressants. Ainsi le Clusiarosea, qui croît sur les grands arbres , dans les forêts de l'Amérique, émet d'une hauteur de 25, 30 mètres et quelquefois davantage au- dessus du sol , de fortes Racines adventives qui descendent directement vers le sol et finissent par l'atteindre. Dès qu'elles ont pé- nétré dans la terre, elles commencent à grossir; se touchant alors latéralement, elles se greffent souvent l'une à l'autre et forment ainsi un cylindre plus ou moins complet autour de l'arbre , que cette gêne finit en général par faire périr, et dont plus tard le bois, décomposé par l'action des agents atmosphériques, ne tarde pas à laisser \eClusia végéter seul supporté par son tube de Racines. La production artificielle des Racines ad- ventives est la base des procédés de bou- tage et de marcotage, dont il a été déjà ques- tion dans cet ouvrage. La durée des Racines déterminant celle des plantes elles-mêmes , c'est d'après elle que les botanistes ont établi les divisions dont on fait constamment usage dans les descriptions. (Voy. physiologie végétale, chap. I, art. 3.) La Racine se distingue , sous le rapport de sa structure , par quelques particularités qui méritent d'être signalées , et qui ont rapport soit aux couches qu'elle comprend, soit aux proportions relatives de ces cou- ches. l°Chez les dicotylédons, presque tou- jours le cylindre médullaire de la tige , ar- rivé au collet, se termine en cul-de-sac, de telle sorte que la privation de moelle est l'un des caractères anatomiques les plus gé- néraux des Racines. Il est cependant des ex- ceptions à cette loi générale. Ainsi la Racine de plusieurs plantes herbacées , et particu- lièrement, parmi elles, celle de la Belsamine des jardins , conserve une moelle très appa- rente, non seulement dans son pivot ou son corps, mais encore quelquefois dans les ra- mifications de celui-ci. Il est également des arbres chez lesquels on voit la moelle se prolonger plus ou moins dans Taxe de la Racine; tels sont le Noyer et le Marronnier RAC d'Inde ; mais ce ne sont là que de «impies exceptions qui n'altèrent pas sensiblement la valeur de la règle générale posée plus haut. Un autre fait plus général encore qui se rattache au précédent est celui relatif à l'absence d'un étui médullaire dans les Ra- cines, ou , pour parler plus exactement, à celle de trachées dans la portion la plus in- terne de leur bois. Le fait ne paraît pas avoir subi encore une seule exception bien posi- tive. Une autre particularité anatomique qui achève de caractériser les racines , c'est le grand développement de leur parenchyme cortical , dont l'épaisseur surpasse très sou- vent celui des autres couches dont se com- posent ces parties de plantes. 2° Chez les monocotylédons , on observe aussi le plus souvent quelques différences anatomiques entre la tige et la Racine; ces différences consistent surtout en ce que les faisceaux de cette dernière ne renferment pas de tra- chées , et aussi en ce que la disposition des vaisseaux paraît être généralement inverse dans les deux, les plus larges se trouvant situés dans la Racineau côté interne de cha- que faisceau. La Racine des plantes bisannuelles et vi- vaces renferme souvent des amas de sub- stances nutritives destinées à fournir les matériaux du développement des parties aériennes. Cette accumulation de matière nutritive est nécessairement accompagnée d'un grand développement du tissu cellu- laire des Racines , et il rend comestibles celles de plusieurs de nos plantes potagères, comme celles de la Carotte, des Navets, des Betteraves, etc. A la vérité, chez ces der- nières, la partie comestible n'appartient pas toute à la Racine. Dans certains cas l'accu- mulation de ces matières nutritives , parti- culièrement de la fécule , est tellement forte sur certains points, qu'elle y détermine la production de renflements volumineux qu'on a nommés des tubercules. De là les Racines qui présentent cette dernière parti- cularité ont reçu le nom de Racines tubé- reuses ou tuberculeuses. Il faut bien se garder de confondre avec les tubercules vrai- ment radicaux ceux qui sont indépendants de la Racine, et qui proviennent soit de branches souterraines renflées et devenues très féculentes (Pomme de terre), soit de souches ou rhizomes également modifiés. RAC RAG GCi Dans cette formation de tubercules radi- caux, tantôt plusieurs Racines se dévelop- pent simultanément en tubercules, et il en résulte ce qu'on nomme des Racines fasci- culées , comme celles des Asphodèles, de la Renoncule des jardins, etc., tantôt au con- traire une seule Racine subit annuellement une modification analogue , et, dans ce cas , la plante ne produit chaque année qu'un nouveau tubercule. Dans cette dernière ca- tégorie rentrent plusieurs Orchidées de nos pays, chez lesquelles on trouve simultané- ment deux tubercules , dont l'un , produit de l'année précédente , sert au développe- ment de la tige actuelle et se montre plus ou moins épuise" ; dont l'autre, produit de- puis peu , est destiné à nourrir la tige de l'année prochaine, et se présente frais, renflé et rempli de fécule. Des formations tuberculeuses très curieuses sont celles que présentent diverses espèces de Tropœolum. Elles se rangent, comme l'a montré M. Jul. Muenter {Bot. zeit., 1845, n° 36) sous trois catégories différentes. Dans la première (Tro- pœolum pentaphyllum) , on voit l'axe prin- cipal de la plante, qui est destiné à vivre dans l'air, végéter d'abord sous terre, et se renfler à des intervalles déterminés en tu- bercules, dont chacun comprend plusieurs nœuds et entre-nœuds et peut servir à la multiplication de la plante. Dans la seconde (Tr. tuberosum), il se forme sous terre, sur l'axe proprement dit, des branches axil- laires qui se renflent en tubercule, absolu- ment comme chez la Pomme de terre ; ces tubercules se détachent après la floraison et multiplient la plante. Dans la troisième (Tr. tricolorum , brachyceras, azureum, violœflorum), c'est le pivot lui-même qui se renfle en une série de tubercules, et dont l'extrémité subit une modification analogue. Le tubercule terminal ainsi formé est le seul qui puisse reproduire la plante; il per- siste plusieurs années; annuellement il donne un ou plusieurs jets épigés , mais ja- mais il ne donne naissance à un nouveau tubercule, de sorte que de chaque graine il ne provient qu'un seul tubercule reproduc- teur. Les fonctions des Racines sont de la plus haute importance pour la vie de la plante. Elles la fixent au sol; surtout elles y pui- ent les matériaux qui composeront la sève et qui, par suite, fourniront les éléments de la nutrition végétale. Nous avons dit déjà que les organes de cette absorption radicu- laire sont uniquement les spongioles, et tout tend à prouver que ce phénomène s'opère seulement par endosmose. De plus, cette absorption n'introduit dans la plante que les liquides avec les substances qui s'y trouvent en dissolution. Les solides, quoique réduits à l'état de la poussière la plus fine, sont ta- misés exactement par les spongioles et ne peuvent s'introduire dans les tissus végé- taux. On a pensé jusqu'à ces derniers temps que les spongioles exerçaient une sorte de triage parmi les diverses matières avec les- quelles elles se trouvaient en contact; mais des observations attentives et des expé- riences rigoureuses ont démontré que cette opinion est erronée , et que ces organes ab- sorbent tous les liquides avec lesquels ils sont en contact, quelle que soit leur nature, qu'ils soient avantageux ou nuisibles à la plante, et seulement en raison inverse de leur viscosité. C'est ainsi qu'on a vu des Racines plongées dans des solutions très fluides de sels vénéneux en absorber des quantités considérables , tandis qu'elles ne prenaient que de faibles proportions de ma- tières essentiellement nutritives, mais plus visqueuses. Une autre opinion qui a régné longtemps dans la science et dont l'inexactitude a été démontrée dans ces derniers temps est celle qui a rapport à la prétendue tendance des Racines à se porter vers la bonne terre. Des expériences récentes de M. Durand, de Caen, ont démontré que, dans des appareils dis- posés convenablement, on voit des Racines plongées dans une très mauvaise terre , même dans du sable pur, côtoyer des veines de terre excellente sans dévier le moins du monde de leur direction naturelle , pour sortir de celle-là et pour se porter dans celle-ci. Cette sorte d'instinct en vertu du- quel les racines reconnaîtraient une bonne terre et se porteraient vers elle est donc une croyance sans fondement. Pour terminer l'histoire des Racines , nous devrions énumérer les termes divers par lesquels on décrit leurs nombreuses modifications de forme, d'aspect, etc. Mais ces détails arides nous paraîtraient déplacés ici ; nous les laisserons donc aux ouvrages 69G RAC RAD élémentaires, dans lesquels ils trouvent na- turellement leur place. (P. D.) *RACK. Iiachus. arach. — M. Walcke- naër, dans le tome IV de son Histoire natu- relle des Insectes aptères y désigne sous ce nom un nouveau genre, qu'il place dans son ordre des Àranéides et dans sa tribu des Araignées. Chez ce genre , qui a été classé aux dépens des Pholcus (voy. ce mot), les yeux sont au nombre de six, disposés en deux groupes latéraux triangulaires , écartés; la lèvre est courte, beaucoup plus large que longue ; les mâchoires sont al- longées, cylindroïdes, très écartées à leur hase, et fortement inclinées sur la lèvre ; les mandibules sont courtes et larges; les pattes sont allongées, fines. Ces Aranéides tendent des fils lâches et peu serrés dans l'intérieur des maisons et des grottes. Deux espèces composent ce nouveau genre, dont une est le Rachus (Pholcus) ex-oculatus Dugès (06s. sur les Aran., Ânn. des se. nat., t. VI, 1836, p. 160, et atlas du Règne anim. de Cuvier, Arachn., pi. 9, fig. 7). Cette espèce a été rencontrée aux environs de Montpellier par Dugès. La seconde espère est le Rachus (Pholcus) quadri-punclatus Lucas ( Expl. scient, de l'Algérie, 1. 1, p. 239, pi. 15, fig. 2). C'est à Constantine, en juin, dans une chambre, que j'ai pris cette curieuse espèce, bien dis- tincte de la précédente, et qui avait tendu dans l'encoignure de la muraille quelques fils de soie sur lesquels elle se tenait en ob- servation. (H. L.) RACK, Bruce (II., t. 34). bot. ph. — Syn. d'Avicennia, Linn. RACLE, bot. ph. — Nom vulgaire des Cenchrus. RACOMITRIUM (paxottç, lacéré; fxtrpat, coiffe), bot. cr. — (Mousses). Genre démem- bré du Trichostome dHedwig (voy. ce mot) et établi par Bridel (Mant. Musc, p. 78) qui le définit ainsi : Péristome simple, dents fendues jusqu'à la base en trois ou quatre lanières filiformes. Coiffe en mitre, lacérée à la base et plus courte que la cap- sule, qui est droite, égale et sans anneau. Fleurs dioïques, les mâles le plus souvent axillaires, les femelles toujours terminales. Ce genre a un port tout particulier, et chez lui la réticulation des feuilles formée de cellules quadrilatères disposées en séries, longitudinales et parallèles , est tout-à-fait caractéristique. Ces feuilles sont terminées par un poil blanc dans la majeure partie des espèces. Celles-ci , peu nombreuses d'ailleurs , ne se rencontrent qu'en dehors des tropiques. Le Trichostomum canescens en est le type. (C. M.) RACOPILUM ( pocxo'e<5 , lacéré ; ixlloç , coiffe), bot. cr. — ( Mousses ). VHypnum tomentosum d'Hedwig a servi de type à Pa- lisot-Beauvois pour fonder ce genre remar- quable que la disposition de ses feuilles doit faire ranger dans la petite tribu des Hypo- ptérygiées. Voici ses caractères : Péristome double, l'extérieur composé de 16 dents lancéolées, cuspidées au sommet, l'intérieur consistant en une membrane sillonnée et alternativement carénée à la base et divi- sée au sommet en 16 cils perforés, entre lesquels se voient encore d'autres cils plus courts et solides. Coiffe en mitre ou cam- paniforme, glabre, lacérée à la base. Cap- sule inclinée, inégale, sillonnée et munie d'un anneau. Fleurs monoïques, latérales, gemmiformes. Les espèces de ce genre sont intertropicales et peu nombreuses. La tige est garnie de trois rangs de feuilles, dont deux sont déjetés de côté et disposés en aile, et le troisième, analogue aux amphi- gastres de quelques hépatiques, est couché sous la partie inférieure et recouvre le ventre de cette même tige. (C. M.) RACOPLACA (potxo'ftç, déchiré; niât , croûte), bot. cr. — (Lichens). Ce genre, créé par M. Fée (Crypt. officin., p. 58), doit être réuni au Strigula de Fries. Voy. ce mot. (C. M.) RACROCHEUSE. moll.— Nom vulgaire du Ranella crumena Lamk. RADDIA, Bertol. (in Opusc. scientif. di Rologn., III, 40). bot. ph. — Syn. d'Olyrc, Linn. RADDISIA, Leandr. de Sacram. (in Miinchner. Denk. Schrift., VII, 244, t. 15). bot. ph. — Syn. de Tontelea, Aubl. *RADEAU. Raiis. acal. — Genre d'Aca- lèphes établi par M. Lesson dans la famille des Porpites pour une espèce de l'océan At- lantique ayant un disque bleu foncé, de 12 à 13 millimètres, avec des tentacules bleu- clair de 27 millimètres. Le disque est charnu, petit, à lignes concentriques en dessus, et porte en dessous un sac large, conique, percé KAD par les bouches à son sommet, avec des su- çoirs peu nombreux à sa base. Les tentacules sont distants, très allongés, oapillaeés, et partent d'un cercle membraneux entourant le dessous du disque ; ils sont en outre re- couverts à leur origine par un deuxième cer- cle membraneux . ou repli supérieur de la membrane du disque. (Duj.) RADEMACIIIA, Thunb. {Act. Ilolm., XXXVI , 252). bot. po. — Syn. d'Artocar- pus, Linn. RADIA IRE, Lamk. (FI. fr.). bot. ph.— Syn. d'Astranlia. RADIAIRES. moll. — Troisième classe des animaux sans vertèbres de Lamarck, comprenant: 1° sous le nom de Radiaires mollasses un premier ordre qui répond à la classe aujourd'hui généralement admise des Acalèphes, et 2° sous le nom de Radiaires échinodermes les animaux qui, sous le nom d'Echinodermes, constituent aussi une classe distincte. Dans son premier ordre, Lamarck a inscrit aussi les genres Noctiluque et Lu- cernaire, qui doivent être séparés des Aca- lèphes et de tous les autres Radiaires, et, dans son deuxième ordre, il comprend à tort les Actinies qui sont des Polypes; et, en même temps, il a reporté, dans sa classe des Poly- pes, les Crinoïdes qui doivent prendre place parmi les Échinodermes à la suite des Coma- tules. La définition des Radiaires, en géné- ral, devrait être modifiée par suite des tra- vaux plus récents des naturalistes, comme on le peut voir aux articles acalèphes, méduses et ÉCHINODERMES. (DUJ.) RADICULE. Badicula. bot. ph. — Partie de l'embryon destinée à devenir racine ou à pousser des racines. Voy. graine. RADIÉES. Radiatœ. bot. ph. — Nom donné par Tournefort, dans sa méthode, à une classe comprenant les plantes à fleurs composées, dont le capitule se compose au centre de fleurons et à la circonférence de deux fleurons ( Hélianthe , Chrysanthème , Pâquerette). Voy. composées. RADIOLA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Linées, établi par Dillen (Giess., 161). L'espèce type, Radiola Unoides Gmel. (Rad. millegranaSm., LinumradiolaLinn., Radiola dichetoma Mœnch , Linum multiflo- rum Lamk.), croît en France, dans les allées humides des bois. (J.) RADIOLÉES. moll. — Cinquième famille T. X. RAD fcrt des Céphalopodes polythalames de Lamarck» caractérisée par une coquille discoïde à spirt centrale et à loges rayonnantes du centre à la circonférence. Cette famille contenait les trois genres Rotalie, Lenticulaire et Placen- tule, qui sont des Foraminifères ou Rhizopo- des. (Duj.) RADIOLITES. moll.— Genre de Conchi- fères fossiles établi par Lamarck dans sa fa- mille des Rudistes, et caractérisé par la co- quille inéquivalve, striée à l'extérieur, à stries longitudinales, rayonnantes, avec la valve inférieure turbinée, plus grande, et la valve supérieure convexe ou conique, oper- culiforme. On en connaît trois espèces fos- siles du terrain crétacé des Pyrénées, et M. Ch. Desmoulins a prouvé qu'elles doivent être réunies dans le même genre que les Sphérulites. M. Deshayes a adopté la même opinion; le genre Radiolite doit donc être supprimé (Duj.) RADIS, bot. ph. — Nom vulgaire de quel- ques Crucifères, et principalement du Ra- phanus sativus , dont on mange les racines. Voy. raifort. RADIUS, zool. — Voy. squelette. RADIUS, moll. — Genre proposé par Mont- fort, puis par M.Schumacher, pour quelques espèces d'Ovules. (Duj.) RADIX. BOT. PH. — Voy. RACINE. *RADULE. Radula ( mot latin qui veut dire amassetle ). bot. cr. — ( Hépatiques ). Dans le démembrement du genre Junger- mannia de Linné, M. Dumortier désignait sous le nom de Radulotypus le genre dont nous allons tracer les caractères et auquel M. Nées d'Esenbeck assigna plus tard le nom sous lequel nous l'enregistrons ici. Voici son signalement: Périanthe tronqué, entier, comprimé ou cylindracé, à orifice dilaté, porté sur un court ramule ou placé dans l'aisselle d'une dichotomie de la tige. Coiffe pyriforme. Capsule ovoïJe, fendue en 4 valves jusqu'à la base. Elatères à dou- ble spire, fixées à la paroi de la capsule, mais plus nombreuses vers le fond. Spores globuleuses. Rameaux mâles sur le même pied que les femelles. Une à trois anthén- dies , placées dans l'aisselle de feuilles ven- trues. Feuilles de la tige incubes, munies d'un lobule ventral infléchi, aplati, sou- vent rhizophore. Ces plantes, à tige dicho- tome ou pennée, rampent sur les écorce* S S 698 KAF RAF des arbres ou les rochers. On en connaît 22 espèces , dont deux seulement sont pro- pres à l'Europe. L'une d'elles, Radula corn- planata, qui est aussi la plus commune, est le type du genre. (G. M.) UADULUM. bot. cr. — Genre de Cham- pignons, division des Basidiosporés-Ectoba- sides, tribu des Idiomycètes-Hydnés, établi parFries (PL hom., 81). Voy. mycologie. *IMEBOSCELIS (patSoaxdtç, qui a les jambes en dedans), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Serricornes , section des Sternoxes et tribu des Buprestides , créé par nous ( Revue en- tomologique de Silbermann, 1837, t. V, p. 103) sur une espèce du Brésil , le R. pur- pureus Chev., Castelnau et Gory (Histoire naturelle des Coléoptères Buprestides , t. II , 1841), l'ont décrite depuis, ainsi que plusieurs autres , sous le nom générique de Eumerus, qui sera synonyme du genre en question. (C.) RAFFLESIA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Rafflésiaeées , établi par R. Brown (in Transact. Linn. Soc. , XIII , 207, t. 15- 22 ). L'espèce type , Raffl. Arnoldi R. Br. , croît en parasite sur la racine de quelques arbres dans l'île de Java. (J.) RAFFLÉSIACÉES. Rafflesiaceœ. bot. pb. — Famille dont la circonscription et la place dans la série des familles végétales sont entendues de manières très diverses par les botanistes. Sous l'un et l'autre de ces rapports , nous suivrons ici M. Robert Brown, qui a fait de ces plantes l'objet de très beaux travaux. Les Rafflésiaeées sont des plantes parasites sur les racines de vé- gétaux dicotylédons. Elles se réduisent sou- vent à une seule fleur, d'abord enveloppée de grandes bractées, de dimensions varia- bles, qui, chez certaines d'entre elles, ac- quiert des dimensions énormes et jusqu'à près d'un mètre environ de diamètre (Raf- flesia Arnoldi R. Br.); plus rarement elles présentent une tige raccourcie , pourvue d'écaillés imbriquées, à l'aisselle desquelles naissent les fleurs dans le haut de la plante. Les fleurs sont caractérisées par un périan- the monophylle régulier; par l'absence de la corolle; par des étamines nombreuses, disposées généralement sur un seul rang; par un ovaire à plusieurs placentaires, por- tant de nombreux oyules orthotropes, mais | devenant parfois anatropes jusqu'à un cer- tain point avec un funicule libre, par suite de la courbure que subit progressivement leur sommet. A ces fleurs succède un fruit indéhiscent, qui renferme des graines nom- breuses, de structure extrêmement simple, et dont l'embryon , accompagné ou non d'albumen, se présente sous la forme d'une masse uniquement celluleuse, homogène et indivise. M. R. Brown (on the female flower and fruit of Rafflesia Arnoldi and on Hydnora africana ; Trans. of the linnean Society , vol. XIX, part. 3 ) divise les Rafflésiaeées de la manière suivante : Tribu I. Rafflésiées. Périanthe 5-10-fide; anthères fixées en une série simple sous le sommet dilaté de la colonne (Synème Endlic.) , distinctes, s'ouvrant par un ou deux pores ; ovaire à placentaires confluents ou distincts, couverts d'ovules de tous les côtés; péricarpe demi- adhérent ou libre, charnu; graine recour- bée sur un funicule dilaté à son extrémité ; embryon plus court que l'albumen, dans l'axe duquel il est renfermé. Plantes para- sites sur les racines de diverses espèces de Vi- tis ouCissus. Fleur presque sessile, entourée de bractées imbriquées, veinées. Rafflesia, R. Br.; Sapria, Griffith; Brug- mansia, Blume. Tribu II. Hydnorées. Périanthe trifide en préfloraison valvaire ; étamines insérées sur le tube du périanthe; anthères nombreuses, s'ouvrant longitudi- nalement, connées en un anneau trilobé, dont les lobes sont opposés aux divisions du périanthe; ovaire infère; stigmate ses- sile, déprimé, trilobé, dont chaque lobe est formé de lamelles juxtaposées, mais dis- tinctes jusqu'au niveau de la cavité ova- rienne, où elles portent les placentaires; ceux-ci suspendus au plafond de la cavité ovarienne (aux lamelles du stigmate), pres- que cylindroïdes, couverts de tous les côtés d'ovules orthotropes très nombreux; péri- carpe nu, charnu, rempli par les placen- taires recouverts de graines sur tous les côtés; graines à embryon globuleux placé dans le centre d'un albumen cartilagineux. Hydnora, Thunb. RAF RAG 699 Tribu III. Cytinées. Fleurs diclines; périanthe 4-S-fide, en ;>réfloraison imbriquée; anthères en nombre iléûni, placées en une série unique au som- met de la colonne, biloculaires, à loges paral- lèles-apposées, s'ouvrant longitudinalement; ovaire entièrement adhérent, uniloculaire, à placentaires pariétaux en nombre défini (8-16), distincts, rapprochés par paires, lobés; style unique , surmonté d'un stig- mate lobé-rayonné; embryon dépourvu d'al- bumen , indivis, homogène. Cytinus, Lin. C'est avec les Hydnorées et les Cytinées que M. Ad. Brongniart et non M. R. Brown, eomme Ta dit, par erreur, l'auteur de l'ar- ticle Cytinées, dans ce Dictionnaire) avait proposé de former une famille distincte et séparée, à laquelle il avait donné le nom de Cytinées. Tribu IV. Apodanthées. Fleurs dioïques ; périanthe 4-fide ou 4-parti, persistant, en préfloraison imbri- quée; corolle à quatre pétales tombants. Fleur mâle : anthères rangées en deux ou trois séries sous le sommet dilaté et indivis de la colonne, sessiles, uniloculaires. Fleur femelle : ovaire adhérent, uniloculaire, à ovules orthotropes, épars sur toute la sur- face de la cavité; stigmate en tête; fruit en baie, infère ou demi-supère; embryon dépourvu d'albumen, indivis, homogène. Plantes parasites sur les tiges et les bran- ches (jamais sur les racines) de plantes di- cotylédones. Apodanthes, Poit. ; pilostyles, Guillem. (Frostia, Bert., Endlic). Dans son Mémoire cité plus haut, tel qu'il fut lu à la Société linnéenne de Lon- dres, le 17 juin 1834, M. R. Brown rappor- tait avec quelque hésitation cette dernière tribu aux Cytinées; ce n'est que dans le Supplément qu'il a joint à son Mémoire imprimé, dont la date est de 1844 sur les exemplaires tirés à part, qu'il en a fait une tribu particulière dans la famille des Raf- flésiacées. La place des Rafflésiacées dans la série des familles naturelles est une question très délicate et qui a eu déjà des solutions très divergentes. MM. Blume, Endlicher, Lind- ley, regardent ces plantes comme de rang très inférieur. M. Blume les dit très voi- sines des Champignons ; mais il ajoute qu'elles s'en éloignent cependant par un degré supérieur de développement, et parce qu'elles revêtent la forme de plantes plus parfaites; aussi est-il d'avis qu'elles doivent être rangées au-dessous des Phanérogames, parmi les Cryptogames du degré supérieur, tout à côté des Marsiléacées. M. Endlicher {Gênera, p. 75) place les Rafflésiacées et les Cytinées, qu'il conserve comme distinctes et séparées dans sa classe des Rhizanthées, im- médiatement après les Lycopodiacées et les Cycadées, et avant les Graminées. Enfin M. Lindley (Vegetable Kingdom, 1846) range ces mêmes plantes dans sa classe des Rhi- zogènes, ou à fructification sortant d'un thal- lus , immédiatement après les Fougères et au premier degré de la série des plantes sexuées, plus bas même que les Monocoty- lédons. D'un autre côté, M. R. Brown n'hé- site pas à ranger les Rafflésiacées parmi le? Dicotylédones. Déjà auparavant , A.-L. de Jussieu avait aussi placé les Cytinus au nombre des végétaux dicotylédones, dans sa famille des Aristolochiées. Enfin , depuis que le célèbre botaniste anglais a publié ses idées à cet égard , M. Griffith a adopté et soutenu une opinion analogue dans son grand Mémoire relatif aux parasites sur ra- cines , publié dans les Transac. de la Soc. linn. de Londres, t. XIX, p. 303-347 (voy. la traduc. de ce Mém., Ann. des se. nat., 3e série, t. VII, 1847, p. 302-352). Cette manière de voir semble basée sur des mo- tifs trop puissants pour ne pas obtenir l'as- sentiment des botanistes. (P. D.) RAFNIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses - Papilionacées , tribu des Lotées , établi par Thunberg (Flor. cap., 563). Arbustes du Cap. Voy. légumi- neuses. *RAGONYCHUS ou RAGONYCHA (pa- ya?, fente; owÇ, ongle), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Ser- ricornes , section des Malacodermes et tribu des Téléphorites , créé par Fischer (Bulletin de la Soc. imp. desnatur. de Moscou, 1830, p. 63), et qui a pour type la Cantharis alpina de Payk.j espèce propre à l'Europe boréale. Une 2e espèce a depuis été décrite par Man- nerheim sous le nom de R. fugax. Elle est originaire de Finlande. (C.) 700 RAI HAIE. Raja, poiss. — Genre important placé par G. Cuvier dans l'ordre des Chon- droptérygiens , famille des Sélaciens. Voy. ce dernier mot, où il sera question de l'or- ganisation et des mœurs des espèces du genre Raie. (M>) RAIETONS. poiss. — Nom vulgaire des jeunes Raies bouclées. RAIFORT. Raphanus (p««?t'wç, facilement; 9«'vw, je parais; Lin.), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Orthoplocées, de la Tétradynamie siliqueuse dans le sys- tème de Linné. Pour le former , Linné a réuni en un seul groupe les deux genres Raphanus et Raphanistrum de Tournefort, que quelques botanistes rétablissent aujour- d'hui, tandis que d'autres n'en font, avec De Candolle, que de simples sous-genres des Raiforts, manière de voir que nous sui- vrons ici. Les Raiforts sont des herbes spon- tanées dans le centre et le sud de l'Europe, et à l'est de l'Asie, dont la racine est char- nue, fusiforme, dont les feuilles, souvent polymorphes, sont généralement lyrées dans le bas de la plante; leurs fleurs jaunes ou blanches, veinées, forment des grappes op- positifoliées et présentent : un calice à quatre sépales dressés , dont les deux latéraux lé- gèrement bossus à leur base; quatre pétales longuement onguiculés, indivis; six étamines tétradynames, à filet non denté. A ces fleurs succèdent des siliques arrondies sur leur section transversale, divisées, par des étran- glements ou par de fausses cloisons dans 1 intervalle des graines, en articles successifs dont chacun renferme une seule graine pendante, arrondie. a. Raphanis, DC. (Raphanus, Tourn.). Si- lique à parois presque subéreuses, d'abord biloculaire, à fausses cloisons transversales situées dans l'intervalle des graines qu'elles isolent, cylindrique ou légèrement étran- glée au niveau des fausses cloisons. i. Raifort cultivé, Raphanus sativusLin. Cette espèce, annuelle, aujourd'hui cultivée si communément dans toute l'Europe , et qui s'est même à peu près naturalisée en Espagne et ailleurs, est originaire de la Chine et du Japon. Elle s'élève de 6 à 8 centimètres. Sa racine est charnue et varie considérablement, à l'état de culture, de dimensions, de forme, de couleur. Sa tige est droite, rameuse, cylindrique, fistu- RAI leuse; ses feuilles inférieures «ont lyrées, auriculées ; les supérieures sont lancéolées , dentées plus ou moins profondément. Ses fleurs sont grandes, blanches ou violacées, marquées de veines foncées; elles donnent des siliques étalées, un peu arquées dans le haut, striées longitudinalement. 11 n'est pas certain que les formes nombreuses réu- nies parles botanistes sous la dénomination commune de Raifort cultivé ne constituent qu'une seule espèce, et ne soient par con- séquent que de simples races et variétés. Des horticulteurs habiles assurent avoir re- connu en elles une grande fixité qui, si elle était parfaitement constatée , obligerait à les distinguer spécifiquement; tandis que d'autres ont dit au contraire les avoir vues se fondre et passer l'une dans Pautre par l'effet de la culture. Quoi qu'il en soit de cette question délicate, De Candolle (Syst. II, p. 762), que nous suivrons ici, distin- gue dans l'espèce qui nous occupe les deux races suivantes auxquelles il rattache les diverses variétés connues des jardiniers. A. Radis, Raphanus sativusRadiculaDC, caractérisé par une racine (1) plus ou moins charnue, blanche, jaune, rosée, violette ou rouge. On possède dans les jardins de nom- breuses variétés de Radis que distinguent leur forme, leur couleur, leur précocité, etc. Sous le premier de ces rapports , qui est le plus important sans contredit , elles se ran- gent toutes en deux catégories, les Radis courts plus ou moins arrondis et les Radis oblongs. L'usage journalier des Radis pour la table est trop connu pour que nous ayons besoin d'en rien dire ici. Quant à leur cul- ture , qui est du reste fort simple , on en trouvera les détails dans les ouvrages rela- tifs à l'horticulture potagère. Une variété intéressante de Radis est le Radis oléifère R. S. Radicula oleifera DC. ( Raphanus chi- nensis Mill. ), originaire de la Chine, dont la racine est moins charnue, plus grêle et plus régulièrement conique que celle de nos Radis ordinaires, mais qui, par com- pensation, graine assez abondamment pour pouvoir être cultivée comme plante oléifère. (i) Nous ferons remarquer ici que la partie charnue cl renflée, qu'on qualifie vulgairement de racine chez les Ra- phanus , n'appartient pas tout entière à la racine ; que des lors c'est pour abréger que nous lui appliquons ici unique- ment la dénomination de racine. RAI RAI 701 Il paraît cependant résulter des essais de M. Vilmorin que, sous le climat de Paris, l'huile qu'elle fournit est acre , d'une odeur très forte, et ne peut dès lors être utilisée pour la table. B. Raifort noir, Raphanus sativus niger DC. Cette race, dont M. Mérat fait une es- pèce distincte et séparée, se distingue par une racine généralement plus volumineuse, d'un tissu plus compacte et plus dur, de saveur acre et très piquante, généralement noire extérieurement. Cette racine est moins recherchée que la précédente , à cause de son âcreté. Elle est fortement stimulante. b. Raphanistrum, Tourn. Silique coriace, divisée par une articulation en deux por- tions, l'inférieure stérile, persistante, la supérieure allongée , étranglée dans l'in- tervalle des graines, et se rompant, lors de sa maturité, aux étranglements. 2. Raifort Ravenelle, Raphanus Rapha- nistrumL\n . (Raphanistrum arvenseW a\\r .). Cette espèce est très commune dans les moissons. Elle est annuelle , hérissée de poils raides portés par des glandes. Sa ra- cine est grêle; sa tige droite, cylindrique, rameuse , s'élève à 4 ou 6 décimètres ; ses feuilles inférieures sont lyrées, à lobes op- posés, écartés, inégalement dentés, le supé- rieur beaucoup plus grand que les autres; ses fleurs sont blanches, jaunes ou purpurines, caractérisant ainsi trois variétés distinctes ; ses siliques sont relevées de côtes longi- tudinales sur leurs portions renflées ; le style qu'elles portent est trois ou quatre fois plus long que leur dernier renflement. Cette es- pèce infeste les moissons de presque toute l'Europe, et comme ses graines sont très acres, elles peuvent, en se mêlant aux grains des céréales, en altérer la qualité. Linné leur a attribué une maladie qui sévit parfois en Suède sur les classes pauvres et qui a été nommée Raphanie , en raison du Raphanus qui la produit. Le célèbre bota- niste suédois dit avoir même vu cette ma- ladie attaquer des volailles qu'il avait Eourries avec ces graines. (P. D.) RAIFORT D'EAU, bot. pu. — Nom vul- gaire du Nasturtium amphibium R. Br. Voy. NASTCRCE. *RAILLARDA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécionidées, établi par Gaudichaud I (ad Freyc.y 469, t. 83). Arbrisseaux de Sandwich. Voy. composées. RAINE, rept. — Voy. rainette. RAINETTE. Hyla. rept. — Les Batra- ciens anoures, dépourvus de dents aux deux mûchoires, qui ont les doigts terminés par des pelotes ou des disques élargis , à l'aide desquels ils se fixent sur les arbres , les feuilles ou les corps lisses et plus ou moins verticaux , ont reçu la dénomination géné- rique de Rainettes. On les nomme en latin Hyla. Nous n'en avons en Europe qu'une seule espèce, celle que Linné inscrivait dans son Systema nalurœ sous le nom de Rana arborea, et que l'on connaît vulgairement sous les dénominations assez diverses de Raine, Rainette , Grasset , Grenouille d'ar- bre , etc. ; c'est également VHyla viridis de quelques auteurs , et, dans la méthode ac- tuelle, l'un des types du genre Hyla propre- ment dit. Les espèces exotiques de la même famille que notre Rainette sont assez nombreuses. Les collections en possèdent plus de soixante, principalement décrites par Daudin dans sa Monographie de ce genre , et par MM. Du- méril et Bibron dans leur Erpétologie géné- rale. Comme la nôtre, elles vivent principa- lement sur les arbres, et leur voix présente beaucoup de variété. Les couleurs de ces Reptiles sont aussi fort jolies ; celle qui pré- domine est le vert cendré ou bleuâtre. Leur nuance change d'ailleurs avec promptitude, suivant les circonstances dans lesquelles les Rainettes sont placées , et suivant les im- pressions qui les dominent. La versicolo- réité des Rainettes est presque aussi grande que celle des Caméléons. Laurenti a , le premier, employé comme générique le mot Hyla; Schneider s'est, au contraire, servi de celui de Calamita , plus anciennement employé par Rondelet, pour désigner la Rainette commune. L'étude at- tentive des caractères que présentent les Rainettes exotiques a conduit à leur dis- tinction en genres assez nombreux. On en compte , dans l'état actuel de la science, une vingtaine (1), dus, pour la plupart, à M. Fit- (i) M. Tschudi porte à 2?. le nombre de ces genres. Ceux des Sphœnorhynchus, Hypsiboas, Calamita, Lopliopus, Dretu- drohyas, Ranoidea. Burgeria et Boophis , ne sont pas admis par MM. Dumérilet Bibron. Quant au genre Tlieloderma, du même auteur, les mêmes crpétologistes ne le c!i calicaris contient de la glu ou une sub- stance très visqueuse qui peut en tenir lieu. (G. M. RAMARIA. bot. cr.— Section établie par Holensk {01., 9, 2) dans le genre Clavaire, et qui comprend toutes les espèces rameuses, à tronc grêle, dressé, fibrilleux à la base, et à rameaux grêles. Ces espèces croissent plus 708 RAM RAM souvent sur le tronc des arbres que sur la /erre. Voy. clavaire. RAMASSÉ. Confertus, Congestus. bot. — On donne cette épithète aux parties d'une plante qui sont serrées en grand nombre les unes contre les autres (fleurs, feuilles, etc.). RAMATUELLA. bot. ph. — Genre de la famille des Combrétacées, tribu des Ter- minaliées, établi par H.-B. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., VII, 254, t. 656). Arbrisseaux originaires de l'Amérique tropi- cale. Voy. COMBRÉTACÉES. RAMBOUR. bot. ph. — Nom vulgaire d'une variété de Pommes. RAME AIRE. Bamearius (ramus , ra- meau), bot. — On nomme ainsi les racines aériennes qui naissent sur les rameaux. RAMÉAL. Rameus, Ramealis (ramus, ra- meau), bot. — Épithète appliquée à tous les organes placés sur les rameaux (épines, feuilles, etc.). RAMEAU D'OR. bot. ph. — Nom vul- gaire de la Giroflée des murailles doublée par la culture. RAMEAUX, bot. ph. — Voy. branches. RAMÉE (ramus, rameau), bot. — Nom vulgaire donné, dans beaucoup de pays, à des branches chargées d'un grand nombre Je rameaux , de ramilles et de bourgeons, et qui ont souvent une longueur considé- rable. RAMELLE. Ramellus (diminutif de ra- mus, rameau), bot. — Nom proposé par Link, pour désigner les subdivisions des pétioles secondaires, dans les feuilles pennées. RAMENTACÉ. Ramentaceus(ramentum, raclure), bot. — On appelle tige ramentacée celle qui est couverte de petites écailles membraneuses, sèches etéparses ; telle est là tige de VErica ramentacea. RAMENTUM. bot. — Quelques bota- nistes désignent ainsi les très petites écailles membraneuses qui se trouvent sur le pétiole des Fougères. RAMEREAU. ois. — Nom du jeune Ra- mier. Voy. PIGEON. RAMEUR, poiss. — Nom vulgaire du Zdus gallus. Voy. zée. RAMEURS. Ploteres. ins. — Latreille a désigné ainsi une famille de l'ordre des Hé- miptères, comprenant les espèces aquatiques Dcigeant à la surface de l'eau ; ce sont les Amphibicorises de M. Léon Dufour. Ce sont aussi les représentants de la famille des Hy- drométrides. Voy. ce mot. (Bl.) RAMEUX. Ramosus. bot. — Épithète appliquée à la tige quand elle se divise en branches ou en rameaux. Voy. tige. *RAMlCORNES. ins. — MM. Amyot et Serville (Insectes hémiptères, Suites à Buffon) désignent ainsi une de leurs divisions dans la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères , comprenant les groupes des Conorhinites, Holoptilites, etc. Voy. rédu- viens. (Bl.) RAMIER. Palumbus. ois. — Nom vul- gaire du Pigeon ramier, devenu le nom du genre dont cette espèce est le type. (Z. G.) RAMIFÈRE. Ramiferus (ramus, ra- meau; fero, je porte), bot. — Cette épi- thète s'applique aux bourgeons quand ils ne doivent produire que des feuilles et du bois. RAMIFICATION. Ramificatio. zool., bot. — On donne ce nom à l'ensemble des divisions d'un organe quelconque en plu- sieurs branches ou rameaux. Les divisions elles-mêmes sont quelquefois désignées sous ce nom. RAMIFIÉ. Ramijicalus. bot. — Même chose que Rameux. RAMIFLORE. Ramiflorus (ramus , ra- meau ; flos, fleur), bot. — Épithète appli- quée à toutes les plantes dont les fleurs naissent sur des rameaux ( Rhamnus rami- florus, Baccaurea ramiflora , Memecylon ra- miflorum, etc.). RAMIFORME. Ramiformis (ramus, ra- meau; forma, forme), bot. — On désigne ainsi tout organequi ressemble à un rameau ou à une branche. RAMILLE. Ramuîus (diminutif de ra- mus, rameau), bot. —On donne généralement cette dénomination aux plus petites divi- sions des rameaux. Les agriculteurs l'appli- quent aussi aux bourgeons, produits de la dernière sève , qui ont cessé de croître en longueur, et dont l'extrémité est terminée par un œil bien formé. RAMIRET. ois. — Espèce de Pigeon. Voy. ce mot. RAMONBIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre établi par L.-C. Richard (in Persoon Encheir., I, 216 ), et qui présente quelque ! affinité avec les Scrophularinées. L'espèce type, Ram. pyrenaica Rich., DC, croît sur i les montagnes de l'Europe occidentale. RAM RAM 709 RAMPANT. Repens, Reptans. bot.— On appelle une racine rampante, quand elle court horizontalement entre deux terres, je- tant ça et là des ramifications latérales et des tiges (Antirrhinum repens . On donne la même ëpithète à la tige qui est étalée sur le sol, dans lequel elle jette des racines de dis- tance en distance (Ranunculus repens , Leio- thecaprorepens, Hypnum reptile , Stereodon serpens, etc.). ♦RAMPIIASTIDÉES. Ramphastidœ. ois. — Famille de l'ordre des Grimpeurs, fondée par Vigors, et renfermant des Oiseaux qui ont un bec grand , cellulaire; une langue barbelée sur les bords comme une plume, et les deux doigts antérieurs soudés jusqu'à leur milieu. Cette famille ne comprend que les deux genres Toucan et Aracari, fondés par llliger, et que Linné confondait en un seul sous le nom de Ramphastos. (Z. G.) *RAMPHASTIDIDÉES. Ramphastididœ, Ch. Bonaparte, ois.— Synon. de Ramphasti- dées, Vigors. (Z. G.) *RAMPHASTIDINÉES. Ramphaslidinœ. ois. — Sous-famille établie par le prince Ch. iîonapartedans la famille des Ramphaslidées, dont elle n'est qu'un double emploi. (Z. G.) RAMPHASTOS. ois. — Nom latin, dans Linné, du genre Toucan. (Z. G.) *RAMPHICARPA ou mieux RHAMPHI- CARPA (pavepo.;, bec; x^otto:, fruit), bot. ru. — Genre de la famille des Scrophulari- nées, tribu des Buchnérées, établi par Ben- tham {in Bot. Mag. Comp., I, 368). L'espèce type, Ramphicarpatubulosa Ben th. (Gerardia id. Linn. ), est une herbe de l'Afrique tro- picale. (J.) *RAMPHIDES. Ramphidœ. ins.— Sixiè- me, huitième et enfin neuvième division de l'ordre des Coléoptères tétramères et de la famille desCurculionides orthocères, établie par Schœnberr (Dispositio mélh., p. 49 ; Gê- nera et species Curculionidum synonymia, I, p. 37 ; t. VI, p. 454) , et qui ne comprend que deux genres : les Ramphus et Tachygo- nus. Elle a pour caractères : Trompe allongée, recourbée; antennes en massue, de 11 à 12 articles; yeux réunis sur le front; pieds postérieurs propres à sauter. (C.) *RAMPHID1A (paVcpc;, bec), ins.— Genre de l'ordre des Diptères némocères , famille desTipulaires. tribu desTipulaires terricoles, établi parMeigen et adopté par M. Macquart (Diptères , suites à Buffon , éd. Roret, t. I, p. 93). Ce dernier auteur en cite 2 espèces : Ramphid. longirostris et inornala Meig. Elles habitent la France et l'Allemagne. (L.) *RAMPniDONIE. Ramphidonia. cirriiip. — C'est un genre de l'ordre des Cirrhipèdes qui a été établi par Schumacher dans son Essai sur une nouvelle classification des Mollusques. (H. L.) *RAMPHIIVA(pa>yoç, bec), ins.— Genre de l'ordre des Diptères bracbocères, famille des Alhéricères, tribu des Muscides , sous- tiibu des Tachinaires, établi par M. Macquart (Dipt., suites à Buff., éd. Roret, t. II, p. 91) aux dépens des Stomoxys de Meigen, dont il diffère par la nudité et l'épaisseur du style des antennes; par les soies du péristome et de l'abdomen; par la grandeur des cuille- rons, les nervures des ailes et la pointe qui munit le bord extérieur. Ce genre se com- pose de deux espèces : Ramph. pedemontana Macq. {Stomoxys id. Meig.) et R. longiros- tris Macq. ( Tachina id. Meig. ). Ces es- pèces habitent principalement l'Allemagne. (L.) RAMPnOCELUS, Desm. etViei'.l. ois. — Syn. de Jacapa. Voy. ce mot. RAMPHOCÈNE. Ramphocenus. ois. — Genre établi par Vieillot dans sa famille des Myothérés , de l'ordre des Passereaux , et caractérisé par lui de la manière suivante : Bec très long, droit, à bords déprimés de- puis son origine jusqu'au milieu , ensuite étroit et très grêle; à mandibule supérieure arrondie sur le dos, crochue et légèrement échancrée à la pointe; sommet de la tête aplati et au niveau du bec; narines larges, oblongues, couvertes d'une membrane en dessus , à ouverture longitudinale et li- néaire; ailes courtes, arrondies, à penne bâtarde ; les cinq premières rémiges étagées, les cinquième et sixième égales et les plus longues de toutes. La place que doivent occuper les Ram- phocènes n'est pas parfaitement fixée. Vieil- lot les a rangés dans son ordre des Sylvains, à côté des Platyrhynques, des Todiers et des Moucherolles; M. Lesson , qui a adopté et reproduit le genre qu'ils forment , le classe dans la famille des Laniadiées, à la suite des Pies-Grièches; G.-R. Gray le place immé- diatement avant le genre Troglodytes , dans 710 RAM RAN la sous-famille des Troglodytinœ. Du reste, Swainson a fait un Troglodyte de l'espèce type de cette division, ce qui semble justi- fier, en quelque sorte , la place que G. -R. Gray assigne aux Ramphocènes. Le type de ce genre est le Ramphocène a queue noire, R. melanurus Vieill. (Gai. des Ois., pi. 128). Cet Oiseau, que M. Dela- lande a rapporté du Brésil, où il se tient ca- ché dans les buissons et les broussailles pour y prendre les Insectes qui constituent sa principale nourriture , a le plumage roux- brun sombre en dessus, la gorge et le mi- lieu du ventre blancs; les ailes brunes lise- rées de jaune; la queue noire, excepté les deux rectrices latérales qui sont jaunes. A cette espèce , la seule que Vieillot in- troduisait dans ce genre , M. Lesson en a joint une seconde, qu'il a nommée Rampho- cène de la Trinité, R. Trinitatis Less. {Rev. zoologique, 1839, p. 42). (Z. G.) RAMPHOCOPES, Dumér. ois.— Synon. de Cultrirostre, G. Cuv. (Z. G.) *RAMPHODOi\. Ramphodon. ois.— Divi- sion générique établie par M. Lesson dans la famille des Oiseaux-Mouches. Voy. colibri. (Z. G.) RAMPHOLITES(pa>cpo;,bec; hvéç, flexi- ble), ois. — C'est, dans la méthode de M. Du- méril, une famille d'Échassiers à bec mou, grêle, obtus, cylindrique ou arrondi. Les genres Avocette, Courlis, Bécasse, Vanneau et Pluvier la composent. (Z. G.) RAMPHOPEATES (pa'^oç, bec; wAa- tvç, large), ois. — M.Duméril a établi sous ce nom, dans l'ordre des Échassiers, une famille qui comprend les genres Phénicoptère , Spatule et Savacou. (Z. G.) *RAMPHOSPERMUM , Andrz. (ilfsc). bot. ph. — Synon. de Leucosinapis, DC. Voy. MOUTARDE. RAMPHOSTÈNES (papyo? , bec; oxi- voç, étroit), ois. — Famille de l'ordre des Échassiers, établie par M. Duméril, et ren- fermant des Oiseaux qui ont pour caractère commun un bec pointu, étroit, comprimé surtout vers la pointe, et plus haut que large. Les genres Jacana, Râle, Huîtrier, Gallinule et Foulque le composent. (Z. G.) RAMPEUS (pâpyos, bec), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Curculionides orthocères , et de la division des Ramphides , établi par CIairville(£wf. Mv., t. I, p. m% On y rapporte trois espèces d'Europe : les R. pu- licarius Pk. (flavicornis Cl.), tomœntosus Vogt. ( pralensis Gr.) , œneus Dej. Schr. (subœneus 111.). La première se trouve aux environs de Paris ; la deuxième est propre à l'Allemagne et à l'Autriche, et la troisième au midi de la France. (C.) RAMTILLA , DC. ( in Wight contribua , 18). bot. ph. — Syn. de Guizotia, Cass. RAMUEARIA , Rouss. ( in Desvaux Journ. Bot., 1, 143). bot. cr.— Synon. d'M- vastrum, DC. Voy. ulva. RAMULE. Ramulus (dimin. de ramus , rameau), bot. — Tristan et Dutrochet nom- ment ainsi les organes caulinaires des Aspa- ragus et des Ruscms, regardés généralement comme des feuilles, et qui ne sont réelle- ment que des rameaux avortés ou plutôt mé- tamorphosés, développés d'une manière par- ticulière. RAMULEUX. Ramulosus. bot. — Syn. de Ramiforme et de Rameux. RAMULIFLORE. Ramuliflorus {ramu- lus, ramule; flos, fleur), bot. — Épithète appliquée aux plantes dont les fleurs nais- sent sur les ramules [Crassula ramuliflora, Helianthemum ramuliflorum , etc.). RAMURE, mam. — Nom vulgaire de l'ensemble du bois des Cerfs et des Daims. *RAMUSIA. bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées, établi par E. Meyer (Cat. plant. Dreg., 1837), et dont les caractères n'ont pas encore été publiés. RA1\A. rept. — Nom générique linnéen des Batraciens anoures, réservé par les au- teurs du commencement de ce siècle aux Grenouilles proprement dites {Raniformes, Dum. et Bibron), et plus récemment à une faible partie de ces animaux. Voy. l'article GRENOUILLE. (P- G.) RANATRA. ins. — Genre de la tribu des Népiens, famille des Népides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius aux dépens des Nepa de Linné, et adopté par tous les entomologistes. Les Ranatres sont caracté- risées d'une manière nette par leur corps étroit, linéaire; leurs antennes courtes, de trois articles; leurs pattes fort longues, avec leurs hanches grêles et allongées ; les cuisses antérieures arquées et munies d'une forte pointe; les jambes courtes, se repliant sur la cuisse, et munies, à l'extrémité, d'un long 11AN ÏUN 711 crochet ; leur tarse composé d'un seul arti- cle inerme. Les Ranatres, dont les pattes antérieures sont préhensiles et dont le corps est fort al- longé, ont paru avoir une certaine analogie d'aspect avec le Scorpion. De là le nom de Scorpion aquatique à corps allongé donné par Geoffroy à l'espèce type du genre, la seule espèce de notre pays, la Iianatra linca- ris {Xepa lincaris Linn.). Ces Hémiptères, malgré leur forme allon- gée, sont remarquables par la centralisation de leur système nerveux. Les ganglions tho- raciques et abdominaux sont rapprochés au centre du thorax de manière à constituer une seule masse; les filets nerveui de l'ab- domen ont ainsi une longueur extrême. Le canal digestif a, chez ces Insectes, environ deux fois la longueur totale du corps. Les Ranatres sont extrêmement carnas- sières et, dans les eaux où elles sont com- munes, elles font une chasse terrible aux autres Insectes. Selon quelques observateurs, elles laisse- raient tomber leurs œufs au fond de l'eau, et les jeunes viendraient à éclore peu de jours après. Cependant Geoffroy assure que ces Insectes prennent plus de précaution dans le dépôt de leurs œufs. « L'Insecte, dit i> ce naturaliste, enfonce son œuf dans la a tige d'un Scirpus ou de quelque autre plante » aquatique, de façon que l'œuf y est niché « et qu'il n'y a que ses poils ou fils qui sor- a tent et qu'on aperçoive. On peut aisément a conserver dans l'eau ces tiges chargées » d'œufs, et l'on voit éclore chez soi de pe- w tits Scorpions aquatiques ou du moins » leurs larves. » On connaît un petit nombre d'espèces de ce genre. Comme cela a lieu pour un grand nombre de genres dont les espèces sont aquatiques, les Ranatres sont dispersées dans les régions du glohe les plus différentes. MM. Amyot et Serville ont distingué géné- riquement des Ranatres une espèce dont les filets abdominaux sont plus courts et plus épais, et les cuisses antérieures plus courtes aussi et plus robustes. C'est le Cercolmelus Asiaticus de ces auteurs, provenant de l'île de Java. (Bl.) *RAIV"CAGUA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Composées-Tubuliflores, tribu des Sénécionidées , établi par Pœppig et Endli- cher (Nov. gcn. cl sp., I, 15, t. 24, 25). Herbes du Chili. Voy. coMPOsiies. RANCANCA. Ibycter. ois.— Genre de la famille des Falconidées et de la section des Rapaccs ignobles, caractérisé parunbeedroit, convexe en dessus, à mandibule supérieure crochue à l'extrémité et à bords droits et lisses ; des narines ovalaires presque obliques; des tarses nus réticulés , courts, forts ; des ongles peu crochus, presque égaux, pointus. Ce qui caractérise surtout ce genre, c'est que les joues, le haut du cou et le jabot sont, dans les Oiseaux qui le composent, dépourvus de plumes et garnis seulement de quelques poils. Ce dernier caractère avait déterminé Vieillot, créateur du genre, à ranger les Ran- cancas dans la famille des Vautours; mais tous les auteurs, après lui, qui ont adopté la division qu'ils forment, les ont placés dans la famille des Faucons. Si les Rancancas se séparent génériquement par leurs caractères physiques des autres Oi- seaux de proie, ils ne s'en distinguent pas moins par leurs mœurs et leurs habitudes. Ils n'ont ni le vol élevé, ni la vue perçante, ni les goûts des Rapaces. Sonninî, qui a ob- servé ces Oiseaux dans leur pays natal , as- sure qu'ils n'ont nulle inclination à la vora- cité ni à la rapine, qu'ils sont doux et pai- sibles, et que les fruits composent le fond de leur subsistance. Il nTa jamais trouvé dans l'estomac d'un très grand nombre d'indivi- dus qu'il a ouverts, que des fruits, des se- mences et quelquefois des Insectes , comme des Fourmis, des Araignées et des Sauterel- les. Les Rancancas sont très peu farouches; aussi les approche-t-on facilement. Ils font entendre des cris rauques, forts et discor- dants, qulls redoublent lorsqu'ils aperçoi- vent quelqu'un ou qu'un objet nouveau les affecte ; ils font entre eux un bruit effroya- ble, fuient les lieux habités, et se tiennent dans les forêts solitaires; ils volent en trou- pes, voyagent en compagnie, et accompagnent ordinairement les Toucans, parce que pro- bablement ils se nourrissent des mêmes substances; c'est pourquoi les créoles et les nègres les appellent Capitaines des Gros-Becs, ce dernier nom étant celui qu'ils donnent aux Toucans. Ils établissent leur nid sur les arbres, et pondent de trois à cinq œufs ronds et blancs. On ignore la manière dont les pe- tits sont nourris dans le nid. 712 RAN LegenreRancancan'estcomposéqucd'une seule espèce qui se trouve dans l'Amérique méridionale : c'est le Rancanca a ventre bleu, Iby. leucogasler Vieillot (Galerie des Oiseaux, pi. 6; et Buffon, pi. enl.f 427, sous le nom de petit Aigle d'Amérique). Il atout le plumage d'un noir bleu foncé, à l'exception du ventre et des couvertures inférieures de la queue qui sont blancs; la peau nue de la gorge et du devant du cou d'un rouge pourpré ; le bec jaune; les tarses rouges; des cils longs et râides aux yeux. Il habite le Brésil et la Guiane. G. Cuvier a rangé cet Oiseau dans son genre Caracara. (Z. G.) RANBALIA, Petit. (Gazophyl., t. 53). bot. pb. — Synon. de Nasmythia, Huds. RANDIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées- Cinchonacées, tribu des Gar- déniées , établi par Houston (in Linn. Horl. Cliffovt. , 485), et dont les principaux ca- ractères sont : Limbe calicinal 5 fîde, su- père. Corolle hypocratériforme ; tube court ; limbe 5-parti. Anthères 5, oblongues-li- néaires , sessiles , insérées à la gorge de la corolle. Ovaire infère , à 2 loges pluri-ovu- lées. Style indivis; stigmate biparti, épais , glabre. Baie couronnée, presque sèche, cor- tiquée, à 2 loges polyspermes. Les Randia sont des arbrisseaux très ra- meux , souvent épineux; à épines opposées ou verticillées , axillaires; à feuilles sessiles ou brièvement pétiolées , opposées; à sti- pules bilatérales , ou solitaires et intrafo- liaires; à fleurs axillaires, subsessiles , en général solitaires. Ce genre comprend environ 40 espèces , réparties dans les régions équatoriales des deux continents. Parmi elles, nous citerons principalement les Rand. dumetorum Lamk. (Canthium coronalum Lamk., Gardénia du- metorum Retz., Roxb. , Posoqueria id. Roxb., Randia spinosa Blum., Gardénia id. Thunb., Ceriscus malabaricus Gœrtn.), et uliginosa DC. ( Gardénia id. Retz. , Roxb. , Posoque- ria id. Roxb.). Ces deux espèces sont assez communes dans l'Inde , où elles croissent sur les bords des rivières et des ma- rais. (J.) RANELLA (dimin. de Rana). moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches éta- bli par Lamarck aux dépens du grand genre Murex de Linné, pour les espèces RAN ayant seulement deux bourrelets opposés sur chaque tour , et distiques ou se corres- pondant de manière à former deux lignes opposées dans toute la longueur de la co- quille. L'animal étant d'ailleurs semblable à celui des Rochers ou Murex, ce genre est caractérisé seulement par la forme de la co- quille ovale ou oblongue, subdéprimée, ca- naliculée à sa base, et ayant à l'extérieur des bourrelets distiques , c'est-à-dire for- mant une rangée longitudinale de chaque côté à intervalle d'un demi-tour. Ces bour- relets sont d'ailleurs mutiques, ou tubercu- leux, ou épineux dans les diverses espèces ; à l'instant de leur formation ils sont creux intérieurement, et ils ne s'épaississent que par suite du dépôt de la couche interne du test. Lamarck avait supposé que ces Mollus- ques sécrètent à la fois tout un demi-tour de leur coquille terminé par ce bourrelet; mais M.Deshayes a montré que l'accroisse- ment ne peut avoir lieu de cette manière. La coquille, comme celle de tous les autres Mollusques, s'accroît peu à peu au bord ex- terne, sans qu'on puisse assigner la vérita- ble cause de la production du bourrelet. On connaît 37 espèces vivantes de Ranelles, et 6 ou 7 espèces se trouvent fossiles dans les terrains tertiaires moyens et supérieurs. Montfort avait fait avec les Ranelles ses genres Apolle et Crapaud; quelques espèces ont aussi donné lieu à l'établissement des genres Gyrina , Colubraria , Bufonaria de M. Schumacher, et Riplex de M. Perry , qui n'ont pas été généralement adoptés. (Duj.) RANGIA. moll. — Voy. gnathodon. RANGIFER. mam. — Le Renne porte en latin moderne le nom de Rangifer, et M. Hamilton Smith (Griffith an. Kingd., 1837) a établi sous cette dénomination une division particulière du grand genre des Cerfs. Voy. benne. (E. D.) *RAMFORMES. bept.— ttewé dodua* à tous les Anoures , c'est-à-dire aux Gre- nouilles, aux Rainettes, aux Crapauds el aux Pipas , la dénomination générique de Rana; mais depuis lui, ce grand genre, qui répond à l'ordre actuel des Batraciens anou- res ou véritables Batraciens, a été divisé et subdivisé par les naturalistes. Aussi compte- t-il, dans l'état actuel de la science, plus de cinquante coupes génériques, divisées elles-mêmes en quatre familles, dont les mJLN KAi\ Raniformes ou Grenouilles sont les plus nombreuses en espèces. C'est aux Batraciens raniformes, ainsi nommés par MM. Duméril et Bibfon, qu'ap- partiennent la Grenouille verte ainsi que la Grenouille rousse de nos pays, et un cer- tain nombre d'autres espèces européennes ou exotiques, partnyëes elles-mêmes en dif- férents genres. Ces Reptiles se distinguent des autres Batraciens anoures phanéroglosses , c'est-à-dire pourvus d'une langue, par la pré- sence de dents au bord de la mâchoire su- périeure, ce qui les sépare des Crapauds, et par le manque de pelotes digitales, ce qui ne permet pas de les confondre avec les Rainettes. Leur langue les éloigne, d'au- tre part, des Pipas et des Dactylèthres, chez lesquels cet organe n'existe pas. Les Rani- formes , ainsi caractérisés , répondent aux familles des Rana , Cystignathi, Ceratophry- les et Bombinatores du travail récent de M. Tschudi sur les Batraciens. Tous n'ont pas la même agilité que les Grenouilles or- dinaires , et il en est beaucoup dont l'exté- rieur et les proportions trapues rappellent, à s'y méprendre, la physionomie des Cra- pauds ou Batraciens bufoniformes. L'Amérique est le pays le plus riche en latraciens raniformes, et TOcéanie celui qui on possède le moins. Les espèces connues de cette famille sont :\x nombre de 60 environ , et elles ont été partagées en une vingtaine de genres, dont îous donnerons les noms et la synonymie, n indiquant pour chacun d'eux le nombre les espèces qu'il renferme. Pseldis, Wagler (une espèce de î'Amé- ique méridionale). Oxyglossds , Tschudi , ou Oxydozyga , Luhl ; Rhomboglossus, Dum. et Bibron (une ospèce de l'Inde). Rana , ou Rana et Strongylopus, Tschudi 20 espèces des diverses parties du monde, 'Océanie exceptée). Cystignathcs, Wagler, ou Leptodactylus, 7itzinger ; CystigncUhus, Crinia et Pleuro- lerna, Tschudi; Doryphorus, Weise (11 es- jèces; 8 sont américaines, 1 d'Afrique et 2 australiennes). Leiuperus, Dum. et Bibr. (une espèce de ^'Amérique méridionale). Discoglossus, Otth., ou Pseudis, Gêné, non Wagler (2 espèces de l'Europe méridionale). I. X. Ceratophrys, Boié, ou Stombus, Gra- venhorst; Ccratoplwys et P/irynoceros, Tsch. (3 espèces d'Amérique). Pvxickphalus, Tschudi (3 espèces, dont 2 d'Afrique et 1 d'Amérique). Cai.yptocephalus, Dum. et Bibr., ou Tel- iocephalus, Tschudi (1 espèce du Chili). Cvclorampuus, Tschudi (2 espèces d'Amé- rique). Megalophrys, Kuhl (1 espèce de Java). Pelodytes, Fitzinger; Arethusay Dum. et Bibron (1 espèce d'Europe). Alytes, Wagler, ou Obslelricans , Dugès (1 espèce d'Europe). Scaphiopus, Holbrook (1 espèce des Etats- Unis). Pelobates , Wagler, ou Cultripes, Mûller (2 espèces d'Europe). Bombinator, Wagler (1 espèce d'Europe). Ces genres ayant pour la plupart été dé- crits à leur lettre alphabétique dans ce Dictionnaire , nous n'insisterons pas sur leurs caractères. 11 faut y ajouter ceux de Telmatobius (du Pérou) , Leptobrachium (de Java) et Asterophrys (de la Nouvelle-Guinée), tous les trois caractérisés par M. Tschudi. (P. G.) *RANILÏE. Ranilia. crust. — M. Milne Edwards désigne sous ce non un genre de Crustacés de la section des Décapodes ano- moures, qu'il place dans sa famille desPté- rygures et dans sa tribu des Raniniens. La forme générale du Crustacé qui compose cette coupe générique est tout-à-fait celle des Ranines, si ce n'est que le bord anté- rieur de la carapace est très courbé, au lieu d'être à peu près droit. Les orbites sont di- rigées très obliquement en bas et en avant, de manière à représenter, par leur réunion, un V renversé. Les antennes externes sont dirigées en avant; leur article basilaire est un peu dilaté en dedans, mais ne présente pas en dehors de prolongement auriculi- forme ; il ne sépare pas l'insertion de l'ar- ticle suivant, qui est gros et cylindrique. Les pattes -mâchoires externes ont à peu près la même forme que chez les Ranines (voy. ce mot) ; mais leur troisième article est plus long que le second , et donne in- sertion au quatrième article , tout près de son extrémité; le plastron sternal pré- sente aussi à sa partie antérieure la même disposition, et devient ainsi linéaire en- 90 714 RAN tre les pattes d« la seconde paire ; mais entre celles de la troisième et de la qua- trième paire, il s'élargit de nouveau et y forme un disque hexagonal un peu concave. Les pattes sont comme chez les Ranines, et l'abdomen paraît ne présenter rien de par- ticulier. La seule espèce connue dans ce genre est la Ranilie muriquée , Ranilia mu- ricala (Edw., Hist. nat. des Crust., t. II , p. 196, n° 1). On ne connaît pas la patrie de cette espèce remarquable. (H. L.) RAMNA. rept. — Voy. raniformes. RANINE. Ranina. crust. — Ce genre, établi par Lamarck aux dépens des Albu- nœa {voy. ce mot) de Fabricius, présente un grand nombre de particularités d'orga- nisation fort remarquables. Il est placé par M. Milne Edwards dans sa section des Dé- capodes anomoures, dans sa famille des Pté- rygures et dans sa tribu des Raniniens. La carapace de ces singuliers Crustacés est en forme de triangle renversé et un peu ar- rondi postérieurement; sa surface est un peu bombée et inégale; son bord antérieur est très long, à peu près droit, et armé de fortes dents, dont la médiane constitue un petit rostre; les bords latéraux se recourbent ré- gulièrement en dedans, et son bord posté- rieur est fort étroit. L'anneau ophthalmique est complètement entouré par le front; mais la base des pédoncules oculaires est à dé- couvert ; ses tiges se composent de trois pièces, dont la première est renflée, et la .dernière cylindrique et terminée par une Cornée ovalaire ; elles sont fortement cou- dées et reçues dans une orbite très profonde, dans laquelle leur portion terminale ne peut se reployer en arrière, mais avance ou re- cule dans une position longitudinale. Les antennes internes ne sont pas logées dans une fossette, comme chez les Brachyures, et leur premier article est très grand et très saillant; les deux suivants sont cylindri- ques, et elles sont terminées par deux petits filaments multi-articulés très courts. Les antennes externes sont grosses et très cour- tes-; elles s'insèrent à peu près sur la même ligne transversale que les internes , et leur hase est occupée par un grand article dont l'extrémité interne est perforée pour l'inser- tion de la membrane auditive; le second article est beaucoup plus grand, et présente au dehors un prolongement eu forme d'o- RAN reille, qui s'avance au-dessus de l'article suivant; celui-ci est cordiforme et porte une tigelle multi-articulée très courte. Le cadre buccal est étroit, très long, et ouvert en avant, comme chez les Oxystomes {voy. ce mot). Les pattes-mâchoires externes le ferment complètement. Le sternum est de forme très remarquable; entre la base des pattes antérieures, il est assez large; il con- stitue un plastron dont la forme se rap- proche de celle d'un trèfle ; mais ensuite il devient linéaire, présente, dans toute sa longueur, une suture médiane, et se re- courbe brusquement en haut. Une portion assez grande de la voûte des flancs reste à découvert; les épimères des anneaux, qui portent les deuxième, troisième et quatrième paires de pattes, ne se joignent à la carapace qu'assez loin, au-dessus de la base de ces or- ganes ; enfin la disposition intérieure du thorax est aussi fort remarquable : les pat- tes antérieures sont très fortes, mais de longueur médiocre; la main est aplatie, et se termine par une pince tellement inflé- chie, que le doigt mobile vient s'appliquer contre le bord antérieur de la main. Les pattes des quatre paires suivantes sont à peu près de même grandeur , et se termi- nent toutes par un tarse lamelleux. L'ab- domen est de grandeur médiocre, mais il est à peine recourbé sous le sternum : on y compte sept articles, dont les dimensions diminuent progressivement. Dans le mâle, les appendices de cette portion du corps ont à peu près la même disposition que chez les Brachyures {voy. ce mot). Quant aux vulves et aux branchies, la disposition est la même que chez ces derniers Crustacés ; mais on remarque dans la conformation de la cavité respiratoire une particularité qui semble être propre à cette coupe générique. De même que chez les Leucosiens {voy. ce mot), la carapace se joint au sternum et à la ca- vité des flancs, sans laisser, au-dessus de la base des pattes-mâchoires, aucun espace pour l'entrée de l'eau nécessaire à la respi- ration ; mais le canal afférent, au lieu d'ê- tre pratiqué à côté du canal déférent, sur les côtés de la bouche, est situé en arrière, et va déboucher, par une ouverture parti- culière, au-dessous de la base de l'abdomen. La seule espèce connue de ce singulier genre est la Ranine dentée, Ranina dentata RAN RAN 715 Latr. (Edw., Hist. nat. des Crust., t. II, p. 194 , pi. 21 , Og. 1 à 4). Elle habite la mer des Indes et se trouve aussi à l'île de France. Suivant Rumph, cette espèce vien- drait à terre et aurait l'habitude de grim- per jusque sur les faites des maisons. (H.L.) ♦RAIVIMENS.iîam'Nii. crost.— M. Milne Edwards , dans le tome 11 de son Histoire naturelle sur les Crustacés, désigne sous ce nom une tribu de la section des Décapodes anomoures et de la famille des Ptérygures. Les Raniniens se rapprochent beaucoup, par leur forme générale et par la conformation de leurs pattes, des Hippiens, des Albunées (voy. ces mots). Leur carapace, convexe laté- ralement , mais presque droite d'avant en arrière, est large et tronquée antérieure- ment et graduellement rétrécie vers l'ar- rière. Les pédoncules oculaires sont logés dans les orbites, mais sont coudés et com- posés de trois pièces mobiles. Les antennes internes n'ont pas de fossettes et ne peuvent pas se reployer sous le front ; les externes sont fort courtes et très grosses à leur base. Les pattes-mâchoires externes sont très al- longées, mais nullement pédiformes, et en arrière de leur insertion, les régions ptéry- gostomiennes de la carapace se réunissent au plastron sternal, sans laisser d'ouverture pour l'entrée de l'eau dans la cavité bran- chiale. Le plastron sternal est très large antérieurement, mais devient linéaire entre les pattes des trois ou quatre dernières pai- res. Les pattes inférieures sont très compri- mées , et leur doigt immobile fort peu sail- lant, de façon que le doigt mobile se reploie contre le bord antérieur de la main, à peu près comme dans les pattes subchéliCormes. Les pattes suivantes sont toutes aplaties , très larges, et terminées par un grand ar- ticle lamelleux, semblable à celui des pattes natatoires des Brachyuies nageurs; celles des deux premières paires s'insèrent plus ou moins haut, au-dessus des précédentes, et au-dessus desquelles elles se reploient. Enfin, l'abdomen est très petit, et, chez le mâle, ne recouvre pas même en entier les appendices fixés près de sa base. Cette tribu se compose de trois genres , désignés sous les noms de Ranina, Raniliaet Raninoidea. Voy. ces différents noms. (H. L.) *R\\l\OlDE. Raninoidea. crust. — C'est un genre de la section des Décapodes ano- moures, établi par M. Milne Edwards aux dé- pens des Ranina des auteurs anciens, et rangé par ce zoologiste dans sa famille des Ptérygures et dans sa tribu des Raniniens. La seule espèce connue de ce genre est la Raninoïde lisse, Raninoidea lœvis Edwards {Histoiïe naturelle des Crustacés, t. II, p. 197, n. 11). On ne connaît pas la mer habitée par cette curieuse espèce. (H. L.) RAIVOIDEA. rept. — Voy. raniformes. *RANTUS. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Hydrocantharesetdela tribu des Dytiscides, proposé par Eschscholtz, adopté par Dejean {Cat., 3e édit., p. 62) et par Hope (Coleopte- rist's Manual, p. 131). Ce genre comprend vingt-quatre à trente espèces de tous les points du globe. Elles se reconnaissent aisé- ment à leur corselet qui offre constamment deux petites taches noires en forme de points, et à leurs élytres parsemées d'an nombre infini d'autres petits points noirâtres. Erieh- son et Aube l'ont adopté comme division du genre Colymbates. Les types, pour notre pays, sont les R. agilis, adspersus et nota- tus F. (C.) *RANULES. Ranulœ. arach.— Chez cette famille du genre des Thomisus, qui a été éta- blie par Walckenaër, les espèces qui la com- posent ont les yeux en croissant et sur deux lignes longues, parallèles; les intermédiaires des deux lignes écartés entre eux et rappro- chés des latéraux de manière à figurer deux trapézoïdes écartés l'un de l'autre ; les deux yeux latéraux antérieurs sont plus gros et portés sur un tubercule. Les deui paires de pattes antérieures sont renflées, beaucoup plus longues et plus grosses que les posté- rieures; la première surpasse de très peu la seconde, et la quatrième surpasse aussi de très peu la troisième. Le céphalothorax est bombé. Les Thomisus Maugei, purpuratus,' exaratus, infuscatus, lentus et oscitans repré- sentent cette famille. (H. L.) RANUNCULACÉES. Ranunculaceœ . bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, polypétales , hypogynes, ainsi caractérisée : Calice de cinq folioles, réduit plus rarement à trois ou quatre, ou porté à six, herbacées ou pétaloïdes , à préfloraison imbriquée, Iieaucoup plus rarement valvaire. Pétales en nombre égal et alternes, ou plus nom- breux ; d'autres fois, au contraire , avortant 716 KAN RAN en partie ou même manquant tout-à-fait, plans ou contournés sur eux-mêmes, de manière à offrir des appendices vers leur base ou leur sommet. Étamines ordinaire- ment nombreuses, sur plusieurs rangs, à filets libres, à anthères biloculaires, adnées, s'ouvrant par des fentes longitudinales le plus souvent latérales ou extrorses. Car- pelles le plus souvent distincts , en nombre égal aux folioles calicinales, ou moins nom- breux ou même réduits à l'unité, ou plus nombreux , quelquefois assez pour former comme une tête ou un épi où ils s'agen- cent en spirale, très rarement se soudant partiellement ou complètement en un ovaire multiloculaire; chacun surmonté de son style plus ou moins court et de ses stigmates, renfermant un seul ovule dressé ou sus- pendu, ou plusieurs ovules insérés sur deux rangs. Le fruit se compose d'akènes mo- nospermes et alors nombreux , ou de car- pelles en nombre défini et polyspermes , capsulaires ou quelquefois charnus. Graines à test souvent confondu avec le péricarpe dans les carpelles monospermes , spongieux dans les polyspermes, formées presque en totalité par un périsperme corné, dont l'ex- trémité tournée vers le point d'attache se creuse d'une petite cavité où niche l'em- bryon à radicule tournée vers le hi!e, à coty- lédons courts et foliacés. Les espèces sont des sous-arbrisseaux ou arbrisseaux ordinai- rement grimpants, mais pour la plupart des plantes herbacées à suc aqueux , à feuilles alternes ou fort rarement opposées, dont le pétiole, dépourvu de stipules, se dilate en gaîne à sa base , ou quelquefois en phyllode dans la plus grande partie de sa longueur ; le limbe avorte dans le dernier cas; dans les autres, il se développe tantôt simple, tantôt et plus souvent découpé de diverses manières et à divers degrés. Les fleurs, ré- gulières ou irrégulières, sont solitaires ou groupées en grappes ou panicules, nues ou accompagnées d'un involucre en forme de feuilles ou de calice, de toutes sortes de cou- leurs, souvent très brillantes, qui les font rechercher dans les jardins. Les Ranuncula- cées, répandues sur toute la terre, se rencon- trent abondantes surtout dans les parties froides et tempérées de l'hémisphère boréal, fréquentes en Europe depuis les bords de la Méditerranée jusqu'aux régions arctiques , depuis le rivage de la mer jusqu'à la zone des neiges sur les montagnes, plus rares dans l'Amérique du Nord et surtout dans l'Asie tempérée; assez nombreuses dans l'hé- misphère austral ; ne se montrant guère entre les tropiques , qu'à des hauteurs qui tempèrent le climat. Dans la plupart, le suc est extrêmement acre et caustique; les prin- cipes auxquels il doit cette propriété parais- sent le plus souvent fort volatils : aussi sont-ils beaucoup plus énergiques dans les racines que dans les parties extérieures, où elle se dissipe dans l'air ou dans l'eau envi- ronnante, quoique sur certains points cel- les-ci les manifestent à un très haut degré, comme les Aconits , poisons si connus , et dans les fleurs desquels les Abeilles, dit-on, ont été quelquefois chercher les matériaux d'un miel vénéneux; comme diverses espè- ces de Renoncules et d'Anémones, dont les feuilles ont été, dans certains temps et dans certains pays, employées comme vésica- toires, à cause de leur action sur la peau. De là le nom â'Herbe aux gueux , donné aux Clématites, dont les mendiants se frot- tent pour développer sur reurs corps des ulcères superficiels et passagers. L'Hellé- bore, si vanté dans l'antiquité, agit comme un violent purgatif. Dans les graines, le principe acre existe , mais mêlé à un prin- cipe aromatique, ce qui les fait quelquefois employer par le peuple comme condiments, en guise de poivre, notamment celles de la Staphysaigre (Delphinium staphysagria), où se trouve d'ailleurs un alcaloïde particulier, la Delphine. La famille des Ranunculacées a été exa- minée par un très grand nombre de bota- nistes. Elle fut le sujet du premier travail de A.-L. de Jussieu, auquel elle fournit une base excellente pour la discussion des principes qui doivent présider à l'établisse- ment des familles naturelles. Dans la série des siennes, De Candolle la plaça à l'extré- mité du règne végétal qu'il considérait comme la plus élevée en organisation , et comme il procéda, dans ses principaux ou- vrages, du composé au simple, des Dicoty- îédonées aux Acotylédonées, comme il a été imité par la plupart des auteurs , les Ranun- culacées, dans une foule de flores et d'autres énumérations, se trouvent placées en tête ; de sorte qu'elles ont été traitées avec ce RAN RAP 717 loin particulier qu'on apporte souvent au début d'un ouvrage, et que, dans tant d'ou- vrages incomplets et arrêtés en chemin, on est néanmoins sûr de les rencontrer On peut donc citer cette famille comme l'une des parties du règne végétal les mieux étu- diées et connues. CENRES. Tribu 1. — Clématidées. Calice coloré, à préfloraison valvaire. Pé- tales nuls ou plus courts. Akènes mono- spermes, à styles très allongés et plumeox, à graine pendante. Le plus souvent arbris- seaux grimpants et oppositifoliés. Clematis, L. {ClematUis , Tourn. — Viti- cella, Dill. — Stylurus , Raf. — Trigula, Norb. — Clematopsis, Boj. — Meclatis, Buff. — Vioma, Pers. — Muralla, Ad.) — Atra* geno, DC. — Narawelia, DC. Tribu 2. — Anémonées. Calice souvent coloré, à préfloraison im- briquée. Pétales nuls ou plans. Akènes monospermes, à styles souvent très allongés et plumeux, à graine pendante. Herbes à feuilles la plupart radicales , les caulinaires alternes; à fleurs souvent involucrées. Cyrtorhyncha,1$ult.—Thalictrum, Tourn, (Physocarpidium , Reich. — Syndesmon , Hoflmans. — Anemonanthe, Spach.) — Ané- mone, Hall. (Pulsatilla, Tourn. — Preonan* thus, Ehr. — Asteranemia, Reich. — Oriba, Ad.) — Hepatica, D'iW. — Knowltonia, Salisb. ( Anamenia , Vent. — ? Thebesia , Neck.) — Hamadryas, Comm. — Barneoudia, C. Gay. — Hydrastis, L. (Warneria, Mill.) — Ado- nis, L. (Sarpedonia, Ad. — Adonanthe , Spacb). — Callianlhemum , C.-A. Mey. — Myosurus , Dill. — Aphanostemma , St.-Hil. Tribu 3. — Ranunculées. Calice à préfloraison imbriquée. Pétales dont l'oDglet est ordinairement doublé d'une écaille. Akènes à graine dressée. Herbes à feuilles radicales ou alternes; à fleurs soli- taires, non involucrées. Casalea , St-Hil. — Ranunculus , Hall. {Krapfia, DC. — Cyplanthe , Spach. — He- catonia , Lour. — Philonotis, Reich.) — Ce- ratoceplialus, Mœnch. — Ficaria, Dill. (Sco- tanum, Ad.) — Oxygraphis, Bung. Tribu 4. — Helléborées. Calice à préfloraison imbriquée. Pétales nuls ou irréguliers, souvent tubulcux et bi- laViês. Carpelles folliculaires, polyspermes. Herbes à feuilles radicales , ou caulinaires alternes. Psychrophila, C. Gay. — Cahlia, L. (Nir- bisia , G. Don. — Thacla , Spach. ) — Trol- lius, L. (Gcisenia, Raf.) — Eranthis, Salisb. ( Koella , Bir. — Robertia , Mer. — HellebO' roides, Ad.) — Hellcborus, Ad. (Helleboras- ter, Mœnch.) — Isopyrum, L. (Olfa, Ad. — Thalictrella, A. Rich. — Leptopyrum, Reich.) — Enemion, Raf. — Coptis, Salisb. (Chrysa, Raf. — Chrysocoptis et Ptcrophyllum, Nutt.) — Garidella, Tourn. — Nigella, Tourn. (Ni- gellaslrum, Mœnch.) — Aquilegia, Tourn. — Delphinium , Tourn. ( Aconilella et Phle- dinium, Spach.) — Aconitum, Tourn. Tribu 5. — Pœoniées. Calice à préfloraison imbriquée. Pétales plans ou nuls. Carpelles charnus ou cap- sulaires, souvent monospermes par avorte- tement. Herbes ou sous-arbrisseaux. Trauttvelteria , Fisch. Mey. — Actœa, L. {Christophoriana, Tourn.) — Botrophis, Raf. (Macrolys, Raf. ) — Actinophora, Turkz. — Cimifuga, L.— Xanthorrhiza, Marsh (Zan- thorhiza, Lher.) — Pœonia, Tourn. (Ad. J.) RANUNCULE. bot. ph. — Pour Renon- cule. Voy. ce mot. RANUNCULÉES. Banunculeœ. bot. ph. —Tribu des Ranunculacées, qui a pour type celui de la famille même, le genre Ranun- culus. (Ad. J.) RAPA, Tournef. bot. ph. — Voy. chou. RAPACES. Rapaces. ois. — Ce nom, ou ses synonymes, tels que : Oiseaux de proie, Raptatores, Accipitres, etc., désigne, en or- nithologie, un ordre d'Oiseaux qui ne vivent que de rapines, et qui se distinguent des autres Oiseaux par un bec robuste, crochu à la pointe et couvert à sa base d'une mem- brane qu'on appelle cire; des jambes char- nues, emplumées jusqu'au talon et quel- quefois jusqu'aux doigts ; des doigts au nom- bre de quatre, trois devant, un en arrière, libres, très flexibles, verruqueux en dessous ; des ongles mobiles, plus ou moins rétrac- tiles, épais à la base, comprimés latérale- ment, et généralement très crochus; des ailes taillées pour un vol facile et soutenu, Les Rapaces représentent, dans la classe des Oiseaux, les Carnassiers dans celle dea 7Î8 RAP Mammifères. Presque tous se nourrissent de chair. Les uns purgent la terre des ca- davres; les autres attaquent les animaux vivants; quelques uns ne font la chasse qu'aux Poissons et aux Reptiles ; d'autres enfin vivent d'Insectes. Doués de moyens puissants de locomotion aérienne, ils peu- vent s'élever à des hauteurs considérables et parcourir, en très peu de temps , des es- paces immenses. Dans leur vie errante, ils fuient la société de leurs semblables, du moins ce fait est-il général. Les lieux dé- serts et inaccessibles qu'ils fréquentent or- dinairement sont ceux qu'ils choisissent pour y faire leur nid. Leur ponte n'est pas très nombreuse , rarement elle est de plus de quatre œufs; la nature, par une sage pré- voyance, semble avoir réglé leur nombre. On a divisé les Rapaces en deux familles, celle des Diurnes, et celle des Nocturnes, et cette division , qui est basée sur une diffé- rence de mœurs , provient nécessairement d'une différence d'organisation. Tous ont la vue perçante ; mais les uns ne peuvent l'exercer qu'au grand jour, et les autres ont besoin d'une faible lumière , du crépuscule du soir ou du matin. En général , dans cet ordre, les femelles sont toujours plus grandes que les mâles. Chez quelques espèce: , cette différence de taille est d'un tiers. Dans le plus grand nombre des méthodes ornithologiques , les Rapaces sont placés à la tête de la classe que forment les Oiseaux, et composent le premier ordre. (Z. G.) *RAPAIVA. moll. — Genre proposé par M. Schumacher pour la Pyrule Bézoard et le Buccin deTranquebar. (Ddj.) RAPANEA, Aubl. {Guian., 1, «21). bot., ph. — Syn. de Myrsine, Juss. RAPATEA. bot. ph. — Genrede lafamillç des Joncacées , établi par Aublet ( Guian. , I, 305). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. JONCACÉES. RAPETTE. bot. ph.— Nom vulgaire des Asperugo. Voy. ce mot. RAPHANÉES. Raphaneœ. bot. ph. — Tribu des Crucifères (voy. ce mot), dans la grande division des Orthoplocées , et ayant pour type le genre Raphanus. (Ad. J.) RAPHANELLA (dimin. de Raphanus rave), infus. — Genre proposé par Bory Saint- Vincent pour des Infusoires qu'il place dans RAP son ordre des Gymnodés et dans sa famille des Cercariées. Telle est la Cercaria viridis de MUller et quelques autres espèces qui for- ment le genre Euglena de M. Ehrenberg. Voy. ce mot. (Duj.) RAPHANIS, DC. (Syst., II; Prodr., I, 229). bot. ph. — Syn. de Raphanus, Tournef. RAPHANISTRUM, Tournef. bot. ph.— Voy. RAIFORT. RAPHANUS. bot. ph. — Voy. raifort. RAPHÉ. bot. — Voy. graine. RAPHIA, Palis. (FI. Owar., t. 44-45). bot. ph. — Syn. de Sagus, Rumph. *RAPHICERUS (payô, suture; xepas, corne), mam. — L'une des subdivisions du groupe naturel des Antilopes (voy. ce mot) porte ce nom d'après M. Hamilton Smith (Griflith an. Kingd., 1837). (E. D.) *RAPHIDERUS (pacpfç, aiguillon ; oî?n, cou), ins. — Nom appliqué par M. Audinet- Serville au genre Acanthoderus de Gray ; cette dernière dénomination ayant été ap- pliquée antérieurement à un genre de l'ordre des Coléoptères longicornes. RAPHIDES. bot. — Voy. anatomie vé- gétale. RAPHIDIA (paI!lORAMPHES(pa?t?, alêne; pa,*- y>oç, bec), ois. — Dans la méthode de M. Du- méril , ce nom s'applique a une famille de l'ordre des Passereaux, qui comprend des Oiseaux à bec court, faible, flexible, non échancré, à base étroite, arrondie. Cette fa- mille renferme pour M. Duméril les genres Manakin , Mésange, Alouette et Bec-Fin. (Z. G.) * RAPniORHYIVCHLS ( p*oceed.,1837, p. 21). Sans contredit les Rats les plus diffé- rents de ceux des autres parties du monde. Leurs molaires sont didymes ou subdi- dymes, et décroissantes en volume d'arrière en avant; leur crâne étroit, allongé et bien différent de celui des autres Rats , rap- pelle jusqu'à un certain point celui des Hy- dromys. Leurs pieds ont cinq doigts en avant et en arrière, et leurs ongles sont forts, fouisseurs et presque aussi développés que ceux des Ascomys ; leur queue est moins longue que le corps et garnie de poils courts. Cxymyctère nasique , Oxyinycterus na- sutus Waterhouse (Voy. du Beagle, pi. 17, f 2), de Maldonado. Oxymyctère scalops , Ox. scalops P . Ger- vais ( in Gay Hist. du Chili , Mamm. ). Nous avons reconnu cette seconde espèce et nous avons remis à M. Gay la description qu'il en a publiée. UOx. scalops a été trouvé au Chili par ce voyageur. Akodon, Meyen. Molaires décroissantes, à tubercules pavimenteux; queue un peu moins longue que le corps. Akodon de Bolivie, Akodon Boliviense (Nova acta nat. curiosorum, t. XI, pi. 45, f. 1), des Andes du Pérou. Reithrodon, Waterhouse (Proceed., 1837, p. 29). Incisives supérieures marquées en avant d'un sillon vertical ; molaires décrois- santes; queue médiocre, velue; tête forte; crâne un peu élargi. Uu caractère remarquable de ces ani- maux, et en général de beaucoup de Rats de l'Amérique méridionale , c'est leur ten- dance à ressembler, par la forme de leurs mo- laires et un peu aussi par plusieurs autres caractères, aux Campagnols et surtout aux jolis Rongeurs de la famille des Octodontides, qui est propre à la même partie du globe. Ainsi, dans chaque grande contrée zoologi- que, les espèces de la famille des Rats sem- blent relever d'un type spécial, et lorsqu'elles s'éloignent des caractères communs à la fa- mille elle-même, c'est pour ressembler à d'autres animaux du même pays, mais d'ur. groupe différent : aux Campagnols, en Eu- rope et dans l'Amérique du Nord ; aux Ger- billes ou aux Loirs, dans l'Inde et en Afri- que; aux Octodontides, dans l'Amériquo méridionale. D'autres Rats sud-américaine semblent aussi sous l'influence de ces carac- tères, pour ainsi dire, d'autochthonie , et parmi eux nous citerons le Mus rupestris et les espèces qui s'en rapprochent. Mais reve- nons à nos» Reithrodon ; on en a déjà dis- tingué trois espèces : Reithrodon typicus, de Maldonado. Reithrodon cuniculoides , de Santa-Cruz. Reithrodon chinchilloides , du détroit de Magellan. Ces espèces ont été décrites dans les Proceedings pour 1837, et dans la partie mammalogique du Voyage du Beagle. Les caractères des autres genres, quoique démontrables par la description, et surtout par l'iconographie, sont moins saillants et nous ne nous y arrêterons pas. Voici les nome de ces genres : Phyllotis ou Hesperomys , Waterhouse (Proceedings, 1837, et Voyage du Beagle). Phyllotis Darwinii (id. ibid.), du Chili. Phyllotis xanthopygus ( id. ibid. ) , de Santa-Cruz. Phyllotis griseo-flavus ( id. ibid. ) , du Rio-Negro. Abroturix , Waterhouse (loco cilalo). Les espèces sont nommées Longipilis 9 Obscurus , Olivaceus , Micropus , Xanthorhi- nus , Canescens et Arenicola par M. Water- house ; notre M. rupestris {Voyage de la Bo- nite) fait partie de ce groupe. Calouys, Waterhouse {loco. cit.). Exemple: ilfus bimaculatus, elegans et gracilipes du même auteur. Le Mus elegans avait été an- térieurement décrit par F. Cuvier, comme type d'un genre à part, sous le nom de Elig- modontia (E. typus F. Cuv., Ann. se. nat., 2e série, 1837). Parmi les espèces américaines qui ne ren- trent pas dans les divisions que nous venons d'indiquer, et dont on pourrait aussi faire de petits groupes distincts, figurent les sui- vantes : Rat du Brésil, Mus Brasiliensis E. Geof- froy, type des Halochilus de M. Wagner. Ses dents sont en même nombre que celles des Hats; mais elles ont, dans la disposition de leur émail, quelque chose des molaires des 732 PxAT hat Echimys nommés Ccrcomys par F. Cuvier. Le Mus Brasiliensis est de la famille du Sur- mulot, mais son poil est plus lustré et de nature moins grossière. Rat piloris, Mus pilorides Pall. Plus gros que le Surmulot; noir en dessus et sur les flancs; blanc en dessous depuis le men- ton jusqu'à l'origine de la queue, qui est un peu plus longue que le corps. Cette espèce vit aux Antilles, et, depuis longtemps, elle est connue des naturalistes. Roehefort [Hist . des Antilles, 1659) et Dutertre en parlent avec assez d'exactitude, et racontent les dé- gâts qu'elle occasionne dans les cultures aux Antilles. On l'a considérée quelquefois, on ne sait trop pourquoi , comme étant du genre Cavia. Ses habitudes sont celles des Rats ; ses caractères génériques ne l'éloi- gnent pas non plus de ces animaux , et , ce qui est même digne de remarque, son crâne et ses dents ont une analogie assez grande avec ceux du Surmulot, du Perchai, et de quelques unes des grandes espèces asiati- ques. Quelques Rats sud -américains , mais en fort petit nombre, sont aussi dans ce cas. Le Mus pilorides ne saurait être confondu avec aucune autre espèce du genre Rat ; mais il n'en est pas de même de quelques autres qu'on a décrites comme américaines. Ainsi M. Waterhouse lui-même se demande si ses M. decumanoides ou Jacobiœ des Ga- lapagos, et Maurus de Maldonado, ne seraient pas de simples variétés 'de Surmulots , pri- mitivement originaires d'Europe. La dénomination de Rais , accompagnée d'un qualificatif, a été donnée à différents Mammifères qui constituent des divisions dans le genre ou dans la famille des Rats , ou qui en sont plus ou moins éloignés. En voici l'indication : Rats arvicoles, Lesson (Tableau du Règne animal, p. 143) , synonyme du genre Rei- throdon. Voyez rat. Rat d'eau ; c'est un Campagnol , VArvi- cola amphibius. Rat a bourse , nom de quelques Marsu- piaux qui ressemblent extérieurement à des Rats, ou qui en ont la taille. Rat de Madagascar de Buffon, un Lému- rien du genre Microcèbe ou Chéirogale. Rat volant de Daubenton , un Chéiro- ptère du groupe des Molosses, et dont on a fait le genre Myoptère (t. Vllï, p. 522.) Rat flèche, synonyme de Gerboise. Rat a longs pieds. Voyez gerbille. Rats épineux , nom que l'on a souvent donné aux Echimys (voy. ce mot, t. V, p. 182). Quelques vrais Rats ont la même nature de poils. Rat de Pharaon , un des noms de la Mangouste du nord de l'Afrique ( Egypte et Barbarie), animal que l'on appelle à tort Raton dans l'Algérie. Rat Taupe , nom de quelques Rongeurs fouisseurs d'Orient et de l'Afrique australe, que l'on appelle aussi grande Taupe H petite Taupe du Cap, Zemmi, Zokor, etc. Voy. les articles oryctère , bathyergue, georyque, nyctoclepte, spalax, et plus particulièrement ce dernier. Rat musqué ; c'est VOndatra , la plus grande espèce du genre des Campagnols. Rats Loirs , Lesson , synonyme de Den- dromys. Voy. ce mot et l'article rat. Rats échimyformes , Lesson, synonyme û'Acomys, Is. Geoff. Voy. rat. Rat pennade. Nom des Chauves-Souris daus le midi de la France. (P. G.) *RATARIA. acal. — Genre établi par Eschscholtz dans sa famille des Yélellides pour de très petits Acalèphes que M. de Blainville regarde comme pouvant être de jeunes Vélelles.Ce genre est caractérisé par une coquille comprimée , oblongue , beau- coup plus haute que large, occupant le dia- mètre longitudinal du corps, surmonté par une membrane musculeuse en forme de crête; des tentacules ou suçoirs se trouvent seulement au bord. Les Rataires diffèrent des Vélelles parce que la partie horizontale de leur corps forme une ellipse et non un quadrilatère allongé, et parce que la coquille oblongue en occupe le grand diamètre et non la diagonale; et enfin parce que le car- tilage, constituant la Yoile des Vélelles, manque totalement chez les Rataires, dont la crête membraneuse ou musculaire, en forme de feuille s'attache directement sur l'angle dièdre de la coquille. Il en résulte que la forme de la crête est très variable et que l'animal en la contractant peut prendre une forme semblable à celle des Porpites. Eschscholtz a décrit 3 espèces de Rataires longues de 2 à 6 millimètres. M. Lesson compose sa famille des Vélelles avec les deux genres Rataire et Vélelle. (Duj.) RAT RAT 733 RATE. anai. — La Rate , organe parenchymatcux d'un rouge violet plus ou moins foncé, située à côté de l'estomac ou du canal intestinal, et maintenue dans cette situation en grande partie par les vais- seaux sanguins, se rencontre chez tous les animaux vertébrés, les Lamproies et les Myxines exceptés. Dans l'homme et les Mam- mifères en général , les rapports de la Rate sont à peu de chose près les mêmes; elle est située dans l'hypochondre gauche, entre l'estomac et les fausses côtes d'une part, et de l'autre entre le diaphragme et le rein gauche. Son volume plus ou moins grand, sa forme, qui varie d'une espèce à l'autre, et sa composition Iobulaire , quelquefois multiple et distincte, font varier les rap- ports que nous venons d'indiquer, mais sans toutefois les changer entièrement. Dans les Édentés, la Rate est placée sur le troi- sième estomac et s'avance jusqu'au premier, au moyen d'une petite languette membra- neuse qui acquiert bientôt sa structure vas- culaire. Dans les Ruminants, elle est placée sur le côté gauche de la panse. Dans le Marsouin , parmi les Cétacés, la Rate prin- cipale et plusieurs petites Rates accessoires sont collées à la face supérieure et gauche du premier estomac. Dans les Oiseaux , la Rate est toujours très rapprochée du ventricule alimentaire. Elle s'applique le plus souvent contre la face droite de cet organe, un peu en haut et derrière la base du foie ; ou bien elle est placée dans la scissure qui sépare les deux estomacs, et quelquefois aussi elle se pro- longe en arrière contre l'estomac muscu- leux. Dans les Reptiles, la Rate n'a point des rapports aussi intimes, aussi constants avec l'estomac. Elle adhère souvent au commen- cement du canal intestinal. Ainsi, dans les Tortues, elle est fixée au duodénum. Dans les Crocodiles, elle touche au pancréas et adhère à la seconde courbure de l'intestin. Dans les Ophidiens de la famille des Anguis, ia rate est située plutôt en arrière qu'en avant du pancréas et correspond à l'ori- gine du canal intestinal. Mais dans tous les vrais Serpents, elle est située en avant du pancréas, fortement adhérente à ce viscère. Chez les liatraciens, la position de la Rate varie d'un ordre à l'autre: ainsi, dans les J Grenouilles, on la trouve au centre et entre les lames du mésentère, assez près du rec- tum; chez les autres Reptiles , elle est fixée aux côtés de l'estomac. Dans les Poissons qui ont un estomac, la Rate est généralement située à so proximité, non loin du foie et très près du premier intestin. Chez les Acanthoptérygiens , on la trouve souvent placée dans la première anse de l'intestin, comme dans la Perche, par exemple. Chez la Carpe, parmi les Malaco- ptérygiens abdominaux, elle est placée entre la première portion de l'intestin et sa troi- sième anse. Celle de la Tanche au lobe gauche du foie. Parmi les Malacoptérygiens subbrachiens , elle est entre le foie et l'es- tomac. Chez l'Anguille et la plupart des Malacoptérygiens apodes, on la trouve entre l'estomac et le commencement de l'intes- tin. Enfin la Rate fourchue des Chondropté- rygiens présente à peu de chose près les mêmes rapports. Relativement au nombre des Rates, la famille des Dauphins est la seule parmi les Vertébrés qui en présente habituellement plusieurs, encore n'y en a-t-il jamais qu'une principale, beaucoup plus grande que les autres, qui soit constante; les petites peu- vent manquer en partie ou en totalité. On observe rarement des Rates surnuméraires dans les autres Mammifères; encore plus rarement dans les Reptiles, dans les Oiseaux et dans les Poissons surtout. La Rate man- que très rarement par vice primitif de con- formation chez un sujet d'ailleurs conformé d'une manière normale, tandis que son ab- sence est un fait presque général dans le cas de véritable wéphalie. Un vice de con- formation qui appartient presque en pro- pre à la Rate , ou du moins qu'on observe en elle de préférence à tous les autres or- ganes, consiste dans sa scission en plusieurs Rates appelées accessoires. Le nombre de celles-ci varie beaucoup (de 1 à 23), et celte anomalie coïncide presque toujours avec d'autres vices de conformation. Les artères de la Rate se divisent de telle manière en entrant dans son parenchyme, que les ra- mifications de l'une n'ont point de commu- nication avec les ramifications de l'autre. Cette distribution vasculaire rend compta des anomalies , surtout de celles qui ont rapporta la multiplicité des Rates. Les vei- 734 RAT RAT nules de la Rate suivent les divisions arté- rielles et constituent une des branches prin- cipales du système de la veine-porte , après s'être renforcées des rameaux veineux ve- nant du pancréas de l'estomac et du grand épiploon. Les vaisseaux lymphatiques de la Rate sont divisés en profonds et en su- perficiels. Les nerfs viennent du plexus cœ- liaque et accompagnent les artères. Le tissu de la Rate est composé en très grande partie de vaisseaux sanguins arté- riels et veineux , dont les ramifications aboutissent dans un tissu caverneux qui a de l'analogie avec celui des organes copula- teurs. Outre ce tissu caverneux de la Rate, on trouve dans la structure intime de ce viscère des corpuscules blancs , que les in- jections font disparaître, et dont on ignore l'usage. D'après l'organisation de cet organe abdominal , notre savant collaborateur M. Duverndy, et après lui M. le professeur Cruveilhier, ont regardé la Rate comme une sorte de ganglion sanguin , qui est au système sanguin digestif ce que sont les gan- glions mésentériques au système des vais- seaux chylifères. Elle tient en réserve et elle prépare le sang qui doit servir à l'une ou à plusieurs des sécrétions nécessaires à la digestion. (M. S. A.) KATEL. Mellivora. mam. — Storr a créé sous la dénomination de Mellivora un genre de Mammifères carnassiers plantigrades, dans lequel il ne place qu'une seule espèce, le Ratel, que l'on a réuni pendant très long- temps aux Gloutons, avec lesquels il pré- sente de nombreux rapports. C'est principa- lement par la disposition de son système dentaire , que Fr. Cuvier a fait connaître avec soin, que ce groupe se distingue ; le nombre des dents est de trente -deux, seize à chaque mâchoire , savoir : six incisives , deux canines et huit molaires, et leur dispo- sition générale, ainsi que leur forme, rap- pelle ce qui a lieu chez les Chats beaucoup plus que chez les Gloutons. Les pieds assez courts ont cinq doigts garnis d'ongles très forts, non tranchants, et destinés à fouir la terre ; la queue est courte. Les organes des sens paraissent peu développés : celui de l'o- dorat est restreint par la brièveté du mu- seau ; les oreilles externes sont très courtes ; la langue, comme celle des Chats, est garnie de papilles cornées. Le corps est trapu, et rappelle celui des Gloutons. Le squelette de ces animaux , que Dau- benton n'avait pas connu , et dont G. Cuvier (Ossements fossiles) n'a dit que fort peu de chose , a été décrit complètement par M. de Blainville (Ostéographie, fascicule des Mustela). Les os sont encore plus forts, plus robustes que ceux des Gloutons, et par con- séquent plus rapprochés de ceux des Ours. Le nombre des vertèbres est néanmoins presque rigoureusement le même, à une de plus au dos, une de moins aux lombes , et à une ou deux terminales de plus dans la queue. La tête , quant à sa forme . est assez semblable à celle du Putois; la face est ce- pendant un peu plus longue; les apophyses post-orbitaires moins marquées , effacées comme dans la Loutre commune. Le corps des vertèbres est fort , surtout au éou , et leurs apophyses sont élargies. Le sternum est composé de neuf pièces, en général courtes et subégales. Les côtes , au nom- bre de quinze , sont encore plus épaisses , plus larges et plus arrondies que celles du Glouton. Les membres antérieurs , évi- demment plus robustes que les postérieurs , quoique assez bien de la même longueur, sont dépourvus de clavicules ; l'omoplate esî large; l'humérus est très grand et très ro- buste, et percé au condyle interne et au- dessus de la poulie comme chez les Chiens , les deux os de I'avant-bras ont quelque res- semblance avec ce qu'ils sont dans l'Ours , le radius s'élargissant fortement inférieure- ment, et le cubitus presque droit, épais et arrondi dans son bord postérieur, subcanali» culé à sa face externe; les mains sont cour- tes et larges; le cinquième métacarpien est le plus large de tous; les phalanges on- guéales sont longues. Les membres posté- rieurs présentent un os innominé de forme triangulaire, la base en arrière fort large , percée d'un très grand trou sous-pubien presque rond, compris entre une tubérosité ischiatique peu épaisse et une symphyse pu- bienne très reculée ; le fémur est long, droit, comprimé ; le tibia, court et droit, est assez fort, tandis que le péroné est, au contraire, grêle ; le pied, dépassant à peine la longueur de la main, est large et épais ; les métatar- siens sont un peu plus longs et plus grêles que les métacarpiens ; les phalanges plus RAT RAT 735 minces, surtout les onguéales, qui sont plus courtes que les antérieures. Le Ratel , Mellivora capensis Storr. , Fr Cuv., Gulo mcllivorus Retzius, Gulo capen- sis A. -G. Desm., Tarus mcllivorus Thievem., Yiverra capensis Schreber, est un animal de la taille du Glouton , c'est-à-dire qu'il a en- viron 3 pieds de long , outre sa queue qui en a un à elle seule. Le tête et le corps sont, en dessus , d'un gris assez clair en devant ; les flancs sont presque tout à-fait blancs ; Je reste du corps est noir; les oreilles sont blanches à leurs parties supérieures, noires à leurs parties inférieures ; de chaque côté du corps est une ligne longitudinale d'un gris presque blanchâtre, large d'un pouce , commençant derrière l'oreille et se termi- nant à la base de la queue, en séparant les deux teintes de coloration différente qu'ils présentent; enfin des poils noirs, assez longs, garnissent toute la surface supérieure du pied, même celle des dernières phalan- ges. Les poils sont rudes et longs. Le Ratel habite les environs du cap de Bonne-Espérance; mais on le trouve égale- ment dans d'autres parties de l'Afrique , et notamment au Sénégal et en Abyssinie. Il répand une odeur désagréable , et qui lui a valu le nom de Blaireau puant. Il est très friand de miel : aussi emploie-t-il toute son industrie pour s'en procurer; il se trouve pourvu d'une défense naturelle contre les piqûres des Abeilles; car sa peau , couverte de poils longs et nombreux , d'une dureté extrême , est presque impénétrable aux ai- guillons de ces Insectes. Les nids d'Abeilles posés dans les arbres n'ont rien à craindre du Ratel ; cependant on assure qu'il cherche même à les prendre dans ces lieux , et l'on ajoute qu'il a coutume de mordre le pied des arbres où sont ces nids, et que ces mor- sures sont pour les Hottentots un signe cer- tain de la présence des Abeilles. Cet animal creuse la terre avec une très grande facilité, et il s'empare ainsi des gâteaux de miel des Abeilles terrestres; et c'est de cette parti- cularité que le nom de Mellivora lui a été appliqué. (E. D.) RATELAIRE. bot. ph. — Nom vulgaire, dans quelques contrées de la France, de l'Aristoloche Clématite. *RATELUS. mam. — Sparman (K. Vet. Acad, Handb. , 1777 ) donne ce nom à un groupe de Carnassiers qui se rapproche des Martes. Voy. ce mot. (E. D.) *RATI1KEA (nom propre), bot. po. — Genre de la famille des Légumineuses -Pa- pilionacées, tribu des Hédysarées, établi par Schumacher (Dansk. selsk. skrift., IV, 192). Arbrisseaux de l'Afrique tropicale. Voy. lé- gumineuses. *RATHKIA(nom propre), acal.— Genre proposé par M. Brandt pour une très petite Méduse de la mer Noire, que M. Rathke avait , le premier, décrite, en 1834 , sous le nom d'Oceania Blumenbachii. Elle est phos- phorescente, et porte 24 tentacules filiformes au bord parfaitement entier de son ombrelle campanulée. (Duj.) *RATHYMITES. ins. — Lepeletier de Saint-Fargeau (Ins. Hym.y Suites à Buffon, t. II, p. 539) a indiqué sous ce nom un groupe pour le genre Rathymus. {Bl.) *RATHY!lHJS(p»evfAos, paresseux), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques et de la tribu des Féroniens, créé par Dejean (Species gé- néral des Coléoptères, t. V, p. 783). Le type, seule espèce connue, le R. carbonarius de l'auteur, est originaire du Sénégal. (C.) ♦RATHYMUS. ins. — Genre de la tribu des Apiens ou Mellifères de Latreille, fa- mille des Nomadides, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Lepeletier de Saint-Far- geau, et caractérisé surtout par des tarses à crochets bifides et un caisson échancré au bord postérieur. La seule espèce connue de ce genre est propre a la Guiane. (Bl.) *RATIBIDA, DC. (Prodr.). bot. ph. — Voy. 0BEL1SCARIA, CflSS. RATIER. ois. — Nom vulgaire de la Cresserelle. RATILLOIV. poiss. — Nom vulgaire des jeunes Raies bouclées. RATIS. acal. — Voy. radeau. RATIVORE ou MANGEUR DE RATS. rept. — Nom vulgaire d'une espèce de Boa. RATON. Procyon. mam. — Genre de Carnassiers plantigrades formé par Storr aux dépens du grand genre Ursus de Linné, adopté généralement par tous les natura- listes et placé dans la série zoologique entre les Blaireaux et les Coatis. Les Ratons ont une forme générale beaucoup moins mas- sive que celle des Ours ; leur tête est large à la région des tempes et terminée en un mu- 36 RAT KAT seau assez effilé, quoique beaucoup moins que celui des Coatis ; les oreilles sont mé- diocrement prolongées, droites et terminées en pointe obtuse; les yeux sont assez ou- verts et à pupille ronde; les pattes , peu fortes et à peu près dans les proportions de celles des Chiens, sont terminées par cinq doigts, dont les ongles, assez forts, sont un peu aigus, et les talons de celles de derrière n'appuyant que momentanément sur le sol ; la queue longue, poilue, cylindrique et non prenante. Le système dentaire a beaucoup d'analogie avec celui des Coatis, et est com- posé d'un même nombre de dents , savoir : quarante dents , vingt à chaque mâchoire , ainsi réparties: incisives 7; canines \~ mo- laires \~ ; les incisives sont petites et en ligne droite , les supérieures toutes conti- guë.s , et les inférieures presque verticales; les canines sont comprimées, tranchantes, un peu déjetées en dehors et séparées des molaires par une barre assez étendue; les trois avant-molaires sont plus coniques dans leur pointe que chez le Coati; la principale supérieure est surtout plus grosse et moins triquêtre; aussi son bord externe a-t-il trois denticules, un médian plus grand au milieu de deux égaux , et son talon large et arrondi offre deux tubercules plus marqués ; quant aux deux arrière-molaires, elles sont presque égales et assez semblables en haut comme en bas, c'est-à-dire carrées, à deux tubercules presque égaux en dehors comme ou dedans; seulement la postérieure d'en haut, triquêtre, n'a qu'un tubercule interne, et l'antérieure d'en bas a son tubercule an- térieur interne bifide, et en outre on re- marque quelques différences dans ces mêmes dents, entre les deux espèces les plus connues de ce genre. Daubenton , le premier, a fait connaître quelques points de l'organisation interne des Ratons et principalement de leur ostéo- logie. Depuis, G. Cuvier et surtout M. de Blainville {Ostéographie , fascicule des Su- bursus) ont étudié avec soin le même sujet, et nous exposerons quelques détails d'ostéo- îogie d'après le dernier zoologiste que nous venons de citer. Chez le Raton crabier le squslette est plus allongé que dans les Ours et même que dans les Blaireaux; la tête, quoiqu'un peu plus allongée que celle du Blaireau, lui ressemble cependant beaucoup par sa forme générale et même dans un assez grand nombre de particularités; les vertèbres cervicales ont, surtout dans l'axis, l'apophyse épineuse très allongée; les ver- tèbres dorsales sont au nombre de quatorze ou quinze , les lombaires de cinq ou de six et les sacrées de cinq, et ne présentent pas de particularités assez remarquables pour être notées; mais lescoccygiennes, très nom- breuses puisqu'elles sont au nombre de dix-huit, ont, les premières, leurs apophyses transverses, longues, et les autres s'allon- geant et s'effilant assez graduellement; le sternum est formé de neuf pièces assez larges à la face interne; les côtes, au nom- bre de quatorze , neuf sternales et cinq fausses, sont grêles et étroites, sauf la pre- mière, notablement large. Les membres sont évidemment plus longs que dans le Blaireau, et surtout plus grêies : aux antérieurs , l'o- moplate est assez élargie en avant et l'ap- pendice de l'angle assez marqué; l'humérus est moins robuste que dans le Blaireau ; le radius est grêle , un peu arqué et égale en longueur l'humérus; le cubitus est encore plus grêle, terminé supérieurement par un olécrâne court, assez rebroussé, et inférieu- rement par une apophyse styloïde longue et assez renflée ; la main est devenue plus lon- gue et plus étroite en totalité et dans toutes ses parties que dans le Blaireau : aux mem- bres postérieurs, l'os innominé est un peu moins long et même surtout un peu moins large dans l'iléon que chez le Blaireau ; le fémur est au contraire plus long, légère- ment courbé dans sa partie inférieure; les os de la jambe sont de la longueur de celui de la cuisse, et proportionnellement encore un peu plus grêles ; le tibia est , en outre, assez fortement comprimé dans ses parties supérieures et médiocrement élargi à ses deux extrémités, et le péroné, plus large en bas qu'en haut, sans apophyse malléolaire un peu saillante, est fort grêle et même un peu arqué dans son corps ; le pied n'est pas tout-à-fait aussi long que la jambe, d'un septième environ de moins. Le squelette du Raton laveur ne diffère guère de celui du crabier que parce que les membres en gé- néral et l'es os qui les composent sont plus grêles et plus élevés; mais, du reste, ce sont les mêmes formes et les mêmes nom- bres dans toutes les parties; la tête estseu- HAT RAT '3? îement un peu plus étroite dans la partie cérébrale et plus allongée dans la partie fa- ciale, quoique la voûte palatine au-delà des dents soit un peu plus longue. Les Ratons habitent l'Amérique; ils vi- vent principalement de substances végé- tales et surtout de fruits, de racines; mais ils y joignent au besoin des matières ani- males. Leur fourrure douce et épaisse est à peu près de la nature de celle des Renards. Plus petits que les Ours, ils sont aussi plus agiles et montent aux arbres avec quelque promptitude. Ce fait, avancé par plusieurs Yoyageurs, ne semble pas conOrmé par les observations faites à la ménagerie du Muséum par M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, et nous transcrivons ici ce qu'a écrit à ce sujet, et relativement aux mœurs des Ratons en domesticité, le savant profes- seur de mammalogie. « Nous n'avons jamais remarqué, dans les allures des Ratons qui ont vécu plusieurs années à notre ména- gerie, rien qui indiquât en eux l'agilité qu'on leur attribue. Toujours leur marche nous a paru assez lourde, et leurs allures pesantes, plus même peut-être quecelles des Ours. Leur régime diététique est aussi le même; ils vivent également de substances animales et de substances végétales. Enfin ils leur ressemblent encore par leur intelli- gence très développée, et n'en diffèrent guère que parce qu'ils sont très timides et crain- tifs. A l'aspect d'un homme, un Raton s'en- fuit aussitôt, et se retire dans le coin le plus obscur de sa loge; souvent même il s'élance contre ses barreaux et témoigne la plus vive frayeur. L'Ours qui, de même que le Raton, ne possède que des armes peu puissantes , ne redoute rien , parce que sa grande taille et sa force en compensent la faiblesse; d'autres Carnassiers, tels que les Cbats et les Lynx, aussi petits que le Raton, fuient à l'approche de l'homme, mais fuient en menaçant, parce qu'ils ont confiance dans leurs armes : mais le Raton , à la fois mal armé comme le premier et faible comme les seconds , ne trouve en lui-même aucune ressource ; il ne songe qu'à la fuite et non à la défense. » On ne connaît bien que deux espèces de ce genre : 1° Le Raton laveur , Ursus lolor Linné, Procyon lolor Slorr, Cuv., A. -G. Desm. ; T. X. le Raton de Buffon (figuré dans l'atlas de c^ Dictionnaire, mammifères, pi. 7 B). Il res- semble un peu au Renard, mais son trou*.- est plus épais, plus raccourci et plus ra- massé ; son corps a moins de 2 pieds de long,, sa tête 5 à G pouces, et sa queue environ 8 pouces et 1/2. La couleur générale de sois, corps est le gris noirâtre, plus pâle sous le ventre et sur les jambes; le museau et les oreilles sont blanchâtres ; chaque œil est en- touré d'une tache noire qui descend oblique- ment jusque sur la mâchoire inférieure; les poils des joues et des sourcils sont blancs 3 longs et dirigés en bas; le chanfrein est noir; la lèvre supérieure porte des moustaches fortes et longues ; les jambes présentent des poils presque ras ; la queue, très touffue, d'ust blanc jaunâtre, offre cinq anneaux noirs el quelquefois plus. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est un peu plus petite que lui. Quatre variétés sont indiquées par îesau- teurs : 1° le Bâton laveur fauve , (Et. Geof- froy Saint- Hilaire, qui a du blanc ©*'« l'espèce type a du gris, et du roux assezvif à la place du noir ; T le Bâton laveur à gorge brune, que Palisot de Beauvois regardai comme une espèce particulière, et qui se dis-» tingue par sa gorge présentant une tach® brune, sa petite taille et sa queue longue; 3° le Bâton laveur blanc, Mêles alba Bris» son , dont le dessus du corps présente de? poils très épais, et qui est d'une couleur blanc-jaunâtre en dessous ; 4° le Balon age* narapopé , que d'Azara indique comme ve- nant uniquement du Paraguay, qui diffère du Procyon lolor par l'absence de tacha- noire sur l'œil, par les oreilles plus pointue?* et parce que le dernier tiers de la queue est noir. Cette espèce habite presque toutes les par- ties de l'Amérique septentrionale, et on la trouverait également dans l'Amérique mé- ridionale, si réellement on doit lui rap- porter l'Agonarapopé ainsi que nous venons de le faire. II a reçu le nom de Mapacle Qt celui de Baccoon que lui donnent plus par- ticulièrement les Anglais. Les Ratons se nourrissent de racines; et parfois ils moa- tent aux arbres pour prendre des œufs daias les nids et même, dit-on, déjeunes oiseaux. On les apprivoise aisément, et alors ils man- gent du pain, de la chair crue ou cuite, et en. 93 738 RAT RAT général tout ce qu'on leur présente. Ils ont la singulière habitude de plonger constam- ment leurs aliments dans l'eau , et de les rouler ensuite quelque temps dans leurs mains avant de les avaler; c'est même à cette particularité qu'ils doivent leur sur- nom de laveur. Leur fourrure était employée autrefois daos nos fabriques de chapeaux; leur graisse sert aux mêmes usages que celle de l'Ours. 2° Le Raton crabier, Buffon (Suppl., t. VI, pi. 12); Ursus cancrivorus Linné, Procyon cancrivorus Et. Geoffroy, G. Cu- vier, A. -G. Desm. Il est un peu plus grand que le précédent ; son corps est plus allongé et sa queue est proportionnellement plus courte. La couleur de son pelage est le gris' fauve mêlé de noir et de gris; le noir do- mine sur la tête, le cou et le dos ; les côtés du cou et du corps sont d'une couleur fauve sans mélange; le bout du nez et les na- seaux sont noirs; une bande brun-noirâtre entoure les yeux et s'étend jusqu'aux oreilles; le dedans de celles-ci offre des poils blancs ; une tache blanche se trouve au mi- lieu du front; les parties inférieures sont d'un blanc jaunâtre, les pattes d'une cou- leur brun-noirâtre, et la queue, fauve mêlé de gris, présente huit ou neuf anneaux noirs. On trouve le Raton crabier dans l'Amé- mérique méridionale et principalement dans la Guiane; il aie même genre de vie que le Raton laveur, seulement il mange des Crus- tacés qu'il recherche sur les rivages , ce qui lui a fait donner le nom spéciûque de crabier. Une troisième espèce a été indiquée dans ces derniers temps, c'est : Le Raton maxtlaton, Hernandez ; Procyon Hernandezii Wagler, qui est propre au Mexi- que. M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire (Dict. class. d'hist. nat.) dit que l'on devrait peut-être regarder comme espèces distinctes de ce genre : 1° le Raton brun du pays des Horons , que l'on séparerait du Procyon lotor; 2° le Raton du Brésil, qui serait dis- tingué du Procyon cancrivorus. G. Cuvier (Ossements fossiles) a cité di- vers débris fossiles provenant des plâ- trières des environs de Paris , et qu'il re- gardait comme devant servir à établir un groupe paléontologique voisin des Coatis et des Ratons; M. deBlainvilIe a fait avec ses fossiles un groupe des Taxotherium. Voy. ce mot. Le même nom de Raton sert en espagnol pour désigner les rats , et dans la même langue les musaraignes sont nommées Ratant pequeeso. (E. D.) RATONCULE. bot. ph. — Nom vulgaire des Myosurus. RATQNIA, DC. (Prodr., I, 618). bot. ph. — Syn. de Cupania, Plum. *RATTELUS. mam.— Groupe de Musté- liens, d'après M. Swainson (Nat. Hist. and class ofQuadrup., 1835). (E. D.) *RATTULUS. infus. , syst. — M. Ehren- berg, en changeant le nom du genre Ratule de Lamarck pour celui de Monocerca, a formé un autre genre Rattulus pour la Tri- choda lunaris de Mùller, dont Lamarck avait fait un Cercaire. Ce genre, caractérisé par la présence de deux yeux dorsaux avec une queue simple, fait partie de la famille des Hydatinœa, qui sont les Polytroques nus ou sans cuirasse , ayant plusieurs petites cou- ronnes de cils. (Duj.) RATTLS. mam. — En latin moderne, le Rat est désigné sous la dénomination de Raltus, et Brisson (Règ. anim., 1756) s'est servi du même nom pour indiquer le genre des Rats. Voy. ce mot. (E. D.) RATULtJS (dimin . de Rat) . infus. , systol . -— Genre de Systolides ou Rotateurs , établi par Lamarck pour deux espèces que 0. -F. Millier avait classées parmi ses Trichodes : le T. vastus et le T. clavus. Ce dernier est trop incomplètement décrit pour qu'on puisse le rapporter à aucune des espèces connues ; l'autre, au contraire, est très re- connaissable à sa carène dorsale et à sa queue en stylet prolongé : c'est le Rattulus carinatus, Bory-Saint-Vincent fit de cette espèce son genre Monocerca t qui fut adopté par M. Ehrenberg, mais que cet auteur sub- divisa, plus tard, en deux autres : Mastigo- cercaet Monocerca ; mais nous pensons que leMastigocerca carinata et le Monocerca rat- tus sont une seule et même espèce de Ra- tule, celle que Muller avait d'abord nom- mée Trichoda rattus. On la trouve assez souvent dans les eaux stagnantes, mais pu- res , entre les herbes aquatiques; son corps est long de 14 à 15 centièmes de millimè- tre, et sa queue présente une longueux égale. Les caractères du genre Ratule sont RAV RAY 739 d'a\oir le corps ovale-oblong , avec une cuirasse flexible, renflée au milieu, et sur- montée dune carène très prononcée, ce qui la rend prismatique. Cette cuirasse est, en outre , tronquée et ouverte en avant pour le passage d'un appareil cilié peu sail- lant, et elle se rétrécit en arrière pour se joindre à la base de la queue. Celle-ci est accompagnée de plusieurs petits cirrhes , et se prolonge en un stylet roide , aussi long que le corps, et susceptible de s'infléchir en dessous. Les mâchoires ont des branchies latérales, et un support central ou fulcrum très long. Le point rouge oculiforme ne se montre pas chez tous les individus. (Duj.) *RATZEBLRGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu desRottbœlliacées, établi par Kunth (Gram.y I, 158). Gramens des ludes orientales. Voy. GRAMINÉES. *RAUNA. crust. — Munster , dans ses Beitrage zur Pelrefaclenkunde, donne ce nom à un genre de Crustacés de l'ordre des Dé- capodes brachyures. (H. L.) RAUSSfNIA, Neck. bot. pb. — Syn. de Pachira , Aubl. RAUWOLFIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Apocynacées, sous- ordre des Ophioxylées, établi par Plumier {£en., t. 40). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. apocynacées. RAUWOLFIA, RuizetPav. {Flor . peruv . , II , 26 , t. 152). bot. pu. — Syn. de Citha- rexylon , Linn. RAVAGEUSES, aracu. — Walckenaër {Tabl. des Ai-an.) nomme ainsi une section des Théraphoses, qui correspond au genre Missulène. Voy. ce mot. RAVE. Râpa. bot. pu. — Espèce de Chou. RAVE. moll. — Nom vulgaire d'une Tur- binelle. (Duj.) RAVENALA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Musacées, tribu des Uraniées, éta- bli parAdanson (Fam., II, 67). Plantes de Madagascar. Voy. musacées. RAYE\SARA, Sonner. {Voy., II, 226, t. 127). bot. ph. — Syn. ù'Agatkophyllum , Juss. RAVIA , Nées et Mart. (in N. A. N. C, XI, 167, t. 19). bot. pu. — Syu. de Galipea, ÎSSEURS. Raptalores. ois. Nom que porte, dans la méthode de M. de Blain- ville , l'ordre des Oiseaux de proie. (Z. G.) *RAYA, Hodgs. ois. — Sy nonyme de Psari- somus, Swaiuson; Eurylaimus, Jam., Mull. — Genre fondé sur VEu. Dalhousiœ Jam. (Z. G.) *RAYACIIELA. ins. —G. de Tordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Bra- chélylres et de la tribu des Staphyliniens, établi par Motchoulsky {Extrait du Bull, de la Soc. imp.des nat. de Moscou, t. 18, 1845, p. 40), voisin des Xantholinus, mais duquel il se distingue par un corps plus déprimé; par une tête plus large, et par des mandi- bules plus étroites et plus allongées. Le type, d'un jaune rougeâtre, a la taille de VOcypus cyaneus. Il a été trouvé sur les bords du lac Iudersk. (C.) RAYON, poiss. — Nom vulgaire de la petite Raie. RAYON DE MIEL. moll. — Nom vul- gaire du Venus corbis L. RAYON DU SOLEIL, moll.— Nom vul- gaire donné, dans le commerce, au Tellina variegala et au Murex hippocastanum L. RAYON VERT. rept. — Nom vulgaire d'une espèce de Crapaud. RAYONNANTE, min.— C'est le nom que de Saussure a donné à l'Amphibole acti- note, qui se présente ordinairement en aiguilles rayonnées. On a aussi appliqué ce nom à d'autres minéraux, qui s'offrent pa- reillement en masses ou en cristaux radiés. La Rayonnante en gouttière est le Sphène canaliculé; la Rayonnante vitreuse , l'Epi- dote aciculaire du Dauphiné. (Del.) RAYONNES. — Nom employé par Cu- vier comme synonyme de Zoophytes, pour désigner son quatrième et dernier embran- chement du Règne animal. Tout en remar- quant lui-même que cette dénomination ne doit pas être prise dans un sens absolu , et que, dans beaucoup de ces animaux, le rayonnement est peu marqué ou manque tout-à-fait, Cuvier l'emploie comme expri- mant bien qu'on est arrivé aux degrés les plus inférieurs du Règne animal , et à des êtres dont la plupart rappellent, plus ou moins , le règne végétal , même par leurs formes extérieures. (Duj.) RAYONS, poiss.— Voy. nageoires, à l'ar- ticle POISSONS. RAYONS, phts. — On appelle Rayons ca~ 740 IIAZ KEA iorifiques, Rayons lumineux, les mouve- ments rectilignes à l'aide desquels se pro- pagent les vibrations qui ont pour résultat la production de la lumière et de la chaleur. Voy. LUMIÈRE et CHALEUR. RAYONS MÉDULLAIRES, cor.— Voy. ACCROISSEMENT. RAZON. Xyrichthys. poiss. — C'est un genre de la famille des Labroi'des qui tient des Girelles et des Labres. Son caractère consiste dans la hauteur d'un profil verti- cal, soutenu par un eihmoïde très élevé, et qui soutient, en avant, les branches assez longues des intermaxillaires. Il en résulte que le sous-orbitaire est grand , que la joue a de la hauteur, et que l'œil est placé sur le haut de la joue. La dorsale est longue, étendue tout le long du dos. Tantôt elle a peu de rayons épineux, tantôt tous les rayons sont mous ; enfin il y a des espèces dont les premiers rayous sont sépa- rés en une sorte de petite nageoire. Je n'ai pas cru devoir faire des genres distincts de ces trois divisions , parce que j'ai vu ces ca- ractères passer de l'un à l'autre. Le canal intestinal est simplt , sans cul- de-sac ni cœcums. Il existe une espèce de ce genre dans la Méditerranée, remarquable par le brillant de ses couleurs roses, sur lesquelles sont dessinés de nombreux traits verticaux bleus , sur les joues ou sur les écailles. A cause de la forme comprimée du corps, on lui a donné le nom de Razon , qui vient de rasoir ; ce qui a fait penser que l'on pouvait retrouver dans ce Poisson le Novacula de Pline. Rien n'est moins certain cependant que cette détermination an- cienne. Il y a plusieurs autres espèces de Razons dans les mers étrangères. J'en ai décrit qua- torze dans YHistoire des Poissons : elles Tiennent presque toutes des mers de l'Inde et de l'hémisphère austral. La plupart des auteurs ont confondu les Razons avec les Coryphènes. Ils ont été trompés par la forme comprimée de la tête, ce qui donne aux deux Poissons une silhouette à peu près sem- blable. Mais il faut faire attention que cette comparaison ne peut soutenir aucun examen anatomique sérieux. Les Coryphènes ont la iête haute à cause de l'élévation des crêtes interpariétales du crâne , d'où il suit que l'œil est très bas sur la joue. Ici , au con- traire, c'est l'ethmoïde qui est élevé, et il n'y a pas de crêtes sur les os du crâne; aussi l'œil est-il placé sur le haut de la joue. J'ai distingué des Razons tels que G. Cuvier les avait établis, le genre des No- vacules {voy. ce mot), parce que ceux-ci ont la joue couverte d'écaillés. Les Razons ont les joues nues; ils sont donc aux Novacules ce que les Girelles sont aux Labres. On fera peut-être un genre du Razon paon et du Razon pentadactyle , à cause des trois premiers rayons dentelés en nageoire qu'ils ont sur le dos. Mais dans ce cas le Razon lœniure deviendra difficile à placer , car il appartiendra autant à l'une des divi- sions qu'à l'autre. (Val.) RAZOUMOFFSKYNE (nom d'homme). min. — John a donné ce nom à un hydro- silicate d'alumine d'un blanc verdâtre, qui ressemble beaucoup à la Pimélite, et que l'on trouve à Kosemtitz en Silésie, associée à cette substance et à la Chrysoprase. (Del.) RAZOUMOYVSKIA , Hoffm. ( Hort. Mosq.j 1808, n. 1). bot. ph. — Syn. d' Arceuthobium , Bieberst. RAZUMOVIA, Spreng. (Msc). bot. ph. — Syn. d'Humea, Smith. RAZUMOVIA, Spreng. {Sysl., II, 812). bot. ph. — Syn. de Cenlranthera, R. Brown. RÉACTIF. Reagens. cnna — On nomme ainsi les corps servant à manifester en d'au- tres corps les propriétés caractéristiques qui leur sont propres. RÉALGAR. min. — Ancien nom de l'Ar- senic sulfuré rouge. Voy. arsenic (Del.) REAUMURIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Réaumuriacées, établi par Hasselquist (ex Lin. Gen.,n. 686). L'espèce type , Reaumuria vermiculata Linn., Lamk., est un petit arbuste qui croît dans les régions méridionales du bas- sin de la Méditerranée (Egypte, Barbarie, Sicile, etc.). * RÉAUMURIACÉES. Reaumuriaceœ. bot . ph. — Le genre Reaumuria était placé par A.-L. de Jussieu, et, plus tard, par De Can- dolle, dans la famille des Ficoïdées, au milieu de plusieurs autres genres , la plu- part rapportés aujourd'hui aux Portulacées. M. Ehrenberg l'a considéré comme assez dif- férent d'eux pour devenir le type d'une pe- tite famille des Réaumuriées , dont ensuite le nom a été légèiement modifié en y ajou- REB KEC 741 tant la désinence généralement usitée. On lui assigne les caractères suivants : Calice à cinq divisions, accompagné de bractées qui, soudées quelquefois en assez grande quan- tité sur son tube , semblent en augmenter le. nombre. Autant de pétales alternes , le plus souvent munis intérieurement d'un double appendice à leur base, à préfloraison tordue. Etamines hypogynes , en nombre double et monadelphes, ou beaucoup plus nombreuses et pentadelpbes ; anthères oscillantes, bilo- culaires, extrorses. Ovaire libre, sessile , surmonté de deux à cinq styles, partagé in- térieurement, par autant de cloisons en au- tant de loges incomplètes au centre et au sommet, renfermant chacune, attachés à la base de ces cloisons placentaires , des ovules ascendants, au nombre de deux ou plus. Capsule se séparant, par une dé- hiscence septifrage , en autant de valves opposées aux cloisons , renfermant un nombre de graines généralement moindre par avortement. Ces graines dressées sont tout hérissées de poils dirigés en haut, et sous un tégument mince présentent un em- bryon à radicule conique et infère, à coty- lédons plans , enveloppés par une couche de périsperme farineux qui manque autour de la radicule. Les espèces sont des arbris- seaux ou sous -arbrisseaux , qui se plaisent surtout dans les terrains salicifères, habitant soit sur les rivages de la Méditerranée, soit dans les sables de l'Asie centrale. Leurs ra- meaux sont, en général , roides et étalés; leurs feuilles alternes, sessiles, entières, plus ou moins charnues, couvertes de petites glandes, dépourvues de stipules, de couleur glauque en général; les fleurs solitaires au sommet des rameaux ou à l'aisselle des feuilles. GENEES. Halolachna, Ehrenb. — Reaumuria, Has- selq. ( Eichwaldia, Ledeb.). (Ad. J.) RÈBLE ou RIÈBLE. bot. ph. — Noms vulgaires du Graleron, Galium aparine. REBOLLEA, Kunk (Gram., I, 341, t. 84). bot. ph. — Syn. de Eatonia, RaGn. REBOLLIA (nom propre), bot. cr. — (Hépatiques.) Raddi est le premier crypto- gamiste qui ait essayé de subdiviser les gen- res Marchantia et Jungermannia de Linné. C'est lui qui a proposé le genre qui fait le sujet de cet article. Naguèrcs encore mono- type, il ne se compose que de deux seules espères, dont l'une est européenne, et Pâ- tre javanaise. Nous allons dire à quels signes on pourra le distinguer des autres genres de la tribu des Marchantiées dont il fait partie. Réceptacle femelle pédoncule, co- nique, hémisphérique ou plan, à un ou plusieurs lobes, chacun desquels n'est libre que dans sa moitié extérieure et forme une sorte d'involucre propre, bivalve et tourné vers le sol. Pédoncule involuerc à la base, barbu au sommet. Périanthe nul. Coiffe ovoïde, se rompant de bonne heure et per- sistant au-dessous du fruit sous forme de cupule. Capsule cachée par les valves de l'in- volucre, globuleuse, munie d'un court pé- dicelle, et s'ouvrant irrégulièrement au sommet. Élatères bispires. Spores tubercu- leuses. Réceptacles mâles en forme de dis- que, sessiles sur la fronde, échancrés ou en croissant, et sans rebord. Frondes planes, membraneuses, biûdes, se propageant par le sommet , munies d'une large nervure moyenne et de pores épars sur leur face libre. Ces Hépatiques croissent sur les mon- tagnes alpines, sur la terre nue ou les ro- chers. (C. M.) RECCHIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Dilléniacées?, établi par Sessé et Mocino (Flor. rnexic. inédit, ex DC. Syst., I, 411). L'espèce type, Recchia Mexicana, est un arbuste qui, comme l'indique son nom, a le Mexique pour patrie. RÉCEPTACLE DE LA FLEUR, bot. — Syn. de Torus. Voy. ce mot. RECEPTACULITES. polyp. — Genre proposé par M. Defrance pour un corps or- ganisé fossile du terrain de transition. Ce corps, de forme conique irrégulière, à base plus ou moins large , présente deux couches distinctes, dont la supérieure ou corticale se compose d'un réseau à mailles carrées ou rhomboïdales, ou ovalaires , avec un petit trou assez profond à l'angle de chaque maille. (Duj.) *RECnODES [p-nxûS-K, raboteux), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, de la famille des Xylophages, de la tribu des Colydiens , créé par Erichson (Naturges- chichle der Inseclen Deutschlavds , 1345, p. 255), qui le comprend parmi ses Synchi- tiniens et lui donne pour type le Dermestes 742 RED scàber F., espèce originaire: de la Nouvelle- Zélande. (G.) RÉCLAMEIÎR. ois. — Nom vulgaire d'une espèce de Merle. RÉCLINÉ. Reclinatus. bot. — Les feuilles et les rameaux sont dits Réclinés quand leur extrémité penche vers la terre. RÉCOLLET, ois. — Nom vulgaire du Jaseur. RECTRICES. ois. — On nomme ainsi les plumes qui forment la queue des Oi- seaux. Voy. ce mot. RECTUM, zool. — Voy. intestin. RÉCLRVIFOLÏÉ. Recurvifoliatus. bot. — On donne cette épithète aux feuilles quand elles sont infléchiées à l'extrémité ( Saxifraga recurvifolia , Phascum recurvi- folium, etc.). RECURVIROSTRA. ois. — Nom latin del'Avocette. (Z. G.) * RÉCURVIROSTRIDÉES. Becurviros- tridœ. ois. — Famille de l'ordre des Échassiers, établie par le prince Ch. Bonaparte pour des Oiseaux de cet ordre qui ont un bec long, mince, droit ou recourbé vers le haut ; des fosses nasales situées dans un long sil- lon latéral , et des tarses très allongés et grêles. Elle se compose des genres Échasse et Avocette. (Z. G.) *RÉCURVIR0STRIR1EES. Recurviros- trinœ. ois. — Sous-famille proposée par le prince Ch. Bonaparte, mais convertie, plus tard, en famille des Récurvirostridées. G.-R. Gray l'a conservée comme sous-division des Scolopacidées , en y admettant les mêmes genres que le prince Ch. Bonaparte y avait introduits. (Z. G.) REBOUTEA, Venten. {Cels., t. 11). bot. ph. — Syn. de Fugosia, Juss. REBOWSKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères?, établi par Chamisso et Schlechtendalt ( in Linnœa , I, 32, c. 2). L'espèce type , Redowskia So- phiœfolia, est une plante originaire de l'Asie boréale. * REDUNCA. mam. — Groupe d'Antilopes (voy. ce mot), d'après M. Hamilton Smith (w Griffilh anKingt, 1827). (E. D.) RÉBUPLICATION. bot. — Voy. dédu- plication. *RÉBU VIENS. Reduvii. ins. —Tribu de l'ordre des Hémiptères, section des Homop- tères, caractérisée principalement par une KED tête rétrécie à son insertion ; des antennes toujours libres, longues et grêles; un écus- son petit, etc. Cette tribu est composée d'Insectes car- nassiers, quant à la très grande majorité. Aussi le bec des Réduviens est il plus acéré et plus robuste que celui de la plupart des autres Hémiptères. Nous comprenons dans cette tribu qua- tre familles unies par des caractères com- muns et néanmoins assez faciles à distinguer entre elles. On les reconnaît surtout aus particularités que nous signalons ici. Tète offrant à peine d'étranglement; yeux gros, très proéminents Saldides. Tète étranglée , un peu en forme de cou; yeux peu proéminents; tarses de deux articles HïdromÉT&IDES. Tête très étranglée, en forme de cou ; tarses de trois articles Réduviides. Tète pointue, avancée, très peu rétré- cie en arrière; tarses de trois articles. . Aradides. La première de ces familles ne comprend que deux ou trois genres. La seconde peut être divisée en trois groupes : Les Véliites, les Gerrites et les Hydrométrites. La troi- sième est la plus nombreuse {voy. réduvii- des). La quatrième se divise aussi en plusieurs groupes naturels : les Cimicites {voy. punaise), les Aradites, les Tingidites, les Phlceites et les Phvmatites. Pour ne pas amener des répétitions que nous ne pourrions éviter, dans un article gé- néral sur les Réduviens, nous renvoyons aux noms des familles et des groupes cités, dans cet article. (Bl.) *RÉBUVIIBES. Reduvhdœ. ins.— Fa- mille de la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères , comprenant essentielle- ment les espèces carnassières , terrestres, de cet ordre. Les Réduviides sont les Hémi- ptères les plus agiles à la course. Leurs pattes et tout leur système appendiculaire en général offre un développement qu'on ne retrouve pas chez les autres représen- tants de la même grande division entomo- logique. Leur bec est atéré, d'une longueur considérable, et toujours assez solide pour percer les animaux dont les téguments of- frent une grande résistance. L'organisation des Réduviides a été surtout étudiée par M. Léon Dufour. Sous le rapport de leur appareil alimentaire, ces Inectes ressemblent à la Punaise des lits. Le tube digestif des R. psrsonalus, R. stridulus etc., RED a environ trois fois la longueur du corps. L'oesophage se renfle en un jabot peu pro- noncé. L'estomac ou ventricule chylifique est oblong, boursouflé et terminé par une portion grêle. Le rectum est large est très renflé. Les vaisseaux biliaires, au nombre de deux seulement, sont courts et assez gros. Les ovaires des Réduves sont composés cha- cun de sept gaines ovigères, simplement bi- loculaires ; l'oviducte est notablemcntdilaté. Les Réduviides constituent une des fa- milles les plus nombreuses de Tordre des Hémiptères. Ces Insectes sont répandus dans presque toutes les régions du globe; mais, contrairement à ce qui a lieu pour les Co- léoptères carnassiers, ils sont infiniment plus abondants dans les parties chaudes du globe que dans les parties froides ou même tempérées. Les espèces européennes connues sont en fort petit nombre : deux se rapportent au genre Ploiaria, une au genre Stenopoda ou Pygolampis de Germar, une de l'Italie méri- dionale au genre Hololrichius , Burm., trois au genre Ilarpactor (division des Zelus), une au genre Reduvius , quatre ou cinq au genre Nabis , une au genre Prostemma ou Metastemma , une au genre Pirates; ce qui fait un total d'une quinzaine d'espèces pour l'Europe. Les régions intertropicales en fournissent au contraire une quantité consi- dérable. L'Amérique et l'Inde peuvent être citées comme la patrie des espèces les plus grandes , les plus belles de couleur et les plus nombreuses. On a admis la division des Réduviides en cinq groupes. 1° Les Emésites, dont les pattes anté- rieures sont ravisseuses comme celles des Mantes parmi les Orthoptères, des Mantispes parmi les Névroptères. On rattache à ce groupe les genres Emesa et Ploiaria. 2° Les ZjIlites, dont les pattes sont sim- ples , les jambes sans fossette à l'extrémité, et la tête avancée en pointe triangulaire. On rattache à ce groupe les genres Notocyrtus , Apiomerus , Zelus et ses divisions. 3° Les Réduviides, dont les pattes sont simples , les jambes antérieures munies en dessous d'une palette spongieuse, et la tête avancée en pointe triangulaire. Ce groupe, le plus nombreux, renferme les genres Macrops, Bunn.; Reduvius, Hammatocerus, RED 743 Opinus , Eclrichodia Pirates , Proslemma% Nabis, Holotrichius , Petalochirus , et les di« visions établies aux dépens de ceux-ci. 4° Les Conoriiinites, dont les pattes sort simples et la tête prolongée en cylindre au* delà des yeux, comprenant les genres Sic* nopoda, Conorhinus, Cimbus, Lophoccphala. 5° Les Haloptilites, dont la tête est courte avec des antennes poilues ayant chaque ar- ticle inséré avant l'extrémité de l'autre. Ce groupe ne comprend que le genre Haloptilus, et ses divisions les Pilocnemusel les Maotys. Dans notre histoire des Insectes (1845), nous avons admis la division des Réduviides en vingt genres. Mais dans l'ouvrage de MM. Amyot et Serville {Ins. Hémipt., suites à Buffon) , cette même famille est divisée en soixante et onze genres. Les Réduviides, Insectes carnassiers au plus haut degré, comme nous l'avons déjà dit, ne s'attaquent guère qu'à d'autres Insectes. Ils les pour- suivent ordinairement et les atteignent à la course. A l'aide de leur bec ils les percent et sucent ainsi toutes les parties fluides. Quelques uns cependant ont recours à la ruse pour saisir leur proie. Une espèce de cette famille habite notre pays; c'est le type de la famille, le type du genre , le Reduvius personatus , le Réduve masqué de Geoffroy , nommé aussi par De- géer Reduvius quisquiliust II fréquente ordi- nairement les maisons; pendant son pre- mier état surtout, alors qu'il est dépourvu d'organes de vol, on le trouve dans les coins où la poussière séjourne. L'Insecte garni de poils se couvre de cette poussière et se dérobe ainsi complètement à la vue. C'est d'après cette habitude que lui ont été appliqués les noms de Réduve masqué, Reduvius perso- nalus de Linné ou R. quisquilius de Degéer. Notre Hémiptère reste blotti pendant des journées entières. Comme les autres Ré- duviides, il s'attaque seulement à d'au- tres Insectes; et dans les maisons, comme c'est la Punaise des lits qui se trouve fré- quemment, c'est cette espèce que le Réduve dévore habituellement. En cela il rend un véritable service ; mais il n'est jamais assez répandu pour être, sous ce rapport, d'une grande utilité. Lorsqu'on vient à saisir ce Réduve, il faut se défier de sa piqûre; on assure qu'elle est très douloureuse, et fait souffrir pendant fort longtemps. (Bl«) 744 KEP EEF RÉDUVHTES. Reduviilœ. ins.— Groupe de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères. Voy. réduviides. (Bl.) *REDUVIOLUS. ins. — Genre de la fa- mille des Réduviides, de l'ordre des Hémi- ptères, établi par Kirby (Fauna bor. amer., pag. 279 ) sur une seule espèce de l'Amé- rique du Nord, le R. inscriptus Kirby (pi. 6, fig. 7). Ce genre paraît avoisiner extrême- ment les Nabis. (Bl.) REDUVIUS. ins. — Genre de la famille des Réduviides, de Tordre des Hémiptères f établi par Fabricius aux dépens des Cirnex de Linné, et adopté par tous les entomolo- gistes, mais avec de très grandes restrictions, surtout depuis les travaux de MM. Laporte de Castelnau , Burmeister, Amyot et Ser- ville, etc. Le genre Réduve, tel qu'il est, en général , admis actuellement , renferme seulement les espèces dont la tête est ovoïde, avec les yeux saillants; les antennes dont le premier article est épais , et les troisième et quatrième grêles; les élytres presque en- tièrement membraneuses, etc. Les espèces de ce genre sont très peu nombreuses. La seule espèce européenne est le type du genre ; c'est le Cimex personatus Lin. (Reduvius personalus Fabr.). Voy. réduviides. (Bl.) *REEVESIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées, tribu des Hélictérées , établi par Lindley (in Brandes qualerl. Journ., 1827). Arbres de la Chine. Voy. sterculiacées. REFLUX. — C'est le mouvement de la mer quand elle se retire, après le flux. Voy. HER. RÉFRACTAÏRE. Refractarius. min. — On donne cette épithète aux substances qu'il est impossible de fondre. RÉFRACTION. Refractio. phys. — Ori nomme ainsi la déviation qu'éprouvent les rayons lumineux en traversant les corps transparents. La Réflexion est la déviation qu'éprouvent ces rayons lorsqu'ils rencon- trent des surfaces opaques et polies qui les renvoient. Voy. lumière. RÉFRACTION DOUBLE, min. — Le phénomène de la double réfraction de la lumière dans son trajet à travers les milieux cristallisés, et celui de sa décomposition en deux faisceaux polarisés en sens contraires, qui accompagne toujours le premier, sont au nombre des propriétés les plus impor- tantes et les plus caractéristiques des miné- raux, parce qu'ils se montrent constamment en rapport avec les modifications de la struc- ture et avec les principales différences des systèmes cristallins. L'observation de ces phénomènes, faite avec précision, fourniî au minéralogiste d'excellents caractères, qui s'ajoutent à ceux que donnent le clivage et la forme cristalline, et qui peuvent même suppléer à leur absence dans un grand nombre de cas. Le rayon de lumière que l'on introduit dans l'intérieur d'un cristal transparent est, suivant une comparaison fort juste de M. Biot, comme une sorte de sonde déliée, avec' laquelle le minéralogiste interroge, dans tous les sens, la structure et la constitution moléculaire du cristal; ce rayon, dans chacune des positions qu'il peut prendre , reçoit , pour ainsi dire , l'em- preinte des modifications les plus légères de la structure interne, et la rapporte ensuite fidèlement à l'organe de la vue. Celui des deux phénomènes concomitants dont nous avons parlé, que l'on peut re- garder comme fondamental , c'est la décom- position par le corps cristallin du faisceau incident en deux faisceaux polarisés à an- gles droits, qui se distinguent dans le cris- tal , non seulement par leur sens de pola- risation, mais encore par leur vitesse de propagation , et en général , par une diffé- rence de direction ; mais cette dernière cir- constance n'a pas toujours lieu. La bifurca- tion du faisceau incident est le caractère le plus ordinaire et le plus connu de la Ré- fraction double, parce qu'il est très sensible; il se traduit, pour nous, le plus souvent par le phénomène curieux de la double image; mais ce n'est pas le seul et unique caractère de la double Réfraction : il peut arriver, en effet, qu'il y ait Réfraction dou- ble , sans que pour cela la lumière suive nécessairement des routes différentes dans l'intérieur du corps. Dans certains cas, et pour certaines directions particulières, le rayon incident a été décomposé en deux rayons différemment polarisés et de vitesses différentes, ce qui est la principale condi- tion du phénomène; mais ces rayons restent confondus dans le cristal et suivent la même route , ne se distinguant alors que par leur différence de polarisation et de vitesse, et ne pouvant se séparer entre eux dans luer I REF mouvement que par l'avance que l'un prend sur l'autre. Mais ce qui démontre bien leur existence individuelle, c'est qu'on les voit se bifurquer à l'émergence , et se séparer enfin par un changement de direction aus- si, jt qu'ils viennent à sortir par une face qui soit oblique à l'égard de celle par la- quelle ils sont entrés. Le phénomène de la bifurcation, ou plutôt celui de la double image, qui en est la con- séquence, se constate facilement en visant :n objet très délié à travers deux faces op- posées, qui, dans les très petits cristaux, ont besoin d'être inclinées l'une à l'autre. On peut aussi se servir de l'appareil aux tourmalines imaginé par M. Biot pour re- connaître si une substance minérale, qu'on ::e peut avoir que sous forme de lame, est louée ou non de la double Réfraction ooy. au mot tourmaline la description et 'usage de ce petit appareil). Par ces moyens, on pourra s'assurer que toutes les substanc- es minérales qui cristallisent dans le sys- tème cubique n'ont jamais que la Réfrac- lon simple, et que toutes celles qui appar- iennent aux autres systèmes cristallins ont toujours, au contraire, biréfringentes. Mais ce n'est pas seulement^par son ab- sence ou sa présence que le phénomène de 'a double Réfraction peut établir des dis- inctions entre les minéraux : c'est encore >ar les modifications particulières que le ihénomène éprouve dans les substances bi- éfringentes elles-mêmes, modifications qui Q montrent toujours en rapport avec celles 'es systèmes cristallins, et qui sont d'au- ant plus compliquées que la symétrie du yslème s'éloigne davantage de celle qui est ropre au système du cube. En effet, dans les cristaux du système cu- bique , où il y a toujours trois axes de sy- nétrie égaux et rectangulaires, la Réfraction st toujours simple, ainsi que nous l'avons :ejà dit; et les cristaux des autres systèmes >nt tous biréfringents, c'est-à-dire doués c la propriété de faire subir aux rayons de imière une décomposition accompagnée énéralement d'une bifurcation, par conse- nt une double Réfraction. Ainsi tous les ristaux connus se partagent d'abord en ristaux uniréfnuj^ts ct en crjstaux hi_ réfringents ; et les cristaux nucfr;nCPnls se partagent à leur tour en deux catégories dis- T. X. REF 74$ tinctes : les cristaux à un axe, et ceux à deux axes optiques. En général , quand on étudie dans les cristaux une propriété quel- conque, qui varie avec la direction dans la- quelle on l'observe, on donne le nom d'axes aux directions particulières dans lesquelles cette propriété variable atteint son maximum ou son minimum: Dans les cristaux à ré- fraction simple, il n'y a pas lieu de distin- guer des axes relatifs aux propriétés opti- ques, car ces propriétés ne subissent point de changement d'une direction à une autre dans l'intérieur du corps. 11 n'en est pas de même des cristaux biréfringents, dans les- quels il y a , en général , pour le même rayon incident, deux rayons réfractés dont les directions diffèrent, et, pour la même direction dans le cristal, deux rayons pola- risés en sens contraire, dont les vitesses varient. Aussi distingue-t-on dans ces cris- taux deux sortes d'axes : les uns relatifs aux différences de direction, ce sont les axes d'élasticité ; les autres relatifs aux variations de vitesse, ce sont les axes optiques propre- ment dits. Les cristaux à un axe appartien- nent aux systèmes cristallins hexagonal et quadratique , dans les formes desquels il y a toujours un axe principal de symétrie avec lequel se confond l'axe optique. Us ont une infinité d'axes d'élasticité, dont un perpen- diculaire à tous les autres. Les phénomènes se passent exactement de la même manière tout autour de l'axe; et , lorsque le cristal est taillé en plaque à faces parallèles, per- pendiculairement à cet axe, et qu'on Tinter- pose dans l'appareil aux lames de tourma- line, qui sert à l'étude dé ces phénomènes, on aperçoit autour de la direction de l'axe un système d'anneaux colorés circulaires, coupés par une croix noire. Les cristaux à deux axes optiques appartiennent aux trois autres systèmes cristallins , dans lesquels il y a toujours trois axes inégaux de symétrie. Ils n'ont que trois axes d'élasticité, qui sonfc perpendiculaires entre eux. Les phénomènes n'offrent plus de similitude autour des axes; chacun d'eux donne lieu à la production d'anneaux colorés, qui sont traversés seule- ment par une ligne noire. Enfin il existe pour ces cristaux une troisième sorte d'axes d'une nature fort singulière, et qu'on nomme axes de Réfraction conique, parce que la lu- mière qui tombe normalement sur une face 94 ?4S REG REG perpendiculaire à l'un d'eux éprouve dans l'intérieur du cristal une division infinie, et s'épanouit en une surface conique. Nous ne citons ce fait curieux que pour montrer que le phénomène de la double Réfraction se complique , ainsi que nous l'avons dit , de particularités nouvelles , à mesure que la symétrie des formes s'écarte davantage de celle qui caractérise les cristaux à Réfraction simple. (Del.) RÉFRANGIBÏLITÉ. phys. — C'est le nom de la propriété qu'ont les rayons de pouvoir être réfractés. RÉGALEC. poiss. — C'est un nom bar- bare qui veut dire roi des Harengs {rex Ha- lecorum) , et qui est la traduction du nom norwégien que les pêcheurs des environs de Bergen donnèrent à un de ces Poissons pris dans un rideau de Harengs. C'est un Pois- son peu connu, qui doit être un Gymnètre. On a décrit sous le nom de Régalée des es- pèces de Trachyptères, et on y a joint aussi un Poisson d'une tout autre famille et voi- sin des Ophidies, c'est-à-dire un Anguilli- forme. Le genre Régalée n'a donc pu être conservé. (Val.) RÉGIME, bot. — On donne quelquefois ce nom aux spadices des Palmiers. RÉGINE, rept. — Espèce de Couleuvre. RÉGLISSE. Glycyrhiza (yÀvxvç , doux, ptÇa, racine). bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, de la Diadel- phie décandrie dans le système de Linné. Il est formé de plantes herbacées vivaces, qui croissent spontanément dans les parties tempérées de l'hémisphère boréal. Ces plantes ont un rhizome très développé ; des feuilles pennées avec impaire, à nombreuses folioles; des fleurs blanches, violacées ou bleues , disposées en épis ou en grappes axillaires, et présentant : un calice tubuleux bossu à la base , à cinq divisions dont les deux supérieures , moins profondément sé- parées, le rendent presque bilabié; une co- rolle papilionacée à étendard ovale-lancéolé, non relevé; 10 étamines diadelphes; un pistil à ovaire sessile, 2-4-ovulé, surmonté d'un style filiforme que termine un stigmate simple. A ces fleurs succède un légume peu volumineux, ovoïde ou oblong, comprimé, souvent hérissé de pointes à sa surface et Contenant de deux à quatre graines. Ce genre renferme une espèce intéressante. Réglisse officinale, Glycyrhiza glabra Lin. (Liquiritia officinalisMœnch.). C'est une grande et belle plante spontanée dans les parties les plus méridionales de 1 Europe, et souvent cultivée comme espèce offici- nale. Son rhizome cylindrique, brunâtre à l'extérieur , jaune à l'intérieur, acquiert une grande longueur; il émet des tiges droites et fermes, cylindriques, rameuses, hautes d'un mètre ou davantage ; ses feuilles sont formées de 13-15 folioles ovales, ob- tuses, ou même légèrement échancrées au sommet, entières, glabres et un peu gluti- neuses; les stipules qui les accompagnent sont tellement petites que divers botanistes ont indiqué leur absence comme un carac- tère d« cette espèce. De l'aisselle de ces feuilles sortent des pédoncules plus courts qu'elles, terminés chacun par un épi de fleurs violacées, peu serrées. Le légume est glabre. Le rhizome ( vulgairement nommé Lacine)de la Réglisse officinale s'emploie journellement et en quantité très considé- rable. 11 sert à la préparation de tisanes adoucissantes, pectorales, etc., dont on fait grand usage , surtout dans les hôpitaux , pour les affections de poitrine, les inflam- mations, etc.; sa saveur très sucrée le fait également employer pour édulcorer d'autres tisanes, et en fait en quelque sorte le sucre des pauvres. A Paris et ailleurs, sa décoc- tion se vend, l'été, dans toutes les rues, comme boisson populaire rafraîchissante, sous le nom de Coco. Réduit en poudre, on l'emploie dans les pharmacies pour rouler les pilules. L'extrait de cette même partie est également employé en très grande quan- tité, et aussi comme adoucissant et pectoral. On le prépare surtout dans le midi de l'Italie et en Catalogne, d'où il nous arrive sous la forme d'une matière solide , noire , en bâ- tons longs de 15 centimètres environ, enveloppés de feuilles de Laurier. Cet ex- trait est vulgairement connu sous les noms de suc de Réglisse, jus de Réglisse , et aussi, à Paris, sous celui de Réglisse. Comme sa préparation se fait, dans les lieux qui en approvisionnent toute l'Europe, avec beau- coup de négligence et dans de grandes chau- dières de cuivre qu'on racle pour t'en ex- traire, il s'ensuit qu'il est toujours fort impur, m&ié oc parties ligneuses , charbon- neuses , même d'une assez grande quantité REG de cuivre qui ' peut rendre quelquefois son emploi dangereux. Il est donc à peu près indispensable de le purifier avant d'en faire usage. Épuré soigneusement et mêlé de gomme, de sucre et de parfums, il fournit la matière de pâtes et (ablettes de saveur agréable, dont on fait fréquemment usage pour les rhumes. La saveur sucrée du rhi- zome de la Réglisse, saveur qui se retrouve encore chez quelques autres Légumineuses, particulièrement chez le Trifolium alpinum, Lin., nommé vulgairement pour cela Réglisse de montagne, est due à un sucre non fer- mentescible et incristallisable, entièrement différent du sucre de canne, qu'on obtient sous la forme d'une masse translucide jaune, et que caractérise surtout la grande facilité avec laquelle il se combine avec les acides et les bases. A l'état cultivé, la Réglisse de- mande une terre douce , profonde et sub- stantielle. On la multiplie par ses rejets qu'on dispose en lignes espacées de 3 à 4 décimètres et réunies par planches. Ce n'est qu'au bout de trois ans que ses rhizomes ont pris assez de développement pour pouvoir être arrachés. L'arrachage s'en fait par un temps sec; on les nettoie avec soin à mesure qu'on les retire de terre. On les réunit en- suite par petites bottes qu'on fait sécher ; après quoi on les livre au commerce. (P.D.) REGMATE. bot. pu. — Voy. crépitacle. *REGMATODO!V (£*,>*, fente, rupture, ISovi, o'vtoç, dent), bot. cit. — (Mousses.) Sur la seule inspection d'une Çgure, Bridel proposa ce genre à l'adoption des botanistes pour une Mousse du Népaul qu'avait publiée sirW. Hooker sous le nom de Pterogo- nium deciinaïuyn. Mais il paraît qu'un des deux péristomes était détruit ou lui avait échappé, car il le plaça parmi les Mousses haplopéristomées , et c'est Schwgœrichen (Suppl, III, t. 204) qui, sur de nouveaux individus reçus de M. Taylor , « constaté la présence d'un second péristome. Grâce aux collections rapportées dcsNeell-Gherriespar M. Perrottct, nous avons été dans le cas d'en observer et décrire une seconde espèce, et nous allons dire sur quels caractères re- pose Miiourd'hui ce genre que, pour notre compte, nouaoroyons fort bon : Péristome double , l'extérieur ro*m*t on genre de la section des Décapodes anomoures, établi par 750 REM Latreille aux dépens des Cancer de Herbst , des Hippa de Fabricius, et rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Pté- rygures et dans sa tribu des Hippiens. On ne connaît qu'une seule espèce de cette coupe générique; c'est le Rémipède tortue, Re- mipes testudinarius Edw. (Histoire naturelle des Crustacés, t. II, p. 206, pi. 21, fig. 14 à 20). Cette espèce a pour patrie les côtes de la Nouvelle -Hollande. (H. L.) REMIRE A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées, tribu des Rhy n- chosporées, établi par Aublet (Guian., 45, t. 16). Gramens des régions intertropicales du globe, principalement de la Guiane. Voy. CYPÉRACÉES. REMIZ. Remiz. ois. — Division géné- rique établie par G. Cuvier dans la famille des Mésanges. Voy. mésange. (Z. G.) *REMOPLEURIDES. Remopleurides. crust.— M. Portlock, dans les Reports of the Geology oflreland, désigne, sous ce nom, un genre de l'ordre des Trilobites. (H. L.) REMORA. Echeneis. poiss. — Nom d'un Poisson célèbre qui appartient au genre Pilote (Naucrates) de G. Cuvier. Presque tous les auteurs ont suivi l'exemple de ce grand naturaliste, en considérant le genre des Pilotes comme l'un de ceux de la famille des Poissons subbrachiens, ou des Jugulaires de Linné. Je ne partage pas cette opinion. Je crois qu'il faut placer les Rémoras, ou les espèces du genre Pilote , dans la famille des Scombéroïdes , auprès des Élacates. Voy. SCOMBÉROÏDES. (VAL.) REMORD ou REMORS. bot. — Nom vulgaire d'une Scabieuse , Scabiosa succisa Linn. r RÉMOTIFOLIÉ. Remotifolius. bot. — Épithète donnée aux plantes dont les feuilles sont écartées les unes des autres (Borrera remolifolia, etc.). *REMPHAN (nom mythologique), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- mères, de la famille des Longicornes et de la tribu des Prioniens, établi par Waterhouse {Transact. Entom. Soc. London. vol. I, p. 67, pi. 8, fig. 1) sur une espèce des Indes orien- tales et des environs de Singapore, le R. Ho- pei de l'auteur. (C.) *REMUS, Holme (Transact. Entom. Soc. Lond., Il, p 58). ins. — Synonyme section- nuire du g. Philonthus ^L,eacu), E»;tUao„.(C.) BEN *REMUSATIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Caladiées, établi par Schott (Melelem., 18). Herbes de l'Inde. Voy. aroïdées. RENANTHERA. bot. pu.— Genre delà famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Loureiro (Flor. Cochinch., 521). L'espèce type, Renanthera coccinea , est un arbre qui croît dans les forêts de la Cochin- chine. RENARD. Vulpes. mam. —Voy. l'article chien, où ce genre est décrit. (E. D.) RENARDE, mam. —Nom de la femelle du Renard. (E. D.) RENARDEAU, mam. — C'est le nom du jeune Renard. (E. D.) RENEALMIA, Feuille (III, 57, t. 39). bot. ph. — Syn. de Pourretia, R. etPav. RENEALMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées, sec- tion des Alpiniées, établi par Linné {Suppl. 7). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. ZINGIBÉRACÉES. RENEALMIA, Plum. (Gen., 137). bot. ph. — Syn. de Tillandsia, Linn. RENEALMIA, R. Br. (Prodr., 570). BOT. ph. — Syn. de Libertia, Spreng. RENEBRÉ. bot. ph. —Nom vulgaire du Rumex acutus Linn. RENÉGAT, ois. —Nom vulgaire de la Pie-Grièche grise. RENETTE, rept. — Voy. rainette. *RENFLÉES. Turgidœ. arachn. — Ce nom désigne, dans le tom. I de YHisloire natwelle des Insectes aptères par M. Walc- kenaër, une troisième famille du genre De- lena (voy. ce mot). Les espèces qui forment cette famille ont le céphalothorax renflé et globuleux; les mandibules cunéiformes et aplaties; la lèvre arrondie, dilatée et res- serrée à la base; les mâchoires droites, écar- tées, resserrées à leur insertion, arrondies à leurs côtés externes, tronquées et divergen- tes à l'extrémité de leurs côtés internes; les yeux intermédiaires sont plus petits que les autres, et les intermédiaires antérieurs plus rapprochés que ne le sont entre eux les in- termédiaires postérieurs. Le Delenahaslifera est le représentant de cette famille. (H. L.) *RENGGERIA (nom propre), vot. ph. — Genre de la famille des Ci^«acées, tribu des Clusiées, él»** P** Meisner (Gen., 42). Ar- ides de l'Amérique tropicale. Foy. clusiacées. HEN i\i:n *REXGIFA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Ciusiacées , iribu des Clusiées , établi par Pœppig (Nov. gcn. et sp., III, 12, t. 210). Arbres du Pérou. Yo\j. clusiacées. RÉMFORME. Ilcnifonnis. zool. bot. — On donne cette épithète à tout organe quia la forme d'un rein. REMLLA (diminutif de ren, rein). polyp. — Genre de la famille des Pennatu- liens parmi les Polypes alcyon'ens. Ce genre a été institué par Lamarek pour la Penna- tula renifonnis de Solander et Ellis , et de- puis lors, MM. Quoy etGaimard en ont fait connaître une deuxième espèce, B. violacca, dans le voyage de circumnavigation de VU- ranie. Les caractères de ce genre sont d'avoir une masse commune libre, aplatie, réni- forme, dont une des faces est couverte de Polypes à huit tentacules rétractilcs dans des cellules caliciformes ; l'autre face est couverte de stries rayonnantes. Cette masse commune est portée par une tige cylindri- que marquée d'un sillon étroit. Lamarek plaçait la Renille dans son ordre des Polypes nageurs , quoiqu'elle ne soit véritablement flottante dans les eaux qu'après avoir été détachée du fond vaseux où sa tige est en- foncée comme celle des autres Pennatu- liens. Le même auteur lui attribuait seule- ment six tentacules aux Polypes. L'espèce type, Jî. americana, se trouve dans les mers d'Amérique. Elle est remarquable par sa belle couleur rouge avec le bord des cellules jaunes. (Duj.) REIWE. Tarandus. mam. — Longtemps placé dans le genre naturel des Cerfs, le Benne est devenu, depuis plusieurs années, le type d'un genre distinct auquel MM. Isi- dore GeoITroy Saint-Hilaire et Ogilby ont donné le nom de Tarandus, et M. Hamil- ton Smiih celui de Bangifer , et qui est aujourdhui assez généralement adopté. Les Rennes se distinguent surtout des Cerfs proprement dits par leurs bois sessiles plus ou moins divisés, pourvus d'andouillers ba- silaires, médians et aplatis; les femelles portent des bois qui ne diffèrent de ceux des mâles que par leur moindre étendue. En outre, chez ces Ruminants, les na- rines ne sont pas percées dans un mufle , et, ce qui les distinguo surtout, leurs sa- bots , au lieu de se correspondre a leur r*ee interne par une surface plane, se corres- pondent par une surface convexe, comme chez les Chameaux. Une seule espèce entre dans ce genre, c'est le Renne , Ccrvus tarandus Linné. Aristote ne parle pas du Renne dans ses écrits, ce que l'on conçoit facilement lorsque l'on pense que les Grecs n'avaient que très peu de notions sur les animaux des pays septentrionaux. Pline semble le citer, et l'on croit que c'est de cet animal qu'il parle sous le nom de Tarandus. Un peu plus tard, on j trouve dans les Commentaires de Jules ^ César une bonne description du Renne, qui habitait alors les forêts de la Germanie. Quinze siècles après, Gaston Phœbus, duc de Poix, cite le Renne sous les dénomina- tions de Rangier, de Ranglier et de Renthier; et pendant longtemps, à l'exemple de Buffon, on a dit que Gaston Phœbus indiquait cet animal comme se trouvant dans les Pyré- nées et dans les Alpes, tandis que, comme l'a démontré G. Cuvier d'une manière com- plète, le duc de Foix disait seulement qu'il était propre à la Norwége ; ce qui est vrai , car, ainsi que nous le dirons plus tard, on n'a jamais trouvé cet animal que dans le Nord. Pendant longtemps on avait cru dis- tinct du Renne un animal particulier à l'Amérique septentrionale, nommé Cari- bon, mais qui doit bien réellement lui être réuni. Chez le Renne les bois existent dans les deux sexes, et sont seulement plus petits chez les femelles que dans les mâles : ces bois présentent à leurs extrémités de larges empaumures; le bois de droite, ordinairement plus développé que celui de gauche, envoie en avant une branche qui longe le front à la hauteur de deux pouces, et se termine au-dessus du nez par une large dilatation en forme de palette. Les femelles stériles perdent leurs bois, de même que les mâles, dans le courant d'octobre; lorsqu'elles ont conçu elles les gardent jusqu'au mois ce mai, époque à laquelle elles mettent bas; cinq mois leur suffisent pour les refaire en- tièrement ; les mâles, qui les ont plus consi- dérables, en emploient ordinairement huit. On dit que les faons ont des bos?ettcs en naissant , et qu'à quinze jours il leur vient des dagues d'un pouce. Les bois de la pre- mière année . dans les Rennes femelles de Russie * ont* dit-on, un pied de long et 752 REN KEN trois andouillers , tandis que des Rennes de Suède également femelles n'ont que des fourches. Le bois des mâles adultes est par- fois très grand ; et Ton en a mesuré qui avaient près de quatre pieds de long. La direction, le nombre et la position des An- douillers diffèrent beaucoup, ainsi que l'a montré G. Cuvier (Ossem. foss., t. IV, pi. 4) et ne peuvent, par conséquent, être indiqués d'une manière positive. Le Renne sauvage est à peu près de la taille de notre Cerf; tandis que celui élevé en domesticité est plus petit et n'est guère plus grand que le Daim : son corps est trapu, et c'est avec raison qu'on a dit qu'il avait plus la tournure d'un Veau que celle d'un Cerf. La tête se rapproche également de celle du Bœuf: elle est très élargie; ses narines ne sont pas percées dans un mufle, mais dans un museau couvert de poils ; le tour des yeux est toujours noirâtre et le tour de la bouche est blanc, ainsi que la queue, le périnée et un anneau au-dessus de chaque sabot. Les pieds sont aplatis et les doigts recouverts par de grosses touffes de poils ; la jambe est moins grêle que celle du Cerf commun, mais elle ne répond pas à l'épais- seur du pied. Les poils sont serrés , plus longs en hiver et mêlés d'un duvet laineux qui paraît moins abondant pendant la sai- son chaude; ils sont grossiers et très dé- veloppés aux pieds et sous la gorge. Leur couleur, d'un brun fauve dans l'été, devient blanche pendant le temps des froids. Le faon n'a pas de livrée, il est brun en dessus, roux en dessous et aux pieds. On a quelques notions générales sur l'anatomie du Renne, mais nous ne croyons pas devoir nous étendre sur ce sujet; son ostéioogie a été étudiée et ne diffère guère de celle des Cerfs : il a une paupière nycti- tante qui peut voiler toute la cornée en se prolongeant jusqu'au petit angle de l'œil : la trachée-artère est fort large ; la glotte , selon Camper, se prolonge par une fente ouverte entre l'hyoïde et le thyroïde dans une poche analogue, pour le mécanisme, au tambour de l'hyoïde des Alouates ; cette poche, qui s'enfle quand l'animal crie et ren- force sa voix , est soutenue par deux mus- cles rubanés d'un demi-pouce de large, fixés à la bace de l'hyoïde, et qui s'épanouis- sent sur la tunique extérieur wwmc Ua crémasters sur la tunique vaginale des tes- ticules. C'est au-delà du cercle polaire en Europe et en Asie, et en Amérique à de moindres latitudes, que l'on trouve le Renne : on le rencontre au Spitzberg, dans le Groenland, en Laponie, dans les parties les plus septen- trionales de l'Asie , et surtout au Canada , où il est très commun. Au sud on voit des Rennes dans le prolongement des monts Ourals, qui s'avancent entre le Don et le Volga jusqu'au quarante-sixième degré , et ils parviennent ainsi au pied du Caucase, sur les bords de la Kouma, où il ne se passe pas d'hiver que les Kalmoucks n'en tuent, sous une latitude plus méridionale de près de deux degrés qu'Astracan. Cet animal se trouve au Spitzberg ; et les champs de glace lui ouvrent l'accès de toutes les îles de l'océan Polaire, comme ils ont dû lui ouvrir la route de l'Amérique, où il se voit jusqu'au quarante-cinquième degré. En Laponie les Rennes sont devenus des animaux domestiques indispensables à la vie de l'homme ; on s'en sert comme du Cheval pour tirer les traîneaux et les voi- tures ; il marche même avec bien plus de diligence et de légèreté, fait aisément trente lieues par jour et court avec autant d'assu- rance sur la neige gelée que sur une pelouse. La femelle donne du lait plus substantiel et plus nourrissant que celui de la Vache, et d'où l'on peut tirer du beurre et surtout un fromage particulier, très bon et riche en caséum. La chair de cet animal est très bonne à manger. Son poil fait une excel- lente fourrure, et la peau passée devient un cuir très souple et très durable. Ainsi Ton voit que pour le Lapon , le Renne à lui seul donne tout ce que nous tirons du Cheval, du Bœuf et de la Brebis : il rend la vie pos- sible à ces malheureux peuples septentrio- naux qui, sans lui, manqueraient de tout et ne tarderaient pas à périr. De cela faut-il avec Buffon en conclure que les peuples méridionaux devraient établir de grands troupeaux de Cerfs domestiques? nous ne le croyons pas ; car ils possèdent déjà des animaux domestiques qui suppléent ample- ment au Renne , et pour dresser des trou- peaux de Cerfs domestiqua, H leur faudrait employer un temps énorme, que l'agri- culture réclame journellement. REN REN 753 Dans leur pays originaire, les Rennes, qui portent le nom vulgaire de Iieens, se nour- rissent d'un Lichen particulier (Liclicn ran- giferinus) qui pousse sur les arbres des forêts et parfois sur les rochers , et qu'ils savent trouver sous les neiges épaisses en les fouillant avec leur bois et les détour- nant avec leurs pieds: en été, ils vivent de boutons et de feuilles d'arbres, plutôt que d'herbes que les rameaux de leur bois ne leur permettent pas de brouter aisément. Ces animaux changent de site selon les saisons: en hiver ils descendent dans les plaines et les vallées; l'été ils se réfugient sur les montagnes où les individus sauvages ga- gnent les étages les plus élevés pour mieux se dérober aux poursuites incessantes de l'homme et aussi aux piqûres de divers In- sectes, des Cousins , des Taons et surtout d'une espèce particulière d'OEstre qui leur nuit beaucoup : la femelle de ce Diptère vient déposer ses œufs, à l'époque de la mue du Renne, au-dessous de ses poils, et les larves en naissant pénètrent assez profondément dans la peau de l'animal et lui causent des douleurs insupportables. Ces animaux sont doux, et l'on parvient facilement à en faire des troupeaux qui rap- portent beaucoup de proût à leurs maîtres : le lait , la peau, les nerfs, les os, les cornes des pieds, les bois, le poil, la chair; les ex- créments mêmes qu'ils dessèchent produisent des espèces de mottes à brûler ; tout est bon etutile. Les plus riches Lapons ont des trou- peaux de 400 ou 500 Rennes, quelquefois de 1000, et les pauvres en ont 10 ou 12, ou parfois seulement deux ou trois couples. On les mène au pâturage, on les ramène à l'é- table, ou bien on les renferme dans des parcs pendant la nuit, pour les mettre à l'abri de l'insulte des Loups. Lorsqu'on les fait changer de climat, ils meurent en peu de temps : ainsi on a essayé de les intro- duire dans les furets des pays plus méri- dionaux que la Laponie, et l'on n'a pas pu y parvenir; les Rennes n'y vivaient que quel- ques années et ne s'y reproduisaient pas. La même difQculté s'est présentée lorsqu on a voulu en amener dans nos ménageries ; pen- dant l0n*i«(npj on n'en a pas vu de vivant à Paris. Au moi,.cnt ou Bu(Ton é(.rivail son immortel ouvrage on n'avan P,c P,,rore eu de Rennes vivants à Paris, et ce n'est que T. X. dans ses suppléments qu'il parle d'une jeune femelle qu'il a vue à Chantilly chez. M. le prince deCondé, et de trois individus de sexes différents que M. le chevalier de Bu (Ton avait pu étudier, et qui étaient à Lille entre les mains d'un bateleur. Depuis la ré- volution, notre ménagerie du Muséum d'his- toire naturelle de Paris en a possédé un assez grand nombre d'individus. Il y a dix ans, un commerçant du Havre, M. Lefrançois , en amena plusieurs individus de Laponie ; il essaya de les faire voir à Paris pour une modique rétribution , et n'ayant pas réussi dans son entreprise, il les vendit au Mu- séum où on peut en voir encore quelques uns aujourd'hui. Il y a encore en Laponie quelques Rennes sauvages, mais on y remarque surtout un nombre immense de Rennes domestiques ; dans le temps de la chaleur on lâche les fe- melles domestiques dans les bois et on les laisse rechercher les mâles sauvages. Comme les Rennes sauvages sont plus robustes et plus forts que les domestiques, on préfère les individus qui sont issus de ce mélange pour les atteler aux traîneaux. Toutefois ces Rennes sont moins doux que les autres, car non seulement ils refusent quelquefois d'o- béir à celui qui les guide, mais encore ils'se retournent brusquement contre lui, l'atta- quent à coups de pieds et avec violence, de sorte qu'il n'a d'autre ressource que de se couvrir de son traîneau, jusqu'à ce que la colère de la bête soit apaisée; du reste, cette voiture est si légère qu'on la manie et la re- tourne aisément sur soi : elle est garnie par dessous de peaux déjeunes Rennes, le poil tourné contre la neige et couché en arrière pour que le traîneau glisse plus facilement en avant et recule moins aisément sur les chemins en pente. Le Renne attelé n'a pour collier qu'un morceau de peau où le poil est resté, d'où descend vers le poitrail un trait qui lui passe sous le ventre et va s'attacher à un trou qui est sur le devant du traîneau. Le Lapon n'a pour guide qu'une seule corde, attachée à la racine du bois de l'animal , qu'il jette diversementsur le dos de la bêle, tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, selon qu'il veut la diriger à droite ou à gauche. On peut ainsi faire quatre ou cinq lieues à l'heure; mais si cette manièro cie voyager 1 bs* j-iu.x.^tu, eue est très incommode. Il faut 93 754 REN REN y être habitué et travailler continuellement pour maintenir son traîneau en équilibre et l'empêcher de verser. Souvent l'accouplement a lieu entre les animaux domestiques et dans les endroits préparés pour recevoir les troupeaux de Rennes. On a essayé de faire accoupler le Renne avec la Daine et la Biche; mais ja- mais on n'a pu y parvenir. Pendant le rut les mâles se conduisent comme nos Cerfs ; ils répandent alors une très forte odeur de bouc; ce n'est que pendant la nuit que les mâles couvrent leurs femelles. Celles-ci, pour pouvoir produire, doivent, en général, avoir quatre ans; mais on en a vu s'accou- pler et produire beaucoup plus tôt. C'est en général , ainsi que nous l'avons dit, au mois de mai que les femelles mettent bas, et leur portée est de deux petits ; elles aiment beaucoup leurs jeunes faons, leur prodi- guent de grands soins, et lorsqu'elles les ont perdus, elle les cherchent partout en fai- sant entendre un grognement semblable à celui du Cochon. Ce n'est que vers l'âge de quatre ans que le Renne a acquis toute sa croissance, et c'est aussi à cet âge qu'on commence à les dresser et à les exercer au travail; pour les rendre plus souples, on leur fait subir la castration , et c'est , dit-on , avec les dents que les Lapons font cette opération. Malgré cette cruelle opération, ces animaux n'en conservent pas moins leurs bois, ce qui n'a pas lieu dans les espèces du genre Cerf, seu- lement ils tombent plus tard que cela n'au- rait dû avoir lieu si l'on avait laissé l'ani- mal dans toute son intégrité. Parmi ces Ru- minants ainsi châtrés, les plus vifs et les plus légers sont destinés à courir au traî- neau ; les plus pesants servent à voiturer les provisions et les bagages, en attendant qu'on les emploie pour se nourrir. Les troupeaux de Renues demandent beaucoup de soins ; ces animaux sont sujets à s'écarter et re- prennent volontiers leur liberté naturelle: il faut donc les suivre et les veiller de près ; on ne peut les mener paître que dans des lieux découverts, et pour peu que le trou- peau soit nombreux on a besoin de p"u- sieurs personnes pour les garder, pour les contenir, pour les rappeler , pour courir après ceux qui a'eio;6,™,,t . elc# En ouîip ils sont tous marqués, afin qu'on puisse les ,. reconnaître; car il arrive souvent ou qu'i'2 s'égarent dans les bois, ou qu'ils passent à un autre troupeau. Les troupeaux de Rennes sont sujets à diverses maladies, et parti- culièrement à celles qui attaquent nos Cerf* dans nos parcs, et nos Moutons dans nos étables. De même que l'Élan", le Renne en cou- rant fait entendre un craquement assez fort, que Buffon croit produit unique- ment par le jeu de leurs articulations, mais que les naturalistes modernes attri- buent aux pièces de leurs pieds qui se heurtent entre elles, ou contre les sabo. des autres pieds. Quoi qu'il en soit, ce bruic particulier, assez fort, prévient leurs enne- mis naturels, le Glouton et surtout les Loups, qui les attaquent souvent pour s'en repaître, et contre lesquels ils ne peuvent se défendre que par la fuite, ou, quand ils sont atteints, en faisant mouvoir avec force leurs pattes de devant, et en dirigeant vivement de haut en bas les empaumements de leurs bois. La durée de la vie du Renne domestique n'est que de quinze à seize ans ; mais il est à présumer que, dans le Renne sauvage, elle est plus longue; et, dit Buffon , cet animal étant quatre ans à croître, doit vivre vingt- huit ou trente ans lorsqu'il est dans son état de nature. Les Lapons chassent les Rennes sauvages de diverses façons, suivant les différentes saisons. Us se servent des femelles domesti- ques pour attirer les mâles sauvages dans le temps du rut : ils les tuent à coups de fusil, ou les tirent avec l'arc , et décochent leurs flèches avec tant de roideur que, malgré la prodigieuse épaisseur du poil et la fer- meté du cuir , il n'en faut souvent qu'ui:a pour tuer la bête. Une espèce de Cerf que l'on nommait Cervus coronatus doit, selon G. Cuvier, se rapporter au Cervus tarandus. On le cara< - térisaitpar la disposition de ses bois; mais le savant auteur du Règne animal a monî ré tous les passages des bois les plus réguliers du Cervus tarandus à ceux du prétend a Cervus coronatus. A l'état fossile, on a trouva u-ans les ébou- lements sableux «*« rives de l'Obnia, ruis- <.»-■. qui se jette dans le Volga, des bois de Renne; et l'on a distingué sous les noms de REN CcnusGucllardi et de Ccrvus taramlus pris- as O'oy. rarlicle cerfs fossiles), les débris d'une espèce Irouvée aux environs d'Étam- es, et du moins tics voisine, sinon iden- tique, du Renne. (E. Desmarest.) HENONGUIACÉE& bot. ph. — On :rouve fréquemment ce nom français pour la famille dont le genre Uenonculc est le type. Mais on ne comprend pas bien pour- quoi, pour celle-ci connue pour les autres, on n'adopterait pas, en le francisant, le nom latin. Voy. uanuncilaœks. (Ad. J.) i;;:.\Oi\CULE. Ranunculus ( Rana , Grenouille), dot. ph. — Grand et beau genre de plantes de la famille des Ranon- eulacées, à laquelle il donne son nom, de la Polyandrie polygynie dans le système de Linné. Le nombre des espèces connues qu'il comprend aujourd'hui s'élève au moins à trois cents ; en effet , De Candolle en a ca- ractérise* 159 dans le premier volume du Prodromus,el, depuis cette époque, M. Wal- pers en a relevé plus de 140 nouvelles. En établissant ce groupe générique, Linné y réunit les Ranunculus Tourn. , et les Ficaria Diil. Mais dans ces derniers temps plusieurs botanistes ont rétabli ce dernier genre ; par suite, ils ont de nouveau circonscrit les Renoncules entre les limites qui leur avaient été assignées par Tournefort, et plus tard plus rigoureusement par Haller. Cette divi- sion a été poussée beaucoup plus loin par M. Spach, qui (Suiles à Buffon, t. VII, p. 194, ete.) a démembré les Renoncules en sii genres distincts et séparés, en éle- vant à ce rang des coupes proposées comme sous-genres par d'autres auteurs, ou en éta- blissant des groupes génériques nouveaux, savoir : 1° Pachyloma Spach, dont le type est le lianunculus arvensis Lin. ; 2° Ficaria Dill. ; 3" llecatonia Loureir., dont le type est le Ranunculus sceleralus Lin. ; 4 ' Ba- trachium Rchb., pour le Ranunculus aqua- tilis Lin. et les espèces voisines ; 5° Ranun- culus Spach , pour la plus grande portion du groupe linnéen; 6° Cyprianlhe Spach, pour le Ranunculus Asiaticus Lin. Pour nous, nous croyons devoir considérer ici le genre Renoncule dans le sens de Linné, à l'exemple ne Vnch et de plusieurs autres botanistes. Ainsi envisage, ce grand genre se compose de plantes herbacées aunuoiioe ouvivaecs, dispersées sur toute la surface REN 755 du globe, mais principalement dans les par- ties tempérées et froides de l'hémisphère boréal; leurs feuilles, alternes et simples, sont entières ou divisées plus ou moins pro- fondément; leurs fleurs sont blanches ou jaunes, très rarement teintées de rouge ou rouges, et elles présentent les caractères sui- vants : Calice presque toujours à cinq sé- pales, très rarement trois, tombants ou ca- ducs, en préfloraison imbriquée; corolle formée de cinq à dix pétales pourvus inté- rieurement et à leur base d'une fossette nectarirèrenueou plus généralement couverte d'une petite lame pétaloïde; étamines nom- breuses, hypogynes ; pistils nombreux , libres, uniloculaires, à un seul ovule dressé, auxquels succèdent autant de petits akènes groupés sur un réceptacle proéminent , glo- buleux ou oblong. De Candolle a subdivisé Ses Renoncules (sans les Ficaires) en cinq sous-genres, que beaucoup de botanistes , et parmi eux M. Endlicher, ont adoptés; ce sont : lesCa- Irachium, Ranunculaslrum , Thora , lleca- tonia, Echinella. Nous adopterons ici pré- ferablement à ces divisions celle beaucoup plus simple établie par M. Koch , dans sou Synopsis (2e édit., p. 12 et suiv.). a. Batrachium, DC. Fleurs blanches, a onglet jaune; fossette nectarifère des pé- ules n'étant ni recouverte par une écaille, ni à bord relevé; akènes marqués de stries transversales, finement carénées en dessus et en dessous; du reste, non marginés. Plantes aquatiques, submergées ou nagean- tes. Les plantes de ce sous-genre, très né- gligées pendant longtemps, ont été récem- ment étudiées avec soin par divers bota- nistes, particulièrement par M. Godron , qui en a fait l'objet d'un travail monogra- phique. Il en est résulté que leurs espèces ont été successivement multipliées dans de fortes proportions , et qu'aujourd'hui , au lieu de trois qu'admettait M. Duby en 1828, M. Godron n'en compte pas moins de onze pour la France seule. Au reste, aucune de ces plantes n'ayant une utililë quelconque, nous les passerons toutes sous silence. b. llecatonia Koch. Fleurs blanches , ra- rement jaunes ; fossette nectarifère, tantôt nue, tantôt prolongée, soit à son bord en un petit tube, soit en de«u* en une écaule souvent bifide, l'un et l'autre formés d une 753 KEN KEN substance mince , membraneuse et non épaisse ni charnue. Akènes amincis supé- rieurement et inférieurement en une carène mince qui se prolonge sur leur bec; leurs côtés lisses ou marqués de rides anasto- mosées irrégulièrement. A ce sous-genre ap- partiennent les Ranunculus alpestris Lin., R. glacialis Lin., R. pyrenœus Lin., et avec elles la suivante : 1 . Renoncule a feuilles d'Aconit, Ranun- culus aconitifolius Lin. Belle plante spon- tanée dans les parties médiocrement élevées des Alpes, des Pyrénées, de l'Auvergne, etc., et cultivée dans les jardins comme plante d'ornement, sous le nom de Bouton d'ar- gent. A l'état cultivé, cette plante double facilement ses fleurs, qui deviennent alors fort jolies. Elle demande un sol frais et une exposition un peu ombragée. Sous le climat de Paris, on est dans l'usage de la couvrir pendant l'hiver ou de la rentrer en oran- gerie. On la multiplie par éclats. c. Ranunculus, Koch. Fleurs jaunes ou dorées ; fossette nectarifère de la base des pétales recouverte d'une écaille un peu char- nue; akènes marginés, leur bordure entou- rant une face parfois relevée de tubercules ; rarement le carpelle entier est couvert de tubercules ou de petites épines. Ce sous- genre , le plus nombreux des trois , réunit plusieurs espèces intéressantes. 2. Renoncule ficaire , Ranunculus ficaria Lin. {Ficaria ranunculoides Mœnch). Cette plante est très commune, au printemps, dans les champs et les bois humides de toute la France. Elle est connue vulgairement sous les noms de petite Chélidoine, petite Éclaire, Ficaire. La Ficaire est beaucoup moins acre que la plupart de ses congénères ; aussi ses jeunes pousses et ses feuilles tendres sont-elles mangées fréquemment dans le nord de l'Europe, soit crues en salade , soit cuites en manière d'épinards. Ses tubercules sont, au contraire, très acres et vénéneux. On cultive dans les jardins, à une exposi- tion ombragée et fraîche, une variété à fleurs doubles de cette plante. 3. Renoncule Thore, Ranunculus Thora Lin. Espèce des Alpes et des Pyrénées, bien connue et redoutée des pâtres de ces montagnes, à cause des effets funestes qu'elle produit sur les bestiaux qui en mangent. Cette plante a une acrete telle, qu'on a dit que les anciens Gaulois se ser- vaient de son suc pour empoisonner leurs flèches. 4. Renoncule acre, Ranunculus acris Lin. Cette Renoncule est commune dans les prai- ries et les lieux herbeux de toute la France. Elle est communément cultivée dans les jar- dins, où ses fleurs, d'un jaune doré, comme recouvertes d'un vernis, doublent aisément; elle partage avec l'espèce suivante les noms vulgaires de Bassinet et Boulon d'or. Cette plante doit sa dénomination spécifique à son âcrelé, qui est telle, que ses feuilles fraîches, appliquées sur la peau, y déter- minent promptement une vive rubéfaction. Elles sont même quelquefois employées pour ce motif, particulièrement en Islande, en guise de Cantharides. On conçoit dès lors aisément que cette plante soit vénéneuse. Au reste, les propriétés énergiques qui la distinguent et qui se retrouvent à des de- grés divers chez toutes ses congénères sont dues à la présence d'un principe acre, vo- latil, et qui, en raison de sa volatilité, dis- paraît par la cuisson , et même par la des- siccation. De là vient que plusieurs Renon- cules, éminemment vénéneuses à l'état frais, deviennent inoffensives lorsqu'elles ont été cuites, et peuvent alors être mangées impu- nément, ou sont broutées à l'état sec par les bestiaux sans le moindre inconvénient. Dans les jardins, on cultive la Renoncule acre dans une terre légère un peu fraîche, mais non humide; sans cette précaution, ses fleurs repassent aisément à l'état simple. On recommande aussi de la changer de place tous les deux ans. On la multiplie par division des pieds. On cultive tout aussi communément et delà même manière, et sous les mêmes noms vulgaires , la Renoncule rampante , Ranunculus repens Lin., et la Renoncule bulbeuse, Ranunculus bulbosus Lin., égale- ment communes l'une et l'autre dans les prés, les lieux humides, etc. 5. Renoncule d'Asie, Ranunculus Asia- ticus Lin. Cette belle espèce, si connue au- jourd'hui sous le nom de Renoncule desjar~ dins, est originaire de l'Orient. Plusieurs auteurs pensent qu'elle a été introduite dans l'Europe occidental*» p**" les Croisés ; il pa- raît pocitir cependant que ses belles variétés n'ont commencé à figurer dans les jardins KEN KEN 757 de l'Europe, particulièrement en Angleterre, que vers la fin du xvie siècle. Depuis lors, la facilité avec laquelle varie la couleur de ses fleurs , aidée par les soins intelligents des horticulteurs, a donné des résultats aussi nombreux que remarquables, et aujour- d'hui les variétés qu'on en possède s'élèvent à plusieurs centaines. C'est au moyen des griffes qu'on conserve et qu'on multiplie ces nombreuses variétés; mais c'est au moyen des semis qu'on en obtient de nouvelles. La culture de ces belles plantes et l'art de les améliorer, de déterminer en elles de nou- velles variations, exigent des soins nom- breux et multipliés , que, faute d'espace, nous renonçons à exposer ici, et pour les- quels nous nous bornons à renvoyer aux ouvrages d'horticulture. (P. D.) RENOUÉE. Polygonum (nt réclamé concurremment le mérite et l'honneur. Néanmoins, ainsi que le rapporte M. Joly, il paraît, d'après une note annexée à la relation du voyage de lord Macartney par son traducteur, que le père d'Incarville envoya en France, au siècle dernier, des gaines d'une variété de cette espèce , qui tu* cultivée avec succès par Bernard de Jus- seu , mais seulement comme plante remar- quable. En 1776, John Blake introduisit la Renouée tinctoriale en Angleterre ; mais sa qualité précieuse de plante indigofère y resta tout-à-fait inconnue. Tout récemment, en 1833, des graines de cette plante furent envoyées de Saint Pétersbourg, par M. Fis- cher, au Jardin du Roi ; elles furent semées, et réussirent très bien. Enfin, deux ans plus lard, M. Delile s'occupa à Montpellier de cultiver la même espèce, non plus seulement comme plante curieuse, mais assez en grand pour pouvoir en répandre la graine en di- verses parties de la France. Ses efforts furent couronnés de succès, et, dès cet instant, on put songer sérieusement à doter notre pays ce cette nouvelle culture. Nous ajouterons, pour compléter ce court relevé historique , que M. Jaume Saint-Hilaire a réclamé, de- vant l'Académie des sciences et d'autres corps savants, l'honneur d'avoir cherché le premier, et avant M. Delile, à introduire le Polygonum tinctorium dans nos cultures. En Europe , le Polygonum tinctorium est snnuel , et doit être traité comme tel. On clt qu'en Chine on conserve dans des silos , pendant l'hiver, ses rhizomes légèrement desséchés pour les remettre en terre au printemps suivant. A Montpellier, M. Cba- pel a essayé, sans le moindre succès, ce mode de conservation. La plante reprend aisément de boutures pendant Péré; mais M. Vilmorin dit avoir reconnu que les pieds obtenus de la sorte sont beaucoup moins vigoureux et donnent beaucoup moins de feuilles que ceux venus de graines. Le pro- cédé de multiplication qui a paru jusqu'à ce jour le plus avantageux est celui des se- mis en pépinière , avec repiquage ultérieur du plant. Eu France, la mi-mars est l'épo- que la plus avantageuse pour les semailles; mais on assure que, dans la Chine, dès le mois de février, on détermine la germination des graines en les plaçant dans des sacs de toile maintenus en des lieux très humides, après quoi on les met en terre. Dans nos climats , il suffit de semer à une exposition bien abritée, sans recourir à des couches, sauf à couvrir, au besoin, de panneaux ou simplement de nattes soutenues par un treillage. La terre des pépinières doit être légère et mêlée de terreau. Un mètre carré de surface pouvant, d'après M. Vilmorin, four- nir environ 500 pieds, il en résulte qu'on REN REP 759 obtiendrait sur une étendue de 00 mètres carrés les 30,000 pieds nécessaires pour la plantation d'un h ce tare , ce qui revient à un demi-kilogramme de graine pour cette même étendue de terre. La plantation à demeure se fait lorsque les jeunes pieds ont quatre ou cinq feuilles, ce qui a lieu dans le mois de mai, quelquefois un peu avant, quelquefois aussi après, suivant les cir- constances atmosphériques. Les pieds sont placés par lignes espacées de G6 centimètres, et à 50 centimètres l'un de l'autre sur une même ligne. La plante paraît peu difficile lur la nature du sol; cependant elle réus- sit principalement dans les terres fraîches, substantielles et riches. Après la plantation, Jes soins à donner consistent en sarclages et , au besoin , en binages. On commence la récolte des feuilles dès que les pieds ont en- viron trois ou quatre décimètres de hau- teur , et on la continue jusqu'en sep- tembre, en ayant le soin de détacher ces feuilles avec un instrument tranchant et d'en laisser quelques unes dans le haut de la plante. Le produit, assez variable se- lon les localités, paraît s'élever à 12,000 ou 13,000 kilogrammes par hectare en moyenne. Divers procédés ont été essayés en France pour extraire l'Indigo des feuilres du Polygo- nwn linctorium. M. Joly les range tous en quatre catégories: 1° la macération; 2° la digestion ; 3° l'infusion : 4° l'ébullition. Les procédés par macération et par digestion ont élé les plus habituellement employés; celui par infusion a été mis en pratique par M. Baudrimont; enfin c'est à M. N. Joly qu'on doit les expériences faites au moyen du procédé par ébullition. Nous ne pouvons cr ici les détails relatifs à ces diverses les. Le liquide obtenu au moyen de l'une quelconque d'entre elles subit une SLiie de phénomènes communs. Après un espace de six à douze heures, il jaunit. ut on voit se former à sa surface des s et une pellicule d'un bleu cuivré. Le lendemain et les jours suivants , il passe . t et il exhale une odeur analogue à celle de la violette; la pellicule devient plus épaisse et ses reflets plus brillants ; lies se multiplient en même temps. Si Ton bat ce liquide, on le voit prendre une teinte plus formée et se recouvrir d'ui.e 1 écume blanchâtre qui passe bientôt au bleu d'azur. Lorsque cette écume s'affaisse et devient par le repos d'un bleu sale et gri- sâtre, l'eau de chaux ou un alcali quelcon- que donnent au liquide une couleur verte plus foncée. Enfin, quelques gouttes d'acide chlorhydrique ou sulfurique précipitent la matière bleue ou l'indigo. Toutes ces opé- rations doivent être terminées au bout de trois ou quatre jours. En attendant plu;; longtemps on laisserait la fermentation pu- tride s'établir, et dès lors l'extraction de l'indigo deviendrait impossible. Les expérimentateurs ne sont pas d'accord relativementàla quantitéd'lndigo que donne un poids déterminé de feuilles. M. Bau- drimont dit que fraîches elles contiennent 1/200 de leur poids; MM. Bérard et Fareî en ont obtenu 1 1/2—1 3/4 pour 100; la Société d'agriculture de Mulhouse en a extrai: 8 ou 9 grammes par kilogramme, et M. Joly a confirmé l'exactitude de ce dernier chiffre. Il est probable que la divergence de ces ré- sultats est due aux différences dans l'âge des feuilles employées, dans le climat, dans la pureté plus ou moins rigoureuse des pro- duits, etc. Il restait à savoir si l'Indigo du Polygonum tinctorium est identique à celui des Indigo- fera. M. Joly n'hésite pas à répondre affirma- tivement, d'après l'examen comparatif qu'il a fait de l'un et de l'autre. Il a vu de plus que cette matière réside dans la fleur, surtout dans les feuilles de la Renouée, qu'elle y existe à toutes les époques de la vie delà plante, et que ses proportions sont relative- ment plus fortes dans les feuilles encore jeunes que dans celles qui ont atteint leur entier développement. (P. D.) REXSSEL.ERIA, Beck. (Bot. in Dar- lingt. Flor. Cestr. , 530 ). bot. ph. — Syn. de Peltandra, Rafin. RÉKULIA'E et RÉKULITE. moll. fo- ram. — Genre établi par Lamarck pour ui • petite coquille fossile du terrain tertiaire (. : G rignon (R.opercularis), large de 3 millim . et ressemblant beaucoup à un opercule d • Mollusque gastéropode. Cette coquille a eu rentrer dans le genre Pénérople. (Duj.) REPETIT. ois. — Nom vulgaire du R( - telet. REPRODUCTION ANIMALE. — Voy. PROPAGATION. 760 HEP REP REPRODUCTION VEGETALE.— Voy. FÉCONDATION, PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. *REPSIMUS. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes et de la tribu des Scara- béides phyllophages, proposé par Leach , adopté par M. Boisduval ( Voyage de l'As- trolabe, Zoologie, 2e part., p. 181) et par Dejean (Catalogue, 3e édit. , p. 171). Ce genre comprend trois espèces de la Nou- velle-Hollande : les R. rnanicatus Scbr., Brownii ML., et œneus F. Ils diffèrent des Anoplognathus , avec lesquels ils ont de grands rapports, par leurs pattes postérieures plus longues et très renflées. (C.) REPTATION. Reptatio. fbysiol. — Acte physiologiquequi constitue un mode de pro- gression terrestre ou aquatique. Le plus gé- néralement on entend par ce mot une sorte de marche lente et progressive, dans la- quelle la partie inférieure du corps exerce des frottements sur le sol , sur l'eau ou sur un corps solide quelconque. Parmi les ani- maux qui rampent, les uns sont vermifor- mes et manquent par conséquent de mem- bres ; les autres n'ont que des membres incomplets ou assez peu organisés pour four- nir un appui solide au corps qu'ils sont chargés de projeter en avant dans l'action de la marche. 11 y a donc cette différence entre ce dernier mode de progression et la Reptation, que, dans un cas, jamais le tronc ne touche au sol et ne contribue à sa projection, cet acte étant dévolu à des or- ganes spéciaux , qui prennent attache sur lui, tandis que dans l'autre, le tronc, ap- puyant en tout ou en partie sur un corps qui lui fait résistance, aide lui-même à la progression. Quoique, par métaphore, on ait donné le nom de Reptation à cette marche lente et calculée des Chats , qui s'avancent le torps bas, les jambes fléchies et écartées , pour surprendre ou pour aborder une proie, cependant ces animaux ne rampent point. Il n'y a parmi les Mammifères que les Pho- ques, les Morses, probablement les Ornitho- rhynques, que l'on pourrait, à la rigueur, considérer comme des espèces rampantes. Peut-être pourrait -on dire aussi, avec M. Dugès, que la marche lente et traînante FIS DU D1XILH7K TOME. des Chauves-Souris constitue une sorte de Reptation. La classe des Oiseaux n'offre également aucun exemple de vraie Reptation. Pour- tant les Pingouins, les Manchots se traînent à terre en s'aidant non seulement de leurs pieds, mais aussi de leurs ailes, comme le font les Chauves-Souris, ce qui suppose que leur corps traîne sur le sol dans une posi- tion horizontale. Dans le jeune âge , un grand nombre d'Oiseaux, trop faibles en- core pour marcher ou pour voler, exécutent également une sorte de Reptation. Ainsi les Martinets, les Hirondelles de rivage, les Guêpiers et une foule d'autres espèces, ram- pent lorsqu'ils sont encore au nid. Mais la vraie Reptation se rencontre chez les Reptiles et surtout chez les espèces qui sont apodes, comme les Serpents. Du reste, le nom de Reptiles qui a été donné aux ani- maux de cette classe indique suffisamment quel est leur mode de progression. Dans les Chéloniens et les Sauriens, la Reptation est combinée avec la marche, tandis que dans les Ophidiens, elle s'opère d'une manière toute spéciale. Presque toute la partie inférieure du corps y contribue; les écailles dontelleest couverte, mises en mouvement par des mus- cles particuliers et aidées dans ce mouve- ment par l'action des côtes, font l'office de pieds. L'animal tire à lui les parties infé- rieures et projette les antérieures en avant. Dans les animaux inférieurs, la Reptation est fréquente et varie beaucoup dans son mode. Elle s'exécute au moyen d'anneaux, de soies ou de moignons de pattes couverts d'aspérités, comme chez les Chenilles. Chez les Vers, les Sangsues, il y a beaucoup de parties qui s'appuient, tandis que d'autres sont en même temps poussées en avant du point d'appui. Mais le mode de Reptation le plus remarquable et le plus énigmatique est celui que présentent les Mollusques gas- téropodes. Quelques uns d'entre eux jouissent de cette singulière faculté de pouvoir ramper à la surface de l'eau dans une position ren- versée, c'est à-dire la coquille en bas et le pied en haut, celui-ci étant fort développé, comme lorsque l'animal rampe sur un corps solide, et offrant des mouvements ondu- latoires. ' (Z. G.) La BlbLLotkèquz Université d'Ottawa Echéance The LlbMJiy University of Ottawa Date Due f m Ht* 'Nfc *ff» :f I t & u ******* **.jk**Qr **i W <*-i éj> ■ < 1 ;.^m .*? /V fi T<3 s ** f| ^«£$*i v? . ■ *& U D' / OF OTTAWA COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C 333 06 08 12 19 06 7 stc m