S-jsei ï^i^A ** . g ^ T *?^ Aai*^i>»Ji /^ ^ (%*%^« i >,■>. Ji gi > f . £ V* 0 ûS „•& ^m 1" i^nlSfc* W : ^ >^> K % >_# 4» * * 5= ^°< 4 -*- ==, CITASSE ^40^^O Volume Q .<% \rv~2- Entrée No.\<7.<7-^-Ô »'•<*%, « £"-,?*¥ ®tft *••• ,* 9G& •>:> • ** RÉFÉRENCE/CONSULTATION ♦é ¥ ** Nbt:to be taken frorji the Get ouvfage ne peut être cor ^- la Bibliothèque- < Library. consulté qu'à *#V {*•• • t »T V' v>***S& ■ 9' >* **w> ," 4. « 3h $£L>V . Jî # $S^**^;S&> -M1 vays*$ H$#rctf -Vu*^^*ï »~« "t^'^j ■ ; wr* ^è *' *sé gff-^i v a à'- a m -*v* * $.* -fi* ■ ^ DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. TOME DOUZIEME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoologie générale, Anatoniie, Physiologie. Tératologie et Anthropologie* MM. CASIMIR BBOUSSAIS ,%, D. M., professeur à l'bô- pital militaire du Val-de-Grâce. DUPONCHELfils, fft, méd. de l'École polvtechniq. DUVERNOY, %•, D.M., membre de l'Institut, pro- fesseur au Collège de France, etc. MILNE EDWARDS, O. #, D.-M., memb. de Tins. FLOURENS, C. $fc, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S. -HILAlRE.O. #, D.-M., membre de l'Institut, insp. gêner de l'Université, professeur-administrateur au lluseuni d'histoire naturelle, etc. DE IJUM1501.DT (le baron Alexandre!, C. #, mem- bre de l'Institut de France, de l'Académie royale de Berlin , etc. MARTIN SAINT-ANGE, O. #, D. M. ; membre de plusieurs sociétés savantes. Mammifères et Oiseaux.. ISIDORE GEOFFROY S-HILAIRE, O. ^f, D.-M. membre de l'Instilul, etc. BAUDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pbilomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs soc. sav. LAURILLARD, %f, membre de plusieurs sociétés savantes. DE QUATREFAGES, %■, docteur en médecine, etc. R0UL1N, membre de la Société pbilomatique, etc. Reptiles et Poissons. bl JiRON , îjjf, professeur d'bistoire naturelle. VALENCJENNES, #, membre de l'Institut, profes- seur-admiuistrat.au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DES11AYJSS, 2j£ , membre de plusieurs sociétés sar. VALENCIENNES, % , membre de l'Instilul, etc. ALCIDE D'ORBIGNY, O. #, membre de la Société pbilomatique, etc. Articulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirt hopodes, Anne'lides, Helminthides, Syslolides.) AUDOUIN, ifc, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur-admînistrat. au Muséum d'bistoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sav. BOITARD, %, auteur déplus, ouvrages d'hist. nat. BRULLÉ, #,prof. à la faculté des scienc. de Dijon. CI1EVROLAT, membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la soc. entomolog. de DUJ ARD1N , iff: , professeur d'histoire naturelle DUPONCHEL, jj£ membre de plusieurs sociétéssav. LUCAS, membre de la Société entomologique. GE1WAIS, professeur d'histoire naturelle, membre de la Société pbilomatique. MILNE EDWARDS , O. #, D.-M. , membre de l'Institut, profess.-admiuist. au Muséum d'histoire naturelle, etc. Zoophytes ou Rayonnes. (Echine-dermes, Acalèphes, Foraminifèi es, Polypes, Spongiaires et Infusoiies.) ALCI»E D'ORBIGNY, O. #, membre de la Société pbilomatique de Fiance, etc. DUJARDIN, ifc, professeur d'histoire naturelle, etc. MILNE EDWARDS, 0.#,l)-M.,mem.del'I..st., etc. Rotanique. DE BREBISSON, membre de plusieurs sociétés sa- vantes. I-RONGNIART, O. #, D.-M., membre de l'Inst., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECA1SNE, #, membre de l'Institut. DUCHARTRE , professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pbilomatique, etc. DE JUSS1EU, O. #, D.-M., membre del'Inst. , pro- fesseur-adminislr. au Muséum d'histoire naturelle. LEVE1LLÉ, D.-M., memb.de la Société philomatiq. MONTAGNE, #, D.-M., memb. de la Soc. phi!., etc. RICHARD, #, D.-M., membre de l'Institut, profes- siur à la Faculté de médecine. SPAC.H, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relie. Géologie , Minéralogie. CORDIER , C. $fc , membre de l'Institut , prof.-adm. au Muséum d'histoire naturelle, etc. DELAFOSSE, ïfe, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS, jjfe, 1 ibliothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sav. ELIE DE BEAUMONI',0. îfc, membre del'lnslitut, profes. au Collège de France, insp. gén. des mines. CH. D'ORBIGNY, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, #, membre de l'Institut, profes. de géologie à la Faculté des sciences, etc. Chimie , Physique et Astronomie. ARAGO , C. îjfc, secrélaire perpétuel de l'Académie des sciences , etc. BECQUEREL, 0 #, membre de l'Institut, profess.- admin strateurauMuséumd'histoire naturelle, etc. DUMAS, C. #, D.-M., membre de l'Inst., prof, de chim. àla fac. de méd. et ala'fac. des scienc. , etc. PELOUZE, %, membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PELTIER, membre de plusieurs sociétés savan- tes. , RIVIÈRE, ijj», professeur de sciences physiques. Paris. — niprimerie de L. Martinet, rue Mignon. 2. ^^ DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les OEurres complètes de Buffon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LA NATURE 'Étymologie et la Définition des ta scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aui arts industriels, etc. PAR MM. ARAGO, atjdouin, batjdement, becquerel, bibron, BLANCHARD, BOITA RD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER , DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D'ORBIGNY, DOYEREf DUCIIARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ELLE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURJLLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, j^\j1\M*tZi\Z* A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, ff VALENCIENNES, ETC. g BIBJJOTHECA DIRIGÉ PAR M. C. D'ORBIGNY ^^£ftf?friw\» dun magnifique Atlas de S8S planches gravées sur acier TOME DOUZIÈME. CHEZ LES ÉDITEURs/l. HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 /Quartier de l'Écolede-Médecine} 1861 M. M S 'MES DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations on petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle ils appartiennent.) 3. H i%i V /?• Acal. . . . Acalèphes. Mam. . . . Mammifères. Anal. . . . Anatomie. Mém. . . . Mémoire. A nn . . . . Annales. Méléor. . . Météorologie. Annéi . . . Annélides. Min.. . . Minéralogie. Arach. . . Arachnides. Moll. . . . Mollusques. Aslr. . . . Astronomie. Myriap. . . Myriapode. Bot . . . . Botanique. Ois. . . . . Oiseaux. Dot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléont. . . Paléontologie. que. Ph. ou Ph m. Phanérogame, ou pha Bot. ph. . . Botanique phanéroga- nérogamie. mique. Phys . . . . Physique. Bull. . . . Bulletin. Physiol . . . Physiologie. Chim. . . . Chimie. PL . . . . . Planche. Cirrh. . . . Cirrhopodes. Poiss. . . . Poissons. Crust. . . . Crustacés. Polyp. . . . Polypes, Polypiers. Échin . . . Échinodermes. Bad. . . . . Badiaires. Fig. . . . . Figure. Rept. . . . . Reptiles. Foramin . . Foramiuifères. Spong. . . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Systot. . . . Sy s toi ides. G. ou g. . Genre. Syn ou S'y non. Synonyme. Géol. . . . Géologie. Térat. . . . Tératologie. Helm. . . . Ilelminthides. V. ou Vo\ /. . Voyez. Hist. nat. . Histoire naturelle. Vulg. . . . . Vulgaire. In fus. . . . Iufusoires. Zool. . . . . Zoologie. Ins. . . . . Insectes. Zoopn . . . . Zoophytes. 1711 T. DICTIONNAIRE UNIVERSEL >'H ISTOIRE NATURELLE $TEUAO\. Slellio. rept.— Daudin {Hist. nat. des Rept.) a créé, sous la dénomination de Stellion, Slellio , un genre de Reptiles de l'ordre des Sauriens dans lequel il plaçait des espèces qui, pour Linné, étaient des La- certa, et dont les zoologistes modernes ont fut, sous le nom de Stellionides, une petite famille distincte du groupe des Eunotes, di- vision des Iguaniens Acrodontes de MM. Du- méril et Bibron , comprenant un assez grand nombre de subdivisions génériques. Les principaux caractères des Stellions sont les suivants : Corps un peu épais, cou- vert d'une peau lâche et garnie d'écaillés nombreuses; tête allongée, légèrement apla- tie en dessus ; pas de dents palatines ; langue charnue, élargie, épaisse , non extensible et seulement échancrée à sa pointe; cou distinct; pieds allongés, à doigts amincis, séparés, non opposables et onguiculés; queue cylindrique ou comprimée, offrant des ver- ticilles assez larges et recouverts d'écaillés carénées et souvent épineuses. Ces animaux présentent entre eux de nombreuses différences sous le rapport de la forme, de la grandeur et de la disposition des écailles qui couvrent leur corps , leur tête et leurs membres; c'est en se basant sur ces différences et sur quelques autres caractères que présente leur organisation externe, qu'ont été créés plusieurs groupes aux dépens des Slellio. Nous allons indi- quer les plus importants en donnant prin- cipalement l'ordre suivi par G. Cuvier {Règ. animal) y et en ayant égard toutefois aux innovations introduites par MM. Duméril et Bibron {Erp. générale des Suiles à Buffon, de Roret) dans cette partie de la science. T. XII. § 1. Les Cordyles, Cordylus Daud., Gronov. Le dos, le ventre et la queue sont garnis de grandes écailles disposées sur des rangées transversales et formant des lignes bien dis- tinctes, ce qui leur a valu dans ces derniers temps la dénomination de Zonurus Merrem (de Çoivv), ceinture ; oûpx, queue) ; la tête est couverte degrandes plaques; laqueue, dans un grand nombre d'espèces, présente des écailles terminées en arrière par une pointe épineuse; les cuisses ont une ligne de très grands pores. Les Cordyles sont à peu près de la taille de nos Lézards de murailles et leurs proportions sont les mêmes ; leurs mœurs sont peu connues : on sait toutefois qu'ils se nourrissent d'Insectes et qu'ils sont tout à fait inoffensifs. On en distingue plusieurs espèces qui toutes proviennent de l'Afrique méridionale et du cap de Bonne-Espérance, et que l'on a longtemps confondues sous la dénomination de La- certa cordylus Linné. Nous citerons comme type: Le CORDYLE COMMUN OU CORDYLE GRIS, CoT- dylus grisous G. Cuvier, qui est uniformé- ment gris, et provient du cap de Bonne- Espérance. § 2. Les Stellions, Slellio Daud. Le corps est presque entièrement recou- vert de très petites écailles, et l'on voit çà et là sur le dos et les cuisses des écailles plus grandes que les autres et quelquefois épineuses: de petits groupes d'épines en- tourent les oreilles ; les épines de la queue sont médiocres; la tête est renflée en arrière par les muscles des mâchoires ; la queue STE STE est longue et finit en pointe ; les cuisses manquent de pores. On place aujourd'hui deux espèces dans ce groupe ; la plus connue est : Le Stellion du Levant , Slellio vulgaris Daud., G. Cuv., Dum. etBibron.; Cordy- îus et Uromaslyx Aldrov. ; KpmoimXaç , Tournef. ; Lacerla slellio Linné, Gra., qui a un pied environ de long du bout du mu- seau à l'extrémité de la queue et qui est d'un brun noirâtre. On trouve ce Stellion très communément dans tout le Levant et surtout en Egypte , en Syrie et dans les îles de l'Archipel. 11 se rencontre dans les ruines des vieux édifices , dans les fentes des rochers et dans des espèces de terriers qu'il a Part de se creuser : il est très agile dans ses mouvements et se nourrit princi- palement d'Insectes. Bélon rapporte qu'en Egypte on recueille avec soin les excréments de cet animal pour les besoins de la phar- macie orientale, et il paraîtrait que ces ex- créments, connus sous les noms de Cordylea, Crocodilea et Stercus Lacerti, anciennement en usage en Europe comme cosmétique, se- raient encore parfois employés aujourd'hui par les Turcs. § III. Les queues rudes. Doryphorus Cuv. La tête, aplatie en avant, présente une grande plaque occipitale et des écailles poly- gones, petites, presque égales sur le reste du crâne; les plaques nasales sont presque latérales et bombées; le tronc est court, déprimé, convexe en dessus, plissé longitu- dinalement sur les flancs, à écaillure petite, imbriquée, lisse; la queue est peu allongée, grosse, aplatie, entourée de fortes écailles épineuses, verticillées; il n'y a pas de pores fémoraux. Les Queues-rudes ou Doryphores , ne comprennent qu'une seule espèce qui est : Le Doryphore azuré. Dorypkorus azu- reus, G. Cuv., Latr. Dum. etBibron; La- certa azurea, Linné, Gra., etc., qui a près de sept pouces de longueur, sa queue seule ayant plus de trois pouces ; il est d'un beau bleu d'azur, avec de larges bandes noires, en travers du cou et du dos. On le trouve au Brésil, à Cayenne et à Surinam. § IV. Les fouette - queue ou stellions bâtards. Uromastyx, G. Cuv.; Masligura Fieming., Caudiverbera , Auct. La tète est aplatie , et non renflée par les muscles des mâchoires ; le tronc est allongé, déprimé, garni d'écaillés petites, lisses et uniformes; la queue aplatie pré- sente des écailles encore plus grandes et plus épineuses que chez les Stellions ordi- naires; il y a une série de pores sous les cuisses. On place cinq espèces dans ce groupe dont le type est : Le Fouette-queue d'Egypte , Uromaslyx spinipes Merrem., G. Cuv., Isid. Geoffr., Wagl., Wiegm. , Dum. et Bibron; Cau- diverbera Bélon; le Cordyle Rondelet; le Lézard Quetz -Paléo Lacépède , etc. Il a de 2 à 3 pieds de longueur; sa couleur gé- nérale est d'un beau vert de pré. Il est assez répandu dans la Haute-Egypte et dans le désert qui avoisine ce pays : dans l'état de nature, il vit sous terre dans des trous. Les bateleurs l'apportent fréquemmentauCaire, et l'emploient habituellement dans leurs divers exercices. § V. Les Leïolépides, Leiolepis G. Cuv. La tête est couverte de très petites pla- ques polygones ; il n'y a pas de fanon, et on remarque un pli transversal en avant de la poitrine; le dessus du corps est complète- ment dépourvu de crête ; le tronc est à écaillure granuleuse en dessus, imbriquée et lisse en dessous ; la queue , très longue , un peu forte et déprimée à sa base, est ex- cessivement grêle en arrière; il y a des pores fémoraux. On ne connaît qu'une espèce de cette di- vision ; c'est : Le Leïolépide a gouttelettes, Leiolepis gullalusG. Cuv., Guérin, Dum. et Bibron; Uromaslyx Bellii Gray. Long de plus d'un pied, et d'un blanc bleuâtre, avec des taches ou gouttelettes jaunes, et quatre ou cinq raies de la même couleur que ces taches en dessus du corps. On trouve cette es- pèce dans la Cochinchine, d'où M. Diard en a envoyé plusieurs individus au Muséum d'histoire naturelle ; et il paraîtrait qu'elle n'est par rare à Penang. Un certain nombre d'autres genres, moins importants que ceux que nous venons de passer en revue , ont été créés par plusieurs zoologistes, et ne renferment encore qu'un petit nombre d'espèces qui sont loin d'être suffisamment connues; aussi pensons-nous STE STE qu'il est inutile d'en parler ici , et nous bornerons-nous à citer les groupes des Eu- noius , Lcioâeira , Pristn-cnis , Psammophi- lus , etc., fondés par M. Fitzinger, ainsi que le genre des Gonyoccphalus Kaup, ou Lophyra G. Duméril [voy. ce mot), qui est trop distinct de celui des Stellions pour pouvoir être décrit dans cet article. (E. D.) *STELLÏG\'ES. Fitz ; STELLIOMDŒ, Bonap.; STELLIOMNA, Bonap. iikpt. — Synonymes de Stellionides. Voy. ce mot. (E. D.) ♦STELLIOMDES. rept.— Quelques au- teurs désignent sous ce nom une tribu de Reptiles de l'ordre des Sauriens , qui cor- respond à l'ancien genre Stellion {voy. ce mot ). MM. Duméril et Bibron comprennent les Stellionides dans leur grande famille des Iglamens ou Elnotes. Voy. ces mots. (E. D.) * STELL1TE (de Stella, étoile), min. — Thomson a donné ce nom à un minéral d'un blanc de neige, à éclat soyeux, dont les cris- taux aciculaires forment des groupes radiés ou étoiles. Dureté: 3,5; densité: 2,26. Il fond en émail blanc, et donne de l'eau par la calcinalion. Il est formé de Silice, d'Alu- mine, de Chaux, de Magnésie et d'Eau. Il a été trouvé en petites veines dans une roche amphibolique, près de Kilsyth, sur les rives du Forth, en Ecosse. Le même nom de Stel- lite a été donné par les Américains à deux minéraux du New-Jersey, qui paraissent être très différents de la Stellite de Thomson, si l'on en juge par les analyses qu'en ont faites les chimistes Beck et Hayes. (Del.) *STELLOGXATIiA («AX», armer ; 7v«- Go;, mâchoire), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tribu des La- miaires, proposé par Dejean ( Catalogue, 3e édition, p. 368). 11 a pour types les S. La- mia, comutor 01., qui ont pour patrie Ma- dagascar. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, in- sectes coléoptères, pi. 13, fig. 2. (C.) *STELLO\IA. lchin.— Genre d'Astérides proposé en 1834 par M. Nardo, pour di- verses Astéries épineuses qui plus tard ont dû être encore subdivisées. M. Agassiz, en 1836, admit ce genre Stellonia en y com- prenant les A. rubens, glacialis , endeca , papposa,hclianthus, etc. M. Forbes en 1839, dans un travail sur les Astérides d'Irlande, admit aussi ce genre, mais il le restreignit aui seules espèces épineuses qui ont quatre rangées de tentacules dans les sillons ara- bulacraires. MM. J. Millier et Troschel ont fait de ces espèces leur genre Astcracan- thion. (Dm.) *STEIXULIXE. Stellulina (diminutif do Stella, étoile), bot. cr. — (Phycées.) Nom donné par Link à une portion du genre Zyg- nema , dans la tribu des Conjuguées, et renfermant les espèces dont les articles pré- sentent des masses endochromiques en étoi- les et non en spirales. Comme c'est à celles- ci que M. Kutzing et plusieurs auteurs modernes réservent particulièrement le nom de Zygncma, nous renvoyons à ce mot , en adoptant cette manière de voir. (Bréb.) *STELMIE. Stelmius (vr&p*, ceinture). helm. — M. Dujardin forme ce genre pour un Ver dont il n'a trouvé que les femelles dans l'intestin du Congre, et auquel on ne peut, par conséquent, assigner une place convenable dans la classe des Nématoïdes à laquelle il appartient. Ce Ver est blanc , cylindrique , aminci progressivement en avant, brusquement en arrière; la tête est en partie rétractile, comme tronquée et en- tourée d'un bord saillant formé par un pli du tégument; la bouche orbiculaire, accom- pagnée de deux papilles saillantes. Une seule espèce compose ce genre, la Stelmie du Congre, Stelmius prœcinctus , Duj. (G. B.) *STEMATOSFERMUM. Palis, bot. ph. Synonyme de Naslus, Juss. , famille des Graminées. STEMMACANTHE. Stemmacantha. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Cassini n'est adopté par De Candolle et Endlicher que comme section des Jihapon- ticum y famille des Composées-Cynarées. *STEMMADEI>;iA. bot. pu. —Genre de la famille des Apocynacécs , formé par M. Bentham {Voy. of the Sulphur , p. 124 , lab. 44), pour des arbrisseaux et des arbres de la côte occidentale de l'Amérique tropi- cale, à rameaux bifurques au sommet; à feuilles opposées ; à grappes courtes, pau- ciflores , solitaires dans les bifurcations des ramules ou dans les aisselles supérieures. Les fleurs de ces végétaux se distinguent par un calice quinquéparti; par une corolle ample, en entonnoir-campanulée , à cinq plis longitudinaux nectarifères ; par cinq STE STE étamines à filet court et anthères sagittées, étroitement conniventes autour du stigmate; par un style couronné par un appendice en ombrelle réfléchi et lobé. M. Bentham a décrit trois espèces de Stcmmadenia, et il en a figuré une , le S. glabra. (D. G.) *STEMMASÏPHUM. bot. ph. — Genre proposé par M. Pohl , et rapporté par M. Endlicher comme synonyme des Sym- ■plocos, Lin. (D. G.) *STEMMATOPE. Stemmatopus. mam. — Genre de Mammifères Amphibies créé par Fr. Cuvier [Dict. se. nat., XXXIX , 1826) aux dépens des Phoques [voy. ce mot), et ayan t pour type le Phoca cristata Gmelin. (E. D.) *STEI\fMATOPINA , Gray. mam. — Sub- division des Phoques (voy. ce mot) corres- pondant au groupe des Stemmalopus F. Cuv. (E. D.) *STEMMATOPUS. mam. — Nom latin du genre Stemmatope. Voy. ce mot. *STEMMIULE. Stemmiulus. myriap. — Genre de Tordre des Diplopodes , de la fa- mille des Iulides, établie par M. P. Ger- vais (Hist. nat. des Ins. apt.). Ce genre est représenté par une seule espèce, le Stem- miulebi-oculé, StemmiulusbioculatusGevY., qui a été découverte , en Colombie , par M. J. Goudot. (H. L.) STEMMODOIMTÏA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Cassini rentre , comme synonyme, dans la première sec- tion des Wedelia Jacq., famille des Compo- sées-Sénécionidées. STEMODIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées, créé par Linné , et composé de plantes herbacées et sous- frutescentes de l'Asie et de l'Amérique tro- picale, à feuilles opposées ou verticillées, à fleurs axillaires , distinguées surtout par les caractères suivants: Calice tubuleux-cam- panulé, quinque-parti; corolle à deux lè- vres, la supérieure échancrée, l'inférieure trilobée; 4 étamines fertiles, didynames, à loges disjointes; ovaire à 2 loges multi-ovu- lées, surmonté d'un style simple que ter- mine un stigmate presque bilabié. Ces fleurs donnent une capsule oblongue ou ovoïde, qui s'ouvre par déhiscence loculicide ou septicide en deut valves bifides. Le type de ce genre est le S. marilima Lin.; M. Ben- tham a décrit (Prodr., X, p. 380) 23 es- pèces de Stemodia qu'il a partagées en deux , sous-genres : Adenosma Benth. , et Dia* moste Cham. et Schlecht. (D. G.) STEMONA, Lour. bot. ph. — Syno- nyme de Roxburghia Jones. *STEM0NACANTI1US. bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées , créé par M. Nées d'Esenbeck (in Endlic. et Mart., Flor. Bras., fasc. 7, p. 53) pour des ar- brisseaux d'Amérique, d'une beauté remar- quable, dans lesquelles les feuilles sont souvent ternées au milieu de la tige; dont les fleurs sont d'un rouge vif, accompa- gnées de petites bractées , linéaires , ob- tuses; ces fleurs ont un calice quinque- parti, égal; une corolle en entonnoir et un peu en coupe; quatre étamines saillantes; un stigmate à deux lèvres, dont la supérieure plus courte. M. Nées a décrit dix espèces de ce genre dans le Prodromus (XI, p. 205). (D. G.) STEMONITIS. bot. cr.— Genre de Cham- pignons , de la famille des Gastéromycètes, formé par Gleditsch pour de petites espèces dont le péridium globuleux ou cylindrique, formé d'nne membrane extrêmement déli- cate, finit par disparaître, et laisse alors à nu un capillitium déterminé, adné à un stipe sétacé, qu'il entoure en réseau. M, Léveillé classe ce genre dans ses Basidiosporés-Ento- basides, tribu des Coniogastres, section des Podaxinés. (M.) STEMONURUS. bot. ph. — Genre placé avec doute à la suite des Olacinées , formé par M. Blume [Bijdr., 648) pour des ar- bres et arbrisseaux de Java, à feuilles al- ternes, entières; à petites fleurs en épis, hermaphrodites ou dioïques par avorte- ment, pourvues de cinq pétales, de cinq étamines hypogynes, portant chacune un faisceau de poils au sommet du filet; d'un ovaire libre, uniloculaire , qui renferme deux ovules suspendus , et qui donne un drupe à noyau monosperme. L'espèce prin- cipale de ce genre est le Stemonurus java- niais Blume. (D. G.) *STEMOPTERA. bot. ph. — M. Miers avait d'abord décrit sous ce nom ( Proceed. of the linn. Soc, 1839; Ann. of Nalur. Hist., V, p. 134) un genre de la famille des Burmanniacées, qu'il a ensuite rattaché lui-même (Trans. of the linn. soc, XVIÎf, p. 545) au genre Apteria Nutt. (D. G.) ♦STJKMPHYLiUM. bot. cr.— Genre de STE STE Champignons, de la famille des Hyphomy- cètes, formé par M. Corda, et rapporté par II. Léveillé à ses Trichosporés-Sclérochétés, tribu des Helminthosporés. (M.) STEXACTIS (ffttvôç, étroit; àxTt'ç, rayon). lot. pu. — Ce genre de la famille des Com- posées, tribu des Astéroidées, considéré con- formément à la manière de voir de M. Nées d'Esenbeck , correspond à une portion du genre proposé sous le même nom par Cas- sini , ainsi qu'à une partie des Diplopapnus et Phalacroloma du même auteur. Il a pour base les Aster annuus et vernus Lin. Il tire son nom de son rayon à fleurs ligulées très étroites, femelles. La nouvelle délimita- tion de ce genre en a exclu une très jolie plante assez répandue dans les jardins, le Stenactis speciosa Lindl. , qui est devenu VErigeron speciosum DC. (D. G.) *STENA\DRE. Stenandrium (cr-evoç, étroit; àvr;P , faSpoç , mâle), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, formé par M. Nées d'Esenbeck (in Lindl., lnlrocl., 2e éd., p. 444; Prod»\,XI, p. 281) pour des plantes herbacées des parties chaudes de l'Amérique, voisines des Crossandra des- quelles elles se distinguent surtout par leur corolle presque régulière, par leurs anthères uniloculaires plus étroites et tout à fait linéaires, et par leur taille peu élevée. II. Nées en a décrit dans le Prodrome 16 es- pèces , parmi lesquelles l'une des plus re- marquables est le Stenandrium elegans Nées, de Caracas. (D. G.) STÉJVANTHÈRE. Stenanthera. bot. pu. — Genre de la famille des Epacridées créé par II. Rob. Brown ( Vrodr. fi. nov. Holl., p. 538) pour un arbuste de la Nouvelle- Hollande, à feuilles acéreuses , très nom- breuses et serrées; à fleurs axillaires, dont la corolle tubuleuse a son tube rouge, deux fois plus long que le calice , ventru , et le limbe jaune -verdâtre, court, étalé et demi- barbu; l'ovaire de ce genre est à cinq loges uniovulées et devient un drupe presque sec. L'espèce type de ce genre est le Sténantiière a feuilles de Pin, Stenanthera pinifolia Rob. Brown , joli arbuste qu'on cultive en serre tempérée. On le multiplie par boutures et par marcottes. M. Sonder a fait connaître récemment une nouvelle espèce de ce genre, à laquelle il a donné le nom de S. conoste- phoides. (D. G.) *STENANTIIIUM. bot. pu. — M. Asa Gray a proposé sous ce nom, dans la famille des Mélanthacées, un genre que M. Endli- cher a cru devoir réunir aux Vcralrum en en faisant seulement un sous-genre parti- culier; mais M.Kunth (Enum., IV, p. 189) a adopté ce groupe générique comme distinct et comme suffisamment caractérisé par les folioles de son périanthe lancéolées-étroites, subulées-acuminées, beaucoup plus longues que lesétamines; par sa lige grêle, bul- beuse, et par ses feuilles graminées, non engainantes. Le type de ce genre est le S. angustifolium Kunlh ( Veralrum angustifo- lium Rœm. et Schult.) , de l'Amérique sep- tentrionale. (D. G.) STENARRHENA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Don n'a pas été adopté; il rentre comme synonyme dans les Sauges du sous-genre OEthiopis. (D. G.) *STENASPIS (atevoç, étroit ; àairi's, écus- son). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res subpentamères, tribu des Cérambyciens, établi par Serville {Annales de la Soc. ent. de Fr.t t. III, p. 51 ). Il renferme les 4 espèces suivantes , originaires du Mexique et 2 de Colombie, savoir: S. viridipennis Lat., verticalis Dupt., rimosus Buqt. et Iri- color Waterhouse. (C.) STENCORE ou STÉNOCORE. ins. — Syn. de Stenocorus. Voy. ce mot. *STENE. Stephens. ins. — Synonyme de Tribolium Mac Leay ou Mabgus Dejean. (C.) *STENELMIS (t£vo;, étroit; lêl*, spécial). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, tribu des Carabiques troncati- pennes, établi par Brullé (Histoire naturelle des Insectes, t. IV, p. 152), sur une espèce du Sénégal, le S. unicolor Br. (C.) *STÉi\IE. Slenia. bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Epidendrées, tribu des Vandées, formé par M. Lindley ( Bol. Reg.y t. 1991, append. ) pour une plante épiphyte, acaule et sans bulbes, de l'Amérique tropicale, à fleurs radicales solitaires, remarquables par leur périanihe étalé et presque plan , par leur labelle indivis , concave , continu avec la base de la colonne, qui est demi-cylindri- que, arrondie et mutique au sommet. Cette plante a reçu le nom de S ténia pallida Lindl. (D. G.) *STEMNIE]\TS. Stenini. ins. — Sixième tribu de l'ordre des Coléoptères Brachély très, établie par Erichson (Gênera et species Sta- phylinorum, p. 687) sur ces caractères : Stigmates prothoraciques cachés , l'espace qui avoisine les hanches antérieures cornées, hanches postérieures coniques; antennes insérées sur le front. Genres : Dianous , Stenus (Pentamères), Euaeslhetus (Tétra- mères). (C.) STENOCARPE. Stenocarpus (a-s^i* STE STE étroit: xMTto; , fruit), bot. ?ii. — Genre de la famille des Protéacées, tribu des Grevil- lées, créé par M. R. Brown ( Trans. of the lin. Soc, X, p. 201 ) , pour des arbustes de la Nouvelle-Hollande et , append. n° 68 , p. 53) pour une plante de la Guyane britannique, près de Demerara, à pseudobulbes allongés, tétragones ; à feuil- les cartilagineuses, solitaires; à fleurs ra- dicales , en grappes. Ce genre ressemble beaucoup au Bifrenaria Lindl.; mais il en diffère parce que, avec deux caudicules à ses masses polliniques, il a deux glandes distinctes, comme cela a lieu dans une partie des Angrœcum. L'espèce type du genre est le S. longicornis Lindl. (D. G.) STE\OCOIU'MJS (tt£vo'.:, étroit; *o- pvvn, massue), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- natocères, établi par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 64 ; Gen. et spec. Curculioni- dum, synonymia, t. II, p. 321; t. V, p. 811). Ce genre a pour types les S. crenula- tus et laleralis Sch., de la Nouvelle-Hol- lande. (C.) * STEXODACTYLUS (stevo'ç, effllé ; «îaxTvtaç, doigt), rept. — M. Fitzinger (Nov. Class. Rept., 1826) indique, sous cette dé- nomination, un genre formé aux dépens des Geckos (voy. ce mot) et qui est particulière- ment caractérisé par ses doigts cylindriques, pointus au bout, à bords dentelés et à face inférieure granuleuse. On n'y place qu'une seule espèce, le S. gultatus G. Cuvier, qui provient d'Egypte. (E. D.) *STEIVODACTYLlJS («rtrf* étroit ; . G.) *STENODONTES (wrevoç, étroit; hSovç, dent), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Prioniens, établi par Ser- ville (Annales de la Soc. enlom. de France, I, p. 173). Ce genre renferme les 4 espèces suivantes : S. damicornis L. , mandibularis F., lœvigalus P.-B., et capra Dej., des An- tilles. (C.) *STENOGASTER (cttîvoç, étroit; ycurv-np, ventre), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , section des Sternoxes et tribu des Buprestides, fondé par Solier (Annales de la Société entom. de France, t. II, p. 305). Ce genre est composé de huit espèces de l'Amé- rique équinoxiale. Nous indiquerons, comme s'y rapportant, les S. linearis Lin., diffusus Chevr., juvenus Dej., etc., etc. (C.) STENOGASTER (o«, îa plante des pieds), ms. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, étabii par Schœnherr (Gênera etsp. Curculio. sgr»., 1. 111, p. 468) et qui a pour type le Curculio rufinasus Say, espèce propre à la Floride. (C.) STEAOPÉTALE. Stenopetalum (arevoç , étroit; néruUv, pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères -Notorhizées, tribu des Caméliuées , formé par M. Rob. Brown et dans lequel rentrent des herbes de la Nouvelle-Hollande. Le type du genre est le S. lineare R. Br., seule espèce décrite dans le Prodromus,l, p. 201. MM. Hooker, Bauge, Endlicher en ont fait connaître sept nouvelles espèces. (D. G.) *STEl\7OPODA (ctîvo'ç, étroit, grêle; rrou:, pied), ins. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte de Castelnau (Essai sur les Hémiptères) et adopté par les autres entomo- logistes. Les Sténopodes se reconnaissent à des antennes dont le premier article est fort long, et les deux derniers très grêles ; à un corps long et étroit; à des pattes très longues et grêles, surtout les postérieures, etc. Le type de ce genre est le S. cinerea Lap., de Cuba. Dans notre Histoire des Insectes, nous avons réuni aux Sténopodes les genres Py- golampis Germ., et Oncocephalus Burrn. , qui en diffèrent par des caractères de peu de valeur. (Bl.) *STEi\OPODES,Ritgen.ois.— Sjnonymi de Cursores Illiger. *ST£I\OPODfDES. ins. — MM. Amyot et Serville (Insectes hémiptères. Suites à Buffon) ont formé, sous ce nom, dans Sa famille des Réduviides, un groupe comprenant les gen- res Stenopoda, Pygolampis Germ., Oncoce- phalus Burm., et trois nouveaux genres: Sastrapada, Canthesanchus, fondé sur une seule esp-èce de Java, et Rhaphidosoma Ara. etServ. (Bl.) STENOPS r>r«fcç, effilé; fy, figure). mam. — Illiger (Prodr. Mam. et Avium , 1811 ) donne ce nom au genre des Loris. Voy. ce mot. (E. D.) *STENOPTERA (yj'v , tube ). bot. ph. — Genre de la famille des Borraginées ou Aspérifoliées, formé par M. Turezaninow (Bull. soc. Mosc, 1840, p. 253) pour une herbe d'Asie, rameuse, hérissée de soies étalées, et duvetée dans l'intervalle. L'espèce unique du genre est le S. saxalile Turcz. (D. G.) STÉKOSOME. Stenosoma («tevo;, étroit; cwjj.a, corps), crust. — Synonyme d'Idotée. Voy. ce mot. (H. L.) *STEM)SPHENUS («voç, couronne; xo'pn , prunelle de l'œil). roLYP. — Genre de la famille des Ocelliens. dans les Phytocoralliens Polyacliniés, pos- sédantîes caractères essentiels desCyathines, mais ayant les étoiles gemmifères, tandis qu'elles sont solitaires dans ce dernier genre. Le Lilhodendron gibbosum Mûnst., des ter- rains crétacés de Westphalie, se rapporte probablement à ce genre (Goldf., Petr. Germ., I, pi 37; Ehr., Corail. Roth. M., 1834). (G. B.) * STEPHANOCMMJS fWyavo;, cou- ronne; xptvoç, lis), échin. — Genre de Cri- noïdes indiqué par Conrad {Journ. Ac. Phil., t. VIII). (G. B.) *STEPHANOHYDRA (ctt£W><;, cou- ronne; vop«, hydre), rept. — Genre de l'or- dre des Ophidiens, de la division des Hydri- dœ, selon Tschudi (m Wiegm. Arch., I, 1837), et devant rentrer dans le grand genre Couleuvre, Voy. ce mot. (E. D.) * STÉPHAKOHIÉKIE. Stephanomeria («rTscpavvî, couronne; pn'poe, partie), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Chicoracées, créé par M. NuUall (Trans. of the Amer. phil. Soc, new. ser., Vil, p. 427) pour des herbes de l'Amérique septen- trionale, très rameuses et diffuses, raides et glaucescentes, qui ont le port des Chondrilla. Parmi les 5 espèces connues de ce genre, nous citerons, pour exemple, le S. panicu- lata Nuttall, plante annuelle des montagnes Rocheuses. (D. G.) STÉPHANOMIE. Slephanomia (or-r/ya- voç , couronne ). acal. — Genre d'Aca- lèphes siphonophores, de la famille des Phy- sophorides, établi par Péron etLesueur pour un animal fort singulier, le Slephanomia Amphilrilis , qu'ils avaient observé dans l'océan Atlantique austral, et qu'ils pre- naient pour une agrégation d'animaux par- ticipant, comme les Polypes et les Pyroso- mes, à une vie commune. Cet Acalèphe a l'apparence d'une belle guirlande de cristal azuré se promenant à la surface des flots , et soulevant successivement ses folioles dia- phanes qui ressemblent à des feuilles de lierre, et qui sont entremêlées de longs ten- tacules filiformes roses. Lamarck, d'après ces auteurs , pensant que la Stéphanomie ov, feuille), polyp. — Genre établi par M. Michelin dans la famille des Fungi- niens. Ces Polypes diffèrent des Fungies en ce que les lamettes plus irrégulières rappel- lent un peu une couronne de feuilles. On en a indiqué plusieurs espèces dans les ter- rains subapennins (Mich. Icon. Zoophyt., p. 31, 1841). (G. B.) •STÉPHANOPBYSF. Stephanophysum (oTîyavyj couronne; ^x°î> trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Erirhi- nides. établi par Ad. White ^Tho Zoology of the rot/, of Erebns et Terror , 18i6, p. 17) sur une espèce de la Nouvelle-Zé- lande , le S. curvipes W. — Le C. atlela- boides F. devra peut-être rentrer dans ce genre. (C.) STÉPRANOTTS. Stephanotis. bot. ru.— Genre de la famille des Asclépiadécs, formé par Dupetit-Thouars (Gen. nov. Modag., n° 35, p. 11) pour des arbustes volubles de Mao'agascar; à feuilles opposées, coriaces et lisses; à fleurs généralement élégantes, en ombelles portées sur des pédoncules inter- pétiolaires ; ces fleurs ont un calice quinqué- parti; une corolle hypocratérimorphe, à gorge nue, à limbe quinquéparti ; leur cou- ronne staminale est à cinq folioles ovales ou lancéolées, indivises; les masses polliniques sont fixées par la base et dressées; le stig- mate est conique aigu. On commence à cul- tiver assez communément une très belle es- pèce de ce genre , le Stephanotis a fleurs nombreuses, Stephanotis flnribunda Ad. Br., qui porte aux îles de France et de Bourbon le nom de Liane à odeur de Tubéreuse. C'est un arbuste susceptible d'acquérir une grande longueur en s'enroulant autour des corps, dont les feuilles sont ovales ou ovales-ellip- tiques, rétuses ou terminées par une très peute pointe en crochet; dont les fleurs, blanches et grandes, de longue durée et très agréablement odorantes, sont portées par 5-8 sur des pédoncules à peine aussi longs que les pétioles. Cette belle plante se cultive en serre chaude. On la multiplie par boutu- res. Les S. Gcuminala Ad. Brong., et S, '.!. Brong., ont été figurées dans les Icônes Sc'cclœ de If. Delessert, t. III, tab. 82, 83. (D. G.) *STEPII.i:\-OTF.îCnUM (txTfcpavoç, cou- ronne; 0;,:';, rpt^ç, poil), bot. pu. — Genre île la famille des Mélastomacées, formé pir "I. Naudin (Annales des sciences naturelles, 3e série, p. 54) pour un arbuste rapporté de .vclle-Grenade par M. J. Goudot, re- marquable par les longs poils dont il est hé- L'espèce unique de ce genre est le S. hî pidum Naud, (D. G.) STEPII.WUCHA (srfVavoç, couronne). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pen- tanières, tribu des Scarabéides mélitophiles, établi par Burmeister (Handbuch der Ento- mologie), adopté par Schaum. Le type, la S. arcala F., est originaire de l'Amérique septentrionale. (C.) STEPHANURUS (çT£'epavoç, couronne; ovpx, queue), helm. — Genre d'Entozoaires Némaîoïdes, observé par M. Diesing (An- nales du musée de Vienne, 1839). (P. G.) STEPHANUS. ins. — Genre de la fa- mille des Ichneumonides , de l'ordre des Hyménoptères, établi par llliger, et adopté par Jurine, Latreille et tous les autres en- tomologistes. Le type est le S. serrator (Bracon serrator, Fabr. ; Stcpha.nus coro- nalus, Pan/), insecte long de 18 à 22 milli- mètres, noir, avec les ailes brunes, les jambes, les tarses et l'abdomen roux. Cette espèce, qui habite la France, l'Allema- gne, etc., paraît assez rare partout. (Bl.) *$TE?llEG\XE.Siephegyne{z-ct'voç, cou- ronne; /wv), femme, pour pistil), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cineho- nacées , tribu des Cinchonées , formé par M. Korihals ( Yerhandlingen over de natur- l>jke Geschied. Bot., 1839-42, p. 160, tab. 35) pour des arbres des Indes précé- demment décrits par lui sous le nom de Miiragyne , et qui ont été primitivement regardés comme des Nauclea par Gaertner, Roxburgh, Wailich et DeCandolle. L'espèce figurée par M. Kortbals est le Stephcgync speciosa Korlh. , qui porte encore sur la pianche le nom de ïlitragyne speciosaKonh *STERASP1S (oov?, pied), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères hé- téromères, famille des Trachélydes et tribu des Anthicites, fondé par Stéven (Mém. de la Soc. imp. des nalur. de Moscou , t. I , p. 1 60), et qui ne se compose que des 2 es- pèces suivantes : S. caspiusStév. et murinus F. La lrc est originaire de la Russie méri- dionale, et la 2e des États-Unis. (C.) *STEROPES (»Tcpo7«ï, éclair ). ms. — M. le docteur Boisduval (Lcpidopt. des Suilcr, à Buffon, de Roret, I, 1836) indique sous ce nom, dans l'une de ses planches, un groupe de Lépidoptères Diurnes, de la tribu des Hespérides. On place dans ce groupe deux espèces qui se trouvent dans les bois humides et marécageux de presque toute l'Europe, ce sont les S. aracynlhas Fabr., et paniscus Fabr. (E. D.) STEROPUS (»«p«o'ç, ferme; noï; , pied). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Carabiques féronienp, proposé [>ar 32 STE STE Mégerle, et qui n'a été adopté par Dcjcan que comme 4e division du grand genre Feronia de Latreille. Ce genre renferme une tren- taine d'espèces dispersées en Europe, en Amérique et en Afrique. Telles sont les S. madidus , globosus F., JEMriops, lœnis 111., etc. (C.) *STERRnA( , marcher), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- rnères, tribu des Lamiaires, établi parHope {Transact. Linn. Soc. Lond., 1838, p. 598} qui lui donne pour type les S. tslraspilola et trilineata Hope , New. , espèces originaires des Indes orientales (Assam). (C.) STIBICONISE (ctt^c, antimoine; et xovtç, poussière), min.— Nom donné parBeu- dant à l'Antimoine oxydé pulvérulent que l'on trouve souvent à la surface de l'Anti- moine sulfuré. Voy. antimoine. (Del.) STIBINE (du grec axiSt). min. — Non* donné par Beudant à l'Antimoine sulfure Voy. sulfures. (Del.) *STICn^EUS (tTTtXa'o>, marcher en ordre) ... poiss. — Genre de Poissons osseux, du groupe, des Blennioïdes (J. Reinhardt, in Wiegm.. Arch., 1,1837). (G. B.) *STICIIASTER (a, bouche ; â>- pvjv, mâle), bot. ph. — Genre de la famille des Epacridées, voisin des Styphelia, formé par De Candolle (Prodr., VII , p. 738) pour deux sous-arbrisseaux de la Nouvelle -Hol- lande. Les deux espèces du genre sont le 5. xerophyllaDC, etle S. serralifoliaDC. (D.G.) STOMATE. Stomatia. moll — Genre de Mollusques gastéropodes établi par Helblins sous le nom de Stomatia, et adopté par La- marck, qui le plaça dans sa famille des Ma- crostomes, et le caractérisa par sa coquille auriforme imperforée, à spire proéminente, avec une côte transversale et tuberculeuse sur le dos : l'ouverture est entière, ample, plus longue que large , et le bord droit est aussi élevé que le bord columellaire. L'ani- mal est inconnu, et M. Deshayes pense avec STO STO 47 raison que jusqu'à ce qu'on ait pu l'observer et le comparer avec celui de la Stomatelle , od peut réunir les deux genres, qui ne diffè- rent guère que par la côte saillante de celui- ci. L'espèce type, St. phymolis, est une co- quille rare , très brillante et nacrée , de la mer des Indes : sa longueur est de 17 milli- mètres. Elle avait été classée par Chcmnitz, avec les Haliotides, sous le nom de Haliolis imperforat-a, parce qu'en effet elle ressemble assez par sa forme à une Haliolide non per- cée de trous. Une deuxième espèce, longue de 25 millimètres, St. obscurata, s'en dis- tingue parce qu'elle est moins bombée et dépourvue de nacre. Brocchi a aussi classé dans ce genre une coquille fossile du terrain tertiaire, qui présente, au contraire, tous les caractères des Cabochons. (Dus.) STOMATELLE. moll. — Genre de Gas- téropodes pectinibranches de la famille des Turbinacés, établi par Lamarck, qui le clas- sait avec les Haliotides dans sa famille des Macrostomes. La coquille est nacrée , orbi- culaire ou oblongue, auriforme, imperforée, avec l'ouverture entière , ample, plus longue que large, et le bord droit évasé, dilaté, ou- vert. L'animal, décrit, pour la première fois, par MM. Quoy et Gaimard , est ovale- oblong, déprimé, à pied large, quelquefois frangé sur les bords. Sa tête, large et apla- tie, porte une paire de grands tentacules , à la base desquels se voient des pédicules oculifères , et entre lesquels se trouvent sur la tête deux appendices frangés. La cavité branchiale est simple, non fendue, et con- tient à gauche une grande branchie compo- sée de deux feuillets presque égaux. L'anus est à droite. Chez quelques espèces, le pied porte un opercule rudimentaire corné multi- spiré. L'espèce type, St. imbricata, longue de 38 millimètres, se trouve près de l'île de Java. On en connaît six autres espèces, un peu plus petites, habitant également les mers des pays chauds. (Duj.) STOMATES, bot. — Lorsqu'on examine au microscope un lambeau d'épiderme ar- raché de la surface d'une feuille ordinaire, on ne tarde pas à y remarquer, disséminés çà et là, des sortes de petits appareils qui se distinguent nettement au milieu du réseau dessiné par les cellules épidermiques. Cha- cun d'eux se montre sous un faible grossis- sement , comme une sorte de petite tache bien limitée ou comme un point plus ou moins arrondi, plus ou moins elliptique; sous un grossissement plus fort, son orga- nisation se révèle, et l'on découvre qu'il est formé d'une petite aréole allongée, bordée de deux cellules en croissant qui se regar- dent par leur côté concave. Pour emprun- ter aux objets usuels une comparaison qui fasse mieux comprendre cette structure, chacun de ces appareils microscopiques res- semble à une boutonnière, avec sa bordure formée de deux moitiés en regard. C'est là ce que Link avait nommé en latin Stomata (de uTofta , bouche), mot que De Candollc a transporté dans notre langue, et qui main- tenant est adopté exclusivement parmi nous. La découverte des Stomates remonte à Grew,quilesa figurés, fort imparfaitement, il est vrai; depuis cette époque, ils ont été observés par un grand nombre de botanistes, qui leur ont donné successivement plusieurs dénominations différentes. Guettard les a appelés glandes militaires , nom qui a éié modifié plus tard en miliaires. H. B. de Saussure, dans son écrit Sur l'écorce des feuilles , les a nommés glandes corticales ; Hedwig leur a donné le nom de Pores ex- halants (Spiracula ou Pori exhalantes); Rudolphi , celui de Pores de l'épiderme; M. de Mirbel, celui de grands Pores, Pores allongés; de la Méthérie, celui de Glandes épidermoïdales ; De Candolle les avait nom- més d'abord Pores corticaux, et c'est seule- ment plus tard qu'il a emprunté à M. Link la dénomination de Stomates, que le savant allemand a cependant abandonnée dans ses derniers ouvrages. Parmi ces nombreuses dénominations , on voit que la plupart sont basées sur l'idée que ces petits organes sont de nature glanduleuse, bien que cette idée ne repose sur aucune observation bien pré- cise et que les sécrétions qu'on a cru d'a- bord pouvoir attribuer aux deux cellules arquées de certains stomates ne paraissent pas leur appartenir en réalité. C'est encore d'après cette même idée que M. Rob. Brown , dans l'un de ses derniers écrits (Supplemenlum primum, etc., exhibens Pro- teaceas novas, 1830), donne aux Stomates le nom de Glandulœ cutaneœ, et que les savants allemands les désignent, en géné- ral, sous celui de Hauldruscn , réservant quelquefois pour l'ouverture même du 48 STO STO stomate celui de SpaUœffnungen , qu'ils appliquent aussi par extension à l'ensemble du Stomate. Pour prendre une idée complète de l'or- ganisation des Stomates, il ne suffit pas de les regarder avec soin par leur face exté- rieure ou intérieure, sur des lambeaux d'épiderme arrachés à des feuilles; il faut encore en faire des coupes verticales. Pour cela, on enlève des lames très minces de feuilles, perpendiculairement à leur surface. On arrive toujours par là à couper quelques Stomates dans la direction voulue. On re- connaît ainsi que ces .petits organes ont des rapports de position assez variables avec la lame épidermique. Dans le plus grand nom- bre des cas, les deux cellules stomatiques sont à peu près sur le même plan que l'épi- derme lui-même; rarement elles s'élèvent un peu au dessus , de telle sorte que le Stomate forme ou surmonte une sorte de petit mamelon ; plus souvent, au contraire, elles sont situées dans un enfoncement plus ou moins prononcé. C'est surtout dans ce dernier cas qu'on observe les dispositions les plus remarquables. Ainsi, chez les Protéa- cées, les cellules stomatiques se trouvent au fond d'une fossette, d'une sorte de petit puits dont la profondeur égale l'épaisseur de l'épiderme , et la dépasse même , la couche superficielle des cellules épider- miques se relevant tout autour de l'orifice en une sorte de rebord saillant ou de Mar- gelle {Voy. H. Mohl, Ueber die SpaUœf- fnungen auf d. Blœt. d. Proleaceen; Ver- misch. Schrif.y pag. 245). Un autre fait très curieux sous ce rapport est celui du Lau- rier-rose, chez lequel la face inférieure des feuilles présente un grand nombre de fos- settes à orifice un peu resserré, hérissées de poils entre lesquels se trouvent de très petits Stomates. Généralement les Stomates se montrent disséminés sans ordre à la surface de l'épi- derme. Sur une même feuille , on les voit plus rapprochés en certains points, plus espacés en d'autres. Cependant, même dans ce cas, on remarque qu'ils se trouvent tou- jours dans l'intervalle des nervures, et, par conséquent, sur les portions purement parenchymateuses des feuilles. Chez quel- ques dicotylédons, particulièrement chez les Saxifrages, les Crassulacées, etc., on les voit ramassés par places, leurs groupes pro- duisant parfois des sortes de taches visibles à l'œil nu; ils manquent complètement dans tout l'espace intermédiaire. Dans beau- coup de Monocotylédons et chez les Coni- fères, où les cellules de l'épiderme sont dis- posées en séries longitudinales, les Stomates affectent également une disposition par séries. On remarque même quelquefois que ces lignes de Stomates sont séparées par des bandes plus ou moins larges dans lesquelles ils manquent entièrement. C'est spécialement sur les feuilles et les organes foliacés verts que se trouvent les Stomates. On a même cru pendant long- temps qu'ils manquaient chez tous les végé- taux dépourvus de couleur verte, comme les Lathrœa, les Orobanches, etc. On sait aujourd'hui que, parmi ces végétaux colorés, ceux que nous venons de nommer présen- tent des Stomates bien conformés, tandis que d'autres en manquent {Monotropa, etc.) ; de plus, on a signalé l'existence de ces petits organes sur les parties colorées de certaines fleurs, même sur des pétales de teintes brillantes; mais ce sont là des faits purement exceptionnels. Sur les feuilles vertes elles-mêmes, la distribution des Stomates diffère généralement à la surface supérieure et à l'inférieure. Ainsi, dans la plupart des végétaux ligneux , ils abondent à la face inférieure des feuilles, tandis qu'ils sont rares ou qu'ils manquent même tout- à-fait à leur face supérieure. Au contraire, la majorité des végétaux herbacés en pos- sède une quantité à peu près égale sur les deux faces. Les végétaux submergés en sont entièrement dépourvus, et une sorte de transition est établie, entre ces végétaux et les plantes qui vivent dans l'air, parles Nymphœa, dont les feuilles nageantes ne portent de ces petits organes que sur leur face supérieure en contact avec l'air. Le nombre des Stomates varie beaucoup, à égalité de surface, sur les feuilles de di- verses plantes. De plus, leurs dimensions sont d'ordinaire en relation avec leur abon- dance. Généralement , plus les Stomates sont rares , plus leurs proportions sont considérables, et réciproquement. Voici quelques chiffres empruntés à un travail remarquable de Krocker, qui suffisent pour fixer les idées à cet égard. Ce savant n'a trouvé STO STO 49 sur les feuilles du Punis halcpcnsis, dans une ligne carrée de surface, que 19 Stomates; mais leur longueur était de 0,037 de ligne. Sur Wlbics picca leur nombre était de 23, et leur longueur de 0,021 de ligne. L\is- clepias curassavica en a présenté 1,000 par ligne carrée ; mais leur longueur n'était que de 0,016 de ligne. Le Nymphœa cœrulea en avait 2216 pour la même surface, et leur longueur n'était que de 0,012 de ligne. ÉnGn, les feuilles du Solanum sanclum ont montré par ligne carrée 3,116 Stomates, dont la longueur était de 0,01 de ligne. Au reste, il ne faudrait pas attribuer à ces chiffres une valeur trop absolue, en raison des variations nombreuses que les feuilles paraissent présenter sous ce rapport. Pour donner une idée de ces variations, il suffira de faire observer que M. Al. de Humboldt a compté 55 Stomates par ligne carrée sur des feuilles d'Agave, tandis que Krocker y en a trouvé 130, différence qui s'élève plus haut que du simple au double. En général, les feuilles charnues possèdent de grands Stomates peu nombreux proportionnelle- ment; au contraire, les feuilles coriaces en ont un grand nombre de très petits, et le terme intermédiaire est formé par les feuilles membraneuses ordinaires. La forme des Stomates est sujette à des variations assez nombreuses, mais qui se réduisent toutes à un raccourcissement et un allongement plus ou moins grands. Ainsi les uns sont presque circulaires, tan- dis que la plupart sont ovales ou elliptiques, et que d'autres, en assez petit nombre, sont étroits et allongés. On remarque même souvent à cet égard des différences notables sur la même feuille et sur des Stomates voisins. Les deux cellules en croissant qui for- ment le Stomate renferment des grains de chlorophylle en plus ou moins grande quantité; c'est même l'un de leurs carac- tères les plus saillants lorsqu'on les exa- mine sur un lambeau d'épiderme dont les cellules sont toujours dépourvues de ma- tière verte. Un cas beaucoup plus rare est celui où elles renferment de la fécule. Meyen en a rapporté un, et j'en ai fait con- naître un autre chez un Orobanche. On a discuté pendant longtemps la ques- tion de savoir si l'espace compris entre les t. m. deux cellules arquées des Stomates , ou ce qu'on a nommé leur Ostiolc, est une véri- table ouverture, ou simplement une aréole bouchée par une membrane. Cette dernière opinion a été soutenue par des observateurs du mérite le plus éminent, notamment par Meyen, MM. Mirbel, Rob. Brown, etc. Mais ces savants eux-mêmes ont à peu près tous renoncé à celte manière de voir, et aujour- d'hui la perforation des Stomates est un fait admis généralement dans la science, et qui résulte d'un nombre considérable d'ob- servations démonstratives. Au dessous des Stomates, le tissu des feuilles se disloque, en quelque sorte, et laisse un vide ou une chambre aérienne que l'ostiole fait communiquer avec l'atmo- sphère, tandis que, d'un autre côté, les méats inter- cellulaires du tissu foliaire s'ouvrant sur ses côtés mettent le tissu du Mésophylle en relation avec l'air. On com- prend dès lors l'importance des Stomates pour l'accomplissement des phénomènes de la vie végétale, particulièrement pour la respiration et la transpiration. C'est, en effet, à ces deux grands phénomènes, et surtout peut-être au dernier, que les Sto- mates se rattachent directement. Us peuvent en régler l'accomplissement suivant que leur ouverture reste béante ou se ferme. Aussi les voit-on largement ouverts à la cfcaleur et dans les heures les plus sèches de la journée, aux moments où la transpira- tion a toute son activité, tandis qu'ils pa- raissent se fermer sous l'action de l'humi- dité amenée par la nuit, lorsque la trans- piration est entièrement ou presque entière- ment suspendue. L'organogénie des Stomates a été étudiée dans ces dernières années par divers obser- vateurs. A sa première apparition, chacun d'eux se présente comme une cellule géné- ralement plus petite que celles de l'épi- derme, et renfermant dans son intérieur une matière d'apparence mucilagineuse et organisable. A mesure que la cellule gran- dit, cette matière semble se ramasser selon une ligne longitudinale médiane. Bientôt on distingue sur cette même ligne une cloison longitudinale, et en même temps le contour externe du Stomate s'arrondit. Enfin la cloison se dédouble dans son mi- lieu de manière à donner naissance à l'a- 50 STO STO réole médiane ou à l'ostiole, et dès lors le stomate est ( omplétemertf, formé. (P. D.) STOMATIA. moll. Voy. stomate. *STOMATOPLATÏPODES. ois. -Dans la méthode ornithologique de Ritgen , ce nom s'applique à une grande division qui correspond en grande partie à Tordre des Palmipèdes des auteurs. (Z. G.) *STOMATOPORE. polyp. — Voy. stro- MATOPORA. STOMATOPTEROPHORES. moll. — Dénomination employée par M. Gray pour désigner les Mollusques Ptéropodes. *STOMBUS f>To>So5, tumultueux), rept. —Genre de Batraciens créé par Gravenhorst (/sis, 1825) aux dépens du groupe naturel des Crapauds, et comprenant deux espèces Que MM. Duméril et Bibron placent dans le ^are Ceratophrys. Voy. ce mot. (E. D.) olOMENCÉPHALE. térat. — Syn. de Stomocéphale. *STOMIAS (tTTou'aç, qui a une grande touche), poiss. — Cuvier établit, sous ce nom, un sous genre des Brochets, et lui assigna pour caractères principaux: Un museau très court; une gueule fendue jusque près des ouïes; des opercules réduits à de petits feuillets membraneux; les maxillaires fixés à la joue. Les intermaxillaires, les palatins et les mandibules sont armés d'un petit nom- bre de dents longues et crochues; de petites dents semblables se trouvent sur la langue. Le corps est allongé; les ventrales sont tout à fait en arrière; la dorsale est op- posée à l'anale, sur l'extrémité postérieure du corps. M. Risso a trouvé deux espèces de Stomias dans la Méditerranée: l'une, YEsox boa } n'a point de barbillons; l'au- tre, le Stomias barbalus , en a un très long. (E. Ba.) STOMIDE. Stomis {aro fiM, bouche), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, tribu des Carabiques simplicimanes, établi par Clairville {Entomologia helvelica, t. Il , p. 6 ), adopté par Latreille, Dejean et Hope, etc. Ce genre renferme 2 espèces : ]a S. pumicatus Pz. et Roslratus Duf. La lre se trouve en France et aux environs de Paris, sous des pavés à demi enfoncés dans la terre, et la 2e en Styrie. (C.) STOMOBLE PHARES, infds. — Troi- sième ordre des Microscopiques ou Infu- «oires dans la classification de Bory St-Vin- cent. Cet ordre comprend les deux famille» des Urcéolariées et des Thikidées. (Duj.) STOMOBRACHIOTA et STOMOBRA- ClilUM. acal. — Genre de Méduses établi par M. Brandt, dans son prodrome, sous le premier nom , que cet auteur a changé plu» tard pour celui de Stomobrachium. Ce genre, qui fait partie de la famille des Equorides, est caractérisé par des tenta- cules nombreux autour de l'ombrelle, qtti est lenticulaire, et par des appendices ou pro- longements de la cavité stomacale en forme de canaux. Mertens, qui seul a vu et décrit l'espèce type, St. lenticulare, lui attribue en outre plusieurs lobes irréguliers ou bras raccourcis autour de la bouche; mais cette particularité incomplètement observée fait penser que cette Méduse devrait être repor- tée dans une autre famille. M. Brandt lui- même dit que ce genre intermédiaire entre les Équorées et les Mésonêrnes se rapproche en quelque sorte davantage encore des Au- rélies : M. Lesson admet le genre Stomo~ brachiota dans sa tribu des Océanidées, qui fait partie de son 2e groupe des Océanides ou Méduses vraies. Le St. lenticulare, large de 40 mill., a été trouvé près des îles Ma- louines. (Duj.) STOMOCÉPHALE , STOMOCÉPHA- LIE. térat. — Genre de monstres Cyclo- céphaliens. Voy. ce mot. STOMODES(£a;, dont la bouche est ample), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonato- cères, division des Cyclomides , créé par Schœnherr (Disposilio melhodica, p. 188; Gênera et sp. Curculio. syn., t. II, p. 510; VII, 1, p. 145), qui le compose des 3 es- pèces suivantes : S. rolularius , gyrosicollis et rudis Schr. La lre est originaire de Cri- mée, la 2e de la Dalmatie et des environs de Constantinople. (C.) * STOMOPNEUSTES (aroVa ; bouche ; 7tv£uw, je respire), écuin. — Un des genres que M. Agassiz indique dans le groupe nom- breux des Oursins (Agass., Monogr. Echin.t 4e livr., 1841). (G. B.) - STOMOTECHIUM. bot. ph. — Genre très peu connu, de la famille des Borragi- nées ou Aspérifoliées, proposé par Lehmann (in Goeit. Gesel. Anz., 1817; Asp., p. 395) pour un sous-arbrisseau du cap de Bonne- Espérance, à petites fleurs bleues, quires- STO STO 51 semble par le port à un Lobostemon, avec des caractères assez analogues avec ceux des Anchusa et Symphytum. Cette plante a reçu Je nom de . papillosum Lehm. (D.G.) STOMOXE. %Stomoxys (UftJ., 256). Elle a sur le sommet de la tête trois bandes, une médiane rousse et deux latérales d'un brun noirâtre; les joues et les tempes gri- ses ; le dessus du cou et du corps varié de gris, de brun, de noir et de roux; les ailes rousses; les quatre premières pennes de la queue blanches avec une petite tache noire vers leur extrémité, les autres brunes; la STR gorge blanche ; toutes les parties inférieures jaunes , avec une tache en fer à cheval sur le bas du cou. Cet oiseau vit et est séden- taire dans une grande partie de l'Amérique septentrionale. (Z. G.) *STRABALA (os, qui a les formes épaisses et raccourcies), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tribu des Alticites, proposé par nous et adopté par Dejean, qui y rapporte six espèces, dont cinq sont originaires de l'Amérique équi- noxiale et une de l'Amérique septentrio- nale, savoir: S. scutellaris, ferruginea 01., hœmatina , intermedia , tenella et mela- nophthalma Dej. (C.) *STRABONIE. Strabonia (dédié au cé- lèbre géographe Strabon). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Asté- roïdées , établi par De Candolle {Prodr., \9 p. 481 ) pour Ylnula gnaphalodes Vent. , herbe annuelle, de Perse, couverte de poiÎ3 blancs , laineux , abondants. Cette plante a reçu le nom de S. gnaphalodes DC. (D. G.) *STRACHIA. ins. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Pentatomi- tes, de l'ordre des Hémiptères , établi par Hahn. (Wanzenart InseMen) aux dépens du genre Pentatoma. On rapporte à cette di- vision les S. limbala ( Cimex limbaius Fabr.), S. crucigera Hahn. , S. histrionica Hahn., etc. (Bl.) *STRACHYBOTRYS. bot. cr.— Genre de Champignons, de la famille des Hypho- mycètes, établi par M. Corda. M. Léveillé le rapporte à ses Trichosporés-Céphalospo- rés, tribu des Pbycocladés à spores cloison- nées. (M.) STRAHLITE et STRALITE (du mot allemand slrahl, rayon), min. — Syn. d'Am- phibole actinote. (Del.) STRAMOINE. Stramonium. bot. ph. — Voy. DATURA. *STRAMONITA. moll.— Genre proposé par M. Schumacher pour quelques espèces de Pourpres (P. hœmastoma , P. sertum), mais dont les caractères ont peu de va- leur. (Duj.) *STRANGALÏA (arpayyaîuâ, corde torse). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères , tribu des Lepturètes angusti- cerves , créé par Serville (Ann. de la Soc. entomol. de France, t. IV, p. 220), adopté par Mulsant et par Dejean. Quatorze espèces ont STR STR 53 été rapportées à ce genre, parmi lesquelles nom citerons les S. annularis et luteicomis F. Di\ de ces espèces sont originaires d'A- mérique ; trois, d'Europe; et une est propre à l'Asie et à l'Europe. (C.) *STRA\GALIODES (aTpayyoAceSîvjî, tor- tueux ). Ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, division des Cléonides , établi par Schœnherr (Gcn. et spec. Curcu- licn.j si/»., t. 6, 2) sur une espèce du Chili, le S. albosquamosus Sch. (C.) ♦STR.WGIA (jrpay/oç, tordu), polyp.— Genre rapporté avec doute aux Spongiaires (Nardo, Isis, 1838). (G. B.) *STRAXVOESIE..ftranuœsia (nom d'hom- me), eot. ph. — Genre de la famille des Pomacées formé par M. Lindley (Bot. Reg., tab. 1956 ) pour un arbre du Népaul , si- gnalé en premier lieu par M. Wallich sous le nom de Cratœgus glauca. Le caractère le plus saillant de ce genre est son fruit cap- sulaire osseux et fragile, renfermé dans le tube calycinal. L'espèce unique est le S. glaucescens Lindl. (D.G.) *STRATEGL"S ( strategus, commandant général), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , tribu des Scarabéides xylophiles, proposé par Kirby et adopté par Hope. Ce genre renferme les cinq espèces suivantes : S. Scmiraynis , quadrifoveatus , oblongus P.-B., et reclicornis Kirby. (C.) STRATES et STRATIFICATION, géol. — Voy. TERRAINS. STRATIOME. Slratiomys (crrpaTcwTyjç, soldat; priât mouche), ins. — Genre de Diptères de la famille des Notacanthes, tribu des Stratiomydes, créé par Geoffroy (flirt, des Ins., 1764) et adopté par les entomologistes modernes, qui l'ont considérablement res- treint. On connaît une dizaine d'espèces de ce genre, propres à diverses contrées de l'Eu- rope et qui se trouvent généralement sur les fleurs. Le type est le Stratiome caméléon, Stra- iiomj/se/iama?/t'on Fa br.,Meig.,Macq. (E.D.) STRATIOMYDES. Stratiomydœ Leach., Stratiomydes Latr. ins. — Tribu de l'ordre des Diptères, de la famille des Notacanthes, créée par Latreille (flirt, nat. Crust. et Ins., 1 802) et adoptée par tous les entomologistes. Les Stratiomydes ont pour caractères : Corps ordinairement large; lèvre supérieure échan- crée; soies maxillaires paraissant ordinaire- ment nulles; palpes insérés sur la base de la trompe ; troisième article des antennes le plus souvent à cinq ou six anneaux, le dernier terminé par un style ; yeux à fa- cettes plus grandes dans la moitié supérieure que dans l'inférieure; abdomen déprimé, souvent arrondi; nervures des ailes peu dis- tinctes , n'atteignant pas habituellement l'extrémité. Les Stratiomydes, par leur or- ganisation, doivent être placés à la fin des Notacanthes : ils vivent habituellement sur les fleurs et se nourrissent des sucs des nec- taires ; quelques espèces ne se posent que sur le feuillage. Toutes les larves ont la tête écailleuse et se transforment en nymphes dans leur propre peau, qui conserve sa forme première: quelques unes, telles que celles des Stratiomes et des Odontomes, etc., sont aquatiques et diffèrent pour la forme ; d'au- tres, comme celles des Ephippinus, parais- sent se développer dans le bois pourri, et il en est enfin (Sargues) que l'on a observées dans les bouses de vache. M. Macquart comprend dans cette tribu les genres Plilocère, Acanlhine, Cyphomyie, Stratiome , Odonlome , Oxycère , Ephippie , Raphiocère, Dicranophore , Platyne, Cyclo- gastre , Chrysochlore, Euducète, Acrochœte, Sargue, Chrysome, Pachygastre, Némotèle. Voy. ces mots. (E. D.) STRATIOMYS. ins. — Voy. stratiome. STRATIOTE. Stratiotes. bot. ph. — Genre de la famille des Hydrocharidées , établi par Linné sur une plante vivace, sto- lonifère, remarquable par sa forme générale analogue à celle de diverses Broméliacées. Le Stratiote faux-aloès , Stratiotes aloides Lin., la seule espèce du genre, semble, par sa forme générale, un représentant isolé des monocotylédones tropicales. Il est commun dans les fossés et les canaux de la Belgique et de la Hollande , sur l'eau desquels il flotte librement. Il en existe quelques pieds dans les étangs de Meudon , près de Paris ; mais ils y ont été jetés , à la date de quel- ques années. (D. G.) * STRAUZIA (Straus-Durckhein, analo- miste français), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, tribu des Muscides , division des Myodines , créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myod., 1830) pour une es- pèce de Philadelphie ( S. inermis Rob.- Desv.). (E. D.) STRAVADILM. dot. PH. — Ce genre de 54 STR STR la famille des Myrtacées, tribu des Bar- ringtoniécs , formé par Jussieu (Gênera, p. 326) , adopté par De Candolle (Prodr., III, p. 289), etc., et dont le nom avait été modifié sans motif par Persoon en celui de Stravadia, est considéré par M. Endlicher comme un simple sous- genre des Barring- tonia Fors t. (D. G.) *STRAVOL.4EMA. infus.— Genre d'In- fusoires établi par Bory Saint-Vincent dans son ordre des Trichodés, pour une espèce marine décrite par O.-F. Mûller sous le nom de Trichoda melitea. Cet infusoire a le corps oblong , cilié, le cou dilatable en une membrane sinueuse, et terminé par un renflement globuleux cilié. (Duj.) *STREBANTHUS. bot. pu.— Genre pro- posé par Rafinesque dans la famille des Ombellifères, tribu des Saniculées, pour une plante de l'Amérique du Nord qui n'a été observée que par lui , et qui se place à côté des Eryngium. (D. G.) STRÈBLE. Strebla (<7tPeSXo';, recourbé). ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Pupipares, tribu des Coriaces, créé par Wied (Analect. eut., 1824). On n'en con- naît qu'une seule espèce , le S. vesper- tilionis Wied , Maq., qui se trouve dans l'Amérique méridionale sur les Chauves- Souris. (E. D.) *STREBLOCARPE.S/re6Zocarpus(c, les :>'' et 6e égales et les plus longues ; queue allongée deltoïdalc, égale; tarses excessivement courts, à doigts courts et fai- bles, l'externe soudé au médian ; ongles re- courbés, faibles. Une seule espèce fait partie de ce genre : C'Cït le SïfUGICEPS A MOUSTACHES BLANCHES , St. leucopogon Less. ( Rcv. zool. , 1840, p. 2oG ). Elle a le dos , les ailes et la queue d'un vert-olive frais; le dessus de la tête e: du cou marron , les plumes étroites de ces parties étant striées de blanc et de fauve à leur sommet; plumes étroites de la gorge blanches à la pointe ; joues, côtés du cou et thorax ferrugineux; flancs et bas-ventr d'un roux clair; dessous de la queue jaune verdàtre. Cet Oiseau habite la Nouvelle-Hol- lande. On ne sait rien de ses mœurs. (Z. G.) STRIGIDÉES. Strigidœ. ois. — Famille de Tordre des Rapaces, formé des éléments du grand genre Strix de Linné. Tous les oiseaux qui en font partie ont des carac- tères généraux qui ne permettent pas de k . confondre avec d'autres espèces. Comme dans les oiseaux de proie diurnes, leur bec est, à la base, enveloppé d'une cire; mais, au lieu d'être nue et visible, cette cire est cachée par des poils roides, ou par des plu- mes décomposées. Leur tête naturellement fort volumineuse, couverte d'une masse de plumes qui augmente encore son volume, est munie ou privée d'aigrettes ; leurs yeux, très grands, à fleur de tête, dirigés en avant, sont entourés d'un cercle de plumes efûlées, roides, décomposées et rayonnantes; leur conque auditive est ample ; et leur plu- mage très doux , très duveteux , souple et fort perméable à l'eau. Ils ont en outre les tarses ordinairement vêtus , pourvus de rares plumes sétacé?? , le doigt externe ver- satile, des ongles puissants, aigus, très ré- tractiles. Les mœurs et les habitudes des Slrigidées ne contribuent pas moins à les distinguer. Ils vivent de Mammifères grands et petits, de Reptiles, de petits Oiseaux, d'Insectes, qu'ils chassent durant le crépuscule ou pen- dant la nuit, l'extrême sensibilité de leur rétine ne leur permettant pas de chasser par un jour trop vif. Dans leurs excursions nocturnes, ils sont guidés vers les animaux qui leur servent de pâture autant par la délicatesse de leur ouïe que par la vue. Leur vol est mal assuré, tortueux, oblique, si- lencieux : ils arrivent sur une proie sans faire le moindre bruit. Toutes les petites espèces insectivores ont en général , pour celles de cette famille, une vive antipathie dont l'Homme a fait un moyen de chasse. Lorsque, dans le jour, ils sont attaqués, harcelés par les autres oiseaux , ou que quel- que objet nouveau les frappe , sans aban- donner leur place, ils se redressent, prennent des postures bizarres , font mille gestes ri- dicules. Ils nichent dans les ruines, les rochers, les cavernes, les terriers, les fo- rêts; leurs œufs sont entièrement blancs et leurs petits naissent couverts d'un duvet épais et soyeux. La famille des Strigidées est excessivement naturelle; mais le nombre d'espèces qu'elle renferme étant assez considérable, et ces espèces offrant entre elles quelques diffé- rences sous le rapport des attributs exté- rieurs, du système de coloration, quelques auteurs ont cru pouvoir la subdiviser, en ayant égard à ces différences. Swainson n'avait admis dans sa famille des Strigidœ que deux subdivisions ou sous- familles , une pour les espèces pourvues d'aigrettes , une autre pour celles qui en manquent. Dans les méthodes plus moder- nes, on en compte quatre : celle des Surninœ pour les genres Surnia , Nyctea , Athene , Scops ; celle des Buboninœ , composée des genres Bubo, Syrnium , Ketupa et Ascala- phia; celle des Ululinœ, comprenant les genres Olus, Ulula, Brachyolus elNyctalc, et celle des Slriginœ pour les genres Slrix proprement dit, et Phodilus. G.-R. Gray, tout en admettant cette division, qui est celle que le prince Ch. Bonaparte a propo- sée, a cependant déplacé quelques genres pour les faire passer d'une sous-famille dans une autre. Ainsi, le genre Scops, qui fait partie des Surninœ dans la méthode que nous venons d'exposer, est rangé, par Ici, parmi les Buboninœ; le genre Syrnium, qu. pour le prince Ch. Bonaparte, fait partie d. ces derniers, est placé par l'auteur du Gênera avec les Ululinœ. Enfin , pour le même au- teur, le genre Glaucidium, fondé sur la Strix passerina (Linn.), espèce fort voisine du Sir. noclua, est compris dans la sens famille 60 STR STR des Ululinœ, pendant que le Nocluo,, type du genre Athene, est dans celle des Surninœ. Ces divergences s'expliquent par la difficulté qu'on éprouve à trouver des caractères pro- pres à telle ou telle autre sous-famille. (Z.G.) STRIGIDIA (arpi£,"strie, cannelure), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères penta- mères, tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par Dejean et publié par Burmeis- ter {Handbuch der Entomol., 1844, p. 388), qui l'a classé parmi ses Pélidnotides ; il y introduit les 3 espèces suivantes originaires du Brésil: S. cuprea , fulvipennis Gr., et rubripennis Burm. (G.) STR1GINÉES. Striginœ. ois. — Sous- famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Strigidées. Voy. ce mot. (Z. G.) STRIGOCEPHALE. Strigocephalus {, tête), moll. — Ce genre, créé par M. Defrance, est regardé comme inutile par quelques naturalistes, et est con- sidéré , par M. de Blainville, comme for- mant une section des Térébratules ; mais il paraît néanmoins fondé sur quelques carac- tères assez importants, intermédiaires entre ceux des Spirifères et des Térébratules. Comme chez ces dernières , l'ouverture de la valve dorsale est arrondie , mais elle ne perce pas le crochet, et elle est située, comme chez les Spirifères, entre cette par- tie et la charnière. On ne connaît que des espèces des terrains dévoniens. (G. B.) STRIGODERMAf^, strie; &>,*«, peau ). ins. — Genre de Tordre des Coléo- ptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par Dejean et publié par Burmeister {Handbuch der Entomologie, p. 313), qui l'a compris parmi ses Aniso- pliades. Six espèces américaines font partie de ce genre, savoir: S. pygmœa, arboricola F., Columbica, sulcipennis Dej., vestila et sumptuosa Burm. (C.) STRINGOPHORUS {stringo, serrer étroi- tement; tpopSç, porteur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scara- béides mélitophiles, substitué par Burmeister ( Handbuch der Entomology) à Stripsifer , Gory et Porcheron. Ce genre renferme les quatre espèces suivantes : S. Zébra, flavi- pennis, ruflpennis G. P., et longipes Swed. Elles appartiennent à la Cafrerie. (C.) ♦STRlGOPS. Mrigops. ois. — Genre de | la famille des Psittacidées (Perroquets), dans l'ordre des grimpeurs, caractérisé par un bec gros, recourbé dès la base, à man- dibule supérieure dépassant i'inférieure, qui est cannelée en dessous à sa partie moyenne; des narines situées à la base dm bec, ovalaires, ouvertes dans une cire, lé« gèrement tubuleuses et nues; quelques poils seulement s'étendent jusqu'à leur bord supérieur; des tarses gros, assez longs, nus, réticulés en avant comme en arrière; des doigts et des ongles également gros et allongés; des ailes médiocres, ne dépassant pas les couvertures supérieures de la queue, à quatrième et cinquième rémiges presque égales et les plus longues de toutes ; une queue courte, très peu étagée. Le genre Strigops, créé par G.-R. Gray, est sans contredit le plus intéressant de ceux qui, depuis quelques années, ont été soumis à l'observation des ornithologistes. Les caractères généraux qu'offre l'espèce type sont ceux des Perroquets ; mais elle a aussi des rapports avec les Strigidées par quelques uns de ses attributs ; c'est au point qu'on a pu la prendre pour une ra- pace nocturne du genre Surnia. « L'allongement et la force de ses tarses et de ses ongles, dit M. Pucheran, qui a publié sur cette espèce quelques notions intéressantes auxquelles nous ferons des emprunts, décèlent un animal effectivement marcheur. Sous ce point de vue , c'est un Pézopore avec des proportions beaucoup plus fortes. Pour ce qui est du peu d'allon- gement des rémiges, beaucoup d'autres espèces pourraient lui être comparées, mais aucune d'entre elles ne nous a ofifert des ongles aussi peu arqués. L'organe du vol est lui-même très imparfait, et il se trouve plus défavorablement organisé que chez les espèces du genre Platycerque : encore ces dernières ont-elles les ongles moins allon- gés et plus arqués. « Si , par certaines formes particulières de ses organes, cette espèce s'isole de pres- que tous les autres Psittacidées , les carac- tères de ptiîose qui lui sont inhérents ne sont guère moins dignes d'attention. Son pelage est très abondant, assez uniforme; comme c'est la coutume chez les espèces nocturnes. Mis à côté de certaines espèces de Strigidées , on retrouve, dans les uns STPx STR 61 comme dans les autres, de grandes analo- gies dans la disposition générale des taches et des raies. Mais le fond de la coloration est resté celui du Perroquet, de la Perruche ingambe (Pezoporus formosus, Vig. et Hort. ) particulièrement. Il l'est encore par l'état de nudité des tarses, particularité dont on connaît si peu d'exemples dans les rapaces nocturnes. Il est superflu de dire que presque tous les caractères du rapace se sont évanouis. Le bec, par sa courbure basale, semble bien nous en offrir un ves- tigt; mais la forme géi>érale du bec du Pézopore est absolument semblable. « Ce qui l'éloigné, au contraire, des Psittacidées, c'est la présence des plumes écailleuses de la face. Il se rapproche de nouveau, par ce caractère, des espèces noc- turnes, et ce rapprochement est complété encore par la présence de longues soies qui couvrent les narines, et dépassent le bec. » Quoi qu'il en soit, le genre Strigops ap- partient plutôt à la famille des Perroquets qu'à celle des Chouettes. C'est, du reste, Ce qu'à défaut d'autres caractères aurait confirmé l'examen , fait par M. Pucheran , d'un crâne de l'Oiseau type. Ce crâne, comparé, d'une part, à ceux des rapaces nocturnes; d'autre part, à ceux des Psitta- cidées, était en tous points semblable à ces derniers. La seule espèce connue , le Strigops ha- broptilus, G.-R. Gray, a un plumage où le vert domine; mais cette teinte est plus foncée en dessus qu'en dessous. Des rayures transversales noires se montrent sur le dos, le croupion, à la partie supérieure et infé- rieure des rectrices; d'autres rayures jaunes, en forme de zigzags, alternent, à la région caudale, avec les traits noirs qui présentent la même disposition. Les rémiges sont noires, tachées de jaune; la gorge, le thorax, l'ab- domen, sont parsemés de taches triangu- laires, jaunes, et les flancs de zones trans- versales noires. Le bec est couleur de corne; la cire et les pieds sont noirâtres. Les moeurs du Strigops habroptilus sont jusqu'à présent fort peu connues. Les quel- ques notions, fort curieuses du reste, que Ton possède à ce sujet, ont été fournies à M. J. Verreaux par la personne qui lui a procuré l'individu que le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède : c'est dire qu'elles méritent confirmation. Toujours est-il que cette personne aurait assuré à M. J. Verreaux que l'oiseau en question vit dans des ter- riers creusés au pied des arbres, et que ces terriers ont une profondeur de quatre à cinq pieds; qu'il se nourrit de racines de diverses plantes , ne sort de son trou que pendant la nuit, et qu'au lieu de fréquen- ter le séjour des arbres, il a des habitudes terrestres, mais dans des forêts humides et profondes qui l'abritent de l'éclat du jour. « Au dire des naturels , ajoute M. J. Ver- reaux (dans une note qu'il a communiquée à M. Pucheran) , quoique d'un naturel peu farouche, puisqu'il ne s'envole jamais à leur approche, il ne se trouve cependant jamais qu'isolé. Il grimpe parfois parmi les lianes épaisses , et c'est de là qu'il fait en- tendre un gémissement lugubre qui amène souvent son compagnon que l'on n'entend pas venir, tant son vol est léger. D'après d'autres observations des indigènes, le son de sa voix change lorsque l'obscurité est plus grande; devenue alors plus sonore, elle ressemble à celle de l'espèce de chouette originaire de ces contrées. Le nid est com- posé de fougères , et placé au fond du ter- rier. La chair de cet oiseau exhale une forte odeur, désagréable comme celle de la fourmi. » Les naturels de la Nouvelle-Zélande, suivant M. Grey, gouverneur des possessions anglaises dans la Polynésie, nomment le Strigops Kakapo, ce qui signifie Perroquet de nuit. Le même observateur avance que, depuis que les Chats ont été introduits dans Pile, les individus de cette espèce ont dis- paru déplus en plus, de sorte que dans certaines parties de l'île, cet oiseau est regardé comme fabuleux; opinion que par- tagent beaucoup d'Européens. La Nouvelle-Zélande est la patrie du Strigops ; l'individu que possède le Muséum d'Histoire naturelle, provient de l'île Ste- ward. (Z.G.) *STRIGOPTERA, Dejean (Cat., 3e éd., p. 89 ). ins. — Synonyme de Castalia Cas- telnau, Gory. . particulièrement caractérisées par leur ab- domen sphérique et nu. On en connaît trois> espèces propres à l'Allemagne; nous cite- rons le S. globula Meig., Macq., qui se trouve aussi en France. (E. D.) *STRONGYLlEi\S. uelm. — Le genre Strongle et quelques au 1res constituent, d 9 66 STR STR *STÏ10\TGYLÏUM (vTfJorMov.$-ôç, arron- di), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Ilélopiens, établi par Kirby {Trans. Linn., t. XII, pi. 21, fig. 16) et adopté par M. de Castelnau. Ce genre a pour types deux espèces du Brésil: les S. chalco- «ofwmKy., et laceralum Gr. (C.) * STRONGYLOCENTROTUS ( crrpoyyu- >oç, arrondi; ssVepov, aiguillon), éghin. — Genre d'Échinides (Brandt, Act. Ac. Pét.7 1835). (G. B.) *STRONGYXOCORIS (atpoyyvAoç, ar- rondi; xoptç, punaise), ins. — Genre de la famille des Mirides , de Tordre des Hémi- ptères, établi par nous (Hist. des anim. art. ïns. , t. III) sur de petites espèces dont la lête est large, les antennes grêles, les cuisses postérieures renflées, etc. (Bl.) *STRONGYLODERUS (srpoyyvV > ar- rondi; £scp«, cou), ins. — M. Westwood a établi sous ce nom ( Zooï. Jour., t. V, p. 443) un genre de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , sur une seule espèce probablement à l'état de larve, le S. scrraticornis Westw. , provenant de la côte du Malabar. (Bl.) *STRONGYLODON Orpoyyuioç, arrondi ; h$ov<;f cxJovtoç , dent), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu des Érytbrinées , établi par M. Vogel (Linnœa, X, pag. 585) pour un arbuste des lies Sandwich. L'espèce type est le Stron- gylodon ruber, Vogel. (D. G.) *STROl\GYLOMA ( arpo^copoc , ce qui est en masse arrondie), bot. ph. — De Candolle a proposé sous ce nom (Prodr., t. VU, p. 52) un genre de Composées- Nassauviacées , très voisin des Triptilion de Ruiz et Pavon, auxquels M. Endlicher (Gê- nera, 2947) le rapporte comme simple section. (D. G.) STROŒGYLOPTERUS (arpoyy-JAoç , ar- rondi; TTTîpov, aile), ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, division des Apostasimé- rides cryptorhynchides, proposé par nous et publié par Schœnherr (Gen. etspec. Cur- culion., synon., t. IV, p. 473; VIII, 2, p. 62) qui y rapporte les S. ovatus Chevr., et denlipes Schr., propres au Chili. (C.) *STRONGYLORHINUS (orpoyyfooç, cy- lindrique; pïv, nez), ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, division des Erichinides, créé pav Schœnherr {Mantissa secunda fam. Curculio., 1847, p. 65) et qui a pour type le S. ochraceus Schr. Espèce de Tasmanie. (C.) *STROAGYLOSOMUS, Chevr., Dej. (Cat., 3e éd., p. 451). ins.— Syn.de Cocci- morphus Hope, Lacordaire. (C.) *STROIVGYLOSl>ERME. SfronG^osper- ma (arpoyywtaç, arrondi; «r/ppa, graine). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées , tribu des Sénécionidées , formé par Lessing [Synops., p. 261 ) pour VAnacyclus australis, Sieb., qu'il a nommé St. australe. M. Bentham en a publié plus récemment une seconde espèce sous le nom de S. rep- tans. Ces plantes sont des herbes de la Nou- velle-Hollande. (D. G.) *STRONGYLOTARSA ( arpo^ioç , ar- rondi; Tctpaoç, tarse), ins.— Genre de Coléo- ptères subpentamères, famille des Cycliques et tribu des Colaspides, formé par nous et adopté par Dejean qui y rapporte deux es- pèces de Cayenne : les S. ochreata et tibia- lis Dejean. (C.) *STRONGYLOTES ( ç, ron- deur ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , division des Apostasimérides choli- des, créé par Schœnherr (Gen. et spec. Cur- culion., syn., t. III, p. 627 ; VIII, 1, p. 74), et qui a pour types trois espèces, les S. lemniscatuSy squamans et brachialis Sch. La première et la deuxième sont originaires du Brésil, et la troisième est propre au Mexique. (C.) *STRONGYLURES (orpoyyuXoç, arrondi ; oypa, queue), rept. — MM. Duméril et Bi- bron (Erp. gén., V, 1839) indiquent sous ce nom l'une des subdivisions de la famille des Lacertiens , dans Tordre des Sauriens , et comprenant les genres Aporomera, Sal- vator, Ameiva, Cnemidophorus , Dicrodon, Acrautus, Centropyx. Voy. ces mots. (E.D.) ♦STRONGYLUSfaTpoyyvAoç, arrondi), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Nitidulaires , créé par Herbst (Kœfer, t. IV, p. 180), adopté par Hope et par De- jean. (C.) STRONGYLUS. helm. — Voy. strongle. STRONTIANE ( de Strontian, nom de" lieu), min. — Oxyde de Strontium des chi- mistes; l'une des anciennes terres que la chimie moderne a mise au rang des oxydes métalliques. Elle est formée d'un atome de strontium et d'un atome d'oxygène; en poids de 84,55 de strontium et de 1 5,25 d'oxygène. STR Elle tire son nom deStrontian,cn Ecosse, où elle a été trouvée, pour la première fois, com- binée avec l'acide carbonique, dans un miné- ral appelé Strontianite, et que l'on a con- fondu pendant long-temps avec le carbonate de baryte. La Strontianc et la barite ont en- tre elles les plus grandes analogies; ces deux alcalis sont Van à l'autre ce qu'est la Soude à la Potasse. La Strontiane est plus légère que la Baryte, a une saveur moins caustique, et n'est point vénéneuse : l'eau bouillante en dissout la moitié de son poids. Elle est infusible au chalumeau; mais elle y donne une lumière si éblouissante, que l'œil peut à peine la supporter. On distingue la Strontiane de la Baryte , à ce que les dis- solutions de la première cessent de précipi- ter par l'acide sulfurique , quand elles sont suffisamment étendues, tandis que celles de Baryte précipitent toujours, quelque éten- dues qu'elles soient; on reconnaît encore la première à ce que les Sels de Strontiane ont la propriété de communiquer une belle couleur rouge à la flamme des corps en combustl n : c'est ce qu'on observe lors- qu'on fait brûler de l'alcool sur du coton, à la surface duquel on a répandu une cer- taine quantité d'un Sel de Strontiane. La Strontiane est très rare dans la nature, où elle sert seulement de base à deux espèces , la Célestine ou le Sulfate de Strontiane {Voy. sulfates), et la Strontianite ou le Car- bonate de Strontiane. F. carbonates. (Del.) STRO\TIAMTE. min. —-Syn.de Car- bonate de Strontiane. V. carbonates. (Del.) STRONTIUM, chim. —Métal extrait par Davy , au moyen de la Strontiane , qui en est le protoxyde. Il ressemble beaucoup au Baryum , et s'obtient de la même manière. Il est plus pesant que l'eau et l'acide sulfu- rique , absorbe l'oxigène à une haute tem- pérature, et décompose l'eau à la tempéra- ture ordinaire. On lui connaît deux degrés d'oxidation : le protoxide, qui est la Stron- tiane , et le peroxide, obtenu par M. Thé- nard, en 1818, en mêlant de l'eau de Stron- tiane avec de l'eau oxigénée. (Del.) ♦STROPHADE. Slrophades. bot. ph. — Genre proposé avec hésitation par M. Bois- sier ( Ann. des se. nalur. , 2e sér. , t. XVI , p. 82), dans la famille des Crucifères-No- torhizées, tribu des Sisymbriées, pour deux phntes du Levant , dont l'une, connue de STR C7 lui seulement en fruit , l'autre seulement en fleur; la similitude de port a engagé ce botaniste à les réunir dans un même genre, qu'il regarde comme très voisin des Sisym- bres, surtout des Enjsimum, mais qui lui p;ir;ùt en différer par sa silique indéhis- cente, à valves non carénées, comme chez ceux-ci, ni trinervées comme chez ceux-là, entièrement sans nervures, coriaces et dures. Les deux plantes sur lesquelles repose le genre sont le S. lanceolala, Boiss., de Mé- sopotamie, et le S, Unearis , Boiss., du laristan. (D. G.) *STROPHALOSIA (arpoVaAoç, vertèbre). moll. — Genre de Mollusques brachiopodes (King., Ann. a Mag. nat.t Ilist., 1844). Si ROPHANTHE. Slrophanlhus (errptfyo;, tordu; âvGo;, fleur). — Genre de la famille des Apocynacées, formé par De Candolle pour des arbustes pour la plupart sarmenteux, indigènes de l'Afrique et de l'Asie tropi- cale; à fleurs terminales, fasciculées , as- sez grandes , verdâtres, jaunes ou rouges, remarquables surtout par leur corolle en entonnoir, à limbe divisé en cinq lobes, qui se prolongent chacun en une sorte de vrille corolline, fait extrêmement rare dans le règne végétal , et qui a valu au genre le nom qu'il porte. Dans le Slrophanthus dicho- tomus , DC, cette sorte de queue des lobes de la corolle atteint jusqu'à 5-7 centimètres de longueur. On connaît aujourd'hui onze espèces de Strophanthes. (D. G.) * STROPHESIA (arpoV; , corde), moll. — Genre de Brachiopodes du groupe des Térébratules (Rafln., Cont. Monogr. Biv., 1831). (G. B.) * STROPIIIDIA ( erpotf , cercle ; I5r« , aspect). iNs. — Genre de Lépidoptères Noc- turnes, de la tribu des Géomètres, indiqué par Hubner {Cal., 1816). (E. D.) *ST ROPIHOSTO ME. Strophiosloma. BOT. PII. Voy. MYOSOTE. STROPHITL'S. moll. — Genre propose" par Raûnesque pour quelques espèces d'A- nodontes. (Duj.) *STROPHOCIIEILUS(Tpovj, torsion; o^ovç, xSenl). poiss. foss. — Ce genre de Poissons Chondroptérygiens, du groupe des Cestra- dontes, a été établi par M. Agassiz pour des espèces à dents allongées, plus ou moins fétrécies, tronquées aux deux bouts et sen- siblement tordues suivant leur diamètre longitudinal. On en connaît trois des ter- Tains triasiques; elles manquent dans le Has; elles abondent dans les autres étages jurassiques; les terrains crétacés en ont fourni trois espèces. ( Agass. Poiss. Foss., «11,1838). (E.Ba.) *STROPHOMÈNE. Slrophomena. moll. -—Dénomination générique employée pour des Brachiopodes fossiles qui ne doivent pas ■1IALLS. moll. — Voy. Strigocephalus. *STRYBION. ins.— Hubner (Cai., 1816) indique, sous ce nom, un groupe de Lépidop- tères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, et qui ne comprend qu'une es- pèce étrangère à l'Europe. (E. D.) STRYPII\ODENDRON ( phonema Ag. , Synedra Ehr. , Podosphenia Ehr., etc. (Bréb.) STÏLOBASE. Stylobasium (cttv'Xoç, style Sa'o-cç, base), bot.ph. — Genre rangea la suite de la famille des Chrysobalanées, formé par Desfontaines (Mémoires du Muséum, t. V, p. 37, t. 2) pour un arbuste de la Nouvelle- Hollande. L'espèce type de ce genre est le Stylobasium spalhulatum Desf. Il faut y ajou- ter aujourd'hui le S. lineare Nées. (D. G.) STYLOBATE (de «rruXo;, colonne; Sou'- vw , je marche), min. — Nom donné par Breithaupt à un minéral cristallisé en prisme quadrangulaire , qu'il a regardé d'abord comme une espèce particulière, mais qu'il a reconnu depuis pour être une variété de Macle ou de Gehlénite. (Del.) STYLOCERAS (aTv'Xoç, style; x/p«ç , corne), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, établi par M. A. de Jussieu {Euphorbiacées, p. 53, tab. 17, n° 56) pour des arbres de l'Amérique tropicale, dont les feuilles ressemblent à celles du Laurier- Cerise, dont les fleurs sont tantôt monoï- ques, les mâles occupant le bas, et les fe- melles le haut des mêmes épis ; tantôt dioïques , les mâles en épis et les femelles solitaires. Leurs fleurs mâles se composent uniquement d'une écaille qui porte 10 an- thères sessiles ; les femelles ont un calice court, 3-4-parti et un ovaire à 2-4 loges uniovulées, surmonté de 2 styles distants, courbés , simples , semblables à des cornes. M. de Jussieu a figuré (loc. cit.) les fleurs du Styloceras Kunthianum. (D. G.) * STIXOCERDS (cttvXoç, style; x/PaÇ, corne), mam. — M. Hamilton Smith désigne, sous ce nom, l'une de ses nombreuses divi- sions du grand genre Antilope. (E. D.) *STYLOCHOETON (cttv'Xoç, style; x««r), soie), bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées formé par M. Leprieur ( Ann. des Se. nat., 2e sér., V, 1834 , p. 184, tab.. 5) pour une petite plante de la Sénégambie, à feuilles hastées , longuement pétiolées ; à spathe d'un violet sale, persistante, sessile entre les bases engainantes des pétioles, en forme de tube allongé, terminé par un limbe court , un peu en voûte. Son spadice STÏ STY SI est saillant au sommet, nu au milieu; il porte à son extrémité nombre d'étamines ramassées, et autour de sa base sont verti- cillés G carpelles ou davantage , soudés en ovaire sex-pluriloculaire. Le fruit, qui est Chaîna, va mûrir sous terre, d'où le nom de Slylochœton hypogeum donné par M. Le- prieur à cette plante. (D. G.) *STYLOCHL'S(aTu>oç, stylet; oXo;, pour- vu), uelm. — Genre de Planaires caractérisé par M. Ehrenberg. Voy. planaire. (P. G.) *STYLOCLINE. Stylocline (arvàoç, style ou couronne; xUvyj, lit, pour réceptacle). uot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées-astéroïdées formé par Nuttall {Americ. phiî. Trans., Vil, 338) pour une herbe an- nuelle de Californie. Cette plante a reçu !e nom de Stylocline gnaphalioides Nutt. (D. G.) STYLOCORYNE. Stylocoryne («rtvioç , style; xop-ôv-n, massue), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées, tribu des Gardéniées, formé par Cavanilles pour des arbres et arbrisseaux de l'Inde. On con- naît aujourd'hui 14 espèces de ce g., parmi lesquelles nous citerons le S. malabarica DC. {Gardénia fragrans Roxb.). (D. G.) STYLODISQUE. Slylodiscus («tvXoç, style; Ji'»xoç, disque), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, dans laquelle il se distingue par des caractères tellement singuliers que M. Bennett, son auteur, se déclare en le formant ( Horsf. PL javan. rar., p. 133, tab. 29) dans l'impossibilité de signaler ses relations immédiates. Le Sty- lodiscus trifoliatus Benn. (Andrachne trifo- Uata Roxb), qui en est le type unique, est un grand arbre des Indes, à feuilles stipu- lées, 3-5-foliolées; à fleurs petites et très nombreuses, paniculées, dioïques, compo- sées, les mâles : d'un calice à 5 sépales con- caves et 5 étamines soudés par les filets usqu'au milieu de leur longueur en colonne entrale; les femelles : d'un calice 5-parti , avec 5 glandes opposées à ses lobes; d'un -vaire à 3 loges bi ovulées et à 3 styles amples, auquel succède une baie trilocu- :aire. (D. G.) *STYLOGASTER(aT0)ioç, stylet; yacr- 'îp, ventre). M. Macquart {Diptères des Sui- u Buffon de Roret, 1835) a créé, sous ette dénomination, un genre de l'ordre des re», famille des Athéricères, ne com- T. TJl. prenant qu'une seule espèce du Brésil , S.. stylatus l'abr. (E. D.) STYLOGLOSSE. Styloglossum Kuhl et Hasselt. bot. pu. — Synonyme de Calantha R. Br., famille des Orchidées, tribu des Vandées. (D. G.) *STYLOGYNE. Stylogyne (o;, stylet; ovu£, ongle), infus. — Genre établi par M. Ehren- berg dans sa famille des Oxylrichina pour des espèces pourvues de stylets et de cro- chets : telles sont les St. puslulata, St. his- trio, St. mytilus , etc., infusoires très com- muns dans les infusions et dans l'eau des marais, et que Millier avait décrits comme des Kérones. Ce sont aussi pour nous des espèces du genre Kérone. Foy.ce mot. (Duj.) *STYLOPHORA (arv^oç, style; yopoç, porteur), ins.— Genre de Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myo- daires, 1830) pour une espèce de la côte de Coromandel, le S. zonata Rob.-Desv. (E.D.) *STYLOPIIORA, Schweigg. (*tvAo9-, sty- let; yopoç, porteur ). polyp. — (Ehr., Cor. Bolh. A/., 1831 ). Synonyme de Stvlopoju. Voy. ce mot. (G. B.) STYLOPHORE. Stylopkorum («tvAc;, style; cpop; , porteur). eot.ph.— Genre formé, dans la famille des Papavéracées, par M. Nut- tal {Gen.y II . p. 7) pour des plantes dont De 11 STY STY Candolle fait une simple section des Meco- nopsis. Ce sont des végétaux de l'Amer, sept. On en connaît 3 espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le S. petiolalum Nuit. (Meconopsis peliolata DC. (D. G.) *5TÏLOPORA. polyp.— Genre de Poly- piers anthozoaires lamellifères établi par Schweigger pour deux espèces, dont l'une, fossile, est regardée par M. de Blainville comme un Astrée (A. hyslrix Defrance), et que M. Goldfuss nomme aussi Astrea stylo- phora. L'autre espèce, Madrepora pistillaris, d'Esper, est vivante, et paraît à M. de Blain- ville devoir être rapprochée de la division des Madrépores, et former un genre parti- culier. (Duj.) STYLOPS. ins. — Genre de l'ordre des Strepsiptères, établi par Kirby (Trans. ofthe Lin. Soc, t. XI) sur quelques espèces obser- vées en Angleterre. Nous citerons les S. aterrimus, observé sur YAndrena trimmera- na; S. Kirbyi Leach, S. Dalii Curt. , etc. Voy> STREPSIPTÈRES. (Bl.) *STYLOSANTHE. Stylosanthes («jtu'Aoç, Style ou colonne; avGoç, fleur), bot. pb. — Genre de la famille des Légumineuses- Pa- pilionacées, tribu des Hédysarées, formé par Swartz aux dépens des Hedysarum Lin. , pour des plantes herbacées ou sous-frutes- centes, la plupart visqueuses, des régions intertropicales ; à feuilles pennées-trifolio- lées; à fleurs polygames, en épis, souvent insérées par deux, dont une avorte et forme alors un corps en colonne. Leurs fleurs her- maphrodites , presque toujours stériles, ont un calice longuement tubulé, bilabié; leurs 10 étamines sont monadelphes; leur ovaire est très petit; les fleurs femelles, fertiles, n'ont ni calice, ni corolle, ni étamines; leur ovaire biovulé porte un style court, en cro- chet, et devient un légume généralement à 2 articles. De Candolle a décrit {Prodr., II, p. 317) 10 espèces de ce genre, et plus ré- cemment ce nombre a été doublé. Le type du g. est le S. procurnbens Swartz. (D. G.) *STÏLURUS (gtvIoç, style; ôupa, queue). bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Knight et Salisbury rentre dans les Gre- villea , famille des Protéacées. Celui que Rafinesque avait établi sous le même nom se rattache comme synonyme aux Clemalis Lin., famille des Renonculacées. (D. G.) SI ÏPANDRE. Slypandra {wnv, étoupe; av/5'p, av réfractent avec force vers la terre. Sa multiplication se fait sans difficulté par graines, boutures de racines, jets enracinés. Dans le nord de la France, il souffre quel- quefois des grands froids de l'hiver pendant sa jeunesse; aussi est-il bon de le placer à une exposition méridionale. 11 est, au reste, très peu difficile sur la qualité du sol. En Angleterre, il fleurit sans mûrir ses graines. (P. D.) *STYPIïONIE. Slyphonia. bot. ph. — Genre de la famille des Anacardiacées, formé par M. Nuttall pour de petits arbres à suc résineux, qui croissent sur le littoral de l'Amérique du Nord. M. Nuttall a décrit 2Slyphonies, qu'il a nommées Slyphonia inlcgrifolia et S. serrata, (D. G.) STYPHRUS (arv ovaire libre à style simple et 2-3 stigmates. Le fruit est un utricule déprimé, envelopp;* par le périanthe accru et clos, à une seuh; graine lenticulaire. Dans sa monographie des Chénopodées, M. Moquin-Tandon décrit. 30 espèces de ce genre, parmi lesquelles les deux plus remarquables et les plus con- nues sont le S. frulicosa, Forsk. (Salsola fruticosa, Lin.), commun sur tout le litto- ral de la Méditerranée, et le S. maritima, Moq. {Chenopodium maritimum , Lin.) vul- gaire sur les plages de l'Océan et de la Mé- diterranée. Ces deux plantes forment l'une des bases de la flore littorale méditerra- néenne. On trouve souvent avec elles, sur le littoral du golfe de Lyon , le S. scligera , Moq. (Chenopodium setigerum, DC), re- marquable parla soie qui termine ses feuil- les, et par la couleur rouge que toute la plante prend parfois accidentellement. (D. G.) SU.ŒDINÉES. Suœdineœ. bot. ph.— Une des tribus de la famille des Atriplicées (voy. ce mot), ayant pour type le genre Suœda. (Ad. J.) SUBAPLYSIEXS. Subaplysiacea. moll. — Dénomination appliquée par M. de Blain- ville à une famille qu'il place près des Aply- siens, et dans laquelle il comprend les gen- res Berthelle, Pleurobranche et Pleurobran- chidie. (G. B.) SUBBRACHIENS. Subbrachiata, Sub- brachii (sub, sous; Irachium, bras), poiss. — Cuvier a employé ce mot pour désigner les Poissons du deuxième ordre de ses Ma- lacoplérygiens, caractérisés parles ventrales attachées sous les pectorales et immédiate- ment suspendues aux os de l'épaule. Cet or- dre contient presqu'autant de familles que de genres ; Cuvier en comptait quatre : les Gaduïdes, les Pleuronectes ou Poissons plats, 'es Discoboles et les Échénéis. Ces derniers | ;mt mieux placés dans la famille des Scorn- I oéroïdes, auprès des Elacates. (E. Ba.) SUBENCIIÉLIOSOMES. Subenchelioso- I mali(sub, presque; fat/vç, aiguille; a£*a. 86 SUC corps), poiss. — Épithcte par laquelle M. de Blainville désigne les Poissons Abdominaux dont le corps est allongé et presque cylindri- que (Bl., Journ. de Phijs., LXX11I). (G.B.) *SUBHÉTÊROMËRIENS. ann. — M. de Blainville avait d'abord nommé ainsi les Annélides ayant les anneaux du corps pres- que semblables entre eux; plus tard, il les a appelés Paromocriciens. Tels sont les Aré- nicoles et les Clymènes. (P. G.) SUBLET. Conçus (xoptxo'ç, fin et délicat). poiss. — Genre de Poissons osseux, de la fa- mille des Labroïdes, établi par Cuvier pour de petits Poissons de la Méditerranée qui ont les plus grandes afGnités avec les Créni- îabres, mais qui s'en distinguent par la pro- tractilité de leur bouche, presque aussi con- sidérable que celle des Filous. Ils forment, dans la famille des Labroïdes , un groupe caractérisé par un museau protractile et une ligne latérale non interrompue, groupe qui répond à celui que les Smaris et les Gerres forment dans la famille des Sparoïdes, et qui ne renferme que lesSublets et lesCleptiques ; les Filous (Epibulus) ayant la ligne latérale interrompue, appartiennent aune autre sec- tion des Labroïdes. M. Rissoa distingué trois espèces de Sublets sous les noms de Coricus Lamarckii, virescens et rubescens ,qui ne sont en réalité, suivant M. Valenciennes, que des variétés d'une même espèce, le Sublet groin (Coricus rostralus Val., Luljanus rostratus Bloch, pi. 254, fig. 2). Les Sublets sont de petits Poissons qu'on trouve toute l'année sur les côtes rocheuses et peu profondes, et dont la chair est tendre et savoureuse. La femelle fraieau printemps. (E. B.) SUBMYT1LACÉS. Submytilacea. moll. — Nom donné par M. de Blainville à une famille d'Acéphalophores ou Conchifères , correspondant à celle des Nayades de La- marck. (Duj.) * SUBONGULÉS. Subungulala. mam.— ïlliger {Prodr. Mam. et Av., 1811) désigne les Rongeurs sous ce nom qui n'a pas été adopté par les naturalistes. (E. D.) SUBOSTRACÉS. Subostracea. moll. — Nom donné par M. de Blainville à la famille des Pectinides de Lamarck. (Duj.) SUBTÉNIOSOMES: Subtœniosomati(sub, presque; ratvia, bandelette; owpo, corps), roiss. — Épithète employée par M. de Blain- ville pour désigner les Poissons qui, comme SUE le Gymnote , ont le corps long et un peu comprimé en ruban (Blainv., Journ. de Phys., LXXIII, 1816). (G. B.) * SUBTÉRICORNES. ins. — Synonyme de Fulgorides, employé par MM. Amyot et Serville [Ins. hémipt., Suites à Buff.). (Bl.) *SUBTERRA1\EA. mam.— ïlliger (Prod. sysi. Mam. et Av., 1811) désigne sous ce nom les Insectivores. Voy. ce mot. (E. D.) *SUBUCULUS (subucula, sorte de gâ- teau), échin.— Genre d'Holothurides (Oken, Lehrb. d. Naturg., 1815). (G. B.) * SUBULA. ins. — Genre de Diptères de la famille des Notacanthes, tribu des Xylo- phagiens, créé par Megerle in litleris (Meig., Syst. Beschr., Il, 1820), et adopté par M. Macquart. On y place trois espèces, dont le type est le S.marginata Meg.), qui a été rencontré en grand nombre, aux environs de Paris , sur du bois blanc , où il paraissait chercher à déposer des œufs. (E.D.) *SUBULA. moll. — Dénomination géné- rique employée par M. Schumacher pour certaines espèces de Gastéropodes pectini- branches , du genre Vis ou Terebra. Voy. ce mot. (Duj.) SUBULAIRE. Subularia (de ses feuilles subulées). bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Diplécolobées et de la tribu des Subulariées qu'il forme à lui seul, établi par Linné pour une petite herbe annuelle , qui croît dans les eaux de l'Europe septen- trionale et de l'Asie moyenne. Cette plante est la Subulaire aquatique, Subularia aqua- tica Lin. (D. G.) SUBULARIÉES. Subuîarieœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Crucifères (voy. ce mot), limité au seul genre Subularia, qui lui donne son nom. (Ad.J.) SUBULÉS. Subulata. moll. — Latreille, croyant à tort que les Vis manquent d'oper- cule, en Ct, sous le nom de Subulés, une fa- mille pour les distinguer des Buccins qui sont operculés; le caractère fondamental étant une erreur, cette famille est inadmis- sible. (G. B.) SUBULICORNES. ins. — Famille de Névroptères établie par Latreille, synonyme de Libelluliens et Éphémérines. Voy. ces mots et NÉVROPTÈRES. * SUBULINA. moll.— Genre de Gastéro- podes du groupe des Hélices (Beclf , Ind. Moll. Mus. Pr., 1837). (G. B.) suc suc 87 *SEBULIPALI>ES.ins.— Nom donné par Latreille ci Cuvier à une section de la tribu des Carabiques , comprenant ceux de ces Insectes qui ont les palpes extérieurs SU- bllIeS. SI BULIROSTRES. ois. — Sous ce nom, M. Duméril a établi , dans Tordre des Pas- sereaux, une famille qui comprend des Oi- seaux dont le bec est court, faible, flexible, non échancré, à base étroite, arrondie. Les grands genres Pipra, Parus, Alauda et Syl- via en fout partie. (Z. G.) ♦SIJBULO. mam. — M. Hamilton Smith {Griff. An. Kingd., 1827) indique sous ce liom l'une des subdivisions du grand genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) SECCIN (de Succinum). min. — Electrum des anciens; Bernslein , W. Vulgairement Ambre jaune t et Karabé. Substance d'ori- gine organique, de la classe des Combus- tibles non métalliques; solide, jaune, d'un aspect semblable à celui de la résine copal , et brûlant avec flamme et fumée, en répan- dant une odeur résineuse plus ou moins agréable. La fumée que produit le Succin , recueillie dans le tube du matras , se con- dense en petites aiguilles cristallines, ou en une liqueur aqueuse qui rougit le papier blanc. Il renferme un acide particulier (l'acide Succinique), ce qui le distingue du Mellite, et des résines fossiles ou végétales qui lui ressemblent. Il fond à une tempé- rature assez élevée, en coulant comme de l'huile. Sa densité est de 1,08. II est cas- sant, d'une dureté médiocre, et cependant il peut recevoir un beau poli. Il est composé à la manière des substances organiques : aussi le regarde-t-on comme un produit du règne végétal, à l'état fossile. Le Succin est éminemment électrique par le frottement, et s'électrise résineusement : c'est de son nom latin, qu'est venu celui d'Electricité, que l'on a donné à la science qui a pour objet les phénomèmes électriques. Le Succin se présente presque constam- ment en masses mamelonnées ou en ro- gnons disséminés dans des matières ter- reuses ; ces masses sont ordinairement compactes, à cassure conchoïde; souvent 'transparentes, et quelquefois translucides ou même complètement opaques. Sa couleur varie du jaune miellé, au jaune pur, et au blaDc-jaunâtre. Il devient parfois d'un gris brunâtre, à raison des matières étrangère* qui le souillent. On le trouve au milieu des sables, des argiles et des lignites qui appar- tiennent aux terrains tertiaires inférieurs : il s'y présente presque constamment eu nodules disséminés, dont la grosseur varie depuis celle d'une noisette jusqu'à celle d'une tête d'homme. Il est quelquefois in- terposé en petites plaques dans les couches minces des lignites. Il renferme différente corps organiques , qui prouvent son état primitivement fluide, et une origine sem- blable à celle des gommes ou résines végé- tales : ce sont des insectes, des feuilles, des tiges ou d'autres parties de plantes. Les lieux où l'on trouve le Succin en quantité suffisante pour être exploité, et en morceaux d'un volume assez considérable, sont peu nombreux: ceux, au contraire, où il se montre en petites parties éparscs, sont ex- trêmement multipliés. C'est surtout dans la Prusse orientale qu'il abonde, sur les côtes de ia Baltique, depuis Memel jusqu'à Dantzick , et principalement dans les envi- rons de Kœnigsberg. On l'y extrait pour le compte du gouvernement; mais il s'en détache des portions qui sont entraînées par les vagues, et les habitants du pays pro- fitent de la marée montante, pour le pêcher avec de petits filets. On trouve aussi du Succin en France, à St-Pollet (Gard); à Noyer, près Gisors; à Villers-en Prayer 9 près Soissons; à Auteuil, près Paris. Le Succin est mis dans le commerce, comme objet d'ornement: on le travaille, soit en le taillant à la manière des pierres, soit en le mettant sur le tour; et l'on en fait des pipes, des pommes de canne , des vases, et de petits meubles d'agrément. On le re- cherche aussi pour les propriétés chimiques et médicinales de son acide, et de ses pro- duits. (Del.) *SUCCI.\EA. moll. — Voy. ambrette. * SUCCIMDA {Succinea, nom de genre; eÎjo; forme), moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Hélices (Beck , Ind. Moll. Mus. Pc, 1837). (G. B.) SUCCIMQLE. (acide), ciiim.— V. acides. SUCCIMTE. min. — Bonvoisin a donné ce nom à une variété de Grenat jaune, de la vallée de Lans, en Piémont. (Del). SUCCOWIE. Succowia. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères -Orthoplocées , 88 SUC tribu des Vellées , formé par Medikus pour le Bunias balearica Lin., herbe annuelle de la Sicile, des Baléares et de Ténériffe. (D.G.) *SUCCULENTES. Succulente, bot. ph. — Cette épithète, qui désigne générale- ment les plantes à tissu lâche, charnu et riche en sucs, celles qu'on nomme aussi communément grasses, était appliquée en particulier à la famille des Joubarbes de Jussieu, aujourd'hui Crassulacées , par Ven- tenat, qui ne suivait pas constamment, dans la dénomination de ses familles, les règles maintenant adoptées. (Ad. J.) SUCET. poiss.— Ce nom vulgaire, dérivé du mot français sucer, a été employé pour désigner plusieurs Poissons qui en justifient l'application par la conformation de leur bouche ou par quelque particularité de leur organisation ou de leurs mœurs; tels sont: îe Rémora (Echeneis), la petite Lamproie de Rivière (Petromyzon Planeri) , un Cyprin ( Catostomus Suceti ) , un Sicydium ( Sic. Piumieri). (E. Ba.) SUCEURS, poiss. — Cuvier désigne, par cette épithète caractéristique , les Poissons qui composent sa deuxième famille deChon- droptérygiens à branchies fixes, et qui ont reçu, de M. Duméril, le nom plus générale- ment adopté de Cyclostomes. Voy. ce mot. (E. Ba.) SUCEURS. Suctoria. ins. — Synonyme û'Aphaniplères. Voy. ce mot. (H. L.) *SUCHAR. moll.— Voy. sychar. (G. B.) *SUCHOSAURUS. rept. foss. — Voy. CROCQDILIENS FOSSILES. *SUCHTÉLÉME. Suchtelenia (nom d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille 'les Borraginées ou Aspérifoliées, formé par M. Kareline pour le Cynoglossum caiycinum C.-A. Meyer. On en connaît aujourd'hui 2 espèces de la région caucasienne et de 3'Asie moyenne. Ce sont des plantes herba- cées, remarquables principalement par leur calice , qui , pendant le développement du fruit, prend beaucoup d'accroissement, et finit par se réfléchir. Ces plantes sont le S. acanihocarpa Karel. , et le S. calycina Alph. DC. (D. G.) SUCRE, ceui. org. — Voy. canne a sucre. SUCRIER. Neclarinia. ois. — Le nom de Sucrier a été génériquementdonné par quel- ques auteurs, et notamment par G. Cuvier, à plusieurs Oiseaux voisins des Grimpereaux, SUC tels que les Guitguits , les Fourniers , etc., dont le bec est arqué, et la langue filamen- teuse et bifide. M. Lesson , tout en adoptant le genre Sucrier, lui a cependant imposé des limites plus restreintes. II n'y comprend que les espèces à bec plus court que la tête, ar- rondi, pointu, légèrement recourbé, à bords lisses , à pointes égales ; à narines petites , basales ; à ailes courtes, la première rémige étant la plus longue; à queue légèrement étagée; à tarses moyens, scutellés, et à plu- mage sans éclat métallique. Ce dernier ca- ractère les distingue particulièrement des Guitguits, dont le plumage est brillant. Le type de ce genre , pour M. Lesson, est le Sucrier des Antilles , Nect . Antillensis Less., Cerlhia flavicola Gmel. (Buff.,pï. enl.t 360 ), dont le plumage est brun en dessus, jaune d'or en dessous, avec la gorge cen- drée , et une large bande blanche au-dessus des yeux. — Des Antilles. Il y place encore le Sucrier de Bourbon , Nect. Borbonica Less . , Certh. Borbonica et olivacea Gmel. (Buff., pi. enl., 681, f. 2). G. Cuvier range cette dernière parmi les Guitguits. (Z. G.) SUCRIER, bot. ph. — Nom vulgaire que porte aux Antilles le Bursera gummifera Lin. ou Gomart. (D. G.) ♦SUCS PROPRES, bot. — On désigne communément sous ce nom tous les Sucs végétaux qui se distinguent de la Sève pro- prement dite ou Lymphe, par leur couleur, leur viscosité, leur composition, etc. On conçoit dès lors que cette dénomination va- gue se rapporte à un très grand nombre de liquides différents dans le règne végétal considéré tout entier. Il règne dans la science des opinions très divergentes au sujet du rôle que jouent les Sucs propres dans l'économie végétale etde leur importance physiologique. Parmi eux, les uns sont évidemment des matières sécrétées, tenues seulement en dé- pôt dans des lacunes du tissu végétal; mais les autres occupent l'intérieur de tubes par- ticuliers dont la place est déterminée d'une manière assez précise dans les plantes, et que les botanistes ont regardés jusqu'à ces der- niers temps comme des vaisseaux essentiels à l'organisation végétale. M. Scbultz a même dit, et longtemps on a admis d'après lui, que ces Sucs exécutaient dans l'intérieur de leurs tubes une véritable circulation.Cette seconds SUD SUG 89 catégorie île Sucs propres a été regardée comme n'étant autre chose que la Sève des- cendante ou essentiellement nutritive qui seule doit fournir au végétal les malériaux de son accroissement. Les Sucs propres de cette seconde catégorie dont le lait des Eu- phorbes, des Figuiers, etc., le liquide jaune- orangé du Chelidonium wajus , de Y Ar- tichaut, ou rouge de la Sanguinaire , etc., fournissent d'excellents exemples, ont été désignés sous les noms de Sucs vitaux, de Latex, et de là les tubes qui les renferment ont été nommés vaisseaux vitaux, latictfè- Ht. On peut voir, à l'article Phvsioiogie végétalk, art. VI, Circulation, les raisons qui semblent s'opposer a ce que cette manière de voir continue d'avoir cours dans la science; par suite de» faits et des considérations qui s'y trouvent exposés, le latex ne serait autre chose qu'une seconde classe de Sucs propres, distincte de la première parce qu'elle aurait pour siège des lacunes entourées d'un dépôt revêtant l'apparence d'une paroi vasculaire, mais qui n'en serait pas moins le résultat d'une sécrétion pure et simple. Au reste, quoique riche à cet égard de travaux impor- tants, la science réclame encore de nouvelles recherches qui achèvent de dégager de toute incertitude ce chapitre important de la phy- siologie végétale. (P. D.) SL'DIS ( nom propre), poiss. — Pline a employé ce nom comme synonyme de Sphy- rœna; RaOnesque, pour une espèce voisine des Scopèles, et pour une espèce de Parole- pis (P. hyalinus, Cuv.); Cuvier, pour dési- gner un genre de Malacoptérygiens , qu'il plaçait dans le groupe des Abdominaux, dans la famille des Clupéoïdes, et qui avait reçu d'Adanson le nom de Vastrès. Pour éviter la confusion qui résulte de l'emploi d'un même mot pour plusieurs objets, M. Valen- ciennes a latinisé ce dernier nom , qui doit remplacer celui qu'avait adopté Cuvier. Le même ichlhyologiste a retiré du groupe des Clupéoïdes, les Vastrès et plusieurs autres petites familles, qu'il a considérées comme intermédiaires entre les Brochets et les Clu- pes. Les caractères génériques des Vastrès prouvent leurs affinités avec les Amies, et si l'étude de leur splanchnologie, trop incom- plète encore, avait montré qu'ils manquent d'appendices cœcaux au pilore, on devrait les considérer comme des Amies à dorsale t. xi r. courte et écailleuse. Tel qu'il est défini par M. Valenciennes, le genre Vastrès se com- pose de Poissons à corps plus ou moins ar- rondi ; dont les trois nageoires impaires sont recouvertes par les écailles; la dorsale et l'anale, très courtes et rejetées à l'arrière du corps; dont la bouche a une grande ou- verture, bordée par les maxillaires et les intermaxillaires dentés, et par une mâchoire inférieure à très longues branches ; dont les dents en râpe couvrent les 2 palatins, les 2 ptérygoïdiens, le vomer , le sphénoïde , l'os lingual, tout le corps de l'hyoïde et une plaque plus ou moins large sur le côté in- terne de la mâchoire inférieure; dont les ouïes ont 16 rayons à la membrane bran- chiostége. Les quatre espèces décrites, Vastrès Cu- vieri, Val. (Sudis gigasy Cuv.), V. Mapœ , Val., V. Âgassizii, Val. ( Sudis pirarucu , Spix ) , et V. arapaimay Val., vivent dam; l'Amazone et dans les rivières qui en son: tributaires; ces poissons paraissent atteindre une grande taille, et donnent lieu à des pêches considérables. Frais, ils sont excellents; salés, on en envoie une grande quantité au Para, où ils sont préférés au Poisson salé des côtes de l'Amérique du Nord. Les peuples de l'Amérique se servent de l'os hyoïde des Vastrès comme d'une râpe pour réduire les fruits en pulpe, et cette circonstance est cause que beaucoup de voyageurs ont rapporté un grand nombre de ces os comme objet de curiosité. L'élude de ces hyoïdes a fait supposer à M. Valen- ciennes qu'il pourrait bien exister d'autres espèces de Vastrès. Les espèces que Cuvier rattachait à son genre Vastrès, sous les noms de Sudis nilo- ticus et Adansonii , doivent être rapportées à un genre très voisin, celui des Hétérolis (Heterolis, Ehv.). (E. Ba.) SIEUR. PHYSIOL. Voy. SÉCRÉTION, t. XI, p. 497. SUFFRÉME. Suf [renia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Lylhra- riées , formé par Bellardi pour une herbe délicate qui abonde dans les rivières de la haute Italie. Cette plante est le Suffrenia filiformis Bellar. (D. G.) *SL;GEIVTIA. mybiap. — M. Brandt dé- signe sous ce nom une famille de l'ordre des Décapodes, qui n'a pas été adoptée par 12 3D SUL SUL 31. P. Gervais: ce myriapodophile considère -cette dénomination comme étant synonyme de celle de Polyzonide. {Voy. ce mot.) (H. L.) *SUHRIA (nom d'un phycologiste). bot. cr. — (Phycées). M. J. Agardh a fondé ce genre ( Alg. Médit., p. 68), sur le Fucus viltatus Lin., Tune des plus belles Algues du cap de Bonne-Espérance; il lui attribue les caractères suivants, qui le rapprochent singulièrement du genre Gelidium. Fronde cartilagineuse, pourpre, linéaire-ensiforme, parcourue dans son milieu par une côte ou nervure longitudinale, d'où partent, ainsi que des bords, de nombreux appendices en forme de cils , dans lesquels se développe iâ fructification. Celle-ci consiste en con- ceptacles sphériques nichés dans le milieu <5es cils. Ces conceptacles renferment un tjîemérule de spores obovales ou pyriformes, lesquelles sont elles-mêmes incluses dans 'es filaments articulés qui naissent d'un placenta basilaireet axile. Le glomérule est «ceint en entier par un péricarpe celluleux. ■Q® ne connaît point les individus tétraspo- sroffchores. Turner a figuré cette magnifique Séante à la pi. 64 de son Historia Fucorum. Elle n'a été encore rencontrée que dans les parages du Cap , dont elle annonce l'atter- sissage. (C. M.) *SUILLIA {Sus t cochon), ins. — Genre -âe Diptères, de la famille des Athéricères, créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Ifgod., 1830), et correspondant au groupe «des Helomyza Fallen {Voy. ce mot) créé an- térieurement. (E. D.) *SUISSE. mam. — Nom spécifique d'une espèce d'Écureuil, de la subdivision des Taraiias (Voy. ces mots). (E. D.) SULA. ois. — Nom générique latin des 'Fous, dans la méthode de Linné. (Z. G.) *S€LCULEARIA. moll. -— Voy. sulcu- 2.EOLARIA. (DUJ.) *SULCULEOLARIA. acal. — Genre de Dïphyides, établi par de Blainville, d'après 2es manuscrits et les dessins de Lesueur, 3P©îir des espèces douteuses qu'il caractérise 9» leur corps subcartilagineux , transpa- rent, allongé, cylindroïde , traversé dans 4tettte sa longueur par un sillon fort large, tadé de deux membranes , tronqué aux ^C5ûx extrémités, avec une ouverture posté- *râ«ce garnie dans sa circonférence de lobes tfg?pendiculaires , et conduisant da?ns une cavité fort longue et aveugle. Toutefois, M. de Blainville incline à croire que ce genre, très voisin du genre Galéolaire, est établi sur une partie d'animal et non sur un animal entier. Dans ce cas, dit-il, il rentrerait dans le genre Calpé de MM. Quoy et Gaymard. Les 3 espèces décrites ont été observées à Nice dans la Méditerranée. M. Lesson (Hist. nat. des Acal.), admet ce genre parmi ses Béroïdes faux , tout en dé- clarant aussi que ce pourrait bien être une portion détachée de Diphye. (Duj.) SULFATES (de Sulfur, soufre), chim. et min. — Sels qui résultent de la combinai- son de l'acide sulfurique avec les bases. On les divise en sulfates neutres, en sulfates acides , et en sels basiques. On peut aussi les partager en sulfates simples ou à une seule base, et en sulfates doubles dans les- quels l'acide est combiné avec deux bases. Dans les sulfates neutres, la quantité d'oxi- gène de l'acide est à la quantité d'oxigène de la base, comme 3 est à 1. Dans les sous- sels , il y a 2 , 3 ou 6 fois autant de base que dans les sels neutres; dans les sels acides , qui sont moins nombreux , la pro- portion d'acide est doublée (bi-sulfates). Les sulfates, exposés à l'action de la cha- leur, se décomposent, à l'exception des sul- fates alcalins, ou à bases de terres alcalines: leur acide se transforme en acide sulfureux et en oxigène; tous sont décomposés par le charbon à une température élevée, et la plupart sont transformés en sulfures. Si on les chauffe avec un mélange de carbonate de soude et de charbon , il y a production d'une certaine quantité de sulfure de so- dium; en mettant alors un fragment de la masse fondue sur une lame d'argent hu- mectée, celle-ci devient noire à l'instant; ou bien , si l'on jette ce fragment dans de l'eau acidulée, on observe un dégagement d'acide sulfhydrique. Tel est le caractère auquel les minéralogistes reconnaissent une substance qu'ils présument être un sulfate. La plupart des sulfates sont plus ou moins solubles dans l'eau; cependant il en est qui sont très peu solubles, comme les sulfates de Strontiane et de Chaux; et d'autres sont complètement insolulles , comme ceux de Baryte, de Plomb, d'Etain et d'Antimoine. Les sulfates insolubles peuvent être trans- formés en sulfates solubles, au moyen du SUL SUL Si carbonate de Potasse ou de Soude: tous les sulfates solubles sont reconnaissantes à ce qu'ils donnent à un sel de baryte, lors- qu'ils sont dissous dans l'eau, un précipité blanc de sulfate de baryte, insoluble dans l'eau et dans les acides. Presque tous les sulfates employés dans les arts ou dans la médecine existent dans la nature ; mais quelques uns ne s'y trouvent qu'en très petite quantité. Les plus abondants sont ceux de Chaux, de Baryte et de Strontiane. Les Sulfates naturels forment un ordre minéralogique très important, que l'on peut subdiviser en cinq tribus, d'après les systèmes cristallins, dont ses espèces ont offeit ^es exemples : ces tribus sont celles des SulfaiMs cubiques, rhomboédriques,rhom- biques, klinorhowbiqucs st Wnoééti^s:. Tribu I. — S. cubiques. Cette tribu ne se compose que d'espèces hydratées toutes isomorphes, et formant le genre si naturel des Aluns. On connaît maintenant six espèces d'Alun naturel, sa- voir : l'Alun potassique, l'Alun sodique(ou Natron-alun), l'Alun ammoniacal (Ammon- alun), l'Alun de fer (Halotrichite), l'Alun de manganèse, et l'Alun de magnésie (Pickérin- gite). Les caractères de ces espèces ont été décrits à l'article Alun. Voy. ce mot. Tribu II. — S. RnoMBOÉmuQUES. Une seule espèce hydratée, Y Alunite {Voy. ce mot), cristallise dans le système rhom- boédrique proprement dit. Deux autres es- pèces, YAlunogène et la Coquimbite, ont pour forme fondamentale un di-rhomboèdre, ou dodécaèdre à triangles isocèles , et appar- tiennent ainsi à la sous-division des sub- stances hexagonales, à formes holoédriques. Ces espèces ont été décrites à leur ordre al- phabétique dans ce Dictionnaire. Tribu III. — S. rhombîques. Les uns sont hydratés, les autres anhy- dres. Parmi ces derniers on compte sept es- pèces : YAnglésite ou Sulfate de Plomb, la BaryfirjeouSulfate de Baryte, la Ce\'es(ine ou Sulfate de Strontiane, la Karslénite ou Sul- fate anhydre de Chaux, la Thénardite ou Sul- fateanhydre de Soude, YAphthalosc ou Sulfate potassique, la Mascagnine ou Sulfate ammo- nique. Ces sulfates sont formés d'un atome de base et d'un atome d'acide, comme touj les Sulfates neutres. Les quatre premier* nous offrent un bel exemple de substance isomorphes : ils cristallisent , en effet, sou:* des formes qui sont à très peu près let> mêmes, l'Anglésite en prisme rhombiqm- droit de 103° 38', la Barytine en prisme ùa I0P 40', la Célcstine en prisme de 104° 20', et la Karstcnite en prisme de 100° 24'. Deux de ces substances ont déjà été décrites,. l'Anglésite au mot Plomb, et la Karsténite au mot Anhydrite {Voy. ces mots). Nous nous bornerons donc à indiquer ici briève- ment les caractères principaux des autres espèces. 1. Biriitine. Baryte sulfatée, H. ; Spatîz ?es&ir.t des inciens minéralogistes. Sub- stance blanche ou légèrement jaunâtre,» vitreuse, ordinairement transparente, très. pesante pour une matière pierreuse (sa derc- sité est de 4,3) ; ayant une dureté comprise entre celles du calcaire et de la fluorine»; composée, sur 100 parties, de 66 de Baryte,, et 34 d'acide sulfurique; cristallisant en prisme droit de 101° 40', et clivable paral- lèlement aux faces de ce prisme, et en même temps aux deux sections diagonales. Après le Calcaire , c'est l'espèce la plu.<> féconde en variétés de formes cristallines; les plus ordinaires sont des octaèdres rec- tangulaires , et des prismes droits à base rhombe ou rectangle, plus ou moins modi- fiés, et souvent très courts, ce qui donne aux cristaux une apparence de forme apla- tie qu'on nomme tabulaire. Ils sont assez communs à Coude et à Royat, en Auvergne. Ces cristaux, quand ils sont minces, se- groupent souvent de manière à imiter gros- sièrement des crêtes de coq. On rencontre' aussi la Barytine en masses globuleuses, rayonnées du centre à la circonférence, et constituant ce que l'on appelle la Pierre de Bologne , parce qu'on la trouve au mont Paterno, près de cette ville. On s'est servi de cette variété pour la préparation de la substance phosphorescente, dite Phosphore' de Bologne. Pour obtenir ce Phosphore , on, calcinait fortement la pierre, avec des ma- tières organiques; on agglutinait ensuite sav poussière à l'aide d'une dissolution gom- meuse, et on en faisait des espèces de gâ- teaux que l'on présentait à la lumière dur soleil pendant quelques secondes. Porté»- 92 SUL SCL ensuite dans l'obscurité, ils luisaient comme des charbons allumés. La Barytine est une substance de filons qui accompagne les minerais de Plomb, d'Argent et de Mercure. Elle se trouve aussi en veines ou petits amas dans les roches granitiques, et dans les grès ou les argiles secondaires, jusque vers les premiers étages des terrains jurassiques. 2. Célestine. Stror.tiane sulfatée, H. Cette espèce a les plus grands rapports avec la Ba- rytine; ses cristaux s'offrent sous les mêmes fermes, sauf quelques légères différences dans la mesure des angles correspondants. Elle est quelquefois blanche et limpide, mais fréquemment elle affecte une couleur d'un bleu céleste, ce qui lui a valu son nom . Oo la trouve souvent en aiguilles , ou en masses fibreuses, formant des lits de 1 à 2 centimètres d'épaisseur, et composés de petites fibres droites et parallèles. Enfin, elle se présente aussi en masses compactes ou terreuses, de forme tuberculeuse ou ovoïde. Sa position géologique est autre que celle de la Barytine ; elle paraît de formation plus récente, et ne commence guère à se montrer dans la série des terrains que là où finit la Barytine; mais elle se prolonge jusque dans les couches supérieures du sol tertiaire. Son gîte principal est dans les formations gypseuses des terrains de sédi- ment, où elle s'associe au Soufre et au gypse. C'est de la Sicile que proviennent les plus beaux groupes de cristaux de nos collections (Catholica, près Girgenti; Val de Noto; Val de Mazzara). Il en vient aussi d'assez beaux de Conilla, près Cadix. On la trouve en petits Cristaux bleus , dans la craie blanche de Meudon , près Paris , et dans les cavités ou fissures des rognons de Silex pyromaque, situés au milieu de la masse crayeuse. Une variété compacte et calcarifère se rencontre en rognons dans les marnes gypseuses de Montmartre. On l'em- ploie à la préparation des Sels de Stron- tiane, dans les laboratoires. 3. Thénardite. Sulfate anhydre de Soude. Substance soluble , efflorescente, blanche, que l'on trouve en croûtes cristallines au fond des eaux, aux Salines d'Espartine, près Aranjuez en Espagne; elle y est exploitée pour la fabrication du Carbonate de Soude artificiel. Ses cristaux dérivent d'un prisme droit rhomboïdal de 125°; elle est compo- sée d'un at. d'acide et d'un at. de base. 3. Aphthalose ou Arcanite. Potasse sul- fatée, H., substance blanche, inaltérable à l'air, soluble; cristallisant en prisme droit de 112° 32'; et qui ne se trouve qu'en petite quantité dans les laves du Vésuve. 4. Mascagnine. Ammoniaque sulfatée; substance blanche, soluble, amère, très pi- quante, isomorphe avec l'espèce précédente, et se trouvant avec elle, en efflorescence, au Vésuve et à l'Etna. Parmi les Sulfates rhombiques hydratés, on ne connaît que la Brochantite (voy. ce mot) et deux sels isomorphes bien connus dans les laboratoires, mais peu abondants dans la nature: le Sulfate de Magnésie ou l'Epsomite, et le Sulfate de Zinc ou la Galli- zinite. 1° Epsomite. Sulfate de Magnésie, vulgai- rement Sel d'Epsom, Sel de Sedlitz. Sub- stance blanche, soluble, d'une saveur amère, se rencontrant dans la nature, en solution dans les eaux minérales, et quelquefois en efflorescences cristallines, en petites masses fibreuses ou aciculaires, à la surface de cer- tains Schistes alumineux, dans les dépôts salifères ou dans les travaux de mine. A la température ordinaire, une dissolution con- centrée de ce Sel donne des cristaux à sept atomes d'eau, qui sont des prismes droits, rhombiques, très peu différents d'un prisme droit, carré, l'angle des pans étant de 90°38'. Ces prismes portent à leurs sommets une modification hémiédrique, qui conduit à un sphénoïde ou tétraèdre rhombique. 2° Gallizinite. Sulfate de Zinc, Vitriol blanc. Sel blanc, soluble, d'une saveur styptique, qu'on trouve en efflorescence dans les galeries de mine. Ses dissolutions concen- trées cristallisent à la température ordinaire, et ses cristaux sont isomorphes avec ceux de l'espèce précédente. Tribu IV. — S. klinorhombiques. Cette tribu ne contient qu'une seule es- pèce anhydre, la Glaubérite, double Sulfate de Soude et de Chaux dont nous avons déjà parlé. Voy. glaubérite. Parmi les espèces hydratées, la plus con- nue est le Sulfate de Chaux ordinaire ou le Gypse qui, à raison du rôle important qu'elle joue dans la nature, a été décrite avec soin SUL dans un article à part (voy. gypse). Le Gypse est très peu soluble dans l'eau. Les autres espèces sont toutes solubles et ne se rencon- trent qu'en cffloresccnces ou en solution dans la nature; ce sont : VExauthalosc ou la MirabiUle, Sulfate de Soude efflorescent, de couleur blanche et d'une saveur amère qu'on nommait autrefois Sel admirable et Sel de Glauber; la Mélantcrie ou la Couperose verte, le Vitriol vert, d'une couleur bleu-verdâtre et d'une saveur d'encre; c'est un Sulfate de protoxyde de Fer à six atomes d'eau, cristal- lisant en prisme klinorhombique de S2'*21', la base étant inclinée sur les pans de 99 23' ; ce sel provient de la décomposition de la pyrite Sperkise ; on l'emploie à la prépara- tion de l'Encre et de diverses teintures en noir ; la Rhodalose ou le Vitriol rouge, Sul- fate de Cobalt isomorphe avec le précédent ; la Botryogène, autre Sel rouge à bases de peroxyde et de protoiyde de Fer ; la Johan- nite ou le Sulfate d'Urane, d'un vert d'herbe. Tribu V. — S. klinoédriques. Espèce unique: La Cyanose ou la Coupe- rose bleue, le Vitriol ou Sulfate de Cuivre, à cinq atomes d'eau, substance bleue, soluble, donnant de l'eau par la calcination avec un résidu blanc; cristallisant en un prisme ir- régulier de 121°, 128° etl09°15'.EIle pro- vient de la décomposition des Sulfures de Cuivre, et se trouve dans les gîtes métalli- fères de ce meta! Tribu VI. — S. adélomorpdes. Cette tribu comprend les espèces dont la cristallisation est encore inconnue. Nous ne citerons, parmi elles, que la Webslérite, qui est un Sulfate d'Alumine hydraté. Voy. ce mot. Indépendamment des Sulfates proprement dits, anhydres ou hydratés, simples ou dou- bles, il existe encore dans la nature quelques combinaisons de Sulfates avec des Hydrates ou avec d'autres Sels. Tel est, par exemple, le Sulfate hydratifère qu'on nomme Linarite, substance d'un bleu d'azur, insoluble, d'une densité de 2,i, et qui cristallise en prisme klinorhombique de 61" et 102° 45'. C'est une combinaison de Sulfate de Plomb et d'Hydrate de Cuivre qu'on a trouvée en pe- tite quantité à Linarès, en Espagne, et à Leadhills, en Ecosse. On connaît aussi que!- SUL 93 ques composés de Sulfates et de Carbonates, comme les Sulfo-Carbonates de Plomb qui viennent de Leadhills, dans le comté de La- nark en Ecosse, et auxquels on a donné les noms de Calédonile, de Lanarkite et de Leadhillite. Ce sont des substances vitreu- ses, assez éclatantes, de teintes jaunes, grises ouverdàtres,etqui sont toujours cristallisées, la première dans le système rhombique, les deux autres danslesystème klinorhombique. (Del.) SULFITES, en. et min. —Sels provenant de la combinaison de l'acide sulfureux avec les bases. On n'en rencontre aucun dans la nature, si ce n'est peut-être dans le voisinage des volcans où ils ne tardent pas à se trans- former en Sulfates. (Del.) SULFURES (de sulfur, soufre), min. — Grand genre minéralogiquc composé d'es- pèces qui résultent de l'union des métaux avec le Soufre , ce dernier élément jouant dans ces combinaisons le rôle de principe électro-négatif. Toutes ces espèces sont le plus souvent douées de l'éclat métallique; toutes donnent l'odeur de Soufre par le grillage sur le charbon , soit seules , soit lorsqu'on les a préalablement mêlées avec de la limaille de Fer ou de Cuivre. Par la fusion avec la Soude, les sulfures dou- nent une matière qui , projetée dans de l'eau acidulée , dégage de l'hydrogène sul- furé. Ils sont attaquables par l'acide azo- tique ou par l'eau régale avec dégagement de gaz nitreux, et leur solution précipite toujours abondamment par l'azotate de Ba- ryte. Ils sont presque tous spécifiquement assez lourds , leur densité étant générale- ment au-dessus de 3,5, et se rapprochant souvent du nombre 8. Quelques uns sont transparents , mais le plus grand nombre est opaque. Leurs formes cristallines se rap- portent à l'un des cinq premiers systèmes, et dans les trois premiers , elles se présen- tent assez fréquemment avec le caractère hémiédrique. On distingue parmi les Sulfu- res naturels, des Sulfures simples, des mé- langes indéfinis de Sulfures isomorphes, et des Sulfures multiples , combinaisons défi- nies de plusieurs Sulfures, dont les uns jouent souvent le rôle de Sulfides ou de Sul- fures électro- négatifs, et les autres le rôle de bases ou de Sulfures électro-positifs, ce qui a conduit les chimistes à considérer plu- 94 SUL sieurs de ces combinaisons comme des Sul- fosels. On peut subdiviser le grand genre des Sulfures en 6 tribus, d'après les sys- tèmes cristallins. Tribu t. Solf. cubiques. Douze espèces se rapportent au système cu- bique, savoir : six au système cubique à mo- difications toujours holoédriques ; ce sont les Sulfures d'Argent {Argyrose), de Plomb {Ga- lène), de Manganèse {Alabandine), de Cobalt (Koboldine), de Cuivre et Fer (Philippsite); d'Étain, Cuivre et Fer (Stannine). Voy., pour la description de chacune de ces espèces , les articles concernant les métaux qui leur ser- vent de base. Trois espèces se rapportent au système cubique , avec la modification particulière , qui mène au dodécaèdre pen- tagonal ; ce sont : la Cobaltine, la Disomose et la Pyrite. Enfin trois autres appartien- nent au système tétraédrique : la Blende, la Fahlerz ou Panabase , et la Steinmannite. Voy. ces mots. Tribu 2. — S. Quadratiques. Une seule espèce se rapporte à ce sys- tème : c'est le Cuivre pyriteux ou Chalko- pyrite {voy. cuivre) ; et cette espèce présente habituellement la modification qui mène au sphénoèdre, ou tétraèdre formé de triangles isoscèles égaux. Tribu 3. — S. rhomboédriques. Quatre espèces se rapportent au système rhornboédrique proprement dit ; ce sont : le Cinnàbre, V Argent rouge (Argyrythrose), la Proustite et la Polybasite (voy. la description de ces espèces aux articles mercure et ar- gent). Cinq autres espèces se rapportent au système dirhomboédrique; leurs formes, constamment holoédriques, dérivant non plus d'un rhomboèdre simple, mais d'un dirhornboèdre ou dodécaèdre à base hexago- nale ; ce sont : la Pyrite magnétique ou Le- berkise, la Harkise ou Sulfure de Nickel, le Sulfure de Cuivre Covelline , la Greenockite ou Sulfure de Cadmium , et la Molybdénile ou Sulfure de Molybdène. Les deux derniè- res espèces n'ayant pas encore été mention- nées dans ce Dictionnaire, nous indiquerons en peu de mots leurs principaux caractères. La Greenockite (Sulfure de Cadmium) est composée d'un atome de Cadmium et d'un atome de Soufre : en poids, de 77,7 de Cad- SUL mium et 22,3 de Soufre. On l'a trouvée en petits cristaux jaune de miel , disséminés dans une amygdaloïde de Bishopton, comte de Renfrew en Ecosse. Ces cristaux sont des prismes à six pans, modiGés par de nom- breuses troncatures sur les arêtes des bases : ils dérivent d'un dirhornboèdre de 87° 15', et se clivent assez facilement parallèlement aux bases : leur densité est de 4,9. Ils sont transparents, et ont un éclat un peu gras ou résineux. Chauffée dans le matras, la Gree- nockite devient rouge, mais elle reprend sa couleur jaune par le refroidissement. Ré- duite en poussière, elle se dissout aisément dans l'acide chlorhydrique. La Molybdénite{\e Wasserblei des Ail.) est un bisulfure de Molybdène, composé de 60 parties deMolybdèneetde40 deSoufre. C'est une substance métalloïde d'un gris de plomb, assez semblable , par ses caractères exté- rieurs, au Graphite, et se présentant, comme celui ci , en petites lames hexagonales, ou en rognons disséminés dans les roches de cristallisation. Elle tache le papier en gris métallique, et forme des traits verdâtres sur la porcelaine. Infusible au chalumeau , elle donne, parle grillage, de l'Acide sulfureux, et laisse une matière blanche, qui est de l'Acide molybdique; attaquée par l'Acide azotique, elle donne immédiatement un pré- cipité insoluble, formé de la même matière blanche. Elle est assez commune dans les granités et les micaschistes des Alpes et des Pyrénées , où sa gangue est ordinairement un Quarz gras. Tribu 4. — S. rhombiques. Cette tribu comprend un certain nombre de Sulfures simples, à bases de Fer, de Cuivre , de Bismuth , d'Antimoine et d'Ar- senic ; ce sont les espèces Sperkise , Mispic- kel , Chalkosine, Bismuthine, Stibine et Or- piment, toutes décrites aux articles des mé- taux qui leur servent de base. Elle comprend , en outre , plusieurs Sulfures multiples : la Psathurose , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent , dont la description se trouve a*i mot Argent; la Bournonite , triple Sulfure d'Antimoine, de Plomb et de Cuivre, en cristaux d'un gris de Plomb, qui dérivent d'un prisme rhomboïdal de 96' 31'; le Na- deletz, triple Sulfure de Cuivre, de Bismuth et de Plomb , en longues aiguilles engagées SUL dans du Quarz; la Slernbergite , Sulfure double de Fer et d'Argent, en petits prismes bruns de 119° 30'; la Zinkénite , Sulfure double d'Antimoine et de Plomb , en ai- guilles d'un gris d'Acier, dérivant d'un prisme de 120° 39'. Toutes ces substances sont fort rares, et ne se rencontrent que v'omme matières accidentelles des ûlons. Tribu 5. — S. Klinorhombiqces. A cette tribu appartiennent le Réalgar, ou Sulfure rouge d'Arsenic; la Miargyrite , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent ; et ia Plagionite, Sulfure double d'Antimoine et de Plomb. Voy. ces mots. Tribu 6. — S. Adélomorphes. Sous ce titre, nous réunissons un certain nombre de Sulfures, dont les formes cristal- lines sont encore indéterminées : tels que la Berthiérite ou Haidingérite, Sulfure double d'Antimoine et de Fer, d'un gris métalloïde, qu'on a trouvé en filons dans le Gneiss, près de Cbazelles en Auvergne; la Boulan- gérite , Sulfure de Plomb et d'Antimoine , es Molières, département du Gard ; la Kil- brickéoite, autre Sulfure d'Antimoine et de Plomb, présentant d'autres rapports atomi- ques que les précédents, et qu'on a trouvée dans une mine de Plomb du comté de Clark en Angleterre; la Kobellite , triple Sulfure de Plomb, de Bismuth et de Fer, de la mine de Hvena en Suède. (Del.) SULFUREUX et SULFURIQUE. chim. — Voy. ACIDES. SULGAX. mam. — Voy. lagomys. SULIN. moll.— Nom donné par Adanson à la coquille que Linné nommait Patella porcellana, et qui est devenue le type du genre Crépidule. (G. B.) *SULIPA. B0T.ro. — Blanco a formé, sous ce nom {Flora de Filip., p. 497), un genre ». (D. G.) *SLL1TRA, Mœnch. bot. pu. — Synonyme de Lessertia DG. Famille desLégumineuses- i'apilionacées. (D. G.) *SULLIVANTIE. S ullivantia {nom d'hom- me), bot. pu. — Genre de la famille desSaxi- fragacées, formé par MAI. Torrey et A. Gray Jn Siliim. Journ.j XLII, p. 22) pour une SUM 95 petite herbe vivace, qui croît sur les rochers calcaires de FOhio, et qu'ils avaient nom- mée d'abord Saxifraga Sullivanlii. Cette [>lante est leS. Ohionis Torr. et A. Gr. (D.G.) SUMAC. Rhus. bot. pu. — Genre impor- tant de la famille des Anacardiacécs , de la pentandrie trigynie dans le système de Linné. Les végétaux qui le forment sont des arbres et des arbrisseaux indigènes de toutes les contrées tempérées et sous-tropi- cales, abondants surtout au cap de Bonne- Espérance et dans l'Amérique septentrio- nale; souvent à suc laiteux, caustique ou fournissant un vernis; à feuilles alternes, ternées ou pennées avec impaire, rarement simples, sans stipules; à petites fleurs her- maphrodites polygames, monoïques ou dioï- ques, paniculées. Ces fleurs ont un calice petit, persistant, partagé en 5 lobes égaux; 5 pétales insérés sous un disque orbiculaire, égaux, très étalée 5 étamines insérées comme les pétales, avec lesquels elles alternent; un ovaire libre, sessile , uniloculaire et unio- vulé, qui reste rudimentaire dans les fleurs mâles ; trois styles courts , terminés chacun par un stigmate obtus ou en tête. Le fruit est un drupe sec, à noyau osseux, monosperme. DeCandolle a partagé {Prodr., II, p. 66) les Sumacs en 5 sous-genres de la manière suivante : a. Cotinus DC. Fleurs hermaphrodites ; drupe semicordé, veiné, glabre, à noyau triangulaire. Espèces de la région méditer- ranéenne et du Caucase, à feuilles simples, à fleurs paniculées, les pédicules de celles qui restent stériles s'allongeant et devenant plumeux. — Le type de ce sous-genre est le Sumac Fustet, Rhus cotinus Lin., joli arbuste d'un à deux mètres de hauteur , répandu dans toutes les parties méridionales de l'Europe, de l'Espagne au Caucase, à feuilles arrondies, agréablement odorantes. On le cultive fréquemment dans les jardins et les parcs, à cause de l'élégance des pa- naches soyeux que forment ses panicules stériles. D'après Tournefort, en Cappadoce on se sert de ses feuilles pour teindre les peaux en jaune. Son écorce est assez astrin- gente pour pouvoir servir au tannage. b. Metopium DC. Fleurs hermaphrodites; drupe ovoïde, un peu oblong , glabre, à grand noyau membraneux. Ce sous-genre ne comprend que le Rhus Metopium Lin., SUM SUN spontané dans les forêts de la Jamaïque. Cette espèce est usitée dans les Antilles, comme astringente, contre les diarrhées, etc. Elle fournit une gomme connue sous le nom de Gomme du docteur, Doclor- gum , qui n'a pas une importance aussi grande que sem- blerait l'indiquer son nom. c. Sumac DC. Fleurs polygames dioïques ou hermaphrodites ; drupe ovale-arrondi, souvent velu, à noyau lisse ou strié. Ce sous-genre, le plus nombreux des cinq, comprend des arbrisseaux à feuilles pennées avec impaire ou palmées- trifoliolées, à fleurs paniculées. On le subdivise en deux sections, les lihus Tournef., à feuilles pennées avec impaire; et les Toxicodendron Tourn., à feuilles trifoliolées. — Dans la section des Rhus ou Sumacs proprement dits rentrent des espèces intéressantes : le Sumac oes cor- royeurs, Rhus coriaria Lin., vulgairement connu aussi sous les noms de Sumac, Rouvre des corroyeurs, arbuste de 3 mètres environ, à feuilles velues, formées de cinq à sept paires de folioles ovales-lancéolées , den- tées. Il croît dans les endroits pierreux du midi de l'Europe; en France, il remonte jusqu'au département du Lot. Les anciens faisaient très grand usage de ses feuilles pour le tannage des peaux, et de nos jours encore il sert pour cet objet dans le Levant, en Grèce et en Provence. Ses drupes sont acides et sont employés par les Turcs, en guise de vinaigre, pour aciduler les mets. — Le Sumac de Virginie , Rhus typhina Lin., connu aussi sous le nom vulgaire de Sumac Amarante, est un arbrisseau ou plutôt un petit arbre de 4 ou 5 mètres , originaire de l'Amérique septentrionale, mais aujourd'hui très répandu dans les jardins et les parcs et se naturalisant même assez souvent dans leur voisinage. Il est remarquable par ses grandes et belles feuilles formées de 8-10 paires de grandes folioles lancéolées , den- tées en scie, et par ses panicules terminales de petits drupes hérissés, d'un rouge vif. II est incommode par la facilité extrême avec laquelle il trace. En Amérique on em- ploie son écorce pour le tannage et l'on fait des limonades rafraîchissantes avec ses fruits. — On cultive encore le Sumac copau, Rhus copallinum Lin. , de l'Amérique du nord , duquel on obtient une espèce de co- pal ; et le Sumac vernis, Jîhus vernicifera DC. (Rhus vernix Lin.), du Japon, où il donne un vernis usité. Dans la section des Toxicodendron Tourn. se rangent le Rhus radicans Lin., et le R. Toxicodendron Lin., tous deux de l'Amérique du nord, et as- sez voisins l'un de l'autre pour que cer- tains botanistes ne les regardent que comme des variétés d'une même espèce , bien que d'autres, et notamment M. Nuttall , affir- ment que ce sont 2 espèces bien distinctes. La tige de ces deux plantes est sarmenteuse et s'enracine sur les corps pour s'y attacher. L'une et l'autre sont vénéneuses et se font surtout remarquer par leurs émanations qui forment à certains moments autour d'elles une atmosphère étendue et malfaisante. L'action de cette atmosphère, dont la com- position est mal connue, se manifeste par des démangeaisons et par des éruptions cu- tanées qui finissent par devenir une sorte de maladie érysipélateuse. Néanmoins , on cultive ces deux plantes dans les jardins et même la première s'est, dit-on, naturalisée complètement dans certaines forêts maré- cageuses des environs de Louviers. En mé- decine on a obtenu de bons effets de l'em- ploi de ces plantes contre la paralysie. d. Thezera DC. Fleurs dioïques, à trois styles courts, distincts; drupe presque ar- rondi, portant au sommet trois tubercules, à noyau comprimé; arbrisseaux méditerra- néens, à feuilles palmées, 3-5-foliolées , à fleurs ou grappes courtes. Nous citerons pour exemple le Bhus pentaphylla Desf. , de Sicile et de Barbarie. e. Lobadium DC. Fleurs polygames; dis- que à 5 lobes opposés aux pétales ; 3 styles courts, distincts; drupe un peu comprimé, velu, à noyau lisse; arbrisseaux aromati- ques, de l'Amérique du nord, à feuilles palmées - trifoliolées , incisées-dentées ; à fleurs en panicule dense, amentiforme. — Nous citerons pour exemple le Sumac odorant, Rhus suaveolens Ait., qui est cultivé dans les jardins. (P. D.) SLNIPIE. Sunipia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu desVandées, formé par Buchanan (in Rees Cyclop., art. Sielis) pour des plantes du Népaul, épipby- tes, à pseudobulbes émettant chacun une seule feuille charnue; à petites fleurs en épis distiques, accompagnées de longues bractées. Ces fleurs ont le périanthe comme labié, à si: SUR folioles intérieures très petites ; le labclle postérieur, dressé, entier; la colonne très petite: Panthère à deux loges séparées et à quatre ruasses polliniques, fixées par paires, au moyen de deux caudieules, à la glande commune. M. Lindley a décrit {Orchid., p. 179) les S. scariosa Lindl., et bicolor Lindl. (D. G.) SI PERRE. rept. — Espèce du genre Couleuvre. Voy. ce mot. *SUPÉRICORIVES. ins. — Synonyme de Coréides, employé par MM. Amyot et Serville {lus. hémipt., Suites à Buff.). (Bl.) SUPERPOSITION, géol. — V. terrains. ♦SUPIIIS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Dytiscides, établi par Aube ( Species général des Coléoptères , t. 6, p. 412) sur deux espèces, dont Tune de l'Am. mér., et l'autre de l'Ain, sept., sa- voir: S.sùmojictes, Aube, etGi66uhts,Dej.(C.) SUPRAGO. bot. ph.— Genre proposé par Gœrtner et rapporté aujourd'hui comme sous-genre aux Liatris Schreb., famille des Composées-Eupatoriacées. SUREAU. Sambucus. bot. ph. — Genre de la famille des Lonicérées ou Caprifolia- cées, sous-ordre des Sambucées, de la pen- tandrie-trigynie dans le système de Linné. Il est formé de grandes herbes vivaces et d'arbrisseaux arborescents, disséminés dans les régions tempérées et chaudes de toute la terre. Ces végétaux ont les feuilles oppo- sées , pinoatiséquées, à segments dentés ou incisés, accompagnées de stipules ou de deux glandes à leur base; leurs fleurs blan- ches forment des corymbes ordinairement plans et présentent les caractères suivants : Calice à tube adhérent, presque globuleux , à limbe petit, quinquéfide; corolle quin- quénde; 5 étamines égales; ovaire adhé- rent, à 3-5 loges uni-ovulées , surmonté de 3-5 stigmates sessiles, obtus. Le fruit qui .eur succède est une baie presque globu- leuse, uniioculaire par oblitération des cloi- sons , à 3-5 graines. Le Scread Hyèble, Sambucus Ebulus Lin., est une grande plante herbacée, vi- vace, forteommune sur les bords des champs, des routes et des fossés, qui jouit de pro- priétés purgatives énergiques, pour les- quelles elle a été autrefois en usage : aujour- d'hui elle est entièrement inusitée. — Le Sureau noir, Sambucus nigra Lin., très t. xn. connu soug le seul nom de Sureau, est tnr grand arbrisseau qui s'élève souvent en ar- bre de 5, 6 mètres ou môme davantage. ïfr croît naturellement le long des haies, dans les lieux frais de presque toute l'Europe. Sa tige et ses branches, surtout gourmandes^ sont remarquables par l'abondance de leur moelle; ses feuilles sont partagées en 5-7 segments ovales, lancéolés, dentés en scie; ses fleurs forment de grands corymbes plans ; elles ont une odeur aromatique, asse;: peu agréable : on les emploie journellement en infusion à l'intérieur comme diaphoré- tiques, et à l'extérieur comme résolutives. Le Sureau est communément cultivé commt? espèce d'ornement, surtout ses variétés à feuilles panachées de jaune ou de blanc „ ou laciniées, à fruits verts ou blancs : on ei> fait aussi des haies. Il réussit à peu près partout, et se multiplie très facilement par graines, par boutures et par rejets. — Le Sureau a grappes, Sambucus racemosa Lin.» est une autre espèce indigène, qui croît dans les parties montagneuses de l'Europe, et qui figure assez souvent dans les jardins. On le reconnaît surtout à son inflorescence., en grappe composée ovale, ou en thyrse; ses fruits, d'un rouge vif, produisent u» très joli effet. H est moins grand que le Sureau noir. (P. D.) SUREGADA. bot. th. — Genre de Rox- burgh rapporté, comme douteux, à la famille des Euphorbiacées. Il renferme une seule espèce, arbre de l'Inde. (D. G.) SURIAi\E. Suriana. bot. ph. — Voy. surianées. *SURIAÏVÉES. urianeœ. bot. ph. — La genre Suriana était d'abord classé dans les Rosacées, près des Spirœa. M. De Candolle le transporta à la suite des Térébinthacées, et M. Endlicher enfin à celle des Connara- cées, mais tout en reconnaissant qu'il ne s'y rallie pas nettement; aussi le considère- t-il comme devant former le noyau d'une petite famille des Surianées, qui jusqu'ici se compose de ce seul genre, comprenant lui-même une unique espèce {S. mari- lima) , arbrisseau qui se rencontre sur les rivages de la mer, presque dans tous lea pays tropicaux. Les différences les plus im- portantes qu'il offre avec les Connaracées sont les feuilles simples et non composées, l'insertion latérale du style sur la face in- SUR SUR iime de chacun de ses cinq carpelles, et surtout la structure de son embryon, qui, au lieu d'être droit et aniilrope, se re- plie sur lui-même, en tournant sa radi- cule vers le point d'attache, c'est-à-dire en bas. (Ad. J.) SURICATE et SURIKATE. Suricata. mam. — Genre de Carnassiers Digitigrades créé par A. -G. Desmarest [Dict. d'hist. nat., XXIV, 1806, éd. deDéterville), adopté par ia plupart des zoologistes et auquel Illiger (Prodr. syst.Mam. et Av., 1811) a appliqué ]e nom de Ryzœna, qui n'a pas été adopté. Les principaux caractères des Suricates sont les suivants : Le système dentaire est composé de 36 dents; le corps allongé; la tête assez semblable à celle des Mangoustes, mais terminée par un museau pointu et al- longé, en forme de boutoir mobile; les oreilles courtes et arrondies ; les yeux médio- crement ouverts ; la langue couverte de pe- tites papilles cornées; les pieds antérieurs et postérieurs à 4 doigts, pourvus de griffes assez fortes; près de l'anus, il existe une pocbe semblable à celle des Mangoustes; la queue est assez longue, pointue, et beaucoup plus grêle que celle des Mangoustes; le pe- iage est composé de poils roides et annelés de différentes teintes. Il y a deux mamelles. Une seule espèce entre dans ce groupe ; elle a été placée par Linné dans son genre Viverra et quelques naturalistes modernes ia rangent avec les Mangoustes, c'est : Le Suricate du Cap ou Suricate viverrin. Suricata Capensis A. -G. Desm., Viverra tetradactyla Lin. Le Surikate Buff. (Hist. nat.y XIII, pi. 8). Le Zenick du Cap Sonne- rat. Cet animal, qui n'a guère plus d'un pied de longueur, avec une queue à peu près aussi longue, a son pelage mêlé de brun, de blanc, de jaunâtre et de noir : le dessous du corps et les quatre membres sont jau- nâtres : la queue est noire à son extrémité; le nez, le tour des yeux et des oreilles, ainsi que le chanfrein, sont bruns; les ongles noirs. Le Suricate habite les environs du cap de Bonne-Espérance : c'est à tort que Buffon l'avait indiqué comme se trouvant dans l'Amérique méridionale. On ne sait rien sur ses habitudes naturelles, mais on suppose qu'elles ont de l'analogie avec celles des Mangoustes. Buffon a observé un Suricate en captivité; c'était un animal adroit, d'un caractère gai : il aimait la viande, le pois- son, le lait et les œufs; il refusait les fruits et le pain , à moins qu'ils n'eussent été mâ- chés, et ne buvait que de l'eau tiède à laquelle il préférait son urine, malgré l'odeur forte et désagréable qu'elle répandait; il était frileux; sa voix était semblable à l'aboiement d'un jeune chien, et quelque- fois au bruit d'une crécelle tournée rapi- dement; souvent il grattait la terre avec ses pattes. Fr. Cuvier a eu aussi l'occasion d'étudier vivant, dans la ménagerie du Mu- séum de Paris, un individu de cette espèce: il a remarqué qu'il avait l'odorat très fin ; sa nourriture se composait de chair, de lait et de fruits sucrés; il buvait en lappant; ses habitudes avaient du rapport avec celles des Chats , mais il semblait être plus sus- ceptible d'attachement que ne le sont la plupart de ces derniers animaux. (E. D.) SURIER. bot. ph. — Un des noms vulgai- res du Chêne Liège, Quercus Suber Lin. SURIRELLE. Surirella (en l'honneur du docteur Suriray, naturaliste), bot. cr. — (Phycées.) Ce nom a été donné par Turpin à un genre de la tribu des Diatomées ou Bacillariées, qui présente une carapace à deux valves, le plus souvent ovales, char- gées de bosselures et de cannelures symé- triques. Les Surirelles , qui atteignent quel- quefois des dimensions assez considérables, ont des formes très élégantes, qui rappel- lent celles de certaines coquilles ; elles crois- sent dais les eaux douces et salées. On en connaît de 30 à 40 espèces. (Bréb.) *SURKERKAN. mam.— Espèce du genre Spalax ( Voy . ce mot). (E . D.) SURMULET, poiss. — Nom spécifique d'un Mu! le, le Mullus Surmuletus, Lin. Voy. mullè. (G. B.) SURMULOT, mam. — Espèce du grand genre Rat (Voy. ce mot). (E. D.) *SURMURINS. mam.— Vicq-d'Azyr(En- cycl. met., Anat. comp.) propose sous ce nom l'établissement d'une petite famille de Rongeurs , correspondant au genre Cavia, de Linné. Voy. l'article agouti. (E. D.) - *SURNICOU. Surniculus. ois. — Petit groupe établi par M. Lesson , dans son genre Coucou, pour les espèces de ce genre qui ont un bec mince, comprimé, faible; des tarses très courts, grêles, emplumés jusqu'au dessous du genou; une queue SUT SUT 99 longue, trèsétagée; des ailes médiocres et pointues, et des narines situées à la base du bec, arrondies et ouvertes. Les Cucuîus lugubris, Horsf. (Trans. soc. Linn. Lond., t. 13, p. 179), de Java. ; Cuc. flavus, Gmel. (Buff., pi. enl., 814), du Bengale et de Port-Jackson ; et Cuc. linea- tus, Less., de l'Inde, en font partie. (Z. G.) SURME. Sumia. ois. — Genre établi par M. Duméril dans la famille des Chouettes sur le Suix funerca, Gmel. Voy. chouette. *SUR\I\LES. Surninœ. ois. — Sous- famille établie par le prince Gb. Bonaparte dans la famille des Strigidées , et dont le type est le genre Sumia de M. Duméril. Voy. strigidées. (Z. G.) SUS. mam. — Nom générique latin des Cochons. (E. D.) ♦SUSE1K. mam. — Espèce de spermophile. *8U3PICANTE. bot. cit. — Genre de Champignons, de la famille des Gastéromy- eètes, établi par Silnveinitz, et rapporté par M. Léveillé à sa division des Basidiosporés- Ectobasides , tribu des Coniogastres , section desTylostomés. (M.) * SUSU. mam. — M. Lesson (Compl. Buf. I, 1828) indique sous le nom de Susu et sous celui plus connu de Sousous, un genre de Mammifères Cétacés , créé aux dépens des Dauphins, et dans lequel il ne place qu'une seule espèce, le Delphinus gan- geticus , Lebeck. Voy. dauphin. (E. D.) *SUSUM. bot. ph. — Genre de la petite famille des Xérotidées, formé parM.Blume pour une herbe des marais de Java. Ce genre, imparfaitement connu, est très voisin des Xerotes. Son espèce unique est le Susum anlhelmintliicum Bl. (D. G.) SUTERA (nom d'homme), bot. pn. — Genre de la famille des Scrophulariacées formé par Roth et restreint par M. Bentham (Proir., X, p. 362) à une herbe probable- ment annuelle , diffuse et très rameuse, couverte de poils glutincux , qui croît dans les endroits bourbeux de l'Afrique et de l'Inde. L'espèce unique du genre est le Su- tera glandulosa Roth (Caprarta dissecta De- lile). ^ (D.G.) *SUTERIE. Suleria (même nom d'hom- me;, bot. pn.— Genrede la familledesRubia- cées-Cofféacées, tribu des Psychotriées, formé par De Candolle (Prodr., p. 536) pour le f*evhaUe enbeina T.indl., qui est devenu le Suteria calycina DC. A cette espèce type MM. Gardner et Martius en ont récemment, ajouté 4 nouvelles. (D. G.) SUTHERLANDIE. Sutherlandia ( nom d'homme), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées , tribu des Lotées , formé par M. R. Brown (Ait., Hort. Kew., 2e éd., II, p. 327 ) pour des sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, à feuilles pennées avec impaire, multijuguées; à fleurs rouges, en grappe, présentant un calice campanule, à 5 dents; un étendard replié sur les côtés et des ailes très courtes^ 10 étamines diadelphes; un ovaire stipitét, multi-ovulé,quidevientun légume scarieux» enflé, polysperme, indéhiscent. Ce genre £ été établi sur le Colutea frutescens Lin. qut est devenu le Sulherlandia frutescens R. Br. Cette espèce est assez fréquemment cultivée dans les jardins d'agrément. (D. G.) *SU THORA. Hodgs. ois. — Synonyme de Paradoxornis , G ould. *SUTTONIA. bot. ph. — Genre proposé par M. A. Richard dans la famille des Myrsi- nées, et que la plupart des botanistes rappor- tent comme synonyme aux Myrsine. (D. G.) SUTURE, moll.— Pour certaines coquil- les bivalves, ce nom désigne l'espace qui sé- pare les nymphes. Pour les coquilles unival- ves, il indique le point de jonction des tours de la spire. Voy. mollusques. (G. B.) SUTURES, bot. — On nomme ainsi les lignes suivant lesquelles s'opère l'union des valves dans les fruits et, par suite, suivant lesquelles s'opère leur séparation pour la sortie des graines. Souvent les Sutures cor- respondent aux bords unis des feuilles car- pellaires, et, dans ce cas, leur nombre cor- respond sur le fruit entier à celui des car- pelles eux-mêmes. Quelques botanistes désignent ces Sutures intercarpçllaires sous le nom de vraies Sutures. Ailleurs on voit se former, à mesure que le fruit se développe, des Sutures en quelque sorte supplémentai- res, qui correspondent généralement à la côte médiane des feuilles carpellaires et qu'on a quelquefois désignées sous le nom de fausses Sutures. Ainsi les légumes ordi- naires, qui sont formés d'une seule feuille carpellaire, s'ouvrent par deux valves et pré- sentent, par suite, deux Sutures. Mais une de celles-ci provient de la juxtaposition des bords du carpelle et elle est indiquée par 100 SWA SWI rattache îles graines sur toute sa longueur, tandis que l'autre s'est formée selon la ligne médiane de ce même carpelle et ne porte pas de graines. Ainsi encore, dans tous les fruits à déhiscence septicide, la séparation des val- ves correspond au bord des carpelles, tandis qu'elle a lieu selon leur ligne médiane dans n a fondé son genre Stipi- lurus. MM. Vigors et Horsfield en ont fait un Mérion. Le Sylv. textrix Vieill., placé par M. Les- son parmi les Cysticoles, et pris par Swain- son pour type de son genre Hemipterix. Le Sylv. omnicolor Vieill., dont G.-E. Gray a fait un Roitelet; Swainson le type de son genre Cyanolis , et que MM. d'Orbi- gny et Lafresnaye rangent parmi leurs Ta- churis. Le Sylv. sialis Lath., dont Vieillot a fait un Traquet , et Swainson le type de son genre Sialia. Le Sylv. plymatura Vieill. , type du genre Thamnobia (Swains.), dans la famille des Traquets. Le Sylv. pileata Lath. , rangé par M. Temminck parmi les Traquets, et par Swainson dans le genre Campicola. Le Sylv. elala Lath., que M. Lesson place parmi les Moucherolles, et dont Vieillot a fait le type de son genre Tyrannulus, dans la famille des Mésanges. Le Sylv. subcœrulea Vieill., type du genre Parisoma Swains. , dans la famille des Mé- sanges. Le Sylv. annulosa Swains., dont MM. Vi- gors et Horsfield font un loslerops. Le Sylv. varia Lath. , type du genre Mnio- tille de Vieillot, Oxvglossus de Swainson. Le Sylv. perspicillata Lath. , transporté par M. Lesson, dans la famille des Gobe- Mouches , sous le nom générique de Ada. Swainson , de son côté, en a fait aussi le type de son genre Perspicilla. Le Sylv. Icucophœa Vieill., qui a été tour | à tour un Tardas pour Gmelin, un Lanius \ pour Stephens, un Ixos et un Saxicola pour | pour G. Cuvier, un Lalage pour Boié, un Erucivora pour Swainson, un Ceblephy- SYL SYL 11 ris pour HorsOeld , et un Notodcla pour If. Lesson. Il résulte de ces citations, que nous pour- rions encore multiplier, que, pour la plu- part des ornithologistes tant anciens que modernes, le genre Sylvia avait , comme nous l'avons dit dans les généralités de cet article, des limites vagues, indéterminées et peu naturelles, puisqu'une foule d'espèces (au nombre de plus de 200) ont pu en être retirées pour être transportées dans des fa- milles ou des sous- familles différentes , et quelquefois très éloignées , de celle que forment les Fauvettes. II. Pouillots. Confondus pendant longtemps avec les Fauvettes, les Pouillots en ont été séparés par quelques auteurs. G. Cuvier, en 1800, dans les tableaux qui accompagnent les deux premiers volumes de son Analomic comparée, les distingua génériquement des Fauvettes proprement dites. En 1810, Meyer et Wolf, dans leur Taschenbuch der Deuls- chenVogelkundc , les réunirent aux Hippo- laïs, aux Roitelets et aux Troglodytes, et en composèrent, sous le nom dePhyllopneustœ, une section particulière avec le titre de fa- mille. C'est de cette famille qu'on a fait, quelques années plus tard , le genre Phyl- lopneuste ( Phylloscopus Boié), genre qui a été adopté par à peu près tous les métho- distes modernes, mais avec des modifica- tions. Par exemple , le prince Ch. Bona- parte en a retiré, avec raison, les Hippolais et les Roitelets ; et II. Schlegel, qui a changé le nom de Phyllopneuste en celui de Ficedula, n'en a écarté que les Roitelets, et y a laissé une partie des Hippolaïs, ce que , du reste, avait fait bien antérieurement M. Tem- minck, en établissant, dans son genre Bec- b in , sa section des Muscivores. On admet donc généralement, aujourd'hui, que les Pouillots se distinguent des Fauvettes. Ils ont un bec plus droit, plus pe lit, plus effilé, plus aigu , à peine échancré vers le bout de la mandibule supérieure; des tarses propor- tionnellement plus élevés, plus grêles, des formes plus sveltes ; des ailes relativement plus longues et dépassant le milieu de la queue , qui est légèrement fourchue. En outre , toutes les espèces , ce qui est assez caractéristique , ont un plumage verdâtre en dessus , entièrement ou en partie jaune en dessous. Mais, tout en admettant une distinction entre les Pouillots et les Fauvettes, les or- nithologistes s'accordent à considérer ces deux genres d'Oiseaux comme appartenant à la même famille, et à les placer l'un à côté de l'autre. Cependant , si l'on fait abs- traction de la configuration du bec, on ne peut plus trouver chez les Pouillots de ca- ractère qui puisse les faire rapporter aux Fauvettes. Du reste, ils en diffèrent totale- ment par leurs mœurs, par leurs habitudes, par leur genre de vie, par leur mode de ni- dification , par le système de coloration de leurs œufs. Sous tous ces rapports , ils s'en éloignent autant, qu'ils se rapprochent des Roitelets et des Mésanges. Il serait donc beaucoup plus naturel , selon nous , de les ranger dans la famille que forment ces der- nières, ou bien encore de les laisser à la suite des Fauvettes, mais dans une sous-famille à part , dans laquelle viendraient prendre rang les Roitelets. Les Pouillots sont vifs , remuants , lé- gers; non seulement ils voltigent et sautent sans relâche, mais encore ils agitent con- tinuellement les ailes et la queue. La so- ciété est un besoin pour eux : c'est à peine si , au moment de la reproduction , ils vivent dans l'isolement. A celte époque même, plusieurs couples s'établissent dans un canton, et très près les uns des autres. Après les pontes on les voit par petites ban* des, souvent composées d'individus d'es- pèce différente, visitant les lisières des bois, les bosquets, les vergers, les arbres qui bor- dent les chemins. Pendant l'hiver, ceux que la bienfaisance du climat retient dans les contrées méridionales de l'Europe, se don- nent , pour ainsi dire , rendez-vous sur les bords des rivières , des ruisseaux , dans les jardins abrités, et y forment des réunions très nombreuses. Ce qui démontrerait , si l'on n'en avait la certitude, que ces Oiseaux n'aiment pas à vivre solitaires, c'est que les individus qu'on rencontre parfois isolés, paraissent inquiets, tourmentés, rappellent leurs compagnons , et , dans l'impossibilité de les rejoindre, se réunissent à la première troupe de Roitelets ou de Mésanges que s'offre à eux. A la vérité, dans toute autre circonstance, ils font bien entendre, comme 116 SYL SYL ceux-ci, des cris d'appel continuels; mais fes cris, chez les individus perdus, sont plus fréquents, plus vifs; expriment, en un mot, l'inquiétude. Les Pouillots ont encore ceci de commun avec les Mésanges et les Roitelets , qu'ils visitent toutes les branches , tous les ra- meaux d'un arbre, et qu'ils le font en papillonnant presque sans cesse. Ils cher- chent ainsi sous les feuilles, sur les brin- dilles et les branches, les petites Che- nilles blanches, les larves, les menus In- sectes, les Mouches qui s'y cachent ou s'y reposent, et dont ils font leur unique nour- riture. Le plus souvent ils prennent ces dernières au vol, à la manière des Gobe- Mouches. L'hiver , ils se nourrissent en grande partie de très petits Moucherons qui voltigent à la surface de l'eau. Jamais, dans aucune saison, ils ne touchent aux baies et aux graines. Le chant des Pouillots n'a rien de mélo- dieux et n'est pas très varié ; mais il carac- térise bien chaque espèce par sa singularité. Celui du Pouillot siffleur a quelque analo- gie avec le chant du Bruant jaune, et con- siste en une sorte de bruissement cadencé, qui se termine par la syllabe fld, répétée trois ou quatre fois de suite. Le Pouillot Bonelli chante à peu près de même; mais ses reprises sont plus courtes , sa voix moins forte, ses sons moins purs. Léchant du Pouillot fitis est plus mélancolique, plus prolongé. Vieillot l'exprime par thuit, thuit, thuit , hhvoen, hiwon , whia : les trois pre- mières syllabes prononcées vivement; les deux suivantes lentement; la dernière d'un ton plaintif, et finissant comme si l'haleine manquait à l'Oiseau. Enfin le Pouillot vé- loce, après avoir préludé par un bruisse- ment presque imperceptible , fait entendre our tout ramage zip, zap, répétés huit ou lix fois de suite, toujours sur le même ton. ^e singulier chant, imitant, jusqu'à un cer- tain point, le tintement de pièces d'argent qui tomberaient l'une sur l'autre, a valu à cette espèce, dans quelques départements et dans les environs de Paris, le nom vulgaire de Compteur d'écus. Toutes les espèces que nous venons de citer impriment en chantant, à Jeurs ailes , un petit trémoussement. Les Pouillots siffleur et Bonelli, surtout, les tien- nent, à ce moment, tout à fait pendantes. Indépendamment du chant, les Pouillots ont encore un cri qui les caractérise, quoi- qu'il difTère un peu selon les espèces. Celui des deux premières peut se rendre par thiû, prononcé d'un ton plaintif; et celui des deux suivantes par thûi, exprimé un peu plus vivement. C'est toujours à terre, au pied d'un buis- son, d'un arbuste, sur le revers d'un fossé, dans ou sous une touffe d'herbes , que les Pouillots établissent leur nid. Ils le compo- sent de mousse, de feuilles tombées et de brins d'herbes à l'extérieur, de quelques plumes à l'intérieur ; lui donnent une forme ovale ou sphérique, et ménagent, sur un de ses côtés , une ouverture proportionnée à leur taille. Leur ponte est de cinq à sept œufs blancs, avec de petites taches, ordinai- rement oblongues et d'un brun foncé, chez les Pouillots Bonelli et siffleur ; pointillés de noir chez le Pouillot véloce, et parsemés de fines taches pourpres ou violettes chez le Fitis. Les jeunes peuvent déjà voler lors- qu'ils abandonnent le nid. Les Pouillots sont des Oiseaux de trop petite taille pour que l'économie domestique puisse en retirer quelque avantage ; cepen- dant leur chair est bonne, et leur graisse, qui n'est jamais aussi abondante que celle des Fauvettes , participe par sa couleur de celle du plumage : elle est jaune. Mais si inutiles qu'ils paraissent à l'homme , les Pouillots lui sont pourtantd'un grand avan- tage : leur rôle, dans l'économie de la na- ture, consiste à détruire une foule de petits Insectes, de larves et de Chenilles, qui nui- raient à ses bois et à ses récoltes. Le genre Pouillot est représenté en Eu- rope par les quatre espèces suivantes : Pouillot siffleur, Ph. sibilatrix Ch. Bon.; Sylv. sylvicola Lath. (Tem.,pl. col., 2*5, fig. 3). Commun en France, en Allemagne, en Italie; plus rare en Angleterre, en Hol- lande et dans le nord de l'Europe. Quel- ques sujets que nous avons reçus d'Alger ne diffèrent des nôtres que par des teintes un peu plus vives et plus claires. Nota : Kaup a fait de cette espèce , sous le nom de Sibilatrix , le type d'un genre distinct. Le Pouillot siffleur a , il est vrai , l'aile beaucoup plus longue que ses congé- nères , puisqu'elle atteint presque l'extré- mité de la queue ; mais , à part ce carac- SYL SYL 117 1ère , nous ne voyons pas en quoi il diffère des autres espèces. Nous ne pouvons donc Je distinguer génériquement. Pouillot Bonelli, Ph. Bonclli Ch. Bon.; Syl. Natlereri Temnr. (pi. col, 24, fig. 2). Du midi et du centre de l'Europe ; commun eu Provence , en Italie , en Suisse. Il a été tué dans le Tyrol et en Crimée. Quelques couples viennent se reproduire dans les bois qui avoisinent Paris. Pouillot fuis, Ph. trochUus Ch. Bonap.; Syl. trochUus Lath. (Buff., pi. enl.y 651, fig. 1). Répandu dans toute l'Europe, jus- qu'au-delà du cercle arctique; l'un des plus communs que nous possédions. Pouillot véloce, Ph. rufa Ch. Bonap.; Syl. rufa Lath. (Vieill. , F. Franc., pi. 97, fig. 1). Commun en France, en Allemagne, en Hollande , en Suisse et en Italie. On le trouve aussi en Asie et en Afrique. Nota : Cette espèce a une très grande ana- logie avec la précédente, surtout dans son plumage d'automne ; cependant la couleur des tarses servira toujours à les distinguer : ils sont constamment noirs ou noirâtres chez le Pouillot véloce, et bruns chez le Pouillot fitis. Les Pouillots d'Europe varient , dans de certaines limites , sous le rapport des cou- leurs, de la taille , des dimensions du bec , de la longueur des pennes de l'aile et de la queue. Quelques auteurs ayant pris pour des caractères spécifiques ces variations acciden- telles , dues, le plus souvent, à l'âge , au seie et à l'époque de l'année, ont fondé sur elles des espèces que l'on doit considé- rer comme purement nominales. De ce nombre sont : Le Bec-Fin icterine, Sylv. icterinaTem. (Jfoft. d'ornith., 3e part., p. 150). Cette prétendue espèce, que M. Temminck donne comme synonyme de Ylclérine de Vieillot, ce que nous avons démontré être une erreur ( Revue zool. , décembre 1846 ), ne nous a jamais paru différer du Pouillot fitis que par une taille un peu plus forte. MAI. de Selys Longchamps et Schlegel , qui ont vu l'individu qui a servi à la description de ML Temminck , ont exprimé la même opi- nion , l'un dans sa Faune belge, l'autre dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe. Le Pouillot a ventre jaune, Sylv. flavi- ventrk Vieill. {Nouv. Dict. d'hist. nat.t nouv. edit., t. XI, p. 241 ; et Faun. franc.., p. 215). Malgré l'autorité de Vieillot, il nous est impossible de reconnaître avec lui, dans l'Oiseau qu'il nomme ainsi, une espèce distincte du Pouillot fitis. Le Pouillot à ventre jaune est le même Oiseau, jeune, en plumage d'automne. Le Pouillot a queue étroite, Sylv. angus- ticauda Ger. Cette espèce que nous avons créée nous-même , dans la Faune de l'Aube publiée par M. J. Ray, mais sur l'authen- ticité de laquelle nous avons toujours con- servé un grand doute, qu'en plusieurs cir- constances nous avons exprimé déjà, pour- raitfortbien n'êtrequ'un Fitis à petite taille, ou peut-être un hybride de ce dernier et du Pouillot véloce. Toutes les recherches ulté- rieures que nous avons faites pour confir- mer ou infirmer cette espèce, n'ont eu pour résultat que d'accroître notre doute. Des fe- melles de Fitis, prises sur le nid, sans avoir ni le bec aussi menu, ni la taille aussi petite, ni la queue aussi étroite et aussi courte que chez les sujets d'après lesquels nous avons établi notre angusticauda, of- fraient cependant des dimensions un peu moins fortes , un bec sensiblement plus ré- tréci , et une queue un peu moins longue que les mâles tués à côté d'elles. En sorte que , si , comme nous sommes porté à le croire, il existe des individus du Pouillot fitis dont la taille varie, probablement sous l'influente des localités; il se pourrait faire, et nous en avons presque la certitude, que notre Pouillot à queue étroite ne fût qu'une femelle de ces individus à petite taille. Il paraîtrait, d'après les indications que je puise dans la Faune belge de M. de Se- lys, que M. Brehm aurait communiqué à M. Temminck , sous le nom de Sylv. fitis , un Pouillot plus petit et moins jaune que la Sylv. trochUus. Le Sylv. fitis de M. Brehm ne serait-il pas le même que notre Sylv. angusticauda? Nous aurions de la tendance à l'admettre. Nous sommes également très porté à pen- ser que le Bec-Fin des tamaris, Sylv. tama- rixis, décrit, par M. Crespon, comme espèce nouvelle (Faun. méridionale, t. I, p. 209), est le même que le Sylv. angusticauda; très probablement, par conséquent, un sujet à petite taille du Sylv. trochUus Lath. {Phyll. trochUus Ch. Bonap.). 118 SYL SïM Il n'y aurait donc de bien authentiques , comme espèces européennes, que les 4 pre- mières que nous avons signalées. (Z. Gerbe.) SVLVIE. bot. rn. — Nom vulgaire de Y Anémone nemorosa Lin. *SYLVIETTE. Sylvietta. ois. — Sous ce nom, M. de Lafresnaye a établi dans sa famille des Becs- fins (Groupe des Becs-fins Sylvains, section des Sylvains mésanges) un petit sous-genre , qui a pour type le Figuier crombec , de Levaillant, et auquel on peut donner pour caractères un bec al- longé et arqué comme celui des Sucriers, des ailes s'étendant au-delà de la queue, qui est très courte; des tarses allongés et des ongles très recourbés. Selon Levaillant, la Syl. crombec, mal- gré son bec allongé comme celui des Su- criers, ne se nourrit nullement du suc des fleurs , mais voltige sans cesse dans le feuil- lage , à la recherche des insectes , sa seule nourriture. (Z. G.) SYLVINE (de Sylvius). min. — Nom donné par M. Beudant au chlorure de Potassium, appelé autrefois Sel fébrimge ou digestif de Sylvius. Le chlorure de Potassium n'a encore été trouvé qu'en petite quantité et seulement à l'état de mélange avec le Sel gemme, dans les mines de Hallein et de Berchtolsgaden. (Del.) *SYLVINEES. Sylvinœ. ois. — Sous-fa- mille , établie par le prince Ch. Bonaparte, dans sa famille des Turdidœ. Elle comprend tous les Becs-fins Sylvains}de M. Temminck, à l'exception des Syl. rubecula, Suecica Phœnicurus et Tithys; ses Muscivores, moins la Syl. hippolais et Accenteurs. (Z. G.) *SYh\l¥AJiE.Sylviparus. ois. — Genre établi par Burton , dans la famille des Mé- sanges (Paridœ), et caractérisé par un bec petit, très court, un peu comprimé, à man- dibules égales, la supérieure légèrement arquée à la pointe; des narines recouvertes de plumes soyeuses; des ailes longues et dépassant même la queue, qui est mé- diocre, égale; des tarses analogues à ceux des Mésanges. Ce petit genre, qui est inter- médiaire aux Sylvies , aux Roitelets et aux Mésanges, n'est composé que d'une seule espèce, la Sylvipake Moseste, Sylviparus modestus, Burt. {Procmë., V, p. 154). Son plumage est eu dessus «î'un brun verdâtre, tirant au blanchâtre- Les ailes et la queue . sont brunes. Elle a été découverte dans les montagnes de l'Himalaya. (Z. G.) S Y M A. ois. — Voy. symé. *S\MBATH0CRI!V1TES (uv, avec; #Soç, domicile). ins. — Kl. Horsfield (Lépidopt: Ins., pi. 2, fig. 2) désigne sous ce nom un groupe de 120 SYM SYM Lépidoptères diurDes de la tribu des Papi- lionides. (E. D.) SYH1ETIIUS (nom mythologique), crust. — Rafinesque , dans son Précis des décou- vertes somiologiques , désigne sous ce nom un genre de Crustacés de Tordre des Déca- podes macroures, qui n'a pas été adopté par M. Milne Edwards dans son Histoire naturelle des Crustacés. (H. L.) *SYMIRA (o-vv, avec; ïPâ, sanctuaire). tNS. — Genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu des Noctuides, indiqué par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) SYMIRA. infus. — Genre établi par M. Ehrenberg, en 1833, dans sa famille des Volvocina, pour une espèce d'infusoires agré- gés {S. uvella), oblongs, jaunâtres, munis d'un prolongement caudiforme plusieurs fois aussi long que le corps, comme les Uroglena, dont ils diffèrent par l'absence d'un point rouge oculiforme. *SYMMACHIA (n^x'"* , confédéra- tion). INS. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Diurnes , tribu des Papilionides, indiqué par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) SYMMATHETES. ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, division des Brachydé- rides , établi par Schœnherr ( Mantissa se- cundo, fam.Curculio., 1847, p. 31) sur une espèce du Brésil , le S. Kollari Schr. (C.) *SYMMELA. ms. — Genre de Coléo- ptères pentamères , tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Erichson (Wiegmann archiv. fur Naturg., t. 1, p. 262), et qui est composé de 9 espèces originaires du Bré- sil, savoir : S. instabilis, elegans, etc. (C.) *SYMMEIUSTA (ovppepto-1vj*s , compa- gnon), ins. — Hubner {Cal., 1816) désigne sous ce nom un genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Noctuides. SYMMETRIA. bot. ph. — Genre de M. Blume (Bijdr., 1130), placé avec doute à la suite de la famille des Lythrariées. Son espèce unique , le Symmetria obovata Bl. , est un arbre de Java. (D. G.) *SYMMOCA (alv, avec; pwxo;, moque- rie ). ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéides , créé par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) SYMMORPHOCERUS (avppopyoç, con- forme; x/pa;, corne), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, division des Brenthides, fondé par Schœnherr (Mantissa secundafam. Curculio., 1847, p. 8). Le type, le S. mon- ticola de l'auteur, habite la partie orientale de l'Afrique méridionale. (C.) *SYMMORPHUS. ois. — Genre établi par M. Gould , dans la famille des Traquets, sur un Oiseau de l'Australasie, qu'il désigne spécifiquement sous le nom de S. leucopy- gius. (Z. G.) *SYMPHACHNE. bot. ph. — Genre pro- posé par Palisot de Beauvois , et rapporté avec doute, par M. Endlicher, comme syno- nyme au genre Philodice Mart., famille des Ériocaulonées. (D. G.) SYMPHEMIA. ois. — Genre établi par Rafinesque (Journ. de phys. , de chim., d'hist. natur. et des arts, Paris, 1S19, t. LXXXVIII) pour le Scolopax semipalmata de Gmel. En 1828 , le prince Ch. Bonap. a fait de la même espèce le type de son genre Catoptrophore ( Catoptrophorus ) . Le nom générique de Rafinesque, ayant la priorité, doit lui être préféré. L'espèce a été nommée parce dernier Symp. atlantica. (Z. G.) *SYMPI1IS0D0N ((r^yucriç, réunion; éôNjûç, j dent), poiss. — Genre de Labroïdes, ou plutôt de Sciénoïdes, du groupe des Chromis. (Heckel, in Ann. Wien. Mus., II, 1840). (G.B.) * SYMPHOEDRA ( atv , avec ; y<» Jpo; , brillant), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, tribu des Papilio- nides, créé par Hubner ( Cat., 1816 ) pour des espèces étrangères à l'Europe. (E. D.) SYMPHONIA, Lin. f. bot. pb. —Syno- nyme de Moronobea Aubl., famille des Clu- siacées. (D. G.) SYMPHOREMA ( ovp.yopYjp.oi , ce qui est ramassé ). bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées formé par Roxburgh ( PL Corom. , t. II, p. 46, tab. 186), et auquel appartiennent des arbrisseaux de l'Inde. L'espèce type est le S. involucralum Roxb. Wight en a fait connaître une seconde es- pèce, qu'il a nommée S. polyandrum. (D.G.) SYMPHORINE. Symphoricarpus (o-vp- yopoç, ramassé; xap7co; , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Lonicérées ou Ca- prifoliacées, formé d'abord par Dillénius, et dont le nom a été modifié par Necker en Symphoricarpa, parPersoon en Symphoria. Il comprend des arbrisseaux de l'Amérique septentrionale et du Mexique, très rameux; à feuilles opposées , brièvement pétiolées , SYM SYI\Ï 121 orales , entières; à petites fleurs blnnches ou rosées, distinguées par leur calice à tube adhérent, globuleux, à limbe persistant; par leur corolle en entonnoir, à 4-5 lobes obtus, presque égaux ; par leurs 4 5 étami- nes incluses ; enfin par leur ovaire à 4 loges, dont 2 sont pluri-ovulées et stériles, 2 uni- OYulées et fertiles , qui devient une baie presque globuleuse, couronnée par le limbe du calice. C'est surtout pour l'effet assez curieux produit par ces fruits qu'on cultive communément 2 ou 3 espèces de ce genre, savoir : la Symphorine a petites fleurs , Symphoricarpus parviflora Desf. , à fruits rouges; et la Symphorine a fruit blanc, Sym- phoricarpus leucocarpa H. P., très curieuse par ses grappes serrées de fruits d'un beau blanc, qui persistent longtemps. Ces arbus- tes sont de pleine terre et se multiplient sans difficulté par graines , par marcottes et par rejets. (D. G.) *SYMPI1YAKDRE. Symphyandra [ovp- f*4ç% soudé ; àv/jp, àvSpô<; , homme ou mâle, pour élamine). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Campanulacées. formé par M. Alp. De Candolle (Camp., p. 365) pour des her- bes vivaces ou sous-ligneuses, décrites au- paravant comme des Campanules, et qui croissent en Crête , dans la région cauca- sienne. Les fleurs de ces plantes sont le plus souvent en grappes, et se distinguent prin- cipalement par leurs 5 étamines , dont les anthères sont soudées en un long tube ter- miné par 5 dents au sommet, et traversé par le style. C'est de cette particularité qu'a été tiré le nom générique. Le type du genre est le S. cretica Alp. DC. (Campanula nu- tans Sieb.). On a décrit jusqu'à ce jour 5 espèces de Symphyandres. (D. G.) >V\IPIIY\OTA. moll. — Genre ou plu- tôt sous-genre de Conehifères dimyaires , établi par M. Lea, nux dépens du genre Unio ou Molette, pour quelques espèces dont les valves , prolongées en ailes au-dessus de la charnière, se soudent par le bord supérieur de ces ailes , si bien qu'on ne peut les sé- parer sans rompre le test. (Duj ) ♦SYMPHYODOX (sùv, avec; ^Wy j'ad- hère; &m. se. nat. nov., 1811), nous avons fait connaître ce beau genre, sut une mousse fort curieuse rappor t. m. tée de cçs contrées par M. Perrottet. Elle appartient aux Hypnées par le plus grand nombre de. ses caractères , dont voici les plus essentiels : Péristome double , l'exté- rieur composé de seize dents subulées très longues; l'intérieur, de la plus grande té- nuité, émet d'une membrane courte et non plissée des cils en nombre égal aux dents. Dans un âge avancé, on ne trouve plus que la moitié des dents extérieures dont la base est soudée avec la membrane annulaire du péristome intérieur, et dont le sommet fili- forme est tombé. Capsule ovale lancéolée , inégale, sans anneau , et toute hérissée de pointes aiguës et comprimées. Opercule lon- guement conique. Coiffe rugueuse, fendue de côté; spores petites, ponctuées. Fleurs dioïques, latérales. Feuilles disposées selon l'ordre géométrique 3/4 , munies de deux nervures à la base, ondulées et crispées; aréolation comme dans les Hookeries. Cette Mousse, dont nous avons donné une figure analytique au lieu cité, croît sur les écorces d'arbres. Elle est vivace. (C. M.) *SYMPI1Y0GYNA (aiiv,arec, ?v«, j'ad- hère; ywv) , femelle), bot. cr. — ( Hépa- tiques.) Genre de la tribu des Jungerman- niées , groupe des Foliacées , fondé pat M. Nées d'Esenbeck et par nous (Ann. Se nat., 2esér., Bot., t. V, p. 66), et qui re- pose sur les caractères suivants : Périantho nul; involucre monophylle , squamiformo et denté; coiffe lisse, saillante, coriace cou- ronnée par les pistils stériles et persistants qui la font paraître comme déchiquetée en son oriGce ; capsule à quatre valves, à valves quelquefois réunies au sommet; ëla- tères à double spirale; inflorescence mo- noïque ou dioïque. Frondes membraneuses, linéaires, dichotomes, parcourues par une nervure médiane d'où sortent les fruits du côté supérieur, et de nombreuses radicelles du côté inférieur. Ces frondes sont quel- quefois stipitées. On en connaît 24 espèces, toutes oxotiques. (C. M.) «SYMPIIYOLOMA («vppvifc, soudé; >.5- p.y. , bordure ). tïot. th. — Genre de la fa- mille des Ombellifères , tribu des Peucéd;;- nées, formé par M. C.-A. Meyer (VerzeicU. Caucas. Pflanz., p. 127 ) pour une petite herbe du Caucase, le S. graveolens C.-A. Meyer. (D. G.) SYMPHYOTilERA. bot. pu. (avprçwrfc. 122 SYM Sv:vi soudé; fAiffoç, partie). — Genre de la famille des Composées- sénécionidées formé par M. Hooker fils (Lond. Journ. of Bot., VI, 1847, pag. 116), pour une herbe acaule et rampante de la Tasmanie, couverte de poils mous , à feuilles pinnalifides, à la- quelle il a donné le nom de S. filicula. Ce genre est voisin du Strongylosperma, duquel il se distingue par son port et par son disque à fleurs mâles, tubuleuses , quadridentées. Les akènes du rayon , qui seuls se dévelop- pent, sont comprimés, ailés, couronnés par !a corolle persistante. (D. G.) SYMPH YOM YRTE Jymphyomyrlus (»vj* ^uyj'ç, soudé ; !*vpTo;, myrte) . bot. pu. — Genre de la famille des Myrtacées , tribu des Lep- tospermées , formé par M. Scbauer ( PI. Preiss., t. I, p. 127) pour un arbuste de ^'Australie , voisin des Eucalyptus pour son port et pour l'organisation de sa fleur, mais qui s'en distingue parce que ses fleurs sont groupées en grand nombre, et soudées par Seur calice en une sorte de capitule globu- leux. Cette plante a reçu de M. Schauer le aom de Symphyomyrtus Lehmanni. (D. G.) SYMPHYONEMA («^ç, soudé; v3- fjLoe , filet), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, tribu des Persooniées, formé par M. R. Brown {Tram. Linn. Soc, t. X, p. 157) pour un petit nombre de plantes de l'Australie, herbacées ou sous-frutescen- tes. Nous citerons pour exemple le S. mon- tanumR. Br. (D. G.) *SYMPHYOSIPHON (w^«, j'unis ; <*'- 9«v, tube), bot. cr. — (Phycées.) Genre xjréé par Kutzing, dans son Phycologia gène- ralis, pour des Algues de la tribu des Scyto- némées, et dont voici les caractères : Fila- ments dressés, à gaîne cartilagineuse, striée, Jamelleuse, le plus souvent bruns, réunis par leur base en faisceaux ascendants. Les espèces de ce genre , qui sont en petit nom- bre, rappellent la couleur brunâtre des Scy- ionema, et croissent comme eux sur la terre et les terrains humides; quelques unes ha- bitent aussi les eaux chaudes. (Bkéb.) *SYMPHYOTHRIX (sv^vw, j'unis; 6P«'Ç, filament), bot. cr. — (Phycées.) Genre éta- bli par Kulzing dans la tribu des Leptotri- '':tiëes,avec les caractères suivants: filaments irès fins, dépourvus de gaîne, réunis en faisceaux anastomosés. On en connaît seu- lement deux espèces; l'une, le S. fuscescens Kg., croît sur les rochers parmi les mousses, et l'autre, le S. thermalis Kg. sur les bords des eaux chaudes d'Abano. (Bkéb.) *SYMPHYSIE. Symphysia (avpuuaiç, soudure), bot. ph. — Genre de la famille des Vacciniées proposé par M. Presl, et qui doit conserver ce nom, par raison d'antériorité, préférablement à celui d'Andreusia, que lui a donné M. Dunal {Prodr., VII, p. 560). Sun espèce unique est le Symphysia marlini- censis, Presl. (Andreusia Guadalupensis , bun.), arbuste des Antilles. (D. G.) *SYMPHïSODON (étymologie comme pour Symphyodon). bot. cr. — (Mousses.) MM. Dozy et Molkenboer ont proposé ce nom {Ann. Se. nat. nov., 1844, p. 314), malheureusement trop semblable à celui de notre genre Symphyodon, pour une mousse de l'Archipel indien, laquelle forme un pas- sage du Neckera au Leptohymenium. Ils ca- ractérisent ce nouveau genre de la manière suivante : Péristome double , l'extérieur composé de 16 dents lancéolées, soudées par paires; l'intérieur formé par une membrane soudée d'abord avec les dents, mais qui se déchire ensuite et les réunit par paires. Capsule égale à la base surmontée d'un opercule conique acuminé; coiffe en mitre. Une seule espèce compose ce genre. (C. M.) *SYMPiIYSURUS («Vpvc»;, réunion; ovpk , queue ). crust. — Goldfuss ( in Leo- nhard und Bronn neues Jahrbuch fiir miné- ralogie), donne ce nom à un genre de la classe des Trilobites. Il en fait connaître 6 espècesdontle5ymp/i?yswrusZœt;tceps,Goldf. peut être considéré comme type. (H. L.) *SYMPHYTE. Symphytum (w^u^, sou- dé), bot. pu. — Ce genre reçoit ordinaire- ment, en français, le nom de Consoude. Il appartient à la famille des Borraginées ou Aspérifoliées, et à la Pentandrie-monogynie dans le système de Linné. Formé d'abord par Tournefort, il a été adopté par Linné et par tous les botanistes. Il se compose d'herbes vivaces de l'Europe et de l'Asie moyenne; à feuilles pétiolées ou sessiles et même dé- eurrenles;à fleurs présentant un calice quin- quéparti ; une corolle cylindrique, cam- panulée, fermée à la gorge par 5 écailles subulées , conniventes en cône ; 5 étamines incluses, dont les anthères sont lancéolées- acuminées. Leur fruit consiste en 4 petites noix ovoïdes, rugueuses, perforées à leur base. SYM SYM 123 L* SVMPHVTE OFFICINAL OU CoNSOlDi: OFFI- CINALE, Symphytum officinale Lin., vulgaire- ment nommé Grande Consolide, est commun dans les prairies humides , le long des fusses et des ruisseaux d'une grande partie de la France. 11 a un rhizome allongé, brun, noi- râtre en dehors, blanc en dedans, peu rameux ; sa tige épaisse, anguleuse, à angles ailés, s'élève à près d'un mètre; ses feuilles sont hérissées de poils assez roides, les radi- cales très grandes, longuement pétiolées , les caulinaires décurrentes , toutes ovales - lancéolées; ses fleurs sont jaunâtres ou vio- lacées, à lobes courts, réfléchis. Cette plante est très mucilagineuse et surtout un peu astringente. On emploie ses feuilles à peu près de même que celles de la Bourrache, et son rhizome, surtout à cause de son astrin- gence, contre la diarrhée, et comme adou- cissant dans les catarrhes pulmonaires. On cultive comme plante d'ornement le Syni- phytum asperrimum, Marsc, grande et belle espèce du Caucase, à feuilles pétiolées, qui donne vers la fin du printemps une grande quantité de fleurs bleues. Elle est de pleine terre, et se multiplie par graines et par division des pieds. Celte même plante a été introduite, en Angleterre, dans la grande culture, en qualité de fourrage vert pré- coce. Elle est, en effet, très avantageuse sous ce rapport par l'abondance des tiges et des feuilles qu'elle donne, dès le mois d'a- vril, dans les bons terrains. (P. D.) *SYMPHYTOCRII\US (*£», ensemble; yurov , plante ; xpi'vo- , lis ) . lcuin. — Genre de Crinoïdes (Kœnig). (G. B ) SYMPIEZA (juuntfÇw, je comprime), bot. ph. — Genre de la famille des Ericacées, établi par Lichtenstein {ex Roem. et Schult, Syst., III, p. 171) sur des arbustes du cap de Bonne- Espérance , qui ont le port des Bruyères, parmi lesquelles certains d'entre eux ont d'abord été comptés; M. Ben- tham (Prodr., VII, p. 705) a décrit 5 es- pèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons comme type le S. capitcllala, Licht. (Erica labialis, Salisb.). (D. G.) *SYMPIEZOPL*S((jvfA1T'^w, je comprime; *o\/;, pied,. Ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, division des Apostasimérides cryp- lorhynchides , créé par Schœnkerr (Gênera et species Curculio. syn., t. IV, p. 707 ; t. VIII, 2, p. 127), et qui se compose de 3 espèces de l'Afrique australe , savoir : & aciculatus, pauper et cinctus Schr. (C.) * SYMPIEZORHINUS , SYMPIEZO- RIHNCIILSouSIEMPlEZORIlYNCIlUb. ins. — Genre de la tribu des Scutellériens , groupe des Pentatomites de l'ordre des Hé- miptères, établi par M. Spinola ( Ess. d'uns class. Hémipl. héléropt. ) sur une seule es- pèce du Brésil , le S. tristis Spin. (Bl.) SYMPIEZORHYNCHUS (avjiWÇ», je comprime; puyx°?» trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Cy- clomides , créée par Schœnherr ( Gênera ei sp. Curcul. syn., 7, 1, p. 170), qui y com- prend les trois espèces suivantes: S. came- lus inaffectalus, et signatus Schr. Elles soni propres à l'Afrique australe. (C.) *SYMPISTIS (aî»v , avec; ««m; , fidé- lité), ins. — Genre de Lépidoptères, de la fa- mille des Nocturnes , tribu des Noctuides 9 créé par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) *SYMPLECTA (<™v , avec; *Woç, en- lacé), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, di- vision des Némocères, famille desTipulaires, créé par Meigen (Syst. Beschr., VI, 1830), et auquel M. Macquart assigne pour princi- paux caractères: Ailes couchées; deux cel- lules sans marginales, la deuxième étant quelquefois divisée par une nervure trans- versale et quatre postérieures; la nervure axillaire sinueuse. On trouve communé- ment en France deux espèces de Symplecla, qui sont désignées sous les noms de S. punc- tipennis St-Farg. , et S. strictica Meig. (E. D.) *SYMPLECTES, Swains. ois. — Syno- nyme deSycobius Vieill. — Genre établi sur un Oiseau d'Afrique, que Daudin avait nommé Tangara de Malimbe, et Vieillot Malimbe huppé, Sy. cristatus (Ois. chant., pi. 402 et 403). G. Cuvier le range dans son genre Tisserin. (Z. G.) *SYMPLECTOMÉRES. foram— Déno- mination proposée, en 1844, parM.Dujar- din , et abandonnée depuis pour celle de Rhizopodes. Voy. ce mot. (Duj.) ♦SYMPLOCA (avy.7r>ox>î, entrelacement). bot. ph. — (Pbycées.) Genre établi par M. Kutzing, dans son Phycologia generalis , pour des Algues de la tribu des Leptotrichécs; ses caractères sont : Filaments ascendants en faisceaux dressés , soudés à leur base » munis d'une gaine transparente , ni striée » ni lamelleuse. Les Symploca se présentent !24 SYM en touffes d'un vert sombre, formées de faisceaux ou pinceaux de filaments dressés. Une des espèces les plus remarquables est le S. FriesianaKg., Oscillaria Fnesu.Ag., qui croît parmi les Mousses humides dans les Alpes et en Normandie, près de Falaise et de Mortain. On en compte environ six es- pèces. (Bréb.) SÏMPLOCARPE. Symplocarpus (auV tt^ooç, associé; xapTroç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, formé par Salisbury pour des herbes acaules de l'Amé- rique et de l'Asie septentrionale; à feuilles entières, et dont le spadice presque globu- leux, couvert de fleurs hermaphrodites, té- trandres-monogynes, pédicule, est embrassé par une spathe en capuchon et acuminée. Leurs baies monospermes sont soudées en une seule masse. La principale espèce de ce genre est le Symplocarpus fœtidus , Nuit. (Dracontium fcelidum, Lin.), qui se trouve dans l'Amérique du Nord, du Canada, jus- qu'à la Caroline, en très grande abondance dans les prairies humides et dans les en- droits marécageux; il doit son nom à sa fétidité extrême, qui rappelle, dit -on, celle des Mouffettes. Ses fleurs se montrent de bonne heure et avant les feuilles. Son rhizome et sa racine sont promptement dépouillés, par la chaleur, du principe acre qu'ils renferment; et ils sont alors employés avec un avantage marquécontre l'asthme, les catarrhes et les rhumes opiniâtres. (D. G.) * SYMPLOCÉES , SYMPLOCINÉES. Symploceœ, Symplocineœ. bot. ph. — Quel- ques auteurs ont établi sous ces deux noms une petite famille, qui, dans les ouvrages les plus modernes , forme une tribu de celle des Styracacées. Voy. ce mot. (An. J.) SYMPLOQUE. Symplocos. bot. ph. — Genre de la famille des Slyracées formé d'abord par Linné , mais agrandi ensuite par l'Héritier. Envisagé avec cette circons- cription plus étendue, ce genre ne renferme pas moins de 65 espèces aujourd'hui con- nues. Ces espèces sont des arbres des par- ties chaudes de l'Amérique, du Japon et des montagnes de l'Inde. M. Alp. De CandoIIe (Prod., t. VIII, p. 246) a divisé les Sym- ploques en 5 sous-genres, savoir : a. Alslo- nia G. Don ; b. Ciponima Aubl. ; c. Barbe- rina Alp. DC; d. Hopea Alp. DC.; e. Palura H. Don. (D. G.) SYN SYMPODE (auv, avec ; tto3s, pied). térat. — Voy. SYMÉL1ENS. *SYMPODIUM. polyp. — Genre de Po- lypes alcyoniens, établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Halcyoninay qui fait partie de la tribu des Zoocoraux octactiniés ou à 8 rayons pinnés. Ce genre est caracté- risé par ses Polypes rétractiles dans des pa- pilles inermes peu saillantes , éparses sur une base membraneuse étalée et non dres- sée en forme de tige. Les Sympodium sont donc des Anthélies rétractiles. A ce genre appartient le Gorgonia coralloides de Pal- las; VAlcyonium rubrum de O.-F. Mtlller, nommé Anthelia rubra par M. de Blain- ville ; VAlcyonium massa Mûller, et 3 es- pèces nouvelles , dont 2 , S. fuliginosum et S. cœruleum , de la mer Rouge , et 1 , S. roseum, des Antilles. M. Milne Edwards in- dique., dans la nouvelle édition de Lamarck, VAlcyonium tuberculosum de MM. Quoy et Gaimard , comme appartenant aussi à ce genre. (Duj.) *SYMPTÉRYGIEIVS. Sympterygii (aï», avec; ur/pu^, aile), poiss. — Dénomination générale qui rappelle le caractère représenté par l'épithète Synoptères de M. de Blainville (Gravenhorst, Vergl. Zool., 1843). (G. B.) SYNADELPHE. térat. — Voy. monocé- PHALIENS. SYN.EDRYS. bot. th. — M. Lindley a établi sous ce nom (Introd. to Botan., 2e éd., p. 441, n°19)un genre de Cupulifères pour un arbre qu'il a nommé Synœdrys ossea , dont le fruit osseux, enfoncé en majeure partie dans une cupule, à moitié divisé en cinq loges dans sa partie inférieure , ren- ferme une seule graine comestible, à cotylé- dons volumineux, divisés en autant de lobes qu'il y a de loges incomplètes au fruit lui- même. Cette noix se vend sur le marché de Canton. (D. G.) *SYNAGRIS. ms. —Genre de la famille des Euménides, de l'ordre des Hyménop- tères, établi par Fabricjus et adopté par tous les entomologistes. Le type est le S. cornuta, Vespa cornuta Lin., qui habite le midi de l'Europe et le nord de l'Afrique. (Bl.) *SYNAGRITES. Synagritœ. ins.— Nous désignons ainsi (Hist. des Insectes) un groupe de la famille des Euménides de l'ordre des Hyménoptères, comprenant le seul genre Synagrts. (Bl.) SYN SYN 125 SY1VALLAXE. Synallaxis. ois. — Genre de la famille des Grimpereaux, dans l'ordre des Passereaux, établi par Vieillot, qui lui donne pour caractères : Un bec prèle, en- tier, pointu, à mandibule supérieure un peu arquée, l'inférieure droite ; des narines oblongues, couvertes d'une membrane et de petites plumes à leur origine; des tarses nus, annelés; un pouce allongé; des ailes courtes, arrondies; une queue longue, éta- gée , à pennes larges, terminées en pointe. Les Synallaxes sont fort peu connus sous le rapport de leurs mœurs , de leurs habi- tudes et de leur genre de vie. Tout ce que l'on sait, c'est qu'ils se tiennent dans les broussailles et dans les petits bois, où ils paraissent vivre de moucherons. Tous sont remarquables par leur longue queue terminée en pointe , et par leur plu- mage dont les couleurs sont uniformes et sans éclat. Par leurs attributs physiques, ils ont la plus grande analogie avec les Sittelles, les Grimpereaux, les Anabates et les Picu- cules ; aussi tous les auteurs les ont-ils placés dans le voisinage de ces oiseaux. Les Synallaxes appartiennent aux contrées chaudes de l'Amérique, depuis le Brésil et le Chili jusqu'au détroit de Magellan, et à la Terre de Feu. Vieillot, le créateur du genre, n'en con- naissait que deux espèces : leur nombre s'est successivement accru, surtout vers ces dernières années, et il s'élève maintenante quinze. La plus anciennement connue, celle qui a servi de type à cette section géné- rique, est: Le Synallaxe a tête rousse, Syn. rufica- ; i'.la Vieill. (Gai. des Ois., pi. 174), dont la gorge est blanchâtre, nuancée de noir; le menton et le milieu du ventre blancs; le dessus de la tête d'un roux vif, le reste du plumage d'un cendré roussâtre. Il habite le Brésil. G. Cuvier ne distingue pas de cette es- pèce le Syn. albescens Temm. (pi. col. , 227, f. 2), ou Parulus ruficeps Spix., et le Syn. cinerescensTenim. (pi. col., 227, f. 3). A ce genre appartiennent encore les es- pèces suivantes: Syn. rutilans Temm. (pi. col., 227, f. 1), du Brésil ; —Syn. Candei d'Orbi. et Lafr. {Ben. ZooL, 1838, p. 165), de Carthagèue ; — Syn. lessellala Ternm. (pi. col., 311, f. 1), même habitat ;—Syn. Tu- pinicri Less. (Zoo!, delà Coq., pi. 29, f. I), du Chili; — Syn. TheloliiLess. (Rev. ZooL, 1840, p. 99), de l'Amérique méridionale; — Syn. setaria Temm. (pi. col., 311, f. 2), delà province de St-Paul au Brésil ; — Syn. sordidus Less. {Revue Zool., 1839, p. 105), du Chili; — Syn. slrialicolis, unirufes, fu- liginosus , brachyurus , gularis , cinnamo~ mens, toutes espèces de la Colombie, décrites par M. de Lafresnaye dans la Revue Zoolo- giquc pour 1843, p. 290. G. Cuvier a encore placé parmi les Synal- laxes, le Dendrocolaples sylviellus Temm. (pi. col., 71, f. 1), dont les ornithologistes font aujourd'hui une section à part du genre Picucule. Voy. picucule. (Z. G.) SYNANCëE. Synanceia( ger pour former les genres ou sous-genres Tiedmannia, Reynodia et Besselia, Le même auteur rapporte à son genre Oncinolabes, Y Holothuria maculata d'Eschscholtz, quoi- que ce dernier l'eût indiqué comme appar- tenant au genre Synapte. M. de Blainville, ainsi que M. Quoy, laisse les Synaptes parmi ses Fistulaires. M. Leuckart avait donné le nom de Tiedemannia à l'espèce qui se trouve dans la mer Rouge. En y compre- nant deux espèces d'Holothuries observées par Lesueur sur les côtes des Antilles, ou SYN SYN 127 ronnaissait onze espèces de Synaptes, toutes des mers intertropicales , excepté celle {S. Viltata) de la mer Rouge; mais plus récemment, en 1841 , M. de Quatrefages en a observé une espèce (S, Duvemea) vivant dans le sable, sur les côtes de la Manche, et il en a fait l'objet d'un travail plus complet que tout ce qui avait été publié précédemment sur ces animaux. La lon- gueur de cette espèce est de 1 à 3 déci- mètres, et la largeur est de 5 à 6 milli- mètres; mais les espèces des pays chauds sont beaucoup plus grandes : la S. maculala des Iles Raduik atteint une longueur d'un mètre, et une largeur de 27 mill. (Duj.) *SYNAPTUS («»«wtoç, joint), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, section des Sternoxes et tribu des Elatérides, fondé par Eschscholtz(En{omoio<7«sc7ies archiv.von Th. Thon, 1829, p. 32 ) , adopté par La- treille et par Dejean. Ce genre est composé des 3 espèces ci-après: S. filiformis, S. Eri- vanus elGurgistanus Fald. La 1" est propre à toute l'Europe , la 2me et la 3me se trouvent en Perse. (C.) *SYXARGIS (•&», avec; «p/oç, brillant). ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, de la tribu des Papilionides, indiqué par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) *SY\ARMOSTES (<™v, ensemble; àp- p&;, jointure), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides Aréni- coles, créé par Germar (Zeitschrift fur die En!omology,\o\AY, 1843$ p. 124), qui n'y rapporte que deux espèces; les S. tibialis el scabrosus Gr. Elles sont originaires de l'île de Madagascar. (C.) SYXARTHRUM. bot. ph. —Genre pro- posé par Cassini, dans la famille des Com- posées-sénécionidées, pour des Senecio pro- pres aux Iles de France et Bourbon. Cegenre n'ayant pas été adopté, les espèces qui y avaient été rapportées forment l'une des divisions purement géographiques que De Candolle a établies dans l'immense genre Séneçon. (D. G.) SYNASPISMA. bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbracées , formé par En- dltcber [Gen., n° 3775) pour le Crozophora pcllala Labill., arbrisseau de la Nouvelle- Calédonie, à feuilles entières, subspatulées, acuminées; à fleurs monoïques, les mâles en chatons cyliudriques , axillaires et ter- minaux, accompagnées chacune d'une écaille peltée, et pourvues de 10-15 étamines sou- dées en colonne; les femelles en grappes allongées, lâches et pendantes. (D. G.) SYNASSA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Orchidées , tribu des Néottiées, formé par M. Lindley {Bot. Reg., tab. 1618J pour une espèce imparfaitement connue du Pérou, à fleurs en corymbe, d'où lui est venu le nom de S. corymbosa Lindl. Ces fleurs ont un éperon soudé à l'ovaire , et un labelle entièrement conné avec la colonne, et pourvu de deux callosités au-dessous de son sommet. (D. G.) *SYNBATHOCRINUS. échin. — Genre deCrinoïdes établi par M. Phillips pour une encrine fossile d'Angleterre , dont le bassin paraît avoir été ankylosé. (Duj.) SYNBRANCHE.Syn&ranc/ms(ffwv, avec; Êpayxta, branchies), poiss. — Poissons mala- coptérygiens apodes, Anguilliformes, formant une subdivision dans le grand genre Murène. Leur nom générique indique leur caractère spécial qui consiste en ce que leurs branchies ne communiquent au dehors que par un seul trou percé sous la gorge, rond ou longi- tudinal, et commun aux deux côtés. Us ha- bitent dans les mers des pays chauds, et quelques uns atteignent une assez grande taHle. (E. Ba.) SYXCALYPTA ( habit). iiss. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Xylophages et tribu des Colydiens Synchitiniens , établi par Hellwigg (Schneider Mag., p. 401), adopté par Dejean (Cat.t 3e éd., p. 336) et par Erichson (Naturgesch. derins. Deuls., 1845, p. 269). Cet auteur n'y rapporte que les 2 espèces suivantes: S, juglandis F., et Me- diolaneusis Villa. (C.) SYNCUITINIENS, SYNGHITINI. ras. — Erichson (Naturgesch. der ins. Deuls., 1845, p. 254), établitsousce nom un groupe de Coléoptères, ainsi caractérisé : pieds pos- térieurs rapprochés ; abdomen ayant ses seg- ments égaux. L'auteur y comprend lesgenres suivants : Sarrolrium, Corlicus, Rhagodera, Diodesma, Rechodes, Ulonotus, Endophlœus, Priolomus, Sparactus, Coxelus, Tarphius, Paryphus, Diloma, Phlœodalis , Cerchano- lus , Trachypholis , Colobicus , Diplotoma , Synchila, Cicones, Lasconotus, Phlœonemus^ Meryx, Acropis et Plagiope. (C.) *SYNCHLOE (ffùv, avec; XU},, herbe), ras. — Hubner (Cat., 1816) désigne, sous ce nom, un genre de Lépidoptères, de la famile desDiurnes, tribu des Papilionides. (E.D.) SYNCHODENDRE. Synchodendron. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniacées, formé par M.Bojer (ex DC. Prodr., vol. V, p. 92) pour un arbre remarquable de Madagascar, qui s'élève jus- qu'à 16 et 17 mètres de hauteur, et qui forme dès lors le géant de cette vaste fa- mille. Cet arbre, qui a reçu le nom de Synchodendron ramiflorum Boj., est cultivé dans les vallées autour des villages des Ma- décasses auxquels sa floraison indique le moment favorable pour se livrer à la culture du Riz. (D. G.) SYNCHRONISME, géol.— C'est la con- temporanéilé d'effets produits par des causes différentes qui ont agi simultanément ou alternativement dans les périodes géolo- giques. Pour prendre des exemples dans ce qui se passe sous nos yeux , ne voyons-nous pas la cause ignée agir en même temps que la cause aqueuse ; en effet les volcans rejettent des laves, des lapilli, des cendres soit sur le sol découvert, soit sur le fond des bassins inondés, tandis que les eaux déposent des limons argileux et des sables, soit dans la mer, soit dans les lacs, soit sur le lit des cours d'eau ; tandis que des sources minë« SYN Taies et thermales forment des travertins talcaires ou siliceux, etc. En même temps qu'ici les dépôts *îui se forment enveloppent exclusivement des ani- maux marins, là d'autres dépôts contien- nent des animaux ou des végétaux lacustres, fluviatiles , terrestres , et quelquefois des mélanges. Ce qui se fait aujourd'hui s'est fait d'une manière plus ou moins analogue, dans le laps de temps qui s'est écoulé depuis que la partie extérieure de la terre , ou le sol , a commencé à se constituer. Il devient donc indispensable, dans l'é- tude méthodique du sol, de grouper suc- cessivement les matériaux dont il est com- posé, sous trois points de vue distincts, selon que l'on considère : 1° la nature de ces ma- tériaux (toi/. Minéraux, Roches, Fossiles); 21 leur origine ou mode de formation (voy. Formations); et 3° leur âge relatif (voy. Terrains). Si la théorie du Synchronisms des Forma- tions semble jeter quelque incertitude en des croyances que beaucoup de personnes donnent ou acceptent comme certaines et définitives, elle a l'avantage d'expliquer , par analogie, un grand nombre de faits géo- logiques en faisant une application des causes actuelles, et d'ouvrir la voie à de nouvelles découvertes. Il en est de l'histoire du Sol comme de celle de l'humanité: dans celle-ci les pério- des, les siècles, les années, etc., représen- tent les Terrains; les diverses sociétés ou les peuples sont jusqu'à un certain point comparables aux Formations , comme les corporations et les individus le sont aux Roches et aux Minéraux. Voy. formation, FOSSILE, SOL, TERRE, TERRAINS, GÉOLOGIE. (C.P.) *SY\COLOSTEMO\ (a^xolioç , agglu- tiné; QTnuuv, étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Ocymoïdces, établi par M. Bentham ( in E. Meyer, Com- men. plant. Afr. austr., p. 230) pour des arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, dont le nom générique est tiré de ce que les Clets de leurs étamines sont adnés au tube de la corolle. M. E. Meyer en a fait connaître quatre espèces, parmi lesquelles nous citerons les Syncoloslemon ramulosus E. Meyer, et dcnsiflorus E. Mey. (D. G.) SV.\COnv.\£. Syncoryna. polyp. — T. III. SYN 120' Genre de Polypes hydraires, établi par M. Ehrcnberg dans sa familières Tubula- rina, faisant partie de la Tribu des Zoocorau:; oligactiniés. Une des espèces {S. ramosa), de la mer du Nord , avait précédemment, fourni à M. Sars le type de son genre Sti- pula. Deux autres espèces avaient été dé- crites par Gœrtner et par Chamisso et Ey- senhardt, comme des Corynes rameuses; l'une d'elles, S. pusilla, est classée par Pal- las et par Gmelin dans le genre Tubularia. On en trouve dans les diverses mers beau- coup d'autres espèces , et toutes, comme la Stauridie et comme celle que nous avons nommée Syncoryna decipiens, paraissent être simplement la phase végétative de quelque Méduse , telle que la Cladonême et la Slhe- nyo. Voy. méduse et sertulariens. (Duj.) *SYNCRYPTA. infus. — Genre établi par M. Ehrenberg, 1833, dans sa famille des Volvocina. Ce genre est caractérisé par la présence d'un seul œil et d'une double cuirasse; c'est-à-dire que les Syncrypl a sont des Infusoires agrégés, pourvus chacun d'une enveloppe propre, et de plus réunis danti une enveloppe commune. L'auteur n'ea décrit qu'une seule espèce {S. volvox), habi- tant les eaux douces. (Duj.) *SYNCYCL1E. Syncyclia (cvv, ensemble; xux>oç, cercle), bot. cr. — (Phycées.) Genre fondé par M. Ehrenberg dans la tribu des Diatomées ou Bacillariées. Ses caractères sont: frustules cymbiformes, réunis trans- versalement en séries circulaires et entou- rées d'un enduit gélatineux , amorphe. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces qui toutes habitent la mer. (Bréb.) SYNDACTYLES. ois. — G. Cuvier a formé sous ce nom, dans l'ordre des Passe- reaux, une division qui comprend des Oi- seaux chez lesquels le doigt externe, pres- que aussi long que le doigt du milieu , lui est uni jusqu'à la deuxième articulation. Les Guêpiers, les Molmots, les Marlins- Pêcheurs , le Ceix, les Todiers et les Calaos, font partie de cette division. — Vieillot a éga- lement donné le nom de Syndactyles (Syn- daclili) à une famille qu'il a créée dans son. ordre des Nageurs , et qui comprend les genres Frégate, Cormoran, Pélican, Foa> Anhinga et Phaéton. (Z. G.) SYNDACTYLUS. mam. — Voy. «bîton. *SY»\DEMIS(3vy, avec; ^o;, peuplier). i7 130 SYN SYN jns. — Genre de la tribu des Tortricides, dans la famille des Lépidoptères nocturnes , indi- qué par Hubner {Calai., 1816). (E. D.) *SYNDESMANTnUS (avv, avec; Trftpov, aile), poiss. — M. de Blainville ap- plique ce nom à une famille de Poissons gna- tbodontes hétérodermes , dont les nageoires ventrales sont réunies par les bords. (G. B.) SYNORHIZES. bot. fh.— L.-C. Richard avait désigné sous ce nom l'une des trois grandes divisions qu'il avait établies parmi les végétaux phanérogames, et par lesquelles il avait voulu remplacer les deux embran- chements des Monocotylédons et des Dico- tylédons. Les Synorhizes étaient caractéri- sées , selon lui , par l'extrémité radiculaire de leur embryon intimement soudée à l'al- bumen ou périsperme. Au reste, les plantes qui rentraient dans celte catégorie étaient peu nombreuses, et se réduisaient aux deux familles des Conifères et des Cycadées, c'est- à-dire aux Dicotylédons gymnospermes de quelques botanistes de nos jours. (P. D.) SYNOTIA. bot. ph. — Synonyme du genre Gladiolus , famille des Iridées. (D. G.) *SYNOTUS (alv, avec; ou?, oreille), mam. — Genre de Chéiroptères créé par M. Keyser- iing (Europ. Wirbelth., 1840). (E. D.) *SYNOUM (auv, avec ; ùo'v, œuf), bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées, établi par M. Ad. de Jussieu (Sur le groupe des Méliac.y Mcm. du Mus. , vol. XIX , p. 226, tab. 15, Cg. 10) pour le Trichilia glan- dulosa Smith , arbre des parties sous-tro- picales de la Nouvelle - Hollande ; à feuilles pennées avec foliole impaire ; à fleurs en grappe. Le nom de ce genre rappelle ce fait remarquable que les 2 ovules collatéraux , renfermés dans chacune des 3 loges de l'o- vaire, sont soudés entre eux par l'intermé- diaire d'une lame qui pend du haut de la loge, et semblent n'en faire qu'un seul. L'espèce unique du genre est le Synoum glandulosum A. Juss. (D. G.) *SYNPIIYLLÏU!Vf, Griff. bot. ni. — Sy- nonyme du genre Curanga Juss., de la fa- mille des Scrophularinées. *SYIYTHERISMA. bot. pu. — Genre pro- posé par Schrader ( FI. germ., 160) pour quelques Panicum de Linné, Willdenow, etc. Ce nouveau groupe n'ayant pas été généra- lement adopté, les espèces qui le formaient ont été reportées par les uns parmi les Di- gitaria, tandis que les autres les ont lais- sées parmi les Panicum. (D. G.) *SYi\THLIBO:\:GTUS (lv, avec; o£F.a, corps), térat. — Famille de Monstres dou- bles, de l'ordre des Autositaires, caractérisée par la réunion ou la fusion plus ou moins intime des deux corps que surmontent tou- jours des têtes complètement séparées. Les Sysomienssont, parmi les monstres simples inférieurement, doubles supérieurement, ce que sont les Sycéphaliens parmi les monstres doubles inférieurement, simples supérieure- ment, et, par leur dernier genre, ils se lient avec les Monosomiens, comme ceux-ci avec les Monocéphaliens. Les Sysomiens comprennent trois genres caractérisés par autant de degrés dans la duplicité du corps. Ces genres ont été par nous établis et dénommés ainsi qu'il suit: 1. Psodyme, Psodymus. Ce premier genre, le plus voisin des Monstres complètement doubles, comprend ceux des monstres Sy- SYS SYS 137 somiens (comme l'indique leur nom formé selon les règles de la nomenclature tératolo- ;,Tique) qui sont doubles à partir de la répion lombaire. Il existe donc, après un seul bas- sin qui porte deux membres et parfois les rudiments d'un troisième, et après un ab- 'omen en partie double, deux thorax com- plètement distincts. 2. Xiphodyme, Xiphodymus. Ici les thorax ns établies par J. Ray, il en est beaucoup qui sont encore conservées dans la classification ; nous ajouterons seulement qu'il en est de même pour les autres classes d'animaux à sang rouge. De Jean Ray, pour l'histoire delà classi- fication, il faut passer à Linné qui, de 1735 à 1766, dans les douze éditions successives de son Systcma naturœ, s'efforça de perfec- tionner l'arrangement des êtres, et surtout fit admettre le principe de la nomenclature binaire qu'on nomme aussi nomenclature linnéenne. C'est là incontestablementle pro- grès le plus notable que le Système de clas- sification ait pu faire; car, à mesure que le nombre des êtres connus des naturalistes venait à s'accroître par suite des nouvelles découvertes, la mémoire fût devenue im- puissante à retenir tous les noms et tous les caractères, s'ils eussent été donnés indivi- duellement. Au contraire, d'après le principe de la nomenclature binaire, le premier nom, le nom générique, indique pour chaque es- pèce les caractères communs ou les ressem- blances qu'elle a avec toutes les autres es- pèces du même genre ; et le deuxième nom ou le nom spécifique, lequel est souvent un adjectif, exprime un caractère distinctif de grandeur, de couleur ou de mœurs : si bien que l'un des noms exprimant des rap- ports oucaractères communs, l'autreexprime en même temps des différences ou des carac- tères exclusifs, et l'assemblage de ces deux noms équivaut à une longue phrase descrip- tive, telle que celles qu'on employait avant l'établissement de cette nomenclature bi- naire. Linné avait d'abord conservé la classe des Cétacés comme J. Ray, et ce fut seulement dans ses dernières éditions qu'à l'exemple de Brisson il réunit définitivement ces ani- maux aux Quadrupèdes vivipares, qui depuis lors ont formé une seule classe sous le nom de Mammifères. Linné d'ailleurs finit par diviser le règne animal en six classes: les Mammifères {Mammalia) , les Oiseaux, les Reptiles, les Poissons, les Insectes et les Vers; cette dernière classe comprenant à la fjis les Mollusques, les Annélides, les SYS 141 Cirrhipèdes, les Lcrnécs et les Helminthes, et les Zoophytes. En même temps Linné avait classé les Poissons cartilagineux avec les Reptiles, et ce fut Gmelin , l'éditeur de la dernière édition du Systcma nalurœ , qui pour ces animaux, reprit la classification de J. Ray. Buffon avait affecté de dédaigner tout système de classification pour les animaux; cependant son collaborateur Daubenton , en 1782, dans VEncyclopédie méthodique, divisait le règne animal en 8 classes ou or- dres : les Quadrupèdes, les Cétacés, les Oi- seaux, les Quadrupèdes ovipares, les Ser- pents, les Poissons, les Insectes et les Vers. Mais la classe des Vers, vers le même temps, et déjà auparavant, avait été subdivisée par suite des travaux de O.-F. Millier, qui éta- blit la classe des Infusoires; de Pallas, qui distingua et circonscrivit les Zoophytes ; de Bruguière, qui fit la classe des Échino- dermes, avec les Oursins et les Étoiles de mer. Cuvier, en 1795, distingua, parmi les Vers, ceux qui ont le sang rouge, et que plus tard, d'après Lamarck, il nomma An- nélides en les rapprochant des animaux ar- ticulés; plus tard, en 1817, le même natu- raliste, après divers essais de perfectionne- ment, finit par diviser le règne animal en 19 classes, groupées dans quatre divisions principales qu'il nomme des embranche- ments. Le 1" de ces embranchements, ce- lui des Vertébrés, comprend les quatre premières classes de Linné (Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons). Le 2e em- branchement, celui des Mollusques, corres- pond seulement à une partie de sa classe des Vers, et comprend six classes (Céphalo- podes, Ptéropodes, Gastéropodes, Acéphales, Brachiopodes et Cirrhipèdes). Le 3e em- branchement , celui des Articulés , com- prend les Insectes de Linné, formant les trois classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes, et de plus, la classe des An- nélides, ou Vers à sang rouge. Le 4e em- branchement, enfin, celui des Rayonnes ou Zoophytes, comprend le reste des Vers de Linné, et se divise en cinq classes : les Echinodermes, les Acalèphes, les Vers in- testinaux, les Polypes et les Infusoires. Cette classification résume et rappelle ce qui avait été fait précédemment pour l'établis- sement des divisions et des familles natu- Ihî SYS relies, on basées sur l'étude de l'organisa- tion. Cuvier, d'ailleurs, pour lui donner le ° les Amphibiens ou Nudipcllifèrcs , ovipares, à poumons, avec la peau nue; 7° les Poissons ou Pinnifères, ovipares respirant dans Peau par des branchies, et munis de nageoires. Le deuxième type, celui des Entomozoaires, comprend les animaux articulés extérieure- ment, distribués en 9 classes, d'après la pré- sence, le nombre et la structure de leurs appendices ambulatoires : 8° les Hexapodes ou Insectes ont des appendices ambulatoires articulés au nombre de six ; 9° les Oclopodes ou Arachnides en ont huit; 10° les Déca- podes en ont dix; 11° les Héléropodes en ont un nombre variable; et 12° les Tétradéca- podes en ont quatorze : ces 3 dernières clas- ses correspondent à la classe des Crustacés de Cuvier ; 13° les Myriapodes ont aussi des appendices ambulatoires articulés, mais en nombre égal ou double des anneaux ; 14° les Malacopodes ont des appendices ambula- toires mous subarticulés ; 15° les Chélo- podes ont des pieds inarticulés; et 16° les Apodes manquent de pieds : ces deux der- nières classes correspondent aux Annélides de Cuvier. Le troisième type des Zygozoaires est celui des Malacozoaires ou Mollusques , qui sont inarticulés , et qui forment trois classes : 17° les Céphaliens , avec une tête très distincte; 18° les Céphalidiens , avec une tête peu distincte; et 19° les Acépha- liens, sans tête. Le sous-règne des Actino- zoaires forme 5 classes , savoir : 20° les Cirrhodermaires , qui , libres , ont la peau munie de suçoirs; 21° les Arachnoder- maires, qui, également libres, ont la peau extrêmement Gne. Les autres , ordinai- rement agrégés, se distinguent d'après le îombre ou la structure de leurs tenta- ules , qui sont gros, creux et nombreux hez les Zoanthaires (22°), ou filiformes chez es Polypiaires (23"), ou pinnés chez les Zoo- yhytaires (24°). Les Atnophozoaires (25°) omplètent la série. Les systèmes dont nous venons de parler rupposent que tous les êtres peuvent être rangésen série rectiligne, en comrnençantpar es plus complexes ou les plus riches en orga- nisation ; parce que ces êtres sont les mieui onnus et que par comparaison avec eux il Jevient plus facile de faire connaître les t. xn. SYS 145 autres. Cette marche est peut-être préfé- rable dans la pratique; mais théoriquement il serait beaucoup plus rationnel de com- mencer par les animaux les moins complexes, par les premiers termes de l'organisation, pour s'élever peu à peu à des êtres qui, par l'adjonction de nouveaux organes, se mon- trent de plus en plus complexes : telle a été la marche suivie par Lamarck. — Ce célèbre naturaliste, plus porté aux idées spéculatives qu'à l'observation directe, a divisé d'abord tout le règne animal en Animaux apathiques, formant quatre classes: 1° les Infusoires, 2° les Polypes, 3° les Radiaires, 4° les Tu- niciers; Animaux sensibles, formant huit classes: 5° les Vers, 6° les Insectes, 7° les Arachnides, 8° les Crustacés , 9° les Anné- lides, 10° les Cirrhipèdes, 11° les Conchifères, et 12° les Mollusques; Animaux intelligents, comprenant les quatre classes, 1 3° des Pois- sons, 14° des Reptiles, 15° des Oiseaux, 16° des Mammifères. Ces quatre dernières sont les animaux Vertébrés. Les douze premières classes sont comprises sous la dénomination commune d'Animaux sans vertèbres, déno- mination généralement adoptée depuis la publication des ouvrages de Lamarck , qui s'est occupé plus spécialement de cette par- lie de la zoologie et qui, le premier, a dis- tingué plusieurs des classes admises aujour- d'hui. En même temps Lamarck a compris qu'on ne pouvait disposer tous ces êtres suivant une seule ligne, et en a fait deux séries parallèles : l'une, pour les Animaux inarticulés, comprend les Infusoires, les Po- lypes, les Tuniciers, les Radiaires, les Acé- phales et les Mollusques; l'autre , pour les Animaux articulés, comprend : 1° les Vers, animaux apathiques parallèles aux Tuniciers auxquels ils semblent se rattacher par le chaînon intermédiaire des Radiaires, en même temps qu'ils se rattachent aux Mol- lusques par les Annélides, animaux sensibles parallèles aux Arachnides. Celte série, enfin, avec ces deux dernières classes d'animaux sensibles, se complète par les Insectes, les Crustacés et les Cirrhipèdes. L'idée d'une série unique pour le règne animal et même pour tous les êtres, avait été soutenue par Ch. Bonnet qui nommait cette série idéale, l' Échelle des êtres. Mermann, en 1777, avait combattu ce système en montrant que le tableau du règne animal présente, en effet, 19 146 SYS SYS non point une seule ligne , mais bien un réseau et même un réseau à plusieurs di- mensions, dans lequel chaque type se rat- tache à un grand nombre d'autres types par des rapports multiples. M. Strauss- Durckheim a également proposé de distri- buer le règne animal d'après ce système, qui devra prévaloir quand tous les rapports des êtres seront mieux connus. Enfin, pour terminer cet exposé rapide des systèmes de classification, il nous resterait à parler des systèmes d'Oken, de Mac-Leay et de Carus ; mais ce qui en a été dit dans le discours préliminaire, pages 186 et 194, suffit pour donner une idée sommaire de ces systèmes qui n'ont pas encore été rendus suffisam- ment pratiques. (Duj.) SYSTÈME, bot. — Voy. taxonomie. SYSTÈME NERVEUX, zool. — Sous celte dénomination, nous voudrions com- prendre, dans cet article, tout ce qui est re- latif à l'anatomie et à la physiologie de l'appareil nerveux des animaux; mais, com- me il a été question en détail , au mot Mam- mifères, du Système nerveux des Verté- brés supérieurs, nous n'y reviendrons, en passant, que pour avoir l'occasion de décrire la planche 3 de l'atlas où se trouve repré- senté avec soin l'axe cérébro-spinal de l'homme. Après ce court exposé, nous indi- querons sommairement toutes les particula- rités que présente le Système nerveux des autres classes des Vertébrés : les Oiseaux, les Reptiles et les Poissons ; puis celles qu'of- frent les invertébrés ; et nous terminerons cet article par l'énumération de quelques faits généraux qui ont trait à la physiologie du Système nerveux. L'appareil nerveux des Vertébrés se com- pose, ainsi qu'il a déjà été dit à l'article Mammifères, de deux systèmes, l'un de l'axe cérébro-spinal , qui embrasse tout ce qui a rapport à la vie de relation ; l'autre du grand sympathique, qui comprend tout ce qui est relatif à la vie nutritive. Le premier, fréquemment anastomosé avec le second, est la source de la sensibilité proprement dite et du mouvement volontaire; il anime, par conséquent, les organes de la locomotion, ceux des sens et ceux de la voix. Le second, le grand sympathique, muet aux expériences tentées sur les organes qu'il vivifie, n'en est pas moins le siège d'où émanent le mouve- ment involontaire et cette sensibilité ex- quise, d'une nature toute particulière, à la vérité, qui, eu dernière analyse, est perçue par le cerveau. Nous parlerons, en premier lieu , du Sys- tème nerveux de la vie de relation, d'abord à cause de son importance, et ensuite parce que nous pensons que c'est à lui que corres- pond plus particulièrement l'appareil nerveux des animaux invertébrés. Le Système nerveux de la vie organique, en effet, surtout les gan- glions intercostaux qui en font partie, semble se dégrader assez promptement dans la série animale , et à tel point que, parvenu à la dernière section des Vertébrés, les Poissons, il y devient tout à fait rudimentaire. Cette dernière circonstance nous porterait à ad- mettre que le Système nerveux de la vie or- ganique, ou le grand sympathique, aurait, sur certains organes, une action plus ou moins évidente, plus ox. moins limitée, sui- vant qu'on se rapprocherait ou qu'on s'éloi- gnerait de l'Homme. Le Système nerveux de la vie de relation comprend l'axe cérébro-spinal et les nerfs qui s'y rendent immédiatement. Quatre par- ties distinctes entre elles par le volume, la situation, la forme et la fonction constituent ce centre nerveux: ce sont le cerveau, le cervelet , la protubérance cérébrale ou mé- socéphale et la moelle épinière. Les trois premières sont logées dans le crâne; la qua- trième l'est dans le canal rachidien ou co- lonne vertébrale. Les nerfs qui se joignent à l'axe médul- laire cérébro-spinal ou qui en proviennent, vont se distribuer aux organes des sens, aux muscles, aux os, etc., et c'est par leur intermédiaire que les impressions sont trans- mises ou perçues par le cerveau. On peut donc les regarder comme les véritables agens de la sensibilité et du mouvement. Ils ont, pour la plupart, une forme cylindrique, et leur mode de terminaison aux organes où ils se distribuent est, en général, fortobscur. Un des caractères distinctifs des nerfs appar- tenant au Système de la vie de relation est l'aspect blanchâtre qu'ils offrent en général ; ceux de la vie organique se composent de filaments et de ganglions dont la couleur est plus foncée ou grise. Chaque tronc nerveux est composé d'un nombre plus ou moins grand de petits cylindres à parois membra- SYS SYS 147 :ouscs qui contiennent la substance médul- lire. Ce sont ces tuyaux que l'on remplit l« mercure lorsqu'on veut injecter les petits 1 e t s nerveux, filets qu'un habile anatomiste Bogrot) rendait visibles à l'œil nu au moyen .u mercure qu'il croyait pousser dans un t anal central de la substance nerveuse, mais <;ui, en réalité, ne pénètre qu'entre la sub- stance nerveuse et le névrilème. Ce fait, toutefois, n'exclut point d'une manière ri- goureuse la présence d'un conduit nerveux -entrai très fin, propre à transmettre un iluide particulier. Quant à la régénération des nerfs céré- bro-spinaux, rejetée par quelques anatomis- ies et admise par d'autres, cette importante question a plus particulièrement fixé l'atten- tion d'un praticien distingué, M. Horteloup, qui admet que les nerfs ne se régénèrent point, que la sensibilité, persistant dans un membre après l'ablation de l'un de ses principaux nerfs, prouve que celui-ci n'était pas le seul agent de la circulation nerveuse, et que les filets anastomotiques rendent suf- fisamment compte du rétablissement de la sensibilité et du mouvement. Tout en ad- mettant les faits du retour de la sensibilité à l'aide des anastomoses, nous n'excluons pas rigoureusement et dans tous les cas la reproduction ou la régénérescence des nerfs si bien établie d'ailleurs par le célèbre Tiedmann ; tout au contraire nous l'admet- tons en présence de ce fait, que les extré- mités des nerfs restés sur le moignon d'un membre amputé depuis quelque temps, se renflent et se joignent souvent entre eux au moyen d'une production nerveuse (1) qui doit transmettre et communiquer la sensi- bilité et le mouvement. Chaque nerf rachidien aboutit à la moelle ;''[)inière au moyen de racines ou de digita- tions nerveuses qui s'implantent les unes (pi. 30) sur ses cordons antérieurs, les au- tres (voy. fig. 1) sur ses cordons postérieurs; les premiers transmettent le mouvement, les seconds la sensibilité. Ces nerfs, au nom- bre de trente-deux paires, présentent, pour la plupart, un renflement plus ou moins vo- lumineux, nommé ganglion rachidien (voy. fig. 1, nos21, 22, 23, etc.). (t) On voit un exemple remarquable de ce genre , plan- r'.ie 5, livre C, du magnifique ouvrage de M. Cruveilbicr sur anatomie pathologique du corps Immain. On les a divisés en quatre ordres qui sont : les nerfs cervicaux, dorsaux, lombaires et sacrés. Le premier ordre comprend les neuf paires de la région cervicale (nos 12 à 20) ; le deuxième ordre, les douze paires de la ré- gion dorsale (nos21 à 32); le troisième or- dre, les cinq paires de la région lombaire (nos 33 à 37); le quatrième ordre, enfin, les six paires de la région sacrée (nos 38 à 43). Parmi les nerfs cervicaux , le spinal ac- cessoire de Willis, ou le respiratoire supé- rieur de Charles Bell (n° 12), constitue un nerf qui, par son origine et sa position, diffère beaucoup de tous ceux de la même région. Il prend ordinairement naissance sur les parties latérales de la moelle, au niveau de la sixième paire cervicale, et monte , parallèlement à cet organe, jus- qu'au trou déchiré postérieur. Ce nerf re- çoit en chemin plusieurs ramuscules de la moelle , dont une branche à double renfle- ment s'anastomose avec la première paire cervicale. Il donne le mouvement au sterno- cléido-mastoïdien et au trapèze. Indépen- demment du spinal, que M. ftlar.ee regarde comme étant un nerf cérébral et spinal en même temps, le plexus cervical, formé par la réuuion des quatre premières paires cer- vicales, fournit la branche descendante in- terne, la diaphragmatique, les sus-clavicu- laires, les sus-acromiales, les sous-clavicu- laires, les cervicales profondes, les mastoï- diennes, les auriculaires et les cervicales superficielles. Les quatre dernières paires cervicales et la première dorsale, qui consti- tuent le plexus brachial , fournissent les nerfs thoraciques antérieurs et postérieurs, les sus et sous-scapulaires, le cutané interne, le musculo-interne, le médian, le radial, le cubital et l'axillaire. Quant au plexus lombo- sacré, les cinq nerfs lombaires qui entrent dans sa composition fournissent trois bran- ches musculo-cutanées , le nerf génito-cru- ral, le crural , l'obturateur et le lombo-sacré. Les six nerfs sacrés fournissent enfin les fes- siers, le petit sciatique, le honteux, l'hémor- rhoïdal, le vésical , le vaginal, l'utérin et le grand nerf sciatique. DE L'AXE CÉniÏDRO-SPINAL CHEZ L'HOMME ET LES MAMMIFÈRES. Tous les nerfs dont nous venons de par- 148 SYJ> 1er, le spinal excepté, se joignent à la moelle épinière à l'aide de racines antérieures et de racines postérieures. Les filets qui consti- tuent ces racines offrent plusieurs radicules dont la disposition varie suivant les diverses régions de la moelle où elles aboutissent, et elles varient surtout eu égard aux anasto- moses plus ou moins évidentes qui existent entre les divers faisceaux. Quant au mode de fusion entre les racines des nerfs et les cordons médullaires qui constituent Taxe cérébro-spinal , les recherches anatomiques entreprises à ce sujet ne démontrent pas toujours et pour toutes les racines nerveuses leur continuité avec telle ou telle autre fi- bre des divers cordons de la moelle. Cette démonstration ne sera sans réplique qu'a- près que l'anatomie pathologique sera in- tervenue suffisamment dans -la question. C'est du moins le sentiment que nous éprou- vons, en jetant les yeuxsur un travail remar- quable que publie en ce moment un de nos savants collaborateurs de V Encyclopédie du xixe siècle, M. le professeur W. W.Fisher de Cambridge. Quoi qu'il en soit de cette im- portante détermination, on admet généra- lement aujourd'hui que les racines antérieu- res des nerfs se perdent dans les cordons antérieurs de la moelle épinière, et que les racines postérieures de ces mêmes nerfs vont aboutir dans la substance nerveuse qui constitue les cordons postérieurs. Arrivés au niveau des trous de conjugaison qui doivent leur livrer passage, les deux faisceaux de chaque nerf spinal traversent séparément la dure-mère, enveloppe la plus externe des centres nerveux. Parvenu hors du canal fibreux de cette membrane et placé dans le trou de conjugaison, chacun de ces deux ordres de faisceaux se comporte différem- ment. Les faisceaux postérieurs présentent toujours, si l'on en excepte les deux derniè- res paires sacrées, un renflement grisâtre, plus ou moins volumineux, nommé ganglion intervertébral (nos 19, 21) dont nous avons déjà parlé. Tous ces ganglions intervertébraux diffèrent entre eux par leur volume, leur forme et leur consistance. Leur volume est toujours en rapport direct avec la grosseur de la branche extérieure des nerfs spinaux; Ja troisième paire cervicale fait seule excep- tion à cette règle. Leur forme est celle d'un ovoïde tronqué à son extrémité interne, dans SYS les deuxième, troisième, quatrième et cin- quième paires cervicales, et aplatie d'avant en arrière dans les dernières paires lom- baires et les trois premières sacrées. Leur consistance diminue de la région cervicale à la région sacrée. La structure de ces gan- glions consiste en une trame formée par l'écartementdes filets du faisceau postérieur entouré d'une matière grise. Les faisceaux antérieurs, après leur sortie du canal de la dure-mère, s'adossent à la partie antérieure des ganglions interverté- braux; leurs filets s'entre-croisent d'une manière inextricable avec ceux des fais- ceaux postérieurs , lorsque ceux-ci sortent de leurs ganglions. Les faisceaux antérieurs des trois ou quatre dernières paires lombaires , et quel- quefois ceux des premières sacrées , présen- tent aussi des renflements ganglionnaires. Ces ganglions sont bien éloignés des posté- rieurs; ils sont toujours moins développés que ceux-ci. On en trouve encore assez fré- quemment sur la première et sur la deuxième paire cervicale. Après s'être ainsi comportées chacune d'une manière différente, les deux racines des nerfs spinaux s'unissent l'une avec l'autre pour former un seul nerf; ce dernier sort du trou de conjugaison , et se divise immédiatement après en deux bran- ches , l'une antérieure et l'autre posté- rieure (voy. pi. 3, fig. 1 , v° et v'). La première (vf) est beaucoup plus forte que la seconde. La première et la deuxième paire cervicale présentent une disposition inverse. Les branches postérieures se distribuent aux muscles , et à la peau qui recouvre en arrière la tête et la colonne vertébrale. Les branches antérieures plus importantes sont destinées au cou , aux membres et aux pa- rois thoraciques et abdominales; ces bran- ches antérieures ont cela de commun qu'elles communiquent toutes les unes avec les au- tres et avec le système des nerfs de la vie organique. De plus , dans les régions cervi- cales lombaires et sacrées, ces mêmes bran- ches s'envoient réciproquement , et à plu- sieurs reprises, des rameaux de communica- tion qui s'entre-croisent en diverses direc- tions, et constituent ainsi ce qu'on a nommé le plexus. Indépendamment des nerfs rachidiens ou spinaux, au nombre de 32 paires, il y aie» SYS SYS 149 nerfs crâniens ou cérébraux, au nombre de 1 1 paires ; ce sont : 1" paire, les nerrs olfactifs ( nn 1 ). Ils naissent par trois racines blanches : l'une, externe , se dirige vers la scissure de Syl- vius (c), et se perd dans le lobule d'Hippo- campe; la deuxième , interne , se dirige du côté de l'hémisphère jusque vers le corps cal- leux; la troisième enGn provient du champ olfactif. Les nerfs olfactifs transmettent au cerveau l'impression que les odeurs produi- sent sur ses ramuscules innombrables dis- tribués dans la membrane pituitaire. 2e paire, les nerfs optiques (n° 2). Us naissent de la paire antérieure des tuber- cules quadrijumeaux ; quelques fibres ce- pendant peuvent être suivies jusque dans la paire postérieure des tubercules quadri- jumeaux. Les deux nerfs optiques marchent ensuite l'un vers l'autre , se réunissent sur la ligne médiane, et se confondent telle- ment en un même tronc, avant de se séparer de nouveau , qu'il devient difficile, au pre- mier abord, de savoir s'il y a croisement des fibres qui les composent , ou bien fusion d'une partie d'entre elles et adossement des autres. Mais à l'aide d'une étude anato- mique plus approfondie, on voit que quel- ques fibres seulement, détachées du côté interne de chaque nerf optique, s'entre-croi- sent ; d'où il résulte que chaque nerf ocu- laire contient des filets provenant de son congénère. Ces nerfs transmettent au cer- veau l'impression que la lumière produit sur la rétine. 3e paire , les nerfs moteurs oculaires corn- muns ( n° 3 ) naissent de la partie interne des pédoncules du cerveau , en arrière des deux éminences mamillaires. Leurs racines vont jusque sous le pont de varole , en sui- vant la direction des pédoncules. Ces nerfs donnent le mouvement à tous les muscles de l'orbite, le grand oblique et le droit ex- terne exceptés. 4e paire, les nerfs pathétiques. Ils nais- sent sur la partie postérieure et supérieure de la valvule de Vieussens , à 3 millimè- tres environ des tubercules quadrijumeaux. Suivant Tiedemann et Longet , les racines des pathétiques seraient en rapport avec un faisceau fibreux du cordon antérieur de la moelle , qui , en sortant du pont de varole , se recourbe en haut et en dedans sous les tubercules quadrijumeaux. Chaque nerf pa- thétique donne le mouvement au muscle grand oblique de l'œil. 5e paire, les nerfs trijumeaux. Us nais- sent par deux faisceaux ( n" 5), dont l'un , considérable, va jusque entre les éminences olivaires et les corps restiformes avec les- quels il paraît se confondre; et l'autre, plus petit, qui semble provenir de la por- tion du cordon antérieur de la moelle. Les nerfs trijumeaux sont très mous à leur ori- gine ; mais ils deviennent bientôt fort durs, et se divisent en une multitude de filets dis- posés en un ruban aplati qui passe sur une dépression du rocher. Ce ruban se partage en trois faisceaux, qui ont valu à ce nerf le nom qu'il porte ou celui de trifacial. Les deux faisceaux qui constituent le nerf oph- thalmique et le maxillaire supérieur, for- ment un renflement appelé ganglion semi- lunaire de Glaser. Le troisième, ou nerf maxillaire inférieur, qui est la continuation du petit faisceau d'origine, s'accole au gan- glion sans lui donner ni en recevoir de filet. Chacune des branches du trifacial sort du crâne par une ouverture distincte. Les filets provenant du ganglion de Glaser don- nent le sentiment aux parties auxquelles ils se distribuent; ceux de l'autre donnent le mouvement. 6e paire , nerfs moteurs oculaires exter- nes, abducteurs (n° 6). Us naissent sur les pyramides antérieures au moment où elles entrent dans la protubérance. Quelques fi- lets paraissent venir du pont de varole. Ces nerfs donnent le mouvement au droit ex- terne ou abducteur de l'œil. 7e paire, nerfs de la portion dure, facial proprement dit (n° 7). Il tire son origine du sillon qui sépare le pont de varole de la moelle allongée, un peu plus en dehors que les éminences olivaires. Le facial donne le mouvement à tous les muscles de la face et à quelques uns de ceux du cou. 8e paire , nerfs auditifs (n° 8) ou portion molle. Us naissent du plancher du quatrième ventricule , et d'une bandelette ou ruban qui, placé en travers sous le corps resti- forme, couvre une partie de la base du nerf acoustique. Ce nerf transmet au cerveau l'impression que les sons produisent sur l'oreille interne. 9e paire, nerfs glosso-pharyngicns (n° 9). 150 SYS SYS Ils naissent sur la partie antérieure des corps restiformes, en dehors du sillon qui sépare ces corps d'avec les olives. Ils don- nent le mouvement aux muscles de la langue et du pharynx, particulièrement à ceux qui sont nécessaires à l'articulation de la voix. 10e paire, nerfs pneumo - gastriques ( n° 10 ). Ils naissent un peu plus bas que les précédents. Leurs filets d'origine sont au nombre de 2 à 12, et forment 2 ou 3 fais- ceaux. Ils donnent le mouvement aux mus- cles du larynx, à une partie de ceux du pha- rynx , au tissu cellulo-musculaire qui est placé entre les extrémités des fibro-carti- iages de la trachée-artère et des bronches , et à l'œsophage. Ces nerfs se terminent en- suite sur l'estomac, et communiquent avec le plexus solaire. 11e paire, nerfs grands hypoglosses (no 11). Ils naissent du sillon qui sépare les pyramides antérieures d'avec les olives par 12 ou 15 rameaux, qui forment ordi- nairement 4 faisceaux distincts. Ils donnent le mouvement aux muscles de la langue , principalement à ceux qui agissent pendant la mastication et la déglutition. D'après ce que nous venons de dire , on voit que les nerfs sensitifs comprennent ceux qui sont doués d'une propriété particulière, qui les rend aptes à recevoir l'impression de quelques corps spéciaux, tels que les odeurs, la lumière, le son, etc. , et ceux qui nous donnent cette sensibilité générale appelée tact. De plus , que les nerfs moteurs , com- prennent également deux ordres; d'une part, les nerfs spinaux, grands hypoglosses, moteur oculaire externe, moteur oculaire commun, et la racine antérieure des nerfs trijumeaux; de l'autre, les nerfs spinal, pneumo-gastrique , glosso-pharyngien , le facial et le pathétique, qui, d'après Charles Bell, seraient des nerfs respirateurs, et par conséquent distincts des autres par leur ori- gine et leurs fonctions. Après avoir indiqué , le plus sommaire- ment possible, tout ce qui est relatif aux nerfs cérébro-spinaux, nous devons revenir un instant sur les centres nerveux, afin de compléter la description de la planche. On trouvera à l'article Mammifères tout ce qui est relatif au mode de développement de l'encé- phale. La moelle épinière, qui, comme nous l'avons vu, reçoit les racines nerveuses, constitue une longue lige de forme presque cylindrique renflée (a) , au niveau de la ré- gion cervicale et au niveau de la région lombaire. Cette tige médullaire présente antérieurement un sillon médian et lon- gitudinal qui la partage en deux moitiés symétriques. Un autre sillon divise égale- ment chacun de ses côtés, ce qui permet de considérer la moelle comme étant composée de 4 faisceaux assez distincts. L'extrémité de la moelle épinière la plus rapprochée du cerveau porte le nom de bulbe rachidien, de moelle allongée. C'est sur cette partie de l'axe nerveux que se trouvent, en avant, les éminences olivaires, et, entre elles, les deux éminences pyramidales antérieures; de plus, sur les côtés , les parties latérales , les corps restiformes ou les pyramides latérales. De ces divers renflements, les olives semblent, en quelque sorte , surajoutées au bulbe ra- chidien, tandis que les pyramides sont les prolongements des cordons antérieurs et pos- térieurs de la moelle épinière. Les faisceaux des pyramides antérieures s'entre-croisent, en grande partie, de droite à gauche et de gauche à droite; ils envoient des fibres qui, en s'irradiant, forment d'abord le plancher du 4e ventricule, et ensuite un faisceau moyen qui, après avoir entouré les olives, traverse la protubérance annulaire ou le mésocéphale pour aller se perdre dans les tubercules quadrijumeaux; puis enfin ces faisceaux Yont constituer les pédoncules du cerveau. Quant aux faisceaux latéraux (corps restiformes) de la moelle qui consti- tuent les cordons postérieurs de l'axe spi- nal, ils se portent, celui de droite, dans la portion droite du cervelet , et celui de gau- che , dans la portion gauche du même or- gane pour former les pédoncules du cerve- let. La fig. 1 de la pi. 3 montre la protubé- rance annulaire E : en avant d'elle les pé- doncules cérébraux , et en arrière les pé- doncules cérébelleux. Chaque pédoncule cérébral est composé de deux couches dis- tinctes de fibres médullaires : l'une d'elle fait suite aux pyramides antérieures ; l'autre provient des éminences olivaires. Dans tout leur trajet , ces couches du pédoncule , de plus en plus rapprochées entre elles, restent néanmoins distinctes l'une de l'autre par l'interposition d'une substance grisâtre, et s'irradient dans les couches optiques et les SYS SYS 151 corps striés. Des fibres qui dérivent des oli- ■H H portent également dans la couche op- tique (c, fig. 5); celles qui proviennent des pyramides latérales vont au corps strié (a, fig. 5). Après cette distribution principale des fibres de chaque pédoncule, ceux-ci en fournissent encore plusieurs plans distincts qui concourent à former toutes les commissu- res , tous les prolongements et toutes les circonvolutions du cerveau. La principale et la plus importante de toutes les commissures cérébrales est le corps calleux (A, fig. 4), qui va d'un hémi- sphère à l'autre. Au dessous de lui s'en trouve une autre constituée par une lame blanche, et nommée vaut» à trois piliers ; elle fait partie des parois du 3e ventricule (d, fig. S). De la partie médiane et des pé- doncules de la voûte se détachent deux la- melles très fines de substance médullaire, qui. plus ou moins adossées l'une à l'autre, constituent la cavité du 5e ventricule. On a donné à la cloison formée par ses deux feuil- lets transparents le nom de seplum lucidum, ou de cloison transparente des ventricules latéraux (6, c, fig. 5). Ceux-ci sont creusés dans l'épaisseur des hémisphères cérébraux. Enfin le 4e ventricule (a, fig. 5) est creusé dans le cervelet. Entre les couches optiques (c, fig. 5) se trouve la commissure de ces corps : elle est d'une couleur grisâtre et d'une consistance très molle. En arrière d'elle se voit une ouverture oblongue , qui conduit dans la partie la plus profonde du 3e ventricule, et dont le fond est formé par ia substance grise qui se trouve limitée en- tre les deux pédoncules du cerveau. Cette portion de la cavité ventriculaire moyenne du cerveau, correspond à l'endroit où les nerfs optiques se joignent l'un a l'autre en formant une croix ou chiasma. C'est sous le chiasma, du côté correspondant à la base du crâne , que se trouvent les deux émi- nences mamillaires (voy. fig. 1), ou les tu- bercules pL-iformes et la glande piluitaire (p, fig. 3). La structure de cette glande et sa position derrière le chiasma ont fait penser au professeur W.-W. Ficher, que son étal d'intumescence, plus ou moins considé- rable, pourrait avoir une influence détermi- née sur la production du sommeil. Cet habile et savant professeur s'appuie à cet égard sur les lumières que lui a fournies l'anatomie pathologique. En avant des couches optiques (c, fig. 5) et des pédoncules de la voûte à trois piliers, entre les corps striés, se trouve un faisceau arrondi de substance blanche , qui constitue ce que l'on a nommé commissure antérieure du cerveau. La commissure pos- térieure de cet organe, de même nature que la précédente , se trouve placée à la partie postérieure des couches optiques. Un peu en arrière de cette dernière, on aperçoit (fig. 5) les tubercules quadrijumeaux , dont nous avons déjà parlé, et la glande pinéale (d, fig. 5), située en avant de l'ouverture qui met en communication les 3e et 4e ven- tricules. Le cervelet (D, fig. 1 à 6), environ quatre fois moins volumineux que le cerveau pro- prement dit, offre deux hémisphères ou lobes bien distincts l'un de l'autre. Sa face inférieure présente les éminences vermicu- laires (7, 8, fig. 1) composées de plusieurs feuillets parallèlement placés les uns à côté des autres , comme ceux qui entrent dans la composition du cervelet lui-même. La sub- stance blanche qu'on rencontre dans le cer- velet affecte, quand on incise cet organe sur la ligne médiane {Voy. pi. 3 et 5), une dis- position toute particulière, et c'est à elle qu'on a donné le nom d'arbre devio. Afin d'éviter des redites, nous ne par- lerons pas ici des autres parties qui en- trent dans la composition du cerveau, telles que la corne d'Arnmon , les bandelettes demi-circulaires et les circonvolutions en général, toutes ces parties ayant été fort bien exposées à l'article Mammifères. Nous voudrions également passer sous silence ce qui est relatif aux méninges; mais, à cet égard, nous avons à remplir une lacune qu'on remarque au mot Mammifères , dans l'exposé que son auteur a fait de l'arach- noïde. Là, en effet, il est difficile au lecteur de bien comprendre la manière dont cetto membrane se comporte; les diverses opi- nions que l'on a émises à cet égard n'ayant pu être mentionnées. Toutefois, et pour un motif personnel , nous passerions sous si- lence les citations, si elles n'étaient d'un grand intérêt au point de vue physiolo- gique surtout. Voici donc en peu de moti de quoi il s'agit. Depuis Bichat, les anatomisles ont admis généralement que l'arachnoïde, membrane Î52 SY SYS séreuse, après avoir entièrement coiffé les hémisphères cérébraux et la moelle épinière, à l'aide de ses deux feuillets adossés, se porte aussi dans la grande fente cérébrale, où elle rencontre les veines de Galien, et qu'en ce point-là elle pénètre avec ces vais- seaux dans les ventricules par un conduit étroit nommé canal de Bichat. D'après cette manière de voir, la grande cavité arachnoï- dienne, celle qui contourne et enveloppe de toute part Taxe cérébro-spinal, communi- querait avec les petites cavités, celles du cerveau et celle du cervelet , au moyen du canal de Bichat. En admettant cela, le liquide qu'on introduirait dans la grande cavité arachnoïdienne passerait , toujours par le canal de Bichat, de cette cavité dans celles des ventricules du cerveau , et de là dans le quatrième ventricule, d'où elle ne saurait sortir, puisque, en général, le pro- pre des membranes séreuses est de consti- tuer une cavité sans ouverture. Or, l'expé- rience directe prouve , d'une part , que le liquide contenu dans la grande cavité ne parvient jamais dans les ventricules , et, de l'autre, que le liquide introduit dans le quatrième ventricule ne s'y accumule point, celui-ci étant largement ouvert du côté de la moelle épinière , et communi- quant avec la cavité sous -arachnoïdienne de la moelle. Ainsi, non seulement la grande cavité séreuse cérébro-spinale ne conduit pas dans la petite, mais encore cette der- nière n'est pas close de toute part. A l'ap- pui de ceci nous dirons que le liquide, que Cotugno et M. Magendie entre autres ont trouvé dans la cavité sous-arachnoï- dienne de la moelle, passe librement dans Ses ventricules par la fente du cervelet, et de là, vers la périphérie du cerveau, entre l'arachnoïde et la pic-mère, sans traver- ser le canal de Bichat. C'est cette détermi- nation rigoureuse des faits bien établis par M. Magendie, qui faisait admettre que l'arachnoïde ventriculaire devait au moins être perforée vers la partie la plus déclive du 4e ventricule, et que cette perforation venait infirmer la règle générale assignée aux membranes séreuses. Tout ceci se pas- sait en 1828, et c'est en 1829 que, dans une thèse inaugurale soutenue à la Faculté de médecine de Paris, nous avons démontré anatornifiuement que le prétendu canal de Bichat n'est qu'un cul-de-sac, que l'arach- noïde, par conséquent, ne pénètre pas dans les ventricules, que cette séreuse n'est point perforée , qu'elle ne contient que fort peu de sérosité dans sa cavité, que le liquide cérébro-spinal se trouve en abon- dance dans la cavité sous-arachnoïdienne de la moelle et dans les ventricules, et que ces derniers ne sont tapissés que par la pie- mère. En établissant donc que le célèbre Bichat s'est trompé lorsqu'il a admis le canal qui porte son nom, l'anatomie physio- logique et l'anatomie pathologique trouvent une ample explication des faits , sans qu'il soit nécessaire d'admettre une nouvelle exception en faveur des séreuses. A part les faits que nous venons de signaler , on trouvera au mot Mammifères le complément de tout ce qui a rapport à l'a- rachnoïde, et en même temps la description anatomique de la dure-mère et de la pie- mère. Nous n'ajouterons rien non plus à ce qui a été dit sur le système nerveux gan- glionnaire ou de la vie animale, car, toute courte qu'elle est , cette description est suffisante pour donner une idée générale des rapports, des connexions et des usages du grand sympathique. Pour terminer actuelle- ment tout ce qui est relatif à l'axe cérébro- spinal de l'homme, nous dirons d'abord un mot de sa composition chimique, après quoi nous entrerons dans quelques détails au sujet des animaux avant de nous occuper des fonctions du système nerveux en gé- néral. Les substances qui constituent les centres nerveux ont été analysées par plusieurs chimistes, principalement par Vauquelin et par M. Couerbe. Ce dernier admet dans la matière du cerveau et de la moelle épinière quatre substances grasses, toutes phospho- rées. Il les désigne sous les noms de Céré- brate, Stéaroconale, Céphalote et Eléencé- phale. 1° La Cérébrale est solide, blanche, pulvérisable, soluble dans l'alcool bouillant, insoluble dans l'éther, non saponifiable par les oxydes alcalins; elle renferme du soufre et du phosphore, outre le carbone, l'oxygène, l'hydrogène et l'azote. M. Couerbe a prétendu même que la proportion du phosphore est dépendante de l'état d'idio- tisme ou de folie des individus , qu'elle est moindre chez les idiots comparativement SYS à celle des individus sains, et plus considé- rable chez les fous. 2° La Stcaroconate est une substance d'une couleur fauve, pulvé- risable, insoluble dans l'eau, l'éther et l'alcool ; elle est infusible et se dissout dans les huiles grasses ou volatiles. L'acide azo- tique la convertit en acide gras cristalli- sable. Elle renferme aussi du phosphore. 3* La Cephalote est élastique, brune, solide; elle se ramollit au feu, est difficilement soluble dans l'éther et l'alcool ; elle est saponiflable par les alcalis, mais à peine attaquée par l'acide azotique. Elle contient aussi du soufre et du phosphore. 4° L'Elcen- ccphale , ou huile du cerveau , est une sub- stance huileuse, rougeâtre, soluble dans l'éther, l'alcool, les huiles. Sa composition est la même que celle de la Cephalote. de l'axe cérébro-spinal cuez les oiseaux. Les centres nerveux de cette classe sont remarquables par leur uniformité dans toutes les espèces qui la composent. Le cer- veau est formé de six masses ou tuber- cules : deux hémisphères, deux tubercules analogues aux tubercules quadrijumeaux des Mammifères, le cervelet et la moelle épinière. Les couches optiques sont situées profondément et entièrement cachées par la partie postérieure des hémisphères. Les hémisphères cérébraux n'offrent point de circonvolutions ; les tubercules trijumeaux sont arrondis, lisses, placés en arrière sous les hémisphères. Le cervelet n'a qu'un seul lobe comprimé latéralement, et de chaque côté un petit appendice conoïde. L'arbre de vie du cervelet des Oiseaux est moins corn- posé que dans les Mammifères. Le centre du cervelet est creusé d'un enfoncement qui communique avec le quatrième ventricule. La moelle allongée n'a ni éminences pyra- midales et olivaires distinctes, ni pont de varole, ni corps trapézoïde, elle présente une large surface unie. Les jambes du cer- velet y pénètrent immédiatement, ou s'y Confondent avec les corps restiformes sans Lrmer de saillie. Avec un peu d'attention in retrouve les pyramides et les olives sur la face inférieure de la moelle allongée des Oiseaux. Les pyramides postérieures se trou- vent comme à l'ordinaire à la face supé- rieure de la moelle allongée. Ces cordons , 3près avoir formé le cervelet, traversent la T. SYS 153 couche optique et pénètrent dans le corps strié en même temps que les cordons anté- rieurs de la moelle. Le corps strié ou can- nelé forme à lui seul presque tout l'hémi- sphère ; il ne présente pas dans son intérieur de stries alternatives blanches et grises, et ne se porte pas en arrière dans la cavité ventriculaire ; aussi n'y a-t il pas de corne d'Àmmon. Les Oiseaux manquent de corps calleux , de voûte à trois piliers et de cloison trans- parente. Les hémisphères ne s'unissent l'un à l'autre qu'en arrière vers la commissure du cerveau. Celle-ci se prolonge de chaque coté dans la substance des hémisphères , comme cela s'observe chez l'Homme. Les couches optiques, placées en arrière de cette commissure, sont séparées des corps striés par le cercle fibreux de l'orifice ven- triculaire. Leur volume est fort petit com- paré à celui des corps striés. Une commissure postérieure, sous la forme d'une bandelette blanche, unit les couches optiques en avant de la large membrane qui s'étend au-dessus de l'aqueduc de Sylvius, d'un tubercule bi- jumeau à l'autre. Le troisième ventricule est situé entre les couches optiques. Les lignes blanches qui les bordent supérieurement se prolongent pour servir de pédicule à la glande pinéale. Ce ventricule communique d'une part avec l'entonnoir, et de l'autre avec le 4e ven- tricule; mais la voûte placée sur cette es- pèce d'aqueduc n'est point surmontée par les tubercules quadrijumeaux. C'est une simple lame mince qui n'est autre chose que la valvule du cerveau prolongée en avant et qui unit les tubercules bijumeaux. EnGn, les tubercules mamillaires manquent chez les Oiseaux. Les nerfs olfactifs naissent, par des racines blanches , vers les lobes postérieurs des hémisphères, et se dirigent en avant pour se terminer par un lobule creux qui communique avec le ventricule antérieur. Les nerfs optiques naissent des tubercules bijumeaux et se joignent pres- que aussitôt en forme de croix. Les nerfs moteurs oculaires communs naissent de la moelle allongée ou des pédoncules du cer- veau, au moment où ils s'enfoncent sous les tubercules bijumeaux. Les pathétiques viennent de la valvule du cerveau. Les autres nerfs du crâne r:3 154 SYS présentent rien de particulier dans leur origine. Quant à la moelle épinière, elle se prolonge jusque dans les vertèbres coccygiennes , et présente dans toute sa longueur un petit canal cylindrique. Le sillon médian de la moelle, dans la région du sacrum, s'élargit car l'écartement de ses cordons postérieurs, qui circonscrivent une petite cavité nom- mée sinus rhomboïdaly et se rapprochent aussitôt après. Ce sinus ne communique pas avec le canal central de la moelle, et la sub- stance blanche de chaque cordon rachidien constitue les parois de ce sinus, d'après Jes belles recherches de M. Natalis Guillot. Le renflement supérieur de la moelle ■épinière correspond aux premières vertèbres dorsales , et le postérieur aux vertèbres sa- crées. M. Laurillard, et beaucoup d'autres enatomistes, ont constaté que ce dernier est plus considérable que l'antérieur chez tous les Oiseaux indistinctement. Du grand sympathique. — Le nerf grand sympathique des Oiseaux a beaucoup de rapports avec celui des Mammifères , aussi ne le décrirons-nous pas avec détail. Nous dirons seulement que le ganglion semi- îunaire des Mammifères est ici moins déve- loppé, moins concentré en une seule masse. Plusieurs ganglions épars, et plusieurs filets nerveux leur servant de communication, Je constatent chez les Oiseaux. On voit ensuite 4a continuation du nerf grand sympathique j usque sur les dernières vertèbres de la queue; mais les ganglions terminaux ne se réunis- cent pas en un seul, comme cela se voit dans les Mammifères. DE i/AXE CÉRÉBRO-SPINAL CHEZ LES REPTILES. Le cerveau des Reptiles, en général, ne présente point de circonvolution. La cavité du lobe olfactif est en communication avec te ventricule de l'hémisphère correspondant. Cet hémisphère est, comme dans les Oiseaux, pourvu d'un corps strié dont le volume varie suivant les ordres, et d'une membrane qui ferme le ventricule en haut et en dedans, et vient, par deux piliers, l'un antérieur, l'autre postérieur, embrasser le pédoncule du cerveau dans une anse par où passent fes plexus choroïdes. Les couches optiques £ont très petites, limitant lie troisième ven- tricule. Les tubercules quadrijumeaux , SYS placés au-dessus de l'aqueduc , sont arron- dis , généralement au nombre de deux , sé- parant les hémisphères d'avec le cervelet, et creusés, comme dans tous les Oiseaux, d'un ventricule qui communique avec le troisième. Le cervelet est généralement petit et quelquefois réduit à une simple lamelle transversale. II ne recouvre pas tout le qua- trième ventricule, qui est terminé en pointe par les cordons postérieurs de la moelle. A la base du cerveau il n'y a d'autre saillie que le chiasma des nerfs optiques; le pont de varole n'existe point. La glande pinéale et la glande pituitaire existent dans tous les Reptiles. Les nerfs olfactifs proviennent de l'ex- trémité antérieure des hémisphères, comme cela s'observe chez les Oiseaux. Les nerfs optiques semblent tirer leur ori- gine du tuber cinereum, mais en y regardant avec plus d'attention on voit qu'ils naissent des tubercules quadrijumeaux. Le moteur oculaire commun , le pathéti- que et l'abducteur ne présentent pas de particularités, quant à leur origine; toute- fois, sur le cerveau de la Tortue franche, le pathétique, bien que naissant de la portion supérieure du prolongement cérébral, émane de la portion motrice de la moelle. Le trijumeau paraît , dans les Tortues et le Pipa, avoir deux racines distinctes. Le moteur oculaire externe s'accole dès son origine à la cinquième paire. Les rapports des septième et huitième pai- res ne présentent rien de particulier, compa- rés à ceux des Mammifères. Le glosso-pharyngien est plus ou moins distinct, suivant les diverses espèces. La moelle épinière des Reptiles est percée d'un canal à parois formées de substance grise. Elle présente les deux renflements an- térieur et postérieur; mais ils sont souvent peu marqués. Du grand sympathique. — Dans les Chélo- niens, les ganglions cervicaux n'ont point toujours des rapports constants avec les au- tres nerfs. Les vertèbres du cou manquant de canal vertébral, le grand sympathique est accolé au nerf pneumogastrique dans presque toute son étendue. Il existe un gan- glion cervical moyen duquel partent des filets qui se rendent à l'aorte, au plexus car- SY SYS 1. diaque et au plexus cœliaque. Entre les sep- tième et huitième cervicales, se trouve le ganglion cervical inférieur qui n'est guère qu'un renflement allongé du nerf; viennent ensuite deux ganglions dorsaux; puis, vers le milieu du dos, un troisième et dernier ganglion qui fournit les nerfs splanchniques. Le reste du grand sympathique est formé par un ou deux cordons qui envoient à la région sacrée un grand nombre de rameaux dont les divisions forment les plexus rénal, hypogastrique et sacré. Quelques variétés s'observent dans les autres espèces de Tor- tues, mais elles n'offrent aucune impor- tance. Dans les Crocodiles , il y a un grand sym- pathique tout à fait régulier. Dans les Sauriens, en général, il n'existe qu'un petit nombre de ganglions. Un gan- glion cervical supérieur, un autre à la ré- gion du cœur, deux ou trois vers les der- nières vertèbres dorsales, et enfin un gan- glion pour la région sacrée. Dans les Ophidiens , le grand sympathique est d'une ténuité extrême; ses communica- tions avec les ganglions intervertébraux ont lieu au moyen de filets nerveux très longs. Après avoir fourni les nerfs cardiaques , le grand sympathique s'accole à l'aorte, où il se termine insensiblement. On trouve éga- lement le grand sympathique chez les Ba- traciens; mais les deux cordons symétri- ques, assez rudimentaires, ne se réuni- raient pas entre eux, d'après Weber. DE L'AXE CEREBRO-SPINAL CHEZ LES POISSONS. Le cerveau des Poissons offre , en géné- ral , la forme d'un double chapelet ; les par- ties renflées qui en donnent l'aspect sont , en outre, tellement différentes, à beaucoup d'égards , dans les Poissons osseux et dans les Poissons cartilagineux, qu'il est indispen- sable de l'étudier séparément dans les deux groupes. A. Chez les Poissons osseux, le cerveau a subi dans son développement, et dans la position relative de ses parties, des modifi- cations si profondes, qu'il est assez difficile d'y poursuivre les analogies sans craindre de se méprendre. Cependant le cervelet, chez les Poissons, peut servir en quelque sorte de guide ; il est placé en travers sur le haut de la moelle, et affecte des formes bien diffé- rentes : il est plus gros, en proportion, qu? chez les animaux à sang chaud , et surpassa même souvent en volume les hémisphères cérébraux. Immédiatement au-devant du cervelet, il y a une paire de lobes dont l'existence est constante; chacun d'eux con- tientun ventricule qui communique avec son congénère, et qui contient une saillie ana- logue au corps strié. Sous la voûte communo de ces lobes creux, il y a tantôtdeux, tantôt quatre tubercules qui présentent une grande analogie avec les tubercules quadrijumeaux : l'union de ces lobes est marquée par des fibres transversales , qui établissent une commissure qui a quelque analogie avec, celle des corps calleux. Au-dessous de cette commissure , on aperçoit également des tra- ces de la voûte à trois piliers. Il y a encore, une autre commissure qui unit les deux lo- bes cérébraux, c'est celle qui s'étend d'ui^ plancher à l'autre des ventricules latéraux. Entre cette languette médullaire et les tu- bercules contenus dans leur cavité, on voiî. l'ouverture du troisième ventricule qui con- duit, comme à l'ordinaire, à l'infundibulum et à la glande pituitaire. La disposition cavitaire des divers lo- bes du cerveau est ce qui jette le plus de doute sur la détermination de ces parties. Ainsi , plusieurs anatomistes prennent les lobes creux pour les hémisphères cérébraux, d'autres pour les tubercules bijumeaux , sans que rien soit encore bien établi dans la science. Quoi qu'il en soit de cette détermina- tion, on voit, en avant des lobes creux, les nerfs olfactifs formant des renflements di- vers et si volumineui parfois , que des ana- tomistes les ont pris pour les hémisphères du cerveau; en arrière du cervelet, il y a presque toujours des tubercules qui parais- sent donner naissance à plusieurs paires de nerfs, et qui sont quelquefois aussi considé- rables que les hémisphères du cerveau : il y a aussi quelquefois entre eux un tubercule impair qui ressemble à un second cervelet. Ces lobes postérieurs sont en rapport avec le volume du nerf pneumo-gastrique. Les nerfs olfactifs proviennent des lobes antérieurs du cerveau. Les nerfs optiques naissent derrière les précédents par des ra- cines provenant des lobes inférieurs, que Quelques anatomistes ont assimilés aux émi- 156 SYS nences mamillaires de l'homme. La moelle épinière des Poissons ne diffère point nota- blement d'avec celle des autres vertébrés. La glande pinéale existe dans toutes les es- pèces sous la forme d'un petit mamelon de matière grise. Il en est de même de la glande piluitaire. B. Chez les Poissons cartilagineux. La paire des lobes antérieurs ou les hémisphères céré- braux, sont simplement creusés d'un ventri- cule communiquant avec l'aqueduc de Syl- vius, et n'ont plus la structure des lobes creux des Poissons osseux. Plus en avant, et après un collet assez prononcé, il y a deux lobes presque soudés entre eux, et creusés chacun d'une petite cavité qui conduit dans le lobe olfactif correspondant. Les corps striés ne sont pas franchement dessinés dans les Poissons cartilagineux; ils sont plus ou moins larges et rubanés , sui vant les espèces. Entre eux est un sillon qui conduit dans le troisième ventricule. Les tubercules quadrijumeaux n'existent généralement pas chez les Poissons carti- lagineux, ou, s'ils existent, ils ne sont qu'au nombre de deux sous une forme demi- ovale, situés en avant du cervelet. Quant aux nerfs cérébraux, il est plus difficile en- core que chez les Poissons osseux de bien préciser de quels faisceaux de la moelle épi- nière ils émanent, aussi n'en parlerons-nuu. pas ici. En résumé , et d'après l'exposé que nous venons de faire, on trouve |que chez les Mammifères le cerveau renferme le Corps calleux, la Voûte à trois piliers, les Cornes â'Ammon , le Pont de Varole, les lignes al- ternativement blanches et grises du corps calleux, les tubercules quadrijumeaux sans cavités , les lobes latéraux du cervelet ; que chez les Oiseaux, les tubercules quadriju- meaux sont placés sous la base du cerveau; de plus la cloison qui ferme chaque ven- tricule est mince et rayonnante ; que chez les Reptiles , les tubercules quadrijumeaux sont placés derrière les hémisphères, et que le cervelet est très petit ; que chez les Poissons cartilagineux il y a soudure de la première paire de lobes olfactifs , absence de tuber- cules à l'intérieur des lobes creux; que chez les Poissons osseux, enfin, il n'y aurait pas de ventricules dans les hémisphères , si l'on assimile les lobes creux aux tubercules SYS quadrijumeaux. Ceux-ci auraient en outre une structure très compliquée : la glande pinéale serait en avant des hémisphères ; les tubercules quadrijumeaux se trouve- raient à l'intérieur du ventricule commun. Les trois dernières classes n'ont ni corps cal- leux, ni voûte, ni pont de Varole , et de plus les tubercules quadrijumeaux offrent des ca- vités ventriculaires . Indépendamment de ces caractères pro- pres à chaque groupe des Vertébrés , on remarque que les Oiseaux et les Reptiles ont certains caractères communs, à savoir la petitesse de leurs couches optiques , et l'ab- sence de protubérance mamillaire à la base du cerveau. Enfin tous les animaux vertébrés ont en commun la division principale en hémi- sphères, couches optiques , tubercules qua- drijumeaux et cervelet. Les deux ventricules antérieurs sont pairs; le 3e et le 4e sont im- pairs; l'aqueduc de Sylvius ainsi que l'in- fundibulum existent , et la communication est toujours ouverte entre tous les ventri- cules. On trouve également , chez tous les Vertébrés , les corps striés , les commissures antérieure et postérieure, les glandes pinéale et pituitaire, et le cervelet. Au point de vue du développement des diverses parties du cerveau, il semblerait y avoir certains rap- ports entre les facultés des animaux et les proportions de leurs parties communes. Ainsi la perfection de leur intelligence pa- raît d'autant plus grande, d'après le célèbre Cuvier, que l'épanouissement du corps strié en hémisphère est plus considérable. Aussi l'Homme, qui a les deux hémisphères plus épais, plus étendus et plus reployés que les autres espèces, est-il le premier dans l'é- chelle des êtres. A mesure qu'on s'éloigne de l'Homme , les hémisphères deviennent plus minces et plus lisses; les parties qui com- posent le cerveau se recouvrent moins les unes les autres, et semblent s'étaler de plus en plus en longueur. En même temps que cet changements s'effectuent, on voit également que l'intelligence diminued'espèce à espèce; il paraît même que certaines parties pren- nent dans toutes les classes un développe- ment relatif à certaines qualités des ani- maux. Or, à ce point de vue, l'étude com- parative des diverses parties du cerveau, dans la série animale, est bieo digne de SYS fixer l'attention des anatomistes et des phy- siologistes; car on peut espérer, en suivant ces recherches , d'acquérir quelques notions sur les usages particuliers à chacune des parties du cerveau. Du grand sympathique chez les Poissons. — Il est réduit, dans cette dernière division des Vertébrés, à un simple Olet nerveux qui se trouve situé sur les côtes de la colonne vertébrale. Les anastomoses que le grand sympathique envoie aux nerfs vertébraux sont d'une ténuité extrême , ainsi que les branches qui se distribuent sur le péritoine et les artères. Le grand sympathique peut être suivi dans la tête des Poissons jusqu'à la cinquième paire, excepté chez les Lam- proies, où l'on n'a pas encore décrit le grand sympathique. Ainsi , comme on le voit , le système nerveux de la vie organique suit la dégradation que les divers groupes des Ver- tébrés subissent eux-mêmes en passant des Mammifères aux Poissons. DD SYSTÈME NERVEUX DES INVERTÉBRÉS. Le cerveau des Mollusques céphalopodes , celui, surtout, des Poulpes , des Seiches et des Calmars , paraît se rapprocher , à quel- ques égards, de celui des animaux verté- brés. Le cerveau du Poulpe se compose d'une masse antérieure, aplatie, de forme car- rée , d'une couleur blanchâtre, et d'une masse globulaire de couleur grisâtre. Le collier médullaire sort des parties latérales de ces deux portions : c'est une masse apla- tie , dont la partie antérieure produit quatre gros nerfs , qui , avec les quatre pareils de l'autre côté , vont se rendre en devant dans les huit pieds. Indépendamment de ces huit branches, les prolongements de la moelle al- longée fournissent un collier dit œsophagien, d'où partent des nerfs qui donnent lieu au ganglion étoile. De chaque côté de l'origine du collier , au point où il sort du cervelet , naît le nerT optique. Après cela, la partie antérieure du cerveau donne trois paires de iierfs ; les deux plus internes se partagent en plusieurs filets , qui s'irradient dans les téguments de la bouche et du pied. L'ex- terne contourne l'œsophage , va former à la base de la masse buccale un ganglion bi- lobé , et complète ainsi , en avant du grand collier œsophagien, un dernier collier anté- rieur qu'on retrouve dans un grand nombre SYS 157 de Mollusques. La partie inférieure du col- lier donne aussi naissance aux nerfs acous- tiques et à une espèce de plexus, d'où par- tent les nerfs qui se rendent aux organes d§ la circulation et à ceux de la respiration. Dans les Ptéropodes et les Gastéropodes , il n'y a plus de collier antérieur complet, mais seulement un demi-collier, ou plutôt un ganglion sous - œsophagien simple ou double, uni au cerveau par deux filets. Quant au système nerveux central , il est formé par trois ordres de ganglions qui com- plètent, au moyen des cordons qui les réu- nissent , une espèce de double croissant au- tour de l'œsophage, sur lequel un savant anatomiste , M. Soulcyet , a plus particuliè- rement porté l'attention. Les ganglions supérieurs constituent, chez les Ptéropodes, le cerveau proprement dit ; ils fournissent les nerfs des tentacules, ceux des yeux et ceux de la bouche. Deux des ganglions inférieurs fournissent les nerfs aux organes de la locomotion et de la sen- sibilité générale. Enfin , la seconde paire inférieure envoie des nerfs aux branchies. Dans les Gastéropodes, le cerveau se trouve placé sur l'œsophage , derrière une masse ovale de muscles, qui enveloppe, comme chez l'Escargot, par exemple, la bouche et le pharynx. Tous les nerfs qui partent delà masse souvent bilobée du cerveau vont à la bouche , à la peau voisine de la bouche , au tentacule supérieur, au tentacule optique , à l'appareil sexuel. Du ganglion sous-œsophagien , qui est presque égal en volume au cerveau , partent les nerfs de la tête, ceux du pied , un petit nerf qui va se distribuer aux environs de l'orifice de la respiration , un autre à l'en- veloppe générale , etc. Dans les Acéphales lestacés, le cerveau est formé sur un plan beaucoup plus uniforme que celui des Gastéropodes. Chez tous , de- puis l'Huître jusqu'à la Pholade et auTaret, il ne présente aucune différence essentielle. On n'y retrouve plus le demi-collier anté- rieur ou sous-buccal , et les deux paires de ganglions. Deux ganglions écartés, situés de chaque côté de la bouche et réunis par un cordon, composent le cerveau. Celui-ci four- nit deux branches en avant qui se portent dans le manteau , et d'autres branches qui vont aux lèvres, au cpJlicr, etc. 158 SYS Dans les Acéphales sans coquilles , on trouve un ganglion oblong placé entre la production qui donne entrée aux branchies, et celle où répond l'anus. Parmi les bran- ches qu'il donne, on en distingue deux qui remontent vers l'œsophage , et l'entourent d'un anneau qui représente l'anneau céré- bral ou œsophagien. De ce qui précède, il résulte que le sys- tème nerveux des Mollusques consiste en un cerveau placé sur l'œsophage , ou en un nombre variable de ganglions tantôt très rapprochés du cerveau , tantôt séparés par des commissures qui forment un , deux ou même trois colliers autour de l'œsophage; que les nerfs qui émanent de ses ganglions se renflent souvent en d'autres ganglions avant de donner des filets aux différentes parties du corps ; enfin qu'il n'y a aucune partie qui puisse être comparée à la moelle épinière proprement dit. Système nerveux des Articulés. — Les An- nélides présentent un système nerveux très simple , et disposé à peu près comme celui des Crustacés et des Insectes ; il règne le long de la ligne médiane ventrale, et con- siste en une chaîne de ganglions plus ou moins, séparés en double série, dont le nom- bre égale celui des anneaux du corps , et en un ganglion sus-œsophagien ou cérébral, lié à la chaîne ou aux chaînes intestinales par deux cordons latéraux. Les Crustacés ont un système nerveux semblable à celui des Insectes ; le cerveau est ordinairement rassemblé en un seul ganglion. Les Arachnides ont un cerveau sus-œso- phagien et une double chaîne ganglionnaire ventrale, réunis par des cordons qui en- tourent l'œsophage. Les larves d'Insectes et les Insectes par- faits offrent des particularités assez remar- quables ; et d'abord, nous dirons qu'à l'é- gard de la métamorphose des Insectes , il s'opère un travail qui tend à éloigner, dans le sens de la longueur, les ganglions ner- veux qui étaient rapprochés dans la larve , ou à rapprocher et même à confondre ceux qui étaient éloignés. De sorte qu'on ne les trouve pas toujours en même nombre dans /es deux états. Outre ce mouvement longi- tudinal de concentration ou d'écartement , il en existe un autre transversal , qui rap • SYS proche sur la ligne médiane les éléments de la double chaîne sous-intestinale; leur rap. prochement est plus ou moins complet, et quelquefois il devient tel qu'il ne reste plus qu'un sillon longitudinal pour témoigner de leur division première (Cuvier). Mais ce qu'il y a de plus remarquable chez les In- sectes , c'est le système tout particulier de nerfs destinés aux organes de la vie orga- nique ou végétative. Cet ensemble de nerfs a reçu les noms divers de système sympa- thique , d'appareil des nerfs stomato- gastri- ques , nerfs du pharynx, nerfs intesti- naux , etc. Là ne se bornent pas les diffé- rences que présente l'appareil nerveux ou les appareils nerveux des Insectes , compa- rativement à celui des Mollusques et à celui des Articulés en général. En effet, on re- trouve chez les Insectes des nerfs sensitifs et des nerfs moteurs, comme chez les Mammi- fères et les autres Vertébrés. Ainsi le grand sympathique, qui, chez les Vertébrés, subit, en passant de l'Homme aux Poissons, une véritable dégradation, et qui finit même par disparaître entièrement chez les Mollusques, les Annélides, etc., re- paraît tout à coup chez les Insectes , et cela avec un grand développement. Du système nerveux chez les animaux rayonnes. — Dans ce dernier embranche- ment du règne animal, le système nerveux *st réduit à une extrême simplicité : c'est tantôt un cordon annulaire d'où partent quelques filets rayonnants, tantôtun simple cordon longitudinal plus ou moins renflé de distance en distance, ou fusiforme. Dans les Échinodermes , il y a un filet nerveux très fin qui entoure la bouche , et présente cinq petits renflements gaaglion- naires, d'où partent un rameau pour chaque bras, des filaments pour les pieds , et deux filets pour l'estomac. ■ Dans les Oursins , le cordon nerveux en- ; toure l'origine de l'œsophage et représente ? un pentagone. Les branches qui en partent ; accompagnent les principaux vaisseaux. '• Même chose à peu près s'observe chez les Holothuries. Dans les Vers intestinaux , on ne trouve qu'un filet nerveux sur la région antérieure du corps, composé de deux cordons qui se sé- parent en avant pour embrasser l'œsophage, et, plus loin, pour embrasser l'orifice génital. SYS SYS 159 Dans les Acalèphes , le système nerveux i reprend sa forme radiée. 11 y a quelquefois in ganglion unique d'où partent les prin- i ipaux nerfs , ou bien une espèce de double >ollier autour de la bouche. De cette espèce de cercle, présentant plusieurs renflements, partent des ramifications qui se distribuent aux différentes parties du corps. Dans les Polypes, enfin, il y a sous l'en- veloppe musculaire, entre la cavité intesti- nale et la base par laquelle ces animaux se fixent, un anneau qui offre cinq petits gan- glions, desquels parlent des filaments ner- veux destinés aux divers organes. Quant aux animaux microscopiques, surtout ceux qui, par leur substance uniforme et géla- tineuse, semblent se rapprocher de la na- ture des Hydres , il est douteux qu'on y rencontre des filets nerveux bien distincts ; chez eux la substance nerveuse serait plutôt à l'état de diffusion dans tout le corps géla- tiniforme de l'animal , ainsi que Carus le pense , pour tous les êtres mous et homo- gènes en apparence. La confirmation de ce fait établirait une analogie de plus entre les animaux en voie de formation , et avant qu'ils aient subi des métamorphoses no- tables. PHYSIOLOGIE DU SYSTÈME NERVEUX. Le rôle du Système nerveux , dans l'éco- nomie animale, s'étend à la presque totalité des phénomènes de la vie. L'homme doit le sentiment de son être, de son existence, à la spécialité d'organisation du système nerveux; car c'est au sein de ce système qu'a lieu l'action moléculaire qui engendre la sensation , et que se passent les phéno- mènes de conscience. Au sein de ce système se forment également les modifications ma- térielles internes et innombrables qui cor- respondent aux diverses manifestations de la pensée, ou aux exercices qualifiés d'intel- lectuels, qui correspondent à la manifesta- tion des penchants, des aptitudes, des facul- tés affectives; de sorte que les facultés de l'esprit et de l'âme, ne sont que la repré- sentation fonctionnelle, que le reflet des associations moléculaires qui se succèdent dans un temps donné dans la profondeur des centres nerveux. Enfin, la contraclililé prend encore naissance dans les appareils nerveux qui tiennent sous leur dépendance le sommeil, la veille, les phénomènes respi- ratoires envisagés sous le rapport des actes musculaires ou des actes chimiques, les phé- nomènes de la circulation envisagés dans le cœur, les artères, les veines, et jusque dans les vaisseaux capillaires. La calorification , l'absorption, la sécrétion glandulaire, la transpiration , l'exhalation pulmonaire et cutanée, la faculté de décomposer l'aliment pour le convertir en chyme et en chyle, la nutrition, les phénomènes de la reproduc- tion, dépendent des agens de l'innervation ou se ressentent de leur influence. D'après cela , on peut conclure que les aptitudes fonctionnelles doivent varier dans les diffé- rentes portions du système nerveux ; qu'ainsi le siège des facultés intellectuelles et af- fectives, parexemple, est limité à la portion encéphalique, que le point de départ de l'in- citation qui suscite les mouvements volon- taires n'est point le même que le point de départ de l'incitation involontaire; que tous les points du système nerveux ne sont pas sensibles; qu'il en est qui ne répondent pas aux irritations directes; qu'un nerf apte à transmettre l'impression des corps lumineux n'est point impressionné par les vibrations du son, etc. ; que les impressions viscérales enfin ne sont point transmises de la même manière, à travers les nerfs ganglionnaires, que les impressions cutanées le sont à tra- vers les filets sensitifs des nerfs cérébro-ra- chidiens. A cet égard , quelques physiolo- gistes se sont crus fondés à admettre deux systèmes nerveux distincts, celui de la vie animale et celui de la vie organique ; mais il est évident qu'il n'y a point de sépara- tion absolue entre le système nerveux céré- bro-spinal et le système ganglionnaire du grand sympathique. En effet, lorsqu'une impression morale subite accélère ou ralen- tit les battements du cœur, par exemple, on ne peut méconnaître la dépendance mo- mentanée qui lie alors les deux ordres de nerfs; seulement celte dépendance est sou- vent très limitée, et en cela on ne saurait trop admirer la prévoyance de la nature. Le cerveau, qu'on le considère comme un organe unique ou comme une réunion d'or- ganes, occupe un rang très important dans le système nerveux, puisque les hémisphères cérébraux sont le siège des facultés intellec- tuelles, des qualités affectives, le point di 160 SYS départ de l'excitation musculaire volontaire, le réservoir de toutes les impressions, et le lien commun d'une multitude d'autres phé- nomènes nerveux. Mais chaque faculté de l'intellect, chaque aptitude, chaque pen- chant, l'exercice de chaque sens, l'exercice des principaux mouvements de relation, peu- vent être abolis; une grande partie du cer- veau peut même ne pas exister ou dispa- raître, sans que la vie soit directement attaquée ou compromise. L'importance du cordon nerveux rachidien est tout aussi évidente que celle des centres crâniens; car la moelle épinière, chargée de transmet- tre aux nerfs la stimulation qui doit agir sur la fibre contractile, est chargée d'inter- venir dans les actes de la respiration, d'ac- tiver l'action du système nerveux ganglion- naire sur la circulation du sang , sur la nutrition des tissus, etc.; cependant, l'axe nerveux rachidien peut encore être détruit jusqu'à une certaine hauteur, sans que la vie s'éteigne immédiatement. Il existe au contraire dans la moelle allongée, vis-à-vis de l'endroit où naissent les nerfs de la hui- tième paire, un segment dont l'importance paraît l'emporter sur celle de toutes les au- tres portions du système nerveux. La des- truction de ce point anéantit aussitôt le» fonctions respiratoires, et fait cesser presque subitement la vie. L'office des nerfs de la vie animale ou de relation se borne à peu près à celui de conducteurs, et, à part quel- ques exceptions, le rôle de ces organes peut comparativement passer pour secondaire. L'office du système nerveux de la vie orga- nique s'étend à toutes les fonctions végé- tatives; ce ne pourrait donc pas être impu- nément que l'exercice fonctionnel du grand sympathique seraitsuspendu. Maisde quelle manière les impressions et la sensibilité se propagent-elles au moyen des nerfs? Après beaucoup de suppositions faites à cet égard, on semble admettre généralement aujour- d'hui l'intervention du fluide électrique ; et, en effet, l'agent électrique répond à mer- veille à la promptitude d'action des phé- nomènes de l'innervation : il existe à l'état libre dans l'économie animale de certains Poissons , et d'ailleurs on peut à l'aide d'un électroscope en constater l'existence à la surface de notre peau. Mais s'il est vrai que l'électricité entre pour quelque chose SYS dans la transmissibilité des impressions et du mouvement, on peut aussi reconnaître, avec le célèbre Cuvier, que tous les phéno- mènes de l'innervation s'opèrent par l'inter- médiaire d'un agent fluide existant dans les interstices de la substance nerveuse. Ce fluide subirait des altérations dépendant, soit de la nature des excitants antérieurs, soit de l'action cérébrale; et ces altérations décideraient, soit de la nature des sensa- tions, soit de la nature des mouvements. Nous n'indiquerons pas dans cet article toutes les expériences tentées sur les ani- maux, dans le but de faire connaître la part que chaque partie de l'axe cérébro-spinal prend à l'exécution de telle ou telle autre fonction; il nous semble difficile, sinon impossible , d'obtenir des résultats cer- tains des vivisections , même de celles faites avec le plus de soin et d'intelligence: aussi , à cet égard , nous pensons qu'il faut se tenir en garde contre certaines données obtenues par l'expérimentation sur les ani- maux vivants. A notre avis, tous les cen- tres nerveux semblent participer en même temps à l'innervation, y compris le grand sympathique, qui n'est, en définitive, qu'une dépendance de l'axe cérébro-spinal, dont l'influence sur celui-ci est en raison directe de son développement et de ses connexions. C'est ce qui ressortira clairement de l'ex- posé que nous venons de faire du Système nerveux des animaux. Avant toutefois de terminer cet article, nous dirons que pour tout ce qui est relatif à l'Homme, on consultera avec fruit les écrits fort remarquables de M. le docteur L.-F. Calmeil, auxquels nous avons souvent em- prunté, les ouvrages si importants de M. Fo- ville sur le système cérébro-spinal, et ceux de notre célèbre collaborateur M. Flou- rens ; celui-ci, tout récemment encore, vient de faire connaître le résultat de ses expérien- ces relativement aux mouvements du cer- veau. A cet égard, nous devons ajouter que déjà plusieurs auteurs avaient traité ce sujef intéressant; que Haller et Lamure , entre autres, attribuaient les mouvements du cer- veau au flux et au reflux du sang dans les veines jugulaires, et de là dans la veine cave supérieure. Mais M. Flourens, dans son travail sur les propriétés et les fonctions du système nerveux, a démontré que le phé- SYS SYS te nomène de soulèvement du cerveau devait être attribué plus particulièrement au re- flux du sang dans les deux grands sinus dos vertèbres. De plus, il établit, contrairement à '. ce qu'il avait autrefois cru remarquer, qu'il y a, indépendamment du mouvement respi- , ratoire du cerveau, un mouvement artériel, et que ces deux mouvements sont très dis- tincts l'un de l'autre. Ainsi l'artériel répond au mouvement des artères et n'est point j influé par le mouvement de la respiration ; le respiratoire , au contraire, répond aux mouvements de la respiration, et il est tou- jours influé par eux, de telle sorte que plus l'inspiration est forte, plus le cerveau s'af- faisse, et que plus l'expiration est forte, plus il se gonfle. — Voyez, pour plus de détails, et pour le complément de cet article, les mots MAMMIFÈRES, OISEAUX , REPTILES, FOISSONS et insectes. (Martin Saint-Ange ) SYSTÈME PILEUX, physiol. — Voy. sécrétion, tome XI, page 507. SYSTÈME PLANÉTAIRE, astr. — Voy. ASTRES. •SYSTÈME SEXUEL, zool. — Voy. PROPAGATION. SYSTÈMES CRISTALLINS, phys. et min. — On a vu, au mot cristallisation, que de cette opération de la nature résultaient deux effets distincts, et, par conséquent, pour le corps inorganique, deux caractères essentiels liés l'un à l'autre: une structure cristalline et une forme cristalline. Nous avons déjà fait connaître les principaux faits qui se rapportent à la structure cristal- line {Voy. ce mot) : il nous reste maintenant à exposer ici, aussi brièvement que l'exige l'état avancé de ce Dictionnaire, un autre ordre de faits, savoir, tout ce qui est relatif au caractère de la forme , considérée en elle- même. Les formes cristallines sont des formes géométriques, terminées par des faces pla- nes, souvent aussi polies et aussi brillantes que celles des pierres précieuses travaillées par la main du lapidaire. Ces formes ont un tel caractère de symétrie, qu'elles exci- tent toujours la surprise et l'admiration de ceux qui les voient pour la première fois. Elles sont du nombre de celles que les Géo- mètres nomment des Polyèdres. Un des premiers résultats d'observations concernant l'étude de ces formes est dû au T. XII cristallographe français Rome de l'Is're; f> consiste en ce que les angles dièdres s espèce, peuvent occasionner quelques varia- tions dans la valeur des angles; mais, «la eu. l'absence de ces causes perturbatrices, cette • valeur est toujours la même. Ce résultat est: important à plusieurs égards : il montra d'abord que chaque forme qu'on observa est une variété fixe , qui se répète dans ub< j multitude d'individus, et que la mesure ies angles fait aisément reconnaître et d&s$m)- guer de toutes les autres; en outre, il Ma» annonce que les formes cristallines nesmft point accidentelles, mais qu'elles doivent] être soumises à des lois qu'il nous fanera rechercher; qu'on ne peut pas les attribue» seulement aux circonstances dans lesqneHsfi la cristallisation s'opère, et qu'elles dépen- dent avant tout de la nature du corps, qasfj cristallise. Un autre résultat de l'observation, defurîa» longtemps connu , c'est le fait assurémessifir. bien remarquable de la multiplicité èœ* formes cristallines dans la même substaECi". Ces formes sont très nombreuses dans cer- taines espèces , comme le Calcaire , la Bat? tine, la Pyrite, etc.; elles peuvent vasks- presque à l'infini pour le même corps; mate cette variation ne se fait pas au hasasè z elle a toujours lieu d'après une loi constante:.;, qui établit, entre les diverses formes de b.. même substance, une dépendance mutuelle Ainsi, quoiqu'au premier abord les forme»* du Calcaire spathique ne semblent avois rien de commun entre elles, puisque dans leur nombre sont compris des rhomboèdres (sortes de parallélipipèdes obliques formés de losanges égales), des prismes droits à ■ base hexagonale, de doubles pyramides à, triangles isocèles ou scalènes , en les exa- minant attentivement, on ne tarde par» £t leur découvrir de secrètes analogies; on s'aperçoit qu'au fond elles ne diffèrent past autant qu'on pouvait le croire, et qu'il y » quelque chose en elles qui ne varie pas c'est un certain caractère, de symétrie , dool« 21 Î62 SYS SYS elles portent visiblement l'empreinte, et qui se conserve sans altération au milieu des variations de la forme. Il consiste en ce que toutes ces formes sont composées de mem- bres divers, mais en même nombre et sem- blablement placés; de parties homologues plus ou moins complexes, qui se remplacent toujours dans les mêmes positions relatives. C'est la loi particulière qui préside à la ré- pétition et à la disposition des parties autour du centre et de certains axes, qui constitue le caractère de symétrie propre à toutes les formes d'une même espèce. On pourrait donc définir le système entier des formes d'un minéral, un ensemble de formes qui se ressemblent par la symétrie. Maintenant, à quoi tient cette prodigieuse multiplicité de formes, dont quelques es- pèces minérales nous offrent l'exemple?Elle provient d'abord de ce qu'il y a dans la même substance plusieurs genres divers de formes, qui diffèrent par la figure, le nom- bre ou rassortiment de leurs faces, et de ce que, pour le même genre, il y a plusieurs espèces qui se distinguent par la valeur par- ticulière de leurs angles; elle provient en- suite de ce que les formes simples, d'espèces et de genres différents, peuvent se super- poser et se combiner deux à deux , trois à trois, quatre à quatre, etc., pour produire ainsi des formes composées qu'on appelle des combinaisons. Il est clair que cette su- perposition n'est possible que parce que les deux formes qui entrent en combinaison ont la même symétrie, et que l'une d'elles, en s'ajoutant à l'autre, lui conserve le ca- ractère qui est propre à toutes les formes du système. Quand une forme simple se combine avec une autre forme simple, les faces de l'une se montrent toujours comme des sections qui auraient été pratiquées symétriquement sur les angles ou sur les arêtes solides de l'autre forme, supposée primitivement com- plète. Les choses se passent comme si cette der- nière forme avait été tronquée en divers sens par des plans coupants qui représentent en direction les faces de la première. Ces sections ne portent jamais que sur des par- ties semblables, et se répètent pareillement sur toutes celles qui sont identiques : les nouvelles faces qui en proviennent s'appel- lent des troncatures ; on leur donne aussi le nom de facettes modifiantes, parce qu'elles n'ont souvent d'autre effet que de modifier légèrement la forme à laquelle elles s'ajou- tent. La considération de ces formes modifiées, de ces combinaisons binaires d'une première forme avec les faces d'une seconde, est pro- pre à faire ressortir une sorte de passage qui existe, dans la nature elle-même, entre deux formes simples, de genre différent, ap- partenant à la même substance. Par exem- ple, dans toute espèce qui présente des cristaux cubiques, on trouve toujours asso- ciés avec eux des cristaux ayant la forme d'un octaèdre régulier complet; mais on en trouve aussi d'autres dont la forme est in- termédiaire entre celle du cube et celle de l'octaèdre, et qui, en venant s'intercaler entre les premiers, montrent très bien com- ment un cube peut se transformer en oc- taèdre. Cette forme intermédiaire, qu'on nomme cubo-octaèdre , n'est le plus souvent qu'un cube légèrement tronqué sur tous ses angles par de petites facettes symétriques ; ce n'est encore qu'une faible modification de la première forme. Mais que l'on fasse les troncatures de plus en plus profondes, et l'on verra cette forme changer progres- sivement, non dans sa véritable nature, mais seulement dans son aspect, et se rap- procher de l'octaèdre , que l'on atteindrait enfin si l'on tronquait suffisamment pour faire disparaître les restes des faces primi- tives , ou bien que l'on peut obtenir tout d'un coup , en prolongeant les petites fa- cettes de la forme intermédiaire jusqu'à ce qu'elles s'entrecoupent. Ces formes de pas- sage rendent facile la connaissance de toutes les formes cristallines d'une même substance, en permettant de les faire dériver toutes de l'une quelconque d'entre elles. Veut-on connaître seulement les diffé- rents genres de formes que peut présenter un minéral , sans aller jusqu'à la détermi- nation de leurs angles? On donne à l'en- semble de ces formes génériques le nom de Système général de cristallisation, ou simple- ment de Système cristallin. Si l'on se pro- pose de déterminer complètement toutes les formes spéciales , en tenant compte de la différence de leurs angles, on donne alors à l'ensemble le nom de Système particulier SYS SYS 1G3 ta cristallisation, ou celui de Séria cristal- A chacun de ces problèmes répond une Loi, dont l'application bien entendue four- nit le moyen de le résoudre : la Loi de Sy- métrie pour les Systèmes cristallins, la Loi de dérivation pour les Séries cristallines. Ces Lois sont dues Tune et l'autre aux profondes recherches d'Haiiy, que l'on peut regarder à juste titre comme le principal fondateur de la science cristallographique. Le premier problème est susceptible de plusieurs simpliOcations qui le rendent très facile. On commence par réduire la connais- sance des formes génériques à celle des formes simples , lesquelles sont toujours en nombre limité dans chaque Système , et le nombre des Systèmes connus se borne à 6. On ramène ensuite toutes les formes sim- ples d'un même Système à une seule, qu'on appelle forme fondamentale ; car l'étude des passages du genre de celui que nous avons signalé entre le cube et l'octaèdre, a donné naissance à une méthode ( la méthode des troncatures), au moyen de laquelle on peut déduire promptement de chaque forme fon- damentale toutes les autres formes , qui prenneut , à cause de cela , le nom de formes dérivées ou secondaires. Cette méthode consiste à modifier la forme fondamentale , successivement sur chacune de ses différentes espèces d'angles ou d'arê- tes, par des facettes ou troncatures dont le nombre et la disposition se règlent sur la symétrie de la forme elle-même : il suffit de prolonger ensuite ces facettes jusqu'à ce qu'elles masquent entièrement les faces pri- mitives pour avoir une des formes du Sys- tème , et on les obtient toutes de la même manière, en épuisant toutes les combinaisons de facettes modifiantes qu'autorise la sy- métrie. La méthode précédente est réglée dans ses applications par la Lui de symétrie, qui consiste en ce que les bords ou les angles de la furme fondamentale, qui sont identiques entre eux , doivent recevoir tous à la fois les mêmes modifications , tandis que les bords ou angles différents ne sont pas sem- blablement modifiés. Une des conditionsqui déterminentl'iden- lité des parties simultanément modifiables, c'est qu'elles soient égales, semblables et •'.blement placées; mais cette condi- tion, purement géométrique, ne suffit pas , ainsi que le croyait Uatly : il faut ajouter une seconde condition , qui est la ressemblance physique des parties, leur parfaite analogie sous le rapport de la constitution et de l'ar- rangement moléculaire. Car il peut arriver que des parties de forme géométriquement semblables aient des structures et des pro- priétés physiques différentes : aussi voit-on assez souvent varier le caractère de la sy- métrie dans un même type géométrique, lorsqu'on le considère successivement dans des espèces différentes. Le cube, par exem- ple , fait fonction de forme fondamentale dans les trois substances suivantes : le Sel gemme, la Boracite et la Pyrite ; mais, dans chacune de ces espèces, le cube a un carac- tère propre de symétrie provenant d'une différence dans la structure de la molécule, et , par suite , dans celle du cristal lui- même. Dans le plus grand nombre des cas, les différences physiques sont partout d'accord avec les différences géométriques ; la symé- trie est alors à son plus haut degré dans le cube fondamental , dont tous les angles so- lides sont identiques, physiquement comme géométriquement ; il en est de même de toutes les arêtes et de toutes les diagonales des faces. De plus, tout, dans la structure, est parfaitement semblable à droite et ù gauche de chacune de ces lignes. Si l'on cherche comment cette forme peut se mo- difier par des troncatures symétriques , on voit aisément que le cube peut être tronqué sur chacun de ses bords par une facette également inclinée sur les faces adjacentes : on a ainsi 12 facettes, qui, étant prolongées jusqu'à s'entrecouper mutuellement, pro- duisent un dodécaèdre à rhombes égaux (rhombo -dodécaèdre). Le même solide pour- rait être modifié, sur chacune de ses arêtes, par des biseaux symétriques , et les nou- velles facettes , au nombre de 24 , donne- raient naissance, parleur prolongement, à un solide dont l'aspect serait celui d'un cube, ayant sur ses faces des pyramides quadrangulaires surbaissées ( hexaltis- té- traèdre , ou, plus simplement, hexa- té- traèdre). Le cube peut être modifié sur ses angles par quatre combinaisons symétriques de troncatures menant à des formes simples : d'abord par une facette unique, conduisant 181 SYS SYS à l'octaèdre régulier ; puis par 3 facettes narres pondant aux faces primitives , ce qui donae un nouveau solide à 24 faces , qui £ont des trapézoïdes égaux et symétri- ques (le t rapézoèdre ) ; par 3 autres fa- cettes tournées vers les arêtes , qui mènent à ua troisième solide à 24 faces triangu- laires isocèles (Vocto-trièdre); et enGn par & facettes produisant un solide à 48 trian- tes scalènes (le dodéca-tétraèdre ou le sca- lenoèdre). Ainsi, lorsqu'on se borne aux formes simples , les arêtes comportent deux modifications différentes; les angles solides ■<*m comportent quatre : ce qui fait que le Système entier se compose de sept formes >é5émentaires, le cube compris. Il n'y aurait qu'un seul Système de formes dérivées du cube, un seul Système cubique, jsi, dans les cubes de la nature, les différences . physiques ou de structure se montraient toujours d'accord avec les différences de • %rrae. Mais bien que ce soit là le cas le plus • ordinaire, il n'en est pas toujours ainsi; et, dans quelques espèces, par exemple dans les -cubes de Boracite et de Pyrite, on est obligé «d'admettre , entre des parties de forme qui sont géométriquement semblables, des dis- tinctions physiques qui s'établissent d'une manière dans l'une des espèces, et d'une au- tre façon dans la seconde. Dans la Boracite, les angles solides du cube fondamental ne sont identiques physique- ment que quatre à quatre, ce qui peut venir de ce que, dans la molécule physique qu'on . .peut se représenter sous la même forme, .quatre des huit sommets seraient occupés par des atomes d'une certaine espèce, et les quatre autres le seraient par des atomes .d'une autre nature, ou resteraient vides de Soute matière pondérable. Il en résulte que Je nombre des facettes qui se produisent sur les angles se réduit de moitié, et que les for- mes dérivées ne présentent que la moitié du nombre des faces qu'elles auraient eues sans ^e changement de structure et de symétrie. •Ces formes réduites se nomment, à cause de «cela, des formes hémiédriques, et, par oppo- sition, on appelle holoédriques les formes qui .ïeur correspondent dans le Système principal •*)ù le nombre des faces est toujours au com- plet. L'une des formes hémiédriques, qui ca- ractérise la Boracite et la distingue des es- ...ïwees cubiques ordinaires , est le tétraèdre régulier, qui correspond à l'octaèdre régu- lier. Si l'on admet, dans la molécule, la struc- ture atomique que nous supposions tout à l'heure, on verra que les deux diagonales d'une même face ne doivent pas avoir la même valeur physique, comme aboutissant à des atomes de nature différente ; aussi re- marque-t-on souvent, dans les cubes qui ont cette structure particulière, des stries qui apparaissent dans l'une des directions et qui ne se répètent pas dans l'autre. Dans la Pyrite commune, le cube fonda- mental a toutes ses arêtes et tous ses angles solides identiques, comme dans les cubes or- dinaires, avec cette différence que tout n'est plus semblable ni symétrique à droite et à gauche de la même arête ; en d'autres ter- mes, il existe une différence physique entre les files de molécules qui, sur une même face, sont parallèles aux arêtes et perpendi- culaires entre elles. Aussi, lorsque des stries apparaissent sur les faces du cube parallèle- ment aux arêtes, elles se montrent seulement dans l'une de ces directions, et présentent, dans leur ensemble, sur trois faces adjacen- tes, un entre-croisement très remarquable à angles rigoureusement droits. Si l'on fait at- tention que, dans la molécule de la Pyrite, il y a deux atomes de Soufre pour un atome de Fer, on pourra se rendre compte de toutes ces particularités de structure, en supposant qu'un atome de Fer occupe le milieu de cha- que face et soit accompagné de deux atomes de Soufre placés avec lui sur une même ligne, les six groupes linéaires d'atomes observant entre eux la même disposition croisée que les stries dont nous venons de parler. D'après la symétrie qui est propre au cube de la Pyrite, les modifications sur les arêtes auront lieu , en général , par une jeule facette inégalement inclinée sur les faces adjacentes, et l'on obtiendra, pour forme dérivée , un dodécaèdre pentagonal (ou hexa-dièdre), l'une des formes les plus ordinaires de la Pyrite, et qui est une hé- miédiie de l'hexa tétraèdre ou cube pyra- mide , qui lui correspond dans le Système principal. Il en est de plusieurs autres formes fon- damentales comme de la forme cubique. Les variations de la symétrie donnent lieu à distinguer plusieurs Systèmes provenant du même type géométrique, mais de types phy- SYS siqucs réellement différents , et parmi les- quels se rencontrent presque toujours un Système principal à formes complètes ou holoédriques , et un ou plusieurs Systèmes secondaires à formes hémiédriques. Par exemple, le prisme hexagonal régulier a souvent une structure telle , que les 6 an- gles de la base sont identiques entre eux , ainsi que les 12 arêtes horizontales et les 6 verticales : il peut être pris , dans ce cas , pour la forme fondamentale du Système à formes holoédriques , dont une des formes les plus ordinaires est le dodécaèdre hexago- nal , ou la double pyramide à triangles iso- cèles, qu'on a nommée di-hexaèdre, et aussi di-rhomboèdre, parce qu'elle est l'assemblage de 2 rhomboèdres égaux. Mais souvent aussi il arrive que les arêtes ou les angles de la base ne sont identiques, physiquement, que trois par trois; et alors les modifications qui ont lieu sur ces parties ne produisent que des formes hémiédriques, telles que le rhoni: boèdre, et le scalénoèdre , ou double pyra- mide à 12 triangles scalènes égaux. Tous les Systèmes cristallins connus peu- vent se ramener à 6 types géométriques , à 6 formes fondamentales, que l'on choisit arbitrairement ou parmi les formes prisma- tiques , ou parmi les formes pyramidales ; il y a donc en tout 6 Systèmes principaux à formes complètes ou holoédriques ; mais, à côté de quelques uns de ces Systèmes prin- cipaux , on doit compter quelques Systèmes secondaires provenant de certaines modifi- cations de structure, qui déterminent, d'une manière constante, la production de formes hémiédriques. Voici la classification de ces Systèmes cristallins, avec l'indication, pour chacun d'eux , de la dénomination qui le désigne, du caractère géométrique de ses axes , des formes simples qui lui appartien- nent, enfin d'une des espèces qui s'y rap- portent , prise parmi les substances les plus communes. I. — Système cubique ou régulier. Trois axes de symétrie égaux et rectan- gulaires. Forme fondamentale : le cube. A. Système principal, à formes holoédri- ques ( S. cubique proprement dit ). Formes simples : le cube , l'octaèdre , le rhombo- dodécaèdre, le trapézoedre, l'hexa-tétraèdre, SYS 1C5 Pocto-lrièdre, et le scalénoèdre à -18 faces. Ex. : la Galène. B. Systèmes secondaires à formes hémié- driques. a. Syst. lelrac'drique, ou S. du tétraèdre régulier. Formes caractéristiques : le tétraè- dre, le tétra-trièdre ou tétraèdre pyramide, le trapézo-dodécaèdre , et le scalénoèdre à 24 faces. Ex. : le Cuivre gris. 6. Système hexa-diédrique , ou S. du do- décaèdre pentagonal. Formes caractéristiques: l'hexa- dièdre, ou dodécaèdre pentagonal ; et le dodéca- dièdre ou trapézoedre à faces non symé- triques. Ex. : la Pyrite commune. II. — Système rhomboédrique ou hexagonal. Un axe principal de symétrie , perpendi- culaire à 3 autres axes secondaires , égaux entre eux , et se coupant sous des angles de 60°. Forme fondamentale : le prisme hexago- nal régulier. A. Système principal, à formes holoédri- ques (S. di-rhomboédrique). Formes sim- ples : le di-rhomboèdre ou dodécaèdre hexa- gonal , le di-dodécaèdre ou scalénoèdre à 24 faces. Combinaisons binaires, produites par les limites des formes simples : le prisme hexagonal , le prisme dodécagone symé- trique. Ex. : l'Erneraude. B. Système secondaire, à formes hémié- driques {S. rhomboédrique proprement dit). Formes caractéristiques : le rhomboèdre, et le scalénoèdre à 12 faces. Ex. le Calcaire. III. Système quadratique. Un axe principal de symétrie et 2 secon- daires, égaux entre eux. Forme fondamentale : le prisme droit à base carrée. A. Système principal, à formes holoédri- ques (S. quadratique proprement dit). Formes simples : le quadroctaèdre , le di- octaèdre ou scalénoèdre à 16 faces. Limites et combinaisons remarquables : le prisme droit à base carrée , le prisme octogone sy- métrique, le prisme octogone équiangle, etc. Ex. : le Zircon. B. Système secondaire, à formes hémié- driques ( S. sphénoédrique , ou du tétraèdre symétrique). Formes caractéristiques : le si'hénoèdrc, ou tétraèdre à triangles iso- 166 SYS SYS cèles , le scalènoèdre à 8 faces. Ex. : la Chalkopyrite. IV. — Système rhombique. Trois axes de symétrie, inégaux et rec- tangulaires. Forme fondamentale : le prisme droit à base rhombe. A. Système principal, à formes holoédri- ques (S. rhombique proprement dit). For- mes et combinaisons les plus simples : le rhomboctaèdre , l'octaèdre rectangle droit , le prisme rhombique droit et le prisme rec- tangle droit. Ex. : la Topaze. B. Système secondaire, à formes hcmié- driques {S. sphénorhombique, ou du tétraè- dre à triangles scalènes). Forme caractéris- tique : le sphénoïde ou tétraèdre rhombique. Ex. : le sulfate de Magnésie. V. — Système klinorhombiqde. Trois axes inégaux , dont deux obliques l'un sur l'autre, et le troisième perpendicu- laire aux premiers. Forme fondamentale : le prisme oblique à base rhombe. Formes et combinaisons les plus simples : le prisme klinorhombique, l'octaèdre klino- rhombique, le prisme oblique à base rec- tangle, et l'octaèdre oblique à base rec- tangle. Ex. : le Gypse. VI. — Système klinoédrique. Trois axes inégaux , obliques les uns sur les autres, Forme fondamentale : le klinoèdre , ou parallélipipède obliquangle , irrégulier. Formes ordinaires , toujours composées : octaèdres et prismes obliques, dont les bases et les sections transversales sont générale- ment des parallélogrammes irréguliers. Ex.: TAxinite. La Loi de Symétrie règle seulement l'or- donnance générale des formes d'un Système cristallin : elle suffit à la détermination des Systèmes généraux tels que nous venons de les envisager, ou à la connaissance des for- mes cristallines, considérées d'une manière générale, en faisant abstraction de la valeur particulière de leurs angles. Mais, nous l'a- vons déjà dit, une seconde loi est nécessaire pour la connaissance exacte des Systèmes particuliers de cristallisation ou des Séries cristallines : c'est la Loi de dérivation des faces, qui détermine la direction de chacune par rapport aux axes, et par conséquent leurs inclinaisons mutuelles, et qui permet de calculer rigoureusement tous les angles des formes secondaires, quand on connaU les dimensions d'une première forme, appe- lée primitive ou fondamentale. Voici en quoi consiste cette loi , et comment on peut la vérifier expérimentalement. Supposez que, parmi les axes de symétrie qui se retrouvent en même nombre et in- clinés de la même manière dans toutes les formes d'un Système, on en choisisse 3 qui se coupent mutuellement au centre du cris- tal, et que l'on rapporte à ces axes la posi- tion de toutes les faces extérieures : il est clair que la position d'une quelconque de ces faces sera déterminée, si l'on donne les distances au centre des points dans lesquels cette face coupera les 3 axes. Si , pour une première face , ces distances ou paramètres sont a, 6 , c , et que pour une autre face on les représente par a', &', c', les valeurs de a', b', c' pourront toujours s'exprimer par des multiples simples de a, b , c; en sorte qu'on aura a' : bf : c' = ma : nb : pct m, n, p étant des nombres rationnels , en- tiers ou fractionnaires , mais toujours très simples. Cette loi n'a pas lieu seulement pour 3 axes , mais pour un nombre quel- conque d'axes ; elle existe aussi à l'égard des arêtes , par la raison que les mêmes lignes, qui jouent le rôle d'axes dans un cristal , remplissent la fonction d'arêtes dans d'autres formes du même Système. On peut vérifier cette loi d'une manière très simple , en déduisant , par la trigono- métrie, de la valeur des angles que fait une face avec les 3 plans passant par les axes , celle des 3 segments a, 6, c, que cette face intercepte sur les axes. Si l'on fait la même chose pour une seconde face quelconque, et qu'en la transportant parallèlement à elle- même, on l'assujettisse à passer par le même point de l'axe vertical que la première, ce qui rendra égaux deux des paramètres, il «uffira de comparer les autres paramètres deux à deux , et l'on reconnaîtra que b' est un multiple de &, et c un multiple de c, (Delafosse.) SYS SYSTÈMES DE MONTAGNES. — Les montagnes qui accidentent et diversifient la surface du globe n'y sont pas répandues au hasard comme les étoiles dans le ciel. Elles forment des groupes ou Systèmes dans cha- cun desquels une analyse rigoureuse fait distinguer les éléments d'une ordonnance générale, dont les constellations célestes ne présentent aucune trace. Les montagnes ne sont pas généralement isolées : le plus souvent elles tiennent l'une à l'autre, de manière à ce qu'on ne puisse faire le tour entier de l'une d'elles sans monter à une hauteur égale à la moitié ou au tiers de la hauteur absolue de leurs cimes. Ces montagnes, dont les bases se joignent et semblent se pénétrer, forment par leur assemblage des protubérances allongées aux- quelles on donne le nom de chaînes de montagnes. Les chaînes de montagnes sont rectilignes, ou susceptibles d'être décom- posées en éléments reetiligncs, auxquels on donne le nom de Chaînons. Les différents Chaînons de montagnes que présente une vaste contrée se rallient géné- ralement à un nombre limité d'orientations, dont chacune se répète, comme à plaisir, dans un grand nombre de chaînons de montagnes et d'accidents topographiques de diverses natures. Chaque groupe de chaînons de monta- gnes et d'accidents topographiques, caracté- risé par l'une de ces orientations fréquem- ment répétées, est ce que nous appelons un Système de montagnes. Les différentes montagnes et les divers accidents topographiques de la surface du çlobe se rattachent à un grand nombre de Systèmes de montagnes. Leur nombre total est encore indéterminé. Le but du présent article est de faire connaître ceux de ces systèmes qui ont été le mieux étudiés, d'analyser le principe d'unité qui se révèle dans chacun d'eux, de remonter même à leur histoire et à la cause première de leur existence. Les Systèmes de montagnes sont à la fois ^es traits les plus délicats et les plus géné- • aux du relief de la surface du globe. Ils sont à la fois la quintessence de la topographie, et les traces les plus caractéristiques des Louleversements que la surface du globe a SYS 167 éprouvés. Ils sont le lien mutuel entre le jeu quotidien des éléments déterminé par le relief actuel du sol, et les événements passés qui ont façonné ce relief. En cherchant à coordonner les éléments du vaste ensemble de caractères par lesquels la main du temps a gravé l'histoire du globe sur sa surface, on a trouvé que les montagnes sont les lettres majuscules de cet immense manu- scrit, et que chaque Système de montagnes en renferme un chapitre. Les deux grandes conceptions d'une suite de révolutions violentes et de la formation des chaînes de montagnes par voie de sou- lèvement ayant été successivement intro- duites dans la Géologie, il était naturel de se demander si elles sont indépendantes l'une de l'autre ; si des chaînes de mon- tagnes ont pu se soulever sans produire sui la surface du globe de véritables révolutions ; si les convulsions qui n'ont pu manque! d'accompagner le surgissement de masses aussi puissantes et d'une structure aussi tourmentée que les hautes montagnes, n'au- raient pas été la même chose que les révo- lutions de la surface du globe constatées d'une autre manière par l'observation des dépôts de sédiment et des races aujourd'hui perdues, dont ils recèlent les débris; si les lignes de démarcation qu'on observe dans la succession des terrains, et à partir de chacune desquelles le dépôt des sédiments semble avoir recommencé sous des in- fluences nouvelles, ne seraient pas tout sim» plement les résultats des changements opé- rés dans les limites et le régime des mers par les soulèvements successifs des mon- iagnes. L'expression Terrains de sédiment, dans laquelle on résume, en quelque sorte, l'a- nalyse des connaissances que l'observation nous a fait acquérir sur les masses les plus répandues à la surface de notre planète, en- traîne si naturellement avec elle l'idée d'ho- rizontalité, que ce n'est jamais sans sur- prise qu'on entend parler pour la première fois de couches de sédiment observées dans une position verticale ou voisine de la ver- ticale. Stenon, en 1667, soutenait déjà que toutes les couches de sédiment inclinées sont des couches redressées; et depuis les observations de Saussure sur les poudingues de Valorsine, en Savoie, les géologues s'ac- 168 SYS SYS cordent généralement à penser que les couches de sédiment qu'on voit fréquem- ment dans les pays de montagnes, inclinées sous de très grands angles ou placées verti- calement, et dont certaines parties se trouvent même dans une situation renver- sée, n'ont pu être formées dans cette posi- tion ; mais qu'elles y ont, au contraire, été placées par suite de phénomènes qui se sont passés plus ou moins longtemps après l'é- poque de leur dépôt originaire. 11 n'y a que peu de contrées où ces phé- nomènes se soient produits assez tard pour agir sur toutes les onnehes de sédiment qui y existent aujourd'hui. Le long de presque toutes les chaînes, on voit, lorsqu'on les ob- serve avec attention, les couches les plus Técentes s'étendre horizontalement jusque vers le pied des montagnes, comme on con- çoit qu'elles doivent le faire, si elles ont été déposées dans des mers ou dans des lacs dont ces mêmes montagnes ont en partie formé les rivages; d'autres couches, au contraire, se redressant et se contournant plus ou moins sur les flancs des montagnes, s'élèvent en quelques points jusqu'à leurs crêtes. Dans chaque chaîne, en particulier, ou au moins dans chaque chaînon, la série des couches de sédiment se divise ainsi en deux classes dis- tinctes. La place variable d'une chaîne à une autre qu'occupe, dans la série générale des couches, le point de partage de ces deux clas- ses, est même une des choses qui particula- risent le mieux chacune de ces chaînes; et, tandis que la position des couches anciennes redressées fournit la meilleure preuve du soulèvement des montagnes qui en sont en partie composées, l'âge géologique des deux classes de couches fournit le moyen le plus sûr de déterminer l'âge des montagnes elles- mêmes ; il est, en effet, évident que la date de l'apparition de la chaîne est intermédiaire entre la période du dépôt des couches qui y sont redressées et celle du dépôt des couches qui s'étendent horizontalement au pied de ses pentes. 1 Rien n'est plus essentiel à remarquer que la constante netteté de la séparation de ces deux séries de couches dans chaque chaîne ou au moins dans chaque chaînon. Ce résultat d'observation a déjà en sa faveur la sanction d'une longue expérience. II y a longtemps, en effet, qu'on est dans l'usage de se servir J d'un défaut de parallélisme observé entre la straliOcation d'un système de terrains et celle du système qui le supporte, comme fournissant une ligne de démarcation, la plus nette qu'on puisse trouver entre deux systè- mes de terrains de sédiment consécutifs. Cette notion, développée dans les leçons des professeurs les plus célèbres, est devenue, pour ainsi dire, vulgaire, et c'était même déjà sur un fait de ce genre, généralisé à la vérité outre mesure, queWerner avait établi sa principale division dans la série des ter- rains. Il résulte de cette distinction toujours tranchée et sans intermédiaire entre les cou- ches redressées et les couches horizontales, que le phénomène du redressement s'est opéré dans un espace de temps compris en- tre les périodes de dépôt de deux formations superposées , et qui lui-même n'a vu se dé- poser dans le lieu de l'observation aucune série régulière de couches. Si on n'observait les dernières couches redressées et les pre- mières couches horizontales que dans les points où leur stratification est discordante, on pourrait croire qu'il s'est écoulé un laps de temps quelconque entre le dépôt des unes et des autres. Mais il arrive, au contraire, très souvent qu'en suivant les unes et les autres jusqu'à des distances plus ou moins considérables des lieux où la discordance de stratification se manifeste, on trouve les secondes posées sur les premières en strati- fication parfaitement concordante, et même liées à elles par un passage plus ou moins graduel, qui prouve que le changement sur- venu dans la nature du dépôt s'est opéré sans que le phénomène de la sédimentation ait été suspendu. L'intervalle pendant lequel la discordance de stratification observée a été produite, a donc été extrêmement court. En examinant avec attention les groupeî de montagnes même les plus compliqués, ok parvient ordinairement à les décomposer eR un certain nombre d'éléments ou de chaî- nons diversement entre-croisés les uns avec les autres, dans toute l'étendue de chacun desquels la position de la ligne de démarca- tion entre les couches inclinées et les cou- ches horizontales est la même. Le plus sou- vent la ligne de démarcation relative à ceux de ces différents chaînons qui sont parallèles entre eux, est semblablement placée, et elle SYS SYS 169 change lorsqu'on passe à ceux qui ne sont pu dirigés dans le même sens. On peut donc dire, d'une manière générale, que chacun des systèmes de chaînons parallèles a été produit d'un seul jet et pour ainsi dire d'un seul coup. 11 est évident qu'une pareille convulsion a dû modifier, au moins dans les contrées voisines des points qui en ont été le théâtre, la formation lente et progressive des terrains de sédiment , et que quelque chose d'anomal loit s'observer, sur une assez grande étendue, dans le point de la série de ces terrains qui correspond au moment auquel un redresse- ment de couches a eu lieu. Les géologues qui, depuis Werner, ont étudié avec le plus de soin les terrains de sédiment, et les na- turalistes qui ont examiné les débris d'ani- maux et de végétaux qu'ils renferment, ont, en effet, généralement remarqué qu'entre différents termes de la série de ces terrains, des variations brusques se manifestent à la fois dans le gisement, l'allure et même la nature locale des couches, et dans les fossiles végétaux et animaux qui y sont enfouis. D'après des observations qui n'embrassaient ias un assez grand espace, on avait d'abord supposé plus générales qu'elles ne le sont quelques unes de ces variations dont on aaussi îrop cherché quelquefois à atténuer la valeur. Lorsque deux formations semblent passer insensiblement l'une à l'autre, il n'y a ja- mais qu'une très petite épaisseur de couches dont la classification puisse rester incertaine, et lorsque certaines espèces de fossiles sont communes à deux groupes de couches super- posés en stratification discordante, elles ne forment, en général, qu'une fraction, sou- vent même peu considérable, du nombre total des espèces de chacun des deux grou- pes. C'est ce qu'on voit par la comparaison que M. Deshayes a établie entre les catalo- gues des espèces de coquilles trouvées dans les trois groupes qu'il distingue dans les ter- rains tertiaires et le catalogue des espèces actuellement vivantes, comparaison dont les résultats sont d'autant plus frappants que les analogues vivants de certaines espèces de chacun des trois groupes tertiaires se trou- vent aujourd'hui dans des mers séparées. M. de Humboldt a su peindre avec un rare bonheur ce résultatgénéral des observations des géologues, lorsqu'il a enrichi notre lan- T.XII. gue des expressions formation indépendante, horizon géognostique. Aussi tout annonce qu'entre les périodes des diverses formations, il y a eu pour le moins des déplacements considérables dans les lieux d'habitation de certains groupes d'êtres organisés, en même temps que dans les lieux de dépôts de certains sédiments; et il suffit que, par suite de pareils dépla- cements, il se trouve dans la série des as- sises superposées de l'échelle géologique , des points beaucoup plus remarquables que les autres par les changements qu'ils indi- quent dans les dépôts et dans les habitants d'une même contrée, pour qu'il y ait lieu d'être frappé de l'accord de cet ordre de faits avec la considération des résultats né- cessaires des soulèvements successifs des chaînes de montagnes. Les fractures opérées dans la croûte exté- rieure du globe ont déterminé l'élévation et le redressement des couches dont cette croûte se compose, et les arêtes de ces cou- ches brisées et redressées sont devenues les crêtes de ces aspérités de la surface du globe qu'on nomme chaînes de montagnes; d'où il résulte que les expressions : direction moyenne d'un Système de fractures, direc- tion moyenne d'un Système de couches re- dressées, direction d'un Système de monta- gnes, sont à peu près synonymes. Il n'y a d'exception que dans les cas où des fractures se sont produites dans un terrain où la plu- part des couches étaient déjà fortement dérangées. Ces sortes de croisements ont généralement donné lieu à des complications dont on doit souvent chercher à faire ab- straction dans la recherche des lois géné- rales du phénomène du redressement des couches. Parmi les résultats d'observation qui rea- dent impossible de considérer les disloca- tions de couches qui caractérisent les pays de montagnes, comme les résultats de phé- nomènes locaux qui se seraient répétés d'une manière successive et irrégulière, on doit placer au premier rang la constance des directions moyennes suivant lesquelles les couches de sédiment se trouvent redressées sur des étendues souvent immenses. L'examen pratique des montagnes a fait connaître aux mineurs , depuis un temps immémorial, le principe delà constance des 22 170 SYS directions, et c'est même un de ceux dont ils se servent le plus utilement pour la con- duite de leurs travaux de recherche. C'est par suite de l'observation de la constance de direction des couches houillères de cer- taines parties de la Belgique, que des re- cherches ont été tentées en 1717, au milieu des terrains plats de la Flandre française, sur la direction prolongée des couches ex- ploitées à Mons ; tentative d'où est résultée l'ouverture des importantes mines de Va- lenciennes et d'Aniche. Le phénomène si remarquable de la cons- tance des directions s'est, pour ainsi dire, graduellement agrandi par les recherches des géologues qui, depuis Saussure et Pallas, ont observé d'un œil attentif la structure des montagnes. De jour en jour, on a plus positivement reconnu qu'une des choses qui distinguent le plus fondamentalement les chaînes des montagnes, quand on les com- pare les unes aux autres, c'est la direction que le phénomène auquel est dû le redres- sement des couches leur a imprimé, en dé- terminant la direction de la plupart de leurs crêtes. Depuis 1792, M. de Humboldt a fait remarquer des concordances et des op- positions également remarquables entre les directions déchaînes éloignées ou voisines. Depuis longtemps aussi, M. Léopold de Buch a montré que les chaînes de montagnes de l'Allemagne se divisent au moins en quatre systèmes, nettement distingués les uns des autres par les directions qui y dominent. L'existence d'une distinction si tranchée conduisait d'elle-même à concevoir que les divers systèmes de montagnes ont pu être produits par des phénomènes indépendants les uns des autres, tandis que l'étroite liai- son que présentent le plus souvent entre elles, aussi loin qu'on puisse les suivre, les dislocations dirigées dans le même sens , devait naturellement faire supposer qu'elles ont toutes été produites par une même ac- tion mécanique. Déjà, en combinant les ob- servations faites dans un grand nombre de mines métalliques, Werner était arrivé à cette belle conclusion que , dans un même district, tous les filons d'une même nature doivent leur origine à des fentes parallèles entre elles, ouvertes en même temps et rem- plies ensuite durant une même période. Cette notion de la contemporanéité des SYS fractures parallèles entre elles et de la dif- férence d'âge des fractures de directions différentes, ayant ainsi été établie par l'il- lustre professeur de Freyberg, pour le cas particulier des fentes où se sont amassés les filons métalliques, rien n'était plus na- turel que de songer à la généraliser et à l'étendre à toutes les dislocations que pré- sente l'écorce minérale de notre globe. Dans le cas où cette induction serait exacte, le nombre des phénomènes de dislo- cation que le sol de chaque contrée aurait éprouvés , serait à peu près égal à celui des directions de chaînes de montagnes réelle- ment distinctes et indépendantes les unes des autres qu'on pourrait y distinguer. Ce nombre n'est jamais très grand, il est à peu près du même ordre que celui des change- ments de nature et de gisement que pré- sentent les dépôts de sédiment de chaque contrée, changements qui les ont fait dis- tinguer , depuis Werner , en un certain nombre de formations, et qui ont été con- sidérés comme étant chacun le résultat d'un grand phénomène physique. 11 devenait donc naturel de chercher à rapprocher l'une de l'autre ces deux manières d'énumérer les changements que la surface de notre planète a éprouvés, et il suffisait presque de songer à ce rapprochement pour être conduit à l'idée que les deux séries parallèles de faits intermittents dont on retrouve ainsi les termes successifs par deux voies différentes, doivent rentrer l'une dans l'autre. Mais pour sortir à cet égard des aperçus généraux et vagues , il était nécessaire de mettre en rapport un certain nombre des lignes de démarcation que présente la série des dépôts de sédiment européens , avec un pareil nom- bre de systèmes de chaînes de montagnes européennes. C'est ce que j'ai essayé de faire dans les recherches dont cet article présente le résumé. La circonstance que, dans chaque con- trée , les couches de sédiment inclinées et les crêtes que ces couches constituent, ne présentent pas indifféremment toutes sortes d'orientations , mais se coordonnent à un nombre limité de directions générales, circonstance dont toutes les cartes un peu exactes présentent des exemples frappants, m'a paru constituer, dans l'étude des mon- tagnes, un fait d'une importance analogua SYS SYS 171 à celle que présente, dans l'élude des dé- pôts de sédiment successifs, le fait de l'in- dépendance des formations. J'ai cherché à mettre ces deux grands faits en rapport l'un avec l'autre, et je crois avoir constaté leur coïncidence dans un assez grand nombre d'exemples, pour pouvoir conclure que l'in- dépendance des formations de sédiment suc- cessives est une conséquence et même une preuve de l'indépendance des Systèmes de montagnes diversement dirigés. L'indication d'une tendance générale au parallélisme que présenteraient les rides et ]cs fractures de l'écorce terrestre produites à une même époque , semble au premier abord n'avoir pas besoin de commentaire, surtout lorsqu'on se borne à l'appliquer, comme nous aurons à le faire d'abord, aux accidents observés dans le sol d'une contrée assez peu étendue pour que la courbure de la terre y soit peu sensible. Cependant, comme on ne voit rien qui limite la distance à laquelle il serait possible de suivre des accidents constamment soumis à une même I i, on sent bientôt la nécessité d'analyser cette première notion d'un certain parallé- lisme avec assez d'exactitude, pour que l'é- tendue de l'espace sur lequel ce parallélisme pourrait exister, ne soit jamais dans le cas d'en mettre la définition en défaut. Pour cela , il faut avant tout se rappeler que lorsqu'on trace un alignement quelcon- que sur la surface de la terre, avec un cor- deau , avec des jalons ou de toute autre ma- nière , la ligne qu'on détermine est la plus courte qu'on puisse tracer entre les points extrêmes auxquels elle s'arrête, et qu'abstrac- tion faite de l'effet du léger aplatissement que présente la sphéroïde terrestre , une pareille ligne est toujours un arc de grand cercle. Deux grand cercles se coupant nécessai- rement en deux points diamétralement op- posés , ne peuvent jamais être parallèles dans le sens ordinaire de ce mot ; mais deux arcs de grand cercle d'une étendue assez limitée pour que chacun d'eux puisse être représenté par une de ses tangentes, pour- ront être considérés comme parallèles, si deux de leurs tangentes respectives sont pa- rallèles entre elles. C'est ainsi que tous les arcs de méridien qui coupent l'équateur sont réellement parallèles entre eux aux points d'intersection. En général, deux arcs de grands cercles peu étendus, sans être mémo infiniment petits, pourront être dits pa- rallèles entre eux s'ils sont placés de ma- nière qu'un troisième grand cercle les coupe l'un et l'autre à angle droit dans leur point milieu. Par la même raison, un nombre quelconque d'arcs de grands cercles n'ayant chacun que peu de longueur, pourront être dits parallèles à un même grand cercle de comparaison, si chacun d'eux en particulier satisfait à la condition ci-dessus énoncée par rapport à un élément de ce grand cercle auxiliaire. Pour cela il est nécessaire et il suffit que les différents grands cercles qui couperaient à angle droit chacun de ces pe- tits arcs dans son milieu, aillent se ren- contrer eux-mêmes aux deux extrémités opposées d'un même diamètre de la sphère. Si cette condition est remplie , et si en même temps tous les petits arcs de grands cercles dont il s'agit sont éloignés des deux points d'intersection de leurs perpendicu- laires, s'ils sont concentrés dans le voisi- nage du grand cercle qui sert d'équateur à ces deux pôles, ils pourront être considérés comme formant sur la surface de la sphère un Système de traits parallèles entre eux. Les différents sillons d'un même champ ou de deux champs voisins ne peuvent jamais à la rigueur, s'ils sent rectilignes, présenter d'autre parallélisme que celui qui vient d'être défini, et cette définition a l'avantage d'être indépendante de la distance à laquelle ces deux champs se trouvent placés. Le problème fondamental que [présente un pareil système de petits arcs observés sur la surface du globe, où ils sont tracés par des crêtes de montagnes ou par 'des af- fleurements de couches, consiste à détermi- miner le grand cercle de comparaison , à l'un des éléments duquel chacun des petits arcs observés est parallèle. Les petits arcs déterminés par l'observa- tion, dont nous venons de parler, peuvent généralement être considérés comme étant eux-mêmes des sécantes infiniment petites, ou des tangentes par rapport à autant de petits cercles résultant de l'intersection de la surface de la sphère avec des plans pa- rallèles au grand cercle de comparaison, qui forme l'équateur de tout le système. Chacun de ces petits arcs est un parallèle par rap- SYS SYS port à l'équateur du système; il a les mêmes pôles que lui, et ces pôles sont les deux points où se coupent tous les grands cercles perpendiculaires aux petits arcs qui constituent le Système de traits parallèles déterminé par l'observation. Le problème auquel donne lieu un pareil Système de traits parallèles observé sur la surface du globe se réduit, comme nous ve- nons de le dire, à déterminer ses deux pôles, ou, ce qui revient au même, son équateur, c'est-à-dire le grand cercle de comparaison, auquel chacun des petits arcs observés peut être considéré comme parallèle. Cette déter- mination serait facile, et elle pourrait se faire d'après deux, ou du moins d'après quelques observations seulement, si la con- dition du parallélisme était rigoureusement satisfaite; mais, comme elle ne l'est, en général, qu'approximativement, la détermi- nation du grand cercle de comparaison ne peut plus résulter que de la moyenne d'un grand nombre d'observations combinées entre elles, et tant que les observations ne sont pas très multipliées et répandues sur un grand espace , on ne peut que marcher vers cette détermination par des approxi- mations successives. Pour parvenir à disséquer et à analyser convenablement un ensemble d'observa- tions aussi complexe que celui qu'on pos- sède aujourd'hui sur les directions des roches stratifiées, il est indispensable de procéder avec méthode et précision. Dans la plupart des travaux de ce genre , dont j'ai publié les résultats, j'ai fait usage d'une projection stéréog?aphique sur l'horizon du Mont-Blanc , que j'ai calculée et fait graver exprès dès les premières années de mes recherches, et dont je me suis constamment servi depuis lors dans mes cours. Mais on peut aussi résoudre les mêmes questions par une méthode trigonométrique, et par la voie du calcul. La méthode graphique et la méthode tri- gonométrique ont chacune leurs avan- tages. La méthode graphique en a un qui me paraît inappréciable, celui de parler aux yeux, qui, pour des tâtonnements géomé- triques, sont toujours les premiers et les plus délicats des instruments; mais elle paraît, au premier abo t, moins précise que l'autre, quoique, dans la réalité, sa précision soit an moins égale à celle des observations mêmes auxquelles on l'applique. La méthode trigonométrique, plus lente, et réellement plus rigoureuse, donne surtout avec plus de sûreté le résultat moyen d'un grand nombre d'observations. Il semble d'ailleurs qu'on se trouve plu* naturellement porté à se servir de la mé- thode graphique, lorsqu'on a à combiner de grands traits orographiques fortement des- sinés sur les cartes, et à suivre, au con- traire, la voie du calcul, lorsqu'on a à réduire à une moyenne de nombreuses ob- servations exprimées directement par des chiffres, telles que celles qu'on peut faire sur les roches stratifiées. Rien n'empêche, au surplus, même lors- qu'on ne veut poursuivre jusqu'au bout que l'un des deux modes de discussion, de s'ai- der aussi de l'autre dans les tâtonnements préliminaires. Une couche redressée ne l'a pas toujours été par un seul mouvement; elle peut l'a- voir été par deux ou plusieurs mouvements successifs opérés à des intervalles considé- rables. En pareil cas , la direction qu'elle affecte n'est celle d'aucun des systèmes aux- quels correspondent les mouvements suc- cessifs que la couche a éprouvés , mais une combinaison de ces directions. M. Gras et M. Le Play ont montré comment la direction et l'inclinaison d'une couche qui a éprouvé deux redressements successifs , dépend de la direction et de l'amplitude de chacun des deux mouvements de rotation qui l'ont dé- rangée de sa position horizontale primitive, pour la placer dans sa position actuelle. Ces habiles ingénieurs ont donné des formules trigonométriques pour exprimer ces rela- tions, et M. Le Play y a ajouté une con- struction graphique qui conduit au mêm > but(l). Il est indispensable d'avoir égard à ces considérations lorsqu'on veut discuter à quels systèmes de montagnes peuvent être rapportés les mouvements qu'a subis un> couche redressée. Mais lorsqu'il s'agit de déterminer la direction d'un Système do montagnes, on peut négliger ces recherches de détail , parce qu'alors on a à combiner (i) E. Gras , Statistique géologique du département de le Drame, p. ai; F. Le Play, Annales des mines, 3e série, t. VI p. 5o3 ; et Voyage en Espagne. SYS SYS 173 de nombreuses observations de direction sur lesquelles les mouvements accessoires prod isent des effets opposés , qui se com- pens it et se détruisent quand on prend la moyenne. Lorsqu'on possède un grand nombre d'ob- servations de direction faites dans une con- trée peu étendue, on peut aisément les as- sembler par groupes en dressant pour cette contrée une rose des diiections , c'est-à-dire en construisant graphiquement autour d'un même point toutes les directions observées. On voit alors généralement ces directions se masser en un certain nombre de faisceaux, pour chacun desquels on prend la moyenne de toutes les directions qui s'y rapportent. On trouvera un exemple complet de l'appli- cation de cette méthode dans l'explication de la carte géologique de la France, 1. 1 , p. 461 à 467. Le seul point délicat consiste à comparer et à combiner ensemble, sans erreur no- table, des observations faites dans des con- trées plus ou moins éloignées les unes des au- tres. Afin de parvenir à résoudre ce problème avec toute l'approximation dont il est sus- ceptible, on peut remarquer que si tous les petits arcs à comparer satisfaisaient rigou- reusement à la condition de parallélisme que nous avons définie, les tangentes menées à chacun d'eux dans son milieu seraient tou- tes parallèles au plan du grand cercle de comparaison qui est l'équateur de tout le Système. Dans ce cas, si, par un point quelconque de l'espace, on tirait des lignes droites res- pectivement parallèles aux tangentes menées aux petits arcs dans leur milieu, toutes ces droites seraient comprises dans un même plan, que deux quelconques d'entre elles suffiraient pour déterminer; ce plan serait parallèle au plan du grand cercle de compa- raison, équateur du Système, et serait per- pendiculaire au diamètre de la sphère qui en joint les deux pôles. Mais, en général, la condition de parallé- lisme que nous avons définie n'est pas rigou- reusement remplie par les petits arcs obser- vés, et, par suite, les tangentes qu'on peut mener à chacun d'eux par son point milieu, ne sont pas parallèles à un même plan; d'où il résulte que si, par un point quel- conque, par exemple, par l'un des points de la surface où l'on a observé, on mène des droites qui soient respectivement parallèles aux tangentes de tous les arcs observés, ces droites ne seront pas comprises dans un même plan. Elles se rapprocheront cepen- dant d'un certain plan et elles formeront un faisceau aplati, et d'autant plus aplati que les petits arcs observés approcheront davan- tage de satisfaire à la loi de parallélisme. On pourra par conséquent alors faire passer par le point d'où partent toutes les droites qui composent ce faisceau un plan qu'on dirigera de manière à représenter ce qu'on pourrait appeler la section principale du faisceau , c'est-à-dire de manière que les sommes des angles formés par les droites de part et d'autre de ce plan soient égales entre elles et les plus petites possibles. 11 est évident que le plan, ainsi déterminé, sera parallèle au plan du grand cercle de comparaison au- quel tous les petits arcs approcheront le plus d'être parallèles et qui pourra être considéré comme Véquateur approximatif de tout le Système, et qu'il sera perpendiculaire à l'axe des pôles de cet équateur qui seront eux-mêmes les pôles approximatifs du Sys- tème. Pour déterminer ce plan, qui est, en géné- ral, celui d'un petit cercle, il suffit de déter- miner, pour lepoint de la surface de la sphère qui forme le sommet du faisceau, une tan- gente à la sphère qui y soit comprise, et de fixer en même temps l'angle formé avec ce même plan par le rayon de la sphère qui aboutit au sommet du faisceau. Ces deux déterminations doivent être l'objet de deux opérations successives et dis- tinctes. Il faut, avant tout, élaborer les éléments de la forme du faisceau dont la section prin- cipale détermine la position de tout le Système sur la sphère terrestre. Pour cela, on choisit parmi tous les points où les observations ont été faites, un de ceux qui approchent le plus d'être le centre de figure du réseau formé par tous les points d'observation. Au besoin, on prendrait même un point où aucune observation n'aurait été faite, mais qui serait le plus central possible par rapport à l'ensemble du réseau. Cette condition, qui, à la rigueur, n'est pas indis- pensable, devient cependantessentielle, ainsi que nous le verrons plus tard, lorsque, pour 174 SYS SYS abréger les calculs, on se contente d'approxi- mations. Par le point qu'on a choisi pour être le sommet du faisceau, et que nous nommerons centre de réduction, on imagine des droites respectivement parallèles aux tangentes me- nées à chacun des petits arcs observés dans son point milieu, et on prolonge ces droites par la pensée à travers la sphère terrestre jusqu'à ce qu'elles reparaissent à la surface. Elles deviennent ainsi autant de sécantes de la sphère terrestre. Chacune d'elles sous- tend un arc de grand cercle qui part du som- met du faisceau, et dont la grandeur et la position peuvent être déterminées par la résolution de deux triangles sphériques dont nous aurons plus tard à nous occuper. Si tous les petits arcs observés faisaient rigoureusement partie d'un même Système de traits parallèles, toutes les sécantes se trouveraient dans un même plan, et ce plan, qui déterminerait à lui seul tout le Système, pourrait être nommé )eplan directeur. Le plan directeur coupe le plan tangent à la sphère, au sommet du faisceau des sécan- tes, c'est-à-dire au point choisi comme cen- tre de réduction, suivant une droite tangente à la sphère, qui représente, pour le sommet du faisceau, la direction du Système, et qu'on peut appeler la tangente directrice. Le plan directeur, qui est généralement celui d'un petit cercle, coupe le plan du grand cercle perpendiculaire à la tangente direc- trice , suivant une droite qui part du centre de réduction, et qui rencontre l'axe des pôles du Système. L'angle que forme cette droite avec le rayon de la sphère, qui aboutit lui- même au centre de réduction, est égal à celui qu'elle forme avec le plan du grand cercle de comparaison, équateur du Système, et pourrait être appelé l'angle équalorial. L'angle équalorial E , et l'angle A que la tangente directrice forme avec le méridien as- tronomique du centre de réduction, détermi- nent à eux seuls tout le Système. Ce sont ces deux angles A et E qu'il s'agit de déduire des observations, c'est-à-dire des directions des petits arcs observés et de leur position sur la sphère terrestre. Si ces petits arcs étaient tous exactement parallèles à un même grand cercle de com- paraison, les sécantes parallèles à deux d'en- tre eux suffiraient pour déterminer la posi- tion du plan directeur et, par conséquent, les deux angles cherchés A et E. Mais si, comme c'est le cas ordinaire, les petits arcs observés ne satisfont que d'une manière approxima- tive à la condition du parallélisme avec un même grand cercle de comparaison, deux de ces petits arcs ne conduiront pas exactement au même plan directeur que deux autres, et on pourra déterminer autant de positions du plan directeur qu'il y aura de manières possibles de combiner deux à deux les petits arcs observés; c'est-à-dire que, si ces petits arcs observés sont au nombre de m, on aura m. m — 1 positions différentes du plan di- m.m — 1 recteur, et par conséquent valeurs de l'angle A, formé par la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction, et Tfl Vît ' ' * i — ~ valeurs de l'angle équatorial E. Les valeurs de A et de E , qui devront être employées, s'obtiendront par une moyenne. On pourra cependantsimplifier les calculs, sans en changer le résultat d'une manière considérable, en prenant d'abord la moyenne des— » valeurs de l'angle A formé par la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction , ce qui déterminera la position du grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice; puis projeter les m sécantes sur ce dernier plan et prendre la moyenne de leurs m positions, ce qui don- nera la valeur de l'angle équatorial E. Mais le calcul, exécuté même de cette manière, serait encore d'une excessive lon- gueur , et on n'aurait que bien rarement des observations de direction assez précises pour justifier une aussi longue élaboration. Il importe donc de simplifier ce travail au- tant qu'il soit possible de le faire, sans com- promettre l'exactitude du résultat. Or, une propriété très générale des Sys- tèmes des petits arcs observés fournit un moyen de simplification très satisfaisant. Généralement, tous les petits arcs observés sont compris dans une zone de peu de lar- geur, divisée en deux parties égales par un grand cercle qui est le grand cercle de com- paraison ou l'équateur du système. Si donc on prend pour centre de réduction un point compris dans la zone occupée par SYS les points d'observation , et aussi central que possible par rapport à l'ensemble de ces points, ledit sommet ne pourra être très éloigné de la position encore inconnue du grand cercle de comparaison , équatcur du système, et l'angle équatorial devra être très petit. On pourra par conséquent, sans commettre une très grande erreur, procé- der d'abord pour obtenir au moins une première détermination approximative de l'angle A formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique du centre de réduction, comme si Vangle équatorial E devait être nul , c'est-à-dire comme si le centre de réduction était placé sur le grand cercle de comparaison. S'il en était réellement ainsi , et si les petits arcs observés satisfaisaient rigoureu- sement à la condition du parallélisme, l'une quelconque des sécantes déterminerait tout le Système, et les arcs de grands cercles , sous-tendus par les diverses sécantes , se- raient des parties d'un même grand cercle qui serait le grand cercle de comparaison. L'angle formé par ce grand cercle avec le méridien astronomique du centre de réduc- tion serait identique avec celui que forme la tangente directrice avec ce même méridien. Si les petits arcs observés ne satisfont pas rigoureusement à la condition d'être paral- lèles à un même grand cercle de comparai* son , chacun d'eux donnera une valeur dif- férente de l'angle formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique; et si les points d'observation sont en nombre m, on aura à prendre la moyenne de ces m valeurs. Cette première moyenne déterminera l'orientation de la tangente directrice, orien- tation qui est le plus essentiel des deux élé- ments cherchés. Après l'avoir obtenue, il restera à déter- miner Vangle équatorial E formé par \eplan directeur avec le rayon delà sphère passant par le centre de réduction, en projetant les m sécantes sur le plan du grand cercle per- pendiculaire à la tangente directrice. La projection de chaque sécante se dé- termine par la résolution d'un triangle sphérique rectangle, dont l'arc sous-tendu par celte même sécante forme l'hypothé- nuse , et dont l'un des angles aigus est l'angle formé par cet arc et par le grand SYS 175 cercle perpendiculaire à la tangente direc- trice. Dans ce triangle rectangle on déter- minera les deux côtés de l'angle droit qui seront: $ , l'arc mené perpendiculairement de l'extrémité de la sécante sur le grand cer- cle perpendiculaire à la tangente directrice; et a , l'arc de ce grand cercle, compris entre le pied de la perpendiculaire et le sommet du faisceau des sécantes. La valeur corres- pondante de l'angle équatorial E sera don- née par la formule : sin. c. cos. \!> tang E = 3— 1 — COS. a COS. v£ Si l'on a pris l'un des points d'observation pour le centre de réduction, on aura pour ce point « = 0 4> — 0 et la formule se réduira à tang E = £. La valeur correspondante de E sera donc indéterminée, et on devra pren- dre simplement la moyenne des valeurs cor- respondantes aux m — 1 autres points. 15 est naturel qu'il en soit ainsi, car le point qu'on a choisi pour le sommet du faisceau des sécantes ne peut donner lui-même de sécante, ainsi il ne fournit pas d'élément direct pour la détermination de l'angle E. 11 n'influe sur la valeur de cet angle que par l'effet de la supposition qu'on a faite volontairement, que le grand cercle de com- paraison passe par le point adopté comme centre de réduction ; cette supposition se trouve introduite dans les calculs relatifs à tous les autres points. Dans le cas où il n'y aurait qu'un seul point d'observation et où ce point aurait été pris pour centre de réduction , l'an- gle E resterait complètement indéterminé, et il est clair en effet que , dans ce cas , le plan directeur doit rester indéterminé. Ce- pendant si, dans le cas où il n'y a qu'un seul point d'observation, on prenait un au- tre point pour centre de réduction , le cal- cul s'effectuerait sans difûculté; mais alors il y aurait une sécante, l'angle formé par le grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice et par l'arc du grand cercle sous- tendu par la sécante serait droit; l'angle a serait généralement nul , et l'angle ^ ne le serait pas : donc tang E serait 0, et l'angle E serait lui-même égal à 0; cela signifierait que le pian directeur passerait par le centre de la sphère, résultat qui ne fait que repro- duire la supposition introduite arbitraire- 176 SYS ment, que le point pris pour centre'de ré- duction est situé sur le grand cercle de com- paraison, équateur du Système. Dans le cas seulement où la sécante sous-tendrait un arc de 90°, l'arc ^ serait lui-même de 90°, mais alors l'arc a serait indéterminé et par suite Ja valeur de tang E serait elle-même indé- terminée. Tous ces résultats sont conformes à la nature des choses, et sont autant de confirmations de l'exactitude de la marche que j'ai indiquée. Toutes les sécantes étant projetées sur un plan qui passe par le centre de réduction, sommet du faisceau, on tire dans ce plan, par le même sommet, une ligne dirigée de manière que la somme des angles formés au-dessus d'elle par les projections d'une partie des sécantes soit égal à la somme des angles formés au-dessous par les projections des autres sécantes. Cette ligne est la trace du. plan directeur, c'est-à-dire du plan du petit cercle qui fixe sur la sphère la position de tout le Système auquel les petits arcs observés appartiennent approximativement. Cette dernière ligne, qui passe au centre de réduction , forme , avec le rayon de la sphère qui part du même point, un angle E qui détermine la distance du petit cercle obtenu à l'équateur du Système. Cet angle, qui représente la latitude du petit cercle par rapport à cet équateur, a pour valeur la moyenne des m ou m — 1 valeurs de l'angle E ; si l'on trouve que cette valeur est nulle, ou pour mieux dire, que la somme des valeurs de l'angle E, qui tombent au- dessus du centre de la sphère, est égale à celle des valeurs du même angle qui tom- bent au-dessous, on en conclura que le point pris pour centre de réduction avait été choisi de la manière la plus heureuse, c'est- à-dire qu'il se trouvait réellement sur le grand cercle de comparaison ; mais généra- lement il n'en sera pas tout à fait ainsi, et la position moyenne de toutes les sécantes projetées passera au-dessus et au-dessous du centre de la sphère, et donnera une valeur approximative de Yangle équatorial E, de laquelle on déduira, d'une manière approxi- mative aussi , la position du grand cercle de comparaison. Si cet angle est petit, ce qui arrivera le plus souvent, on pourra considérer l'opéra- tion comme terminée; mais si cet angle SYS était un peu grand , on pourrait regarder seulement comme provisoire la position ob- tenue pour le grand cercle de comparaison, et recommencer toute l'opération en prenant pour centre de réduction un point situé sut ce grand cercle provisoire. On arriverait ainsi par des approximations successives , qu'on peut porter aussi loin qu'on le voudra, aux valeurs des deux angles cherchés. De ces deux angles, ainsi que je l'ai déjà dit, le plus important à connaître et le plus facile à déterminer approximativement est l'angle A que forme la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction. L'angle équatorial E est généralement très petit. Il a besoin, par conséquent, d'être déterminé avec précision; et il arrive bien souvent que les observations qui fixent les directions des petits arcs observés en diffé- rents points de la surface de la terre , ne sont pas assez précises pour que cette dernière détermination présente quelques chances d'exactitude. Comme les calculs numériques qu'elle exige sont fort longs, on fera bien de ne les entreprendre qu'autant que les observations de direction qu'on aura réunies paraîtront assez exactes pour mériter d'être soumises à une élaboration aussi ardue. Il ne faut pas perdre de vue que les angles a et 4», qui déterminent la valeur de l'angle équatorial E , dépendent eux-mêmes des différences entre la valeur moyenne de l'an- gle A et les valeurs particulières dont cette valeur moyenne est déduite. On concevra, d'après cela, que V angle équatorial E devant généralement être assez petit, il ne pourrait être déterminé d'une manière véritablement satisfaisante qu'autant que les observations de direction seraient plus exactes et plus nombreuses qu'elles ne le sont ordinaire- ment. Au reste, renoncer à déterminer cet angle, c'est tout simplement se borner à admettre que le grand cercle de comparaison doit passer assez près du centre de réduction pour que la distance à laquelle il en passe et le sens dans lequel cette distance doit être comptée importent peu à connaître; or, cette supposition est souvent indiquée par l'ensemble des observations, même de celles qui ne peuvent entrer dans le calcul, d'une manière assez évidente pour qu'on ne puisse songer à s'en départir que par suite de SYS SYS 177 calculs basés sur des données rigoureuses. On s'en tient alors à la première des deux opérations que j'ai indiquées, et on consi- dère la tangente directrice qu'elle détermine, comme celle d'un grand cercle peu éloignédu véritable équateur du Système, et propre â le remplacer provisoirement. C'est en par- lie aOn que cette substitution présente le moins de chances d'erreur possible que le centre de réduction, qui doit devenir un des points de cet équateur provisoire, doit être placé dans la position la plus centrale pos- sible par rappprt à l'ensemble des points d'observation. L'opération doit toujours commencer par mener d'un point central de réduction, que l'adresse de l'opérateur consiste à choisir le mieux possible, des sécantes parallèles à tous les petits arcs observés , à déterminer les angles formés par le méridien astronomique du point qu'on a choisi comme centre de ré- duction avec les arcs du grand cercle que sous-tendent ces sécantes, et à prendre en- suite la moyenne de tous les angles ainsi déterminés. Or, cette moyenne peut être obtenue très facilement avec une approximation suffi- sante. En effet, pour déterminer le grand cercle qui, partant du point pris pour sommet du faisceau des sécantes, ou pour centre de ré- duction, renferme dans son plan la sécante parallèle à un petit arc observé en un point donné, il sufflt de joindre ce dernier point au centre de réduction par un arc du grand cercle, qui forme la base d'un triangle sphé- rique , dont les deux autres côtés sont les portions du méridien du centre de réduction et du point d'observation considéré, compris entre ces points et le pôle de rotation de la terre. On résout ce triangle, et on connaît ainsi l'angle formé, par l'arc de jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs ; on peut aussi déterminer la longueur de cet arc. On résout ensuite le triangle sphérique rectangle, dont ce même arc est l'hypothé- nuse, et dont l'un des côtés de l'angle droit est la moitié de l'arc sous-tendu par la sé- cante, qui correspond au point d'observa- tion qu'on a considéré. On arrive ainsi à connaître la longueur de l'arc sous-tendu par celte sécante, et l'angle formé par cet I. X!f, arc et le méridien du point choisi comme centre de réduction. Ayant répété la même opération pour tous les points d'observation, on connaît 1er angles formés avec le méridien du centre d„ réduction par tous les arcs sous- tendus par les sécantes , et on n'a plus qu'à exécuter un simple calcul arithmétique. Lorsqu'on doit s'en tenir à cette pre- mière partie du travail , à celle qui déter- mine la tangente directrice , l'opération que je viens d'indiquer peut recevoir, sans in- convénient, de grandes simplifications, qui la rendent d'une pratique très facile. On n'a plus besoin alors de connaître la longueur de l'arc sous-tendu par chaque sécante; il suffit de connaître l'arigle qu'il forme avec le méridien du centre de réduc- tion. Cet angle lui-même n'a pas besoin d'être calculé directement; on peut se bor- ner à le supposer égal à celui que forme le petit arc observé au point d'observation au- quel la sécante correspond avec le méridien de ce point, après avoir augmenté ou dimi- nué cet angle d'une quantité égale à la différence des angles alternes internes que forme l'arc de jonction du centre de réduc- tion et du point d'observation avec leurs mé- ridiens respectifs. Cette différence est connue par la résolu- tion du triangle sphérique dont ces deux points et le pôle de rotation de la terre constituent les trois sommets , et c'est la seule quantité pour la détermination de la- quelle on ait besoin de recourir aux for- mules de la trigonométrie sphérique. II est vrai que cette simplification introduit une inexactitude; l'angle formé par le méridien du centre de réduction avec chacun des arcs sous-tendus par les sécantes , se trouve augmenté ou diminué d'une quantité égale à l'excès sphérique (1) des trois angles du triangle sphérique rectangle dont la moitié de cet arc forme un des côtés de l'angle droit, et dont l'arc de jonction du centre de réduction avec le point d'observation corres- pondant forme l'hypothénuse. Mais il est aisé de voir que, dans la moyenne finale, les (i) Voyez, pour la définition et le r»lcul de Vexel-s sphé- rique de la somme des trois angles d'un triangle sphérique' la Géométrie de Legendre.et les notes qui font suite à S» Trigonométrie {Géométrie et Trigonométrie de Legentlre. 10e édit., p. 225 et *2<). 23 17S SYS excès sphériques des triangles rectangles dont il s'agit doivent entrer les uns posi- tivement, les autres négativement, et que si le centre de réduction est habilement choisi, ces excès sphériques, dont chacun en particulier est ordinairement peu considé- rable, à moins que les points d'observation n'en soient répartis sur un très grand es- pace, doivent se détruire sensiblement, et n'influer sur la moyenne que d'une quan- tité négligeable. L'opération se réduit alors tout simplement à joindre le centre de ré- duction avec les points d'observation par autant d'arcs de grands cercles , et à dé- terminer la différence des angles alternes internes que ces arcs de jonction forment avec les méridiens de leurs deux extré- mités. J'ai souvent employé , pour résoudre ce problème, une méthode graphique dans la- quelle je me sers de la projection stéréogra- phique sur l'horizon du Mont-Blanc, dont j'ai déjà parlé ci-dessus, mais on peut em- ployer aussi la méthode trigonométrique qui est très simple en elle-même, et qui est sus- ceptible encore , dans la plupart des appli- cations, de simplifications considérables. Elle se réduit en principe à la résolution d'une suite de triangles sphériques, dont cha- cun a pour base l'arc de grand cercle qui joint le centre de réduction à l'un des points d'ob- servation, et pour sommet, le pôle de rota- tion de la terre ; il n'est pas même nécessaire, pour notre objet actuel, de résoudre ces SYS triangles complètement : on n'a pas besoin de connaître la longueur de leur base; if suffit de calculer les angles qu'elle form avec les deux méridiens auxquels elle abou lit, ou même seulement la somme de ces an- gles, pour en déduire la différence des angles alternes internes qu'elle forme avec ces méri- diens , différence qui entre seule dans la suite du calcul. Or, pour connaître cette différence avec une approximation suffisante, il n'est pas non plus nécessaire d'effectuer les calculs relatifs à tous les triangles sphériques indi- qués. Ces calculs exigeraient beaucoup de temps; mais on peut les abréger singulière- ment, sans trop en diminuer la rigueur, au moyen du tableau suivant, que j'ai formé des résultats obtenus par la résolution de trente-neuf triangles, ayant tous pour som- met le pôle boréal de la terre , et pour leurs deux autres angles, différents points de l'Eu- rope et de l'Afrique, pris à diverses lati- tudes , depuis la Laponie jusqu'à l'île de Ténériffe. Ayant eu l'idée de ranger les ré- sultats suivant l'ordre des latitudes moyen- nes des deux sommets méridionaux de cha- que triangle, j'ai vu que les irrégularités de leur marche n'étaient pas assez grandes pour empêcher de faire entre eux des interpola- tions approximatives d'une exactitude suffi- sante pour la pratique dans le plus grand nombre des cas. J'ai pensé dès lors que leur publication pourrait avoir son utilité, et j'ai cru devoir les insérer dans cet article Tableau présentant, pour différents points de l'Europe et del' Afrique, la différence des angles alternes-internes formés par leur ligne de jonction avec leurs méridiens respectifs. POINTS COMPARÉS. ! Laponie. . . . Keswick. . . . ! Laponie. . . . Prague .... ( "Viborg ( Stockholm. . . j Gefle I Golheborg. . . !Sôderkoping. . Kongelf. . . . | Viborg ( Keswick. . . . Î Christiania. . . Keswick. . , . ! Stockholm. . . Keswick. . . . ( Laponie. . . . { Montagne Noire LATITUDES. 70o00' 00"N. 54 55 00 70 00 00 50 5 10 60 42 40 59 20 54 60 09 45 57 44 4 58 28 50 57 51 45 60 42 40 i>4 on oo 50 55 20 54 33 00 59 20 34 54 55 00 70 00 00 45 25 00 LONGITUDES. 20000' 5 9 25 30 12 5 26 25 15 43 14 48 9 57 14 00 9 58 26 25 5 9 8 28 5 9 15 43 5 9 23 30 0 20 00"E. 15 O. 00 E. 00 E. 50 E 19 E. 15 E. 50 E. 00 E. 45 E. 50 E. 15 O. 30 E. 15 0. 19 E. 15 O. 00 E. 00 O. LATITUDE moyenne. 62ol7'50" 60 2 59 i j 60 1 57 1 59 11 54 i J 58 10 7 1 j 57 58 21 j 57 16 10 j 56 57 47 | 56 42 30 DIFFERENCE des longitudes. 28o39'15" H 25 00 10 42 31 5 10 45 4 21 15 31 35 3 13 57 43 20 52 32 25 50 00 DIFFERENCE des angles alt.-int. 25o42' 24" 10 13 00 9 17 00 4 27 2 3 42 00 26 54 42 11 28 26 17 34 24 20 51 52 Rapports entre' les difl. des long et des ang. ait. int 1 : 0,89715 1 : 0,89489 1 : 0,86690 1 ; 0,85952 0,84970 0,85206 0,84186 0,8418i 4 : 0, SYS SYS 179 POINTS COMPAMS. fGrnmpians. . . . Keswick SGolln-liorg. . . . Church-Stietton. ( ViLorg ) Brest ÎGrampians . . . Church Stretton. ÎSicM Itholm, . . . Brest !Gram pians . . . Piague ( KesWick [ Brocken. .... ÎGt.nm ians . . . Saint-Halo . . . ! Keswick P.ague {Keswick Binger-Locb. , . ( Keswick \ Budweis ( Chunh-Stretton. \ Budweis { Prague ( Bayreuth ÎBayreuth Binger-Locb. . . ! Prague Smnt-ftlalo. . . . ! Prague Morlaix ( Binger-Locb. . . \ Saint-Malo . . . » Sant-Mulo . . . ( Brest Î Keswick Aj.ircio i Church-Stietton. ( Saint-Tropez . . Î Prague Montagne Noire. Î' Piague Saint-Tropez . . | Prague \ Ajaccio ( Prague ( Constantinople. . ( Brest ( Pic des Açores. . ( Montagne Noire. ) Saint-Tropez. . . | Brest ( Messiue. .... ( Brest ( Cap Colonne . . ( Messine (Alger !Pic des Açores. . Pic de Téoériffe. LATITUDES. B6«SS'00"N 54 55 00 37 44 4 M 55 00 60 42 40 18 83 l i B6 25 00 5-2 55 00 88 20 34 48 85 14 Mi 25 00 50 5 19 54 55 00 51 48 '29 56 25 00 48 59 5 54 35 00 50 5 i9 54 55 00 49 55 00 54 35 00 49 38 00 52 35 00 49 38 00 50 3 19 49 56 41 49 56 41 49 53 00 50 5 i9 48 39 5 50 5 19 48 50 00 49 55 00 48 59 5 48 59 5 48 25 H 54 35 00 4t 55 1 52 55 00 45 16 27 50 5 19 45 25 00 50 5 49 43 16 27 50 5 19 41 55 1 50 5 19 41 1 27 48 23 14 38 26 12 4ô 25 00 45 16 27 48 23 14 58 11 3 48 23 14 57 39 12 38 11 3 56 47 20 38 27 12 28 16 21 LONGITUDES. 6°37'00"O. ri 9 oo o. 9 37 20 E. 5 10 20 O. 86 K 50 E. 6 49 55 O. 6 37 00 O. 5 10 20 O. 15 13 19 E. 6 49 55 O. 6 37 00 O. 12 5 00 E. 5 9 15 O. 8 16 20 E. 6 57 00 O. 4 21 26 O. 5 9 13 0. 12 5 00 E. 5 9 15 O. 5 30 00 E. 5 9 15 O. 15 26 54 E. 5 10 20 O. 15 26 54 E. 12 5 00 E. 9 15 29 E. 9 15 29 E. 5 30 00 E. 12 5 00 E. 4 21 26 O. 12 5 00 E. 6 10 00 O. 5 50 00 E. 4 21 26 O. 4 21 26 O. 6 49 55 O. 5 9 15 O. 6 25 49 E. 5 10 20 O. 4 18 29 E. 12 5 00 E. 0 20 00 O. 12 5 00 E. 4 18 29 E. 12 5 00 E. 6 25 49 E. 12 5 00 E. 26 55 00 E. 6 49 55 O. 30 48 56 O. 0 20 00 O. 4 18 29 E. 6 49 55 O. 15 14 50 E. 6 49 55 O. 21 41 19 F.. 15 14 30 E. 0 44 10 E. 30 48 36 O. 18 58 59 O. LATÎTDI)» moyenne. 55° 30' 00" 55 9 32 54 32 57 54 30 00 53 51 54 53 15 9 ^ 53 11 44 î 52 32 1 ï 52 20 9 » 52 15 00 52 6 30 51 6 30 50 1 00 49 55 30 a 49 22 11 49 17 39 * 49 17 1 ' 48 51 B> 48 15 00 » 47 55 43 7 46745 9 "ï 46 40 53 46 00 10 45 53 23 43 24 43 «3 20 43 i 43 17 8 î 43 1 13 37 29 11 { 33 21 16 \ DIFFERENCE des longitudes. Jlo28'00" 14 47 40 55 15 25 1 26 40 22 33 4 18 42 00 13 23 33 2 16 54 17 14 13 10 59 15 18 56 17 18 57 14 2 50 51 5 45 29 16 26 26 18 15 00 9 51 26 2 28 9 11 53 2 9 28 49 12 25 00 7 46 31 3 41 11 14 50 00 23 59 1 4 58 29 20 4 5 28 30 54 12 30 20 11 49 57 DIFFERENCE des angles alt.-int. loi 2' 52" 12 10 40 27 29 52 1 10 36 18 21 52 15 5 20 10 46 10 1 48 40 15 41 42 8 26 24 14 44 40 14 52 54 2 10 54 2 52 55 12 28 24 15 55 10 7 28 46 1 51 00 8 44 22 7 5 30 9 4 36 5 59 00 4 7 40 10 39 8 16 51 49 5 11 28 15 55 26 19 44 42 7 37 48 6 32 40 Rappoits entre les diff. des long, et des ang. ait. lut. 0,82424 0,82701 0,82701 0,81402 0,81410 0,80510 0,S0214 0,79570 0,79613 0,79219 0,79251 0,78150 0,76767 0,76539 0,75811 0,76088 0,75878 0,74924 0,75663 0,74311 0,73101 0,72766 0,72590 0,71798 0,70313 0,69830 0,69217 0,69244 0.61013 0,53335 Les trois premières colonnes de ce ta- bleau, vers la gauche, indiquent deux par deux les points de l'Europe qui ont formé , avec le pôle boréal , les trois sommets de chaque triangle, ainsi que leurs latitudes et leurs longitudes. Les deux colonnes sui- vantes indiquent la moyonnf» des latitudes, et la différence des longitudes ces deux sommets de chaque triangle adjacents à sa base. La sixième colonne indique la diffé- rence des angles alternes internes formés par l'arc de grand cercle qui joint les deux sommets méridionaux de chaque triangle avec les méridiens de ces deux points , qui ISO SYS SYS forment les deux autres côtés du triangle. Cette différence est le moyen de comparai- son des orientations observées aux deux sommets méridionaux. Enfin, la septième et dernière colonne du tableau indique le rapport qui existe, dans chaque triangle, entre l'angle au pôle, qui n'est autre que la différence des longitudes des deux sommets méridionaux, et la diffé- rence des angles alternes internes formés par l'arc de grand cercle qui joint ces deux sommets avec leurs méridiens respectifs. En examinant attentivement le tableau , on verra que ce rapport décroît avec une certaine régularité à mesure que la latitude moyenne des deux sommets méridionaux du triangle diminue, c'est-à-dire à mesure que ce triangle s'allonge vers l'équateur et ap- proche de devenir un demi-fuseau. Il est aisé de concevoir qu'en effet le rapport dont il s'agit doit suivre cette marche décrois- sante. Si le triangle était infiniment petit, et que les deux sommets méridionaux fus- sent à une distance infiniment petite du pôle, le rapport serait celui d'égalité, 1 à 1. Si le triangle était équivalent à un demi- fuseau, ce qui suppose que l'un des som- mets méridionaux du triangle est aussi éloi- gné de l'équateur vers le S. que l'autre vers le N., le rapport serait celui de 1 à 0. Si le triangle était isoscèle, ce qui suppose que les deux sommets méridionaux sont à la même latitude, le rapport s'obtiendrait par la résolution de l'un des deux triangles rec- tangles dont le triangle isoscèle se compose- rait , et le rapport des tangentes des deux angles serait égal à celui de l'unité au sinus de la latitude. Enfin , dans le cas ordinaire où les deux sommets méridionaux du trian- gle ont des latitudes inégales , le second rapport a la valeur qu'il aurait s'ils étaient ramenés l'un et l'autre à leur latitude moyenne augmentée d'une petite quantité. En effet, la différence entre la différence des longitudes des deux sommets méridionaux du triangle, et celle des angles alternes internes formés par l'arc qui les joint avec leurs mé- ridiens respectifs , est égale à Yexcès sphé- rique des trois angles du triangle lui-même, et la semme des deux côtés de ce triangle qui aboutissent au pôle étant constante , Yexcès sphérique de ses trois angles, qui est proportionnel à sa surface, est d'autant plus grand que les deux côtés approchent plus de l'égalité. Quand le milieu de la base se trouve sur l'équateur , l'excès sphérique est égal à l'angle au pôle , c'est-à-dire à la dif- férence de longitude des deux côtés méri- dionaux; d'où il résulte que la différence des angles alternes internes formés par la base avec les deux méridiens est nulle, et que le rapport est , comme nous venons de le dire, celui de 1 à 0. Il en serait de même si , la base étant oblique , elle avait son point milieu sur l'équateur. J'ai été étonné, au premier abord, de la petitesse des irrégularités que présente dans sa marche le rapport qui nous occupe ; car il me paraissait naturel de croire que , pour des points placés d'une manière aussi dispa- rate que ceux qui entrent dans le tableau , le rapport de la septième colonne aurait va- rié d'une manière plus irrégulière. D'un autre côté, si l'on remarque que la marche décroissante de ce rapport n'est pas complè- tement régulière et présente même des ano- malies , on pourra s'étonner que j'aie con- signé ici cette série irrégulière. J'aurais pu en obtenir une parfaitement régulière en considérant une suite de triangles isoscèles, qui tous auraient eu le même angle au som- met, et dont chacun aurait eu ses deux sommets méridionaux à la même latitude. Chacun d'eux se serait décomposé en deux triangles rectangles, et dans chacun de ceux- ci on aurait pu calculer la différence des angles alternes internes formés par la base avec les méridiens extérieurs au moyen de la formule : [tang C = sin a tang B , où a représente la latitude comptée , comme à l'ordinaire , à partir de l'équateur, et B l'angle au pôle; formule dans laquelle on lit que, dans ce cas, le rapport de la sep- tième colonne décroîtrait régulièrement du pôle où il serait 1 : 1 , à l'équateur où il serait 1 : 0. Mais il n'y a aucune raison pour remplacer une formule très simple par un pareil tableau, qui, lui-même, n'aurait pu être appliqué à des triangles non iso- scèles, et même à des triangles isoscèles où l'angle B aurait eu une valeur différente de celle employée, que d'une manière approxi- mative, et sans qu'on pût apprécier le degré de V approximation ; tandis que le tableau que je présente fait voir, d'un coup d'oeil, de quel ordre est l'erreur, toujours assez peii SYS SYS 1S1 considérable, que l'on est exposé à com- mettre pour des points de latitudes diffé- rentes, et tous renfermés daus l'étendue de l'Europe , en remplaçant le calcul d'un triangle sphérique par une simple proportion dont il fournit le rapport. Il demeure bien entendu que ce tableau, de même que la projection stéréograpbique dont j'ai déjà parlé , n'est qu'un instrument eipéditif de tâtonnement, et que si l'on veut obtenir un résultat absolument rigoureux , il faut prendre le temps d'exécuter le calcul trigo- nométrique; mais, en pareille matière, on a plus à craindre d'être induit en erreur par les illusions qu'un simple calcul ap- proximatif aurait fait disparaître , que par les inexactitudes que ce calcul pourrait ren- fermer. Les géologues qui se livrent à des rappro- chements entre les directions des différents accidents que présente l'écorce terrestre doi- vent toujours être en garde contre les illu- sions qui résultent de la forme sphérique de la terre, et de la manière dont elle est re- présentée sur les cartes géographiques. Au moyen du tableau ci-dessus on pourra dissiper ces illusions , pour ainsi dire d'un trait de plume, et son emploi pourra être utile, non seulement pour les calculs qui me l'ont fait construire, mais pour une foule de tâlounements géométriques relatifs à des comparaisons de directions. La combinaison élémentaire sur laquelle ces tâtonnements reposent consiste essentiel- lement à examiner si deux petits arcs de grands cercles placés sur la sphère, à quelque distance l'un de l'autre, sont exactement ou à peu près parallèles entre eux. Ces deux petits arcs, d'après la définition rappelée ci-dessus, seront exactement paral- lèles entre eux , si un même grand cercle les coupe l'un et l'autre perpendiculairement par leur point milieu; mais ils seront déjà très voisins du parallélisme, si l'arc du grand cercle qui joint le milieu de l'un au milieu de l'autre est peu étendu et fait avec eux des angles alternes internes égaux. En effet, ils feront alors partie des deux côtés d'un fuseau de peu de largeur, dont le milieu de l'arc de jonction sera le centre ; ils occuperont sur les deux eôlés de ce fuseau des positionssymé- triques; et, prolongés l'un et l'autre jusqu'à l'équaieur du fuseau, ils y seront exactement parallèles. Considérés dans les points mêmes où ils ont été observés , ils ne peuvent être parallèles l'un à l'autre que par l'intermé- diaire d'un grand cercle de comparaison. Il est assez naturel de choisir pour grand cercle de comparaison l'un des deux arcs prolongé, et, dans ce cas, le défaut de parallélisme que les deux arcs présenteront dans les points où on les a observés, a pour mesure Vexcès sphé- rique du triangle formé par l'arc de jonction des points milieu des deux arcs, par l'un des deux arcs prolongés, et par la perpen- diculaire abaissée sur son prolongement du point milieu de l'autre arc. A moins que ce triangle ne soit très grand, ce qui suppose les deux points très éloignés l'un de l'autre, Vexcès sphérique dont il s'agit sera toujours peu considérable ; les deux petits arcs pour- ront donc, dans le plus grand nombre des cas, être considérés comme sensiblement pa- rallèles, si l'arc qui joint leurs points milieu forme avec eux des angles alternes internes égaux. Réciproquement, si, en un point donné, on veut tracer un petit arc de grand cercle parallèle à un autre petit arc de grand cercle existant en un autre point de la sphère, il suffit de joindre les deux points par un arc de grand cercle, et de tracer le nouvel arc de manière qu'il fasse avec l'arc de jonction le même angle que l'arc observé. En opérant de cette manière pour trans- porter une direction d'un point à un autre, on se rapproche autant que possible du pro- cédé par lequel on trace, par un point donné d'un plan, une parallèle à une droite don- née dans ce plan. On a égard à la convergence des méridiens vers le pôle de rotation de la terre, comme on aurait égard sur un plan i la convergence de rayons vecteurs vers un foyer; mais on fait abstraction, du reste, des effets de la courbure de la terre. Pour se rendre raison de cette espèce de départ qu'on opère ainsi entre deux effets provenant l'un et l'autre d'une même cause, la sphéricité de la terre, il suffit d'imaginer qu'on détache le réseau des points d'obser- vation de la partie de la sphère terrestre à laquelle il appartient pour l'appliquer, sans le déformer, sur la zone torride, de manière que la ligne équinoxiale le divise en deux parties égales. On pourra alors, sans com- mettre de bien grandes erreurs, considérer 182 SYS SYS les méridiens comme des droites parallèles, et transporter une direction d'un point à un autre par le même procédé que si l'on opérait sur un plan. On pourra, par exemple, pren- dre un point de la ligne équinoxiale pour centre de réduction, et mener, par ce point, des droites formant avec le méridien du lieu les mêmes angles que chacun des petits arcs observés avec les méridiens respectifs de leurs points milieu, puis prendre la moyenne des directions ainsi transportées en un même point, comme on le ferait sur un plan. Or, la zone torride où la terre, abstraction faite de l'aplatissement dont nous ne tenons au* cun compte, est courbe comme partout ail- leurs, ne présente ici d'autre avantage que le parallélisme presque exact des méridiens, parallélisme qui dispense de considérer la différence des angles alternes internes que fait avec deux méridiens différents un arc du grand cercle qui les coupe. Mais la cour- bure de la terre est ici, comme partout ail- leurs, la source d'une petite erreur, mesurée dans la comparaison de deux points, par Y excès sphérique de la somme des trois angles d'un triangle rectangle, dont l'hypothénuse est l'arc qui joint les deux points , et dont l'un des côtés de l'angle droit est la prolon- gation du petit arc observé. On pourrait aussi imaginer que le réseau des points d'observation, après avoir été en-; levé de la surface de la sphère terrestre, fût appliqué sans déformation sur la région polaire , de manière que son point central coïncidât avec le pôle qui deviendrait le centre de réduction. Chaque petit arc observé sur la surface de la sphère serait transporté au pôle de manière à y faire encore le même angle avec le méridien de son point milieu; puis on prendrait la moyenne des directions de tous ces petits arcs transportés au pôle. Ce serait opérer comme si Ton avait substitué à la surlace sphérique de la terre un plan qui lui serait tangent au pôle même. Les méridiens seraient censés développés sur des droites passant par le pôle, et les parallèles deviendraient des cercles ayant le pôle pour centre commun. Pour les points très voisins du pôle, cette substitution n'entraînerait que des erreurs insensibles; mais, à mesure qu'on s'éloignerait du pôle, l'inexactitude serait de plus en plus grande. Dans le trans- port de tous les petits arcs observés au pôle, exécuté ainsi, comme si l'on opérait sur un plan, il y aurait réellement un petit défaut de parallélisme entre l'arc transporté et ce- lui qui aurait servi de point de départ, et ce défaut de parallélisme aurait toujours pour mesure Y excès sphérique du triangle rectangle dont l'arc de jonction du point d'observation au centre de réduction est l'hy- pothénuse, et dont le petit arc observé, pro- longé autant qu'il est nécessaire, forme un des côtés de l'angle droit. Dans tout l'espace intermédiaire entre la région équatoriale et la région polaire , les méridiens et les parallèles, qui servent de coordonnées pour déterminer les positions des points sur la surface du globe, cessent de pouvoir se construire sans erreur sensi- ble sur des coordonnées rectangulaires ou sur des coordonnées polaires tracées sur un plan ; ils ont, en quelque sorte, une manière d'être intermédiaire entre celle des coor- données rectangulaires et celle des coordon- nées polaires. Projetés de telle manière qu'on voudra sur un plan qui serait tangent à la sphère terrestre vers le milieu de l'hémi- sphère boréal, les méridiens seront toujours représentés par les lignes convergentes. On doit avant tout tenir compte de cette con- vergence , et on y parvient au moyen de la résolution d'un triangle sphérique, ou par l'emploi plus expéditif du tableau donné ci-dessus; on fait ainsi l'équivalent exact de l'opération que je viens d'indiquer pour les régions polaires et équatoriales. Mais tenir compte de cette disposition des coor- données n'est pas encore tenir un compte complet de la courbure de la surface, et l'erreur commise a toujours pour mesure, dans ce cas comme dans les précédents , Yexcès sphérique de ce même triangle rec- tangle dont j'ai indiqué les éléments. La région polaire et la région équatoriale, ainsi que nous venons de le dire, n'ont ici d'autre avantage que la simplicité de la dis- position des méridiens et des parallèles, qui sont les coordonnées au moyen desquelles les positions des points sont déterminées sur la surface de la sphère, et qui peuvent, sans erreur notable, être construites sur des coordonnées planes, savoir: pour la ré- gion équatoriale, sur des coordonnées rec- tangulaires, et pour la région polaire, sur des coordonnées polaires. SYS Les dispositions particulières que présen- tent ainsi les coordonnées sphériques dans 1rs diverses régions de la sphère, correspon- dent à colles qu'y présente la spirale loxo- dromique. On sait que l'arc de loxodromie qui coupe l'équateur se confond avec un arc d'hélice tracé sur le cylindre qui enveloppe la terre suivant son équateur, arc dont le développement est une ligne droite, et que la partie de la loxodroniie qui se trouve à une très petite distance du pôle, ne diffère pas d'une manière appréciable d'une spirale logarithmique; l'hélice et la spirale loga- rithmique sont des simplifications que la loxodromie éprouve en deux points particu- liers de son cours sans que ses propriétés en soient altérées. De même les simplifica- tions que la disposition particulière des méridiens apporte à certaines constructions près des pôles et de l'équateur ne change rien à la valeur réelle de ces constructions, et laisse exactement la même erreur que l'on commet lorsqu'on opère relativement aux deux extrémités d'un arc du grand cer- cle tracé sur la sphère, comme on opérerait aux deux extrémités d'une ligne droite tra- cée sur un plan. Or, c'est là précisément ce qu'on fait lorsque, en s'en tenant à la pre- mière partie des opérations que j'ai indi- quées, on trace, aux deux extrémités d'un arc du grand cercle placé sur la sphère ter- restre, d'autres arcs qui forment avec lui des angles alternes internes respectivement égaux ; car on fait abstraction de la courbure de cet arc, tout en tenant compte de la di- versité des angles sous lesquels il coupe les différents méridiens. Cette diversité des angles sous lesquels l'arc de jonction des deux localités coupe les différents méridiens est toujours en effet la première choseà considérer. Lorsqu'on veut comparer la topographie géologique d'une localité a celle d'une autre localité sous le rapport du parallélisme des accidents qui s'y observent, la première chose à faire est de déterminer la différence des angles alter- nes internes que forme, avec les méridiens des deux localités, lare de grand cercle qui les joint. Des lignes (de petits arcs de grand cercle réduits à leurs tangentes), menées dan« les deux localités perpendiculairement à l'arc qui les joint, seraient parallèles entre elles, SYS 183 dans toute la rigueur de l'expression. Si en- suite on faisait tourner ces petits arcs de quantités égales et dans le même sens, ils conserveraient encore l'apparence du paral- lélisme, mais ils ne seraient plus rigoureuse- ment parallèles; ils occuperaient des posi- tions symétriques dans un fuseau dont le point central serait au milieu de l'arc de jonction des deux localités, et ils s'écarte- raient d'autant plus du parallélisme que le fuseau serait plus large et qu'ils seraient plus éloignés de son équateur. On pourrait faire tourner le petit arc de grand cercle de l'une des contrées de manière à le rendre parallèleau prolongement de l'arc tracé dans l'autre contrée, c'est-à-dire perpendiculaire à un arc de grand cercle, perpendiculaire lui même à l'arc prolongé. Or, la quantité dont le premier petit arc aurait tourné pour prendre cette position aurait pour mesure, comme il est aisé de le lire sur la figure même, V excès sphérique de la somme des trois angles du triangle rectangle formé par l'arc de jonction des deux localités, par le petit arc prolongé et par la perpendiculaire abaissée de l'autre localité sur son prolon- gement. Vexcès sphérique de la somme des trois angles de certains triangles sphériquesdonne si souvent la mesure des erreurs qui se glis- sent presque inaperçues dans la comparai- son des positions de différents arcs de grands cercles tracés sur une sphère, qu'il est na- turel de chercher à se rendre compte, par la considération même de Vexcès sphérique, de la grandeur que peuvent atteindre, dans tels ou tels cas, les erreurs dont il s'agit. L'excès sphérique se trouve introduit dans les calculs géologiques par des motifs ana- logues à ceux qui le font prendre en consi- dération dans les calculs géodésiques. On se sert de Vexcès sphérique en géodésie pour ramener le calcul d'un triangle sphérique à celui d'un triangle plan ; on s'en sert en géologie pour corriger l'erreur que l'on com- met en supposant que la surface de la terre se confond avec un plan qui lui serait tan- gent dans le milieu de la contrée dont on s'occupe. Rien n'est si fréquent que de raisonner et d'opérer comme si la surface de la terre se confondait avec son plan tangent. On y est conduit par l'apparence de platitude que 134 SYS cette surface présente à nos regards , et par l'habitude de la voir représentée sur des cartes géographiques qui sont des feuilles de papier planes. Pour nous bien rendre compte des erreurs qui peuvent résulter de cette substitution du plan tangent à la surface sphérique , analysons d'abord une opération très simple. Lorsqu'on veut planter une longue et îarge avenue, telle par exemple que celle des Champs-Elysées à Paris , on commence par en fixer la ligne médiane avec des jalons alignés; puis aux deux extrémités de cette ligne médiane, on lui élève de part et d'autre des perpendiculaires d'une longueur égale à la moitié de la largeur de l'avenue, et on fixe ainsi les deux extrémités des deux files d'arbres qui doivent la composer ; enfin ©n aligne tous les arbres de chaque file d'après leurs points extrêmes. Si l'opération est exécutée avec une ri- gueur mathématique, chacune des deux files d'arbres est un arc de grand cercle et ces deux arcs font partie d'un fuseau dont le milieu de la ligne médiane est le centre. Ils n'ontde rigoureusement parallèlesque les deux éléments situés au milieu de leur lon- gueur. Prolongés l'un et l'autre à chacune de leurs extrémités par une suite de jalons, ils iraient se rencontrer aux deux extrémités opposées d'un même diamètre de la sphère terrestre; prolongés par leurs tangentes ex- trêmes, ils se rencontreraient aussi à des distances qui, sans doute, seraient très grandes, mais qui ne seraient pas infinies. On pourrait se proposer de mener par l'extrémité de l'un de ces arcs une ligne exactement parallèle à l'extrémité corres- pondante de l'autre arc, et de déterminer quel angle ferait cette ligne avec l'extrémité du premier arc. On aurait ainsi la mesure du plus grand défaut de parallélisme qui existe dans la figure. Cette détermination peut se faire de deux manières: par les formules ordinaires de la trigonométrie sphérique , ou par cette con- sidération que l'angle cherché est égal à Vexcès sphérique de la somme des trois an- gles d'un triangle sphérique rectangle, où les côtés de l'angle droit sont un des côtés de l'avenue, et la perpendiculaire abaissée sur ce côté légèrement prolongé de l'extré- mité du côté opposé. SYS Prenons un exemple, et le calcul même éclaircira cette double proposition. Supposons que l'avenue dont il s'agit ait 1,000 mètres de longueur et 30 mètres de largeur. La diagonale de cette avenue for- mera, avec l'un des côtés et avec la perpen- diculaire abaissée sur celui-ci de l'extrémité de l'autre côté, un triangle sphérique rec- tangle où les deux côtés b et c de l'angle droit seront : 1° 6, l'un des côtés de l'ave- nue , dont la longueur est de 1,000 mètres, prolongé d'une quantité négligeable; 2° c, la perpendiculaire abaissée de l'extrémité du second côté de l'avenue sur le premier légèrement prolongé, perpendiculaire dont la longueur ne différera pas sensiblement de 50 mètres. Pour déterminer en degrés, minutes et secondes les valeurs de & et c, on aura & C = 2ÏÏ- 6 : 360 :: l,000m : 40,000,000». _ 3G0°. 1000 36° 540' Mjl b= - = = = 33",4. 40,000,000 4,000 1,000 20 Les deux angles aigus B et G de ce trian- gle doivent se déterminer par les formules : tangB tang & , tang G tang c sin b mais, dans le cas actuel, les valeurs de B et de G, qu'il s'agit de tirer de ces formules, forment une somme si peu différente d'un angle droit, que la différence ne peut être calculée avec les tables de logarithmes or- dinaires, ce qui montre que l'excès sphé- rique du triangle dont nous nous occupons est à peu près inappréciable. En effet, en recourant au second mode de calcul , on trouve , d'après la formule de Legendre (1), pour Vexcès sphérique du triangle que nous considérons : ^RbcsinA^ i2?3 2 r2 c'est-à-dire environ 13 cent-millièmes de seconde sexagésimale, quantité absolument imperceptible ; ce qui montre que les deux (i) Lfgendie, Géométrie et Trigonométrie , 10e édition, paje 426, SYS SYS 185 côtés de l'avenue, dont nous avon§ parlé, doivent paraître bien réellement deui lignes droites parallèles. Mais l'application des moines formules prouve qu'il n'en serait plus ainsi d'une avenue mille fois plus grande; or, les rap- prochements auxquels on se livre de prime abord lorsqu'on veut comparer entre eux, sous le rapport de leur parallélisme, les ac- cidents topographiques d'une vaste contrée, les chaînes de montagnes, ses côtes, ses rivières, reviennent à peu près à concevoir fine avenue très longue et d'une largeur plus ou moins grande, tracée à travers cette contrée, et à examiner si les accidents topo- graphiques que l'on compare pourraient en border les côtés. Concevons une pareille avenue de dimen- sions mille fois plus grandes que celle dont nous venons de nous occuper, c'est-à-dire ayant 1000 kilomètres de longueur et 50 kilomètres de largeur. En raisonnant sur cette avenue exacte- ment comme sur la précédente, nous au- rons à résoudre par les formules : tangc sin b tang B = ^*1 , et tang G un triangle sphérique rectangle, dans lequel les deux côtés de l'angle droit seront : 6=9° = 32400'. c = 27/ = 1020". on trouvera : B = 87° 9' 43" 28. C = 2° 52' 27'' 30. la somme de ces deux angles surpasse 90° de 2' 10", 58, qui représentent Vexcès sphé- rique du triangle rectangle dont il s'agit. Calculé par la formule de Legendre, Vex- cès sphérique du même triangle est de 127' 33 ou de 2' 7'', 33. La différence de 3", qui existe entre cette solution et la précé- dente tient à ce que la formule approxima- tive, qui donne l'excès sphérique, n'est déjà plus parfaitement exacte pour un trian- gle de 1000 kilomètres de côté. Maintenant, si de l'extrémité de l'un des côtés de notre grande avenue idéale on abaisse une perpendiculaire sur le second côté prolongé d'une petite quantité, puis que par l'extrémité du premier côté on mène une perpendiculaire à cette perpen- t tit. diculaire, celle-ci sera rigoureusement pa- rallèle à l'extrémité du second côté, et elle fera avec le premier côté un angle égal à Vexcès sphérique que nous venons de calcu- ler, c'est-à-dire de 2' 107, 58. Telle est Terreur la plus grande que comporte, par suite de la sphéricité de la terre, la construction idéale à laquelle nous avons fait allusion en imaginant la vaste avenue dont nous venons de parler; mais i! est à remarquer que Vexcès sphérique des trois angles d'un triangle étant proportion- nel à sa surface, la même construction ré- pétée pour une avenue de 100 kilomètres de largeur comporterait une erreur de 4' 21'', 16; pour 200 kilomètres de largeur, Terreur serait de 8' 42", 32; et pour 1,000 kilomètres de largeur de 43' 31", 6. Elle n'atteindrait un degré qu'autant que l'ave- nue de 1,000 kilomètres de longueur au- rait une largeur de 1,378 kilomètres, c'est- à-dire plus grande que sa longueur. La diagonale du quadrilatère sphérique orthogonal , dont le côté est de 1,000 kilo- mètres, est elle-même d'environ 1 ,000™ y 2 = 1,414 kilomètres, qui font environ 350 lieues. Or, il est aisé de voir que Terreur commise sur le parallélisme de deux lignes passant par deux points donnés de la sur- face terrestre sera la plus grande possible, si ces lignes font, avec la ligne de jonction des deux points, des angles d'environ 45°; car Terreur est nulle, si les lignes compa- rées sont perpendiculaires à la ligne de jonction des deux points. Elle redevient nulle si les deux lignes coïncident avec la ligne de jonction des deux points. L'erreur maximum correspond évidemment à la posi- tion moyenne entre ces deux extrêmes, ainsi qu'on peut d'ailleurs le démontrer par la formule même de Legendre. De là , on peut conclure que tant que deux points ne sont pas éloignés de plus de 1,400 kilomètres ou 350 lieues, Terreur qu'on peut commettre sur le parallélisme de deux lignes qui y passent, en faisant ab- straction de la courbure de la terre, ne Ya jamais à 44'. Embrassons un espace un peu plus grand encore : concevons que par un point de la surface de la terre on mène deux grands cercles perpendiculaires entre eux qui pour- ront être, par exemple, une méridienne et £S6 SYS SYS .«sa .perpendiculaire > ma's Qu> pourront avoir aussi une tout autre orientation. A partir du point où les deux grands cercles se coupent à angle droit, mesurons sur chacun d'eux une distance égale à 7° \ du méridien, et tpar les quatre points ainsi déterminés, élevons des perpendiculaires sur les deux grands cercles. Par cette construction, qui est analogue à celle sur laquelle repose la projection de Cassini , nous formerons un quadrilatère sphérique orthogonal dont les quatre côtés seront égaux, et dont les quatre angles seront de même égaux entre eux, quadrilatère qui se rapprochera d'un carrré autant que peut le faire une figure tracée sur une sphère. Ce quadrilatère serait même un carré exact s'il était infiniment petit, m&k il aura un diamètre égal à 15° du méridien , et ses quatre angles égaux entre eux surpasseront chacun 90° d'une quan- tité -qui , répétée quatre fois , formera ce •fu'on pourra appeler Y excès sphérique de la %ure entière. Maintenant les quatre côtés du quadrila- tère sont rigoureusement parallèles deux à #eux dans leurs points milieu ; mais à leurs •extrémités ils ne sont plus parallèles , bien fufi les diagonales fassent avec eux des an- ■$es égaux; ils s'écartent du parallélisme i\ine quantité égale à la moitié de Veoccès ^skériquede la figure totale, c'est-à-dire au 4@uble de l'excès de chacun des quatre an- gles sur 90°. Il est aisé de voir que cette fuantité est égale à quatre fois l'excès sphé- râgue d'un triangle sphérique rectangle dont Tun des côtés de l'angle droit est de 7° \, p£ dont l'un des angles aigus est de 45°. Le second angle aigu G de ce triangle se calcule ^ar la formule cos C = cos c sin B , qui "-4oone cos C = cos 7° 30' sin 45", et C = ■m° 29' 17". Cet angle excède 45° de 29' 17'', £t en quadruplant cette quantité , ce qui feane 1° 57' 8", on a celle dont les extré- miiés correspondantes des côtés de notre quadrilatère s'écartent du parallélisme. Or notre quadrilatère a une largeur égale i 15° du méridien , c'est-à dire à environ 3,867 kilomètres , ou un peu plus de 400 leeues. Il pourrait embrasser la France avec ■ 3» plus grande partie des Iles Britanniques, de l'Allemagne et de l'Italie septentrionale. Mjbs deux points situés aux deux extrémités ~\ine de ses diagonales, sont éloignés de plus de 2,350 kilomètres ou de près de 600 lieues, et cependant l'erreur la plus grande qu'on puisse commettre, en compa- rant des lignes situées aux deux extrémités de cette diagonale de la manière la plus dé- favorable, ne s'élève pas à 2". Ce résultat est conforme au précédent , auquel nous étions parvenu par une voie un peu diffé- rente ; car, pour des distances bien éloignées encore d'être égales au quart du méridien , les excès sphériques de triangles semblables auxquels elles servent de base sont à peu près proportionnels à leurs carrés ; or on a ( 1,414 )2 : 43' 31",6 : : ( 2,350 )2 : x = 2°0'13", proportion dont le quatrième terme ne diffère de 1° 57' 8" que de 3' 5'' , et cette différence vient , en partie, de ce que je n'ai calculé que d'une manière ap- proximative les diagonales dont j'ai comparé les carrés. La diagonale de 2,350 kilomètres est à peu près égale à la distance de Lis- bonne à la pointe nord de l'Ecosse , ou de Naples à Christiania. On peut conclure de là que lorsque l'on comparera entre elles des directions observées dans l'Europe occiden- tale moyenne, en négligeant l'effet de la courbure de la terre, mais en tenant compte de la convergence des méridiens vers le pôle, on ne commettra que rarement une erreur de 2°. Il y aurait cependant un cas où les er- reurs pourraient devenir plus considérables; ce serait celui où l'on procéderait de manière à en accumuler plusieurs : ce qui arriverait par exemple si, au lieu de comparer direc- tement un point à un autre, on le compa- rait par l'intermédiaire d'un troisième, ainsi qu'on peut le faire impunément lorsqu'on opère sur un plan. En effet, on ajoute alors à l'erreur qui résulterait de la distance des deux points comparés, une quantité égale à l'excès sphérique des trois angles du trian- gle formé par les deux points comparés et par le point intermédiaire, quantité qui peut être additive aussi bien que sous- tractive. Ceci s'éclaircira par quelques exemples. ' Il s'agit, par exemple, de savoir quelle de-' vrait être l'orientation d'une ligne passant à Bayreuth pour qu'elle fût parallèle à une ligne passant au Binger-Loch , sur le Rhin ,' au-dessous de Bingen , et dont l'orientation' est donnée. SYS SYS 1K Pour y parvenir d'une manière approxi- mative, en faisant abstraction de la cour- bure de la terre , on joint le Binger-Loch à Bayreuth par un arc de grand cercle, et on détermine la différence des angles alternes internes formés par cet arc avec les méri- diens du Binger-Loch et de Bayreuth. La différence est de 2° 52' 25"; de manière que si une ligne se dirige au Binger-Loch , à l'E. 32° N., celle qui, à Bayreuth, fera le même angle avec l'arc de jonction, et qui sera réputée parallèle à la première, se di- rigera à l'E. 29° 7' 35" N. Mais si l'on commence par mener une pa- rallèle à la ligne donnée au Binger-Loch , par la cime de Brocken , poiut le plus élevé du Hartz, puis que par Bayreuth on mène une parallèle à celle menée par le Brocken, on trouvera que du Binger-Loch au Brocken la différence des angles alternes internes formés par la ligne de jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs, est de 2° 9' 2". Du Brocken à Bayreuth , la diffé- rence est de 46' 2'\ D'après les positions de ces divers points , les différences doivent s'ajouter, ce qui donne 2" 55' 4", au lieu de 2° 52' 25" pour la différence d'orientation que devraient présenter deux directions parallèles entre elles, l'une au Binger-Locb, l'autre à Bayreuth. La différence est de 2' 39'. Il est aisé de voir que cette différence doit être exactement égale à l'excès sphé- rique du triangle Binger-Loch — Brocken — Bayreuth; et tout en me bornant à la calculer par des moyens expéditifs, je lui ai trouvé une valeur bien peu différente de celle-là. En effet, les longueurs des trois côtés de ce triangle (mesurées simplement sur la carte ) sont de 289 kilomètres ( 72 lieues), de 272 kilomètres (68 lieues), et de 219 kilomètres (54 lieues), et l'angle com- pris entre les deux premiers est de 45° 45'. De là il résulte , d'après la formule de Le- gendre , que l'excès spbérique du triangle est de 2' 23" : cela fait 16'' seulement de moins que nous n'avions trouvé il y a un instant; et il est à remarquer qu'outre les légères inexactitudes qu'entraîne nécessai- rement l'emploi du tableau de la page 178, je me suis borné à calculer Vexcès sphérique d'après des mesures grossières. Une petite partie de celte différence peut aussi résulter de ce que le triangle Binger-Loch— Brockes — Bayreuth est beaucoup plus grand que Us triangles de 8 à 10 lieues de côté générale- ment employés dans les réseaux géodési- ques , et auxquels la formule est parlicultè. rement adaptée. Dans l'exemple donné par Legendre y lar- deux côtés du triangle employés dans le cal cul ont seulement , l'un 38,829 mètres (V lieues), et l'autre 33,260 mètres (8 lieues),, et l'excès sphérique est seulement de 9"»4&; décimales, qui correspondent à 3", 07 sexa- gésimales; cette quantité est complètement négligeable dans une opération géologique . ainsi quand on compare des points situé- seulement à 8 ou 10 lieues les uns des au- tres, il n'y a absolument aucun motif pous tenir compte de la courbure de la terre > et v par conséquent, il est indifférent de compa- rer les points entre eux directement ou pai l'intermédiaire les uns des autres. Quoique Vexcès sphérique de la somme des trois asr gles d'un triangle soit proportionnel à sev surface , elle n'est encore que bien peu coj& sidérable et bien peu importante au poÎD 3 de vue géologique, dans le triangle Binges: Loch— Brocken— Bayreuth , puisqu'elle s*. réduit à 2' 23"; d'où il résulte que, mener, en opérant sur cette échelle, on peut encore comparer les points entre eux dans un ordxo quelconque , sans craindre d'accumuler des erreurs appréciables en géologie. Mais il tt'ex: serait plus de même s'il s'agissait de compa- rer des points éloignés de 12 à 1,600 kilo- mètres (300 à 400 lieues). Considérons , par exemple, le triangîs. dont les trois sommets seraient Keswick en Cumberland, Prague en Bohême, et Ajacria en Corse. On trouve que, de Keswick à Prague > la différence des angles alternes internes que, forme la ligne de jonction des deux pointa avec leurs méridiens respectifs, calculée ri- goureusement, est de 1 3° 41 ' 42", tandis q,ue de Keswick à Ajaccio cette différence est de 8044'22",etid'AjaccioàPrague,de407,4G/- Ces deux dernières différences réunies n& donneraient que 12" 52' 2"; la différence trouvée directement est de 13° 41' 42"> c'est- à-dire plus grande de 49' 40". Cette différence répond à l'excès sphériqu& du triangle Keswick-Ajaccio-Prague. En ef- fet, le côté Keswick-Prague a environ 1,259 188 SYS SYS kilomètres (415 lieues), et le coté Keswick- Ajaccio a approximativement 1,630 kilomè- tres (407 lieues); l'angle compris entre ces deux côtés est d'environ 38°20\ Ces données approximatives, introduites dans la formule de Legendre, donnent, pour l'excès sphérique du triangle, 53' 55", c'est-à-dire 4' 15" de plus que nous n'avions trouvé directement, différence qui provient sans doute en partie de l'imperfection des mesures prises simple- ment sur la carte et nécessairement aussi de ce que la formule de l'excès sphérique n'est plus complètement exacte pour un aussi grand triangle. On voit qu'en passant par Ajaccio, pour comparer Keswick à Prague, on joindrait une erreur de plus de trois quarts de degré à celle qui résulterait déjà de la distance de Keswick à Prague; mais, ce qu'il importe de remar- quer, c'est que l'erreur est ici soustractive, tandis que, dans le cas du triangle Binger- Locn-Brocken-Bayreuth, l'erreur était addi- tive. Il est facile de se rendre compte de cette circonstance, d'après les positions res- pectives des points comparés entre eux, et cela permet de concevoir que, lorsqu'on a à opérer un certain nombre de comparaisons de ce genre et à en prendre le résultat moyen, il peut se faire que les erreurs résultant de la courbure de la terre soient en sens inverse les unes des autres et arrivent à se détruire en partie ou même complètement. C'est ce qui arrive de soi-même, lorsque le point choisi pour centre de réduction est à peu près central par rapport au réseau formé par tous les points d'observation. Dans ce cas, au lieu d'avoir à craindre dans le résultat une er- reur moyenne, par exemple d'un degré, ré- sultant de l'effet négligé de la courbure de la terre, on peut compter que l'erreur de la moyenne se réduit à quelques minutes, et rentre par conséquent dans les limites que ne peut dépasser la précision des observations de direction. Cette circonstance permet, comme nous le verrons bientôt, de prendre, par un procédé très simple et très expéditif, et cependant suffisamment exact, la moyenne d'un grand nombre d'observations de directions faites dans des contrées assez distantes les unes des autres, par exemple, dans presque toute l'étendue de l'Europe occidentale. Au surplus, comme je l'ai déjà dit, l'er- reur commise relativement à chaque point, par l'effet de la courbure de la terre, a pour mesure l'excès sphérique d'un triangle rec- tangle qui a pour hypothénuse la distance de ce point au centre de réduction , et dont l'un des angles aigus est celui formé au point que l'on considère par la direction qu'on y a observée et par la ligne de jonction avec le centre de réduction. On peut calculer tous ces excès sphériques et voir de combien la somme de ceux qui sont additifs surpasse la somme de ceux qui sont soustractifs, puis tenir compte de la différence dans le calcul de la direction moyenne rapportée au centre de réduction. On verra aisément que, poui arriver au résultat avec toute l'approxima- tion qu'on peut désirer, il suffit de calculer les excès sphériques de ceux des triangles rectangles indiqués, dont l'aire est la plus grande, et qu'on distingue aisément sur la carte. En réduisant ces calculs au degré d'ap- proximation strictement nécessaire, on peut les simplifier considérablement et les exécu- ter d'une manière très expéditive. La formule donnée par Legendre (1) pour calculer l'excès sphérique c des trois angles d'un triangle dont deux côtés, b et c, forment entre eux un angle A, se réduit, lorsqu'on veut obtenir la valeur de s en secondes sexa- gésimales , à __&. c. sin A. 1,296,000. « £ 4 (20,000,000)* b. c. sin A. 81. 7T 100,000,000,000 Si le triangle sphérique auquel on doit appliquer cette formule est rectangle, que b soit son hypothénuse , c l'un des côtés de l'angle droit, et A l'angle aigu compris entre ce côtéetl'hypothénuse, on aura: . tang c cos A = . ; tang 6 et pourvu que b soit de beaucoup inférieur à 90°, qu'il ne dépasse pas, par exemple, 15 à 20°, on pourra, sans erreur considérable, remplacer le rapport des tangentes par celu des arcs, et admettre que l'on a approxima- tivement: c b' cos A c — b cos A. (i) Legendre , Géométrie et Trigonométrie , io* édition, page <26. SYS SYS 189 En substituant cette valeur de c dans celle de c, en ayant égard à la relation sin 2 A=2 sin A cos A, et, en supposant que b est ex- primé, non plus en mètres, mais en kilomè- tres, on réduit l'expression de e à la formt _b\ sin 2 A. 81. ir 200,000 ' - Cette formule donnera approximativement l'excès sphcrique relatif à l'un des points d'observation, en y substituant, à la place de 6, la distance de ce point au centre de réduc- tion, exprimée en kilomètres, et pour A, l'an- gle formé en ce point par la direction qu'on y a observée et par la ligne menée au centre de réduction. On peut se contenter de mesu- rer cette distance et cet angle sur la carte. Le calcul est ensuite facile à exécuter; mais on peut encore, dans une foule de cas, se dispenser de le faire, en en prenant à vue le résultat approximatif dans le tableau suivant dont la construction et l'usage s'expliquent d'eux-mêmes, et qui rendra, pour ce second objet, des services analogues à ceux que peut rendre le tableau de la page 178. 11 a suffi d'y insérer les valeurs de A comprises entre 0 et 45°, attendu qu'à partir deA=45°,qui donne 2 A=90°, les valeurs de sin 2 A ren- trent dans celles qui se rapportent à des va- leurs de A moindres que 45°. Tableau des valeurs données par la formule b,. sin 2 A. 81.* 200,000 A 5« 10° 15° 20° 25° 30° 35° 40° 45° kilom. 6= 100 2" 4" 6" 8" 10r' 11" 12" 13" 13" 200 9 17 25 33 39 44 48 50 51 300 20 30 57 l'14 l'28 i'59 l'48 1/53 i'55 400 55 l'IO lf42 2 11 2 56 * 56 3 11 3 21 3 24 500 55 1 49 2 59 5 24 4 4 4 35 4 59 5 15 5 18 600 lf20 2 37 5 49 4 54 5 51 6 37 7 10 7 31 7 58 700 1 48 o o> 5 12 6 41 7 57 9 00 9 46 10 14 10 23 800 2 21 4 39 6 47 8 45 10 24 11 45 12 45 13 22 15 34 900 2 59 5 52 8 55 11 2 13 9 14 52 16 8 16 55 17 11 1000 3 41 7 15 10 36 13 58 16 17 18 22 19 56 20 53 21 12 1100 4 -27 8 47 12 59 16 30 19 59 22 15 24 7 25 16 25 40 1200 5 18 10 27 15 16 19 58 23 25 26 27 28 42 50 4 30 52 1300 6 13 12 15 17 55 25 2 27 27 31 2 53 41 35 18 35 50 1400 7 13 14 ir, 20 47 26 43 51 50 35 59 39 3 40 55 41 54 1500 8 17 16 19 23 51 50 40 56 32 41 19 44 50 46 59 47 42 1600 9 2G 18 34 27 9 54 54 41 55 47 1 51 1 53 28 54 17 1700 10 39 20 58 30 59 59 24 46 56 55 5 57 35 1° 0 21 1» 1 17 1800 11 56 23 50 54 31 44 10 52 57 59 50 1° 4 34 1 7 40 1 8 42 1000 13 18 26 11 38 17 49 12 58 38 1° 6 18 1 H 56 1 15 23 1 16 33 2000 14 44 29 1 42 25 54 31 1° 4 38 1 15 27 1 19 42 1 25 32 1 24 49 Il est aisé de constater le degré d'approxi- mation des valeurs de e que renferme ce ta- bleau. A et G étant les deux angles aigus du triangle rectangle, l'excès sphérique de ses trois angles sera e = A -f C — 90°. A étant mesuré sur la carte de même que le côté o, on déterminera C par la formule cot C=cosb tang A ; ici b doit être exprimé, non plus en kilomètres, mais en degrés, minutes et se- condes. Si k est sa mesure en kilomètres pris sur la carte, on aura : b : k :: 90° : 10,000 ; b= h 90° .0,000 Cette première réduction opérée, on n'aura que deux logarithmes à chercher pour trou* ver celui de cot C. Supposons, par exemple, A =40°, fc = 1,000, nous aurons d'abord &=J-90° = 9°, 10 et nous trouverons : cot C = cos 9° tang 40° ; C=50° 20' 57" d'où c es 500 + 40° 20' 50'' — 90* = 2C 57". 190 SYS SYS Supposons encore A == 45°, k = 2,000, nous aurons 1 = JL900 = 18°, 10 et nous trouverons G = 46" 26' 12", d'où c = 45»-}- 46° 26' 12" —90° = 1°26' 12". Le tableau donne approximativement les râleurs correspondantes de t, qui sont; € = 20' 53" et e =1° 24' 49". Ces valeurs approximatives sont plus petites que les valeurs exactes ; ïa première de 4", et la seconde de l'23"; mais les différences , surtout la première, sont très petites. On voit par là que les valeurs de t, données par la formule approximative et celles données par un calcul rigoureux, ne diffèrent que de quantités qui, pour notre objet, sont à peu près insignifiantes. Ces valeurs ne diffèrent d'une manière un peu notable que vers la fin du tableau ou la seconde des deux valeurs de e, que nous venons de considérer, occupe la dernière place ; mais l'erreur est encore si peu considérable, même pour cette dernière, qu'il ne peut y avoir aucun inconvénient réel à employer les valeurs approximatives à la place des valeurs rigoureuses. Les valeurs rigoureuses sont, au reste, si faciles à calculer, qu'on pourra aisément les déterminer dans tous les cas où l'on en aura besoin, soit dans l'étendue embrassée par le tableau, soit au delà de ses limites. Peut- être, en voyant combien ces valeurs rigou- reuses sont faciles à obtenir, s'étonnera-t-on que je me sois borné à consigner dans le ta- bleau les valeurs approximatives; mais on aura le secret de cette préférence en remar- quant que la forme de la formule approxi- mative m'a permis de remplir les 180 cases du tableau sans effectuer complètement le calcul pour chacune d'elles, facilité que la formule rigoureuse ne me donnait pas. Avec cette dernière, il m'aurait fallu répéter 180 fois le calcul logarithmique. La progression que suivent les deux dif- férences que je viens de citer montre que la formule approximative qui donne Yexcès tphérique, presque rigoureusement exacte pour les triangles dont le plus grand côté n'a pas plus de 1,000 kilomètres, l'est déjà beaucoup moins pour ceux dont le plus grand côté en a 2,000 , et deviendrait ra- pidement de plus en plus inexacte, si on l'appliquait à des triangles plus grands en- core. En faisant usage du tableau pour tous les cas auxquels il pourra s'appliquer, et en re- courant, pour le petit nombre de ceux aux- quels il ne s'appliquera pas, au calcul com- plet du triangle sphérique rectangle, on obtiendra aisément pour le centre de réduc- tion une direction moyenne dont on pourra toujours répondre à quelques minutes près. ' J'en donnerai ci-après des exemples, en m'occupant successivement des divers Systè- mes de montagnes dont j'ai déterminé la direction par la voie du calcul. Ainsi que nous l'avons déjà dit, le nombre total des Systèmes de montagnes qui peu- vent être distingués sur la surface du globe, est encore indéterminé. On ne peut même fixer précisément le nombre de ceux qui tra- versent l'Europe occidentale, et dont la for- mation paraît avoir déterminé les principales divisions que présente la série des terrains sédimentaires de nos contrées. Mon premier travail sur cette matière, lu par extrait à l'Académie des sciences, le 22 juin 1829, était intitulé: Recherches suit QUELQUES UNES DES RÉVOLUTIONS DE LA SURFACE du globe , présentant différents exemples de coïncidence entre le redressement des couches de certains systèmes de montagnes, et les changements soudains qui ont produit les lignes de démarcation qu'on observe entre certains étages consécutifs des terrains de sédiment. Les exemples de ce genre de coïncidence, dont j'avais cru pouvoir dès lors entretenir l'Académie, étaient au nombre de quatre seulement; c'étaient ceux qui se rapportent aux Systèmes de la Côte d'Or, des Pyrénées, des Alpes occidentales et de la chaîne princi- pale des Alpes. J'y joignais, mais sous une forme hypothétique, un aperçu sur l'origine plus récente du Système des Andes. Les Systèmes dont nous venons de parler figurent seuls dans le Rapport que M. Bron- gniart a fait à l'Académie des sciences sur ce sujet, le 26 octobre 1829, et dans l'article que M. Arago a bien voulu lui consacrer SYS dans YAnnuairc du bureau des longitudes pour 1830. J'avais cru devoir me borner d'abord aux exemples de coïncidence qui paraissaient alors les plus frappants et les plus incontestables; mais, en imprimant le Mémoire in extenso, dans les Annales des sciences naturelles, t. XV11I et XIX (1829. et 1830), je n'ai pas négligé d'indiquer en note d'autres exemples du même genre de coïncidence, qui avaient déjà à mes yeux un assez grand caractère de certitude pour mériter d'être enregistrés; car j'étais convaincu que le rapprochement général que je cherchais à établir entre les révolutions de la surface du globe et l'appa- rition successive d'autant de Systèmes de montagnes diversement dirigés, paraîtrait d'autant moins hasardé que je pourrais citer un plus grand nombre d'Exemples de coïnci- dence. Par l'effet de ces indications subsidiaires, le nombre des exemples de coïncidence se trouvait déjà porté à neuf, sans parler du Système des Andes; mais là ne s'arrêtaient pas mes espérances, car je disais (Annales des sciences naturelles, t. XIX, p. 231, 1 830): « Quand même les recherches dirigées vers » ce but auraient été poursuivies pendant » longtemps, il serait difficile que le nombre » des connexions de ce genre qu'on aurait » reconnues présentât quelque chose de fixe » et de définitif. Outre les quatre coïnciden- » ces auxquelles j'ai consacré les quatre » chapitres de ce Mémoire, j'en ai ensuite ■ indiqué d'autres dans les notes qui y sont » ajoutées; et, ces premiers résultats, s'ils ' » sont exacts, ne seront peut être encore ' » que la moindre partie de ceux qu'on peut » prévoir, lorsqu'on considère combien d'au- » très interruptions présente la série des )) dépôts de sédiment, et combien d'autres » Systèmes de montagneshérissent la surface v du globe. » Le même volume contient une planche coloriée (pi. 111) qui est intitulée : Essai d'une coordination des âges relatifs de certains dé- pôts de sédiment et de certains Systèmes de montagnes ayant chacun leur direction. Cette planche, qui était le tableau graphique de mes premiers résultats, présentait, rangés de gauche à droite, neuf Systèmes de montagnes (sans compter celui des Andes), tous désignés suivant la méthode dont je me suis fait une SYS 191 règle constante, d'après des motifs que j'ai indiqués dès l'origine et que je rappellerai ci-après, non par des numéros d'ordre, mais par des noms géographiques , et, pour com- pléter l'expression de ma thèse fondamen- tale, j'y avais fait graver la note suivante : a On a laissé en blanc les montagnes dont la » place dans la série n'est encore que présu- » mée : De vastes Systèmes, tels que ceux » des côtes de Mozambique et de Guinée, ont » dû être complètement omis; mais les mo- » difications qu'on peut prévoir dans cette » série provisoire, la changeraient difficile- » ment au point de porter directement à » croire qu'elle soit terminée, et que l'écorce » minérale du globe terrestre ait perdu la » propriété de se rider successivement en » différents sens. » Depuis lors , cette série provisoire a reçu plusieurs termes nouveaux qui s'y sont ajou- tés ou intercalés sans en changer la forme générale, et sans modifier en rien les induc- tions auxquelles elle conduit si naturelle- ment. Je crois pouvoir admettre dès aujour- d'hui, dans ma série, cinq termes plus an- ciens que le plus ancien redressement de couches figuré dans mon premier tableau, et je conserve l'espérance que des recherches ultérieures nous feront pénétrer plus loin encore dans la nuit des premiers temps géologiques. Depuis quelques années, les géologues ont marché dans cette direction avec une ardeur toute spéciale. C'est, en effet, dans ledomaine des terrains fossilifères anciens, antérieurs au calcaire carbonifère, que la géologie a fait récemment, dans les deux hémisphères, les conquêtes les plus importantes. Elle les doit particulièrement aux travaux de MM. Mur- chison et Sedgwick, en Angleterre; à ceux de MM. Murchison, Sedgwick, de Verneuil et d'Archiac, dans les provinces rhénanes; de MM. Murchison, de Verneuil et de Key- serling, en Russie et dans les monts Ourals ; des géologues américains et de MM. Lyell et de Verneuil, dans les contrées transatlanti- ques. Je suis parti des faits connus ; je ne pou- vais devancer ces vastes conquêtes ; mais ma théorie aurait manqué d'un des éléments les plus essentiels de la vitalité scientifique, la faculté du progrès, si elle n'avait pas été apte à faire un pas immédiat à la suite des 192 SYS grands résultats que je viens de rappeler. J'ai essayé de faire ce nouveau pas, dans un Mémoire que j'ai soumis, en 1847, à la So- ciété géologique, et dont le présent article renferme toute la substance. J'en ai préparé lentement les éléments au fur et à mesure des observations. D'après l'ensemble des faits qui me sont aujourd'hui connus, je crois que les différents Systèmes de montagnes dont l'existence a été démontrée ou indiquée dans l'Europe occidentale, peuvent être classés avec beaucoup de probabilité dans l'ordre dans lequel je vais les parcourir, en commen- çant par les plus anciens. Je vais consacrer un paragraphe à chacun de ces Systèmes et, par cela seul que ces pa- ragraphes seront placés l'un à la suite de l'autre , ils auront des numéros d'ordre que je ne puis me dispenser d'inscrire en tête de chacun d'eux, mais je dois rappeler, comme je l'ai fait maintes fois, que ces numéros ont un caractère essentiellement provisoire, at- tendu que, chaque fois qu'on parviendra à constater, dans l'Europe occidentale, l'exis- tence d'un nouveau Système de montagnes, on devra augmenter d'une unité les numé- ros de tous les Systèmes postérieurs. C'est cette considération qui m'a engagé, dès l'o- rigine, à désigner chaque Système par un nom géographique tiré d'une montagne ou d'une localité où son existence était con- statée. I. Système de la Vendée. M. Rivière, qui a beaucoup étudié les ter- rains du département de la Vendée et du littoral S.-O. de la Bretagne, a signalé, dans ces contrées, un Système de dislocations dirigé à peu près du N.-N.-O. au S.-S.-E., qu'il regarde comme ayant été produit antérieu- rement à toutes les autres dislocations dont sont affectées les couches très anciennes et très accidentées qu'on y observe; c'est ce Système de dislocations que je propose de désigner sous le nom de Système de la Ven- dée. Je ne suis pas éloigné de penser qu'une partie des nombreux plissements que pré- sentent les schistes verts lustrés de l'île de Belle-Ile appartiennent à ce Système, dont la direction s'y reproduit très fréquemment ; et peut-être M. Boblaye a-t-il déjà signalé, sans le savoir, un accident stratigrapliique, SYb en rapport avec ce système , en parlant d« la direction N.-N.-O. qu'affecte la stratifi cation du micaschiste et du granité, à par- tir de Saint-Adrien, près Redon , en suivant les bords du Blavet jusqu'à Pontivy (1). On peut s'attendre à trouver des traces du même système dans beaucoup d'autres parties de l'Europe. II. Système du Finistère. Les roches schisteuses anciennes, qui for- ment le sol fondamental de la presqu'île de Bretagne, sont affectées de dislocations nom- breuses qui les ont redressées en différents sens. Ces dislocations ne sont pas toutes contemporaines; on s'aperçoit de la diver- sité de leurs âges en remarquant que cer- tains dépôts sédimentaires sont affectés par les unes tandis qu'ils échappent aux autres et en observant la manière dont elles se croisent quand elles viennent à se rencon- trer mutuellement. Il en existe un certain nombre qui ont pour caractère commun de s'éloigner peu de la direction E. 20 à 25 N. , et dêtre plus anciennes que toutes les autres (le Système de la Vendée excepté ). Elles se dessinent très nettement dans la pointe comprise en- tre la rade de Brest et l'île de Bas. Je pro- pose de les désigner collectivement sous le nom de Système du Finistère. Dans le chapitre III de Y Explication de la carte géologique de la France , M. Dufrénoy partage les terrains de transition de la pres- qu'île de Bretagne en deux grandes divi- sions, dont l'inférieure est désignée sous le nom de terrain cambrien, et dont la supé- rieure comprend le terrain silurien et le ter- rain dévonien. « Les couches du terrain cam- j> brien , dit M. Dufrénoy, généralement » inclinées à l'horizon de 70 à 80°, sont » orientées de l'E. 20° N. à l'O. 20° S. Elles » ont été placées dans cette position par le » soulèvement du Granité à grains Ans (2). » Celte direction se rapporte surtout à la partie centrale de la Bretagne , notamment à la route de Ploërmel à Dinan. Dans Fa partie occidentale, les directions s'éloignent (i) Puillon-Boblaye, Essai sur la configuration et la consti- tution géologique de la Bretagne; Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 75 (187.7). (2) Dnfiénoy, Explication de la Carte géologique d* la franet, rliup. III, t. I, p. 20S. SYS SYS 193 un peu plus de la ligne E.-O. Dans le Bo- cage de la Normandie et dans le département de la Manche , elles s'en rapprochent , au contraire, davantage. « Près du cap de la Ilague, dit M. Dufré- » noy , au contact de la Syéoite, le schiste a qui forme la côte d'Omonville est tal- » queux ; il contient de petits cristaux d'Am- » phibole disposés dans le sens de la strati- » fieation. Les couches de ce schiste pion •• » gent N. 1(5° 0. et se dirigent E. 16° N. , * presque exactement suivant la ligne de a dislocation propre au terrain cambrien... » Dans les carrières d'Équeudreville , près a de Cherbourg , les couches de schiste se » dirigent à TE. 18° N., et plongent de 75° » vers le N. (1). Aux environs de Saint-Lô , a la direction générale des schistes est à TE. « 20° N. (2). Au pont de la Graverie, on » exploite plusieurs carrières dans un schiste » bleuâtre et satiné , dont la stratification a est dirigée à TE. 18° N. avec une incli- » naison de 80° (3). » Dans la partie occidentale de la presqu'île, les roches schisteuses anciennes sont géné- ralement affectées de la direction E. 20 à 23° N., qui est la même que celle dont nous ve- nons de parler , modifiée par l'effet de la différence de longitude. Cette direction se montre surtout, d'une manière très pronon- cée, dans les micaschistes et les gneiss qui forment le sol de la ville de Brest , et d'une grande partie de la large pointe comprise entre la rade de Brest et l'île de Bas. M. Puillon-Boblaye avait déjà été frappé de ce fait que , dans la région dont je viens de parler, la stratification , quoique rappro- chée de la direction N.-E. S. -0., n'est plus la même que dans les autres parties de la Bretagne, où il l'indique comme comprise entre le N.-E. et le N.-N.-E. ; je trouve la trace de cette remarque, qu'il m'avait com- muniquée de vive voix , dans les expressions suivantes de son important Mémoire sur la géologie de la Bretagne. « Des côtes de la » Manche à Landernau , la direction des u strates est dans le sens du N.-E. au » S.-O. (4). » La direction E. 20 à 25° N. (i) Dufrénoy, Explication de la Carte géologique Je la France, cbap. III, t. I, p 212. (2) Ibid., p. u3. (3; Ibid , p. ni. (4) Puillùn-Boblaye, Essai sur la configuration et la cons- t. m. se retrouve encore dans les schistes micacés et chloritiques qui font partie de la pointe méridionale entre Gourin etQuimper. Dans le Bocage de la Normandie, ainsi qu'en beaucoup de points de la Bretagne, notamment au pied méridional de la Mon- tagne-Noire près de Gourin , les premières assises du terrain silurien sont superposées, en stratification discordante, sur les tran- ches des couches plus anciennes redressées par les dislocations dont nous venons de parler. M. Lefébure de Fourcy, ingénieur des mines , dans sa Description géologique du déparlement du Finistère , cite aussi une superposition semblable sur le rivage mé- ridional du Goulet de Brest , depuis la pointe des Espagnols jusque près de Ker- jean, et sur la côte méridionale de la rivière de Landernau. La direction E. 20 à 25° N. des senîstes ies plus anciens se reproduit aussi quelque- fois dans les couches siluriennes. M. L. Fra- polli cite de nombreux exemples de ce fait dans son excellent Mémoire sur la disposi- tion du terrain silurien dans le Finistèret et principalement dans la rade de Brest (1). Mais ces directions , que les couches silu- riennes ne conservent pas sur de grandes longueurs, ne sont probablement que des re- productions accidentelles de celles des cou- ches inférieures , reproductions dont j'ai cité depuis longtemps, et dont je décrirai plus loin un exemple frappant dans les cou- ches dévoniennes et carbonifères de la Bel- gique , où reparaît souvent la direction naturelle du terrain ardoisier. M. L. Fra- polli dit, avec beaucoup de raison, je crois, que « ces directions anormales qu'af- » fecte le terrain silurien du nord du Finis- » tère sont une des meilleures preuves de » la présence du terrain cambrien au-des- » sous des grès qui forment la base du pre- » mier ; elles sont l'effet de cette présence; )> elles n'existeraient pas sans cela (2). » Les directions que je viens de citer con- cordent ensemble d'une manière extrême- ment remarquable. Pour s'en convaincre il suffit de les rapporter toutes à un même titution géologique de la Bretagne. Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 06 (1827). (1) Bulletin de la Société géologique de France, a* séné , t. II, p 517. (2) Frapolli, ibid., p. S61. 2j 194 SïS point, par exemple à Brest, pris comme centre de réduction. En transportant toutes ces directions à Brest, sans tenir compte de Y excès sphérique qui ne donnerait ici que des corrections insignifiantes , mais en te- nant compte approximativement de la con- vergence des méridiens vers le pôle, au moyen du tableau de la page 178, nous for- merons le tableau suivant : Brest E. 20 à 25» N. Ile d'Ouessant. ... E. 25 à 50 — »°25r13" N. Ploërmel E. 20 -f- 1 33 26 N. Omonville E. 16 -{- 1 54 » N. Équeudreville. ... E. 18 +2 913 g. Saint-Lô E. 20 + 5 52 44 N. Ponl de la Graverie. E. -j- 2 52 44 N. SYS En faisant la somme, on trouve 137* à 147° + 10° 16' 52", qui se réduisent en moyenne à 152° 16' 52". En divisant par 7, nombre des points d'observation, on a pour la direction moyenne du Système du Finistère rapportée à Brest, E. 21° 45' 16" N Cette direction cadre avec les observations d'une manière qui devra paraître satisfai- sante , si l'on remarque surtout combien de bouleversements ont affecté le sol de la Bre- tagne, après celui dont le Système du Finis- tère est la trace. Pour s'assurer de cet accord, il suffit de reporter la direction obtenue à chacun des points d'observation , et de la comparer à la direction observée. On forme ainsi le tableau suivant: Ile d'Ouessant E. Brest E. Ploërmel E. Omonville E. Équeudreville. . E. Saint-Lô E. Pont de la Graverie E. DIRECTION calculée. observée. DIFFÉREWCÏ. 22o 10' 31" N. 27o 50' t 5o 19' 29" 21 45 16 N. 22 30 0 44 44 20 H 50 N. 20 » 0 11 50 19 51 16 N. 16 p _ 3 51 16 19 36 5 N. 18 » 1 36 3 19 12 52 N. 20 » + 0 47 28 19 12 52 N. 18 » 1 12 32 Oo 0' 0" Les seules divergences un peu notables sont celles de l'île d'Ouessant et d'Omon- ville; or, il est à remarquer que l'une et l'autre ont été observées dans le voisinage de grandes masses éruptives , d'une part les granités qui forment la plus grande par- lie de l'île d'Ouessant, de l'autre la syénite du cap de Iïague; or, on sait que ce n'est pas dans le voisinage de pareilles masses qu'on rencontre le plus ordinairement des directions parfaitement régulières. On peut donc regarder la direction E. 21° 45' 16'' N., ou, en négligeant les secon- des , E. 21° 45' N., comme représentant à Brest le Système du Finistère: ce serait celle de la tangente directrice du Système menée par Brest. Le Système du Finistère ne se montre pas uniquement en Bretagne et en Normandie. Un examen attentif des cartes géologiques d'une grande partie de l'Europe permet d'y en découvrir des traces qui , à la vérité , sont peu suivies à cause des nombreuses dis- locations subséquentes qui les ont en partie effacées. Je citerai particulièrement la Suède et le midi de la Finlande. La direction E. 21° 45' N., qui représente à Brest le Système du Finistère, étant pro- longée suffisamment, passerait un peu au midi de la Suède etde la Finlande. On trouve dans le tableau de la page 178, que la diffé- rence des angles alternes internes formés par la plus courte distance de Brest à Stoc- kholm, avec les méridiens de ces deux villes, est de 18° 21' 32"; entre Brest et Viborg, la même différence est de 27° 29' 40'; pour Brest et Gotheborg, la différence est de 13°1'40". De là il résulte qu'en tenant compte de Y excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest , en se dirigeant à l'E. 21° 45' N., était le grand cercle de comparaison du Système, la direc- tion du Système du Finistère transportée à Gotheborg est E. 9° 23' N., et à Stockholm E. 4° 21' N. La même direction transportée- à Viborg, est E. 4° 9' S. Dans le milieu de la Suède , près des lacs Wenern , Wettern, Hjelmaren , cette direction serait environ E. 7" N. Près de la côte méridionale de la SYS SYS 195 Finlande, entre Abo et Friedriksvern, vers le milieu de la distance entre Stockholm et Viborg, elle s'éloignerait peu de la ligne E.-O. Or, si l'on examine avec attention la belle carte géologique de la Suède, publiée par M. Hisinger , on verra que dans la partie centrale de ce pays, entre Gotheborg et Upsal, il existe, en effet, dans les masses de roches anciennes sur lesquelles le terrain si- lurien est déposé en slratiûcation discor- dante, un grand nombre de dislocations et de lignes stratigraphiques dirigées à l'E. quelques degrés N. Tout annonce aussi que le midi de la Fin- lande avait été fortement disloqué avant le dépôt du terrain silurien qui forme la côte méridionale du golfe de Finlande, et qui n'a éprouvé depuis son dépôt que de faibles dérangements. Les roches anciennes du midi de la Finlande présentent différentes lignes stratigraphiques dirigées à peu près N.-E. S.-O., dont nous aurons à nous occuper ultérieurement; mais leur direction diffère essentiellement de celle de la côte dont elles ne déterminent que les découpures. Celle- ci doit se rapporter à une autre série d'ac- cidents stratigraphiques qui ne peuvent être que fort anciens, attendu que les roches cris- tallines du midi de la Finlande paraissent avoir été émergées dès le commencement de la période silurienne, et avoir formé la côte septentrionale de la mer dans laquelle s'est déposé le terrain silurien de l'Estonie. Delà on peut conclure, avec vraisemblance, que les accidents stratigraphiques, signalés ci-dessus dans la partie centrale de la Suède, entre Gotheborg et Upsal, se prolongent dans la partie méridionale de la Finlande. Cela est d'autant plus probable que la par- tie méridionale de la Finlande renferme , comme la partie moyenne de la Suède, une zone dirigée à peu près de TE. à l'O. dans la- quelle sont disséminées un grand nombre de localités célèbres par la présence de dif- férents minéraux cristallisés d'origine érup- tive. Ni en Suède , ni dans les parties de la Russie contiguës à la Finlande, ces glles de miné.raux ne se prolongent dans le terrain silurien. Tout annonce donc qu'ils ont été produits avant le dépôt de ce terrain, et cette réunion de circonstances me porte à croire que les accidents qui caractérisent la zone dont nous parlons appartiennent par leur âge, comme par leur direction, au Sys- tème du Finistère. Il sera peut être également possible, ainsi que nous le verrons plus loin, de recon- naître le Système du Finistère dans le sol fondamental des Pyrénées et de la Catalo- gne. La direction du Système du Finistère , transportée dans les montagnes des Maures et en Corse, en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest, en se dirigeant à l'E. 21° 45' N., était le grand cercle de comparai- son du Système, devient pour Hyères, E. 13° 46' N., et pour Ajaccio, E. 11° 42' N. Elle s'éloigne beaucoup des directions qu'on y observe le plus habituellement dans les roches stratifiées anciennes. Si ces roches présentent quelques orientations qui se rap- portent réellement au Système du Finistère , elles doivent y être peu nombreuses. Peut- être serait-on plus heureux en recherchant cette même direction , soit dans les roches schisteuses anciennes des côtes de l'Algérie, soit au centre de l'Espagne dans celles des montagnes de Guadarrama. Toutes les couches qui viennent d'être rapprochées d'après la concordance de leurs directions sont fort anciennes, et les dislo- cations qui leur ont imprimé ces directions paraissent toutes avoir été antérieures au dépôt du terrain silurien; mais ces disloca- tions ne sont pas les seules qui offrent ce caractère d'ancienneté. D'autres dislocations caractérisées par une direction différente en jouissent également, et elles constituent deux autres groupes ou systèmes dont l'âge relatif, comparé à celui du système du Finistère, devra être discuté ultérieurement. III. Système de Longjiynd. D'après les observations déjà anciennes de M. Murchison , consignées et figurées, dès l'année 1835, dans sa première notice sur le système silurien, les collines du Long- mynd, dans la région silurienne de l'Angle- terre > sur les pentes desquelles se trouve le bourg de Church-Strellon, sont formés de Schistes et de Grauwackes schisteuses. Les couches de ces roches sont fortement re- dressées et courent au N. 25° E. Les couchei i siluriennes les plus anciennes reposent sur 196 SYS SYS leur» tranches en stratiGcation discordante. Ces dernières , beaucoup moins redressées que celles qui leur servent de support, se dirigent à l'E. 42° N. ; la différence entre les deux directions est de 23° ; et comme elles se reproduisent fréquemment l'une et l'autre dans la région silurienne propre- ment dite, où elles forment deux groupes fort réguliers , il est évident qu'elles appar- tiennent à deux systèmes distincts. L'un de ces systèmes, dont nous nous occuperons plus tard, est certainement postérieur au dépôt du terrain silurien, mais les couches du Longmynd ayant été redressées avant le dépôt des couches siluriennes les plus an- ciennes de la contrée, notamment avant celui du Caradoc Sandstone, j'ai cru devoir considérer le Longmynd comme le type d'un système de montagnes plus ancien que le terrain silurien, et que je propose de nom- mer Système de Longmynd. Partant de ce premier aperçu, j'ai cher- ché si, en épluchant, pour ainsi dire, tous les accidents stratigraphiques des couches les plus anciennes de l'Europe , dirigées entre le N. et le N.-E., je n'en trouverais pas un certain nombre dont l'âge fût de même antérieur au terrain silurien, et dont les directions fussent assez peu divergentes pour qu'il y eût lieu d'en prendre la moyenne après les avoir toutes ramenées à un point central de réduction par le procédé que j'ai indiqué ci-dessus. Voici les résultats que j'ai obtenus : ils ont encore peu nombreux; ils me parais- sent suffire, cependant, pour donner déjà une assez grande probabilité à l'existence réelle du Système du Longmynd. 1° Région silurienne. Dans les collines du Longmynd, aux environs de Church-Stret- ton , la Stratification des roches schisteuses et arénacées sur lesquelles le Caradoc Sandslone repose en stratification discor- dante est dirigée au N. 25° E. — Church- Strelton, lat. 52° 35', long., 5° 10' 20" 0., direction, N. 25° E. 2° Bretagne. Les schistes anciens de la Bretagne présentent, dans certaines parties de cette presqu'île, beaucoup d'accidents stratigraphiques dirigés à peu près au N. N.-E. Cette direction se manifeste particu- lièrement par la forme allongée du S. S.-O. au N. N.-E. d'un grand nombre de masses éruptives de Granité et de Syénite qui pé- nètrent les Schistes anciens, et par la ma- nière dont différentes masses de celte na- ture s'alignent et se raccordent entre elles. On voit beaucoup d'exemples de ce phéno- mène aux environs de Morlaix et Saint-Pol- de-Léon , où l'orientation de l'ensemble des accidents de cette espèce est assez bien re- présentée par une ligne tirée de Saint-Pol- de-Léon à Landivisiau , ligne dont le pro- longement passe près de Douarnenez, et dont la direction est à peu près S. 20 30' 0. à N. 20° 30' E. M. Dufrénoy me paraît avoir signalé un autre accident du même système, lors- qu'il dit, dans le troisième chapitre de l'ei- plication de la carte géologique delà France : « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- » pariient encore au terrain cambrien. Nous » sommes, il est vrai, peu certains de la li- » mite qui sépare dans ce bassin les deux » étages du terrain de transition ; mais » cependant nous la croyons peu éloignée » d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20 E., au S. 15 à 20 0., et qui suivrait » à peu près la route de Ploërmel à Dinan. » En effet, les terrains situés à gauche et à » droite de cette ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents (1). » Enfin, un examen attentif de la carte géologique montre que la classe d'accidents qui nous occupe se dessine à très grands traits dans la structure géologique de la pres- qu'île de Bretagne, par exemple par la ligne tirée du cap de la Hague à Jersey, à Uzel, à Baud, etc., du N. 21" 30'E., au S. 21° 30' 0.; par la ligne de Guernesey aux îles Glenan, qui est sensiblement parallèle à la précé- dente, et par la ligne tirée de Barfleur à l'île d'Hoëdic, suivant la direction du N. 24° E. au S. 24° 0. La moyenne des différentes directions que je viens de citer est le N. 21° E. Elle peut être rapportée à Morlaix qui est le point dans le voisinage duquel ces mêmes directions se dessinent le plus nettement. — Morlaix, lat. 48° 30', long. 6° 10' 0., direction N. 21° E. 3° Normandie. On peut voir, par différents passages du Mémoire de M. Puillon-Boblaye sur la constitution géologique de la Bretagne, qu'il y avait aperçu cette classe d'accidents en (r) Dufre'noy, Explication de ta carte géologique de Im France, t. 1, p. 210. SYS SYS 19? beaucoup de points; mais il les signalesurtout dans une région distincte de la précédente et située sur les confins de la Bretagne et de la Normandie, entre Domfront, Vire, Avran- ches et Fougères, où il a vu régner, sur une étendue de plus de 200 lieues carrées, une formation complexe de granités et de roches maclifères qui en est spécialement affectée. Il mentionne particulièrement le gneiss ma- clifère de Saint-James , département de la Manche, comme stratifié du N.-N.-E, au S.-S.-O. (I). Les accidents de la classe qui nous occupe, tant en Normandie qu'en Bre- tagne, s'observent seulement dans les ter- rains qui servent de base au terrain silurien, et sort, par conséquent, antérieurs au dépôt dec j dernier. -Saint-James, lat. 48° 34' 18". )v jg. 3° 39' 34" 0., direction, N. 22° 30' E. 4° Limousin. Les granités du Limousin forment, au milieu des gneiss, des bandes assez irrégulières qui cependant ont une tendance marquée à se rapprocher de la di- rection N. 26° E.— S. 26° 0. Le point cen- tral de la région où on les observe se trouve à peu près par 46° de latitude et 40' de longitude 0. de Paris. La formation de ces bandes de granité paraît être très ancienne. — Limousin, lat. 46°, long. 0° 40' 0., di- rection N. 26° E. 5° Erzgebirge. Un examen attentif de la belle carte géologique de la Saxe, publiée par MM. Naumann et Cotta, fait distinguer dans l'Erzgebirge quelques traces de dislo- cations dont la direction est comprise entre le N.-E. et le N.-N.-E. La limite N.-O. du massif de gneiss de Freiberg en est un exemple. D'après II. Naumann, la ligne de séparation des deux roches entre Nossen et Augustusburg se dirige hora 3 - par rapport au méridien magnétique. Cette ligne et toutes celles qui s'en rapprochent par leur direction sont promptement interrompues, comme le sont celles que je viens d'indiquer aux environs de Morlaix. Tout annonce qu'elles ont été croisées par la plupart des autres dislocations qui ont affecté les cou- ches de l'Erzgebirge; elles doivent donc re- monter à une époque antérieure au plisse- ment et même au dépôt des couches dévo- niennes anciennes {tileslone fossilifère) et des (i) Puillon-Boblaye , Essai sur la configuration et la cons- titution géologique de la Bretagne. — Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. *9 (1817). couches siluriennes, ce qui les rapproche bien naturellement du redressement des couches de Longmynd. La direction hora 3 7 transformée en de- grés est N. uO" 37' 30" E., et corrigée de la déclinaison magnétique qui est à Frei- berg d'environ 1(>" 40' vers l'O., devient N. 33° 57' 30" E. Les directions dont je viens de parler peuvent être rapportées à Freiberg, étant observées dans les points de l'Erzgebirge qui n'en sont pas très éloignés. — Freiberg, lat. 50° 55' 5", long. 11° 0' 25" E., direction N. 33° 57' 30" E. 6° Moravie et parties adjacentes de la Bo- hême et de l'Autriche. D'après la carte géo- logique de l'Allemagne, dressée par M. de Buch et publiée par Schropp, et d'après la carte géologique de l'Europe moyenne, pu- bliée par M. de Dcchen, le sol de la partie S.-E. de la Bohême et des parties adjacentes de la Moravie et de l'Autriche est formé principalement de zones alternatives de granité et de gneiss, avec calcaire et autres roches subordonnés, qui se dirigent au N. 30° à 35° E., moyenne N. 32° 30' E. Au- cune trace de celle série d'accidents ne se prolonge à travers la bande silurienne des environs de Prague, cequi indiquequ'ilssont dus à des phénomènes d'une date antérieure au dépôt du terrain silurien. Les accidents stratigraphiques dont il s'agit s'observent particulièrement près des limites communes des trois provinces, dans une contrée dont la centre est peu éloigné de Zlabings. — Zla- bings, lat. 48° 59' 54", long. 13° if 9" E., direction N. 32° 30' E. 7° Intérieur de la Suède. Les terrains an- ciens de l'intérieur de la Suède, sur lesquels le terrain silurien repose en stratification discordante, présentent beaucoup d'accidents stratigraphiques d'une origine antérieure aux grès et aux poudingues quartzeux qui constituent la base du terrain silurien. D'a- près la carte géologique de la Suède , pu- bliée par M. Hisinger, ces accidents for- ment plusieurs groupes, dont l'un nous a déjà occupés précédemment. Un autre groupe se dessine fortement dans le voi- sinage de la ligne tirée de Gotheborg à Gèfle, tant par les accidents topographiques que par les contours de certaines masses minérales, et par des masses calcaires len- ticulaires qui s'alignent entre elles. Cw 198 SYS SYS accidents stratigraphiques, dont le prolonge- ment méridional passe très près des dépôts siluriens horizontaux du Kinneculle et des collines de Ballingen, sont dus, sans aucun doute, à des phénomènes antérieurs à l'exis- tence du terrain silurien. Les lignes suivant lesquelles ils se dessinent s'éloignent un peu moins du méridien que ne le fait la ligne tirée de Gotheborg à Gèfle qui, vers le milieu de sa longueur, coupe le méridien sous un angle de 42°. Vers le milieu de l'intervalle compris entre ces deux villes, les lignes strati- graphiques courentsensiblement au N.38"E. — Milieu de la distance de Gotheborg à Gèfle, lat. 59° 11' 44", long. 12« 12' 42" E., di- rection N. 38° E. 8° Nord-Ouest de la Finlande. Dans la partie N.-O. de la Finlande , aux environs d'Uleaborg, la côte S.-E. du golfe de Bothnie se dirige, entre Vasa et Uleaborg , sur une longueur d'environ 300 kilomètres, et avec une régularité remarquable , suivant une ligne qui fait, avec le méridien d'Uleaborg, un angle de 42° \. La côte du golfe de Bothnie est formée, dans cette partie, de ro- ches primitives dont les accidents stratigra- phiques paraissent être parallèles à la côte et se prolonger vers le N. -E. , jusque dans les montagnes de la Laponie russe. Ces ac- cidents stratigraphiques, de même que la Côte dont ils ont déterminé la position, sont eux-mêmes très rapprochés du prolongement de ceux que nous venons de signaler en Suède, entre Gotheborg etGèfle. La direction dont nous nous occupons ne paraît pas se Continuer à travers la partie silurienne ou dévonienne ancienne de la Laponie ; elle est due, suivant toute apparence, à des phéno- mènes d'une date antérieure au dépôt du terrain silurien. Je crois donc être fondé à rapporter au Système de Longmynd les acci- dents stratigraphiques don t je viens de parler. —Uleaborg, lat. 64° 59', long. 23° 9' 36" E.; direction N. 42° f E. 9° Sud-Est de la Finlande. D'après l'in- téressante notice sur la géologie de la Rus- sie, que M. Strangwaysa communiquée, en 1821, à la Société géologique de Londres (1), les roches schisteuses de toute la partie mé- ridionale de la Finlande , depuis Abo et les (1) W. Strangways, Auotline of the geology of Russia. — Transactions of the geological society of London, new séries, 1. 1, p. 1. îles de Pargas Jusqu'à Viborg , se dirigent , en général, à peu près auN.-E. Les granités des environs de Viborg sont limités, du côté des plaines de Saint-Pétersbourg, par une ligne qui court aussi à peu près au N.-E. M. le capitaine Sobolevski dit, dans son in- téressant Mémoire sur le S.-E. de la Fin- lande (1), que la direction des gneiss des environs d'imatra , au milieu desquels est creusé le lit de la célèbre cataracte de la Vokça, à quelques lieues au N. de Viborg , est presque de quatre heures , c'est-à-dire presque N. 60° E. par rapport au méridien magnétique. La déclinaison dans cette con- trée étant d'environ 8° à l'O. , je me crois fondé à conclure qu'une classe importante des accidents stratigraphiques du S.-E. de la Finlande serait assez bien représentée par une ligne passant à Viborg , et dirigée vers le N. 50° E. Ces accidents stratigraphiques ne se continuant pas dans les couches silu- riennes de la côte méridionale du golfe de Finlande, doivent être antérieurs au dépôt du terrain silurien. — Viborg, lat. 60° 42 '40" ; long. 26° 25' 50" E.; direction N. 50° E. 10° Montagnes des Maures et de l'Estérel. Dans le chapitre VIe de V Explication de la carte géologique de France, j'ai consigné un assez grand nombre de directions obser- vées dans les roches stratifiées anciennes des montagnes des Maures et de l'Estérel qui bordent la Méditerranée entre Toulon et Antibes (2). J'ai représenté ces observations par une rose des directions qui rend mani- feste la tendance qu'ont les couches dont il s'agit à se diriger vers le N.-E., ou, plus exactement, vers le N. 44° E. (E. 46° N.). Cette direction s'éloigne beaucoup de la di- rection moyenne des couches du Système du Wetsmoreland et du Hundsriick, auquel j'a- vais cru primitivement qu'elle pourrait être rapportée. Nous verrons, en effet, plus loin que la direction du Système du Westmore- land et du Hundsruck, rapportée au Binger- Loch ( sur le Rhin ), est E. 31° ~ N. Cette direction, rapportée à Hyères, devient E, 32° 55' 47" N., et rapportée à Saint-Tropez E. 32° 33' 58" N. Ces deux dernières orien- tations se rapprochent beaucoup l'une et (1) Sobolevski, Coup d'œil sur l'ancienne Finlande, etc. .— Annuaire du journal des Mines de Russie, ï83g, p. 117. (2) Explication de la Carte géologique delà France, t. I , p. 467. SYS SYS 199 l'autre de TE. 32° ; N., et par conséquent, lorsqu'on les compare à la direction E. 46° N. indiquée par la rose des direciions , la différence est de 13°. Ce fait est un des premiers qui m'aient porté à soupçonner que les directions de date très ancienne, comprises dans la désignation hora 3-4 dont j'indiquerai plus loin l'ori- gine , ou très voisine d'y rentrer, devraient être divisées en plusieurs groupes. Cette subdivision n'est pas indiquée sur la rose des direciions des roches schisteuses anciennes des Maures et de l'Estérel ; mais on peut croire que cela tient à l'imperfection de quelques unes des observations dont cette rose offre le tableau. La plupart de ces ob- servations sont exprimées en degrés; cepen- dant quelques unes le sont d'une manière plus générale , telle que N.-E. ou N.-N.-E. Les observations qui sont exprimées de cette manière sont celles qui ont été faites en des points où la direction de la stratification ne pouvait être mesurée avec plus de précision. Des recherches plus suivies les feraient dis- paraître du tableau , où elles seraient rem- placées par des directions cotées en degrés qui ne seraient pas toutes E. 45° N. , ou £. 22° \ N., qui pourraient même s'écarter notablement de l'un ou de l'autre de ces deux points de la boussole. Si ce remplace- ment avait lieu , il est probable que les di- rections se presseraient en moins grand nombre dans le voisinage de la direction N.-E. Cette direction appauvrie diviserait alors le faisceau en deux groupes, dont l'un se rapprocherait davantage de la direction E.-O., et l'autre de la direction N.-S. J'ai cherché à effectuer cette décomposi- tion d'une manière approximative , pour voir quelle serait à peu près la direction du groupe le moins éloigné de la direction N.-S. Pour y parvenir, j'ai remarqué que la rose des direciions en contient 92 , com- prises entre l'E. 15° N. et TE. 75° N. in- clusivement (1). La moyenne de tontes ces 40750 directions est égale à = 46" 34' 34". 92 J'ai retranché de ces 92 directions toutes celle? qui sont comprises entre E. 15° N. et E. 32° 1 N., puis nn certain nombre de celles qui sont plus éloignées de la ligne (1) Eipication delà Carte géologique de la France, t. I, E.-O., de manière que la moyenne de tou- tes les directions retranchées soit environ E. 32" \ N. Après le retranchement de ces directions , au nombre de 33, formant un total de 1075°, le tableau n'en renfermerait plus que 59 , formant un total de 3200°, et donnant par leur moyenne la direction E. 5't° 14' 14" N. , ou N. 35° 45' 4C' E. , direction qui ne diffère pas de 4° de celle du Longmynd transportée à Saint-Tropez. Cette différence, toute faible qu'elle est, pourrait encore être atténuée. En effet , la division du groupe total des directions voi- sines du N.-E. en deux faisceaux, dont l'un donne à peu près pour moyenne la direction E. 32° \ N., est un problème d'analyse in- déterminée qui peut être résolu de plusieurs manières. Il est aisé de voir que parmi tou- tes les divisions que comporte le groupe de directions voisines du N.-E., constitué comme il est sur la rose des directions, j'ai adopté celle qui donnait pour le second fais- ceau la direction la moins éloignée de la ligne N.-S. Mais si le remplacement du petit groupe de directions rapportées exac- tement au N.-E. était effectué, ainsi que je l'ai indiqué, il existerait d'autres solutions, et, dans celle que l'on obtiendrait en adop- tant la marche suivie ci-dessus, le faisceau septentrional se rapprocherait un peu plus encore de la ligne N.-S. que dans la solu- tion que j'ai obtenue ; de sorte que la diffé- rence 4°, toute faible qu'elle est , se trou- verait encore atténuée. Si les deux faisceaux dans lesquels on peut ainsi diviser les directions des roches stratifiées anciennes des Maures et de l'Es- térel correspondent à des phénomènes de dates différentes, il est évident que le plus moderne est celui qui se rapproche le plus de la ligne E.-O., car on observe particu- lièrement des directions de ce groupe aux environs d'Hyères et dans la presqu'île de Gîens, où les roches schisteuses, quartzeu- ses et calcaires, paraissent appartenir au terrain silurien et au terrain dévonien an- cien (tileslone). Les directions, plus rappro- chées de la ligne N.-S. , s'observent au contraire plus particulièrement dans les micaschistes et les gneiss du reste du massif des Maures, ce qui semble indiquer qu'elles sont dues à des phénomènes plus anciens. Tout conduit ainsi à les rapprocher de celles 200 SYS du Longmynd et des autres localités que nous venons de parcourir. On peut rappor- ter ces directions à Saint-Tropez, comme à un point suffisamment central , relative- ment à ceux où elles ont été observées. On a ainsi , pour représenter les directions qui nous occupent dans les montagnes des Mau- res et de l'Estérel, — Saint-Tropez, lat. 43° 16' 27", long 4° 18' 29" E., direction N. 35° 45' 46" E. Il s'agit maintenant de prendre correcte- ment la moyenne générale de ces 10 direc- tions moyennes partielles, en ayant égard aux positions géographiques respectives des points auxquels elles se rapportent. Pour cela nous exécuterons l'opération indiquée dans le commencement de cette note. Nous choisirons un point sur la direc- tion présumée du grand cercle de compa- raison qui doit représenter le Système de Longmynd , et auquel tous les petits arcs qui représentent les directions locales sont considérés comme étant approximativement parallèles ; nous y transporterons toutes les directions, et nous en prendrons la moyenne. Les dix contrées dans lesquelles nous venons de suivre des lignes stratigraphiques que je crois pouvoir rapporter au Système du Longmynd, sont réparties dans diverses SYS parties de l'Europe situées les unes à l'O., les autres à l'E., quelques unes beaucoup au N. et les dernières au S. des contrées rhé- nanes, qui peuvent être considérées comme le centre des parties de l'Europe les mieux explorées par les géologues, et dont le Bin- ger-Loch, sur le Rhin, est à peu près le point central. Je suppose que le grand cercle de compa- raison dont il s'agit passe au Binger-Loch , et je prends ce point pour centre de réduction. Pour transporter au Binger-Loch la direc- tion N. 25° E. observée à Church-Stretton par 52° 35' de lat. N. et 5° 10' 20" de long. 0. , je détermine , au moyen du tableau de la page 189 , la différence des angles alter- nes internes que forme , avec les méridiens du Binger-Loch et de Church Stretton, l'arc du grand cerche qui réunit ces deux points : la différence est de 8° 21' 18". J'en conclus que, transportée au Binger-Loch , la direc- tion N. 25° E., observée à Church-Stretton, deviendra N. 25° -f- 8° 21' 18" — e E., s étant l'excès sphérique d'un triangle sphé- rique rectangle dont je m'occuperai ulté- rieurement. Exécutant la même opération pour cha- cun des 10 points dont les directions doivent être transportées au Binger-Loch , je forme le tableau suivant, et je fais l'addition. lo Church-Stretton 2o Morlaix 3» Saint-James 4<> Limousin 5<> Freiberg. ..,>.. 6° Zlabings , 7o Milieu de la distance de Gotheborg à Gèfle. 8o Uleaborg : 9o "Viborg • 10° Saint-Tropea N. 25o »" -f 8o 21' 18" N. 21 » » N. 22 30 o N. 26 » , N. 33 57 30 N. 32 50 » N. 58 » » N. 42 30 i N. 50 il N. 55 45 46 + 8 + ? + 1 — 4 — 5 — 5 — 14 — 17 + » 40 - 55 — 52 — 16 — 53 — 56 + 6 + 48 - 58 + Somme. 327o 13' 16" — 14o 22' 16" -f 2 ± i En réduisant complètement la somme des données consignées dans ce tableau, elle devient 312° 51' -j- 2 £ e , et en divisant cès sphériques qui leur correspondent sont peu considérables ; ceux qui se rapportent aux autres points d'observation sont éga- lement assez petits, et, toute réduction faite, la somme de ces quantités est très faible. En effet, au moyen de constructions exécutées sur la carte et du tableau de la page 178, on trouve: Pour Cburch-Strettou. Pour Moilaix Pour Satnt-James. . . Pour le Limousin. . . 6 = 796 kil., b = 806 kil., b == 680 kil., b = 490 kil., Pour Freiberg b = 410 kil., PourZtabings b = 556 kil., Pour la Suède /; == 1110 kil., Pour Uleaborg b = 1980 kil., Pour Viborg b = 1780 kil., Pour Saint-Tropez b = 450 kil., A = 82o 1/2, e= 3'; A = 54o, e = 15'; A = 52o, c= 0»; A = 17o 1/4, t - 3'; A = 44o, î = 3'; A = 71o 1,2, £= 4'î A = llo. c = 9'; A = 2o 25', 6- 7'; A = 6o 30', t = 15'; A = 29o, t = 10' ; En ayant égard au signe avec lequel cha- cun de ces excès spnériques doit être pris , on trouve l ± t = — 24' , et par suite — — =* — 2' 24". Cette valeur est à peu rès négligeable; nous nous bornerons, pour y avoir égard, àdiminuer de 2' 6" la moyenne ci-dessus, et nous adopterons, comme étant, ?n nombres ronds, la moyenne la plus cor- recte possible de toutes les observations que nous avons considérées, rapportées au Bin- ■jer-Loch,K. 31° 15' E. Il nous reste à examiner comment la di- rection moyenne du Système de Longmynd, s'accorde avec les directions partielles que nous avons combinées. Pour cela nous n'a- vons qu'à la transporter du Binger-Loch , auquel elle se rapporte , dans chacun des points d'observation. A la rigueur, pour exé- cuter ce calcul , il faudrait déterminer de nouveau Yexcès sphérique relatif à chaque point, non d'après la direction observée en ce point, mais d'après la direction moyenne adoptée pour le Binger-Loch. Toutefois , comme les corrections qui résulteraient de ce nouveau calcul seraient, en somme, fort peu considérables , je les néglige ; et en me servant des valeurs de s déjà employées, je forme le tableau suivant : DIRECTION Church-Slretton N. 22° 56' 42" E. 2?>° > Morlaix N. 22 37 20 E. 21 » Saint-James N. 24 18 5 E. 22 30 LimousiD N. 23 21 8 E. 26 » Freiberg N. 35 19 16 E. Zlabings N. 37 6 53 E. Milieu de la distance eDtre Gotheborg et Gèfle. N. 36 38 56 E. Uleaborg N. 46 5 6 E. Viborg N. 48 44 48 E. Saint-Tropez N. 30 13 2 E. + 2< 35 57 30 32 30 » 38 » • 42 30 • 50 » » 35 4Î> 46 i 3' 18" 57 20 48 5 58 52 21 46 31 53 21 4 35 6 15 12 32 44 — 1° La dernière colonne de ce tableau donne, toute réduction faite, une somme égale à — 3'. Il est aisé de voir, en effet, qu'en r. xii. négligeant 2'24" — 2' 6" — 18", dans l'ex- pression de la direction moyenne rapportée au Binger-Loch, nous avons dû rendre trop 26 202 SYS faible de 10 fois 18" et de 180" = 3' la somme des expressions des huit directions calculées. L'opération est donc correcte. Elle fait voir que pour sept des dix points que nous avons considérés , l'accord entre la direction calculée et la direction observée est très satisfaisant, les différences entre les directions observées et les directions calcu- lées étant de moins de 3°. Pour les trois autres points, les différences entre les di- rections observées et calculées sont plus con- sidérables. Pour Slabings la différence est de plus de 4°^, mais il esta remarquer que les contours des masses de granité et de gneiss du S.-E. de la Bohême ne sont ni rectilignes ni très bien définies. On peut en dire autant de celles du N.-O. de la Fin- lande , où la différence est de 3° 35' 6" ; ces dernièressont d'ailleurs imparfaitement con nues. Quant aux directions rapportées à Saint- Tropez, où la différence est de 5° 32' 44", il ne faut pas oublier que ce n'a été qu'après une discussion qui a laissé quelque incerti- tude que nous avons pu les dégager des autres directions qui sont comprises dans la rose des directions des Maures et de l'Esté- rel. Les différences que nous venons de remarquer n'ont donc rien qui doive sur- prendre , et il est à remarquer que les treis différences les plus considérables, — 4° 36' 53", — 3D 35' 6", -f 5° 37' 44", étant affectées de signes différents, tendent à se compenser ; leur somme est — 2° 34' 15", ou — 154' 15"; et il est aisé de voir qu'en n'ayant pas égard aux observations auxquel- les elles correspondent, on aurait trouvé un résultat différent de celui auquel nous nous sommes arrêtés, de 15' seulement, c'est-à- dire la direction moyenne N. 30° E. environ ; or la suppression de Tune quelconque des autres observations aurait produit une va- riation à peu près du même ordre. Il me paraît difficile de ne pas admettre, en dernière analyse, que ces dix directions appartiennent à un même Système, dont la direction rapportée au Binger-Loch est re- présentée le plus correctement possible par une ligne dirigée au N. 30° 15' E. Cette ligne, qui fait avec le méridien du Binger- Loch un angle de 30° 15' vers TE., est la tangente directrice du Système. Mais, pour déterminer complètement sur SYS la sphère terrestre la position de ce Système dont nous ayons supposé que le grand cer- cle de comparaison passe par le Binger-Loch, il faudrait confirmer ou rectifier cette sup- position en déterminant, comme je l'ai indi- qué précédemment, Vangle équatorial E. Malheureusement les données que nous avons soumises au calcul ne paraissent pas assez précises pour conduire à une valeur de cet angle à laquelle on puisse attacher une importance réelle. Le point de départ des calculs à faire se trouverait dans les diffé- rences contenues dans le tableau que nous venons de former; mais ces différences ne suivent aucune loi régulière; tout annonce qu'elles sont dues en grande partie aux er- reurs d'observation, et qu'en les employant dans un calcul, on le baserait sur une com- binaison de chiffres presque entièrement fortuite. 11 n'y a pas lieu d'exécuter un pa- reil calcul ; ainsi, quant à présent, l'opéra- tion ne peut être poussée plus loin, et nous sommes obligés de nous en tenir à la suppo- sition, que le grand cercle qui passe au Bin- ger-Loch, en le dirigeant au N. 30° 15' E., est le grand cercle de comparaison du Sys- tème du Longmynd. Cette supposition est destinée, sans doute, à une rectification ultérieure; mais il me paraît fort probable que le véritable équa- teur du Système du Longmynd n'est pas fort éloigné du grand cercle dont nous ve- nons de parler. En effet, ce dernier laisse la Moravie et la Bretagne, l'une d'un côté et l'autre de l'autre, à des distances peu différentes l'une de l'autre; il passe entre la Suède et la Finlande où les accidents du Système du Longmynd jouent un rôle si proéminent et, indépendamment des direc- tions dont nous avons pris la moyenne, on en trouve dans les contrées qu'il traverse, qui paraissent devoir lui être rapportées, comme celles des gneiss deSainte-Marie-aux- Mines , et celles de beaucoup d'accidents straligraphiques plus modernes, mais dus à Finfluence du sol sous-jacent, que présentent les couches de l'Eifel, du Hundsrùck, de l'I- dar Wald, etc. Ce n'est, en effet, que d'une manière ex- ceptionnelle et accidentelle que la direction du Système du Longmynd affecte les couches du terrain silurien ou des terrains plus ré- cents. Dans plusieurs des contrées où nous SYS SYS 203 ïes avons reconnues, on peut constater que ces dislocations sont antérieures au dépôt des couches siluriennes. Mais ce caractère d'an- cienneté leur est commun avec les disloca- tions du Système du Finistère, et il nous reste à examiner quel est le plus ancien de ces deux Systèmes. Jusqu'à présent je n« connais pas encore de terrain sédimentaire dont je puisse affir- mer qu'il a été déposé sur les tranches des couches redressées de l'un des systèmes, et que ses propres couches ont été redressées par l'autre. Je ne puis donc déterminer le rapport d'Age des deux Systèmes par le moyen ordinaire et le plus direct; mais je crois qu'on peut y parvenir par l'application des remarques suivantes que M. deHumboldt a consignées dans le premier volume du Cos- mos. « La ligne de faîte des couches relevées » n'est pas toujours parallèle à l'axe de la » chaîne des montagnes; elle coupe aussi » quelquefois cet axe, et il en résulte, à mon » avis, que le phénomène du redressement » des couches, dont on peut suivre assez loin » la trace dans les plaines voisines, est alors > plus ancien que le soulèvement de la » chaîne (1). » M. de Humboldt a souvent appelé l'attention sur ce point aussi impor- tant que délicat de la théorie des soulève- ments. Asie centrale, t. I, p. 277, 283. Es- sai sur le gisement des Roches, 1822, p. 27. Rel. Hist., t. III, p. 244, 2o0. Or, il me paraît qu'en certains points de la Bretagne, dont j'ai déjà parlé, des couches redressées, suivant le Système du Finistère, ont été soulevées de manière à constituer une arête appartenant par sa direction au Système du Longmynd, et antérieure comme ce Système au terrain silurien. Je le conclus des observations suivantes que M. Dufrénoy a consignées dans le premier volume de VExplication de la Carte géologique de la France, et dont j'ai déjà rappelé une partie précédemment. « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- > partient encore au terrain cambrien. Nous » sommes, il est vrai, peu certains de la li- mite qui sépare, dans ce bassin, les deux ■■ étages des terrains de transition; mais ■> cependant nous la croyons peu éloignée 0 A. de Humboldt, Cosmos. ,1, I, traduction française, p. 35a. » d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20e E. au S. 15 à 20" 0., et qui suivrait » à peu près la route de Ploërmel à Dinan. » En effet, les terrains situés à gauche et à » droite de cette ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents; celte cir- » constanceseraitincompréhensiblesiellenc » résultait pas de leur différence de nature , » attendu que la stratification étant généra- » lement de TE. à l'O., on devrait retrou- » ver, sur la route de Ploërmel à Dinan, les » mêmes couches traversées par celle de » Nantes à Rennes; mais il n'en est point » ainsi. En effet, les couches de grès, si fré- » quentes et si caractéristiques dans le ter- » rain silurien, qui forme tout le pays à TE. » de la ligne que je viens d'indiquer, ne so » retrouvent pas, au contraire, dans la par- » tie 0. de ce bassin, que nous avons colo- » riée comme appartenant au terrain cam- » brien. Les Schistes eux-mêmes, entre n Corlay et Josselin, c'est-à-dire dans toute » l'épaisseur de cette partie inférieure, pos- » sèdent des caractères très différents de » ceux des environs de Rennes ; ils sont, en » effet, bleuâtres et satinés, tandis que les » Schistes, entre Rennes et Nantes, sont de » véritables Grauwackes schisteuses. Enfin » la direction des couches confirme cette » distinction. A l'O. de la limite que nous » avons assignée pour les deux terrains de » transition, les couches se dirigent constam- » ment de l'E. 20° N. à l'O. 20° S., tandis » que les Schistes, qui sont à droite de cette » ligne, sont orientés de l'E. 10 à 15° S. à » l'O. 10 à 15° N. Ces deux directions sont » précisément celles qui caractérisèrent les » terrains cambrien et silurien (1). » Ces Schistes satinés, dirigés à l'E. 20" N., appartiennent, par le redressement de leurs couches, au Système du Finistère, et ils ont été soulevés pour former une protubérance ou une crête dirigée vers le N. 20° E., qui a constitué la limite occidentale du bassin si- lurien de Rennes. Cette crête appartient, par sa direction, au Système du Longmynd. On voit donc que le Système du Longmynd est postérieur au Système du Finistère. On arrive à la même conclusion, en obser- vant comment les dislocations dépendantes du Système du Longmynd, qui se présentent (i) nufrénoy . Explication de la Carte gtologiquo France, cuap. III, t. I, p. ato et ail 204 SYS SYS aux environs de Morlaix, accidentent les couches de Roches schisteuses redressées sui- vant le Système du Finistère. Les trois Systèmes dont nous venons de parler, tous les trois antérieurs au terrain silurien, ne sont pas encore les seuls qui aient accidenté le sol de l'Europe occiden- tale avant le dépôt de ce terrain. Dans ces dernières années, M. Rivière a signalé , en Bretagne, un Système distinct à la fois du Système de la Vendée et des deux autres systèmes dont nous venons de nous occu- per, mais antérieur comme eux au dépôt du terrain silurien. IV. Système du Morbihan. D'après M. Rivière, ce Système est paral- lèle aux côtes S.-O. de la Vendée et de la Bretagne. Déjà M. Boblaye, dans son excel- lent travail sur la Bretagne, était arrivé lui- même, relativement aux côtes S.-O. de cette presqu'île, à des conclusions que je ne pour- rais traduire aujourd'hui plus exactement qu'en admettant un Système parallèle à la direction générale de ces côtes, et en le sup- posant fort ancien. Il signale comme un des traits les plus marqués de la structure géo- logique de la Bretagne, que ses côtes S.-O. sont bordées par un plateau plus élevé que l'intérieur de la contrée, à travers lequel les rivières s'écoulent dans des vallées profondé- ment encaissées. « La côte méridionale, dit » M. Boblaye (I), est découpée par des si- » nuosités profondes et multipliées ; cepen- » dant une ligne tirée de Saint-Nazaire à » Pont-1'Abbé, ou de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O., j) représente assez bien sa direction géné- » raie. » Le plateau méridional, ajoute plus loin M. Boblaye (2), s'étend de l'E. -S.-E. à l'O.-N.-O. sur une longueur de plus de 60 lieues, de Nantes à Quimper. Cette même direction de l'O.-N.-O. à TE. -S.-E. est, d'a- près M. Boblaye, celle des Roches cristallines anciennes dont le plateau est formé. Il la mentionne (3) comme existant uniformément dans les Gneiss et les Protogines. Il parle ailleurs (4) des Granités et Protogines stra- tifiés de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. Il cite en (t) Puillon -Boblaye, Essai sur la configuration et la con- stitution géologique de la Bretagne , Mémoire* du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 54 (1827). (2) lbid.,p.6b. (3) laid., p. 75. (i) Itid., p. 7T. particulier (1) le Gneiss de Quimperlé dirigé à l'E.-S.-E., et il indique (2), dans le Gra- nité de Carnac, de petites couches de Mica- schiste dirigées de même à l'E.-S.-E. Il est à remarquer que M. Boblaye repro- duit pour toutes ces localités la même orien- tation exprimée seulement d'une manière générale O.-N.-O., E.-S.-E., cequi indiqua qu'il a fait abstraction des variations lo- cales, et qu'il n'a peut-être pas entendu fixer cette orientation avec une précision rigoureuse. Je crois que, dégagée de tous les accidents qui appartiennent au Système des ballons , cette direction s'éloigne de la ligne E.-O. plus que ne l'a pensé M. Bo- blaye, et que M. Rivière est plus près de la vérité en disant que dans la région dont ii s'agit la stratification se dirige du N.-O. un peu 0. au S.-E. un peu E. (3). Il me paraît résulter, en effet, de l'étude que j'ai faite moi-même de ces contrées, en 1833, et de l'examen de la carte géologique de la France, que la direction du Système qui nous occupe peut être représentée par une ligne tirée de l'île de Noirmoutier à l'île d'Ouessant, de l'E. 38* 15' S. à l'O. 38° 15' N. Cette ligne, qui est jalonnée par les masses isolées des îles d'Hoedic, d'Houat, et de la presqu'île de Quiberon , se pro- longe suivant la ligne des îles terminales du Finistère , de Beninguet à Ouessant. Le Système qu'elle représente converge, à Ouessant , avec le système dirigé E. 20 à 25° N., dont nous nous sommes occupés précédemment; et, considéré dans cette région seulement, il mériterait , presque à aussi juste titre que lui, le nom de Système du Finistère. Mais comme il domine, surtout sur les côtes du Morbihan , et qu'il se pro- longe dans les départements de la Loire- Inférieure et de la Vendée, et jusque dans celui de la Corrèze, il est plus naturel de lui donner un nom tiré d'une contrée moins voisine de sa terminaison apparente, et je propose, avec l'assentiment de M. Ri- vière , de le nommer Système du Morbihan. La direction E. 38u 15' S., 0. 38° 15' N., que j'ai indiquée ci-dessus peut être censée (i) Puillon-Boblaye, Essai sur la configuration et la con- stitution géologique de la Bretagne Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 70 (1827). (2) lbid., p. 69. (3) A. Rivière, Etudes géologiques et minéralogiques , p. 261. SYS SYS 2C5 rapportée à Vannes , ville située à peu de di tance de quelques uns des points où ci e direction se dessine le mieux, et qui se. ait un centre de direction très favorable- ment situé pour toutes les observations de direction faites dans les diverses parties de la France occidentale où le système se montre avec le plus d'évidence. Il est probable, du reste, que ce système est fort étendu ; sa direction semble se retrou- ver dans les roches schisteuses du départe- ment de la Corrèze, de la Dordogne et de la Chareute, par exemple, aux environs de Julliac, dans les schistes sur lesquels repo- sent en stratiOcation discordante les petits lambeaux de terrain houiller de Chabrignet, de Montchirel , de la Roche et des Bichers. La direction moyenne de ces roches pa- raît, en effet, comprise entre le S. -E. et l'E. 40° S. Or, il est aisé de calculer que la direction E. 38° 15' S., transportée de Vannes à Uzerche (Corrèze), eu égard aux différences de latitude et de longitude des deux points, deviendrait E. 41° 22' S. D'après quelques observations que j'ai faites à la hâte, en 1834, la moyenne des directions les plus fréquentes dans les Gneiss et les Micaschistes des environs de Messine, en Sicile, est E. 53° 45' S. La direction E. 38° 15' S., transportée de Vannes à Messine, en ayant égard aux diffé- rences de latitude et de longitude des deux villes, devient à peu près E. 50° 55' E. ; la différence n'est que de 2° 50'. On pourrait donc conjecturer que la direction des roches cristallines évidemment fort anciennes des environs de Messine appartient au Système du Morbihan. Peut-être cette direction existe- 1- elle aussi dans quelques parties du Bœhmer- waldgebirge (Sur les frontières de la Ba- vière et de la Bohême) et de l'Erzgebirge. M. Cotta , dans un travail que j'ai déjà cité précédemment (1), indique dans ces con- trées cinq directions presque parallèles entre elles, qui me semblent devoir être distin- guées de celles qui se rapportent au Système du Thûringerwald. Ces directions courent «ur H, 10 i, il , 10 i, 10 \ heures de la boussole, c'est-à-dire en moyenne vers le N. 19° 7' 0. magnétique, ou vers le N. 35° (0 Cotta , Die Erzgan;e und ihre Beziehungen zu den Cruptlv; ngfsteir.cn. 47' 0. astronomique. Or, la direction 0. 38° 15' N. transportée de Vannes à Freibcrg , eu égard aux différences de latitude et de longitude de ces deux points, devient 0. 50° 28' N. ou N. 39" 32' 0. ; elle diffère d'en- viron 10° \ de la direction 0. 40° N. du Thûringerwald, mais elle ne s'écarte que de 3° 45' de la moyenne des directions indiquées par M. Cotta. En tenant compte de Vexcèssphcrique, la différence pourrait aller en nombre rond à 4» environ ; elle ne fe- rait pas beaucoup au-dessus des erreurs possibles d'observation. Les accidents stra- ligraphiques auxquels se rapportent les directions dont nous venons de prendre la moyenne affectent les schistes anciens de l'Erzgebirge; mais on n'en observe pas la prolongation dans le terrain silurien des environs de Prague : tout annonce donc qu'ils ont été produits immédiatement avant le dépôt du terrain silurien. Il me paraît fort probable que les indices de stratiOcation , signalés dans les roches cristallines de l'Ukraine se rapportent aussi au Système du Morbihan. Le sol d'une partie des plaines de l'Ukraine est formé par une masse de roches cristallines, connue sous le nom de Steppe granitique qui s'étend de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. de la Volhynie par la Podolie aux cataractes du Dnieper, et qui, traversant ce fleuve, va se perdre près des bords du Kalmiuss, sous les dépôts carbonifères du Donetz. La direction des plis nombreux que présentent ces dépôts est en moyenne peu différente de celle de l'axe longitudinal de la Steppe granitique, et M. Murchison les attribue avec beaucoup de vraisemblance à un soulèvement de cette masse cristalline; mais les roches cristal- lines présentent des indices de stratification dont la direction est toute différente de celle de l'axe longitudinal de la masse, et qui , ne se continuant pas dans les couches carbonifères, doivent avoir été produites avant leur dépôt. Diverses variétés de pegmatites sont les roches dominantes vers l'extrémité E.-S.-E. de la masse cristalline, près des bords du Kalmiuss (1) : plus près du Dnieper, sur les bords de la Voltchia, au S. de Paulograd , et entre cette ville et Alexandrovsk, M. Murchison a observé di- (i) Le Play, Voyage dans la Russie méridionale, par M. Anatole de De miff, t. IV, p. 61. 206 SYS SYS verses variétés de Gneiss quartzeux et feld- spathique passant à un quartz compacte gris qui alterne avec des lames très minces de talc verdâtre rarement micacé; un Mica- schiste grenatoïde alternant avec des couches très minces d'un Gneiss granitoïde, etc. Ces roches sont souvent en couches verti- cales, mais leur plongement habituel est du côté de l'E., sous un angle considérable. Leur direction, d'après M. Murchison, est presque parallèle au cours de la Voltchia, qu'il indique dans son texte comme dirigé au N. 15° 0., mais qui, d'après sa belle carte géologique de la Russie , se dirige au N. 28° 0. Il dit formellement que la direc- tion dominante de ces roches est du N.-N.-O. au S.-S.-E. (1), c'est-à-dire du N. 22° 30' 0. au S. 22° 30' E. ôr, la direc- tion du Système du Morbihan, transportée de Vannes (lat. 47° 39' 26", long. 5° 5' 19'' 0.) à Vassiliefka, dans la vallée de la Voltchia (lat. 48° 11' 40", long. 33" 47' 6" E. de Paris), en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Vannes en se dirigeant à l'E. 38° 15' S., était le grand cercle de comparai- son du système , cette direction devient S. 25° 46' E. ; elle ne diffère que de 3° 1 6' de celle indiquée par M. Murchison. La différence est encore moindre que celle que nous venons de trouver pour la Saxe ; seule- ment elle est en sens inverse. D'après ces rapprochements, que je pour- rais encore multiplier, je suis porté à pré- sumer que le Système du Morbihan n'a pas été moins largement dessiné en Europe que les deux systèmes précédents. Le Système du Morbihan est certainement fort ancien , et M. Boblaye, sans s'occuper précisément de son âge relatif, a eu bien évidemment le sentiment de l'ancienneté des accidents stratigraphiques qui s'y rap- portent ; on peut le conclure des passages suivants de son mémoire sur la Bretagne que j'ai déjà mentionnés dans mes Recherches sur quelques unes des révolutions de la sur- face du globe (Annales des sciences naturelles, t. 18, p. 312). « Les roches du second groupe, dit M. Bo- » blaye (2), se montrent partout en gise- (f) Murchison, de Verneuil et Keyserling, Russia in Eu- rope and the Vrai mounlains, t. I, p. 90. {2) Puillon-Boblaye, loc. cit., p. 66. » ment concordant avec les terrains qui les «supportent; elles occupent une grande » partie du bassin de l'intérieur (de la Bre- » tagne); elles forment presque partout une « bande plus ou moins développée entre les » terrains anciens et les terrains de tran- » sition. » Dans les Côtes-du-Nord et le Finistère, » elles appartiennent donc au système de » stratification dirigé entre le N.-E. et le » N.-N.-E., et dans une partie du Morbihan » et de la Loire- Inférieure, au système di- » rigé à l'E.-S.-E. » Nous croyons donc que la Bretagne » montre, dans des terrains très rapprochés » d'âge et de position , la réunion de deux » systèmes de stratification à peu près per- » pendiculaires entre eux, dont l'un, dirigé » E.-S.-E., se retrouve dans une partie des » montagnes de l'intérieur de la France et » dans les Pyrénées; et l'autre, signalé de- » puis longtemps par M. de Humboldt, di- » rigé entre le N.-N.-E. et le N.-E., appar- » tient aux terrains de même nature dans » les montagnes du nord de l'Europe ( An- » gleterre , Ecosse , Vosges , forêt Noire , » Harz et Norvège). » J'ajouterai à ce fait remarquable, con- » tinue M. Boblaye, que la vallée de l'inté- » rieur (de la Bretagne) forme la séparation » des deux systèmes Je puis avancer, » comme fait général (dit- il encore), que » la stratification du terrain de transition » tend partout à adopter la direction de TE. » à l'O., quels que soient d'ailleurs l'âge et la » direction des strates qui le composen t. » Il en résulte, dans la partie méridionale » de la Bretagne, une concordance appa- » rente, mais dans la partie septentrionale » et surtout dans le Cotentin , une discor- » dance absolue. » Si à ce fait nous ajoutons que, dans le » Cotentin et la partie limitrophe de la » Bretagne , les axes des plateaux et les » longues vallées qui les séparent ne sont » pas dirigés vers le N.-E. comme la stra- » tification des roches anciennes qui les » composent , mais constamment de l'E. à » l'O., il résulte, à ce qu'il me semble, du » rapprochement de ces faits , que les axes » du plateau ancien ont subi des modifica- » tions postérieures à sa consolidation , et »> que ce sont ces axes modifiés qui ont dé- SYS SYS 207 » terminé la direction de la stratiGcation »» dans le terrain de transition. » Il me paraît difGcile de ne pas conclure de ce passage que If. Boblaye regardait les accidents stratigraphiques dirigés , suivant lui, à l'E.-S.-E. du plateau méridional de la Bretagne, de même que les accidents stratigraphiques dirigés entre le N.-N.-E. et leN.-E. du plateau septentrional, comme produits à un époque antérieure au dépôt du terrain de transition , c'est-à-dire du terrain silurien. Les observations de M. Dufrénoy , celles de M. Rivière et les miennes, conduisent à la même conclusion. Si on promène un oeil attentif sur la partie de la carte géologique de la France qui représente la presqu'île de Bretagne , on voit que les lignes assez nom- breuses par lesquelles s'y dessine le Sys- tème du Morbihan s'interrompent constam- ment dans les espaces occupés par le terrain silurien. Je citerai, par exemple, la ligne tirée de l'île de Guernesey à Sillé-Ie-Guil- laume (département de la Sarthe). Cette ligne, jalonnée par diverses masses graniti- ques , est , en même temps , traversée par plusieurs massifs de schistes anciens et de gneiss, qui s'allongent suivant sa direction ; mais elle n'est représentée par aucun acci- dent remarquable, dans les bandes de ter- rain silurien qu'elle traverse. Le Système du Morbihan se trouve , par conséquent, relativement au terrain silu- rien, dans le même cas que le Système du Longmynd et le Système du Finistère. Mais quel est l'âge relatif du Système du Morbihan comparé aux deux derniers? Je ne puis, pour le moment, appliquer à la solution de cette question que des moyens analogues à ceux par lesquels j'ai essayé de faire voir que le Système du Longmynd est moins ancien que le Système du Finistère; leur application me conduit à conclure que le Système du Morbihan est postérieur aux deux autres. Ainsi que je l'ai déjà remarqué, l'une des lignes les mieux dessinées du Système du Morbihan est celle qui s'étend de lîle de Noirmoutier à l'île d'Ouessant. Cette ligne suit, del'île Beninguet à l'île d'Ouessant, la chaîne des îles terminales du Finistère, où la direction de la chaîne n'est pas parallèle a la stratification des roches qui la compo- sent; elle coupe la direction de la stratifi- cation sous un angle d'environ 60°, ainsi qu'on peut le constater en considérant la direction de la bande schisteuse , qui tra- verse l'île d'Ouessant de l'O.-S.-O. à l'E.- N.-E. En appliquant ici la remarque de M. de Humboldt , déjà rappelée ci-dessus, on conclura que le Système du Morbihan est postérieur, comme le Système du Longmynd, au Système du Finistère, auquel appartient la direction de la bande schisteuse de l'île d'Ouessant. On peut remarquer, en outre, sur la belle carte géologique du Finistère publiée par M. Eugène de Fourcy, ingénieur des mines, que les roches granitiques du plateau méri- dional de la Bretagne enveloppent, notam- ment près de l'embouchure de la rivière de Quimperlé, des lambeaux de roches schis- teuses, qui, malgré leur état actuel de dis- location, conservent la direction du Système du Finistère; ce qui conduit naturellement à supposer qu'ils avaient été plissés par le ridement du Système du Finistère, avant d'être disloqués par le soulèvement des gra- nités du Système du Morbihan. Des considérations du même genre con- duisent d'ailleurs à reconnaître que \e Sys- tème du Morbihan est postérieur au Système du Longmynd, et cette seconde conclusion comprend implicitement la première, puis- que nous avons déjà reconnu que le Système du Longmynd est postérieur au Système du Finistère. La ligne tirée de Guernesey à Sillé-le- Guiliaume, qui est, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, Tune de celles où se dessine le Système du Morbihan , traverse la partie de la Normandie que M. Boblaye signale spécialement comme le domaine de la direc- tion N.-N.-E. propre au Système du Long- mynd. Elle s'y dessine par divers accidents stratigraphiques et orographiques, mais elle laisse généralement subsister la stratifica- tion N.-N.-E. Elle y joue, par conséquent, relativement au Système du Longmynd, le rôle que la direction du Longmynd joue par rapport au Système du Finistère , comme je l'ai rappelé ci-dessus, le long de la route de Ploërmel à Dinan. Ainsi , les mêmes motifs qui nous font conclure que le Système du Finistère est antérieur au Système du Longmynd, doivent nous faire conclure éga- 203 SYS ïeinent que le Système du Longmynd est antérieur au Système du Morbihan. Cette même ligne, parallèle à la route de Ploërmel à Dinan, qui élève, sans déranger leur stratification, les schistes plissés sui- vant le Système du Finistère , se conduit tout autrement par rapport au Système du Morbihan. Son prolongement méridional traverse le plateau méridional de la Bre- tagne , qui appartient au Système du Mor- bihan; mais bien loin d'interrompre ce pla- teau , comme elle interrompt les plateaux schisteux de Ploërmel, elle s'évanouit à son approche , et elle cesse de se dessiner par aucun accident stratigraphique ou orogra- phique remarquable. Ainsi le même raison- nement, qui montre que le Système du Longmynd, auquel appartient cette ligne si remarquable, est postérieur au Système du Finistère y montre aussi qu'il est antérieur au Système du Morbihan. 11 me paraît donc établi que les quatre ridements de l'écorce terrestre , dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent , se sont succédé dans l'ordre suivant : Système de la Vendée , Système du Finis- tère, Système de Longmynd, Système du Morbihan. Ces quatre Systèmes se croisent au milieu de la presqu'île de Bretagne, dans un espace peu étendu, et cette circonstance permet de constater leur âge relatif d'après le seul exa- men de la manière donts'opère lecroisement. Ce mode de constatation , ainsi que je l'ai déjà remarqué, n'est pas le plus satisfaisant; mais on est réduit à s'en contenter, parce qu'il n'existe en Bretagne aucun terrain sé- dimentaire régulièrement étudié dont on puisse assurer que son dépôt s'est opéré entre l'apparition de deux des Systèmes de montagnes dont nous venons de parler. L'existence de pareils terrains dans les au- tres parties de l'Europe occidentale est même encore plus ou moins problématique, et je suis loin de prétendre que l'aperçu de classification que j'ai essayé de donner de quelques uns d'entre eux (1), soit le dernier mot de la science, et offre une base de la- quelle on puisse partir avec assurance. Il résulte de là que je n'ai pu rapprocher les différents membres des divers Systèmes 0) Bulletin de la Société géologique de France, ae «érle , t IV, pi gbï (séance do 17 mai 1847). SYS dont il s'agit que d'après leur parallélisme, en me fondant sur les analogies tirées des Systèmes de montagnes plus modernes dont l'étude n'est pas environnée des mêmes difficultés. Dans l'ordre de la rédaction de cet article, c'est une anticipation sur ce qui va suivre, mais ce n'a pas été une anticipa- tion dans l'ordre des études; car les diffi- cultés dont je viens de parler m'ont arrêté pendant longtemps, et ce n'est que tout ré- cemment que j'ai essayé d'esquisser ainsi les principaux traits de l'histoireanté-silurienne. La détermination de l'âge du Système qui, dans l'ordre chronologique, doit venir im- médiatement à la suite du Système du Mor- bihan, n'offre déjà plus les mêmes difficultés. V. Système du Westmoreland et du Hundsruck. L'idée première de ce Système est due aux recherches dont M. le professeur Sedgwick a communiqué les résultats, en 1831, à la Société géologique de Londres. Ce savant géologue, qui s'était occupé (dès lors) depuis près de dix ans, de l'exploration des mon- tagnes du district des lacs du Westmoreland, a fait voir que la moyenne direction des différents Systèmes de roches schisteuses y court du N.-E. un peuE., au S.-O. un peu 0. Cette manière de se diriger fait que, l'un après l'autre, ils viennent se perdre sous la zone carbonifère qui couvre les tranches de leurs couches, d'où il résulte qu'ils sont nécessairement en stratification discordante avec cette zone. L'auteur con- firme cette induction en donnant des coupes détaillées; et de tout l'ensemble des faits obsejrvés, il conclut que les couches des montagnes centrales du district des lacs ont été placées dans leur situation actuelle , avant ou pendant la période du dépôt du vieux grès rouge, par un mouvement qui n'a pas été lent et prolongé, mais soudain. A cette époque, les belles recherches de M. Murchison sur la région silurienne n'é- taient pas encore ou étaient à peine com- mencées , le nom même de terrain silurien n'avait pas encore été prononcé ; et frappé de l'irrégularité des couches de transition moderne que j'avais visitées à Dudley et à Tortworth, couches qui n'avaient encore été rapprochées d'aucune de celles du West- moreland , j'annonçai que des circonstances SYS SYS 209 autres que celles mentionnées par M. le professeur Sedgwick, me faisaient regarder à moi-même comme très probable que ce sou- lèvement avait même eu lieu avant le dépôt de la partie la plus récente des couches que les Anglais nomment terrains de transition, ( 'est-à-dire avant le dépôt des calcaires à trilobites de Dudley et de Tortworth. Les beaux travaux de M. Murchison ont rectifié ce que cet aperçu avait d'inexact, et m'ont ramené à une détermination complètement conforme à la première indication de M. le professeur Sedgwick. M. le professeur Sedgwick a aussi montré que si l'on tire des lignes suivant les direc- tions principales des chaînes suivantes, sa- voir la chaîne méridionale de l'Ecosse, depuis Saint-Abbshead jusqu'au Mull de Galloway, la chaîne de grauwacke de l'île de Man , les crêtes schisteuses de l'île d'Anglesea, les principales chaînes de grauwacke du pays de Galles et la chaîne du Cornouailles, ces lignes seront presque parallèles l'une à l'autre et à la direction mentionnée ci-des- sus, comme dominant dans le district des lacs du Westmoreland. L'élévation de toutes ces chaînes, qui in- fluent si fortement sur le caractère physique du sol de la Grande-Bretagne, a été rappor- tée par M. le professeur Sedgwick à une même époque, et leur parallélisme n'a pas été regardé par lui comme accidentel , mais comme offrant une confirmation de ce prin- cipe général déjà déduit de l'examen d'un certain nombre de montagnes , que les chaînes élevées à la même époque affectent un parallélisme général dans la direction des couches qui les composent, et par suite dans la direction des crêtes que ces couches constituent. Passant ensuite de la Grande-Bretagne sur le continent de l'Europe , je remarquai que ia surface de l'Europe continentale présente plusieurs contrées montueuses, où la direc- tion dominante des couches les plus ancien- nes et les plus tourmentées court aussi , comme M. de Humboldt l'a observé de- puis longtemps, dans une direction peu éloignée du N.E. ou de l'E.-N.-E. {hora 3-4 de la boussole des mineurs). Telle est, par exemple, la direction des couches de schiste et de grauwacke des montagnes de l'Eiffel, du Huadsrûek et du pays de Nassau, au pied desquelles se sont probablement déposés les terrains carbonifères de la Bel- gique et de Sarrebruck. Ces derniers repo- sent à Nonnweiler, route de Birkenfeld à Trê- ves ( 1 ), sur la tranche des couches de schiste et de quartzile. Telle est aussi la direction des couches schisteuses du Hartz ; telle est en- core celle des couches de schiste, de grau- wacke et de calcaire de transition des parties septentrionales et centrales des Vosges, sur la tranche desquelles s'étendent plusieurs petits bassins houillers; telle est même à peu près celle des couches de transition cal- caires et schisteuses, d'une date probable- ment fort ancienne, qui constituent en grande partie le groupe de la Montagne- Noire , entre Castres et Carcassonne, et qui se retrouvent dans les Pyrénées où , malgré des bouleversements plus récents , elles présentent encore, et souvent d'une ma- nière très marquée, l'empreinte de cette direction primitive. Enfin, cette direction hora 3—4 est aussi la direction dominante et, pour ainsi dire, fondamentale des feuillets plus ou moins prononcés des gneiss, micaschistes , schistes argileux et des roches quartzeuses et cal- caires de beaucoup de montagnes appelées souvent primitives , telles que celles de la Corse, des Maures ( entre Toulon et Anti- bes), du centre de la France, d'une partie de la Bretagne, de I'Erzgebirge, des Gram- pians , de la Scandinavie et de la Finlande. Le parallélisme de cette direction et de celle observée par M. le professeur Sedgwick en Angleterre, joint à la circonstance que cette loi d'une forte inclinaison dans une direction à peu près constante, à laquelle obéissent très habituellement les couches et les feuillets des terrains les plus an- ciens de l'Europe , ne comprend pas les for- mations d'une origine postérieure, condui- sait naturellement à supposer que l'incli- naison de toutes les couches de sédiment qui sont comprises dans le domaine de cette loi, est due à une même catastrophe qui, jusque là, était la plus ancienne de celles dont les traces avaient pu être clairement reconnues. Elles m'ont paru constituer un Système particulier dont je viens de retracer les traits fondamentaux, et dont il me reste (i) Explication de ta Carte géologique de la France, t. 1 . p. Cj3. 27 210 SYS SYS n compléter l'étude autant que l'état des observations le permet aujourd'hui; mais je dois d'abord rappeler pourquoi je l'ai nommé Système du Westmoreland et du Hundsriick. Les noms qui rappellent un type naturel bien déterminé, tels que ceux de calcaire du Jura , d'argile de Londres, de calcaire grossier parisien, ont, en géologie, des avan- tages tellement marqués, qu'il était à dé- sirer qu'on pût en employer du même genre pour les divers Systèmes d'inégalités, d'âges différents , qui sillonnent la surface de la terre. Il n'était pas sans embarras de choi- sir, pour indiquer une réunion de rides qui traversent une grande partie de l'Europe, qui probablement s'y sont produites au milieu d'accidents préexistants, et qui de- puis ont été soumises à un grand nombre de dislocations, un nom simple et facile à retenir, qui se rattachât à des accidents naturels du sol , et qui ne fût pas exposé, à cause de sa brièveté même , à donner lieu à des équivoques et à des disputes de mots; il m'a semblé qu'on pourrait adopter pour le Système dont nous parlons le nom de Système du Westmoreland et du Hundsruck, en convenant de prendre la partie pour le tout, et en rattachant tout l'ensemble à deux districts montagneux, où les accidents très anciens qui nous occupent sont encore au nombre des traits les plus proéminents. On pourrait tout aussi bien l'appeler Sys- tème du Bigorre, du Canigou, du Pilas, de l'Erzgebirge, du Harz, puisque les cou- ches schisteuses anciennes dont ces monta- gnes sont en grande partie composées , paraissent avoir contracté elles-mêmes, à l'époque ancienne qui nous occupe, leurs inflexions primordiales. Mais comme ces mêmes montagnes paraissent devoir une grande partie de leur relief actuel à des mouvements beaucoup plus récents, j'ai craint qu'en les faisant figurer dans la dé- signation d'un Système d'accidents bien an- térieur à la configuration définitive qu'elles nous présentent, on n'introduisit trop de chances de confusion. Depuis que le premier aperçu dont je viens de reproduire la substance a été publié (1), la réunion en un même faisceau de tous les (i) Manuel géologique, p. 626. — Traité de géognosit , 1. 111, p. 3oi-3o2. ( accidents orographiques et stratigraphique dont je viens de rappeler les noms, est de venue de plus en plus indispensable; quel- ques autres même ont dû y être réunis; quelques accidents partiels ont dû seuls être détachés des masses avec lesquelles ils étaient confondus. J'ai cru pendant longtemps que les cou- ches schisteuses les plus anciennes des Ar- dennes, du Hundsruck, du Hartz, etc., correspondaient par leur âge à celles des collines du Longmynd, sur lesquelles les couches siluriennes inférieures reposent en stratification discordante. C'est dans cette pensée qu'en 1835, je proposai à M. Mur- chison , ainsi qu'il a bien voulu le rappeler dernièrement (1), de donner au groupe de roches schisteuses anciennes qui forme la base du Longmynd le nom de Système her- cynien, nom auquel M. le professeur Sedg- wick a préféré celui de Système cambrien. Mes illustres amis ont conservé eux-mêmes, pendant longtemps, quelque chose de cette ancienne opinion ; car sur la belle carte des terrains schisteux des bords du Rhin , qu'ils ont publiée en 1840 , ils ont indiqué un noyau cambrien dans l'Ardenne, près de Bastogne et de Houffalize, et un autre sur les bords du Rhin, près d'Oberwesel et de Saint-Goar. L'incertitude où nous étions sur l'exis- tence réelle de ces noyaux cambriens, l'im- possibilité de les limiter avec précision , et d'autres difficultés encore, nous ont déter- minés, M. Dufrénoy et moi , à figurer une grande partie de ces contrées schisteuses, sur la carte géologique de la France publiée en 1841, comme composées de terrains de transition indéterminés, désignés simplement par la lettre i, et j'ajoutais dans l'explica- tion de la même carte : « L'expression ter- rain ardoisier laisse dans une indétermina- lion dont il ne me paraît pas encore prudent de sortir aujourd'hui , et l'époque du dépôt des schistes et des quartzites de l'Ardenne, et l'époque de la conversion en ardoises d'une partie des premiers.... Les schistes verdâtres qui, près de Bingen, sur le Rhin, alternent avec des quartzites, m'ont paru présenter une ressemblance frappante avec (i) Murcbison , Mémoire lu à la Société géologique de Londres, le 6 janvier 1847. — Qualerly journal of the Geot** gica} society, t. III, p. 167. SYS SYS 211 feux qui alternent de même avec des quart- zites près de Nouzon , sur les bords de la Meuse. De part et d'autre les quariziles sont semblables, et ils rappellent en tout point quelques uns de ceux de la Bretagne. Le calcaire qui se trouve à Stromberg, un peu à l'E. deBingen, constitue une analogie de plus avec le terrain des bords de la Meuse et de la Semois (1). De petits bancs calcaires remplis de crinoïdes et contenant aussi des îpirifers et d'autres fossiles, sont intercalés dans les schistes ardoisiers , depuis Moncy- Notre-Dame, près de Mézières, jusqu'à Bouil- lon (2), suivant une ligne dirigée de l'O. -S. -0. à l'E.-N.-E. Teus les pas que la science a faits depuis lors ont tendu à rajeunir les terrains dont il s'agit, par conséquent à les éloigner du terrain de Longmynd et à les rapprocher du terrain dévonien. Mais jerappellerai d'abord les analogies qui, sans en fixer encore l'âge, me portaient déjà, il y a six ans, à recon- naître un grand ensemble de dépôts con- temporains dans ces terrains de transition indéterminés de l'E. de la France, qui tous sont affectés de la direction hora 3-4. Je disais, dans l'explication de la carte géologique , qu'a l'angle septentrional des Vosges, au N.-O. de Schirmeck, le terrain se compose de couches parallèles dirigées de l'O. 30" S. à l'E. 30° N. et plongeant d'en- viron 60- au S. 30° E., de schistes argileux à surface luisante, de grauwacke et de cal- caire gris. On trouve , dans les calcaires et dans les schistes , des eutroques , des poly- piers, et des coquilles univalves et bivalves, malheureusement peu distincts (3). » Et j'ajoutais plus loin : « .... Ce terrain schisteux , avec grauwackes et calcaires su- bordonnés, me paraît avoir une grande analogie avec celui des parties de l'Ardenne voisines de Mézières et de Bouillon, et rien n'empêcherait qu'on ne suppose que ce sont deux affleurements d'un même Système qui, dans tout l'intervalle entre Mézières et Framont, demeure couvert par des dépôts plus modernes (4). » Je disais encore que « dans la partie mé- (') Explication de la Carte géologique de la France . t. I p. 265. (?) Ibid., t. I, p. î58 (i84). PI Explication delà Carte géologique de la France , t. J, («J Ibid ridionale des Vosges et dans les parties adjacentes des collines de la Haute-Saône, on trouve, au-dessous des porphyres bruns, un système de roches schisteuses dont la direction court généralement entre le N.-E. et l'E.-N.-E. Ces roches schisteuses renfer- ment des couches de grauwacke, des débris végétaux et quelques amas de calcaire fos- silifère. C'est la même réunion d'éléments que dans le terrain stratifié des environs de Schirmeck, ou dans la partie de l'Ardenne qui avoisine Mézières et Bouillon. Ces schistes rappellent également ceux qu'on observe dans les montagnes entre la Saône et la Loire, et dans la partie méridionale du Morvan , entre Autun etDecize, et qui contiennent de même des amas stratifiés de calcaire avec encriues et quelques autres fossiles en petit nombre. Tous ces terrains schisteux font probablement partie d'un même Système que les roches éruptives ont disloqué (1). » Dans l'espace compris entre les gra- nités du Champ-du-Feu et les montagnes granitiques de Sainte-Marie aux Mines, la direction moyenne des schistes se rapproche, à la vérité, davantage de la ligne E.-O.; je concluais cependant que l'étoffe fondamen- tale sur laquelle la succession des phéno- mènes géologiques a, en quelque sorte, brodé le relief actuel des Vosges , était un terrain pourvu, dans beaucoup de parties, d'une stratification assez régulièrement di- rigée de l'O. 30 à 40° S. à TE. 30 à 40° N. (2), (moyenne E. 35° N.). J'ajoutais que « le sol des Vosges et de la forêt Noire avait été compris dans un ridement très général qui avait affecté tous les terrains anciens d'une grande partie de l'Europe, et leur avait imprimé cette direc- tion habituelle vers TE. 20 à 40° N., que j'ai signalée dans les gneiss , les schistes et autres roches anciennes, dont les bandes juxtaposées constituent le sol fondamental des Vosges (3). » Dans le chapitre suivant du même vo- lume, j'ai signalé les analogies qui me paraissent exister entre les roches fonda- mentales des montagnes des Maures et do (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I , p. 326. (?) Ibid , t. I, p. 3oi. (3) Jbid., t. I, p. il-}. 212 SYS SYS l'Estérel, qui bordent la Méditerranée entre Toulon et Amibes, et celles des Vosges. < Les roches cristallines stratifiées des mon- ;agnes des Maures forment , disais-je , un système analogue à celui que nous avons déjà signalé dans les Vosges (p. 309). Elles semblent avoir pour étoffe première un grand dépôt de schistes et de grauwackes à grains fins , contenant des assises calcaires et des dépôts charbonneux. » La cristallinité paraît s'y être développéf après coup par voie de métamorphisme , mais d'une manière inégale, suivant les lo- calités. C'est aux environs de Toulon et d'Hyères que la cristallinité a fait le moins de progrès , et que les schistes sont le moins éloignés de leur état primitif (1). » Dans la presqu'île de Giens , les cou- ches schisteuses sont verticales, et dirigées de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O. (2). » Ce que les schistes de la presqu'île de Giens ont peut-être de plus remarquable , c'est la présence des couches calcaires qui y sont intercalées. Elles se trouvent près de la pointe occidentale, où les roches du sys- tème schisteux qui nous occupe ont quelque chose de moins cristallin, de plus arénacé, et une teinte plus grisâtre que dans les au- tres parties, et se réduisent même, en quel- ques endroits, à des Quartzites schistoïdes blanchâtres ou gris (3). Les assises calcaires et les Quartzites intercalés dans les Schistes de la presqu'île de Giens, rappellent natu- rellement les Schistes qui contiennent si- multanément des couches subordonnées de ces deux natures, dans les Ardennes et dans les Vosges (4). Les Schistes d'Hyères ont de grands rapports avec ceux des Grampians , comme le montrent les descriptions de Saus- sure , comparées à celles de Playfair (5) ; quelques unes de leurs variétés ressemblent également aux Killas de Cornouailles (6). » Le principal groupe des directions obser- vées dans les montagnes des Maures se di- rige moyennement au N. 44° E., direction peu éloignée de celle que nous avons déjà signalée dans les Vosges, et résultant du (i) Explication de la Carte géologique de la France, 1. 1 , (2) lbid., p. 448. (3) lbid., p. 4 4 9. (<) lbid-, p. 45o. (5) lbid., p. 453. (6) Ibid.tlp. 454, ridement général qui , à une époque géolo- gique très ancienne , a affecté les dépôts stra- tifiés d'une grande partie de V Europe (1). » Cette direction moyenne esi, en effet, comprise dans le champ trop large peut- être de la désignation hora 3-4 ; cependant elle s'éloigne plus de la ligne E.-O. que dans les autres localités que je viens de citer; mais nous avons déjà vu qu'on peut subdi- viser le groupe de directions qu'elle repré- sente. La direction de la plupart des anciens terrains stratifiés de l'Europe se reproduit plus exactement encore dans les îles de Corso et de Sardaigne. Les montagnes granitiques qui composent la partie occidentale de la Corse forment une suite régulière de rides parallèles, dirigées à peu près de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E., et embrassent, dans leurs in- terstices, les échancrures symétriques des golfes de Porto, de Sagone, d'Ajaccio, de Valinco et de Ventilegne (2). D'après M. de la Marmora, les crêtes que forment, en Sar- daigne, les terrains de transition, affectent une direction semblable. Celte même direction reparaît avec de lé- gères variations dans les terrains de transi- tion de la montagne Noire, entre Castres et Carcassonne, et dans ceux d'une partie des Pyrénées. Le massif de la montagne Noire , entre Castres et Carcassonne, depuis Sorrèze et le bassin de Saint - Féréol , jusque vers Saint- Gervais et le pont de Camarès, est formé de masses ellipsoïdales de Granités séparées par des bandes de Roches schisteuses et calcaires, dont l'une renferme les belles carrières de marbre de Caunes , entre Carcassonne et Saint-Pons. Ces diverses Roches ont une ten- dance prononcée à former des bandes diri- gées vers TE. 30 à 40° N. ; celles qui sont stratifiées se dirigent vers l'E. 25, 30, 35, 40 et 45° N. La moyenne de toutes ces di- rections, que j'ai relevées en grand nombre, en 1832, m'a paru être E. 34" N. La même direction s'observe aussi dans beaucoup de points des Cévennes, entre Meyrueis et Anduze. (i) Explication de lu Carte géologique de la France, t. I , p. 467. (3) J. Reynaud, Mémoires sur la constitution géologique da la Corse , Mémoires de la Société géologiqu* de F'ance. À t. I,p.3. SYS SYS 213 J'avais cru reconnaître encore la môme direction fondamentale dans les Roches schisteuses et calcaires, souvent pénétrées par des Granités, qui forment la base des Pyrénées. M. Durocher, qui depuis lors a exploré avec beaucoup de soin et de détail les terrains anciens des Pyrénées , a publié une nombreuse série d'observations de di- rection dont la moyenne s'écarterait un peu moins de la ligne E.-O. ; mais peut-être ces directions devraient-elles être divisées en deux groupes. II. Durocher, dans son intéressant Essai sur la classification du terrain de transition des Pyrénées (1), indique d'une manière gé- nérale la direction E.-N.-E. comme propre aux Roches stratifiées les plus anciennes des Pyrénées; mais, dans les nombreuses mesu- res de direction qu'il a soin de rapporter, on voit que les directions des Roches dont il s'agit oscillent dans l'intervalle compris entre PE, et PE. 40° N., et que très souvent elles se rapprochent, soit de l'E.15à20°N., soit de TE. à 30 à 35° N. La première de ces deux directions peut être rapportée au Système du Finistère, car la direction de ce Système, transportée dans un point de la partie méridionale du dépar- tement de l'Arriége, situé par 42" 40' de la- titude N., et par 1° de longitude 0. de Pa- ris, en calculant Vexcès sphérique, comme si Brest se trouvait sur le grand cercle de com- paraison du Système, se réduit à E. 17° 26' 37" N. Quant à la seconde direction E. 30 à 35° N., elle coïncide , à peu de chose près, avec la direction moyenne E. 34° N., que j'ai trouvée pour les couches de la montagne Noire, et cela me confirme dans la supposi- tion que cette moyenne est très sensible- ment exacte. Les fossiles renfermés en différents points dans les roches de transition que je viens de passer en revue, n'ont pu servir, pendant longtemps , qu'à montrer qu'elles devaient être fort anciennes , sans qu'il fût possible de s'en servir pour les rapporter à un étage déterminé. Dans cette incertitude, nous ne pouvions , lf. Dufrénoy et moi, les figurer sur la carte géologique de la France autre- ment que comme terrains de transition in- déterminés , et elles y sont, en effet, colo- (i) Annales des mina, 4« série, t. VI, p. 15. rides en brun clair et marquées de la lettre i, qui est consacrée à ces terrains. La science est principalement redevable de la cessation de cet état d'incertitude à AI. deBuch,quia parcouru, en 1846, une grande partie des Pyrénées, et qui a bien voulu examiner, à diverses époques, les col- lections de fossiles des localités sus-mention- nées que nous avons réunies à l'École des mines. Il a vu aussi ceux qui se trouvent dans les musées de Strasbourg et de Lyon. Tout récemment encore, il a examiné, sous ce point de vue, les collections recueillies, dans les Pyrénées et dans les carrières de Gaunes, par M. Dufrénoy et par moi, et il a reconnu , à l'ensemble des fossiles dont il s'agit , un caractère dévonien. Il rapporte spécialement au Système dé- vonien les fossiles des terrains de transition des Pyrénées orientales, de la vallée de Campan,des carrières de Caunes (montagne Noire), et de celles de Schirmeck dans les Vosges (1). Toutes ces localités fossilifères , de même que celles du Hartz et des environs de Bay- reuth, sont donc dévoniennes ; mais elles me paraissent l'être de la même manière que les localités du HundsrUck, du pays de Nassau, de l'Eifel et de la Westphalie, que AIM. Sedgwick et Alurchison avaient colo- riées comme siluriennes , dans leur belle carte publiée en 1840. Dans leur mémora- ble travail sur les fossiles des terrains an- ciens des provinces rhénanes, imprimé dans les Transactions géologiques , à la suite du Mémoire de MAI. Sedgwick et Murchi- son (2) , MM. d'Archiac et de Verneuil ont placé dans le terrain silurien les localités (r) Depuis le moment où j'ai fait cette communication à la Sociétégéologique, M. de Bucb, en retournant à Berlin , a visité les environs de Schirmeck et de Framont avec MM. do Billy et Daubrée; et dans une lettre subséquente , dont je suis heureux de pouvoir consigner ici un extrait , il a con- Gi mé son opinion de l'âge dévonien des calcaires de transi- tion des environs de Schirmeck et de Framont. Berlin, le 19 juillet 18(7. << LecalcairedeRuss.de Schirmeck et de Framont » est un banc de corail, calamopora, polymorpha , spongytes, » cyathophillum , ni silurien, ni carbonifère, donc dévonien; » c'est Gcrolstein et plus encore le Mùhlthal du Hartz. Vai- » nement on cherche des Spirifers, des Tércbratules ; mais » on trouve entre Schirmeck et Framont Vorlhoceratitcs re- » eularis assez grand ; il est encore devonien à Elbersrcutli, » près de Bayreuth. » (a) Transaction* 0/ the Gtological society of London . nt» «eues, t. VI. 21* SYS SYS fossilifères d'Abentbeur ( Hundsrtick), de Wissembach, Ems, Kemmenau , Niederos- bach. Braubach , Hatisling ( duché de Nas- sau), etc., de Prtim et de Daun (Eifel), de Solingen, Liegen, Unkel, Lauderskron, Lind- lar ( Westphalie ) , etc., et ils les ont, par conséquent, distinguées des localités dévo- niennes des mêmes contrées. Aujourd'hui il serait question de considérer toutes ces localités comme dévoniennes, et je suis très porté à croire que c'est particulièrement de ces localités, regardées primitivement comme distinctes du terrain dévonien proprement dit, que doivent être rapprochées les locali- tés fossilifères de la France dont je viens de parler. Les terrains schisteux du Fichtelgebirge et du Frankenwald , dans lesquels sont en- castrés sous forme lenticulaire les calcaires fossilifères d'Elbersreuth près de Bayreuth, et des environs de Hof, appartiennent essen- tiellement au Système de couches anciennes caractérisées par la direction Hora 3-4. C'est là que M. de Humboldt, en 1792 , a été frappé pour la première fois de la con- stance de cette direction. Il en est de même des terrains schisteux de l'Erzgebirge , qui sont le prolongement de ceux du Fichtelgebirge et du Franken- wald , et de la plus grande partie de ceux du Hartz. Enfin, cette direction se dessine encore , de la manière la plus nette , dans les cou- ches fossilifères des environs de Prague. Le beau travail que M. Joachim Barrande a commencé à publier sur ces dépôts ne per- met pas de douter qu'ils n'appartiennent au terrain silurien; mais ils paraissent ce- pendant ne pas être dénués de quelques rapports avec le terrain fossilifère d'Elbers- reuth , car on lit les lignes suivantes dans la savante notice de M. Barrande : « Il ne s sera pas hors de propos de faire observer » en passant qu'un assez grand nombre de » nos bivalves du genre Cardium, etc., pa- » raissent se rapprocher de celles que le » comte de Munster a décrites comme ap- » partenant au calcaire d'Elbersreuth (1). n Les lumières nouvelles que ces divers rapprochements jettent si heureusement sur les terrains de transition que nous nous (i) Joachim Barrande, Notice préliminaire sur le terrain ilurien et les trilobites de Bohême d846), p. 45. sommes bornés à colorier, M. Dufrénoy et moi , sur la carte géologique de la France comme terrains de transition indéterminés, ne permettraient pas encore de les colorier d'une manière bien certaine. Il reste tou- jours évident que le terrain ardoisier de l'Ardenne et du Hundsrtick constitue un Système différent du Système anthraxifère de M. d'Omalius d'Halloy. Les trois assises inférieures de ce terrain que M. d'Omalius a désignées sous les noms de poudingue de Burnot, de calcaire de Givet et de Psam- mites du Chondros , me paraissent toujours former un Système distinct du terrain ar- doisier sur lequel le poudingue de Burnot repose près de Givet et de Fumay, et à Pe- pinster , près de Spa , en stratification dis- cordante. A mes yeux, ces trois assises con- stituent le terrain dévonien proprement dit, et les couches nommées aussi dévoniennes^ qui font partie du terrain ardoisier, appar- tiennent stratigraphiquement à un Système plus ancien. Le terrain de transition longtemps in- déterminé , qui comprend le terrain ar- doisier de l'Ardenne et du Hundsrtick , et ceux que j'ai cherché à y rattacher dans les Vosges , dans les montagnes des Maures et de l'Estérel, etc., se compose de ces couches dévoniennes anciennes, de couches silurien- nes , et peut-être découches plus anciennes encore. Ce terrain est la matière consti- tuante essentielle du Hundsrtick et de tou- tes les rides dirigées Hora 3-4, que j'ai dé- signées sous le nom de Système du Weslmo- reland et du Hundsruck. Il devient évident, d'après cela , que ce Système de rides est postérieur au terrain silurien , et même à une partie des couches qu'on désigne au- jourd'hui comme dévoniennes; mais il de- meure également évident qu'il est anté- rieur, d'une part, au terrain dévonien de la partie S.-E. des Vosges (1) , et , de l'autre , au poudingue de Burnot, qui repose en stra- tification discordante sur les couches redres- sées du terrain ardoisier. Le Système du poudingue de Burnot , du Calcaire de Givet et des Psammites de Con- dros a été regardé pendant quelque temps comme représentant le terrain silurien. A la même époque, le terrain ardoisier a été con- (i) Voyez Explication de la Carte géologique de la Francs, t. 1, p. 365. SYS SYS 215 sidéré comme représentant le terrain cam- bhen. Cela expliquera naturellement com- ment j'ai été conduit à regarder le système de rides de Hundsriick comme se rapportant à une époque intermédiaire entre le terrain cambrien et le terrain silurien. L'indécision où l'on a été ensuite sur l'âge d'une partie des couches dont les rapports stratigraphiques déterminent l'âge relatif de ce système de rides, a dû me faire prévoir depuis longtemps un changement dans l'énoncé de cette déter- mination, et me rendre en même temps très circonspect à proposer un nouvel énoncé; mais, en envahissant ainsi le terrain ardoi- sier, et, en général, tout notre terrain de transition indéterminé, qui est la matière constituante essentielle des rides du Système du Hundsriick, les dénominations de couches siluriennes et des couches dévonienncs ont conquis le droit de préséance, par rang d'âge, sur le Système du Hundsriick. Je n'ai pu qu'applaudir à une pareille conquête, et je me suis empressé de la proclamer au mo- ment où les derniers nuages qui me la faisaient considérer comme douteuse se sont évanouis. Si tous les doutes n'ont pas en- core disparu , relativement à la classifica- tion de ces couches , il est cependant de- venu évident que le Système du Hundsriick est postérieur aux couches siluriennes et aux couches dévoniennes anciennes ; mais rien n'est changé quant aux motifs qui le faisaient considérer comme antérieur au Poudingue de Burnot, au Calcaire de Givet et aux Psam- mites de Condros, qui me paraissent repré- senter le terrain dévonien proprement dit, en ce sens qu'elles sont l'équivalent chrono- logique exact du vieux Grès rouge des géo- logues anglais. In coup d'oeil sur la structure stratigra- phique de la Grande-Bretagne va confirmer ce premier aperçu. Des l'origine, je dois m'empresser de le reconnaître, M. le professeur Sedgwick a in- diqué l'âge relatif du Système de rides au- quel il a rapporté les montagnes du Westrno- reland, les Lead Hills, lesGrampians, en des termes auxquels l'énoncé que je propose au- jourd'hui ne fait que donner peut-être une plus grande précision. Dans le Mémoire qu'il I '• mmuniqué à la Société géologique, en 1831, II. le professeur Sedgwick disait que les chaînes dont il s'agit avaient été soulevées avant le complet développement du vieux Grès rouge (1). Il est vrai que ce premier énoncé ne s'opposait pas à ce qu'on supposât le soulèvement de ces mêmes chaînes plus ancien que le vieux Grès rouge; mais les dernières publications du savant professeur de Cambridge ont levé, à cet égard, toutes les incertitudes. Dans un de ses derniers Mémoires, lu à la Société géologique de Londres, le 12 mars 1845, M. le professeur Sedgwick dit que, dans la vallée de la Lune, les roches de Lud- low supérieures sont recouvertes par une masse épaisse de Tilestone, dont les couches les plus élevées sont remplies de fossiles ap- partenant tous aux espèces du terrain silu- rien supérieur. Il pense qu'il n'existe pas de véritable passage entre ce Tilestone et le vieux Grès rouge qui le recouvre, et cette opinion est basée sur les trois faits suivants : 1° C'est une règle générale que les conglo- mérats du vieux Grès sont en discordance complète avec les Schistes supérieurs da Westmoreland : on peut en citer un grand nombre d'exemples incontestables. 2° Les couches du conglomérat du vieux Grès rouge, sur les bords de la Lune, ne sont pas exacte- ment parallèles aux couches du Tilestone. 3° Ces conglomérats contiennent de nom- breux fragments de Tilestone qui doivent avoir été solidifiés ayant la formation des conglomérats (2). M. le Professeur Sedgwick a encore con- firmé ces conclusions dans un nouveau Mé- moire, lu à la Société géologique de Londres, le 7 janvier 1846, en disant qu'il existe une ressemblance générale entre les espèces que renferme le terrain silurien supérieur dans la région silurienneet dans le Westmoreland. Considéré comme un grand groupe, le ter- rain silurien supérieur peut , d'après le sa- vant professeur, être regardé comme presque identique dans les deux contrées, et il se ter mine, dans l'une et dans l'autre, par des couches appartenant à un même type miné- ralogique, c'est-à-dire formées de dalles rouges ou Tilestones (3). (i) ... AU elevated nearly of the some period , before tbe complète développement of tlie old redhandstone (Pro- ceedings of the seoloçicat Society of London, vol. I, p. a4 » p. 28i). (î) A. Sedgwick, Çuaiterly Journal of the gtologicai to~ ciety, vol. I, p. 449. {'.) laid., vol. II, p. 119. 21C SYS SYS Enfin, dans son dernier Mémoire, lu à la Société géologique, le 16 décembre 1846, M. le professeur Sedgwick regarde la Conis- lon limestone du Westmoreland , comme l'équivalent du Caradoc sandstone, et les couches les plus élevées de la même série (entre Kcndal et Kirby-Lonsdale), comme représentant les Ludlow- Rocks supérieurs et le Tilestone de la région silurienne (3). Il est donc avéré que le redressement des couches du Westmoreland est postérieur au dépôt du tileslone , mais antérieur à celui du vieux grès rouge proprement dit. Les couches schisteuses rouges qui sont désignées sous le nom de tilestone, ont été considérées jusqu'à ces derniers temps, sur- tout d'après leur couleur, comme formant l'assise inférieure du vieux grès rouge; mais dans ses publications les plus récentes , M. Murchison a, de son côté, séparé le tilestone du vieux grès rouge, pour le com- prendre dans le terrain silurien. Dire que le redressement des couches du Westmore- land est postérieur au tilestone et antérieur au reste du vieux grès rouge, revient donc exactement à dire qu'il est postérieur au terrain silurien et antérieur au vieux grès rouge , dans Vacception actuelle de ces deux expressions y et qu'il établit la ligne de dé- marcation entre ces deux grandes formations. Cet énoncé cadre, d'une manière remar- quable , avec celui auquel j'ai été conduit ci-dessus relativement au Hundsruck, lors- que j'ai dit que le redressement de ses cou- ches est postérieur au dépôt du terrain silurien et des couches dévoniennes ancien- nes , mais antérieur au dépôt du terrain dévonien proprement dit. On doit , en effet, se rappeler que le terrain dévonien, tel que MM. Murchison et Sedgwick l'ont défini originairement d'après l'étude du Devon- shire , est la réunion des couches qui , sans avoir la couleur ni la composition du vieux grès rouge, en sont néanmoins les équiva- lents chronologiques. Or, à l'époque où cette définition a été donnée, le tilestone était encore compris dans le vieux grès rouge. Le terrain dévonien, tel qu'on Fa poursuivi sur une partie du continent de l'Europe, d'après ses caractères paléontologiques, com- prend donc des couches qui représentent (i) A. Sedwick, Quavteily Journal oj the geological society, VOl. 111, p. lig. chronologiquement le tilestone. Je suis porté à présumer que les couches dévoniennes an- ciennes , qui font partie du terrain ardoi- sier de l'Ardenne et du Hundsruck, sont les équivalents chronologiques du tilestone, et que le poudingue de Burnot, le calcaire de Givet et le psammite de Condros, que je désigne sous le nom de terrain dévonien proprement dit, représentent collectivement le vieux grès rouge dans le sens restreint actuel de cette expression , le vieux grès rouge proprement dit. Cette question pourra peut-être se décider par une étude nouvelle du Cornouailles et du Devonshire, faite dans ce but spécial. Des couches fossilifères, bien caractérisées comme siluriennes, ont été signalées der- nièrement sur la côte S.-E. du Cornouailles aux environs de Falmouth et de Saint- Austle, par M. Peach. Dans une lettre adressée le 12 avril dernier à sir Charles Lemon , sir Roderick Murchison dit qu'à la première vue des fossiles recueillis par M. Peach, il reconnut qu'il existe en Cor- nouailles de véritables couches siluriennes, et même des couches siluriennes inférieures, fait dont il trouve la preuve dans la présence de certains orthis à côtes simples, qui sont le caractère invariable de cette époque. Il annonce en outre que Tune des coquilles , le Bellcrophon trilobatus que M. Peach a trouvées avec certains débris de poissons dans la zone des roches de Polperro, est une des coquilles caractéristiques des Mes- tones du Herefordshire et du Shropshire, et a été aussi trouvé dans les couches du même âge du Cumberland ( sur les confins du Westmoreland , entre Kirby-Lonsdale et Kendal), couches qui forment, dit-il, l'as- sise supérieure du terrain silurien, ou une transition entre le terrain silurien et le terrain dévonien. M. Murchison ajoute en- core que le district de Cornouailles dans le- quel existent des couches siluriennes incon- testables, est celui dans lequel M. le pro- fesseur Sedwick et sir Henry de la Bêche avaient indiqué l'existence d'une ligne de soulèvement dirigée du N.-E. au S.-O., qui, en amenant au jour certains schistes quart- zeux et argileux , avait relevé les couches de part et d'autre au S.-E. et au N.-O. suivant une ligne qui traverse la baie de Falmouth. Avant d'avoir subi ce nouvel SYS •ïamen, toutes ces couches fossilifères du Gornouailles avaient été coloriées comme dévoniennes. Ainsi que M. le professeur Sedgwick l'a annoncé dans le Mémoire de 1S31 que j'ai déjà rappelé, les chaînes des Lead- Hills et des Grampians, en Ecosse, qui, lorsqu'on les considère avec leurs prolongations dans le nord de l'Irlande, forment deux des li- gnes fondamentales des Iles-Britanniques, paraissent avoir reçu les traits principaux de leurs formes en même temps que les montagnes du Westmoreland et que la chaîne fondamentale du Cornouailles. Le vaste massif des montagnes de l'Ecosse, comme celui des contrées rhénanes, a sans doute éprouvé, même dans les Grampians, plu- sieurs soulèvements successifs à des époques fort éloignées les unes des autres. On y en distinguera probablement de plus anciens que celui qui nous occupe (1). Il s'y en est produit de plus modernes. J'ai moi-même exprimé depuis longtemps l'opinion que les montagnes de l'Ecosse et de l'Irlande, de- puis les îles Orcades et Shetland jusqu'aux granités de "Wicklow et de Carlow, présen- tent des dislocations parallèles aux failles du Système du Rhin , et qui en sont pro- bablement contemporaines (2). J'ai aussi indiqué, dans ces montagnes, des accidents stratigraphiques postérieurs au dépôt du terrain jurassique, et antérieurs à celui des terrains crétacés (3). Peut être y en a-t-il d'autres encore , mais il paraît évident que la convulsion qui a façonné le relief princi- pal des Grampians est précisément celle qui a produit les conglomérats grossiers queM. le professeur Sedgwick et M. Murchison ont si bien décrits comme formant dans ces con- trées la base du vieux grès rouge (4). Ces (i) Depuis que ces lignes ont été imprimées dans le Bulle- tin de la société géologique, M. J. Nicol a publié des obser- T»tions pleines d'intérêt sur la constitution de la chaîne du Lead-llills ; lai schistes et les grauwackes de cette chaîne se dirigent moyennement à l'£. 26°N., c'es à quelques degrés près, suivant la direction du Système du Finistère; et rien ne me paraît établir qu'ils ne soient pas aussi anciens que le» schistes et les grauwackes des environs de Saint-Lô (Manche) que j'ai cités ci-dessus (J..m--s Nicol, On. the geo- togr of the silurian rocks in the walley oj the Tweed, l'ro- ceedings of the geological society. 5 j .nv. i8'8j. (?) Eipticat de la Carte géolog de lu France, t. I, p. 434. (1) Annales des sciences naturelles, t. XIX. («j A Srdgw.ck and R. I. Murchison: On the structure • nd relations of the deposits contained between the pnmary --ries, m the nortb of Scotland. — t. sn. SYS 217 poudingues , à très gros fragments , que les anciens géologues écossais signalaient, avec tant de raison, comme les témoins d'une grande révolution du globe, et qui mar- quaient à leurs yeux la limite entre les ter- rains primaires et les terrains secondaires, ne rappellent en rien le lileslone. Tout an- nonce qu'ils représentent la base du vieux grès rouge proprement dit. Je crois , surtout d'après le mémoire de M. Nicol , que les couches de schiste et de grauwacke des Lead-IIills, dont sir James Hall a si bien décrit les contournements, que les. calcaires, les schistes argileux et les roches arénacées des Grampians et des îles de Jura et d'Isla, que Playfair, le docteur Mac-Cullocb , M. le professeur Jameson et d'autres géologues écossais ont étudiés avec tant de soin , appartiennent , en partie, à la série fossilifère du calcaire de Bala et au terrain silurien proprementdit. Il paraît donc difGcile de douter que la grande discordance de stratiGcation de l'Ecosse ne corresponde exactement à celle du Westmoreland. Il me paraît également probable que le poudingue inférieur du vieux grès rouge de l'Ecosse correspond aux poudingues de Burnot et de Pepinster, et par conséquent, que la grande discordance de stratification de l'Ecosse cor- respond à celle qui existe en Belgique entre le terrain ardoisier et le terrain dévonien proprement dit. Enfin , je crois reconnaître ce même poudingue dans celui de Poullaouen en Bretagne , et en général dans tous ceux que M. Dufrénoy a signalés comme formant dans cette presqu'île la base du terrain dé- vonien tel que- nous l'avons limité sur la carte géologique de la France. Cethorizon géognostique me paraît le plus largement et le plus fortement marqué de tous ceux qu'on peutindiquer aujourd'hui dans la série des anciens terrains de transition. En l'adoptant, comme base de classification on en reviendrait finalement à la principale division que M. dOmalius d'HalIoy a indi- quée depuis longtemps dans la série des terrains de transition, par le partage en terrain ardoisier et terrain anthraxifère, dont il a posé les fondements dès 1808, dans son Essai sur la géologie du Nord de la France, publié dans le Journal des mines , Transactions of the gtological society oj London, new séries, t. III, p. I2j- •8 218 SYS SYS t. XXIV, p. 123. L'importance de cette ligne de démarcation, si heureusement in- diquée il y a bientôt quarante ans, par l'un des observateurs les plus pénétrants qui aient exploré l'Europe, me paraît d'autant plus grande , que les beaux travaux de MM. Murchison etdeVerneuil, sur la Suède et la Russie, et le dernier mémoire de M. de Buch sur l'île Baeren (1), montrent qu'elle constitue réellement l'un des traits les plus «étendus de la structure de l'Europe septen- trionale. Quelques mots vont suffire pour faire comprendre ma pensée à cet égard. MM. Murchison et de Verneuil, dans leur dernier voyage en Suède, ont constaté que l'île de Gothland présente les différents étages du terrain silurien superposés l'un à l'autre, plongeant légèrement au S.-S.-E., et formant des crêtes qui se dirigent à l'E.N.-E. Le magnifique ouvrage de MM. Murchi- son, de Verneuil et de Keyserling, sur la Russie, nous montre la côte méridionale du golfe de Finlande, formée aussi par les différentes assises du terrain silurien , pré- sentant encore une inclinaison légère, mais dirigée vers un point de l'horizon plus rap- proché du S. que le S.-S.-E., et avec cette circonstance que les couches siluriennes supérieures ne se montrent que dans la par- tie occidentale de cette côte. Au midi et à peu de distance de cette même côte, le vieux grès rouge, qui couvre en Russie de si grands espaces , se superpose au terrain si- lurien ; mais à l'O., en face de l'île de Dago, il est en contact avec les couches siluriennes supérieures, tandis qu'à l'E., près de Saint- Pétersbourg et du lac Ladoga, il s'appuie directement sur les couches siluriennes in- férieures : par conséquent il est superposé au terrain silurien en stratification discordante. De plus, il n'est assujetti en rien aux al- lures du terrain silurien. Il le déborde, à partir du lac de Ladoga pour s'étendre vers Archangel , où il se perd sous les eaux de la mer Blanche. Enfin , les remarques ingé- nieuses que M. de Buch a consignées dans son beau mémoire sur l'île Baeren , nous conduisent à concevoir que, s'étendant sous les eaux de la mer Glaciale, le vieux grès (0 Die Baeren-Insel nach B. M Kieilbau , von Leopold cliucli. — Berlin, 1847. rouge entoure au Nord le vaste Système des montagnes de la Scandinavie, pour aller se relever dans les îles Shetland et au pied des montagnes de l'Ecosse. Souvent disloqué dans ces contrées sep- tentrionales, le vieux grès rouge y laisse cependant apercevoir un vaste réseau de dis- locations plus fortes encore, et antérieures à son dépôt, dont une partie ont affecté les couches siluriennes d'une manière plus ou moins sensible. Ainsi l'horizon géognostique du poudin- gue de Burnot , de Pepinster et de l'Ecosse , forme un des traits les plus largement des- sinés de la stratigraphie de l'Europe sep- tentrionale, depuis la rade de Brest jusqu'à la mer Blanche, et depuis les îles Shetland jusqu'à l'Ardenne, et même jusqu'aux Bal- lons des Vosges. J'ajouterai peut-être quelque chose en- core à l'intérêt que peut présenter cette rapide esquisse, si je montre que dans tout ce vaste espace , et même dans des contrées qui s'étendent beaucoup plus au midi , on peut suivre un grand ensemble de disloca- tions toutes concordantes entre elles par leurs directions, et toutes postérieures au terrain silurien et aux couches dévoniennes anciennes (tileslone fossilifère), mais toutes antérieures au vieux grès rouge et au ter- rain dévonien proprement dit. Il ne me sera pas possible de comprendre dans ce résumé, la totalité des localités eu- ropéennes dans lesquelles on a observé des directions dépendantes du Système du West- moreland et du Hundsriick. Je me borne- rai à un certain nombre pour lesquelles j'ai actuellement des observations plus nom- breuses ou plus précises que pour les au- tres , et je m'occuperai d'abord de grou- per toutes ces observations de manière à en déduire une moyenne générale par les procédés que j'ai indiqués au commence- ment de cet article; puis je comparerai cette moyenne générale aux observations lo- cales pour apprécier l'importance des diver- gences partielles qui pourront se mani- fester. Je vais passer en revue successivement, en allant du Nord au Sud , ces diverses lo- calités ou cantons géologiques. Dans chacun d'eux je remplacerai toutes les observations de direction par une moyenne qui représen- SYS SYS 219 tera la direction d'un petit arc du grand cercle dont le milieu se rapporterait au cen- tre du canton. On se rappellera qu'un léger déplacement dans ce point central n'appor- terait pas de changement sensible dans le résultat Onal , d'où il suit que la détermi- nation de ce point n'exige aucun travail spécial. Pour chaque canton, je désignerai le point central de la manière la plus simple possible, et j'indiquerai sa latitude, sa lon- gitude et l'orientation du petit arc de grand cercle qui y représente les observations de direction. 1° Laponie. Dans ces dernières années, M. le professeur Keilhau a fait d'excellentes observations géologiques dans la Laponie norvégienne. Elles ont paru dans sa Gœa- Norvegica avec une carte géologique de cette contrée, et M. de Netto en a publié, dans un des derniers numéros du journal de MM. Leonhard et Bronn, un résumé accom- pagné d'une carie réduite (1). Les formations sédimentaires de la Laponie, déjà décrites en partie, il y a 40 ans, par M. Léopold de Buch, appartiennent, suivant toute appa- rence, au terrain silurien. Elles sont re- dressées dans des directions qui se rappro- chent généralement de FE.-N.-E. Leur di- rection moyenne, déterminée simplement d'après la carte de M. de Netto, est E. N.-E. Les observations de M. Durocher, qui ont été prises surtout dans les parties occidentales et méridionales de la Laponie, donnent en moyenne E. 23° N. Je rapporte la moyenne générale à un point à peu près central de cette contrée, pour lequel les désignations que j'ai annoncées doivent être: Laponie, lat. 70° N.; long. 23° 30' E.; direction E. 22. 30 N. 2° Côte méridionale du golfe de Finlande. La direction de la bande silurienne des pro- vinces baltiques de la Russie est assez exac- tement représentée par une ligne tirée de tlevel à Cronstadt. Cette ligne, qui est sen- siblement parallèle à la direction des cou- ches siluriennes et à la direction générale de la côte méridionale de la Finlande, coupe le méridien de Dorpat , qui répond au mi- lieu de la longueur du golfe de Finlande, sous un angle de 73°. Pour ce canton géo- logique , les désignations seront : Estonie , (i) Jahrbuch ftlrM.neralozic. feoSno*ie *nd petrejacttn- • nde, année 18*7, p. i>j, lat. 59° 30'; long. 24° 23' 15"; direction E. 17" N. 3° Ile de Gothland. Dans l'île de Gothland, les couches siluriennes plongent légèrement auS.-S.-E.,etsontdirigéesàl'E.-N.-E. (1). On peut prendre pour point central de ce canton la ville de Wisby, située à peu près au milieu de la longueur de l'île. — Wisly, lat. 58° 39' 15'; long. 16° 6' 15'' E. ; di- rection E. 22° 30' N. 4° Grampians. Le trait le plus facile à saisir dans la structure stratigraphique des Grampians est la direction presque recti- ligne de leur base méridionale. Cette direc- tion fait, avec le méridien du Loch-Tay qui se trouve presque au milieu de sa longueur, un angle de 52°. Je prends pour point cen- tral de ce groupe un point situé sur les bords du Loch-Tay, par 56° 25' de latitude N. et 6° 37' de longitude à l'O. de Paris. La désignation que j'ai annoncée devient alors pour ce groupe.— Grampians, lat, 56° 25' N., long. 6° 37' 0., direction E. 38° N. 5° Weslmoreland. D'après M. le profes- seur Sedgwick, les couches du groupe mon- tagneux du Weslmoreland (dont les plus an- ciennes ont peut-être en quelques points la direction du Système du Finistère) se dirigent généralement du S.-O. un peu 0. au N.-E. un peu E. J'adopte comme moyenne la direc- tion E. 375 30' N., et pour point central la ville de Keswick. — Keswkk, lat. 54° 35' N., long. 5° 9' 13'' 0., directionE. 37° 30' N. 6° Région silurienne. Je prends pour cen- tre de cette région le bourg de Church- Stretton, situé au pied du Longmynd , et pour direction la moyenne de celles que la belle carte de M. Murchison assigne aux cou- ches siluriennes. — Curch-Strelton, lat. 52° 35', long. 5° 10' 20" 0., direction E. 42° N. 7° Cornouailles. La ligne suivant laquelle les couches siluriennes sont soulevées sur la côte S.-E. du Cornouailles, se dirige, d'après M. Murchison , du N.-E. au S.-E., et tra- verse la baie de Faim ou th. Je prends cette ville pour point central. — Falmouth , lat. 50° 8' , long. 7° 23' 0., direction E. 45° N. 8° Ersgebirge. D'après le travail publié dernièrement par M. le professeur Colta , sur les filons de l'Erzgebirge (2), la direc- (i) Murchison, Çuaterly Journal of Ceology, février J8J7, t. III, p. 21. (2) Cotta, Die Erzgangê and ihrt Bczeichnun^en m N 16» 17» 18» ouches; randes lignes). . . . . . E. . . . . E. s . N. • . N. t . N 10» Saint-Dié . . E t N. 20» Montagne No Hyères. . . . re . . . E. î . N 21» E s . N. r . N. 22- Ajaccio. . . . * Somme. . . . La somme, toute réduction faite, est de 697° 23' 55" + 2 ± e; et, en la divisant par 22, on a pour la moyenne des direc- tions rapportées au Binger-Loch, 706° 23' 9» 29' 5" 4- 2 ± « E. 31° 41' 59" -j- 22 N. Pour qu'elle ne renferme plus rien d'in- déterminé, il reste seulement à apprécier la valeur de 2 ± t. La quantité t , que j'ai fait entrer dans le tableau, est, comme je l'ai indiqué ci-dessus, p. 188, Y excès sphé- rique d'un triangle rectangle qui a pour hypothénuse la plus courte dislance du point central de réduction [Binger-Loch) au point central d'observation auquel elle se rapporte, et, pour l'un des angles aigus, l'angle formé par la direction transportée au Binger-Loch avec la plus courte distance. Il est aisé de voir que, suivant la position respective du point central de réduction et du point d'observation, et suivant la direc- tion qui a été observée, Vexcès sphérique dont il s'agit doit être employé soustracti- vement ou additivement, ainsi que le ta- bleau l'indique, et comme je l'ai aussi rap- pelé dans l'expression de la somme, en y écrivant 2+ s Le tableau renferme 20 de ces quantités t , dont 8 soustractives et 12 additives. La plupart sont nécessairement fort petites; et comme elles entrent dans la somme avec des signes contraires , elles doivent se détruire mutuellement, à très peu de chose près. Mais quelques unes se rapportant à des points assez éloignés, aux- quels correspondent d'assez grands trian- gles, ont des grandeurs notables. La somme 2 ± t se réduit sensiblement à celle de ces valeurs plus grandes que les autres, prises elles-mêmes avec le signe qui leur convient. Il est nécessaire de calculer les plus grandes de ces valeurs de £ pour apprécier l'influence qu'elles peuvent exercer sur la détermina- tion de la direction moyenne. Le calcul s'exécute très simplement au moyen du tableau de la page 189, ou en se servant directement des formules consignées à la suite. Par une simple construction faite sur une carte, on trouve que pour la Laponie on a approximativement b = 22 = 2444 kil. A = 34° \, ce qui donne, à l'aide de la formule cos G = cos b tang A , £ = 1° 59' 35". Pour tous les autres points, on peut se contenter des résultats tirés à vue du ta- bleau de la page 189, d'après les distances et les angles déterminés sur la carte, et l'on trouve : Pour l'Estonie 6 = 1611 kil. Pour Wisby, b= 1102 kil. 1S, = 33' A =24°, s = 19' SIS SYS 223 Pour les Grampians, b = 1073 kil. , A = 74° 30', c = 12' ; Pour Keswkk , b = 889 kil., A GS° = 30', i = 12'; Pour Church-Stretton , 6 «. 786 kil., A = 60°, « = 12'; Pour Falmouth, b — 907 kil., A «41° \t s = 17'; ; Pour Saint-Malo (couches) , b = 722 kil., A = 28°, t = 9'; Pour Saint-Malo (grandes lignes) , 6 = 722 kil., A = 32° 45', t = 10'; Pour la Montagne Noire, b = 741 kil., A = 26° 30', t = 10'; Pour Hyères, b = 772 kil., A = 57° 30', t = 12', Pour Ajaccio, 6 = 893 kil., A =71° 30', £= 10'. Les valeurs de c relatives aux autres points, tous plus rapprochés du Binger- Loch que les précédents, seraient encore plus petites, et comme elles entrent dans la valeur de 2±£, les unes positivement et les autres négativement , elles doivent se détruire presque exactement entre elles : on peut se dispenser d'en tenir compte. Quant aux valeurs de e qui viennent d'être calculées, la somme de celles qui sont prises négativement est 3° 23' 35", la somme de celles qui sont prises positivement est lo 12' : donc 2 ± £ = — 2° 1 1' 35" , M ~-~ = — 5 58 , ou en nombres ronds 2 -f- e = — 6'. Or, dans l'état actuel des observations, il n'y a presque pas lieu de tenir un compte rigoureux d'un pareil ré- sultat. Plusieurs des directions, dont nous prenons la moyenne après les avoir trans- portées au Binger-Loch, présentent des in- certitudes de plus de 3°, et le remplacement de leur valeur réelle exacte pour leur valeur approximative actuelle pourrait faire varier la moyenne de plus de 6'. Toutefois, comme il est évident que la somme des excès sphé- riques est négative, et qu'elle tend à dimi- nuer la moyenne de plusieurs minutes, nous y aurons égard, autant qu'il est permis de le faire aujourd'hui , en adoptant pour la direction moyenne du Système duWcstmo- rdand et du Ilundsruck , transportée au Binger-Loch, un chiffre un peu plus petit que celui donné par notre premier calcul , et nous la Axerons en nombres ronds à E. 31° 30' N. Je ferai remarquer en passant , combien le choix d'un point à peu près central, comme le Binger-Loch, pour centre de ré- duction , a simplifié notre marche : d'une part, la somme des angles ajoutés ou re- tranchés aux directions transportées, pour tenir compte de la convergence des méri- diens vers le pôle, s'est réduite, toute com- pensation faite , à — 9° 29' 5" ; d'une autre part, la somme des excès sphériques s'est réduite, toute compensation faite, à environ 2° 11'; de sorte que le nombre 31° 30', qui représente la direction, diffère peu d'être la 22e partie de 706° 23', somme des nom- bres qui représentent les directions par- tielles, car = 32° 6' 30 ". Le ré- 22 sullat de tous ces calculs est d'arriver à réduire cette moyenne de 3C 30". Or, en y arrivant, comme nous l'avons fait par une série de compensations, on évite beaucoup de chances d'erreurs dans lesquelles on au- rait été plus exposé à tomber en prenant pour centre de réduction un point excen- trique tel que la Montagne-Noire ou la Laponie. 11 nous reste maintenant à nous rendre compte du degré de confiance que mérite notre moyenne. Pour cela j'exécute l'opéra- tion inverse de celle que j'ai faite, en trans- portant au centre de réduction toutes les directions observées : je reporte la direction moyenne du centre de réduction à chacun des points d'observation , et je la compare à la direction observée. Dans ce nouveau transport, je ne tiendrai compte de l'excès sphérique que pour les points où je l'ai dé- terminé ci-dessus , points qui sont les seuls où il ait quelque importance. A la rigueur il faudrait calculer de nouveau Vexcès sphé- rique pour chacun des points d'observation, en le rapportant à la direction moyenne déterminée pour le Binger-Loch, et non à la direction observée en chaque point; mai* 224 SYS les corrections qui résulteraient de ces nou- veaux calculs seraient peu considérables et peuvent être négligées. D'après les calculs auxquels nous nous sommes déjà livré, la direction E. 32° £N. transportée, ainsi que je viens de le dire, du Binger-Loch au point d'observation en SYS Laponie, devient E. 31° 30' — 15° 35' 23" -f- 1° 59' 35" N. = E. 17° 54' 12" N. Elle diffère de la direction observée E. 22° 30'N., de 4° 35' 48". En opérant de la même manière pour tous les autres points d'observation, j'ai formé le tableau suivant : DIRECTION calculée. observée. différence. Laponie Estonie Wisby Grampians. . . . Ke^wick Crwirch-Stretton. Falmouth. . . . Freiberg Hof. Piagne. . . . Condros . . . Ardenne. . . Taur.us. . . . Binger-Loch (couches) Binger-Loch (chaîne) Saint-Mulo (couches) , . Saint-Malo (grandes lignes) Schiimeck Saint-Dié Montagne Noire Hyères. E Ajaccio. ,~ E. 17< 54' 12" N. 22° 30r + 4' 55' 48" E. 16 28 17 N. 17 » + 0 51 45 E. 27» 11 14 N. 22 50 0 41 14 E. 41 1 9 N. 58 » 3 1 9 E. 40 44 24 N. 57 50 2 14 24 E. r>9 58 56 N. 42 » + 2 21 4 E. 41 6 24 N. 45 „ + 5 53 56 E. 27 28 44 N. 27 55 + 0 26 16 E. 28 21 25 N. 28 » 0 21 25 E. 26 26 46 N. 28 40 + 2 13 14 E. 53 25 12 N. 55 » + 1 34 48 E. oo 56 6 N. 25 » 8 53 6 E. 31 16 57 N. 33 13 * 1 56 3 E. 31 50 00 N. 43 50 12 20 00 E. 51 50 00 N. 27 50 4 00 00 E 58 49 59 N. 42 15 ï 5 25 i E. 58 48 59 N. 47 » 8 11 1 E. 52 4 14 N. 50 B 2 4 14 E. 52 10 17 N. 35 » -f 2 49 43 E. 55 55 37 N. 54 » 1 55 37 52 55 47 N. 22 50 10 25 47 E. 31 1 7 N. 22 50 — 8 51 7 + OO m 12" La somme des différences ne devait pas être nulle, parce que nous avons adopté pour le point central de réduction (Binger- Loch) , la direction E. 31" 30' N. exprimée en nombres ronds, au lieu de la moyenne des directions transportées en ce point. Pour plusieurs des points d'observation, les différences sont considérables; mais on n'a pas droit d'en être surpris d'après la nature même des observations faites dans ces points. Ainsi, pour les couches du Binger-Loch, la différence est de plus de 12°; mais nous avons remarqué tout d'abord que la direc- tion est probablement anomale. Pour Hyè- res, pour Ajaccio et pour la Laponie, les différences sont considérables aussi; mais nous avons simplement employé pour ces trois points la direction E.-N.-E. Or, lors- qu'on exprime une direction de cette ma- nière, il est généralement sous-entendu qu'on ne prétend pas les fixer très rigou- reusement. Pour les grandes lignes qui traversent la Bretagne, la différence est de 8° 11' environ; mais la direction de ces lignes ne se prêle pas à une détermination complètement rigoureuse. Pour l'Ardenne, la différence est de près de 9° : c'est une des plus considérables et peut-être des plus singulières que renferme le tableau. Je suis porté à l'attribuer principalement à ce que la dislocation qui a relevé le front de l'Ardenne, près de Mézières, suivant la direction du sys- tème des Ballons (1), a comprimé la masse des terrains schisteux situés plus au Nord, et rapproché leur direction de la ligne E.-O. La production des dislocations du Système du Hainaut peut encore avoir concouru plus tard au même résultat. La direction du Système du Finistère transportée dans l'Ardenne, à Mont-Hermé, en observant que pour ce point la correction due à Vexcès sphérique serait complètement insignifiante, devient E. 14° 48' N. Elle s'écarte de 10° 12' de la direction moyenne E. 25° N. des couches ardoisières de cette montrée, tandis que celle-ci ne s'éloigne que de 8° 53' 6" de la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriïck. Cela prouve que l'ano- malie signalée ci-après, dans la direction des couches ardoisières des bords de la (i) Voyez Explication de la Carte géologique de la Franc*, cbap. iv, 1. 1, p. 26G, SY3 SYS 22£- Meuse, ne se rattache pas, comme on au- rait pu le croire au premier abord , au Système du Finistère. Quant aux autres points, pour lesquels la direction observée parait mériter plus de confiance, les dilïé- rences ne dépassent pas 4", et elles sont le plus souvent au-dessous de 3°, c'est-à-dire qu'elles ne sont guère au-dessus des incer- titudes et des erreurs que comportent les observations elles-mêmes. Nous remarquerons encore que les diffé- rences les plus considérables sont les unes en plus et les autres en moins, d'où il ré- lulte qu'elles approchent beaucoup de se compenser, et qu'on retrouverait à très peu près la même moyenne, en regardant comme défectueuses les observations qui leur ont donné naissance, et en ne tenant compte que des autres. Enfin , faisant un retour vers le point de départ de toutes les observations de ce genre, nous remarquerons que non-seule- ment la direction E. 31° £Nr, qui se rap- porte à un point de l'Allemagne septentrio- nale, rentre complètement dans l'indication hora 3-4 , donnée il y a plus d'un demi- siècle par M. de Humboldt; mais que cette moyenne, transportée à Hof , ne diffère pas d'un demi-degré de la direction générale des couches du Frankenwald , que l'illustre voyageur a signalée, au début de sa car- rière, comme se reproduisant d'une manière très générale dans les couches schisteuses anciennes d'une grande partie de l'Europe. La direction moyenne E. 31° f N., que nous avons adoptée pour le Binger-Loch, détermine celle de la tangente directrice du Système du Westmoreland et du, Hundsruck. L'angle A, formé par cette tangente avec le méridien du Binger-Loch, est égal au com- plément de 31° ^, ou à 58° \. Pour déterminer complètement ce sys- tème, il nous resterait à calculer, ainsi qu'il a été dit dans la première partie de cet article, l'angle équatorial E; mais le calcul ne serait guère plus exécutable pour le Système du Westmoreland et du Hunds- ruck que pour celui du Longmynd, à l'é- gard duquel nous y avons renoncé pour les motifs énoncés page 202. Nous serons donc réduits à nous en tenir, provisoirement au moins, a la supposition employée dans les calculs précédents , savoir que le grand T. XII. cercle qui passe par le Binger-Loch, en sti dirigeant à TE. 31° ^ N., est le grand cer- cle de comparaison ou l'équateur du Systèmt du Westmoreland et du Hundsruck. Il est probable , sans doute , que cette supposition n'est pas tout à fait exacte , et qu'elle est destinée à subir une rectification ultérieure. Il est toutefois à observer que le grand cercle dont il s'agit divise à peu près en deux parties égales l'ensemble des points, où ont été observés jusqu'à présent les ri» déments dépendants du Système du West- moreland et du Hundsruck, et cette remar- que doit porter à présumer que le grand? cercle de comparaison provisoire que nous adoptons ne sera pas déplacé dans la suite: d'une quantité très considérable. Après avoir ainsi discuté la direction tfar Système du Westmoreland et du Hundsruck ., après avoir reconnu que le groupe compacte- et uniforme des lignes stratigraphiques do-nto ce Système se compose, est antérieur, daas. toute l'Europe, au vieux grès rouge, et pos- térieur au terrain silurien et aux couete» dévoniennes anciennes (Tilestone et ïï&f- tone fossilifère), y ai pu me montrer plus dif- ficile que par le passé, pour y laisser renfer- més des accidents stratigraphiques qui JDTf figuraient qu'à titred'anomalies. J'ai pu, sui- vant la marche que j'ai indiquée depuis- longtemps (voyez le commencement de-cet article), essayer de séparer ces anomalies efc de les grouper elles-mêmes en Systèmes. J'avais originairement laissé réunies elfe un seul groupe, qui était, pour ainsi dinr£? le résidu non développé de la série, toutes les dislocations du sol , trop anciennes po» qu'il me parût prudent de chercher dèsîoss à les distinguer et à les classer. Mais sur to planche coloriée jointe à la première publi- cation que j'ai faite sur ces matières (Arm, des se. nat., t. XIX, pi. 3, 1830), j'avais» consigné une note ainsi conçue : « On » » figuré ici des Fougères , des Prêles , des- » Lépidodendrons , pour rappeler que les- » végétaux, dont les débris enfouis ont pre- » duit la houille, avaient crû sous nos laii- » tudes peu de temps après le plus ancien. n redressement de couches figuré dans le ta- » bleau; d'où il suit que, dès lors, nos con- » trées se trouveraient dans des circonstan- » ces climatériques dont nous pouvons no-us- » faire quelque idée. » 29 226 SYS Ce plus ancien redressement de couches, figuré dans le premier tableau graphique et pour des raisons à peu près semblables. Les faits stra- tigraphiques qui déterminent cet âge conser- vent leur place dans la science; mais les couches auxquelles ces faits se rapportent sont aujourd'hui classées autrement qu'elles ne l'étaient à l'époque de mes premiers tra- vaux. Toutes les couches affectées par les plissements propres au Système des Ballons et des collines du Bocage de la Normandie étaient considérées, il y a quelques années, comme plus anciennes que le vieux grès souge; il est aujourd'hui constaté qu'une ,.partie de ces mêmes couches appartient au terrain dévonien, représentant du vieux grès ffouge, et même au calcaire carbonifère. Anciennement le vieux grès rouge et le cal- caire carbonifère étaient considérés comme formant, avec le millslone-grit et le terrain fouiller, une série indivisible pendant le dépôt de laquelle on ne présumait pas que le sol de l'Europe eût éprouvé de grandes dislocations. Mais de nouvelles observations ont montré que cette série n'est pas aussi continue qu'on l'avait cru d'abord, et que, pendant son dépôt, le relief du sol de l'Eu- rope a subi de grands changements. Le redressement des couches du Système des Ballons et des collines du Bocage de la Normandie me paraît avoir coïncidé avec l'un ; indiquent une compression latérale des plu violentes. Leurs affleurements étroits for- ment de longues bandes parallèles; et lors- qu'elles sont toutes dessinées, comme sur les belles cartes de MM. Triger, le papier prend l'apparence d'une étoffe rayée. Le petites crêtes et les légers enfoncement: auxquels elles donnent naissance, suivant, qu'elles sont plus ou moins résistantes, dé- terminent la plupart des accidents topogra- phiques de la contrée; d'où il résulte que sur toutes les cartes détaillées, leur direc- tion, à peu près constante, se reconnaît au premier coup d'œil. Cette direction forme, avec les lignes de projection verticales de; caries de Cassini , un angle d'environ 75° : mais si on tient compte du petit angle que ces lignes forment elles-mêmes avec les mé- ridiens astronomiques, on voit qu'à Château- briant, par exemple, la direction des couches coupe le méridien sous un angle de 78°, c'est-à-dire qu'elle court de TE. 12° S. àl'O. 12° N. Cette direction se rapporte très sensible- ment à celle du Système des Ballons ; car si, par Châteaubriant(lat. 47° 43' 38" N.,long. 3° 43' 10" 0. de Paris), on mène une ligne rigoureusement parallèle au grand cercle de comparaison qui passe par le Ballon d'Al- sace en se dirigeant de TE. 16° S. à l'O. 16o N. , cette ligne se dirigera de l'E. 10" 15' S. à TO. 10° 15' N., et ne formera avec la direction des couches qu'un angle de 1° 45'. La différence se réduirait même à 45' si on menait par Châteaubriant une ligne parallèle à la direction 0. 15° N. , qui est la moyenne de celles qu'on observe dans le S.-E. des Vosges et de la Forêt-Noire. De pareilles différences sont au-dessous des erreurs probables des observations , et peu- vent être considérées comme nulles. La direction dontnous parlons se reproduit SYS très habituellement dans les couches silurien- nes el dévouiennos de toutes les parités rit la presqu'île de Bretagne, et notamnientdausla bande de terrain silurien qui s'étend de la ■rèi d'iù-ouves (au nord d'Aleuçon) jusqu'à Mortain et au-delà, et qui forme une des li- gnes principales Ai Bocage deia Normandie. Elle se retrouve encore dans la bande de terrain silurien des buttes de Clecy, qui étend de Coutances à Falaise cljusqu'aux environs deChambois, bande moins étendue que les précédentes . mais connue antérieu- rement par les travaux de M. Hérault, de M. de Caumont et de M. de La Bêche, et s laquelle j'ai adopté dans l'origine la dénomination de Sjstème du Bocage ( Calvados ) , qu'il me paraîtrait inutile de changer aujourd'hui. Les couches affectées par ce Système d'accidents présentent généralement peu de «lév iations. Elles offrent cependant une inflexion remarquable par l'étendue sur laquelle elle se manifeste et par sa régula- rité. Les lignes suivant lesquelles sont diri- tel plis des terrains anthraxifères des bords de la Loire et des environs de Sablé , . -infleVhissent, vers le S., à TE. d'une ligne rie Beaupréau à Ségré, et prennent à peu la direction du Système du Morbihan. Le même fait se reproduit plus au N. entre Domfront et Seez ; et on en trouve un autre exemple dans la presqu'île de Crozon , qui sépare la baie de Douarnenez de la rade de -ïrest. Mais ces faits particuliers me parais- sent devoir être expliqués, en admettant que , dans ces parties dont l'étendue, con- idérable en elle-même, est cependant assez petite comparativement à la presqu'île en- tière, la direction du Système du Morbihan s'est reproduite accidentellement à l'époque le la formation du Système des Ballons , phénomène dont j'ai déjà cité plusieurs i i cm pics. Le Système de plissement que je viens de signaler dans la presqu'île de Bretagne, reparaît, au nord de la Manche, dans les roches de transition laoderces du Devon- shire. D'après les belles cartes de si* Henry ier. J'ai heureusement trouvé un tracé très net je cette interruption sur la carte de M. Da- niel Sharpe, et, en reportant ce tracé sur la tacte de M. le professeur Sedgwick , j'ai vu qu'elle coïncide exactement avec le prolon- gement des couches siluriennes qui, des bords du Ceiriog, s'avancent à l'E. 8° 18' S., suivant la direction du Système des Ballons. Plus au N. et plus au S., le calcaire carbo- nifère repose en stratification discordante sur les couches siluriennes redressées dans a direction du Système du Westmoreland et llnndsruck; ruais précisément au point ù les couches siluriennes prennent la direc- : n du Système des Ballons, ce calcaire pré- sente une échancrure d'autant plus remar- quable que, d'après le tracé de M. Daniel Sharpe, le bord septentrional de cette échan- crure semble avoir été ret rousse'. Lemillslone- frit, si les cartes sont fidèles, ne présen- terait pas d'échancrure correspondante, mais poursuivrait son cours en passant sur e prolongement des couches siluriennes re- dressées suivant la direction du Système des 3allons. En supposant ce résultat exact, je crois pouvoir en conclure que le calcaire carbo- nifère a été affecté par le redressement des couches dont il s'agit, mais que le millstone- j7t/nel'apasété.Leredressementdescouches siluriennes, dirigées, dans la vallée de Ceiriog, de l'E. 8° 18' S. à l'O. 8" 18' N., aurait donc eu lieu postérieurement au dépôt du calcaire arbonifère, et antérieurement au dépôt du mi'.lstone-grU, c'est-à-dire qu'il appartien- drait, par son âge relatif comme par sa direc- tion , au Système des Ballons, dont l'âge se trouverait même fixé ici avec plus de précision que dans aucun des points que nous avons (i) Siturian syttem, p. 45 et 46. T. XII. SYS 233 examinés; car nous ne Pavions pas encore trouvé en contact avec le millstone-grit bien caractérisé. Il est vrai que le terrain carbonacé du Devonshire a été regardé comme comprenant non seulement le calcaire carbonifère, mais encore le millslonc- grit et le terrain houiller proprement dit, ce qui conduirait à ap^gner une date encore plus moderne au Système des Ballons. Mais ces rapprochements ne re- posent sur aucune détermination précise, et je ne crois pas qu'on soit réellement fondée considérer aucune des couches du terrain carbonacé du Devonshire comme plus mo- derne que le calcaire carbonifère. II y a en- core là, sans doute, matière à controverse, et je fais des vœux pour que cette controverse s'établisse. Elle déterminera le rôle qui peut être attribué au Système des Balhns dans la formation du relief de la Grande-Breta- gne, et elle contribuera à fixer d'une ma- nière plus assurée encore l'âge relatif de ce Système de montagnes, celui des différents dépôts carbonifères, et le degré d'utilité que peut avoir le prinnpe des directions dans la solution des grandes questions géognosliques. Quoi qu'il en soit, il existe, dans le midi de l'Irlande, comme dans le midi de l'An- gleterre, des dislocations qui, par leur direc- tion et par leur âge, autant qu'on peut ré- pondre de ce dernier, paraissent appartenir au Système des Ballons. D'après la belle carte géologique de l'Irlande publiée par M. Griffitb, il existe aux environs de Cork et dans les montagnes de Barrymore et de Knockmeiledo"wn, qui s'élèvent au N. de cette "ville, un ensemble de dislocations qui se dirigent en moyenne de TE. à l'O., ou de l'E. un peu S. à l'O. un peu N. Ces dislo- cations affectent le vieux grès rouge ^t le calcaire carbonifère, mais elles paraissent se distinguer d'autres dislocations plus étendues qui affectent en même temps le uiillstone-grit. Leur origine remonterait, par conséquent, à une époque intermédiaire entre la période du calcaire carbonifère et ce\\e dumillstone-grit, c'est-à-dire à l'époque de la formation du Système des Ballons. Les dislocations dont il s'agit ont, en effet, très sensiblement la direction du Système des Ballons ; car la direction 0. 1G° N., trans- portée des Ballons d'Alsace à Cork (latit. Dl° 48' 10", longit. 10e 34' 59" 0.), 30 234 SYS en ayant égard à l'excès sphérique, devient 0. 5°4'N. Avant de quitter les îles Brilauniques, je ferai remarquer que des dislocations appar- tenant au Système des Ballons pourraien t être soupçonnées d'avoir exercé une grande in- fluence sur la configuration des montagnes du district des lacs du Gumberland et du Westmoreland. M. le professeur Sedgwick a distingué de- puis longtemps le phénomène de plissement qui a imprimé leur direction caractéristique aux schistes qui forment l'étoffe fondamen- tale de ce groupe de montagnes, du mouve- ment d'élévation qui a fait surgir comme de véritables Ballons, les montagnes de granité et de syénitequi en forment aujourd'hui les cimes les plus élevées, mouvement qui a été accompagné de nombreuses dislocations. M. le professeur Hopkins, ayant envisagé dernièrement ce mouvement d'élévation sous un point de vue qui lui est propre (1), le considère comme coordonné à un axe lé- gèrement sinueux qui se dirige à peu près à l'O. 3° N. Or la direction 0. 16° N. trans- portée du Ballon d'Alsace à Keswick (latit. 54° 35' N. , long. 5° 9' 1 3" 0. de Paris) avec toutes les précautions déjà indiquées, devient 0. 8° 38' N. La différence avec la direction figurée par M. le professeur Hopkins est de 5° 38'; mais, comme les considérations d'après lesquelles M. Hopkins a figuré cette ligne ne sont pas de nature à fixer une di- rection avec une rigueur absolue, on peut dire qu'une divergence de 5° \ seulement est ici peu importante. Sous le rapport de l'é- poque à laquelle a eu lieu cette élévation , M. le professeur Hopkins établit qu'elle est postérieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure, en grande partie, à celui du nouveau grès rouge. Il admet, à la vérité, qu'elle est postérieure , non seulement au calcaire carbonifère, mais aussi au millstone- grit et au terrain houiller; or cette der- nière partie de sa conclusion me paraît beau- coup moins évidente que la première. Le millstone-grit est loin d'entourer le groupe montagneux du Westmoreland avec la même uniformité d'allure que le calcaire carbonifère. Bien loin de conserver dans la (i) On tlie élévation and denudation of the district of the lakes of Cumberland and Westmoreland Çuarterly Jour- nal of (ht geological Society, vol. IV, p. 70. SYS ceinture du district des lacs la grande épais- seur qu'il présente dans les moorlands di Yorkshire, il se réduit, d'après la carte de M. Greenough, à une bande étroite qui s'a- mincit et finit par disparaître en avançant vers l'ouest, et on voit alors le terrain houil- ler de White Haven reposer directement, près de la'côte,sur le calcaire carbonifère et même svf le vieux grès rouge. Il paraît, d'après cela, que le sol de ces contrées a été soumis à des perturbations locales particu- lières entre le dépôt du calcaire carbonifère et celui du rnillsLone-grit, et peut-être entre le dépôt du millstone-grit et celui du terrain houiller, et il demeure permis de soupçon- ner que les Ballons du Westmoreland sont, en principe, du même âge que ceux des Vosges et dus à des mouvements d'élévation coordonnés au même grand cercle de la sphère terrestre. Peut être parviendrait-on à constater l'existence de dislocations du Système des Ballons dans plusieurs autres groupes mon- tagneux des îles Britanniques. Il me paraît des aujourd'hui très probable que les petites protubérances de roches anciennes qui poin- tent isolément au milieu des plaines secon- daires duLeicestershire lui doivent le prin- cipe de leur existence. Le prolongement oriental de la ligne tirée de l'embouchure du Lyfni à Wem passe très près de Leicester. Elle laisse, au nord, le massif isolé du Charnwood- Forest dont les principales lignes topographiques lui sont à peu près parallèles. A côté du Charnwood- Forest, le terrain houiller d'Ashby de la Zouche se trouve en contact d'une manière anormale, comme celui de White-Haven, avec le calcaire carbonifère, sans l'interposi- tion du millstone-grit. Cet ensemble de cir- constances peut faire soupçonner qu'il y a eu dans ce district un mouvement de dislo- cation immédiatement postérieur au calcaire carbonifère, parallèle à la direction du Sys- tème des Ballons, et que le Mont-Sorel, point culminant du Charnwood-Forest, peut lui- même être considéré comme un Ballon. Les Ballons du nord de l'Allemagne, les masses granitiques du Hartz, qui se trouvent presque exactement sur le prolongement de la ligne d'élévation du Westmoreland, se prêtent à ce double rapprochement é'une manière plus certaine encore. SYS SYS 235 Le Hartz se termine, au N.-N.-E., par un escarpement comparable à celui qui termine les Vosges et la Forêt-Noire au S.-S.-O. Cet escarpement, qui coupe obliquementla direc- tion des couches schisteuses , est parallèle à la plus grande longueur de ce groupe de montagnes isolé, et à la ligne sur laquelle les granités de Brocken et de la Rosstrappe se sont élevés en perçant les schistes et les grauwackes déjà redressés antérieurement dans une autre direction ; il est en même temps parallèle au grand cercle de compa- raison du Système des Ballons dirigé de la cime du Ballon d'Alsace à l'O. 16° N. En effet, si, par la cime du Brocken (latitude 51° 48' 29" N., longitude 8° 16' 20" E. de Paris), on mène une ligne parallèle au grand cercle dont il s'agit, on trouve que la di- rection de cette ligne calculée rigoureuse- ment, en ayant égard à la correction due à l'excès sphérique, est à l'O. 19° 15' N. Or, si l'on trace cette ligne sur une carte géolo- gique du Hartz, on verra qu'elle passe par la Rosstrappe, tout près du Rammberg, et qu'elle est parallèle aussi exactement que possible à la ligne légèrement sinueuse qui termine le Hartz au N.-N.-E. Le soulève- ment qui a déterminé cette ligne, évidem- ment postérieur à celui qui avait plissé les schistes et les grauwackes dans la direction hora 3-4 (Système du Westmoreland et du Hundsruck), n'a pas été le dernier que le Hartz ait éprouvé; mais il a influé plus qu'aucun autre sur la forme générale de son relief, et il a évidemment précédé le dépôt des terrains houillers qui sont situés à son pied. Les grauwackes qui forment des collines des Teufelsberge et des Hollenberge au N.-O. de Magdebourg, et dans lesquelles on trouve, comme en Devonshire, en Bretagne et dans le sud des Vosges, un grand nombre d'im- pressions d'Équisétacées et d'autres plantes peu différentes de celles du terrain houiller, ne partagent pas la direction hora 3-4 des autres grauwackes de l'Allemagne. Elles ap- partiennent probablement à la partie la plus récente des dépôts dits de transition, et la direction de leurs couches est presque paral- lèle à celle de l'escarpement N.-N.-E. du Hartz, dont le soulèvement a sans doute eu quelque influence sur le ridement qu'elles ont éprouvé A l'autre extrémité du grand ensemble des terrains schisteux des bords du Rhin, l'Ardenne se termine au nord de Mezières, suivant une ligne dont l'orientation est oblique par rapport à la stratification dirigée à peu près hora 3 4 du terrain ar- doisier, et dont la direction ne s'écarte pas sensiblement de celle du Système des Ballons. La direction 0. 16° N., transpor- tée du Ballon d'Alsace à Mezières (latitude 49° 45' 43" N., long. 2° 22' 46" E. de Paris), devient, toute correction faite, 0. 14° 51' N . Or, le front méridional de l'Ardenne court de l'E. 14 à 18° S. à l'O. 14 à 18° N. ; c'est- à-dire en moyenne suivant une direction 0. 16° N., qui ne diffère que de 1° 9' de celle qui serait rigoureusement parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Ballons. Le front méridional de l'Ardenne coupant obliquement la direction générale des couches du terrain ardoisier, ressemble, en cela, au front septentrional du Hartz au- quel il est parallèle , et qui peut être con- sidéré comme formant l'extrémité diamétra- lement opposée de la grande bande schisteuse des bords du Rhin. L'un et l'autre doivent probablement leur première origine à la même révolution physique. Les roches à cris- taux feldspatiques de Monthermé pourraient bien faire, jusqu'à un certain point, le pen- dant des granités du Hartz. Le Hartz n'est peut-être plus élevé que parce qu'il a éprouvé, postérieurement au dépôt des terrains se- condaires, un nouveau soulèvement que les Ardennes n'ont pas éprouvé ou qu'elles n'ont, du moins, que très faiblement res- senti (1). La direction du Système des Ballons se manifeste aussi dans le massif des terrains schisteux du Hainaut, au nord de Namur, et on la retrouve encore, mais peut-être ac- cidentellement, entre la Sambre et la Meus* , aux environs de Philippeville. Le Système des Ballons s'est également dessiné dans l'Europe orientale. Les mon- tagnes de Sandomirz, dans le S.-O. de la Po- logne, nous présentent des couches de tran- sition, d'une date probablement récente, redressées dans une direction presque exac- tement parallèle à celle du grand cercle do comparaison que nous avons mené par lé (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, j>. 266, 236 jYS SYS Ballon d'Alsace. Mais c'est surtout au milieu des grandes plaines de la Russie que le Sys- tème de rides dont nous nous occupons joue lin rôle important. La belle carte géologique de la Russie d'Europe, publiée par MM. Murchison , de Verneuil etKeyserling, nous représente cette Yaste contrée comme divisée en deux parties par un axe de terrain dévonien dirigé de Voronije vers le golfe de Riga. Cet axe paraît dû à un soulèvement qui a émergé le bassin carbonifère de Moscou et l'a rendu inacces- sible aux dépôts de la période houillère ; qui, par conséquent, doit être d'une date posté- rieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure à celui du terrain houiller. Or, la direction 0. 16° N., transportée du Ballon d'Alsace à Orel, en Russie (lat. 52<> 56' 4" N., long. 33° 37' E. de Paris), devient 0. 36° 32' N. Construite sur la carte de Russie, cette direction coïncide, à très peu de chose près, avec celle de l'axe dévonien, dirigé de Voro- nije vers le golfe de Riga. Je suis conduit, par là, à considérer l'axe dévonien du centre de la Russie comme étant, en Europe, l'un des membres les mieux déflnis et le plus largement dessinés du Système des Ballons. EnGn les résultats du voyage géologique que M. le comte Keyserling a exécuté , en 1843, dans la contrée de la Petschora, sem- blent annoncer que le Système des Ballons joue aussi un rôle important dans cette par- tie reculée de la Russie D'après la carte géo- logique jointe au bel ouvrage de M. le comte Keyserling (1), la contrée de la Petschora est séparée des grandes plaines où coule la Dwina par la chaîne des monts Timan qui s'étend obliquement de l'Oural au golfe de Tscheskaja , dont l'ouverture, dans la mer Glaciale, est séparée de celle de la mer Blanche par le cap Barmin-Myss. La chaîne des monts Timan n'est pas rec- tiligne. Elle décrit une ligne brisée dont le coude est placé près du 65e parallèle de la- titude nord, et dont la seconde partie forme un angle d'environ 25° avec le prolongement de la première. Le milieu de la plus méridionale de ces deux parties se trouve à peu près par 63° 50' de latitude N., et par 50° 10' de longitude E. de Paris. Si on mène par ce point une ligne (i) fPissentchaftliche Bcobaehtungen au/ einer reisc in as Petschora lanri, im jalirc 1S43, parallèle au grand cercle dirigé du Ballo; d'Alsace à l'O. 16° N. et qu'on en calcule la direction en ayant égard à la correction re- lative à l'excès sphérique qui s'élève pour a point éloigné à 2° 29' 53", on trouve que I parallèleen question se dirigeàl'O. 31°30'N. Or, en contruisant cette ligne sur la carte i M. le comte Keyserling, on voit quelle re- présente d'une manière très satisfaisante li direction générale de l'axe delà partie mé ridionale de la chaîne des monts Timan. Le flancs de cette partie de la chaîne sont for- més par le teriain dévonien et par le calcair carbonifère; mais M. le comte Keyserling n"' a pas observé le terrain houiller {millstonc- grit?) qu'il figure au contraire comme étan redressé sur les flancs du chaînon septentrio- nal des monts Timan et sur ceux de l'Oural. De là il paraîtrait résulter que le chaînon ni( ridional des monts Timan, qui, comme tout; les montagnes de la contrée, est antérieur a terrain Permien et au terrain jurassique, se distinguerait des chaînons qui l'avoisinei en ce qu'il serait antérieur aussi au terrai houiller auquel les autres sont postérieurs, et d'une date immédiatement postérieure ai: dépôt du calcaire carbonifère. Ce chaîno: méridional des monts Timan appartiendra ainsi par son âge, comme par sa direction, au Système des Ballons. Si cette conclusion se vérifie, elle se:.". importante, en ce qu'elle donnera une très grande largeur à la zone qu'embrasse, e Europe, le Système des Ballons. En effet, une perpendiculaire abaissée de la crête de. monts Timan sur le grand cercle de compa- raison du Système des Ballons, mené par ! Ballon d'Alsace, a une longueur égale à en- viron 27° du méridien. D'un autre côte- M. Durocher croit avoir retrouvé des dislo cations dépendantes du Système des Ballon dans les schistes anciens de la chaîne de ; Pyrénées dont la crête, presque parallèle o notre grand cercle de comparaison , en e éloignée de 6°. La zone embrassée par I Système des Ballons aurait donc une largeur de 33° ou de 3,667 kilomètres (plus de 70, lieues). Dans cette zone, le grand cercle que non avons mené arbitrairement par la cime dis Ballon d'Alsace serait loin d'occuper une position médiane. La ligne médiane passe- rait à peu près par Kœnigsberg, en Prusse. SYS SYS 237 Mais, comme la zone du Système des Ballons pourrait encore être élargie dans la suite vers le midi par de nou\eaux chaînons de ce Système qui viendraient a cire découverts en Espagne, il serait peut-être convenable de prendre pour le grand cercle de compa- raison auquel on rapporterait tout l'ensem- ble, celui que nous avons mené par le Bro cken, dans le llartz, vers l'O. 19°15'N. J'avais déterminé le premier depuis long- temps par de simples tâtonnements graphi- ques. Nous avons vu qu'il cadre avec toutes les observations auxquelles nous l'avons comparé avec assez d'exactitude pour qu'il fût inutile d'en chercher, quant à présent, une détermination plus exacte. Le grand cercle, passant par le sommet du Brocken, que je propose de lui substituer, satisferait également bien à toutes les observations; ce sera celui auquel je recourrai dans la suite de cet article. Le Système des Ballons a laissé sur la sur- face de l'Europe des accidents orographiques plus considérables qu'aucun des Systèmes de rides qui s'étaient formées antérieurement. Les Ballons des Vosges, du Hartz, du West- moreland, sont sans doute de fort petites montagnes, comparativement aux cimes des Pyrénées et des Alpes; mais celles-ci sont d'une origine plus récente. Les Ballons n'ont même pas eu, au moment de leur naissance, toute l'élévation que présententaujourd'bui leurs cimes, par rapport au niveau de la mer; car ils ont éprouvé depuis lors des mouvements qui ont encore ajouté à leur hauteur initiale; mais la cime du Ballon d'Alsace s'élève à 789 mètres au-dessus de la ville de Giromagny, située elle-même à peu >rès à la même hauteur que le terrain houil- )er de Ronchamp, qui a rempli une des dé- pressions de la contrée telle qu'elle était Configurée après la formation du Sysème des Ballons, et cette faible hauteur suffisait pro- bablement pour faire alors du Ballon d'Al- sace un des rois des montagnes de l'Europe. Parmi les inégalités de la surface du globe dont on peut assurer que l'origine remonte à une époque aussi reculée, on en citerait difficilement de plus considérables. VII. Système du Forez. M. Gruner, ingénieur en chef des mine;, qui a étudié avec beaucoup de soin et de détail la constitution géologique du départe- ment de la Loire, a signalé, dans les mon- tagnes du Forez, un nouveau Système de dislocations (1). Ce Système, orienté, d'après les observations de M. Gruner, sur 11 heures de la boussole, c'est à-dire au N. 15° 0., lui a paru correspondre à une date intermédiaire entre celles des Systèmes auxquels je donnais les n03 2 et 3 lorsque je ne connaissais j as de Systèmes plus an- ciens que celui du Weslmoreland et du Hun dsriick; c'est-à-dire intermédiaire entre l'époque du Système des Ballons et celle du Système du nord de l'Angleterre. Je propose d'appeler ce nouveau Système de montagnes Système du Forez. Je suis porté à croire qu'il est un peu plus moderne que M. Gruner ne l'a admis ; cependant il me paraît être réellement plus ancien que le Système dit, nord de l'Angleterre , et par conséquent c'est ici la place où nous de- vons nous en occuper. Les dislocations du Système du Forez ont affecté tous les terrains qui entrent dans la composition des montagnes de celte con- trée, y compris celui dans lequel sont ex- ploitées les mines d'Anthracite des environs de Roanne (Bully, Regny, Thisy, etc.); mais elles ne se sont pas étendues au terrain houiller qui existe près de là à St Etienne, à Bert, au Creuzot, etc. Us datent, par con- séquent, d'une époque intermédiaire entre la période du dépôt du terrain anthraxifère de la Loire , et celle du dépôt du terrain houiller. Le terrain anthraxifère du département de la Loire est, d'après M. Gruner, la partie la plus récente des terrains de transition de ces contrées, et il y constitue un étage dis- tinct. Il repose en stratification quelquefois parallèle, mais plus souvent encore discor- dante, sur un terrain schisteux dans la par- tie supérieure duquel sont intercalées de:: assises calcaires , et il présente vers sa base (p. 98) un conglomérat souvent très gros- sier, formé par des fragments généralement peu roulés de calcaire , de schistes , de quartzite, de quartz lydien , et surtout dt porphyre granitoïde, réunis par un cimeir. à grain fin d'une teinte verdâtre. Ce conglo- (i) Gruner, Mémoire sur la nature des terrains de transi- tion et les Porphyres du départe ment de la Loire ; Annale* des mines, Z' série, t. XIX, p. 53 (i3*i). 238 SYS triérat passe, par la disparition des frag- ments, à un grès feldspathique, dont la pâte, peu différente de la sienne, est une masse terreuse très fine, le plus souvent d'une teinte verte foncée ou noire , et qui constitue une grande partie du terrain. Des noyaux anguleux très nombreux de feld- spath lamelleux font souvent de ce grès une sorte de mimophyre. Les grains de quartz y sont très rares, de même que dans le por- phyre granitoïde , auquel il semble avoir emprunté la plus grande partie de ses élé- ments; mais il contient quelquefois de pe- tits fragments de schiste bleu verdâtre , et de très nombreuses paillettes de mica d'un brun verdâtre. Au milieu du grès on trouve des schistes feldspathiques avec empreintes végétales. Les couches d'anthracite qui y sont renfermées sont accompagnées au toit et au mur de schistes très fins, mais elles sont peu régulières et sujettes à de fréquents rejets, dus, sans doute, aux dislocations que le ter- rain a éprouvées. Quelques parties des grès sonttransforméesen roches extrêmement du- res, compactes et cristallines, où tout indice de stratification a disparu, mais où se mani- feste une division en colonnes prismatiques pseudo-régulières qui leur donne l'apparence de porphyres verts. Les schistes très fins du toit et du mur des couches d'anthracite semblent eux-mêmes avoir subi quelquefois une sorte de porcelanisation ; la nature et la forme de ces roches pétro-siliceuses rap- pelle complètement la pierre carrée du ter- rain anthraxifère de la Loire-Inférieure et de Maine-et-Loire. Elles paraissent avoir subi de même un phénomène métamor- phique , quoique aucune roche éruptive ne s'en soit approchée, un mouvement molécu- laire opéré dans l'intérieur du sol sans élé- vation considérable de température. C'est seulement par leur composition qu'elles se rattachent aux porphyres granitoïdes qui semblent avoir fourni la plus grande partie de leurs éléments. Ces Porphyres paraissent avoir commencé à faire éruption, dans le Forez, dès le com- mencement de la période pendant laquelle s'est formé le dépôt anthraxifère. En brisant les terrains de transition antérieurs et en se brisant eux-mêmes, ils ont formé les gros éléments des conglomérats; les matières plus ténues, cinériformes, que les éruptions SYS ont également produites, ont servi à la for- mation des Grès et d-es Schistes des terrains anthraxifères. Enfin une dislocation géné- rale a redressé ces couches formées d'abord horizontalement et a élevé les crêtes porphy- riques et granitiques du Forez sur lesquelles elles s'appuient, crêtes généralement diri- gées, en moyenne, vers leN. 15° 0., et dont la hauteur surpasse celle des Ballons (Puy- de-Montoncelle, l,286m, Pierre-sur-Haute, l,632m). L'âge relatif de ces montagnes dépend es- sentiellement de celui du terrain anthraxi- fère qui couvre une partie de leurs flancs , et, d'après les observations de M. Gruner, ce terrain paraît constituer une formation distincte, postérieure au terrain de schiste et de calcaire qui lui sert de base et auquel il a emprunté une partie de ses éléments, notamment les fragments calcaires qu'on y trouve dans les conglomérats. Ce calcaire, gris bleuâtre, bitumineux, fossilifère , les schistes argilo-talqueux diversement colorés au milieu desquels il est intercalé , et les grès argilo-quartzeux souvent assez grossiers et passant à un poudingue quartzeux, qui font partie du même système, avaient d'abord été placés par M. Gruner dans le terrain silurien. D'autres géologues, d'après un nouvel examen des fossiles, les ont crusdé- voniens; M. Edouard de Verneuil , à qui appartenait naturellement la décision de cette question paléozoïque, les regarde comme carbonifères. Dans une lettre qu'il a bien voulu me faire l'honneur de m'écrire vers la fin de l'année dernière, ce savant géologue me di- sait : « J'ai étudié dernièrement, aux environs » de Roanne, les différents calcaires et les » ai tous reconnus pour des calcaires carbo- » nifères, comme ceux de Sablé. Je n'ai pas » vu traces de fossiles dévoniens, et, comme » la plupart des schistes , surmontent le » calcaire, il en résulte que presque tout et » peut-être tout le terrain de transition de » la Loire est carbonifère. » On doit renoncer, d'après cela, à voir dans le terrain anthraxifère du département de la Loire un équivalent du terrain anthraxifère de la Loire-Inférieure qui est inférieur au calcaire de Sablé, et on ne pourrait le main- tenir dans le groupe du Calcaire carbonifère SYS qu'en renonçant à la distinction établie par M. Grunerentrel'étagedes schistes talqueux, des grès et poudingues quartzeux, et celui des conglomérats et grès anthraxifères de nature feldspathique qui lui a paru recou- vrir le premier en stratiûcalion discordante. On ne peut cependant pas mettre cet étage anlhraxirère err parallèle avec le terrain houiller, dont la constitution si constante dans tout l'intérieur de la France est si dif- férente de la sienne, et dont les couches n'ont pas été affectées par les dislocations du Système du Forez qui ont redressé celles du terrain anihraxifère. De là il me paraît résulter que le terrain anihraxifère du département de la Loire représente, dans l'intérieur de la France, le millstone-grit des géologues anglais, auquel les poudingues inférieurs des terrains houil- lers de St Etienne et d'Alais n'avaient été assimilés que d'une manière hypothétique. Le millstone-grit s'élèverait ainsi au rang d'une formation indépendante, qui repré- senterait la période comprise entre l'éléva- tion du Système des Ballons et celle du Système du Forez. Le Système du Forez au- rait pris naissance entre le dépôt du mills- tone-grit et celui du terrain houiller pro- prement dit. Cet aperçu nouveau me conduisait natu- rellement à examiner si la structure strati- graphique du reste de l'Europe se prêterait à l'admission d'un nouveau Système de mon- tagnes ainsi caractérisé , et je crois avoir constaté que ce Système se manifeste, en effet, dans beaucoup de contrées , et qu'il fournit les moyens de résoudre plusieurs questions stratigraphiques jusqu'ici non ré- solues, et qui peut-être même n'avaient pas encore été suffisamment envisagées. D'abord ces accidents stratigraphiques du Système du Forez déterminent, indépen- damment de la direction des principales crêtes du Forez , celles de plusieurs de ces limites et de plusieurs des lignes orogra- phiques ou stratigraphiques les plus remar- quables des parties voisines de la France. Ainsi la direction N. 15° 0. du Système du Forez se dessine dans le bord oriental de la plaine de la Limagne aux environs de Thiers, dans le bord occidental de la plaine de Roanne, et dans le bord occidental de la plaine de Montbrison , qui semble avoir SYS 539 formé originairement la limite occidentale du bassin dans lequel s'est déposé le terrain houiller de St-Étienne. Elle se dessine encore dans le bord occi- dental du massif du Morvan, près de Mou- lins-en-Gilbert , et dans celle de son bord oriental, près de Saulieu. Enfin cette direction se retrouve dans celle du bord oriental du massif primitif de l'Ardèche, de Tain à Condrieux, et dans celle du massif primitif du Rhône, de Vienne à Lyon et à Limonest, ou même dans celle que présente, abstraction faite des dente- lures, le massif des terrains anciens de la France centrale de Vienne à Saulieu. Cette dernière ligne traverse les bassins houillers du Creuzot et d'Autun sans y pro- duire aucun changement, et toutes, en gé- néral , me paraissent avoir été mises en re- lief avant le dépôt du terrain houiller, mais après celui de tous les terrains de transition. Pour étendre ces remarques à des con- trées plus lointaines , il est nécessaire de recourir aux précautions que nous avons déjà employées afin d'y transporter notre direction parallèlement à elle-même. A ce sujet, nous remarquerons d'abord que la direction N. 15° 0., signalée par M. Gruner dans les montagnes du Forez, peut être con- sidérée comme se rapportant au centre de ce groupe montagneux, et qu'on peut placer ce centre entre la montagne de Pierre-sur- Haute et le pays de Montoncelle, par 45° 51' de lat. N., et par 1° 24' de longitude à TE. de Paris. Cette direction transportée à Limoges (lat. 45° 49' 53'' N., long. 1° 4' 52'' 0. de Paris ) , eu égard à la différence des longi- tudes, et sans tenir compte de la correction due à l'excès sphérique, qui serait à peu près insensible, devient N. 16° 47' 0.; et, con- struite sur la carte de France, elle est re- présentée par une ligne qui passe un peu à l'est de Caen (Calvados), et un peu à l'ouest de Ceret (Pyrénées-Orientales). Or cette ligne est parallèle à plusieurs des lignes terminales des granités du Limousin, à la ligne de jonction des granités et des schistes, ainsi qu'à la direction générale de la bande schisteuse des environs de Céret , et à l'axe général des masses de roches ancien- nes qui s'étendent de proche en proche du ] Limousin à la montagne Noire , aux Corbiè- UQ SYS ;?s et aux Pyrénées orientales, et sur les- quels se sont moulés les bassins houillcrs du Lardin, de Decazeville, de Rbodez , de Carmeaux , de Durban et de Ségure, de Su- rocca et d'Ogassa (en Catalogne). Cette ligne rencontre, près d'Alcnçon et de Falaise, la pointe du massif du Bo- cage de la Normandie , et elle est parallèle aux troncatures qui y interrompent les rides du Système du Bocage et des Ballons. Cette même ligne est également parallèle à celle qui, partant de la Ménigoute, et passant par Thouars pour aller couper la Mayenne près de Châteauneuf, au-dessus d'Angers, termine à l'est le massif des ter- rains anciens de la Vendée, en tronquant la bande anthraxifère des bords de la Loire- inférieure, plissée suivant le Système des Ballons. ■ Elle est parallèle aussi , à très peu de choses près, à la direction du bord occiden- tal de la dépression du Cotentin dans la- quelle se sont déposés les terrains secondai- res et tertiaires des environs de Valognes et «Je Carentan, à la base desquels se trouve le terrain houiller du Plessis. De là il résulte que dans l'ouest de la France, il existe à l'est du méridien de Pa- ris un faisceau de dislocations parallèles à la direction du Système du Forez postérieures su Système des Ballons, et antérieures au terrain houiller. Ce faisceau de dislocations traverse la Manche et se retrouve en Angleterre. La ligne menée de Limoges vers le N. 16° 47' 0. passe très près de Dudley ; mais elle y coupe le méridien sous un autre angle qu'à Limoges. Si on transporte la direction N. 15° 0. du Système du Forez, du centre du Forez à Dudley (lat. 52° 31' 30" N. , long. 4° 26' 40" 0. de Paris), en ayant égard à la diffé- rence des latitudes et des longitudes, et à la correction due à l'excès sphérique, cal- culée comme si le grand cercle , mené du centre du Forez vers le N. 15° 0. , était le grand cercle de comparaison du Système, elle devient N. 19° 30' 0. Or on peut remarquer d'abord qu'une ligne menée par Dudley, vers le N. 19° 30' 0. , a des rapports très remarquables ;ivec la structure générale de la Grande- Bretagne. Prolongée vers le N.-N.-O., elle SYS passe à Poulton et au cap Rossa , au S.-O. da Lancaster , coupe la partie occiden- tale du groupe des montagnes des lacs du Westmoreland, traverse ensuite l'Ecosse en passant à Glasgow, en sort au cap Row-Ru dans le nord du Rosshire, et coupe l'extré- mité N.-E. de l'île Lewis en passant à Aird. Prolongée vers le S. -S. -E., cette même ligne atteint la Manche dans la rade de Spitbead, et rase la pointe orientale de l'île de Wight; plus loin elle traverse la France en se con- fondant presque avec la ligne que nous avons tracée par Limoges. Elle est pres- que parallèle aux côtes orientales de la Grande-Bretagne, et elle représente la direc- tion générale de l'île entière mieux qu'au- cune autre ligne qu'on puisse mener par Dudley. Pour construire cette même ligne avec facilité sur les cartes géologiques de la par- tie centrale de l'Angleterre, par exemple sur celle de sir Roderick Murchison, il suffit de remarquer qu'elle passe , d'une part , à Breewood (Staffordshire) , et, de l'autre, au confluent des rivières Arrow et Avon, près de Bidford (Warwickshire). Tracée d'après ces repères faciles à trou- ver, la ligne de direction du Système du Fo- rez suit , à très peu de choses près, l'axe du groupe des collines siluriennes qui s'élève au milieu du terrain houiller deDudley, et celui des collines du Lower-Lickey , où de petits lambeaux de terrain houiller reposent direc- tement, en stratification discordante, sur le grès de Caradoc ( Murchison , Silurlan Sys- tem , pi. 37, fig. 7 et 8). Elle est à peu près parallèle aussi au cours de la Saverne , de- puis Coalbrook-Dale jusqu'à Worcester , et même jusqu'à Tewkesbury, à la ligne que les rivières Clun, Lug etWye tracent plus à PO. dans le pays de Galles , au segment septentrional de la ligne brisée des Malvern- Iiills, qui, à partir de Great-Malvern, tourne vers le N.-N.-O., et à la direction générale du contour dentelé des montagnes du pays de Galles, depuis les Malvern-Hills jusqu'à l'embouchure de la Dee. La direction du Système du Forez reparaît encore assez exactement dans les crêtes de roches silu- riennes sur lesquelles s'appuie le terrain houiller de Coventry. Or, une des circonstances les plus remar- quables qui s'observent dans toute cc'te SYS SYS 241 contrée , c'est que le terrain houiller y re- pose indifféremment sur tous les dépôts an- térieurs , sur le millstone-ght , sur le cal- caire carbonifère, sur le vieux grès rcupe, et sur les différentes assises siluriennes , affec- tant ainsi les allures d'une formation indé- pendante de toutes celles qui l'ont précédé, et particulièrement d'une formation indé- pendante de celle du millstone-grit. Il me parait résulter de là qu'un système particulier de dislocations doit avoir été pro- duit dans cette partie de l'Angleterre entre le dépôt du millstone-ght et celui du ter- rain houiller proprement dit {coalmeasures), et un examen attentif de l'ensemble de sa structure orographique et stratigraphique, me conduit à penser qu'on doit chercher la direction caractéristique de ce système de dislocation dans les collines siluriennes de Dudley et du Lower-Lickey , où nous avons déjà reconnu celle du Système du Fo- res. Le terrain houiller estlui-même disloqué au pied de ces collines ; mais ces dislocations s'expliquent, ainsi que nous le verrons bien- tôt, par des éruptions de roches trappéennes postérieures à son dépôt. La direction N. 19° 30' 0. qui représente, à Dudley, le Système du Forez, étant pro- longée vers le N.-N.-O., traverse, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, la partie occi- dentale du groupe montagneux du district des lacs du Westmoreland, et elle passe à quelques milles seulement à l'E. de White- Haven où, comme dans le centre de l'An- gleterre, le terrain houiller repose indiffé- remment sur le millstone-grit , sur le cal- caire carbonifère et sur le vieux grès rouge, ce qui suppose que le sol y a éprouvé des mouvements entre le dépôt du millstone-grit et celui du terrain houiller. Un des faits remarquables que présente la contrée de White Haven , est l'existence d'un lambeau de terrain houiller complètement isole et séparé des bassins houillers du Lan- cashire, du Yorksbire et de Newcastle par de grands espaces où le terrain houiller n'existe pas. Ce fait se rattache probablement a l'existence de lislocation* du Système du Forezquisesont produitessur l'emplacement occupé aujourd'hui par la grande chaîne pen- nine qui constitue la ligne médiane du nord de l'Angleterre. L'escarpement occidental du massif de T. X II. Cross-Fell, qui forme un des traits les plus proéminents de celte grande chaîne pennine, est dirigé obliquement, par rapport à la di- rection générale de l'ensemble de la chaîne et y constitue une anomalie. Sa direction prolongée traverse diagonalement la chaîne, entière, de manière à couper la rivière Air entre Leeds et Bingley, en formant avec le méridien un angled'environ 29°. Mais il faut remarquer que l'escarpement de Cross-Fell est un simple arrachement dans une masse de couches très faiblement inclinées, et que son orientation, susceptible d'avoir été modifiée par les phénomènes de dénudation, ne peut fournir qu'un simple aperçu de la direction des premiers phénomènes de dislocation qui lui ont donné naissance. Celle-ci doit être représentée beaucoup plus fidèlement par les affleurements des différentes couches carbo- nifères sur les plateaux qui avoisinent Cross- Fell et par les alignements jalonnés par les diverses cimes qui s'élèvent sur ces plateaux. Or, d'après la belle carte de M. Greenough, cette dernière direction est parallèle à une ligne qui suivrait la vallée supérieure de la Tyne, et qui irait ensuite se confondre avec la vallée de laWarfe, près de Kettle Well, en formant avec le méridien un angle de 21°. Maintenant, la direction du Systèmedu Forez transportée à Cross-Fell ( lat. 54° 42' N., long. 4° 50' 0. de Paris), en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si l'arc mené du centre du Forez vers le N. 15° 0. était le grand cercle de comparaison du Système, cette direction devient N. 19° 50' 0. Elle forme, par conséquent un angle de 1° 10' seulement avec la direction imprimée originairement au massif de Cross-Fell, c'est-à dire qu'elle ne s'en écarte que d'une quantité insignifiante. Elle cadre aussi très sensiblement avec la direction propre du massif du Derbyshire. Je remarque en même temps que le mills- tone-grit couvre généralement les massifs de Cross-Fell et du Derbyshire, et y forme sou- vent les points eu I ruina nts, mais que le terrain houiller proprement dit ne s'élève nulle part dans ces régions élevées II me paraît donc naturel de conclure que le soulèvement qui a imprimé à ces deux massifs leurs traits fondamentaux a été prodoit entre le dépôt ou millstone-grit et celui du terrain houiller; d'où il suit qu'il se rapporte par son âge, ai 242 SYS comme par sa direction, au Système du Forez. En adoptant cette supposition , on ex- plique immédiatement le défaut de conti- nuité des terrains uouillers de White-Haven, du Lancashire, du York*bire et de New- castle, et le contraste qu'ils présentent, sous ce rapport, avec le millstone-grit , sans avoir recours à l'hypothèse de dénudatjofls qui géraient difficiles à concevoir à cause de leur étendue et de la prédilection toute spéciale avec laquelle il faudrait admettre qu'elles auraient enlevé" le terrain bouiller eu épar- gnant le miUstone-grit. Le* dislocations du Système du Forez r»e paraissent encore appelées à expliquer une autre singularité que présente la distribua tien des terrains Uouillers de la Grande- Bretagne. L'indépendance mutuelle des qui- tte formations de vieux grès rouge , du calcaire carbonifère, du milbtone-yrit, et du terrain bouiller , se manifeste par la dis- position qu'elles affectent dans le Pembro- keshjre, contrée si riche en faits géologiques instructifs et curieux, particulièrement au point de vue stratigraphique. En suivant de Test à l'ouest le bord septentrional de la bande carbonifère , on voit, d'après la belle carte géologique de l'ordonnance pu- bliée par sir Henry T. de La Bêche, le cal- caire carbonifère cesser près de Slebech, sur les bords de rEastern-Cleddau, de s'appuyer sur le vieux grès rouge pour s'étendre sur le terrain silurien; le millstone-grit cesser, près de Haroldsione St -Jssels, sur les bords du Western-Cleddau, de s'appuyer sur le calcaire carbonifère pour s'étendre sur le terrain silurien ; enfin, près de Hall Lodge, le terrain bouiller cesse de s'appuyer sur le milhlone-grit pour s'étendre à son tour sur le terrain silurien- Ici le phénomène prend un caractère très frappant , parce qu'une bande de terrain bouiller formant la côte de la plage de St-Bride, s'étend vers le N.-N.-E. sur une longueur de 5 nulles 8 kilomètres), transversalement a la direction des couches siluriennes dont elle inter- rompt le cours. D'après la carte de Cordon*- nance, le terrain houilier est sépare du terrain silurien par des failles le long d'une partie de la ligne de contact; cependant, près de Hall-Lodge, de Sympsou-Hiil , de ftambot-Hil!, etc., il paraît reposer réeu~ SYS lièrement sur les tranches des couches silu- riennes. Il semblerait d'après cela que cette- langerl»ng , après avoir signalé dans ces grès plusieurs gisements de pierres à aiguiser ( schUcf-sand-icm ), ne les compare pas indifféremment à toutes les couches du terni in houiller, mais qu'il les signale au contraire comme représentant seulement kfti des membres supérieurs du Systèmecarbonifère,etcommeéiant, d'après leur gisement aussi bfeli que. d'après leur cornues i lion pélrographique, la prolongation directe du grès d'Artrnsk (1) rfrpprr::V,é pnf MM. Murchison et de Vorneuil du mdistone* Qrit, en raison des ganiatites qu'il renferme, on \erra que les monts Obdores se rapportent probablement, par leur âge aussi bien que put leur direction, au Système du Ferrez, dé même que le chaînon méridional, les monts Timan , se rapporte au Système des Ballons. Les monts Obdores sont bien loin sans douté de notre Europe occidentale; cependant lenr prolongation méridionale n'est pas plus éloignée des montagnes du Forez que la draine du Timan ne Test elle-même de là prolongation du massif du Hartz. La direction N. 15° 0. , que M. Gruber a déterminée par la seule observation dès montagnes du Forez , a coïncidé si approxi- mativement avec la plupart de celles avec lesquelles nous Pavons comparée, qu'il n'y aurait, quant à présent, aucun motif pour essayer d1en trouver une plus rigoureuse en prenant une moyenne par la méthode expo- sée au commencement de cet article. Il y a d^ailleurs une considération qui me porté à croire que celte direction représente très exactement celle de l'ensemble du Système ; c'est qu'elle est presque exactement perpen- diculaire à la direction de l'un des Systèmes que nous avons déjà examinés. Il est aisé de calculer que la direction du Système du Fi- nistère qui est à Brest Ë. 21° 45'N., et celle du F'orez qui est N. 156 0. , étant prolon- gées jusqu'à leur rencontre mutuelle , se coupent sous un angle de 89° 27', angle qui ne diffère d'un angle droit que de 33', c'est- à-dire d'une quantité moindre que les in- certitudes dont il est encore bien difficile de dégager la direction d'un Système de mon- tagnes. Or il est dans la nature des choses, ainsi que nous le verrons ultérieurement, que la direction d'un Système de montagnes soit, en effet, perpendiculaire à celle de l'un des Systèmes qui l'ont précédé dans l'ordre chronologique. V1II.-~Ststème du nord de l'Angleterre* Je passe maintenant au Système du nord de l'Angleterre, qui a pris naissance immé- diatement après le dépôt du terrain houiller auquel le Système du Forez était antérieur. L'existence du Système du nord de l'An- (r) Kp\scrl;nj, ïïriic in das Teinhara-Lan la contrée intermédiaire jusqu'aux grands » filons de Minera, et, enfin , soulevant » une grande masse de calcaire carbonifère » près de Caergwrle dans le Flintshire. » Je crois que la première de ces deux dis- locations se rapporte au Système du Forez dont la vallée de Clwyd affecte à peu près la direction, et que la seconde appartient au Système des Pays-Bas. Corven se trouve 554 SYS SYS à peu près par 53° 1' de lat. N. et par 5° 46' de long. 0. de Paris. Le grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas coupe le méridien de Plymouth, 6° 29' 26" 0. de Paris, par 50° 33' 31" N., sous un angle de 77o 35' 40". La direction ainsi déterminée, transportée à Corven, devient N. 78°9'E., ou E. ll°5l'N.-0., 11U51'S. Si Ton construit sur une carte d'Angleterre une ligne qui traverse Corven, suivant cette direction on voit qu'elle passe à peu près , d'une part à Chesterfîeld, dans le Derbyshire, et de l'autre un peu au sud de Pwllheli dans la presqu'île de Caernarfon. Cette ligne ne coïncide sur la carte de M. le pro- fesseur Sedwick avec aucun accident strati- graphique très marquant; mais, construite sur la carte de M. Daniel Sharpe, déjà citée précédemment, elle est exactement parallèle à plusieurs lignes stratigraphiques assez re- marquables, et elle forme un angle de 6 à 7° seulement avec un grand nombre d'au- tres qui ne s'en éloignent que pour se rap- procher d'autant de la direction du Système des Ballons. Sans prétendre m'immiscer en rien dans la discussion qui existe au sujet de cette contrée entre M. le professeur Sedgwick et M. Daniel Scbarpe, je crois que les apparences exprimées sur la carte de ce dernier doivent faire présumer qu'un des éléments de la structure compliquée dont l'analyse est controversée , a été un pli de l'écorce terrestre qui a contribué à accroître la complication en déterminant un nouveau jeu dans les fentes et les plis déjà existants et de directions différentes. Ainsi la grande faille que M. le professeur Sedgwick a tracée de Corven vers les plaines du Cheshire, en passant au nord du district de Minera, suit à peu près la direction du Système du West- moreland et du Hundsriick ; mais elle pour- rait se rapporter par son âge à la forma- tion du pli dont nous venons de parler, et appartenir ainsi au Système des Pays-Bas, de même que certains plis du calcaire car- bonifère et du terrain houiller qui suivent ians le Condros une direction exactement semblable. Mais si la direction du Système clés Pays- BaSy transportée à Corven, ne fournit qu'un moyen accessoire de compléter l'explication d'un réseau de dislocations très compli- quées, il suffit de la reporter à 36 kilomè- tres dans le sud aux environs de Welch-Pool, pour qu'elle donne immédiatement la clef de l'une des séries d'accidents orographiques et stratigraphiques les plus remarquables des îles Britanniques. Dans la seconde édition de sa belle carte géologique de l'Angleterre, publiée en 1839, M. Greenough adonné une attention parti- culière à l'expression du relief des montagnes du pays de Galles. Cette carte figure avec une grande netteté une série de crêtes pa- rallèles dont l'une part de Welch-Pool même et qui toutes se dirigent à l'ouest un peu sud vers le massif de Plynlimmon. Le bas- fond de Sarn-Gynfelyn, dans la partie mé- ridionale de la baie de Cardigan, n'est pro- bablement que la prolongation sous-marine de l'une de ces crêtes dont la plus méridio- nale, partant de Bishops-Castle, se termine à Llanhystid, au nord de l'embouchure de la rivière Virrai. Le pied méridional de cette dernière crête est dessiné sur une longueur de plus de 33 kilomètres par le cours pres- que rectiligne dans son ensemble des rivières Iswitb et Virrai. Une ligne tracées de llan- hystid à Eylwysnewidd, en remontant le cours presque rectiligne des vallées du Cwm-Virai et de l'Ittwitb , se dirige à TE. 11° N. de la carte de l'Ordonnance. Elle forme avec la direction du Système des Pays- Bas un angle de 10' seulement ! Cette série de crêtes croise les lignes stratigraphiques de la contrée et plusieurs séries d'autres crê- tes dirigées parallèlement au Système du Longmynd, au Système du Weslmorcland et du Hundsriick, au Système du nord de l'An- gleterre ; mais elle ne se confond pas avec elles, et tout indique qu'elle a été produite postérieurement. Elle n'est elle-même qu'une fraction d'un ensemble beaucoup plus étendu. Si, à partir deNotiingham, on trace sur la carte d'Angle- terre une droite parallèle à la direction dé- terminée ci-dessus pour Corven, cette droite passera un peu au sud de Derby et d'Uttoxes- ter, puis un peu au nord de Stafford, de Schrewsbury et de Welch-Pool ; elle longera les crêtes que nous venons d'étudier, et elle atteindra les côtes d'Irlande, un peu au sud du havre de Wexford. De Nottingham à Uttoxestcr , cette ligne représente la troncature qui termine, Yers le sud, le massif carbonifère du Derbyshire et SYS SYS 255 la limite septentrionale de la dépression que remplit, immédiatement au sud de cette troncature, la partie du nouveau grès rouge qui est postérieure au Magnesian limestone ; elle est parallèle à la ligne jalonnée au sud de cette même dépression par les relève- ments du terrain houiller qui ramènent au jour à Asby de la Zouche , à Tamworth , à Dudley , à Coolbrook-Dale et près de Schrewsbury. Le massif carbonifère du Derbyshire, abstraction faite de quelques légers festons, se termine carrément près de Nottingham par deux lignes droites qui se croisent à peu près à angle droit. L'une, parallèle à la stra- tification du terrain houiller et au Système du nord de l'Angleterre, court au N. 5° 0. ; elle est bordée par le grès rouge, le Magne- sian limestone et le nouveau grès rouge. L'autre, dirigée à l'O. quelques degrés S., parallèlement au Système des Pays-Bas, est bordée seulement par le nouveau grès rouge postérieur au Magnesian limestone; mais le grès rouge et le Magnesian limestone , d'a- près la colonation , très expressive, de la arte de M. Greenough , ne se sont déposés ni le long de cette dernière ligne, ni même en aucun point de la dépression qui borde la troncature méridionale du Derbyshire. N'est-il pas évident, d'après cela, qu'il eiiste là deux accidents stratigraphiques sensiblement perpendiculaires entre eux; le côté oriental de Derbyshire appartenant au Système du nord de l'Angleterre , qui est antérieur au grès rouge et au Magnesian limestone, et la troncature méridionale du Derbyshire appartenant au Système des Pays-Bas et étant postérieure au grès rouge et au Magnesian limestone, mais antérieure à la partie subséquente de la formation du nouveau grès rouge? C'est à cette même époque que les crêtes, dirigées à l'O. quelques degrés S., que M Greenough a figurées sur sa carte près de Welch-Pool. doivent avoir reçu leur re- lief caractéristique. La ligne tirée de Not- tingham, dans la direction du Système des Pays-Bas, après avoir longé ces crêtes et le bas fond de Sarn-Gynfelyn, atteint les côtes d'Irlande, ainsi que je l'ai déjà lit, un peu au sud du havre de Wexford. Elle suit en- suite la directkm de la côte méridionale de l'Irlande, en passant un peu au nord de Dangravan et de Corke. et elle atteint la baie de Kenmare , en laissant , au sud , la saillie que forme cette même côte, en s'a- vançant jusqu'au cap Clear. Cette partie méridionale des côtes de l'Ir- lande présente une série d'accidents orogra- phiques et stratigraphiques dans lesquels le Système des Pays-Bas se dessine avec une netteté toute particulière. Pour comparer plus rigoureusement la direction du Système des Pays-Bas à celles des accidents statigraphiques du midi de l'Irlande, je rappelle que le grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas coupe le méridien du cap Clear, 11° 49' 34" à l'O. de Paris, par 49° 40' 28'' de latitude , sous un angle de 73° 29' 55"; la direction ainsi déterminée, transportée au cap Clear même, devient N. 73° 29' 30" E. ou E. 16° 30' 30" N.-O. 16° 30' 30" S. Il est facile de la con- struire sur la belle carte géologique de l'Ir- lande, publiée par M. GrifSth, et on voit qu'elle y est représentée par une ligne qui, partant du cap Clear, va passer à 6 ou 700 mètres (moins d'un demi-mille) au sud du cap Seven-Heads et du cap Old-Head-of- Kinsale, et qui représente aussi exactement que possible la direction des couches de vieux grès rouge qui forment tous les caps de cette côte. Les lignes anticlinales et synclinales que les différentes assises de la série carbonifère, du vieux grès rouge et des schistes anciens, forment entre le cap Clear et Killarney, ont une direction moyenne exactement sembla- ble. Seulement, aux approches de Corke et dans les environs de Kiîîarney, où le mill- stone-grit paraît être en gisement transgres- sif par rapport au calcaire carbonifère, on voit cette direction se combiner avec une direction 0. un peu N que j'ai déjà signalée ci-dessus comme devant être rapportée au Système des Ballons. De plus, dans les poin- tes qui donnent un contour si dentelé à la côte dirlande, entre le cap Clear et l'em- bouchure du Shacon, et qui constituent en quelque sorte le Finistère britannique, on voit fréquemment se dessiner une direction E. 25 à 30 N., qui me paraît devoir être rapportée au Système du Finistère dont elle dévie seulement un peu vers le nord ; car la direction de ce Système, transportée de Brest au cap Clear, est E. 25° 31' N. Cette direc- 256 SYS SYS tion affecte, en quelques points, le millstone- gril et le terrain bouiiier, et il en est de même de la direction du Système des Ballons, ce qui me paraît prouver qu'ici, comme dans le sud du pays de Galles, ces deux directions ont été reproduites comme directions d'em- prunt à l'époque de la formation du Système des Pays-Bas. Mais c'est autour de la direc- tion de ce dernier Système qu'oscillent le plus souvent les directions des couches de culm et de houille que renferme le millstone- grti du S.-O. de l'Irlande. La direction du Système des Pays-Bas se dessine , d'une manière très exacte et très prononcée, dans un grand nombre des traits orographiques et stiaiigraphiques de l'inté- rieur de celle île. Ainsi on la retrouve, d'a- près la carte de M. Grifuth, dans les mon- tagnes de Caliye, dans celles de Ballioruan et autres au sud et au nord de Kilmallock; dans les montagnes de Slieve-Bernagb , de Slieve-Boughta , et de Slieve-Cullane au nord et au nord-ouest de Limerick ; dans les montagnes de Gurlew et de Killgarrow , au nord de Boy le, etc. , montagnes dont la formation est évidemment postérieure au dépôt du millstone -g rit , et sans doute aussi à celui du terrain houiller. Le magnesian- Ume-ïtone n'existant pas en Irlande, et le nouveau grès rouge ne se montrant que dans le nord de celle île, on ne peut pousser plus loin la détermination de leur âge re- latif. Mais je ne puis m'étendre, ici, plus au long sur la structure si intéressante et si com- pliquée âe l'Irlande; je me hâte de revenir à l'Angleterre pour examiner les accidents stratigraphiques du Système des Pays-Bas, qui existera dans le Devonshire et le Cor- nouatiles. Nous avons vu que la perpendiculaire à la méridienne de Bolkenburg coupe les méri- diens d'East- Gowes , de Flymouth et du mont Saint-Mhhel (pies Penzanee), à 9' 43", a 10 35", et à 14' 53" au nord de ces trois points respectivement. Il est facile de la construire, d'après ces données, sur une Carte d'Angleterre quelconque. On voit alors que le grand cercle dont il s'agit passe à peu près par Deal (Kent), par Petworlb- Sussex , par Sidmoutb ( Devonshire), et par Saint Colomb miner (Cornouailles), et que ca direction représente, aussi exactement que possible, la direction générale de la côte méridionale de la Grande-Bretagne. Cette côte, étant formée en partie de craie et de dépôts tertiaires, ne peut avoir été façonnée qu'a une époque postérieure de beaucoup à la formation du Système des Pays-Bas; mais la conformité de direction générale que je viens de signaler me porte a croire que la direction du Système des Pays-Bas a été re- produite , comme direction d'emprunt , par l'une des révolutions les plus modernes qui ont agi sur le sol de l'Angleterre. De là il résulte que celte direction doit être forte- ment imprimée dans les couches paléozoï- ques et dans les roches plus anciennes qui supportent les formations modernes du midi de l'Angleterre, et qu'on doit s'attendre à la trouver très clairement marquée dans les parties du Devonshire et du Cornouailles dont le sol est composé par les roches anté- rieures au nouveau grès rouge. Le grand cercle de comparaison du Sys- tème des Pays-Bas , dont je viens de tracer le cours d'une manière générale, serait re- présenté, sur la carte de l'ordonnance, par une ligne sensiblement droite , qui ferait , avec les lignes horizontales de projection , un angle de lOo 50' environ, en se dirigeant de l'E. 10° 50' N. à l'O. 10° 50' S. de la carte de l'ordonnance. Les feuilles 23 et 24 de la carte géologique de l'ordonuance, publiée par sir Henry de La Bècbe , montrent en effet que dans le midi du Devonshire, entre Tor-Bay et Ply- mouth, la direction moyenne des masses lenticulaires de trapp qui affleurent au mi- lieu des terrains schisteux, est assez exacte- ment représentée par une ligne tirée d'Ugh- borough a 1 île Saint-Nicolas. Or cette ligne se dirige à l'O. 10° S. de la carte de l'or- donnance, ei ne fait, par conséquent, avec la direction du Système des Pays-Bas, qu'un angle de 50'. La direction d'une grande partie des masses de trapp , des dykes d'Elvan et des filons métallifères qui, dans l'espace situé enlre Plymoulh et Launceston, près des bords de la Tamer, traversent les schistes compris eu ire la masse granitique du Dart- moor etcelledu Bodmin-moor, se rapproche beaucoup de la précédente. Sauf quelques anomalies , l'orientation de la plupart de ces masses s'éloigne de moins de 10° de SYS celle que nous venons d'indiquer, et , d'a- près la feuille 25 de la carte de l'ordon- nance , un certain nombre d'entre elles s'y rapportent exactement. En général ce- pendant, elles se rapprochent un peu plus de la ligne E.-O., et la direction moyenne est à peu près 0. 5" S. de la carte de l'or- donnance : cette direction moyenne forme, par conséquent , avec la direction du Système des Pays-Bas, un angle de 5° 50'. La direction d'une nombreuse série de djkes de trapp et d'Elvan, qui , d'après la feuille 30 de la carte de l'ordonnance, cou- pent le hillas duCornouailles, entre Padstow et Saint-Austle , et au nombre desquels se trouvent les dykes d'Elvan , que le tracé de sir Henry de la Bêche détache si pitto- resqueinent du granité du Bodmin-moor, est également 0. 5° S. de la carte de l'or- donnance. Plus près de la pointe du Cornouailles , à l'O. deTruro, on retrouve encore, dans les dykes d'Elvan et dans les filons métal- liques tracés sur les feuilles 31 et 33 de la carte de l'ordonnance, beaucoup de direc- tions qui oscillent de quelques degrés au- tour de la même direction 0. 5° S. Mais on trouve plus souvent encore des directions qui oscillent légèrement autour de l'O. 25° S. de la carte de l'ordonnance , et l'on voit plusieurs dykes d'Elvan passer de l'une à l'autre des deux directions par une inflexion plus ou moins adoucie , ce qui montre clai- rement que l'une et l'autre ont été produi- tes simultanément. La première me paraît devoir être rapportée au Système des Pays- Bas, malgré la divergence de 5° 50' que j'ai déjà signalée , et la seconde au Système du Finistère , qui aurait encore fourni ici une direction d'emprunt. La direction du Système du Finistère, transportée de Brest au mont Saint-Michel, près Penzance, devient E. 22° 30' N. du monde, ou E. 20* 9' N. de la carte de l'or- donnance. La différence avec la direction moyenne mentionnée ci -dessus est de 4° 51'; mais il est à remarquer que cette dif- férence est comptée dans le même sens, et qu'elle est presque de la même quan- tité qu'à l'île d'Cuessant et dans le Pem- brokeshire. Les directions que j'ai indi- quées dans le S.-O. de l'Irlande, comme se rapportant, en principe, au Système du Fi- T. XII. SYS 25; nistère, éprouvent aussi une déviation dans le même sens. L'existence de cette dévia- tion devient ainsi une sorte de règle dans toute la contrée maritime dont nous par- Ions. La direction du Système du Finistère est fortement dessinée sur les cartes de l'or- donnance par les masses de roches amphi- boliques qui sont intercalées dans les killas entre Penzance et Redruth ; mais celles-ci pourraient bien dater de l'époque antésilu- rienne à laquelle s'est formé le Système du Finistère. On observe encore d'autres directions dans les dykes d'Elvan et de trapp, et dans les filons métalliques du Cornouailles et du Devonshire , telles que celles des Systèmes du Longmynd, du Morbihan et des Ballons , ce qui n'a rien de surprenant. On les voit fréquemment aussi se contourner autour des protubérances granitiques , ce qui est plus naturel encore. L'ensemble des masses granitiques du Devonshire, du Cornouailles et des îles Sor- lingues se coordonne à une ligne brisée analogue à celles que décrivent les bandes de calcaire carbonifère du Condros , mais dont les deux branches forment entre elles un angle plus obtus. En Belgique, les lignes brisées dont nous parlons présentent des an- gles d'environ 60°. Dans le S.-O. de l'An- gleterre , les directions normales des Sys- tème des Pays-Bas et du Finistère, auxquelles se rapportent les lignes dont il s'agit, for- ment entre elles un angle aigu de 9° 19' ou un angle obtus de 80° 41'. Mais avec les déviations qu'elles présentent habituelle- ment dans le Cornouailles et le Devonshire, ces deux directions forment un angle aigu d'environ 20°, ou un angle obtus d'environ 70°. Or tels sont , en effet, à peu près les angles que forment entre elles deux lignes, menées l'une du centre du groupe des îles Sorlingues au centre de figure de la masse granitique du Bodmin-moor, et l'autre de ce dernier point au centre de figure de la masse granitique du Dartmoor. Je suis très porté à croire que ces deux directions sont en rapport avec les deux époques d'éruption de substances granitiques signalées dans ces contrées par sir Henry de la Bêche (1). (i) II. T. de la Bêche , liepori on Ihe Geology of Corn* uait, Devon uni tvtu Somerset^ 33 258 SYS SYS On retrouve la seconde de ces deux direc- tions au nord et à l'est de la zone granitique, dans la partie du Devonshire où le nouveau grès rouge recouvre en stratiûcation discor- dante les roches paléozoïques. On voit fré- quemment reparaître dans la structure stra- ligraphique de cette contrée deux direc- tions qui font entre elles un angle de 15 à 20°. L'une est celle des plis des couches du Système carbonacé [Système des Ballons); Vautre est celle d'un grand nombre de fail- les , de fiions , et de quelques dykes de loches éruptives qui ont accidenté plus tard îe même terrain danjs une direction E. 3 à 7° N. de la carte de l'ordonnance (Système des Pays-Bas). Cette dernière direction se dessine assez en grand dans le bord septentrional du golfe que forme le nouveau grès rouge au milieu des collines du terrain carbonacé de Silverton à Jacobstow. Une direction pres- que exactement parallèle, ou dirigée E. 7° N. de la carte de l'ordonnance , se manifeste de même à WasGeld , au nord de Tiver- ton , et les masses de porphyre rouge quart- zifère, contemporaines des premières cou- ches du nouveau grès rouge qui s'élèvent aux environs de Silverton, s'allongent à peu près dans le même sens. En moyenne, toutes ces directions s'écar- tent d'environ 6° de celle du Système des Pays-Bas pour se rapprocher de la direc- tion E.-O. Cette déviation n'existe pas dans toute l'étendue du Devonshire et du Cornouailles ; car sur la ligne de Tor-Bayà Plymouth, les dislocations qu'on peut rapporter au Système ies Pays-Bas sont , ainsi que nous l'avons vu ci-dessus, presque exactement parallèles au grand cercle de comparaison de ce Sys- tème. Ce serait cependant une erreur de la considérer comme un accident purement fortuit et purement local. Nous avons déjà remarqué que la direction du Système des Pays-Bas se retrouve, et sans doute, comme direction d'emprunt dans la direction géné- rale de la côte méridionale de l'Angleterre; or elle s'y retrouve avec ses déviations, car la direction légèrement sinueuse de la grande ligne anticlinale de l'île de Wight et du Dorsetshire peut être représentée par une ligne tirée de Culver-Cliff (île de Wight) à "Weymouih , et cette ligne fait précisément aussi un angle de 6° avec le grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas , en se rapprochant, comme nous venons de le voir en Devonshire, de la ligne E.-O. Cette circonstance conduit naturellement à penser que les accidents du Système des Pays-Bas, qui existent sans doute au-des- sous du Dorsetshire et de l'île de Wight dans le sous-sol paléozoïque, y existent avec la même déviation que dans une partie du Cornouailles et du Devonshire. On voit donc que cette déviation a dû embrasser une certaine étendue, et je suis d'autant moins porté à la considérer comme un simple ac- cident fortuit, qu'elle est dans le même sens et presque de la même quantité que celle que la carte de M. Daniel Sharpe indique , ainsi que nous l'avons vu précédemment , p. 254 , dans un certain nombre de lignes stratigraphiques du nord du pays de Galles, aux environs de Corven, et que différents accidents stratigraphiques, plus rapprochés de la ligne E.-O. que la direction du Sys- tème des Pays-Bas, s'observent aussi dans le sud du pays de Galles et dans le sud de l'Ir- lande. Malgré sa réapparition en différents points fort éloignés les uns des autres, cette direction déviée qui s'observe surtout dans des failles et des filons plutôt que dans les plis des roches paléozoïques , est cependant moins persistante que ne le sont celles qui courent dans une direction sensiblement parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas; et lorsque je remarque, en outre , que cette direction E. 5° N. de la carte de l'ordonnance divise en deux parties sensiblement égales l'angle formé par la direction du Système du Finis- tère (E. 19° 57' N. de la carte de l'or- donnance), et par la direction du Système des Ballons (E. 9° 18' S. de la carte de l'ordonnance ) , je suis porté à n'y voir autre chose que la direction du Système des Pays-Bas déviée, et, pour ainsi dire, déje- tée par l'influence mécanique des disloca- tions du sol préexistantes. Dans un avenir plus ou moins prochain, lorsqu'on possédera pour une partie un peu considérable de l'Europe des cartes géolo- giques comparables à celles de VOrdnance Survey, les stratigraphes auront sans dou e à s'exercer fréquemment sur des directions SYS SYS 259 accidentelles du genre de celle-ci, directions dont l'existence n'est pas plus contraire au principe des directions, que l'existence des faces secondaires des cristaux n'est con- traire aux lois fondamentales de la cristal- lisation. En langage cristallographiquc cette direc- tion accidentelle s'appellerait un accroisse- ment tangent à l'angle obtus formé par les deux directions du Système du Finistère et du Système des Ballons. On peut concevoir, en effet, qu'un effort mécanique postérieur à la production de ces deux directions ait pu tendre à faire naître accidentellement une direction intermé- diaire entre elles, au lieu de faire renaître séparément ces directions elles-mêmes. Mais il faut remarquer en même temps, qu'ici la direction E. 5° N. de la carte de l'ordon- nance n'est que la direction moyenne d'un groupe de fentes et de filons assez diver- gents dont plusieurs présentent des in- flexions, et dont quelques uns suivent exac- tement, au moins dans une partie de leur cours , la direction du Système des Pays- Bas, d'où il me paraît résulter que la direction accidentelle ne peut être consi- dérée comme distincte par son âge de la direction normale, et que tous les accidents stratigraphiques que nous venons de suivre dans le Devonshire et le Cornouailles ap- partiennent en principe à un seul et même Système qui, d'après la direction principale, doit être le Système des Pays-Bas. Leur âge, autant qu'il peut être déter- miné, les rapporte en effet à ceSystème. Elles sont toutes postérieures au dépôt des roches paléozoiques du Devonshire, et même au plissement que ces roches ont subi dans la di- rection du Système des Ballons, et en masse elles sont antérieures au dépôt du nouveau grès rouge. Le tracé des cartes de l'ordon- nance et les descriptions de sir Henry De la Bêche (1) ne laissent aucun doute sur ce dernier point. Il n'y a d'exception que pour certaines failles qui coupent le nouveau grès rouge, mais qui, probablement, appartien- nent au même groupe de dislocations mo- dernes que la grande ligne anticlinale du Dorsetshire et de l'île de Wight. La seule incertitude qui pourrait subsister sur l'âge (i) Report on the Gcology of Cornwall , Devon and wett omerstt, p. 21a. des autres accidents stratigraphiques for- mant le groupe principal dont il s'agit seulement ici, résulterait de l'incertitude de l'âge des couches les plus anciennes du nouveau grès rouge du Devonshire et du conglomérat magnésien des Mendip- Hills, qui repose de même en stratification discordante sur les couches carbonifères affectées par les accidents stratigraphiques du Système des Pays-Bas. Ce conglomérat magnésien a été mis en parallèle, pendant longtemps, avec le magnesian limeslone du nord de l'Angle- terre. Mais déjà , en 1833 , j'ai pu m'ap- puyer sur l'autorité de M. le professeur Sedgwick pour regarder les conglomérats magnésiens des environs de Bristol et des Mendip-Hills comme plus récents que le calcaire magnésien du nord de l'Angle- terre, qui est parallèle au zechstein (1). Aujourd'hui les travaux de sir Henry de la Bêche prouvent clairement que ces conglo- mérats magnésiens sont loin de former, comme le magnesian limeslone , un étage distinct à la base du nouveau grès rouge. Dans l'index des couleurs et des signes em- ployés dans le Geological Survey de la Grande-Bretagne pour le S.-O. de l'Angle- terre et le S. du pays de Galles, sir Henry de la Bêche indique un calcaire et un con- glomérat magnésiens comme faisant partie delà série du nouveau grès rouge, et il ajoute en note que dans la contrée dont il s'agit ces roches se présentent dans toutes les parties de la série. Les coupes figurées par ce savant géologue , sur les feuilles 11, 13, 14, 15, 16, et surtout 17 des Horizontal Sections jointes au Geological Survey, ne laissent aucun doute à cet égard. Les conglomérats magnésiens du S.-O. de l'Angleterre s'étendant dans toute la hauteur du nouveau grès rouge , la pré- somption d'ancienneté qui avait paru ré- sulter de leur composition magnésienne se trouve détruite. On pourrait, à la vérité, se fonder sur les ossements de Sauriens thécodontes trouvés par M. le docteur Riley et M. par Stutchbury dans le con- glomérat magnésien de Durdham-Down , près de Bristol (2), pour soutenir que cette (i) Manuel géologique, trad. française, p. 633. (a) Report on the Gcology of Cornwall , Devon and Wt$ Somerset, p. a 19. 260 SYS SYS partie des conglomérats magnésiens descend jusqu'au niveau géologique du zechstein ; mais comme les Sauriens thécodontes peu- vent exister dans le grès des Vosges aussi bien que dans toutes les autres couches du terrain permien de sir Roderick Murchison, je crois qu'on est moins fondé que jamais à regarder aucune des parties du nouveau grès rouge et des conglomérats magnésiens du S.-O. de l'Angleterre comme plus an- cienne que le grès des Vosges. Les parties les plus anciennes et les plus grossières de ce dépôt me paraissent corres- pondre au poudingue de Malmedy dans ï'Ardenne, que je crois pouvoir rapporter au grès des Vosges; et les faits observés dans le S.-O. de l'Angleterre et dans la Belgique me paraissent concorder avec ceux signalés ci-dessus aux environs de Nottin- gham et de Derby, pour placer l'origine du Système des Pays-Bas entre le dépôt du magnesian limeslone et celui du grès des Vosges. Si du Devonshire et du Cornouailles nous passons actuellement aux côtes mé- ridionales de la Manche , nous verrons des accidents stratigraphiques que toutes ïeurs allures conduisent à rapporter encore au Système des Pays-Bas jouer un rôle assez important dans la presqu'île de Bretagne. Nous avons reconnu dans la structure si compliquée du sol de cette contrée, et dans les dentelures multipliées de ses côtes, des traces plus ou moins évidentes des huit systèmes de dislocations que nous avons étudiés avant de nous occuper du Système des Pays-Bas. Ces dislocations ne se révè- lent à l'extérieur que par de faibles proé- minences. Les saillies qu'elles peuvent avoir déterminées au moment où elles ont été produites paraissent avoir été rasées posté- lieurement, ce qui a donné aux horizons de la Bretagne ce caractère de platitude et de monotonie qui fatigue l'œil du géologue. La presqu'île de Bretagne est cependant traversée par une zone où se dessinent des reliefs un peu plus saillants, et où différen- tes cimes atteignent et dépassent même la hauteur de 400 mètres au-dessus de la mer. €ette zone, remarquable par ses accidents orographiques, s'étend de l'est, quelques de- grés nord à l'ouest, quelques degrés sud, depuis les environs de Falaise et d'Alcnçon jusqu'aux pointes extrêmes du Finistère, la pointe de Saint-Mathieu et la pointe du Raz, au delà desquelles le groupe d'îles que termine l'île d'Ouessant, ainsi que la chaus- sée de Sein , prolonge en quelque sorte la région accidentée au sein même de l'Océan. La côte septentrionale de la Bretagne , presque rectiligne dans son ensemble , de l'île d'Ouessant à l'île de Brehat, et pro- longée par le Banc des Minquiers au nord de Saint-Malo, dessine le côté nord de la région accidentée, suivant une ligne diri- gée de l'E. 10° N. à l'O. 10° S. de Cassini. Une ligne tirée de l'E. 4° N. à l'O. 4° S. de Cassini, depuis la montagne des Avaloirs, près de Pré-en-Pail , qui , sans dépasser la hauteur de 417 mètres , forme la cime la plus élevée de toute la presqu'île et la plus méridionale des montagnes des environs d'Alençon, jusqu'à la crête de la montagne Noire au nord de Gourin (Finistère), des- sine le côté méridional de la même zone , dont la direction moyenne est E. 7° N., 0. 7° S. L'accidentation particulière qui distingue la zone dont je viens de parler est proba- blement l'effet d'un phénomène géologique particulier, dont M. Boblaye avait déjà consigné l'indication dans quelques passages de son mémoire sur la Bretagne, cités pré- cédemment, p. 206, et que M. Dufré- noy a signalés plus explicitement dans le 3e chapitre de Y Explication de la Carte géo- logique de la France. Après avoir mentionné deux des époques anciennes de dislocation dont les traces sont les pîus manifestes ea Bretagne, M. D'jfrcnoy en distingue une troi- sième sur laquelle il s'exprime ainsi : « La » troisième, beaucoup plus moderne que les » deux précédentes, et dont nous ne sau- » rions fixer l'âge géologique, s'est propagée » presque de l'E. à l'O., tirant cependant » de quelques degrés vers le N. La forme » générale de la côte septentrionale de la » Bretagne se rattache à cette cause qui a » influé si puissamment sur la configuration » de cette contrée: elle se retrouve dans la » direction de toutes les cimes granitiques » qui la traversent de l'E. à l'O. Elle paraît » le résultat de l'arrivée au jour des gra- » nites qui les composent (1). » (i) Dufrénoy . Explication de la Carte écologique d* Fmnce, t. I, p. 1S1, SYS SYS 261 Les masses granitiques se montrent en effet en plus grand nombre, et avec des con- tours plus morcelés, dans la zone accidentée dont nous parlons, que dans tout le reste de la presqu'île ; et au milieu de leurs contours festonnés on y voit souvent se dessiner des directions qui tendent vers l'O. 4° à 9° S., et en moyenne à peu près vers l'O. 7° S. Ces directions se font particulière- ment remarquer dans l'orientation générale de la masse granitique coupée par la Mayenne, au sud de la ville de Mayenne, dans le département du même nom; dans celle de la masse granitique qui traverse la partie méridionale du département de la Manche, depuis Bernières, à l'E.-S.-E. de Vire (Calvados) jusqu'à Caroles sur la baie de Cancale; dans celle de la série de masses granitiques qui deJuvigny (Manche) s'étend par le Mont-Tomblaine, le Mont- Saint-Michel et le Mont-Dol, jusqu'à Châ- teau-Neuf (Ille-et-Vilaine); dans la forme générale de la masse granitique de Hédé; dans l'orientation des limites méridionales des masses granitiques de Dinan et de Mon- contour, de la masse granitique de Quin- tin, et des massifs granitiques qui s'élèvent au nord de Brest et de l'entrée de l'Iroise. Cette direction est loin d'être la seule qui se dessine dans les contours et les aligne- ments des masses granitiques de la Bretagne, même dans la zone que nous considérons; mais il existe en Bretagne comme en Cor- nouailles, et dans beaucoup d'autres pays, des roches granitoïdes de plusieurs époques. Indépendamment des porphyres quartzifères qui deviennent quelquefois granitoïdes , M. Dufrénoy distingue en Bretagne des gra- nités de deux âges différents. Il dit que la postériorité du granité porphyroïde par rap- port au terrain de transition est certaine, et il ajoute que probablement ce granité est as- sez moderne, attendu que le terrain houiller de Quimper, dont les couches sont contour- nées dans tous les sens, paraît avoir été bou- leversé par des roches qui en dépendent (1). C'est en effet vers la pointe de la Bre- tagne, et particulièrement en approchant de Quimper, que les directions dont nous nous occupons se dessinent de la manière la plus distincte. (i) Dufrénoy, Explication de la Carte çéotc;iijue de la France, t I, p 194. Ainsi qu'on peut s'en assurer sur la carte géologique de la France , et mieux encore sur les belles cartes géologiques des dépar- tements des Côtes-du-Nord et du Finistère, exécutées par M. Lefébure de Fourcy , ingénieur des mines, les lignes orographi- ques et stratigraphiques de la montagne Noire , entre Carhaix et Quimper, la côte méridionale de la baie de Douarnenez, qui forme le flanc septentrional de la presqu'île de Raz , et diverses lignes stratigraphiques de la presqu'île de Crozon , des environs de Brest, de la contrée au midi de Belle-Isle-en- Terre, etc., courent en moyenne à l'O. 7° S. de la carte de Cassini. Mais à Quimper (lat. 47° 59' 50" N., long. 6° 26' 42" 0.), les lignes de projection de Cassini font avec les orientations astronomiques un angle de 4° 47' 54". De là il résulte que les lignes orographiques et stratigraphiques dont je viens de parler se dirigent , à très peu près, de l'E. 11° 48' N. à l'O. 11° 48' S. du monde. Or la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, coupant le méridien de Plymouth ( 6° 29' 26" 0. de Paris ), ainsi que je l'ai dit ci-dessus , sous un angle de 77° 35' 40", il est aisé de voir qu'une pa- rallèle qu'on lui mènerait par Quimper se dirigerait à très peu près, en négligeant les secondes, de l'E. 12o 23' N. à l'O. 12° 23' S. du monde. La direction des lignes oro- graphiques et stratigraphiques dont je viens de parler ne s'écarte donc de la direction du Système des Pays-Bas que de 35', et elle s'en écarte dans le même sens que les lignes stratigraphiques des environs de Mons et de Merthyr-Tydfll, auxquelles elle est parallèle à 15 ou 16 minutes près. Il me paraît naturel d'attribuer à ces accidents stratigraphiques, orientésdansleur ensemble suivant la direction du Système des Pays-Bas, l'état de dislocation dans lequel se trouvent les terrains houillers de Quimper et de Kergogne (Finistère ). Les terrains houillers de Saint-Pierre-la Cour (Mayenne) et de Littry (Calvados) , quoi- que plus éloignés de la bande de terrain disloquée par les mouvements récents des granités, présentent aussi quelques déran- gements qu'on peut rapporter à la même époque ; mais ces dérangements n'affectent pas les dépôts de l'âge du grès bigarré efc 262 SYS des marnes irisées qui couvrent une partie des départements du Calvados et de la Manche. Ainsi tout ce qu'on peut constater relativement à l'âge de la série de disloca- tions qui traverse la Bretagne d'Alençon à la pointe du Raz cadre avec sa direction pour la rattacher au Système des Pays-Bas. Il existe encore , dans plusieurs autres parties de la France, des dislocations que tout conduite rapporter au Système des Pays-Bas. Un gisement de houille sèche, qualifiée d'anthracite, a été reconnu à Sincey (Côte- d'Or), où il fait partie d'une bande de ter- rain houiller connue sur une longueur de 24 kilomètres, de Ruffey (Côte-d'Or, entre Courcelles-lez-Sémur et Bierre) à Villiers- les-Nonains (Yonne). Dans cet intervalle , les affleurements carbonifères se montrent dans tous les vallons qui traversent le ter- rain d'arkose , et entament les terrains plus anciens sur lesquels ce dernier repose en couches à peu près horizontales. Le ter- rain houiller, encaissé au milieu des pre- miers, est recouvert par l'arkose en strati- fication complètement discordante. Aux recherches de Sincey, les couches carboni- fères près du jour plongent au N. ; mais à la profondeur de 150 mètres, elles inclinent vers le sud d'environ 60o. Dans leur en- semble elles sont presque verticales. Les affleurements houillers occupent rarement une largeur de plus de 100 à 200 mètres, et sont ordinairement bordés vers le nord par des protubérances d'eurite et de granité à petits grains. La série de ces affleure- ments forme une bande presque rectiligne, dirigée de l'E. 2° N. à PO. 2° S. (1) de Cassini. Sincey se trouvant par 47° 26' 40" de lat. N., et par 1» 47' 30" de long. E. de Paris , l'orientation astronomique de ce lieu fait un angle de 1° 19' 10" avec celle de Cassini, d'où il résulte que la bande houillère de Sincey se dirige de l'E. 0° 40' 50" N. à l'O. 0° 40' 50" 0. du monde. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rothenburg coupe le méridien de Mons ( 1° 37' 20 ' à l'E. de Paris) sous un angle de 83° 54' 4". Une parallèle à ce grand cercle de compa- raison menée par Sincey coupe le méridien astronomique sous un angle de 84° 2' ( en (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I , P. 682. SYS négligeant les secondes ) , ou se dirige de l'E. 5» 58' N. à l'O. 5o 58' S. du monde. Elle forme par conséquent avec la direction de la bande houillère un angle de 5° 17', Cette différence est sans doute assez forte , mais elle est comptée dans le même sens , et elle est presque de la même grandeur que celle dont nous avons constaté l'exis- tence au Cornouailles. Je crois qu'elle ne doit pas empêcher de rapporter au Système des Pays-Bas le redressement des couches houillères de Sincey, redressement que sa date relative, en tant qu'elle peut être dé- terminée, rapproche d'ailleurs du Système des Pays-Bast puisqu'il a été effectué entre le dépôt du terrain houiller et celui des premières couches de lias. Je suis encore porté à rapporter à cette même catastrophe les dérangements multi- pliés qu'ont subis les couches houillères de Sarrebruck, avant le dépôt du grès des Vosges, qui s'est étendu horizontalement sur leurs tranches, et les mouvements moins considérables que paraît avoir éprouvés le sol des Vosges , entre le dépôt de grès rouge qui n'a rempli que le fond de quelques dépressions , et celui du grès des Vosges qui s'y est élevé beaucoup plus haut, et y a recouvert des espaces beaucoup plus consi- dérables. Ainsi que MM. d'Oeynhausen et de Dé- chen l'ont indiqué depuis longtemps , le gisement du terrain houiller de Sarrebruck paraît être discordant avec celui des assises du terrain de transition. Au pied du Hund- srûck, on voit en divers lieux , et notam- ment à Nonnweiler , sur la route de Birken- feld à Trêves , les couches du terrain houiller reposant en stratification complè- tement discordante sur les tranches des couches inclinées des quartzites , dont la penteS.E. de Hundsruck est composée(l). Les couches de terrain houiller sont dirigées en général de TE. N.-E. à l'O. S.-O. (2). Cette direction est à peu près la même que celle de l'alignement général des masses de mélaphyre, qui ont percé le terrain houiller aux environs d'Oberstein et de Kirn. L'une et l'autre ont probablement été déterminées en grande partie par celle de la base méri- (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. C98. (2) lbid., p. 301. SYS SYS 2G3 dionale dos Hkiadsrûck à laquelle elles sont à pta près parallèles. L'éruption des méln- phyres et le plissement du terrain liouiller SODl antérieurs au dépôt du grès des Vosges, et me paraissent devoir être rapportés au Système des Pays-lias , malgré la déviation facile à expliquer que présente leur direction commune. Les mélaphyres des Vosges me paraissent avoir de grands rapports avec ceux des envi- rons d'Oberstein et de Kirn, et je suis porté à supposer que, comme ces derniers, ils >nt fait éruption après le dépôt du terrain liouiller, et même après le dépôt de grès rouge, mais avant celui du grès des Vos- ges (1). L'apparition au jour de ces petites masses de mélaphyre , qui ne jouent qu'un rôle peu important dans le relief général des Vosges, aurait coïncidé avec le plisse- ment des terrains houillers des Pays-Pas et de Sarrebruck, et avec l'abaissement géné- ral du sol des Vosges, qui a permis au grès des Vosges de le recouvrir en grande partie. Le sol de la forêt Noire a présenté dans le même moment un phénomène semblable, et le sol du pays de Nassau a éprouvé en même temps un plissement qui y a con- tourné les couches dévoniennes suivant une louble direction, dont l'une est parallèle à !a crête du Hundsruck , tandis que l'autre, courant à PO. quelques degrés S., est sen- siblement parallèle au grand cercle de com- paraison du Système des Pays-Bas. Le temps et l'espace me manquent pour achever d'examiner ici, une à une, toutes les autres lignes de dislocation qui, en divers points de l'Europe, pourraient être rappor- tées au Système des Pays - Bas. Je me bor- nerai à citer encore une contrée où il joue un rôle très remarquable : c'est le terrain carbonifère du Donetz , dans le midi de la Russie. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rothenburg, prolongée à l'est, coupe le méridien de Ta- ganrog (36° 35' 57" à l'E. de Paris) par 48° 20' 53 ' de lat. N. sous un angle de 69° 0' 2'', c'est-à-dire, en négligeant les secondes, à 1° 9' au nord de Taganrog , et en se diri- geant de l'O. 21° N. à l'E. 21° S. Or, si l'on marque sur la carte de sir Roderick (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. J69. Murchïson un point lilué à 1° 9' au N. de Taganrog , et qu'on rrace par ce point une ligne dirigée de l'E. 2î° N. à l'O 21° S., on verra d'abord qu'elle passe à peu près par Bu- tsohak sur le Dnieper au sud de Kief, et par Troilinska sur la rive droite du Don; qu'elle représente , aussi exactement que possible, l'axe longitudinal de la région carbonifère ; qu'elle est parallèle à la direction générale de la ligne qui termine cette région le long 20' 53'' N., long. 36° 35' 57" E. de Paris), de- vient E. 40° 6' S. Elle coupe la direction du Système des Pays-Bas sous un angle de 19e 6', et elle est sensiblement parallèle à la direction particulière suivant laquelle dé- vient les couches du terrain carbonifère aux approches de Bakmouth. M. Le Play représente le terrain gypso-sa- lifère qui remplit le fond du bassin de Bak- mouth comme beaucoup moins disloqué que la partie du terrain carbonifère sur lequel il repose. Il y figure cependant quelques inclinaisons de couches qui se coordonnent 264 SYS SYS généralement à la direction du Système des Pays-Bas y et ne prennent qu'accidentelle- ment celle du Système des Ballons. MM. Murchisun et de Verneuil ont rap- porté au terrain permien, d'après les fossiles qu'ils y ont trouvés, le terrain gypso-salifère de Bakmouth (1); et la manière dont il est représenté sur la fig. 3, pi. I, du t. Ier de de leur savant ouvrage, suppose qu'il ne partage pas toutes les dislocations du ter- rain carbonifère , quoiqu'il en ait éprouvé lui-même de très considérables. Toutes ces circonstances s'expliqueront très simplement si l'on admet, comme l'indiquent les direc- tions des couches, que le sol de celte con- trée a éprouvé deux dislocations, au moins, après le dépôt du terrain carbonifère : l'une immédiatement après le dépôt de ce terrain suivant la direction du Système des Ballons; l'autre après le dépôt d'une grande partie du terrain permien, suivant la direction du Système des Pays-Bas. Cette dernière aurait reproduit en quelques points, dans le ter- rain permien , la direction du Système des Ballons, comme elle l'a reproduite dans le terrain houiller du Pembrokeshire. Elle au- rait façonné la steppe granitique de l'Ukraine et de la Podolie en même temps et de la même manière qu'elle a façonné les contrées légèrement montueuses des bords du Rhin et de la Meuse, et les zones les plus acciden- tées de la Bretagne et du Devonshire. La contemporanéité de ces différents ac- cidents exige seulement que l'on regarde le terrain gypso-salifère de Backmouth comme ne représentant que la partie du terrain per- mien qui est antérieure au grès des Vosges et au conglomérat magnésien, avec ossements de Sauriens thécodontes des Mendip-Hills, supposition qui me paraît en elle-même aussi vraisemblable que toute autre. Les premiers dépôts postérieurs à l'apparition du Système des Pays-Bas, les conglomé- rats magnésiens inférieurs des environs de Bristol , les conglomérats rouges infé- rieurs du Devonshire, le poudingue de Mal - medy, les poudingues qui recouvrent le terrain houiller du Palatinat autour des masses de mélaphyre d'Oberstein et de Kirn , le grès des Vosges, etc., forment dans les parties de l'Europe où le Système des Pays-Bas a surtout exercé son influence, un (0 Russia in Europe and the Uralmountains, 1. 1, p. n5. horizon géognostique très distinct, mais très discontinu. Ces dépôts manquent dans la région du Donetz comme dans beaucoup d'autres ; mais sur les flancs de l'Oural , où l'influence du Système des Pays-Bas paraît avoir été peu sensible, ces dépôts existent en stratification concordante avec ceux qui représentent le grès rouge et le zechstein ; de sorte que MM. Murchison , de Verneuil et Keyserling ont été conduits à les com- prendre tous ensemble dans leur terrain permien. Indépendamment des autres considéra- tions qui nous ont conduit à les grouper ensemble , toutes les dislocations que nous venons de suivre depuis les pointes S.-O. de l'Irlande jusqu'à la pointe orientale de la chaîne carbonifère du Donetz, ont encore des caractères communs très remarquables. Nulle part elles n'ont donné une grande saillie aux rides qu'elles ont produites. Bien différentes en cela de plusieurs des systèmes antérieurs , et particulièrement du Système des Ballons, nulle part les roches éruptives ne s'y sont élevées à une grande hauteur , et souvent elles sont restées cachées dans les profondeurs de l'écorce terrestre. Peu de systèmes portent aussi évidemment l'em- preinte d'une compression latérale. Les plis des couches les plus remarquables ont été des plis rentrants dans l'intérieur de la terre, tels que ceux des terrains houillers des Pays- Bas et du sud des pays de Galles; et l'on peut remarquer que dans ces contrées (abs- traction faite de la pointe de Pembroke- shire) les dislocations dont le système des Pays-Bas se compose se distinguent de celles qui forment le système immédiatement antérieur, dont quelques géologues les rap- prochent chronologiquement, en ce qu'elles n'ont que très rarement donné passage à ces roches trappéennes dépourvues de quartz {toadstone, whinstone), qui forment presque constamment le cortège des failles N.-S. du système du nord de l'Angleterre. Mais sans donner généralement passage aux roches éruptives, ces plis rentrants et serrés latéralement ont cependant facilité l'issue de certaines émanations métallifères qui ont imprimé un cachet particulier aux parties de l'Europe que traverse la zone affectée par le Système des Pays-Bas. Je veux parler des émanations magnésiennes SYS SYS 2c; luxquelleslc conglomérat magnésien des en- virons de Bristol et les dolomies de dépôt du grès bigarré et du muschelkalk doivent leur composition; des émanations zincifères et plombifères auxquelles sont dus les dépôts superficiels de calamine , de blende et de galène* des Mendip-Ilills, des Pays-Bas, de la Silésie , etc., et peut-être celles qui ont produit les dépôts de manganèse du De- vonshire et de la base méridionale du Harlz. Toutes ces émanations ont commencé à se faire jour immédiatement après la formation du Système des Pays-Bas, mais elles ont continué à se développer pendant une assez longue période géologique ; et c'est ainsi qu'elles ont pu produire les dépôts de ga- lène renfermés dans le grès bigarré de Bley- berg, près d'Aix-la-Chapelle, et les dépôts de calamine et de galène renfermés dans le muschelkalk dolomitique de Tornowitz, en Silésie. Ainsi que je l'ai annoncé au commence- ment de ce chapitre, j'ai préféré me borner à discuter la manière dont la direction du Système des Pays-Bas est représentée par le grand cercle de comparaison que j'avais adopté provisoirement en 1833, c'est-à-dire par la 'perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg. J'ai fait voir que ce grand cercle satisfait encore à peu près aux obser- vations actuelles. II est cependant à remar- quer qu'il s'en éloigne très souvent d'en- viron un degré , et presque toujours dans le même sens , d'où il résulte que le grand cercle dirigé à Mons, de l'E. 5° N. à l'O. 5° S. , que j'avais proposé subséquemment (1), approche plus encore de représenter la moyenne des observations. On peut remarquer en outre que la per- pendiculaire à la méridienne de Rothenburg approche beaucoup d'être perpendiculaire au grand cercle de comparaison du Système du nord de l'Angleterre , qui se dirige dans le Yoredale au N. 5° 0. Ces deux grands cercles se coupent un peu au nord de Ports- moulh sous des angles d'environ 95° 41', et 84° 19', l'angle aigu étant tourné vers le pôle boréal. Il s'en faut donc de5°4l' seu- lement qu'ils ne soient perpendiculaires (i) Explication de la Carte géol. de la France, t. I, p. 17. La désignation de ce grand cercle y a été imprimée incor- rectement ; on a mis E. 5'' S.-O. *• N., taudis qu'il fallait mettre E S* N.-O. 5« S. T. III. . entre eux. Ainsi que je l'ai déjà indiqué, et comme je le montrerai plus loin , il serait très naturel que les directions de deux systèmes formés à deux époques immé- diatement consécutives se rencontrassent à angle droit ; or si l'on prenait pour grand cercle de comparaison du Système des Pays- Bas celui qui passe à Mons en se dirigeant de l'E. 5° N. à l'O. 5° S., cette condition approcherait davantage d'être satisfaite, car la rencontre aurait lieu sous des angles d'environ 94° 50' et 85° 10'. Il ne s'en fau- drait donc plus que de 4° 50' que les deux Systèmes ne se rencontrassent à angle droit, et cette nouvelle considération se joindrait ainsi à la précédente pour faire regarder le grand cercle de comparaison passant par Mons comme préférable à la perpendicu- laire à la méridienne de Rothenburg. Il y a par conséquent tout lieu de penser qu'en proposant en second lieu de prendre pour grand cercle de comparaison du système des Pays-Bas celui qui passe à Mons en se dirigeant de l'E. 5° N. à l'O. 5° S. , ce qui changeait la direction première de 50 mi- nutes , je me suis rapproché d'autant de la vérité, et j'emploierai ce dernier grand cercle de comparaison , dans la suite du présent travail, de préférence au premier. Toutefois , ce grand cercle de comparai- son ne peut être considéré lui-même que comme provisoire. La détermination défini- tive du grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas exigerait une revue plus complète encore que celle que je viens de faire de toutes les dislocations qui peuvent être rapportées à ce Système, et l'application régulière de la méthode que j'ai développée au commencement de cet ar- ticle. La présomption que les deux Systèmes doivent être perpendiculaires entre eux peut d'autant moins suppléer à cette déter- mination rigoureuse, que le grand cercle, dirigé dans le Yoredale au N. 5° 0., n'est lui-même , pour le Système du nord de l'Angleterre, qu'un grand cercle de compa- \ raison provisoire , et que ce serait seule- ment à un grand cerch de comparaison définitif, et rigoureusement déterminé pour ce système , qu'on pourrait s'attendre à trouver celui du Système des Pays-Bas exactement perpendiculaire. Le temps et l'espace me manquent pour — ■ 3* MS SYS pousser plus loin ici ces recherches , qui donneraient pour le Système des Pays-Bas un nouveau grand cercle de comparaison diffé- rent des deux précédents, qui probablement ne passerait ni par Rothenburg, ni par Mons, mais qui serait trop peu éloigné de l'un et de l'autre pour que l'emploi de l'un ou de l'autre de ces derniers pût conduire, dans la pratique, à des erreurs importantes. X. Système nu Rhin. Les montagnes des Vosges, de la Hardt, de la forêt Noire et de l'Odenwald , forment deux groupes en quelque sorte symétriques, qui se terminent l'un vis-à-vis de l'autre par deux longues falaises légèrement si- nueuses, dont les directions générales sont parallèles l'une à l'autre , et au cours du Rhin qui coule entre elles depuis Bâle jus- qu'à Mayence. Ces deux falaises sont prin- cipalement composées d'éléments rectilignes orientés presque exactement du N. 21° E. au S. 21° 0. ; et les montagnes, dont elles sont pour ainsi dire les façades , présentent les unes comme les autres , dans beaucoup de points de leur pourtour ou de leur inté- rieur , d'autres lignes d'escarpements pa- rallèles aux précédentes. La direction de la crête de la partie cen- trale du noyau de roches anciennes des Vosges n'est pas en rapport avecles directions que présente la stratification d'une partie de ces roches, directions qui se rapportent prin- cipalement, ainsi que nous l'avons vu ci-des- sus, p. 221, au Système du Westmoreland et du Hundsrùclc, et peut-être aussi en partie au Système du Longmynd et au Système du Finistère. Cette crête qui, comme on l'a vu également, p. 229 , s'articule avec celle du massif des Ballons sous la forme du jambage vertical d'un T renversé (x), coupe manifes- tementla direction des roches schisteuses an- ciennes, et elle est parallèle à la direction moyenne des escarpements qui viennent d'être mentionnés, à celle d'un grand nom- bre de failles qui traversent le grès des Vosges et à la direction générale des assises légèrement inclinées de ce dépôt sédimen- taire. Le relief des Vosges, considéré dans tout son ensemble, se coordonne, comme celui des Pyrénées, à deux lignes de faîte paral- lèles entre elles, dont l'une se termine vis- SYS à-vis du point où l'autre commence. La première est la crête de la partie méridio- nale dont nous venons de parler. Elle se poursuit d'une manière continue depuis le Ballon d'Alsace jusqu'à la montagne qui sépare Sainte-Marie-aux-Mines de la Croix L'autre commence près deSaales, se pour- suit par le Donon jusqu'à la montagne de Saverne, et se continue même plus au N. jusque dans la Bavière rhénane en formant le bord occidental du massif montagneux qu'on nomme les basses Vosges ou la Hardt. M. le docteur Mougeot de Bruyères a fait remarquer depuis longtemps (1) comment la Système du Donon est séparé des chaînes méridionales par le Col de Saales, et com- ment le Système du Champ-du-Feu en est séparé par le Col de Steige , de telle sorte que le prolongement de la chaîne vosgienne jusque dans la Bavière rhénane appartien- drait au Système du Donon, tandis que celui du Champ-du-Feu, placé entre la vallée de la Bruche et celle de la Mûhlbach, jouerait un rôle plus secondaire. Le massif du Champ- du-Feu s'élève comme un jalon isolé dans le prolongement de la crête de la partie méridionale des Vosges, dont il est séparé par la contrée basse que forment le grès rouge et le grès des Vosges, depuis Saales jusqu'à Ville. Le terrain ondulé et d'une pente incertaine, dont les cols de Saales et de Steige font parlie, et qui se rattache vers le nord au Ban-de-la-Roche, remplit, dans les Vosges, une place analogue à celle que la vallée d'Arran occupe dans l'ensemble des Pyrénées. Les deux crêtes jumelles qui viennent d'être signalées relient entre elles toutes les montagnes auxquelles on a étendu la déno- mination de Vosges, et en forment les deux traits les plus saillants; mais elles n'y for- ment pas des traits isolés. Leur existence se rattache à des failles qui font partie d'un nombreux faisceau de failles parallèles aux- quelles sont dues les lignes les plus caracté- ristiques de l'intérieur et du contour des Vosges. La manière brusque dont le grès des Vos- ges s'élève au-dessus des plaines, phénomène que l'œil suit d'une manière si distincte et si uniforme, depuis Remiremont jusqu'à (i) Bulletin de la Société géologique de France, i834-j»3i?. t. VI. p. 45. SYS Pyrmasens, et qui est encore plus prononcé sur le revers opposé, le long de la plaine du Rhin , est ce qui particularise les Vosges comme région distincte, et ce qui leur im- prime, malgré la complication de leur com- position et de leur structure intérieure, un caractère d'unité. Mais cet isolément, les Vosges ne l'offrent pas elles-seules ; car, en face de ces montagnes, sur la rive droite du Rhin, se dessinent deux autres groupes, celui de la Forêt Noire et celui de l'Oden- uald , qui sont dans un isolement tout à fait analogue et dont les noms se prennent dans une acception géographique semblable à celle que l'usage attribue au nom de Vosges. C'est par là que les chaînes des deux rives du Rhin ont des traits de ressem- blance si frappants qui ont conduit depuis longtemps M. Léopold de Buch à les réunir l'une et l'autre dans un des quatre Systèmes qu'il a distingués en Allemagne , le Sys- tème du Rhin. Le cachet d'unité que présentent les Vosges s'étend même au groupe entier des montagnes des deux rives du Rhin dont les dislocations se coordonnent avec une sim- plicité qui permet de les embrasser dans leur ensemble, comme si elles formaient un tout complet, caractérisé dans le relief extérieur par la disposition symétrique qu'elles affectent. Cette symétrie ne se manifeste jamais si bien que lorsqu'on peut apercevoir à la fois l'un et l'autre groupe en totalité d'un point un peu éloigné vers le midi. Des collines de la Haute-Saône et particulièrement de la colline de la Motte près de Vesoul, on voit le profil des Vosges, qui est très bas et très plat vers le Val-d'Ajol, se relever et se bos- seler assez fortement plus à l'E., dans la ré- gion des Ballons. Les montagnes de la forêt Noire présentent une disposition correspon- dante dans un sens diamétralement op- posé: on peut en juger, en choisissant pour les examiner un point situé par rapport à elles, comme l'est la Motte de Vesoul par rapport aux Vosges. De la cime de PUetliberg, au midi de Zurich, on distingue à l'horizon la ligne monotone de la forêt Noire. Elle paraît bombée, mais très peu festonnée; moins que les Vosges ne semblent l'être lorsqu'on les voit de la Franche-Comté. Cette ligne de la SYS 267 forêt Noire s'élève vers l'O. avec une extrême uniformité, à partir des plaines du Wurtem- berg, auxquelles elle fait parfaitement con- tinuité, ce qui rappelle le raccordement des Vosges avec les plateaux qui bordent le Val d'Ajol, tel qu'on l'observe de la Motte de Vesoul. L'œil ne rencontre d'autre point d'arrêt, depuis le milieu de la forêt Noire jusque bien loin dans les plaines du Wur- temberg, que le rebord des Randen qu'on aperçoit de l'Uetliberg, au N. 1° E. Mais pour voir à la fois, avec un égal dé- veloppement, les Vosges et la forêt Noire, il faut monter, par un temps serein, sur une des hautes cimes du Jura placées dans le prolongement méridional de la plaine du Rhin. Me trouvant, le 28 juillet 1836, au lever du soleil, par un ciel sans nuages, sur la cime du Rôthi-Fluhe, au-dessus de Soleure, je détournai un instant mes regards du spec- tacle si attachant que m'offraient les Alpes et leurs magni6ques glaciers, pour considé- rer les lignes moins hardies de la partie sep- tentrionale de l'horizon. Les Vosges pré- sentaient alors les pentes abruptes de leur flanc S.-E. par-dessus les crêtes successives" du Jura et la plaine de Beffort, et je remar- quai en même temps la terminaison escar- pée qu'elles offrent en se prolongeant vers le nord, le long de la plaine du Rhin. Je sui- vais de l'œil leur bord oriental jusqu'à la montagne de Sainte-Odile. Je distinguais aussi très nettement le profil de la forêt Noire. L'horizon de la Souabe s'élevait dou- cement vers ce large massif, qui ne se dé- coupait un tant soit peu que vers le Belchen, presque sur le bord de la plaine du Rhin. Le Feldberg se détachait à peine de la ligne générale. La chute rapide du Blauen, vers la vallée du Rhin, était très sensible. Mes re- gards s'étendaient sur cette plaine unie, du milieu de laquelle je voyais surgir le petit groupe isolé du Kaiserstuhl, semblable à une taupinière dans le fond d'un large fossé. L'imagination se représentait aisément cette plaine remplacée par des masses aussi élevées que les Vosges et la forêt Noire entre lesquelles elle s'étend, formant de ces deux groupes une seule proéminence légèrement bombée, dont la voûte extrêmement sur- baissée s'inclinait d'un côté vers la Lorraine et de l'autre vers le Wurtemberg. Il sem- blait qu'il ne manquât que la clef de cette 268 SYS voûte qui se serait un jour abîmée pour donner naissance à la plaine du Rhin, flan- quée de part et d'autre par ses culées restées en place, de manière à former sur ses flancs deux escarpements ruineux en regard l'un de l'autre (1). Le profil que je viens de décrire et dans lequel se manifeste si bien l'unité de struc- ture des montagnes des deux rives du Rhin, est en même temps celui dans lequel elles occupent la plus grande largeur, et celui dans lequel leur terminaison extrême vers l'est et vers l'ouest est le moins nettement dessinée par les traits orographiques; mais cette exception ne détruit pas le fait géné- ral de l'isolement qui caractérise ces mon- tagnes. Il le détruit d'autant moins que les lignes d'élévation quelquefois moins abrup- tes qui forment, aussi bien que les escarpe- ments déjàsignalés, les traits caractéristiques du groupe naturel ou du Système de monta- gnes dont nous parlons , partagent avec ces derniers la propriété de se dessiner très Dettement sur une carte géologique de ces contrées, aussitôt qu'on y distingue par des couleurs différentes les deux formations, si souvent confondues ensemble , du grès des Vosges et du grès bigarré. Dans la forêt Noire et dans l'Odenwald, aussi bien que dans les Vosges , les escar- pements et les lignes saillantes ci-dessus mentionnés sont habituellement composés, en tout ou en partie , de grès des Vosges. Ils forment en général la tranche ou la pente douce terminale des plateaux plus ou moins étendus dont les couches de cette formation constituent la surface. Dans la forêt Noire et dans l'Odenwald, ils parais- sent dus comme dans les Vosges, à de gran- des fractures, à une série de failles paral- lèles qui ont rompu et diversement élevé, abaissé ou incliné les différents comparti- ments dans lesquels elles ont divisé la for- mation du grès des Vosges, à une époque où cette formation n'était encore recouverte par aucune autre. Le bouleversement dans lequel ces failles se sont produites est , par conséquent , antérieur au dépôt du système du grès bi- garré, du muschelkalk et des marnes iri- sées, qui tout autour des montagnes des (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. J, P. 436. SYS deux bords du Rhin s'étend jusqu'au pied des falaisesdirigéesduN.-N.-E.auS.-S.-O., mais qui, malgré les traces de dislocation très nombreuses et souvent fort éteudues qu'on y observe, ne s'élève jamais, comme le grès des Vosges, en véritables montagnes. Ce groupe de couches s'arrête toujours au pied des montagnes que constituent les for- mations ses aînées , dans une sorte d'atti- tude respectueuse, qui est un des caractères géologiques les plus remarquables de la contrée : cela seul donne aux montagnes du Système du Rhin un cachet d'ancienneté qui les distingue éminemment du Jura, des Pyrénées, des Alpes, et en général de toutes les chaînes plus modernes et plus élevées sur les flancs desquelles des formations ré- centes se montrent à de grandes hauteurs. Les phénomènes modernes, tout en ap- portant quelques légères modifications au relief des Vosges et en interrompant l'uni- formité des plaines environnantes , n'ont pas effacé les limites qui séparent ces plaines des montagnes. Ils n'ont pas ôté le carac- tère général de plaine au sol récent qu'ils ont accidenté; ils n'ont donné naissance dans la contrée qui nous occupe qu'à de simples collines. La distinction de la plaine et de la montagne remonte donc ici à une cause antérieure, et les limites des deux régions restent toujours généralement en relation avec les dislocations qui vien- nent d'être indiquées, ou avec d'autres dis- locations antérieures plus ou moins ancien- nes et plus ou moins considérables que nous avons signalées dans les articles précédents. L'espèce d'isolement dans lequel les Vosges, la forêt Noire et l'Odenwald se trouvent au milieu des plaines qui les en- tourent, et même par rapport aux ondu- lations que ces plaines présentent, est donc dû principalement aux accidents stratigra- phiques qui forment le caractère essentiel du Système du Rhin; mais les failles diri- gées en moyenne au N. 21° E. , qui sont ici les plus remarquables de ces accidents, ne sont qu'une petite partie d'un Système de dislocations beaucoup plus étendu qui tra- verse le sol d'une partie considérable de l'Europe. La ligue presque droite suivant laquelle se terminent à l'est lesgrauwackesdu Wes- terwald près de Hombourg, de Glessen, SYS SYS de Marbourg, est dans le prolongement presque exact de la faille qui limite les basses Vosges de Wissembourg à Wachen- heim. On observe aussi des traces de fractures analogues et semblablement dirigées, dans les montagnes entre la Saône et la Loire, dans celles du centre et du midi de la France, et jusque dans les parties littorales du département du Var. La bande de terrains houillers en lam- beaux Intercalés pour la plupart dans les replis des roebes cristallines, qui traverse le centre de la France en ligne droite de Decise (Nièvre) à Pleaux (Cantal), marque une dislocation parallèle aux précédentes, et qui en est probablement contemporaine. Les reliefs longitudinaux qui sont dans les Vosges les traits caractéristiques du Système du Ilhin , doivent leur origine à une série de failles orientées à peu près parallèlement les unes aux autres, du S. 18° à 23° 0., au N. 18° à 23° E.; c'est à dire en moyenne du S. 20o 1/2 0., au N. 20° 1/2 E. Cette direction peut être rap- portée aux environs de Saales dans Tinté- rieur des Vosges. Transportée à Strasbourg, qui se trouve à plus d'un demi-degré de longitude plus à l'est, au milieu de la plaine du Rhin et à peu près au centre des grou- pes montagneux qui en forment les deux flancs , cette direction devient à très peu près N. 21° E. : c'est la direction que j'ai adoptée depuis longtemps , à la suite de nombreux tâtonnements, pour le Système du Min. Pour transporter cette direction dans quelques uns des points de l'Europe dont je viens de parler, je supposerai que le grand cercle de comparaison du Système passe à Strasbourg , et qu'il coupe le mé- ridien de cette ville sous un angle de 21°. Afin de comparer à cette direction celle de la bande de lambeaux houillers qui traverse le centre de la France, je remarque d'abord que la partie la plus continue et la moins sinueuse de cette bande est la partie qui s'é- tend du lambeau houiller dePleaux (Cantal) à celui de Fins et Noyant (Allier). Or , la ligne qui joint le centre du terrain houil- ler de Pleaux au centre du terrain houil- ler de Noyant court au N. 22° { E.; le milieu de cette ligne se trouve un peu à 10. de Pontaibeaux dans un point si- tué environ par 45° 50' de lat. N., et par 0° 23' de long. E. de Paris. Ici , les orientations de Cassini ne forment avec les orientations astronomiques qu'un angle de 16' 30', d'où il résulte qu'au point ci-des- sus désigné la direction de la bande houil- lère du centre de la France se dirige, en négligeant les secondes, du N. 22° 46' E. , au S. 22o 46-' 0. du monde. La direction du Système du Rhin, transportée de Stras- bourg à ce même point, devient à très peu prèsN. 18°17'E.,S.18' 18°0.; elle forme , par conséquent, avec la direction de la bande houillère du centre de la France, un angle de 4° 28'. Sans être complètement négligeable , cette divergence paraîtra ce- pendant peu considérable, si l'on remarque que la direction de la bande houillère dont il s'agit est simplement jalonnée par des lambeaux discontinus du terrain houiller qui ne sont pas rangés rigoureusement en ligne droite. La bande de lambeaux houillers de la France centrale se perd au nord , près de Souvigny et de Decize , sous les couches non disloquées du trias. Elle est à peu près parallèle à uneligne qu'on tirerait du centre du bassin houiller de Bert et Montcom- broux (Allier), à Saint-Eugène, dans le bas- sin houiller du Creusot (Saône-et-Loire) , ligne qui marquerait probablement à peu près la direction de l'une des dislocations que le terrain houiller du Creusot a subies avant le dépôt du trias. Dans toutes les contrées qui viennent d'être indiquées, les plis et les fractures dont il s'agit sont antérieurs au dépôt du trias. Partout aussi on peut reconnaître qu'ils sont postérieurs au dépôt du ter- rain houiller. Il est vrai que l'absence, dans ces mêmes contrées, des formations com- prises entre le terrain houiller et le grès bigarré, empêche qu'on ne puisse détermi- ner d'une manière complète l'époque rela- tive de leur formation; mais on peut dire du moins que rien ne contredit jusqu'ici l'induction que fournit leur direction, pour les rapprocher de celles qui caractérisent le Système du Rhin. Le centre de l'Angleterre présente aussi des accidents stratigraphiques qui, d'après leur direction et d'après leur âge, paraissent devoir être rapportés au Système du Rhin. 270 SYS La direction du Système du Rhin transportée de Strasbourg à Dudley , en prenant pour grand cercle de comparaison celui qui passe à Strasbourg en se dirigeant au N. 21° E., devient à très peu près N. 13° E. Elle est représentée sur la carte d'Angleterre par une ligne tirée de Dudley à Longney, point situé sur la rive gauche de la Saverne, entre Gioucester et Newham : construite sur la carte de M. Greenough et sur celle de M. Murchison , cette ligne représente à peu près l'axe longitudinal de l'espace dont le terrain houiller de Dudley occupe la surface, et celui de l'enceinte que forment autour de cet espace les collines composées par les couches inférieures du nouveau grès rouge. Cette même ligne est par suite à peu près parallèle à l'ensemble des failles et des in- flexions auxquelles ces collines doivent leur relief, quoiqu'elle forme un angle d'environ 9°, avec la faille que M. Murchison a tracée de Wolverhampton à Cannock et à Wolse- ley-Park. D'après les coupes de la plan- che 37 du Silurian System , ces accidents stratigraphiques n'affectent d'une manière bien prononcée que les couches inférieures coloriées d'une teinte plus foncée du terrain de nouveau grès rouge , couches que leur position inférieure et leur composition con- duisent assez naturellement à regarder comme représentant le grès des Vosges. Le terrain houiller de Coal-Brook-Dale , pouvant donner lieu à des remarques du même genre, l'existence du Système du Rhin me paraît assez clairement indiquée dans la partie centrale de l'Angleterre. Ce Système a probablement influé sur la structure de quelques points du nord du Pays de Galles , et il me paraît se dessiner aussi dans quelques uns des traits généraux de la configuration des îles Britanniques. J'ai remarqué depuis longtemps (1) que les montagnes de l'Ecosse et de l'Irlande, depuis les îles Orcades et Shetland, jus- qu'aux granités de Wicklow et de Carlow , paraissent porter les traces de dislocations appartenant au Système du Rhin. Une pa- rallèle menée par Belfast (Irlande), au grand cercle qui est orienté à Strasbourg N. 21° E. , se dirige à très peu près au N. 9° 50' E. Cette ligne, construite sur la carte des îlej (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. 435. SYS Britanniques, passe à peu près à Fern» (comté de Wexfard), dans le midi de l'Irlande et à l'Ile Na-Gurach, entre le cap Wrath et Durness dans le nord de l'Ecosse. Elle est à peu près parallèle à la direction générale de la côte orientale de l'Irlande, et à celle de la côte occidentale de l'Ecosse, depuis la pointe méridionale de la presqu'île de Cantire au sud jusqu'au cap Wrath au nord. Elle trace à peu près l'axe longitudinal de la longue presqu'île de Cantire et le bord occidental de la région la plus élevée des Highlands, et elle est parallèle à l'axe de la longue chaîne d'îles qui s'étend de Bara- Head à North-Uist , axe dont le prolonge- ment atteindrait les îles Feroe , ainsi qu'aux axes longitudinaux des archipels, des Orcades et des Shetland. D'autres lignes d'une importance plus se- condaire, mais très remarquables encore, suivent aussi la même direction, et aucune circonstance importante ne me parait s'op- posera ce que cet ensemble de traits orogra- phiques soit considéré comme dû à des lignes de fracture ou d'élévation d'une date im- médiatement antérieure au dépôt du trias. S'il en est réellement ainsi , le Système du Rhin a joué dans le modelage général de l'archipel britannique un rôle aussi im- portant que le Système du Westmoreland , du Hundsriïck , le Système des Ballons, le Système du Forez, le Système du nord de l'Angleterre et le Système des Pays-Bas. Le Système du Rhin me paraît avoir joué aussi un rôle assez considérable dans les montagnes de la Scandinavie. Si, par Trondheim, en Norvège, on mène une parallèle au grand cercle qui est orienté à Strasbourg au N. 21° E., cette parallèle se dirige au N. 23° 42' E. Tracée sur la carte de Norvège, elle va passer à l'O. deTrom- soë, dans l'île de Hvaloën, dont elle trace à peu près la ligne médiane et suit dans toute sa longueur le pied de la grande chaîne du Kiol qui sépare la Norvège septentrionale de la Suède. Elle est sensiblement parallèle à la crête de cette chaîne et à plusieurs des acci- dents orographiques du midi de la Norvège, notamment, d'après la belle carte de M. Keil- hau , à l'axe longitudinal du bassin de Christiania. J'ai cru devoir rapporter la chaîne des Alpes Scandinaves au Système des Alpes oc- SYS eidentalcs dont il sera question ci-après; je ne vois pas de raison suffisante pour aban- donner cette opinion. Mais, comme la di- rection du Système des Alpes occidentales diffère extrêmement peu de celle du Système du Rhin, et comme les couches intermé- diaires, par leur âge, entre le vieux grès rouge et les terrains tertiaires pliocènes , manquent dans tout le littoral occidental de la Scandinavie , des accidents stratigra- phiques appartenant aux deux Systèmes peuvent y exister simultanément sans qu'il soit possible de les distinguer. Obligé de terminer ici ce paragraphe, j'a- jouterai seulement qu'il ne s'en faut que d'environ 4° que la direction du Système du Rhin soit perpendiculaire à celle du Système des Ballons. Le grand cercle de comparaison du Système du Rhin orienté, à Strasbourg, au N. 21° E., passe à une très petite dis- tance à l'O. du Brocken, dans le Hartz. Le grand cercle de comparaison que nous ayons adopté pour le Système des Ballons passe au Brocken, où il est orienté à l'O. 19° io N. Une parallèle au grand cercle de comparai- son du Systètrœ du Rhin menée par le Brocken court au N. 23° 14' E. Elle coupe le grand cercle de comparaison du Système des Ballons sous des angles de 86° l' et de 93° 59', an- gles qui ne diffèrent de l'angle droit que de 3° 59'. Les réflexions faites ci-dessus p. 265, à l'occasion de l'intersection presque ortho- gonale des Systèmes du nord de l'Angleterre et des Pays-Bas, trouveraient encore leur place ici. Il y a seulement à ajouter que, dans le cas actuel, le pôle astronomique se trouve dans l'angle obtus que forment les deux directions, tandis que, dans le cas pré- cédent, il se trouvait dans l'angle aigu, ce qui conduirait à penser qu'il n'y a rien de îonstant dans ces anomalies. XL Système du Tulringerwald, dd Bou- merwald-Gebirge, du Morvan. Le terrain jurassique, déposé par couches presque horizontales dans un ensemble de mers et de golfes, a dessiné les contours des divers Systèmes de montagnes dont nous avons déjà parlé, et en même temps ceux d'un Système particulier qui se distingue par la direction 0. 40° N.-E. 40° S. environ de la plupart des lignes de faîte et des val- Ides qu'il détermine, et par la circonstance SYS 171 que les couches du grès bigarré, du mus- chelkalk et des marnes irisées s'y trouvent dérangées de leur position originaire, aussi bien que toutes les couches plus anciennes. Les couches jurassiques, au contraire, s'é- tendent horizontalement jusqu'au pied des pentes et sur les tranches des couches re- dressées de ce Système; d'où il résulte que le mouvement qui lui a donné naissance a dû avoir lieu entre la période du dépôt des marnes irisées et celle du grès inférieur du lias. Ce mouvement doit avoir été brusque et de peu de durée, puisque dans beaucoup de parties de l'Europe, il y a liaison entre les dernières couches des marnes irisées et les premières du grès du lias ; ce qui montre que la nature et la distribution des sédiments a changé à cette époque géologique, sans que la continuité de leur dépôt ait été inter- rompue. Lorsqu'on promène un œil attentif sur la carte géologique de l'Allemagne par M. Léo- pold de Buch, ou sur celle plus détaillée encore du nord de l'Allemagne par M. Hoff- mann, on y reconnaît aisément l'existence d'un Système de dérangements qui court à peu près de l'O. 40° N. à l'E. 40° S., en af- fectant indistinctement toutes les couches d'une da.te plus ancienne que le ïceuper (marnes irisées, red mari) et le keuper lui- même, et qui ont concouru à déterminer les contours sinueux des golfes dans lesquels se sont ensuite déposées les couches jurassiques du nord et du midi de l'Allemagne. Ces ac- cidents comprennent la plus grande partie de ceux que M. Léopold de Buch a groupés sous le nom de Système du N.-E. de l'Alle- magne. Le Thiiringerwald, et la partie du B hmerwald-Gebirge comprise entre la Ba- vière et la Bohême, qui en forme presque exactement le prolongement, sont le chaînon le plus proéminent de cette ensemble d'acci- dents plus étendu que prononcé, et peu- vent servir à donner un nom à tout le Sys- tème. La direction 0. 40° N., qui est celle de l'ensemble des deux chaînes du Thurin- gerwald et du B hmerwald-Gebirge, se rap- porte naturellement au milieu de la longueur de la chaîne totale, point qui se trouve à peu près entre Eger et Beyreulh par 50° 0' 50'' delat. N. et9°38' 48" de long. E. de Paris, et qui ne coïncide avec aucune cime portant •272 SYS SYS spécialement le cachet du Système qui nous occupe, mais plutôt avec des masses d'une origine antérieure rompues et déplacées lors de la formation de ce Système. Cette même direction , transportée au Greifenberg, qui est l'une des cimes les plus centrales et les plus élevées duThuringerwald,et les mieux en harmonie par leur forme individuelle avec celle de la chaîne entière (lat. 50° 43' 10" N., long. 8° 21' 10'' 0. de Paris), devient , en négligeant les secondes, 0. 39° N. Or cette direction qui représente celle de la chaîne entière rapportée au Grei- fenberg représente aussi très sensiblement îa moyenne des directions propres au Sys- tème du Thuringerwald et du Bohmerwald- Gebirge qu'on peut mesurer sur la belle carte géognostique de laThuringe publiée récem- ment par M. le professeur BernhardCotta(l). D'après cela, je crois devoir adopter, comme grand cercle de comparaison provisoire du Système du Thuringerwald et du B'ohmer- ivald-Gebirge, un grand cercle passant par îa cime du Greifenberg (Thuringerwald) et orienté en ce point de l'O. 39° N. à l'E. 39° S. C'est à ce grand cercle que je com- parerai, dans les diverses parties de l'Europe, les directions des accidents stratigraphiques d'une date intermédiaire entre l'époque du trias et celle du terrain jurassique. En France, comme en Allemagne, on peut reconnaître les traces d'un ridement général du sol, dans une direction voisine duN. 50° 0. ou de l'O. 40° N. ; mais ce ridement n'a produit, en France comme en Allemagne, que des accidents d'une faible saillie, qu'il est impossible de dé-signer tous dans un ex- trait aussi abrégé que celui-ci, et dont il serait même difficile de bien exprimer la disposition sans le secours d'uue carte sur laquelle seraient figurées les contours de la mer jurassique. J'en indiquerai cependant quelques uns qui sont faciles à suivre sur la carte géologique de la France. La région occupée dans les plaines de la Lorraine par les marnes irisées se divise en deux compartiments situés, l'un au midi et l'autre au nord de Lunéville, et séparés par un étranglement où le muschelkalk de Xermaménil et de Mont se rapproche beau- (r) B. Cotta, Gcognostiscke Kartevon Thùringen.en^ieuiU les, i847. coup des plateaux de lias (1). Cette courbe saillante que présente le bord du mu- schelkalk correspond à celle que forme le bord du grès bigarré pour s'avancer jus- qu'à Domptai! (Vosges). Les assises du terrain jurassique n'offrant pas de cour- bure analogue , on est conduit à penser que les couches du trias ont éprouvé ici un mouvement antérieur au dépôt du terrain jurassique, et à expliquer cette disposition par l'existence d'un axe de soulèvement ap- partenant au Système du Thuringerwald et du Morvan , qui passerait à Domptail. Domptail se trouve à peu près par 48° 27' de lat. N. et 4° 18' de long. E. de Paris. Une parallèle menée par ce point au grand cercle de comparaison du Système du Thuringerwald, orienté au Greifenberg, à l'O. 39° N., se dirige à l'O. 35° 55' N. du monde. L'orientation de Cassini, formant à Domptail un angle de 3° 13' 24" avec l'o- rientation astronomique, la même parallèle se dirige, en négligeant les secondes, à l'O. 32° 42' N. de la projection de Cassini. Cette parallèle prolongée atteint, d'un côté, dans l'intérieur des Vosges , les masses serpen- tineuses du Bonhomme et se dirige , de l'autre, vers les saillies du terrain de tran- sition qui jalonnent la ligne d'Arras à Fer- ques, dans le département du Pas-de-Ca- lais, et qui marquent, vers le nord, ainsi que je l'ai indiqué ailleurs (2), la limite souterraine du bassin parisien. Une ligne ti- rée de Domptail àFerques,qui en est éloigné de 100 lieues , se dirige exactement à l'O. 36° N. de Cassini ; elle s'écarte de la paral- lèle menée par Domptail de 3° 18'. Elle ne coïncide pas non plus d'une manière abso- lue avec la ligne jalonnée parles crêtes sail- lantes du seuil souterrain du nord de la France, ligne qui court à 10. 38 ou 40° N. de Cassini ; mais le rapprochement de ces diverses lignes demeure toujours un fait remarquable. On peut voir , dans {'Explication de la Carte géologique, que la limite souterraine dont je parle est coudée. J'ai eu soin d'y faire observer que les lignes tirées de Pom- mier-Sainte-Marguerite à la Héry d'une part, (i) Explication de la Carte géologique de la France, X. H, p. 63. (2) Explication de la Carte géologique de la Franc*, t. U r. 778. SYS SYS 273 et à Marquise de l'autre , ne sont pas très éloignées d'être le prolongement l'une de l'autre; elles forment seulement, comme le montre le diagramme de la page 582, tome II , de V Explication de la carte géo- logique, un angle très obtus, de 156° envi- ron, qui correspond à peu près à l'angle obtus que doit faire aussi, près de là, vers Boursy, sur la route de Cambray à Bapaume, la crête souterraine dirigée de Caffiers , Ferques et Hardinghen, sur Arras et Mon- cby-le-Preux, avec le prolongement souter- rain du front méridional de PArdenne. Ce changement de direction n'influe pas très sensiblement sur la manière dont les couches jurassiques viennent s'appliquer sur les tranches de celles du terrain ancien. Les deux tronçons de la ligne brisée dont nous venons de parler ont donc également fait partie du contour de notre grand bassin bassin jurassique parisien; et il devait, en effet, en être ainsi, si la ligne qui termine PArdenne au midi appartient réellement, ainsi que nous l'avons indiqué précédem- ment, p. 235, au Système des Ballons, anté- rieur au calcaire carbonifère, et si, comme nous venons de le dire , la crête souter- raine qui s'étend d'Arras à Ferques ou, plus exactement encore, de Monchy-le-Preux à Caffiers, appartient au Système du Thiïrin- gerwald, antérieur au terrain jurassique (1). Le faîte de la section N.-O. du seuil souterrain peut être représenté par une ligne tirée d'Arras ou de Pernes à Fer- ques (0. 40° N. de Cassini); on pourrait cependant lui préférer une ligne tirée de Houdain à Ferques (0. 3S° N. de l'orien- tation de Cassini, qui du reste, dans cette contrée traversée par le méridien de Paris, diffère peu de l'orientation astronomique). Cette dernière ligne, dirigée à PO. 38" N. de Cassini , forme avec la direction du Système du Thiïringerwald un angle de 5" 18', car une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenberg à PO. 39 N. courrait ici, à peu près comme à Domptail, à PO. 32» 42' N. Pour la ligne de Pernes à Ferques, la différence serait plus grande et s'élèverait à 7° 18'. Ces dif- férences sont sans doute assez fortes , mais elles se rapportent à la direction présumée (i) Explication de la Carie géologique de la France, t. I , f. ^89 et igo. T. "Il . d'une crête dont on ne voit que quelques sommités, ou plutôt dont quelques points seulement sont entamés par des dénuda - lions dont la profondeur a dépendu d'acci- dents d'une tout autre classe. Quoi qu'il en soit, cette saillie du terrain ancien a été pendant la période jurassique le bord d'une terre assez étendue ; car, après avoir quitté le terrain jurassique du nord de la France, on ne retrouve plus ce même terrain, dans la direction du N.-E., que sur les bords de PEms et du Weser. Prolongée plus loin encore, la ligne que nous venons de suivre de Domptail à Caffiers (dans le bas Boulonnais), passe en Angle- terre un peu au sud de Dudley, et en Irlande un peu au nord de Dublin et de Cavan. On pourrait soupçonner qu'elle a formé le bord S.-O. d'un détroit au fond duquel s'est dé- posé le lias dont M. Murchison a signalé un lambeau à Prees dans le Sropshire, et qui a été reconnu depuis longtemps au-dessous des trapps basaltoïdes dont sont formées les falaises des Portrush, dans le nord de l'Ir- lande. La ride peu saillante, mais fort étendue du Système du Thiïringerwald dont nous venons de suivre les traces depuis Domptail jusqu'en Irlande, a été accompagnée vers le S.-O. d'autres rides parallèles, mais pour la plupart moins étendues. Les Vosges , ainsi que je l'ai indiqué ci- dessus, p. 268, sont moins nettement ter- minées à leur angle S.-O. que dans tout le reste de leur pourtour. Là, on voit le grès bigarré s'élever, contrairement à ses allures ordinaires, sur des plateaux qui font conti- nuité avec la masse des montagnes. Ce fait, rapproché de la direction 0. 30 à 40° N. que présente la pente S.-O. des Vosges, me porte à conjecturer qu'il s'est produit là une ride appartenant au Systems de Thiïringer- wald. Il existe des serpentines dans le S.-O. et le S. des Vosges ( à Eloycs, à Sainte- Sabine, au Goujot, à Champdray, à Houx, aux Xettes-de Gérardmer, aux Arrentés-de- Corcieux , au Bressoir, à Odern), et M. Ho- pard croit leur apparition postérieure au dépôt du grès des Vosges (1). Si cette opi- nion se confirmait , je regarderais comme probable que les roches dont il s'agit se- (i . Hogard, Système des Vosges, p. 3o'«. 274 SYS SYS raient même postérieures à tout le groupe du trias, et que leur sortie correspondrait à la formation des rides dont il vient d'être question. Elles seraient contemporaines des roches analogues du Limousin dont je par- lerai ci après. Au centre de la France, près d'Avallon et d'Autun, on voit les premières couches jurassiques, le lias et l'arkose moderne qui en dépend, venir embrasser des protubé- rances allongées dans la direction 0. 30° à 40o N. , et composées à la fois de roches granitiques ou porphyriques et de couches dérangées appartenant au terrain houiller et à un arkose particulier plus ancien que celui du lias et contemporain des marnes irisées. Entre Saulieu et Pierre-Écrite, la route d'Autun semble contourner un massif de montagnes incliné vers l'E. (orientation du Système du Forez). En la suivant, on voit très bien qu'au bas de la pente sur la- quelle elle est tracée vient se terminer un plateau de calcaire à gryphées qui com- mence lui-même au pied d'une suite de coteaux à profils horizontaux et formés par les assises solides du premier étage oolithi- que qui limitent l'horizon. Les diverses cimes du Morvan au flanc duquel appartient la montagne de Saulieu s'alignent en différentes files dont l'une correspond au mont Bessey près d'Igornay, une seconde aux montagnes granitiques voi- sines du mont Saint-Vincent, et les autres aux Caps porphyriques qui se sont élevés à travers le terrain houiller d'Autun, dont les couches sont bouleversées à leur appro- che. L'orientation commune de ces diffé- rentes files est voisine de l'O. 40° N. Ces rangées de cimes atteignent leur hauteur maximum dans leur partie occi- dentale avant de se terminer à une ligne qui à l'O. de Château Chinon se dirige à peu près du N. au S. On voit ainsi les formes orographiques du Morvan se coor- donner à deux directions , ou à deux grou- pes de directions, dont la première se rap- proche des directions des Systèmes du Forez, du nord de l'Angleterre et du Rhin, et peut- être de celles d'autres Systèmes plus mo- dernes, tandis que la seconde est celle des files de cimes dont nous parlons. Une ligne tirée suivant cette dernière di- rection de la montagne de Genièvre, au sud de Château-Chinon , par Beuvray, vers les montagnes granitiques situées au nord de mont Saint-Vincent, forme à peu près le bord méridional de la région réellement montueuse, car plus au sud il n'y a plus que de faibles proéminences Cette ligne court de l'O. 35° à 40° N., à l'E. 35° a 40° S. La limite septentrionale de la région montueuse est de même formée par une ligne qui des environs de Saulieu court vers l'O. 30° à 40° N. Les masses granitiques du Morvan qui finissent presque abruptement vers l'O. et sont contiguës à des terrains calcaires plus ou moins accidentés, s'abaissent au contraire vers le N.-E. d'une manière insensible et finissent par former une pente douce, pres- que plane, qui fait à peu près continuité avec celle des plateaux d'arkose et de cal- caire à gryphées (1). La direction générale de la pente suivant laquelle la surface du massif granitique du Morvan se perd ainsi sous le lias des plaines de l'Auxois, est en- viron 0. 35° N. de l'orientation de Cassini. Une parallèle au grand cercle de comparai- son orienté au Greifenberg vers l'O. 39° N. du monde se dirigerait ici à très peu près comme à Domptail à l'O. 32° 42' N. de Cas- sini. La différence est seulement de 2° 18'; mais pour quelques unes des directions que j'ai mentionnées, elle serait un peu plus forte. Les files de cimes du Morvan, qui vont généralement en s'élevant vers l'O., s'abais- sent au contraire vers l'E. ; mais elles pro- duisent encore des mouvements sensibles dans l'ancien sol granitique au delà des points où les porphyres ont paru. Dans cette partie orientale de leur cours, l'arkose an- cien, contemporain des marnes irisées, se trouve soulevé sur leurs coupes, et c'est ainsi qu'on le trouve sur les hauteurs de Pierre-Écrite, sur le mont Bessey au nord d'Igornay, et en différents points élevés des environs de Conches et de Mont-Saint- Vincent. Les circonstances géologiques qui portent les arkoses de la formation des marnes iri- sées sur le mont Bessey et sur les hauteurs de Pierre-Ecrite, dans le Morvan (580m) , (i) Expication delà Carte géologique delà France, t. II. SYS SYS me paraissent comparables à celles qui élè- vent le grès bigarré à T80m au-dessus de la mer, sur les plateaux qui séparent la vallée du Val -d'Ajol de celle de la Moselle. C'est entre les deux saillies auxquelles elles ont donné naissance qu'a existé le détroit dirigé du N.-O. au S.-E. , par lequel le terrain jurassique s'est étendu du bassin parisien vers l'espace occupé aujourd'hui par les collines de la Haute-Saône, par le Jura et par les Alpes. Une autre ride du même Système a fa- çonné de Seez à Bayeux, et au delà, la côte S.-O. du bassin jurassique, et lui a imprimé une direction générale de l'E. 40° S. à l'O. 40° N., plus ou moins déflgurée cependant par de nombreuses dentelures déterminées par des crêtes qui appartiennent au Système des Ballons. Cette ride a élevé, avant le dé- pôt du lias, le lambeau de trias qui forme le sol de la partie méridionale du Cotentin, entre les mines de houille de Littry (Cal- vados ) et celles du Plessis (Manche). L'ensemble de la ligne sinueuse suivant laquelle les terrains de transition et de trias se perdent sous le terrain jurassique, depuis les environs de Seez jusqu'aux envi- rons de Bayeux, ou plus exactement jusqu'à Prelot, à l'O. deCarentan (Manche), court à l'O. 40" N. de la projection de Cassini. Une parallèle au grand cercle orienté au Greifen- berg vers l'O. 39° N. courrait ici, à très peu près comme à Domptail, à l'O. 32°42'N. La différence est de 7° 18'. Cette différence est sans doute assez forte, mais il est à ob- server que la direction de la ligne festonnée à laquelle elle se rapporte est de sa ma- ture assez mal déûnie. La même direction et des circonstances géologiques analogues se retrouvent dans une série de montagnes et de collines ser- pentineuses, granitiques et schisteuses, qui, depuis les environs de Firmy, dans le dé- partement de l'Aveyron, se dirige vers les pointes du Finistère, en déterminant la di- rection générale des côtes de la Vendée et du S.-O. de la Bretagne. Une ligne tirée de Brive (Corrèze) à la pointe de Penmarch (Finistère) se dirige à l'O. 35° 40' N. de Cassini. Une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenberg vers l'O. 39° N. courrait ici comme à Domptail à l'O. 32° 42' N.; la différence est 2° 08'. Cette ligne, qui traverse l'Ile de Belle-Ile suivant son axe longitudinal, est en même temps parallèle à la limite S.-O. du massif granitique du bocage vendéen, aux axes des principales masses granitiques de la Loire-Inférieure et à la direction générale des côtes de Bretagne, de l'Ile de Noirmou- tiers à la pointe de Penmarch. Elle est pres- que parallèle aussi, mais imparfaitement cependant, à la direction que M. Boblaye, dans un passage déjà cité, p. 204, a assi- gnée au plateau méridional de la Bretagne. D'après M. Boblaye, la direction générale du plateau méridional de la Bretagne est de l'O. -N.-O. à l'E. -S.-E., c'est-à-dire de l'O, 22° 30' N. à l'E. 22° 30' S. du monde, ou ce qui revient au même (attendu que l'orien- tation de Cassini diffère, à Vannes, de 3° 46' de l'orientation astronomique), de l'O. 26° 16' N. à l'E. 26° 16' S. de la projection de Cassini. La différence avec la direction du Système du Thùringerwald est de 6° 26'; mais avec la direction propre de la ligne tirée de Brives à la pointe de Penmarch, la différence est de 9° 24'. Cette dernière ligne est à peu près paral- lèle à la direction de l'axe du bassin juras- sique qui a recouvert en partie les terrains houillers deVouvant et de Chanlonay (Ven- dée), et à la crête de roches primitives qui sépare le bassin jurassique de Vouvant et de Chantonay, des plaines jurassiques de Fontenay-le-Comte. Elle l'est également à la direction suivant laquelle les terrains de gneiss et de grès bigarré de la Corrèze se perdent sous les terrains jurassiques. Vers l'extrémité S.-E. de cette ligne, notamment aux environs de Brives et de Terrasson , le grès bigarré se présente en couches imanées formant des lignes anti- clinales, et des crêtes dirigées assez exacte- ment dans la direction dont nous parlons; tandis que partout où les couches juras- siques s'approchent de cette suite de proé- minences , elles conservent leur horizonta- lité , sauf quelques cas peu nombreux , où des accidents , dirigés dans des sens diffé- rents, la leur ont fait perdre accidentelle- ment. Il existe donc là évidemment une ride de l'écorce terrestre dont l'origine est d'une date intermédiaire entre la période du trias et la période jurassique, et il n'est pas moini 276 SYS SYS certain que cette ride est en rapport avec des traits orographiques très largement des- sinés dans cette partie de la France. Son origine se lie probablement à l'apparition des roches serpentineuses du Limousin. (Voy., relativement à ces dernières, le chapitre II de l'Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. 170.) La direction de cette ride se rapproche de celle du Système du Morbihan; cependant elle s'en rapproche moins que de la direction du Système du Thuringerwald , car la di- rection du Système du Morbihan est , à Vannes, 0. 38° N. , et par suite 0. 41° 46' N. de Cassini. La différence avec la di- rection de la ligne de Brives à la pointe de Penmarck est de 6° 6', tandis que celle-ci ne s'éloigne que de 2° 18' de la direction 0. 32° 42' N., de Cassini, du Système du Thiiringerwald. Les directions du Système du Morbihan et du Système du Thuringer- wald forment entre elles un angle de 9° 4'. M. de Buch avait déjà remarqué que la direction du Système du N.-E. de l'Alle- magne se retrouve dans celle d'une partie des accidents du sol de la Grèce. En effet , le grand cercle de comparaison du Système du Thuringerwald orienté au Greifenberg vers l'O. 39° N., étant prolongé du côté du S.-E., va traverser la Turquie d'Europe vers l'entrée méridionale des Dardanelles. Une parallèle à ce grand cercle , menée par Co- rintbe, court du N. 42° 20' 0. au S. 42° 20' E., et se trouve presque exactement dans le prolongement de la ride du Système du Thuringerwald, que j'ai indiquée dans le S.-O. des Vosges. Elle est parallèle, à deux ou trois degrés près, à la direction générale des crêtes des chaînes , en partie sous-mari- nes, qui constituent l'île de Négrepont,I'At- tique et une partie des îles de l'Archipel. Ce Système de crêtes , que MM. Boblaye et Virlet ont nommé Système olympique , est composé de roches de la classe des primiti- ves, dont les couches affectent, en général, la même direction N. 42° à 45° 0. que les crêtes elles-mêmes. Il résulte des observa- tions de MM. Boblaye et Virlet, que la for- mation de ces crêtes est antérieure au dépôt des assises inférieures du terrain crétacé. Ainsi, le peu qu'on sait sur l'époque de leur apparition se trouve conforme à l'idée de M. de Bucb, qui les rapprochait du Thurin- gerwald , d'après la considération de leur direction. L'orientation du Système du Thuringer- wald , quoique dirigée , comme celle du Système du Morbihan, dans la région du N.-O., fait avec cette dernière un angle très sensible : j'ai indiqué son aperçu pré- cédemment, pag. 205, que cet angle était de 10o^; tout calcul fait, il n'est que de 9° 4' , mais cette différence est encore su- périeure aux erreurs possibles des détermi- nations. J'ajouterai que la direction du Système du Thuringerwald , transportée au Binger-Locb , est 0. 36° 47' N. , et que le grand cercle de comparaison du Système du Longmynd étant orienté en ce point, ainsi que nous l'avons vu ci-dessus, pag. 202, au N. 30° 15' E. , il ne s'en faut que de 6° 20' environ qu'ils ne soient perpendicu- laires entre eux. Le pôle astronomique est compris dans l'angle aigu que forment leurs directions. La direction du Sytème du Rhin transportée de même au Binger-Loch est N. 21° 5' E., d'où il résulte qu'il s'en faut de 15° 42' que le Système du Thuringerwald neluisoit perpendiculaire. Le pôle de la terre est compris dans l'angle aigu que forment les deux directions. L'angle de 15° 42' qui ex- prime le défaut de perpendicularité des deux Systèmes est assez considérable; il n'est ce- pendant pas assezgrandpourempêcherqu'on ne puisse rapporter au Système du Thurin- gerwald plusieurs failles que leur direction conduirait de prime abord à considérer comme se rapportant, sauf une déviation accidentelle, au Système du Rhin. M. le pro- fesseur Hopkins, dans son mémoire sur l'origine des filons (1) , a montré , par une démonstration ingénieuse, qu'un léger bom- bement du sol peut faire naître simultané- ment, ou presque simultanément, deux séries de failles orientées suivant deux di- rections perpendiculaires entre elles. La même relation s'observe entre la direction de la crête d'une chaîne de montagnes e: celle des déchirures de ses flancs. Les bom- bements appartenant au Système du Thu- ringerwald, qui se sont opérés dans beau- coup de parties de l'Europe, ont donc pu y faire naître des failles dont la direction moyenne serait parallèle à 15° 42' près à (i) W.Hopkius, Memoir on physical geology. Transat» lions ofthe Cambridge philosophital Society, vol. VI, part. 1» SYS SYS Î77 celle du Système du Rhin. Peut-être faut-il [ ranger dans cette catégorie une partie des failles que j'ai signalées dans le paragraphe précédent, près de Dudley et Coal-brook- Pale. La direction de la grande faille de Wolverhampton à Cannock et à Wolsley- Park fait un angle de 9" avec la direction du Système du Rhin, mais il ne s'en faut que de 6° 42' qu'elle ne se dirige particulière- ment à la direction du Système du Thiirin- gcncald. Les filons cuprifères dirigés au N.-N.-E. qui, d'après la carte de SI. Mur- chison , traversent le nouveau grès rouge au sud et au nord du bassin de lias de Prees, sont à peu près dans le même cas. On pour- rait les rapporter à des fissures transver- sales du Système du Thilringerwald. XII. Système du mont Pila , de la Côte-d'Or ET DE L'ERZGEBIRGE. Une foule d'indices se réunissent pour attester que dans l'intervalle des deux pé- riodes auxquelles correspondent le dépôt jurassique et la série des formations créta- cées ( wealden formation , green sand and chalk), il y a eu une variation brusque et importante dans la manière dont les sédi- ments se disposaient sur la surface de l'Eu- rope. Cette variation a été considérable; car si l'on essaie de rétablir sur une carte les contours de la nappe d'eau dans laquelle s'est déposée la partie inférieure du terrain crétacé, on les trouve extrêmement diffé- rents de ceux de la nappe d'eau dans la- quelle s'est formé le terrain jurassique (1). Elle a été brusque; car, en beaucoup de points, il y a passage de l'un des Systèmes de couches à l'autre, ce qui annonce que dans ces points la nature du dépôt et celle des habitants de la surface ont varié, sans que le dépôt des sédiments ait été suspendu. Cette variation subite paraît avoir coïn- cidé avec la formation d'un ensemble de -•haînons de montagnes, parmi lesquelles on peut citer la Côte-d'Or (en Bourgogne), le mont Pila (en Forez), les Cévennes et les (0 J'ai essayé, il y a quelques années, de figurer les con- tours de ces mers géologiques; M. Beudant a bien voulu insérer dans le volume de Géologie du cours élémentaire d'histoire naturelle a l'usage des collèges et des maisons d'éducation, p. 295 et 299 de la seconde édition, les cartes que j'ai. essayé d'en dresser, et que j'ai souvent montrée dans mes court. plateaux de Larzac (dans le midi de la France), et même PErzgebirge (en Saxe). L'Erzgebirge , la Côte-d'Or, le Pila, les Cévennes , font partie d'une série presque continue d'accidents du sol, qui se dirigent à peu près du N. - E. au S. -0., ou de l'E. 40" N. à l'O. 40° S., depuis les bords de l'Elbe jusqu'à ceux du canal du Languedoc et de la Dordogne, et dont la communauté de direction et la liaison , de proche en proche, conduisent à penser que l'origine a été contemporaine , que la formation s'esi opérée dans une seule et même convulsion. Les observations de deux ingénieurs des mines distingués , M. de Senarmont et M. Meugy , ont constaté avec évidence que le bord méridional du terrain houiller de Rive-de-Gier a été soulevé, redressé, on pourrait même dire étiré par le soulèvement du massif du Pila, et la belle carte géolo- gique du bassin houiller de la Loire, pu- bliée par M. l'ingénieur en chef Gruner, montre que ce bassin, tronqué par le sou- lèvement du Pila, présente le long de sa base une terminaison presque rectiligne qui se dirige dans son ensemble, de Cre- millieux à Tartaras, de l'O. 36° S. à TE. 36° N; c'est à très peu de chose près la direction de la crête même du Pila. Cette crête se relève dans son prolongement N.-E. près de la Verpillière ( département de l'Isère), où une protubérance granitique disloque le calcaire du Jura ; et l'on voit par là que le soulèvement du Pila est posté- rieur, non seulement au dépôt du terrain houiller, mais encore à celui du terrain jurassique. Dansles départements delà Dordogneetde la Charente, en Nivernais, en Bourgogne, en Lorraine, en Alsace, et dans plusieurs autres parties de la France , les dérangements de stratification dirigés dans le sens des chaî- nons de montagnes dont nous parlons em- brassent les couches jurassiques, tandis qu'ils n'affectent pas les couches inférieures du terrain crétacé à la rencontre desquelles ils se terminent près des rives de la Dor- dogne, de même qu'en Saxe, où les cou- ches de grès vert (quadersandslein) , qui forment les escarpements pittoresques de ce qu'on appelle la Suisse saxonne, s'éten- dent horizontalement sur la base de PErzge- birge. 278 SYS Les couches schisteuses anciennes qui for- ment le corps de l'Erzgebirge doivent, sans aucun doute , leur redressement à des ac- cidents stratigraphiques très anciens (Sys- tème du Finistère?, Système du Westmore- land et du Hundsriïck). Les couches tertiai- res à lignites qui supportent les basaltes du Scheibenberg, du Pohlberg, du Bârenstein, attestent , d'un autre côté, qu'un soulève- ment très moderne a complété le relief ac- tuel de l'Erzgebirge. Mais lorsqu'on ob- serve l'exactitude avec laquelle le terrain crétacé inférieur (quadersandstein, plaener- Icalk) s'est modelé sur les contours de la masse générale de la chaîne, depuis Nieders- chœna en Saxe, jusqu'à Tœplitz et à Podhor- sam, en Bohême, ce que n'avaient fait ni le trias ni le terrain jurassique , on ne peut méconnaître la date de la saillie générale que présente l'Erzgebirge au-dessus des ter- rains plus bas qui l'entourent , et qui sont formés comme lui-même de roches schis- teuses anciennes fortement redressées. Au nord de l'Erzgebirge, les plaines de trias de la Saxe présentent plusieurs rides légères parallèles à la direction de la Côte- d'Or. Il en est de même des plaines tria- siques et jurassiques de la Franconie, de l'Alsace, de la Lorraine et de la Bourgogne. La Côte-d'Or, située au milieu de l'espace compris entre l'Elbe et la Dordogne , fait partie d'une série d'ondulations des couches triasiques et jurassiques qui , après avoir donné naissance aux accidents les mieux des- sinés du sol du département de la Haute- Saône, se reproduitencore, plus au midi, dans les hautes vallées longitudinales des monta- gnes du Jura, par-dessous lesquelles toutes les couches du terrain jurassique viennent passer pour se relever dans leurs intervalles, et former tes croupes arrondies qui les sépa- rent. Dans le fond de plusieurs de ces val- lées, on trouve des couches évidemment contemporaines du grès vert d'après les fos- siles qu'elles contiennent ( terrain néoco- mien etgrès vert proprement dit); et comme ces couches ne s'élèvent pas sur les crêtes intermédiaires qui semblent avoir formé autant d'îles et de presqu'îles , elles sont évidemment d'une date plus récente que le reploiement des couches jurassiques qui a donné naissance à ces crêtes, aux vallées longitudinales et à tout le Système dont SYS elles font partie , et qui comprend la Côte- d'Or. Il suit naturellement de là que, indépen- damment des accidents plus anciens qui ont déterminé l'inclinaison de diverses couches, et notamment des couches schisteuses an- ciennes qui composent en partie le sol des provinces de l'Allemagne et de la France comprises entre les plaines de la Prusse et celles de la Gascogne , ce sol a éprouvé un nouveau mouvement de dislocation, entre la période du dépôt du terrain jurassique et celle du dépôt des terrains crétacés , mouve- ment qui a, pour ainsi dire, marqué le mo- ment du passage de l'une des périodes à l'autre. La direction suivant laquelle cette dislocation s'est opérée est indiquée par la direction générale des crêtes dont le terrain jurassique fait partie, et dont le terrain cré- tacé entoure la base. Cette direction , ainsi que je l'ai dit plus haut, court, en général, à peu près du N.-E. au S.-O. Cependant il y a quelquefois des déviations suivant la direction de fractures plus anciennes. Ainsi, dan* 1» Haute Saône, dans le midi de la Côte-d'Or et dans le département de Saône- et-Loire, on voit un grand nombre de frac- tures de l'époque qui nous occupe suivre la direction propre au Système du Rhin. Des faits analogues s'observent au pied des Vosges. J'ai signalé depuis longtemps le fait que les dépôts du grès bigarré et du muschel- kalk, qui sont également développés sur tout le pourtour des Vosges , n'atteignent pas un niveau aussi élevé à l'est de la falaise qui borde les Vosges du côté de l'Alsace que sur la pente opposée de la chaîne, et que, dans les points de la plaine de l'Alsace où on les voit au pied de l'escarpement du grès des Vosges, leurs couches sont souvent inclinées, quelquefois même contournées d'une ma- nière qui ne leur est pas ordinaire. Cette remarque m'a naturellement conduit à me demander si un état de choses si particulier ne pourrait pas être attribué à une grande fracture, à une faille , qui , à une époque postérieure au dépôt du muschelkalk , et peut-être beaucoup plus récente , se serait manifestée suivant la ligne qui forme actuel- lement le bord oriental de la région mon- tueuse. Cette faille, sans occasionner une dislocation générale, aurait simplement fait naître la différence de niveau actuellement SYS SYS 279 existante entre des points qui, lors du dépôt du muschelkalk, ont dû probablement se trouver à la même hauteur (1). Mais il n'est pas nécessaire, pour expliquer ce phé- nomène, d'imaginer qu'il se soit produit, à une époque moderne, une faille ou une sé- rie de failles entièrement nouvelles. Il sufût de concevoir qu'un nouveau déplacement ait eu lieu entre les deux parois de failles iéjà existantes. La base des montagnes était limitée par des failles dans les vides des- quelles il s'était amassé, suivant toute ap- parence , des filons ; et les mouvements dont je parle correspondent aux miroirs qu'on observerait dans ces filons. Ces mouvements ont quelquefois eu lieu à des époques très récentes; car on voit, en beaucoup de points, non seulement le mus- cheikalk, mais encore le calcaire jurassique et même certains dépôts tertiaires, partici- per plus ou moins complètement à l'incli- naison du grès bigarré. Mais les plus con- sidérables de ces mouvements secondaires appartiennent probablement à l'époque qui a suivi immédiatement le dépôt du terrain jurassique. L'ensemble des circonstances que je viens de signaler est surtout bien visible à Sa- Terne , où la chaîne des Vosges se réduit à Une simple falaise de grès des Vosges , au pied de laquelle le muschelkalk se présente en couches inclinées, et qui est couronnée par le grès bigarré. Je l'ai figurée dans YEx- plication de la Carie géologique de la France, t. I, p. 428, au moyeu d'un diagramme dressé d'après mes observations de 1821, et sur lequel on pourra suivre la description , aussi exacte que détaillée , écrite par M. de Sivry quarante ans auparavant (2). Ce des- sin fera aisément comprendre que la hau- teur de la côte de Saverne (200m ) donne à peu près la mesure du glissement qui a eu lieu dans la faille préexistante , et par suite duquel la Lorraine s'est trouvée élevée au- (t) Elie de Beaumont, Observations géologiques sur les éiffi entes formations qui. dans le Système des f osges, sé- parent la formation houili'ere du lias, i Annales des minet, 2 série, t I. p t0> , et t. Il, p. 4(i; et Mémoires uour ser- vir à une description géologique de la Fiance, t. I, p. 18 et i5o.) (2) Dp Sivry, Journal des observations minéralogiques fait, s dans une partit des Vosges et de l'Alsace , page 21: ouv, ,./■ q,,, a remporté le prix au jiig.m,nt d.- Messieurs «Je la bonété royale des scienres . belles-lettres et arts de Kiincj , en 17&2. dessus de l'Alsace. Mais la manière dont cette faille se poursuit au midi jusqu'à Saales, et au nord jusqu'à Pyrmasens, et la circonstance curieuse que, vers le midi, c'est son côté oriental qui est le plus bas , tan- dis que c'est le contraire vers le nord, mon- trent qu'elle existait avant le dernier g'is- sement dont nous venons de parler. A van: ce glissement récent, les deux côtés de la faille devaient être presque exactement de niveau à Saverne, qui correspond presque rigoureusement au point où le mouvement relatif de ces deux côtés changeait de sens ; et alors les Vosges devaient être à peu près interrompues en cet endroit. Les fissures qui croisent et qui rejettent les filons des Vosges sont aussi dans le cas de donner lieu à des modifications dans le relief de ces montagnes, et de détruire l'u- niformité des couches déposées à leur pied. Ces dernières sont traversées par un grand nombre de failles , dont les plus remarqua- bles, dirigées , à peu de chose près , de l'E. 40° N. à l'O. 40° S., forment un ensemble qui s'étend au loin , en occasionnant les principaux accidents des collines de la Haute-Saône et de la Côte-d'Or. Elles appar- tiennent au Système de dislocation qui a marqué la limite entre le terrain jurassique et le terrain crétacé inférieur. Les accidents stratigraphiques qu'on peut rapporter à ce Système , sans avoir en gé- néral beaucoup d'amplitude, sont très ré- pandus, soit dans les montagnes, soit même dans les contrées presque planes d'une grande partie de l'Europe. Je pourrais en citer un grand nombre dans toute la France orientale, depuis Marseille jusqu'à Longwy. On en trouve aussi dans le nord de la France ainsi qu'en Angleterre. Le ploiement rapide des couches Jurassi- ques dans l'anse qui précède le cap de la Crèche, un peu au nord de Boulogne sur-Mer, vis-à-vis du fort de ce nom, est un des faits les plus remarquables que présente cette belle coupe. Les bancs inférieurs du grès grossier dur plongent d'environ 30" au N. 25° 0. La batterie de la Crèche est bâtie sur leur pro- longement. La masse entière du terrain éprouve de ce côté un fort contourne- ment (1), auquel participent les marnes fi) F Garnier , Mémoire géologique sur tes terrain* dubai Boulonnais, p. 8. 280 SYS SYS kimméridiennes et même les grès du som- met de la falaise. Les couches s'inclinent et se relèvent ensuite pour reprendre leur pre- mière position (1). Les bancs puissants et solides de grès plongent du sommet de la falaise vers le N. en s'enfonçant sous le ni- veau de la mer. La saillie de la falaise, qui constitue la pointe avancée du cap , n'est formée que par la tranche de ces bancs, que l'on coupe presque perpendiculairement à leur direction, quand on suit sur la plage le pied des escarpements (2). 11 est bon de remarquer que la direction de ces couches jurassiques repliées fait un angle de 40 à 50° avec la direction du grand axe de l'enceinte elliptique que for- ment les couches crétacées. Ce pli doit être plus ancien que le relèvement des couches crétacées en forme de dôme elliptique. Les couches crétacées n'en présentent pas de semblables, et, d'après cette circonstance, il paraît devoir être rapporté au Système de la Côte-d'Or (3) à laquelle sa direction le rattache aussi , quoique d'une manière im- parfaite. La coïncidence des directions est , en effet, peu exacte; mais comme les cou- ches contournées de la Crèche ne laissent voir leur direction que sur une faible éten- due, la divergence me paraît ici de peu d'importance. On trouve une coïncidence de directions beaucoup plus approximative lorsqu'on com- pare à la direction du Système de la Côte- d'Or celle de certains accidents stratigraphi- ques beaucoup mieux définis que le précé- dent, qui affectent le terrain jurassique des plaines de la Grande-Bretagne. L'une des découvertes de détail les plus intéressantes qui aient été faites récemment, en Angleterre, est celle du lambeau de lias qui existe à Prees, au N.-E. de Wem, dans îes plaines de Shropshire. L'existence de cet out-lier peut, en effet, conduire à conjectu- rer que le grand dépôt jurassique des plaines de l'Angleterre se liait primitivement à celui du N.-E. de l'Irlande et des îles occidentales de l'Ecosse, et que la ligne d'escarpements, (i) Rozet, Description géoçnoslique du bassin du bas Boulonnais , p 60. (2) C. Prévost. Bulletin do la Société géolog. de France, t. X (18.39), p 390. (3) Explication de la Carte géologique d la France, t. II, p. 5C8 «1569. dirigée du S.-O. au N.-E., qui en termine aujourd'hui la masse principale, est le résul- tat de dislocations plus ou moins fortes, sui- vies de dénudations. On peut prendre pour grand cercle de comparaison du Système de la Côte-d'Or un grand cercle passant àDijon (lat. 47° 1 9' 25", long. 2° 41' 50'' E. de Paris) et orienté en ce point à l'E. 40° N. Une parallèle menée à ce grand cercle par Prees (lat. 52° 58' N., long. 5° 3'— 0. de Paris) se dirige à l'E. 45° 57' N. Construite sur une carte d'Angleterre, elle passe à une très petite distance au nord de Wem et à une distance également très petite au sud d'Au- delm. Tracée sur la carte de M. Murchison, cette ligne représente très sensiblement l'axe longitudinal du bassin de lias de Prees et du bassin de marne rouge dans lequel il est contenu, et celle de la ligne synclinale de ce double bassin. Elle est parallèle, à deux de- grés près, à la ligne anticlinale qui se dessine au nord de Prees dans le nouveau grès rouge des Peckforton-Hills; mais elle forme des angles de 15 à 20° avec les lignes anticlina- les qui, d'Ashley-Heath et de Goldstone- Common, se dirigent vers les masses trap- péennes des Breidden-Hills. Si ces dernières lignes anticlinales sont de l'âge du Sys- tème de la Côte d'Or ; leur direction dérive sans doute de celle de dislocations antérieu- res des roches sous-jacentes. Quant à la ligne synclinale du bassin de Prees et à la ligne anticlinale des Peckerton-Hills, leur direc- tion, de même que l'âge des couches qu'elles affectent , conduit à les rapporter au Sys- tème de la Côte d'Or. Je remarquerai, en dernier lieu, que la ligne de direction que nous avons tracée par Prees est très sensiblement parallèle à la direction générale des escarpements oolithi- ques , depuis les collines des Cotswolds, au nord de Bristol, jusqu'aux collines de Kes- teven, au sud de Grantham. Il me paraît extrêmement probable que ces masses juras- siques déjà soulevées, mais moins tronquées vers le N.-O. qu'elles ne le sont aujourd'hui par l'effet des dénudations qu'elles ont su- bies à diverses époques, ont formé le rivage de la mer dans laquelle, ou sur les rivages de laquelle se sont déposés les terrains cré- tacés et même le terrain wealdien du S.-E. de l'Angleterre. Cette côte avait, par consé- SYS SYS 281 quent, à peu près !a direction du Système do la Côle-d'Or. Comme on devait naturellement s'y alten- ire, la direction des chaînes du mont Pila, Je la Côte-d'Or, de l'Erzgebirge et des autres tbatnes qui ont pris leur relief actuel im- médiatement avant le dépôt du grès vert et de la craie, a eu une grande influence sur la distribution de ce terrain dans la partie oc- cidentale de l'Europe. On conçoit, en effet, qu'elle a dû avoir une influence très mar- quée sur la disposition des parties adjacentes de la surface du globe qui, pendant la période du dépôt de ce même terrain, se trouvaient à sec ou submergées. Parallèlement aux directions des chaî- nes que je viens de citer , s'étend des bords de l'Elbe et de la Saale à ceux de la Vienne, de la Charente et de la Dordogne, une masse de terrain qui , comme le mon- tre la carte déjà citée, formait évidem- ment, dans la mer qui déposait le terrain crétacé inférieur, une presqu'île liée vers Poitiersaux contrées montuenses, déjà façon- nées à cette époque, de la Vendée, de la Bretagne et, par elles, à celles du Cornouail- les, du pays de Galles, de l'Irlande et de l'Ecosse. La mer ne venait plus battre jus- qu'au pied des Vosges ; un rivage s'étendait de Ratisbonne vers Alais, et, le long de celle ligne, on reconnaît beaucoup de dépôts litto- raux de l'âge du grès vert, tels que ceux de la Perte du Rhône et des hautes vallées lon- gitudinales du Jura. Plus au S.-E., on voit le même terrain prendre une épaisseur et souvent des caractères qui prouvent qu'il s'est déposé sous une grande profondeur d'eau, ou dans une mer dont la profondeur s'est consi- dérablement accrue, pendant que le dépôt s'o- pérait, par l'enfoncement de son propre fond. Il est à remarquer que le terrain du grès vert et de la craie a pris des caractères différents sur diverses côtes de la presqu'île que je viens de désigner, et re n'est peut être que dans le large golfe qui continua long- temps à s'étendre entre la même presqu'île elles collines oolithiqucs du l'Angleterre, jusqu'aux montagnes de l'Ecosse et de la Scandinavie, que sa parlie supérieure s'est déposée avec cette consistance crayeuse de laquelle est denté son nom général . quoi qu'elle tienne, selon toute apparence, à une 'circonstance exceptionnelle. T. SI!. XIII. Système du mont Viso et du Pinde. On est dans l'habitude de réunir en un seul groupe toutes les couches de sédiment comprises entre la partie supérieure du cal- caire du Jura et la partie inférieure des dé- pôts tertiaires. Parmi ces couches sont com- prises la craie avec les sables et argiles qui lui servent de support; couches que les géo- logues anglais désignent par les noms de Wcalden formation greensand and chalk. M. d'Omalius d'HalIoy a proposé de nommer terrain crétacé ce groupe de couches , de même qu'on nomme terrain jurassique le groupe de couches dont le calcaire du Jura fait partie. Ces mêmes couches, que le be- soin d'un nombre limité de coupures a fait réunir, forment un assemblage beaucoup plus hétérogène et beaucoup moins con- tinu que celles dont on compose le groupe jurassique. Il me paraît bien probable que , pendant la durée de leur dépôt, il s'est opéré plus d'un bouleversement, soit dans nos contrées mêmes , soit dans les partie:* de la surface du globe qui en sont peu éloignées. Il me semble même qu'on peut dèsa présentsignalerun groupe assezétendu, et assez fortement dessiné, d'accidents de stratification et de crêtes de montagnes, comme correspondant à la plus tranchée des lignes de partage que nous offrent les cou- ches comprises dans le groupe crétacé. L'ensemble des couches du terrain crétacé peut, en effet, se diviser en deux assises très distinctes par leurs caractères zoologiques et par leur distribution sur la surface de l'Eu- rope: l'une, que je propose de désigner sou. le nom de terrain crétacé inférieur, com- prendrait les diverses couches de l'époque de la formation wealdienne et celles du grè.; vert jusques et y compris le reygaie firestonc desAnglais,oujusquesety compris noire craie chloritée et notre craie lufeau ; l'autre, que je propose de désigner sous le nom de terrain crétacé supérieur, comprendrait seulement une partie de la craie marneuse, la craie blanche et les couches qui la suivent. La ligne de partage entre le terraïn cré- tacé inférieur et le terrain crétacé supérieur me paraît correspondre à l'apparition d'un Système d'accidents du sol que je propose d>- nommer Système du mont Fiso, d'après ur: seule cime de- Alpes françaises qui, cornu:.) 282 SYS presque toutes les cimes alpines, doit sa hau- teur absolue actuelle à plusieurs soulève- ments successifs, mais dans laquelle les accidents de stratification propres à l'époque qui nous occupe se montrent d'une manière Jfès prononcée. Les Alpes françaises, et l'extrémité S.-O. 3u Jura, depuis les environs d'Antibes et de :Nice jusqu'aux environs de Pont-d'Ain et de J-ons-le-Saulnier, présentent une série de arêtes et de dislocations dirigées à peu près vers le N.-N.-O. et dans lesquelles les cou- ches du terrain crétacé inférieur se trouvent redressées aussi bien que les couches juras- siques. La pyramide de roches primitives du mont Yiso est traversée par d'énormes failles qui, d'après leur direction, appartiennent à ce Système de fractures. Des accidents strati- . graphiques orientés de même jouent un grand rôle dans toute la contrée, qui s'étend du mont Visoaux rives du Rhône; et au pied des crêtes orientales du Devoluy, formées par les couches du terrain crétacé inférieur re- dressées dans la direction dont il s'agit , sont déposées horizontalement, près du col de Bayard , des couches qui se distinguent des précédentes par la présence d'un grand sombre de nummulites, de cérites, d'am- •jîullaires et d'autres coquilles appartenante des genres et même souvent à des espèces qu'on avait crus pendant longtemps exclusi • vement propres aux terrains tertiaires , couches auxquelles beaucoup de géologues jiment à conserver la dénomination de ter- naire , que M. Brongniart leur a donnée dans son mémorable Mémoire sur les ter- rains calcaréo-trappéens du Vicentin. Plusieurs géologues ont cru pendant quel- que temps que la craie blanche manquerait .{ans le midi de l'Europe, et que le terrain ;:isrnmulitique en occuperait la place. J'ai ïïoi-même partagé cette opinion ; mais M. de ^erneuil a constaté dès 1836 que la craie uUnche existe en Crimée au-dessous du ter- rain nummulitique; M. Leymerie l'a re- connue, dans la même position, au pied fes Pyrénées; et dernièrement M. Mur- rtiison a observé , en Savoie , en Suisse ;*t e« Bavière, des sections naturelles qui montrent un ordre ascendante partir du ter- rain neveomien, par une zone chargée de fos- >*iies du gault et du greensand supérieur, à SYS un calcaire contenant des Inocérames elVA- nanchiles ovata qui , soit qu'il soit blanc , gris ou rouge, occupe la place de la craie blanche, et sans doute aussi celle de la craie de Maëstricht (calcaire pisolithique des en- virons de Paris); il a observé des passages concordants de ce calcaire à inocérames [Thone (Savoie), Hoher-Sentis (Apenzell), Sont-Hofen (Bavière)] à des couches coquil- lières et nummulitiques (Flysb) qui sont en- core caractérisées par une Gryphée qu'on ne peut distinguer de la Gryphœa vesicularis de la craie. Plus haut, on ne trouve plus de fossiles crétacés (1). Je n'ai pas constaté si le petit groupe de couches calcaires à inocé- rames de Thone, que je connaissais depuis longtemps , mais dans lequel je n'avais pas eu le bonheur de trouver les Inocé- rames et les Ananchites, existe aux envi- rons de Gap; mais , d'après les allures gé nérales des couches, je crois avoir de bonnes raisons pour présumer que ce serait plutôt à la base des couches à nummulites du col de Bayard qu'à la cime des montagnes du Devoluy qu'il faudrait chercher ce mince représentant de la craie supérieure , d'où il résulterait que l'époque du soulèvement du Système du mont Viso a été intermédiaire entre les périodes représentées d'une part par le terrain néocomien et le grès vert, et de l'autre par la craie blanche , le calcaire pisolithique, et le terrain nummulitique. Toutefois ce ne serait encore là qu'une conjecture; mais les observations géolo- giques que M. Duhamel, ingénieur en chef des mines à Chaumont, a recueillies dans le département de la Haute-Marne, et celles que MM. Sauvage et Buvignier ont faites dans les départements de la Marne et de la Meuse, ont constaté, près de Joinville et de Saint-Dizier et généralement en différents points de l'espace compris entre Chaumont, Bar-le-Duc et Vitry-le-Français, l'existence de plusieurs failles dirigées en moyenne vers le N-N.-O. à peu près. Ces failles, situées presque exactement dans le prolongement des accidents stratigraphiques que je viens de signaler dans les Alpes françaises, et dont elles partagent la direction , affectent le terrain jurassique et le terrain crétacé infé- rieur, et y causent souvent des dénivella- tions considérables; mais elles ne paraissent (i) Murdiison. Philosophical Magazine , mars 1S49. SYS SYS 283 pas s'étendre dans la craie blanche des co- teaux de Sainte-Ménéhould. Elles semble- raient plutôt avoir contribué à déterminer les limites du bassin dans lequel celte craie s'est déposée. Elles doivent par conséquent avoir été produites entre la période du dé- pôt du grès vert et celle du dépôt de la craie. C'est doncentreles périodesdudépôtdeces deux parties du vaste ensemble des terrains crétacés que les couches du Système du mont Viso ont été redressées. L'époque de son ap- parition diviserait les terrains crétacés en deux groupes, dont le supérieur se distingue- rait zoologiquement de l'inférieur par la rareté comparative des Céphalopodes à cloi- sons persillées, tels que les Ammonites, les Hamites , les Turrilites , les Scaphites , qui abondent dans certaines couches du terrain crétacé inférieur, et qui sont au moins beau- coup plus rares dans les terrains crétacés supérieurs; car c'est depuis peu d'années seulement que la présence de véritables Ammonites a été bien constatée dans la craie de Maëstricht, équivalent du calcaire pisolilhique de Paris , et les observations de M Gras et de M. Pareto qui ont signalé des Ammonites dans le terrain nummulitique de la vallée du Var et de la rivière de Gênes sont encore contestées. Dans l'intérieur de la France, on pourrait lignaler quelques accidents stratigraphiques appartenant au Système du mont Viso, et c'est probablement une ride légèrement saillante de ce Système qui a empêché la craie blanche du bassin parisien de s'étendre sur la craie tufeau des environs de Blois, de Tours et de Saumur. Plus à l'ouest , de nombreuses lignes de fractures, d'assez nombreuses crêtes formées en partie par les couches redressées du ter- rain crétacé inférieur, se montrent depuis l'île de Noirmoutiers, où M. Bertrand Ges- lin en a indiqué un exemple (1) , jusque dans la partie méridionale du royaume de Valence. A Orthès (Basses-Pyrénées) et dans les gorges de Pancorbo (entre Miranda et Burgos ), on trouve les couches du terrain crétacé inférieur redressées dans la direction dont il s'agit. MM. Boblaye et Virlet ont signalé dans la Grèce un Système de crêtes très élevées (.) Mémoires de la Société géologique de France, ire série, «,I,P.3I7. nommé par eux Système pindique, dont \ direction approcherait d'être parallèle à celle du grand cercle qui passe par le mont Viso (lat. 44° 40' 2" N., long. 4° 4.7 10" E. ) en se dirigeant du N.-N.-O. au S.-S.-E., et dont les couches les plus récen- tes leur paraissent se rapporter au terrain crétacé inférieur. Toutefois , la différence, réelle d'orientation, dans la Morée, est plus grande que la plupart de celles que nous avons enregistrées jusqu'à présent. Une pa- rallèle menée par Corinlhe (lat. 37° 54' 54'J N., long. 20o 32' 45"E.) au grand cercle de comparaison orienté au mont Viso, vers le N. 22° 30' 0., se dirigerait au N. 12° 33" 30'' 0. Cependant la direction du Système pindique est, d'après MM. Boblaye et Viç- let,N. 24 à 25° 0. (1); la différence est de 11° 26' 30" à 12° 26' 30'' , mais cette diffé- rence tient probablement à quelques dé- viations locales : car M. Viquesnel qui, dans ses voyages en Turquie, a exploré avec ua grand soin le prolongement septentrional d* la chaîne du Pinde , en Macédoine et en Albanie , trouve que sa direction norraab dans cette contrée est N. 15° 0. (2). Or» cette direction ne s'écarte de celle du Sys~ tème du mont Viso que de 2° 26' 30", et même d'une quantité moindre encore en raison de ce qu'en Macédoine et en Albanie, la chaîne du Pinde est située à 2° environ à l'ouest du méridien de Corinthe. Dans cette chaîne , les dislocations orientées, sui- vant la direction normale N. 15° 0., s'as~ socient), d'après M. Viquesnel, à un grand nombre d'autres qui courent au N. 23%, 37° et 40° 0., déviations qu'il attribue à l'influence de dislocations préexistantes du Système de Thuringerwald (Système olym- pique). La direction du Système Thuringerwald». transportée à Corinthe, est, comme nous, l'avons vu ci-dessus, page 276, N. 42° 20' G8 (18*7). (2) Je dois dire ici que dans l'excursion que nous avons fait", M Sismonda et m»i, m septembi ei8 ;8, au col du Lau- zanier (Bassrs-Alpes) , ce savant géologue a reconnu comme présentant à ses yeux des caractères décidément crétacés un groupe de couches très mince, qui forme dans cette loca- lité la base du terrain nummulitique, et qui repose en stra. ti6cation discordante sur le terrain jurassique. Je ne re- trouve pas en ce moment le mémoire où M. Sismonda doit avoir publié cette observation, qui ne peut diminuer en riea le mérite de celle de sir RodeiMi Murchison. 292 SYS SYS d'autres équivalents. Or la Gryphœa vesicu- laris, signalée par sir Roderick Murchison, les Ammonites trouvées par M. Gras et par M. Pareto , les Hamites découvertes en Toscane, me portent à croire qu'il en sera finalement ainsi. Les idées que j'ai suc- cessivement émises rentreront alors d'elles- mêmes dans la thèse mise en avant par sir Roderick Murchison ; mais je devrai reconnaître, et certes je le ferai avec plai- sir, que la découverte faite si heureusement par lui des fossiles crétacés du calcaire de Thonne, aura été pour moi le trait de lumière qui aura éclairci cette partie de la question. II ne restera plus de discussion possible que sur le point de savoir si le terrain nummulitique méditerranéen correspond réellement au calcaire grossier parisien ou à la lacune qui existe incontestablement entre celui-ci et le calcaire pisolithique. Mais, ici, je crois qu'on est réellement moins éloigné de s'entendre qu'on ne prétend l'être; car c'est d'après de simples probabilités, aux- quelles il me paraît difficile d'attacher une grande importance, que sir Roderick Mur- chison croit voir définitivement (p. 505 et 506), dans les assises supérieures dépourvues de fossiles animaux du macigno et du fiysh (grès à fucoïdes), qui couronnent le terrain nummulitique méditerranéen, les équivalents chronologiques du calcaire gros- sier parisien. Or ces couches dépourvues de fossiles peuvent correspondre tout aussi bien, et même je crois plus naturellement encore, à la lacune dont j'ai parlé. Ainsi que je l'ai dit ailleurs (1), je ne vois réellement aucun obstacle à ce que la déno- mination d'eocène soit appliquée au terrain nummulitique du bassin de la Méditerranée; et il faut remarquer que cette dénomination pourrait être appliquée, à la rigueur, aune grande partie des terrains crétacés et juras- siques, s'il était vrai que certains foramini- fères des terrains crétacés vivent encore dans la mer du Nord, et que la Terebralula caput serpentis est commune au terrain jurassique et aux mers actuelles. On aurait même pu l'étendre jusqu'au lias, si l'on avait continué à admettre que l'une des Peutacrinites trouvées à l'état fossile dans ce terrain est (ij Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, t V, p. 413 (itmj. spécifiquement analogue au Pentacriniles caput Medusœ de la mer des Antilles. Je crois seulement qu'en appliquant cette dénomination d'eocène au terrain nummuli- tique méditerranéen , on aurait dû craindre d'avoir l'air de l'identifier avec le terrain nummulitique soissonnais, qui est supérieur aux lignites de l'argile plastique, et qui forme la base du calcaire grossier parisien. Indé- pendamment des considérations stratigraphi- ques (Saint-Justin, etc.), je crois que les considérations paléontologiques suivantes suffisent pour rendre inadmissible l'iden- tification dont il s'agit, et pour montrer que, des deux assises nummulitiques , celle du bassin de la Méditerranée est la plus ancienne, ce que sir Roderick Murchison lui-même ne conteste réellement pas. 1° Les mollusques fossiles du terrain nummulitique méditerranéen se divisent en trois groupes, dont le premier seulement se retrouve dans le terrain nummulitique sois- sonnais (postpyrénéen) , tandis que le se- cond reste propre au terrain nummulitique méditerranéen [antepyrénéen) , et le troi- sième , composé de quinze à vingt espèces au moins, se retrouve dans les terrains crétacés proprement dits. 2° L'examen des Échinodermes fossiles a conduit M. Agassiz à reconnaître une diffé- rence plus tranchée encore entre le terrain nummulitique méditerranéen et le calcaire grossier; car il indique quatre-vingt-treize espèces d'Échinodermes dans le premier ter- rain, et quarante-six dans le second, et il ne signale qu'une seule espèce commune entre ces deux séries, YEchinopsis elegans (1). Or, quand même de nouvelles recherches et un nouvel examen multiplieraient les espèces communes entre les deux séries, ces deux séries ne pourraient jamais devenir identi- ques , et elles indiqueraient toujours deux terrains différents, quoique voisins. 3° Les poissons fossiles des schistes argi- leux de Glaris, immédiatement superposés aux couches nummulitiques, et du calcaire de Monte-Bolca, intimement lié à ces mê- mes couches, sont tous ou presque tous dif- férents de ceux trouvés dans l'argile de Lon- dres de l'île de Sheppey et dans le calcaire grossier parisien. (i) Agassiz et Disor, Annales des sciences naturelles, 3e sé- rie. Zoologie, t. VIII, p. i3j. SYS SYS 293 4* Le terrain nummulitiquc méditerranéen renferme des débris assez délicats d'organi- sations terrestres. On a trouvé, dans le Vi- ccniin, des fouilles d'arbres dicotylédones, et, dans les schistes de Glaris, le squelette d'un oiseau de la grandeur d'une Alouette et de la famille des Passereaux (1) ; maisjus- quici on n'y a signalé aucun débris de Mammifères : d'où il résulte que les Mam- mifères si nombreux et si caractéristiques du terrain parisien {Paleolherium , Anoplo- therium, Lophiodon , etc. ) et ceux même que M. Charles d'Orbigny a si heureusement découverts dans le conglomérat de l'argile plastique, à Meudon, y sont encore in- connus. Si les couches fossilifères des deux terrains nummulitiques sont réellement différentes, les faits stratigraphiques qui conduisent à regarder le terrain nummulilique méditer- ranéen comme le dernier des terrains fos- silifères anlépyrénéens , et le terrain pa- risien comme le premier des terrains fos- silifères postpyrénéens , sont pleinement d'accord avec les résultats paléontologiques. Cet accord, qui existe toujours lorsqu'une question est résolue, est la sanction la plus certaine que puisse avoir l'exactitude d'une classification géologique; et l'on y oppose seulement des considérations vagues basées sur la longueur du temps qui a été nécessaire ( ainsi que je l'ai remarqué le premier (2) ) pour le dépôt de l'énorme épaisseur des grès à fucoïdes dépourvus de fossiles animaux , comme si les géologues en étaient réduits à marchander sur le temps ! Les faits stratigraphiques qui conduisent aux conclusions que je viens de rappeler, et auxquels sir Roderick Murchison n'a fait qu'ajouter la sanction de son talent d'ob- servation si justement apprécié, sont seule- ment contraires à quelques unes des préoc- cupations d'après lesquelles on a proposé d'appliquer la dénomination d'eocène au terrain nummulitique méditerranéen , sans remarquerquece terrain diffère toutautant, sous le rapport paléonlologique, du terrain éocène parisien, que celui-ci diffère lui- même du terrain miocène. J'avoue sans peine que l'étymologie des mots éocène et (i) Hcrmann von Meyer, Jahrbuch de Leonhart f. Bro . . . {2) Bulletin de la Société géologique de -France, 2«*érie, JIV, p. 567 et 568. miocène est ici fort incommode, en ce qu'elle s'oppose à la création d'un troisième nom, de forme analogue, pour désigner un troi- sième terrain égal en importance, mais antérieur aux deux autres. Si cette diffi- culté grammaticale fait adopter générale- ment l'application du mot éocène au terrain nummulitique méditerranéen ( épicrétacé de M. Leymerie), je m'empresserai de suivre l'usage quem pênes arbitrium est, et jus et norma loquendi; mais ce ne sera pas sans avoir fait observer que les embarras auxquels cet usage pourra donner naissance seraient plus propres à ébranler les bases d'une no- menclature systématique que les fondements des Pyrénées. Le sort réservé à cette nomenclature est déjà facile à prévoir. Les noms tertiaires que nos plus habiles conchyliologistes se sont accordés , pendant plusieurs années, à don- ner aux fossiles du calcaire pisolithique des environs de Paris, attestent d'avance que, lorsque la faune de cette période, reconnue crétacée, sera suffisamment connue, elle of- frira de nombreux rapports, au moins dans la forme générale des coquilles , avec celle du terrain nummulitique, et elle comblera la lacune qui, comme je l'ai dit ailleurs (1), établit seule la ligne de démarcation qu'on suppose exister entre les fossiles crétacés et les fossiles tertiaires. L'emploi affecté de la terminaison cène, pour désigner les terrains postérieurs au calcaire pisolithique, demeu- rera , comme les noms tertiaires que je viens de rappeler, le témoignage historique d'une illusion momentanée. Mais cette illusion n'aura pas été sans utilité pour la marche de la science; car en s'accordant pour sanctionner nominalement, par l'emploi du mot éocène , l'existence d'une période conchyliologique dont le mi- lieu correspond au soulèvement de l'un des Systèmes de montagnes les plus considéra- bles de l'Europe, et dont le commencement ne répond à aucun accident stratigraphique très prononcé dans nos contrées, les adeptes exclusifs de la conchyliologie auront effacé eux mêmes les derniers vestiges d'uneopinion contre laquelle je me suis élevé depuis long- temps (2), « et qui regarderait chacune des (i) Bulletin de la Société géologique de France, 2* sérk, t. IV, p. 564 (1847). (j) Bull, de ta Soc. géol., ir« térie, t. IV, p. 384 (idZi). 294 SYS i> révolutions de la surface du globe comme » ayant déterminé, non seulement des dé- placements,mais encore un renouvellement w complet des êtres vivants. » Ils rendront de plus en plus probable l'opinion contraire qui admet que , *< lorsque les fossiles de tous » les terrains seront complètement connus, » ils formeront, dans leur ensemble, une j) série aussi continue que Test aujourd'hui 3> la série partielle des terrains jurassiques » et crétacés ou celle des terrains paléozo'i- )> ques(l); » et il en résultera que les géo- logues, sans cesser d'identifier les couches d'après leurs fossiles, seront enfin ramenés à baser surtout les divisions des terrains sur leur gisement, ainsi qu'ils l'avaient fait avec beaucoup de raison depuis Werner. On discute depuis longues années sur la question de savoir à quel point de la série des terrains stratifiés doivent commencer les terrains secondaires, et, pendant la dis- cussion, les noms mêmes de terrains secon- daires et de terrains de transition sont pres- que devenus surannés. On discute vive- ment aujourd'hui sur la question de savoir à quel point de la même série doivent se terminer les terrains secondaires et commen- cer les terrains tertiaires. Cette seconde dis- cussion pourra bien avoir le même sort que la première , et conduire aussi à l'abandon du nom même de terrains tertiaires dont elle rend le sens incertain. L'abandon des dénominations de terrains de transition, terrains secondaires et terrains tertiaires , aurait cependant quelque chose de regrettable, parce que ces dénominations générales sont souvent commodes dans la pratique. On ne parviendra à les conserver qu'au- tant qu'on leur donnera un sens précis en rattachant leurs limites à des Systèmes de montagnes heureusement choisis. Les bouleversements qui en Europe ont accompagné la naissance du Système des Ballons et du Système des Pyrénées, s'étant étendus, ainsi que nous le verrons bientôt, jusqu'aux États-Unis et jusque dans l'Inde, et traversant ainsi les régions qui seront pendant bien des années encore le théâtre principal des travaux des géologues, on conçoit qu'ils puissent fournir pour la clas- (i) Voyc-i i£.<;„ p. 564, SYS sification générale des terrains des jpoints de repère précieux , et que les divisions qu'ils déterminent puissent présenter une apparence de généralité qu'on ne retrouve pas dans les autres. C'est celte considéra- tion qui m'a fait émettre depuis longtemps le vœu qu'on s'accorde à y rattacher le commencement et la fin de la période des terrains secondaires (1). Je persiste à croire, par des motifs déduits du même ordre de considérations, que le terrain nummulitique méditerranéen de- vrait être classé, d'après son gisement, parmi les terrains secondaires, quand même on le considérerait comme formant un étage complètement distinct de tous les étages crétacés (2). Mais je n'insisterai pas davantage sur ce point, qui n'importe en aucune manière à la détermination de l'âge géologique du Système des Pyrénées, lequel, dans tous les cas, est intermé- diaire entre la période du terrain nummu- litique méditerranéen et celle du terrain ter- tiaire inférieur du bassin de Paris. Les dis- putes de mots auxquelles je viens de faire allusion, trop longuement peut-être , ne peuvent avoir aucune influence sur ces conclusions. Si la classification basée sur les lacunes conchyliologiques transitoires dont j'ai parlé passe dans la pratique, il exister.; une ressemblance de plus entre le Système des Pyrénées, soulevé au milieu delà période éocène, et le Systèmedes Ballons, soulevé au milieu de la période carbonifère. Je terminerai ce paragraphe en remar- quant que le Systèmedes Pyrénées approche d'être parallèle au Système des Ballons. Une parallèle au grand cercle de comparai- son du Système des Pyrénées, menée par le Brocken, dans le Hartz, se dirige à l'O. 25 58' N. , elle f\>rme un angle de 6° 43' seu- lement avec le grand cercle de comparaison du Système des Ballons , qui est orienté au Brocken à l'O. 19° 15' N. XV. Système des îles de Corse et de Sardaigne. Les couches qu'on nomme tertiaires sont (i) Traduction française du Manuel géologique de M. de la Bêche, p. 658 (iSli). (2) Bulletin de la Sociéti géologique de France, 2° sér;», t. IV, p. 569. SYS SYS 295 loin de former un tout continu. On y re- marque plusieurs interruptions dont chacune pourrait avoir correspondu à un soulèvement de montagnes opéré dans des contrées plus Ml moins voisines des nôtres. (fa examen at- entif de la nature et de la disposition géo- métrique des terrains tertiaires du nord et uu midi de la France m'a conduit à les di- viser en trois séries, dont l'inférieure, com- posée de l'argile plastique, du calcaire gros- sier et de toute la formation gypseuse, y compris les marnes marines supérieures, ne s'avance guère au S. et au S.-O. des envi- rons de Paris. La suivante, qui est la plus complexe, est représentée, dans IeN., par le grès de Fontainebleau, le terrain d'eau douce supérieur et les faluns de la Tou- raine: elle comprend, à peu d'exceptions près, tous les dépôts tertiaires du midi de la France et de la Suisse, et notamment les dépôts de lignites de Fuveau, de Kœpfnach et autres semblables. Le grès de Fontaine- bleau, superposé aui marnes de la forma- tion gypseuse, est la première assise de ce Système, de même que le grès du lias, superposé aux marnes irisées, est la pre- mière assise du terrain jurassique. Le grès de Fontainebleau est peut-être, par rapport aux arkoses tertiaires de l'Au- vergne, ce qu'est le grès inférieur du lias, par rapport aux arkoses jurassi- ques d'Avallon. Ces deux séries tertiaires ne sont pas moins distinctes par les dé- bris de grands animaux qu'elles renfer- ment que par leur gisement. Certaines espèces d'Anoplothérium et de Paléothé- rium, trouvées à Montmartre, caractérisent la première, tandis que d'autres espèces de l'aléolhérium, presque toutes les espèces du _'cnre Lophiodon, tout le genre Anlbraco- thérium, et les espèces les pins anciennes des genres Mastodonte, Rhinocéros, Hippo- potame, Castor, etc., particularisent la se- conde. Les dépôts marins des collines sub- upennineset les dépôts lacustres de la Bresse représenteraient^ troisième période tertiaire caractérisée par la présence des Éléphants, de l'Ours et de l'Hyène des cavernes, etc. C'est à la ligne de démarcation qui existe entre la première et la seconde de ces deux séries tertiaires que paraît avoir correspondu le «oulèvement du Système de montagnes dont il s'agit ki, et dont la direction domi- nante est du N. au S. ; les couches de c?tte seconde série sont, en effet, les seules qui soient venues en dessiner les contours. Au nombre de ces accidents, dirigés du N. il S., se trouvent les chaînes qui, comme If. Dufrénoy l'a remarqué, bordent les hau- tes vallées de la Loire et de l'Allier, et dans le sens desquelles se sont alignées plus tard, près de Clermont, les masses volcaniques des monts Dômes; c'est dans les larges sillons, dirigés du N. au S., qui réparentees chaînes, que se sont déposés les terrains d'eau douce de la Limagne d'Auvergne et de la haute vallée de la Loire. M. Antoine Passy m'a fait connaître der- nièrement l'existence d'un relèvement jus- qu'à présent inaperçu de !a craie chloritée, qui l'amène au jour, à Vernon, dans la val- lée de la Seine. Ce relèvement de la craie chloritée est dans le prolongement d'une série de relèvements de la craie qui se mon- trent dans les départements de l'Eure, de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir, le long d'une ligne N.-S., passant par Vernon. D'après la belle carte géologique du dépar- tement de Seine-et-Oise, exécutée par M. de Sénarmont, ingénieur en chef des mines, les couches du terrain tertiaire inférieur passent sans s'interrompre sur cette ride saillante de la craie, mais te grès de Fontainebleau s'y arrête et ne paraît pas l'avoir dépassée. Elle semble avoir formé la limite occidentale du bassin où le grès de Fontainebleau s'est déposé; d'où il résulterait que les acci- dents stratigraphiques N.-S., dont nous nous occupons, sont d'une date intermé- diaire entre le dépôt des gypses de Mont- martre et celui du grès de Fontainebleau. La vallée du Rhône qui, à partir de Lyon, se dirige du N. au S., comme celle de la Loire et de l'Allier, a de même été comblée jusqu'à un certain niveau par un dépôt tertiaire dont les couches inférieures, très analogues à celles de l'Auvergne, sont éga- lement d'eau douce , mais dont les cou- ches supérieures sont marines. Ici la régula- rité des couches tertiaires a été fortement altérée dans les révolutions liées aux soulè- vements très récents des Alpes occidentales et de la chaîne principale des Alpes. La même direction se retrouve dans quel- ques accidents stratigraphiques et orogra- phiques des montagnees du Jura et de la 296 SYS SYS Savoie, où le fond des vallées les plus pro- fondes est comblé par l'étage tertiaire moyen; dans une partie de la crête des Alpes entre le Mont-Blanc et le mont Viso , et dans le groupe des îles de Corse et de Sardaigne , dont les côtes présentent des dépôts tertiaires miocènes en couches horizontales. On retrouve encore cette direction avec les mêmes indices d'ancienneté dans quel- ques accidents du sol de l'Italie et de la Grèce, et même dans la chaîne du Liban. Le groupe des îles de Corse et de Sar- daigne, orienté précisément du nord au sud, étant, parmi tous ceux qui viennent d'être cités, celui où la direction qui nous occupe est le plus fortement et le plus nettement dessinée, on peut prendre pour grand cercle de comparaison de tout le Système l'un des méridiens de la Corse, par exemple, celui du cap Corse situé à 7° 2' 40" à l'E. du méridien de Paris. Une parallèle menée par Corinthe ( lat. 37° 54' 15" N. , long. 20° 32' 45" E. de Paris), au méridien du cap Corse, se dirige au N. 8° 23' 27" E. Le Système des îles de Corse et de Sardaigne est représenté en Morée, d'après MM. Boblaye et Virlet (1), par la chaîne de Santa-Meri, orientée, sui- vant eux , au N. 3° à 4° E., orientation qui diffère de 4° ~ à 5° ^ de celle que le calcul nous indique. M. Viquesnel a cru recon- naître le même Système en Macédoine, dans une série de crêtes et de vallées telles que celles du Drin noir, dont la direction oscille entre le N. 7° E. et le N. 10° E. (2), moyenne N. 8° 30' E. C'est presque exacte- ment la direction que le calcul nous indique pour Corinthe, et, à très peu près aussi, celle qu'il donnerait pour la Macédoine. M. Viquesnel pense qu'en Servie, la sortie du porphyre pétro-siliceux , quartzifère, et de certains trachytes , coïncide avec les soulèvements de cette époque. J'ai moi-même signalé depuis longtemps, comme se rapportant au Système des îles de Corse et de Sardaigne, différents accidents stratigraphiques et orographiques de la Hon- grie et du Bannat, qui sont placés, à peu (r) Boblaye et Virlet, Expédition scientifique de Morée, t. II, 2» partie, p. 34. (a) Viquesnel, Journal d'un voyage dans la Turquie d'Eu- rope (Mémoires de la Société géologique de France, 2' série, t.I, p. 299). de chose près, dans le prolongement de ceux que M. Viquesnel a observés en Turquie. « Les trachytes de la Hongrie avaient commencé à paraître à la surface du sol avant le dépôt des dernières couches ter- tiaires, puisque, dans les conglomérats for- més de leurs débris transportés dans les plaines de la partie S. -E. du groupe tra- chytique de Schemnitz, entre Palojita et Prebeli, M. Beudant a signalé des coquilles marines de l'époque tertiaire ( miocène ou pliocène?) {Voyage miner alogique et géolo- gique en Hongrie, par M. Beudant, t. III, p. 439 et 510). » En d'autres points, les roches trachytiques sont d'ailleurs recou- vertes par des mollasses (miocènes). « En considérant avec attention la carte géologique de la Hongrie et de la Transyl- vanie, par M. Beudant, on ne peut man- quer d'être frappé des alignements à peu près nord-sud qui, à côté de directions pa- rallèles à celles dont je m'occupe principa- lement dans ce mémoire ( Côte-d'Or, Pyré- nées, Alpes occidentales, chaîne principale des Alpes ) , se manifestent dans la disposi- tion de plusieurs des groupes trachytiques et des masses de roches métallifères dont ils sont accompagnés, aussi bien que dans la direction des gîtes métallifères de Schem- nitz, Kremnitz, Szaszka, Oravicza, Dogna- szka {voyez les plans joints à l'ouvrage de M. Boue, intitulé : Geognostiches gem'àlde von Deutschland, 1829). A 30 lieues au sud de Szaszka commence, au milieu de la Servie, près de Kruschevacz , la chaîne des monts Caponi, qui se prolonge, parallèlement au méridien, entre la Macédoine et la Thessa- lie d'une part , et l'Albanie de l'autre , en bordant à l'est les vallées du Drin noir et de l'Arta (1). » Les observations de M. Vi- quesnel tendent à confirmer ce premier aperçu dans ce qu'il avait d'essentiel. Une parallèle au méridien du cap Corse menée par Beyruth, port de Syrie situé au pied du Liban (lat. 33° 49' 45" N., long. 33° 5' 43"E), se dirige au N. 15° 13' 27"E. Cette ligne, tracée avec soin sur une carte de Syrie, est très sensiblement parallèle a la direction générale de la côte, de Gaza a Alexandrette (Skanderun). Elle l'est aussi à peu près à la direction du golfe d'Akaba, à celle de la vallée du Jourdain , et à celle (i) Annales des sciences naturelles , t. XVIII, p. 3oj, i8?û. SYS des crAtes du Liban , et de quelques parties nu moins, de l'anti-Liban. Prolongée vers le nord à travers l'Asie Mineure et la mer Noire, cette même ligne est très sensible- . mu parallèle à la longue portion du cours 11 Volga, qui s'étend de Kasan à Sarepta et qui est presque dans le prolongement du cours du Jourdain. Elle est parallèle aussi à la direction de quelques accidents strati- çraphiques de l'Oural méridional. D'après les savants voyageurs M. Botta et M. Russegger, les calcaires du Liban ap- partiennent, du moins en partie, au terrain crétacé, et d'après la belle carte géologique de la Syrie publiée par M. Russegger (1), et les coupes qui l'accompagnent, des couches tertiaires à lignites, probablement contem- poraines de celles de la Provence, de la Suisse et de la Toscane, s'étendent hori- zontalement au pied même de la chaîne. D'après la carte, si souvent citée déjà , de MM. Murchison, de Verneuil et Keyserling, les terrains crétacés de la Russie centrale sont interrompus par la vallée du Volga , :!ans l'intervalle ci-dessus indiqué, et bor- dent souvent de leurs falaises le cours du neuve, à l'est duquel s'étendent à perte de vue les terrains modernes des steppes de la mer Caspienne. Dans tout l'intervalle de Kasan à la mer Rouge, les terrains tertiai- res moyens et supérieurs couvrent çà et là d'assez grands espaces, mais en gisements discontinus. Les terrains tertiaires de l'épo- que éocène parisienne y sont fort rares , si même ils y existent. 11 me paraît, d'après cela, très admissible de supposer que la longue série d'accidents stratigraphiques que j'ai signalés de la mer Rouge à Kasan appartient, par son âge comme par sa direc- tion , au Système des iles de Corse et de Sar- daigne. La direction du Système des îles de Corse et de Sardaigne est peu différente de celle du Système du nord de l'Angleterre. Une parallèle au méridien du cap Corse, menée par le point du Yoredale situé par 54° 15' de lat. N.,et par 4° 15' de long 0. de Paris, se dirige au N. 9° 12' 25" 0. Le grand cercle de comparaison du Système du nord de l'Angleterre er.t orienté au même point vers le N. 5° 0. La différence est de 4° \1> 25'. (i) J. Russe-gjer, Reùen in Europa, Atien nad Jfrika, i8<î. T. XII. SYS :07 Le Système des iles de Corse et de Sar- faignem* paraît avoir été suivi dans l'ordre chronologique, comme le Système du nord de l'Angleterre par un Système dont la di- rection est presque exactement perpendicu- laire à la sienne. XVI. Système de l'île de Wight, duTatra, du Rilo-Dagh et de l'Hj-mus. Il est assez curieux de remarquer que les directions du Système du Pilas et de la Côte-d'Or, du Système des Pyrénées et du Système des lies de Corse et de Sardaigne, sont respectivement presque parallèles à celles du Système du Westmorcland et du Hundsruk , du Système des Ballons et des collines du Bocage, et du Système du nord de l'Angleterre. Les directions correspon- dantes ne diffèrent que d'un petit nombre de degrés, et les Systèmes correspondants des deux séries se sont succédé dans le même ordre ; ce qui conduit à l'idée d'une sorte de récurrence périodique des mêmes directions de soulèvement ou de directions très voisines. M. Conybeare, dans un article inséré dans le Philosophical Magazine and Journal of science, 3e série, 2e cahier, août 1832, p. 118, place immédiatement après la période du dépôt de l'argile de Londres l'époque du redressement des couches de l'île de Wight et du district de Weymouth ( Dorsetshire ) , dont il rapproche plusieurs autres lignes de dislocation, de même peu éloignées de la di- rection E.-O., qui s'observent en Angleterre. Rien ne prouve cependant que le redresse- ment des couches de l'argile de Londres, dans l'île de Wight, soitaussiancien queM. Cony- beare l'a supposé, car on ne voit nulle part les couches tertiaires subséquentes reposer sur les tranches d-e celles de l'argile de Londres ; les faits parlent même contre la supposition de li. Conybeare, les couches alternative* ment marines et fluviatiles d'Headen-HilK présentant des traces de dérangement, soit dans leur disposition, soit dans leur hauteur absolue comparée à celle des couches cor- respondantes de la côte opposée du Ilamp- shire. Toutefois il ne serait pas impossible qu'une partie des dislocations que U, Cony- beare a rapprochées eussent été produites pendant la période tertiaire; qu'elles cor- respondissent, par exemple, à la ligne de dé- 3S 293 SYS SYS marcation qui existe entre le grès de Fon- tainebleau et le calcaire d'eau douce supé- rieur des environs de Paris, ou à celle qui s'observe entre ce dernier calcaire et les fa- luns de la Touraine. Or, s'il en était ainsi, la direction des dislocations de l'île de Wight étant sensiblement parallèle à celle du Sys- tème des Pays-Bas et du sud du pays de Galles, on aurait un quatrième exemple du retour à de longs intervalles des mêmes di- rections de dislocations dans le même ordre. Le Système des Alpes occidentales, com- paré au Système du Rhin dont il partage la direction à quelques degrés près, ainsi que nous le verrons bientôt, pourrait fournir un cinquième terme à la série de rapproche- ments qui indique cette singulière périodi- cité dans les directions des dislocations. Je m'étais arrêté là, dans l'extrait de mes recherches, inséré en 1833 dans la traduc lion française du Manuel géologique de M. de la Bêche; mais les progrès récents de la science me permettent de fixer aujourd'hui Page et la direction du Système de monta- gnes dont je ne faisais qu'entrevoir l'exis- tence, lorsque j'écrivais ce premier aperçu. Ce Système, ainsi qu'on va en voir les motifs, me paraît avoir pris naissance à la première des deux époques indiquées ci-des- sus, c'est-à-dire entre la période du dépôt du grès de Fontainebleau et celle du dépôt des calcaires d'eau douce supérieurs des en- virons de Paris. Sa direction, comme je l'ai annoncé de prime abord , me paraît s'éloigner peu de celle du Système des Pays-Bas. Ce n'est pas dans la direction des acciden ts stratigraphiques de l'île de Wight, ni dans celle de la ligne d'élévation duDorsetshire, étudiée avec tant de soin par MM. Buckland et de la Bêche (1) que je chercherai l'orien- tation du Système entier. J'ai déjà dit ci- dessus, p. 256 et 258, que la direction de la grande ligne de dislocation de l'île de Wight, et du Dorsetshire me paraît n'être qu'une reproduction de la direction du Système des Pays-Bas; et il me paraît d'autant plus na- turel d'y voir unedirection d'emprunt qu'elle répète, je ne dirai pas les fautes, mais les déviations de l'original souterrain sur lequel elle paraît en quelque sorte décalquée. Tou- [i) Transactions de la Société géologique de Londres, 3* tèirie. tcfois l'ensemble rectiligne de la côte méri- dionale de la Grande-Bretagne, depuis le Pas-de-Calais jusqu'au Landsend, est un trait orographique tellement simple et tel- lement étendu, que s'il n'a pas exactement la direction du Système auquel il appar- tient par l'époque moderne à laquelle il s'est produit, on doit naturellement présume: qu'il ne s'en éloigne que fort peu. Voici par quelles considérations je crois être parvenu à fixer rigoureusement la direction propre de ce dernier. J'ai remarqué ci-dessus, p. 256, que la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg, dont je me suis d'abord servi comme grand cercle de comparaison provisoire du Système des Pays-Bas, passe à peu près par Deal (Kent) et par Saint Colomb-Minor (Cor- nouailles), et que sa direction représente, aussi exactement que possible, la direction générale delà côte me idionaledela Grande- Bretagne qui, étant formée en partie de craie et de dépôts tertiaires, ne peut avoir été façonnée qu'à une époque postérieure de beaucoup à la formation du Système des Pays-Bas. D'après ce que nous venons de dire, il s'agirait maintenant de découvrir sur la surface de l'Europe un Système d'accidents stratigraphiqueset orographiques d'une date postérieure au dépôt des terrains tertiaires inférieurs et d'une direction peu différente de celle du Système des Pays-Bas, mais en même temps assez étendu et assez proémi- nent pour que sa direction ne puisse être taxée de direction d'emprunt. Pour y parvenir, je suis vers l'est la di- rection de la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg que j'ai déjà tracée ci-dessus, p. 247 et 248, à travers l'Europe presque entière, jusqu'au méridien de Taganrog. En construisant cette ligne sur la belle carte géologique de l'Europe centrale par M. de Dechen , je vois qu'elle traverse la Pologne méridionale et que la partie de son cours qui se trouve entre Varsovie et Cracovie répond au massif montagneux du Tatra, si- tué au sud des Carpathes, dans le nord de la Hongrie, et est à peu près parallèle aux lignes les plus remarquables de ce massif, notam- ment à la direction générale des hautes val- lées de la Czerni-Vag et de l'Hernad. Il a paru à Berlin, il y a quelques années, chez Simon Schropp, une Carte géologique de SYS SYS 290 >.a chaîne du Taira et des soulèvements parai- dont l'auteur, en s* enveloppant du voile tie l'anonyme, n'a pu empêcher qu'on ne devinât assez sûrement son nom, en vertu du vieil adage ex ungue leonem. En examinant attentivement cette carte et en la comparant aux autres caries de ces contrées, on voit qu'il existe, dans le N. de la Hongrie, plusieurs Systèmes bien distincts de lignes stratigraphiques ayant des direc- tions très diverses; notamment une ligne sensiblement parallèle au Système du mont Visoqm part des environs de Cisoviec, et qui n'affecte que les couches antérieures au terrain nummulitique méditerranéen, le Système des lignes pyrénéennes des Car- patbes, celui des lignes presque N.-S. dont j'ai déjà parlé ci-dessus, et qui se dessinent particulièrement aux environs de Kremmitz, dans les méridiens de Mikolasz, de Poho- reta , de Dobszyna , de Podhradzie, de Folkmar, et mieux encore dans le groupe du Tatra et dans ses prolongements au N. et au S. ; mais le mieux dessiné de tous, est celui des soulèvements parallèles de Tatra indiqué sur le titre même de la carte qui me sert de guide. L'une des lignes les plus nettes du Système du Tatra est formée par les couches redres- sées du terrain nummulitique méditerra- néen; par conséquent l'époque du soulève- ment de ce Système tombe dans les périodes tertiaires. Tout annonce qu'il est antérieur au dépôt des couches tertiaires miocènes ou pliocènes du centre de la Hongrie; mais le dessin même de la carte conduit à supposer qu'il est postérieur au Système N.-S. du Ta- tra {Système des îles de Corse et de Sardaigne) . Leslignesd'élévation étantd'ailleurs presque parallèles à la direction générale des hautes vallées de la Czerni-Vag et de l'Hernad, et, par conséquent, à la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, on voit que, de toutes manières, elles répondent à ce que nous cherchons. Les lignes stratigraphiques, très peu di- vergentes, que la main du maître a tracées îans le massif de Tatra, se dirigent moyen- nement à l'O. 4° 50' N. Je prendrai, en con- séquence, pour grand cercle de comparaison du Système du Tatra, un grand cercle pas- sant par le mont Lomnica, cime culminante du Tatra (8,012 pieds de Paris=2,602m au- dessus de la mer.; lat. 49° 11' N., long. 17° 52' 40'' E. de Paris), et orienté en ce point à PO. 4° 50' N. En me servant de ce grand cercle de comparaison, j'examinerai rapidement le rôle que joue le Système du Tatra, dans l'Europe continentale d'abord , et ensuite dans l'Angleterre méridionale. Je commence par la Turquie, et je re- marque que M. Viquesnel a signalé, comme particulier à la Turquie, un Système qu'il a désigné sous le nom de Système du Rilo- Dagh et de l'Hœmus, et dont il observe que l'orientation 0. 7° N. est parallèle, à 1 degré près, à celle du Système du Hainaut (Système des Pays-Bas), et offre un nouvel exemple de la récurrence à des époques très différen- tes de directions analogues. C'est bien encore là le Système que nous cherchons. D'après M. Viquesnel, ce soulèvement a fait surgir la crête dentelée du Rilo-Dagh, le mont Kognavo, les montagnes d'Egri-Palanka, dont les escarpements dominent d'un côté la plaine de Moustapha, etc.; de l'autre, la cavité de Ghioustendil, etc. Nous lui attri- buons encore, ajoute M. Viquesnel, la chaîne de I'Haemus qui, d'après M. Boue, court 0. quelques degrés N. (1). Les roches éruptives du Système sont, d'après M. Viquesnel, des tracbytes amphi- bolifères dont les débris entrent dans la composition des couches de la mollasse. L'âge du soulèvement qui affecte les couches cré- tacées est probablement plus récent que le Système achaïque (Système des Pyrénées), et se trouve fixé, d'après M. Viquesnel, entre la fin de la période secondaire et le dépôt de l'étage tertiaire moyen. D'après ces données, M. Viquesnel considère le Système du Rilo- Dagh et de l'Hœmus comme immédiatement antérieur au Système des îles de Corse et de Sardaigne. On peut observer, toutefois, qu'il n'est pas prouvé que ce Système a été anté- rieur à la totalité de l'étage tertiaire moyen, mais seulement à l'étage des mollasses, et que, par conséquent, on peut le supposer postérieur au grès de Fontainebleau, dont le dépôt est postérieur lui-même à la formation du Système des îles de Corse et de Sardaigne. D'après la carte de M. Viquesnel, dont le réseau géographique a été tracé avec beau- (i) A. Viquesnel , Journal d'un voyage dans la Turquie d'Europe (Mémoiret de la Société géologique d$ France , 2« série, 1. 1, p. 29?). 300 SYS SYS coup de soin par M. le colonel Lapie, le point culminant du Rilo-Dagh est situé à peu près par 42" 7' 30" de lat. N., et par 21° 13' de long. E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de comparaison du Système du Taira, menée par ce point, court à l'O. 7° 25' N. Elle fait un angle de 25 minutes avec l'o- rientation indiquée par M. Viquesnel. Cet habile géologue a indiqué l'orienta- tion en degrés seulement, et il est certain qu'en pareille matière l'emploi des minutes est une sorte de luxe, lorsqu'elles ne sont pas données par la moyenne d'un grand nombre de relèvements. Ainsi la coïncidente ne pouvait être plus exacte, et cette coïnci- dence est d'autant plus remarquable que, d'après les dates mêmes des publications, il serait impossible de supposer que M. Vi- quesnel et le savant auteur de la carte du Tatra n'aient par déterminé leurs orienta- tions d'une manière absolument indépen- dante. En résumé , il me paraît évident que le Système du Tatra et le Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus sont un seul et même Système que je nommerai dans la suite Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. On devra probablement rapporter au Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus, ainsi que l'a indiqué M. Viquesnel, plusieurs des lignes de dislocation de la Grèce méridio- nale, que MM. Boblayeet Virlet ont classées avec doute dans leur Système argotique, et dont ils ont dit : « Les grandes fractures de » la côte de l'Achaïe et de la Mégaride ap- » partiendraient-elles à une époque anté- » rieure(à celle de la chaîne principale des » Alpes)? Les résultats que nous avons pu » constater sont le soulèvement des pou- » dingues jusqu'à la hauteur de 1,800 » mètres sur tout le versant achaïquedans » la direction E.-O., et la position horizon- » taie du terrain subapenniu au pied des » plus grands escarpements de ce mêfne w Système (1). » La direction générale de nie de Candie est très sensiblement parallèle à celle du Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. En poursuivant la direction du Rilo-Dagh vers t'O. jusqu'aux rivages de l'Adriatique, on arrive à la partie méridionale des côtes ft) Boblay» et ViHot , Expédition scientifique de Morte, t. 11, 2e partie, p. 33. delà Dalmalie,et l'on voit Iesîles.de Melerf." de Corzola, de Lissa et de Lésina se dtftfccbt de celles qui s'étendent au N.-O., pour des- siner avec une netteté remarquable l'orien- tation du Système du Rilo-Dagh et ê l'Hœmus. La direction de ce groupe d'îles, prolong' à travers l'Italie, passerait très près de Ptt« d'Elbe, dans une direction à peu près E.-O. c'est à-dire parallèlement à son axe longitu- dinal. Il estprobablequ'on pourra y rattacher l'origine de l'un des accidents stratigraph'i- ques post pyrénéens , qui se sont superp < ses pour former la charpente compliquée di cette île célèbre à tant de titres divers. . regrette de ne pouvoir compléter cette ! cherche pour le moment. La direction de l: d'Elbe, prolongée à l'O., coupe l'île de Co à l'entrée du golfe de Saint-Florent , déta- chant ainsi du reste de l'île la crête être dirigée N. -S., qui se termine au cap Cor. Les îles del Giglio et de Monte-Cristo s';. lignent de l'E. à l'O., parallèlement à 1\ . de l'île d'Elbe. Entre les deux lignes se trouve la Pianosa, formée de couches hori- zontales de mollasse miocène dont son no:. même indique l'horizontation. Plus au N., la même direction se dessir.r beaucoup plus en grand dans une partie con- sidérable des Alpes et du Jura. Afin de pouvoir la reconnaître d'abord dans les Alpes orientales, je mène par Vil— Iacb, en Corinlhie (lat. 4G° 36' 50" N., long. 11° 30' 31" 0. de Paris), une parai! au grand cercle de comparaison du Sysk.. du Tatra, du Rilo-Dagh et de l'Hœmus, qui est orienté, au mont Lomnica, à l'O. 4° 50 . Je trouve qu'à Villach , cetle parallèle c>t orientée à l'O. 0°9' S., ou, en d'autres ter- mes, à très peu près de l'E. à l'O. Cette direction n'est certainement pm celle des accidents orographiques et stra;i- graphiques les plus largement dessinés i Alpes orientales. Ces accidents de prem ordre sont d'une parties lignes pyrénéen: des Alpes Juliennes dirigées vers l'E.-S.-i: , et de l'autre la grande bande calcaire sep- tentrionale qui s'avance à l'E. , quelqm.. degrés N. vers Vien-Neustadt. Mais eni.o ces deux directions divergentes il exisio une direction intermédiaire que M. LéopoU de Buch a signalée depuis longtemps, di- rection qui, sans être aussi nettement du- SYS SYS SCî sinée que les deux, autres, pourrait 0tr« ref:;irdée comme la plus fondamentale. Ces I la direction de l'axe de roches primitives qui s'avance du Brenner vers Graetz, et qui comprend les cimes les plus élevées de ces contrées, le gros G Incliner, le Wenedi- ger, etc. Cette direction court presque exactement de PO. à l'E.; par conséquent, elle est sensiblement parallèle à celle du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus, et Ton pourrait même être tenté de la considérer comme étant en Europe le type principal de ce système. Cette même direction se retrouve dans une foule d'accidents orographiques et de lignes remarquables des Alpes autrichien- nes, bavaroises, suisses et italiennes. Je ne puis en citer ici que quelques exem- ples. On peut remarquer d'abord que la ligne E.-O. menée par Villach même représente très bien la direction générale de la vallée de la Drave, de Villach à Marburg, et qu'elle est très sensiblement parallèle à la vallée de Pusterthal , de Brunecken à Lienz, à la haute vallée de l'Adige, de Glurns à Meran, à la haute vallée de la Salza, à une partie de la vallée de l'Inn aux environs d'Innspruck , au passage de l'Arlberg et à une partie de la vallée de Klosterle qui en descend; on la retrouve même dans la partie inférieure de la Val- teline, au-dessous de Tirano, dans une partie de la vallée d'Aoste, dans quelques parties du Valais, etc., etc. Celte direction s'observe également dans une partie des crêtes qui bordent ou qui avoisinent les grandes vallées dont je viens de parler. C'est la direction d'une série de crêtes qui, commençant au Bâcher, près de Marburg , s'étend par le Terglou jusqu'au delà du Tagliamento. C'est une des directions qui se dessinent le plus nettement dans les montagnes dolomitiques si justement célè- bres qui dominent les vallées de Fassa et de Saint-Cassian (Marrnolade, Sasso Ver- nale, montagnes du Seisser-Alp, etc.). C'est celle suivant laquelle se raccordent les masses énormes qui bordent au nord la haute vallée de l'Adige, entre le passage de Brenner et celui de Heiden. C'est la direc- tion des accidents stratigraphiques et des crêtes principales du massif calcaire qui domine Innspruck vers le nord (Solstci:;. Speckkor, etc.). Je dois abréger cette liste dont il ■ serait facile de couvrir des pages entière . J'ajouterai seulement que l'origine de ces accidents orographiques est évidemment postérieure à toute la série des couches al- pines jusqu'au terrain numrnulitique mé- diterranéen, avec le flysh inclusivement, mais antérieure à toute la série des mollass; > miocènes. Je passe au Jura, où le Système du T&trt du Piilo-Dagh et de VHœmus se dessine tn . nettement dans la chaîne du Lomont, qui nous conduira à jeter encore un coup d'coil sur les Alpes de la Suisse. La chaîne du Lomont et l'ensemble des chaînes qui lui sont parallèles dans le Juia septentrional, entre Regensperg et Baume- les-Dames d'une part, Delemont et Feretlc de l'autre, ont une direction très sensible- ment parallèle à une ligne tirée de Re- gensperg à Courtavant, sur la route de Porrentruy à Bâle, ou à une ligne parallèle à la première, tirée d'Auenstein, près d'Arau, à Baume-les-Dames (Doubs). La direction commune de ces deux lignes court à très peu de chose près de l'E. 5° N. à l'O. 5° S. de la projection de Cassini; le centre de l'espace que je viens d'indiqué; dans la partie septentrionale du Jura se trouve à peu près, à Porrentruy, par 47° 22' N. et par 4° 45' de lat. E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Tatra , du Rilo-Dagli et de VHœmus, menée par Porrentruy, coure eu ce point à l'O. 5" 12' S. du monde. Le lignes horizontales de la projection de Car. suri étant orientées à Porrentruy ù l'O. 3* 29' 34" N. du monde, il en résulte que la parallèle au Système du Tatra, du Rilo-Dag;. et de VHœmuSy menée par Porrentruy, se dirige à l'O. 8° 40' S. de Cassini, et qu'elle fait avec la direction de la chaîne du Lo- mont un angle de 3" 40'. Cette différence est inférieure à la divergence des ligne., dont il faut prendre séparément la moyenne pour avoir la direction soit du Tatra , soi r. du Lomont, et elle n'est guère plus grande que celle qui existe à Porrentruy, entre l'orientation astronomique et l'orientation de Cassini. Elle disparaîtrait presque si l'on faisait abstraction de celte dernière. Elle 302 SYS SYS ne devra pas toujours être négligée, et elle jouera le rôle qui lui appartient lorsqu'on appliquera les méthodes indiquées au com- mencement de cet article à la dation dé- finitive du grand cercle de comparaison du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de l'Hœ- mus; mais je crois que pour le moment on peut en faire abstraction. Le Lomont et les chaînons qui lui sont sensiblement parallèles sont évidemment antérieurs au dépôt du terrain d'eau douce de couleurs bariolées (miocène, mollasse d'eau douce inférieure) qui remplit le bassin de Delemont. Les traces de dérangement que présente ce dépôt miocène et la hau- teur à laquelle il se trouve porté s'expli- quent naturellement parles accidents stra- tigraphiques d'une date postérieure ( Alpes occidentales, chaîne principale des Alpes) qui sont venus croiser le Lomont dans le nord du massif du Jura. Ce fait assujettit l'âge relatif du Lomont et des soulèvements parallèles à ne pas être plus moderne que les premières couches du terrain des mollasses miocènes ; condi- tion un peu plus précise que celles trou- vées pour le Tatra et le Rilo-Dagh , auquel 3e Lomont est sensiblement parallèle, parce que les mollasses de la Suisse sont plus épaisses et mieux connues que celles de la Hongrie et de la Turquie. Les crêtes du Lomont ne traversent en aucun point les mollasses de la Suisse; elles en sont enveloppées , et leurs dislocations propres n'y pénètrent pas, du moins en général. Mais au delà de la grande vallée subalpine et subjurassique, dont les mol- lasses et le nagelfluhe ont rempli le fond, on retrouve la direction du Lomont, c'est- à-dire la direction du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus, dans plusieurs accidents stratigraphiques remarquables du versant nord des Alpes; notamment au midi du lac Léman, dans le massif des dents d'Oche et des rochers de Meillerie; au midi de Berne, dans le massif du Stockborn, entre les bainsduGurnigel, GruyèreetErlenbach ; au midi de Lucerne, dans le flanc nord du mont Pilate; et au midi du lac de Zurich, dans la ligne qui sépare les mollasses du terrain nummulitique épicrétacé et du llysh (G2 de la Carte géologique de la France), entre le lac d'Egeri et Vesen. Le massif du Gurnigel et du Stockhorn, est situé à environ 1 5' à TE. du méridien de Por- rentruy ; une parallèle au Système du Tatra, menée par son centre , se dirigerait à peu près à l'O. 5° S. du monde. Or, si par le Schwefelberg-Bad , on trace, sur la carte des Alpes suisses occidentales par M. Studer, une ligne dirigée à l'O. 5° S. , on verra qu'elle est parallèle à la direction générale de la vallée de la Kalte-Sense, à celle de la crête de l'Arnisch; et en faisant abstrac- tion de quelques accidents parallèles au Sys- tème de la chaîne principale des Alpes , on concevra qu'elle représente assez bien la direction qui devait caractériser le petit groupe du Gurnigel , lorsque le dépôt des mollasses miocènes est venu entourer sa base. Ainsi qu'on peut le voir sur la carte géo- logique de la France, toutes les lignes que je viens de citer en Suisse, orientées entre l'O. et l'E. 10° S. de la projection de Cas- sini, et par conséquent très peu éloignées de la direction du Système du Taira, du Rilo-Dagh et de VHœmus, se distinguent très nettement de celles qui appartiennent au Système de la chaîne principale des Alpes. Celles-ci sont représentées dans le Jura par une ligne tirée de Salins à Baden, et au pied nord des Alpes par la grande faille, si longtemps problématique , qui court de Fitznau à Naefels, et qui reporte le terrain nummulitique méditerranéen sur le nagel- fluhe du Righi. Bien différentes de ces der- nières, les lignes qui appartiennent au Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœ< mus s'arrêtent généralement à la rencontre du terrain de mollasse et de nagelfluhe; elles sont donc évidemment plus anciennes. On peut suivre ces lignes dans les Alpes autrichiennes et bavaroises où elles vont se rattacher à celles que j'ai déjà signalées dans le Vorarlberg, le Tyrol et la Carynthie. Le Système du Taira , du Rilo-Dagh et de VHœmus joue donc , comme le Systems des Pyrénées et plusieurs autres des Sys- tèmes dont nous nous sommes déjà oc- cupé, un rôle important dans la structure des Alpes. Peut-être existe-t-il aussi, en Provence, dans les Corbières (Aude) et dans quelques parties du versant N. des Pyrénées (Rimont, Bagnères-de-Bigorre, Pic du Midi, ligne de Peyrehorade à Bayonne, Chalosse), SYS SYS nos ainsi que dans le prolongement de oetve i chaîne vers les Asturies. Peut-être doit-on rapporter à ce Système certaines lignes de direction orientées un peu au S. de l'O. que M. Bochet, ingénieur des mines, a signalées, dans un mémoire inédit sur la structure des Pyrénées. Il est toutefois évident que le Système du Taira, de même que le Système des iles de Corse cl de Sardaigne, ne doit jouer, dans toute la Gascogne, qu'un rôle extrêmement limité, puisque les couches de l'étage éocène parisien et celles de l'étage miocène y sont assez sensiblement concor- dantes pour qu'il soit souvent difOcile de tracer leur limite commune. Le prolongement occidental de quelques unes des lignes du Système du Taira que j'ai signalées en Suisse passe très près des tertres balsatiques de Drevin , au nord du Creu- sot (Saône-et-Loire), et les alignements à peu près E.-O. que M. Rozet a signalés dans les masses basaltiques, disséminées sur la surface de l'Auvergne, pourraient peut- être aussi être attribués à l'eiistence de fentes parallèles au Système du Taira, dont la formation a précédé les éruptions basal- tiques de cette contrée. Mais je me bâte de revenir à la partie méridionale de l'An- gleterre. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Trata, du Itilo-Dagh et de VHœmus, menée par le point où la per- pendiculaire à la méridiennedeRothenburg, coupe le méridien d'East-Cowes (lat. 50° 55' 20" N., long. 3 36' 30" 0. de Paris ), se dirige à l'O. 11° 23' S. du monde. Elle forme, avec la direction en ce point de la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg indiquée ci-dessus, p. 247, un angle de 1° 13' 33". Cet angle est à peu près né- gligeable; par conséquent on peut dire que la parallèle au Système du Taira représente la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre presque aussi bien que la perpendiculaire a la méridienne de Rothen- burg. L'angle formé par les directions du Système des Pays-Bas et du Système du Taira est si peu considérable, qu'il est très difûcilc de décider si une ligne géologique donnée appartient à l'un plutôt qu'à l'au- tre. Par conséquent, le Système du Tatra offre bien réellement, comme nous l'a- vions soupçonné dès l'abord , un nouvel wmpte de la récurrence des mêmes direc- tions à diverses époques, et même un exem- ple plus net qu'aucun de ceux déjà cités. Par la même raison , il devient difficile de décider définitivement si la ligne de dis- location de l'île deWight et du Dorsetshire appartient, comme direction d'emprunt, au Système des Pays-Bas, ou si elle appartient purement et simplement, par sa direction comme par son âge, au Système du Tatra; mais cette question cesse en même temps d'avoir aucune importance : elle s'évanouit pour ainsi dire. Le Système des Pays-Bas a été en quelque sorte reproduit en masse à l'époque beaucoup plus moderne de l'appa- rition du Système du Tatra, et chacun de ses accidents a pu être reproduit ou continué , même dans ses détails et ses déviations. Mais le Système du Taira n'est peut- être pas le seul dont l'apparition ait rouvert et amplifié les dislocations du Système des Pays-Bas. Quoique le Système des Pyrénées forme avec le Système des Pays-Bas un an- gle de plus de 26°, il ne serait pas impossi- ble qu'il eût produit un effet semblable ; nous avons déjà admis ci-dessus que le Sys tème de la Côte-d'Or a produit un effet ana logue sur les accidents préexistants du Sys- tème du Rhin avec la direction desquels il forme un angle d'environ 30°. On pourrait admettre d'après cela que dans les lignes d'élévation de la région wealdienne, que M. Hopkins, ainsi que je l'ai déjà remarqué, a figurées sur sa carte du S.-E. de l'Angleterre (1) par des lignes bri- sées plutôt que par des lignes courbes, les parties dirigées à l'O., ou à l'O. quelques dégrés S., sont des déviations de la direc- tion pyrénéenne , suivant la direction pro- pre ou suivant des directions accidentelles du Système des Pays-Bas. Mais toutes les lignes d'élévation 0. un peu S. de M. Hop- kins ne sont pas dans ce cas. Toutes ne sont pas de l'âge du Système des Pyrénées. Quelques unes sont, comme la grande ligne de dislocation de l'île de Wigth et du Dorset- shire, de l'âge du Système du Taira, et elles se rapprochent beaucoup en même temps de la direction propre à ce système. Je m'attacherai principalement à l'une (i) Transactions of the geological Soc'n-ty of London, 2e »é- ri«\ t. VU. 304 SYS d'elles pour laquelle cette conclusion me paraît surtout évidente. Parmi toutes les lignes d'élévation de la région wealdienne que M. Hopkins a figurées sur sa carte déjà citée, celle qui se prête le moins bien à son Système général d'expli- cation , est la ligne [anliclinale dans une partie au moins de sa longueur (p. 22) j qui, passant au pied du Hogsback, s'étend de Farnham à Seal. Cette ligne d'élévation présente une courbure légère, mais opposée à celles des lignes correspondantes du dia- gramme théorique de la page 40 du mé- moire de M. Hopkins. Je la remplace non par une ligne d'une courbure contraire , mais par une simple ligne droite tirée de l'une à l'autre de ses deux extrémités (ce qui est lui faire subir une modification moitié moin- dre), et je remarque que cette ligne de Farn- ham à Seal, prolongée vers Test, va tra- verser le relèvement de la craie qui forme l'île de Thanet à l'extrémité méridionale de l'embouchure de la Tamise, entre Ramsgate et Margate. Cela me confirme d'abord dans la pensée que M. Hopkins a eu parfaitement raison de ne pas figurer sur sa carte la ligne anticlinale de Seal comme tournant vers l'E. S.-E.,au pied des North-Downs, et me prouve que cette ligne poursuit son cours dans une direction à peu près rectiligne à l'E. N.-E., en dehors de la région wealdienne proprement dite. Dans une direction oppo- sée, je vois que M. de la Bêche a tracé sur les feuilles 19 , 20 et 21 de la carte géolo- gique de l'ordonnance, entre Froome, Mère, Milverton et la baie de Bridgewater, au midi des Mendips -Hills , plusieurs failles diri- gées à l'O. ou à l'O. un peu S. de la carte de l'ordonnance, qui affectent toutes les cou- ches triasiques , oolithiques et crétacées qui se rencontrent sur leur passage. A Wanstrow, existe une faille dirigée à l'O. 12° 7 S. de la carte de l'ordonnance. Son prolongement passe un peu au sud de Glastonbury-tor. Le côté nord est abaissé. A l'O.-N.-O. de Tauntou , un peu au nord de Wiveliscombe et de Milverton, une faille dirigée à l'O. 5° S. de la carte de l'ordonnance coupe le nouveau grès rouge (Geological Survey, feuille 21). A Mère existe une faille dirigée à peu près a l'O. 13° S. {Geological Survey, feuille 19) de la carte de l'ordonnance, qui élève l'ar- SYS gile de Kimmeridge , situé au sud, au ni- veau de la craie situé au nord. La faille de Mère me paraît être la plus favorablement placée pour représenter ap- proximativement le prolongement O.-S.-O. de la ligne d'élévation de Seal à Farnham. En effet, si je lire sur la carie de M. Gree- nough une ligne de Mère à Margate , je vois que cette ligne passe juste à Farnham , qu'elle suit exactement le pied septentrio- nal de la crête du Hogs-Back en laissant au nord les coteaux tertiaires d'Epsom , et qu'elle finit par raser dans toute leur lon- gueur les falaises d'argile de Londres et de craie de Chute- ClifT et de Margate, dont elle dessine exactement la direction jusqu'au Foreness, qui termine au sud l'embouchure de laTamise.Près de cette ligne, à une pe- tite distance au nord, les sources minérales de Jessop-Well et d'Epsom, au sud celle de Whitstable, attestent qu'elle marque la direction de dislocations assez anciennes. Je crois , en somme totale , qu'elle représente la direction de la ligne d'élévation dont une partie a été dessinée par M. Hopkins , de Farnham à Seal, mieux que ne pourrait le faire une rectification quelconque de la li- gne légèrement sinueuse qu'il a tracée. Cette ligne de Margate à Mère, et à Taunton, est accompagnée au sud et au nord d'autres accidents stratigraphiques parallèles déjà indiqués, ainsi que je l'ai rappelé ci- dessus, par M. Conybeare, et dessinés, ou cités en partie par M. Hopkins Au nord surtout, on doit remarquer la li- gne anticlinale exactement parallèle à celle de Mère à Margate, qui s'étend de Steeple- Ashton à Shalbourne, en relevant avec la craie les lambeaux d'argile de Londres, du Great-Betwin et de l'Inkpen-Beacon. Entre les deux s'étend, de Shalbourne à Bassingstoke, une ligne de collines crayeuses dessinées d'une manière proéminente sur la belle carte de M. Greenough, ligne sur la- quelle sont venues éclore quelques unes des vallées d'élévation de M. Buckland ( mé- moire déjà cité). La ligne de Shalbourne à Bassingstoke n'est autre chose que la pro- longation de l'axe pyrénéen des Wealds, qui est croisé par les lignes anticlinales de Seal et de Steeple-Ashton, et qui a été accidenté postérieurement à son origine première par la formation des vallées d'élévation. L'axe SYS SYS ;-» pyrénéen desWealds est antérieur au dépôt Je l'argile plastique et de l'argile de Lon- dres ; les lignes anliclinales de Seal ( Hogs- •>ack)etde Steeple-Ashton lui sont posté- rieures , de même que les vallées d'éléva- tion. Un coup d'œil jeté sur la belle carte de M. Greenough , qui offre un si excellent tableau de la structure géologique et oro- uraphique de l'Angleterre, montre, plus clairement qu'aucune description ne pour- rait le faire, comment deux systèmes d'âges différent! et de directions différentes se jroisentsans se confondre, tout en se sou- dant et s'anastomosant, pour ainsi dire, à leurs points de rencontre. C'est ce qui arrive aussi pour les lignes d'élévation du Jura français et suisse , dont on a souvent dit qu'elles s'infléchissent, parce qu'on n'a pas cherché ou qu'on n'a pas su trouver leurs prolongations rectilignes; et je rappellerai à cette occasion ce que M. Scipion Gras a si bien dit des montagnes du département de ia Drôme, « que, dans un groupe de mon- tagnes, quelque compliqué qu'il soit, les chaînes qui ne sont pas parallèles se croi- sent sans se confondre, et qu'il peut résulter ie ces croisements que des sommités soient alignées , quoique les directions de leurs couches ne soient pas les mêmes (1). » Le groupe de lignes stratigraphiques dont nous nous occupons joue dans le midi de l'Angleterre un rôle capital. La ligne de dislocation de l'île de Wight est en rapport, comme je l'ai déjà fait observer, avec la direc- tion, rectiligne dans son ensemble, de la côte méridionale de l'Angleterre, du Pas- de-Calais ou Landsend. La ligne d'élévation de Seal avec son cortège de lignes parallèles correspond à l'étranglement si remarquable que présente l'Angleterre entre l'embou- chure de la Tamise et celle de la Saverne. Mais les lignes que nous considérons ne sont pas seulement des lignes britanniques; ces lignes sont au nombredesplus remarqua- bles dans la charpente de l'Europe entière. Pour le constater je reviens à leur direction. La ligne de Margate à Farnham , à Mère et à Taunton , coupe le méridien de Green- wich sous un angle de 82° et à li'^au midi de cet observatoire célèbre, c'est-à-dire par 51° 15' 10" de lat. N. Elle se dirige en ce point de l'E. 8° N. à l'O. 8° S. du monde. ':) S Gra», Statistique miner, du dép. de la Drôme, p. 19. T. XII. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Tatra , menée par ce point d'intersection , qui tombe sur la carte de M. Greenough , un peu au nord de Bo- tley-Hill, court del'E. 10° 27' N. Elle forme avec la ligne de Mère à Margate un angle de 2° 27'. Cet angle surpasse un peu celui que nous avons trouvé à l'île de Wight, en- tre la parallèle au Système du Tatra et la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre; il est un peu plus petit que celui que nous avons trouvé dans le Jura, entre la parallèle au Système du Tatra et la direction du Lomont ; mais ce qui doit être surtout remarqué, c'est que les trois différences sont comptées dans le même sens, d'où il résulte que les trois di- rections de Lomont, de la côte méridionale de l'Angleterre, et de la ligne de Margate à Farnham et à Mère, approchent encore plus d'être parallèles entre elles qu'elles n'ap- prochent de l'être au grand cercle de com- paraison du Système du Taira, tel que nous l'avons adopté provisoirement. Quoi qu'il en soit , cette différence de 2" 27' me parait assez petite pour pouvoir être négligée dans le tâtonnement actuel. Afin que ce tâtonnement repose sur une base uniforme, je substitue à la ligne de Mère a Margate une parallèle au grand cercle de comparaison du Système du Tatra , menée par le point d'intersection de cette même ligneavecle méridiende Greenwich(lat. 51° 15'10'N. long 2" 20' 24" 0. de Paris) , et je prolonge la parallèle vers l'est, comme un arc de grand cercle. La résolution d'un simple triangle rectan- gle montre que cet arc du grand cercle coupe perpendiculairement, par 52° 0' 4" de lat. NT. , le méridien situé à 10° 57' 54'' à l'E. de celui de Paris. Le point d'intersection tombe à 29' 35" au sud et à 5' 36" à l'ouest de Berlin. Notre ligne prolongée est très facile à construire, d'après ces données, sur la belle carte géologique de l'Europe centrale par M. de Dechen. On voit alors qu'elle passe un peu au nord des collines de sables ter- tiaires de Berg-op-Zoom et de Gertruyden- berg , si analogues à celles de Bagshot- Heatb. Plus à l'est, elle traverse les collines I crétacées des environs e Munster parallèle» 1 ment à la bande presque rectiligne de ter» 3o SOS SYS rain crétacé qui, au nord de Dortmund, se termine à peu près à la ligne tirée de Vesel à Paderborn. Plus à Test encore, notre ligne traverse la v liée d'élévation au fond de la- quelle surgissent les célèbres eaux minérales de Pyrmont, ce qui établit une sorte de lien stratigraphique, peut-êtreassez inalten du, entre ces eaux et celles d'Epsom, et entre la vallée de Pyrmont elle même et les val- lées d'élévation du midi de l'Angleterre. En suivant, plus à l'estencore, le cours de cette même ligne, on la voit passer au pied nord du Hartz, traverser l'Elbe un peu au sud de Magdebourg, puis s'étendre dans la plaine erratique immense de la Prusse et de la Pologne, dont elle côtoie à peu de distance la limite méridionale. Les protubérances de roches solides inférieures deviennent des raretés au nord de cette ligne; mais ce qui est bien digne de remarque, ; 'est que leur influence se faisant probablement sentir à travers le manteau erratique qui les dérobe à la vue, la direction de notre ligne se re- trouve d'une manière frappante dans celles de plusieurs grandes portions de rivières: la Sprée et la Havel , près de Berlin; i'Eibe entre Wittemberg et Dessau ; l'Oder, dans une partie de son cours, entre Glogau et Frankfort; laWarte et la Bzura.dans leurs principaux tronçons ; le Bug et la Vistule, de Brzesk-Litewsk à Polk. Le cours de toutes ces portions de rivières est parallèle à notre ligne, comme le cours de la Tamise elle- même dans sa partie inférieure. Prolongé plus à l'est encore, le même arc de grand cercle coupe le méridien de Kiev ( 28° 13' 21" à 10. de Paris ) par 50o 42' 47" de lat. N. , c'est à dire à 15' 44" au nord de cette capitale de l'Ukraine, et sous un angle de 76° 29' 10", en se dirigeant à l'E. 13° 30' 50'' S. Construite sur la belle carte géologique de la Rus- sie , publiée par MM. Murchison , de Verneuil et Keyserling , cette ligne passe un peu au sud de la rivière Narine, à la- quelle elle est parallèle. Elle est parallèle aussi, à peu de chose près, à la direction générale des rivières Pripet et Sern qu'elle laisse au nord, et à celle de Douelz, qu'elle aisse un peu au sud. Elle laisse au nord les célèbres marais de Pinsk, dont les eaux, incertaines de leurs cours, se partagent entre la mer Baltique et la mer Noire, et SYS elle traverse le Dnieper près du point où, après avoir reçu une grande partie des eaux du midi de la Pologne et de la Russie, il s'engouffre dans les gorges pittoresques qui le conduisent à la mer Noire. Notre ligne marque donc à peu près le bord septen- trional de cette longue protubérance d'une faible saillie, mais d'une influence bien marquée sur les directions des rivières, qui forme, en quelque sorte, le seuil de la Russie méridionale. On voit ainsi que notre ligne forme ta limite septentrionale, non seulement de l'Angleterre méridionale, mais de l'Europe méridionale tout entière. Elle laisse au nord les comtés d'Essex, de Suffolk, de Norfolk, le bassin peu profond de la mer du Nord , les plaines du Hanovre et l'im- mense étendue des plaines balliques, sar- mates et russes. Cette même ligne passe à environ vingt- cinq lieues vers le nord des cataractes du Dnieper. L'intervalle est un peu plus grand que celui qui la sépare en Angle- terre de la ligne de dislocation de l'île de Wight, dont la direction prolongée jusqu'en Ukraine passerait par conséquent un peu au nord , mais à une assez petite distance de ces cataractes célèbres. Une telle réunion de circonstances montre, si je ne me trompe, que le groupe de lignes stratigraphiques du midi de l'Angleterre, dans lequel j'avais entrevu originairement, ainsi queje l'ai rappelé en commençant, un, premierrudiment dusystèmedont nous nous occupons, forme en effet un des traits les plus remarquables de ce système, que je propose de nommer en conséquence Sys- tème de l'île de Wight , du Taira , du Rilo- Dugh et de l'Hœmus. L'âge relatif de ce système me paraît être intermédiaire entre l'époque du grès de Fontainebleau et celle des mollasses d'eau douce inférieures del'étage miocène, qui cor- respondent au calcaire d'eau douce supé- rieur et aux meulières supérieures du bas- sin de Paris. II est d'abord évident, d'après les faits que j'ai brièvement rappelés ci-des- sus , que ce système est postérieur à toutes les couches de l'étage tertiaire inférieur qui existent dans le midi de l'Angleterre, et l'on peut assez naturellement en conclure qu'il est postérieur à tout l'étage tertiaire inférieur. SYS SYS 307 Depuis le Rilo-Dagh jusqu'au Lomont , les rides produites par ce même système ont ni d'assiette à tout le terrain des mollas- \i miocènes qui se sont moulées sur leurs Mtours avec une exactitude remarquable, "qui porte naturellement à penser qu'il :ir est antérieur. Je crois même qu'il leur <• t immédiatement antérieur, car le grès de ■ ii tainebleau ne mon trépas cette disposition toute spéciale à se modeler sur les contours |*ie>ce système a déterminés. Il est vrai que jusqu'à présent le grès de Fontainebleau n'est bien positivement connu que dans le bassin de Paris; niais ce fait négatif vient lui- même à l'appui de la remarque précédente. Dans le bassin de Paris les grès et sables de Fontainebleau ne montrent aucune ten- dance à se rapprocher des rides de notre système, tandis que le grand dépôt d'argiles bariolées, de sable granitique et de silex qui forme la base du sol des plaines de la haute Normandie, et qui se rattache aux meu- lières supérieures des environs de Paris, .-«'étend jusqu'au haut des falaises du pays de Caux, et s'approche par conséquent aussi près que possible de la ligne saillante des côtes méridionales de l'Angleterre, qu'il ne paraît pas avoir dépassée et qui a probable- ment formé sa limite originaire. L'influence de cette ligne sur le dépôt de toutes les as- sises supérieures de grand étage miocène est tellement marquée, que depuis l'île de Wight jusqu'à l'Ukraine on n'en trouve plus au nord que des lambeaux peu éten- dus, tels que le crag inférieur duSuffolk , tandis qu'au sud elles couvrent de très vas- tes espaces. L'influence du Système du Taira sur toutes les assises supérieures de l'étage mio- ène n'est pas moins marquée que celle du Système des Pyrénées sur l'étage éocène parisien. Sir Roderick Murchison remarque , dans son dernier mémoire déjà cité plus haut, qu'au pied des Alpes la grande solution de - mtinuité dans la sériedes couches sédimen- taires modernes, le grand liialus, suivant sa ; ropre expression (228 et 308), se trouve en- ; : e les couches à fucoïdes (macigno, flysh) et ! mollasses miocènes. Le hiatus est en effet -rand, car il correspond à tout l'inter- \.i!le de temps qui s'est écoulé entre la for- mation du Système des Pyrénées et celle du Système du Tatra. H est supérieur en éten- due, mais assez analogue à celui qui existe entre le calcaire carbonifère et le terrain permien qui, dans les plaines de la Russie, sont superposés l'un à l'autre en stratifica- tion presque concordante, et ne peuvent être distingués d'une manière certaine que par des différences paléontologiques. Ces diffé- rences sont à peu près du même ordre que celles qui permettent de distinguer le ter- rain miocène du terrain nummulitique mé- diterranéen, auquel il est superposé paral- lèlement dans les provinces vénitiennes, au pied des crêtes pyrénéennes des Alpes Juliennes. L'existence bien avérée de pa- reilles lacunes (hiatus, si l'on trouve le mot plus élégant) m'a fait suspecter un moment la continuité que j'avais remarquée en Sa- voie entre les couches crétacées et les couches nummulitiques. Les faits constatés par sir Roderick Murchison tendent à prouver que j'avais fait trop bon marché de mes propres observations à cet égard ; mais ils n'infirment pas l'existence de la lacune (ou hiatus) que j'ai signalée aux environs de Paris entre la la craie et l'argile plastique, lacune qui n'est que très imparfaitement remplie par le calcaire pisolithique. Lorsqu'on borne ses observations à un seul pays, une répu- gnance involontaire, une sorte d'horreur du vide éloigne l'idée de longues lacunes chro- nologiques entre des couches qui s'appli- quent l'une sur l'autre, et dont la supé- rieure a souvent emprunté quelques uns de ses éléments et même sa couleur à celle qui la supporte; mais quand on vient à embrassser un horizon plus étendu, on voit que cette répugnance n'est qu'un préjugé local, et l'on arrive à concevoir que lorsque toutes les lacunes du même genre auront été reconnues et comblées, la série zoolo- gique de la paléontologie prendra une con- tinuité et une régularité bien différentes de la forme saccadée qu'on lui a attribuée pen- dant longtemps, et pour le maintien de la- quelle l'existence des Systèmes de montagnes ne fournit aucun argument solide. Un fait remarquable à noter encore rela- tivement au Système du Taira , c'est que sa direction, qui est parallèle à celle de l'en- semble du massif du Caucase, joue un rôle importante* pied méridional del'Ural. Une parallèle ara grand cercle de comparaison de 305 SYS SYS ce système, menée par Uralsk sur la rivière Ural (Iat. ol° il' 23" N., long. 49o 2' 22' E. de Paris) , se dirige à l'E. 27° 35' S. Construite sur la belle carte géologique de la Russie d'Europe, publiée par MM. Murchi- son , de Verneuil et Keyserling, carte qui m'a déjà fourni tant de rapprochements remarquables, cette ligne coupe l'Ural au Pic figuré au sud du mont Airuk, et elle repré- sente aussi exactement que possible la direc- tion générale de la bande de terrain créta- cé que les savants auteurs ont figurée au sud d'Orenburg, et qui forme la limite nord de la grande steppe des Kirgbis , dont le sol est généralement formé par des ter- rains tertiaires récents. Cette steppe immense, considérée dans ses traits les plus généraux, présente vers le N.-O., près de Volsk, une terminaison presque rectangulaire due à la rencontre à peu près orthogonale de la ligne que je viens de citer avec les falaises de la rive droite du Volga, qui appartiennent, par leur direction , au Système des îles de Corse et de Sardaigne. La cause de cette rectangularité est la même que celle qui fait que la direction de l'île d'Elbe est perpendiculaire à celle de la crête étroite du cap Corse. C'est que les deux systèmes des îles de Corse et de Sar- daigne et du Tatra sont orientés suivant des directions à très peu près perpendicu- laires entre elles. Il est facile de calculer, en effet, que le grand cercle de comparaison du Système du Tatra, orienté au mont Lomnica, à l'O. 4° 50' N., coupe le méridien du cap Corse au milieu de l'Allemagne, au S. -0. de Wurlzburg, sous un angle de 86° 37' 07''. Il ne s'en faut donc que de 3° 22' 53", qu'il ne lui soit perpendiculaire. Si j'avais pris pour grand cercle de com- paraison du Système du Tatra un grand cercle orienté au mont Lomnica vers l'O. S0 14' 25'' N., la perpendiculaire aurait été rigoureusement exacte. Dans cette hypo- thèse, la différence trouvée pour la direction de Lomont aurait été complètement insigni- fiante (15' 35''). Celles relatives à la côte méridionale de la Grande-Bretagne et à la ligne de Mère à Margate auraient été très petites aussi (2U 11' et 57'), mais dans un sens inverse de celui dans lequel étaient comptées les différences que nous avons trouvées précédemment. Les prolongements de ces lignes vers l'Ukraine auraient cadré, d'une manière peut-être plus frappante encore, avec les grandes lignes de cette contrée. De son côté, le grand cercle de comparai- son du Système des îles de Corse et de Sar- daigne aura probablement à subir ulté- rieurement quelque modification. Il me paraît très vraisemblable que lorsque les deux grands cercles de comparaison seront rigoureusement déterminés, ils seront exac- tement perpendiculaires entre eux. Mais cette détermination rigoureuse exigera maintenant d'assez longues recherches et des calculs fastidieux. C'est surtout par leur petitesse que les in- certitudes qui affectent encore les direc- tions du Système des îles de Corse et de Sar- daigne et du Système du Tatra me paraissent mériter l'attention de ceux qui seraient tentés de croire que les Systèmes de mon- tagnes n'existent que dans quelques ima- ginations prévenues. Les rencontres curieuses auxquelles donne lieu la prolongation , jusqu'au Caucase et à l'Ural, des lignes de dislocation du midi de l'Angleterre, me paraissent mériter aussi l'attention des personnes qui penseraient que la tendance générale des lignes d'élévation est de s'infléchir suivant des courbes conti- nues (comme l'a si ingénieusement expliqué M. le professeur Hopkins , et comme il en existe sans doute quelques exemples lo- caux), plutôt que de prolonger leur cours en ligne droite, ou de dévier brusquement sui- vant des lignes de fracture préexistantes. J'ajouterai en terminant que les motifs qui me font considérer le Système du Tatra comme plus récent que le Système des îles de Corse et de Sardaigne laissent encore à mes yeux quelque chose à désirer. Je suis convaincu que le second est plus récent que le premier, et que le grès de Fontainebleau s'est déposé entre les époques de leurs for- mations respectives ; mais le peu d'extension de ce grès rend peut-être la démonstration trop peu concluante: elle n'établit pas en- core suffisamment que l'ordre d'apparition des deux Systèmes n'ait pas été inverse de celui que j'ai indiqué, nimêmequ'ils n'aient pas été contemporains l'un de l'autre. Jq SYS SYS 301) ferai au reste remarquer, sous ce dernier rapport, que deux Systèmes dont les direc- tions sont perpendiculaires entre elles ont entre eux par cela même une relation de direction très simple, et que s'ils étaient reconnus contemporains (ainsi que M. llop- kins en a parfaitement fait comprendre la possibilité pour des phénomènes opérés sur une petite échelle), le principe des directions en recevrait une atteinte beaucoup moins grande que si l'on parvenait à établir la contemporanéité de deux Systèmes dont les relations de direction seraient moins di- rectes. Mais comme il doit y avoir eu deux révolutions considérables sur la surface de l'Europe, l'une immédiatement avant, l'autre immédiatement après le dépôt du grès de Fontainebleau, il y a , je crois, bien peu de chances pour que les deux Systèmes dont je viens de parler soient reconnus contemporains. Quant à la question de sa- voir quel est celui des deux Systèmes qui est le plus ancien , des observations nou- velles achèveront probablement de la ré- soudre dans un avenir peu éloigné. X^ II. Système de l'Eurymanthe et du Sanceurois. MM. Boblaye et Virlet ont signalé en Grèce neuf Systèmes de dislocations, à l'un desquels ils ont imposé le nom de Système de l'Erymanthe (1). La direction de ce Sys- tème, qu'on peut supposer rapportée à Corinthe, est, d'après MM. Boblaye et Vir- let , N. 68° à 70° E., ou, ce qui revient au même, E. 20° à 22° N. Ce système ne correspond en Grèce qu'à d'assez faibles accidents orographiques. Les éavants observateurs qui l'ont signalé les premiers annoncent qu'il a laissé dans la Morée encore moins de traces que le Sys- tème achaïque. « Sun soulèvement, disent encore MM. Bo- f» blaye et Virlet , nous parait avoir eu lieu » entre le dépôt des Gompholites et le ter- » rain tertiaire subapennin , c'est-à-dire » entre le premier et le second étage du « terrain tertiaire; mais nous n'émettons » celte opinion qu'avec doute , attendu a qu'elle ne se fonde que sur peu d'obser- » valions, et que nous avons à placer dans (ij Boblaje et Wûel, Expédition de Morée, t. II, a» par- te, p. il. » le même intervalle le soulèvement E.- 0., m dont les effets et l'époque sont incontes- » tables. Nous reconnaissons le Système ûc » l'Erymanthe dans la vallée et la haute » chaîne qui lui donnent son nom ; dans la » chaîne des monts Gavrias et Vezilza, don: » la direction se retrouve sur la côte N.-O. » de l'isthme de Corinthe, à partir du Cûp » Saint-Nicolas jusqu'au cap Olmiœ; dans » les montagnes d'Argos , de Sophico au » S.-E. de Corinthe, de la côte S.-E. de » l'île Koulouri, de la vallée principale et » de la chaîne calcaire d'Égine. Cette di- » rection est encore très remarquable dans » les îles d'IIydra , de Sikina , de Nicaria , » d'Amorgos et de Cos , et dans plusieurs » dentelures des côtes de l'Asie Mineure, et » enOn dans les fameux monts Pangées en » Macédoine. L'île d'IIydra peut d'autant. » mieux servir à déterminer cette direction » de soulèvement, qu'elle ne paraît avoir » éprouvé aucune autre dislocation. » Le petit nombre d'observations qui » établissent la postériorité de ce Système » au dépôt des Gompholites est limité aux » chaînes comprises entre le lac Slymphale m et la plaine de Phlionle. Dans toute cette » région, les couches inclinées des Gompho- » lites sont parallèles aux faîtes du Gavrias » du Vezilza, et le terrain subapennin con- » serve son horizontalité et son niveau peu » élevé à la rencontre du même Système. » Quelques observations sur la première ap- « parition des Trachytes viendront peut- » être à l'appui de cette opinion. Nous pla- » çons, en effet, ce phénomène avant ie » dépôt du terrain subapennin , et il est à » remarquer que dans l'île d'Égine, comme » à Méthana, le soulèvement qu'il a produit » a redressé les couches calcaires dans la » direction exacte du Système de l'Éry- » manthe. n L'île de Skyros a donné lieu à la mémo » observation. Les trachytes, en s'y intro- » duisant au milieu des schistes, ont coupé a l'île en deux parties et soulevé le terrain » secondaire dans cette même direction E.- » N.-E., qui se prolonge à travers l'Eubér, » les sources thermales de Chalcis et la » grande vallée de la Béotie. Nous avon^ » cru devoir exposer ces conjonctures , » quoique l'apparition des trachytes ne non* » ait pas semblé, dans l'Archipel, suft'pf- .10 SYS SYS n lible d'être liée dans sa généralité à an- « cune direction particulière de soulève- j> ment. » Dans un Mémoire sur la constitution géo- logique du Sancerrois qu'il a présenté à l'Académie des Sciences en 1846, et sur le- quel M. Cordier a fait un rapport le 19 avril 1847 (1) , M. Victor Raulin , professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Bor- deaux, a établi que « les différentes couches » qui composent le Sancerrois y éprouvent » un relèvement assez considérable, semi- » elliptique, dont la ligne anticlinale, c'est- •> à-dire celle suivant laquelle se fait la » flexion des couches , court de l'est 26° > nord à l'ouest 26° sud , de Sancerre vers > Barmont près de Mehun-sur-Yèvre. Le > point central, celui où les couches les plus » anciennes atteignent la plus grande alti- •> tude, est situé à 2 kilom. au sud-ouest » de Sancerre , sur la route de cette ville à » Bourges. » D'après M. Raulin, « le relèvement du » Sancerrois serait à peu près parallèle à la » limite septentrionale du plateau central » de la France , de Sancoins ( Cher ) à l'île » Jourdain (Vienne), ainsi qu'à la direction » moyenne de la Loire, à partir de Blois et » même d'Orléans jusqu'au confluent de la » Vienne, etc. » « Ce relèvement esta pentes extrêmement faibles, un peu plus rapides cependant sur le flanc S.-E. Il a porté les couches à plus de 150 mètres au-dessus du niveau qu'elles devraient avoir... L'étage jurassique moyen atteint 282m sur la ligne anticlinale du Sancerrois , et l'étage jurassique supérieur 369m. A partir de cette ligne, ils s'abaissent au S. -S.-E. par une pente de 1° 29' ou ~ , et au N.-N.-O. par une pente de 0° 58' ou j1- seulement. » « Le calcaire néocomien s'élève à 365m et les deux autres étages du terrain cré- tacé atteignent 410m à la Motte d'Humbli- ?;ny. Le terrain crétacé n'existe que sur la pente N.-O. du Sancerrois, et son ancienne ï'nile ne dépassait guère la crête. En s'é- I ignant de celle-ci vers le N.-N.-O., ce ter- rain augmente d'épaisseur, et il en résulte ue la pente de sa surface est encore plus ; ùble que celle de la surface du terrain ju - (>) Comptes rendus hebdomadaires des séances del'Aca- - mie des Sciences, XXIV. p. 6:o. rassique; elle n'est que de 0° 31* ou ~. » « Les sables à silex forment, sur la craie, une nappe d'une épaisseur assez uniforme, qui atteint 434m à la Motte d'Humbligny. La pente de leur surface est la même que celle de la craie. Les calcaires d'eau douce forment, de divers côtés, de petits bassins isoles à la base du Sancerrois. » Les argiles de la Sologne n'entrent pas dans la composition du Sancerrois; elles l'entourent à l'est, au nord et à l'ouest en atteignant 203m au N. de Sancerre, et 140ni seulement au N. de Vierzon, par suite d'un abaissement général du pays vers l'ouest.» Le relèvement du Sancerrois est terminé à l'E., d'après M. Raulin, par une faille contemporaine de sa formation et d'une di- rection à peu près perpendiculaire à la sienne. Je me bornerai à renvoyer, pour ce qui concerne cette faille transversale, si réellement elle est contemporaine du Sys- tème entier, à ce que j'ai déjà dit ci-dessus (p. 276 et 309) sur des sujets analog'ues, et je ne m'occuperai ici que de la direction principale. Si l'on prend pour grand cercle de com- paraison du Système de VÉrymanthe un grand cercle orienté à Corinlhe à l'E. 20° ou 22° N. , et qu'on lui mène une parallèle par Sancerre (lat. 47° 19' 52'' N., long. 0° 30' 7" E. de Paris), cette parallèle sera orientée à Sancerre à l'E. 32° 37' à 34° 37' N. Elle formera, par conséquent, avec la direction E. 26° N., que M. Raulin a assignée à la ligne anticlinale du Sancerrois, un angle de 6° 37' à 8° 37'. Il est aisé de s'assurer, en menant par Sancerre des parallèles aux grands cercles de comparaison du Système du mont Viso et du Système des Pyrénées , que la direction E. 26° N. rapportée à Sancerre est, en nombre rond de degrés, celle qui approche le plus d'être perpendiculaire au Système du mont Viso, et de faire un angle de 45° avec le Système des Pyrénées. Elle satisfait à chacune de ces deux conditions, à moins d'un demi degré près; or cette circon- stance est d'autant plus particulière, que la faiblesse des pentes qui existent des deux côtés de la ligne anticlinale du Sancerrois rend cette ligne assez difficile à détermi- ner rigoureusement. Jusqu'ici nous n'avons trouvé que bien rarement, entre les orien- SYS SYS 311 talions des différents Systèmes de monta- gnes des rapports aussi précis , et je doute que celui-ci subsistât sans altération, si la direction du Système du Sancerrois vcn.iit à être déterminée par la moyenne de plusieurs observations faites sur des lignes bien dessinées et d'une certaine éten- due. S'il subsistait exactement tel qu'il est, ce qui, relativement à l'ensemble des que je professe depuis longtemps dans mes cours , serait , pour ainsi dire , trop heureux, il y aurait peut-être lieu de discuter les observations d'après lesquelles MM. Boblaye et Virlct ont fixé en Grèce la direction du Système de l'Erymanthe , et de ebereber quelle serait la meilleure po- sition à donner au grand cercle de com- paraison de ce Système. Riais, quant à présent, je ne crois pas devoir attacher beaucoup d'importance à la différence de 6° 37' à 8° 37', qui existe entre la direction de la ligne anticlinale du Sancerrois et la parallèle au grand cercle de comparaison du Système de V Érymanthe menée parSancerre, et je regarderai les deux Systèmes de l'Ery- manthe et du Sancerrois comme pouvant être identifiés , au moins provisoirement , sous le rapport de leurs directions. Ils me paraissent susceptibles de 1 être aussi sous le rapport de leur âge. M. Raulin regarde le Système du Sancer- rois comme étant d'un âge intermédiaire entre le dépôt du calcaire d'eau douce su- périeur du bassin de Paris , et celui des argiles quarlziferes de la Sologne, qui sont contemporaines des faluns de la Touraine. « Quant à savoir si ce relèvement a affecté » les calcaires d'eau douce , il est douteux , » dit M. Raulin, que le Sancerrois présente » des faits sufû.-ants pour résoudre celte » question. Cependant, comme, d'une part, » ces calcaires d'eau douce se lient aux sa- » blés à silex et à leurs bréchet, et que, » d'une autre part , ils se séparent nelte- » ment des argiles quarlziferes de la So- » logne , qui reposent indistinctement sur » eux et sur le* sables a silex , on doit être » porté à admettre que les calcaires d'eau )> douce appartiennent à la même période » géologique que les sables a silex , et que j) les argiles de la Sologne sont tout a fait in- » dépendantes de ces deux dépôts. L'éléva- » lion du Sancerrois alors se :-erait produite » avant le dépôt des argiles de la Sologne » et après celui des calcaires d'eau douce. » Cette détermination n'a rien d'incompa- tible avec celle que MM. Boblaye et Virlet ont donnée, en termes à la vérité moins pré- cis , de l'âge relalif du Système de l'Ery- manthe. (Eue de Beaumont.) *SYSTE\A (avaltvoç, étroit), ins.—- Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Alticides, proposé par nous, et adopté par Dejean, qui mentionne 15 espèces, dont 14 appartiennent à l'Amérique , et une à l'Afrique australe. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les S. lillera, Lin., villata et frontalis , F. (C.) *SYS1E!V0DE1ÎES ( avalivoç , étroit ; iép-n , cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes, créé par Spinola {Essai monog. sur les Clérites , 1. 1, p. 67, fig. 1, 2 et 3). Ce genre est com- posé de deux espèces : S. amœnus et viridi- pennis, Sp. La première est du Mexique et la seconde de Colombie. (C.) *SYSTEFIIAMA („tv, ensemble; *«?«- vo;, couronne), bot. cr. — Genre de Bacilla- riées (Ehr., Ber. d. Berl. Ak., 1844). (G. B.) *SYSTOLE. ins. — Voy. eurytome. *SYSTQLIDES. — Dénomination em- ployée par M. Dujardin pour la classe de Vers que M. Ehrenberg désigne sous le nom d'Infusoria rotaloria. Celte dénomi- nation, exprimant le caractère commun de contractilité complète pour tous ces ani- maux , leur doit mieux convenir que celle de Rotateurs f qui est tirée de la présence d'un appareil vibratile présentant l'appa- rence d'une ou de deux roues en mouve- ment ; car les Flosculaires, ainsi que les Tar- digrades, manquent tout à fait de cils vi- braliles. Voy. rotateurs. (Duj.) *SYSTOLUS (ovAoVn, contraction, res- serrer), ins. — Genre de Coléoptères létra- meres, division des Apostasimérides clo- liiies, proposé par Megerle et adopté par Dejean. Le type, le S. crassipest Meg , est originaire d'Autriche. (C.) *SYST0Y1A (cvjro/o; , ayant la bouche étroite), kept. — M. Wagler (Syst. Amph., 1830) désigne, sous celle dénomination, un genre de Reptiles de l'ordre des Batraciens, que MM. Duméril et Bibion n'ont pas admis dans leurgrarid ouvrage d'erpétologie. (E.D.) *SÏSTKEPI1A (avaT/.tV«» je contourne). 312 SYS szo b t. pu. — Genre formé par Burchell (Tra- vcls, vol. I, p. 546) pour une plante herba- cée du cap de Bonne-Espérance. La place de ce genre dans la famille des Apocynées n'est pas déterminée. (D. G.) *SYSTROPHA. ins.~ Genre de la tribu des Apiens (Mclliferes,de Latreille), de l'or- dre des Hyménoptères, établi par Illiger, et adopté par tous les entomologistes. Le typeest le S. spiralis, Illig. (Hylœus spiralis, Fabr.). *SYSTROPHA (avv, avec; ach (Gentia., pag. 200; Vrodr., vol. IX,. ;». 81 ) pour des herbes et sous-arbrisseaux de Madagascar, détachés des Lisianthus, remarquables par leurs fleurs blanches, M corolle a un long tube grêle, élargi \i cloche à l'extrémité, et un limbe à 5 étalés. On en connaît 5 espèces; son type est le T. carinalus, Griseb. (Lisianthus CMrmêius, Lamk.). (D. G.) TACHIBOTE. Tachibota. bot. ru. — Genre rangé comme douteux à la suite de la famille des Bixacées. Il a été formé par Aublet (Guian., vol. I, pag. 287, t. 112) pour un arbrisseau de la Guiane, dont les Heurs blanches, petites et en grappes, se font remarquer parce que, avec un calice qnin- quéparti et cinq pétales, elles ont 6 éta- mines et un pistil trimère. Cette espèce encore unique a reçu le nom de T. guianen- sis, Aubl. (I). G.) TACHIE. Tachia. bot. pn. — Genre de la famille des Gentianées formé par Aublet (Guian, vol. I, pag. 15, tab. 29). Sur les cinq espèces auxquelles ce nom générique avait été appliqué, M. Grisebach en a exclu quatre, et il n'a conservé dans ce genre que le Tachia guianensis, Aubl. , arbre des fo- rêts humides de la Guiane et du Rio-Negro , à grandes feuilles coriaces , et à grandes fleurs jaunes en entonnoir. (D. G.) TACHIGALIE. Tachigalia. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Cœ- salpiniées, formé par Aublet(Gm'an., vol. I, p. 372;. Il comprend des arbres de l'Amérique tropicale, à feuilles brusquement pennées, à fleurs jaunes, en épis paniculés. Son type est le T. paniculata, Aubl. De Candolle n'en signalait que 3 espèces dans le Prodromus, vol. II, p. 4S7. Plus récemment il en a été décrit 8 nouvelles, dont 6 par M. Tu- lasne. (D. G.) TACKINA. ins. — Voy. tachine. (E. D.) *TACHINAIRES. Tachinariœ. ins. — Sous-tribu de l'ordre des Diptères, division des Créophiles , tribu des Muscides, famille des Athéricères, créé par M. Macquart (Dipt., Suit, à liuffon, 1835; Ann. Soc. ent. Fr., 18-45-1848), adoptée par la plupart des entomologistes modernes, correspondant au genre Tachina, Meigen, et à la tribu des En- tomobies de 11. Robineau-Dcsvoidy. Les Tachinaires ont pour caractères . Trompe ordinairement épaisse ; palpes al- longés; épistome souvent saillant; péristome bordé de soies; front habituellement large; antennes couchées; style assez épais dans une partie de sa longueur, nu ou quelque- fois pubescent, le plus souvent de trois divisions distinctes, dont les deux premières ordinairement courtes; abdomen portant des soies au bord des segments , et le plus souvent d'autres au milieu des deuxième 318 TAC TAC et troisième; pieds munis de soie : pelotes et crochets des tarses grands dans les mâles; ■iles écartées, quelquefois une pointe au bord extérieur, à l'extrémité de la nervure médiastine externe. Dans ces derniers temps, M. Macquart(Joc. cit. ) a tiré de bons caractères, tant pour la distinction des espèces, que pour celle des sexes, de la disposition des nervures des ailes, et il a étudié ce sujet avec soin. Nous ne pouvons pas en parler ici. A l'état parfait, les Tachinaîres vivent sur les fleurs; mais les femelles déposent leurs œufs sur les Insectes, particulièrement sur les Chenilles , et les jeunes larves, à leur naisssance, pénètrent dans le corps, s'ali- mentent de la substance adipeuse qui y abonde; et après y avoir subi tout leur dé- veloppement, elles sortent de leur prison. On a constaté la présence de larves de Ta- chinaires dans un grand nombre d'Insectes d'ordres différents, et l'on doit à ce sujet des remarques intéressantes à MM. Léon Dufour, Robineau-Desvoidy, Lepelletier de Saint-Fargeau, etc. On connaît un nombre énorme d'espèces de Tachinaires. C'est principalement les espèces européennes qui ont occupé les naturalistes, et particulièrement Meigen , Harris, Fabricius, VVicdemann, et MM. Zet- terstedt, Camille Rondani, Robineau-Des- voidy, Macquart, etc. On a formé, dans cette sous-tribu, un nombre assez considérable de coupes génériques. M. Robineau-Des- voidy {Essai sur les Myodaires, 1830, et Myodaires des environs de Paris, dans les Annales de la Soc. entomologique de Fr , 1844, 1846, 1847) a surtout créé beau- coup de genres : nous nous bornerons à indiquer ceux adoptés par M. Macquart, dont nous suivons la méthode dans ce Dic- tionnaire, et qui sont au nombre de 31. Ces genres sont les suivants : Echinomyie, Cuphocère, Micropalpe, Gonie, Pachy style, Uligérie, Thryptocère , Aphrie, Siphone , Phamphine, Phynchosie, Chrysosome, Poli- dée , Plagie , Doric , Trixa , Nemorée , Exorisle ( Senomelopie ) , Eurtgaster , Ma- ùcère , Metopie , Lydelle, Tachine, Clylie, Miltogramme, Myobie, Zophromyic, Cassi- âœmyie, Sericocère, Ptilocère, Melanophore. — Voy. ces mots. (E. D.) TACîlIKE. Tachina (iayyit prompt). ins. — Meigen (in llligcr Mag., 1803) a créé sous ce nom un genre de Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, qui est devenu pour les entomologistes mo- dernes une sous-tribu distincte, celle des Tachinaires ou Entomobies (voy. ces mots) ; mais quoique restreint fortement, le genre Tachina comprend encore, d'après M. Mac- quart, une cinquantaine d'espèces la plu- part propres à l'Europe. Les caractères particuliers aux Tachines sont les suivants : Corps étroit; face un peu oblique, presque nue; épistome non saillant; front ordinairement rétréci dans les mâles; antennes atteignant l'épistome : deuxième article allongé , et troisième tan- tôt de la longueur du second, tantôt double ; yeux nus; première cellule postérieure des ailes entr'ouverte avant l'extrémité de l'aile : souvent une pointe au bord extérieur , etc. Les larves des Tachines vivent dans les chenilles. Nous citerons comme types : la Tachine des larves, Tachina larvarum, Meig., Lin., Fabr., qui est entièrement noire, et se trouve dans toute l'Europe. Et des espèces de France, telles que : La Tachina latifrons, qui forme le genre Voria de M. Robineau-Desvoidy. — La T. oblonga, type du genre Acemya Rob.-Desv. — La T. pallipalpis , genre Guerinia, Rob.-Desv. — La T. cylindrica, genre Meigenia, Rob.- Desv., etc. (E. D.) TACHINUS ( t«Xcv>>;, prompt, agile), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Tachyporiniens , créé par Gravenhorst (Monogr. Microplerorum , 1806, p. 135), et adopté par Erichson (Gênera et spec. Sla- phyhnorum , p. 224). 41 espèces ont été rapportées à ce genre 25 appartiennent à l'Amérique, 12 à l'Europe, 3 à l'Asie et 1 seule est propre à l'Afrique. Nous citerons comme s'y rapportant les T. Silphotdes, sub- terraneus, L\nn. ,rufipes de G., flavipes, bi- pustulatus , marginellus y F., etc., etc. Ce genre offre pour caractères : Antennes fili- formes, de onze articles; palpes maxillaires filiformes; languette bilobée; élytres plus longues que la poitrine. (C.) *TACHIPIIONE. Tachiphonus. ois. — Genre créé par Vieillot dans la famille des Tangaras. — Voy. tangara. (Z. G.) *TACIIURIS. Tachuris. ois. — Genre TAC TAC 319 de la famille des Aluscicapidées, dans l'ordre des Passereaux, établi par M. de Lafresnaye, qui lui donne pour caractères un bec grêle comprimé, une queue arrondie, des ailes très courtes, arrondies. L'espèce sur laquelle ce genre a été fondé a été rangée par Vieillot, G. Cuvier, et neaucoup d'autres ornithologistes parmi les Roitelets; mais elle dilTère de ces dernières par son bec, qui est déprimé à la base et non comprimé latéralement dans sa lon- gueur; par ses narines découvertes et nul- lement cachées par de petites plumes dé- composées dirigées en avant; par des doigts antérieurs très longs et très déliés, armés d'ongles également longs, minces et très atténués, mais peu courbés ; un pouce court, quoique armé d'un ongle fort, tous carac- tères opposés à ceux des Roitelets. Elle en diffère encore par des ailes très courtes, très rondes, par une queue fort arrondie et non échancrée. EnGn , d'après le témoignage de d'Azzara, c'est dans les terrains couverts d'eau et de joncs que se tiennent les Tachu- ris, ce qui, sous ce rapport, les rapproche beaucoup plus des Fauvettes riveraines que des Roitelets; aussi, M. de Lafresnaye les place-t il dans la section de ses Gobe-mouches riverains (Muscicapidœ ripariœ). Deux espèces , selon lui, font partie de ce genre : La première est le tachuris omnico- lor, Tac. omnicolor, de Lafr.; Begulus om- nicolor, Vieil!. {Gai. des Ois., pi. 166); Ta- churis roi, Azzara , fort bel oiseau à huppe composée de plumes noires, jaunâtres et rouges; à joues bleues, à nuque et gorge Manches; à dos et croupion verdâtres , à parties inférieures jaunes, à l'exception des sous-caudales, qui sont rouges. Il habite le Brésil, particulièrement les forêts qui bordent le Rio Grande. La seconde est le Tachuris noirâtre, Tac. nigricans,de Lafr. ; Sylv. nigneans, Vieill. ( Souveau Dictionnaire d'hisloire naturelle, t. XI, p. 204); petit Tachuris noirâtre, Azzara. On le trouve au Paraguay et aux environs de la rivière de la Plata. (L. G.) TACIIYB.EIVLS (t*xI;, rapide; Sc«'v*> , je marche). Dupont (Cat., 3e éd., p. 6). ins. — Synon. de Psilocera, Brullé. (C.) *TACI1YBATES (™x^, rapide; gocfvw, je marche), rept. — Genre de Geckoliens , indiqué par M. Fitzingcr ( Syst. Depi. , 1843). (G. B.) *T ACIIYDROME. Tachydromus (**Wf prompt; àpotxoç, course), rept. — Genre de I.acertiens créé par Daudin , et placé, par MM. Duméril et Bibron, dans le groupe des (•œlodontes - Leiodactyles. La tête de ces lleptiles est pyramido triangulaire, le corps plus haut que large, le dos convexe, le ventre plat , les flancs légèrement arqués en dehors; la queue est plus longue que chez aucun autre Lacerlien, et forme quelquefois seule les trois quarts de la longueur totale de l'animal. La langue est couverte de pa- pilles, dont la forme distingue les Tachy- dromes entre tous les Lacertiens cœlodontes : ces papilles ont la forme de plis en che- vrons s'emboîtant les uns dans les autres, et dont le sommet est dirigé en avant. On connaît deux espèces de ce genre : le Tachy- duome a six raies ( Tach. sexlineatus), dont les écailles dorsales sont disposées sur quatre séries longitudinales; et le Tachydrome ja- ponais (Tach. japonicus), dans lequel les écailles forment six séries. (G. B.) *TACHYDROMlE. Tachydromia [**xl:t prompt ; Spo'j-tvç , coureur ). ins. — Genre «le Diptères, de la famille des Tanystornes , tribu des Empides, créé par Meigeri (Klassif., 1804), et adopté par MM. Robineau-Des- \"idy et Macquart. Les Tachydromia , carac- térisées principalement par leurs antennes de deux articles distincts, le dernier ellip- tique et aplati, ne comprennent qu'une dizaine d'espèces propres à l'Europe et qui y sont assez rares. Nous citerons comme type le T. fuscipennis, Fall.,qui se rencontre en juillet , sur le tronc des arbres. (E. D.) TACIIYDROMIE ÏVS. Tachydromiœ. ins. — Meigen (Syst. Beschr., III, 1823) donne le nom de Tachydromiœ à une tribu de Dip- tères, de la famille des Tanystornes, ayant pour caractères des antennes n'offrant que deux articles distincts, avec une soie ter- minale, une trompe courte, perpendiculaire; des pelotes entre les crochets des tarses, etc., ne comprenant que les genres Hétérodromie, Tachydromie , et Drapétés , et se rappor- tant en grande partie à la tribu des Empidls (voy. ce mot) de M. Macquart. Latreille (Gen. Ins. et Crusl.) a donné à cette tribu ie nom de Sicus, et M. Westwood celui de Tachydromidœ. (E. D.) 320 TAC TAC TACÏ1YDROMIJS , Illig. ois. — Synon. de Cursorius, Laib. Genre fondé sur le Court-vile Isabelle. (Z. G.) TACïIYEliGES ( t<*xW6P^S , agile ). ins. — Genre de Coléoptères tétrameres, divi- sion des Érirhinides , fondé par Schœnherr ( Disposilio melhodica, p. 256 ; Gen. et spec. Curculio., syn., t. III, p. 4S9, 7, 2, p. 378) et qui est composé de 13 espèces: 9 sont propres à l'Europe , 3 à l'Amérique et 1 est originaire d'Afrique (cap de Bonne-Espé- rance). Telles sont les T. salicis, Lin., sali- ceti, crassus, F., etc. (C.) TAGUYGLOSSUS (raxl;, rapide; ytô rapide), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Cara- biques subulipalpes, proposé par Mégerle et adopté par Dejean (Calai, 3e édit., p. 56) comme 3e division de son grand genre des Bembidium. 34 espèces rentrent dans ce genre; 16 appartiennent à l'Europe, 16 à l'Amérique, 5 à l'Afrique , et une seule est propre à l'Asie; telles sont les T. inorna- tus, flavicauda, ephippiatus Say, rufescens Dej., etc., etc. (C.) *TACHYSCELIS (t«Xv;, rapide; axc- iiç, jambe), rept. — Genre créé par M. Fit- zinger parmi les Lacertiens ( Syst. Rept., 1844). (G. B.) TACHYSURE. Tachysurus (raXù?, agile; •upoi, queue), poiss. — Genre de Poissons Malacoptérygiens, Siluroïdes, que Lacé- pède établit d'après une peinture chinoise, et auquel il trouve un caractère spécial dans la queue longue et déliée : caractère qui lui fournit l'appellation générique; mais cet organe ne dépasse guère les proportions qu'il présente chez les animaux du genre Pimélode, dans lequel ce Poisson doit con- stituer l'espèce Pimelodus Tachisurus Val. (Ta< hisurus chinensis Lac). (E. Ba.) *TACHYTA (Taxvty);, rapidité), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, tribu des Carabiques subulipalpes, établi par Kirby {Fauna bor. Am., p. 56, pi. 8, fig. 6), et qui a pour type et espèce unique la T. picipes, originaire de l'Amé- rique septentrionale. (C.) TACHATES {rxyjj;, vif), ins.— Genre de la famille des Larn****, d« l'or4*e des Hymé- T. XII. noptères, établi par Panzer, sur des espèce* dont les mandibules sont longues, arquées et terminées en pointe aiguë; les antennes filiformes avec leur premier article renflé à l'extrémité; les jambes épineuses, etc. Nous citerons les T. elrusca (Andrœna etrusca Rossi), de l'Europe méridionale, et T. pom- piliformis Panz. Ce genre correspond à celui de Lycops d'illiger. (Bl.) *TACI1YUSA (tocx^ç, prompt), ins. — Genre de Coléoptères hétérotarses , tribu des Aléochariniens , établi par Erichson ( Gênera et species staphylinorum , p. 69 ) , et qui est composé de 17 espèces européen- nes; telles sont les T. alrata Gr., exarata, carbonaria Mann., cœrulea Sahl, etc. (C.) TACSONIE. Tacsonia. bot. ph. — Genre de la famille des Passiflorées, formé par Jus- sieu {Gênera , pag. 398) pour des arbris- seaux grimpants au moyen de vrilles, pro- pres à l'Amérique tropicale, qui ont tout le port des Passiflores, mais qui s'en distin- guent essentiellement par leur périanthe à long tube et à limbe divisé en 10 lobes sur deux rangs. De Candolle a décrit (Prodrom., vol. III, pag. 333) 26 espèces de Tacsonies, auxquelles il faut en ajouter aujourd'hui environ dix nouvelles. Ces plantes ont été subdivisées en deux sous-genres : a. Eutac- sonia, dont nous citerons pour exemple le T. adullerina, Juss.; — b. Distephana, dont nous choisirons pour exemple le T. glan- dulosa, Juss. (D. G.) *TACUA. ins.— Genre de la tribu des Ci- cadiens, établi aux dépens du genre Cigale (Cicada)des auteurs, par MM. ArnyotetSer- ville (Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 461). Le type est le Cicada speciosa Illiger. De Java. (Br..) *TADE. poiss. — Nom spécifique d'un Muge, le Mugil Tade , Forsk., appliqué par M. Ehrenberg à un Muge de la mer Rouge. (G. B.) TADORIVE. Tadorna. ois. — Division générique de la famille des Canards, qui a pour type VAnas tadorna Linn. Voy. ca- nard. (Z. G.) *T/ENARIS (raivcxpoc, , nom mytholo- gique), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes , tribu des Papilio- nides, créé par Hubner (Cat., 1816), et ne comprenant que des espèces étrangères à l'Europe. (E.D.) 41 322 TjEN T^N TAENIA (racvTa, bandelette, ruban). roiss. — Ce nom générique, qui indique la forme générale du corps des Poissons aux- quels il a été donné, a été appliqué, par Aristote, Àrtedi , Linné, Gmelin, Bélon , Rondelet, Aldrovande, Walbaum, Willugh- by, Lacépède, à différents Poissons qui se rapportent à plusieurs genres de Tœnioïdes : aux Trachyptères , aux Gymnètres, aux Cé- poles. Le même mot a été souvent employé comme épitbète, pour indiquer un caractère spécifique. (G. B.) TAENIA, helm.— Voy. ténia. TJENIANOTE. Tœnianotus (tarnat, ban- delette; vwïoç, dos), poiss. — Ce genre, créé par Lacépède, comprend des Poissons osseux Acanthoptérygiens qui ne doivent pas rester unis, non seulement dans la même coupe générique, mais encore dans la même famille. Ainsi le Tœnianole triacan- the appartient aux Joues cuirassées , et forme, près des Scorpènes, un petit genre qui se distingue par l'extrême compression du corps, et par la hauteur de la dorsale qui s'unit à la caudale. Le Tœnianole large raie appartient , par la figure que Lacépède y rapporte, à une espèce du genre Apiste (Ap. tœnianotus, Cuv.); mais le Poisson lui- même, dont Lacépède a emprunté la des- cription à Commerson , est de la famille des Labroïdes, et constitue, parmi les Malacan- thes, l'espèce Mal. tœniatus, Cuv., tandis que la figure qui appartient réellement au poisson de Commerson , a fourni à Lacépède son Labre large-raie. (E. Ba.) *T,EMAPTEUA (roavfa, bandelette; jicTcpov, aile), ins. — M. Macquart {Dipt., des \Suitesà Buffon, 11,1835) a créé sous ce nom un genre d'Insectes, de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides. Une seule espèce entre dans ce genre , c'est la T. trivitlata , provenant de l'Amérique septentrionale. (E. D.) *TjENIOCAMPA (-ratvfa, bandelette; xa'tATrv), bruyère), ins. — Genre de Lépido- ptères , de la famille des Nocturnes, tribu des Microlépidoptères, créé par M. Guénée [Ann. soc. ent. franc., Ve série, t. VII, 1839) , d'après M. Agassiz , et qui n'a pas été adopté par Duponchel. (E. D.) *T.E]\lOCARPE. Tœnioearpum (wct- »?a, bande, ver; xapîroç, fruit), bot. fh. — Genre de la famille des Légumineuses- Pa- pilionacées établi par M. Desvaux (Ann. des se. natur., lre sér., vol. IX, pag. 420) pour le Dolichos articulalus , Lam., sous- arbrisseau voluble, de l'Amérique tropicale, dont la gousse hérissée, pluriloculaire, est sinueuse à son bord; c'est le T. articulatum, Desv. (D. G.) TjEMOIDE (raivfa, bandelette, ruban ; eÎ<îo$, forme), roiss. — Lacépède créa ce nom pour un Poisson de la famille des Gobioïdes, qui doit constituer, dans le genreAmblyope, l'espèce que M. Valenciennes nomme Am- blyope hermannien, Amblyopus hermannius. Pour la valeur de cette création générique de Lacépède, voy. l'art, amblyope. (E. Ba.) TtENIOIDES. Tœnioidei fra*»(*, bande- lette, ruban ; tîSoq, forme), poiss. — Sous le nom de Tœnioïdes ou de Poissons en ruban, Cuvier a formé un groupe naturel de Pois- sons Acanthoptérygiens, très voisins des Scombéroïdes, ayant aussi de fort petites écailles, et dont le corps, très allongé et très aplati sur les côtés, explique le nom géné- ral qui les désigne. Si l'on distrait de cette famille les genres Lépidope etTrichiure, qui sont mieux placés en appendice à la fin de" la tribu des Scombéroïdes à fausses pinules et sans armure à la ligne latérale, on peut diviser les Tœnioïdes en deux tribus : I. Tœnioïdes à bouche peu fendue, à mu- seau protractile; genres: Trachyplère,Gym- nètre et Styléphore. II. Tœnioïdes à bouche grande et fendue obliquement, mais non extensible; genres: CépoleetLophote. (E. Ba.) ♦TiENIOPHYLLE. Tœniophyllum (t«£- v'a, bande, ver; «pvMov, feuille), bot. ph. Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, formé par M. Blume (Bijdr., pag. 225) pour des plantes herbacées, épi- phytes , petites et acaules, de Java, à feuilles fasciculées linéaires , à très petites fleurs en épi. M. Blume en a fait connaître quatre espèces, parmi lesquelles nous citerons le T. glandulosum , Blume. (D. G.) *T,ENIOPTÈRE. Tœnioptera. ois. — Genre de la famille des Muscicapidœ (Gobe- Mouches) dans l'ordre des Passereaux, ca- ractérisé par un bec plus large qu'épais, droit, fort, légèrement crochu, à la pointe, un peu renflé et garni de fortes moustaches; les deux premières rémiges échancrées sur îe côté , la troisième la plus longue de tou- TjEN TJEN 323 tes; une queue égale, formée de douze rec- trices inclinées en dehors et à barbe anté- rieure plus longue à l'extrémité. Ce genre, qui depuis fort longtemps avait été indiqué par d'Azara , sous le nom de Pepoaza, nom que M. Lesson a adopté, a été fondé par le prince Ch. Bonaparte sur des oiseaux d'Amérique fort voisins des Ty- rans parleur taille, leurs formes robustes, et quelques uns de leurs caractères. Boié, de son côté , a distingué les mêmes oiseaux sous le nom générique de Xolmis. Les espèces que l'on y rapporte sont le Temoptère pepoaza, Tœn. pepoaza, Tyran- nus pepoaza Vieill. (Temm.,pL col., 554), des rives de la Plata ; — le Tyr. coronalus Vieill. (Tabl.ency., p. 1855); Musci. vitti- gera Licht. (Cal.), du Paraguay; — le Tyr. dominicanus Vieill. (loc. cit.); — le Musci. nœsta Lichst (Cat., n° 557); — le Tyr. ru- fiventrisV ieiïï. {loc. cit.), des environs de Monte-Video; — le Tyr. atricapillus Vieill. (loc. cit.) , du Paraguay ; — le Musci. tœ- nioptera Ch.Bonap. {Jour. ofllie Av.ofPhil., t. IV, p. 370); — le Musci. violenta Ch. Bonap. (loc. cit.); — le Musci. velata Lichst. (Cat., n° 555), du Brésil ; et le Pepoaza sta- vida Less. ( Rev. lool., 1839, p. 102), de Valparaiso. Tout ce qu'on connaît de l'histoire de ces oiseaux, c'est que quelques uns d'entre eux marchent avec célérité, qu'ils restent à terre pour faire la chasse aux Insectes, et que leur vol est lent et court. (Z. G.) * T.«MOPTERI\ÉES. Tœniopterinœ. ois. — Sous-famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Muscicapidœ et fondée particulièrement sur le genre Tœ- nioptera. G.-R. Gray (List, of the gênera) comprend dans cette sous-famille les genres Tœnioptera, Lichenops, Knipolegus , Fluvi- cola, Arundinicola , Alecturus et Guberne- tes. (Z. G.) *T.E\IOPTERIS. bot. foss. — Genre de Fougères fossiles fort remarquable par la forme et la nervation de ses frondes, et qui prouve l'impossibilité de classer ces fossiles, d'après ces caractères seuls, parmi les genres de Fougères vivantes. La plupart des espèces de Tœniopteris ont des frondes simples, quelquefois ce sont peut- être des pinnules latérales de fronde, pen- nées , oblongues, entières , à nervure mé- diane épaisse et large, émettant des nervures secondaires presque perpendiculaires, simples ou à peine bifurquées à leur base ; on n'y a vu que rarement des indices de fructifica- tion qui paraissent avoir formé des groupes arrondis comme dans les genres Polypodes et Aspidium. M. Unger a rapporté à ce même g. plusieurs espèces de Glossopteris , qui me paraissent très différents par leurs nervures obliques et dichotomes. Les vrais Tœniopteris ressemblent, par la forme et la nervation de leurs frondes, à des genres très différents de Fougères : 1° aux pinnules des Danœa et Angiopteris; 2° aux Acrostichum et Polybo- trya ou Olfersia; 3° aux Oleandra (Aspidium articulatum, Swartz); 4° aux Blechnum à feuilles simples. La plupart de ces fossiles ont été trouvés dans les terrains oolithiques ou liasiques, et dans le Keuper, et leur type est le Tœniop- teris vittata. Une espèce , au moins, est ce- pendant propre aux terrains houillers les plus anciens, c'est le Tœniopteris antiqua; deux autres, peut-être différentes générique- ment, à feuilles certainement pennées, ont été trouvées dans les terrains tertiaires : ce sont le Tœniopteris Bertrandi, et l'espèce Voisine, décrite par M. Gœppert, sous le nom d'Aspidites dentalus , provenant des li- gnites de la Bohême. (Ad. Br.) * TiENIOSOMES. Tœniosomata (V«tvfa, ruban; awp.a, corps), poiss. — Nom donné par Goldfuss, Ficinus, Carus, Gravenhorst, M. de Blainville, aux Poissons dont le corps est rubané et qui constituent la famille des Taenioïdes. Voy. ce mot. (G. B.) *T;ENÏOSTÈME. Tœniostema (tcuvi'cc, bande; a-rT^a, étamine). bot. ph. — Genre delà famille des Cistinées ou Cistacées , établi par M. Spach ( in Compan. to the Botan. Magaz., vol. II, p. 289) pour une plante herbacée, du Mexique, à très petites fleurs apétales ; son nom rappelle ses éta- mines dont le filet est aplati en banfle linéaire-spatulée et dont l'anthère est très petite. Cette espèce est le 2'. micranthum Spach.(LecheamexicanaHoTt. Berol.) (D.G.) *T,ENIOTES (tocvccc, ruban), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Lamiaires, créé par Serville (Ann. de la soc. ent. de Fr., t. IV, p. 90) , et dans le- quel rentrent 8 espèces américaines. Nous ne citerons que les suivantes : T. suloçula- 324 TAG TâG tus 01. i scalaris F., farinosus Lin., décora- tas Lap. (atlas, pi. 13, flg. 4), quadrigutta- tus Sch., et Orbignyi Guérin. (C.) *T.>E!VIOTIIRIPS (ratvfa, bandelette; Qpty» nomdegenre). ins. — Genre de la tribu des Thripsiens, de l'ordre des Tbysanoptères, établi par MM. Amyot et Serville [Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 644) aux dé- pens du genre Thrips. Nous citerons les T. primulœ Hal., T. décora Hal., T. dispar Haï., etc., comme appartenant à cette di- vision. (Bl.) *TjEI\IURA (xatv'a, ruban ; 0ypx, queue). poiss. — Genre de Poissons Chondroptéry- giens, de la famille des Raies, dont le nom indique le caractère extérieur spécifique (Millier and Henle, in Wiegm. Arch., 1837). (G. B.) *T^IVODEMA (Tau'»« , j'étends ; « , lien), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Pinophiliniens , fondé par Laporte ( Études entomologiques , I , p. 120), et adopté par Erichson (Gênera et species staphyl., p. 679) qui l'a caractérisé. Ce genre, est formé de 4 espèces américaines, savoir: T. cyanescens, vestita (gymnurus) Nord., œnea 01., et semi-cyanea Py. (C.) * ÏVENOIDES. poiss. — Pour T^nioïdes. (G. B.) *T,ENOSOMA ( Tat'vc , j'étends ; <^«, corps), ins. — Synonyme de Trogophlœus , Erichson, Heer. (C.) TAFALLA , Ruiz et Pav. bot. ph. — Sy- nonyme de Hedyosmum Swartz, famille des Chloranthacées. (P. D.) TAFELDSPATH. min. — C'est-à-dire Spathen tables. Synonyme allemand de Wollastonite. (Del.) TAGENIA ( Tagcnia, sorte de gâteau). ins. — Genre de Coléoptères Hétéromères , tribu des Piméliaires, fondé par Herbst [Coléoptères y 8, tab. cxxvn , 1-3), adopté par Latreille et par Solier. Ce genre ren- ferme 21 espèces, parmi lesquelles 11 sont originaires d'Europe, 9 d'Afrique et 1 d'A- sie. Nous citerons comme exemple les T. filiformis F., angustata Herbst, etc. (C.) *TAGEMTES. ins. — Tribu de l'ordre des Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, établie par Solier (Ann. de la soc. ent. de Fr.; Essai sur les Collaplérides, t. VII, p. 6), et qui rentre dans la 2e divi- sion, celle des Pbanéroglosses. L'auteur y rapporte les genres Microtelus , Tagenia, Psammelicus , Ammophorus, Leplinoderus , Gonogenius, Scotobius et Diosteleus. (C.) TAGETE. Tageles (nom mythologique). bot. ph. — Genredela famille des Composées- Sénécionidées , delà Syngénésie-Polygamie superflue dans le système de Linné , formé d'abord parTournefort et adopté ensuite par tous les botanistes. Les plantes qui le compo- sent sont des herbes annuelles d'Amérique, qui exhalent pour la plupart une odeur forte et désagréable; dont les feuilles sontopposées ou alternes , entières ou dentées ou même pinnatiséquées; dont les fleurs jaunes ou orangées forment des capitules généralement rayonnes, multiflores, à rayons femelles et entourés d'un involucre dont les folioles, en une seule rangée, sont soudées en forme de cupule campanulée ou oblongue. Leurs akè- nes, allongés et rétrécis à la base, compri- més-tétragones, portent une aigrette simple formée de paillettes inégales. On connaît aujourd'hui de trente à trente-cinq espèces de Tagètes parmi lesquelles plusieurs figu- rent parmi nos plantes d'ornement les plus communes. Elle portent, en général, le nom vulgaire d'OEillels d'Inde. Les plus répandues d'entre elles sont les deux suivantes: 1. Le Tagète dressé, Tagetes erecta Lin., vulgai- rement désigné sous le nom de grand OEillet d'Inde, est une belle plante originaire du Mexique, à tige droite, haute de 8 à 10 déci- mètres , à feuilles pinnatiséquées, ayant leurs segments lancéolés, dentés en scie; ses ca- pitules de fleurs sont grands, solitaires, por- tés sur un pédonculerenflé ; ilssont constam- ment jaunes et unicolores. Us se succèdent pendant tout l'été et jusque vers la fin de l'automne. Leur odeur est forte et désagréa- ble. Dans toutes les variétés cultivées, ils sont doubles, de nuances diverses. C'est une très belle plante d'ornement. 2. Le Tagète étalé, Tageles palula Linn., vulgairement connu sous le nom de petit OEillet d'Inde, est moins haut et plus petit dans ses diverses .parties que le précédent. Ses fleurs sont jau- nes au bord et fauves au centre. On en pos- sède plusieurs variétés toutes plus ou moins brillantes. Ces deux plantes se multiplient par semis de graines choisies dans les plus beaux capitules. On cultive aussi le Tagète luisant, Tageles lucida Willd., dont les ca- pitules sont beaucoup plus petits que ceux TAL TAL 325 des précédents, et groupés en oorymbe. (P. D.) TAGIADES {rxyt'iy, commandant), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides , créé par Hubuer (('cit., 181C) pour une espèce étran- gère à l'Europe. (E. D.) ♦TAGIL1ÏE (nom de pays), mis. — Her- mann a désigné ainsi un Phosphate de Cui- vre hydraté d'un vert d'émeraude, en mas- ses fibreuses, trouvé à Tagilsk, dans les monts Ourals. (Del.) TAGOXA (rayu, j'étends), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Blap- sides, proposé par Fischer , adopté par De- jean (Catalogue, 3e édit., p. 209) et par Hope (Coleoptcrist's manual , p. 124). Ce genre est composé de deux espèces delà Russie méridionale, les T. acuminata et macrophihalma Fisch. (C.) *TAIMA, Blume. bot. ph. — Synonyme de Mitopetalum Blume, famille des Orchi- dées, tribu des Epidendrées. (P. D.) TAIRA, mam. — Nom d'une espèce de Carnassiers plantigrades, rapportée d'abord aux genres Mustela et Viverra, puis au genre Gulo , et considérée , par M. Bell , comme une espèce du genre Galiclis, auquel M. Is. Geof.^St.-Hil. donne le nom de Huro. Voy. glouton et cnisos. (G. B.) *TALA. bot. pb. — Genre de la famille des Scrophularinées établi par Blanco (Flora de Filipinas, p. 484) pour une plante herba- cée qui croît dans les endroits humides des Philippines, etàlaquellecebotanistea donné le nom de Tala odorata. (D. G.) *TAL.EPORA ( Ta),af™Po; , robuste), iss. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Lamiaires, proposé par Dejean ( Catalogue , 3e édition , p. 374), pour deux espèces , les T. punctigera (mu- tica) Gr. et apicalis Dej., originaires du Brésil. (C.) *TAL/EPORIA (Taî.amopfa, misère). ins. — Zeller (his, 1839) a donné ce nom , d'après Hubner , à l'une des nombreuses subdivisions de Lépidoptères nocturnes, créés aux dépens de l'ancien genre Teigne. Voy. ce mot. (E. D.) *TALAI\LS (f*AaviÇ«, je me lamente). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Uélopiens, proposé par Dejean (Cat.f 3e éd., p. 232), qui n'y rapporte qu'une espèce, le T. cribrarius, originaire de Cuba. (C.) TALAP10T. ois. — Nom vulgaire «l'un Pinnulc de l'Amérique méridionale. (Z. G.) *TALAUODlCTYON (roHiapoç, corbeille; cîiVrvGv, filet), bot. en. (Phycées). — Dans le troisième Supplément à son Gênera Vlanta- rum , M. Endlicher donne le signalement suivant de ce nouveau genre de la tribu des Hydrodictyées : Fronde membraneuse , mu- cilagineuse, presque globuleuse, fixée par son centre ombiliqué aux roches des rivages maritimes. Elle est formée de filaments cloi- sonnés et réunis en une sorte de réseau creux, des bords duquel s'élèvent, en ma- nière d'anses, quelquesunsdeces mêmes fila- ments rapprochés et comme rubancs. Nous ne connaissons ce genre que par la définition qu'en a donnée l'auteur au lieu cité. Il est originaire des mers de la Chine. (C. M.) * TALAUMA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Magnoliacées formé par Jussieu (Gênera, p. 281) pour le Magnolia Plumieri Swartz, et qui a été enrichi de dix espèces nouvelles par les botanistes modernes. Il ressemble aux Mngnoliers par ses fleurs, et ne s'en distingue guère que par son fruit en forme de cône, comme hérissé par la pré- sence des styles persistants. Son espèce type est le T. Plumieri. (D. G.) TALC. mis. — Le mot de Talc, comme celui de Spath, servait autrefois à désigner une certaine structure commune à des sub- stances de nature différente; on appelait ainsi tous les minéraux qui se divisent avec facilité en lames minces et brillantes. De- puis que les minéralogistes considèrent la composition chimique comme la base fon- damentale de leurs classifications, le mot de Talc est devenu spécifique, et ne sert plus qu'à désigner des substances, tellement rapprochées par leur composition et par leurs caractères physiques , qu'on peut les considérer comme les variétés d'une même espèce, bien que la détermination de leurs caractères principaux laisse encore quelque chose à désirer. Les substances dont nous parlons sont: le Talc proprement dit, et la Stéatite. 1" Talc pboprement dit. Substance com- posée de Silice et de Magnésie, sans Alumine, et se rapprochant beaucoup des î.licas par ses caractères extérieurs. Comme eux, elle 326 TAL TAL se présente sous la Tonne de feuillets minces et flexibles, mais ces feuillets sont mous et non élastiques; elle est d'ailleurs beaucoup plus tendre, car c'est de tous les minéraux connus le moins dur , et sa poussière est onctueuse au toucher. Elle s'offre souvent à l'état laminaire, avec des indices de for- mes hexagonales ou rhombiques ; et ces formes paraissent pouvoir se ramener à un prisme rhomboïdal , droit ou oblique, dont la valeur des angles différerait peu de 120° et de 60°. Ainsi, c'est à l'un des systèmes prismatiques à axes inégaux, que se rap- porte la cristallisation du Talc, et ce qui confirme ce résultat, ce sont les propriétés optiques des lames de Talc: elles possèdent deux axes de double réfraction, dont l'angle est de 7° 24' , et dont la ligne moyenne est perpendiculaire au grand plan des lames ou au clivage le plus sensible ; car les feuil- lets de Talc, comme ceux de Mica, se prê- tent à une division mécanique parallèlement à leurs grandes faces. On voit que la déter- mination du caractère cristallographique est encore incomplète; il en est de même du caractère de la composition chimique. Dans presque tous les Talcs , on trouve tou- jours une petite quantité d'eau, que l'on regarde généralement comme non essen- tielle; le rapport des deux autres principes, la Silice et la Magnésie, ne peut pas encore être fixé avec certitude ; les analyses con- duisent en effet à quatre formules différen- tes : en représentant par Si 0 l'atome de Silice, on trouve qu'il y aurait, pour 4 ato- mes de base, 12 atomes de Silice suivant M. Beudant, 10 atomes de Silice suivant Kobell, 9 atomes de Silice suivant M. Mari- gnac, et seulement 8 selon MM. Berthier et Delesse. Il faut attendre du temps la solu- tion de cette question importante. Chauffé dans un matras, le Talc ne dégage point d'eau d'une manière sensible et ne perd point sa transparence; à un feu vif et sou- tenu , il s'exfolie et blanchit sans se fondre ou s'arrondit vers les bords en une masse huileuse ; dans le Borax , il se dissout avec effervescence en un verre transparent. A la Magnésie se joint souvent, en vertu d'une substitution par isomorphisme, le protoxide de Fer, qui donne à la substance une teinte verte qu'elle n'aurait point sans cela. Les variétés de structure sont peu nom- breuses; ce sont: 1° le Talc laminaire, blanc ou verdâtre, divisible en feuillets minces, qui se plient et se contournent aisément; 2° le T. lamellaire , en petites lamelles flexueuses, blanches, jaunâtres ou rosâtres; 3° le T. écailleux, appelé fort improprement Craie de Briançon : en masses qui se divi- sent par petites écailles, sans offrir de joints continus ; 4° le T. fibreux, composé de fibres radiées ; 5" le T. pulvérulent, en masse ter- reuse ou argiloïde, d'un gris blanchâtre. 2° Stéatite. Substance à structure com- pacte, douce et grasse au toucher, quelque- fois anhydre, mais le plus souvent donnant une certaine quantité d'eau pour la calci- nation ; blanchissant et prenant de la dureté au feu, fondant difficilement en émail ou se réduisant en une pâte blanche; très tendre, se laissant rayer facilement par l'ongle et couper au couteau comme du savon ; suscep- tible de poli. Elle se présente assez souvent sous des formes régulières, mais qu'elle a empruntées à d'autres minéraux : elle a en effet, comme la Serpentine, une tendance très remarquab-le à remplacer un grand nombre d'autres substances , dont elle se borne à copier la figure extérieure, sans con- server de traces de leur structure interne. Sa couleur la plus ordinaire est ïeiblanc ; elle passe à des teintes différentes de gris, de jaune, de vert, de rose et de rouge. Ses varié- tés de structure sont : la fibreuse ou l'asbes- tiforme, qui ressemble à de l'asbestedur ; la granulaire; la Stéatite compacte, unicoîore ou marbrée: la St. terreuse, vulgairement nommée Craie d'Espagne; la dentritique; et enfin la pseudomorphique, qui se montre sous les formes du Quartz hyalin , du Cal- caire spatique, de l'Orthose, etc. On a rapporté à la Stéatite une substance qui a beaucoup de rapports avec elle par ses caractères extérieurs, et que l'on trouve à la Chine, d'où elle nous vient sous la forme de ces petites figures grotesques, appelées Ma- gots. Il se peut que la matière de quelques uns de ces petits bustes soit de la véritable stéatite; mais, dans le plus grand nombre de ces cas, la substance qui les compose est sensiblement plus dure, quoiqu'elle se laisse encore rayer par l'ongle, elle est infusible et se distingue surtout de la stéatite par l'absence de la Magnésie et par la présence de l'Alumine et d'une quantité notable de TAL TAL 327 matière alcaline, llauy l'avait décrite sous le nom de Talc glaphique; mais on la con- sidère maintenant comme une espèce par- iculière, distinct» Au Talc et de la Sle'atiîe, et qu'on place à !a cuite des Silicates alu- ïr.ineux, sous les noms de Pagodite ou d'A- ::almatolithe. La Pimélile de Kosemutz et de Baumgar- :en en Silésie n'est peut-être qu'une variété d< Stéatite colorée par de l'oxide de Nickel; cependant cette substance terreuse d'un vert pomme pourrait bien constituer une espèce à part, si l'on en juge par une ana- lyse de Klaprotb, qui ne l'a trouvée formée que de Silice, d'oxide de Nickel et d'eau. Enfin, il est encore une substance qu'on pourrait être tenté de rapporter à la Stéa- tite, et qui n'en diffère que par une petite quantité d'alumine. C'est le minéral connu sous le nom de Pierre de Savon , que l'on trouve en veines dans la Serpentine du cap Lézard , au Cornouailles. Il est gris ou brunâtre, très onctueux, et composé de Silice, d'Alumine , de Magnésie, d'Oxide de fer et d'eau. Le Talc proprement dit ne forme pas de grandes masses. Il se trouve en petits lits , en amas ou en filons dans différentes roches de cristallisation ou dans les calcaires qui leur sont subordonnés, principalement dans les terrains où abondent les roches magné- siennes et amphiboliques. La Stéatite ac- compagne presque toujours la Serpentine, au milieu de laquelle elle forme des veines ou de petits amas. On emploie les deux variétés principales du Talc à différents usages : le Talc laminaire, que l'on re- cueille au Tyrol, est transporté à Venise, où il est connu sous le nom de Talc de Venise. Quand il est pulvérisé, broyé et réduit en pâte fine, on en compose des crayons co- lorés, que l'on nomme Pastels. La propriété dont jouit sa poussière de rendre la peau lisse et luisante, et de lui donner une ap- parente fraîcheur, l'a fait employer comme cosmétique; elle est la base du fard dont se servent les dames, et dont le principe colorant est le rouge de carthame. On fa- brique également ce cosmétique avec le Talc blanc écailleux, passant à la Stéatite, que l'on appelle Craie de Briançon, et que les Briançonnais tirent de la montagne Rousse, près de Fénestrelles , du hameau ] de Brailly, dans la vallée de St. -Martin, et de Prasles en Piémont. Ce même Talc écail- leux ou compacte, dans son état naturel, est employé par les tailleurs en guise de craie pour tracer leurs coupes sur les étoffes; enfin on se sert du Talc pulvérulent pour dégraisser les soies, pour diminuer le frot- tement des machines, et pour faciliter l'en- trée des bottes neuves. On a étendu le nom de Talc à diverses substances minérales qui n'appartiennent pas à cette espèce. Talc bleu. Syn. deDisthène. Voy. ce mot. Talc chlorite. Voy. chlorite. Talc granuleux. Voy. nacrite. Talc de Moscovie. Voy. mica laminaire. Talc ollaire. Voy, serpentine. Talc de Venise. Variété de Talc laminaire du Tyrol, que l'on transporte à Venise pour les besoins du commerce. Talc zographiqde. Voy. chlorite et terre verte. (Del.) *TALCADE. géol.— Ce nom, proposé par M. Nérée Boubée, est synonyme de Talcite. Voy. ce mot. *TALCITE.géol.— Voy. l'article roches, t. XI, p. 161. TALEGALLE. Talegalla. ois. — Genre de la famille des Mégapodidc'es, dans l'ordre des Gallinacés. M. Lesson, qui en est l'au- teur, le caractérise ainsi : bec moins long que la tête, très robuste, épais, comprimé sur les côtés, convexe, à arête arrondie, entamant les plumes du front; narines ba- sâtes, latérales, oblongues, percées dans une membrane tendue sur des fosses nasales larges; mandibule inférieure plus courte, taillée en biseau au sommet; joues nues; tête et cou à plumes poilues ou barbulées; ailes arrondies, concaves, à première penne très courte, la deuxième un peu plus lon- gue, la troisième la plus longue de toutes; queue moyenne arrondie ; tarses robustes , médiocres, scutellés, terminés par quatre doigts allongés; le pouce reposant en entier sur le sol et muni d'un ongle robuste. L'espèce type, découverte aux alentours du Havre-Dorey , à la Nouvelle-Guinée, le Tallgalle dgCi'vier, Tal. Cuvierii Less. {Zool. de la Coq.,p\. 38), a tout son plumage d'un noir brun foncé. Sa forme générale rappelle un peu celle des Talèves ; c'est même pour indiquer cette analogie que 328 TAL TAL M. Lesson a créé le mot hybride Talc- galle. Elle a été rencontrée non loin delà mer, dans les broussailles, où elle vil à la manière de tous les Gallinacés. Elle est très rare. Une seconde espèce que Swainson avait génériquement distinguée sous le nom de Calhelurus et dont il avait fait un Vautour, trompé, sans doute, par la nudité du cou et de la tête, a été rapportée à ce genre. M. de Lafresnaye, d'après les dessins delà tête et du bec du Cathelurus , donnés par Swainson (Class. of Birds, t. I, 284), avait pensé que cet oiseau était un Talégalle, le même peut-être que \eTal. Cuvierii, ou une espèce nouvelle. Cette présomption a été pleinement confirmée par M. Gould qui considère le type du genre Cathelurus de Swainson , auquel il donne pour synonyme le New-Holland Vultur de Latham , comme deuxième espèce du genre Talégalle. Cet oiseau aurait un mode de nidification des plus singuliers, selon M. Gould. Il réu- nirait sur le sol une grande quantité de branches vertes avec leurs feuilles, de ma- nière à en former un monceau de cinq à six pieds de haut, et même plus, auquel il donne une forme conique. C'est dans un petit enfoncement, étroit et assez profond, du sommet de ce cône, que la femelle pond deux ou trois œufs, qu'elle a soin de rele- ver, avec son bec, et de placer perpendi- culairement, les uns près des autres, de façon à ce que l'un de leurs bouts soit en haut et l'autre en bas; ensuite elle laisse au soleil et à la chaleur produite par la fer- mentation de cette masse de végétaux, le soin d'échauffer et de faire éclore sa nichée. Cette espèce est particulière à la Nouvelle- Hollande. (Z. G.) TALÈVE. Porphyrio. ois. — Genre de la famille des Rallidœ , dans l'ordre des Échassiers, caractérisé par un bec plus court que la tête, fort, droit, conique, comprimé sur les côtés, à mandibule supé- rieure voûtée sur l'inférieure, un peu in- clinée à la pointe, et se dilatant sur le front en une large plaque nue; des narines laté- rales , percées dans la masse cornée du bec, ouvertes de part en part, et à peu près ron- des; des ailes courtes, concaves; des tarses nus, réticulés, médiocres, et des doigts "oit longs, entièrement divisés et garnis latéralement de petites membranes très étroites. Ce genre, créé par Brisson aux dépens des Fulicade Linné, est aujourd'hui adopté pat tous les ornithologistes. Les Talèves, qu'on nomme aussi Porphy- rions, Poules- Sultanes, ont des mœurs fort peu différentes de celles des Poules-d'Eau. Ce sont des oiseaux excessivement doux et timides en même temps, qui aiment et re- cherchent la solitude et les lieux écartés. Nés au milieu des joncs, des plantes aqua- tiques, ils n'en sortent que rarement et lorsqu'ils sont pressés par la nécessité. Ils vivent habituellement dans les eaux dou- ces, dans les marais et les rivières. Leur voix est forte et sonore. Leur démarche , lorsqu'ils ne sont pas poursuivis, est lente, compassée ; mais lorsque quelque chose les excite, ils courent avec assez de vitesse et de légèreté. Us ont même , comme les Jacanas, la faculté de pouvoir marcher sur les plantes aquatiques , sans enfoncer dans l'eau, et cette faculté est due à la lon- gueur de leurs doigts. Quoique leurs pieds ne soient pas palmés, ils nagent et plongent avec beaucoup d'aisance. Cependant un fait rapporté par M. Malherbe, dans la Faune ornithologique de la Sicile, ferait supposer qu'ils ne sont pas aussi bons nageurs qu'on le suppose généralement; car, il rapporte que lorsque le Talève porphyrion est chassé et obligé de s'éloigner des eaux, le plus souvent, au lieu de prendre son vol, pour fuir le danger, il se cache parmi les joncs touffus, ou plonge, et se tient tranquille dans le lieu même où il a plongé: c'est à peu près ce que font les Poules-d'Eau et les Râles. Les Talèves se croient tellement en sûreté lorsqu'ils se sont dérobés de la sorte à la vue du chasseur, qu'on peut aller vers eux, les approcher de fort près, et même quelque- fois les prendre à la main, sans qu'ils aient fait le moindre mouvement pour fuir. Lors- qu'ils volent, ce qu'ils font rarement, et seulement pour passer d'un marais à l'autre, leurs jambes sont pendantes, comme s'ils les traînaient après eux , ce qui rend leur vole lourd et embarrassé. C'est probable- ment à cause de celte imperfection dans les organes du vol, que les Talèves ne font pas de grands voyages et vivent assez séden- taires dans les lieux où ils sont nés. TAL TAL 329 ï.e régime des Talèves, à l'état de liberté, I consiste SB racines , en herbes aquatiques et en céréales ; en captivité, ils se contentent de tout ce qu'on leur offre. On a vu des Talèves porphyrions manger du riz en paille, dont ils détachaient le grain en s'aidant de leurs pieds , courir à leur provision d'eau à chaque grain qu'ils avaient avalé , et boire en mordant pour ainsi dire l'eau. Le même oiseau a encore la singulière habitude, lors- qu'une substance qu'on lui présente est un peu trop grosse pour pouvoir être avalée tout de suite, de la saisir avec un de ses pieds , de la porter à son bec comme les Perroquets, et de la manger en la morcelant. Ce qui a lieu de surprendre, c'est que les faits relatifs à la reproduction des Ta- lèves soient à peu près inconnus, et que ceux que l'on possède, étant en contradiction , puissent passer pour douteux. Buffon rap- porte qu'on a vu un mâle et une femelle de Talève porphyrion travailler de concert à construire un nid , qu'ils avaient posé à quelque hauteur de terre, sur une avance de mur, avec de la paille et des bûchettes en quantité ; et que la ponte fut de six œufs blancs, d'une coque rude, exactement ronds et de la grosseur d'une bille de billard. Mais M. Malherbe dit, probablement d'après les observations de M. Luighi-Benoît , que cet oiseau dépose ses œufs au nombre de deux à quatre seulement (il n'en indique ni la couleur, ni la forme), soit sur la terre, sans construire de nid, soit parmi les herbes touffues au milieu et à proximité des marais. 11 ajoute que l'incubation a lieu dans le mois de février ou de mars ; que les pous- sins sont nés en avril , et qu'ils sont alors couverts d'un duvet d'un noir bleuâtre, ivant le bec, la plaque frontale et les pieds blancs. A peine nés , ils courent autour du nid, et prennent, assure-t-on leur nourri- ture, sans le secours de la mère. Ils font entendre parfois un cri flexible et non in- terrompu, comme les poulets. Les Talèves se montrent naturellement disposés à la domesticité, si l'on en juge par l'espèce que possède l'Europe. Celle-ci s'apprivoise facilement dans les basses-cours où l'on élève des volailles. . Bras., pi. 54 , f. 1 ), du Brésil. — Le Tang. rayé , T. fasciata Lichst. (Spix, Op. cit., pi. 54, f. 2), même habitat. — Le Tang. olivâtre, T. olivascens Lichst. , même habitat. — Le Tang. a front jaune , T. avifrons Vieill., patrie inconnue.— Le Tang. a tête cendrée, T. tephrocephalus Vieill. , de la Trinité. — Le Tang. Desmarest, T. Desmareslii Vieill., du Brésil. — Le Tang. chanteur, T. canora Vieill. , du Mexique. — Le Tang. a paupiè- res, T. palpebrosa de Lafr. (Rev. zool., 1847, p. 71), du Pérou. — Le Tang. anal , T. analis Tschudi (Faun. Per. Vog., pi. 18, f. 1 ), de la Bolivie. — Le Tang. de Parsu- daki , T. Parsudakii de Lafr. ( Rev. zool., 1843, p. 97), de Santa-Fé de Bogota. TAN TAN 337 H. — LES EUPHONES ou TANGARAS BOUVREUILS. (Euphonia Desmarest ; Stephanophorus Strickl.) Bec court, bombé, convexe, crochu, ailes médiocres et dépassant à peine le croupion ; queue très courte, deltoïdale ou légèrement échancrée. A ce genre se rapportent I'Ecphone orga- niste, T. musica Vieill. (Buff., pi. enl, 809, f. 1 ) des Antilles. — Le Tang. teïte , T. violacca Latb. (Buff., pi. enl., 114, f. 2 ). — Le Tang. diadème, T. diademata Natter.; Pyrrhula cœrulea Vieill. {Gai. des Ois.f p. 54 ), du Brésil et du Paraguay : c'est de ette espèce que Strickland a fait le type de -on genre Stephanophorus. — Le Tang. a handeau , T. vittata Temm. (pi col., 46), du Brésil. — TE. a ventre marron, E. rufi- omtris Lichst. , de la province de Bahia au Brésil. — L'E. vert-jacnet, T. viridis Vieill. (Temm., {pi. col., 36, f. 3), du Brésil. — L'E. olive, T. olivacea Desm., patrie incon- nue. — L'E. variable , T. variabilis Lath., patrie inconnue. — L'E. a cou noir , T. ni- gricollis Vieill., du Brésil. — Le Tang. doré, T. aurata Vieill., du Brésil et du Paraguay. — L'E. ombilical, E. ombilicalis Less., du Brésil. — L'E. voisin, E. aflinis Less. (Rev. zool., -1842, p. 175). If. Boissonneau a en- core rapporté, avec doute, à ce groupe deux espèces de Santa-Fé de Bogota : l'une sous le nom de Tan. Conslantii, l'autre sous celui de Tan. Vassorii {Rev. zool., 1840 , p. 3 et 4). Ht. — LES AGLAIAS. {Aglaia et Tanagrella Swains.; Calliste Boié; Calospiza G.-R. Gray. ) Bec petit et court, comprimé sur les cô- tés; narines recouvertes par les plumes du front; ailes subaiguës, à 2e, 3e et 4e rémi- ges égales et les plus longues; queue mé- diocrement échancrée. Cette division , l'une des plus riches en espèces, renferme de très beauxOiseaux. C'est à elle qu'appartiennent : Le Tangara septicolor , T. tatao G mel. (Buff., pi. enl, 7, f. 1, et 127, f. 2). Ce bel Oiseau , représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire , pi. 2 C , f. 1 , a la tête et le» petites couvertures des ailes vertes ; le des- t. xii. sus du corps d'un noir velouté; le croupion et les sus-caudales d'un rouge orangé ; la gorge, le devant du cou et les grandes cou- vertures des ailes d'un bleu violet; la poi- trine et les parties inférieures d'un vert d'Aiguë marine. — De la Guiane. Le Tang. a cou rouge , T. rubricolU* Temm. , représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire , pi. 2 C, f. 2. Il a la tête et la nuque bleues; les joues et le dessus du cou rouges; le dos noir; le croupion vert; les couvertures des ailes bordées de jaune- orange ; le haut de la gorge noir , et toutes les parties inférieures vertes. — De l'Amé- rique méridionale. On range encore parmi les Aglaïas une foule d'espèces ; nous ne citerons que les suivantes : I'Aglaïa fastueux , T. fastuosa Less. {Cent, zool., pi. 58), du Brésil. — Le Tang. tricolore , T. tricolor Lath. ( Buff. , pi. enl., 33, f. 1), même patrie. — Le Tang. tacheté, T. punctata Linn. (Buff., pi. enl.t 133, f. 1), du Brésil. — Le Tang. rouverdin, T. gyrola Linn. (Buff., pi. enl, 133, f. 2). — Le Tang. passe- vert , T. cayana Linn. (Buff., pi. enl, 290, f. 1), de la Guiane. — L'Aglaïa vicaire , T. vicarius Less. ( Cent, zool, pi. 68), du Mexique. — L'Agl. do Chili, A. Chilensis Cumming (Proceed., t. II, p. 3). — Le Tang. a plastron , T. tho- racica Temm. (pi. col, 42, f. 1), du Brésil. — Le Tang. citrw, T. citrinella Temm. (pi col, 42 , f. 2 ) , même patrie. — Le Tang. Delalande, T. Delalandii Less. , du Brésil. — L'Agl. très verte, A. viridissima de Lafr. (Rev. zool, 1847, p. 277); A. gyrola Swains. , de l'Amérique centrale , du Brésil selon Swainson. — L'Agl. de Wilson, A. Wilsoniide Lafr. (Rev. zool, 1847, p. 71), du Pérou. — L'Agl. de Fanny, A. Fanny de Lafr. (loc. cit., p. 72), de la Nouvelle-Gre- nade.— L'Agl. a tête noire, A. atricapilla de Lafr. (Rev. zool, 1843, p. 290), de Co- lombie. — L'Agl. doré, A. aurulenta de Lafr. (loc. cit.), même habitat. — L'Agl. argentin , A. argenlea de Lafr. (loc. cil, p. 69), de Bogota. — L'Agl. vert-noiret, A. nigroviridis de Lafr. ( loc. cit. ), même habitat. — L'Agl. diacone , A. diaconus Less. (Rev. zool, 1842, p. 175). — L'Agl. Labrador, A. Labradorides Boiss. ( Rev. zool, 1840, p. 67), de Bogota. — Le Tang. varié, T. velia Vieill. (Buff., pi enl, 669, 43 338 TAN f. 3), de la Guïane. Swainson a fait de cette dernière espèce le type de son genre Tana- grclla. IV. — LES TACH YPHONES ou TANG ARAS LORIOTS. {TachyphonusYielW.'jComarophagusBoié.) Bec allongé, convexe en dessous , fort , comprimé sur les côtés, à bords rentrés, à mandibule inférieure légèrement renflée en dessous; ailes dépassant à peine le crou- pion; tarses médiocres. Vieillot donne comme type de cette divi- sion le Tacu. leucoptère, Tach leucopterus Vieill. {Gai. des Ois., pi. 82). C'est le même oiseau que le Tangara noir et roux ( T. nigerrima Grnel. ) de Buffon , pi. enl. , 176, f. 2. Buiïon a encore connu le Tach. houpette , Tach. crislatus Vieill. (pi. enl. , 301, f. 2. — Le Tach. tangavio , Tach. bo- nariensis Vieill. (Buff., pi. enl., 710). — Le Tach. palmiste, Tach. palmarum Less., des Antilles. Parmi les espèces plus nouvellement con- nues, nous citerons : le Tach. olivâtre, Tach. olivaceus Swains., de Buenos-Ajres. — Le Tach, de Vigors , Tach. Vigorsii Swains. 4 du Brésil. — Le Tach. moineau , Tach. fungilloides Swains., même patrie. — Le Tach. te Desmarest, Tach. Desma- resiii Swains., de Buenos Ayres. — Le Tach. A bec mince, Tach. lenuiroslris Swains., même patrie. — Le Tach. coryphée , Tach. coryphœa Lichst., du Brésil et du Paraguay. — Le Tach. archevêque, Tach. archiepisco- pus Vieill. , du Brésil. — Le Tach. a tête dorée, Tach. suchii Swains. ; Tang. aurica- pilla Spix , du Brésil. — Le Tach. somp- tueux, Tach. sumpluosus Less., patrie in- connue. — Le Tach. sanguinolent , Tach. sanguinolentus Less. (Cent, zool., pi. 39), du Mexique. — Le Tach. de Delatre, Tach. Delatrii de Lafr. (fiev. zool., 1S47, p. 72), de la Nouvelle Grenade. — Le Tach. a tète Rousse, Tach. rufi contrées chaudes et marécageuses des deu\ continents. Le Tantale d'Afrique , Tant, ibis Linn. (Buff., pi. enl., 389), à face et pieds rouges, à bec jaune , à rémiges noires, tout le reste du plumage étant blanc, a été considéré pen- dant longtemps comme l'Oiseau que les Égyptiens vénéraient sous le nom d'Ibis. Les recherches faites par G. Cuvier sur des mo- mies tirées des puits de Sacara , sont venues détruire l'erreur que Buffon avait contribué à accréditer. Nous avons dit à l'article Ibis quelle était l'espèce, objet de la vénération des Égyptiens. On trouve cet Oiseau en Egypte et au Sénégal. Trois auties espèces appartiennent encore à ce genre. Ce sont : Le Tantale de Ceylan, Tant, leucocephalus Lath. (Vieill., Gai. des Ois., pi. 247). Il est connu aux environs du Gange, où il est fort commun, sous le nom de Jaunhill. Le Tan- tale lacté, Tant, lacteus Temm. (pi. col., 352), de Java. Et le Tantale d'Amérique, Tant, loculator Gmel. (Buff., pi. enl., 868), de l'Amérique méridionale , depuis la Ca- roline jusqu'au Brésil, et de la Nouvelle- Hollande. (Z. G.) TANTALE, min. — Syn. Colombium. Ce métal , découvert par Eckeberg , et dont le nom fait allusion à la propriété qui le dis- tingue d'être insoluble dans les acides , ne s'est encore rencontré dans la nature qu'en combinaison avec l'Oxigène,et formant l'A- cide tantalique, lequel acide , en s'unissant à diverses bases, telles que les oxidules de Fer et de Manganèse, la Chaux, l'Yttria, la Tborine, l'Uraneet l'oxide de Cérium, don- nent naissance à plusieurs espèces de Tan- talates, dont les plus anciennes sont les Tantalates de Fer et de Manganèse, que les Allemands appellent Tantalites, et le Tanta- late d'Yttria, qu'ils nomment YllrotanlalUe. La détermination de ces espèces laisse en- core beaucoup à désirer, à raison de l'im- perfection de leurs formes cristallines. Elles sont liées par un caractère commun , celui de donner avec le Borax un Yerre plus ou moins coloré par le Fer, et susceptible de 342 TAN TAN prendre au flamber l'aspect d'un émail. 1° Tantalite de Finlande. Tantalate de Fer et de Manganèse, dont la composition paraît être analogue à celle du Wolfram. Substance d'un brun noirâtre , opaque , à poussière brunâtre, pesante, ayant un éclat faiblement métalloïde. Sa densité est de 7,3. Ses cristaux, qui sont fort rares, dérivent d'un prisme droit rhomboïdal de 130°; un clivage peu sensible a lieu parallèlement aux pans de ce prisme; des stries verticales apparaissent dans la direction de ces pans. La cassure est généralement inégale ou con- choïde. Suivant Berzélius, elle serait formée d'Acide tantalique, 81 ; oxidule de Manga- nèse, 10; oxidule de Fer, 9. Telle est, du moins, la composition qu'il assigne à la Tan- talite de. Kimito, et de Tamela en Finlande. On a trouvé en Suède des variétés de Tan- talite, qui ne paraissent différer de celle de Finlande que par le mélange de quelques parties de Tantalate de Chaux : telles sont celles de Broddbo. A Finbo , dans le même pays , on en cite une qui se distingue par une proportion assez notable, mais variable, d'oxide d'Étain. Cette espèce appartient aux terrains primordiaux de cristallisation : elle se rencontre disséminée accidentellement , et toujours en très petite quantité , dans la, Pegmatite ou le Micaschiste. 2. Tantalite de Bavière et d'Amérique. Ce minéral, qui a beaucoup de ressemblance avec le précédent, et qui a été confondu avec lui, paraît devoir former une espèce parti- culière, à laquelle on a donné les noms de Baïérine et de Colombite. On y a trouvé même l'oxide d'un nouveau métal ( le Nio- bium), lequel oxide pourrait remplacer en tout ou en partie celui du Tantale : de là le nom de Niobile , sous lequel Haidinger dé- signe maintenant cette espèce. Suivant ce dernier, la Colombite appartiendrait au sys- tème klinorhombique, et ses cristaux déri- veraient d'un prisme de 100° 16'. Sa den- sité, inférieure à celle de la Tantalite de Finlande, ne serait que de 6,3. Elle est composée, comme la précédente , mais dans d'autres rapports , d'oxidules de Fer et de Manganèse, et d'Acide tantalique ou nio- bique. On la trouve à Bodemnais en Bavière, dans un Micaschiste, avec la Cordiérite, et, dans l'Amérique du Nord , à Haddans dans îe Connecticut. 3. Yttrotantalite. Tantalate d'Yttria. Substance amorphe , noire , jaune ou d'un brun sombre, à poussière d'un gris ver- dâtre, dont la composition est encore mal connue. Soumise à l'action de la chaleur, elle change de couleur sans se fondre. Dis- séminée en petits grains , dans les roches granitiques, à Ytterby, et dans les environs de Finbo en Suède. L'oxide de Tantale s'est encore rencontré dans quelques autres minéraux fort rares , tels que l' Uranotantale , la Fergussonite, le Pyrochlore et la Microlilhe. Voyez ces mots. (Del.) *TANTALIDÉES. Tantalidœ. ois. —Fa- mille de l'ordre des Échassiers, fondée par le prince Ch. Bonaparte sur le genre Tan- talus des auteurs anciens , et comprenant, par conséquent, toutes les divisions qui ont été formées aux dépens de ce genre. (Z. G.) *TANTAL1DES, Wagl. ois.— Synonyme de Falcinellus Bechst. — Genre établi sur le Tant, falcinellus (Linn.). (Z. G.) *TANTALINÉES. Tantalinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Ardéidées, dans l'ordre des Échassiers, établie par le prince Ch. Bonaparte dans son Synop. Verteb. syst.f et destinée à remplacer la famille des Tan- talidœ, qu'il avait antérieurement créée dans son Essai d'une distribution méthodique des Vertébrés, et qu'il a plus tard rétablie (A geog. and comp. list. , etc.). G.-R. Gray, qui a conservé cette division à titre de sous- famille, y range les genres Tantalus, Ibis , Geronticus, Cercibis, Theristicus, Phimosus, Harpiprion, Falcinellus et Aramus. (Z. G.) TANTALITE. min.— Voy. tantale. *TANTALUS. ois. — Nom générique des Tantales dans la méthode de Linné. (Z. G.) *TANYCHILUS (tocvuo, étendre; x*~à°s» lèvre), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Ténébrionites, fondé par Newmann (Entom. Mag., t. V.) et adopté par Ad. White. Ce genre ne renferme qu'une espèce, le T. metallicus New., originaire de la Nouvelle-Zélande. (C.) *TANYCHLAMIS (t«vv«, étendre ; XU- Pù; , manteau ). moll. — Genre de Gastéro- podes , du groupe des Hélices , indiqué par M. Benson (m Proc. Zool. Soc. L., 1834). (G. B.) TANYGLOSSE. Tanyglossa (tocvv», j'étends; ylSvo«y langue), ins. — Genre de TAN Diptère:?, de la famille des Tabaniens, créé par Meigen (tu Illig. Mag.,l\, 1803), et cor- respondant au g. des PangoniaVabr. (Voy . ce mot), qui a été généralement adopté. (E. D.) *TANYG\ATHLS. ois. — Genre établi par Wagler, dans la famille des Perroquets, sur le Psitt. macrorhynchusGn\c\. Voy. per- roquet. (Z. G.) ♦TANYGNATIILS (w-, étendre ; yva« Go,-, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères téiramères, tribu des Tachyporiniens , créé par Ericbson (Gen. et spec. Staph., p. 288). Ce genre est composé de trois espèces, les T. terminalis, collaris et laticollis Er. (C.) TANYMECHES (to»v», étendre; pïxoç, longueur), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, division des Brachydérides, proposé par Germar, adopté par Dejean, Sturm, La- treille et publié par Schœnherr (Disp. meth., p. 127. Gène, et spec. Curculion. syn., t, II, p. 75; VI, 1, p. 221) qui y comprend 42 espèces. 12 sont originaires d'Asie, 11 d'A- frique, 10 d'Europe et 8 d'Amérique. Nous ne citerons que les suivantes: T. palliatus F., sibiricus, variegatus, albusGeb., et Che- vrolati Schr. (C.) TANYPE. Tanypus ( rav-Jw , j'étends; ttoû;, pied), ins. — Meigen (inllliger.Mag., 1803) désigne sous ce nom un genre de Di- ptères, de la famille des Tipulaires, princi- palement caractérisé par ses pieds longs , ceui de devant insérés loin des autres, et présentant des tarses souvent très allongés. On en connaît une dizaine d'espèces, qui se trouvent assez communément dans presque toutes les parties de l'Europe, et dont le T. nebulosus Meig. peut être considéré comme le type. (E. D.) TANYPEZA (xaw'w, j'étends; WÇa, pied ). ins. — Genre de Diptères , de la fa- mille des Athéricères , tribu des Muscides , créé par VaUen {Op,myz., 1830), et ne com- prenant qu'une seule espèce le T. longi- mana Fall. (loco cit.), qui habite la France et l'Allemagne. (E. D.) *TAi\Yl>ROCTl'S(Tav-;o), étendre; Trpox- to;, anus), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllo- j phases, établi par Faldermann {Fauna trans- cau, j'étends; wT/pov, aile), ins. — Genre de Diptères, de la fa- mille des Nématocères Tipulaires, voisin des Tipules, créé par Latreille, et non adopté par les entomologistes modernes. (E. D.) ♦TANYPUS, Oppel. ois. — Synonyme de Grallina Vieill. (Z. G.) TANYPUS. ms. — Voy. tanype. (E. D .) TANYHHYNCHUS (tgcvuw, étendre; pu y- X°ç, trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Erirhinides, établi par Schœnherr {Dispos, meth., p. 212. G eu. et spec. Cucurlion. synon., t. III, 519; Vli, 2, p. 413). Ce genre se compose de 19 es- pèces, toutes originaires de l'Afrique méri- dionale, telles sont les T. porifer, strigiros- tris, suluralis Schr., etc. (C.) ♦TANYSIPTÈUE. Tanysiplera. ois. — Genre formé par Vigors , aux dépens des Alcedo , sur Y Aie. dea Gmel. Voy. martin- PÊCHEUR. (Z. G.) TANYSPHYPOJS (ravuw , étendre; ayu- pov, talon), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, division des Motides, établi par Schœnherr (Dispos, melh., p. 168. Gen. et spec. Cucurl. synon., t. II, p. 331 ; VI, 2, p. 297). Il ne renferme qu'une seule es- pèce , le flhynchœnus lemnœ , répandue par toute l'Europe. (C.) TANYSTOYIES. Tanystoma ( ravuw , j'étends; trrojj.a , bouche), ms. — Famille d'Insectes, de l'ordre des Diptères, créé par Latreille (Règne animal de G. Cuvier, I, 1829), et restreinte par M. Macquart (Di- ptères, des Suites à Buffon, II, 1834) aux es- pèces ayant pour caractères : Trompe co- riace, ordinairement menue, allongée; lè- vres terminales, étant presque toujours peu distinctes; troisième article des antennes simple; style terminal, quelquefois nul: ordinairement deux cellules sous margi- nales aux ailes, quatre ou cinq postérieu- res : anale habituellement grande. La forme du corps et les divers organes des Tanystomes présentent un grand nom- bre de modiGcations ; aussi a-t-on pu créer dans celte famille, très nombreuse en es- pèces , plusieurs tribus distinctes , dont les plus connues sont celles des Mydasiens, Asiliques , IJybotides , Empides , Vésiculeux Némeslrtnides , Dambyliers et Anthraciem (Voy. ces mots). (E. D.) TAON. Tabanus. ins. — Genre de Di- su TAP TAP ptères , de la famille des Tabaniens, créé par Linnée {Syst. nat., 1735), considérable- ment restreint par les entomologistes mo- dernes, et ayant pour principal caractère, d'après M. Macquart, de présenter le troi- sième article des antennes allongé, dilaté en hauteur à sa base, ensuite échancré en des- sus, avec une pointe à la base, etc. Les Taons habitent, en général, les bois, et , de même que les autres Insectes de la famille des Tabaniens (voy. ce mot) , ils sont très avides du sang des animaux. On en connaît une quarantaine d'espèces qui sont répandues dans toutes les parties du monde. Nous citerons comme types les T. morio Latr. d'Europe, et T. cervicornis Fabr., de l'Amérique méridionale, et T. aurocinctus, Fab. Voy. l'atlas de ce Dic- tionnaire, DIPTÈRES, pi. 2. (E. D.) TAONIENS. iNs. — - Synonyme de Taba- niens. Voy. ce mot. • (E. D.) *TAPANHOACANGA. géol.— Voy. l'ar- ticle ROCHES, t. XI, p. 182. TAPAYE. Tapaya. rept. — Cuvier et M. Filzinger ont donné ce nom générique à des ïguaniens que Daudin plaçait parmi les Agames, et qui rentrent dans le genre Phry- nosome. Voy. ce mot. (G. B.) * TAPDISMA. poiss. — Nom spécifique d'une espèce de Salmone du Kamtschatka, dessinée par M. Mertens , le Salmone Tap- disma, Salmo TapdismaYa\. (G. B.) *TAPEINANTHUS (T«7r«cv0'ç, humble ; âvOoç, fleur), bot. pb. — Genre de la famille des Amaryllidées, formé par Herbert (Ama- ryll. , pag. 59 ) pour le Pancralium humile Cavan., très petite plante dont la hampe ne s'élève qu'à un décimètre environ ; elle a reçu le nom de Tapeinanthus humilis Herb. (D. G.) TAPEI1VA (raTrEtvo;, bas), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Lamiaires, établi par Serville et Lepelle- tier de Saint-Fargeau {Encycl. mélh., t. X, p. 546), et décrit ensuite sous le nom d'Eu- rycephalus par Gray (The animal Kingdom, 1832, t. II, p. 119, pi. 65, fig. 5). Ce genre renferme six espèces américaines, ayant pour type le T. coronala. (C.) TAPEIN1E. Tapeinia ( tairstvoç , hum- ble ). bot. ph. — Genre de la famille des Iridées, établi par Commerson (ex Juss. Gê- nera, p S9) pour une très petite plante du détroit de Magellan , à très petites feuilles distiques et imbriquées. (D. G.) *TAPES. moll. — Genre de Concbifères dimyaires, proposé par Muhlfeld et admis par Schumacher pour quelques espèces de Vé- nus. (Duj.) TAPETI. mam. — Espèce de Lapin. Voy. lièvre. (G. B.) TAPHIEN. Taphozous (to^oç, tombeau; Çww, je vis), mam. — Genre de Chéiroptères Vespertilionidés, placé par M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire dans la tribu des Taphozoïens, dans laquelle il est caractérisé par l'absence fréquente d'incisives supérieures. Les Ta- phiens ont au chanfrein une fossette arron- die; leurs narines n'ont point de lames re- levées; leur tête est pyramidale; leurs oreilles sont écartées; leur queue est libre au-dessus de la membrane. Les mâles ont sous la gorge une cavité transversale. Un petit prolongement de la membrane alaire forme une sorte de poche près du carpe. L'espèce type sur laquelle Geoffroy a établi ce genre a été trouvée par lui dans les tom- beaux égyptiens d'Ombos et de Thèbes (Ta- phozous per forains). (G. B.) TAPHOZOUS. mam.— Nom générique la- tin desTAPHiENs. (G. B.) TAPHRIA (Tapoç, épaisseur; Sî- pr>, cou), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, division des Brenthides, établi par Schœnherr (Dispositio melhodica, p. 72. Gê- nera et species Curculionidum, synonymia, I, 366 ; V, 573). Ce genre se compose de six à huit espèces de l'Amérique méridionale. Tel- les sont les T. foveatus F., brevipes et sexfo- veatus Schr. (C.) ♦TAPHRORHYNCHUS (Taypoç, épaisseur; TAP TAP 345 J>^Xc'y trompe), in?.— Genre de Coléoptères tétramères, division des Brachydéridet, éta- bli par Nluvnherr [Mantissa sccunda fami- liœ Curculionidum, 1847, p. 33) et qui a pour type et unique espèce le T. Assamensis Schr., originaire des Indes orientales. (C.) * TAPHROSPEIIME. Taphrospermum. (rrfypM, fossette; •*«>{*<*, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-No- torhizées, formé par M. C.-A. Meyer {in Ledeb. FI. Altaï., vol. III, p. 172) pour une petite plante qui a le faciès du Cochlearia danica, très singulière par ses caractères; sa silique la rapproche des Braya, et, d'un autre côté, elle a des relations avec les Smelowskia , bien qu'elle se distingue très bien des uns et des autres. Elle a reçu le nom de Taphrospermum altaicum C.-A. Meyer. (D. G.) ♦TAPIXA (txttccvo;, bas), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scara- béides anthobies, proposé par de Castelnau ( Annales de la Soc. entom. de France, t. I, p. 411),etquia pour type une espèce du Chili, le T. Americana Castel. (C.) TAPIXA. bot. ph. — Genre de la famille des Gesnériées formé par M. Marlius (Nov. gen. et spec, vol. III, p. 59), et dans lequel rentre le genre Tapeinoles DC. (Prodr., vol. VII, p. 544). On n'en connaît encore que deux espèces herbacées l'une et l'autre, qui croissent dans les forêts tropicales , au Brésil. Ce sont le Tapina barbata Mart., et le T. pusilla Mart. (D. G.) *TAPIXOCERA (t«*c»&$, humtle; xs- paç, corne), ins. — Genre d'Insectes, de l'ordredes Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques , créé par M. Macquart {Dipt. exot. , II, 1838) pour une espèce étrangère à l'Europe, remarquable par la fragilité de ses antennes. (E. D.) TAPIXOTLS (Ta*£ivo?, bas; vwto;, dos). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Apostasimérides Cryptorbyn- chides, fondé par Schœnherr [Dispositio me- thodica, p. 292 ; Gênera et sp. Curcul. syn., 4, 593; 8, 2, p. 176). Ce g. ne renferme qu'une espèce, YAltelabus stellatus F., pro- pre à l'Allemagne, et qu'on rencontre quel- quefois aux environs de Paris. (C.) TAPIOKa. bot. — C'est le nom sous le- quel est connue la fécule du Manihot ou Manioc {Manihot utilissima Pobl, Jatropha t. xn. Manihot Lin), telle que le commerce nous l'apporte d'Amérique. Voy. sianihot. TAPIR. Tapirus. mamm. — Le genre Tapir est de la série des Pachydermes pro- prement dits, et il a les caractères suivants : nez prolongé en une petite trompe; queue très courte; quatre doigts en avant, trois en arrière ; deux mamelles inguinales ; trois paires d'incisives et une paire de ca- nines à chaque mâchoire, sept paires de molaires supérieurement, et six inférieure- ment. On connaît actuellement trois espèces de Tapirs. Deux vivent dans l'Amérique méri- dionale, la troisième est de l'Inde. Celle-ci et l'une de celles qui vivent en Amérique, ne sont connues que depuis assez peu de temps. L'autre , au contraire , ou celle que l'on nomme Tapirus americanus , est citée dans beaucoup d'auteurs; elle a reçu un grand nombre de dénominations, et elle se voit fréquemment dans nos ménageries euro- péennes. C'est d'après elle surtout qu'ont été rédigées toutes les observations d'histoire naturelle et d'anatomie relatives au genre Tapir. C'est donc du T. americanus que nous nous occuperons d'abord , et nous em- prunterons au savant travail de M. Roulin les premiers des détails qu'on va lire. Quoique cette espèce soit le plus grand Pachyderme actuel de l'Amérique méridio- nale et, avec le Lama et le Cerf des marais, le plus grand des Mammifères de cette con- trée, elle n'est pas encore mentionnée dans les récits des premiers conquérants espa- gnols qui revinrent d'Amérique. Cepen- dant, ainsi que le fait remarquer M. Rou- lin, le Tapir est commun sur tous les points de la côte ferme où abordèrent successive- ment Colomb, Vespuce, Peralonso, Nino, Pinzon et Cabrai , et il paraît que son exis- tence resta ignorée jusqu'à l'époque des expéditions qui eurent pour résultat la fondation de la colonie du Darien, dans la mer des Antilles. Le Tapir, dont la chair ser- vait souvent à la nourriture des naturels, ne dut pas y échapper longtemps à l'attention des Européens qui furent très souvent expo- sés à la famine, lorsqu'ils s'établirent dans ce golfe. Les premiers renseignements sur le Tapir arrivèrent en Europe vers la fin de l'année 1500, et en 1511 l'auteur des Dé- cades océaniques, P. Martyr, en fait usage 44 346 TAP pour une indication du Tapir, indication fort inexacte, il est vrai, mais cependant recon- naissable au trait caractéristique, l'existence de la trompe. « Cette bête, égale en grosseur à un bœuf, porte, dit il , trompe d'Éléphant, et ce n'est point un Éléphant; a couleur bovine , et n'est point un Bœuf; ongle chevalin, et n'est point un Cheval. Elle a aussi les oreilles de l'Éléphant moins pendantes, et moins larges toutefois, mais plus larges en- core que celles des autres animaux. » Des détails beaucoup meilleurs et des- tinés aux voyageurs eux-mêmes, se lisent dans le Sommaire de l'Histoire naturelle et générale des Indes, que donna, en 1526, Oviedo. En voici la traduction : « On trouve à la terre ferme un animal appelé par les Indiens Boeri, et auquel nos chrétiens ont donné, en raison de l'épaisseur de son cuir, le nom de Danta. Ce nom, au reste, est tout aussi impropre que celui de Tigre, qu'ils donnent à VOchi. Le Boeri est de la taille d'une moyenne Mule; il a le poil d'un brun foncé, et plus épais que celui du Buffle; il n'a point de cornes, et c'est tout à fait à tort que des personnes lui donnent Je nom de Vache. Sa chair est bonne à manger , quoique plus mollasse que la viande du Bœuf; mais un excellent morceau, c'est le pied; seulement il faut qu'il cuise vingt-quatre heures de suite, après quoi, «'est un mets qu'on peut présenter au plus délicat, et qui est de très facile digestion. On force le Boeri avec des chiens , mais quand ils ont fait prise, il faut que le chas- seur vienne promptement à leur aide , et lâche de frapper l'animal avant qu'il ait eu le temps de gagner l'eau, car, s'il en est proche, il court s'y jeter, et une fois là, il a bon marché des chiens, qu'il déchire à belles dents; j'en ai vu emporter d'une seule morsure la jambe ou l'épaule d'un lévrier, ou arracher à un autre un morceau de peau long de deux empans, tout comme l'eût pu faire un écorcheur : sur la terre, ils n'en pourraient faire autant impuné- ment. Jusqu'à présent, le cuir de ces ani- maux n'est d'aucun usage pour les chré- tiens, qui ne connaissent pas la manière de !e préparer; mais il est aussi épais que le cuir du Buffle. » Suivant Buffon, Ant ou Lant, d'où vien- TAP nent aussi Ânta ou Danta , dénominations par lesquelles on a souvent désigné le Tapir, est le nom africain du Zèbre, et si on l'a donné au Tapir, c'est seulement parce que sa taille est la même à peu près que celle du Zèbre. M. Roulin a donné une meilleure explication de ce fait. Ainsi , notre collabo- rateur fait voir que Buffon avait oublié que le mot Lant, qui apparaît pour la première fois chez des écrivains du seizième siècle (Léon l'Africain et Marmol) , désigne un animal des régences Barbaresques, du désert de Barca et de la Nubie, tandis que dès le milieu du siècle précédent, le nom d'Anta est appliqué par les Portugais à un rumi- nant différent probablement du premier, et qu'ils rencontrèrent sur les côtes de l'Océan méridional. Il y a même lieu de penser qu'à cette époque et beaucoup plus tard encore , le mot Anta ne s'appliquait pas à l'animal , mais seulement à sa peau, qui était devenue un objet de trafic assez important. Oviedo ne nous dit-il pas, ainsi que nous l'avons vu plus haut, que les chrétiens ont donné au Boeri ou Tapir le nom d'Anta, en raison de l'épaisseur de son cuir? Anta signifiait donc du Buffle ou de l'Élan préparés, et les animaux dont la peau pouvait être affectée aux mêmes usages recevaient des colons, dans plusieurs localités très différentes entre elles, la même dénomination; toute- fois, cette dénomination appliquée par les ignorants ne présageait rien au sujet des caractères zoologiques de ces espèces ani- males. C'est pour un motif analogue que le Canna, grande Antilope du cap de Bonne- Espérance, est souvent appelé Elan. Ant ou Anta, appliqué au Tapir, animal essentielle- ment pachyderme, vient doncaus&ld' Eelendt, Elandt et Elant, qui signifie en même temps l'Élan et, en style commercial , le cuir de ce quadrupède , préparé pour ses divers usages. Au quinzième siècle, les Espagnols et les Portugais tiraient encore ce produit du nord de l'Europe. En prenant pour un ar*~ licle la première syllabe du nom sous lequel on le leur vendait, ils dirent El Ant au lieu d'Elant, et mettant à la fin une voyelle muette conformément au génie de leur langue, ils prononcèrent El ante. Le cuir de l'Élan fut bientôt remplacé par celui du Buffle préparé en Italie, et quelques voya- TAP TAP 347 geurs ont pour la même raison appelé le Tapir un Buffle-, quoique ce ne soit pas un Ruminant. C'est aussi ce que firent les co- lons de Surinam (1) : La Condamine le signale même en le nommant Elan. Les écrivains qui succèdent à Oviedo parlent des Tapirs sous différents noms, qui sont pour la plupart empruntés aux dia- lectes indigènes. Gomora les signale dans la province de Cumana sous celui de Capa ( 1553), Thevet (1556), sous celui de Tap- chire , et Lery ( 1578), sous celui de Ta- pcroussou, l'un et l'autre empruntés à la langue des Indiens de Rio- Janeiro, mais un peu altérés. Claude d'Abbeville emploie celui de Tapiyre, etc., usité près l'embou- chure de l'Amazone, et Laet celui de Mai- pouri, vulgaire à Cayenne. Hernandez cite le Tapir parmi ses animaux du Mexique , et l'appelle Tlacoxoloté. C'est encore la Vache montagnarde de Dampier, le Tapiraquina de Pison, et le Mborebi de d'Azara. Buffon en a parlé sous la dénomination de Tapir ou Anta. Les renseignements qu'il donne sont pour la plupart empruntés à Laborde et à Bajon, médecin français qui avait ha- bité Cayenne (2). Buffon avait vu un Tapir vivant ; il reçut même le cadavre d'un individu fraîchement mort. Il en confia l'étude analomique à Mertrude, qui paraît l'avoir faite ou fait faire d'une manière assez incomplète. Les jeunes Tapirs suivent leur mère pen- dant fort longtemps. En les prenant à cet âge, il est facile de les habituer à vivre dans nos habitations. Pris jeunes, ils s'apprivoi- sent dès le premier jour, et vont par toute la maison sans en sortir, même après être de- venus adultes. Tout le monde peut les ap- procher, les toucher et les gratter, ce qu'ils aiment beaucoup, mais sans que pour cela ils préfèrent qui que ce soit et obéissent à personne. Si l'on veut, dit Azara, faire sortir d'un lieu le Tapir ainsi familiarisé, il faut presque l'en arracher ; il ne mord point ; et, si on l'incommode, il fait entendre un siffle- (i Dans nos colonies américaines , on donne le nom de BufOrs aux Tapirs, et je ne sais pourquoi ; ils ne ressem- blent en rien aux animaux qui portent ce nom (Allamand, addition a l'article Tamr, dans l'Histoire naturelle de Buffon, Amsterdam). ii, Mémoire pour servir à rhistoire de Cayenne et delà Guyane française, 1777 et 1778. Le mémoire de Bajon sur le Tapir mit été souœiî a l'Académie des science» en 1 77A. ment grêle et très disproportionné à sa sta- ture. Il boit comme le Pourceau, mange de- là chair crue ou cuite, des aliments de toute espèce et tout ce qu'il rencontre, sans eu excepter, dit le même observateur, les chif- fons de laine, de toile ou de soie. Les mœurs des Tapirs, à l'état sauvage, paraissent brutales, sans être cependant fé- roces. Ils occasionnent peut-être moins de dégâts et sont moins dangereux pour les chasseurs que les Sangliers dont ils n'ont pas les fortes défenses. Ils se tiennent, en général, dans les endroits chauds, et sont plus noctur- nes que diurnes. Ils passent, en effet, tout le jour cachés dans des lieux obscurs et fourrés. La nuit ils se mettent en marche. Leur nourriture consiste en végétaux de plusieurs sortes et en fruits parmi lesquels on cite les Melons d'eau et les Courges. Au rapport d'Azara, ils recherchent aussi la terre salée qu'on appelle au Paraguay Barrero; l'espèce de Colombie montre des appétits analogues. Ils ne sont pas amphibies, comme on l'a dit; mais ils vont volontiers à l'eau, traversent aisément les rivières et se vautrent avec plaisir dans les marais ou les étangs. Dans les forêts qu'ils fréquentent, ils ont, suivant quelques auteurs, des sentiers tra- cés par eux ; suivant d'autres, ils cheminent au hasard, écartant ou brisant tout ce qui leur fait obstacle. Ils avancent résolument et tête baissée. La forme en carène de leur crâne et la dureté de leur peau semblent très favorables à cette habitude. On rapporte, dit d'Azara , que si l'Yagouarete (Jaguar) se jette sur le Tapir, celui-ci l'entraîne à tra- vers les parties les plus épaisses du bois jus- qu'à ce qu'il ait brisé son ennemi en le fai- sant passer par les espaces les plus étroits. F. Cuvier a publié, en 1825, dans son Histoire des Mammifères, une figure du Tapir américain qu'il avait observé vivant. Voici comment ce savant mammalogiste raconte la manière de vivre du Tapir observé par lui : « L'individu que nous possédons, jeune encore il est vrai, est d'une douceur et d'une confiance remarquables; il n'est point d'ani- mal domestique qui ait une abnégation aussi complète de sa volonté, et cet état ne dépend d'aucune inconstance particulière; il est le même partout et avec toutes les personnes. Quoique sa gloutonnerie soit assez grande, il ne défend point sa nourriture, et permet 348 TAP TAP à des Chiens et à des Chèvres de la partager avec lui. Lorsqu'après avoir été renfermé quelque temps, on lui donne sa liberté, il témoigne vivement sa joie en courant autour de l'enceinte qui lui sert de parc, et sa course alors est très rapide et très prompte. Lors- qu'il veut jouer avec déjeunes Chiens avec lesquels il est élevé, il les saisit par le dos avec sas dents. Sa voix est extrêmement fai- ble et douce; elle ne consiste qu'en un seul son, et il ne le fait entendre que quand on le contrarie, en le forçant à quitter le lieu qui lui plaît. Il a facilement appris à con- naître celui où il passe la nuit, et lorsqu'il souffre un peu du froid, il demande à y rentrer ou s'y rend précipitamment de lui-même. La chaleur lui est fort agréable ; il la recher- che, même en été; et, durant l'hiver, il se rapproche le plus qu'il peut du foyer... Les uns disent que la chair de cette espèce est agréable; les autres assurent le contraire. Ce qui est certain, c'est que, si elle pouvait avoir quelque utilité pour nous, il serait très facile de la rendre domestique. » Cependant d'Azara, qui avait vécu dans un pays où les Tapirs ne sont pas très rares, écrivait ces paroles: Il est très aisé de pen- ser qu'on ne s'amuse pas à élever un animal aussi nuisible, aussi triste, qui n'a rien d'at- trayant et dont l'unique qualité est de n'exi- ger ni attentions, ni soins. Depuis lors on a vu, en Europe, un assez bon nombre d'animaux vivants de cette es- pèce. Les ménageries ambulantes en possè- dent quelquefois; la Société zoologique de Londres en a eu plusieurs et, de temps en temps , la ménagerie du Muséum en reçoit aussi. Elle en possédait simultanément trois, il y a quelque temps. Comme les Tapirs sont propres, surtout si on les compare aux Co- chons; que, sans être dociles, ils sont moins turbulents, et que leur taille aussi bien que leur chair diffèrent de celles de ces derniers, on n'a pas perdu de vue les essais de domes- tication auxquels ils doivent nécessairement donner lieu. M. Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire, qui a publié sur ce sujet des documents bien connus, parle dans les termes sui- vants (1) du parti que l'on pourrait tirer des Tapirs, si l'on réussissait à les acclimater chez nous : « Parmi les Pachydermes , il est un ani- (0 Efidis de Zoologie générale, p. 3io, mal dont la domestication me semble devoir être immédiatement tentée; c'est le Tapir et plus spécialement l'espèce américaine qu'il serait si aisé de se procurer par la Guiane et par le Brésil. Non moins facile à nourrir que le Cochon, le Tapir m'a semblé, par ses ins- tincts naturels, éminemment disposé à la domestication. Au défautde la société de ses semblables, je l'ai vu rechercher celle de tous les animaux placés près de lui avec un empressement sans exemple chez les autres Mammifères. L'utilité du Tapir serait double pour l'homme. Sa chair, surtout améliorée par un régime convenable, fournirait un ali- ment à la fois sain et agréable. En même temps, d'une taille bien supérieure à celle du Cochon, le Tapir pourrait rendre d'im- portants services, comme bête de somme, d'abord aux habitants de l'Europe méridio- nale, puis, avec le temps, à ceux de tous les pays tempérés. » Le Tapir approche assez du Cheval par sa forme générale et il lui ressemble plus qu'au Sanglier. Toutefois sa queue si courte et sans crins, sa petite trompe, la forme comprimée de sa tête, ses doigts plus nombreux, ses proportions plus lourdes et par suite moins élégantes, permettent aisément de l'en dis- tinguer. Cependant on lui donne parfois les noms de Mule sauvage, de Cheval marin, et c'est sous ces dénominations bizarres ou sous d'autres encore que les ménageries ambu- lantes l'annoncent au public. Au Muséum de Paris, où les Tapirs sont souvent exposés dans le même enclos que les Eléphants ou bien à une petite distance, beaucoup de per- sonnes les prennent d'abord pour les petits de l'Éléphant, quoique leur trompe soit bien loin de ressembler à celle de ces animaux et que leurs oreilles et presque tout dans leur extérieur soit bien différent, si l'on y regarde avec un peu d'attention. Leur taille est celle d'un Ane ordinaire. Leurs oreilles sont en cornet droit; les yeux sont petits et à pupille ronde ; la langue est douce ; les narines sont au bout de la trompe, mais celle-ci est un simple prolongement nasal de quelques pouces seulement, un boutoir proboscidiforme , plutôt qu'une trompe, et qui ne sert ni à saisir, ni à hu- mer l'eau comme la trompe de l'Éléphant. Le Tapir prend directement sa nourriture avec sa gueule et, pour boire, il relève sa TAP TAP 349 trompe de manière à ne point la mouiller. Cet organe n'influe pas non plus sur sa voix. Les parties génitales sont assez sembla- bles à celles des Chevaux, soit dans le mâle, soitdansla femelle. Il n'a que deuxmamelles, ellessontinguinales. Celles du màlese voient sur le fourreau de la verge. Bajon avait cru que c'est un animal qui rumine, et c'est par l'anatomie de son esto- mac qu'il avait été conduit à cette opinion. Les pieds et les dents du Maïpouri n'ont pourtant, comme Bajon en fait la remarque, aucun rapport avec ceux de nos animaux ruminants, et cet observateur sagace montre d'ailleurs que l'estomac du Tapir n'est pas tout à fait comme celui des vrais Ruminants, et qu'il n'a que trois poches. Buffon a re- connu facilement que cette forme d'estomac devait être comparée à celles du Pécari et non du Bœuf, et il explique l'erreur de Ba- jon ou plutôt la fausse interprétation donnée par ce médecin, en rappelant que Tyson en avait commis une semblable à propos du Pé- cari lui-même. On sait, en effet, que le Pé- cari, le Tapir, le Daman, tous trois Pachyder- mes que l'on a signalés comme doués de la propriété de ruminer, ne la possèdent réel- lement pas. Le développement des deux culs- de-sac de l'estomac le fait paraître trilocu- laire. Buffon nous apprend aussi que l'intestin du Tapir qu'il a fait disséquer était long de 38 pieds 2 pouces, et qu'il présentait un ccecum long de 21 pouces. Les squelettes connus des Tapirs ont mon- tré dix-huit, dix-neuf ou vingt vertèbres dor- sales ; quatre ou cinq lombaires ; sept sacrées et douze coccygiennes. L'épaule manque de clavicule comme chezles autres Ongulés; les deux os de l'avant-bras sont distincts dans toute leur longueur, quoique très rappro- chés; le fémur a un troisième trochanter; le péroné est bien séparé du tibia dans toute sa longueur; et l'on trouve , outre les trois doigts visibles à l'extérieur, les rudiments d'un doigt interne replié en dessous. C'est principalement sous le rapport de leur forme et de leurs proportions que les différentes pièces ostéologiques méritent d'être connues , et qu'elles aident dans la détermination des genres fossiles qui sont voisins des Tapirs ; aussi le squelette de ces derniers est-il utile à toutes les collections d'anatomie comparée. Nos relations avec l'Amérique méridionale ont d'ailleurs beau- coup augmenté, depuis quelque temps, le nombre des individus que l'on possède en Europe. Le crâne des Tapirs ne ressemble ni à celui des Cochons , ni à celui des Chevaux , ni même à celui des Rhinocéros ou des Da- mans, qui sont, avec les Hippopotames, les seuls autres Pachydermes de la nature ac- tuelle. Cependant c'est avec celui des Che- vaux qu'il montre le moins de dissemblances. Son analogie est plus grande avec les Pala;o- theriums , et très probablement aussi avec les Lophiodons, autres Pachydermes fossiles qui nous sont encore incomplètement con- nus sous ce rapport. 11 est assez long, com- primé ; les os propres du nez sont relevés et subcordiformes ; l'ouverture nasale est con- sidérable , et la partie antérieure des maxil- laires fort prolongée ; la partie crânienne est plus ou moins comprimée, et la surface limitée par les fosses temporales est étroite ou simplement en arête, mais non aplatie et oblique, comme chez les Sangliers. La dentition n'a été bien connue qu'a- près les travaux de G. et F. Cuvier, ainsi que de M. de Blainville. Les Tapirs ont, au total, 42 dents lorsqu'ils sont adultes , sa- voir : 3 paires d'incisives à chaque mâchoire et 1 paire de canines ; 7 paires de molaires à la supérieure , et 6 seulement à l'infé- rieure. Les canines sont faibles et fort rap- prochées des incisives, principalement celles d'en bas; une barre assez longue , c'est-à- dire un espace vide, sépare les canines des mo- laires qui sont en série continue, et la forme de celles-ci est appropriée au régime végé- tal de ces animaux; elle rappelle, par les collines transverses dont la couronne est pourvue, celle de plusieurs genres de Mam- mifères, les uns voisins, les autres, au con- traire, fort différents des Tapirs par le reste de leur organisation. Les incisives sont as- sez faibles, sauf la paire supérieure externe, qui croise en avant la canine d'en bas , est aussi grosse ou plus grosse qu'elle, et dé- passe de plus de moitié en volume la canine supérieure. L'incisive inférieure externe est, au contraire, la plus petite de toutes. Les molaires sont pourvues d'une double colline transverse. La première d'en bas est 350 TAÎ> comprimée et assez différente des autres; il en est de même pour la première de la mâchoire supérieure. Les deux collines de chacune des molaires de cette dernière mâ- choire sont jointes par une crête longeant d'avant en arrière le bord externe de la dent. Au contraire, celles d'en bas sont parfaite- ment séparées et sans jonction. Les deux dernières molaires d'en haut ressemblent plus à celles-ci. La dernière des inférieures, ou la sixième, n'a que deux collines comme les autres , au lieu de trois comme chez les Palœotherium, où les collines sont d'ailleurs en arcs successifs et non transversales ; elle manque aussi du talon , qui la caracté- rise , au contraire , chez les fossiles appelés Lophiodons, et qui sont certainement les Pachydermes fossiles les plus rapprochés des Tapirs. Aucune des dents molaires intermé- diaires des Tapirs , ni en haut ni en bas . n'est à trois collines, ainsi que cela se voit chez les Dinotherium , animaux fossiles que G. Cuvier avait placés dans le même genre qu'eux sous le nom de Tapirs gigantesques La dentition de lait des Tapirs consiste en 26 dents ainsi réparties : 3 paires d'incisives à chaque mâchoire , 1 paire de canines , 3 paires de molaires supérieures, et 2 seule- ment inférieures. Ces dents ont à peu près la forme de celles qui devront les remplacer. Le Tapir a d'abord été introduit dans les catalogues systématiques comme une espèce d'Hippopotame ; Linné le nomme Hippopo- tamus terrestris : c'est VHydrochœrus Tapir d'Erxleben et le Tapirus americanus de Gmelin. Cette dernière appellation est celle que lui ont conservée les naturalistes. Bris- son avait, le premier, proposé (1762) que le Tapir fût considéré comme le type d'un genre à part. Le genre Tapirus constitue à lui seul le 10e ordre de la méthode mam- malogique de Brisson , ordre qu'on n'a pu conserver, dont voici les caractères : 1 0 dents incisives à chaque mâchoire (ce qui est une erreur); 4 doigts ongulés en avant, et 3 en arrière. On sait, depuis l'indication de Ba- jon, mais on n'a constaté que plus tard, que le Tapir a 6 incisives et 2 canines à chaque mâchoire. Nous avons dit que Ton avait découvert deux autres espèces du même genre. Les nombreuses explorations des naturalistes , sur tous les points du globe , avaient fait TAP penser à G. Cuvier et à d'autres naturalistes qu'il ne restait plus de grands Mammifères à connaître, et que les voyageurs ne rappor- teraient plus que des animaux nouveaux de taille moyenne , et surtout des animaux de petite taille. Cependant, on a découvert de- puis lors quelques grands Carnassiers, des Ruminants également de grande taille, une ou deux espèces de Rhinocéros , et de plus les deux espèces du genreTapir dont il nous reste à parler. Ces deux espèces ne sont pas seulement intéressantes sous ce point de vue. Le pays qu'elles habitent et la grande res- semblance qu'elles ont entre elles donne à leur étude un nouvel intérêt. L'une est de la Colombie et du Pérou, et, par conséquent, du même continent que le Tapirus ameri- canus ; l'autre est, au contraire, de l'Inde, c'est-à-dire des régions chaudes de l'ancien continent. Buffon avait écrit : « Au reste , le Tapir , » qui est le plus gros quadrupède de l'Amé- » rique méridionale , ne se trouve que dans » cette partie du monde. » Il faut dire au- jourd'hui que le genre Tapir est représenté dans l'Inde par une espèce très peu diffé- rente, de l'aveu même de G. Cuvier et de M. de Blainville , de celles qui vivent en Amérique, et que les caractères des trois espèces admises pourraient tout aussi bien, au dire de ces illustres naturalistes, passer pour ceux de simples variétés que pour des différences réellement spécifiques. Toutefois il est infiniment plus probable, pour ne pas dire plus certain , que le Tapir des Indes est d'une autre espèce que ceux d'Amé- rique, et que ceux-ci doivent aussi être distingués l'un de l'autre. La loi établie par Buffon sur la différence constante entre les espèces de Mammifères des parties méri- dionales du nouveau et de l'ancien conti- nent, n'est donc point infirmée par la dé- couverte du Tapir indien. L'espèce du genre Tapir qui nous a fourni la plupart des détails qui précèdent est aussi la mieux connue. Elle a été nommée Tapir d'Amérique, Tapirus americanus. Buffon, F. Cuvier et quelques autres naturalistes en ont donné la figure. Ses parties ostéolo- giques sont représentées dans les Recherches de Cuvier sur les Ossements fossiles, et dans VOsléographie de M. de Blainville. Son pe- lage est brun , presque uniforme , mais TAP TAP 351 passant au grisâtre sur la tête et la gorge; ses poils sont courts et peu serrés; une pe- tite crinière règne sur le cou du mâle. La longueur totale du corps et de. la tête égale environ 2 mètres , et la hauteur au jarret, un peu plus de 1 mètre. Les jeunes ont le fond du pelage brun fauve avec des pique- tures blanchâtres sur la tête et des bandes de même couleur sur le corps, les parties inférieures de celui-ci étant blanches. Des- marest les a décrits dans le Nouveau Dic- tionnaire d'Histoire naturelle sous le nom de Cabiais éléphantipèdes. Le Tapir ordi- naire ou le plus anciennement connu et le seul qui soit encore répandu dans les col- lections, n'est pas de toute l'Amérique mé- ridionale ainsi qu'on l'a dit. On en trouve depuis TOrénoque jusqu'à la Plata , c'est-à- dire depuis le 12e degré N. jusqu'au 35° S. environ, mais il n'y en a pas dans la Patagonie non plus qu'au Chili. Tàpik Pinchaque, Roulin (Mém. pour servir à l'histoire du Tapir et description d'une espèce nouvelle appartenant aux hautes régions de la Cordillière des Andes; imprimé dans les Mém. présentés par divers savants àVAcad. royale des Se. de l'Institut deFr., t. VI, p. 557, pi. 1-3).— Tapirus Roulinii , J. B. Fischer, Synopsis mammalium, p. 604. — T. Pinchaque, Blainv. (Osléographie G. Tapir, p. 46, pi. 3-5).— T. villosus, Tschudi, Mamm. peruv. On a donné comme carac- tères distinctifs de cette espèce : l'absence de plis latéraux sur la trompe, et surtout de cette crête qui se prolonge du front au ga- tot chez le Tapir précédent; l'existence de poils longs et très épais, sans que ceux de la ligne cervicale soient disposés en crinière ; couleur noirâtre, sans liseré blanc aux oreilles, et, au contraire, avec une sorte de tache blanche à l'extrémité de la mâchoire inférieure, remontant et occupant le bord des lèvres; crâne osseux plus semblable à celui du Tapir de l'Inde qu'à celui du Tapir américain sous certains rapports, tels que la direction et la largeur du front ; le défaut de saillie de la crête bi-pariétale ; la dimen- sion des os du nez et la direction plus recti- ligne du bord inférieur de la mâchoire su- périeure. Cette espèce est des Andes colombiennes. Sa taille est un peu moindre que celle des Tapirs ordinaires. Il parait que les deux es- pèces vivent l'une avec l'autre dans quel- ques localités. Nous ne connaissons dans les collections françaises que deux individus de cette espèce, l'un représenté par un crâne très vieux et qui provient de la province de Santa Fé de Bogota; c'est celui qu'a décrit M. Roulin; l'autre jeune , du même pays et qui a été rapporté par M. Justin Goudot. On conserve aussi la peau de celui-ci; elle est noirâtre et montre encore des traces de la livrée qui paraît différente de celle du T. americanus. Cette peau appartient au Muséum de Paris ainsi que les deux crânes cités. Le mot Pinchaque était le nom d'un animal fabuleux dont l'histoire se trouve principalement liée à l'existence des Tapirs dont il est ici question, dans une haute mon- tagne de la Nouvelle-Grenade. M. Tschudi, qui a nommé T. villosus le Pinchaque, nous apprend qu'il existe au Pérou ainsi que le Tapir ordinaire. Tapir indien, Tapirus indicus. Le Maïba, F. Cuv., d'après D'iavd (Hist.nat. des Mamm.). — T. indicus, G. Cuv. (Oss. foss., t. II, p. 158).— Desm., Mammal., p. 411. — T. ma- layanus, Horsfield (ZooL researches). — Raf- fles, Linn. Trans., t. XIII , p. 270. — T. indicus, Blainv. (Osléogr., G. Tapir), figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 10, fig. 2. Voici en quels termes G. Cuvier, dans le tome II de ses Ossements fossiles, parlait, en 1825, de cette troisième espèce : «La découverte de cette espèce, aussi neuve que surprenante, a été faite tout récemment par deux de mes élèves, MM. Diard et Du- vaucel. M. Diard vit pour la première fois cet animal à Barakpoor, près de Calcutta , où il venait d'être apporté de l'île de Su- matra au marquis de Hastings, gouverneur général de l'Inde. Les Anglais ni les Hol- landais de la côte n'avaient jamais soup- çonné auparavant son existence dans cette île. Notre jeune naturaliste trouva, quelque temps après, une tête du même animal dans le cabinet de la Société asiatique; elle avait été envoyée, en 1806, de la presqu'île de Malacca , par M. Farguharie, gouverneur des établissements anglais dans ce pays, où le Tapir est aussi commun que le Rhinocé- ros et l'Éléphant. Depuis lors, M. Diard et M. Duvaucel ont pris eui-mêrnes et fait prendre de ces animaux dans le bois de l'île de Sumatra; ils en ont eu de vivants et en 352 TAP TAP ont disséqué ; et tout nouvellement M. Diard vient d'en envoyer au Muséum d'histoire naturelle à Paris , le squelette et la peau d'un individu femelle, en sorte que l'exis- tence d'une espèce de Tapir dans les parties orientales de l'ancien continent ne peut plus être sujette à aucun doute. » F. Guvier avait d'ailleurs fait paraître, quelque temps auparavant (1819), la lettre même de M. Diard, dans son Histoire des Mammifères, ainsi que la figure envoyée par cet infatigable voyageur. Voici textuel- Jement cette lettre. « Lorsque je vis pour la première fois à Barakpoor, le Tapir de Sumatra dont je vous envoie le dessin, je fus très surpris qu'un si grand animal n'eût pas encore été décou- vert; mais je le fus bien davantage encore en voyant, à la Société d'Asie, une tête d'un animal semblable, originaire des forêts de Malacca, qui avait été envoyée à cette So- ciété , le 29 avril 1806, par M. Farguharie, gouverneur de cette province. « Ce Tapir, » ajoutait, dans une note, M. Farguharie, est » aussi commun dans les forêts de la Pé- » ninsule que le Rhinocéros et l'Éléphant. » Les Musulmans ne mangent pas sa chair » parce qu'ils le regardent comme une es- » pèce de Cochon. Sa trompe est longue de » 7 à 8 pouces dans les mâles adultes; il » est noir partout, à l'exception des oreilles » qui sont bordées de blanc, et du dessous » du corps qui est d'un gris pâle. Le jeune » est tacheté de blanc et de brun. » Il est bien évident, continue M. Diard, que le Tapir de M. Farguharie est absolument le même que celui de Sumatra , et d'après l'inspection de la tête que j'ai vue au cabi- net de la Société, qu'il ne diffère en rien pour la dentition de celui d'Amérique. Le Tapir de la ménagerie de lord Hastings fut pris, il y a 2 ans, par les Malais de Sumatra, auprès des montagnes qui avoisinent la côte occidentale de cette île; il se trouvait avec sa mère qui s'échappa. 11 est très ap- privoisé et airne beaucoup à être caressé et gratté. Quand il est debout, les doigts de ses pieds, qui sont comme dans le Tapir d'Amé- rique (trois postérieurement et quatre anté- rieurement), s'appuient entièrement sur le sol. Le Tapir indien vit dans la presqu'île de Malacca, à Sumatra et à Bornéo, Une remarque assez curieuse a été faite à l'occasion de cette espèce; c'est que de- puis longtemps cet animal était connu des Chinois et des Japonais. M. Abel Rému- sat a fait remarquer à G. Cuvier des gra- vures d'une espèce d'Encyclopédie japonaise, et d'autres dessins chinois qui représen- taient évidemment un Tapir; seulement la trompe est un peu exagérée et le corps est noir , tacheté de blanc ; mais cette dernière circonstance elle-même n'est pro- bablement pas une erreur. On l'a même expliquée, en supposant que dans son pre- mier âge le Tapir de l'Inde porte une livrée comme ceux d'Amérique, ce que l'observa- tion a confirmé. M. Roulin, dans son re- marquable mémoire sur le Tapir, a repris cette question et supposé que le Griffon lui- même pourrait bien n'avoir pas une autre origine; nous ne saurions mieux faire que de citer ses propres paroles : « Ce n'est pas seulement dans le nouveau continent que l'histoire du Tapir se lie à celle d'animaux fabuleux. Le merveilleux Mé des auteurs chinois , cet animal à la trompe d'Éléphant, aux yeux de Rhinocéros, aux pieds de Ti- gre , qui ronge le fer, le cuivre et mange les plus gros Serpents , cet animal , comme l'a très bien jugé M. Abel Rémusat , est un Tapir; mais je ne crois pas, comme lui, que ce soit un Tapir habitant la Chine. L'his- toire du Mé me paraît fondée sur quelque description incomplète du Tapir du Ma- lacca, et sur quelque représentation gros- sière de cet animal. Les Chinois qui sortent de leur pays appartiennent, sans exception, à la classe la moins éclairée; on n*a donc point lieu de s'étonner qu'au retour ils mê- lent dans leurs récits des erreurs et même quelques mensonges. » La figure que nous connaissons du Mé chinois nous montre un Maïba marchant et la trompe en l'air; supposons que dans quel- que autre image parvenue plus loin encore, au centre de l'Asie par exemple, l'animal ait été représenté assis et la trompe pen- dante; cette figure, pour peu que l'exécu- tion en soit grossière, semblera une copie mutilée du Griffon des sculptures grecques... Conclura ton de ces conformités que l'i- mage du Maïba indien a servi de modèle pour la figure du Griffon grec, ce serait ha- sarder beaucoup, sans doute; cependant TA? TAP 353 quelques renseignements historiques peu- vent donner un peu plus de poids à cette conjecture... L'histoire du Griffon, telle qu'on la trouve dans Élien et dans quelques autres écrivains postérieurs au temps de Ctésias, est une fusion de deux .traditions, l'une venant de Perse, et ajustée pour ser- vir d'explication à une image évidemment symbolique; l'autre, plus ancienne, arri- vée par la route de l'Inde, et qui pourrait bien se rapporter à la figure d'un animal réellement existant, à celle du Tapir malais. » Les affinités zoologiques des Tapirs se- raient difficiles à établir, si l'on ne tenait compte que des animaux actuellement ré- pandus à la surface du globe. Les trois es- pèces de ce genre sont très intimement liées entre elles, cependant elles n'ont d'analogie réelle avec aucun des genres vivants ; ce sont bien des Pachydermes, mais de ceux qui n'appartiennent ni à la famille des Cochons ou des Hippopotames, ni à celle des Chevaux, ni à celle des Rhinocéros et des Damans. Leur liaison avec chacun de ces groupes semble de peu de valeur, et celle qui les unit aux Éléphants ne paraît pas moindre, quoique cependant ils n'aient point les ma- melles disposées comme chez ceux-ci , ni les doigts en même nombre qu'eux. Cet isole- ment apparent du genre Tapir dans l'ordre des Pachydermes disparaît tout à fait, si l'on ajoute à la liste des espèces que nous connaissons aujourd'hui, non seulement les animaux éteints du véritable genre Tapir, mais ceux, plus anciens encore dans la série géologique, dont on'.a fait les g. Tapirotherium (Lartet), Lophiudon et même Palœotherium. Le Tapirotherium de M. Lartet n'est pas un Tapir, mais il diffère encorebien peu des ani- maux de ce genre, et les Lophiodons ne s'en distinguent eux-mêmes que par quelques nuances dans la forme des molaires, et par quelques autres caractères indiquant plutôt un sous-genre ouungenredela mêmefamille qu'une famille à part. Les Palœotheriums ont déjà moins d'affinités avec les Tapirs, quoiqu'ils leur ressemblent plus encore que les Rhinocéros, les Chevaux et les Cochons; leurs canines étaient plus for tes que celles des Tapirs, leurs molaires avaient une autre dis- position quant aux collines d'émail, et ils avaient sept paires de ces dents à chaque mâ- choire, la septième, en haut et en bas, ayant, T.IH. sauf chez les Anchilcriums, trois collines au lieu de deux. Quant aux Dinotheriums,qui ont également été considérés comme des Tapirs, il est évident, par ce que l'on sait au- jourd'hui de leur organisation, qu'ils étaient plus semblables aux Proboscidiens, et c'est avec ces derniers que nous croyons devoir les placer; mais ils formaient aussi un ache- minement des Proboscidiens vers les Tapirs. Ceux-ci semblent donc être les Pachydermes à la fois les plus voisins des Gravigrades Proboscidiens , des Lophiodons et même des Palœotheriums. Leur ressemblance avec les Dinotneriums, quant à la forme de la plu- part des dents molaires , est telle que G. Cuvier a décrit les dents des Dinotheriums qu'il avait observés comme étant celles d'une espèce gigantesque de Tapirs. Les Lophiodons sont caractéristiques des terrains tertiaires les plus anciens ; les Ta- pirs fossiles, au contraire, n'ont encore été rencontrés que dans les terrains pliocènes et peut-être miocènes; et dans la nature actuelle il n'y a de Tapirs que dans l'Amé- rique intertropicale et dans l'Inde, à Ma- lacca , Sumatra et Bornéo. (P. G.) TAPIRS FOSSILES, paléont. — 11 existe en Europe des ossements fossiles de Tapir dont les premiers débris ontété rencontrés dans les couches de sables tertiaires d'Auvergne. Dans son ouvrage sur les Ossements fossiles, Cuvier avait consacré un chapitre aux animaux voisins des Tapirs, dont il a fait un genre sous le nom de Lophiodon. A la vérité, il avait admis pour de grandes dents à collines transverses des Tapirs gigantesques, tout en avertissant qu'il faudrait avoir la preuve de l'existence des incisives et des canines cor-' respondantes à celles de ce genre pour les y laisser. Les dents molaires, qui avaient en- gagé Cuvier à établir ces Tapirs gigantesques, présentent, en effet, surtout dans les anté- rieures, une grande ressemblance avec celles des Tapirs, quoique d'un volume trois ou quatre fois plus grand. Mais des découvertes faites par M. Kaup ont montré que ces ani- maux n'ont à la mâchoire inférieure que deux fortes incisives recourbées en bas, et que le nombre des molaires n'est que de cinq paires à chaque mâchoire. M. Kaup en a formé le genre Dinotherium, Pachyderme proboscidien, d'une taille supérieure à celle des Éléphants. 45 354 TAP TAP MM. Deveze de Chabriol et Douillet sont les premiers qui aient indiqué , dans VEssai géologique et minéralogique sur la montagne de Boulade, des ossements de vrais Tapirs. Bientôt après, MM. Croizet et Jobert, dans leurs Recherches sur les ossements fossiles du département du Puy de Dôme, en signalèrent quelques autres qu'ils publièrent sous le nom de Tapir arvernensis. Enfin MM. de Laizer et Bravard en ont recueilli un nombre assez considérable en Auvergne, et M. Aymard, en Vêlai, dans les alluvions volcaniques ancien- nes où se trouvent en même temps des osse- ments de Mastodontes et de Rhinocéros. Malgré la grande ressemblance de ce Tapir avec les Tapirs vivants, plusieurs particula- rités semblent annoncer que cette espèce était distincte. Outre celles qui ont été signa- lées par M. de Blainville, dans son Ostéogra- phie du genre Tapir, nous indiquerons à la mâchoire inférieure la position du trou men- tonnier situé à l'aplomb du bord postérieur de la première molaire, tandis que, dans les Tapirs vivants, il se trouve au dessous du premier tiers de cette même dent. M. Marcel de Serres a trouvé dans les sa- bles marins tertiaires de Montpellier des os- sements de Tapir qu'il a indiqués sous le nom de Tapirus minor. Ils proviennent, en effet, d'individus un peu plus petits que ceux du Tapir d'Auvergne; mais la position du trou mentonnier est la même que dans ce dernier. M. Kaup , dans son ouvrage sur les Osse- ments du duché' de Darmstadt , a établi un Tapir priscus sur des mâchoires qui ont été trouvées dans les sables tertiaires d'Eppels- heim avec des ossements de Dinotheriums, de Mastodontes et de Rhinocéros. Ces mâ- choires sont un peu plus grandes que celles du Tapit d'Auvergne, et la position du trou mentonnier est même plus en avant que dans les Tapirs vivants. Ces légères différences indiquent-elles des espèces diverses? Il n'est pas possible, avec les débris que l'on possède actuelle- ment, de donner une réponse précise à cette question. Pour des animaux de genres dif- férents , on peut le plus souvent établir un genre sur un se«l os ; mais pour des espèces d'un même genre, il faut quelquefois pos- séder un certain nombre d'os, et parmi eux des têtes presque complètes pour les diffé- ] rencier. C'est ce que l'on voit dans les trois Tapirs vivants. Leurs os du tronc et des membres ne se distingueraient peut-être pas l'un de l'autre ; mais la forme de la tête donne des caractères faciles à saisir. Le Tapir de l'Inde, plus grand que ceux d'Amérique, a le front et les os du nez plus élevés et point de crête sagittale; le Tapir américain a une crête sagittale très élevée; cette crête est basse dans le Tapir pincba- que, la tête en général et les os du nez en particulier sont plus allongés, ce qui lui donne plus de ressemblance avec les Palaeo- theriums; aussi pensons-nous que les vrais Palœotheriums, c'est-à-dire, les P. magnum, médium, crassum, latum et curtum, doivent être placés entre les Rhinocéros et les Ta- pirs , et les P. minus et equinum, entre les Palœotheriums et les Chevaux. M. Lund a établi un Tapir suinus pour des ossements qu'il a rencontrés dans les cavernes du Brésil , de la grandeur d'un Cochon de moyenne taille, et M. Harlan un Tapir mastodontoides , fondé sur une seule dent, qui pourrait bien n'être, comme MM. Cooper et de Blainville le pensent, que l'une des deux premières dents de Masto- donte. (L...D.) TAPIRÉ. ois. — Terme d'ornithologie, qui s'applique à des Oiseaux , dont le fond du plumage est accidentellement parsemé de teintes variées. (Z. G.) TAPIRIER. Tapiria. bot. ph. — Genre peu connu de la famille des Burséracées, formé parAublet {Guian., vol. II, p. 470) sous le nom de Tapirira, qui a été modifié par Jussieu {Gênera, p. 372). Il ne ren- ferme qu'un arbre de la Guiane, qu'Aublet a nommé Tapirira guianensis. (D. G.) *TAPIROPORCUS (des deux noms gé- nériques Tapirus et Porcus). mam. foss. — Genre fossile établi par M. Jaeger ( WurtemK, foss. Sœugeth., I, p. 40) parmi les Pachy- dermes, d'après deux molaires de la mâchoire inférieure, ressemblant beaucoup à celles du Lophiodon, mais plus petites et dépourvues de bourrelet basilaire. (G. B.) TAPIROTHERIUM (Lartet) Tapir, nom propre {%p(ov, bête, animal), mam. foss. — Genre établi par M. Lartet pour des restes d'un animal trouvés dans les collines ter- tiaires des départements du Gers , de la Haute-Garonne, et des Hautes-Pyrénées, TAP TAR 355 4111 tient une sorte de milieu entre les Lo- phiodons et les Sangliers. M. de Blainville, dans son Osléographic des Palœothcriums , M publié les figures d'une mâchoire supé- rieure et d'une mâchoire inférieure sans texte; mais à la page 217 du 22e fascicule, résumé du chapitre Sus, il place cet animal daus ce genre sous le nom de Sus lapirolhc- rium. On voit que le nombre des dents mo- laires est de sii paires , et celui des dents canines d'une paire à chaque mâchoire; les incisives de la mâchoire inférieure sont au nombre de six. Le nombre de celles de la mâchoire supérieure ne peut être établi sur les pièces que Ton possède, mais la largeur des deux mitoyennes pourrait faire présu- mer que, comme dans les Pécaris et les Ba- niroussas, il n'y en avait que quatre; un sillon externe, qui existe au tiers interne de ces larges incisives, semble indiquer que chacune d'elles est composée de deux qui se seraient réunies : mais en examinant l'usure de l'incisive externe et celle de la partie antérieure de la canine, on voit qu'il devait y avoir deux autres incisives supérieures de chaque coté , placées à la suite l'une de l'autre, comme dans les Cochons. Les deux premières molaires d'en bas ressemblent j)resqu'à s'y méprendre à celles des Lophio- dons, c'est-à-dire qu'elles sont composées d'une pointe antérieure et d'un rudiment de colline postérieure; la troisième a deux véiuables collines transverses, mais la pos^ iérieure e*»t pins basse que l'antérieure. Les trois arrière-molaires u*en has sont égale- ment comme dans les Lophiodons, seule- ment les collines sont tout à fait transverses, et l'on y remarque un collet postérieur. Les deux premières molaires d'en haut sont composées d'une pointe externe et d'un talon interne; la troisième a une pointe Antérieure et deux postérieures réunies. Les trois arrière-molaires, outre qu'elles sont à peine plus larges que celles d'en bas, manquent d'arête longitudinale externe, en sorte que les deux collines transverses qui les composent sont séparées aussi bien t leur face externe qu'à leur face interne ; elles ont, en outre, un collet antérieur et un collet postérieur crénelés, ce qui les fait ressembler en petit aux dents des Dinothé- riums. La tête était allongée, car il existe une longue barre entre les premières mo- laires et les canines. L'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure est très large, et les six incisives rangées en arc de cercle. Les sixièmes molaires inférieures ont trois col- lines, comme dans les Lophiodons et les Pécaris. La tête devait avoir quelque res- semblance avec celle des Sangliers, par sa longueur et l'aplatissement de son front. Il existe, comme dans tout le grand genre Cochon et dans les Ruminants, à la partie antérieure du front, deux trous qui percent le plafond des orbites, et qui donnent nais- sance à deux sillons très marqués qui se continuent sur ce fossile jusque sur les os du nez, en se rapprochant d'abord, puis en s'écartant de nouveau. Ce caractère nous semble indiquer que le Tapiroiherium doit; former un genre voisin des Cochons, h dents moins mamelonnées et plus ressem- blantes à celles des Tapirs et des Lophio- dons. (L...D.) *TAPIRUS. mamm. — Voy. tapir.(P. G.) TAPURE. Tapura. bot. ph. — Genre de la famille des Chaillétiacées, formé par Au- blet {Guian., vol. I,pag. 126, tab. 48) pour un arbuste de la Guiane, le Tapura guianensis Aubl., auquel deux nouvelles es- pèces ont été ajoutées récemment. (D. G.) *TARABA. ois. — Synonyme d eTamno- jMttsVieffl. (Z. G.) *TARACIIE (rap pi. 167, nous avons reconnu que l'animal, figuré sous le n° 16 de cette planche, doit être le même que celui de l'espèce nommée Teredo nucivorus par Spengrel. En passant en revue toutes les espèces connues de Ta- rets dont le nombre serait de 16 ou 17, d'après M. de Blainville , nous avons été conduit à penser qu'il y a probablement des doubles emplois dans ce dénombrement. Nous devons ajouter que les diverses locali- tés , plus ou moins favorables à l'existence et à la propagation des Tarets , influent sur l'organisation de ces animaux, de manière à produire des variétés ou races , ou même des variations qu'il faut bien se garder de prendre pour d« véritables espèces. Le nombre des espèces de ce. genre est , en général , très réduit dans le Règne ani- mal de G. Cuvier et dans VHist. naturelle des animaux sans vertèbres de Lamarck. Ce nombre est porté à huit par M. de Blainville, dans son article Taret {Dict. à'Hist. nat. de Levrault, t. 52, p. 259). En y joignant le Fistulana gregata, qui n'est autre chose que le Teredo nucivorus de Spengrel, on compterait en l'état actuel neuf espèces dans le genre Taret. M. de Blainville, dans ses études nouvelles sur ce genre, doit élever ce nombre jusqu'à seize ou dix-sept, en les disposant dans l'ordre sui- vant : tarets a palettes simples; Teredo na- valis , de la Manche , de l'Océan , de la Méditerranée {Voy. l'atlas de ce Diction- naire, Mollusques, plJ2) ; Pallas l'a nommé Phxilas teredula ; 2" T. malleolus (Turton); 3° T. scncgalensis (Adanson); 4° T. nigra (Rlainville); 5° T. tortota (Bl.); 6° T. Bru- guicrii (Délie Chiaje). Cette espèce est la même que le T. sencgalensis , d'après la vérification que nous avons faite à Toulon, à Ilières, à Lorient et à Brest; 7° T. folii- fournit (Valisnieri etSellius), qui nous paraît être le Teredo nucivorus de Spengrel, et qui, d'après notre détermination, doit former le type de la section des Tarets à palettes semi-articulées; 8e T. nana (Turton); 9T. gigantea(Ev. Home). Tarets a palettes articulées; 10° T. plumiformis (Valisnieri et Sellius). Cette espèce nous semble encore être la même que le T. foliiformis , c'est- à-dire le T. nucivorus de Spengrel; 11° T. minima (Blainville, Dict. des se. nat., Levrault); 12° T. bipalmulata (Adanson) ; 13° T. Stuchburgi (Blainville et Leach); 14° T. carinata (Blainville et Leach); 15° T. pennalulifera (Blainville et Leach); 16° T. bipennala (Turton' et Flemming); 17° T. bipalmata (Délie Chiaje), que nous avons observé dans la Méditerranée, à Toulon , à Hières , et qui nous semble être bien distinct de l'espèce observée et figurée par M. de Blainville, dont les articles, en outre du long cil latéral, ont un bord garni de cils plus fins, tandis que le bipalmata de la Méditerranée n'offre que le long cil latéral et point de cils fins. A l'énumération de ces espèces, il faudrait joindre le Teredo me^otara (SU vanusHanley, Conchyl. Brit., janvier, 1848), et les Teredo corniformis (Desh.), Fistulana corniformis (Lamarck) , T. gregala (Desh.) , Fistulana gregata (Lam.), T. arenarius ou Taret des sables (Desh.) ; Septaria arenaria (Lamarck). D'après ces déterminations de M. Deshayes ( Voy. Hist. nat. des anim. sans vertèbres, Lamarck, 2e édition, t. VI, p. 30, les notes 1 et 2), deux espèces de Fistulanes rentrent dans le genre Taret; les deux autres Fistu- lana, F. clava et F. lagenula, sont des es- pèces du genre Gastrochènc. Nous avons constaté avec M. Deshayes que son Teredo gregata est le T. nucivorus de Sprengel, et son Teredo corniformis le T. senegalensis. D'après mes observations, et après avoir pris connaissance du Mémoire de M. Mathé- ron , j'ai pu constater que la prétendue Cloisonnaire de la Méditerranée est encore l'espèce Teredo senegalensis, ce qui ne pei- 360 TAïl mettrait pas d'accepter le Teredo arenaria de M. Deshayes, qui a eu parfaitement raison de faire rentrer cette Cloisonnaire dans les Tarets. D'après M. Rang, le Ropan d'Adanson n'est ni un Taret (selon La- marck), ni une Pholade (suivant Bosc), ni un Gastrochène (d'après de Blain ville) : c'est la Modiole Caudigère déjà connue (Voy. Note de Desh., ouvr. id. p. 30). Il est vraisemblable que lorsque l'histoire du développement des Palmettes aura été faite avec soin , et qu'on sera parvenu à bien distinguer les modifications que ces parties caractéristiques offrent suivant les âges ; lorsque surtout on sera arrivé à bien connaître les variétés et même les variations d'individus d'une même espèce, que doivent produire les inflnences des localités favo- rables ou nuisibles à l'existence et à la pro- pagation de ces Mollusques» le nombre de ces espèces pourra être réduit. Attendu que les individus de deux ou trois espèces diffé- rentes vivent plus ou moins près l'un de l'autre dans un même morceau de bois, faudrait-il admettre aussi qu'il pourrait se former des Hybrides et par conséquent des espèces nouvelles, en admettant que les in- dividus métis seraient féconds. Mais pour que ce résultat pût être obtenu, il faudrait que les se\es fussent séparés dans toutes ou au moins dans quelques espèces du genre Taret. Nos observations nous portent à croire que, de même que beaucoup de Mollusques acéphales, les Tarets, qui sont en général ovovivipares, sont en outre hermaphrodites se suffisant, et dans ce cas il y aurait im- possibilité d'obtenir des hybrides. — Les espèces de Tarets dont nous avons pu obser- ver les mœurs sont le Taret naval , le Taret du Sénégal ou de Bruguière, et le Taret bi- palmulé de la Méditerranée. — Le Taret naval que nous avons étudié à Toulon, à Hières, à Rochefort et à Brest, est en gé- néral petit et à palmettes bicornues , et à bordure noire à l'extrémité. Tandis que ce- lui que nous avons trouvé au Havre et qui est le même que celui décrit et figuré par Sellius, est plus grand et à palmettes brunes dans la partie bifurquée, ce qui nous porte à croire que depuis le littoral du Havre et même de Cherbourg, jusque sur les côtes de la Belgique et de la Hollande, les indi- TAR vidus du Teredo navalis qui résistent aux circonstances défavorables (violence des cou- rants, mer vaseuse, choc des galets poussés par les lames), ont été modifiés dans leur organisation de manière à constituer une variété ou race dans l'espèce Teredo navalis, c'est-à-dire à palettes bifurquées. Cette variété , au lieu d'être nettement ovovivi- pare comme l'espèce dans la Méditerranée et à Brest, où elle se reproduit pendant toute l'année, ne frayait point en février et en mars 1 848 , et pourrait être moins net- tement ovovivipare comme le Taret du Sé- négal. — Il est très probable que le Taret bipalmulé de la Méditerranée produit aussi des petits vivants. Mais nous ne sommes point encore parvenu à constater leur repro- duction. — Si l'anatomie et la physiologie des Tarets présentent beaucoup de difficultés en raison de la délicatesse et de la mollesse de leurs tissus et de leurs organes , l'étude de leurs mœurs est assez facile , lorsqu'on parvient à les faire vivre longtemps dans des Yiviers artificiels en conditions petites, moyennes et grandes. — En sacrifiant quel- ques individus jeunes , on parvient à con- stater facilement que l'œuf non fécondé et non encore embryoné se compose seule- ment d'une vésicule vitelline renfermant la vésicule du germe. On peut aussi reconnaître dans le parenchyme de l'ovaire les zoosper- mes semblables à ceux des pectens et de l'huître, mais il n'est guère possible de sai- sir comment s'opère la fécondation qui bien certainement, dans les espèces ovovivipares, ne peut s'opérer au dehors de l'animal. On peut encore constater toute la série du dé- veloppement des embryons en sacrifiant tou- jours les individus plus ou moins avancés dans ce développement, ce qui est un in- convénient que je n'ai point rencontré en observant l'embryogénie des gastéropodes pulmonés terrestres et fluviatiles. Le point le plus important de l'histoire des mœurs des Tarets est celui où l'on voit sortir du corps de la mère le jeune individu à l'état de larve , qui d'abord nage au moyen de cils vibratiles et qui ne tarde pas à se promener au moyen d'un très long pied linguiforme sur les corps sous-marins. Alors tout le corps de l'animal est renfermé dans la première coquille bivalve qui est glabre et lisse. Le netit Taret, après environ 24 heures de li- TAR TAR 361 berté employées à nager et à marcher sur le bois, s'y fixe en creusant d'abord un petit godet à la surface du bois ramolli par l'eau et se recouvre d'une couche de mucosité percée d'un trou par lequel il sort ses deux petits siphons charnus. A partir de ce mo- ment, la vraie coquille térébrante, avec tous les caractères qu'on lui connaît, est sécrétée très promptement, et le jeune animal s'en sert aussitôt pour perforer le bois. L'ac- Toissement du Taret est plus grand dans tout le corps que dans la coquille qui n'en recouvre plus que l'extrémité buccale. Les palmettes sont aussi sécrétées de très bonne heure et en même temps que la vraie coquille, tandis que la coquille mince et transparente de l'embryon disparaît gra- duellement, et s'use d'arrière en avant. Une fois niché dans le bois, on ne voit plus pa- raître au dehors que les deux siphons char- nus, semblables à ceux des autres Lamelli- branches. Au premier danger, l'animal les Tentre. Le bois est, en général, percé par les Tarets perpendiculairement à la longueur des fibres ligneuses, et ensuite parallèlement à ces fibres, lorsque l'animal n'est point gêné à cet effet par ses voisins. Nos observations ne nous ont point permis encore de déter- miner la durée de la vie de ces animaux. On sait que leurs ennemis sont très nom- breux ; les plus voraces sont diverses espèces de Néréides. Nous pensons que le Limnoria terebransy qui ronge aussi les bois, détruit un grand nombre de petits Tarets. Les Tarets attaquent toute sorte d'essence de bois, de- puis les plus durs jusqu'aux plus mous. En rongeant ceux des navires et des digues, ils causent de grands dégâts et font courir à l'homme de grands dangers. Dans ces der- niers temps, on s'est préoccupé, surtout en France, de préserver de leurs attaques les grands approvisionnements de bois de ma- rine. L'une des questions que comprend l'his- toire naturelle des Tarets est celle de la dis- tribution géographique des diverses es- pèces de ces Mollusques qui vivent sur le littoral océanien de l'Europe et dans tout le périple de la Méditerranée. On ne possède point encore tous les éléments nécessaires pour la bien poser et encore moins pour la résoudre. Une deuxième question qui se rattaebe à la précédente est celle de la pré- T. XII. tendue importation en Europe des espèces de Tarets apportées des Indes orientales et oc- cidentales par les navires du commerce. On a admis généralement avec trop de facilité cette importation qui, quoique possible et très probable, n'a cependant point été dé- montrée exactement. Pour parvenir à cette démonstration, il convient préalablement d'étudier le nombre et l'identité des espèces de Tarets vivantes sur les rivages de l'Europe , en les compa- rant avec les espèces fossiles. Tarels fossiles. — D'après les observations de Sowerby, Faujas, Knorr, de Burtin, de MM. Defrance et Deshayes, ainsi que de M. d'Orbigny, on n'aurait trouvé qu'un petit nombre de ces espèces fossiles. Les lo- calités dans lesquelles on les rencontre sont : les environs de Londres (Sowerby), près de Nice (Risso), Sanese et St-Germiniano en Italie (Brochi), près de Bruxelles (Burtin), Dax, dans la montagne de Saint-Pierre de Maestricht (Faujas et Knorr), environs de Paris (Deshayes). C'est dans les bois passés à l'état de lignites ou dans ceux complètement pourris, renfermant des tubes enchevêtrés et formant des paquets , qu'on trouve ces fossiles. On les rencontre également dans le bois pétrifié, entièrement siliceux. Les par- ties qu'on y observe sont le plus souvent les tubes, rarement les palettes, et, plus rare- ment encore, les coquilles. Les bois siliceux à Tarets ont été trouvés quelquefois dans les alluvions de la Seine. Leur provenance n'a point été déterminée. On a cru pendant longtemps que les Tarets fossiles n'étaient que dans les terrains ter- tiaires ou supercrétacés ; mais on a acquis maintenant la certitude qu'il y en a dans les terrains crétacés (grès vert, craie chlori- tée). Les espèces fossiles sont le Tercdo na~ valis, le Teredo Burlini. Les autres ne sont pas désignées. (Laurent.) TARGIONÏE. Targionia (nom d'un bo- taniste italien), bot. cr. — (Hépatiques). C'est à Micheli qu'on doit la création de ce genre , rapporté par Nées d'Esenbeck aux Marchantiées dont il forme le dernier an- neau. On peut en effet le considérer comme un Marchanda chez lequel le réceptacle serait sessile et confondu avec la fronde. Voici ses caractères : Involucre monocarpe, bivalve, placé sous le sommet de la fronde; 40 362 TAR rois ou quatre pistils dont un seul fécond; périanthe nul; coiffe délicate, persistante, enveloppant la capsule; style caduc; cap- sule membraneuse s'ouvrani par érosion et soutenue par un pédicelle très court, en- foncé avec le bulbe de la coiffe dans un creux de la fronde : élatères à double ou triple spirale ; réceptacle mâle disciforme, placé au bord de la fronde à l'extrémité d'une innovation en forme de corne d'abon- dance, née de la nervure ventrale. Fronde bifurquée, poussant des innovations laté- rales qui ont la même origine que celle du réceptacle mâle. Surface dorsale munie de pores ; surface ventrale couverte d'écaillés imbriquées de chaque côté de la nervure sur deux rangées entre lesquelles l'aie donne naissance à de nombreuses radicelles. Ce sont des plantes qui vivent sur la terre et les mousses , et dont le type ne se trouve en Europe que dans les climats chauds ou tempérés. On en connaît six espèces. Une particularité assez curieuse de l'his- toire du Targionia , c'est que ses organes mâles, après avoir été fort bien décrits et même figurés par Micheli , sont restés igno- rés jusqu'à ce qu'une espèce du Chili , dans ces derniers temps, soit venue les présen- ter à notre observation et fournir matière à un mémoire où nous les avons décrits de nouveau et où nous avons en même temps restitué à Micheli l'honneur de sa décou- verte. (Voy. Ann. Se. nat. 2e sér.; Bot., tom. IX, p. 100, t. 5.) (CM.) *TARGRA. Ins. — Genre de la tribu des Tenthrédiniées , de l'ordre des Hyménoptè- res, établi par Fabricius sur des espèces très reconnaissables à leurs antennes pectinées, composées de quinze à dix-huit articles. Le type est le T. cephalotes Fabr. , répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) TARIE R , Saxicola rubetra. ois. — Es- pèce du genre Traquet. Voy. ce mot. TARIÈRE. Terebellum. moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches , de la fa- mille des Enroulés, établi d'abord par Klein, puis oublié et reproduit comme nouveau par Lamarck, qui lui assigne les caractères sui- vants : la coquille est enroulée , subcylin- drique, pointue au sommet. L'ouverture est longitudinale , étroite supérieurement , échancrée à sa base. La columelle est lisse, I tronquée inférieurement. A ce genre appar- { TAR tiennent deux espèces fossiles des terrains tertiaires, longues de 5 à 6 centimètres, et dont l'une, T. convolutum, est nommée en français Tarière-Oublie, pour exprimer la forme et la fragilité de son test mince et roulé en corne ou en oublie. Une seule espèce vivante appartient aussi à ce genre, dont elle est le type : c'est la Tarière subu- lée ( T. subulatum ) de l'océan Indien ; elle est mince, luisante, à spire distincte, longue de 4 à 5 centimètres, diversement nuancée et tachetée de jaune ou de gris-jaunâtre {Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pi. 24). Linné, dans la 10e édit. de son Syst. naturœ, en faisait un Cône ; mais, plus tard, dans sa 12e édition , il la rangea dans son genre Bulla, qui était une réunion de co- quilles très diverses. Lamarck la rapproche des Olives, des Porcelaines et des Ancillaires. Sowerby, au contraire, lui trouve plus de rapport avec les Strombes. M. de Blainville, de son côté , réunit dans sa famille des An- gistomes les Strombes et les Tarières , avec les autres Enroulés de Lamarck. (Duj.) TARIN (Fringilla spinus). ois. — Nom d'une espèce européenne de la famille des Fringilles. Voy. linotte. (Z. G.) *TARISA. ins. —Genre de la tribu des Scutellériens , groupe des Scutellérites, de l'ordre des Hémiptères, établi parMM.Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites à Buf- fon, p. 59) sur une seule espèce trouvée en Espagne, T. flavescens Am. et Serv., très voisin des Oxynous. (Bl.) * TARNOWITZITE (nom de lieu), min. — Nom donné par Breithaupt à une variété d'Arragonite, mêlée de carbonate de Plomb, qui vient de Tarnowitz en Silésie. Elle ren- ferme environ 4 pour 100 de ce carbonate métallique, et sa densité est de 2,98. (Del.) *TARPHIUS (rapyoç, épaisseur), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , tribu des Colydiens, établi par Erichson {Naturges- chile der Ins. Deutschs, 1845, p. 256) sur une espèce de Sicile , le T. gibbulus de l'au- teur. (G.) *TARRIÉTIE Tarrietia. bot. ph. — Genre fort imparfaitement connu, établi par M. Blume {Bijdr., 227), et rapporté par lui à la famille des Malpighiacées , tandis que M. Endlicher ( Gênera, n° 5638 ) le range parmi lesSapindacées. Il ne comprend u'une seule espèce, le Tarrietia javanica TAR ÏAT 3C3 Blune, très grand arbre de Java, à feuilles composées -quinquéfoliées. On ne connaît que son fruit, qui est ailé. (D. G.) * TARRO. bot.— C'est le nom que porte à la Nouvelle-Zélande le Colocasia esculenta Schott, dont le rbizome féculent fournit aux Nouveaux-Zélandais un de leurs principaux aliments, après qu'on a débarrassé sa fécule du principe acre dont elle était mélangée. ' TARSES, ins. — Voy. insectes 'TARSIER. Tarsius(™pts où elle existe , sur sa composition et principalement sur sa forme. C'est donc là un véritable système, puisqu'il se fond© sur une seule partie de la plante. MÉTHODE DE TOURNEFORT. A. Herbes ousous-ar- bu.-.-cuu* munis île fleurs polaires simples composées monopéta .•s régulières campaniformes. . infundibulifoimes 1 | ou rolacccs. . o irrégulières! anomales. . . 1 labiées . . . • 3 4 polype'tale s régulières cruciformes. . ; 5 rosacées. en ombelle. . car\ophy liées. b 7 8 liliacees. . . • 9 irrégulières [papilionacées . {anomales. . • . 10 11 flosculeuses. . . semi-flosculeuses. radiées .... 1S 13 14 apétales 15 dt pourvues de fleurs. 16 — et de fruits. 47 B. Arbres. Fleurs ape'tales 18 amentacces. 19 mouopélales ........... ...t. ..20 polype taies ...... .1 régulières Si [irrégulières papilionacées . . 22 Ces classes sont subdivisées ensuite en sections, soit d'après des modifications se- condaires de la forme de la fleur, soit, dans quelques cas, d'après la réunion du fruit et de la fleur ou leur séparation (fleurs di- clines), soit enfin, et le plus souvent, d'après l'origine du fruit dérivant du pistil ou du calice (libre ou adhérent), ou d'après sa na- ture. Plusieurs de ses sections ou même des classes entières forment des groupes assez naturels; leur coordination générale pèche, d'abord par sa base comme la plupart des systèmes déjà cités, ensuite par le mélange fréquent des monocotylédonées et dicoty- lédonées , enfin par le défaut de gradation régulière dans la série où nous voyons par exemple les cryptogames intercalés aux phanérogames. Un autre inconvénient est l'impossibilité, dans beaucoup de cas, de définir assez rigoureusement la forme de la corolle, pour qu'on sache à laquelle des classes elle doit précisément se rapporter; d'autant plus que le périanthe simple coloré, notamment celui de la plupart des mono- cotylédonées, est une corolle pour Tour- nefort. T. XII. La méthode de Ray comparée à la sienne est incontestablement beaucoup plus philo- sophique : et cependant Tournerort a eu sur la marche de la science une influence plus grande , plus heureuse. Il est facile de se l'expliquer, par l'élude de leurs ouvrages. Dans ceux de Ray, les genres ne sont que peu ou point définis, et mal circonscrits, de telle sorte qu'ils comprennent sous un nom commun une foule d'espèces qui ne sont pas véritablement congénères. Tournefort le premier sut établir des définitions et des circonscriptions avec une rigueur réellement scientifique, et y rapporter aux genres leurs véritables espèces. Il procéda dans ce travail d'après des lois bien fixées. Il reconnaît dans les plantes cinq parties fondamentales, la racine, la tige, les feuilles, la fleur, le fruit avec la graine. La similitude dans toutes ces parties entraînerait l'identité spécifique; ce n'est donc que la ressemblance d'un cer- tain nombre d'entre elles qui constitue le genre, et il s'attache à démontrer que c'est celle de la fleur et du fruit, ou d'une de ces deux parties combinée avec une des trois autres, mais que ce dernier procédé ne doit 378 TAX être suivi que dans les cas les plus rares et donne des genres d'une valeur secondaire. Les plantes dépourvues de fleur et de fruit doivent être classées en genres d'après les organes les plus remarquables qu'elles pré- sentent; dans celles qui ont fleur et fruit, il faut toujours avoir égard à l'un et à l'au- tre, s'y borner lorsqu'ils offrent des distinc- tions suffisantes; sinon appeler à son se- cours des caractères accessoires, comme le mode de croître, le port, etc. ; rejeter de la définition générique les caractères super- flus et ne pas s'inquiéter de l'étymologie du nom. Il termine enfin par cette restric- tion philosophique que ces lois peuvent souffrir des exceptions et que c'est au senti- ment du botaniste à les admettre quelque- fois. Quant aux espèces, les caractères rejetés comme n'étant pas d'une valeur générique en acquièrent une véritable pour leur dis- tinction. Ces règles si sagement posées par lui, il les suivit fidèlement, et les vérifia dans toutes les plantes qu'il examina par lui-même tant dans ses nombreux voyages que dans le riche Jardin qu'il dirigeait. Enfin , aidé par un dessinateur habile, Au- briet, il représenta à la suite de ses élé- ments ou dans des dissertations séparées, les caractères de ses genres, au nombre de 700 à peu près, tels qu'il les traçait dans cet ouvrage, qui par cette double clarté des descriptions et des figures, donna à la science un modèle nouveau, à l'étude un secours sûr et facile. Il est à regretter qu'il ait né- gligé la structure intime de la graine dont Césalpin et Ray avaient poussé assez loin la connaissance et fait un heureux usage, et qu'il ait attribué aussi peu d'importance aux étamines que, malgré les découvertes déjà proclamées, il persistait à considérer comme des organes destinés à excréter les parties inutiles des sucs élaborés par la co- rolle pour la nourriture du fruit. Il ne les emploie en général que pour les genres apé- tales, mais d'une manière extrêmement vague, sans préciser leur situation, leur forme, leur nombre même. Quoi qu'il en soit, véritable fondateur des genres, il posa ies bases sur lesquelles doit s'élever tout sys- tème général et prépara ainsi les travaux plus parfaits de ses successeurs. L'école botanique du Jardin de Paris fut disposée par lui suivantsa classification etl'a TAX conservée jusqu'en 1774. Cette classification fut adoptée, ainsi que sa méthode descrip- tive , par beaucoup de botanistes et dans de nombreux ouvrages parmi lesquels nous n'en citerons que deux des plus importants : l'His- toire des Plantes du midi de l'Europe publiée d'après le père Barrelier, par Antoine de Jus- sieu(1714), et celle des Plantes de l'Amérique par Plumier (1703). Celui-ci, averti par l'étude de ces végétaux des tropiques, rejeta sagement la division en herbes et arbres. Un professeur de Padoue, Jules Pontedera (Dissertationes botanicœ, 1720) proposa, sans les appliquer, diverses modifications à la méthode de Tournefort; une, assez heureuse, dans l'ordre général qu'il fait mieux pro- céder du simple au composé; plusieurs, qui sont des combinaisons un peu différentes de classes ou de sections, auxquelles, en leur donnant plus d'unité systématique, il enlève leur caractère naturel et pratique ; la plupart qui ne consistent qu'en de simples change- ments de noms. Un botaniste français contemporain de Tournefort , Pierre Magnol , professeur à Montpellier, mérite d'être cité dans l'histoire des systèmes pour deux essais dont on con- naît le projet plutôt que l'exécution com- plète. L'un ne parut que dans un ouvrage posthume ( Novus characler plantarum , 1720), et est généralement présenté comme fondé sur le calice. Mais , sous ce dernier nom , l'auteur comprend deux parties fort différentes : le calice externe (qui est le vé- ritable ), et l'interne qui est le péricarpe. Le dernier manquera quand il n'y aura que des graines nues ou absence de graines ; de plus , il pourra envelopper ou soutenir la fleur (c'est-à-dire être infère ou supère); il se présentera seul, quand il n'y a pas d'en- veloppe florale ou qu'elle est colorée : sou- vent ils existeront tous deux à la fois. De là trois divisions pour les herbes et autant pour les arbres ; les premières subdivisées d'après la corolle: en tout 15 classes. On voit donc que ce système prétendu calicinal s'appuie également sur des considérations tirées du fruit et de la fleur. Cette confusion du ca- lice et du péricarpe , du périanthe simple coloré avec la corolle , et l'application de notions imparfaites sur les fruits, l'eussent rendu d'un usage fort difficile, si jamais on s'en était servi, Cependant Linné lui a donné TAX les éloges en en présentant le tableau , et c'est pourquoi nous avons dû le rappeler. Magnol s'est fait plus d'honneur par un essai de classification antérieur, qu'il annon- çait devoir appliquer à une histoire générale des plantes ( Prodromus historiée generalis plantarum , in quo familiœ plantarum per tabulas disponuntur, 1709). Cet emploi du mot de familles pour désigner des groupes de genres rapprochés par un ensemble de caractères communs , et qu'il compare aux familles de la société humaine; quelques principes assez sages de cette classification naturelle exposés dans la préface : tels sont les titres de ce petit ouvrage à des éloges peut-être exagérés. En effet , ces principes sont encore extrêmement vagues , et si l'on examine leur application , on voit que les 76 familles établies par Magnol ne présen- tent pas des combinaisons plus parfaites que celles qu'on trouve déjà dans Morison, Ray et Tournefort , et que, désignées ici par quelques mots seulement, elles étaient bien plus complètement caractérisées par ces au- tres auteurs. Enfin ce nom heureux de fa- milles, si généralement adopté depuis, n'é- tait pas entièrement nouveau, puisque dans un ouvrage imprimé en 1628, les Tabules phytoscopicœ du prince Frédéric Cesi , on le trouve déjà proposé, avec quelques apho rismes assez justes sur les rapports des plantes, rapports multiples, qui, quoiqu'ils forment une chaîne, rattachent à divers de- grés chaque classe ou chaque plante à toutes tes autres, et permettraient ainsi de grouper diversement les chaînons : ut in manipulos alios atque alios colligentur. La doctrine du sexe des plantes s'était répandue et confirmée par les recherches et les expériences de plusieurs botanistes au commencement du xvme siècle. Une consé- quence nécessaire de la détermination des organes qui concourent à la fécondation, devait être l'importance donnée à ces orga- nes , les étamines et le pistil , reconnus dès lors comme les parties essentielles de la fleur. Considérés , soit en eux-mêmes , soit dans leur rapport mutuel , ils pouvaient fournir à la classification une base nouvelle. Cette utile application d'une vérité récem- ment reconnue n'échappa point à un bota- niste allemand , J. Henry Burckhard , qui , dans une lettre adressée, dès 1702, à l'il- TAX 370 lustre Leibnitz , discuta les principes de la classification des plantes, et insista sur la valeur des caractères que fournissent les étamines. Après avoir exposé, fort bien pour le temps, leur structure, celle du pollen et celle du stigmate, ainsi que les diverses ma- nières dont on peut concevoir leur action réciproque , il montre que ces étamines se présentent combinées de même dans un même genre , et même dans tels groupes incontestablement naturels formés de plu- sieurs genres ; qu'elles diffèrent , au con- traire, dans des genres ou groupes diffé- rents; il signale, par exemple, leurs com- binaisons qu'on a désignées plus tard sous les nomsdedidynames, tétradynames, syn- genèses, monadelphes ( telles qu'on les voit dans les Malvacées , ou telles que dans les Papilionacées) ; leur nombre différent, mais constant, dans un grand nombre de plantes et souvent en rapport avec celui des pétales. Il en conclut que les divisions principales doivent être tirées du nombre et de la con- figuration des étamines , les secondaires de la structure diverse du style : Genus sum- mum à vesicularum seminalium numéro et configurations, subalternum vero à diversâ vaginœ structura desumptum fuerit. Cepen- dant , retenu encore par l'autorité de ses prédécesseurs, il veut conserver en première ligne le partage en arbres et herbes , puis en seconde les caractères de la corolle tant qu'elle existe, et ce n'est que pour les apé- tales qu'il propose ceux des étamines : en quoi il se montre inconséquent à ses précé- dentes observations , puisque c'est précisé- ment dans des groupes de plantes pétalées qu'il a constaté ces combinaisons remar- quables et constantes dans leur variété de l'un à l'autre. On trouve là certainement le germe du célèbre système sexuel de Linné. A-t-il connu cette lettre de Burckhard , qu'il n'a jamais citée , et qui , fort peu répandue à son apparition , ne l'a été plus tard (1750) que par la réimpression qu'en fitHeisterdans un but évidemment hostile à sa gloire? Est- il arrivé par ses observations directes aux mêmes conséquences , qu'il a su et osé ap- pliquer complètement à la classification ? C'est ce qu'il est difficile de décider, et ce qui importe assez peu. Linné trouva la science botanique dans un état de confusion 380 TAX Don dépourvue, mais, au contraire, plutôt encombrée de notions et de règles diverses , parmi lesquelles il sut habilement choisir, les mettant en lumière ou rejetant dans l'ombre , et surtout les combinant et com- plétant , de manière à réunir en un corps des parties éparses , et donner la vie à ce corps. Son génie éminemment éclectique, caractère que, peut-être, on ne lui a pas as- sez reconnu, usa de son droit en s'appro- priant toutes les idées qui lui semblèrent vraies dans la foule de celles qu'il rencontra autour de lui ; il les fit siennes d'abord, puis celles de la généralité des botanistes à force de talent et d'autorité. Ses sectateurs aveu- gles ont dit qu'il avait tout inventé; ses adversaires ont nié ses inventions, et, sui- vant une tactique trop commune , ils sont allés en rechercher les germes déposés autre part. S'il y avait, en effet, pris ces germes, il les avait fécondés, fait éclore et vivre, et placé ainsi son nom le premier en ligne , sinon en date , dans l'histoire de la décou- verte. Mais nous n'avons à nous occuper ici que d'un des nombreux travaux de Linné, celui qui, à tort, peut-être, a le plus contribué à sa renommée, ce système des plantes qui parut, en 1735, dans des tableaux où , sous le titre de Systema naturœ, il présentait tous les êtres de la nature rangés dans un ordre nouveau. La curiosité put être éveil- lée non seulement par cette nouveauté , mais par l'originalité métaphorique de la rédaction , qui , à côté des caractères en langage technique , offrait leur traduction en langue vulgaire : dans laquelle les éta- mines devenaient des époux , les pistils des épouses , avec la fleur pour lit nuptial et la plante pour domicile conjugal , avec leurs habitudes et leurs rapports divers quelque- fois un peu trop hardiment exprimés. Ces tableaux se bornaient à l'énumération des noms des genres rapportés à leurs ordres. Mais bientôt après {Gênera plantarum, TAX 1737), leurs caractères furent nettement et comparativement exposés dans une langue claire et rigoureuse, dont les lois étaient en même temps fixées par un autre ouvrage (Critica botanica, 1737 ). Plus tard il com- pléta son œuvre en y faisant entrer toutes les espèces alors connues rapportées à leurs genres (Species plantarum , 1753), chacune désignée d'après sa nomenclature binaire , qui réduit leur nom à deux mots ( l'un sub- stantif pour le genre , l'autre adjectif pour l'espèce), chacune caractérisée par une phrase courte, qui met en saillie les différences qu'elle présente comparée à ses congénères: de telle sorte que, par une suite d'élimina- tions successives , chaque plante peut être facilement rapportée à sa classe , dans cette classe à son ordre, dans cet ordre à son genre , dans ce genre à son espèce. Toutes ces réformes , fortifiées l'une par l'autre , furent adoptées par la pluralité des bota- nistes , qui classèrent , d'après le système linnéen , toutes les plantes nouvelles à me- sure qu'on les découvrait. Il existe donc une foule d'ouvrages rédigés d'après lui, dans le courant du xvme siècle et jusqu'à dos jours , et même la plupart des traités géné- raux ou species ont paru sous le titre de nou- velles éditions du sien , leurs auteurs ayant mis leurs noms sous le patronage de ce grand nom, et paraissant s'être réduits au rôle d'é- diteurs. Nous nous contenterons de mention- ner ceux de Persoon, deGmelin, de Willde- now , de Sprengel , de Rœmer et Schultes. Citer tous les ouvrages particuliers, tous ceux qui sont destinés à faire connaître les plantes d'un pays, ou d'un jardin, ou d'un herbier, dans lesquels on a suivi le système sexuel , serait un travail beaucoup trop étendu ici , et plutôt du domaine de la bi- bliographie. Les classes de Linné se fondent sur les rapports des étamines, soit entre elles , soit avec le pistil , rapports que fera facilement connaître le tableau suivant : TAX TAX 381 STSTEME DE LINNE. Étamines et pistils ▼isibles toujours réunis dans la même Heur, non adhérents entrée1»*, Etaraines libres égales entre elles 1 1. Monandrie, 2. 2. Diandrie. ô 5. Triandrie. 4 4. Telrandrie, 5 8. Pentandrie, 6. Hexandrie. 7. Heptandrie, 8. (J< taurine. 9. Enneandrie, 10. Décandrie. de 11 à 19 11. Dodécandrie. 20 ou plus,jaucalice. 12. Icosandrie. insérées jau torus. 13. Polyandrie. inégales 14 dont 2 plus longues. 14. Didynamie. (6 dont 4 plus lougues. 15. Télradynamie Jhérentes par leurs filetslen un seul corps. 16. Monadelphie. eutreelles 60udés lendeux 17. Diadelphie. Jen plusieurs. . . 18. Polyadclphie: par leurs anthères soudées en un cylindre 19. Syngénésie. portés les uns sur les autres 20. Gynandrie. non réunis dans la même fleur Fleurs mâles et femelles. . . sur le même individu 21. Monœcie» sur deux individus différents. . . 22. Viœcie. et hermaphrodites, sur un ou plu- sieurs individus 23. Polygamie. Non visibles. „ 24. Cryptogamie. Le nom assigné à chaque classe résume par son étymologie les principaux caractères de cette classe. Ces noms se trouvent définis par le tableau même et d'ailleurs ils sont entrés dans la langue usuelle de la bota- nique. Les 24 classes ainsi obtenues sont subdi- visées ensuite chacune en plusieurs ordres d'après d'autres considérations puisées soit dans les étamines , soit dans les pistils. Ainsi, dans les 16% 17e, 18e, 20% 21% 22e classes , nous voyons reparaître le nombre absolu des élamines pour fournir des divi- sions secondaires: la monadelphie décandrie, par exemple, comprendra les plantes qui offrent dix étamines réunies par leurs filets ; la gynandrie hexandrie celles qui offrent six étamines portées sur le pistil ; la diœcie pentandrie, celles dont les fleurs à cinq éta- mines sont dépourvues de pistils qu'on ne trouve que dans d'autres fleurs non stami- nifères et placées sur un individu différent. La 23e classe, d'après la distribution des fleurs de trois sortes sur un même individu, ou sur deux ou trois différents, se subdi- vise elle - même en Polygamie monœcie , diœcie eltriœcie. La 19e ou syngénésie, dont les fleurs réunies dans un même involucre offrent cinq combinaisons possibles de fleurs hermaphrodites, mâles, femelles et neutres, se partage en plusieurs polygamies. Quant aux quinze premières classes où le nombre absolu des étamines a déjà été employé, l'auteur pour les subdiviser a recours à des considérations tirées du fruit, court ou al- longé dans la 15e {télradynamie); mono- sperme {gymnospermie) ou polysperme (an- giospermie) dans la 14e {didynamie); et dans toutes les autres, du nombre des styles qui, simple, double, triple, multiple, don- nent les sections appelées monogynie, digy- nie, trigynie...,polygynie. Par exemple, le Cerfeuil qui a des fleurs hermaphrodites avec cinq étamines libres et deux styles distincts, se trouvera dans la pentandrie digynie. Il est évident que toutes ces classes sont loin d'avoir la même valeur, puisque les unes sont fondées sur un caractère qui n'est plus que secondaire dans les autres : le nombre absolu des étamines par exemple. Ce nombre absolu d'ailleurs devrait avoir bien moins d'importance que le nombre re- latif aux autres parties de la fleur, duquel résulte sa symétrie générale. Le nombre des styles est un caractère bien plus faible en- core; car il n'est qu'apparent, le réel se trouvant souvent dissimulé soit par des soudures, soit par des dédoublements; de 382 TAX TAX sorte que le nombre des styles ne donne pas celui des carpelles, qu'il importerait bien plus de connaître et qui serait bien mieux d'accord avec l'étymologie du nom destiné à indiquer le nombre des organes femelles. Ainsi la pentandrie tnonogynie sur près de cent genres en contient à peine quelques uns où le carpelle soit réellement simple; tous en ont deux, trois, quatre ou cinq ; la triandrie digynie se compose des Graminées, toutes monocarpellées, etc. Il est vrai que ces défauts doivent être oubliés si l'on se contente de considérer le système de Linné comme un moyen com- mode et sûr d'arriver à la détermination des plantes. Mais on pourra se convaincre par l'expérience qu'il est loin de l'être au- tant que le prétendent ses partisans ex- clusifs : et si, en sortant des mains de son auteur, il pouvait bien s'appliquer aux 1200 genres et 7000 espèces sur lesquels il avait été construit, il n'offre plus ces avantages après avoir reçu les nombreuses additions de ses successeurs. Les variations dans le nombre des organes sur les fleurs d'une même plante, celles qui résultent de leurs adhérences à divers degrés, de leurs avorte- ments, jettent à chaque pas du doute sur la place systématique qu'elle doit occuper. Les exceptions se sont multipliées; les es- pèces des genres les plus naturels ont dû se séparer entre des classes différentes, et quelquefois même on serait obligé d'en faire autant pour les diverses fleurs d'une même espèce. Linné a proposé un autre système tiré du calice ( Classes plantarum , 1737) , et il comprend d'abord sous ce nom les bractées de forme diverse (spathe, glumes, écailles, involucres , calicules ) qui accompagnent dans beaucoup de cas la fleur. Si le calice est simple, ou bien il accompagne une co- rolle avec laquelle il peut offrir trois rap- ports différents ( ceux qui répondent aux insertions périgyne , épigyne et hypogyne) et dans le dernier cas, tantôt il n'est pas symétrique avec la corolle ou dans toutes les fleurs, ou dans quelques unes seulement, tantôt symétrique, il est caduc ou per- sistant , et alors régulier ou irrégulier avec une corolle monopétale ou polypétale ; ou bien il est dépourvu de corolle, soit qu'il tombe avec la fleur, soit qu'il persiste avec îe fruit. Enfin, il manque entièrement (dans les cryptogames). Ce système n'a été appli- qué ni par lui-même, ni par aucun autre, à notre connaissance. C'est plutôt un exercice qu'il s'est proposé, à lui et à ses élèves, pour leur apprendre à examiner dans toutes ses modifications et ses rapports cette partie de la fleur, commode pour l'observation et qui s'y présente la première. Le système sexuel de Linné ne tarda pas à détrôner tous les autres et régna presque sans contestation jusqu'à la fin du xvme siècle. Cependant dans cet intervalle, on en proposa encore un assez grand nombre dont il est inutile de s'occuper ici , puis- qu'ils ont eu peu d'influence sur la marche de la science et n'ont en général été employés que parleurs propres auteurs. Nous croyons cependant devoir consacrer quelques lignes à plusieurs d'entre eux : et d'abord à celui d'Adrien Van Royen , professeur à Leyde (Florœ Leydensis Prodromus, 1740). Deux motifs nous engagent à en parler : l'un est que Linné, habitant alors (en 1738) la Hollande, seconda Royen dans l'arrange- ment des plantes de son jardin et dut, en conséquence, prendre part à l'érection de sa nouvelle méthode ; l'autre, c'est que l'auteur a eu la prétention de la faire naturelle (Me- thodi naturalis prœludium ) et qu'il a été pris au mot par quelques modernes qui y ont cru trouver le germe de celle de Jussieu. Il est vrai qu'il divise les plantes d'abord en monocotylédonées et polycotylédonées (parmi lesquelles on s'étonne devoir figurer dans le tableau les cryptanthères ou autre- ment acotylédonées).Les premières sont sub- divisées d'après le calice nul , spathacé ou glumacé; les secondes d'après l'existence d'un calice (1) commun à plusieurs fleurs (écailles d'Amentacées ; involucres d'Ombel- lifères, décomposées ou de Dipsacées), ou seulement d'un calice propre à chacune, le- quel peut même manquer ou exister seul , ou accompagner une corolle dont les pièces offrent une certaine relation numérique avec les étamines libres et égales entre elles, en nombre moindre , égal , double ou mul- tiple : d'autres fois ces étamines sont placées au-dessus de l'ovaire , ou sur le périanthe, ou bien elles sont inégales suivant certaines (j) On trouve la un emprunt au Système calicinal d« Linné, précédemment exposé. TAX lois constantes (didynamie et télradynamie), ou bien soudées entre elles en un ou deux faisceaux. De là 20 classes, désignées sous autant de noms déjà reçus ou nouveaux, et ensuite partagées en plusieurs ordres, cha- cune d'après des considérations différentes. Je suis frappé en voyant les genres rangés sous ces ordres, de la ressemblance qu'ils offrent avec les ordres naturels de Linné, et je me demande si ce n'est pas là qu'on décou- vre la trace de la main du maître , si ce n'est pas uu essai de système général adapté à ces ordres qu'il aurait faits ou laissé faire par un autre, tout en refusant d'en propo- ser un par lui-même. Quoi qu'il en soit, Royen a dû suggérer ou emprunter à son illustre ami une partie de ses rapproche- ments : il y en a de tels, ceux, par exemple, du Xanthium et de VAmbrosia avec les Amentacées, qui viendraient difficilement à deux esprits différents. Les exigences du système ont dû sans doute rompre la série des ordres et modifier leur composition en beaucoup de points; mais il en reste assez de communs pour justifier notre soupçon, qui donnerait à cet ouvrage beaucoup plus d'intérêt. Le grand nom de Haller ne permet pas de passer sous silence la méthode botanique qui lui est propre et qu'il a appliquée par- ticulièrement aux plantes de la Suisse (//«'s- toria stirpium indigenarum Helvetiœ, 1742). Nous suivrons de préférence sa seconde édi- tion , celle de 176S, dans laquelle il établit 19 classes, 6 pour les plantes cryptogames (Champignons, Algues, Lichens, Mousses, Fougères et Presles), 13 pour les phanéro- games, qu'il divise d'abord d'après l'absence ou la présence de la corolle, les apétalées en celles qui ont un périanthe coloré, ou vert, ou glumacé,ou remplacé par une spathe; lespétalées, en monopétalées à étamines di- dynames, ou portées sur la graine (compo- sées et dipsacées), et en polypétalées qui se subdivisent elles-mêmes, d'après des carac- tères tirés du rapport symétrique des éta- mines à la corolle, en polystémones, diplos- témones, i TAX TAX de ces termes. Ces observations multipliées ont constaté d'ailleur6 des exceptions à ces caractères de la structure anaiomique, bien plus nombreuses qu'à ceux que fournit l'em- bryon, et la plus simple suffit pour aperce- voir à quel point, dans les végétaux les plus voisins elle est modifiée par la durée de la vie du végétal , et par le milieu dans lequel elle s'accomplit. Quoi qu'il en soit, le nombre des classes se trouve réduit à 9, d'après les considérations exprimées dans le tableau suivant: ARRANGEMENT DE DE CANDOLLE. Végétaux vasculalres ou colylédonés, exogènes Périaiitln ou dicotylédones, j endogènes ou monocotvlédonés cellulaires ou acotylédonés double. Corolle polypétale.Pétalesl hypngynes. t I péiïgyucss. ï monopétale. . . .jpérigyue. . S [hypngync.. 4 simple „ ,.» phanérogames 6 cryptogames ..T foliacés „ ...8 aphylles ...„,,., 9 Dans une seconde édition de sa Théorie (1819), il donne à la première classe le nom de Thalamiflores, aux deuxième et troisième réunies celui de Caliciflores, à la quatrième celui de Corolliflores , à la cinquième celui de Monochlamydées. Il subdivise les Thala- miflores en quatre groupes secondaires qu'il appelle cohortes, d'après une expression proposée par Heister, et qu'il caractérise par l'existence de plusieurs carpelles distincts, lorsqu'il n'y a qu'un ovaire par la placenta- tion pariétale ou axile , et enfin , dans un nombre de cas très borné (il ne l'est pas en- core assez), par le fruit gynobasique. Ces subdivisions ont disparu dans une dernière édition posthume (1844), et en partie dans le Prodrome, On voit que les trois dernières classes ?é- pondent aux acotylédonés de Jussieu; la première à ses hypopétalées, la deuxième à ses péri- et épipétalées, la troisième à ses épi-et péricorollées , la quatrième à ses hy- pocorollées, la cinquième à ses apétales et diclines, la sixième à ses monocotylédones. Il pose donc les mêmes bases pour son échafaudage systématique: l'absence ou la présence de la corolle, l'indépendance ou la cohésion des pétales, et l'insertion des éta- mines, si ce n'est qu'il confond l'épigynique et la périgynique dont la distinction , en effet, est rarement facile; mais il en géné- ralise moins l'emploi auquel il n'a pas re- cours pour les classes les moins riches en familles. Par contre, il multiplie celles des acotylédonées, en dehors desquelles on s'é- tonne de trouver une classe de cryptogames. Une autre différence s'observe dans la mar- che générale qui procède en sens inverse, c'est-à-dire des végétaux les plus composés aux plus simples, et a, suivant De Candolle, l'avantage de commencer ainsi par les végé- taux qui sont les mieux connus, avantage qui résultait seulement de l'état imparfait de la science, et tend à s'effacer chaque jour Pour établir dans la série des familles cette succession descendante , il « place au pre- » mier rang celles qui ont le plus grand » nombre d'organes distincts et séparés les » uns des autres, et, à mesure qu'il voit des » familles où quelques uns des organes se » soudent ensemble et par conséquent dis- ;> paraissent en apparence, il les rejette dans » les rangs inférieurs. >> Nous reviendrons plus loin à l'examen de ce principe. L'ordre de De Candolle se voit suivi dans une foule d'ouvrages modernes, sans doute en raison de son mérite, mais aussi peut-être en raison de la commodité, par l'aide que prête à la rédaction de tout livre énumérant une certaine suite de genres ou d'espèces, l'existence d'un ouvrage général, celui que nous avons précédemment mentionné, qui, dans des familles disposées suivant cette même série, présente celle de tous leurs genres et de toutes leurs espèces avec leurs caractères ; comme le système de Linné a dû probablement à son Species et à ses éditions successives le privilège d'être si longtemps TAX TAX 397 et presque exclusivement suivi dans les ou- vrages analogues d'une époque précédente, tinsi, aujourd'hui, la classification de De Candolle offre un avantage très réel, celui d'être dans tous ses détails la plus familière à la plupart des botanistes sectateurs de la méthode naturelle. Depuis longtemps déjà M. Robert Brown avait indiqué ce qui reste à faire pour arriver à l'ordre naturel. Il avait écrit: « Un arran- )> gement méthodique et en même temps » naturel des familles est, dans l'état actuel '> de nos connaissances, peut-être impratica- ble, il est probable que le moyen d'y ar- » river un jour serait de la laisser pour le » moment de côté dans son ensemble, et de » tourner toute son attention à la combinai- son de ces familles en classes également j) naturelles et également susceptibles d'être » définies. L'existence de plusieurs de ces » classes naturelles est déjà reconnue. «Tels sont, en effet, certains groupes qui, dans quel- ques cas, ne sont autre chose que des familles même primitivement établies par Jussieu , sous ce nom, maintenant scindées en plu- sieurs, comme les Algues, les Rosacées, les Légumineuses, les Urticées ou la classe en- tière des Synanthérées; et qui, d'autres fois, se composent par le rapprochement de plu- sieurs familles distinctes dès le principe, comme, par exemple, des Cypéracées et des Graminées, des Caryophyllées et autres à périsperme central et farineux, etc., etc. Cette direction indiquée par un des plus grands maîtres de la science, ne pouvaitman- quer d'être suivie, et elle l'a été, en effet, par la plupart des botanistes qui se sont depuis occupésde la solution du problème de la clas- sification naturelle. Cependant il n'ont peut- être pas obéi assez rigoureusement au con- seil, puUqu'au lieu de se bornera ces perfec- tionnements partiels, qui doivent précéder la réforme générale, ils ont abordé les uns et l'autre a la fois. Ilsont essayé de réduire tou- tes les familles en un certain nombre de ces groupes que M. Brown appelle classes, grou- pes beaucoup plus limités que ceux auxquels Jussieu appliquait ce nom. L'espace nous manque malheureusement pour exposer ici et définir toutes ces combinaisons, pour l'é- tude desquelles nous sommes forcé de ren- voyer aux ouvrages originaux, dont il nous rest* à passer les principaux en revue, en in- sistant principalement sur ceux dans lesquels l'application a été portée le plus loin. M. C. Agardh, dans une suite de thèses, publiées en Suède, de 1 82 1 à 1 826, sous les titres d'Aphorismi boluvici et de Classes plantarujn, proposa de tels groupes ou clas- ses au nombre de trente-trois; mais, pour leur composition, il eut égard à des afGnités plus susceptibles d'être senties que définies. Ses premières divisions répondent à peu près à celles de De Candolle, avec quelques dif- férences pourtant , surtout dans les noms. Ainsi il appelle acotylédonés les végétaux cellulaires, pseudocotylédonés les vasculaires cryptogames, cryptocotylédonés les endogè- nes, phanérocotylédonés les exogènes, et subdivise ceux-ci en six groupes d'après l'enveloppe florale simple ou double, l'inté- rieur monopétale ou polypétale, et, dans ces deux derniers cas, hypogyne, périgyne ou discigyne: ce dernier mode d'insertion, que lui seul a distingué, consiste dans l'existence d'un disque périgynique, ou le plus souvent hypogynique, portant les étamines, et se lie fréquemment à celle d'un gynobase. Il fait passer l'insertion avant la cohésion ou l'in- dépendance des pétales qui ne lui paraissent pas essentiellement différentes, et de là le mélange alternatif de mono et de polypéta- les, peu favorable certainement à l'ordre naturel. C.-J. Perleb a publié, à Fribourg, en 1836 (Lehrbuch der Naturgeschichte der Pfianzenreich), un arrangement qu'il a re- produit avec quelques modifications, en 1838 (Clavis classium, ordinum et familia- rum), et dans lequel 330 familles sont dis- tribuées en 48 ordres ou classes secondaires, rapportées elles-mêmes à 9 classes primaires qui répondent précisément à celles de De Candolle, mais seulement ont reçu des noms différents et procèdent en sens inverse, c'est- à-dire du simple au composé (1 . Prolophylœ; 2. Muscosœ ; 3. Filicinœ; 4. Ternariœ ; 5. Monochlamydcœ; 6. Thalamanthœ; l.Caly- canthœ;S. Calycopetalœ;9. Thalamopelalœ) . Un autre botaniste allemand, M. F. -T. Bartling [Ordinesnaluralesplanlarum, 1830) procède également des cryptogames aux co- tylédonées, et admet huit divisions dont les quatre premières (plantes cellulaires homo- neme'es et hétéronemées , vasculaires crypto- games et monocotylédones) ne sont autre 398 TAX ÏAX chose que les quatre dernières de De Can- dolle prises en ordre inverse. Quant aux di- cotylédonées, il y distingue les apétales, rnonopétales et polypétales , et d'abord une certaine division des Chlamydoblaslées (c'est- à-dire de plantes dont l'embryon est ren- fermé dans un sac particulier ou vitellus), où il a le tort de comprendre, avec les Pi- périnées et Hydropeltidées qui offrent en effet cette disposition, ses Aristolochiées com- posées de plusieurs familles qui ne l'ont pas réellement, non plus que les Chloranthées. Les 60 classes secondaires qu'il distribue Jans ces premières, sont caractérisées avec assez de détails, comme on le fait ordi- nairement pour les familles. Dans tous les arrangements systématiques que nous venons de passer en revue, nous avons vu les premières divisions se corres- pondre généralement et comprendre chacune une collection, plus ou moins considérable, de plantes liées par quelques caractères communs, soit de fructification, soit de vé- gétation , ordinairement des deux à la fois. Mais l'étude plus approfondie de l'organisa- tion vérifiée dans un plus grand nombre de végétaux, devait amener la connaissance de structures exceptionnelles qui , propres à plusieurs, les rapprocheraient entre eux en les éloignant des autres, et multiplieraient ainsi les divisions primaires en donnantlieuà la formation de certains groupes également importants par le caractère, s'ils le sont moins par le nombre. Il est vrai que cette importance peut souvent être considérée comme arbitraire et dépendre d'un point de vue particulier où se place le classifica- teur. Nous en avons montré un exemple dans la classe des Chlamydoblastées de Bar- tling, fondée sur l'existence d'un périsperme double, dont l'intérieur constitue un petit sac autour de l'embryon , repoussé à la pointe de la graine et au-dessus du péri- sperme extérieur. Le caractère pris ainsi en considération, en entraîne-t-il à sa suite plusieurs autres de quantité et qualité suf- fisantes? c'est là qu'est la question. Or, elle semble devoir se résoudre négativement pour les Chlamydoblastées , même en ex- cluant toutes celles qui ne méritent pas ce nom, puisqu'on n'observe pas entre les plantes ainsi rapprochées (par exemple entre le Poivre et le Nymphaea ) une somme de ressemblances qui commande la conviction. Cette somme est plus considérable entre certains végétaux parasites sur des racines, ou plus rarement sur des branches, dont le Cytinus offre l'exemple parmi ceux de notre pays, le Raflesia, si célèbre par sa gigantes- que fleur, parmi les exotiques. Ces parasites, par leur axe réduit à une tige extrêmement contractée , ou même à un simple empâte- ment en forme de thallus, où le tissu vas- culaire, très clairsemé, se distribue sans ordre bien manifeste, ainsi que par leur embryon consistant en une petite masse cellulaire sans distinction départies, ont paru à quelques auteurs mériter une place tout à fait à part entre les Acotylédonées et les Cotylédonées; et ce groupe a reçu le nom de Rhizanthées , parce que la plante semble le plus ordinairement consister en une fleur implantée sur une racine étran- gère. D'autres botanistes l'ont admis, mais en le circonscrivant plus étroitement et le faisant redescendre au rang déclasse secon- daire parmi celles des Dicotylédonées, se fondant sur l'existence du nombre quater- naire ou quinaire des parties de quelques unes de ces fleurs, sur la structure des organes de la fécondation, sur l'influence de cette végétation parasite qui peut dé- terminer pour le bouton sortant de terre des ressemblances extérieures avec les Cham- pignons, mais non de véritables affinités, et modifier les tiges en dissimulant leur véritable type, comme le fait par exemple pour les plantes aquatiques l'action du mi- lieu ambiant. Le point de vue original sous lequel M. Rob. Brown , le premier, considéra les organes femelles des Cycadées et des Coni- fères , dans lesquelles il signala, au lieu de pistils, de véritables ovules nus , provoqua naturellement l'examen consciencieux de toutes les autres parties de ces végétaux , si distincts d'ailleurs par leur foliaison et leur port général. On constata une composition particulière dans leur bois , formé presque entièrement par une sorte de fibres poreuses qui leur sont propres , et, encore à la suite de M. Brown , la pluralité d'embryons dans leurs ovules. La valeur des caractères ainsi liés entre eux était donc bien moins con- testable que dans les groupes précédents, et M. Ad. Brongniart en fit celui des Gym~ TAX UùSfêfWêS, dont il conliniia l'établissement par l'étude des fossiles : car, à diverses épo- ques géologiques, ces végétaux paraissent avoir joué dans la flore de notre globe un rôle très important , plus qu'à l'époque ac- tuelle. Il était utile de faire connaître ces groupes que nous allons voir paraître à un rang plus ou moins élevé dans les classifications qu'il dous reste à examiner. On en doit plusieurs essais à M. J. Lind- ley. Nous ne nous arrêterons pas sur le premier (An introduction to the natural Sys- tem uf botany, 1S30), qui rappelle les di- visions de De Candolle, excepté pour les exogènes où le caractère de l'insertion est mis de côté, celui de la corolle simpliGé par la réunion des achlamydées aux polypé- tales, et le groupe des gymnospermes éta- bli en opposition aux angiospermes, dans le sens que nous venons d'expliquer et non dans celui des auteurs plus anciens. Le se- cond essai eut pour titre : Nixus planlarum , 1833; et ce mot, qu'on peut traduire par tendances, était substitué à celui de classes sous lequel , dans toutes les pages précé- dentes, nous avons, avec M. Brown, désigné les groupes naturels de familles ; le nom de classes restitué aux divisions principales au nombre de 5 (les Exogènes angiospermes et gymnospermes, les Endogènes, les Rbizan- thées, les Asexuées). La première de ces cinq classes était subdivisée en trois sous-classes des polypétales, apétales ou incomplètes et monopétales; chacune d'elles ainsi que la classe des endogènes en plusieurs cohortes, unissant chacune plusieurs de ces nixus , qui réunissent eux-mêmes plusieurs familles avant d'arriver auxquelles on trouve ainsi six ordres de groupes subordonnés. Les ca- ractères des cohortes sont tirés de la pro- portion du périsperme lorsqu'il existe , des rapports d'indépendance ou d'adhérence des TAX 390 carpelles entre eux ou avec le calice, de la direction courbe ou droite de l'embryon, etc. Cet ordre fut à peu près reproduit dans une seconde, édition du Système naturel de bo- tanique, 1 S 3 G , où le mot de nixus fut rem- placé par le nom plus heureux d'alliances. C'est dans ce dernier ouvrage que M. Lind- ley a proposé des désinences constantes pour les noms qui désignent un même ordre de groupes. On sait qu'on est convenu en général d'appeler chaque famille du nom d'un de ses principaux genres, de celui qu'on peut considérer comme le type autour duquel viennent se rallier tous les autres. Jussieu le mettait simplement au pluriel (les Rosiers, les Cistes, les Géraniums, etc.). Depuis, pour mieux éviter la confusion, on conserva le nom en en changeant la termi- naison (Rosacées, Cistinées, Géraniées, etc.). C'est à ces terminaisons variées (en acées, ées, inées, idées, ariées ) que M. Lindley proposa d'en substituerune constante, celle en acées, conservant celle en ées pour les tribus ou sous-divisions naturelles des fa- milles, et la remplaçant par aies dans la désignation des alliances. Les Myrlales se- ront donc un certain groupe de families dont celle des Myrtacées fait partie , et les Myrlées une des tribus de cette famille. L'ouvrage le plus récent de M. Lindley (The vegelable Kingdom., 1846) présente une exposition encore plus développée, de tous les groupes jusqu'aux familles inclusi- vement, et leur arrangement y est de nou- veau remanié et modifié. Le nombre des classes primaires se trouve porté à sept par le dédoublement de la troisième et de la cinquième, leur nom soumis aussi aux lois d'une nomenclature uniforme par la désinence commune en ogènes , leur ordre général ramené du simple au composé, les subdivisions en cohortes supprimées. Voici le tableau des classes tel que le donne l'auteur. 400 TAX TAX Plantes SYSTEME DE L1NDLEY. sans sexes ou sans fleurs. [Pas de tige ni de feuilles ••• I. Thallogènes, |Tiges et feuilles II. Acrogènes. avec sexes ou fleurs. Fructification naissant d'un thallus ...... III. Rbizogènes. d'une tige *. * Le bois le plus juene au centre. Un seul co- tylédon. Feuilles à rallèles, persistantes. \ aisceaux ligneux dis- V IV. Endogènes ribue's confusément. .) parallèles, persistantes F tribi réticulées , caduques, Faisceaux ligneux en cercle autour d'un cen- tre médullaire V. Dictyogènes. à la circonférence , toujours concentrique. Deux ou plu- sieurs cotylédons. Graines Innés VI. Gymnogènes. enfermées dans un ovaire. VII. Exogènes Nous trouvons ici pour la première fois cette classe des Dictyogènes formée de ces monocotylédonéesoù la nervation des feuil- les rappelle les dicotylédonées; et M. Lind- ley signale un autre passage des unes aux autres, dans la disposition et l'accroissement des faisceaux fibro-vasculaires. Pour la di- vision des dicotylédonées , il est revenu au caractère de l'insertion des étamines qu'il rejetait précédemment; mais il rejette les caractères tirés de la corolle qu'il admettait, ramené ainsi à la classification de Bernard de Jussieu, dans le jardin de Trianon. Trois cent trois familles sont distribuées en cin- quante-six alliances; les caractères des unes et des autres exposés au long , mais aussi résumés dans une courte diagnose. On voit que, dans ses publications succes- sives, M. Lindley a plusieurs fois changé ; c'est ce qu'il avoue et justifie dans sa pré- face, ce qui est le propre d'un esprit actif, laborieux, ami du progrès, disposé à envisa- ger les objets dans tous leurs rapports qu'il met tour à tour en saillie. Comme cet esprit est dans toute sa force et comme ces rapports sont bien variés, il est à croire que nous n'avons pas encore son dernier mot. Nous venons d'anticiper un peu sur les dates, afin de suivre un seul auteur dans la série de ses travaux, dont les plus récents ont pu se sentir de l'influence de plusieurs ouvrages importants d'autres auteurs qui diciines. hvpogynes. perigynes. épigynes. avaient paru dans l'intervalle. Reprenons- les donc dans l'ordre chronologique. M. de Martius, professeur à Munich, qui, par ses belles et nombreuses publications sur les plantes du Brésil, exploré par lui dans sa plus grande étendue, a fourni à la science tant de matériaux nouveaux, s'en est lui-même habilement servi pour le perfec- tionnement des familles. Mais c'est dans un opuscule extrêmement court (Conspectus Begni vegetabilis secundùm characteres rnor- phologicos prœserlim carpicos in classes, ordines et familias digesti, 1835) qu'il a ré- sumé ses idées générales sur la classiûcation. Il reconnaît d'abord deux modes de végéta- tion différents (1), l'une qu'il nomme primi- (r) Cette division est empruntée à M. Nées d'Esenbeck , le président de la célèbre et antique société des curieux de la nature. Cet habile botaniste cédait alors à l'entraînement des doctrines des philosophes de la nature , qui ont quelque temps exercé une grande influence en Allemagne: influence sous laquelle se sont produits plusieurs systèmes botaniques. Si nous n'en avons pas rendu compte, c'est qu'ils sont restés dans le domaine de la spéculation pure, et n'ont pas péné- tré dans celui de l'application pratique. Dans tous les sys- tèmes que nous avons avons exposés, la synthèse l'appuie sur l'analyse ; elle remonte des faits particuliers aux généralités. La philosophie de la nature suit une marebe inverse; plus confiante dans les forces de l'esprit humain, c'est en lui qu'elle croit pouvoir découvrir les immuables lois qu'elle applique ensuite aux faits matériels; elle généralise à priori. Nul doute qu'elle n'ait trouvé ainsi d'heureuses inspirations, de belles et fécondes théories; mais qu'elle puisse de prime- saut s'élancer jusqu'au but, soulever d'un seul effort le grand voile qu'il ne nous est donné d'écarter que pli à pli par les efforts réunis de toutes les intelligences et de tous les temps, c'est ce qu'il est difficile d'espérer. En botanique, du moi»» TAX tive, l'autre secondaire. Celle-ci appartient aux Champignons seuls , la première à tout le reste des végétaux. Elle se divise elle-même en quatre classes : les Ananlhces (ce sont les les résultats n'ont pas répondu à ers grandes promesses; ils ont trouvé la ■altitude incrédule à des ventes ou trop fortes pour nous, ou trop faibles en elles-mêmes. Prenons comme exemple un système qui recommande à l'attention le nom illustre de son auteur, M. Oken. Nous le présentons tel qu'il n été exposé dans un petit ouvrage inti- tule : Esquisse d'un système d'anatomie , de physiologie et d'histoire naturelle (t$îi). quoiqu'il ne soit pas la dernière et la plus complète expression de sa théorie; mais comme il « été écrit par l'auteur lui-même en français, nous n'aurons presque qu'a citer sans craindre d'altérer l'original en le tra- duisant. Le régne des plantes n'étant autre chose que le déve- loppement individuel des organes de la plante , on connaîtra le vrai système des plantes quand on aura exposé le système des organes de la plante individuelle. Elle consiste dans 1rs parties anatomiques (moelle ou parenchyme), dans le pied ou souche, et dans la fleur avec le fruit. Les parties anato- miques sont les cellules , les veines ou conduits intercellu- laires , les vaisseaux spiraux ou trachées; toutes les autres sont des métamorphoses de ces trois systèmes Quand le tissu cellulaire s'individualise et gagne la prépondérance, il forme la racine; les veines forment de même la tige; les vais- seaux forment les feuilles : ces individualisations des sys- tèmes anatomiques se nomment organes , qui sont ainsi au nombre de trois pour la souche. La fleur, troisième degré de la métamorphose, répète la souche, dont les trois parties •ont répétées par trois correspondantes : la semence, la cap- «ule [pistil), 1a corolle; enfin le fruit est la réunion de ces trois parties de la fleur. La plante tendant au développe- ment complet de tous ses organes peut s'arrêter à chacun de ces degrés, après lequel celui des organes plus élevés ne se montre pas ou se montre incomplètement. Ainsi , dans les Champignons, il s'arrêtera à la moelle qui en constitue tout le t:»su , il n'y aura pas de souche ; dans les diclines ou les apétales, il s'arrêtera à la fleur incomplète, etc., etc. De là ■ ne première division des végétaux en trois grandes masses et en dix classes, répondant à ces dix parties et à leur triple système: i8 les Moelliers (Champignons), qui compren- nent les Cellutiers, les Feiniers et les Trathicrs; 2° les Sou- chiers, qui comprennent les Raeiniers (acotylédonées), les Tigiers (monorotylédonées), et les Feuilliers (apétales); 3# les Fleum ers, qui comprennent les Semenciers (épi- ejnes), les Capsuliers (monopétales), les Corolliers (polypé- tales péngynes) , et enfin les Fruitiers (polypétales hypo- jjynes). Apres les classes viennent les ordres déterminés par les grands membres de la plante; on en trouve donc un à moelle, un à souche, un à fleur, un à finit. Il ne peut y en avoir qu'un dans rhaqne classe des Moelliers, puisque les trois autres y manquent entièi eme nt ; il n'y en a que deux dans la classe des Raeiniers, quatre dans toutes les autres classes. Chaque ordre comprendra à son tour plusieurs tri- bus, repétition des organes île chaque classe, trois dans les trois premiei es classes, où il n'y a que trois organes, six dîna ta qimrieme et dix dans les suivantes, en tout 7b ; en- •n, chaque tribo contient dix genres, correspondant chacun é l'un des dix degrés de l'évolution progressive. Par exemple, dans la tribu îles Capsuliers-G'rollirrs, ou famille des Ro- aiers. le genre qui t'arrête le plus bas dans son développe- ment orgai. que. VAIehumlla , sera le Rosier rrllulier ; les neuf genres Sanguisoiba , Agrimoma . Tormenttlla , Rubus , Spinza , Scrbus , Meiptlmê . Hosa, Prunus, qui paraissent a Tasteur 1 if' ■ *ë»t, où' l'axe s'ébauebe, puisse lorme avec ses fenp- lfs, maison la tlenr manque encore nu l>.rn se produit in- complètement; if» les AtiTRO-CASPOpdvrts, où la fleur s'est complétée. Charun de ■ ces trois demies en comprend plu- sieurs'secondaires, dans lesquels les huit organes api»arais- sent etse perfectionnent progressivement de mauieie a f ir- merbuit ctasees : Ibophytes. f° Champignons ; /° Lichens. — Stkeégophites. 3° Chlorophytes (Aiguës . M msses . Fou- gères). 4° Golévphytes ("une pat ne des M*n»ouftytalo- :rtées). à9. 'Synciantyilée* { mélange de C'yptm âmes . [Uwa«u- >thé«s, Gymnospermes et Apétales) — AMiioci»nopnvTES. 6°$rnpétalées (Mooopétale.i) 7» Culyniuthées (Caiinll..re>i. -8° Thatamantkies (Tkalamiûoresj Tinu-s les subdivisons, jt»squJaux tribus inclusivement , sont ei. suite <|isi>osée.i |>ai- ititoia, sans doute .pour représenter la 'a. nndent , en gène- rai, sur un beaucoup. plus giand nombre de ces nippons , Cetai de M Reirhenbarl» reste don. a paît, q'ioiqi'oi. y doive •cberdier, .avec le résultat d'idées uti peu trop pmx-wal .spr- '.calatrves, eelui de connaissances ^nuques nés étendues . dont l'auteur a fait preuve d'aiUmr» dans plusieurs ubli< atwns sur une musse consiuéiuble de »csmia tant tx«tli}ues <|n'iDdi|«net. dées, des sépalanthées (ou monochlamydées), des synpétalanthées (ou monopétalées) sub- divisées elles-mêmes d'après l'insertion, des pnlypétalées baplocarpées ou syncarpées, e'est-a dire à carpelles simples ou réunis eii un ovaire mulliloculaire, ces derniers em- pruntant aussi aux insertions diverses quel- ques unes de leurs sous-divisions. Celles iqui sont imrnédiatementsubordonnées aux sous- classes portent le nom de séries, fondées sur d'autres caractères de la fleuret du fruit, «t elles comprennent elles-mêmes plusieurs cohortes (répondant aux alliances) toutes caractérisées principalement d'après les di- verses modifira lions du fruit dont remploi, ainsi multiplié, a suggéré l'épigraphe du Livre: Par leur fruit vous les connaîtrez. Quant aux Champignons, ils sont partagés en cinq classes auxquelles l'esprit a peine à attribuer la même valeur qu'à celles de lautre division du règne végétal , comme il a peine a opposer ce groupe unique à toute la ruasae des plantes cryptogames et phanéro- games. M Meisner, professeur à Bâle , dans un g r ri ml ouvrage précédemment cité (Planta- rum ye-era, 1836-1843), adopte les premiè- res divisions de De Candolle,ei il av.titmême commence à suivre purement et simplement la série de ses familles, paraissant ne se pro- pulser qu'un extrait de la partie générique du Prodrome sous une forme plus commode pour l'u>age. Mais il ne tarda pas à s'en écarter et a grouper, suivant ses uleVss pro- pies les 'familles des plantes vasculaires, les seules dont il a traité, en quarante-sept clas>es qu'on peut étudier dans le ('onspeclm di ignosiicas qu'il a mis a la fin de sou livre et qui exprime ainsi les idées auxquelles il s'est anêié. En têie des ouvrages de botanique systé- matique modernes, marche celui d'un savant Autrichien, M Steph. Eudlicher (Gênera planinrnm secundùm 07-dims naturales dis- posita, 1836 1840), le plus complet, le mieux au niveau des connaissances actuelles; œuvre considéra ble qu'où «'étonne d'avoir xu arriver a terme en aussi peu d'années Les divisions principales répondent à la plupart de celles que nous venons de voir reproduites dans hi plupart des systèmes publiés depuis celui de De Candolle; mais elles s'y trouvent sous des noms nouveaux TAX TAX 403 et des déGnitions nouvelles qu'il est bon l'eipliquer, et, pour cette explication, nous rouvons un guide sûr, dans un ou\ rage élé- mentaire que l'auteur a publié plus tard conjointementavec M. Fr. Unger (Gt iindzuge (1er Hotatuk. 18i3), dont le quatrième Iimc traite de la botanique systématique, et, après avoir examiné les catégories il s MM ractères et les divers degrés d'affinités na- turelles, en déduit le système général an- quel on s'est arrêté. La structure anatomi- quepeut être la même dans plusieurs plantes où les organes isolés présentent, du reste, les différence* les plus variées; mais, dans les plantes où ces organes, surtout ceux de la reproduction, s'accordent, la structure ana- tomique s'accorde également: donc les ca- ractères de la fructification indiquent entre ces plantes les affinités les plus rapprochées; les caractères anatomiques , les affinités les plus éloignées et les plus générales; d'où il suit que ceux-ci doivent être employés pour les premières divisions, ceux-là pour les au- tres. Le mode d'accroissement et la structure de la tige qui en résulte, fournissent donc les premières coupes. Le végétal peut être com- posé exclusivement de cellules, et leur tissu alors s'étend en couche, soit continue, soit divisée en filaments diversement entremêlés et partagés, mais ne constituant pas un axe avec ses ramifications régulières. C'est ce qu'on nomme un ihallus, et ces végétaux cellulaires peuvent donc êla consistance écailleuse de leurs enveloppes. Il ne fau- dra pas oublier que c'est dans ce sens plus général que divers oiivrotrcs, notamment de géographie botanique, ont employé ce mot. TAX Énantioblastées. Centrolepidées. Restiacées. Eriocai'lles. Xyr idées. COMMELINÉES. TAX 417 Nommées ainsi de la position constcnte de l'embryon à l'extrémité opposée au point d'attache. Sa situation souvent extraire, par rapport au périsperme , est un lien de plus avec la section précédente. Homoblaslées. * Supérovarices. JlNCACÉES. Po\n DERIACÉES. GiLLIESIACÉES. LlLIACÉES. Smilacinees. Melanthacêes. inférovariées. DlOSCOREACÉES. Taccacées. Iridées. Amaryllidées. Hypoxidées. H.emodoracées. Broméliacées. Musacées. Cannacées. ZlNGlBERACÉES. Aschidobiastées. BCRMANNIACÉES. Apostasiées. Orcbidackes. L'embryon regarde l'extrémité correspondante au hile , sauf un très petit nombre de cas. C'est la réunion d'une partie de ces familles qu'on a confondue longtemps sous le nom commun de Liliacées, centre et par conséquent type de celle des Monocotylédonées. Quelques unes dont les feuilles, par leurs nervures anas- tomosées, ressemblent à celles des Dicotylédonées (Smilaci- nees, Dioscoréacees, Taccacées), forment, pour M. Lindley, une grande classe particulière, celle des Dictyogènes. Les deux dernières de ces trois familles sembleraient plutôt se rapprocher des Melanthacêes par la forme de leur embryon. Les Liliacées, en passant, d'une part, aux Smilacinées, se lient aussi intimement, d'une autre, aux Amaryllidées qui n'en paraissent qu'une forme à ovaire adhérent. Ainsi nommées de leur embryon indivis. C'est une petite masse celluleuse qui semble formée entièrement par la ti- gelle ; cependant, vers l'une des extrémités, un petit om- bilic avec un petit mamelon latéral, présentent les ébauches d'un cotylédon et d'une gemmule, ce que paraît confirmer la germination. Il est sans périsperme, ordinairement enve- loppé d'un test celluleux, beaucoup plus long que lui. C'est la ressemblance des graines, sous ce double rapport, qui a engagé MM. Miers et Lindley à rapprocher des Orchi- dacées les Burmanniacées, malgré leurs trois étamines in- sérées au tube d'un périanthe régulier et opposées à ses divisions internes: caractères qui les avaient fait générale- ment placer dans le groupe précédent. T. Xl(. S3 418 TAX DIC0T1TÉD0NÉES. GYMNOSPERMES. Cycadées. Abietinées. cupressinées. Taxinées. Gnetacées. CONIFERES. ANGIOSPERMES. DICLINES. Péneanthées Casuarinées. Myricacées. Betulacées. Cdpdlifères. Juglandées. Salicinées. Balsamifluées. Platanées. àrtocarpées. Morées. c eludees. TJrtigacées. Cannabinées. Geratophyllées. URTICINEES. Chloranthacées PlPERACÉES. I Saururées. I Plousianthées, * 1-2 ovules axiles. ÀNTIDESMACÉES. scepacées. Peragées. Euphorbiacées. Empetracées. ** Ovules nombreux, ordinairement pariétaux, Lacistehées. podostemacée5. Datiscacées. BegonÎAcées. Cdgdrbitacées. Papayacées. Pangiacées. Nepenthées. TAX Nous avons tracé, plus haut, les principaux caractères de ce groupe remarquable. C'est lui qui fournit le passage de» Acotylédonées aux Cotylédonées, si toutefois on doit en re- connaître un, niais plutôt par l'extrême simplicité de sef organes de fructification, que par certaines ressemblances qu'on a signalées, comme des Equisetum aux Ephedra, des Fougères arborescentes aux Cycadées, ressemblances qui s'évanouissent quand on vient à une comparaison sérieuse des organes. La subdivision en diclines péneanthées, c'est-à-dire à fleurs appauvries (de Tr/vyj;, pauvre) et plousianthées, c'est-à-dire à fleurs plus complètes (de TrXoudto;, riche), ne repose sur au- cun caractère précis, et est destinée à marquer seulement des degrés différents d'organisation. Celle des fleurs des Pénean- thées, en général extrêmement simple, semble assigner là leur place définitive, quoique le groupe des Urticinées puisse encore donner lieu à quelque doute et être porté plus haut dans le voisinage des Çyclospermées, comme il l'a été pai plusieurs auteurs. Quant aux Plousianthées, l'appareil de la fleur complète- ment développé dans quelques Euphorbiacées , dans toutes les Cucurbitacées et familles voisines, a déterminé la plu- part des modernes à les distribuer, malgré la séparation des sexes, parmi les polypéiales. Si l'on adopte ce point de vue, les premières pourront être placées auprès des Bhamnées ou mieux peut-être des Malvinées, les secondes auprès des Passifloracées. Remarquons cependant qu'on a contesté par d'assez bons arguments la nature corollaire de l'enveloppe interne, des Cucurbitacées ; que les pétales des Euphorbia- cées ne se rencontrent que dans le plus petit nombre de ces plantes et dans une seule tribu, celle des Jatrophées; qu'ils s'y montrent ici soudés, là libres, et que les fleurs de dif- férent sexe d'une même espèce diffèrent souvent par les ca- ractères tirés de la corolle. Ces considérations nous ont en- gagé à laisser provisoirement ces diverses familles parmi les diclines; avec peu d'hésitation, quant au premier groupe , celui des Euphorbiacées, dont la plupart offrent des fleurs fort simples et souvent disposées en chatons; avec beaucoup d'indécision, quant au second groupe, dont nous reconnais- sons la composition artificielle, puisque ses premières fa- milles et la dernière ne se rattachent entre elles , et au reste, que par un caractère commun, celui de la placentation qui, même, présente quelque différence dans les Begonia- cées et certaines Podostemacées. Aussi, en cherchant à les rapporter toutes à des types plus élevés, les voyons-nous se disperser. Les Népenthées pourraient-elles être rapprochées des Dro- seracées? Les Lacistemées , rejetées près des Salicinées? Quant aux Podostemacées, dans toutes les combinaisons es- sayées jusqu'ici, elles n'ont pas trouvé leur place vraiment naturelle, comme aussi les Ceratophyllées ; et c'est le cas pour plusieurs autres plantes vivant également dans l'eau. TAX TAX 419 Rhizanthées. Balakofborées. ApODANTHÉES. CVTINITS. I uboblmAm. H\DN0RACÉES. RAFFLËSWNÉES. Les fleurs de VHydnora sont hermaphrodites. APÉTALES. Gynandrccs. RISTOLOCUIÉES. Péri g y nés. Santalacées. Olacinées. LoRAtlTUACtES. Proteacées. ThïMEL LACÉES. F ÀQUILARIACÉES. PfitfJEACÉES. j ^fOT^II(IACÉES. 1 AtherosperméesI Laorihées. Cyclospermées. Polygonàcées. PuYrOLACCACÉEsi Ntctagikées. Amauahtacées. Atripucées. Babrllacées. 1 TETZAGOMACtzS. L'enveloppe interne des Olacinées et d'une partie dei Loranthacées, considérée comme une corolle par beaucoup d'auteurs, qui les ont placées en conséquence parmi les po- lypétales, Test ici comme un calice doublé dans ces mêmes plantes d'un calicule, qu'on observe aussi dans quelques Sanlalacées. Les Olacinées diffèrent, en outre, par leur ovaire libre et leurs étamines hypogynes, quoique tendant, dans beaucoup de cas, à se souder avec les sépales qu'elles lient entre eux et auxquelles elles sont opposées dans les fleurs isostémones. Quant aux Monimiacées et Alherospermées, les opinions varient, suivant qu'on regarde l'enveloppe staminifère comme un calice, ce que nous avons fait; ou comme un calice doublé de pétales, ce qui leur donnerait quelque ana- logie avec les Calycanthées ; ou, enfin, comme un involucre, ce qui les rejetterait auprès des Urticinées. L'embryon, recourbé en un anneau plus ou moins com- plet autour d'un périsperme farineux, a fait donner ce nom à ce groupeet à celui qui suit. Pour l'un comme pour l'autre, l'insertion des étamines hypogyne dans plusieurs de ses familles , périgyne dans d'autres qui leur sont intercalées , quelquefois double dans les mêmes, parait avoir peu d'im- portance. Nous avons fait précédemment remarquer l'existence asseï fréquente d'apétales dans la plupart des familles polypétales. Ce groupe des Cyclospermées, si bien caractérisé par la structure commune de la graine à laquelle s'associe le plus souvent la placentation centrale, les montre en nombre à peu près égal, et sert ainsi de transition naturelle des unes aux autres. 420 TAX TAX POLYPETÀLES. Pour la division des Polypétales en sections, nous avons employé des caractères tirés des graines, tant de leur structure que de leur situation sur des placentas axiles (Axosper- mées) ou pariétaux (Pleurospermées) . Ces derniers caractères, bons et faciles à constater dans un certain nombre de familles, le sont moins dans d'autres, lorsque les cloisons à bords pîacentifères tendent à s'infléchir vers l'axe , à s'y juxtaposer ou s'y accoler 'jusqu'au moment de la déhiscence , entraînant une confusion analogue entre les deux modes de placentations. Nous indiquerons les cas ambigus ou exceptionnels, à mesure qu'ils se présenteront. Cyclospermées. portulacacées. Paronychiées. Caryophyllées. Elatinées. HYPOGYNES. Pleurospermées. Frankeniacées. Reaumuriacées. Tamariscinées. Sauvagesiacées. Violacées. ClSTINÉES. JBlXACÉES. Resedacées. I Capparidées. I Crucifères. I FUMARIACÉES. | Papaveracées. I VElatine était primitivement confondue parmi les Ca- ryophyllées, dont plus tard on a séparé avec raison la petite famille des Elalinacées, à cause de leurs graines dépourvues de périsperme. On leur a assigné des places diverses, tantôt auprès des Hypericacées , tantôt auprès des Zygophyllées , tantôt auprès des Crassulacées . Elles s'éloignent de ces trois familles par la placentation ; de la seconde, en outre, par la structure delà graine, et de la troisième, par l'insertion. Nous avons donc cru devoir plutôt les reporter à leur place primitive, parce que leurs graines, bien qu'apérisper- mées, se recourbent fréquemment en fer à cheval, et sont de plus attachées sur un axe central qui devient libre par la déhiscence. Mais c'est encore avec doute, et c'est un exemple de plus de ces anomalies déjà signalées dans tant de plantes aquatiques. Sarraceniacées. Droseracée?. Chlamydoblastées. Nymph^acées. Nelumbonées. Hyduopei.tidées Dans les Sarraceniacées , l'ovaire est, il est vrai, divisé en cinq loges , de l'angle interne de chacune desquelles se prolonge à l'intérieur un placentaire saillant et bilobé. Le corps central formé par ces cinq placentaires est partagé par cinq plans cellulaires rayonnant de l'axe, qui est vide, et alternant avec les cloisons. A la maturité, celles-ci, opposées aux valves , les suivent en se dissociant suivant ces cinq plans, et emportant chacune sur son bord devenu libre les deux lobes pîacentifères correspondants : disposition qui jus- tiûe la place de cette famille parmi celles que caractérise la placentation pariétale, en même temps que la structure de ses graines confirme son affinité avec celles dont elle se trouve ici rapprochée. Les Droseracées, qu'on classe assez généralement auprès des Violacées, ont été rejetées à la fin de cette division à cause de la diversité de leur placentation et de la tendance des feuilles à former des ascidies dans quelques unes de leurs espèces. Nous avons défini autre part le nom de Chlamydoblastées , proposé par Bartling pour les plantes où l'embryon persiste enveloppé par le sac embryonaire épaissi en un périsperme interne. T\X TAX «521 Axospermécs. R-tSt'NCULACKES. DlL^ENIAGÉES. MicaouAciis. àHHOBAG ES. Myristuti ES. schizanpracées Berberidéks. Lardizabalées. i Mlsispermacées C 1RIAR1ÉES. OaiNACÉES. SlMARlBACÉES. Zantiioxylles. DlOSMÉES. Rltacées. Zygophyllées. OxALIDÉES. VlYIANIACÉES. LlNACÉES. LlMNANTHÉEf. Trop^eolées. Balsaminees. Geraniacles. Malvacées. bombacées. Stercui.iacées. Bl TINKRIACfcES. TlLIACÉES. Hlmiriacées. Chl.enacées. Ternstroemiacées. Dipterocarpées. Rhizobolées. 'jITTIFERES. t Marcgraviacées] Hypericacées RUT1NEES. GERANINEES. MALVINEF.S. OCHlSlACrKC. Tremandracées polygalacées. Sapindacées. HlPPOCASTANÉES. acer1nées. Malpighiacées. Erythroxylées. Meliacées. i Cedrelacées. I Ai rantiacées. BlRSERACÉEl. Les fleurs sont diclines dans les Myristictes, les Schizan- dracées, les Lardizabalées et lu plupart des Mcnispermacées. Elles sont de plus monochlamydées dans quelques unes de ces mêmes plantes , dans un petit nombre de Hanuncula- cées , etc. Les graines sont Axées aux parois des carpelles , d'ailleurs distincts, dans les Lardizabalées. Mais néanmoins l'affinité de toutes ces plantes est tellement manifeste qu'on les trouve rapprochées dans presque tous les systèmes. Le nombre ternaire des parties s'y observe très fréquemment. Ce groupe des Rutinées , qui se lie au précédent par la séparation fréquente des carpelles, touche, d'autre part, à celui des Terebinthinées, auxquelles on passe également par les Burseracées : de telle sorte que la série forme une ligne plutôt repliée sur elle-même que droite. Les Hypericacées offrent , dans beaucoup d'espèces , la placentation pariétale. Seraient-elles mieux placées au- près des Cistinées? Elles se lient mal avec les familles sui- vantes. Les Vochisiacées, dont la fleur, extrêmement irrégulière, présentant l'insertion périgynique dans les unes , hypogy- niquedans l&s autres, ont pu ainsi être classées très diver- sement, mais jamais d'une manière certaine. Périgynes, on les rapproche des Combretacées , à cause de la structure semblable de la graine , et des Lythrariées , dont un genre montre quelque analogie par son calice éperonné et la ten- dance à l'avortement de plusieurs de ses pétales etétamines. Les IJolygalacées ont embarrassé la plupart des classifica- teurs, quoique la symétrie de leurs fleurs les rapproche des Sapindacées plutôt que de toute autre famille, surtout par le Trigonia, rapporté tantôt à l'une, tantôt à l'autre. 422 TAX lAX PERIGYNES. TEREBINTHINÉËS. LEGUMINEUSES. ROSINEES. MYRTINEES Axospermées aperispermées. conna racées. Spondiacées. Anacardiacées. Papilionacées. CeSALPINIÉES. MlMOSÉES. ChrysobalanéeS] Amygdalées. Spir^eacées. Dryadées. Neuradées. Rosacées. Pomacées. Galycanthées. Granatées. Myrtacées. Lecythidées. Lythrariées. Melastomacée? Memecylées. Napoleonées. Rhizophorées. combretacées. Haloragées. Onagrariées. Pleurospermées, LOASÉES. Homalinées. turneracées. Samydacées. moringacées. Malesherbtacées. Passifloracées. Ribesiacées. Cactées. Mesembryantuemées. Axospermées périsperme'es. Crassulacées. Cephalotèes. Francoacées. Saxifragacées. Hydrangeacées. Cdnoniacées. escalloniacées. Philadelphacées. Hamamelidées. Les Napoleonées présentent plusieurs enveloppes concen- triques, dont la plus développée, qui est d'une seule pièce, considérée comme la corolle, les a fait classer aussi parmi les monopétales auprès des Sapotacées , où l'on remarque souvent cette même tendance à la multiplication des verti- cales corollaires. Les Haloragées, famille aquatique, font ici exception par l'existence fréquente d'un périsperme dans la graine. On s'accorde assez généralement à placer ici les Samy- dacées, malgré leur défaut de pétales. La place des Moringacées est plus douteuse et a été assi- gnée par plusieurs auteurs auprès des Légumineuses, à cause de leur tube staminal fendu d'un côté et déjeté de l'autre, ainsi que de leur fruit léguminiforme, malgré ses trois pla- centaires pariétaux. Dans les Passifloracées et Malesherbiacées, c'est l'insertion des pétales qui est périgynique; celle des étamines exhaus- sées sur une colonne centrale paraît différer, à moins qu'on ne la suppose se prolongeant jusque sur les parois du calice. Les Mesembryanihemées, à cause de leur embryon courbe embrassante demi un périsperme farineux, seraient égale- ment bien placées parmi les Cyclospermées avant les Por- talacacées , et elles y entraîneraient peut-être avec elles les Cactées dont l'embryon est souvent aussi plus ou moins recourbé, quoique sans périsperme. Les Crassulacées font exception par leurs graines dépour- vues de périsperme; les Saxifraginées par leurs cloisons à bord libre ovulifère, et tendant le plus souvent à s'écarter plus ou moins de l'axe, de tells sorte que la placentation y devient pariétale. SAXIFRAGINEES. TAX TAX 423 Alangiacées. CoRNACÉES. CiARRYACÉES. GlTs'NERACÉES. ARALIACéES. OlBELLIFÈRES. BbIKIACÉES. SEMIPERIGYNES. Stackbousiacées. Chailletiacées. RflAILNtES. Ampelidées. HlPPOCRATEACÉES. Celastrinées. Staphyleacées. icacinées. Pittosporées. MONOPÉTALES. SEMIMONOPÉTALÉES. Ericacées. Vaccinucées. Rhodoracées. EPACRlDÉES. Pyrolacées. monotropacées. Styracinées. Jasminacées. Oleacées. klClNÉES. Ebehacées. Sapotacées. ^EgyCERÉES. Myrsihacies. pbiikjlacéb5. Plumbaginées. PLA5TAGJKÉEI. Ces deux familles {Garryacées et Gunneracées) offrent ici un exemple de ces dégradations dont nous avons parlé. Leurs fleurs diclines et monochlamydées les ont fait classer beaucoup plus bas, la première avec les Amentacées , la se- conde avec les Urlicinces. Cependant le G unnera oiïre quel- quefois des fleurs hermaphrodites et même pétalées avec opposition des étamines. Celles du Garrya , alternes avec les divisions du calice, indiquent- elles cette même opposi- tion qui établirait un rapport avec les lihamnées? M. Lind- ley décrit le bois de ces arbustes comme dépourvu de zones concentriques : j'en ai observé jusqu'à six dans des échan- tillons d'un pouce de diamètre. Sous ce nom , nous avons réuni en un groupe commun plusieurs familles où l'insertion des étamines n'est cepen- dant pas la même, périgyne dans les unes, hypogyne dans les autres, mais souvent ambiguë par suite de l'existence d'un disque plus ou moins étalé et staminifère, qui tapisse, dans la plupart, le fond de la fleur. Ces étamines, excepté dans les Hippocrateacées où elles se réduisent à trois, sont en nombre égal aux pétales , ordinairement cinq. Mais fai- sons remarquer que, dans quelques cas, leur opposition aux pétales (dans les lihamnées et les Ampelidées), et l'existence assez fréquente alors d'appendices alternant avec elles, mar- quent une tendance à la diplostémonie. On observe une autre tendance, celle à la soudure des pétales, dans les Slackhou- siacées et quelques Pittosporées, et dans celles-ci la déhi- scence des anthères, qui a quelquefois lieu par un pore ter- minal , indique un rapport de plus avec le groupe suivant. La placentation y est assez souvent pariétale. Le passage est mieux marqué encore par les Ilicinées et Ebénacées. Ce groupe peut être considéré comme établissant la tran- sition des monopétales aux polypétales. En effet , quelques unes de ces familles ont leurs pétales entièrement libres, et la plupart présentent ce caractère exceptionnellement dans quelques genres , liés, du reste , par une affinité évidente aux autres où les pétales sont réunis. Ceux-ci forment la grande majorité; mais d'ailleurs plusieurs caractères, propres aux plantes que nous avons nommées Eumonopétalées , y font défaut. Le nombre des carpelles s'y observe souvent égal à celui des pétales (d'où le nom d'Isogynes que leur a donné M. Brongniart) ; celui des étamines , qui ne sont pas toujours portées par la corolle, souvent double et quelquefois multiple. Plusieurs, il est vrai, ont, suivant la loi ordi- naire, leurs étamines insérées sur le tube de cette corolle, mais le plus souvent alors elles leur sont opposées ; et la présence fréquente d'autres corps, même de filets stériles, qui , alternant avec elles , viennent occuper leur place nor- male , indique assez l'existence d'un second verticille d'éta- mines dissimulées , jusqu'à un certain point, par un avor- tement plus ou moins complet. On ne trouve pas ordinaire- ment tous ces caractères à la fois dans la même plante, mais seulement les uns ou les autres; et c'est ce qui nous a en- gagé à proposer pour l'ensemble un nom qui n'en préjuge 424 TAX TAX aucun, de préférence a un nom significatif qui se trouverait nécessairement en défaut pour une partie îles familles ou des genres. La section entière ne peut être définie que par cette phrase un peu longue : Plantes à fleurs régulières ; à corolle formée de pétales quelquefois libres , le plus souvent soudés; à étamines ordinairement hypogynes, quelquefois indépendantes de la corolle, doubles en nombre de ses lobes ou égales et placées devant eux, très rarement alternes ou en nombre moindre ; à carpelles en nombre souvent égal à ces mêmes lobes. Les Jasminacées et les Oléacées , par le nombre binaire de leurs étamines et de leurs carpelles , semblent d'abord devoir se rattacher plutôt au groupe suivant, où cependant elles ne trouvent pas leur place naturelle , difficile à bien déterminer. L'insertion hypogynique, quoique générale ici, n'est ce- pendant pas sans exception, comme nous venons de l'indi- quer. Elle est, en effet, périgynique dans les Vacciniacées , les Styracinées, un genre de Myrsinacées et de Primulacées. EUMONOPÉTALÉES. HYPOGYNES Anisandrées. Utriculariacées. Globulariacées. Selaginées. Myoporinées. Stilbinées. Verbenacées. Labiées. acanthacées. Pedalinées. BlGNONIACÉES. Crescentiacées. Gyrtandracées. Ce grand groupe , si naturel , est nettement caractérisé par ses étamines insérées sur la corolle , en nombre égal à ses divisions ou moindre, mais, dans tous les cas, alternant avec elles. Cette section se caractérise nettement aussi par la co- rolle irrégulière, mais toujours symétrique, avec la forme bilabiée ; les étamines didynames ou réduites à deux par l'avorlement plus ou moins complet de l'une des paires; le nombre binaire des carpelles situés , l'un en dedans et l'autre en dehors, quoique ce nombre et cette situation soient quelquefois dissimulés par la dissociation des deux moitiés, soit du placentaire (comme dans beaucoup d'Oro- banchées), soil du carpelle même (comme dans les Labiées , Verbenacées , etc.), d'où résulte l'apparence de quatre car- pelles distincts. Les Globulariacées semblent faire exception par leur loge unique, ainsi que les Ulriculariacées (où le placentaire central fournit un passage aux Primulacées); mais dans les dernières le péricarpe se sépare en deux val- ves , et d'ailleurs, dans les deux familles comme dans toutes les autres, le stigmate est bilobé. Gesneriacées. Orobanchées. scrofdlarinées. Isandrées. Solanacées. Cestrijœes. nolanacées. Borraginées. Ehretiacées. cordiacées. HvDROPHYLLÉES. Hydroleacées. Dans cette section, la forme régulière de la corolle se lie au nombre des étamines égal avec celui des divisions de cette corolle. Celui des carpelles est binaire dans plu- sieurs familles. Leur situation antéro- postérieure dans les premières établit le passage à la section précédente; dans les dernières ils sont situés autrement, c'est-à-dire à droite et à gauche par rapport à l'axe de la fleur. Dans les autres ce nombre dépasse 2 ; dans quelques unes il égale ou même surpasse celui des divisions de la corolle, multiplication plutôt apparente que réelle, et résultant de fausses cloisons formées ordinairement par les prolongements réfléchis dei véritables. TAX TAX 425 POLKMONIAGÈES. DlCHONDRACEES. Convolvulacées. Gentianlks. asclepiadées. Apocinées. LoGAMACÉES. PÉRIGYNES. RrBIACEES. Caprifoliacées. COLUUELLIACiES. Valerianées. DlPSACÉES. Sphenocleacées. Campanulacées. Lobeliacées. GOODENIACÉEf. Stylidiées. Composées. Calycerét*. CAMPANDLI- NÉES. Les caractères de l'insertion étant d'une valeur presque égale à ceui de la corolle, nous trouvons ici des familles (les Rubiacées et Caprifoliacées) liées par des rapports assez intimes à d'autres familles perigynes et surtout inférovariées (Comacées , Araliacées , Ombellifères, etc.), quoiqu'elles ( soient nécessairement éloignées dans la série. C'est un autre | passage d'un des grands groupes à l'autre. On a décrit dans le Columellia les deux corps staminaux alternant avec deux des cinq lobes de la corolle, commet portant chacun trois anthères. Nous ne voyons dans chacun i d'eux qu'une anthère à deux loges anfractueuses , bordant! le contour sinueux d'un connectif très large, assez sem- blables à celles des Cucurbitacées. Les Campanulacées forment une exception remarquable par leurs étamines le plus souvent indépendantes de la co- rolle (caractère qui s'observe aussi dans quelques autres plantes de la même classe), ainsi que par le nombre de leurs loges quelquefois égal et même supérieur à celui des divi- sions du calice. Nous avons laissé les Composées en une seule famille , malgré leur énorme proportion numérique qui avait engagé A.-L. de Jussieu à en former une classe séparée. Si on l'ad- met comme telle, on pourra la diviser en trois, d'après la forme de la corolle, rejetée tout entière en une lanière laté- rale (Liguliflores ou Chicoracées), ou découpée en deux lè- Yres {Labiati flores), ou régulière dans la totalité ou la partie centrale de chaque capitule (Tubuliflores ou Cinarocéphales et Corymbifères). Les Calycerées, où la soudure des fleurs voisines, au moyen des ovaires, réunit toute l'inflorescence en une masse commune , semble offrir le plus haut degré des adhérences et, par conséquent, de la composition. Néanmoins, par leurs graines suspendues et perispermées, elles fournissent le passage des Dipsacéet aux Composées. t. TU. SI 426 TAX TAX Nous résumerons maintenant les principales divisions de la distribution qui précède par un tableau semblable à ceux que nous ayons donnés pour les autres Systèmes. " «3 «M M ce «O Op, CU CA 2Z W W ta rt ^ i P P p C/3 w ^ ft.2 • - - • ^ o •»» •h « -S -S «s a «s fc 2 2 5 I fc îe = ~ un ^ -S "^ H f l 5 S «» 5 lit" I 5 § I a o W w S5 -H s 3 _3 OO S « en uu Ed w j? '■ « H •4 O a O ai TAX TAX 427 Nous avons exposé sommairement l'his- toire des classifications botaniques , depuis les essais les plus anciens jusqu'aux plus ré- cents, et nous avons vu ces derniers tendre tous au même but, à l'établissement d'une méthode naturelle, c'est-à-dire montrant les plantes rapprochées ou séparées , suivant la somme plus forte ou plus faible de leurs rapports. De la multiplicité et de la diversité de ces rapports , que les différents auteurs appréciaient à des taux différents , ont dû nécessairement résulter des combinaisons variées. Il ne faut pas s'en plaindre, puisque chacune d'elles, en se plaçant à son point de vue particulier, en faisant saillir tels ou tels rapports de préférence à d'autres, a pu jeter sur eux plus de clarté, et que venant ainsi de divers côtés , la lumière s'est faite sur un plus grand nombre de points. La recherche de la méthode naturelle a-t-elle épuisé ses moyens , et est-elle arri- vée à ce terme où les systèmes artificiels se trouvaient vers la moitié du xvme siècle? Un coup d'œil jeté sur le passé peut nous aider à répondre sur l'avenir. Depuis la re- naissance des sciences, la botanique a mar- ché se perfectionnant par un progrès con- tinu, et résumant ces progrès dans ses clas- sifications. Or la comparaison des travaux de trois siècles et demi montre croissant dans la même proportion le nombre des plantes connues , et surtout connues de mieux en mieux dans tous les détails de leur organi- sation. La question des progrès futurs re- vient donc à celle-ci : Connaissons- nous toutes les plantes , et les connaissons-nous complètement? Longtemps, et surtout à certaines épo- ques , on a cru le nombre des espèces végé- tales sur la terre assez borné. Les botanistes ; de la renaissance ne voyaient partout que les plantes de Dioscoride ; beaucoup des dis- 1 ciples de Linné rapportaient la plupart des : espèces nouvelles à celles de leur maître, et ! se conformaient en ce point à une opinion 'professée par lui (1). | Dans l'un et l'autre cas , l'observation j plus exacte ne tarda pas à dissiper cette illusion et à multiplier les plantes, propor- tionnellement à l'étendue du champ des re- (i) yumerum ptantarum totius orbis longe pauciorcm esse tiuam vulgê eredilur ,atis e;rto ealmlo intellexi , utpot'c qui ■ * lo.ooo alling at. Lino., Spee. Plant. i75«. cherches. Ray estimait déjà leur nombre. to- tal à bien plus du double de celles qu'il énuméraitdans son histoire générale. Adan- son , frappé de cette variété de la nature par la vue d'une région neuve et tropicale, portait, par des calculs approximatifs, ce to- tal à quarante et quelques mille. Plus tard, et surtout depuis qu'on s'occupe de la géo- graphie des plantes , des calculs semblables ont été établis sur des données diverses ; mais quelque ingénieuses et hardies qu'elles fussent, elles paraissent être toujours restées bien en-deçà de la vérité. Les plantes sem- blent se multiplier sous les pas des voya- geurs ; elles s'accumulent dans les herbiers avec une rapidité et dans une proportion telles que le temps manque aux détermina- tions qui permettraient de les compter. Maintenant, si l'on réfléchit que des bo- tanistes parcourant le même pays, le Brésil, par exemple, en ont rapporté des collections différentes pour la moitié et même les deux tiers; que les voyageurs n'ont parcouru de vastes pays que suivant un petit nombre de lignes , ne s'arrêtant pas ou s'arrêtant peu de temps là où le séjour prolongé, pendant la révolution de l'année entière , eût pu compléter la recherche sans l'épuiser; si l'on calcule , en conséquence, ce qui reste à ex- plorer dans ces pays explorés , et si l'on y ajoute tous ceux qui ne l'ont pas été du tout, tout l'intérieur des grands continents , tou- tes ces chaînes de montagnes où la diversité des productions se complique de celles des latitudes et des hauteurs, on sera convaincu qu'il reste encore un nombre énorme de plantes à découvrir. De plus, en raisonnant par analogie, et d'après les résultats des dé- couvertes des cinquante dernières années , on pensera que ces plantes nouvelles , bien que se rapportant en partie , et de plus ou moins près , à des types déjà connus , nous fourniraient une certaine somme de types nouveaux ou tellement modifiés, qu'ils vien- draient apporter la lumière sur une foule de points encore complètement obscurs ou éclai- rés d'un faux jour, relier les fragmentsséparés de la chaîne ou mieux du réseau auxquels manquent tant de chaînonsoude mailles in- termédiaires. Ce seront autant de données de plus pour le problème de la classification naturelle ; et si, lorsqu'enfin on les possédera toutes, et seulement alors, on s'assure que, 423 TAX comme certains problèmes de géométrie , il n'est pas susceptible d'une solution défini- tive, au moins elles permettront de s'en approcher autant que possible. Nous avons dit qu'en même temps qu'on avait appris à connaître un plus grand nom- bre de plantes, leur connaissance plus com- plète et plus approfondie dans toutes leurs parties avait suivi la même progression. Nous savons qu'on pourrait signaler quel- j ques pas rétrogrades et quelques longs temps d'arrêt, comme, par exemple, pour l'anato- mie végétale après Grew et Malpighi. Mais néanmoins , en considérant l'histoire de la science en général, cette vérité ne peut être contestée; et pour la constater , il suffit de jeter un coup d'ceil sur les descriptions des mêmes plantes dans les ouvrages les plus généraux à des époques différentes , par exemple, dans ceux de Bauhin, de Tourne- fort, de Linné, de Jussieu et d'Endlicber. Chaque génération ajoutant ses travaux à ceux des générations précédentes a dû les dépasser; et, dans notre siècle, le perfec- tionnement des méthodes et des instruments d'observation, mis d'ailleurs à profit par un nombre beaucoup plus grand d'habiles observateurs , a singulièrement élargi le champ des recherches , et reculé les limites des connaissances botaniques. Mais tout en se rapprochant du but, on en est resté loin encore. Quelques théories modernes, et quel- ques travaux qui ont fait connaître à fond telles plantes en particulier, ou seulement telles de leurs parties , tout en témoignant du progrès , accusent l'insuffisance de nos connaissances relativement à la majorité des végétaux sur lesquels ces théories n'ont pas été vérifiées et des travaux semblables exé- cutés. La lumière brillante jetée sur quel- ques points nous fait apercevoir que les au- tres ne sont pas convenablement éclairés. Sans doute les descriptions de la plupart des fleurs, telles qu'on les possède ou qu'on les fait aujourd'hui , sont des signalements extérieurs fort exacts et fort complets. Mais pour les questions qui dous occupent ici , pour la discussion et la détermination des rapports naturels, elles sont loin de suffire dans beaucoup de cas , dans ceux qui don- nent lieu au doute et par suite aux diver- gences de tant de systèmes. Quelles sont les notions qui manquent, et qui pourraient TAX utilement nous venir en aide dans cette re- cherche? Nous pouvons ici en indiquer quelques unes. Commençons par les caractères de la fruc- tification , puisque ce sont ceux qu'on est convenu d'employer comme les plus impor- tants pour la classification. Le premier point à déterminer exactement est la symétrie gé- nérale de la fleur, c'est-à-dire la disposition relative de toutes les parties qui la compo- sent. Nous avons vu que ces parties peuvent être considérées comme autant de feuilles modifiées , et que leurs modifications diffé- rentes constituent différents organes for- mant plusieurs rangées concentriques ou verticilles. Mais chaque organe apparent ne représente pas constamment une feuille ; car chaque feuille peut subir ce qu'on ap- pelle un dédoublement, et fournir ainsi plusieurs organes au lieu d'un seul. C'est un cas assez fréquent pour les étamines, et mêmequelquefois la même feuille dédoublée fournit en même temps le pétale qui leur est alors opposé, par exemple, dans les Malva- cées. On a sous les yeux une fleur pentapé- tale et polyandre , dont , au premier coup d'oeil, la symétrie semblerait par conséquent la même que celle d'une Dilléniacée. Mais dans celle-ci, tous les pétales, et toutes les étamines disposées en spirale, représente- ront autant de feuilles distinctes, c'est-à- dire en nombre presque indéfini; dans la Malvacée, à leur place on n'aura qu'un ver- ticille unique de cinq parties. La symétrie de sa fleur sera'donc la même que celle d'une fleur d'Hermanniée réduite à cinq étamines oppositipétales , si différente au premier abord. Le calicule , qui environne à l'exté- rieur le calice de beaucoup de ces mêmes Malvacées, est formé par des bractées, c'est- à-dire par autant de feuilles, constituant un verticille différent. Celui des Potentilles ré- sulte de la soudure des stipules appartenant aux folioles calicinales , et conséquemraent fait partie du même verticille. D'autre part, certaines feuilles de la fleur peuvent se présenter sous une forme tout à fait dif- férente que celle qu'elles semblaient desti- nées à revêtir d'après la place qu'elles oc- cupent; et, pour ne pas sortir de l'exemple déjà employé, nous citerons encore les Mal- vacées ou les cinq organes alternes avec les pétales, et qui, par conséquent, représentent TAX TAX 429 le* étamines normales, se montrent sous la forme d'un disque lubuleux et quinquélobé, quand elles ne manquent pas tout à fait. La plupart des organes , appelés nectaires , •ont dus à ces sortes de métamorphoses; mais e!les peuvent être bien plus embar- rassantes et trompeuses quand un vertitille prend la forme d'un autre , l'étamine , par exemple, celle de pétale , ou le pétale celle d'étamine. Il s'ensuit que des fleurs, en apparence semblables, peuvent, en réalité, complètement différer par leur symétrie; qu'au contraire, des fleurs, en apparence très différentes , peuvent réellement se res- sembler. On conçoit maintenant que des descriptions pures et simples , si exactes qu'elles soient , peuvent être tout à fait in- suffisantes pour comparer les fleurs à ce point de vue, celui qui , établissant le type de chaque famille et de chaque genre, doit servir, en quelque sorte , de signal dans la recherche des affinités naturelles. Dans nos divisions des Polypétales, nous nous sommes servi des caractères de la pla- centation axile ou pariétale, mais nous avons signalé un assez grand nombre de cas excep- tionels ou ambigus. Nous sommes porté à penser qu'il y aurait bien moins d'exceptions et de doutes, si nos études avaient été pous- sées plus loin. Une flsur, comme un rameau, se compose d'un axe et de feuilles ou parties appendiculaires. Les ovules peuvent appar- tenir à l'un ou à l'autre système; dans le premier cas, la placentation est réellement axile, pariétale dans le second. Quand l'o- Taire présente une cavité indivise et que nous voyons les ovules portés ici sur la paroi interne (comme dans les Violacées), là sur un axe central et libre (comme dans les Pri- mulacées et Santalacées , nous ne pouvons hésiter. Mais, que les feuilles carpellaires «'infléchissent à l'intérieur jusqu'au point de toucher l'axe et viennent s'accoler à lui par leurs bords, les ovules, partant de ces bords, paraîtront tout aussi bien partir de l'axe ou bien les ovules, partant réellement de l'axe, sembleront partir de ces bords. C'est alors qu'on dit la placentation axile et c'est dans ce sens que nous avons employé ce mot qui ne constate autre chose qu'une situation apparente, etconfond deux origines en réalité très différentes des ovules, l'une sur l'aie de la fleur, l'autre sur ses parties appendiculaires. Voilà un nouveau point à éclaircir dans un nombre extrêmement con- sidérable de plantes, celles qui ont l'ovaire multiloculaire; et, une fois éclairci, il déter- minera la valeur qu'on doit attacher à ce caractère. Dans les ovaires composés par la réunion de plusieurs carpelles, cette réunion même dissimule souvent la position de ceux-ci par rapport aux autres parties de la fleur, et il est nécessaire de la constater pour compléter la connaissance de la symétrie. C'est encore ce qui reste à faire dans un grand nombre de cas. L'histoire des ovules a été singulièrement perfectionnée depuis quelques années. Mais leur développement après la fécondation n'a été suivi que dans un nombre de plantes en- core fort limité. Or il faudrait qu'il le fût dans toutes pour bien connaître l'origine des enveloppes de la graine et celle du périsper- me. Suivant qu'il s'est formédans le nucelle ou dans le sac embryonaire, il doit indiquer des affinités différentes, et des graines, iden- tiques en apparence, diffèrent pourtant es- sentiellement sous ce rapport. La nature du périsperme fournit aussi d'excellents carac- tères qu'il faudra constater dans toutes les graines. On confondait autrefois, sous le nom d'arille, des parties tout à fait différentes, dont quelques unes même n'appartenaient pas à la graine; et, dans les cas où il en dépend en effet, M. Planchon a montré que son origine pouyait beaucoup varier, qu'il pouvait être dû à une expansion ou du fu- nicule, ou du raphé, ou des téguments de la graine renflés ou réfléchis extérieuremen. sur eux-mêmes. Les recherches doivent être poursuivies dans toutes les graines dites aril- lées, et d'autant plus que cet organe a été pris en considération pour caractériser un certain nombre de familles. Enfin, l'histoire de la germination doit compléter celle des graines. Elle fournit souvent d'excellents caractères, notamment dans les Monocotylédonées , ainsi qu'A.-L. de Jussieu l'avait déjà fait remarquer. Mais les observations n'ont pas été assez multi- pliées et assez précises pour permettre encore des généralisations. Nous venons d'indiquer quelques sujets d'études sur les parties de la fructification, 430 TAX TAX et nous aurions pu en signaler bien d'autres encore. Il est probable que nous n'aurions pourtant pas épuisé la matière et que beau- coup d'autres points de vue se présenteront à d'autres esprits ou se découvriront par les progrès de la science. Il en est un surtout qu'on doit à un savant botaniste que nous avons eu l'occasion de citer plus d'une fois dans cet article. Nous avons précédemment raisonné dans l'hypothèse que toutes les parties de la fleur sont formées par autant de feuilles ou libres ou soudées , et nous n'avons fait jouer un rôle à l'axe que dans la placentation. M. Schleiden lui en assigne un beaucoup plus général et plus important. Suivant lui , c'est un axe simple ou ramifié qui forme tous les placentaires ; il peut aussi, en se dilatant, s'évasant ou se creusant à son sommet, fournir la paroi des ovaires, soit qu'il la constitue à lui seul, soit qu'il vienne doubler les feuilles carpellaires, et, suivant qu'il s'arrête plus ou moins haut, il le fournit en totalité ou seulement en partie. Il remet ainsi en honneur la doctrine des plus anciens botanistes qui distinguaient la fleur du fruit infère, nom qui redevient Yrai dans un grand nombre de cas, à l'exclusion de celui d'adhérent qu'on lui avait préféré. On conçoit quels éléments nouveaux cette théorie apporterait à la comparaison des or- ganes et, par conséquent, au calcul des af- finités des plantes. Entre autres caractères dont la détermination se trouverait ainsi mo- difiée, serait notamment celui des insertions, puisqu'elles se rattacheraient à l'axe dans un grand nombre de cas où on les plaçait sur le calice et que, dans d'autres, le nouveau rap- port de l'ovaire aui autres parties de la fleur constituerait une épigynie essentielle. Cette étude comparative des parties dont on recherche la véritable orjgine sous les formes si diverses dont les a revêtues la mé- tamorphose des organes de la végétation en ceux de la fructification ou de ceux-ci les uns dans les autres, a reçu le nom de mor- phologie. Chacun de ces organes, ainsi mo- difié, en représente un autre; il a sa signi- fication (Deulung, en allemand). Ce n'est qu'après l'avoir fixée qu'on peut établir entre les plantes une comparaison d'où sorte la véritable appréciation de leurs rapports. Les considérations qui peuvent venir en aide au botaniste pour déterminer cette signi- fication des organes sont de plusieurs sortes. Le moyen le plus généralement et le plus anciennement employé est la comparaison des plantes voisines. Dans les espècts appar- tenant à un même genre, dans les genres appartenant à une même famille, dans un groupe de familles dont l'affinité mutuelle est bien constatée, on prend pour points de départ ceux ou celles où la nature des orga- nes bien manifeste ne peut donner lieu au doute, puis on suit leurs modifications gra- duelles dans la série de ces espèces, de ces genres, de ces familles, on assiste ainsi en quelque sorte au déguisement, et, si complet qu'il paraisse, on n'éprouve aucune peine à nommer l'organe métamorphosé. C'est le procédé mis en usage, même longtemps avant que la théorie des métamorphoses se fût in- troduite dans la science. Le Gênera planta- rum d'A.-L. de Jussieu en montre d'ingé- nieuses applications. Qu'on lise les notes à la suite des Urticées, des Rosacées, du genre Euphorbe, on verra comment il arrive du ré- ceptacle allongéen axe del'Artocarpus à celui delà Figue creusée en forme de Poire, du fruit de la Fraise à celui de la Pomme si différent en apparence ; comment l'Euphorbe lui laisse soupçonner une inflorescence dicline là où l'on ne voyait qu'une seule fleur hermaphro- dite. Le problème se complique, quand les affinités de la plante sont inconnues et dou- teuses; car le point de comparaison manque et c'est à le trouver que brillent la sagacité et l'expérience du botaniste. Il doit avoir égard surtout à la situation relative des par- ties; la place révèle la signification réelle de l'organe bien plus sûrement que la forme et la fonction qui, souvent, ne servent qu'à la dissimuler. Gœthe a pris pour épigraphe de la dernière édition de ses œuvres botaniques : Voir venir les choses est le meilleur moyen de les expli- quer. Il signalait ainsi l'extrême importance des études organogéniques, surtout pour celle des métamorphoses des parties appendicu- laires de la plante , objet de son ouvrage. C'est à cet ordre d'observations que l'organo- graphie a dû ses brillants et rapides progrès dans ces derniers temps. Il suffit de citer l'his- toire de l'ovule et de l'anthère, les noms de MM. Robert Brown, Mirbel, Brongniart, qui ont ouvert cette route suivie avec talent par beaucoup d'autres. Nous avons déjà précé- TAX demmcnt mentionné les beaui travaux de M.Schleidenquiontl'organogéniepourbase. C'est par elle qu'on pourra répondre à toutes ces questions dont nous avons précédemment posé quelques unes et dont la solution doit éclairer et fixer la classification naturelle. 11 est vrai que ces observations sont extrême- ment délicates, qu'elles ne peuvent se faire, en général, avec un degré suffisant de netteté que sur les plantes vivantes, et que celles de nos herbiersauxquelles noussommesréduits, dans un si grand nombre de cas , ne s'y prê- tent que bien difficilement. Mais on doit espérer que la perfection des instruments, l'habileté des observateurs et le grand nom- bre de végétaux cultivé aujourd'hui dans les jardins botaniques, aideront à triompher de ces difficultés. 11 faudrait que quelques types au moins de chaque famille fussent étudiés sous ce rapport. 11 est encore une classe de faits dont l'ob- servation peut prêter un utile secours ; nous voulons parler des monstruosités. Elles nous montrent souvent les organes sous une forme qui fait comprendre leur véritable nature , mieux que celle où ils se seraient fixés dans leur développement normal. Lorsque les quatre ovaires et le style gynobasique d'une Labiée se présentent sous" celle de deux feuilles, chacune surmontée de son style et enroulée à sa base en deux cavités béantes et ovulifères, nous reconnaissons le nombre binaire des carpelles dans cette famille ; lorsqu'un Primula nous offre , au centre de plusieurs feuilles carpellaires, un axe tout à fait libre et tout chargé de petites feuilles , nous y constatons l'existence d'un placentaire essentiellement central ; lorsque l'involucre d'un Euphorbe se sépare en plu- sieurs feuilles portant chacune deux glandes sur le dos, nous retrouvons là les bradées bi-glanduleuses de tous les genres voisins avec lesquels l'affinité de celui ci devient plus évidente. Néanmoins ce n'est qu'avec une extrême circonspection qu'on doit faire usage des faits tératologiques qui troublent l'ordre de la nature au moins aussi souvent qu'ils le manifestent, et leur interprétation trop subtile ou trop hardie pourrait conduire fréquemment à de fausses conséquences. D'ailleurs nous ne les devons qu'à d'heureux hasards; ils ne se répètent pas identiques, même sur la plante qui nous les offre ; ils TAX 431 ne peuvent être contrôlés par des observa- tions multipliées au gré de l'observateur, et surtout par des observateurs différents. Ce sont des auxiliaires dans lesquels on ne doit pas mettre une confiance absolue , et faire consister sa force principale, mais qui peuvent y ajouter si l'on sait s'en servir à propos. Parmi les caractères , nous avons insisté sur ceux de la fructification. Mais puisque la méthode naturelle les emploie tous, elle devra aussi profiter des perfectionnements apportés à la connaissance de ceux de la végétation. Les différences fondamentales qu'offrent dans leur structure les tiges des Acotylédonées, des Monocotylédonées et des Dicotylédonées , que tous les auteurs signa- lent, et que beaucoup placent même en première ligne, celles qu'on observe dans la disposition de leurs racines et dans la ner- vation de leurs feuilles, démontrent assez la grande valeur de ces caractères . et même on peut dire que ceux de l'embryon , soit avant, soit pendant la germination, appar- tiennent autant à la végétation qu'à la fruc- tification, puisqu'on peut également les con- sidérer comme le dernier terme de l'une et le premier de l'autre. Les différences essen- tielles s'arrêtent- elles aux grands embran- chements du règne végétal , et n'en trouve- t-on point qui puissent servir à caractériser des groupes naturels plus bornés? La struc- ture particulière de la tige dans plusieurs groupes de Cryptogames vasculaires , dans celui des Gymnospermes, dans plusieurs fa- milles même, comme les Graminées, les Pipéracés, les Aristclochiées , etc. , permet- tent de répondre affirmativement. M. Mir- bel, il y a longtemps déjà, exprima l'opinion qu'on pourrait arriver à généraliser celte vérité par une anatomie comparée des végé- taux , qu'il commença par l'examen d'une famille très naturelle , celle des Labiées (Ann. du Mus., vol. XV); mais il s'arrêta là , rebuté soit par l'immensité du travail , soit par les difficultés que lui présentaient des exceptious trop nombreuses ou le défaut de matériaux. Ils manquaient, en effet, pour toutes les familles exotiques, c'est-à-dire pour^ la majorité des plantes. On a cherché plus tard à former des col- lections pour ce genre de recherches, et quoiqu'elles soient encore bien insuffisan- tes, elles ont pris pourtant un développe- 432 TAX ment qui permet aujourd'hui de les aborder. Les échantillons de bois, correspondant a ceux des herbiers, se sont multiplies de manière à représenter un grand nombre de familles; et leur étude comparée peut faire entrevoir, sinon établir, quelques résultats généraux. Elle a été particulièrement activée par celle des végétaux fossiles, où les parties les plus résistantes ont dû nécessairement se conser- ver, tandis que disparaissaient les organes délicats comme ceux de la fleur, et pour la détermination desquels il fallait, en consé- quence , recourir à d'autres caractères que ceux qu'on emploie pour les plantes actuel- lement vivantes. On doit cependant remarquer que la struc- ture des tiges peut varier beaucoup dans un même groupe naturel ; car elle paraît se modifier par des influences qui n'apportent aux caractère, de la fructification que des modifications ou nulles ou beaucoup plus légères. Telle est celle du milieu dans le- quel vit la plante ; dans l'eau elle végète le plus souvent tout-à-fait autrement qu'à l'air; et comme beaucoup de familles, in- contestablement naturelles, ont à la fois des espèces terrestres et des espèces aquatiques, les tiges des unes et des autres offriront des différences notables , de telle sorte qu'elles ne pourraient faire reconnaître leur affinité sans le secours des fleurs et des fruits , qui ont, au contraire, conservé leur uniformité. Le mode de végétation, différent dans des plantes également voisines , détermine des dissemblances analogues. Les unes, dans leur développement aérien, s'arrêtent toujours à l'état herbacé; tandis que les autres , per- sistant pendant une suite plus ou moins longue d'années , forment un bois plus ou moins épaissi : on peut donc les comparer dans leurs premières pousses, pas au-delà. Celles qui allient la consistance ligneuse à l'habitude de grimper en s'appuyant sur les corps voisins ou s'enroulant autour d'eux , et qu'on désigne sous le nom de lianes, pré- sentent, pour la plupart, une structure par- ticulière. Or, si quelques familles sont com- posées presque exclusivement de lianes, plu- sieurs autres offrent à côté d'elles d'autres espèces s'élevant par elles-mêmes, et celles- là conformées autrement , pour ainsi dire normalement, comme on peut le voir dans les Bignoniacées, les Convolvulacées, les Sa- pindacées, les Malpighiacées et bien d'autres encore. Mais il est à remarquer que ces lia- nes, avec quelques caractères communs à toutes, en ont qui sont propres à chacune de ces familles en particulier, etqu'un œil eiercé reconnaîtra de suite à laquelle de celles que nous venons de citer appartient le tronçon qui lui est présenté. Le parasitisme semble se lier aussi à une structure particulière des tiges dans la plupart des végétaux qui vivent ainsi implantés sur d'autres, soit sur leur portion aérienne comme les Loranthacées , soit sur leurs racines, comme, par exemple, plusieurs genres de Scrofularinées apparte- nant à l'ancienne famille des Pédiculaires. M. Decaisne , qui a reconnu leur végétation parasite , a constaté en même temps leur structure exceptionnelle , dont le trait le plus saillant est l'absence de rayons médul- laires, signalée aussi dans la Clandestine et l'Orobanche par M. Duchartre. De tous ces faits , on arrive à cette conclusion que , si les tiges varient avec le mode de végéta- tion et peuvent ainsi différer dans les plan- tes d'une même famille où ce mode est double, elles se ressemblent par certains caractères bien appréciables dans celles de ces plantes qui végètent de la même ma- nière. Ces caractères de végétation viendront donc confirmer ceux de fructification tout en se subordonnant à eux. On connaît bien plus imparfaitement en- core les racines, et , en général , les parties souterraines des plantes, que leur situation dérobe à l'observation, pour laquelle on est forcé de les placer en dehors de leurs condi- tions d'existence. Elles ont sans doute été étudiées avec soin au point de vue de l'or- ganographie générale et de la physiologie, mais non à celui de la classification, et nous ne pouvons apprécier la valeur et la fixité des caractères qu'elles pourraient lui four- nir. Il est peu douteux qu'elles ne le puissent aussi bien que les parties aériennes. Les dif- férences constatées sous ce rapport entre les trois grands embranchements permettent de le préjuger, et de penser qu'il doit en exister d'autres moins générales propres à caracté- riser des groupes naturels plus circonscrits. M. Clos, dans un travail tout récent {Ébauche de la rhizotaxie , 1848 ) , a montré que les radicelles ne croissent pas éparses sans ordre déterminé, mais symétriquement sur plu- TAX TAX 433 sieurs lignes droites ou obliques dont le nom- bre est Cxe, 2, 3, 4 ou 5, très rarement davantage ; qu'on observe dans une môme famille, tantôt un seul de ces nombres, tan- tôt deux , dont le second est alors en géné- ral double de l'autre et paraît en dériver, tantôt trois ou les quatre à la fois ; que cette disposition fournit, en conséquence, des ca- ractères ordinaux, ou génériques, ou seule- ment spécifiques. Il l'a vérifiée dans un as- sez grand nombre de familles dicotylédonées, représentées chacune par quelques plantes. 11 serait bon de multiplier ces observations, pour se fixer sur la valeur de ce nouveau caractère, qui, néanmoins, par la petite quantité des combinaisons possibles , ne pourra nécessairement fournir que peu de signes distinctifs. La structure des racines comparée à celle des tiges donnerait sans doute des carac- tères de même ordre. Malheureusement les observations manquent et l'on s'est peu oc- cupé jusqu'ici de réunir dans les collections des matériaux pour l'examen de cette ques- tion. Des tronçons de racines ligneuses rassemblés en proportion suffisante et mis en regard des tiges, fourniraient des docu- ments importants pour la connaissance complète des bois, soit, ce qui est assez probable, qu'ils fissent reconnaître un rap- port constant dans les unes et les autres, et, par conséquent, dans une partie des plantes d'une même famille, soit que ce rapport fit défaut. Quant aux feuilles et à leurs appendices, leur emploi introduit dans la science, et depuis si longtemps, pour la spécification, a permis de reconnaître qu'elle peuvent dans beaucoup de cas fournir des caractères d'un ordre plus élevé, souvent constants dans tout un même groupe naturel. Depuis quelques années, leur disposition sur les rameaux a fixé l'attention ; on l'a vue soumise a certaines lois dont la révélation a créé une nouvelle branche de la science, la phyllotaxie. Il s'agit maintenant, au lieu de s'arrêter à l'arrangement extérieur, de le poursuivre plus loin, d'étudier à l'inté- rieur des liges et rameaux l'agencement des faisceaux qui se rendent aux feuilles, et d'établir ainsi le rapport de Taxe aux parties ippendieulairef. Quelques essais dans cette voie ont déjà été tentés. t. rrr. Par suite de la situation constante des bourgeons aux aisselles des feuilles, la ra- mification se trouve intimement liée à la phyllotaxie, quoiqu'elle soit modifiée par ce fait que toutes les aisselles ne sont pas toujours gemmifères, mais que les bour» geons peuvent y manquer, et assez souvent dans un ordre régulier. Cette disposition régulière des rameaux, lorsqu'elle existe, doit donc être notée avec la même précision que celle des feuilles. Et puisque, nous avons parlé des bourgeons , ajoutons que les caractères qu'on peut en tirer et qui constituent ceux de la vernation, quoiqu'on les ait bien étudiés dans beaucoup de plan- tes indigènes et dans quelques exotiques , ne l'ont été encore que dans le petit nombre. Or, on sait qu'ils peuvent utilement servir à la classification naturelle et sontdéjà signalés comme distinctifs dans plusieurs familles. L'inflorescence, qui se lie elle-même à la ramification , mais qui ne la répète pas constamment, est toujours décrite parmi les caractères de familles, et cette partie de la science a fait de grands progrès et acquis un haut degré de précision de- puis le travail fondamental de M. Rœper. Elle peut en acquérir bien davantage en- core en multipliant les observations, sou- vent faites sur les échantillons trop peu nombreux ou incomplets des herbiers , (et c'est ce que permettra leur richesse tou- jours croissante , ainsi qu'en les vérifiant sur des inflorescences très jeunes , avant que les avortements fréquents aient mas- qué la disposition véritable. II est probable qu'on fera disparaître ainsi beaucoup d'ex- ceptions apparentes et qu'on constatera dans beaucoup de groupes une uniformité méconnue dans plusieurs. Cette revue des caractères de la végéta- tion et de quelques uns des perfectionne- ments dans leur étude qui contribueraient à celui de la classification, est sans doute bien incomplète. En l'ébauchant ici nousn'a- vons pas prétendu fixer des règles et ensei- gner ce qui reste à faire, mais indiquer seu- lement quelques points de ce vaste travail. Enfin, lesouvrages modernes récapitulent, à la suite des caractères de chaque famille, les produits connus d'un certain nombre des végétaux qui s'y rapportent, les pro- priétés économiques ou médicales qui en 55 434 TAX résultent, et aussi sa distribution géogra- phique. Ces indications intéressantes, que quelques lecteurs même recherchent ex- clusivement , ne doivent être nullement considérées comme accessoires, comme in- dépendantes jusqu'à un certain point des caractères botaniques. En effet, les produits dépendent de l'organisation : ils devront donc présenter un certain degré de ressem- blance dans des végétaux semblablernent organisés; de telle sorte que l'affinité re- connue entre un certain nombre de plantes pourra y faire prévoir ries propriétés ana- logues, et que réciproquement l'analogie ries produits et des propriétés indiquera souvent une affinité naturelle entre certains végé taux. Cela est si vrai que nous voyons plu- sieurs ouvrages de matière médicale, cher- chant l'ordre le plus méthodique pour classer les substances végétales dont ils traitent, s'arrêter précisément à celui des botanistes. Toute notion ajoutée à celles que nous possédons sur ce sujet, profitera donc à le* classification naturelle. Or, dans l'énorme catalogue des végétaux connus , combien il en est encore peu dont les propriétés aient été constatées par des observations et des expériences suffisamment rigoureuses, et quel champ immense ouvert aux recherches des botanistes futurs! Dans l'article relatif à la géographie bo- tanique, nous avons cherché à montrer les rapports intimes et nombreux qui existent entre la distribution des végétaux sur la surface de la terre et leur distribution mé thodique, et comment l'une sert souvent à éclairer l'autre : nous n'avons donc paL be- soin de revenir ici sur ce sujet. Dans les sciences humaines, les pas en avant, faisant découvrir des horizons nou- veaux, semblent éloigner le terme, dont ou Se rapproche cependant, mais où l'on n'ar- rivera jamais : le point où l'on est parvenu est toujours le point de départ. En cherchant à montrer celui auquel en est aujourd'hui la méthode naturelle et les premiers pas a faire au delà, nous avons donc voulu seulement la justifier de l'imperfection qu'on lui reproche et donner une idée de quelques moyens des perfectionnements dont elle est susceptible. Mais la véi iié que ces considérations ont sur- tout pour but d'établir, c'est que» cette mé- bode devant s'appuyer sur la connaissance TAY complète, dans toute l'étendue du mot, de l'universalité des végétaux, elle ne constitue pas une recherche à part et en dehors ries au- tres , mais résume la science tout entière; qu'elle présente donc aux esprits qui s'en oc- cupent tout autre chose qu'un simple jeu de combinaisons, un exercice plus ou moins in- génieux, plus ou moins futile; qu'enfin, par l'ordre établi dans les connaissances acquises, elle facilite celles qui restent s. acquérir. Ces connaissances sont bien imparfaites encore; la méthode naturelle doit l'être également: mais chaque progrès, dans quelque direction qu'il se fasse, surquelque point rie la science qu'il porte , en sera un pour elle. Tout bo- taniste qui pourra en revendiquer un, aura pris part a son perfectionnement ; et si elle en atteint jamais un complet, si le monument s'achève un jour, ce sera l'œuvre de tous, quel que soit l'heureux architecte qui y atta- che son nom. (Ad. dk Jussiku.) *TA\OTHEHIUM. mam. foss - Voyez HYÉNODON. (F,.. D.) TAXUS. mam. — Noir du Blaireau dans quelques ouvrages. (G. B.) TAXUS. bot. ph.— Nom latin de Pif. Voy. if. ♦TAYGETIS (rav^-roç, nom mytholo- gique; ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille ries Nocturnes, tribu des Pyraliries, indiqué par Hubner (Cal., 18 16). (E. D.) TAVrOItlE. Tayloria (nom propre), bot. CR. — ( Mousses. ) Genre rie la tribu des Splachnees, établi par sir W. Hooker, mais qui depuis sa création a subi quelques mo- difications importantes. Voici comme il esl caractérisé aujourd'hui. Péristorne issu de la couche intérieure de la capsule au dessous rie son orifice, et composé de 16 ou 32 rients rapprochées ou soudées par paires; dents souvent très longues, conniventes dans l'état frais ou, si on les humecte, réfléchies par la sécheresse et comme appliquées sur la paroi externe de la capsule; capsule longue- ment perionculée, droite ou penchée , of- frant, avec son col plus ou moins allongé, la forme d'une poire ou d'une mas %<• courte; columelle exserte et renflée eu nts naturalistes ont nommée Limax Caroline» sis. (Dt'j.) *TECHIVITES (TtXvcrv>;, artiste), inp. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Érirhinides, créé par Schœnherr (Ge- neraet sp. Curculio. syn.,t. VU, 2, p. 381), et qui a pour unique espèce le T. trifascia- lus Schr., propre à la Cafrerie. (C.) * TECK. Tectona. bot. ph.— Genre de la famille des Verbénaeées, formé paT Linné fils (Supplem. plant. Syst. veget , p. 20 et 151), et dont le nom est dérivé des mots Theka ou Tekha, par lesquels on désigne, dans l'Inde, la principale de ses espèces. Nous ferons observer que, dans le même ouvrage où il propose ce nom générique, Linné fils l'écrit d'abord Tektona , ensuite Tectona, mais jamais Tectonia, comme le fait M. End- licher (Gênera, n° 3703). M. Schauer a décrit (Prodromus, vol. XI) deux espèces du genre Teck, dont la plus remarquable est le Tec- tona grandis Linné fils, très grand arbre de l'Inde et du Ceylan, dont le bois, connu sous le nom de Bois de Teck, est célèbre par les qualités qui le distinguent. Les Anglais ont reconnu qu'il l'emporte beaucoup sur tous les autres pour les constructions navales. Il est très dur et d'une durée très supérieure à celle du meilleur Chêne. Aussi est-il extrê- mement recherché pour cet objet. 11 a de plus quelques autres usages ; ainsi les Malais em- ploient sa décoction contre le choléra. Les* fleurs de cet arbre sont diurétiques. Ses feuilles sont astringentes et, de plus, elles* servent à teindre en rouge. A Madras, on cul- tive le Teck comme arbre d'agrément. (D. G.) *TECf.ÉE. Teclea (du nom de Tecla- Haïmanout, ancien empereur d'Abyssinie). bot. ph. — Genre de la famille des Z'anthoxy- lées, formé par M. Bafleneau-Delile (4nn. des se. nat, 2esér., vol. XX, p. 00; pl. 1, fig. 1") pour un grand arbre d'Abyssinie, à feuilles composées, et à fleurs en épi, diclines, tétran- dres, qu'il a nommé Teclea nobilis. (D. G.) *TECM ARSIDE. Tecmarsis (rrWp» Pro" dige, présage), bot. ph. — Genre de la famile des Composées, tribu des Vernoniacées, for- mé par De Candolle {Prodr., vol. V, p. 93) pour un arbrisseau de Madagascar, voisin du Synchodendron, auquel il a donné le nom do Tecmarsis Bojeri. (D. G.) 430 TEC TEE TECOME. Tecoma. bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Bignoniacées, formé par Jussieu (Gen. plant., p. 139) aux dépens des Bignonia deTournefort et Linné. L'auteur du Gênera n'en connaissait que quatre espèces, tandis que De Candolle en a décrit récemment soixante-deux (Prodr., vol. IX, p. 215). Ces nombreuses espèce-5 habitent pour la plupart les parties chaudes fie l'Amérique, quelques unes le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande. Ce sont des arbres et des arbrisseaux parfois grimpants, à feuilles opposées, pennées avec impaire, quelquefois digitées, formées de folioles généralement dentées en scie ou in- cisées; à grandes fleurs jaunes ou rouges. Leurs principaux caractères sont: Calice campanule, à cinq dents; une corolle cam- panulée, à limbe quinquélobé, bilabié; des itamines didynames, accompagnées du ru- diment d'une cinquième; surtout une cap- sule elliptique, oblongue ou allongée en silique, à deux loges séparées par deux cloi- sons contraires aux valves, et qui renferme un grand nombre de graines comprimées et dilatées en une aile membraneuse. De Can- 'iolle divise les Técomes en deux sous-genres dont le premier correspond à deux de ceux de M. Endlicher. Ce dernier botaniste ad- met, en effet, les trois sections suivantes: a. Pandorea, pour les espèces de l'Australie; b. Eutecoma, pour les espèces américaines; c. lecomaria, pour celles du cap de Bonne- Espérance. C'est au second de ces sous-genres qu'appartient le Técome de Virginie, Tecoma radicans Juss. (Bignonia radicans Lin.), qu'on emploie fréquemment à couvrir des murs bien eiposésd'un beau tapis deverdure sur lequel se détachent de nombreux corym- bes terminaux de grandes fleurs d'un rouge de minium un peu brunâtre Ce bel arbuste grimpant forme une véritable liane qui s'accroche aux murs et aux arbres à l'aide de crampons. On lui donne vulgairement le nom de Jasmin trompette, et parfois aussi celui de Vigne vierge, sous lequel on confond plu- sieurs plantes grimpantes. On le multiplie facilement par graines semées sur couche, par éclats, marcottes et boutures. On cultive aussi, dans nos jardins, le Técome du Cap, Tecoma Capensis Lindl ., dont le nom indique qu'il appartient à la troisième section, et Quelques autres espèces. (P. D.) * TECOPHILÉE. Tecophilœa (dédié à M"c Tecophila Colla, auteur des figures qui accompagnent un des ouvrages de son père). bot. ph— Genre voisin delà famille des Iri- dées, formé par Berlero (ex Colla Plant. Chil. Mem. Turin., vol. XXXIX, p. 19, t. 55) pour une plante des montagnes du Chili , fort petite et extrêmement délicate, qui n'a qu'une feuille radicale linéaire etune ou deux fleurs bleu de ciel. C'est le Tecophilœa vio- lœflora Colla. (D. G.) TECTAIRE. Teclus. moll.- Genre pro- posé par Denys de Montfort pour des espèces de Troques ou Toupies sans ombilic, ayant la columelle en forme d'arc concave conti- nué avec le bord extérieur qui est plus avancé. Tels sont les Trochut inermis, coc- latus, imbricatus, etc., deChemnitz. (Duj.) TECTIBRANCHES (tectus, couvert; branchiœ, branchies), moll. — Quatrième or- dre des Mollusques gastéropodes de Cuvier, comprenant les Pleurobranches, les Aply- sies, etc., qui on les branchies attachées le long du côté droi ou sur le dos en forme de feuillets plus ou moins divisés, mais non sy- métriques. Le manteau recouvre plus ou moins les branchies et contient presque tou- jours, dans son épaisseur une petite coquille. Voy. mollusques. (Duj.) TECTISCUTES. Tectiscuti. ins. — MM. Amyot et Serville (Ins. He'mipt., Suites à Buffon) désignent ainsi, dans la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, un de leurs groupes , auquel ils rattachent les genres Stegaspis, Membracis, Encophyl- lum, Hypsauchenia, Oxyrachis, Bolbonotay Amyot et Serv., etc. (Bl.) TECTONA. bot. ph.— Nom latin du genre Teck. Voy. teck. TECTRICES, ois. — Nom que Ton donne, en ornithologie , aux plumes imbri- quées qui recouvrent l'aile et les grandes pennes qui s'y implantent. Par extension , on l'a également appliqué aux plumes qui cachent la base des pennes de la queue; mais celles-ci sont mieux connues aujour- d'hui sous les noms de Sus et Sous-caudales. Voy. oiseau. (Z. G.) *TECTUS. moll.— Voy. tectaire. (G.B.) TÉEDIE. Teedia. bot. ph.— Genre de la famille des Scrophularinées, tribu des Gra- tiolées, formé par M. Rudolphi (in Scrad. Journ., vol. II, p. 289) pour des arbrisseaui TE& TEG 437 du cap de Bonne-Espérance, à feuilles oppo- I Sai| dilatées, embrassantes à leur base, voi- sins des Frcylitiia Benth., et qui avaient été décrits par Aiton comme des Capraria. Ils se distinguent par leur fruit en baie indé- hiscente. Sur les deux espèces connues, nous citerons le Teedia lucida Rudolpbi. (D. G.) TEESDALIE. Teesdalia. bot. pu. — Geure de la famille des Crucifères, sous- urdre des Pleurorhizées, tribu des Thlaspi- dées , formé par M. Rob. Brown [in Aiton. Hort. Kew., édit. 2, vol. IV, p. 83) pour deui petites plantes annuelles de l'Europe moyenne et méridionale que Linné classait, l'une parmi les Iberis , l'autre parmi les Lepidium. Le Teesdalia Iberis DG. (Iberis nudicaulis Lin., Guepinia Iberis. FI. />.). et le Teesdalia Lepidium DC. (Lepidium nudi- caule Linn., Guepinia Lepidium. FI. fr.) se trouvent assez communément dans les lieux sablonneux d'une grande partie de la France. La dernière est seulement plus méridionale que la première. (D. G.) TEFFLUS. Ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Carabiques grandi- palpes, proposé par Leach, publié par Dejean (Species général des Coléoptères, t. II, p. 20) et adopté par Latreille. Ce genre est formé de deux espèces, les T. Megerlei F., et Dele- gorguei Guer. La première est originaire du Sénégal et de la côte de Guinée, et la se- conde de l'Afrique australe. (C.) TEGAMEM, Schmidel. bot. ph.— Syno- nyme de Nolana Lin. TÉGÉNAIRE. Tegenaria. aracbn. — Genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées , établi par Walckenaër aux dépens du grand genre Aranea des anciens auteurs. Chez les Aranéides qui composent ce genre, les yeux sont au nombre de huit, égaux entre eux et disposés sur le devant du céphalothorax en deux lignes rappro- chées, presque parallèles, la postérieure étant légèrement courbée et l'antérieure droite. La lèvre est grande, carrée et plus haute que large. Les mâchoires sont droites, allongées et écartées. Les pattes sont allon- gées, Ones, la première des quatrièmes paires ost plus longue que les autres, la troisième est la plus courte. Les Aranéides qui com- posent ce genre sont sédentaires, et forment, dans l'intérieur des bâtiments, des cavités louterraines, et, dans les intervalles des pierres, une toile horizontale, grande, à tissu serré, à la partie inférieure de laquelle est un tube cylindrique où elles se tiennent immobiles. Le cocon est ordinairement glo- buleux , recouvert par les détritus de plâtre et de terre agglutinés, et des toiles extérieu- res. Cette coupe générique est très peu nom- breuse en espèces, et sur dix-sept connues, l'Europe en nourrit sept, l'Afrique cinq , l'Amérique trois et l'Australie une. Comme représentant ce genre remarquable, je cite- rai la Tégénaire domestique, Tegenaria do- meslica, Linn., Walck. (Hist. nat. des Ins. apt.y t. II, Gg. 2). Cette espèce, qui se trouve très communément dans les maisons à Paris et dans les environs, construit dans les an- gles ou dans les intervalles des murailles de grandes toiles horizontales, à tissu fin, serré, relevées vers les bords, enfoncées dans leur milieu, soutenues en dessus, et garnies ainsi en dessous de longs fils isolés , qui ressemblent à un hamac qui serait sus- pendu et garanti du balancement par un grand nombre de cordes en haut et en bas. L'Araignée se tient ordinairement dans son trou, immobile, la tête tournée vers le dessus de sa toile, épiant les Mouches et les Insectes qui s'y prennent, se précipitant sur eux avec une grande rapidité, et les emportant dans son trou , souvent malgré leur résistance. Lorsqu'on l'effraie, ou que quelque danger la menace, elle se retourne aussitôt, s'enfuit par l'ouverture du trou qui est dirigé en bas et disparaît. Dans le moment de l'accouplement, cette singulière Aranéide se promène souvent sur la super- ficie de sa toile avec rapidité. Cette toile est parfois très grande ; M. Walckenaër en a vu une ou plutôt deux contiguës, construites par la même Araignée, et qui avaient un mètre de large. Lorsque cette espèce est sur le point de pondre, elle se retire vers le soir à peu de distance de sa toile ; elle file d'abord une sorte de bourre de soie brune, de la gros- seur d'un noyau de cerise, qu'elle suspend en l'air par quelques fils lâches, perpendicu- laires, attachés au plafond. Ce flocon n'est point un cocon, car, après l'avoir construit, elle n'a pas diminué de grosseur; c'est seu- lement le lest du sac qui doit contenir le cocon. Ce sac, formé d'une soie claire, est arrondi par en bas en forme de besace; il entoure le flocon, qui alors est dilaté et 438 TEG TEG éparpillé au fond du sac par l'Araignée, et chargé de plâtres et de terre, de grains, de détritus de petites coquilles de Limaçons, de débris solides d'Insectes. Le poids em- pêche le sac d'être ballotté; il est d'ailleurs fixé par des fils placés en haut, en bas et de côté aux parois du mur, et se rattache par d'autres fils plus isolés, plus allongés, avec la demeure principale, ou la toile de l'Araignée, placée à une distance plus ou moins grande. C'est au milieu de ce sac, qui a environ un pouce et demi, et quelque- fois deux pouces de long, et autant à son orifice, que l'Araignée place son cocon. II ne touche point au fond, mais il y est attaché par des fils à une petite toile construite sur l'orifice du sac. C'est sur celte dernière toile que l'Araignée se tient constamment après qu'elle a pondu, abandonnant ensuite sa grande toile et son ancienne demeure, ou n'y retournant qu'occasionnellement. M. Walc- kenaër en a observé quatre dans cette po- sition. Alors il trouva les cocons ouverts et sans Araignées; mais il y en avait un dont le cocon était entier, renfermant les jeunes nouvellement éclos , et des œufs qui ne l'étaient pas encore. M. deThéis en a trouvé un autre à l'entrée du soupirail d'une cave, qui renfermait encore tous les petits, éclos depuis plus de dix jours. La Tégénaire do- mestique ne construit pas en un seul jour la demeure de sa postérité; elle commence d'abord par filer ; ensuite elle tourne et retourne pendant deux heures le flocon qui est le principe et le commencement de l'édifice; puis, après l'avoir suspendu, elle se retire dans sa demeure habituelle. Elle travaille le lendemain à éparpiller le flocon, à fabriquer la bourre pendant la nuit, et cesse vers le matin, se retirant de nouveau dans sa toile. Elle se remet ensuite à l'ou- vrage vers le soir; le lendemain matin tout est terminé, et on la trouve placée sur son petit hamac, couvrant de son corps son co- con, suspendu au-dessous d'elle au milieu de la bourre ou du sac. Le mâle n'ap- proche de sa femelle qu'avec beaucoup de circonspection , parce que lorsqu'elle ne cède pas à ses désirs, elle cherche à le saisir pour le dévorer. C'est lui ce- pendant qui la recherche, et il se rend sur sa toile pour l'accouplement; on le voit souvent, en automne, parcourir, comme égaré, l'intérieur des habitations des fe- melles. La Tégénaire domestique, si communeet presque familière avec l'Homme, devait na- turellement fixer l'attention des personnel même étrangères à l'histoire naturelle, et plusieurs pensèrent à tirer un produit de la soie fournie par cette Aranéide. En effet, la facilité avec laquelle cette espèce se re- produit et surtout la quantité prodigieuse d'individus qui naissent d'une seule ponte, avaientdonné l'idée à plusieurs personnes de réunir un très grand nombre de Tégénaires; afin de pouvoir utiliser leur soie; mais la dif- ficulté de les élever et surtout leurs manières de vivre dans l'isolement ont obligé ces inno- vateurs à renoncer à leur projet. Si l'indus- trie a échoué sur ce point, il n'en est pas de même pour les services que cette Aranéide a rendus et qu'elle rend encore à la méde- cine, et quoique Fusage maintenant en ait eessé, au moins médicalement parlant, H y a encore beaucoup de personnes qui, après s'être fait une blessure avec un instrument tranchant, se servent de la toile de la Te nourrissent. C'est parmi Ce* cbeu il les, ainsi que nous le dirons a l'ar- TEI 439 ticle Tinéites (roi/, ce mot), que se trouvent celles qui nous causent tant de dégâts; les unes en rongeant nos graius emmagasinés, les autres en détruisant tout ce qui se trouve à leur portée, comme lainage, crin, plumes, pelleteries, et collections d'animaux empail- lés et desséchés; elles compensent l'exiguïté de leur taille par leur grand nombre et leur Voracité, et peuvent être comparées, pour leurs ravages , aux Rats et aux Souris , dont elles sont, en quelque sorte, les représen- tants dans la classe des Insectes. Les anciens naturalistes plaçaient dans ce genre un très grand nombre d'espèces, qui forment aujourd'hui la tribu des Tinéites, tandis qu'on ne met plus dans le .genre Teigne proprement dit qu'une vingtaine d'espèces européennes , dont les principales sont: La Teigne des grains , Tinea granella Linné, dont les ailes supérieures sont mar- brées de brun , de noir et de gris : le duvet formant toupet est roussâtre. La chenille, connue sous le nom vulgaire de Fausse- Teigne des blés, lie plusieurs grains avec de la soie, et se construit ainsi un tube, d'où elle sort de temps en temps pour les ronger ; elle nuit ainsi beaucoup aux blés que l'on conserve dans les greniers. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe , de- puis le mois de mai jusqu'au mois d'août. La Teigne des pelleteries, Tinea pellio- nella Linné, qui est d'un gris argenté avec un ou deux points noirs sur chaque aile , qui se rencontre dans toute l'Europe, et dont la chenille vit dans les pelleteries dont elle coupe les poils, qu'elle détruit en en formant des tuyaux feutrés. La Teigne des dkaps, Tinea sarcitella Linné , qui existe également dans toute l'Europe, où elle est très commune : les ailes sont blanchâtres, luisantes, avec quel- ques taches noirâtres en dessus. La chenille se trouve sur les étoffes de laine et sur les draps, qu'elle détruit rapidement. Elle se rencontre aussi dans les collections d'In- sectes, où elle fait de grands ravages. Parmi les autres espèces , nous citerons seulement la Tuiea crineUaTr., qui détruit les meubles en crin; la T. Ira^ezcAla Linné, qui se trouve sur les étoffes de laine; la T» cralœgelia Linné, que l'on rencontre sur l'Aubépine, etc. 440 TFJ TEL* Le nom de Teigne a été donné à divers autres Insectes différents entre eux. Ainsi, on nomme vulgairement : Teigne aquatique, des larves de Friganes ; Teigne des Chardons, des larves de Cassides; Teigne de la cire , une espèce de Gallerie ; Teigne des cuirs, des larves de Crambus; Teigne des Faucons, des larves de Ricin ; Teigne du Lis, des larves de Criocères, etc. (E. D.) *TEINOCERA(f£fvo, étendre ; x/P«ç, an- tenne), ins.— Genre de Coléoptères subpen- tamères, proposé par nous, publié par Th. Lacordaire ( Monoyraphie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages, t. V, p. 17) et rapporté à la tribu de ses Chlytrides (Chlytridées). Le type de ce genre est la T. nisidicollis Lac, originaire de l'A- frique australe. (C.) TEINOCORYNUS (xsi'vw , étendre; xo- pyvyj, massue), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, division desBrenthides, proposé par nous et adopté par Dejean [Catal.y 3e édit., p. 265). Ce genre n'offre pour type qu'une espèce , le T. filiformis Dej. Elle est originaire du Brésil. (C.) *TEINODACTYLA (zûvo>, étendre; «î«x- tv*os, doigt), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Alticites, proposé par nous, en remplacement du Longitarsus de Latreille, nom formé de racine latine. Dejean, qui adopte ce g. (Cat., 3e édit.), en mentionne 31 espèces; 24 sont originaires d'Europe, 5 d'Amérique et 2 d'Afrique; nous citerons les suivantes : T. anchusœ , parvula Pk, atricilla Lin., dorsalis sisym- brii, tabida F., etc. (C.) *TEINOPALPUS (téi'vw, j'étends; pal- pus, palpe), ins. — M. Hope (Transact. Lin. soc. Lond., XVIII, 1843) donne ce nom à un genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Papilionides. (E. D.) TE JUS. rept. — Merrem créa, sous ce nom, un genre de Lacertiens dont VAcranle vert fut le type, et dans lequel il réunissait la Dragone, le Crocodilure Lézardet, la Sauvegarde de Mérian, un Cnémidophore et des Améivas. Plus tard, M. Fitzinger a ré- servé le nom générique de Tejus pour le seul Téyou vert d'Azara (Acrante vert). Wagler, pour éviter toute confusion, a préféré la dé- nomination d'Acrantus pour ce dernier genre, et cette dénomination a été acceptée par les erpétologistes. (G. B.) TEKTIZITE , Breithaupt. bih. — Syn. Braunsalz. Sulfate de peroxyde de Fer hy- draté , de couleur brune , trouvé à Schwar- zenberg en Saxe, sous la forme de cristaux aciculaires ; leur composition est encore in- déterminée. Ces cristaux paraissent appar- tenir au système rhombique. (Del.) TELAUGIS(Tvj>avyyjç, qui resplendit de loin), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Burmeister {Handbuch der Ento- mology, 1844, p. 336), qui le comprend parmi ses Rutélides. Le type est le T. œnes- cens. (C.) *TELCHINIA (Te>xfv , malveillant), ins. — Genre de la tribu des Papilionides, fa- mille des Diurnes, ordre des Lépidoptères, indiqué par Hubner (Cat., 1816). Le même auteur donne la dénomination de Telchines à une division de Lépidoptères comprenant particulièrement le genre Telchinia. (E. D.) *TELEA («V, fln). ins.— On a désigné sous le nom de Telea deux genres de Lépi- doptères, de la famille des Nocturnes: l'un, qui appartient à la tribu des Bombycites, a été crée par Hubner (Cat., 1816) ; et l'au- tre, qui entre dans la nombreuse tribu des Tinéites, a été fondé par Stephens {Illustr., IV, 1816). (E. D.) *TELEAS. ins. — Genre de la tribu des Proctotrupiens, groupe des Platygastérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par La- treille, sur des espèces dont les antennes sont composées de douze articles et en forme de massue chez les femelles, les pattes propres au saut. Nous citerons comme type le T. longi- cornis Latr. (Bl.) TELEBOITE. Telebois (t*>c6ose ses feuilles entre »te* doigts; et le Telekia speciosissima DC, Qui cruît sur les bords du lac de Corne. (P. D.) *TELE\OMES. iss.— Genre de la tribu des PeotoU-upiens , de l'ordre des Hyméno- ^pltre» , établi par H. Haliday ( ErUwmlog. Magazine) aux dépens du genre Téléas sur des espèces dont les antennes, assez longues, ont leurs derniers articles unis de manière à former une sorte de massue, etc. Le type est le T.phalœnarum, Nées von Esenb. (Bl.) TÉLÉOBRANCIIES (t branchies), poiss. — Les Poissons auxquels M. Duméril applique ce nom de famille, correspondent en grande partie à ceux queCuvier a placés dans son ordre des Plectognathes. (G. B.) TÉLÉOSAURE. Teleosaurus (rcJieo;, par- fait; cavpo;, lézard), rept. — Voy. crocodi- liens fossiles, tome IV, page 363. (G. B.) TELEOZOMA. bot. ph. — Voy. cera- TOPTERtS. TÉLÈPIIE. Telephium (nom historique). bot. po. — Genre de la famille des Parony- chiées, dans laquelle il constitue à lui seul la section des Téléphiées. Il comprend des plantes sous-frutescentes, de petites propor- tions, glauques, couchées, de la région mé- diterranéenneetdu cap de Bonne-Espérance, dont la plusconnueestleTicLÈPiiE d'Imperati, Telephmm Imperati Linn. , espèce assez commune sur les coteaux arides et dans les endroits secs de nos départements les plus méridionaux. (D. G.) *TELEPHOMJS. ois. — - Synonyme de Laniellus, Swains... *TELEPIIOROIDES (Telephorus , nom d'un genre de Coléoptères; fî<*, marécage; Çmt je vis), rept. — Genre de Batraciens anoures, caractérisé' par M. Wiegmann sur l'espèce Tctmat. Peruvianus ( Nov. Act. Nat. Cur. Leop., t. XVII, p. 263, lab. 20, fig. 2, 1834). Tête courte; museau arrondi; ver- tex plan, circulaire, arrondi ; des dents à la mâchoire supérieure, mais point au palais? Langue disco-ovalaire; doigts libres ; orteils réunis à la base par une membrane; pas de tubercules cornés aux faces palmaires. (G.B.) *TELMATOPBACE (W3Lf*«, atoç, maré- cage ; (pxx»î, lentille; lentille de marais). bot. ph. — Genre de la famille des Lemna- cées, formé par M. Schleiden pour le Lcmnji gibba Lin. (D. G.) *TELMATOPIHLUS (t/^«, endroit ma- récageux; yiXo;, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Nitidulai- res, établi par Heer ( Fauna Coleopt. Hdv., I, 417) sur trois espèces d'Europe , et ayant pour type le T. caricis 01., espèce qui est propre aux environs de Paris. (C.) *TELMIA (Tt'Àfxa, marais), ins. —Genre de Lépidoptères nocturnes , tribu des Noc- tuides, créé parHubner (Cat., 1816). (E.D.) *TEL!UISSA (T^a, marécage, vase). bot. ph. — Genre de la famille des Crassu- lacées , section des Rochéées , formé pat M. Fenzl ( Pugil. plant, novar. Syr. , t. I, pag. 15, n" 50) pour une petite plante pres- que aquatique. L'espèce type du genre est le l 'elmissasedo ides Fenzl, des environs d'Alep. TÉLOPÉE. Telopea frqWo;, qui se voit de loin), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées , sous-ordre des Folliculaires, tribu des Ernbothriées , formé par M. Rob. Brown (in Transac. of the Linn. Soc. , vol . X, pag. 197) pour deux arbustes de la Nou- velle-Hollande, décrits précédemmenteomme des Embothrium par Smith et Labillardière. Leur nom générique est dû au rouge vif de leurs fleurs. Cette année même a fleuri au Jardin des Plantes de Paris le Telopea spe- ciosissima Rob. Brown, l'une des plus belles plantes de la famille des Protéacées pour sel magnifiques grappes terminales de fleuri d'un très beau rouge. (D. G.) ♦TELOPIIOUUS. ois. — Genre foDdé par 446 TEM Swainson sur le Bacbakiri de Levaillant, Ois. dAf., pi. 67 {Lani. ornalus, Licht.). *TELOXIDE. Teloxys (™X*s, fin; è?v;, aigu ( à cause des rameaux qui finissent par devenir piquants), bot. pb. — Genre de la famille des Chénopodées, voisin des Beta, formé par M. Moquin-Tandon ( Annal, des se. nat.y 2e sér., tom. I , pag. 289, tab. 10, f . 1 ) pour le Chanopodium aristatum Lin., plante de Sibérie , de Virginie et de Chine , dont les rameaux florifères drviennent aris- tés après la chute des fleurs. Cette espèce encore unique a reçu le nom de Teloxys aristata Moq. (D. G.) *TELURA (Tnkovpbç, lointain , éloigné). ws. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllophages , créé par Erichson ( Arch. fur Nalurg., 1842, p. 168, t. IV, f. a,b), qui lui assigne pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. vitticollis Er. (C.) * TEMENIS ( t/^cvoç , temple ). ins. — Genre de la tribu des Papilionides, famille des Diurnes, ordre des Lépidoptères , indi- qué par Hubner (Cat., 1816). (E.D.) *TEMERA. poiss. — Genre de Poissons de la famille des Raies (Gray, Zool. Mise, 1831).— Voy. l'art. Torpille. (G.B.) TEMIA. Crypsirina. ois. — Genre delà famille des Corvidées, dans l'ordre des Pas- sereaux. La seule espèce de ce genre, le Te- mia variable , Cryps varians, Vieill. {GaL des Ois., pi. 100; et Levaill., Ois. d'Af., pi. 56), avait été considérée comme un Cor- beau par Latham, et comme un Glaucope par M. Temminck. Elle est de Java et de Bando. M. Horsfield Ta également prise pour type de son genre Phrenothrix et Wagler l'a placée dans son genre Crypto- rhina. (Z. G.) ♦TEMNASPIS (V/fxvw , je coupe ; àcrrnç , écusson). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Mégalopides, établi par Lacordaire (Monogr. des Col. subpent. de la fam. des Phyt., t. I, 1845, p. 716). Ce genre a pour caractères : écusson échancré à son sommet; deux mamelons sur le me- ta thorax. 4 espèces y sont rapportées : les T. Javanus Guér., rubens, fervidus Kl., et biparlitus Lac. Le Meg. septempunctalus Gray en fait peut-être aussi partie. Toutes sont propres aux Indes orientales. (C.) *TEMNISTIA(t£>vo, je fends; krc'ov, TEM issu , voile), poiss. — Genre de Poissons Si- luroïdes (Richards, Faun. Bor. Am.y 1836). (G. B.) *TEM\OCERA t»vw, je coupe; x/Paç, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères, famille des Brachystomes, tribu des Syrphies, créé par MM. Lepelletier de Saint- Fargeauet Serville [Encyc.méth.Ins., 1825) pour une espèce propre à la Chine (T. vio- lacea). (E. D.) *TEM]\OCHILA(T/f/.v», je coupe; x»*°5> lèvre), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, tribu des Nilidulaires Peltide», sub- stitué par Erichson (Germar. Zeitschrifl fur dieEnt., V, 449; — Nalurgeschit. der Ins. Beuts, p. 241) à Temnoscheila Gray, Westw. Ce genre a été fondé aux dépens des Tro- gosites de Fabricius. Nous citerons comme en faisant partie le T. cœrulea , propre à l'Europe méridionale. (C.) *TEMIVOCmLUS (t/j«w, je coupe ; Xe*- /oç, lèvre), moll. — Genre fossile du groupe des Nautiles, indiqué par M. Coy (Carb. Foss. Irel., 1844). (G. B.) TEMNODON ( t/^vw , je coupe; o<*- jwç, gorge), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, division des Brenthides, créé par nous (Rev. Zool., 1839, p. 177) et formé sur une espèce de Madagascar : le T. œnei- ïollis Chvt. (C.) *TEMNOPIS (t£>vw , je coupe ; vo> , je coupe ; pu'yx<>;, bec). iNS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides xylophiles, établi par Hope ( Coloplerist's Manual , I, p. 93). Ce genre est identique avec les Cop- TORBiNusDej., et renferme six espèces: telles sont les Se. coronatus et retusus F. ; qua- tre sont propres à l'Afrique et deux à l'A- sie. (C) ♦TEMKOSCI1EILA , Gray ( The animal Kingdom), Westwood ( Zo Journal, V, p. 231, lab. 47, f. 5,6). INS. — Voy. tem- nochila Erichson. (C) *TEMi\OSTOMA (xt^o, je coupe; ato- Pi'//"oM , t. IV ),. a ajouté récemment plu- sieurs nouveaux genres rondes principale- lient sur des espèces exotiques. (Bl.) TEYi'IIHEDO. ins — Genre delà famille des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyméno- ptères, établi par Linné, qui y comprenait toutes les espères rattachées aujourd'hui par les naturalistes à la famille des Tenthrédi- dcs. Depuis, ce genre a été restreint succes- sivement par Fabricius et surtout parLcach. Cependant il est encore assez nombreux en espèces indigènes. Nous citerons les T. viri- dis Lin., T. nassata Lin., etc. Voyez, pour les espèces, les Monographies de Lepellelier de Saint-Fargeauet d'Hartig. Voyez aussi tentup.ldiniens. (Bl.) TEM'YRIA ( T*rrupa , nom propre). UK. — G. de Coléoptères hétéromères mélasomes, tribu des Piméliaires, établi par Latreille (Gen. Crustac. cl Lis., t. II, p. loi) et gé- néralement adopté depuis. Solier (Ann. de la Soc. eut. de Fr., t. IV, p. 330) a men- tionné 42 espèces d'Europe, d'Afrique et d'Asie. Nous citerons comme s'y rapportant les T. glabra F., raucronata Stv., interrupta La t. , Senegalensis, Sol. (C.) *TE.\TYRITES. ins. —Deuxième tribu de l'ordre des Coléoptères hétéromères , fa- mille des Mélasomes, établie par Solier (An- nales de la Soc. entom. de France , t. IV, p. 249), qui la comprend parmi ses Collapté- rides. (C.) TEXLIROSTRES. Tenuiroslrcs. ois. — M. Duméri! a établi, sous ce nom , deux familles d'Oiseaux, dont le bec est, en géné- ral, allongé, grêle, droit ou arqué, et quel- quefois flexible et mou : l'une, dans l'ordre des Passereaux, comprend les genres Alcyon, Todier, Sitteiée, Guêpier, Orthorhynque, Co- libri, Grimpereau et Huppe; l'autre, dans l'ordre des Échassiers , renferme les genres Avocette, Courlis, Bécasse, Vanneau et Plu- vier. La première de ces familles a été adoptée par G. Cuvier et Illiger, mais avec des modifications. Ils en ont exclu les Al- lons, les Guêpiers et les Todiers. (Z. G.) *TEPESIE. Tepesia. bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Cordiérées , formé par Gœrtner fils ( De frmt.t vol. III , pag. 72, tab. 192) pour un arbuste du Chili dont on ne connaît que le fruit , qui est une baie oblongue , à quatre loges multi-ovulées. Cette espèce a été nom- mée Tepesia dubia Gantn. fils. (D. G.) *TEPIIR.EA (Ttfpios, cendré), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides Mélitophiles, créé par Burmcis- ter (Randbuch der Entomol.) et adopté par Schasra {Ann* de la Soc. Eut. de Fr., 2*sér„ i. III , p. 46) sur 2 esp. du Sénégal , les T% pulverulcnla G. P., et punclulata F. (C.) TEPUKAKTIIUS, Neck. bot. ph.— Sy- nonyme du Mcborea Aubl. * TEPURINA. ins. — Genre de Lépido- ptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, division des Microlépidoptères, créé par M. Guenée {Annales de la Sociclc enlomologique de France). On n'en connaît que deux espèces : la T. murinaria W. V., qui se trouve en France ; et la T. tephraria Boisd., dont la patrie est inconnue. (E. D.) TÉPHRITE. Tephritis (r/ypa, cendre). ins.— Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , tribu des Muscides , sous- tribu desTéphritides, créé par Latreille {Nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, 1804) et adopté par tous les entomologistes. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, particulièrement propres à l'Europe. Elles se trouvent sur un grand nombre de plan- tes telles que la Bardane , l'Armoise , l'O- noporde , le Tussilage , sur 'lesquelles les larves se développent en se logeant dans les parties de la fructification qu'elles dévorent. Un Insecte qui pendant très longtemps a été compris dans ce genre, et qui fait beaucoup de mal aux fruits de l'Olivier, le T. oleœ, a été décrit au mot Dacus {voy. ce mot). Nous citerons, comme type, le T. artemisiœ Fab., qui se rencontre communément sur l'Ar- moise, et dont M. Robineau-Desvoidy a fait son genre Forellia. (E. D.) *TÉPHRITIDES. Tephritidœ, Mag. ins. — Sous-tribu de la tribu des Muscides, fa- mille des Athéricères , ordre des Diptères. (E. D.) * TEPHROCLYSTIA (™pp«, cendre; x'/vat/jp clystère?). ins. — Genre de Lépido- ptères Nocturnes , de la tribu des Phalénides d'après Duponchel, et de celle des Géométri- des selon M. Boisduval, indiqué par Hubner (Cal., 1816). (E. D.) *TEPIIiU)DOR\lS. ois. — Genre établi par Swainson, dans la famille des Lanidées, sur le Lanius Muscicapoides, Frankl. (Z. G.) 453 TKP TiîK TÉPHROÏTE, Breithaupt. min.— Silicate de Manganèse, de la formule SiO, MnO, en masses cristallines, divisibles parallèle- ment aux pans d'un prisme à bases carrées, de couleur grise ou d'un brun rougeâlre, ayant un éclat gras et une densité de 4,2. On l'a trouvée à Sparta, dans le New- Jersey, où elle accompagne la Zincite et la Frankli- nite. (Del.) * TEPHRONIA (r/cppa, cendre), ras. — Genre de la tribu des Phalénides, famille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères, indiqué par Hubner (Caf., 1816). (E. D.) * TEPHROSIA (t*Vpaç, miracle), ins.— Hub- ner (Cal., 1816) désigne ainsi un genre de 1 Lit Lépidoptères nocturnes, de la tribu desBom- bycites. (K. D.) •TERATHOPIUS. ois. —Nom latin du zvnrc Bateleur, dans la méthode de If. Les- (Z.6.) * TER ATICHTIIYS ( t/p«ç , prodige ; *X^î > poisson), rois?. — Genre de Poissons rapporté an çronpe desCténoïdesde M. Agas- siz (Konie, fcon. nef., 1825). (G. B.) *TERYTODFS. tNS. — Genre de la famille 1 Tidides, de Tordre des Orthoptères , i par M. Brullé {Histoire des Insectes) sur une seule espèce de Java, T. monticollis (Acridium vionticolle Gray), remarquable par le prothorax relevé en forme de crête, les mandibules fortement dentées, le pro- sternum muni d'un tubercule, les cuisses postérieures assez minces et inermes, etc. (Bl.) TÉRATOLOGIE. Teratologia ( tcP«ç , monstruosité , prodige; et liyo-, , discours , traité). — C'est le nom proposé par nous en 1832 , et aujourd'hui consacré par l'usage , pour désigner l'ensemble de nos connais- sances sur les anomalies •de l'organisation. Longtemps confondue au sein de l'anato- mie et spécialement de l'anatomie patholo- gique, longtemps sans bases certaines, sans principes qui lui fussent propres, la Térato- logie a été élevée , par les travaux accom- plis depuis un demi-siècle en France et en Allemagne, au rang d'une branche nouvelle des connaissances humaines, au rang d'une science distincte, ce mot étant pris dans son sens le plus spécial. Elle a , en effet, aujourd'hui, ses règles, ses classifications, sa langue et sa nomenclature, remarquables par une précision et une régularité bien rares en histoire naturelle; par conséquent, son existence propre comme science , unie «railleurs par des liens intimes avec toutes les autres branches des sciences de l'organi- sation. Par uneextension parfaitement légitimée, tant par la nature des faits étudiés que par la similitude des considérations qui peuvent être déduites et des applications qui peuvent îlre faites, les botanistes ont donné le nom ie Tératologie végétale à la branche qui traite des anomalies de l'organisation chez les plantes. Le remarquable ouvrage, publié par ' M. Moquin Tandon sous le titre d'Éléments de Tératologie végétale , montre mieux que r. xii. TER 457 tout autre la parfaite analogie qui existe entre la Tératologie animale et la Tératolo- gie végétale. Le savant professeur de Tou- louse a mis cette analogie dans tout son jour, adoptant, avec le nom de Tératologie, les définitions générales, et même, en partie, le plan , la classification et la nomenclature précédemment employées pour l'étude des anomalies de l'organisation animale. Tout récemment, un chimiste distingué, M. Baudrimont, a donné au mot Tératologie une extension beaucoup plus considérable; un Mémoire, lu par lui à l'Académie des Sciences, en novembre 1847, porte ce titre : Recherches sur la structure et la Tératologie des corps cristallisés {Comptes rendus des séances de V Académie , t. XXV, p. 668). « Pénétré , dit - il , de la pensée que la plu- part des anomalies offertes par les cristaux étaient elles-mêmes soumises à des lois, j'ai rassemblé le plus de matériaux que j'ai pu pour les soumettre à l'étude... C'est parce que les observations à faire roulent princi- palement sur de prétendues anomalies ou des monstruosités que je donne à cette par- tie de la science le nom de Tératologie, ainsi que cela a été fait pour le règne ani- mal par le créateur de la Tératologie des corps organiques , science qui a jeté une si vive lumière sur les lois de l'organogénie , et, en général, des sciences anatomico-phy- siologiques. » M. Baudrimont s'est placé ici, on ne saurait le contester, à un point de vue neuf et curieux , et c'est avec toute rai- son qu'il insiste sur la possibilité d'éclairer les lois de la cristallisation, et, plus généra- lement , de la formation et de la structure des minéraux, comme on éclaire les lois de l'organisation animale ou végétale, à l'aide des anomalies apparentes. Tenter de répéter dans une science ce qui a réussi dans une autre, est souvent ouvrir une voie neuve et féconde. Toutefois on doit se garder d'exa- gérer la valeur du rapprochement fait par M. Baudrimont, et de prétendre établir une véritable parité entre des sujets d'étude qui sont, au fond, fort dissemblables. Tandis que la Tératologie animale et la Tératologie végétale non seulement se lient intimement l'une à l'autre , mais même se confondent , à un point de vue élevé, en une seule et même science, la Tératologie générale, l'é- tude des irrégularités des cristaux, n'offre 453 TER TER que des analogies très éloignées avec l'étude des anomalies organiques. Les phénomènes qui appartiennent à la première, les consi- dérations qui lui servent de base , les lois qu'elle recherche, et, par suite, la méthode qu'elle emploie, ne sont pas moins différents des faits, des considérations, des lois, de la méthode de la Tératologie organique, que la minéralogie et la physique normales , s'il nous est permis de parler ainsi, ne le sont de la zoologie, de la botanique et de la phy- siologie. En excluant comme étranger à la Térato- logie proprement dite tout ce qui concerne les anomalies des minéraux, et même en renvoyant aux articles généraux de bota- nique (VOy. TRANSFORMATION, etc.) les DOtlOUS sur les anomalies végétales, nous nous trou- vons encore en présence d'un sujet telle- ment vaste que nous ne saurions avoir la prétention de le traiter ici dans son entier. Mais nous nous efforcerons du moins de tracer un résumé des progrès successifs et de l'état présent de !a science ; résumé né- cessaire pour compléter, sur les points les plus importants, et pour relier entre eux les articles spéciaux que nous avons consacrés précédemment ou que nous consacrerons par la suite à la Tératologie. CONSIDÉRATIONS SUR L'HISTOIRE ET L'ÉTAT PRÉSENT DE LA TÉRATOLOGIE. Des faits mal observés, devenant le texte d'une multitude de contes, de fables, d'ex- plications absurdes ; dans une seconde épo- que, des descriptions bien faites, mais pres- que toujours sans comparaison établie entre les faits, sans applications et sans consé- quences déduites; plus tard encore, une sé- vère critique introduite en Tératologie, une multitude de faits recueillis, bien observés, bien décrits, et devenant souvent la source d'applications importantes en même temps qu'ils sont ramenés à des lois : tel est, en quelques mots, le résumé de l'histoire que nous avons à faire des progrès successifs de la Tératologie. Cette histoire se partage donc naturellement en trois périodes, que Ton peut distinguer et caractériser par les noms de fabuleuse, positive et scientifique. § I. Période fabuleuse. Lorsqu'au commencement de cet article, nous avons signalé la Tératologie comme une branche nouvelle du savoir humain , nous n'avons pas prétendu dire que , jusqu'à ces derniers temps, l'observation des anomalies eût été toujours délaissée. Bien loin qu'il en soit ainsi, il est incontestable qu'un très grand nombre d'anomalies ont excité des l'antiquité l'attention des naturalistes, des anatomistes, des médecins, des philosophe. Si l'antiquité d'une science ajoutait quelque chose à son importance réelle , on serait eu droit de faire remonter l'origine de la Té: a- tologie à une époque aussi reculée que celle de la zoologie et de l'anaiomie elle-mênin. Empédocle, Démocrite, Àristote, Pline, Ga- lien pourraient être cités comme les pre- miers tératologues. Mais que trouve-t-on dans leurs ouvrages ? Bien rarement quelques faits ou quelques idées dont la science puisse utilement tenir compte. Aristote lui-même ne voit dans les anomalies que des erreurs de la nature (au.apTyjp.aTa TYjç (fua-Ews }, et il en néglige l'étude. Pline se borne à dire d'el- les : Ludibria sibi, nobis miracula ingeniesa fecit nalura; phrase souvent reproduite par les modernes , qui , eux aussi , n'ont yu si souvent dans les anomalies que des jeux , des jouets , des caprices de la nature, ludibria ou lusus nalurœ. Et celte dernière expres- sion a même fini par être consacrée par l'u- sage, à ce point que le mot Nalurspiel (lusus nalurœ) est encore aujourd'hui le synonyme allemand du mot variété. Les modernes, jusque vers le commence- ment du xvme siècle, imitent l'exemple des anciens. Des observations vagues, incomplè- tes, recueillies au hasard, des ouvrages où l'on voit à peine une véritéutile au milieu de cent erreurs grossières, les plus absurdes pré- jugés régnantsansconslestation, des explica- tions enfantées par la superstition et dignes d'une telle origine, voilà ce que nous trou- vons dans les livres tératologiques du xvic siècle et du xvne lui-même, époque où l'ana- tomie commençait à briller d'un si vif éclat. L'élude des ouvrages publiés durant cette longue enfance de la science , si elle excite souvent la curiosité et même l'étonnement, est rarement instructive: on ne saurait s'y livrer sans éprouver une impression de tris- tesse et de regret à la vue de tant d'efforts faits en pure perte. Et même ce n'est pas la philosophie seule, c'est aussi la morale qui TER gémit des erreurs dans lesquelles la supersti- tion a si longtemps entratné les hommes instruits aussi bien que le vulgaire. Je présenterai de courtes remarques, d'a- bord sur les faits, puis sur les idées et les explications alors admises. A l'égard des faits, le caractère le plus re- marquable de cette période, et celui que rap- pelle le nom sous lequel je l'ai désignée, est l'aveugle crédulité de tous les tératologues. Dans le xvi% dans le xvne, et même encore au commeneemcntdu xvm'siècle, unauteur, trompé par de fausses apparences ou par un bruit populaire, n'avait pas plus tôt annoncé un fait paradoxal qu'il était admis par tous, et toujours avec d'autant plus d'empresse- ment qu'il devait paraître plus incroyable. On eût dit qu'alors la science avait pour but la recherche, non du vrai, mais du merveil- leux. Souvent même, lorsqu'un auteur avait donné, d'un être monstrueux, une de ces désignations vagues qui tenaient alors lieu de descriptions, ses successeurs ne se faisaient un scrupule d'imaginer, d'après ces sim- ples données, une figure que tous les ouvra- ges ultérieurs reproduisaien comme authen- tique. Il n'est pas jusqu'aux monstres nés dans l'antiquité qui n'aient été plus d'une fois représentés sur quelques mots vagues de Tite-Live, de Yalère-Maxime ou de quel- que auteur d'une égale autorité scienti- fique De là toutes ces fausses anomalies, tous ces faux monstres, ces hommes à tête î à membres de chien, de mouton, d'élé- phant, d'oiseau, de licorne, ces monstres faits à l'image du diable, ces centaures, ces dragons, ces sirènes dont tous les anciens ratologues ont rempli leurs ouvrages; et cela, jusque dans une époque où plusieurs sciences, et l'anatomie elle-même, s'avan- çiientà grands pas dans la voie du progrès. Il est presque inutile de dire que les ex- plications de ces prétendus faits n'avaient pas une valeur plus scientifique. La cause la plus généralement assignée à la naissance des monstres, c'est la volonté de Dieu, soit qu'ils fussent destinés à attester par l'étran- goté de leurs formes la puissance sans limi- tes du créateur, soit surtout qu'ils fussent envoyés comme preuves de sa colère et me présages des calamités publiques. Aucune vérité ne fut jamais crue plus fer- merrient et plus universellement que cette TER 459 dernière et déplorable erreur. On trouve dans un grand nombre d'ouvrages des maximes ou axiomes tels que ceux-ci: Pottendit iram quod libet monsti iim Dei. Monstium omne belli tempore exstat crebius. Une autre cause encore, presque aussi généralement assignée à l'apparition des monstres, est l'intervention, ou, selon l'ei- pression consacrée à cette époque, l'opéra- tion du démon ; ce principe du mal presque toujours placé après Dieu , par un accord singulier de la superstition grossière des peuples, de la plupart des religions, et de la philosophie de plusieurs siècles. Tantôt, disent les anciens tératologues, le démon fait glisser dans la matrice des causes de monstruosité ; tantôt, au moment même de la naissance, il substitue au fœtus un mons- tre apporté d'ailleurs ; parfois encore il fas- cine les yeux des spectateurs, et fait paraître monstrueux un enfant qui , en réalité , est bien conformé. EnGn les exemples ne manquent pas de monstres attribués à des unions adulté- rines entre l'homme et la brute : déplora- bles préjugés que des malheureux, accusés de débauches invraisemblables et souvent impossibles, ont plus d'une fois payés de leur liberté ou expiés dans les supplices. En- tre autres exemples, les anciens tératologues n'hésitent pas, d'après d'absurdes traditions populaires , à assigner pour bisaïeul à Sué- non roi de Danemark, un homme tout velu, fils d'un ours. Licetus lui même re- garde ce fait et plusieurs autres analogues comme parfaitement constatés , et il s'en autorise pour établir la vraisemblance de la fable du Minotaure, et de l'origine assignée par les haines populaires à Attila , fils d'un chien, selon quelques anciennes chroniques. On ne s'étonnera pas que, dominés par de telles croyances, restes des superstitions du moyen âge, les auteurs du xvn* siècle ap- prouvent presque unanimement la barbarie «ies lois grecques et romaines qui condam- naient à mort les enfants affectés de mon- struosité ou d'hermaphrodisme. Quelle pitié pouvait-on ressentir pour des êtres dans les- quels on voyait ou les messagers de la colère divine , ou les produits de l'opération du démon, ouïes fruits d'unions coupables, de profanations grossières et dégoûtantes de 1» 460 TER dignité humaine? Mais ce qui pourra paraître singulier dans le siècle éclairé où nous vi- vons, c'est de voir, dans quelques ouvrages du temps, ces lois, non moins absurdes que, cruelles, justifiées par de prétendues consi- dérations philosophiques. Il est surtout im- possible de ne pas éprouver quelque surprise, lorsqu'on voit Jean Riolan lui-même, homme vraiment supérieur à son époque, établir, comme une nouveauté hardie, que Ton peut se dispenser de faire périr les sexdigitaires, les individus à tête disproportionnée, les géants et les nains, et qu'il suffit de les re- léguer loin de tous les regards. Ainsi Riolan, en leur faisant grâce de la vie, les exile du moins de la société, n'osant se dérober en- tièrement au joug de la superstition et des préjugés contemporains. § 2. Période positive. Nous passerons rapidement sur cette se- conde période qui ne comprend que la pre- mière moitié du xvmc siècle. A ce moment, la Tératologie perd le caractère merveilleux et mystique qu'elle avait revêtu dans la pre- mière période; elle devient positive. C'est la transition des fables du premier âge aux con- ceptions vraiment scientifiques et philoso- phiques. Dans le cours de cette période, la Tératolo- gie offre, dans son ensemble, un spectacle beaucoup plus satisfaisant; les progrès vers le bien sont évidents. Sans doute de fausses ex- plications exercent encore leur fâcheuse in- fluence sur les hommes les plus distingués de ce temps; sans doute les préjugés du siècle précédent n'ont point encore disparu devant cet esprit d'examen et de sage critique qui forme l'un des caractères de l'époque sui- vante; mais déjà l'importance de l'observation est sentie, et un grand nombre de faits sont recueillis avec exactitude. A la vérité , exception faite de Duver- ney, de Winslow, de Lémery et de quelques autres, les anatomistes qui se livrent à des recherches sur les monstres y sont portés moins par un véritable sentiment de l'utilité de ces recherches, que par un intérêt né de la curiosité et de ce goût pour la nouveauté qui est si naturel à l'homme. Habitués à la vue de certaines formes, n'apercevant, pour ainsi dire, dans tous les individus d'une môme espèce qu'un seul et même individu, TER ils s'étonnent à l'apparition de ces formes insolites, de ces combinaisons nouvelles qu'il leur arrive quelquefois de rencontrer, et bientôt de l'étonnement ils passent à l'inté- rêt: ils se complaisent dans un spectacle tout nouveau pour eux, et notent avec em- pressement toutes les anomalies qu'ils obser- vent. La science, qui profite de ces travaux, n'en est point le but réel : de tels observa- teurs ne sont point animés d'un zèle vérita- blement scientifique ; leurs sentiments, leurs plaisirs sont seulement ceux qu'éprouve, en arrivant dans des montagnes escarpées , er: apercevant autour de lui des traces de boule- versement, le voyageur qui longtemps n'a- vait eu sous les yeux que le spectacle beau, mais un peu monotone, d'une tranquilh vallée. Si l'on nous permet de suivr notre comparaison, qu'il y a loin des impressions vagues, fugitives du voyageur, de cette admi- ration sans résultat, aux méditations dan lesquelles le même tableau entraîne la pen- sée du géologue ! Lui aussi il admire ; mais, de plus, il comprend , il s'explique le spec- tacle qu'il a sous les yeux; il y puise une instruction profonde: chaque site nouveau, chaque accident de terrain lui révèle un fai de l'histoire de la création ; et quelquefois même, lisant le passé dans le présent, il se reporte vers ce monde antique qui a précédé l'homme de tant de siècles, et assiste parla pensée à la formation de ces débris gigan- tesques de l'ancien ordre des choses. Dans la seconde période, si les monstres ne sont plus des objets d'épouvante, ils ne sont donc point encore les sujets d'études vraiment scientiGques; les sentiments qu'il; inspirent aux anatomistes sont ceux d'un intérêt et d'une curiosité vagues qui néan- moins conduisent à des résultats positifs et utiles, parce que les auteurs qui cultivent la Tératologie sont des anatomistes, et qu'il portent dans l'observation des êtres anomaur: l'exactitude habituelle et l'esprit sévère de leur science, déjà si avancée à cette époque. § 3. Période scientifique. Le commencement de cette période e.^- marqué par la publication de l'excellé traité De Monstris de Haller, ouvrage dans lequel l'auteur, faisant un résumé fidèle et lucide des connaissances de cette époque, montre, avec une science profonde et u... TER TER 401 immense érudition, un esprit de doute et d'examen inconnu avant lui. Le traité De Monstris a exercé sur les pro- pres de la Tératologie une très grande in- fluence. Les observations nouvelles que l'au- teur y a consignées, les descriptions anaiomi- ques dont il Pa enrichi, sont autant de modèles de genres; mais surtout on doit à llnller un progrès capital par lequel devaient être précédés et préparés tous les autres. Ce progrès, c'esl la distinction faite, avec une admirable sûreté de jugement, entre les er- reurs et les vérités qui composaient, nous ne dirons pas le trésor, mais la niasse, le chaos des connaissance de son époque. Le départ, la séparation du vrai et du faux une fois opérée , la Tératologie se trouve tout à coup affranchie des entraves qui s'opposaient à son avancement. Des moyens de vériGca- tion sont mis à la portée de chacun , et les résultats d'un observateur ayant désormais pour garantie ceux de tous les observateurs antérieurs, la critique scientiûque est créée pour la Tératologie. Du moment où l'on put distinguer avec certitude le vrai du faux, du momentoù, sur la base désormais solide que l'on devait à Haller, il fut possible de construire, on sentit le besoin de le faire. Les physiolo- gistes se présentèrent les premiers. L'uti- lité des connaissances tératologiques pour l'étude des fonctions et des phénomènes de la vie, fut bientôt comprise, et de nom- breuses applications furent faites. L'absence du cerveau et de la moelle épinière chez des monstres qui, cependant, peuvent vivre plusieurs heures et même plusieurs jours hors du sein de leur mère; celle de la tête tout entière, chez beaucoup d'autres, et, avec elle, celle du cœur, des poumons et de la plupart des viscères abdominaux; l'impcr- foration de la bouche; l'interruption de l'œ- sophage, dans d'autres cas : tels sont les faits tératologiques que les anciens physiologistes ont le plus souvent appelés à l'appui de leurs théories. Cependant, il faut le dire, quelque parti que les physiologistes du xviu* siècle aient pu tirer de l'élude des êtres anomaux, ils n'ont pas soupçonné la richesse de la mine qu'ils venaient d'ouvrir. Ils n'ont pas su voir,dansles phénomènes tératologiques, des exii'-riences que la nature nous donne toutes faites, en prenant elle-même le soin d'écar- ter ces nombreuses causes d'erreur qui, dan les cas ordinaires, viennent compliquer ci voiler les résultats obtenus. C'est qu'alors un tel progrès était abso- lument impossible. Non seulement les fair n'étaient pointasses nombreux, maisdesopi- nions erronées et des hypothèses douteuses composaient encore toute la philosophie de la science. Or, pour que des faits d'un ordre, nouveau puissent fournir de nombreuses applications, pour qu'ils puissent être élevés à toute leur valeur comme preuves scienti- fiques, deux conditions sont indispensables. La première, déjà remplie avec succès par Haller, est que ces faits soient bien prouvés. La seconde est qu'ils soient bien compris , sinon dans leurs causes, du moins dans leur nature; et, pour que cette seconde condition pût être remplie, il fallait d'abord que les études sur l'organisation normale reçussent une direction nouvelle; il fallaiL que fussent créées l'embryogénie et l'anato- mie philosophique. Arrêtons-nous ici quelques instants sur l'époque mémorable qui vit se développer la première, et naître la seconde de ces sources nouvelles. Harvey et les auteurs du xvuc siècle, Haller et ceux du xvine, s'étaient occupés avec un immense succès de l'histoire anato- mique de l'homme. Ou put croire un instant, au commencement de notre époque, que la science était achevée, et qu'il ne res- tait plus qu'à glaner péniblement dans un champ ou tant d'hommes distingués avaient prélevé de si riches moissons. Mais, dès la première année de notre siècle, Bi- chat crée une anatomie nouvelle; et, vers la même époque, la zootomie, jusqu'alors simple collection de faits, s'enrichit de théo- ries, prend un caractère philosophique, et s'élève au rang de science. Ainsi, presque en même temps, s'ouvrent deux roules nou- velles vers la connaissance de l'organisa- tion , et bientôt d'habiles observateurs se signalent dans l'une et dans l'autre par de brillantes découvertes. De tels succès devaient en enfanter d'au- tres. Encouragés par l'exemple , entraînés par la vive impulsion que tant d'efforts ont imprimée à l'analomie, quelques hommes, doués d'un génie vraiment créateur, veulent 462 TER TER sortir de ces voies si nouvelles encore, mais qui déjà ne leur sufGsent plus. Ils com- prennent que d'autres sciences, fondées sur l'étude de l'organisation , peuvent en- core étendre le domaine de l'esprit humain. Les faits sont déjà connus et coordonnés , leurs rapports sont déduits et appréciés; mais ces faits et ces rapports dépendent de lois générales qu'un voile épais couvre en- core : c'est ce voile qu'il importe de soule- ver. Bientôt des observations sont faites dans un nouvel esprit. Les faits déjà con- nus sont repris et étudiés avec soin; une méthode puissante leur demande et en obtient des conséquences auxquelles per- sonne n'avait jamais songé. L'homme adulte est comparé à l'embryon; puis les animaux sont comparés à l'homme adulte et à l'em- bryon : et de cette double comparaison, faite sous l'inspiration d'idées neuves et philosophiques, naissent deux branches, dont l'existence était à peine soupçonnée il y a vingt ans, et qui , aujourd'hui , domi- nent la science anatomique tout entière. L'une nous révèle les véritables lois des formations organiques; l'autre embrasse dans leur immense étendue les faits géné- raux de l'organisation animale considérée dans toutes les espèces et dans tous les âges : toutes deux nous font de précieuses révélations sur l'essence des organes , sur la composition intime des appareils. L'une nous fait assister à leur création ; l'autre les décompose par une savante analyse, et nous montre des éléments partout iden- tiques, disposés selon des règles invariables. Dès lors, l'embryogénie est placée sur ses véritables bases; l'anatomie philosophique est créée, et la tératologie peut se produire à son tour selon cette loi éternelle du dé- veloppement de l'esprit humain : une no- tion acquise, une découverte faite, est un pas vers une notion, une découverte nouvelle, et plus nous savons, plus il nous est facile d'apprendre encore. L'anatomie philosophique, par la Théorie de V unité de composition , et par la longue série des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire, nous avait montré le* animaux composés de matériaux toujours semblables , et tou- jours disposés suivant les mêmes lois; elle nous avait fait apercevoir, entre les êtres des degrés les plus éloignés de l'échelle, des rapports curieux et inattendus; enfin, elle nous avait appris à ne voir, pour ainsi dire, dans tous les animaux d'un même embranchement, qu'un seul et même ani- mal , et à distinguer au milieu des diversi- tés infinies qu'y introduisent le sexe, l'âge, l'espèce , ce fond commun , dont la nature, fidèle à l'unité, ne consent presque jamais à s'écarter. Ces idées grandes et ingénieuses appartiennent essentiellement à notre épo- que; les travaux contemporains en ont seuls donné la démonstration , quoiqu'elles eussent été pressenties et en partie admises à l'avance sur de vagues observations par Aristote et par quelques modernes (Voy. nos Essais de Zoologie générale, p. 184, et suiv., et Vues, travaux et doctrine de Geof froy Saint-Hilaire, 1847, p. 143 et sui- vantes), et quoiqu'on eût pu, au besoin, les concevoir à priori; car, si le créateur est un , pourquoi la création ne serait-elle pas une? La possibilité de ramener les monstres au type commun était une déduction néces- saire et facile, un corollaire indispensable de la théorie de l'unité de composition or- ganique. Lorsqu'on reconnaissait que les classes diverses du règne animal sont éta- blies sur un seul et même type, il devenait difficile et presque absurde d'admettre l'existence de plusieurs types dans une seule et même espèce. Cependant il ne suf- fisait pas d'établir théoriquement un fait aussi important; et d'ailleurs , la doctrine naissante de l'unité de composition , bien loin de pouvoir servir de base à d'autres théories , réclamait elle-même à cette épo- que de nouvelles preuves. L'anatomie phi- losophique ne devait donc que poser la question. Une solution fut demandée à l'embryogénie, et celle-ci répondit par la Théorie de l'arrêt, du retardement, ou u.icui et d'une manière générale, des inégalités de développement. La eiéation de cette théorie signale une époque importante par elle-même, et plus importante encore par les progrès rapides qu'elle annonce et prépare pour l'avenir. Jusqu'alors on n'avait vu dans les phéno- mènes tératologiques que des arrangements irréguliers, des conformations bizarres et désordonnées; vain spectacle par lequel la nature prenait plaisir à se jouer des obser- TER Yateurs en l'affranchissant de ses !ois ordi- naires. La théorie des inégalités de développe- ment montre enfin le vide caché sous de telles explications. Elle fait voir que jus- qu'alors on s'était payé de mots, et qu'on nait délaissé les faits. A l'idée d'êtres bizarres, irréguliers, elle substitue celle plus vraie et plus philosophique d'êtres en- través dans leurs développements, et où des organes de l'âge embryonnaire, conser- vés jusqu'à la naissance, sont venus s'asso- cier aux organes de l'âge fœtal. La mons- truosité n'est plus un désordre aveugle, mais un autre ordre également régulier, également soumis à des lois; ou, si l'on veut, c'est le mélange d'un ordre ancien et d'un ordre nouveau, la présence simultanée de deux états qui , ordinairement', se suc- cèdent l'un l'autre. A ce point de vue, la science des anoma- lies est liée d'une manière intime avec l'a- natomie, et surtout avec celle de ses bran- ches qui s'occupe de déterminer les lois du développement et l'ordre d'apparition de nos organes. Les êtres anomaux, d'après la nouvelle théorie, sont, à quelques égards, des embryons permanents; ils nous mon- trent, à leur naissance, des organes simples comme aux premiers jours de leur formation, comme si la nature se fût arrêtée en che- min pour donner à notre observation , trop lente, le temps et les moyens de l'atteindre. La tératologie est donc inséparable, à l'ave- nir, de l'embryogénie. Elle contribuera d'une manière efficace à ses progrès, et en recevra à sou tour des services non moins signalés. En un mot, il y aura entre l'une et ''autre liaison intime, secours mutuel et avantage réciproque. Toutefois, la théorie des inégalités de développement n'embrassait point dans son ensemble tous les phénomènes tératolo- giques. Elle nous apprenait beaucoup sur les monstres par défaut, mais presque rien sur les monstres dits par excès. L'embryo- génie, consultée une première fois avec tant de bonheur, fut encore interrogée, et un nouveau succès répondit à une nouvelle leDtative. La formation du système vascu- laire, étudiée sous un point de vue neuf et philosophique, et sous l'inspiration de la belle Théorie du développement centripète, TER 40)3 révéla une loi importante à l'aide de laquell» les monstruosités par excès peuvent être, à quelques égards, rapportées à leur cause prochaine. Lorsqu'un organe est double, lo tronc ou la branche vasculaire qui le nourris est double aussi, de même que l'absence d'une partie est liée nécessairement à cello de son artère. Cette loi, simple en apparence et facile à déduire, est cependant d'une haute impor- tance pour la science; car elle pose à la monstruosité des bornes certaines et néces- saires, et nous explique pourquoi toutes ces créations désordonnées , tous ces assem- blages bizarres que nos pères s'étaient plu à imaginer, ne se sont jamais présentés à l'ob- servation. De tous les faits généraux , et de ceux surtout qui ramènent la plupart des ano- malies à des inégalités de développement, nous allons voir maintenant naître, comme conséquence, l'alliance intime de la Té- ratologie avec la philosophie naturelle et la Zoologie. D'une part, en effet, d'après la féconde théorie des inégalités, les êtres anomaux forment une série comparable et parallèle à la série des âges de l'embryon et du fœtus; de l'autre, ainsi qu'il résulte do nouvelles et profondes recherches inspirées par l'anatomie philosophique, on peut assi- miler aussi à cette dernière série la grande série des espèces zoologiques. De là décou- lait un rapprochement naturel entre les de- grés divers de la monstruosité et ceux de l'échelle animale. De là résultait aussi la démonstration complète de cette proposition déjà énoncée, que la monstruosité est non un désordre aveugle, mais un ordre parti- culier soumis à des règles constantes et pré- cises. EnGn une troisième et non moins im- portante conséquence , c'était la possibilité l'appliquer à la classification des Monstres les formes et les principes des méthodes lin- néennes. C'est, en effet, ce qui a été exécuté avec un véritable succès dans ces derniers temps, d'abord par mon père, qui a donné a la fois les premiers préceptes et les premiers exemples, et ce que d'autres ont continué de- puis avec persévérance. L'entreprise difficile de créer pour les Monstres une classification vraiment naturelle, de substituer une mé- thode vraiment satisfaisante aux anciens systèmes , est sans doute loin d'être termi- 404 TER née; niais il est permis d'affirmer que la Tératologie est aujourd'hui plus voisine que la zoologie de ce but, que ni l'une ni l'autre ne saurait au reste atteindre complètement. Il nous reste, pour compléter ce tableau de la marche et des progrès de la Téra- tologie , à signaler une loi générale dont la découverte est récente, mais déjà établie par des bases trop solides pour qu'il me soi permis de la passer ici sous silence. Plusieurs anatomistes de diverses époques, se livrant à l'examen de quelques cas de monstruosité double, avaient été frappés des rapports remarquables de situation et de onnexion qu'offraient l'un à l'égard de l'autre les deux sujets réunis. On les trouve, par exemple, nettement exprimés dans les deux Yers suivants , que j'extrais d'une longue pièce, composée à l'occasion d'un Monstre double, né à Paris en 1750 : Opposita oppositisspectantesoribusora Alternasque manus altemaque crura pedesque. Mais c'est dans ces dernières années seu- lement qu'on a accordé toute l'attention dont ils sont dignes, à ces rapports de position, et que cet esprit philosophique et généralisateur , qui forme l'un des ca- ractères éminents de l'époque actuelle, a conduit à puiser dans leur étude un résul- tat de plus grande importance. La régularité de la disposition que présentent, l'un par rapport à l'autre , deux sujets réunis , n'est pas, comme l'ont cru quelques auteurs, une circonstance rare, individuelle, caractéris- tique pour certains Monstres, et les rendant remarquables entre tous les autres ; mais, comme l'a reconnu Geoffroy Saint-Hilaire , elle est constante , commune à tous , et se rapporte à un fait de premier ordre , qui , dans sa haute généralité , embrasse en quel- que sorte, comme ses corollaires, tous les autres faits de l'histoire de la monstruosité double. Les deux sujets qui composent un Monstre complètement ou partiellement dou- ble, sont toujours unis par les faces homo- logues de leurs corps, c'est-à-dire, oppo- sés côté à côté , se regardant mutuellement, ou bien adossés l'un à l'autre. Chaque par- tie, chaque organe chez l'un correspond con- stamment à une partie, à un organe simi- laire chez l'autre. Chaque vaisseau, chaque ikarf, chaque muscle, placé sur la ligne d'u- nion, va retrouver, au milieu de la compli- TER cation apparente de toute l'organisation, le vaisseau , le nerf, le muscle de même nom appartenant à l'autre sujet; comme, dans l'état normal, les deux moitiés primitivement distinctes et latérales d'un organe unique et médian viennent se conjoindre et s'unir en- tre elles sur la ligne médiane, au moment voulu par les lois de leur formation et de leur développement. Ces faits généraux, très importants par eux-mêmes , ne le sont pas moins par les nombreuses conséquences qu'on en peut dé- duire. Ainsi, non seulement ils confirment de nouveau cette proposition , que l'organi- sation des Monstres est soumise à des lois très constantes et très précises, mais ils mon- trent de plus la possibilité de ramener ces lois à celles qui régissent l'organisation des êtres normaux eux-mêmes. Ils conduisent à cette considération très curieuse et très propre à simplifier au plus haut degré l'étude de la monstruosité dou- ble, que deux sujets réunis sont entre eux ce que sont l'une à l'autre la moitié droite et la moitié gauche d'un individu normal; en sorte qu'un Monstre double n'est, si l'on peut s'exprimer ainsi, qu'un être composé de quatre moitiés plus ou moins complètes , au lieu de deux. La possibilité de diviser les Monstres dou- bles en un certain nombre de groupes na- turels de diverses valeurs, de caractériser et de dénommer les groupes de la manière la plus précise à la fois et la plus simple, en un mot, de créer pour les Monstres doubles une classification et une nomenclature ra- tionnelles et parfaitement régulières , en même temps que méthodiques et de l'usage le plus facile : telle est encore l'une des con- séquences des faits généraux que je viens de rappeler. Enfin, par eux, mieux encore que par tout autre ordre de considérations, nous voyons pourquoi toutes les aberrations de la mons- truosité ne franchissent jamais certaines limites; et désormais il nous devient possi- ble, en parcourant les descriptions et les nombreuses figures consignées dans les an- ciens ouvrages tératologiques, de distinguer quelle combinaison monstrueuse a dû réel- lement exister, quelle autre n'est que le pro- duit bizarre et irrégulier d'une supercherie ou d'un jeu de l'imagination. TER Nous venons d'indiquer les principales conséquences de la Loi de position similaire, mais seulement en ce qui concerne les Mons- tres doubles; car elle peut encore recevoir une bien plus grande, une immense exten- sion. C'est, en effet, la loi de l'union et de la fusion des appareils organiques , des or- ganes, même des simples portions d'organes aussi bien que des individus entiers. C'est encore celle de la réunion normale des deux moitiés qui composent primitivement tout organe unique et médian. Enfin c'est elle qui a conduit à examiner, à comprendre sous le point de vue le plus élevé les rapports physiologiques qui existent dans l'organisa- tion entre les parties similaires, et qui a fait apercevoir entre elles cette tendance au rap- prochement et à l'union , cette sorte d'at- traction intime , dont la découverte a élé proclamée par Geoffroy Saint-Hilaire sous le nom heureusement concis de Loi de l'affinité de soi pour soi; loi dans laquelle on ne peut méconnaître aujourd'hui l'un des faits géné- raux les plus importants et déjà les mieux constatés, quoique l'un des plus nouveaux dont notre époque ait enrichi la physiologie. Ainsi le dernier des progrès faits par la Té- ratologie n'est plus seulement une loi téra- tologique, mais une loi qui domine les faits de l'ordre normal aussi bien que de l'ordre anomal, et qui, vraie du règne animal tout entier, est, sans nul doute, applicable aussi au règne végétal. C'est, en un mot, un fait primordial , une des lois les plus univer- selles que nous révèle l'histoire des êtres vivants; et la Tératologie, en dotant la grande science de l'organisation d'une de ces vérités mères , sources inépuisables de découvertes d'un ordre secondaire , nous apparaît au terme comme au début de sa période scientifique, mais avec un succès et un éclat proportionnés à son développement moderne, l'auxiliaire puissante de la phy- siologie générale. C'est ainsi que, tantôt les résultats de l'étude des êtres normaux étant étendus aux êtres anomaux , et tantôt, à leur tour, les conséquences des faits de la Tératologie étant rendues communes à la Zoologie, ces deui sciences ont contracté des liens inti- mes, et sont devenues le complément néces- saire l'une de l'autre. C'est ainsi que l'on a ou arriver finalement à ces résultats dans T. XII. TEK i65 lesquels se résument les recherches les plus récentes sur les anomalies de l'organisation : non seulement les êtres dits anomaux, con- sidérés en eux-mêmes, ne sont pas moins réguliers que les êtres normaux, et il existe des lois tératologiques aussi bien que des lois zoologiques; mais les unes et les autres ont entre elles une analogie qui va jusqu'à l'identité absolue, toutes les fois qu'on sait se placer dans la comparaison à un point de vue suffisamment élevé. A vrai dire, point de lois spécialement zoologiques , point de lois tératologiques ; mais des lois générales applicables à toutes les manifestations de l'organisation animale, et embrassant comme autant de considérations secondaires toutes les généralités restreintes à un seul ordre de faits. Arrivés ici au terme de notre article, puisque nous le sommes à l'époque actuelle, qu'on nous permette de reporter quelques instants nos regards en arrière. Nous avons à cœur de faire sentir nettement ce que l'on n'a peut-être pas aperçu assez clairement à travers les détails dans lesquels nous avons été obligé d'entrer, savoir, l'influence exer- cée sur les progrès de la Tératologie par la direction philosophique maintenant impri- mée à l'étude des sciences de l'organisation, et, en particulier, par la recherche difficile, mais féconde, des analogies , substituée à la simple mais stérile observation des diffé- rences. Par ce changement de point de vue, tout a paru sous un nouveau jour. Pour la Tératologie en particulier, la ré- novation de la méthode a été à elle seule plus qu'un progrès ; elle a été toute une révolution scientifique. C'est ce que nous montrera une courte comparaison entre l'état ancien et l'état actuel de la science; comparaison qui offrira en quelque sorte tout à la fois et le résumé et la conclusion de cet article. Et d'abord, pour ce qui concerne la Téra- tologie considérée en elle-même, les progrès accomplis sont immenses. Les anciens au- teurs décrivaient les anomalies; ils les met- taient en parallèle avec les conditions nor- males; ils appréciaient, ils mesuraient pour ainsi dire la différence des unes et des au- tres, ils s'étonnaient devant elles, si elles étaient grandes et frappantes; et leur œuvre était presque accomplie. Dans la nouvelle 59 466 TER TER direction de la science , la connaissance des rapports des êtres anomaux entre eux et avec les êtres normaux devenait le but prin- cipal des recherches : leur découverte en devint bientôt le prix. Des analogies furent aperçues, des généralisations furent faites, d'abord restreintes à un petit nombre et à un faible intérêt , puis de plus en plus mul- tipliées et plus importantes, jusqu'à ce qu'enfin toutes pussent se résumer dans cette vaste proposition : Toute loi tératolo- gique a sa loi correspondante dans Vordre des faits normaux , et toutes deux rentrent comme cas particuliers dans une autre loi plus générale. Les anciens auteurs tiraient timidement de leurs études sur les anomalies quelques corollaires anatomiques ou physiologiques; encore étaient-ils le plus souvent inexacts. Les études analogiques sur les anomalies ont eu, pour un de leurs premiers résultats, de faciliter, de multiplier et d'assurer les applications pour l'anatomie et la physiolo- gie, de les étendre à la zoologie; mais le progrès ne s'est pas arrêté là. L'histoire des êtres anomaux s'est presque faite une avec celle des êtres normaux par la similitude de leurs bases et de leurs méthodes, consé- quence nécessaire de la similitude des lois tératologiques et des lois zoologiques. Les anciens auteurs, enfin, lorsqu'ils voulaient s'élever à l'appréciation philoso- phique des anomalies, voyaient dans les Monstres des êtres destinés à faire éclater la gloire de Dieu par le miracle de leur existence étrangère aux règles et aux fins ordinaires de la nature. Nous disons volon- tiers après eux, mais non dans le même sens, que les anomalies nous offrent d'écla- tantes manifes ta tionsde la grandeur suprême du créateur. A la science moderne il ap- partient, non plus de s'incliner, étonnée et admiratrice, devant d'apparentes mer*- veilles , mais d'en pénétrer le mystère, mais de démontrer l'harmonie et la régularité de toutes les formes, même anomales , des êtres vivants, et de se créer à elle-même de sublimes images de l'unité, de l'invaria- bilité, de la majesté divine, par la décou- verte des lois générales de l'organisation, toutes unitaires, invariables, majestueuses comme leur cause première. CLASSIFICATION DES MONSTRUOSITÉS. On a vu , au mot Anomalies, que les dé- viations organiques se rapportent à quatre divisions primaires ou embranchements, qui portent les noms suivants : Hémitéries (vices simples de conformation et variétés), Hétérotaxies , Hermapbrodismes et Mons- truosités. Les considérations qui ont été présentées aux mots Anomalies, Hermaphro- dismes , Hétérotaxies sur les trois premiers embranchements, nous dispensent de reve- nir ici sur eux; mais il est indispensable de donner ici un aperçu général de la classifi- cation des Monstruosités. Nous avons exposé précédemment les caractères des ordres aux mots Aulosites, Autositaires, etc., et ceux des familles et des genres aux mots Acéphaliens9 Anencéphaliens , etc. ; mais il reste à coor- donner entre eux ces divers groupes, et c'est ce que nous allons essayer sous la forme d'un tableau synoptique, forme qui a le double avantage de la clarté et de la con- cision. TER TER 467 PREMIERE CLASSE. Monstres unitaires ou chez lesquels on ne trouve qt,e iV.t éléments (complets ou incomplets) d'un seul inJutdu. Tribu I. [F«.l.Suiuai. Tribu II. F»m. uniq. CtLOsoiiiEKS. Ordre I M. Automtbs ( V. Tribu III. ' l' ni M . PsF.t'DElVCEPHALIENS. Fam. I. . Exekcéfmali ens. . I.ini II . l'sr.i'Df>cei'i(Ai,it I I .mi. ni. Ammémawm» ,v ( Fam. I. . CtCLOCÉPHALIENS. Tribu H • £ j.lln jt OïoeiMAiMB* /■»••• i ( Faai. I. . PaRACEPHALIENS. Or.lrr II. ( Tribu I. 1 Fan.. II . Acêphalieks. M. Ommali- ' v sirts. 1 \ Tribu II. Fam. uniq. Anidieks. Ordre III. M. Parasites. Tribu unique. Fam. uniq. ZoOMïllBKS. * TERATOPTERIS (t/p«ç, miracle; 7tt£'o;v, aile ). ins. — Genre de la tribu des Bombyckes parmi les Lépidoptères noctur- nes, indiqué par Hubner (Cat., 1816). TEREBELLARIA. folyp. — Genre de Polypiers fossiles du calcaire jurassique, éta- bli par Lamouroux. Il comprend deux es- pèces rameuses dont les cellules tubiformes sont disposées en quinconce suivant un bourrelet saillant en spirale autour des ra- meaux. (Duj.) TÉRÉBELLE. Terebella. Terebra. an- mIl. — Les Térébelles sont des Annélides des mers d'Europe, appartenant à Tordre des Céphalobranches {Annélides tubicoles, Cuv. , Vers t Hétérocrisiens , Blainv. ), et à la famille des Sabellaires ou Amphitrites. Ce genre, établi par Linné et accepté par Gmelin, qui lui rapportait onze espèces, a dû subir quelques éliminations de la part des naturalistes du siècle actuel. Les Tere- bella complet n ata , carunculata , et roslrata sont devenus des Pléiones ou Amphinomes, et le Terebella (lava, l'espèce type du genre Chloé. Les Térébelles actuelles peuvent être définies de la manière suivante, depuis les observations que MM. Savigny et de Blain- ville ont faites à leur sujet : Annélides sé- tigères à corps allongé, subcylindrique, composé d'anneaux diversiformes, renflé dans son tiers antérieur, et atténué en ar- rière; à tête peu distincte formée de trois segments , le labial , l'oral et le frontal , et surmontée d'un grand nombre de barbil- SECONDE CLASSE. Monstres composés ou chez lesquels on trouve les cléments (complets ou incomplets) de plus d'un individu. \*< Sous-Classe. —MONSTRES DOUBLES. Tribu I. Fam. 1 . . EuSOMPHALtlNS. Fam. 11 . . MuMlMPUALIEWS. Ordre I. ■.••mus J Tribu II. [g—-»L» .Srciiywam AUTORITAIRES. \ ' Fa,D- ïl ■ • MuKOCkPHAUENS. TlibU III. ' Fam. I. . . Svsomiens. Tribu I. Ordre II. M. HODM \ Tribu II Parasitaires I Fam. II . . MonosuMiKNS. Fam. I. . . rlt-rmoTiptEWS, Fam. 11 . . HmsJMbM. Fam. I. . . POLVGMATHIENS. Fillll. Il . . PolAMÉLlENS. Tribu III. Fam. uniq. Endoctmieks. ae Sous-Classe. — MONSTRES TRIPLES. Ordre I. M. TRIPLES AuTOSITAIBES. Ordre II. M. triples Parasitaires. (Is. Geoffroy St-Hilàire.) Ions tentaculiformes, longs, inégaux, fili- formes, fendus en dessous et servant à la préhension ; à thorax composé de douze anneaux, pourvu en dessous d'une sorte d'écusson sternal , se prolongeant jusqu'au vingtième anneau ; à abdomen cylindrique et formé d'un grand nombre d'articles; point de tentacules; branchies en forme d'arbuscules, au nombre de deux, de quatre ou de six, et disposées par paires sur le premier, le second et le troisième segments thoraciques; pieds dissemblables, les thoraciques à deux rames , les abdomi- naux munis seulement de soies à crochets. Les Térébelles sont des Annélides marines, dont les espèces connues vivent sur nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée, ainsi que dans la mer Rouge et auprès de l'île de France. Elles s'enfoncent dans le sable ou dans des tubes fixés, le plus sou- vent composés de coquilles entières et de fragments de coquilles plus ou moins mêlés à des grains de sable. Ces animaux ont le corps peu résistant, et ils s'altèrent prompte- ment une fois qu'ils sont hors de leur en- veloppe. M. Savigny a partagé les Térébelles en trois tribus : 1° T. simples, à trois paires de branchies arborescentes; exemple: la T. coqcillière , T. conchileza des côtes de France; 2° T. phyzelies, à deux paires de branchies et sans appendices au premier ni au second segment thoracique; exemple : T. scylla de la mer Rouge, et, assure-t-on, des 468 TER TER côtes de la Rochelle; 3° T. idalies, à une seule paire de branchies; exemple: T. crislala, MuII.; T. ventricosa, Bosc. (P. G.) *TEREBELLIDES. ann. — M. Sars , dans son ouvrage intitulé Beskrivelser ag iagitagelser (1835), nomme ainsi un genre d'Annélides voisin des Térébelles, dont l'es- pèce type reçut de lui le nom de R. strœ- mii. M. Edwards pense que le Térébellide n'est pas un animal adulte. (P. G.) TEREBELLEM. moll.— Voy. tarière. TÉRÉBENTHINE, chim. — Voy. pin. TÉRÉBINTHACÉES. Terebinthaceœ. bot. ph. — La famille établie sous ce nom par A.-L. de Jussieu , dans sa classe des Polypétales périgynes, était composée à peu près des mêmes genres que dans le catalo- gue du jardin de Trianon par son oncle Ber- nard ; mais déjà il la séparait en plusieurs sections, et indiquait plusieurs d'entre elles comme devant probablement former des fa- milles distinctes. M. Robert Brown en dis- tingua trois , et rejeta plusieurs des genres qu'on y rapportait à d'autres , comme aux Rutacées et Oxalidées. Plus tard M. Kunth en établit sept : les Térébinthacées propre- ment dites ou Anacardiées de Brown , les Juglandées, les Burséracées, les Amyridées, les Ptéléacées , les Connaracées , les Spon- diacées. M. De Candolîe ne les admit que comme tribus d'une famille unique , qu'il considérait lui-mêmecomme imparfaitement connue et définie. Nous avons déjà traité à part les Juglandées , qui se rapprochent plutôt du groupe des Amentacées ; les Pté- léacées, qui rentrent dans celui des Rutacées, et en particulier des Zanthoxylées ; enfin les Connaracées. 11 nous reste à faire connaître les quatre autres, que nous allons examiner ■ successivement. o Anacardiacées. Anacardiaceœ. 4 Calice à 3-5 divisions plus ou moins pro- fondes, quelquefois davantage, souvent per- sistant et même accrescent. Autant de pé- tales alternes, insérés sur un disque qui ta- pisse le fond de la fleur, et souvent la base du calice; de telle sorte que l'insertion, manifes- tement périgyne dans le plus grand nombre de cas, est, dans quelques uns, ambiguë. Éta- mines insérées avec les pétales, en nombre égal et alternes, ou doubles, rarement plus et alors quelquesunes stériles. Filets ordinaire- ment libres, plus rarement soudés par leur base, subulés ou filiformes; anthères bilocu- laires, internes, s'ouvrant par des fentes lon- gitudinales. Ovaire libre ou très rarement soudé avec le calice, ordinairement simple, rarement accompagné de 4 ou 5 autres car- pelles stériles ou réduits à leur style, distincts ou cohérents avec le seul fertile : celui-ci surmonté, dans ce dernier cas, de plusieurs styles libres ou soudés ; dans les autres cas d'un seul style , que termine un stigmate simple; dans tous, présentant, à l'intérieur, un seul ovule anatrope ou campulitrope , pendant soit du sommet d'un funicule al- longé ou filiforme qui s'élève du fond de la loge, soit de la suture de celle-ci à laquelle ce funicule est adné , d'autres fois ascen- dant. Fruit indéhiscent, le plus souvent drupacé. Graine dressée ou pendante , à té- gument membraneux souvent marqué d'un hile ventral, quelquefois confondu avec l'en docarpe. Embryon dépourvu de périsperme, à cotylédons planes-convexes, à radicule re- courbée et quelquefois cachée entre eux, supère, latérale ou infère. Les espèces sont des arbres ou arbris- seaux, la plupart des tropiques, au-delà des- quels on n'en rencontre qu'un petit nombre, dans les deux hémisphères de l'Amérique ou jusqu'en Europe, où ils s'arrêtent à la région méditerranéenne. On en trouve très peu au cap de Bonne - Espérance , et nullement dans la Nouvelle-Hollande. Leurs feuilles sont alternes, simples ou pennées avec im- paire, sans points glanduleux et sans sti- pules ; leurs fleurs souvent incomplètes par avortement , alors monoïques et dioïques , plus rarement parfaites et régulières , dan s tous les cas petites et peu brillantes, en épis ou panicules axillaires ou terminales, mais dans lesquelles on remarque souvent la ten- dance à une inflorescence définie. Leur suc est ordinairement résineux; mais l'huile volatile qui tient cette résine en dis- solution est souvent d'une âcreté extrême, ei ce suc, appliqué sur la peau, et, à plus forte raison, pris à l'intérieur (par exemple celui de plusieurs Sumacs ), détermine des acci- dents plus ou moins graves : on en attribue même aux émanations seules de quelques arbres de cette famille. Mais ces sucs ren- dent de grands services aux arts, en four- nissant quelques uns de ces beaux vernis TER TER 469 désignés quelquefois sous le nom de laques, qui, blancs d'abord, tant que les innombra- bles particules de la substance organique qui les forme, encore désagrégées , disper- sent la lumière dans toutes les directions, plus tard, quand ces particules décomposées au contact de l'air se sont liées en une masse homogène, passent à une belle couleur rouge ou noire. La première est, par exem- ple, celle de la laque du Japon, produit du Stagmaria vcrnuilhia; la seconde, celle du vernis du Japon {lllius vernix). Deux espèces de Pistachier ( Pislacia Lentiscus et Atlan- tica) fournissent la résine qu'on appelle Mastic, et une autre (P. Terebinlhus), celle qu'on appelle Térébenthine de Chio : de là l'origine des noms donnés à la famille en- tière d'après celui de cette espèce, «pifo»- 6a; de l'antiquité, quoique celle de la plu- part des Térébenthines soit différente, puis- qu'on les extrait des Conifères. Dans cer- tains fruits, la pulpe du sarcocarpe preud un assez grand développement pour n'ad- mettre que la proportion d'huile volatile propre à l'aromatiser, et ils deviennent non seulement innocents, mais agréables, ceux du Manguier {Mangifera Indica), par exem- ple. La graine est ordinairement oléagi- neuse, sans mélange de ces autres principes excitants, comme on en a un exemple bien connu dans celle du Pistachier ( P. vera). D'autres fois ce sont des substances amères et astringentes , qui se mélangent aux sucs et leur communiquent encore d'autres pro- priétés , comme aux feuilles de quelques Sumacs ( par ex., Jihus coriaria), qui sont riches en tannin , et, comme telles, em- ployées par les corroyeurs. GENRES. Pistacia, L. (Terebinlhus et Lentiscus, Tourn.) — Dupuisia, A. Rich. — Sorindeia, Pet. -Th. — Comocladia, R. Br.— Cyrtocarpa, Kth. — Odma, Roxb. (Wodur, And.— Ha- lerlia, Dennst. — Lannea, A. Rich.) — Lan- neoma, Delil.— Pegia, Colebr. — Solenocar- pus, Wight Arn. — Schinus , L. (Molle, Clus. — Mulli, Feuill.) — Duvaua, Kth.— Mauria , Kth. — Pennantia , Forst. — Li- thrœa , Miers ( Llithi, Feuill. — Malosma, Nuit. ) — Rhus, L. ( Cotinus et Toxicoden- dron, Tourn. — Metopium, P. Br. — Poco- phorum, Neck. — Lobadium et Turpinia , Raf. — Schmalzia , Desv. ) — Styphonia , Nutt. — Dolryceras , W. ( Laurophyllus , Thunb. — Daphnilis, Spreng.) — Anaphre- nium, E. Mey. (Hceria, Meisn. — Rœme- ria, Thunb.) — Ozoroa, Delil. — Loxostylis, Spreng. {Anasillis, E. Mey.) — Astronium , Jacq. — Melanorrhœa , Wall. — Gluta , L. — Stagmaria, Jack. — Syndesmis, Wall. — Holigarna, Roxb. (Hadcslaphyllum, Dennst). — Mangifera, L. — Erythrostigma, Hassk. — Anacardium, Rottb. (Cassuvium, Rumph. — Acajou , Tourn. — Acajuba , Gœrtn. — Rhinocarpus, Bert. — Monodynamus, Pohl.) — Semecarpus, L. — Bouea, Meisn. — Bu- chanania, Roxb. (Launzea, Buch. — Cam- bessedea , Kth. ) — Phlebochilon , Wall. — Cardiopliora, Ben th. A ces genres, on en joint avec doute plu- sieurs imparfaitement connus : Huerlea, R. Pav. — Rumphia, L. — Augia, Lour. — Et enfin un anomal, Sabia, Colebr. Spondiacées. Spondiaceœ. Cette petite famille est souvent réunie à la précédente comme simple tribu. Elle n'en diffère, en effet, que par son fruit, qui est une drupe avec un noyau à loges au nombre de 2 à 5 , et procédant d'un ovaire surmonte d'autant de styles courts. Du reste, ses fleurs sont de même diclincs par avortement et diplostémones , les étamines et les pétales insérés sur un disque tapissant le fond de la fleur, les loges du pistil contenant un seul ovule pendant; la graine dépourvue de pé- risperme, avec un embryon dont la radicule est tantôt droite et supère , tantôt infère et réfléchie. Leurs espèces sont de même de9 arbres des tropiques à feuilles imparipen- nées. Le fruit de la plupart d'entre elles est bon à manger. GENRES. Spondias, L. (Mombire, Plum. — Harpe- phyllum?, Bernh.) — Sclerocarya , Hochst. — Ponpartia, J. Bursébacées. Burseraceœ. Calice 3-4-5-fide, persistant. Pétales al- ternant en nombre égal, plus longs, insérés sousundisquelibreou tapissant le fond de la fleur, à préfloraison le plus souvent valvaire. Élaminesen nombre double, insérées avecles pétales, plus courtes qu'eux ; à filets tubu- leux, libres ou inférieurement soudés ; à an- 470 TER TER thèresintrorses, biloculaires, s'ouvrantdans leur longueur. Ovaire libre, sessile, dans chacune des loges duquel, au nombre de 2 à 5, sontsuspendus,vers lesommetde l'angle in- terne, deux ovules collatéraux et anatropes. Style nul ou simple; stigmate indivis ou 2-5-lobé. Fruit drupacé contenant de 1 à 5 noyaux distincts , monospermes ; d'autres fois une capsule à déhiseence septicide et à endocarpe presque osseux. Graines suspen- dues , arrondies ou anguleuses , rarement comprimées et bordées d'une membrane. Embryon sans périsperme, à cotylédons plis- sés et chiffonnés, quelquefois tripartis ; à ra- dicule courte, droite, supère. Les espèces, répandues sur toute la zone tropicale, et surtout en Afrique, sont des arbres ou ar- brisseaux à feuilles alternes, composées de folioles alternes ou opposées avec une impaire terminale, quelquefois parsemées de points transparents , accompagnées ou dépourvues le plus souvent de stipules pétiolaires. Les fleurs complètes ou incomplètes par avorte-» ment, et petites, sont disposées en grappes ou épis, axillaires ou terminales. Leurs parties sont remplies de sucs rési- neux, dont plusieurs sont répandus dans le commerce sous le nom de Baumes ou d'En- cens. Nous ne citerons que les plus connus, comme le Baume de la Mecque fourni par le Balsamodendron opobalsamum ; celui de Gi- ieady par le B. Gileadense; la Myrrhe, par le B. Myrrha ; la Gomme élemi , par VIcica heptaphylla. C'est le Boswellia serrata qui produit dans l'Inde le véritable Encens, sous le nom duquel on met en circulation plu- sieurs autres matières résineuses , les unes étrangères à cette famille, les autres qui lui appartiennent. Dans les pays tropicaux, où habitent ces différents arbres, ce sont ordi- nairement les branches elles-mêmes , tout imprégnées de leurs sucs, qu'on fait brûler dans les temples. Il est clair que ces pro- duits jouissent, à des degrés divers, des pro- priétés stimulantes qui appartiennent gé- néralement aux résines , et c'est à ce titre «que plusieurs sont employées par la mé- decine. GENRES. Boswellia , Roxb. ( Libanus , Colebr. ) — Protium, Burm. —Balsamodendron, Kth. ( Heudelotia , A. Rich. — Niottout , Ad. — Balsamea, G\ed. — Balessam, Bruc— Corn- miphora, Jacq.) — Elaphrium, Jacq. — Ju- liania , Scblecht. non Llaw. {Hypoptery- gium, Schlecht.) — Icica, Aubl.— Bursera, Jacq. — Tratlinickya , W. ( ? Dacryodes , Vahl.) — Marignia, J. (Dammara, Gaertn.) — Canarium , L. ( Pimelea , Lour. non Banks Sol. — Colophonia, J.) — Hedivigia, Sw. (Tetragastris , Gœrtn. — Schwœgriche< nia , Reich. — ICaproxylon, Tuss. — ? Knorrea , Moc. Sess. ) — Garuga , Roxb. (Kunthia, Dennst.) — Hempnchia, Ehr. Après ces genres , M. Endlicher en place avec doute plusieurs imparfaitement connus: Fagarastrum, Don. — Picramnia, Sw. — Methyscophyllum, Eckl Zeyh. — Tapiria, J. (Joncquetia, Schreb.) — Loureira, Meisn. non Gav. {Toluifera, Lour )—Triceros, Lour. — Barbylus, P. Br. — Pochylobus, G. Don. Amyridées. Amyrideœ. Cette famille est composée jusqu'ici d'un genre unique , YAmyris , L. (Elemifera, Plum. — Lucinium, Pluckn. ), considéré par plusieurs auteurs comme devant rentrer dans la précédente, et y fournir seulement le type d'une tribu distincte par son ovaire uniloculaire, et ses cotylédons lisses et char- nus. Elle offre aussi de grands rapports avec les Aurantiacées, avec lesquelles elle lie les Burséracées. Ses feuilles sont de même ponc- tuées, et son suc résineux. VA. Plumerii en fournit un qu'on confond dans le commerce avec V Elemi y et VA. balsamifera donne le bois de Rose (lignum Rhodium). Toutes les espèces croissent dans l'Amérique tropicale on septentrionale. En recherchant les caractères communs de ces quatre familles, lesquels doivent don- ner ceux de la classe des Térébinthacées ou Térébinthinées, on trouve un calice à 3-5 divisions; autant de pétales alternes; des étamines en nombre égal ou double insérées avec les pétales sur un disque libre ou tapissant la base du calice; ovaire à une ou plusieurs loges contenant un ou deux ovules, le plus souvent suspendus, surmonté d'autant de styles simples ou sou- dés , devenant un fruit capsulaire ou plus souvent charnu, tantôt monocarpellé, tan- tôt à noyau pluriloculaire ou à plusieurs noyaux; un embryon sans périsperme, droit ou courbé ; des feuilles ordinairement pennées , alternes ; des fleurs souvent uni- TER TER 471 sexuées par avortement ; des sucs rési- neux. (Ad. J.) TEREBINTHUS. bot. ph. — Voy. pis- tachier. TEREBRA. moll. — Voy. vis. *TEREBRALIA(7Ve6ra,nomdegenre). moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Cérites, indiqué par M. Swainson {Treat. Malac, 1840). (G. B.) TÉRÉBRAXTS. Terebrantia. ins. — Famille de l'ordre des Thysanoptères, établi par M. Haliday. Voy. thysanoptères. (Bl.) TÉRÉBRATULE (tercbratus, percé). moll. — Genre de Mollusques brachiopodes ayant une coquille inéquivalve , régulière et symétrique, subtrigone ; attachée aux corps marins par un pédicule court tendi- neux; la plus grande valve a un crochet avancé, souvent courbé, percé à son som- met par un trou rond ou par une échan- crure. La charnière a deux dents. L'intérieur de la coquille présente, en outre, deux bran- ches presque osseuses, grêles, élevées, fourchues, et diversement rameuses, qui naissent du disque de la plus petite valve et servent de soutien à l'animal. L'animal ovale, oblong ou suborbiculaire , plus ou moins épais, a les lobes du manteau très minces et garnis au bord de cils peu nom- breux et très courts. La masse abdominale est peu considérable, la bouche est médiane, et l'intestin assez court est enveloppé par un foie petit et verdàlre. De chaque côté du corps se trouve un appendice cilié tan- tôt libre et tourné en spirale pendant le repos, tantôt fixé sur les tiges minces et diversement contournées, mais régulières et symétriques , d'un appareil apophysaire intérieur, plus ou moins considérable. Les branchies consistent en un réseau vasculaire étalé sur les parois du manteau. Le genre Térébratule comprend un certain nombre d'espèces vivantes et un nombre beaucoup plus considérable de fos>iles des terrains anciens et des terrains secondaires; ces fos- siles, remarqués en même temps que les Am- monites et les Bélcmnites , avaient d'abord reçu le nom vulgaire de Pouleile , ou Coq et Poule, en raison de la forme des espèces pli*-oes et ailées, telles que la Terébralula a 'fin du terrain de craie. Linné avait con- fondu a\ec les Anomies les quelques espèces vivantes qu'il connaissait, mais Bruguière, dans les planches de l'Encyclopédie, établit le genre Térébratule. Ce genre, quant aux espèces fossiles, a été subdivisé en plusieurs autres par Soverby d'abord , qui a fait le genre Spirifer , puis par MM. de Buch , Dalmari , etc., qui ont établi les genres Or- this, LcpUvna, Dellhyris, etc. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, mollusques, pi. 9. (DuJ.) "TÉRÉBRATULITES. moll. — Nom donné par Schlotheim à des Térébratules fos- siles du terrain de transition qui sont des Spirifer, ou des Trigonotreta, ou des Dei- hyris pour d'autres naturalistes. (DuJ.) TÉRÉDINE. moll.— On désigne, sous ce nom, une espèce de Mollusque qui a des caractères intermédiaires aux genres Pho- lade et Taret. Les conehyliologistesontcru, jusqu'à ce jour, devoir en faire un groupe générique qui renferme deux espèces fossi- les, la Térédine masquée, T^redmapersonafa Lamk., et la Térédine bâton, Teredina 6a- cillum Lamk. Cette dernière, empruntée à Brochi par Lamarck, ne serait, suivant M. Deshayes, qu'une Clavagelle découron- née, dont les valves sont restées engagées à l'extrémité du tube. If. Deshayes, qui a étudié avec le plus grand soin la Térédine masquée et qui en a donné une description exacte et très détail- lée, lui assigne les caractères suivants: Animal inconnu. Coquille globuleuse, équivalve, régu- lière, à crochets saillants, couverts par une pièce dorsale (écusson) ovalaire, médiane; point de ligament; des cuillerons épais dans les crochets, fixés à l'extrémité d'un tube conique ouvert postérieurement. Tube calcaire, épais, solide, subcylindri- que, sans cloison, beaucoup plus gros en proportion et plus court que celui des Tarets. Lorsque ce tube est entier, son extrémité postérieure est terminée par une portion de couleur brune et de nature cornée. Le trou rond de cette portion cornée est presque toujours simple; il offre quelquefois, dans certains individus, une disposition qu'on ne trouve dans aucun genre des (k'ux famille; du groupe des Mollusques tubicolcs, c'est-à- dire des Tubicolées et des Pholadaires. Cette disposition consiste en ce qu'on y voit six crêtes longitudinales, saillantes, très aiguës, espacées avec une grande régularité et divi- sant le contour en six arceaux réguliers, \n TER TER sous divisés par une crête médiane qui règne dans le fond de chacun d'eux. D'après cette description, on reconnaît que la Térédine masquée appartient réellement au genre Phoîade en raison de son écusson médîo-dorsal , et qu'elle se rapproche du genre Taret à cause de son tube calcaire, avec cette différence que son extrémité pos- térieure est cornée. M. Deshayes a très bien constaté que l'é- paisseur du tube calcaire de cette espèce , dont les couches s'intercalent avec celles de la portion cornée, n'est point le résultat de la fossilisation; il a observé, en outre, dans la collection de M. Arnoud deChâlons, une valve de Térédine très jeune qui était libre, isolée et sans connexion avec le tube. Cette valve lui a offert la plus grande res- semblance avec celle du Xylophage (voy. ce mot) de Sowerby. Il a reconnu, enfin, que la coquille bivalve de la Térédine masquée, qui est ordinairement fixée à l'extrémité anté- rieure du tube calcaire, a une certaine res- semblance avec celle des Pholades et celle des Tarets, et qu'en observant avec soin les stries fines et subgranuleuses de la surface de la coquille de la Térédine masquée, on peut constater que cette coquille était d'a- bord très bâillante en avant, et qu'ensuite l'espace de l'ouverture est rempli d'une lame calcaire épiphragmaire, comme cela a lieu dans un grand nombre de Pholades et d'a- près nos observations dans le Taret du Séné- gal {voy. taret), lorsque, pour se mettre au repos, il ferme son ouverture antérieure par une cloison épiphragmaire. D'après l'ensemble de tous ces caractères, on conçoit que M. de Blainville se soit cru fondé à supprimer le genre Térédine et à en faire rentrer les espèces dans le genre Pho- îade, nonobstant l'existence du tube calcaire et corné qui les rapproche beaucoup des Ta- rets. La longueur du test de la Térédine, en y comprenant le tube et la coquille, est ordi- nairement de 2 pouces environ, et son dia- mètre le plus grand de 8 ou 9 lignes. In individu de la plus grande taille, recueilli par M. Drouay deChâlons, est long de 4 pou- ces 8 lignes (127 millimètres), et son dia- mètre est de 1 pouce (27 millimètres) au sommet. On n'admet, n l'état actuel de la science, que deux espèces de Térédines, toutes deux fossiles, comme nous l'avons dit: l'une, la Térédine masquée, qui est du terrain tertiaire de Paris, des terrains à lignites des environs d'Épernay et de la montagne de Reims, et de la craie inférieure de Saint-Paul -Trois- Cbâteaux, département de la Drôme; l'au- tre, la Térédine bâton, qui se trouve à Ma- diffort, en Angleterre. Ces deux espèces vivaient dans le bois (autre ressemblance avec les Tarets). M. Des- hayes a vu des morceaux de bois fossiles tel- lement rongés et remplis de Térédines mas- quées, qu'il existait à peine entre elles des restes de la trame fibreuse du bois fossilisé. (L. Laurent.) TEREDO. moll. — Nom latin du genre Taret. TEREDOSOMA, Curtis ( Armais ofnat. hist., t. V, p. 277). ins. — Synonyme de Teredus Dejean, Shuk., Er. (C.) *TEREDUS (rep-têù;, ver qui ronge le bois ou la laine), ins. — Cenre de Coléo- ptères tétramères , tribu des Colydiens-Co- lydiniens, proposé par Dejean {Catalogue, 3e édit., p. 338), publié par Shukard ( Col. delin., pi. 34, fig. 6), et adopté par Erich- son (Naturg. der Ins. Deuts., 1845, p. 281). Ce genre renferme 3 espèces : les T. nitidus F., costipennis et puncticollis Dej. La Ve est propre à la France, et on la rencontre quel- quefois aux environs de Paris ; la 2e se trouve près de Carthagène; et la 3e est de patrie inconnue. (C.) *TEREKIA. ois. — Genre établi par le prince Ch. Bonaparte sur le Limosa Terek. Temm. Voy. barge. (Z. G.) * TERELLIA (rlpyjv, tendre), ins. — Genre de Diptères, delà famille des Athéri- cères, tribu des Muscides, sous-tribu des Téphritides, créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myodaires, 1830) et adopté par M Macquart. Les Tcrellia, qui se distinguent particulièrement par leurs ailes sans tache et par leurs nervures alaires perpendiculai- res, comprennent un petit nombre d'espèces, plus communes dans le Midi que dans le Nord , et qui vivent sur les Chardons, Sa- riettes, Chrysanthemums, etc. L'espèce type est le T. pallens Meig., qui se trouve dans le midi de la France et en Algérie. (E. D.) *TEREMYIA ( t£'Pvjv , tendre; fxvia, mouche), ins. — Genre dû Diptères, de la TER famille des Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Lauxanides, créé par M. Mac- quart [Dipt. des Suites à Buffon de Roret, 1825) aux dépens des Lonchœa, et ne com- prenant qu'une seule espèce, propre à PÀl- lemagns (T.faifcomisftletg.). (E. D.) *TERE\IA («Vu», tendre), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athé- rieères, tribu des Muscides, créé parM. Ro- bineau-Desvoidy {Essai sur les Myod., 1830) et qui n'est pas adopté par M. Macquart. (E. D.) ♦TERETRIIS (TfWpov, tarière), ins. — Voy. HISTÉROÏDES. ♦TÉRÉTELARÏÉS. Teretularia (Teres, grêle), helm. — M. de Blainville appelle ainsi une famille de Vers apodes aquatiques dans laquelle prennent place les genres Tubuïan, Ophiocéphalc, Ccrébralule, Borla- sie, Bonellie, Lobclabre, Prostome. Cette famille, à laquelle il faut évidemment réu- nir les Derostomes, alors connus, et que sont Tenus augmenter beaucoup de genres dé- couverts depuis lors , répond à peu près exactement aux Turbellarlées Hhabdocèles de M. Ehrenberg. Celte famille des Téré- tulariés et celle des Planariés composent l'ordre des Aporocéphalés, Blainv., ou Tur- bellariés, Ehrenb. (P. G.) *TERETLLLS(teres, cylindrique), poiss. — Genre de Cyprénoïde, indiqué par Ra- finesque [Ichlh., Ohiens., 1820). (G. B.) *TERGILLA. arach. —C'est un genre de Tordre des Acariens, indiqué par Heyden dans le journal VIsis , mais dont les carac- tères génériques n'ont pas encore été pu- bliés. (H.L.) TERGIPES(fergum, dos ;pes, pied), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes, établi par Cuvier pour la Limax Tergipes de Fors- kal ou Doris lacinulata de Gmelin, et quel- ques autres petites espèces ayant la forme des Éolides et deux tentacules seulement, avec une rangée de branchies cylindriques le long de chaque coté du dos. Chacune de ces branchies est terminée par un petit su- çoir, et peut servir, dit-on, a l'animal comme de pieds pour marcher sur le dos. (Duj.) *TER1AS (r»peiç, nom mythologique). l!»s. — Swaioson (Iliuslr., I, 1821) indique sous ce nom un genre de Lépidoptères diur- nes, tribu des Papilionides , adopté par M. le d' rieur Roisduval [Lcp. des Suites a I. I!I. TER 473 Wvffim, de l'édit. Roret, I, 1836), qui l'avait précédemment désigné sous la dénomina- tion de Xanthidia, et qui y place plus de cinquante espèces, toutes étrangères à l'Eu- rope et dont la plupart appartiennent à l'Amérique méridionale. Les Chenilles, qui sont grêles et linéaires, vivent en général sur les plantes de la famille des Légumi- neuses. Nous citerons comme type le T. Nicippe Boisduval et Leçon le, qui se trouve communément à la Caroline, au Mexique, etc., et dont la Chenille vit sur le Cassia et le Tnfolium. (E. D.) TERMES, ins. — Voy. termite. *TERMIENS. Termii. ins. — Tribu de l'ordre des Névroptères, comprenant le seul genre Termes. Voy. termite. TERMINALIÉES bot. ph. — Syn. de Myrobolanées. Voy. combrétacées. TERMINALÏER. Terminalia. bot. pu. — Genre important de la famille des Com- brétacées , de la tribu des Terminaliées , à laquelle il donne son nom, établi par Linné (Mantissa, 21), et dont on connaît aujour- d'hui plus de 50 espèces. Ce sont des arbres et des arbrisseaux répandus dans toutes les parties de la zone intertropicale , dont les feuilles sont ramassées aux extrémités des branches; dont les fleurs, polygames par avortement, sont apétales, décandres , et donnent pour fruit un drupe anguleux ou comprimé, à noyau ligneux, monosperme. La principale espèce de ce genre est le Ter- minalier Badamier, Terminalia CatappaLin., arbre des Indes orientales et cultivé dans les Antilles. Elle porte les noms vulgaires de Badamier, Badamier -amande. Ses feuilles obovales , rétrécies à la base, portent en dessous un duvet mou, et de petites glandes à coté de leur nervure moyenne, vers la base. Ses graines sont comestibles ; leur goût rappelle celui de la Noisette. On les emploie aussi en médecine , en émulsions adoucis- santes et pectorales. Enfin on en extrait une huile bonne à manger, et qui se recom- mande, en outre, par sa difficulté à rancir. On indique également comme alimentaires les graines du Terminalia Moluccana Lam. (P.D.) TERMITE. Termes, ms. — Genre de l'ordre des Névroptères , très reconnaissabîe aux caractères suivants: Une tête grosse, por- tantsur son sommet trois ocelles, et enavan*. 60 474 TER «les antennes courtes et moniliformes; des îiiles parcourues par des nervures longitudi- nales, mais n'ayant que des nervures trans- versales rudimentaires; des tarses composés de quatre articles, etc. Les Termites ont des mandibules, des mâchoires et des lèvres dont la forme et le degré de développement sont très semblables à ceux des pièces de la bouche des Orthoptères. Ces Insectes se rapprochent en effet d'une manière évidente de ces der- niers, et si les caractères des ailes ne les en distinguaient bien réellement, il y aurait l'ort peu de différences essentielles à signaler. Les Termites sont des Névroptères Ortho- nléroïdes. A une certaine époque, M. Brullé avait cru devoir en former un ordre parti- culier; mais cette opinion n'a point prévalu. En effet, admettant cette séparation, il n'y aurait pas de raison pour ne pas séparer les iMévroptères en quatre ou cinq ordres. Les Termites sont dispersés dans les ré- gions du monde les plus différentes; néan- moins, ils ne s'étendent pas au-delà des pays chauds ou au moins tempérés. On n'en a pas décrit plus de 25 à 30 espèces, mais comme ce sont des Insectes d'une grande fragilité, d'une conservation difficile, nos collections ne renferment certainement qu'une petite partie des espèces répandues dans les différentes contrées. Les Termites ont attiré l'attention des naturalistes et surtout des voyageurs à raison de leurs mœurs, de leur singulière industrie et de leurs habitations. Par leurs habitudes so- ciales ils ressemblent beaucoup aux Four- mis. Aussi sont-ils connus très généralement :ous le nom de Fourmis blanches. Ces Né- vroptères forment des réunions nombreuses et construisent des demeures qui atteignent souvent des proportions énormes. Cinq formes de l'espèce ont été bien constatées parmi les Termkes: Les mâles et les femelles, pourvus d'ailes. Ensuite les ndividus nommés ordinairement soldats et regardés par Latreille et quelques autres naturalistes comme des individus neutres. Oeux-ci, remarquables par la grosseur et rallongement de leur tête, et par le grand développement de leurs mandibules, ont aussi le corps ph»s robuste que les mâles et .s femelles, et demeurent privés d'ailes. Les ouvrières, considérées par la plupart des ^aloiitologistes, comme étant simplement TER des larves. Celles-ci ressemblent assez par la forme générale de leur corps aux mâles et aux femelles; elles sont privées d'ailes; leur corps est assez mou; leur tête est ar- rondie et leur taille est toujours inférieure à celle des soldats ; elles sont privées d'yeux et d'ocelles. Enfin, la cinquième catégorie d'individus a été signalée par Latreille comme apparte- nant à l'état de nymphe. Ces individus, en effet, ressemblent complètement aux larves ou ouvrières; mais ils présentent des rudi- ments d'ailes. Les mâles et les femelles n'ont, parmi les Termiens, d'autre mission que celle de re- produire l'espèce. A une époque de l'année , les mâles pa- raissent en grand nombre; vers le soir ou même pendant la nuit, ils s'envolent. L'ac- couplement a lieu. Mâles et femelles tom- bent ensuite à terre , et si l'on en croît le récit de plusieurs voyageurs, les couples se- raient bientôt recueillis par les larves, puis enfermés dans une loge séparée. Après l'ac- couplement les femelles perdent leurs ailes, qui tombent sans doute naturellement, à moins que les ouvrières ne se chargent de les arracher. Les neutres ou soldats sont considérés par tous les naturalistes comme les gardiens et les défenseurs dans les habitations de Ter- mites. La puissance de leur tête, et surtout de leurs mandibules, leur permet de com- battre avec avantage les autres Insectes qui voudraient s'introduire dans leur nid. Ils sont ordinairement postés contre les parois internes de la surface extérieure , de ma- nière à paraître les premiers dès que l'on fait une brèche à leur domicile, et de pincer les aggresseurs avec leurs fortes mandibules. Les larves et les nymphes, regardées comme les ouvrières, paraissent chargées de toutes les fonctions attribuées aux neutres ou ou- vrières dans les sociétés d'Hyménoptères , comme celles des Abeilles, des Fourmis, etc. Avec de la terre et différents matériaux , elles construisent des nids immenses, divisés en loges de diverses dimensions pour les dif- férentes sortes d'individus, avec des galeries qui relient toutes les parties de l'habita- tion. Elles apportent la nourriture aux au- tres habitants de la colonie. Il a paru très singulier que des Insectes à TER TER 475 l'état de larve exécutassent des travaux aussi cousidérables. On a supposé que ces ouvriè- res pourraient bien être des neutres fe- melles , comme le sont les ouvrières paimi les Abeilles et les Fourmis. Dans cette hypo- tbèse, les soldats seraient des mâles neutres. Mais ceci est une simple conjecture , qui n'est fondée ni sur l'observation directe, ni sur l'anatomie. La présence d'individus en- tièrement semblables aux larves, mais déjà pourvus de rudiments d'ailes , d'individus qui sont de véritables nymphes, ne permet pas de croire un seul instant que cette hy- pothèse puisse être l'expression de la vérité. Un fait remarquable, c'est que les Ter- mites ne travaillent jamais à découvert. Les uns établissent leur demeure , soit dans la terre , soit dans de vieux troncs d'arbres , soit sous les boiseries des habitations; les autres ont des nids extérieurs , mais tou- jours clos de toutes parts et sans issue appa- rente. Ces demeures sont parfois extrêmement élevées , et affectent la forme de pyramides ou de tourelles recouvertes par une toiture solide. Ces monticules , ordinairement réunis en grand nombre, ont souvent des dimensions telles, que de loin on les prendrait pour des huttes de sauvages. Toutes les fois que les ouvrières ont be- soin de se transporter à une distance plus ou moins considérable de leur nid , elles construisent une galerie pour établir une voie de communication ; par ce moyen elles ne se montrent jamais au dehors. Les nids d'une espèce africaine, désignée par le voyageur Smcathman sous le nom de Bellicosus, et regardée par plusieurs natu- ralistes comme le véritable Termes fatale de Linné, ''n'ont pas moins quelquefois de 10 à 12 pieds de hauteur. Ils sont de forme co- nique , ayant sur les côtés de nombreuses tourelles également coniques. Ces habita- tions , construites avec une sorte de terre argileuse, sont bientôt recouvertes d'herbe. Leur dureté est telle que des Taureaux sau- vages peuvent monter dessus sans les ébran- ler, et Smeathman assure qu'il put monter une fois à l'extrémiié de l'un de ces nids, avec quatre de ses compagnons , pour voir pi quelque navire ne pourrait être aperçu. D'après les observations du même voyageur, les nids des Termes alrox et mordax consis- tent en piliers cylindriques. Dans les relations de plusieurs voyages, ri est question de ces demeures des Termitc-j et des ravages de ces Insectes. Dans l'ouest de la France , on rencontre en abondance le Termite lucifuge ( Termes lucifugum Rossi), espèce de petite taille, et cependant très redoutable. Depuis longtemps elle s'est tellement multipliée à La Rochelle, à Rochefort , à Saintes, sur tous les points du département de la Charente-Inférieure, qu'elle occasionne les plus grands ravages sans qu'on puisse parvenir à la détruire. Des maisons, des bâtiments entiers, ont été minés jusque dans leurs fondations par ces Insectes. Des planchers se sont écroulés à plusieurs reprises ; et ce qu'il y a de plus de terrible dans les ravages de ces Insectes , c'est que jamais on ne s'en aperçoit à l'ex- térieur. Ils ménagent toujours la superficie, creusant l'intérieur et le sillonnant de gale- ries dans tous les sens. Le bois vient ainsi à se rompre, rien au dehors n'ayant décelé la présence de ces insectes destructeurs. Do grandes colonnes recueillies à Tonay-Cha- rente par M. Audouin, et déposées aujour- d'hui dans les collections du Muséum de Paris, sont taraudées de toutes parts; mais la superficie était épargnée, ainsi que la couche de peinture qui les recouvrait. Du linge entassé dans des armoires a été souvent machuré et percé par les Termites. A la Rochelle, l'hôtel de la Préfecture a été envahi par ces Insectes; une partie des Ar- chives a été totalement détruite, et aujour- d'hui l'on est obligé de les enfermer dans des boîtes de zinc pour les préserver. M. Audouin a observé ces faits il y a une dizaine d'années. M. Milne Edwards et moi nous les avons observés de nouveau en 1843; mais notre séjour fut de trop courte durée pour faire des expériences propres à diminuer le fléau. (Bl.) TERNATEA , Tourn. bot. ph. — Syno- nyme du genre Clitoria Lin., dans lequel iî correspond à un sous-genre. TERNSTRQEMIE. Ternstrœmia (nom d'homme), bot. pu. — Genre de la famille desTernstrcemiacées, à laquelle il donne son nom, formé par Mutis (ex Lin. fils , Sup- plem., pag. 39 ) pour des arbres et arbris- leaux propres à l'Amérique tropicale , dont 476 TER les feuilles sont coriaces; dont les fleurs, aiillaires et solitaires , présentent un calice persistant de 5 sépales , et accompagné de 2 bractéoles ; une corolle gamopétale , à 5 lobes ; de nombreuses étamines à filet très court, et un ovaire libre à 2-5 loges 2-4- ovulées. Leur fruit est une capsule presque globuleuse , surmontée de la base du style, 2-5 loculaire, 2-5-valve. De Candolle avait décrit ( Prodrom., t. I , p. 523) 14 espèces de ce genre, et, plus récemment, ce nombre a été au moins doublé. Nous citerons entre autres le Ternstrœmia peduncularis DC, des Antilles ( T, meridionalis Swartz) , et le T. lineata DC, du Mexique. (D. G.) TERNSTROEMIACÉES. Ternstrœmia- ceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicoty- lédonées, polypétales, hypogynes, ainsi ca- ractérisée : Calice composé de folioles au nombre de trois, quatre, cinq ou plus, dis- tinctes ou quelquefois soudées inférieure- raent ensemble, coriaces, concaves, inégales, imbriquées. Pétales en nombre égal , alter- nes ou opposés , libres ou soudés par leur base, souvent inéquilatéraux et obliques, à préfloraison imbriquée ou tordue. Étamines en nombre indéfini sur plusieurs rangs; filets adhérents aux pétales qu'ils lient entre eux ou libres, ordinairement courts , quel- quefois polyadelphes; anthères introrses, à deux loges s'ouvrant par des fentes longitu- dinales en dedans ou des pores terminaux, avec un connectif épais qui, quelquefois, se prolonge au-dessus d'elles, adnées ou oscil- lantes. Ovaire libre ou très rarement soudé avec le calice par sa base, à 2-3-5 loges in- complètes ou complètes, avec des ovules en nombre défini ou indéfini, insérés sur les bords des cloisons incomplètes, ou à l'angle interne des loges complètes, pendants ou plus rarement ascendants, anatropes ou eampulitropes. Autant de styles distincts ou soudés en un seul ; stigmates cohérents ou distincts , aigus ou obtus. Fruit partagé en autant de loges, tantôt indéhiscent, coriace ou charnu ; tantôt capsulaire avec une dé- hiscence loculicide dans laquelle les graines suivent les cloisons, ou s'en séparent por- tées sur une colonne centrale. Ces graines, courbées sur elles-mêmes en fer à cheval , ou arrondies , ou anguleuses , quelquefois comprimées ou ailées , ascendantes , pen- dantes ou horizontales , nues ou arillées , TER présentant un tégument crustacé ou mem- braneux, etau dedans un périsperme charnu, qui, d'autres fois et plus souvent, manque entièrement. L'embryon droit ou arqué, à' cotylédons plus ou moins épais suivant l'absence ou la présence du périsperme,1 tourne sa cadicule du côté du hile. Les es- pèces sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles ordinairement alternes et dépour- vues de stipules, simples , entières ou den- tées, souvent revêtues d'un duvet soyeux et brillant. Les fleurs , en général grandes , blanches , roses ou rouges , portées sur un pédoncule articulé à sa base, sont tantôt solitaires ou fasciculées aux aisselles des feuilles, tantôt disposées en grappes ou panicules terminales. GENRES. Tribu 1 . — Ternstrcemiées. Anthères fixes, s'ouvrant dans leur lon- gueur. Ovules eampulitropes. Baie sèche ou capsule à déhiscence irrégulière. Embryon recourbé, avec ou sans périsperme. — Plantes croissant entre les tropiques, quelques unes en dehors (aux Canaries, au Japon). Anneslea, Wall. — Dicalyx, Lour. (Sa- riava, Reinw.) — Visnea, L. f. {Mocanera, J. ) — Ternstrœmia, Mut. {Toanabof Aubl. — Tonabea , J. — Dupinia , Neck. — Am- phania, Banks.) — Eurya, Thunb. (Geeria, Bl.) — Cleyera, Thunb. (Hoferia , Scop. — Mukopf et Sukaki, Kaempf. ) — Freziera, Sw. [Erotium, Sol.) — Lettsomiat R. Pav. Tribu 2. — Sauradjées. Anthères incombantes , se renversant de manière à tourner en haut et en dehors leurs bases divergentes , qui s'ouvrent cha- cune par un pore. Ovules anatropes. Cap- sule à déhiscence loculicide. Graines non ailées. Embryon droit , cylindrique , dans l'axe d'un périsperme épais. — Plantes toutes tropicales, asiatiques ou américaines. Saurauja, W. (Palava, R. Pav. — Apa- telia, DC. — Scapha, Norh. — Vanalphimia, Leschen. — Marumia, Reinw. — Reinward- tiay Nées. — Blumia, Spreng. — Davya et Leucothea , Moç. Sess. — Microsemma , La- bill. Tribu 3. — Laplacéks. Anthères incombantes ou dressées, s'ou- vrant dans leur longueur. Ovules anatropes. TER TEIl 477 Capsule à débiscence septicide ou loruîicide, avec un axe séminifère. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons planes. Quelquefois feuilles opposées ou stipulées. — Plantes toutes originaires de l'Amérique tropicale. Laplacea, Kth. ( Hœmocharis , Sal. — IVickstroemia, Schrad. — Lindlcya, Nées.) — Bonnctia, Mart. {Kieseria, Nées.) — Archy- tœa, Mart. — Kielmeyera, Mart. (Martinc- ria, FI. il.). — Caraipa, Aubl.— Marila, Sw. [Monoporina , Presl. — Scyphœa, Presl. — Anisosticlc, Baril.) — Mahurea, Aubl. Tribu 4. — Gordoniées. Anthères dressées ou oscillantes, s'ou- vrant dans leur longueur. Capsule à déhis- cence loculicide. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons plissés longi- tudinalement. — Plantes de l'Amérique du Nord , ou de l'Asie tropicale ou extratro- picale. Sluartia, Catesb. (Malachodendron et Stcwartia, Cav.) — Gordonia, Eli. (Schima, Reinw. — Polyspora, Sweet. — Franklinia, Marsch. — Lacalhca, Salisb.) Tribu 5. — Camelliées. Anthères incombantes , s'ouvrant dans leur longueur. Capsule à débiscence loculi- cide. Graines nucamentacées. Embryon sans périsperme , à cotylédons planes et très épais. — Plantes de l'Asie orientale. Camellia, L. (Sasangua, Nées.) — Thea, L. On joint avec doute à cette famille les genres Adinandra : , Jack. — Pyrenaria, Bl. — Leucoxylon, Bl. On en rapprochait de plus le Godoya, R. Pav. [Gêiomm, Pers.), que M. Planchon propose de rapporter aux Ochnacées , qu'il déOnit et circonscrit autrement que nous ne l'avons fait. Ce même auteur forme une petite famille distincte , celle des Cochlospkrmées, que la plupart des auteurs admettaient comme tribu des Ternstrœmiacées, et dont elle se distin- gue, au premier abord, par ses feuilles pal- rnatilubées ou à pétiole bistipulé, et ses fleurs jaunes. Ses anthères basiGxes s'ouvrent par un seul pore terminal Son ovaire unilocu- laire est divisé par 3-5 cloisons incomplètes portant de nombreux ovules campulitropes, et est surmonté d'un style simple, filiforme, fistuîeux, ouvert à son sommet denticulé. Son fruit est une capsule s'ouvrant en cinq valves, qui alternent avec autant de seg- ments de l'épicarpe, et portent les cloisons sur leur milieu. Les graines réniformes, quelquefois enveloppées d'une laine épaisse, offrent dans un périsperme épais un em- bryon recourbé comme elles, à cotylédons incombants. Ses espèces sont répandues en- tre les tropiques en Amérique, en Asie et jusque dans la Nouvelle-Hollande. Elles se rapportent à deux genres : le Cochlosper- mum, Kth. (Willclsbachia^ Mart.), et VAmo- reuxia , Moç. Sess. (Eurrjanlhe , Cham. et Schlecht. ), que nous avons mentionné avec doute à la fin des Rosacées. (Ad. J.) TERPNANTHUS , Nées et Mart. bot. ph. — Synonyme de Spiranthera Aug. St.-Hil., famille des Diosmées. (D. G.) *TERPSïIVOÉ («pf&eoç, agréable), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par Ehrenberg pour une Bacillariée ouDiatomée, le T. mu- sica Ebrenb., qui se rapproche des genres Dialoma et Tabellaria dont elle diffère par les stries transversales qui se remarquent sur les frustules. Ces stries ou cannelures sont renflées et courbées à leur extrémité interne de manière à simuler des notes de musique. Cette curieuse Diatomée a été trouvée sur les racines d'une Marchantie aquatique dans l'Amérique tropicale. (Bréb.) *T/ERPSIPnONE. Gloger. ois. — Syno- nyme de Muscicapa, Linn. TERRAIN, géol. — Il faut entendre ex- clusivement par ce mot une fraction plus ou moins forte du Sol, considéré lui-même comme un tout successivement formé par des causes diverses. Les Terrains partagent le Sol en sections chronologiques dont le caractère est tiré de leur âge relatif, de même que les Forma- tions et les Roches groupent les matériaux dont le Sol est constitué , les premières d'après l'origine de ces matériaux, les se- condes d'après leur nature. Aux articles Formation, Gcojogie, Synchronisme , on a déjà cherché à fixer le sens relatif qu'il con- vient de donner à des expressions consacrées dans le langage géologique, mais qui sont trop souvent employées d'une manière ar- bitraire et opposée ; nous renvoyons aux ar- ticles précédemment cités et nous nous ar- rêterons un moment sur la définition précise 478 TER TER du Sol dont la connaissance doit être le point de départ de l'étude positive de la Terre, ce mot n'ayant pas été le sujet d'un article particulier. Dans le langage ordinaire, le Sol est la partie extérieure solide du sphéroïde ter- restre , celle qui nous porte, dans laquelle sont implantées la plupart des plantes , d'où nous extrayons les substances minérales utiles , que nous perçons pour y rencontrer les eaux de nos puits ou des sources jaillis- santes. L'agronome et le vulgaire ne compren- nent sous le nom de Sol que la partie su- perficielle des terres émergées, et ils dis- tinguent même souvent le Sous-Sol du Sol cultivable; mais le géologue applique le mot Sol à toute l'épaisseur de la Terre, qui est accessible à ses investigations directes ; et son but est de chercher à connaître la composition, l'origine et l'âge de ses diver- ses parties. Les observations les plus positives démon- trent en effet, lo que la portion extérieure de la Terre n'est pas partout de même na- ture (voy. Minéraux y Roches, Fossiles); 2° que des causes différentes ont présidé à sa formation (voy. Formation); et 3° enfin, que cette formation a été successive. C'est aux tranches chronologiques du Sol , c'est- à-dire aux Minéraux, Roches et Formations déposés dans une même période, qu'il faut réserver le mot Terrain. L'épaisseur relative, la structure, la forme externe du Sol, n'ont pas toujours été ce qu'elles sont aujourd'hui. En deçà du Sol , dont l'épaisseur actuelle n'est peut-être que de quelques lieues , est la masse planétaire {voy. terre); au-delà est l'atmosphère. Les eaux liquides et solides font accessoi- rement partie du Sol. Le Sol est dit primitif ou de remblai. Par Sol primitif, il faut entendre (en admettant l'hypothèse de l'état originaire incandes- cent du sphéroïde terrestre) la première pellicule consolidée par le refroidissement autour de la masse planétaire; c'est pour ainsi dire une ligne ou zone idéale : son épaisseur a graduellement été augmentée: 1° à l'intérieur, par la consolidation succes- sive des matières intérieures , c'est le Sol sous-primitif; 2° à l'extérieur, par le déver- sement et le dépôt des substances minérales sorties à travers le Sol primitif, ou bien abandonnées par les eaux de la surface; c'est à l'ensemble de ces dépôts ignés et aqueux que l'on donne le nom de Sol de remblai. Le Sol de remblai a donc été simultané- ment formé par des causes différentes les unes des autres, mais analogues à celles qui agissent encore actuellement (voy. Syn- chronisme), et il se compose d'étages ou groupes chronologiques, c'est-à-dire de Ter- rains. L'épaisseur du Sol , sa figure ou le relief de sa surface ont fréquemment changé et changent journellement encore, soit par l'addition de nouveaux dépôts , soit par des dislocations qui produisent des affaisse- ments, des soulèvements. La surface du Sol est continue; elle se distingue en surface inondée ou submergée, et surface exondée ou émergée. Dans le mo- ment actuel le rapport des continents et des îles esta celui des parties couvertes par les eaux comme 1 est à 3. La relation et la pro- portion de ces parties a fréquemment varié dans les temps antérieurs. Maintenant que la valeur relative des mots Sol , Terrain , Formation , Roche , est bien déterminée, il est facile de com- prendre que pour classer les Terrains, il faut avoir égard surtout à l'observatiori de leur superposition, quelles que soient la nature et l'origine des matières dont cha- cun est composé; et que pour les caracté- riser, il est nécessaire de comparer, dans la série des terrains , les formations de mêm sorte, en prenant pour types les Forma- tions aqueuses marines comme étant les plus abondantes et les plus générales. De cette manière chaque Terrain est, pour ainsi dire, un cadre où viennent se placer d'abord les formations marines, puis les formations d'eau douce fluvîatiles, la- custres, etc., et les diverses formations ignées contemporaines. La série des Terrains est comparable à la série que les historiens reconnaissent dans les événements successifs qui leur sont ré- vélés par les traditions ; et de même que l'histoire d'un peuple n'est pas identique avec celle d'un autre peuple pendant une même période, de même la composition» TER TER 479 la structure du Sol formé dans une môme période, présente des différences locales plus ou moins grandes q-ù deviennent un obsta- cle pour établir une classification qui con- vienne également au Sol de toutes les con- trées. Toute division de la série des Terrains en groupes n'étant que locale ou arbitraire, et aucune, dans l'état actuel de la science, ne pouvant être considérée comme défini- tive, il est saçe d'imiter les archéologues qui ont d'abord partagé l'histoire de l'humanité en trois grandes périodes, antiquité, moyen âge et temps modernes; ces trois époques qu'il est facile de ne pas confondre , lors- qu'on les compare d'une manière générale et dans leur ensemble, ne peuvent cepen- dant être limitées d'une manière nette et tranchée. C'est dans le même sens qu'il faut com- prendre la division du Sol, en : 1° Terrains primaires; 2° T. secondaires; 3° T. tertiaires, ce qui veut seulement dire Terrains infé- rieurs , moyens et supérieurs, ou T. n° 1, 2, 3. Dans cette division en trois, les lignes de séparation peuvent varier, se confondre, fans que les centres de chacun des trois groupes cessent de pouvoir être distincts; chaque groupe de premier ordre peut et doit lui-même être divisé en trois sous-di- visions , et ainsi jusqu'à l'unité suivant les besoins locaux. Si la série générale des Terrains était connue et décrite, on pourrait désigner cha- cun de ses membres par un numéro d'ordre ; mais il convient mieux de donner à chacun un nom aussi simple et insignifiant que possible. Malheureusement l'usage a consacré déjà un grand nombre d'expressions qu'il vaut mieux conserver que cherche/ à les rem- placer par des noms nouveaux, grecs ou barbares, qui ne menacent que trop d'en- vahir le domaine de la géologie, à l'exemple de ce qui est arrivé pour toutes les autres branches de l'histoire naturelle; ainsi on dit Terrain houiller, T. crétacé', T. ooli- tique, T. muriatifère, etc., pour indiquer en effet des tranches du Sol qui, dans cer- taines contrées , renferment de la houille, de la craie, des calcaires oolitiques, du sel gemme, etc , sans qu'il faille en inférer que partout le même terrain doive être carac- térisé par les mêmes substances et les mê- mes Roches. Pe même les expressions de Terrains cambrions, siluriens, déooniens, jurassiques, indiquent des types observés dans certains pays et qui ne sont pas généralement re- présentés sur toute la surface de la Terre. Les considérations qui précèdent suffisent pour faire voir que dans la classification ci- dessus indiquée, on ne saurait introduire logiquement des Terrains primitifs, des T. de transition ou intermédiaires, des T. qua- ternaires , des T. diluviens, etc. Voyez les articles géologie , formation , FOSSILE, TERRE. (C. PREVOST.) TERRAINS, géol. —Ainsi que M. Con- stant Prévost l'a parfaitement expliqué à l'article Terrain {Voy. ce mot), on donne ce nom aux diverses grandes fractions ou tran- ches chronologiques de l'écorce terrestre. Les terrains se composent de Roches {Voy. ce mot), formées par des causes diverses et sous l'influence de circonstances variables. Ces roches, quelquefois homogènes, et le plus souvent hétérogènes, ont une origine ignée ou aqueuse. Dans le premier cas, elles proviennent de matières fluides et incandes- centes solidiGées par voie de refroidisse- ment, comme les granités, les porphyres, les basaltes, etc.; dans le second, elles sont le résultat de matières déposées ou pré- cipitées au fond des eaux, comme les grès, les argiles, les calcaires , etc. En examinant attentivementla disposition et la nature des masses minérales qui con- stituent l'écorce consolidée telle que nous la connaissons , on ne tarde pas à recon- naître que ces masses n'ont pu être pro- duites que successivement. Cette assertion est surtout de la plus grande évideneequant 'aux roches sédimentaires ou d'origine a- queuse, toujours stratifiées, et recelant, pour la plupart, des débris organiques, dépouilles d'animaux ou de végétaux qui ont vécu à diverses époques, et dont les formes s'écartent d'autant plus de celles des êtres organisés actuels, qu'ils appartien- nent à des périodes plus anciennes. Quant aux roches ignées, on reconnaît également leur formation successive par les caractères particuliers qu'elles présentent et les mo- difications quelles ont souvent fait éprouver au sol, à divers niveaux, alors qu'elles s'é- 480 TER TER chappaient du foyer central pour venir s'épancher à la surface, comme font encore de nos jours les laves qui sortent des vol- cans. Ainsi l'écorce solide du globe n'est point le résultat d'une création ou d'une solidification instantanée; tout démontre, au contraire, qu'elle a été formée graduel- lement, durant une longue succession de siècles et d'opérations, et qu'elle continue encore à augmenter de puissance sous l'in- fluence de circonstances diverses. Quoique le cadre restreint de cet article ne nous permette pas d'entrer dans de grands détails sur la partie théorique de la formation de l'écorce terrestre, nous ne saurions toutefois passer sous silence les principaux faits qui militent en faveur d'hy- pothèses aujourd'hui admises par les géo- logues de toutes les écoles. D'ailleurs cette partie théorique, que nous allons résumer avec autant de précision que possible, per- mettra au lecteur d'apprécier facilement l'ensemble et les détails de l'édifice géognos- tique. La revue des Terrains que nous fe- rons ensuite rapidement offrira plus d'inté- rêt par la raison toute simple qu'on aime à connaître les causes probables des faits qu'on est appelé à examiner. La forme sphérique de la terre , dont l'aplatissement vers les pôles est, d'après les calculs des plus célèbres géomètres , eiactement dans la proportion prescrite par le rapport de sa masse supposée fluide avec la vitesse de son mouvement de rotation , atteste que la terre n'a pas toujours été à l'état solide et que les particules qui la composent ont eu , à une certaine époque , assez de mobilité pour céder à l'action de la force centrifuge. Nous retrouvons une figure semblable dans les autres planètes; et, sauf quelques particularités dues à des causes exception- nelles , l'aplatissement de ces planètes vers leurs pôles est d'autant plus considérable que leur mouvement de rotation est plus rapide; preuve évidente qu'elles ont été originairement fluides comme la terre. Mais la fluidité de la terre a-t-elle été aqueuse ou ignée? Les physiciens armés du pendule, et les géomètres appliquant le calcul aux expériences de la physique, admettent tous maintenant la fluidité ignée originaire du sphéroïde terrestre, et considèrent ce sphéroïde comme formé de couches concen- triques de différentes matières dont la den- sité va croissant de la circonférence au cen- tre. Des expériences faites avec la balance de torsion de Cavendish autorisent à conclure que la densité moyenne de la terre entière est 5 fois 1 /2 plus grande que celle de l'eau , et, par conséquent, plus du double de celle de l'écorce terrestre accessible à l'ob- servation du géologue; car le felsdpath, le quartz, le mica, le talc et le calcaire qui en sont les éléments principaux (Voy. l'ar- ticle roches, page 148), n'ont guère pour densité que 2,5 ; la densité moyenne des continents et des mers n'atteigna nt pas 1 ,6, il faut nécessairement que l'accroissement de cette densité soit plus rapide à me- sure qu'on descend au-dessous de la sur- face terrestre. Tout tend donc à prouver que le centre du globe est occupé par des métaux et leurs composés les plus lourds, et que ces substances , disposées par ordre de densité, y sont encore soumises à une cha- leur capable de les tenir à l'état de fusion. Toutefois , cette fluidité n'est peut-être pas complète jusqu'au centre ; c'est au moins la conclusion qu'on pourrait tirer de divers faits, en particulier des phénomè- nes magnétiques, ainsi que de leur insta- bilité. Personne n'ignore, en effet, à combien de variations est assujettie la déclinaison de l'aiguille aimantée , variations qui sont de trois sortes : celles qui s'exécutent dans l'es- pace d'un jour, ou les variations diurnes; celles qui se manifestent à diverses époques de l'année et qui correspondent aux diffé- rentes positions de la Terre dans l'espace relativement au Soleil; celles, enfin, à lon- gues périodes et qui embrassent un cercle d'années assez considérable. Or, Halley, qui a cherché à expliquer ce phénomène, a admis que l'intérieur de la Terre est à l'état liquide, mais qu'au centre il existe probablement un noyau magnétique solide, présentant des irrégularités de con- figuration ainsi que d'intensité magnétique, irrégularités dont l'observation nous pré- sente un exemple à peu près analogue dans les aimants naturels. Cette masse aimantaire intérieure, qui formerait l'axe magnétique du globe terres- tre, serait assujettie à un mouvement parti- TER ti«:r m rulier de rotation sur elle-même, plus ou moins indépendant de celui qui anime le globe terrestre ; ce mouvement n'aurait rien de plus extraordinaire que celui que décrit l'anneau de Saturne autour de cette pla- nète, et qui en est parfaitement indépen- dant. Divers phénomènes pourraient venir à l'appui de cette hypothèse; tels sont : 1° la densité incessamment croissante des matiè- res composant la masse du globe terrestre, aussi bien dans les profondeurs encore à l'étal fluide, qu'à sa surface; 2° la nature même de ces matières dans lesquelles nous voyons que le Fer paraît être l'élément de plus en plus prédominant, à mesure qu'el- les nous arrivent de plus grandes profon- deurs; 3° la nature des bolides où la pré- sence du Fer à l'état métallique et associé à deux autres principes magnétiques, le Nic- kel et le Chrome, nous porte à croire que ce même métal pourrait se trouver à l'état de Fer métallique dans les profondeurs, formant ainsi le noyau solide, l'axe magnétique du globe. Cet axe différerait un peu de l'axe de rotation diurne, et il éprouverait une nuta- tion particulière. Cette hypothèse, infiniment probable , suivant M. Cordier, rendrait suffisamment raison de phénomènes qui, sans elle, restent inexpliqués. Elle aurait, en outre, ce résul- tat remarquable de déterminer d'une ma- nière positive la limite du degré de tempé- rature intérieure de la Terre, par cela seul que le noyau en resterait solide à la tempé- rature blanche, sous l'effet d'une énorme pression. Des expériences, il est vrai, ont démontré qu'à l'air libre, sous la pression atmosphériqueordinaire, leFer forgé, chauffé au rouge blanc, perd sa vertu magnétique; mais n'y aurait-il pas lieu de penser que l'effet même de la pression si considérable qui s'exerce à l'intérieur de la masse sur le noyau solide, doit être de conserver la vertu magnétique nonobstant l'élévation de tem- pérature du noyau? La fluidité originairement incandescente de la terre n'est pas seulement prouvée par la géométrie et la physique; la géologie, en s'appuyant sur des faits incontestables, résout aussi affirmativement la même ques- tion. En effet, la chaleur centrale, qui devient de plus en plus sensible au mi- T. m. neur, à mesure qu'il descend plus avant dans l'intérieur de la terre; les tremble- ments de terre inexplicables si Ton suppose le globe solide jusqu'au centre; le remplis- sage des riions, l'existence des sources ther- males et des eaux artésiennes surgissant de grandes profondeurs ; les traces d'ignition de certaines masses minérales cristallisées qui, suivant l'expression de Buffon, parais- sent avoir été fondues d'un seul jet; les nombreuses dislocations et les bouleverse- > ments qu'on iemarque dans un grand nom- ' bre de contrées ; enfin une foule d'autres faits concomitants , démontrent que l'enveloppe solide que nous foulons avec tant de sécu- rité, enceint de toutes parts une matière embrasée qui mugit sous sa frêle enve- loppe. C'est ce que, de tout temps, pou- vaient faire présumer ces masses énormes de matières fluides que vomit encore au- jourd'hui le sein de la terre par le cratère des volcans. De tous les faits géologiques acquis à la science et qu'il serait trop long d'exposer ici, il résulte donc que la terre fut, dans le prin- cipe , une masse incandescente de matière liquéfiée, qui prit, sous la double puissance de l'attraction centrale et de la force cen- trifuge , la forme sphéroïdale que nous lui connaissons. Pendant cette période d'incan- descence, il est évident que l'eau et toutes ces matières qui se volatilisent par la simple chaleur de nos fourneaux étaient à l'é- tat gazeux et réunis aux fluides élastiques de l'atmosphère. Celle-ci devait conséquem- ment présenter un volume considérable, et par suite exercer une immense pression qu'on présume avoir été environ cinquante fois plus forte que celle d'aujourd'hui. Ainsi lancé dans l'espace par l'interven- tion d'une volonté suprême, ce globe in- candescent dut obéir aux lois du rayon- nement et perdre, par degrés, une partie de son calorique pour le distribuer dans l'espace à tous les corps célestes. C'est en vertu de ce refroidissement incessant que, sans doute, la surface du globe se coagula , et qu'une première pellicule solide sépara la masse incandescente interne de l'atmo* sphère enveloppante. De là résulta un pre- mier mode de formation de roches ignées. Cette première croûte dut tendre , bie& qu'avec ledteur, à s'épaissir de plus en plus, 61 482 TER et Ton conçoit en effet qu'avec le temps les molécules les plus voisines de la partie déjà figée durent se rapprocher et cristalliser successivement, et que cette cristallisation, si visible dans les roches primordiales, put sans cesse s'opérer intérieurement, de liant en bas , par l'influence de l'abaisse- ment continu de la température. Toute- fois, ainsi que l'a parfaitement expliqué un habile géologue (M. d'Archiac) , « comme cette croûte produit, relativement à la masse interne encore liquide et incandescente , l'effet d'un écran d'autant plus puissant que cette croûte est elle-même plus épaisse et formée de substances qui sont de mau- vais conducteurs, on conçoit qu'il doit ar- river une époque où le rayonnement de la chaleur interne sera presque nul à la sur- face, et qu'il en résultera pour le globe un état en quelque sorte statiônnaire ; or, cet état paraît être précisément celui que nous avons sous les yeux. En effet, le refroidis- sement d'une masse entraîne , comme con- séquence rigoureuse, une diminution dans son volume ; et cette diminution du sphé- roïde eût augmenté la vitesse angulaire de son mouvement de rotation, laquelle se fût manifestée par un changement correspon- dant dans la durée du jour ; or, les calculs ont établi que depuis Hipparque, c'est-à- dire depuis environ deux mille ans, cette durée n'avait pas varié de 1/300 de se- conde. » Pendant que notre globe roulait ainsi dans l'espace, emportant avec lui son im- mense atmosphère impropre à la vie, et que nul rayon de soleil ne pouvait en- core traverser , quelques matières gazéi- fiées dans l'atmosphère se condensaient et se précipitaient à la surface de la terre. La vapeur d'eau elle-même dut obéir à cette loi , lorsque la température ne fut plus suffisante pour la maintenir à l'état aériforme. Les premières eaux tombèrent ; elles furent mises en ébullition par la cha- leur qui régnait encore à la surface du globe. Cette particularité donna naissance à des combinaisons chimiques qui se trouvaient dans des conditions favorables pour se ma- nifester avec une grande énergie. Une im- mense oxydation dut aussi s'opérer par contact. Ces précipitations, ces combinaisons di- TER verses, donnèrent lieu, extérieurement et de bas en haut, à des dépôts plus ou moins puis- sants , à des modifications plus ou moins sensibles dans la structure des roches. Cette hypothèse très probable est propre à nous expliquer certaines variations de roches qui, à la surface du terrain primitif, passent in- sensiblement des unes aux autres, et qui présentent quelquefois les caractères de ro- ches produites à la fois par la voie ignée et par la voie aqueuse. C'est sans doute ainsi que durent se former les premières couches minérales, par l'intermédiaire de l'eau, sous l'influence d'une chaleur et d'une pres- sion considérables; et que commença cette longue série de couches stratifiées sédi- mentaires qui se continuent encore de nos jours. Cependant les siècles s'écoulent; les pé- riodes plus longues même se succèdent; et la croûte solide continuant à s'épaissir dans les deux sens, de haut en bas par le refroi- dissement incessant, et de bas en haut par l'accumulation de détritus que produisaient naturellement le déplacement des eaux et tous les agents érosifs combinés, cette croûte, disons-nous, dut enfin former un écran as- sez épais, sinon pour neutraliser, du moins pour tempérer l'influence de la chaleur in- térieure. Les eaux purent se réunir en masses plus étendues, puis enfin former des mers qui couvraient la presque totalité de la surface du globe. A mesure que la solidification intérieure de l'épiderme terrestre avait lieu , le vo- lume de la masse fluide interne diminuait par suite de son refroidissement successif. La croûte enveloppante devait alors éprou- ver un retrait, se contracter et se briser, se fissurer sur divers points. De plus, cette con- traction opérant des pressions énormes sur la masse fluide, les gaz et les matières en fu- sion durent tendre à s'échapper au dehors par les points de moindre résistance et par les principales fissures préexistantes. A ces in- fluences dynamiques furent dus les premiers soulèvements et affaissements , qui commen- cèrent par être peu considérables, parce que la croûte, encore trop fragile, cédait facile- ment en se fracturant et en se brisant dans tous les sens ; aussi ne dut-il se produire dans le sol que des déchirures, des plissements, des ondulations, mais point encore de h nu- TER TER 483 tes montagnes. Ces dislocations et ces bou- leversements dans la configuration du sol amenant toujours un déplacement dans les eaux, il en résultait nécessairement des courants, des inondations dont la puissance érosive accumulait une grande quantité de sédiments divers qui se consolidaient sous les eaux à l'aide d'un ciment, comme il arrive encore de nos jours. Il est naturel d'admettre que ces disloca- tions que subissait l'écorce solide se produi- saient sur une assez grande étendue; aussi voit-on les anciens terrains déchirés , frac- turés dans tous les sens et présentant, sur les points de rupture , la matière éruptive qui s'y introduisait, chaque fois que ce phé- nomène avait lieu. L'origine des filons se lie directement à cette action. On conçoit, en effet, que lors- que la matière ignée et à demi pâteuse se faisait jour à travers le sol , il devait en résulter une multitude de fentes, de fis- sures bien plus étendues que celles que pro- duisent encore quelquefois les tremble- ments de terre. Ces fentes livraient passage à des gaz de différentes natures et proba- blement aussi à diverses substances métal- liques vaporisées Or, une grande partie de ces fissures a pu se remplir de bas en haut, soit par la matière en fusion elle-même , soit par la condensation d'émanations mi- nérales qui venaient successivement tapisser les parois des fissures selon la loi de la cristallisation. Telle est l'origine des filons d'oxydes de cuivre, d'étain, de plomb, etc., filons qui tous se trouvent dans les terrains anciens. Les conditions nécessaires au développe- ment des êtres organisés n'existaient pas en- core ; mais, quand la pression atmosphérique eut sensiblement diminué, et lorsque la température ne dépassa plus 80 à 90°, la vie put se manifester sur la terre. Des végétaux et des animaux marins parurent successi- vement et peut-être simultanément. Ce ne sont pas précisément les êtres les plus sim- ples et les moins compliqués de la créa- lion qu'on trouve dans les plus anciennes couches fossilifères : plusieurs classes s'y montrent à la fois, sans qu'on puisse dire eiactement laquelle a précédé les autres. La première apparition de la vie est annoncée par des traces de Plantes, de Mollusques, de Polypiers. Quelques Poissons, des Crus- tacés, vinrent ensuite habiter ce globe si longtemps désert. Vers la fin de cette première période organique, la température s'étant sensible- ment abaissée, les eaux durent absorber une partie de l'énorme quantité de gaz acide carbonique répandu dans l'atmosphère, et dés lors devinrent propres à exercer une action chimique sur diverses substances minérales. Les roches calcaires commencè- rent donc à devenir plus abondantes; mais il est à remarquer qu'elles prennent plus tard un développement hors de toute pro- portion avec la petite quantité de chaux renfermée dans le sol originaire; ce qui porte à croire que de nombreuses sources thermales, conjointement avec l'acide car- bonique de l'atmosphère, en ont fourni les principaux éléments. D'un autre côté, les êtres organisés, les plantes surtout, devaient aussi s'approprier une partie de cet acide carbonique dont l'atmosphère était saturée. Il en résultait que celle-ci se purifiait et devenait de plus en plus propre au développement de la vie animale. Pendant que s'accomplissaient ces mo- difications incessantes dans la masse at- mosphérique, les sédiments continuaient à se déposer sous les eaux , soit par voie de précipitation, soit par voie d'agrégation mécanique; et les dépôts qui en résul- tèrent présenteraient une très grande conti- nuité, si l'action ignée n'avait, de temps à autre , bouleversé ces dépôts solidifiés. Le repos de l'action plutonique n'a donc jamais été qu'apparent, et chaque fois que l'équi- libre était rompu entre la résistance de l'enveloppe et la force expansive des gaz qui se développaient à l'intérieur par suite du refroidissement, ces gaz, trouvant une is- sue , soulevaient et déchiraient plus ou moins la croûte terrestre. Souvent alors la matière fluide et incandescente se frayait un chemin jusqu'à la surface où elle ve- nait s'épancher. De là le grand désordre qui existe dans la disposition des couches anciennes, qui, de planes et horizontales qu'elles étaient, sont devenues plus ou moins inclinées ; de là encore les plisse- ments divers que présentent certaines ro- ches de cette époque, lesquelles se trouvaient .484 TER probablement dans un état de mollesse assez grand pour se replier sur elles-mêmes sans se rompre. Par suite de soulèvements successifs, toute la surface du globe devait offrir l'aspect que présente aujourd'hui l'Océanie, c'est-à-dire qu'elle devait être couverte d'innombrables îles où, sous l'influence de circonstances fa- vorables, pût se développer une végétation extrêmement riche. Des Fougères, des Équi- sétacées, des Calamités, etc., commencèrent à montrer leurs formes gigantesques. C'est à cette époque que correspond la formation de la houille, qui doit son ori- gine à des masses de végétaux enfouies au sein des eaux, et ayant subi, sous une forte pression, une décomposition particulière. On comprend, en effet, qu'à la suite de cata- clysmes plus ou moins violents , les eaux , en se déplaçant brusquement, aient pu ba- layer des îles entières ou des parties de continents extrêmement boisées. Arrachées au sol qui les avait vues naître, entraînées par des inondations ou des courants plus ou moins violents , les plantes furent jetées en masse dans des lacs, des golfes, ou dans des embouchures de rivières. Là, après avoir flotté quelque temps à la surface, ces bois , saturés sans doute par l'eau , du- rent couler au fond avec les détritus que 3a répétition du même phénomène accu- mulait successivement. C'est ainsi recou- verts , et probablement sous l'influence d'actions chimiques et de circonstances di- verses, que peu à peu ces végétaux ont changé de forme, et sont passés à l'état de charbon minéral. Le charriage de troncs d'arbres , que font encore de nos jours cer- tains fleuves, est bien propre à nous donner une idée de ce qui put se faire d'analogue , alors que toutes les circonstances favorables étaient réunies pour permettre le dévelop- pement d'une végétation gigantesque, végé- tation dont nous retrouvons , en effet , les débris dans l'étage houiller. D'autres géolo- gues pensent que la houille a pour origine d'anciennes tourbières; c'est-à-dire que, pour eux , elle résulterait de la décomposi- tion successive et sur place d'une abondante végétation herbacée, accumulée dans certai- nes dépressions , et qui a pu , par la com- pression et sous l'influence de circonstances particulières, passer à l'état de houille. T£R Cette opinion se trouverait fortement ap- puyée par diverses circonstances, et en par- ticulier par l'état même de compacité et d'homogénéité de la houille, à l'intérieur de laquelle on ne rencontre presque jamais de parties végétales, ligneuses ou arborescentes ; car ce n'est que dans les schistes argileux et dans les autres matières de transport qui accompagnent les dépôts de houille que se rencontrent les débris si nombreux, tiges ou frondes , des végétaux qui caractérisent ces formations. Une aussi puissante végétation que celle qui donna naissance à la formation de la houille enleva successivement à l'atmosphère une énorme quantité d'acide carbonique. L'air, plus pur, plus oxygéné, put donc en- tretenir la vie d'animaux plus parfaits. Des êtres plus complexes purent désormais res- pirer; c'est alors qu'apparurent ces énormes Reptiles aux formes si bizarres et si va- riées, des Poissons, des Tortues géantes, en compagnie d'une plus grande variété de Mollusques tous marins. Quelques rares Oiseaux de l'ordre des Échassiers parurent ultérieurement, c'est-à-dire quand l'atmo- sphère fut encore plus propre au développe- ment de l'organisation. Des arbres plus parfaits, des Conifères, vinrent success;ve- ment rompre l'uniformité de la végétation. Tout porte à croire que ces êtres organisés subissaient avec le temps, l'influence des modifications incessantes qui se manifes- taient dans la température, la pression et la composition de l'atmosphère; et qu'en conséquence des familles entières s'étei- gnaient au fur et à mesure que leur orga- nisation n'était plus en rapport avec les circonstances nouvelles; admirable plan du Créateur, qui, en couvrant la surface du globe d'êtres divers, semble avoir multiplié d'abord ceux dont les organes étaient en harmonie avec le milieu dans lequel ils devaient vivre, tandis que d'autres êtres plus complexes ne trouvaient point encore tous les éléments nécessaires à leur existence! De violents soulèvements continuaient toujours à élever de nouvelles terres à la surface de la mer; les continents se for- maient peu à peu, et avec eux des bassins d'eau douce qui recevaient aussi des sédi- ments divers. Le déplacement des eaux donnait lieu à de grandes érosions. Des TER TER 485 sources thermales coulaient de toutes parts et apportaient leur tribut à la formation de certaines niasses minérales. De fréquents épanchements couvraient le globe d'aspéri- tés. Les mêmes causes continuaient d'a- gir, et toujours amenaient les mêmes résul- tats. La terre était encore privée de Mam- mifères ; mais l'atmosphère se purifiant de plus en plus par les causes déjà signa- lées, l'époque arrive enfin où des ani- maux plus complexes peuvent naître et se développer. Cette période voit paraître en même temps les grands Mammifères aqua- tiques et terrestres. Les Lamantins , les Dauphins, les Phoques, etc., partagent le domaine des eaux avec les Poissons devenus plus nombreux. Des Herbivores, des Car- nassiers, des Rongeurs, habitent, avec les Oi- seaux, une terre que couvre une riche végé- tation de dicotylédones. Alors vécurent aussi tous ces animaux dont les admirables tra- vaux de Cuvier ont établi les genres main tenant perdus. Malgré la puissance de l'écorce terrestre qui s'augmentait de plus en plus, les phé- nomènes de contraction et de pression que nous avons exposés plus haut s'opposaient à ce que les gaz intérieurs et la masse fluide incandescente pussent rester complètement emprisonnés dans leur faible enveloppe; en effet, plus grand était l'effort qui semblait devoir les contenir, et plus grande était aussi la force expansive qui les poussait vers la surface. Cette action se manifestait principa- lement par la sortie de matières fluides, plus ou moins pâteuses, qui s'élevaient parfois sous forme de crêtes à bases plus ou moins larges. De ces influences résultaient des soulèvements qui avaient lieu , non par un mouvement lent et continu , mais bien par suite de secousses violentes et rapides , comme semble l'indiquer le redressement des couches soulevées et le brusque dépla- cement des eaux dont on peut reconnaître les traces. Ces soulèvements paraissent avoir augmenté d'intensité à mesure que l'écorce terrestre augmentait de puissance; en sorte que les derniers événements de ce genre auraient formé les plus hautes chaînes de montagnes; et, comme il est probable que les mêmes causes subsistent encore aujourd'hui, et que la tranquillité dont le globe jouit est due à leur repos plutôt qu'à leur anéantissement , rien ne nous garantit que l'action plutonique n'a- | joutera point, dans le cours des siècles à j venir, de nouveaux systèmes de montagnes ( plus élevés, plus imposants encore que ceux: S qui existent actuellement. On peut se faire une idée des perturba- ; tions qu'occasionnaient ces soulèvements j lorsqu'ils se manifestaient brusquement au sein des mers. Alors , déplacées , errantes pendant quelque temps, les eaux devaient produire d'épouvantables inondations, qui balayaient, pour ainsi dire, une partie des continents : aussi voit-on en tous lieux des dépôts de cailloux roulés, et dont les maté- riaux sont rarement agglutinés; traces irré- cusables de déluges partiels dont notre globe paraît, à plusieurs reprises, avoir été le théâ- tre. Dans quelques circonstances, l'impétuo- sité des eaux , encore augmentée par les dé- tritus qu'elles tenaient en suspension, dut acquérir une force suffisante pour expliquer le transport des blocs erratiques. La puissance de ces courants devait pro- duire de grands accidents d'érosion, surtout quand elle s'exerçait sur des masses meu- bles et friables. On conçoit qu'alors les eaux laissaient d'énormes sillons , des traces pro- fondes de leur passage. Telle est probable- ment la cause des ondulations que présente la surface de la terre; car il faut bien se garder de croire que toutes les aspérités du globe soient le résultat de soulèvements et d'affaissements. Il faut aussi faire la part du ravinement et de la dénudation auxquels, sans doute, est dû un grand nombre de buttes et de coteaux. La formation du sel gemme paraît égale- ment liée au déplacement des eaux. On comprend que, dans ces convulsions de le nature dont nous pouvons souvent cons- tater les traces, des eaux salées errantes sur les continents aient pu trouver accès dans de grandes cavités; et que, retenues dans ces dépressions isolées , elles y aient subi une évaporation plus ou moins prolongée , activée peut-être par quelque influence plutonique; en sorte qu'il en serait résulté des masses plus ou moins pures de sel gemme , quelquefois salies par des dépôts argileux. Tout fait présumer aussi qu'en mêmt 486 TER TER temps que l'écorce terrestre gagnait en puissance , la température passait sur cer- tains points , comme en Europe , par exem- ple, du degré équatorial à celui que nous éprouvons actuellement. Cette opinion est fondée sur certains caractères botaniques et zoologiques , qu'on peut apprécier dans les fossiles qui correspondent à cet âge. Ainsi la seule chaleur émise par le soleil allait désormais sur le globe suffire à l'orga- nisation et à la vitalité de ses nouveaux ha- bitants. Il n'est pas inutile de faire remarquer ici que , malgré l'extinction successive des végétaux et des animaux, victimes des mo- difications qu'éprouvait le milieu dans le- quel ils se trouvaient, le nombre des es- pèces animales et végétales a toujours été en augmentant, en même temps que leur organisation se compliquait davantage ; car les dernières strates fossilifères nous présentent abondamment des Ruminants , des Rongeurs , des Carnassiers , et jusqu'à des Quadrumanes , récemment découverts par M. Lartet, dans un calcaire d'eau douce correspondant à l'étage des faluns. Plus tard, enfin, quand le globe se trouva dans des conditions propres au libre développement de tous les êtres organisés, et que la vie eut été , pour ainsi dire, essayée sur une échelle déplus en plus élevée, l'homme parut, ou du moins, jusqu'à ce jour, aucun fait positif n'a constaté qu'il ait laissé des dé- pouilles ou les traces de son passage ailleurs que dans les alluvions modernes. Tout porte donc à croire qu'il est le dernier produit , comme il est le chef-d'œuvre de la création. Dans cette rapide esquisse géogénique , résultat d'une foule d'observations irré- vocablement acquises à la science , on a pu remarquer que trois faits principaux ont contribué un grand nombre de fois à mo- difier la surface du globe : ce sont les sou- lèvements, les émissions de matière ignée, et la production de dépôts sédimentaires for- més par couches régulières dans le sein des eaux, et provenant le plus souvent de la désa- grégation ou de la trituration de toutes sortes de roches. Ces trois sortes de phénomènes ont constamment marché de front pendant la longue série des âges géologiques ; seule- ment l'intensité de leur action paraît avoir diminué, sous certains rapports, à mesure que l'époque actuelle s'approchait. Toujours ces trois genres de phénomènes ont été liés entre eux par des relations intimes ; car les soulè- vements, en déterminant la position des eaux, déterminaient aussi la place des dépôts sédi- mentaires , et avaient en même temps avec les roches ignées les relations qui, existent entre les résultats d'une même cause. Le feu d'un côté, et l'eau de l'autre , sont donc les deux grands agents qui alternativement, et quelquefois simultanément, ont présidé à la formation de toutes les masses miné- rales; et comme cette double action d'é- mission de matière ignée et de dépôt de dé- tritus n'a jamais souffert aucune interrup- tion; comme toujours, la cause ignée tendait à produire à la surface de nouvelles aspérités par les soulèvements ou par l'entassement de matières vomies , tandis que la cause aqueuse travaillait aies faire disparaître, en comblant les dépressions avec des sédiments divers , il en est résulté des effets généraux qui , en s'accumulant de siècle en siècle, d'époque en époque , ont constitué l'écorce terrestre telle que nous la connaissons au- jourd'hui , et que nous allons maintenant décrire sommairement. Nous divisons les matériaux qui compo- sent l'écorce minérale en trois grandes classes ou séries distinctes. La lre se compose du Terrain primitif ou Terrain de cristallisation strati forme , formé par refroidissement autour de la masse ter- restre fluide et incandescente. La 2e embrasse tous les Terrains sédimen- taires , résultant, soit d'une précipitation mécanique ou chimique . soit d'un trans- port, et dont la structure, les fragments rou- lés , triturés, et les débris organiques qu'ils contiennent , dénotent évidemment l'action des eaux. La 3e, enfin, comprend les produits d'épan- chements et d'éruptions , roches de cristal- lisation comme celles de la première classe, puisque leur origine est commune, mais qui se présentent le plus souvent sans stratifica- tion apparente. Elles se sont formées à tou- tes les époques géologiques , soit par injec- tion de la matière chaotique, soit par érup- tions volcaniques , et constituent des amas transversaux ou des accumulations strati- formes au milieu des terrains des diverses périodes. TER Quoique ces caractères généraux soient bien tranchés, bien absolus , il existe néan- moins des masses minérales qui, au premier abord , paraissent s'y soustraire; car, ainsi qu'il a été dit, les deux grandes causes pro- ductrices des roches , le feu et l'eau , ayant parfois agi simultanément aux époques an- ciennes, ont donné naissance à des effets composés , qu'il est quelquefois difficile de bien apprécier. Pour mieui faire connaître les caractères et la position des masses minérales qui con- stituent l'écorce terrestre connue , nous ne nous occuperons d'abord que des deux pre- mières classes de Terrains dont nous venons rie parler, et dont la série stratiforme est très régulière, lorsqu'on fait abstraction des produits d'épanchements et d'éruptions qui s'y sont introduits. Ces couches stratifiées affectent entre elles un certain ordre constant de superposition; c'est-à-dire que celles qui sont supérieures sur un point ne deviennent jamais infé- rieures sur un autre. Chaque formatitd in- TER 487 ' dépendante se distingue de celle qui la pré- ' cède ou qui la suit par des caractères parti- j culiers qui lui sont propres. Quant à l'âge ' relatif de chacune d'elles, il est suffisamment | indiqué par l'ordre de superposition; aussi ' a-t-on comparé la disposition des couches stratifiées à une pile de livres d'histoire en- tassés les uns sur les autres , et placés de telle sorte que chaque volume se trouve toujours immédiatement au-dessus de celui qui renferme le récit des événements de l'é- poque précédente ; comparaison qui n'est rigoureusement vraie qu'à certains égards ; car la stratification des Terrains sédimen- taires est loin de présenter une disposi- tion aussi régulière, comme nous le verrons bientôt. Néanmoins, en supposant que cela fût, et qu'il fût également possible d'ouvrir une tranchée qui les mît tous à découvert , depuis les dépôts les plus modernes jusqu'à la base du Terrain primitif, on aurait alors les dispositions successives que présente la coupe théorique suivante. 488 TEiv TER TABLEAU GÉNÉRAL DE LA STRUCTURE DE LA TERRE. An cieunes di visions wernc £ 2 05 £J a TERRAINS ET ETAGES. Terrain d'alluvion\ Terrain palèothérien (ou su- percrétacé) [Terrain crétacé. ( Alluvions modernes. \ Alluvions anciennes (ou Dlluvium). XVIII. Système de la chaîne principale des Alpes. Crag. Collines sub-apennines. fa a, a ^ f XVII. Système des Alpes occidentales. « .g \ Faluns. XVI. Système de Sancerrois? Molasses (grès de Fontainebleau, travertins, etc.). XV. Système de Corse et de Sardaigne. Étage parisien (inférieur). XIV. Système des Pyrénées. Etage crayeux (craie blanche, etc.). XIII. Système du Mont-Viso. Étage glauconieux (grès verts, gault, craie chlorite'e). Etage des sables ferrugineux (ou néocomien). XII. Système de la Côte-d'Or. n \a Terrain jurassique. ( u a ) ^°l'te snpe'rieure. ,' j? 5" j Oolite moyenne. ' j*w3 . Qolite inférieure. ~ /Terrain de trias (ou triasique). . Ferrain PÉNéen (ou permien) Terrain carbonifère. . Terrain dévonien ( ou terrain de transition supérieur) I Étage du lias. XI. Système du ThuringerwAld. ! Marnes irisées (ou keuper). Muschelkalk. Grès bigarrés. X. Système du Rhin. /Grès des Vosges. ( IX. Système des Pays-Bas et du sud du pays i de Galles. j Zechstein. \Pséphites (ou grès rouges). VIII. Système du Nord de l'Angleterre. Étage houiller. VII. Système du Forez. MillStone-Grit. VI. Système des Ballons (Vosges) et des collines du Bocage (Calvados). Calcaire anthraxifère (ou Calcaire carbonifère). Grès pourprés (ou vieux grès rouges). V. Système du Westmoreland et du Hundsrlck . Terrain silurien (ou terrain de Iran- \c ,. . .... , sillon moyen). ) Schistes • ampel.te , calca.re , grès. IV. Système du Morbihan. III. Système de Longmynd. II. Système du Finistère. Terrain Cumbrien (ou terrain de \ , „ , , . . transition Inférieur) j Phyllades, grauwackes, calcaires. I. Système de la Vendée. Talcites (ou schistes talqueux). TERRAIN PRIMITIF { Micacites (ou schistes micacés). Î Talcites Micacite Gneiss. TERRAINS INACCESSIBLES et INCONNUS que le refroidissement planétaire a formés à Tinte- rieur de l'écorce terrestre, et de haut en bas , pendant la durée des périodes sédimen- taires. Zone ou région souterraine des agents volcaniques actuels. Masse incandescente et liquide —— . .1. principe des ph,„om,nes ^.^ Nota. Dans ce Tableau ne figurent pas les Terrains pyrogènes formés à toutes les époques géologiques, soit par injec- tions et épanchements île la matière chaotique, soit par éruptions volcaniq'i<"ï , et constituant (les amas transversaux 9m 6is accumulations stiatilurmes au milieu tles Terrains des diverses pei iodes. TER TER 489 Pans le môme tableau, nous croyons devoir laisser subsister, dans une colonne spéciale , les noms des cinq grandes divisions de l'é- cole Wernérienne qui correspondent à la classification actuelle ; car, bien que cette nomenclature ancienne ait été maintes fois critiquée , et ne soit plus en effet aujour- d'hui l'expression de la science, elle conti- nue néanmoins à Être employée dans le discours , alors qu'il s'agit de généraliser. Os cinq divisions sont les Terrains primitifs, les Terrains de transition , les Terrains se- ondaires, tertiaires et d'alluvions. Hâtons -nous d'ajouter qu'une pareille coupe, où tous les Terrains se trouvent réu- nis, est purement fictive. L'enveloppe miné- rale ne se divise pas en tranches ou feuillets concentriques dont le nombre soit égal sur tous les points, comme le sont, par exemple, les pellicules d'un ognon.EIle est composée de différentes masses de Roches , qui sont les unes stratifiées, les autres non stra- tifiées. Les Roches stratifiées sont celles qui se divisent en couches plus ou moins épais- ses, qu'on appelle quelquefois strates. Ces :ouches , de formes irrégulières et de na- ture différente , sont placées à côté ou au- dessus les unes des autres d'une manière variable , sans que cependant l'ordre des superpositions se trouve interverti. Lorsque les strates sont superposées parallèlement entre elles comme les feuillets d'un livre , la stratification s'appelle concordante; elle prend le nom de discordante ou de trans- gressée dans le cas contraire, c'est-à-dire quand le parallélisme des strates n'existe pas. Enfin , on dit qu'une Roche, une cou- che, un amas sont subordonnés à un groupe de Roches lorsqu'ils y sont intercalés. Quelquefois les Terrains modernes sont posés sans intermédiaires sur les Terrains anciens; d'autres fois les plus anciens dé- pôts , n'ayant jamais été recouverts dans certaines de leurs parties , ou ayant été dé- nudés après coup , peuvent, aussi bien que les dépôts les plus modernes, se montrera la surface du sol. Ainsi un ou plusieurs Ter- rains peuvent manquer dans telle ou telle contrée, comme à telle ou telle hauteur de la série géognostique; et c'est là, en effet , ce que l'observation nous apprend d'une manière positive; aussi comprend-on pour- quoi les escarpements les travaux souter- T. XII. ' rains, les sondages nous permettent de re- connaître des lacunes pareilles. D'un autre côté, et quoi qu'on fasse, on ne peut relever qu'une partie de la série prise à différents niveaux. La série tout entière ne se voit jamais; et ce n'est qu'en combinant les ob- servations recueillies en diverses contrées par les géologues , qu'on a pu l'établir telle que nous l'avons figurée. Dans le tableau qui précède, nous avons intercalé, à leur ordre chronologique, les 18 Systèmes de Montagnes, tels qu'ils sont indiqués par M. Élie de Beaumont dans son savant article Systèmes de Montagnes, in- séré dans ce Dictionnaire. Nous renvoyons à l'article de cet illustre géologue pour la des- cription de ces divers Systèmes , et pour les importantes considérations qui s'y ratta- chent. Bien que généraux, les principes que nous venons d'exposer étaient nécessaires pour éclairer le lecteur sur la disposition et la superposition des terrains stratifiés. Nous allons maintenant décrire rapidement ces mê- mes terrains, en commençant par le terrain primitif qui en est la base ; puis nous re- monterons successivement l'échellegéognos- tique, en suivant l'ordre naturel des forma- tions jusqu'aux couches les plus récentes; enfin nous terminerons par les divers dé- pôts d'origine ignée intercalés dans toutes les formations primitives et sédimentaires, et qu'à raison de leur position irrégulière ou hors de série, nous avons cru devoir réunir en un groupe distinct. TERRAIN PRIMITIF. Syn. : Terrains stratifiés non fossilifères; Ter- rain primaire; Terrain hypogène de M. Lyell ; Terrain originaire ; Terrains de la période primitive et partie du sol primordial de M. Cor- dier ; Terrain schisteux de M. Huot. Le Terrain primitif constitue la massa essentielle de la partie connue de l'écorce consolidée et forme l'assiette de tous les terrains sédimentaires. Il se montre sur une grande partie de la surface du globe; et comme il présente des caractères généraux constants dans toutes les contrées où l'on a pu l'observer, on peut conclure qu'il doit son origine à une seule cause qui s'est ma- nifestée à la fois sur tous les points du globe. En effet, il ne pourrait en être autrement, puisque c'est la première pellicule solidifiée 62 490 TER TER par refroidissement; pellicule qui s'estcon- starnment augmentée intérieurement de haut en bas, et qui augmente encore de puissance par l'addition de nouvelles couches se solidifiant au fur et à mesure que la déperdition du calorique a lieu. En y com- prenant toutes les couches inférieures et inac- cessibles à nos investigations, M. Cordier assigne à l'écorce consolidée une épaisseur d'environ 20 lieues métriques; et il consi- dère le sol primordial (1) comme ayant pro- bablement une puissance moyenne 19 ou 20 fois plus considérable que celle des Terrains sédimentaires. Le Terrain primitif proprement dit diffère des Terrains sédimentaires en ce qu'il est toujours composé de Roches à éléments cris- tallins agrégés, formés sur place et ne pré- sentant jamais la moindre trace de ciment. Il ne contient ni sable, ni cailloux roulés, ni aucun débris de corps organisés; il est donc antérieur à toute création organique. Quant à la stratification souvent confuse que présentent les Roches qui le compo- sent, elle semble résulter du mode de refroi- dissement, sous l'influence de circonstances diverses. Au reste, il n'est point rare de voir quelques Roches d'épanchement offrir des indices d'une disposition en couches, due à des circonstances analogues. Jointes aux caractères généraux et con- stants que présentent les Roches du Terrain primitif, ces considérations nous autorisent à conclure que la cristallisation de ces mê- mes Roches ne résulte pas, comme le pensent divers géologues , de l'action de la chaleur centrale sur des couches d'origine aqueuse déjà formées. En généralisant beaucoup trop certains phénomènes métamorphiques, on a, en effet, supposé que le Terrain que nous décrivons, après avoir été déposé par les eaux sous forme de sable, d'argile, etc., avait été ensuite fortement chauffé par le voisinage des Roches plutoniques encore incandescen- tes; qu'il en était résulté un changement complet dans la texture et dans le caractère desélémentsde ces prétendus dépôtsaqueux; que même ces éléments avaient pu se fondre, (i) Le nom de Sol primordial désigne, pour M. Cordier, non les Terrains les plus anciens (tels que les Terrains pi imi- tifs), mais ceux qui sont les premiers dans l'ordre des su- perpositions, et qui forment la base de l'écbelle géognos- lifue. changer en partie de composition, perdre leurs fossiles; et, enfin, cristalliser sous l'in- fluence d'une forte pression. Cette théorie, qui a été établie par Hut- ton, n'expliquant nullement l'origine de ces prétendus terrains sédimentaires, qu'il faudrait toujours faire résulter de la décom- position ou de la trituration des Roches préexistantes, il nous paraît plus rationnel d'admettre , avec M. Cordier et beaucoup d'autres savants , la formation primitive d'une croûte quelconque ayantservi de base et fourni les matériaux aux premiers dépôts sédimentaires; la nature cristalline de celte croûte primitive serait alors le résultat natu- rel du refroidissement graduel de la masse fluide ignée. Sauf les points où elle a été déchirée, morcelée, cette croûte enveloppe le globe de toutes parts ; c'est la carapace qui enceint la masse incandescente, et qui aujourd'hui est assez puissante pour neutra- liser à l'extérieur la presque totalité de ses effets calorifiques. La solidification du Terrain primitif s'est donc opérée successivement de haut en bas, à l'inverse de ce qui est arrivé pour les Ter- rains sédimentaires; et comme, dans la masse en fusion, la matière n'était pas homo- gène, qu'elle contenait le principe de di- verses substances d'inégales densités possé- dant sans doute des affinités variées, il en est résulté, à l'état solide, des produits différents d'aspect et de composition. Le Talc paraît avoir dominé dans les premiers temps et avoir été ensuite remplacé par le Mica, au- quel, plus tard, aurait succédé le Feldspath. Par suite de cette différence de composi- tion des premiers produits solidifiés, on peut diviser le Terrain primitif en trois étages qui se présentent toujours en stratification concordante, et qui sont, en allant de la surface au centre, suivant l'ordre de forma- tion : 1° les Talcites (ou Schistes talqueux), les premiers produits du refroidissement ; 2° les Micacites (ou Schistes micacét) pas- sant au Gneiss dans leur partie inférieure; 3° les Gneiss qui , par une plus grande abondance de Quartz, doivent présenter la composition du Granité dans les régions inférieures, tout en conservant la texture stratiforme inhérente à leur mode de for- mation. Au-dessous des Gneiss, M. Cordier placs TER (f abord les dépôts inaccessibles et inconnus que le refroidissement planétaire a graduel- lement formel, pendant la durée des périodes sédimeutaires; ensuite la zone souterraine dos agents volcaniques actuels; en lin la masse incandescente et liquide contenant le principe des phénomènes magnétiques. Il n'est donc pas possible au géologue de faire la description complète du sol primor- dial , dont la plus grande partie est et sera toujours soustraite à ses investigations. Le seul moyen d'appréciation qui soit en son pouvoir, à cet égard, consiste en ce que les amas transversaux, qui se rencontrent dans les Terrains primitifs et sédimentaiies, provenant des épanchements qui ont eu lieu successivement, à diverses époques, ces épan- chements peuvent être considérés comme les représentants minéralogiques de la masse intérieure, en voie de consolidation, d'où ils sont partis, lis nous fournissent des données •tir la composition de la partie inférieure >iu sol primordial; et, d'un autre côté, les matières provenant des éruptions volca- niques qui ont succédé aux épanchements, nous donnent le moyen de préjuger la composition du sol à de plus grandes pro- fondeurs. Ces considérations générales posées, abor- dons la description particulière de chaque étage du Terrain primitif, non point suivant l'âge de formation des trois étages mention- nés, car il nous faudrait alors les suivre de haut en bas, mais en commençant par l'étage des Gneiss et en montant successi- vement suivant l'ordre de superposition. Cette marche naturelle aura pour nous l'a- vantage de ne point souffrir d'interruption lorsque nous arriverons à la description des Terrains sédimentaires. Elle pourra , de plus, être utile aux personnes qui étudient les belles collections géologiques du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris, établies ;.ar M. Cordier; car, à l'exception des pro- duits d'épanchements et d'éruptions que nou* lt:»??* Jsvoir 'J espèces de Trilobiles, tels que Asaphus Brongnarlii; mais il est surtout caractérisé zoologiquement par de nombreux Poissons fossiles. On en compte 74 espèces, au sujet desquelles le savant M. Agassiz a fait une monographie remarquable. Ces Poissons pré- sentent des forme» spéciales et quelquefois si bizarres, que ce n'est qu'avec hésitation qu'on a dû les rapporter à cette classe. TERRAIN CARBONIFÈRE. Syn.: Terrain houiller ; Groupe carbonifère, partie de la période anthraxifère de M. Cordier; partie moyenne de la formation ou période pa- léozoïque. Ce Terrain est nettement caractérisé par l'Anthracite et surtout par la grande quan- tité de Houille qu'il contient dans sa partie supérieure. Ces deux substances, où do- mine le Carbone, expliquent suffisamment le nom de carbonifère que porte ce Ter- rain. Il se divise naturellement en deux étages distincts : 1° V étage du Calcaire an- thraxifère ; 2° Vêlage houiller. Étage du Calcaire anthraxifère. Syn.: Calcaire carbonifère (Carbonifcrous lime- stone des Anglais) ; Calcaire de montagne (Mountain limestone); Calcaire métallifère. Cet étage, dont la puissance moyenne est de 4 à 500 mètres , présente des caractères généraux à peu près semblables partout où l'on a pu l'observer. En France, en Belgique, en Angleterre, en Ecosse, aux États-Unis et jusqu'à la Nou- velle-Hollande , on a constaté qu'il forme la base sur laquelle repose l'étage houiller proprement dit. Il se compose d'un Calcaire compacte, quelquefois grenu, fréquemment traversé par des veines de Carbonate de chaux spathique. Ce Calcaire donne, par le frottement, une odeur fétide. Sa couleur grisâtre, bleuâtre et noirâtre paraît due à des matières charbonneuses et bitumineuses. C'est cette Roche qui fournit au commerce les Marbres de Flandre et de Belgique, con- nus sous le nom de Marbres Écaussines ou petit Granité, ainsi que le Marbre de Namur et de Dinan, exploité sous le nom de Marbre de Sainte-Anne. Le petit Granité contient beaucoup de Polypiers et d'Encrines, et, quoique très empUyé, il présente un grand inconvénient : lorsque l'on pose dessus des 496 TER corps chauds, la chaleur réagit sur les par- ties bitumineuses et forme des taches qui obligent à le faire repolir. Les Roches subordonnées au Calcaire car- bonifère sont des lits de Silex noirâtre, du Peroxyde de Fer globulaire, de l'Anthracite, du Bitume, de la Fluorine, de la Barytine, enfin du Calcaire magnésien qui y forme quelquefois des couches puissantes. En Angleterre, ce Terrain constitue des montagnes élevées, d'où le nom de Moun- tain Limestone (Calcaire de montagne) qu'on lui a donné; il renferme des filons et des amas de diverses substances métalliques qui sont l'objet d'exploitations avantageuses, telles que sulfure de Plomb, de Zinc, etc. Cet étage, si simple par sa composition, est très varié par les fossiles qu'il con- tient. Les débris organiques y sont si ré- pandus qu'en Angleterre, on en ferre les chemins. On y a reconnu quelques espèces de végétaux , beaucoup de Polypiers et de Radiaires , plus de quatre cents espèces de bivalves, autant d'univalves, ainsi que des Crustacés et des Poissons. Parmi les Zoophytes , on cite surtout le Retepora flustriformis , le Cyathophyllum plicatum et VAmplexus gigas. Les Mollus- ques les plus caractéristiques de cette for- mation paraissent être VOrthoceras lateralis, les Gonialiles crenistriatus et striatus , VE- vomphalus catillus , le Turbo iiara , le Car- dium hibernicum , les Spirifer attenuatus et trigonalis, le Productus giganteus. Dans diverses localités , comme les Ar- dennes et surtout les îles britanniques , on voit une assise qui se confond avec l'étage houiller, et que quelques géologues rappor- tent à la partie supérieure des Calcaires an- thraxifères , tandis que d'autres le considè- rent comme formant la partie inférieure du Terrain houiller. Cette assise est composée principalement de Schistes, d'Argiles, de Cal- caire souvent bitumineux , de Grès feldspa- thique, et enfin de Grès quartzeux gros- siers assez abondants pour fournir des meules à toute l'Angleterre; c'est à cette circon- : tance qu'est dû leur nom de Mill-stone- Grit. M. Élie de Beaumont place son Sys- tème de montagnes du Forez entre le Mill- stone-Grit et le Terrain houiller. TER Étage houiller. Syn.: Terrain houiller de divers géologues; For- mation houillère de M. Huot; Terrain abys- sique houiller de M. AI. Brongniart. Cet étage présente un intérêt tout spécial, à cause de l'abondance du précieux combus- tible qu'il recèle. Il est composé de couches successives plus ou moins puissantes de Grès divers , nommés Grès houillers ; de Schistes parfois bitumineux et inflammables, comme à Muse, près d'Autun, et enfin de Houille. Cette dernière substance n'appartient pas exclusivement à l'étage houiller; mais elle y atteint son maximum d'abondance , et en devient par là le caractère le plus con- stant. Les Roches que nous venons de nom- mer forment entre elles des strates qui alternent à plusieurs reprises et jusqu'à cent et cent cinquante fois. Indépendamment de quelques Roches subordonnées, telles que Carbonate de Fer, Pséphite, Argile, Argilite, Calcaire anthraxi- fère, Bois silicifiés, etc., l'étage houiller contient de la Pyrite de Fer (Sperkise), qui, par sa présence, nuit à la qualité du com- bustible. On y voit aussi, assez souvent, du Bitume transsuder de la surface de blocs nouvellement extraits , et plus rarement de la Galène, de la Blende, de la Barytine et de l'Alun de plume, exploité près de Liège. Le Fer carbonate peut être considéré comme une Roche constituante de la forma- tion houillère; il est cependant beaucoup plus sujet à manquer que la Houille. En France, à l'exception des départements de l'Avey- ron et du Gard , il est rarement assez abon- dant pour être exploité avec avantage; mais ce minerai est si répandu sur certains points de l'Angleterre, qu'il y alimente la plus grande partie des riches et nom- breuses usines à fer de ce pays. Les dépôts houillers affectent, en général, une disposition en petits bassins isolés. Us sont très répandus dans la partie occidentale de l'Europe. Le nombre des couches de Houille, dans le même bassin, est très varia- ble. On fixe à quatre-vingt-cinq le nombre de celles qui existent dans celui de Liège. Quant à leur épaisseur, la moyenne ne dé- passe guère 1 mètre ; cependant, sur quelques points, elles atteignent -4 ou 5 mètres de puissance, et, dans certains renflements, jusqu'à 30 mètres et plus. TER TER 407 Par suite des nombreuses dislocations qu'elles ont éprouvées, les couches de Houille présentent souvent des failles , et se mon- trent contournées, repliées sur elles-mêmes , de manière à former de véritables zigzags; en sorte qu'un puits vertical peut traverser plusieurs fois la même couche. On en a de :>eaui exemples dans les Terrains houillers de Mons et d'Anzin. 11 n'y a pas de pays où l'exploitation des mines de Houille ait acquis plus d'importance qu'en Angleterre ; et c'est à ce précieux com- bustible que ce pays doit, en grande partie, si prépondérance industrielle. Le territoire de la France, quoique moins bien traité, sous ce rapport, que celui de Angleterre, est cependant assez riche en gisements houillers. Les bassins de France es plus remarquables sont, d'abord, celui de Saint-Étienne et de Rive-de-Gier (Loire); puis viennent ceux de l'Aveyron; d'Alais, dans le Gard ; du Creuzot et d'Aulun Saône-et-Loire); d'Anzin (Nord); etc. Il existe peu de débris d'animaux dans l'étage houiller. On y remarque seulement quelques Mollusques, tels que le Pecten papy- raceus, des Unio , V Ammonites Listeri f di- verses espèces de Poissons et des traces d'In- sectes; mais, en revanche, on y constate un nombre prodigieux de végétaux, surtout dans les schistes houillers. Ce sont des em- preintes bien conservées de feuilles et de tiges, quelquefois des tiges même de plantes qui, presque toutes, présentent des dimen- sions gigantesques : telles sont les Calamités Suckowii, cannœformis ; les Pecopteris aqui- Una et Lindleyana ; les Sigillaria Boblayi et Lyndleyi, les Sphenopteris Hœninghausi et Schlotheimii ; les Nevropteris Brongniarlii , tenuifolia; le Glossopteris Browniana ; le Sphenophyllum Schlotheimii; le Lycopodites piniformis ; les Lcpidodendron Sternbergii et Bucklandi; le Sligmaria fi<:oides ; les Tri- gonocarpum Nœggeralhi et Parkinsoni; VAs- terophyllites equisetiformis, etc. Le tableau suivant, que M. Brongniart présentera, d'une manière beaucoup plus •omplètc, à l'article végétaux fossiles (Voy. et mot), suffira pour donner une idée de la nature de la végétation qui couvrait la terre a l'époque de la formation houillère. <«- a Equlsetum. . • jrtites. . . Calamités. . . Sphenopteris. . Rymenopbyllitei. Tiichomanites. . Steflensia. . . Cyrloptrris . . Qduntopteris. . G lossopteris . . Si bizopteris . . C.MlInptirM Dictyoptens I.nnchoptens. Nevropteris . l'ecopteris. Ileiiiartia. Diplazitts. Asplenites. . Woodwartites. Alethopteris. Cycathéites Hemiifllites. lialantites. gocarpia Polypodites Aspidites, Karstei Cottœa. Bocksch Glockcria Danaeites. Gleichenites. Purtsrbi Asteror arpus, Filicites Marsiléa- i cées. { Sphenophyllum. ■ Lycopodites . . Lepidophloyos . Selaginites. . . Lepidodendron . ■ Be.ge.ia. . . . I Uludendron . . Lye -pndi»- Bothiodendron \ Megaphytum. . j Knorria. . . . I Halonia. . . . F Lepidopliyllum. I Lepidostrobus. . VCardioearpou. . Jesp. n.rolsV- donrs gymno- spermes. t Sigillariée Conifères. ^Cyradées. Monrifotyle'dones F1 milles incertaines. Véje'tam de classes certaines 1 Sigillaria. . . ' Stigmaria. 1 ? Syringodendro (^Nœggerathia. fwalchia . . ' Pi nites. . . J Peure ... ^Pissadendron. (Cjcaditcs. . i Zamites. ». . PleropliyHum. Cvradeoidea. Cjlamoxylon. Pachyptrns . Cannopliyllites Zeugophylliles. ( Trigonorarpum. >S««n-< Musorarpum. . • * • l Carpotilhea . . Total, 69 genres. "I 53oesp. On pourra voir par ce tableau combien la flore houillère diffère de celles qui l'ont sui- vie , et surtout de la flore actuelle. En effet, les Cryptogames vasculaires, c'est-à-dire les Fougères et les familles voisines, forment à peu près les quatre cinquièmes des Végé- taux de celle époque, tandis qu'elles ne con- 63 498 TER TER stituent qu'environ viron un trentième de la végétation actuelle; au contraire, les plantes dicotylédones, qui composent plus des trois cinquièmes des 55 à 60 milliers d'espèces de Végétaux aujourd'hui vivants, étaient très peu nombreuses lors de la formation du terrain houiller. Enfin , les genres Cala- mites, Nevropteris, Sphenophyllum, Lepido- dendron, etc., dont les espèces étaient alors si abondantes, n'ont aucun représentant dans la nature actuelle. Mais ce qui n'est pas moins remarquable, ce sont les di- mensions gigantesques qu'atteignent plu- sieurs de ces végétaux bouillers , apparte- nant tous à des zones tempérées et à des plantes herbacées ordinairement basses et rampantes. Dans les généralités placées au commen- cement de cet article , nous avons indiqué sommairement (page 484 ) l'origine de la Houille; mais nous n'avons pas parlé des diverses variétés et qualités de ce combus- tible , de son précieux emploi dans les arts , de son immense influence sur les progrès de l'industrie, elc. Nous renvoyons, à cet égard, à l'article Houille , rédigé par M. Virlet, et inséré dans ce Dictionnaire. TERRAIN PÉNÉEN. Terrain permien de M. Murchison ; Formation psammérythrique de M; Huot; partie de la pé' riode salino-magnésienne de M. Cordier ; par- tie supérieure de la période paléozoïque. Le nom de Pénéen, qui veut dire pauvre, a été donné par M. d'Omalius d'Halloy à un Terrain composé de trois étages distincts, qui sont, d'après. leur ordre d'ancienneté: 1° le Pséphite (ou nouveau Grès rouge); 2° le Zechslein; 3° le Grès des Vosges. Ce Ter- rain, très sujet à manquer, n'est, presque jamais représenté complètement. Ce qu'il offre surtout d'important, c'est qu'on y trouve, pour la première fois, les débris d'énormes Reptiles Sauriens. J&tagedes Pséphites. Syn. : Grès rouges de divers géologues; Todthe- gende des Allemands; nouveau Grès rouge infé- rieur de M. Murchison; Formation psamméry- thrique de M. Huot ; Grès rouge moyen. Cet étage, d'une puissance moyenne de 100 à 200 mètres, existe dans une grande partie de l'Allemagne, en Angleterre, dans les Vosges, etc. Il est composé principale- ment d'une roche le plus souvent rougeâtre, à base de conglomérat porphyrique, à la- quelle M. Cordier donne le nom de Pséphite. Cette roche, à grains anguleux ou arrondis de diverses grosseurs, alterne avec des ma- tières argileuses. Les roches qui lui sont subordonnées sont des masses de Fer oli- giste et quelquefois des couches de Houille, qui annoncent le voisinage du Terrain car- bonifère sur lequel elles reposent. Les rares fossiles que présente cet étage sont généralement des débris de Palmiers, de Conifères , etc. Étage du Zechstein. Syn. : Calcaire alpin (Alpen kalkstein) des Alle- mands ; Calcaire magnésien (Magnesian- lime» slone) des Anglais ; Calcaire pénéen de M. Bron- gniart ; Formation magnésifère de M. Huot s Schistes cuivreux. Le Zechstein n'est représenté, en France, que par quelques lambeaux insignifiants; mais en Allemagne, en Angleterre, où il ac- quiert une puissance de 100 à 150 mètres, il se compose en général de Calcaire magné- sien, de Calcaire argilifère et de Calcaire bi- tumineux; ce dernier, presque toujours noi- râtre , donne par le frottement une odeur fétide. Les roches subordonnées à cet étage sont des Marnes, de la Dolomie , du Gypse, du Sel gemme, enfin des Schistes calcaires et bitumineux inflammables, remarquables, dans le pays de Mansfeld et en Thuringe, par les minerais de Cuivre gris argentifère et plombifère qu'ils renferment, et qui sont l'objet d'une exploitation considérable. Dans ces Schistes on trouve en abondance des débris organiques. On y voit, pour la première fois, les débris de Reptiles Sauriens dont nous avons parlé, tels que le Monitor Thuringiensis et le Protorosaurus Speneri» On y trouve, en outre, de nombreuses es- pèces de Poissons appartenant principa- lement aux genres Palœoniscus et Pa- lœolhrissum ; ces espèces, analogues à celles du Terrain houiller , n'existent plus dans les terrains supérieurs. Enfin le Zechs- tein renferme un certain nombre d'es- pèces de Mollusques (Productus aculeatut TER e t rugosus, Spirifcr undulatus et trigonaUs, Terebralula intermedia et inflata, etc.) ; de Radiaires (Cyathocrinitcs planus, Encrinitcs ramosus); de Zoophytes (Iîclepora flustra- cl\i , Gorgonia anceps, Calamopora spon- gites , etc.); et quelques rares végétaux (Fiicoldes Brardii et sc^a^i/ïoides , Lycopo- dites Hœninghamii, etc.). Grès Vosgien. Sjn. : Qflfc rfM fosses; partie des Gré* bigarrés de M I irtifl du Grô' rouge supérieur de divers géologues. Ce dépôt, que quelques géologues réu- nissent aux Grès bigarrés, en a été séparé par M. Elie de Beaumont, qui le considère comme une formation parfaitement dis- tincte. Il se compose de Grès quarlzeux généralement friable, à grains plus ou moins gros, faiblement liés par un ciment soit siliceux, soit argileux et souvent coloré en rougeàtre par de l'oxyde de Fer. II contient quelquefois des paillettes de Mica et de petits grains de Feldspatb soit intact, soit décomposé. Le Grès vosgien constitue toute la partie septentrionale des Vosges avec une puis- sance qui dépasse quelquefois 150 mètres. Sur quelques points, et particulièrement dans les Vosges, il est traversé par des filons d'oiyde de Fer assez riches pour être ex- ploités. Ces filons sont accompagnés de Car- bonate , de Phosphate et d'Arséniate de Plomb. On y trouve aussi, accidentellement et en petite quantité , de la Galène, de la Ca- lamine et du Cuivre; mais le Grès vosgien ne contient presque jamais de corps organisés. TERRAIN DE TRIAS. Sju. : Formation triasique ; paitic de la période Salino-magnésienne de M. Coidier. Ce Terrain a été nommé Trias {tri, trois), parce qu'il se compose de trois dépôts mi- néralogiquement très distincts : 1° les Grès bigarrés, 2° le Muschelkalk, 3° les Marnes irisées ou Keuper des Allemands. Étage des Grès Bigarrés. Youveau Grès rouge des Anglais (New red wndstone) ; Formation pœcilienne de M. Huot. ^ Cet étage, dont la puissance moyenne est d'environ 150 mètres, est connu sur divers points de la France, en Allemagne, en An- gleterre, en Russie, en Amérique, etc. Il TER 49Î) est généralement composé de nombreuses couches de Psammitcs ou Grès quartzeux argilifères, à grains plus ou moins fins, de couleurs variées , le plus souvent bigarrées de taches rougeatres, jaunâtres, grisâtres, bleuâtres, etc. Ces Grès renferment fréquem- ment des paillettes de Mica et alternent avec des couches d'Argile. Les principales roches subordonnées à ces Psammites sont des Métaxites , des Cal- caires souvent magnésiens et globulaires, du Gypse, de l'Auhydrite et des Argiles calcarifères , contenant souvent de petites masses de Sel gemme. On y trouve aussi quelques substances minérales, telles que du Cuivre carbonate ( exploité à Chessy près de Lyon , en Alle- magne et en Russie), du Manganèse, du Fer oligiste, du Fer hydraté, ete. Les Grès bigarrés contiennent beaucoup de végétaux, mais fort peu de débris d'ani- maux. Par'mi les végétaux de cet étage, qui dif- fèrent tous de ceux du Terrain houiller, nous citerons comme caractéristiques VEquiselum columnare, le Calamités arenaceus, VAno- mopteris Mougeotii , le Nevropieris Voltzii, le Sphenopteris myriophyllum, les Voltzia brevifolia et elegans, etc. Les principaux Mollusques qu'on y rencontre sont le Tri- gonia vulgaris , le Buccinum anliquum , la Natica Gailliardoti , les Plagiostoma ( ou Lima) lineatum et striatum, VAvicula so- cialis, le Mytilus eduliformis , la Trigonia vulgaris, etc. On y a trouvé aussi quelques Polypiers, des Crustacés, six ou sept es- pèces de Poissons et quelques Sauriens. Aux États-Unis, M. Hitcheoeka signalé, dans le Grès bigarré, des empreintes de pas d'Oiseaux qu'il a nommés Ornilhichnites et dont il a fait huit espèces distinctes. En Ecosse , on y a également trouvé quelques traces de pas de Tortues terrestres. Enfin , dans les carrières de Grès quartzeux de Hildburghausen, en Saxe, on a découvert des empreintes de pas appartenant à un animal inconnu que quelques géologues rapportent à d'énormes Batraciens, mais que le professeur Kaup considère comme un genre de Mammifères voisin des Kanguroos, et pour lequel il a proposé le nom de Chei- roiherium. D'après cette opinion hypothé- tique, cet animal serait le plus ancien de 500 Tlitt tous les Mammifères connus. Une de ce» curieuses empreintes est maintenant exposée à Paris , dans la galerie géologique du Mu- séum d'histoire naturelle. Étage du Muschelkalk, Syn. : Calcaire conchylien; Formation conchy- lienne de M. Huot ; Calcaire a cératites de M. Cordier. Le nom de Muschelkalk (Calcaire coquil- lier), a été donné par les Allemands à un étage supérieur au Grè? bigarré , et qui se montre sur divers points de l'Europe, no- tamment en Allemagne, où il acquiert sou- vent une puissance de 100 à 150 mètres. Il consiste en diverses couches de Calcaire compacte, tantôt gris de fumée, tantôt gris bleuâtre ou noirâtre, quelquefois magnésien, et contenant des rognons de Silex; il al- terne avec des Marnes et des Argiles. Cet étage est très riche en débris de Fossiles, tels que: Térébratules, Huîtres, Peignes, Plagiostomes , Mytilus, Trigonies, Turri- telles, etc.; mais les espèces les plus carac- téristiques sont : VEncriniles liliiformis ou moniliformis , le TerebratulavulgarisyYA- vicula (ou Mytilus) socialis, le Trigonia vul- garis , les Ammonites (ou Cératites ) nodosus et Semi-partitus , et les curieux Fossiles nommés Mhyncholithes , que quelques au- teurs ont rangés parmi les Crustacés, mais que la plupart des géologues considèrent maintenant comme de véritables becs de Seiches. On y trouve aussi des Reptiles sau- riens (Ichthyosaurus Lunevillensis , Plesio- saurus, etc.), des Poissons et quelques es- pèces de Végétaux. On remarque que les Trilobites, les Productus, les Orlhocères et les Bellérophons , si nombreux aux époques précédentes, cessent de se montrer dans celle-ci. Étage des Marnes irisées. Syn. : Formation keuprique, Keuper des Alle- mands; Red marie des Anglais. Cet étage , qui recouvre le Muschelkalk , atteint, en France et en Allemagne, une puis- sance qui dépasse quelquefois 200 mètres. U se compose d'une multitude de petites couches argileuses et marneuses , colorées irrégulièrement en rouge, jaune bleuâtre ou verdâtre, alternant généralement avec des TER Grès quartzeux friables argilifères (Psam- mite; qui sont aussi diversement colorés. Les principales roches subordonnées aux marnes irisées sont des Argiles salifères , du Gypse , de l'Anhydrite , du Sel gemme , de l'Arkose, de la Houille maigre pyriteuse (stipite), des Calcaires argilifères , des Cal- caires magnésiens, des rognons de Sulfate de Strontiane et de Baryte, de la Galène, du Cuivre carbonate, de la Pyrite, du Fer hy- droxydé, etc.; mais la matière la plus abon- dante de cet étage, dans le Wurtemberg, comme en France, est le Sel gemme. Cette substance alterne en couches de 7 à 8 et même 10 mètres, avec des couches d'Argile. Ces diverses couches salifères réunies pré- sentent ensemble, sur quelques points, une puissance d'environ 1 50 mètres ; ce quia lieu, par exemple, dans le Wurtemberg, ainsi qu'à Vie et à Dieuze (Meurthe), où le Sel gemme forme une des richesses du sol de la France. C'est aussi de cet étage que sortent les sources salifères qu'on exploite dans le Jura. Les masses gypseuses plus ou moins abondantes, qui accompagnent ces dépôts de Sel gemme, sont souvent aussi un objet d'exploitation. Les marnes irisées contiennent, comme les Grès bigarrés , un assez grand nombre de végétaux appartenant à une trentaine de genres. Tels sont les Equisetum Meriani et columnare , le Calamités arenaceus , le Pe- copteris Meriani, le Filiciles Stuttgartiensis, le Pterophyllum longifolium , etc. Les Mol- lusques y sont peu nombreux ; nous citerons seulement le Plagiosloma lineatum , le Car- dium pectinalum, la Trigonia vulgaris, VA- vicula socialis, le Posidonia Keuperiana, etc. s On y a signalé aussi des débris de Sauriens et de Poissons. TERRAIN JURASSIQUE. Le Terrain jurassique, à la fois l'un des plus puissants et des plus complexes, se présente sur une étendue considérable en France, en Allemagne, dans les régions al- pines, en Angleterre et dans presque toutes les parties de la terre. Son nom lui vient de ce que les montagnes du Jura en sont entièrement formées, et ont servi de terme de comparaison pour les autres contrées oâ ce terrain se montre à découvert. Il se di- TER fisc en deux étages distincts : -i° le Lias; 2° l'étage ooliibique. liai;»' du Lias. Svn. : Calcaire à Gryphées arguées de divers géo- logues ; Formation liasique de M. Huot ; Ter- rain abyssique du Lias de M. Bronguiart ; Grès el Calcaire infra liasique. Le nom anglais de Lias a été générale- ment adopté pour désigner un étage qui constitue la base du Terrain jurassique, et dont la puissance est d'environ 100 mètres. La partie inférieure de cette formation (sous- etage de l'Arkose silicifère de M. Cordier) est un système de couches arénacées variables selon les coutrées. Elle est ordinairement composée de sables , et surtout de ce Grès quartzeux blanchâtre ou jaunâtre , nommé Grès du Lias, et qui comprend la plus grande partie du Quadersandstein (pierre à bâtir des \llemands). Sur divers points du centre de la France, ces Grès sont très feldspathiques , surtout lorsqu'ils reposent sur des roches cristalli- sées , et deviennent alors des Arkoses el des Métaxites contenant parfois des couches sub- ordonnées de Calcaires, des rognons dissé- minés de Silex corné , du sulfate de Plomb , de l'oxyde vert de Chrome, du sulfate de Baryte, du Manganèse, etc. Cette assise in- férieure, où l'on ne trouve que fort peu de fossiles marins, recèle, au contraire, un grand nombre de débris de végétaux conti- nentaux, tels que les Clathropteris menis- coides , Glossopteris Nilssoniana, Pecopteris Agardhiana, Pterophyllum Jœgeri, etc. Les parties supérieures du Lias sont géné- ralement composées : 1° de Calcaires com- pactes argilifères, bleuâtres, grisâtres ou jau- nâtres, souvent remplis de coquilles, parmi lesquelles domine surtout la Gryphée arquée; 2° de Marnes quelquefois arénifères, d'autres fois bitumineuses, alternant souvent avec des couches subordonnées d'Argile, de Mar- nolite, de Lumachelle, de Calcaire à grains spathiques ; 3° enfin, sur certains points, on y trouve des Grès quartzeux, de la Houille pyriteuse, des amas ou rognons deProtoxyde de Fer et d'Hydrate de Fer qui ont donné lieu, dans quelques localités, à d'importantes exploitations. En général, le Lias est très riche en fos- siles: on y trouve des Végétaux, des Zoo- TER coi phytes, et un très grand nombre de Mol- lusques. Les Bélemnitcs si les Amtne- nues persillées commencent à paraître dan3 cet étage, qui a pour principales coquilles caractéristiques les Gryphea arcuata (ou in- curva) et Cymbium; le Plagiostoma (ou Lima) giganlca; les Ammonites Walcolii, Ducklandii (ou bisulcatus), fimbrialus, bi- frons, serpentinus; le Nautilus truncatus, les Belcmnites Bruguicrianus , aculus , etc. On y a trouvé une vingtaine d'espèces de Poissons appartenant tous à des genres éteints : tels sont le Dapedium politum , le Tetragonolepis heteroderma; mais les corps organisés fossiles les plus remarquables sont les Reptiles, dont le nombre, la grandeur et la forme deviennent prodigieux : tels sont les Ichlhyosaurus ( Ich. communis , tenui - roslhs , etc.), ou Poissons-Lézards, dont quelques uns devaient avoir plus de 7 mè- tres de long ; les Plesiosaurus (PL dolicho- deirus, macrocephalus , etc.), si remarqua- bles par leur cou qui ressemble au corps d'un serpent; les Ptérodactyles, Reptiles volants, qui se rapprochent des Oiseaux par la forme de la tête et du cou , des Mammi- fères ordinaires par la forme du tronc et de la queue, et dont les membres, sous forme d'ailes, rappellent les Chauves-Souris. C'est à ces divers Reptiles qu'appartien- nent les excréments fossiles nommés Copro- lites qu'on rencontre si fréquemment dans le Lias de Lyme-Regis, en Angleterre. On a aussi trouvé, dans cette même localité, des débris de Seiches (Belemnosepia sagitlata, d'O.), dont les poches à encre conservent leur forme primitive et contiennent une matière colorante encore assez bien conser- vée pour pouvoir être délayée et employée aux mêmes usages que la sepîa et l'encre de Chine. Étage ooliibique. Syn. : Formation oolilhique; Calcaire alpin de divers géologues. Cet étage, dont la puissance va quelque- fois jusqu'à plus de 700 mètres, est carac- térisé, minéralogiquement, d'une manière générale par la texture oolilhique (globu- laire) que présentent souvent ses Calcaires. Il se divise en trois sous-étages : 1° VOoli- the inférieure ; 2° VOolithe moyenne; 3° VOo- 502 TER liilic supérieure. En Angleterre, où cette formation se montre de la manière la plus variée, on a établi en outre plusieurs autres subdivisions secondaires , qui ont reçu des dénominations particulières, la plupart adop- tées par les géologues français. Oolfthe inférieure. Elle commence par des assises auxquelles on a donné le nom d'Oolithe ferrugineuse, et qui atteignent jus- qu'à 40 mètres de puissance. Elle se com- pose principalement de Calcaires jaunâtres, brunâtres ou rougeâtres, chargés d'Hydrate de Fer, souvent oolilhiques et reposant sur des sables calcarifères. Ces Calcaires, quel- quefois magnésiens, contiennent un grand nombre de débris d'Encrines et d'autres fossiles. C'est à l'Oolithe inférieure qu'appartient une partie des minerais de Fers en grains qu'on exploite sur divers points de la France. A ce dépôt succèdent, dans diverses contrées : 1° Des alternances d'Argile et de Marne bleuâtre ou jaunâtre, que les Anglais ont nommées Terre à foulon, parce qu'elles ser- vent à dégraisser les draps qui sortent des fabriques. 2° La grande Oolithe, assise composée d'alternances de Calcaires oolithiques, de Calcaires grossiers coquilliers, avec Grès ma- gnésifère subordonné, et rognons dissémi- nés de Jaspe et de Silex. 3° L' Argile de Bradfort {Bradfort-clay des Anglais), qui, en réalité, n'est qu'une Marne bleuâtre contenant souvent un grand nom- bre d'Encrines. 4° Le Forest-marble ou Marbre de forêt, ainsi nommé parce qu'en Angleterre on l'exploite dans la forêt de Wichwood , il se compose ordinairement de couches min- ces de Sable quartzeux, de Sable marneux et de Calcaire très coquillier. 5° Enfin le sous-étage de l'Oolithe infé- rieure est terminé par un Calcaire grossier, plus ou moins oolithique, appelé Corn-Brash par les Anglais, et qui est divisé en très pe- tites couches, alternant le plus souvent avec Jes Marnes schisteuses. C'est àcette dernière Assise qu'appartient le Calcaire oolithique Sssile, que les Anglais nomment Schistes de Stonesfield. On a trouvé dans ce Calcaire un grand nombre de fossiles de tous genres, et, ce qui est très remarquable, des mâchoires de Mammifères voisins des Didelphes. TER VOolithe inférieure est d'une richesse re- marquable en débris de corps organiques. On y a reconnu plus de quarante espèces de végétaux, beaucoup deZoopbytes (Encrinites pyriformis) et d'Annélides , plus de cinq cents espèces de coquilles, des Crustacés, des Insectes (Buprestis), des Poissons, des Reptiles et des débris d'Oiseaux. Les végétaux appartiennent aux familles des Algues (Fucoides furcatus) , des Équisé- tacées {Equiselum columnare) , des Fougères (Pecopteris Desnoyersii, Sphœnopleris hyme- nophylloides, etc.), des Cycadées (Pterophyl- lum Williamsonis, lamia longifolia, etc.), des Conifères {Thuytes divaricata), et des Liliacées (Bucklandia Desnoyersii). Parmi les coquilles caractéristiques ouïes plus nombreuses de ce sous-étage, nous ci- terons les Siphonia uriopora, conifera ; les Terebratula digona , orbicularis ; la Lima proboscidea ; le pleurotomaria conoidea ; les Ammonites Gervillii, Humphresianus, Truel- lei, Partiinsoni; les Belemniles giganteus, sulcatus. etc. Ooiïtiie moyenne. Dans sa partie infé- rieure, ce sous- étage offre de puissantes cou- ches d'Argile bleue nommée Argile d'Oxford {Oxford-Clay), parfaitement caractérisée par la Gryphea dilalaia, qu'on y trouve partout, en France comme en Angleterre. Les principales Roches subordonnées à ces Argiles sont, le plus souvent, des lits de Calcaire marneux et de Schistes bitumineux ; de l'Hydrate de Fer globulaire, exploité sur divers points de la France, comme à Châ- tillon-sur-Seine et aux environs de Launoy (Aidennes); des rognons ou nodules de Si- lex et de Calcaire ferrugineux appelé Septa- ria par les Anglais, et qu'en France (dans la Haute - Saône ) on nomme terrain à Chailles. On rapporte au groupe des Argiles d'Oxford les Argiles de Dives, dans le dé- partement du Calvados, renommées par les débris de Reptiles qu'on y a trouvés. A sa partie supérieure, l'Oolithe moyenne se termine par un groupe composé d'abord de Sable et de Grès calcarifères, désignés, en Angleterre, sous le nom de Calcareous grit ; puis de plusieurs assises de Calcaires divers, parfois magnésiens, comprenant le Coral- rag ou Calcaire à coraux, remarquable par l'abondance de Polypiers [Caryophyllia an- nularis, Columnaria oblonga, etc.. etc.) qui TER TER 503 y forment quelquefois des bancs continus de 4 ou 5 mètres de puissance, en conser- vant, pour la plupart, la position dans la- quelle ils ont vécu au fond de la nier. On a trouvé, dans YOolilhc moyenne, quel- ques végétaux , environ 130 espèces doZoo- phy tes , 60 de Radiaires , 40 d'Annélides, plus de 200 espèces de Mollusques, des In- sectes [Libellule) , des Poissons , des Rep- tiles et des Oiseaux. Parmi les espèces de Mollusques les plus communes, nous cite- rons le DiiCras arielina ; les Oslrea dilatata, Marshii, gregaria; le Trigonia clavellata ; le Melania Heddingtonensis; \eNerineaGodhal- lii ; les Ammonites perarmatus , plicatilis , Alhlcta, corenatus, anceps, omatus, triplica- tus, biplex; les Belemniles Puzosianus, has- tatus. Oolitne supérieure. Elle comprend lMr- gile de Kimméridge {Kimmeridge-Clay) et le Calcaire de Portland. L'Argile de Kim- méridge est formée de nombreuses cou- ches d'Argile bleue ou jaunâtre, alternant parfois avec des marnes et des marnolites coquillières, des marnes bitumineuses in- flammables, des conglomérats coquilliers, des calcaires arénacés ou magnésiens. Cette assise est assez bien représentée en France, au cap de la Hève, près du Havre, à Hé- court, près de Beauvais, etc. En Angleterre, elle acquiert une puissance de 200 à 250 mètres ; elle est caractérisée organiquement par Y Oslrea delloidea et par la Gryphcea vir- gula (ou Exogira virgula), qu'on y trouve eu abondance. Quant au Calcaire de Porlland{Porlland- ttone), qui termine la partie supérieure de la formation oolithique, il se compose géné- ralement d'une série d'alternances de cal- caires divers, oolitiques, compactes ou gros- siers, marneux ou sableux, contenant quel- quefois des rognons de silex. UOoliihe supérieure ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces de Végétaux, de Zoopbytes , de Radiaires et d'Annélides ; mais on y a trouvé une grande quantité d'espèces de Mollusques, des Poissons, des Reptiles et des Mammifères appartenant aux genres Palaeothcrium etAnoplotherium. Parmi les Coquilles caractéristiques ou les plus abondantes, on peut citer leGryphœa ; Del. {Exogyra virgula Goldf., Os- trea virgula Desh.); les Oslrea delloidea et expensa; la Trigonia conccntrica ; la Pho- ladomya Prolci ; la Pema plana; le Pecten lamcllosus ; le Solarium conoideum; les Am- moniles triplicatus, Lamberli , gigas; le Naulilus giganleuSy etc. On voit que Y Étage oolithique recèle une prodigieuse quantité de débris organiques, qui varient, pour la plupart, suivant les sous-étages. Parmi les Sauriens qu'on y trouve, paraissent, pour la première fois, les genres Megalosaurus, Teleosaurus, Pieu- rosaurus, Pœkiloplcuron, Rhacheosaurus, et diverses nouvelles espèces du genre Plero- dactyle, Reptile volant, dont nous avons déjà signalé l'existence à l'époque du Lias. On a aussi reconnu , dans le terrain oolithique , des traces non équivoques d'Oiseaux pa- raissant appartenir à l'ordre des Échassiers. TERRAIN CRÉTACÉ. Syn. : Terrain crayeux ; groupe crétacé. Ce Terrain est, comme le précédent, très étendu et très puissant. Il se présente, dans un grand nombre de localités, avec des ca- ractères variés. L'origine de son nom est due au Calcaire blanc, tendre et traçant qu'on appelle Craie et qui en occupe la par- tie supérieure. On peut dire, en général, que ce Terrain repose sur la plupart de ceux qui l'ont pré- cédé. En Angleterre , on le voit s'appuyer sur la formation oolithique , mais, sur quel- ques points de la France, il repose, non seulement sur le Terrain houiller, mais même sur le Terrain cumbrien, le plus an- cien, comme on sait, des Terrains sédimen- taires. Le Terrain crétacé se divise généralement en trois étages distincts, qui sont, d'après leur ordre d'ancienneté : 1° Vêlage des sables ferrugineux, 2° Vêlage glauconieux, 3° l'é- tage crayeux. Liage des sables ferrugineux. Syn. : Groupe wealdien; Formation wealdienne; Terrain ou Étage ne'ocomien , comprenant le Terrain aptien de M. Aie. d'Orbigny. Cet étage n'est connu dans tout son dé- veloppement qu'en Angleterre, où on le nomme Terrain de Weald, nom qui dé- 504 TE! signe diverses parties des comtés de Kent, de Surrey et de Susseï , où il a été particu- lièrement observé. Il y acquiert une puissance de 2 à 300 mètres, et se divise en trois as- sises, disposées comme il suit, en allant tou- jours de bas en haut : 1° Le Calcaire de Purbeclc, composé, dans la presqu'île de ce nom, de Calcaire arénifère pétri de Paludina vivipara et autres coquil- les d'eau douce. Ce Calcaire alterne fréquem- ment avec des couches de Marnes plus ou moins schisteuses. La puissance moyenne de cette assise est d'environ 75 mètres. 2° Les sables de Hastings (Hastings-sand), du nom d'une ville du comté de Sussex, aux environs de laquelle ils acquièrent une importance considérable. Cette assise est formée de sables, de grès, de marnes et de conglomérats presque toujours ferrugineux, avec amas d'Hydrate de Fer. Sa puissance moyenne est d'environ 130 mètres. 3° V Argile wealdienne proprement dite, qui alterne avec des lits marins de sable et de Calcaire coquillier. Ces diverses assises contiennent un certain nombre de coquilles presque toutes lacustres et fluviatiles, telles que Paludina vivipara, Melania tricarinata, Unio antiquus, Cyclas membranacea, Cypris spinigera , Valdensis et tuberculata. On y a trouvé des végétaux continentaux (Cycadées, Fougères, etc.), des Poissons d'eau douce, des débris d'Oiseaux , et divers genres de Reptiles parmi lesquels nous citerons seule- ment le Plesiosaurus , le Megalosaurus et Y Iguanodon, monstrueux Saurien qui devait avoir plus de 20 mètres de long L'étage des sables ferrugineux existe aux environs de Beauvais (Oise), avec des caractè- res à peu près semblables; mais, en général, il est représenté en France, en Suisse et dans plusieurs autres localités , par un dé- pôt correspondant auquel on a donné le nom de Néocomien. Ce dépôt est ordinairement composé deMarnes et de Calcaires arénifères, avec couches subordonnées de Sable et Grès quartzeux, souvent très ferrugineux. Ces dernières couches, contrairement à celles du groupe wealdien que nous venons d'indiquer, sont essentiellement marines. Elles contien- nent VHolaster complanatus ; la Trigonia alœformis; la Gryphœa aquila; la Plicatula asperrima ; les Nerinea Renauxiana elgigan- tea; le Cerilhium neocomiense; la Natica TER Coquandina; le Plerocera pelagi ; le Nauti- lus neocomiensis ; les Ammonites asper, an- gulicostatus, asperrimus, bidichotomus, neo- comiensis, Deshayesi,Dufrenoyi etGueltardi; les Crioceras Duvalii et V illier sianus ; les Toxoceras Requienianus, elegans et annula- ris; les Ancyloceras Renauxianus et sim- plex. Étage glanconleux. Syo. : Formation du Grès vert; Green-sand du Anglais, comprenant le Gault des Anglais ou Terrain albien de M. Aie. d'Orbigny, et le Ter- rain turonien du même auteur. Cet étage, nommé Grès verts par divers géologues, atteint quelquefois jusqu'à 200™ de puissance ; mais, ordinairement, il n'a pas plus de 20 à 30* d'épaisseur. Il peut se subdiviser en deux assises très distinctes par les fossiles qu'elles renferment. L'assise inférieure, nommée d'abord Gault, puis Terrain albien par M. Al. d'Orbigny, comprend la Glauconie sableuse de M. Bron- gniart, les Grès verts inférieurs de la perte du Rhône (Ain) et du cap de la Hève (Seine- Inférieure), les calcaires noirâtres de la mon- tagne des Fis (Savoie), etc. Celte assise est généralement composée de sables quartzeux plus ou moins chargés de Glauconie ou Sili- cate de Fer , qui leur communique une couleur verdâtre. Les principales roches subordonnées à ces sables verts qui, dans quelques localités, les représentent, sont des sables quartzeux micacés ou ferrugineux; des Grès quartzeux coquilliers ( Quader- sandstein des Allemands) ; des Argiles et des Marnes d'un bleu grisâtre , que les Anglais nomment Gault ou Galt. Les débris de fossiles sont excessivement nombreux dans ce Terrain, caractérisé sur- tout par l'abondance des Céphalopodes qu'il renferme, tels qu'Ammonites, Hamites, Scaphites et Turrilites. Parmi ces fossiles, nous citerons les Ammonites Archiacianus, auritus , Michclinianus , tuberculatus , mo- nile , alpinus, Beudanli, etc. ; les Hamites atlenualus, fiexuosus, Raulinianus, elegans Qlpunctalus; le Scaphites Ilugardianus ; le Turrilites aslerianus; le Crioceras crtsta- tus ; le Naulilus Bouchardianus , etc. Vassise supérieure de l'étaetglauconieux, nommée lorrain turonien par M. Aie. d'Or- TER TER 505 bigny , comprend , suivant ce géologue , la Craie chloritée; la Glauconie crayeuse de M. Uroiigni:1. rt ; le6rfès vert supérieur iVHon- (Calvados) , dTohaux (Yaucluse) et de la Sarthe ; la Craie tu fan de Rouen , du Havre et de la Sarthe ; la fraie à Bacu- lites de Valogne (Manche), etc. Parmi les nombreux fossiles que renferme ce Terrain, nous citerons : les Nau tilus an- gulatus , Archiacianus , radiatus; les Am- monites Deaumontianus, Manlellii, Rhotoma- gensis, varions; les Hamites cylindraceus et simplex; le Scaphites œqualis; les Baculites anceps et bifrons ; le Pecten quinquecostatus Sow. (ou Janira quinqaecostata d'Orb.); la Trigonia scabra ; VExogyra columba (ou Ostrea columba) , etc. On y trouve aussi des végétaux appartenant aux genres Fu- coïde, Zostérite, etc., des débris de Poissons et de Reptiles, et de nombreux Alcyons de formes très variée?, tels que le Syphonia py- riformis, VHallirhoacostata; etc. Liage crayeux. La Roche dominante de cet étage est la Craie blanche ou Craie proprement dite, presque entièrement composée de Carbonate de Chaux. Cette Craie, massive, tendre et traçante, présente, aux environs de Paris, une puissance qui dépasse 200 mètres ; sou- vent elle est mélangée d'une quantité plus ou moins considérable de Sabledontonladébar- rasse facilement par le lavage pour en fabri- quer du blanc d'Espagne. Ordinairement elle renferme, à sa partie supérieure, de nom- breux Silex pyromaques, soit en rognons, «oit en lits, qui fournissent la pierre à briquets et à fusils; mais, dans sa par- tie inférieure, la Craie cesse de contenir des Silei et devient marneuse. Elle prend alors graduellement une certaine dureté et passe même à l'état de pierre solide, sus- ceptible d'être employée dans les construc- tions. La Craie blanche est, suivant M. Constant Prévost, un précipité formé, probablement, loin des côtes et après le dépôt des parti- cules grossières suspendues dans les mê- mes eaux. Elle renferme un nombre consi- dérable de coquilles, parmi lesquelles on remarque, surtout aux environs de Paris, le Bclemnites mucrcnalus , le Plagiosloma rpinosvm, Y Ostrea vesicularis, les Terebra- tula Defrancii et octoplicata , le Crania Pa- risiensis, le Catillus Cuvieri (ou Inoceramus Cuvicri), VAnanchites ovatus , le Spatangus coranguinum. Les caractères généraux de la Craie sont variables, suivant les contrées ; ainsi la Craie de Maastricht, qui forme la partie la plus supérieure de l'étage crayeux, est un Calcaire grossier, jaunâtre, friable ou endurci, ren- fermant quelques rognons de Silex calcédo- nieux. On y trouve le Belemnilcsmucronatus, la Terebratuia Defrancii, la Crania Parisien- sis, VOslrca vesicularis, et un Reptile gigan- tesque, le Mosasaurus Hoffmanni, ensemble de fossiles qui rattachent évidemment cette assise à l'étage crayeux. On rapporte aussi à l'étage qui nous oc- cupe d'immenses dépôts de Calcaires for- mant une zone qui existe sur divers points de la France, et qu'on retrouve en Espagne, en Morée , dans l'Asie mineure, et même dans les deux Amériques. Ces Calcaires di- vers, plus ou moins solides, auxquels sont quelquefois subordonnées diverses autres roches, telles que Craie grossière , Argile, Lignite, Anhydrite, Gypse, Soufre, etc. , sont caractérisés sur quelques points, soit par de nombreux Rudistes ( Hyppurites, Sphérulites, etc.), soit par une grande abon- dance de Nummulites. Toutefois les géolo- gues ne sont pas d'accord sur l'âge de ces derniers terrains nummulitiques, et par con- séquent sur leur véritable position géologi- que, M. Raulin , qui a fait récemment un travail sur ce sujet, pense, avec MM. Tal- lavignes, Alcide d'Orbigny, etc., que la plupart des terrains nummulitiques corres- pordent à VÉtage parisien ou Éocène, et que, par conséquent, ils n'appartiennent point à VÉtage crayeux ( partie supé- rieure) , ainsi que l'admettent d'autres géologues. Enfin, la craie des environs de Paris, que les géologues considéraient autrefois comme immédiatement recouverte par l'Argile plas- tique , en est réellement séparée par un dé- pôt distinct, que nous avons décrit ailleurs avec soin , et pour lequel nous avons pro- pos le nom de Calcaire pisolithique , qui a été adopté. Ce dépôt consiste à Meudon , à Bougival, à Port-Marly, à Vigny, au Mont- Aimé, et dans beaucoup d'autres localités plus ou moins éloignées de Paris , en Cal- Ci $06 TER «&aire fréquemment pisolithique , quelque- fois arénacé, alternant avec des marnes, etc. Nous y avons trouvé et fait connaître, d'a- près la détermination de MM. Deshayes et d'Archiac, divers débris de fossiles marins, tels que quelques zoophytes et une ving- tsine d'espèces de Mollusques, considérés îous comme plus ou moins caractéristiques «lu Terrain paléothérien (Crassatella tumida, Corbis lamellosa, Lucina grata, etc.). Ces co- quilles, pour la plupart à l'étatde fragments, «taient en général difficilement détermina- feles; mais, depuis cette époque, de nou- reaux gisements de Calcaire pisolithique ont permis de découvrir un (à Falaise, etc.) plus ^rand nombrede ces fossiles, dont beaucoup sont mieux caractérisés. D'après un premier examen de M. Alcide d'Orbigny, qui pré- pare un travail à cet égard , il paraît évi- dent que la plupart des fossiles du Calcaire pisolithique se rapportent à des espèces nouvelles , caractérisant ainsi un petit ho- rizon géologique distinct , et qu'il faut pro- bablement placer dans l'échelle géognos- lique, au-dessus delà Craie de Maëstricht, à la partie la plus supérieure du Terrain orétacé, ainsi que le pensent plusieurs géo- logues, tels que MM. Élie de Beaumont, Aie. d'Orbigny, Grave, Hébert, etc. En général, l'étage crayeux, et particu- lièrement la Craie blanche, abonde en co- quilles marines. On y a trouvé quelques végétaux (Conferves, Algues, Cycadées, etc.), | îusieurs espèces de Poissons (Squalus, Dio- ëon, Murœna, etc.), des Reptiles {Tortues, Mosasaurus , Crocodiles , etc. ), et quelques traces d'Oiseaux ; mais il est entièrement $*\rts, 65. noidea, Planorbis Prevostinus , PlanorO rotundalus, Nerila globulas, Cerilhium va- riabile, Ostrea bellovacina et incerta, Terc- dina personata, etc A la base de ce dépôt , nous avons constaté la présence d'un con- glomérat composé de Craie et de Calcaire pisolithique , dans lequel nous avons trouve (au bas Meudon, au lieu dit les Montalets) des débris de plusieurs genres de Reptile:- et des dents de divers Mammifères, tels que Ânthracotherium , Lophiodon , Loutre > Renard, Civette, Écureuil. Cette décou- verte indique non seulement que divers genres de Mammifères terrestres existaient lors du dépôt de l'Argile plastique , mais encore que, selon toute probabilité, leur apparition a dû précéder la période pa« léothérienne. Après l'Argile plastique, dont la puissance varie entre 10 et 60 mètres, et à la partie inférieure de laquelle nous rapportons le Calcaire lacustre à Physes de Rilly, viennent trois assises marines très riches en coquilles,, savoir : 1° Les Sables glauconifères, caractérisés organiquement par la Nerita conoidea , et qui, aux environs de Laon , atteignent jus- qu'à 26 mètres de puissance. 2° Le puissant dépôt de Calcaires gros?- siersy composé de nombreuses couches ma- rines , à l'exception toutefois de quelques petits lits présentant un mélange de co- quilles marines et de coquilles d'eau douce, (Corbula, Natîcay Cerithium , Paludinay Lymnœa , etc.). Le Calcaire grossier, avec lequel sont bâtis une partie des édifices de Paris, con- tient un nombre prodigieux de MilliolUc* et de coquilles parmi lesquelles nous indi- quons seulement les suivantes , comme le? plus fréquentes ou les plus caractéristi- ques : Cerithium giganteum , lapidum et mutabile ; Turrilella imbricalaria ; Natica epiglotlina et spirata ; Ampullaria acula; Tercbellum convolulum; Ancillaria bucci- noides; Fusus Noe ; Volulacylhara et musi- calis; Roslellaria columbaria; Pyrula lœvi- gala; Trochus agglutinans; Cardium po« rulosum ; Vcnericardia imbricala ; Chama lamellosa; Pinna margaritacca ; Pcctuncu- lus pulvinatus ; Corbis lamellosa; Crassalelhi iumida; Lucina mutabilis , gigantea et la- mellosa; Nummulites lœvigala, etc. On y 503 TER - trouve aussi des débris de Végétaux (Zos- tera , Phyllites), de Reptiles (Tortues) et de Mammifères ( Palœotherium , Lophiodon, Anoplotherium ). 3° Les Sables et Grès dits de Beauchamps. Cette assise, dont la puissance dépasse quel- quefois 40 mètres , se compose principale- ment d'une masse de sable contenant, vers sa partie supérieure, des rognons ou même des bancs de Grès exploités depuis longtemps à Beauchamps, pour le pavage. M. d'Archiac, qui a fait un mémoire fort intéressant sur ce dépôt, y a reconnu 321 espèces de Mol- lusques. Sur ce nombre, 166 se retrouvent dans les assises inférieures, et 155 sont propres aux Grès dits de Beauchamps. Parmi les espèces les plus caractéristiques , nous citerons la Corbula angulata; la Cytherea cuneata; la Venericardia complanata; le Pectunculus depressus; YOstrea arenaria; le Trochus patellatus ; les Cerithium muta- bile, Hericarti, thiarella , tricarinatum et Lamarckii; les Fusus minor, subcarinatus et scalaris; la Pyrula lœvigata; VÂncillaria buccinoides ; VOliva Laumonliana , etc. Au-dessus du Grès de Beauchamps se pré- sente d'abord une assise de Calcaire d'eau douce (Calcaire deSt-Ouen, ou Travertin inférieur), très développée dans la Brie. Ce Calcaire contient un grand nombre de grai- nes de Chara medicaginula , divers genres de coquilles fluviatiles , telles que Lymnea longiscata , Planorbis rotundatus, Paludina pyramidalis, Cyclostoma mumia, etc., des débris de Poissons et d'Oiseaux, et des os- sements de Palœotherium. Enfin , l'étage parisien est couronné par un puissant dépôt de Gypse avec nom- breuses couches de Marnes et d'Argiles de diverses couleurs, où se trouve quelque- fois intercalée une nouvelle assise de Cal- caire d'eau douce (Travertin moyen ) , avec Silex caverneux ou meulières, qu'on exploite à La Ferté-sous-Jouarre pour en faire d'ex- cellentes meules de moulin. Ces Marnes cervent, dans quelques localités, à la fabri- cation des briques , des tuilts et de la po- terie. C'est dans le Gypse parisien qu'ont été découverts les nombreux débris de Mammifères terrestres à l'aide desquels l'il- lustre Cuvier , le créateur de l'ostéologie fossile , est parvenu à déduire la forme et a proportion de,s autres parties de ces TER animaux , et à reconstruire leurs squelettes entiers avec une précision telle, que les dé- couvertes postérieures d'autres fragments de ces mêmes animaux sont venues confir- mer tout ce que son génie avait pressenti. C'est ainsi qu'ont été restaurés les Palœo- therium , les Anoplotherium , etc., pachy- dermes qui se rapprochent du Tapir et du Rhinocéros. L'étage parisien est représenté dans di- verses autres contrées par des équivalents offrant des différences notables avec les dépôts des environs de Paris. Ainsi, en Angleterre, ces équivalents sont formés par des Sables et des Argiles (Argile de Londres), bien reconnaissables pour appartenir à cette époque, puisqu'ils contiennent une partie des Mollusques du Calcaire grossier pari- sien. Il en est à peu près de même en Bel- gique ; mais dans leYicentin, en Sicile et en d'autres lieux, ces équivalents, ou dé- pôts synchroniques , présentent des carac- tères plus différents encore, tout en appar- tenant au même âge. Quelques auteurs rapportent, avec doute, à l'étage parisien le célèbre dépôt de sel gemme de Wielizcka , eu^Pologne , qui ap- partient peut-être à l'étage des Molasses, et même à un niveau plus récent. « On estime, dit un géologue , que ce dépôt forme une masse de 400 kilom. de longueur sur 125 kilom. de largeur. Il y est déposé par couches stratifiées sur des lits d'Argile et de Grès. Les travaux d'exploitation vont jusqu'à 240 mètres de profondeur, s'étendent à 3,000 mètres en longueur et à 1,600 mè- tres en largeur. On y trouve des salles taillées carrément, soutenues par des piliers de sel et qui ont 100 mètres environ d'élé- vation. L'intérieur de ces souterrains si extraordinaires présente des chapelles ornées d'autels, de colonnes, de statues, de bancs en substance saline. Des écuries habitées par des chevaux, un escalier de plus de 1,000 degrés, sont également taillés dans le Sel. . On y trouve plusieurs lacs d'eau salée, sur lesquels on peut se promener en bateau.! 12 à 15,000 ouvriers, 40 à 50 chevaux, res- tent dans ces singuliers souterrains pendant plusieurs années sans en paraître incom- modés. » TER TER 509 Étage des Molasses. èya. : Partie inférieure du groupe Miocène de M. Lyell et du Terrain tertiaire moyen. Dans le bassin parisien , la base de cet étage est composée de Sables quartzeux quelquefois micacés d'une grande épaisseur, renfermant des bancs de Grès qu'on exploite à Fontainebleau, à Orsay , à Montmoren- cy, etc., pour le pavage de Paris. On y trouve des Ostrca flabcllula ; CytJierea niti- dula, lœvigata et elegans; Cerithium lamel' losum, ciistatum et mutabile, etc. A ces Sables et Grès succède un dépôt d'eau douce formé d'Argile, de Calcaire travertin , de Silex meulières ou molaires , dans lesquels on voit fréquemment quel- ques débris de végétaux, tels que graines de Chara mcdicaginula et heliclres ; Carpo- lithes ovulum ; Nymphœaarelhusa; Lycopo- dites squamatus ; et des coquilles lacustres, telles que Polamides Lamarckii; Planorbis cornea ; Hélix Lomani; Lymnea ventricosa et cornea y etc. Comme l'étage précédent , celui des Mo- lasses change plus ou moins de composition, suivant les localités. En Auvergne , il est représenté par des couches d'Arkose, de Métaxite, de Marnes et de Travertin, par- fois rose (environs de Bourges), d'autres fois tuberculaire, avec Grès pisasphaltique, veines de gypse, Schiste inflammable (Du- sodyle), susceptible d'exploitation. Sur quel- ques points de ces dépôts on rencontre des conglomérats presque entièrement formés de Cypris faba. Ces couches diverses con- tiennent de nombreux débris de Mammi- fères (Palœotherium, Antracotherium, Rhi- nocéros, etc.). On y a également trouvé des débris d'oiseaux, et, chose remarquable, des œufs et des plumes fossiles d'une parfaite conservation. Dans le Midi de la France, notamment aui environs d'Aix et de Narbonne, l'étage que nous décrivons est représenté par des Molasses (Grès quartzeux, mélangés de Marne, avec grains de Feldspath et de Mica); du Calcaire travertin parfois tuberculaire, des Marnes, des brèches calcaires, avec couches subordonnées de Lignite et de Gypse. A Aix , on y a trouvé abondamment des débris d'Insectes, et surtout de Pois- sons, en partie analogues à ceux du remar- quable dépôt de Montc-Bolca , en Italie , qu'on rattache à l'étage parisien. On rapporte également à l'étage des Molasses le Schiste sili< eux zootique de Bi- lin , en Bohême, que quelques géologues considèrent comme faisant peut-être partie soit des Faluns, soit même du Crag. Ce Schiste, appelé Tripoli, formant une couche étendue d'une puissance de 4 à 5 mètres, est employé depuis longtemps dans les arts sous forme de poudre pour polir les métaux. Le professeur Ehrenberg, en l'examinant avec un microscope puis- sant , a positivement reconnu qu'il est en- tièrement composé de carapaces siliceuses d'Infusoires auxquelles on a donné le nom de Gaillonella distans. La petitesse de ces animalcules est telle, et leur nombre si prodigieux, que pour en donner une idée il suffira de dire que chaque pouce cube de Schiste en contient plus de 411 initiions. Étage des Faluns. Syn. : Partie supérieure du groupe Miocène de M. Lyell et du Terrain tertiaire moyen. On nomme Faluns diverses couches for- mées presque en totalité de coquilles bri- sées dont on se sert pour amender les terres dans quelques localités , comme aux envi- rons de Tours et de Bordeaux. On rencontre les Faluns dans plusieurs autres parties du globe, notamment aux alentours de Vienne (Autriche), en Patagonie et en Australie, où leur puissance dépasse quelquefois 300 mètres. Ces dépôts coquilliers , qui ne se pré- sentent point aux environs de Paris, alter- nent parfois avec des couches d'Argile, de Marnes , de Calcaires grossiers , de Sables et Grès ferrugineux contenant des amas ou rognons d'Hydrate de Fer, et quelquefois du Bitume comme à Bastennes, près de Dax (département des Landes). C'est de cette localité qu'on tire presque tout le bitume employé en Europe. Indépendamment des fragments de Mol- lusques qui composent les Faluns, on y trouve aussi une innombrable quantité de coquilles entières plus ou moins bien con- servées et présentant une grande analogie avec les espèces qui vivent actuellement. Nous citerons surtout le Solen siliquarius; TER TER la Panopea Menardi ; les Cardium mullicos- latum et hians ; le Pectunculus glycimeris ; les Arca diluvii et barbata; VOstrea virgi- nica; le Trochus Bonnetti ; le Cerithium vulgatum; le Pleurotoma ramosa; les Cy- prœa sanguinolenta , leporina et coccinella; Je Cowus ponderosus; les Roslellaria pes- Pelicani et curviroslris , etc. On y a aussi reconnu des Poissons, des Reptiles et de grands Mammifères , tels que Dinotherium, Lophiodon, PJdnoceros, Mastodonte , Hippo- potame, etc. C'est à l'étage des Faluns qu'appartient le Calcaire d'eau douce de la célèbre butte ossifère de Sansan, près d'Auch (Gers), dans laquelle M. Lartet a trouvé un si grand nom- bre d'ossements fossiles de Mammifères, tels que Païœotherium Aurelianense ; Rhinocéros incisivus, brachypus et tetradactylus , Sus chœrolherium et lemuroides ; Felis antiqua, quadridentala et palmidens; Viverra zibe- thoides ; Amphiclyon major et minor ; Luira dubia; Taîpa major et minula; Mygale an- tiqua, etc., ainsi que des débris d'Oiseaux, de Tortues et autres animaux. Mais ce qui rend ce gisement très intéressant, c'est que M. Lartet y a découvert aussi des dents et des mâchoires de Quadrumanes appartenant à une espèce de Singes {Pithecus antiquus) du groupe des Orangs-Outangs, animaux dont on ne connaissait point encore l'exis- tence à l'état fossile. Étage du Crag. Syn. : Formation Pliocène de M. Lyell ; Terrain tertiaire supérieur ; Terrain quaternaire de plusieurs ge'ologues. Les Anglais ont donné le nom de Crag à un dépôt d'environ 10 mètres de puissance qui existe dans le comté de Suffolk. Il y con- siste principalement en une série de couches marines de sables quartzeux colorés en rou- geâtre par des matières ferrugineuses. Ces sables contiennent un grand nombre de dé- bris de Mollusques peu altérés, mais qui ont pris la teinte ocreuse des matières minérales qui les recouvrent. Tels sont le Fusus con- trarius, le Murex alveolatus, la Cypreacoc- cinelloides, la Volula Lamberti. L'étage du Crag forme de grandes accumu- lations sur divers points de l'Europe. En France, une partie de la Bresse, toute la vallée du Rhône jusqu'à la Méditerranée, en sont entièrement formées. Ce sont ordinaire- ment des couches de poudingueset galets avec sable quartzeux et argile limoneuse arénifère; mais le plus puissant dépôt de ce genre est celui qui constitue les collines sub-apenni- nes qui s'étendent sur les deux versants de la chaîne des Apennins. Il est généralement formé par des Argiles et des Sables alternant avec des Marnes et des Calcaires arénifères. Ces diverses couches, qui ne présentent plus les teintes rouges du dépôt de Suffolk, con- tiennent un grand nombre de coquilles parmi lesquelles nous citerons le Pectunculus gly- cimeris , la Panopea Aldrovandi , la Pinna nobilis , le Peclen jacobeus , la Venus ver- rucosa, la Roslellaria pes-Pelicani . la Cas- sidaria echinophora, le Buccinum muta- bile, etc. C'est à l'étage du Crag que se rapportent les nombreux débris de Mammifères qu'on trouve au val d'Arno supérieur, en Toscane, tels que Elephas meridionalis, Mastodon an- gustidens, Hippopolamus major, etc. On a pu constater la présence de l'étage du Crag dans diverses autres contrées d'Europe et le reconnaître jusqu'à la Nouvelle-Hollande, où l'on assure qu'il s'étend sur des surfaces d'une centaine de lieues carrées. Dans la description des divers étages du Terrain paléothérien , nous n'avons point parlé des végétaux fossiles , nous réservant de reproduire ici quelques paragraphes d'une intéressante thèse de botanique que M. Rau- lin vient de présenter et de soutenir à la Faculté des Sciences de Paris. Dans ce Mé- moire, intitulé : Sur la transformation de la Flore de l'Europe centrale pendant la période tertiaire, M. Raulin indique, sous forme de tableaux détaillés , tous les végétaux fossiles qui peuvent être rapportés, suivant lui, aux étages Eocène, Miocène et Pliocène. Puis, ne tenant plus compte que des familles qui ont au moins quatre représentants ou es- pèces dans l'un de ces trois étages, il ré- sume son travail par le tableau suivant : TER TER 511 Terrain Terrain Terrain ( DIVISIONS ET EMBRANCHEMENTS, FAMILLES. éorène. (Etage miocène. (Mlll.15.SC pliocène. J>.IIIMCII.) et t'ai uns.) 1 CrYpto1' n nie s iinipln'cncs. • • Algues. . . . * Champignons. . 15 fi ■t 2 6 5 t Mousses. . . . i 2 5 •2 Cr\plo°arncs acroccucs» • • • • Fougères. . . . ». Characc'es. . . 1 5 10 4 3 1 Nipacées. . . . 14 » > ~ Phanérogames monocotyleilones Palmiers. . . . 6 11 10 k Naïades. . . . 15 5 1 ( Apocyne'es. . . /Gamopétales. Ericace'es. . . . (. llicinées. . . . ■ » 9 » 9 s » 6 i / Malvace'es. . . 10 » *» / Acérinées . . . » 4 17 /Àngio«pormes. < Sapindace'es. . 8 » » / i [ Cellide'es. . . . 1 2 8 1 \ Platane'es . . . » 4 » [ [ ' Laurinées . . . » 4 S 1 \ J Protéacécs. . . 7 1 » 1 ». ! \Dialypcta1es.- Rhamnées. . . 5 » 11 4. Phanérogames/ J Papilionacees. . 20 7 G dicotylédones. . \ | Jnglande'es. . • ■ » 15 1 f Salicinées . . . > 2 13 / Quercinées. . . » 5 24 f \ Bn'tulinées . . . 1 1 8 l \ Myricées. . . . > 8 3 \ c Taxiuées. . . . > 5 10 NGymnospermes. Cupressinées. . Abiétiuées. . . 14 2 Ï22~ S 7 25 39 234 j D'après ce tableau , qui , ainsi que nous l'avons dit, ne comprend pas toutes les fa- milles non représentées par quatre espè- ces au moins dans l'un des trois étages paléothériques, on trouve les caractères sui- vants pour la végétation de chacun de ces étages. La Flore Éocène se compose de 127 espè- ces, dont 113 appartenant aux familles suivantes : Algues , Characées , Nipacées , Palmiers, Naïades, Malvacées, Sapindacées, Protéacées , Papilionacees et Cupressinées. La Flore Miocène, sur 113 espèces, en comprend 69 réparties parmi les Algues , Palmiers, Naïades, Apocynées, Acérinées, Platanées, Laurinées, Papilionacees, Quer- cinées, Myricées et Abiélinées. La Flore Pliocène enfin est composée, sur 259 espèces, de 221 rentrant dans les Al- P'ies, Champignons, Mousses, Fougères, Palmiers, Éricacées, llicinées, Acérinées, Celtidées, Rhamnées, Papilionacees, Juglan- dées, Salicinées, Quercinées, Bétulinées , Myricées, Taxinées, Cupressinées et Abiéti- uées. Chacune de ces trois Flore» a donc été caractérisée par des végétaux particuliers. TERRAINS D'ALLUVIONS. Syn. : Terrain de transport; Période alluviale de M. Cordier. Nous sommes enfin arrivés aux couches sédimentaires les plus modernes, celles qui forment les parties les plus superficielles de l'écorce terrestre , et qui sont aussi le plus universellement répandues sur nos conti- nents. Ces diverses couches alluviales occu- pent des positions relatives telles qu'on peut, au premier abord, les confondre. Eu effet, quelquefois elles s'enchevêtrent et se recouvrent réciproquement, paraissant n'ob- server aucune règle de superposition con- stante. Cependant on a pu reconnaître d'une manière positive que ces dépôts, générale- mentarénacés et incohérents, appartiennent à deux époques bien distinctes. De là leur division en deux étages nommés Alluvions anciennes et Alluvions modernes. Les pre- mières paraissent provenir de perturbations violentes, de causes beaucoup plus puissantes que celles qui agissent de nos jours ; les se- condes, au contraire, doivent simplement leur origine aux actions érosives actuelles, ou qui ont eu lieu depuis les temps histori- oues les plus reculés. 512 TER Étage des ailuvions anciennes. Syn. : Etage diluvien de M. Cordier; Diluviumàes géologues anglais; newer Pliocène ou nouveau Pliocène de M. Lyell; Terrain Clysmien de MM. Brongniarl et Huot; Terrain de transport et d'alte'rissement ; Terrain de transport an- cien, La composition des Ailuvions anciennes va- rie nécessairement selon la nature minérale des contrées qui en ont fourni les matériaux. En général, elles se composent de couches meubles, de fragments roulés provenant de toutes sortes de Roches, mêlés à des Sables, des Argiles ou des Marnes. Ces couches , d'une épaisseur variable, sont placées plus ou moins profondément au-dessous de la terre végétale, quelquefois même à la sur- face du sol. Leur principal caractère est d'être presque toujours accompagnées d'é- normes fragments de Roches , à angles émoussés , nommés blocs erratiques , dont quelques uns présentent des volumes très considérables : il en est qui ont jusqu'à 20 mètres cubes. Les cailloux roulés et les blocs erratiques recouvrent une grande partie de notre con- tinent; on les rencontre sur des plateaux ou des montagnes si élevés, qu'il est impossible de supposer qu'aucun cours d'eau, mû par les forces actuelles les plus puissantes, ait jamais pu atteindre à de pareils ni- veaux ; en sorte que ,. pour expliquer leur transport, il faut nécessairement admettre un violent cataclysme ayant produit de grands accidents d'érosion , et qui, sous l'influence de puissants courants , aurait dispersé ces détritus roulés à des distances et à des hauteurs plus, ou moins considé- rables. On remarque, dans la vallée de la Seine, au-dessus du niveau de la rivière, une zone d'Alluvions anciennes dont la. largeur atteint sur quelques points plus d'une lieue (Saint- Germain, Boulogne, Sablonville, etc.). En examinant avec soin ce dépôt, on reconnaît qu'il contient, non seulement des blocs de Grès provenant de l'Argile plastique des environs de Montereau.et des fragments de presque» toutes les Ro.cli.es du plateau tertiaire parisien, mais encore du Calcaire jurassique qui vient évidemment de la Bourgogne, et même des délritus de Granité, de Syénite , de Porphyre et de Gneiss, identiques avec TER ceux des montagnes du Morvan (Nièvre), d'où ils ont été charriés. Tout porte à croire que ces dépôts et leurs analogues, qu'on trouve à peu près partout, ne sont autre chose que le résultat du dernier cataclysme, quia mis fin à la période paléothérienne, en produisant une érosion générale. Ailleurs, dans le Nord de l'Europe, les blocs erratiques sont répandus par myria- des. Ils se montrent par traînées longitudi- nales affectantgénéralement une direction à peu près nord et sud. Ils sont ordinairement en Granité, Gneiss, Porphyre, plus rarement en Calcaire. En étudiant la nature minérale de ces masses enfouies souvent dans les Ai- luvions qui nous occupent, on a pu leur re- connaître des caractères identiques à ceux des Roches qui constituent les montagnes de la péninsule Scandinave, et constater ainsi leur point de départ. Le mode de transport de ces blocs, quel- quefois considérables, ainsi que ces masses de cailloux roulés qui couvrent surtout les parties nord de l'ancien comme du nouveau monde, ont été le sujet de grandes discussions, et, de part et d'autre, on a conçu des hypo- thèses plus ou moins ingénieuses, mais dont aucune n'explique le fait d'une manière bien satisfaisante. C'est ainsi que quelques géolo- gues pensent que les blocs erratiques ont été transportés par des bancs de glaces dé- tachés des glaciers et poussés avec violence vers le sud. Quand la fonte avait lieu, les Roches , devenues libres , se précipi- taient au fond des eaux, sur des plaines, des vallées ou des montagnes sous-marines. Ces masses seraient restées là jusqu'à ce qu'un soulèvement ou la retraite des eaux fussent venus les mettre à sec. D'autres au- teurs supposent, au contraire, que ces blocs ont pu être charriés par un énorme courant, dont l'extrême rapidité et la puissance ac- crue par la masse de matières terreuses qu'il tenait en suspension suffisaient pour vaincre l'action de la gravité sur les blocs erratiques et les empêcher de tomber ailleurs que sur les digues qu'ils rencontraient dans leurs parcours; en sorte qu'ils pouvaient se disperser à, des distances et à des hauteurs plus ou moins considérables, selon leur vo- lume et leur proximité du centre du courant qui les avait détachés. Enfin, , divers géologues, ne trouvant TER pas ces hypothèses suffisantes p.mr rendre compte d'un phénomène si général , et pour expliquer le transport des blocs erratiques, appellent à leur aide un ordre de choses presque surnaturel, bien que possible, d'a- près quelques astronomes 11 ne s'agirait de rien moins que du choc ou du passage d'une comète dans le voisinage de la terre. L'at- traction de cet astre errant, augmentant alors eu raison de sa proximité, aurait déter- miné sur la terre de grands déplacements dans les eaux de la mer, d'où seraient résul- tés i\es courants immenses qui auraient dé- taché et entraîné, à des distances considé- rables , cette masse de matériaux divers constituant l'étage des alluvions anciennes. C'est à ces mêmes alluvions qu'on rap- porte les gîtes stannifères du Cornouailles , dont le gisement originaire doit être rap- porté au terrain granitique ; les dépôts auro- platiniféres qu'on exploite sur le versant occidental des monts Ourals ; les dépôts si renommés du Brésil, de la Colombie, de la Californie, et enfin tous les dépôts gem- mifères formés de cailloux roulés, parmi lesquels on trouve divers métaux précieux , accompagnés d'Émeraudes, de Topazes, de Corindons et de Diamants, détachés de leurs gisements originaires par l'action com- binée des agents érosifs. Les alluvions anciennes renferment une grande quantité de Mammifères fossiles, dont les uns ont leurs congénères parmi les ani- maux actuellement vivants, mais dont plu- sieurs genres et un grand nombre d'espèces n'ont point leurs représentants dans la na- ture animée. Telles sont plusieurs espèces de Mastodontes , do Rhinocéros, le Megaihe- rium et le Megalomx, sorte de Tatou géant. Parmi les débris organiques trouvés dans la vallée de la Seine, nous "itérons VE'ephas primigenius et le grand Élan d'Irlande (?er- Q'ganleus , espèces également perdues. C'est à l'étage que nous décrivons que se rapportent les remarquables dépôts ossi- fères des côtes de la Sibérie, où l'on a trouvé YElephas primigenius ou grand Mammouth, et le Rhinocéros tichorinus, qui, bien qu'en- fermés depuis des milliers d'années dans des limons et des argiles arénacées, avaient encore leur cadavre dans un tel état de con- ser\aiion que les Chiens en ont pu manger la rhair; ce qui autorise à conclure qu'ils i. lu. TER 513 ont été saisis par la gelée immédiatement après leur mort. On rapporte également aux alluvions an- ciennes une partie des dépôts ossifères que renferment certaines cavernes. Pour tout ce qui concerne ce sujet, nous renvoyons le lecteur au remarquable article Grotte et Cavernes, que M. Desnoyers a inséré dans ce Dictionnaire. Étage des alluvions modernes. Syn. : Terrain post-diluvien ; Post-diluvium . Période jovienne de M. Al. Brongniait; Terrain de l'époque actuelle; Terrain récent. Ce dernier étage comprend tous les dépôts qui se sont, formés depuis le commencement de la période actuelle, pendant les temps historiques, et ceux qui se forment actuel- lement sous nos yeux. Il présente des pro- duits très variés, résultant, en général, de la désagrégation de toutes sortes de roches, et des éboulements que produisent les eaux en s'infiltrant dans le sein de la terre. Dans les contrées montagneuses, au pied des escarpements et sur les rivages où la mer bat les falaises , nous voyons tous les jours se former des accumulations d'éboulis composés des débris de roches que la pluie, la gelée et les autres agents érosifs tendent sans cesse à désagréger. Souvent ces dépôts- présentent des infiltrations de matière cal- caire ou ferrugineuse, faisant l'office d'un ciment qui les solidifie avec le temps, don- nant ainsi naissance à des brèches ou à des poudingues, selon que les fragments son?, anguleux ou roulés. Il existe sur divers points des dépôts de nature différente : ce sont des eaux ma- récageuses , stagnantes , dans lesquelles la tourbe se forme journellement, avec d'autres Jépôts plus ou moins boueux. Ces dépôts tourbeux et boueux, qui devaient être beaucoup plus nombreux au commen- cement de l'époque actuelle , puisque les défrichements en ont fait disparaître un très grand nombre, contiennent une multitude d'ossements appartenant, le plus souvent , à des espèces vivantes, et, chose digne de re- marque , quelquefois encore à des espèces perdues. D'un autre côté , on sait que les cour3 d'eau charrient et déposent des sédiments, soit sur le fond des vallées qu'ils parcou- 65 514 TER rent,soit jusqu'à leur embouchure, ou même aans la mer, donnant ainsi naissance à des Jles nouvelles ou à des Deltas plus ou moins considérables. Ailleurs les mers amoncèlent, sur quelques points de la côte ou dans leur sein , des amas de galets , des bancs de sa- Lles, qui forment des écueils dangereux pour la navigation. Quelquefois ces dépôts aré- riacés sont poussés sur les plages basses de l'Océan ; là, les vents dominants s'en empa- rent, et les transportent dans l'intérieur des terres , sous forme de traînées de monticules qu'on nomme dunes. Dans certaines contrées, il se forme sur le rivage des dépôts de débris de coquilles plus ou moins arénacés , et qui se solidifient à l'aide de la précipitation du carbonate de Chaux que les eaux tiennent en dissolution. C'est ce qu'on voit, par exemple , sur les côtes de la Morée , de la Sicile, et surtout de la Guadeloupe, où l'on a trouvé, incrusté dans un dépôt coquillier, un squelette de femme , probablement de race caraïbe. Les dépôts marins] les plus remarqua- bles correspondant à cet étage sont ceux qui résultent de l'accumulation de cer- tains Mollusques qui vivent en familles, et surtout de Polypiers. Ces petits animaux, par leurs sécrétions calcaires et l'accumu- lation de leurs dépouilles , produisent d'im- menses bancs ou récifs, qu'on trouve surtout en grand nombre dans les mers de la zone intertropicale. Enfin, on rapporte aussi aux alluvions modernes les dépôts de tufs calcaires ou tra- vertins , ainsi que d'autres concrétions cal- caires ou siliceuses que déposent certaines sources minérales, ou encore qui se forment par suintement dans les grottes et cavernes, en donnant naissance aux stalactites et aux Stalagmites. C'est dans ces cavernes qu'on trouve diverses concrétions mêlées à des cailloux et à des limons, au milieu desquels gisent des accumulations d'ossements de Mammifères la plupart carnassiers , et dont beaucoup appartiennent à des espèces perdues. Ces ani- maux faisaient sans doute leur demeure de ces retraites souterraines, comme semblent l'indiquer les masses d'Album g rœcum qu'on y trouve, et qui ne sont autre chose que le produit de leurs déjections. On rencontre ussi dans ces cavernes d'autres débris d'à- [ TER nïmaux , qui , probablement , servaient de proie aux premiers; car on a trouvé des os rongés et entamés, sur lesquels on dis- tingue parfaitement les traces non équivo- ques de dents d'animaux carnassiers. Plu-: sieurs cavernes ont offert, mêlés à des dé-' bris d'animaux d'espèces perdues , des osse- ments humains et des fragments de poteries, grossiers produits de l'industrie des premiers hommes. M. Desnoyers {Voy. l'article glottes et cavernes déjà cité ) et divers autres géo- logues considèrent cette singulière asso- ciation comme le résultat de plusieurs causes fortuites , non simultanées , posté- rieures au comblement de la plus grande partie des cavernes, et pouvant indiquer des dépôts et des remaniements plus moder- nes. Ici finit la description des Terrains suc- cessivement formés par la voie aqueuse. Notre but était de mettre en relief les traits les plus saillants des étages qui les compo- sent. Pour compléter ce précis géognostique, nous n'avons plus qu'à exposer, d'une ma- nière succincte et chronologique , l'appari- tion et la description des principaux produits ignés, qui, à toutes les époques, sont sortis de la masse centrale , à travers les Ter- rains sédimentaires qu'ils ont souvent bou- leversés , et sur lesquels ils sont Yenus quelquefois s'épancher. TERRAINS PLUTONIQUES on D'ORI- GINE IGNÉE. Syn.: Terrain pyrogène , comprenant les Terrains granitique , pyroïde et volcanique ou vulca- nique de divers géologues ; Dépôts massifs ou ignés de M. Boue. Ainsi que nous l'avons énoncé, les roches qui constituent ces Terrains se trouvent mê- lées ou intercalées avec les masses stratifiées de toutes les époques , et particulièrement des époques anciennes. Elles portent tousles caractères de roches émanées du sein de la terre à l'état de fusion ignée. On les trouve enclavées dans le sol primordial et dans les Terrains sédimentaires, soit sous la forme d'amas transversaux formés par injection à travers les fentes provenant des dislocations de l'écorce terrestre, soit en accumulations stratiformes et indépendantes, résultant d é- ruptions plus ou moins répétées à la surfane. L'aspect et la texture de ces roches ignées TER TER 515 font eicessivement variables. Ces diffé- rences paraissent résulter de l'absence ou de la présence d'un certain nombre d'éléments composants, comme aussi de circonstances diverses qui ont présidé à leur refroidisse- ment; auss: voit-on quelquefois la même roche, pour peu qu'elle ait quelque étendue, présenter des variétés d'aspect et de compo- sition auxquelles on serait tenté d'assigner des noms différents, si , au lieu de s'occu- per de la masse entière, on portait son at- tention seulement sur quelques unes de ses parties. Quant à luge de ces mêmes ro- ches, il est souvent très difficile de le déter- miner avec précision. En effet, les pro- duits ignés ne peuvent pas être aussi rigou- reusement classés que les produits aqueux; car la stratification et les fossiles, bases de la classification des roches sédimentaires, n'existent pas dans la presque totalité des matières ignées. Cependant , comme ces dernières correspondent, généralement, à des époques distinctes des Terrains sédi- mentaires qu'elles ont traversés, et qu'elles présentent d'ailleurs des caractères minéra- logiques qui les distinguent selon qu'elles appartiennent à des époques plus ou moins anciennes , on a pu , en combinant les ob- servations faites en diverses contrées, éta- blir leur ordre d'ancienneté d'une manière positive, bien que générale. On conçoit que les limites de notre cadre ne nous permettent pas de donner ici une description détaillée des principales roches ignées; aussi à l'exemple de plusieurs géo- logues, nous les réunirons toutes en quatre groupes distincts, qui sont , d'après leur ordre chronologique, les Terrains granitoïde, porphyroxde, trachyto-basallique, et lavique ou volcanique proprement dit. TERRAIN GRANITOÏDE. Ce groupe , principalement caractérisé par la prédominance du Granité et de la texture granitoïde, comprend aussi des Syé- nites, des Dioriles, des Pegmatites, etc. Toutes ces roches constituent des enclaves, ou amas transversaux coupant les plans de stratification des assises du Terrain primi- tif, à la partie supérieure duquel on les voit affleurer. Quelquefois même elle se prolon- gent assez avant dans les anciens Terrains maires. En général, elles se présen- tent dans de larges fissures plus ou moins étendues, fissures par lesquelles s'est épan- chée la matière liquide et incandescente qui en a rempli les intervalles. Le Granité , composé de Feldspath , de Quartz et de Mica, est la roche la plus abon- dante qu'aient produite les épanchements des premiers âges. Outre les montagnes et pla- teaux considérables qu'il forme à la surface de la terre, on le cite encore en énormes filons oudykestraversantquelquesanciensTerrains sédimentaires, ce qui indique qu'il est sorti à différentes époques. A raison de son éten- due , qui va quelquefois jusqu'à 30 et 40 lieues carrées, le Granité a participé à tous les mouvements de dislocations qui ont agité l'écorce terrestre; cela devient évident en présence des nombreux filons qui le tra- versent, et dont la nature diverse et la for- mation postérieure peuvent, en quelquesorte, retracer l'histoire et indiquer l'âge de ces dislocations. Ces filons, qui s'entrecoupent souvent, sont stannifères, cuivreux, plom- bifères, etc. Les substances métalliques se trouvent généralement dans le Granité; il faut en excepter cependant l'Étain de la Saxe , de Cornouailles , et les minerais de Plomb duTyrol. Quelques variétés de Granité, exposées à l'action de l'air et de l'eau, se désagrè- gent facilement, par suite de la décompo- sition de l'élément feldspathique. C'est à cette circonstance que sont dus les blocs ar- rondis qui couvrent alors le sol, et qui sont quelquefois empilés les uns sur les autres de la manière la plus bizarre. La Syénile est, après le Granité, la roche la plus importante du Terrain qui nous oc- cupe. Elle présente des variétés de composi- tion qui la font changer d'aspect; et, comme le Granité, elle constitue des enclaves con- sidérables. A Syène, en Egypte, elle forme une bande transversale à la direction du Nil , qui s'étend de l'est à l'ouest sur une soixantaine de lieues. La Syénite est moins susceptible de décomposition que le Granité, et l'on remarque qu'elle ne contient pas de filons métallifères. Les autres roches du Terrain granitoïde ont bien moins d'importance que le Granité et la Syénite : ce sont principalement des Pegmatites et des Dioriles, formant aussi des amas transversaux. La première est , ea 516 TER quelque sorte, un Granité sans Mica : c'est , quart), min. — Nom donné par Breithaupt à l'une des espèces du Feldspath à formes tétartoédri- ques. Ce mot est synonyme d'Albite. Voy. feldspath. (Del.) TETE. zool. — Voy. squelette. TETHE A et TETIIÏA. polyp. — Voy. tethya. *TETHINA (tvjG^, nourrice), ins. — M. Curtis (Guide to an arrangement of Bu- tisle Insects, 1838) indique sous cette dé- nomination un genre de Diptères, de la fa- mille des Athéricères, tribu des Muscidées, qui ne comprend qu'une seule espèce pro- pre à l'Angleterre. (E. D.) TETHROPS (Wrpa, quatre; dfy, œil), Kirby, Hope, Stephens (A System Cat., I, p. 199). ins. — Synonyme de Anœtia Dej., ou lolyopsia Mulamt. (C.) TETI1YA. polyp.— Genre de Spongiaires établi par Lamarck pour certaines espèces de formes tubéreuses ou subglobuleuses très fibreuses intérieurement. (Duj.) TÉTHYDES. moll., tunic— Nom donné par M. Savigny au premier ordre des Asci- dies, comprenant dans une première famille les Ascidies simples et les Ascidies compo- sées, et, dans une deuxième famille, les Luins et les Pyrosomes. (Duj.) TETHYUM. moll. — Nom donné par Bohadsch à diverses Ascidies, telles que VA, gelatinosa et VA. intestinalis» TÉTIIYS. moll. — Genre de Mollusques gastéropodes nus et marins de l'ordre des Nudibranches, établi par Linné et étudié anatomiquement par Cuvier. (Duj.) TETILLA. bot. ph.— Genre de la petite famille des Francoacées, créé par DeCandolle (Prodr., vol. IV, p. 667) pour une plante herbacée annuelle, du Chili. Cette plante est le Telilla hydrocotylœfolia DC. (D.G.) TETRABALNA. infus. —Sous-genre de Cryptomonas , établi par M. Dujardin pour des espèces vivantes agrégées par quatre, sans cependant être réunies, comme les Volvo- ciens, dans une enveloppe commune. (Duj.) TETRABOTHRUJM (Wrpa, quatre; £o0ptov , suçoir), helm. — Rudolphi appe- lait Tétrabothriens ( Tetrabothrii) un petit nombre de Bothriocéphales à tête inerme et munie de quatre ventouses foliacées. M. de B!ainville(Dîcf. dessc.nat., t.LVII, p. 619) en a fait un genre sous le nom de Télrabo- thrium. M. de Blainville a étudié ce genre d'après une espèce parasite du Renard qu'il nomme T. vulpis ; les autres sont les T. macrocephalum, auriculaiumet tumidu- lum, dont M. Dujardin fait sa deuxième section des Bothriocéphales , sous le nom de B. anthoides. (P. G.) TETRABRANCBTATA («rpa, quatre; 6p*yxta> branchies), moll. — Nom donné par M. Owen au deuxième ordre des Cé- phalopodes, comprenant les deux familles des Ammonites et des Nautilides. (Duj.) TETRACANTHICUS ( xerp* , quatre; axavGa, épine), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Hydrophyliens, éta- bli par Hope ( Coîeopterisfs manual , t. II, p. 126 ) sur YHydrophilus Senegalensis Dej. TÉTRACARPÉE. Tetracarpœa ( re'rpot pour TtTTccpa, quatre; xap-rro's, fruit), bot. Ht TET TET 527 — Genre de la famille des Dilléniacées, tribu des Dilléniées, formé par M. W. Hooker (Icônes, tab. 2t3l) pour un arbrisseau de pe- tite taille de la Tasmanie, dont les fleurs blanches, en grappe terminale, sont tétra- mères, diplostémones, et donnent quatre follicules polyspermes. C'est de ce dernier caractère qu'a été tiré le nom générique. L'espèce unique du genre est le Telracarpœa tasmaniana Hook. (D. G.) TETRACARPLM, Mœnch. bot. ph. - Synonyme de Schkuhria Roth, famille des Composées-Sénécionidées. ♦TETRACAULODON. mam. foss.— Voy. MASTODONTE. (L...D.) TETRACELIS (rerpa, quatre; waXtç, œil ou tache), helm. — Nom donné par M. Ehrenberg à un genre de Planaires. TETRACELLION. bot. th.— M. Turcza- ninow a désigné quelquefois, sous ce nom, un genre très curieux de Crucifères que lui- même a publié sous le nom de Tctrapoma. Ce dernier nom est donc le seul admissib e. Voy. TKTUAPOMA. (D. G.) TÉTRACÈRE. Telracera ( Trrpa pour TErryo-., quatre , x/paç, corne), bot. ph. — Genre linnéen de la famille des Dilléniacées, tribu des Dilléniées, formé d'arbres et d'ar- brisseaux souvent grimpants, qui croissent dans toutes les contrées tropicales. Les espè- ces de Tétracères aujourd'hui connues sont au nombre d'environ quarante; car De Can- dolle en a décrit vingt-trois dans le premier volume de son Prodrome (p. 67), et, plus récemment, M. Walpers en a relevé seize nouvelles, dans son Repertorium. Parmi ces plantes, nous citerons, comme l'une des plus anciennement -onnues, le Tetracera volubilis Lin., qui croît dans l'Amérique du Su 1. et, comme l'une des plus curieuses, le T. almfolia Willd., dont la sève coule, dit- on, par les incisions avec assez d'abondance pour pouvoir servir de boisson. (D. G.) TÉTRACÈRES. Tetraceiata (tirpa, qua- tre ; Mpoç, corne), moll. — Première fa- mille des Polybranches de M. de Blain ville , correspondant a celle des Nudibranches de Cuvier. (G. B.) TETRACI1A (r/rpa^a, par quart, en quatre), ins.— Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Cicindélites mégacépha- lidef , attribué à Westwood par Hope (Co- leopieiisL's manual, 2 , p. 7), et adopté par Lacordaire (Revision de la famille des Cicin- délides, 1840, p. 20). Ce genre est composé en grande partie des Mcgacephala ailées de Lat. et Dej., et renferme 37 espèces : 35 sont américaines, 1 est africaine, et 1 appar- tient à la fois à l'Afrique , à l'Europe aus- trale et à l'Asie mineure. Telles sont les T. 4-signata Dej. ; Euphralica 01. ; Carolina, Virginica Lin.; femoralis , Marlii Py. ; fulgida, bilunata, testitudineaK\., etc. Ces Insectes sont nocturnes. Ils se retirent pendant le jour au fond de galeries souter- raines, qu'ils creusent aux pieds d'arbres avoisinant les eaux. (C.) * TETRACII^ETA (r/rpa, quatre ; x«''t»?, chevelure), bot. cr. — Genre de Bacilla- riées , indiqué par M. Ehrenberg (Berl. d. Berl. Ak., 1S44). (G. B.) *TETRACHILiE. ins. — Subdivision des Pyrahdes , d'après Hubner. (E. D.) TÉTRAC»IE(T£Toa pourT£TT«pa, quatre; âxpvî, pointe), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Notorhizées, tribu des Sisym- briées, formé par M. Bunge (Calai. Semin. hort. Dorpat.y 4836) pour une petite plante herbacée annuelle , des bords de la mer Caspienne, à très petites fleurs blanches, sessiles. Son nom générique est tiré de ce que sa silique, courte, un peu arquée, est terminée par quatre cornes ; de là aussi son nom spécifique de Telracme quadricornis, Bunge. (D. G.) TÉTRACHNE (rerpa pour f n-Tapa, qua- tre ; âxvvî, glume). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Festuca- cées, formé par M. Nées d'Esenbeck (Florœ afr. auslr. illustrationes monogr., vol. I) pour un Gramen gazonnant, du cap de Bonne-Espérance, dont les épillets sont re- marquables en ce que , parmi leurs fleurs imbriquées, les deux inférieures stériles, et réduites chacune à une foliole, jointes aufi deux valves de la glume, feraient croire à l'existence d'une glume quadrivalve ; de 14 le nom du genre. L'espèce type est le Tea trachne Dregei Nées. (D. G.) TETRACIVEMUS. ins. — Genre de Ifi tribu des Chalcidiens, groupe des Encyr- tites, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Westwood (Mag. nat. hisl., vol. I), j et caractérisé surtout par des antennes de , huit articles, dont les troisième, quatrième ; et cinquième très petits, émettant une Ion- 528 TET gue branche , de même que le sixième. Le type est le T. diversicornis Westw. (Bl.) *TETRACRINUS (t£'tP«, quatre; xpf- vo? , lis ). échin. — Genre de Crinoïdes fos- siles établi par M. Austin (Ann. Nat. Hist., XI, 1843). (G. B.) TÉTRACTIS, Reinwardt. bot. ph. — Synonyme d'Enhydra, Lour., famille des Composées-Sénécionidées. (P. D.) * TETRACYCLUS (rkP«f quatre; xv- x\oit cercle), bot. cr. — Genre de Bacil- lariées, indiqué par M. Kiltzing (Die Kie- selschaligen Bacillarien, 1844). (G. B.) TETRADACTYLES. Tetradactyli. ois. — Nom donné par Vieillot à un groupe d'Échassiers, qui ont les pieds pourvus de quatre doigts. (Z. G.) *TETRADACTYLUS. rept.— Péron, et après lui MM. Duméril et Bibron, se sont servis de ce mot pour indiquer un genre de Reptiles de la famille des Scinques , mais qui est plus voisin du Seps que des Scinques proprement dits. La seule espèce connue vit à la Nouvelle-Hollande. C'est le T. de- cresciensis de Péron , nommé Seps Peronis par M. Fitzinger. (P. G.) TÉTRADÉCAPODES. Telradecapoda (T£Tpa pointe, crochet), bot. pd. — Genre de la famille des Portulacées , tribu des Dryadées, formé par M. Pceppig [Fragm. synops., p. 26) pour un arbuste des Andes du Chili, à branches aphylles, épineuses au sommet; à fleurs dioïques , apétales, diandres; qui a reçu le nom de Tetraglochin strktum Pœpp. (Margyricar- pus alatus Gillies). (D. G.) TETRAGNATHE. Tetragnatha {rixP»t quatre ; yvâGo, , mâchoire ). arach. — Genre d'Aranéides , de la tribu des Arai- gnées , établi par Walckenaër et adopté par tous les aptérologistes. Une trentaine d'es- pèces représentent ce genre, dont la Tétra- gnathe étendue, TelragnalhaextensaWà\ck., peut être considérée comme le type. Cette espèce n'est pas très rare aux environs de Paris. (H. L.) TETRAGONA (W-pa , quatre ; y»vo; , angle), Gory , Percheron, ins. — Syno- nyme de Agestrala Eschscholtz, Burmeister, ichaum. (C.) ♦TETRAGONA {-ctxpa, quatre ; yuvos , angle), ins. — Latreille avait d'abord formé sous ce nom une division particulière aux dépens du genre Melipona; mais elle n'a point été adoptée. Voy. mélifonites. (Bl.) *TÉTRAGOIVELLE. Tetragonella (dimi- nutif de Tetragonia). bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées , tribu des Aizoï- d"é«s, créé par M. Miquel (m Planlœ Preis- sianœ , vol. I, pag. 2i5) pour une plante herbacée de la Nouvelle-Hollande , qu'il nomme Tetragonella amplexicoma. Ce genre esf voisin des Telragonia et Galenia. (D.G.) TÉTKAGOME. Tetragonia ( xtrpa pour Tj'xTapa, quatre; ywvfa, angle), bot. pu. — Genre de la famille des Portulacées, tribu des Tétragoniées , qu'il forme à lui seul ; créé par Linné pour des plantes herbacées annuelles ou sous- frutescentes , qui crois- sent dans les îles de l'hémisphère austral; dont les feuilles sont charnues, planes, al- er m "u opposées ; dont les fleurs apétales, T. XII. le plus souvent mono-pcntandres, donnent pour fruit une drupe ou une noix revêtue par le tube calicinal adhérent, dont les an- gles lui forment des cornes ou des ailes lon- gitudinales. On connaît aujourd'hui 14 ou 15 espèces de ce genre, dont la plus inté- ressante est la Tétragonie étalée, Tetrago- nia expansa Ait. Cette plante annuelle croit à la Nouvelle-Zélande et au Japon. L'atten- tion des Européens fut attirée sur elle par Cook , qui reconnut en elle un excellent antiscorbutique , et qui en tira un très bon parti pour son équipage attaqué du scorbut. Depuis cette époque, on l'a introduite en Europe , et on a reconnu qu'elle peut riva- liser pour la bonté avec l'Épinard, et que sa culture présente quelques avantages re- lativement à celle de cette dernière plante potagère. Aussi la Tétragonie a-t-elle pris place maintenant dans nos jardins potagers, où elle est connue sous le nom û'Épinard de la Nouvelle-Zélande. (P. D.) TÉTRAGONIÉES. bot. ph. — Voy. por- tulacées. TETRAGONOCARPUS , Commelyn. bot. ph. — Synonyme de Telragonia Lin. TÉTRAGONOCÉPHALES. Telragono- cephali. ins. — Synonyme de Coréites, em- ployé par MM. Amyot et Serville. (Bl.) *TETRAGONODERES (Terpaycovo;, qua- drangulaire ; $tp* , cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Carabi- ques SjUbulipalpes, créé par Dejean (Specics général des Coléoptères, t. IV, p. 485), et composé d'une trentaine d'espèces prove- nant de l'Amérique, de l'Afrique et de l'A- sie {Ind. or. ). Nous citerons seulement les T. quadrum , fasciola F., etc. (C.) *TETRAGONOLEPIS (rcTpaywvoç, qua- drangulaire; ).£7ïtç, écaille), poiss. — Genre éteint de Poissons Ganoïdes , établi par M. Agassiz dans la famille des Lépidoïdes homocerques , et caractérisé spécialement par des dents en massue, non échancrées, et sur plusieurs rangées. Les espèces en sont abondantes dans le lias , et quelques unes se rencontrent aussi dans les autres étages jurassiques. (E. Ba.) TÉTRAGONOLOBIER. Tetragonolobus (t£tp*/uvo;, quadrangulaire; >oÇoç, légume). bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses- Papilionacées, de la tribu des Lotées, déta- ché des Lotus par Scopoli pour les espèces à G 7 530 TET T'.T légume droit, cylindrique, relevé de quatre ailes longitudinales , caractère que rappelle le nom générique. Ces plantes sont herba- cées, et croissent spontanément dans les parties moyennes et méridionales de l'Eu- rope. M. Seringe en avait décrit 4 espèces dans le Prodromus , vol. II , pag. 215 ; ce nombre est aujourd'hui doublé. L'espèce type du genre est le Tétragonolobier pour- pre , Telragonolobus purpureus Mœnch (Lo~ lus Telragonolobus Lin.), plante annuelle, de l'Europe méridionale, qu'on indique comme remontant jusqu'à Nice. On la cul- tive comme espèce d'ornement à cause de ses fleurs assez grandes, d'un rouge pourpre un peu sombre. Ses légumes sont gros, et leurs quatre ailes larges et ondulées. Elle demande une exposition chaude et une terre légère. On la multiplie de graines semées sur couche. Le Tetragonolobus siliquosus Rolh, se trouve dans les prairies humides de presque toute la France. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, longuement pédon- culées. (P. D.) TÉTRAGONOPTÈRE . Telragonoplerus ( xe rp «ywv^ç , quadrangulaire; «Tepov, aile). poiss. — Sous-genre des Saumons, présen- tant les caractères des Serra-Salmes, mais caractérisé par u^ne bouche peu fendue, un ventre ni caréné, ni dentelé. On y distingue plusieurs espèces, entre autres le Telrago- noplerus argenlinus d'Artédi, qui est l'au- teur de ce nom générique. (E. Ba.) * TETRAGONGSTOMA ( rnpfywras , quadrangulaire; arôp.a, bouche ). crust. — M. Mac-Leay (Illuslr. oflhe lool. of Soulh- Africa), donne ce nom à un g. de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyures. (H.L.) TÉTRAGONOTHÈQUE. Telragonolheca ("CfTpayoïvoç , quadrangulaire; Ôyîxvj, boîte). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées Sénécionidées, section des Hélianthées, formé par Dillénius, et adopté par Linné. Il ne renferme qu'une espèce, le Telragono- theca heiianthoides Lin., plante annuelle de l'Amérique du Nord. Le nom de ce genre est tiré de ce que son involucre étant dou- ble, l'extérieur présente quatre folioles très grandes, soudées à leur base en forme de cupule tétragone. (D. G.) TÉTRAGONURE. Telragonurus (Tetpa- ywvoç, quadrangulaire; oùpà, queue), poiss. — L'existence de crêtes saillantes vers la base de la queue, deux de chaque coté, est la particularité organique qui a valu ce nom générique au Poison curieux qui le porte. La place de ce genre dans le grand groupe des Acanlhoptérygiens est difficile à déter- miner, parce qu'il présente les caractères de plusieurs familles, de celle des Scombé- roïdes et des Mugiloïdes à la fois, bien qu'il se rapproche davantage des Muges auprès desquels Cuvier l'a placé. La seule espèce décrite l'a été par M. Risso, auteur du genre, sous le nom de Tétragonure de Cuvier (Te- tragonurus Cuvieri, Risso); elle se troun, à de grandes profondeurs, dans la Méditer- ranée, est noire, et sa chair, quoique blan- che et tendre, est, dit-on, venimeuse. Cette propriété singulière lui vient, à ce qu'il paraît, de l'espèce de nourriture qu'elle choisit et qui consiste en Acalèphes d'une acreté, et d'une causticité extrême; ces êtres ne nuisent en rien au Poisson, mais, digé- rés , il communiquent à sa chair des pro- priétés nuisibles ; c'est quelque chose d'ana- logue à ce qu'on observe chez les Hérissons qui peuvent dévorer impunément des Can- tharides. Les caractères singuliers qui assi- gnentauTétragonure une place spéciale dans nos classifications, ont conduit à créer pour ce type, une famille sous le nom de: Tétragonutudes ( Riss. , Eur. mer. , III , 1826). (E. Ba.) * TETRAGRAMMA (r/rpa , quatre; ypapp.a, signe), échin. — Genre d'Échi- nides, établi par M. Àgassiz pour des es- pèces fossiles qui diffèrent des Échinopsis en ce que les tubercules des aires inleram- bulacraires , perforés et crénelés, sont sur quatre rangées. Les terrains jurassique et crétacé en renferment les espèces . — Genre de Coléoptères subpeutamères, tribu des Lamiaires , fondé par Dalman (Sehornherr Synonymia Ins., t. 111, p. 401), adopte par Serville et par Dejean. Ce genre est formé d'environ huit espèces améri- caines; telles sont: les T. tdraophlhalmus Forster ( tornator Y .), arator Gr. (cordiger Dej.), undecini-punclalus Chevr., variicor- nisKI. (C.) *TETRAOPHTHALMlJS (t/tû«, quatre; Stp9aléaoç, œil). Ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Lamiaires, pro- posé par de Haan et adopté par Dejean (Ca- talogue, 3eédit.,pag. 373). Sept espèces exotiques y sont rapportées, savoir : les T. testator (lobicollis Dej.), nitens , splendidus , villosus F., rufescens, nigricornis et tesla- ceus Dej. (C.) VTETRAPASMA. bot. ph. — Le genre publié sous ce nom par Don, rentre, comme sous-genre, dans les Discaria Hook., famille desRhamnacées. (D. G.) TETRAPATHEA. bot. pu. — Le sous- genre établi sous ce nom par De Candolle parmi les Passiflores, et dans lequel ren- trent des espèces de la Nouvelle-Zélande à fleur tétramère , est regardé comme un genre distinct et séparé par M. Raoul. Voy. PASSIFLORES. (D. G.) *TETRAPELTIS (t/tp« pour ximpa, quatre; ttAtvj, bouclier), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, formé par M. Wallich pour une plante épiphyte et caulescente du Népaul, à fleurs blanches en épi, dans lesquelles le labelle est en sac, géniculé, trilobé, et les quatre masses polliniques sont globuleuses, mar- quées en arrière d'une fossette. Cette plante est le Tetrapeltis fragrans. (D. G.) *TETRAPHALA (r/rpa, quatre; yaXoç, collier ). us. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Clavipalpes, proposé par nous et adopté par Dejean (Catal., 3e édit., p. 454). Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, la T. angustala Dej., originaire de Jara. (C) *TETRAPHYLl\(deT£'Tpa,nombrede4; ?v»'ô, base ou genre de composé), min. — Synonyme: Perowskin. Minéral deTaméla, on Finlande, auquel M. Nordcnskiold a donné ce nom, parce qu'il est composé de quatre sels, savoir : de phosphates de Fer, de Man- ganèse, de Magnésie et de Lithine. Ce n'est, à proprement parler, qu'une variété du Tri- phylin. Voy. ce dernier mot. (Del.) "TETRAPHYLLUS (rlrpot, quatre; yvV lov , feuille), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Diapériales , établi par Brullé et La porte (Monographie du genre DiapcriSy Soc. d'hisl. nat. de Paris , 1818, p. 80, pi. 10, f. 6), et qui se compose des T. Latreillei, Rcaumuri, formosus et splen- didus de ces auteurs. La lrc espèce se trouve à Manille , la 2e à la Nouvelle-Hollande, et les deux dernières à Madagascar. (C.) *TETRAPHYS (t£'tPoc, par quatre; yv«, je nais, je pousse), bot. cr. — (Mousses.) Genre créé par Hedwig pour des Mousses de notre tribu des Tétrodontées, remarquables par la structure de leur péristome. Bridel n'a pas compris ce nom, puisqu'il le trouve mal fait et ne l'admet que par respect pour la mémoire de son illustre auteur. M. Charles Miiller, et pour le même motif, rejette aussi ce nom , et lui préfère celui de Georgia , qui , il faut en convenir, a une priorité de deux années. Mais, outre que ce dernier est inconnu à la plupart des biolo- gistes, et que l'usage ne l'a pas sanctionné, Ehrhart s'en servait pour désigner des Mousses de genres fort différents , des Or- thotrics, par exemple. Quanta l'étymologie critiquée , si Aristote a pu dire <îi9, dent), bot. cr. — (Mousses.) MM. Bruch etScbimper ont séparé ce genre des Splachnes (Voy. ce mot), dont il a la plupart des autres caractères, sur cette considération que les seize dents du péri- stome sont rapprochées par quatre et sou- dées deux à deux par la base, et que la coiffe cucullil'orme est fendue jusqu'au mi- lieu. Ces différences en entraînent d'au- tres, comme le gazonnement compacte, des fleurs mâles presque gemmiformes , l'a- pophyse offrant la couleur et la consistance de la capsule, et ne s'accroissant plus après la maturité des spores; le tissu cellulaire des feuilles plus dense, et enfin V habitat presque exclusif des espèces , au nombre de trois, sur des substances animales. Le Splachnum angustatum Lin. f., est le type de ce genre. (G M ) ^TÉTRAPODES. Tetrapodi (Te'Tpa, qua- tre; -*03;, pied), poiss. — Epithète par la- quelle M. de Blainville désigne les Poissons de la division des Gnathodontes squamo- dermes, qui ont deux paires de membres. * - (G. B.) *TETRAPODES, Dalman. ins. -Divi- sion de la tribu des Papilioaides. (E. D.) TET *TETRAPODICHNITES. — Voy. chei- ROTHERIUM. (L...D.) * TETRAPODISCUS ( t/tP« , quatre; itoSloxoç, pédicule), bot. cr. —Genre de Bacillariées, indiqué par M. Ehrenberg {Ber.d. Berl. Ak.,l8U). (G.B) *TETRAPOMA ( Tf'Tp« pour t£'tt«p«, quatre ; ww^a, opercule, valve), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Crucifères , formé par M. Turczaninow ( m Fischer et Meyer, Ind. semin. hort. Petrop., 1835, vol. I, p. 39) pour deux plantes an- nuelles ou bisannuelles de Sibérie, qui pré- sentent le caractère, unique dans la famille, d'un pistil tétramère, et , par suite , d'une silicule à quatre valves , et quatre placen- taires. Ces deux espèces sont : le Tetrapoma barbariœfolium Turcz., et le T. crusianum Turcz. (D. G.) *TÉTRAPORE. Tetrapora (t£tp« pour reVrotpcj, quatre ; wéPoç, pore), bot. ph. — Genre de la famille des Myrlacées, tribu des Leptospermées, créé par M. Schauer (in Lin- nœa, tom. XVII, 2e part., pag. 238; Plan. Preiss., vol. I, pag. 107) pour un arbuste très rameux et tortueux , des parties inté- rieures du sud-ouest de la Nouvelle-Hol- lande , à feuilles imbriquées. Son nom gé- nérique indique le caractère remarquable de ses cinq étamines, dont l'anthère a ses deux loges subdivisées en deux logettes qui s'ouvrent chacune par un pore Cette espèce est le Tetrapora Preissiana Schauer (D. G.) *TÉTRAPTÉRYG1E Telrapterygium^i- ipa. pour rérrapa, quatre ; irr?Pv£-vyoç, aile). bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères, tribu des Isatidées , formé par MM. Fischer et Meyer (Ind. semin. hort. Petrop., I, 1835, p. 39 ) pour une plante annuelle , glauque et glabre, d'Arménie, qu'ils ont nommée Tetrapterygium glaslifolium. Le nom de ce genre rappelle son principal caractère , sa silicule indéhiscente, en cœur, comprimée, monosperme, relevée de 4 ailes. MM. Jau- bert etSpach en ont publié une nouvelle es- pèce sous le nom de T. stylophorum. (D.G.) *TÉTRAPTÉRYGIENS. Tetrapterygii (T£TPot, quatre; wt/PvÇ, aile, nageoire). poiss. — Dénomination équivalente à celle de Tétrapodes (B!. Schn., Syst. Ichthyol, 1801). (G.B.) *TÉTRAPTERYS ( r&pa pour véttapx, quatre; *t/Pv£, aile), bot. ph.— Genre nom- T t I de II famille des Malri-hi.-.cëcs, t-ta- i CavâBilios [Disurt., t. IX, p pour des arbrisseaux grimpants de l'Ame - tique tropicale, doot le fruit se compose de /«mares au sombre de irois ou moins, par suite d'un avorte ment, prolongées par les bords en quatre ailes divergentes, égales ou es. dont deux sont supérieures et deux inférieures. Leurs fleurs sont petites ou me- ts , jaunes , quelquefois teintées de rouge. Dans sa belle monographie des Mal- pighiutves, IL A. ). échin. — Nom générique sous lequel M. Agassiz a séparé une partie des espèces vi\ antes du genre Arbacia , Gray (Agass., hin., 2e liv., 1841). (G. B.) TÉTRARIIiAQLE. Telrarhynchus (r£- quatre; puy^oç, trompe), helh. — Ru- dolphi a nommé Tétrarhynqucs des Vers qui n'ont encore été trouvés que dans les ns, et une seule fois dans la Chélonée TET 53fï | franche, dans la Seiche officinale et dans j le Calmar. Les Tétrarhynques, dont les Ten- taculaires de Bosc diffèrent très peu, sont des Vers à corps court, en forme de sac, cylindrique ou un peu renflé, en massue, revêtu en avant d'un double lobe rabattu, et de quatre trompes rétractiles par invagi- nation et hérissées de crochets égaux. Bremser, Leuckart, MM. Nordmann et Van Beneden, ainsi que divers auteurs, les regardent comme des Vers incomplètement développés, du genre Anthocéphale ou Flo- riceps. Le Telrarhynchus opislocœtylus , de Leblond , décrit par cet helminthologistc comme un Entozoaire parasite d'un autre Entozoaire qu'il appelait Amphislome rhopa- loïde , n'est que la portion antérieure d'un Anthocéphale, détachée du reste du Ver ou de son enveloppe, c'est-à-dire du prétendu Amphistome. MM. Eudes Deslongchamps et Dujardin ont fait remarquer cette méprise; elle est également expliquée par M. Doyère dans l'article amphistome de ce Dictionnaire, t. I, p. 396. (P. G.) TETRARRHENA ( xézpa pour Tt-trops, quatre; oppw , mâle), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Oryzées, formé par M. R. Brown (Prodr. fl. Nov.- IJolL, pag. 209) pour des plantes de la Nou- velle Hollande , dont les fleurs mutiques présentent le caractère, très rare dans celte famille, d'avoir quatre étamines. On n'en connaît encore que les 4 espèces qui ont été décrites par M. Rob. Brown Uoc. cit.), parmi lesquelles nous citerons le Tetrarrhena dis- tichophylla Rob. Br. (Ehrarta distichophylla Labill). (D. G.) TÉTRAS. Telrao. ois. — Genre de la fa ■ mille des Télraonidées dans l'ordre des Gal- linacés , caractérisé par un bec robuste, court, à mandibule supérieure voûtée, courbée vers le bout, plus longue que l'in- férieure et la débordant de toutes parts; des narines à demi fermées par une mem- brane renflée, et cachées par des plumes ; des sourcils nus, garnis d'une peau verru- queuse; des tarses emplumés; des doigts au nombre de quatre, trois devant, un derrière, garnis d'aspérités sur les bords; des ailes courtes, concaves, arrondies; une queue arrondie, quelquefois fourchue, très rarement étagée. Le genre Tétras est loin d'avoir aujour- 536 TET TET d'hui des limites aussi étendues que celles que permettait de lui donner la caractéris- tique admise par Linné. C'est avec raison qu'on en a distrait génériquement les Lago- pèdes, les Gangas , les Francolins , les Per- drix , etc. , qui s'en distinguent , les pre- miers par leurs tarses et leurs doigts entiè- rement vêtus de plumes; les seconds par leur pouce, dont l'extrémité ne porte pas sur le sol, par leurs tarses seulement vêtus en avant ; les Francolins et les Perdrix par leurs tarses nus et le plus généralement éperonnés. Les Tétras sont d'un naturel sociable ; comme presque tous les Gallinacés, ils vi- vent réunis en familles , composées d'un nombre plus ou moins grand d'individus , selon les espèces. C'est particulièrement dans les forêts montagneuses qu'ils établis- sent leur domicile; quelques uns, cepen- dant, paraissent préférer les plaines cou- vertes de haute bruyère. Ils aiment à se rouler dans la poussière , à la manière des Poules, et sont polygames. Quoiqu'on ne puisse pas les considérer comme Oiseaux percheurs, cependant ils se montrent assez fréquemment sur les arbres : ils y montent, la nuit, pour y prendre leur repos; durant le jour, ils y cherchent un refuge contre l'ennemi qui les poursuit, et à l'époque des amours les mâles se perchentsur les branches basses, d'où ils appellent à eux les femelles. Mais le plus ordinairement ils se tiennent à terre. Leur vol est court, lourd, mais rapide; leur marche aisée et grave ; leur course lé- gère. Leur nourriture consiste principale- ment en baies et en fruits de plusieurs ar- brisseaux , en bourgeons de Bouleaux , de Pins, de Sapins, etc., en graines, en Vers et en Insectes. Réglés dans leurs besoins , comme les Perdrix , les Lagopèdes , ils ne vont dans les taillis , chercher leur pâture, que le matin et le soir; durant le reste de la journée ils se retirent dans les endroits les plus fourrés des lieux qu'ils fréquentent, et s'y tiennent tranquilles. Dès les premiers jours du printemps, les Tétras commencent à s'apparier. L'amour est pour ces Oiseaux une passion violente et aveugle; ils deviennent alors aussi impru- dents qu'ils sont ordinairement défiants et farouches. Les femelles accourent à la voix des mâles sans se préoccuper du danger qui peut les menacer ; et les mâles sont dans une excitation telle, qu'ils n'aperçoivent souvent pas l'ennemi qui cherche à les sur- prendre. On voit ces derniers , soit sur le tronc d'un arbre abattu , soit à terre, les plumes de la tête et du cou hérissées , les ailes traînantes, la queue étalée, se pavaner comme le Dindon, se promener en prenant toutes sortes de postures extraordinaires , passer et repasser devant les femelles qu'ils cherchent à agacer, et se provoquer entre eux. Ces préludes à l'accouplement sont toujours accompagnés par un cri particu- lier, qui s'entend de fort loin. Celui du Té- tras Cupidon peut être perçu à la distance de 3 à 4 milles, et ressemble à la voix sourde et caverneuse des ventriloques; aussi est-on souvent trompé sur la distance de l'individu qu'on entend , et qu'on croit généralement plus éloigné qu'il ne l'est. C'est au moyen des sacs aériens , qui tombent en plis allon- gés et ridés de chaque côté du cou , que cette espèce produit le son extraordinaire qu'elle fait entendre. Ce son se compose de trois notes sur le même ton , chaque note étant fortement accentuée, et la dernière deux fois aussi longue que les deux précé- dentes. Lorsque plusieurs de ces Oiseaux crient à la fois, il est impossible que l'oreille saisisse et distingue ces triples notes ; on n'entend plus qu'un bourdonnement conti- nuel, désagréable et fatigant surtout, parce qu'il est difficile de saisir le point d'où il part et la distance qui en sépare. C'est sur la terre nue , ou recouverte d'une légère couche de brins d'herbes, et dans les taillis épais, que les femelles dépo- sent leurs œufs , dont le nombre est ordi- nairement de huit ou dix. Certaines espèces, par exemple le Tétras à ailerons, en pondent jusqu'à quinze. Elles ne font qu'une couvée par an. Les petits , élevés par la mère, à la manière des Poulets, restent avec elle pen- dant l'automne et l'hiver ; elle ne les quitte que pour se livrer aux soins d'une nouvelle progéniture. On assure que les Tétras fe- melles veillent sur leur couvée avec la plfis grande sollicitude , et que les petites ruses qu'elles déploient, lorsqu'elles se voient me- nacées par quelque danger , rappellent tout à fait celles de nos Poules domestiques et des Perdrix. Le Tétras Cupidon offre encore cette par- TET TET 537 I cularité de mœurs fort remarquable , que .iàles oisifs d'un district , pendant que les femelles couvent , vivent réunis 80 fa- uulle. Ils choisissent pour lieu de leur réu- i.n terrain uni et découvert, s'appellent dés avant le lever de l'aurore , se pavanent avec des mouvements lents et mesurés, uruent autour les uns des autres , se pro- wquent de la voix , et se livrent des com- itl qui ne cosent que vers huit ou neuf UNI du matin. Pendant l'action, ils sau- nt a 1 ou 2 pieds de terre en jetant des t> discordants, assez semblables aux éclats que fait une personne que l'on chatouille livenient, « en sorte que, dit Vieillot, par sympathie, on se sent disposé à rire. >» La chair des Tétras est saine, délicate et d'an furt bon goût; mais la plupart de ces l'iseaux, malgré leur fécondité, sont très peu multipliés, et sont un luxe dans l'éco- nomie domestique. Les Tétras appartiennent à l'ancien et au nou\eau continent; plusieurs d'entre eux habiteut l'Europe. On peut établir dans le genre Tétras deux groupes, caractérisés principalement par la forme de la queue. 1° Espèces dont la queue est assez longue, fourchue ou arrond pointe , crochet), bot. ph. — Genre de la famille des Alismacées , peu connu et fort imparfaitement décrit par Willdenow, son auteur, qui l'a formé pour le Triglochin Magellanicum Vahl , petite plante du détroit de Magellan; à fleurs dioïques et à fruit tétramère. Cette plante est devenue le Telroncium Magellanicum Willd. (D. G.) *TETROPHTHALMUS (r/rpa, quatre ; orps • 1 1 -trimé, oblong, une seule dorsale, une bouche petite, non protractile, armée à chaque saèehoira d'une seule rangée de dents tranchantes, dont le palais et la langue S< ni dépourvus. Ce sont des Poissons her- bivores, dunt les intestins ont une grande ampleur. La famille des Teulhyes ne ren- ferme aujourd'hui que des Poissons étran- gers à l'Europe, appartenant aux genres Amphacanthe, Acanlhure, Nason, Prionure, A.rinure, Prioâon et Keris. Quelques es- pèces ont habité les eaux du continent eu- ropéen aux époques antérieures à la nôtre; elles paraissent pour la première fois dans les mers qui ont déposé les terrains du Monte Bolea, et peuvent toutes se rapporter aux genres actuellement vivants. (E. Ba.) *TEXIÉR!E. Texiera (nom d'homme). bot. ru. — Genre de la famille des Crucifè- res, tribu des Isalidées, forme par MM. Jau- bertet Spach {Plant, orient., vol I, tab. 1) pour le Peltaria glaslifolia DC, plante her- bacée d'Orient, lisse, glabre et glauque, qui a l'aspect et le port d'un Pastel , et dont la silicule indéhiscente , globuleuse , est pres- que drupacée par suite de l'état spongieux de son mésocarpe. Cette plante est devenue le Texiera glaslifolia Jaub. et Spach. Plu- sieurs auteurs ont adopté de préférence pour ce genre le nom de Glastaria, qui a été pro- posé par M. Boissier. Mais le nom de Texiera a été publié par MM. Jaubert et Spach le 1er février I S î 2 (date de la préface); celui de Glastaria Boiss. n'a paru qu'avec le ca- hier des Annales des Sciences naturelles d'a- vril 1842. Le premier a donc pour lui l'an- tériorité , et doit dès lors être préféré. (G. D.) *TEXTIEARÏA, TEXTILARINA, Ehr.f TEXTULARINA , Wear. foram. — Voy. TEXTULAIRE. (G. B.) *TEXTILIA. moll. — Genre de Gasté- ropodes, du groupe des Cônes, indiqué par M. Swainson [Treat. Malac, 1840). (G. B.J TEXTOR, Temm. ois. —Synonyme de Aleclo Less.; genre fondé sur le Tisserin alecto. Voy. alecto. (Z. G.) TEXTORES. ois. — Nom latin de la fa- mille des Tisserands de Vieillot. ( Z. G.) TEXTR1X. arach.— Synonyme du genre Tegenaria. Voy. ce mot. (H. L.) TEXTULAIRE. Textularia{texlus,ïi>su). foram. — Genre de Rhizopodesou Forarnini- fères établi en 1828 par M. Defrance, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, et adopté par M. Al. d'Orbiguy qui le place dans sou ordre desEnallostègues et en faille type desa famille desTextuIarides. La Textulairea une coquille non spirale, mais formée de loges 542 THA THA alternes des deux côtés d'un axe rectiligne, avec une ouverture transversale sur le côté interne des loges. (Duj.) THACLA. bot. ph. — Genre proposé par M. Spach {Suites à Bu f 'fon, vol. VII, p. 295) pour le CalthanalansPâU., et généralement Don adopté. (D. G.) *THAIRA (9atpo;, gond), moll.— Genre de Gastéropodes , du groupe des Trochus , indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) THAÏS {Thaïs f nom mythologique), ins. — Genre d'Insectes de l'ordre des Lépido- ptères, famille des Diurnes, tribu des Papi- lionides, créé par Fabricius (inllliger Mag., VI, 1808) aux dépens des Papilio de Linné, et adopté par Latreille, qui y réunit une es- pèce {Thaïs apollina) que l'on regarde géné- ralement comme type d'un genre distinct, celui des Dorilis. Voy. ce mot. Les Thaïs sont des Insectes printanniers qui se trou- vent confinés aux extrémités méridionales de la zone tempérée , et que l'on ne ren- contre guère que dans les contrées qui cir- conscrivent le bassin de la Méditerranée ou dans quelques îles de cette mer. On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de ce genre , telles sont les T. Cerise God.,Dup.; T. hysipyle Fabr. ou T. polyxena Ochs.; T. rumina Linné, etc. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Lépidoptères, pi. I. (E. D.) * TUAIS (nom mythologique), ins. — Genre de Diptères , de la famille des Athé- ricères, tribu des Muscides , indiqué par Halisday {in Curtis Guide, 1838). (E. D.) THALAMIA , Spreng. bot. ph. — Syno- nyme de Phyllocladus L.-G. Rien. , famille des Conifères-Taxinées. (D. G.) *THALAMITE. Thalamita. crdst. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyu- res , de la tribu des Portuniens, établi par Latreille aux dépens des Portunus de Fabri- cius. On en connaît un assez grand nombre d'espèces , qui , pour la plupart , sont de moyenne taille : elles habitent le voisinage des tropiques dans les deux continents. Le type de ce genre est leThalamite Admète, Thalamita Admete, Latr.; Edw., Hist. nat. des Crustacés, tome 1, pag. 459, n° 1. (H. L.) THALAMIUM (Ga^o?, lit nuptial), bot. cr. — (Lichens.) Acharius désignait sous ce nom les apothécies formées par le thalle, dans lesquelles un organe intermédiaire, péri- thèce ou excipulum , renferme immédiate- ment le nucléus, ainsi que le Trypethelium {Voy. ce mot) en offre un exemple. Ces apothécies sont monc ou pléiothalames , se- lon qu'elles contiennent un seul ou plu- sieurs périthèces. (G. M.) THALASIUM , Spreng. bot. ph. — L'un des nombreux synonymes du genre Pani- cum Lin. (D. G.) *THALASSEA. ois.— Genre établi par Kaup sur la Slerna Douglasii Mont. (Z. G.) THALASSEMA (GaWcra, mer), échin.— Genre de Vers marins à corps ovale ou oblong avec une trompe en forme de lame repliée ou decuilleron, mais non fourchue, et por- tant deux crochets vers l'extrémité antérieure du corps. Cuvier place lesThalassèmes dans son ordre des Échinodermes sans pieds. M. de Blainville pense avec raison qu'ils doivent, au contraire, être classés avec les Annélides ou Chétopodes. (Duj.) TBALASSEUS. ois. — Genre fondé par Boié sur la Slerna cantiaca Gmel. Voyez sterne. (Z.G.) *THALASSIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille et tribu des Clavipalpes , proposé par nous et adopté par Dejean ( Catalogue , 3e édit., pag. 454), qui y rapporte une seule espèce : la T. viridipennis Dej. Elle est originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) *THALASSIANTeE. Thalassianthus (Qa- >a Argutor, Omaseus, Steropus, l'iatysma, Cophosus y Pleroslichus , Cheporus , Omalo- soma , Abax , Perçus , Molops , Adelosia et Slereocerus. Cette tribu correspond en partie aux Féroniens de Latreille. (C.) THALICTRUM. bot. ph. — Nom latin du genre Pigamon. Voy. pigamon. THALIDES. moll. tunic. — Nom donné par M. Savigny au deuxième ordre de la «lasse des Ascidies, comprenant les Salpa ou Biphores. (Duj.) THALIE. Thalia (nom mythologique). bot. ph. — Genre de la famille des Canna- cées, formé par Linné (Gênera, n° 8) pour de grandes plantes herbacées vivaces, indi- gènes des parties chaudes de l'Amérique, remarquables par leurs feuilles et leur tige couvertes d'une poussière glauque, dont les fleurs forment un épi composé et sont géné- ralement géminées dans une spathe bivalve. On cultive, comme espèce d'ornement, la Thalie blanche, Thalia dealbala Linné, qui s'élève de 1 à 2 mètres, et dont les fleurs sont d'un rouge cramoisi foncé. Elle sert à orner les bassins dans lesquels on plonge le pot qui la contient. L'hiver on la tient en serre Si* tua TUA tempérée. Elle fleurit en été, et elle donne des graines au moyen desquelles on la mul- tiplie, bien qu'il soit plus commode d'em- ployer pour cet objet ses rejets. Le genre Thalie a été décrit et figuré par De Candolle et Redouté, sous le nom de Péronie, et la plante qui vient de nous occuper a reçu, dans le grand et bel ouvrage sur les Lilia- cées, le nom de Peronia stricla, sous lequel on la trouve encore indiquée dans quelques ouvrages d'horticulture. (P. D.) *TI1ALIURA (ôoMoç, feuille; 0SP* , queue), ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Nocturnes, tribu des Nycta- lidea?, indiqué par M. Duncan (Libr. XXXVI, 1837). (E. D.) THALLE. Thallus (Gâttos, rameau, fronde), bot. cr. — On donne ce nom, dans la famille des Lichens, à l'organe qui porte la fructiflcation, ou, en d'autres termes, au système végétatif de ces plantes. Ce terme correspond à celui de fronde dans les Algues d'hyménophore, et stroma dans les Cham- pignons, etc. Pour l'organisation du thalle ainsi que pour les diverses formes qu'il re- vêt , nous ne pouvons que renvoyer au mot Lichens, où nous en avons assez longuement traité. (C. M.) * TIIALLEPSJS ( eo&awa , mer ; Lepus , Hèvre). noix. — Genre d'Aplysiens indiqué par M. Swainson (Treat. Malac, 1840). (G. B.) TIIALLÏTE (••tto;, rameau vert), min. — Synonyme de l'Épi:' ;le vert, appelé aussi Akanticon-ite et Pislaziie. V. épidote. (Del.) * TKALLIURUS ( 0aÀÀo? , rameau vert ; ovpà, queue), foiss. — GenredeLabroïdes, in- diqué par M. Swainson [Class., 1839). (G.B.) *THALOTIA (0y.ro;, rejeton ; 03ç, oreille). moll. — Genre de Gastéropodes , du groupe des Trochus, indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) * TIIALPÛPIïILA (G^uos, chaleur; pftn, amie), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Tentyrites, établi par Solier [Annales de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 370), et qui a pour type VAkis abbrevlata F., espèce originaire du Sénégal. Le T. polita Dej. rentre dans le genre Homala Eschscholtz (ZooL Atlas , 5 , 7, 7). (C.) *THALPGPHIXA (0à**eç, chaleur ; julvj, amie;, ins. — Hubner (Cal., 1816) indique sous cette dénomination un genre de Lépi- doptères de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuides, qui n'est pas adopté par les entomologistes modernes. (E. D.) THAMIM ASTERIA ou THAMlVASTRiEA. polyp. — Genre de Polypiers fossiles du ter- rain jurassique , établi par M. Lesauvage, de Caen, dans les Annales des sciences natu* relies y 1832 , et comprenant des Polypiers pierreux, dendroïdes, fascicules, stellifères sur toute leur surface, et ayant toutes les tiges marquées de renflements et de rétré- cissements alternatifs. Ce genre, trop voisin des Astrées proprement dites , n'a pas été admis par la plupart des naturalistes. (Dm.) THAMNÉE. Thamnea. bot. ph.— Genre de la famille des Bruniacées, formé par So- lander, d'après M. Ad. Brongniart (Annales des Sciences naturelles, Ve série, vol. VIII), pour un sous- arbrisseau du cap de Bonne- Espérance, à rameaux filiformes, abondam- ment chargés de très petites feuilles, et à fleurs blanches solitaires, ce qui lu; a valu le nom de Thamnea uni flor a Soland. (D. G.) THAMIVOBIA. ois. — Genre de la fa- mille des Saxicolidées , établi par Swainson sur la Sylviaptymatura VieiW. (Z. G.) THAMKOBIUS ( 0ap.voS , arbrisseau; 6/t», je vis), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Erirhinides, établi par Schœnherr (Gênera et sp. Curculio. syn.t t. III, p. 465, 7; II, p. 349), et composé de» quatre espèces suivantes de la Cafrerie: T. Dregei, Eckloni, Thoreyi et Zeyheri Schr. (C.) THAMNOCARPE, Thamnocarpus (Oap- vo; , buisson; xapitoç , fruit), bot. cr. — (Phycées.) Genre monotype de la tribu des Delesseriées, fondé par M. Kutzing Phycol. gêner., pag. 450 ) sur le Fucus cornulus de Turner, et ainsi défini: Fronde comprimée, filiforme, rameuse, à rameaux pennés. Té- traspores comme dans le Thamnophora (voy. ce mot), dont ce genre ne diffère que par la forme de la fronde. Cette Algue est origi- naire du cap de Bonne-Espérance. (C. M.) TBAMKOCHORTUS (9»>voç, buisson; XopTo:, herbe, gramen). bot, ph. — Genre de la petite famille des Restiacées, formé aux dépens des Reslio, par Bergius(FL Capens.t p. 353, tab. 5), pour des végétaux herbacés, propres au cap de Bonne-Espérance, distincts par leur style indivis et par leur noix mo- nosperme, soudée inférieurement au périan- TUA the. dont les folioles extérieures latérales ont fcnc carène ailée. On connaît aujourd'hui tix-neufespèeesde ce genre, parmi lesquelles l'espèce type est le Thamnochortus scariosus K. Br. (ftostfe Korhsnt Thunb.). (D. G.) *TilAM\ODl'S, Kaup. ois.— Synonyme de Siilna Lath. (Z. G.) * TII\:\l\OUY\\STES (9*uv°; > bois- son ; o jvxVty), , maître ). rept. — Genre de Couleuvres, indiqué par M. Wagler {Syst. Amphib., 1830). (G. B.) • 1 HAM\OI>UIIl\ÉES. Thamnophilinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Lani- dées, établie par Swainson, et comprenant les genres suivants : Thamnophilus, Cymbi- lamus (G.-B. Gray), Pitiryasis , Vanga, Laniarius, Dryoscopus , Chaunontus (G.-R. Gray) et Bariia. (Z. G.) Timi\OPIHLUS(9a>vo;, buiSSOn; cpiXoe, qui aime), ois. — Nom générique latin des Bâtai as, dans la méthode de Vieillot. (Z.G.) * TIIAMNiOFIIIS (Qa>o;, buisson ; Spç, serpent), rf.pt. — Genre de Couleuvres, de M. FU/inger {Sysl. Iiepl., 1843). (G. B.) THA\l\OPIIOUE. Thamnophora (0a>- »o.:, buisson ; o;, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Silphalcs, proposé par Leach, adopté par Stephens et Hopc {Coleopterist's manual, t. III, p. 150), et par Latreille ( Iièg. anim. de Cuvier, t. IV, p. 499) comme sous-genre du genre Silpha. Cn doit y comprendre une vingtaine d'espè ces de tous les points du globe. Nous men- tionnerons seulement les 23k, rugosus Un.; marginalis F.; graniger Chvt. (C.) *THANATUS (QaWoç, mort), arachn.— M. Koch, dans son Uebersicht der Arachni- den- Systems, désigne, sous ce nom, un nou- veau genre de l'ordre des Aranéides , non adopté par M. Walckenaër, qui le réunit au genre Philodromes. Voy. ce mot. (II. L.) * TIIANEROCLERUS ( Thanasimus et Clerus, noms de deux genres deCoîéoptères). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , section des Malacodermes et tribu des Clai- rones , établi par Al. Lefebvre ( Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. IV, p. 575), adopté par Westwood, KlugetSpinola. Trois espè- ces font partie de ce genre : les T. Bu- quetii, Lef. , sanguineus Say et Dermestoides Kl. La lre est originaire du Bengale (et a été prise vivante à Paris dans du bois dMc%- nomena paludosa), la 2e provient des États- Unis, et la 3e d'Arabie. (C.) *THA!\,YSTOMA. ins.— Genre de Coléo- ptères pentamères, tribu des Carabiqués pa- lellimanes, proposé par Eschscholtz , et adopté par Motchoulsky ( Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou , t. XVIII, p. 12, 9), qui lui assigne pour type le T. siriatum Esch. ( Anchomenus Doj.), espèce de la Californie. (C.) TIIAPSIE. Thapsia (du nom de la villo de Thapsus). lot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthosper- mées, tribu des ïhapsiées, à laquelle il donne son nom, formé par Tournefort, et adopté ensuite par Linné et par tous les botaniste ; modernes. Il comprend des plantes herbacée* vivaces, à feuilles deux ou trois fois pennées, à grandes ombelles composées de fleurs jau- nes; à fruit comprimé, marqué sur chacun de ses deux carpelles de cinq côtes primaire?, filiformes, et de quatre côtes secondaires, 516 TUA THE dont les deux latérales sont dilatées en aile entière. Le type de ce genre est la Tuapsic velue, Thapsia villosa Linné, belle plante qui croît dans les lieux stériles de nos dépar- tements méditerranéens. Elle est connue sous les noms vulgaires de Malherbe, Tur- bilh des anciens. De Candolle a décrit (Prodr., vol. IV, p. 202) cinq espèces de ce genre, plus quatre douteuses. (P. D.) *TIIARAI\DITE (nom de lieu), min. — Variété de Dolomie, trouvée en Saxe dans la vallée de Tharand. Voy. dolomie. (Del.) *THAROPS (Gappoç, courage; oty, as- pect). Ins. — Hubner (Cat.9 1816) indique sous cette dénomination un genre de Lépi- doptères, de la famille des Diurnes. (E. D.) *THARRHALEUS. ois. — Genre établi par Kaup sur VAccentor rnodularis Bechst. THASPIE. Thaspium. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Sésélinées, formé par Nuttall (Gen., vol. I, p. 196) pour des plantes herbacées de l'Amérique sep- tentrionale , voisines des Cnidium. De Candolle en décrit trois espèces (Prodrom., vol. IV, p. 153), parmi lesquelles nous cite- rons le Thaspium atropurpureum Nuttall. (D. G.) *THAUMALEA, Wagl. ois.— Synonyme de Chrysolop /msJ.-E. G ray. (Z. G.) * TIIAUMALEA (0auf*«>«oç, admirable). INS. — M. Ruthe {Isis , 1832) a appliqué ce nom à un genre de Diptères qui peut ren- trer dans le genre Tipula. (E. D.) *TOAUMANTIAS (Ga^^a, miracle), acal. — Genre de Méduses établi par Eschscboltz, en 1829, dans sa famille des Océanides. (Dcj.) * TIIAUMANTIS (0av^&>, j'admire). iss. — Genre de Lépidoptères diurnes, in- diqué par M. Boisduval. (E. D.) *THAUMAS (QaOfxa, prodige), poiss. — Genre du groupe des Raies (Mûnst., Beitr. Pelref.,V, 1812). (G. B.) *THAUMAS (0aypa, prodige), ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Crépusculaires, tribu des Sphengides, indi- qué par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) *THA(JMAS (0*y/x«, prodige), infus. — Genre de Monadiens indiqué par M. Ehren- berg (l*r Beitr., 1830). (G. B.) *THAUMASIE. Thaumasia ( 0«ui*aVioç , merveilleux), bot. cr.— (Pbycées.) Ce genre a été créé par Agardh (Syst. Alg., p. xxxm) pour des Algues exotiques, dont la structure encore mal connue et la fructiûcation entiè- rement ignorée laissent planer le doute sur leur nature et leurs affinités. Nous ne les connaissons , en effet , que par des figures assez imparfaites. Des trois espèces qui com- posent ce genre, la première, selon M. End- licher, appartient a peine au règne végétal ; la seconde paraît se rapprocher du Diclyu- rus {voy. ce mot); et la troisième, le Th. Cuninghamii Harv. , semble seule être une Algue sui generis, (C. M.) *THAUMASIE. Thaumasia (0avf*ap«, peau), moll. — Genre d'Acéphales, indiqué par M. Swainson, du groupe des Naiadeade Menke , voisin de celui des Mytilacées (Swains., Treat. Malac, 1840). (G. B.) *THELÎDOMUS (QîjXuç, tendre; &>oS, maison ). moll. — Genre de Gastéropodes, tue TUE 551 du groupe des Turbo, indiqué par M. Swain- •on(2Veat. Vol., 1840). (G. B.) •TIIELIY1A. Ins.- Genre de la tribu des ScutellérieDa , groupe des Pentatomites de rordro de* Hémiptères, établi par MM. Amyot et Servlllc ( Ins. hémipt. , Suites à liuffon ) sur une seule espèce du Brésil , décrite par M. Guérin sous le nom de Penlaloma corn- planata. (Bl.) THELODEIWE (ftftvç, mou; *«>,««, cuir), rept. — Geure de Batraciens, de la famille des Rainettes. (P. G.) TIIELOTHEMA {O^o, mamelon ;tp^«, trou), bot. en. — (Lichens.) De Candolle avait d'abord institué ce genre sous le nom de Vol- varia; mais c'est le nom d'Acharius qui a prévalu. On pourra le reconnaître aux signes suivants: Thalle crustacé, uniforme, illi- mité, lisse ou rugueux. Apothéciesen forme de verrues formées par le thalle , d'abord closes, puis ouvertes circulairement et mar- ginées. Excipulum intérieur membraneux se déchirant au sommet , et laissant à nu un nucléus discoïde profondément enfoncé dans l'apothécie. Sporidies oblongues ou elliptiques contenant quatre sporidioles , et renfermées elles-mêmes dans des thèques en massue. Ces Lichens croissent presque tous sur les écorces des arbres, et des dix ou douze espèces connues, une seule est européenne. Nous avons donné ailleurs (Cuba Crypt., t. 8 , f. 2) une analyse de ce genre. (C. M.) THELPHLSE. ïhelphusa (nom propre). crust. — Genre de Tordre des Décapodes brachyures, de la famille des CatoméLopes, de la tribu des Thelphusiens, établi par La- treille aux dépens des Cancer de Belon, et adopté par tous les carcinologisles. Le Crus- tacé qui constitue le type de ce genre ( le T. fluviatilis Belon) est l'un des animaux de cette classe les plus anciennement connus, car il en est question dans les écrits d'Hip- pocraie. On le voit représenté sur beau- coup de médailles antiques , et c'est proba- blement le Crabe héracléotique mentionné par Aristote. Il est, en effet, fort commun en Grèce, et ses mœurs le rendent remar- quable; car, au lieu d'habiter le littoral, comme la plupart des Crustacés , il se tient dans l'intérieur des terres , sur le bord des ruisseaux et des rivières. Sept ou huit es- pèces, répandues en Afrique, en Asie, etc., composent cette coupe générique. (H. L.) *TnELPULSIEi\S. Thvlphusii (nom pro- pre), crust. — M. Milnc Edwards , dans son Histoire naturelle des Crustacés, désigne sous ce nom une tribu de l'ordre des Déca- podes brachyures, famille des Catomélopes, composée de trois genres, les Telphusa, Bos- cia et Trichodactyla. Voy. crustacés (H.L.) *THELYCIUTON (Ôîftvç, femelle; x«- twv, vêtement intérieur, chemise), bot. ph. — Genre établi par M. Endlicher (Prodr. Flor. Norfolk, p 32) pour des plantes her- bacées de l'île de Norfolk, que ce botaniste range dans la famille des Orchidées, à la suite des Arélhusées, en faisant observer que leur place est très diûcile à déterminer. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles nous citerons le Thelychilon argyropus Endl. (D. G.) TI1ÉLYGONE. Thelygonum (G3»«s, fe- melle; yo'vu, genou), bot. pu. — Geure singu- lier sous plusieurs rapports, pour lequel on a proposé récemment de former la petite famille des Cynocrambées, à la suite de celle des Urticées. Il ne renferme qu'une seule es- pèce, le Tbélygone charnu, Thelygonum cynocrambe Linn., plante annuelle un peu charnue, de la région méditerranéenne, à fleurs monoïques, celles du même sexe grou- pées ensemble par deux on trois. Cette plante a été l'objet d'un travail particulier de M. Delille. (D. G.) THÉLYM1TRE. Thelymitra (Q7M , fe- melle; fMTpa, mitre), bot. ph.— Genre de la famille des Orchidées , tribu des Néottiées, formé par Forster (Char, gen.> 49), et dans lequel rentrent des plantes herbacées de la Nouvelle-Hollandeetde la Nouvelle-Zélande. M. Lindley en décrit vingt-deux espèces (Orchid., p. 518). (D. G.) TIïÉLYPIIOIVE. Thelyphonus. arachm. — C'est un genre de l'ordre des Scorpio- nides, établi par Latreille aux dépens des Phalangium et des Tarentula de Fabricius. Ce genre, dont on ne connaît que 7 ou 8 es- pèces , diffère des Scorpions (voy. ce mot) proprement dits, en ce que l'appendice cau- diforme, qui termine l'extrémité de leur abdomen, ne présente pas à son extrémité un aiguillon , comme cela se remarque à la partie uroïde des espèces composant le genre Scorpio. Ces Arachnides vivent dans l'Amé- rique chaude et dans l'Inde, principalement dans les îles de Java, Mauille, etc. On ignore 552 TÏIE THE leurs habitudes , et elles semblent n'avoir aucun organe vénéneux, bien que dans tous les pays où on les trouve on les redoute beaucoup. Leur ressemblance extérieureavec les Scorpions en est peut-être la seule cause. Latreiile signalait trois espèces de ce genre. Depuis j'en ai entrepris la monographie, et j'ai porté à six le nombre des espèces qui s'y ' pportent. L'espèce la plus remarquable, surtout pour la taille , est le Thélyphone géant, Thelyphonus giganleus, Linn., Ma- (;rie, tom. I , pag. 127 ) sur des espèces i'tjlDl que des ailes rudimentaires ; la lète presque carrée; les antennes composées de douze trticles; la tarière courte, et cepen- dant un peu saillante. Le type est le T. for- miciformis WestW. Le nom de Lœstliia, employé par M. Ha- lid.iy, est synonyme de Thcocolax. (Bl.) TIIEODORA. i'OT. ru. — Genre proposé par Ifedikus , dans la famille des Légumi- neuses-C;esaIpiniées , et conservé aujour- d'hui seulement comme section du genre Schotia Jacq. (D. G.) TnÉODOXE. Theodoxus (Oio;, dieu; I : . attente), moll. — Nom proposé par Mon i fort pour le Nerita fluviatilis de La- marck. Voy. rsÉniTE. (G. B.) TflEOXEA. polyp.— Genre de Polypiers fossiles établi par Lamouroux pour une es- pèce des environs de Caen {Th. clalhrata), très voisine des Millépores, mais dont les cellules , à ouverture presque anguleuse , sont rassemblées par groupes irréguliers sur les parties saillautes d'un Polypier ondulé ou lobé , mais jamais dans les enfoncements qui sont simplement lacuneux. (Duj.) THÉOPHRASTE. Theophrasla {dédié au célèbre philosophe et botaniste grec de ce nom ). bot. pu. — Genre de la famille des Mjrsinées, tribu des Théophrastées, à la- quelle il donne son nom. La plante pour laquelle Linné l'avait formé primitivement en est exclue aujourd'hui, et sur les six es- pèces qu'on lui rapporte, ce genre ne doit très probablement en conserver qu'une seule, le Theophrasla Jussiœi Lindl. , petit arbre de Saint-Domingue, à grandes feuilles ramas- sées au sommet d'un tronc simple. (D. G.) ♦THEORUS (6c»poc spectateur), dipds. ST5T. — Genre de Systolides ou Rotateurs , établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Hydatinœa, et caractérisé par le nombre de ses yeux ou points oculiformes dépassant trois, et formant deux groupes. (Duj.) ♦THERAPIIA. ins.- MM. Amyot et Ser- ▼il le désignent ainsi un genre de la famille des Coréides, de l'ordre des Hémiptères, correspondant au genre Corizus tel qu'il est adopté par la plupart des entomologistes. Le type est le C. hyosciami (Cimex hyo- teiami Lin.). (Bl.) t. xn. THE >53 THÉRAPHOSES. Theraphosa(OÔPt bête ; a^o^'ou, je consacre), aracun. — M. Waic- kenaër, dans son Histoire des Arancidcs et dans son Histoire naturelle des Insectes aptè~ rcs , désigne sous ce nom une tribu de Tordre des Aranéides. Les genres que ren- ferme celle tribu sont les suivants: Mygale, Oletcra, Aclinopus, Missulena, Calommala et Cyrtocephalus. Voy. ces noms. (H. L.) * THERAPJS ( Grparciç, esclave). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Phalénides , créé par Hubner ( Cal.9 1816). (E. D.) THERAPON. Therapon (OepaW.», ser- viteur), poiss. — Genre de Percoïdes , dont les caractères principaux ont été exposés à l'article général sur cette grande famille d'Acanthoplérygiens. Cuvier a formé ce nom générique en traduisant en grec l'épithète de servus , donnée par Bloch à l'espèce la plus connue du genre , et nommée par Itè Holocenlrus servus (Therapon servus Cuv.)~ Dix espèces sont décrites comme apparte- nant aux Thérapons , qui , avec les genres Datnia, Pélate et Hélote, forment un groupe de Poissons qu'il est aussi difficile de bieo caractériser qu'impossible de méconnaître.Ce groupe a reçu de quelques savants une déno- mination spéciale, Theraponinœ (Richards. , Ann. a. Mag. N. Hist., XIII, 1844). (E. Ba.) THERATES {Qnpaxvç, chasseur), ms. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu de3 Collyrides, créé par Latreille {Règ. anim. de Cuvier, 1" édit., t. III , p. 179 ) et adopté par Lacordaire {Révision de la famille des Cicindélides , pag. 35 ). Ce genre renferme 12 espèces exotiques; telles sont les Th. fasciata, flavilabris, labiala F. (C.) *TIIERATICnTHlS. poiss.— Voy. te- RATICHTHYS. (G. B.) *THERESIA (nom propre), ins. — Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau- Desvoidy {Essai sur les Myodaircs, 1830) pour une espèce propre à la Caroline, T» tandrec Rob.-Desv. (E. D.) *TIIERETRA {Qopwrip, chasseur), ins-. — Hubner {Calai., 1816) désigne ainsi un genre de Lépidoptères de la famille des Cré- pusculaires, tribu des Sphengides. (E. D.) * TBEREUS {0*jpev«, je chasse), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, indiqué par Hubner. (E. D.) 10 554 THE TIIERÈVE. Thereva (Qvjpev«, je chasse). ins. — Genre de Diptères de la famille des Tipulaires, tribu des Xjiostomes, créé par Latreille (Prec. caract. Ins., 1796) et adopté par tous les entomologistes. On décrit une quinzaine d'espèces de ce genre, presque toutes propres à l'Europe , et ayant pour types les T. nobilitata et plebeia Latr. (E. D.) * THERIA (0/jpfov, bête sauvage), ins.— Genre delà tribu des Phalénides, famille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères, fondé par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) *THERIA (Qyjp, bête fauve), ins.— Genre de Muscides,dans la famille des Athéricères, ordre des Diptères, créé par M. Robineau- Desvoidy (Essai sur les Myodaires, 1830) pour une espèce trouvée à Angers, le T. pal- palis. (E. D.) *THERIDIDES. arachn.— M. Sandeval, dans son Conspect. Arachnid., donne ce nom à une famille de l'ordre des Aranéides qui comprend les genres Pachygnatha, Erigone, Lyniphia, Dyctina , Theridium , Sleatoda, Latrodectus, Enyo et Pholcus. (H. L.) THERIDION ( evjpfo\ov , animalcule ). arachn. — C'est un genre de l'ordre des Ara- néides, de la tribu des Araignées, établi par Walckenaër et adopté par tous les aptérolo- gistes. Ce genre est très nombreux en espè- ces, car on en connaît plus de soixante qui sont répandues dans toutes les parties du monde. Comme espèce représentant ce genre, je signalerai le Theridion bienfaisant, Theri- iion benignum, Walck. {Hist. naturelle des Insectes aptères, t. II, p. 337). Cette espèce est très commune, surtout dans les jardins et les potagers, aux environs de Paris et dans une grande partie de la France. Elle fait une toile irrégulière qui, quoique très fine, suffit pour préserver les raisins de la morsure des autres Insectes. II est rare que l'on trouve de ces fruits, en automne, sans qu'il y ait plusieurs Théridions bienfaisants, et les per- sonnes les plus dégoûtées en ont bien des fois avalé avec leurs cocons sans les aperce- voir. (H. L.) *THERIDOMYS. mam. Foss.— Foy. ron- geurs fossiles. (L...D.) * TIIER1NA (diminutif de 6y)p, bête fau- ve), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par Meigen {Syst. Beschr., VI, 1830). On ne THE connaît qu'une espèce, le T. femorala Meig., particulière à l'Allemagne. (E. D.) * THERINIA {QhP , bête fauve), ins. — Hubner (Cat., 1816) désigne, sous ce nom, un genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Phalénides. (E. D.) *THÉRIOPHONE. Theriophonum. bot. pn. — Genre de la famille des Aroïdées , sous-ordre des Aracées, tribu des Cryptoco- rinées , formé par M. Blume (Rumphia, vol. I, pag. 128) pour VArum crenatum Wight, petite plante acaule, de l'Inde, à laquelle il a donné le nom de Theriophonum crenulatum. (D. G.) *THERISTICUS. ois.— Genre établi par Wagler sur le Tantalus melanopis Gmel., Ibis melanopis G. Cuv. (Z. G.) *THERITES (Q-hp, bête fauve), ins. — , Genre de Lépidoptères diurnes indiqué par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) THERMANTIDE. géol. — Voy. roches, tome XI, page 171. *THERMESIA (OeppAç, chaleur), ins.— Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuides, indiqué par Hubner (Cat., 1616). (E. D.) * THERMONECTUS (OeppAç, chaleur; vïjxtoç, nageur), Eschscholtz (Ca£. Dej., 3e éd., p. 61). ms. — Synonyme de Acilius Leach , Erichson, Aube. (C.) TFSERMOPSIDE. Thermopsis, bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu des Podalyriées, établi par M. Rob. Brown (in Aiton, Hort. Kew.9 2e édit., vol. III , pag. 3 ) pour des plantes vivaces, couvertes de poils soyeux, indigènes de l'Asie et de l'Amérique septentrionale, dont certaines avaient été déjà décrites comme des Sophora. Leurs grandes fleurs jaunes, rapprochées en une fausse grappe, les rendent assez brillantes pour donner place à une ou deux d'entre elles dans les collections de plantes d'agrément. On en connaît aujourd'hui environ dix espèces. Nous citerons le Thermopsis Nepaulensis DC, espèce d'orangerie. (D. G.) THERMUTIS. bot. cr. — (Byssacées.f C'est le Collema volutinum d'Acharius qui* servi de type à ce genre fondé par Frief (Syst. Orb. Veget., p. 302), et ainsi carac- térisé : Excipulum propre, orbieulaire, mar- giné, sessile, ascigère, immergé dans le thalle et remarquable par un disque h été- TUE THE 555 rogène. Thalle pulviné, composé de fibres lâchement entrelacées, opaques, noirâtres et interieurementannelées. CesCollemacées, peu nombreuses, et dont nulle analyse n'a encore été donnée, habitent les rochers hu- mides. Nous en avons trouvé, en 1829, une espèce nouvelle, près de Céret, dans les Py- rénées orientales, à laquelle Frics a imposé le nom de Tliermutis crucnta. C'est sous ce nom que nous l'avons communiquée à nos correspondants. (C. M.) THÉROGÉRON. Thcrogeron (Sepo,-, été; >t'pw», vieillard; dans le sens d'Erigeron d'été), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées, formé par De Candolle ( Prodrom., vol. V, pag. 283) pour des plantes sous-frutescentes, propres aux parties intérieures de la Nouvelle-Hol- lande, voisines des Erigeron. (D. G.) * THEROSAURLS , Fitz. ( 0^p , bête; vaSpmç, lézard), rept. — Syn. d'iGUANODON. Voy. ce mot. (G. B.) THËSIO.V Thesium (étymologie grecque obs.ure, Linn.). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Santalacées, créé par Linné aux dépens du genre Alchimilla de Tournefort. Jl comprend des plantes herbacées et sous- frutescentes de l'Europe et du cap de Bonne- Espérance. Ce genre se divise en trois sous- genres : les Thesium proprement dits, pour Jes espèces européennes; les Thesiosyris et les Frisca de Reichenbach , pour les espèces du Cap. Parmi les Thésions d'Europe, le plus commun, qu'on peut regarder comme le type du genre , est le Tuésion a feuilles de Lot, Thesium linophyllum Lin., qui croît uans les lieux herbeux un peu secs , sur la lisière des bois d'une grande partie de la France. (D. G.) THESPÉSIE. T/icspesia ( 0£j7T£7to; , de- vin), bot. pu. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Hibiscées, établi par Correa de Serra pour des arbres de l'Asie et de l'Océanie tropicale. Le type du genre est l' Hibiscus populneus Lin., qui est devenu le Thespesia populnea Corr. (D. C.) HESPISCGtWtç, devin), ins.— Genre de la tribu des Mantieus, de l'ordre des Or- thoptères , établi par M. Audinet-Serville (Rev. mélh. de l'ordre des Orthopt.)sur des es- pèces dont le prothorax est extrêmement al* longé. La plupart des entomologistes regar- romme une simple division du genre Mantis. On peut citer, comme type, la Mantis versicolor S loi I. {Thespis purpu- rascens Serv.), espèce de la Guiane. (Bl.) * THESPIS. Thespis (GsWtç, devin). bot. pd. — Genre de la famille des Com- posées, tribu des Astéroïdées , établi par De Candolle (Archiv. de bolan., vol. II, pag. 517) pour deux plantes annuelles, ori- ginaires des Indes orientales , auxquelles M. Wallich avait donné, en les publiant t les noms de Cotula divaricata et C. sinapi- folia. Ce genre est indiqué par son auteur comme voisin du genre Cyalhoclinc. (D. G.) *THESTOR (0e minutes. Une autre es- pèce remarquable est le Thevetia Ahouai DC. (Cerbera Ahouai Lin.), dont le bois est, dit-on , employé pour stupéQer le poisson , et dont le lait et le fruit sont également vé- néneux. (D. G.) THIA. Thia. crust. — Leach donne ce nom à un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyures, qui a été adopté par tous les carcinologistes, et que M. Milne Edwards range dans sa famille des Oxysto- mes et dans sa tribu des Corystiens. La seule espèce connue de ce genre singulier est la Thie polie , Thia polila, Leach ; Zool. Miscell., vol. H, pi. 103; Edw., Hist. nat. des Crust., tom. II, p. 144, n° 1. Cette es- pèce habite les bords de la Méditerranée et de la Manche, et vit enfoncée dans le sable à peu de distance du rivage. (H. L.) *THIA(nom mythologique), ins. — Genre 4e Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, créé par Newman (The Ento- mologiste, p. 18) pour une espèce des États- Unis, le T. pusilla New. (C.) *THIA. ann. — Nom employé par Oken (Manuel dliist. nat.) pour un genre d'An- aélides dorsobranches. (P. G.) *THIARELLA. moll. —Genre de Gas- téropodes , du groupe des Volutes , indiqué par M. Swainson (Treat. Malac, 1840). (G. B.) *THIBAUDIE. Thibaudia{nom d'homme). cot. ph. — Genre de la famille des Erica- cées, sous-ordre des Vacciniées, proposé d'a- bord par Pavon , mais non publié par lui, d'après Kunth (in Humb. et Bonpl., Nov. yen. et sp., vol. III, pag. 268) pour des ar- bustes et de petits arbres qui croissent à de grandes hauteurs sur les montagnes du Pé- fou, de Madagascar, sur l'Himalaya , où ils jouent le même rôle que nos Rhododendrons européens. Leurs feuilles sont généralement alternes et entières, coriaces ; leurs fleurs rouges, décandres, forment des grappes axil- Jaires. Ce genre est très voisin des Ceralo- siemma Juss., desquels il se distingue : par son calice plus petit, tubuleux , urcéolé, à limbe court, quinquédenté; par sa corolle plus petite, tubuleuse-urcéolée; par ses an- thères dont les loges s'ouvrent longitudina- lement et non en tube terminal ; enfin par sa baie couronnée par les dents du calice devenues épaisses et charnues. Les Thibau- dies aujourd'hui connues sont nombreuses, et forment au moins 40 espèces. Nous cite- rons pour exemple les Thibaudia melliflorà R. et P., T. cordifolia H. B. K., T. macro- phylla H. B. K. ; les baies de celle-ci sont connues au Pérou sous le nom de Raisin do Comarona, et elles servent à la préparation d'une espèce de vin. (D. G.) THIEBAUDIA , Colla, bot. ph. —Syno- nyme de CiefeaRuizetPav., famille des Or- chidées, sous-ordre des Épidendrées. (D. G.) *THIÉLÉODOXE. Thieleodoxa (dédié à Thièle, muscologue allemand ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, mais dif- ficile à classer dans l'une ou l'autre de ses tribus, établi par M. Chamisso (in Linnœa, vol. IX, pag. 251 ) pour deux espèces d'ar- bres du Brésil, à fleurs polygames-dioïques. Nous citerons pour exemples le Thieleodoxa elliptica Cham. (D. G.) *THIELLAS, Gloger. ois. — Synonyme dePuffinus Briss. (Z. G.) *THIGA, Molina. bot. ph.— Genre rap- porté comme synonyme au Laurelia Juss., famille des Monimiacées. (D. G.) *TIIIKIDÉES. infos.— Nom donné par Bory Saint-Vincent à la deuxième famille de son ordre des Stomoblépharées. Cet ordre comprend la majeure partie des Systolides sans appareil rotatoire distinct, que Bory partage en quatre genres: Filine, Monocer- que, Furculaire et Trichocerque. (Duj.) *THIMOItf. rept. — Genre de Lézards distingué par M. Tschudi (Hist., 1838) pour le Lézard ocellé , grande espèce du midi de l'Europe et du nord de l'Afrique. (P. G.) *THINNUS. poiss.— Pour Thynnus. (G.B.) *THINOBATIS (0ïv, rivage; ga«v», je mar- che), ins. — Genre de Coléoptères hétéromè- res, tribu des Piméliaires, fondé par Esch- schol tz (Zoologischer Atlas, 5e part., 1831, II, p. 8) et adopté par Solier (Annales de la Société entomologique de France, t. IV). Les types de ce genre sont les T. rufipes Sol., et ferruginea Esch., espèces indigènes du Chili. (C.) *TIIINOCORE. Thinocorus. ois.— Genre de la famille des Pontogalles de M. Lesson, de celle des Chionidœ du prince Ch. Bona- parte, et de l'ordre des Gallinacés , créé par Eschscholtz. Deux espèces, dont on ignore les mœurs et les habitudes, composent ce genre. TIIL THL 557 Ce sont : le Tiunocore rumicivûre, T.rumici- I Hsi-hsrli.; T. Eschscholtzia lsid. Geoflï. ei Lest, {Cent, zool., pi. 50), du Chili et de Luénos-Ayres; et le Thinocore d'Orbigny, T. Orbignyavus Is. GeofT. et Less. (Cent, zool., pi. 48 et 49), du Chili. (Z. G.) •THINOCORINÉES. Thinocorinœ. ois.— Sous- famille établie par le prince Ch. Bona- parte dans la famille des Chionidœ, et com- prenant les genres Thinocorus, Attagis et Ocypetes. (Z. G.) * THINTA. poiss. — Nom vulgaire que les Cafres indigènes donnent à un Poisson qu'on ne peut prendre en vie sans que les mains et les bras soient frappés de douleurs, et qui est, sans aucun doute, un Malaptérure élec- trique, le même que celui du Nil et du Sé- négal, ou, du moins, très voisin de celui-ci. (G. B.) *TIHODIA (ee.eWvjç, sulfureux), ras. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Pyralides, indiqué par Hubner (Catal, 1816). (E. D.) ♦THIOSME Thiosmus (Qeîov, soufre; Mpà, puanteur), mam. — Genre de Carnas- sier, de la tribu des Mustéliens de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, établi par M. Lich- tenstein [Abh. d. Berl. Akad , 1838), ayant le corps allongé et la plante des pieds nue, comme les genres Blaireau, Taxidée, Mydas, Ratel, Glouton et Huron. Ce genre se distin- gue par son museau qui est moins allongé que chez les trois premiers, avec un petit grouin mobile et plus allongé que dans les trois autres. (G. B.) THISANTHE. TMsantha $fs, Oirff, mon- ceau, amas; «»8oç, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Crassulacées , sous -ordre des Crassulées, détaché par MM. Ecklon et Zeyher des Crassula , d'avec lesquels il se distingue d'abord par sa corolle gamopétale, quinquépartie. Son nom est tiré de ce que ses fleurs sont ramassées, à part les infé- rieures, qui sont solitaires dans la dichoto- mie. On en connaît deux espèces, parmi les- quelles nous citerons le Thisantha glome- rala Eckl. et Zeyh.,le type du genre. (D. G.) * T1IISBÉ (OïsSï), nom mythologique), ras. — Hubner (Cat.y 1816) a créé, sous ce nom et aux dépens des Papillons, un genre de Lépidoptères diurnes qui n'est généralement pas adopté. (E. D.) ♦TIILADI WTflE. Thladiantha {BXafiia;, eunuque ; âvOo; , fleur ). bot. pn. — Genra très douteux, proposé parBunge ( Enumer. plantar. Chin. bor., 29) d'après un échan- tillon unique cueilli près de Pékin , et qui ne portait que des fleurs mules ou herma- phrodites. Son auteur a cru reconnaître cette plante figurée en fruit dans des dessins chinois , et il s'est basé sur la figure de ce fruit pour rapporter son genre à la famille des Cucurbitacées. Cette plante, si mal connue, est le Thladiantha dubiaBunge . (D. G.) THLASPI. Thlaspi. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , sous-ordre des Pleurorhizées , tribu des Thlaspidées , à la- quelle il donne son nom , formé primitive- ment par Dillénius ( FI. Gicss., pag. 123 ). Les plantes qui le forment sont des herbes annuelles ou vivaces , qui habitent presque uniquement les parties moyennes de l'Eu- rope et de l'Asie. Leurs feuilles glabres , et souvent un peu glauques , sont entières ou dentelées, les radicales pétiolées, les cauli- naires embrassantes. Leurs fleurs blanches, en grappe simple, ont un calice à quatre sé- pales égaux à leur base , des filets sans dents ni appendice. Leur silicule est comprimée sur les côtés, oblongue et échancrée au som- met, à deux valves carénées et ailées sur la carène; chacune de leurs loges renferme de deux à huit graines suspendues, non bordées. De Candolle a subdivisé ce genre en cinq sections : a. Pachyphragma, pour le Thlaspi latifolium Bieberst., du Caucase; b. Carpo- ceras, pour le Thlaspi ceralocarpon Murr.; e. Nomisma, dont le type est notre Thlaspi arvense Lin., plante annuelle, commune dans les champs , et remarquable par son odeur alliacée; d. Neurotropis ; e. Pterotro- pis, qui comprend presque toutes nos espè- ces françaises, comme Thlaspi montanum Lin., T. perfoliatum Lin., T. alpestre Lin., etc. (P. D.) THLASPIDI'UM. bot. ph. — Genre pro- posé par Medikus et adopté par De Candolle seulementcommesous-genredesBiscutelles, famille des Crucifères. (D. G.) *THLIPSOCARPE. Thlipsocarpus (M- 4gique de Si/fcermann, t. Il, 1834, p. n°15) ir une espèce de Nubie, le T. castaneus de auteur. M. Lucas (Expédition scientifique en Igérie, p. 234-36, pi. 21 et 22) en a fait mnaltrc trois autres espèces qu'il a décou- ertes en Algérie. (C .) *THORIIE (nom mythologique), min. — . linéral noir, hrillant, ressemblant par son 'Pect a de l'Obsidienne ou à de la Gadoli- ite, et trouvé par Esmark dans une Syé- ite de llle de Lœven, près de Brévig, en -'e. Il est remarquable par la décou- erte que Berzélius y s faite d'une nouvelle erre, la Thorine, oxyde d'un métal qu'il a appelé Thorium. La Thorite contient 57 p. IÛQ de Thorine, combinée avec de la T. X!I. TIIO 561 Silice et de l'Eau. Sa densité est de 4,7; sa poussière est d'un brun foncé. Au cha- lumeau elle perd sa couleur noire , devient d'un rouge hrunâtre et ne fond pas; elle donne de l'eau dans le matias de verre. La nouvelle terre est caractérisée par la pro- priété que possède son sulfate, d'être pré- cipité par l'ébullition , et de se redissoudre totalement, quoique avec lenteur, dans l'eau froide, ce qui la distingue de tous les oxydes connus jusqu'à ce jour. (Del.) *TIIORON. ins.— Genre de la tribu des Proctotrupiens , de l'ordre des Hyménoptè- res, établi par Ilaliday (Enlom. Magaz.* III, p. 354) sur une seule espèce observée en Angleterre. (Bl.) *THORYMUS. ins.— Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Diplolépiles, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Dalman (Act. de Stockholm, 1820) sur des espèces dont la massue des antennes est très courte, et les cuisses postérieures renflées et dente- lées en dessous. Nous citerons le T. caligi- nosus Walk. (Bl.) *TUORYIMf^\S. ins. - M. BruI lé (Insectes hyménoptères. Suites à Buffon) indique, sous ce nom, un groupe de la famille des Chal- cides, comprenant les genres Megastimus Daim., Palmon Daim., Thorymus Daim., Monodontomerus Walk., Diomorus Walk., Callimome Spix. Ormyrus Westw. 11 répond à notre groupe des Diplolépites. (Bl.) TflOTTÉE. Thottea. bot. ph. — Genre de la famille des Aristolochiées , créé par Rottbœll (in Dansk. Vidensk. Selsk. Skrift. nyeSaml., t. II, p. 530) pour une espèce fort remarquable de l'Asie, à laquelle il a donné le nom de Thottea grandiflora. C'est un arbuste à tige flexueuse, articulée, char- gée de grandes feuilles oblongues; à fleurs très grandes, longues d'environ 15 centi- mètres, pendantes, à périanthe campanule, triparti; à étamines nombreuses, sur deux rangs; à ovaire 4-IocuIaire, surmonté d'un stigmate discoïde. Cette plante remarquable a été étudiée et figurée avec soin par W. Grifflth [Transact. oftheLin. soc, vol. XIX). (D. G.) *THOUARÉE. Thouarca ( dédié à Du- petit-Thouars). dot. pu. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Panicées , formé par Persoon (Enchir., vol. I, p. 110) pour des Gramens de Madagascar, de la 71 562 THR Nouvelle-Hollande et de i'Océanie tropicale, assez voisins des Panics , mais à fieurs en épi terminal solitaire, et disposées par épil- lets biflores unilatéraux. Nous citerons pour exemple le Thouarea latifolia R. Br., de la Nouvelle-Hollande. (D. G.) *THOUARSIA bot. pu. —Synonyme de Psiadia Jacq., famille des Composées-Asté- roïdées. (D. G.) THOUINIE. Thouinia (dédié au célèbre horticulteur français Thouin }. bot. ph. — Plusieurs genres de ce nom ont été proposés successivement. Un premier, par Swartz (Prodr., p. 45) , dans la famille des Oléa- cées; il rentre comme synonyme dans le Linociera du même auteur. Un second, de Smith, est rattaché comme synonyme à VHumbertia Commers., dans la famille des Convolvulacées. Un troisième, de Dombey, est rapporté comme synonyme au genre Lardizabala, type de la famille des Lardi- zabalées. EnGn, le quatrième, qui est seul admis comme distinct et séparé, a été formé par M. Poiteau, dans la famille des Sapin- dacées, tribu des Sapindées, pour des ar- bres et arbustes, souvent grimpants, de la Nouvelle-Hollande, à fruit trilobé, muni de trois ailes et formé de trois samares sou- dées à un axe central. On en connaît onze ou douze espèces, parmi lesquelles les unes ont les feuilles simples, comme le T. simpli- cifolia Poit. ; les autres ont les feuilles trifo- liolées, comme le T.trifoliata Poît., ou pen- nées, par exemple, le T.pinnata Turp. (D.G.) THRACIA. moll.— Genre de Conchifères dimyaires établi par Leach pour des coquil- les bivalves des mers d'Europe. Leur forme est ovale-oblongue, subéquilatérale, assez semblable à celle des Corbules; les valves sont inégales, un peu bâillantes aux extré- mités ; chacune d'elles porte, à la charnière, un cuilleron plus ou moins grand, horizon- tal, recevant un ligament interne dont le côté postérieur donne attache à un osselet en demi-anneau et le retient fortement. L'im- pression musculaire antérieure est étroite et réunie à la postérieure, qui est petite et ar- rondie, par une impression palléale profon- dément échancrée postérieurement. (Duj.) *THRACIDES (Gpaxioç, nom propre), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, créé par Hubner {Cat., 1816) aux dépens du grand genre Papjuqn, Voy. ce mot, (E. D.) THR ♦THRASAETOS, G.-R. Gray. ois.— Sy- nonyme de Harpya Vieill., G. Cuv. (Z. G.) TIIRASYE. Thrasya {Qpaavç, hardi, au- dacieux ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Panicées, établi par M. Kunlh (m Humb. et Bonpl., Nov. gen. et Spec, vol. I, p. 121, tab. 39) pour des plantes de l'Amérique tropicale, à fleuis en épillets biflores, disposés d'un seul côté et en un seul rang sur un rachis presque mem- braneux , ployé et cilié. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le Thrasya paspaloides H. B. K. (D.G.) ♦THRAULITE, Kobell. min. — Syn. Hisingérite. Minéral d'un noir brunâtre, en nodules ou concrétions sphéroïdales , com- posé de Silice, de Peroxyde et de Protoxyde de Fer et d'Eau. Il a été trouvé à Ridda- ryttan, en Suède, et à Bodemnais , en Ba- vière, avec le Sulfure de Fer magnétique. Il est attaquable par l'Acide chlorhydrique, et Iais?e précipiter de la Silice en gelée. (Del.) TÎÎRELKELDIE. Threlkeidia (dédié à Caleb Tbrelkeld , auteur d'un synopsis des plantes d'Irlande), bot. pu. — Genre de la famille des Chénopodées, créé par M. Rob. Brown {Prodr. FI. nov. Holl, p. 409) pour un sous-arbrisseau à feuilles alternes, demi- cylindriques; à fleurs axillaires, solitaires, sessiles, triandres, dont le périanthe persiste et devient charnu autour du fruit. Cette plante a reçu lé nom de Threlkeidia diffusa Rob. Br. (D. G.) *TIÎREMMAPniLTJS, Macgill. ois. — Synonyme de Pastor Temm. (Z. G.) * THRENODES (0po;, montagne ; vat» , j'habite), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Pyra- lides , créé par Duponchel ( Cat. méth. des Lépid. d'Eur., 1844), et très voisin des En- nychia. Nous citerons, comme type, le T. pollinalis. (E. D.) THRIDACOPIIÏLLIA (0pW«Ç, laitue; tpvllov, feuille), polyp. — Genre établi par M. de Blainville aux dépens des Pavones do Lamarck, et ayant pour type le Pavonia lacluca. (Duj.) THRINACE. Thrinax (0p'v«$, éventail). bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Coryphinées, créé par Linné fi!s (m Schreber, Gène.) pour des Palmiers des Antilles, à stipe grêle, de hauteur médiocre, THR terminé par des feuilles en éventail, dont le nom générique rappelle la forme ; à fleurs très petites, hermaphrodites, donnant une baie monosperme. On en connaît six espè- ces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le Thrinax mullifiora Mart. (D.G.) TIIRl\CIE. Thrincia. bot. ru.— Genre «le la famille des Composées, tribu desChi- coracées, établi par Roth {Catalect., I, 97), aux dépens du genre Leontodon de Linné, pour des plantes herbacées, propres à l'Eu- rope moyenne et à la région méditerra- néenne, feuillées seulement à leur partie inférieure; à fleurs jaunes , en capitules solitaires ; distinguées' surtout par leurs akènes extérieurs munis d'une aigrette eourte, en forme de couronne, tandis que les intérieurs ont une aigrette plumeuse, plurisériée. — Trois espèces de Thrincies appartiennent à la Flore française; ce sont: les Thrincia hirta et hispida Roth , plantes répandues dans toute la France, difficiles à caractériser nettement et à distinguer; et le Thrincia tuberosa DC, de nos départe- ments méditerranéens, remarquable par ses racines renflées en tubercules oblongs, qui lui ont valu son nom spécifique. (D.G.) TI1RIPS ( 8pty , genre d'Ins.). — Linné désigna sous ce nom un genre composé d'es- pèces remarquables par leur taille exiguë ; par leur bouche dont toutes les parties sont libres et très grêles cependant; par leurs ailes semi-coriaces et peu développées, etc. Ce genre fut adopté par tous les naturalistes, Geoffroy, De Géer, Olivier, Fabricius , La- treille , qui le placèrent dans l'ordre des Hémiptères malgré de singulières différen- ces. Aussi Latreille di?ait-il , dès l'année 1807, en parlant desThrips : Genus singu- lare, forte proprii ordinis. C'est néanmoins dans ces dernières années seulement qu'un entomologiste anglais, M. Haliday, en forma un ordre particulier, sous le nom de Thysa- noptères (voy. ce mot). Il partagea aussi les Thrips en plusieurs genres (voy. Tuysano- ptèrf.s). M. Duméril (Zool. anal., p. 267) avait déjà formé avec ce groupe une famille particulière sous le nom de Physapoda. (Bl.) ♦THRIPSIDES. Thripsidœ. ins. -Famille de l'ordre desTiiYSANOPTÈRES. Voy. ce mot. *TnRIPSIE\S. Thripsii.—Voy. thysa- K0PTÈRE5. (Bl.) 'TIIRIPTERA flpty, ver qui ronge ; nu- Tim 563 pov, aile), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, tribu des Piméliaires, établi par Solier (Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. V, p.48),adoptéparIIope.CegenrerenfermeIes T. crinita Hst., Mallei, Varvasi Sol. et vil- îosa Dej. Les 2 premières habitent l'Egypte, et les 2 suivantes la Barbarie. (C.) TIIR1SSE. Thrissa (Opi'aaa, nom donné, par les Grecs, à un Poisson de la famille des Clupéoïdes, peut-être à l'Alose), poiss. — Cu- vier voulut réunir, sous ce nom , les espèces d'Anchois à maxillaires très prolongés; mais ce caractère artificiel ne peut fournir de fon- dement à une coupe générique, et le nom de Thrisses doit servir seulement à désigner un certain nombre d'espèces du grand genre Anchois. (G. B.) * THRÏSSOMOTUS {Thrissa, nom de genre; vwto;, dos), poiss. — Genre de Sau- roïdes fossiles, créé par M. Agassiz (Poiss. foss., II, 1843). (G. B.) ♦TIIRISSOPS (Thrissa, nom de genre; poil ; crrc/pp.a, graine), bot. ph. — Genre proposé parLoureiro (Flor. Cochinch., vol. II, p. 685), qui rentre dans la famille des Orchidées, mais qui est si imparfaite- ment connu qu'il est impossible de lui as- signer une place quelconque dans l'une ou l'autre des tribus de cette famille. Son espèce unique est le Thrixspermum centi- peda Lour. (D. G.) *TnROSCUS (GpcSxw, je saute), Latreille ( Règne animal de Cuvier, t. V, pag. 452). ins. — Synonyme de Trixagus , Kugellan , Gyllenhal. (C.) TBRYALLIDE. Thryallis ( Gpu«X).i5 , mèche, ou feuilles propres à faire une mè- che), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, tribu des Apterygiées ou Malpighiées. Celui qui a été créé sous ce nom par Linné paraît, d'après M. A. de Jussieu (Monogr. des Malpighiac, p. 97), se rapporter comme synonyme au genre 664 THR Galphimia Cavan. Il ne reste alors sous ce nom que trois espèces de MM. Martius et Lindley, toutes Lianes de Brésil, parmi les- iijuelles nous citerons le Thryallis longifolia Mart. (D. G.) * THRYOTIIERINÉES. Thryotherinœ. bis. — Sous-famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Grimpereaux, et fondée sur le genre Triothorus de Vieillot. (Z. G.) THRYOTHORE. Thryothorus. ois. — Genre de la famille des Grimpereaux dans Tordre des Passereaux , caractérisé par un bec long, épais à sa base, cylindrique, ar- qué , comprimé latéralement , sans échan- crures au bout de la mandibule supérieure , qui est aiguë et égale à l'inférieure ; des narines oblongues, en partie couvertes d'une membrane proéminente; des tarses nus, annelés ; des ongles forts, celui du pouce le plus long de tous ; des ailes courtes, arron- dies, concaves , à troisième , quatrième et cinquième rémiges les plus longues de tou- tes ; une queue médiocre ou courte , com- posée de douze rectrices. Le genre Thryothore , créé par Vieillot et adopté par tous les ornithologistes, renferme des Oiseaux qui ont , dans leur système de coloration , dans la forme de leurs ailes 9 dans l'habitude de tenir leur queue relevée, les plus grands rapports avec les Troglody- tes; aussi plusieurs d'entre eux ont-ils été classés avec ceux - ci. Aujourd'hui encore , telle espèce qui est, pour l'un, un Thryothore, est, pour l'autre, un Troglodyte. Parmi les cinq espèces décrites par Vieil- lot , nous citerons comme authenthiques : le Thryot. a long bec , Thr. longirostris Vieill. (Gai. des Ois., pi. 168) , du Brésil et du Paraguay ; type du genre. — Le Thryot. polyglotte, T. polyglottus Vieill., du Para- guay. — Le Thryot. des roseadx, T. arun- iinaceus Vieill. (Wils., Am. ornith., pi. 12, f. 4 ), de la Caroline du Sud. — Le Thryot. des rivages, T. UttoraUs Vieill. (Wils., Am. ornith., pi. 12, f. 6), du centre et du nord de l'Amérique. Des Thryothores plus récemment connus, nous citerons encore le Thr. obsoletus Ch. Bonap. (Audub., pi. 360, f. 4), du Mis- souri. — Le Thr. guttatus Gould {Proceed., 18^, p. 89), de Mexico. — Le Thr. mexi- etmms Swairfs., du Mexique. — Le Thr. lus- THU cinius Quoy et Gaim., des Mariannes. — El les Thr. fasciato-ventris, du Bogota; rufal- bus, de Mexico ; leucotis, de la Colombie ou de Mexico; maculipectus , de Mexico; et striolalus , de Bogota. Ces cinq dernières espèces ont été décrites et nommées par M. de Lafresnaye dans la Revue zoologiq^c pour 1845, p. 337. Le prince Ch. Bonaparte place parmi les Thryothores le Trogl. Berwickii Audub. (pi. 18), dont M. Lesson fait un Troglodyte. La plupart des Thryothores fréquentent les lieux bas et humides. Au rapport du prince Ch. Bonaparte, Vobsoletus vivrait par- ticulièrement sur les montagnes rocheuses, dans les lieux secs , et surtout dans les fo- rêts épaisses. Leur nourriture consiste en Insectes. Ils ont l'habitude de grimper sur les plantes, non pas à la manière des Grim- pereaux proprement dits, mais en saisissant les tiges en travers, et en les parcourant de haut en bas par petits sauts, comme le font nos Fauvettes riveraines. Comme les Tro- glodytes , ils recherchent les lieux sombres et aiment à se cacher. Quelques espèces vi- vent, dit-on, par petites familles. (Z. G.) * THRYPTOCERA ( OpuTrtw , je romps ; xe'paç, corne), ins. — Genre de Diptères de la famille des Âthéricères , tribu des Mus- cides, division des Créophiles, créé par M. Macquart (Dipt. des Suites à Buffon de Roret, II, 1S35). Ce genre comprend une di- zaine d'espèces européennes, dont le T. se- tipennis Fallen, d'Autriche et de Hambourg, peut être regardé comme le type. (E. D.) * THRYPTOMENE. Thryptomene. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées , tribu des Chamaelauciées, formé par M. End- licher (in Annal. Wiener Mus., vol. II , p. 192) pour un petit arbuste de la Nouvelle- Hollande , à deux bractées très caduques, à fleurs décandres, dont le calice adhérent, relevé de dix côtes, a les 5 divisions du limbo pétaloïdes et indivises. Cette espèce est le Thryptomene australis End\. M. Schauer a récemment reconnu comme appartenant à ce genre, le Bœckea saxicola A. Cunn., qu'ii a dès lors nommé Thryptomene saxicola. (D. G.) THRYSSE. Thryssa. poiss.— Foî/.thrisse. (G. B.) *THUIARIA. polyp.— Genre de Polypes établi pnr M. Fleming, et correspondant aa THU TIIU 5G; genre Bisériaire de M. de Blainville. L'es- pèce type est la Sertularia thuia de Solander et Ellis , que Lamarck a nommée Ccllaria thuia t et qui habile les mers d'Europe. (Duj.) •im'IOECARPl'S. bot. m.— Trautvet- ter a décrit sous le nom de Thuiœcarpus ju- niperinus une forme monstrueuse du Gené- vrier commun, qui rentre dans la variété Caucasica de cette espèce. (D. G.) *THl IOPSIDE. Thuiopsis (ressemblant au Thuia). bot. pb. — Genre de la famille des Conifères-Cupressinées, basé par MM. Sie- bold et Zuccarini (Flor. Japon. , vol. II, pag. 32 ) sur le Thuia dolabrata Thunb. , grand arbre du Japon , où il croît sur les montagnes de l'île de Nipon , surtout dans les vallées humides. Cette espèce est deve- nue le Thuiopsis dolabrata Sieb. et Zuccar. Son bois est dur et rougeâtre. (D. G.) THULITE,Brooke. min. — Minéral rose, de Souland, en Tellemarke (Norvège), que Ton regarde généralement comme une va- riété d'Épidote, dans laquelle l'alumine se- rait remplacée par du Peroxyde de cérium. Il est accompagné de Grenat blanc, de Quartz hyalin et d'Idocrase cyprine. Il se clive selon deux faces inclinées de 92° 30'. Sa formule de composition se rapproche beaucoup de celle des Épidotes. Voy. ce der- nier mot. (Del.) *THLMITE, THUMERSTEIN. min. — Nom donné par les Allemands à l'Axinite de Thum, en Saxe. Voy. aximte. (Del.) THUIMBERGIE. Thunbergia (dédié au botaniste suédois Thunberg). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées , tribu des Thunbergiées , à laquelle il donne son nom, formé par Linné fils (Suppl., p. 292), et dans lequel rentrent des espèces ligneu- ses à leur base, grimpantes, du cap de Bonne-Espérance et des Indes, dont plu- sieurs sont aujourd'hui cultivées dans les jardins; elles s'y font remarquer par leurs belles fleurs axillaires , blanches, jaunes ou bleues , marquées généralement à la gorge d'une tache foncée et veloutée. Ces plantes sont de serre chaude, lorsqu'on les élève comme espèces vivaces ; mais, plus habituel- lement, on les traite comme les végétaux annuels, en les semant chaque année, et alors on les met en pleine terre, après en avoir fr.it le remis sur co'^ho. r;,:no rfes pius intéressantes entre ces espèces cultivées es: le Thunbergia chrysops llook., originaire de Sierra-Leone. Le Thunbergia alata est. assez répandu , et a déjà donné quelque:, variétés de coloration. Le Thunbergia gran- diflora Lindl. est remarquable par la gran- deur et la beauté de ses fleurs bleues. (D. G). THURARIE. Thuraria{lhus, encens). bot. ph. — Genre imparfaitement connu , formé par Molina (Chili, p. 135), pour un arbrisseau du Chili dont l'écorce laisse suinter une sorte d'encens. M. Endlicher le range à la suite des Styracées. (D. G.) *TI1URETIA (nom d'un botaniste fran- çais), bot. cr. — (Phycées.) M. Decaisne a fondé ce genre (Ann. Se. nat., oct. 1840) sur une Algue magnifique, à fronde réticu- lée, dont nous avons fait le type d'une nou- velle tribu. Il est caractérisé ainsi qu'il suit : Fronde membraneuse, réticulée, stipitée, d'abord simple, oblongue, denticulée en son bord, puis lobée et rameuse. Conceptacles petits, fixés sur les nervures secondaires de la fronde au sommet de ses lobes , bisériés, alternes, presque moniliformes et celluleux. Cellules extérieures ou superficielles conte- nant des spores cunéiformes au nombre de quatre. Cette belle Algue, de couleur rose et de la forme la plus élégante, imitant une feuille de chêne, est originaire des côtes de la Nouvelle-Hollande. (C. M.) *THURETIÉES. bot. cr.— Onzième tribu de la famille des Floridées. Voy. phycolo- gie. THUYA. Thuia. bot. ph. — Genre de la famille des Conifères-Cupressinées, créé par Tournefort, adopté ensuite par Linné et conservé par les botanistes modernes, seu- lement avec plusieurs suppressions. Il est formé d'arbres toujours verts, propres à l'Amérique septentrionale, très rameux, remarquables par la disposition distique de leurs rameaux et ramules, qui sont plus ou moins anguleux ou plans et articulés. Les feuilles de ces arbres sont opposées en croix* imbriquées sur quatre rangs, semblables à des écailles, persistantes. Leurs fleurs sont monoïques, les mâles et les femelles portées sur des rameaux différents ; les premières forment de très petits chatons ovoïdes, si- tués à l'extrémité des ramules latéraux, et présentent des étamines opposées en croit sur Paie, imbriquées sur quatre lignes ; les 566 THU THY fleurs femelles forment des chatons solitai- res à l'extrémité des ramules latéraux, dont les écailles, sessiles avec leur base élargie , sont d'abord étalées, pour se rapprocher et se resserrer ensuite; les extérieures d'entre ces écailles portent à leur base deux ovules, tandis que les intérieures sont stériles. A ces fleurs succède un cône à écailles presque coriaces, imbriquées sur quatre côtés, ovales ou oblongues, obtuses et non épaissies au sommet , dont les extérieures sont les plus grandes. Les graines protégées par ces écailles, par deux sous chacune, sont en- tourées d'une aile membraneuse, échancrée au sommet et à la base. — Des espèces en assez grand nombre qui ont été comprises successivement dans le genre Thuia , les unes font aujourd'hui partie du genre Biota Don ; ce sont : 1° Le Thuia orientalis Lin., vulgairement connu dans les jardins sous le nom de Thuya de la Chine , Arbre de vie, qui est aujourd'hui le Biota orientalis Endl.; 2° le Thuia pendula Lamb. , qui est devenu le Biota pendula End] . Plusieurs autres sont allées se ranger dans les genres Frenela, Callitris, Widdringtonia , Thuiopsis, Cha- mœcyparis, Glyptostrobus et Libocedrus. Ces retranchements opérés, il ne reste plus dans le genre Thuia que trois espèces parmi les- quelles la plus connue est le Thuya occi- dental ou du canada , Thuia occidentalis Lin., bel arbre de forme pyramidale , qui croît naturellement dans l'Amérique sep- tentrionale, depuis le Canada jusqu'à la Virginie et la Caroline. Dans son pays na- tal, il s'élève jusqu'à 15 et 17 mètres, et son tronc acquiert parfois plus de 3 mètres de circonférence à sa base ; mais dans nos cultures , on le voit rarement dépasser S ou 10 mètres de hauteur. Ses ramules sont ancipités; ses feuilles sont ovales, ob- tuses , celles des deux bords du rameau ployées en bateau , celles des faces planes et carénées ; toutes portent à leur dos une glande en forme de tubercule ovale. Cet arbre est le Cèdre blanc , the while Cedar des Américains. Son bois est rarement em- ployé dans les constructions; mais il est très estimé pour la confection des palissades et clôtures ; les piquets qu'il fournit ont une très longue durée. Dans nos contrées, c'est l'une des espèces de Conifères les plus répandues dans les jardins paysagers où elle figure très avantageusement. Elle parait avoir été introduite dans les cultures euro- péennes sous François Ier. Le premier pied en fut planté, dit Clusius, dans le jardin royal de Fontainebleau. Ce fut un peu plus tard, en 1596, qu'elle parut en An- gleterre. La floraison de cet arbre a lieu au mois de mai, et ses cônes n'atteignent leur maturité que dans l'automne de l'année suivante. Son accroissement est assez rapide; dans une bonne terre, il acquiert de 3 à 4 mètres de hauteur en dix ans. On le mul* tiplie presque toujours par ses graines aux- quelles on donne les mêmes soins qu'à celle( des Pins. (P. D ) *THUYOXYLUM. bot. foss. — Voy. vé* GÉTAUX FOSSILES. *THUYTES. bot. foss. — -Voy. végétaux FOSSILES. *THYAMÏS (0uVa> parfum), Hope (Co- leopterist's inanual, III, 6). ms.— Synonyme de Longilarsus Lat. , et Teinodactyla Che- vrolat, Dej. (C.) *THVANA, Hamilton. bot. ph. — Syno- nyme de Thouinia , Poit., famille des Sa- pindacées. *THYAS ( Guoç , parfum ). arachn. — Sous ce nom, est désigné par M. Koch, dans Panzefs deutschland' s Insecta fauna , un genre nouveau d'Acariens. (H. L.) *THYASIRA. moll.— Genre proposé par Leach pour certaines espèces d'Amphides- mes, telles que VA. flexuosa de Lamarck , qu'on ne peut séparer des autres espèces du même ge nre . (Duj.) * THYATIRA. ins. — Voy. thyatyra. *THYATYRA (QvaT£tpa, nom propre). INS# — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Hadénides, créé, par M. le docteur Boisduval {Gen. et Index meth. eur. Lepid., 1829) et adopté par tous les entomologistes. Les deux espèces qui constituent ce genre se trouvent dans toute la France vers le mois de juin; on les dé- signe sous les noms de T. bâtis et derasora Linné. (E. D.) * THYELLINA (Guetta, tempête), poiss. — Genre fossile du groupe des Squales, très voisin des Roussettes , mais dans lequel les dorsales sont plus en arrière. Des deux es- pèces décrites, l'une {Th. angusta, Mtinst.) provient du terrain crétacé des Baumberge; l'autre {Th. prisca Ag. ), du lias de Lyme* tu y TIIV 5G7 Re^is; mais il n'est pas très certain que celle ci ipparlieone au genre. (G. B.) ♦XII 1 LAÇA MUE. ThylacaiUhus{M\«nit sac, enveloppe; £»0os, fleur), bot. ni. — Genre de la famille des Légumineuses-Ca;- salpiniées, tribu des Amherstiées, établi par M. Tulasne (Arch. du Mus. d'hist. nal., vol. IV, p. 17:>) pour des arbres ou arbris- seaux du Brésil, à feuilles brusquement pennées, à fleurs paniculées, accompagnées de larges bractées qui les enveloppent , d'où est venu le nom du genre. Le type de ce genre est le T. ferrugincus, Tulas. (D. G.) *TIIYLACIIIE. Thylachium ( Gu/axoç , sac, coiffe), bot. ph. — Genre de la famille de» (Japparidées, tribu des Capparées, établi par Loureiro (Flor. Cochinch., p. 417), et renfermant des arbrisseaux sans épines, à feuilles alternes, simples ou trifoliolées, in- digènes des îles et du continent de l'Afrique sud est. Son nom rappelle son calice ta forme de coiffe, qui s'ouvre en se coupant transversalement en forme de couvercle. Son type est le T. africanum Lour. On en connaît aujourd'hui sept espèces. (D. G.) THYLACI\E. Thylacinus{jK\ \ s us ta- in, nt r rièra «ans ncr- l smllaii- vuvos. J te. . . . Pu i Palpes de ' OF.OTnr.irsiDFs (lubulifera.UaHd.) TiinipstnES. (Terebrantia, Ilalid.). A la famille des Phloeothripsides {Phlœo- thripsidœ) se rattache le genre Phlœothrips Haliday. MM. Amyot et Serville [Insectes hémiptères. Suites à Buffon) en ont formé deux autres, à ses dépens, sous les noms de Hoplothrips et Haplolhrips. A la famille des Thripsides {Thripsidœ) se rattachent tous les autres genres. M. Hali- day a formé encore deux groupes particu- Iiers: les Slenelytra Halid., ou Stenoptera Burm., ayant les ailes sans nervures trans- verses, et la tarière de la femelle recourbée en dessous; et les Coleoptrata Halid., ayant des ailes pourvues de nervures transverses et la tarière de la femelle recourbée en dessus. Aux Sténélytres appartiennent les genres Heliothrips Haliday, Sericothrips Haliday, Chirothrips Haliday, Limothrips Haliday, Odontolhrips Amyot et Serville , Physapus DeGeer, Thrips, Linné, Belothrips, Haliday, Tœniothrips et Tmetothrips Amyot et Serville. Aux Coleoptrata appartiennent seulement les genres Melanolhrips, Coleopthrips et JElo- Ihrips Haliday. (Bl.) *THYSAKOTnECIUM(eu<7avot, franges; Oyj'xyj, coffre, boîte), bot. cr.— (Lichens.) On sait que l'Australie se distingue de toutes les autres contrées du globe par l'espèce de singularité que présentent ses productions naturelles et l'originalité des formes anor- males qu'elles revêtent. Le genre dont il est question en est une nouvelle preuve. Il ap< partient à la tribu des Usnées, et nous l'avons, de concert avec notre ami M. Berkeley, ca< ractérisé de la façon suivante : Apothécîes terminales, d'abord planes et orbiculaires, à rebord sinueux et entiers, puis obliques; lobées, à lobes oblongs disposés en éventail. Excipulum nul. Lame proligère immarginée, presque de la même couleur que le thalle, c'est-à-dire pâle et posée immédiatement sur la couche gonimique. Thalle horizontal , verruqueux, d'où s'élèvent verticalement des espèces de podéties ou supports cylin- THY THY driques ou un peu comprimés, au sommet desquels se voient les apothécies. Thèques imparfaites. Ce genre a un peu le port des Ramalines auxquelles il ressemble par la position de la lame proligère et par la nature cartilagineuse du thalle; mais il en diffère infiniment par la forme et par le mode d'é- volution des apothécies. Celles-ci se dévelop- pent, en effet, de bonne heure à l'extrémité des podéties , et , dans le jeune âge , on les prendrait pour celles d'un Stereocaulon, Elles s'en distinguent néanmoins par l'ab- sence d'un excipulum propre. On ne con- naît encore qu'une espèce de Thysanothe- cium, le T. Hookeri. Il croît sur les vieux bois à la terre de Van-Diemen. (CM.) THYSANOTUS. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Anthéricées, formé par M. Rob. Brown {Prodr. FI. Nov. Holl., p. 282) pour des plantes herbacées, à racines Gbreuses ou bulbeuses, de la Nou- velle Hollande, dont une avait été décrite par Labillardière comme un Ornithogale. Le même genre a été décrit et figuré par Salisbury, dans son Paradisus Londinensis, sous le nom de Chlamysporum, qui n'a pas été adopté comme étant postérieur. M. Rob. Brown a décrit {loco citato) vingt et une es- pèces de Thysanotus, les unes à six, les au- tres à trois étamines. (D. G.) THYSANURES. Thysanura (OJcravoc franges; oùoà , queue), hexaf. — C'est le troisième ordre de la classe des Hexapodes , qui a été établi par Latreille dans son Précis des caractères génériques des Insectes en 1796, et qui a été adopté par tous les apté- rolcgistes. Latreille, dans son ouvrage pré- cité, avait élevé cet ordre au rang de classe, et le plaçait entre ceux des Suceurs et des Parasites (voy. ces mots), qui sont les plus voisins de ses Acéphales, depuis lors appelés Arachnides ( voy. ce mot). Pour Fabricius, ces animaux constituaient une partie des Synistales {voy. ce mot) de cet auteur. En 1806, Latreille leur conservait la même place que dans son premier ouvrage; mais il avait alors , à l'exemple de Lamarck , sé- paré les Insectes des Arachnides, et les Thy- sanures furent pour lui des Insectes, tandis que pour Lamarck c'étaient des Arachni- des. Plus tard, il crut leur reconnaître plus «iaffinités avec les Myriapodes qu'avec les arachnides , et il les mit immédiatement après ceux-ci dans la série des Insectes, Mais on ne peut nier qu'en laissant, parmi les Thysanures, les Podures et les Lepismes, on réunit des animaux fort différents entre eux et fort différents aussi des Myriapodes. Fabricius avait déjà rapproché les Thysanures des Insectes de l'ordre des Névroptères, et c'est l'opinion que M. deBlainville adopte, en les considérant comme des Névroptères ano- maux, en ce sens que, restant aptères, la phy- sionomie des larves est définitive chez eux, tandis qu'elle n'est que passagère chez la plupart des aut^O espèces du même ordre. Les Thysanures ?!/isi envisagés sont donc des Né- vroptères frappés d'un arrêt de développe- ment. C'est ce que les aptérologistes admet- tent parfaitement pour les Lepismes et genres voisins ; mais il nous paraît impos- sible d'en dire autant, ou du moins dans le même sens, pour les Podures. Le petit nom- bre des anneaux du corps des Podurelles les rapproche des Insectes épizoïques, et le reste de leur organisation diffère complètement de celle des Lepismes. Il serait donc plus convenable de créer à leur intention un or- dre particulier parmi ces Insectes hexapodes, dout le corps n'a pas le nombre normal d'anneaux. On laisserait à cet ordre des Po- dures et des Smynthures le nom de Podu- relles, c'est-à-dire qui saute avec sa queue, puisque c'est là un des caractères les plus généraux. L'ordre des Thysanures , tel qu'il est adopté actuellement, se compose d'un nom- bre assez limité d'espèces (176 environ) qui ne subissent point de métamorphoses, aptè- res et reconnaissables entre toutes par les organes particuliers du mouvement qu'elles portent à l'extrémité de l'abdomen , et qui permettent à un grand nombre d'exécuter des sauts plus ou moins considérables. Elles varient, du reste, beaucoup sous le rapport de la forme générale, et de la composition de chaque organe en particulier. Chez les unes, le corps est allongé, pisciforme, con- vexe en dessus , et se compose, non compris la tête, de treize segments, dont trois pour le thorax et dix pour l'abdomen. Les parties de la bouche sont les mêmes que dans les Insectes broyeurs , c'est-à-dire consistent en un labre, des mandibules, des mâchoires, une lèvre inférieure et des palpes. Les an- tennes sont longues, sétacées , composées TIIY TJIW 575 d'une multitude de petits articles; les yeux sont plus ou moins gros , et formés par la réunion d'un nombre variable de petits yeux lisses. Le thorax présente distinctement trois anneaux : le prothorax , le mésothorax et le métathorax. L'abdomen est terminé, dans les deux sexes, par trois blets servant à sau- ter, et par une tarière dans les femelles; les neuf premiers segments portent chacun une paire d'appendices lamelliformes atta- chés aux arceaux ventraux par un pédicule articulé , et dont ces derniers sont les plus longs. Les pattes sont grêles, à hanches très grandes, et les quatre hanches des pattes postérieures sont munies d'appendices pa- reils à ceux du ventre. Enfin tout le corps est couvert d'écaillés s'enlevant au moindre contact. Chez les autres le corps est simple- ment villosule , ou garni de petites écailles peu serrées, et quelquefois glabre ; sa forme est allongée sans être pisciforme , et assez souvent globuleuse ; l'abdomen présente au plus cinq segments, et se confond quelque- fois avec le prothorax de manière à ne pou- voir en être distingué; son extrémité, dé- pourvue de filets , porte , en dessous , un appendice tantôt fourchu , tantôt simple , qui prend naissance sous le pénultième ar- ceau ventral , et se loge dans une gouttière au repos. En se débandant comme un res- sort, cet appendice envoie l'animal en l'air à une plus ou moins grande hauteur. La bouche n'offre plus que des rudiments de mandibules et de mâchoires ; les antennes ne sont composées que de quatre articles, dont le dernier paraît divisé en un grand nombre de petites articulations ; enfin les ^ux sont formés également par la réunion de petits yeux lisses, en nombre plus ou moins variable. Ces Insectes, par l'absence de métamor- phoses, et les appendices latéraux imitant de fausses pattes dont les côtés de l'abdo- men sont garnis dans quelques uns d'entre eux , M-mbieraiem établir un passage entre les Myriapodes et les véritables Insectes. Tous sont aptères, très agiles, et échappent, soit par une fuite prompte, soit en sautant, à la main qui veut les saisir. Les uns vivent daus l'intérieur des maisons ; les autres sous les pierres, dans le bois pourri, les matières végétales en décomposition , les feuilles , l'eau et même la neige. La plupart n'ont acquis toute leur grandeur qu'à la fin de l'été ou en automue. Les Insectes composant cet ordre, gé- néralement peu recherchés par les entorno- philes, ont été dernièrement le sujet de travaux fort remarquables de la part du MM. Templeton, Burmeister, l'abbé Boser- letetNicolet; et d'après la distribution géo- graphique qui a été donnée de ces animaux par ce dernier auteur, il en résulte que l'Eu- rope est la partie du monde qui en fournit le plus; qu'ensuite viennent l'Amérique et l'Afrique , puis l'Asie, où il en a été décou- vert quelques espèces. Cet ordre a été divisé en deux familles , désignées sous les noms de Podurclles et de Lepismènes. Voyez ces différents noms. (H. L.) TIIY'SANIJS. bot. ph. — Genre rapporté, par M. Endlicher, avec doute, à la famille des Connaracées , créé par Loureiro (Flor. Cochinch., p. 348) pour un arbuste de la Cochinchine, à feuilles pennées; à fleurs blanches, pentapétales, décandres, télragy- nes, qu'il a nommé Thysanus Palala. M. De Candolle a substitué à ce nom celui de Thysanus Cochmehinensis. (D. G.) *THYSAROL,ENA ( Gu^avot , franges; àaîov, moisson, pour gramen). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Panicées, établi par M. Nées d'Esenbeck (m Edimb. new. philos. Journ., vol. XVI11, p. 180) pour un grand Gramen de l'Inde, re- marquable en ce que sur les deux fleurs qui forment ses épillets, la supérieure, qui est hermaphrodite, a sa glumellule externe lon- guement ciliée. De là le nom générique. (D. G.) *THYSBÉ (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Colaspides, proposé par Dejean {Catal. , 3e édit., p. 435), et composé de 4 espèces, ayant pour type le T. pulcherrima Buqt. , indigènes du Sénégal. (C.) THi'SELlMJM, Adans. bot. pq.— Syno- nyme de Selinum Hoffrnan, famille des Om- bellifères, tribu des Angélicées. (D.G.) TIIYSSELIMJW, Rivin. bot. ph.— Syno- nyme de Peucedanum Linné, et désignant une section de ce genre, dans la famille de! Ombellifères, tribu des Peucédanées. (D. G .) *TH\VAITESIA (nom d'un botaniste an- glais), bot. cr.— (Phycées.) En étudiant les Algues de l'Algérie que Bory, pendant sa 576 TIA TIB dernière maladie, nous avait prié de publier à sa place, nous en avons remarqué une de la tribu des Zygnémées dont les spores, à l'époque de leur maturité , étaient divisées crucialement en quatre, absolument comme certains tétraspores. Cette particularité, qui n'avait point encore été observée dans le groupe en question, nous sembla «e nature à justifier l'érection d'un genre que nous avons décrit et fait figurer dans la Fcore d'Algérie (t. I, p. 175, t. 15, f. 1). Voici quels sont ses autres caractères: Filaments flexueux , d'abord verts, puis brunâtres, dont la co- pulation se fait par un tube de jonction au milieu des articles. Gonidies ou granules contenus dans chaque endochrôme disposés primitivement en une étoile simple, mais ensuite agglomérés en une spore sphérique et continue qui se divise à la maturité en quatre autres au moyen de deux scissures qui se croisent à angle droit. Cette Algue habite les eaux dormantes d'Ali-Labrach où elle a été découverte par M. Durieu. Depuis que, par notre observation, l'attention a été éveillée sur cette singulière fructification de Zygnémée, le même botaniste distingué au- quel nous avons dédié ce genre a remarqué que les spores du Mesocarpus scalaris , du Tyndaridea insignis et du Siaurocarpus gra- cilis, subissaient la même division quater- naire. Par suite de cette remarque, notre genre a perdu le plus saillant de ses carac- tères, et ne se distingue plus du Tyndari- dea {voy. ce mot) que par la disposition des gonidies en une étoile simple avant l'accou- plement. (C. M.) *TIARA. moll. — Ce nom a été employé par Megerle pour désigner un genre de Gas- téropodes du groupe des Turbo ( Menke , Syn. melh. Moll., 2e éd., 1830); — et par M. Swainson, pour un genre du groupe des Volutes ( Swains. , Elem. rnod. Conch., 1835). (G.B.) *TIARA. acal. — Genre de Méduses indiqué par M. Lesson dans le groupe des Nucléifères (Less. , Prodr. Monogr. Méd. , 4837). (G. B.) T1ARELLE. Tiarella(?ioipa, tiare), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, sous-ordre des Saxifragées, créé par Linné {Gen., 765), et dans lequel rentrent des plantes herbacées, indigènes de l'Asie et de l'Amérique septentrionale, à feuilles pres- que toutes radicales, à liges droites, ter- minées par une grappe lâche ou une pani- cule de petites fleurs, dont le pédoncule devient penché après la floraison. M. Seringe en a décrit , dans le Prodromus ( vol. IV , p. 50) cinq espèces, parmi lesquelles nous citerons les T.cordifolia Lin., et trifoliata Linn. Une espèce détachée de ce genre est devenue le type du genre Hoteia Dne. et Morr. (D. G.) TIARIDIE. Tiaridium. bot. ph. — Ce genre , établi par M. Lehmann (Asperif., I, 13) dans la famille des Borraginées ou Aspé- rifoliées, et admis par M. Endliiher (Gen.t n° 3752), a été réuni par De Candolle (Prodr., vol. IX, p. 551) à quelques Hélio- tropes , pour former le genre Heliophytum. (D. G.) *TIARIS. Tiaris. ois. — Genre établi par Swainson dans la famille des Fringillidœ. Voy. MOINEAU. (Z. G.) *TIARIS. rept. — MM. Duméril et Bibron nomment ainsi, dans l'Atlas de leur Erpéto~ logie générale, une espèce d'Iguaniens que, dans leur texte, ils rapportent aux Lophy- res, sous le nom de L. dilophus. (P. G.) *TIAROCERA (rcapa, tiare; xs'paç, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Scarabéides mélilophiles, créé par Burmeister ( Handbuch der Ento- molog.)t adopté par Schaum ( Ann. de la Soc. ent. de Fr.y 2e série, t. III, p. 40). Ce genre renferme les T '. rhinocéros , cornuta et cornifrons G. P. La première est origi- naire du Brésil, la deuxième de Cuba, et la troisième de Montevideo. (C.) TIARODES (rcapa, tiare, à cause de la forme de la tête), ins.— Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères , établi par M. Burmeister (Handb. der En- tom.) sur une espèce de Java, le T. versico- lor (Cimbus versicolor Lap. de Cast.). (Bl.) TIRESIA. ins. — Genre de Coléoptères pentamères proposé par Leach, qui nous est inconnu, et devant rentrer dans la tribu des Cébrionites. (C.) TIBIANE. Tibiana {Tibia, flûte), poltp. — Genre de Polypiers membraneux phy- toïdes , appartenant aux Tubulariés de M. de Blainville. Établi par Lamarck, ce genre a été adopté par Lamouroux, avec cette diffé- rence que le premier le place dans les Co- rallinées, tandis que le second le rapproche* TIC •vec plus de raison, des Tubulaires. La ca- ractéristique de M. de Blainville est la sui- vante : Animaux inconnus, contenus dans des cellules cylindriques, tubuleuses, à ou- verture ronde, plus ou moius saillantes et récurrentes, situées à chaque flexion de tu- bes anguleusenient flexueux , fascicules, et réunis à la base radiculée et fixe. On a dis- tingué deux espèces: l'une simple, la Ti- biane fasciculée, T. fasciculala, Lamx.; l'autre rameuse, la Tibiane rameuse, T. ratnosa , du g. Succuline de Lamarck. (G. B. ) TIBICEN. ins. — Latreille avait indiqué sous ce nom {Règ. anim,, t. V, p. 215) un genre formé aux dépens des Cigales (Cicada), dont le type serait la C. sanguinea ( Telli- gonia sanguinea Fabr.), espèce commune en Chine. (Bl.) TIBICIDES {tibicen, joueur de flûte). foram. — (Montf. Conchyl. Syst.) Synonyme de lyuncatulina. (G. B.) TIBOUCHINE. Tibouchina. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Osbeckiées , formé par Aublet (Guian., vol. I, pag. 446, tab. 177) pour un arbuste de la Guiane, dont les fleurs sont entourées à leur base de deux involucres formés cha- cun de deux bractées connées, et présentent un ovaire libre , à 5 loges. Cette espèce est le 7'. aspera Aubl. (D. G.) TIBLROX. poiss.— Nom vulgaire, signi- fiant requin dans la langue des créoles, qui nomment ainsi une espèce de Pimélode, lePi- mélode Zcngaro {Pimelodus Zungaro), décrit et nommé par M. de Humboldt. (E. Ba.) TICHODROME ou ÉCUELETTE. Ti- chodroma. ois. — Genre de la famille des Grimpereaux {Certhiadœ) dans l'ordre des Passereaux, démembré du genre Certhia de Gmelin par Illiger, et caractérisé par un bec très long, arqué, grêle, cylindrique, trian- gulaire et déprimé à sa base; des narines basâtes , nues , longitudinales ; des tarses grêles, allongés; des doigts longs , pour- vus d'ongles forts; des ailes assez gran- des, à quatrième, cinquième et sixième ré- miges les plus longues; et une queue ar- rondie, ample, composée de pennes à tiges faibles. Le genre Tichodrome n'est pas très riche en espèces ; car si l'on en retranche, comme le font quelques ornithologistes , le Certhia fusca Lath., que G. Cuvier y rapporte avec T. Klf. TIC 577 doute , une seule en fait partie : c'est le Tichodrome des murailles, Tich. muraria Illig., T. phœnicoptera Temm. (Buff., pi. enl., 372), représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 16, f. 2. Cet Oiseau, que l'on nomme aussi Grim- pereau des murailles , Tichodrome cchelette, ne grimpe pas à la manière des vrais Grim- pereaux en se servant de sa queue comme d'un point d'appui. On le voit , il est vrai , parcourir les paus verticaux des rochers, ou les murailles des vieux édiûces isolés; mais il le fait en se cramponnant, en s'assujettis- sant seulement avec ses pieds , le long des fentes, des crevasses, des petites anfractuo- sités qu'il rencontre. A chaque mouvement d'ascension , il agite et déploie légèrement ses ailes. Peu d'Oiseaux vivent aussi solitai- res , sont aussi tristes que le Tichodrome des murailles. Sa nourriture consiste en In- sectes, en larves, et principalement en Arai- gnées. Il niche dans les fentes des rochers les plus escarpés , et dans les crevasses des masures situées à une grande élévation. Le Tichodrome échelette habite les contrées mé- ridionales de l'Europe. On le trouve sur les Alpes suisses, en Espagne, en Italie, et, dans le midi de la France, sur les hautes mon- tagnes qui bordent la Méditerranée. (Z. G.) *TICHONIA (t£ÎX04, mur), ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Tinéides, créé par Hubner {Cat., 1816), et non adopté par Duponchel. (E. D.) TICORÉE. Ticorea. bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées , tribu des Cuspa- riées, formé par Aublet, dans lequel ren- trent des arbres et des arbustes du Brésil et de la Guiane, à feuilles simples ou plus souvent trifoliolées, à fleurs blanchâtres ou jaunâtres, parsemées de petites glandes, et dont la corolle est gamopétale, en enton- noir à long tube. Ou en a décrit huit es- pèces, parmi lesquelles nous citerons le T. fœtida Aubl., type du genre, et le T. febrifuga A. St-Hil., remarquable par son amertume et par ses propriétés fébrifuges utilisées dans le Brésil. (D. G.) ♦TICHOTRIPIS (t£;Xoç, mur; rplfo, jfl frotte), ins. — Genre de Lépidoptères noc- turnes , de la tribu des Tinéides, indiqué par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) *T1CT0. poiss. — Nom d'un Cyprin du cud est du Bengale [Cypi inus Ticto. (G. B.) 73 578 TIG *TIEDEMAlYI\IA(Tiedemann, nom pro- pre), moll. — Genre de Ptéropoues, indi- qué par M. Délie Chiaje (Nouv. Mém. Ac. Br., XII, 1841). (G. B.) *TIEDEMANNÏA ( Tiedemann , nom propre), échin. — Genre d'Holothurides, indiqué par Leuckart (Isis, 1831), et pris comme type d'un groupe de la classifica- tion adoptée par M. Jaeger. Voy. l'art, oo- lothyrie. (G. B.) TIEDEMANNIE. Tiedemannia ( nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Peucédanées, formé par De Candolle {Mém. V, p. 51, tab. 12; Prodr., vol. IV, p. 187) pouf YJEnanlhe Carolinensis Pers., plante her- bacée, croissant dans les lieux marécageux de l'Amérique septentrionale, remarquable par ses feuilles dont la lame avorte et qui sont réduites à des phyllodes cylindriques, fistuleux et articulés; de là son nom de T. teretifolia DG. (D. G.) TIERCELET, ois.— Nom vulgaire donné aux Oiseaux de proie mâles, dont la taille est environ d'un tiers plus petite que celle des femelles. (Z. G.) TIGA. ois. — GeDre établi par Kaup sur le Picus tridactylus Naum. Voy. pic. TIGARÉE. Tigarea. bot. ph. — Genre proposé par Aublet {Guian, vol. II, p. 920, tab. 350, 351) et rapporté aujourd'hui comme synonyme au genre Tetracera Lin. dans la famille des Dilléniacées. Un autre genre proposé sous le même nom par Pursh (Flor. bore. Amer., vol. I, p. 33, tab. 15) est rattaché comme syno- nyme au genre Purshia DG. (D. G.) TIGE. Caulis. bot. — La Tige est la par- tie fondamentale des plantes, de laquellepart inférieurement la racine, età laquelle se rat- tachent tous les organes qu'on a nommés appendiculaires, savoir: les feuilles et leurs modifications. Comme elle forme la ligne centrale autour de laquelle sont disposées toutes les autres parties des plantes, on lui donne très souvent le nom d'axe végétal, en la considérant, soit en elle-même, soit dans ses ramifications. La Tige préexiste à toutes les autres parties des plantes. En effet, dans un embryon naissant, le premier corps qu'on voit se dé- velopper est le rudiment deTige sur lequel se développera plus tard le corps cotylédonaire, TIG tandis que la racine ne se montrera que plus tard encore et au moment de la germination . Laissant de côté les végétaux inférieurs, chez lesquels on ne saurait dire d'une manière précise de quelle nature sont les expansions tantôt élargies, tantôt contractées, qui for- ment la plante, on peut dire que l'existence de la Tige est générale. Seulement elle se montre développée à des degrés très divers et sous des aspects qui peuvent souvent la faire méconnaître. Dans le langage descriptif, on qualifie d'Acaules ou sans Tige un assez grand nombre de plantes; mais il est facile de reconnaître que cette expression indique seulement une apparence et nullement un fait. En effet, les plantes dites acaules ont des feuilles, et les feuilles ne peuvent jamais provenir directement d'une racine. Or, si l'on examine ces plantes avec soin , on reconnaîtra sans peine que leurs feuilles naissent d'une Tige très réduite, très courte, mais dont l'existence est évidente. — Ailleurs on a méconnu l'existence de la Tige à cause de sa position souterraine qui l'a fait confondre avec les racines. Mais ces organes souterrains qui, le plus souvent, s'étendent horizontalement sous terre, et qui, pendant leur existence de plusieurs années , s'allon- gent par une extrémité en même temps qu'ils se détruisent et s'oblitèrent par l'autre, ces organes, auxquels on a donné le nom de rhizomes, sont de véritables Tiges tout aussi bien caractérisées que celles qui se montrent au-dessus du sol et qui, seules, reçoivent ordinairement cette dénomination. Ces Tiges souterraines ou ces rhizomes, dont l'histoire n'a commencé à être bien comprise que dans ces derniers temps, existent, par exemple, chez toutes les plantes herbacées vivaces, que le langage de la botanique des- criptive désigne bien improprement sous le nom de plantes à racines vivaces et à tige annuelle, ou que, pour abréger, on indique par le signe 7f. Chez elles, en effet, la Tige ne périt chaque année que dans sa portion aérienne; sa portion inférieure ou souter- raine persiste en un rhizomequiémetensuite, chaque année, une nouvelle tige aérienne. La différence d'aspect et de consistance des Tiges, leur fait donner, dans le langage descriptif, quelques dénominations différen- tes. La Tige ligneuse, en colonne et simple des Palmiers et de la plupart des Monocoty- TIG TIG 679 lédons arborescents a été nommée stipe {sti- ; relie des Graminées, qu'un développe- ment très rapide rend presque toujours creuse ou fistuleuse, etquedesnœudssolides, correspondant à la naissance des feuilles, renforcent de distance en distance, a été désignée sous le nom de chaume [cuhnus). Quelques auteurs ont distingué de cette der- nière, et sous le nom de chalumeau {calamus), la Tige des Joncs et des Cypéracées, qui est dépourvue de nœuds et très peu consistante; mais cette expression est très peu usitée. Parmi les Dicotylédons, on se borne à em- prunter à la langue usuelle le mot delronc {truncus), pour désigner la Tige ligneuse des arbres, qui s'élève simple et sans branches jusqu'à une certaine hauteur, pour se rami- fier ensuite et former une cime de forme variable. On nomme hampes (scapus) les Tiges qui, s'élevant d'entre les feuilles, ne portent ordinairement que des fleurs et pas de feuilles, ou seulement des feuilles rares et peu développées. Mais il n'existe peut-être pas dans la science de terme dont l'applica- tion soit plus vague; tantôt, en effet, ce qu'on appelle une hampe, est la Tige elle- même , tantôt ce n'est qu'une branche laté- rale; en outre, entre les hampes totalement nues et les tiges feuillées, il existe une foule d'intermédiaires qui rendent impossible l'existence de toute ligne de démarcation précise. Enfin, toutes les Tiges, tant de Monocotylédons que de Dicotylédons, qui ne rentrent dans aucune des catégories pré- cédentes, ne reçoivent aucune dénomination particulière, et composent la classe très nombreuse des Tiges proprement dites. Les divisions primaires des Tiges sont les branches; celles-ci se subdivisent en ra- meaux qui, à leur tour, donnent naissance aux ramules. Mais on conçoit facilement que l'empl-ji de ces trois expressions doit laisser toujours beaucoup de vague, et qu'il est, en outre, impossible de désigner par des noms particuliers toutes les divisions et sub- divisions des liges des arbres, par exemple. La disposition des branches et rameaux, considérée dans l'ensemble d'une plante, constitue la ramification, sujet d'observation intéressant à plusieurs égards, mais qu'il nous est impossible d'examiner ici en détail. Nous ncus bornerons à dire que les divers modes de ramifications des plantes dépen- dent essentiellement de la disposition des feuilles; les bourgeons qui donnent naissance aux branches se formant à l'aisselle de ces organes. Ainsi, avec des feuilles spiralées, opposées, verticillées, on devra trouver des branches également spiralées, opposées ou verticillées. Cependaivt on n'observe pas, à cet égard, à beaucoup près, la régularité a laquelle on devrait s'attendre, beaucoup de bourgeons ne se développant pas, et l'avor- tement d'un certain nombre d'entre eux se montrant assez souvent assujetti à une sorte de régularité. La disposition générale des branches dans les plantes, particulièrement dans les arbres, contribue, avec la direction de leur Tige, à donner à chaque espèce le port qui lui est. propre, à lui imprimer une physionomie par- ticulière. C'est surtout dans les arbres qu'il peut y avoir de l'intérêt à décrire ces ports variés qui frappent l'œil le moins attentif à la vue d'un grand paysage ou même d'un simple massif. Mais les différences qui en résultent, quoique souvent frappantes, peuvent être plus facilement reproduites par le dessin que décrites ou classées. M. de Humboldta essayé, dans ses Tableaux de la nature, de réduire les formes des grands vé- gétaux à un certain nombre de classes ; mais les dix-neuf sections qu'il a formées ainsi correspondent bien plutôt à de grands grou- pes végétaux, qu'à des formes distinctes et nettement caractérisées. Le point le plus important, sans contredit, dans l'histoire des Tiges, est celui qui a rap- port à leur structure , examinée tant chez les Dicotylédons que chez lesMonocotylédons et les Acotylédons. Envisagée dans son état normal, cette structure a été exposée avec des détails à peu près suffisants , soit aux articles Bois, Écohce , soit dans les divers articles relatifs à chacun des grands em- branchements du règne végétal. Mais cette structure-type, qui appartient à la grande majorité des végétaux, subit, dans certains cas particuliers, des modifications plus ou moins profondes, desquelles résultent pour un certain nombre de Tiges, surtout de Di- cotylédons, des caractères anatomiques très remarquables , dont nous ne pouvons nous dispenser de présenter ici un aperçu rapide. Les faits assez nombreux que la science pos- : 'de aujourd'hui sur ce sujet sont dus sur-» 580 TIG tout aux observations de MM. Gaudichaud, A. de Jussieu, Griffîth, Decaisne, Trevira- nus, etc. Les anomalies de structure des Tiges di- cotylées se rattachent : 1° aux éléments con- stitutifs du bois ou de l'écorce , plus exac- tement, des systèmes central et cortical; 2° à la disposition relative du bois et de l'écorce. A. Dans son état normal, le bois est formé de fibres ligneuses entremêlées de vaisseaux ; il est traversé par les lignes rayonnantes des rayons médullaires; sa portion, qui en- toure immédiatement la moelle, renferme seule des trachées, et forme un étui médul- laire. De son côté , la moelle est unique- ment formée d'une masse de tissu cellulaire parenchymateux. Une des exceptions les plus remarquables à cette structure est celle que présente le bois des Conifères. Ici toute la masse ligneuse est formée uniquement de cellules fibreuses particulières , très re- marquables parce que leurs deux faces la- térales ou parallèles aux rayons médullai- res, présentent une, plus rarement deux rangées longitudinales de grosses ponctua- tions qu'entoure une sorte d'aréole circu- laire. Il est assez curieux que cette struc- ture homogène et si singulière des couches ligneuses se retrouve bien loin des Coni- fères, dans plusieurs genres de Magno- liacées. Une autre anomalie de structure du corps ligneux des Tiges consiste dans l'absence des rayons médullaires et de l'étui médullaire. Ce fait, signalé d'abord par M. Ad. Brongniart chez des Crassulacées , par nous-même chez la Clandestine d'Eu- rope, le Mélampyre des champs, a été re- trouvé par M. Decaisne chez plusieurs Rhi- nanthacées. Cette absence des rayons mé- dullaires a été signalée également chez le Nepenthes dislillatoria , qui se distingue, en outre , par plusieurs autres caractères ana- tomiques fort singuliers. C'est ainsi, par exemple, que sa moelle est entremêlée d'une grande quantité de vaisseaux spiraux, et que la place de l'étui médullaire est occu- pée , dans cette espèce , par une couche de tissu ligneux entièrement, ou presque en- tièrement, dépourvue de vaisseaux. La présence de faisceaux fibreux dans la moelle a été signalée , depuis assez long- temps, chez certaines Ombelliîères , comme les Férules. Ce fait est, de plus , un carac- TIG tère anatomique qui distingue les Nyctagi- nées, les Pipéracées, les Chloranthacées. Cependant ce caractère n'est pas sans excep- tion dans ces familles. Ainsi, d'après M. Lind- ley (an Introduct.toBolany, 4e éd., p. 192), la moelle du Boerhaavia repanda ne ren- ferme pas de faisceaux vasculaires; mais elle est remplie de sortes de lacunes qui con- tiennent un tissu cellulaire, délicat, lâche, sphéroïdal, et qui sont entourées par un tissu plus consistant, à cellules plus cuboïdes, plus petites, passant peu à peu à celles des rayons médullaires. L'écorce proprement dite, ou le liber, ne se compose, chez tous les Dicotylédons, que de cellules fibreuses , souvent entremêlées de laticifères ; elle manque toujours de vais- seaux proprement dits. Cependant le Nepen- thes dislillatoria forme encore, sous ce rap- port, une exception remarquable, si toute- fois les diverses couches qui entrent dans la composition de sa tige ont été déterminées exactement. B. Les dispositions relatives des couches ligneuses et corticales donnent lieu à des anomalies de structure fort remarquables. Ces anomalies se montrent principalement dans les Tiges sarmenteusesdesLianes Voici les faits les plus curieux à cet égard : 1° Chez les Bignones grimpantes, la surface exté- rieure de la tige n'offre rien de particulier; mais sa coupe transversale présente ce fait singulier que le bois est creusé de quatre entailles étroites et profondes, qui terminent deux diamètres croisés à angle droit, et dont chacune est remplie par une sorte de coin formé de liber. D'après M. Gaudichaud, celles de ces plantes qui , sous l'équateur, arrivent à une grande vieillesse, finissent par présenter successivement 4, 8, 16, etc., de ces coins pénétrants de liber. 2° Les Lia- nes de poç , honorant), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr ( Gen. et sp. Curcuî. syn.t t. VIII, 2, p. 118) qui n'y rapporte qu'une espèce : le T. suturalis, indigène du Brésil. TIMOTHY. bot. ph. — - Nom anglais fré- quemment employé, même en France, pour désigner le Phlewn. pratense Linné, cultivé comme fourrage. TINA, Roem. et Schul. bot. ph. — L'un des nombreux synonymes du genre Cupania Plum., famille des Sapindacées. (D. G.) *TINAEA, Geoffr. ins. — Synonyme de Tinea et de Teigne. (E.D.) *TINAGMA (ftvayptoc, agitation), ins. — : Zeller (Isis, 1839) désigne sous la déno- mination de Ttnagma une subdivision du genre JEchmia, dont Duponchel (Cat. méth. Lép. d'Eur., 1844) a fait un genre distinct de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Tinéides, ne comprenant que trois espèces, dont le T. saltatricella, propre aux environs de Vienne, est le type. (E. D.) TINAMOTIS, Vig. ois. — Synonyme de Eudromia d'Orb. et Is. Geoffr. — Division du genre Tinamou. Voy. ce mot. (Z. G.) TINAMOU. Tinamus. ois. — Genre de la famille des Tinamidées, dans l'ordre des Gallinacés, caractérisé par un bec médiocre, grêle, presque droit, déprimé, à pointe ob- tuse et arrondie , à mandibule supérieure élargie en dessus; des narines percées au milieu du bec, ovoïdes, ouvertes ; des tarses assez allongés généralement recouverts d'as- pérités à la partie postérieure; des doigts courts, divisés ; un pouce petit ou nul, élevé lorsqu'il existe ; des ongles recourbés , ob» TIN TIN 587 tus, courts ; des ailes courtes et concaves, à cinquième et sixième rémiges les plus lon- gues ; une queue très courte , cachée ou même nulle , composée de dix rectrices. Les Oiseaux qui composent ce genre , nommés, selou d'Azara, Tinamous à la Guiane, Pezus au Brésil, et Y'nambus au Paraguay , appartiennent exclusivement à l'Amérique. Ils sont, dans les pays qu'ils habitent , les représentants des Perdrix de l'ancien continent, avec lesquelles les Euro- péens, établis en Amérique, les ont souvent confondus. D'après Sonnini , qui les a observés dans les forêts de la Guiane, les Tinamous ont des mœurs douce* , timides et craintives ; ils se refusent aux soins de la domesticité , 9t restent, quoi qu'on fasse, toujours farou- ches. Ils vivent ordinairement en petites troupes, durant la plus grande partie de Tannée; ce n'est bien qu'à l'époque des amours qu'ils s'isolent par couples. Leur vol , comme celui des Perdrix, est pesant , saccadé, de peu d'étendue, bas, horizontal et direct. Aussi ont-ils pour habitude de se tapir, lorsqu'on les inquiète, et de ne pren- dre leur essor qu'à la dernière extrémité. Le plus souvent ils se dérobent au danger qui les menace par une course rapide ; car s'ils volent lourdement, par compensation ils courent avec la plus grande vitesse. Les uns, comme le Tinamou isabelle, fréquen- tent les pâturages gras , les hautes herbes ; les autres, comme l'Ynambui , préfèrent les terres incultes aux campagnes cultivées, se retirent dans les bois les plus fourrés. L'in- dolence de ces derniers est telle, qu'ils res- tent tranquilles presque toute la journée à la même place. On a encore remarqué qu'ils ne perchent jamais, contrairement aux vrais Tinamous , qui cherchent , pour y passer la nuit, un refuge sur les branches basses des arbres. Tous ont un cri de rappel qu'on en- tend de fort loin, et qui consiste en une sorte de sifflement tremblant et plaintif. Ils le font principalement entendre le matin et le soir. C'est également le matin et le soir, et même au clair de la lune , qu'ils vont à la recherche de leur nourriture, qui consiste en fruits, en graines, en insectes et en pe- tits vermisseaux. Ils ont, comme les Poules, l'habitude de gratter le sol en cherchant leur pMure. Les Tinamous nichent à terre dans uu petit creux, qu'ils recouvrent d'herbes sè- ches. Leur ponte a lieu deux fois dans l'an- née, et est composée de sept ou huit oeufs d'un violet brillant ouvert-pré. Les petits, en naissant, abandonnent presque aussitôt la mère, et vivent dispersés à environ qua- rante pas l'un de l'autre. Certaines espèces sont recherchées comme aliments : de ce nombre est le Tinamou Isa- belle. Sa chair passe pour être fort bonne, et à Monte-Video on lui fait une chasse as- sez assidue. Les sauvages se servent de plumes de Tinamous pour empenner leurs flèches. Le genre Tinamus n'a point été conservé tel que Lalham l'a créé, llliger, qui en a changé le nom en celui de Crypturus, con- sidérant que les espèces ont la face plan- taire des pieds pourvue de scutelles lisses ou de squamelles élevées , et que leurs plumes sont simples ou composées, y a admis deux sections d'après la présence ou l'absence d'une queue. M. Temminck a également établi dans ce genre deux groupes. Ces grou- pes , portés à trois, ont été depuis convertis en genres par Wagler et Spix. Ils corres- pondent aux divisions suivantes , admises par G. Cuvier dans son Règne animal. 1° Espèces pourvues d'une queue très petite, et cachée par les plumes du croupion. (Genre Çrypturus Wagl.; Pezus Spix. ) A ce groupe appartiennent le Tinamou magona, T. Brasiliensis Lath.; Crypt. tao el serratus Wagl. (Buff.,pL enl. , 476), du Brésil et de la Guiane. — Le Tinamou varié, T. variegalus Lath. ( Buff., pi. enl., 828), de la Guiane. — Le Tinamou macao, T. ad' spersus et vermiculatus Temm. {pi. col.t 369); Pezus zapura Spix , du Brésil et du Paraguay. — Le Tinamou ONnulÉ, T. undu- latus Temm.; Crypt. sylvicola Vieill. (Gai. des Ois., pi. 2i6), même habitat. —Le Ti- namou souï , T. soui Lath. ( Buff., pi. enl., 829 ), de la Guiane. — Le Tinamou petiî bec, T. parvirostris Wagl., du Brésil. — • Le Tinamou oariàna, T. strigulosus Temm., même habitat. — Le Tinamou tataupa , 3V tataupa Temm. {pi. col., 415); Pezus niamba Spix, même habitat. — Le Tinamou ctNnaÉ, T. cinereus Lath., du Brésil et de TIN TIN la Guiane. — Le Tinamod noctivague, T. noctivagus Wied., du Brésil. 2° Espèces entièrement dépourvues de rec- trices ; narines subbasales ; bec sillonné. (Genre IVofJmra Wagl. ;Nof/mrMsSwains.; Tinamus Spix.) On y rapporte le Tinamou ynambui, T. Jiaculosus Temm.; Noth. major Wagl. (Spix Av. Bras., pi. 80), de Monte- Video, de Buenos- Ayres et du Brésil. — Le Tinamou a pieds courts, 7. brevipes Natt.; Noth. médius Wagl. , du Brésil. — Le Tinamou nain , T. nanus Temm.; T. minor Spix, pi. 81. — Et le Tinamou cannelle, T. cinnamomea Less. ( Rev. zool.y 1842, p. 210), de l'Amérique australe. 3° Espèces entièrement dépourvues de rec- trices ; narines ouvertes près de la base du hep , qui n'a pas de sillon. (Genre Rhyncholus Spix.) Ce groupe ne renferme que le Tinamou Isabelle, T. rufescens Temm.; Bhyn. rufes- cens Wagl. (Spix Av. Bras., pi. 76), du Pa- raguay et du Brésil. 4° Espèces dépourvues du pouce. (Genre Eudromia d'Orb. et Is. Geoff.; Tinamotis Vigors. ) Cette section générique, établie, par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire , dans la famille des Tinamidées, ne renferme qu'une espèce : I'Eudromie élégante , End. elegans. C'est le même Oiseau dont Vigors a fait le type de son genre Tinamotis, et qu'il a nommé Tin. Pentlandii. De l'Amérique du Sud. (Z. G.) TINEA, Fabr. ins.— Nom latin appliqué au genre Teigne. Voy. ce mot et l'article Tinéides. (E. D.) TINEA , Spreng. bot. ph. —Synonyme de Prockia P. Brown, famille des Bixacées. ♦TINE^E, Linné. TINE^EFORMIA, Schranck. TINEARIA, Grav. TINEARIJ5, Zetterst. TINEIDA, Leacb. TINEHXEE, Leach. TINEITES, Latreille. ins. — Voy. tinéides, Leach, Duponchel, etc. (E. D.) * TINEARIA (Tinea, teigne), ins. — Schellenberg [Gen. de Mouch., 1803) a dési- gné, sous ce nom, un genre de Diptères correspondant à celui des Psychoda. Voy. ce mot. (E. D.) TINÉIDES. Tineidœ. ins. — Tribu de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes*, créé par Leach (Edimb. encycl., IX, 1815), adoptée par Latreille, Duponchel et tous les entomologistes, et correspondant à l'an- cien genre Teigne , Tinea. Les Tinéides ont pour caractères : Antennes paraissant gre- nues ou mon informes à la loupe, et presque toujours simples dans les deux sexes ( ex- cepté les genres Lemmatophila, Euplocamus, Solenobia et Incurvaria, chez qui les anten- nes sont pectinées ou ciliées), de formes très variées , et généralement relevées au dessus de la tête ; trompe presque toujours nulle ou rudimentaire; tête souvent velue: corselet lisse; abdomen plus ou moins court, généralement cylindrique, et débordé par les ailes lorsque celles-ci sont fermées; pattes postérieures très longues, armées de longs ergots, et plus ou moins velues selon les genres ; ailes entières : les supérieures généralement longues, étroites, avec leur bord postérieur de formes très variées, et les inférieures plus étroites encore ( excepté dans quelques genres où elles sont à peu près égales ) , largement frangées , surtout au bord interne et cachées en-' tièrement par les premières , sans être plissées, dans l'état de repos; les unes et les autres couchées alors le long du corps qu'elles couvrent sans l'envelopper sur les côtés. Les chenilles ont toutes seize pattes, avec les membraneuses ordinaire- ment très courtes : leur corps est glabre, ou seulement garni de quelques poils rares à peine visibles à l'œil nu, et implantés chacun sur autant de petits points verru- queux; les unes sont vermiformes, les au- tres fusiformes; elles sont toujours munies d'une plaque écailleuse sur le premier an- neau , et quelquefois d'une seconde sur le dernier; leur manière de vivre et de se transformer est très variée. Les Tinéides sont les plus petites espèces connues de l'ordre des Lépidoptères, mais elles ne le cèdent pas, en ornements, aux espèces plus grandes : les ailes présentent souvent des taches ou des points dorés , argentés et en relief, placées principale- ment sur les ailes supérieures; du reste leur couleur générale est habituellement sombre. Malheureusement , beaucoup de ces Lépidoptères nous sont très pernicieux Tm TIN 589 •ous la forme de chenilles ; celles des Tei- gnes proprement dites, nommées vulgai- rement Vers, se vêtissent aux dépens de dos étoffes en laine, de nos fourrures, des crins employés dans nos meubles, des poils des Mammifères dont nous conservons les peaux dans nos musées, ainsi que des plu- mes ou duvet des oiseaux des mêmes col- lections : à l'aide de leurs mâchoires, ces chenilles coupent ces diverses substances et les réunissent avec de la soie, pour construire les fourreaux coniques ou cylindriques qui leur servent de demeure et dans lesquels elles subissent leurs métamorphoses. Une autre chenille de cette tribu , VOEcophore des blés, nous est très nuisible par son ex- trême multiplication et en cequ'elledétruit Tune de nos premières substances alimen- taires, le blé. Ce végétal est encore exposé aux ravages de la chenille d'une autre Ti- néide, la fausse chenille des blés, qui, avec de la soie, en lie plusieurs grains pour s'en former un tuyau dont elle sort de temps en temps pour ronger le blé. Les chenilles de Galleries, en perçant les rayons de cire qui leur servent de nourriture , font de grands dégâts dans nos ruches. D'autres chenilles de Tinéides creusent, en divers sens, le parenchyme des feuilles et y produisent ces espaces desséchés, blanchâtres ou jaunâtres, en forme de taches, de lignes ondées ou ser- pentiformes que l'on y observe souvent : il en est qui rongent la surface des feuilles, en s'y mettant à l'abri sous une espèce de tente soyeuse qu'elles se fabriquent. Les boutons, les fruits, les galles résineuses de quelques arbres de la famille des Conifères, sont pour d'autres leurs habitations, ou bien leur servent de provisions alimentaires. Quelques chenilles se font pour demeure des fourreaux de soie de diverses formes; d'autres disposent pour leur logement des feuilles qu'elles replient sur elles-mêmes; et il en est qui établissent leur retraite dans l'intérieur même du parenchyme des feuilles. Réaumur appliqua le premier le nom de Teigne, qui, ainsi que nous l'avons dit, correspond à la famille des Tinéides , à tous les Lépidoptères nocturnes dont les che- nilles vivent dans des fourreaux; il les distingue en Teignes proprement dites , et en ïausses-Teignes, selon que les fourreaux sont mobiles ou transportés par ces animaux lorsqu'ils marchent, ou qu'ils sont fixes. Dans la méthode de Linné, les Teignes composent la septième division de son genre Phalœna, et elles constituent une coupe gé- nérique distincte dans l'histoire des Insectes des environs de Paris , de Geoffroy. A l'exemple de Linné, De Géer ne les sépara pas génénquement des Phalènes. Mais, plus tard , les Teignes constituèrent un genre bien distinct , et ensuite on en forma une tribu particulière, qui fut adoptée par Leach, Latreille, et qui aujourd'hui est admise par tous les zoologistes. Le nombre des es- pèces de cette tribu est de plus de mille, et les travaux des Hubner, Treischke, Zeller, Curtis, Stephens, Latreille, Duponchel, Gué- née , ont démontré qu'en s'occupant seule- ment des espèces européennes, on devait en faire plus de cinquante genres distincts, dont nous citerons les principaux en suivant l'ordre du Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe de Duponchel (Paris, 1844). Diurnea, Lemmatophila , Cheimonophila , Epigraphiay Caulobius, Hœmilis, Anacam- psis , Lita , Enolmis , Acompsia , Butalis , Hypsolopha, Rhinosiat Alucitaf Ateliotum, Anarsia, Macrochila , Palpula , Fagia , Harpipteryx, Parasiat Chauliodus , Dasy- cera> Lampros , Enicastoma, Chelariat Ste- noptera , Incurvaria , Adela , Nemotois , Nemophora , Solenobia , Micropteryx , Mch- mia , Tinagma , Glyphipteryx , Phygas , Euplocamus , Tinea , Roerslerstammia , OEcophora, Argyresthia, Coleophora, Gra- cillaria, Coriscium, Ornix, Cosmopteryx , Elachista, Opostega, Lyonelia, Lilhocollelist Tischeria. (Voy. ces mots.) (E. D.) *TINGIDES. — Voy. tingidites. (Bl.) *TiNGIDITES. Tingiditœ. ins.— Groupe de la famille des Aradides , de l'ordre des Hémiptères, caractérisé particulièrement par un corselet et des élytres ordinairement di- latés sur les côtés , et présentant un réseau à mailles sèches. On rattache à ce groupe les genre Eurycera Lap., Tingis Fabr. , Mo- nanthia Lepel. etServ., Cantacader Am. et Serv. , Serenthia Spin., Piesma Lepel. St- Farg. et Serv. , Anomaloptera Perris. Dans plusieurs ouvrages, les Tingidites sont dési- gnés sous le nom de Membraneux, Mcmbra- nacei. MM. Amyot et Serville y admettent des groupes secondaires , les riesmides com- 5U) Tm prenant les deux derniers genres, et les Tingides comprenant tous les autres. (Bl.) ♦TINGIS {Tingis, nom de ville; Tanger). ins. — Genre de la famille des Aradides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté, avec de plus ou moins grandes restrictions, par tous les entomologistes. Tel qu'il est généralement admis, il est surtout caractérisé par un corps aplati ; des ailes très réticulées, ayant les côtés dilatés en feuilles avec un renflement vésiculaire sur leur disque; des antennes de quatre articles, la premier grêle, et le dernier renflé en bou- ton; un écusson recouvert par le bord pos- térieur du corselet : celui-ci dilaté latérale- ment, et réticulé comme les élytres. Les Tingis, Insectes de très petite taille, vivent sur différents végétaux; ils n'ont guère été recueillis qu'en Europe. On trouve sur le Poirier le Tingis pyri Fabr. , sur la Vipérine le Tingis echii Wolf, etc. (Bl.) ♦TINGUARRA. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Séséli- nées, formé par M. Parlatore {in Webb. et Berthel. Phytogr. Canariens., vol. I, p. 157, tab. 71) pour une plante herbacée des Ca- naries, à feuilles glauques, triternatisé- quées, avec leurs segments grands et pres- que triûdes; à petites fleurs jaunes et à fruit cotonneux. Cette plante a été nommée par l'auteur du genre Tinguarra cervariœ- folia. (D. G.) TINIARIA. bot. ph. — Le genre proposé d'abord sous ce nom par M. Meisner, a été, plus lard, regardé par lui-même, et par la plupart des botanistes, comme un sous- genre des Polygonum Lin. (D. G.) ♦TINNANTIE. Tinnantia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Commé- lynacées, formé par M. Scheidweiler ( in Otto et Dietr. Gartenzeit., 1839, vol. VII , pag. 365) pour une plante herbacée, indi- gène du Mexique, à fleurs purpurines, irré- gulières, formant une ombelle terminale, à laquelle il a donné le nom de Tinnantia fugax. (D. G.) ♦TINNUNCULUS. ois.— Nom spécifique du Faucon Cresserel le, devenu générique de la section qui a été fondée sur cet Oiseau par Vieillot. (Z. G.) TINOPORE.Tmoporws.FORAM. — (Montf. Conchyl. Syst., I, 146). Synonyme de Cal- carina. (G. B.) TIP ♦TINTINNUS. infds. — Schrank a éta- bli ce genre, que M. Ehrenberg place parmi les Endérodèles, dans la section des Ano- pisthés, famille des Ophrydinés, et que M. Dujardin rapporte au genre Vaginicole, dans sa famille des Vorticelliens. Considé- rant le fourreau membraneux des Vagini- coles comme une cuirasse, M. Ehrenberg les partage en trois genres; les Vaginicoîa, Colhurnia et Tintinnus; ceux-ci, caractérisés par un pédicule contractile. Les natura- listes qui n'acceptent pas cette interpréta- tion font rentrer les Tintinnus dans le grand genre des Vaginicoles. (G. B.) TINUS. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Tournefort rentre comme syno- nyme dans les Vibumum Lin., section Len- tago. Celui établi également sous ce nom par Linné rentre comme synonyme dans les Clethra. (D. G.) TIPHIA. ins. — Genre de la famille des Scoliides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius sur des espèces ayant les mandibules larges et canaliculées, les cuisses dilatées , la tête excavée entre les antennes; les antennes filiformes, droites dans les mâles et courbées dans les fe- melles; les ailes antérieures ayant une cel- lule radiale et deux cubitales. Les femelles diffèrent considérablement des mâles par la forme de leur corps , la brièveté de leurs ailes, etc.; aussi pendant longtemps les entomologistes en firent un genre propre sous le nom de Bethylus. Le type est la T. femorata Fab., et sa fa- mille est le Bethylus villosus des anciens entomologistes. Cette espèce est assez ré- pandue dans notre pays. (Bl.) TIPHLE. poiss. —Pour Typhle. (G. B.) ♦TIPHYS. arachn.— M. Koch, dans Pan- zer s'deutschland's insecta fauna, désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Aca- i ides, qui a été adopté par les aptérologistes. Cette coupe générique ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces , dont le Tiphys decoratus, Koch, op. cit.t V, 19, peut être considéré comme le type. (H.L.) ♦TIPHYS. moll.— Voy. ttphis. (G.B.) ♦TIPULAIRE. Tipularia. bot. cr.— Genre de la famille des Champignons gastéromy- cètes de Fries, sous ordre des Trichoderma- cés , tribu des iEgérités ; de la division des Basidiosporés entobasides, tribu des Conio- T1P TIP 591 gastres, section des Lires, dans la classifica- tion mycologique de M. Léveillé, formé par Chevalier {Flor. Paris., vol. I, p. 344). M. Endlicher substitue à ce nom générique celui de Habterophora {Gênera, n°294). (M.) TirULAlM'S Tipulariœ. ins.— Famille de Diptères, de la division des Némoeères, créé par l.aireiUe {Histoire naturelle des Crus* tacés et des Insectes, 1802), adoptée par tous les entomologistes , composée de l'ancien genre Tipulf , Tipula de Linné, et ayant pour caractères principaux: Trompe courte, épaisse, terminée par deui grandes lèvres; suçoir de deux soies ; palpes recourbées, or- dinairement de quatre articles; yeuxsouvent séparés du front. Les Tipulaires, de même que les Cousins, ont le corps ordinairement étroit et allongé, avec les pattes longues et grêles; la tête est ronde et occupée, en majeure partie, surtout dans les mâles, par des yeux à facettes; le thorax est élevé; les ailes sont longues et étroites, tantôt écartées, tantôt croisées ho- rizontalement et quelquefois penchées ou en toit; les balanciers sont nus et proportion- nellement plus longs que ceux des autres Diptères l'abdomen, allongé, cylindrique, est souvent terminé en massue dans les mâles, et finissant en pointe dans les fe- melles; les antennes sont toujours plus lon- gues que la tête, de quatorze à seize articles, dans le plus grand nombre, et variant sou- vent selon les sexes; celles de plusieurs mâ- les sont, dans les uns, pectinées ou en scie, dans les autres, garnies de poils formant des panaches, des faisceaux ou des verticilles. Ces Insectes se tiennent sur les plantes, dans les prairies, les jardins et quelquefois les bois. Les grandes espèces ont reçu vulgai- rement les noms de Tailleurs et de Coutu- rières; et les petites ont été désignées sous la dénomination de Culiciformes, a raison de leur ressemblance avec les Cousins, Culex. C'est surtout en automne que ces Diptères sont plus abondants , quelques individus, cependant, paraissent dès ''été, et d'autres e montrent encore pendant l'hiver. Quel- les une> des petites espèces s'élèvent dans les airs et y forment de petites nuées qui montent etdescendentcontinuellementdans une ligne verticale, en faisant entendre un bourdonnement aigu. Les larves ont la f"r"in r'" ren allongés, dont la tête est écailleuse, ordinairement munie de deux très petites antennes coniques, de deux cro- chets et de quelques autres pièces propres à la manducation ; leur corps est articulé, sans pattes, pourvu quelquefois cependant d'appendices ou de mamelons qui les simu- lent ou leur en tiennent même lieu; les unes ont, de chaque côté, une série de stigmates; d'autres n'en ont que quatre, deui sur l'un des premiers anneaux, et les deux autre? postérieurs. Parfois les trachées se prolon- gent dans l'intérieur de divers poils, qui ont ainsi l'apparence de branchies; d'autres res- pirent au moyen d'un tuyau postérieur; il en est qui offrent des yeux ou des organes con- sidérés comme tels. Ces larves ont des habi- tudes très variées; les unes, telles que celles des Tipulaires culiciformes, sont aquatiques, et tantôt nagent très bien, ainsi que la nym- phe,tantôt se tiennent dans des trous ou dans des fourreaux de diverses matières qu'el- les ont fabriqués; d'autres vivent dans la terre, le fumier ou dans les parties corrom- pues et humides des végétaux ; il en est qui se nourrissent de champignons où elles font leur séjour; quelques unes même de celles- ci les tapissent d'un enduit gluant qui leur sert de lit et de tente; des galles végétales forment l'habitation de quelques autres. Les nymphes sont allongées et présentent souvent, sur la surface de leur corps, de petites épines qui leur servent à se traîner sur le sol et à se débarrasser de leur dernière enveloppe, lors de la transformation en in- secte parfait. L'union des deux sexes se pro- longe parfois longtemps. Les deux derniers anneaux de l'abdomen des femelles compo- sent un oviducte allant en pointe, ce qui leur donne le moyen d'enfoncer plus ou moins profondément leurs œufs dans les diverses substances propres à la nourriture de leurs larves. Les Tipulaires se trouvent répandues dans toutes les régions du globe; l'Europe en pos- sède un très grand nombre. En raison de la multiplicité des espèces, on a dû par- tager les Tipulaires en diverses tribus, distinguées entre elles, d'une manière par- faite, par leur organisation et la manière de vivre des larves. Nous allons donner la ca- ractéristique de ces tribus, et nous indique- rons les genres qui y entrent. 1. Antennes souvent de la longueur au 692 ÏIP moins de la tête et du thorax réunis; ordi- nairement plus de douze articles ; pieds longs et grêles. À. Antennes plumeuses dans les mâles, poilues dans les femelles. Première tribu. Tipulaires cdliciformes. Genres: Corethra, Chironomus, Tanypus, Ceratopogon, Macropeza. B. Antennes non plumeuses. Tête pro- longée par un museau. Point d'ocelles. Larves Vivant dans la terre. Deuxième tribu. Tipulaires terricolès. Genres : Ptychoplera, Ctenophora, Tipula, Pachyrhina, Nephrotoma, Pedicia, Ozodi- cera, Rhipidia, Rhamphidia, Idioptera, Lim- nophila, Limnobia,Cylindrotoma,Symplecta, Enoptera, Polymera , Mœgistocera , Tricho- cera, Dolichopeza, Dixa, Anisomera, Chio- nea. C. Antennes non plumeuses. Tête ordi- nairement sans museau. Habituellement deux ou trois ocelles. Hanches allongées. Jambes terminées par deux pointes. Larves vivant dans les champignons. Troisième tribu. Tipulaires fongicoles. Genres : Bolitophila, Macrocera, Myceto- phila, Leia, Sciophila, Gnorista, Asiudala, Ceroplala, Platyura, Pachypalpa, Synapha, Mycetobia , Macronevra , Sciara , Çordyla , Campylomyza, Chenesia. D. Antennes non plumeuses. Tête ordi- nairement sans museau. Point d'ocelles. Hanches de longueur ordinaire. Jambes sans pointes. Antennes à articles pédicellés dans les mâles. Larves vivant dans les galles. Quatrième tribu. Tipulaires galligoles. Genres: Lestremia, Zygonevra, Cecido- myia, Lasioptera, Psychoda. II. Antennes plus courtes que la tête et le thorax réunis, grenues ou perfoliées; or- dinairement munies de douze articles. Pieds de longueur médiocre. Larves vivant habi- tuellement dans les bouses. Cinquième tribu. Tipulaires florales. Genres: Rhyphus , Glochina , Simulium, Penthetria, Plegia, Dilophus, Bibio, Aspistes, Scathopse. Voy. ces mots. (E. D.) TIPULARIA, Nutt. bot. ph. — Syno- TIP nyrne d'Anthcriclis Rafîn. , famille des Or- chidées, tribu des Vandées. (D. G.) *TIPULARLE, Latr. TIPULARIDES, Leach. TIPULUXE, Leach. TIPULIDES, Westw. ins. — Noms latins sous lesquels on indique la famille des Tipulaires [voy. ce motl, dans Tordre des Diptères. (E. D.) TIPULE. Tipula. ins. — Genre de Di- ptères de la division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaires terri- colès, créé par Linné (Syst. nat., 1735), et adopté par les entomologistes récents qui l'ont considérablement diminué, en fon- dant de nombreuses coupes génériques aux dépens des espèces qu'on y plaçait. L'ancien genre Tipule, que l'on désignait sous les noms de Pedo , Macropedium , Macrona , Protipula, et sous ceux plus vulgaires de Tailleurs ou Mouches couturières , corres- pond presque entièrement à la grande fa- mille des Tipulaires ( voy. ce mot ) des au- teurs modernes; tandis que le genre actuel des Tipula , d'après M. Macquart , ne com- prend plus qu'un assez petit nombre d'es- pèces , ayant pour caractères communs * Prolongement de la tête assez long et étroit; front plane : les trois premiers articles des palpes un peu en massue, le quatrième long et flexible; antennes filiformes, presque sétacées, de treize articles: premier allongé, cylindrique; deuxième petit, cyathiforme; les dix suivants cylindriques, garnis de soies à leur base; le treizième menu , oblong; ailes écartées ; cinq cellules postérieures : deuxième pétiolée. Les femelles placent, en général, leurs œufs dans le terreau ou la terre des mar- nes : ces œufs sont très durs, d'un noir lui- sant, et défigure oblongue un peu contour- née en manière de croissant. Les larves ressemblent à des vers allongés, grisâtres, cylindriques, mais amincis aux deux bouts, lisses et sans pattes. La tête, qui est petite, écailleuse et susceptible de se retirer dans l'anneau suivant, présente deux petites an- tennes charnues; et une bouche inférieure^ composée de deux crochets, paraissant moins agir l'un sur l'autre que contre deux autres pièces placées au-dessous d'eux, sur une même ligne, fixes, écailleuses, convexes ex- térieurement, concaves sur l'autre face et dentelées au bord supérieur. Le dernier an- neau de l'abdomen offre six stigmates sur TIR TIS 593 deux rangées transverses , l'une de deux , l'autre de quatre. Ces larves se nourrissent uniquement de terre, et quand elles sont très abondantes dans les mêmes localités, elles nuisent aux plantes, en détachant ou isolant leurs racines, et les privant ainsi des sucs nutritifs qu'elles puiseraient dans lesol. Les larves se transforment en terre; les nym- phes sont allongées , ont antérieurement Jeux tubes respiratoires en forme de corne, les pattes repliées sur elles-mêmes ou con- tournées, et présentent, dans toute la lon- gueur de l'abdomen, des rangées annulaires et transverses de petites épines , qui leur servent à s'élever à la surface du terrain , lorsqu'elles doivent se dépouiller de leur peau et devenir insectes parfaits. A cet état, les Tipules sont des Insectes qui ont beaucoup d'analogie avec les Cousins par leur forme générale et par la longueur de leurs pattes, mais qui ne sont nullement offensifs. On les trouve principalement dans les prés, quelquefois aux bords des eaui, et même parfois dans les bois. On a découvert des Tipules dans presque tous les pays ; mais elles sont surtout com- munes dans les régions tempérées, en France et en Allemagne. Dans son ouvrage sur les Diptères (Suites à Buffon de Roret), If. Mac- quart n'indique que 27 espèces du genre Tipula, parmi lesquelles nous citerons seu- lement les Tipula gigantea, Sch., et lateralis, Meigen. (E.D.) *TIPULODES {Tipula, tipule). ins. — M. Boisduval (Voy. de l'Ast., Faune ent. de l'océan Pacifique, 1832) indique, sous cette dénomination , un genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Tinéides, renfermant deux espèces , les T. ima et neglecta , des îles de l'0< éanie. (E. D.) TIRESIAS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Dermestins , proposé par Stephens , adopté par Hope (Coleoplerist's manual, III, p. 143) et par Heer (Fauna Helvelica, t. I, p. 426). Ces auteurs n'y rapportent qu'une espèce : le Derm. serra F. , qui se trouve dans une partie de l'Europe. (C.) TIRFSMS. bot. cr. — (Phycées.) Nom mythologique donné par Bory ( Dict. class., t. I , p. 597) à des Conferves remarquables en ce que la matière de l'endorhrome se condense en une seule masse globuleuse t. xu. qui , plus tard , distend la cellule , et finit par la rompre. Cette masse, devenue la spore, germe au printemps suivant, et re- produit la plante. Ce genre est, au reste, le même que VOEdogonium de Link , publié dans les Horœ Physicoe Berolinenses, deux ans avant le Tiresias ; le même encore que le genre Vesiculifera Hassal. D'où l'on voit que la priorité est acquise au mot OEdo- gonium; car le nom de Proliféra, sous le- quel le même genre avait été bien aupara- vant désigné par Vaucher, étant adjectif, pèche contre les lois de la nomenclature, et ne saurait être adopté. (C. M.) TIRUS. poiss. — Genre créé par Rafi- nesque , et non adopté, pour recevoir une espèce de Truite, la Truite marbrée des lacs de Lombardie (Salmo marmoratus). (E. Ba.) *TISCHERIA. ins. — Genre de Lépido- ptères nocturnes, tribu des Tinéides, créé par Zeller (Isis, 1839) et adopté par Dupon- chel. Le T. complanella H. , de France et d'Allemagne, est le type de ce genre. (E.D.) TISIPHONE ( Ticrtyovï! , nom mythol. ). rept. — Genre de Vipères. (E. Ba.) *TISIPHONE (TiaiVovy>, nom mytholo- gique), ins. — Hubner (Cal., 1816) indique, sous ce nom, un genre de Lépidoptères diur- nes, formé aux dépens du genre Papillon. Voy. ce mot. (E. D.) TISSERANDS. Textores. ois. — Nom donnée par Vieillot à la onzième famille de ses Oiseaux sylvains. Elle comprend les gen- res Loriot, Malimbe, Ictérie, Carouge, Bal- timore, Troupiale et Cassique. (Z. G.) TISSERIN. Ploceus. ois. — Genre de la famille des Fringillidées, dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec robuste, dur, fort, conique, un peu droit, aigu, à arête entamant le front, fléchi et comprimé à la pointe qui est sans échancrure, à bords des mandibules courbés en dedans; narines situées à la base du bec, ovoïdes, ouvertes ; des tarses médiocres et de la longueur du doigt du milieu; des ailes moyennes; la quatrième rémige la plus longue de toutes. C'est parmi les Cassiques, les Troupialest et les Loriots que Linné et Latham classaient les diverses espèces de Tisserins qu'ils con- naissaient. G. Cuvier les en a séparés géné- riquement et en a composé la 1" division de son grand genre Moineau. Cette divi- sion est aujourd'hui généralement adoptée. 75 594 TIS T1T Les Tisserins doivent le nom qu'ils por- tent à l'art avec lequel ils tissent leur nid, et cet art, qu'ils partagent avec la plupart des Fringilles et des Loiies, indique suf- fisamment les rapports qui existent entre tous ces Oiseaux. Mais ce qu'il y a de remar- quable, c'est que presque chaque espèce donne à son nid une forme particulière : celle-ci le roule en spirale et le suspend à l'extrémité d'un rameau; celle-là lui donne la configuration d'un alambic; une autre lui fait prendre une forme pyramidale, etc. Les matériaux employés sont des joncs, de la paille, des feuilles, de la laine, des brins d'herbe, en un mot, tout ce qui peut servir à composer un tissu. Quelques uns, tels que les Nelicourvi, font leurs nids en société, et il n'est pas rare d'en voir quelquefois cinq ou six cents sur le même arbre. C'est encore le Nelicourvi qui attache au nid qui lui a déjà servi une année celui où il fera sa nou- velle ponte, et qui en suspend ainsi jusqu'à quatre ou cinq à la suite les uns des autres. Les Tisserins vivent à la manière de tous les Fringilles, c'est-à-dire qu'ils se réunis- sent volontiers par troupes. Ils se nourrissent de céréales, de bourgeons, et occasionnent de grands dégâts dans les rizières. Ils sont d'ordinaire très criards, et fort peu d'entre eux font entendre un chant. Toutes les es- pèces connues appartiennent à l'Afrique et aux Indes orientales. Parmi ces espèces nous citerons seule- ment les suivantes : Le Tisserin toucnam- CODRVi, PL Philippinus Vieillot ( Buffon , pi. enl., 135, fig. 2, sous le nom de Gros- Bec des Philippines) ; le Tiss. a tête rouge, Pi. erytrocephalus G. Cuv., Fring. erytro- cephala Gmel. (Buff.,pL enl., 565, fig. 1 et 2), de l'île de France; le Tïss. nelicourvi, PI. pensilis Vieillot, de l'Inde. (Z. G.) TISSUS, zool. — Malgré la grande diver- sité de structure que présentent les diverses parties du corps des animaux, les maté- riaux que la nature met en œuvre pour ob- tenir cette variété sont moins nombreux qu'on n'est tenté de le supposer d'abord. Les organes sont composés d'un petit nombre de trames ou tissus, dont les combinaisons di- verses constituent les caractères spéciaux de telle ou telle partie. Les principaux tissus organiques ont été décrits dans ce Diction- naire à l'art. Animal ; leurs combinaisons ont été passées en revue dans l'art. Anatc- mie, dans les articles relatifs aux grandes classes du règne animal, et dans ceux qui sont destinés à chaque organe; leur forma- tion primitive et leur développement ont été indiqués à l'art. OEuf. Voy. cet article et les art. mammifères, structure. (E. Ba.) *TISSUS. bot. — On désigne sous ce nom les parties solides élémentaires qui forment, par leur agencement, la substance des plan- tes. On distingue un tissu élémentaire pri- mitif, base première de toute l'organisation végétale : c'est le tissu cellulaire ou utricu- laire; un tissu secondaire ou dérivé, formé par une simple modiûcation du premier : c'est le tissu vasculaire ou les vaisseaux des plantes. L'histoire de l'un etde l'autre de ces tissus, dont le premier existe souvent seul, dont le second ne se montre qu'au-delà des premiers degrés de l'échelle végétale, a été ex- posée avec détails dans l'art. Anatomie végé- tale par M. A. Richard. V. ce mot. (P. D.) *TIT. poiss. — Nom d'un Cyprin des marais des environs de Calcutta et de l'As- sam (Cyprinus Tiiius). (E. Ba.) *TITAENA (xcTa/wç, je tends), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Hélopiens, fondé par Erichson (Archiv. fur hœturg., 1842, p. 178, t. IX), et com- posé de 3 espèces : 2 sont de la Nouvelle- Hollande, et 1 de la Nouvelle-Zélande. Le type est le T. Columbica Er. (C.) TITANE ( nom mytbol. ). min. — Métal découvert, en 1781, par W. Gregor dans le sable ferrugineux d'un ruisseau de la vallée de Ménachan, en Cornouailles. Kirwan le nomma Ménachine; mais Klaproth , ayant retrouvé le même métal dans leSchorl rouge de Hongrie, lui donna le nom de Titane» qui lui est resté. On ne l'a point encore ob- servé à l'état métallique dans la nature ; mais Wollaston l'a trouvé dans des scories de forge du pays de Galles, en petits cris- taux cubiques, ayant l'éclat et la couleur du cuivre bruni; sa densité est de 5,3. Ce métal, dans les anciennes méthodes miné- ralogiques, est la base d'un genre, composé de plusieurs espèces, dans lesquelles il entre à l'état d'oxyde ou d'acide titanique, et se trouve libre, ou combiné avec l'oxyde de Fer, le Zircone, l'Yttria, la Chaux, le Man- ganèse et la Silice ; ces espèces sont : le Rutile ou Titane oxydé rouge , le Titane TIT •natase , la Brookite , l'Isérine , la Craïto- nite, rilménite, la Pérowskite , l'JSschy- uite, la Polymignite, le Sphène et la Gree- novite. La plupart de ces espèces ayant déjà été décrites dans ce Dictionnaire, nous ne parlerons ici que des Titanes oxydés purs , savoir du Rutile , de l'Anatase et de la Brookite. Indiquons d'abord les caractères communs aux différents minerais qui con- tiennent de l'oxyde de Titane. Fondus avec le Sel phosphorique , ils donnent un verre bleu-violet au feu de réduction, surtout si l'on ajoute un peu d'étain. Avec la Soude, ils forment un sel insoluble dans l'eau, mais attaquable par l'acide chlorbydrique , et dont la solution précipite en rouge brun par le ferro-cyanure de Potassium, si le minerai ne renferme que de l'oxyde de Ti- tane, et en vert d'herbe , s'il contient de l'oxyde de Fer. Dans l'un et l'autre cas, une lame de Ziuc, plongée dans la solution, lui communique toujours une teinte violette. 1. Rutile ou Titane oxydé rouge; Schorl rouge de Hongrie, de Born ; Titanite,K irwan. Substance d'un rouge brunâtre, translucide ou opaque , ayant un éclat métallique ou adamantin , une dureté assez considérable (6,5), une structure laminaire, et s'offrant fréquemment sous la forme de cristaux pris- matiques, striés longitudinalement, qui dérivent d'un quadroctaèdre de 64» 56'; il y a des clivages parallèles à l'axe et d'une assez grande netteté. Le Rutile est fragile, assez dense (4,25) , d'une dureté presque égale à celle du Quartz. Il est composé de : Titane, 60,29; et Oxygène, 30, 73. C'est de l'acide titanique à deux atomes d'Oxygène. Il est fréquemment mêlé d'oxyde de Fer et d'oxyde de Manganèse. Il devient quelque- fois, par suite de ces mélanges , d'un noir assez foncé , et prend alors le nom de Ni- grine (Ohlapian , en Transylvanie ; et Ber- nau, dans le Pflaz). Les variétés de formes du Rutile sont peu nombreuses; mais elles sont remarquables par leur tendance générale à s'accoler deux à deux par une face terminale oblique à l'axe, de manière à former une sorte de genou ; de là le nom de Géniculés donné par Haûy à ces cristaui accolés, dont les axes font toujours entre eux un aDgle obtus d'environ 114°. Souvent la jonction se ré- pète plusieurs fois entre un certain nombre TIT 535 de prismes , de sorte qu'il résulte de leur assemblage des espèces de polygones ou dt rosaces analogues à celles que l'on observe dans la Pyrite prismatique. Les variétés de structures et de formes accidentelles sont les suivantes : le Lamel- laire; le Cylwdroide , en longs prismes engagés dans du Quartz; VAciculaire , en Olets capillaires ou en aiguilles, engagés de même dans le Quartz hyalin (à Madagascar, au Brésil et à Ceylan); le Réticulé (Sagénite de Saussure, Crispite de Lamétherie), com- posé d'aiguilles qui se croisent sous des angles constants, de manière à imiter un réseau ou un filet par leur assortiment (au Saint-Gothard, sur le Quartz et sur le Fer oligiste). Les variétés de mélange sont le Rutile ferrifère, et le chromifère. Le Rutile appartient aux terrains de cris- tallisation; il est presque toujours dissé- miné sous la forme de cristaux dans les Granités, les Pegmatites, les Gneiss, les Protogines , et les Calcaires saccharoïdes , associé au Quartz, à la Chlorite , au Feld- spath, à la Sidérose, etc. On le trouve dans le Granité en France, àSt Yrieix, près de Limoges; dans le Gneiss, à Arendal en Norvège, avec le Sphène; dans la Pegma- tile, à Ceylan ; dans la Protogine, au Simplon et dans la vallée de Chamouny ; dans le Calcaire, en Ecosse. Il se rencontre rare- ment dans les terrains volcaniques : on le cite dans le Bosalte de Sattelberg en Bohême. 2. Anatase. Octaédrite, Saussure ; Schorl bleu-indigo, Rome de l'Isle ; Oisanite, La- métherie. Découvert par Schreiber dans les montagnes de l'Oisans , en Dauphiné , ce minéral ne s'est encore montré qu'en très petits cristaux quadroctaèdies ou en petites tables à bases carrées ; ils sont rarement incolores, le plus souvent ils ont une teinte d'un bleu indigo, ou d'un gris d'acier joint à un éclat semi-métallique, quelquefois à un éclat adamantin très vif. Ces petits cristaux dérivent d'un quadroctaèdre de 126° 22'. Il sont clivables parallèlement aux faces de cet octaèdre, et, de plus, dans le sens de la base commune des pyramides dont il est l'assemblage. Ils sont transpa- rents, ou au moins translucides, et parais- sent généralement bleus, lorsqu'on les place entre l'œil et une vive lumière. Les faces de l'octaèdre sont souvent striées parallèle- £9: T1T TIT ment aux côtés de la base. Ils ont une densité de 3,8 , une dureté qu'on peut re- présenter par 5,5; ils sont infusibles par eux-mêmes. Avec le Borax, ils se comportent comme ceux de l'espèce précédente. De ces cristaux on ne retire, par l'analyse, que de l'acide titanique; et comme il en est de même de l'espèce suivante, la Brookite, quelques auteurs pensent que ces trois minéraux, le Rutile, l'Anatase et la Brookite, ont la même composition chimique, et par consé- quent réalisent un cas fort remarquable de trimorphisme. Cette opinion toutefois est loin d'être démontrée : il n'est pas certain que le Titane soit au même degré d'oxyda- tion dans les trois substances, et Berzélius a émis l'idée que l'Anatase pouvait être l'oxyde bleu de Titane ou le protoxyde de Titane. L'Anatase , beaucoup moins répandu dans la nature que le Rutile, se rencontre en cristaux implantés dans les fissures des Granités et Micaschistes alpins, avec l'Or- those oul'AIbite,et avec la Cblorite, la Craitoniteou le Fer oligiste titanifère. C'est ainsi qu'on le trouve au hameau de la Vil- Iette , commune de Vaujani en Oisans, ainsi qu'à la gorge de la Selle, commune de Saint- Christophe. Il existe aussi dans les roches de la Tête-Noire , vallée de Chamouny ; dans celles du Saint-Gothard, de Baréges dans les Pyrénées, du Cornouailles en An- gleterre. Enfin , il se rencontre encore en cristaux roulés à Yillarica , au Brésil, au milieu des sables qui renferment l'Or et le Diamant. 3. Brookite , Lévy. Anciennement Titane oxydé rouge lamelliforme. Minéral d'un rouge brunâtre, comme le Rutile, en petites tables prismatiques, aiguës, modifiées sur leurs angles et sur leurs bords, et implan- tées de champ sur les roches de la Tête- Noireau Mont-Blanc, sur celles de Saint- Christophe en Oisans, et aussi sur celles du Snowdon dans le pays de Galles. Confondu d'abord avec le Rutile, il en a été séparé par 'Lévy, qui a montré que ses formes se 'rapportaient au système rhombique, et dé- rivaient d'un prisme droit rhomboïdal de 100° environ.— Dureté, 5,5. Densité, 5,5. Composé d'oxyde titanique et d'une petite quantité d'oxyde de Fer. (Del.) *TÏTANEPÏ!LnJM(Tc'Tavos, chaux; o?, nom propre), ins. — L'une des nombreuses subdivisions du genre Papiho,d'aprèsHubner(t7af.,1819). (E.D.) *TOAXABO, Aubl.— Synon. de Terri- strœmia Mutis, famille desTernstrœmiacées. T01Ï1MA , Desv. bot. ph. — Synonyme de Zanthoxylon Kunth , section des Fagara Lin., famille des Zanthoxylées. (D.G.) TOCOCA. Tococa. bot. ph.— Genrede la famille des Mélastomacées, tribu des Mi- coniées , établi par Aublet ( Guian.t vol. I, pag. 438, tab. 174) pour des arbrisseaux du Brésil et de la Guiane. Le type du genre est le Tococa Guianensis Aubl. De Candolle en avait décrit ( Prodr., vol. III, pag. 165) 5 espèces ; plus récemment ce nombre a été augmenté de 11 nouvelles, décrites, en ma- jeure partie, par M. Bentham. (D. G.) TOCOYÈXE. Tocoyena. bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cinchonacées, tribu des Gardéniées, créé par Aublet (Guian., vol. I, p, 131, tab. 50) pour des arbrisseaux et sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Le type du genre est le Tocoyena longiflora Aubl. On en connatt trois espèces. (D. G.) *TOCRO. Odontophorus. ois. — Genre éta- bli par Vieillot dans la famille des Perdrix. Voy. PERDRIX. (Z. G.) *TODAROA. Todaroa. bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthospermées , tribu des Sésélinées , formé par M. Parlatore ( in Webb. et Ber- thel. Phytograph. Canar., vol. I, pag. 155, tab. 74 ) pour le Peucedanum aureum So- land. , plante qui croît à Ténériffe dans les fentes des rochers, et qui a reçu de M. Par- latore le nom de Todaroa aurea. Récemment MM. A. Richard et H. Ga- leotli ont proposé sous ce même nom (Orchi- dographie mexicaine, Annal, des se. natur., 3e série, 1 845 , pag. 1 5 ) un genre nouveau pour une Orchidée du Mexique , à laquelle ils ont donné le nom de Todaroa micrantha. Mais il est évident que le nom de ce genre fait double emploi avec celui de M. Parla- tore, et que, celui-ci étant conservé, le genre m TOD de MM. A. Richard et Galeotti devra recevoir une autre dénomination. (D. G.) TODDALIE. Toddalia. bot. ph.— Genre de la famille des Zanthoxylées, créé par Jus- sieu (Gênera plant., pag. 371), et dans le- quel entrent des arbrisseaux indigènes de l'Asie tropicale , des îles Mascareignes , de Madagascar, et des îles de l'océan Indien. On en connaît aujourd'hui huit espèces, parmi lesquelles nous citerons le Toddalia aculeata Pers. (D. G.) *TODIDÉES. Todidœ ( Todus , nom de genre), ois. — Famille établie par G.-R. Gray dans sa tribu des Fissiroslres, de l'ordre des Passereaux. (Z. G.) TODIER. Todus. ois.— Genre de la famille des Todidées, dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec allongé, plus large que haut, entouré de longs poils à la base; des mandibules minces, la supérieure ter- minée en pointe et offrant une arête dis- tincte, l'inférieure obtuse, tronquée; des narines petites, ovales, couvertes d'une membrane; des pieds médiocres; quatre doigts, trois en avant, l'interne uni jusqu'à la deuxième articulation, l'externe jusqu'à la troisième. Ce genre, depuis Linné, qui en est le créa- teur, n'a subi aucune modification; seule- ment beaucoup d'espèces qui lui étaient étrangères en ont été successivement reti- rées. M. Temminck n'en a admis qu'une seule et G. Cuvier en cite deux. Tout récem- ment, M. de Lafresnaye, dans un excellent travail qu'il a inséré dans la Revue zoologi- que pour 1847, p. 326, a reconnu que, sous le nom de Todus viridis, les auteurs avaient confondu plusieurs espèces. Il admet, comme parfaitement distincts, IcTod.vert, T. viridis Lafr. (Soane. Voy. ofJam., pi. 263, fig. 1), de la Jamaïque ; leToDiER de Saint-Domingue, T. DominiensïS Lafr. (Buffon, pi. enl., 585, fig. 2, et Vieillot, Galerie des Oiseaux, pi. 124), de Saint-Domingue et de la Martini- que; le Todier de Porto-Rico, T. Portoricensis Lesson, T. multicolor G ould (Gen. Av., et d'Orbigny, Oiseaux de Cuba, pi. 22), de Porto-Rico et de Cuba ; et le Todier mexicain, T. Mexicanus Lesson, du Mexique. Les Todiers vivent, dit-on, à la manière des Moucherolles. Le Todier vert de Saint- Domingue, connu dans ce pays sous le nom de Perroquet de terre, à cause de sa belle TOF couleur verte et de l'habitude qu'il a de se tenir presque toujours sur le sol, est le seul dont on connaisse à peu près les mœurs. Cette espèce vit de Mouches et autres Insectes qu'elle attrape en volant. Son vol est de peu d'étendue et, lorsqu'elle est au repos, elle porte la tête très en arrière et le bec verti- calement, en sorte que son attitude a alors quelque chose de stupide. Elle place son nid à terre, sur le bord des rivières, dans des crevasses. D'autres fois, elle choisit un tuf tendre, y fait un trou au moyen de son bec et de ses pieds, lui donne une forme ronde et un fond évasé, et en garnit les parois avec de la mousse, de la paille, du coton et des plumes. Sa ponte est de quatre œufs d'un gris bleu, tacheté de jaune foncé. Pen- dant l'époque des amours, le mâle a un petit ramage assez agréable; dans toute autre saison , il n'a qu'un cri triste qu'il répète fort souvent. (Z. G.) *TODINÉES. Todinœ. ois. —Sous-famille établie par G.-R. Gray dans la famille des Todidœ , et fondé sur le genre Todus qui seul en fait partie. (Z. G.) TODIRAMPHE. Todiramphus. ois. — Genre établi par M. Lesson dans la famille des Martins-Pêcheurs. Voy. martin-pècheur. (Z. G.) *TODIROSTRE. Todirostrum. ois. — Genre de la famille des Muscicapidées, dans l'ordre des Passereaux, établi par M. Lesson sur des espèces que l'on avait rangées parmi les Todiers. M. Lesson n'a admis dans ce genre que deux espèces : le Todirostre cen- dré , T. cinereum Lesson , Todus cinereus Briss. (Buffon, pi. enl.. 585, fig. 3), du Brésil et de la Trinité, et le Todirostre tacheté , T. maculatum Lesson, Todus ma- culatus Dum., pi. 4, de la Guiane et de Cayenne. — A ces deux espèces, M. de La- fresnaye , dans un essai monographique de ce genre [Revue zoologique , 1846, p. 360), réunit onze autres espèces. (Z. G.) TODUS. ois.— Nom générique desTodiers dans la méthode de Linné. (Z. G.) . TOFÏELDIE. Tofieldia. bot. ph.— Genre de la famille des Mélanthacées ou Colchica- cées, créé par Hudson (FI. Angl., 157) pouri des plantes herbacées vivaces , propres aux parties septentrionales et aux montagnes de l'Europe , surtout de l'Amérique du Nord. M. Kunth en décrit (Enumer., vol. IV, TOL TOM 509 pag. 1G5) dix espèces, dont la plus connue est la Tofieldie des marais , Tof. pcilustris lluds. {XarthcciumcalyculatumLam.), assez commune en France. (D. G.) ♦TOLAREMA. rept.— Nom donné par M. Gray à des Geckos. (P. G.) *TOLI. poiss. — Nom spécifique d'une Alose estimée à Pondichéry, VAlausa Toli Val. (E. Ba.) ♦TOLLATIE. Tollatia. bot. ph.— M.End- licher propose ce nom en remplacement de celui d'Oxyura, que De Candolle a donné {Prodrom., vol. V, pag. 693) à un genre de la famille des Composées, tribu des Séné- cionidées, section des Madiées, dans lequel entre une seule espèce, plante annuelle de la Californie, à feuilles pinnatifides, ciliées; à capitules rayonnes de fleurs jaunes. Cette plante, nommée par De Candolle Oxyura chrysanthemoides , deviendrait le Tollatia chrysanthemoides Endl. (D. G.) *TOLMIEE. Tolmiœa. bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, tribu desSaxifra- gées, formé par MM. Torrey et Asa Gray (F/or. of North.-Amer., vol. I, p. 582) pour une plante herbacée vivace, de l'Amérique sep- tentrionale. Cette espèce, regardée successi- vementcommeun Tiarella par Pursh, comme un Heuchera par If. Hooker, devient le Tol- miœa Menziezii Torr. et Gr. — Le genre Tolmiœa Hook. (Flor. bor. Amer., vol. II, pag. 44 ) est synonyme de Cladothamnus Bunge, de la famille des Pyrolacées. (D. G.) ♦TOLPIDE. Tolpis. bot. ph.— Genre de la famille des Composées , tribu des Chico- racées, qui a été proposé d'abord par Adan- sou {Famil. des plant., vol. II, p. 112), pour le Crépis barbata Lin. (Drepania barbata Desf.), plante herbacée annuelle, de la ré- gion méditerranéenne, commune dans nos départements méridionaux. C'est une jolie plante, cultivée quelquefois comme espèce d'ornement. (D. G.) TOLU. bot. ph. — Le baume de ce nom , ainsi nommé de la ville de Tolu , dans la province de Cartbagène, est le produit du Myrospermum toluiferum A. Rich. Voy. MïHOSPERME. (D. G.) TOLLIFERA, Lin. bot. ph.— Synonyme de Myrospermum Jacq., sous-genre Myroxy- lon Mutis, famille des Légumineuses-Cœsal- piniées. Le Toluifera de Loureiro est rap- porté comme synonyme au genre Loureira Meisn.,de la famille des Burséracées. (D. G.) ♦TOLÏ'PE (to^utty), pelote), ins. — Hubner {Cat , 1816) a créé, sous ce nom, un groupe de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Bombycides. (E. D.) TOL1PEUTES (toXvWv», tordre), mam. — En prenant pour type le Dasypus tricinc' tus, Illiger avait établi, sous ce nom, parmi les Édentés, un sous genre de Tatous qui n'a pas été adopté. (E. Ba.) *TOLYPOTnRIX (reXvmi, laine; 9/>ff, Clament), bot.cr. — (Phycées.) Genre établi par Kutzingdans la tribu des Calotrichées et aux dépens du genre Calothrix d'Aganih. Ces plantes forment de petites touffes na- geant dans les eaux douces, quelquefois mêlées aux plantes aquatiques. On en con- naît quinze à vingt espèces. Une des plus élégantes est le T. distorla Kg., Calothrix Ag., dont les touffes, préparées sur papier, prennent une teinte d'un vert très agréable. (Brèb.) *TOMANTHÉE. Tomanthea. bot. ph.— Genre de la famille des Composées , tribu desCynarées, établi par De Candolle (Prod., vol. VI, pag. 564) pour une plante herba- cée vivace, presque acaule , delà Perse, le Tom. Aucheri DC. , dont M. Boissier fait son Phœopappus leuzeoides. (D. G.) *TOMASPIS (t£>vo5, échancré; acmtç, bouclier), ins. — Genre de la famille des Cer- copides, de l'ordre des Hémiptères, établi aux dépens des Cercopis par MM. Amyot et Ser- ville {Insectes hémiptères, Suites à Buffon). Le type est le Cercopis furcala Germ., du Brésil. (Bl.) TOMATE. Lycopersicum (Xvxoç, loup; «îpatxa , pêches ; quasi Persica Lupina , Tourn.). bot. ph. — Tournefort, avec ce tact exquis pour les affinités génériques qui a rendu tant de services à la science, avait formé un genre distinct et séparé pour les Tomates (Instit.rci herbar., p. 150, tab.63). Linné réunit ce genre aux Solanum. Mais M. Dunal (Solan., p. 109, tab. 3) et, après lui, tous les botanistes de nos jours ont sé- paré de nouveau ce que Linné avait con- fondu , et ils ont rétabli le genre Lycopersi- cum Tourn. Ce genre est formé de plantes herbacées, propres à l'Amérique tropicale, mais extrêmement répandues aujourd'hui dans nos jardins potagers ; dont la tige est droite ou couchée ; dont les feuilles sont 600 TOM TOM découpées-pennées. Les fleurs de ces vé- gétaux sont portées en nombre variable sur des pédoncules extra-axillaires, qui provien- nent d'un singulier déplacement de l'axe, et chacune a un pédicule articulé au-dessous d'elle, qui se réfléchit plus tard ; elles pré- sentent un calice à 5-6 divisions profondes; une corolle rotacée, à limbe plissé, 5-6 lobé; 5 ou 6 étamines à filet très court, et dont les anthères oblongues-coniques , soudées entre elles par l'intermédiaire d'un prolon- gement membraneux terminal , s'ouvrent par une fente longitudinale à leur face in- terne , caractère qui distingue au premier coup d'oeil ce genre des Solanum; un ovaire à 2-3 loges, renfermant chacune de nom- breux ovules, surmonté d'un style simple , que termine un stigmate obtus , obscuré- ment bilobé. A ces fleurs succède une baie bi-triloculaire , qui renferme des graines nombreuses, réniformes, à tégument pul- peux-velu. Ce nombre des parties de la fleur et des loges du fruit qui caractérise les To- mates spontanées, augmente plus ou moins dans ces plantes, à l'état cultivé, par l'effet de la soudure constante de deux ou plu- sieurs fleurs. Il en résulte une monstruo- sité singulière par suite de laquelle le fruit devient, à l'intérieur, pluriloculaire , et à l'extérieur très irrégulier, relevé de côtes et de bosselures, en même temps qu'il acquiert un volume bien supérieur à celui qui lui est naturel. La Tomate comestible , Lycopersicum es- culentum Dunal (Solanum Lycopersicum L.) est aujourd'hui l'une des plantes les plus répandues dans nos potagers. Elle est an- nuelle. Sa tige s'allonge assez pour qu'on soit obligé de la soutenir et d'arrêter même son développement après un certain terme. Toute la plante est velue. Ses feuilles sont inégalement pinnatiséquées , à segments incisés , un peu glauques en dessous. Ses fleurs sont jaunes et ses fruits d'un rouge vif. Tout le monde connaît l'usage journa- lier qu'on fsit de ces fruits, à cause de leur suc d'une acidité agréable, qui entre dans presque tous les mets comme assaisonne- ment. On emploie principalement ce suc à l'état frais pendant tout le temps que la plante donne et mûrit ses fruits, c'est-à-dire une grande partie de l'été, et jusqu'aux gelées. Mais on en fait aussi des extraits plus ou moins concentrés, qu'on réduit même à l'état de pâte sèche, pour les be- soins du reste de l'année. La Tomate est extrêmement féconde et elle ne cesse de donner du fruit jusqu'à sa mort. Dans le midi de la France et de l'Europe, on la sème au printemps, en pleine terre , dans des trous espacés de 6 ou 8 décimètres , ou bien sur une couche ou dans une plate- bande soigneusement préparée dans un coin abrité du jardin. Sous le climat de Paris, le semis se fait toujours sur couche et sous châssis, dès le premier printemps; on re- pique ensuite le jeune plant en pleine terre dès que les gelées tardives ne sont plus à redouter. On espace les pieds de 6 à 8 dé- cimètres. On soutient la plante au moyen d'un tuteur quelconque, et l'on arrête sa hauteur à un mètre environ , en pinçant l'extrémité de sa tige. Vers le commence- ment de l'automne, on effeuille afin d'ame- ner les fruits à une parfaite maturité. On donne des arrosements abondants pendant les chaleurs de l'été. En semant dès le mois de janvier et en élevant la plante sur cou- che, d'abord sous châssis et plus tard sous cloche, on obtient des tomates mûres dès la fin du mois de juin. On possède dans les jardins plusieurs variétés de Tomates. Un fait curieux dans la culture de cette plante consiste dans la réussite parfaite de sa greffe sur la Pomme de terre; cette opération permet d'obtenir simultanément une récolte de fruits et de tubercules. (P-D) *TOMELLA (diminutif de Tofivj, section, coupure), moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Pourpres, indiqué par M. Swain- son (Treat. Malac, 1840). (E. Ba.) *TOMELLA (-ro/jiy), division), ins. — M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myodairest 1830) indique, sous ce nom, un genre de Diptères, adopté par M. Macquart. (E. D.) TOMEX, Forsk. bot. ph. — Synonyme du genre Dobera Juss. , dont la place dans la série des familles végétales n'est pas en- core déterminée. — Un autre genre de même nom proposé par Thunberg est rapporté comme synonyme au g. Tetranthera Juss., dans la famille des Laurinées. (D. G.) *TOMICEPHALUS (to^, section; xe- yaXvi, tête), ins.— Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Élatérides, établi par La- treille (Ann. de la Soc. entom. de Fr.t t. III, TON p. 150) sur une espèce du Brésil, la T. san- yuifiK oi'/îs Lalr. (C.) TQWÊÊGÈMX.Tomigerut (tojm», coupure; £cTi>,je porte). mou.. — (Spil, Te&, r>rasil.t 1827). — ï'oy. tomogère. (E. Ba.) lOIHQfJE. TVmmcus (t*p*xlç, coupant), Latreiile (Mf. nuiui. de Cwu., V, 92). ins. — Synonyme de Doslrichus l'abricius. (C.) •TMniASIME. Tommasinia (dédié à un botaniste italien de nos jours), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères , sous - ordre des Onhospermces , tribu des Angélicées , créé par M. Bertoloni ( Flor. liai., vol. III, p. 414) pour YAngelica ver- UcUlarh Lin., plante du Piémont. Son type est le Tommasinia verticillaris Bertol. M. Boi*>ier en a fait connaître deux autres es- pères. (D. G.) TOMOGÈRE. Tomogeresiropo;, incision; gero, je porte), moll. — Dénomination géné- rique créée par Montfort (Conchyl. Syst., II, J59) avant que Lamarck ait choisi celle d'Anastome; cette dernière a cependant pré- valu. Voy. ANASTOME. (E. Ba.) TOMOMYZE. Tomomyza (r»poc, article; ptffc, mouche), ins. — Wedmann (N. Dipt. Gen., 1820) indique, sousce nom, un genre de Diptères, de la famille des Tanystomes, tribu des Anihraciens, qui ne comprend qu'une seule espèce, le T. anthracoides , propre au cap de Bonne-Espérance. (E. D.) *IOvlOPTÈRE. Tomopterus (-rfy.o5, tron- cature; wTEpov, aile), ins. — Genre de Coléo- ptères su bpen ta mères, tri bu desCéra m bycins, créé par Serville [Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. Il, p. 544) et composé de deux espè- ces du Biésil, les T. staphylinus S. et pre- tiosus New. (G.) *IO\IOPTERNA (toVoî, incision; *r*r Ttç, talon), kept. — MM. Duméiil et Bibron, qui ont créé ce nom, le donnent comme sy- nonyme de celui de Pyncéphale, proposé antérieurement par M. Tschudi pour un genre ue Batraeieoi raniformes. (P. G.) *TO\AREA, Juss. bot. pu. — Synonyme de Ttmutrœmim Mutis , de la famille des TeinMrœmiacees. (D. G.) ♦lONEA, L.-C. Rich. bot. ph. — Syn. du nenie Herih — Genre de la famille des Ombellifères, sous -ordre des Orthospermées , tribu des Peucédanées, créé par De Candolle (Prodr., yoI. IV, pag. 109 ) pour une plante herba- cée, indigène du Népaul. Cette espèce, unique pour le genre , a reçu le nom de Tordyliopsis Brunonis Wall. (D. G.) TORÉNIE. Torenia ( dédié au Suédois Toreen, élève de Linné, qui a fait un voyage en Chine), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées, formé par Linné {Gênera , n° 574), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées, indigènes des contrées tropicales de l'Asie et de l'Australie , ainsi que de l'Amérique ; rameuses ; à fleurs axillaires, opposées ou fasciculées, dont la corolle est divisée en deux lèvres, la supérieure bifide, l'infé- rieure trifide, toutes les divisions étant planes. Ces fleurs sont très élégantes: aussi les Torénïes commencent-elles aujourd'hui à se répandre dans les serres , particulière- ment la Torénie d'Asie et le Torenia con- color Lindl. M. Bentham en décrit 20 es- pèces (Prodromus,X, 409). (D. G.) TORIA, Hodgs. ois. — Synonyme de Fre- ron Vieillot. (Z. G.) *TORICELLIE. Toricellia (dédié au cé- lèbre physicien Toricelli). bot. ph. — Genre de la famille des Araliacées, créé par De Candolle (Prodrom., vol. IV, pag. 257) pour un sous - arbrisseau qui croît sur le sommet des montagnes du Népaul, et qui a reçu le nom spéciOque de Toricellia tiliœ- foliaDC. (D. G.) TORILIDE. Torilis. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Campylospermées , tribu des Caucali- nées, formé par Adanson (Fam. des plant., vol. II, pag. 99) pour des plantes herbacées, spontanées dans les parties tempérées de l'Europe et de l'Asie, dont la plupart étaient d'abord rangées parmi les Caucalis et Tor- iylmm. On trouve communément dans les ihamps, les haies ou le long des chemins , trois espèces de ce genre , savoir : Torilis infesta Hoffm.; T. Anlhriscus Gmel.; 71 nodosa Gîertn. (D. G.) * TORINIA. moll. — Genre de Gastéro- podes, du groupe des Trochus, indiqué par Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (E. Ba.) TORMENTILLE. Tormentilla. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Tourne- TOR fort et conservé par Linné ne différait des Potentilles que par la symétrie quaternaire, de sa fleur. Aussi la plupart des botanistes de nos jours le réunissent-ils aux Poten- tilles, parmi lesquelles il constitue un sim- ple sous-genre. (D. G.) TORMATELLE. Tornatella (diminutif de lomatus, tourné), moll. — Les affinités de ces Mollusques ont été très diversement appréciées. Jugées d'abord d'après la coquille seulement , elles ont été considérées par Linné comme conduisant à un rapproche- ment avec les Volutes , bien que l'intégrité de l'ouverture les éloignât de ces animaux. Lamarck saisit ce caractère distinctif, forma, en conséquence, le genre qui nous occupe, et le réunit aux Pyramidelles pour compo- ser sa famille des Plicacés. Bien qu'il ignorât encore que ces genres fussent operculés , Lamarck plaça néanmoins ses Plicacés au milieu des Mollusques operculés, pressentant ainsi le fait de l'existence d'un opercule, annoncé plus tard par Gray. Ignorant ce fait comme Lamarck , mais devinant moins juste, CuYier, Férussac, de Blainville, rap- prochèrent les Tornatelles des Auricules. Les coquilles indiquent, en effet, cette liaison ; mais les caractères anatomiques des animaux viennent encore donner raison à Lamarck. Les Auricules sont pulmonés et terrestres ; les Tornatelles sont pectinibranches et ma- rines. Beaucoup d'erreurs ont été commises dans les déterminations d'affinité , parce qu'on a méconnu ou ignoré ces caractères. En réunissant les Tornatelles , les Vol- vaires, les Actéonelles , les Ringinelles, les Avellana, les Ringicules et les Globiconclia, on a formé une famille voisine de celles des Pyramidellides , et nommée famille des Actéonides , du nom d'Actéons donné par Montfort aux Tornatelles. Une coquille ovale, oblongue, aspire courte ; une bouche entière , oblongue ou arquée , élargie en avant, à labre tranchant, simple, et à colu- melle pourvue de plis irréguliers , souvent très gros, sont les traits principaux qui ca- ractérisent les Tornatelles. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pi. 12. Ces Mollusques vivent aujourd'hui dans les mers chaudes et tempérées, sur les côtes sablonneuses, et à de grandes profondeurs. A l'état fossile , ils sont inconnus dans la période primaire ; paraissent s'être montrés, TOR TOR 607 pour la première fois , à l'époque du Mu- schelkalk, existent plus certainement dans les terrains jurassiques ; sont mieux connus dans les terrains crétacés, et augmentent de nombre dans les terrains tertiaires. On en trouve en Amérique, dans ces derniers terrains. (E. Ba.) ♦TORXATELLIXA (diminutif de Tor- nalella). uoll. — Genre du groupe des Hélices, indiqué par Beck (Ind. Moll. Mus. Pr.t 1837). (E. Ba.) TORNEUTES (toPvivt~ç, tourneur), ins. — Genre de Coléoptères subpenlamères , tribu des Spondyliens, fondé par Reich j (Trans.entom. Soc. London, 11,9, pi. 2, f. 1), et qui renferme trois espèces de Patagonie. Nous ne citerons que le T. pallidipenni Reich. (G.) TORXEUTESÎTopvtvtTîç, tourneur), ins. —Genre de Coléoptères tétramères, division des Apostasimérides cryptorhyncbides, créé par Schœnherr {Gênera et species Curculio- nidum, synonymia, VIII, 1, 272) pour une seule espèce, le T. cuculus Sch., originaire de l'Amérique méridionale. (C.) TORPILLE, poiss. — La Torpille est un Poisson dont le nom est connu de tout le monde, à cause de sa propriété électrique , qui cause un engourdissement plus ou moins grand aux personnes qui la touchent; elle n'est pas sans avoir une assez grande ana- logie avec les Raies. En effet, elle a le corps aplati, arrondi en disque: cet élargissement est dû, comme celui des Raies, à la gran- deur des nageoires pectorales; mais dans ces animaux la ceinture humérale qjui les porte loge, dans une grande échancrure, un appareil remarquable, où réside la puis- sance électrique du poisson; il remplit l'in- tervalle qui existe entre le bout du museau et l'extrémité de la nageoire , et complète le disque du corps; il est cependant pro- tégé en avant par deux productions cartila- gineuses qui partent du museau et se ren- dent à l'extrémité de la pectorale. Sans l'appareil électrique, le disque du corps aurait à peu près la forme rhomboïdale que donne aux autres Raies l'aplatissement et l'élargissement des nageoires pectorales. Comme dans les Raies, l'anus est à l'ex- trémité postérieure et inférieure de ce dis- que. De chaque côté du cloaque, l'on voit les deux petites nageoires ventrales, au- près desquelles sont, dans les mâles, les ap- pendices compliqués des organes reproduc- teurs de ces animaux. La queue est grosse, courte, conique; elle porte une partie de nageoires ventrales; et au-delà d'elles, sur le dos, sont deux petites nageoires molles et adipeuses ; une caudale assez développée embrasse l'extrémité de la queue. Cette forme de la caudale, les deux dorsales et la grosseur de cette queue conique, sont des caractères zoologiques dont on a tenu compte, avec raison , dans la constitution du genre. Comme dans les Raies , le dessus du crâne reçoit les yeux qui sont très petits; en arrière on voit deux petits évents ronds, ayant sur leur bord interne des pa- pilles convergeant vers le centre, et qui donnent à ce trou l'apparence d'une petite étoile. Ces évents d'ailleurs communiquent, comme à l'ordinaire, dans les cavités bran- chiales et dans la bouche. Celle-ci est pe- tite, fendue en travers; les deux mâchoires sont garnies de dents disposées en quin- conce ; en avant on trouve les narines recouvertes de petites valvules , soute- nues par des cartilages, comme cela a lieu dans les Raies. EnGn, sous la poitrine sont les deux rangées de petites fentes transver- sales, ouvertures des poches branchiales, comme cela a lieu dans les Raies. La peau de la Torpille est entièrement lisse, sans aucune espèce de boucliers pointus et sans épines dans les nageoires. C'est ce qui a donné lieu à cette remarque faite depuis longtemps, que le corps de tous les poissons électriques est entièrement lisse. La couleur de la Torpille varie selon les différentes espèces, ou peut- être les simples variétés qu'on a observées rarement dans notre Océan septentrional , plus souvent sur les côtes de la Rochelle et de l'Ile de Rhé, et surtout dans la Méditer- ranée. C'est à partir des travaux zoolo- giques de M. Risso qu'on a commencé à distinguer plusieurs espèces ou variétés de, Torpilles; celle qui paraît la plus commune est rousse, avec des ocelles larges, à centre bleu foncé, quelquefois azuré et chatoyant, et entouré d'un grand cercle brunâtre. Ces taches sont ordinairement au nombre de cinq ou six; mais nous avons réuni, dans les collections du Muséum, des individus à quatre , à trois , à deux taches, à une seule; ce qui nous fait penser que le Torpédo uni' 608 TOR TOÏl maculala est de la même espèce que le Torpédo narke de Risso. Je crois même qu'il faut y rapporter le T. Galvani, que quelques auteurs cependant croient être de la même espèce que la Torpille marbrée. Le dessous de cette Torpille est d'un blanc grisâtre. On Ta observée sur les côtes d'An- gleterre, où l'on en a pris un individu du poids de 53 livres. On l'a trouvée aussi sur les côtes de la Picardie, dans la baie de la Somme; elle devient plus fréquente à la Rochelle et à l'île de Rhé , et elle est extrê- mement commune dans toute la Méditerra- née. Nous l'avons reçue de presque tous les points de ce vaste bassin , sur lesquels les naturalistes ont bien voulu rechercher des poissons pour les collections du Jardin des Plantes. Une seconde espèce a été désignée par M. Risso sous le nom de Torpille marbrée , de laquelle nous connaissons aussi un assez grand nombre de variétés. En6n , dans ces derniers temps, le prince de Canino a dédié au célèbre physicien No- bili une espèce qu'il a appelée T. Nobiliana. M. Risso fut conduit à distinguer les es- pèces de Torpilles, qui étaient toutes con- fondues par Linné sous le nom de Raia tor- pédo, parce que M. Duméril avait compris la diagnose du genre particulier et très na- turel constitué par ces Poissons: ce savant zoologiste les désigna sous le nom de Tor- pédo, emprunté à Pline. Ces premiers essais zoologiques faisaientdéja mieux connaître ces poissons, lorsque M. 01 fers en décrivit quel- ques espèces étrangères, eten rapprocha dans sa Monographie celles qui avaient été indi- quées soit par Russeil , soit par Bioch. C'est alors que parut le travail de M. Henlesur les Narcines, genre nouveau qu'il formait, en considérant non seulement le Raia lorpedode Lin née comme devant constituer un genre, mais en établissant, avec raison, que le g. Torpédo de Duméril était le type d'une fa- mille particulière. C'est ce travail qu'il a développé dans le grand ouvrage publié en commun avec le célèbre M. Huiler, où ils ont établi, comme une troisième famille du groupe des Raies, les Torpédines , dans la- quelle ils font trois divisions : la première comprend les genres qui ont deux nageoires dorsales, les Torpédo Duméril et les Nar- Cine Henle. Ceux qui ont une ieule na- geoire du dos , c'est le genre Astràpe de Muller et de Henle; ceux qui n'ont point de nageoire sur le dos, c'est le genre Temera institué par Gray* Les Torpilles forment donc, d'après cela, une famille de poissons assez nombreuse, dont la première idée générique appartient à M. Duméril. Nous en trouvons des es- pèces répandues dans les différentes contrée! du globe ; ainsi , il y a des Narcines au Bré- sil et dans les mers de l'Inde. Les Astrapes viennent du Cap ou de Tranquebar : les Temeras sont indiennes. Toutes ces espèces, indigènes ou exotiques, possèdent la propriété très remarquable d'ê- tre électriques. L'appareil dans lequel réside cette fonction est composé de petits tubes membraneux, serrés les uns contre les au- tres, disposés sur deux plans, l'un supé- rieur , l'autre inférieur. Ces membranes fibreuses forment par leur réunion une sorte de gâteau d'abeilles, dont les adhérences sont tellement marquées à la face inférieure du disque, qu'on aperçoit à l'extérieur, et sans aucune dissection, leurs cellules hexa- gonales; ces tubes sont divisés, par des dia- phragmes horizontau* , en petites cellules remplies de mucosités: tout cet appareil est animé par des nerfs de la huitième paire. On doit à M. Geoffroy Saint-Hilaire la première description exacte de cet appa- reil , quoique avant lui plusieurs anato- mistes, depuis Redi jusqu'à nos jours, se soient occupés de recherches sur la mer- veilleuse propriété de ces Torpilles. En ef- fet, si les expériences nombreuses faites sur la Torpille démontrent l'analogie de son ac- tion et sa similitude avec le fluide élec- trique, il n'en faut pas moins remarquer que l'état d'engourdissement qu'on éprouve est différent de ce que cause la décharge d'une bouteille de Leyde. D'un autre côté, il est certain que l'animal peut, a volonté, conserver toute la charge de sa batterie, ou la lancer contre l'ennemi qu'il veut abattre. M. de Lacépède a noté ce fait dès 1777; il fut près de deux heures a toucher et a ma- nier trois ou quatre Torpilles qu'on tenait pleines de vie dans de grands baquets rem- plis d'eau, sans éprouver aucune commo- tion. Le même fait avait été observé long- temps avant par Réaumur. D'ailleurs, pour c n naître tout ce qu'on sait de l'action élec- TOR trique des Torpilles, il faut lire les expé- riences récentes faites par Melloni , Mat- teucei, Becquerel et Bréchet, sur le fluide électrique de ces poissons. Toutes les es- pèces ne jouissent pas de la même puis- sance électrique; il paraîtrait que la Tor- pille marbrée donne de plus fortes secousses que les autres. M. de Humboldt a déjà re- marqué que la Torpille de Cumana est beaucoup plus vigoureuse que celle qu'il a vue à Naples. On dit qu'une des plus re- doutables est celle du cap de Bonne-Espé- rance. Les Torpilles se vendent en abondance sur les marchés d'Italie. On les man ge, mais leur chair est mollasse, comme mu- queuse, et cependant d'une saveur assez agréable, selon le goût de quelques per- sonnes ; mais on rejette généralement l'ap- pareil électrique comme une nourriture nuisible et malsaine. Il serait bien à dési- rer que l'on fit de nouvelles expériences sur les qualités de ses différentes parties. Les Torpilles ont été représentées par une espèce gigantesque , le Torpédo gigantea , Ag. , à l'époque du dépôt des schistes de Monte-Bolca. (Val.) TORQUATRIX. hept.— Nom donné par M. Gray a des Boas. (P. 6.) TORQUILLA. ois.— Nom latin du genre Torcol, dans la méthode de Brisson. (Z. G.) TORRÉLITE (nom d'homme), min.— Le docteur Thomson a dédié à M. Torrey une Variété de Tantalite dans laquelle le Sesqui- oxyde tantalique est remplacé par le Sesqui- oxyde d'un nouveau métal découvert par M. Rose, du Niobium. Ce nom a été donné aussi par Renwick à un minéral analysé par lui et trouvé dans la mine de Fer d'Andover, Etat de New-Jersey aux États-Unis. Il est rouge à poussière rose, est assez dur pour rayer le verre, est infusible au chalumeau, et fait effervescence avec les acides. Selon Renwick, il serait composé de Silice, de Chaux, d'oxydule de Fer et d'oxydule de Cérium. Mais Children et Faraday, qui ont examiné ce minéral, n'ont pu y reconnaître la présence du Cérium. (Del.) TORREVE. Torreya. bot. ph. — Le nom du botaniste américain Torrey a été donné successivement à plusieurs genres : 1* par Sprengel (Neue Enldeck., II, p. 121) a un genre que M. Endlicher (Gen., n°2007) t. m, TOR 609 croyait d'abord devoir rapporter aux Ny ctagi- nées,mais que M. Walker-Arnottdit rentrer comme simple synonyme dans les Cleroden- drum , de la famille des Verbénacées ; 2° par Rafinesque à un genre de Cypéracées qu'il formait avec les espèces de Cyperus à fleurs diandres, à style bifide, et qui n'a pas été adopté; 3° par M. Walker-Arnott ( Annals of natur. Histo., I, p. 126) à un genre nou- veauté la famille des Conifères-Taxinées, composé d'arbres indigènes des parties chau- des de l'Amérique et du Japon. On en con- naît deux espèces , le 7\ nucifera Sieb. etZuccar. (Taxus nucifera Lin.), du Ja- pon où il est cultivé abondamment, et le T. taxifolia Arn. (Taxus montana Nutt.), de la Floride moyenne. (D. G.) * TORTRICES, Linné. TORTRICIDA, Leach. TORTRICIDA, Steph. TORTRICI- DES, Getterst.TORTICINA, Grav. ins. — Voy. TORDEUSES, PLATYOMYDES, TORTRIX et PY- RALE. (E. D.) TORTRICIDES. TORTRICIENS TOR- TRICINA. rept.— Voy. TORTRIX. (E.Ba.) ♦TORTRIX. rept. — Nom latin des Rou- leaux. On en a dérivé les mots Tortricides , Tortriciens et Torlricina. Les Torlriciens, Duméril et Bibron, ne comprennent qu'une seule famille, celle des Tortricides Duméril et Bibron, dont les deux seuls genres sont ceuxdesRouleaux (Tortrix) et des Cylindro- phis. Voy. l'article rouleau. (P. G.) TORTRIX. ins. — Linné , le premier, a appliqué le nom de Tortrix à un genre de Lépidoptères nocturnes, que Fabricius a dé- signé plus tard sous la dénomination de Py- rale, Pyralis, qui , à tort, a été générale- ment adoptée en France. A l'exemple de Duponchel, nous conserverons ici à ce genre le nom linnéen qui a la priorité. Le groupe des Tortrix de Linné renferme un grand nombre d'espèces, plus de 400, rien que pour celles d'Europe ; aussi a-t-il été partagé, surtout dans ces derniers temps, en plusieurs genres particuliers , et est-il devenu une tribu distincte nommée Tor- nEUSES par Latreille, Platyomioes par Du- ponchel. Au mot Platyomidrs de ce Diction- naire, nous avons donné des détails nom- breux relativement aux caractères zoologi- ques, aux métamorphoses et aux mœurs des Tortrix étudiés dune manière générale ; nous ne reviendrons pas maintenant sur ce 610 TOR TOR sujet; nous dirons seulement quelques mots du genre Tortrix, tel qu'il a été restreint par Duponchel, et nous exposerons ensuite l'histoire d'un petit genre distinct pour ce 6avant entomologiste, celui des OEnophthira, qui n'est pas admis , comme division parti- culière, par la plupart des auteurs. Les Tortrix proprement dits ont pour ca- ractères : Antennes simples dans les deux sexes; palpes épais : deuxième article très garni d'écaillés et en forme de massue ; troi- sième article subconique; trompe courte et presque nulle; tête assez forte et sur le même plan que le corselet; corps mince; ailes supérieures terminées carrément, et parfois légèrement courbées à leur sommet. Les chenilles sont couvertes de points tu- berculeux, surmontés chacun d'un poil : elles roulent en cornet ou réunissent en pa- quet, par des fils, les feuilles des arbres ou des plantes dont elles se nourrissent, et s'y changent en chrysalides sans former de coque, mais après avoir tapissé de soie l'in- térieur de leur demeure. Duponchel indique une quarantaine d'espèces de ce genre; la plus généralement connue, surtout par les dégâts qu'elle occasionne, est la Tortrix verte, Tortrix viridana Lin., Fabr.; Suttne- n'anaW. V.,qui est vulgairement désignée sous la dénomination de Pyrale verte. Les OEnophlhira (oi'vyj, vigne ; y Qiïpu , je détruis) ont pour caractères, d'après Du- ponchel : Antennes simples dans les deux sexes; palpes trois fois aussi longs que la tête , presque droits : les deux premiers ar- ticles très squameux , comprimés latérale- ment; le troisième et dernier nu, cylin- drique, et dont la longueur équivaut à peine au cinquième de celle des deux autres réu- nis; trompe nulle; ailes supérieures termi- nées carrément, et à reflets cuivreux comme le corselet. Ce genre, qui ne comprend qu'une seule espèce européenne et quelques espèces exotiques, diffère principalement des Tortrix proprement dits par la longueur de ses palpes et par la manière de vivre de sa chenille, qui, au lieu de se renfermer connue celles-ci dans des feuilles roulées en cornet, enlace de ses innombrables fils les bourgeons , les jeunes feuilles et les fleurs , à mesure qu'ils se succèdent, de manière à •*en former un réduit inextricable où elle trouve à la fois un abri et la nourriture. L'espèce européenne unique de ce groupe est la Tortrix de la Vigne, plus connue sout le nom vulgaire de Pyrale de la Vigne, Tortrix pilleriana W. V., Du p.; Pyralis pilleriana Fabr. ; T. luteolana H. ; Pyra- lis vitana Bosc, Fabr., Audouin ; Pyralis vilis Latr.; Pyralis dauticana Walck. L'en- vergure de ce Lépidoptère dépasse à peine 2centim.; sa tête, son corselet et ses ailes supérieures sont d'un jaune verdâtre, à re- flets métalliques dorés : les ailes supérieures sont marquées de trois lignes transversales obliques d'un brun ferrugineux, larges dans le mâle, et très étroites ou même nulles dans la femelle; les ailes inférieures sont brunes , à reflets soyeux , avec la frange beaucoup plus pâle. La chenille, quoique polyphage, attaque de préférence la Vigne , et n'est qu*ï trop connue par les immenses dégâts qu'ellecause dans les pays vignobles, surtout lorsque les circonstances atmosphériques favorisent sa multiplication. En France, cette chenille semble toutefois attaquer presque exclusi* vement les Vignes ; tandis qu'en Allemagne, au contraire, on la rencontre sur des plan- tes herbacées , telles que le Stachys germa' nica. Cette chenille, parvenue à tout son accroissement, est longue de plus de 2 cen- tim. ; elle est d'un vert plus ou moins jau- nâtre, suivant l'âge; sa tête et le disque supérieur de son premier segment sont bruns et luisants : elle a quelques poils clairsemés sur tous ses segments. Pour construire leur demeure plusieurs chenilles se réunissent, et elles viennent attaquer en commun les vaisseaux nourriciers du pétiole de la feuille encore tendre : elles les font ainsi flétrir, puis elles y attachent quelques unes des feuilles voisines, pour se former, dans leurs replis, un toit protecteur contre les intempéries de l'atmosphère; elles n'en sor- tent qu'autant qu'elles ont besoin de pour- voir à leur nourriture , en allant dévorer aux alentours, surtout pendant la nuit, les jeunes tiges, les fleurs et les grappes qu'elles entremêlent, agglomèrent, et font arlhérer les unes aux autres en paquets informes qui se dessèchent, moisissent et se pourrissent; elles finissent par détruire ainsi les espé- rances des plus belles récoltes. La chrysalide de lorme ordinaire, est «l'en tu un foncé;' les segments de *on abdû" TOR TOR 611 raen sont bordés en arrière de petites den- telures, et elle se loge dans la cavité que la chenille occupait. Le Papillon éclotdans les premiers jours d'août; mais comme la trans- formation en chrysalide ne se fait pas, pour tous, à la même époque, l'éclosion de ces individus n'a pas lieu non plus en même temps , et il paraîtrait qu'il éclôt des Tor~ trix pendant vingt-cinq jours au moins. Les femelles pondent à toutes les époques de cet intervalle, etlesœufséclosent également à des époques différentes. Les œufs sont déposés sur la surface su- périeure des feuilles : on les trouve réunis eu une masse étalée très régulièrement, dis- posés les uns à côté des autres, comme une lame mince, recouverte d'une sorte de mu- cilage veriiàtre, mou et gonflé, qui change peu la couleur de la surface supérieure des feuilles. Ce petit tas d'oeufs prend, en se des- séchant, une nuance plus jaune; et son en- veloppe, qui acquiert plus de solidité, pro- tège alors, comme un vernis insoluble à l'eau, les germes qu'elle recouvre. Ces œufs éclosent vingt jours après la ponte. La petite chenille qui en provient se sustente d'abord en attaquant le parenchyme des feuilles : elle prend un peu d'accroissement et de force, et, dès les premiers froids, elle se re- tire sous les portions soulevées et fibreuses de l'écorce du bas du cep , dans les plus pe- tites fentes des échalas , etc. Là , réunies en plus ou moins grand nombre, ces chenilles, après s'être filé une espèce de tente ou de coque soyeuse , s'engourdissent à l'abri de grands froids , et ne reprennent vie qu'aux premiers beaux jours du printemps, au moment où les bourgeons précoces de la Vigne commencent à s'ouvrir. A celle épo- que , on voit les très petites chenilles sortir de leurs retraites, se répandre sur la Vigne, croître rapidement, et, si aucune circon- stance n'est venue les faire périr, finir par compromettre gravement la récolte. Un grand nombre de travaux ont été pu- bliés sur la Pyrale de la Vigne, et les natu- ralistes, ainsi que les agriculteurs, ont re- cherché les moyens de détruire un Insecte si nuisible à nos cultures vignicoles. Les limites trop restreintes de cet article ne nous permettent pas de nous étendre sur cet im- portant sujet; citons seulement les travaux de Bosc en 1786; de l'abbé Roberjot en 1787; de Caudot et Gallet, de Coquebert, de Duponchel, et surtout le savant mémoire sur les Insectes nuisibles de la Vigne, publié par M. Walckenaër, en 1835, dans les An- nales de la Société entomologique de France. Indiquons aussi les nombreuses recherches faites sur les lieux mêmes par Audouin , et MM.Sambin, Maffre,Guérin-Méneville,etc.; et enfin principalement l'article Pyrale du Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle , 1839, par M. Guérin-Méneville, et le grand ouvrage d'Audouin sur la Pyrale de la Vigne. Les dégâts causés par la chenille de la Pyrale sont parfois immenses; quand les circonstances atmosphériques aident la con- servation de ces Insectes, des contrées en- tières en sont quelquefois infestées , et les Vignes y sont presque entièrement détrui- tes. C'est ce qui a eu lieu, principalement, en 1837, dans le Maçonnais, et, plus ré- cemment, auprès de Paris, à Argenteuil. Plusieurs procédés ont été proposés pour détruire ces Insectes, tels que des illumina- tions, des aspersions, etc.; mais le seul re- mède que l'on ait pu trouver aux dégâts produits par la Pyrale, consiste à faire avec soin la cueillette des œufs, jointe à celle des chrysalides, à l'époque où elles se trouvent sur les feuilles des Vignes, et à déiruire immédiatement ces feuilles. Si tous les pro- priétaires d'une contrée infestée s'enten- daient pour pratiquer cette cueillette en même temps , ce moyen pourrait être effi- cace ; mais si un seul propriétaire est re- belle, il infestera les vignobles de ses voisins en faisant multiplier les Pyrales dans ses Vignes, ce dont il a le droit, et il paralysera ainsi les dépenses qui auront été faites. Une loi du gouvernement pourrait donc seule venir au secours de l'agriculture, en forçant les agriculteurs à se protéger contre certains Insectes nuisibles; car la loi sur l'échenil- lage, actuellement en usage, déjà insuffi- sante pour détruire le Bombyx chrysorhœa contre lequel elle semble seulement avoir action, n'est pas applicable contre la Py- rale. (E. Desmasest.) TORTUE. Test udo. rkpt. — Linné réu- nissait tous les Chéloniens connus de son temps sous la dénomination générique de l'esludo. Actuellement on n'appelle plus ainsi que les Tortues de terre ou Chersites, C12 TOR TOR et ce groupe ainsi restreint est même partagé par la plupart des auteurs en divers genres. On admet généralement le genre Testudo qui est le plus nombreux en espèces , celui des Chersa et ceux des Pyxis , Cinixys et Homopodes. Tous ces animaux sont recon- naissantes à leurs pieds propres à la marche et non à la nage, à doigts courts et, pour ainsi dire, en moignons onguiculés ; à leur carapace bombée et complètement ossifiée ainsi que le sternum ou plastron. Ils vivent à terre, principalement dans les pays chauds, et se nourrissent spécialement de végétaux auxquels ils mêlent néanmoins des mollus- ques et des insectes. Dans les pays tempé- rés, ils s'engourdissent en hiver. Leurs al- lures sont d'une lenteur proverbiale; leur caractère est stupide et en même temps assez familier. Ils croissent avec une ex- trême lenteur et vivent très longtemps. Leur génération est ovipare , et les mâles recher- chent les femelles avec beaucoup d'ardeur. Les Tortues sont rares en Europe, mais elles y existent néanmoins , et depuis longtemps elles ont été remarquées par l'homme. Ce n'est point au Sphargis luth qu'il faut rap- porter l'origine de l'instrument qui porte ce nom , mais bien à la Tortue terrestre. Voici ce que M. Pouchet dit à cet égard dans sa Zoologie classique. ■ Une foule de monuments , produits de l'art antique, représentent des Tortues, et l'on sait que celles-ci étaient considérées comme ayant servi à confectionner les pre- mières lyres, et qu'elles avaient été consa- crées à Mercure, qui passait pour en être l'inventeur. Lacépède, en mentionnant ces faits , professe que Ton doit considérer la Chélonée luth comme étant celle qui se trouva employée à cet usage , et qu'à cause de cela, elle fut regardée comme l'attribut du dieu. Mais nous pensons qu'il n'en est pas ainsi, et, selon nous, la dénomination de cette Tortue, que l'on appelle aussi Lyre, lui aurait été donnée à cause de sa forme qui se rapproche de celle de l'instrument musical ; et il faut admettre que, dans les mythes antiques comme dans les produc- tions des artistes, il s'agit ordinairement d'une Tortue proprement dite. L'étude des mythologistes anciens et de l'archéologie vient l'établir évidemment. Appollodose étaie celte assertion, en nous apprenant de la manière suivante ce qui a donné lieu de consacrer ce Reptile à Mercure. Il dit que ce dieu, en sortant de la caverne où il avait tué les bœufs d'Apollon, trouva une Tortue broutant l'herbe. Il la tua, la vida et mi! sur sa carapace des cordes faites avec des lanières de la peau des bœufs qu'il venait d'écorcher, et en fit la première lyre ; cet instrument s'appela longtemps Testudo, et de là vient que, dans l'antiquité, on repré- senta souvent Mercure avec une Tortue. Dans les peintures d'Herculanum , on voit représentée , dit aussi M. Pouchet , une muse, dans les mains de laquelle s'observe une petite lyre formée avec une carapace de Tortue, et analogue à celle que l'on suppose avoir été inventée par le dieu ; à la villa Négroni il en existe aussi une sous cette forme aux pieds d'une statue de Mercure. Sur beaucoup de sculptures antiques repré- sentant cette divinité, ce ne sont pas des Tortues de mer que l'on rencontre près d'elle, mais bien des Tortues proprement dites. Il en est de même sur quelques mé- dailles et entre autres sur celles d'Egypte, où se trouve représentée la Tortue grecque. Les Tortues européennes ne sont pas nombreuses et elles vivent seulement dans les parties australes et méditerranéennes; ce sont: La Tortue grecque , Testudo grœca ( de Grèce et d'Italie ainsi que des lies avoisi- nantes). Tortue mauresque , Chersus iberus ou Testudo mauritanica , et T, zolhafa ( des bords de la mer Caspienne. Elle se trouve aussi en Algérie, et c'est de là que viennent les individus de cette espèce que l'on voit souvent en France). Voy. l'atlas de ce Dic- tionnaire, Reptiles, pi. 1. Tortue bordée , Chersus marginatus ( de Grèce). On trouve dans les îles du canal Mozam- bique, dans l'Inde, dans l'Amérique méri- dionale et dans les îles Gallopagues, des Tortues bien plus grosses que celles d'Eu- rope. On a nommé Éléphantine, Géante, Carbonnière, *et de Perrault, ces Tortues dont la taille dépasse celle des autres. Il en est qui pèsent 4 et 500 livres. Comme il est question des Chersus, Pyxis et Cinixys dans d'autres articles , nous n'eu parlerons pas ici. Toutefois, l'article Homo- TOR TOR 613 wde n'ayant pas été rédigé, nous dirons que le genre ainsi nommé ne comprend que deux espèces, toutes les deux de l'Afrique australe. L'Homopode le plus anciennement connu est le Testudo areolata de Thunberg, ou la Vermillon de Lacépède. (P. G.) TORTUES. Testudincs. rept. — Les Tortues , que les Grecs appelaient xàwv-n, ont été nommées Testudo par les Latins. Alexandre Brongniart, en Taisant des diverses sortes de Tortues connues, un ordre à part dans les Reptiles, a donné à cet ordre le nom de Chéloniens (Chelonii) , que presque tous les auteurs ont adopté. Il a nommé Chelonée ( Chelonia ) le genre des Tortues marines; Emyde (Emys) celui des Tortues ou Chéloniens d'eau douce; et Tortue {Tes- tudo ) celui des Tortues terrestres. A ces trois genres il faut ajouter celui des Amydes (Amyda Schweigger), ou Trionyx (E. Geof- froy ) , qui ne pouvaient rester confondues avec les Emydes. Ces quatre genres, Tes- tudo, Emys, Trionyx et Chelonia forment aujourd'hui quatre familles, elles-mêmes divisées en genres plus ou moins nombreux par les travaux des chélonographes moder- nes. MM. Duméril et Bibron appellent ces quatre familles Chersites, Elodites, Potamites et Thalassites , pour rappeler que les es- pèces de la première sont terrestres, celles de la seconde paludéennes, celles de la troi- sième fluviatiles, et celles de la quatrième marines. Il en est question, ainsi que des genres de chacune d'elles, dans d'autres ar- ticles de ce Dictionnaire. (P. G.) TORTIES ou CHÉLONIENS FOSSI- LES. — L'ordre des Tortues se distingue, comme il a été dit à l'article chéloniens, par un double bouclier osseux, dont l'un supérieur, nommé carapace, se compose des apophyses épineuses des vertèbres dorsales aplaties, et des côtes élargies et réunies par des sutures déniées; l'autre, nommé plastron, est composé de pièces également très élargies, qui représentent le sternum. La carapace est entourée , dans le plus grand nombre, d'un cadre de pièces os- seuses qui ceint et réunit toutes les côtes qui la composent. Ces pièces, que l'on a comparées, avec raison, aux productions os- seuses ou cartilagineuses qui réunissent un certain nombre de côtes au sternum dans les autres Vertébrés, et que l'on nomme | généralement côtes sternaîes, nous mon- trent, ce nous semble, que ces prétendues côtes sternaîes sont plutôt des épiphyses des côtes vertébrales, puisque dans les Tortues de mer elles n'aboutissent point au ster- num, non plus que déjà dans les Mammi- fères, pour toutes celles auxquelles on donne le nom de fausses côtes. Les Tortues paraissents'être montrées sur la terre en même temps que les Sauriens thécodontes, puisqu'on rencontre, dans le nouveau grès rouge, des traces de pieds que M. Buckland rapporte, Bridgewaler treatise, et que l'on ne peut guère rapporter, qu'à des empreintes faites par les pieds d'une espèce de Tortue terrestre. Les grès bigarrés des environs de Dorpat qui appartiennent au terrain triasique, con- tiendraient, suivant le docteur Kutorga, quatre espèces de Trionyx ; les Tr. spino- sus , sulcatus , impressus et miliaris ( voyez Mém. pour servir à la géol. et à la pal., de Dorpat, in-8°, Pétersbourg, 1835 et 37). Cuvier signale aussi des ossements de Tor- tues marines dans le Muschelkalk de Luné- ville. Dans le terrain oolitique de Stonesfield , on trouve, dit M. Owen (Rapport sur les Reptiles fossiles de la Grande-Bretagne, Lon- dres, 1841, en anglais), des empreintes d'é- cussons cornés, à peu près de la grandeur de ceux qui recouvrent la carapace d'une Tortue d'environ 25 centim. de longueur. M. Owen parle d'un fémur qui ressem- ble plus à celui des Trionyx qu'à celui des autres Tortues , et qui a été trouvé dans le lias de Linksfield. Les schistes calcaires de Solenhofen et de Kelheim, qui appartiennent à l'étage juras- sique inférieur, ont fourni à M. Hermann de Meyer des restes de trois Tortues d'eau douce, les Idiochelys Fitzingeri et Wagleri, et YEurystemum Wagleri. L'argile de Kimmeridge a fourni à M. Owen un pubis d'une grande Émyde. L'étage jurassique supérieur renferme de nombreux débris de squelettes d'Élodites ou Émydes. Cuvier en a décrit, dans ses Oss3- ments fossiles, des fragments de carapaces et une tête presque entière; et M. Hugi croit qu'il en existe une vingtaine d'espèces dans les carrières des environs de Soleure. Le calcaire de Purbeck , de la formatioa 614 TOR TOIi irealdienne , contient des débris de Tortues qui lient lesTrionyx aux Émydes; M. Owen [loco citalo) en a fait un genre sous le nom de Tretoslernon , dont la carapace avait 43 centimètres de longueur (uoî/.tretoster- non }. Dan* ce même calcaire se trouve le Chelone obovata (Owen) , dont la partie la plus large de la carapace ovoïde est en arrière. Dans les couches wealdiennes de la forêt de Tilgate, on remarque la Platemys MantellUy qui paraît avoir quelque ressem- blance avec VEmys Jurensis , décrite par Cuvier. Le calcaire de Portland renferme des dé- bris du Chelone planiceps (Owen), qui se distingue par son crâne très déprimé, et par des os nazaux séparés des frontaux anté- rieurs par une suture transverse : son affi- nité avec les Platemys est remarquable. Les terrains crétacés offrent beaucoup d'ossements de Tortues et surtout de Tor- tues marines. Cuvier en signale une espèce dans les schistes de Glaris. Le Chelone pulchriceps (Owen) vient des Grès verts inférieurs de l'Angleterre. Il ofTre aussi des os nazaux séparés, qui s'articulent par suture avec les frontaux principaux, les frontaux antérieurs et les maxillaires supérieurs. La craie infé- rieure de Durham contient des fragments de Tortues marines, dont M. Owen a fait le Chelone Benstedi ; et l'on sait que Cuvier a décrit des ossements de Tortues marines qui viennent de la craie sablonneuse de la mon- tagne de Maestricht, c'est le Ch. cretacea Hoffmanii des paléontologistes. Dans les terrains tertiaires, les- ossements des Tortues sont nombreux et accompa- gnent presque toujours des ossements de Crocodiles. Toutes les familles actuelles y sont représentées , et jusqu'ici il y a peu de genres qui aient disparu; les espèces elles- mêmes sont encore trop peu connues pour que l'on puisse affirmer qu'elles diffèrent des espèces actuelles. Le Testudo Lamonii (Gray) vient des plâ- trières d'Aix , et a été reconnue par Cuvier pour une Tortue terrestre. Dans ces mêmes plàtrières, on trouve aussi le Trionyx Mau- noirii (Bourdet). Les plàtrières des environs de Paris re- cèlent aussi des ossements d'Émydes et de Trionya. M. Pomel a établi, dans les Archives de Genève, le sous-genre Apholidemys , voisin des Trionyx, mais à carapace entourée de pièces marginales. Il en compte deux es- pèces, VA. granosa et VA. levigata, qui pro- viennent toutes deux du calcaire grossier de Compiègne. Les terrains tertiaires de l'île de Sheppy ont fourni à M. Owen VEmys testudiformis, et les Platemys Bowerbanksii et Bullochii, ainsi que les Chelonia longicepst breviceps , convexa et subcristala. Nous n'énumérons pas ici toutes les es- pèces des terrains tertiaires qui ont été ad- mises par les paléontologistes, parce qu'elles ne nous semblent pas toutes caractérisées d'une manière suffisante sous le rapport spécifique et même générique. Nous ne pos- sédons d'ailleurs qu'un très petit nombre de squelettes des espèces actuelles, et nous n'avons par conséquent point de moyen de contrôle. On peut consulter sur ce sujet le Traité élément, de Paléont., de M. Pictet, et la Fauna der Urweltt de Giebel , en alle- mand. Nous citerons cependant une grande et belle carapace d'une Tortue terrestre, dé- couverte par M. Bravard dans le terrain miocène de l'Auvergne, qu'il nomme Testudo gigas , et un squelette presque complet d'É- myde, VEmys elaveris (Bravard), qui sont au- jourd'hui au Muséum d'histoire naturelle. On trouve dans ce même terrain des ossements de Trionyx, et M. Pomel y a découvert deux espèces de Tortues terrestres, pour lesquelles il a établi le genre Ptychogaster, chez lequel la partie postérieure du plastron est mobile. Nous citerons également une belle carapace d'un grand Trionyx des ga- leries du Muséum , trouvée au milieu du dépôt pyriteux des lignites de Muirancourt, près Noyon , département de l'Oise, qui a 80 centimètres de longueur. Nous citerons encore les ossements de Tortues terrestres que l'on trouve en grand nombre à l'île de France, dans un banc crayeux situé sous une couche de lave, et le Colossochelys Atlas (Cautl. etFalc), dont une carapace a 3m,73 de longueur, près de 2 mètres de hauteur, et2m,50 de diamètre, qui vient des couches tertiaires subhimalayanes , les- quelles recèlent des ossements de Masto- dontes, de Sivatherium et de Crocodile! TOR TOR 615 éteints , mais qui fournissent aussi des Cro- codiles et des Tortues que l'on ne peut dis- tinguer des espèces vivantes, entre autres ïEmys teclum et le Gavial. Une pareille ca- rapace pourrait servir d'abri à plusieurs hommes, et c'est peut-être sur l'existence de ces grands ossements que sont fondées les fables cosmogoniques indiennes, où la Tor- tue joue un si grand rôle; mais MM. Caut- ley et I alconer pensent, au contraire, que ces fables font présumer que le Colossoche- lys Allas vivait encore dans la première pé- riode de l'existence de l'homme. Il est vrai que les collines subbimalayanes paraissent appartenir à la dernière période des ter- rains tertiaires , et que les ossements hu- mains découverts depuis quatre ans à la mon- tagne de Denise, près le Puy, dans des cou- ches volcaniques, qui recèlent également des ossements de Mastodontes, et que les géologistes regardent aussi comme les der- nières assises de ce terrain, semblent prou- ver, en effet, que l'homme était déjà ré- pandu sur la terre lorsque ces derrières cou- ches se sont formées. Quoi qu'il en soit, le grand nombre d'os- sements de Tortues d'eau douce et deTrio- nyx , ainsi que de Crocodiles, qui existent dans nos terrains tertiaires, prouve que la température de l'Europe était plus élevée qu'elle ne l'est aujourd'hui , et quelques traits de l'organisation des Tortues des ter- rains secondaires, l'existence des os na- laui , par exemple, nous prouvent que ces animaux étaient plus complets alors qu'au- jourd'hui, puisque chez nos Tortues ac- tuelles ces os n'existent point à l'état os- seux, et qu'ainsi la théorie du perfection- nement graduel des êtres est ici diamétrale- ment •ppoeéfl aux fans. (Laukili.ard.) TOlil'l LA, Roxb. bot. ph. — Synonyme du genre l'nva Adans., de la famille des Ycrbénaeée». ^D. G.) TOUILLE. Tortula (toi tus, tordu), bot. Ci. — Mousses.) Au mot Uarbuie , nous avons promis de trait» r ici les deux genres réunis d Hedwig. Il ne sera pas inutile d'ex- poser les raisons qui nous ont fui pencher à adopter, a»ec les bryologutes anglais et italiens, le premier «ie> deux noms. S» hreber est la première aalorité à laquelle il faille Mmimier putir la rettninn des Tortula aux Buibu a. >si eu 1791 que, dans son Gê- nera plantarum , il confondit en un seul . sous le nom de 'J'ortulc, les deux genres d'Hedwig. Or, notez bien ceci, ce nom était aussi le premier dans l'arrangement d'Hed- wig. Bridel l'adopta dans son premier ou- vrage, mais il l'abandonna en 1819 dans son Alantissa Muscorum, préoccupé de l'idée erronée qu'on l'avait appliqué à quelque plante vasculaire, tandis qu'au contraire c'était celui de Barbula que Loureiro, dix ans auparavant, le trouvant inoccupé, avait employé pour un arbuste de la Chine, de la famille des Verbénacées. Bruch et Schimper, ni en général les bryologistes allemands , n'ont tenu compte de ces faits historiques, et ils ont tous suivi la fausse route de Bridel. Mais notre Tortula ne renferme pas seulement les deux genres d'Hedwig , nous y avons encore réuni le Syntrichia de Bridel qui n'en di frère que par la hauteur plus ou moins grande du tube membraneux que forment les cils du péristome par la soudure de leur base. Voici les caractères de ce genre tel que nous l'entendons avec la presque généralité des bryologistes modernes. Péristome simple, formé de 32 dents filiformes, articulées, carénées, contournées en spirale le plus souvent de gauche à droite, soudées à la base en une membrane courte ou en un tube plus un moins allongé. Capsule droite, rarement penchée, quelquefois courbée, ovoïde ou cylindracée, lisse, lepto ou pa- chyderme, c'est-à-dire à parois minces ou épaisses, supportée par un pédoncule droit ou flexueux. Opercule conique allongé ou en forme de bec. Coiffe cuculliforme, per- sistante. Sporange contigu aux parois de la capsule. Spores petites et liss.es. Inflores- cence monoïque ou dioïque, rarement her- maphrodite. Ces Mousses acrocarpes, de la tribu des Trichostomées, sont remarquables par un port particulier. Leurs tiges pous- sent des innovations sous la fleur. Leurs feuilles, plus ou moins épaisses et consistan- tes, sont dressées ou tortillées par la dessic- cation, et disposées sur cinq à huit rangées. Elles vivent sur la terre, les rochers, les murs, rarement sur les troncs d'arbres, plus rarement encore dans les marécages. Elles forment souvent des coussinets ou des gazons plus ou moins étendus. On en con- naît aujourd'hui plus de 60 espèces bien 016 TOT distinctes, dont la plus commune, le T. mu- raîis, croît sur tous les vieux murs. (C. M.) * TORULA ( torulus, petit cordon ). ms. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Phalénides Dup., créé par M. Bois- duval (Ind. méth. des Lép. tfEur., 1840) pour un Insecte des Alpes (T. equestraria Esp.), que Duponchel place dans son genre Psodus. (E. D.) TORULACÉS. bot. cr. — Tribu de la division des Phragmonémés. Voy. mycolo- gie. TORULE. Torula. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons gymnomycètes de Fries, sous-ordre des Sporodermés; de la division des Arthrosporés, sous-division des Hormiscinés, tribu des Torulacés, dans la classification mycologique de M. Léveillé , formé par Persoon (Observ., I, 25) pour des Fongilles qui croissent sur les plantes mor- tes. (M.) TORULINIUM. bot. ph.— Le genre pro- posé sous ce nom par M. Desvaux est rap- porté comme synonyme aux Schœnus Lin., famille des Cypéracées. (D. G.) TORUS. bot. — Voy. nectaire. TORYMUS. ins.— Voy. thorymus. (Bl.) *TOSENA. ins.— Genre de la tribu des Ci- cadiens, de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 462) aux dépens du genre Cigale {Cicada) des auteurs. Le type de cette division est le Cicada fasciata Fabricius, de Java. (Bl.) *TOSÉNIDES. ins. —MM. Amyot et Ser- ville réunissent sous ce nom, dans un même Igroupe, toutes les Cigales (Cicada) des au- teurs , dont les ailes sont un peu coriaces à lleur base. (Bl.) s *TOSIA. écbin. — Genre de Stellérides ?indiquépar Gray(4nn. ofnat. Hist., 1840). *TOTANï!VÉES. Totaninœ. ois. — Sous- famille établie par G.-R Gray dans la fa- mille des Solopacidées, et fondée sur le grand genre Totanusy de G. Cuvier et Tem- minck. (Z. G.) TOTANUS. 016. — Nom générique latin donné aux Chevaliers par Bechstein. (Z. G.) ♦TOTIPALMES , Cuv. Totipalmati, Kaup.ois. — Famille créée par G. Cuvier dans Tordre des Palmipèdes, pour des Oi- seaux de cet ordre dont tous les doigts sont réunis dans une seule membrane. Les gen- TOU res Pélican, Cormoran, Fou, Frégate, An- hinga et Phaéton, en font partie. (Z. G.) TOUCAN. Ramphastos. ois. — Genre de la famille des Rhamphaslidées, dans l'ordre des Grimpeurs, caractérisé par un bec plus long que la tête, très grand, très épais, dentelé sur le bord de ses mandibules, ar- qué vers le bout; des narines situées à la base du bec , ovalaires, et en partie cachées par les plumes du front ; une langue étroite aussi longue que le bec et garnie de chaque côté de barbes rangées comme celles d'une plume; une face nue; des tarses robustes, sculellés; des ongles forts, falci- formes, comprimés ; des ailes concaves ; une queue médiocre, égale. Malgré son énorme développement , le bec des Toucans n'est pas aussi lourd qu'on pourrait le supposer en le voyant. La na- ture, ici, a associé, d'une manière admirable, la légèreté à la masse. Tout l'intérieur est un tissu spongieux, offrant une multitude de cavités aériennes, formées par des cloi- sons y des brides osseuses excessivement minces, et enveloppées d'une paroi un peu plus épaisse, ce qui lui donne une appa- rence de solidité qu'il n'a pas. Un bec aussi démesurément gros, et relativement si dis- proportionné, paraît être un organe plus embarrassant qu'avantageux pour l'oiseau qui le porte , cependant il s'en sert avec la plus grande dextérité. Lorsque les Toucans veuleut avaler un fruit, un insecte, ou tout autre aliment dont ils se nourrissent, ils le saisissent avec l'extrémité du bec, le lancent en l'air et, après l'avoir reçu , le font sau- ter par un léger mouvement des mandibules, jusqu'à ce qu'il se présente convenable- ment pour être avalé; alors par un autre mouvement, ils le font entrer dans leur gosier. Quand l'objet de leur appétit est trop gros ils l'abandonnent sans chercher à le diviser. Les Toucans vont ordinairement par pe- tites troupes de six à dix; ils volent d'une manière lourde et pénible ; cependant, ils s'élèvent à la cime des plus grands arbres où ils aiment à se percher, et où ils sont dans une agitation continuelle. Très atten- tifs à ce qui se passe autour d'eux , ils n'avancent qu'avec défiance. Rarement ils se posent à terre; ils sautillent oblique- ment, d'assez mauvaise grâce et les jambes TOU TOU 617 grandement écartées l'une de l'autre. C'est dans les trous d'arbres qu'ils fond leur nid, et leur ponte n'est que de deui œufs. Ils poussent des cris rauques et perçants. Les Toucans appartiennent à l'Amérique méridionale. Tous ont un plumage peint de vives couleurs. Jadis on employait leurs plumes pour des broderies et des espèces de tapis; les sauvages s'en servent encore pour faire des manteaux. Vieillot a admis le genre Toucan tel que l'a créé Linné. G. Cuvier y a établi deux subdivisions : l'une pour les Aracaris (voy. ce mot), l'autre pour les Toucans propre- ment dits. Les espèces qui appartiennent à cette seconde division sont assez nombreu- ses. Nous citerons les principales. Le Toucan dd Para, R. maximusG. Cuv. Représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 14. Son plumage est noir, avec le devant du cou d'un orangé très vif, la poitrine, l'abdomen, les sus et sous-caudales rouges. De Para et du Brésil. Le Todcan toco , R. loco Wagl. (BufT., pi. enl., 82), du Paraguay, du Brésil et de la Guiane. — Le Toucan du Brésil, R. tu- canus Gmel. ( BufT., pi. enl., 307 ). — Le Toucantucai, R. (Mccu'Licht. (Buiï.,pl.enl., 269). Du Paraguay et du Brésil.— Le Toucan caréné, R. carinatus Swains. (ZooL Illust., pi. 45). — Le Toucan piscivore, R. piscivo- rus Linn. Du Brésil. L'espèce décrite par Natterer, sous le nom de R. Gouldii, est devenue pour Gould le type de son genre Selenidera. (Z. G.) *TOLCIIIROU. TOUCIIIROUA bot. PHv — Le genre proposé par Aublet sous le nom de Touchiroua et dont L.-C. Richard modi- fiait le nom en celui de Touchirou, n'a pas été conservé et rentre comme synonyme dans le genre Crudya Willd., de la famille des Légurnineuses-Cœsalpiniées. (D. G.) TOLIS. ois. — Nom donné par Buffon à un groupe de la famille des Perroquets. Voyez perroquet. (Z. G.) TOLIT. Pipilo. ois. — Genre établi par Vieillot pour des Oiseaux que Linné et Gme- lin rangeaient parmi les Fringilles et les Bruants. Ce genre fait aujourd'hui partie de la famille des Tanagridées. Voy. tangara. TOL'LICïE. Toulicia. bot. pu. — Genre de la famille des Saptndacées , tribu des Sapindées , créé par Aublet {Guian., Toi. I, t. m. p. 359, tab. 140) pour un arbre de la Guiane, auquel ce botaniste a donné le nom de T. Guianensis. Plus récemment M. Ca- saretto en a fait connaître une nouvelle es- pèce, qu'il a nommée T. Brasiliensis, à cause du pays où elle a été trouvée. (D. G.) TOULICHIBA, Adans. bot. ph. — Syno- nyme du g. Ormosia Jacks., dans la famille des Légumineuses-Papilionacées. (D. G.) TOULOU. ois. — Nom que Vieillot em- ploie comme synonyme de Coucal. (Z. G.) *TOUIVA. poiss. — Voy. thon et thonine. TOUNATÉE. Tounatea. bot. ph. — Le genre créé sous ce nom par Aublet (Guian., vol. I . p. 550) n'a pas été conservé comme distinct; De Candolle en a fait un sous- genre des Swartzia Willd. (D. G.) TOUPIE, moll. — Cette dénomination , qui est la traduction française du nom gé- nérique latin des Trochus, est employée quelquefois comme synonyme de ce dernier mot , auquel nous renvoyons comme étant le plus généralement usité. — Le nom de Toupie a été donné, par Adanson, à des Mollusques du genre Turbo de Linné , qui rentrent dans le genre Littorine de Férus- sac. (E. Ba.) TOURACO. Corylhaix. ois. —Genre de la famille des Musophagidées , placé par les uns parmi les Passereaux, par les autres parmi les Grimpeurs. Ses caractères sont : Bec plus court que la tête, fort, large, com- primé sur les côtés et dentelé sur ses bords ; narines cachées par les plumes du front : le doigt externe versatile , soudé à celui du milieu par un petit repli membraneux; une queue arrondie, développée, étagée. Les Touracos, par leurs formes générales, rappellent un peu celles des Hoccos ; d'ail- leurs ils se tiennent comme eux sur les ar- bres. Selon Levaillant , qui les a observés , ils volent d'une manière lourde, battent fréquemment des ailes en volant, et ne fournissent pas de longues traites. Ils sau- tent de branche en branche avec la plus grande agilité, et parcourent toutes celles des plus grands arbres, sans pour cela dé- ployer leurs ailes. Confiants et curieux , ils s'approchent sans crainte de l'homme, et le suivent en volant. Ils ne se nourrissent que de fruits, qu'ils cherchent dans les vastes forêts qu'ils fréquentent. C'est dans les grands trous naturels des arbres qu'ils ni- 78 618 ÏOU client. Le mâle et la femelle se quittent ra- rement, et se partagent les fonctions de l'incubation. Les Touracos sont de l'ancien continent , et habitent l'Afrique. Leur chair est, dit-on, fort recherchée, comme mets délicat, par les naturels des pays où vivent ces Oiseaux. Les Touracos, que l'on a distingués en Touracos proprement dits et en Musophages, peuvent être distribués dans trois groupes distincts : 1° Base du bec garnie de plumes effilées , qui se dirigent en avant et couvrent en partie les narines. (Genre Turacus G. Cuv.; Corythaix Illig.; Opœthus Vieill. ; Spelectos Wagl. ) Cette division renferme trois espèces, qui sont : le Touraco Pauline, Opœthus erythro- lophus Vieill . — Le Touraco loury, Op. persa Vieill., du cap de Bonne-Espérance. — Et 2e Touraco de Buffon , Op. Buffonii Vieill., de la Guinée. 2° Base de la mandibule supérieure pro- longée sur le front; narines situées vers le milieu du bec, découvertes. (Genre Musophaga ïsert; P/mnwsWagl.) Le type de ce groupe est le Musophage violet , Mus, violacea Isert, de la Sénégam- bie et de la Guiane. 3° Base de la mandibule supérieure ne se prolongeant pas sur le front; narines décou- vertes , situées près de la base du bec. (Genre Chizœrhis Wag\.; Caliphimus Smith. ) Deux espèces appartiennent à cette divi- sion : le Musophage varié , Mus. variegata Vieill., de la Sénégambie; et le Touraco géant, Mus. giganlea Vieill. , de l'Afrique australe. (Z. G.) TOURETTE. Turritis. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères , sous-ordre des Pleurorhizées , tribu des Arabidées , formé par Dillénius (Nov. gen.f p. 120, tab. 6) et dans lequel entre une herbe bisannuelle, répandue dans toute l'Europe et dans l'Asie moyenne, très voisine par ses caractères des Arabis. Cette plante est la Tourette Glabre, Turritis glabra Lin., qui est assez commune dans les lieux arides, sablonneux ou pierreux de presque toute la France. Plu- TOU sieurs espèces à' Arabis ont été rangées par divers auteurs dans le genre Turritis; mais aujourd'hui elles ont été rétablies dans le premier de ces deux genres, auquel elles ap^ parliennent réellement. (D. G.) TOURMALINE (nom Ceylanais). min.— Espèce ou plutôt groupe d'espèces miné- rales, qui sont des Boro-silicates d'Alumine et d'une base alcaline, qui est tantôt la Potasse ou la Soude, tantôt la Lithine, et quelquefois la Magnésie ou la Chaux. Leur composition chimique n'est pas encore assez bien connue pour qu'on puisse leur assigner une formule atomique simple et vraisem- blable. Ce groupe comprend des minéraux que la diversité de leurs caractères extérieurs avait fait séparer les uns des autres, et qui ont porté beaucoup de noms différents, comme ceux de Schorl commun ou électri- que, d'Aphrizite, de Daourite, de Rubel- lite, d'Apyrite, de Sibérite et d'Indicolithe. Ce sont des substances vitreuses, dures, fusibles avec plus ou moins de difficulté, électriques par la chaleur, et présentant des pôles contraires aux extrémités de l'axe principal de leurs cristaux. Elles sont tou- jours cristallisées, et le plus souvent dis- séminées en cristaux prismatiques ou cylin- driques très allongés , dans les roches des terrains plutoniques. Ces cristaux dérivent d'un rhomboèdre obtus de 133° 26', et pré- sentent un cas remarquable d'hémiédrie à faces inclinées, auquel se rattache le phé- nomène de l'électricité polaire. Cette hé- miédrie se manifeste de deux manières, soit dans le contour des prismes , soit dans leurs sommets. Des deux prismes hexago- naux , alternes entre eux , qui existent tou- jours dans les espèces rhomboédriques, l'un se montre toujours au complet : c'est celui qui naît sur les arêtes latérales du rhom- boèdre fondamental; l'autre, qui provient de la modification des angles latéraux , est toujours réduit à trois faces, en sorte qu'il donne un prisme droit triangulaire, quand il existe seul , et un prisme droit à neuf pans, quand il se combine avec le premier prisme hexagonal. Quant aux sommets, on I remarque que les rhomboèdres et scalénoè- dres sont généralement réduits à la moitié du nombre de leurs faces, et il arrive sou- vent que toutes les faces obliques , qui de- vraient se trouver sur un même sommet, TOU TOU 619 disparaissent toutes à la fois et sont rem- placées par une face horizontale , qui n'a pas d'analogue du côté opposé. Cette base unique, combinée avec un des sommets de rhomboèdre qui se montrent à l'autre ex- trémité, donnerait une pyramide droite à base équilatérale. Cette pyramide et le prisme triangulaire sont les formes qui ca- ractérisent le mieux la cristallisation de la Tourmaline. Il résulte de cette particularité, que les parties dans lesquelles se manifes- tent les pôles électriques de vertu contraire, diffèrent toujours par leur conGguration géométrique; cette espèce de corrélation a été remarquée pour la première fois par Haûy : elle s'observe dans toutes les sub- stances pyro-électriques à pôles extérieurs. La dureté des Tourmalines est supérieure à celle du Quartz, et inférieure à celle de la Topaze. Leur densité varie de 3 à 3,25. Elles sont tantôt opaques, ou légèrement translucides, tantôt transparentes. Dans ce dernier cas, la transparence est plus sen- sible dans le sens perpendiculaire à Taxe des prismes, et elles paraissent presque opaques dans le sens parallèle à l'axe. Lors- qu'elles sont transparentes, elles possèdent à un faible degré la double réfraction né- gative , d'après les expériences de Biot. Elles présentent en outre le phénomène du dichroïsme , étant ordinairement d'une teinte presque noire dans le sens de l'axe, et vertes, brunes ou rouges dans le sens perpendiculaire à ce même axe. Dacs ce dernier sens, elles exercent une force d'ab- sorption très inégale sur les deux rayons, polarisés à angles droits, dans lesquels se divise tout rayon naturel qui les traverse, ce qui fait que les lames de Tourmaline, taillées parallèlement à l'axe, ont la pro- priété de polariser la lumière, et qu'on les emploie pour préparer le petit appareil ima- giné par Biot, et connu sous le nom d'ap- pareil ou de pince aux Tourmalines. Les Tourmalines s'électrisent vitreuse- ment par le frottement, et quelquefois par la simple pression entre les doigts; mais elles sont surtout remarquables par les pro- priétés qu'elles ont de s'électriser par échauf- fement ou par refroidissement, et de ma- nifester l'une ou l'autre espèce d'électri- cité, ou toutes les deux à la fois, suivant la manière dont la chaleur se meut et se distribue dans leur intérieur. Cette vertu pyro - électrique dépend uniquement du changementde températurede la pierre; elle ne se manifeste que pendant tout le temps que la température s'élève ou s'abaisse : si celle-ci demeure stationnaire, l'action élec- trique Gnit bientôt par disparaître. Les deux pôles de nature opposée ne se mon- trent aux extrémités des aiguilles prisma- tiques , qu'autant que la substance a été chauffée ou refroidie uniformément. Si au lieu de chauffer ou de refroidir celle-ci également dans toutes ses parties, on la chauffe ou refroidit par une de ses extré- mités seulement, alors la Tourmaline ne manifeste qu'une seule espèce d'électricité dans toute sa longueur, et c'est toujours celle qui est propre au côté le plus chaud, c'est à-dire celle que l'on y développerait, en chauffant la Tourmaline uniformément: celle-ci reprend ses deux pôles aussitôt que la chaleur y est régulièrement répartie. Si, après avoir électrisé le cristal par élévation de température et déterminé la position des pôles, on vient à l'électriser de nouveau par abaissement de température , les pôles se renversent, c'est-à-dire que l'extrémité qui est positive dans le premier cas devient négative, et vice versa. Si l'on marque du signe -f- les températures croissantes, et du signe — les températures décroissantes, on remarque que dans les deux modes d'élec- trisation, l'un des deux sommets est tou- jours d'accord par le signe de l'électricité qu'il acquiert, avec le signe qui indique la marche de la température : c'est pour cela qu'on lui donne le nom de pôle analogue; l'autre, au contraire, contraste toujours par son signe avec celui de la température : c'est le pôle antilogue. Les Tourmalines sont en général fusibles au chalumeau, mais quelquefois avec diffi- culté , en une scorie grise ou noirâtre, et elles se dissolvent dans le Borax en donnant un verre incolore. Celles qui renferment de la Lithine se boursouflent beaucoup , et éprouvent la plus grande difficulté à se fondre. On les avait même regardées comme tout à fait infusibles , et de là le nom de Tourmaline apyre qu'on leur don- nait anciennement; mais lorsqu'on opère sur de légères esquilles, sur des aiguilles très minces, on parvient, quoique avec peine, 620 TOU- TOU à les fondre sur leurs bords. Les Tourma- lines qui renferment de la Chaux se bour- souflent considérablement aussi; mais elles fondent assez facilement en une Scorie jau- nâtre et bulleuse. On reconnaît en elles la présence de l'Acide borique à ce caractère, que, fondues avec parties égales de Fluorine et de Bisulfate potassique, sur le fil de Pla- tine , elles colorent en vert la flamme du chalumeau. Il est peu de substances miné- rales qui aient donné lieu à un plus grand nombre d'analyses que les Tourmalines, et néanmoins il reste encore beaucoup d'incer- titude sur la véritable nature de ces sub- stances. Un travail de Gmelin a cependant avancé nos connaissances sur ce sujet , en nous mettant à même de reconnaître les différents principes qui entrent essentielle- ment dans leur composition. Nous nous bornerons à donner ici une seule analyse de ce chimiste, celle qu'il a faite de la va- riété verte de Tourmaline du Brésil. Il y a trouvé les principes suivants: Silice, 39,16; Acide borique, 4,59; Alumine, 40,00; Oxyde de Fer magnétique, 5,96 ; Oxyde manganique, 2,14; Lilhine, 3,59; parties volatiles, 4,58; total : 97,02. Les formes cristallines des Tourmalines sont assez nombreuses ; on en a décrit plus d'une trentaine. Ces cristaux ont été obser- vés tantôt avec leurs deux sommets, et alors ces sommets différaient par le nombre et l'assortiment de leurs faces ; tantôt avec un seul sommet, et, dans ce cas, il est impos- sible de savoir quel aurait été l'autre som- met, et, par conséquent, de suppléer ce qui manque au cristal tronqué. Les variétés de formes déterminables se bornent aux deux suivantes : la cylindroïde et l'aciculaire. Les cristaux de Tourmaline montrent fré- quemment, dans leur cassure , des indices de leur accroissement par couches ou enve- loppes successives. Ces couches ou enve- loppes sont rendues sensibles par les teintes qui les diversifient et les séparent nettement les unes des autres. Tantôt cette structure d'accroissement se manifeste principalement dans le sens perpendiculaire à l'axe , et le cristal paraît composé de couches planes parallèles différemment colorées (Tourma- lines de l'île d'Elbe); tantôt elle se mani- feste parallèlement à l'axe par des couches cylindriques de couleurs variées, qui s'em- boîtent les unes dans les autres (T. de Goshen et de Chesterfield, aux États-Unis). Certains cristaux de Tourmaline semblent n'être formés que d'un faisceau régulier d'aiguilles déliées, fortement serrées et dis- posées autour d'un axe commun (T. de Bo- vey en Devonshire). Cette structure compo- sée ne nuit pas à la transparence, ni même au poli et à l'éclat des surfaces extérieures ; elle n'est sensible que lorsque l'on vient de briser le cristal. Quelquefois les prismes ou cylindres de Tourmaline sont comme arti- culés, c'est-à-dire qu'ils présentent, lors- qu'on les casse transversalement, une sur- face concave sur l'un des fragments et une surface convexe sur l'autre. Sous le rapport des différences que pré- sentent les Tourmalines dans la nature de leurs bases alcalines, on peut distinguer deux groupes d'espèces ou de sous-espèces : l'un comprend les Tourmalines à base de Potasse ou de Soude, sans Lilhine, qui sont de couleur noire et opaques, et qui fondent avec assez de facilité au chalumeau en une scorie grise ou noirâtre : ce sont les Tour- malines communes des minéralogistes ou l'ancien Schorl électrique ; l'autre se com- pose des Tourmalines à base de Lithine, qui sont plus ou moins transparentes, très dif- ficilement fusibles, et dont les couleurs les plus ordinaires sont le vert, le bleu et le rouge : ce sont les Tourmalines qu'on pour- rait appeler ÂpyrUes, nom que l'on avait donné à l'une d'elles à cause de son infusi- bilité très marquée. Ces différentes sortes de Tourmalines sont souvent mélangées ou groupées entre elles dans le même échan- tillon. Sous le rapport des couleurs, qui sont , comme on vient de le voir, assez bien en rapport avec les distinctions chimiques, on peut partager l'ensemble des Tourmalines de la manière suivante : 1. Tourmaline noire. Schorl, W., Schorl électrique, Schorl de Madagascar ; Aimant électrique de Ceylan ; Aphryzite. Colorée principalement par l'oxyde de Fer. Ses cris- taux noirs sont faciles à confondre avec l'Am- phibole hornblende ; mais on les distingue par leurs propriétés électriques, leurs formes et leur structure. Les clivages sont peu sen- sibles ; les prismes ont souvent un nombre impair de pans et une forme triangulaire; TOU TOU 621 ils sont ordinairement sillonnés de stries parallèles à l'axe. On les recherche pour les expériences relatives à l'électricité polaire. Celles qu'on préfère à cet égard sont les Tourmalines cylindroïdes de la Nouvelle- Castille en Espagne. 2. Tourmaline incolore. Très rare ; a été observée au Saint-Gothard dans la Dolomie à l'île d'Elbe dans un granile. 3. Tourmaline verte. D'un vert d'herbe , au Saint-Golbard ; d'un vert céladon, au Brésil : cette dernière est connue sous le nom d'Émeraude du Brésil. Sa couleur assez ?ÎTe, jointe au degré de dureté dont jouit la Tourmaline, l'a fait admettre au nombre des Pierres précieuses, ainsi que les Tour- malines rouges ou Rubellites; mais ces pierres sont, en général , peu estimées. On a essayé souvent de les faire passer dans le commerce pour des pierres d'une plus grande valeur. La Tourmaline verte est souvent associée à la Tourmaline violette dans le granité de Goshen et de Chesterfield , pro- vince de Massachusetts, aux États-Unis. A Ceylan , on trouve des Tourmalines d'un vert jaunâtre, qui constituent le Péridotde Ceylan des Lapidaires. 4. Tourmaline bleue, d'un bleu indigo; [ndicolithe de d'Andrada. En aiguilles fas- cieulées ou radiées, en prismes cylindroïdes ; dans la mine d'Utoë, en Suède, où elle est accompagnée de Triphane, de Pétalite et de Lépidolithe, minéraux à base de Lithine. 5. Tourmaline rouge ou violette. Rubel- lite, Sibérite, Daouriie, Schorl rouge et Ru- bis de Sibérie. Colorée par l'oxyde de Man- ganèse. En cristaux cylindroïdes , engagés dans du Quartz ou de la Lépidolithe, à Hra- disko, près Ru3ena en Moravie. En masses radiées d'un rose cramoisi , dans la Pegma- tite, à Sbaytanska, district d'Ekaterinbourg, en Sibérie; à Ceylan et dans le royaume d'Ava C'est de ce dernier pays que vient le plus beau groupe connu de Rubellite, celui que possède le Muséum britannique, et qui est presque de la grosseur de la tête. Les Tourmalines appartiennent en géné- ral aux terrains de cristallisation, tant mas- sifs que schisteux, depuis les Granités pro- prement dits jusqu'aux Schistes argileux. Elles sont surtout très communes dans les Pegmatites, les Gneiss et les Micaschistes. Presque toujours disséminées, plus rarement implantées sur les parois àcs fissures , elles ne forment jamais à elles seules de vérita- bles couches ou amas. On ne connaît point de Tourmalines dans les terrains de Sédi- ment ni dans les terrains volcaniques ; mais on les trouve en cristaux roulés, avec d'au- tres débris des roches cristallines, dans les sables des rivières et les alluvions anciennes. (Del.) TOURNEFORTIE. Tourneforlia (dédié à Tourneforl). bot. pu. — Genre de la famille des Borraginées ou Aspérifoliées, dans la- quelle il donne son nom à la tribu desTour- nefortiées. Tel qu'il est admis aujourd'hui, avec la circonscription qui lui a été assignée par M. Rob. Brown (Prodr. FI. Nov. Holl., p. 496), il ne correspond qu'à une portion du genre du même nom créé par Linné, le- quel répondait lui-même au Pitlonia de Plu- mier. Ainsi envisagé, il est formé d'arbustes à tige voluble ou droite qui croissent dans les diverses contrées de la zone intertropi- cale et dont certains arrivent jusque dans les Canaries. Ces végétaux ont des feuilles scabres ou tomenteuses, et des fleurs dispo- sées en cymes scorpioïdes qui ont le calice quinquéparti; la corolle hypocratérimorphe à gorge nue ou presque rotacée; cinq étarni- nes incluses; un stigmate pelté, un peu co- nique. Leur fruit est une baie qui renferme deux noyaux dispermes. Ce genre est très nombreux. MM. De Candolle en ont décrit [Prodromus, vol. X, p. 513) cent parmi les- quelles, il est vrai, dix-huit ne sont qu'im- parfaitement connues. Ces espèces sont divi- sées par eux en trois sections: a. Mallola Alp. DC. ; b. Arguzia DC. ; c. Pittonia DC. Une de ces nombreuses espèces est cultivée dans les jardins, comme plante d'ornement ; C'est la ToURNEFORTIE A FLEURS D'HÉLIOTROPE, Tourneforlia heliolropoides Hook. (Botan. Magaz., tab. 3096), originaire de Buenos- Ayres, dont les rameaux herbacés sont cylin- driques et hérissés de même queles pétioles, dont les feuilles elliptiques-obtuses sont pubescentes sur leurs deux faces, ondulées à leur bord; ses fleurs ressemblent à celles de l'Héliotrope du Pérou, d'où lui est venu son nom spécifique; mais elles sont plus bleues. Cette plante est cultivée en pleine terre, pendant l'été; l'hiver, on la remet en pot, pour l'enfermer dans l'orangerie. Ponledera avait donné ce même nom de (.22 TOU Tourneforlia à un genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cofféacées, qui n'a pas été adopté et qu'on rapporte comme synonymeau g. Anthospermum Linné. (P. D.) TOURNEFORTIÉES. bot. — Voy. bor- QAGINÉB3. TOURNE-PIERRE. Strepsilas. ois. — Genre de la famille des Charadridées , dans Tordre des Échassiers. Une seule espèce, dé- crite sous plusieurs noms différents à cause des variations de son plumage, dépendantes de Tâge et de la saison , appartient à ce genre : c'est le Tourne- pierre a collier , Strep, collaris Temm.; Tringa interpres Gmel. (Buff., pi. enl.t 856, 857 et 340, sous les noms de Coulon-Chaul , Coul.-Ch. de Cayennv et Coul.-Ch gris.) L'habitude qu'a cet Oiseau de retourner, avec son bec, les galets, les pierres d'un certain volume, afin de mettre à découvert les Vers , les Insectes mous qui se cachent et dont il fait sa nourriture, lui a valu le nom qu'il porte et qu'il a transmis au genre. Il se tient ordinairement sur les pla- ges maritimes où abondent les petits Bi- valves qui lui servent également de pâture. Il est rare de voir les individus qui font apparition dans les pays tempérés de l'Eu- rope se réunir en troupes et même vivre par paires; c'est toujours isolément que les adultes et les vieux opèrent leurs migra- tions. Comme les Pluviers et les Sanderlings, dont il paraît avoir toutes les habitudes , le Tourne-pierre court avec beaucoup de légè- reté. Il se retire dans le Nord pour se repro- duire , niche dans un petit enfoncement pratiqué dans le sable des rivages , et pond trois ou quatre œufs d'un olivâtre cendré ou verdâtre, marqués de taches brunes. Les petits quittent le nid dès leur naissance , courent, et saisissent eux-mêmes la nourri- ture que le père et la mère leur indiquent. Le Tourne-pierre n'est que de passage en France et dans beaucoup d'autres parties de l'Europe. On le trouve aussi sur les riva- ges des mers de l'Inde, de l'Amérique , et probablement sur ceux de toutes les contrées du monde. (Z. G.) TOURNESOL, bot. ph. — Nom vulgaire de VHelianthus annuus Lin. Voy. hélianthe. TOUROULIE. Touroulia. bot. ph. — Genre classé avec doute par M. Endlicher {Gênera, n» 4565) à la suite de la famille des TOW Araliacées. Il a été créé par Aublet (Gutan., vol. I, p. 492, tab. 194) pour un grand arbre de la Guiane, le Touroulia Guianensis Au- blet. (D. G.) TOURRETIE . Tourretia (déd ié à La Tour- rette, botaniste de Lyon), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées, dans laquelle ii constitue le sous-ordre des Tourretiées, créé par Dombey (d'après Jussieu, Gênera plantarum, p. 139) pour une plante herba- cée, rampante ou grimpante, du Pérou. Cette plante est le Tourretia lappacea , Willd. (D. G.) TOURTEAU, crust. — Voy. platycarcin. TOURTEREAUX, ois. — Nom vulgaire donné aux Tourterelles encore au nid. TOURTERELLE, ois. — Nom d'une espèce de Pigeon , devenu générique de la section dont cette espèce peut être consi- dérée comme le type. Voy. pigeon. (Z. G.) TOUTE-RONNE. bot. ph. — L'un des noms vulgaire de la Sauge sclarée, Salvia sclarea L, et du Chenopodium bonus Henri- cus, L. (D. G.) TOVARIE. rouan*a(nom d'homme). bot. ph. — Genre rapporté à la famille des Cap- paridées, créé par Ruiz et Pavon (Prodro- mus, p. 49, tab. 8; Flor. peruv., vol. III, p. 73, tab. 309) pour une plante herbacée annuelle, du Pérou, le Tov. pendula Ruiz et Pavon. (D. G.) TOVOMITE. Tovomita. bot. ph.— Genre de la famille des Clusiacées, tribu des Clu- siées, créé par Aublet ( Guian. , v. II, p. 956 , tab. 364), et dans lequel entrent des arbres et arbustes à suc résineux , de l'Amérique tropicale et de Madagascar ; à fleurs en grap- pes axillaires ou terminales , hermaphro- dites ou polygames, tétramères, polyandres ; à fruit capsulaire un peu charnu. De Can- dolle (Prodrom., vol. I, pag. 560) faisait de ce genre un synonyme deMarialva Vandel.; il en décrivait trois espèces, parmi lesquelles le type du genre est le Tovomita Guianensis Aubl., dont le suc résineux suinte sur le tronc, et s'y concrète en gouttes de résine. Plus récemment, on a décrit environ douze espèces de Tovomites. (D. G.) * TOWNSENDIE. Townsendia (nom d'homme), bot. ph. —Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées, formé par M. W. Hooker (Flor. bor. Amer.,\o\. II, p. 16) pour une plante herbacée, acaule, de TOX TOX 6*23 l'Amérique du Nord, qui avait été rapportée avec d >ute au genre Aster, sous le nom d'As- ter? exscapus , par Richardson (tu Franld. Journ., éd. 2, vol. I, app., pag. 32). Celte espèce est le Townsendia selacea Hook. Plus récemment, M. NuttaU a fait connaître qua- tre nouvelles espèces de ce genre. (D.G.) ♦IOXARES. Ins. — Genre de la famille des Braconides, de l'ordre des Hyménoptè- res, établi par M. Haliday (d'abord sous le nom de Trionyx) sur une seule espèce, le T. deltiger liai. (Bl.) ♦TOXASTER (t ,arc; àrryjp, étoile), î chin. — Genre établi par M. Agassiz dans la famille des Spatangoïdes et caractérisé par lui de la manière suivante : Forme al- longée; test mince , couvert de tubercules jniliaires , avec un certain nombre de tu- bercules un peu plus gros; bouche subcen- trale, petite, transversale, elliptique, non labiée; ambulacres pétaloïdes , légèrement déprimés, à l'exception de l'ambulacre im- pair, qui correspond à un large et profond sillon; plaques génitales juxtaposées; pla- ques ocellaires très petites , situées entre les angles des précédentes. — Toutes les espèces appartiennent aux terrains crétacés, à l'ex- ception d'une seule, qu'on assure être ju- rassique. L'auteur du genre y distingue deux types : le premier, dans lequel la zone interne des ambulacres pairs n'est pas conju- guée; le second, dans lequel les zones piri- fères sont également conjuguées. On a in- diqué trois espèces dans le premier, et six dans le second. (E. Ba.) ♦TOXEUMA. ins. — Genre de la famille des Chalcidides , groupe des Miscogastéri- tes, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Walker {Ent. Magaz., t. I, p. 378) sur deux espèces trouvéesen Angleterre. (Bl.) ♦TOXEIJTES (fo$£vrrîç , archer), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, divi- sion des Prioniens, établi par Newmann {Ann.ofnat. Hist. by Jardine, V, 15, 1840) sur le P. arcuatus F., espèce indigène de la Nouvelle-Hollande. (C.) TOX1CODEÎVDRIM (to^xo'v , poison; onxîpcv , arbre ). bot. pb. — Ce nom a été successivement appliqué à divers genres : par Gartner, à un genre qu'on rapporte comme synonyme au Schmidelia Lin., de la famille des Sapindacées ; par Thunberg à un çenre d'Euphorbiacées, qui n'est autre que YHyœnanchc Lamb. Quant au Toxicodeu- dron de Tournefort , dans lequel entraient deux plantes bien connues, les Rhus radicans Lin., et R. toxicodendron Lin., il ne forme qu'une simple section des Sumacs. (D. G.) *TOXlCOPHLÉE. Toxicophlœa (t0$ixov , poison; 9)0105, écorce ). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées, établi par M. llarvey (in Hooker, Lond. Journ. ofbot., vol. I, pag. 24) pour le Cestrum venenatum Thunb., arbre du cap de Bonne-Espérance, dont l'écorce est vénéneuse ; dont les feuilles ovales , mucronées, sont reployées en des- sous à leur bord ; dont les fleurs odorantes, blanches ou rosées, formentdes cymes axil- laires, très denses. Cette plante est le Toxi- cophlœa cestroides Alp. DC. (D. G.) TOXICUM (roÇnràç, archer), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Téné- brionites, fondé par Latreille {Gênera Crust. et Insect.), et qui est composé de huit espèces exotiques. Le type est le T. quadricorne, F. (Ten.). (C.) * TOXOCAMPA ( to'Éov , arc ; x«pir* , chenille), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des Ophiusides , créé par M. Guénée (Ann. Soc. ent. de Fr.y 1841). On connaît une dizaine d'espèces de ce genre propres à la France et à l'Alle- magne, et dont le T. limosia Tr. peut être pris pour type. (E. D.) *TOXOCARPE. Toxocarpus (tq£ov, arc; xopirls , fruit ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Asclépiadées , tribu des Sécamo- nées, créé par MM. Wight et Arnott ( Con- trib., p. 61) pour des arbrisseaux volubles, des Indes orientales; à corymbes multi- flores , interpétiolaires , souvent opposés , dichotomes; à follicules lisses, divariquées. M. Decaisne eu a décrit (m DC. Prodrom., vol. VIII, pag. 504) treize espèces , parmi lesquelles nous citerons les deux sur les- quelles ce genre a été fondé, les Toxocarpus Kleinii Wight et Arn., et T, Roxburghii Wight et Arn. (D. G.) *TOXOCERAS(to£ov, arc; xc'paç, corne). moll. — Genre de la famille des Ammoni- tides , établi par M. d'Orbigny pour des Céphalopodes tentaculifères qui, avec tous les caractères essentiels des genres de la famille , ont une coquille en forme de corne oblique , plus ou moins arquée et jamais en spirale. Elle croît régulièrement en cene 624 TOX TOX arqué depuis le commencement jusqu'à la fin. Les cloisons sont symétriques ,. à six lobes impairs inégaux, et à six selles presque paires. Le lobe dorsal est beaucoup plus petit que le latéral supérieur qui est double de l'inférieur. La bouche est formée par son bourrelet. Ces animaux apparaissent pour la pre- mière fois dans les terrains néocomiens, et leur existence postérieure ( dans les grès verts de l'étage des craies chloritées) n'est pas certaine. (E. Ba.) *TOXODOIV (to£ov, arc ; o^ovs, dent), mam. foss. — Il n'existe peut-être pas de Mammi- fère plus difficile à classer que le Toxodon pïatensis Owen. Ce grand animal, de race éteinte, a été placé dans l'ordre des Pa- chydermes, mais il avait des affinités avec les Rongeurs, les Édentés et les Cétacés herbi- vores, dit M. Owen, dans le premier cahier de la Zoologie du Voyage du Beagle. Le crâne que ce savant paléontologiste décrit, a été trouvé dans le Sarandis, petite rivière qui se jette dans le Rio-Negro, à 120 milles nord- ouest de Monte-Video. Ses dents, sans racines, tiennent, en effet, de celles des Rongeurs et des Édentés par leur forme et leur composition ; mais, par leur nombre et leur position , elles se rap- prochent de celles des Pachydermes. L'arti- culation de la mâchoire se fait aussi, comme dans ces derniers, par un condyle transverse. Les molaires supérieures sont au nombre de sept de chaque côté, et augmentent de grandeur de la première à la sixième; elles sont arquées extérieurement et placées dans les maxillaires de manière que leurs bases se rencontrent presque sur la ligne mé- diane avec celles du côté opposé. La pre- mière est cylindrique, les autres sont trian- gulaires, montrent un pli profond à leur face interne, et sont revêtues d'émail, excepté aux trois angles, dont l'ivoire n'est couvert que d'une lame corticale très mince. Les incisives supérieures sont au nombre de deux de cha- que côté, une interne assez petite, et une externe très grande; celle-ci est très arquée, triangulaire, revêtue extérieurement d'émail et intérieurement de cortical. Les molaires de la mâchoire inférieure, au nombre de six de chaque côté, sont (du moins les dernières) quadrangulaires, comprimées latéralement, de telle sorte que leur diamètre transverse n'est que le tiers du longitudinal ; elles présentent un pli à leur face externe, et trois à leur face interne; elles sont pres- que droites et revêtues d'émail, excepté aux deux angles internes qui n'ont que du cor- tical. Les incisives, au nombre de trois de chaque côté, sont triangulaires et revêtues d'émail à leurs côtés externe et interne, et de cortical à leur côlé postérieur. Le crâne est peu élevé; les arcades zygo- matiques très épaisses, les maxillaires allon- gés et rétrécis à l'endroit de la base des dents. La tête a 67 centimètres de long et 42 de large, à la partie la plus saillante desarcades zygomatiques; la partie rétrécie des maxillai- res n'a que 1 décimètre de large; à l'endroit des incisives le museau s'élargit un peu. Des os longs , qui ont été acquis par le Muséum, en même temps qu'une tête moins complète que celle de M. Owen, nous font voir que l'animal était bas sur jambes; l'o- moplate a un acromion en crochet récurrent, comme dans certains Rongeurs; le fémur a une assez grande ressemblance avec celui de l'Hippopotame, mais l'astragale est d'une forme particulière ; sa partie tibiale est peu creuse, et il n'y a, pour ainsi dire, point d'apophyse scaphoïdienne. Il est à présumer cependant que le Toxodon était ongulé. (L...D.) *TOXONEVRA (to|ov, arc; vtïpov, ner- vure), ins. — Genre de Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Scatomyzides , créé par M. Macquart {Dipt. des Suites à Buff., deRoret, II, 1835) pour un Insecte (T, fasciata Macq.) trouvé à Panillac, près de Bordeaux. (E. D.) *TOXOPHOENIX(to'Sov, arc;arcontraciion des mots Traquet et Alouette, I été donné pet Levaillant à un Oiseau qui, ux caractères extérieurs des Alouettes, joint les mœurs du Traquet motteux. M. Lesson, yant fait de cet Oiseau le type d'une section ulièrede ra famille des Alaudidées, i employé génériquemeut la dénomination fie Traçai, a laquelle il donne pour synonyme atin le nom de Saxilcuda. (Z. G.) *TRACH.EA (Tpa^tt'a, trachée), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Orthosides , créé par f. xu. Ochsenheimer, et ne comprenant qu'une seule espèce propre à la France et à l'Alle- magne ( T. piniperda Esp. , flammea W. V., etc.). (E. D.) TRACHÉE-ARTÈRE. zool.— Voy. voix. TRACHÉENNES. Tracheariœ (rpa°î» cou; «ovç, pied), moll. — Lamarck a créé cette dénomination pour désigner les Gastéropo- des à coquille extérieure, distraits des Gas- téropodes des auteurs, et constituant un ordre particulier. Cette distinction, ne re- posant que sur une particularité qui n'en- traîne pas de modifications essentielles dans l'organisation , n'a pas été conservée et ne pouvait l'être, suivant les principes d'une zoologie éclairée. (E. Ba.) *TRACHELIZUS (rpax^jAtÇ» , je tourne le cou), ins — Genre de Coléoptères pen- tamères, division des Brenthides, publié par Schœnherr {Gen. et sp. Curcul. syn., V, 489), et composé de 14 espèces. Les types sont les T. ferrugineus et bisulca- tus F. (C.) *TRACHÉL0BRA1\CHES. Trachelo- branchia ( rpà^^Aoç , cou; fip; , rude; pl- TPa, coiffe), bot. cr. — (Mousses.) Bridel a institué ce genre (Bryol. univ., t. I, p. 159) sur le Weissia ciliata Hook. ( Musc, exot., t. 171). Or cette Mousse, placée par Schwae- grichen dans le genre Syrrhopodon, ne dif- fère des autres espèces que par sa coiffe hérissée de quelques poils, caractère d'assez peu d'importance, comme on voit, quand tous les autres caractères concordent avec ceux sur lesquels le genre est établi. Voy. ITRRBOPODON. (C. M.) TRACHYXOTE. poiss.— Voy. trachinote. TRACIIYXOTIE. Trachynotia. bot. ph. — Genre de Michaux généralement rapporté aujourd'hui comme synonyme au genre Spartina Schreb., dans la famille des Gra- minées, tribu des Chloridées. (D. G.) TRACIIYNOTUS 0PaXvç, raboteux; vwToç,dos). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Sépidiides, créé par Latreille (Règ. anim. de Cuv., t. V, p. 14), et composé de 12 espèces originaires de l'A- frique méridionale.On doit considérer comme type le Sepidium reliculalum F. (C.) *TRACHYNOTUS (TPaXyç, rude; vùtoç, dos), ins.— Genre de la famille des Ichneu- monides, groupe des Ophionites , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Gravenhorst (Ichneumonologia) sur une seule espèce assez commune dans une grande partie de l'Eu- rope, le Tr. foîiator (Bassus folialor Fabr.). (Bl.) *TRACHYOZE.rracftyosus(TPaxvç,rude; oÇVj, odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Panicées, créé par M. Reichenbach pour le Cenchrus mucrona- tus Lin. (Trachys mucronata Pers.), plante annuelle du Malabar, à tige rameuse; à feuil- les molles; à épillets insérés par faisceaux sur un axe articulé, dilaté, membraneux, excavé, et comprenant chacun deux fleurs , dont l'inférieure stérile, la supérieure her- maphrodite. (D. G.) * TRACHYPACHUS ( TPaXws , âpre ; *r«X^» épais), ins. — Genre de Coléoptères penlamères, tribu des Carabiques grandi- palpes, établi par Motchoulsky (Mém. de l'Âcad. de St-Pétersbourg, V, 86), et qu'il a formé sur deux espèces distinctes de Rus- sie : les T. Zeltersdlii Ghl. , et transversi- collis Mot. (C.) *TRACHYPELTIS(TP«xyç, âpre; «drU, bouclier), rept. — Genre de Chalcidiens ou Sauriens cyclosaures, de la sous-famille des Ptychopleures , indiqué par M. Fitzinger (Syst.Bept.,1843). (E. Ba.) *TRACIIYPETUS. ins. — Genre de la famille des Braconides, groupe des Sigal- phites , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Guérin (Voyage de la Coquille) sur une seule espèce de la Nouvelle-Hollande, remarquable par son abdomen claviforme n'offrant en dessus que deux segments dis- tincts, le premier long et grêle, et le second très bombé en dessus. (Bl.) TR.\CIIYPII3-OEUS (tPkXvç, raboteux; 630 TRA TRA };, écaille), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, tribu des Colydiens synchiti- niens, établi par Erichson {Naturgeschichte der Ins. Deutschlands, 1845, pag. 257) sur VOpatrum hispidum Web. , espèce indigène de Sumatra. (C.) *TRACHYPHONUS. ois. —Genre fondé par Ranzani sur le Picus cafer Gmel. , Mi- cropogon sulfuratus Lafr. (Z. G.) *TRACIIÏPILUS (TPaXwç, âpre; «ttoç, chapeau), rept. — Genre de fetellionides, iguaniens acrodontes de MM. Duméril et Bibron , indiqué par M. Fitzinger ( Syst. Rept., 1843). (E.Ba.) TRACHYPTERE. Trachypterus (TPaXtç, âpre; «Ttpov, aile, nageoire) poiss. — Genre d'Acanthoptérygiens, delà tribu desTaenioï- des à bouche peu fendue, établi par Gouan, et caractérisé par des nageoires ventrales composées de plusieurs rayons, tandis que les Gymnètres, genre très voisin, n'ont qu'un seul rayon allongé et dilaté à son extrémité. Le corps estaplati commeun ruban ou comme une lame d'épée; il est très frêle. On con- naît six ou sept espèces de ces Poissons, aux- quelles il faut rapporter plusieurs espèces décrites à tort comme appartenant aux gen- res Tœnia, Cepola, Epidesmus, Regalecus, Bogmarus et Gymnogasler. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Poissons, pi. 10. (E. Ba.) *TRACHYPTERIS , Kirby ( Fr. bor. Am.). ins. — Synonyme de Anthaxia. (C.) *TRACHYPUS(TPaXvç, rude;™^, pied). bot. cr. — (Mousses.) Genre pleurocarpe appartenant à la tribu des Neckérées , et fondé par Reinwardt et Hornscbuch (Act. Acad. Nat. Curios., XIV, II, p. 708, c. icône) sur une Mousse recueillie à Java par le premier de ces deux naturalistes. Cette Mousse a le port de YAstrodontium {voy. ce mot) ; mais sa coiffe, de même que plusieurs •litres caractères, l'éloigné de ce dernier îienre. Voy. encore Schwœgr., Suppl. IV, t. cccxvih. (C. M.) ♦TRACHYRHYNCHUS (tP^î»s» âpre; puyx°s> Dec)- poiss. — Genre établi sur une espèce du genre Lépidolèpre. V ce mot. TRACHYS ( rpa^v; , raboteux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Buprestides , fondé par Fabricius (Systema eleutheratorum, II, 218), et qui est compos( d'une vingtaine d'espèces, réparties en Eu« rope, en Afrique et en Asie. Le type, le T. minuta Lin. (Bup.), se rencontre fréquem« ment aux environs de Paris. (C.) TRACHYS. bot. ph. — Voy. trachvde. *TRACHYSAURE.rrac/iî/saMrws(Tp«xù5, âpre; o-aùpo;, lézard), rept. — Genre de Scincoïdiens saurophthalmes , établi par M. Gray (in King's Narrât., etc., 1827 ). Ces reptiles reproduisent exactement les caractères génériques des Cyclodes , si ce n'est que leurs dents sont moins nettement arrondies; que leur queue est courte, tron- quée et déprimée; que leurs écailles sont encore plus grandes, plus solides, plus épaisses, et à surface inégale, raboteuse. On en connaît une seule espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, le T. rugosus , Gray. Voy. silubolepis. (E. Ba.) TRACHYSCELIS (Tp«xl?, raboteux; c IIastings, Tr. llaslingn Vigors, est repré- sentée dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 7, f. 2. — L'autre a été décrite dans les Illuslr. lool. Ind., par J.-E. Gray, sous le nom de Tr.Temmincku. (Z. G.) TRAGOPOGOX. Tragopogon (rpayoç , bouc ; frwywf, barbe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cbico- racées , formé par Linné ( Gênera plant. , n° 90 j) et adopté par tous les botanistes, arec quelques réductions. 11 comprend des plantes herbacées, indigènes de l'Europe et de l'Asie tempérée; à tige droite, feuillée; à feuilles linéaires-lancéolées, entières, em- brassantes; à fleurs jaunes ou violacées, en capitules terminaux , solitaires , pourvus d'un involucre de huit ou dix folioles sur un seul rang, et connées à leur base. Les akènes, tous uniformes, muriqués à leur surface, se prolongent en un long bec que surmonte une aigrette plumeuse. C'est sur des plantes détachées du genre Tragopogon de Linné que Jussieu a fait son genre Uro- sperme. Parmi les espèces de Tragopogons, au nombre de cinq, qui appartiennent à la Flore française, la plus intéressante est leTuAGo- pogoïv à feuilles de Poireau, Tragopogon Porrifolium Lin., à fleurs violacées, longue- ment dépassées par les folioles de l'invo- lucre. Des prairies du midi de l'Europe , dans lesquelles elle est spontanée , cette plante a passé dans nos jardins potagers, où elle est fréquemment cultivée, et où elle porte les noms vulgaires de Salsifis et Cer- cifis. Elle est bisannuelle. On la cultive pour sa racine qui, améliorée par les soins qu'elle reçoit, devient tendre, charnue et très bonne à manger. On la prépare de même que celle de la Scorzonère ; mais elle est générale- ment regardée comme plus délicate que celle-ci. Dans nos déparlements méditerra- néens, le Salsifis est beaucoup plus répandu que la Scorzonère. Sa culture est, au reste, XII. très facile , et n'exige guère d'autres soins que celui de bien ameublir la terre destinée aux semis, et d'arroser pour faciliter la ger- mination. On jette la graine à la volée, dès la fin de l'hiver. La récolte des racines se fait à partir de l'automne suivant. (P. D.) *TR AGOPOGONOIDES, Vaill. bot. ph. Synonyme û'Urospermum Juss., famille des Composées, tribu des Chicoracées. (D. G.) *TRAGOPS (rpa'yoç, bouc; ty , œil). rept. — Genre de Couleuvres indiqué par M. Wagler {Syst. Amphib., 1830). Voy. cou- leuvre. (E. Ba.) TRAGOPUS Opa'yoç , bouc ; *ou5 , pied). Ins. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Apostasimérides cryptochyn- chides, créé par Schœnherr ( Gen. et sp. Curculio. syn.). Ce genre n'offre que deux espèces indigènes de Java; l'une d'elles est le T. asper Schr. (C.) TRAGOPYRE. Tragopyrum ( rpayoç, bouc; itvpoç, froment), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonées, tribu des vraies Polygonées, fondé par Bieberstein ( Flor. Taur. Cauc, vol. III, p. 284) sur deux plantes qui avaient été confondues par des auteurs différents sous le même nom de Polygonum frulescens, et qui sont devenues le Tragopyrum lanceolatum Bieberst., et le T. buxifolium Bieberst. Ces plantes sont des arbrisseaux de l'Asie centrale, qui ont le port d'un Alraphaxys, les organes sexuels et le fruit des Polygonum, et le périanthe des Rumex. (D. G.) TRAGOPYRON. bot. ph. — Nom ancien du Sarrazin , Fagopyrum vulgare Nées (Po- lygonum Fagopyrum Lin.). (D. G.) TRAGOS. mam. — Nom grec du Bouc, étymologiedesonnom latin Tragus. (E.Ba.) TRAGOSELINUM. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Tournefort n'est plus regardé que comme un sous-genre des Pim- pinella , dans lequel rentrent les espèces à fruit glabre. (D. G.) *TRAGOSOMA ( tpayoç, bouc; awpia, corps ). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Prioniens, décrit par Serville (Ann. de la Soc. ent. de Fr., 1, 126), et qui ne se compose que d'une es- pèce, le T. depsarium Lin. (Cerambyx). Klle est propre aux pays montagneux de l'Europe. (C.) TRAÇULUS (diminutif de Tragus). mam- *S0 634 TRA — Nom générique des Moschus ( Chevro- tains), dans la méthode de Brisson. (E. Ba.) TRAGES. mam. — Klein adopte ce nom pour le genre Moschus (Chevrotain) de Linné ; Scbrank , pour le genre Capra (Chèvre) des auteurs. (E- Ba.) TRAGUS. bot. pd. — Genre de Haller rapporté par la plupart des botanistes mo- dernes comme synonyme au genre Lap- nago Schreb., dans la famille des Grami- nées, tribu des Panicées. (D. G.) TRAILLIE. Traillia. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , sous-ordre des Notorhizées, tribu des Isatidées, établi par M. Lindley (in It. Chesney ined. ex Endlic, Gênera, n° 4943/1, suppl. 4) pour une plante herbacée annuelle, de la Mésopotamie, a laquelle ce botaniste n'a pas donné de nom spécifique. (D. G.) TRAÎNASSE, bot. ph. — Nom vulgaire du Polygonum aviculare, et de quelques autres espèces communes à longues tiges couchées ou rampantes. (D. G.) TRAIT, rept. — Nom vulgaire employé, comme celui de Javelot, pour désigner une espèce d'Eryx, l'E/yo; iacuZws,Daud. (E.Ba.) *TRALIA. moll. — Genre de Gastéro- podes pulmonés, indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (E. Ba.) TRALLIANE. Tralliana. bot. ph. — Genre classé avec doute par M. Endlicher à la suite de la famille des Célastrinées , formé par Loureiro (F/or. Cochinch., p. 194) pour un arbrisseau de la Cochinchine qui grimpe sur les arbres, et qui a reçu le nom de Tralliana scandens Lour. (D. G.) TRAMETES. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons Hyménomycètes de Fries, tribu des Polyporés du même au- teur; de la division des Ba.sidiosporcs- Ectobasides, tribu des Idiomyrètes, section des Polyporés , dans la classification de M. Léveillé; formé par M. Montagne. (M.) ♦TRANCHOIR. Zanc/ws ( Çayx/vj, faux). H0ISS. — Genre de Poissons squammipennes, privés de dents au palais, portant des dénis en brosses aux deux mâchoires , sans épine au préopercule , ayant une dorsale unique entièrement écailleuse, et quelques aiguil- lons dorsaux prolongés en filaments. Outre ces caractères, qu'ils possèdent en commun avec les Héniochus, les Tranchoirs en offrent de spéciaux dans leurs écailles, réduites pour TRA l'œil à une légère âpreté, qui fait ressem- bler leur peau à un cuir pareil à celui de certains Acanthures. Fondé par Commerson, qui le rapporta plus tard aux Chétodons, ayant oublié, sans doute, sa première indi- cation , ce genre renferme deux espèces vi- vantes, décrites sous les noms deTRANCHOR cornu et Tranchoir a moustache épineuse {Zanclus cornulus et centrognathos , Cuv. et Val. ). La première est fort répandue dans les mers de l'Inde , et très commune dans les collections ; la seconde est fort rare. Lé- pithète spécifique de la première rappelle l'existence de petites pointes aux orbites; ces cornes', qui, jointes àla sailliedu museau, et à la forme circulaire et comprimée de son corps , lui ont valu son nom générique en français et en latin, l'ont rendue l'objet de la superstition des pêcheurs des Moluques, qui la rejettent à la mer après l'avoir prise, non sans avoir préalablement fait devant elle des génuflexions , et lui avoir donné d'autres marques de respect. C'est d'ailleura un excellent Poisson, qui a le goût du Tur- bot, et pèse jusqu'à 6 ou 7 kilogrammes. Une espèce fossile, Zanclus frevirostris, Ag., trouvée au Monte-Bolca , a le museau plus court que la première. (E. Ba.) ♦TRANES (Tpttrifc, pénétrant). MB. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Erirhinides, établi par Srhcenherr (Gen. et sp. Curculio. syn., t. Vil, 2, 129) sur deux espèces de la Nouvelle-Hollande, et dont le type est le 7. Vigorsiiâe l'auteur. TRANGEBIN.TRANGEBRIS. bot. pu. Nom vulgaire de la Manne de VAlhagi maurorum. (D. G.) TRANSFORMATION, zool., bot.— Bien que le mot Tranformation traduise exacte- ment, par ses étymologies latines {Irons- ' formulio), les étymologies grecques du mot Métamokphose (puTa-pop?*, changement de forme), et soit rigoureusement synonyme de ce dernier, il n'est cependant pas aussi usité que celui-ci, et ne présente pas à l'esprit une idée scientifique aussi bien définie. En Zoo* logie, on entend, en général, par Métamor* phoses, la succession de formes que parcourt • un être animé pour arriver à son état adulte. Du moins cette définition est-elle celle qu'il faut adopter aujourd'hui : les belles observa- tions que nous possédons sur le développe- ment des animaux, en nous montrant que TU Y TRÀ G3.*i tous ces êtres, même les plus élevés, même l'Homme, subissent un certain nombre d'évo- lutions pour arriver à leur état parfait, nous permettent de généraliser un phénomène qu'on croyait autrefois restreint à certains cas. et de traduire la phrase classique de Harvey : Tout être anime naît d'un œuf, par cette autre équivalente: Tout être animé subit des métamorphoses. On sent que cette di finition des métamorphoses touche à tou- tes les vues philosophique qui ont été énon- cées sur le développement, qu'elle touehe même à toutes celles qui ont été émises sur l'organisation de l'animal parfait, à toutes les opinions sur l'ensemble du Règne ani- mal , sur la composition organique, sur les types; qu'en un mot, ies interprétations di- verses des métamorphoses ont servi réelle- ment de fondement à toutes les théories , à tous les systèmes qui ont paru successi- vement ('ans la science zoologique. Eiposer ces théories et ces systèmes d'après ces in- terprétations diverses, ce serait passer en revue l'histoire des animaux, et faire en même temps l'histoire de la Zoologie; l'es- pace qui nous est mesuré ici ne nous permet pas d'essayer ce travail d'exposition et de critique; nous nous contenterons de ci- ter les articles de cet ouvrage où se trou- vent les éléments de ce résumé qui pourra être complété à l'article Zoologie. — Voy. les art. sur les grandes classes du Règne animal: mammifères, oiseadx, reptiles, ba- traciens, POISSONS, INSECTES, CRUSTACÉS, MOL- LUSQUES, zoophytes; les articles oeuf et pro- pagation; l'article tératologie et ceux qui •'y rapportent. Autrefois le mot Métamorphoses ne s'ap- pliquaitguère qu'aux changements déformes que subissent les animaux hors de l'œuf, et s;>k ialement aux changements des Batra- ciens et des Insectes, les plus apparents, et par conséquent les plus remarqués; ces faits ne sont que des particularités d'un phéno- mène plus général, celui du développement. Les différences dans l'étendue de ces chan- gements postérieurs à l'éclosion, étaient dé- es par des noms spéciaux qui n'ont plus aujourd'hui qu'une valeur très secon- daire, s'ils en ont même encore une. — V z —cm, chenille, chrysalide, nym- ph- . papillon, batraciens , grenouilles, té- ta RB. Parmi les phénomènes de développement les plus curieux à citer, au point de vue des métamorphoses , nous ne pouvons passer sous silence ceux que M. Steenstrup a dé- crits sous le nom de générations alterna- tives, et dont des exemples ont été indiqués aux mots méduses, strobila. En général, quelque multiples et diverses que soient les phases de développement parcourues par un animal , l'individualité se conserve à travers ces modifications successives , et l'animal parvenu au terme de sa formation se reproduit suivant un mode déterminé et constant. Dans les observations rapportées par M. Steenstrup, l'animal, arrivé à une certaine période de sa vie, se reproduit sui- vant un mode spécial, et les jeunes ainsi formés se reproduisent suivant un autre mode ; cette génération nouvelle se repro- duit à son tour suivant le premier mode , et l'alternance se continue toujours ainsi d'après des lois qui varient selon les grou- pes. L'exemple le plus clair de ces phé- nomènes remarquables nous est offert par les Bipuores, si bien étudiés par M. Krohn (Ann. Se. Nat.y 3e série, VI, 110) En Zoologie comme en Botanique, on ap- plique aussi la dénomination de Métamor- phose aux phénomènes que le célèbre Goe- the a groupés sous ce nom, et qui consistent dans l'appropriation d'an même organe, ou d'organes primitivement identiques , à des rôles physiologiques divers. Nous préférerions ici l'emploi exclusif du mot Transformations. De même que les parties appendiculaires des végétaux semblent dériver d'une même forme , la feuille , ainsi les organes des di- vers anneaux du corps des Articulés , par exemple, présentent, malgré la diversité de leurs formes et de leurs fonctions, une ten- dance remarquable vers l'uniformité de composition. MM. Savigny, Milne Edwards et d'autres zoologistes , ont présenté^ sur ces phénomènes, des vues et des observa- tions pleines d'intérêt; notre collaborateur, M. Brullé , les a développées , dans ce Dic- tionnaire, à l'article bouche. — Voy. insec- tes, bouche, crustacés, et les articles feuille, FLEUR, ANATOMIE VÉGÉTALE, etC (E. Ba. ♦TRANSITION (Terrains de), géol. — Voy. TERRAINS. TRANSPIRATION, physiol. — Voy. Si'.CRÉTION. 636 TKA TRA TRAPA. bot. ph. — Nom latin de la Macre. Voy. macre. (D. G.) *TRAPÉES. Trapeœ. bot. phan. — Le genre Trapa, généralement réuni aux Halo- ragées (voy. ce mot), en diffère par quelques caractères et notamment par ceux de l'em- bryon , ce qui a engagé M. Endlicher à le considérer comme devant fournir le noyau d'une famille distincte, mais qui jusqu'ici n'a que ce seul genre. (Ad. J.) *TRAPELOIDIS (rsourero;, changeant). rept. — Genre indiqué par M. Fitzinger parmi les Stellionides (Fitz., Syst. Rept.y 1843). Foî/.trapelus. (E. Ba.) TRAPELL5 [xpa-KÙoq, changeant), rept. — Ce nom a été appliqué comme nom gé- nérique, par Cuvier et autres auteurs, à plusieurs Iguaniens qui doivent, suivant MM. Duméril et Bibron, rentrer dans le genre Agame et se rapporter, dans ce genre, aux espèces Agama atra, agilis, aculeata, mutabilis. Voy. les articles agame et chan- geant E. Ba.) TRAPEZIE. Trapezia. crust. — Trape- zium, c'est un genre de Tordre des Déca- podes brachyures, de la famille des Cyclo- métopes , de la tribu des Cancériens, établi par Latreille et adopté par tous les carci- nologistes. Les Crustacés qui composent ce genre sont peu nombreux , de petite taille , et habitent les mers des pays chauds, par- ticulièrement celles de l'Australie et de la mer Rouge. Comme représentant ce genre, je signalerai la Trapézie front-d°nté, Tra- pezia den'ifrons Latr. (H. L.) *TRAPEZÏTES (TpaircÇcfaK, parasite). ms. — Hubner (Cat., 1816) désigne sous cette dénomination un genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes. (E. D.) TRAPHEGORYKUS TpxyVjÇ , pelle ; xopuvyj, massue), ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, division des Apostasi- méridescryptorhynchides, fondé par Schœn- herr {Gen. et sp. Curculio. syn.t 8, p. 64) sur deux espèces de Madagascar. Nous ne désignerons que le T. anxius Schr. (C.) TRAPP. géol. — Voy. ROCHES. TRAQUET. Saxicola. ois. — Genre de la famille des Denlirostres de G. Cuvier, de celle des Turdidées du prince Ch. Bonaparte, caractérisé par un bec plus large que haut à la base, très fendu, presque droit, échancré à l'extrémité de la mandibule supérieure, qui est recourbée ; des narines à peu près ovales, fermées par une membrane ; des tarses minces, allongés, comprimés; des ailes longues ou moyennes; une queue de médiocre longueur. Les Traquets, par leur bec déprimé et fendu, se lient aux Gobe-Mouches , et pas- sent aux Merles, par quelques unes de leurs espèces, comme l'a très bien senti M. de La- fresnaye. Linné les confondait parmi ses Motacillœ. Toutes les espèces connues appar- tiennent à l'ancien continent. Les unes, et c'est le plus grand nombre , vivent dans les lieux découverts, dans les landes stériles , sur les coteaux nus, les rochers, et quelque- fois à de hautes régions; les autres fréquen- tent de préférence les campagnes riches en végétation, coupées de haies nombreuses ou couvertes de bruyères. Toutes, du reste, s'éloignent des grands bois. Les terrains en plaine, fraîchement labourés, sont surtout exploités par les Traquets à l'époque de leurs migrations d'automne, La vivacité et la déûance de ces Oiseaux sont extrêmes , aussi est-il difficile de les aborder. On les voit se porter sans cesse de tertre en tertre, de buisson en buisson, et se percher tou- jours sur les points les plus culminants. C'est même à l'habitude que la plupart d'entre eux ont de se reposer sur les mottes de terre qui s'élèvent au milieu d'un champ qu'est dû le nom de Molleux, que quelques auteurs leur ont donné. Ce qui caractérise encore ces Oiseaux, c'est que, à chaque dé- part, à chaque pause, ils agitent violemment les ailes, la queue, et abaissent brusque- ment le corps , à plusieurs reprises, en flé- chissant les pattes. Leur vol est peu soutenu, bas, direct, irrégulier et brusque. Aussitôt qu'ils aperçoivent une proie , ils se jettent sur elle avec vivacité. Leur nourriture ne se compose pas uniquement d'Insectes, comme presque tous les auteurs l'ont avancé; ils mangent aussi des baies de divers arbustes, et principalement celles du Pistachier téré- binthe. Peu d'Insectivores ont autant que les Traquets d'antipathie pour lesChouettes. le cri seul de ces Oiseaux suffit pour les mettre en émoi. C'est à terre, sous une pierre, une motte, dans une touffe d'herbe ou bien dans un tas de bois, de fagots, que les Traquets établissent leur nid. Ils le com- posent de brins d'herbes , de mousse , de TRA TKE bourre et de crins. La ponte est de quatre à sii œufs d'un blanc bleuâtre ou venJâtre, unicolorc chez les uns, parsemé de petites taches rousses ou brunes chez les autres. Les mâles font entendre à l'époque des amours, et surtout pendant que les femelles cornent, un chant flûte assez agréable. La chair de ces Oiseaux est des plus délicates. On a essayé d'introduire plusieurs divi- sions dans le genre Traquet ; mais les carac- tères sur lesquels elles ont été fondées n'ont pas toute la valeur qu'on voudrait leur don- ner. Celles , par exemple, que l'on a éta- blies sur les espèces européennes , ne repo- sent à peu près que sur le système de colo- ration. Aussi admettrons nous ces divisions à titre de simples groupes. 1° Espèces dont les couleurs sont distri- buées par grandes masses uniformes. (Genre Yitiflora Briss.; JEnanthe Vieill.) Six espèces d'Europe appartiennent à ce groupe ; ce sont : le Traquet motteux, Sax. œnanthe Bechst. (Buff., pi. enl.t 554 ); ha- bite toute l'Europe, la Sibérie, l'Asie Mi- neure et l'Afrique septentrionale. — Le Traqi et sauteur, Sax. sallator Ménét. (Cat. des Ois. du Caucase, n° 56); habite l'Oural, les bords de la mer Caspienne et la Grèce. — Le Traquet leucomèle , Sax. leucomcla Temm. {pi. col., 257, f. 2) ; habite la Russie méridionale, la Daourie. — Le Traquet sta- perzin, Sax. staperzina Temm. (représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 35, f. 2); habite l'Europe méridionale, l'Egypte et la Nubie. — Le Traquet oreillard, Sax. au- ritaTemm.; mêmehabitatque le précédent. — Et le Traquet rieur, Sax. cachinnans Temm.; même habitat. 2° Espèces dont les couleurs des parties supérieures sont distribuées par taches longi- tudinales. (Genre Rubelra Briss.; Frutkkola Macgill.) A ce groupe appartiennent le Traquet tarier , Sax. rubelra Bechst. ( Buflon , pi. ml., 678, f. 2); habite toute l'Europe, l'Arabie et l'Egypte.— Et le Tp.aquet pâtre, Sax. rubicola Bechst. (Bull-., pi. enl., 278, f. 2); habite l'Europe, la Sibérie, l'Asie Mineure et l'Afrique. Parmi les espèces étrangères , nous nous bornerons à citer le Sax. solilaria Vig. et Horsf., dont Gould a fait le type de son genre Origma ; le Sax. pilcata Temm., type du genre Campicola de Swainson ; et VJEnanthe sialis Vieill. , type du genreSialia de Swainson. (Z. G.) TRASCiOJiANE. rept. — (Bomarc.) Sy- nonyme d'ÀMPHISBÈNB. (E. BA.) TRASS. géol. — Voy. rocues, t. XI, page 172. *TRASL'S. bot. ph. — Le genre de ce nom proposé par Gray est un des nombreux sy- nonymes du genre Carex. (D. G.) TRATTIMCKIA (nom d'un botaniste). bot. ru. — Le genre proposé sous ce nom par Persoon (Enchir., vol. II, pag. 403) est rapporté, comme synonyme, au genre Mar- schallia Schreb. , dans la famille des Com- posées, tribu des Scnécionidées, division des Galinsogées. (D. G.) *TRAUTVETTÉRIE. Trautvelteria (dé- dié au botanite Traulvetter ). bot. ph. — Genre de la famille des Renouculacées , tribu des Pœoniées, formé par MM. Fischer et Meyer {Index semin. hort. Pctropol., I, 1835, p. 22) pour VActœa pahnata DC, plante herbacée , indigène de la Caroline , qui est devenue le Trautvelteria palmata Fisch. etMey. (D. G.) TRAVERTIN, géol. — Voy. roches, tome XI , page 177. *TRAVERTII\0. géol. —Synonyme du Travertin. *TRÉEIE. Trebius. crust. — Genre de l'ordre des Siphonostomes , formé par M. Kroyer, adopté par les carcinologistes, et rangé par M. Milne Edwards dans la fa- mille des Peltocéphales , et dans la tribu des Caligiens. Ce genre ne renferme que deux espèces; le type est le Trebius caudi- gerus, qu'on a trouvé vivant parasite sur un Squale de la mer du Nord. (H. L.) *TRECIIOXÈTE. Trechonœles (tPv)Xv'ç, lieu aride; vcutyiç, habitant), bot. pu. — Genre de la famille des Solanacées, tribu des Solanées , établi par M. Miers (in Hoo- ker Joum. of Bolany, vol. IV, pag. 350) pour des plantes du Chili, dont une avait été décrite par lui, dans son voyage, sous le nom de Jaborosa laciniata. Les deux espèces décrites par M. Miers sont le Trechonœles laciniata et T. sativa Miers. Celle-ci est cultivée à Tucuman, où on l'emploie en guise de Moutarde. (D. G.) 63S TRE TRE *TRECHUS(Ti3tXM,je cours), ins. —Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Cara- biques subulipalpes, créé par Clairville (Ent. Helv., 2, 2, B. b), et dans lequel ren- trent près de 50 espèces qui sont réparties dans les diverses contrées de l'Europe et de l'Amérique. Parmi celles-ci, nous ne cite- rons que le T. discus F. (C.) TRÉFEUÎL. bot. ph. — Nom ancien du Trèfle.^ Voy. trèfle. TRÈFLE . Trifolium ( très , tria , trois ; folium feuille), bot. ph. — Genre très nom- breux de la famille des Légumineuses-Papi- lionacées, tribu des Lotées , sous-tribu des Trifoliées, de la diadelphie-décandrie dans le système de Linné. Limité primitivement parTournefort(/nsMw£.m/ier&ar.,p.404), il avait été agrandi par Linné qui y avait réuni les Mélilots ; mais les botanistes modernes ont rétabli la circonscription qui lui avait été assignée par Tournefort, et ils en ont séparé de nouveau les Mélilots, en les subdivisant même. Le nombre des Trèfles aujourd'hui connus dépasse 1 50. Ce sont des plantes her- bacées, répandues dans toutes les contrées tempérées du globe, très souvent gazonnan- tes; leurs feuilles ont trois folioles, d'où a éié tiré le nom du genre, très rarement cinq, avec des stipules adnées au pétiole; leurs fleurs rouges, purpurines, violacées, blan- ches ou jaunes, forment presque toujours des épis serrés, ou des capitules; elles pré- sentent : un calice campanule ou tubuleux à cinq dents plus ou moins profondes, pres- que bilabié; une corolle papilionacée, qui devient quelquefois monopétale, qui persiste souvent, et dans laquelle la carène est dé- passée par les ailes et surtout par l'éten- dard; dix étamines diadelphes, dont les fi- lets vont généralement en se dilatant vers le sommet; un ovaire à une loge uni-pluri- ovulée , surmonté d'un style glabre, que termine un stigmate obtus. Ces fleurs don- nent un petit légume à 1-4 graines, tantôt sessile, enveloppée par le calice endurci et resserré à la gorge, tantôt stipité et débor- dant plus ou moins le calice. Le genre Trèfle est l'un des plus riches de notre Flore; MM. Grenier et Godron , dans la deuxième partie du premier volume de leur Flore de France, dont la publication est toute récente, n'en décrivent pas moins de cinquante-six espèces; et, parmi ces espèces, beaucoup sont fort communes, tandis que d'autres ont des usages très importants. Les nombreuses espèces de Trèfles ont dû être divisées par sous-genres; mais les au- teurs n'ont pas tous adopté les mêmes cou- pes. Voici celles qu'adopte M. Endlicher dans son Gênera, n. 6511 : a. Lagopus Koch ; b. Calycomorphum Presl.; c. Fragi- fera Koch ; d. Vesicastrum Koch ; e. Lupi- naster Moench; f. Trifoliaslrum Serin.; g. Chronosemium Serin. ; h. Paramesus Presl. La plus importante des espèces de Trèfles est certainement le Trèfle des prés, Trifo- lium pratense Lin., qui se trouve abondam- ment dans presque toute l'Europe et qui, en outre, est l'objet de grandes cultures. Il est connu vulgairement sous les noms de Trèfle commun. Grand Trèfle rouge de Hol- lande , Grand Trèfle rouge. En France, il occupe à peu près la place la plus impor- tante dans les prairies artificielles. II varie beaucoup pour la villosité; car on le voit tantôt presque glabre et tantôt très velu; pour la hauteur, sur laquelle influe surtout la culture; pour la couleur des fleurs, etc. Ses feuilles ont leurs folioles ovales ou el- liptiques, molles, le plus souvent entières, quelquefois maculées; leurs stipules sont veinées, leur partie libre, triangulaire, se terminant brusquement par une pointe sé- tacée; ses capitules sont globuleux ou ovoï- des, le plus souvent accompagnés de deux feuilles opposées. Son légume est petit, mo- nosperme , et s'ouvre comme un opercule. La culture du Trèfle commun est d'autant plus importante que, outre qu'il fournit un fourrage excellent et très abondant, il n'é- puise pas le sol , et constitue même un ex- cellent engrais vert par la portion qu'on en laisse sur place pour l'enfouir. Il réussit particulièrement dans les terres fraîches et profondes. Généralement on le sème au printemps avec l'avoine ou l'orge, ou sur le blé en herbe; sa graine, étant très petite, doit être peu recouverte. On en répand 15 ou 16 kilogr. par hectare, quelquefois beau- coup moins, d'autres fois davantage, selon les usages locaux. Tout le monde connaît et utilise aujourd'hui les effets extrêmement avantageux que produit le plâtre jeté sur le trèfle déjà en végétation. Bien que les di- verses explications proposées par H. Davy, par M. Liebig , etc., ne rendent pas par- TRE TRE faitement compte de cette action , le fait n'en est pas moins positif, et démontré par jes expériences de tons les jours, dans les- quelles on voit les fa nés des Trèfles plâtrés se développer avec une grande vigueur et dou- bler quelquefois leurs produits. Le Trèfle est donné aux bestiaux principalement en vert, au printemps; mais on recommande alors de ne le donner qu'après que la rosée •'est dissipée. Il forme aussi un bon four- rage sec. Le Thèfle rampant, Trifolium repensLin., qui est commun partout, dans les prairies, les pelouses, au bord des chemins, est cul- tivé également, mais plus rarement que le précédent. 11 porte les noms vulgaires de Trèfle blanc, Petit Trèfle de Hollande. Gomme l'indique son nom, sa tige herbacée est cou- chée et rampante. Il s'élève rarement au- dessus de 2 décim. Ses folioles sont obovées, obtuses ou échancrées au sommet, à dents aiguës; ses stipules sont lancéolées, brus- quement subulées. Ses capitules de fleurs blanches ou légèrement rosées, sont globu- leux, longuement pédoncules, et les fleurs qui les forment se réfléchissent avec leur pédicule après la fécondation. Le principal avantage de cette plante est de donner les moyens d'utiliser les terres sèches et légères, dans lesquelles il réussit très bien. On s'en sert avec avantage pour garnir le fond des prairies de Graminées. Le Tkèfle incarnat, Trifolium incarna- tum Lin., porte vulgairement les noms de Trèfle de Roussillon , Farouche; ce dernier mot est une corruption du patois Fé routgé ou Foin rouge. Il s'élève de 2 à 5 décim. ; sa tige droite, simple, à longs entre-nœuds, porte des feuilles a folioles obovales en coin, dentelées vers l'extrémité, obtuses ou échan- crées, pubes'. entes; elle se termine par un épi serré, cyliudracé, un peu conique, de fleurs d'un rouge vif. Celte espèce croît Communément dans les prairies, surtout du centre et du midi de la Krance. Longtemps sa culture a été limitée a nos départements les plus méridionaux; mais, depuis quelques années, les avantages évidents qui la dis- tinguent ont déterminé son adoption pres- que générale. Le Trèfle incarnat fournil en effet u:i fourrage excellent, soit vert, soit sec, et précoce; il e>t ires peu délicat et réusMt lies bien, semé a la fin du mois d'août ou au commencement de septembre, sur des chaumes auxquels on s'est borné à donner un léger labour. Il est aussi très avantageux pour garnir les vides dans les Trèfles communs qui ont mal levé. On cultive encore plus ou moins commu- nément quelques autres espèces de Trèfles. Mais l'espace nous manque pour nous en occuper ici. (P. D.) TREISIA. bot. ph. — Genre proposé par Haworth et non adopté, qui se range parmi les nombreux synonymes du genre Eu- phorbe. (D. G.) TREMAIVDRACÉES. Tremandraceœ. bot. ph. — Petite famille de plantes dico- tylédonées, polypétales, hypogynes, ainsi caractérisée : Calice de 4-5 folioles libres ou inférieurement soudés, à perfloraison val- vaire. Autant de pétales alternes , égaux , courtement onguiculés, à préfloraison enrou- lée, caducs. Étamines en nombre double, insérées sur le réceptacle, opposées par pai- res aux pétales qui les enveloppent et les séparent dans le bouton: filets libres, courts et épais; anthères conniventes, dressées, à deux ou quatre loges confluentes au som- met en un tube et s'ouvrant par un pore commun; ovaire libre, sessile ou courte- ment slipité, à deux loges contenant cha- cune un seul ovule ou deux collatéraux suspendus vers le sommet; style terminal simple; stigmate aigu. Capsule comprimée en sens inverse de la cloison , biloculaire, à déhiscence loculicide. Graine solitaire , pendante, dont le tégument se prolonge inférieurement au-delà de la chalaze en une caroncule sous forme de crochet. Em- bryon droit dans l'axe d'un périsperme charnu deux fois plus long que lui , cylin- drique, a radicule supère. Les espèces sont de petits arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande extrairopicale , souvent couverts de poils glanduleux ou étoiles; à feuilles al- ternes ou verticillées , simples, quelquefois même squamiformes, dépourvues de sti- pules; à fleurs régulières, axillaires , soli- taires, pédonculées. Gl.NKES, Tetratheca , Sm. — Tremandra, R. Br.— Plalylheca, Steetz. (Ad. J.) TREMAXDKE. Tremandra. bot. ph. — Genre qui donne son nom à la petite famille 640 TFV TKE desTrcmandrées, établi par M. Rob. Crown {ex DC. Prodrom., vol. I , pag. 344 ) pour de petits arbrisseaux rameux , qui appar- tiennent tous à la flore de la Nouvelle- Hollande. (D. G.) TREMANTHE. Tremanthus. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par Persoon (Enchir., vol. I, pag. 467), et rapporté par lui à la famille des Méliacées, est rangé par M. Endlicher comme simple synonyme parmi les Styrax Tourn. , sous-genre b. Strigilia Endl. (D. G.) *TRÉMAPNÉS. Tremapnea (jp^a, trou ; iïvew, je respire), poiss. — Dénomination choisie par Rafinesque, synonyme de Tré- matopnés (Rafin., Ind. in SiciL). Voy.ce mot. (E. Ba.) *TRÉMATODÈRES (rP%a , trou ; êtph, cou), rept. — Groupe de Batraciens, du sous-ordre des Utodèles , dans la méthode de MM. Duméril et Bibron. Voy. batra- ciens. (E. Ba.) *TRÉMATODES. Tremaloda[^aa.T<*- ênç, percé), helm. — Foy.ENTOzoAiREs. (P. G.) TREMATODON ( rpTîpa , trou ; ISoZç , dent), bot. cr. — (Mousses.) Genre acro- carpe de la tribu des Dicranées, fondé par Richard {FI. amer. bor., II, p. 289) pour le T.longicollis. Plus tard, Bridel y réunit avec raison le Dicranum ambiguum d'Hed - Wig. On reconnaîtra ce genre au signale- ment suivant: Péristome simple (rarement nul), composé de seize dents lancéolées, en- tières ou fendues irrégulièrement dans leur axe, articulées et couvertes de granulations; capsule longuement pédonculée, ovale ou oblongue, munie d'un col plus ou moins allongé et penchée par suite de la courbure de ce col ; opercule à long bec; coiffe cucul- liforme, sensiblement renflée à la base; périchèse vaginant formé de neuf feuilles; inflorescence monoïque terminale. Ces mousses, voisines des Dicranes, viennent sur la terre où elles forment de petits ga- zons. Des trois espèces connues , deux sont propres à l'Europe; la troisième ne se ren- contre que dans l'Amérique septentrionale et les régions tropicales. (C. M.) TRÉMA TOPNÉS. Tremalopnei (tp^oc, trou; ttvîw, je respire), poiss. — Nom sous lequel M. Duméril désigne les Poissons dont l'appareil branchial s'ouvre au dehors par des trous arrondis, c'est-à-dire, les Chon- droptérygiens de Linné et de Cuvier (Dum., Zool. anal., p. 10 i). (E Ba.) *TREMATOI>SïS (tP%oc, trou; c^ç, apparence), poiss. — Genre de Poissons Gymnodontes indiqué par Ranzani ( Novi Comment. Academ. Scient. Bononiensis , III , 1829). (E.Ba.) * TREMATOSAERES ( rpfyta » trou ! «rausoç', lézard), rept. — Genre de Sauriens indiqué par M. Braun (in Versammlung de? Gesellschaft deuts. Naturf. und Aerzte , 1841). (E. Ba.) TREMRLE. bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier Tremble, Populus Tremula Lin. TREMBLEMENT DE TERRE, géol. — Voy. volcans , terrains et systèmes nE MONTAGNES. TREMBLEUR. poiss.— Nom significatif donné au Malaptérure à cause de ses effets électriques. (E. Ba.) TREMBLEYIE Trembleya (dédié au célèbre naturaliste Trembley). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées, formé par De Candolle (Prod., vol. III, pag. 125) pour des arbrisseaux in- digènes du Brésil, voisins des Rhexia, mais à fleurs tétramères. On en a décrit jusqu'à ce jour 14 espèces. (D. G.) *TREMEDOR. poiss. — Nom sous le- quel les Portugais désignent un Poisson de la rivière de Sofaîa, et qui est d'une telle nature qu'on ne peut le prendre en vie sans que les mains et les bras soient frappés de douleurs. Ce nom et cette définition sont remarquables en cequ'ils indiquent un Pois- son électrique, un Malaptérure, sans aucun doute, sinon de la même espèce, au moins très voisin de celui du Nil et du Sénégal. V. TREMBLEUR, MALAPTÉRURE, SILURE. (E. Ba.) TREMELLE. Tremella. cr.— Genre de la famille des Champignons-Hyménomycètes de Fries, sous-ordre des Tremellinés , tribu des Trémellés ; de la division des Basidiospo- rés-Ectobasides, tribu des Idiomycètes, sec- tion des Trémellés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé primiti- vement par Dillenius , et conservé, sauf quelques modifications. Les Champignons qui le forment sont gélatineux, un peu translucides, sans forme arrêtée , et ils se développent librement sur la terre humide, dans laquelle ils s'enracinent assez souvent, mais seulement par leur base. Ils fructifient TRE dans toute leur étendue, ou sur un hymé- nium en membrane mince ; leurs sporidies ressortent légèrement. Dans le Gênera de M. Endlicher , les Tremelles sont subdivi- sées en quatre sous genres, qui ont reçu les noms suivants : a. Phyllopla Tries; b. Co~ ryne Fries; c. Cerebrina Endl.; d. Mesente- rium Endlic. (M.) TRÉMELLÉS. bot. cr. — Voy. mycologie, t. VIII, p. 487. TRÉMÉSIE. Tremesia (tj%«, trou). moll. — Une coquille adhérente, composée de trois pièces laissant à la base une ouver- ture pour le passage de la tête de l'animal, est le caractère remarquable qui a inspiré ce nom à Rafinesque , pour désigner un genre qu'il rapporte aux Mollusques gasté- ropodes de la famille des Capuloïdes. Ne serait ce pas plutôt une Balane ou une Cranie mal observée? (Rafin., Ann. sc.phys. Brux., 1820). (E. Ba.) TRE11E \. iN-s. — Genre de la famille des Siricides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Jurine sur des espèces très voisi- nes des Sirex ou Urocerus , dont elles dif- fèrent toutefois par les ailes ne présentant que trois cellules cubitales au lieu de quatre et par les tarses comprimés. On connaît depuis longtemps deux espèces européennes de ce genre : les T. fuscicornis Fabr. et T. magus Klug. M. Brullé en a fait connaître uue troisième espèce, de l'Amérique du Nord, sous le nom de T. ServUlei. (Bl.) TREMISCLS bot. cr.— G. de la famille des Champignons Hyménomycètes de Fries, sous ordre des Trérnellinés , tribu des Tré- mellés du même auteur; de la division des Basidiosporés Ectobasides, tribu des Idio- mjcètes, section des Trémellés, dans la classification de M. Léveille; établi par Per- soon. (M.) ♦TREMOCTOPLS [vpfym, trou; Oclopus, nom de genre), moll. — Genre de Mollus- ques céphalopodes octocères , indiqué par M. Délie Chiaje [Mem. sull. Slor. e Noio.n., 1830). (E. Ba.) TRÉMOLITE. min. — Premier nom donné à la Grammatite ou à l'Amphibole blan<-, parce qu'on l'a trouvée d'abord dans le Yal Tremola, au Saint Gothard. Voy. AMHUBol.E. (Dr.L.) 1 lUBHTEPOaUA, Roth (nom d'un bo- taniste allemand), bot. pu.— Synonyme du I. Ml. TRE G41 genre fieliophila N. Burm., de la famille des Crucifères. (D. G.) TRENTEPOHLIE. Trentepohlia (nom propre), bot. cr. — Plusieurs genres, ap- partenant à des familles différentes de plantes cellulaires, ont été publiés sous ce nom. Ainsi Hoffmann {FI. Germ. , II , p. 17) l'avait donné aux tiges bulbirères du Dnjum annolinum. Plus tard , Martius (Erlang., p. 351) reprit cette dénomination qu'adopta Agardh (Syst. Alg., p. 36) en y réunissant des plantes fort hétérogènes, comme les Chantransia Hermanni Desv., C. chalybœa Fries, Chrooîepus aureus, etc. V. les mots ampdiconium et chroolepus. (M.) TREPOCARPE. Trepocarpus. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , sous -ordre des Orthospermées , tribu des Cuminées Koch , formé par M. Nuttall ( in DC. Mem., V, p. 56, tab. 14) pour une plante herbacée, indigène de l'Amérique septentrionale, qui a le port de l'. ihux familles: les écailles delà carapace et du slernum sont comme chez les Emyde? les granulations , l'état rudimenlaire des C42 TKI TRI (rkques marginales, le vide qui se trouve au milieu du plastron et qui a fourni l'éty- îmofogie du nom générique , la rapprochent -S**»9«, aiguillon), roiss- -»- Sous-genre éta- bli par Cuvier dans le grand genre des Ba- listes, pour des Poissons de la mer des Indes, qui se distinguent par l'existence d'espèces de ventrales, soutenues chacune par un seul grand rayon épineux, adhérentes à un bas- sin non saillant. Leur première dorsale , après une très grande épine , en a trois ou quatre petites qui ont suggéré l'étymologie du nom générique. La peau est garnie de petites écailles serrées ; la queue s'al- longe plus que dans les autres sous-genres. L'espèce unique , de la mer des Indes , est le Balistes biaculeatus, Bl. Voy. balistes. (E. Ba.) TRIACANTHOS. bot. ph. — Nom spé- cifique du Gleditsia triacanthos Lin. qui est passé dans le langage ordinaire. (D. G.) TRIACHNE. Tnac/ine (Tp£7ç,T0îot, trois; à'xvyj, aiguille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Nassauviées, créé par Cassini (in Bullet. Soc. philom., 1817, p. 11 ; 1818, p. 48) pour une très petite plante qui croît sur les côtes du détroit de Magellan, qu'il a nommée Triachne pygmea. Ce genre diffère si peu des Nassauvia que M. Hooker fils l'a réuni à celui-ci (Erebus and Terror, vol. II, p. 319). (D. G.) * TRIACRINES (Tp£r;, trois ; xpc'voç, lis). échin. — Genre fossile de Crinoïdes, indiqué par le comte de Munster (Beitr. z. Petref.,1). *TRIACRUS, Nordmann (Symb. ad mon. Stap., p. 19). ins. — Synonyme et dixième famille du genre Staphylinus Erichson. (C.) *TRIADE. Trias, bot. ph.— Genre de la famille des Orchidées, tribu desDendrobiées, formé par M. Lindley (Orchid., p. 60) pour de petites plantes à fleurs assez grandes pro- portionnellement, qui croissent aux Indes orientales. L'espèce type est le l'rias oblonga Lindley, dont une seconde espèce décrite par cet auteur paraît être une variété. (D. G.) *TRIADÉME. Triadenia (zpiïç, rP'«f trois; àllyréricinées.(D. G.) TRIADICA. bot. ph. — Genre proposé par Loureiro (Flor. Cochinch., p. oO) et rattaché comme synonyme au genre Stillingia Gard., dans la famille des Euphorbiacées, tribu des Lippomanées. (D. G.) TRI.EXA (rpfacva, fourche à trois dents). iN3. — Genre de Coléoptères pcntamères, tribu des Carabiques , créé par Leconte [An*, of the Lyceum of nat. hist. of New- York, 1847, p. 365), et qui renferme trois espèces de l'Amérique septentrionale. Nous désignerons comme en étant le type le T. angustala Say. (C.) *TRI.E\\ (ro'atva, à trois dents), ins. — Genre de Tordre des Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des Bombycites, indiqué par Hubner dans son Catalogue (1816). (E. D.) * TRLEIVODOIV (tpi'atva, trident; o^àv, dent), poiss. — Genre du groupe des Squales (Mull. und Henle, inWiegm.Arch., 1837), qui a servi de type à la subdivision des Triucnodonles ( ibid. ) et des Triœnodontini (Bonap., Syn. Vert. Syst., 1837). (E. Ba.) *TRIAKIS (fptaxtç, trois fois), poiss. — Genre du groupe des Squales ( Mull. und Henle, Plagiost., 1841). (E. Ba.) *TRIAIVDRE. bot.- Du mot Triandrie, qui désigne la troisième classe du système de Linné, on a fair l'adjectif triandre pour les fleurs pourvues de trois étamines libres. TRIANDRIE (TP£r;, Tpfoc, trois; àv„'p, àvDp:';,hommeoumâle, pour étamine). bot. — Linné a donné le nom de Triandrie à la troi- sièmeclassedeson système, danslaquellesont comprises les plantes à fleurs hermaphrodites pourvues de trois étamines libres. Les ordres compris dans cette classe sont: 1° Triandrie monogynie (trois étamines avec un pistil ou un style), comprenant, entre autres, les genres Valeriana, Olax, Tamarindus, Cneo- rum, Polycnemum, Caslyta, Crocus, ïxia et la plupart des Iridées , Commelyna, Xyris , Schœnus, Cyperus, Eriophorum, et les gen- res des Graminées Lygeum et Nardus. 2° Triandrie digynie (trois étamines avec deux pistils ou deux styles), dans lequel rentre la très grande majorité des genres de Graminées. 3° Triandrie trigynie (trois éta- mines et trois pistils ou trois styles), dans lequel sont classés les genre Eriocaulon, Montia, Proscrpinaca, Mollugo, Minuarlh et un petit nombre d'autres. (P. D.) TRIANGULAIRES. Triangulares (de Trianguîaris). chust. — Latrcille, dans sj première édition du Règne animal de Cu- vier, 1817, donne ce nom à une section de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyu- res , qui n'a pas été adoptée par les carcino- logistes, et qui correspond en grande partit à la famille des Oxyrhinques de M. Milnt Edwards. Voy. oxyiihinooe. (H. L.) *TRIA1\ISITES (rpfs, trois fois; Svwtoç, inégal), polyp. — Genre de Rafinesque se rapportant probablement à la famille des Alcyoniens (RaGn. in S M. Am. Journ., III), (E. Ba.) *TRIAï\.OPTILE. Trianopliles. bot. ph.— Genre de la famille desCypéracées, tribu des Rhynchosporées, établi parM.Fenzl (Gênera, Cyperac.) pour une plante du cap de Bonne- Espérance que M. Steudel avait nommée Ecklonia Capensis. Le nom d'Ecklonia ap- partenant déjà à un genre d'Algues créé par Hornemann, il a fallu en donner un autre au genre Cypéracées de M. Steudel. (D. G.X TRIANTIIA (tP£?;, rpfa, trois; «v0oç* fleur), bot. ph. — M. Nuttall a proposé sous ce nom un genre nouveau qui n'a pas été adopté et qui rentre comme synonyme dans le genre Tofieldia Huds., de la famille de?. Mélanthacées. (D. G.) *TRIANTHE. rWanfh»s(Tpe?ç,Tpt'a, trois; av0o;, fleur), bot. ph.— Genre de la famille des Composées, tribu des Nassauviacées: formé par M. Hooker fils [Flor. antarct.? vol. II, p. 320 m nota) pour une plante her- bacée, ligneuse, de la Patagonie, où elle a été recueillie par le capitaine King au cap. Fairweather, qui a reçu le nom de Trianlhus ulicinus Hooker fils. Ce genre est voisin du Triptilion. (D. G.) TR1ANTIIÈME. Tfiattihma (rpeî;, rpfa, trois; à'vGîpov, fleur), bot. ph.— Genre de la famille des Portulacées, tribu des Sésuviées, établi par Sauvage (Melhodus folior., p. 127} pour des plantes herbacées ou sous-frutes- centes dans le bas, un peu charnues, qui croissent dans toutes les contrées intertropi- cales et dans l'Afrique subtropicale. On en connaît neuf ou dix espèces. (D. G.) *TRIARTIIRIA (rpiç, trois fois; àV Goov, article), ins. — M. Stephens (Cat Drit. Ins. , 1829 ) indique sous cette déno- 644 TRI TRI raination un genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, propre à l'Angleterre. Ce genre n'a pas été adopté par M. Macquart. (E. D.) *TRIARTHRO.\ (rpâç, trois; à'pOpov, ar- ticulation), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères , tribu des Anisotomides , publié par Schmidt (Germar Zeitschrist fur die En* tomologie, III, 1841, p. 199), et qui a pour type le T. Markelii de l'auteur, espèce propre à l'Allemagne. (C.) *TRIARTHRUS ( Tper5 , trois ; à'pOpov , article), crcst. — Sous ce nom est désigné par M. Green , dans sa Monography of the Trilobiles of North-America, un genre nou- veau qui appartient à la classe des Trilo- biles. (H. L.) TRIAS, TRIASIQUE. géol. — Voy. terrains, tome XII , page 499. ♦TRIASPIDE. Triaspis (Tpûç, rpfa, trois; à glume). bot. ph. — L'un des syno- nymes du grand genre Panicum Lin., fa- mille des Graminées. (D. G.) TRICILETA (tps?ç, rpt'ot, trois; x°«T»J> soie), bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Palisot de Beauvois (Agrostog., p. 86 ) forme une simple section du genre Triselum Runth , famille des Grami- nées. (D. G.) TRICHAMPHORA ( GpïÇ , Tp«x°s , poil ; àuyoptv;, amphore ). bot. cr, — Genre de la famille des Champignons-Gastéromycètes de Fries, sous-ordre des Trichospermés , tribu des Physarés du même auteur; de la division des Basidiosporés-Entobasides, tribu des Coniogastres, section des Physarés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; établi par M. Junghun. (M). *TRICIIANTHE. Trichantha(Qp\^ tPcXo'ç, poil ; avGo;, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnériacées , tribu des Gesné- riées, créé par M. Hooker (Icônes, vol. VII, tab. 666) pour de petits arbustes grimpants, de Caracas, qui paraissent épiphytes, à feuilles charnues, opposées, l'une des deux restant très petite dans chaque paire. M. Hoo- ker les a appelés Trichantha major et minor. Le nom de ce genre vient de ce que ses fleurs sont très hérissées. (D. G.) TRICHANTHÈRE. Trichanthera (GpiÇ, T,otX°ç> poil; àvGyjpâ , anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Zygophyllées, formé par M. Ehrenberg (in Linnœa , vol. IV, p. 401) pour une plante de l'Arabie, haute tout au plus d'un décimètre et très délicate, à feuilles séta^ées-linéaires, stipulées; à fleurs longuement pédonculées, penchées; qui a été nommée Trichanthera modesta Ehrenb. (D. G.) TRÏCHARÏA (0pï|, rpexoç, poil), bot. cr. — (Lichens?) Nous avons souvent vu sur les feuilles coriaces exotiques la production qui a servi de type à ce genre, dont on doit l'établissement à notre ami M. Fée. C'est en vain que nous avons recherché quelle en pouvait être la fructification. Nous avons exploré au microscope la base bulbeuse du poil , la continuité du poil lui-même, sans arriver à aucun résultat. Une seule fois, nous avons rencontré à son sommet une spore semplable à celle des Helminthospo- res. Cependant il est facile de constater la présence d'un thalle membraneux orbicu- culaire ou illimité, étalé, verdâtre quand on l'humecte , lequel se relève çà et là en petites verrues. Chacune de ces verrue? donne naissance à un long poil noir et raide. Nous n'avons jamais rencontré l'es- pèce à poils blancs. (C. M.) TRICHAS. Trichas, ois. — Genre établi par Swainson dans la famille des Sylviadées pour des Oiseaux de l'Amérique qui ont un bec légèrement conique, comprimé, à man- dibules égales, la supérieure légèrement re- courbée, à bords lisses; des ailes courtes; une queue moyenne, égale ou peu échan- crée ; des tarses longs et grêles. Le type de cette division est le Sylvia Trichas Lath. (Buffon,p/. eni.,709, fig. 2). On y rapporte encore le Sylvia velataV ieill., le Trichas brachydactylus Swainson , le Sylvia leucobiephar a Vieill., et le Muscicapa bivittata d'Orb. et Lafr. (Z. G.) *TRICHASME. Trichasma (tP£7ç, tpf« , trois; ^q, ouverture béante ). bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu des Lotées, sous-tribu des Génistées, formé par M. Walpers (in Linnœa, vol. XIII, p. 510) pour des espèces décrites d'abord comme des Cytises , sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance et du Caucase. Il est voisin des Gamochilum et Argyrolobium. Ses deux espèces connues sont les Trichasma crtycinum et cilialum Walp. (D. G.) *TRICHAURE. Trichaurus (8PÏÇ, tpcx»';* poil ; ovpa, queue), bot. ph. — Genre de la famille des Tamariscinées, basé pal M. Ar- nott (in Wight Prodrom., vol. I, pag. 40), sur le Tamarix ericoides Willd., arbrisseau de l'Inde, dont les fleurs sont sensiblement plus grandes que celles des autres plantes de la famille. Cette espèce est devenue le Trichaurus ericoides Arnott. Depuis la créa- TRI TRI C47 tion de ce genre , on en a décrit trois nou- velles espèces. (D. G.) TRICIIECIll'S (0piÇ, rpiXoç, poil; iX»>, j'ai), mam. — Nom générique latin des Morses. Voy. ce mot. (E. Ba.) TRIClllI.OSTYLIS. bot. ru. — Le croupe générique proposé sous ce nom par M. Lestiboudois est réduit par M. Endli- cher au rang de sous-genre des Isolepis Rob. Br., comprenant les espèces de ce genre pourvues d'un style bi trifide, renflé à sa base et caduc. (D. G.) *TRICIIEXS. helm. —Genre incomplè- tement connu de Nématoïdes. (P. G.) TRICHEOPS (*pix7h en triple; 5^, vi- sage), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Cérambycins, établi par Newmann {Entomol. Magaz. of Jardine, V, 171) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. ephippiger de l'auteur. (C.) TRICHERA, bot. pu. — Le genre établi sous ce nom par Schrader forme aujourd'hui un sous-genre des Knautia Coult., famille des Dipsacées, tribu des Scabiosées. (D. G.) *TRICIIETRA (Gptf, poil; ^rpov, ven- tre), ins. — M. White (tn Grey, Journ. of the Exp. of Disc, in Northwest and Western Auslralia, 1841) désigne, sous cette déno- mination, un genre de Lépidoptères noctur- nes de la tribu des Chélonides, voisin du genre Arcturus. Voy. ce mot. (E. D.) *TRICHIA (0PÎ|, rptxoï, poil), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes, du groupe des Hélices, établi par Hartmann {Erd und Siïssw Gast., 1840). (E. Ba.) TRICI1IACÉS. bot. en. — Voy. mycologie. *TRICIIIADES. Trichiadœ. ins.— Groupe ou tribu de Coléoptères pentamères, établi par Bnrmeister, adopté par Schaum , et dans lequel rentrent les genres ci-après : îa'grus, Inca, Incala, Osmodenna, Plalygc- nia, Cœlocratus, Gnorimus, Myoderma, Age- nius, Claslocnemis , Slringophorus , Slegop- lerus, Eriopeltasles, Trichius, Trigonopeltas- tes. (C.) TRICniE. Trichius (9p«Ç, Tp«xo«f poil). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par Fabricius {Syslema Eleulheratorum If, 130) et dans lequel les auteurs modernes ne comprennent que sept espèces: trois d'Eu- rope, trois des États-Unis, et une de Sibérie. Le type est le T. fascia'us Linné {Scara bœus). On le trouve, mais rarement, aux environs de Paris. (C.) TRICIIILIE. Trichilia. bot. pu. — Genre de la famille des Méliacées, tribu des Tri- chiliées , à laquelle il donne son nom , créé par Linné {Gênera, n. 528), auquel appar- tiennent des arbres et des arbrisseaux indi- gènes des parties intertropicales de l'Amé- rique, plus rarement de l'Afrique ; à feuilles pennées avec foliole impaire ; à fleurs pani- culées. On en connaît dix-huit ou vingt es- pèces. Le Trichilia cathartica Mart., espèce du Brésil, est une plante d'une amertume très forte, que les Brésiliens emploient contre les fièvres intermittentes, les maladies lympha- tiques, etc. Quelques anciennes espèces de Trichilies sont devenues les types de genres nouveaux. Ainsi le Trichilia moschata Swartz, espèce des Antilles très remarquable par l'odeur de musc qu'exhalent toutes ses parties, et qui lui a valu le nom vulgaire de Bois de musc, a servi de base au genre Moschoxylum A. Juss. Ainsi encore le Trichilia glandulosa Smith a été érigé en genre distinct et séparé par M. A. Jussieu, sous le nom générique de Synoum. (D. G.) TRICHILIÉES. bot. pu. — F. méliacées. TRICHINA (GpiÇ, cheveu), helm.— M. Ri- chard Ovven,dans les Proceedings et dans les Transactions de la Société zoologique de Lon- dres, a fait connaître, sous le nom de Tri- china spiralis, de très petits Vers trouvés parasites dans l'espèce humaine et qui sont répandus en très grande abondance dans les muscles de certains sujets. Ces petits Vers, qui ont tout au plus 1 millimètre de long, sont enfermés dans de petites capsules ou kystes blanchâtres qui les font aisément re- connaître. Leur forme est celle des Entozoai- res nématoïdes, mais on ne leur connaît pas d'organe de reproduction. Aussi les na- turalistes sont-ils fort indécis encore sur la véritable nature de ces petits Helminthes. Des opinions diverses et parfois assez bi- zarres, il faut bien l'avouer, ont été succes- sivement émises à leur égard. Voici une partie des observations recueil- lies par M. Owen : « Le cadavre d'un Italien, âgé de cinquante ans et mort à l'hôpital de Saint-Barthélémy, fut apporté dans l'amphithéâtre. M. Paget, élève intelligent, s'aperçut que les muscles, 61S TRI TRI rouverts de petites taches blanchâtres, of- fraient une apparence tout à fait insolite, à ses yeui, du moins; car une semblable ap- parence avait été plusieurs fois constatée, dans les précédentes saisons anatomiques, par mon ami M. Wormald, démonstrateur pour les dissections, et n'avait jamais été attribuée par lui qu'à de légers dépôts de substance crétacée. » L'existence de ces granulations ne fut pas seulement observée par M. Paget; elle le fut encore par MM. Brown et John Ben- nett, ses camarades. » J'examinai les kystes granuleux à l'aide d'un microscope; la transparence de leurs parois me permit de reconnaître avec certi- tude qu'ils contenaient un petit Ver roulé sur lui-même. Répandus entre les fibres musculaires, ils adhéraient intimement, par leur surface externe entière et surtout par leurs extrémités , au tissu cellulaire voisin. Suivant les indications du micromètre, ils ont, la plupart, ^ de pouce en longueur et 777 de pouceen largeur; leurs dimensions peuvent, au reste, varier comme leur forme et leur structure. Ils sont formés, en géné- ral, de lamelles celluleuses, superposées, qu'encroûtent légèrement des sels calcaires, de telle sorte qu'ils résistent à l'action des instruments, et qu'ils se brisent quand on les comprime, en faisant éprouver aux doigts une sensation particulière de rudesse et dâ- preté. Leur encroûtement considérable est une exception assez commune. Presque tou- jours il coïncide avec la mort des Helminthes dont les traces , au milieu de ces kystes os- sifiés, sont quelquefois obscures ou même tout à fait nulles. » Ce petit Ver, dans chaque kyste, est or- dinairement roulé sur lui-même de manière à constituer deux spirales ou deux spirales et demie. Cylindrique et filiforme, il occupe en longueur, lorsqu'il est étendu, un espace ('e ii a rs de pouce. Il n'a guère que y^ à ïoT de pouce en diamètre. » C'est en vain qu'on le plonge dans une infusion colorée, il est impossible de faire ressortir la forme de l'appareil digestif. Je n'ai donc pu reconnaître aucun signe de structure polygaslrique, malgré l'extrême ressemblance que cet Helminthe présente d'ailleurs avec les animalcules de ce nom. Sa diauhanéiié est telle qu'on peut révo quer en doute l'absence de tubes organi- ques et séminaux, ainsi que l'absence dei autres particularités qui distinguent la struc- ture complexe des Filaires, des Ascarides et de tous les Entozoaires nématoïdes. » Cet Helminthe doit être, selon moi, rap- proché des Vibrions de Millier dont M. Eh- renberg a réparti les espèces connues dans les genres Vibrio, Spirillum et Baclerium ; il peut, ainsi que leCercaire séminal (Zoo- sperme), être mis au nombre des animaux inférieurs, parasites des animaux vivants. » Quinze jours après l'autopsie du sujet dont l'histoire vient d'être faite, un autre sujet, atteint de la même maladie, fut ap- porté dans la salle. Le docteur Paget qui avait, le premier, remarqué l'existence des parasites nouveaux sur l'Italien, me com- muniqua la note suivante. « Le second ca- wdavre, dit-il, est celui d'une pauvre Irlan » daise confiée pendant six semaines aux soins » de M. Laurence. Cette femme était morte » dans un état de maigreur extrême déter- » miné par un large ulcère gangreneux situé »> immédiatement au-dessus du genou, et » laissant à découvert une portion considé- » rable de la tête du tibia. Elle avait éprouvé » une violente diarrhée symptomatique et des » vomissements opiniâtres. » Un autre exemple du Trkhina spiralis s'est rencontré à l'amphithéâtre de l'hôpital de Saint Barthélémy sur le cadavre d'un homme. Le nombre de ces Helminthes était encore plus considérable que dans les cas rapportés précédemment; ils occupaient les muscles volontaires du tronc. Les kystes dans lesquels ils étaient renfermés étaient remarquables par une très grande transpa- rence, de telle sorte qu'à la simple vue, la présence de l'Entozoaire pouvait être consta- tée. On y a trouvé un moins grand nombre de kystes vides, en d'autres termes, privés de Trkhina spiralis ; enfin les parasites étaient doués d'une vitalité plus prononcée que les individus étudiés naguère. On n'a pu y dis- ! .liguer aucune apparence de canal alimen- taire. On n'a pas, que nous sachions, observé les Trkhina, dans les amphithéâtres ana o- miques, en France; mais M. Henlea eu, en Allemagne, l'occasion de les étudier. D'api es M. Dujardin , tout porterait à croire que ies Irichina pont les jeunes de quelque autre TRI espèce de Nématoïdes,qui se sont ainsi déve- loppés dans des kystes, comme le Filaria Piscium, etc. ; mais, ainsi qu'il l'a fait re- marquer, il resterait à savoir quelle espèce ils doivent représenter plus tard, et surtout s'ils proviennent eux-mêmes de cette espèce, ou, ajoute-t-il, s'ils se sont produits sponta- nétnent ; car, dans l'opinion de notre savant collaborateur, l'apparition de ces Trichina est encore un des plus puissants arguments en faveur de la génération spontanée de certasns Helminthes. MM. Valentin, Bischoff, Farre, Kobelt, se sont plus récemment occupés du Trichina spiraîis (Microscopical Journal, etc.). M. Siebold a décrit des Vers assez sembla- bles au Trichina spiraîis trouvés par lui dans les kystes du péritofloe, chez divers Mammi- fères et Oiseaux, ainsi que chez le Lézard gris. M. Dujardin indique, sous le nom de Trichina inflexa, un Nématoïde formant un amas compacte blanc dans l'abdomen d'un jeune Mullus de la Méditerranée. (P. G.) ♦TRICHINA (Tpi'x'vo,-, tissu de poils), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Hybotides, créé par Meigen (Sysl. Beschr. , VI, 1830) aux dépens du genre Hybos, et que l'on y réunit généralement. (E.D.) TRICHIME. Trichinium {zpix^iov, objet fait de poils), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Amarantacées, tribu des Aehyran- thées , établi par M. Rob. Brown ( Prodrom. fl. Nov.-HolL, p. 414) sur des plantes her- bacées, annuelles ou vivaces, toutes propres à la Nouvelle-Hollande. Son nom est tiré de ce que le périanthe de ses fleurs est cou- vert de poils d'abord appliqués , ensuite étalés. (D. G.) ♦TRICeiNUS ( 6piÇ, rPiXk-, poil), Kirby ( loological Journal), ins. — Synonyme de Trichius Fabricius. (C.) TRICHIOCAMPLS. ins. — Genre de la famille des Tenthrédides , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Hartig sur une espèce indigène. (Bl.) TRICHIOSOMA. ins. — Genre de la fa- mille des Tenthrédides , groupe des Cimbi- eites, établi par Leach, aux dépens du genre Cimbex , sur les espèces dont les antennes ont cinq articles distincts avant la massue, celie ri étant tri-articulée. Le type de cette T. m. TIU 649 division est le Cimbex lucorum ( Tenlhredo lucorum Lin.). (Bl.) TRIGIIIS (tPiXÎç, poil), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Carabi- ques troncatipenues, fondé par Klug (Ehren- berg'ssymb.phys., decas. 3, pi. 21, fig. 9) sur deux espèces de Nubie, les T. pallida et maculata. (C.) *TRICniURA ( Qpt , poil ; oùPà, queue). ins. — Stephens {Cat., g. 51, 1829) a créé, sous le nom de Trichiura, un genre de Lé- pidoptères nocturnes, de la tribu des Bom- bycites. Les deux espèces placées dans ce genre sont les T. cratœgi Lin. , qui se trouve dans presque toute l'Europe; et le T. ilicis de l'Espagne méridionale, découvert assez récemment par M. Rambur. (E. D.) TRICHIURE. Trichiurus ( tPiXÎov, poil; oùpà, queue), poiss. — Ce nom générique , qui signifie queue en poil, a été donné par Linné à des Poissons scombéroïdes , voisins des Lépidopes; ils ressemblent à de beaux rubans d'argent. Appelé Lepturus par Artedi, et Gymnogaster par Gronovius, ce genre a été placé par Klein parmi les Enchelyopus. On en connaît trois espèces : la première , des parties chaudes de l'Atlantique (Trichiu- rus Lepturus), traverse la mer; les deux au- tres , des côtes de l'Asie méridionale et orientale, Trich. Haumela et Savaia. (E. Ba.) TRICHIURIS. (0p«$, cheveux ; ovpSt , queue), helm. — Nom donné par Rœderer et Wagler au Ver de l'homme que Rudolphi a nommé Trichocéphale. (P. G.) TRICHIXOS. ois. — Genre établi par M. Lesson {Revue zool., 1839, p. 167) sur un oiseau voisin des Turdoïdes. La seulo espèce que renferme ce petit genre a été nommée par M. Lesson Tr. Pyrropygu» On la trouve à Sumatra. (Z. G.) TRICHLIS. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Haller rentre, comme sy- nonyme, en partie dans le genre Mollugo Lin. de la famille des Portulacées, en par- tie dans le genre Polycarpon Loefl. de la famille des Paronychiées. (D. G.) TRICIIOA. Trichoa. bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées, sous-ordre des Ménispermées, formé par Persoon (En- chirid., vol. II, p. 634) pour de3 arbrisseaux grimpants, à fleurs dioïques, de l'Amérique tropicale. L'auteur du genre en avait dé- •2 6jO TRI crit deux espèces , auxquelles M. Enfi- cher en a ajouté plus récemment une troi- sième. (D. G.) TRICIIOCARPUS (OpU, im^, poil; xoipiroç, fruit), bot. ph. — Schreber a pro- posé sous ce nom un genre qui rentre dans la famille des Tiliacées, sous-ordre des vraies Tiliacées , qui n'a pas été adopté et qui revient à YAblania Aubl. (D. G.) *TRICHOCEI\TR£. Trichocentrum (GpU, Tpt^oç, poil;x/vTpov, centre). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, formé par MM. Poeppig et Endlicher (Nov. gênera et spec, vol. II, p. 11, tab. 115) pour une plante épiphyte et sans bulbes, à grandes et belles fleurs , qui croît dans le Pérou. (0. G.) TRICHOCÉPHALE . Trichocephalus (9P£, cheveux; xef*l$, tête), helm. — Genre de Vers nématoïdes , dont une espèce (Tricho- cephalus dispar) vit fréquemment parasite de l'espèce humaine. On reconnaît les Trichocéphales à leur corps très allongé et divisible en deux par- ties : l'une antérieure, plus longue, fine comme un cheveu et contenant seulement la bouche et l'œsophage; l'autre, posté- rieure , plus renflée , enroulée en spi- rale et renfermant l'intestin proprement dit, ainsi que les organes génitaux. L'anus est à l'extrémité de cette seconde partie, qui finit en pointe obtuse; le sexe mâle porte un spicuïe simple, tubuleux , entouré par une gaîne renflée ou vésiculaire, de forme variable, et placée près de l'extrémité pos- térieure. La femelle a un ovaire simple , replié dans la partie postérieure et terminé par un oviducte charnu, qui s'ouvre au point de jonction des deux parties du corps. Les œufs sont oblongs, revêtus d'une coque désistante qui se prolonge en un goulot court à leurs deux extrémités. Le Trichocephalus dispar a été décrit pour la première fois par Morgagni. Il ha- bite le haut du gros intestin , et particuliè- rement le cœcum. On le trouve dans beau- coup de sujets , et quelquefois il est extrê- mement nombreux. Rœderer et Wagler, qui l'avaient observé dans divers in- dividus morts à Gœttingue de la maladie qu'ils ont décrite sous le nom de Morbus mucosus (fièvre typhoïde des médecins de Paris)j lui avaient donné le nom de Trichiu- TRI ris. Ils regardaient, mais bien à tort, le Tnchiuris ou Trichocephalus dispar, comme une production de cette maladie. Il n'en est pas non plus la cause, ainsi qu'on l'a quelquefois pensé. M. Creplin croit que le Trichocephalus dispar est la même espèce que l'on retrouve dans le Sanglier et le Cochon. Le mâle a 0,027 de longueur environ , et la femelle 0,034 à 0,050. Le Trichocéphale de l'homme est commun en France. Nous l'avons observé à Paris et à Montpellier; M. Dujardin l'a vu fréquemment à Rennes. On l'a trouvé chez des individus de plusieurs autres localités. Sa présence a été constatée dans d'autres parties de l'Europe. M. Busk (Micr. journ., 1841) et M. Dujardin ont décrit cette espèce avec plus de soin qu'on ne l'avait fait. Daniel Cooper rapporte , dans son Mi- croscopic journal, t. II, p. 94, le fait sui- vant d'un Trichocéphale, qu'il considère comme le Trichocephalus affinis, et qui fut tiré de l'amygdale d'un homme. « A l'autopsie de James Flack, 6olda.t au 75e régiment , mort à l'hôpital de Fort- Pitt , à Chatham , un Entozoaire fut trouvé sous la muqueuse dans la substance de l'a- mygdale gauche , laquelle était considéra- blement tuméfiée et atteinte de gangrène. Cette espèce, décrite d'abord par Rudolphi, n'avait pas encore été trouvée chez l'homme. Le microscope a montré que l'exemplaire observé était une femelle. On le conserve au musée de Fort-Pitt. » Le Trichocephalus affinis vit habituelle- ment dans les Ruminants; on le trouve dans le Bœuf, le Mouton , et dans des es- pèces appartenant aux genres Cerf et An- tilope. Les autres Trichocéphales connus sont les suivants : Tr. palœformis , des Singes; Tr. depressiusculus, des Renards; Tr. nodosus , des Rats et des Campagnols ; Tr. contorius, de l'Oryctère; Tr. unguiculatus , des liè- vres et du Souslick; TV. gracilis, de l'A- gouti ; Tr. crenatus , du Cochon ; Tr, mi- nutus, de la Sarigue cayopolline, et quel- ques autres Trichocéphales indéterminés, provenant du Chameau et du Makis mon- gos. (P. G.) TRICHOCEPHALUS (0pS|, qpxfc Peilî xcyatâ, tête), bot. ph. — Ce genre de M. Ad. Brongniartest rapporté comme synonyme au TRI TRI 651 genre Walpersia Reissek, de la famille des Rhamuées. (D. G.) ♦TRICHOCÈRE. Trichocera (GPt$, poil ; xi'pa; , corne), crust. — M. Debaan, dans la Faune du Japon, désigne sous ce nom un nouveau genre de Crustacés bracbyures, qui appartient à la famille des Oxystomes et à la tribu des Corystieus. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre , le Tricho- cera gibbosula, Debaan, Faune du Japon , Crust., p. 16, pi. 2, flg. 5. Cette espèce est remarquable en ce que les organes de la locomotion et surtout ses antennes sont re- vêtus de poils assez allongés et peu serrés; elle a pour patrie les mers du Japon. (ll.L. ) TRICHOCÈRE. Trichocera (0PcÇ, poil; x/pa; , antenne), ins. — Meigen(in Illig. Mag., 1803) a créé sous ce nom un genre de l'ordre des Diptères , famille des Tipu- laires, tribu des Tipulaires terricoles. On connaît quatre espèces européennes de ce genre ; elles se trouvent communément sur les murs, dans les maisons, même en hiver : nous citeronsles T. hyemalisDeGéery Meig., et T. regelationis Linné, Meig. que Ton prend souvent à Paris. (E.D.) TRICHOCÈRE. Trichoceros ( 0P poil; xt'paq , corne), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par M. Kunth {in Humb. et BonpI., Nov. gen. et spec, vol. I, p. 337, lab. 67) pour une plante du Pérou, décrite d'abord par MM. Humbolt et Bonpland sous le nom d'Epidendrum anlenniferum, et qui est devenue le Trichoceros antennifer Kunth. Les Péruviens la nomment Flor de Mos- quito. On en connaît aujourd'hui deux autres espèces. (D. G.) TRICHOCHLOA (9,,;?, tP«Xo's, poil; x/o«, Gramen). bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Trinius rentre comme syno- nyme dans le genre Muhlenbergia Schreb., de la famille des Graminées , tribu des Agrostidées. (D. G.) TRICIIOCLADE. Trichocladus ( 0PÏÇ , TPoç, ioigt). crdst. — Ce genre, de l'ordre des Décapodes brachyures, établi par Latreille, et qui est adopté par tous les carcinologistes , est rangé par M. Milne Ed- wards dans sa famille des Catométopes et dans sa tribu des Thelpheusiens. Il ne se compose que d'une espèce , qui établit le passage entre les genres Thelpheusa, Boscia, et ceux de la tribu» «les Grapsoïdiens : c'est le Trichodactyle carré, Trichodactylus quadra- tus, Lat. , Coll. du Mus. ; Edw. , Hist. nat. des Crust., t. II, p. 16, n- 1. Cette espèce habite le Brésil. (H. L.) TRICnODACTYLE. Trichodactylus (ePiÇ, cheveu; ?pws> Poi,î ^0,'°«» saleté visqueuse), bot. cr.' — (Phycées.) Nous avons décrit au n. 72 de notre quatrième Centurie { Ann. se. nat., décembre 1843), une Algue de la mer Rouge à laquelle nous avons imposé le nom de Batrachospermum Requienii. C'est cette même plante que M. Kûtzing (Bot. Zeit. 1847, p. 53) a prise pour le type de ce nouveau genre dont nous allons donner, d'après lui, les caractères; car, pour nous, nous devons confesser que nous n'avons pu trouver aucune particula- rité organique capable de motiver l'érection d'un genre. Voici en tout cas sur quoi le professeur de Nordhausen fonde le sien : Fronde gélatineuse, filiforme, rameuse, dont la couche médullaire ou l'axe est com- posé de filaments longitudinaux nombreux, très déliés, hyalins, contournés en spire, allant en grossissant vers le sommet où ils deviennent moniliformes et portent la fruc- tification. Celle-ci consiste en spores fort petites, réunies en glomérules fisés dans l'aisselle des fibres corticales. Une seule espèce compose ce genre. Elle est remar- quable par sa couleur porracée et son en- croûtement calcaire. (G. M.) *TRIC1I0GL0SSE. Trichoglossus. ois. — Genre de la famille des Perroquets, fondé par Vigors et Horsfield sur le Psittacus hœ- matodes Linn. (Z. G.) TRICHOGLOTTIDE. Trichoglottis (ôplç, TP'X°'s> P°*'î T^taavx OU ylvâO = ; , mandibule), ins. — Genre de Coléoptère? pentamères , tribu des Carabiques troncaii- pennes, créé par Latreille ( Règ. an. de Cuv., 4374), et qui ne se compose que de trois espèces, originaires du Brésil, de la Co- lombie et de Cayenne. Le type est le T. marginipcnnis Lap. (C.) ♦TRICHOGOME. Trichogonia (8PiÇ, rpt- X&i, poil; ycm'a, angle), bot. ph.— Genre de la famille des Composées, tribu des Eupato- riacées, établi par M. Gardner ( in Hooker Journal of Bolan., vol . V, 1 846, p. 459) pour des plantes herbacées ou sous-fructescentes du Brésil et de l'Amérique septentrionale, dont DeCaVlolle faisait une simple section des Kuhnia {Prodrom., vol. V, p. 126). M. Gardner en décrit trois espèces, parmi lesquelles nous citerons le Trichogonia cam- pestris Gardn., du Brésil. (D. G.) ♦TRICIIOGRAMMA. ins— Genre de la famille des Cbalcidides , groupe des Eulo- phites, de l'ordre des Hyménoptères, établi J par Westwood (Lond and Edinb. philos. Mag., t. II, p. 144 ) sur une seule espèce indigène (7\ evanescens Westw.). (Bl.) *TRlCllOG\\E.T>ïr,hogyne ffipU, *P«x*5' poil; yw»j', femme ou femelle, pour pistil). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées , division des Antennariées , formé par M. Lessing ( m Linnœa, vol. VI, p. 231 ) par la réunion de diverses plantes décrites auparavant comme des Slœbe , Seriphium et Gnaphalium. Ce sont de petits sous-arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, ou des herbes de la ré- gion méditerranéenne, celles-ci correspon- dant au genre Jfloga de Cassini. D. G. *TRICI101DÉES. Trichoidca{OçM, poil). cbust. — M. Dehaan, dans la Faune du Ja- pon, désigne sous ce nom une famille de la section des Décapodes anomoures , qui ne renferme qu'un seul genre : c'est celui des Trichies, Trichia. Voy. ce nom. (H. L.) *TRICHOL/ENA (Qp^,TptXo';, poil; 17,- »o;, laine), bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Schrader ( in Schult. Manlis. , vol. II, p. 163) rentre comme synonyme dans le gpare Saccharum Lin., de la famille des Graminées. (D. G.) TRICIIOLECOMILYI (Opï£, xptX5it poil ; )fxo,-, écusson ). bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Gastéromy- cètcs de Tries, sous-ordre des Trichoderma- cés, tribu des Trichodermés du même au- teur; delà division des Basidiosporés-Ento- basides, tribu des Coniogastres, section des Myrothéciés, dans la classification mycolo- gique de M. Léveillé; créé par M. Corda. *TRICIIOLÉPIDE. Tricholepis ( OpiÇ # TptXoÇ,poiI; h-nl:, écaille), bot. ph. — G. de la famille des Composées, tribu des Cynarées, établi par De Candolle ( in Guillem. Arch. de Bot., vol. II, p. 331 ; Prodrom., vol. VI, p. 563) pour des plantes herbacées, inermes, des Indes orientales; à fleurs blanc-jaunâtre ou rougeâtres, en capitules multiflores, en- tourés d'un involucre dont les écailles très nombreuses, linéaires-sétacées, ressemblent à des crins à leur extrémité; de là est venu le nom du genre. On en connaît cinq es- pèces. (D. G.) *TmCHOLOME. Tricholoma[Qp\Z,zptx6s, poil ; >ôjy.a, frange), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, sous-ordre des Rhinanthidées, tribu des Sibthorpiées , forjné par M. Bentham (m DC. Prodrom. , /ol. X, p. 426) pour une très petite herbe annuelle, radicante, de la Nouvelle-Zélande, qu'il a nommée Tricholoma elatinoides. Ce genre est intermédiaire entre les genres Glossostigma et Limosella. (D. G.) TRICUOMANE. Trichomanes (ÔpiÇ, tPi. Xoç, poil, cheveu; p.*vt'a, manie), bot. cr. — Genre de la famille des Fougères-Hymé- nophyllées, établi par Linné {Gen. plant., n" 1181), mais qui a subi des modifications et des retranchements depuis sa création. 11 est formé d'espèces délicates, à rhizome rampant, dont les frondes sont lobées, pen- nées ou décomposées. Leurs sporanges sont portés immédiatement sur une sorte de columelle formée par une nervure de la fronde fortement prolongée au-delà du bord, et qui s'élève même beaucoup au-delà de cette sorte d'épi; celui-ci est placé dans une cavité en forme de coupe formée par un indusie continu à la fronde. Les nom- breuses espèces de Trichomanes habitent les contrées intertropicales, surtout l'Amé- rique, ainsi que l'hémisphère austral. Une seule arrive en Europe; on la trouve en Irlande. (M.) 656 TRI TRI *TRICHOMANITES. bot. foss.— Voyez VÉGÉTAUX FOSSILES. * TRICHOMYIA (6pïÇ, poil ; p.vî«, mou- che). Ins. — M. Haliday ( in Curtis Guide, 2e édit. , 1838 ) indique sous cette dénomi- nation un genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipulaires , tribu des Tipulaires gallicoles , très voisin de celui des Psychoda si Ton ne doit même l'y réunir. (E. D.) TRICHONÈME. Trichonema (0pi$, rp.- xoç, poil ; v3p.a, filet), bot. ph. — Genre de la famille des Iridées , formé par Ker ( in Annals of Botany, vol. I, p. 222) pour des espèces à'Ixia , plantes propres au cap de Bonne-Espérance, une d'entre elles à la ré- gion méditerranéenne, toutes de petites di- mensions , à rhizome bulbeux tubéreux , à fleur solitaire, enveloppée en partie par une spathe diphylle. Le Tricbonème bdlbocode, Trichonema Bulbocodium Bot. Mag. (Ixia BulbocodiumUn.), est une jolie plante, fort délicate, du midi de l'Europe, qu'on trouve dans nos départements méditerranéens, et qui remonte jusqu'en Bretagne, et même en Normandie. Maratti avait créé pour elle le genre Romulea, qui n'a pas été adopté. On la cultive dans les jardins, comme plante d'ornement, à cause de ses jolies fleurs, dont la couleur varie beaucoup. (D. G.) TR1CHONISQUE. Trichoniscus (BP\S , poil; èvc'cjxoç , ânon ). crust. — C'est un genre de l'ordre des Isopodes , établi par M. Brandt et rangé par M. Milne Edwards dans la famille des Cloportides et dans la tribu des Cloportides terrestres. L'espèce type de ce genre est le Trichoniscus pusillus Brandt. J'ai donné le nom de T. flavescens à une autre espèce qui se plaît sous les pierres situées près de la mer, dans les envi- rons de l'ancienne et nouvelle Calle. (H. L.) TRICHONOTE. Trichonotus ( Tpix?ov , poil; vwtoç , dos), poiss. — Genre de Pois- sons gobioïdes dont on ne connaît qu'une espèce et même qu'un seul individu, con- servé dans le cabinet de l'Université de Ber- lin. C'est sur cet échantillon que Bloch a établi ce genre, qui ressemble à des Callio- nymes dont le corps serait très allongé , et d^nt la dorsale unique et l'anale aurait une longueur proportionnée. Les deux premiers rayons de la dorsale, prolongés en longues soies, représentent la première dorsale des CAHionyiaes, et ont suggéré le nom géné- rique et spécifique, Trichonotus seligerusy Bl. (E. Ba.) TRICHONOTE. Trichonotus (0pï|, tPc- X°'ç, poil; vwtoç, dos), ins.— Genre de Co- léoptères pentamères, tribu des Scarabéides coprophages, fondé par Mulsant {Hist. nat. des Col. de Fr. Lamellic.,?. 294) sur VApho- dius Scrofa F. Espèce qui se trouve aux environs de Paris vers la fin de l'hiver dans les bouses desséchées. (C.) TRICHOON. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Roth, pour une espèce de Roseau, n'a été adopté que par quelques botanistes. 11 est généralement rattaché comme synonyme aux 4nmdo Lin., famille des Graminées. (D. G.) TRICHOPE. Trichopus ( 6piÇ , poil; ttoïïç , pied ). crust. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la fa- mille des Catométopes, de la tribu desGrap- soïdiens , établi par M. Dehaan aux dépens des Grapsus des anciens auteurs. On ne connaît qu'une seule espèce, qui est le Tri- chope lettré, Trichopus (Crapsus) litteratus Fabr., Herbst. , pi. xlviii, fig. 4. Cette es- pèce a été rencontrée dans les mers du Japon. (H. L.) TRICHOPÉTALE. Trichopetalum (6pi$f TP'X°5 > P°'l > 7rtTa^0V » pétale), bot. ph. — Genre de la famille desLiliacées, sous-ordre des Asphodélées , tribu des Anthéricéas , établi par M. Lindley ( in Botan. Regist.t tab. 1535) pour des plantes herbacées, du Chili, à racines fasciculées charnues; à fleurs blanches, verdâtres en dehors, dont le pé- rianthe a ses trois divisions internes fran- gées; d'où est venu le nom générique. Ce genre est voisin du Thysanotus Rob. Br. On en connaît deux espèces. (D. G.) TRICHOPHIA, Mannerheim (Brachely- tus 73). ins. — Voy. trichophius. (C.) TRICHOPHORE. Trichophorus (Qp\Z, rpcxo;, poil; cpopb5, qui porte), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, établi par Serville {Ann. de la Soc. ent. de Fr., 3,17) , et dans lequel ren- trent six espèces de l'Amérique équinoxiale. Le type est le Stenocorus lippus Gr. (C.) TRICHOPHORUM Pers. (8pU, *p'X°'«» poil ;

poil; ttovç, pied), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Sphœriodites , fondé par M. Brullé ( Hist. nat. des Ins., V, 295) sur une espèce de Madagascar à laquelle l'auteur a donné le nom de 7'. Cassidœformis. (C.) TRICIIOPODE. Trichopus, Trichopoâus (rv/'ov, poil; ttoj;, pied), poiss. — L'espèce unique sur laquelle est fondé ce genre, n'appartient ni aux Sparoïdes , comme le voulait Kœlreuter, ni aux Labroïdes, comme le pensa Pallas; c'est un Poisson de la fa- mille des Phnrhyngiens labyrinthiforrnes , qui ne diffère guère des Osphromènes que par un chanfrein plus convexe et une dor- lale moins longue. Le premier rayon mou T. XII. des ventrales est très allongé, caractère quo rappellent les noms générique et spécifique, Trichopus tricoplerus Lacép. Les individus répandus dans divers cabinets viennent de Java et des Moluques, et il n'est nullement certain que ce soit un genre de Poissons marins. C'est à ce même genre que Bloch attribua le nom de Trichogaslcr. Le Tki- chopodementonmf.r de Lacépède paraît n'être autre qu'un Gourami mal dessiné. Le Tri- chopode arabique de Shaw est une Girelle. (E. Ba.) *TRÏCnOPODE. Trichopoda (9Pc$, poil; •rcoSç, pied), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , tribu des Muscides, créé par Latreille (Règ. anim. de Cuv., V, 1829) pour une espèce propre à l'Amérique méridionale (T./brmosa Wied., Latr., Macq.). (E. D.) TRICIIOPODE. Trichopodium ( 6PÏ£ , poil; woûç, pied), bot. ph. — Genre impar- faitement connu , rangé à la suite de la fa- mille des Aristolochiées, établi par M. Lind- ley (Botan. Regist., tab. 1543) pour des plantes herbacées, des Indes orientales, à fleurs unisexuelles et très probablement dioïques , dont les femelles ont seules été décrites. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles nous citerons le Trichopodium cor- datum. (D. G.) TRICHOPODUS. poiss. — Nom géné- rique latin des Trichopodes. (E. Ba.) *TRICHOPROSOPUS (9P!$, poil ; irpfo. wirov, aspect), ins. — M. Macquart ( Dipt. exot., 1843) indique sous ce nom un genre de l'ordre des Diptères , de la famille des Athéricères, tribu des Muscides. (E.D.) *TRICnOPSIDEA (0pJÇ, poil ; poil» cheveu; mt^c, fougère), bot. cr. — Genre de la Camille des Fougères- Polypodiacées, sous-ordre des Cyathéacées, proposé par M. Presl (Pteridog., p. 58, tab. I, fig. 10) pour des Fougères arborescentes des régions chaudes du globe. M. Endlicher (Gen. plant., n° 652) le réunit aux Alsophila Rob. Br., parmi lesquels il constitue , pour lui, une simple section. (M.) *TRICH0PTER1E. Trickopterya (0fî|, T.otX°5, poil; 7rT£pov, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chlo- ridées, formé par M. Nées d'Esenbeck (m Lindley Natur. System., édit. 2, p. 449, n" 80) pour une Graminée du cap de Bonne- Espérance , incomplètement connue , dont les épillets sont portés sur des pédicules barbus au-dessous d'eux. Cette plante est le Trichopterya Dregeana Nées. (D.G.) *TRICHOPTERYX (9Pi£, TptXo;, poil; Trr/pyÇ, aile), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Ptiliniens, établi par Kirby, et composé de 33 espèces microsco- piques appartenant toutes à l'Europe, et divisé en deux groupes : corps ovale ou corps de forme carrée. Dans le 1er rentre le T. fascicularis Hst., et dans le 2e le T. fuscicola Allibert. (C.) *TRICHOPTERYX (6P^, poil; WPvÇ, aile), ins. — Genre de Lépidoptères noctur- nes, de la tribu des Phalénides, voisin des Geometra, proposé par Hubner {Cat., 1816), mais qui n'a pas été adopté parce qu'un genre qui porte le même nom avait été pré- cédemment créé dans l'ordre des Coléoptè- res. (E. D.) *TRICHOPUS. poiss. — Equivalent de Trichopodus. (E . Ba . ) TRICHOPUS ( Gp«£, tPix°s, poil; «ovç , •noSoç, pied), bot. ph. — Genre proposé par Gaertner, et qui correspond au Trichopo- dium Lindl., dont il est synonyme. (D.G.) TRICHOPYGUS (9P1£, Tpix°ç, poil ; P0'' » «VV'P» «veJpoç, homme ou mâle, pour étamine). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Asclépiadées , tribu des Pergula- riées, formé par M. Decaisne (in DC. Prodr., vol. VIII , p. 625 ) pour un arbrisseau de lîle Bourbon, voluble et très glabre, très voisin des Gymnema Rob. Br. , mais s'en distinguant par son gynostège nu, par l'ap- pendice de ses anthères déchirées. Cette espèce encore unique est le Trichosandra BorbonicaDne. (D.G.) TRICHOSANTHE. Trichosanthes ( QPï£, tP1X°î» poil ; avGoç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées , sous-ordre desCucurbilées, créé par Linné (Gen. plant., n° 1476) pour des plantes herbacées, an- nuelles ou vivaces, grimpantes au moyen de vrilles, spontanées dans les parties tro- picales de l'Asie et de l'Amérique ; à feuilles alternes, entières ou lobées-palmées; à fleurs monoïques, plus rarement dioïques, présen- tant, les mâles, un calice quinquéfide, cam- panule un peu en massue; une corolle pé- rigyne, divisée profondément en cinq lobes entiers ou bifides, frangés-ciliés , qui ont valu au genre le nom qu'il porte; cinq éta- mines, à filets soudés en trois faisceaux, à anthères extrorses, soudées, et dont les loges sont longitudinales, flexueuses: les femel- les, un calice à tube adhérent, oblong ou ovoïde, à limbe libre, quinquédenté; une corolle semblable à celle des fleurs mâles ; un ovaire adhérent, à trois loges qui ren- ferment de nombreux ovules fixés à des pla- centaires pariétaux , tout contre les cloisons; un style trifide, terminé par trois stigmates oblongs subulés. Le fruit de ces plantes est une baie pulpeuse , oblongue ou presque globuleuse , polysperme. — On connaît au- jourd'hui au moins 25 espèces de Trichos- anthes, parmi lesquelles l'une des plus connues est le Trichosanthe Serpent, Tri- chosanthes anguina Lin., plante annuelle, originaire de la Chine, mais qui a été pro- pagée par la culture dans d'autres parties de l'Asie tropicale et aux îles Mascareignes. Sa tige pentagonale, chargée de feuilles en cœur, trilobées , se soutient au moyen de très longues vrilles bifides. Elle est surtout remarquable parson fruit cylindracé-oblong, terminé par un long bec, qui ressemble as- sez à un serpent. Ces fruits, à moitié mûrs, se mangent comme nos Concombres. Le T. cucumerina Lin. est une espèce des Indes, dont le fruit, extrêmement amer, produit l'effet d'un purgatif et vomitif. Rheede dit que les habitants du Malabar emploient son TRI extrait qu'ils regardent comme le meilleur des stomachiques. (P. D.) ♦TRICHOSCELIS (6piÇ, poil ; «atM< , jambe), ins. — Genre de la famille des Ré- duviides , de l'ordre des Hémiptères, établi par Mil. Amyot et Serville ( Ins. hémipt., Suites à Buffon) aux dépens du genre Apio- merus. Le type est le Reduvius stollii Lepel. St-Farg. et Serv., espèce deCayenne. (Bl.) *TRICHOS*IE. Trichosma. bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Pleurothallées , formé par M. Lindley (in Botan. Regist., 1842, tab. 21) pour une plante épiphyte, sans bulbes, des Indes, qu'il avait décrite d'abord sous le nom de Cœlogyne coronaria, et qu'il a séparée en- suite en genre distinct d'après sa singulière anthère charnue , ses huit masses pollini- ques, etc., en lui donnant le nom de Tri- chosma suavis. (D. G.) *1RICH0S0MA (tPXc'cv, poil; <7^.«, corps), poiss. — Genre de Clupéoïdes(Sw., Classif., 1839). (G. B.) *TRICI10SOMA (0pÎÇ, poil ; iùu.a, corps), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Chélonides , créé par M. Rambur, adopté par MM. Boisduval {Icon., II, 1834) etDuponchel {Hist. des Lép. d'Eur.,el Cat., 1844). On indique trois espèces de ce genre : ce sont les T. corsicum Ramb. , de Corse ; T. bœticum Ramb., de l'Espagne méridionale, et T.parasitum Esp. , de Hongrie. (E. D.) TRICEIOSOME. Trichosoma (0pU , che- veu ; trois; xAct&ç , rameau), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Caulerpées , institué par M. Decaisne (Ann. se. nal., juin, 1812, 662 TRI TRI yag. 337 ) pour une Algue de la Nouvelle- Hollande, qui diffère du Caulerpa (voy. ce mot) par la disposition régulière et ternée des rameaux (rameuta) qui couvrent la fronde , et rappellent , selon l'auteur, ceux de certains Halirnèdes. (G. M.) *TRICLARIA. ois. — Genre fondé par Wagler, dans la famille des Perroquets, sur le Psitt, cyanogasler Pr. Max. (Z. G.) TRICLASITE (Tp£rç, trois; xMu, cliver ; qui se clive dans trois sens), min. — Substance de l'ordre des Silicates alumineux , décou- verte par Wahlmann, et décrite pour la pre- mière fois par Hausmann sous ce nom de Tri- clasite, à cause de son triple clivage. Hisin- ger, qui en a fait l'analyse, l'a désignée sous celui de Fahlunite, tiré du lieu principal où on la trouve; mais ce chimiste a réuni sous ce nom deux minéraux que Ton regarde généralement comme étant d'espèces diffé- rentes, malgré les rapports qu'ils ont l'un avec l'autre: d'une part, celui qu'il nomme Fthlunite tendre, et qui est la Triclasite d'Hausmann; de l'autre, celui qu'il appelle Fahlunite dure, et qui est une variété de Cordiérite. Tout semble indiquer que la Fahlunite tendre n'est qu'une épigénie de ce dernier minéral, comme beaucoup d'au- tres substances de forme et d'aspect sem- blables , telles que l'AspasioIithe , la Bons- dorffite, la Gieseckite, la Pinite, la Gigan- tolithe, la Chlorophyllite, la Weissite , la Praséolithe et l'Esmarkite. Cette opinion a été soutenue par plusieurs minéralogistes habiles, entre autres par MM. Dana et Hai- dinger. Voici les caractères que l'on assigne à la Triclasite, quand on la considère comme une espèce sut generis. Ce minéral est d'un aspect stéatiteux , d'un brun rougeâtre, ou d'un vert olive plus ou moins foncé , tendre , fusible , et donnant de l'eau par la calcination. Il se présente tantôt en cristaux prismatiques , ordinairement à six pans , dont les bords sont fréquemment arrondis, tantôt en mas- ses bacillaires ou amorphes, à cassure écail- Jeuse , semblables pour l'aspect à certaines variétés de Stéatite ou Serpentine. Dureté, 3 ; densité , 2,6. Sa détermination , sous les rapports cristallographique et chimique , laisse beaucoup à désirer. La plupart des auteurs font dériver ses cristaux d'un prisme droit à base rhombe d'environ 110°: et Brooke adopte, pour leur forme primitive, un prisme hexagonal régulier. Elle serait com- posée, suivant Hisinger, de: Silice, 46,70; Alumine, 26,73; oxydule de Fer, 5,01 ; Magnésie, 2,97; Eau, 13,50. Cette sub- stance est disséminée dans un Schiste tal- queux à Fahlun en Suède, dans la mine de Cuivre d'Erik-Matts, où se trouve pareille- ment la Fahlunite dure ou la Cordiérite, dont peut-être elle est originaire. (Del.) *TRICLICERAS. bot. ph.— Genre proposé par De Candolle (Plantes rares du Jardin de Genève, p. 56), qui revient comme synonyme au Worsmskioldia Thon n. etScbumac.,dela famille des Turnéracées. (D. G.) TRICLINIUM. bot. ph.— Genre proposé par Rafinesque, qui rentre comme synonyme dans les Sanicula Tournefort , de la famille des Ombellifères, tribu des Mulinées. (D.G.) TRICLINIUM(TPE?s,Tpi'a, trois; xllv-n, lit, réceptacle), bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Hyphomycètes de Link et de Fries , sous-ordre des Céphalotrichés de M. Nées dEsenbeck; de la division des Trichosporés-Aleurinés , tribu des Isariés, dans la classification mycologique de M. Lé- veillé; formé par M. Fée. M. Endlicher (Gen., n° 266) le rapporte comme synonyme au genre Hypochnus Fries. (M.) TRICLÏSPERMA. bot. ph.— Genre pro- posé par Rafinesque, non adopté et rattaché comme syn. au genre Polygala L. (D. G.) *TRICOCCÉES. Tricocceœ. bot. ph. — Ce nom , proposé dans le principe par Mo- rison pour désigner la dixième classe de son système, où se trouve compris le petit nom- bre des Euphorbiacées alors connues , fut , plus tard, appliqué à celte famille par Linné dans ses fragments d'une méthode natu- relle, et adopté depuis par tous ceux qui l'ont suivi, et qui ont préféré, pour la dési- gnation des familles, des noms significatifs à ceux qu'on s'accorde aujourd'hui à tirer d'un genre principal considéré comme type. (Ad. J.) j TRICOLIE. Tricolia. moll. — Genre formé par Risso avec deux espèces de Pha-| sianelles. (E. Ba.) i *TRICOMAIRE. Tricomaria (très, tria* trois; coma, chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées , tribu des Notoptérygiées ou Banistériées , formé par MM. Hooker et Arnott (Bolan. Mise, vol. HT, TRI TRI 663 p. 158, tab. 100) pour un arbrisseau du Chili, dontles branches se terminent en épine, et dont les fleurs sont orangées. Cette espèce, unique encore pour le genre, est le Tricoma- ria usilla llooker et Arnott. (D. G.) TRICOXDYLE. Tricondyla (tp«r«, trois ; xcvSC\y)9 tubérosité). ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères , tribu des Collyrides , créé par Latreille (Règne animal, III, 179), et composé de huit espèces, dont sept appar- tiennent aux îles de Java , Philippines , et une à la Nouvelle-Guinée. Celle-ci, type du genre, est le T. connata Lamarck. (C.) *TRICO\DYLUS.bot.ph.— Genreproposé par KnightetSalisbury, dans la famille des Protéacées, qui rentre comme synonymedans les Lomatia Rob. Brown. (D. G.) TRICOPHORE ou CRINON. Tricopho- rus. ois. — Genre de la famille des Turdi- dées, établi par M. Temminck, et caractérisé par un bec court, en cône allongé , com- primé à la pointe , élargi à la base qui est garnie de fortes soies ; des narines ovoïdes, ouvertes; des tarses faibles plus courts que le doigt médian ; des ailes médiocres , les trois premières rémiges étagées, les qua- trième , cinquième et sixième les plus lon- gues. Les Crinons sont exclusivement d'A- frique. L'espèce qui a servi de type au genre est le Crinon barbu, Tri. barbatus Temm., pi. col., 88, deSierra-Leone. (Z. G.) ♦TRICORYNA, Gray. ins. —Synonyme de Phstus Grav. (C) TRICORYXE. Tricoryne [-cpt?<;, TPt'a, trois; xopuvn, massue), bot. th. — Genre de La famille des Liliacées, sous-ordre des As- phodélées, tribu des Anthéricées, formé par M. Rob. Brown pour des plantes herbacées, propres à la Nouvelle-Hollande; à racine fibreuse; à fleurs jaunes, en ombelle, dont le périanthe se tord en spirale après la fé- condation. On en connaît aujourd'hui cinq espèces. (D. G.) TRICRATL'S. bot. pu. — Le genre nommé ainsi par L'Héritier est synonyme à'Abrouia Jussieu, famille des Nyctaginées. (D. G.) *TRICTE\OTOYJA ( tPh5 , trois ; xtîîç, peigne ; to^i, section), ins. — Genre de Co- léoptères hétëromères, division des Prio- ;niens, établi par Gray (Animal Kingdom) sur une espèce de Java , nommée T. Chil- drenii par cet auteur. (C.) ÏRICISPIDAIRE. Tricuspidaria (1res, tria, trois; cuspis, pointe), bot. pu. — Genre de la famille des Tiliacées, sous-ordre de» Élœocarpées, établi par Ruiz et Pavon sur un arbre du Chili, qui a reçu de ces bota- nistes le nom de Trie, dépendons. Le nom de ce genre est tiré de ce que ses pétales étroits sont terminés par trois lobes aigus. (D. G.) TRICLSPIS. bot. ph.— Nom proposé par Persoon (Enchir., II, 9) pour la plante qui forme le genre Tricuspidaria Ruiz et Pavon. (D. G.) TRICYCLE. Tricycla (zpù;, Tpt'«, trois; xuxXoî, cercle), bot. ph. — Genre de la famille desNyctaginées, formé par Cavanilles (/cônes, vol. VI, p. 79, tab. 598) pour un arbre de la partie orientale de l'Amérique du Sud, au-delà du tropique; dont les rameaux sont épineux à leur extrémité, d'où lui vient le nom de Tricycla spinosa Cavan. Le nom du genre rappelle son involucre uniflore, à trois folioles arrondies. (D. G.) *TRICYPHOSIA (rpt'ç, trois fois; xvepuv, voûte), ins. — M. Zetterstedt ( Ins. Lapp., 1840) a créé sous cette dénomination un genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipulaires, qui comprend une espèce propre à la Laponie. (E. D.) *TRICYRTIDE. Tricyrtis (rptïç, r9txt trois; xvpn'ç, poche, sac), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanthacées, formé par M. Wallich (Flor. Népal., vol. II, pag. 61, tab. 46) pour une plante herbacée du Né- paul, dont le périanthe a ses trois folioles extérieures marquées à leur base d'une bosse creuse, d'où est venu le nom générique. Cette plante a reçu le nom de Tricyrtis pi- losa Wall. (D. G.) TRIDACE. Tridax. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Séné» cionidées, division des Galinsogées , formé par Linné (Horl. Cliffort., pag. 418 ) pour •une plante herbacée, couchée, hérissée, in- digène des parties de l'Amérique tropicale qui se trouvent en-deçà de l'équateur, qui a reçu le nom de Tridax procumbens Linn. Cette plante a ses capitules solitaires, à disque jaune et rayon jaune pâle. (D. G.) TRIDAC.\E. Tridacna (nom propre). holl. — Les Mollusques de ce genre, dési- gnés sous le nom vulgaire de Bénitiers, four- nissent l'espèce dont la coquille est la plus pesante connue; elle atteint, dit-on, le poids de 250 kilogrammes. Distingués gé- 664 TRI THI nériqucment par Bruguière, les Tridacnes étaient confondus par Linné parmi les es- pèces de son grand genre Chaîna, et restè- rent dans la famille des Camacées de Cuvier en conservant à peu près les rapports lin- néens. Avant d'établir, parmi ses Conchi- fères, les ordres des Dimyaires et des Mono- myaires, Lamarck, se laissant guider par de grandes analogies de forme, avait rappro- ché les Tridacnes, des Bucardes et Isocardes, les éloignant des Cames , et rompant ainsi les affinités admises par Linné. Mais quand il caractérisa les deux ordres de ses Conchi- fères par l'existence de deux muselés ou d'un seul , et que , d'après l'observation de Cu- vier , il sut que les Tridacnes sont attachés par un seul muscle à leur coquille, Lamarck plaça ce genre parmi ses Monomyaires, à la tête même de cet ordre, dans lequel il con- stitue la première famille, celle des Tridac- nées. En terminant, d'autre part, le pre- mier ordre , celui des Dimyaires , par la fa- mille des Camacées, Lamarck est resté fidèle à la rigueur de sa méthode , et a rétabli en même temps , autant que cette méthode même le lui permettait, les rapports recon- nus par Linné. C'est à peu près ce qu'a fait Cuvier, en plaçant les Bénitiers entre les Mytilacés et les Cardiacés, ces derniers com- mençant par les Cames. M. de Blainville est rentré plus complètement dans l'arrange- ment linnéen, en réunissant , à tort, selon nous, les Cames et les Tridacnes dans une même famille des Camacés. Latreille a main- tenu l'opinion adoptée par Cuvier, et au- jourd'hui , quelles que soient les affinités qu'on reconnaisse à la famille des Tridac- nées ou Bénitiers, elle doit être distinguée et conservée. M. d'Orbigny la place parmi ses Orthoconques intégropaléales. Elle a reçu les dénominations diverses de Tridacnacea, Menke ; Tridacnadœ , Flem.; Tridacnidœ , Brod. ; Tridacnites, Latr. ; Tridacnides , d'Orb., etc. Lamarck rapportait à cette famille les deux genres Tridacne et Hippope , qui ne doivent vraiment en constituer qu'un seul , comme Ta établi M. de Blainville; l'Hippope n'offrant que les légères modifications que nous allons signaler, et qui ne sauraient zoologiquement caractériser qu'une espèce. L'animal des Tridacnes est remarquable par ses formes bizarres. Il est assez épais, ovale , cordiforme. Le manteau est fermé, ample; ses bords sont renflés , réunis dans presque toute la circonférence, de manière à ne laisser que trois ouvertures assez pe- tites: l'une, la plus étroite, située supérieu- rement et au milieu du bord dorsal , pour l'anus; l'autre, supérieurement et en ar- rière, pour l'entrée et la sortie de l'eau né- cessaire à la respiration ; la troisième, infé- rieuiement, correspondant au bâillement de la lunule , livrant passage au pied qui est court , énorme , et entouré de faisceaux de fibres bissoïdes, qui manquent dans l'espèce dont Lamarck faisait le genre Hippope. L'o- rifice buccal est fort petit , percé au milieu de deux paires d'appendices labiaux, grêles et presque filiformes. Les branchies sont allongées, la supérieure plus étroite que l'in- férieure , réunies entre elles dans presque toute leur longueur. Le muscle adducteur postérieur est médian et presque dorsal ; l'antérieur, nul ou plutôt rudimentaire ; mais tous les deux sont très rapprochés, comme nous l'indiquent les figures de M. Qnoy, et ne laissent qu'une seule im- pression musculaire. On conçoit donc que les Tridacnes soient des Monomyaires pour Lamarck , mais qu'elles doivent constituer un petit groupe isolé. La coquille offre des formes singulières, mais se distingue surtout par les dimensions qu'elle prend quelquefois. Elle est très épaisse, solide, assez grossière, triangulaire, inéquilatérale ; n'offre, comme nous venons de l'expliquer, qu'une seule impression mus- culaire , et est placée de telle manière que le dos de l'animal correspond au bord libre des valves , et que l'animal est, par consé- quent, comme renversé par rapport à la co- quille. Les sommets sont inclinés en arrière ; la charnière, située en avant d'eux, est pourvue d'une dent cardinale saillante, et d'une dent latérale écartée du côté anal. Le ligament est extérieur. La lunule est bâil- lante, sauf dans l'espèce sur laquelle La- marck établissait ce genre Hippope, dont nous avons déjà parlé. C'est par l'ouverture de cette lunule que s'échappe le byssus , à l'aide duquel ranimai se fixe aux rochers et y suspend sa pesante coquille. Les individus très adultes de toutes les espèces présentent même ordinairement la lunule close, n'adhè- rent par coaséquent pas toujours , ce qui TRI TRI 665 réduit à rien la caractéristique spéciale du prétendu llippope, et démontre la nécessité de le supprimer comme genre. Toutes les espèces de Tuidacnes , en petit nombre, sont marines, et habitent les mers intertropicales. La plus belle espèce vivante, la Tridacne gigantesque , Tridacna gigas , Lamk. {Chôma gigas, L.), est de la mer des Indes; sa coquille, appelée Tuiléeou Béni- tier, a de larges côtes , relevées d'écaillés saillantes; pour la séparer des rochers, il faut trancher à coups de hache le byssus ten- dineux qui l'y retient. Une coquille de cette espèce sert de bénitier dans l'église Saint- Sulpice, à Paris ; mais il en existe en Italie de beaucoup plus grandes. — Nous avons repré- senté dans notre Atlas (Mollusques, pi. 5) une belle espèce de l'océan Indien, con- nue vulgairement sous le nom de Tridacne faîtière, Tridacna squamosa, Lamk.; elle est à grandes écailles relevées, un peu con- caves en dessus , et écartées les unes des autres. LaTridacne gigantesque a été trouvée fossile dans les terrains quaternaires de Nice (Risso). Une belle espèce des terrains tertiaires de Po- logne a été décrite par M. Pusch (Polens. Pal y p. 55). Il ne faut pas rapporter à ce genre une coquille trouvée fossile en Nor- mandie, le Tridacna pustulosa, Lam., qui appartient aux Productus. (E. Ba.) TRIDACNÉES, Larnk.MOLL. — La valeur de cette famille est indiquée à l'article Tri- dacne, auquel nous renvoyons. (E. Ba.) TRIDACNIDES , d'Orb. moll. — Voyez TB1DACNE. (E. Ba.) TRIDACMTES, Latr. moll.— Voy. tri- dacne. (E. Ba.) ♦TRIDACOPDYLLIE. Tridacophyllia {rptT<;} trois; «îaxo;, morsure; fiî).Àov, feuille). polyp. — M. de Blainville a créé ce genre de Polypiers pierreux, pour une espèce qu'il a retirée avec raison du genre Pavonia de La- marck, le Pavonia lactuca, dont il a fait le Tridacophyllia lacluca, et à côté de laquelle il a placé V Explanaria aspera de Lamarck , sous le nom de Tridacophyllia aspera. La première est des mers de l'Australie ; la seconde des Indes orientales. Les animaux du Madrépore laitue diffèrent beaucoup de ceux des autres Madrépores, par l'absence de tout tentacule, d'après MM. Quoy etGai- mard. (E. Ba.) T. XII. TRIDACTYLE. ois. — Nom donné par Lacépède aux Turnix. Voy. ce mot. (Z. G.) *TRIDACT\LE.Tridacoç , doigt), ins. — Genre de la tribu des Grylliens, famille des Gryllotalpides, de l'ordre des Orthoptères, établi par Latreille et adopté dans tous les ouvrages d'entomo- logie. Les Tridactyles sont surtout caracté- risés par des pattes postérieures très épaisses, et dépourvues de tarses; des jambes termi- nées par des appendices mobiles et digilées ; les antérieures élargies et munies de fortes épines permettant à l'animal de fouir le sable; des tarses de 3 articles; des mandi- bules assez fortement dentées et creusées en dessus, etc. Les Tridactyles comptent parmi les plus petits Orthoptères connus. Le type est le T. varié ( T, variegatus Latr.), assez répandu dans les localités sablonneuses d'une grande partie du midi delà France. Cet Orthoptère, à l'aide des épines mobiles qui terminent ses jambes, a la faculté d'exécuter des sauts sur un sol très mobile, comme le sable le moins solide, ou la surface de l'eau. Cet Insecte a des habitudes très analogues à celles des Taupes Gryllons; comme ces ani- maux , il creuse des galeries dans toutes les directions : pratiquant d'abord un trou vertical , il forma ensuite ses galeries hori- zontales. C'est principalement dans le voi- sinage des rivières, des lacs, des mares, qu'on rencontre le Tridactyle. Il a été observé dans ses habitudes sur les bords du Rhône par M. Foudras. (Bl.) *TRIDACTYLIA , Steph. ois. — Syno- nyme de Picoides Lacép. (Z. G.) ♦TRIDACTYLINE. Tridactylina fort.-., tpf«, trois; «JmtvXos, doigt), bot. pu. — ht S4 666 TRï TRI Candolle avait établi, sous ce nom, un sous- genre des PyrelhrumG<ËVln. M. G. H. Schultz (bipont.) (Ueber die Tanaceteen, p. 48) l'a élevé au rang de genre distinct et séparé. Ce genre nouveau ne comprend que le Tridac- tylina Kirilowii C.-H. Schultz, très petite plante annuelle, couverte d'un duvet arach- noïde, à feuilles trifurquées pour la plupart, qui croît dans la région du Raïkal. (D. G.) TRIDACTÏJLITES. Tridaclylitœ. ins. — Groupe de la tribu des Grylliens, de la famille des Gryllotalpides , de l'ordre des Orthoptères, comprenant seulement les gen- res Tridactylus et Rhipipleryx , distingués l'un de l'autre par le nombre des articles des tarses, qui est de trois chez le premier et de deux seulement chez le second. (Bl.) *TRÏDACTYLUS. ois.— Nom générique Jatin des Turnix dans la méthode de Lacé- pède. (Z. G.) TTUDAX. bot. ph. — Voy. tridace. TRIDEIMS. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Rœmer et Schultes^sJ., vol. II, pag. 599) est rapporté avec doute par M. Kunth (Enumer., vol. I, pag. 319) comme synonyme aux Urolepis Nuit. M. En- dlicher (Gênera, n° 872) adopte cette syno- nymie sans hésitation. M. Bentham nomme également Tridens une section des Torenia (in DG. Prodrom., Yol. X, pag. 40). (D. G.) TRIDENTEA. bot. ph.— Haworth avait proposé de former sous ce nom un genre distinct et séparé dans lequel entreraient le Stapelia gemmiflora Mass. , le St. hircosa Jacq. , et 6 autres espèces; mais ce groupe n'a été adopté qu'en qualité de sous-genre des Stapelia Lin. (D. G.) TRIDESMIS. Tridesmis ( rPùç , -çpia , trois; «Ject^, faisceau), bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricinées , formé par M. Spach (Suites à Buffon, vol. V, p. 358) pour des arbres et arbrisseaux qui croissent dans les Moluques. Ce genre est surtout re- marquable par ses inflorescences nues, la- térales, qui le distinguent de toutes les autres plantes de la même famille. Son type est le Tridesmis ochnoides Spach (Hypericumbi- ^orum Chois ).— Le Tridesmis Lour. (Flor. £ochinch.,p. 576) rentre comme synonyme dans le genre Croton Lin., delà famille des Euphorbiacées. (D. G.) *TI\!DÏE. Tridia. bot. ph.— Genre classé avec doute à la suite de la famille des Ela- tinées, établi par M. Korthals (mHoevenet de Vriese Tijdschrift , vol. III , pag. 17, tab. 1) pour une petite plante herbacée qui croît dans l'île de Sumatra, et à laquelle ce botaniste a donné le nom de Tridia fran- kenioides. (D. G.) * TRIDONTA fa>« , trois fois ; o^5 , dent ). moll. — Genre d'Acéphales de la famille des Cyclades, indiqué par Schuma- cher (Essai N. Syst.). (E. Ba.) TRIENTALE. Trientalis. bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées, tribu des Primulées, créé par Linné ( Gênera , n° 461 ), dans lequel sont comprises des plantes herbacées , indigènes des parties moyennes de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Le Trientalis europœa Lin., qui est commun dans plusieurs parties de l'Europe centrale, est très rare en France, et ne paraît guère y avoir d'autre station bien certaine que celle qu'on lui assigne dans les Ardennes. (D. G.) *TRIEIXTOMA (tPSîç, troie ; hx^ç, in- cisé), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu desTentyrites, fondé par Solier ( Ann. de la Soc. entam. de France , t. IV, p. 256) sur une espèce de Cuba dédiée par cet auteur à Varvas. (C.) TRIFOLIUM. bot. ph. — Nom latin du genre Trèfle. Voy. trèfle. (D. G.) TRIFORE. Triforis (très, trois; foris , ouverture), moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches, de la famille des Bucci- nides, établi par M. Deshayes (1824) pour de très petites coquilles fossiles , allongées , turriculées , gonflées dans le milieu , tou- jours sénestres , et dont les tours de spire sont ornés de plusieurs rangs de petites per- les très régulières. L'animal est inconnu. L'analogie de ces coquilles avec celle des Cérites est incontestable ; aussi M. de Blain- ville place-t-il lesTrifores à la suite des divi- sions qu'il introduit dans le grand genre Cérite. Mais les Trifores se distinguent par l'existence de trois ouvertures , caractère que rappelle leur nom, et qu'on ne retrouve pas dans les Cérites. En erTet, outre l'ouver- ture principale , le canal de la base est re- couvert antérieurement comme dans cer- tains Murex, ou même comme dans le Ce- rilhium sulcalum, ce qui le réduit à un véritable trou ; mais, de plus, il existe con- TRI TM 607 «tamment, sur le dos du dernier tour, une petite ouverture circulaire, se prolongeant quelquefois en un petit tube fort court, qui pourrait bien Être destiné au passage d'un organe particulier, peut-être celui de la gé- nération. Depuis la création du genre sur l'espèce fossile ( T. pUcëtus, Desb.), trouvée à Val- mandois dans les terrains tertiaires éocènes, on a fait connaître plusieurs espèces vivan- tes, une, entre autres, de la Méditerranée, et une de la ruer des Indes (T. gemmalus). (E. Ba.) TMFURCIE. Trifurcia(trifurcus , tri- fourcbu, à trois branches), bot. ph. — Genre de la famille des Iridées, formé par Herbert (in Botan. Magaz., tab. 3779) pour une plante rapportée du Texas par M. Drum- mond, à feuilles plissées, dont les fleurs ont un périanthe à deux rangs très dissembla- bles , des filets soudés en cylindre. Le nom du geure vient de son style à trois branches. Son espèce, encore unique, est le Trifurcïa cœrulea Herb. — M. Endlicher écrit à tort [Gênera, n° 122S/1, 1er suppl.) le nom de ce genre, Trifurcaria. (D. G.) *Ti»IGEIVEA fjon:, triple; y;vtà, race). bot. cr. — (Phycées.; Ce genre établi par M. Sunder iPl. Preis., p. 34, seorsim) sur une Algue de la Nouvelle-Hollande est très voisin du Digenea (voy. ce motj dont il a le port; il en diffère surtout par les deux sortes de rameaux {rameuta) qui couvrent la fronde; les uns charnus, solides, non clui-onnés ni striés; les autres callitham- noïles , c'est-à-dire monosiphoniés. Outre les tétraspores, qui ont aussi quelque res- semblance avec ceux du Digenea , l'Algue nouvelle présente, sur des individus sépa- rés, des conceptacles oblongs , adnés aux filaments articulés des rameau j, renfermant, dans un périspore hyalin, un petit nombre de spores anguleuses , souvent disposées par zones. Or, on ne connaît point encore les Céram ides du Digenea. (C. ML] TIUGI.ES. poiss. — Ce sont des Poissons remarquables par leur tête cuirassée, par les différents os du crâne et de la fa) Faculté de Montpellier, n. 107. à laquelle nous emprunterons les détails quf vont suivre. La vipère fer-de-lance se rencontre à la Martinique , à Sainte-Lucie et dans la petite île de Boquia, près Saint- Vincent; elle n'existe point à la Guadeloupe ni dans les autres îles de l'archipel Caraïbe. On pré- tend même qu'elle ne saurait y vivre , et l'on se fonde sur un de ces mille contes auxquels les Reptiles ont donné lieu dans tous les pays. Les colons européens d'une île voisine auraient eu le perfide dessein de les y introduire, mais on assure qu'elles y seraient mortes peu après leur importation. S'il fallait en croire les traditions qui exis- tentparmi les Caraïbes, cesReptiles venimeux auraient été introduits aux Antilles par les Arrouages, lorsqu'ils étaient en guerre avec les îles aujourd'hui infestées. Voici ce que le P. Dutertre rapporte à cet égard : « Quel- ques sauvages nous ont assuré qu'ils te- naient, par une tradition certaine de leurs pères, que les Serpents de la Martinique venaient des Arrouages, nation de la terre ferme, auxquels les Caraïbes de nos îles font une guerre cruelle. Ceux-là, disent- ils, se voyant continuellement vexés parles fréquentes incursions des nôtres , s'avisè- rent d'une ruse de guerre non commune , mais dommageable et périlleuse à leurs ennemis, car ils amassèrent grand nombre de Serpents qu'ils enfermèrent dans des paniers et des calebasses, les apportèrent à la Martinique, et là leur donnèrent la liberté. » Comme la piqûre des Trigonocéphales est mortelle pour l'homme et les grandes espè- ces domestiques , on a proposé divers moyens pour exterminer la race de ces Reptiles ; mais quoique l'on puisse espérer d'atteindre ce résultat, les Trigonocéphales n'ont encore été exterminés dans aucune des îles , du moins depuis que les Européens s'y sont établis. En 1820, l'abbé Legaulfe, qui habitait la Trinité, après avoir fait un long séjour à la Martinique, eut l'heureuse idée d'opposer à la Vipère fer-de-lance un Corbeau qui vit dans la première de ces îles; à cet effet, il en fit passer une cin- quantaine d'individus à la Martinique , oâ ils se seraient sans doute propagés promp- tement. Mais comme on les tint maladroi- tement enfermés, ils ne tardèrent pas à TRI TRI 673 périr pour la plupart, et une épizootie qui régna bientôt dans Pile , concurremment avec lu lièvre jaune, acheva île les détruire. Depuis lors , et sur la proposition de M. Moi eau de Jonnès, on essaya d'importer dans la même colonie, et dans le môme but, l'oiseau du Cap, que l'on nomme Serpen- taire, Messager ou Secrétaire, espèce de Rapace qui est en effet très habile à détruire les Serpents. Malheureusement encore la Martinique n'en reçut que deux exemplai- res, dont l'un mourut presque aussitôt après son arrivée. Vn moyen peut-être plus efâcace que ceux-là, mais qui n'a été ap- pliqué qu'incomplètement , c'est la prime donnée aux nègres travailleurs, aux sol- dats, etc., pour la chasse du Trigonocé- phale. Sous l'administration du général Donzelot , la prime accordée était de cin- quante centimes par Serpent gros ou petit. Elle s'étendait dans les derniers temps aux petits non encore nés. Les Trigonocéphales, de même que les Ser- pents à sonnettes et les Vipères, se nour- rissentle plus souvent de petits Mammifères, et ils ne les mangent qu'après qu'ils sont morts. L'espèce des Antilles vit de Rats, et elle se tient dans les plantations de cannes à sucre. Les nègres qui sont employés à cette culture, sont fréquemment victimes de ces dangereux Serpents. Cependant les piqûres des Trigonocéphales ne sont pas tou- jours aussi funestes; quelquefois leurs effets sont beaucoup moins graves, et même, dans les cas accompagnés d'accidents intenses, on peut espérer , avec des soins bien en- tendus, de sauver le malade. Le Trigonocephalus lanceolalus est jaune ou grisâtre et plus ou moins varié de brun. 11 atteint jusqu'à six à sept pieds de lon- gueur; il \it au Brésil et dans quelques au- tres parties de l'Amérique méridionale. Il est des Trigonocéphales a plaques sous-cau- dales doubles et à tête garnie d'écaillés pa- rallèles à celles du dos. M. Fitzinger, qui a placé les Trigono- céphales dans la famille des Crotaloïdes, les partageait dès 1 826 en quatre groupes, sous \es noms de Trigonocephalus (7'. halys, des environs de la mer Caspienne), Craspedo- cepbalcs {puniceus d'Asie, lanceolalus, ja- caraca, Weigelii , daboia et pictus t de l'A- mérique méridionale), Tisiphone( T. cuprea, T. m. de l'Amérique septentrionale), et Lacuesis (L. rhombeala, du Brésil). Le venin de ces diverses espèces est aussi fort redoutable; celle qui sert de type au genre Tisiphoney est la Vipère brune delà Caroline {Coluber Tisiphone, de Shaw, que M. Fitzinger appelle 'J'isiphone cuprea). (P. G.) *TRIGOXOCÉPIIAI.ES. Trigonocephali. Ins. — Synonyme d'ANisoscÉUTES, Aniso- scelilœ, employé par MM. Amyot et Serville (Ins. hémipt., Suites à Buffon). (Bl.) *TRIGO\OCERAS {rpiïç, trois; ywvfc, angle; xe'pa;, corne), moll. — Genre de Céphalopodes nautilides, indiqué par M'Coy {Carb. Foss. Irel., 1844). (E. Ba.) TRIGOIXOCHEILUS, Dejean. ins. — Synonyme de Porrhorhynchus Lap. (C.) * TRIGOIVOCŒLIA (tP.>»oç, triangu- laire; xodia, ventre), moll. — Nom donné, en 1835, par MM. Nyst et Galeotti (Bull. Acad. Se. Brux., II), aux Acéphales du genre Limopsis. Voy. ce mot. (E. Ba.) *TRIGONODACTYLA (rpiywvoç, triangu- laire ; «îaxTVAoç, doigt), ins.— G. de Coléoptè- res pentamères, tribu des Carabiques tron- catipennes , établi par Dejean (Species gén. des Coléopt.y II, 438), et qui se eompose de 3 espèces : 2 sont originaires du Sénégal, et 1 est propre aux Indes orientales. Le type est le T. cephalotes Dej. (C.) *TFJGONODERÏJS (rpt'ywvoç, triangulaire; (S/pyj, cou), ins. — Genre d'Hyménoptères de la famille des Cbalcidides, groupe des Pté- romalites, établi par M. Westwood (Lond. and Edinb. philos. Mag.y 3e série, t. I , p. 127) sur quelques espèces indigènes. Le type est le T. pulcher Walk. (Bl.) *TRlGOI\OMETOPUS (tpi>voç, trian- gulaire; u/tuttov, front), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , de la famille des Athéricères, tribu des Muscides , créé par M. Macquart (Dipt. des Suites à Buffon de Roret , II, 1835) pour une seule espèca (T. frontalis Meig., Macq. ) placée précé« demment par Meigen daus le genre Tctano* cera. (E. D.) *TRIGOI\OPELTASTES (rpt'ywvoç, trian- gulaire; -TTE^rao-T/jç, armé d'un bouclier), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu desScarabéidesmélitophiles (Trichiens),créé par Burmeister ( Uandbuch der Enlom.), et composé de 7 espèces américaines Le Tri" 674 TRI TRI chius Délia Forster en est le type. Il est ori- ginaire des États-Unis. (C.) *TRIG01\OPHORA (tpfywvos, triangu- laire ; yopoç, qui porte), ins. — G. de Lépido- ptères nocturnes, de la tribu des Noctuides, indiqué par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) *TRIGONOPHORUS {rpiymoç, triangu- laire ; cpopoç, qui porte), ins. — G. de Coléo- ptères pentamères , tribu des Scarabéides mélitophiles, fondé par Westwood, et com- posé de 4 espèces des Indes orientales. Le type du genre est le T. Saundersii West. {ArcanaEntom.). — Nordmann a employé ce nom [Symboles, pi. 8, t.l,f. 1) comme sy- non. du grand genre Staphylinus Lin. (C.) TRIGONOPHORUS ( rptywvos , triangle ; yopos, qui perte), ins. — Genre de la famille des Chalcidides, de l'ordre des Hyménoptè- res, indiqué par M. Westwood ( in Steph. Syst. catal). (Bl.) TRIGONOPS (tp«Vdvoç, triangulaire; tîty , visage), ins. — G. de Coléoptères tétra- mères , division des Cyclomides , établi par Guérin-Méneville ( Rev. zool. , 1841 , 128) sur une espèce des îles Salomon , le T. ru- gosus G. -M. (C.) *TRIGOi\OPSIS (rp'ywvoç, triangulaire ; vo5 t triangu- laire; cjxeàî,-, jambe), ins. — G. de Coléoptères hétéromères, tribu des Piméliaires, créé par Solier ( Ann. de la Soc. ent. de France , V, 21). On y rapporte 5 espèces. Le type est le P. nodosa Fischer, Sol. (C.) *TRIGONOSEMUS (rpi'yu>vo? , triangu- laire; ayjaa, signe), moll. Genre de Té- rébratules, indiqué par Kœnig (Icon. foss. sect.). (E. Ba.) *TRlGONOSOMA (rpfyavos, triangulaire; cœp.«, corps), ins. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Scutellérites de Tordre des Hémiptères, établi par M. La- porte de Castelnau (Essai Hémipt. Hétéropt.) sur des espèces dont le corps est épais, les pattes assez longues, l'abdomen très ren- flé, etc. On trouve dans le midi de l'Eu- rope et en Afrique les T. nigellœ , et T. Desfontainii (Tetyra nigellœ et Desfontainii Fabr.). (Bl.) *TRIGONOSOMA(Tpfy*)voç, triangulaire; voç, triangu- laire; sTop-a, bouche), Dejean. ins. — Syno- nyme de Adoretus Esch. (C.) * TR1GONOSTOMA (rpt'yuveç, triangu- laire; CTTo'pia, bouche), moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Hélices , indiqué par M. Fitzinger {Syst. Verzeichn. 1833). (E. Ba.) *TRIGONOSTOMES.rrt0Gnos*ama(Tptrç, trois; ywvfa, angle ; <7Top.a, bouche), crust. — Sous ce nom est désigné par M. Mac-Leay , dans les Illustrations of the zoology of South- Africa, une division de l'ordre des Décapodes brachyures. (H. L.) *TRIGONOSTOMUM (rpfywvoç, triangu- laire ; yOÇ , triangu- laire; Tapaos, tarse^. ins. — G. de Coléoptères tétramères, division des Rhyncophorides gymnopyens, établi par Guérin-Méneville [Iconog. du Bèg. anim. de Cuvier, V, t. 39, TRI TKI 675 f. 9) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. calandroides G.-M. (C.) *TRIG0\0TIIÈQUE. Trigonotheca (rpî- ,*>»<>;, à trois angles; 6/-'xn, botte, capsule). iot. ph. — Genre de la famille des Hippo- cratéacées, formé par M. Hochstetter {Nov. gen. plantar. A fric, p. 6) pour un arbris- seau de l'Abyssinie , à feuilles opposées , lancéolées, bordées de dents obtuses, disco- lores; à petites fleurs jaunâtres, pentapé- tales, triandres ; à ovaire et capsule marqués de trois angles obtus, d'où a été tiré le nom générique. Cet arbuste a reçu le nom de Trigonotheca serrata Hochstet. Les Abys- sins le nomment Tschaat. Ils le cultivent particulièrement dans la province de Schire, pour ses feuilles qu'ils mangent crues, et dont ils boivent aussi l'infusion. (D. G.) ♦TRIGOXOTOMA (rpiywvos, triangulaire; toiay), section), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Simplicimanes de Latreille et des Trigonostomides de Laporte, créé par Dejean (Species gén. des Col., t. III, p. 122), et composé de 15 espèces : 13 sont originaires des Indes orientales, et 2 de la Nouvelle-Hollande. Le type est le T. viri- collis de M.-L. (C.) *TRIGO\OTOMIDES. Trigonotomidœ. ins. — Tribu de l'ordre des Coléoptères pen- tamères , établie par Laporte , et composée des genres suivants : Myas , Lesticus , Tri- gonotoma, Catadromus, Euchroa, Microce- phalus, Microcheilcij Distrigus, Abacetus et Drimostoma. (C.) ♦TRIGOXOTRETA ( rptymoç , triangu- laire; TpyjTo;, perforé), moll. — Genre in- diqué par Kœnig (Icon. foss. sect. I, 1825) et qui rentre dans le grand genre Spirifer de Sowerby. Bronn comprend, sous le nom de Trigonotret-e , une partie des Térébra- tules. (E. Ba.) *TRIGORIMA (triga, assemblage de trois; rima, fente), moll. — Genre de Téré- bratules, indiqué par Rafinesque {Cent. Monogr. B»u.,1831). (E. Ba.) TRIGLÈRE. Triguera (nom d'homme). bot. ph. — Cavanilles a successivement donné ce nom à deux genres différents. Le premier rentre comme simple synonyme dans le genre Lagunea du même auteur, de la famille des Malvacées. Le second est rangé avec doute par M. Endlicher à la suite de la famille des Solanées. Il est formé de plantes herbacées, indigènes de l'Espa- gne, où elles portent les noms vulgaires de Moradilla et Almizquena ; à feuilles sessiles ou décurrentes; à fleurs portées par deux sur des pédoncules axillaires, penchés. Le Triguera ambrosiaca Cav., est remarquable par son odeur musquée. On en retire une huile essentielle d'un parfum agréable. On la regarde comme émolliente, anodine et narcotique. Le Triguera inodora Cav. est, au contraire, sans odeur, comme l'indique son nom spécifique. (D. G.) *TRIGYNÉE. Trigynœa (rpiTç, Tpc'a, trois; yw-n, femme ou femelle, pour pistil), bot. ph. — Genre placé avec doute par M. End- licher à la suite de la famille des Anona- cées, forméparM.Schlechtendal (in Linnœa, vol. IX, p. 328) pour un arbrisseau du Bré- sil, à petites fleurs solitaires sur des pé- doncules extra axillaires , dans lesquelles l'existence de trois pistils a fait donner au genre le nom qu'il porte. Cette espèce est le Trigynœa oblongifolia Schlecht. M. Walpers en fait un synonyme de VUvaria trigyna Mart. (D. G.) *TRILEPIDE. Trilepis (rot??, rpc'a, trois ; ImU i écaille), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées , tribu des Élynées, formé par M. Nées d'Esenbeck {in Edinb. New philos. Journ., juill., 1834, pag. 267) pour de petites plantes ressemblant à des Carex, qui croissent sur l'Himalaya et dans les montagnes du Brésil, qui se rapprochent par leurs caractères des Kobresia. L'espèce de l'Himalaya est le T. Boyleana Nées ; celle du Brésil est le T. Lhotskyana Nées. (D. G.) TRILÉPISIE. Trilepisium ( rpùç , rpfa , trois; Uniç, écaille), bot. ph. — Genre classé avec doute à la suite des Chrysobalanées , formé par Dupetit-Thouars {Gênera Mada- gasc.y n° 74) pour un petit arbre de Mada- gascar. C'est le Trilepisium Madagascariensi DC. (D. G.) TRILICE. Trilix. bot. ph. —Genre de la famille desTiliacées, tribu des Grewiées, établi par Linné {Mantissa, vol. II, p. 153 et 247) pour un arbrisseau de Carthagène, à feuilles alternes, un peu peltées, cordées- ovales, acuminées, dentées en scie ; à fleurs jaunes, polyandres, dont les enveloppes flo- rales sont trimères, ce que rappelle le nom générique, avec un pistil à cinq loges. Cette espèce est le Trilix lutea Lin. (D. G.) 676 TRI TKIiMSA (anagramme de Liatris). bot. pu. — Le genre proposé sous ce nom par Cassini {in Dictionn. se. nalur., vol. LV, p. 310) est regardé aujourd'hui comme for- mant un sous-genre des Liatris Schreb. , famille des Composées, tribu des Eupato- riacées. (D. G.) TRILIX. bot. ph. — Voy. trilice. TRILLIE. Trillium. bot. ph. — Genre de la famille des Smilacées, tribu des Pari- dées , formé par Linné ( Gênera , n° 456 ) pour des plantes herbacées vivaces , qui croissent dans l'Amérique septentrionale et dans le nord de l'Asie , très rarement sur les sommets des grandes montagnes des Indes. Leur tige simple porte un verticille de feuilles sessiles , ovales , et se termine par une fleur hermaphrodite , dont le pé- rianthe étalé ou réfléchi , persistant , a ses trois folioles internes plus grandes , péta- loïdes ; dont les six étamines ont le connec- tif un peu prolongé au-delà des loges de l'anthère; dont l'ovaire triloculaire porte trois styles distincts , et devient une baie triloculaire, polysperme. On cultive comme plante d'ornement le Trillie sessile , Tril- lium sessile Lin. , de la Caroline , qui doit son nom spécifique à ce que ses fleurs brun- rougeâtre sont fixées immédiatement au centre de son verticille de trois feuilles. Elle fleurit au printemps. On la cultive à l'om- bre, en terre de bruyère. On la multiplie de graines , ou par division de ses souches. On cultive aussi le Trillium grandiflorum Sa)., à fleur blanehe. (P. D.) TRILOBITES (tPc').0£oç , trilobé), crust. — C'est entre les Isopodes et les Brachiopo- desqueM. Milne Edwards range les animaux composant la classe des Trilobites qui peu- plaient la mer aux époques les plus reculées de l'histoire géologique, mais qui, depuis longtemps, ont disparu de la surface du globe et ne nous sont connus que par leurs débris découverts à l'état fossile dans les terrains sédimentaires les plus anciens. Lors- que l'attention des naturalistes commença à se porter sur ces fossiles, quelques auteurs les considéraient comme étant des coquilles à trois lobes; d'autres pensaient qu'ils ve- naient d'animaux voisins des Oscabrions [voy. ce mot) ou, du moins, qu'ils s'en rap- prochaientbeaucoup; mais aujourd'hui qu'on les connaît mieux , on s'accorde générale- TPJ ment à les rapportera la classe des Crusta- cés. Ils en offrent effectivement les caractè- res, et, suivant toute probabilité, ils devaient appartenir à la grande division des Bracbio- podes ; mais dans l'état actuel de la science, cette question n'est pas entièrement résolue, car jusqu'ici on ne sait rien de positif sur la conformation de leurs pattes. Il est aussi à noter que ces Crustacés fossiles semblent établir un passage entre les Isopodes et les Brachiopodes d'une part, et les Xyphosures de l'autre. Ces animaux ont le corps composé d'une série d'anneaux, et ressemblent beau- coup par leur forme générale à plusieurs Isopodes et notamment aux Séroles. Us pré- sentent, de même que ces Crustacés, trois parties plus ou moins distinctes, savoir : une tête, un thorax et un abdomen. La tête est grande, clypéiforme, ordinairement arrondie en avant, tronquée ou concave en arrière, bombée en dessus et, le plus souvent, divi- sée par deux dépressions ou sillons longitu- dinaux en trois lobes plus ou moins distincts. Ce bouclier a beaucoup d'analogie avec la carapace des Apus; seulement il se prolonge moins loin en arrière, Chez plusieurs Trilo- bites, on remarque, sur la face inférieure, des tubercules qui ressemblent extrême- ment aux yeux réniformes des Apus, et, chez d'autres, il existe de véritables yeux réticulés qui, par leur disposition, rappellent exactement ceux des Séroles et de quelques autres Isopodes. De même que chez les Apus, on n'aperçoit aucune trace d'antennes, lors- qu'on regarde ces animaux par leur face dorsale, et, s'il existe des vestiges de ces ap- pendices, on les trouvera probablement à la face inférieure de la tête, de chaque côté de la bouche, comme chez ces derniers Phyllo- podes ; mais jusqu'ici on n'a rencontré au- cun échantillon qui en laissât voir la moin- dre trace, et il n'y aurait rien d'étonnant à ce que ces antennes, devenues déjà rudimen- taires et réduites au nombre de deux seule- , ment, chez les Apus, manquassent ici. Il est aussi à noter qu'en général il existe, de cha- que côté de la face inférieure de la tête, une ligne suturale plus ou moins flexueuse , qui naît du bord postérieur, longe les yeux et gagne le bord frontal. La surface inférieure de la tête est coupée en avant par une sur- face plane assez semblable à ce qui existe chez les Apus et les Limules , mais qui est TRI TRI C77 divisée par les prolongements des sutures jugales en deux ou trois pièces, suivant que ces lignes se réunissent sur la ligne médiane du front, avant de se recourber en bas et en arrière, ou bien restant séparées par un espace plus ou moins considérable, en ar- rière de cette région. On a découvert aussi des traces de l'appareil buccal , mais on ne ttit que pou de choses de sa conformation. MM. Dtkft] , 5t«JDM et Sars y ont aperçu une lame bifurquée postérieurement en forme de fer à cheval qui paraît constituer un labre ou une pièce épistomienne analogue à celle qui donne insertion au labre chez certains Isopodes. Ces notions, comme on le voit, sont extrêmement incomplètes, mais cepen- dant elles suffisent pour démontrer que la bouche des Trilobites devait être organisée à peu près comme celle des Edrbphlhalmes , et ne devait être conformée ui tomme celle des Crustacés suceurs, ni comme celle des Xyphosures. La seconde portion du corps ou thorax fait suite au bouclier céphalique ; il se com- pose d'un nombre variable d'anneaux bien distincts. Sa face supérieure offre presque toujours deux sillons longitudinaux qui di- visent chaque anneau en trois lobes dont un médian ou dorsal et deux latéraux désignés sous le nom de flincs. Cette division du thorax en trois lobes est si remarquable qu'elle a frappé tous les observateurs et a valu à ces animaux le nom de Trilobites; elle manque quelquefois cependant, comme dans le Nileus armadillo de Dalman , et ne les distingue pas essentiellement de tous ces animaux de l'époque actuelle, comme le pensent quelques naturalistes ; car une dis- position analogue se voit chez un grand nombre d'espèces; seulement, chez celles-ci, la pièce médiane ou dorsaleest très grande , et les pièces latérales ou épimériennes sont très petites, tandis que, chez les Trilo- bites, c'est le contraire qui a ordinairement lieu. Il paraît, d'après les observations ré- centes de y. Pander, que ces téguments so- lides qui revêtent le dessus du thorax, se reploient aussi sur la face inférieure et se prolongent jusqu'au niveau du sillon situé entre les lobes médians et latéraux, sur la face dorsale du corps; mais jusqu'ici on n'a rien découvert concernant la disposition de la portion stcrnale du thorax, et il est as- sez probable qu'elle était membraneuse comme les pattes. Souvent il n'existcaucune limite naturelle entre le thorax et la portion postérieure ou abdominale du corps, et celle-ci se compose d'anneaux semblables à ceux dont il vient d'être question, mais dont les dimensions diminuent progressivement; d'autres fois l'abdomen est bien distinct du thorax, et alors il se compose tantôt d'anneaux d'une forme différente qui sont quelquefois réunis par une expansion marginale d'apparence membraneuse, tantôt d'un seul bouclier semblable à celui formé par la tête et ana- logue à l'abdomen des Sphéromes ; on voit parfois à la suite de cet abdomen un ap- pendice étroit et allongé ou larnelleux qui constitue une espèce de queue ayant quelque ressemblance avec celle des Limules, et for- mant une sorte de nageoire caudale. Enfin, il paraîtrait que les pattes latérales de la face inférieure de l'abdomen étaient revêtues d'un tégument solide, comme la face infé» rieure. Jusqu'ici on n'est parvenu à voir des traces bien certaines de pattes chez aucun Trilo- bite, et tout porte à croire que ces appendices étaient membraneux et larnelleux, comme chez les Apus, car, sans cela, il serait difficile de s'expliquer leur destruction si constante et si complète. Il serait même possible que la division latéro-antérieure des pièces latérales des Ogygies et de quelques autres Trilobites fût formée par un lobule analogue à celu: qui, chez les Apus, les Branchipes, etc., re- présente la branche externe des pattes, et paraît servir plus particulièrement à la res- piration; mais les faits manquent aux car- cinologistes pour résoudre cette question. Les Trilobites seraient des animaux ma- rins, et plusieurs d'entre eux auraient la fa- culté de se rouler en bonle, comme les Sphéromes de nos mers. Ils paraissent être les premiers représentants de la classe des Crustacés à la surface du globe, car on les rencontre dans les roches stratifiées les plus anciennes (Terrains siluriens et dé- voniens); mais ils n'ont pas survécu aux grandes modifications que la terre a subies durant les premières périodes de l'histoire géologique, et ils ont été tous détruits avant le dépôt des couches variées qui reposent sur la formation carbonifère. Du reste, ces ani- 678 TRI TRI maux étaient alors répandus dans les régions les plus éloignées, car on en a trouvé les débris dans diverses parties de l'Europe, dans l'Amérique septentrionale, dans l'Amé- rique du Sud et à l'extrémité méridionale de l'Afrique. On connaît aujourd'hui un très grand nombre de ces Crustacés fossiles, con- fondus jadis sous le nom d'Entomolilhus, et les différences de structure qu'ils offrent sont si grandes qu'on a senti la nécessité de les diviser en plusieurs genres. M. Alexan- dre Brongniart est le premier qui ait présenté une classification des Trilobites, et ses divi- sions forment encore la base de la méthode adoptée par la plupart des naturalistes ; mais ici, comme dans les autres branches de l'En- tomologie, on s'est laissé aller tout à fait à multiplier inutilement les subdivisions ; les découvertes plus récentes ont nécessité, il est vrai, l'établissement de quelques groupes nouveaux, mais la plupart des genres pro- posés depuis peu ne nous paraissent pas re- poser sur des caractères assez tranchés pour que l'on doive les adopter. A l'exemple de M. Dalman, M. Milne Edwards , dans son ouvrage sur Y Histoire naturelle des Crustacés, a partagé les Trilo- bites ou Paléades en deux sections: les Tri- lobites proprement dits et les Trilobites anor- maux ou Dattoïdes. Pour ces différents noms, consultez l'ar- ticle crustacés. (H. L.) TRILOBITUS. crust. — Voy. trilobus. TRILOBUS (rptXoÇoç, trilobé), crust. — Voy, TRILOBITES. (H. L.) TRILOCULINE. Triloculina ( l res, trois; loculusy logette). foram. — Genre établi par M. d'Orbigny dans l'ordre des Agathistè- gues, famille des Multiloculidées, lre section présentant le pelotonnement sur trois faces opposées, trois loges apparentes à tous les âges , et une ouverture ronde , ovale ou semi-lunaire. Les espèces fossiles ont été trouvées dans les terrains tertiaires. Voyez le tableau de la page 668, vol. V de ce Dic- tionnaire, (E. Ba.) TRILOPHUS , Fisch. bot. ph. — Syno- nyme de Menispermum Tourn. (D. G.) TRILOPUS. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Mitchell ( Acta nat. curios., vol. VIII) rentre comme synonyme dans le genre Hamamelis Lin. (D. G.) TRIMERANTHES. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Cassini ( in Dict. des ce. nat., vol. XLIX, pag. 114 ; vol. LIX, pag. 237 ) n'est admis que comme sous- genre des Siegesbeckia Lin., dans la famille des Composées-Sénécionidées. (D. G.) TRIMÈRE. Trimerus (toc^ç, divisé en trois parties), crust. — M. Green, dans sa Monography of the Trilobites of North-Âme- rica, désigne sous ce nom un genre de Crus- tacés de la classe des Trilobites, qui n'a pas été adopté , et que M. Milne Edwards con- sidère comme étant un Homalonolus. Voy. HOMALONOTE. (H. L.) TRIMÈRES. Trimera ( xptïç , trois ; /*/- poç, partie), ins. — Quatrième section de Coléoptères , établie par Latreille {Règ. an. de Cuv., V, 158), qui y rapporte trois fa- milles : Fungicoles, Aphisiphages et Psela- phiens. (C.) TRIMÉRÉSURE. Trimeresurus ( rptpe- pvis, triparti; oùpà, queue), rept. — Genre de Serpents venimeux voisin des Elaps et des Hydrophides , dont l'espèce type a été décrite, en 1804, par Lacépède dans les Ann. du Mus. d'hist. nat. de Paris. (P. G.) *TRIMERIDE. Trimeris (Tp£?s, rpi<* , trois; fitph, partie), bot. ph. — Genre delà famille des Lobéliacées, établi par M. Presl ( Monograp., pag. 46 ) pour le Lobelia scos- volœfolia Roxb., arbrisseau de l'île Sainte- Hélène, qui est devenu le Trimeris oblongi- folia Presl. M. Alph. De Candolle (Prodr., vol. VII, pag. 262) ne conserve pas ce genre, et en fait la première section des Lobelia Lin. (D. G.) *TRIMÉRIE. Trimeria (rpEîç, rpla, trois ; pep'ç, partie), bot. ph.— Genre de la famille des Homalinées, formé par M. Harvey (Gê- nera of South- A frica Plants, pag. 417) pour un arbre du cap de Bonne-Espérance , à feuilles alternes, crénelées, de contour très variable, marquées de trois nervures, ce qui a fait donner à l'espèce le nom de Trimeria trinervis Harv. Quant au nom générique , il vient de ce que les fleurs ont une symétrie par le nombre trois ou ses multiples. (D. G.) *TRIMERINA (tPîîç, trois ; pmpoç, fémur). ins Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, formé aux dépens des Notiphila par M. Macquart {Dipt., Suites à Buffon, II, 1835). On y place deux csDèces : l'une de Bordeaux , le T. tibialis TRI TRI 670 Macq. ; et l'autre du nord de la France, le T. madizans Fall., Meig., Macq. (E. D.) *TR1MERIZA (rpù:, Tptx, trois; p-tph , partie), bot. ru. — Le genre créé sous ce nom par M. Lindley (tu Bolan. Régis., lab. 1543), dans la famille des Aristolo- fbiées , ne se distingue pas du genre Bra- gantia Lour., de la même famille, et doit dès lors êire effacé de la liste des genres. Quant au Tritneriza de Salisbury, M.End- licher le rattache, avec doute, comme sy- nonyme au genre Cipura Aubl. , de la fa- mille des Iridées. (D. G.) * IRDfESURUS (xpn;, trois; p«£?», trois; vev- pov , nervure ). ins. — Meigen a donné ce nom à un genre de Muscides de la famille des Athéricères, dans l'ordre des Diptères, qui correspond au genre Phora. (E. D.) *TRII\EURON. Trineuron ( xpâ? , rpî* , trois; vtùpov, nerf pour nervure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Anthémi- dées, créé par M. Hooker fils (Flora antarc., pag. 26, tab. 17) pour une plante herbacée, des îles Auckland et Campbell, qu'il a nom- mée Trineuron spalhulatum. Ce genre re- marquable est voisin de V Abrotanella Càss.\ mais il s'en distingue par son port et pai plusieurs caractères. Son nom est tiré da l'existence de trois nervures cellulaires suï l'ovaire et sur les écailles de l*invoIucre.(D.G.\ 680 TRI TRI *TRII\EVRA, Meig., Macq. ws.—Voy. TRINEORE. (E. D.) TRINGA. ois. — Nom du genre Bécas- seau dans Linné. (Z. G.) *TRINGJNÉES. Tringinœ. ois. — Sous- famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Scolopacidées, et fondée sur le genre Tringa de Linné. Elle ren- ferme les divisions suivantes : Hemipalama, Ileteropoda, Tringa, Macheies, Pelidna, Co- corli, Eurinorhynchus et Calidris. (Z. G.) *TRÏNGOIDES. ois. — Genre établi par ."e prince Cb. Bonaparte sur le Tringa hy- poleuca Linn. (Z. G.) TRINIE. Trinia (dédié au botaniste Trinius). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifèies, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Amminées , formé par Hoffmann {Gen. Umbellif., pag. 92) pour une portion des Pimpinella de Linné, et dans lequel entrent des plantes bisannuelles, très ra- meuses, du centre et du midi de l'Europe , du Caucase et du cap de Bonne-Espérance, dont les feuilles, souvent un peu glauques, sont bipinnatiséquées, à lobes linéaires; dont les fleurs blanches sont dioïques ou plus rarement monoïques, en ombelles com- posées, nombreuses. La Trinie vulgaire, Trinia vvlgaris DC. ( T. glaberrima Duby, Bot.-gall.; Pimpinella dioica Lin. ), l'espèce la plus connue du genre croît sur un assez grand nombre de points de la France, prin- cipalement sur les coteaux calcaires ; elle est même abondante dans la forêt de Fon- tainebleau, et dans un petit nombre d'au- fres localités des environs de Paris. (D. G.) *TRSi\OBATIS ( rpsTç, trois ; Scu'v», je marche), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, tribu des Tentyrites, créé par Esch- scholtz (Zoological atlas). Cinq espèces ren- trent dans ce genre. (C.) TRIKODES (>peîç, trois; hêovc, dent). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Dermestins , publié par Herp (Fauna Helv., 1 ), et qui a pour type YAn- threnus hirlus P., espèce que nous avons rencontrée dans les forêts de Compiègne et de Fontainebleau. (C.) *TRII\"OGET Tp»'a, trois; ôowv, dent), bot. ph. — L.-G. Richard avait proposé sous ce nom un genre de Cypéracées qui rentre comme synonyme dans les Sper- modon. De Candolle a nommé de même (Prodrom., vol. IV, p. 566) un genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cofleacées, tribu des Spermacocées, qui comprend des arbris- seaux très rameux, du Brésil, à petites fleurs tétramères, en épis ou en fascicules termi- naux. Le nom du genre vient de ce que, quand la capsule se partage en deux à sa maturité, il reste entre ses deux moitiés disjointes un axe persistant, tridenté au sommet. On connaît aujourd'hui cinq espèces de Triodon DC. (D. G.) *TRI0D0NTA (t(u7ç, trois ; lêûvf dent). lis. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Scarabéides pbyllophages, établi par Mulsant {Hist. nat. des Col. de Fr.f La- mellicornes, p. 468) sur une espèce du midi de la France: la T. aquila Dej. (Omalo- p!{«* , couronne), bot. ph. —Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Osbeckiées, formé par Jussieu {Gen. plant., 690 TRI TRI p. 329) pour des plantes sous-frutescentes, indigènes de l'Afrique tropicale. Le type du genre est le Tristemma virusanum Corn- mers, (ex Juss.). (D. G.) TRISTEMON. bot. ph.— Genre proposé par M. Klotzsch (in Linnœa, vol. XII, p. 245) et conservé seulement à titre de section des Omphalocaryon (Voy. ce mot) du même au- teur, dans la famille des Éricacées, sous- ordre des Éricinées. Le genre Tristemon, proposé par Rafines- que pour les Triglochin à fleurs trigynes , n'a pas été adopté et forme dès lors un simple synonyme de Triglochin Lin. , fa- mille des Alismacées. (D. G.) *TRISTEPHANLS (tPu?, trois; **«?«- vos, couronne), polvp. — M. Brandt établit un sous-genre de ce nom dans la division des Aclinina ; les tentacules, toujours dis- posés en cercles dans ce dernier groupe, seraient au nombre de trois dans les Triste- phanus (Brandt, Act. Ac. Peters., 1835). (E. Ba.) TRISTIQUE. Tristicha ( *pi«Ttxoi , qui procède par trois ou par ordre ternaire). bot. ph. — Genre de la famille des Podo- Stemmées, formé parDupetit-Thouars(Gen. Madagasc. , n° 8) pour de petites plantes semblables à des Mousses, qui croissent au fond des petits ruisseaux dans toutes les contrées intertropicales ; dont la tige dicho- tome porte des feuilles presque demi-orbi- culaires, imbriquées sur plusieurs rangs, et dont les fleurs solitaires sont monandres avec un périanlhe à trois folioles et un pistil trimère. (D. G.) TRISTOME. Trisloma ( rpttç , trois ; aTopoc , bouche ). moll. — C'est à tort que M. de Blainville a indiqué ce nom comme ayant été d'abord donné au Triforis par M. Deshayes, qui ne l'a cependant jamais désigné que sous ce dernier nom. (E. Ba.) TRISTOME. Tristoma (xpû;, trois; cT0f/.a, bouche), helm. — Ce genre, indiqué d'abord par Lamartinière , naturaliste de l'expédition de Lapeyrouse (1798), a été nommé Capsale par Bosc et par M. de Blain- ville. Ce dernier naturaliste le place à la fin des Hirudinées ou Monocotylaires; d'au- tres naturalistes le placent au contraire au- près des Planaires et des Douves , et M. Du- jardin en fait une famille parmi ces divers animaux sous le nom deTristomiens, Ces Tristomiens sont ainsi définis : Trématodes à ventouses inermes, ayant la bouche accompagnée de deux ventouse» et l'intestin ramifié. Le genre Tristome ou Capsale comprend lui-même cinq espèces , savoir: T. maculatum , ou l'espèce décrite par Lamartinière : il provient d'un Diodon des côtes de la Californie; Tr. coccineum, Cuv., de l'Espadon et du Poisson lune ; Tr.papil- losum, Diesing,de l'Espadon; Tr. elonga- tum, Diesing, de l'Esturgeon ; T. tubipo- rum, Diesing, du Trigla hirundo. (P. G.) *TRISTYCH1US (rptTç, trois; crixy, f série), poiss. — Genre fossile de Placoïdes à formes de Squales, des terrains carbonifères de Glascow , créé par M. Agassiz sur des Ichthyodorulithes (Agass., Poiss. foss., III, 1837). (E. Ba.) TRITELEIE. Triteleia [xptTç, rpia, trois; xelïtoç, parfait), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées , sous-ordre des Aga- panlhées, proposé par Douglas, adopté et caractérisé par M. Hooker; dans lequel sont comprises des plantes indigènes de l'Ame» rique occidentale , méridionale et septen- trionale, à fleurs en ombelles, pourvues de 6 étamines fertiles, d'un ovaire longuement pédicule et de 3 stigmates. On en connaît environ 12 espèces. (D. G.) *TRITTIECA. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom parMM.Wight et Arnott, rentre comme synonyme dans le genre Am- mannia Houston , section Euammannia Endlic.,dela famille des Lythrariées. (D.G.) *TRITHRIIV ACE. Trithrinax. bot. ph.— Genre de la famille des Palmiers, tribu des Coryphinées, établi par M. Martius (Palm., p. 149, tab. 104) pour un Palmier qui a été rapporté du Brésil méridional par Sellow, dont le type , de hauteur médiocre , porte des feuilles en éventail, et un spadice étalé, chargé d'un grand nombre de petites fleurs hermaphrodites ou polygames. Cette espèce, encore unique, est le Trilhrinax Brasilien- sis Mart. (D« G.) TRITICUM. bot. ph. — Nom latin du froment. Voy. froment. (D. G.) TRITOMAKer, TRITOMANTHE Link, TRITOMILM Link. bot. ph. — Synonymes deKniphofîa Mœnch, genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloinées. (D. G.) TRITOMA (tP«ç, trois; to^, section). TRI TRI 691 iss. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Erotyliens, fondé par Fabricius ^ Systema entomologiœ , p. 570 ), et qui est composé de 12 espèces : 11 sont originaires d'Amérique, et 1 appartient à l'Europe. Cette dernière, type, est le T. bipuUulata Olivier. On la trouve sur les Bolets. (C.) *TRlTOMACRUS(TPt'To,-, troisième; ^a- xpo;» long), ins. — Geure de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, créé par Newmann (Ent. Mag., 510), et qui ne se compose que d'une espèce, le T. testaceus de l'auteur. Elle a été trouvée en Angle- terre. (C.) TRITOMEGAS («pfos, troisième; ft/yaç, grand), ins. — Genre de la tribu des Scu- tellériens, groupe des Cydnites, de l'ordre des Hémiptères , établi par MM. Amyot et Serville ( Ins. Hémipt., Suites à Buff. ) aux dépens du genre Cydnus. Les Cydnus bico- lor et bigultatus (Cimex id. Lin.), communs dans notre pays, appartiennent à cette di- vision. (Bl.) TRITOMUS (tP^, trois; repà , section). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Hydropbyliens , créé par Mot- choulsky (Mém. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, extrait, p. 8). (C.) TRITOX. Triton (nom mythol.). rept.— Laurenti, en 1768, a nommé ainsi les Sala- mandres aquatiques dont l'Europe a plu- sieurs jolies espèces. La dénomination de Molge , proposée par Merrem , fait double emploi avec celle-ci. — Nous avons donné, à l'article Salamandre {voy. ce mot) , tous les détails nécessaires sur le genre des Tri- tons , dont le nom a servi d'étymologie aux mots suivants ; Tritonella, Swainson ; Tritonii, Tscherdi; Tritonides, id. (P. G.) TRITOX. Triton (Tp?t«v, nom mytholo- gique), moll. — Linné comprenait, dans son grand genre Murex (Rochers), lesGastéropo- des-Pectinibranches que Montfort, Lamarck et, après eux, tous les naturalistes en ont séparés pour former le genre Triton. Malgré les nombreux rapports qui lient les Mollus- ques de ce genre aux Rochers et aux Ranelles, des différences constantes et nettement ca- ractérisées les en distinguent , sans cepen- dant les en éloigner. Dans les Rochers, les Ranelles et les Tritons, la coquille est rele- vée de bourrelets ou varices ; mais, dans les Rochers, les varices de chaque tour de spire se correspondent et s'alignent de manière à former, dans la longueur de la coquille, des séries qui sont au nombre de trois ou da- vantage; dans les Ranelles, ces rangées ne sont jamais qu'au nombre de deux, opposées, une de chaque côté; dans les Tritons, les bourrelets ne se disposent plus ainsi en li- gnes continues : ils alternent, deviennent quelquefois rares ou subsolitaires. Ces bour- relets épars des Tritons sont, en outre, gé- néralement moins développés et moins épi- neux que ceux des Rochers. La forme de la coquille, bien que rappelant celle des deux genres voisins, est plus fréquemment allon- gée. L'opercule est moins épais que celui des Rochers. L'animal des Tritons ne diffère point de celui des Rochers ; ce sont les mêmes mœurs, le même habitat. Quelques espèces, présentant d'ailleurs le même ensemble de caractères, se distinguent par une bouche très grimaçante, une colu- melle fortement encroûtée ; elles ont été sé- parées des Tritons par Montfort, sous le nom générique de Persona ; par M. Schumacher, sous celui de Dislorla. L'animal même, étu- dié par MM. Quoy et Gaimard, semble jus- tifier cette opinion par des particularités curieuses d'organisation: un opercule diffé- rent; une trompe très grêle , très longue, subclaviforme. Bien que les espèces fossiles établissent, entre ce type et celui des Tritons proprement dits, des transitions qui man- quent dans la nature vivante, plusieurs na- turalistes sont tentés d'admettre la distinc- tion générique établie par Montfort. Le genre Persona formerait un petit groupe subalterne, satellite des Tritons, comme l'est celui des Typhis par rapport aux Rochers. Les espèces du genre Triton sont au nombre d'une soixantaine environ ; les vivantes se trouvent dans la plupart des mers, et attei- gnent souvent une très grande taille; les fossiles n'ont encore été trouvées que dans les divers étages des terrains tertiaires. Parmi les espèces les plus connues, nous citerons le Triton émaillé , Triton variega- ium Lamk. (Murex Tritonis L.), nommé vulgairement la Conque de Triton, la Trom- pette marine; — le Triton baignoire, Triton l.-torium Lamk., désigné sous les noms vul- gaires de Rhinocéros ou Gueule de Lion ; — le Triton grimaçant, Triton Anus Lamk., 092 TRI vulgairement la Grimace, l'Anus; c'est elle qui sert de type au petit genre Persona de Montfort. (E. Ba.) TRITONIA. bot. ph. — Le genre de ce nom, proposé par Ker ou Gawler, est ratta- ché comme synonyme au genre Montbrelia DC, de la famille des Iridées. (D. G.) TRITONIE. Trilonia (Triton, nom my- thologique), moll. — - Cuvier créa ce genre, parmi ses Gastéropodes-Nudibranches, pour des Mollusques limaciformes qui ont assez l'aspect des Doris. La tête est surmontée de deux tentacules rétractiles , contenus dans un étui cylindrique , d'où ils sortent et où ils rentrent par un mécanisme semblable à celui des tentacules des Limaces. La bouche est armée intérieurement de deux mâchoires latérales, cornées, tranchantes, denticulées sur les bords; au-dessus de la bouche tombe un voile frangé , comparable à celui des Téthys , mais beaucoup plus petit. Le pied est large, canaliculé, et se termine par un bord mince laissant en dessus une partie nue; au-dessus de cette partie nue, tout le long des deux côtés du dos, sont rangées les branchies en forme de houpes rameuses , qui ressemblent à des franges élégantes. L'anus, au lieu d'être percé sur la par- tie postérieure du dos, comme cela a lieu chez les Doris, s'ouvre sur le côté droit de l'espace nu , derrière les organes de la génération. Cuvier, dans un beau Mé- moire , consigné dans les Annales du Mu- séum (I, xxxi, 1, 2), est entré dans des dé- tails d'organisation qui ne peuvent trouver place ici. Ce genre a été adopté par tous les Zoolo- gistes, qui tous en ont apprécié les affinités à peu près de la même manière ; il a servi de type à Lamarck pour fonder sa famille des Tritoniens,qui correspond assez exactement à celle des Nudibranches de Cuvier. C'est, en général , près des Scyllées et des Téthys que les Tritonies ont pris place dans la plu- part des classifications; et ces rapports sont si naturels que MM. deBlainville et Latreille, bien qu'ils n'admettent ni la famille des Tritoniens, ni celle des Nudibranches, les ont cependant mis davantage en évidence: le premier, en créant la famille des Dicères, d'après le nombre des tentacules dans les trois genres que nous venons de nommer ; le second, en formant celle des Séribranches, TRI diaprés la disposition des branchies dans ces mêmes genres. Les espèces de Tritonies sont nombreuses et très variées par la taille et la forme des branchies; plusieurs sont fort petites. La disposition de leur pied indique que ces ani- maux s'attachent aux plantes marines, sur lesquelles ils rampent , sans pouvoir les quitter pour nager. Nous citerons seulement la Tritonie de Homberg , Trilonia Homber- gii Cuv., la plus grande espèce connue , et qui a servi aux recherches anatomiques de Cuvier. Elle se trouve dans la Manche. (E. Ba.) TRITONIENS. moll. — Famille établie par Lamarck parmi les Gastéropodes, et re- présentant assez exactement les Nudibran- ches de Cuvier. Voy. nudibranches et l'ar- ticle tritonie. (E. Ba.) *TRITROPIS (tP£?<;, trois ; rPonl;, carène). rept. — Genre d'Iguaniens ou Stellioniens, dans la classification nouvelle de M. Fitzen- ger. (P. G.) ♦TRITURUS (tpi'toç, arrondi). ISS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Cas- telnau (Magaz. de zool., 1832, pi. 44), et formé aux dépens de certaines Omaloplia 694 TRO de Dejean, de forme globuleuse, et à pattes comprimées. Ce genre renferme 7 espèces africaines, ayant pour types les Mel. piceus, gibbus et 4-lineatusF .; 2 sont originaires du cap de Bonne-Espérance, et une de Guinée. — Eschscholtz et Dejean ont employé le même nom, comme synonyme de Cybisler Curtis, Aube. (C.) ♦TROCIIERA. bot. pu. — Le genre pro- posé sous ce nom par L.-C. Richard ( in Rozier Journ. de physiq., 1779, vol. XIII, p. 225, t. 3) pour deux espèces d'Ehrarta, bien qu'adopté par Palissot de Beauvais dans son Agrostographie , page 61, n'a pas été généralement admis, et rentre dès lors comme synonyme dans le genre Ehrarta Thunb., famille des Graminées, tribu des Oryzées. (D. G.) *TROCHETE. Trochela {rPoXoç, disque). 'ann. — Dutrochet,en 1817, a nommé ainsi un genre d'Hirudinées ou Sangsues, que Lamarck reproduit sous le nom de Trochetia, et que M. de Blainville a nommé Geobdella. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce, laquelle vit en France, et a été recueillie d'abord près de Château-Renaud (Indre-et-Loire), et depuis lors auprès de Toulouse, ainsi que dans le département de l'Ariége , dans celui de la Dordogne, et dans celui de l'Hérault. M. Moquin en a aussi reçu quelques exem- plaires del'Algérie par les soins de M. Guyon. Les Trochètes vivent dans l'eau ; mais elles en sortent fréquemment, soit pour chasser les Lombrics, qui constituent leur principale nourriture, soit pour pondre leur capsule ovigère. Elles ont trois mâchoi- res rudimentaires , la bouche très grande et les yeui au nombre de huit. (P. G.) *TROCHETIA. ann. — Altération du nom Trocheta, employé par Lamarck. (P. G.) TROCHÉTIE. Trochelia ( dédié au phy- siologiste Dutrochet). bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées, tribu des Dom- beyacées, formé par De Candolle ( in Mém. du Mus., vol. X, p. 106, tab. 7, 8) pour deux espèces de petits arbres des îles Bour- bon et Madagascar, dont la surface est cou- verte de petites écailles ferrugineuses, aux- quelles il a donné les noms de l'rochetia uniflora et T. iriflora. Plus récemment M. Lindley en a décrit une nouvelle espèce sous le nom de T. grandiflora. (D. G.) TRO *TROCHIA. moll.— -Genre de Gasté- ropodes du groupe des Pourpres, indiqué par M.Swainson (Treat.Malac, 1840). (E.Ba.) TROCIIIDES. Trochidœ, d'Orb. (Tro- chus, roue, cerceau), moll. — Voy. l'article TROCHOÏDES. (E. BA.) *TROCHID01V (Trochus, roue, cerceau; ôoÇ , roitelet ). ins. — Scopoli (Intr. hist. nat., 1777) avait donné ce nom à un groupe de Lépidoptères de la famille des Crépusculaires , qui doit rentrer dans le genre Sésie. (E. D.) *TROCHILLA ( diminutif de trochus ). moll. — Genre de Pectinibranches de la fa- mille des Capuloides, indiqué par M. Swain- son {Treat. Malac, 1840). (E. Ba. TROCHILUS. ois. — Nom générique des Colibris et des Oiseaux- Mouches dans la méthode de Linné. (Z. G.) TROCHIN,E , Swains. moll. — Voyez l'article trochoïdes. (E. Ba.) TRO TROCHISCANTHE. Trochiscanthes (tPo- X' donles de Lamarck, s'il ne renfermait quel- ques Cyclostomes. (E. Ba). *TROCnODENDRE.rrocnodendron(rpo- X0';, roue, toupie; roue, toupie; artypa, stigmate), bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmia- cées , formé par MM. Siebold et Zuccarini {in Abhandl. der Miïnch. Akad., 2e clas., vol. III, p. 726, tab. 2, fig. 2) pour des ar- brisseaux volubles ou droits, du Japon ; à fleurs blanches, axillaires, solitaires ou grou- pées en corymbes pauciflores. MM. Siebold et Zuccarini en ont fait connaître cinq espè- ces, parmi lesquelles nous citerons pour exemples les T. rufum, T. argutum. (D. G.) *TROCHOTOMA. moll. —-Ce genre de Gastéropodes-Pectinibranches, de M. Eudes Deslongchamps, paraît être le même que le genre Ditremaria de M. d'Orbigny, de la famille des Haliotides. La coquille trochoïde est semblable à celle des Pleurotomaires, mais la fente du labre de ceux-ci est rempla- cée par un trou ovale, simple, sans saillie, et situé à une certaine distance du bord. Ces Mollusques n'ont été observés que dans les terrains jurassiques. (E. Ba.) TROCHULINE. Trochulina ( dimin. de Trochus). foram. — Troisième sous genre des Rotalies de M. d'Orbigny (Ann. des se. not., III, 1826). (E.Ba.) TROCHUS. moll. — Voy. troque. * TROCTES ins. — Genre de l'ordre des Névroptères , synonyme d'Atropos , em- ployé par M. Burmeister (Handb. der En- tom. ) (Bl.) TROENE. Ligustrum (de ligaref lier, at- tacher, les branches de l'espèce européenne servant de liens ). bot. fh. — Genre de la famille des Oléacées , sous-ordre des Oléi- nées ; de la diandrie-monogynie dans le système de Linné. Formé par Tournefort, il a été adopté par Linné et par tous les botanistes modernes. Il comprend des ar- brisseaux et de petits arbres indigènes des parties moyennes et septentrionales de l'Eu- rope, ainsi que des contrées tempérées de l'Asie orientale. Les feuilles de ces végétaux sont opposées , pétiolées, ovales-oblongues ou lancéolées , entières, généralement gla- bres ou même luisantes ; leurs fleurs blan- ches forment des panicules ou des grappes composées, terminales; elles présentent: un calice en tube court, à quatre dents; une corolle en entonnoir, dont le tube déborde le calice et dont le limbe est quadriparti; deux étamines incluses; un ovaire à deux loges renfermant chacune deux ovules col- latéraux, suspendus au haut de la cloison , lequel porte un style très court, terminé par un stigmate bifide, obtus. A ces fleurs suc- cède une baie globuleuse, à deux loges di- spenses ou monospermes par avortement. On connaît aujourd'hui 1 0 espèces de Troène, parmi lesquelles la plus connue, qui consti- tue le type du genre, est le Troène commdn , Ligustrum vulgare Lin. Cet arbrisseau croît communément dans les haies, sur la lisière des bois de toute l'Europe, à l'exception de la Laponie et du Caucase. Il se divise dès sa base en branches flexibles, généralement opposées ; ses feuilles sont assez petites, un peu coriaces, oblongues-lancéolées, luisantes en dessus. Ses fleurs blanches forment des grappes composées terminales, elles se dé- veloppent au printemps; elles produisent des bâtes noires, qui ont la grosseur d'un gros pois, et qui persistent pendant l'hiver. Le Troène commun est usité comme plante mé« dicinale. Ses feuilles ont une saveur amère et styptique ; on en emploie quelquefois la décoction contre les maux de gorge, contre les aphthes, pour raffermir les gencives, etc. Ses baies renferment un suc de couleur bleuâtre, foncée, très tenace, dont on se TRO sert pour colorer les vins et qui entre dans la composition de l'encre des chapeliers. Ses branches sont assez flexibles pour servir comme liens. On plante fréquemment cet arbuste pour en former des haies et des pa- lissades. 11 réussit partout et dans toute rjature de terre. Il se multiplie avec grande facilité et par tous les moyens. On en pos- sède une variété à fruits blancs, et une autre à feuilles panachées , qui est beaucoup plus jolie que le type. On cultive assez com- munément comme espèce d'ornement le Troène dû Japon , Ligustrum japonicum Thunb., joli arbuste, de plus fortes propor- tions que le précédent; glabre; à feuilles ovales, acuminées, grandes; à fleurs blan- ches, en belles et grandes panicules termi- nales. Sous le climat de Paris, il réussit en pleine terre, mais à une exposition méri- dionale. Il demande une terre légère. (P.D.) *TROES (TPÙ,-, Troie), ins. — Unné(Syst. nat., 1767) a appliqué le nom de Troes à une subdivision du grand genre Papillon. Le nom de Troides d'Hubner {Cal., 1816) correspond à celui de TYoes de Linné. (E.D.) ♦TROGIA. bot. cr.— Genre de la famille des Champignons byménomycètes de Fries , sous-ordre des Pileati, tribu des Agaricinés de Fries; de la division des Basidiosporés ec- tobasides, tribu des Idiomycètes, section des Agaricinés, dans la classification mycologi- que de M. Léveillé ; formé par Fries. (M.) *TROGIDIE\S.7Voâfe'du.iNS.— Mulsant ( Hist. nat. des Col. de Fr. Lamellicornes , p. 324 ) a établi sous ce nom une famille dans laquelle cet auteur a fait entrer les genres suivants: JEgïalia , Trox , Hyboso- nis, Geobius elOchodeus. (C.) TROGLODYTE. Troglodytes (zpuyU- (îc'rrjs , habitant dans les cavernes), mam. — Dans Pantiquité, ce nom était celui d'une race d'hommes qui paraît n'avoir été qu'une espèce de Singes du genre Cynocéphale. Choisi par Geoffroy St-Hilaire pour désigner génériquement le Chimpanzé ou Orang noir, il sert à distinguer le premier genre de la tribu des Pithéciens, dans la classification de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire. Voy. l'ar- : ticle Singes {Atlas, mammifères, pi. 5). ' Par ses proportions générales, le Troglo- dyte ou Chimpanzé est le Singe qui se rap- proche le plus de l'Homme; nous ne dirons pas qu'il s'en rapproche aussi par ses qua- T. XH. TRO 697 lilés morales et intellectuelles, car il y a loin, il y a tout un abîme, entre le dévelop- pement de ces facultés chez l'Homme, et l'é- tat, en quelque sorte, élémentaire où elles se trouvent chez le Singe ; mais il est cer- tain que, de tous les animaux, le Chim- panzé est celui chez lequel les dispositions intellectuelles sont le plus remarquables. Sans tenir compte des différences considé- rables qui éloignent le Chimpanzé de l'es- pèce humaine au point du vue moral , il n'est pas moins vrai que l'organisation com- parée de l'Homme et du Singe établit une distinction très sensible, même pour le na- turaliste. Ce qu'il y a de plus singulier dans les proportions générales du corps, c'est sans contredit la longueur des bras, qui ne des- cendent guère que jusqu'au jarret, tandis que chez les Orangs et les Gibbons, ces membres s'allongent considérablement. Les jambes ont une espèce de mollet formé, comme chez l'Homme, par les muscles jumeaux et so- léaire. Les doigts des mains et des pieds ont aussi les mêmes dimensions relatives que chez l'Homme ; les ongles sont aplatis. Il faut remarquer toutefois que cette descrip- tion générale des doigts ainsi faite ne repré- sente pas exactement la forme de la main du Chimpanzé; nous avons souvent entendu les personnes visitant le jeune Chimpanzé qui vient de mourir à la ménagerie, s'éton- ner de la différence considérable que cette main présente avec celle de l'Homme, dif- férence qu'elles étaient disposées à trouver bien plus faible , d'après les indications des livres. Celte organisation des pieds, plus semblable à celle des pieds de l'Homme, permet au Chimpanzé , plus qu'aux autres Singes , la station verticale , sans que pour cela on puisse méconnaître, dans cette or- ganisation même, les caractères d'un animal grimpeur. Appuyé sur un bâton , il peut marcher debout assez longtemps. Mais la division des fonctions des pieds et des mains chez l'Homme ne reste pas moins , au point de vue physiologique, un caractère de supé- riorité en faveur de l'espèce humaine. Nous ne répéterons pas ici cequenousavonsdit et développé en parlant de la classe des Mammi- fères [voy. tom. VII, pag. 691). Le corps du Chimpanzé est couvert de poils; mais le visage , les oreilles et la face palmaire dei mains en sont dépourvus ; ils sont , au con- 88 698 TRO traire, plus abondants sur le dos, les épau- les et les jambes; à Pavant-bras, ils sont dirigés du côté du coude. Ces poils sont gé- néralement noirs ; il se trouve cependant quelques poils blancs autour de l'anus. Les callosités des fesses sont peu prononcées ; elles existent néanmoins, ainsi que l'a re- connu M. Isidore Geoffroy St-Hilaire. Les caractères généraux de la dentition du Chimpanzé sont indiqués aux articles Mammifères et Singes; mais, si toutes les têtes qu'on a étudiées présentent le même nombre de dents , toutes offrent-elles la même forme de ces organes? Peut -on dire que les dents sont, dans toutes, identiques pour la surface des molaires, pour la lon- gueur des canines? Ces doutes nous sont venus en examinant le système dentaire sur différentes têtes que Ton possède au Muséum de Paris, etsurtoutcelleque cet établissement vient de recevoir du Gabon , etquiappartient à un magnifique squelette qui a environ 1 mètre 80 de hauteur. Comme nous le faisait observer M. Gratiolet, il y a dans ce système dentaire quelque chose des Maca- ques, quelque chose de très différent de ce que nous montrent d'autres appareils den- taires du Chimpanzé. Tous les échantillons qu'on possède appartiennent-ils à divers états de développement du même genre? Indiquent-ils plusieurs espèces dans le genre Troglodyte? Nous n'avons ni la place , ni le droit d'examiner ici ces questions. La forme extérieure des divers crânes de Chimpanzé, les particularités que présentent leur face intérieure, laissent aussi soupçonner des différences, qui pourraient être assez consi- dérables, dans la forme de l'encéphale. Du reste , M. Geoffroy avait supposé l'existence de plusieurs espèces dans le genre Troglodyte, d'après des différences dans les habitudes et la démarche. Le crâne que M. de Blainville a procuré à la Faculté des sciences de Paris offre aussi des carac- tères qui l'éi lignent de ceux que l'on con- naissait avant lui; il présenterait un élé- ment de ;>loç) pour désigner le Filou, et qui convient très bien à ce Poisson qui, en raison de la pro- tractilité de son museau, peut prendre les petites espèces nageant sans défiance à quel- que distance de lui. (E. Ba.) TRONC. Truncus. bot. — On désigne sous ce nom, emprunté à la langue usuelle, la tige des arbres dicotylés. V. tige. (D. G.) TROI\CATELLE. Truncatella (trunca- tuSy tronqué), moll. — Avec la description imparfaite que Risso donne de ce genre par lui formé, et d'après les figures médiocres qui accompagnent celte description, il est assez difficile de déterminer les rapports des Mollusques dont il s'agit; ils paraissent néanmoins avoisiner les Paludines. Risso en cite deux espèces, les T. lœvigata et costulàta (His. nat. Eur. mer., IV, 124). (E. Ba.) TRONC ATULINE . Truncatulina. foram. — M. d'Orbigny a formé ce genre pour des Foraminifères hélicostègues Je la famille des Turbinoïdes. Leur ouverture, unique comme celle des genres voisins (Rotulines, Globigérines, Anomalines, etc.), esten forme de fente continuée d'une loge à l'autre, et située du côté spiral. La spire n'est appa- rente que d'un seul côté. Les Troncatulines se fixent le plus souvent sur les tiges des Corallines. Suivant M. d'Orbigny, les espè- ces fossiles sont abondantes dans les terrains tertiaires de la plus grande partie de l'Eu- rope. Des espèces des terrains crétacés oat été décrite par le même savant. (E. Ba.) * TROOSTITE (d'après un nom d'hom- TRO TRO 703 me), Shepard. min. -Silicate de Manganèse et de Fer, d'un vert d'Asperge ou d'un brun rougeàtre, transparent et d'un aspect vitreux, que l'on rencontre avec la Franklinite, à :~parta et Sterling, dans le New-Jersey, aux Etats-Unis. 11 cristallise en prismes heiago- naux, terminés par des sommets de rhom- boèdre obtus de 115° — Densité ,4. — Fu- sible au chalumeau sur les bords; don- nant avec le Borax un verre d'un bleu vio- làtre. H est composé, d'après l'analyse de Thomson , de Silice, 30,65 ; Oxyde ferrique, 1 5,45 ; Oxydule de Manganèse 46,2 1 ; Eau, 7,3. (Del.) •TROPJSAOpoirotîa, tourbillon), ins.— Genre de Lépidoptères de la famille des Noc- turnes, tribu des Bombycites, indiqué par Hubner(Caf., 1816). (E. D.) TROP.EOLÉES. Tropceoleœ. bot. ph.— Le genre Tropœolum, primitivement placée la suitedes Géraniacées, en a été séparé plus tard pour constituer le type d'une petite fa- millequi offre les caractères suivants : Calice à cinq divisions, prolongé en éperon au- dessous de l'inférieure, à préfloraison val- vaire ou plus souvent quinconciale. Pétales en nombre égal et alternes ; deux plus grands insérés des deux côtés de l'orifice de l'épe- ron, quelquefois existant seuls par l'avor- tement des trois autres. Huit étamines ny- pogynes, à filets libres et subulés,à anthères mobiles , introrses , biloculaires , s'ouvrant par deux fentes latérales. Ovaire libre, ses- sile, trilobé, triloculaire, avec un seul ovule anatrope suspendu en dedans et vers le som- met de chaque loge; un style simple ter- miné par trois dents. Fruit charnu ou sec , et , dans ce cas , composé de trois carpelles indéhiscents ou de sarnares, d'abord sou- dés , puis se séparant à la maturité. Graines revêtues d'un tégument cartilagineux qui se confond souvent avec le péricarpe, dépour- vues de périsperme. Embryon droit, à radi- cule supère et courte, caché par les cotylé- dons épais, qui, distincts dans leur premier développement, finissent par se souder en une masse indivise. Les espèces sont des herbes étalées ou grimpantes, toutes origi- naires des parties tempérées de l'Amer. que méridionale. Leurs feuilles primordiales sont apposées et stipulées; les autres alternes et «ins stipules, pétiolées , simples, peltées, entières ou palmatilobées, quelquefois par- semées de points glanduleux; leurs fleurs solitaires, à l'extrémité de pédoncules axil- laires souvent très longs. Leur suc aqueux renferme une substance acre, d'une saveur analogue à celle du Cresson, et qui lui donne des propriétés antiscorbutiques. Leur racine, le plus ordinairement tubéreuse, est amyla- cée et alimentaire dans quelques unes. GENRES. Chymocarpus, Don. — Tropœolum, L.— Magallana, Cav. (Ad. J.) TROPŒOLUM. bot. ph. — Nom latin du genre Capucine. Voy. Capucine. (D.G.) TROPIIIDE. Trophis (Tpôytç, gras, bien nourri), bot. ph. — Ce genre, formé par P. Browne (Jawi., p. 357, tab. 37, fig. 1), était classé dans la famille des Artocarpées. Mais, en l'étudiant avec soin, M. Trécul a reconnu qu'il doit être exclu de ce groupe naturel. Il a vu , en outre, que parmi les espèces diverses auxquelles ce nom générique a été successivement appliqué, une seule, le Tro- phis americana Lin., doit le conserver. Par suite de ses observations , ce botaniste a modifié les caractères dece genre qu'il classe parmi les Morées. (D. G.) * TOPHODON ( Tpoyo* , nourrisson ; qatp;oç, gorge), rept. — Genre de Vipères. Wagler, 1830. (P. G) TROPIDOLEPIS ( Tpo'wtç , carène ; Wl;, écaille), rept. — Genre de Stellions, dis- tingué par Cuvier et caractérisé avec soin par M. Bibron. Il renferme une dizaine d'es- pèces toutes américaines. (P. G.) *TROPiDOLEPIS (rpo'icç, .Joç, carène; >£7rtç, écaille), bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par M. Tausch rentre dans le Chiliotricum Cass., dans la famille desCom- posées-Astéroidées. (D. G.) *TROPIDOLOPISMA(Tp0'7rt;, carène; ào7ncypa , enveloppe), rept. r- Genre de Scincoïdiens dénommé et caractérisé par MM. Duméril et B'rbron {Erpét., t. V, p. 744), pour une espèce de la Nouvelle- Hollande que Cocteau avait nommée Psam- mit Duméril , Ps. Napoléon et Kbiaux de Deldborde. Cette espèce est aussi le Tiliqua Kingii, de M. Gray. (P. G.) TROPIDONOTE. Tropinodotus (rpivtç , carène; vwto?, dos) . rept.— Genre deCouleu- vres dénommé parKuhl, caractérisé ensuite par Wagler et accepté avec quelques mo- difications par la plupart des erpétologistes. Il répond à peu près à celui de Nalrix, de plusieurs auteurs. La Couleuvre à collier {Coluber natrix) et la Vipérine ( C. vipe- rinus) sont deux espèces de Tropidonotes fort communes chez nous. Voyez l'atlas de ce Dictionnaire, Reptiles, pi. 10. (P. G.) *TROPIDOPELLIS (rplittg, carène; «eM;, écuelle). rept.— Fitzinger, 1843. Genre de Couleuvres. (P. G.) *TROPIDOPHIDE. Tropidophis (Tpo'fttç, carène; oytç, serpent), rept. — M. Bibron nommait ainsi dans l'histoire de Cuba, pu- bliée par M. de la Sagra, un genre d'Ophi- diens de la famille des Boas, que M. Gra^ appelle de son côté Ungalia. On connaît deuj espèces de Tropidophides , le T, melanura, THO qui est dans l'Ile de Cuba , et le T. macu- latus de la même lie. Celui-ci avait d'abord servi à l'établissement du genre Lcionotus, qui a dû être supprimé. (P. G.) ♦TROPIDOPHOLIS (tPoV«ç, carène; 90ÀÏÇ , écaille), rept. — Fitzinger, 1843. Genre de Couleuvres. (PG.) *TROPIDOPIIORUS (rpoTrc;, carène; 9000;, porteur), rept. — Duméril et Bibron, Erpétologie , t. V, p. 554. Genre de Scin- ques, dont la seule espèce est le Leposoma Cocincinnensis, de Cuvier. (P. G.) TROPIDORUYAQLE ou GOLLIN. Tropidorhynchus ( rpoVi; , carène ; pùyx0? » bec), ois. — Genre de la famille des Philédons dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec robuste, arqué, comprimé, à bords des mandibules lisses; des narines rondes, nues, ouvertes ; des ailes médiocres, un peu arrondies; une queue moyenne, élargie, ample, échancrée; des tarses robustes, moyens, scutellés. G. Cuvier a admis dans le genre Goulin , genre que MM. Vigors et Horsfield avaient antérieurement établi sous le nom de Tro- pidorhynchus, que nous lui conservons par dToit de priorité , deux sections : l'une pour les espèces dont une partie de la tête est dénuée de plumes; l'autre pour celles qui ont le bec surmonté, à sa base, de proémi- nences osseuses. La première section , qui correspond au genre Entomyza de Swainson , comprend les Gracula calva Gmel. (Buff., pi. enl., 200 ) , et Trop, cyanotis Vig. et Horsf. , {Gracula cyanolis Lath.); la seconde section comprend les Merops corniculatus Lath., et Mer. monachus Lath. (Z. G.) * TROPIDOSALRA ( tpênn , carène ; aaûpo;, lézard), rept. — Genre de Lacer- \iens ou Lézards, dénommés par Boié. (P. G.) TROPIDOSALRLS {rpé*tç, carène; viZpoçy lézard), rf.pt. Genre de Couleu- vres indiqué par H. Gray. (E. Ba.) *TROPIDOSOM A (rpowiç, carène; swper, corps). Perty. ins. — Synonyme d'Allocerus Serviile. (C.) ♦TROPIDOTRAGOPS frpa'iriç , carène; Tragopi , genre de Couleuvres ). rept. — Nom donné par M. Fitzinger en 1843 à l'un des nombreux genres qu'il a étabi.s parmi les Couleuvres. (P. G.) T. xu. TRO 705 ♦TROPIDURUS ( Tpo'wç , carène ; oOpà , queue), rept.— Genre d'Iguaniens. (P. G.) *TROPIIVOTA (tPoW, carène ; vwroç.dos). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France, Lamellicornes, p. 575) et qu'il compose de trois espèces. Le type est le T. squalida Linné (Scarabœus). (C.) TROPIQUES, bot. pu. — Linné a dési- gné sous le nom de fleurs tropiques ( Flores tropici) celles qui, pendant plusieurs jours de suite, s'ouvrent le malin et se ferment le soir, et pour lesquelles l'heure de l'épa- nouissement suit l'accroissement ou le dé- caissement des jours. (D. G.) *TROPlPHORUS (tpfaiç, carène; yo- poç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères télramères, divivision des Cléonides, créé par Schœnherr [Gen. et spec. Curcul., syn.f t. VI, 2, 257) et composé de six espèce d'Eu- rope. Le type est le T. mercurialis F. On le trouve quelquefois aux environs de Paris suf le Colchique. (C.) *TROPÏPLEURITES {rpi**, carène; nhvpx, côte), Chevrolat. ins.— Synonyme de Colloplerix Newmann, ou Dorcacephalum Dupont. (C.) *TROPIRHINUS(TP07rtç, carène; p'.v, ne*) ins. — Genre de Coléoptères télramères, di- vision des Brachydérides, établi par Schœn- herr (Gen. et spec. Curcul., synon., t. VI, p. 360) sur une espèce du Brésil, nommée par l'auteur T. affaber. (C.) *TR0PIS(xp:7rt;, carène), ins. —Genre de Coléoptères subpentamères, division des Cé- rambycins deDejean, etLepturesdeServille, fondé par Newman (The Entomologist's, p. 34) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, nommée T. dimidiata par l'auteur. Dejean la désigne sous le nom générique d'OGo- rhtnus. (C.) ♦TROPISTERNUS (rpotn;, carène; at/p- vov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Hydrophiliens, créé par Solier {Ann. de la Soc. entom. de France, III, 307), et qui est composé d'une dizaine d'espèces de l'Amérique méridionale. Le type est le T. collaris Y. (IJydrophylus). (C.) *TROPISTES. in?.- Genre de la famille des Ichneumonides , groupe des Ophioniles, de l'ordre des Hyménoptères , établi par Gravenhorst (Ichneumonologia ) mr des es- 706 TRO TRO pèces dont l'abdomen est comprimé latéra- lement et caréné en dessus. Le type est le T. nitidipennis Gravenh. (Bl.) *TROPISURUS ( rpo'TTtç , carène ; oupa , queue), helm. — Genre de Vers nématoïdes établi par M. Diesing, en 1834, pour un Ver parasite du Vautour urubu, du Brésil. (P. G.) TROQUE. Trochus (tPoxoç, disque, tou- pie), moll. — Ce genre, établi par Linné, a été accepté par tous les Zoologistes, et il est encore généralement adopté aujourd'hui, bien qu'on reconnaisse le peu de valeur des caractères par lesquels il se distingue des autres genres de Trochoïdes , famille à laquelle il donne son nom. Les genres de ce groupe se lient, en effet, les uns aux au- tres par des transitions tellement insen- sibles, et se tiennent par des caractères semblables tellement importants, que leur distinction n'est guère justifiée en bonne zoologie. Les animaux des Troques, des Turbos, des Monodontes, des Dauphinules, se ressemblent si bien , que le caprice de l'observateur pourrait seul trouver des ca- ractères pour limitei un peu rigoureuse- ment les coupes génériques. Les indications que l'on a cherchées dans la coquille sont de si peu d'importance, que si on les admet encore, ce ne doit être que comme moyen d'arriver plus facilement à la distinction des espèces , et alors il faut s'avouer qu'elles sont bien artificielles. C'est surtout par leur forme plus régu- lièrement conique, et par leur bouche dé- primée et oblique, que les Troques se dis- tinguent des Turbos; mais le passage des uns aux autres est ici tellement ménagé, que ce caractère n'a rien de réel. On a cherché à les distinguer, d'après la nature de leur opercule, qui est corné dans la plu- part des Troques, et pierreux dans la majo- rité des Turbos ; mais cette différence ne con- corde pas d'une manière constante avec les caractères tirés de la forme de la coquille; on ne pourrait, en outre, l'apprécier pour la plupart des fossiles. D'ailleurs, une dif- férence dans la nature de l'opercule a-t-elle bien une valeur générique? Et dans le cas où l'on admettrait l'affirmative, comment se fait-il que, parmi les Natices, on ne forme jias deux genres : un pour les Natices qui <-iit 1 onçrcule corné , l'autre pour les Na- tices qui ont l'opercule calcaire? Les raison zoologiques qui empêchent de conclure à cette division pour le genre des Natices, doivent avoir les mêmes conséquences pow les Troques et les Turbos. Les Monodontes de Lamarck ne sau- raient non plus être séparées des Troques , car l'existence d'une petite dent résultant d'une sorte de troncature de la columelle, est un caractère tout-à-fait accessoire, et dont on ne peut fixer précisément les li- mites : la dentj bien prononcée ici, s'atténue là en une simple sinuosité, pour s'effacer complètement par degrés insensibles. Le! rapports des Dauphinules avec les Troques et les Turbos ont été précédemment appré- ciés (voy. dauphinule). De sorte que nous pas« sons, par des nuances ménagées, des Troques aux Turbos, des Troques aux Monodontes, de celles-ci aux Turbos, des Turbos aux Dauphinules; et que, comme conséquence logique, nous devons former un grand genre de toutes ces subdivisions, pouvant néan- moins les conserver, comme nous l'avons déjà dit , pour nous aider artificiellement dans la détermination des espèces. Remarquons ici qu'il faut mettre à part les espèces du genre Littorine de M. Férussac , les seules précisément qu'Adanson ait comprises dans son genre Trochus (voy. littoiine). Les Cadrans et les Roulettes, séparés générique- ment par Lamarck des Trochus de Linné , doivent rentrer dans le grand genre que nous indiquons , et dont les subdivisions pourraient être tirées des particularités sur lesquelles on a formé des genres, fees carac- tères généraux qui les réunissent sont men- tionnés à l'article trochoïdes. Les espèces rapportées au genre Trochus ont une coquille ordinairement conique , plus ou moins allongée ou déprimée, à pour- tour caréné, à bouche triangulaire, dépri- mée, lisse, nacrée intérieurement, inclinée par rapport à la direction du dernier tour, et laissant voir la portion inférieure de la columelle, qui est constamment torse ou arquée. Les espèces vivantes sont nombreu- ses , et elles ont été subdivisées en petits groupes, qui ont donné naissance aUx gen- res Tectaires , Montf. ; Eperons, Montf.; Roulettes, Lamk.; Cantharides, Montf.; En- tonnoirs, Montf.; Cadrans, Lamk.; Téles- copes, Montf.; Evomphales, Sow.,etc. {Voy. TllO TRO '07 ces mots). Nous citerons comme exemple la Fripière ou Maçonne, Trochus agglutinons, Laïuk . , qui jouit de la propriété singulière de coller et d'incorporer même à sa coquille, à mesure qu'elle s'accroît, les corps étran- gers mobiles sur le sol où elle repose , tels que petits cailloux, fragments de coquil- les, etc. Elle habite la mer des Antilles. Les Troques fossiles ont apparu dès les premiers âges du monde, mais leur nombre a augmenté dans les époques plus récentes. On en trouve quelques espèces dans les ter- rains siluriens, dévoniens et carbonifères. La quantité des espèces devient considérable à l'époque triasique, moindre dans les ter- rains jurassique et crétacé. Elles abondent dans les terrains tertiaires. On a rencontré des Troques fossiles en Amérique et en Asie. Le catalogue des Troques fossiles a été augmenté, surtout pour les espèces des ter- rains jurassiques , des Pleurotomaires, avec lesquels on les a confondues. Il est, en effet, difficile de distinguer les Troques des Pleu- rotomaires incomplets , ces deux genres ne différant guère que par l'échancrure du labre des Pleurotomaires , caractère qui indique une différence essentielle dans l'organisation des animaux. Quand le labre est cassé , ou quand on n'a qu'un moule, la confusion est donc possible; et il existe sans doute en- core , dans les catalogues paléontologiques, des confusions que des circonstances heu- reuses permettront seulesde rectifier. (E.Ba.) TROSCART. Triglochin [vptU9rpiat trois; yla>xk ouj^wx'v* pointe, arête), bot. ph. — Genre de la famille des Alismacées, sous- ordre des Juncaginées, ou de la famille des Juncaginées, pour ceux qui admettent celle- ci comme distincte, formé par Linné (Gen. plant. y n° 453). Il comprend des plantes herbacées, propres aux lieux humides et marécageux, tempérés et froids des deux hémisphères. Leurs feuilles sont étroites, planes ou cylindracées; leurs tleurs, petites et verdàtres, en épi, présentent: un pé- rianthe à 6 folioles concaves , dont les 3 intérieures sont insérées sensiblement plus haut que les extérieures; 6 étamines dont îes anthères sont extrorses ; 1 pistil à G loges uni-ovulées , dont 3 quelquefois stériles. A ces fleurs succèdent des capsules à 3-6 loges qui s'ouvrent en autant de coques ou de pièces aiguës, ce que rappelle le nom du genre. Quelques botanistes sont disposés à regarder chaque fleur de Triglochin comme une petite inflorescence plutôt que comme une fleur unique. — Dans son Knumeralio (vol. 111, p. 142), M. Kunth décrit 16 espèces de Troscarts , partagées naturellement en deux sections, suivant que leur capsule se divise, à la maturité, en 3 ou en 6 coques. Parmi les premières se trouvent deux de nos espèces indigènes, le Troscart des ma- rais, Triglochin palustre Lin., plante abon- dante dans les lieux marécageux de toutes les parties tempérées et froides de l'hémi- sphère boréal; et le Troscart de Barrelier, T. BarrelieriLois., bulbeux, qui se trouve près de la mer, dans toute l'Europe méridionale et dans le nord de l'Afrique. — La seconde division comprend le Troscart maritime, Triglochin marilimum Lin., qui est très ré- pandu dans les parties humides du littoral des mers. (P. D.) *TROSIA (tPwortées par des basides au lieu d'être renfermées dans des sporanges. Ces carac- tères appartenant à deux divisions parfaite- ment distinctes, je n'ai pas cru devoir main- tenir un semblable rapprochement dans la classification mycologique que j'ai établi» [voy. wycologik). Les détails dans lesquels jo vais entrer concernent plus particulièrement les Truffes proprement dites que les aunes Champignons de la même famille, parc© 90 714 TUB qu'elles sont plus connues , plus répandues et surtout d'une plus grande utilité. Ces Champignons se développent sous la terre à une profondeur de 3 à 8 ou 9 pou- ces, et jamais ils ne se montrent au de- hors. Les terrains meubles, graveleux, cou- verts de taillis , sont ceux qui conviennent le mieux à la Truffe noire ; mais il ne paraît pas certain qu'elle préfère l'ombre d'une espèce d'arbre à celle d'une autre , car on en trouve sous les Chênes, les Châtaigniers, les Charmes, les Coudriers, les Genévriers, les Genêts, les Vignes, les Bruyères : on en a même rencontré dans des terres labourées et des chaumes. On dit qu'elle n'existe ja- mais sous les Pins ni les arbres à pépins , et que sous les Hêtres , les Ormes , les Éra- bles et les Genévriers, elle est toujours d'une qualité très inférieure. Toutes les parties du monde produisent des Truffes , et plusieurs pays en ont des espèces particulières. On en a rencontré en Asie, en Afrique, en Amérique; Ber- tero en a vu à la Guadeloupe; si elles sont plus abondantes en Europe, c'est proba- blement parce qu'elles y sont plus recher- chées. Chabrée rapporte (probablement il parle du Terfez) qu'on en transporte d'Ar- ménie à Damas des quantités considérables, et que la charge de 25 à 30 Chameaux ne suffit que pour trois jours. La France et le Piémont sont les pays qui produisent le plus de Truffes noires ; en Suède , en Nor- vège , en Laponie et dans les contrées froi- des , elles manquent entièrement. Elles ont | été découvertes pour la première fois, «n Angleterre , par Harton ; Morisson , dans son Histoire du comté de Norlhampton , dit | qu'elles n'existent que dans ce seul endroit, !' et qu'elles y ont été apportées de France avec d'autres plantes. Les recherches récen- tes de MM. Berkeley et Broom prouvent qu'elles y sont plus fréquentes, et qu'il y en a même un grand nombre d'espèces. En France elles sont très répandues et forment une branche de commerce assez considérable; le Dauphiné, la Provence, le Languedoc, le Quercy, mais surtout le Pé- rigord et l'Angoumois en produisent en abondance. Les autres contrées de la France, comme l'Alsace, la Bourgogne, la Cham- pagne, la Normandie, etc., sont bien moins favorisées. Elles existent également dans les TUB environs de Paris. Vaillant les a signalées dans son Botanicon Parisienne; du Petit- Thouars en a trouvé à Vaux-Pralins près de Melun ; à Vincennes, dans le terrain calcaire du coteau de Beauté , entre la porte de St- Maur et Nogent , les gardes en ont rencon- tré souvent sur l'indication de leurs chiens. Trattinnick rapporte, dans son traité des Champignons comestibles, qu'elles étaient si communes autrefois dans le parc de Ville- taneuse près de St-Denis , que le proprié- taire en avait affermé la récolte, en 176i, moyennant la redevance de 250 livres en argent et 10 livres de Truffes chaque année. Cette clause indiquait, comme je l'ai dit dans les Annales des Sciences naturelles (2e sér„, t. XVI, p. 222), qu'elles étaient assez abondantes et qu'il devait en exister dais d'autres endroits. M. Bouteille a adressé, à l'Académie des Sciences, des Truffes qu'il a trouvées, dans le mois de février 1842, à Magny, petite ville de Seine-et-Oise , et, depuis cette époque, il m'a fait l'amitié de m'en envoyer tous les ans provenant de cette localité. Elles croissent dans un petit bois de 1 hectare 1/2, situé sur le grand plateau calcaire de Magny. La terre végétale n'a que très peu d'épaisseur et même man- que dans quelques endroits, l'aridité du sol est telle que les arbres de haute futaie ne peuvent y végéter. On y rencontre quel- ques bouquets de Hêtres, de Charmes , de Coudriers, et le Bouleau qui en forme l'es- sence est tout rabougri. Elles sont à la pro- fondeur de 2 à 6 centimètres, et il suffit de fouiller légèrement la terre pour les trouver. Ces Truffes, qui appartiennent au Tuber rnelanospermum , sont d'excellente qualité et rivalisent pour le goût et le parfum avec les plus fines du Périgord. D'après les renseignements que m'a don- nés M. Bouteille , elles sont livrées au commerce depuis plusieurs années, mais sous un nom déguisé. Celui qui le premier les a découvertes, les envoyait à Orléans d'où elles revenaient à Paris qualifiées de Truffes du Midi. Ce petit commerce, qui se faisait depuis uue douzaine d'années, a été trahi par l'indiscrétion et la curiosité d'un conducteur qui en transportait une caisse de Magny à Orléans, sous la modeste dési- gnation de pommes de terre. Elles croissent dans le petit espace dont j'ai parlé assez TUB TUB 715 abondamment, puisqu'on en a récolté cer- taines aimées jusqu'à 50 kilogrammes. De- puis que celle localité est connue, il y a un plus grand nombre d'individus qui les cherchent, et M. Bouteille a remarqué qu'elles deviennent plus rares d'année en année. Fontenelle a écrit, en 1 77 1 , dans l'histoire de l'Académie des Sciences (p. 39), à l'oc- casion des recherches de Geoffroy sur les Truffes, qu'il y a des animaux qui ont si peu l'air d'animaui qu'on ne doit pas être surpris qu'il y ait aussi des plantes qui n'en soient presque pas; cette phrase nous dit d'avance que les opinions ont dû varier sur la nature de ces végétaux. Théophraste les plaçait, ainsi que les autres Champignons, parmi les plantes; quoique Pline dise que les Truffes proviennent de graines, il ne les considère pas moins comme un vice, une callosité, un excrément de la terre; et le de- nier romain que le préteur Lartius Licinius trouva dans une Truffe en mordant dedans, ne prouve pas qu'elles soient composées ou qu'elles soient formées par l'agglomération des différentes parties que renferme la terre. Si Ton cherche à coordonner ces idées, on voit que cet illustre naturaliste ne les connaissaitqu'imparfaitement. Belon, regar- dant la Truffe blanche comme femelle, et la noire comme mâle, n'en avait pas une con- naissance plus exacte. Des auteurs ont voulu qu'elles fussent des racines souterraines qui ne produisent jamais de tiges ni de fleurs, d'autres en ont fait des bulbes. M. le doc- teur B. Robert, de Marseille [Compl. rend. Acad. se, t. XXIV, p. 66), a émis une nouvelle opinion: il pense qu'elles se déve- loppent à l'extrémité la plus ténue des ra- eines, qu'elles sont parasites et le résultat de la piqûre de vers ou d'insectes. La pre- mière partie de cette proposition pourrait peut-être donner lieu a une discussion entre quelques personnes, mais comme j ai trouvé moi-même, pendant le mois de mai, des Truffes dans les environs d'Orange, dans un endroit où il n'y avait pas d'arbres, je ne p«ris l'admettre. Quant à la seconde partie, elle est hors de toute vraisemblance en rai- lon de l'existence d'organes reproducteurs propres. On doit à Micheli , Tournefort, Geoffroy ce q:* l'on sait de p:dcis sur ces végétaux. Depuis leurs travaux, les Truffes sont admi- ses au nombre des Champignons, et comme devant former un genre particulier. On peut dire que Linné en les assimilant aux Lyco- perdon a commis une erreur qui a été pré- judiciable à la science. L'organisation de ces deux genres, malgré leur analogie apparentes est tellement différente qu'ils n'appartien- nent pas même à la même classe. Plusieurs botanistes d'un autre côté ont décrit comme Truffes des êtres qui n'en sont pas, la pierre à Champignons, les Elaphomyces , la Rhizoctonia et plusieurs espèces de Sclérotes. Il est probable que la Truffe que Magbride a trouvée dans la Ca- roline, et qui pèse quelquefois 40 livres, appartient à ces derniers, et que comme le Tuber regium de Rumphius, etc., il naît de ces masses compactes des Champignons parfaits. Comment se reproduisent les Truffes? sur ce point les auteurs ne sont pas d'accord. L'existence manifeste et très facile à cons- tater d'organes reproducteurs analogues à ceux des autres Champignons , n'autorise pas la supposition qu'elles aient un modedif- férentde propagation. Tout le monde con- naît le passage de Pline (liv. XIX, ebap. 3) dans lequel il assure, d'après Athénée, qu'il n'y aurait pas de Truffes à Mylilène, si le débordement des rivières n'en apportait pas les semences de Tiard où elles croissent abondamment. Personne maintenant n'ose- rait dire qu'elles sont un vice, un excré- ment, une lèpre de la terre, ni un conglo- mérat de celle-ci comme le veulent Pline et Mailhiole. De la Hyre et Duhamel du Mon- ceau croyaient que les vieilles Truffes, pro- bablement comme le Rhizoctonia crocorum, émettent des filaments qui donnent nais- sance à de nouveaux individus. Bulliard, Watson , séduits par la ressemblance des spores avec les Truffes mêmes, regardaient celles-ci comme des végétaux vivipares; Turpin partageait à peu près la même opinion et les désignait par le nom de Truffinelles pour les distinguer des Truffes mères; ces observateurs croyaient que la Truffe était toute formée dans les sporanges et qu'elle ne faisait qu'augmenter de volume dans le sein de la terre. Cette dernière opinion, dans l'état actuel de la science, n'est pas admissible. On sait 716 TCB TUB maintenant pertinemment que les spores des Mucédinées, des Agarics, des Pézizes, etc., placées dans des circonstances favorables , émettent des prolongements filamenteux , un véritable mycélium sur lequel se dé- veloppent plus tard des Champignons par- faits. Il est vrai que jusqu'à ce jour cette évo- lution n'a pas été constatée pour les Truffes ; mais pourquoi , ayant une organisation semblable à celle des autres Champignons, ne seraient elles pas soumises à la même loi? Si on l'ignore, c'est très probablement parce que les expériences n'ont pas été assez multipliées et que l'on n'a pas saisi toutes les circonstances qui peuvent en favoriser la réussite. Que le mycélium des Truffes ait été vu ou non, cela ne prouve rien contre son exis- tence, parce qu'il peut être mélangé avec la terre et de la même couleur qu'elle. Mais souvent on a rencontré des Truffes qui n'é- taient pas plus grosses que des pois, et déjà elles étaient libres et dénuées de filaments. Quelques personnes disent que dans le jeune âge elles sont blanches; d'autres, au con- traire, qu'elles sont rouges. J'en ai souvent reçu de cette couleur, mais, comme elles étaient sans traces de spores, je n'ai pas osé me prononcer sur leur nature. On dit encore que ces Champignons parcourent leur pé- riode de végétation dans l'espace d'une an- née ou à peu près. Dans les Annales d'his- toire naturelle, j'ai dit que M. Bouteille en svait trouvé de très jeunes dans le mois de mai, et d'autres parfaitement saines dans le mois de février de l'année suivante, à l'en- droit même où il en récolle habituellement. Celles que j'ai trouvées à Orange, et à la même époque, paraissaient avoir acquis tout leur volume, mais elles étaient blan- ches à l'intérieur , compactes, insipides, presque inodores et sans spores. Si les Truf- es, à la même époque, présentent de si grandes différences sous le rapport du vo- lume, on ne peut l'attribuer qu'à l'influence de la latitude et de la température; il en est de même pour qu'elles arrivent à leur état parfait; car celles qui croissent dans le midi de la France sont mûres, pour me servir de l'expression vulgaire, longtemps avant «elles que l'on rencontre aux environs de Paris. Lorsque les Truffes sont très jeunes, ïîur surface est lisse; ce n'est qu'à une certaine époque qu'elles se couvrent de verrues pris- matiques. Ces verrues sont-elles le résultat de la rupture ou des organes particuliers au sommet desquels s'ouvrent les vaisseaux absorbants? On ne sait rien de précis à cet égard, et on ne peut rien préjuger, puisqu'il y a des Truffes qui ne présentent pas d'as- pérités, et qui n'en vivent pas moins. Le volume qu'elles peuvent acquérir est très variable. Il varie généralement Je celui d'une noix à celui d'une pomme ordinaire; il en est de même pour leur poids. On peut regarder comme de belles Truffes celles qui pèsent200à2o0 grammes. Quelques person- nes disent en avoir trouvé du poids de 500 grammes. Haller parle d'après Bresl et Kciler d'une Truffe de 14 livres. Cicarellus dit que, dans le territoire de Cassiano où croissent de bonnes Truffes, on en a trouvé une du poids de 50 livres et une autre de 60. Ces trois derniers faits paraissent un peu trop mer- veilleux pour qu'on y ajoute foi. Les Truffes de moyenne grosseur, légères en raison de leur volume, élastiques sous la pression du doigt, sont généralement les meilleures. Quand on s'en procure, il faut choisir celles qui sont le moins terreuses , car ceux qui les récoltent ont l'habitude de détremper de la terre et d'en recouvrir la surface, prétendant qu'elles se conservent mieux. En même temps ils en réunissent deux ou trois petites et quelquefois huit ou dix, les traversant avec des épines d'arbres ou des branches de genêts, et les incrustent ensuite pour cacher leur supercherie. L'organisation des Tubéracés est assez curieuse. Le mycélium d'où ils proviennent n'est pas toujours distinct; quelques auteurs disent l'avoir constaté dans lesTruffes, mais dans aucun autre genre il n'est plus mani- feste que dans les Rhizopogon et les Elapho- myces. Chez les premiers, il forme une véri- table base radiciforme par laquelle on sup- pose que ces Champignons puisent leur nourriture. Chez le second, au contraire, il représente une enveloppe générale, une vé- ritable géode formée par le feutrage des ra- cines des arbres environnants et les fila- ments byssoïdes, au centre de laquelle ils sont placés. Les racines qui , suivant MM, Tu- lasne, naissent d'un seul rameau, se sont multipliées à l'infini et modifiées dans leur TUB TUB 717 forme pour s'appliquer immédiatement sur le Champignon. Cette disposition leur a même fait croire à un véritable parasitisme. Mais, comme quelques espèces de ce genre ne présentent pas cette partie accidentelle , on peut ne pas partager leur opinion. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'elle meurt quand le Champignon tombe en décom- position et devient très friable en se dessé- chant. La partie cutanée ou corticale du récepta- cle que Ton regarde comme un péridium , est lisse ou recouverte de verrues plus ou moins prononcées, quelquefois légèrement tomenteuse; la couleur varie suivant les es- pèces ; et , dans celles-ci , elle n'est pas la même à tous les âges, mais la structure a la plus grande analogie; elle est composée de cellules assez grandes, polygonales, qui sont plus petites et irrégulières dans les verrues qui , comme dans les Élaphomyces, se terminent par quelques cellules allon- gées, filiformes. II. Vittadini pense que cette portion corticale se prolonge ou plu- tôt se replie dans l'intérieur du parenchyme, et forme les veines que l'on observe. Ce célèbre botaniste pense également que les veines correspondent à des points absorbants de la surface corticale et qu'elles servent à la nutrition du Champignon. Cette théorie, comme nous le verrons, peut être contestée. L'anatomie ne démontre pas de pores corti- caux, ni de vaisseaux qui servent à la circu- lation. Les verrues ne paraissent pas être des racines sessiles; il est plus probable que l'endosmose joue le principal rôle, et Pennier de Longchamp comparait, avec raison, les Truffes aux Fucus qui vivent dans la mer, qui, quoique fixés par leur base, absorbent par tous les points de leur surface les sub- stances dont ils ont besoin pour vivre dans l'élément au milieu duquel ils sont plongés. La couleur du parenchyme et sa struc- ture ne sont pas les mêmes non plus à toutes les époques. La première, uniforme, et peu intense d'abord, se nuance ensuite , et devient veinée ou marbrée. Le tissu, qui était composé de cellules semblables, se con- dense en différents points , et forme comme des membranes très ténues qui s'anastomo- fent à l'infini , et qui , par la rupture, simu- lent un réseau veineux. Sur les côtés de ces membranes, dans les intervalles qu'elles circonscrivent, le tissu est encore in tac I ; mais il se modifiera bientôt aussi à la péri- phérie des sporanges quand ils viendront à se développer. Les sporanges des Tubéracés sont des vé- sicules arrondies, ovales ou allongées, semées en nombre très considérable dans le paren- chyme. Dans les premiers moments ils sont à peine visibles; ils ne représentent qu'une vésicule sessile , ou fixée par un prolonge- ment funiculaire plus ou moins prononcé sur les côtés des membranes dont je viens de parler. Ces sporanges sont déjà presque entièrement développés qu'on ne voit dans leur intérieur qu'un liquide incolore, trans- parent ; c'est ce liquide , qui disparatt plus tard, que Bulliard considérait comme le principe fécondant. La fécondation opérée, les spores se développent. Rien ne prouve l'assertion du botaniste français. Les spores suivent le même mode d'évolution dans les Truffes que dans les autres Champignons , et le liquide que l'on a observé dans les paraphyses et les cystides ne rappelle en rien celui des anthéridies des Mousses ou des Hépatiques. Les spores, comme je viens de le dire, ne se montrent que quand les sporanges sont développés. On aperçoit d'abord un petit point nuageux , qui devient plus manifeste et plus opaque de jour en jour ; il prend la forme ronde ou ovale, et sa surface, d'abord lisse, se conserve telle ou se recouvre de vil- losités ou d'aspérités; et, longtemps avant d'avoir atteint leur état parfait, le liquide dans lequel elles nageaient a complètement disparu. Comme dans tous les Champignons, leur nombre est soumis au multiple de 2, elles ne paraissent jamais dépasser celui-ci de 8. Elles sont formées de deux mem- branes : du moins cette organisation est très visible sur celles dont la membrane externe ou l'épispore est verruqueux ou réticulé. Elles renferment quelquefois, dans leur in- térieur, une ou deux gouttelettes oléagi- neuses , que l'on prendrait volontiers pour des sporidioles. On n'a soumis à l'analyse chimique, jus- qu'à ce jour, qu'un très petit nombre de Tubéracés. On comprend facilement qu'ils doivent donner des principes différents , et que ces principes doivent , comme dans les fruits, éprouver, selon l'âge, des différences 713 TUB TUB de quantité et de nature. L' Elapkomyces gra- nulalus a donné à Trommodorff de FOsma- zome, une Résine molle et une solide , une Matière colorante volatile et désagréable, de I'Huile grasse , du Sucre de Champignons , de la Gomme , du Mucilage et de I'Ulmink. M. Bouchardat a trouvé, dans VElaphomyces aculeatus , une Huile fixe et une Huile essentielle, une Résine molle et une solide, de la Mannite , une Matière analogue à de la Gomme ou à la Dextrine, une Matière noire voisine du Ligneux ou de TUlmine , de la Fungine et une Matière extractive azotée. Pour ce qui concerne la Truffe nous sommes beaucoup moins avancés, quoiqu'elle ait été soumise à l'analyse par Geoffroy, Besler, Parmentier, de Borcb; nous savons seule- ment, d'après Bouillon-Lagrange, qu'elle contient beaucoup d'ALBUMiiNE, et qu'elle donne à la distillation une forte quantité de Carbonate d'Ammoniaque. M. Mérat rapporte que Sage assurait y avoir rencontré du Fer et de I'Acide prussique. Pour les amateurs, ils s'inquiètent peu des principes qui entrent dans sa composition; ils ne les apprécient qu'autant qu'elles ont un arôme et une saveur délectables. Les propriétés médicales des plantes de cette famille sont très contestables. Pendant longtemps on a préconisé la Truffe de Cerf ( Elaphomyces granulatus) comme excitante et aphrodisiaque ; on a reconnu son inuti- lité, et maintenant on ne la trouve plus in- diquée dsns les pharmacopées. Phœbus l'ac- cuse même d'être vénéneuse. Les Truffes proprement dites ne sont pas non plus des médicaments: il y a des estomacs qui les supportent très bien et d'autres qui les re- poussent, et si quelques personnes veulent qu'elles portent au plaisir, cette prétendue propriété ne repose que sur la difficulté de leur digestion et l'insomnie qui en est la conséquence. Aussi doit-on regarder comme une plaisanterie l'assertion de ce médecin italien, qui prétend que le nombre des naissances augmente avec les années abon- dantes en Truffes. Cicarellus a conseillé d'exposer à la vapeur de Truffes, détrem- pées dans du vin et fortement chauffées Jes membres atteints de la goutte. Cette fumi- gation ne paraît pas avoir trouvé beaucoup de partisans, et si de nos jours on proposait un pareil remède à un goutteux, il est pro- bable qu'il donnerait une autre destination au principal ingrédient. Hollerius a composé un cosmétique pour blanchir la peau , mais jamais peut être il n'a été employé. On a conseillé aussi l'eau provenant de leur dé- coction contre la cécité, les maladies des yeux, et maintenant on n'en parle plus. La Truffe ne doit donc pas être comptée au nombre des substances médicamenteuses. Le prix que l'on attache à ces Champignons fait qu'on les recherche avec le plus grand soin pour en tirer bénéfice. Aussi existe-t-i! des voleurs de ce genre. Dans les pays où ils ne forment pas un objet de commerce, on les découvre par hasard plutôt qu'on ne les cherche; mais en Italie, en Piémont, dans le midi de la France, on ne néglige rien pour se les procurer. Le moyen le plus simple, en même temps le plus pénible et le moins lucratif, consiste à piocher et à bê- cher la terre. A moins que les Truffes ne soient extrêmement abondantes, il est dou- teux qu'un homme soit assez heureux pour en rencontrer une quantité sufûsante qui le récompense de ses peines. Quelques per- sonnes connaissent les endroits d'une ma- nière instinctive et ne se trompent presque jamais. Tel est le paysan de Magny, dont j'ai parlé, et qui en faisait un commerce particulier. C'était au mois de décembre, pendant la nuit, et principalement quand le temps était mauvais, qu'il se mettait à leur recherche et en récoltait assez pour entre- tenir sa petite spéculation. Cicarellus cite, d'après l'autorité de son père, un portefaix qui savait les trouver d'un coup d'œil. II y a cependant quelques indices à l'aide desquels on peut parvenir à les découvrir. Lauremberg parle d'une plante qu'il appelle Udnophilon qui les indique immanquable- ment : cette plante n'est malheureusement connue de personne. Le Cislus ( Hélianthe- mum) luberaria, qui crott dans la France méridionale, a joui pendant longtemps de la même réputation ; mais elle était usurpée, puisqu'on rencontre de ces Champignons dans les pays où le Cistus ne croît pas. On pense généralement que les Truffes, en aug- mentant de volume, soulèvent la terre et causent par conséquent de petites élévations qui finissent par se fendre. L'expérience a prouvé aux chercheurs que la surface de la terre était aussi unie dans les endroits où il TUB TU13 19 y en a que dans ceux où il n'y en a pas. On dit encore que la terni c>t .sonore dans !es [K'ints où il y en a ; mais comment se vendre compte de la différence du son? à l'aide de quel instrument? Comme sou- vent il n'y a pas d'herbes dans les endroits où elles croissent, on a supposé qu'elles en causaient la mort, et, dans certaines loca- lités, on fouille principalement ces endroits stériles. Cahet ( liibl. | In;, cran., 1812, t. I) cite même à ce sujet M. Meunier, qui, dans l'Angoumois , a vu une truf- fière s'établir dans un pré. La première année l'herbe jaunit, et périt la seconde. On ne peut rien conclure de ce fait, parce qu'on trouve des Truffes sous de l'herbe verte et bien portante. M. Bouteille est sou- vent arrivé à les rencontrer en suivant des terriers de Mulots, et les coups de dents qu'elles présentaient quelquefois prouvent que ces petits rongeurs ne les dédaignent pas. Tout le monde a observé que quand une légère couche de neige couvre la terre, qu'il n'y en a pas ou plutôt qu'elle est fon- due dans une certaine étendue à la base des arbres, ceci dépend du faible degré de cha- leur dont ils sont doués et qu'ils émettent. Comme végétaux, et quelquefois formant une masse assez considérable, les Truffes peuvent avoir une certaine température et dégager assez de calorique pour fondre la neige qui les recouvre; mais il est douteux que ce phénomène ait lieu, si la terre a été gelée quelques jours avant la chute de la neige. Les Truffes, étant elles-même très sen- sibles au froid, ne dégagent plus de calorique pour la fondre. Ce signe, s'il se manifeste, me paraît plu tôt indiquer des individus en décomposition que des individus sains. Les chercheurs de Truffes reconnaissent les lieux qui eu renferment à la présence d'insectes, de Tipules qui volent au-dessus. Bosc (IVbuu. Dict. d'Hist. nat., t. XXXIV, p. 558) dit: « Lorsque je demeurais sur la chaîne cal- ■ caire qui est entre Langres et Dijon, j'ai m souvent employé ce moyen pour découvrir » les Truffes à l'époque de leur maturité, - c'est-à-dire à la fin de l'automne; mais tous les jours et tous les instants ne sont i pas propres aux observations de ce genre. ■ Ceux où le soleil luit, et neuf heures du » matin, sont les deux circonstances qu'on ■ doit choisir. 11 ne s'agii alors que de se » pencher, de regarder horizontalement la » surface de la terre, pour voir une colonne » de ces petites Tipules à la base de laquelle » on n'a qu'à fouiller avec une pioche pour » trouver la Truffe d'où elles sortent. » Dans le xvic siècle , on connaissait ce fait, et depuis, tous les auteurs l'on répété. Mais si, comme leditBosc, les larves des Tipules se nourrissent des Truffes, ces insectes, à l'état parfait, ne doivent les indiquer que quand elles sont en mauvais état. C'est aussi ce que Garidel assure dans son Histoire des Plantes de la Provence. Quand on voit, dit-il, une quantité de moucherons voltiger où se trou- vent des Truffes, elles sont souvent gâ- tées, et les vers qu'on y rencontre ordinai- rement proviennent des œufs éclos de ces insectes. II y aurait donc dans le mouve- ment de ces essaims deux moments : l'un, pendant lequel ils se disposent à déposer leurs œufs, et l'autre, où la nouvelle pro- géniture commence à jouir delà vie aérienne. Lequel de ces deux moments les auteurs veulent-ils indiquer? Le moyen le plus sûr pour arriver à la découverte des Truffes est de se servir du Cochon. Cet animal les aime et les recherche naturellement; seulement il faut le surveiller de très près, et le ré- compenser de ses services en lui donnant des glands ou du pain. Il serait peut-être convenable, pour le maintenir dans l'illu- sion, de lui donner du pain dans lequel on ferait entrer les épluchures de Truffes, celles qui sont de mauvaise qualité ou gâ- tées. On a dressé en Angleterre des Chiens à ce genre de recherche; on s'en sert aussi en Allemagne et en Piémont. Calvet rap- porte qu'un curé de Tauriat avait ainsi élevé un Chien de chasse, et qu'il se met- tait en arrêt sur des Truffes comme sur une caille. On ne doit jamais les extraire de la terre que quand le temps est sec, et éliminer sur place celles qui sont trop petites ou gâtées, et qui par conséquent n'ont au- cune valeur. Dans les endroits où on les récolte leur prix n'est pas éievé: ou en a une livre pour 30 ou 40 sous, et à Paris elles se payent or- dinairement de 5 à 6 francs la livre; en 1832, elles ont même valu 12 et 15 francs. Leur beauté influe beaucoup aussi sur leur prix. On ne doit donc pas èlreétonnéqu'uce Truffe du poids de 12 livres, dont parie 720 TUB TUB Lenz, ait été vendue quatre louis d'or. Si donc, dans un pays où elles croissent natu- rellement , elles sont déjà à un prix assez élevée, que ne doit-il pas être quand elles ont subi quelques préparations et qu'elles sont débitées à l'étranger comme objet de luxe! Dans toutes les villes de France elles entrent librement sur tous les marchés; ce n'est que depuis 1832 qu'elles payent a Paris un droit d'octroi de 30 centimes par kilogramme. Il serait fort difficile de dire les avantages que produit cet article com- mercial ; mais il doit être assez considérable, puisqu'il n'y a que des frais de récolte, de transport, et certainement la maison de commerce dont parle Moynier, qui a vendu, de 1827 à 1828, 17,223 kilogrammes de Truffes fraîches, et 9,608 kilogrammes de Truffes préparées de différentes manières, a dû réaliser un beau bénéfice. Depuis longtemps on cherche les moyens de cultiver les Truffes comme les Champi- gnons de couche, mais on peut dire que les essais qui ont été faits jusqu'à ce jour ont été sans résultat. Des expérimentateurs ce- pendant assurent être parvenus à en pro- duire quelques unes. M. Mérat dit même qu'il en possède dans son herbier qui pro- viennent de culture. Cicarellus conseille de mélanger des morceaux de Truffes avec de la terre d'où elles proviennent et de les en- fouir dans le même endroit en automne , en ayant soin de les arroser de temps en temps avec de l'eau dans laquelle on en aurait fait cuire. Ce procédé, sauf l'arrosement, a été mis bien souvent en usage et n'a jamais réussi. Watson assure qu'elles se reproduisent en les plantant au pied des arbres quand elles sont parfaitement mûres. Gouan dit avoir trouvé plusieurs petites Truffes dans un endroit sec où il en avait enterré une grosse qui était en décomposition. Le comte de Borch, Bulliard, Bornholz, ont indiqué le moyen d'établir des truffières artificielles; comme je l'ai dit, les résultats ont été im- parfaits. Si ce que rapporte M. Roques dans son traité des Champignons est vrai, il vaut mieux imiter M. deNoé, qui fit nettoyer dans son parc, il y a quelques années, un terrain sous des Charmes et des Chênes, et y fit dé- poser des épluchures et des résidus de Truf- fes qui furent recouverts de terreau et de feuilles mortes. « L'année suivante, on » oublia d'examiner si l'essai avait réussi, i> mais la seconde année on s'aperçut que » le sol était soulevé dans l'endroit même » où l'on avait semé des Truffes; on fouilla » légèrement le terrain , et les Truffes pa- » rurent de suite près de la surface; elles » étaient noires, chagrinées et de bon goût. » Comment se fait-il qu'après un essai aussi heureux et si peu dispendieux, M. deNoé n'ait pas eu d'imitateurs dans le départe- ment du Gers, et que son parc ne se soit pas converti en une riche truffière? Je trouve dans un aperçu de la végétation du dépar- tement de la Vienne, par M. Delastre, une note trop riche d'observations pour ne pas, malgré sa longueur, la transcrire en entier; les amateurs de culture y puiseront les véritables principes. « L'extension remarquable imprimée en France, depuis environ une vingtaine d'an- nées, à la consommation de la Truffe, avaife engagé plusieurs propriétaires du Loudu- nais à essayer d'en propager la production. Leurs tentatives ont été couronnées du pluf plein succès. » On savait déjà que les Truffes ne se ren- contrent que dans les terrains graveleux et de formation calcaire; qu'elles préfèrent surtout un sol chaud et aride où la végéta- tion soit peu active, et que leurs propagules ne ne propagent bien que dans le voisinage des racines les plus déliées de certains ar- bres, tels que le Chêne, le Charme et le Noisetier. On avait remarqué aussi qu'à mesure que ces arbres devenaient plus ro- bustes , la récolte des Truffes allait en dé- croissant, et qu'elle était à peu près nulle lorsque le taillis plus fort pouvait être mis en coupe réglée. On fut donc conduit tout naturellement à essayer des semis de Chênes dans les terrains les plus favorables à ce précieux tubercule. » Ceux désignés dans le pays sous le nom de Galluches y sont plus ou moins propres. Le sol , formé de quelques pouces d'une terre argilo-ferrugineuse à peu près stérile, contient toujours en grande quantité des fragments roulés de calcaire compacte et de sables fins, mélangés, calcaires etquartzeux. Ils recouvrent un banc puissant de calcaire argilo-marneux , à pâte compacte et sonore qui se fendille naturellement en feuillets TUB TUB 721 fl'élWs et do peu d'épaisseur. Ce calcaire a quelques rapports avec relui que l'on ex- ploite pour la lithographie. v Un sol aussi maigre, qui sur 1000 par- ties en contient environ 500 de calcaire, 325 d'argile et de fer, 150 de sable quart- zeux, et 25 tout au plus de terre végétale proprement dite , n'offrait que peu de : chances de réussite aux semis qui y étaient | tentés. On s'inquiéta peu néanmoins de ces difficultés, puisque tout faisait présumer avec raison que le cultivateur se trouverait largement indemnisé par le produit des Truffes, qui ne nécessitent aucuns frais d'ex- ploitation, du retard qu'il pourrait éprou- ver dans l'aménagement de ses taillis. » Ces prévisions se sont complètement réalisées, et aujourd'hui certains proprié- taires font des semis réglés de Chênes, cal- culés de façon à en avoir chaque année quelques portions à exploiter comme truf- fières. II faut ordinairement de 6 à 10 ans pour qu'une truffière soit en rapport. Elle conserve sa fertilité pendant 20, 30 années, suivant que le chêne prospère plus ou moins, lorsque les taillis ont acquis une certaine vigueur, et que leurs rameaux entrecroisés ne permettent plus au sol ombragé de re- cevoir l'influence fécondante du soleil et des variations successives de l'atmosphère : alors le foyer s'éteint peu à peu; mais le pays y a gagné de voir convertir en bosquets multipliés des plaines désolées , jusque-là •omplétement improductives. » Voilà la seule manière de cultiver les Truf- fes; elle est doublement avantageuse puis- qu'elle fait produire en même temps du »ois , et les essais que l'on fera dans les ays où elles croissent naturellement auront ent fois plus de chances de succès que les rufflères artificielles que l'on a cherché à tablir. Si, dans quelques années, leur ré- olte vient à être moindre ou à manquer, •omroe celle des différents produits de la erre, il faut en accuser les variations atmo- phériques que personne ne peut régulariser à son gré, et en supporter la disette sans se aindre, puisqu'elles ne sont qu'un produit accidentel. Leur culture n'entraîne aucune dépense, la terre n'a pas besoin d'être pré- parée, ni arrosée, elle attend du ciel sa fé- condité. Les anciens croyaient que lesTruffes étaient plus abondantes quand le tonnerre T. XII. se faisait souvent entendre. Rien ne prouve cette assertion. Elles commencent à se déve- lopper au printemps , et à cette époque les orages sont rares. Si l'électricité a une action Véritable, ce ne peut être qu'en accélérant l'accroissement, la maturité, et non la forma- tion primitive. Quelques personnes ont eu l'idée de trans- planter les Truffes ; Pennier de Longchamp, dans sa dissertation sur ce végétal, dit : « J'eus la curiosité de transplanter dans une terre sablonneuse une de ces Truffes blan- ches (c'est-à-dire encore jeune), et de l'ar- roser souvent : elle grossit du double; j'ai voulu répéter l'expérience, mais elle ne m'a pas réussi. » Bradley, un des plus célèbres horticulteurs dont s'honore l'Angleterre, dit que si l'on déplace la Truffe de l'endroit où elle a pris naissance, elle ne croit plus et elle tombe en pourriture. Il ne faut donc pas compter sur la transplantation pour se les procurer, et quand même on réussi- rait, le produit, très probablement, ne com- penserait pas la dépense. Il ne suffit pas de trouver des Truffes , il faut encore les conserver pour satisfaire aux demandes du commerce. Ceux qui font mé- tier de chercheurs , les Rabastains , comme on les appelle dans le Dauphiné , disent qu'il n'y a pas de meilleur moyeu que de les incruster de terre. En cela , ils défen- dent leurs propres intérêts. On peut les en- terrer dans du sable légèrement humide. Quelques personnes les enveloppent dans du papier ciré, d'autres les mettent dans du son, de la sciure de bois ou du Millet; ce moyen est mauvais parce que la fermenta- tion s'établit , et qu'elles se couvrent de moisissures blanches qui hâtent encore leur décomposition. 11 vaut mieux se compor- ter avec elles comme avec les fruits , les placer sur la paille, sur des claies ou dans des paniers à claire->voie, dans un endroit où le soleil ne pénètre pas, les visiter chaque jour, et enlever celles qui se ra- mollissent ou commencent à se gâter. Mais si l'on veut, pour les besoins culinaires, les avoir sous la main dans toutes les sai- sons de l'année, on est obligé d'avoir re- cours aux préparations. La plus simple con- siste à les mettre dans une glacière après les avoir nettoyées. Ce moyen , qui paraît bon, ne vaut rien parce que les Truffes ge- 91 722 TUB TUB lées deviennent mollasses , et perdent leur saveur et leur odeur. Tous les auteurs s'ac- cordent à dire, qu'après les avoir épluchées et brossées, on les conserve très bien dans de l'huile d'olive, et même que cette huile peut être employée quand on veut parfu- mer un ragoût. Je ferai observer que l'on doit laisser les Truffes pendant trois ou qua- tre jours à l'air, afin qu'elles perdent la plus grande partie de leur eau de végétation , et rejeter toutes celles qui sont pierreuses, véreuses, ramollies, celles qui ne sont pas encore noires ou qui ont une odeur de musc, de bouc, ou de vieux fromage. Le vinaigre, la saumure , ne valent rien parce que l'o- deur et la saveur disparaissent complète- ment et très promptement. Parmentier con- seille de réduire les Truffes en poudre après qu'on les a fait dessécher, et d'y ajouter de la canelle, du girofle et de la graine de nièle odorante. Si cette préparation est recher- chée par quelques amateurs , il est probable qu'elle doit cette faveur aux aromates. La méthode d'Appert a encore l'avantage sur tous les moyens de conservation , et elle n'est pas plus coûteuse. On peut même, si l'on veut, les mettre dans de petites caisses de fer blanc comme celles dont on se sert pour les sardines. Ces caisses, en raison de leur forme , se prêtent mieux que les bou- teilles, dont on se sert habituellement, à l'emballage et aux voyages. Il faut toujours se méfier des Truffes préparées à l'huile et au saindoux , parce qu'on n'emploie ordi- nairement que les plus petites ou celles qui commencent à s'altérer. Les Truffes séchées et coupées en rondelles ne sont pas dignes de figurer sur les tables; on ne prépare ainsi que celles qui n'ont pas atteint leur matu- rité, et alors elles sont insipides, coriaces et indigestes ; celles qui sont bonnes contrac- tent par la dessiccation une mauvaise odeur, qu'elles communiquent aux ragoûts dans lesquels on les fait entrer. Il en arrive tous les ans, à la foire de Beaueaire , des quan- tités considérables préparées de cette façon et qui sont vendues pour tous les pays. A l'époque de la saison il est bien rare que les Truffes ne figurent pas dans un grand dîner, et malgré l'habitude de les voir, leur présence est toujours accueillie avec plaisir de la part des convives. On leur attribue même une certaine influence dans les dîners diplomatiques. Louis XVIII était, dit-on, un des plus fins gourmets; on en servait tous les jours à sa table; et Napoléon , au milieu de ses grandes occupations en Rus- sie, en faisait venir de France; mais, parmi les plus grands gourmands de Truffes, le docteur Malouet s'est surtout fait remar- quer ; il ne les mangeait pas , il les dévo- rait, et après en avoir engouffré une ou deux livres, il soutenait qu'elles facilitaient la digestion. Parmi les Tubéracés, le Tuber griseum f le Choiromyces Magnalum et le Terfez des Arabes, sont les plus estimés après le Tuber melanospermum ; mais ce dernier est sou- vent mélangé avec d'autres espèces, comme le Tuber excavatum, rufum,nilidum, etc., que l'on distingue facilement à leur récep- tacle lisse. Le Choiromyces meand,iformis et gartgliformis les accompagnent aussi quel- quefois , quoiqu'ils ne méritent pas d'être ramassés; enfin les PicoaeiGenea, Hydno- bolites , Delastria , Pachyphlœus , Sphœro- somer, ne sont intéressants que sous le rap- port botanique. UnebonneTruffeestun morceau délicieux pour ceux qui aimentees Champignons; une mauvaise ne vaut rien pour personne. On ne doitdoncintroduiredansla cuisine que celles don tle goût et le parfum sont suaves.Ici la qua- litél'emportesur la quantité. Celles qui sont fraîches sont toujours préférables à cellesqui ont été conservées pendant quelque temps. Après un moisde conservation elles ontperdu presque toute leur valeur. Galien dit qu'on peut les manger crues. Galien n'était pas un homme de goût. Les Truffes veulent être assaisonnées; bien plus, elles doivent toujours être employées comme assaisonnement. Ce diamant de la cuisine, comme les nomme Brillât-Savarin, n'est déplacé nulle part, mais il doit être servi avec art. On croit généralement que les anciens en variaient les préparations de mille manières; rien ne le prouve. Si l'on ouvre les auteurs qui ont traité de l'art culinaire, on voit qu'ils les faisaient cuire sous la cendre, dans de l'eau, du vin, de l'huile, du jus de viandes, assai- sonnés de sel , de poivre et d'aromates. Ces préparations justifient à nos yeux l'honneur que l'on fit à Athènes, en accordant le droit de bourgeoisie aux enfants de Cherips pour avoir inventé une nouvelle manière de TUB TUB 723 les accommoder , sans doute plus délicate. A cet égard nous avons de beaucoup devancé ceux qui nous ont précédés , car on les fait entrer sous toutes les formes dans presque toutes les substances alimentaires; mais la préparation qui réunit le plus grand nombre de suffrages et qui appartient à la cuisine française, est la volaille truffée ; elle permet d'en savourer le parfum ou de les manger en substance. Les terrines de Nérac, les pâtés de foie gras de Strasbourg jouissent d'une réputation méritée. On ne doit ce- pendant user de ces aliments qu'avec la plus grande réserve , car ce sont eux qui •ont la cause de presque tous les accidents que l'on reproche aux Truffes. Il n'y a pas que l'homme qui se nourrisse des Tuberacés; les animaux, les Insectes les recherchent aussi. Depuis longtemps on dit que les Cerfs fouillent la terre pour y trouver la Truffe des Cerfs ( Elaphomyces granulatus ), afin d'augmenter leur ardeur à l'époque du rut. Les Truffes proprement dites, quand elles sont fraîches, servent de pâture aux Sangliers , aux Chevreuils, aux Blaireaux, aux Mulots. Bornholz dit qu'elles n'ont pas de plus grand ennemi que l'Écu- reuil ; les Limaces rouge et noire des bois les mangent aussi. On trouve dans leur sub- stance, et surtoutquand elles commencent à se décomposer, des Scolopendres, des Iules, des larves de Tipules , de Mouches de diffé- rentes espèces, des Hannetons solsticial et horticole, le Bostriche Capucin. M. Bouteille a rencontré très souvent dans celles qui croissent aux environs deMagny, un petit Coléoptère à élytres rouges , que notre savant collaborateur M. Blanchard croit être une nouvelle espèce de Neomida. On voit aussi à cette époque se manifester dif- férentes espèces de Mucédinées. M. Corda (Icon. fung. Band. V., tab. vm , fig. 53) a fait connaître un Champiguon d'un ordre plus élevé , le Microthecium Zobelii , qui se développe dans la substance même du Rhi- Sopogon albus. (LÉv.) TUBERARÏA. bot. ph. —Cette section , établie par M. Dunal dans le grand genre Helianlhème , est regardée, par M. Spach et par quelques autres botanistes, comme un groupe générique distinct et séparé , que caractérisent un style droit, très court ou presque nul , et surtout un embryon à cotylédons oblongs-linéaires , doublés. (D. G.) TUBERCULARIA. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Gymnomycètes de Link , sous-ordre des Tubercularinés de Fries ; de la division des Clinosporés, sous- division des Ectoclines , tribu da Sarcopsi- dés , section des Tuberculariés, dans la clas- sification mycologique de M. Léveillé; formé par Tode pour des espèces de Tiémelles de Linné. (M.) TUBERCULARIÉS. bot. en. — Voy. mycologie, tome VIII, page 491. TUBERCULE, bot. ph. — On donne les noms de Tubercules, Tubérosilés, à des renflements plus ou moins volumineux que présente la portion souterraine de certaines plantes, et dans lesquels un développement extraordinaire de tissu cellulaire et de fé- cule a modifié profondément la nature nor- male du tissu végétal. Les espèces chez les- quelles il existe des Tubercules sont dési- gnées sous le nom de Plantes tubéreuses ou tuberculeuses. Dans la langue de la bota- nique descriptive, qui a pour objet de dé- peindre les apparences plutôt que la nature essentielle des organes, on fait habituelle- ment une application fort peu rigoureuse de ces mêmes mots, et, regardant comme des racines toutes les parties souterraines des plantes, on appelle ordinairement Plan- tes à racines tubéreuses ou tuberculeuses celles qui possèdent des Tubercules. Ce- pendant on verra que des Tubercules peu- vent être formés par des parties très di- verses. Les fortes proportions de fécule qui se développent dans la plupart des Tubercules font de certains d'entre eux des aliments excellents, qui entrent pour une forte part dans l'alimentation de l'homme et des ani- maux domestiques. Aussi la culture des plantes tubéreuses a-t-elle une importance extrême, et les efforts des agriculteurs, des voyageurs, des botanistes, tendent-ils sans cesse, et aujourd'hui plus que jamais , soit à lui donner une plus grande extension, soit à l'enrichir de nouvelles espèces. Pour donner une idée de l'utilité de ces végétaux alimentaires, il suffit de rappeler le rôle que jouent sur une grande portion de la surface du globe la Pomme de terre, la Pa- tate, l'Igname, etc. 724' TI3B TUB Le développement en Tubercules porte tantôt sur la racine proprement dite, tantôt sur des rhizomes, tantôt sur des branches développées sous terre. Le renflement de racines proprement di- tes en tubercules , s'observe assez fréquem- ment chez les végétaux monocotylés , plus rarement peut-être chez les Dicotylés. Ainsi, dans plusieurs Asphodèles on peut suivre tous les degrés de cette formation, qui ar- rive jusqu'à donner des Tubercules longs de plus de 1 décimètre sur 3, 4 centimètres, ou même davantage, de diamètre. Les diverses racines qu'on désigne sous le nom de/asci- culées, paraissent dues à un développement tuberculeux analogue : tantôt le renfhement en tubercule s'opère sur toute ou presque toute la longueur de la racine; tantôt il se localise sur une petite étendue, soit vers sa base, soit vers son extrémité. Dans ce der- nier cas, dont la Spirée filipendule offre un exemple bien connu , la racine reçoit des botanistes descripteurs le nom de Racine filipendulée. Enfin, on connaît aussi quel- ques exemples, comme ceux que présentent certaines espèces de Tropœolum , dans les- quels deux ou plusieurs renflements tu- berculeux se développent en divers points d'une même racine. L'exemple le plus frap- pant peut-être de ce genre de développe- ment tubéreux serait celui de VApios tube- rosa, sur lequel MM. Trécul et A. Richard ont dernièrement rappelé l'attention, si les parties souterraines qui forment les Tuber- cules de cette plante étaient bien réellement des racines, ainsi que le dit le savant bota- niste que nous venons de nommer. Des Tu- bercules radicaux fort remarquables se mon- trent chez la plupart de nos Orchidées eu- ropéennes. Nous avons eu déjà occasion d'en entretenir nos lecteurs (Voy. orchidées et racine). Le renflement des rhizomes en tubercules s'opère, chez diverses plantes, à des degrés très différents; et, dans certains cas, il donne naissance à des masses féculentes et alimentaires d'un volume considérable, sur- tout chez la Patate ou Batate, et l'Igname {Voy. batate, à l'art, liseron, et igname). Chez le Topinambour, ce développement est moins considérables mais il est surtout re- marquable, parce que les Tubercules qui en proviennent renferment, non pas de la fé- cule, mais de l'inuline, au moins dans les cultures européennes. La production de Tubercules par des branches souterraines, par des coulants sou- terrains, se présente sur une très grande échelle et avec un haut degré d'intérêt dans la Pomme de terre ; mais comme nous avons eu déjà occasion d'en parler, nous n'y reviendrons pas en ce moment, et nous nous bornerons à renvoyer à la portion de l'article morelle, qui se rapporte à cette es- pèce importante (Voy. morelle). (P. D.) TUBÉREUSE. Polianthes (-nihç, ville; avQo;, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Agapanthées , formé par Linné ( Gen. plant. , n. 426 ). Il ne comprend qu'une seule espèce, plante herbacée , à bulbe solide, répandue dans presque toute la zone intertropicale; à feuilles inférieures linéaires, allongées, les caulinaires restant très petites; ses fleurs , en grappe, douées d'une odeur suave, forte et pénétrante, sont caractérisées par leur périanthe en entonnoir, à long tube arqué, à limbe divisé en six lobes égaux et étalés: par leurs six étamines insérées à la gorge du périanthe, dont les filets sont très courts et épais; par leur pistil dont l'ovaire présente trois loges multi ovulées , et dont le stig- mate est épais, trilobé. Sa capsule renferme, dans chacune de ses trois loges , un granri nombre de graines planes. L'espèce unique de ce genre est la Tubéreuse des jardins, Polianlhes tuberosa Lin., qui est cultivée très fréquemment à cause de ses fleurs. Celles-ci sont blanches, légèrement lavées de rose sur le limbe. Dans nos climats, elles se développent en été. Par la culture on a obtenu plusieurs variétés de cette plante, les unes à feuilles panachées, les autres à fleurs semi- doubles ou pleines, qui sont beaucoup plus recherchées que celles à fleurs simples. Le bulbe de ces variétés à fleurs doubles est sensiblement plus renflé proportionnelle- ment à sa longueur que celui du type à fleur simple; ce qui permet de les recon- naître avec assez de certitude. Sous le cli- mat de Paris , on met ces bulbes en terre , au premier printemps, en pots, sur couche, et sous châssis ou sous cloches ; on élève les jeunes plantes en les maintenant abritées de la sorte jusqu'à ce que les gelées du prin- temps ne soient plus à redouter, et on ne les TUR TUB 725 retire de la couche que lorsque leur floraison va. commencer. Dans le midi de la France, la Tubéreuse réussit et se multiplie rapidement par ses calleux, en pleine terre, à la condition de la couvrir pendant les gelées. (P. D.) TUBÉREUSE BLEUE, bot. ph— Nom vulgaire sous lequel est connu des horticul- teurs l'Agapantbe ombelle. (D. G.) *TUBICAÎ\THUS {tubus, tube ; canthns, cercle de fer, roue), moll. — Genre de Tro- choïdes, indiqué par M. Swainson ( Treat. Malac, 1340). (E.Ba.) ÎTBICEM'S, Dej. ins. — Voy. adletes Scbœnherr. (G.) TLBICOLAIBE. Tubicolaria (tubus, tube; colo, j'habite), rotat. — Ce genre, tel qu'il a été créé par Lamarck, comprenait des espèces de Systolides qui rentrent au- jourd'hui dans le genre Mélicerte, à l'ex- ception d'une espèce observée par M. Dutro- chet qui la nomma Rolifer albivestilus , et que M. Ehrenberg nomme Tubicolaria na- jas, après l'avoir appelée Lacinularia meli- certa. Voy. mélicertiens. (E. Ba.) TUBICOLES. Tubicolœ ( tubus , tube ; colo, j'habite), ann. — G. Cuvier appelie ainsi les Annélides qui vivent dans des tubes soit calcaires , soit sableux , soit plus ou moins membraneux. Tels sont les grands genres Serpule, Sabelle, Terebelle, Amphi- trite et leurs subdivisions. M. de Blainville, qui les définit d'après la forme de leur corps et non d'après leur tuyau, qui n'est en réa- lité qu'une partie fort accessoire, donne à ces Annélides le nom de Chétopodes hétéro- criciens, et il les partage en deux familles: les Serpulées- et les Sabulaires. Ce sont les Annélides serpulées de M. Savigny. M. Ed- wards les nomme Annélides sédentaires par opposition aux Néréides qui sont les Anné« lides errantes. Voy. l'article vers. (P. G.) TUBICOLÉES. moll.— Famille de Mol- lusques acéphales lamellibranches et di- myaires, instituée par Lamarck, dans la- quelle il a compris les genres Arrosoir, Clavagelle, Fislulane, Cloisonnaire, Taret et Térédine. Rang en donne la synonymie sui- vante : Tubicolés et Pholadaires, Lam,; Exfermés, Cuv.; Tubicolés et Pholadaires , Fer.; Pyloridés et Adesmacés, de Blainv. ; Solé.iidbs, Pholadaires ciTérédinites, Latr. Aux six genres compris dans cette famille, il en joint trois autres qui sont les Gastro- f chênes, les Pholadcs et la Jouanétie. Les caractères qu'il lui assigne sont les suivants: Animal sphérique, ou allongé et vermi- forme, ayant le manteau fermé et plus ou moins tubuleux, avec une petite ouverture antérieure pour le passage d'un petit pied ; deux tubes généralement assez allongés, réunis en un seul et servant, l'inférieur, à la respiration, et le supérieur aux déjec- tions; les appendices labiaux, petits, les branchies allongées, se prolongeant dans le siphon. Coquille, généralement non épi- dermée, toujours blanche, plus ou moins allongée, rarement sphérique , quelquefois comme tronquée, équivalve, inéquilatérale, bâillante à ses deux extrémités, surtout eu avant; charnière sans engrenage bien ca- ractérisé; ligament rarement évident, et quelquefois remplacé par des appendices du manteau de l'animal ; les impressions mus- culaires plus ou moins distinctes, la posté- rieure l'étant toujours davantage, toutes deux réunies par une impression palléale plus ou moins sensible et toujours fortement excavée. Un tube calcaire , soit libre ou soudé, enveloppant ou non et se prolon- geant en arrière, ou au moins des pièces accessoires pour clore la coquille d'une ma- nière plus complète. Animaux tous marins se logeant dans les pierres, où ils creusent des cavités dont ils ne peuvent plus sortir, ou s'enfonçant dans le bois, dans la vase et le sable. Nous avons cité à dessein le texte de cette caractéristique de la famille des Tubicolés, parce qu'on peut y constater qu'un tube enveloppant les deux valves de la coquille et soudé à ces deux valves ou à une seule, peut être suppléé par des pièces accessoires qui, par conséquent, peuvent et doivent être considérées comme une sorte de tube morcelé et fragmenté; et le tube lui- même, soit complet et cylindrique, soit mé- connu sous la forme des pièces dites acces- soires , nous semble devoir être regardé comme le complément d'une coquille de grandeur variable, et enveloppant plus ou moins le corps de l'animal. Mais il ne faut pas confondre avec ces pièces accessoires dont l'ensemble est l'analogue du tube cal- caire, certaines pièces épiphragmaires pla- cées soit du côté de la bouche, soit du côté des tubes du manteau de l'animal. Ce sont ces parties plus ou moins nombreuses et 726 TUB plus ou moins caduques, ou absorbées par l'animal qui ont reçu le nom de cloisons, et qui ont servi, à tort d'après nos observa- tions, de caractéristique au genre Cloison- naire. Celles de ces pièces épiphragmaires qui ferment la bouche de la coquille de certaines espèces de Pholades et de la Joua- netie sont les homologues des cloisons anté- rieures du tube des Tarets qui, cessant de percer le bois, se mettent au repos ou dans une sorte d'hibernation sous des influences non encore déterminées {voy. le mot Taret), mais que l'on découvrira probablement lors- que l'étude des mœurs de ces animaux sera plus avancée. Le nom de cloisons épiphrag- maires donné à ces lames calcaires plus ou moins bombées qui ferment la bouche du tube des Tarets , ou de la coquille de cer- taines Pholades et de la Jouanetie , indique l'homologie de ces cloisons avec les épi- phragmes mucoso-calcaires et caduques des Hélix, et nous semble devoir servir aies bien distinguer des autres pièces accessoires. En effet , ces dernières sont toujours sécré- tées par la région du manteau qu'elles re- couvrent et protègent, et sont, en outre , permanentes, tandis que les cloisons épi- phragmaires antérieures du tube ou la cloison unique qui ferme la bouche de la coquille des Pholades et de la Jouanetie, sont tou- jours sécrétées par la face inférieure d'un pied plus ou moins développé et méconnu lorsqu'il se présente sous forme d'une tron- cature. Nous pensons qu'il faut également ranger dans la catégorie des cloisons épi- phragmaires, le disque convexe, calcaire, percé d'un nombre considérable de trous arrondis, plus ou moins tubuleux et offrant, en outre, une fissure au milieu, qui ferme en avant la bouche du tube de l'Arrosoir. Voy. ce mot. Les caractères des groupes de six (Lam.) ou des neufs genres (Rang) de la famille des Tubicolés, se tirent non seulement de l'exis- tence plus ou moins évidente ou nulle d'un tube calcaire, mais encore : 1° des diverses formes de la coquille bivalve libre ou sou- dée au tube et pourvue ou dépourvue d'émi- nences calcaires auxquelles on donne le nom de cueilleron; et 2° de l'existence ou de l'absence de deux autres pièces solides sé- crétées par un organe spécial placé à la base des tubes du manteau. Ces pièces qui n'exis- TUB tent que dans le genre Taret ont reçu les noms de palettes, palmettes , palmules, calamules et même celui de pièces opercu- laires quoiqu'elles n'aient aucune analogie de position avec l'opercule des Mollusques univalves. Nous croyons devoir faire remar- quer que les éminencesappellées cueillerons ont été considérées par quelques malacolo- gistes comme des crochets ou comme des dents d'une charnière. Peut-être pourrait- on les rattacher avec plus de raison au système musculaire. Nonobstant l'indécision et l'inexactitude de la détermination des diverses pièces so- lides, des genres réunis sous le nom de Tu- bicolés par Lamarck et Rang, nous croyons devoir ici présenter la disposition en série de ces genres, proposée par ce dernier ma- lacologiste : FAMILLE DE TUBICOLÉS. t«r groupe générique. Point de cueilleron à l'intérieur. a) Tube soudé avec les deux valves de la coquille G. Arrosoir, Aspcrfil- lam Lam. b) Tube soudé avec une seule valve. G. Cla vagelle , Gm- vagella Lam. c) Quelquefois un tube enveloppant toute la coquille , et non soudé à cette coquille G Gastrochêne, Gtu- trochœna, Spengler. »e groupe générique. Cueilleron à l'intérieur. G. Pholade , PhoUu 11». FHOLADE , Lin. G. Jouanetie tia Ch. Desi / G. Taret Te 1 G.FlSTULANE,, b) Point de pièces accessoires , un ] c Bp"f „„„„.„, Sep tube enveloppant, non soudé. . \ °^°J i ™ P Jouant' moulins. G. Taret Teredo Lin. G. Fistulane, Fi*ophytes. Le 1 \bularia stellaris de Fabri- cius est devenu le type du genre Fàbrici de M. de Blainville, (P. G.) '28 TUB TUF TUBULARIA. polyp. — Voy. tubulaire. TUBULARIA ( Tubulus, petit tube), bot. cr. — Genre de Bacillariées, établi par Adan- son et Roucel, et rapporté aux Solenia. Voy. ce mot. (E. Ba.) * TUBULARIENS. Tubularina , Ebr. POLYP. — Voy. TUBULARIÉS. (E. Ba.) TUBULARIÉS. Tubulariœa. polyp. — M. de Blainville établit sous ce nom un groupe comprenant les espèces tubuleuses de ses Polypiers membraneux phytoïdes, ou Sertulariés. Ce groupe comprend les genres Anguinaire, Aulopore , Tibiane , Tubulaire. (E. Ba.) TUBULIRRANCHES (Tubulus, tube; branchiœ, branchies), moll. — Cuvier for- mait sous ce nom un ordre composé des genres Vermets , Magiles, Siliquaires, qu'il détachait des Pectinibranches, avec lesquels ils ont des rapports intimes incontestables, mais dont ils se distinguent par la forme tubuleuse de leur coquille qui se fixe sur divers corps. (E. Ba.) TUBULIFERA. ins. — Synonyme de Phlœothripsides. Voy. thysanoptères. (Bl.) TUBULINA (tubulus, petit tube), bot. cr. — Genre de la famille des Champignons- Gastéromycètes deFries, sous-ordre des Tri- chospermés , tribu des Trichiacés ; de la di- vision des Basidiosporés-Entobasides , tribu des Coniogastres, section des Licés , dans la classification mycologique de M. Léveillé ; formé par Persoon. M. Endlicher ( Gênera, n. 306 ) en fait un simple sous -genre des Licea Schrad. (M.) TUBULÏPORE. Tubulipora. bryoz. — Le genre Tubulipore, établi par Lamarck parmi les Polypes, n'est guère naturel , et chacune des espèces qui y ont été rapportées demande à être étudiée pour qu'on en puisse apprécier les véritables caractères. M. Milne Edwards, qui a établi la famille des Tubuli- poriens avec une si grande autorité, rattache les Tubulipores aux Bryozoaires, et a publié un mémoire remarquable sur les espèces vivantes et fossiles (Ann. Se. nat., 2e série, VIII, 221); il rapporte à ce genre les Li- chénopores de M. Defrance. Le genre Obélie de Lamouroux ne paraît point en différer. Les polypiers de ce genre sont parasites ou encroûtants, à cellules sub-membraneuses , allongées, tubuleuses, ramifiées en faisceaux ou en séries, et en grande partie libres. L'ouverture de ces cellules est presque tou- jours régulière ou orbiculée. (E. Ba.) *TUBULIPORÉS. Tubuliporea (du nom générique Tubulipora). polyp. — Seconde famille établie par M. de Blainville dans la sous-classe des Polypiers pierreux. Cette fa- mille contient les genres Microsolena, Obe- lia, Tubulipora, Rubula. (E. Ba.) TUBULIPORIENS. pqlyp. — Voy. |tu- BDLIPORE et TUBULIPORES. (E. Ba.) *TUBURCINIA. bot. cr. — Genre de M famille des Champignons-Hyphomycètes de Link , sous-ordre des Sépédoniés de Fries ; formé par ce dernier auteur pour des espèces de Rhizoctones et de Sporotrichum des au- teurs. (M.) TUCANA, Brisson. ois. — Synonyme de Rhamphastos Linn. (Z. G.) *TUCKERM ANNIE . Tuckermannia (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Hélianthées, division des Co- réopsidées, formé par M. Nuttall (in Amer, philosoph. Transact., vol. VIII, pag. 363) pour une plante herbacée, vivace, charnue, qui croît sur le littoral de l'Océan , dans la haute Californie, et dont les fleurs jaunes , en grands capitules rayonnes, donnent des akènes ailés , sans aigrette. Cette espèce , encore unique , a reçu le nom de Tucker- mannia maritima Nutt. (D. G.) *TUCQUE. Tucca (nom propre), crust. — C'est un genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanthiens, établi par M. Kroyer. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, le Tucque marqué, Tucca im- pressa, Kroyer, qui a été rencontrée sur le Diodon histrix. (H. L.) TUCUM. bot. ph. — C'est le nom donné par Pison à un Palmier du Brésil. (D. G.) TUE-CHIEN, bot. ph. — Nom vulgaire du Colchique d'automne, Colchicum autum- nale Lin. (D. G.) TUE-LOUP. bot. ph. — Nom vulgaire et spécifique de VAconitum Lycoclonum Lin. *TUESITE, Thomson, min. — Hydro- silicate d'Alumine, voisin de THalloysite , en masses amorphes d'un blanc bleuâtre , trouvé sur les rives de la Tweed, en Ecosse. Il se compose de Silice, 47 ; Alumine , 39 ; et Eau, 14. (Del.) TUF. GÉOL. — Voy. ROCHES, tOIU. XI, pag. 172. (C. d'O.) TUL TUL 729 TUF A. céol. — Voy. roches, tom. XI, pag. 172. (G. d'O.) TUGON. moll. — Jolie coquille fort rare du genre Mye, placée par Lamarck parmi les Anatines. Son analogue fossile se trouve aui environs de Bordeaux etdeDax. (E. Ba.) TUIT. ois. — L'un des noms vulgaires du Pouillot. Voy. SYLVIE. *TULAS\ÉE. Tu'asnea (dédié à M. Tu- lasne). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, formé par M. Naudin [Ann. des se. nat., 3e série, vol. Il, p. 1 42, tab. 2, fig. 1 I) pour des plantes herbacées, grêles, probablement annuelles, indigènes du Bré- sil méridional; M. Naudin a décrit les Tu- Jasnea gracillimael foliosa. (D. G.) TULBAGIIIE. Tulbaghia. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, rangé par M. Endlicher parmi ceux qui ont de l'ana- logie avec les Anthéricées, établi par Linné (Gen. plant., n. 1300) pour des plantes du cap de Bonne-Espérance, qui rappellent les Âllium par leur port et par leur odeur; M. Kunth ( Enumer. , vol. IV, pag. 480) en décrit huit espèces, parmi lesquelles nous citerons le Tulbaghia alliacea Thunb., que Thunberg dit être employé, au Cap, contre l'étisie. (D. G.) TULE. Tula. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Bubiacées, sous-ordre desCincho- nacées, tribu des Hédyotidées, formé par Adanson (Famil. des plant., vol. II, p. 500) pour une plante herbacée annuelle, cou" chée, recouverte sur sa surface d'une sub- stance saline , mal connue du reste , qui a reçu le nom de Tula Adansoni Roem. et Schultes. (D. G.) TULIPA. bot. ph. — Voy. tulipe. TULIPACÉES. Tulipaceœ. bot. ph. — Sous-ordre de la famille des Liliacées , qui emprunte son nom au genre Tulipe, et dont quelques botanistes ont proposé de faire une famille distincte et séparée. Voy. liliacées. (D. G.) TULIPAIRE. Tuliparia. polyp.— Genre créé par Lamarck, et qui semble appartenir aux Bryozoaires. M. de Blainville le place parmi ses Sertulariés à cellules non tubu- leuses , dilymes, et le divise en deux sec- tions; la première comprend une espèce à cellules pédieellées, trijugées, et correspond au genre Lirinzna de Larnk.; ki seconde est établie sur une espèce à cellules sessiles, bi- I. xu. juguées , empruntée au genre Pasythea de Lamouroux. (E. Ba.) TULIPE. Tulipa. bot. ph.— Beau genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Tulipacées, de l'IIexandrie monogynie dans le système de Linné, créé par Tournefort, adopté ensuite par Linné et par tous les bo- tanistes. Les plantes qui le forment sont des herbes bulbeuses qui croissent spontanément dans l'Europe méridionale et dans l'Asie moyenne; leurs feuilles sont radicales, ova- les, oblongues ou lancéolées; leur hampe se termine par une fleur dressée, dont le pé- rianthe a ses six folioles conniventes, cam- panulées, tombantes; dont les six étamines sont hypogynes; dont l'ovaire à trois loges renfermant chacune de nombreux ovules sur deux rangs, porte un stigmate sessile, tri- lobé. A ces fleurs succède une capsule à trois angles, à trois loges qui s'ouvrent en trois valves, par déhiscence loculicide, pour lais- ser sortir des graines nombreuses, aplaties, horizontales, pourvues d'un test roussâtre. Le nombre des espèces de Tulipes aujour- d'hui connues n'est pas très grand, puisque M. Kunth [Enumer., vol. IV, p. 219) n'en admet que dix-neuf. Mais plusieurs d'entre elles croissent spontanément dans nos con- trées ou sont cultivées dans les jardins ; et l'une d'elles, en particulier, figure aux pre- miers rangs parmi les plantes d'ornement. Dans le nombre des espèces indigènes, on remarque les suivantes: la Tulipe sauvage, Tulipa sylveslris Linné, dont le bulbe al- longé est dépourvu de poils laineux; dont la hampe , haute de 4 ou 5 décimètres , porte une fleur légèrement penchée, d'un jaune uniforme, à folioles iancéolées, larges, aiguës au sommet qui porte quelques poils. Elle abonde sur divers points de la France, par- ticulièrement dans les prairies médiocrement élevées. On la cultive dans les jardins où les horticulteurs en ont obtenu une variété à fleurs très doubles. La Tulipe de Cels, Tu- lipa Celsiana DC, se trouve dans les prai- ries de nos départements méditerranéens. Elle ressemble à la précédente de laquelle la distinguent ses feuilles plus étroites, ployées en gouttière, et sa fleur dressée, d'un jaune plus safrané, dont lepérianthea ses foliole* glabre au sommet. Certains botanistes sont portés à voir en elle une simple variété de la précédente. Elle est aussi cultivée dans les 92 730 TUL< jardins. La Tulipe de L'Écluse, Tulipa Clu- s«maDC.,a, comme les suivantes, son bulbe plus ou moins chargé de poils. Elle croît dans les vignes des environs de Bordeaux, de Tou- louse (à Saint Simon), de Montpellier et de Toulon. On la reconnaît aisément à sa fleur de même grandeur que celle de la Tulipe sauvage, dont les trois folioles externes sont purpurines en dehors avec le bord blanc , tandis que les intérieures sont blanches, co- lorées en pourpre violacé à leur base. Elle figure avantageusement dans les jardins. La Tulipe oeil-du-soleil, Talipa oculus solis Saint-Amans, est une magnifique espèce qui abonde dans certaines vignes de l'Agenais, et qu'on retrouve près de Montpellier et en Provence. Ses proportions sont plus fortes que celles des espèces précédentes; ses feuil- les sont larges, lancéolées, les inférieures ondulées sur les bords; sa fleur est grande, rouge, marquée au fond et à l'intérieur 4'une grande tache noirâtre, bordée de jaune; les trois folioles externes de son pé- riantbe sont aiguës, tandis que les trois in- térieures sont obtuses. C'est certainement l'une des plus belles plantes dont nos jardins se soient enrichis dans ces derniers temps. La Tulipe odorante, Tulipa suaveolens Roth, est indiquée comme indigène du midi de l'Europe. Dans les jardins, où elle est très répandue , elle est connue sous le nom de Bue de Thol. Sa hampe est courte, pubes- cente, de même que la face supérieure de ses feuilles. Elle fleurit de très bonne heure. Sa fleur est d'un rouge vif, bordée de jaune vers sa base; mais la culture en a obtenu plusieurs variétés de couleur. La Tulipe de Gesner, Tulipa Gesneriana Lin., si connue sous le nom de Tulipe, se trouve spontanée dans les environs de Nice, en Toscme, dans la Calabre, dans le Cau- case, etc. Tout le monde sait combien elle est répandue dans les jardins dont elle est un des plus brillants ornements, et où sa cul- ture a pris, dans certaines parties de l'Eu- rope, une très grande extension. Ses feuilles sont glauques, ovales, lancéolées; sa grande fleur dressée a les folioles du périanthe obovées, obiuses; les filets des étamines glabres. Aucune plante cultivée ne varie autant pour la couleur de sa fleur comme pour la distribution et le nombre des nuan- ces diverses qu'elle réunit. L'usage a néan- TUL moins introduit une sorte de classification parmi ses innombrables variations. Les hor- ticulteurs distinguent les Tulipes dans les- quelles les couleurs se détachent sur un fond blanc, et celles dans lesquelles le fond est plus ou moins coloré. Les premières, qui sont les plus recherchées , les seules même auxquelles la mode ait donné un grand prix, sont connues sous le nom de Tulipes flaman- des; les dernières qui, quoique moins recher- chées, sont souvent très belles, sont réunies sous la dénomination de Tulipes bizarres. Ce nom de Tulipes flamandes rappelle le pays où la culture des Tulipes a pris un dé- veloppement extraordinaire et est devenue, à certaines époques, une sorte de frénésie. On sait, en effet, à quels prix exorbitants ont été vendus les bulbes des variétés les plus belles et les plus rares. Aujourd'hui cette vogue extraordinaire a sensiblement diminué ; néanmoins les belles Tulipes flamandes conservent encore une haute va- leur. On peut dire que les variétés de cette plante sont en nombre infini, et que les ac- quisitions de chaque jour viennent encore l'augmenter. Les mieux connues et les plus recherchées s'élèvent à près de mille. Les caractères auxquels les horticulteurs appré- cient leur valeur consistent dans l'élégance de forme de leur fleur, dont la coupe doit être gracieusement arrondie, un peu plus haute que large, formée de folioles larges et bien arrondies au sommet; surtout dans la viva- cité de leurs couleurs, qui doivent être au nombre de trois au moins, et trancher vive- ment sur un fond d'un blanc pur. Par une bi- zarrerie assez difficile à expliquer, tandis que les fleurs doubles sont généralement les plus recherchées dans les jardins, les Tulipes sim- ples sont les seules auxquelles les amateurs attachent un grand prix. La culture des Tu- lipes, la multiplication et l'amélioration de leurs variétés constituent une branche im- portante de l'horticulture moderne; elles exigent des soins assidus dont l'indication ne peut trouver place que dans les ouvrages des horticulteurs, auxquels nous nous con- tenterons de renvoyer. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire , Botanique, Monocolylédones , pi. 3. (P. D.) TULIPES, moll.— cirru.— Nom vulgaire sous lequel on connaît : — IcsBalanes, nom- mées encore Glands de mer, Turbans; — TlL cmc espèce de Fasciolaibe ( Fasc. Tulipa ) ; — une Yoi i ■ ( Vol. Tulipa ) ; — un Cône ;C\musïu/ij>a); — uocMoDU)LE(A/orf.7u/»/)a). (K. Ba.) TULIPIER. liriodfMdro»» ( Atipt», lys ; ^/vooov, arbre'*, bot. ru. — Genre de la fa- mille des Magnoliacées , sous-ordre dos Ma- gnoliées, formé par Linné pour un grand oi bel arbre de l'Amérique septentrionale , à feuilles alternes, péliolées, tombantes, pla- bres, palmées à trois grands lobes, dont le médian largement tronqué; à grandis et belles fleurs solitaires , jaune-verdâlre , ac- compagnées de deux bractées, et dont la forme rappelle celle de la Tulipe, d'où est venu le nom français du genre. Ces fleurs ont un calice à trois sépales colorés, caducs ; six pétales sur deux rangs, rapprochés en cloche ; de nombreuses étamines à filets grêles et à longues anthères adnées ; des pis- tils nombreux uniloculaires , portés en une sorte d'épi sur un réceptacle allongé. Le fruit consiste en capsules ligneuses, disper- mes ou monospermes, à l'extrémité des- quelles le style persistant et endurci forme une sorte d'aile lancéolée ; la réunion de ces capsules sur leur axe commun forme un cône. Le Tilipier de Vikginie, Liriodendron tulipifera Lin., ne se trouve encore dans nos pays que comme arbre d'ornement, bien qu'il pût jouer un rôle important dans nos grandes plantations. Dans son pays na- tal, ses diverses parties sont utilisées jour- nellement pour des usages nombreux. Toutes sont plus ou moins aromatiques. Son bois est léger. Son écorce et sa racine sont amè- res , très aromatiques, et sont regardées - :nme toniques et fébrifuges. Les médecins des États-Unis les administrent contre di- verses maladies, et les ont même employées avec succès en place du Quinquina. Ses graines sont apéritives. Le Tulipier se plaît lans les bonnes terres un peu fraîches, et à une exposition couverte ou vers le nord. On Je multiplie presque toujours par graines semées en terre de bruyère, le marcottage en étant difficile. On en possède quelques variétés t caractérisées par la forme des feuilles ou par la couleur des fleurs. (P. D.) *TL"LII»irERA, Barman, bot. pu. — Synonyme de Liriodendron Lin., famille des ■nlianlH (D. g.) •Tl'IXIA. eot. pii. — Genre proposé par TUN 731 M. Leavenworth (in SillimarCs /owrn., vol. XX, p. 343, tab. 5) et qui n'est admis par M. Bentham que comme sous genre des Pijcnanthcmum Benth., dans la famille des Labiées, tribu des Saluréinées. (D. G. ♦TULOCARPE. Tulocarpus ( tv^oç , callosité; x«p*oç, fruit), bot. ph. < — Genre de la famille des Composées, tribu des Sé- nécionidées, sous-tribu des Mélampodinées, formé par MM. Hookeret Arnott(ad Beechey, p. 298, tab. 63) pour une plante herbacée, du Mexique, à feuilles opposées; à fleurs jaunes en capitules pauciflores , une seule femelle au rayon , trois ou quatre mâles au disque. Le nom donné à ce genre est tiré de ce que son grand akène, unique par capitule, porte sur le dos et à sa base une grosse callosité rugueuse. Celte espèce, en- core unique, est le Tulocarpus mexicanus Hook. etAm. (D. G.) *TUH1ULA. poiss. — Ud des quatre noms sous lesquels Cetti {Storianat. di Sardeg., III, 196) rapporte les quatre espèces de Muges que les pêcheurs de Naples lui avaient montrées; la tumula ou lissa se distinguant en ce qu'elle tourne en l'air en sautant. Cette espèce paraît être le Muge à grosses lèvres {Mugil chelo. Cuv. et Val.). (E. Ba.) TUNA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Dillenius se rattache comme synonyme au genre Opuntia Tourn., de la famille des Cactées ou Opuntiacées. (D.G.) *TUNGSTATES.min. —Genre chimique de la minéralogie moderne, composé d'es- pèces dans lesquelles l'acide tungstique est uni à la Chaux, à l'oxyde de Plomb, et aux protoxydes de Fer et de Manganèse. Le ca- ractère commun à ces combinaisons salines est de donner par la fusion avec la Soude une matière soluble dans l'eau , dont la so- lution précipite par l'acide azotique une poudre qui devient jaune quand on fait bouillir la liqueur, et qui produit un verre bleu avec le Sel phosphorio/ue au feu de ré- duction. LesTungstatesontétéappelés aussi Schéelates et Wolframiates; ils sont iso- morphes avec les Molybdates des mêmes bases et de formules de composition sem- blables. On ne connaît encore que trois Tungstales naturels, savoir : le Tungstale de Plomb, ou la Schéelitine, que nous avons décrit à l'article plomb, le Tungstate de Chaux ou la Schéelite, et le Tungstate de 732 TUN TUN Fer et de Manganèse ou le Wolfram. Il ne sera question ici que de ces deux dernières espèces. 1. Schéeute; Tungstate ou Schéelate de Chaux; Tungstein et Schwerstein des Alle- mands; le Schéelin calcaire d'Hauy. Sub- stance vitreuse , très pesante, blanche ou jaunâtre , d'un éclat assez vif , un peu grasse à l'œil et au toucher , transparente ou trans- lucide, cristallisée, et présentant des cli- vages qui mènent à un octaèdre à base car- rée, de 129s; dureté, 4,5; densité, 6. Ses cristaux ont presque toujours l'aspect pyra- midal ; les pyramides, à base octogone, pré- sentent souvent une hémiédrie latérale, du même genre que celle que l'on a signalée dans les cristaux d'Apatite du Saint-Gothard. Outre le quadroctaèdre donné par le clivage, on en remarque un autre, en position al- terne avec le premier, et dont l'angle à la base est de 112°. La Schéelite est composée d'un atome d'acide tungstique et d'un atome de Chaux; en poids, de 80 p. °/0 d'acide et de 19 de Chaux. La Schéelite fond difficile- ment au chalumeau en un verre transpa- rent ; elle est lentement attaquée par l'acide azotique avec précipité d'acide tungstique ; la solution précipite ensuite abondamment par les oxalates. La Schéelite s'est toujours offerte en cris- taux implantés, en druses superficielles, ou en petites masses cristallines engagées dans les matières de filons des terrains de cristal- lisation, et principalement dans les dépôts slannifères. On l'a trouvée dans les Pegma- tites et les Greisen , où elle accompagne le Wolfram et l'Étain oxydé; au Puy-les- Vignes, près de Saint Léonhard , dans le département de la Haute-Vienne ; dans les mines dÉtain de Cornouailles , en Angle- terre, et dans celles de Saxe et de Bohême (Schlaggenwald et Zinnwald); dans les mi- nes de Fer et de Manganèse des schistes cristallins, à Bipsberg et Ryddarrhyttan, en Suède, et a Saint-Marcel, en Piémont; dans les filons bismuthifères de Huntington , en Connecticut. 2. Wolfram; Tungstate de Fer et de Manganèse; Schéelin ferruginé d'Hauy. Sub- stance noire très pesante, ayant un éclat approchant du métallique, et une structure sensiblement lamelleuse, qui mène à un prisme rectangulaire presque droit. Ses cristaux dérivent d'un prisme rhombique de 101° 5', dont la base est sensiblement ho- rizontale : aussi plusieurs minéralogistes ont- ils considéré ce prisme comme droit; mais la symétrie des modifications indique que les cristaux doivent être rapportés au sys- tème klinorbombique. Un des clivages en diagonale est beaucoup plus net que les autres ; celui qui est parallèle à la base est à peine sensible. Ce minéral est plus dur que le Feldspath; sa densité est de 7,5. Il est formé d'Acide tungstique, d'oxydule de Fer et d'oxydule de Manganèse dans des proportions variables, mais telles cependant que la quantité d'Oxygène de l'acide est toujours triple de la quantité d'Oxygène con- tenue dans les deux bases. Sur le charbon , il fond avec difficulté en un globule noir magnétique, à surface cristalline. Il tombe en poussière sur la feuille de Platine, lors- qu'on le traite avec la Soude, et offre alors la réaction du Manganèse. Il donne avec le Borax un verre jaune, indice de la présence du Fer, et avec le Sel phosphorique un verre d'un rouge sombre au feu de réduc- tion. Les cristaux sont quelquefois assez volumineux ; ils s'offrent souvent sous l'ap- parence de prismes courts, ou de larges ta- bles modifiées sur leurs arêtes et leurs an- gles solides; les pans sont striés verticale- ment. Son principal gisement est dans la Pegmatite et le Greisen , où il accompagne l'Étain oxydé, la Schéelite, les Béryls et les Topazes. On le rencontre aussi dans le Gneiss, à l'île de Rona, une des Hébrides , et dans les roches alpines, au Saint-Gothard. C'est du Wolfram que l'on extrait l'Acide tungstique pour les besoins des labora- toires. (Del.) TUNGSTEIN (mot allemand qui signifie pierre pesante), min. — Syn. de Schéelite ou Tungstatedechaux. Voy. tungstates. (Del.} TUNGSTÈNE, chim. et min. — C'est le nom que les chimistes donnent à l'un des corps simples métalliques, que l'on a nommé aussi Scheelium ou Schéelin , en l'honneur du célèbre chimiste suédois Schéele, qui en a fait la découverte. Ce métal est d'un gris métallique, qui ressemble beaucoup à celui du Fer. Il est très dur et très pesant : sa densité est de 17,5. Il est très peu fusible. On ne l'obtient que très difficilement à l'é- tat métallique , et seulement sous la forme TIN TUP 733 de grains ou de petites aiguilles. Chauffé dans une capsule , il prend feu et se con- tenu en Acide tungslique d'une belle cou- leur jaune. Cet acide est insoluble dans l'eau ; il est à trois atomes d'Oxygène, comme l'Acide molybdique avec lequel il est iso- morphe. Il forme, ayec différentes bases sa- liûables, des combinaisons salines appelées Tungstales. Voy. ce mot. (Del.) TUMCA. bot. ph. — Scopoli formait sous ce nom un groupe générique distinct dont les types étaient les Gypsophila Saxi- fraga et rigida Lin. Mais la plupart des botanistes n'en font aujourd'hui qu'une simple section des Dianlhus , Lin. (D. G.) TUMCIERS. Tunicata ( Tunicatus, en- veloppé d'une tunique), moll. — Sous cette dénomination, Lamarck forma, pour les genres Salpa et Ascidia de Gmelin , une classe à part qu'il plaça entre ses Vers el ses Radiaires; opinion qui ne fut point admise, et qui ne pouvait l'être sans qu'on méconnût les véritables rapports de ces animaux. Cu- vier, appréciant mieux leurs affinités, les plaça dans le second ordre des Mollusques acéphales , celui des Acéphales sans co- quilles, qu'il partagea en deux familles : la première comprenant les genres Biphores et Ascidies, dont les individus sont isolés et sans connexion organique les uns avec les autres, quoiqu'ils vivent souvent en société ; la seconde , formée des genres Botrylles , Pyrosomes,Polyclinum, groupés sous le nom commun d'Agrégés, qui rappelle leur réu- nion en une masse commune. L'étude plus complète des Tuniciers , et celle des Bryo- zoaires, a montré que ces deux groupes, dont le second était précédemment confondu parmi les Polypes, se rattachent l'un à l'au- tre de la manière la plus intime. Aussi M. Milne Edwards a-t-il rapproché les Tu- niciers et les Bryozoaires dans un même sous embranchement , celui des Molluscoï- des, satellite de l'embranchement des Mol- lusques, mais lié, par les Bryozoaires, à l'embranchement des Zoopbytes. Dans ce sous -embranchement des Molluscoides , les Tuniciers constituent une première classe, caractérisée par une bouche à bords simple- ment lobés; les Bryozoaires en forment une autre , dans laquelle les animaux ont l'ori- fice buccal entouré d'une couronne de longs tentacules à bords ciliés. Les Tuniciers n'ont ni bras, ni pieds; ils flottent dans la mer, ou vivent fixés sur des rochers, des fucus ou d'autres corps sous-marins. Leurs caractères généraux ont été indiqués à l'article mol- lusques (t. VIII, p. 294). On peut les divi- ser en trois ordres : les Biphores (Salpa), les Ascidies (Ascidia), et les Pyrosomes (Py- rosoma). Les caractères et l'histoire de ces groupes ont été signalés à l'article qui est consacré à chacun d'eux. Nous rappellerons seulement ici le mode remarquable de re- production des Biphores, sur lequel Cha- misso a appelé l'attention, et que M. Krohn a si bien étudié (Voy. biphore, salpa, trans- formation). Le développement , l'organisa- tion et la division zoologique des Ascidies ont été exposés, avec une grande clarté et une grande autorité, par plusieurs zoolo- gistes, parmi lesquels il faut citer Cuvier, MM. Savigny et Milne Edwards (Voy. asci- die). M. Kœlliker a confirmé, par ses pro- pres observations, les travaux du savant que nous venons de nommer en dernier, et, de plus, il a fait connaître, dans un Mémoire publié en commun avec M. Lœvig , une par- ticularité fort curieuse de la classe des Tu- niciers. On croyait généralement que la cel- lulose ne se rencontrait pas dans les tissus des Animaux, qu'elle se trouvait seulement chez les Végétaux; que son absence chez les uns et sa présence chez les autres étaient le meilleur caractère distinctif à établir en- tre les deux règnes. MM. Lœvig et Kœlli- ker, et avant eux M. Schmidt, out démon- tré que la cellulose existe dans les enve- loppes des Tuniciers; qu'elle y constitue, comme chez les Plantes , des membranes cellulaires, des fibres, etc.; qu'elle ne se rencontre pas dans les parties ligneuses, cartilagineuses , gélatineuses des animaux d'autres groupes, Éponges, Polypes, Médu- ses, Échinodermes , Vers, Mollusque!, Arti- culés, Poissons. Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'intérêt de cette découverte [Ann. des se. nat., 3e série, t. V, p. 193). (E. Ba.) TUPA. Tupa. bot. ph. — Genre de la famille des Lobéliacées, tribu des Lobéliées, formé par Don [Gêner, syst. ofGarden.,\o\. III, p. 700) pour des plantes décrites comme des Lobelia par Linné et la plupart des au- teurs. Ce sont des plantes herbacées de haute taille ou dessous-arbrisseaux, à feuilles 734 TOP TUR alternes, lancéolées, rapprochées vers le milieu de la tige; à fleurs ie plus souvent rouge-pourpre, rarement rouge-ponceau , jaunes ou verdâtres, dont la corolle unila- biée est persistante. Toute la plante ren- ferme un suc acre, laiteux. M. Alp. De Candolle en décrit (Prod., vol. VII, p. 391) 25 espèces , parmi lesquelles plusieurs ont des fleurs assez brillantes pour figurer avec distinction dans les jardins. (D. G.) TUPAIA. mam. — RaQes a fait de ce nom malais le nom d'un genre d'Insectivores qui compose seul la famille des Tupaïdés de M. Isidore Geoffroy St-Hilaire. Les dents des Tupaias ont assez de rapport avec celles des Hérissons, si ce n'est que leurs incisives mitoyennes supérieures sont proportionnel- lement moins longues, qu'ils en ont quatre nlongées à la mâchoire inférieure et qu'ils manquent de tuberculeuse en arrière. Ce sont des animaux couverts de poils, dont ia queue est longue, velue et relevée, dont le museau est extrêmement pointu. Leurs mœurs sont très différentes de celles des autres Insectivores. A rencontre de ces ani- maux qui se tiennent toujours à terre ou dans des souterrains, les Tupaias montent sur les arbres avec l'agilité des Ecureuils avec lesquels cette particularité les a fait quelquefois confondre. Cette habitude avait suggéré à Frédéric Cuvier l'idée du nom gé- nérique Cladobates (AûSéq , branche; ffai'vw, je marche) qu'il appliquait aux Tupaias. Les noms de Sorex-Glis et de Glisorex proposés, le premier par M. A. -G . Desmarest, le second par M. Diard pour désigner le genre Tupaia, peuvent se traduire par les noms de Musa- raigne-Loir ou de Loir-Musaraigne, et rap- pellent des analogies de formes extérieures. Les Tupaias habitent l'archipel Indien. On en connaît plusieurs espèces : le Banxrwg, Tupaia javanica , Horsf. , Cladobates java- nica, F. Cuv. ; -- le Tana , Tupaia Tana, Horsf., Cl. Tana,¥. Cuv.;— le Press, Tupaia ferruginea, Raf., Cladobates ferruginea , F. Cuv. ; ce dernier est figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pi. 8. (E.Ba.) *TUPAIDÉS, Isid. G. St.-Hil., Tupaina, Gray (Tupaia, nom générique), mam. — Nom d'une famille d'Insectivores dans la classifi- cation de M. Isidore Geoffroy St-Hilaire. Ces Insectivores, caractérisés par leurs plantes nues, leur corps couvert de poils, leurs yeux bien développés, se distinguent des Macro- scélidés en ce que leurs membres sont bien développés au lieu d'être excessivement allongés comme chez ces derniers; et des Gymnuridés (?), en ce que leur queue est touffue, au lieu d'être écailleuse comme chez ceux-ci. Le seul genre Tupaia constitue ce groupe. (E. Ba.) TUPEICAVA. bot. ph.— Nom que porte au Brésil le Scoparia dûtes? Lin., que Pison adoptait comme générique et qui rentre dès lors comme synonyme dans le genre Scoparia Lin., de la famille des Scrophula- riacées. (D. G.) *TUPEIE. Tupeia. bot. ph. — Genre de la famille des Loranthacées, formé par MM. Chamisso et Schlechtendal (in Linnœa, vol. III, p. 203) pour un arbrisseau à fleurs dioïques , tétrandres , qui croît en parasite sur les Myrtacées de la Nouvelle-Zélande, et auquel ils ont donné le nom de Tupeia antarctica. Plus récemment on en a décou- vert quatre nouvelles espèces. (D. G.) TUPELO. bot. ph. — Nom proposé par Adanson pour le genre Nyssa Lin., mais qui n'a pu être adopté préférablement à celui-ci dont la date était antérieure. C'est donc un synonyme de Nyssa Lin., type unique de la petite famille des Nyssacées que propose M. Endlicher. (D. G.) TUPISTRE. Tupistra. bot. ph. — Genre de la famille des Smilacées formé par Ker (Botan. Magaz., tab. 165; Botan. Regist., lab. 704, 1223) pour des plantes herbacées, acaules, des Indes orientales; à rhizome épais, tubéreux; à fleurs d'un violet sale, pourvues d'une bractée , disposées sur hi hampe en épi serré , hermaphrodites, tri- mères ou tétramères. L'espèce type du genre est le Tupistra squalida Ker, d'Amboine. (D. G.) TURACO, Lacép. ois. — Synonyme de Turacus G. Cuv. (Z. G.) TURACUS. ois. — Nom générique latin desTouracos, dans la méthode de G. Cuvier. TURBAN, moll.-cirrh. — On nomme vulgairement Turban rouge, ou Turban turc, les Balanes , nommées encore Glands de mer , Tulipes ; — Turban persan , le Turbo cidaris; — Turban de Pharaon, 1« Monodonta Pharaonis. (E. Ba.) TURBAN, bot. ph. — Nom vulgaire sous lequel sont connus des horticulteurs le Lys TUR TUR 7X: Martagon et le Lys de Pompone. Voy. lys. (D. G.) TIRBELLA. BEUL — Nom d'un genre de petits Vers aquatiques, de la famille des Anr.histerca de M. Khrenbcrg , et de sa .■lasse des Turbellaria. Les espèces qui s'y rapportent sont flmiatiles et M. Eren- berg les a recueillies aux environs de Ber- lin ; l'une d'elles avait été trouvée anté- rieurement dans le midi de la France par Dugès qui l'appelait Derosloma platurus. (P. G.) TlliBICIAES. Turbicina{turbo, sabot). moll. — Famille établie par Férussac pour le seul genre Cyckstome. (E.Ba.) TURBIXACÉS. Turbinacea. moll.— En prenant pour type le genre Turbo, Lamarck fonda la famille des Turbinacés , la dernière de ses Trachélypodes phytophages, renfer- mant ceux qui, en général, n'ont point de trompe, mais un museau à deux mâchoi- res; ceux dont la coquille, turriculée ou conoïde, n'offre à la base de son ouverture ni éL-hancrure dirigée en arrière, ni canal quelconque, et paraît pourvue d'un oper- cule. Posées sur leur base, ces coquilles ont toujours leur axe plus ou moins oblique : elles ne l'ont jamais vertical. Cette famille comprend les huit genres Cadran, Jîouletle, Troque, Monodonte , Turbo , Planaxe, Pha- tianelle et Turritelle. Elle correspond à une partie des Trochoïdes de Cuvier, et presque complètement à la famille des Trothides de M. d'Orbigny. Elle est, en somme, assez na- turelle; et, à l'exception des deux groupes que nous venons de citer, elle l'est plus que les arrangements qu'où a voulu lui sub- stituer. Oubliant que le mot de Turbinacés avait été précédew.ment employé par Lamarck, il. de Blainville l'a appliqué à une de ses familles des Céphalopodes microscopiques , dans laquelle il place les deux genres Cibi- eide et Rotaline. Le premier doit rentrer dans ies Troncatulines ; le second n'est pas le seul qui puisse être placé dans cette fa- mille. Voy. TURIi.NOÏDES. (E. Ba.) TUKBI\\IïiE. lurbinaria. polyp. — Ge genre, créé par M. Oken parmi les Po- lypes anihozoaires de la famille des Ocel- beos, rentre dans les Explanaria de La- mank. Voy. f.xplanaire. (E. Ba.) ÏLUBIXAIRE. Turbinariœ [turbo, tstc, [ toupie), cot. en. — (Phycccs.) Démembre- ment des Sargasses d'Agardh , ce genre ex- cellent a été établi par Bory [Hydrophyt. dit, Voy. de la Coq., p. 117) et admis par tous les phycologistes. Il a pour type, le Sargas- sum turbinalum , et pour caractères essen- tiels les suivants: Fronde rameuse; rameaux vésiculeux, peltés, représentant une pyra- mide renversée à trois faces dont les arêtes sont nues ou garnies d'un rebord foliacé denticulé. Réceptacles cylindracés, axillaires, en grappes courtes et ramassées. Concepta- cles disposés longitudinalement sur plusieurs rangées, tuberculiformes et percés d'un pore au sommet. Tout le reste de la fructification comme dans le genre Sargasse (voy. ce mot). Ces Algues, qu'on ne rencontre que dans les mers tropicales, sont aussi fort peu variées dans leurs formes secondaires. Aussi n'en connaît-on que trois ou quatre espèces bien tranchées. (G. M.) TURBINASTREA ( Turbo, sabot; As- trœa, nom générique), polyp. — Genre éta- bli par M. de Blainville pour les espèces fossiles des Astrées sidérales, qui sont en masse turbinoïde. (E. Ba.) TURBIIVELEE. Turbinella ( dimin. de turbo , disque, sabot), moll. — En prenant pour type le Voluta turbinellus de Linné, Lamarck forma le genre Turbinelle , qu'il plaça , parmi ses Trachélipodes , dans sa famille des Canalifères. Ce genre fut adopté par tous les Zoologistes, tel qu'il fut carac- térisé par Lamarck ; Oken seul y joignit un certain nombre de véritables Volutes; mais il n'eut pas d'imitateurs. Cuvier range les Turbinelles parmi les Pectinibranches, daDS le groupe des Buccinoïdes. M. d'Orbigny, un des naturalistes qui ont cherché à sub- diviser , d'une manière rationnelle , les Pectinibranches de Cuvier, fait entrer ce genre dans la famille des Fusides. Quels que soient, d'ailleurs, les auteurs méthodistes que l'on consulte, on trouve toujours, comme dans ceux que nous venons de nom- mer, que les Turbinelles sont appelées, par leurs rapports naturels, dans le voisinage des Fuseaux, des Pyrules, des Fasciolairrs , des Rochers, bien plus que dans celui des Volu- tes. Par la forme générale de la coquille, les Turbinelles ressemblent beaucoup aux Fu- seaux et aux Pyrules ; mais , dans ceux-ci , la columelle est complètement lisse, tandis 736 TUR TUR qu'elle est marquée de quatre ou cinq plis transverses dans les Turbinelles. Ces plis de la coquille des Turbinelles sont situés vers le milieu de la columelle; caractère qui la distingue de la coquille des Fascio- îaires , chez lesquelles des plis très obliques se trouvent h la base du canal. Il existe néanmoins entre ces deux genres des espèces assez douteuses. L'absence de varices ne permet pas d'introduire les Turbinelles parmi les Rochers. Les Turbinelles présen- tent bien aussi quelques ressemblances avec les Volutes, et ces ressemblances en avaient imposé à Linné; mais la bouche des Turbi- nelles est prolongée antérieurement en un canal, tandis qu'elle est simplement échan- crée dans les Volutides. Quant à l'animal , il appartient au même type que celui des Fuseaux, des Rochers. Les formes de la coquille , quelquefois assez dissemblables, ont suggéré à quelques naturalistes la pensée d'établir des subdivi- sions génériques pour les Turbinelles. C'est ainsi que M. Schumacher a proposé le genre Tolygona , pour les espèces fusiformes ; le genre Cymodena, pour les espèces turbinées ; le genre Lagena, pour les espèces ovoïdes ; ne laissant , dans le genre Turbinelle pro- prement dit, que les espèces auxquelles pourrait servir de type le Turbinella pyrum, dont le nom spécifique indique assez le ca- ractère particulier. Ces subdivisions ne peu- vent être admises avec cette valeur, et pour «avoir s'il faut adopter le genre Scolymus, proposé par M. Deshayes pour les espèces de Turbinelles proprement dites de M. Schu- macher, on doit attendre que l'étude de l'a- nimal ait confirmé les pressentiments de cet habile naturaliste. Le nombre des espèces de Turbinelles s'élève environ de 70 à 80 : la proportion des fossiles est peu considérable. Les espèces vivantes habitent principalement les mers chaudes ; nous citerons, comme exemples : la Tukbin^lle cornigère , Turb. corrigera, Lamk., coquille des Grandes Indes et des Moluques, armée de plusieurs rangées d'é- pines, vulgairement appelée Dent- de-Chien; c'est l'espèce qui a servi de type à Lamarck pour la création du genre Turbinelle. — La Turbinelle de Céram , Turb. ceramica , Lamk. vulgairement Chausse-Trape. — La Turbinelle poire, Turb. pyrum, Lamk. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pi. 21. On ne connaît, à l'état fossile, que quel- ques espèces des divers étages des terrains tertiaires. Les individus sont nombreux dans les terrains tertiaires de l'Amérique septen- trionale et de l'Inde. (E. Ba.) TURBINELLE. Turbinella (diminutif de Turbo, sabot), infus. — Ce genre d'In- fusoires fut établi par M. Bory de St-Vincent dans la famille des Cercariées, pour une espèce, le Cercaria turbo de Mûller, reportée par M. Ehrenberg dans le voisinage des Vorticelles, sous le nom générique d'Uro- centrum. Elle forme Y Urocenlrum Turbo placé par M. Dujardin dans la famille des Urcéolariens. (E. Ba.) *TURBIÏVTA. polyp. — Genre fossile établi par M. Michelin (Iconon. Zooph. , p. 177 ) parmi les Spongiaires, et formé sur de petits corps microscopiques du bas- sin de Paris dont les rapports sont très dou- teux. m (E. Ba.) * TURBINOIDES. Turbinoidœ. foram. — Famille de Foraminifères hélicoslègues. Sa caractéristique, ses divisions, aussi bien que l'énumération des genres qui la compo- sent , ont été données dans le tableau de la page 667 du tome V de ce Dictionnaire. (E. Ba.) TURBINÛLIE. Turbinolia {Turbo, inis, sabot), polyp. — Genre de Polypes antbo- zoaires, zoocoralliens, de la famille des Fun- giniens, établi par Lamarck pour des Poly- piers pierreux, libres, simples, turbines ou cunéiformes, pointus à leur base, striés lon- gitudinalement en dehors , et terminés par une cellule lamellée en étoile quelquefois oblongue. On doit rapporter à ce genre les espèces libres des ÂnthophyllumdeM. Gold- fuss , qu'il ne faut pas confondre avec les Anlhophyllum de M. Schweigger; ces der- niers appartiennent à la famille des Ocel- liens. On a décrit trois espèces vivantes de Turbinolies ; les espèces fossiles sont com- munes et se montrent dans la plupart des terrains, depuis l'époque primaire. M. Ra- finesque et Clifford ont donné un Mémoire fort intéressant sur les Turbinolies de l'A- mérique du Nord, et proposent de partager ce genre en cinq sous -genres : Turbinolia proprement dits, Campsactis , Zaphrenthis, Exostega et Omphyma. Le 2 urbinolia tllip- TUR TITx 737 tica , du calcaire grossier des environs de Paris , paraît être, d'après dos échantillons du cabinet de M. Michelin , tantôt libre et tantôt Axé. M. Goldfuss a signalé ce même fait intéressant. (E. B.\.) 1TRBIXOLOPSE. Turbhwlopsis {Tur- binai ia , nom du genre Turbinolie ; ctyiç , aspect), polyp. — Ce genre dAnthozoaiies zoocoralliens, delà famille des Funginiens, a été créé par Latnourotix sur un individu fossile trouvé aux environs de Caen , le Turb. ochracca. Ce genre est très voisin d w Diploctenium de M. Goldfuss, dans lequel rentre, suivant M. Al il ne Edwards, le genre Flabellum de M. Lesson. On a rapporté au genre Turbinouopse plusieurs espèces du genre Petraia, Nùntiev. (E. Ba.) TURB1TU. Turbilh. bot. ph.— Genre de la famille des OmbelliCères, sous-ordre des Orthospermées , tribu des Sésélinées, formé pat M. Tausch (in Flora, 1834, p. 343) pour le Seseli Turbilh Lin., plante herbacée, qui croît dans les Alpes de la Carniole et du Piémont; dont la» feuilles sont tri parties décomposées , à divisions capillaires. Son nom actuel est T. M a Uhioli Tausch. (D.G.) TURBO. Turbo [Turbo, sabot), moll.— Le genre Turbo de Linné , modifié par La- marck et autres naturalistes, a fourni les ty- pes de plusieurs genres distincts , les Sca- laires , les Dauphinules, les Turritelles ; certaines espèces ont concouru, avec quel- ques Troques, à former le genre Monodonte. Nous avons , à l'article consacré au genre des Troques, examiné les affinités des divers genres des Trochoïdes ; nous avons vu que les Turbos ou les Troques doivent servir de tjpe à un seul grand genre qui les réunirait tous deux {voy. troque). Nous avons aussi in- diqué comment les différentes classifications ont compris et exprimé ces affinités {voy. troque, turbinacés). Il serait inutile de re- venir sur ces considérations. Nous ne char- gerons pas cet article d'une caractéristique détaillée qui reproduirait celle des Trochus; nous dirons seulement qu'en général on re- connaîtra les Turbos à ce fjue leur coquille est moins régulièrement conique, leur bou- che moins déprimée, leurs tours de spire plus arrondis que chez les Troques. Mont- fort a réuni , sous le nom de Méléagre, les espèces ombiliquées. On connaît environ de 70 à 80 espèces t. su. de Turbos. Parmi les espèces vivantes, plu- sieurs, des mers chaudes, acquièrent une grande taille, et présentent une belle colo- ration; elles vivent collées aux rochers, au niveau des basses marées ou un peu au-des- sous , et sont tout à fait herbivores. Nous citerons le Turbo Pie, Turbo Pica , Lin., coquille très commune des mers de l'Inde , bariolée de blanc et de noir. Ses couleurs lui ont valu sa dénomination spécifique , et les noms vulgaires de Veuve, Petit-Deuil. — Le Turbo bouche d'or , Turbo chrysostomus, L., des Grandes-Indes et des Moluques, qui doit son nom distinctif à la belle couleur jaune d'or de sa nacre intérieure. Les espèces fossiles commencent à appa- raître dans les terrains siluriens; elles aug- mentent de nombre dans les terrains dévo- niens , et cette augmentation continue à mesure qu'elles approchent de l'époque mo- derne, où elles ont atteint leur maximum numérique. (E.Ba.) TURBOT, poiss. —On désigne sous ce nom un Poisson de la famille des Pleuro- nectes, nommé par Linné Pleur, maximus. C'est, en effet, une des plus grandes espèces de ce genre; cependant le Flétan {Pleur. hippoglossus) atteint des dimensions beau- coup plus considérables. Le corps du Turbot est rhomboïdal, hérissé de petits tubercules calcaires à base étoilée , plus nombreux du côté brun que du côté opposé. Les deux yeux sont sur le côté gauche de la tête, qui est colorée en brun roussâtre , comme tout le reste de la surface du tronc. A droite il est blanc et sans tache. Les dents maxillaires et pharyngiennes sont en velours. La dorsale s'avance sur la tête jusques entre les yeux ; et tous ses rayons sont égaux; elle n'a pas ses filets longs et détachés qui sont un des caractères dislinctifs de la Barbue {Pleur, rhombus). On pêche les Turbots en assez grande abondance sur toutes les côtes de l'Europe. La Suède, le Danemark, l'An- gleterre, la Hollande, la France, soit dans la Manche , soit sur les rives plus méri- dionales de l'Océan d'EuTope , l'Espagne, en sont abondamment pourvus. On trouve aussi ce Poisson dans toute la Méditerranée. C'est une des espèces les plus estimées de toutes celles de la famille des Pleuronectes. Ceux qui vivent sur les côtes rocheuses ont la chair plus ferme et sont d'un goût bien su- 738 TUR pêrieur aux individus qui séjournent sur les plages vaseuses. Les caractères que l'on peut tirer de la dentition de ces Pleuronectes, combinés avec ceux de l'avance de la dorsale jusques entre les yeux, se retrouvent dans d'autres Pois- sons européens et dans un assez grand nom- bre d'espèces étrangères. M. Guvier en a profité pour établir un genre très naturel de la famille qu'il a désigné sous le nom de Turbot. Sa diagnose ne comprend pas d'au- tres traits d'organisation extérieure que ceux qui viennent d'être désignés. Comme il y a tout lieu de croire que le Turbot de nos mers a été connu des Grecs, sous le nom de pép- Soç, le savant et illustre auteur du Règne animal a pris pour nom latin celui de Rhom- bus. Il n'a pas pensé, en l'employant, que M. de Lacépède l'avait déjà adopté géné- riquernent pour dénommer le genre que M. Cuvier a nommé Peprilus dans son ou- vrage. J'ai dû, en publiant l'histoire de ces Poissons {Hist. nat. des Poissons, tome IX, page 400), rétablir le nom de Lacépède, et je serai forcé de changer, dans V Histoire des Pleuronectes que je publierai bientôt, le nom imposé au genre des Turbots. Je ne pourrai pas en faire dériver un de celui de 4**>TT« qui est celui de la Barbue, parce que le nom de Pseltus a été donné par Commerson à un des genres de la famille des Chétodo- noïdes (Histoire nat. des Poissons, t. VII, p. 240). C'est ce qui m'a décidé à employer le nom de Passer, qui est l'un de ceux des Pleuronectes de Pline et qui n'était en- core assigné à aucun des genres de la classe des Poissons. La description d'une espèce de Turbot paraîtra bientôt sous ce nom , dans la rédaction de VIcththyologie du Voyage de la Vénus , fait sous les ordres de l'amiral Dupetit-Thouars. Une seconde espèce du genre Passer est la Barbue ( Passer Rhombus Nob. ) , qui a le corps plus ovale que le Turbot; la peau est lisse et sans tubercules; les rayons antérieurs de sa dorsale sont allongés en petits filaments divisés et libres au-delà de !a membrane de la nageoire. LesGrecs avaient déjà parfaitement signalé ce caractère de leur 4\, II , 508), et qui a pour type le Pselnphus niger de Paykul, espèce des envi- rons de Paris. (C.) ♦TYD.EUS. arachn. — C'est un genre de '44 TYL TYL l'ordre des Acariens , de la tribn des Trom- toidiens , et qui a été établi par M. Koch. Cette coupe générique renferme environ 1 3 espèces, dont le Tydœus mutabilis, Koch [Ubersicht der Arachniden Systems, pag. 70, pi. 7, fig. 36) est le type. (H. L.) *T¥LACANTHE. TylacanthsL (xyXaxoç, sac; «vGoç, fleur; d'où l'orthographe régu- lière serait Thylacantha). bot ph. — Genre de la famille des Scrophulariaeées, tribu des Hémiméridées, formé par MM. Nées d'Esen- beck et Martius (in Nov. Act. nat. Curios., vol. XI, p. 43) pour une plante herbacée du Brésil. Celte plante est le Tylacantha cam~ pestris Nées. (D. G.) TYL AGITES , Lat. in&. -~- Voy. thyla- cites. (C.) *TÏLANTHE. Tylanthus (tv>oÇ, callo- sité; àvGoç, fleur), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Rhamnées, tribu des Phylioées, établi par M. Reissek (Msc ex Endlicher Gen., n° 5739) pour des sous-arbrisseaux ayant l'aspect et le port de Bruyères, qui croissent au cap de Bonne Espérance, à Madagascar, et qui constituaient la section Ericotdeœ du genre Phylica, dans le Prodromus, vol. II, p. 34. Ce noui générique est tiré de ce que les cinq divisions calicinales sont inté- rieurement calleuses au sommet. (D. G.) *T\LLOME. Tylloma (fvAw.ua, partie devenue calleuse), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Mutisiacées, fjrmé par Don (in Tram, of the lirm. Soc, vol. XVI, p. 230) pour des plantes herbacées du Chili, à feuilles spatulées, ayant leur bord épaissi. Ce groupe est regardé par M. Endlicher comme un simple sous-genre des Chœlanthera Ruiz et Pavon. Mais De Gandolle l'admet (Prodromus , vol. VII, p. 32) comme distinct de ce dernier, à cause surtout de la lèvre intérieure des fleurs du rayon réduite à deux dentioules. On en con- naît trois espèces. (D. G.) *TiXOCERUS (tu/oç, cal; Dtpatt, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Téléphorides, créé par Dal- mann (Analecla enlomologica), et qui a été publié depuis sous les noms suivants : Cor- dilomera Guérin, Xanthestha Dejean, et Al- kcorynus Ilope. Ce genre renferme 6 espè- ces : 4 sont originaires des Indes orientales, une est particulière à la Jamaïque, et une aux îles Bourou. Cette dernière est le T. antennalus Durv. Guér., et T. crassicof* nis D. (C.) TILODE. Tylodes ( , calleux). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Apostasimérides cryptorhynchides, établi par Schcenherr (Gênera et sp. Cur- culion. syn., t. VIII , 1, p. 404) sur 16 es- pèces de l'Amérique équinoxiale et des An- tilles. Les types sont les T. informis et insubidus Gr. (C.) TYLODERES (tw1o5, cal; oç , clou ; >vâ0oç, mâchoire). poi9S. — Genre de Cyprinoïdes ( Heckel in Hugel's , Reise nach Cashemir , IV). (E. Ba.) TYTOMUS (tv>oç, cal; ô^oq, épaule). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tramères, division des Erirhinides, fondé par Schcenherr ( Gênera et sp. Curculion. syn., t. VII, 2, p. 363), et qui se compose de 6 espèces. Les T. stomachosus Schr. et goniplerus Gr. sont originaires de l'Amé- rique équinoxiale. (C.) TYLOPHORE. Tylophora (xuXoç, callo- sité; yÉpeo, je porte), bot. ph. — Genre nom- breux de la famille des Asclépiadées, tribu des Pergulariées, formé par M. Rob. Brown (in Mem. Wern. Soc, vol. I, p. 28) pour des plantes herbacées ou sous- frutescentes, volubles, qui croissent en Asia, en Afrique et dans les portions tropicales de la Nouvelle- Hollande. M. Decaisne en a décrit (m DC. Prodromus, vol. VIII, p. 606) trente-huit espèces dont cinq sont imparfaitement con- nues. (D. G.) TYLOPODES (tv)oç, callosité; ircûç , pied), rept. — Nom donné par Wagler aux Tortues de terre ou Chersites. (P. G.) *TYLOS (tuAo;, cal ). cnusT. — Genre de l'ordre des Isopodes , tie la famille des Cloportides, de la tribu ûqs Cloportides ter- TYL TYP 745 rentres, établi par Latreille et adopte par tous les carcinophiles. Les Crustacés aux- quels le célèbre Latreille a donné le nom générique de Tylos , ressemblent beaucoup aux Armadilles ( eoy. ce mot) par la forme générale de leur corps , et par la manière dont ils se roulent en boule ; mais ils se distinguent de ces animaux , ainsi que de tous les autres Isopodes, par plusieurs par- ticularités d'organisation d'une grande im- portance , telles que la structure des fausses pattes branchiales, la disposition des appen- dices du dernier anneau abdominal. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre, qui est le Tylos de Latreille, Tylos LatreillœiEAw.. atl. du Règ.anim. de Cuv., Crust., pi. 70; ejusd., Hist. nat. des Crust., t. 111 , p. 188 , n. 1. Cette espèce, qui se plaît sous les pierres, habite l'Egypte; je l'ai rencontrée aussi en Algérie. (H. L.) *TYLOS (twAoç, cai). arach. — M. Hey- den, dans le journal VIsis , désigne sous ce nom une nouvelle coupe générique de l'or- dre des Acariens , mais dont les caractères n'ont pas encore été publiés. (H. L.) TYLOSTOMA ( tu>o;, callosité; erré^a, bouche, orifice), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Champignons - Gastéromycètes, section des Trichogastres, tribu des Lyco- perdés; de la division des Basidiosporés , sous-division des EDtobasides , tribu des Coniogastres, section des Tylostomés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé par Persoon pour des Champignons stipilés, qui croissent dans le sable, et dont le péridium papyracé, dénudé par la sépa- ration spontanée d'une couche extérieure, s'ouvre du sommet de manière déterminée. (M.) TYLOSTOMÉS. bot. cr. — Voy. my- cologie, t. VIII, p. 488. *TYLOSTYLE. Tylostylis (™>oç, callo- sité; rruAoç, style), bot. ph. — M. Blumc arait formé, sous le nom de Calloslylis (Bijdrag, p. 340, fig. 74), un genre dans la famille des Orchidées, sous ordre des Epiden- drées, pour une plante herbacée de Java, à laquelle ce botaniste avait donné le nom de Calloslylis rigida. Plus récemment, dans la préface de sa Flora Javœ, p. G, M. Blume a changé ce premier nom en celui de Tylos- tylis. (D. G.) *TYLOSlRLS(*v/o;, clou ;ovpi, queue). t. xu. ■ roiss. — Genre voisin des Scombrésoccs (Cocco, Giorn. Se. Lelt. Sic, XLI1). (E.Ba.) TYMPAMS (TvfMrotvev, tambour), bot.cr. — Genre de la famille des Champignons- Pyrénomycèles de Tries , tribu des Phaci- diacés, sous-tribu des Tympanidés; de la division des Thécasporés, sous-division des Ectothèques , tribu des Cyathidés, section des Cénangiés , dans la classification myco- logique de M. Léveillé; formé parTodc pour des fongilles noirâtres, qui se développent en groupes et se montrent à la surface des rameaux des plantes en crevant leur épi- derme. (M.) *TYMPAMUM (rv^vtov, tambour). poiss. — Genre de Gymnodonles ( Ranzani , N. Comm. Ac. Se. Bon., III, 1839). (E. Ba.> *TYMPANOPHORA. bot. foss. — Voy. VÉGÉTAUX FOSSILES. *TYMPANOPHORUS ( ru^avov , tam- bour ; oç, fumée), crust. — M. Risso est le premier qui ait attiré l'at- tention des carcinologistes sur ce genre singulier qui appartient à l'ordre des Am- phipodes , à la famille des Hypérines et à la tribu des Hypérines anormaux. Trois ou quatre espèces composent cette coupe géné- rique; elles habitent la mer Méditerranée ainsi que celle qui baigne les lies Canaries. Ces Crustacés nagent assez bien, et se nour- rissent principalement de Médusaires; lors- qu'ils craignent quelque danger, ils replient l'abdomen sous leur corps , appliquent les grandes lames foliacées formées par les pattes postérieures les unes contre les autres , se roulent en boule et se laissent choir ainsi au fond de la mer. Comme espèce représen- tant ce genre, je signalerai le Typhis ovoïde, Typhis ovoïdes, Risso (Hist. nat. des Crust. de Nice, p. 122, pi. 2, fig. 9). Cette espèce habite la Méditerranée. (H. L.) T1PHIS. Typhis (rtyos, fumée), moll.— Genre fondé par Montfort pour des Murex chez lesquels une épine tubuleuse s'élève en- tre les varices, la dernière restant ouverte et pénétrant dans la coquille, non loin de la bouche. Bien que des transitions insensibles lient les espèces de ce genre au genre Murex, on peut cependant accepter le g. Typhis, et le considérer comme une sorte de dépendance, de satellite des Murex, auxquels il est ce que sont les Persona aux Tritons. Nous cite- rons, comme exemple, le Typhis tdbifère , Murex tubifer Lamk., fossile assez commun à Grignon, dont l'analogue marin vit aujour- d'hui encore, selon Bruguière. (E. Ba.) *TVPHLINA [r\>(f>hvoq, serpent aveugle), rept.— Wagler a donné ce nom à un genre deTyphlops, que M. Bibron appelle Pilidion pour éviter toute confusion avec le mot Ty- phline, employé par Wiegmann pour un genre de la famille des Orvets. (P. G.) *TYPHLIIVE. Typhline (xv?hvoç, serpent aveugle), rept. — G. Cuvier a signalé dans le Règne animal, sous le nom d'Acontias cœcus, un petit animal anguiforrae, c'est- à-dire assez semblable à un Orvet, qui avait été découvert au cap de Bonne Espérance par Delalande. Ce netit reptile a servi à TYP TYP 747 Wiegmann pour établir le genre Typhline, genre que MM. Duméril et Bibron ont adopté. Nous avons donné une figure de VAcontias cœcus [TfypMim Cuvieri Wiegm.) dans noire atlas de zoologie publié chez G. Baillière, pi. 51, fig. 3. Le Typhline est un des Scinco'idiens typhlophthalmes de MM. Duméril et Bibron. (P. G.) ■lAMUIUL Tui h!imi(rvVl}>;, aveugle). iotat. — M. Eurenberg établit ce genre de Rotifères sur des observations incomplètes, recueillies durant son voyage en Egypte, et le place parmi ses Philodinœa. L'étymologie du nom générique rappelle un caractère important, l'absence d'yeux. (E. Ba.) TYPHLIM\A. rept. — Nom donné par M. Cb. Bonaparte aux Scincoïdiens typhlo- phtbalmes. (P. G.) TYPHLOBLANUS ( «vy&; , aveugle ; />/avoç, myope), rept. — Nom d'un genre d'Amphisbènes , proposé par M. Fitzinger en 1843. (P. G.) *TÏPHL0BRA1\CHUS («&?&& aveugle; GpzyX'-*} branchies), poiss. — Genre du groupe des Murènes, se rapportant probablement aux Sphagébranches (Bl. Schn., Syst. Ich- thyol). (E. Ba.) TYPHLOMORPHUS ( tv^oç , aveugle ; P^opy^, forme), rept. — Genre de la famille desScincoïdes, dénommé par M. Fitzinger. *TYPHLOPHIS ( Tuv)£, ver; oyiç , serpent). Voici les caractères assignés par ces natura- listes à cette famille : Serpents à corps ar- rondi, vermiforme, à écailles semblables, polies, imbriquées ; à bouche petite ; n'ayant de dent qu'à l'une ou à l'autre mâchoire. Une particularité importante des Ty- phlops consiste en ce que leurs os inter- maxillaires, nasaux, vomers et frontaux an- térieurs sont solidement fixés entre eux et ne jouissent pas de la mobilité qui contri- bue à rendre si dilatable la bouche des Ser- pents. Leurs sus-maxillaires sont courts et les palatins sont étendus au lieu d'être longitudinaux ; enfin, il n'existe pas de pté- rygoïdiens externes destinés à transmettre les mouvements aux pièces antérieures de la mâchoire. M. Bibron , quia fait une étude très attentive de l'ostéologie des Typhlops, rectifie quel- ques unes des déterminations des os de leur crâne, données antérieurement par M. Mtil- ler. D'après ce savant erpétologiste, c'est de la tête des Tortriciens et des Xénopeltiens que celle des Typhlops se rapproche le plus. Ces animaux n'ont point de membres, mais seulement des vestiges du bassin qui consistent en deux petites tiges osseuses très grêles, cachées sous la peau au-devant de l'anus. Ils n'ont ni dents incisives, ni palatines, ni ptérygoïdiennes, mais ils ont des dents maxillaires. Toutefois ils n'en mon- trent qu'à l'une ou à l'autre des mâchoires 748 TYP et point aux deux simultanément. Ces dents ne sont jamais vénénifères et elles sont en petit nombre. MM. Duméril et Bibron nom- ment Catodoniens les Typhlops ou Scoléco- phides qui ont des dents à la mâchoire infé- rieure, et ils réservent le nom de Typhlo- piens à ceux qui en ont à la supérieure. Les Typhlops ont été partagés par les mêmes naturalistes en huit genres, dont nous énumérerons plus bas les principaux caractères. Ces Reptiles existent dans les lieux humides ou sous les pierres ; ils se creusent de petits terriers ou galeries à la manière des Lombrics. lisse nourrissent de larves, d'insectes, de petits vers, etc. Ils sont peu agiles. Leur corps est couvert ex- térieurement d'écaillés uniformes qui res- semblent à celles des Orvets et leurs plaques céphaliques ont quelque analogie avec celles de ces Sauriens; quelquefois les écailles dont la tête est recouverte diffèrent à peine de celles du corps. Les yeux sont toujours plus ou moins rudimentaires et, le plus souvent, cachés sous la peau. Ces animaux n'ont pas d'oriGce auditif externe. Les Typhlops les plus forts sont à peu près de la grosseur de notre Orvet commun; certaines espèces sont plus petites et dépas- sent à peine en diamètre une plume de Corbeau. M. Bibron a fait connaître vingt-quatre espèces de Typhlops dans la monographie de cette famille qu'il a rédigée pour VErpé- lologie générale qu'il publiait avec M. Du- méril. Une de ces espèces est commune à l'Europe orientale et à une partie de l'Asie; l'Asie en possède une seconde; six vivent dans l'archipel Indien, trois en Afrique, huit en Amérique. La patrie des cinq au- tres est encore ignorée. Linné ne connaissait que deux espèces de ce groupe ; il les plaçait dans son genre Anguis qui est un mélange de Sauriens ser- pentiformes et de véritables Ophidiens. Voici les diverses coupes génériques que l'on a établies parmi les Typhlops. 1° Typhlopiens proprement dits, ou Sco- iécophides sans dents à la mâchoire infé- rieure. Les genres qui s'y rapportent sont au nombre de six. l. Pilidion (nàîêiov, calotte), Dum. et Bibron, Erpélol. génér. , t. VI, p. 257. Tète revêtue de plaques; narines inférieu- res ; bout du museau arrondi ; point de plaques préoculaires. Ce genre avait été nommé Typhlina par Wagler. Il ne ren- ferme qu'une espèce , le Typhlops linealus de Boié, Isis, 1827, qui vit à Java et à Sumatra. 2. Ophthalmidion (o?Qa^.îStoV, petit œil), Dum. et Bibron, p. 262. Caractères des précédentes, sauf qu'il existe ici des plaques préoculaires et que les yeux sont un peu plus apparents. On connaît deux espèces dans ce genre : 0. longissimum Dum. etBibr. (de l'Amé- rique septentrionale). — 0. Eschrichlii (de la côte de Guinée). 3. Cathetorinus (xaS/xoç, perpendiculaire; plv, nez) , Dum. et Bibr., p. 268. Narines latérales; bout du museau tranchant; tête revêtue de plaques très imbriquées. Une seule espèce, C. mélanocephalus, id. On n'en connaît pas la patrie. 4. Onychocephalus (èvy£, ongle; xiy-Ah, tête), Dum. etBibr., p. 272. Des plaques céphaliques; narines inférieures, bout du museau tranchant; yeux distincts. Ce genre renferme cinq espèces. 0. Delalandii id. (du cap de Bonne-Espé- rance). -- 0. multilineatus, id. ( de la Nou- velle-Guinée). — 0. unilinealus , id. ( de Cayenne). — O.oculus, id., p. 333. — 0. congestus, id. 5. Typhlops, Dum. et Bibron, p. 279; Typhlops, partim, Schneider (Hist. Amph.t t. II). Tête revêtue de plaques; narines la- térales; bout du museau arrondi; yeux assez distincts, à pupille ronde. MM. Duméril et Bibron portent à douze le nombre des espèces de ce groupe. Les unes sont d'Amérique et principalement des Antilles, les autres sont de l'Inde et parti- culièrement des îles de la Sonde. Une seule est de l'Europe orientale, c'est aussi l'uni- que espèce de Scolécophides que l'on ait observée dans le continent que nous habi- tons. C'est de celle-ci seulement que nous parlerons. Typhlops vermicdlaire , Typhlops vermi- cularis, Merrem; le Lombric de Lacépède, Y Anguis lumbricalis de Daudin. Brun jau- nâtre, fauve en-dessous; écailles dorsales très petites, parfaitement lisses, terminées chacune par un point noir; corps long et très grêle; queue grêle, cylindrique, obtuse; TYP TYR 749 longueur totale 0,25 environ; tète seule 0,007; diamètre 0,005. Cette espèce a d'abord été observée dans l'île de Chypre et envoyée à Lacépède sous le nom iVAnilios. On l'a trouvée depuis lors dans l'Archipel et en Morée. M. Bléoélriès l'a recueillie à Typhlis, en iléorgie, ainsi qu'aux environs de Bakou , sur les bords de la mer Cas- pienne; on l'a aussi trouvée au pied du mont Sinal [Voyez l'atlas de ce Diction- naire, Reptiles, pi. 7). 6. Cepualoleims ( xi y y. /.y) , tête ; h écaille), Dum. et Bibr., p. 314. Tête revêtue d'écaillés semblables à celles du corps; yeux latéraux distincts. Une seule espèce : Cep. leucocephalus , (de la Guiane française). 2° Catodoniens ou Scolécophides sans dents à la mâchoire supérieure. Il y en a deux genres : 7. Catodon ( xa-rw, en bas; ISolc, dent), Dum. et Bibr., p. 318. Tête revêtue de pla- ques; yeux latéraux peu distincts. La seule espèce connue e;,t le C. septem- strialus Dum. et Bibr. ; on ignore sa patrie. 8. Stenostoma ( otcvo; , étroit; <7To'p.a, bouche), Dum. et Bibr., p. 322. Yeux la- téraux bien distincts. On en connaît cinq espèces : S. Cairi (d'Egypte). — S. nigricans (de l'Afrique australe). — S. albifrons (du Brésil). — S. Goudotii (de la Nouvelle-Grenade). — S. bi- lineatum (des Antilles). (P. G.) * TÏPHODIUM. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Pyrénomycètes , proposé par M. Link, qui rentre comme sy- nonyme dans le genre Dothidea Fries. (M.) *TYPHOEUS(nom myth.)Leach (Edimb. Encyclop., t. IX), Stephens. ins. — Synonyme de Ceratophisus Fischer, Mulsant. (C.) TYPHOÏDES, bot. ph. — Genre proposé par Mœnch, qui rentre comme synonyme dans les Phalaris Linné, de la famille des Gra- minées. (D. G.) *TYPOOMA (rvfSytoc, vanité), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Psychides , créé par M. le docteur Boisduval [Icon., II, 1834). On en connaît deux espèces, les T. lugubris Och. qui habite les Alpes, et T. mêlas Dup., propre aux Pyrénées. (E. D.) ♦TYPIIOXIE. Typhonium. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Dracunculinées , formé par M. Schott ( in Wiener Zcitschrift , 1829, vol. III, p. 72) pour des plantes herbacées , acaules avec un rhizome tubéreux, persistant, qui crois- sent dans les Indes orientales , et dont le spadice, accompagné d'une spathe enroulée à sa base, porte les fleurs des deux sexes sur deux points différents , et se termine par une pointe nue. (D. G.) TYPIIULA (Tucpo;, fumée), bot. en. — Genre de la famille des Champignons- Hyménomycètes de Fries, sous-ordre des Clavariés, tribu des Clavulés; de la division des Basidiosporés-Ectobasides, tribu des Idiomycctes, section des Clavariés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé par Fries pour des fongilles qui se développent sur les feuilles tombées et dont l'hyménium en massue, terminal, est dis- tinct du stipe qui est filiforme. (M.) *TYPOCEPHALUS (xv^oç, type ; xsy*tàt fête), Chevrolat, Dejean. ins. — Synonyme de Bracbysphqenus (Sg. Brachymerus) La- cordaire. (C) * TYPOPHYLLUM (tWos, signe; yvX- Aov, feuille), ins. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville [Insectes orthoptères. Suites à Buffon) sur une seule espèce de la Guiane, le T. erosum {Tettigonia erosa Stoll). (Bl.) TYRAN. Tyrannus. ois. —Genre de la famille des Muscicapidées , dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec robuste, allongé, garni de soies à sa base, déprimé sur toute sa longueur, à mandibule supé' rieure convexe, échancrée et crochue vers le bout; l'inférieure droite; des narines ba- sâtes, rondes, ouvertes ; des tarses assez ro- bustes, annelés ; des ailes moyennes, à pre- mière, deuxième et troisième rémiges les plus longues; queue de forme variable. Les Tyrans sont des Oiseaux querelleurs, solitaires et peu sociables, qui doivent, se- lon Daudin , le nom qu'ils portent, à l'a- charnement , à l'audace qu'ils mettent à attaquer et à poursuivre des Oiseaux de proie d'assez forte taille. Ils font, en effet, dit-on, une guerre continuelle aux Eper- viers, aux Cresserelles et à d'autres Rapaces, qu'ils forcent toujours à s'éloigner des can- tons qu'ils habitent, et de ceux surtout où ils ont leur nid. Leur nourriture consiste en Insectes, en Lézards et en petits Oiseaux. La 750 TYR T*ril plupart construisent leur nid sur des bran- ches , et quelques uns dans des trous d'arbres. Le genre Tyran renferme un assez grand nombre d'espèces , toutes propres à l'Amé- rique. Swainson a établi pour elles les quatre subdivisions suivantes : 1° Espèces à bec robuste, à ailes médiocres, à queue égale. Le Tyran jaune , T. sulphuralus Vieill. (Buff., pi enl, 296), de l'Amérique méri- dionale. — Le Tyr. pintàgua , T. pintagua Swains. , du Brésil et du Paraguay. — Le Tyr. codragedx , T. audax Swains. (Buff., pi. enl, 453 ), du Brésil. — Le Tyr. de la Louisiane, T. ludovicianus Swains. (Buff., pi, enl, 676). Et le Tyr. calcarat us Swains., du Brésil. 2° Espèces à bec médiocre, à ailes longues, à queue médiocre presque égale. Nous citerons dans ce groupe le Tyr. a bec épais, T. crassirostris Swains., du Mexi- que. — Le Tyr. intrépide , T. intrepidus Vieill. (Buff., pi. enl, 537), du nord de l'Amérique. — Le Tyr. féroce, T. ferox Swains. ( Buff. , pi. enl , 571 , fig. 1 ), de Cayenne. 3° Espèces à ailes médiocres , à tarses longs, à queue égale. Le Tyr. cendré , T. cinereus Swains. , du Brésil. — Le Tyr. roux, T. rufescens Swains., patrie inconnue. —Le Tyr. marcheur, T. ambulans Swains. , du Brésil. — Et le Tyr. guiraro, T. nengeta Swains. , du Brésil et de la Guiane. 4° Espèces à ailes longues , à queue très longue, échancrée. Le Tyr. savane, T. savana Vieill. (Buff., pi enl, 571, fig. 2), du Brésil et de la Guiane. — Et le Tyr. a longue queue , 7\ longipennis Swains., du Brésil. (Z. G.) *TYRANNAU. Tyrannula. ois. — Genre de la famille des Muscicapidées, dans l'ordre des Passereaux, établi par Swainson qui lui donne les caractères suivants: Bec médio- cre, déprimé, à pointe de la mandibule supérieure brusquement recourbée ; des ailes médiocres un peu atténuées , à troi- sième , quatrième et cinquième rémiges presque égales ; une queue médiocre, égale; des tarses faibles et courts. Les Oiseaux de ce genre appartiennent exclusivement au nouveau monde. L'espèce type est le Muscicapa barbata Gmel., à la- quelle M. Swainson associe les Mus. coronata et Cayennensis Gmel., et plusieurs espèces nouvelles qu'il nomme Tyr.affinis, obscura, barbirostris, nigricans , pallida et musica. Toutes ces espèces vivent au Mexique. D'autres Tyrannaux, plus nouvellement connus , ont été décrits par MM. Lesson, de Lafresnaye et Boissonneau, dans la Revue Zoologique pour 1839, 1840, 44, 45, 46 et 47. (Z. G.) TYRANNEAU. Tyrannulus. ois. — Genre de la famille des Mésanges (Paridées) dans l'ordre des Passereaux , établi par Vieillot. L'espèce type de ce petit genre est le Roitelet mésange de Buffon (pi. enl, 708, f. 2), Tyr. elatus Vieill. ( Gai des Ois., pi. 71) , de la Guiane. Les Tyranneaux se tien- nent sur les arbrisseaux et cherchent leur nourriture en s'accrochant à l'extrémité des branches , comme font les Roitelets et les Mésanges. (Z. G.) TYRANNINÉES. Tyranninœ. ois. — Sous-famille établie par Swainson dans la famille des Muscicapidées. (Z. G.) TYRANNULA. ois. — Nom générique latin des Tyrannaux dans la méthode de Swainson. (Z. G.) TYRANNULUS. ois.— Nom latin du genre Tyranneau dans Vieillot. (Z. G.) TYRANNUS. ois.— Nom générique latin des Tyrans dans Brisson. (Z. G.) TYRIA. rept. — Un genre de Couleuvres est ainsi dénommé par M. Fitzinger. (P. G.) TYR1MNE. Tyrimnus. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cy- narées , sous-tribu des Silybées, formé par Cassini pour le Carduus leucographus Lin., plante herbacée, indigène de la région mé- diterranéenne, qui porte sur sa tige et à la face inférieure de ses feuilles des poils co- tonneux ou arachnoïdes; dont les fleurs, purpurines ou blanches, forment des capi- tules multiflores , à fleurons du bord géné- ralement stériles, entourés d'un involucre d'écaillés lancéolées, terminées par une petite épine. Le Tyrimnus leucographus Cass., rroît dans nos départements méditerranéens. TJCÀ Son nom spécifique rappelle les taches blan- ches de ses feuilles. (D. G.) *TVl\0(nommythol.)CRUST.— M.Milne Edwards donne ce nom à un genre de Crus- tacés qui appartient à Tordre des Amphi- podes , à la famille des llypérines et à la tribu des H ypérines ordinaires. On n'en con- naît qu'une seule espèce, le Tyro cornigère, Tiiro cornigera Edw. (Ann. des se. nat., t. XX, flg. 387), qui a été rencontrée dans l'océan Atlantique. (H. L.) *TYROGLYPHE. Tyroglyphus (rvpoç, fromage; ylvyzv;, sculpteur), aracbn. — C'est un genre de l'ordre des Acarides, établi par Latreille et adopté par tous les aptérolo- gistes. On en connaît cinq ou six espèces dont la plus remarquable est le Tyroglyphe domestique, Tyroglyphus si7-o Hering (Nov. act. nat. curios., t. XVIII, p. 612, pi. 44, fig. 12 à 13). Cette espèce est très abon- damment répandue sur le fromage un peu fait, et toute la vermoulure qu'on remarque à sa surface est composée de leurs associa- tions mêlées à des fèces et à leurs œufs. Ces IDE '51 petits Arachnides s'accouplent par l'extré- mité postérieure , dans une position alors renversée , un des sexes par conséquent traînant l'autre. (H. L.) TYROLIENNE, rept. — Nom vulgaire d'une couleuvre, Coluber Tirolcnsis. (E.Ba.) *TYROPHAGA (xwpoç, fromage; epayoç, mangeur), ms. — Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par Kirby (Introd. Ent., IV, 1826) pour un Insecte particulier à l'Angleterre. (E.D.) *TYRUS (nom propre), ms. — Genre de Coléoptères trimères, division des Pséla- phiens , fondé par Aube ( Ann. de la Soc. ent. deFr., t. II, p. 505) sur le Pselaphus mucronatus Panzer, espèce qui est propre à la Suède. (C.) *TYTONIA. bot. ph. — Genre proposé par Don, dans la famille des Balsaminées, qui se rattache comme synonyme au genre Hydro- cora Blume. (D. G.) TYTTOSOMA (tuttoç, petit; o;, crépu; »>««, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères tétra- nièrcs , division des Ulocérides , créé par Dalmann (Ephcm. Ent.), adopté par Schœn- herr (Gen. et sp. Curculion. syn., tom. V, p. 58S,\ Les auteurs y rapportent 6 espèces de l'Amérique équinoxiale. Les types sont les U. laceratus et immundus Daim. (C.) l'LODEKDRON. bot. foss. — Voy. vé- GLT.UX FOSSILES. ♦L'LODES. ins. —Genre de Coléoptères hétéromères, division des Diapériales, établi par Erichson ( Archiv. fur Naturg. , 1842, t. V, p. 180, f. 1 a, b) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, VU. verrucosus Er. (C) MJLODES, Millard {Brit. Ent., 113). ins. — Synonyme de Hypulus Paykul. (C.) ULOMA. ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Diapériales, proposé par Megerle , adopté par Dejean {Calai., oe édit., p. 221), et généralement adopté depuis. Plus de 50 espèces, des quatre par- tics du monde , rentrent dans ce genre. Le type, le Ten. culinaris L., est propre à l'Europe , et se rencontre quelquefois dans la forêt de Fontainebleau, dans l'intérieur des vieux Charmes et Hêtres. (C.) ULOXATES. Ulonala. ins. — Dénomi- nation employée par Fabricius pour dési- gner Tordre adopté par tous les naturalistes sous le nom d'ORTnoPTÈRES. (Bl.) ♦ELOîVOTES (ovÀo;, crépu; vSto;, dos). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Colydiens synchitiniens, fondé par Erichson (Naturg. der Ins. Deuts., 1845, p. 255 ) sur le Dermestes scaber F., espèce indiquée comme propre à la Nouvelle-Hol- lande, mais qui paraît plutôt être originaire de la Nouvelle-Zélande. (C.) L'LOPA. ins. — Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, éta- lli par Fallcn (Cicad. suec.) sur des espèces ayant la tête échancréc et plus large que le orselet; les ocelles placés au bord posté- rieur de la tête ; les élytres larges, ovalaires, voûtées , et les ailes nulles. Le type est le btecta l'ail., répandu dans une assez grande partie de l'Europe. (Bl.) ♦ULOPIDES. ins. — MM. Amyotet Ser- ulle {Ins. he'mipt., Suites à Uuffon) ont éta- bli dans la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, un groupe de ce nom com- prenant seulement le genre Ulopa. (Bl.) ♦ULOPÏERA (ouAoç, cicatrice; wt«po*i aile), ins. — Genre de Coléoptères pentamc- res , tribu des Mélitophiles, établi par Bur- meister (Ilandbuckder Ent., 1842, p. G25) sur une espèce de Cayenne, YUl. planala de l'auteur. (C.) *ULOPTÈRE. Uloplera ( ovAo; , crépu; «T*pov, aile), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères , sous-ordre des Ortho- spermées, tribu des Angélicées, formé par M. Fenzl (il/se. errEndl. Gen., n°4i57) pour une plante herbacée, indigène de la Mésopo- tamie, qui a le port d'une férule, remar- quable par ses fleurs de couleur orangée et surtout par ses fruits volumineux, dont les grandes ailes marginales crépues-rongées ont motivé le nom générique. Cette plante est V Uloplera macrocarpa Fenzl. (D. G.) ELOSOMES (oyÀo?, crépu; a%a, corps). ins. — Genre de Coléoptères télramères , division des Apostasimérides cryptorhyn- chides , créé par Schœnherr {Gênera et sp. Curculion. syn., t. IV, p. 3 i 7 ) , et com- prenant trois espèces des Antilles. Letypo en est le U. immundus Dej. Schr. (C.) *UEOSOMA. ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Diapériales, proposé par de Castelnau [Hist. nat. des anim. art.t t. II, p. 220), et qui correspond aux Hypo- gêna Dejeau : 10 ou 11 espèces de l'Amérique méridionale et septentrionale en font par- tie ; les types sont les U. vacca F., tricor- nis P. B. , et hololeptoides Cast. (C.) EEOSPERMEÏH. lot. ru.— Le genre pro- posé sous ce nom par M. Link et dont le type était le Conium dichotomum Desf., rentre comme synonyme dans le genre Krubera Hoffm., delà famille des Ombellifères, tribu des Pachypleurées. (D. G.) ULOTA (ovioç, frisé), bot. en. — (Mousses. Bridel, d'après Mohr, désignait sous ce nom générique, qui n'a pas été conservé, les es- pèces du genre Orlhutrichum, dont les feuil- les sont très crispées dans l'état de dessic- cation, et la coiffe lisse et sans cannelures. On voit sur-le-champ de combien peu de valeur sont ces caractères. UOrthotrichum crispum en était le type. (C. M.j ULV LMB ULOTHRIX (ouào;, crépu ; 6P«Ç, cheveu). bot. cr. — ( Phycées. ) Genre institué par M. Ktltzing pour une Algue de notre tribu des Draparnaldiées, que Weber et Mohr avaient publiée ( It. Suec. , p. 97 ) sous le nom de Conferva zonata. Voici ses carac- tères : Filaments simples, membraneux, très déliés, divisés, selon la longueur, en arti- cles, ou, pour parler plus exactement, en cellules hyalines > quadrilatères , dans les- quelles la matière verte, granuleuse, d'a- bord disposée en zones transversales , se condense en opseospermes, pour nous servir de l'expression de M. Kûtzing, le plus sou- vent réunis par quatre. 11 faut lire, dans la Phycologia generalis de cet auteur, les dé- tails intéressants de la vie de cette Algue , et y voir les figures qui facilitent l'intelli- gence du texte. Ces plantes vivent dans les eaux douces et sur la terre humide. (G. M.) ULRICIA. bot. ph. — Genre proposé par Jacquin pour Y Horrninum caulescens Ortega, et non adopté. (D. G.) ULULA, G. Cuv. ois. — Synonyme de Strix Linn. — Genre fondé sur le Strix ne- bulosa. (Z. G.) *ULULA. ins. — Genre de la famille des Myrméléonides , groupe des Ascalaphites de l'ordre des Névroptères, établi par M. Ram- bur (Ins. névropt. , Suites à Buffon) sur quelques espèces américaines. Le type est le U. senex Burm. Ramb., des Antilles. (Bl.) *ULULJE. ois. — Nom donné par Nau- mann à la famille des Chouettes. (Z. G.) ULULINÉES. Ululinœ. ois. — Sous- fa- mille admise par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Strigidées. Elle comprend les genres Otus , Brachyotus , Ulula et Nyc- tale. G.-R. Gray y joint les genres Syrnium, Ptinx, Nyctalops et Glaucidium. (Z. G.) ULUXIA. bot. ph. — Nom générique pro- posé par Jussieu pour le genre Columellia Ruiz et Pavon, qui est de formation anté- rieure, et dont il ne forme dès lors qu'un synonyme. (D. G.) ULVA. bot. cr. — Voy. ulve. ULVACÉES. bot. cr. — ( Phycées. ) Ce mot a été entendu de plusieurs manières. Nous n'en faisons, nous, qu'une tribu de la famille des Zoosporées [voy. ce mot et phy- cologie). M. Agardh y réunissait les Vau- cheriées, les Spongocarpées et les Cauler- pées. Bory en faisait (voy. Crypt. Coq., pag. 186) une famille de l'ordre des Flori- dées, etc. (C. M.) ULVE. Ulva. hot. cr. — (Phycées.) Les anciens comprenaient sous ce nom tout vé- gétal croissant dans les marais (Cfr. Billerb. FI. Class., p. 257), Herba palustris. VUlva de Linné renfermait un Nostoc. Tel que nous concevons ici ce genre avec presque tous les phycologistes , voici les caractères sur lesquels il est fondé : Fronde verte, mem- braneuse, plane, quelquefois creusée en cor- net à la base , à bords ondulés ou crépus , rarement, ou, du moins, fort brièvement stipitée , composée d'une seule ( Ulva Kg. ) ou de deux couches (Phycoseris Kg.) de cel- lules. Spores réunies par quatre, et nées de l'endochrome des cellules. Zoospores ren- fermés dans d'autres cellules, au nombre de 3 à 14 , selon MM. Darbès et Solier, et en nombre multiple de 4 , selon M. Robin. Ces zoospores sont munis de 1 à 4 cils à leur extrémité antérieure, et quelquefois d'un autre à la postérieure. Les Ulves , dont on connaît une douzaine d'espèces , sont pres- que toutes cosmopolites. Elles servent à la nourriture des hommes et des bestiaux en quelques pays. (C. M.) *ULVIJ\E. Ulvina (diminutif VUlva, petite ulve). bot. cr. — (Phycées.) Genre d'Algues de la classe des Isocarpées , établi par Kiitzing. Les Ulvines croissent dans di- verses infusions aqueuses de plantes conser- vées dans les pharmacies. Elles se présen- tent sous la forme de membranes compactes, visqueuses , formées par l'agrégation de très petites granules. Quatre espèces sont indi- quées dans la Phycologie générale de Kût- zing. (Bréb.) ULYSSE, ins. — Nom d'une espèce du genre Papilio. Voy. papillon. (E. D.) HJLVXENIDES. Ulyxenida (Coléoptères des forêts), ins. — Division de Coléoptères hété- romères, fondée par Motchoulsky (Bull, delà Soc. imp. desnat. de Moscou, 1847, t. XVII, p. 78) aux dépens des Sténélytres (Taxicor- nes et Ténébrionites de Dejean) de Latreille. L'auteur y comprend les genres Phrygano- philus, Melandrya, Scotodes, etc. (C.) *UMAÏ\I, Marcgrav. bot. ph.— Synonyme du genre Geoffroya Jacq., de la famille des Légumineuses-Papilionacées. (D. G.) *UMBELLA (umbella , ombelle), moll. UMB UIMB 757 — Genre créé par M. d'Orbigny ( Paléont. Fr. Crét., II, 1842). (E. Ba.) UMBELLU EUES. Umbelliferœ. bot. ru. — Le nom de ce grand groupe doit s'ortho- graphier ainsi, lorsqu'on se conforme à l'éty- mologie latine; maison s'accorde générale- ment à le franciser en écrivant Oinbdlifèrcs. — Voy. ce mot. (Ad. J.) *UMBELLULARIA. polyp.— Voy. ombel- LDLAIRE. (E. BA.) *UMBILICARIA [umbilicus, ombilic), bot. cr. — (Lichens. )Ce genre fondé par Hoffmann appartient à la tribu des Pyiinées. Acha- rius en a changé le nom plus tard en celui de Gyrophora qui ne pouvait être conservé qu'à une condition, c'est que le genre serait dédoublé. En effet, les apothécies y sont de deux sortes : les unes simplement scu- telliformes comme dans les Lecidea; les autres plissées comme dans certaines Gra- phidées. On pourrait donc, si Ton voulait absolument diviser le genre, ce qui n'a rien d'urgent, laisser dans les Ombilicaires les deux seules U. pustulata et atro-pruinosa (Lasallia Mérat),et conserver le nom de Gyrophora à toutes les autres. Voici les autres caractères sur lesquels repose ce genre : Apothécies superficielles, libres, for- mées d'un excipulum propre, carbonacé, d'abord clos, ensuite plus ou moins ouvert et dont la forme est variable. Disque corné, «impie ou formé de plis contournés, limité par un rebord courbé en dedans. Thèques obovoïdes , courtes , difficiles à apercevoir entre des paraphyses cloisonnées et rameu- ses. Sporidies oblongues, continues. Thalle orbiculaire, horizontal, foliacé, pelté, car- tilagineux, monophylle, rarement poly- phy lie et fixé par le centre, d'où le nom générique. Les Ombilicaires ont leur centre géographique dans les régions polaires ou boréales des deux hémisphères, et quand elles émigrent dans les pays chauds, c'est sur les hautes montagnes qu'on les ren- contre. Elles y sont attachées sur les rochers . de grès ou de granit. On les emploie quel- quefois dans la teinture. VUmbiL deusta donne une belle couleur violette. (C. M.) ♦UMBILICÉES. Umbiliceœ. bot. pu. — M. Endlicher désigne sous ce nom une sec- tion des Crassulacées , à fleurs dyplostémo- nes , dont les pétales sont inférieurement soudés entre eux, comme on le remarque | notamment dans le genre Umbilicus, qui lui sert de type.' (Ad. J.) UMBILICUS. bot. pn.— Genre de la fa- mille des Crassulacées, sous-ordre des Cras- sulacées, tribu desCrassuIées diplostémones, formé par De Candolle (in Bullet. de la Soc. philomat. , 1801, n° 49) pour des plantes herbacées annuelles ou vivaces , indigènes du midi de l'Europe et des parties moyennes de l'Asie, qui avaient été comprises jus- qu'alors parmi les Crassules et les Cotylé- dons. Leurs Quilles sont ramassées en rosette ou espacées-alternes, entières ou légèrement dentées ; leurs fleurs sont blan- châtres ou jaunes , en grappe ou fort rare- ment en cyme. Leurs principaux caractères distinctifs consistent dans un calice quin- quéparti, de longueur égale ou presque égale à celle du tube de la corolle ; et dans une corolle campanulée, quinquéfide , dont les cinq lobes sont ovales, aigus, dressés, à peu près de même longueur que le tube. Les espèces de ce genre aujourd'hui connues sont au nombre de 25 environ ; elles se divisent en quatre sections dont voici les noms : a. Orostachys DC; b. Cotyle DC; c. Mucizonia DC. ; d. Rosularia DC. Deui de ces espèces appartiennent à la Flore fran- çaise, et l'une d'elles est le type du genre. Celle-ci est V Umbilicus pendulinus DC. (Co- tyledon Umbilicus Lin.), vulgairement connu sous le nom de Nombril de Vénus, Écuelles9 Coucoumèle. Elle croît sur les rochers et les murs de l'ouest et du midi de l'Europe. Elle est facile à reconnaître à ses feuilles radi- cales charnues , concaves, un peu peltées, crénelées, pétiolées, tandis que celles de la tige sont petites et en coin. Ses fleurs sont pendantes. Elle est regardée comme rafraî- chissante et émolliente. Dans les pays où elle croît, on applique ses feuilles écrasées sur les tumeurs et sur les parties superfi- cielles enflammées. (P. D.) UMBLE. poiss. — Le mot Umble, Omble ou Ombre, auquel on ajoute souvent le mot Chevalier comme épithète, est le nom d'une espèce de Saumon très commune dans l'est de la France, dans la Russie et dans le Ty- rol (Salmoumbla). — Voy. saumon. (E. Ba.) UMBOiMIA. ins. — Genre de la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Burmeister {Handb. der En* lom.) sur des espèces dont le prothorax offre 758 UNA UJN'G sur son disque, une pointe ou corne élevée aiguë et non renflée, avec une épine très saillante aux angles numéraux. Le type est VU. spinosa {Centrotus spinosus Fabr. ). (Bl.) *UMBRA. poiss. — Ce nom générique , choisi par Kramer {Elench.y Anim. Aust. »«/., 1756) pour désigner un Poisson des lacs d'Autriche , peut se traduire par le mot français Ombre qui rappellerait, comme le nom latin, l'habitation préférée de l'animal, dans des grottes souterraines où la lumière ne pénètre pas. Mais il ne faudrait pas con- fondre, sous une même dénomination fran- çaise, l'Ombre ou Ombre Chevalier, espèce du genre Saumon {voy. Umble), les Salmo- noïdes désignés par le nom d'Ombres et dont le nom générique est Thymalus {voy. Ombre), avec les Poissons dont il s'agit ici et qui ont été plus ou moins arbitrairement classés par les ichthyologistes. Cuvier croyait que ces Ombres ressemblaient au genre Fundule ou Molliénisie, et les plaçait à tort dans le genre Cyprinodon de Lacépède, le même que celui des Lébias. M. Muller ran- gea le genre Umbra dans la famille des Brochets. L'appareil maxillaire et dentaire indique des afOnités avec les Amia. Mais l'absence de cuirasse sous-orbitaire et d'os sublingual , aussi bien que la structure de la vessie aérienne qui n'est point celluleuse, sont des caractères spéciaux en raison des- quels les Umbra paraissent devoir former une petite famille distincte , une de celles qui sont intermédiaires aux Brochets et aux Clupes. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre singulier, I'Ombre de Kramer, Umbra Krameri , nom qui a été appliqué par M. Fintzinger. Marsigli dit que ce petit poisson (Om, 81 ) peut vivre dans les eaux fétides; sa chair est mauvaise, et provoque même les vomissements. Le nom d'Umbra est quelquefois employé comme synonyme d'Umbrina. (E. Ba.) UMBRELLA ( dim. d' umbra , ce qui donne de l'ombre), moll. — Voy. ombrelle. (E. Ba.) *UMBRIIVA. poiss.— Nom générique la- tin des Ombrines. Voy. ce mot. (G. B.) *UNANUEA et UNARENUEA. bot. ph.— Ruiz et Pavon appelaient de ce nom généri- que une plante du Pérou, très estimée des Naturalistes comme fébrifuge, qui n'est au- | tre que le Stemodia suffruticosaUumb., Bonpl., Kunth. (D. G.) UNAU. MAM. — Voy. TARDIGRADES. (E.BA.) UNCAIRE. Uncaria. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Burchell {Travels., vol. I, p. 536) et dont ce voyageur avait figuré le singulier fruit si remarquable par les larges et forts prolongements à crochets qui le hérissent, a été étudié dans ces der- niers temps sur des matériaux plus complets et a reçu le nom d'HarpagophytumDC. Une bonne figure de V Harpagophytum procum- bens DC. [Uncana procumbens Burch.) a été publiée dans le cinquième volume des Icônes Selectœ de M. B Delessert (tab. XC1V). Ce genre appartient à la famille des Pédalinées. Quant au genre Uncaria de Schreber, il est regardé comme formant une simple sec- tion dans le genre Nauclea Linné, de la fa- mille des Bubiacées, sous-ordre des Cincho- nacées. (D. G.) UIVCIA. mam. — Nom latin spécifique de POnce , espèce du genre Chat. Voy. chat. *UKCIGER {uncus, ongle ; gero, je porte). myriap. — M. Brandt, dans V Académie de Saint-Pétersbourg, désigne, sous ce nom, un genre de l'ordre des Diplopodes, de la fa- mille des Iulides ; ce genre n'a pas été adopté par M. P. Gervais qui le rapporte à celui des Mus. Voy. ce mot. (H. L.) UNCINIE. Uncinia {uncus, crochet), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées , tribu des Caricées, formé par Persoon [En- cheirid., vol. II, pag. 534) pour des plantes dont Linné et les auteurs postérieurs faisaient des Carex, qui croissent particulièrement dans les îles de l'Océan antarctique, très rarement dans l'Amérique tropicale, une seule en Europe. Le nom de ce genre rappelle le singulier prolongement en crochet qui distingue ses fleurs femelles. M. Kunth (Enumer., vol. II, p. 524) signale et décrit seize espèces d'Uncinies. (D. G.) UNCIOLA. crust.— Say, dans le Journal of the analomy ofnatural sciences of Phila- delphia, donne ce nom à un Crustacé de l'ordre des Amphipodes. (H. L.) UNCIROSTRES. Uncirostri. {uncus , recourbé ; rostrum, bec), ois. — Sous ce nom, Vieillot a établi, dans l'ordre des Échassiers, une famille qui comprend les Çariamas, les Secrétaires ou Messagers, les Kamichist les Chavarias et les Glaréoles. (Z. G.\ UlNCr UNI 751) UXCIROSTUUM, d'Orb. et Lafr. ois.— Sj n myme de Diglossa Wagl. (Z. G.) (INCITE. Uncites (uncus, crochet), moll. — Gcwro fondé par M. Defrance , ayant p*>ur type le Terebratula Gryphus de M.S.hlothoi.n , et se rapportant en partie lux Térébra iules. (E. B.v.) UNDAIRE. Undaria (unda, eau), polyp. — Oken (Lehrb. Naturg.) a établi ce genre pour les Madrepora agaricites Linné, et eporaundata Ellis etSoland. Lamarck rapporte la première espèce à ses Pavonia, et la seconde à ses Agaricia. M. de Blainville place l'une et l'autre dans ses Pavonia. (E. Ba.) I \DIXA,Gould. ois.— Synonyme d'Eris- malura Ch. Bouap. Genre fondé sur VAnas msrsa Pall. (Z. G.) 1 UNDINA (nom mythologique), poiss. — G. de Célacanthes, Poissons fossiles voisins des Sauroïdes, formé par le comte de Muns- ter (Grafxu Munster Beytr., vol. V, pi. il). On ne connaît que deux espèces d' Undina, décrites d'abord comme appartenant aux Cœlacanthus dont elles diffèrent par leurs dents en pavés. Ces deux espèces: Undina slriolaris, Undina Kohleri Munster, sont du calcaire lithographique de Bavière. (E. Ba.) LXEDO. bot. pu. — Le genre proposé sous ce nom par MM. Link et HolTmansegg et qui avait puur lype VArbulus Unedo Lin., n'ayant pas été adopté, forme un simple synonyme d'Arbulus Tourn., dans la famille des Éri- cacées. (D. G.) *UXGALIA. kept. — Nom générique donné aux Boas du genre Tropidophide , par II. Gray. (P. G.) *l\GÉRIE. Ungeria (dédié au bota- niste allemand F. Unger). bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées, formé par MM. SchottetEndlicher (inMeletemataBot., p. 27, tab. 4) pour un arbre indigène de i'ft© Norfolk, que ces botanistes ont nommé Ungeria floribunda. (D. G.) *UXGXADIE. rngnadia (nom d'homme,. bot. ph. — Genre de la petite famille desHip- pocastanées, furmé par M. Endlicher (in Atalcta, tab. 36; Nov. Slirp. Decad., n" 86) pour un arbre de l'Amérique septentrionale, à feuilles pennées avec impaire ; à fleurs po- lygames, tripétales,ennéandres, monogynes; au |uel ce botaniste a donné le nom dyUng- nndia avpniosa. (D. G.) UXGUICULATA (unguis, ongle), mam.— Voy. onguiculés. (E. Ba.) *UNGUIR0STRES {unguis , ongle ; ros- trum, bec), ois. — Nom donné par Nitzsch aux Cygnes, aux Oies, aux Canards et aux Harles, dont le bec est terminé par une sorte d'ongle. (Z. G.) UXGULATA (ungula, sabot), mam. — Voy. ongulés. (E. Ba.) UXGULIXA (ungula, sabot), moll. — Voy. onguline. (E. Ba.) UXIBRAXCHAPERTURE. Umbrancha- pertura(unus, unique; branchiœ, branchies; apertura, ouverture), poiss. — Nom donné par Lacépède au g. Synbranchus , et rappe- lant la même idée par son élymologie.(E.BA.) *UXICELLA1RE. Unicellaria (unus, un seul; cellarium, logette). polyp. — Genre établi par \1. de Blainville dans la famille des Cellariées. (E. Ba.) UXICOUXE ( unus , un seul ; cornu , corne), mam. — Voy. licorne. (E. Ba.) UXICORXE. Unicornus [unus, un seul; cornu, corne), moll. — Montfort (Conchyl. Syst. , II). — Voy. licorne , monoceros , pourpre. (E. Ba.) UXICUIRASSÉS. Unipeltalœ. crust. — Famille de l'ordre des Stomapodes , créé par Latreille, et renfermant deux tribus dési- gnées sous les noms d'Ericlhiens et de Squil- liens. — Voy. ces différents noms. (H. L.) UXIFOLIUM, Haller. bot. ph. — Syno- nyme du genre Smilacina Desf., section Majanthemum Mœnch. (D. G.) *UXILOCULINE. Uniloculina. (unus, un seul ; loculus, logette). foram. — Genre de Foraminifères agalhisiègues , établi par M. d'Orbigny, et dont la caractéristique et les rapports sont indiqués dans le tableau de la p. 668, t. V de ce Dictionnaire. (E. Ba.) UXIO.moll. — Bruguière est le premier qui ait nettement distingué les Unio ou Mo- lettes et les Anodontcs, genres dont les es- pèces étaient réparties par Linné entre les Moules et les Myes. Déjà Rondelet, dans son Histoire des Poissons, avait confondu, sous le nom commun de Moules d'eau douce, les deux genres Mulelle et Anodonte, les sé- parant néanmoins ainsi des Moules de mer. Lister en agit de même. Klein semble avoir senti la distinction, bien que son genre Mus- culus contienne des Anodontes et des Mu- lettes.PolijS'appuyantsurl'anatomie, réunit 7G0 UNI les Mulettes et les Anodontes dont les ani- maux ont la même organisation; mais cette sage opinion ne prévalut pas, et Lamarck, imité par beaucoup de naturalistes , qui, comme Cuvier, par exemple, reconnaissaient cependant la similitude des deux genres au pointde vue anatomique, consacra la distinc- tion établie par Bruguière, en adoptant les deux genres Mulette et Anodonte. Lamarck plaça l'un et l'autre genre dans sa famille des Nayades; plus tard, il créa le g. Iridine pour des espèces démembrées des Anodontes, et le genre Hyrie pour des espèces détachées des Mulettes. Sa famille des Nayades com- prenait ainsi les quatre genres Mulette, Hyrie, Anodonteetlridine.Parunedeces cir- constances bizarres qui se représentent sou- vent dans l'histoire des sciences, les auteurs qui suivirent Lamarck le blâmèrent de n'a- voir fondé son genre Iridine que sur des caractères auxquels ils accordaient peu de valeur, mais acceptèrent les trois premiers genres. Aujourd'hui que l'anatomie de l'a- nimal des Iridines , d'une part , nous a fait connaître des différences d'organisation entre ce genre et les trois autres , et que, d'autre part, l'étude de l'organisation de ces trois genres nous a montré leurs animaux iden- tiques, c'est précisément le genre Iridine qu'il faut distinguer et conserver, tandis que les trois autres doivent être confondus dans un même groupe. Nos lecteurs peuvent voir, à l'article Iridine, quels sont les caractères particuliers de ce genre, qui, bien que distinct des trois autres genres des Nayades, doit néanmoins être gardé dans leur voisinage. Les ca- ractères communs de la famille sont rappelés à l'article consacré aux Nayades, dans lequel on a , par mégarde , indiqué l'absence des siphons comme caractérisant en même temps les Mulettes, les Anodontes et les Iridines ; c'est précisément sur le prolonge- ment du manteau en deux siphons courts, que se fonde principalement la distinction du genre Iridine (voyez ce mot). Nous venons de dire que la connaissance plus complète des animaux des Mulettes, Hyries et Anodontes , portait à réunir ces genres en un même groupe; les études des naturalistes américains conduisent à la même conséquence. Elles nous montrent un très grand nombre d'espèces qui établis- UNI sent, pour la forme de la coquille et de la charnière, une série dans laquelle des modi- fications ménagées conduisent de l'un à l'autre genre. Tous les traits successivement choisis par les divers observateurs pour ca- ractériser leurs genres, soit en les tirant de l'animal, soit en les tirant de la coquille, se trouvent ainsi combinés et enchaînés de telle sorte, qu'on ne peut raisonnablement plus admettre qu'un seul grand genre compre- nant tous les genres, sous-genres et subdi- visions établis aux dépens des Mulettes et des Anodontes ( voyez ce mot). Avant qu'on connût les nombreuses mo- difications de formes que nous ont révélées les espèces de Mulettes découvertes en Amé- rique , alors que l'animal reste cependant le même ; avant que ces modifications fus- sent liées entre elles par des transitions in» sensibles, on pouvait établir des genres en groupant un certain nombre de modifica- tions isolées, et, par cela même, caractéris- tiques. C'est ainsi que Lamarck put pro- poser le genre Castalie pour une coquille qui, vu l'insuffisance des matériaux dont il disposait, devait lui paraître très différente des Mulettes, voisine, au contraire, des Tri- gonies , et ayant, par conséquent, sa place marquée dans la famille des Trigonées. Au- jourd'hui, le genre Castalie doit être réuni au genre Mulette, dans lequel il pourra constituer une petite section. C'est aussi en s'en tenant exclusivement aux caractères de la coquille que Lamarck plaça son genre Éthérie dans la famille des Camacées. Les Éthéries doivent être rappro- chées des Mulettes, et ne sont, comme le dit très bien M. Deshayes, que des Mulettes adhérentes, modifiées en raison de cette ma- nière de vivre. (Voyez Éthérie.) En résumé, en considérant la famille des Nayades de Lamarck, ou mieux en substi- tuant à cette dénomination celle d'Unio- nides d'Orb., on peut établir deux groupes d'espèces toutes fluviatiles : le premier, ren- fermant, sous le nom générique d'UNio, les genres Mulette, Hyrie, Anodonte, Castalie et Éthérie de Lamarck; le second, composé du genre Iridine, celui-ci se distinguant par l'existence de deux siphons (Voyez iridine). Dans le premier genre, deux coupes pour- raient être établies : l'une, comprenant les Mulettes, Hyries, Anodontes et Castalies, UNI UiNI 761 l'autre les Éthéries ; ces dernières caracté- risées par leur adhérence. [Voyez éthérie.) La forme de la coquille des Castalies pour- rait servir à fonder, comme nous l'avons déjà dit, une subdivision ou section. La discussion des affinités à laquelle nous venons de nous livrer, et le résultat auquel elle nous a conduit, nous dispensent d'exposer ici une longue caractéristique, dont les élé- ments se trouvent dans les divers articles consacrés aux genres dont nous venons de parler, résumés spécialement dans les arti- cles Nayades et Unionides. La répétition se- rait inutile, et l'économie de place nous est imposée. Cuvier plaçait les genres dont il est ici question dans la famille des Mytilacés , à l'exception des Éthéries qu'il rangeait dans la famille des Oslracés. Parmi les espèces rapportées par Lamarck à son genre Unio, c'est-a-dire celles dont la charnière a deux dents sur chaque valve, nous citerons la Moule ou Mulette des Peintres, Unio pictorum, Lamk., espèce oblongue et mince, dont la nacre est argen- tée, brillante, et qui se trouve dans toutes les rivières de France. — La Mulette du Rhin, ou Mulette sinuée, Unio sinuata , Lamk., espèce des rivières d'Europe : sa coquille est grande, épaisse, pesante, et la nacre est assez belle pour que ses concrétions puissent être employées à la parure comme des perles. — La Molette allongée, Unio elongata, Lamk., espèce voisine de la pré- cédente , nommée Mya margarilifera par Linné. — La Mulette littorale, Unio litto- ralis, Lamk., commune dans la Seine et dans la plupart des rivières de France; sa coquille est striée, et même sillonnée trans- versalement, assez épaisse. Les espèces fossiles de Mulettes ont ap- paru pour la première fois dans les terrains wealdiens; on en cite quelques unes dans les terrains crétacés , on en aurait aussi des terrains tertiaires ; mais elles sont très rares dans l'étage éocène, où elles semblent rem- placées par les Cyrènes. Parmi les espèces rapportées au genre Anodonte de Lamarck, nous citerons I'Ano- donte dilatée, Anodonla cygnea, Larnk., es- pèce des lacs et des étangs de l'Europe; co- quille grande, très mince, large et dilatée postérieurement et supérieurement; nacre T.XII. très argentée. M. deQuatrefages a fait con- naître le développement intéressantdesAno- dontes, dans un mémoire publié dans les Annales des Sciences naturelles (2e série, t. V, p. 321). M. d'Orbigny décrit deux espèces d'Ano- dontes des couches de conglomérats et de lignites inférieures à l'argile plastique de Meudon. (E. Ba.) UNIOLE. Uniola (ainsi nommé del'unioc des glumes, Linn.). bot. ru. — Genre de \z familledesGraminées, tribu des Festucacées, formé par Linné (Gen. plant., n° 90) pour des Gramens de l'Amérique septentrionale et de l'Inde, à feuilles planes, assez larges ; à fleurs paniculées, en épillets pédicules, multiûores, distiques. On en connaît aujour- d'hui cinq espèces, parmi lesquelles les deux qui ont servi à la création du genre sont : V Uniola paniculata Linné, et V Uniola mu- cronata Linné. (D. G.) *UNIOI\ICOLE. Unionicola [unio, unir; co/o, j'habite), arachn. — M. Haldeman (Zoological contributions) donne ce nom à un genre de l'ordre des Acarides , qui n'a pas été adopté par les aptérologistes. (H. L.) *Ui\IOPSIS ( Unio, nom générique des Mulettes ; &J"ïj aspect), moll. — Genre voi- sin des Unio , indiqué par M. Swainson {Treat. Malac. 1840). (E. Ba.) UNIPELTÉS. Unipellata. crust.— Syn. de Bicuirassés. Voy. ce mot. (H. L.) UNIPETALE (corolle), bot. — Ce mot, bien qu'il semble n'être que la traduction du mot Monopétale, a cependant une acception toute différente. Ainsi l'on appelle corolle unipétale celle qui se trouve réduite, par suite d'un avortement, à un seul pétale asy- métrique; tandis que la corolle monopétale résulte de la soudure de plusieurs pétales en un seul corps. La corolle de YAmorpha, qui, sur les cinq pétales dont est formée normalement une corolle papilionacée, n'a conservé que l'étendard, est unipétale, tan- dis que celle des Convolvulacées, des Sola- nées, des Borraginées, etc., etc., est mono- pétale ou gamopétale. (P. D.) *U\ISEMMA. bot.ph. — Genre proposé par Rafinesque pour certaines espèces amé- ricaines de Pontedériês, distinguées par la stérilité de deux loges ovariennes sur trois, telles, par exemple, que \ePonlederiacordata Linné. Ce groupe n'est aiJrnis que, comme 762 UNO UPI section du genre Pontederia Linné, type de la famille des Pontedéracées. (D. G.) UNISEXUELLES ou UMSEXUÉES (fleurs), bot. — On nomme ainsi les Fleurs qui ne possèdent que l'un des organes sexuels. Dès lors on doit distinguer deux catégories parmi les fleurs unisexuées. Les fleurs mâles qui n'ont que des étamines, les fleurs femelles qui n'ont qu'un ou plusieurs pistils. Le plus souvent, dans ces fleurs, on trouve indiqué par un rudiment plus ou moins apparent celui des deux organes re- producteurs dont l'absence constitue l'uni- sexualité. Mais souvent aussi la fleur, consi- dérée à l'état adulte, ne présente aucun vestige de cet organe dont l'analogie seule fait admettre l'existence comme entrant dans le type floral. Les combinaisons de fleurs unisexuelles ont donné naissance aux déno- minations de plantes et fleurs monoïques ou dioïques, suivant que les deux sexes se trou- vent réunis sur chaque pied ou isolés sur des pieds différents; et leur mélange avec des fleurs hermaphrodites a donné naissance à l'expression de fleurs polygames. Ces trois dénominations sont empruntées au système de Linné. (P. D.) UNITAIRES (monstres), térat. — M. Isi- dore Geoffroy Saint-Hilaire a donné ce nom à sa première classe des Monstres, comprenant tous ceux chez lesquels on ne trouve les élé- ments, soit complets, soit incomplets, que d'un seul individu. UNIVALVES. Univalvia. moll.— Déno- mination générale sous laquelle on désigne communément les coquilles composées d'une seule pièce ou valve enroulée ou non. — Voy. l'article mollusques. (E. Ba.) UNIVERS, astr. — Voy. astres. UNOGATES. Unogata. arachn.— Fabri- cius avait ainsi nommé la septième classe des Insectes, dans sa méthode tirée de la consi- dération des parties de la bouche, parce que les mâchoires de ces Insectes étaient, sui- vant lui, munies constamment d'un onglet mobile; cette dénomination correspond ac- tuellement à celle d'Arachnides. — Voy. ce nom. (H. L.) *UNOMYIA. ins. —Genre de Diptères némocères , de la tribu des Tipulaires, créé par Meigen {Syst. Beschr., I, 1818), et cor- respondant au genre des Limnobia. — Voy. *emot. (E. D.) UNONA. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Linné, et conservé par la plupart des botanistes jusqu'à ces derniers temps , est réuni par MM. Blume , Endli- cher, etc., aux Uvaria Lin., pour former, sous ce dernier nom , un groupe unique dans lequel les Unona ne sont qu'une simple section. (D. G.) UNXIE. Unxia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécioni- dées, sous-tribu des Mélampodinées, formé par Linné fils ( Supplément., p. 56 et 368), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées, dichotomes, à feuilles opposées ; à fleurs au nombre de dix environ dans cha- que capitule , cinq ligulées , femelles , au rayon. Ces plantes habitent la Guiane. Elles ont une forte odeur de camphre. De là le nom de l'espèce sur laquelle le genre a été fait, VUnxia camphor a ta Lin. f. (D. G.) UPAS. bot. ph. — Les Javanais donnent ce nom à de redoutables poisons végétaux, et particulièrement à celui qu'ils préparent avec le Strychnos Tieute. — Voy. strycbnos. *UPÉNÉUS. Upeneus (v™>»v>, lèvre su- périeure), poiss. — Nom choisi par Cuvier pour désigner un sous-genre de Mulles. — Voy. mulles. (E. Ba.) HJPERANODONTE. Uperanodon (v«c- pSa, palais; tenterai donc de penser que la nature a » donné à cette plante une atmosphère par- » ticulièrement nuisible au Blé placé dans » son étendue , et que cette atmosphère est » entraînée à une distance considérable par » les vents. » Rosier trouve la cause de la rouille dans la rosée fixée et répandue en petites gouttelettes sur la plante au moment où le soleil darde ses rayons avec force , et les fleurs de l'Épine-Vinette ne sont plui URE URE l pour rien dans le débat. Il faudrait, dit-il, pour communiquer la rouille au Blé qu'elle y fût sujette elle -môme; mais je n'ai jamais observé les plus légères taches sur ses feuilles les années où les Blés qui en étaient voisins en étaient attaqués. Le cé- lèbre agronome se demande ensuite s'il ne serait pas possible que la poussière deVJEci- dium Berberidis, transportée sur une autre plante, produisit un Uredo. Voici l'expé- rience qu'il tenta. Un jour que le soleil était ardent, c'était en juillet, il secoua des bran- ches d'Aubépine ( Cratœgus oxyacantha ), chargées d'jEcidium , sur du Blé et des Fè- ves: le Blé n'éprouva aucun accident, mais les Fèves furent rouillées, et seulement dans l'endroit où il avait secoué ses branches. Cette expérience n'est pas très concluante, la réussite n'en est vraiment qu'apparente , et l'interprétation en est forcée , puisqu'au lieu d'un JEcidmm, il a obtenu un Uredo, et que celui-ci, au lieu d'être d'un jaune orangé , était d'une couleur brune. L'ob- servation suivante, que cite Rosier, ne con- firme pas davantage cette métamorphose d'une plante en une autre. M. Chersigni avait , dans la commune de Tailleville , un superbe espalier de Poiriers. A 8 ou 10 toises de là étaient des Pins maritimes. Les Poi- riers ont continué à être très vigoureux tant que ces Pins n'ont pas été affectés de YJBci- dium Pini; mais depuis le moment où il a paru, les Poiriers ont été attaqués de YJEci- dium cancellatum , et ils sont morts en peu d'années. De ces faits , dans lesquels on ne voit qu'une simultanéité de développement, l'auteur tire la conséquence que YJEcidium Berberidis peut nuire aux Blés. Cette conclu- sion me paraît trop en dehors de ce que Ton sait sur la reproduction des espèces pour la combattre; je dirai seulement que, depuis longtemps, il n'existerait pas un seul pied de Vinetier dans les campagnes, s'il était dé- montré qu'il eût la plus légère influence sur la manifestation de la rouille. Les Urédincs présentent dans leur struc- ture un mycélium, un conceptacle, un cli- node , des cystides , des sporanges et des spores. Toutes ces parties n'existent pas dans tous les genres; mais leur absence, leur présence, leur forme et les différentes com- binaisons qu'elles forment, servent à les distinguer. Le mycélium, comme on le sait, est le résultat de la végétation des spores. Ne nous inquiétons pas pour le moment de son exis- tence dans le tissu des végétaux , constatons- la seulement, et voyons ce que la nature nous permet d'apprécier. Quand une plante est frappée d'un Urédiné , un ou plusieurs points de sa surface changent de couleur; si on enlève l'épiderme on voit des filaments blancs, tantôt simples, tantôt cloisonnés, rameui, partant d'un centre commun et rayonnant. Ces filaments, d'abord rares, aug- mentent, deviennent plus ou moins confus, et enfin donnent naissance à un petit corps charnu ou clinode , sur lequel se formeront plus tard les organes de la reproduction. On peut constater ces phénomènes sur les feuilles des plantes dont l'épiderme se dé- tache facilement, comme celles du Chèvre- feuille , de l'Ail ; et quand on les a vus une seule, fois , on reconnaît que le développe- ment des entopbytes est absolument le même que celui de l'Agaric découche. Tous ces petits êtres n'ont pas la même structure; mais tous ont un clinode nu ou renfermé dans un conceptacle, sur lequet reposent les spores ou les sporanges. Cette disposition permet donc de diviser cette famille en endoclines et ectoclines. Les iEcidiésappartiennentà la première division. Leur conceptacle représente une cupule ou un tube plus ou moins allongé, adhérent par sa base aux tissus sur lesquels il s'est déve- loppé , et évasé , denté ou lacinié à l'autre. Dans le genre Rœslelia , les ligules adhèrent ensemble par le sommet, et l'ouverture a lieu par des fentes latérales, comme la cap- sule des Andrœa. Dans le plus grand nom- bre des espèces ce conceptacle est jaune, d'une consistance élastique, puis friable, et composé de cellules ^polygones peu adhé- rentes entre elles. Quand on comprime une portion de celui d'un Peridermium , elles se séparent et ressemblent à de larges écailles. Le clinode est placé au fond du conceptacle; il est mou et composé de plu- sieurs couches de cellules polygones super- posées. Le clinode des Urédinés ectoclines se pré- sente sous deux formes : l'une charnue et à peu près lenticulaire; l'autre filamen- teuse , byssoïde , étendue sur les cellules des végétaux ou les pénétrant. Sous la pre- 72 URE URE mière , on peut les considérer comme un véritable réceptacle. D'abord caché par l'é- piderme, il ne se montre que quand celui- ci se déchire , et on ne le voit que quand il est dépouillé de spores ; une de ses fa- ces repose sur le parenchyme des organes, et toujours est stérile; l'autre est en con- tact avec l'épiderme : c'est elle qui porte les organes de la reproduction. Dans les Gymnosporangium il est conique, ligule ou membraneux, d'une consistance trémelloïde, et recouvert de sporanges sur toute sa sur- face. J'ai dit dans mon Mémoire sur le dé- veloppement des Urédinés ( Ann. se. nat. , 2e série , vol. XI , page 5 ) , que le cli- node, dépouillé de ses sporanges, est vérita- blement comparable à un Sclerotium. Je l'ai dit, parce que l'un et l'autre ne sont com- posés que d'un tissu de cellules petites, irré- gulières, sans spores , et je ne comprends pas l'idée que MM. Tulasne se font de cette partie quand ils disent, dans leur Mémoire sur les Ustilaginées et les Urédinées ( Ann. se. nat. 9 3e série, tom. VII , pag. 44 ), que « c'est une substance grumeuse, ou un en- » semble de molécules amorphes, azotées , » reliées par une matière muqueuse plus ou » moins abondante ; la masse entière est » d'une consistance assez molle , et se dé» » tache difficilement du parenchyme am- v biant aux dépens duquel elle se déve- » loppe , et dont elle détruit certainement » une partie. » Cette manière d'envisager le clinode des Urédinés est éloignée de la vérité. Il n'y a pas de matière grumeuse, mais bien un petit corps celluleux, ayant une existence propre et une forme détermi- née. S'il existe une matière muqueuse plus ou moins abondante, elle n'en relie pas les parties constituantes : c'est le suc de la plante même qui varie suivant sa nature ; enfin il n'est pas formé aux dépens du pa- renchyme : on les sépare facilement, et sou- vent celui-ci est résorbé ou modifié, et la feuille change de couleur presque constam- ment alentour, comme on l'observe à la suite de quelques lésions ou de piqûres d'Insectes. Les auteurs que je viens de citer ont si peu compris la nature et l'impor- tance du clinode qu'ils le comparent, dans différents endroits de leur mémoire , à une gangue; la comparaison n'est pas juste : dans l'une il y a mélange , ou distribution sans ordre des matières; tandis que dans l'autre , il y a superposition et évolution successive des éléments qui forment tout le Champignon. Le clinode, qui n'est composé que de cellules allongées , filamenteuses et rameu- ses, n'est pas aussi visible ; il n'est sensible que dans les premiers moments. Quand les Champignons sont arrivés à l'état pulvéru- lent, que le tissu des végétaux qui les nour- rissaient est décomposé, on en trouve à peine quelques vestiges. On le voit très bien dans VUstilago Maydis, et je n'y ai jamais re- connu la substance muqueuse , gélatineuse dont parlent MM. Tulasne {l. c, pag. 20). Mais dans aucune espèce il n'est plus sen- sible que dans le Microbolryum réceptacle lorum. Il n'occupe pas, comme on pourrait le croire , le parenchyme des organes ; «a contraire, il recouvre les sépales du calice» les pétales, les interstices des ovaires, def corolles, et forme une couche blanche nacrée qui se convertit en poussière avec l'âge. Ce fait, que M. Decaisne et moi avons constaté plusieurs fois, est extrêmement curieux, et d'autant plus facile à observer que les fleurs du Tragopogon pratense , sur lesquelles on le rencontre fréquemment , se montrent successivement : de sorte que les unes sont sèches que d'autres sont à peine en bou- ton. La difficulté dé" constater l'existence de cet organe repose donc sur celle que l'on t de se procurer des plantes à l'âge, à l'épo- que convenables pour faire les recherches , et l'on ne reconnaît généralement celles qui sont malades que quand l'observation ne peut plus donner aucun résultat. Les organes de la reproduction consistent en spores et en sporanges. Lorsqu'on exa- mine les spores dans les ^Ecidiés et les Us- tilaginés proprement dits, excepté dans les genres Thecaspora et Polycystis, on peut les regarder comme dépourvus de sporanges; mais dans les autres genres elles en pré- sentent un bien manifeste, mais avec lequel elles sont souvent si intimement unies, qu'on ne parvient à les séparer qu'avec la plus grande difficulté. Dans les Uredo, Lecythea, Uromyces , Pileolaria , etc. , il est unilocu- laire ; biloculaire dans les Puccinia , Podt- soma, Gymnosporangium. Ces loges sont au nombre de trois et disposées en triangle dans le Triphragmium. Les Phragmidium f URE Cokosporium, nous les présentent en nom- bre plus considérable, et placées les unes à la suite des autres sur la môme ligne. Il est sessile ou pourvu d'un pédicelle plus ou moins long. Sa surface est lisse dans le plus grand nombre des Uromyces , verruqueuse dans le Phragmidium, dans un assez grand nombre de Puccinia. Elle présente même des prolongements spiniformes dans le Tri- phragmium echinalum , que M. Prost a trouvé sur le Meum athamanticum. Les spo- res du Polycystis sont recouvertes d'un réseau vésiculeux qui les dérobe presque à la vue. Les spores, organes principaux de la re- production , ressemblent à de la poussière; elles sont rondes ou ovales , modifiées ce- pendant assez souvent par la pression qu'el- les exercent les unes sur les autres. Celles des Thecaspora sont anguleuses, et celles des Cystopus assez souvent cubiques. La dessiccation et la pression n'expliquent pas cette différence de forme , qui existe quel- quefois sur le même clinode et dans la même série. Leur surface est lisse , ponc- tuée, couverte d'aspérités et même de ver- rues ; celles de la carie sont simplement ré- ticulées. Ce caractère est très marqué , et c'est peut-être le seul qui distingue le genre Tilletia, que MM. Tulasne ont établi, du genre Ustilago. Le nombre des membranes qui entrent dans la composition des spores ne paraît pas constant; le plus ordinairement il y en a deux : l'une externe ou épispore; l'autre interne ou endospore, qui renferme ce que l'on est convenu d'apeler le nucleus. Dans presque toutes les spores, il est toujours facile de constater l'existence de ces deux membranes. MM. Tulasne en ont distingué trois dans celles de YUredo suaveolens, et Corda trois ou quatre dans des Puccinies. L'épispore a presque toujours la forme de la spore qu'il recouvre, et dans les descriptions que l'on donne, c'est la sienne que l'on in- dique le plus communément. Si pourtant on examine de près, on voit très souvent que quand il a une forme ovale, la spore est ronde. Lorsque les spores ou les sporanges sont pourvus d'un pédicelle, celui-ci, dans le plus grand nombre des Uredo, paraît dé- pendre particulièrement du clinode, et les •pores qui se détachent en conservent rare- ment des traces; mais dans les Puccinia, URE 773 Phragmidium, Podisoma, Uromyces, etc., le pédicelle est véritablement une dépendance du sporange; il l'accompagne toujours et ne laisse pas de vestiges sur le clinode. Ces caractères, qui paraissent insignifiants, sont pourtant très visibles quand on compare les Urédinés, et très précieux pour les distinguer. Outre les aspérités qui s'observent sur l'exospore, MM. Tuslane ont encore re- marqué des oscules : ce sont de petites ou- vertures circulaires, garnies le plus souvent d'un tympan, que l'on distingue très facile- ment au passage et à l'intensité de la lu- mière; ils permettent la sortie de l'en- dospore sous la même forme que les boyaux polliniques. Leur nombre varie. Beaucoup de spores n'en présentent qu'un; on en voit souvent deux , trois et même quatre. Lors- que les spores , ou plutôt les sporanges, sont cloisonnés et ne renferment qu'une spore dans chaque loge , chacune d'elles a un oscule. Leur position ne paraît pas con- stante , car on les voit souvent à des dis- tances inégales des extrémités sur des spores d'une même espèce. La découverte de ces oscules , et leur destination , a une très grande importance; elle détruit une opi- nion née en Allemagne , et qui commen- çait à se répandre en France, que les spores ont deux pôles opposés de végétation, c'est- à-dire que, lorsqu'un de leurs points ou une de leurs extrémités donne naissance à un filament, il s'en produit un au point op- posé. Dans ce cas, il faudrait que les os- cules fussent placés dans ces positions, et ja- mais dans une spore ovale on ne les voit aui extrémités. Les expériences démontrent, au contraire , qu'ils naissent sur les autres points de la circonférence , et c'est précisé- ment là que se trouvent les oscules; cette particularité rapproche les spores des grains du pollen. L'endospore est une membrane mince et transparente; sous le microscope, quand par hasard on peut la mettre à nu , elle paraît simple, lisse ou légèrement granulée. C'est en elle que repose la faculté végétative des spores; c'est elle qui forme le mycélium. On ignore entièrement sa structure. Le nucléus est la partie plus ou moins colorée que l'on observe dans l'endospore,, quand, par l'écrasement, on le met à décou- vert; on ne voit que des granules sans forme 774 URE UKE bien déterminée et qui sont animés du mouvement brownien ;onledistinguemêrr.c quelquefois à travers les membranes dans des spores intactes. Quelle est la nature de ce nucléus? On sait seulement que les molécules qui le composent se colorent assez fortement au contact de l'iode , et qu'elles sont souvent mélangées avec des particules oléagineuses qui réfractent forte- ment la lumière. Quelles sont ses fonctions? On est encore moins instruit. Si l'on pouvait comparer Jes spores aux graines des autres végétaux , c'est à l'albumen qu'il faudrait assimiler le nucléus , parce que , dans les premiers moments de leur végétation , il se colore plus vivement , augmente de vo- lume, pénètre dans les premières cellules formées , puis pâlit et disparaît complète- ment, comme si ces premiers éléments du mycélium avaient alors assez de vitalité pour se suffire à eux-mêmes. Toutes les expé- riences qui ont été faites n'ont pas donné d'autres résultats. Les auteurs cependant on fait jouer un autre rôle aux granules du nucléus. Banks les prenait pour les semences des Puccinies; c'était aussi l'opinion de De Candolle; il pensait qu'en raison de leur ténuité extrême ils pouvaient être absorbés et circuler dans toutes les parties des végétaux , et qu'en- suite ils se développaient dans le point qui leur était le plus favorable. Les résultats des expériences que je viens de rapporter détruisent complètement cette supposition. J'ai déjà parlé ( voy. mycologie) de la vé- gétation des spores. C'est à Bénédict Prévost que nous devons ces curieuses observations, mais il en cite une autre non moins cu- rieuse , et qui paraît inexplicable, à moins que les spores du Cystopus candidus ( Uredo candida)ne soient des sporanges polyspores, ce que le microscope ne démontre pas. Après les avoir mises dans l'eau , ce savant observa- teur a remarqué que souvent, en moins d'une heure, elles s'ouvraient et qu'il en sortait cinq ou six globules plus petits qui se pelo- tonnaient et exécutaient différents mouve- ments; ils se séparaient ensuite, et chacun d'eux continuait à se mouvoir d'abord rapide- ment, puis plus lentement, etenfin restaient en repos; alors ilss'allongeaient etil en nais- sait une petite tige grêle, tortueuse etondu- lée. M. Corda a vu les spores du Fusarium PandanietÂrundinis (Icon.fung.,t.i,p. 11, lab. II, fig. 162,163)égalementse mouvoir. Que les spores des Algues se meuvent, on le conçoit facilement, parce qu'elles ont des organes appendiculaires , et que ces mêmes organes peuvent servir à les fixer; mais des spores de Champignons qui se meuvent , et cela pour vivre sur des débris de végétaux, on ne peut en saisir les motifs. MM. Tu- lasne ont fait la même observation sur les spores germées de VUslilago (Microbotryum antherarum); le phénomène est plus compli- qué et encore moins compréhensible. Atten- dons donc que de nouvelles observations nous en donnent l'explication. La formation des sporanges et des spores est un fait trop intéressant pour que je ne m'y arrête pas un instant; on peut en être témoin sur des entopbytes qui ont déjà donné des signes de leur existence, aussi bien et peut-être mieux que sur ceux qui sont à l'état rudimentaire , parce qu'on a tous les points de comparaison sous les yeux. Quand une Puccinie est jeune, on re- marque une vésicule transparente supportée par un pédicule plus ou moins long et ordi- nairement plus pâle. La vésicule est ovoïde, sans cloisons et remplie d'un liquide gra- nuleux. La seconde période se manifeste par la présence d'une cloison médiane. Mais cette cloison n'est qu'une illusion ; on voit manifestement que dans l'intérieur du spo- range il s'est formé deux cellules rondes ou allongées, distinctes et séparées l'une de l'autre par un très léger espace : ces deux vésicules sont remplies des granules dontje viens de parler. A la troisième période, dans chacune d'elles on voit se former des spores etlesgranulesdisparaissenten même temps. Déjà le sporange est coloré, il devient plus opaque et ne permet plus à la lumière de le traverser; on est en droit de supposer alors que les spores, par leur accroissement, remplissent les deux sacs dans lesquels elles se sont développées, et que ceux-ci s'appli- quent exactement à la face interne du spo- range ou à la surface des spores et contractent avec elle des adhérences si intimes, qu'il est extrêmement difficile de les séparer. J'ai observé le même mode dévolution dans le Phragmidium incrassatum, seulement le spo- range se divise en un plus grand nombre de loges. L'analogie d'organisation me fait peu- URE ser que le Triphragmium procède de la même manière. Le pédicelle des Phrag- midium renferme en outre un sac mem- braneux, transparent, adhérent à sa partie supérieure, très souvent libre , et comme déchiré en bas. Dans le jeune âge, il contient des granules qui se colorent au contact de l'iode. Je ne puis lui donner aucune signi- fication. Dans les Coleosporium , on voit dès le début la surface du clinode couverte de longues vésicules ovales ou presque clavifor- mes ; elles renferment d'abord des granula- tions d'un jaune pâle, des intersections s'éta- blissent, puis des spores se montrent entre chaque intersection; ellesaugmentent de vo- lume, se colorent plus vivement, remplissent exactement le sporange , qui ,à l'époque de la maturité, se divise en autant de spores qu'il s'est formé de divisions. Si nousexaminonsrnaintenantun Urédiné à sporanges monospores, un Uromyces , un Lecythea, par exemple , l'évolution est ré- duite à un plus grand état de simplicité, parce qu'il ne se forme pas de cloisons. Les sporanges contiennent un liquide mélangé de granulations ; un noyau rond ou ovale paraît, augmente de volume, les granulations dispa- raissentetla spore est formée; elle reste libre ou contracte des adhérences avec le sporange. Quand les spores sont composées de plusieurs membranes , il est probable qu'elles se for- ment successivement. N'ayant jamais été té- moin de ce spectacle, je ne puis rien en dire. J'ai cru voir, et c'est sur ce caractère que j'ai établi les genres Uredo , Uslilago et Physonema, que la surface fructifère du clinode était couverte de cellules sessiles, superposées, dans lesquelles les spores se développent; ces cellules se séparent à l'é- poque de la maturité, et entraînent avec elles assez souvent les spores. Dans les Uré- dinés que je viens de citer, je dois ajouter que j'ai toujours trouvé le clinode dépourvu du support des spores. Les couleurs des spores sont peu va- riées , mais toujours très tranchées , et il y en a de blanches, de noires, de jaunes, d'orangées, de brunes. Sur les échantillons qui ontété conservés pendant quelque temps dans les herbiers, elles pâlissent considéra- blement et sont même méconnaissables. Malgré l'inconstance de ce caractère, les auteurs s'en servent toujours pour établir URE 775 les subdivisions principales du genre Uredo. Trois de ces espèces, Y Uredo allochra, YU- rcdo liubigo vera et le Microbotryum anthc- rarum, en changent même pendant leur vie. Cette coloration est due aux granulations ou aux matières que renferme l'endospore, chez les spores blanches , jaunes ou oran- gées; mais elle appartient manifestement,, chez celles qui ont une couleur noire ou rembrunie, à l'épispore ou au sporange dont elles sont revêtues. Il est très difficile de dire leur goût, parce que, ordinairement, on ne peut pas le distinguer de celui de la feuille ; pour- tant, dans ceux que l'on peut réunir en assez grande quantité , comme dans les Ustilaginés , on trouve que celui de YUsli- lago segetum, des Microbotryum anthera- rum, receptaculorum, sont insipides, et ce- lui du Tilletia Caries désagréable , nauséa- bond. L'odeur est également nulle; dans ce dernier, cependant, elle est très sensible- ment fétide , et se rapproche de celle de la marée. Beaucoup de personnes n'expliquent pas pourquoi Persoon a donné le nom de suaveolens à Y Uredo qui croît sur les feuilles de la Serratule des champs. Pour se convaincre de la justesse de cette expres- sion, il faut, quand il est jeune, l'enfermer dans une boîte, le laisser séjourner quelque temps, et quand on vient à le sentir, on perçoit manifestement une odeur légère qui a les plus grands rapports avec celle de la fleur d'oranger. UAcidium tragopogi, jeune aussi, produit la même sensation, quand on le place dans les mêmes circonstances. La pesanteur des spores est moindre que celle de l'eau: constammentelles surnagent. Nous verrons plus tard les avantages que l'on retire de cette différence. Quand elles sont soumises à la dessiccation , leur forme et leur volume éprouvent des changements ; mais comme elles s'imbibent facilement d'eau, elles reprennent promptement leur état primitif. Je crois cependant que mouil- lées elles augmentent de volume , et que quelques unes, d'ovales qu'elles étaient, deviennent rondes. De plus, comme elles se séparent avec la plus grande facilité les unes des autres et de leurs supports, dans ce liquide, je me sers maintenant, pour éviter ces légers inconvénients, d'alcooî, 776 URE URE qui ne les mouille pas de la même ma- nière, et les maintient dans leurs rapports naturels. MM. Tulasne ont proposé de donner aux sporanges multiloculaires des Phragmidium, Thecaspora, le nom de sporoïdes. Ce nouveau mot ne me semble pas heureux ; car il ne peint rien par lui-même et met en doute ce qui est reconnu. Le seul nom que Ton pourrait im- poser à ce sporange, quoique emprunté à la phanérogamie, est celui de lomentacé, en raison de sa ressemblance avec le lomentum des Coronilles, des Sainfoins, etc. ; mais une nouvelle dénomination est inutile. Parmi les Urédinés, les genres Lecythea, Physonema et Podosporium présentent, à la marge du clinode et quelquefois sur la sur- face, des cystides. Ce sont des vésicules allon- gées, transparentes, en forme de matras ou de massue, droites ou courbées à leur extré- mité libre. Le liquide qu'elles renferment est rarement granuleux et peu sensible à l'iode. MM. Tulasne les regardent comme des paraphyses et comme des corps protec- teurs. Le rôle que jouent ces organes n'est pas encore connu, et leur action protectrice n'est pas mieux démontrée que dans quel- ques espèces d'Agarics ou de Bolets. Leur existence est signalée depuis longtemps , non pas comme des organes accessoires, mais comme des spores, et leur présence simultanée a fait croire que certaines es- pèces d'Uredo avaient deux formes diffé- rentes de spores; les auteurs ont même établi, dans ce genre, une subdivision (spo- res dissimiles) fondée sur ce caractère. Les cystides n'existent dans aucun autre genre que ceux que j'ai nommés; des auteurs les ont notés dans les Phragmidium ; Unger les a même représentés comme étant de jeunes individus. La méprise, ici, pouvait être facilement évitée, en songeant que les Phragmidium sont le plus souvent parasites sur les clinodes des Urédinés à spores dissem- blables, et que l'on devait nécessairement, dans l'analyse, trouver les parties consti- tuantes des deux Champignons. Enfin quel- ques personnes croient que ces petits corps sont les organes mâles des Urédinés. Rien ne prouve jusqu'à ce jour l'existence de deux sexes dans les Champignons; s'il en était ainsi, on trouverait les cystides dans tous ; il en serait de même des paraphyses , si elles avaient la même destination, et leur absence, dans un grand nombre de cas, prouve ma- nifestement que cette haute fonction ne leur est pas dévolue. Les iEcidiés, qui appartiennent à une autre section, nous montrent une structure différente. Si l'on coupe une tranche mince et verticale de la substance qui remplit le conceptacle, on voit que la base ou le clinode est charnu , formé de cellules assez grandes et polygones, puis succèdent des corps ronds ou plutôt les spores qui sont disposées en séries parallèles et réunies bout à bout. Elles sont plus petites à la base et augmentent lé- gèrement de volume à mesure qu'elles ap- prochent de l'ouverture du conceptacle. Cette disposition est fort curieuse, très difficile à constater, parce que les spores, quoique volumineuses, sont très nombreuses et se séparent avec la plus grande facilité. Les plus voisines de l'ouverture se dissipent les premières et sont bientôt remplacées par d'autres qui ont le même volume et se dis- sipent de même ; il résulte de cette augmen- tation successive de volume que le concep- tacle des JEcidium est toujours plein malgré la déperdition continuelle qu'il éprouve. Ces petits champignons n'intéressent pas seulement le botaniste sous le rapport de leur organisation , les altérations qu'ils déterminent sur un grand nombre de plantes font que les agriculteurs et les horticulteurs les regardent comme un vé- ritable fléau, et cette expression est jus- tifiée quand on regarde un champ dont la surface est couverte de carie ou de charbon. Il est toujours très difficile d'apprécier les dommages causés par la carie; mais ils sont effrayants quand on songe que Tillet, sur une planche de terrain de 18 pieds de long sur 5 de large , a compté 331 épis sains, et 918 épis cariés ; queTessier a trou- vé 81 épis malades sur 199, et qu'il n'avait fait que poser une épingle trempée dans de la poudre de carie sur des grains choisis d'a- vance , et qui avaient servi de semence. Cette calamité est, il est vrai , le résultat d'expé- riences faites pour s'assurer de la contagion de la maladie, et jamais, on peut le dire, ces rapports proportionnels n'existent dans la culture ordinaire : en examinant de près, cependant, on voit que la perte est à peu près la même , puisque le Blé moucheté se vend LRF URE 777 moins cher que celui qui ne l'est pas. L\j Charbon (Uslilago segctum) passe pour moins redoutable que la carie ; cette assertion n'est pas fondée : parmi les céréales dont l'homme se nourrit, on ne trouve celle-ci quesur leFromentet leSorgho, tandis que le charbon se manifeste non seulement sur les deux plantes que je viens de nommer, mais encore sur l'Orge , l'Avoine, le Riz, le Mil- let, et qu'il en consume les épis en entier. La carie n'est jamais générale, du moins bien rarement; etceux qui ont parcouru les pays dans lesquels on cultive le Maïs ont dû voir que, dans certaines années, la récolte est presque entièrement perdue par la pré- sence de VUstilago maydis. On a fait de grands reproches à la Rouille [Uredo Rubigo vera); certainement elle en mérite beaucoup; ses dégâts cependant ne sont jamais aujsi considérables que ceux de la carie etducharbon. Il n'yapasdechampni de pré dans lesquels elle n'existe. Quand il y en a peu, on ne s'enaperçoit pas ; quand elle est abondante, au contraire, l'herbe est jaune , les pieds de ceux qui visitent ces champs, les chiens qui les traversent, sont couverts d'une poussière de la même couleur. Alors la Rouille est unecalamité: les feuilles se sèchent, les chaumes sont grêles, mal nourris, les épis petits, il arrive même quel- quefois qu'ils ne fleurissent pas ou qu'Us avortent. Une semblable catastrophe n'esta redouter qie quand le mois d'avril a été pluvieux, et que les mois de mai et juin ont été chauds et secs; mais s'il survient pendant ces deux mois, et surtout pendant le premier, des pluies légères, la végétation reprend de la vigueur et le mal est réparé. Une espèce [Uredo glumarum, Rob. in Dsmz., PL crypt. de Fr., éd. 2, n° 107, 6; et An. Se. nat., 3e sér. ,tom. VIII, p. 10 ), qui a beaucoup d'analogie avec la Rouille, s'ob- serve sur les glume&du Froment et du Seigle qu'elledéforme,et dontelle produitquelque- fois l'avortement. Cetaccidentn'estque par- tiel. Dansune noteque j'ai reçuede M.Auers- wald , j'apprends qu'elle a été très funeste en Saxe il y a trois ans. Nefaria isla peslis anni 1846 , telles sont les expressions dont il se sert pour me peindre ses effets. J'ai observé pendant sept ou huit années de suite cette plante parasite sur lesglumes de VASgilops triuncialiSy dans le jardin de l'é- T. XII. cole de boUniquc de Paris ; et depuis la nouvelle distribution qu'on a faite, elle a disparu air^i que beaucoup d'autres du même genre q.ii croissaient sur différentes plantes : ce qui «emble indiquer que le ter- rain n'est peut-être pas sans influence pour leur conservation. La présence des Urédinés sur les organes floraux et principalement sur ceux qui ap- partiennent à la reproduction , comme les anthères, les ovaires, entraîne constamment la stérilité : la Carie? le Charbon , en sont des exemples frappants. Quelquefois cepen- dant on en rencontre sur les ovaires des Roses, de l'Épine-Vinette , de l'Aubépine, du Fenouil , qui paraissent ne produire au- cun effet. Il en est de même lorsqu'ils sont en petit nombre sur les feuilles ; mais quand elles en sont chargées, et que les pétioles en portent en même temps, elles se dessèchent alors très promptement. Toute la plante souffre aussi; les feuilles ne remplissant pas leurs fonctions , celles de la plante se dérangent, la végétation s'arrête, les bou- tons à fleurs ne se développent pas et les plantes restent stériles. On observe sou- vent cet accident sur le Serralula ar- vensis , VEuphorbia Cyparissias , V Ané- mone coronaria , etc. D'autres fois , au contraire , leur existence semble augmenter l'activité des plantes: les tiges de Mais at- teintes iïUstilago sont boursouflées ; les feuilles de VEuphorbia Cyparissias présen- tent unevéritable hypertrophie, leur nervure disparaît sous l'influence de V Uredo scutel- lata; celles de YAnemone coronaria sont plus ordinairement dans le même cas lors- qu'elles sont chargées d'JEcidium quadrifi- dum. Cette action ne se borne pas toujours au parenchyme; elle s'étend aussi à la sub- stance , comme on en a un exemple dans les rameaux du Cralœgus Oxyacantha , di- gyna, du Phyllirea latifolia , qui augmen- tent de volume et se contournent de diverses manières. Le Rœstelia cancellata, si commun sur les feuilles des Poiriers , produit une altération presque semblable à celle qui ré- sulte de la piqûre des insectes pour y dépo- ser leurs œufs. Le parenchyme, dans l'en- droit qu'il occupe, prend une consistance ligneuse. Le Peridermium Fini, si abondant dans certaines localités , que sa poussière peut faire croire à une pluie de soufre, est y 8 778 URE URE une véritable maladie pour les Pins; la ré- sine s'écoule par les éraiilements de l'écorce et les épuise. J'ai vu des plantations pres- que entièrement détruites par cet hôte in- commode. Le Peridermium elatinum produit un autre effet : les branches qu'il affecte se dessèchent, se dépouillent de feuilles, deviennent noires, et forment ces masses, souventassez considérables, que l'on appelle dans les Vosges le balai des sorciers. Quand îa branche principale est ainsi affectée, il faut qu'une autre la remplace , sinon le Sapin est couronné , et cesse de croître en hauteur. Constamment ces petits végétaux occa- sionnent un changement de couleur , et si, comme on le voit fréquemment, ils ne pren- nent pas tout leur développement, ils laissent toujours une tache à leur place. Cette tache, comme l'a fort bien fait observer De Can- dolle, est de la même couleur que celle que prend la feuille quand elle meurt : ainsi , par exemple , elle a une teinte rouge dans les Rumex, les Fraisiers , les Poiriers ; jau- nâtre dans les Pruniers, lés Saules, les Peupliers , les Aroïdées ; noire sur les Oro- bes , etc. C'est en cherchant quelle pouvait en être la cause que l'illustre professeur a découvert un si grand nombre d'espèces dont on trouve la description dans la Flore fran- çaise. Les Puccinies se comportent de la même manière, mais elles ne sont pas aussi désas- treuses. Celle que l'on observe sur les Gra- minées, qui occupe les feuilles, les tiges et même les épillets, les rend noires et amène promptement leur dessiccation; le {'issus si- cyoides ne conserve quelquefois pas une feuille , le Puccinia incarcerata qui se dé- veloppe dans l'intérieur du pétiole les fait périr d'inanition. De Candolle dit qu'il a vu des Pruniers dont les fruits tombaient avant leur maturité, et dont toutes les feuil- les étaient couvertes de Puccinia. J'aurais pu entrer dans de plus grands détails, expo- ser les modifications que tous les organes subissent quand ils sont soumis à l'action de ces parasites. Ce que j'en ai dit suf- fira, je pense, pour montrer combien ils peuvent être nuisibles par leur multipli- cité, et combien leur étude offre d'in- térêt. On sait maintenant que les Urédinés se manifestent sur toutes les parties des plantes, excepté la racine : les uns n'occupent jamais que les feuilles ; d'autres les tiges , les éta- mines, les ovaires ; le nombre de ceux qui sont vagabonds est très restreint, ils n'ont pas tous la même forme, et n'affectent pas la même disposition. Le plus généralement, sur les plantes monocotylédonées , dont les fibres suivent une direction parallèle , les réceptacles sont ovales, allongés, linéaires , et tendent à devenir parallèles ; dans la Rouille ils sont ovales; linéaires dans le Puccinia graminis , VUstilago longissima. VUstilago marginalis occupe le bord de la face des feuilles du Polygonum bistorta, et lui donne l'aspect d'une Fougère ; aussi Funck l'a-t-il appelé Uredo pteridiforniis. Beaucoup à' Uredo, JEcidium, Puccinia sont disposés en anneau , et la portion circon- scrite n'en présente pas ; souvent , au con- traire elle en est toute couverte ; alors ils forment des plaques orbiculaires plus ou moins étendues. Enfin on les rencontre, et c'est le cas le plus commun , disséminés sans ordre. Comme ces dispositions sont assez constantes, les auteurs en ont profité pour la coordination des espèces. Les Urédinés peuvent-ils se propager d'une plante à une autre ou, en d'autres termes, sont-ils contagieux. On le pense générale- ment pour la carie, il y a des doutes pour la rouille et le charbon : comme le mode de reproduction est le même, il est probable que les moyens d'ailleurs que l'on a con- seillés pour préserver les moissons d'un de ces accidents conviennent pour les préserver des autres. L'étude comparée des différentes espèces de cette famille prouve que la même se rencontre, non seulement sur celles du même genre, mais encore sur les genres qui composent la famille. Ainsi , par exemple, il n'est pas rare de trouver dans une localité toutes ou la plus grande partie des plantes d'une même espèce portant le même Uredo , le même JEcx- dium , ou le même Puccinia; et souvent il suffit d'être prévenu par la présence d'un seul de ces individus pour en trouver au- delà de ses désirs. De Candolle fait obser- ver que les trois espèces de Gymnospo- ranges connues croissent indifféremment sur toutes les espèces de Genévriers, et ont même attaqué les Genévriers étrangers,, URE LRE 779 naturalisés dans nos jardins. J'ai vu pendant longtemps, au Jardin des Plantes de Paris, le Thalictrum nigricans affecté seul d'une Puccinie (Puccinia Thalklri); deux années de suite cette petite plante s'est montrée sur le Thaliclrum majus, et trois autres espèces; depuis elle a disparu, et Ton n'en trouve môme plus que de rares cespitulcs sur le premier. Dans le môme jardin, et de temps immémorial , le Muscari comosum ne fructiûe jamais, parce que ses fleurs sont envahies par YUstilago Vaillantii ; et ce qui paraîtra extraordinaire, l'année 1818jen'ai pas trouvé au quai aux Fleurs, et dans plu- sieurs jardins des environs de Paris, un seul pied de Dianthus Poiretianus dont les an- thères ne fussent occupées par le Microbo- tryxim antherarum. M. Thuret a vu égale- ment dans le beau parc de Rentilly, situé dans le département de Seine-et-Marne, tous les pieds de la Scabieuse des champs stériles par suite du développement du Mxrobolryum flosculorum. On ne peut donc nier que le même Champignon peut se dé- velopper sur des plantes congénères. Il ne faut pas croire pour cela qu'il n'y a pas d'espèces cosmopolites. VUredo vagans de Da Candolle se trouve sur plusieurs plantes; mais la plus vagabonde est bien certaine- ment Vl'rom;,ccs appendiculalus observé d'abord par Persoon sur les Légumineuses; le professeur Link Ta rencontré plus tard sur un grand nombre d'autres familles. On peut donc assurer que quelques uns de ces entophytes ne vivent pas uniquement sur la même plante, et les botanistes, sous ce rapport, ont eu tort le plus souvent de les désigner par le nom de leur hôte. On doit cependant convenir que quelques uns ne se montrent jamais que sur des individus d'une même famille ou d'un même genre. Ainsi, par exemple, on n'a rencontré jus- qu'à ce jour des G ymnosporan gium que sur des Genévriers; Y E adophyllum que sur les Crassulacées; le Rœslelia cancellata que sur les Poiriers. Quelques uns ne se développent que dans le même organe, comme la Carie Ami l'ovaire, le M terobotr y um antherarum dans les anthères. Une analogie qui rapproche les entophytes des entozoaires , c'est qu'on peut en ren- contrer plusieurs d'espèces ou de genres di-TJrrnts sur un individu. Ainsi, par exem- ple, il n'est pas rare de trouver sur les feuilles de la Fève VUredo Fabœ et VUromyces appendiculalus; ce dernier, comme il est très répandu, coexiste souvent avec un grand nombre d'Uredo. J'ai vu sur une feuille d'Orobus luberosus un JEcidium, un Uredo et un Puccinia. VUredo Rubigo vera, le Puccinia graminis , ou le Solenodenta graminis, vivent souvent ensemble, et beau- coup d'agriculteurs croient que c'est la même plante, mais à un âge différent. Les Entophytes ne sont pas seulement parasites, ils ont encore les leurs. MM. Tu- lasne disent avoir trouvé sur le même ces- pi tule de VUredo Labourni deux formes de spores si différentes entre elles , qu'elles ne peuvent appartenir à la même espèce. VUredo et le Puccinia Cyani, VUredo Cicho- racearumel le Puccinia Compositarum, VU- redo et le Puccinia Ramicum reposent sur le même clinode ou réceptacle ; dès l'âge le plus tendre, leurs caractères sont sensibles et ne permettent pas qu'on les confonde. Tout le monde connaît le parasitisme de presque tous les Phragmidium sur les Lecy- thea, qui recouvrent la face inférieure delà Ronce , des Rosiers, des Fraisiers , de la Pim- prenelle: dans ce cas, quoique le clinode soit commun , il est probable que celui des Phragmidium est avorté et qu'il n'y a que les sporanges qui se soient développés. Un autre cas de parasitisme plus singulier, c'est celui du Botrytisparasitica qui vit en com- mun avec le Cystopus candidus. Ce Cystopus {Uredo candida) est très fréquent sur des plantes qui appartiennent à des familles différentes, et pourtant je n'ai jamais trouvé cette communauté d'existence que sur les Crucifères. Pourquoi ne l'observe- ton pas sur les autres?Onpeutégalement demander pourquoi on ne trouve pas de Phragmidium sur le Lecylhea Populina , Salicina , quand il est si commun sur les autres espèces? Enfin les Urédinés arrivés à la décrépitude, deviennent le siège d'autres Champignons; le Diplodia punclata (Uredo punctata, DC.) recouvre la surface du clinode des Uredo, Lecylhea , Pileolaria , de ses conceptacles sphériques , noirs et punctiformes, et le Tubercularia persicina envahit l'intérieur j des cupules de plusieurs espèces d'JEcidium i et les remplit entièrement. 1 Le point le plus obscur de l'histoire des 780 URE Urédinés est, sans contredit, celui de leur développement dans le tissu des plantes. Ces Entophytes, comme on les appelle, sont comparables aux Entozoaires. Il n'y a pas longtemps que l'on croyait encore à la géné- ration spontanée de ceux-ci dans le sein de nos organes ; mais les travaux des natura- listes, et en particulier de M. Dujardin, ont démontré, chez la plupart, des organes de reproduction, et chez d'autres, au contraire, leur absence complète; d'où il s'ensuit que si, chez les uns , la reproduction s'explique facilement, il n'en est pas de même de leur introduction. Mais l'observation a prouvé que ces Helminthes sans sexe passent cette première période de leur existence dans le corps d'êtres vivants qui servent d'aliments à d'autres d'une classe plus élevée, et que, dans cette transmigration, les larves, si je puis m'exprimer ainsi, se trouvent dans des circonstances plus favorables, subissent en quelque sorte une métamorphose caractéri- sée par l'évolution de l'appareil reproduc- teur. Ces Vers, par le rapprochement des sexes, produisent alors des œufs qui, dépo- sés par leurs hôtes, éclosent, et les larves qui en résultent se fixent sur de petits ani- maux ou sur des végétaux qui servent de moyen de transmission. Il est plus que pro- bable que c'est ainsi que le Ténia se propage chez les différentes espèces d'Oiseaux, de Poissons, d'animaux. Chez les Entophytes, les phénomènes sont moins compliqués et, comme les végétaux ne se mangent pas les uns les autres, il faut toujours chercher comment les germes ou les éléments de ces parasites pénètrent dans leurs tissus. Lais- sant donc de côté la génération spontanée, la transformation organique, je vais exami- ner les théories qui ont été émises. Sir Joseph Banks pensait que les spores, transportées par l'air, sont déposées sur la surface des végétaux et absorbées par les pores corticaux; que là elles se développent et donnent nais- sance à un Champignon semblable à celui dont elles proviennent. Si l'on compare l'ou- verture de ces pores et le volume des spores dans les Urédinés, on voit du premier coup d'œil que la disproportion est trop grande pour que l'absorption puisse avoir lieu ; en- suite on trouve de ces Champignons sur les jeunes épis qui sont tellement cachés et en- veloppés, qu'il est impossible à l'air d'y ar- URE river. De plus, s'il en était ainsi, pourquoi une feuille dont les deux faces sont criblées destomates n'en présente-t-ellequesurune? De Candolle allègue encore contre cette explication que VUredo des Champignons, et VJEcidium de la Peltigère croissent sur des plantes cryptogames qui sont toutes dépour- vues de ces pores corticaux. J'avoue que cet argument qui paraît préremptoire ne l'est pas pour moi, parce que les deux parasites sur lesquels il s'appuie n'appartiennent pas aux Urédinés. Dans son Mémoire sur les Champignons parasites, l'illustre professeur de Genève dit: «Qu'il est plus plausible de » penser que les graines des Champignon* » parasites tombent à l'instant de leur ma- » turité, se mêlent avec le terreau, sont en» » traînées par la sève aspirée, entrent dans » les racines, montent le long du corps )> ligneux par les vaisseaux séveux, arrivent » avec la sève dans les parties herbacées; » que là, trouvant une position ou une » nourriture convenable, ces germes se dé- » veloppent. » Jusque là, on peut faire les mêmes objections à cette théorie qu'à celle de Banks, et De Candolle l'a bien senti; aussi dit il, dans le paragraphe suivant: « On ne doit point s'effrayer ici de l'extrême » ténuité que je suppose dans les graines de » mes Champignons. En effet, une plante » entière de Puccinia n'a pas un douzième de » millimètre de longueur; chaque loge n'a » pas un centième de millimètre, et cette » loge renferme au moins cent petits globu- » les à peine visibles au microscope, et cer- » tainement plus petits que certaines molé- » cules que nous voyons s'introduire dans » les vaisseaux des plantes. » Malheureuse- ment ces faits, empruntés à l'analyse mi- croscopique, ne sont pas exacts. Les Pucci- nies ne renferment que deux spores, et ce ne sont pas les granulations qu'elles renfer- ment qui émettent des cellules allongées, primordiales. Dans ce genre de germination, si l'on peut lui donner ce nom, c'est l'endo- spore qui s'allonge; la matière qu'il renfer- me l'accompagne, semble même un peu augmenter en quantité et ne tarde pas à dis- paraître complètement. On ne peut donc pas admettre que les spores soient absorbées en nature par les racines et portées avec la sève dans les plantes. Tous les agriculteurs, dit encore De Candolle, conviennent que I* URE URE 7S1 carie s'introduit par les racines et s'élève jusqu'à l'épi par l'intérieur môme de la plante. Cette proposition passe pour vraie, mais elle n'est pas démontrée. Bénédict Prévost me semble plus près de la vérité, quand il dit que les spores germent d'abord dans la terre , que leurs filaments s'intro- duisent dans les racines , et s'étendent ensuite de proche en proche aux autres parties de la plante. En admettant cette manière de voir, le mycélium des Urédinés serait répandu dans toute la plante et sa fructification ne se montrerait que dans des points d'élection, le plus ordinairement sur la face inférieure des feuilles , dans les an- thères, dans les ovaires , etc. Alors on ex- plique commentune graine provenant d'une plante atteinte de ces Champignons, en pro- duit une qui en est exempte, et comment il se fait que l'assolement est le meilleur moyen d'en préserver certaines cultures. L'habile expérimentateur que je viens de citer croyait encore que le mycélium se fractionnait à l'infini dans la terre en molé- cules, et que chacune d'elles jouissait d'une force de végétation propre; une fois absorbée, elle continuait de vivre et de s'étendre jus- qu'à son parfait développement. L'expé- rience journalière prouve que le mycélium ne perd pas ses propriétés d'extension par la division ; mais en supposant son absorption, même à l'état moléculaire, Bénédict Prévost ne faisait que modifier légèrement l'opinion de Banks. Les plantes qui sont affectées de ces petits parasites peuvent-elles en être débarrassées par la transplantation? De Candolle dit que « VErythronium, qui croît dans un petit a bois près de Genève, y a été observé par » Vaucher, dix ans de suite , attaqué du » même JEcidium. J'aî vu (c'est toujours De s Candolle qui parle) un pied de cet Ery- » thronium attaqué de son JEcidium, qu'on » avait enlevé avec la motte et qu'on avait » transporté à un quart de lieue de distance, » dans une orangerie. L'année suivante les » nouvelles feuilles de cette plante étaient » attaquées comme celles delà précédente.» Ce résultat devait nécessairement arriver, puisque l'on avait transporté la plante avec la terre, et que le mycélium pouvait exister dans la plante seule, dans la terre ou ans les deux en même temps. Le Thalic- trum nigricans dont j'ai parlé, par suite de la transplantation, en étaitseulement moins affecté. Dans l'ancienne école de botanique, trois ou quatre espèces de Berberis présen- taient tous les ans des JEcidium; depuis qu'on les a déplacés, ils n'en présen- tent plus. Les faits que je viens de citer sont en trop petit nombre pour que l'on puisse en tirer une conclusion. Si l'on vou- lait s'assurer des effets de la transplantation, il faudrait opérer à des distances assez éloi- gnées pour lever toute espèce de doute, agir sur des plantes de même espèce, prendre dans un endroit une plante malade et la transplanter dans un autre endroit parmi d'autres semblables bien portantes, et vice versa : on noterait exactement la place de chaque plante transplantée , et après deux ou trois ans, on aurait un résultat certain. Tant que ces expériences ne seront pas faites comparativement, on n'aura au- cune certitude. Beaucoup de cultivateurs rient quand on leur parle de la graine des Champignons, et ils ne se doutent pas qu'ils en répandeDt dans leurs champs en semant du Blé mou- cheté. Ce grain en est recouvert; ils le re- gardent comme atteint d'une maladie qui se propage par voie de génération et de con- tagion. Leur erreur sur la nature de la maladie vient de ce que pendant longtemps on en a ignoré la cause , et que l'on a emprunté à la pathologie les noms de carie, nécrose , charbon , etc., pour les donner à des états qui semblent à peu près identi- ques dans les plantes. Un jour peut-être, chacun de ces états portera un nom plus en rapport avec sa nature. L'expérience nous prouve que l'on sème la Carie et qu'elle se reproduit. Nul doute que les autres Urédinés ne se propagent de la même manière. Les auteurs, sur ce point, ne nous fournissent pas encore de rensei- gnements suffisants. Les spores de V JEcidium lussilaginis, que Corda (Icon. fung., t. III, p. 16) a vu végéter sur les feuilles du Tus- silage, ne sont pas un argument en faveur de la question , parce que leur végétation n'a produit aucun Aicidium; elles se sont comportées sur la feuille humide comme sur de l'eau ou un linge mouillé. Je vois, dans l'Essai sur les cryptogames des écor- ces exotiques officinales (p. xiu) du profes- 782 URE URE seur Fée, une expérience plus concluante. « Des feuilles de Rosier à cent feuilles, toutes » couvertes û'UredoRubigo, ont été conser- » vées. Trois Rosiers de même espèce , qui » n'avaient point été souillés d'Uredo , ont » été mis dans des caisses , loin du voi- » sinage d'autres plantes, mais dans une ■ exposition semblable. Une partie des feuil- >; les couvertes à'Uredo a été mêlée, vers la » fin de l'hiver, avec le terreau; le reste a » été employé plus tard de la manière sui- » vante. Lorsque le Rosier a été en pleine « végétation et près de fleurir, j'ai fréquem- » ment secoué au-dessus de lui, pour déta- » cher les séminules de VUredo, la moitié » de ce qui me restait de feuilles. La der- » nière partie , plongée dans l'eau , a servi » à l'arrosement du troisième Rosier. Pen- » dant toute la durée du printemps, les » trois caisses isolées ne m'ont rien présenté » jusqu'à l'automne. Le Rosier dont le ter- » reau avait reçu les feuilles salies d'Uredo , » s'est abondamment couvert de ces petites » plantes ; les deux: autres ne m'ont rien » offert de particulier. Mais l'année sui- » vante, tous les trois ont présenté sur leurs » feuilles des milliers d'Uredo Rubigo. » Cette expérience nous offre trois résultats : le premier, que les feuilles n'absorbent pas les spores; le second, que la transmission du parasite a lieu par les racines; et le troi- sième, que les spores ou le mycélium qu'el- les produisent conservent leur vitalité pen- dant un certain temps, et n'attendent qu'un moment , probablement le printemps , où l'ascension de la sève est plus forte , pour pénétrer dans les végétaux. Lorsqu'une plante est annuelle , et que chaque année elle se couvre d'Uredo ou d'autres parasites, il n'y a pas le moindre doute que la végétation des spores ne s'ac- complisse dans le même espace de temps, Mais quand elle est vivace, comme un arbre, par exemple, le mycélium pénètre- t-il tous les ans dans les vaisseaux de l'arbre, et une fois qu'il y est enfermé , est-il vivace ou non? Nous ne possédons aucune expérience sur ce sujet. Cette ques- tion est une des plus importantes , et intéresse au plus haut degré l'agriculture. Si le mycélium est vivace, il manifestera sa présence par la fructification pendant les années qui lui sont les plus propres; si, auconUaire, il est annuel, des assolements convenables le feront disparaître, et ne trouvant pas sa plante d'élection, il périra avant la révolution de l'année. Il y a donc, comme on le voit, une longue série d'expé- riences à faire sur ces misérables plantes. Les Urédinés , quand ils sont très nom- breux sur les végétaux ou employés isolé- ment, jouissent-ils de quelques propriétés médicamenteuses ou vénéneuses ? On ne trouve dans les auteurs qu'un petit nombre d'observations. J'hésite d'autant moins à les rappeler qu'elles peuvent éveiller l'atten- tion sur ce sujet. Imhoff ( Zeœ rnaydis Morb., p. 23 et seq.), désirant connaître l'action de VUslilago Maydis sur l'économie, en a pris, pendant quatorze jours, à peu près une drachme suspendue dans de l'eau de fon- taine, sans que sa santé ait éprouvé le plus petit dérangement. Il a recouvert également une plaie qu'il s'était faite accidentelle- ment à une des malléoles avec cette pous- sière; la surface n'a pas changé, et la dou- leur n'a été ni plus ni moins vive. Mon confrère Cordier a essayé sur lui-même aussi l'action de VUstilago segelum {Jour, gén. de méd. , tom. LXXXV1, pag. 98 ). II a pris le matin, dans un verre d'eau, 1 gros de spores , puis le lendemain 3 gros, et n'en a éprouvé aucune incommodité. Tessier rap- porte , dans son Traité des maladies des \ grains ( p. 326 ), qu'il a fait prendre à des I Poules des quantités assez considérables de Carie (TUlelia Caries), et que leur santé n'en a pas souffert; chez deux, cet habile expéri- mentateur a remarqué que les excréments qu'elles rendaient étaient noirs, comme ils devaient l'être, ajoute-t-il, à cause de la couleur du charbon. Ce fait , au contraire, paraît assez extraordinaire chez des Oiseaux qui ont un appareil digestif si completetune faculté digestive aussi puissante. On pour- rait tout au plus en inférer que les spores , du moins en partie, ont échappée la diges- tion. Jg ne connais guère que les Inseetes qui n'altèrent pas la couleur des substances dont ils se nourrissent. Notre célèbre agronome dit que les bat- teurs en grange , quand il y a beaucoup de carie et de charbon dans les récoltes , sont souvent enveloppés dans un nuage de poussière , que leur corps en est tout cou- vert , et qu'elle pénètre dans les yeux , les URE LUE 783 voies aériennes et digestives. La poussière qui provient du charbon ne les incommode pas, elle provoque une toux qui n'a rien d'opiniâtre ; mais celle de la Carie cause des démangeaisons aux yeux, de l'oppression et une diminution dans l'appétit. Ces symptô- mes , comme ou le voit, n'ont rien d'alar- mant; ils doivent se dissiper promptement. VUstilago hypodites paraît être une pro- duction , au contraire , très malfaisante. Cette espèce attaque le chaume des Grami- nées, et e*t très fréquente à Barbantane, ùans le département de Vaucluse. Elle désorganise en partie les chaumes du Ro- seau commun , et fournit une poussière noire très abondante; le vent la transporte, et les ouvriers qui récoltent ces plantes pour faire des haies la reçoivent sur toutes les parties du corps, en éprouvent de la cépha- lalgie, une tuméfaction de la tête et de la face accompagnée de formation de vésicules ; quand ils l'avalent, elle détermine des symptômesdegastro-entérite aiguë. Presque constamment on observe une irritation des parties génitales , avec satyriasis chez les hommes et nymphomanie chez les femmes. Cette irritation de la peau est suivie de des- quamation , et cède facilement aux bains lièdes, aux boissons délayantes ou aux fric- tions huileuses. On peut consulter sur cette singulière maladie la relation qu'en a don- née, en 1845, M. le docteur Michel dans la Revue scientifique (vol. X, p. 470). L'auteur croit que c'est une plante cryptogame ana- logue au Seigle ergoté qui altère ainsi les roseaux ; mais le peu de détails qu'il donne suffit pour caractériser VUstilago hypodites , pour ceux qui ont eu l'occasion de l'ob- server. Oo redoute généralement la Carie (Tille- tia Caries); mais jusqu'à ce jour rien ne justifie cette crainte : elle est nuisible seu- lement par les énormes ravages qu'elle fait dans tes Froments , par la mauvaise odeur et la couleur cendrée qu'elle donne au pain et surtout à la farine, quand elle y est mé- langée en trop grande quantité. Il ne parait pas que les fourrages qui portent des Urédinés soient nuisibles aux animaux qui s'en nourrissent. On peut bien penser qu'ils altèrent la qualité des plantes fourragères en empêchant leur parrait dé- veloppement et en favorisant leu/ dépéris- sement ; mais je crois que MM. À. Neuman et L. Marchand, dans un ouvrage publié en Hollande, et qui a pour titre : Sur les pro- priétés nuisibles que peuvent acquérir les fourrages pour différents animaux dômes- tiques par des productions cryptogamiques , ont prodigieusement exagéré ces propriétés malfaisantes , en leur attribuant les affec- tions charbonneuses qui emportent cer- taines années un grand nombre de bêtes dans quelques provinces de Hollande. Malheureusement T dans une question aussi épineuse, l'analyse chimique des Uré- dinés ne peut nous être d'aucune utilité : les recherches de Parmentier, Cornette et Tessier nous apprennent qu'ils contiennent de l'huile en assez grande quantité. VUsti- lago maydis ne paraît pas renfermer non plus de substance particulière nuisible ; on le voit par l'analyse qu'en a donnée Du- long dans le Journal de pharmacie (vol. XV). Cet Ustilago contiennes éléments suivants : Une Matière semblable à de la Fungine , et qui en forme la base ; une Matière semblable à VOsmazôme , soluble dans l'eau et l'al- cool ; une Matière azoléey soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool ; une Matière grasse; une Matière cireuse; des Acides; une Matière colorante brune; un Acide or- ganique libre, et des combinaisons de cet Acide avec la Potasse et la Magnésie ; du Phos~ phale, Muriate et Sulfate de Potasse; du Sous-Phosphate de Chaux ; du Sel ammo- niac et de VOxyde de Fer. On doit regretter que VUstilago hypodites n'ait pas encore fixé l'attention des chimistes; son action sur l'économie est trop remarquable pour qu'ils ne s'en occupent pas un jour. La rouille , le charbon et la carie cau- sent, comme je l'ai dit, de grands ravages; aussi les agriculteurs ont-ils cherché les moyens de les détruire. La première n'est peut-être pas aussi désastreuse que les au- tres, mais ses effets n'en sont pas moins très sensibles. On a conseillé de faucher les feuilles des Blés rouilles; mais on ne pour- rait le faire qu'en automne ou au commen- cement du printemps. De nouvelles feuilles repousseront. Cette opération me paraît inutile, parce qu'elles meurent naturelle- ment. La rouille que l'on doit le plus redou- ter, est celle qui se manifeste sur les feuilles caulinaires, les chaumes et les glumes, et il 784 UKE URE n'est pas donné à l'homme de l'atteindre. Quelques expériences semblent prouver qu'elle se développe plus fréquemment dans les terres trop fumées , et particulièrement dans les endroits où les Moutons ont parqué longtemps. Si cet excès d'engrais a vérita- blement une influence aussi fâcheuse qu'on le suppose, rien n'est plus facile que d'y remé- dier. Il sufût de changer plus fréquemment les parcs de place. La carie et le charbon ont particulière- ment fixé l'attention , et les mêmes moyens conviennent pour combattre l'une et l'autre. Mais il est peut-être plus difficile de garan- tir les céréales du charbon que de la carie , parce que les spores du premier sont répan- dues sur la terre longtemps avant que l'on fasse la récolte , et que ce qui reste est en- core disséminé dans l'air quand on bat ou quand on vanne les grains; tandis que celles de la carie sont mises en grange, et que les grains qui la recèlent ne sont pas tous ré- duits en poussière par le choc du fléau. Pour éviter leur reproduction, on a conseillé de faire subir une préparation aux grains avant de les confier à la terre. Pour cela, on les laisse séjourner pendant quelque temps dans une lessive de soude , de potasse , de cendres de bois neuf, dans une solution de sulfate de cuivre, d'acide arsénique. Le lait de chaux est celui qui a jusqu'à ce jour le mieux réussi, et généralement on lui donne la préférence. Mais auparavant il faut cri- bler les grains de semence , les passer au tarare une fois ou deux pour enlever toutes les petites graines étrangères qu'ils peuvent contenir. On doit encore les laver auparavant à l'eau courante dans des pa- niers ; on les agite , on les frotte jusqu'à ce qu'ils ne colorent plus l'eau, et on rejette avec la main les grains cariés qui surnagent en raison de leur légèreté. En Angleterre , on est dans l'usage d'ajouter au bain de chaux du sel marin. On prétend que cette addi- tion augmente à un très haut degré l'action destructive. Arthur Young dit que, dans une année où la carie ravagea les récoltes du Froment en Angleterre, on remarqua qu'il n'y en avait pas du tout dans des champs qui avaient été semés avec du grain sauvé d'un navire submergé dans la mer. Ce grain, ne pouvant être livré à la consommation . fut vendu pour semence aux cultivateurs , et réussit parfaitement bien. Je n'entrerai pas dans des détails sur l'action du sel dans cette circonstance, ni sur ses propriétés fer- tilisantes, je me contente d'énoncer un fait; l'expérience démontrera bientôt en France ce que l'agriculture doit attendre de cet auxiliaire. De quelle nature est l'action que la chaux exerce sur les spores de la ca- rie? On l'ignore complètement. Si le phéno- mène est vital, il est probable qu'il y a empoisonnement comme lorsqu'on se sert de l'arsenic ; le sulfate de cuivre doit agir de la même manière. Si au contraire il est chimique, ne peut-on pas supposer que l'al- cali, en saponifiant l'huile que contiennent les spores , agit sur leur organisation et dé- truit en elles la faculté végétative. M. Ma- thieu de Dombasle (Ann. agric. de Roville, 8elivr., p. 348) a essayé contre la carie un moyen qui lui a très bien réussi pour la destruction des Charançons et des autres Insectes qui dévorent les grains : c'est le gaz sulfureux; mais, comme il le dit lui-même, on doit le rejeter comme moyen préservatif de la carie, puisque pour obtenir une grande efficacité, il faut porter le soufrage à un de- gré qui altère sensiblement la faculté ger- minative du Froment. Tillet , Tessier et un grand nombre d'a- gronomes ont fait des expériences qui prou- vent l'efficacité du chaulage ; mais il n'en est pas de même de son application , car souvent on voit que son action préservatrice a été presque nulle. Dans ces cas, on dit ordinairement qu'il y aurait eu beaucoup plus de perte si on n'eût pas pris cette pré- caution. Il fautcroire cependant qu'il y a cer- taines années, certaines circonstances atmo- sphériques (et nous le voyons tous les ans pour un grand nombre d'espèces) qui favori- sent le développement de ces entophytes,et que nous ne saisissons pas. Au lieu de faire un essai une année d'en et déduire des consé- quences, il faudrait , je pense, expérimenter dix ans, vingt ans de suite dans le même endroit; tenir un compte exact de tous les états de l'atmosphère, et comparer les ré- sultats obtenus chaque année. De cette comparaison résulterait la connaissance des causes qui activent leur végétation ou qui s'y opposent. Si , malgré toutes les précau- tions que l'on prend, la carie et le charbon se manifestent abondamment certaines an- URE UKE 85 nées , il faut nécessairement supposer qu'il y a des causes que nous ne pouvons domi- ner , et alors les moyens que nous em- ployons ne sont que des demi-mesures. I ce qui fait que dans beaucoup de cam- p.ignes on néglige le chaulage, parce qu'on ne croit pas à son efficacité réelle. Jusqu'à ce jour, on ignore complètement quelle peut être l'utilité de ces Champi- gnons ; on ne s'est occupé d'eux qu'en raison dH dégâts qu'ils occasionnent. 11 paraît que les Insectes mène n'y font pas attention; je ne connais qu'une espèce de larve qui les recherche pendant leur vie; je ne sais à quel genre elle appartient ; on la rencontre prin- cipalement sur les Urédinés à spores jaunes. Girod-Chantrans l'a trouvée sur le Lecy- thea epitea ; la figure qu'il en donne est assez exacte pour que les entomologistes puissent la reconnaître. La famille des Urédinés, telle que les au- teurs la reconnaissent, est assez nombreuse en genres ; la nature , le nombre et la posi- tion respective des organes qui les distin- guent ne permettent guère d'en eiposer les •aractères d'une manière succincte et claire. nie comprend des Champignons parasites i'un volume variable , ordinairement très petits et réunis en grand nombre, qui se dé- veloppent sous l'épidémie ou dans les tissus les plantes, et se montrent au dehors après la déchirure de celui ci ou la désorganisa- tion des autres. Les spores, rondes ou ovales, transparentes ou opaques, semblables à de la poussière, diversement colorées, isolées, réunies en gâteau , ou articulées bout à bout comme les grainsd'un collier, naissent immédiatement d'un clinode charnu ou fi- lamenteux, nu ou contenu dans un concep- tacle ; elles sont nues ou renfermées dans ;i première appartient aux Clinosporés en- I jelines, et les trois autres aux Clinosporés eitoclines. Dans ce qui suit , je ne m'occuperai ni des -Fcidiés, ni des Phragmidiés, et je réunirai les deux autres sous le nom d'Urédinés, :ornme je l'ai fait dans les Annales ries Jciencet naturelles (3e série, vol. VIII, T. XII. p. 3G9). La- partie basilaire, celle qui se développe immédiatement après le mycé- lium , peut être appelée indifféremment cli- node ou réceptacle, en raison des fondions qu'elle remplit. Je laisserai ce dernier nom aux filaments capillaires qui portent média- tement ou immédiatement les spores, parce qu'on ne les dislingue pas du mycélium, s'il en existe un. 1 . Clinode charnu, sous-épidermique , persis- tant; SPORES PULVÉRULENTES, ENTRAÎNANT LE PLUS SOUVENT LES SPORANGES AVEC ELLES. A. Clinode sans cystides. Uredo. Clinode composé de petites cel- lules irrégulières formant une sorte de pla- teau lenticulaire, dont la surface est couverte de plusieurs assises de cellules renfermant chacune une spore; spores simples toujours dépourvues d'appendices. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Empetri, Pers.; U. Evonymi,Mâtt.; U* Fumariœ, Rabenh.; U. Potentillarum, DC. {partirn); U. Hhododendri, DC; U. Saxifra- ges, DC; U. Erigonis, Req.; U. Polypodii, DC; U. puslulata, Pers.;var. Epilobiorum, Facciniorum. U.confluens , Pers.; |3. Mer- curialis. y. Alliorum, DC; U. inlerstitialis, Schlect. 6. Spores fauves, brunes ou noires. Uredo Stalices , Dsmz.; U. Hydrocolyles, Mntg. ; U. Circeœ, A. S.; U. Cynapii, DC; U.Gentianœ, DC (parlim); U. Rumicum, DC. (partim); U. Fabœ , DC. ; var. y. Lupini albi. Trichobasis. Clinode composé de petites cellules irrégulières , formant un coussin dont une des faces est recouverte de stérig- mates ou petits pédicellés persistants, portant chacun à leur extrémité une spore. Spores nues ? caduques. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Rubigovcra,DC; U. linearis, Pers.; U. Glumarum, Dsmz.; U. Symphyli , DC; U. Ari, Dsmz.; U. Ribesii, Rabenh. b. Spores fauves , brunes ou noires. Uredo Ctchoracearum, DC; U.Calthœ, Du- by.; U.Labiatarum, DC; U. Lychnidearum, Dsmz.; U.^aduformis, Pers.; U.Betœ,Vers.; U. Fabœ, Pers.; U. Galii, Duby.; U. Oxaêi- dis, Lév.; U. suaveolens, Pers.; U.cyclosto- mo, Lév., U. microsorus, Kze. UaoBVCEsLk. Clinode composé d'un tissu 90 786 URE URË à cellules petites, irrégulières , à peine dis- tinctes, formant un coussinet de la surrace duquel naissent des sporanges uniloculaires, munis d'un pédicelle plus ou moins long et persistant. Spores simples, ne se dépouillant jamais du sporange, et pour cela paraissant pédicellées. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Ulmariœ, Grev.; U.Alliorwm, DC; (partim). U. Cestri, Mntg.; U. Prostii, Duby. b. Spores fauves, bruues ou noires. Uredo appendiculata, Pers.; U. apicuîata, Strauss.; U. Limonii, Duby.; U. Ficariœ, A. S.; U. Muscari, Duby; U. Primulœ, DC; U. Phyteumarum, DC. ; U. sparsa, Schm. Kze. ; U. Behenis, DC; U. Cacaliœ,DC; U. ambi- gua , DC. ; U. Iridis, Dsmz.; U. Erythro- nii, DC; U. Hedisari obscuri, DC ; U. Ixiœ, Lév.; U. intrusa , Grev.; U. Decaisneana, Lév. {Pileolaria Terebenthi , Gast. ) U. scutel- lata, Pers.; U. {cœoma) Spermacoces Lk.; U. Arachidis, Kze.; U. Anodœ, Lév. Ce genrecomprend les espèces que De Can - dolle a décrites dans le second volume delà Flore française , sous le nom de Puccinies à une seule loge, et L. Marchand sous celui de Puccinioles, dans l'énumération des plantes cryptogames du grand -duché de Luxem- bourg. J'y réunis également le Pileolaria Terebinthi, parce que aucune espèce, selon moi, ne présente les caractères du genre d'une manière plus marquée. Plusieurs des espèces que je viens d'énoncer devront un jour être réunies pour n'en former qu'une seule; M. le professeur Link Ta déjà démon- tré. Coleosporium. Clinode aplati , circonscrit, composé de cellules petites, irrégulières, re- couvert de sporanges allongés, multiloculai- res. Loges monospores articulées bout à bout, se séparant à chaque article. Spores nues, mais le plus souvent entraînant avec elles la portion du sporange qui leur appartenait. Uredo Tussilaginis,Pers.;U.pinguis, DC; U, PetasitiSy DC; U. Campanules, Pers.; U. Sonchi arvensis, Pus.; U. fulva, Schum.; t/. JremeMosa,Strauss.; U. Pulsatillœ, Steud.; U.Rhinanthacearum ,DC; U. Po(er«,Spreng. {partim) ; U. Kleiniœ, Mntg. ? Ce genre est un des plus curieux et des mieux caractérisés. Dans le jeune âge , les sporanges sont très visibles ; mais quand ils se divisent, se réduisent en poussière, leur organisation estconfuse, et l'on peut prendre quelques espèces pour des Uredo. J'ai commis moi-même cette faute. Quand les individus sont jeunes et qu'on les dessèche , on les re- connaît au premier coup d'oeil, parce qu'ils forment une croûte solide, et que leur sur- face n'est pas pulvérulente. B. Clinode entouré de cystides. Lecytbea. Clinode composé de cellules très petites, irrégulières, formant un coussi- net entouré de cystides; spores simples, conservant quelquefois leurs pédicelles. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Ruborum, DC. ; U. Rosœ, Pers. ; U. Populina, Pers.; U. Poterii {partim), Spreng., U. Euphorbiœ , Rebent. ; U. epi~ ela, Kze. b. Spores fauves ou brunes. Uredo Phragmitis, Schum.; U. Pruni spi- nosœ, DC. Puysonema. Clinode composé de petites cellules irrégulières , formant un coussi- net, dont la surface est couverte d'une as- sise de cellules qui renferment chacune une spore. Cystides marginales et éparses ; spo- res simples, sessiles, emportant le plus sou- vent avec elles la cellule dans laquelle elles, se sont développées. Uredo Ricini, Bivon.; U. gyr osa, Rebent.; U. Potentillarum, DC. {partim) ; U. Berberi- dis, Lév. Sous le rapport de la formation des spo- res, les Physonema ressemblent aux Uredo, et n'en diffèrent que par la présence des cystides. Podosporium. Clinode composé de très petites cellules irrégulières, représentant un coussinet charnu, entouré de cystides et re- couvert de cellules cylindriques, allongées, qui supportent les spores articulées bout à bout; spores simples, caduques. Uredo Caprœarum, DC. {partim); U. Lini, DC ; U. Mcidioides, DC. Les caractères de ces trois genres sont très difficiles à constater et, si je ne les eusse pas vérifiés un grand nombre de fois, je n'aurais admis que le Lecythea, en raison de la pré- sence constante des cystides. C'est probable- ment le parti que prendront les botanistes pour éviter les pertes de temps et simplifier les difficultés. UKE URE 787 2. RÉCEPTACLE FILAMENTEUX, SUS, SOUS-ÉPIDER- MIQUE OD INTRATISSULAIRE, DÉSORGANISANT LE PLUS SOUVENT LES ORGANES DANS LESQUELS IL SE DÉVELOPPE ; SPORES PULVÉRULENTES , ISO- LÉES OU CONGLOMÉRÉES. a. Spores nues. Ctstopus. Réceptacle sous épidermique, composé de filaments rameux, terminés par une vésicule allongée, tubuleuse, qui sup- porte des spores arrondies ou cubiques, ar- ticulées bout à bout et caduques. Uredo candida, Pers. ; U. cubica, Mart. ; V. Amaranti, Schweinz, etc. Ce genre, par la nature filamenteuse de son réceptacle, se rapproche des Ustilaginés dont j'avais cru faire une famille à part; il en diffère seulement par la couleur qui est diamétralement opposée, et parce qu'il ne désorganise pas les tissus dans lesquels il se développe. J'ai dit, dans les Annales des sciences naturelles (t. VIII, p. 371), que le genre Cylindrosporium avait été établi par Gréville sur les vésicules cylindriques du Cystopus privées de spores. Mon honorable ami, M. Berkeley , qui a parfaitement constaté les caractères du genre Cystopus, ne partage pas entièrement mon opinion sur le Cylin- drosporium ; il pense qu'elle mérite confir- mation, parce que personne D'à étudié un individu autentbique. Je me fais un devoir d'avouer que je n'en ai jamais eu à ma dis- position, et que ceux qui m'ont servi ont été recueillis dans les environs de Paris. Polycystis. Réceptacle filamenteux sous- épidermique, quelquefois intra-tissulaire, rameux, terminé par un sporange mono- sperme, composé de plusieurs vésicules réu- nies en réseau; Spores simples, se réduisant en poussière , ne se dépouillant jamais de leur sporange, et quelquefois pourvues d'un pédicelle. Uredo pompholy godes, Schlecht. Tilletia,Tu1. Réceptacle filamenteux, in- tra-tissulaire, rameux, à ramifications termi- nées par une spore unique; Spores nues, sphériques , réticulées, souvent pourvues d'un court pédicelle. Uredo Caries, DC. ; U. destrucns , Duby. Mycrobotryum. Réceptacle sus-épidermique ou intra-tissulaire, rameux, ramifications terminées par un renflement charnu, cellu- leux sur lequel sont implantées les spores. Spores simples et nues, se désagrégeant en poussière. Ustilago antherarum, Lév. ; Ust. recepta- culorum,Lé\.; Ust. Monlagnci, Tul.; Ust. Rudolphii, Tul. Ustilago. Réceptacle composé de cellules très petites, irrégulières, recouvert de toutes parts de plusieurs couches de cellules mono- spores (sporanges) qui se réduisent en pous- sière. Spores nues, simples. Ustilago segelum, Pers. ; Ust. urceolorum, Lév.; Ust. longissima,Lé\.; Ust. olivacea, Lév.; Ust. Phœnicis, Corda; Ust. Scleriœ, Tul.; Ust. hypodites, Tul.; Ust. Vaillantii, Tul.; Ust. Maydis, Lév.? Thecaphora, Fingh. Réceptacle composé de filaments rameux; ramifications termi- nées par un sporange vésiculeux, simple, fugace ou persistant, renfermant les spores. Spores simples, ovales ou anguleuses, ag- glutinées ensemble. Thecapora hyalina, Fingh. ; Thec. defor- mans, Dr. et Miitg.; Thec. aterrima, Tul.; Thec. Delastrina , Tul. ; Uredo melano- gramma, DC. (partim); Tuburcinia Oro- banches, F. 3. Urédinés douteux. Melampsora, Cast. Spores ou sporanges sub-épidermiques, cylindriques, parallèles, arrondis aux deux extrémités, ou accompa- gnés à Tune d'elles d'utricules arrondis , formant par leur réunion un coussin com- pact persistant. Melampsora Euphorbiœ, Cast. ; Mel. Pe- trucciana , Cast.; Sclerotium Populinum , Pers.; Sel. Salicinum,DC; Sel. herbarum, F., var. Liniy Epilobii ; Eclostroma Iri- dis, F. J'ai trouvé sur le Juncus effusus , le Me- nyanthes trifoliata et sur plusieurs plantes, des productions semblables. QuoiqueM. Cas- tagne m'ait écrit qu'il avait vu manifeste- ment des spores dans les petits tubes qui les composent, je persiste à croire, après en avoir fait l'examen avec soin, que ces tubes ne sont qu'une altération des cellules verti- cales sous-jacentes à l'épiderme. Les corps qu'ils renferment, ou les prétendues spores, n'ont pas de forme déterminée, leur volume est inégal et leur présence inconstante. Le professeur Fries ( Syst . orb. veg. , 788 VRiL URE pag. 195 et 158) a proposé de désigner ces pseudo-mycètes par le nom de Phyllœdium. Mais les caractères qu'il assigne à ce genre gont si éloignés de la vérité que j'ai dû con- server celui de M. Castagne, dont la des- îription est très exacte , et rendue plus fa- rile à saisir par une planche lithographiée. SpiLOCiEA , F. Spores? simples de forme et de volume variables , accumulées sous l'épiderme. Spilocœa Scirpi, F.; Spil. Mali, F. La première de ces espèces me paraît une Puccinie avortée, la seconde pourrait bien être une dégénérescence du tissu utriculaire des Pommes. Uredinaria, Chev. Réceptacle formé par l'épiderme, bulbeux, oblong , linéaire, pul- vérulent à l'intérieur , se déchirant irrégu- lièrement; Spores très petites inégales entre elles. Lycoperdon Mali, Weig.; Hysterium tu- berculosum, Schum.; Uredo Alnea , Pers.; Uredinaria rufa, Chev. Rien n'est plus commun sur l'écorce de l'Aulne que ce prétendu Champignon II forme des tumeurs dont le volume varie, et qui sont remplies de cellules corticales ma- lades et désagrégées en partie. On en trouve de semblables sur les Pommiers, les Ceri- siers. Le professeur Fries (Syst. orb. veg., p. 199 et 200) en a fait les genres Phlœco- nis et Nosophlœa. Protomyces, Ung. Spores ? simples, situées dans le tissu propre des plantes , ne se ré- duisant pas en poussière. Protomyces Galii, Ung.; Prot. macrospo- rus, Ung.; Prot. Paridis, Ung. Obs. M. Klotzscli (Linn., 1832, p. 202, tal. ix, fig. A) a décrit une plante singu- lière dont je me fais difficilement une idée : c'est le Tcslïcvklaria Cyperi. L'extrémité des rameaux présente des tumeurs du volume d'une Fraise à peu près; elles sont formées par un péridiurn sessile , papyracé, clos de toute part et qui se déchire irrégulièrement ; son intérieur est composé de sporanges très petits, qui renferment eux-mêmes des fila- ments et des spores globuleuses. J'ai passé sous silence le Sporisorium Sorghi , dont ou trouve la description dans Link {Spec. pl.t vol. VI, pars 2 , pag. 86). Cette plante se développe dans les ovaires du Sorgho en Egypte ; ses spores sont ibé- riques, noires, accompagnées de filaments, et d'autres spores d'un volume plus consi- dérable. Cette plante , d'après la descrip- tion , me parait être voisine des Tilletia. C'est à ce genre que MM. ïulasne ont cap- porté une espèce de Carie qui vit sur la même plante, et qui paraît assez commune en Abyssinie. Je ne dis rien non plus rfu genre Sepedoninm. Il n'appartient pas âiu Urédinés ; c'est bien manifestement un Champignon trichosporé II y a quelques espèces de ces Champignons qui ne sont pas encore connues. Vaillant en signale sur la Berce, le Phellandrium , Aymen sur le Spondylium vulgare et le Slatice. Enfin MM. Tulasne ont placé , mais avec doute , YUredo Scleriœ parmi les Ustilago; il ; appartient véritablement. Il a beaucoup d'analogie avec Y Ustilago Hypodites ; raass YUredo Cissi, DC, qu'ils ont placé, avec doute, parmi les Ustilago , doit en être sé- paré. C'est le Puccinia incarcerata que j'ai décrit {Ann. se. nat., 2e série, t. II, p. 69). Les Urédinés ne déparent pas seulement ; il y en a quelques uns qui sont essentielle- ment nuisibles. Je vais en donner la des- cription. La Rouille {Uredo Rubigo vera DC.) se montre sur les feuilles, particulièrement la face inférieure, leurs gaines, les chaumes, les glumes et quelquefois les grains de presque toutes les Graminées. Elle forme d'abord sur les feuilles des points d'un blanc jaunâtre; si l'on regarde de près, on voit que ces points sont ovales, allongés , légè- rement saillants, tantôt épars, tantôt très rapprochés ; l'épiderme se fend longiludi- nalement et il sort une poussière de cou- leur jaune-orangé qui s'attache aux doigts. Quand elle est en petite quantité, on ne s'aperçoit pas de ses effets; quand, au contraire, elle est très abondante, les feuilles pâlissent, deviennent jaunes, se fa- nent, souvent même il arrive que les chau- mes qui naissent sont maigres, les épis pe- tits, peu fournis en fleurs; si elle s'est pro- pagée aux glumes, elle en amène souvent ia stérilité. Il n'y a pas de remède. On a seu- lement conseillé de faucher les champs dans l'espoir de voir une nouvelle végétation qui en serait exempte. Tout le monde dit que la Rouille en vieillissant devient noire. C'est une erreur; elle reste toujours jaune, et la LUE URE 789 couleur noire que l'on voit sur les feuilles, les chaumes, etc., est produite par le Puc- cinia graminis et quelquefois le Solcnodonla graminis qui se sont développes en même temps ou immédiatement après. Quand on l'étudié sérieusement, on voit que l'on a réuni deux plantes du même genre sous le même nom. M. L. Vilmorin, qui s'est beau- coup occupé de ce sujet, en a fait la remarque. Une espèce a les spores ovales très grosses , l'autre les a rondes et plus petites; c'est celle dernière, qui est la plus commune, que M. Vilmorin et moi regardons comme la véritable Rouille; c'est elle aussi qui existe sous ce nom, dans Y Herbier de De Candolle. L'une et l'autre appartiennent au genre Trichobasis; elles ont la même couleur et ne se distinguent qu'à l'aide du micros- cope. Sous le point de vue agronomique, on peut donc regarder cette distinction comme peu importante; elle l'est d'autant moins qu'on trouve quelquefois les deux espèces sur la même feiriHe. Le Charbon (Ustilago c^getum) se déve- loppe sur presque toutes les Graminées; on ne le voit jamais sur les feuilles ou les chaumes; mais il attaque les pédicelles des épillets, les glumes et les grains. Le Froment, l'Orge, 1 Avoine en sont particulièrement affectés. Les épis sont encore profondément enfermés dans les feuilles qu'ils en sont déjà affectés. Les plantes malades sont plus petites, leur vert moins vif. Quand les épis sont sortis, les grains sont noirs, rapprochés; quelques jours après, par l'agitation du vent, ils se réduisent en une poussière noire et il ne reste plus que le squelette de l'épi, en- tore horriblement déûguré. Une autre espèce de Charbon (Ustilago Maydis) se développe sur toutes les parties de la plante; sur la tige, elle détermine des tumeurs qui, après s'être ramollies, tombent en poussière et laissent des ulcères sanieux à leur place. Lorsque l'épi est envahi, il n'est pas rare de le trouver entièrement stérile. On ne peut confondre le Charbon avec aucune maladie des grains, parce qu'il se dissipe en pou ssière au moindre contact. Les spores, vues au mi- croscope , sont extrêmement petites, très lisses, d'un noir fuligineux et dépourvues de toute espèce d'appendice. La Carie ( TUletia caries ) diffère de la Rouille et du Charbon, parce qu'elle «'affecte jamais que l'ovaire des Graminées. On a cru pendant longtemps qu'elle n'attaquait que le froment, mais elle est beaucoup plus répan- due ; on l'a trouvée sur YAgrostis vulgaris, Spica-Venli, pumila , sur le Lolium temulen- lum, Aira cœspitosa , Sorghum vuJgare , Dromus secalinus , Poa pratcnsis. M.Durieu en a rapporté d'Algérie sur YHordeum mu- rinum. Les plantes atteintes par la Carie sont quelquefois pâles , maigres , comme celles dont l'épi est charbonné; généralement ce- pendant ces caractères sont insufûsants , on les reconnaît plus facilement au racourcis- sement des épis et aux glumes qui sont plus rapprochées que dans les épillets sains. Tous les grains d'un même épi ne sont pas toujours tous malades , c'est même le cas le plus rare. Ils sont d'abord plus gros, puis plus petits, ridés, marqués de deux , trois sillons , et d'une couleur brune. Quand on les brise, on les trouve remplis d'une matière noire, fétide, qui rappelle l'odeur de la marée. Pendant longtemps on n'a distingué la Carie du Charbon que par ce seul caractère. Si l'on soumet les spores sous le microscope, on voit qu'elles sont sphériques et marquées d'un réseau très régulier, comme celui que l'on observe sur les yeux des Insectes , et assez souvent munies d'un pédicelle très court. Les épis cariés et ceux qui portent du blé rachitique, se présentent à peu près sous le même as- pect ; dans les uns et dans les autres il n'y a que le grain malade. On distingue facile- ment les grains rachitiques de ceux du Charbon à leur enveloppe qui est dure, épaisse, et à la substance blanche, nacrée, qu'ils renferment à l'intérieur. On pourrai; encore confondre des grains cariés avec de? ovaires ergotes et avortés, mais la méprise n'est que momentanée , parce que ces der- niers sont solides et ne se réduisent jamais en poussière. Enfin , Tillet , Duhamel et Ay- men disent avoir vu des grains dont une partie était saine et l'autre cariée. Je n'ai jamais rien yu de semblable, je crains bien qu'il n'y ait erreur d'observation comme pour ceux qui sont moitié sains et moitié ergotes. J'ai exposé plus haut comment on peut parvenir à préserver les récoltes de cette maladie ; la chaux et le sulfate de cuivre sont les moyens les plus certains ; mais on 790 URE XJRG ne peut en faire usage quand les grains sont destinés à la consommation. Avant donc de les envoyer au moulin on les passe au crible, au tarare ; comme ceux qui sont malades diffèrent peu des autres, il en reste tou- jours suf6samment pour altérer la farine. Pour les séparer , il faut les mettre dans l'eau, les laver; les grains qui sont ca- riés surnagent à la surface , on les retire et quand il n'en reste plus, on fait sécher au four ou au soleil ceux qui ont précipité au fond de l'eau. La farine en est générale- ment plus difficile à obtenir que de ceux qui n'ont pas été mouillés. Elle n'estpas aussi belle, n'absorbe pas autant d'eau dans le pétrissage , mais le pain, quoique moins beau, n'a rien perdu de ses propriétés ali- mentaires. On peut cependant assurer que le blé ainsi préparé, malgré toutes les pré- cautions que l'on a prises, éprouve une perte sensible. J'ai vu en Corse, où la Carie est très commune, desfamillesentières occupées à nettoyer leur grain avant de le confier au meunier; chacun en prend une petite quantité d'une main, et enlève de l'autre celui qui est malade. Ce choix se fait avec une rapidité étonnante, et quand le grain a été ainsi manipulé, il est dificile d'en trou- ver qui ait échappé à leur patience et à leur habileté. (Léveillé.) UREDO. bot. cr. — Pline se sert de ce mot pour désigner la brûlure des plantes. Persoon l'a conservé, et, sous ce nom, il a décrit un nombre considérable de petits Champignons parasites dont les spores n'ont qu'une seule loge. Le nombre des espèces qui composent ce genre m'ayant présenté des caractères assez remarquables , j'ai cru devoir le diviser en plusieurs autres. — Voy. URÉDINÉS. (LÉV.) UREE. zool. — Voy. l'article sécrétion, t. XI, p. 522. (E.Ba.) *URELLIA (oùpàc, queue), ins.— M. Ro- bineau-Desvoidy [Myodaires, 1830) a fondé, sous cette dénomination, un genre de Dip- tères, delà famille des Athéricères, tribu des Muscides. On n'a décrit que deux espèces de ce genre: les U. calcitrapœ Rob.-Desv., et U. Parisiensis Rob.-Desv., qui se trouvent aux environs de Paris. (E. D.) URENE. Urena. bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Malvées, formé par Linné (Gênera plantarum, n° 844) et qui se compose d'arbrisseaux indigènes de toutes les parties de la zone intertropi- cale, surtout de l'Asie; à feuilles générale- ment lobées, portant en dessous, sur leur nervure médiane, une glande sessile ; à fleurs axillaires, solitaires, rapprochées su- périeurement en grappe, jaunes ou rosées, pourvues d'un involucelle quinquéfide et d'un tube staminal court, tronqué et nu au sommet. On en connaît aujourd'hui environ trente espèces parmi lesquelles nous citerons VUrena lobata L., espèce du Brésil , où , d'après M. Auguste Saint-Hilaire, elle est usitée comme émolliente, surtout comme expectorante dans les rhumes et les catar- rhes, et VUrena sinuata L., également du Brésil, qui fournit des fibres textiles. (D G.) *URERA. bot. ph. — M. Gaudichaud a proposé, sous ce nom (Botanique de l'Uranie, p. 496), un genre distinct et séparé pour un certain nombre d'Orties, à feuilles alternes, à stigmate en pinceau, et dont le fruit comprimé, lisse, est enveloppé par les folio- les internes du périanthe devenues charnues. Ce genre n'est pas adopté par M. Endlicher qui n'en fait qu'une section des Orties , et cette manière de voir a été suivie dans ce ouvrage. Voy. ortie. (D. G.) URETÈRES, zool. — Voy. l'art, mammi- fères, t. VII, p. 715; et l'art, sécrétion, t. XI, p. 489 et suiv. (E.Ba.) URÈTRE, zool. — Voy. l'art, mammi- fères, t. VII, p. 710 et 715; et l'art, sé- crétion , t. XI, p. 491. (E.Ba.) *URGINÉE. Urginea. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Asphodélées, formé par Steinheil (Annales des sciences naturelles, 1834, vol. I, p. 321) avec des espèces détachées du grand genre Scille. Ces plantes croissent en Europe et dans les parties de l'Afrique qui longent la Méditerranée. De leur bulbe s'élève une hampe terminée par une grappe de fleurs, dont chacune est accompagnée de deux bractées. Les principaux caractères qui dis- tinguent les Urginées d'avec les Scilles con- sistent dans leurs graines très nombreuses, comprimées, à test spongieux, noir, un peu lâche. On connaît aujourd'hui cinq espèces de ce genre et, parmi elles, il en est une qui mérite de fixer l'attention sous divers rapports: c'est I'TJrginke Scille, Urginea Scilla Steinh. (Scilla maritima Linné), qui URI URO TOI croit sur le littoral des mers, dans nos dé- partements occidentaux, dans l'Europe mé- ridionale, dans l'Afrique méditerranéenne, en Syrie, etc. Son bulbe est très volumineux, rougeatre ou blanchâtre, dans une variété ; ses feuilles sont longues, larges, canalicu- lées ; sa hampe nue s'élève de 6 à 8 décimè- tres ou même davantage, et se termine par une grappe de fleurs blanches, qui s'allonge beaucoup. Cette espèce est cultivée comme espèce d'ornement et se multiplie par cayeux et par graines; mais elle est surtout intéres- sante comme espèce médicinale. A ce titre, c'est l'une des plaintes les plus précieuses parmi celles de notre Flore. On ne fait usage que de son bulbe dont les tuniques dessé- chées sont désignées, dans les pharmacies, sous le nom de Squames de Scille ou Squille. Deux propriétés distinguent ce médicament. Il agit comme un excellent diurétique et, en second lieu, comme un expectorant d'un effet sûr. Mais son administration doit être entourée de précautions, car, à forte dose, il devient dangereux. C'est ordinairement en poudre qu'on le donne, en le faisant entrer dans la composition de pilules et de bols. Mais il entre aussi dans plusieurs autres préparations pharmaceutiques très usitées. La plus grande partie de la Scille qu'on em- ploie en Europe est tirée des contrées les plus méridionales de l'Europe et de l'Orient. On en distingue généralement deux variétés : l'unerouge, qu'on nomme, danslecommerce, Scille d'Espagne ou d'Italie, Scille mâle; l'autre, blanche, connue sous les noms de Scille d'Italie, Scille femelle. Toute la prépa- ration qu'on fait subir aux tuniques des bul- bes de l'Urginée, avant de les livrer au com- merce, consiste à les détacher et à les dessé- cher le plus vite possible. Vogel a découvert dans les bulbesde l'Urginée un principe parti- culier dans lequel paraît résider principale- ment &oaa activité et qu'il a nommé Scityiline; mais , d'après les analyses plus récentes de Tilloy, celte Scillitine de Vogel serait un mélangede la vraie Scillitine, substanceâcre, extrêmement amère, avec de la gomme et du sucre incristallisable. (D. G.) URIA (nom mylhol.). ois. — Nom géné- rique latin des Guillemots dans Brisson. *LRICHTIIYS (o^pâ, queue; t'x^ç, pois- son), poiss. — Genre de Labroïdes, indiqué par M. Swainson [Classif., 1839). (E. Ba.) URIXATOR Lacép. ois. — Synonyme de Colymbus Linn. URI\ YTORES. ois. — Nom latin donné par Vieillot à sa famille des Plongeurs. UKIXE. zool. — J'oy. l'art, sécrétion, t. XI, p. 487 et suiv. (E. Ba.) "URINÉES. Ur'mœ. ois. — Sous-famille admise par G.-R. Gray dans la famille des Colymbinées. (Z. G.) * URIPIIAÉTOX (oûooc, queue; yaiïo>\> , brillant), poiss. — Genre de Percoïdes, indi- qué par M. Swainson (CL, 1839). (E. Ba.) URXE ÉPIXEUSE. moll. — Nom vul- gaire du Turbinclla capitellumLnmk. (Vo- lutella capilellum L.). (E. Ba.) *UROBRACHYS. rkpt.— Genre de Ser- pents du groupe des Boas. (P. G.) *UROBRAXCUES. Urobranchia (ovpl: , queue; Spxyxicx., branchies), moll. — Latreilîe comprenait, sous cette dénomination, des Gastéropodes divers, chez lesquels l'organe respiratoire est placé postérieurement : Fi- rola, Carinaria, Doris, etc. (E. Ba.) *UROCALYMMA ( oiP« , queue; x«- Avktûj , ouvrir), ins. — Westwood ( Ar- cana Eut. 4, pi. 15, f. 15) a rapporté ce genre comme synonyme au genre Coptomma New.; et l'espèce qui a servi de type au premier de ces auteurs est VU. longimana West. New. Elle est propre aux îles Philip- pines. (C.) * UROCEXTRE. Urocentrum ( oûpà , queue; x/yTpov, aiguillon), infus. — Ce genre fut établi par M. Nitzsch avec une des es- pèces du genre Çercaria de Mûller (Ccrcaria turba). M. Bory de Saint-Vincent fit, de cette même espèce, son genre Turbinelle , qu'il plaça , dans sa famille des Cercariées, avec les Zoospermes et autres genres formes aux dépens des Cercaires de Millier. M. Eh- renberg inscrivit d'abord ce genre dans sa famille des Monadiens, et le rangea depuis avec les Vorticelles, ayant d'ailleurs obsenô la division transverse indiquée par Millier, sans avoir pu trouver les deux points noirs que Millier suppose être des yeux. Bien que n'ayant jamais rien rencontré qui ressemblai t à cet animal, excepté son Ervilie, M. Dujardi.i le place , avec doute, à la fin de sa famille des Urcéolariens , dans laquelle il se distin- guerait par l'existence d'une queue. (E. Ba.) *UROCEXTROX. rept.- Genre d'Igui- l niens. (P. G.) 92 URO IJRO *UROCÉRIDES. Uroceridœ. ins. — Sy- nonyme de Siricides, Siricidœ. (Bl.) UROCERUS. ins. — Synonyme de Sirex, employé par Geoffroy (Histoire des Insectes des environs de Paris). <&L. ) *UROCkILÈNE. Urochlœna (oùPà,queue; xXarva, tunique, tégument), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Festucacées, formé par M. Nées d'Esen- beck (Gramin. Capens., p. 437) pour une petite graminée, indigène du cap de Bonne- Espérance; dont les épillets multiflores for- ment, par leur groupement, un épi ovale, terminal. Ce nom générique vient de ce que les glumes et glumelles de cette plante se prolongent en une queue sélacée, flexueuse. (D. G.) UROCHLOA. Urochloa (oùpà , queue ; X^o'a, gramen ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Panicées , formé par Palisot de Beauvois ( Agrostogr., pag. 52 , tab. 11 , fig. 1 ) pour des plantes des régions tropicales, à épillets biflorés, dis- posés en épis géminés, digités, ou en grap- pes , et dont la fleur inférieure est stérile. Ce genre est très voisin des Panicum, Oplis- menus et Setaria, surtout de ce dernier. M. Kunth [Enumer.y vol. I, pag. 73) en dé- crit sept espèces, parmi lesquelles le type du genre est V Urochloa panicoides Palis. (D. G.) UROCHS ou UROX. mam.— Même valeur qu'Aurochs. (E. Ba.) *UJtOCOPRUS. ins.— Motchoulsky (Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou , Ins. dû Caucase , p. 5), avait décrit ce genre de Co- léoptères pentamères et de la tribu des Cla» vicornes sous le nom de Hypocoprus, qui a été rectifié en celui indiqué ci-dessus. Le type, VU. latridioides Mot., est indigène du Caucase. (G.) * UROCOPTIS (ovpoc, queue ; xfera , je coupe), moll. — Genre indiqué par M. Beck, Bt rapporté au groupe des Hélices {lad. Moll. Mus. Pr.y 1837). (E. Ba.) UROCROTALON. rept. — Genre d'Ophi- diens venimeux. (P. G.) *UROCTÉE. Uroctea (ovpSc,queue; x-reiç, peigne), arachn. — Synonyme de Clotho. Voy. ce nom. (H. L.) URODON (oùpà, queue; SSovç, dent). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Anthribides, créé par Schcenherr (Gênera et sp. Curculion., syn., 1. 1, p. 113) qui y rapporte 9 espèces : 4 sont originaires d'Europe , et 5 de l'Afrique australe. Le type , VU. rufipes Fr. Schr. , se trouve fré- quemment aux environs de Paris sur les fleurs des Reseda lutea et luleola. (C.) *UROGALLUS (urus, taureau sauvage ; gallusy coq) Briss., Scop. ois. — Synonyme de Tetrao Lin. *UROGLÈNE. Uroglena (oùpà , queue; yKvv> , petit œil), infus. — Genre établi par M. Ehrenberg pour des Infusoires agrégés dans une enveloppe gélatineuse commune, et distingués des espèces voisines par la présence d'un prolongement caudiforme qui les retient adhérents au centre de la masse commune. Cette caractéristique convient aussi au genre Synura du même auteur ; mais l'existence d'un point oculiforme à tous les Uroglena les distingue des Synura. Une seule espèce, Uroglena volvox Ehr., compose ce genre, que M. Dujardin place dans sa famille des Volvociens. (E. Ba.) * UROGYMNUS ( oipà , queue ; yupVoç , nu), poiss. — Synonyme de Gymnura, genre du groupe des Raies ( Mûll. und Henle , in Wiegm. Arch., 1 , 1837). (E. Ba.) *UR0LEPÏS (ovpSt, queue ; Wç, écaille). ins. — Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Ptéromalites, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par M. Walker (Entom. Magaz. ) sur une seule espèce , le Ur. ma- ritimus Walk. (Bl.) *UROLEPTE. Uroleptus (oùpSc, queue; Xetttoç, ténu), infos. — Ce genre d'Infusoi- res fut créé par M. Ehrenberg, rangé par lui dans sa famille des Kolpodés , et caractérisé par l'absence d'un œil , d'une langue et d'une trompe , et par l'existence d'une queue. Les espèces que ce micrographe place aujourd'hui dans ce genre Uroleptus, parais- sent se rapporter pour une partie aux Oxy- triques, famille des Kéroniensde M. Dujar- din ; pour une autre, aux Trachelius, famille des Trichodiens; pour une autre enfin, aux Spirostomes, famille des Bursariens. (E. Ba.) *UROLEPTlS (ovpà, queue; Umxks, grêle), rept. — Nom donné par M. Fitzin- ger au genre de Boas que MM. Duméril et Bibron décrivent, dans leur Erpe'tologie gé- nérale, sous le nom de Platygaster , et que M. Gray appelle Bolyeria. (P. G.) UROLEPTUS. inf. — Voy. urolepte. *UROLOPHUS (ovpk, queue; W°st mo URO 793 crAte ). poiss. — Genre du groupe des Raies (Mull. und Henle , in Wiegm. Archiv. , 1837). (E. Ba.) UROMÈLE. titrât. — Genre de Mons- tres Syméliens. — Voy. syméliens. *UROY!OL(.OEI (oipàc, queue; ^yo? , reptile), rept. — Nom donné à la famille des Boas par II. Ritgen. (P. G.) UROMYCES (oùpà, queue; p^xn;, cham- pignon), bot. cr. — Petit genre de la fa- mille des Urédinés formé par le professeur Link; il embrasse ceux dont les spores ou sporanges sont à une seule loge avec un pé- dicelle. — Voy. urédinés. (Lév.) *URO\EMUS (oipà, queue; v^a, fi- let ). poiss. — Genre de Célacanthes , Pois- sons fossiles voisins des Sauroïdes, établi par II. Agassiz pour de petits Poissons des ter- rains carbonifères, qui ont une longue dor- sale s'étendant de la nuque à la caudale. V Uronemus lobalus Ag. a été trouvé à Bur- die-House. (E. Ba.) *UROPAPPUS (oipâ, queue; *ofcnroSl aigrette), bot. pu. — Le genre proposé sous ce nom par M. Nuttall rentre comme syno- nyme dans le genre Calais DC, de la fa- mille des Composées, tribu des Chicoracées. (0. G.) UROPELTIS (ovpà, queue; «sàtiç, bou- clier), rept. — Genre de petits Ophidiens des Indes, distingué par G. Cuvier (Rcg. an., t. II, p. 76). On en connaît deux espèces, U. phtlippensis (Cuv.; Eydoux et P. Gerv., Favorite, pi. 25) de Manille; U. ceylanicus, Cuv.; Cocteau {Mag. Zool., t. III, pi. 2); de Ceylan. (P. G.) * UROPÉTALE. Uropelalum ( 0vp«, queue; -ninxlov , pétale), bot. ph. — Genre delà famille des Liliacées, sous-ordre des Asphodélées, formé par Ker ou Gawler (in Botan. Régis., lab. 156, 974), pour des espèces précédemment classées parmi les Hyacinthes , plantes bulbeuses, indigènes du midi de l'Europe et du cap de Bonne Espé- rance; à fleurs en grappe simple terminale, accompagnées de bractées, et dont le pé- rianthe en entonnoir est divisé profondé- ment en six segments étalés au sommet. On connaît aujourd'hui cinq espèces de ce genre parmi lesquelles la plus intéressante est l'U- ropétale tardif, Uropetalum serotinumKer. (Hyacinthus serotinus Lin.), qui croît dans nos départements les plus méridionaux, t. xn. ainsi qu'en Espagne, en Portugal, à Téné- rifle et en Barbarie. (D. G.) *UROPHAETON. poiss.— Pour Uripiiae ton. (E. Ba.) *UROPI10RA(oOpa, queue; «ptpù, je porte). ins. — Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères établi par M. Gray {Griff. An. Kingd., XV) sur une seule espèce des Indes orientales, le U. Hardwickii. (Bl.) *UROPHORA (0ùpa , queue ; yopoç , por- teur), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, de la famille des Alhéricères , tribu de» Muscides, sous-tribu des Téphritides, crée par M. Robineau-Desvoid y (Myodaires, 1 830) aux dépens des Tephritis de Latreille, et adopté par M. Macquart. Les Urophora sont particulièrement distinguées par l'ovi- ducte des femelles qui est connexe, ordi- nairement allongé, velu. On connaît une vingtaine d'espèces propres à toutes les con- trées du monde, mais surtout abondantes en Europe ; toutes ont le corps noir, le tête fauve et les ailes traversées de bandes obscu- res. C'est parmi elles que se trouve la Mouche du chardon hémorrhoïdal (Tephritis cardui Fabr. , Urophora Reaumurii Rob.-Desv.), dont la larve blanche , à tache postérieure d'un noir luisant, vit en société dans les galles oblongues qu'elle fait naître sur cette plante: d'autres espèces vivent sur les Cen- taurées, les Lichnis, les Séneçons, etc. (E.D.) UROPHYLLE. Urophyllum(ovp queue; ttov; , pied ). aracun. — C'est un genre de 100 '94 LTiO ui\s l'ordre des Acariens, établi par Latreflle et adopté par tous les aptcrologistes. On en connaît 5 ou 6 espèces , dont rUropode vé- gétant, Uropoda vegelans , Degéer, Mém.t t. VIII, p. 123, pi. 7, fig. 15 à 19, peut être considéré comme le type. (H. L.) UROPODES Dura. (ovpk, queue; ttovç, pieds), ois. — Synonyme de Brevipennes G. Cuv. (Z.G.) *UROPSOPHUS. rept. —Genre de Vi- pères. (P. G.) UROPTERUS (oùpoc, queue; kt«>qj>,, aile), ins. — Latreille {Règne animal de Cu- vier, IV, p. 188, t. 13, f. 7). Synonyme de Ceocephalus Schœnherr. (C.) * UROPTEÏWG1US (oipi, queue; «™- . pv2f, nageoire), poiss. — Genre du groupe des Murènes ( Riippell , IV. Wirbelth. Abyss. , 1838). (E. Ba.) *UR0PTER1X ( ovpd , queue ; £Hju/g , nageoire), poiss. — Genre fossile de Scombé- roïdes, établi par M. Aga ssiz (Poiss. foss.f V, 1843). (E. Ba.) *UR0PUS (ovpà, queue; noïç, pied). ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Dicranurides de Duponchel , créé par M. Rambur, et adopté par M. le docteur Boisduval {Gênera et Ind. met. Lep. Eur., 1840). La seule espèce de ce groupe est VU. ulmi Boskh,, Boisd., Dup., H. cascinia Esper, qui se trouve dans le midi de la France, et en Allemagne. (E.D.) UROSPERME. Urospermum ( oùpa , queue; a7r£pp.a, graine), bot. pb. — Genre delà famille des Composées, tribu des Chî- coracées, formé par A.-L. de Jussieu pour deux espèces comprises, jusqu'à lui, parmi les Tragopogon , et qui s'en distinguent principalement par leurs akènes sillonnés transversalement, muriqués , surmontés d'un long bec conique, creux, et renflé à sa base.Cesontdes plantes herbacées annuelles, glabres, à fleursjaunes, réunies en capitules entourés d'une rangéedehuitfolioles soudées dans le bas. Elles croissent dans la région méditerranéenne. L'une et l'autre , VUro~ spermum Dalechampii Desf., et VU. picroïdes, Desf., se trouvent dans nos départements méridionaux. (D. G.) *UROSPHEIV (oipâ, queue; acpyjv, coin), roiss. — Genre fossile établi par M. Agassiz dans la famille des Bouche-en-Flûte, pour un petit poisson intermédiaire entre les Fistulaires et les Aulosiomes. Cette espèce unique est le Urosphen flstularis Ag., 'dé- couvert au Monte-Bolca. (E. Ba.) *UROSTELMA (ovpd , queue; « » couronne), bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par M. Bunge ( Enumer. planlar. Chin. bor., pag. 44 ) , pour un arbuste du nord de la Chine qu'il nommait Uroslelma chinense , n'est autre chose que le Melaplexis décrit antérieurement par M. Bob. Brown, dont il forme dès lors ud simple synonyme. (D. G.) *UROSTROPnUS. rept.— Genre d'Igua- niens caractérisé et dénommé par MM. Du- méril et Bibron. (P. G.) *UROST\LE. Urostyla (oipa, queue; <7tu>o;, stylet), infus. — Ce genre d'Infusoi- res , fondé par M. Ehrenberg, se compose d'une seule espèce , Urostyla grandis, qui, par sa forme , se rapproche beaucoup des Oxytriques, mais s'en distingue par des rangées de cils, semblables à celles des Pa- raméciens et des Bursariens. M. Dujardin le réunit aux Oxytriques. (E. Ba.) UROTORKUS. reft. — Groupe de Gec- kos caractérisé par MM. Duméiil et Bibron parmi les Ptyodactyles , pour une espèce à queue ronde, le P. d'Hasselquitz. (P. G.) UROX. mam. — Voy. urochs. (E. Ba.) *UR0X1PHUS ; oùpa, queue ; Çtyo;, épée). ins. — Genre de la famille des Membraci- des, de Tordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville {Ins. Hémipt., Suites à Buff.), sur une seule espèce du Sénégal (U. maculiscutum Am. et Serv.) très voisine des Centrotus, dont elle diffère surtout par l'absence de cornes sur le disque du pro- thorax. (Bl.) *URRUA. ois. — Genre établi par Hodgson dans la famille des Strigidées, sur un oiseau du Bengale auquel il donne le nom spéci- fique de Cavearea. (Z. G.) *URSIENS. mam. — Dans la classification de M. Is. Geoffroy St-Hiiaire, ce nom est celui d'une tribu de la famille des Viverri- dés. Cette tribu, dont le genre principal est celui des Ours (Ursus) , est caractérisée principalement et distinguée des tribus de la même famille, en ce que les Mammifères qui la composent sont plantigrades; qu'il» ont les membres courts et les mâchelières toutes tuberculeuses. Elle comprend les genres Ours, Mélours, Bâton et Coati. URT URT 95 C'est pour eiprimer les mêmes caractère! généraux et les mêmes rapports que les di- vers auteurs ont créé les dénominations suivantes, niais en comprenant dans ces coupes méthodiques plusieurs genres que M. Is. Geoffroy St-Hilaire rapporte à sa tribu des Mustéliens : Ursid.e, Ursina ( Gray, Ann. of Phil. , XXVI, 1835); Ursis.e (Swains., AT. H. ofQuadr., 1835); Ursidf.s, etc. (E. Ba.) URSIXIK. Ursinia [Ursus, Ours), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, division des Galin- sogées, établi par Gaertner (de Fruct., v. II, p. 462, tab. 172), par un démembrement des Arctotis, sur des végétaux herbacés ou sous-frutescents, du cap de Bonne-Espé- rance; à feuilles uni-bipinnatiséquées , à capitules rayonnes, les fleurs ligulées du rayon restant stériles; à aigrette double, l'extérieure formée de cinq larges paillettes obovales. On en connaît aujourd'hui qua- torze espèces. (D. G.) URSOX. mam. — Nom d'une espèce de Porc-Epic, devenue le type du sous-genre Erélhizon. — Voy. forc-épic. (E. Ba.) URSUS. mam.— Nom générique latin des Ours. (E. Ba.) URTICA. bot. ph. — Nom latin du genre Ortie. — Voyez Ortie. (D. G.) URTICACÉES, URTICÉES. Urlicaceœ, Urticeœ. bot. ph. — Voy. urticinées. UR32CINEES. Urticineœ. bot. ph. — Adanson, dans sa famille des Châtaigniers, réunissait les Amentacées aux Urticées qui en formaient presque exclusivement la troi- sième section. À.-L. de Jussieu sépara les deux familles; il laissa, dans la première, les genres Ulmus et Cellis, comprit, dans la seconde, presque tous les genres qu'on y rap- porte encore aujourd'hui, et plaça à la suite quelques autres dont les uns y sont rentrés, et dont quelques uns doivent en sortir pour se réunir à d'autres groupes ou former le noyau de groupes particuliers. M. Gaudi- chaud, qui s'est particulièrement occupé des Urticées, continuait à en constituer une fa- mille unique, qu'il partageait en quinze sec- tions, dont les deux dernières en sont main- tenant exclues. Déjà divers botanistes et particulièrement M. R. Brown avaient pro- posé de la scinder en plusieurs. Cette idée a été adoptée et étendue, et l'on s'accorde as- sez généralement aujourd'hui à en reconnaî- tre cinq qui ne peuvent être éloignées l'une de l'autre et forment ensemble le grand groupe auquel nous appliquerons avec M. Adolphe Brongniart le nom général d'J7/-- ticinées, réservant celui iïUrticacées à l'une des cinq familles, et celui & Urticées, si, avec M. Gaudichaud, on fractionne celle-ci en plusieurs tribus, à celle qui aura pour type le genre Urtka. Les quatres autres fa- milles sont les Ulmacées, les Moracées, les Artocarpées et les Cannabinées. Leurs carac- tères communs sont des fleurs diclines ou beaucoup plus rarement polygames; un ca- lice entier ou plus ordinairement à 3-4-5 divisions plus ou moins profondes, auxquel- les sont opposées autant d'étamines hypogy- nes, réduites plus rarement à un nombre moindre ou même à l'unité, à filets droits ou recourbés dans la préfloraison, à anthères presque toujours biloculaires; un ovaire libre ou plus rarement adhérent, unilocu- laire (excepté dans un nombre extrêmement borné de genres;, surmonté d'un style ou de deux, libres ou confluents, couverts du côté interne ou tout autour de papilles ou poils stigmatiques; un seul ovule dressé etortho- trope, ou pendant un peu latéralement, et, dans ce cas,anatrope ou campulitrope; une graine dirigée de même et dont l'embryon est, en conséquence, antitrope, ou homotrope ou amphitrope, mais, dans tous les cas, tournant sa radicule en haut, avec ou sans périsperme. Le fruit est indéhiscent, charnu ou sec, et, en ce cas, plus ou moins mince. Les espèces sont des arbres, arbrisseaux ou herbes, la plupart des climats chauds et surtout des tropiques, à feuilles opposées ou plus souvent alternes, munies de stipules. Au reste la comparaison des caractères plus détaillés qui vont suivre pour chaque famille, fera mieux connaître ceux par lesquels elles se ressemblent, et comment s'y combinent ceux que nous venons de passer en revue. ULMACÉES. Fleurs hermaphrodites ou polygames. Calice simple, de trois à neuf divisions plus ou moins imbriquées dans le bouton; au- tant d'étamines à anthères biloculaires; un ovaire libre, uniloculaire (très rarement 2-3-locuIaire), renfermant un seul ovule URT URT suspendu, analrope ou campulitrope; deux styles à peine confluents à leur base, couverts sur leur face interne, et leurs bords roulés, de poils ou papillesstigmatiques; périsperme charnu et peu abondant ou plus souvent nul. Arbres ou arbrisseaux des régions tempérées ou tropicales, à suc aqueux, à feuilles disti- ques dont la base est souvent inégale et la surface souvent rude au toucher par la base tuberculeuse des poils; à stipules caduques; à fleurs groupées en faisceaux ou plus sou- vent réunies en cymes axillaires, avec des pédicelles articulés sur un point de leur lon- gueur. Plusieurs sont estimés par la qualité de leur bois, comme FOrme: on mange les fruits des Celtisou Micocouliers. Tribu 1. — Ulmidées. Anthères extrorses. Pas de rudiment d'o- vaire dans les fleurs mâles. Graine droite sans périsperme * Ulmées. Filets droits dans la préflorai- son Samare Cotylédons regardant le raphé par leur côté. Holoptelea, Planchon. — Ulmus , Tourn. (Microptelea, Spach). ** Planérées Filets légèrement recourbés dans la préfloraison. Utricule. Cotylédons regardant le raphé par leur face. Planera , Gmel. ( Abelicea , Bell. — Zel- cova, Spach). Tribu II. — Celtidées. Anthères introrses. Rudiment de pistil dans les fleurs mâles. Graine recourbée. Périsperme mince. Cellis, Tourn. ( Solenosligma, Endl. ) — Mertensia, Kth. — Sponia, Comm. — Apha- nanthe, Planch. — Nemostigma, Planch. — Chœtachme, Planch. MORACÉES. Fleurs diclines. Dans les mâles un calice 3-4-parti , à préfloraison imbriquée , dans laquelle les filets des étamines sont inflé- chis en dedans, les anthères à deux loges s'ouvrant en dedans par une fente longitu- dinale. Dans les femelles un calice de 4 fo- lioles distinctes le plus ordinairement, plus rarement soudées en un tube denté au sommet, plus rarement encore manquant complètement; oyaire sessile ou stipité , libre (excepté dans un seul genre), à'ur.e loge, plus rarement à deux, dont Tune plus petite; dans chacune un ovule suspendu vers le milieu de la paroi, recourbé; un style terminal ou latéral, simple ou divisé en deux branches stigmatiques sur toute leur surface ou seulement sur l'un des côtés. Le fruit est un akène revêtu par le calice sec ou plus ou moins charnu , et , dans ce cas , ces enveloppes pulpeuses restent libres ou se soudent par leurs côtés, de manière à for- mer un fruit composé. Graine recourbée en crochet, à tégument crustacé ou finement membraneux, à périsperme charnu (nul dans un très petit nombre de cas), au milieu duquel se présente l'embryon recourbé de même, à cotylédons oblongs planes et in- combants, à radicule supère. Les espèces, qui se rencontrent dans les régions tropi- cales ou tempérées chaudes des deux hémi- sphères, sont des arbres ou des arbrisseaux, ou même des herbes, à suc laiteux ; à feuilles alternes, indivises ou lobées, quelquefois polymorphes, toujours stipulées; à fleurs monoïques ou dioïques , tantôt celles des deux sexes réunies sur un réceptacle com- mun dilaté en disque de formes diverses; tantôt les mâles en chatons ou en grappes, les femelles sur des épis distincts, plus serrés et quelquefois même épaissis et raccourcis en capitules. A cette famille appartiennent les Mûriers, dont on mange les fruits, mais qui sont cultivés à cause de leurs feuilles sr précieuses pour la nourriture des Vers à soie ; le suc laiteux, souvent acre et corrosif, contient divers principes , notamment la Marmite et l'Acide succinique dans ces mi- mes Mûriers , dans les Maclura une sub- stance colorante particulière qu'on a nom- mée Morine. Le Broussonetia, ou Mûrier à papier, est remarquable par la ténacité des fibres de son liber qu'on file , et dont on fabrique du papier en Chine et au Japon. GENRES. Tribu 1. — Mouées. Ovaire libre. Epicarpurus , Bl. (Albrandia, Gaud.) — Morus, Tour. (Ampalus, Boj. ) — Faloua , Gaud. — Maclura , Nutt. — Broussonetia , Vent. ( Papyrius , Lam.) — Dorstenia , PI. {Sychinium , Desv.) — Kosaria , Forsk. — ■ Malaisia, Blanco. — Plecospermum, Trec. URT URT 7 97 Tribu 2. — TRorutDÉES. Ovaire adhérent. Trophis, P. Dr. (Slrcblus, Lour.— Achy- HMI5, Sol.) ARTOCARPÉES. Fleurs diclines. Dans les mâles, un calice à 2 >-l-5 6 divisions imbriquées ou plus rarement valraires, manquant complète- ment quelquefois ; desétamines opposées en nombre égal ou moindre, à filets toujours dressés même avant la floraison, à anthères tantôt biloculaires et s'ouvrant en dehors ou en dedans par deux fentes longitudinales, tantôt peltées et s'ouvrant par une fente circulaire. Dans les femelles, un calice tu- buleux, entier et s'ouvrant au sommet par un orifice étroit, ou composé de 3-4 5 6 fo- lioles libres ou soudées en partie avec l'ovaire ou enfin tout à fait nul. Style terminal ou latéral , tantôt simple et se terminant par un stigmate spatule , pelté ou pénicilliforme, tantôt divisée sommet en deux, très rare- ment en trois branches plus ou moins lon- gues, s tigma tiques. Ovaire libre ou adhérent, à une seule loge , très rarement à deux ou trois, chacune renfermant un ovule dressé et orthotrope, ou suspendu , et en ce cas ana- trope ou campulitrope. Fruit renfermé dans le calice persistant, sec comme du parche- min ou presque drupacé et souvent épaissi par la soudureducalice charnu, indéhiscent ou très rarement se séparant en deux valves. Graine à test membraneux ou papyracé, avec ou sans périsperme, à embryon droit ou re- courbé , mais tournant dans tous les cassa radicule vers le sommet de la loge. LesAr- tocarpées, si l'on en excepte le genre Figuier dont l'habitation s'étend bien au delà des tropiques, croissent toutes spontanément dans les régions intertropicales, répandues dans l'Amérique équatoriale, en Afrique, dans l'Inde , les îles de la Sonde , les Molu- ques, les Philippines, la partie boréale de la Nouvelle-Hollande, et tous les archipels de de l'océan Pacifique. Ce sont des arbres ou arbrisseaux, quelques uns grimpants, à suc le plus ordinairement laiteux ; à feuilles alternes ou distiques, pétiolées, simples, très entières, ou dentées, d'autres fois pinnati ou palmati-lobées, peltées oudigitées; à sti- pules latérales ouaxillaires et enveloppant quelquefois en forme de cornet renversé le bourgeon terminal, caduques ; à fleurs mo- noïques ou dioïques, disposées en cymespa- niculées, en grappes , en épis , en tête , ou ramassées sur un réceptacle convexe ou con- cave, qui quelquefois se recourbe autour d'elles et les renferme; les femelles quelque- fois solitaires dans un involucre polyphyllc, libre ou soudé avec elles. Le suc laiteux jouit des propriétés les plus opposées dans des genres en apparence très voisins : inoffen- sif, doux et même alimentaire dans les uns, comme, par exemple, le Galactotendrum ou Arbre à lait, dont se nourrissent les habitants de la cordilière de Venezuela ; acre, amer et toxique dans les autres, comme par exemple dans VAntiaris ou Upas-Anliar des îles de la Sonde et desMoluques, où les habitants l'emploient pour empoisonner leurs flèches. Ce suc, dans beaucoup d'espèces , contient du caoutchouc et sert à sa préparation, et de là le nom d'eîastica donné à quelques unes, à un Ficus, au Castilloa , etc. Le bois est utile à l'industrie, soit pour la menuiserie et l'ébénisterie, soit pour la teinture, comme celui du Cadrania javanensis. Enfin, les fruits de quelques uns fournissent un ali- ment recherché, et il suffit de citer comme exemples la Figue et principalement les Arbres à pain (Artocarpus inlegrifolia et surtout incisa). Nous suivrons dans la distribution des genres , comme pour l'exposition précé- dente des caractères, le travail récent ot très consciencieux de M. Trécul sur cette famille. GENRES. Tribu 1 . — Conocépualées. Ovule droit, dressé de la base de la loge. Cecropia , L. — Dicranostachys , Trec. — ? Myrianthus, Beauv. — Conocephalus , Bl. — Coussapoa, Aubl. Tribu 2. — Pouroumées. Ovule latéral, semi-anatrope. Pourouma, Aubl. Tribu 3.— Artocarpées proprement dites. Ovule pendant. Fleurs femelles nom- breuses , sur la surface externe d'un récep- tacle globuleux ou allongé. Treculia, Dne. — Artocarpus, L. ( Sito- dium , Banks. — Rima , Sonn. — Radema- ckia, Thunb. — Soccus, Rumph. — Poly- 708 URT URT phema , Lour.) — Cudranus, Rumph. (Cu- drania, Trec.) Tribu 4. — Olmédiées. Ovules pendant. Fleurs femelles solitai- res ou nombreuses, sur un réceptacle plane ou concave. Olmedia, R. Pav. (tMaquira, Aubî. ) — Pseudolmedia , Trec. — Perebea, Aubl. — Ilclicostylis, Trec. — Noyera, Trec— Cas- lilloa, Cerv. Tribu 5. — Ficées. Ovule pendant. Fleurs nombreuses, li- bres , renfermées dans un réceptacle en forme de poire ou de pomme , qui n'est ouvert que par un orifice étroit à son sommet. Ficus, Tourn. Tribu 6. Brosimées. Ovule pendant. Fleur femelle unique ou double, soudée avec le réceptacle ou l'in- volucre. Brosimum, Sw. (Alicastrum , P. Br.) — Piranitera, Aubl.) — Trymatococcus, Poepp. — Antiaris , Lesch. (Lepurandra, Nimmo). — Sorocea, St-Hil. A tous ces genres doivent s'en ajouter deux que M. Trécul a laissés à la suite , incertain de la tribu à laquelle il devait les rapporter : le Musanga , R. Br. , et le Ga- lactodendrum, Humb. etKth. URT1CACÉES. Fleurs diclines. Dans les mâles, un calice de 4-5 folioles égales , libres ou soudées, concaves , imbriquées dans le bouton, très rarement réduites à une. Étamines en nom- bre égal, insérées à sa base; à filets distincts, sillonnés de rides transversales , recourbés avant la floraison et se redressant élastique- ment à son sommet; à anthères introrses, biloculaires, s'ouvrant dans leur longueur; rudiment d'ovaire au centre. Dans les fe- melles, calice de 4-5 folioles dont plusieurs plus petites, avortant même quelquefois com- plètement, libres ou souvent soudées en un îube ventru; étamines rudimentaires squa- miformes ou nulles ; ovaire libre , sessile, ovoïde, uniloculaire, avec un seul ovule dressé de sa base. Stigmate sessile et déchi- queté en lanières nombreuses, ou occupant l'extrémité , ou bien le côté d'un style ter- minal ou ïaléral , en tête ou en pinceau. Akène membraneux ou crustacé , enve- loppé par le calice persistant, sec ou charnu. Graine dressée à tégument membraneux, souvent soudé avec le péricarpe , à péri- saerme charnu, entourant un embryon droit antitrope, c'est-à-dire tournant en haut sa radicule, beaucoup plus courte et étroite que les cotylédons ovales et planes. Les es- pèces sont des arbres ou des arbrisseaux , qui plus rarement atteignent la taille d'ar- bres; habitant principalement les régions tropicales ou juxtatropicales et surtout l'Asie, quelques uns s'avançant dans les régions tempérées où on les rencontre tou- jours près des habitations des hommes. Leur suc est aqueux ; leurs feuilles sont opposées ou alternes, simples, tantôt penninervées et dentées, tantôt, mais plus rarement, palma- tiuervées et lobées, accompagnées de stipules pétiolaires, libres, entières ou lobées, qui tom- bent ou manquent rarement, recouvertes souvent, ainsi que les autres parties, de poils d'une nature particulière, adnés et fusifor- mes, ou redressés et remplis d'un fluide acre, dont l'action sur la peau est connue sous le nom tfurlication. Leurs fleurs monoïques ou dioïques, ra- rement polygames, sont disposées en pani- cules, épis ou capitules , quelquefois sur un réceptacle épaissi et charnu, le plus souvent avec un involucre commun de plusieurs fo- lioles libres ou soudées. Les fibres du liber, tenaces dans beaucoup de ces espèces, peu- vent être utilement employées comme tex- tiles , et le sont , notamment à la Chine, dans le Tchou-ma ou Urtica nivea. Urtica, Tourn. (Urtica, Urera, Laportea, Fleurya et Girardinia, Gaud.) — Sciophila, Gaud. — Elatostemma, Forst. [Langeveldia, Gaud. — Vaniera, Lour.) — Schycliowskya, Endl. — PUea, Lindl. {Diibrueilia , Gaud. — Haynea, Schum.) — Pellionia, Gaud. — Boehmeria, Jacq. {Procris, Comm.) — Ne- raudia, Gaud. — Parietaria, Tourn. (Parie- laria , Freirea , Thawmuria, Gesnouinia, Pouzolziael Rousselia, Gaud. — Memorialist Ilamilt. ) — Soleirolia, Gaud. ( Helxine t Req.) — Forskalea, L. (Cuidbeja, Forsk.) — Droguclia, Gaud. — Auslralina, Gaud. URT URT 70D Les genres cités comme synonymes des Urtica et ParicLaria et établis connue dis- tille ts par IL tlaudichaud , doivent, s'ils ne pas, en effet, adoptés, y être du moins conservés à titre de sections , ce qu'a fait II. Endlicher que nous avons suivi ici. On rapportait encore à cette famille le Thc- ligouum, L. (f7j/noo'ambcdesanciens),quicn diffère assez pourqu'on l'ait considéré comme type u'une petite famille des Cïnocramhées, qu'il constitue à lui seul , et se rapproche d'autre part des Atriplicées. Elle s'éloigne des Urticacées par le calice bi foliole de ses fleurs mâles renfermant de 3 à 20étamines, et par celui de ses fleurs femelles adhérent à l'ovaire qui renferme un ovule basilaire campulitrope, devenant plus tard unegraine recourbée en fer-a-cheval comme son em- bryon à radicule infère qu'enveloppe un perisperme charnu. C'est une herbe succu- lente de la région méditerranéenne. CANNABINÉES. Fleurs dioïques. Dans les mâles, calice de 5 folioles imbriquées; autant d'étamines insérées à leur base, à filets filiformes, courts et droits, à anthères biloculaires s'ouvrant latéralement dans leur longueur. Dans les femelles, pour calice une bractée embrassant plusou moins complétementl'ovaire, à moins qu'on n'admette comme tel une membrane mince et tronquée qui le revêt; ovaire li- bre, biloculaire , surmonté d'un style court avec deux stigmates allongés, renfermant un ovule suspendu au sommet de la loge et campulitrope. Akène. Graine à tégument membraneux , quelquefois épaissi dans son repli , sans perisperme, à embryon recourbé ou même enroulé en spirale avec sa radi- cule dirigée en haut etses cotylédons incom- bants. Les espèces sont des herbes annuelles ou vivaces , et en ce cas volubiles, à suc aqueux, à feuilles oppo-ées ou alternes au sommet de la plante, pétiolées, incisées ou lobées, dentées , accompagnées de stipules Caduques ou persistantes ; à fleurs disposées en grappes ou particules sur les pieds mâles, *ur les femelles en épis serrés ou même strohiliformes. Des deux genres Cannabis , Tourn. et Humulus, L. \Lupulus , Tourn.) qui consti- tuent cette famille, et que la culture a si généralement répandus par tous pays, le premier ou Chanvre, est originaire des mon- tagnes de l'Asie centrale, le second ou Hou- blon des lieux bas du Levant. Le Houblon est recherché pour la fabrication de la bière, à laquelle il donne une amertume agréable et des propriétés stimulantes , même, légère- ment narcotiques, dues au principe rési- neux contenu dans les petits grains jau- nâtres dont sa surface, celle de ses bractées surtout, est toute saupoudrée etqui consti- tuent la Lupulinc. Le Chanvre est cultivé comme textile , à cause de la ténacité si remarquable des fils de son écorce, téna- cité que nous avons au reste déjà signalée dans beaucoup d'autres plantes de ce grand groupe. Sa graine est le Chenevis. Ses feuilles renferment un principe narcotique extrême- ment puissant, et c'est avec celles du Canna- bis indica qu'on prépare cet aliment eni- vrant, \eHaschich, si recherché dans l'Egypte et l'Arabie, et dont on parle tant aujour- d'hui. Il nous reste à indiquer quelques genres primitivement associés aux Urticinés, mais qu'on s'accorde aujourd'hui à en séparer, quoique les avis soient partagés sur la place qu'ils doivent occuper dans la classification naturelle. Le Gunnera en diffère surtout par la structure de sa graine formée d'un très gros perisperme charnu, vers le sommet duquel est niché un très petit embryon. L'ovaire est adhérent , uniloculaire avec un ovule pendant. On observe souvent au-dessus de lui deux étamines épigynes, placées d'autres fois dans une fleur dilîérente; et en outre, ordinairementdeux pétales caduques. Ces ca- rectères sont les plus saillants d'une petite famille des Gunnéracées , dont M. Gaudi- chaud fait une de ses sections des Urticées sous le nom de Misandrces , que M. Endli- cher laissait d'abord près de ce groupe, mais qu'ensuite il a portée auprès de celui des Haloragées, tandis que M. Lindley ne la conservant pas , range ce genre parmi les Araliacées. C'est en effet avec cette dernière famille que les Gunnéracées offrent le plus d'analogie dans leur port, quoiqu'elles aient plus de ressemblance encore avec certaine-; Urticées, ce qui probablement avait déter- miné la première opinion des botanistes classificateurs. Les Gunnera sont des plantes herbacées à suc aqueux , répandues hors ;ûo URV USN ies tropiques dans l'Amérique méridionale et l'Afrique australe, et entre les tropiques, mais sur les montagnes, tant en Amérique que dans les îles de la Sonde et de l'archi- pel des Sandwich. On distingue , ou l'on réunit comme section au genre Gunnera, L. (Perpensum, Burm.; Panke, Feuill. ), le Alisandra, Gomm. (Disomene, Banks, Sol.). M. Endlicher en rapproche le Milligania , ttook., et fait remarquer ses rapports in- times avec le Dysemone, Forst. Le genre Gynocephalum Bl. (Phytocrene, Wall.), presque toujours confondu aussi parmi les Urticinées , en diffère par son ovaire biovulé avec une seule loge. Il se compose de lianes remarquables par la struc- ture anomale et singulière de leur bois , originaires de l'Inde et des Moluques. En- dlicher forme de ce genre et du Natsiatumy Ham., une petite famille à la suite de celle des Menispermacées, mais qu'il ne caracté- rise pas; et, en effet, ses caractères sont beaucoup trop incomplètement connus en- core pour fixer ce point de classification. On peut se convaincre combien il est in- certain, par l'opinion de M. Trécul qui croit devoir rapprocher le Gynocephalum des Protéacées. Le genre Aporosa, Bl., est le même que le Scepa, Lindl., type d'une petite famille qu'Endlicher compose, en outre, des genres Lcpidostachys et H^menocardia , Wall. , plutôt voisine des Euphorbracées, avec les- quelles il serait même difficile d'établir sa distinction, dans l'état imparfait des con- naissances qu'on possède à son sujet. (Ad. J.) URUBITINGA Less. ois. — Synonyme de Morphnus G. Cuv. (Z. G.) URUBU, ois. — Nom d'une espèce du genre Vautour. — Voy. ce mot. (Z. G.) URUS. mam. — Nom latin de l'Aurochs. (E. Ba.) URVILLÉE. Urvillea (dédié au célèbre navigateur et botaniste Dumont-d'Urville). bot. ph. — Genre de la famille des Sapin- dacées, tribu des Sapindées, formé par M. Kunth {in Humb. et Bonp., Nov. gen. et sp., voI.V,p.l05,tab.400) pour deslianesde l'Amérique tropicale. On en connaît six ou sept espèces, parmi lesquelles le type du genre est V Urvillea «JmaceaHumb., Bonp., Kunth. (D. G.) *USECHUS. ins. —Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Taxicornes, fondé par Motchoulsky (Me'm. delà Soc. I. des nat. de Moscou, 1845, t. XVII, p. 279 228) sur une espèce de Californie qui est VU. lacerta de l'auteur. (C.) USIE. Usia (ovcna, essence), ins.— Genre de Diptères, delà famille des Tanystomes, tribu des Bombyliers, créé par Latreille {Hist. nat. des Ins. , 1802) aux dépens des Volucella de Fabricius, et adopté par tous les naturalistes. Le principal caractère des Usia est d'avoir une trompe plus longue que la tête. On en connaît une dixaine d'espèces particulières au midi de l'Europe, et à la partie septentrionale de l'Afrique. Le type est VUsia œnea Latr. (loco citato). (E. D.) USNÉE. Usnea (ûes murailles, Vaillantia muralis DC. (Valenlia muralis Lin.), croît le long des murs et sur les rochers dans nos départements méditer- ranéens. (D. G.) VAISSEAU, moll. — La forme de la co- quille a valu ce nom vulgaire aux Nautiles. VAISSEAUX, anat. zool. — Voy. les articles circulation, mammifères, tous les articles relatifs aux grandes classes du règne animal; sang, etc. (E. Ba.) VAISSEAUX, bot. —Les botanistes don- nent le nom de Vaisseaux à ces tubes grêles et allongés qui forment l'un des deux élé- ments constitutifs de l'organisation végétale, et dont les parois présentent constamment des ponctuations, des lignes ou des spires plus ou moins régulières. Ces tubes provien- nent de l'union de nombreuses cellules pri- mitivement distinctes et placées bout à bout, dont les parois en contact ont disparu plus ou moins complètement, en laissant le plus souvent des tracesde leur existence première Malgré tout ce qui a été écrit jusqu'à ce jour le rôle des Vaisseaux dans les plantes n'est pas encore bien établi; peut-être même pourrait-on dire qu'on ne sait rien de précis à leur égard. On voit donc que leurs classi- fications, en raison de leurs usages, reposent sur une base beaucoup trop légère, ou, pour mieux dire, qu'elles manquent de base. Les caractères que nous venons d'assigner aux Vaisseaux des plantes, dont le plus impor- tant consiste dans la présence constante sur leurs parois de ponctuations, de lign es ou de spires, n'appartiennent pas à ces tubes ir- réguliers , anastomosés les uns aux autres en une sorte de réseau, dont les parois sont entièrement dépourvues de ponctuations, de lignes et de spires, sur lesquels les travaux de M. Schultz avaient, il y a quelques an- nées, appelé toute l'attention des phytoto- mistes, et auxquels on a donné le nom de Vaisseaux du latex ou de lalicifères. Le sa- vant allemand que nous venons de nommer avait attribué à ces formations une très haute importance physiologique, et il était allé jusqu'à les nommer Vaisseaux vitaux. Les beaux travaux publiés sur ce sujet depuis très peu d'années ont beaucoup modifié les idées à cet égard, et ils ont fait justice de ces exagérations. Aujourd'hui, on ne peut plus considérer les lalicifères que comme des Vaisseaux improprement dits ou, si l'on veut, comme des pseudo- vaisseaux. Nous avons cru ce peu de mots indispensa- ble pour établir l'état actuel de la science relativement aux Vaisseaux. Pour plus de détails, nous renverrons au bel article ana- TOmie végétale de M. A. Richard. (P. D.) VAKE. géol. — Voy. wacke. VALDIA. bot. ph.— Le genre formé sous ce nom par Plumier se rattache comme sy- nonyme aux Volkameria Linné, de la famille des Verbénacées. (D. G.) VALDESIA. bot. ph. — Le genre formé, sous ce nom, par Ruiz et Pavon {Prodrom., VAL VAL 80!) p. 67,tab. 11), se rattache comme synonyme au genre Dlakea Linné, de la famille des Mélastomacées. (D. G.) YUJMÏV et VALENTINA. bot. ph. — Noms que portait autrefois l'Armoise, Artemisia rubans Lin. (D.G.) Y \ M:\T1 \\E. Valentiana. bot. ph. — Rafinesque a formé, sous ce nom, un genre qu'il dit être voisin du Linnœa>et qui dès lors rentrerait dans la famille des Lonicéréesou Caprifoliacées, mais sur lequel les botanistes n'ont absolument aucune donnée positive. 11 est basé sur un arbrisseau voluble, indi- gène de f Abyssinie. Cette plante est le Va- lentiana volubilis, Rafinesque. (D. G.) VALENTINIE. Valentmia (nom d'hom- me ). bot. ph. — Genre formé par Swartz {Flor. Ind. occident., p. 687, lab. 14) pour un arbrisseau des Antilles, que ce botaniste a nommé Valentinia ilicifolia , à cause de ses feuilles alternes, pétiolées, glabres et très roides , ondulées-épineuses sur leurs bords comme celles du Houx ; ses fleurs apétales sont octandres et donnent un fruit charnu intérieurement. Swartz rapprochait ce genre des Rhammées ; Jussieu le plaçait dans les Samydées; De Gandolle l'a rap- porté aux Sapindacées, et M. Endlicher {Gen. plant. , n° 5631) le laisse parmi les genres douteux qui suivent cette dernière famille. (D. G.) ♦VALENZUÉLIE. Valenzuelia. bot. ph. — Genre formé par Bertero ( Msc. ex Cam- bess., in Nouv. Ann. du Muséum» vol. III , p. 236, tab. 14) dans la famille des Sapin- dacées , tribu des Sapindées, pour un petit arbre du Chili, à feuilles opposées en croix, trinervées, qui lui ont valu le nom de Va- lenzuelia trinervis Berte. ; à fleurs tétrapé- tales, octandres, avec un calice quinqué- fide, un peu irrégulier, et un pistil trilobé, triloculaire , qui devient une capsule ren- flée, trilobée. Mutis a désigné sous le même nom (Semen. nov. Gran., 1810) un genre de l'Amérique méridionale; mais il n'en a pas donné la description ; et dès lors celui de Bertero , que nous venons de signaler, doit être seul conservé. (D. G.) YALERAXDIA. bot. ph. — Necker avait proposé sous ce nom {Elem. lot., vol. II, p. 33, n° 663 , pour quelques espèces de Chimnia Lin., un genre qui n'a pas été T. XH. adopté et qui forme dès lors un simple sy- nonyme de Chironia Lin. (D. G.) *VALERIA (valeria, aigle), ins. — Genre d'Insectes de l'ordre des Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des Hadénides, créé par Stephens (Cat. Le'p., 1829), adopté par Duponchel , et considéré par M. le doc- teur Boisduval comme une simple subdivi- sion du genre Miselia [voy. ce mot). On ne connaît que deux espèces de ce genre: les V. oleagina Fabr., et V. jaspidea Dev., qui vivent dans le midi de la France. (E.D.) VALÉRIANE. Valeriana. bot. ph. — Grand genre de la famille des Valérianées, dont il est le type et à laquelle il donne son nom, de la triandrie-monogynie dans le système de Linné. En le formant, le célèbre botaniste suédois lui avait assigné des ca- ractères si peu précis , que les botanistes postérieurs ont été conduits à en retirer successivement un grand nombre d'espèces pour lesquelles ils ont établi des genres nou- veaux. Gœrtner , suivi en cela par Vahl, avait divisé tes Valérianes de Linné en deux grands genres : les Valérianes proprement dites, dont le limbe calicinal devient une aigrette après la floraison, et les Fedia, chez lesquels cette modification n'a pas lieu. Celles-ci ont été suodivisées à leur tour de manière à donner naissance aux genres Fedia Mœnch , Valerianella Moench, Patri- nia Juss., qui ont encore subi des démem- brements; tandis que des Valérianes pro- prement dites ont été retranchés, par De Candolle , les Centranthus à coroile éperon- née et à fleur monandre. Malgré tous ces retranchements, le genre Vakriane est en- core important par le nombre de ses espèces et par l'intérêt qui s'attache à certaines d'entre elles. Celles qui ont été décrites jus- qu'à ce jour s'élèvent à environ 423. Ce sont des plantes nerbacées vivaces ou sous- frutescentes, indigènes de l'Amérique tro- picale , surtout dans ses parties élevées , très abondantes dans les contrées tempérées de l'Amérique méridionale, plus rares dans l'Europe moyenne et dans l'Inde. Leurs feuilles radicales sont ramassées, les cauli- naires opposées ou verticillées; leurs fleurs blanches, plus rarement rouges , rosées, jaunes ou même bleues, forment des corym- bes ou des panicules; elles présentent: un calice à tube adhérent, à limbe libre, en- 102 810 VAL VAL roulé, et finissant par former une aigrette de plusieurs soies plumeuses; une corolle sans éperon, à tube grêle, à limbe géné- ralementquadri-quinquéfide ; trois étamines attachées à la corolle; un ovaire adhérent, à trois loges, dont deux très petites et vides, dont la troisième pourvue d'un seul ovule suspendu; un style simple, que termine un stigmate en tête. A ces fleurs succède un fruit sec, uniloculaire et monosperme. M. Endlicher {Gen. plant. , n° 2186) admet parmi les Valérianes les trois sections sui- vantes : a. Phyllactis Pers., à corolle trifide; b. Aretiaslrum DC, à feuilles imbriquées , charnues-coriaces; à fleurs jaunes; c. Phu DC, à feuilles membraneuses et à corolle quinquéfide. C'est à ce dernier sous-genre qu'appartiennent les espèces européennes sur lesquelles nous devons dire quelques mots. La Valériane officinale , Valeriana offi- cinalis Lin., est une grande plante, d'un mètre ou davantage, commune dans les lieux humides et couverts, dans les prairies marécageuses de toute la France. Elle est connue vulgairement sous le nom de Valé- riane sauvage. De son rhizome vertical , tronqué, s'élève une tige droite, sillonnée, qui porte des feuilles pubescentes, toutes pinnatiséquées, tant les radicales que les caulinaires. Ses fleurs hermaphrodites sont légèrement rosées. Son fruit est glabre. Le rhizome de cette plante, ou, comme on le dit habituellement, sa racine constitue un médicament important et très usité. Son odeur est forte et nauséeuse; sa saveur est amère, pénétrante, acre d'abord, ensuite un peu douceâtre. De tout temps, elle a été fort employée et regardée comme excitante à un degré très prononcé, comme anti- spasmodique, sudorifique, comme verrni- uge, etc. Son action se fait sentir princi- palement sur les organes sécréteurs dont elle accroît fortement l'énergie, et sur le système nerveux. On l'a employée aussi con- tre l'épilepsie , et quelques médecins as- surent en avoir obtenu de bons effets dans le traitement de cette terrible maladie, sur- tout chez les sujets jeunes ou atteints depuis peu. On fait habituellement usage de sa poudre, dont l'action est beaucoup plus sûre et plus marquée que celle de son eau distillée ou de son extrait. On attribue les propriétés médicinales de la Valériane offi- cinale à la présence d'un acide particulier qui a reçu le nom d'acide valérique ou va- lérianique (C10 H9 O3), et dont la découverte est due à Pentz. Cet acide est un liquide incolore, à forte odeur de valériane, d'une saveur acide et piquante; il s'enflamme facilement ; quelques uns de ses sels sont aujourd'hui employés en médecine. Onze ou douze espèces de Valérianes ap- partiennent à la Flore française. La plupart d'entre elles ont des propriétés médicinales analogues à celles de la Valériane officinale, mais moins prononcées; elles ne sont pres- que plus employées aujourd'hui. Deux de ces espèces se trouvent dans les jardins d'agrément. L'une est la Valériane Phu , Valeriana Phu Lin., qui croît en Suisse , en Allemagne, qui a été indiquée en Alsace, près d'Agen et de Bordeaux, mais dont l'in- digénat est néanmoins douteux. Elle reçoit fréquemment le nom vulgaire de grande Va- lériane qu'elle ne mérite guère, puisque sa taille est égale seulement à celle de l'espèce précédente. Elle se distingue de celle-ci sur- tout par ses feuilles radicales indivises. Ses fleurs sont blanches ou rosées. La Valériane des Pyrénées , Valeriana pyrenaica Lin., est une grande et belle plante, à feuilles en cœur, les supérieures tri ou pinnatiséquées avec un grand segment terminal , à jolies fleurs purpurines, dont le nom indique la patrie. Elle demande un sol léger et humide, une exposition ombragée. (P. D.) VALÉRIANE GRECQUE, VALÉRIANE BLEUE, bot. ph. — Noms vulgaires donnés par les horticulteurs au Polemonium cœru- leum Lin. (D. G.) VALERIANÉES. Valerianeœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, mo- nopétales , périgynes , dont les caractères sont: Calice tubuleux dont le limbe se par- tage en 3-5 lobes égaux ou inégaux, ou en un plus grand nombre de lanières sétacées et plumeuses formant une aigrette, enrou- lées dans la préfloraison, déroulées et accres- centes, plus tard, et enfin , caduques. Co- rolle monopétale, insérée sur le bord d'ua disque épigynique , à tube régulier ou laté- ralement muni d'un éperon , à limbe par- tagé en lobes obtus au nombre de 5 égaux ou inégaux et disposés en deux lèvres, plus rarement réduits à 3-4, imbriqués dans la VAL préfloraison. Étamines insérées au mémo point, en nombre égal et alternes, d'autres fois réduites à trois ou à une seule, à filets libres, à anthères introrses, biloculaires, s'ouvrant dans leur longueur. Ovaire adhé- rent dans toute sa longueur avec le tube calicinal, à trois loges dont deux demi- avortées et vides, une seule fertile avec un ovule anatrope suspendu à son sommet. Style simple. Deux ou trois stigmates distincts ou soudés. Fruit indéhiscent, coriace ou mem- braneux , présentant souvent une surface irrégulière dont les formes diverses dépen- dent des divers degrés de développement des loges avortées; 1-sperme. Graine sus- pendue, à tégument membraneux double, l'intérieur quelquefois épaissi, mais sans périsperme , à embryon droit dont les coty- lédons sont beaucoup plus longs que la ra- dicule supère. Les espèces habitent l'ancien continent, l'Europe centrale, la région méditerra- néenne, l'Orient et la Sibérie, jusqu'au Japon ; rares en Amérique dans l'hémisphère boréal, mais abondantes dans l'austral. Elles s'élèvent sur les montagnes à des hau- teurs considérables , et c'est là seulement qu'on les observe dans les zones plus chaudes. Ce sont des plantes herbacées, an- nuelles ou vivaces, quelquefois même sous- frutescentes, dressées ou volubiles, à feuilles rapprochées à la base de la tige , ou oppo- sées à ses nœuds, entières ou partagées plus ou moins profondément en segments pen- nés, dépourvus de stipules; à fleurs dispo- sées en cymes par dichotomies plus ou moins multipliées, plus ou moins prolongées, quel- quefois imparfaites par avortement et même dioïques, blanches, rouges, bleues ou jaunes. Dans les racines des espèces vivaces se forme un suc aromatique, auquel l'huile éthérée particulière, l'acide dit valérianique et une substance extractive amère, donnent un arôme caractéristique et des propriétés sti- mulantes ou antispasmodiques qui sont em- ployées par la médecine. GENRES. Patrinia, J. (Gytonanthus, Raf.— Fedia, Ad.).— Nardostachy s, DC. —Dufresnia, DC. — Valerianella, Mœnch. {Polypremum, Ad. — Odontocarpa, Neck.). — Âstrephia, DC. IHemesotria, Ktf. — Oligœocc, W.). — Fedia, VAL 811 Mœnch. (Mitrophora, Neck.)- — Plectri- this, DC. — Cenlranthus, DC. (Kentranthus, Neck.). — Valeriana , Neck. ( Phyllactis , Pers.). — Betckea, DC. Après ces genres, on en place encore un anomal , le Triplostcgia, Wall., et un autre douteux, VAxia, Lour. (Ad. J.) VALÉMANELLE. Valerianella (dim. de Valeriana). bot. pu. — Genre de la famille des Valérianécs , de la triandrie-monogy- nie dans le système de Linné, formé par Mœnch (Method., 486) par un démembre- ment des Fedia Gaertn., qui provenaient eux-mêmes d'une subdivision du genre Va- leriana Lin. Il se compose de petites plantes herbacées annuelles, presque toutes indi- gènes de la région méditerranéenne, des pays qui avoisinent le Caucase, plus rarei dans l'Europe moyenne; à tige dichotome, à feuilles opposées, oblongues ou linéaires, entières ou plus ou moins profondément divisées à la base ; à petites fleurs blanches ou rosées. Ces fleurs présentent : un calice à tube adhérent, à limbe libre persistant en une sorte de couronne sur le fruit; une corolle régulière, sans éperon, et dont le limbe a cinq lobes obtus; trois étamines; un ovaire à trois loges , dont une seule est fertile et renferme un ovule suspendu. Le fruit est sec, indéhiscent, couronné par le limbe calicinal persistant et denté de di- verses manières ; il est creusé de trois loges, dont les deux restées stériles et vides se confondent parfois en une seule. On connaît de 45 à 50 espèces de Valérianelles, qui rentrent dans quatre sections établies par De Candolle [Mém. sur les Valéri., p. 10; et Prod , vol. IV, p. 625), sous les noms suivants : a. Selenocœlœ; b. Platycœlœ ; c. Psilocœlœ ; d. Locustœ.— Environ une dou- zaine de ces espèces appartiennent à la flore de France. Parmi elles nous prendrons pour exemple la Valérianelle potagère , Vale- rianella olitoria Mœnch , espèce très com- mune dans tous les lieux cultivés, dans les champs, les vignes, etc., et si connue sous les noms vulgaires de Mâche, Doucette, Bourselle, Blanchelle. C'est une plante de 2 à 4 décimètres de hauteur, à lige dichotome, souvent dès le bas, et faible. Ses feuilles sont lancéolées, généralement entières. Ses fleurs ont leur limbe calicinal à trois dents fort peu marquées, qui sont à peine visibles 812 VAL plus tard sur le fruit. Celui-ci est particu- lièrement caractérisé par sa forme com- primée presque lenticulaire , un peu plus large que longue , à deui faces un peu ri- dées en travers. Tout le monde connaît cette plante dont les rosettes de feuilles , cueillies avant que la tige ait commencé à monter, forment une salade agréable. Pour cet usage, on recueille la Mâche dans la campagne, ou, plus habituellement, on la cultive dans les potagers. Dans ce dernier cas, on la sème à la volée dans une terre douce, bien ameu- blie, et fumée Tannée précédente. Ces semis se font à la fin de Télé et au commencement de l'automne. On cultive aussi, sous le nom vulgaire de Mâche d'Italie , la Valérianelle couronnée, Valerianella coronata DC. , dont les feuilles sont plus larges et plus savou- reuses. (P. D.) VALERIANOIDES , Vaill. bot. ph. — Synonyme de Cenlranihus DC, de la famille des Valérianées. (D. G.) *VALGUS. Ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Mélitophiles valgi- dées, établi par Scriba ( Joum. , I, p. 66 ) et généralement adopté de nos jours. 13 espèces font partie du genre : 6 sont origi- naires d'Asie, 3 d'Amérique, 1 est propre à l'Australie et 1 à l'Europe; cette dernière, type, est le Se. hemipterus Lin. (C.) VALIERA1V. bot. ph.— D'après M.Blume, c'est le nom que les Javanais donnent au Cissus scariosa, sur les racines duquel croît le Rafflesia Arnoldi. (D. G.) VALIKAHA. bot. ph. — Genre proposé par Adanson (Famil. des plant. , vol. II, pag. 84), qui rentre comme synonyme dans le genre Memecylon Lin. , type de la petite famille des Mémécylées. (D. G.) VALLARIDE. Vallaris. bot. ph.— N.-L. Burmann avait formé sous ce nom ( Ind., pag. 51 ) un genre particulier pour un ar- brisseau voluble, indigène des Indes orien- tales , à fleurs agréablement odorantes , en corymbe , qu'il avait nommé Vallaris Per- gularia. Linné crut devoir confondre ce genre avec ses Pergularia , parmi lesquels l'espèce type devient son Pergularia glabra. Mais M. Robert Brown a rétabli ce groupe générique qui a été admis par les botanistes de nos jours, qui appartient à la famille des Apocynacés, tribu des Échitées, et que dis- tingue tics bico, ntre autres caractères, son VAL style pubescent. On en connaît aujourd'hui quatre espèces. (D. G.) VALLÉE. Vallea (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées , sous-ordre des Elœocarpées , tribu des Tri- cuspidariées, formé par Mutis (Amer., v. 7, t. X, ex Lin. fil., Supplem.,\s&%. 42 et 266) pour un arbre de petite taille, indigène de Santa -Fé de Bogota , auquel il a donné le nom de Vallea slipularis, à cause de ses sti- pules réniformes, assez grandes. On en con- naît aujourd'hui deux autres espèces, égale- ment de la Colombie et du Pérou. (D. G.) VALLÉSIE. Fallesia ( nom d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille des Apocy- nacées , sous-ordre des Ophioxylées , établi par Ruiz et Pavon ( Prodrom. fl. peruv. t tab. 5; Flor peruv., vol. II, pag. 26, tab. 151 ) ; auquel appartiennent de petits arbres et des arbrisseaux de l'Amérique tro- picale; à feuilles alternes, ovales ou oblon- gués , généralement doublées , à fleurs blanches, portées en grand nombre sur des pédoncules oppositifoliés, dichotomes. On en connaît aujourd'hui 4 espèces. L'espèce type est le Vallesia dichotoma R. et P. (D. G.) VALLI. Vallia. bot. ph. — Ces mots , suivis de divers adjectifs indous , forment les dénominations employées par Rheede pour désigner plusieurs plantes différentes des Indes orientales. (D. G.) VALLIFILIX. bot. cb.— Dupetit-Tbouars a proposé sous ce nom (Gênera nova Madag., n° 1 ) un genre dont VOphioglossum scan- dens Lin. est le type , mais qui se rattache comme synonyme au g. Lygodium Swartz , de la famille des Fougères Schizœacées. (M.) VALLISNÉRIE. Fallisneria (dédié à Vallisneri, botaniste italien de la fin du xvne siècle et du commencement du xvui*). bot. ph. — Genre de la famille des Hydro- charidées , tribu des Vallisnériées , formé par Micheli {Gênera, n° 10) pour des plan- tes herbacées-vivaces , acaules et stoloni- fères, qui croissent au fond des eaux douces dans le midi de l'Europe, dans l'Amérique du Nord , aux Indes et à la Nouvelle-Hol- lande. Les feuilles de ces végétaux sont li- néaires-rubanées; leurs fleurs sontdioïques, les mâles très petites , réunies en grand nombre dans une spathe translucide , qui s'ouvre en trois valves inégales , et qui ter- mine une hampe très courte; ces fleurs y sont VAL VAL 813 attachée» sur un support commun conique. Chacune d'elles présente un périanthe à trois segments concaves , quatre staminodes pétaliformes , dont trois sont opposés aux divisions du périanthe; trois étamines alter- nes au périanthe, ou seulement deux ou une. Les fleurs femelles sont beaucoup plus gros- ses , solitaires à l'extrémité d'une très longue hampe tortillée en spirale, et accompagnées d'une spathe tubuleuse, bifide à son orifice; leur périanthe a son tube adhérent et son limbe divisé profondément en trois lobes ovales; trois petits staminodes alternent avec ces lobes , et l'un d'eux est générale- ment bifide; leur ovaire adhérent, unilo- culaire, porte, sur trois placentaires parié- taux, de nombreux ovules ascendants; le style, extrêmement court, se termine par trois grands stigmates ovales , souvent bi- fides. Cet ovaire devient un fruit à parois charnues , cylindrique , couronné par le limbe du périanthe et polysperme. Le type de ce genre, la Vallisnérie spirale , Vallis- neria spiralis Lin., est depuis longtemps célèbre à cause des phénomènes merveil- leux et, s'il était permis de le dire, admi- rablement instinctifs, qui accompagnent et amènent sa fécondation. Jussieu lui a con- sacré, dans son Gênera (p. 67), une phrase remarquable par son élégance poétique (1); Castel et Delille l'ont célébrée en très beaux vers. Lorsque le moment de la fécondation est arrivé, la spathe des fleurs mâles s'ou- vre , et celles-ci, se détachant de leur petit support, viennent flotter librement à la sur- face de l'eau. Jusque-là les fleurs femelles étaient restées au fond, retenues par leur hampe, qui formait une spirale à tours ser- rés; mais, en ce moment, ce ressort semble se détendre, la spirale écarte ses circonvo- lutions , et la fleur arrive ainsi jusqu'à la surface du liquide , dont elle suit les ondu- lations. Agitée de la sorte dans un étroit espace , elle rencontre les fleurs mâles qui répandent sur elles leur pollen. La féconda- tion s'étant ainsi opérée, la hampe resserre de nouveau sa spire, et le fruit va se déve- (i) « Flores faeminei laiato scapo detenti supernatant , œajculi, adaperta spadiris demersi spatha , rupto nexu ad •quse superficiem liberi elevantur , hiaut , ratervatim juxta faemineos vagantur, et praeludunt genesi novae prolis quae in fermine latent, retracto moi scapo, sub undis clam inatu- "resct » lopper et mûrir au fond de l'eau. La Val- lisnérie se trouve dans le Rhône , dans les canaux du midi de la France. Dans le canal du Languedoc, en particulier, son abon- dance est telle qu'elle ne tarderait pas à gê- ner et enfin à empêcher la navigation, si de nombreux ouvriers n'étaient occupés tous les ans , à très grands frais , à la couper sous l'eau au moyen de faux très longuement emmanchées. (P. D.) VALLISNÉRIÉES. FaHisneriece. bot. ph. — Tribu de la famille des uydrocharidées. — Voy. ce mot. VALLONIE. Vallonia (nom mythol. ). moll. — Risso , en prenant pour type une Valvée, établi ce genre qui fait double em- ploi avec les Valvées. (E. Ba.) VALLOTA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Herbert (Append., p. 29), et dont le type était V Amaryllis speciosa l'Hérit. ( Crinum speciosum Lin. ) n'a pas été généralement adopté, et constitue un simple sous-genre dans le grand groupe générique des Amaryllis Lin. (D. G.) VAL01XIE. Valonia (nom propre?), bot. cr. — (Phycées.) Déjà Ginanni, et non Gin- nani comme on l'écrit à tort, avait fait con- naître sous ce nom, dont l'étymologie est incertaine, une espèce d'Algue assez com- mune dans les lagunes de Venise. En insti- tuant ce genre, Agardh a retenu le nom. Mais le Valonia du botaniste suédois a subi des modifications , deux des cinq espèces qu'il mentionnait étant devenues les types des nouveaux genres Ascolhamnion et Die- tyosphœria. Les deux seules qui restent au- jourd'hui offrent pour caractères communs: Fronde tubuleuse, membraneuse, hyaline, confervoïde ou utriculiforme , simple ou rameuse, contenant des granules de chlo- rophylle (Gonidies) suspendus dans un li- quide et souvent attachés à ses parois. On n'en connaît pas les moyens de propagation. Ces Algues vivent exclusivement dans la mer. (C. M.) * VALORADIE. Valoradia. bot. ph. — M. Bunge avait créé sous le nom de Cerato- stigma un genre de la famille des Plumba- ginées, qui avait pour type unique une plante herbacée vivace, des environs de Pé- kin. Plus tard, M. Hochstetter (Flora, 1842 , pag. 239 ) a formé , sous le nom de Valoradia, un genre de la même famille, 814 VAL YAL qui renferme 2 espèces sous-frutescentes, recueillies sur le mont Scholada en Abyssi- nie. Dans son travail monographique sur les Plumbaginées (m DC. Prodrom., v. XII, p. 694), M. Boissier a réuni ces deux genres en un seul, auquel il a conservé le nom de Valoradia , bien que moins ancien , parce que, dit-il, le caractère exprimé par le mot Ceratosligma {stigmates en cornes) ne se retrouve pas dans les deux espèces afri- caines. (D. G.) VAL AIRE, bot. — Du mot valve on a fait l'adjectif volvaire , qu'on emploie pour désigner le mode de préfloraison ou d'esti- vation dans lequel les sépales ou les pétales s'appliquent , dans le bouton , l'un contre l'autre, en se touchant seulement par leurs bords, sans empiéter l'un sur l'autre et sans se replier ni en dedans ni en dehors. On voit que cette disposition , dont le calice des Mal vacées, de la Clématite, etc. , offre un bon exemple, rappelle exactement le mode d'u- nion des valves des péricarpes uniloculaires. De Candolle a proposé aussi d'appliquer la dénomination de cloisons volvaires aux cloisons formées par le bord rentrant des valves du péricarpe , comme dans le Rho- dodendron. C'est cette origine des cloisons qu'on désigne d'ordinaire par la péri- phrase valvis introfleœis. Malheureusement celte nouvelle dénomination amènerait cer- tainement une étrange confusion , puisque d'autres auteurs emploient ces mêmes mots de cloisons volvaires pour désigner les cloi- sons qui , lors de la déhiscence de certains fruits, restent adhérentes aux valves, le long de leur ligue médiane. (P. D.) * VAL VARIA, moll. — Nom générique mal écrit ( Swains , Elem. mod. Conch. ) pour Volvaria. (E. Ba.) VALVATA. moll. — Nom latin du genre Valvée. (E. Ba.) VALVE, moll. — Voy. la partie de l'ar- ticle mollusques, où il est question de la co- quille. r (E. Ba.) VALVÉE. Valvata. moll. — Genre de Gastéropodes Pectinibranches , delà famille des Paludinides, établi par Mûller, carac- térisé par lui et par Draparnaud, et intro- duit dans toutes les méthodes. Les Valvées ressemblent beaucoup aux Paludines ; elles en diffèrent surtout en ce que leur bouche n'est pas modifiée par l'avant-dernier tour, et n'est pas anguleuse au côté postérieur. Le genre ne renferme que des mollusques d'eau douce, tous d'Europe. La coquille des Valvées est, comme celle des Planorbes , presque enroulée dans le même plan; mais l'ouverture est ronde, munie d'un opercule, et l'animal, qui porte deux tentacules grêles et les yeux à leur base antérieure, respire par des branchies. Le pied de l'animal est fourchu antérieure- ment. Parmi les espèces vivantes nous citerons : la Valvée porte- plumet, Valvata cristata, Mtlll. Elle habite presque toute l'Europe, dans les ruisseaux tourbeux, les fossés, les eaux stagnantes. Parmi les espèces fossiles, le Valvata multiformis, Desh., se trouve aux environs de Bade. (E. Ba.) VALVES. Valvœ. bot.— Le mot de val- ves est employé en botanique pour désigner les diverses pièces qui entrent dans la for- mation des péricarpes , et qui, le plus sou- vent , s'ouvrent et s'isolent au moment de la maturité des fruits. Lorsque le péricarpe est formé d'une seule pièce, partout continue et sans sutures, qui ne s'ouvre pas réguliè- rement à sa maturité, on le dit évalve ou sans valves. Il est dit univalve lorsqu'il s'ouvre par une seule suture ou en une seule pièce, comme dans les follicules des Apocy- nées , des Asclépiadées ; il est bivalve lors- qu'il se partage en deux valves, comme dans les Légumes : seulement ce dernier exemple montre que le nombre des valves d'un fruit ne correspond pas toujours à ce- lui des feuilles carpellaires qui entrent dans sa constitution, car les Légumes n'ont qu'une seule feuille carpellaire, bien qu'ils s'ouvrent en deux valves. Les noms de péri- carpes irivalveSy quadrivalves, quinqueval- ves , etc. , multivalves , s'appliquent à ceux qui s'ouvrent en trois , quatre , cinq, etc., ou plusieurs valves. Cette signification du mot valves, qui est seule rigoureuse, a donné lieu à d'autres emplois impropres de la même dénomina- tion. Ainsi, dans la botanique descriptive, on l'emploie fréquemment pour désigner les diverses bractées ou folioles qui entrent dans la composition des spalhes. On s'en sert aussi pour désigner les folioles des glumes des Graminées. Ainsi l'on dit tous les jours une VAM VAN 8M spathe univalve, bivalve, etc., pour une spatbeàunc, doux folioles, ou pour une spatbe monopbylle, diphylle, etc. (P. D.) •\ 'ALVl'LARl \ [calcula, valvule). infcs. — Genre de Vorticelliens, établi par M.GoId- fu>>, pour des Infusoires qui se rapportent généralement aux Epistylis. (E. Ba.) VALVULE, zool. — On nomme ainsi des replis de la membrane interne des vais- seaux et autres organes, destinés soit à sou- tenir les liquides ou autres matières inté- rieures, soit à opposer un obstacle au passage de ces mêmes matières dans une direction déterminée. Dans les veines, à l'origine des artères, entre les cavités du cœur, entre le ccecum et l'intestin grêle, etc., on rencontre des valvules que les anatomistes désignent sous des noms spéciaux. (E. Ba.) VALVULINE. Valvulina ( valvula, val- vule), forah. — Genre de Foraminifères Hé- licostègues, établi par M. d'Orbigny dans la famille des Turbinoïdes. La caractéris- tique et les rapports de ce genre sont indi- qués dans le tableau de la page 667 du tome V de ce Dictionnaire. M. d'Orbigny décrit le Valv. gibbosa, de la craie du bas- sin de Paris, et indique sept espèces des terrains tertiaires d.« Paris et de Valognes. (E.Ba.) VAMI, Poir. bot. ph. — Synonyme de Cephalolus. VAMPIRE. Vampirus. mam. — Ce nom est, dans les auteurs, l'épithète spécifique de la Roussette édule, Vespertillo Vampirus {voy. roussette). C'est aussi le nom d'un genre de Chauves-Souris insectivores, fai- sant partie de la tribu des Pbyllostomiens , famille des Vampiridés , dans la classifica- tion de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Compris par plusieurs auteurs méthodistes dans le genre Phyllostome, le genre Vam- pire est privé de queue , et se distingue des Phyllostomes , d'après la classification dont nous venons de parler, principalement par son museau allongé. Une espèce, dési- gnée plus particulièrement sous le nom propre de Vampire , V. spectrum L., est de l'Amérique méridionale ; la feuille qui sur- monte son nez est ovale, creusée en enton- noir; lui-même est brun-roux, de la taille d'une Pie. On l'a accusé de faire périr les hommes et les animaux en suçant leur sang; mais ce fait est peu probable : les plaies qu'il occasionne sont très petites et ne doivent pas être bien dangereuses , à moins qu'elles ne soient envenimées par le climat. (E. Ba.) *VAMPIRÏDÉES. mam. — Famille do Chéiroptères dans la classification de M. Isi- dore Geoffroy Saint-Hilaire, et comprenant les deux tribus des Sténodermiens et des Phyllostomiens. — Voy. l'art, mammifères. C'est avec la valeur générale de cette fa- mille, ou comme correspondant plus spécia- lement à la tribu des Pbyllostomiens, qu'ont été formées les dénominations de : Vampyrhxe etVAMPYRiNA(C. Bon, Synops., 1837). (E. Ba.) VAMPYRUS. mam. — Voy. vampire. *VANADINITE. min. — Voy. vanadium. *VAIVADIUH! (de Vanadis , nom d'une divinité Scandinave), min. — Le Vanadium est un métal fort rare, qui présente de grandes analogies avec le chrome et le man- ganèse, d'une part, et, de l'autre, avec le Molybdène. Il a été découvert en 1801 dans un minerai de plomb de Zimapan au Mexi- que, par Del Rio, qui lui donna le nom d'Érythronium. Mais cette découverte fut niée par un chimiste français, qui ne vit dans TÉrythronium que du chrome impur. L'existence du Vanadium n'a été admise qu'en 1830, à la suite d'un travail de Sefs- trœm, qui le trouva dans un minerai de fer de la Suède, remarquable par une ductilité extraordinaire. Le Vanadium est d'un blanc d'argent, et ressemble beaucoup au Molyb- dène. Il n'est point ductile et se laisse aisé- ment réduire en une poudre noire. Il se dis- sout aisément dans l'acide azotique et dans l'eau régale; sa dissolution a une belle cou- leur bleue. Il a trois degrés d'oxydation, sa- voir : V 0, V O2, V O3. Ce dernier est un acide comparable à l'acide chromique. C'est à l'état de Vanadate qu'on le trouve dans la nature. On distingue les Vanadates des Chromâtes, en ce qu'ils donnent avec le bo- rax un verre de couleur ve-te, qui se change en jaune dans la flambe oxydante, ce qui n'a pas lieu avec le chrome. On reconnaît en eux la présence de l'acide vanadique, à ce que, chauffés avec la soude, ils donnent un sel soluble, dont la solution précipite par l'azotate d'argent une poudre jaune de vanadate d'argent, qui devient blanche en peu de minutes. S16 VAN VAN On connaît maintenant deux espèces de Vanadate dans la nature : la Vanadinite,o\i le Vanadate de plomb chloruré, et la Vol- borthite, qui est un Vanadate de cuivre. 1. Vanadinite. Vanadate de plomb, avec chlorure de plomb, formé probablement par la combinaison de 3 atomes de Vanadate tribasique et de 1 atome de chlorure de plomb. Substance d'un blanc jaunâtre, ou d'un brun clair, en petits prismes hexago- naux réguliers, ou en petits mamelons hé- rissés de pointes cristallines, opaque ou à peine translucide, d'un éclat gras; dureté, 3; densité, 7. Au chalumeau, elle décrépite fortement , et fond sur le charbon en un globule, qui finit par se réduire en grains de plomb, tandis que le charbon se recouvre de poussière jaune ; avec le sel de phosphore, elle donne à la flamme de réduction, un verre d'un beau vert de chrome, qui paraît brun tant qu'il est chaud. Elle est soluble dans l'eau azotique. Ce minéral a été trouvé d'abord à Zimapan au Mexique, en petits cristaux, dans un filon métallifère avec d'au- tres minerais de plomb. On l'a retrouvé de- puis en petits agrégats sphéroïdaux , ou en enduit mamelonné, à Wanlockhand, comté de Dumfries en Ecosse, dans des filons de la Grauwacke, avec carbonate et phosphate de plomb; aussi à Wicktow en Irlande, dans une autre mine de plomb. Enfin, il existe aussi à Beresow, près d'Ekaterin- bourg dans l'Oural, dans des filons de gra- nité, avec du phosphate de plomb ; ses cris- taux renferment quelquefois un petit noyau de cette dernière substance. 2. Volborthite. G. Rose. Vanadate de cuivre, signalé pour la première fois par le docteur Volborth, en petits cristaux d'une vert d'olive, qui paraissent être des tables hexagonales, et qui tapissent les fentes d'une argile mêlée de Malachite dans les mmes de cuivre de Syssertsk et de Goumeschewsk, dans les monts Ourals. On la retrouve aussi à Nischne-Tagilsk, et dans plusieurs autres mines de cuivre du gouvernement de Perm. Il s'offre généralement en petites masses écailleuses, ou en petits agrégats sphéroï- daux. Ce minéral donne un peu d'eau dans le petit matras et devient noir; il fond sur le charbon, et finit par s'y réduire en une scorie d'un aspect semblable à celui du graphite, et qui renferme des grains de cui- vre. Avec le sel de phosphore et à la flamme réduisante, il donne un verre d'un vert de chrome. Il se dissout dans l'acide azotique avec le précipité d'acide vana- dique. (Del.) * VANALPHIMIA. bot. m. — Lesche- nault de La tour formait un genre de ce nom ( Msc. ex Endlic. Gênera plant. , n° 5414), lequel se rattache, comme syno- nyme, au genre Saurauja Willd., de la fa- mille des Ternstrœmiacées. (D. G.) *VANCOUVERIE. Vancouveria (dédié au célèbre navigateur Vancouver), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridées, établi par M. Decaisne (Annales des Sciences natu- relles, 2e série, vol. II, pag. 351) pour une plante herbacée vivace , indigène des par- ties nord-ouest de l'Amérique septentrionale, que M. Hooker avait décrite et figurée, dans sa Flore de l'Amérique du Nord, sous le nom d'Epimedium hexandrum. Cette plante, à fleur hexandre, est devenue le Vancouveria hexandraDne, (D. G.) P1H DE DOUZIÈME TOME. HMKlR^JHi ' JPJEffl Pwy*v»v^^yM^H ^B ii? La BlbLLothzquLZ The LlbtKVLij w Université d'Ottawa University of Ottawa ^ Echéance ^ Date Due in | 1 r« » s ♦ab^t. &■ '^»;v ^-©:-^ « 1»V- ût s-1? &. v . î JH w* tcrj^-M * Ww\f- M & i. xi M:*'» * 6ÛP. *££1 -aè >£& &&*2$sh:* *lik^#^ m:, l W W< & Et #£ > .tf sr* -, . 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