LIBRARY OF 1885- IQSe r^r^Vv^v-. wf%>. ^^^^^rz.'-^ ^m^^^m DICTIONNAIRE UNIVRRSEL D'HÏSTOIRE NATURELLE TOME DEUXIEME SIGNATURES DES AUTEURS AD. 15 Brongniart (Adolphe). A. de Q De Quatrcfages. Ad. de J De Jussieu (Adrien). A. d'O D'Orbigny (Alcide). A. G Gris (Arlhiir). A. GuiLL Guillemin(Amcdée). Al. m. E Milne Edwards (Alpl.oiise, Ar Arago (François). A. R. et A. PiiCH. Richard (Adolphe). AuD. . Audouin. B Brullé. Becq Becquerel (Antoine). Bl Blanchard. Boit Boitard. Bré. et DE Bré. . De Brébisson. C Chevrolat. G. R Broussais (Casimir). C. d'O D'Orbigny (Charles) . CL Lemaire. CM Montagne (Camille;. C. P Constant-Prévost. D. et A. D Duponchel. Del Delafosse. Desh ... Deshayes. buJ Dujardin. DuM Dumas. Duv Duvernoy. E. B Baudcment. E. Bout Boutmy. E. D Desmarest (Eugène). E. de B Élie de Eeaumont. E. F Fournier (Eugène). FL...S. Flourens. G Gérard. G. B Bibron. HÉD Hébert. n. L Lucas. 1, G. S.-H Geoffroy St-Hilaire(isidoie) Jann Jannetfaz. J. D Decaisne. J. Desn Desnoyers. Lafr De Lafresnaye. L. C Conlier. L...D Laurillard. L. D.Y.R Doyère. Les Lespès. LÉv Léveillé. M Montagne (Camille). M. D Marié-Uavy. M. E Milne Edwards. M. S. -A Martin Saint-Ange. M. T Moqnin-ïandon (Olivic;) P Peltier. P. D Duchartre". Pel Pelouze. P. G PaulGervais. R Rivière. Cil. R Charles Robin. ROUL Uoulin. Sp Spach. Tréc . Trécul. Val Valenciennes. V. B Van Beneden. Z. G Gerbe. Nota. — Les éditeurs se sont l'ait un devoir de conserver la 'plupart des articles dus ;i la plume de savants illustres décédés, en les faisant suivre, quand il y a lieu, d'additi«ns résumant les derniers progrès de la science. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE CH. D'ORBIGNY AVEC LA COLLABORATION ARAGO, AUDOUIN, BAUDEMENT, ELIE DE BEAUMONT, BECQUEREL, BIBIiON, BLANCHARD, BOITARD, E. BOUTMY, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, G. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, COSTE, DECAISiNE, DELAFOSSE, DESIIAYES, DESMARESÏ, J. DESNOYERS, A. ET CH. d'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCHARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUP0NCI1EL, DUVERNOY, FILIIOL, FLOURENS, IS. GEOFFROY ST-HILAIRE, GÉRARD, GERBE, PAULGERVAIS, A. GRIS, A. GUILLEMIN, HÉBERT, IIOLLAUD, JANNETTAZ, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LESPÈS, LÉYEILLÉ, LUCAS, MARIÉ-DAVY, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, AL. MILNE EDWARDS, MONTAGNE, 0. MOQUIN-TANDON, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIERE, Cil. ROBIN, BOULIN, SPACH, TRÉCUL, VALENCIENNES , VAN BENEDEN, ETC. NOUVELLE ÉDITION REVUE, CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET ENRICHIE d*iiii .4tlas de 340 planchei$ gruvcc» sur ucier et coioriée» â la main TOME DEUXIÈME PARIS ÂBEL PILON ET r ÉDITEURS 33, RUE DE FLEURUS, 33 LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Kooloerie e«néi*ale, AiiatoBBaie, Pliysioloi^le, Tératologie et AiitIi<*opolog;ie* MM. CASIMIR BROUSSAIS,*, D. M., professeur à l'Impilal mili^flire(lu Val -de-Grâce. COSTE, ijjt, membre de l'Institut, professeur au Collège de Franre. DUPONCllELfil», if^, médecin del'Kcole polytechnique. DtiVERNOY, iftf, membre de rinstilul, profess. au Muséum d'Iiist. tial. et au Collège de France. MILNK EDWARDS, C. ifif, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'hist. nat., doyen de la Faculté des se. de Paris. MM. FI.OURENS.G. 0. ^,àe l'Acad. français», secrètair pét. de l'Acad. des sciences, profess. au Mus. d'his T. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, O. Jft. membre de f inspect. gènér. de l'UniTorslté, profes. au Mus. d'iiisl MARTIN SAINT-A\GE, O. ifts, D. M., meuibre de sieurs sociétés savantes. O. MOQUIN-TANDON. Cil. ROBIN, Jftf, membre de l'Institut, profess. à la F, de nièdeciiie. llaiiiniifèreNi et Oiseaux. I. GEOFFROY S.-HILAIRE, O. *, men.bre de l'inst.. etc. GERBE, ijjt, préparateur du cours d'embryogénie au Collège de France. liERARD, membre de plusieurs sociétés sarantes. DE LAFUESNAYE. membre de plusieurs sociétéssavantes. BAU DEMENT, Jfif, professeur à l'Ecole des Arls et Métiers. BOITARD, iRS, auteur de plus, ouvrages d'iiistolre naturelle. du cabinet d'anat. comp. au PAUL GERVAIS, efiS, membre corresp. del'lnstltut, profeaB. à la Faculle des sciences de Paris. LAURILLARD, ^, c Muséum d'hist. nat. DE QUATBEFAGES, 0. ifif, membre de l'Inslitut, profesj. au Muséum d'hist. nat. ROULIN, ^, membre del'lnstltut. BIllRON,*. p au Muséum d'hist. nat GERBE, il^ de Franci )fess, d'histoire naturelle, aide-naturaliste d'embryogénie au Collé Reptiles et Poissons. VALENCIENNES.O. jft, membre de l'instilul, profess. Muséum d'hist. nat., à l'Ecole de pbarm., à l'Ecole m maie sup. PAUL GERVAIS, ■^, membre corresp. de l'Institut. ilolliisques. DESIIAYES, jjt, membre de plusieurs sociétés satai VALENC1ENNES,0. *, membre de l'Inslluil, etc. AUDOUIN, *, membre de l'Institut, profess, d'hist. nat. BLANCHARD, ^, membre de l'Institut, profess. au Mu séum d'hist. nat. l!RlJLLÉ,iR5, professeur à la Faculté des sciences de Dijon CIIEVROLAT, membre de plusieurs sociétéssavantes. DliSMABESr, aide-nat.au Muséum i'hlst nat., secr. de li Soc. eiitomologlque de France. I ALC. DORBIGNY, O. ift;, profess. au M c. I vice-piésld. de la Soc. géologique de Fr Articulés. Muséui DOYERE, ^, profess. d'hii^t. nat. au collège de Henri IV. DUJ ARDIN, ^, doyen de la Faculté des scicnc. de Renne* DUPONCHEL,ij^,nicmbrede plusieurs sociétés savantes. LUCAS, îft<, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle PAUL (JEli VAIS, iftî, membre corresp. de l'Inslitut, etc. MII.NE EDWARDS, C.eSf.menibredel'Institut, etc. LESPES, ijjf, profess. à la Faculté des sciences de Marseille A. MILNE EDWARDS, professeur à l'Ecole de pharmacie. Koopliytes, Rayonnes, luf'usoires et Protozoaires. ALC. D'ORBIGNY, 0. #, profess. au Mu vice-présid. de la Soc. gèologl(|ue de F DUJ ARDIN, iftS, doyen de la Faculté des se es de Re MILNE EDWARDS, C. ^, membre de l'Institut, cl VAN BENEDEN, membre de l'Acad. des se. de lie profess. à l'Université île Louvaln. Botanique DE BRÉBISSON, membre de plusieurs sociétés savantes. BRONGNIART, C. ift, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'hist. nat., in.'peet. génèr. de l'Université. DECAISNË, O. Jft!, membre de l'Inslitut, profess. au Mu- séum d'hist. nat. DOCUARTRE, ifif, membre de l'Insllt., profess. à la Faculté des se. de P.iris. FOURNIER (Eug.), docteur es sciences. A. GRIS, docteur es se, aide-nat. au .Mus. cl'hlsl. nat. libre de l'Institut, profes.*, au Mu. DEJUSS1EU,0. ^ séum d'hist. nat. LEVEILLÉ, D. M., membre de la Société philoma'hique. MONTAGNE, 0. ^,D. M., membre dePInstitut. O. MOQUIN-TANDON. UICIIAUD, O.iftî, D. M., membre de l'Inslitut, profess. à la Faculté de médec'ne. SPACH. aidc-nalurallste au Muséum d'histoire ualurellc, TRECUL, ^, membre de l'instilut. Géoloj^ie , Iflinéralogie. C0RD1ER,G. O. ^, membre de Plnstltut, profess. au M séum d'hist. nat., inspect. gcnér. des Mines. DELAFOSSE, O. iff, membre de l'Institut, profess. à Faculté des sciences et au Muséum d'hist. nat. DESNOYERS, iftf, men.bre de l'Institut, bibliothécaire J Muieuiu d'hlsi. nat. JANNETTAZ, aldcnaturallste au Muséum d'hist. natur. ELIE DE BEAUMONT, G. 0. ^, secret, perpét. de l'Aea 1. des se, profess. au (iollège de France, insp. gen. des CII. D'ORBIGNY, Jfii, aide naturaliste au Muséum d'hist, nat., membre de plusieurs sociétés savantes. CONSTANT PREVOST, Jffc, membre de l'instilut, profess. à la Faculté des sciences, etc. HEBERT, es, professeur à la Faculté des sciences. Cltiniie, Piiysiqcie et Astronomie. F. ARAGO, c. eSs, secret, perpét. dt l'Acad. des sciences directeur de l'Observât, de Paris. BECQUEREL, C. Jjjf, membre de l'Institut, profess. au Muséum is. — Sous-genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Rirby sans indication de caractères {Faiina liorsalis americana , p. 149), et auquel il donne pour type VElater œneus de Fabricius , qui ap- partient au genre Ludius de Latreille. Voy. ce mot et celui de Dyacanthus pour les caractères. (D. et C.) APHOTISTUS {ày^j-L^zoi, privé de lumière), bot. cr. — M. de Humboldt {Florœ Frib. spec., p. 118) a donné ce nom à un genre de Champignons qu'on trouve sur les planches et sur les poutres qui ser- vent d'étais dans les souterrains où la lu- mière ne pénètre jamais. Ses caractères gé- nériques sont les suivants : Champignon ra- meux, corné, terminé par un corps mem- braneux et pulpeux. VAph. fuscus Hunib., seule espèce décrite, est décombant, très fra- ^'ilf, d'une couleu'- brune ou cendrce tirant APil vers le noir ; sa surface est glabre et brillante. Les rameaux sont très nombreux, flexueui, épais, fascicules, demi-cylindriques ou com- primés, longs de trois ou quatre pouces; leur substance interne est d'un blanc de neige, sèche et cornée comme celle du Sphœria hypoxylon; le corps qui les ter- mine, et dans lequel existent peut-être les organes de la reproduction, est dilaté, strié, cunéiforme ou inégalement divisé, blanc, Gla- menteux, et d'une consistance molle et fon- gueuse. Ce champignon, comme le pensent MM. Ch. G. Th. Fr. et Ludw. Nées d'Esen- beck, n'est probablement qu'un état anormal de quelque Cryptogame, causé par l'absence de la lumière. (LÉv.) * APHRAGME. Aphragmus, Andrz. , in DC. Prodromus , t. I , p. 209. — Oro- bium, Reichb. Comp.). — Oreas, Cham. et Schlechtend. (m Linnœa, t. I, p. 29, tab. 1); Hook. {Flor. Bor. Amer., t. I, p. 67) (àpriv.; opy:/iJ.v., cloison), bot. m. — Genre de la famille des Crucifères (Siliculeuses , Spach. Tribu des Camélinées DC. ), offrant lescaract. suivants : Sépales presque étalés, carénés, point gibbeux à leur base. Pétales onguiculés, obovales. Étamines 6, subi- somètres ; Olets inappendiculés. Stigmate subsessile. Silicule lancéolée , comprimée , 2-valve, 1 - loculaire, 4-6-sperme ; valves planes, 1-nervées. Graines immarginées, sus- pendues; funicules filiformes, allongés. Em- bryon à cotylédons incombants , plans , con- vexes; radicule ascendante. — Herbe basse, touffue , ayant le port du Cardamine helli- difolia; feuilles roselées, longuement pé- tiolées , subradicalcs , spalulées , un peu charnues, très entières, 1-nervées; bampet aphylles ; fleurs en grappes corymbifor- mes , garnies de bractées foliacées ; pétales rouges ou blancs. On n'en connaît qu'une seule esp. {Aphragmus Eschscholtzianus, Andrz.) de l'Amérique arctique. (Sp.) *APHRAG]MIA ( à priv.; fP^y/'-'-', cloi- son ). BOT. PH. — Genre de la famille des Acanthacées , tribu des lluelliées , formé par Tiees {in Lindl.Introd.to Bot., édit. 2), avec ces caract. : Calice o-parti , à lacinies inégales , dont 2 plus étroites. Corolle hy- pogyne, infundibuliforme ; à limbe 5-fide, égal , obtus. Étam. 4, insérées au tube , in- cluses , didynames. Anthères biloculaires ; ; à loges ctroiics , parallèles , égales. Ovaire APll bflocnlaire ; loges bi-ovulécs. Style simple ; stigmate bifldc. Capsule onguiculée , loge subuniloeulaire par avortement par- tiel guent parleurs brillantes couleurs, à reflets métalliques. Nous ne citerons qu'une espèce qui forme le type du genre, VAph. apifor- mis; c'est la même que le Mulio apiarius de Fabricius, le Mulio mutabiUs du même au- teur, et enQn la Mouche abeille de Degéer {Mém. ins., t. VI , pi. 7, fig. 18-20). (D.) *APHRITIS (àç/îtrts, nom grec d'un poisson inconnu), poiss. — Genre de Pcr- coïdes à ventrales jugulaires; à corps allon- gé ; à deux dorsales séparées, et de longueur inégale. La bouche, peu fendue, a des dents en velours ras sur les deux mâchoires , sur les palatins et sur le chevron du vomer. On ne connaît encore qu'une seule esp. de ce g., V Aphritis Durvillii, originaire des eaux dou- ces de la terre de Van-Diémen , où elle a été prise par MM. Quoy et Gaimard, naviguant à bord de V Astrolabe, sous les ordres de M. Dumont-d'Urville. (Val.) APHRIZITE, d'Andrada ( &?rÀÇu> , j'é- cume). Mm. — Nom donné h une variété de Tourmaline de 111e deLangsoë , en Norwége, dont la véritable nature avait été méconnue. D'Andrada avait remarqué qu'elle écumait fortement avec le borax , et donnait un verre transparent d'un blanc-verdâtre. (Del.) * APHRODES ( «?/5'''crviî, qui écume). rvs. — Genre de la famille des Cercopiens, de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par Curtis ( Brit. en- tom.), et adopté par M. V\'estwood [Gene- ric synops. ). — Ce genre , très voisin des Aphrophora, dont il ne devrait peut-être former qu'une division, s'en distingue prin- cipalement par une tête subtriangulaire -, des ocelles rejetés sur les côtés de la tê- te ; des jambes postérieures très épineuses, et des jambes antérieures pectinées en de- dans. On connaît un assez grand nombre d'esp. d'Aphrodes ; toutes sont indigènes et de petite taille. Le type est VA. costata [Cica- Ix APU da costata Fab.) , esp. répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *APHRODISIEIMS(«?/îO'A'7(os, qui se rapporte aux Aphrodites). Asisth. — Au- douin et Milne-Edwards. — Famille com- prenant le genre Aphrodita , Linné , et quelques autres plus récemment établis. Voy. APHRODITES. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita {kfpo^ir-o , nom de Vénus), annél. — M. Savigny, fai- sant du genre Aphrodita, Linn., modifié par Bruguiére, une famille à laquelle il laisse le nom d'Aphrodites , donne la déno- mination d'Ilalithea à un des genres de celte famille. C'est à celui-là que les auteurs ultérieurs ont laissé le nom (]\iphrodita en propre, et voici comment MM. Audouin et Milne-Edwards le caractérisent : Treize paires d'élytres sur le dos, fixées à des pieds qui ne portent ni branchies ni cirrhes supé- rieur», et qui alternent depuis l'extrémité antérieure du corps jusqu'au vingt-cinquième segment avec d'autres pieds n'ayant pas d'élytres, mais pourvus d'un cirrhe dorsal et de branchies. Quelques paires d'élytres supplémentaires, fixées sur les anneaux sui- vants , mais paraissant et disparaissant dans un ordre diQerent. Trois antennes. Mâchoi- res petites et cartilagineuses ou à peu près nulles. Les espèces de ce genre se rapportent à deux sections : 1» Elytres recouvertes et cachées par une voûte épaisse, ayant l'aspect d'étoupe, et formées de soies flexibles. Rame supérieure de tous les pieds pourvue de trois ordres de soies. Telle est l'Aphr. hérissée , Aj)h. aucUata, un des Annélides dont les couleurs ont le plus de brillant. Elle est de nos côtes. 2" Les Hermiones , dont on a fait un gen- re à part. Vo]j. hermio-\e. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita ( À-^f.orTirr, , nom de la Vénus grecque), moll. —Nous trouvons dans les mémoires de M. Lea, pu- bliés dans les Transactions de la Société philosophique de Philadelphie, pour l'année 18S4 , un genre Aphrodite que l'auteur met dans le voisinage des Cyrènes. Nous n'avons pas été peu surpris en trouvant dans la co- quille , décrite comme nouveau genre , le Cardium groënlandicum des auteurs. Ce qui nous étonne le plus , c'est que M. Lea ne donne aucune synonymie h cette coquille , APH et semble croire qu'elle n'a jamais été dé- crite. Tous les Conchy liologues savent cepen- dant qu'elle a été décrite depuis long-temps par Chemnitz. Celte coquille étant natu- rellement un Cardium, le genre de M. Lea doit être regardé comme non avenu. ^Desîi.) APHRODITES. Aphroditœ {d' Aphro- dita, g. d'AnnéUdes). AXfJÉL. — M. Savi- gny ( Syst. des Annélides ) nomme ainsi la famille d'Annélides marines sétigères dont le genre Aphrodita de Linné est le type. M. de Blainville écrit Aphrodilés. MM. Au- douin et Edwards préfèrent le mot Aphrc^ disiens. Cette famille renferme plusieurs g., outre celui d^Aphrodita , Linné, Brug. ; ce sont les suivants : fî^ermione, Eumolpe, Polyodonte, Pholoë , Acœta , Sigalion et Palmyre. Les caractères des Aphrodites peuvent être ainsi résumés , d'après MM. Audouin et Edwards : Tète bien distincte et portant des antennes. Trompe en géné- ral armée de quatre mâchoires réunies par paires. Pieds très développés , dis - semblables , et alternant dans une étendue plus ou moins grande du corps , les uns sans élytres, mais pourvus d'un cirrhe supé- rieur, et accompagnés en général de bran- chies ; les autres ayant ordinairement des élytres, mais point de cirrhe supérieur ni de branchies; branchies, lorsqu'elles existent, peu développées, situées à la partie supé- rieure de la raie dorsale, au dessus du cir- rhe, et en forme de crêtes ou de tubercules. (P. G.) *APHROPlIORA(,àp^os, écume; ov, feuille). BOT. — On appelle ainsi toutes les plantes dont la tige est privée de feuilles. Telles sont la Véronique aphylle , la Cuscute , etc. La Hampe {scapus) , étant dépourvue de feuil- 6 API les et de branches , est une sorte de tige aphylle. Quelquefois , les feuilles sont rem- placées par des écailles , comme cela se volt dans les Orobranches. (C. d'O.) APHYLLOCALPA (a?ii)/o,, sans Icuille; xa:)TV], urne, vase), bot. cr. — Ca- vanilles {Atm. de las ciencias natur., t. V, p. 14) a formé sous ce nom un g. de Fougè- res , qui n'est qu'un double emploi de VOs- munda ( Voy. osmom)e ). C'est par erreur typographique qu'on a écrit Aphyllocarpa dans VEncyclopédie et dans le Nomencla- tor de Steudel. {G... .y.) APHYLLOCAULON ( «yu),/ov , sans feuille ; zaj/5'5, tige ; tige sans feuilles) . bot. PH. — Ce g., établi parLagasca, est syn. de Gerbera. Voy. ce mot. (J. D.) * APHYLLODIUM, DC (« priv.; ?u/ >ov, feuille ). bot. tu. — Syn. du g. Di- cerma. (Sp.) APHYOSTOMES («p^o., je suce; (TTo>x , bouche ).»Poiss. — Nom composé par M. Duméril pour désigner une famille de Poissons cartilagineux , dans la Zoo- logie analytique. Elle n'a pu être conser- vée , car elle est composée de trois g. très différents les uns des autres , qui n'ont pas le squelette cartilagineux, et qui même n'ont pas dû tous les trois prendre place dans la Méthode ichthyologique , parce qu'ils sont des doubles emplois d'autres genres conservés et mieux caractérisés. Le g. Macrorhynque ( Voy. ce mot) est un Scombéroïde pris dans l'Atlantique , et non pas des mers de la Chine , comme on l'a dit; il est très voisin des Gempylus , si ce n'est le Gempylus serpens, lui-même. Le g. Solenostome { Voy. ce mot ) de Klein ne comprend pas les Poissons que Lacépède a ainsi dénommés ; mais le plus grand nombre des esp. dont l'auteur al- lemand a composé son g. sont des Syngna- thes , genre que l'on voit reparaître dans la sixième famille , celle des Ostéodermes de l'auteur de la Zoologie analytique. Le g. Centrisque { Voy. ce mot ) est très voisin des Fistulaires et des Aulostomes , et appartient , par conséquent , à la famille des Poissons à bouche en flûte de Cuvier. CVal.) APHYTEI A ( « priv. ; fvzdc^ , végéta- iiou ; qui ne se développe pas ). bot. pu. —Genre fort singulier de la famille déjà si API singulière des Cytinées, formé par Linné (Amœn.) , et synonyme du g. Hydnora de Thunberg. Voy. ce mot. (C. L.) API. bot. ph. — Nom vulgaire d'une variété de pommier. (C. L.) *API ACÉES («-riov, persil), bot. ph. — Nom substitué par M. Lindley {Nat. Syst. , éd. 2 , p. 21 ) à celui d''Ombellifère$. (Sp.) API AIRES. Apiariœ ( opis , abeille % lïvs. — Latreille désigne sous ce nom une section ou mieux une tribu de sa famille des Mellifères , de l'ordre des Hyménoptè- res , qu'il a caractérisée d'après la languet- te , dont la division moyenne est au moins aussi longue que le menton ou sa gaîne tubulaire , et en forme de soie ; et d'après les mâchoires et la lèvre fort longues , con- stituant une sorte de trompe coudée, et re- pliée en dessous dans l'inaction. Latreille admet dans cette tribu plusieurs groupes : ce sont les Andrénoïdes , les Dasygastres , les Cuculines , les Scopulipèdes et les Apiai- res sociales. Dans notre Histoire des Ani- maux articulés, nous avons augmenté le nombre de ces groupes, et adopté pour tous une nomenclature en rapport avec les autres parties de notre ouvrage. Ces groupes sont les Apites , Méliponites , Bomhites {Apiai- res sociales} , Anthophorites iScopulipldes Lat.), Osmiiles [Dasygastres Lat.), Xylo- copites {Andrénoïdes Lat.), Nomadites {Cuculines Lat.). Voy. ces noms, et l'arti- cle MELLIFÈRES. (BL.) * APIAIIIDES. îNS. — M. Lepeletier de Saint-Fargeau {Hist. nat. des Ins. hym. , suites à Buffon) forme sous ce nom une famille comprenant seulement les deux groupes des Apites et des Méliponites. (Bl.) *APIARITES. INS. — Synonyme d'.l- pites, employé par M. Lepeletier de Sainl- Fargeau ( Hist. des Ins. hym. ; suites à Buffon). (Bl.) APÏASTRUM, Nutt. {Mss. ex Torr. et Gray, Flora ofnorth Amer., t. I, p. 645). (Allusion à Apium, Ache). bot. ph. - Genre de la famille des Ombellifèrcs , que MM. Torrey et Gray rapportent avec doute à la tribu des Coriandrées, en lui assignant pour caract. : Limbe calicinal presque in- apparent. Pétales suborbiculaires, entiers, concaves , point infléchis. Disque petit. Sly- API les très courts. Fruit didyme, fortement contracté à la commissure. Méricarpes ova- les-globuleux, à 5 côtes peu élevées, ru- gueuses; bandelettes solitaires dans chaque vallécule. Carpophore 2-fide. Graines cym- biformes ( concaves antérieurement ^ cour- bées aux deux bouts). — Plantes ( de la Califor- nie) annuelles, glabres, dichotomes. Feuil- les multipartites, à segments linéaires. Om- belles axillaires, sessiles, pauci -radiées, dé- pourvues d'involucre et d'involucelles. Fleurs blanches. Fruit aromatique. On n'en connaît que deux espèces. (Sp.) * APÎCAL ( apex, sommet, pointe ). zooL. — Kirby donne ce nom aux aréoles qui se terminent à la pointe de Taile des Insectes, ou près de cette pointe, comme dans VAnthrax apicalis. (C. d'O.) *APICALES. i?i9.— M. Nées von Esen beck [Hymen. Ichn. affin. Monog.) donne ce nom à une petite division qu'il a établie dans le g. Encyrlus , d'après les antennes, dont l'extrémité est blanche. (Bl.) ^APICILAIRE. Âpicilaris{apex, som met , pointe ). bot. — On donne cette épithète, en botanique , à tout organe qui est inséré au sommet d'un autre. Ainsi on dit que Vembryon est apicilaire quand il est placé dans la partie du périsperme op- posée au hile. Le placentaire eut apicilaire quand il occupe le sommet de la cavité pé- ricarpienne ; la déhiscence est apicilaire quand , le placenta étant central, la capsule, uniloculaire par suture des carpelles, reste entière à sa base , et s'ouvre et se déchire à ^■on sommet. Enfin , Varète qui termine la giume est dite apicilaire. (C. d'O.) APICRA (iïTîxîoj, non amer), bot. ph. — Genre de la famille des Liiiacées, tribu des Aloinées, formé par Haworth, réuni ordinairement au g. Aloës , et qui mérite cependant d'en être distingué par son port, ses fleurs et ses graines. Nous examinerons plus amplement ce sujet au mot hawor- TIIIA. (C. L.) *AP1CIjLE. Apiculus (dimin. d'apex, pointe). zooL., bot. — On donne ce nom à toute pointe terminale sans consistance. Cette expression appartient surtout à la ter- minologie botanique ; mais Ehrenberg l'a appliquée aux prolongements filiformes du corps des Infusoires. O na fait (VApiailc l'adjectif aptcwié. (C. i>'0.j , API 7 ' * APWJE {apis , abeille), ws. — Syno- nyme d^Apiaires, employé par Leach,et adopté par les entomologistes anglais. (Bl.; * API DES. iiNS. — M. Westwood dési- gne sous ce nom un groupe de la tribu des Apiariœ ou Apidœ, répondant aux Apiaires sociales de Latreille, ou à nos Apites , Mé- liponites et Bombites. (Bl.) APIE. i^.s.— Vouez APIU.S. * APINELLA, Neck. {Elem. [dim. d'^- pium, ache] ). bot. pu. — Syn. du genre Trinia, de la famille des Ombellifères. (Sp.) *APIOCARPA(a»riov, poire; yocpi^ds, fruit). BOT. eu. — Genre de la famille des Mousses, division des Acrocarpes aplopéri- stomées , établi d'abord par Bridel sous le nom d'Oreas, nom que M. Hiibener a chan- gé en celui à'Apiocarpe pour éviter toute confusion possible avec un homonyme fondé par Chamisso , et adopté par les botanistes ; mais, comme M. Hiibener n'a pas tenu com- pte du nom de Mielichhoferia ( Voy. ce mot), donné antérieurement à ce genre par Ilornschuch {Bryolog. germ.), il en résulte que, sans violer les lois de la priorité, nous ne pouvons admettre le nom d'Apiocarpa, Il faut encore noter que M. Hooker ne sé- pare pas ces Mousses des Weissies. (C. M.) *APIOCERA (otwv, poire ; xépxç, cor- ne), ms. — Genre de Diptères , division des Aplocères , subdivision des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , établi par West- wood (Isis, t. XXXI, p. 86). —Ce g. se rapproche , pour le port , des Mydas , des Corsomyses et des Némestrines , et a pour caract. : Tète transverse. Antennes plus courtes que la tète : 1" article épais , 2' petit; tous deux garnis de soies roides; 3= petit , piriforme , terminé par une soie. Trompe avancée , plus longue que la tête. Palpes découverts, spaluîiformes. Abdomen obconique , presque deux fois aussi long que le corselet. Cuisses postérieures non épaisses ; tarses bipulvinés. Nervures des ailes disposées comme dans le g. Mijdas. L'auteur ne rapporte à ce g. que deux esp., qu'il nomme, l'une A. asilica, et l'autre A, fuscicollis , toutes deux de la Nouvelle- Hollande. (D. et C.) APIOCRINIDÉES. ApiocrinidoB, AI- 8 AP! cide d'Orbigny. roL. Foss. — (Echinoder- ines.) Famille de l'ordre des Crinoïdes. Nous avons établi cette famille {Histoire naturelle générale etparticulière des Crinoïdes, p. 1), pour renfermer les Crinoïdes, dont l'ensemble l'st formé : 1" d'une racine Oxéeau sol ; 2» d'u- ne tige plus ou moins longue, ronde, penta- gone ou elliptique, diminuant graduellement de diamètre vers l'extrémité, toujours sim- ple , dépourvue de verticilles, et composée d'un grand nombre d'articles perforés au centre, dont la surface articulaire est le plus souvent radiée ; 3° d'un sommet pyriforme ou cupuliformc, placé à l'extrémité supé- rieure ; ce sommet est presque toujours for- mé des premiers articles très élargis de la tige et d'un calice pierreux , distinct , très épais, pétaliforme en dessus, composé de pièces très épaisses disposées par séries de cinq, superposées les unes aux autres ; ces pièces constituent un ensemble solide, sus- ceptible de se séparer du reste, et dont la partie supérieure seulement est creusée ; de sorte que la cavité est peu grande et ne sau- rait contenir qu'une très petite partie des viscères; 4° d'une masse viscérale renfer- mée dans une poche dont la partie inférieure est contenue dans le sommet ; S» d'une sé- rie de cinq ou de dix bras composés de pièces simples ou alternes , se subdivisant une ou deux fois, et pourvus de ramules ronds, toujours simples, courts, articulés et canaliculés en dedans. Cette famille comprend les genres Guet- tardicrinus , Apiocrinus , Millericrinus , Bourgueticrinus , Encrinus et Eugenia- crinus , caractérisés par le nombre des étages de pièces qui en composent le som- met. Les genres de cette famille paraissent ap- partenir chacun à une époque géologique distincte. On les trouve : 1° dans le Muschel- kalk, où les Apiocrinidées se montrent pour la première fois au sein des couches terres- Ires, sous la forme A'' Encrinus ; â» dans la formation oolilique; elles manquent dans ies couches inférieures, tandis que, dans les Gauches supérieures de ce même terrain, elles abondent sous les formes des genres Guettardicrimis, Apiocrinus, Millericrinus et Eugeniacrinus ; 5" dans les couches cré- tacées supérieures , où les Apocrinidées ne sont plus représentées que par le genre API Bourgueticrinus {VApiocrinites elUpticus des auteurs). (A. d'O.) *APIOCRII\lTES. roL.FOSS.-Syn, d'APiocRiNus. Voyez ce mot. 'A. d'O.) * APIOCRINUS. POL. FOSS.— Genre de la famille des Apiocrinidées, de l'ordre de§ Crinoïdes (Échinodermes). Miller [Crinoidea. etc. ) a établi ce g. sous le nom dMpiocn- nites , et y a placé deux types bien dis- tincts , dont nous avons formé deux genre», A l'un nous avons conservé le nom d'.ipio- crinus , en appelant l'autre Bourgueticri- nus. Sous le nom d'Apiocrinites , M. Gold- fuss ( Petrefacta Germaniœ ] y a joint en- core une autre modification , que nous avons nommée Millericrinus. Le g. Apiocrinus , tel que nous l'envisa- geons, est ainsi caractérisé : Ensemble for- mé d'une racine , d'une tige ronde et sim- ple , radiée à sa surface articulaire, et d'un sommet généralement pyriforme, composé: 1» de plusieurs articles dilatés, formant à sa base un cône renversé ; 2° d'une série de cinq pièces basalcs , le plus souvent transverses ; ô" de deux séries de pièces in- termédiaires , avec ou sans pièces accessoi- res; 4" d'une série de cinq pièces supérieu- res , pourvues en dessus d'attaches brachia- les doubles , et de deux canaux brachiaux. Les bras, au nombre de dix au poinl de départ, reposent sur ces pièces supérieures; ils sont composés d'une seule série de pièces simples ; les ramules des bras s'articulent de deux en deux aux pièces brachiales. Les Apiocrinus ont donc le sommet composé de quatre étages de pièces , caractère qui les dislingue nettement des Gucttardicri- 71US , qui en ont six, et des autres genres, auxquels on n'en compte qu'un ou deux seulement. On ne connaît jusqu'à présent que quatre esp. d\ipiocrinus ( Vog. notre Histoire des Crinoïdes , où elles sont figurées ) , tou- tes des terrains ooliliques moyens et supé- rieurs , mais non des mêmes couches. Les Apiocrinus Parkinsoni et elegans appar- tiennent au calcaire à polypiers ou Forest marble des Anglais, tandis que les deux au- tres , les A. Roissganus cl Murchisonianus, sont propres seulement à YOxford clay. La grande longueur de la tige et le peu d'attache de ta racine doivent faire supp'> ser que ces animaux vivaient à de grandes API profondeurs ou dans les anfractuosités des bancs de coraux. Cette dernière hypothèse paraît d'autant plus admissible , qu'on ne trouve ces fossiles que près des bancs ou dans les bancs mômes de Polypiers, (A. D'O.) ' APIOMEKUS ( arcfcv , poire ; //.e^o,- , cuisse ). iiNS. — Genre de la famille des K6- duviens, de Tordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn {Wan- zcnart. Insckt.), et adopté maintenant par tous les entomologistes. — Ce genre se di- slingue de ses congénères par un corps fort épais, couvert de poils longs et très serrés ; une tête petite comparativement au volu- me du corps ; des pattes antérieures , ayant des jambes renflées , excessivement velues, avec une cavité très profonde, et des tarses fort grêles ainsi que leurs cro- chets. Les Apiomerus faisaient partie du g. Beduvius pour Fabricius et Latreille. On en connaît aujourd'hui une trentaine d'esp. ; toutes sont de l'Amérique méridio- nale , et remarquables par la villosité de leur corps. Les plus répandues sont les A. morbillosus {Rcduvhis morhillosiis Fab.), A. hirtipes {Reduvius hirtipes Fab.), etc. (Bl.) APION (x«ov, poire). iNS. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille desCurculionites, fondé par Herbst aux dé- pens des Attélabes de Fabricius, et adopté par la majeure partie des entomologistes qui sont venus ensuite. Latreille lui assigne pour caract. : Antennes terminées en une massue de trois articles , et insérées sur une trompe allongée, cylindrique ou conique, non dilatée à son extrémité. Tête reçue postérieurement dans le corselet. Point de cou apparent. Épe- rons des jambes très petits ou presque nuls; abdomen très renflé, presque ovoïde ou presque globuleux. Le gotire Apio)i est un des plus nombreux de la grande famille des Curcuhonites, et les espèces qui le composent sont à peu près les plus petites de cette famille, car la plus grande n'a guère que 5 millim. de lon- gueur. Schœnherr, dans sa Synonymie des Ciirculionides , en décrit 198 esp. de tous pays ; mais le plus grand nombre appar- tient à l'Europe. Nous n'en citerons que quelques unes, savoir : L'Apion rouge {Ap. frumentarium), Oliv. {Coléopt.,l. V, ""SI. T. II. API 9 pi. 3, Cg. -47) , qui peut être considéré com- me le type du genre; l'Apion des Vergers [Ap. Pomonœ), Oliv. {Ibid. , pi. 5, fig. 45) ; l'Apion bronzé ( Ap. œneum ), Oliv. [Ibid., pi. 3, fig. 45), et l'Apion bleu (Ap. cya- neum), Oliv. {Ibid., pi. 3, fig. 4G). M. Kirby (Linn. Tram, of London , vol. IX, 1808,*" p. 1-80, tab. 1, fig. 1-20 j a donné une Mo- nographie de ce genre , dans laquelle il en décrit GO esp. et en figure 20. (D. et C.) *APIOIVIDES. Apionides (i;..r(ov, apion; d'Toi, ressemblance ). uns. — Nom donné par Schœnherr à une division de ses Or- thocèrcs , dans la famille des Curculionides, et qui se compose de celles qui ont le rostre ou museau-lrompe peu avancé, cylindri- que ou filiforme ; les antennes composées de onze articles , et insérées vers le miUeu ou à la base du rostre ; la tête allongée der- rière les yeux ; les élytres ovales , voûtées , couvrant l'anus. Cette division ne renferme que deux genres : Eurhyncus et Apion, Voy. ces mots. (D.) APIOS, Jlœnch { Méth. , p. 165). ^ Bradlea, Adans. {non alior.). bot. ph- — Genre de ia famille des Légumineuses (sous -ordre des Papilionacées, tribu des Phaséolées), fondé sur le Glycine Apios , L. , et otTrant pour caract, distinctifs : Calice campanule, 4-denté : la dent supérieure et les deux latérales presque inapparentes ; la dent inférieure plus longue. Carène falci- formc, subspiralée, renversée. Étamines diadelphes. Légume substipité, cylindracé, grêle, polysperme,septulé transversalement. Graines subglobuleuses. — L'^. tuberosa , Mœnch (vulgairement Glycine tubéreuse) , originaire des États-Unis , et fréquemment cultivée comme plante d'ornement, consti- tue à elle seule ce genre. C'est une herbe à racine tubéreuse et mangeable; les tiges sont volubiles, très longues; les feuilles iinpari- pennées, 5-ou 7-foliolées, non stipulées; les pédoncules horizontaux ou dcfléchis , plus courts que les feuilles; les fleurs, pa- nachées de rose et de pourpre-noirâtre , sont disposées en grappes courtes et très denses. (Sf.) APIOSPOIIIUM (««ov, poire; ^^dfioi, spore). BOT. CR. — Genre de Champi- gnons, de rOrdre des Périsporiés de Fries , créé par Runze {Mykol. hef., t. I, p. 8). Il est caractérisé par des sporanges adncs, 1' 10 API pirirorines , entassés , pulvérulents , et d'une consistance ferme , qui renferment dans leur intérieur des spores globuleuses, trans- parentes, mélangées avec une matière géla- tineuse. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre : l'une qui croît sur le bois du saule, et l'autre sur celui du sapin. Elles ressemblent ù des Sphéries dont la surface serait pulvérulente : l'examen mi- croscopique peut seul faire saisir la diffé- rence. C'est avec doute que l'auteur du Systema mycologicum a réuni à ces deux espèces le Stilbospora maxima de Schwei- nitz, qui, dans la Caroline, recouvre quel- quefois , dans une très grande étendue , les rameaux de quelques arbres morts. (LÉv.) *APIROPHORUM, Neck. (Elem.) ( à. priv. ; pinis, poire; ç)ï/5oj, je porte ). bot. PH. — Syn. du genre Pirus , de la famille des Pomacées. (Sp.) APmOPODES ( a^t^oî, inGni, sans nombre; ^03;, irovVj, pied :c.'à-d. pattes très nombreuses), evs.— M. Savigny, dans son se- cond Mémoire sur les animaux sans vertè- bres, nomme ainsi ceux du type des Articulés chez lesquels les pieds sont articulés, et au nombre de plus de six ; ce qui les distingue des Hexapodes ou véritables insectes, qui n'en ont jamais que trois paires ; aussi , comme le rapporte l'auteur cité , 3Iongez lui proposait-il , comme synonyme du mot Apiropodes , celui d'IIyperhexapodes. M. Savigny considérait alors les deux groupes des Hexapodes et des Apiropodes comme deux classes. Les Insectes apiropodes sont les Entomostracés , Pycnogonum , Scor- pions , Araignées , et autres Insectes sans antennes, ainsi que les Crustacés, les Scolo- pendres et les Iules. (p. g.) APIS. i\s. — Nom latin de I'abeille. (C. D'O.) *APISTA '«rcttrroç, dont on doute; ou a«u7To;, inconnu?), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Van- dées, formé par B\ume {Bijdr. ,29G), et qu'on réunit généralement, comme synony- me, au g. Podochilus du même auteur. (C. L.) *APîSTE ( â^t^zJ;, perfide), poiss.— Genre dePercoïdes à joues cuirassées, de la tribu des Scorpènes. Ils ont, comme ces Pois- sons une dorsale unique et des dents au pa- API lais. Ils s'en distinguent parce que les rayons de la nageoire pectorale sont tous branchus. Un second caractère distinctif de plus haute importance se prend dans le sous-orbitaire, dont la grande pièce est armée d'une épine souvent très longue , acérée , très mobile , que le poisson peut écarter de sa joue , et dont il se fait une arme offensive, à laquelle vient en aide l'épine du préopercule. Ces armes sont d'autant plus dangereuses , que ces épines sont, dans le repos, cachées dans des rainures creusées pour les recevoir , de sorte que, dans cet état, on ne les aperçoit qu'avec peine. On dislingue dans ce genre deux divi- sions. Certaines espèces ont le corps écail- Icux, comme les Scorpènes, et d'autres l'ont nu et sans écailles , comme les Cottes. Quelques espèces de ce genre ont aussi un caractère qui rappelle celui des Trigles : ce sont celles qui portent sous la pectorale un rayon libre et détaché de la nageoire ; mais ce caractère n'est pas commun à tou- tes, et il n'a pas assez d'importance pour s'appuyer sur lui , et faire un genre distinct des esp. à rayon libre. Tous les Apistes con- nus viennent de la mer des Indes. Nous en possédons quinze esp., dont quatre à rayons libres au devant de la pectorale, treize avec des écailles sur le corps , et dont deux seu- lement ont la peau nue. Les esp. à rayons libres ont des pectorales très grandes , dont elles se servent pour voler au dessus de l'eau, comme les Dactyloptères {Trigla vo- Utans , Lin.) , ou les Prionotes ( Trigla punctata et Fr. carolina. Lin.). M. Eh- renberg a observé une de ces espèces très abondantes à Tor , au pied du mont Sinaï. C'est, suivant ce savant voyageur, le seul poisson volant commun dans la mer Rou- ge. Il a cru qu'il faut entendre de lui ce que l'on trouve dans l'Exode sur les Cailles « qui servirent à la nourriture du peuple juif, pendant le temps où il a erré sur les rives de la mer Rouge ». C'est par suite de ces observations que cet Apiste a pris le nom d'^p. Israelitarum. M. Ehrenberg pense que les interprètes ont traduit par Caille un mot hébreu qui avait un sens tout différent. Aujourd'hui les Arabes nomment ce poisson Ghcrad el bahr ; ce qui veut di- re Sauterelle de mer. Un autre Apiste a une particularité notable dans l'insertion APL des rayons de sa dorsale. Les trois premiers rayons épineux de celte nageoire sont avan- cés sur la nuque , de manière à y simuler une sorte de première dorsale , semblable à la nageoire épineuse des Vives ; aussi avons- nous appelé l'espèce Ap. tracinnoidcs. MM. Ruhl et van Hassells nous ont appris que ce poisson vit cache sous le sable à Java , comme les Vives de nos côtes , et qu'il est dangereux à cause des piqîircs qu'il fait aux pieds des pêcheurs qui s'avancent sur la plage. (Val.) * APITES. i>s. — Nous avons employé cette dénomination {Uist. des Âniin. art. , L IV, p. 59S) , pour désigner un groupe de la famille des MeUifères , tribu des Apiaires ou Apidœ , dont les esp. vivent en sociétés nombreuses, composées de trois sortes d'in- dividus (des mâles, des femelles et des neu- tres). — Ce groupe est caractérisé par un corps ovalaire ; des antennes filiformes, vi- bratiles; trois ocelles disposés en triangle; une languette ou lèvre inférieure presque cylindrique , d'environ la longueur de la moitié du corps ; des ailes ayant une cellu- le radiale, et quatre cubitales, dont la der- nière incomplète ; des jambes postérieures dépourvues d'épines à leur extrémité , avec le premier article de leurs tarses dilaté à l'angle extérieur de sa base , et la présence d'un aiguillon chez les femelles et les neu- tres. Ce groupe ne renfermant que le genre Abeille [Apis) , nous renvoyons à cet arti- cle pour tous les détails sur l'organisation et les mœurs de ces Insectes. (Bl.) APIUM. Tourn. bot. ph. — Synonyme latin du genre Ache, de la famille des Om- bellifères. (Sp.) APIUS ( àwv, poire). i?JS. — Billberg désigne ainsi un genre de Coléoptères té- tramères , de la famille des Curculionitcs , qui correspond au genre Apion des autres auteurs. Voy. ce mot. (D. et C.) * APIUS {apis , abeille). lîvs. — Jurine {Nouvelle méthode pour classer les Hym. et les Dipt.) a appliqué ce nom à un genre d'Hyménoptères de la famille des Crabro- niens , qui avait déjà reçu de Fabricius la dénomination de Trypoxylon. Voy. ce mot. (Bl.) * APLATIES. Complanatœ. auach>'. I — Nom employé par M. Walckenacr pour | APL désigner un petit groupe dans le genre At- tus. (II. L.) • APLx\TIS. Dcpressi. I^.s. — Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères, fa- mille des Brachélytrcs, établie par Latreille, et qui se compose des genres Prognathe, Zirophorc, Ozorius,Oxy l'aie, Pieste, Orna- lie , Lestevc, Protéine et AUochare. {Voy. chacun de ces mots). Les caract. de cette tri- bu sont : Palpes maxillaires courts, ayant leur quatrième article saillant et très dis- tinct. Jambes antérieures souvent épineuses. Tète de plusieurs mâles cornue. Tarses n'offrant souvent que trois articles distincts, dont le dernier fort long comparativement aux précédents. (D.) * APLECTA (àa=v7,i, qui n'est pas plié, sous-ent. aile). iNs.— Genre de Lépido- ptères, de la famille des Nocturnes, établi par M. Gucnéc aux dépens des genres Polia etP/tfog^op/toj-ad'Ochsenheimer, etplacépar lui dans la tribu des Iladénides. Voici les caract. qu'il lui assigne : Chenilles à seize pattes, rases, cylindriques, allongées, de couleurs sombres , généralement marquées de chevrons ou lozanges sur la région dor- sale ; ù tète subglobuleuse. Elles vivent de plantes basses, et se cachent ou du moins s'abritent pendant le jour. Chrysalides lis- ses , allongées, à partie postérieure souvent obtuse, contenues dans des coques de terre peu solides et enterrées assez profondément. Insectes parfaits : Antennes simples ou sub- ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles. Palpes dépassant un peu la tète, velus ou peu ascendants ; leur second arti- cle large à l'extrémité ; le dernier court , nu , tronqué au sommet. Thorax robuste , carré , sinué antérieurement, chargé, en- tre les ptérygodes , d'une huppe fortement biûde à sa jonction avec l'abdomen. Ce- lui-ci, long , dépassant notablement les ai- les inférieures, velu latéralement et terminé carrément dans les mâles , en cylindre al- longé , puis brusquement terminé en cône grossier dans les femelles. Ailes supérieures allongées, ayant toutes les lignes et toutes les taches , même la claviformc , distinctes ; les deux taches supérieures très dévelop- pées. Au repos, les supérieures couvrent les inférieures; et, quoique disposées en toit peu incliné , donnent à l'insecte une forme assez allongée , à cause de leur longueur. 13 APL L'auteur rapporte à ce genre 10 espèces qu'il a retranchées des g. Polia et Phlogo- phora , et qu'il sépare en deux groupes. Le type du groupe A est la Pol. serratilinea de Treitschke, et celui du groupe B la Phlog. empyrea du même auteur. Toutes deux sont figurées dans VHist, nat. des Lépid. de France. M. Boisduval , dans son nouvel Index, a adopté ce genre, mais sans y comprendre aucune des espèces du g. Phlogophora. (D.) * APLECTRUM , Blume ( in Flora , 1831 , p. 502 ) ( àîr),^/.-<;ov , sans ergot , éperon), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées (tribu des Mélastomées , sous-tribu des Miconiées, DC). Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice ovale- globuleux, agone, à limbe tronqué ou ob- scurément 4-denté, persistant. Pétales 4. Etamines 8, anisomètres, alternativement fertiles et ananthères (celles-ci plus courtes). Anthères inappendiculées, ovales, grosses, obtuses aux deux bouts , déhiscentes par un seul pore terminal. Ovaire adhérent, 4-Io- culaire , couronné de 4 crêtes. Style fili- forme; stigmate simple. Baie 4-loculaire, polysperme , subglobulcuse. Graines cunéi- formes.—Arbustes sarmenteux. Feuilles non ponctuées , très entières , sub-5-nervées. Inflorescences axillaires et terminales, pani- culées.— Ce g. est propre aux îles de la Son de. M. Blume y rapporte trois esp., signalées antérieurement par lui sous les noms de Melastoma stipulare, Melastoma viminale, et Melastoma rostratum. fSp.) * APLECTRUS ( dKli^.T.o-, , sans ai- guillon ou épine ). i\s. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins de M. Serville, fondé par M. Dejean {Catal. , Z" éd.) sur une seule espèce originaire du Mexique , et nommée Clytoïdes par M. Dupont. Ce genre participe des Callidies et des Clytres, et s'en distingue par ses antennes muUques, dont les troisième et quatrième articles sont d'égale longueur ; par son corselet, plus long que large , et moins globuleux que dans ces deux genres; par ses élytres, allant en se rétrécissant vers le bout, comme dans les Leptures , et dont les angles huméraux sont élevés et saillants; par rextrémitc de ces mêmes élytres, qui est tronquée et dente- lée. Voici, au reste, une courte description APl de l'espèce unique qui lui sert de type : D'un noir à reflets blanchâtres. Tête, corselet et écusson, recouverts d'un léger duvet soyeux d'un blanc jaunâtre; chacune des élytres marquée de 5 taches orangées 1,2,2, dont les deux dernières se réunissent quelquefois. Pattes rougeâtres. Long. 16, larg. .5 millim. — M. Chevrolat propose de donner à cette espèce le nom de Lcptiiroïdes , qui ré- pondrait en efl"et mieux à son faciès que celui de Clytoïdes , qui lui a été imposé par Ti. Dupont, et que M. Dejean a adopté dans son dernier Catalogue. (D. et C) *APLESION, Rafinesque [à pr. ; ^r/ijatov, voisin, parent), poiss. — M. Rafinesque a ainsi dénommé la première subdivision du neuvième genre établi par lui dans son Ichthyologie de VOliio, sous le nom de ETHEOSTOMA. (VAL.) * APLEUROSPERMÉES. ( « priv. ; ^Isvpd-j, côte; cTnkpu.Xj graine), bot. ph. — M. Tausch donne ce nom à une tribu qu'il établit dans la famille des Ombellifères , et qu'il caractérise ainsi qu'il suit : Péricarpe prismatique ou subcylindrique, écosté, le plus souvent squammelleux ou spinelleux. Fleurs disposées en capitules , ou bien en ombelles irrégulières. Cette tribu ne com- prend que trois genres, savoir : Âlepidea, Eryngium et Sanicula. (Sp. ) APLEUROTIS (i;.t/sy^o?, sans côtes). MOLL. — M. Rafinesque a proposé ce genre pour une Coquille fossile qu'il a observée dans les terrains de transition de la chute de l'Ohio. D'après les caractères très vagues qu'il lui donne, on peut suppose, que ce genre ne diffère pas beaucoup de celui des Térébratules. M. Rafinesque n'ayant jamais complété la description de ce genre, il reste pour nous très incertain , et nous le com- prenons, en attendant de nouvelles obser- vations, parmi les Térébratules. Voy. té- RÉBRATULE. (DESII.) APLIDE. Turnictis. moll. — Division générique établie par M. Savigny dans la fa- mille des Ascidies composées ou Télhyes composées , et caractérisée par ce savant de la manière suivante : Téthyes composées dont l'orifice branchial n'offre que 6 rayons réguliers, dont le corps est sessile et poly- morphe , et les systèmes sans cavités cen- trales. Suivant M. Milne -Edwards , ce g. doit être rangé dans la tribu des Polych- APL mens. On en connaît plnsicnrs espèces. (M. E.) * APLIDIA. INS.— Genre de Tordre des Ooléopt. pentamèrcs, famille des Lamellicor- nes , établi par M. Hope [the CoJeopterisVs Manual,partthefirst, p. 101) pour y placer le Melolontha transversa de Fabricius, esp. propre aux contrées méridionales de l'Eu- rope. Les caractères qu'il lui assigne sont : Chaperon relevé, subéchancré. Labre bilo- bé ou eïcavé au milieu. Antennes de dix articles; le septième en forme de coupe. Palpes maxillaires à dernier article lancéolé, excavé en dessus. Tarses filiformes, à ongles assez longs, fendus par le bout. L'espèce qui sert de type à ce genre est un Rhisotrogus pour M. Dejean. (D. et C) * APLIPHITS. zooPH. — Nom d'un g. non décrit de Sertulariens , signalé par M. Rafinesque {Analyse de la nature, p. 157). (P. G.) APLITE. GFOL. — Nom donné par les Suédois à une roche composée de Quartz et de Feldspath, très abondante en Dalécarlie. Haûy l'appelle Pegmatite. Voy. ce mot. (C. D'O.) *APL1TES (« priv., i:>L> , je navigue). poiss. — M. Rafinesque a ainsi nommé le premier sous-genre du cinquième genre de son Jchthyologie de VOhio , appelé liÉpo- Mis. (Val.) * APLOA (à»r)c)05, simple). i>s. — Gen- re de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, éta- bli par M. Hope , et adopté par M. Brullé , qui le caractérise ainsi : Bord postérieur du corselet sans prolongement. Crochets des tarses sans dentelure ; leur quatrième arti- cle simple , c'est-à-dire ni échancré ni bi- lobé, et sans aucune dilatation ; articles des palpes presque cylindriques. Ce genre est fondé sur une seule espèce, des Indes-Orientales , nommée par M. Hope Âploa picta; elle est décrite et figurée dans le tom. I" des Transact. de la Soc. zool, de Londres. (D. et C.) APLOCENTRUS ( à»r>o'o5 , simple , /•iv:,îov, épine , aiguillon ). poiss. — M. Ra- finesque a ainsi nommé , dans son Ichthijo- logie de VOhio, un genre de Poissons qu'il caractérise par un corps elliptique et com- primé ; une tête petite; des mâchoires gar- nies de lèvres et de dents; un opercule lisse APL 13 et flexueux ; une seule épine à la dorsale, qui est allongée. Comme M. Rafinesque a décrit et établi ce genre sur le dessin d'un poisson fait pai M. Audubon , et non pas sur l'observation directe de l'animal , il est permis de rester incertain sur ce genre , dont l'auteur dit qu'il est singulier et intermédiaire entre les Coryphènes, les Spares {Cy7ia>dus) et les Labres. J'avoue que les affinités entre les Coryphènes et les Labres me parais- sent difficiles à saisir. L'auteur ne parie que d'une seule espèce , qu'il appelle Aplo- centrus calUops, qui est un beau pois- son de rOhio, dont les noms vulgaires sont Red- y e, Bride perch , Bachelors perch , Greenbars. Il est varié de lignes flexueuses noires. Il atteint jusqu'à un pied anglais ds long. (Val.) * APLOCERA (à»r)oo,- , simple; y.épx;, corne), ms. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalc- nides , établi par M. Stcphens , qui le range dans sa division des Semi-Diurnes, tribu des Géométrides {Steph. Nomenclature ofBri- tish Insects). Ce genre se compose de trois espèces, dont l'une, Geom. plagiata , Linn.^ appartient à notre genre Anaitis , et les deux autres , cœsiata et flavicinctata , Hiibn. , qui n'en font qu'une , ont été ran- gées par nous dans le g. Larentia de Treit- schke. Voy. anaitis et larentia. (D.) APLOCÈRES, ou SIMPLÎCÏCOR NES ( «aso? , simple ; xs/jk? , corne ). ins. — Nom donné par M. Duméril à une famille de Diptères qu'il caractérise ainsi : Suçoir nul ou caché ; bouche en trompe rétractile dans une cavité du front. Antennes sans poil isolé, latéral. Elle se compose des gen- res Rhagion, Bibion, Sique , Anthrax,-^ Hypoléon, Stratiome , Cyrte , Midas, Né- \ motèle et Cérie. Voy. chacun de ces mots. [ M. Macquart, dans son ouvrage intitulé : ; Diptères exotiques ou peu connus , emploie aussi le mot d'Aplocères pour désigner une , grande division de ces Insectes, qui corn-; prend tous ceux dont le dernier article des i antennes est simple , comme dans les En- ' tomocbres. Toutefois ce caractère essentiel ne doit pas s'entendre d'une manière abso- lue : car, si le dernier article des antennes n'est jamais divisé en plusieurs segments ou anneaux . il est le plus souvent accompa- Ik APL gné d'un slyle semblable à celui qu'on voit dans la plupart des Notacanthes , lequel se compose de l à 5 parties , est très variable pour la forme, se montre ordinairement sous celle de soie, et est inséré, tantôt à l'extrémité de l'antenne , tantôt sur le dos du troisième article. Les Aplocères se divisent naturellement en deux sections : les Tétracliœlcs , dont la trompe contient un appareil de succion composé du labre de la languette et des deux soies maxillaires , et les Dichœtes, dans les- quelles ces deux dernières parties n'existent pas ou ne sont pas distinctes. (D.) *APLOCNÉMIE. Aplocnemia {à^y^ôoi, simple ; ■/.■A.rru , cuisse ). l^s. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longi- cornes, établi par Stephens , qui , dans son Entomologie d'Angleterre, lui assigne les caractères suivants : Palpes courts , avec le dernier article fusiforme ; les maxillaires un peu aigus. Antennes velues , de la longueur du 'corps ; bords latéraux du corselet en- tiers ou mutiques. Corps oblong , élargi, un peu convexe. Élytres ponctuées, arron- dies a l'extrémité. Ce genre est fon(ié sur le Cerambyx 7iiibilus, Olivier, Lamia nehulo- sa , Fabr., qui appartient au genre Mesosa de Mégerle. Voy. ce mot. (D. et C.) * APLOCXEMUS ( àTr)ooî, simple; xvvi'/vi , cuisse ). iivs. — Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Malacodermes , établi par Stephens, et auquel Westwood donne les caract. suivants, dans son Syno- psis of gênera, etc. : Antennes courtes, en scie intérieurement. Corps obtus, oblong; jambes courtes. Ce genre, qui appartient à la famille des Mélyrides de Lcach, a pour type VITispa i-pustulata , Fabr., ou genre Vasytes des auteurs. (D. et C.) *APLODACTYLE { â,:).4oi , simple; (r«>!Tu/05 , doigt ). roiss. — Genre de Pois- sons de la famille desPercoïdes, à six rayons branchiaux , à rayons des pectorales simples et libres à l'extrémité ; à dents aplaties et crénelées sur le bord, sur trois rangs à la mâchoire supérieure, et sur deux seulement à l'inférieure. Le bord du préopercule n'a point de dentelures. Les deux nageoires dor- sales sont assez distinctes ; les ventrales plus reculées que celles des autres Poissons tnoraciques. Ce poisson réunit un ensemble de caractères assez curieux. Il est voisin APL des Cirrhites par ses pectorales; mais les dents sont semblables à celles qui arment la bouche des Crenidens, parmi les Sparoï- des, ou les Acanthures , dans la famille des Teuthies. On n'en connaît encore qu'une esp., des côtes du Chili , où on l'appelle Machuelo. Il se nourrit de fucus. (Val.) * APLODEUL'S (à:r)';oç, simple; ^é^oi, peau). i>s. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélytres, tribu des Siaphylinides, établi par Stephens, et adop- té par Westwood , qui lui donne pour type le Staphylinusbrachypteriis Marsham. Cel- te esp. est la même que VOxytelus cœlatus de Gravcnhorst, qui appartient aujourd'hui au g. Phlœonœus d'Erichson. Voij. ce der- nier mot pour les caractères génériques. (D. et C.) APLODINOTUS. poiss. — M. Rafi- nesque avait institué sous ce nom , dans un mémoire publié sur soixante genres nou- veaux d'Animaux américains, un genre de Poissons, ciu'il a changé ensuite en celui iVAmblodon. Voy. ce mot. (Val.) *APLODISCUS (àT>505, simple ; o'isy.o;, disque), bot. ph. — Nom d'une des sec- tions du genre Aplopappus , laquelle ren- ferme les espèces dont les capitules sont discoïdes , et non radiés ; les fruits plus ou moins velus, et les corolles dilatées à la gorge. (J. D.) APLODOiV ( àn:/oo<; , simple; ocToJ;, ov7g;, dent). MOLL. — On trouve ce g. in- stitué par M. Raflncsque, dans le Journal de Physique de Vannée 1819. Dans ce genre, M. Rafinesque introduit une Coquille ter- restre, qui ne difl'ère en rien des Hélices proprement dites. Elle est ombiliquée ; elle a une seule dent à l'ouverture, et elle n'est pas la seule, dans le g. Hélice, qui oflre ces deux caract. A peine ces caract. sufG- sent-ils pour établir une sous -division très secondaire cr.ns le grand g. Hélice. — Ce g. de M. Rafinesque n'a point été adopté. Voy. uÉMCE. (Desii.) * APLODON {àiclâci, simple; à-J'o'ji , dent). BOT. CR. — M. R. Brovfn{Supplém. au Voy. de Parry ) avait fondé ce g. et celui de Cyrtodon pour deux espèces de la famille des Mousses , que Bridel a réunies , avec deux autres, sous le nom générique d'JSremodon(Foî/. ce mot). M. Hookercoa- APL serve , au contraire , les deux genres de son illustre compatriote, et donne pour type du premier VEremodon Wormskioldii , Brid. , et pour type du second VEremodon Splach- noides du môme auteur. Le genre Disso- don, de MM. Grcville et Arnott, est aussi synonyme du dernier de ces deux genres. Enfin, autant que j'en puis juger d'après un herbier normal de Mousses d'Europe que vient de m'adresser M. Schimper, ce bryologiste, et son collaborateur, M. Bruch, adoptent aussi le genre Aplodon ; mais ils paraissent le circonscrire tout autrement que l'illustre botaniste qui l'a établi , puis- qu'ils y font entrer de \rais Splachnums , c'est-h-dire des Mousses dont le pcristome est formé de dents rapprochées ou réunies deux à deux. Je ne suis pas à même de don- ner des éclaircissements à cet égard. Les Duumvirs conservent d'ailleurs les genres Splachnum et Eremodon. Votj. ces mots. (C. M.) *APLODO]XTÎE. Aplodontia {yxlôoi , simple; o'cToJî, ô-j-oi, dent), mamm. — M. Richardson , dans un Mémoire inséré dans le Zoological Journal , nomme ainsi un g. de Rongeurs de la famille des Sciuricns ou Écureuils, et dont l'espèce type, A. lepo- rina Rich., ne paraît pas différer de VAni- sonyx rufa Rafinesque , considéré par plu- sieurs naturalistes comme une espèce de Marmotte. J.-B. Fischer change en Aplu- dontia le nom du genre de M. Richardson ; voici quels en sont les principaux carac- tères : Incisives fortes , convexes en avant , simples; molaires de chaque côté. Tète aplatie. Nez subarqué , épais , obtus. Yeux petits. Oreilles courtes, arrondies. Pieds 5-dactyles, à plante nue. Queue courte, velue. Six mamelles , dont les deux anté- rieures sur la même ligne que les membres. (P. G.) APLOLOPÏIIUM. BOT. PII. — Voyez HAPLOLOPHIUM. (C. L.) APLOME («t),oos, simple), min. — Nom donné par Haiiy à une variété de gre- nat calcaréo-fcrrugineux, dodécaèdre, de couleur brune, à faces striées parallèlement à leurs petites diagonales , et dont Ilaûy a fait une espèce particulière à laquelle il attri- buait le cube comme forme primitive. Voy. GUENATS. (Df.L.) * APLOMERA (àttïooî , simple ; /j^x/iç.:. APL 15 cuisse), iiss. — Genre de Diptères , divisiou des Brachocères , subdivision des Aplocè res , section des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu des Empidcs , établi par M. Macquart dans son ouvrage intitulé -. Diptères exotiques nouveaux ou peu con- nus. Les caract. en sont : Trompe assez épais- se , un peu plus longue que la tète, abais- sée perpendiculairement. Antennes un peu plus longues que la tête ; les deux premiers articles courts; le troisième long, conique; style assez court. Pieds à peu près d'égale longueur, presque nus; cuisses postérieures épaisses, sans denlicules; premier article des tarses postérieurs un peu élargi. Ailes dépassant peu l'abdomen ; nervure interne de la deuxième cellule sous - marginale aboutissant à l'extrémité du bord interne de l'aile; deuxième postérieure à base assez large; la nervure transversale, qui sépare la première postérieure de la basilaire ex- terne , située au quart de la longueur de la discoïdale; celle - ci assez allongée; ner- vure postérieure de la cellule discoïdale anguleuse. — Ce genre est voisin des Em- pis, et surtout des Pachymérines ; il se rapproche aussi des Hilares par la brièveté et l'épaisseur de la trompe. Il a pour type une esp. unique , nommée Gayi par l'au- teur, du nom de M. Gay, qui l'a rapportée du Chili. Son nom générique fait allusion à l'absence de denticules aux cuisses posté- rieures. (D.) * APLOMIA. EVFUS. — Nom d'un or- dre d'Infusoires , adopté par M. Rafinesque {Analyse de la nature) , et comprenant ceux qu'il suppose dépourvus d'organes externes. Cet ordre comprend les Colpodes et les Monades. • (P. G.) * APLOMYE. Aplomya ( i^y.doç, sim- ple; //.J!K, mouche ). i>'s. — Genre de l'or- dre des Diptères, établi par M. Robineau Desvoidy dans sa tribu des Entomobies, fa- mille des Myodaires , et qu'il caractérise ainsi : Antennes descendant jusqu'à l'épisto- me ; les deux premiers articles très courts , le dernier long ; premiers articles du chète courts ; faciaux nus ; face un peu obhque ; corps lisse. Il rapporte à ce genre 2 esp. dont une nommée par lui Api. zonata. Elle se trouve aux environs de Paris. (D.) *APLOI\IS (i'rWoç, simple ; iw?, ongle), OIS. — Genre formé par Gould dons ies te APL Proeeedings, 183G, p. 75, sur deux nouvel- les espèces d'Oiseaux, l'une des lies des Amis, et l'autre de la ?fouvelle-Hollande. L'auteur annonce qu'elles lui paraissent se rapprocher à peu près au mùme degré des genres Lanius, Ticrdus et Lamprotorius , mais que c'est parmi les Merles qu'il les croit le plus convenablement placées. Il indique ainsi leurs caract. génériques : Bec un peu plus court que la tète , robuste , un peu comprimé ; mandibule arquée , échancrée vers le bout; narines basales , ovales et oa- Tcrles; ailes courtes; les 2<- et 5^ rémiges les plus longues; les 1" et 4'' égales ; queue courte, large, carrée ou sub-bifurquée ; tar- ses robustes ; doigts grands ; ongles grands , arqués, celui du pouce surtout très robuste. I.l décrit la première espèce sous le nom de A. marginata; elle est des îles des Amis , et la seconde sous celui de A. fusca de la .?iouvclle-Hollande australe, près des rives du fleuve Murrumbidgee. M. R. Gray, adoptant ce nouveau genre dans sa List, ofthe gênera ofbirds, le pla- ce dans sa sous-famille Lamprotorninœ, de sa famille Sturnidœ, et cite pour type A. Novœ-Hollandiœ, Lalh., qu'il croit synony- me de VA. fuscus de Gould. (Lafr.) * APLOIXYCHA (à»r/so5, simple; ivuÇ, ongle). EN's. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes , éta- bli par 3L Dejean , mais dont il n'a pas pu- blié les caractères. D'après la place qu'il eccupe dans son dernier Catalogue (5' édition), il appartiendrait à la tribu des hcarabéic-es phyllophages de Latreille. Il y rapporte trois esp., dont deux de la Nouvelle- Hollande, et une dont la patrie est inconnue. Nous citerons comme type VApl. obesa de ti'Lrville, Ogurée et décrite par M. Boisdu- val dans la partie entomolog. du voyage de V Astrolabe (p. 193, pi. 9, fig. 6). Celte esp., par son faciès, se rapproche beaucoup du genre Sclnzonycha , Dejean, qui lui-même est très voisin du genre Rhisotrogus de La- treille. Les crochets de ses tarses sont sim- ples , ainsi que l'indique son nom générique. (D. et C.) ♦APLOPAPPUS 'M.oo;, simple: «riitTros, aigrette), bot. m. — La plupart des es- pèces de ce genre faisaient partie des As- ter. Il a pour caractères : Capitules multi- flores . radiés; ligules 1-sériées, femelles I APL (nulles dans une seule espèce), les fleurs du disque hermaphrodites, 5-dentées. Récepta- cle plan , marqué de légères dépressions , ou alvéolé et fimbrillifère. Écailles de l'invo- lucre imbriquées, linéaires, aiguës; les fruits, oblongs , cylindracés ou turbines , sont en général revêtus de poils soyeux, et terminés par une aigrette 1 ou pluri-sériée ; à soies inégales, mais cependant de même nature. — Toutes les c.-pèces de ce genre sont ori- ginaires du nouveau continent. (J. D.'> APLOPÉRISTOMiÉES (àrc/^o;, sim- ple ; «c£/5£3-To,u.K, péristouic ). bot. cr. - Bridel, MM. Hooker et De >otaris, rangent sous ce litre tous les genres de la famille des Mousses dans lesquels l'orifice de la capsule est muni d'une seule rangée de dents , ou , pour parler d'une manière plus générale, présente un seul verticille péristo- mique. (C. M.) * APLOPH YLLUM ( à'r^so,- , simple ; OÙ//0V, feuille). BOT. pii. —Nous avons sé- paré sous ce nom , de l'ancien genre Rue {Ruta), les espèces à feuilles simples, où le nombre des parties de la fleur est quinaire. Voici ses caract. complets : Calice court , S- parti, caduc. Pétales 5, plus longs, munis d'onglets, à limbe plan et entier. Élam. 10, dont 5 plus courtes, opposées aux pétales, à filets dilatés inférieurement et velus en dedans , à anthères ovoïdes surmontées d'une petite glande. Cinq ovaires soudés entre eux par leur axe , et en formant ainsi un seul à 3 lobes , porté sur un disque en cône renversé, qui le déborde ordinaire- ment et porte sur son contour les pétales et les étamines ; à chaque lobe correspond une loge renfermant 2 ou plus rarement 4 ovules presque amphitropes , l'un situé un peu plus haut que l'autre. Cinq styles nés de l'angle interne des ovaires , là où finit l'axe central, se réunissant presque aussitôt en un seul , qui s'élève à la hauteur des étami- nes , va en s'élargissant de la base au som- met , et se termine par un stigmate en tête, papilleux , marqué de 5 sillons rayonnes. Le fruit est une capsule dont les loges , soudées, s'ouvrent en haut et en dedans. Les graines, réniformcs, offrent un test scrobiculc ou tu- berculeux à la surface et un périsperme char- nu de même couleur que Fembryon , qui est légèrement arqué et presque également lar- gt dans toute sa longueur. — Les espèces , APL au nombre de 15 à peu près, habitent la partie australe de la zone tempérée arctique de l'ancien continent, princioalemEnt TO- rient. Ce sont des herbes vivace? ou plus rarement des sous arbrisseaux; a feuilles alternes , simples , criblées de points trans- parents , dépourvues de stipules ; h fleurs jaunes ou plus rarement blanches , disposées comme dans la Rue , c'est-à-dire en cymes imitant la panicule. (Ad. Juss.) * APLOPORA. zoom. — M. Rafines- qu(i{ Analyse de la nafwrc ) appelle ainsi un g. de lui , mais qu'il ne décrit pas , et il le place dans le groupe des Tubiporés. (P. G.) + APLOPSES (à-t/dc?, simple ; 6>>, œil). INF.— Sous-famille d'Infusoires de M. I\a- f]nesque(ylnaL de la nat., p. Iu9), et dont les esp. sont , d'après lui , gymnexes, c'est-à- dire sans organes externes, et aussi dépour- vues de viscères ou d'organes internes. Ils sont simples, et non agrégés. Il paraît que ce sont des animaux voisins des Bacillaires; je dis il paraît , car M. Rafinesque n'y pla- ce que des genres nouveaux , et dont il ne fait connaître ni les esp. types ni les carac- tères. (P. G.) *APLOPUS (â»c)oo;, simple ; tc.D;, pied). INS. — Nom employé parMegerle, et ad- opté par Dahl , dans son Catalogue, pour dé- signer génériquement le Rhynchœniis equi- seti, Fabr. , Ins. Coléoptère tétramère , de la famille des Curculionides, que Schœn- herr comprend dans son g. Grypidkts. Voy. ce mot, (D. et C.) * APLOPUS (i^/o'co, je développe, j'é- tends ; KOJ?, pied). .^>.s. — Genre de la fa- mille des Phasmiens , établi 'par M. Gray {Syn. of the spec of ins. helong. to tlie fam. of Phasm. ), et adopté par la plupart des entomologistes. 31. le docteur Bur- meister ayant, avec raison , changé ce nom en celui à''Uaplopus , nous renvoyons a cet article pour donner l'exposition des caract. du genre. (Bl.) *APLOSCELlS [à^yâo;, simple ; ''jyélo:, jambe). i>s. — Genre de Coléoptères tri- mères, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre , créé aux dépens du genre Eu- morphus de Fabricius, s'en distingue au premier coup-d'œil par une forme ovalaire , plus allongée et moins dilatée ; par des an- T. II. API 17 tennes plus grêles, et dont la massue est proportionnellement moins forte , et parce que les mâles ont l'épine des jambes anté- rieures située à l'extrémité. Du reste, ses ca- ract. sont semblables à ceux des Eumorphes. Ce g. renfermait trois esp., originaires de Madagascar; mais M. Guérin, dans une Monogr. du g. Eumorphe , a démontré que deux d'entre elles n'étaient que les deux sexes de VEumorplms atratus de Klug(jBe- richt liber eine auf Madagascar veranst Sarmnl. , etc. , p. 126 , lab. V, fig. 12) , qui n'a connu que la femelle. (D. et C.) * APLOSOiWX {à^lôoi, simple : «vu?, ongle). i>s. — Genre de Coléopt. tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat dans la tribu des Gallérucites, et qu'il caractérise ainsi : Palpes maxillaires à pénultième article conique , dernier turbi- né ; crochets des tarses simples , grands. M. Dejean a adopté ce g. dans la o' éd. de son Catalogue, et il en désigne 5 esp., tou- tes de Java. Depuis, M. Chevrolat en a fait connaître une sixième provenant des Phi- lippines , et qu'il nomme A. smararjdipen- nis {Revue de la Soc. Cuvier., année 1838, p. !288, clMag. zool., p. G8, pi. 255-4). Tou- tes ces esp. sont remarquables par leur gran- de taille ; leurs couleurs brillantes et com- me lustrées. Nous citerons comme type VA. albicornis de Wiedemann. (D. et C.) * APLOSTÈGUES ( *t)oo; , simple ; GTv/r, , loge ). MOLL. — Nom donné par Al. d'Orbigny à une section des Céphalopodes- foraminifèrcs , comprenant ceux qui n'ont qu'une seule cavité par loge. (C. d'O.) APLOSTYLIDE. bot. pu. — Voyez lIArLOSTYLIS. (C. L.) * APLOTARSUS ( àv:ldo;, simple ; ra^- 5-oî, tarse ). i>s, — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères , famille des Slcrnoxes, tribu des Élatérides, établi par Stephens, qui lui assigne pour caract. : Tarses simples; antennes ayant le second article très court , presque globuleux ; le troisième allongé, thorax légèrement déprimé, non gibbeux, yeux médiocres, à peine proéminents; pal- pes sécuriformes. Ce genre se compose des Elater testaceus et rufipes de Fabricius , ainsi que du Quercus d'Olivier. Les deux premiers sont placés par M. Dejean dans le genre Cardiophorus d'Eschscholtz. Voy. ce mot. (D. et C.) 9 18 APL *AP LOT AXIS [i.^lici , simple ; raÇt? , rangée ; à cause de l'aigrette formée d'une seule série de soies), bot. ph. — M. De Candolle a formé ce genre aux dépens des Saussurea , dont il ne diffère que par l'ai- grette, composée d'une seule rangée de soies, tandis que dans les Saussurea la série est double. Ce caractère, quoique de première valeur dans certains groupes , ne semble pas ici suffire à l'établissement d'un genre. La difficulté est souvent très grande pour distinguer, dans les Saussurea, la rangée extérieure de l'aigrette , dont les soies, outre leur caducité , sont très courtes et peu nombreuses. La plupart des espèces à^Aplotaxis sont originaires des hautes montagnes de l'Inde. (J. D.) APLUDA, L.: Diectomis , Paliss. (dans Pline , ce qui se disperse au vent quand on vanne le blé), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Andropogo- nées, formé par Linné [Gen., 1147), et ad- apté par les agrostographes modernes, avec ces caract. : Épillets biilores ( fleur super, hermaphrodite, fleur infér. mâle), ternes, bractées; l'intermédiaire sessile , fertile; les latéraux pédicellés, se desséchant. Giu- mes 2, mutiques : la super, carénée-navicu- laire; l'infér. lancéolée, subcanaliculée , bifide au sommet. Paléoles 2, plus courtes que les giumes ; l'iniér. (dans la fleur her- maphrodite) aristée au dessous de son som- met bifide. Squammules 2, glabres, tron- quées-sublobées. Étam. 2. Ovaire sessile, glabre. Styles 2 , terminaux ; stigmates plu- meux. Caryopse subcylindrique, libre. — Ce g. se compose d'un petit nombre d'esp. propres à l'Asie tropicale et au Cap ; à feuilles planes, à inflorescence en paniculc très ramifiée. On en cultive quelques unes dans les jardins. (C. L.) APLUDONTIA. mam. —Voyez aplo- dontoë. (P. G.) * APLURE. Aplurus. poiss. — Sous cette dénomination, M. Lowe a publié dans son Mémoire sur les poissons de Madère un Scombéroïde déjà observé dans le détroit deMcisine par M. Cantraire, qui avait dé- posé dans le Musée de Leyde les individus rapportés par lui sous le nom de Rovettus Temminckii. Dans les Proceedings de la Soc. zoolo- qique de Londres pour 1839, p. 78 , on lit APL que M. Lowe pense que le g. Âplwus doit rentrer dans celui des Thyrsites. Il y a af- finité entre les Aphirus, ou, ce qui est la même chose, les Rovettus de M. Cantraire, et les Thyrsites; mais ces deux genres sont distincts. (VAt.) *APLrSTRUM {Aplnstrum, girouet- te), moll.— Nom latin que M. Schumacher donne à un genre Pavillon, établi poar le Bulla apluslra des auteurs. Voy. pavil- lon. (Desu.) APLYSIE. Aplysia ( àx/y<7£!>: , saleté , malpropreté), moll. — On doit à Linné la création de ce genre. On le trouve pour la première fois dans la douzième édition du Systema naturœ. Il est à présumer que , par suite d'une faute d'impression , ce genre a pris le nom de Laplysia, qui n'a aucune signification, tandis que celui d'Aplysie, qui a été restitué par Cuvier, convient de tous points au genre dont il est question. Avant cette époque, Linné confondait les Aplysies avec les Lernées , dans les 4^ et G= éditions du même ouvrage, et avec les Thé- tis, dans lalO-^. Les Animaux compris au- jourd'hui dans le genre Aplysie étaient connus des anciens sous le nom de Lepus marinus. Dans ces temps, ou la science était peu avancée, ces Mollusques inspiraient une horreur profonde , soit parce qu'ils ont une forme repoussante , soit parce qu'ils répan- dent une liqueur dont l'odeur est nauséa- bonde. Les préjugés anciens étaient tels, que l'on soupçonnait d'empoisonnement les per- sonnes qu'on surprenait touchant ces Aply- sies. Ces préjugés de l'antiquité se sont long- temps continués, et peut-être a-t-il fallu du courage aux auteurs du seizième siècle qui ont voulu faire connaître ces animaux par des figures et de nouvelles descriptions. Wallon est le premier auteur qui ait donné du Lièvre marin une bonne descri- ption , que Rondelet et Belon ont incom- plètement copiée. Aldrovande , plus exact qu'eux , pourra être consulté avec intérêt. Charleston fait mention des Aplysies dans ses Exercitationes , qui datent de 1677; depuis cette époque jusqu'en 17-44, il n'en est question nulle part. Linné les confondit d'abord avec les Lernées ; plus tard , il les comprit dans le g. Thétis , et , enfin , il di- visa ce dernier genre, et créa te g. Aplysic: pour le Lepus marinus. Tous les auteurs APL qui adoptèrent la classiGcalion de Linné n'apportèrent aucun changement 5 ce g., quoique Bohadsch ait donné sur ces ani- maux des détails anatomiques fort intéres- sants. Cuvier vint enfin , et fit un travail com- plet sur les Aplysies ; c'est seulement depuis lors que leur organisation est connue. Tous les naturalistes qui l'avaient précédé , et le célèbre Linné lui-même , plaçaient le Liè- vre marin à la suite des Céphalopodes , en- traînés par l'habitude de ranger les animaux mous dans une même classe , sans égards pour leur conformation. Il démontra le premier que la présence ou l'absence d'u- ne coquille extérieure n'est pas un carac- tère de première importance , et que les Mollusques nus ne diffèrent en rien de ceux que protège une coquille. Par suite de ces vues nouvelles, il rangea les Aplysies par- mi les Gastéropodes , entre les Thétis et les Limaces; mais, dans son Règne animal, il range les Aplysies avec les Dolabelles , dans sa famille des Pieurobranches. En 1809 , Lamarck proposa de former une fa- mille des Aplysiens, comprise entre les Phylidiens et les Limaciens; mais, plus tard , il modifia aussi ses premières vues. M. de Férussac , qui ne fit que changer en ordres les familles de Cuvier , laissa les Aplysies dans les mêmes rapports que Cu- vier et Lamarck. Enfin , pour terminer ce qui a rapport à l'histoire des Aplysies, nous ajouterons que M. Rang, ofïicier distingué de la marine française, observateur habile, après avoir recueilli , dans le cours de ses voyages, un grand nombre d'esp. d'Apiysies et de Dolabelles, aidé de la collection duMu- séum, publia, pour le grand ouvrage de M. de Férussac , une excellente monographie de la famille des Aplysies, qui, jointe au travail de Cuvier, fait connaître celte famille aussi complètement que le permet l'état actuel des observations, et autant que peuvent le dési- rer les naturalistes. A ces travaux déjà con- sidérables sur les Aplysies, il faut ajouter encore ceux de M. Delle-Chiaje, qui font par- tie de ses Mémoires sur les Animaux sans vertèbres des mers de Naples. Les Aplysies sont des Mollusques nus , gé- néralement assez gros , qui ressemblent as- sez, comme Dioscoride lui-même l'a dit, à de grosses Limaces. Ces Animaux sont gé- néralement ovalaires , allongés, épais vers le APL 19 dos, terminés en pointe du côté postérieur. Ils rampent sur un pied large, et qui déborde le corps. A sa partie supérieure , et un peu au dessus de sa circonférence , ce pied se confond insensiblement avec le manteau. Ce plan locomoteur s'avance jusqu'au branchial; après avoir donné les artères particulières des feuillets branchiaux, elles restent quelque temps lisses et entières ; mais une partie se courbe à gauche , derrière le point d'attache de l'opercule, et une autre à droite, vers la base du rebord saillant de ce côté. Ces deux branches se portent ainsi en avant, et pren- nent subitement une structure extrêmement singulière. En effet, leurs parois, composées d'une multitude de rubans fibreux, entrecroi • ses, sont percées d'un grand nombre d'ou- vertures sensibles à l'oeil , et à travers les- quelles peut facilement s'échapper le liquide qui est contenu dans ces vaisseaux. C'est à Cuvier que l'on doit la découverte de cette disposition extraordinaire des artères bran- chiales; et ce grand zoologiste regarde ce fait comme le plus extraordinaire que l'on puisse citer dans la Physiologie générale des Animaux. Il est fort extraordinaire, en effet , de voir qu'à la volonté de l'animal, le sang peut se répandre dans la cavité abdominale, ou bien recevoir directement dans sa masse les liquides qui peuvent être contenus dans sa cavité viscérale. Le système nerveux est des plus considé- rables. Sa portion céphalique consiste en trois gros ganglions , dont l'un est antérieur et su- périeur , et les deux autres sont inférieurs et postérieurs. Des filets de commissures assez gros forment, avec ces trois ganglions, un anneau complet , à travers lequel passe l'œ- sophage. Les branches nombreuses qui par- tent , en rayonnant , de ces ganglions , se distribuent à toutes les parties du corps; mais il y a deux branches viscérales princi- pales qui gagnent l'arrière du corps, et produisent un ganglion pour les organes de la génération. La partie à laquelle on donne le nom d'Opercule branchial contient , commt nous l'avons vu , dans un sac formé par une duplicature du manteau , un corps solide , mince, corné, transparent, subquadran- gulaire , épaissi en un point qui est aussi ce- lui de son adhérence. Ce corps solide a été justement considéré comme une coquille à 20 APL rétat rudimentaire. En edei, ce corps a toutes les apparences d'un rudiment testacé ; il a, dans certaines espèces, une tendance à s'enrouler latéralement , lors de l'accou- plement, sur les parties latérales de la tète, entre les deux tentacules. Cet organe excitateur est totalement isolé du reste des organes de la génération , qui se trouvent assemblés vers l'extrémité postérieure du corps. La seule communication qui semble exister entre cet organe et les autres par- ties de la génération consiste en un petit sillon creusé à l'extérieur, dans l'épaisseur de la peau. Ce sillon parcourt le côté droit de l'animal, depuis la base du tentacule antérieur jusqu'à une ouverture située vers le milieu du dos , et qui est cachée par l'opercule branchial : cette ouverture est celle des organes femelles. Le testicule est un organe sphéroïde qui semble former un long prisme tourné en spirale sur lui-mê- me. Ce n'est cependant qu'une apparence, car il est homogène à l'intérieur ; mais il est entouré à l'extérieur par un petit ru- ban qui le parcourt en formant trois tours de spire. Ce ruban , au moyen de deux pe- tites lèvres saillantes, constitue un vérita- ble canal. Un épididyme surmonte le testi- cule , et enGn il se lie d'une manière très interne avec l'oviducte : il se continue néan- moins en un canal déférent , qui est accolé au canal de l'oviducte, et ils sortent en commun , à Textérieur, par l'ouverture dont nous avons déjà parlé. Les organes femelles se composent d'un ovaire considé- rable , qui occupe l'extrémité postérieure de la masse commune des viscères ; il en part un oviducte dont le diamètre s'accroît assez rapidement, et qui est fortement tortillé sur lui-même. Bientôt il se joint au canal déférent , et, non loin de cette jonction, vient s'implanter sur lui la vésicule copulatrice , portée par un canal grêle et court , qui s'ouvre dans l'intérieur du second oviducte. Vn peu en arrière, s'implante sur l'oviducte un organe dont l'usage n'est pas encore dé- terminé. Il a la forme d'une petite grappe de vésicules ; ce qui lui a valu de la part de Clavier le nom A'Organe en grappe. Les organes de la circulation et de la re- spiration sont d'un volume assez considéra- ble. Le cœur consiste en un ventricule et APL une grande oreillette. Ce que ces organes offrent de plus particulier, c'est que l'artère branchiale communique librement avec la cavité abdominale. Le système digestif a pour origine une ou- verture buccale fendue longitudinalement, et recouverte en partie par le voile de la tête, qui y forme des lèvres épaisses. C'est un appareil musculaire assez considérable, com- posé de plusieurs paires de muscles destinés à opérer le broiement des aliments. Des glandes salivaires vermiformes, descendant jusque dans la cavité abdominale , viennent déboucher à la partie postérieure de la bou- che , vers l'origine de l'œsophage. Cet œso- phage est assez long; il tombe bientôt à l'extrémité supérieure d'une grande poche stomachale , contournée sur elle même , et d'une forme assez semblable à une corne- muse. Un second estomac succède à celui-ci, et lui est attaché latéralement. Ce second estomac peut être considéré comme un vé- ritable gésier ; il est épais , musculeux , et , sur sa paroi interne , s'élèvent des pyrami- des cartilagineuses, quadrangulaires, dont les sommets s'entrecroisent. Cet appareil est destiné, sans contredit, à broyer de nou- veau les matières alimentaires avant de les laisser parvenir dans un troisième et dernier estomac. Cette dernière cavité est moins grande que la première, mais plus étendue que la seconde. Sur une petite partie de ces parois s'implantent de petits crochets carti- lagineux dont la courbure est dirigée vers l'entrée du gésier. A l'extrémité inférieu- re se prolonge un appendice cœcal assez considérable , à l'origine duquel on trouve trois grands méats biliaires surmontés d'une sorte de valnile , qui se trouve entre l'origine de l'appendice cœcal et l'entrée de l'intestin. L'intestin sort de l'estomac immé- diatement à côté de l'appendice vermiforme. Cet intestin reste cylindrique: il fait plu- sieurs grandes circonvolutions dans l'épais- seur du foie , et vient aboutir derrière le pédicule des branchies, où il se termine par un anus flottant. Le foie est très volumineux; il constitue à lui seul une grande partie de la masse viscérale ; il est divisé en pmsieurs lobes, et les vaisseaux biliaires, réunis en trois troncs principaux , viennent porter le liquide sécrété dans le troisième estomac. Les Aplysies, comme tous les Animaux APL de même ordre , sont monoïques. Tous les individus ont les deux sexes; mais il faut que deux se rapprochent pour opérer la fécondation. Les organes mâles consis- tent en un organe excitateur placé à la partie antérieure du corps , et qui est en dessous de la tCte, dont il est séparé par un sillon transverse, peu profond. La tète est grosse ; elle est portée par un col assez court . qui se continue en grossissant rapi- dement avec le reste du corps. Sur cette tète s'élèvent 4 tentacules ; il y en a une paire qui est antérieure, et l'autre postérieure. Les tentacules antérieurs sont les plus grands ; leur forme ressemble beaucoup à celle des oreilles du Lièvre. Aussi lorsque l'animal , contracté, prend une forme subglobuleuse, il a assez exactement l'apparence d'un Lièvre accroupi ; d'où est venu le nom vulgaire de Lièvre marin , donné aux Aplysies. Les ten- tacules postérieurs sont coniques, et c'est à leur base que l'on trouve le point oculaire. Les yeux sont sessiles , situés à la partie an- térieure de la base des tentacules. Le man- teau se divise en deux grands lobes qui viennent se croiser sur le dos de l'animal , et concourt à couvrir ses organes bran- chiaux. D'après les observations de plusieurs naturalistes , l'animal se sert quelquefois de son manteau pour nager; alors il en déploie les deux lobes sur les parties latérales de son corps. En dessous des parties libres du manteau se trouve une sorte d'opercule consolidé par une Coquille cartilagineuse, engrenée dans un sac membraneux. Cette sorte d'opercule branchial est élargie , et l'animal peut cacher entièrement ses bran- chies par dessous. A la jonction du sac membraneux de l'opercule avec la partie postérieure du manteau, et justement dans la commissure de ces deux lobes , l'animal est pourvu d'un tuyau charnu , qu'il peut allonger beaucoup, et qui a pour usage de porter l'eau sur les branchies. Lorsque l'on ren\erse l'opercule branchial, on trouve au dessous une branche considérable divisée à son sommet en un grand nombre de houppes flottantes , dans lesquelles les vais- seaux se ramifient un grand nombre de fois. Si maintenant nous pénétrons à l'intérieur, nous trouvons une organisation assez com- pliquée , composée , comme dans tous les Mollusques , des appareils de plusieurs fonc- APL 21 lions importantes. La tête , vue à son extré- mité antérieure, présente, un peu en des- sous, une bouche assez grande, sous la forme d'une fente longitudinale. En ouvrant la cavité intérieure de la bouche, on la trouve garnie de plaques cornées , sur les- quelles font saillie de petits crochets rangés en quinconces avec une extrême régularité. Dans ses recherches sur la famille des Aply- siens, BL Rang a fait voir que les Coquilles des Aplysies se consolident peu à peu, et finissent, dans une série d'espèces, par a- voir une extrême ressemblance avec celles des Dolabelles. En traitant de ce dernier genre , nous aurons occasion de parler des observations intéressantes de M. Rang. On trouve des Aplysies dans presque tou- tes les régions du globe , non seulement sur les côtes du continent, mais encore sur le rivage des îles. Elles ont des mœurs difl^é- rentes selon les espèces ; elles habitent ordi- nairement les plages peu profondes , vaseu- ses ou sableuses; elles se cachent à une pe- tite profondeur, et font sortir, au dessus du sable qui les couvre , le tube branchial qui apporte l'eau nécessaire à l'entretien de la respiration. D'autres espèces se tiennent sur les rochers, se cachent dans leurs anfrac- tuosités, ou se tiennent à l'abri sous les pierres détachées des falaises. Elles se rap- prochent des rivages , dans nos régions, vers le mois de juin , et commencent h les quit- ter au mois de septembre. C'est au prin- temps qu'a lieu la fécondation 5 la ponte se fait vers le mois d'août, et les œufs de la plupart des espèces sont disposés en longs filaments auxquels les pêcheurs donnent le nom de Vermicelle de mer. Dans le Mé- moire que nous avons cité de lui, Guettard est le premier qui ait observé les œufs des Aplysies, et qui les ait reconnus. Avant lui, les agglomérations considérables qu'ils for- ment avaient été prises par les naturalistes pour un Alcyon, et avait reçu le nom à' Al- cijonum vcrmiculatum. Les observations de M. Rang ont confirmé pleinement celles de Guettard, et, puisqu'il est vrai que cha- (jue paquet de filaments est produit par un seul individu, il faut convenir que les Aply- sies jouissent d'une prodigieuse fécondité. Les Aplysies se nourrissent particulièrement des fucus qui couvrent les plages basses de la mer : ell«s choisissent les plus tendres; S2 APL mais elles mangent aussi de petits Animaux marins, des 3Iollusques nus, des Annélides et même de petits Crustacés. Le nombre des véritables Aplysies est assez considéra- ble ; M. Rang en distingue vingt espèces , et il est bien à présumer que ce nombre s'accroîtra considérablement lorsqu'on aura fait de nombreuses recherches sur ce genre dans un grand nombre de points où il a été complètement négligé. On ne connaît point encore jusqu'à présent de restes fossiles du genre Aplysie ; les Dolabelles , beaucoup plus solides , manquent également parmi les fossiles. iVous avons pensé pendant quelque temps que l'on pourrait bien rapporter aux Aplysies le corps auquel les paléontologistes ont donne le nom de Posidonie ; mais des observations plus complètes, comme nous le verrons à l'article posidome de ce Dic- tionnaire, nous ont fait changer d'opinion. (Desh.) * APLYSIEIVS. Aplysiacea ( â^Avcio, , saleté, malpropreté ). moll. — Lamarck le premier créa une famille des Aplysiens dans son premier volume de la Philosopliie zoo- logique. I! y introduit les quatre genres aplysie, Dolabelle, Bullée et Sigaret. En 181-2 , dans l'extrait du Cours , il ajouta les Bulles et les Acères , et divisa la famille en deux sections. EnOn , dans son Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres , il fit sa famille des BuUéens de la première section , transporta les Sigarets dans sa fa- mille des Macrostomes , et réduisit ainsi sa famille des Aplysiens aux deux genres Aply- sie et Dolabelle. Cuvier, comme nous l'avons vu, n'a point adopté la famille de Lamarck ; et il a compris les Aplysies et les Dolabelles dans sa famille des Tectibranches. M. de Férussac, dans ses Tableaux systématiques, a constitué, sous le nom de Dicères, une fa- mille dans laquelle , avec les deux genres de Lamarck , se trouvent rapprochés d'une manière naturelle le genre Notarche de Cu- vier, et le genre Actéon d'Ocken. Dans sa monographie des Aplysiens , M. Rang a con- servé le nom de Lamarck , et y a rassemblé trois genres seulement: cesontles-4plysJes, \iii Vursatellos , et les^cfe'ons; mais il faut dire que M. Rang divise le genre Aplysie en deux sous-genres : les Aplysies proprement dites et les Notarches; et, dans les Aplysies proprement dites. M, Rang comprend deux APO groupes principaux : les Dolabelles de La- marck et les Aplysies de Linné. Nous ren- voyons pour plus de détails aux articles con- cernant les genres cités dans celui-ci. (Desh.) * APOCELLUS ( «M^£>H j'écarte?). rvs. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Oxyté- lines, établi par M. Erichson {Gênera et species staphylinorum, p. 812), qui lui don»? pour caractères essentiels : Paraglosses réu- nies à la languette. Pattes intermédiaires rapprochées à leur base. Toutes les jambes mutiques. Tarses modérément allongés. Il y rapporte trois espèces, toutes de l'Améri- que. IVous n'en citerons qu'une comme type : 1'^. sphœricollis {Lathrobinus sphœricoUe, Say), qui habite la Caroline. Les Apocellus ont le port des Stilicus et des Falagria, et diffèrent entièrement des autres Oxytélines; ils ont le corps lisse avec quelques poils. On ne sait rien de leur manière de vivre. (D. et C.) * APOCLEA ( àffoz/££'co,je ferme), os. — Genre de Diptères , division des Bracho- cères, subdivision des Aplocères, section des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu des Asiliques , sous-tribu des Asilites , établi parM. Macquart dans son ouvrage in- titulé : Diptères exotiques nouveaux ou peu connus , et qu'il caractérise ainsi : Fa- ce plane ; premier et troisième articles des antennes à peu près d'égale longueur. Ar- mure copulatrice des mâles petite. Oviducte des femelles terminé par un cercle de poin- tes divergentes. Cuisses antérieures très ve- lues. Deuxième cellule sous-marginale ap- pendiculée ; première postérieure fermée au bord de l'aile. Ce genre, qui se rapproche des Erax par la cellule appendiculée des ailes et des Proc- tacanthes par les pointes qui terminent la tarière des femelles , diffère des uns et de? autres par la face plane , et par la première cellule postérieure, fermée. Il est fondé sur 2 esp. rapportées d'Egypte par M, Bovée, ef nommées par M. Macquart, l'une A. fusca^ na, et l'autre A. pallida. Leur nom généri- que fait allusion à la première cellule posté- rieure de leurs ailes, qui est fermée. (D.) *APOCOPTOIXIA (cJtrsxsKTw, je coupe), ii>'S. — M. Rirby désigne ainsi , mais sans en donner les caract., un genre de Coléo- A PO ptères tétramèrcs , de la famille des Longi- cornes , ayant pour type la Lamia ampu- tator de Fabricius, qui se trouve dans plu- sieurs contrées chaudes de l'Amérique. La femelle de ce Coléoptèrc, après avoir dépo- sé ses œufs sous Pécorce d'une jeune bran- che du Mimosa Lebbek, coupe circulaire- nient , à l'aide de ses fortes mandibules , la (lortion de la branche qui les renferme; et c'est dans cette partie ainsi détachée, et qui tombe à terre, que les larves se développent et vivent aux dépens du bois mort , jusqu'à leur changement en nyrnphe. L'insecte par- fait en sort au bout de quelques mois. ( Linn. transact., t. XIII, p. GOi ; Zoolog. journal, t. VIII, p. 488.) Le g. dont il s'agit répond à celui d'Oncideres de M. Serville. Voy. ce mot. (D. et C.) * APOCRYPH A {xKoxpvfn, apocryphe). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par Esch- schoUz dans V Atlas zoologique duvoyage du capitaine Kotzebue , et qu'il caractérise ainsi : Antennes de 11 articles; dernier ar- ticle elliptique plus long que les précédents. Palpes sécuriformes. Tarses garnis de poils denses en dessous. —Ce g. a pour type une esp. de la Californie , que l'auteur nomme A. anthicoïdes. Elle est figurée pi. XVIII , fig. 7, dudit ouvrage. D'après cette figure, le g. Apoerypha serait très voisin du g. Tenty- ua de Latreille. (D. et C.) APOCRYPTE ( àizoxpû^T'^o , je me ca- che ). poiss. — Genre que j'ai démembré des Gobies, et qui est caractérisé parce que es dents, pointues, sont sur une seule rangée aux deux mâchoires. Il n'a pas de dents en velours. D'ailleurs , les espèces rappor- tées à ce genre ont , comme les autres Go- bies, les ventrales réunies en une seule pour faire une sorte de ventouse sur leur poitri- ne. Le corps est allongé, à deux dorsales, à caudale longue et poin-tue. Les écailles sont très petites. Le nom que j'ai donné à ce Renre avait été employé par Osbeck pour une espèce de Chine dont Linné a fait son Gobius pectinirostris. Ces Poissons vivent snfoncés sous la vase, à l'embouchure des fleuves ou dans les étangs salés. On n'en con- naît que 5 esp., dont 4 ont été observées sur la côte de Coromandel ou du Malabar. La a' vient des mers de la Chine et du Ja- P9n. (Val.) APO 23 APOCYIV. Apocynum { s. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites, fondé par Olivier aux dépens des Attélabes de Linné et adopté par la plupart des autres entomo- ïogistcs. Schœnhcrr le range dans sa tribu des Attélabides. Les Apodèrcsontde grands rapports avec les Attélabes ; mais ils s'en distinguent par leurs antennes de 12 arti- cles, dont les 4 derniers forment la massue; le rostre , épais , à peine dilaté à son extré- mité; la tète, prolongée en arrière, et séparée du corselet par un cou étranglé très distinct ; le corselet, très rétréci en avant. D'après son dernier Catalogue, M Dejean rapporte APO a ce genre 22esp., dont 6 seulement d'Eu- rope ; les autres appartiennent à l'Asie et à l'Afrique. Aous citerons parmi les premiè- res l'J. ai'e//anœou^«e?o6îts,idem,deLin- nc , qui peut être considérée comme le type du genre. Cette esp. est répandue dans toute l'Europe, et a été figurée dans plusieurs ouvrages, entre autres dans Olivier {Eut., t. LXXXI, p. 12, no 14 ). C'est la Tête écor- chée, ou Rhynomacer coryli de Geoffroy, qui se trouve aux environs de Paris. Il est d'un rouge vermillon iuisant en dessus, avec la tête et l'extrémité des pattes noires. (D. et C.) APODES ( à priv., «oj? , ^o-hi , pied ; c'est-à-dire sans pieds ). a^xél. — M. de Blainville donne ce nom à une classe des Ani- maux articulés qui comprend non seulement les Annélides apodes de Lamarck, etc.; mais aussi la plus grande partie de ses Vers intestinaux. Plusieurs ordres de ces der- niers reçoivent en particulier le nom d'An nélidaires et sont considérés comme con- stituant les termes extrêmes de la série des Vers, et comme conduisant aux Animaux rayonnes, à la plupart desquels ils sont mê- me inférieurs , si l'on considère en particu- lier chacune de leurs fonctions. Voy. les articles vers et apode. (P. G.) * APODIPIIUS. i>-s.— Genre établi par M. Spinola (£ss. swr les Ilémipt. hétéropt.) dans la famille des Scutellériens, de l'ordre des Hémiptères , pour deux esp. rapportées par tous les autres entomologistes au g. HaJys. M. Spinola les distingue des espè- ces de ce dernier g. par l'insertion du ros- tre , situé en avant du trou antennaire ; mais ce caract. ne nous a pas paru facile- ment appréciable , et , pour cette raison , nous avons cru ( Hist. des an. art. , t. IV ) ne pas devoir séparer génériquement les Apodiphiis des Halys. Les deux esp. signa- lées sont les A. Spinulosa {Halys Spinulo- sa Lefebv.) de Syrie, et A. Hellenica {Ha- lys Hellenica Lefebv.) de Grèce. Voy. ha- lys. (Bl.) *APODOGY]VUS , DC. {Prodr. t. III, p. 65) ( à. priv.; toî>; , rco'-A?, pied ; yuvi , fem- me , pistil ). BOT, PH. — Section établie par M. de CandoUe dans le genre Goniocarpus, Rœn., de la famille des Haloragées, et ca- ractérisée par des stigmates sessiles . lubcr- culiformcs . ÂPO Celte section comprend les Goniocarpus mic.rantlnis, Thunb.; scaber, Kœn.; et mi- crorarpus, DC. (Si*.) *APODO]VTIS, Bennctt. (àto, distant ; ctTot;?, o'vro;, dent), poiss. — Nom gé- nérique d'un groupe de Poissons que M. Bennetl a proposé pour remplacer celui d''Apolectus , sous lequel il avait d'abord établi un nouveau genre ; mais il a dû faire ce changement , parce que nous avions déjà employé ce mot pour la dénomination d'un autre genre de la même famille , celle des Scombéroïdes. Le g. Apodontis, tel que le connaît M, Bennelt, est caractérisé par un corps allon- gé , presque sans écailles ; à ligne laté- rale couverte d'écaillés semblables entre elles. Les deux dorsales sont rapprochées, presque continues; les dents maxillaires sont fortes , coniques et éloignées. L'auteur dit que ce g. est très voisin des Cijbium , dont il diffère à peine par les dents coni- ques et écartées. 11 croit qu'il faut y join- dre le Scomher mactilatus de Mitchill , que nous avons cru devoir ranger parmi les Cybiitm. M. Bennetl ne cite qu'une seule espèce, nommée par lui Apodontis immunis, h corps sans taches , bleu pâle en dessus , et argenté sur les côtés et sous le ventre ; la dorsale antérieure est noire. Ce poisson faisait partie d'une collection présentée à la Société zoologique de Londres par le capi- taine Belcher, qui Tavait formée sur les côtes du nord de l'Afrique baignées par l'Atlantique. Il est à regretter que M. Ben- netl ne soit pas entré dans plus de détails sur ce poisson , qui doit être , je crois , rangé dans le g. des Cyhium. (Val.) * APODOTES, Benth, ( Ur:ovi, àr.ooa , sans pieds ). bot. pii. — Section établie par M. Bentham {Labial., p. 79), dans le g. Hyptis (famille des Labiées) , et qu'il carac- térise comme il suit : Capitules sessiles, sub- distincts. Faux vcrticilles tous distancés. Bractées nombreuses , apprimées. Calice fructifère dressé. (Sp.) *APODYÎ>JOMÈNE, E. Meyer ( Comm. Plant. Afr. austr. , p. 111) {à.r.b , sans; ^j-jv.i>.i; , force). BOT. m. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Lolées, sous-tribu des Galégées, voisin des Tephrosia, dont | APO 27 il diffère : 1" par des fleurs accompagnées chacune d'une bractée sjjalhacée, scarieuse, nerveuse , ovale , semi-bifide ; S» par des graines horizontales , a liile terminal. L'au- teur de ce g. en énumèrc 4csp., dont l'une ( A. grandillora E. M. ) est le Tephrosia grandijlora Pers. , ou Galcga grandijlora Vill. , remarquable par l'élégance de ses fleurs, et fréquemment cultivée comme plante d'ornement. (Sp.) *APOGETON, Schïad.BOT. pu.— Syn. du g. Aponogelon , Thunb, , de la famille des Saururées. (Sp.) "^APOGON (à priv.; tc>/&jv, barbe), bot. PH. — Ce genre fait partie de la tribu des Chicoracées, parmi les Composées ; il réunit presque, par ses caractères , les Lampsana aux Hyoseris. Ces caract. sont les suivants : Capit. 8-10 flores ; involucrc composé éga- lement de 8-10 écailles ovales , acuminées, disposées sur deux rangs ; réceptacle nu ; ligules plus longues que l'involucre. Fruits oblongs , cylindracés , dépourvus d'aigrette , ou seulement d'un rebord membraneux très court qui en tient lieu. — Les deux espèces connues sont originaires de l'Amérique bo- réale. Ce sont des herbes à feuilles caulinai- res , semi-amplexicaules ; celles du sommet presque opposées , renfermant , pour ainsi dire , plusieurs pédicelles disposés en om- belle et munis chacun d'un capitule de fleurs jaunes. (J. D.) APOGOIV (ànrcV/ojy, sans barbe), poiss. — Genre de poissons de la famille des Percoïdes à deux dorsales distinctes , plu- tôt nommé par Lacépèdc qu'établi par cet auteur sur ses véritables caractères. Ils consistent dans la disposition suivante : La bouche est garnie de dents en velours aux deux mâchoires sur les palatins et sur levomer. Le préopercule a un double rebord horizontal ; le rebord montant est finement dentelé. La langue est lisse et libre ; la membrane branchiostège a sept rayons. Les deux dorsales sont peu étendues et séparées; les écailles assez grandes , tombant facile- ment. L'estomac est petit et charnu ; le py- lore est muni de 4 appendices cœcaux; l'in- testin fait deux replis ; il y a une grande vessie natatoire. Cet ensemble de caractères montre l'afTinité des Apogons avec les Per- ches. Ils s'en distinguent surtout par la double crête qui existe le long du bord ho- 38 APO rizontal du préopercuie. il n'y a ici aucu- ne des pointes qui existent dans les Perches ou dans les Bars : ceux-ci ont la langue hé- rissée de dents ; les Apogons n'en ont pas. Toutes les esp. de ce g. sont de très petite taille ; Tune d'elles abonde dans la Méditer- ranée ; aussi est-elle connue des premiers ichthyologistes. Gessner en a donné une bonne figure, Willughby une bonne descri- ption ; et comme l'Apogon est nommé en quelques endroits iJoi des Mullets {Mullus), Artedi et Linné l'ont considéré comme une espèce de ce genre privée de barbillons , et l'appelèrent .ffuilMS imberbis. Ce rappro- chement inexact a induit en erreur presque tous les successeurs de ces deux natura- listes, et les a empêchés le plus souvent de reconnaître l'Apogon dans cette déno- mination de Mullus imberbis , et dès lors ils lui en donnaient de nouvelles, qui ont été fautives pour plusieurs naturalistes. Grono- vius en a en fait son genre Amia , nom qui aurait dû être conservé, mais que l'on a ap- pliqué ensuite à un poisson des eaux dou- ces d'Amérique bien différent de celui dont nous parlons ici. M. Lacépède a supposé que le Mullus im- berbis avait tous les caractères des Mulles , sauf les barbillons ; c'est ce qui l'a engagé à appeler le genre qu'il voulait créer Apo- gon. Mais en même temps il reproduisait , d'après les matériaux de Commerson, le même g. , et peut-être la même esp. , sous trois noms diflerents : car son Centropome doré, son Osiorhynque Fleurieu et son Dip- terodon hexacanthe , ne sont que des Apo- gons. M. Maximilien Spinola , ne compre- nant pas bien les caract. du g. Centropome de Lacépède , décrivit de nouveau notre pois- son de la Méditerranée sous le nom de Cen- tropome doré (nom spécifique donné par La- cépède à un poisson d'un g. tout différent, celui des Myripristis). M. de La Roche vit VApogon aux lies Baléares , et crut le recon- naître dans le Perça pusilla de Brunnich, qui est aussi un poisson bien distinct de VApogon , et M. Rafinesque en fait un Di- pterodon ruber. Avant lui , M. Risso avait parfaitement reconnu le Mullus imberbis d'Artedi. Il est le seul auteur moderne qui ne se soit pas trompé. M, Cuvier a débrouil- lé toute cette confusion de synonymie dans son Mémoire sur l'Apogon inséré dans le APO Hecueil des mémoires du Muséum. On voit VApogon de la Méditerranée s'avancer jus- qu'aux Canaries ; mais ni l'esp. de la Méditer- ranée ni d'autres du même g. ne se trouvent sur la côte d'Amérique ou d'Afrique; tandis que dans les mers de l'Inde , et surtout vers les mers australes , nous voyons reparaître notre Apogon, ou du moins une espèce si voisine, qu'on a bien delà peine à l'en dis- tinguer. C'est elle qui a été donnée sous trois noms différents par Lacépède. Les au- tres espèces vivent dans la mer des Molu- ques; la mer Rouge en nourrit un assez grand nombre. On en connaît aujourd'hui plus de vingt espèces, dont les nombreux individus que j'ai vus varient pour la taille de 5 à 14 ou 15 centimètres. (Val.) APOGOIVES { àpriv. ; ^I-yciv, barbe ). BOT. CR. — Palissot de Beauvois donnait ce nom aux Mousses privées de péristome. Il est donc synonyme d'Apéristomées , qui a prévalu. Toutefois ce botaniste y compre- nait à tort le genre Tetraphys , évidemment muni d'un péristome à quatre dents , qu'il considérait , lui , comme un opercule qua- drifide. (C. M.) APOGOIVIE. Apogonia ( àiz^J^yo-jr, , sans poils ). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides-phyllophages , établi par Kirby, qui lui donne pour caract. : Labre arrondi postérieurement, muni d'une poin- te dans son milieu antérieur. Lèvre trans- versale un peu aiguë au milieu , portant les palpes labiaux à sa base. Mandibules un peu arquées , cornées, très fortes , voûtées , et un peu échancrées à l'extrémité ; mâ- choires mandibuliformes , très courtes , é- dentées au sommet , peu échancrées. Pal- pes presque en massue. Antennes de dix articles ; les trois derniers formant une massue presque lancéolée , garnie de poils. Sternum et prosternum sans prolongement. Tous les crochets des tarses bifides. Ce genre a été fondé par l'auteur sur une seule esp. , qu'il présume être du Brésil , et qu'il nomme Gemellata. Elle est figurée dans un ouvrage de lui , intitulé : Centurie d'Insectes, contenant plusieurs g. nouveaux, pi. 2 , fig. 1 , et dans V Iconographie du Rè- gne animal de Cuvier, par M. Guérin, pi. 24,. fig. 4. M. Dejean, dans son dernier Catalo- gue, y réunit 5 autres esp. , dont 2 du Se- APO négal et 3 des Indes orientales. Enfin , M. Boisduval , dans la partie entomologique du Voyage de VAstrolabe , en décrit et figure une septième esp. sous le nom de A. con- ipcrsa, comme ayant été trouvée dans l'île de Vanikoro. (D. et C.) *APOICA (àirofxta, colonie; à cause de la réunion en société de ces insectes ; il faudrait écrire Apœcia). iss,. — Genre de la familie des Guôpiens, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par M. Lepelletier de Saint -Fargeau {Ins. Hym. , suites à Buf- fon), et regardé par nous ( Ilist. des an. art., t. IV) comme une simple division du g. Agelaia du même auteur. Les Apoica sont caractérisés surtout par les mandibu- les, dont la première dent est oblitérée , et par les ailes, ayant leur seconde cellule cubitale assez dilatée vers le disque , et ré- trécie vers la radiale, celle-ci ne s'avancant pas beaucoup plus près de l'extrémité de l'aile que la troisième cellule cubitale. M. Lepelletier de Saint-Fargeau ne rapporte à son g. que deux esp. de l'Amérique méri- dionale : ce sont les A. lineoïata et palli- da Lep. (Bl.) * APOLECTE. Apolectus {â^dlexTOi, nom d'un poisson cité par Hermolaiis dans Athénée, et voisin de la Pélamyde). POiss. — Genre de Poissons créé par MM. Cuvier et Valencienncs , dans la famille des Scombéroïdes , pour un poisson de l'Inde , qui ressemble aux Trachinotcs , mais qui s'en distingue par ses ventrales jugulaires. Ce poisson a , d'ailleurs , le corps haut et très comprimé. Les mâchoires sont armées de dents pointues; la nuque est tranchante , et a une épine couchée en avant, laquelle est suivie de quatre autres petites et mo- biles. Les pectorales sont longues et en for- me de faux; les écailles sont d'une petitesse extrême. — La seule esp. connue de ce g. [Apolectus stromatoïdes Cuv. et Val.) vient de la côte de Malabar. Sous la dénomination d' Apolectus, M. Bennett avait établi dans les Proceedings de la Société zoologique un genre de pois- sons de la famille des Scombéroïdes; mais, voyant que nous avions employé déjà ce nom pour désigner un autre genre , M. Bennett a change le nom du g. créé par lui en celui à'Apodontis. Voy. ce mot, CVal.) APO 2'J APOLLE. Apollo (ÀW»wv, Apollon; Myth. ). MOLL. — Genre tout à fait inutile, proposé par Montfort pour celui des Ba~ nelles de Lamarck , qui offrent à la base de la columelle une fente ombilicale plus oi moins large. — Ce g., comme on le voit, ne peut être adopté. (Desh.) APOLLOIV. Apollo. INS. — IVom d'un très beau Papillon de jour, propre à toutes les montagnes de l'Europe , comme à celles du Nord et du centre de l'Asie , lesquelles doivent être d'autant plus élevées , pour l'y rencontrer, que la latitude du pays est plus méridionale. C'est ainsi qu'on le trou- ve à la fois en Suède , sur la Sierra Nevada, en Espagne , en Sibérie , et sur l'Himalaya , en Asie. Du reste , ce papillon, qui appar- tient au g. Parnassius ( Voy. ce mot ) , est très commun dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes et les montagnes de l'Auver- gne. Sa chenille vit sur les Sedum et les Joubarbes. (D.) *APOLLOXI AS ( «o; , pore ,• y.s?-Ayi , tète ). iiel- MiXTii. — Premier ordre de la sous-classe des Annélidaires, Blainv., ainsi nommée par- ce que la tête ne présente pas de pore en forme de ventouse , destiné à la loco- motion , comme dans les Amphistomes et genres voisins. La bouche des Aporocépha- lés est le plus souvent terminale. Cet ordre comprend les Térétulariés {Borlasies, l'ro- stomes, etc.), qui, joints aux Dérostomes , correspondent à la majeure partie des Tur- bellaria rhabdocœla de M. Ehrenberg , et les Planariés, dont les espèces à intestin rameux reçoivent du savant de Berlin le nom de Dendrocœla. (P. G.) * APOROSA ( unopo; , embarrassant ; difficile il classer). i>s. —Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères, fa- mille des Tipulaires, tribu des Tipulides Brévipalpes, établi par M. Macquart, et auquel il assigne les caract. suivants : Fa- ciès des Limnobies. Tête presque sphéri- que. Rostre un peu plus long que la tète , cylindrique , terminé de chaque côté par un petit tubercule. Trompe sortant pres- que horizontalement du rostre , trois fois plus longue que la tète , menue , s'effilant vers l'extrémité , et se terminant en deux petits lobes divergents ; une soie dépassant un peu la trompe. Antennes filiformes, de quatorze articles : les deux premiers assez épais; le premier assez court, un peu coni- que; le deuxième cyathiforme; le troisième cylindrique, à peine aussi long que le pre- mier; les autres ovalaircs, ailés. Une cellule marginale ; une sous-marginale; une discoï- date ; quatre postérieures. M. Macquart rapporte à ce g. deux esp., l'une de l'île Bourbon , et l'autre des îles Canaries. Il nomme la première A. fuscana , ella seconde A. maculipennis. Celle-ci a été T, II. APO 33 décrite et figurée par lui dans VHistoire naturelle des Canaries de MM. Webb et Berthelot. Le nom générique d^Aporosa exprime , dit l'auteur, son incertitude sur la place qu'occupe ce g. dans l'ordre naturel. Par la conformation de la trompe, les Aporoses se rapprochent des Culicidcs ; mais , par le reste de l'organisation , elles appartiennent aux Tipulides, et sont voisines des Limno- bies. Voy. ce mot. (d.) *APOROSA (aTO/îOî, sans issue ; incertai- ne). BOT. iMi. — Genre de plantes dicotylé- dones, formé par Blume (C?j(Z., 51i), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore déterminée , en raison de ce qu'il n'a pu être suffisamment caractérisé par son auteur , qui le regarde comme voisin du g. Cecropia. Endiicher et Lindlcy le réunis- sent, mais avec doute, aux Urticacées. Voici les seuls caract. connus jusqu'ici : Fleurs dioïques , dont les mâles en épis très denses. Périgone profondément 4-par- tite , à lacinies bisériées. Étam. 2, courtes ; loges des anthères arrondies. Ovaire rudi- mentaire central. — Une seule esp. indigè- ne au Japon. C'est un arbrisseau à feuilles alternes, oblongucs, aiguës ^ 'a base, très entières, veinées , scabriuscules ch dessous ; à inflorescence mâle en épis très serrés, axillaires , pédoncules. (C. L.) APORRIIAIS {i^oppiioj , je dépouille). aïoLL. — Il est difficile de reconnaître exac- tement les Coquilles qu'Aristote a désignées sous cette dénomination. Ce pourrait être une esp. de Murex ; mais Rondelet, Gessner etAldrovande, croient retrouver l'Jporr/ia?;; d'Aristote dans une Coquille qui fait au- jourd'hui partie du g. Ptérocère de La- marck : Pterocera Chiragra. Voy. ptf.ro-. CERA. (DeSU.) *APORUM, Bl.; Schismoceras , Presl. ( à priv. ; nofoi , ouverture , pore ). bot. PH. — Genre de la famille des Orchida ■ cées , tribu des Dendrobiées , formé par Blume {Bijd. , 554, fig. 59) , qui le caracté- rise ainsi : Folioles extérieures du périgone charnues, dressées ; les latérales plus gran- des , obliques , connées avec la base du gy- nostème ; les intérieures plus petites. La- belle articulé avec la base du gynostème, dirigé en arrière , indivis ou trilobé ; à lim- be calleux , crislé ou nu. Gynostème semi- 34 APO cylindrique , longuement prolongé à la ba- se. Anthère biloculaire , sessile , quelque- fois membranacée au sommet. Pollinies 4, collatérales par paire. — Ce genre renferme quelques plantes herbacées, épiphytes, cau- lescentes, de l'Inde; à feuilles distiques, équitantes , ancipitées ; à fleurs ordinaire- ment vcrdâtres , presque solitaires , et sor- tant de squammes membranacées. (C. L.) *APORUS (kkc^oç, rare), ms.— Genre de notre famille des Sphégiens, groupe des Pompilites , de Tordre des Hyménoptères , section des Porte- Aiguillon , établi par M. Spinola {Insecta Liguriœ), et adopté par tatreille et tous les autres entomologistes. Les caract. essentiels de ce g. sont tirés : l" des mandibules , arquées et bidentées ; 2° du thorax, long et convexe ; ô" des ailes antérieures, ayant une cellule radiale étroi- te et presque triangulaire ; deux cellules cubitales complètes et le commencement d'une troisième , la seconde recevant deux nervures récurrentes ; 4» des pattes lon- gues , avec les jambes garnies d'épines ; et 5° de l'abdomen, ovalaire et presque sessile. On ne connaît que quelques esp. indigè- nes de ce genre, dont le type est 1'^. bi- color, Spin. ' (Bl.) *APOSERIS (kko, près ; aé^tî, laitue ou chicorée), bot. ph. — Genre de la tribu des Chicoracées , parmi les Composées. Il a pour caract. : Capitules mulliflores. Invo- lucrc caliciilé ou double : l'intérieur 1 - sé- rié, o-8-phylle; l'extérieur 5- phylle , plus court. Réceptacle nu. Fruits oblongs , ter- minés par un bec court et dépourvu d'ai- grette. — La seule espèce connue , 1'^. fa- tida, est une plante vivace , du port du Leontodon ou de Vllyoseris , glabre ou lé- gèrement velue à la face inférieure et sur les nervures des feuilles, lesquelles sont radicales , roncinées , pinnatipartites. La hampe, à peu près égale aux feuilles , porte On seul capitule de fleurs jaunes. (J. D.) *APOSTASIE. Jposfasta. bot. pu. — Genre établi par Blume [Bijdrag., p. 423), adopté par Rob. Brown ( In Wallich pi. asiat. rar., t. I, p. 74) , et par M. Lindley , qui en a fait le type d'une famille nouvelle, voisine, mais distincte, de la famille des Orchidées , tandis que pour R. Brown , ce g. forme une simple tribu de cette dernière APO famille. Voici les caract. dn g. Apostasia, tels qu'ils ont été donnés par R. Brown. Le calice est formé de 6 divisions profondes et régulières. Les étamines, au nombre de trois , dont deux anthérifères , ont leurs filets opposés aux deux sépales intérieurs et latéraux , et soudés à leur base avec le sty- le , qui est cylindrique. Ce style porte com- munément le filament stérile de la troisiè- me étamine, un peu au dessus de la réunion des deux autres , et opposé au sépale ex- terne et antérieur. Les anthères sont bilo- culaires, et s'ouvrent par une fente longi- tudinale; leur pollen est pulvérulent et à grains simples. Le stigmate est obtus, à deux ou trois lobes. Le fruit est une capsu- le triloculaire , polysperme , s'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont petites , ovoï- des. — Ce genre ne se compose guère en- core que de trois espèces : l» Apostasia odorata Blume [l. c); 2» Apostasia Wal- lichii Brown (L c) , t. LXXXIV, p. 7o ; o" Apostasia nuda, ibid., t. LXXXV. La pre- mière croît sur les parties les plus élevées du mont Salak, dans l'île de Java ; les deux autres ont été récoltées dans les montagnes du Népaul. Ce sont des plantes vivaces ; à tige simple ; portant des feuilles alternes , engainantes, très rapprochées, lancéolées, presque linéaires , très aiguës ; des fleurs Jaunes , assez petites , disposées en grappes terminales. [A. R.) *APOSTASIEES. Apostasiaceœ. bot. PH. — Nous avons dit dans l'article pré- cédent que MM. Lindley et Blume avaient considéré le g. Apostasia comme formant le type d'une famille distincte des Orchi- dées, tandis que M. Rob. Brown regardait ce groupe comme une simple tribu de cette dernière famille. Peut - être l'opinion de MM. Lindley et Blume doit-elle être préfé- rée, car le g. Apostasia diflère des vérita- bles Orchidées par plusieurs caractères im- portants, et surtout: 1" par ses trois éta- mines , généralement développées , et sou- dées par la partie inférieure de leur filet avec un style cylindrique , que termine un stigmate à deux ou trois lobes ; 2"^ par ses anthères à deux loges, s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal, et contenant des grains de pollen simples et distincts , c'est- à-dire non réunis en masses comme dans APO les Orchidées ; 3" enfin , par son ovaire , et, par conséquent , par son fruit capsulaire à trois loges , contenant chacune un grand nombre de graines très unes et ovoïdes , «'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne , et adhérentes entre elles par le sommet et par leur base. Au genre Apostasia, qui forme le type de cette petite famille, on doit joindre le gen- re Neuu-iedia de M. Blume , et peut - être le genre Rhyncanthera du même auteur. A. R.) * APOSTASIMÉRIDES. Apostasi- merides (àtroîrajt; , intervalle ; /^rip^h , cuis- se). INS. — Nom donné par Schoenhcrr à la deuxième division des Gonatocères dans la famille desCurculionides , et qui se compo- se de celles qui ont les pattes antérieures séparées à leur base , et dans l'intervalle desquelles la poitrine est tantôt unie , et tantôt sillonnée. Elle renferme lOo genres , qu'il serait trop long d'énumérer ici, et qui sont répartis dans deux subdivisions, savoir : les Cholides, dont la poitrine, entre les pattes antérieures , est plane et entière , et les Cryptorhynchides , qui ont cette partie plus ou moins creusée pour recevoir la trompe. Koy. ces deux mots. (D.) * APOSURES ( à priv. ; ^oûç , pied ; ov^i , queue ). i>s. — Nom donné par Ca- viar à une tribu de Lépidoptères dont les Chenilles sont dépourvues de pattes anales. Telles sont celles des g. Plalypteryx, Har- pyia et Dicranura. Voy. ces mots. (D.) *APOTEM]\OUM (àcoT«>vco, je divise). BOT. CR. — Genre de Champignons établi par Corda, et rangé par Nées et Henry {Syst. der Pilze , p. 17 ) parmi les Coniomycè- tes. Il diflere des Stibospores en ce que les spores se divisent spontanément au ni- veau des cloisons. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'étudier ce genre. (LÉv.) *APOTERlUiVI, Blume. bot. pu. — Genre qui paraît appartenir à la famille des Guttifères, et que l'auteur (Uydr., 218 ) caractérise comine suit : Calice inapparent. Corolle 4-pélale. Étamincs très nombreu- ses, submonadelphes par la base; anthères oblongues , longitudinalement déhiscentes. Ovaire 1-ovulé. Style filiforme , infléchi ; stigmate pelté , déprimé. Drupe charnu , à noyau 1-sperme. —Ce genre est constitué sur une espèce : arbre de Java , où on le APO 35 nomme Sulatrij ramulcs tétragones ; feuilles elliptiques, axillaires, oblongues, obtuses; pédoncules axillaires , fascicules , courts , pluriflores ; pédicelles en ombelle. (Sp.) APOTIliXE. BOT. CR. — Voy. apo- TllÉCIE. (C. M.) APOTIIÉCIE. Apothecium ( -s. —Nom donné par Rirby à un g. de Coléoptè- res pentamères , famille des Walacodermes , qui correspond au g. Telephorus de Schoef- fer, qui lui est antérieur. Voy. ce mot. (D.) I * APOTOME (à.r&To>of coupé à pic). 36 APO WIN. — Épithète donnée par Haiiy aiiit cristaux dont les faces , ayant fort peu d'in- clinaison, forment un angle très aigu avec leur axe. (C. d'O.) * APOTOMODÊUE. Apotomoderes { às. —Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu (les Simplicipèdes de Dejean , établi par M. Hope {The ColeopterisVs Manual, 1838, p. -47), sans indication de caracl. — Ce g. a pour type un grand et beau Carabe de la Chine , nommé Prodigus par M. Erichson , et qui se dislingue des autres par la base à peine sinuée du prothorax , et surtout par une profonde échancrure à l'extrémité de chaque élytre- (D.) APOTOMUS ( àiTîVoMOî , coupé net , séparé ). kvs. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Scaritides , établi par Hoflmansegg , et ad- opté par Latreille et M. Dejean. Ce der- nier, dans son Species, lui attribue les ca- ract. suivants : Menton articulé. Lèvre su- périeure légèrement échancrée ; palpes la- biaux très allongés ; le dernier article cy- APP lindrique. Antennes ûliformes, à articles allongés et presque cylindriques. Corselet orbiculaire. Jambes antérieures non pal- mées. Hoffmansegg a fondé ce g. sur le ScarU.es rufus de Rossi et d'Olivier. Latreille l'avait d'abord placé dans ses SubulipaJpes , près des Bembidium; mais, après un examen plus approfondi , il l'a mis dans cette même tribu , à côté des Ditomus. Les Apotomus sont de très petits insec- tes d'une couleur roussàtre, et plus ou moins pubesccnts , qu'on trouve sous les pierres, oîi ils paraissent vivre en société. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne deux esp. seulement : VApot. rufus Oliv., déjà cité , qu'on trouve dans le midi de la France , et 1'^. testaceus Dej. , de la Russie méridionale. (D.) APPAT. zooL. — Ce mot , qui appar- tient au vocabulaire de la chasse et de la pêche , sert à désigner certains moyens qu'on emploie pour attirer les animaux dont on veut se saisir. La nature a doué les animaux de moyens semblables pour arriver aux mêmes fins. Les Pics ont la langue couverte d'une humeur visqueuse qui attire les fourmis ; et , pour s'emparer de ces insectes , ils introduisent leur langue dans les fourmilières et les trous d'arbres , d'où ils la retirent chargée de proie. Plu- sieurs Poissons jouissent d'une propriété sem- blable, entre autres la Baudroie ( />op/iàs. — Genre de Coléoptères tétramères , éta- bli par M. Guérin-Méneville ( Revue zoolo- gique , année 1859, n» 6) sur un nou- veau Coléoptère rapporté de Madagascar par M. Goudot. Cet insecte, suivant M. Guérin, est voisin de son g. Calodromus , et lie les Rhvncophores aux Xylophages. II lui donne le nom spécifique de Filum, et lui assigne les caract. génériques suivants : Antennes filiformes , un peu épaissies vers le bout; de onze articles légèrement en scie , avec les quatre derniers plus longs. Bouche non avancée ; palpes très visibles , terminées par un article un peu en hache. Tête courte , profondement refendue anté- rieurement , avec les antennes insérées en avant et au dessous des yeux. Corselet très allongé, comprime sur les côtés. Élytres deux fois plus longues que le corselet , é- APS troites et parallèles. Pattes courtes , à tarses de quatre articles distincts , formant ensem- ble deus»fois au moins la longueur de la jambe ; le premier plus long que les trois autres réunis. D'après l'examen que nous avons fait nous-mème de VApr. /î htm , il nous a pa- ru , par sa tête non prolongée en bec ou en trompe , appartenir à la famille des Xylo- phages plutôt qu'à celle des Curculionites , bien que , par sa forme très allongée et presque linéaire , il ait un peu le faciès des Brentes. (D.) APSEIIDE [àH^j'h^, vrai ). crcst. — Genre de l'ordre des Isopodes et de la fa- mille des Asellotes, établi par Leach , mais très mal caractérisé par ce savant. On peut le reconnaître aux traits suivants : Les an- tennes de la première paire sont courtes , grêles, et terminées par un seul filet; les pattes de la première paire sont terminées par une main didactyle , et celles de la se- conde paire par une espèce de rame aplatie et épineuse ; enfin le sixième et dernier an- neau de l'abdomen est très grand, lamelleux, et garni d'une paire d'appendices composées chacune d'un pédoncule cylindrique et d'un long fllament détaché. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre , VApseude talpi- forme. Desmarets a confontlu ce genre avec le g. Euplieus de Risso. (M. E.) APSEUDÉSIE («j'£ut^rT^v, sans ailes; cTiirv];, plongeur), ois. — Genre établi par Latham , adopté par Vieillot pour une seule des espèces que Latham y avait rangées, et qui est un Gorfou pour Cuvier et pour nous. Voy, ce mot. (Lafr.) *APTEIVODYTES ( à^7v,v , sans ailes ; ^vTx? , plongeur), ois. — C'est le nom ad- opté par Cuvier pour son genre Manchot. Voy. ce mot. (Lafr.) * APTER ANTHES ( à priv. ; ^^éflov , aile ; «v9sî , fleur : fleur dépourvue d'aile ). BOT. PH, — Mikan a fondé ce g., qui appar- tient à la famille des Asclépiadées, sur une plante trouvée dans ces derniers temps dans l'île de Lampedouse.Gussone la décrivit sous le nom de Stapelia europœa; c'est jusqu'à présent la seule esp. d'Asclépiadée charnue trouvée en Europe. Ses caractères sont les suivants : Calice 5 -parti. Corolle rota- cée, 5-fide. Gynostème saillant. Couronne staminale simple, à cinq lobes subtriangu- laires, plans, légèrement tronqués, couchés sur le stigmate. Anthères simples ; masses polliniques dressées, fixées par la base. Stig- mate plan. Follicules lisses. — La seule esp. connue est une plante vivace charnue , à tiges tétragones lisses , dentées sur les an- gles, à l'aisselle desquels naissent des bou quels de fleurs brunes semblables à celles des Bucerosia. (J. D.) APTÈRES. Aptera ( Hi^rtpoç, privé d'ai- les). zooL.— On désigne généralement sous ce nom, en zoologie, les anjmaux articulés dé- pourvus d'ailes. Linné et quelques autres na- turalistes compicnaient sous cette dénorafna- tion les Crustacés , les Arachnides, les my- riapodes, les Thysanoures, les Parasites, et même les Vers ; en un mot tous les animaux 42 APT articulés n'acquérant jamais d'ailes à leur état parfait. Plus tard , chacune de ces clas- ses ou ordres ayant reçu un nom spécial , Lamarck appliqua le nom d'Aptères seule- ment à Tordre que Latreille a désigné ensuite sous le nom de Suphonapt'eres. ( Voij. ce mot.) Enfin, dans les derniers ouvrages de Latreille , la dénomination d'Aptères n'a plus été appliquée spécialement à aucun ordre; mais, depuis, on l'emploie adjective- ment pour désigner tels ou tels animaux ar- ticulés privés d'ailes ; et , dans un sens plus restreint , on dit que la femelle de telle esp. est aptère , c'est-à-dire qu'elle manque d'ailes ou qu'elle n'en a que de rudimen- taires. On dit aussi que certains Coléo- ptères sont aptères lorsqu'ils manquent de la seconde paire d'ailes , bien qu'ils en aient la première , connue sous le nom (Télytres; tels sont les Carabes , les Pimélies, etc. — Voy. INSECTES et articulés. (Bl.) *APTER1A ( « priv.; «r£/5ov , aile), bot. m. — M. Lindley rapporte ce genre, qu'il signe du nom de Kuttal , à la famille des Burmanniacées. Il n'en est nullement ques- tion dansEndlicher [Gênera plantarum), et nous manquons complètement de rensei- gnements à son égard. Voy. Blt.mamvia- CÉES et BlIRMANMA. (C. L.) * APT ÈlUNE. Apterina {ik^-îpr,:, sans ailes). i>s. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , subdivision des Dichœtes , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Sphœrocérides , établi par M. Macquart aux dépens du g. Borborus de Meigen, et dont le nom indique l'absence presque complète des ailes, qui ne sont que rudimentaires. Ses caractères sont : Écusson hémisphérique ; abdomen obiong , deuxième segment allongé , à ligne enfon- cée; pieds finement velus; premier article des tarses postérieurs dilaté ; balanciers non distincts; ailes rudimentaires. — Ce genre se compose d'une seule espèce européenne, A. pedestris, découverte d'abord à Ham- bourg par M. A'on Vinthen , et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. (D.) APTERIX. OIS. — Voyez aptéryx. (C. D'O.) *APTER]VUS i^-'epo;, sans ailes), ois. — Sous-g. formé par Swainson pour le Pic iridactylc, et synonyme du g. Picoïde , La- APT cépède , qui lui est de beaucoup sntérieur. Voy. PIC et piciATiE. (Lafr.) ^APTERNYX («:rr=-;oç, sans ailes), ois. — C'est , dans la classification de Swainson, le g. synonyme de celui à' Aptéryx , Shaw , plus anciennement formé. Voyez ce dernier mot. ^ (Lafr.) APTÉRODICERES. Apterodicera [yxriy.i, sans ailes ; c?ize,cc;, à deux cornes). iivs. — Latreille, dans son Gênera Criista- ceontm et Insectorum, désigne ainsi une sous-classe d'Insectes , composée de ceux qui sont aptères, ne subissent point de m.é- tamorphose , et ont deux antennes et six pieds. Elle comprend l'ordre des Thysa- noures et celui des Parasites. Voy. ces deux mots. iD.) * APTEROESSA ( !^.^-;fio<, sans ailes; c77a , étant ). iKS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes, fondé par M. Hope sur une seule espèce du Coromandel , Cicin- dela grossa de Fabricius. Il lui donne pour caract. : Corps grand , aptère. Antennes comme celles des Cicindèles. Mandibules cultriformes , avec une dent large, striée à sa base, et deux plus petites au bord inter- ne. Palpes maxillaires aussi longs que les labiaux ; le 1<^'' est très court , le '■2" quatre fois plus long , le 5'= moindre que le suivant et dernier; celui-ci est ovale, allongé et tronqué à son extrémité. Menton divisé en deux lobes avancés , avec une dent aiguë au milieu de l'échancrurc. Labre court, garni de chaque côté de trois dents aiguës , et dont le milieu se termine par une petite épine. Corselet plus large que la tête , et presque autant que les élytres. Ce g. est très voisin du g. Dromica de M. Dejean, et l'espèce qui lui sert de type est figurée avec les caract. génériques dans un ouvrage de M. Hope , intitulé : The Coleo- pterist's maniial , etc. (2"- partie) , qui a paru à Londres en 1858. (D. et C.) APTEROGYKA [unzs.o;. privé d'ailes; yj-jr, , femelle), iîns. — Genre de la famille des Mutilliens, de l'ordre des Hyménoptè- res, section des Porte-Aiguillon, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. — Ce g. est parfaitement caractéri- sé par des antennes longues, grûles et séta- cécs dans les mâles ; un thorax de forme cubi(iue et sans divisions apparentes dans APT les femelles , et dos ailes seulement dnns les mules , n'ofTiant que des cellules bra- chiales, et une seule cubitale, petite, et de forme rhomboïdale. Les esp. connues de ce g. sont peu nombreuses et propres aux pays chauds. Le type est VA. Olivierii Latr. , d'Arabie. (Bl.) APTÉRONOTES ( S^te^cî , sans na- geoires; vÔiTo;, dos), roiss. — Genre de Pois- sons ainsi nommé par Laccpède , en même temps que Bloch rétablissait, dans son édi- tion posthume publiée par Schneider, sous le nom de Sternachtis. 11 appartient au groupe des Malacoplérygiens apodes , et il est très voisin des Gymnotes. Il s'en distin- gue en ce que Tanale est terminée avant d'atteindrs le bout de la queue, et en ce qu'il a une nageoire caudale. La tète est oblongue, peu comprimée; le corps est écail- leux. Les pièces operculaires sont, comme rlans tous les Anguilliformes , cachées sous la peau. Les dents sont en très fin velours , h peine sensibles. On n'en connaît qu'une espèce, originaire d'Amérique comme les autres Gymnotes. (Val.) *APTEROPEDx\, C. {ly.^-B,oi, sans ai- les ; kijîVjj, je saute), ias. — Genre de Coléo- ptères tétram., famille des Chrysomélines, établi par 3L Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (ô^ éd.). Ce g. se compose de trois espèces aptères d''Europe qui rentrent dans la G^ division du grand g. Haltica d'Illiger, désignée par lui sous le nom de Striatœ. Les caract. en sont , d'après M. Chevrolat : Corselet ponctué, non sillonné transversalement; élytres aux 2 tiers sphériques, avancées et arrondies an- térieurement , légèrement acuminées sur les côtés, à stries ponctuées; 1" art. des tar- ies postérieurs assez épais, conique, aussi long à lui seul que les deux suivants; épine à l'extrémité du tibia postérieur, aiguë. Corps globuleux , sillonné latéralement, et non ailé. Nous citerons comme type VHal- tica ciliata d'Olivier. (D. et C.) * APTÉROPHASMIENS ( ««^.0, , privé d'ailes ; pà^ax , spectre ). ins. — M. Gray [Synops. of the sp. belong. to thc fam. of phasmid.) a appliqué cette dénomi- nation à un groupe qu'il a établi dans la fa- mille des Phasmiens , d'après l'absence des aiies ; mais, comme plusieurs de ces Phas- miens aptères se trouvent être des larves APT 43 obtenant des ailes quand elles sont parve- nues h l'état d'Insectes parfaits, et que d'autres sont des femelles dont les mâles sont ailés , cette division a été rcjctée pai tous les entomologistes , avec d'autant plus de raison , que la présence ou l'absence des ailes n'offre pas un caractère assez important pour établir des divisions, puisqu'il est sou vent le propre d'un sexe. (Bl.) *APTÉRURE («tre/îo; , non ailé ; oupx, queue), crust. — Famille de l'ordre des Décapodes et de la section des Anomourcs, proposée par Milnc-Edwards , et caractéri- sée par l'absence d'appendices vers l'extré- mité de l'abdomen. Ces Crustacés se rappro- chent des Brachyures proprement dits par la forme générale du corps, et constituent qua- tre petites tribus naturelles, savoir: lesDro- miens, les Homoliens , les Raniniens et les Pactoles. (M. E.) APTERURUS (àrcTE/io,-, sans nageoires ; 0Ù/5K, queue), poiss. — Nom queRafinesque a appliqué aux espèces de Raies , du genre Céphaloptère de Duméril. Voy. ce mot. (Val.) *APTERYGIDA (à priv.; -rrJ^ov , aile), ms.— Genre établi par M. Westwood {Gen. syn.) dans la fam.ille des Forficuliens , de l'ordre des Orthoptères , et caractérisé par l'absence des ailes, et par les antennes, com- posées seulement de douze articles. Ce g. , qui, d'après nous, ne devrait former qu'une division du g. Forficula , a pour type la F. pedestris Bonn , répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *APTÉRYG1E]\S. Apterygia [àr.zip^. ■joi, sans ailes), moll. — M. Latreille, dans ses familles naturelles du règne animal, en- visageant les Mollusques d'une manière gé- nérale et exclusive d'après un caractère de leur organisation, les partage, d'après la pré- sence ou l'absence du pied , en deux gran- des classes : les Ptérygiens pour ceux qui ont un pied, et les Aplérygiens pour ceux qui manquent de cet organe. Il suffit pres- que de rappeler cette division pour en faire sentir les défauts. Il y a des Mollusques acé- phales ( comme les Huîtres , par exemple) qui n'ont jamais aucune trace d'un organe locomoteur, et qui se trouveraient séparés des autres Conchifères; tandis que presque tous ceux-ci, réunis à tous les Mollusque* gastéropodes , seraient entraînés dans la 44 APT classe des Ptérygiens. Les Zoologistes ont | reconnu sans doute l'imperfection de ces grandes divisions , et ils n'ont jamais songé à les introduire sérieusement dans la mé- thode. Voy. MOLLUSQITÎS. (DeSh) *APTÉRYGINÉES. Âpteriginœ (du g. Aptéryx, faisant partie de ce groupe). OIS. — Sous-famille de la famille Strulhio- nidées de Bonaparte ( Prodromus syst. or- nilh.), que nous croyons devoir adopter. Ses caract. sont : Bec très allongé, très grêle , analogue à celui des Scolopacidées. Tarses armés de forts éperons. Queue nulle. Cette famille ne se compose que du seul g. Aptéryx. Voy. ce mot. (Lafr.) APTÉRYX. Aptéryx {ur:Tîy.ç, sans ailes ). OIS. — Genre faisant partie des Bré- vipennes de Cuvier , des Nullipennes de Lesson ( Trait. d'Orn.), et des Coureurs de Temminck. Il fut formé par Sliaw sur une esp. unique de la Nouvelle-Zélande , et des plus remarquables dans toute la série orni- thologique , puisqu'à des ailes rudimentai- res et impropres au vol elle réunit un bec de Courlis ou de Bécasse , et des pattes de Gallinacées. Ses caract. extérieurs sont : Bec très long, grêle, droit, mou, sillonné de chaque côté, par une rainure tubuleuse; renflé et recourbé à sa pointe , près de la- quelle sont percées les narines, en forme de trous ; base du bec couverte d'une cire garnie de poils. Ailes presque nulles , ter- minées en moignon muni d'un ongle fort et arqué. Tarses très robustes , très courts , scutellés en avant , terminés par quatre doigts vigoureux, trois devant, un derrière ; entièrement libres, et munis d'ongles robus- tes, acérés et droits. Queue nulle. La seule dépouille de l'esp. type connue existait depuis long-temps en Angleterre , et faisait présumer fortement que ce genre devait faire partie des Brévipennes , lors- qu'en 1838, le corps de cet oiseau étant par venu à Londres , on a reconnu que toute son anatomie et son ostéologie venaient confirmer ces présomptions. Les os, eflecti- vement , ne sont point percés pour l'intro- duction de l'air , qui n'entre pas non plus dans la cavité abdominale. Le sternum est d'une petitesse remarquable , et dépourvu de crête ou bréchet , comme chez les Bré- Yipemies; il en difl"ère cependant par la pré- sence de deux trous circulaires , situés de APT chaque côté Je la ligne médiane , près de la grande écLancrure antérieure , et par la dimension beaucoup plus forte des deux échancrures postérieures. Du reste, tout l'appareil alaire n'est que rudimentaire et atrophié, comme chez les Autruches, et il n'y a que quelques pennes courtes et fortes, attachées au métacarpe. Toute son ostéolo- gie le lie donc intimement avec le groupe des Autruches , quoique les deux trous ou- verts entre l'origine des muscles pectoraux soient une des singulières bizarreries du squelette de cet oiseau. Dans la longueur du fémur, on commence à reconnaître une dé- viation du type Autruche , dit M. Owen, ot une tendance vers le type Gallinacé dans la brièveté du segment métatarsal. Le déve- loppement du pouce est une autre dévia- lion qui , selon le même auteur , le rappro- cherait du Dodo , qu'il range dans le grou- pe Autruche. Tout en ne pouvant figurer que dans l'ordre des Brévipennes, ce singu- lier oiseau forme transition , par ses pattes, avec celui des Gallinacés , et , par son bec , avec celui des É( hassiers. M. Owen a donné les détails les plus circonstanciés sur son anatomie dans les Proceedings , 1838 , p. 47, 71 et lOo. L'Aptéryx austral ( Aptéryx australis , Shaw) est de la taille d'une Poule. Son plu- mage est brun-ferrugineux , décomposé , et tombant comme celui de l'Emeu de la INouvelle-Hollande ; son bec rappelle , pour la forme , celui de la Bécasse , et ses pieds robustes, voisins de ceux des Gallinacés, en font un oiseau mixte des plus singuliers. Les derniers renseignements que l'on ait sur les mœurs de cet oiseau ont été fournis par M. Cunningham à la Société zoologique de Londres en mai 1839 , et communiqués par les nouveaux Zélandais eux-mêmes, par l'entremise des missionnaires. ïNous en ex- trayons ce qui suit : « Cet oiseau , que les naturels appellent Kiwi, se tient dans les forêts les plus four- rées et les plus sombres de l'île du Nord. Dans ces humides forêts , il reste blotti le jour sous des touffes de grandes herbes ma- récageuses , espèce de Carex abondant par- tout dans ces bois, ou se cache, pour mieu: éviter la clarté du jour, dans des cavités qui sont entre les racines de l'arbre Rata (le Metrosideros robttsta A.C.—N.S.). C'est APT là aussi qu'il construit son nid , très peu soigné, et où il ne pond qu'un œuf, de la grosseur à peu près de celui d'un Canard ou d'un Oie. Aussitôt qu'il fait nuit , il se met en marche pour chercher sa nourritu- re , qui , d'après tous les renseignements connus, ne consiste uniquement qu'en vers, qu'il attrape en grattant le sol avec ses pat- tes , et introduisant son long bec dans les terrains mous et marécageux qui le recou- vrent en certains lieux. Il n'est pas douteux qu'un instinct particulier et puissant lui .sert à trouver la nuit ces endroits où sa nourriture abonde , car ses yeux sont fort petits ; mais à l'orifice de ses narines , pla- cées à l'extrémité de sa mandibule supé- rieure , réside probablement une grande finesse d'odorat. » Le Riwi ne vit point en troupes, et on le rencontre presque toujours par paires, mâle et femelle. Son cri , pendant la nuit , ressemble à un fort coup de sifflet , et c'est en imitant ce cri que les naturels parvien- nent à les attirer. lis s'en emparent alors soit en lâchant des Chiens après eux ou en les éblouissant par l'apparition subite d'une torche allumée qu'ils tiennent cachée sous leur natte. Ils peuvent ainsi les prendre tous vivants en les saisissant par le cou. Us choisissent, pour faire cette chasse , les nuits les plus obscures ; et, comme ils peu- vent distinguer au cri le mâle de la femel- le , ils commencent toujours par s'emparer de celle-ci , sachant bien qu'alors ils pren- dront facilement le mâle , qui ne s'éloigne pas du lieu, pour chercher et protéger sa compagne. » Lorsque le Riwi est inquiété dans sa forêt , il se sauve précipitamment vers son obscure retraite, et avec une vitesse incroya- ble , quoique ses jambes , d'après leur briè- veté et leur grosseur , paraissent plus pro- pres à fouiller qu'à se mouvoir rapidement. Elles sont pour lui un puissant moyen de défense , et , lorsqu'il est sur le point d'être saisi par les naturels et leurs petits Chiens , il s'en sert avec avantage contre ceux de ces Chiens qui ne savent pas s'en garantir en le saisissant. "Avant l'arrivée des Européens h la Nou- velle-Zélande, les naturels se livraient sou- vent à cette chasse, tant pour se nourrir de la chair du Riwi que pour employer ses APT 45 plumes à la fabrication et à l'ornement de leurs nattes , en les cousant sur des tissus de leur lin indigène. Us avaient même fini par en détruire l'esp. dans quelques dis- tricts où ils étaient abondants autrefois ; et aujourd'hui , quoiqu'il se rencontre encore dans les cantons boisés et moins habités , on ne se le procure que dilficilement , par- ce que les naturels, ayant déjà perdu d» leur ancienne vigueur et de leur énergie , depuis qu'ils ont adopté les usages des Eu- ropéens, se décident dilficilement, même pour une récompense assez forte , à passer une nuit obscure à la recherche de cet oi- seau , et , sans leur aide , il n'y a pas moyen de se le procurer. j> M. Cunningham ajoute que « quelques naturels , habitants du district du Cap de l'est au sud de la Baie des îles , lieu où il avait recueilH l'Aptéryx qu'il adressait à la Société zoologique , lui avaient fait observer que les Riwis de leurs forêts étaient beau- coup plus grands et plus forts que celui-ci, qu'il avait recueilli près des missions, sur la rivière d'Hokianga , et il en conclut que ces individus, d'un canton plus méridional, pourraient bien appartenir à une espèce différente. » J'ajouterai , à propos de la taille de cet oiseau, qu'ayant examiné dernièrement à Londres les trois individus que possède la Société zoologique , j'ai été fort surpris de voir que ces oiseaux n'étaient guère que de la grosseur d'une Poule , m'étant figuré , d'après la description que j'en avais lue, qu'ils étaient au moins de celle d'un Din- don. (Lafr.) * APTINOTHRIPS ( «TTiiv , ^voî, sans ailes; dpih , genre d'Insectes), ins. — M. Hafiday ( Entom. Magaz. ) a établi sous ce nom , dans la famille des Thripsiens, de l'ordre des Hémiptères-homoptères, un sous- genre caractérisé , d'après cet auteur, par l'absence des ocelles et des ailes. Ces Apti- nothrips ressemblent du reste complète- ment aux Thrips , et nous ne serions pas surpris qu'ils n'en fussent que des individus n'ayant pas encore acquis tout leur déve- loppement; mais un nouvel examen serait indispensable pour détruire ou corroborer cette présomption. M. Haliday donne com- me type de son sous-genre le Thrips rufa, Gmelin. (Bi**^ 46 APT APTINUS, C. (àffrr.v , sans ailes ; qui ne peut voler). i>'s. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, établi par Bonelii et adopté par M. Dejean, qui, dans son Species, le caractérise de la manière suivante : Der- nier article des palpes un peu plus gros que les précédents, et allant un peu en grossis- sant vers l'extrémité. Antennes filiformes. Lèvre supérieure courte, et laissant les man- dibules à découvert. Point de dent, ou une très petite au milieu de l'échancrure du menton. Les trois premiers articles des tar- ses antérieurs sensiblement dilatés dans les mâles. Point d'ailes. Corselet tordiforme. Élytres ovales, allant en s'élargissant vers Pextrémité. Les Aptinus ont le plus grand rapport avec les Brachines, auxquels Latreille les a réunis ; cependant M. Dejenn pense qu'ils doivent en être sépares, parce que, indépen- damment de l'absence des ailes , ils présen- tent constamment , suivant lui , les caract. suivants : Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont toujours sensiblement dilatés dans les mâles, tandis que cette di- latation n'est presque pas sensible dans les Brachines; les élytres sont tronquées obli- quement à l'extrémité, de manière à former un angle rentrant dont l'extrémité de la su- ture est le sommet ; tandis que, dans les Brachines, les élytres sont tronquées car- rément; les élytres sont aussi plus ovales, et elles vont en s'élargissant vers l'extrémité; tandis qu'elles sont ordinairement plus car- rées et plus parallèles dans les Brachines. Cependant il est vrai de dire que quelques espèces de ce dernier g. présentent aussi ce caractère. M. Solier sépare non seulement les Ap- tinus des Brachinus comme M. Dejean, mais il en retranche plusieurs espèces avec lesquelles il forme un troisième genre, qu'il nomme Pherosophus. M. Brullé ne trouve pas ces trois coupes génériques suffisamment caractérisées, et n'adopte que celle des Bra- chinus, comme Latreille. Les bornes qui nous sont imposées ne nous permettent pas de rapporter ici les raisons sur lesquelles il fonde son opinion ; on peut consulter à cet égard son mémoire, inséré dans les Ayin. de la Soc. entom. de France, t. ïV, 3' trim. 1835, pag. 621. APT Quant au g. Aptinus tel que M. Dejean le caractérise, il renferme, d'après son der- nier Catalogue, seize espèces, dont sept d'A- frique, deux d'Amérique et sept d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières , comme type du g., VApt. balUsta d'Illig. , qui se trouve en Espagne et dans le midi de la France. Cette esp., qui est la môme que le Brach. displosor de M. Léon Dufour , est figurée dans V Iconographie des Coléoptcrc. d'Europe. CD.) *APTOPUS («ïTr-Oç, stable, ferme ; to:,-, pied). INS. —Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi parEschscholtz, qui lui donne pour caractères : Tarses dé- pourvus de pelote. Ongles en sci>;. Yeux globuleux. Angles du thorax très courts. M. Dejean a adopté ce genre dans son der- nier Catalogue, et il y rapporte trois espèces, dont deux du Brésil , et une de Mexico. Cette dernière, qu'il nomme A. venator , a été appelée A. prumosus par M. Chevrolat, (D. et C.) *APTOSÏMUM,Burchell, fide Benth., in Bot. reg., sub tab. 1852 ( « priv. ; ^rr-^^ aiy.'ji , caduc ; parce que le fruit persiste aprèsladéhiscence).—Pehos-.- Nom d'une espèce particulière de Tourma- lines, qui se distingue des autres par une plus grande résistance à la fusion.— Foy. TocR- niALiNE. (Del.) AQUARI A (^fyMarms, pris substanti- vement pour Arrosoir, qui concerne l'eau). MOLL.— Le genre Arrosoir était depuis long- temps établi par Bruguière et parLamarck, lorsque M. Perry le créa de nouveau dans sa Conchyliologie sous le nom d'Aqitaria, qui n'a point été adopté. Voy. arrosoir. (Desii.) AQUARIUS [Aquarius, qui concerne l'eau), ms. — Nom donné par vSchellen- berg )Hémipt. suec.) à un genre de l'ordre des Hémiptères ayant déjà reçu de Fabri- cius la dénomination d''Uijdrometra. Voy. ce mot. (Bl.) AQUAUTIA. 150T. ni. —Lisez Ac' quartia, Jacq., l'iant. am. Voyez SOLA- NUM. (C. L.) AQUATILE. Aquatilis. bot. — Syn. inusité d'AQUATiQur-s. (C. d'O.) * AQUATIQUE. Aquaticus. bot. — Voyez AQUATIQUES. (C, d'O.) * AQUATIQUES. Aquatilia. zool. bot. — Cette dénomination , donnée à diffé- rentes div. du règne animal, s'applique à tous les animaux qui vivent dans l'eau ou sur ses bords. Boddacrt a donné le nom d'Aquati- ques à une section de la classe des Mammi- fères; Latreille, Ritgen et Carus, à une sec- tion de celle des oiseaux; Cuvier, à une fa- mille de la classe des Mollusques; Latreille, à une division de celle des Crustacés , La- mark , à une tribu de la famille des Cimici* des , et Walckenaër, à une division de sa tribu des Araignées. — En Botanique, on donne ce nom aux plantes qui vivent dans 48 AQU l'eaa, sur le bord des rivières et des ruis- seaux , ou bien dans les lieux humides et inondés. Les racines des plantes qui nais- sent dans l'eau, comme celles des Lemna et des Utriculairss, prennent aussi le nom d''Aquatiques. ^ (C. d'O.) AQUI FOLIACÉES, bot. — Voyez ÎLICINÉES. (Ad. J.) AQUIFOLIUM, Tourn. Aquifolium , Hort. BOT. PII. — Synonyme du genre Jlex, Linn,, delà famille des Aquifoliacées ou Ili- cinées. Chez les anciens botanistes, le nom d'4gM2"/b?iwm désignait spécialement le Houx {Ilex Aquifolium, L.). (Sp.) AQIJILA. OIS. — Synonyme latin d'Ai- GLE. Voy. ce mot. (C. d'O.) AQUI LAIRE. Aquilaria Schreb. [Aqui- Za, Aigle), bot. ph. —Genre type de la famille des Aquilarinées ou Aquilariacées. M. Arnott ( in Hook., le. Plant. , tab. 6 ) lui a assigné les caractères suivants : Calice turbiné, coriace, o-Gde; tube garni en de- dans de dix squammules défléchies, velues, alternes avec les étamines. Étamines 10 , toutes fertiles , insérées au tube calicinal ; filets courts. Ovaire non stipité, obové, ob- tus. Stigmate sessile, convexe. Capsule li- gneuse, 2-loculaire, 2-valve, 1-sperme. Ar- bres. Feuilles subsessiles. Fleurs petites , disposées en ombelles latérales et termina- les , subsessiles ; pédicelles courts, filifor- mes. Ce genre est propre à l'Asie équatoriale ; on y rapporte quatre espèces, dont une seule est bien avérée : c'est VA. Agallocha, Roxb., indigène dans les montagnes du Thibet, en- tre les 240 et 250 de lat. nord. Cet arbre produit le bois odorant connu sous les noms de bois d'^lZot's, Agalloche ou Calamhac ; sa substance odorante est une huile essen- tielle contenue dans des veines d'une cou- leur foncée, éparses dans le corps du vieux bois; cette huile , qu'on extrait en faisant bouillir le bois d'AgalIoche dans de l'eau , est un parfum très estimé par les Orientaux, qui l'appellent Aggnr ou Vggor. (Sp.) AQUILARIACÉES. bot. ph.— Foy. AQTJIL.iUINÉES. (Ad. J.) *AQUILARIIVÉES. bot. ph. - Ce nom, que M. Lindley a changé en celui d'A- quilariacées, a été donné par M. R. Brown à une petite famille de plantes dicotylédones à étamines périgynes , qui ofl"rc les caract. AQD suivants : Calice à cinq divisions, dont le tube s'allonge en cylindre ou se raccourcit en coupe, et présente, insérées à son ouverture, cinq ou six squammules velues. Étamines en nombre égal ou double, insérées un peu plus bas , opposées dans le premier cas aux divisions calicinales , à filets courts , à an- thères introrses, biloculaires , attachées par le dos et s'ouvrant en dedans par une fente longitudinale. Ovaire libre , sessile ou stipité, comprimé , offrant , dans une loge unique, deux placentas correspondant àse^ deux faces aplaties , assez saillants pour se toucher presque, et former ainsi une cloison apparente au milieu de la loge, portant cha- cun, suspendu à son sommet, un ovule ana- trope. Stigmate simple en tête, sessile, ou porté sur un style terminal et filiforme. Capsule de même forme que l'ovaire, se sé- parant en deux valves placentifères par leur milieu. Deux graines, ou une seule par avor- tement , suspendues à un long funicule di- laté en manière d'arille, dépourvues de pé- risperme, à radicule courte et supère, à co- tylédons charnus et droits. Les esp. fort peu nombreuses de cette famille sont des arbres ou arbrisseaux ori- ginaires de l'Inde et de la Chine ; à feuilles alternes, dépourvues de stipules, très en- tières ; à fleurs disposées en petits faisceaux sessiles ou en ombelles aux aisselles des feuil- les ou à l'extrémité des rameaux. Genres : Aquilaria , Lam. ( avec lequel semble devoir se confondre VOphispermum, Lour. ) ; Gyrinops, Gœrtn. (Ad. J.) AQUILE. Aquilus {Aqiiihis, de couleur sombre), moll. — Genre inutile créé par Montfort, dans le t. II de sa Conchyliologie pour le Murex cutaceus de Linné , qui of- fre tous les caract. du g. Triton de Lamarck, Voy. TRiTO>. (Desh.) AQUILEGIA [Aquilegia, nom latin de cette p!ante\ bot. ph.— Foi/. a>colib. (Sp.) AQUILICIA, L. BOT. PH — Double emploi du g. Leea, L., de la famille des Am- ^ pélidées. (Sp.) AQUILIIVÉES. Aquilinœ {Aquila^ aigle ;. OIS.— S.-famille de notre famille Fal- conidée , ayant pour caract. : Proportions en général fortes. Bec robuste, droit depuis sa base , et ne se courbant que vers le tiers de sa longueur , son extrémité se prolon- AQU géant en pointe tombante et plus ou moins longue. Ailes longues , les rémiges primai- res s'étendant souvent jusqu'à l'extrémité de la queue; celle-ci courte ou médiocre, carrée ou légèrement arrondie, rarement conique. Pieds robustes , à tarses courts ou médiocres, souvent emplumés; ongles puis- sants , très acérés , ou canaliculés et fort tranchants sur leurs bords internes, ou cy- lindracés, et , alors , singulièrement longs et arqués. Oiseaux chasseurs et pêcheurs. Des diflérents genres qui composent cette sous-famille, les uns se nourrissent de Mam- mifères et de gros gibier ; les autres , de menues espèces et même d'Insectes ; d'au- tres, de Poissons et Animaux marins; d'au- tres enfin , de Poissons d'eau douce. Tous , sans montrer dans leur chasse le courage et l'audace des Accipitrinées et des Falconi- dées , en ont cependant beaucoup plus que les espèces des sous -familles précédentes, les iJutéoninées et les Miivinées- Nous avons cru devoir former un genre, sous le nom àUchthijete {Ichthyetus ), du Falco ichthyetus d'HoTsûelii, figuré dans le no 3 de ses. ZooL research. in Java, le Py- gargue ichthyophagc ( Less. , Tr. ) , parce que cet oiseau , qui , d'après Horsfield , ne vit que de Poissons d'eau douce , qu'il pè- che dans les grands lacs et les rivières de Java, a, ainsi que notre Balbusard, des on- gles d'une longueur et d'une courbure ex- traordinaires, arrondis et non canaliculés en dessous ; mais , comme il n'en a ni les tarses réticulés ni la coupe d'ailes, il for- me pour nous un genre distinct . quoique très voisin. — Les Rosthrames de Lesson ( Cymindis de Temminck ) , quoique de di- mension bien inférieure , sont aussi de ra- paces pêcheurs d'eau douce, chez lesquels la forme de bec et d'ongles particulière à ce groupe est poussée à son maximum. Les Bâchas , rangés jusqu'ici dans les Buses , mais que leurs habitudes plus courageuses et leurs armes plus puissantes ont fait grouper par Vigors dans un genre particu- lier , sous le nom d^Hœmatornis , doivent encore prendre place dans nos Aquilinées. — Seulement , à l'imitation de M. Robert Gray , nous substituerons à ce nom d'jffce- matornis, déjà employé antérieurement par Swainson , celui de Spilornis (Gray). Notre sous-famille Aquilinée se compose- T. II. ARA 49 ra donc des g. liosthramc , Pygargue, Bal- busard , Ichthyèie , Bateleur genres pis- civores), Circaïle , Bâcha et Aigle (genres carnivores). T'oi/. ces mots. (Lafr.) * AQIJIPARKS. { Aqud parère, en- gendrer dans l'eau), uei't. — M. de Blain- ville donne ce nom à un groupe qui com- prend la majeure partie des Batraciens anoures, tous ceux qui, comme les Grenouil- les, les Crapauds, etc., déposent leurs œufs dans l'eau pour les y faire éclore. Les Pipas, dont les oeufs sont, après la ponte, placés sur le dos des femelles et y passent leur vie embryonairc et de têtards , sont seuls exceptés, et reçoivent le nom de Dorsipares. IP.G.) *AOUITÈLES. ARACH.— M. Walcke- naër, après avoir divise les Araignées en deux tions, les terrestres et les aquatiques, ajou- te au nom ^''Aquatiques la dénomination d\iquitèles comme sous-section. Les Aqui- tèles se composent du seul genre argyro- iNETE . Voy. ce mot. (Bl.) ARA. Ara , Brisson. — Macrocercus , Vieillot. OIS. — La plupart des auteurs ont distingué sous ce nom d'Aras les grandes espèces de Perroquets du Nouveau-Monde , à queue longue et pointue , et remarquables autant par leur grande taille que par la ri- che bigarrure de leurs couleurs. Brisson, adoptant comme générique cette dénomination d'Jra, qui n'est autre qu'une imitation des cris rauques de ces oiseaux , crut devoir l'employer également en latin. Vieillot, l'adoptant aussi plus tard, la ren- dit en latin par le nom générique de Macro- sercus assez genéraîement employé depuis. Dans ces derniers temps , cependant , VVa- gler , dans sa Monographie , lui substitua celui de Sittace , et M. Bourjot Saint-Hilai- re , dans son 3= volume des Perroquets de Levaillant, celui d'Arara. Celui d'Ara de Brisson étant le plus ancien , nous croyons devoir l'adopter , comme vient de le fairei aussi M. Robert Gray, dans sa nouvelle liste des genres des Oiseaux, où il a cherché à rendre aux genres comme aux espèces leurs plus anciennes dénominations. La plupart des esp. que l'on a désignées par ce nom étant remarquables, entre tou- tes celles d'Amérique, par leur grande taille, la longueur extrême de leur queue et la nudité de leurs joues , il était assez naturel i 50 ARA dVn former un groupe ou un genre à part ; d'autres , ne présentant ces caract. qu'à un degré moins élevé , n'ayant même souvent de nu sur la face que le tour des yeux ou quelque petite partie des joues, furent nommées par Levaillant Perruches - Aras ; d'autres enfin, ne présentant plus sur la face aucune partie nue , reçurent simple- ment le nom de Perruches. Wagier n'ayant pu trouver ( dit -il dans sa Monographie des Perroquets ) des carac- tères génériques suffisants pour établir par- mi les Perroquets à longue queue d'Amé- rique ces trois distinctions , les a tous réu- nis et confondus sous le même nom géné- rique de Sittace. Il est certain qu'il est à peu près impossible d'établir la moindre délimitation un peu rigoureuse entre ces trois groupes américains , et qu'ici , plus encore peut-être que dans beaucoup d'au- tres grands genres nombreux en espèces, on trouve des transitions graduées et abondan- tes. Si on adopte comme caract. génériques pour le g. Ara la nudité des joues , des lo- rum et du menton , jointe à la plus forte taille et à la plus grande queue , on se voit sur-le-champ obligé d'en distraire VAra hyacinthe , figuré dans la galerie de Vieil- lot , pi. 24, qui , quoique le géant de tout le groupe, et offrant tous ses autres caractères d'énormité de bec , de longueur de queue , etc., portés même au maximum, a néan- moins les joues emplumées , et n'a de nu que le tour de l'œil , et une bande entou- rant la mandibule inférieure. Une autre esp. un peu moindre que celle-ci , mais égale aux autres grandes esp. , VAra azuvert [Macrocerciis glaucus , Vieillot) , a la face encore plus emplumée , n'ayant qu'un cer- cle très étroit autour de l'œil et une plaque à l'ouverture du bec dénués de plumes. Elle doit donc en être également éloignée , tan- dis qu'on admettra comme Aras , ainsi que l'a fait Vieillot , la Perruche-Ara de Buffon {EnL, SG4) , sous le nom (TAra ma- mvouana; VAra d'Illigcr, VAra severa ou maracana , esp. infiniment moindres que les deux que nous venons de citer , et pré- sentant , en outre , une nudité faciale beau- coup moins étendue que chez les esp. types, VAra Macao , VAra rauna, VAra militai- re et VAra canga, figuré. Ois., pi. 5, Cg. î, de ce Dictionnaire. ARA Les esp. dont on a fait un second g., sous le nom de Perruches- Aras, présentent en- tre elles au moins autant de différence, quant au caract. de nudité faciale, que les grandes esp. d'Aras : car les unes ont une portion de la joue et les lorum nus ; les autres n'ont qu'un petit cercle étroit autour de l'œil dénué de plumes , et viennent se fondre, par conséquent, avec celles qui ont cette partie emplumée , les Perruches pro- prement dites. Nous pensons donc , comme Wagier , qu'on ne peut , sans déranger l'ordre natu- rel , former trois genres différents de ces Perroquets à longue queue conique, du Nou- veau-Monde ; mais, pour ne pas nous trou- ver en opposition avec la plupart des au- teurs modernes , nous proposerons, tout en n'adoptant que le seul g. Ara, de lui lais- ser pour sous-genres les Per riches- Aras et les Perriches h longue queue de Buffon. Les caract. du genre Ara seront alors : Bec très fort. La mandibule supérieure élevée, très arquée , terminée par une poin- te descendante fort allongée , et dépassant de beaucoup l'inférieure ; cette pointe mu- nie en dedans de petites stries élevées, obliques, en forme de chevrons brisés , très rapprochées ; ses bords tantôt simplement sinueux , tantôt largement dentés; mandi- bule inférieure beaucoup plus courte que la supérieure , très élevée , quelquefois beau- coup plus haute que longue , et aussi haute que large , arquée , et remontant brusque- ment de la base à la pointe ; cette pointe s'appliquant sur une carène transverse et interne de la supérieure , apparente chez la plupart des esp. , peu saillante chez quel- ques unes , à peine visible chez d'autres. Tarses très courts, un peu aplatis, robustes; doigts externes allongés , plutôt grêles que gros. Queue longue, très étagée, longicône. Ailes longues , construites sur le type aigu ou sub-aigu (genre américain). Dans le sous - genre Ara , il nous paraît naturel de ranger d'abord toutes les plus grandes esp. à bec le plus fort et à queue la plus longue, proportionnellement; puis celles qui, quoique de taille inférieure, présenteront , comme les premières , une entière nudité de joues et de lorum. Les deux grandes esp., VAra hyacinthe et VAra azuvert de Vieillot, qui n'ont qu'une peli- ARA te portion de la face dénuée de plumes, pourraient alors en former une sous-division sous le nom d'.l ras à face cmpluméc, ou Aodorhynchits de Spix. Le second sous - genre Pcrrichc - Ara ( Psittacara, Vigors ) se composerait d'csp. de taille inférieure, ayant le bec moins fort, la queue moins longue , et les doigts moins allongés proportionnellement que les Aras ; ayant la mandibule inférieure moins courte, vu sa hauteur, et n'ayant que le tour des yeux ou quelque portion seulement des joues dénués de plumes. Enfin, dans le sous-genre Perriche [Co- nurus , Kuhl ) , on pourrait ranger les esp. qui n'ont aucune partie nue sur la face , qui ont le bec le plus petit, avec la mandi- bule supérieure toujours dentée , et qui ont les doigts les moins allongés. On nous reprochera peut-être d'avoir employé la taille comme caract. sous-géné- rique peu méthodique^ Nous répondrons à cette objection que , dans les genres nom- breux , cette considération n'est pas à re- jeter , parce qu'il s'y joint presque toujours d'autres caract. de forme et des différences de mœurs , et il nous paraît beaucoup moins choquant de rapprocher les Aras hyacin- the et azuvert des Aras rauna et macao que de les rejeter , à cause de leurs joues emplumées, près des petites Perriches-Aras couronnée et à gorge variée. Nous employons les noms de Perriches et Perriches-Aras, donnés par Buffon pour distinguer les esp. h longue queue du nou- veau continent de celles de l'ancien , parce qu'adoptant les nouveaux noms latins de Psittacara et Conurus comme basés sur cette distinction géographique, souvent la meilleure , il nous a paru juste de recourir à ces anciens noms français de notre célè- bre Buffon , qui leur sont synonymes. , (Lafr.) *ARABERÎ. poiss. — Dénomination sous laquelle Marcgravea décrit une petite espèce de Clupée, voisine des Sardines. (Val.) * ARABETTE. Araba ( àpxQ-.,, je fais du bruit?), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des îlyodaires, tribu desEn- tomobies, et auquel il donne pour caractè- res : Antennes descendant jusqu'à l'épisto- ARA 51 me ; les deux premiers articles très courts , le troisième long, cylindrique ; chète apical à premiers articles très longs. Front assez large ; angle frontal très prononcé ; optiques argentés ; face oblique; faciaux ciligères; péristomc carré , à épislomc non saillant; corps conique, couvert d'un duvet gris pul- vérulent ; la cellule de l'aile ouverte bien avant le sommet, avec la nervure transverse cintrée. Les Arabettes sont les Parasites des Hymé- noptères fouisseurs, tels que les ScoHes, les Pompyles, les Sph'eges, et voici comment. On sait que les femelles de ces Hyméno- ptères creusent dans le sable ou dans la terre un trou où elles déposent un œuf, après y avoir enseveli préalablement une araignée ou une chenille pour servir de nour- riture h la larve qui sortira de cet œuf. L'A- rabette saisit l'instant oîi l'Hyménoptère fouisseur s'éloigne de son trou pour y pé- nétrer , et se hâter d'y pondre avant qu'il l'ait fermé ; de sorte que c'est pour une pos- térité ennemie que celui-ci a fait des pro- visions : car la larve de l'Arabette ne tarde pas à se développer , et absorbe la nourri- ture destinée à celle de l'Hyménoptère avant l'éclosion de cette dernière. M. Macquart comprend dans son genre Metopia les Arabettes de M. Robineau-Des- voidy, qui en décrit dix espèces. Nous n'en citerons qu'une seule, qui est très commune sur les talus sablonneux percés par les Hy- ménoptères : c'est V Araba leucocephala , Tachina id. de Meigen. (D.) ARABI. POISS. — Nom que Forskal a indiqué comme la dénomination vulgaire du Mugil crenilabris , mais qui paraît s'ap- pliquer à plusieurs espèces. (Val.) ARABIDE. Arabis, Linn. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères ( Sili- queuses , Spach ; type de la tribu des Ara- bidées, DC.) , dont la circonscription est fort diversement envisagée par les auteurs modernes. Nous allons exposer ici les ca- ract. que lui assigne M. C. A. Meyer {in Le- deb. , Flor. Alt., t. HI, p. \5) , quoiqu'il nous semble que la déUmitation de cet auteur soit loin d'être assez restreinte; et que, par- mi les 8 sections ou sous-genres qu'il y éta- blit , il se trouve probablement plusieurs genres très distincts. —Sépales dressés : les latéraux à base soit égale , soit sacciforme. 52 ARA Glandules hypogynes au nombre de 4, de 6 ou de 8. Filets libres, non dentés. Stigmate indivisé. Silique non stipitée, allongée, li- néaire , aplatie , 2-loculaire , 2-valve , po- iysperme; valves presque planes, l-nervées (par exception innervées^ ; nervures-placen- tairiennes à dos arrondi. Graines margi- néesouimmarginées, 1-sériées, comprimées, suspendues; funicules filiformes, libres, ou moins souvent adnés au diaphragme. — Herbes annuelles, bisannuelles, ou viva- ces, ou rarement suffrutescentes, plus ou moins rameuses, en général pubescentes ou cotonneuses ; poils le plus souvent bifur- ques ou étoiles. Feuilles indivisées ou moins souvent lyrées , en général éparses : les ra- dicales roselées , ordinairement pétiolées ; !es caulinaires le plus souvent sessiles , à base souvent bi-auriculée , amplexicaule. Grappes terminales, aphylles. Pétales blancs, ou roses , ou rarement bleuâtres , onguicu- lés, ou linéaires-spatules , toujours indivi- sés , quelquefois relus. Filets subulés. An- thères elliptiques, ou suborbiculaires, ouob- longues. Style en général nul ou columnaire et court. Pédicelles-fructifères dressés. Grai- nes lisses ou finement chagrinées. Cotylé- dons minces, plans, rectilignes, accora- bants. Radicule ascendante, rimale. M. C. A. Meyer établit dans ce g. les sous- divisions suivantes : Euarabis , Pseudo- Arabis, Dendro-Arabis, Leptostylis , Cara- daminopsis , Turritella , Catolobus , et Campylocarptts. { Voy. ces mots. Voyez , en outre, pour des g. ou sous-g. établis sur des Arabis par d'autres auteurs: abasicar- POX , ARABIDtUM, ARABISA, LOMASPO- RA, turriti:na et turrita.) — La section désignée par M. de Candolle {Syst., t. II, p. 214; Prodr., 1. 1, p. 142) sous le nomdMZo- matium est tout à fait ariiGcielle , et com- prend toutes les esp. dont les graines sont soitimmarginées, soit légèrement marginées. La plupart des Arabides croissent en Eu- rope ou dans les contrées extra-tropicales de TAsie. Le nombre des espèces a été porté à environ 80; mais il est sans doute exagéré, et ne saurait être fixé que par un bon tra- vail monographique. (Sp.) *AI{ABIDÉES. BOT. PH.— M. de Can- dolle {Syst. , t. II , p. 146; Prodr. , t. I, p. 142) donne ce nom à une tribu de Crucifè- res, à laquelle il attribue pour caract. di- ARA stînctifs : Silique déhiscente . à diaphragme linéaire, plus large que les graines. Graines ellipsoïdes, comprimées, souvent margi- nées. Cotylédons plans , accombants , paral- lèles au diaphragme. (Sp.) *ARABIDIA, Tûusch {Hort. Canal., fasc. I [allusion à Arabis] ). bot. pu. — Genre ou sous-genre de la famille des Saxi- fragées, fondé sur le Saxifraga stellaris, L., et quelques esp. voisines. Ses caract, dis- tinclifs sont les suivants : Calice inadhé- rent , 5-parti , à segments étalés ou réflé- chis. Pétales longuement onguiculés ( quel- quefois anisomètres ). Filets subulés. — Herbes vivaces , touffues. Feuilles roselées, planes , non cartilagineuses aux bords, sub- persistantes. Tiges-florifères aphylles , an- nuelles. (Sp.) *ARABIDIUM, Spach. (Hist. desplan- tesph., t. VI, p. 456). (Allusion à Arabis). — Arabis, sectio Euarabis, C, A. Meyer. BOT. PH, — Genre de la famille des Cruci- fères (Siliqueuses) (tr, des Arabides , DC), fondé sur VArabis alpina, L, (auquel nous rapportons comme variétés ou synonymes: VA. albida, Stev. ; VA. caiicasica, Willd. ; les A. Billardieri, brevifolia, longifoliaet viscosa, DC. , etc.). — Les caractères di- stinctifs de ce genre sont les suivants: Sé- pales dressés, naviculaires : les deux laté- raux plus larges, sacciformes à la base. Pé- tales onguiculés, obovales. Glandiiies hypo- gynes au nombre de quatre (1 devant chaque sépale): les deux latérales sculelliformes, 2-appendiculées à la base. Ftamines 6 : les filets des deux impaires filiformes, ascen- dants; les quatre autres plus gros, ancipi- tés, élargis à la base, rectilignes, dressés; anthères sagiltiformes-oblongues. Ovaire li- néaire, comprimé parallèlement au dia- phragme , 2-loculaire , multi-ovulé. Style court , columnaire ; stigmate pelté , hémi- sphérique. Silique linéaire, apiculée, apla- tie, 2-loculaire, polysperme; valves immargi- nées, planes, minces, finement l-nervées; nervures placentairiennes filiformes, super- ficielles. Graines suspendues, l-sérices dans chaque loge, comprimées, marginées ; coty- lédons plans , rectilignes , accombants. — Herbes vivaces, touUues , stolonifères , cou- vertes ou parsemées d'une pubescence en général étoilée. Stolons «ascendants , radi- cants , suffrutescenls, feuilles, finalement ARA allongés en tige florifère. Feuilles dentées : les radicales et celles des stolons pétiolées, «patulées; lescaulinaires sessiles, à base am- plexicaule , 2-auriculcc. Grappes termi- nales ou axillaires et terminales, aphylles, ébractéolées , longu'^nient pédonculées , très lâches après la floraison. PédiccUes fructifères filiformes, tantôt ascendants, tantôt horizontaux ou plus ou moins diver- gents , tantôt dcflcchis. Fleurs assez gran- des. Corolle blanche. Filets libres, inappen- diculés, tétradynames. Anthères isomètres, jaunes. Silique rectiligne ou un peu arquée. Graines finement chagrinées , à rebord étroit , membraneux. L'esp. type de ce g. ( A. alpinum, Sp. ) est connue en horticul- ture sous les noms de Toiirette ou Ara- bette printanière , ou Arabette des Alpes ( la variété à feuilles non cotonneuses ) ; la variété à feuilles cotonneuses est désignée par les noms d''Arabette blanchâtre ou Arabette du Caucase. C'est une plante d'or- nement très commune, et précieuse à cause de sa floraison précoce. (Sp.) *ARABIDOPSIS, DC. (Syst., t. II, p. 480 ; Prodr., t. I , p. 195, stib Sisymbrio ). BOT. PII. — Section du g. Sisymbrium famille des Crucifères , que M. G. A. Meyer {in Ledeb. Flor. Alt., t. III, p. 436 ) caractérise ainsi qu'il suit : Grappes aphylles. Fleurs blanches ou roses. Silique subcylindrique. Style court par exception , allongé ,. Diaphragme sans nervures. — Herbes en général parsemées d'une pubes- cence rameuse. On rapporte à cette section une dizaine d'espèces , dont le S. thaliana Gay. ( Arabis thaliana, L. ) peut être con- sidéré comme type. (Sp.) *ARABIQUE ou FAUSSE AHLE- QUIIVE. MOLL. — Nom vulgaire que l'on donne à l'une des espèces les plus commu- nes du genre Porcelaine. Yoy. poucelai- NB. (DeSH.) *ARABIS. Adans. (nonL.). bot. pu.— Synonyme du genre /6em, L., delà famille des Crucifères. (Sp.) *ARABISA, Reicbb. (allusion à Ara- his). BOT. PH. — M. Reichenbach [Flor. Germ. excurs., p. 677) donne ce nom à un sous -genre qu'il établit dans le g. Ara- bis (famille des Crucifères) , et auquel il at- tribue pour caract. distinctifs : Pétales à >ame étalée. Silique subcylindrique , toru- ARA 53 leusc. Graines ailées à l'extrémité inférieu- re. — Ce sous- genre comprend V Arabis vochinensis, Spreng. ; VA. ovirensis, Wulf., et VA. Uallerij L, (Sp.) *ARACAIVTHUS(«,î=^ , est-ce? àxc^yOu, épine), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, de la famille des Curcuiionites , di- vision des Entimides, créé par Say et adopté par Schœnherr ( Gen. et sp. Curcul. , t. V, page 821 ), qui lui donne les caractères suivants : Antennes médiocres, un peu grê- les; leur scapus dépassant à peine les yeux ; le premier article de leur funicule un peu allongé, piriforme, les autres courts et ob- coniques; massue ovale, {\ostre court, très épais , parallélipipède , légèrement aplati en dessus , can&liculé. Yeux grands, ronds, dé- primés. Corselet un peu oblong, tronqué à la base , un peu arrondi latéralement , lar- gement lobé de chaque côté dans sa partie supérieure. Écusson invisible. Elytres oblon- gues , subovales , tronquées à la base , avec les épaules carrées. Pattes fortes, toutes mu- tiques. — Ce genre a pour type 1'^. palli- dus, Say, de l'Amérique septentrionale. (D. et C.) ARACARI. Pteroglossiis , Illig. {rzvépov, plume; y/wT=rK, langue ). ois. — Genre de l'ordre des Grimpeurs de Cuvier, de celui des Zygodactyles de Vieillot , et de no- tre famille Ramphastidée. Ses caractères sont : Bec très grand , mais faible , quoique plus fort et moins cellulaire que celui des Toucans , plus long que la tête et quelque- fois du double , presque aussi épais qu'elle à sa base supérieure , qui est un peu dépri- mée et élargie, emboîtant exactement le front ; les deux mandibules courbées en bas, vers le bout , et crénelées sur leurs bords. Narines orbiculaires , contiguës au front , et situées dans les premières plumes frontales. Langue médiocre , étroite , cartilagineuse et en forme de plume. Tarses médiocres • doigts externes , allongés et grêles; les deux antérieurs soudés ensemble jusqu'à la se conde articulation. Ailes à rémiges fort courtes, un peu concaves, obtuses ou sur- obtuses , ne dépassant que de peu la base de la queue. Celle-ci composée de dix rectrices, allongée et très étagée. Bulïon avait déjà distingué les Aracaris des Toucans. En Amérique , ils le sont éga- lement par les indigènes , qui leur donnent 54 ARA aussi ces deux noms différents. Vieillot n'en a fait qu'une section de ses Toucans , sous le nom de Toucans-Aracaris. Ils diffèrent des premiers par leur bec , moins long et moins gros , mais plus dur et plus solide ; par leur quouc , plus longue en général et 1res étagée , tandis qu'elle est carrée chez les Toucans. Ces oiseaux, particuliers à l'Anié rique méridionale comme les Toucans , sont frugivores, et quelquefois insectivores; mais , dans le temps de la nidiflcation , ils font, dit Azara, une grande destruc- tion d'œufs et de jeunes oiseaux , qu'ils ava- lent entiers , les lançant en l'air avec la pointe de leur bec, et les recevant dans leur large gosier, comme ils font pour tous leurs aliments. Ils vont ordinairement par petites troupes, ont le vol peu facile, et assez ana- logue à celui de la Pie; aiment à se tenir dans le» bois , vers le haut des arbres , où ils sautent de branche en branche avec assez de prestesse ; mais ne grimpent jamais com- me les Pics. A terre , où ils ne descendent que rarement, ils sautillent obliquement, de mauvaise grâce et les pieds très écartés ; ils font leur nid dans des trous d'arbre , et leur ponte n'est que de deux œufs. Quoique ces observations aient été faites sur des Tou- cans proprement dits, les Aracaris n'étant réellement que des Toucans de moindre taille , à queue étagée , il n'est pas douteux qu'elles ne puissent également leur être ap- pliquées, Nous ajouterons à ces détails une observation que nous avons pu faire nous- méme sur un Toucan vivant : c'est que , lorsque cet oiseau dort, il cache, comme tous les Oiseaux , sa tète entre les plumes de son dos, et son énorme bec se trouve alors étendu jusqu'à l'origine de la queue ; mais , de plus , il a la faculté de relever et de rabat- tre cette queue sur son dos pour en recou- vrir son bec et sa tète, en sorte que, dans le sommeil, sa longueur totale paraît être ré- duite à celle du tronc. Les espèces d'Araca- ris les plus connues et figurées dans Buffon sont l'Aracari grigri {Ramp. aracari, Lin. ; Buff., Enl. , 166) ; — l'Aracari vert {Flero. viridis, Enl, 727, 728; — L'Aracari kou- lik {Piperivorus , Enl. , 557). Dans ces derniers temps, M. Goulda for- mé parmi ces Oiseaux un nouveau genre sur l'Aracari à bec sillonné ( Pteroglossiis sulcatus, Swains.; Tem.. Col. 556), sous le ARA nom d'Aulacorhynchus. Cette espèce nou- velle présentait , en effet , dans la forme de son bec, fortement sillonné latéralement, eî dans son plumage uniformément vert , deux caractères nouveaux dans ce groupe , mais peut-être insuffisants pour en former un genre. Cependant M. Gould a cru y recon- naître encore d'autres caractères distincts de ceux des Aracaris , tels qu'un bec plus court, plus large et plus aplati en dessus , la base de la mandibule inférieure s'étendant obliquement au delà de la ligne des yeux; des ailes très courtes et très arrondies, la 4* penne la plus longue; les 5=, 6* et 7', à peu près égales, et enfln une queue plus courte et moins étagée. Il a alors placé dans ce nouveau g. quatre ou cinq autres nouvelles espèces à plumage uniformément vert com- me l'Aracari à bec sillonné , mais ne pré- sentant plus comme lui ce caractère de sil- lons au bec ; caractère qui , selon nous , au- rait été, avec ce genre de coloration, le seul caractère distinct : nous possédons trois espèces de ce nouveau groupe; et, après de scrupuleuses comparaisons avec nos autres Aracaris, nous n'avons pu y reconnaître d'autre différence que celles-ci. li''Âulaco- rhynchus prasinus (Gould, Proceed., 1834, p. 78 ) ne présente pas les moindres vestiges de sillons, et plusieurs vrais Aracaris en ont même quelque indication , qu'il n'offre pas. Sur nos trois esp., une seule présente ce ca- ract. : c'est notre Pterog. cœrulei-cinctiis , espèce nouvelle rapportée par M. d'Orbigny. Le seul caractère de forme vraiment distinct, celui de bec sillonné, disparaissant donc en- tièrement chez quelques espèces de ce grou- pe, mais la coloration verte uniforme demeu- rant constante chez toutes, il nous a paru qu'elle n'était pas assez importante pour donner lieu à la formation d'un genre ou même d'un sous-genre , et nous proposerons d'en former seulement dans le genre Aracari une section sous le nr)m d' Aracaris prasinus (Pteroglossi prasini), et qui ne diffèrent réellement des Aracaris que par un plumage uniformément vert-pré , un peu olive ou doré en dessus , pins clair et quelquefois ua peu bleuâtre en dessous, avec la gorge blan- che , quelques espèces présentant d'ailleurs un beo sillonné dans sa longueur. — Dani cette section figureront alors l'Aracari à bec sillonné [Pterog. sulcatu», Sw. -, Tem., ARA Col. 356); — L'Aulac. prasinus , Licht. (Gou!d , Proceed., 1834, p. 78); — L'Aul. hœmatopy gus [Gould, id., ibid., p. Ii7); — DAul. derbyanus (Goald, jd.,1835, p. 49), et nos deux nouvelles espèces Pter. cccrulci- cinctus et albivitta , cette dernière décrite par nous dans le Mag. de zool. , et nous ayant été vendue par M. Boissonneau com- me venant de Santa-Fé de Bogota. Parmi les véritables Aracaris, nous citerons com- me espèce remarquable l'Aracari à crcte bouclée (Eydoux et Gervais), Voy. de la Favorite, elMag. de Gucrin, pi. 62, décrit antérieurement par Gould (/'roceed., 1853, p. 58 , et Monogr. of Rhampliastidœ), dont la tète est couverte de plumes sans barbes , élargies en lamelles , bouclées en copeaux sur le dessus de la tète , droites et en spa- tules sur ses côtés et sur ia gorge ; la colora- tion du bec et du plumage étant variée, du reste , comme chez les autres Aracaris. Quant à cette singularité de plumes lamel- leuses, qui se retrouve encore chez un Bec ouvert, un Coq, un Ibis, un Cassican , et chez nos Jaseurs , je l'ai encore observée dernièrement h Londres, au Muséum de la Société zoologique , chez une nouvelle csp. deMalkoha rapportée des Philippines par M. Cuming , et dont la tète et le haut du cou offrent le même caractère que l'Aracari cité ci-dessus. (Lafr.) *AR ACATCHA (^Aracacha suivant l'or- thographe espagnole), bot. ni. — Nom vul- gaire donné par les habitants de la Colom- bie à VArracacha esculenta. Voyez au- RACACHA. tSP.) ARACÉES. Araceœ. bot. ph. — M. Schott {Meletemata, p. 16) a nommé ainsi la famille des Aroïdées. Voy. Aroïdées. (A. R.) ARACHIDE. Arachis, hmn.; — Ara- cliidna, Plum. ( Gen. , tab. 57; Mœnch , Metli.); — \Munduhi , Adans. {Fam.). bot. PH. — Genre de la famille des Légumi- neuses suivant M. de Candolle , sous - or- dre des Césalpiniées, tribu des Géoffrées ; suivant M. Bentham , sous-ordre des Papi- lionacées , tribu des Hédysarécs , et voisin du g. Stylosanthes. M. Bentham {Trans. of the Linn. Soc, t. XVIII, p. 155) en expose les caract. ainsi qu'il suit : Fleurs polyga- mes-monoïques : les unes hermaphrodites , stériles; les autres femelles, fertiles. — ARA 55 Fleurs hermaphrodites: Tube calicinal trèi long , filiforme ; limbe profondément 2- labié ; lèvre supérieure courtement 4-den- tée ; lèvre inférieure étroite, indivisée. Co- rolle papilionacée , insérée à la gorge du calice. Étendard suborbiculaire. Ailes ob- longucs , libres , transversalement plissées ; carène courbée , rostrée. Étamines 10 (ou accidentellement 9, par l'avortement de l'é- tamine vexillaire), monadelphes, ayant mê- me insertion que la corolle. Anthères alter- nativement suborbiculaires (médifixes) et oblongues (basiCxcs). Ovaire subsessile au fond du tube calicinal , petit , 2-ou 5-ovu- lé. Style filiforme , égal aux anthères ; stig- mate inapparent.— Fleurs femelles apétales, anandres. Ovaire stipité, pointu, 1-loculaire, 2 à 4-ovuIé; ovules ovoïdes, anatropcs, 1-sé- riés. Style très court, terminé par un stigmate dilaté. Légume hypogé, oblong, subtoruleux, 2 à 4-sperme , fragile, indéhiscent, réticulé. Graines irrégulièrement ovoïdes. Embryon rectiligne, huileux. Cotylédons gros , char- nus; radicule courte, obtuse. — L'4. hy- pogœa, L. [A. africana et A. asiatica , Loureir. — A. americana , Ténor.), connue sous le nom vulgaire de Pistache de terre, constitue à elle seule ce genre. C'est une herbe annuelle , rameuse , poilue. Ses feuilles sont pari-pennées, 4-foliolées , pé- tiolées; à stipules adn(;,is, inéquilatérales , acérées , et à folioles obovales , entières , obtuses. Les fleurs sont petites, jaunes, axillaires , sessiles , ordinairement gémi- nées. Après la fécondation , le stipe de l'o- vaire des fleurs femelles , court dans l'ori- gme, s'allonge peu à peu , et finit par éle- ver l'ovaire au dessus du tube calicinal , lequel persiste sous forme de pédoncule. Alors le jeune fruit se recourbe vers la ter- re , s'y enfonce , et y accomplit sa matura- tion à plusieurs pouces au dessous de la surface. On ignore la patrie de cette plante, qui est fréquemment cultivée dans la zone équatoriale , ainsi qu'en Chine et dans les provinces méridionales des Etats-Unis; elle réussit aussi dans les parties les plus chau- des du midi de la France. Ses graines, qui ont la grosseur d'une noisette , et une sa- veur assez agréable (surtout après avoir été torréfiées ) , fournissent beaucoup d'huile grasse , qu'on dit être d'aussi bonne qualité 16 ARA que l'huile d'olives , et qui se conserve fort long-temps sans rancir. On a prétendu que les Pistaches de terre peuvent remplacer le Cacao pour la fabrication du chocolat. (Sp.) ♦ARACHIDNA , Mœnch Meth. {àpà-/,- viax, espèce de gesse . bot. pu. — Syno- nyme du genre Arachis, L. , de la famille des Légumineuses. (Sp.) *ARACH1VE, Neck. {àpix-^r,, araignée). BOT. PH. — Synonyme du g. Andrachne , de la famille des Euphorbiacées. Voy. an- drachne. (Sp.) ARACHIVIDES ( à-.ix-.-o , araignée ). ZOOL. — Les Arachnides constituent, dans la méthode la plus généralement répandue aujourd'hui, la seconde classe de l'embran- chement des Animaux articulés. Cette classe, établie par Lamarck , adoptée par Latreille et la plupart des autres naturalistes, offre des caractères qui la séparent nettement des Crustacés, des Myriapodes et des Insec- tes. La tête est confondue avec le thorax, et forme, ainsi que dans le plus grand nombre des Crustacés, un ensemble inséparable, nommé Céphalothorax. La bouche est com- posée 1» de deux mandibules monodac- tyles ou didactylesse mouvant en sens con- traire des mandibules des insectes, c'est- à-dire de haut en bas , ou ayant la forme de deux lames pointues dans les Arachnides, dont la bouche est en forme de suçoir ; 2° d'une languette placée au dessous des mandibules , et flxée entre les mâchoires ; 5° d'une paire de mâchoires supportant cha- cune un palpe de plusieurs articles , sou- vent très développé , et 4° d'une lèvre infé- rieure nommée sternale, formée par un prolongement du sternum. Les organes de la vision ne consistent qu'en de petits yeux simples, analogues aux ocelles ou slemma- tes de certains insectes, en nombre variable, groupés de différentes manières, selon les familles et les genres. Le corps est divisé en anneaux ordinairement peu nombreux, et offre à sa surface des ouvertures stigmati- ques destinées à l'intromission de l'air. Les pattes sont au nombre de huit, c'est-à- dire de quatre paires. Les Arachnides sont, ainsi que les Crus- tacés et les Myriapodes , complètement dé- pourvues d'ailes, et ne subissent aucune mé- tamorphosei mais elles éprouvent seulement ARA quelques mues ou changements de peau. Leur corps est généralement de consistance molle, surtout l'abdomen , et peu garni de poils propres à le protéger: aussi la plupart de ces animaux vivent dans des endroits très retirés, ou se tiennent élevés au dessus du sol. Les Arachnides manquent totalement de labre ou de lèvre supérieure; leurs mandi- bules paraissent généralement situées très en avant de la tête, et, quand elles sont mo- biles, elles ne se meuvent jamais dans le sens latéral, comme celles des Insectes. Latreille alors a pensé que les mandibules des Arach- nides ne devaient pas être considérées com- me analogues à celles des Insectes, mais plutôt à leurs antennes ; et , pour cette rai- son, il leur donne le nom de Chelicères ( an- tennes-pinces ). Quoi qu'il en soit , nous ne croyons pas que l'opinion de Latreille soit juste : car, en donnant des antennes aux Araignées , on ne leur trouverait plus rien de comparable aux mandibules des Insectes, et leur position au dessus des mâchoires , et tout à fait en avant de la tête, ne nous sem- ble pas permettre de les considérer comme des appendices d'une toute autre nature que les mandibules des Insectes. Si l'on ad- met en effet que le bord antérieur de la tê- te , ou épistome , supporte un appendice analogue au labre des Insectes , leurs man- dibules se trouveront alors absolument dans les mêmes rapports. Ce labre , si développé chez les Coléoptères carnassiers, est presque rudimentaire dans les Prioniens (fam. des Longicornes); il disparaît entièrement chez certains Crustacés. Pourquoi n'admettrions - nous donc pas qu'il en soit de même chez les Arachnides ; et d'ailleurs, d'après toutes les lois d'analogie, on pourrait presque affirmer que, si l'on venait à découvrir quelque Arach- nide pourvue d'antennes, ces antennes se- raient situées en avant des yeux , au dessus de l'insertion des mandibules , et vers le? angles antérieurs du céphalothorax. Quani aux mâchoires, elles ont trop de ressem- blance avec celles des Insectes, pour que l'analogie soit contestée; la languette nous paraît entièrement comparable à la lèvre inférieure des Insectes , qui serait refouléf entre les mâchoires ; enfin , d'après ce que nous venons d'exposer, la bouche des Arach- nides ne différerait de celle des Insectes que ARA par l'absence du labre et par le prolonge- ment du sternum formant une seconde ièvre inférieure, pour clore exactement en dessous l'orifice buccal. Les Arachnides sont, avons-nous dit, munies de quatre paires de pattes; ces pattes, situées sur les côlésdutho rax, à égale distance les unes des autres, pré- sentent un certain nombre d'articulations (jue nous croyons pouvoir assimiler à celles des Insectes, mais auxquelles M. Savigny a appliqué des dénominations différentes. Elles offrent d'abord un premier article, qui est la lianche ou rotule ; vient ensuite un second article (ea;m(/uinal , Savign.)qui n'est autre chose que le trochanter ; ensuite la cuisse {fé- moral, Savign.), puis l'article dépendant de la jambe (gfénttaf, Savign.); ensuite la jambe proprement dite {tibial, Savign.), et enfin le tarse, ordinairement composé de deux arti- cles, et quelquefois de trois. Les pattes des Arachnides ne présenteraient dès lors d'au- tre différence avec celles des Insectes que la division de la jambe en deux articles. L'ab- domen des Arachnides est attaché au thorax par un simple pédicule , ou fixé dans toute sa largeur, ou enfin entièrement annexé au thorax sous un derme commun. Sous le point de vue anatomique , les A- rachnides ont été beaucoup moins bien étu- diées que les Crustacés et les Insectes ; la cause en est due à la petite dimension des individus qu'on a pu observer , à la mol- lesse des téguments, et à l'extrême délicatesse des organes , en sorte que plusieurs points essentiels de l'anatomie de ces animaux sont encore fort douteux. Les importants travaux dcTréviranus, de Lyonnet, de L. Dufour, de Marcel de Serres, et, dans ces derniers temps, de M. Brandt, qui a publié avec M. Ratzeburg quelques dé- tails curieux sur l'anatomie des Arachnides dans son ouvrage intitulé: Getreue Dar- stellung und Beschreibung der Thiere die in der Arzneimittellehre in Belracht. kom- men , et qui a ajouté de nouveaux faits dans un Mémoire spécial inséré dans les Annales des sciences naturelles , nous fournissent bien la description plus ou moins exacte des divers organes dans quelques espèces , mais le nombre en est trop peu considé- rable pour que nous puissions en déduire des faits généraux : car ce sont surtout les Arachnides inférieures , celles chez lesouel- T. II. ARA 57 les nous observons la plus grande diversité dans les formes, dont l'anatomie est presque complètement ignorée , bien que pour les esp. les plus parfaites cette étude soit encore très peu avancée. Nous n'avons, sur le système musculaire de ces animaux, qu'une description trop peu détaillée de quelques uns des principaux mus clés de l'Epeire-diadème pour que nous puis • sions rien préciser de général. Quant au système digestif, il se compose d'un canal intestinal présentant , dans les esp. les plu» parfaites, un œsophage élargi d'avant en ar- rière, formant un proventricule divisé en deux parties égales par une ouverture ronde. Il offre, de chaque côté, cinq tubes en formo de sac, dont la première paire est dirigée en avant et les autres vers l'insertion des pattes. Le canal intestinal se rétrécit considéra- blement en passant par le pédicule de l'ab- domen, et se renfle ensuite en un estomac propre, de forme obiongue, atténué en ar- rière, où il est pourvu d'un appendice ob- long, en forme de sac. Tréviranus a signalé des vaisseaux biliaires qui seraient simples à l'extrémité, comme ceux des insectes, et M. Brandt prétend qu'ils offrent plusieurs ramifications étalées dans l'intérieur de l'ab- domen. Dans les Arachnides trachéennes, le canal intestinal est beaucoup plus linéaire, et il ne présente pas de tubes latéraux ni de ré- trécissement très prononcé dans son milieu, le corps ne diminuant pas de largeur. Le système nerveux, dans la plupart, nous offre un volumineux ganglion central situé à la partie médiane du thorax , présentant en avant deux autres ganglions dont la réunion n'est point complète, et qui donnent nais- sance aux nerfs optiques , partant , deux à deux, de chacun de ces ganglions (au moins chez les espèces pourvues de huit yeux), et qui, se bifurquant ensuite, se rendent sépa- rément aux yeux. Deux autres branches prennent naissance sur les mômes ganghons et paraissent destinées aux parties de \a bouche. Le ganglion central émet , de cha- que côté, quatre rameaux aboutissant aux pattes, et, en arrière , deux grands cordons nerveux, se divisant, à la base de l'abdomen, en quatre ou cinq rameaux se subdivisant eux-mêmes. Chez les scorpions, les ganglions ne sont 58 ARA point réunis en une masse centrale, comme dans la plupart des Araignées , mais ils sont à peu près également espacés sur deux cor- dons longitudinaux. La respiration s'effectue, chez les uns, au moyen de poumons , sortes de petites po- ches composées d'une grande quantité de petites lames, unies et rapprochées entre elles comme les feuillets d'un livre. Ces po- ches communiquent à des ouvertures exté- rieures transversales , nommées stigmates, et pour lesquelles Latreille avait proposé la dénomination bien préférable de pneumosto- mes j ces ouvertures pulmonaires varient en nombre : quelquefois il en existe huit, quel- quefois quatre, et souvent deux seulement. Chez les autres, la respiration s'opère, com- me chez les insectes, au moyen de trachées. Enfln, d'après quelques observations assez ré- centes, certaines Arachnides, déjà pourvues de poumons , auraient encore des trachées analogues à celles des Arachnides inférieu- res , et réuniraient ainsi les deux modes de respiration. Le système circulatoire consiste en un cœur ayant la forme d'un gros vaisseau al- longé, donnant naissance à des artères qui se rendent aux diverses parties du corps; mais, dans les Arachnides trachéennes, il a'existe très probablement, dans la plupart, qu'un simple vaisseau, sans ramifications, analogue au vaisseau dorsal des insectes. Les organes générateurs existent à la base de l'abdomen. Plusieurs observateurs avaient pensé qu'ils étaient situés chez les mâles à l'extrémité des palpes; mais ces parties ne sont évidemment que des organes excita- teurs. L'appareil générateur mâle se com- pose de deux testicules, d'un double canal afférent terminé par la verge , et de quel- ques autres pièces accessoires ; l'appareil femelle est composé des ovaires , consistant en deux tubes auxquels sont suspendus les œufs en forme de grappe, de l'ovlducte , et de la vulve. La plupart des Arachnides sont ovipares ; les petits éclosent quelques jours après la ponte, et ils ont déjà la même forme que les adultes, sauf quelques espèces, qui nais- sent seulement avec six pattes et en acquiè- rent deux autres après un changement de peau ; mais , en général , ces animaux ne sont propres à reproduire qu'après ie qua- j ARA trième ou cinquième changement de peau. Les Arachnides se nourrissent en gêné' rai de divers insectes ; les unes les saisissent dans des toiles, les autres dans des fils soyeux jetés çà et là; d'autres les prennent à la course ou en sautant ; d'autres, enfin, s'attachent sur différents animaux et sur l'homme lui-même , et occasionnent queN quefois, par leur grandeur , des ulcères et des plaies très considérables. La classe des Arachnides était confondue par Linné et plusieurs autres zoologistes dans la classe des Insectes, sous la dénomi- nation vague à''Insecta aptcra ; Brisson en forma, avec les Crustacés , une classe parti- culière ; mais l'importance des caractères qu'elle fournit ne permettait pas de la lais- ser réunie à l'une ou à l'autre de ces deux classes, quoiqu'elle présente réellement dans plusieurs familles des caractères qui la lient avec l'une et avec l'autre. En effet, les Arachnides se rapprochent des Crustacés par l'absence totale d'ailes, par la réunion de la tète avec le thorax , par le mode de circulation, par la permanence des formes dans tous les âges; mais aussi elles s'en éloi- gnent par les pattes , n'excédant jamais le nombre de huit; par les ouvertures situées sur les côtés du corps pour l'intromission de l'air respiré au moyen des poumons ou des trachées, et par l'absence d'antennes. Certaines Arachnides trachéennes offrent de grands rapports avec la classe des In- sectes par leur mode de respiration , par le nombre des pattes, qui n'est alors que de six au moment de leur naissance, comme chez les Insectes; mais l'absence d'antennes, les organes de la vision ne consistant qu'en de petits yeux simples , ou n'existant même plus , et enfin le nombre de pattes qu'elles présentent quand c-lles sont adultes , les éloignent bien sensiblement des Insectes. Les Arachnides, dans la méthode de Fa- bricius, constituent la classe des Unogata, qu'il caractérise ainsi : Deux palpes avan- cés, une mâchoire cornée ou onguiculée. Il divise cette classe en cinq genres ; ce sont les genres Trombidium , Âranea , Phalan- (jium, Tarantula ci Scorpio, et il place à la fin l'ordre des Anlliata (Diptères), le genre Acarns, et de plus les genres Nymphon et Pijcnogonum, regardés par Latreille comme devant coostituer une famille de' l'ordre des ARA Arachnides trachéennes, et placés depuis, par M. Milne Edwards dans la classe des Crustacés; ces animaux ne présentant aucune ouverture extérieure pour la respiration. Latreille, dans son Précis des caractères génériques des Insectes , avait applique In dénomination iVAcephales h la classe des Arachnides, prenant ossenlicllemcnt en con- sidération l'absence d'une tête distincte. Dans ses ouvrages postérieurs, il lui substi- îua celle d'^cè?-es, indiquant l'ahsence d'an- tennes ; enfin , dans le Règne animal de Cu- vier, il adopte le nom AWrachnides , pro- posé par Lamarck, et il divise la classe en deux ordres: \e% Arachnides pulmonaires et les Arachnides trachéennes. L'ordre des Arachnides pulmonaires com- prend les Araignées pourvues de sacs pul- monaires, ayant un cœur et des artères très distincts; ce sont celles qui ont la plus grande analogie avec les Crustacés , elles ont deux mandibules terminées par un onglet ou sorte de doigt; de plus, dans quelques g., l'extré- mité de l'article antérieur se prolonge , et forme un autre doigt, qu'on désigne sous le nom d'index ; et l'inférieur constitue alors le pouce. Les mâchoires supportent chacune un palpe ayant souvent la forme d'une patte, et d'autres fois terminé en pince, comme les pattes antérieures des Crabes et des Écrevis- ses. Elles ont généralement de six à huit petits yeux lisses; mais chez plusieurs ce nombre s'élève à dix et à douze. Cet ordre se partage en deux familles, dont la première est celle des Arachnides fileuses ou Aranéidcs. Celles-ci ont des mandibules terminées par un onglet mobile, replié in- férieurement. Ces mandibules sont perfo- rées, et ont à leur base une vésicule conte- nant un liquide venimeux qui s'épanche par le canal interne et donne la mort aux in- sectes qui ont été piqués par la pointe de ces mandibules ; chez ces Aranéides , les palpes sont en forme de petites pattes sans pince à l'extrémité ; l'abdomen est attaché au thorax au moyen d'un pédicule fort court; il offre en dessous quatre mamelons coni- ques, perforés à leur extrémité par une infi- nité de petits trous destinés à donner passage aux fils soyeux partant de vaisseaux inté- rieurs qui sécrètent la matière soyeuse. Latreille subdivise ces Aranéides en deux ARA 59 gale et quatre autres sous-genres ; le se^ cond , le genre Aranea et vingt-sept sous- genres, groupés dans plusieurs sections. La seconde famille des Arachnides ■pul- monaires ( les Pédipalpes) est caractérisée par un corps revêtu d'un derme assez soli- de ; des palpes fort grands terminés en pince ou en griffe ; des mandibules à deux doigts, dont l'un mobile, et un abdomen sans fi- lières , composé de segments très distinctb. Ces Pédipalpes se divisent en deux groa» pes : l'un caractérisé par des mandibules en griffe ; par un abdomen dépourvu de peignes à sa base et d'aiguillon j^ l'extrémité , et attaché au thorax par un pédicule très étroit; l'autre par un abdomen intimement uni au thorax dans toute sa largeur , présentant à sa base deux lames mobiles en forme de pei- gne , terminé par une queue noueuse, et armé d'un aiguillon. M. Walckenaër, qui a donné, dès 1805, un tableau présentant la classification fort ingénieuse des Aranéides (c'est-à-dire de la première famille des Arachnides pulmonai- res) d'après le nombre et la disposition de» yeux, nous donne, dans les Srn7es à Buffon, un travail général sur la classe des Arachni- des , dont malheureusement il n'a encore paru que la première partie. Il conserve pour la classe entière la dénomination d'A- cÈRES, et il la divise en six ordres : les Ara^ néides (Arachnides Dleuses) ; les Phrynéides^ correspondant au premier groupe des Pédi- palpes de Latreille ; les Scorpionides, corres- pondant au second groupe de la même fa- mille ; les Solpugides, analogues à la famille des Faux Scorpions; \es Phalangides, iden- tiques avec la tribu des Phalangiens , de la famille des Holêtres; et, enfin, les Acarides, analogues à la tribu du même nom dans les ouvrages de Latreille. M. Walckenaër divise ensuite, comme Latreille, les Aranéides en deux tribus. II désigne la première sous la dénomination de Téraphoses, et la seconde sous celle d'Arai- gnées ; nous renvoyons à l'article Aranéides pour de plus amples détails sur la classifl- cation de cet ordre , d'autant plus que M. Walckenaër n'a pas encore fait connaître sa classification pour les autres ordres. Le second ordre de la classe des Arachni- des , les Trachéennes, est essentiellement ca- . Le premier comprend le g. My- | ractérisé par les organes de la respiration, 60 aRa consistant en trachées communiquant à Tex- térieur par deux ouvertures stigmatiques, et par les yeux , seulement au nombre de deux ou de quatre. La plupart de ces Arach- nides trachéennes sont d'une très petite taille. Quelques unes se rapprochent des Arachnides pulmonaires par les parties de la bouche ; mais , chez le plus grand nom- bre, ces mêmes parties forment une sorte de trompe ou de petit suçoir. Latreille di- vise cet ordre en trois familles : ia pre- mière , celle des Faux Scorpions , est ca- ractérisée par un thorax articulé avec le segment antérieur en forme de corselet ; par des palpes très grands en forme de pattes ou de pinces, et des mandibules di- dactyles : cette famille ne comprend que deux genres. La seconde , les Pycnogoni- des, est remarquable par l'absence d'ouver- tures respiratoires , et c'est pour cette rai- son que M. Milne-Edwards l'a reportée der- nièrement à la fin de la classe des Crusta- cés. La troisième famille , les Holêtres , nous offre un thorax et un abdomen réunis en une masse, sous un derme commun , et la partie antérieure avancée en forme de museau. Elle renferme deux tribus : la pre- mière, celle des Phalangîens , ne comprend que quatre genres , et la seconde , celle des Acarides, a pour type le genre Mite , Aca- rus, et renferme en tout dix-neuf genres. Tels sont les travaux réellement impor- tants sur la classification des Arachnides; il n'existe d'ailleurs que quelques mémoires sur des familles ou des genres isolés, quel- ques descriptions jetées çà et là, mais au- cun autre corps d'ouvrage qui nous pré- sente ces animaux considérés dans leurs rapports entre eux, et il faudra certainement encore de longues études pour arriver à la connaissance complète de ces animaux, com- me on y est déjà arrivé pour quelques fa- milles de la classe des Insectes. (Iîl.) ARACHIVIDES PILEUSES. Voij. ARANÉIDE.S. (Bl. * ARACHIVIMORPHA [ipir^-,,, arai- gnée ; fj-oflpi., forme ). Desv. ( in Hamilt. Prodr. 28). bot. ph.— Synonyme ( suivant M. de Candolle) du g. Rondeletia , Plum., de la famille des Rubiacées. (Sp.) ' ARACHIVIMORPHA {àpiy.-j^, arai- gnée ; M-oflfii, forme). iNs. — Rirby iZool. journal, t. IIL p, 138, 1827) désigne ainsi, ARA sans indication de caract. , un s.-genre de Coléoptères pentamères lamellicornes, tri- bu des Mélolonthides , auquel il rapporte VAnisonyx cinerettm {Mclolontha cinerea, Oliv.) , et quelques autres espèces analo- gues. Voy. le genre lepitrix. (D. et C.) * ARACHIVIODES(à/,axvr;-cNiî, sem- blable à une toile d'Araignée ). bot. cr. — Genre de Fougères établi par Blume pour une plante de l'île de Java, de la tribu des Cyathéacées , qu'il caractérise ainsi : Grou- pes de capsules arrondis, épars, insérés sur un réceptacle peu élevé. Tégument a- rachnoïde recouvrant les capsules. — La seule plante qu'il rapporte à ce g., A. aspi- dioides , a la forme de VAspidium coria- ceum Sw. Par la conformation de ses tégu- ments , il semblerait se rapprocher un peu des g. Trichopteris, Presl., et Chnoophora, Raul.; mais ce tégument est membraneux, et la forme des feuilles ainsi que la nerva- tion sont très différentes. Endlicher , dans son Gênera plantarum , réunit tous ces g. aux Alsophila, R. Br. Presl, dans la suite de son ouvrage, laisse le g. Arachniodes parmi ceux dont l'organi- sation ne lui était pas suffisamment connue pour pouvoir les classer. (Ad. B.) ■ *ARACHNIO]\, Schwin. (^^^à^vcov, toile d'araignée), bot. cr. — Genre de Cham- pignons, ainsi nommé parce qu'il ressemble au petit sac dans lequel les Araignées ren- ferment leurs œufs. Il est rangé par Fries [Syst. myc, p. 303) dans l'ordre des Angio- gastères et dans le sous-ordre des Nidula- riées. Ce champignon est presque globuleux et pourvu d'un double péridium; l'externe est fugace, comme formé de fils d'araignées; l'interne, de consistance subéreuse, se déchi- re irrégulièrement, est rempli de sporanges nombreux, libres et pressés les uns contre les autres ; ils renferment un grand nombre de spores libres et égales. h^Arachnion al- bum ( Schwœgr. Syn. Fung. Car., n° XIV, tab.l, Cg. 2) est sessile, presque globuleux, du volume d'une petite noix ; d'abord d'un blanc sale et aranéeux , puis glabre. Les in- nombrables sporanges globuleux et libres dont il est rempli contiennent aussi des spores sous la forme de poussière blanche. Il croît dans la Caroline, en faisceaux, sur la terre nue. (LÉv.) * ARACHNIPES ( ^-pàxn, araignée.^ ARA ftoîî, pied). lAS. — Nom employé par Mc- gcne et adopté par Dahl dans son catalo- gue, pour désigner des Curculionitcs du genre Acalles de Schœnherr. Foy. ce mot. ( D. et C.) *AUACII1VIS. BOT. PII.— Le genre de la famille des Orchidées ainsi nommé par Blume rentre dans le g. Renanthera, de Loureiro, adopté par Lindley. Voy. renan- thera. (A. R.) * AllACIINOBAS ( «/sàxv/,, araignée ; /3«î, participe de yîKt'vco, je marche), ins. — H. Boisduval ( Voyage de l'Astrolabe, En- tom., pag. 455) appelle ainsi un genre de Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionites , que 31. Guérin ( Voyage de la Coquille, Ins., pi. 6, fig. 5) avait crée et désigné avant lui sous le nom (i\irac]mo- pits, qui a la môme signification. M. Bois- duval donne pour motif de ce changement la trop grande ressemblance du nom d''Arach- nopus avec celui d''Arachnipes, appliqué an- térieurement par Megerle à un autre genre de Curculionides; mais comme ce dernier nom n'a jamais été adopté, parce qu'il cor- respond à celui d'Acalles de Schœnherr , dont la nomenclature fait ici autorité, il est clair que la substitution opérée par M. Bois- duval se trouve sans objet. Quoi qu'il en soit, M. Schœnherr , qui, dans sa Synonymie, cite les ouvrages de ces deux auteurs, et qui , par conséquent, n'ignorait pas lequel des deux noms avait été publié le premier , a donné cependant la préférence à celui de M. Boisduval, quo/.que plus nouveau. Quant à nous, nous pensons que le nom de M. Gué- rin doit prévaloir, avec d'autant plus dérai- son que cet auteur est le seul qui ait donné les caractères du genre dont il s'agit. Voy. en conséquence le mol Arachnopus. (D. et C.) * ARACHKODERMAIRES , A- RACHIVODERMARIA ( àpix-.r, , arai- gnée; ^ip.'j^x, peau ; c'est-à-dire ayant la peau fine comme les toiles d'araignées), acal. — M. de Blainville nomme ainsi la classe des animaux Radiaires ou Actinozoaires, dans laquelle se placent les Méduses et lesPorpi- tes, qu'il éloigne beaucoup des autres Aca- lèphes de Cuvier, c'est-à-dire des Beroës, des Physales, etc. Foy. médi'ses. (P. G.) arachnoïde. Arachnois, Merittm Media (à^axv»;, toile d'araignée; s'ï-J'o^, ressem- ARA 61 blance). anat. — On appelle Arachnoïde, à cause de sa ténuité, l'une des trois membra- nes qui servent d'enveloppes au cerveau et à la moelle épinière. Cette membrane ap- partient à la classe des séreuses , qui, en gé- néral ( à l'exception du péritoine, forment un sac sans ouverture. Les anatomisles qui admettent encore l'existence de l'arachnoïde dans les cavités ventriculaires du cerveau parlent d'une arachnoïde extérieure et d'une arachnoïde intérieure ou ventricii- laire; mais, d'après mes propres recherches, consignées dans une thèse soutenue à la Fa- culté de médecine de Paris en 1829, celte prétendue arachnoïde ventriculaire n'existe pas. Voir, pour plus de détails, en raison de l'importance du fait, l'article méninge. (M. S. A.) ARACHIVOIDE. Arachnoides [àpùx-jr,, toile d'araignée; «cTs;, semblable à). — En ZOOLOGIE, on donne cette épithètel^à une espèce de singe américain , Ateles arach' noides , parce que , dans ce genre , les membres sont plus grêles et plus longs que dans tous les autres quadrumanes ; 2o à un insecte , le Galeodes arachnoides, de la fa- mille des Faux-Scorpions de Latreille, dont la figure ressemble à celle des Aranéides vé- ritables; 3" à des coquilles hérissées d'épines, ou marquées de stries colorées, d'une extrême finesse, qui les font ressembler à un réseau arachnoïdien : tels sont le Spondylus arach- noides, les Conus araneosus, etc. ; 4° à des polypes, comme VAstrea aranea , que la texture et la disposition concentrique de leurs cellules font ressembler aux toiles que quelques espèces d'Araignées tendent dans nos jardins. — Kn botamque , on donne ce nom à toutes les parties du végé- tal couvertes de fils fort déliées, et pré- sentant la texture d'une toile d'araignée ; ainsi Ton appelle poils arachnoïdes ceux qui recouvrent les feuilles de certaines plantes, comme le Sempervivum arachnoi- dumj chapeau arachnoïde, la membrane qui unit le chapeau au stipe dans VAgari- cus araneosus. Le Tegmen présente aussi parfois une texture arachnoïde. (C. D'O.) *ARACI1N0IDIUS ( âfAyyr,, araignée ; «rcTos, forme), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, établi par M. le baron de Chaudoir (Tableau d'une G2 ARA nouvelle subdivision du genre Feronia , Dejean , pag. 9 et IG ), ei qu'il caraclcrise ainsi : Premier article des antennes plus long que le troisième. Palpes très saillants. Qua- trième article des tarses antérieurs des mâ- les étroit et allongé. Pattes très longues. Il a pour type le Plerosticus fasciato-puncta- tus, Fabr. (D. et C.) ♦ ARACHNOLOGIE. Arachnologia [ccpàyy-i] , araignée; ><7o?, discours), zool. — Traité sur les Araignées. (C. d'O.) * ARAClINOPLiS ( âfiix-^r,, araignée ; "oûî, pied ou patte), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- nites, établi par M. Guérin dans la partie entomologique du Voyage de la Coquille , [Zool., t. II , part. 2, 1" div., pag. 1!27), et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes courtes, assez épaisses, insérées vers le bout du rostre ; le premier arti- cle aussi long que le funicule , un peu renflé à son extrémité ; le second et le troi- sième allongés , obconiques ; les suivants courts, devenant insensiblement plus épais jusqu'au neuvième; les dixième et onzième diminuant et se terminant en pointe arron- die. Rostre long, cylindrique, courbé, ayant deux sillons obliques sur les côtés. Lèvre inférieure linéaire ; mandibules saillantes , bidentées. Corselet très étroit en avant, très élargi en arrière , arrondi sur les côtés ; ayant en dessous un faible sillon impropre à recevoir entièrement le rostre dans le re- pos. Elytres coniques en arrière, assez bom- bées. Pattes très grandes, avec les cuisses un peu renflées et ornées d'une petite dent en dessous. Tarses courts, larges, aplatis, avec l'avant-dernier article en cœur, pro- fondément biiobé. Ce nouveau genre vient se placer, suivant â'auteur, entre les genres Cleogronws etOcla- dius de Schœnherr. Il renferme deux espè- ces trouvées à Doreï dans la INouvelle-Gui- née : l'une est nouvelle, et a été nommée par M. Guérin Arach. striga; l'autre, sui- vant M. Boisduval , est le Curculio Gazel- la d'Olivier. (d. et C.) *ARACHIVOSPERMUM («^«x -î, arai- gnée; anrs-j^K, semcucc ; graine qui ressem- ble à une araignée), bot. ph.— Steudel cite ce genre comme synonyme de VHypochœris. (J.D.) *ARACHIVOTHERE. Arachnothera ARA ( ipi/y/i, araignée ; S^èfiX'o , je chasse ). ois. — Genre formé par Temminck, et démem- bré de celui de Souimanga pour recevoir les Souimangas modestes , à long bec cl à joues jaunes , du même auteur, pi. col. 84 et 588. Lescaract. en sont : Bec très long et assez gros dans une partie de sa longueur, légèrement arqué. Mandibule supérieure élargie à sa base , et recouvrant les bords de l'inférieure jusque près de sa pointe. Narines entièrement membraneuses , n'ayant qu'une ouverture inférieure en forme de scissure arquée et horizontale. Bords des deux mandibules finement striés ou denticulés, comme chez les Souimangas. Pattes assez ro- bustes, conformées comme chez les Souiman- gas. Ailes à rémiges allongées, à premiè- re penne bâtarde ; obtuses ou surobtuses , c'est-à-dire que la 4= ou la i" et la 5« sont les plus longues. Queue courte, légèrement ar- rondie. Langue courte et cartilagineuse. Oiseaux se nourrissant uniquement d'arai- gnées , selon le naturaliste voyageur hollan- dais Van Hasselt. Ce dernier caractère de forme et de mœurs, que M. Temminck trouva consigné dans les manuscrits de ce voyageur après sa mort , l'engagea à former ce genre Arachnothère, qu'il ne fait encore qu'annoncer dans ses pi. col., art. Som- manga à joues jaunes , et qu'il se contente d'indiquer plus tard , et sans caractéristi- que, dans le tableau méthodique qui a ter- miné son magnifique recueil. Les caract. de forme qui éloignent ce petit groupe des Soui- mangas sont donc des formes en général plus robustes , le bec plus grand , plus lar- ge à sa base surtout , et moins comprimé ; les pattes plus robustes , une plus grande taille en général, un plumage ni brillant ni métallique , mais uniformément vert-olive et jaunâtre, et enfin un dernier caract. le plus important, et d'où résulte un genre de nour- riture différent : celui d'une langue courte et cartilagineuse , et non filiforme , tubu- leuse, bifurquée et rétractile, comme chez les Souimangas, véritables Melliphages. Nous sommes étonné que M. Swainson, ad- optant ce genre dans sa classification , l'ait indiqué comme ayant le bec entier, et l'ait placé dans son groupe des Philédons plutôt que dans celui des Souimangas. La denti- culation des bords des mandibules est si prononcée chez VAr, à joues jaunes, qu'il ARA cite comme type , qu'elle est très visible à l'œil nu. (Lafu.) ARACHUS, Neck. bot. pu.— Genre non admis , fondé sur le Vicia bithynica, L., famille des Légumineuses , espèce qui , suivant M. de Candolle, appartient aux La- thyrus, et, suivant M. Reichcnbach, aunFa- ba. (SP-) *AHACIO]V. Aracmm{à/}i.y.to-j, liole , bouteille), bot. pu. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Chicoracéés, proposé par Monnier dans ses Essais mono- graphiques sur les Synanthérées. Ses ca- ractères différentiels sont : Fruit colum- naire , strié ; aigrette composée de poils raides , barbellés et de couleur rousse ; cli- nanthe nu et alvéolé, et péricline imbrica- tif. On rapporte à ce genre les Hieracium paludosum, L., et cœruleum, Scop. (C. »'0.) *ARADlE]\S.ms.— Famille de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , ainsi désignée d'abord par M. Brullé (Hist. des Ins., t. IX), et ensuite par nous ( Hist. des anim. art. , tome IV). Cette famille , déjà circonscrite par Latreille sous le nom de Membraneuses membranacei), est sur- tout caractérisée par un corps fortement déprimé ; une tête pointue , avancée entre les antennes; un bec inséré dans une cavité dont les bords sont toujours saillants, et des élytres presque membraneuses, reçues, ainsi que les ailes, dans une dépression située au dessus de l'abdomen. Les Aradiens sont gé- néralement de petite taille; ils sont peu nombreux, et cependant répandus dans les diverses parties du monde; leurs habitudes sont aussi très variées: les uns sucent le sang, les autres attaquent les insectes vivants , d'autres enQn vivent de matière végétale. Nous rapportons à cette famille les genres Cimex, Brachyrhynchus , Dysodius, Ara- dus, Tingis, Eurycera, Piesma, Phlœa, Phymata, Macrocephalus (Syrtis), et quel- ques autres que nous rattachons à ceux-ci comme de simples divisions de genre. (Bl.) * ARADITES. i\s. — M. Spinola {Es- sai sur les Hémipt. hétéropt. ) applique ce nom à sa quatrième famille des Géoco- rizes , de l'ordre des Hémiptères, ne com- prenant que les genres Aradus, Aneurus et Dysodius, et formant, avec les autres genres que nous avons rapportés à la famille des ARA 63 Aradiens , deux familles distinctes sous les noms de Tingidites et de Phymatites. (Bt.) ARADUS. ITVS. — Genre de la famille des Aradiens [membranacei, Lat.), de l'or- dre des Hémiptères , section des Hétéro ptères, établi par Fabricius [Sysl. Rhyngot.) et adopté par tous les entomologistes. Tel qu'il est restreint maintenant , ce g. est ca- ractérisé principalement par un corps très déprimé , des antennes cylindriques ayant leur dernier article généralement aussi grêle que les précédents ; un bec plus long que la tête, s'avançant plus ou moins entre les pat- tes, et des élytres recouvrant entièrement l'abdomen. Les Arades vivent sous les écor- ces des arbres. On en connaît une dizaine d'esp., la plupart sont européennes; le type est VA. betulœ [Cimex betulœ. Lin.), répan- du dans la plus grande partie de l'Europe. (BL.) * AR^CERUS ( àpxTci , mince ; xs- fixi , antenne ). ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Curculionides, division des Anthribides, établi par Schœn- herr ( Gen. et sp. Curcul. , t. V, pag. 273) aux dépens du genre Anthribe de Fa- bricius , et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes peu longues , minces , insérées librement près des yeux, sur la face supérieure du rostre; massue allongée, é- troite, composée d'articles séparés. Rostre court , lai ge , défléchi , tronqué à l'extré- mité. Yeux latéraux , proéminents , arron- dis. Thorax court, transverse, bi-sinué à la base , bordé , avec les angles postérieurs presque aigus. Élytres oblongues, convexes, arrondies à l'extrémité. Pattes peu robustes, tarses longs. Ce genre a pour type l'Anthribe du café , Anthribus coffeœ, Fabr., qui se trouve aux Indes-Orientales , au Gap de Bonne-Espé- rance et dans l'Amérique méridionale. Sa larve vit aux dépens des graines de cet ar- brisseau. Cette espèce est la même que le Macrocephalus cacao, décrit et flguré par Olivier dans son Entomologie , tom. IV, p. 15, n° 21, tab. 2, fig. 21, a, 6. On la rencontre fréquemment dans les envois de denrées coloniales. M. Dejean , qui adopte le genre Arœce- rus dans son dernier Catalogue , n'y rap- porte que deux espèces : celle dont nous 64 ARA venons de parler , et une de TAmérique du nord qu'il nomme Cinerascens ^ mais Schœn- herr en décrit quatre autres, savoir : 1'^. si- mulatus, ainsi nommé par lui ; l'^. fallax, VA. rhodopus de Dalman, et 1'^. suturalis, toutes quatre de Java. (D. et C.) *AR^OCERUS {ipouo;, mince; xî^xç, corne ^ antenne). iNS. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres , établi par M. Nord- mann {Symbolœ ad monographiam Sta- phylinorum ) , pour y placer une seule es- pèce de Montevideo qu'il nomme A. niger j mais M. Erichson , dont nous suivons la méthode comme la plus récente et la plus complète sur les Brachélytres, n'a pas ado- pté ce g. , et rapporte l'esp. qui lui sert de type au g. Pinophilus , Grav. {Gen. et Sp. Staphyl., p. 672). Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caract. génériques. (D. et C.) *AR^OCNEMUS(«^«'o;, mince; /-vv^», jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres, établi par M. Nordmann [Sym- bolœ ad monographiam Staphylinorum , 1837, pag. 165), et auquel il donne pour type le Staphylinus fulgens de Fabr. , le même que le violaceus d'Oliv. M. Dcjean [Catal., Z' éd., 1837) et M. Delaporte [Études ento- mologiqiies , 1834, pag. 118) ont fondé sur cette même espèce , le premier son genre Plochionocerus, et le second son genre Ster- culia, qui doit prévaloir sur les deux autres comme étant le plus ancien ; aussi M. Erich- son l'a-t-il adopté dans son Geii. et Spec. Staphylinorum, 1840. Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caractères géné- riques. (D. et C.) *ARiï:OPlIS [àpxioi, grêle ; n-oû;, pied). i>'S. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi par M. Spinola (4nn. de la Soc. entomol. de France, t. VIII ) sur une seule espèce [A. crassicornis, Fabr.), qu'il a détachée du genre Asiraca, Lat. , dont elle ne diffère que par de très légères modifica- tions, dans la proportion des articles des an- tennes , dans la forme de l'échancrure des yeux, etc. (Bl.) *ARAGALUS, Neck. bot. ph._ Syn- onyme du genre Astragalus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) , ARA ARAG3IE. zooL. — Nom de l'Araignée dans divers dialectes du midi de l'Europe. On a, par analogie, donné ce nom au Gobe- Mouche gris , à certaines espèces de Crabes, dont les pattes sont démesurément allon- gées, et à la Vive (rrac7imwsd?aco)àcausc de sa morsure. C. d'O.) ARAGIVO. poiss.— Nom provençal de la Vive, Trachinus draco, h. (C. d'O.) ARAGOA. BOT. PU.— Voyez aragoa- cÉES. (Sp.) *ARAGOACÉES. bot. ph.— M. Don avait établi sous ce nom une famille ayant pour type le g. Aragoa , que son auteur, M. Runth, mettait avec doute à la suite des Bignoniacées. Maintenant , on s'accorde à le placer parmi les Scrophularinces , dans lesquelles vient se confondre la famille pro- posée par M. Don. (Ad. J.) * ARAGUAGA. poiss. — Marcgrave a figuré sous ce nom la Scie {Squaluspristis), qui se trouve sur les côtes du Brésil. (Val.) *ARAGUS, Neck. bot. ph.— Synonyme du genre Astragalus , de la famille des Lé- gumineuses. ^ (Sp.) ARAIGNÉE. 4ranea(à/3«xi";, araignée). I^s. — Latreille a conservé ce nom pour un g. de la tribu, ou même famille selon nous, des Araignées de l'ordre des Aranéides, caracté- risé essentiellement par leurs quatre yeux antérieurs disposés en une ligne courbe d'a- vant en arrière , et par leurs deux filières supérieures, plus longues que les autres. Le g. Araignée renferme quelques espèces con- struisant dans les maisons , dans les angles des murs , sur les haies , une grande toile presque horizontale, ayant, à sa partie su- périeure , un tube où l'Araignée se cache pour guetter sa proie. Le type est l'Araignée domestique {Aranea domesaca, Linn.), qui vit dans nos demeures. Latreille avait d'a- bord appliqué à ce genre le nom de Tegue- naria , adopté par M. Walckenaër , qui pensait que la dénomination d'Araignée de- vait s'appliquer à toutes les esp. de la fa- mille. (Bl.) ARAIGNÉE DE MER, ou SCOR- PION. zooL. — On donne dans nos pro- vinces ce nom à la Vive, Trachinus draco , L. Voy. AHAGNO et vive. Les amateurs et les marchands de coquil- les désignent, sous ce nom, diverses espèces ARA du genre l'térocère, de Lamarck , à cause des appendices digilés dont est munie leur lèvre antérieure, ce qui les a fait comparer aux pattes d'Araignées. Le Murex tribulus, L. , a aussi reçu le nom d'Araignée de mer, à cause des épines divergentes dont sa coquille est armée. Plusieurs espèces du genre Mata, de l'or- . —Genre d'Astérides pro- posé par MM. Miiller et Troschel pour deux espèces nouvelles d'Astéries pourvues d'a- nus et de deux rangs de tentacules à la face inférieure. Leur corps est aplati aux deux faces, et pourvu de deux lignes de grandes plaques marginales dont les inférieures ont ARC des épines mobiles , et les dorsales des ap- pendices couronnés de soies. L'anus est cen- tral. (P. G.) ARCHE. Arca {arca, coffre, arche). MOLL. — Dans les premières éditions du Sijstema naturœ , Linné confondait les Ar- ches dans sa famille des Conques ; mais déjà, dans le Muséum Tessinianum, il mentionne ce g. à part, sous le nom qu'il lui a conservé depuis; c'est dans la lO» édition du Systema que le g. Arche fut définitivement caracté- risé , et Linné y introduit sans distinction toutes les Coquilles dont la charnière est composée de petites dents sériales. Mais dé- jà, long-temps avant Linné, Belon, Ronde- let , Gessner , Aldrovande , ainsi que Fabius Colonna, avaient fait connaître plusieurs esp. d'Arche , que ce dernier auteur caractérisa particulièrement par le nom de Coneha commissura multidenlata. Scilia , dans son ouvrage si remarquable {Lavana specula- zione), en a fait connaître quelques espèces fossiles, que déjà à cette époque (1670) il regardait comme les analogues de celles qui vivent encore dans la Méditerranée. Lister en fit connaître des esp. vivantes plus qu'au- cun de ses devanciers. Bonanni , RumSus , Gualtieri et Dargenville, en ajoutèrent quel- ques unes à celles de Lister. Depuis Linné, le g. Arche fut généralement adopté et con- servé pendant long-temps dans le même état que l'a laissé le grand naturaliste suédois. Ainsi Chemnitz,Schroter, Schreber, Gine- lin, et tous les auteurs anglais jusqu'à Dil- win, ont conservé le g. linnécn dans son in- tégrité. Bruguière , le premier , indiqua la réforme qu'il était nécessaire d'opérer dans le g. Arche. Il le divisa en trois groupes : les esp. à charnière droite, celles à charnière angu- leuse, et enfin celles à charnière courbe. Dès ses premiers travaux , c'est-à-dire dans sa classification de 1799, insérée dans les Mé- moires de la Société d'histoire naturelle de Paris, Lamarck,avec sa sagacité habituelle, fit un g. de chacune des sections de Bru- guière. A la même époque , Poli travaillait à son grand et magnifique ouvrage sur les Testacés des Deux-Sicilcs , et il démontrait par les faits anatomiques Tutilité des genres créés par Lamarck. Avant les recherches du savant napolitain, et malgré l'abondance sur nos côtes de plusieurs Arches, de Pétoncles j et de Nucules , on ne connaissait absolument ARC rien de leurs animaux , si ce n'est une très mauvaise Qgure d'Aldrovande, dans laquelle on croit reconnaître VÂrca Noë, les valves cntr'ouvertes et laissant entrevoir quelques parties grossièrement dessinées de l'animal. Poli distingua très bien les deux genres Ar- che et Pétoncle. Comme le savent les zoolo- gistes , ce naturaliste a créé une nomencla- ture toute nouvelle pour les animaux mol- lusques qu'il observa, et pour leurs coquilles. Il nomme Daphné l'animal du g. Arche, et Daphnoderme sa coquille. Malgré leur sépa- ration en g. distincts, les trois g. sortis des Arches de Linné restèrent inséparablement unis, parce qu'en effet ils ont entre eux les plus intimes rapports. IXous avons vu, en traitant de la famille des Arcacées, que c'est cette famille tout entière qui a varié dans ses rapports, mais non pas un de ses genres pris en particulier, si ce n'est les Trigonies, que Lamarck avait eu tort d'y ajouter après coup. Quoique l'attention des naturalistes ait été portée sur le genre Arche, cependant on ne connaît encore d'une manière complète que l'espèce qui a été anatomisée par Poli ; né- anmoins il y a dans le genre Arche, tel que les collections en rassemblent les espèces , deux groupes qui paraissent bien distincts •. l'un serait caractérisé, par exemple, par l'.lr- ca Noë , et contiendrait des coquilles bâil- lantes inférieurement pour le passage d'un Byssus; et le second, auquel pourrait servir d'exemple VArca antiquata de Linné , et dans lequel il n'y aurait que des esp, parfai- tement closes. Il resterait à savoir s'il existe des différences zoologiques considérables en- tre les animaux de ces deux groupes; et, dans le cas où ces différences existeraient, alors on pourrait admettre le genre Bysso-arca de M. Swainson ; mais nous soupçonnons avec quelque raison que cela sera inutile, car nous voyons dans une grande série d'esp. le g. Ar- ca de Lamarck s'établir un passage insensi- ble entre les esp. trapézoïdes et bâillantes, et celles qui sont plus arrondies et complètement fermées. Celte transition d'un groupe à l'au- tre, qui nous a souvent utilement guidé pour apprécier les rapports qui n'avaient point été suffisamment sentis, sert encore aujour- d'hui de base à notre opinion , et nous fait supposer que le genre Bysso-arca ne sera pas coQÛrmé par la suite. Lamarck a encore ARC 87 ajouté un genre à ceux que Bruguière avait indiqués. Ce g., il l'a nommé Cuciillée, et il paraît être dans le même cas que cciui dont nous venons de parler. Si l'on juge de ce g. d'après la seule espèce vivante , il pa- raîtra suffisamment distinct des Arches et des autres g. de la famille des Arcacées ; mais si l'on y joint le plus grand nombre possible d'espèces fossiles, on voit alors les caract. des Cucullées disparaîtra insensible ment, et se fondre avec ceux des Arches Déjà nous avions fait connaître , parmi lei fossiles des environs de Paris, une esp. qui participe à la fois des caract. des deux g, mais, depuis, nous avons réuni les espèces provenant des terrains jurassiques, et dans lesquelles l'ambiguïté des caract. se manifes- te avec autant d'évidence que dans l'esp. pa- risienne : aussi nous proposerions de parta- ger le g. Arche en trois groupes principaux représentés par les Bysso-arca, par les Cu- cullées, et par les Arches proprement dites. L'animal des Arches est allongé , trapé- zoïde comme sa coquille ; il a le dos très élargi; et, comme tous les autres Conchir fères , il est enveloppé dans un manteau à deux lobes égaux, désunis dans toute la cir- conférence , si ce n'est dans toute la lon- gueur du dos, où ils se confondent. L'animal est pourvu de deux muscles adducteurs, et complètement dépourvu de siphons posté- rieurs. Son corps est formé d'une masse viscérale considérable remplissant une grande partie de la coquille, et de chaque côté de laquelle s'étendent deux grands feuillets branchiaux, et ayant presque toute la lon- gueur de la cavité palléale. Nous ne suivrons pas l'habile anatomiste Poli dans tous les détails d'organisation qu'il a fait connaître dans l'animal des Arches; nous ajouterons seulement que l'ouverture de la bouche est grande , transverse , garnie de larges lèvres se continuant de chaque côté en palpes la- biaux , adhérents dans presque toute leur étendue. Nous ajouterons que dans ce genre il existe deux cœurs , exception unique jus- qu'à présent dans toute la série des Conchi- fères, et l'on s'explique cette singuUère ano- mahe lorsque l'on considère l'élargissement considérable du dos, et l'écarternent des branchies, qu'il entraîne à sa suite. Chacun des cœurs est composé d'un petit ventricule et d'une petite oreillette. Enfin , nous ajou- 88 ARC terons, toujours d'après Poli , qu'il y a peu de Mollusques acéphales chez lesquels le système nerveux soit aussi considérable. Il nous reste maintenant à parler sommai- rement des coquilles qui appartiennent au genre Arche. Toutes sont transverses, équi- valves, régulières , presque toujours inéqui- latérales. Les crochets sont généralement grands ; ils sont opposés et dominent le bord cardinal. Le bord supérieur est toujours droit , et présente une surface trapézoïde plus ou moins large , quelquefois plane , le plus souv^nt concave ou formant un angle rentrant ciont les bords supérieurs sont plus ou moins écartés. C'est sur cette surface que le ligament, semblable à une toile peu épaisse, semble coller avec force. Des lignes, quelquefois nombreuses, forment des sortes de chevrons le long de cette surface plane, et présentent des trapèzes lorsque les deux Talves sont réunies. Le bord supérieur est toujours droit ; chez un grand nom- bre d'espèces, la charnière reste exactement dans la direction du bord, mais chez d'au- tres elle se courbe légèrement vers les extré- mités. Il en est même chez lesquelles les dents deviennent de plus en plus divergentes, et les dernières sont transverses, comme dans les Cucullées. Mais, dans toutes les esp., les dents sont petites, nombreuses, séparées en- tre elles par de petites fossettes assez pro- fondes, dans lesquelles les dents de la valve opposée viennent s'enfoncer : aussi l'on peut très justement comparer ce mode d'articu- lation aux dentelures de deux peignes que l'on intercalerait les unes dans les autres. A l'intérieur , on trouve à chaque extrémité une impression musculaire assez grande , circulaire , indiquant très hier la forme et la position des muscles adducteurs ; ces impressions communiquent entre elles au moyen d'une impression paléale simple , qui s'étend de l'une à l'autre en suivant les bords. Enfin, en examinant le bord cardinal à l'intérieur , on y trouve une grande im- pression musculaire subtriangulaire: c'est là que s'insère le muscle rétracteur du pied. La plupart des Arches sont des coquilles épaisses qui presque toutes sont ornées de côtes ou de stries longitudinales ; toutes celles que nous connaissons sont pourvues d'un épidémie plus ou moins épais , lisse dans un très petit nombre d'espèces, et très ARC velu dans presque toutes les autres. D'après ce que nous venons d'observer, il devient assez facile de donner les caract. génériques du genre Arche. Caractères génériques : Animal transverse, subtrapézoïde , ayant les lobes du manteau divisés dans toute leur étendue; deux mus- cles adducteurs écartés ; bouche transverse, grande, accompagnée de palpes adhérents; deux branchies très allongées et à feuillets presque égaux. Pied coriace , portant un byssus presque toujours transformé en un» masse cornée, épaisse ; deux cœurs. Coquille transverse, oblongue, à bord supérieur droit, aplati, recevant un ligament plat appliqué dans toute l'étendue de la face supérieure des crochets; charnière droite, composée d'un très grand nombre de petites dents sériales. On connaît actuellement un grand nom- bre d'espèces dans le genre Arche; nous en comptons près de 80, tant vivantes que fossiles, dans notre seule collection, et nous ne possédons pas toutes celles qui sont ré- pandues dans les cabinets des amateurs. Les esp. fossiles se distribuent particulièrement dans les terrains tertiaires ; il y en a cepen- dant dans les terrains crétacés, et même dans les terrains jurassiques ; mais nous n'en connaissons aucune dans les terrains de transition. (Desh.) *ARCHÉGOIVE. Archegonium { àp-/_,., principe ; yovoî, rejeton), bot. cr. — ■ Dans un excellent Mémoire sur la famille des Hé- patiques, M. BischoiT a proposé de donner ce nom à l'organe qui, dans les Mousses et les Hépatiques , correspond au pistil des Phanérogames. Ce savant désirerait même qu'on étendît son application aux premiers développements du fruit dans toutes les au- tres Cryptogames , réservant le nom d'Ar- chégone pistilliforme au pistil des plante;- des deux premières familles. Dans tout Archégone pistilliforme, M. Bischoir distingue , comme on le fait pour le pistil des plantes vasculaires. une porliou inférieure renflée, à laquelle il donne le nom d'ovaire [germen] , et une partie supérieure amincie qu'il considère comme un style. Ce- lui-ci , terminé par un évasement stigma- toïde composé de cellules plus lâches, est parcouru dans toute sa longueur par un canal d'abord fermé, mais qui s'ouvre dans le stigmate. L'ovaire est lui-même formé ARC d'un épigone stylifère cellulo-membraneux , et d'un endogonc ou nuclcus du fruit, des- tiné à devenir, s'il est fécondé, le sporange ou la capsule, tandis que l'cpigonc, qui ne manque jamais , formera la calyptre ou la coiffe. Le nombre des Archégoncs est souvent assez grand dans la même fleur, et presque toujours constant pour la même espèce. Il varie entre cinq et vingt ; mais le plus com- munément il n'y en a qu'un seul ou du moins qu'un fort petit nombre qui se déve- loppent. Les autres avortent, et on les ren- contre dans les Mousses autour de la gaîne ou sur elle , et dans les Hépatiques autour de la base du pédicelle. Ce sont ces corps qu'Hedwig nommait adductores. La posi- tion de ces organes sur la gaîne des Mous- ses prouve que celle-ci peut être considé- rée comme un gynophore , c'est-à-dire un simple allongement du sommet de la tige, ou de ce qu'on pourrait nommer le récep- ucle. Ils so.".l dressés, et ordinairement ac- compagnés de cellules filiformes cloison- nées qu'on nomme paraphyses, et dont nous traiterons en leur lieu. Si l'on compare les Archégones aux pis- tils des plantes phanérogames , on trouve entre ces organes des différences essentiel- les. Chez celles-ci , le pistil devient le fruit, puisque la feuille dont il est la transforma- tion portejusqu'à la maturité l'ovule qu'elle renferme ou supporte ; le sommet de cette feuille, style ou stigmate, est intimement uni avec l'enveloppe propre du fruit ou le péricarpe. Dans les Mousses et les Hépati- ques, au contraire, cette enveloppe n'a pas d'adhérence intime avec le fruit, et ne fait que le recouvrir. La partie supérieure sty- liforme persiste sur la coiffe ou la calyptre; 'a partie inférieure, ou, pour mieux dire, in- térieure, répondant à l'ovaire, ne porte au- cune tracs de style, et reste libre avec son pédoncule dans la coiffe. La portion de cette roiffe que l'on considère comme un style n"est donc qu'un simple appendice, et ne peut être regardée comme partie essentielle du fruit. Nous voyons conséquemment avec regret que le nojn significatif imposé à ces orga- nes par l'auteur cité n'ait pas été générale- ment adopté, et que plusieurs cryptogamis- T. U. ARC 89 tes persistent à conserver le nom de Pistil. (C. M.) *ARCIlE]\IORA,DC.(JIem.,V,p.52; Prodr., t. IV, p. 188) (Nom mythologi- que). ROT. l'ii. — Genre de la famille des Ombcllifèrcs, tribu des Peucédanées. Son auteur en expose les caract. ainsi qu'il suit : Limbe calicinal marginiforme, 5-den- té. Pétales obcordiformes , terminés en languette infléchie. Péricarpe elliptique ou obovale , plan , comprimé dorsalement. Méricarpcs à 5 côtes filiformes , subcaré- nées , équidistantes , rapprochées ; les côtes latérales dilatées en aile membranacée , presque aussi large que la graine. Vallécules remplies par une bandelette solitaire; com missure à 2 bandelettes. Graine aplatie. - Herbes vivaces, ayant le port des OEnan- the et des Sium. Feuilles pennées. Om belles dépourvues d'involucre, ou à involu cre oligophjlle. Involucelles polyphylles Corolle blanche. — Ce g. appartient à l'A- mérique septentrionale. M. de CandoUe en a énuméré 4 esp., déjà décrites par d'autres auteurs soit pour des Siinn , soit pour des OEnanthe. Ces plantes sont très vénéneu- ses. (Sp.) ARCHERS. Toxotes , Cuv. poiss. - Genre de Poissons de la famille des Squam- mipennes, voisin des Brama et des Pem- phérides, dont on ne connaît qu'une espèce qui a été placée dans presque autant de gen- res différents qu'il y a d'auteurs qui en aient parlé. Ainsi Pallas le fit connaître sous le nom de Sciœna jaculatrix; Gmclin , sous celui de Scarus Schlosseri;M. deLacépède, sous celui de Labrus jaculator ; Hamilton Buchanan , sous celui de Coins chattareus. Il est à remarquer que ce poisson ne devait entrer dans aucun de ces genres ; il n'offre aucun caractère qui justifie ce rapproche- ment. U a des caractères propres qui le constituent en un genre particulier, qui a été établi, par M. Cuvicr, sous la dénomination que nous rappelons ici. Ces caract. consi- stent dans la position reculée de la dorsale, recouverte d'écailles; dans une anale égale- ment écailieusc; dans les sept rayons de sa membrane branchiostége; dans ses dents en fin velours, aux deux mâchoires, sur les pa- latins et sur le vomer; dans la fine dente- lure du sous-orbitaire et du bord horizon^ tal du préopercule. Les autres pièces oper- 6* 90 ARC culaires n'offrent rien de remarquable; le corps et la tète sont couverts de grandes é- cailles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, verdâtre, à reflets argentés, avec quatre ou cinq bandes brunes verticales. La bouche est très largement fendue , mais elle est peu protractile, et le museau est aplati en dessus. On trouve ce poisson dans les eaux saumâtres ou salées de l'Archipel des Indes, depuis le détroit de Malacca jusqu'à la Nouvelle -Guinée. On lui a donné l'é- pithète de jaculator , dont M. Cuvier a tiré la dénomination du genre, à cause de l'habitude fort singulière que ce poisson a de lancer de l'eau , à la hauteur de plus d'un mètre, pour faire tomber les Insectes qui volent au dessus , et en faire sa nour- riture. M. Reinwardt , qui a été témoin du fait, m'a raconté que l'eau est lancée avec force et avec une telle adresse , que l'on s'amuse à Java , où l'on garde ce poisson par curiosité dans les maisons, à lui montrer des insectes avec les doigts , et qu'aussitôt le Toxotes lance l'eau dessus. Je n'ai pas trouvé cependant dans les muscles moteurs des opercules ou du pharynx un plus grand développement , ni aucune particula- rité d'organisation qui explique comment ce poisson de petite taille est doué d'une telle force. (Val.) ARCHES. 4rca. moll.— Plusieurs zoo- logistes préfèrent ce nom à celui d'Arcacées, donné par Lamarck à la famille formée des genres démembrés du genre Arche de Linné. Voy. arcacées et arche. (Pesii.) ARCIIIDIE. Archaias. foram. — Montfort [Conchjl. syst., p. WO) forme, sous ce nom, un g. de Coquille cloisonnée, pris dans Fichtel et Moll. [Test, microsc. , p. 113, t. 22, fig. h a e). C'est le jeune âge d'une Orbiculine. Voy. ce mot. (A. d'O.; *ARCinDiUM (diminutif d'à^xs ori- gine). BOT. CK. — Genre monotype de la famille des Mousses, tribu des Phascacées , établi par Bridel dans sa Bryol. tiniv. , t. I, p. 74", revu et mieux étudié par MM. Bruch et Schimper, qui, dans leur Bryol, europ., le caractérisent de la m.anière suivante : Capsule astome, membraneuse, globuleuse, sessile au sommet dilaté de la tige ou des rameaux, s'ouvrant par déchirure à la ma- turité. Coiffe enveloppant le fruit dans sa ARC jeunesse, remarquable par la délicatesse de son tissu, pâle, long-temps persistante et adhérente soit à la gaîne, soit à la capsule, sur laquelle on en voit des lambeaux, quand, par son accroissement, celle-ci en a opéré la rupture. Pédoncule très court, pâle, entiè- rement immergé dans une gaîne hémisphé- rique, circonstance qui avait trompé Bridel, en lui faisant croire que cette Mousse était privée de ce dernier organe. Séminules très grandes, lisses, globuleuses ou polyèdres. Columelle nulle, remplacée par une mem- branule qui disparaît à la maturité du fruit. Fleur terminale, hermaphrodite ou dicline. Anthères oblongues, presque sessiles. Pistils petits et nombreux. Paraphysès filiformes , articulées, hyalines. Cette Mousse est vivacc, et forme des ga- zons aplatis ou des coussinets peu saillants. Sa tige est déprimée et rampante. Ses ra- meaux sont ascendants, tantôt courts etchar- gcs de fruit au sommet , tantôt plus longs et stériles. Ses feuilles sont subulées. Elle n'a encore été trouvée que dans les terrains argileux ou les marais desséchés du centre de l'Europe et en Sardaigne. (C. M.) * ARCIIIMERUS {à-y/A , dominante ; //j/50?, cuisse). iiss.—>'om appliqué parM.Bur- meistcr (lïand6. der Ent.) à un g. de la fa- mille des Coréens, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte Essai sur les Hémipt.) sous le nom de Pachymeria; mais cette der- nière dénomination, étant trop semblable à celle de Pachymerus, déjà adoptée pour un autre genre , devait nécessairement être changée. Du reste , le genre Archimerus a la plus grande analogie avec le genre Me- ropachys, auquel l'ont rattaché quelques au- teurs. Il en diffère surtout par l'ccusson, qui est de forme triangulaire, et non arrondi en spatule. On ne connaît que quelques espèces américaines de ce genre; celles qui peuvent servir de types sont les A. squalus, Burm., du Brésil, et lunatiis, Burm., du Mexique. (Bl.) ARCHIPEL {uf.x'.i, je domine ; ^rl- )«V5î, la mer), géograph. —On nomme Archipelun ensemble ou groupe d'îles réu- nies sous l'eau et à peu de distance les unes des autres. De même que certaines îles de l'Océanie nous donnent des exemples en grand d'Archipels, de même, dans une multitude de lieux, des Ilots, des bancs, des écueils ou ARC des récifs groupés ensemble nous représen- tent des Archipels plus ou moins en minia- ture. D'après cela, on voit qu'il y a des Ar- thipels tout aussi bien dans les lacs, les fleuves et les moindres étendues d'eau, qu'au milieu de l'immensilé de l'Océan. Knfin, notre globe, tel qu'il existe mainte- nant , avec ses terres , ses eaux, et tel que l'apercevrafi un observateur placé à une certaine distance dans l'espace, n'est qu'un vaste Archipel gisant au milieu d'une masse liquide. Parmi les Archipels, les uns sont formés par des atterrissements, des sédiments, des courants, des sources, etc.; d'autres le sont par des animaux qui concrctent des ma- tières calcaires (Toi/, le mot îles madré- PORiQUES) ; d'autres par des volcans sous- marins; d'autres par des soulèvements ou des affaissements; d'autres, enfln, doivent leur origine à plusieurs de ces causes com- binées. Jadis, pendant la formation des terrains anciens, la surface de la terre n'offrait qu'un vaste Archipel composé d'une infinité d'Iles basses ; mais , à mesure que le globe vieillit, les grands Archipels diminuent en nombre, tandis que les petits paraissent augmenter en divers endroits, comme la mer se resserre et devient plus profonde. C'est au milieu des Archipels ordinaires qu'il convient surtout d'étudier avec soin les phénomènes de soulèvements , d'affais- sements, d'atterrissements, les dépôts con- erétionnés, les courants, les volcans sous- marins, les sillons tracés au fond de la mer, etc. : car, là, on voit des phénomènes compa- rables entre eux et produits sur une échelle accessible à l'observation directe de l'hom- me. Nous trouvons la preuve de la justesse de cette assertion même chez les anciens , parmi lesquels nous citerons les Grecs , dont le génie poétique avait placé les îles de l'Archipel sous la protection des divi- nités , et qui avaient établi dans ces îles la scène de grands événements ou des mer- veilles de la nature. C'est, en effet, dans i'Archipel grec qu'on retrouve ces îles dont les noms rappellent à l'esprit tous les grands souvenirs des beaux temps de la Grèce; par exemple, Candie, l'ancienne Crète , qui renferme le fameux mont Ida , où fut construit le labyrinthe; Négrepont, ARC 91 l'ancienne Eubée ; Scio, l'ancienne Chic • Sousam, l'ancienne Samos; Rhodes, si cé- lèbre par son colosse: Lemnos, aux forges de Vulcain, etc. (R.) *ARCIIOIV {^r-Y-'^'-J, prince), iiss.— Genre de Coléoptères pentamèrcs, famille des La- mellicornes, tribu des Xylophiles , établi par MM. Rirby et Spencc ( Introd. to ent., t. III, 466, et Transact. Linn. of London , 1825-1825, p. 5G7), qui lui donnent pour caractères : Mandibules arrondies, édentécs. Lèvre presque cordiforme, bilobée. Langue rétractée. Menton très court. Mâchoires voûtées, tronquées à l'extrémité, unidentées intérieurement. Corps oblong. Tête à vertex presque cornu, échancré. Prothorax caréné transversalement dans le milieu. Ce genre est fondé sur une espèce que les auteurs nomment Archon emarginatus, sans indica- tion de patrie. (D. et C.) ARCHONTE. Ârchonta {àpyw, o^^zo?, chef). MOLL. — Montfort, qui, dans sa Con- chyliologic systématique, ainsi que dans ses autres travaux , a si souvent donné de si justes motifs de défiance sur sa véracité, ra- conte qu'après un violent coup de vent de l'équinoxe d'automne, il ramassa sur la plage de Dunkerque une petite coquille qui s'y trouva en abondance. Cette coquille, mince et transparente, paraît avoir les caractères des Hyales et des Clios. Depuis cette épo- que, cette espèce n'a jamais été retrouvée dans l'Océan, et nous supposons que Mont- fort, voulant détourner l'attention des natu- ralistes, et voulant éviter aussi par là une ac- cusation de plagiat , s? contenta de copier, en y faisant quelques changements, la figure que donne Soldani dans son admirable ou- vrage sur les Coquilles microscopiques de la mer Adriatique; malheureusement la fi- gure de Soldani ne présente pas non plus le moyen de décider à quel genre appartient la Coquille qu'elle représente. (Desh.) ♦ARCHYTyïA, Martius et Zuccar. iVov. gen. et spec, t. I, p. 116, tab. 75. — Cambess. in Mém. du Mus., t. XVI, p. 410. BOT. PII. — Genre de la famille des Tern- strémiacées (tribu des Laplacées, Endl. ). Suivant les auteurs précités, il offre pour ca- ractères : Calice persistant , ébractéolé, à 5 sépales distincts, imbriqués, presque égaux. Pétales 5, hypogynes. Étamines hypogynes, très nombreuses ; filets filiformes, soudés 92 ARC par leur ba.se en cinq faisceaux opposés aux sépales; anthères introrses, dressées, réni- formes-didymes, 2-thèques , longitudinale- ment déhiscentes. Ovaire inadhérent , S-lo- culaire ; ovules très nombreux et 2-sériés dans chaque loge, anatropes, renversés, at- tachés à l'angle interne des loges. Style in- divisé, couronné d'un stigmate o-lobé. Cap- sule 5-loculaire, incomplètement septicide- 5-valve, polysperme ; axe central conique , 5-gone ; valves coriaces , se détachant infé- rieurement de l'axe , mais sans se désunir vers leur sommet. Graines linéaires, imbri- quées, 2-sériées dans chaque loge. — Ar- brisseaux du Brésil, à feuilles alternes, co- riaces, 1-nervées, veineuses, très entières, non stipulées, agrégées vers l'extrémité des ramules; pétiole court, articulé par sa base; pédoncules terminaux, ô-flores; pédicelles 1-bractéolés à la base.On n'en connaît qu'une espèce. (Sp.) *ARCIMBALDA, Endl. {Gen. plant. , p. 735). BOT. PII. — Syn. du g. Menzie- sta (famille des Éricacées), Smith, réduit aux limites que lui assigne M. Don ; ou bien, si l'on préfère ne pas admettre les genres fondés par M. Don aux dépens de l'ancien genre Menziesia, VArcimbaîda devient un sous-genre fondé sur le Menzie- sia gJobidaris, et dont les caract. distinctifs sont : Calice o-parti. Corolle globuleuse , 4-fide. Étamines 8, à anthères obtuses, mu- tiques. (Sp.) ARCIIVELLE. Arcinella ( diminutif (TArca, petite arche), moll. — Il existe une espèce de Came qui depuis long-temps est connue sous le nom vulgaire d'Arcinelie; les marchands lui donnaient également au- trefois le nom de Marron d'Inde. M. Otken , dans sa Zoologie, a proposé un genre Arci- nelle, non pour le Cliama arcinella des auteurs, mais pour des Coquilles dont Bruguière avait fait depuis long-temps son g. Cardita. Le g. de M. Ocken , étant un double emploi , n'a point été adopté. Voij. CARDITE. (DeSH.) AUCOPAGUS (i,«o,', pour a,«ro5, ours ; »r;vo; , hauteur). i\s.— Genre de Co- léoptères dimères, désigné par Stephens, dans sonCit^loguc, comme ayant été créé par Leach, mais sans dire dans quel ouvrage. Il le place dans sa tribu des Psélaphides; M.West- wood l'a adopté dans son Synopsis, et le tarac- ARC térise ainsi : Corps court, très convexe. Cor- selet très large antérieurement. Second ar- ticle des antennes médiocrement long. M. Aub4 , qui n'a pas conservé ce genre dans sa Monographie des Psélaphiens , en place les espèces dans le genre Bythinus. Voij. ce mot. (D. et C.) ARCTIBEUS. MAM. — Voyez ak- TiBErs. (A. de Q.) * ARCTICOLES («,^x.rcs, le nord; coleo , j'habite). Arcticolœ. ms. — Je dé- signe ainsi {Ann. de la Soc. ent.de Fran' ce, t. II, p. 102 ) un groupe de Lépidoptè- res diurnes du genre Satyre de Latreille, parce que toutes les espèces dont il se com- pose habitent de préférence les contrées les plus voisines du pôle arctique. Ce qui caractérise ce groupe, c'est d'avoir les ner- vures costale, médiane et sous-médiane des premières ailes sans dilatation sensible à leur origine, avec les antennes ;ssez fortes et à massue allongée. Tels sont les Satyres Aello,Norna, Tarpeya, Jutta, Bore,Boo- tes,Balder, OEno et Also, dont M. Boisdu- val a fait son genre Chionobas. Voy. ce mot. (D.) ARCTIE. Arctia ( upxrci , ours), evs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noctur- nes, établi par Schrank, et adopté par La- treille, qui le place dans sa iribu des Noc- tuo-bombycites, en lui donnant pour carac- tères: Langue très courte et dont les deux fllets sont ordinairement disjoints. Palpes hérissés. Antennes bi-pectinées, dans les mâles au moins. Ainsi que l'indique l'éty- mologie de son nom, Schrank ne comprend dans ce genre que ceux des Lépidoptères nocturnes dont les Chenilles sont très ve- lues , et qui, à l'état parfait , sont connues des Lépidoptérisles français sous le nom vul- gaire d'Écaillés; mais Latreille, en l'ado- ptant, a cru devoir y réunir beaucoup d'au- tres espèces qui sont loin d'être dans ce cas, et qui appartiennent aux genres Liparis et Orgyia des auteurs allemands. Cependant Godart, dans VHistoire naturelle des Lé- pidoptères de France, quoique censée ba- sée sur la méthode de Latreille, a, de l'as- sentiment de ce célèbre naturaliste, restreint le genre Arctie aux seules espèces qui doi- vent y être comprises d'après Schrank, et a rattaché les autres au genre Bombyx. Il s'est permis , en outre , toujours avec l'as- ARC sentiment de Latreillc, de remplacer le nom un peu dur d'^rc^m par celui plus eupho- nique de CheJonia , par allusion à la cou- leur des ailes de la plupart des papillons dont il s'agit, lesquelles sont tachetées com- me récaille des tortues. {Voy. le mnt ciik- lo:me.) Ainsi, le mot Arclia avait disparu de la nomenclature des Lépidoptères, du moins dans les auteurs français , lorsque M. Bois- duval, dans son Gênera et index methodi- ctts, etc., qui a paru en mai IS-iO, Ta fait revivre, en l'appliquant à un groupe de neuf espèces qu'il a retranchées des C/ié/onïes de Godart , et auxquelles il assigne les caract. génériques suivants: Chenilles solitaires, lu- bricipèdes. Insectes parfaits .Valpes courts, écartés, très distincts , fortement infléchis , poilus, un peu garnis d'écaillés ou presque nus. Antennes du mâle pectinées ou ci- liées ; celles de la femelle presque fdiformcs. Ailes supérieures unicolores, sans taches, ou seulement ponctuées de noir. Les deux sexes d'égale grandeur. Vol nocturne. Nous cite- rons comme type de ce genre VÂ.fidigino- sa , Latr., espèce figurée et décrite dans un grand nombre d'auteurs , et qui se trouve assez communément aux environs de Paris, dans le courant du mois de mai. Fabricius, en parlant de la femelle de ce Lépidoptère, dit que Stroem a remarqué que , lorsqu'on la rencontre courant sur la neige , c'est un signe que l'été sera froid , et que les récol- tes seront peu abondantes. « Uieme in nive obambulans, œstates frigidîores et annonce caritatem prœmmciat. » Godart conteste l'exactitude de celte remarque. M. Curtis, dans son Catalogue des Insec- tes de l'Angleterre, adopte également la dé- nomination générique d'Arctia ; mais il l'applique à cinq espèces qui appartiennent au genre LjpaWs des autres auteurs.Foy. ce mot. (D.) ARCTIO ( «/;xTo; , ours), bot. pu. — Synonyme A^Arctium. Voy. ce mot. (J. D.) ' ARCTIQUE, poiss. —Nom spécifique donné à plusieurs poissons, à une espèce du genre Chimère, à une autre du genre Sau- mon, etc., etc. (Val.) "ARCTIQUE. Arctica ( a/j/rîxs,-, sep- tentrional), moll. — Dans son Essai d'un nouveatt système des Coquilles,par M. Schu- macher . et qui a paru en 1828 , l'auteur ARC 93 propose ce genre pour la Venus Islandica de Millier , de Chemnitz et de Linné. M. Schumacher aurait pu s'éviter le soin de créer ce nouveau genre , car Lamarck l'a- vait caractérisé dans le t. V de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, qui parut en 1818. Il nous semble inutile d'ajou- ter que le genre de M. Schumacher ne peut être adopté. (Desh.) *ARCriSCOIV. sïSTOLiDES. — Noro donné par Schranck à un petit animal arti- culé, très voisin du Tardigrade de Spallan- zani. Récemment Perty l'a employé aussi pour désigner un groupe générique , établi par Schullze sous le nom de Macrobiotus , et qui comprend plusieurs espèces deXardi- grades assez dillerentes entre elles. Voy. TAKUIGRADFS. (M. E.) ARCTITIS, Temm. mam. — Voyez. PARADOXURE. (A. DE Q.) *ARCTIUM (up/70i, ours; à cause des poils qui couvrent les fruits des plantes qui composaient anciennement ce genre), bot. PII. — Ce nom est réservé aujourd'hui à une plante des montagnes du Dauphiné et du Piémont, laquelle était décrite sous ce- lui de Berardia; les autres espèces qui composaient le genre Arclium de Linné forment actuellement le genre Lappa. La plante qui nous occupe présente les carac- tères suivants : Capitule homogame, à fleurs égales; involucre campanule, formé de plu- sieurs rangées d'écaillés linéaires, subulées au sommet. Réceptacle oflrant des alvéoles entourées de fimbrilles. Corolle tubuleuse, cylindracée, à 5 divisions peu profondes; fi- laments des étamines glabres; anthères mu- nies d'appendices basilaires. Style à peine renflé au sommet, où la portion stigmatique est courte, obtuse et divariquée. Fruits très glabres , anguleux-comprimés , dépourvus d'aréole terminale et surmontés d'une ai- grette composée de plusieurs séries desoies scabres souvent enroulées en crosse. — Ce genre renferme aujourd'hui deux espèces : une d'Europe; l'autre, indigène des mon- tagnes de la Perse. La seule qui soit dé- crite est une plante vivace , sans tige , pourvue de feuilles rondes, velues, disposées en rosettes appliquées sur le sol, et du centre desquelles naît un capitule assez volumineux. Suivant les observations de Guettard et de Villars, les feuilles radicales 94 ARC de VA. lamtginosum naîtraient sous les co- tylédons en perçant la tigelle. Ce phéno- mène n'est pas particulier à cette plante : il s'explique par la soudure longitudinale des deux pétioles des cotylédons, à la partie inférieure desquels se trouve la plumule qui, en se développant , les écarte d'abord à la base et se fait ainsi jour au dehors. (J. D.) * ARCTOCEPHALLS. Fr. Cuv. (i^^ To;, ours ; xipult, , tète). MA3I. — Voyez PHOQUE. ( A. DE Q.) ARCTOCORIS [upy-oi, ours; xî>j;, punaise), nss. — Genre de la famille des Scutellériens , groupe des Scutellérites , de l'ordre des Hémiptères, établi par Henrich- SchœlTer {Wanzenartig. insect., t. V) sur .quelques espèces détachées du genre Odon- toscelis, remarquables par la surface de leur corps , entièrement couverte de poils laineux, et par les jambes, munies de qua- tre rangées d'épines. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces européennes et africaines ; les plus répandues sont les A. fuliginosus, Panz., d'Europe ; A.plagiatus, Germ., d'Egypte , etc. (Bl.) * ARCTOCRAIVIA. bot. ph. — Nom de section donné par M. Endlicher ( Gen. plant.) aux espèces de Cornus à tiges her- bacées. (Sp.) * ARCTODIUM ( diminutif (Ti^py-o; , ours). lAS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, d'après une espèce du Chili qu'il nomme A. villosum. Ce g. avait été nommé antérieurement Cratoscelis par M. Erichson, qui appelle Vulpina V espèce de M. Dejean. Votj. le mot cratoscelis pour les caractères génériques. (D. et C.) *ARCTOGEROX(i;^^To;, boréal; 7i,;cov, vieillard), bot. pu. — Ce genre, très voisin des Erigeron, de la famille des Composées, a pour caractères : Capitule radié, rayon composé d'un seul rang de fleurs femelles ; celles du disque hermaphrodites. Réceptacle étroit, plan , à peine alvéolé. Involucre for- mé de trois séries d'écaillés fortement im- briquées, lancéolées, acuminées, parcourues par une forte nervure verte et bordées d'une membrane blanche et scarieuse. Ligules ova- les-oblongues, dentées au sommet, du dou- ble plus longues que l'involucre. Stigmate des fleurs du disque et du rayon court et ARC épais. Fruit oolong, légèrement comprimé, couvert d'une grande quantité de poils soyeux, et couronné par une aigrette com- posée de plusieurs séries de soies persistan- tes, scabres, de longueur inégale. — La seule espèce de ce genre habite les parties sablon- neuses de la Sibérie transbaïcalienne ; c'est une très petite plante, vivace, à rhizome fru- tescent, cespiteux, duquel naissent des feuil- les étroites, subulées, raides , assez sembla- bles à celles des Armeria; la hampe , qui dépasse à peine les feuilles , porte un seul capitule, dont le disque est jaune et les rayons blancs. (J. D.) *ARCTOMYDES. Arctomides. (i^/o/ros, ours; /xî?, rat). MAM. — Latreille a donné ce nom à une famille de la classe des Mam- mifères, qui a pour type le g. Arctomys. (C. D'O.) ARCTOMYS, Gmel. mam. — Voyez MARMOTTE. (C. D'O.) *ARCTONYX («;^/.-o,-, ours; o-^, on- gle). MAM. — Genre de Carnassiers plan- tigrades, établi par F. Cuvier dans son Hist. des mammif. pour un animal appelé dans l'Inde Bali-Saur, et qu'il ne connaissait que d'après une figure de M. Duvaucel. De nouvelles observations ont démontré que cet animal n'était autre que le Blaireau. (P. G.) ARCTOPITIIÈQUE. Arctopithccus , Gessn. [up/Toc, ours; nW-uxoç,, singe), mam. — Voyez PARESSEUX. (A. de Q.) ARCTOPUS {àpy.roi, ours ; ^oZi, pied,\ Linn. — Apradus , Adans. bot. ph. — Genre delà famille des Ombellifères, tri- bu des Smyrnées , auquel M. de Can- dolle ( Prodr. , IV, p. 256 ) assigne pour caractères : Fleurs polygames - dioïques. Limbe calicinal marginiforme , 5-denté. Pétales lancéolés, terminés en languette pointue, entière, infléchie au sommet. Fleurs mâles : Étamines deux fois plus longues que la corolle. Stylopode plan. Ovaire abortif, couronné de deux styles très courts. Fleurs femelles : Étamines nulles. Ovaire couronné de deux styles di- variqués au sommet, épaissis à la base. Fruit ovoïde , rostre , couronné du limbe calicinal , adné de la base jusqu'au milieu à l'involucre , déprimé et 1-sulqué antérieu- rement , point bipartible , mais à deux lo- ges , dont l'une est abortive. Graine arroo- ARC die, convexe d'un côté, concave de Pautre. VA. echinatus , L. , constitue à lui seul ce genre; c'est une herbe vivace , indigène du Cap de Bonne-Espérance. Ses feuilles radi- cales sont étalées sur terre , rosclées , à pé- tiole plan, et à limbe arrondi, trilide , cilié de dents spiniformes. Les ombelles mâles sont pédonculées, composées, accompa- gnées d'un involucre d'environ 5 folioles accrescenles après la floraison; les ombel- lules sont subglobuleuses. Les ombelles femelles sont sessiles, accompagnées d'un involucre de 4 folioles coriaces, réticulées, entregrelTées , recouvrant le fruit. Les fleurs sont blanches. (Sp.) * ARCTORIVIS. (a,wroj, ours; o>vf5, oi- seau). INS. — Dénomination générique sous laquelle Germar réunit les mêmes Lépido- ptères dont Schranck avait formé avant lui le genre Arctie. Voy. ce mot. (D.) ARCTOSTAPHYLOS. Mairania Neck. {xpy.roi, ourse, constellation du nord; aroc^v).}!, raisin), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Éricacées, tribu des Andromé- dées, formé par Adanson {Fam., t. II, 1G5), adopté par tous les botanistes modernes avec ces caractères : Calice 5-parli. Co- rolle hypogyne, globuleuse ou ovée-campa- nulée, à limbe 5-fide, réfléchi. Étamines \0, insérées au bas de la corolle; filaments courts; anthères comprimées latéralement , atta- chées par le dos au dessous du sommet et bi-aristées-réfléchies, déhiscentes au sommet par deux pores. Ovaire quinquéloculaire , ceint d'un disque hypogyne, à loges uni-ovu- lées. Style simple ; stigmate obtus. Drupe subglobuleuse, renfermant cinq nucules os- seux, monospermes. Graines inverses. — arbrisseaux ou sous-arbrisseaux indigènes ' dans l'Europe australe et boréale ; à feuilles alternes ; à inflorescence en grappes termi- nales, pédiculées, bractéées. On en connaît cinq ou six espèces, dont quelques unes cul- tivées dans les jardins; la plus commune est r^. uva ursi [unde nomen genoricum), Ar- butui uva ursi de Linné. (C. L.) " ARCTOTÉES. ( «///ro?, ours ). bot. ru. — Ou Arctotidées, prototypes, suivant Cassini , se caractérisant par les involucres, dont les folioles sont toutes libres et lisses ; par les capitules, constamment pourvus de rayons composés de fleurons femelles ou neutres et de fruits souvent ailés. Les plantes qui con- ARG 95 stitucnt celte petite division ont le port des Calendulacées. (J. D.) ARCTOTHECA (a;5x-o,-, ours; ô^x,, boîte). BOT. l'ii. — Ce genre, créé aux dé- pens de quelques esp. d^Arctotis, a pour ca- ract. : Capitule radié ; fleurs du rayon ligu- lées, neutres ; celles du disque tubuleuses, 5- dcntées,hermai)hrodilcs ; réceptacle Gmbril- lifère. Involucre campanule , composé de plusieurs rangées d'écaillcs ; les extérieures linéaires foliacées, les intérieures plus gran- des, très obtuses, scaneuses. Étamines à fila- ments papilleux. Fruits ovales , presque té- tragones , dépourvus d'aigrette. — Les Arc- totheca sont originaires du Cap ; ce sont des plantes vivaces, couvertes d'un duvet to- menteux, blanc; les feuilles, pinnatifides-ly- rées, sont rudes ou lisses à la face supérieu- re , et tomenteuses en dessous ; les pédon- cules, qui naissent h. leurs aisselles et les dé- passent , supportent un capitule renfermant des fleurs jaunes. Ces plantes se cultivent dans les jardins de botanique. (J. D.) ARCTOTIDÉES. bot. ph. — Les Arctotidées forment, dans les Composées, un petit groupe rangé par Cassini entre les Ca- lendulacées et les Échinopsées. M. de Can- dolle les considère comme une sous-tribu des Cynarées. Ces plantes , qui sont, à un très petit nombre d'exceptions près, origi- naires du Cap , ont pour caractères com- muns de présenter des capitules multiflores, homogames-discoKJes, ou plus généralement pourvus d'une rangée de rayons , dont les fleurons sont neutres ou femelles ; les fleurs du disque hermaphrodites ; celles du centre parfois rendues stériles par l'effet de la com- pression ; les anthères munies de courts ap- pendices basilaires; le style des fleurs herma- phrodites, qui offre, à sa partie supérieure, un renflement accompagné de poils disposés en collerette ou verticilles , se divise, au som- met, en deux lobes rapprochés, couverts de très petits poils à la face externe et de pa- pilles stigmaliques sur le côté interne. Cette structure remarquable a déterminé le rap- prochement des Arctotidées des Cardua- cées , chez lesquelles on trouve les mêmes caractères. Les fruits sont turbines, presque toujours velus, surmontés ou privés d'ai» grette, laquelle est formée d'écaillés paléa- cées ou rarement sétiforraes. (J. D.) * ARCTOTIS ( Vaillant institua ce 96 ARC genre sous le nom d''Ârctotheca, de k/;xto?, ours, et Or,yri, boîte , par allusion à ses fruits velus. Linné transforma plus tard ce nom en celui à''Arctotis). bot. imi. — Ce genre, type delà sous-tribu des Arctotidées, parmi les Composées, a pour caractères : Capitules radiés ; fleurs du rayon ligulées, femelles ; celles du disque tubuleuses , 5- dentées, bermaphrodiles. Involucre campa- nule, composé de plusieurs rangées d'écaillés libres ; les extérieures petites, presque fo- liacées ; les intérieures plus longues, obtuses, membraneuses en leurs bords. Filets des é- lamines lisses. Les fruits, de forme ovoïde et munis de trois ailes à la face dorsale, dont les deux latérales sont repliées à l'intérieur, ont souvent leurs bords dentés. Les poils nombreux qui accompagnent ces fruits par- tent immédiatement de leur base ou du court support qui les fixe au réceptacle. L'aigrette est uni-sériée , composée de deux séries de paillettes, parmi lesquelles , avant l'anthè- se , on en observe très souvent huit de la rangée intérieure, qui sont tordues en spi- rale les unes autour des autres. — Les Arctotis habitent le Cap. On en connaît en- viron une trentaine d'espèces. Ce sont des plantes herbacées ou caulescentes, à feuilles membraneuses , couvertes d'un duvet blanc et mou; es capitules , solitaires et pédoncu- les , contiennent des fleurs jaunes ou d'une teinte verdâtre. (J. D.) *ARCTURE. CRUST.— Genre de l'ordre des Isopodes et de la famille des Idotéides, établi par Latreille , et caractérisé princi- palement par la conformation remarquable des pattes, dont les quatre premières paires sont lamelleuses au bout, natatoires, et im- propres à la marche et à la préhension ; tan- dis que celles des trois dernières paires sont ambulatoires. Il est aussi à noter que les antennes de la seconde paire sont pédifor- mes. Cette petite division générique ne dif- fère pas de la division établie par M. John- ston sous le nom de Leachia. (M. E.) * ARCTURUS {àp'70-jpoi, arcture, nom d'une étoile de la Grande-Ourse). e\s. ~M. Curtis, dans son Catalogne des insec- tes de l'Angleterre, désigne ainsi un genre de Lépidoptères qu'il a créé pour y placer une espèce qu'il nomme Sparshali; mais M. Boisduval prétend que cette espèce, qui se trouve en Amérique, est étrangère à l'Eu- ARC rope ; elle a beaucoup de rapports , pour la taille et la couleur, avec les Liparis salicis et Chrysorrhœa. (D.) *ARCTURUS , Bentham. bot. ph. — Sous-genre de la famille des Scrophulari- nées, dont le type est le Celsia Arcturus, Linn. Son auteur le caractérise ainsi qu'il suit : Etamines soit toutes barbues, soit les deux majeures glabres ; anthères toutes mé- difixes, à bourses confluentes. (Sp.i * ARCTYLE. Arct'jlus (à^/TJ),04, our- son ). INS. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Mélasomes, adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , d'a- près un premier travail de M. Solier, qui l'a réuni depuis a son genre Cah/mmapho- rus. Voy. ce mot. (D. et C.) * ARCYPHYLLUM. Elliot, Sketch. {xpy.v:, réseau; yj^/ov , feuille), bot. ph. — Synonyme du genre Rhynchosia , de la famille des Légumineuses , sous-ordre dos Papilionacées. (Sp.) ARCYPTERA («/5XU,', réseau; izrtpcv, aile). IKS. — M. Serville {Hist. des orthopt., suites à Buff.) donne ce nom à une division qu'il a établie dans le genre OEdipoda, de la famille des Acridiens , sur les esp. qui , pré- sentant les caractères génériques des vérita- bles OEdipoda , ont le bord marginal anté- rieur des élytres un peu dilaté , et les ner- vures transversales saillantes et nombreuses. M. Serville signale quelques espèces euro- péennes appartenant à cette division, dont les plus répandues sont les OEdipoda {Ar- cyptera) cothurnata {Gryllus cothurnatuSy Creutz.), OEdipoda {Arcyptera) parallela (Gryllus parallelus , Zetterst), espèces ré- pandues en France et dans le midi de l'Eu- rope. (Bl.) ARCYRIA {ap/.vç, réseau), bot. cr. — Hill {Histor y of plants, p. 47) a décrit sous ce nom un genre de Champignons que Micheli, auparavant, avait nommé Clathroï- des. Il appartient aux Trichospermes de Persoon et aux Myxogastres de Fries. Le péridium est simple, membraneux et fugace à sa partie supérieure, qui se sépare régu- lièrement et circulairement. Le capillitium est élastique et adhère à la partie inférieure du péridium , qui persiste sous forme de calice. Cette élasticité du capillitium pour- rait le faire confondre avec le genre Trichia: mais , dans celui-ci , le péridium disparaît AHD en totalité; il en est denmême du g. Stemo- nitis, que l'on reconnaît facilement à l'axe solide qui traverse le capiililium dans toute sa longueur. Les genres Physartim, Dider- ma, etc., ont aussi des caractères qui ne permettent pas de les confondre. Quand les Arcyria conuncncent à se développer, elles ne présentent d'abord qu'un mucilage dans lequel il est difficile de reconnaître une or- ganisation; plus tard, les péridies se déve- loppent. A l'époque de la maturité, leur partie supérieure disparaît, et le capillitium s'élance avec élasticité et disperse les spores. Celui- ci reste souvent fort long-temps adhérent au petit calice, ce qui produit un joli coup d'œil. h^Arcyria pimicea , Pers., qui est l'espèce la plus commune, croît sur le vieux bois, et se fait remarquer par sa belle couleur rou- ge ; les autres espèces sont moins brillantes, ,mais elles flattent aussi agréablement l'œil par leur forme et par la délicatesse de leur structure. (LÉv.) *ARCYTOPÏI YLLUM, Willd. {u^mv. de;, genévrier; ?J/>ov, feuille), bot. ph.— Synonyme du genre Hedyotis, de la famille des Rubiacées. Sp.) *ARDEA. OIS.— ]\om latin du iif.ko\. Voyez ce mot. (C. d'O.) *ARDÉ1DÉES. Ardeidœ {Ardea, nom d'un genre de cette famille), ois.— Famille de l'ordre des Échassiers de Guvier , répon- dant il sa famille desCultrirostres et à celle des Hérodions de Vieillot. Ses caractères sont : Grande taille ; bec long, gros et fort , comprimé sur les côtés, le plus souvent droit, tranchant sur ses bords et pointu, arqué et grêle dans un seul cas. Cou long et grêle ; tête et cou ayant souvent des es- paces nus et colorés ; jambes ayant leur moi- tié inférieure dénuée de plumes ; tarses et doigts longs et robustes ; ceux-ci réunis à leur base, du moins l'externe et le médian, par une courte membrane; pouce, ou long, et appuyant sur le sol dans toute sa lon- gueur, ou court , élevé sur le tarse, et l'at- teignant à peine à son extrémité. Cette famille nombreuse, qui renferme la plupart des grandes espèces d'Echassiers, ne serait que le représentant des Cultrirostres de Cuvier , si nous n'avions cru devoir lui réunir les Ibis, faisant partie de sa famille suivante (les Longirostres) , parce que ces oi- seaux , quoiqu'en apparence très voisins , par T. II. ARD 97 leur bec grOle et arqué, des Courlis, auxquels on le» réunissait , en diffèrent réellement par (les caractères essentiels qui les rappro- chent au contraire de los Ardéidces. Tels sont une taille généralement plus forte, des espaces nus sur lu lOtc et sur le cou, un bec plus robuste et quadrangulaire à sa base, un pouce plus long et s'appuyant sur le sol, quelquefois des espèces de panaches dor- scux formés, comme chez les Tantales, par les tertiaires à barbes décomposées et pro- longées ; un plumage le plus souvent bril- lant et à reflets métalii(iues, et enfin un caractère anatomique important , qui con- siste dans la forme de leur appareil sternal, fort diflérent , selon M. Lherminier et d'a- près nos propres observations , et tellement semblable, au contraire, à celui des Spatules, que ce savant , dans son Essai de la classi- fication des oiseaux , a formé de ces deux genres, d'après la forme du sternum , un petit groupe ù la suite de ses Hérodions et avant les vrais Échassiers ou Longiro- stres de Cuvier , avec lesquels il range les Courlis. Quant aux deux genres Courliri et Cau- rale, genres vraiment anomaux et à carac- tères mixtes , que Cuvier a placés dans ses Cultrirostres , comme espèces de transition des Grues aux Cigognes , l'impossibilité de les faire figurer naturellement dans aucune de ces deux sous-familles nous a décidé à en former une nouvelle , faisant partie de nos Ardéidées, et sous le nom (TAraminées, (ï'Aramus, nom latin du Courlan. Notre fa- mille ARDÉIDÉES comprendra donc les sous-familles gruiaées , aruéevées , ci- CONI\ÉES, IBISESÉES et ARAMIAÉES. Voy. ces mots. _ (Lafr.) *ARDÉIIVÉES. ^rdemœ(,4rdea, nom d'un genre de cette sous-famille), ois. — Sous-famille de notre famille Ardéidées, répondant au groupe des Hérons de Cuvier, et ayant pour caractères : Bec plus long que la tête, robuste, droit, comprimé en carène arrondie en dessus; dans un seul cas, énor- mément large et aplati. >'arines recouvertes d'une membrane, et placées dans un sillon prolongé. Jambes dénuées de plumes dans leur moitié inférieure. Tarses très longs, scutellés en avant ; doigts longs et forts , pouce appuyant en entier sur la surface du sol; ongles souvent allongés, peu arqués, 98 ARD celui du pouce robuste , plus grand et plus arqué , pouce articulé sur le tarse , un peu en dedans; ongle du doigt médian serri- forme sur son bord interne. Cette sous-famille, telle que nous la con- cevons , et dégagée des genres Courliri et Caurale, qu'il n'était guère possible d'y in- troduire, est des plus naturelles ; elle ne se compose alors que des g. Savacoxi et Héron, ce dernier se subdivisant en diverses sec- tions ou sous-genres reconnus depuis long- temps , mais que leurs caractères différen- tiels trop peu importants n'ont pas permis de regarder comme genres. Tous ces oiseaux sont piscivores et repti- livores , habitants des marais et des bords des rivières ; ils se perchent et nichent sur îes arbres. Voy. héro^ et savacou , les seuls g. que renferme cette sous-famille. (Lafr.) ARDENET ou ARDERET. ois. — Pfom vulgaire du Gros-bec des Ardennes, [Fring. nwnlifringilla, L.) dans quelques contrées de la Traoce. (C. d'O.) ARDEOLA ( diminutif à'Ardea ). ois. — Genre formé par Ch. Bonaparte , dé- membré du genre Ardea, et synonyme du groupe des Hérons Blongios de Vieillot, et des Crabiers de Cuvier, formés bien anté- rieurement; nous l'admettons comme nom latin de notre sous-genre Blongios. Yoy. HÉRox (Lafr.) *ARDÉOLE. OIS.— Nom de l'espèce du genre Drome. Voyez drome. (Lafr.) ARBERELLE , ARDEROLLE , ARDEZELLE. ois. — Nom vulgaire de la Mésange charbonnière, Parus ater, L. Voy. MÉ^A^GE. (C. D'O.) ARDERET. ois. — Voyez ardeistet. *ARDII\GIIELIA. bot. pu. — Com- merson, dans ses Manuscrits, donnait ce nom à un genre d'Euphorbiacées, le Kirganelia. (Ad. J.) ARDISIA («,^^t,-, pointe, dard, flèche.) BOT. PII. — Genre de la famille des Myrsi- nacées , type de la tribu des Ardisiées , éta- bli par Swartz iProd., 40), revu et plus complètement défini par M. A. de Candolle {Linn. Trans., t. XVII, p. 115) par ces ca- ract. : Calice 5-fide ou o-parti. Corolle hy- pogyne, subrotacée , 5-partie ; lacinies à es- tivatjon imbricative , étalées ou subréflé- ARD chies lors de l'anthèse. Étamines 5, insérées à la gorge de la corolle , et opposées aux lacinies ; filaments courts, subulés , libres. Anthères conniventes, libres, ou plus rare- ment connées , aussi longues ou plus Ion gués que les filaments, dressées , biloculai- res , triangulaires , aiguës ou acuminées déhiscentes longitudinalement. Ovaire uni loculaire , à placenta basilaire , libre , sub- globuleux ; ovules indéfinis , peltés-amphi- tropes. Style simple , persistant ; stigmate subulé ou ponctiforme. Baie monosperme. Graine convexe d'un côté , ombiliquée-con- cave de l'autre. Embryon arqué ou flexueui dans un albumen corné , Iransverse à l'om- bilic, à radicule vague. — M. A. de Candol- le, dans son travail {loc. cit.), a sous -divi- sé ce g. de la manière suivante : 1" Euar- disia , sous-divisé lui - même en a. Pyrgus , /S Bladiaj 2° Hymenandra; 3" Micrunthe- ra; 4o Tyrbœa ( Voy. ces mots ). C'est au premier de ces sous-genres qu'on doit ra- tionnellement rapporter en synonymie les g. Pyrgus, Lour. ; Icacorea , Aubl. ; He- berdenia, Banks; Ânguillaria, Gaertn. ( Voy. ces mots ). Les Ardisies sont assez nombreuses (30 environ). Ce sont des ar- bres , des arbrisseaux ou des sous-arbris- seaux , propres à l'Asie et à l'Amérique tro- picale , dont on trouve aussi quelques rares esp. au Japon et aux Canaries ; à feuilles alternes , plus rarement opposées ou ter- nées, ponctuées, très entières ou plus sou- vent denticulées ; à inflorescence paniculée, tantôt terminale, tantôtaxillaire; à fleurs blanches ou roses. On en cultive dans les ser- res d'Europe plus de vingt esp. , dont une des plus remarquables est l'^. paniculata , ornée de feuilles très amples, et de longues panicujes de fleurs roses, petites, mais assez élégantes. (C. L.) ÀRDISIACÉES. BOT. ph. — Une fa- mille fut proposée sous ce nom par A.L. de Jussieu, et, à peu près dans le même temps, elle fut établie par R. Brovvn sous celui de Myrsinées, qui a plus généralement été ado- pté , et auquel, par conséquent, nous ren- voyons. (Ad. J.) ARDOISE. GÉOL. — Voyez phyl- LADE. LC. d'O.) * ARDOISIER. GÉOL. — Omalius d'Halloy donne ce nom à un groupe de ter- rains qui comprend tous ceux qui présen- ARE tiMil une disposition feuilletée, et oni une tendance à passer ti TArdoise. (C n'O.) * ARDOl>TÈRE. Ardoptcra ( k;53% , j Vrose ; irrj^ov, aile), ins.— Genre de Tor- dre des Diptères , division des Brachocèrcs, subdivision des ïétrachoètes, famille des Ta- nystomes, tribu des Empides, formé par M. Macquart aux dépcus des g. Tachydromia lie Fallen, et Hemerodromia de Meigen ; il présente les caractères suivants : Corps fort étroit. Tète déprimée, ovale ; partie infé- rieure portée en avant; trompe conique, assez épaisse , un peu plus courte que la tète, et dirigée en avant ; palpes très courts, couchés. Antennes de deux articles distincts, le dernier conique. Style allongé. Thorax cylindrique. Pieds grêles. Ailes étroites ; nervures marginale et sous-marginale ondu- leuses; une seule cellule marginale, trois sous-marginales , quatre postérieures. M. Macquart décrit comme type VHem. irro- rata de Meigen, espèce d'Europe , qui se trouve au mois de mai dans les bois , mais assez rarement. (D.) ARDSAIV. OIS. — Nom vulgaire du LORIOT. Voyez ce mot. (C. d'O) ARDUII\A(4rdi/im, botaniste italien, 1759). BOT. PH. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Carissées, formé par Linné , et réuni par les botanistes mo- dernes au g. Carissa du même , dont il ne diffère guère que par des loges monosper- mes. Voy. CARISSA. (C. L.) AREC. Areca. bot. ph. — Le nom d'A- reca paraît être donné, dans quelques parties de rinde, à la graine de Tesp. de Palmiers que Linné a décrite sous le nom d^Areca Cate- chu; mais ce nom est loin d'être général dans les langues du pays : car, suivant les contrées de l'Asie et même de l'Inde, on paraît le désigner sous les noms de Fanfel, àeCaunga, de Pinanga , etc. C'est cepen- dant de celte désignation vulgaire d^Areca que Linné a dérivé le nom du genre qui nous occupe; on avait, plus tard, réuni sous ce nom générique quelques espèces améri- caines aux espèces asiatiques qui lui avaient servi de type ; mais une étude plus appro- fondie a montré que ces Palmiers américains, et en particulier celui qu'on désigne sous le nom de Chou palmiste, aux Antilles, Are- ca oleracea, Jacq., doivent être exclus du genre Areca, et rentrent dans le genre Oreo- | ARE 99 doxa, Willd., g. très voisin, du reste, des Areca. Les caractères essentiels de ce der- nier genre sont d'avoir les'flcursunisexnées, mais réunies dans la même panicule, qu'on désigne, dans cette famille, sous le nom de spadix ou de régime, et contenues, avant la floraison, dans une spathe simple ou double, qui les enferme complètement. Les fleurs fe- melles sont placées vers la base des rameaux du régime, en petit nombre, sur chacun de ces rameaux; les fleurs mâles sont portées en grand nombre sur les parties terminales de ces rameaux. Toutes sont sessiles et mê- me enfoncées dans les excavations des ra- meaux. Les fleurs mules ont un calice à trois lo- bes profonds , carénés ; une corolle à trois pétales lancéolés, rapprochés en préflorai- son valvaire. Les étamines sont au nombre de trois , six ou douze , et naissent de la base de la corolle; les Glaments sont subulés et pres- que réunis par la base ; les anthères ovales , sagittées; il y a un rudiment d'ovaire impar- fait. Les fleurs femelles ont aussi deux en- veloppes florales , mais elles sont plus br- ges et imbriquées ; il n'y a que des rudi- ments d'étamine; l'ovaire, ovale, triloculai- re , est surmonté de trois stigmates sessiles, distincts , et renferme un ovule fixé dans le fond de chaque loge. Le fruit est un drupe charnu, à péricarpe fibro-charnu, recouvrant une membrane mince, qui ne présente qu'une seule loge monosperme. La graine, ovale, a un périsperme consi- dérable, corné, sans cavité centrale, et ru- miné, c'est-à-dire pénétré par des prolonge- ments fibreux du test ; l'embryon est petit, et placé à la base même du périsperme. Ces Palmiers ont une tige élancée , mar- quée de cicatrices transversales assez espa- cées et sans épines. Les feuilles sont allongées, pennées, etpré< sentent des gaines assez longues et envelop» pantes; les folioles sont nombreuses, plus ou moins lancéolées, aiguës ; le rachis et le pétiole sont lisses. Les régimes naissent à l'aisselle des feuil- les, mais ne se développent qu'après la chute de ces feuilles , et sont ainsi inférieurs aux feuilles qui couronnent la tige au moment de la floraison. 100 ARE Ces Palmiers étaient très imparfaitement connus jusque dans ces derniers temps ; mais Blume, ^ans rexcellent ouvrage sur les plantes des îles d'Asie qu'il publie sous le titre de Rumphia , a fait une étude ap- profondie des Arécinées asiatiques, et a don- né des Areca un caract. mieux défini , et dans lequel nous avons puisé la description précédente. Il en a séparé le genre Pinan- ga , qui en diffère par ses fleurs femelles , disposées dans toute la longueur des ra- meaux duspadix, et accompagnées chacune de deux fleurs mâles placées sur leurs côtés ; enfin , il a fait connaître neuf espèces ap- partenant au genre Areca proprement dit , et croissant tous dans les îles d'Asie , dans lés parties tropicales de ce continent. Quant aux Pinanga , qui comprennent plusieurs espèces précédemment classées parmi les Areca, il en énumère douze espèces, et rap- porte avec doute au même genre les Areca alba, rubra et crinita de Bory St-Vincent, croissant aux îles de France et de Bourbon. h' Areca lutescens, du même auteur, appar- tient au genre Hyophorbe de Gairtner. Mais , de toutes les esp. de ce genre , la plus remarquable est celle qui, dans l'Inde, fournit la noix d'Arec. Elle a été désignée par Linné sous le nom d'Areca Catechu, parce qu'il croyait qu'elle fournissait le Cachou. Ce nom lui a été conservé , quoiqu'il soit bien reconnu que c'est une erreur ; Gaertner la désigne sous le nom û' Areca Fanfel, qui serait p'.us convenable. Cette esp., répandue dans presque toute l'Asie équatoriale, mais qui paraît originaire de la presqu'île de i^Ialac ca, a le fruit gros comme un œuf de poule. Le brou, fibreux et charnu lorsqu'il est frais, et qu'on mange dans cet état, recouvre une noix ou graine de la grosseurd'une muscade, ovale, aplatie à la base, dont lepérisperme est pé- nétré par de nombreux prolongements du tégument de la graine , et présente des mar- brures remarquables ; ce périsperme est très âpre et styptique , et cette saveur le fait employer, dans toutes les Indes orientales , comme masticatoire et probablement com- me facilitant la digestion. Mais ce n'est pas isolé qu'on l'emploie : on en masque la saveur désagréable au moyen de la poudre de Bé- tel , espèce de poivre , et de la chaux. Cette poudre , ainsi mélangée , est mise dans la bouche , et la salive qui l'humecte d'abord ARE est rejetée pour enlever l'excès de chaux, dont la causticité serait dangereuse; ensui- te on conserve la pâte dans la bouche en avalant le suc qu'on en extrait, jusqu'à ce qu'elle soit devenue insipide. Les Orientaux portent habituellement sur eux cette poudre préparée, et en font un usage fréquent. _ (Ad. B.) * ARÉCINÉES. -4recmce. bot. ph. — Tribu de la famille des Palmiers, à laquelle M. Martius rapporte les genres Chamœdo- rea, Willd.; Hyospathe, Mart.; Morenia, Ruiz et Pav.; Kunthia, H. elB.; Hyophorbe, Ga;rtn. ; Leopoldinia , Mart.; Euterpe ^ Mart. ; OEnocarpus , Mart. ; Oreodoxa , VMlld. ; Areca, L.; Dypsis, Norouh. ; Sea- forthia, R, Br. {Ptychosperma, Labill.),J Orania , Blume ; Harina, Hamilt. {Walli- chia, Roxb. , non DC. ) ; Jriartca, R. et P. {Ceroxylon, ll.elT).);Arenga, Labill. {Sa- guerus, Roxb., Blume); Caryota, L. M. Blume a formé une tribu distincte, sous le nom de Caryotinœ, des genres Caryota, Orania, Saguerus ei Ptychosperma, cl pro- bablement de quelques autres de la fin de rénumération précédente , tels que Harina et Iriartea. Il a , au contraire , ajouté à la tribu des Arécinées proprement dites les nouveaux genres Oncosperma, Kentia, Pinanga, Cyr- (ostachys, Calyptrocalyx et Iguanura.Voy. ces mots et palmiers. (Ad. B.) AREDULA. OIS. — Synonyme latin du nom de l'Hirondelle de cheminée , Hirun- do rustica, L. (C. d'O.) AREGMA (à priv.; /;>]•/««, rupture). BOT. CR. — Pries {Systema mycol. , vol. III , p. 405) donne ce nom au g. Phragmi- dium, parce que les spores , ou plutôt les sporanges , supportés par de longs pédicei- les, sont indéhiscents. Voy. phragmi- dium. (Lév.) *ARELINA. BOT. PH.— .Synonyme du genre Stobœa de la famille des Composées. (J. D.) AREMONIA, Neck. {Elem., 768). — Amonia, Nestl. {Monogr. Potent.).—Agri- monioides , Tourn. — Spallanzania , Pol- lin. Giorn. di fisic. Pav., 1816, p. 187, cum icône, bot. ph. — Genre de la famil- le des Rosacées, tribu des Dryadées (famil- le des Dryadrées , Bartl.). Ce g. , constitué par une seule espèce {A. agrimonioides ARE ne. — Âgrimonia agrimonioides , L., plante indigène d'Italie ), est très voisin dos Aigrc- inoines,et offre pour caract. distiiiclirs : Involucre calicifornie , 5-oii 6-fidc. Tube calicinal oblong; limbe 4-ou 5-Iidc, urcéo- lé , à gorge bouchée par les styles; seg- ments garnis à leur base d'une dent linale- mcnt spincscentc. Pétales 4 ou 5. Étamincs ?) - 10. Pistil de 2 ovaires distincts. Styles terminaux. Akènes { en général solitaires par avortement ) submembranacés, recou- verts par le tube calicinal , devenu globu- leux et presque osseux, o-spinclleux au sommet. Graine appendante. — Herbe vi- vace. Feuilles imparipennées; folioles den- telées , subsessilcs : les inférieures petites ; les suivantes graduellement plus grandes. Fleurs petites , jaunes , en cymcs termina- les ; limbe calicinal persistant , à segments connivents après la floraison. (Sp.) * AREIV ACE. Arenaceus [arcna, sable). GÉOL. poiiYP. — On donne cette épithète aux roches friables, composées de petits grains se désagrégeant facilement, et ayant l'aspect du sable. On dit : Dépôt arénacé , structure arénacée , etc. Le même nom a été donné à un Polypier, le Flustra arenacea , parce qu'il construit à la surface du sable des cellules irréguliè- res. (G. d'O.) * ARÉNACÉES. .Irenaceœ. GÉoi..— M. Brongniart désigne sous ce nom un grou- pe de roches friables, de texture grossière, et se désagrégeant facilement. (C. d'O.) * AREIVAIRE. Arenarius (arena, sa- ble). zooL. BOT. — Ce nom s'applique, comme spécifique, à tous les êtres organisés qui vivent dans les sables; ainsi nous trou- vons, en zoologie, le Mus arenarius, petit mammifère de l'ordre des Rongeurs, qui vit dans les plaines sablonneuses; parmi les in- sectes, le Sphex sabulosa, VIulus sabulo- sus; dans la classe des Mollusques, la Septa- ria arenaria, etc., qui ne vivent qu'au milieu des sables. En botanique , on trouve un grand nombre de plantes qui prennent cette épithète, parce qu'elles ne croissent que dans les sables et les terrains secs et arides : tels sont le Phleum arenarium, VElymus arenarius, la Viola arenaria, etc. (C. D'O.) ARÉJXAIRE. Arenaria {Arenarius, (lui vit dans le sable), moll.— Sousle nom AIŒ 101 dcLiguJa, Blontagu, dans sa Conchyliologie d'Italie, a proposé un genre très voisin des Lutraircs et des Amphidesmes. Long-temps après, M. Mégerle, dans sa Classification des coquilles bivalves, publiée en 1811 dans le Bulletin de Berlin, a formé un genre Are- naria qui corresi)ond exactement au genre Ligule de Montagu. Le genre Arénaire doit donc disparaître de la nomenclature , quel que soit le sort ultérieur des Ligules. Voy. LIGULES et LLTRAIIiES. (DE-SII.) AREIXARIA. OIS. — Nom donné par quelques ornithologistes au Sanderling [Charadrius calidris, L.), et par Brisson au Tournepierre, Tringa morinella, L. l'oy. SAÎVDERLING et TOURNEPIERRE. (C. D'O.) , ARENARIA, Linn. ; vulgairement SA- BLINE [arena, sable). — Eremogonc, Fenzl. — Gouffeia , Robill. et Cast. bot. imi. — Genre de la famille des Caryophyllées (sous- ordre ou tribu des Alsinées, section des Aré- nariées , Fenzl). M. Fenzl (m Endl. G en. Plant., p. 967) en circonscrit les caractères ainsi qu'il suit : Calice 5-parli , à segments herbacés, dressés, apprîmes après la florai- son. Corolle (quelquefois nulle) de 5 pétales périgynes, très entiers, ou denticulés, re- lus ou échancrés. Disque (quelquefois inap- parent, à glandules périgynes ou subhypo- gynes , membranacées ou charnues , di- stinctes , le plus souvent tronquées ou à 2 bosses. Étamines 10, toutes fertiles, insé- rées au disque; Olets subulés ou sétacés , li- bres ; anthères 2-thèques, longitudinale- ment déhiscentes. Ovaire 1-loculaire, pauci- ou multi-ovulé; ovules amphitropes , atta- chés à un placentaire central columnaire , libre. Stigmates ti ou 5 (rarement 4 ou 5)-, filiformes. Capsule membranacée , ou char- tacée, ou crustacée, globuleuse ou ovoïde, 1-loculaire, en général polysperme, s'ou- vrant d'abord au sommet par deux fois au- tant de dents qu'il y avait de stigmates, puis en deux ou trois valves 2-dentéesou 2 fides. Graines lenticulaires, piriformes, ou globuleuses, scabres, ou rugueuses, opa- ques ( par exception lisses et luisantes), à bile sans strophiole. Embryon annulaire, périphérique ; cotylédons incombants ou moins souvent obliquement accombants; radicule souvent saillante. — Herbes (quel- quefois sufl"rutescenles à la base) en général 102 ARE basses , dimises ; fleurs soit solitaires (di- chotoméaires et terminales , ou axillaires et terminales), soit disposées en cyme feuillée ou bractéolée, corjmbiforme ou panicu- lée ; pétales blancs ou très rarement pour- prés. — M. Fenzl sous-divise les Ârenarîa en 5 sous- genres, savoir : Eremogone, Euthalia, Porphyranîha , Gouffeia et Dicrcnilla {Voy. ces mots) ; mais plusieurs de ces groupes peuvent être considérés à tout aussi juste titre comme des genres di- stincts. Beaucoup d'Arenaria des auteurs sont à transférer dans différents autres genres {Voy. Âlsine, Sabulina, Honkeneya, Merckia , Dolophragma , McBhringia , IIo- losteum et Lepigonum). La plupart des vrais Arenaria habitent les contrées extra-tro- picales de rhémisphère septentrional ; le genre paraît manquer absolument dans la Nouvelle - Hollande et dans la Polynésie. (Sp.) *AREl\ARIUM, Seringe, in DC. Prod. sub Arenaria. bot. pu. — Synonyme du genre Lepigonum, Fries, de la famille des Caryophyllées. (Sp.) * AREIXARIUS. nvs. — Nom donné par Voët à un genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , qui corre- spond au genre Cicindela de Linné. Voy. ce mot. (D.) AREIVDALITE (d'Arendal, nom de lieu). MIN. —Nom d'une variété d'Épidote, qu'on trouve à Arendal , en Norwége. Voy. ÉPiDOTE. (Del.) AREXDOULO. poiss. — Dénomina- tion vulgaire , selon M. Risso, de l'Exocet sauteur (£a:-. exsiliens, R.), àNices. (Val.) AREiXDRAlXTE (Gomme d'). «ot.— Voyez COPAL. (C d'O.) ARENG. BOT. PH. — Nom vulgaire, à Java, d'un Palmier dont Labillardière a for- mé le g. Arenga. Ce même Palmier, d'après Rumphius , est désigné par les Malais sous le nom de Gomuto, et habituellement par le nom portugais de Sagueiro. Rumphius en a dérivé le nom latin de Saguerus , sous le- quel il l'a décrit et figuré. Ce dernier nom a été adopté avec raison , comme le plus an- cien nom scientifique, par Roxburgh et Blu- me. Celui d' Arenga a. été conservé parMar- lius dans son Histoire des Palmiers. {Ad. B.) ARE ARENGA. BOT. PH. — Nom de l'Areng de Java , adopté comme nom générique de ce Palmier par Labillardière. Cette espèce ayant déjà été désignée par Rumphius sous le nom de Saguerus, ce nom a été adopté de préférence par plusieurs auteurs. Voy. SAGUERrs. (Ad. B.) ARÉNICOLE. Arenicola ( arena , sable ; colère , habiter ). aivtvél. — Genre d'Annélides sétigères errantes, établi par La- marck , et dont l'espèce type avait reçu de Belon la dénomination de Lumhricus ma- riniis, adoptée par Linné, et de Pallas celle de Nereis lumbricoides. Boucher d'Ab- beville indiqua le premier, en 1798, que cette espèce de Ver devait former un genre à part. Les Arénicoles, dont on a fait une famille à part sous le nom d'Arénicoliens , ont les caractères génériques suivants : Corps allon- gé, fusiforme, à tête peu distincte, sans yeur ni antennes ni mâchoires ; bouche entourée de papilles subradiaires ; anneaux du corps subdivisés en segments secondaires; les an- térieurs sans branchies, ceux de la partie moyenne branchifêres, au nombre de treize à vingt; les postérieurs apodes, constituant ce que l'on peut appeler l'abdomen ; le thorax étant formé par les anneaux antérieurs et mé- dians ; pieds composés de deux rames : l'une, dorsale, représentant un tubercule, garnie d'un faisceau de soies simples et subulées ; l'autre , ventrale , en mamelon transverse , armé d'une rangée de soies à crochets ; anus terminal, dépassé par un demi-anneau. Les Arénicoles ont été souvent étudiées sous le rapport de leur organisation. Pallas, Cuvier, Everard Home, et plus récemment Milne-Edwards et Grube , s'en sont succes- sivement occupés. Leur tube digestif s'étend en ligne droite de la bouche à l'anus. Sa largeur est assez considérable à l'endroit où le corps se renfle, et l'est encore davan- tage au dessous des vésicules jaunâtres qui constituent le foie. On y distingue trois par- ties : l" une trompe protractile couverte de papilles , et présentant à l'une de ses extré- mités l'ouverture buccale ;2o l'œsophage, ou pharynx, qui fait suite à la trompe, et con- siste en un tube s'étendant jusqu'à la hau- teur des vésicules hépatiques ; 5° l'intestin proprement dit , qui fait suite à une dilata- tion stomacale. Cet estomac présente une foule de uetits sacs vésiculeux, que M. Grube ARE regarde comme destinés à Tabsorplion de la substance nutrilive, et qui, d'après M. Milne- Edwards , sont , au contraire, des organes biliaires. D'après ce dernier observateur, la circulation, dont les organes ont été étudiés parG.Cuvier et Ev. Home, et, depuis, par M. Grube, a lieu comme si les branchies fai- saient Toffice de cœur à l'égard du sang contenu dans le système vasculaire dorsal , et le cours de ce liquide, dans le système circulatoire ventral , est déterminé par les battements de deux réservoirs contractiles placés vers le tiers antérieur du corps. Ces réservoirs méritent , à tous égards , le nom de cœurs. Une partie remarquable des vais- seaux constitue autour du canal alimentaire un réseau qui déverse dans deux vaisseaux rampant sur les côtés de ce canal , et qui font Toffice de veines caves. Ils montent jus- que vis-à-vis le bas de l'œsophage , et là ils font une inflexion pour communiquer avec la grande artère dorsale , en traversant les renflemements cordiformes cités plus haut. Le vaisseau dorsal va en diminuant à mesure qu'il s'approche des extrémités antérieure et postérieure ; il donne des vaisseaux laté- raux en nombre proportionné à celui des branchies. Celles-ci ont la forme d'arbuscu- les ou d'aigrettes, composées de huit à dix brins principaux , qui partent d'une base commune et s'écartent en se courbant légè- rement. Chacun de ces brins, dit Cuvier {Dict. des se. nat., t. II, p. 474), porte une douzaine de petites branches qui se subdivi- sent deux à trois fois en petits rameaux. Tout cet appareil ne se peut bien voir que pen- dant un instant très court, pendant lequel il est étendu en tous sens et d'une belle cou- leur rouge. L'instant d'après , il s'affaisse sur lui-même ; toutes ses branches se ploient, il pâlit et devient tout à fait gris, A la partie antérieure du corps sont, de chaque côté, des bourses noirâtres dont Cu- vieradmet cinq paires et dontM. Grube porte le nombre à six , la paire postérieure étant parfois si peu prononcée , qu'il est diffici- le de Tapercevoir. Toutes sont placées dans un sillon étroit, situé à la partie inférieure de la couche musculaire, à partir du quatrième faisceau de soie jusqu'au dixième. Elles s'ou- vrent par une fente étroite , au dessous et un peu en arrière des faisceaux de soies des mamelons inférieurs. Ces bourses servent ARE las probablement de testicules. D'après M. Gru- be , les ovaires seraient situés dans la cavité ventrale, où les œufs nagent au milieu d'un fluide épais et trouble, dans lequel ils sont en quantité si prodigieuse , qu'à la partie postérieure du corps ils remplissent presque tout l'espace compris entre l'intestin et la couche musculeuse. Le véritable siège des ovaires serait plusieurs vaisseaux qui naissent fasciculaircmcnt du tronc ventral placé sous l'intestin. Ces vaisseaux, examinés h un grossissement de cent fois , paraissent plus épais dans des endroits et plus minces dans d'autres; autour de chacun d'eux semble s'être entortillée une masse bourgeonnée, tendre et membraneuse , qui ressemble aux ovaires des Pléiones lorsqu'ils sont vides; mais il faudrait , pour en décider, étudier des Arénicoles vivantes. A la face ventrale du corps existe une fente par laquelle les œufs peuvent sortir du corps, en traversant la couche musculaire. Ces Annélides , dans plusieurs points de leur organisation , se rapprochent assez des Siponcles, avec lesquels ils ont même cer- taines analogies de formes et d'habitudes. Ils vivent , ainsi que l'indique leur nom , dans le sable des bords de la mer, à la limite des basses eaux, et ils se tiennent dans un tube fort profond, communiquant au dehors par ses deux extrémités. L'Arénicole ordinaire , A. piscatorum , Lamk. , a 24 à 30 centimètres de longueur, et ses branchies sont toujours au nombre de treize. On la trouve sur nos côtes de l'O- céan et dans quelques localités de la Médi- terranée ; mais elle n'est pas également com- mune partout. Les pêcheurs recherchent cet- te espèce pour amorcer leur ligne, et la con- sidèrent comme le meilleur appât pour le poisson de mer : aussi sont-ils obligés, dans les lieux qui ne la produisent pas, d'en faire venir de quelque autre point. On trouve l'Arénicole àSOouGOcentim. dans le sable, et sa retraite se découvre par de petits sil- lons ou des cordons de sable dont le ver s'est vidé , qu'il laisse derrière lui , et qui abou- tissent à l'ouverture de son trou. Comme sa galerie est assez profonde, il faut lui couper la retraite si l'on veut s'en emparer. La couleur extérieure de l'Arénicole est rou- geâtre, changeant en vert foncé. Lorsqu'on 1 la touche , elle sécrète une liqueur jaune 104 ARE ARE de bile qui tache les doigts. MM. Audouin et Edwards rapportent à l'Arénicole des pê- cheurs les A. carbonaria, Leach,et A. cla- vatus , Ranzani , et désignent sous le nom d'J. branchialis une espèce, de Saint-Malo, qui a dix-neuf pairesde branchies au lieu de treize. M. Johnston (London's magaz. ) a- joute VA. ecaudata, qui est des mers d'An- gleterre. (P. G.) * ARENICOLE. Arenicolus [arena, sable; colo, habiter), zool. — Qui vit dans les endroits sablonneux. Exemple : Lacerta arenicola. (C. d'O.) *ARÉi\ICOLES.^remcote.iivs.-La- treille, dans ses familles naturelles, désigne ainsi une division de la tribu des Scarabéi- des dans la famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, etM. Delaporte érige cette division en iùhu {Bu ffon-Dumé- nil, t. II, p. 99 , en lui assignant les mêmes caractères que Latreille, à quelques modifi- cations près. Ces caractères sont : Antennes de neuf à onze articles, les trois derniers formant la massue. Mandibules cornées , presque toujours visibles et arquées. Lobe terminal des mâchoires droit. Labre coriace et débordant souvent le chaperon. Palpes labiaux terminés par un article plus grand. Elytres recouvrant entièrement l'abdomen. Pattes postérieures très reculées en arrière. Cette tribu se divise en trois sous-tribus. La première, les jegialites, ne comprend que le genre Mgialia ; la seconde, les géo- TRUPiTEs , se compose des genres Lei/irus, Geotrupes, Athyreus, Elephastomus, Ocho- dœus et Bolboceras; la troisième, les tro- GiTES, renferme les genres Cryptodus, Me- ehidius, Trox, Hybosorus, Geobius, Phœo- ehrous et Acanthocerus. Les Arénicoles ont à peu près les mêmes mœurs que les Coprophages ; ils vivent dans les bouses, s'enfoncent profondément dans la terre pour y déposer leurs œufs, et volent le soir par un temps serein; la plupart affec- tionnent les endroits sablonneux. ( D. et C. ) * ARENICOLIEi\S 'd'Arénicole), an- NBL. — MM. Audouin et Milne - Edwards nomment ainsi [Ann. des se. nat., 1' sé- rie, t. XXX, p. 418) la famille d'Annélides qui renferme les Arénicoles. Les caractères de cette famille sont résumés ainsi qu'il suit par ces auteurs : Pieds d'une seule espèce. armés de soies à crochets aussi bien que de soies proprement dites. Point de cirrhes, de tête distincte, d'antennes, de mâchoires ni d'yeux ; des branchies en arbuscules sur la portion moyenne du dos. M. Savigny {Syst. des Ann. , p. 93) don- nait à la famille des Arénicoles le nom de Téléthuses. M. de Blainville les place dans le même ordre que les Clymènes, et n'ad- met pas {Dict. des se. nat., t. LVII , p. 445) qu'on doive en faire une famille à part. (P. G.) * AREIVICOLIIVS. Arenicolia. an- NÉL. — Sous-famille d'Annélides , dans la- quelle M. Rafinesque ( Analyse de la na- ture) place, outre le g. Arénicole, les g. qu'il nomme Protomedea, Chrysaora, Ne- lidus, Abarbaris, Euryurus. (P. G.) * ARÉNIFÈRE. Areniferus ( arena, sable; fero, je porte), géol. — On donne cette épithète aux roches qui contiennent accidentellement des grains de sable. (C. D'O.) * ARENIFORME. Areniformis {are- na, sable; forma, forme). — Qui ressem- ble à du sable. Exemple : Mélange aréni- forme. (C. d'O.) * AREIVOCORIS. lîvs. — Genre de la famille des Coréens, groupe des Coréites, de l'ordre des Hémiptères, établi par Haller {Wanzenartig. insect.), et caractérisé prin- cipalement par un corps ovoïde , déprimé , avec le thorax sans dilatation, et par les an- tennes , ayant leur premier article aplati , le second et le troisième grêles, celui-ci le plus long et le quatrième renCé. Ce genre, correspondant à celui de Pseudophlœus de Burmeister, ne renferme que quelques espè- ces indigènes, de moyenne taille et de cou- leur sombre, dont le type est 1'^. Fallenii {Coreus Fallenii, Schilling). (Bl.) AREODA. i>s. —Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides, établi par Mac-Leay {Horœ entomolog., p. 159) aux dépens du g. Rutèle de Latreille, et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes de dix articles ; le basilaire oblong, conique, velu ; le second court, presque globuleui; les cinq suivants courts ; les trois derniers réunis en forme de massue allongée, presque lancéolée. Labre corné , avec le bord épais antérieurement, profondément écbancré à ARE sa partie infcricure. Mandibules cornées, fortes, presque triangulaires, planes en des- sus, avec le côté externe entier, arrondi; l'interne cilié et échancré , à peine tridenté au sommet. Mâchoires fortes, cornées, gar- nies de six dents au sommet. Palpes maxil- laires avant rarticle basilaire court, le second allongé, conique; le troisième court, coni- que ; le dernier allongé , ovale ou cylindri- que, et terminé en pointe peu aiguë. Palpes labiaux insérés aux côtés du menton , avec leur dernier article presque ovoïde. Menton presque carré, un peu rétréci vers le som- met, avec les angles arrondis. Tôtc presque carrée; les côtés du chaperon arrondis, avec le bord réfléchi. Corps ovale, convexe. Les élytres ne couvrant pas entièrement l'abdo- men. Prolhorax presque trapézoïdal, deux fois plus large que long à sa base. Écusson médiocre, en forme de cœur tronqué. Ster- num s'avançant jusqu'à l'origine de la se- conde paire de pattes. Pieds assez robustes ; jambes bidentées ; crochets des tarses sim- ples. M. Dejean a admis ce genre dans son dernier Catalogue, et y rapporte six espèces, dont cinq du Brésil, et une de l'Amérique septentrionale, qui se trouve aussi à la Gua- deloupe ; toutes sont remarquables par leurs reflets brillants et métalliques. Nous n'en citerons qu'une : VAreoda Kirbyi, flgurée dans V Iconographie du Règne animal de Cuvier, par M. Guérin, pi. 24 bis, fig. 10. (D. etc.) *ARÉOLAIRE. Âreolaris. bot. — Cette expression s'emploie souvent comme synonyme de cellulaire. (C. »'0.) *ARÉ0LATI01X. Areolatio. bot. cr. '— Forme que revêtent les mailles d'un ré- jeau cellulaire quelconque. Voyez aréole. (C. M.) * AREOLE. Areola {area, aire, surface ; areola, petite aire), zool. bot. — On don- ne ce nom aux plaques écailleuses qui cou- vrent la boîte osseuse des Chéloniens. K.irby appelle ainsi les espaces que lais- sent entre elles les nervures des ailes des Diptères. Il est employé en général comme synony- me de cellule ou de petite cavité. (C. D'O.) Dans les Cryptogames , on nomme ainsi : 1° les petits espaces circonscrits par des li- t. II. ARE 105 gnes colorées ou saillantes , des crevasses , des fentes, etc., qu'on observe soit à la sur- face des Algues membraneuses , soit sur les croûtes de certains Lichens, comme le Le- cidca geographica; 2» les mailles dont est composé le réseau des feuilles des Mousses et des Hépatiques. (C. M.) ARÉOLE. REPT. — Espèce terrestre du genre Tortue. (C. li'O.) * ARÉOLE. Areolatus. bot. — Mar- qué de rides ou de rugosités peu apparentes. (C. D'O.) AREQUE. BOT. PII. — Voyez arec. ARÉQUIER. BOT. PII. —Foi/ez AREC. (Ad. B.) *ARESCUS («/!E7zo?, agréable), iîss. — Genre de Coléoptères létramères, famille des Cycliques, Latr. , ou Cbrysomélines , Dej. , tribu des Cassidaircs , Latr. , éta- bli par M. Perty, qui lui donne pour ca- ractères principaux : Antennes renflées vers l'extrémité, ayant leur article basilaire ar- mé d'un ongle. Écusson avancé. Corselet carré. Elytres muliques. — Ce genre, voisin des Hispes , est fondé sur une espèce du Bré- sil, nommée par l'auteur Arescus lalia- tus, et figurée et décrite dans un ouvrage qui a pour titre: Delectus animalium arti- culatorum quœ in itinere per Brasiliam , annis 1817-1820, colligcrunt Dcctor J. B. de Spix et Doctor C. F. Ph. de Mar- tius, Monachii, 1830, p. 101, tab. XX, fig. 7. Ce genre correspond à celui que Gray a nommé Chelobasis {The anim. kingdom, t. XV, Ins., vol. II, p. 140, pi. 67, fig. 4, et pi. 101, fig. 4, 1852); il ne se composait que de deux espèces originaires du Brésil ; mais M. Guérin-Méneville, dans son Iconogr. du règne anim., en a fait connaître deux autres, provenant de la Colombie. L'espèce type est 1'^. labiatus de Perty. (D. et C.) ARETE. Arisla. Acies. zool., bot., GÉOL. — En zoologie , on appelle ainsi les os longs et minces qui forment la charpente des poissons. Voy. os. — En botanique, on désigne sous ce nom , dans les végétaux , toute partie de la fleur qui , sous la forme d'une pointe plus ou moins raide, n'est ordi- nairement que la continuation d'une des nervures ; mais , dans la famille des Grami- nées , ce mot a reçu une signification plus précise et plus distincte. Palissot de Beau- vois a cherché le premier h bien distinguer 7* 106 ARE dans les plantes de celte famille rareté ( a- rista) de la soie [seta\ L'arètc est un pro- longement filiforme, raide et coriace, nais- sant brusquement sur le dos ou au sommet des valves de la glume, tandis que, selon le même botaniste , la soie serait une prolon- gation manifeste d'une des nervures. L'arête en diffère donc par son insertion brusque, par sa consistance dure et coriace, et parce que, le plus souvent, elle est coudée et tor- due en spirale à sa base. Le Blé , le Seigle , rOrge, l'Avoine , ont une arête. Voy. gra- minées. (A. R.) En minéralogie et en géologie, c'est la ligne formée par la réunion de deux surfa- ces inclinées l'une sur l'autre. (C. n'O.) ARETHUSE. acal.— Nom que Brown emploie, dans son Histoire de la Jamaïque, pour indiquer le g. nommé depuis Physa- lus par Osbeck. Voy. piitsale. (P. G.) ARETHUSE. Arethusa (nom mythol.). FOR AM.— Monlfort {Conchyl. syst., p. 502) a formé, sous ce nom, un g. de Coquilles mul- tiloculaires sur unefiguredeSoldani {Test., t. 107, fig. II). C'est, à notre avis, une esp. indéterminable de notre ordre des Énallo- stègues, mais dont on ne peut avec certitude déterminer le genre. (A. d'O.) ARETÏIUSE. Arethusa (nom myth.). BOT. PU. — Genre de la famille des Orchi- dées , type de la tr. des Aréthusées , qui ne se compose que d'une seule esp., V Arethusa bulbosa, h. Lamk., 111., tab. 729, f. 1 ; Bot. mag., t. 2,204. Les caract. de ce g. sont les suivants : Les trois sépales externes sont colorés, adhérents entre eux par leur base, redressés et réunis en casque; les deux in- térieurs et latéraux sont concaves et rap- prochés à la face interne des sépales exté- rieurs. Le labellc , soudé à sa base avec le gynostème, est creux dans sa partie moyenne, et présente une portion saillante cl velue. Le gynostème est dilaté et pétaloïde dans .«a partie supérieure. VArethusa bulbosa est originaire de l'A- mérique septentrionale; c'est une petite plante terrestre, dépourvue de feuilles, ayant une hampe terminée par une fleur purpurine assez grande. (A. R.) *ARÉTHrSÉES. bot. ru.— C'est la cinquième tribu établie dans la famille des Orchidées par M. Lindley iGcn. et sp. Or- ARE chid., p. 381). Voici les caractères qui lui ont été assignés parce savant botaniste : Le pollen est pulvérulent ou ses grains sont réunis en lobules très petits par une ma- tière élastique. L'anthère est terminale, en forme d'opercule , persistante ou caduque. Ce sont des plantes herbacées, variées dans leur port, généralement terrestres, rare- ment épidendres et parasites; elles habitent principalement les régions tempérées de l'un et de l'autre hémisphères, et particulièrement (le l'hémisphère austral. Jusqu'à présent elles n'ont point encore été observées en Afrique. Quelques unes, ayant le port des Orobanches, vivent , comme elles, en para- sites, sur la racine des autres végétaux. Les feuilles, généralement allongées, sont mem- braneuses , quelquefois réticulées , d'autres fois plissées longitudinalement; ou elles sont coriaces, épaisses et charnues. 3L Lindley réunit aux Aréthusées , pour n'en former qu'une simple section, la tribu des Gastrodiées , établie par Rob. Brown , et celle des Tanillacées, qu'il avait lui-même considérée comme distincte. Il résulte de là que la tribu des Aréthusées se partage en trois sections, de la manière suivante : l" Gastrodiées ; Pollen seclile , composé de lobules adhérents par une matière élasti- que; stigmate placé à la base du gynostème. 2» Euaréthusées . Pollen granuleux ou pulvérulent ; stigmate placé au sommet du gynostème ; feuilles engainantes. 3° Vanillées : Pollen pulvérulent, granu- leux, ou comme pulpeux ; stigmate placé au sommet du gynostème; feuilles généralement sans gaîncs , réticulées , articulées à la tige. (A. R.) ARETIA (_B. Aretius, botaniste suisse, 1561 ). BOT. PH. — Genre de la famille des Primulacées, formé par Linné, et réuni par les botanistes modernes, comme section, au g. Androsace du même auteur ; il ne dllfère de ce g. qu'en ce que ses pédoncules sont uniflores, les fleurs sans involucre , l'ovaire o-8-ovulé. (C. L.) * ARETIASTREM ( qui ressemble à un Aretia ). bot. ph. — Section du genre y^alériane , caractérisée par ses fleurs jau- nes presque cachées sous les feuilles supé rieures , qui sont imbriquées et disposées en rosette comme celles des Joubarbes. — Les deux plantes qui constituent cette sec- ARG tion sont particulières à l'Amérique : l'une habite les hautes montagnes du Pérou; l'autre, les îles Malouines et Falkland. (J. D.) * AIlFWEDSOi\ITE (d'Arfwedson , nom d'un chimiste suédois), min. — M. Brookeadécrit, sous cette dénomination, un minéral noir, que MM. Mitscherlich et Arf- wedson ont reconnu ensuite pour être une variété de l'Amphibole hornblende. Voyez AMPHIBOLE. (Del.) AHGALA. OIS. — Nom d'une espèce de grande Cigogne à cou nu, du genre Mara- 6o«deLesson, Voyez cigogne, (Lafr.) ARGALl {ovis fera siberica, Pall., Spi- ciL, XI). MAMM. — Le mot Argali, dérivé il'arga , crête de montagne , est le nom mongol d'un Mouton sauvage qui habite les montagnes par lesquelles la Sibérie est bor- née du côté du midi. Les Russes, lorsqu'ils commencèrent à étendre leurs conquêtes dans ces tristes régions , rencontrant un animal qui n'avait point de nom dans leur langue, car il ne se trouve dans aucune des provinces dont se composait l'ancien empire moscovite, adoptèrent en général le nom mongol ; cependant ils ont fait quelquefois usage des noms composés , tels que Dikoï Baran ( Mouton sauvage ) , Kammenoï Ba- ran (Mouton de montagne) , et Stepnoï Ba- ran (Mouton des steppes). Ce dernier nom , on peut le remarquer en passant, est tout à fait impropre : car , bien que l'Argali , dans certaines localités , s'avance chaque année assez loin dans les steppes , on le voit tou- jours, à une époque déterminée, regagner les montagnes; dans beaucoup de lieux mê- me , il ne les quitte jamais , et toutes ses migrations se réduisent à passer, suivant les saisons , des vallées au sommet des monta- gnes. Dans ce cas , il habite en général plus haut l'hiver que l'été , ce qui est précisé- ment le contraire de ce qu'on s'attendrait d'abord à trouver ; mais cette apparente bi- zarrerie s'explique aisément quand on songe que les vallées dans lesquelles croissent les plantes que l'animal préfère commencent , en automne , à s'encombrer de neige , tan- dis que les sommets escarpés où il cherche alors un refuge , étant toujours balayés par les vents , restent plus ou moins complète- ment dégagés. Malgré leur stérilité , ces ré- gions lui fournissent , dans les lichens qui ARG 107 tapissent les rochers , dans les gazons secs dont les pentes les moins abruptes sont re- couvertes , et dans les jeunes pousses des arbustes dont les racines pénètrent entre les pierres , une nourriture facile , quoique peu substantielle. Nous disions tout à l'heure que l'Argali a été connu des Russes à l'époque où ils ont commencé h s'étendre, du côté de l'orient, dans les pays occupés par les Mongols. Cela n'est peut-être pas absolument exact, et il est à croire qu'ils ont pu entendre parler de l'animal dans des temps beaucoup plus re- culés , lorsque c'était le tour des peuples mongols de s'avancer en conquérants vers la Russie ; mais quand les envoyés des prin- ces moscovites suivaient humblement la cour nomade des fils de Gengis - Rhan , ils avaient de t-out autres soucis que l'étude de l'histoire naturelle. D'ailleurs , ce qu'ils au- raient pu apprendre eut été perdu pour le reste de l'Europe , dont les relations étaient presque nulles avec des barbares qui n'é- taient alors rien moins que redoutables. C'est à un homme parti de nos pays , à un envoyé de saint Louis , un moine bra- bançon , le frère Ruisbroeck , ou , comme on l'appelle communément , Rubruquis , que nous devons probablement les premiers renseignements sur le Mouton sauvage de l'Asie boréale. « Je vis , dit-il , dans ce pays , grande a- bondance d'Anes sauvages, qui ressemblent à des Mules ( probablement le Dzigguetm ou Hemione); je vis aussi une sorte de bê- te appelée Jrto/i, dont le corps ressemble à celui d'un Bélier , et qui a aussi des cor- nes recourbées , mais si grosses , que c'était tout ce que je pouvais faire que d'en soule- ver une paire d'une seule main. ;> Quoique Rubruquis ne dise point en quels lieux il a trouvé ces Moutons sauvages, comme il associe leur nom à celui des Hé- miones , il est probable qu'il les a observés dans le même pays , c'est-à-dire dans le voi- sinage des Alpes sibériennes (1); d'ailleurs, (1) La même conclusion se tire de la ressem- blance du mot Arlag avec Kir Taga , nom que porte l'Argali dans certaines parties de la Tartarie. La différence , comme l'ont remarqué quelques naturalistes, peut être due uniquement à une mau- vaise lecture du manuscrit : au contraire, les uoras 108 ARG tl en aurait pu voir aussi dans son voyage le long du Volga, car nous savons qu'on en rencontre quelquefois jusque sur les bords de ce fleuve. ( Perry , Mém. pour servir à Vintelligence de la carte de la mer Cas- pienne.) Ces Moutons du Volga , ceux que Frédé- ric Gmelin et plus récemment Fraser ont vus en Perse , et dont I\I. Botta a rapporté, Tan passé (1840) , une belle tête provenant des environs de Tauris ; ceux de la Miiigré- lie, mentionnés anciennement par le P. Lamberti, puis par M. Gamba, qui en a en- voyé les cornes au Muséum ( c'est sur cette dernière pièce que M. Isid. GeofTroy fonde son espèce Ovis longicornis ) ; ceux enGn que le colonel Chesney a vus dans les par- ties hautes du Diarbekir, et M. Dubois dans l'Ararat , diffèrent à quelques égards des Moutons sibériens , de sorte que Pallas a fini par les en distinguer spéciGquement {Zograph. rosso-asiatica , t. I, p. 231), re- venant ainsi sur l'opinion qu'il avait soute- nue dans ses Spicilegia. Mais, en supposant que ce grand naturaliste ait eu raison de séparer ces Moutons de l'Asie occidentale de ceux qui se trouvent plus à l'est , en les réunissant, comme il l'a fait dans sa derniè- re publication , aux Mouflons de Corse et de Sardaigne , il est tombé dans une er- reur certainement beaucoup plus grande que celle qu'il s'accuse d'avoir d'abord com- mise. Les cornes envoyées de TilBis par M. Gamba , et celles que M. Botta a rapportées de Tauris , présentent des différences assez marquées, de sorte qu'avec de la bonne vo- lonté , on trouverait encore de quoi faire là deux espèces , et l'on pourrait , avec plus de raison , en faire une troisième du Mou- flon de Chypre , du moins en supposant exacte la figure donnée par Brandt et Ra- tzeburg ( Animaux employés en médecine , 1. 1 , pi. 9 , fig. I et A ) : car la fig. A nous montre les cornes, à leur origine, se regar- dant par leur convexité , pendant que c'est le contraire dans tous les autres Moutons. Laissant de côté cette espèce insulaire , et revenant à celles du continent , nous fe- eanployés dans l'Asie occidentale, Touri, Kolsch kui, Dach, Tusch, etc., n'ont pae la moindre ana- logie avec Arlak, ARG rons remarquer que, si, dans l'Asie occiden- tale , les Moutons nous offrent des variétés d'un lieu à un autre , rien ne nous prouve qu'il n'en soit pas de même dans les régions orientales. En effet , pour pouvoir affirmer quelque chose à cet égard, il faudrait avoir, pour deux points extrêmes Auparcours assi- gné à l'Argali, pour l'Altaï, et pour les mon- tagnes du Ramtschatka par exemple, des de- scriptions et des figures qui nous fissent bien connaître l'animal , avec toutes les modifi- cations dépendantes de l'âge, du sexe, des saisons : or Pallas , malgré son zèle , n'a pu réunir tous ces éléments pour une loca- lité déterminée. La description qu'il nous a laissée , il le déclare lui-même , est faite d'après un vieux mâle de l'irtisch , une fe- melle et son petit de l'extrémité orientale de la Daourie , et la peau d'un jeune mâle tué dans le Ramtschatka. l\ous remarquons cette lacune que Pallas a laissée forcément dans l'histoire de l'Argali , non qu'elle soit quelque chose de fort rare en zoologie (dans les descriptions des Mammifères, il y en a neuf sur dix qui donneraient lieu à sem- blable remarque , sans que leurs autenrs aient à alléguer les mêmes excuses), mais parce que la nécessité d'avoir des rensei- gnements positifs sur l'étendue des modifi- cations dépendantes du climat et d'autres agents extérieurs se fera sentir lorsque , comparant entre eux tous les Moutons sau- vages connus , nous aurons à rapprocher l'Argali, d'une part, du Barrhal de l'Hima- laya, et, de l'autre, du Mouton des Monta- gnes rocheuses. Entre l'Himalaya et les Al- pes sibériennes , malgré l'espace qui les sé- pare , la communication pour des animaux tels que ceux qui nous occupent se conçoit sans peine; entre le Ramtschatka et l'Amé- rique , cette communication présente plus de difficultés ; mais elle n'est nullement invraisemblable, et elle a pu s'effectuer soit par le détroit de Behring , soit par la chaî- ne des îles Aleuliennes. L'Argali existerait même encore dans ces dernières îles, s'il en fallait croire Tillesius. Il est probable, d'ailleurs, que ce naturaliste a été induit en erreur : car non seulement les voyageurs qui nous ont donné les renseignements les plus détaillés sur les productions de cet archipel sont muets à cet égard , mais il suffit de connaître la disposition des lieux et ARG les habitudes des indigènes pour se convain- cre que TArgali, en supposant qu'il eût habité ces îles à Tépoque où les Aïeules y arrivèrent, n'aurait pas tardé à en dispa- raître. L'animal est défiant , il est vrai , et , sur le continent , il échappe souvent aux pour- suites en gagnant , au premier indice de danger, des lieux inaccessibles; mais, dans des pays dénués de hautes montagnes , son agilité à gravir les rochers lui eût bien peu servi, et cette agilité cependant est sa prin- cipale ressource : car , pour des ruses , il n'en a pas plus que notre Mouton domesti- que. Joignez à cela que l'espèce est peu fé- conde, et qu'ainsi les naissances annuelles eussent été bien loin de réparer les pertes. Tillesius nous parle encore des îles Ruri- les comme habitées par l'Argali, et, cette fois , il n'est pas le seul à le dire ; cepen- dant rien ne prouve encore que l'animal désigné dans ces îles sous le nom de Ren- ne des hauteurs soit, comme le suppo- sent plusieurs voyageurs, un véritable Mou- ton. On remarquera même que Rrasche- ninnikof, dans une Synonymie qu'il nous a donnée pour quelques unes des espèces animales et végétales du nord de l'Asie , dit positivement que l'Argali n'a point de nom dans la langue des Kuriles, et qu'il n'est point connu de ces peuples. Afin de ne pas faire de double emploi , nous ne donnerons point ici la description de l'Argali ; cette description , de même que l'exposition des mœurs de l'animai;, sera mieux placée à l'article mouton, où nous aurons à comparer entre elles les di- verses espèces dont ce genre se compose. (KOULIN.) * ARGANTE (nom d'homme), iiss. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamè- res , famille des Sternoxes , tribu des Bu- prestides , établi par Gistl , et qui répond au g. Dicerca d'Eschscholtz. Voyez ce mot. (D. et C.) ARGAS(à;'>V«s, nom d'un animal regar- dé comme funeste par les Grecs), arach. — Genre de la famille des Acariens ( tribu des Acarides, Latr.), de l'ordre des Arachni- des trachéennes, établi par Lalreilie, et signalé aussi par Hermann sous le nom de Rhynchoprion. Ce genre est principalement caractérisé par un corps ovalaire , par une ARG 109 bouche située en avant et tout à fait à la par- tie inférieure du corps, et par les palpes, de quatre articles , et de forme conique, n'en- gaînant pas le suçoir. Les Argus, qui ont de grands rapports avec les Ixodes, s'en dis- tinguent essentiellement par la position de la bouche, et par les palpes, offrant un ar- ticle de plus. Toutes les espèces de ce g. vivent sur différents animaux , et acquiè- rent un grand développement quand elles se sont gorgées de sang. Le type est l'A. bordé, A. reflcxus, Fab. , vivant sur les Pigeons. Une autre esp.,1'^. persica , con- nue des voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de Miana , est fort redoutée en Orient , où elle paraît être assez commune. (Bl.) * ARGE (Argé , nom d'une nymphe). i?is. — îNom d'une espèce de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre, converti en nom générique par M. Boisduval , pour grouper toutes les espèces de ce genre à ailes blan- ches tachetées de noir, lesquelles, indépen- damment de cela, offrent des caractères as- sez tranchés pour former un genre distinct; aussi l'avons-nous adopté, dans notre Catal. méthodique des Lépidoptères d'Europe, en lui conservant le nom d''Argé, quoique nous ne soyons pas très grand partisan de ces conversions de noms spécifiques en noms génériques ; mais nous en avons agi ainsi pour ne pas surcharger inutilement d'un nouveau nom la nomenclature. Ce genre, peu nombreux, paraît confiné en Europe ; du moins on n'en a encore trou- vé aucune espèce sur le reste du globe, à l'exception cependant de deux, dont l'une {Arg. Larissœ) se trouve également dans la Turquie d'Europe, et les parties de l'Asie mineure qui l'avoisinent, et l'autre (Ârg. Darceti) a été trouvée dans les montagnes du Liban ; mais ce qu'il y a de singulier, c'est que la Corse et la Sardaigne, si voisines de l'Italie et de la Sicile , où les espèces du genre Argé sont très communes , en sont tout à fait dépourvues. Parmi les sept ou huit espèces d'Argé con- nues , une seule paraît répandue dans toute l'Europe, sans descendre plus bas, toutefois, que le 52<^ degré de latitude nord : c'est VArg. galathœa des auteurs (le Demi-DeuH de Geoffroy), qui se trouve communément aux ' environs de Paris ; les autres n'habitent que îtO ARG les contrées plus ou moins méridionales de cette partie du globe; telle est, entre antres, VArg. Psyché Fabr., qui est très commune en Languedoc et en Provence. (D.) *ARriELIA (-Iriyei, nom arabe), bot. m. — Synonyme de soleivostemme .Voyez ce mot. (J. D.) ARGÉMOXE. Aryemone , Tourn. — Ecthrus, Loureir. {Flor. Cochinch.). bot. PH. — Genre de la famille des Papavéracées (tribu des Papavérécs, sous-tribu des Papa- vérinées, Spach.), oflVant pour caract. : Ca- lice de 5 ( accidentellement de 2 } sépales cuculliformes , corniculés au dessous du sommet, caducs dès l'épanouissement. Co- rolle de 6 ( accidentellement de 4 ou de o ) pétales éphémères , obovales , courtement onguiculés, étalés, 2-sériés ; les 7> exté- rieurs plus larges. Réceptacle assez gros, annulaire. Étamines nombreuses, plurisé- riées , beaucoup plus courtes que les péta- les; Glets filiformes oii capillaires. Anthères linéaires -tétragones, tronquées aux deux bouts, déhiscentes aux bords; connectif très étroit. Ovaire 1-loculaire, ovoïde ou ellipsoïde, peu ou point stipité, ô-7-gone ; placentaires pariétaux , nerviformcs , en même nombre que les angles , et correspon- dant à ceux-ci; ovules anatropes, nidu- lants, en nombre indéfini sur chaque i)Ia- cenlaire. Style court ou presque nul , per- sistant, obconique , couronné d'un stig- mate mince , coloré , pelté , profondément divisé en 3 à 7 lobes condupliqués, ondulés, arrondis , plus ou moins recourbés , Tclou- tés en dessous, alternes avec les placentai- res. Capsule chartacée, 5-à 7-sulquée, 5-à 7-nervée , subréticulée , l-locu!aire , poly- sperme , déhiscente au sommet, par 3 à 7 valvules persistantes, finalement réfléchies; placentaires filiformes, persistants, alter- nes avec les valvules Graines subglobuleu- ses, scrobiculées, strophiolces ; funicule dentiforme , persistant. Embryon minime. Cotylédons très courts , obtus , elliptiques , un peu divergents ; radicule conique , api- culée. — Herbes annuelles, à tige panicu- lée, feuillée. Suc propre jaunâtre. Feuilles penninervées, glauques, glabres, marbrées (de taches blanchesj, sinuées-pennalifides et dentées ( dents et lobes ordinairement .lermhiés en spinule ) ; les radicales et les caulinaires inférieures rétrécies en pétiole; A KG les autres sessiles, amplexicaules. Pédmi- cules terminaux ou sublerminaux, solitai- res, l-flores, toujours dressés , en général courts. Corolle jaune ou blanche, grande. Ce genre , dont on ne connaît que 3 ou 4 esp. bien caractérisées , appartient à r.-\- mérique, ainsi qu'à l'Asie équatoriale. Le suc propre de ces végétaux est acre et dras- tique; les médecins hindous l'emploient à l'extérieur contre les maladies de la peau. Au Brésil, il passe , à tort ou à raison, pour un antidote contre la morsure des serpents; aux Antilles, les graines des Ar- gcmones sont employées comme purga- tif. On cultive dans nos jardins comme plantes d'ornement VAryémone commune [A.vulgaris, Spach.; A. mexicana , L. [ Bot. Ma(j. , tab. 243 ] ; A. ochroleucu , Svveet. [Brit. Flow. Gard., tab. 242; Bot. Beg., tab. 1343] ; A. Barckleyana, Link. et Otto [le. sel.] ); — VArgémone à (leurs blanches {A. albijlora, Horn. [Bot. Mag., tab. 2342] , et VArgémone à grandes fleurs (A. 3ra7(cI//Iora,Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 226; Bot. Beg., tab. 1264] ). (Sr.) ARGEXT. Argentum ( u,crjpci , ar- gent ). Mi>. — L'une des substances sim- ples de la chimie , faisant partie du grou- pe des métaux proprement dits , et consti- tuant , dans les méthodes minéralogiqucs où ies esp. sont rangées d'après les bases, le type d'un genre composé d'une vingtaine d'espèces, dont nous allons présenter ici le tableau complet, renvoyant la description de quelques unes d'entre elles à d'autres ar- ticles généraux , où elles seront plus avan- tageusement placées pour l'étude de la Mi- néralogie comparative. 1° Argent natif. Gediegenes Silber, W. C'est l'xVrgent pur, ou libre de toute combi- naison. Ce métal est blanc, ductile, sonore et tenace. Sa pesanteur spécifique est de 10,3; sa dureté de 2,3 à l'échelle de Mohs. Il cristallise en octaèdre régulier , est sus- ceptible d'être réduit en fils d'une grande finesse , se laisse limer et couper avec fa- cilité , ne fond qu'à la température du rouge-blanc , et ne se ternit pas dans l'air pur. Il est soluble à froid par l'acide nitri- que. La solution colore la peau en noir , et dépose del'Argciil métallique sur une lame de cuivre; elle donne par l'acide chlorhy- drique un précipité blanc de chlorure d'ar- ARG freiit, attaquable par l'ammoniaque, et qui , a la lumière, passe rapidement au bleu et au noirâtre. On le trouve dans la nature , tan- tôt cristallisé en octaèdre, cube et cubo-oc- taèdre ; tantôt sous la forme de dendriles , de lamelles, de filaments contournés, ou de réseaux pénétrant les matières pierreuses des filons , où il se rencontre accidentelle- ment associé aux sulfures et chlorures d'Ar- gent, qui sont les principaux minerais de ce métal. Quelquefois il se présente dans ces mêmes filons en masses ou en blocs d'un volume assez considérable : on en a cité qui pesaient plusieurs quintaux. Enfin on le ren- contre encore disséminé assez abondam- ment, mais en particules imperceptibles, dans des argiles ferrugineuses qui remplis- sent les fissures des filons argentifères (mine d'Allemont , en Pauphiné) , ou dans les dé- pôts ferrugineux auxquels on donne les noms de Pacos et de Colorados, dans l'Amé- rique équatoriale (mines de Zacatenos, etc., au Mexique ; de Pasco, au Pérou). Dans ces divers gisements, l'Argent contient quelque- fois des traces d'Antimoine , d'Arsenic , de Cuivre, de Fer, etc. ; et souvent il est recou- vert d'un enduit sale et noirâtre qui le dé- pare. Les gangues pierreuses de l'Argent na- tif sont ordinairement le Calcaire, le Quartz et la Barytine. Les principales mines où on le trouve sont celles de Kongsberg, en Nor- vège ; du Potosi, dans la république de Bo- livia; de Schlangenberg, en Sibérie; d'Him- melfùrsl, de Schneeberg et de Johanngeor- genstadt, en Saxe; de Joacbimsthal, en Bo- hème; d'Andreasberg, au Harz; de Wilti- chen, en Souabe; d'xVUemont, enDauphiné, et de Sainte -Marie -aux -Mines, dans les Vosges. 2" Argent aururé , ou Electrum. Voyez OR. 3» Arfjent hydrargyré , ou Amalgame. Voyez MKRCt'RE. 4-' Argent telhiré. Voyez tellure. 50 Argent antimonîuré , ou Discrase , Beud. Syn. : Argent antimonial; Spiessglas- silber, Antimonsilber. Substance d'un blanc d'argent, cristallisant sous les formes pro- pres au système rhombique , et ayant pour type fondamental un prisme rhomboïdal droit de H8'5,4'. Les cristaux sont clivables perpendiculairement à l'axe, et striés verti- calement. Leur couleur passe au jaunâtre ARG 111 ou au gris noirâtre. Ils sont aigres, et fon- dent facilement au chalumeau en grains mé- talliques, qui, après avoir donné des vapeurs d'Antimoine, se réduisent en un bouton d'Ar- gent malléable. La pesanteur spécifique est de 9,5. La composition de cette espèce est, cil formule atomique, Agov feuille). BOT. pu. — Section du genre 8* 122 ARG ■Eurybia, de la famille des Composées. Elle comprend les esp. dont la largeur des ligu- les dépasse de beaucoup celle des stjles , et dont les fruits sont cylindracés. (J. D.) *ARGOPHYLLÉES (allusion îiÂrgo- phylhim). BOT. PH. — M. Endlicher [Gcn. plant., p. 823) a proposé sous ce nom un groupe, jusque aujourd'hui monotype, fondé sur le genre Argophyllum, et qu'il place à la suite des Saxifragées-Escalloniécs. Ce rapprochement avait déjà été indiqué par M. Bartling {Ord. nat., p. 428). (Sp.) ARGOPHYLLUM {ir-y^^, blanc; yy^- ).cv, feuille), bot. ph. — Genre formé par Forster {Gen. nov. Cal. 15), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore bien déterminée. On le range assez géné- ralement parmi les Éricacées (Vacciniées). En voici les caractères distinctifs : Calice turbiné-subhémisphérique, sillonné, à limbe 5-G-parti, réfléchi en dedans, persistant. Co- rolle subrotacée, à limbe 5ouG-parti, étalé. Nectaire inséré h la gorge de la corolle, ex- sert, tubulé à la base, 5-6-gone, 5-G-fide su- périeurement; à lobes frangés , opposés aux lacinies de la corolle. Étamines 3-6 ; stig- mate capité. Capsule semi-supère, turbinée- obovée , un peu déprimée , ô-4-loculaire , 3-4-loculicide, à valves septifères au milieu. Graines nombreuses, attachées à des pla- centas centraux. — Ce genre, peu connu, ne contient qu'une seule espèce découverte à la Nouvelle-Ecosse par l'auteur, et qui ne paraît pas avoir été retrouvée depuis. C'est un bel arbrisseau, à feuilles alternes, entières ou lâchement dentées ; à surface inférieure couverte d'un duvet d'un blanc d'argent. L'inflorescence est en panicule terminale. (Meisen, Gen. plant.) (C. L.) *ARGOPUS («/î/îî, inactif; ^roî,-, pied). rvs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Fi- scher deWaldheim (J5n<. russe, 1825, t. II, p. 183, pi. 47, fig. ô et 4). Ce genre, dit l'auteur , est intermédiaire entre les Chry- somèles et les Âltises. Il diffère des pre- mières en ce qu'il a les cuisses renflées , et des secondes , parce que , malgré ce renfle- ment des cuisses, il n'a pas, comme les Al- tises, la faculté de sauter. Du reste, le corps des Argopus est plus allongé que celui des Chrysomeles , et plus gros que celui des Allises,ùon\ les cuisses de derrière sont ARG seules renflées, tandis qu'elles le sont toutes chez les premiers; mais ce qui caractérise principalement le genre dont il s'agit , c'est la forme singulière du chaperon, qui s'élève en toit et se prolonge en diminuant jusqu'à l'insertion des antennes. L'auteur n'y rap- porte que deux esp. ; mais on y en compte aujourd'hui une vingtaine, parmi lesquelles nous citerons seulement celles qui sont dé- crites, savoir : A. sicolor, Fischer, de la Russie méridionale ; A. nigrilarsis, Gabier, de la Sibérie • A. Arhensii, Germ., de Dal- matie; A. cardui, Rirby , et enfin A. tes- taceus, Fabr. Ces deux dernières se trou- vent en France. (D. et C.) ARGOSTEMMA , Wallich. — Poma?i- ginm, Reinw. [àf^ydi . blanc ; '7-é/Au.x , couron- ne). BOT. Pii. — Genre de la famille des Kubiacées (tribu des Rondélétiées, DC. ), oflVant pour caractères : Tube calicinal court, obconique, adhérent; limbe 5-o-fide, supère, persistant. Corolle 5-5-llde, rotacée. Étamines insérées à la gorge de la corolle, en même nombre que les lobes de celle-ci, saillantes. Filets filiformes. Anthères gran- des, lancéolées-oblongues, dressées, conni- ventes, 2-thèques; bourses déhiscentes au sommet par une fente courte et oblique. Ovaire infère, 2-loculaire, couronné d'un disque operculiforme, charnu; loges multi- ovulécs; placentaires convexes , adnés à la cloison. Style indivisé, terminé par un stig- mate globuleux. Capsule 2-loculaire , po- lysperme, couronnée du limbe calicinal et du disque, s'ouvrant au sommet par une fente transverse. Graines anguleuses. — Herbes ( de l'Asie équatoriale ) basses, his- pidules ; feuilles opposées (souvent aniso- mètres), ou verticillées-quaternées, pétiolécs; pédoncules terminaux ou subterminaux , multiflores (rarement l-flores) ; fleurs blan- ches, en général fasciculées. ("Wallich , in Roxb., Flor. Jnd., II, p. ÔU; Plant. Asiat, rar., tab. 18o.)— M. De CandoUe {Prodr. IV, p. 417 ) énumère huit espèces de ce genre. ■.Sp.) ARGOUSIER. BOT. vu.— Voyez Hip- POPHAK. (C. D'O.) ARGUILLE ou ARTÏLLE. ois. - Nom vulgaire du Traquet motteux , Moia- cilla œnanthe, L. Voyez traquet. (C. D'O.] ARGULE. cutsT -- Genre établi par arg Millier, cl appartenant à la division des Crus taccs suceurs , famille des Siphonostomes. 11 est remarquable par la -forme ovalaire et discoïde de sa carapace, par l'état rudimen- laire de son abdomen , et par la conforma- tion singulière de la seconde paire de pattes- màchoires, lesquelles sont terminées par des ventouses. VÂrgule foliacée, qui a servi de type pour rétablissement de ce genre , est un petit parasite qu'on trouve sur le corps des têtards de Grenouille et des Épinoches. (M. E.) ARGUS (Nom mythologique donné à cet oiseau à cause de la quantité de taches ocu- laires répandues sur ses ailes ). ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés , formé par Tem- minck dans son ouvrage sur cet ordre, adop- té par Vieillot et par les ornithologistes mo- dernes, mais que Cuvier ne fait qu'indiquer dans son Règne animal, citant l'oiseau qui en est le type comme une espèce de grand Faisan. Ce g. fera partie de notre famille des Pfta- sianidées et lie notre s.-famille des Pavoni- nées. Les caract. en sont : Bec assez allongé, nu à sa base, droit et non courbé dans cette partie. 3Iandibule supérieure peu arquée, sa courbure ne commençant que vers les deux tiers de sa longueur, au-dessus de l'extrémité antérieure des fosses nasales, qui sont très grandes et en occupent plus de la première moitié. Narines situées latéralement au milieu du bec, il moitié fermées par une membrane. Tète, joues et cou nus, n'ayant d'autre par- tie emplumée qu'une bande étroite et lon- gitudinale sur la ligne médiane du front, du vertex, et de la partie postérieure du cou ; ces plumes étant de nature duveteuse et soyeuse, ou à barbes décomposées, et s'éle- vant un peu vers l'occiput en forme de pe- tite huppe verticale. Tarses longs, grêles, sans éperons ni tubercules; doigts antérieurs ré- unis à leur base par de courtes membranes ; pouce grêle, articulé sur le tarse; ongles médiocres. Ailes à rémiges secondaires sin- gulièrement allongées et élargies, dépassant les primaires d'une fois leur longueur chez les mâles. Queue cunéiforme , à rectrices également fort élargies et arrondies à leur extrémité i les deux médianes excessivement longues, et dépassant la queue d'une fois et demie sa longueur. Tout en reconnaissant que l'oiseau qui est ARG 133 le type et en même temps l'unique espèce du genre, le Phasianus argus de Linné, ré- unissait des caractères particuliers et assez distincts pour pouvoir figurer bien natu- rellement dans les genres connus , nous sommes étonné qu'on l'ail souvent rappro- che des Faisans, avec lesquels il n'offre pas les moindres rapports , tandis qu'il en offre de si évidents avec les Éperonniers , qu'on pourrait , selon nous, le classer avec eux comme sous-genre, n'en différant réellement que par l'absence d'éperons. H a effective- ment leur bec effilé, à narines médianes, courbé seulement vers l'extrémité , et non celui des Faisans, qui est très arqué, courbé dès sa base, et à narines basales ; il a leurs tarses élevés et grêles, leurs plumes soyeuses et décomposées du dessus de la tête et du cou, disposées de même en huppe verticale ce qui se trouve aussi chez les Paons , tan- dis que chez les Faisans toutes les huppes sont recourbées en arrière. Son genre de coloration, si remarquable, et formé d'une inûnité de petites taches brunes irrégulières, ressortant sur un fond plus clair, se re- trouve aussi chez les Éperonniers, et, comme eux et les Paons, il est surtout remarquable par une profusion de grandes taches ocu- laires répandues sur son plumage. La forme de sa queue, qui, au premier abord, semble s'éloigner entièrement de celle des Éperon- niers, ordinairement élargie et arrondie vers le bout, trouve déjà une analogie marquée dans celle d'une nouvelle espèce, VÉperon- nier chalcure, de Temminck , col. 519; et, quant à la singulière disproportion de ses rémiges, on peut remarquer que, chez les Éperonniers, les primaires sont déjà un peu dépassées par les secondaires. V Argus giganteus de Temminck, Argtit Luen etPatonmM.sdeVieillol(Gai., pi. 204), a de longueur totale 5 pieds et quelques pouces, dont la queue occupe 5 pieds 3 pouces. La peau nue de ses joues et de son cou est, selon les auteurs, d'un rouge cra- moisi chez l'oiseau vivant. Quoique le fond de tout son plumage ne soit composé que de teintes ocreuses, rousses ou brunes, que ne relève aucune nuance vive et brillante, elles y sont réparties avec tant d'harmonie et couvertes d'une si grande profusion de petites taches, de points même, tantôt plus foncés, tantôt plus clairs que ce fond, qu'elles 124 ARG produisent l'effet le plus agréable et même 1 le plus rare dans toute la série ornithologi- que. Ses longues et larges rémiges secon- daires sont couvertes , dans toute leur lon- gueur, d'une rangée de grandes taches ocu- laires, imitant merveilleusement le relief de demi-globes, dont la teinte , douce comme celle de tout le plumage , a cependant quel- que chose du bronze antique. Les primaires, à barbes externes blanchâtres , tigrées de brun, à barbes internes fauves, poinlillées de blanc , ont leur tige du plus joli bleu de ciel. La femelle n'offre ni le développement extraordinaire de la queue et des ailes, ni les taches oculaires du mâle. Son plumage est plus obscur, et sa longueur totale n'est que de 26 pouces. Lorsque l'Argus mâle piaffe autour d'elle , il épanouit ses ailes presque jusqu'à terre, selon Vieillot, et re- lève sa queue en forme d'éventail, habitude qui lui est commune avec les Paons et les Dindons, et ajoute encore aux divers motifs qui nous les font grouper avec eux , ainsi que les Eperonniers. Ce superbe oiseau habite les forêts obscu- res et sauvages de Java et de Sumatra , de divers points du continent de l'Inde, et sur- tout de Malacca, où il est très commun. Se- lon Vieillot, l'Argus est très farouche; son cri est fort et désagréable, comme celui du Paon , et sa chair déUcate et savoureuse. Selon le même auteur, il s'accoutume difflcileraent à la privation de la liberté , et ses yeux s'offusquent de la grande lu- mière du jour , ce qui le rend triste et im- mobile lorsqu'il y est exposé, et lui fait rechercher l'obscurité. Il parait néanmoins que, depuis quelques années , on est parve- nu à l'habituer dans les basses-cours de Ba- tavia , et nous venons d'en voir un vivant à Londres dans le Jardin de la Société zoolo- gique ; mais, comme l'a remarqué Vieillot, nous avons pu observer qu'il se tenait con- stamment caché au fond de sa faisanderie , où , pour éviter soit notre présence , soit la lumière du jour, il retournait promptement lorsqu'on l'en avait fait sortir. Celte sorte de sauvagerie nous a empêché de faire sur cet oiseau , si rarement vivant en Europe , les diverses observations auxquelles nous nous étions proposé de le soumettre. (Lapr.) ARGUS. INS. — Scopoli a, le premier, ARG employé ce nom pour désigner générique- ment une foule d'espèces de Lépidoptères diurnes, par le seul motif qu'ils ont les ailes ornées de taches ocellées, bien que, du reste, ils ne se ressemblent nullement. Geoffroy, en adoptant cette dénomination générique, ne l'a appliquée qu'à un petit groupe de Lé- pidoptères très homogènes, qui correspond à une partie des Plébéiens ruraux de Lin- né et des Polyommates de Latreille. Enfin, M. Boisduval, dans son ouvrage intitulé : Icônes historique des Lépidoptères d'Eu- rope nouveaux ou peu connus, avait aussi adopté cette même dénomination en la res- treignant à la division des Polyommates a- zurins icijanei) de Latreille ; mais, depuis, il a replacé ces Polyommates dans le genre Lycœna, Fabr. , auquel ils appartenaient auparavant ; de sorte que le nom d'Argus, dans l'ordre des Lépidoptères, ne sert plus qu'à désigner une espèce ainsi nommée par Linné. Voy. les mots polyommate cIlt- COKN.V. (D.) ARGUS. ARACH.— Walckenaër donne ce nom à un g. de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides, groupe des Séden- taires rétitéles , dont il n'a pas encore pu- blié les caractères; mais cette dénomination d'Argus , ayant déjà été appliquée à un g. de l'ordre des Lépidoptères, devra nécessai- rement être changée pour celui-ci. (Bl,) ARGUS (nom mythologique), rept.— Nom d'une espèce de Lézard de la section des Ameiva, et d'une espèce de Couleuvre de la troisième section de Daudin. (C. D'0.> ARGUS (. àpyoç, argus, nom mythe!.). MOLL. — Poli a institué ce genre pour ceux des Mollusques acéphales monomyaires, qui, ayant les lobes du manteau complètement désunis , présentent sur les bords Ubres de cet organe plusieurs rangées de tentacules coniques , parmi lesquelles on en remarque un certain nombre de subitement tronquées, et dont la troncature semble être terminée par un point oculaire. Cette disposition se remarque non seulement dans les Peignes et les Spondyles que Poli a connus, mais encore dans les Houlettes, d'après les obser- vations de M. Quoy. Poli, ayant pris ees ca- ractères pour déterminer son genre Argus, y rapportait des animaux qui peuvent faci- lement se distinguer en deux bons genres : ARG celui des Spondyles, créé par Linné, et ce- lui des Peignes, retiré des Huîtres de J^inné par Bruguière. Voyez PEtcNE et si'ondy- LE. (DiSU.) ARGUTOR, C. (étymologic inconnue). l\s. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, établi par Mégerlc aux dépans du g. Pœcilus de Boncili , et adopté par M. de Chaudoir (Tableau d'une nouv. subdiv. du g. Feronia, Dej., pages 8 et ii) , qui lui donne pour caractères : Deuxième article des tarses antérieurs des mâles non transversal. Antennes non caré- nées, à articles peu allongés. Corselet carré ou rétréci postérieurement. Il y rapporte seulement dix espèces , parmi lesquelles nous citerons les suivantes : Arg. strenuus, Panzer; A. pullus, Gyllenhal; A. eruditus, Mégerle; A. dorsalis, de Chaudoir; A. chi- lensis , Dejean ; A. rubripes , HolYmann ; A. negligens, Sturm; et A. rtifus, Mégerle. Dans son dernier Catalogue, M. Dejean a supprimé le g. Argutor, et en a compris toutes les espèces dans la deuxième division du g. Feronia de Latreille. (D. et C.) ARGUZI A , Amman, bot. ph. — Syn. du g. Tournefortia, L., de la famille des Borraginées. ( Sp.) ARGYCTIUS. poiss. — Nom imaginé par M. Rafinesque pour désigner le poisson que Gouan avait appelé Trachyptère, mais qui avait été méconnu, par presque tous les ichthyologistes, depuis la mort du professeur de Montpellier. Il y a dans la Méditerra- née plusieurs espèces de ce genre. Il est très difficile , pour ne pas dire impossible , de rapporter avec quelque certitude à l'une d'elles le poisson nommé par M. Rafinesque Argyctius quadrimaculatiis. Voy. au mot TRACHTPTÈKE. (VAL.) ARGYE. Argya. ois. — Genre formé par M. Lesson , dans son Traité d'ornitho- logie, en 1851, et répondant à celui de Cliœ- tops, de M. Swainson , de la même année, dans sa North. zool. M. Lesson plaçait dans ce genre deux espèces de Merles à grandes jambes , dont Tun , le Mahtrus squamiceps de Riippel, nous paraît faire partie du genre Megalurus , et devoir être placé à côté du Megalurus acaciœ de Riippel , tandis que l'autre, le Mérion bridé de Temminck, col. 385, devient pour kous le véritable type du genre Argye, que nous caractériserons ainsi : ARG iSS Bec médiocre , conformé comme celai des Merles , mais légèrement plus mince et plus arqué , échancré à la pointe. Narines basales percées en fente étroite dans une membra- ne ; plumes du front et de tout le pourtour du bec rigides , à tiges prolongées au delà des barbes, et piliformcs. Tarses très élevés et robustes ; doigts forts ; les latéraux pres- que égaux, le médian beaucoup plus long; ongles peu arqués; les antérieurs courts, presque égaux entre eux , le postérieur al- longé. Ailes très courtes, obtuses ou sur- obtuses. Queue assez longue, élargie, étagée et très arrondie. La forme des pattes de l'espèce type, qui est entièrement celle d'oiseau marcheur, nous l'avait fait classer, dans notre Essai de class., dans notre section des Merles mar- cheurs solitaires. Des renseignements ulté- rieurs et circonstanciés sur ses mœurs , qui nous ont été donnés par M. J. 'V^erreaux, qui l'a observé en Afrique, ont pleinement con- firmé nos prévisions , et nous ont indiqué des rapports si marqués entre cet oiseau et les grandes espèces de Traquets d'A- frique , que nous n'avons pas balancé à le regarder comme un véritable Saxicolidée , mais un Saxicolidée à ailes courtes et à queue étagée, formé par conséquent sur un type particulier, tandis que ses mœurs sont en- tièrement conformes aux leurs. Il se tient en effet toujours à terre, sur des terrains a- rides et rocheux, courant à la poursuite des insectes, et se perchant souvent sur les ro- ches elles-mêmes , à la manière des grands Traquets et des Merles de roche. L'espèce type, l'Argye bridé, Argya frœnata, Less. , Mérion bridé, Tem., col., 585, est un peu plus grand que le Moqueur des États-Unis, mais à tarses et doigts plus longs et plus forts, à ailes beaucoup plus courtes. La par- tie supérieure, jusque vers le milieu du dos, est gris-de-cendre, à flammèches noires; le bas du dos, le croupion et le dessous, depuis la poitrine, sont brun-marron vif; la gorge, tout le devant du cou, le haut de la poitri- ne et les lorum, sont d'un noir intense, bor- dé de chaque côté par une longue strie blanche, en forme de moustache prolongée; la queue est noire , largement terminée de blanc, couleur qui se remarque encore, sous forme de taches, sur les couvertures supé- i rieures de l'aile. Nous lui réunissons In 136 ARG Merle podobé du Sénégal, de huffon {Enl., ?>r>i) , Tttrdus erythropterus , Gmel., qui ofl'rc en plus petit les mêmes caractères , et une coloration analogue, à queue noire terminée de blanc. IVous ne savons rien sur ses mœurs; mais ses pattes, conformées comme celles desTraquets, ne nous laissent aucun doute qu'il ne soit marcheur. Une seconde espèce du Sénégal , très voisine de la dernière , mais toute noire , et que H. Swainson a décrite et figurée dans ses Birds ofwest Afiica, pi. 29, sous le nom de Me- lasoma edoUoïdes, nous paraît devoir y être réunie , et nous sommes étonné que M. Swainson ait placé cet oiseau à bec de petit Merle, à longues pattes d'oiseau marcheur, à queue étagée et à ailes obtuses, dans son groupe des Drongos, qui sont remarquables, au contraire , par leurs tarses courts, leur gros bec, leur queue fourchue, et leurs ailes pointues, à premières rémiges allongées. Ce genre Argye, ainsi composé et re- streint , fait partie de notre famille Saxico- lidées, et de notre sous-famille Argynées. Yoy. ces mots. (Lafr.) *ARGYLIA(un duc d'Argyle). bot. PH. — Genre de la famille des Bignoniacées, type de la tribu des Argyliées, formé par Don {Edimb. phil. Journ., t. IX, p. 260 et seq.), avec ces caractères : Calice 5-parti. Corolle hypogyne, tubuleuse à la base, ven- true à la gorge; à limbe quinquélobé-bila- bié, dont les lobes obtus , presque égaux. Étamines -i, insérées au tube de la corolle, didynames, sans rudiment du cinquième; an- thères biloculaires , à loges divariquées-éta- lées. Ovaire biloculaire ; ovules horizon- taux, anatropes, peu nombreux. Style sim- ple ; stigmate bilamellé. Capsule en forme de silique, toruleuse , bivalve ; valves sub- crustacées opposées à la cloison séminifère de chaque côté. Graines transverses, compri- mées, subréniformes, tuberculées-convexes sur le dos , un peu concaves à l'opposé , à endoplèvre lâche, membranacée. Embryon orthotrope, exalbumineux; cotylédons lar- gement réniformes, bilobés , à radicule très courte, centrifuge. — Ce genre, dont le Bi- gnonia radiata, L. , est le type , renferme quelques espèces du Chili, à tiges dressées ou ascendantes, cylindriques, un peu rugueuses, pubescentes , à feuilles alternes, pétiolées, peltées-digitées, dont les folioles bi tripinna- ARG tifides, étalées, à segments cunéiformes en oblongs-linéaires, obtus, très entiers ; à fleurs terminales, presque en grappes, dont les co- rolles jaunes, à gorge ponctuée de rouge. (C. L.) *ARGYNEES. Argyneœ {Argya, un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous- famille de notre famille des Saxicolidées, ayant pour caract.: Bec médiocre ressemblant à un bec de Merle, mais plus comprimé et plus grêle ; tarses fort longs ; doigts robus- tes, mais coarts, les latéraux surtout, qui sont égaux, le médian sensiblement plus long. Ongles peu arqués, les antérieurs courts, le postérieur assez long; ailes cour- tes ou moyennes, de forme arrondie ; queue moyenne, ou sensiblement étagée, ou seule- ment arrondie. Plumage en général noir, mêlé de brun marron et de blanc. Cette sous-famille se compose des genres Argye et Thamnobie. Voy. ces mots. (Lafr.) ARGYIVÎVE. Argynnis. (a^r/Jwo;, sur- nom de Vénus), ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes , section des Tétrapodes, tribu des Argynnides, éta- bli par Fabricius et adopté par Latreille, qui y réunit les Mélitées du même auteur, mais à tort, suivant nous: car ces dernières en diffèrent sous plusieurs rapports, non seulement à l'état parfait , mais par leurs chenilles, ainsi qu'on le verra à leur article. C'est pourquoi, en adoptant ce même genre dans notre catalogue méthodique des Lé- pidoptères d'Europe, nous l'avons restreint aux seules Argynnes de Fabricius. La plupart des Argynnes, vues en dessus, sont très difficiles à distinguer entre elles, à cause de l'uniformité de leur couleur, qui est fauve , avec des taches noires disposées de la même manière dans presque toutes les espèces ; mais il n'en est pas de même de leur dessous, qui est orné de taches ar- gentées ou nacrées, dont la forme, la gran- deur et la position varient dans chaque esp. En général, ce sont de beaux Papillons, au vol rapide, qui n'habitent que les bois, et qui se laissent difficilement approcher. Leurs chenilles, qui sont épineuses, vivent pour la plupart sur les violettes ; elles ne mangent que la nuit, et se cachent pendant le jour. Ce g. renferme un grand nombre d'esp. dont plusieurs sont propres aux pays de monta- enes. ÎVous ne citerons ici que les plus con- ARG nues: VArg. paphia, Linn., vulgairement appelée le Tabac d'Espagne; VArg. (lylaia, Linn., ou le Grand nacre de Geoffroy; VArg. latbonia, Linn., ou le Petit nacré, et VArg. pandora , espèce qui habite le midi de l'Europe et les côtes septentrionales de l'Afrique. ( D.) * ARGYiVMDES. Argi/nnida: ins.— Tribu de l'ordre des I^épidopt. diurnes, que nous avons établie aux dépens de celle des iVympbalides de Latrcilie, et qui comprend les g. Argynne, Mélitéc et Agraulis. {Voy. ces mots.) Ses caractères sont les suivants : Masse des antennes courte et aplatie. Ailes inférieures ayant neuf nervures, la cellule discoïdale ouverte, et les deux bords inter- nes réunis et creusés en gouttière au-dessus de l'abdomen, qu'elles cachent entièrement lorsqu'elles sont relevées. Chenilles garnies tantôt d'épines, tantôt de tubercules épi- neux sur tous les anneaux. Chrysalides plus ou moins cambrées, tantôt très anguleuses et ornées de taches métalliques, tantôt à angles arrondis et de couleurs variées. (D.) *ARGYOî>E {à,cyii, blanc; t^i, œil). ARAcii. — Latreille avait donné ce nom h un genre de Tordre des Aranéidcs , renfer- mant un assez grand nombre d'espèces , toutes ornées de couleurs d'Oi- ou d'Argent ; mais, comme les caractères zoologiques ne permettent pas de séparer les Argyopes des Epeira, M. Walckenacr les regarde comme une simple division du genre Epeira. (F< ce mot.) (Bl *ARGYRA!V'TIIUS ( S^v-'/'oî, argent ; âv9o5, fleur). BOT. l'ii. — Synonyme du g. Anaxeton deCass. Voy. ce mot. (J. D.) * ARGYRE. Argyra{a.fyjjpoi, argent). ms. — Genre de l'ordre des Diptères , di- vision des Brachocères, subdivision des Té- tracbœtes, famille des Brachystomes, tribu des Dolichopodcs. Ce genre, formé par M. Macquart de la première division des Por- phyrops de Meigen , a pour caractères : Front déprimé; face étroite chez le mâle , large chez la femelle. Troisième article des antennes comprimé, pointu. Style inséré près de l'extrémité , pubescent. Yeux velus; appendices de l'abdomen filiformes. Le nom d^Argyra lui a été donné parce que , dans les principales espèces, le corps est couvert d'un épais duvet argenté, d'un éclat remar- quable. Quelques Argyres sont d'un vert ARG 127 métallique. Parmi les sept espèces euro- péennes décrites dans ce genre par M. Mac- quart, nous ne citerons que l'Arg. diapha- ne, Argyra diaphana, qui est le Volichopui diaphaniis de Fabricius. Celle espèce se trouve communément en mai et juin, et re- paraît ensuite vers la fin d'aoiit. (D.) AUGYREE. Argyreus («/:yu,!o,-, ar- gent). INS. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères diurnes, famille des Papillonides, formé par Scopoli, et qu'il conipo;;e de ceux de ces Insectes qui ont les ailes ornées à certaines places de bandes, de taches ou de points ocellés, argentés ou dorés. lî renferme les Argynnes de Latreille , mais aussi d'au- tres espèces qui leur sont tout à fait étran- gères, telles que la Thais rumina, les Co- liadcs palœno cl hyale , et le Polyomm. argus : aussi ce genre n'a pas été con- servé, et ne méritait pas de l'être, (D.) ARGYREIA. {Lettsonia, Roxb., non R. et P.) ( à.pyvruoi, d'argent , bot. pu.— Genre de la famille des Convolvulacées, tri- bu des Convolvulées, établi par Loureiro {Flor. cochinch., tl, p.lG6), et dont voici les caract. constitutifs : Calice o-phyllc , corolle hypogyne, campanulée , ù limbe 5-plissé ou 5-fide. Ltamines 5, incluses ou exsertes, in- sérées au bas de la corolle. Ovaire bilocu- laire, à loges bi-ovulées. Style simple; stig- mate capité-bilobé. Baie biloculaire. Grai- nes ■*, ou en moins grand nombre par avor- tement. Embryon courbe, mucilagineux-al- bumincux; cotylédons ridés, à radicule in- fère.—Ce genre, divisé en deux sous-genres, Sannudra et Euargyreia {Voy. ces mots), renferme une vingtaine , à peu près , d'ar- brisseaux volubiles, appartenant à l'Asie tropicale; à feuilles alternes, ordinairement cordiformes, amples, entières, tomenteuses ou soyeuses, blanchâtres; à pédoncules axil- laires et terminaux, uni-mullidores ; à fleurs amples, élégantes. On les cultive comme ornement de serre chaude. (C. L.) ARGYRÉÏOSE. POfss. — Genre de poissons établi par Lacépède pour y com- prendre le Zeus vomer, de Linné. Les caract. de ce g. sont fondés sur la hauteur de la face et du corps, très comprimés, et sur la présen- ce de deux dorsales, dont le premier rayon, el quelquefois les suivants , sont prolongés en filaments ; sur ce que le premier rayon est aussi allongé que ceux de la seconde dor- 128 ARG sale , et sur la grandeur des ventrales , qui cependant n'ont pas de fllaments. La ligne latérale n'a pas d'armure, comme celle des Caranxj on voit cependant quelques traces de tubercules de chaque côté de la queue On ne possède encore qu'une seule espèce de ce genre , qui vit en très grande abondance sur les côtes de l'Amérique, depuis New- Yorck jusqu'à Buenos-Ayres. Cependant ce poisson , très commun , connu depuis le commencement du l"» siècle, est un de ceux dont les ichth j ologistes ont le plus embrouillé l'histoire. C'est lui que Laët , en faisant imprimer Marcgrave , avait figuré sous le nom brési- lien, écrit, selon l'orthographe, pour une pro- nonciation hollandaise, Aivah-kattoejahwe. Il plaça à côté de cette figure la description de l'Abacatuia, qui est le même nom, écrit selon l'orthographe portugaise. Mais, ensuite, il mit un autre dessin de cette espèce à côté de la description d'un autre poisson nommé Guaperva. Celui-ci est le Chœtodonarcua- tus, Linn. Il résulte de là une première confusion qui en entraîne plusieurs autres, et qui a fait croire que le Zeus vomer s'appelait aussi Guaperva. D'un autre côté, on a également confondu VAbacatuia avec le Zeus gallus , poisson de la mer des Indes, tout différent C'est ce qui explique comment une espèce américaine a été portée aux Indes orientales; mais une autre confusion est encore résultée de ce que Millier a dit de son Zeus cauda bifurca, Zeo vomeri affinis, et que Gme- lin a pris pour certaine la conjecture du sa- vant Danois, de sorte qu'il a dit du Zeus vomer : Habitat in mari brasiliensi et norvegico. M. de Lacépède , adoptant sans critique cette assertion , explique comment une même espèce peut habiter les climats de la Norwége et ceux du Brésil , et com- ment le climat n'influe pas sur la distri- bution géographique de cette espèce. Tou- tes ces erreurs ont été le résultat d'une simple faute de typographie facile à re- connaître. Nous ne connaissons dans ce genre qu'une seule espèce d'Argyréiose vomer, Lac. {Zeus vomer, Linn.). Cette espèce est très connue sous le nom vulgaire (VAbacatuia , d'après Marcgrave, nom que l'on trouve à tort rap- porté, dans tous les autres dictionnaires ARG d'histoire naturelle, au Zeus gallus de Lin- né espèce d'un tout autre genre. Cet Argyréiose vomer, Lac. , a été aussi mentionné par Lacépède dans un autre genre nommé par lui Selene (uoj/. ce mot), genre qui doit disparaître de la liste générique en ichthyologie. (Val.) *ARGYRIDES {^■r-y^r-'^i, argent), miiv. — Ampère donne ce nom à un genre de corps simples; Beudant , à une famille de Minéraux qui ont pour type l'Argent. (C. D'O.) * AUGYniTE. Argyritis {^-pr^^po^, ar- gent), ms. — Genre de l'ordre des Diptè- res, famille des Athéricères, établi par La- treille ( Règne animal, t. V, p. 518, 1829) pour y placer deux nouvelles espèces de Muscides prises aux environs de Montpellier par M. Marcel de Serre. Latreille ne leur a pas donné de noms spécifiques, il se con- tente de les signaler ainsi : « Elles sont, dit- il, de petite taille, et ont un duvet soyeux argenté qui , dans l'une , garnit tout Pab- domen. » Voici comment il les caracté rise génériqucment : Antennes insérées au- dessous du front, très courtes, avec le der- nier article un peu plus grand que le précédent, presque orbiculaire et muni d'une soie simple et coudée. Palpes se ter- minant en une massue courte , presque ovoïde et pointue. Du reste, par la forme courte de leur corps, leur abdomen très aplati , presque demi-circulaire , leur tête courte et large et leurs ailes écartées, elles ressemblent aux Phasies. Ce g. ne figure pas dans la méthode de M. Macquart. (D.) ARGYRITE ou ARGYROLITIIE {xpyvpoç^ argent; )/9o5, pierre), mm. — Noms de la lithologie ancienne, qui se rap- portaient sans doute a des minerais argen- tifères dont on ne peut connaître l'espèce , faute de désignation suffisante. (Del.) *ARGYROCHiî:TA ( «pyvpo;, argent ; yxiTYi, soie ou chevelure), bot. pu. — C'est une des sections du g. Parthenium (Composées) , qui renferme les espèces à feuilles bipennées, et dont les paillettes qui constituent l'aigrette sont ovales-oblongues, obtuses et membraneuses. (J. D. i ARGYROCOME {upyvpoi, argent; zd.'/v], chevelure), bot. l'ii. — Ce mot, ap- pliqué à un genre de la famille des Compo- ARG géc. , sert à désigner aujourd'hui une sec- tion du genre Helipterum, voisia des Im- morlcUes. (J- D.) * ARG\ROLÉPIE. Argyrolepia{ «^yu- pci, argent; ):ir(«, écaille), ms.— Genre de Tordre Tics Lépidoptères nocturnes, fondé par Stéphcns dans sa tribu des Torlricides, et que nous avons adopté, en le plaçant dans notre tribu des Plalyomides ( Tlist. natur. des Lépidopt. de France, t. IX, p. 423). Toutes les espèces de ce genre se font re- marquer par l'éclat de leurs couleurs, qui se trouve encore augmenté par les raies et les taches argentées dont leurs ailes sont ornées. La plupart appartiennent aux contrées mé- ridionales de l'Europe, et aucune d'elles n'a encore été observée dans ses premiers états. Parmi les onze espèces Ggurées dans l'ou- vrage précité, nous citerons celle qui forme le type du genre, l'Argyrolépie deBaumann, Pyralis haumanniana Fabr., qui se trouve principalement dans les environs de Nîmes, où elle paraît en mai et juillet. On la ren- contre quelquefois autour de Paris. (D.) ^ ARGYROLEPIS, Spach, HisL des plant, phan., t. VI, p. 36 {xpyvpoi , argent; >-:-:';, écaille), bot. pji. — Section du genre Ilclianthème, famille des Cistacées , fondée sur le Helianthemum squamatiim Pers. , et caractérisé comme il suit: Style long, fili- forme, ascendant, fortement géniculé. Eta- niines peu nombreuses, 1-sériées; anthères ellipliques-orbiculaires, échancrées aux deux bouts. — Sous-arbrisseaux couverts d'une pubescence furfuracée ; feuilles toutes oppo- sées ; grappes terminales, distiques, souvent géminées; pédicelles allongés, épaissis au sommet , défléchis après l'anthèse en deux séries. (Sp.) ARGYROLITITE {!ifiyvpo;, argent ; h- Ooi , pîerre). MPf. — Voyez argyritk. (Del.) *ARGYROLOBIUM, Eckl. et Zeyh , riant. Cap-, t. I , p. 184 [xpyvpoi, argent; )o'c£C(V, cosse, gousse). BOT. PII. — Genre de la famille des Légumineuses, s. -ordre des Pa- pilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé- nistées. Ses auteurs en donnent les caract. suivants : Calice profondément 2-labié : lèvre supe'ricure 2-dentée ou 2-Ode ; lèvre infé- rieure r,-dcntée. Corolle presque glabre ; pétales tous courtement onguiculés; éten- dard scmi-orbiculairc, rétréci vers sa base, T. II AR& 129 ou bien suborbîculaire , ou obovale , échan- cré ; ailes oblongues, obtuses, élargies vers leur sommet; carène 2-céphale , obtuse. Étamines monadelphes ; gaîne soit indivi- sée , soit plus ou moins profondément fen- due en dessus. Style glabre, infléchi; stig- mate terminal , déprimé. Légume linéaire- ensiforme, polysperme, apiculépar le style, pointu aux deux bouts, un peu comprimé, peu ou point loruleux. — Arbrisseaux ou s.- arbrisscaux. Feuilles pétiolées ousubscssiles, 2-foIiolées, 2-stipulées. Fleurs 1- ou 2-brac- téolécs , subsoiilaires , ou en grappes. Co- rolle jaune. Ce genre est propre à l'Afri- que australe ; ses auteurs en ont énuméré 21 esp., parmi lesquelles se trouvent le Cro- talaria argentea Jacq., et plusieurs Dichi- lus d'autres auteurs. (Sp.) *ARGYROMIGES {!;.pyvpc^u.iy;,i, mêlé d'argent), ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, formé par Curtis, et adopté par Stéphens , qui le place dans sa tribu des Yponomeutidcs. Il a pour type la Tinea blancardella de Fabricius , qui ap- partient au g. Elachista de Trcitschke, que nous avons adopté. Voy. ce dernier mot. (D.) ARGYRONETE. Argyroneta (y.pyvpoi, argent ; vioo , filer), arach. — Genre de la famille des Araignées, groupe des Aqua- tiques , de l'ordre des Aranéides, établi par Latreille et adopté depuis partons les natu- ralistes. Ce genre Argyroneta est caracté- risé par les yeux , au nombre de huit , dont deux de chaque côté très rapprochés l'un de l'autre , et placés sur une éminence, et qua- tre intermédiaires formant un quadrilatère ; par la lèvre sternale triangulaire , et par les mâchoires inclinées sur cette lèvre. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce, l'Argyronète aquatique {Ara- nca aquaticahw.) ; mais cette seule espèce est peut-être, dans tout Tordre des Ara- néides , la plus remarquable par ses mœurs. En effet, condamnée à vivre au sein des eaux, elle ne peut respirer que l'air atmo- sphérique ; elle n'a que des poumons comme toutes les autres Araignées , et aucun or- gane analogue à des branchies , pouvant décomposer l'air atmosphérique dissous dans l'eau , d'où cette Araignée ne sort ja- mais. Certainement que si l'observation n'a- vait pas fait connaître le genre de vie de 130 ARG cette esp., on épuiserait toute son imagina- lion sans parvenir à se douter du strata- gème qu'elle emploie. Qui aurait pensé, lorsqu'on a invente la cloclie à plongeur, que , depuis le commencement des siècles, l'Araignée aquatique en faisait usage? C'est pourtant là un fait bien reconnu depuis le siècle dernier. L'Argyronète aquatique fut observée pour la première fois en 1744, dans une petite ri- vière des environs du Mans, par le Père de Lignac. Ce Père de l'Oratoire nous dit , dans un Mémoire spécial , que, se bai- gnant un jour dans une petite rivière , il fut frsppé d'étonncment en voyant dans l'eau des bulles qui semblaient se diriger à leur gré, et qu'il eut grand'peur, lorsqu'il s'a- perçut que ces bulles étaient des Araignées enveloppées d'air. Il sortit de là au plus vite ; et, deux ans après, il avait oublié ces Araignées , lorsque, se trouvant à Nantes, une personne de sa connaissance lui deman- da si déjà il avait remarqué de grosses Arai- gnées aquatiques très abondantes dans la petite rivière d'Krdre. L'abbé de Lignac ne se souvenait qu'imparfaitement de cette es- pèce d'Araignée; mais son ami lui en pro- cura plusieurs individus , et, les ayant mis dans une carafe remplie d'eau, il les ob- serva avec le plus grand soin pendant dix- huit mois. L'Argyronète , très peu remarquable par ses formes et ses couleurs, est d'un gris brunâtre sombre, et revêtue de poils assez longs. Elle vit dans les eaux dormantes ou peu courantes , dans les lieux où des plan- tes aquatiques croissent en grand nombre ; c'est là qu'elle fixe sa demeure. Cette Arai- gnée sécrète une matière soyeuse qui s'étale, et prend facilement la forme qu'on lui don- ne. Cette matière lui sert à construire sa cloche. L'industrieuse naïade vient à la surface de l'eau, se courbe alors un peu en arc, replieses pattes, et, rentrant précipitamment dans l'eau , emporte avec elle une grosse bulle d'air qui la fait paraître toute argentée ; elle va aussitôt placer celte bulle d'air sous quelque feuille de plante aquatique, en s'en débarrassant à l'aide de ses pattes; l'Argyronète alors entoure sa bulle de ma- tière soyeuse et transparente, de façon qu'el- le lui sort de moule pour com;iicncer sa ARG cloche, qu'elle lixe, au moyen de quelques fils, aux plantes qui l'entourent. L'Araignée revient bientôt chercher une nouvelle provi- sion d'air qu'elle ajoute à la première, et, en même temps , agrandit sa cloche en éten- dant avec ses pattes la matière soyeuse qui sort de ses filières. Répétant le même manège une dizaine de fois , sa cloche se trouve , au bout de quelques heures, en- tièrement achevée , et elle atteint alors presque la grosseur d'une petite noix. Or- dinairement la forme en est parfaitement régulière et le sommet très bien arrondi: mais quelquefois elle est un peu réniforme ou légèrement irrégulière. Elle est tou- jours fermée en dessous, et n'offre qu'une ouverture étroite pour l'entrée de son ha- bitant. Les Argyronètes vivent d'animaux, qu'el- les saisissent dans l'eau à l'aide de fils ten- dus aux alentours de la cloche. Quand on jette une mouche ou quelque autre insecte à la surface de l'eau, elles vont bientôt s'en emparer ; l'attachant par un fil , elles l'en- traînent ainsi dans leur retraite pour s'en nourrir. Elles se dévorent même entre el- les , aussi , généralement, on les rencontre à une assez grande distance les unes des autres. Quand on en place plusieurs dans un vase, la plupart sont tuées, et quelquefois il n'en reste plus qu'une seule. Au printemps , lorsque l'époque de l'ac- couplement est venue pour les Argyronètes, le mâle, qui ne serait jamais admis à entrer dans la cloche de la femelle, vient s'en con- struire une tout près de la sienne ; mais, quand il l'a terminée, tout n'est pas fini 1 our lui : il doit encore ajouter une nou- velle construction pour parvenir au terme de ses désirs; il établit alors une galerie com- muniquant à sa retraite et aboutissant à celle de la femelle. Dès que cette galerie ou ce vestibule se trouve achevé et rempli d'air, comme la cloche mênie , le mâle perce la paroi latérale de la cloche de la femelle , et s'élance sur elle. Quand celle-ci est dispo- sée à l'accouplement, elle demeure au fond de son habitation tenue à la renverse , et le mâle est bien reçu ; mais à peine la femelle est-elle fécondée que le mâle s'enfuit, car la femelle le poursuit souvent jusque dans sa loge. Lorsqu'elle n'est pas disposée à rece- voir l'approche du mâle, elle le poursuit ARG dès qu'elle raperçoit, et le lue quand elle peut l'atteindre. L'Argyronètc femelle forme un petit co- con de la soie la plus Une , la plus blan- che , la plus éclatante ; elle place ses œufs dans ce cocon, qu'elle fixe dans sa loge avec quelques fils. Au bout de peu de jours , les |»etites Araignées aquatiques écloscnt; et à peine ont-elles vu le jour, que toutes s'agi- lent dans l'eau , vont s'approvisionner d'air et commencent à se construire une cloche. Quoique les Argyronètes ne sortent ja- mais de l'eau , elles peuvent vivre encore plusieurs jours à l'air libre ; mais elles dé- périssent promptement, et ne tardent pas à mourir. L'Argyronète aquatique se trouve quel- quefois en grande abondance dans certaines localités ; mais on la rencontre , aujour- d'hui, assez difficilement. Autrefois on la trouvait communément à la Glacière, près de Paris, dans les environs de Charenton; mais depuis un grand nombre d'années elle semble en avoir entièrement disparu. On la trouve encore dans quelques parties de la France , mais plus particulièrement dans le nord de l'Europe, jusqu'en Suède et en La- ponie. (Bl.) *ARGYROPELECUS (v'V"^s; , ar- gent ; 7ri/£>:u; , hache ). poiss. — Nom donné par M. Anastasie Cocco au Sterno- plyx de la Méditerranée. Voy. ce mot. (Val.) *ARGYUOl»HYTON (wu^os, argent; fuzdv , plante), bot. pu. — Synonyme d'^r- gyroxyphium. Voyez ce mot. (J. D.) * ARGYROPTÈRE. Argyroptera {ikp-/vf.oi, argent ; rc^spàv, aile), ms.— Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Platyomides, créé par nous , et dont les caract. sont : Palpes courbés en forme d'S. Deuxième article plus écailleux que velu; troisième article nu et cylindri- que. Trompe courte ; corps mince et allon- gé. Ailes supérieures très étroites et termi- nées par une frange très longue. Ce genre est en même temps un des plus naturels et des plus brillants de la tribu à laquelle il appartient; il est pour elle ce qu'est celui de Plusies pour les Noctuélides. Toutes les es- pèces qu'il renferme, à l'exception d'une seule , se font remarquer par l'éclat de leur parure, qui se compose, chez la plupart, de ARCi 131 taches ou plaques d'argent ou de nacre, en- cadrées d'or. Nous n'en citerons qu'une qui peut être considérée comme le type du g., VArgyropt. lalhoniana , ainsi nommée par Hubner parce que les taches d'argent dont elle est ornée ont quelque ressemblance avec celles de VArgynne lathonia, ou Petit nacré. Celte belle espèce n'a encore été trouvée qu'en Hongrie. (D.) * ARGYROSE {cif,-/v/ioi , argent). mi>-. —Nom donné par M. Beudanl à l'Argent sul- furé. Voy. ARGENT. (Del.) *ARGYROSÉTiE. Argyrosetia (à^.yu- fiOi, argent; j/jî, <7isôi, teigne), iivs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , éta- bli par Stéphens dans sa tribu des Ypono- meutides, et qui a pour type la Tinea goe- dartella de Linné , que nous plaçons dans le genre OEcophore de Latreille. Voy. ce mot. (D.) * ARGYKOTOZE. Argyrotoza {ipr->- pôiol'Ji , qui porte un arc d'argent), os. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noctur- nes, établi par Stéphens dans sa tribu des Tortricides, et qui a pour type la Tordeuse de Bergmann , Tortrix bergmanniana L. , que nous plaçons dans le genre Tortrix de Linné. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROXIPIIIUM («/îy«/5os, ar- gent ; |t-f iov, épée ; à cause de la forme et de la couleur des feuilles , qui sont couvertes de poils argentés ). bot. pu. — M. de Can- dolle a fondé ce genre sur une plante de la famille des Composées , originaire des îles Sandwich; elle a pour caractères : Capitule muUiflore hétérogame: fleurs du rayon 1- seriées, ligulées, femelles ; celles du disque hermaphrodites, o-dentées. Réceptacle nu, plan. Invol. campanule, formé de 2-5 séries d'écaillés lancéolées-linéaires , presque éga- les , et à peu près de même longueur que les fleurs du disque. Ligules obovales, cunéi- formes, élargies et incisées au sommet. Sty- le à rameaux grêles presque filiformes, di- variqués, recourbés, ofl'rant quelques poils à leur extrémité. Anthères dépourvues d'ap- pendices basilaires. Fruit allongé, glabre, comprimé, présentant quelques cils sur les deux angles. Aigrette persistante, 1-sériée, paléacéc ; celle du rayon auriculaire, entière, acuminée, située vers le côté externe du fruit; celle du disque composée de 2-5 écailles raides, subfoliacées, irrégulières, dentées.— 132 ARH La seule espèce connue est une herbe vi- vace, à tige épaisse, dont la texture rappelle celle de quelques Tussilages, Cinéraires, ou Ligularia d'Europe. Les pédoncules qui naissent à l'aisselle des feuilles supérieures portent un capitule de fleurs jaunes. Yoij. OC. {Mém. comp., t. VIII). (J. D-) * ARGYRYTHROSE (V/",^«> ar- gent ; éfi'jOfloç, rouge ). SUN.— Nom donné par Beudant à l'Argent rouge antimonié - sulfu- ré. Voy. ARGENT. (Del.) ARGYTHAMNIA(«,r/c>'5, blanc; Occa- vci , arbuste ). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées , établi par Patr. Bro'wn pour un arbuste des Antilles, auquel sa couleur blanchâtre , due aux poils qui le couvrent, a fait donner ses noms généri- que et spécifique {A, candicans). Ses fleurs sont monoïques. Les mâles présentent un calice 4-parti , 4 pétales alternes, velus; au centre 4 étamines , dont les filets saillants soutiennent des anthères introrses , se sou- dent à leur base au dessous d'un petit ru- diment de pistil , et alternent avec autant de glandes. Dans les femelles, le calice est à cinq divisions auxquelles répondent autant, d'écaillés; il n'y a pas de corolle ; l'ovaire, velu, à trois lobes et autant de loges uni- ovulées, est surmonté de trois styles bifides dont les branches se terminent par des stig- mates déchiquetés , et devient une capsule à 3 coques. Les feuilles, alternes et simples, sont, ainsi que les autres parties de la plan- te, imbues d'un principe colorant rouge qui se manifeste parla dessiccation, et pourrait être analogue à celui du Tournesol , genre voisin. Les fleurs sont en petites grappes axillaires, plusieurs mâles au sommet; les femelles plus grandes et solitaires à la base. — VAteramnus du même auteur doit, sui- vant Adanson, être rapporté au même g., et y formerait ainsi une autre espèce. (Ad. J.) *AR1ÎÏKES (^priv.; pi'?,/î£vo;, narine). l>'s. — Genre de Coléoptères, section desTé- tramères, famille des Curculionides, division des Phyllobides , établi par Schoenherr [Gênera et species Curculiotiidum, tom. II, pars 2, p. 'i6o). Ce genre , qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dcjean, ne renferme qu'une seule espèce originaire du Bengale : Arhines languidus de Schuppel, dont voici ARH la description : Corps oblong, noir, peu con- vexe, couvert d'un épais duvet grisâtre. An- tennes, jambes et tarses d'un jaune testacé. Rostre ayant une carène étroite. Corselet rugueux et ponctué. Élytres avec des stries de points dont les intervalles sont lisses. (D. etc.) * ARHIPIS (« priv. ; /it^ii, éventail). lAS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, établi par M. Dejean (Catal., ô' édit.) sur une seule espèce rap- portée de Cayenne par M. Lacordaire, et nommée par lui A. ambulator. Le nom gé- nérique donné à cette espèce par Jï. Dejean semblerait indiquer que ses antennes sont simples; cependant il le place dans son Ca- talogue h côté du g. Callirhipis de Latreil- le, dont les antennes sont flabellées dans les mâles, et qui appartient, par ce motif, à la tribu des Rhipicérides. Au reste, n'ayant pas vu l'espèce dont il s'agit , nous ne pouvons rien dire de ses véritables caractères géné- riques, qui n'ont pas encore été publiés, et nous ne la mentionnons ici que pour mé- moire. (D.) * ARIIÎZES (k priv., et .HK-^, racine ou radicule). BOT. PU. — Le professeur L.-C. Richard , ayant pris pour base de la divi- sion première des végétaux les modifications du corps radiculaire de l'embryon , dési- gnait sous le nom à''Arhizes les végétauji privés d'embryon, et par conséquent de r» diculc. Cette division correspond exacte ment à celle des Acotylédonés ou Inembryo- nés. Voij. E\5BRYo:x. (A. R.) *ARHIZOBLASTE («priv.; rAoc , racine; /3>ijrv), bourgeon), bot. — WildC' novv désigne sous ce nom les embryons qui restent cachés sous terre lors de leur ger- mination et sont privés de racines; il es opposé à IlhizobJaste. (C. d'O.) * ARHOPALE. Arhopaïa (^ priv.; À'ItfAo-j, massue), rvs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, ttibu des Lycénides, établi par M. Boisduval, et fondé principalement, ainsi cjue l'indique son nom, sur l'absence de la massue dans les antenne.', des Papillons dont il se compose. Ce genre, qui ne renferme que des espèces de l'Océ» nie et de l'archipel indien , a pour type 1( Pap. helias de Cramer. M. Boisduval, dans li partie entomologique du Voyage de V Astro- labe, en décrit deux nouvelles espèces, l'une ARl (îe la ÎVouvclle-Guiiiée.ct Taulre de la Terre des Papous. Il appellcla première .1. phry- xus, et l'autre A. meander. EWcs sont figu- rées toutes deux dans TAtlas de l'ouvrage précité. (D-) *ARHOPALUS ( priv.; /iÔKulo^, mas- sue ). INS. — Genre de Coléoptères tétra- . mères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Scrville {Ânn. de la Soc. eut. de France, t. III, p. 77) aux dépens du g. Callidic,ûon\. il ne diffère que par le corselet, peu déprimé en dessus , et par les cuisses , de longueur moyenne , en massue allongée et comprimée. M. Serville y rapporte six espèces, parmi lesquelles nous citerons, comme type , le Callidium rusti- cum Fabr. , qui se trouve en France et en Allemagne. —Ce g. correspond à celui que M. Dejeaa désigne dans son dernier Catal. sous le nom de Criocephalum, que M. Mul- sant, dans son Hist. des Coléoptères de France, a cbangé, nous ne savons pourquoi, en celui de Criocephalus. (D. ctC.) *ARHYIVCHUS ( ^ priv.; /i.y/o,-, bec). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, établi par M. De- jean dans la troisième édit. de son Catalo- gue , mais dont il n'a pas publié les carac- tères. Il y rapporte deux esp. nommées par lui, l'une .1. luridus, et l'autre A. tomento- sus , toutes deux de l'Amérique septentrio- nale. N'ayant pas va ces espèces, nous ne pouvons dire en quoi elles diffèrent gé- nériquement des Peloporus et des Haplii- rus de Schoenherr, entre lesquels il les place. • (D.) ARIA, Scring. (nom ancien de TAlisier commun . bot. ph. — Syn. du genre Ali- sier {Cratœgus, L.; Spach), de la famille des Pomacécs. Beaucoup d'auteurs ne le considèrent que comme une section du g. Pyrus. (Sr.) ARIADNES {Ariadne, nom mytliol.). ARAcii. — M. Savigny avait appliqué ce nom à un genre que M. Walckenaër regarde seulement comme une division du genre Dysdera, et qui est caractérisée par les yeux intermédiaires de la ligne postérieure, plus gros que les autres , et par les mâchoires, arrondies à leur extrémité extérieure. Le type en es. le Dysdera {Ariadne) insidiatrix Sav., liouvé en Egypte. Voy dysorhe. CBl.) ARI 133 "ARICIADEES. Ariciadœ {d'Arîcia, genre d'Annélides ). atcsél. — Nom donné par M. Jobnston aux Ariciens de MM. Au- douin et Edwards. (P. G.) * ARICIE. Aricia ( Nom d'une prin- cesse athénienne). i>s. — Genre de l'ordre des Diptères, division des lîrachocères, sub- division des Dichœtes , famille des Athé- ricères, tribu des Muscides, section des An- thomyzides. Ce genre , formé aux dépens des g. Anthomyia de Meigcn , Musca de Linné, Fabricius et Fallen , répond à la sec- tion des Aricinœ terrestres de M. Robineau- Desvoidy , et a les caract. suivants : Styles des antennes plumeux. Abdomen ovale , ordinairement muni de soies. Cuillerons as- sez grands ; la valve inférieure dépassant la supérieure. Ailes écartées. Le genre Aricie ~ présente des rapports avec les Muscies ; ce- pendant il en diffère par l'ouverture de la première cellule postérieure , par la médio- crité des cuillerons, par les soies à l'abdo- men , et par la couleur ordinairement fer- rugineuse des pieds, et quelquefois du corps. Les Aricies fréquentent les lieux frais et hu- mides ; les larves se développent dans les détritus de matières végétales. M. Macquart en décrit 32 esp., qu'il partage en deux di- visions : celles qui ont les yeux velus, et celles qui les ont nus. Nous en citerons une de chaque : 1'^. lardaria, ou la Miisca id. de Fabricius, qui est commune partout, et r^. testacea ou Musca id. du même auteur, qui se trouve dans toute l'Europe. (D.) ARICIE. Aricia [ Aricie , fille de Pal- lante). aaxél.— Genre d'Annélides sétigè- res marines , de la catégorie des Errantes , établi par M. Savigny , adopté par M. de Blaimille, et considéré par MM. Audouin et Edwards comme type de la famille des Ariciens; M. de Blainville le rapporte aux Néréides Acères. Il a pour principaux ca- ract. : Tète conique ; antennes nulles ou ru- dimentaires; pieds de deux sortes, et rele- vés sur le dos ; ceux de la partie antérieure du corps composés de deux rames très dis- semblables , et les autres composés de deux rames ayant à peu près la mcme forme. Le corps est allongé et la bouche pourvue d'une trompe très courte , sans papilles ni dents. Trois espèces des côtes d'Europe : A, sertulata Sav.; A Cuvierii Aud. et 134 ARI Edw.; A. LatreiUii id. MM, Audouin et Edwards pensent qu'on devra y rapporter aussi le Nereis armiger Miill. , type du g. Scoîoplos de Blainville. (P. G.) ^ARICIENS [(VÂricia,g. d'Annélides}. ANNÉL. — MM. Au;louin et Milne-Edwards établissent sous ce nom , que M. Jolinston remplace par celui d'Âriciadées, une famille d'Annélides sétigères errantes, dont le genre principal est celui des Aricia. Ceux qui s'y rapportent a\ ce lui sont les suivants: Leuco- dore , Johnst. ; Nérine , id. ; Aonia, Sav. ; Ophelia, Sav.; Cirrhalula , Lamk. , ainsi que ceux de Scoîoplos et Scolelepis de 31. de Blainville. Les Ariciens ont pour caract. communs : Pieds peu saillants et d'une struc- ture peu compliquée, tantôt similaires, tan- tôt dissemblables; dans les différentes par- ties du corps, mais jamais alternalivemcnt , pourvus et dépourvus de certains appendi- ces mous; branchies nulles ou très simples; tète rudimenlairc ; antennes et yeux nuls ou rudimenlaires. En général , un seul cir- rhe à chaque pied, et le second, lorsqu'il existe, est rudimentaire, (P. G.) * AUiCIXE. ciiiM.— Matière colorante rouge, insoluble, des fruits de VÂreca Cate- chu. (C. d'O.I *ARiC!J\ES. Aricinœ. i\s.— Nom d'une tribu de Diptères, établie par M. Robincau- Desvoidy dans sa famille des Mésomydcs, division des Muscivores , et qui correspond aux premières sections des Anlhomjcx de Meigen. Les Aricines se divisent en terrestres et en littorales ou aquatiques. La première division comprend dix genres, et la seconde vingt-el-un. Les larvci de ces Diptères vivent dans les débris de tous les végétaux en décomposi- tion. Les Insectes parfaits préfèrent en gé- néral les lieux retirés, frais, humides, et môme aquatiques. Quelquefois les femelles se jettent en quantité sur les quadrupèdes herbivores dans les pâturages, cl leur sont fort importunes. (D.) ARID. poiss.— Nom donné par M. Rup- pel comme la dénomination vulgaire de son Rhombus pantherinus. (Val.) * ARIE. POIS.S. Aria. ns. — Genre de l'ordre des Diptères, ctaDli par M, Robincau- Des>oidy dans sa tribu des Macropodées , famille des Jlyodaires , et qu'il caractérise ARI ainsi : Caractères des Esthéries et des Dine- res , mais chète villeux. Épistome plus sail- lant ; corps assez déprimé ; la cellu'.e ■;C fer- mée et non pétiolée au sommet de l'aile. — Ce genre n'est fondé que sur une seule es- pèce, que M. Macquart comprend parmi ses Omalogastres : c'est VAria fulvicrus R.D., qui se trouve en France, au printemps. (D.) * ARIETINUM. BOT. i-n. - Sous le nom (VArietiimm americanum Beck [Bol. ofnorth and midd. st. 55"i) a décrit le Cy- pripedium arietinum de Bro'.vn , qui ne diffère par aucun caractère important des autres espèces du même genre. Voy. cïpri- PÈDE. (A. R.) ARILLE. Arillus. bjt. — On a dé- signé sous ce nom un organe très varié dans sa forme, qui recouvre en partie ou en totalité certaines graines, et qui souvent en a été considéré comme un des téguments, tandis qu'en réalité il fait partie du péri- carpe, et non de la semence. En effet, Tarille peut être déOni : Une expansion ordinaire- ment charnue du Irophosperme se répan- dant sur la graine, qu'elle recouvre en partie ou en totalité Quelques exemples vont éclai- rer cette définition. Dansbeaucoup d'Euphor- biacées, on trouve à la base de la graine un petit corps charnu, caronculiforme, à l'aide duquel la graine était adhérente au péricar- pe : ce corps est un arille. Dans le Polyga- la vulgaris, la graine est embrassée à sa base par un petit corps charnu cupuloïde trilobé : c'est encore un arille. Dans les diverses es- pèces du genre Cupania , de la famille des Sapindacées, l'arille constitue une cupule entière qui recouvre la graine dans sa moi- tié inférieure. Dans les Turnera , l'arille se redresse sur l'un des côtés de la graine, dont il égale la hauteur, et les dentelures qui dé- coupent son contour lui donnent quelque ressemblance avec une feuille d'acanthe. Tout le monde connaît ces lanières irrégu- lières, charnues, anastomosées, qui, sembla- bles à un réseau, recouvrent la graine du Muscadier : c'est encore un arille, qui, dans la matière médicale , est employé sous le nom de macis. Dans le fusain à bois galeux [Evonymus verrucosus L.) , l'arille recouvre les deux tiers inférieurs de la graine; enfin, dans notre fusain commun (^Evonymus eu- ropœus L. ] , il s'étend sur toute la graine , ARl et l'enveloppe d'une membrane cliarnue d'un roMge cclntant. L'aiillc, mOmc quand il enveloppe com- plctemenl la graine, n'est nullement adhé- rent avec sasurfaee. Il n'y adhère qu'en un point, le hile ou ombilic externe, par lequel les vaisseaux nourriciers du péricarpe pénè- trent dans la semence. Sur tous les autres points, il y est simplemcntappliqué, et peut être enlevé avec la plus grande facilité et sans produire aucune déchirure. Nous avons dit précédemment que l'arille était une expansion, un épanouissement, en quelque sorte , du trophospermc ou du po- (lospermesur la surface externe de la graine; mais c'est le tissu utriculaire seul du tro- phospcrme qui constitue l'arille ; tout le tis- su vasculaire de cet organe pénètre dans le tégument propre de la graine. On a quelquefois considéré comme des a- rilles des parties entièrement dilTérentes de cet organe ; ainsi : 1" tantôt le tégument pro- pre de la graine , manifestement charnu , comme dans le Jasmin, le Tahernemontana ; 2" tantôt l'endocarpe lui-même, plus ou moins adhérent à la graine, comme dans le Café et quelques Rutacées. Une loi qui a été établie par mon père, et qui, jusqu'à présent, n'a pas encore oiFcrt d'exception , c'est que l'arille ne se ren- contre que dans les polypétales et jamais dans les vraies monopétales. Les plantes monocotylédonées sont également dépour- vues (l'arille. (A. R.) * ARILLÉE {graine), bot.— La grai- ne arillée est celle qui est pourvue d'un arillc, par opposition à celle qui manque de cet organe. (A. R.) * ARILUS. r>KL. — Genre établi par M. Savi- gny {Système, p. 64), et qui n'est pas sulTi- samment connu. M. de Blainville le consi- dère connue delà famille des Ampliinomes. Il le caractérise ainsi dans le Diction, des se. nat., t. LVII, p. 453 : Corps fort allon- gé , s'allénuant graduellement d'une extré- mité h l'autre, et composé d'un grand nom- bre d'articulations. Tète et yeux inconnus ; tentacules irf.,- branchies pectinées et supra- dorsales; pieds biramés; les soies raides et d'autant plus longues qu'elles sont posté- rieures; les cirrhes au nombre de sept à chaque pied. Type : A. conspvrcata Sav., Egypte, pi. 2, fig. 4. (P. G.) ARISTIDE. Arislida (arista, barbe de blé). BOT. PH. — Grand genre de la famil- le des Graminées, tribu des Stipacées, éta- bli ptir Linné , et adopté depuis par tous les auteurs et par tous les agrostographes, avec quelques modifications. Voici la manière dont il est caractérisé par M. Runth (Gra»i., tome I, page 187) : Les épillels sont uni- flores ; la fleur est slipiléc. La lépiccne est à deux valves membraneuses , inégales, or- dinairement mutiques ; l'inférieure est plus courte. Des deux paillettes de la glume, l'in- férieure est coriace , roulée sur elle-même , et terminée à son sommet par une arcle tripartite ou simplement trifide, quelquefois articulée à sa base. La paillette supérieure est mulique et très petite, à peine plus lon- gue que les paléoles. Les éfamines varient d'une à trois. L'ovaire est stipité et glabre. Les deux styles sont courts et terminaux, et portent chacun un stigmate plumeux, à poils simples. Les paléoles sont glabres et entiè- res, adnées à la base du s!i|)port de l'ovaire. Le fruit est cylindrique et glabre. Tel qu'il vient d'être caractérisé, le genre Aristida comprend plusieurs genres qui a- vaicnt été formés à ses dépens , comme les genres Chœtaria et Curlopogon, établis par Palissot de lîeauvois , et le genre Streptachne de M. Runth. II comprend environ quatre- vingts espèces, annuelles ou vivaces , toutes T. II. ARI 137 étrangères à l'Europe, mais dispersées dans les autres contrées soit de l'ancien , soit du nouveau continent. Aucune de ces espèces n'offrant d'intérêt spécial, nous ne croyons pas nécessaire d'en mentionner aucune en particulier. (A.K.) * AHISTIFOUMl-:. Aristiformis {aris- ta, crête, arête; forma, forme), bot. — Qui est en forme d'arête. (G. d'O.) ARISTOLOCHE. .4nsfo/oc/ua, L. {i- /}i7Tr/j.ox[y. , aristoloche : herbe qui, selon les anciens , facilitait les accouchements). BOT. PII. —Genre type de la famille des Aristolochiées ou Arislolochiacées (Asari- nées , Baril.), dont les caractères essentiels sont les suivants : Périanthe marcescent ou caduc, Uibuleux, ventru à la base ; h limbe soit liguliforme, soit bilabié et ringent, soit à 3 segments presque égaux , valvaires en préfloraison. Étamines G ( par exception 5), adnées au style ou au stigmate; filets nuls ou confondus avec le style ; anthères ex- trorses. Ovaire à 6 loges multi-ovulées (par exception, h 5 loges); ovules horizontaux, 1- scriés. Style court ou nul ; stigmate discoï- de, ou subglobuleux , ou stelliforme et à 6 lobes. Capsule G-valve ou irrégulièrement ruptile, polysperme. — Herbes ou arbustes ; tiges dressées, ou diffuses, ou volubiies. Feuilles indivisées ou palmatilobées , péda- tinervées, alternes, pétiolees, quelquefois accompagnées d'une stipule oppositifolice. Pédoncules solitaires ou fascicules, axillai- rcs, l-^-ou pluri-flores, nus, ou garnis vers leur milieu d'une bractée foliacée. Fleurs très amples chez certaines espèces, ordinai- rement de couleur livide. Voy., pour ies genres, sous-.gcnres et sec- tions fondés sur des Aristoloches, les articles Cardiolochia , Viclyanthes , Einomenia , Endodaca, Glossida , llocquartia, Isotre- ma, Niphus, Pistolochin, Serpeniaria, Si- phisia , Siplio et SiplionoIocJua. On connaît près de cent espèces de ce genre , dont la plupart appartiennent à l'A- mérique intertropicale. Ces végétaux sont en général remarquables par des propriétés médicales très prononcées ; leurs racines sont le plus souvent aromatiques etamères: de ce nond)re sont notamment , parmi les espèces indigènes, l'.l. Clematitis L.; 1'^. longa L. (vulgairement Aristoloche lon- gue), et VA. rotiinda L. (vulgairement 138 ARI Aristoloche ronde), qui passent pour être d'excellents remèdes toniques et stimulants; r^. Serpentaria L. ( vulgairement Serpen- taire de Virginie), indigène des Étals-Unis ; sa racine a une odeur analogue à celle de la Valériane , et une saveur très piquante. Les médecins anglo-américains l'adminis- trent contre les fièvres typhoïdes : on la rc garde aussi , à tort ou à raison , comme un antidote contre la morsure des serpents ve- nimeux. La racine de VA. odoratissima s'emploie, aux Antilles , à titre de fébrifuge et d'anti-dyssentériquc ; i! en est de même de 1'^. fragrantissima Ruiz et Pav., indi- gène du Pérou. Toutefois, certaines espèces exotiques sont extrêmement fétides et parais- sent être plus ou moins vénéneuses ; entre autres, 1'^. grandiflora Sw., espèce des Antilles , est un poison pour tous les ani- maux domestiques , et sa racine , de même que ses fleurs, exhalent une odeur nau- séabonde analogue à celle du Chenopodium Vulvaria. Beaucoup d'Aristoloches sont re- marquables par l'ampleur de leurs fleurs , et se cultivent, pour cette raison, pour l'or- nement des serres : telles sont surtout l'es- pèce que nous venons de citer, ainsi que VA. labiosa Rer. {Bot. Reg., tab. 689. — Nouv. Herb. de l'Amat., II); VA. Sipho L'Hérit., connue sous les noms vulgaires (V Aristoloche siphon ou Aristoloche à grandes feuilles , originaire des Etats- Unis, est fréquemment cultivée comme ar- buste d'agrément , parce que ses longs sarments et son ample feuillage la rendent très propre à couvrir les murs et les ber- ceaux. (Sp.) ARISTOLOCHIACÉES. bot. ph.- Yoy. ARiSTOLOciirÉES. (Ad. J.) ARISÏOLOCHÎÉES. bot. iMi.-Fa- mille de plantes dicotylédonées, apétales, épigynes. Elle a reçu de M. Lindley le nom à''Aristolochiacées , et celui d^Asarinées de M. Agardh et de 3L Barlling, qui réservait le nom à\irisiolochices à un groupe plus considérable , ou classe , composé de plu- sieurs familles {Balanophorées , Cytinées , Asarinées, Taccées). Notre famille a les ca- ract. suivants : Calice adhérente l'ovaire, pro- longé au dessus en un tube souvent renflé que terminent trois segments tantôt égaux, tantôt très inégaux, à préfloraison valvaire. Etamines 6-12, ou très rarement en nombre ARI indéfini, portées sur un disque annulaire épi gynique ou soudé avec la base du style; à anthères presque sessiles, biloculaires. Ovai- re à six, plus rarement à trois ou quatre loges ( dont chacune renferme un grand nombre d'ovules attachés sur deux rangs à l'angle interne, ascendants ou horizontaux), se terminant en un style court en forme de colonne que couronne un stigmate divisé en autant de rayons qu'il y a de loges. Fruit charnu ou plus ordinairement capsulaire, à déhiscence loculicide , partagé en autant de loges polyspermes. Graines aplaties ou an- guleuses , présentant, vers le sommet d'un gros périsperme charnu ou légèrement cor- né, un embryon très petit, droit, dont la ra- dicule , plus longue que les cotylédons , se dirige vers le point d'attache. — La plupart des Aristolochiées se rencontrent dans la zone intcrtropicale de l'Amérique, ainsi que dans les zones tempérées des deux hémisphères, et surtout dans la région méditerranéenne. Rares aux Indes , elles disparaissent com- plètement au Cap et dans la partie de la Nouvelle -Hollande située hors des tropi- ques. Ce sont des plantes herbacées ou des ar- brisseaux souvent grimpants, à feuilles alter- nes, simples, pétiolées, où les stipules (quand elles ne manquent pas) se soudent en une^ seule de l'autre côté de la lige, et prennent souvent un développement foliacé. Les fleurs sont solitaires ou fasciculées à l'aisselle des feuilles, plus rarement disposées en grappes. La tige des espèces frutescentes offre une structure remarquable, et différente en quel- ques points de celle qu'on est accoutumé à trouver dans les végétaux dicotylédones. Le liber forme un grand nombre de petits fais- ceaux disposés en cercle au milieu du paren- chyme cortical et vis-à-vis les faisceaux du bois; mais ils ne croissent pas comme ceux-ci, qui continuent às'allonger en se multipliant par division complète ou incomplète dans le sens des rayons médullaires. On a dit, à tort, que ce bois est dépourvu de zones concen- triques : il en présente dans les espèces li- gneuses soumises aux vicissitudes de nos saisons, mais toujours sans formation an- nuelle de liber. Genres. — Asarum , Tournef. ; He- tcrotropa, Dec. et Morr. ; Aristoloehia ! Tournef. CGlossnla , Pistolochia, Siphisia. ARI Endodaca cl Einomcnia, Rafin.; iZocguar- tia, Dumort.); Hragantia, Lour. [Cera- mium, Bluni.; I\Iunnic}iia , Rcich. ; Van- hallia, Schult.); Tliottea, Rottb. A ces g. on en ajoute deux autres impar- faitement connus, dont quelques caractères, notamment la diœcie des fleurs, diffèrent de ceux qui ont été précédemment exposés : ce iont les Trichopodium, Lindl. {Trichopus , Gœrtn.); Trimeriza, Lindl. (Ad. J.) ARISTOTELA. bot. th.— Ce genre, de la famille des Composées , et consacré par Adanson à la mémoire d'Aristote, com- prenait, selon son auteur, les genres Jaco- bœa , Comm. ; Jacohœastrum , Yaill. ; Othonna, Lin., et Calthoides , Juss., dont Pinvolucre était formé de sept à dix folioles soudées entre elles, et renfermant , à la cir- conférence, des fleurs rayonnées T-dentées, et des fleurs hermaphrodites 5-dentées au centre. — Ce genre se trouve actuellement réuni à VOthonna. (J. D.) AIÎISTOTELIA, L'Hérit. ( À^.^rori- )<;, Aristote). bot. pu. — Genre sur la classification duquel on est loin d'être d'ac- cord : A.-L. de Jussieu le place parmi les genres non classés; suivant M. R. Brown, il appartient à la famille des Homalinées ou Ilomaliacées; M. Reichenbach le place dans les Escalloniées; M. Endlicher le met à la suite des Tcrnstrémiacées; enfin, M. Lindley le regarde comme le type d'une famille dis- tincte , qu'il appelle Maquinées , et qu'il as- socie aux Philadelphées. Ce genre offre les caractères suivants : Galice turbiné, 5-ou 6-fide ; segments lancéolés , pointus , im- briqués en préDoraison. Pétales 3 ou 6, ob- cordiformes , insérés ii l'extérieur d'un dis- que hypogync. Etamines 13 ou 18, ayant môme insertion que les pétales, opposées 5 à ô aux segments calicinaux. Filets courts. Anthères dressées, oblongues , pointues , 2- thèqucs : bourses déhiscentes chacune par une courte fente terminale. Ovaire 3-locu- laire; loges 2-ovulées; ovules superposés, suspendus. Styles 3, soudés par leur base. Baie subglobuleuse , 3- gonc , 3-sulquée , pulpeuse, 3-loculaire. Cloisons très min- ces, membranacées. Graines géminées dans chaque loge, superposées, anguleuses. Test osseux. Ilile ventral. Chalaze termi- nale, orbiculaire. Embryon axile dans un pé- risperme charnu, recliligne, presque aussi AHJ 139 long que le périsperme, parallèle au hile. Cotyléd( ps elliptiques , foliacés, plissés lon- gitudinalcment. Radicule subcylindracée , supère, éloignée du hile. — L'espèce ( A. Maqui L'IIérit.) qui constitue ce genre est un arbrisseau indigène du Chili , où on le nomme Jifaqui. Les feuilles en sont subop- posées , pétiolées, coriaces, dentelées, ac- compagnées de stipules caduques ; les fleurs en sont petites , verdâtres , disposées en cy- mules axillaircs; les baies en sont mangea- bles , et l'on en prépare , au Chili , une boisson vineuse. (Sp.) * ARISTOTELIA (À^ctaTora-^ç, Aristo- te). BOT. PII. — Loureiro, dans sa Flore de Cochinchine, désigne sous le nom d'Aristo- telia spiralis une variété du Spiranthes australis de Lindley. (A.R.) * ARITHMEMA {iptO,u.y.fxc^ , nombre ). i\s. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélides, Latr., ou des Vési- cants, Dej., tribu des Cantharidécs, Latr., établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Hijcîœus de Latreille. Il n'en diffère essen- tiellement que parce que ses antennes ont un article de moins que celles du genre if */- clœiis, c'est-à-dire huit au lieu de neuf, et parce que le dernier est moins gros et plus allongé que chez celui-ci. Ce g. a pour type \c Mylabns lO-gidtata de B'ûberg [Arith. lO-giiliata Chevrolat), ûguré dans Vlcono- graphie du Règne animal, par M. Guérin- Méneville, pi. 35, fig. 2, et fig. 2 a (antenne grossie); mais, par erreur, ces deux figures sont indiquées au bas de la planche comme se rapportant au g. Hgclœus. Depuis, M. De- laporte [Buffon-Duménil, t. II, p. 2G8) a formé de cette même espèce son g. Acteno- dia, et M. Pejean, dans son dernier Catalo- gue, l'a rapportée à son g. Synamma, sous le nom de \E. (DeSU.) *ARMA.i>s. — Hahn {Wanzenart.in- sect. ) a établi sous ce nom un genre de la famille des Pentatomiens, de Tordre des Hémiptères, adopté depuis par M. Spinola, et réuni par M. Burmeisteràson g. Asopus. Les Arma ne paraissent en effet caractérisés que par les angles huméraux prolongés en une petite épine. On en connaît un petit nombre d'espèces; les plus répandues sont les A. lurida {Cimex luridus Fab. ), et A. custos ( Cimex custos Fab. ). (Bl.) * ARMADELLIDÉE. crust.— Genre de l'ordre des Isopodes, de la famille des Cloportides, de la tribu des Cloportides ter- restres et de la division des Armadelliens, établi par M. Brandt pour les espèces du g. Armadille de Latreille, chez lesquelles l'ar- ticle terminal externe des dernières fausses pattes est grand, lamelleux au sommet de l'article précédent, et remplit presque en entier l'échancrure comprise entre les deux derniers anneaux de l'abdomen. (M. E.) *ARMADELLIENS.CRUST.— Dans la classification des Crustacés employée par M. Milne-Edwards, ce nom est donné à une division de la tribu des Cloportides terres- tres caractérisée par la conformation de l'abdomen, dont les dernières fausses pattes sont visibles en dessus entre les deux der- niers anneaux du corps, mais ne se prolon- gent pas au delà du bord postérieur de ces ARM anneaux. On y range les genres Annadillc, Armadellidce cl Diploexoqiie , (M. E.) ARMADILLE. cuust. — Le genre Armadillc de Latreillese compose des Crus- tacés, de l'ordre des Isopodes et de la fa- mille des Cloportides, dont le corps ne pré- sente pas, à sou extrémité postérieure, d'ap- pendices saillants, mais ollrc, dans réchan- crure située de chaque côté, entre les deux derniers anneaux de l'abdomen , une ou deux pinces lamelleuses , représentant la dernière paire de fausses pattes. M. Brandt, à qui l'on doit un travail spécial sur les Oniscoïdiens, restreint davantage les limites du genre Armadilie, et ne réserve ce nom qu'aux Armadelliens ayant 1» l'article termi- nal des dcrnirres fausses pattes rudimeiitaire et inséré au bord interne du précédent qui remplit l'échancrure située entre les deux derniers anneaux de l'abdomen ; 2" les an- neaux thoraciques dépourvus d'apophyses horizontales naissant de leur bord posté- rieur. (M. E.) ARMADILLE. ArmadiUo , Briss. MAM. — l'oyez TATOU. (A. DE Q.) ARMADILLUS SQUAMMATUS. MAM. — Séba a désigné sous ce nom , en les distinguant par les épithèles de major et de minor , deux espèces de Pangolins. Foye; ce mot. (A. oeQ.) ARMANI A (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, qui a pour caractères , d'après M. de Candolle : Capitule multiflore hétérogame; fleurs du rayon ligulées, neutres, 1-sériées, jaunes; cel- les du disque hermaphrodites, à tube court, à gorge large , cylindracée , terminée par un limbe à cinq dents. Involucre formé de trois rangées d'écaillés apprimées; réceptacle plan, paléacé; les rameaux des styles, appartenant aux fleurs hermaphrodites, sont simplement tronqués et terminés par des poils. Le fruit, obcomprimé, elliptique, cartilagineux, cou- vert de poils, est couronné antérieurement de deux soies raides, et presque lisses. —La seule espèce connue est un sous- arbrisseau dé- couvert |)ar Bertero , à l'île Sainte-Marthe , dans la partie de l'hémisphère austral voi- sine de l'Amérique. M. de Candolle place ce genre près des Coreopsis. J. D.) AW^llù. Armatus. zooh. — On donne cette épilhète aux Poissons dont le corps est couvert d'une épaisse cuirasse ou hérissé AHM 141 il'épincs. Tds sonlVAspidophorus art7iatus et le Silurus militaiis. — En entomologie , on appelle ainsi les insectes à mandibules longues ou dressées comme des cornes, exemple : VAnisotoma armatum. (C. »'0.) ARME, roiss. — Nom spécifique don né par Lacépède à plusieurs esp. de Pois- sons , Baliste armé, etc. Voy. baliste. (Val.) ARMEL. BOT. PII. — Syn. de Petjanum Harmala L. (C. d'O.) " ARMEIXIACA, Tourn. {Arrneniacus , d'Arménie), bot. ph.— Sous ce nom, Tour- nefort et plusieurs auteurs modernes ont éta- bli un genre fondé sur l'Abricotier et sur une ou deux autres espèces du g. Prunier [Pru- nus), lesquelles ne diiïèrcnt absolument de leurs congénères que par le fruil à sur- face cotonneuse. (Sp-) ARMEI\ÏA, Laët. mam. —C'est le Bi- son d'Amérique. T'oy. boeuf. (A. DE Q.) *ARME1\TAIRES. Armentariœ {ar- mcnlum, troupeau], ias. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de la famille des Muscides comprenant des es- pèces qui tourmentent à l'excès les grands quadrupèdes. (D.) "xVIlMERIA (nom présuméd'une espèce d'OEillct chez les anciens), bot. pu.— Genre de la famille des Plumbagiiiacécs , tribu des Staticées ^ formé par Willdenow [Ilorl. Be- rol., 333) aux dépens de quelques espèces du genre Statice de Linné, et dont le type est VArmeria vidgaris ( Stalice armcria L.). Il renferme une vingtaine d'espèces, toutes européennes , acaules, vivaces, à feuil- les radicales réunies en toufles, linéaires ou lancéolées , nervées ; à inflorescence dispo- sée en pédoncules monocéphales, scapifor- mes. La plupart sont cultivées comme plan- tes d'ornement et servent à faire d'élé- gantes bordures. Voici les caractères de ce genre : Fleurs réunies en un capitule in- volucre; à gaîne renversée» à réceptacle paléacé. Calice infundibuliforme, à limbe 5-denté, o-plissc, scarieux sur les bords. Co- rolle liypogyne de 5 pétales, dont les onglets velus, cohérents à la base. Étamines 5, insé- rées à la base de l'onglet de ces derniers. Ovaire uniloculaire ; ovule unique, anatro- |)e, apnendu à un placenta libre, filiforme. Styles 5, terminaux , disti.-icts, évidés en stigmate au sommet. Ttricule calyptriforme, 142 ARM membranacé , monosperme, enserré par le calice ; libre ensuite à sa base, et multifide. Graine inverse ; embryon orthotrope , dans un albumen farinacé peu abondant, à radi- cule supère. (C, L.) * ARMÉRIACÉES {d'Armeria;. bot. va. — M. Marquis a désigné sous ce nom une famille de plantes ayant pour type le genre Ârmeria. Vo'j. ce mot. (C. d'O.) ARMES. Arma. bot. et zool. — Ce nom a été employé par quelques auteurs pour désigner les moyens de défense dont sont pourvus certains végétaux , comme les Epines, les Aiguillons , dans les Rosacées , les Légumineuses , etc. , les poils excrétoi- res de VOrtie , du Malpighia urens , de la Loaza , etc. Cette épithète sert aussi ;i dé- signer les moyens d'attaque et de défense des animaux. (C. d'O.) * ARMICEPS. Armicipites ( arma , ar- mes ; caput, tète). po:ss.— Latreille a don- né ce nom à une tribu de la famille desClu- péides, comprenant les Poissons dont la tête est défendue par des pièces osseuses ou des écailles pierreuses. {C. d'O.) * ARMIDE ( nom propre ). crust. — Genre de Tordre des Isopodes, proposé par M. Risso , mais qui n'a pas été adopté par les autres zoologistes; il a pour type Pldo- tée hectique, espèce qui ne paraît pas de- voir être séparée génériquement des autres Idotées. (M. K.) *ARMIDEUS. (Armide, nom propre.) ns, — i\om donné par Ziegler, dans le Ca- talogue de Dabi (18^3), à une division des Géotrupes de Latreille, avec laquelle M. Fi- scher de Waldheim, dans VEntomographie russe, a formé son .genre Ceratophyus. Voy. ce mot. _ (D. et C.) *ARMIGEIVES. Armigenœ {arma, ar- mes; grena, joue), poîss. — Plusieurs au- teurs ont désigné sous g; nom les Poissons à joues cuirassées. (C. »'0.) ARMILLARIA. {Armilla, bracelet). BOT. CR. — Troisième tribu des Agarics, à spores blanches, de Frics, présentant les ca- ract. suivants : Chapeau charnu , convexe , dilaté ; épiderme lisse ou écailleux, pouvant se détacher. Lames aiguës aux deux extré- mités, sinuées ou décurrentes ; «pores blan- ches. Pédicule plein , solide , fibreux , muni d'un anneau persistant, quelquefois fugace. — Cette tribu a les plus grands rapports ARM avec celle des lépiofes, dont les lames sont toujours libres, et le pédicule cotonneux à l'intérieur. On peut regarder comme type de cette tribu VAgaricus mellcus, qui est comestible, et croît très abondamment en automne au pied des vieux arbres dans les forêts. (LïV.) ARMIJVE. Arminia (Arminius, nora histor.). MOLL. — Ce genre, à peine indi- qué par M. Rafinesque , semble se rappro- cher par quelques caract. des Linguelles de M. de Blainville , qui elles-mêmes ne sont que des Diphyllides de Cuvier. Avant de se prononcer définitivement sur le genre de M. Rafinesque, il serait indispensable d'avoir de ce naturaliste des renseignements au moyen desquels on pourrait compléter les caractères de son genre. (Desh.) ARMODILLO, Wagn. mavi.— Voyez PASGOLIX. (A. DE Q.) ARMOISE (corruption â^Artémise). BOT. PU. — On désigne sous ce nom plusieurs plantes officinales de la famille des Compo- sées, qui appartiennent en grande partie au g. Artemisia, qui a pour caract. : Capitules discoïdes homo- ou-hétércgames. Fleurs du rayon 1-sériées , femelles, 5-dentées, munies d'un style fendu profondément ; celles du dis- que o-dentées , hermaphrodites , ou parfois mâles ou stériles par suite de l'avortement de l'ovaire ou de la corolle. Les folioles de l'in- volucre, membraneuses sur les bords, entou- rent un réceptacle plan ou convexe , nu ou couvert de fimbrilles très délicates. Les fruits, obovales, dépourvus d'aigrettes , présentent à leur sommet un petit disque épigyne. Plusieurs espèces de ce genre vivent en société, et forment souvent à elles seules, au centre de l'Asie, entre l'Altaï et les Mus- lag . de la grande muraille de la Chine jus- qu'au lac d'Aral , dans une largeur de plus de deux mille lieues, les steppes les plus élevées et les plus vastes du monde. Les propriétés toniques, communes à toutes les esp. de ce g. , ont permis de les employer indistinctement aux mêmes usa- ges, dans les pays tempérés et froids de l'hémisphère boréal, qu'elles habitent exclu- sivement. Les plus communes et les plus généralement usitées sont Y Armoise Ab- sinthe , originaire des régions tempérées de l'Europe. L'excessive amertume de cette ARM plante est pas&ce en proverbe. On se sert f ommunénient de ses feuilles, et surtout des grappes de ses fleurs , soit en infusion dans le vin, soit pour en former, par distillation, une liqueur qui porte le nom à'' Absinthe. On assure qu'elle peut en outre, et sans in- convénient , remplacer le Houblon dans la fabrication de la bière. h''Estragon ou Serpentine {Àrtemisia Dracunculus). Cette espèce, ainsi nommée par la ressemblance de sa racine avec celle d'un Dragon ou d'un Serpent plusieurs fois replié sur lui-même , est employée comme condiment , à cause de sa saveur acre , un peu piquante, aromatique, qui rappelle le goût de l'Anis ou du Fenouil : on s'en sert principalement pour aromatiser le vinaigre. Cette plante babite les parties froides et montueuses de l'Europe orientale. On la rencontre sur les bords de la mer Caspien- ne , dans l'Adzerbidjan , sur les monts Altaï, jusque sur les confins de la Mongolie chinoise. Les montagnards de la Suisse désignent sous le nom de Genipi plusieurs espèces voisines de VAriemisia glacialis, qu'ils font entrer indistinctement dans leur vulnéraire, et avec lesquelles ils fabriquent un vinaigre tout à fait semblable à celui d'Estragon. L^Aurone , CitroneUe, Garde- robe [Ar- iem. Abrolanum), indigène du midi de l'Eu- rope, se cultive fréquemment dans les jar- dins à cause de son odeur. IjArUm. judaica ou Semen - contra (sous-entendu vernies ) produit , à ce qu'on suppose , la poudre connue dans les oflki- nes sous le nom de poudre à vers ou de semen-contra, et qui nous est envoyée sèche, du Levant, par la voie du commerce. Cette poudre ne se compose pas, comme son nom l'indique, de graines ou de fruits épurés , mais de capitules plus ou moins écrasés, au milieu desquels on rencontre des fragments de feuilles, d'involucre qui probablement agissent plus directement que ne le feraient les fruits eux-mêmes. VArtem. moxa ou chinensis produit , sur ses tiges et ses feuilles, un duvet assez abon- dant pour être recueilli et employé, dans le nord de la Chine, en guise d'ctoupe ou d'a- madou , pour établir des moxas qu'on al- lume sur les parties affectées de goutte ou de rhumatisme. Enfin , les propriétés amères , aromati- ARM 143 ques et un peu astringentes, dej Armoises, font que plusieurs d'entre elles ont été pro- posées comme succédanées du thé , et no- tamment VAbrotanum. Ces propriétés sont dues, suivant M. Braconot , h une matière animallsée extrêmement amère qui forme les i8/100 de son poids. Cette plante renfer- me, en outre, une huile volatile et un acide qu'il croit nouveau, et qui s'y trouve com- biné avec de la Potasse. UArmoise commune ou Herbe de Saint- Jean croît dans les lieux incultes et sur les bords des chemins ; elle est apéritive , stimulante ; extérieurement elle passe pour vulnéraire et détersive , ainsi que plusieurs autres espèces du même genre. (J. D.) ARMORACIA. Flora der Wetterau. — Baumgart., Flor. Transylv. — Koch , Deutschl. Flora, vol. lY, p. 566. — Spach, Hist. des plant, phan. , vol. YI, p. 519. (Nom donné par plusieurs botanographes anciens à la plante sur laquelle est fondé le genre , et faisant allusion à ce que cette plante est commune dans le nord-ouest de la France), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères (tribu des Alyssinées DC. , tribu des Siliculeuses Spach), auquel nous avons assigné les caractères suivants : Calice de 4 sépales cymbiformes, égaux, divergents, presque étalés. Pétales 4, onguiculés. Glan- dules 6, denticuliformcs, confluentes par la base, alternes avec les étamines. Étamines G; filets filiformes, subisomères, subrecti- lignes, divergents ; anthères sagittiformes- elliptiques, obtuses : celles des deux étami- ' nés impaires un peu plus grandes que les autres. Ovaire ellipsoïde, un peu comprimé (en sens contraire du diaphragme), 2-locu- ! laire, multi-ovulé. Ovules marginaux , sub- réniformes, résupinés. Style filiforme, très court; stigmate pelté , hémisphérique. Sili- cule tantôt ellipsoïde, tantôt subglobuleuse, peu ou point comprimée , érigée , 2-locu- laire , courtement apiculée (par le style) ; loges 4-20-spermes ; valves cymbiformes, non carénées, innervées, minces , subcarti- lagineuses, submarginées ; nervures placen- tairicnnes filiformes, incluses avant la déhi- scence. Graines suspendues , bisériées dans chaque loge, petites , finement chagrinées , subcylindriques , immarginées ; cotylédons rectilignes, subsemi-cylindriques, en géné- ral.accombants. — lj\irmoracia rusticana 144 AB.iN Flor. Welt. {Cochlearia armoracia Linn. — Raphanis magna Mœnch. — Cochlearia macrocarpa Wal(3. et Rit.), plan'e connue sous les noms vulgaires de Cram ou Cran de Bretagne, Cranson de Bretagne, Cran- son rustique. Cran des Anglais , Raifort sauvage. Grand raifort, MoutardeUe , Moutarde des Allemands, et Moutarde des Capucins, est la seule espèce qu'on puisse rapporter avec certitude à ce genre. C'est une herbe vivace , à racine pivotante, grosse, charnue , atteignant deux à trois pieds de long. La tige est paniculée, et atteint jus- qu'à cinq pieds de haut. Les feuilles sont tantôt indivisées, tantôt pennatifldes : les in- férieures grandes, pétiolées ; les autres ses- siles. Les fleurs sont disposées en grappes terminales et oppositifolices, nues, denses, à pédicelles filiformes, plus ou moins diver- gents après la floraison. Les sépales sont d'un jaune verdàtre, membraneux aux bords; les pétales blancs.— La racine de cette plante a une saveur extrêmement piquante, analogue à celle de la graine de moutarde , mais beaucoup plus forte ; lorsqu'on la broie étant fraîche , elle provoque des éternu- menls fréquents et une abondante sécré- tion lacrymaire ; ellejouit de propriétés ver- mifuges, stimulantes, diurétiques, et surtout anti-scorbutiques; appliquée fraîche sur la peau, elle agit comme épispastique. En An- gleterre, en Allemagne et dans l'ouest de la France, on fait beaucoup usage de cette ra- cnie comme assaisonnement , en guise de moutarde. (Sp.) ARMOSELLE. bot. ph. — Syn. du genre Seriphium, L. Voyez ce mot. (C.D'O.) ARl\EBIA,Forsk.(F?or. Mgijpt.). bot. ru. — Synon. Anç,. Lithospermum, Tourn., de la famille des Bor.aginées. (Sp.) ARNICA (par corruption de Ptarmica, qui vient de nzy.r,/j.i/.^^ sternutatoire). bot. PH. — Genre déplantes appartenant à la fa- mille des Composées, tr. des Sénécionidées, lequel a pour caractères : Capitules hétéro- games, radiés, mulliflores. Fleurs du rayon 1-sérices, femelles, renfermant quelquefois des rudiments d'étamines; celles du disque hermaphrodites. Involucre campanule, formé de deux séries d'éeailles linéaires-lancéolées, égales entre elles. Réceptacle velu ou cou- vert de paillettes très Bnes. Corolle à tube ARN velu ; rameaux du style tronqués ou termi- nés par un petit cône, et couverts extérieu- rement de papilles qui se prolongent sur le style lui-mcme. Les fruits , cylindriques , amincis aux deux bouts , légèrement velus et sillonnés, sont couronnés par une aigrette formée d'une rangée de soies assez raides et scabres. — Ce genre renferme une dizaine d'espèces particulières à l'hémisphère bo- réal ; ce sont toutes des plantes à feuilles entières, opposées, et garnies de capitules assez grands de fleurs jaunes. L''Arnica montana , très répandue dans les parties montueuses delà France, passe pour un puissant sternutatoire; il est même appelé Tahac dans les Vosges , où l'on en fait un fréquent usage contre les chutes, les contu- sions, etc. ( J. P.) * ARNIDIUS. i>s. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Leach, et qui correspond exactement au g. fondé long- temps auparavant par Bonelli sous le nom de Caremim , d'après le Scarites cyayieus de Fabrieius, espèce de la Nouvelle-Hollan- de, à laquelle Leach a donné le nom de Ar- nidius emarginatus. C'est ici le cas de re- lever une erreur assez singulière commise par l'auteur de la Faune entomologiquc du Voyage de l'Astrolabe (2^ part., p. 23 cl 24). Non seulement il ne s'est pas aperçu que le g. de Bonelli et celui de Leach ne faisaient qu'un, mais il a cru que le Carenum cya- neum du premier était une espèce din"é- rente de VArnidius emarginatus du second; de sorte que d'une seule espèce il a fait à la fois deux espèces et deux genres distincts et cela sur le recto et le verso du mômfi feuillet. Voy. cirenum. (D. et C) ARNOGLOSSUM, Endl. Gen., p. 347 [ocp-jo;, agneau ; y'/o-ny, langue), bot. pu.— Section du genre Plantago, L., comprenant les espèces dont la capsule est h 2 loges 4- spermes : par exemple le P. major L. , le P. maxima Ait., etc. (Sp.) *ARNOLDIA, Arnold (botaniste an- glais ). BOT. PH. — Ce genre, fondé par Cas- siiii aux dépens du Calendula chrysanthe- mifolia Vent. , se trouve aujourd'hui réuni aux Dimorphotheca , où il constitue une section caractérisée par ses fruits trigones et liss's, appartenant aux fleurs du rayon. (J. P.) ARO ARNOPOGOIV {upi,àf.-jài , agneau , et frojyoov , barbe ). bot. ru. — Synonyme d'Urosperniiim. Voy. ce mot. (J. D.) ARIVOSEHIS {àpi, àpvài, agneau, et sf- fiii, chicorée ). bot. pu. — Ce genre , de la famille des Composées , ne renferme qu'une seule espèce, le Hyoseris minima L. ; c'est une plante annuelle qui croît à l'ombre des moissons dans les terrains secs de toute l'Europe. Elle a pour caractères : Capitules multiflores ; involucre formé d'environ 12 écailles linéaires , lancéolées , acuminées et accompagnées inférieurement de squanimel- les plus petites. Les unes et les autres se re- dressent à l'époque de la maturité des fruits , de manière à les protéger complète- ment. Ces fruits sont obovés-pentagones et couronnés par une aigrette très courte, en- tière ; ceux de la circonférence se trouvent à peu près complètement nichés dans le tissu du réceptacle. — La seule espèce con- nue est une herbe annuelle, à feuilles dispo- sées en rosette, du milieu de laquelle nais- sent plusieurs tiges renflées et Cstuleusesau sommet, (J. D.) * ARiVOTTIE. Arnottia (Arnott, bota- niste écossais}. BOT. ph. — Nous avons éta- bli sous ce nom un g. dans la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, qui offre les oaract. suivants : Les trois sépales extérieurs sont inégaux ; les deux latéraux sont plus grands, étalés en forme d'ailes ; le supérieur , qui , par l'inversion de la fleur, est devenu inférieur, est plus petit et dressé. Le labclle, dépourvu d'éperon , est supérieur, redressé, soudé par sa base avec les sépales intérieurs, dont il n'est pas distinct par sa forme. Ce g. ne se compose que d'une seule esp., ^rno^m mauritiana Rich. {Orch. des îles de Fr. et de Bourbon, p. 33, t. VU, n" 1). C'est une plante ayant le port d'un Orchis , qui croît aux îles Maurice. Ce genre est très voisin du Gymnadenia , par la structure de son an- thère ; il en diffère par les divisions exté- rieures et supérieures de son calice, prolon- gé en forme d'ailes ; par son labelle sans éperon , semblable aux autres divisions in- térieures du calice, et soudé avec elles par sa base. (A. h.) *AROCATUS. INS. — M. Spinola a établi, sous celte dénomination , un genre de la famille des Lygéens, de l'ordre des Hémiptères, ne différant guère, d'après M. T. H. ARO 146 Spinola lui-même, des Lygœus proprement dits , que par le canal situé à la partie in- férieure de la tète , assez prolongé pour re- cevoir le premier article du rostre. Ce g., que nous avons réuni au g. Lygœus, a poui type le Lygœus melanocephalus Fab., très répandu dans l'Europe méridionale. (Bl.) *AROCERA. i>s. — Genre de la fa- mille des Scutelléricns, groupe des Pentato- miles, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola {Essai sur les Hémiptères) , qui en a tiré les caractères les plus essen- tiels : i° des antennes, composées de cinq articles , dont les deuxième et troisième aplatis et sillonnés; et 2« des pattes, dont les jambes ne présentent pas d'épines ai- guës. La seule espèce rapportée à ce g., par M. Spinola, est 1'^. aurantiaca Spin., du Brésil. (Bl.) AROIDÉES. Aroideœ. bot. pu. — C'est le nom d'une famille de plantes mo- nocotylédonées, établie par Jussieu, et qui a pour type le genre Arum. Celte famille a aussi été désignée sous le nom d'Aracece par M. Scholl {Melethemata, p. 15), et ce nom a été adopté par M. Lindley [Natural syst., p. 363). Pour M. Schott, le nom d'Aroideœ est celui d'une classe de Monocotylédonées qui se compose de quatre familles: 1° les Cyclanthées , 2" \es Pandanées , 3° les tra- cées, 40 les Acoroïdées. Ces quatre familles ont pour caractères communs d'être pour- vues de feuilles et d'avoir des fleurs sans périanthe vrai, disposées sur un axe ou spa- dice allongé, avec lequel elles sont conti- nues. Quel que soit celui des deux noms qu'on adopte pour désigner la famille qui nous occupe ici , on est forcé de reconnaî- tre qu'elle forme un groupe assez naturel , quoique assez diversifié dans la structure d ses fleurs. Les Aroïdées sont des plantes vivaces , à racine généralement épaisse , tubéreuse et charnue, quelquefois dépourvues de tige et n'ayant par conséquent que des feuilles ra- dicales; d'autres fois ayant une tige tantôt dressée, tantôt sarmenteuse , et s'élevant ainsi , à l'aide des végétaux ligneux, à une très grande hauteur. Leurs fleurs sont uni- sexuées, monoïques, dioïques ou polygames, attachées sur un axe ou spadice , qu'elles recouvrent en partie ou en totalité, et envi- ronnées par une spathc quelquefois très 10 146 ARO grande , et dont la forme est fort variable. Les fleurs sont dépourvues de véritable pé- rianlhe; plus rarement elles sont accompa- gnées d'un certain nombre d'écaillés, dispo- gées symétriquement en forme de calice; dans ce dernier cas, les fleurs sont herma- phrodites, c'est -à-dire qu'en face de chacune des écailles qui environnent le pistil est placée une étamine. Les fleurs mâles se composent d'étamines dont le filet est ordinairement court , et d'une anthère terminale à une , deux, ou même à plusieurs loges, s'ouvrant soit par une fente longitudinale ou transver- sale , soit par un pore terminal. Les fleurs femelles se composent d'un ovaire libre, gé- néralement à une seule loge, fort rarement à trois loges , contenant chacune plusieurs ovules, tantôt dressés et basilaires, tantôt renversés et naissant du sommet de la loge, tantôt insérés à difl'ércnts points de sa paroi intérieure. Cet ovaire est surmonté d'un style quelquefois court et à peine marqué , d'autres fois assez long, terminé par un stigmate simple et papilleux. Le fruit est généralement charnu et indéhiscent, ayant comme l'ovaire une seule , rarement plu- sieurs loges , qui contiennent chacune un petit nombre de graines ; plus rarement le fruit est une sorte de capsule ou de fruit sec et coriace, qui reste indéhiscent. Les graines ont leur surface externe souvent inégale ; elles contiennent , dans un endo- sperme charnu , un embryon presque cylin- drique, tantôt homotrope, tantôt anlitrope, dont la radicule est obtuse. A la base du cotylédon , R. Brown a observé une petite fente longitudinale placée en face de la gem- mule , qu'on aperçoit à travers. On sait que ce caractère, indiqué ici pour la pre- mière fois par le célèbre botaniste de Lon- dres , a été constaté depuis par M. Adrien de Jussieu dans les embryons de toutes les autres Monocotylédonécs , à leur premier état de développement. La famille des Aroïdées a été placée dans une même classe avec les Cyclanlhées , les Pandanées et les Acoracées. Elle se distin- gue facilement des deux prennères par son port : des Pandanées , par leurs ovaires sou- vent soudés et réunis plusieurs ensemble , à une seule loge et à un seul ovule , et par leurs longues feuilles sessiles et disposées en spirale sccée autour de la lige ; des Cyclan- AflO thées, par leurs fleurs souvent soudées et confluentes latéralement , également rou- lées en spirale autour d'un axe commun, et par leurs trophospermes pariétaux. Quant Jt la famille des Acoracéns , nous avons déjà dit [Voy. ce mot) qu'elle ne nous paraissait pas devoir être séparée des Aroïdées. En ef- fet, le seul caiact. qui pourrait distinguer les Acoracées des Aroïdées, ce serait la forme des feuilles et la tige souterraine ou rhizo- me articulé : car la présence d'écaillés péri- goniales entourant l'ovaire, et les étamines disposées circulairement autour de cet ovaire, et formant par conséquent des fleurs hermaphrodites, se retrouvent dans la tribu des Orontiacécs. Ces étamines , en nombre déterminé , sont placées devant chaque é- caille, et leur sont opposées. Il y a donc ici une analogie dont personne ne peut contes- ter l'évidence, et, à moins de vouloir éta- blir les familles naturelles uniquement sur le port ou les organes de la végétation, nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de sé- parer le genre Âcorus des autres genres qui constituent la famille des Aroïdées. M. Rob. Brown avait réuni à la famille des Aroïdées les deux genres Typha et Sparganium , qui constituent la petite fa- mille des Typhacées ; mais cette réunion n'a pas été adoptée par les autres botanistes. Le travail le plus complet et le plus ré- cent sur cette famille est celui de M. Schott [l. c). C'est en le suivant ici, que nous al- lons donner l'énumération des genres qui constituent la famille des Aroïdées ou Ara- cées. aroïdées. I" sous-ordre : A\DROGYNA?fTHÉES. Fleurs nues. 1" tribu. Ambrosimées, Schott, .Spathe persistante ; spadice appendiculé au som- met , portant inféricuroment une fleur fe- melle, et supérieurement les fleurs mâles, qui en sont séparées par une sorte de cloi- son. Ovaire à une ou plusieurs loges; stig- mate terminal étoile. — Plantes vivaces à rhizome siolonifère et à pédoncules très courts. Genres : Cryplocorine , Fisch.; Am~ brosinia,'SlkhcU. ■■2' tribu. Bracunc['l:>ées. Spathe per- sistante; spadice appendiculé portant iiifé- rieurcment les fleurs femelles, et supérieu- ARO rcment les fleurs mâles. Anthères de cha- que fleur libres ; loges séparées par un connectif. Ovaire uniloculaire , surmonté par un stigmate capitulé ou lobé. Plantes à rhizome tubériforme. Pédoncules dressés après la floraison. l-^" sous-tribu. Ârisarées. Spathe striée, arquée; spadice monoïque ou dioïque, ino- dore. Étamines éloignées , à Olaments très manifestes et à anthère peitée, s'ouvrant en deux ou quatre valves. Pas de fleurs stéri- les. Style assez long et continu. Genres : Arisarum, Tournef.; Arisœma, Mart. 2« sous-tribu. Euaroïdces. Spathe dres- sée, unicolore ou maculée; spadice monoï- que, fétide. Étamines très serrées, éloignées des ovaires. Anthères presque sessiles et basifixes, s'ouvrant par une fente longitudi- nale. Fleurs stériles nombreuses. Stigmate sessile. Genres : Biarum, Schott; Arum, L. ; Typhonium , Schott; Sauromatum , Schott. ù' sous-tribu. Dracunculées. Spathe dres- sée, concolore ; spadice monoïque et fétide. Etamines serrées et rapprochées des ovai- res. Anthères basifixes et presque sessiles , s'ouvrant par des pores. Fleurs stériles, peu nombreuses. Style manifeste. Genres : Dra- cî/ncMÎMS, Tournef.; Candarum, Reichenb.; Pythonium , Schott. 3= tribu. Caladiées, Schott. Spathe tu- buleuse; spadice quelquefois appendiculc , portant des fleurs mâles supérieurement, et des fleurs femelles à sa base. Anthères sou- dées ou libres, à loges plongées dans un connectif épais et comme tronqué et pelté. Ovaire à une ou plusieurs loges. l"-^ sous-tribu. Colocasiées , Schott. Spa- the à tube persistant ; spadice nu en partie ou en totalité. Anthères soudées. Ovaire à une ou quatre loges. Genres : Remusatia , Schott; Colocasia, Ray; Caladium,Yen- len. ; Peltandra , Raflnes. ; Xanthosoma , Schott ; Acontias , Schott ; Syngonium , Sfhott; Denhamia, Schott. 2» sous- tribu. Philodendrées, Schott. Spathe persistante en totalité, fermée après la floraison ; spadice couvert de fleurs ser- rées. Anthères libres. Ovaire ayant de cinq h quinze loges pluri-ovulées. Ovules dressés, attachés à l'axe externe. Genre : Philo- dendron, Schott. 4^ tribu. AiNAPORÉES, Schotl. Spathe | ARO 147 persistante; spadice couvert complètement de fleurs en partie mâles et en partie her- maphrodites. Fleurs neutres mêlées aux fleurs femelles. Anthères libres ou soudées , s'ouvrant par des pores. Ovaire à un petit nombre de loges. 1" sous - tribu. Spathicarpées. Spathe persistante; spadice augmenté de la partie inférieure de la spathe, portant les ovaires. Fleurs éloignées. Anthères soudées , à lo. ges plongées dans un connectif tronqué et pelté. Ovaire uniloculaire, contenant un seu ovule ascendant. Stigmate capitulé. Gen- res : Spathicarpa, llook. ; Dieffenbachia, Schott. 2= sous-tribu. Richardiées. Spathe per- sistante ; spadice libre , portant inférieure- ment des fleurs hermaphrodites et des fleurs mâles h sa partie supérieure. Ces fleurs sont très rapprochées ; leurs anthères sont libres et sessiles, à loges opposées, s'ouvrant par un pore terminal. Les ovaires sont à un pe- tit nombre de loges , contenant des ovules dressés ou attachés à l'axe. Genres : Homa- lonema, Schott; Aglaonema, Schott; Ri- chardia, Runth. II' s.-ordre : IIERMAPHRODITANTHÉES. Fleurs hermaphrodites. i" tribu. Callacéks , Schott. Spathe persistante ou caduque ; spadice tout cou- vert de pistils et d'étamines nombreuses entremêlées. Filets des étamines plans; anthères attachées par leur partie moyen- ne. Connectif très petit; loges s'ouvrant par des valves. Ovaire pauciloculaire. Gen- res : Calla, L. ; Monstera, Adans.; Se indap- sus, Schott. 2' tribu. Orontiacées, R. Brown. Spa- the persistante ou nulle; spadice couvert d'étamines et de pistils environnés d'un pé- rianthe formé de plusieurs écailles. Filets des étamines plans et opposés aux écailles; anthères attachées par leur partie moyenne. Connectif très petit. l^" sous-tribu. Pothoïnées, Schott. Spa- the persistante; filaments plans et inclus. Stigmate sessile, correspondant aux écailles intérieures. Feuilles naissant en même temps que les fleurs. Genres : Pothos, L. ; Lasia, Leur.; Anthurium, Schott; StathyphyU lum , Schott. 148 ARO 2» sous-tribu. Dracontiées , Schott. Spa- the persistante ; filaments subulés, saillants. Stigmate porté par un style. Feuilles nais- sant après les fleurs. Genres : Dracontium , L. ; Symptocarpiis, Salisb. 3« sous-tribu. Orontiées. Spathe nulle. Filaments plans et inclus. Stigmate obtus. Genre : Orontium, L. ô« tribu. AcoRÉES. Spathe nulle ; spadice naissant des parties latérales de la feuille ; tout couvert de fleurs hermaphrodites. Fila- ments plans ; anthères introrses , s'ouvrant en travers. Stigmate presque sessile. Ovaire à trois loges. Genres : Acorus , L.; Gym- nostachys , K. Brov/n. (A. R.) *AROMADEIVDRO]V, Blume, Bijdr., 1. 1 , p. lO;Flor. Jav. , fasc. 19, tab. 7 et 8 {y.p'ji;jix , arôme ; -Th'îpo-j, arbre), bot. vu. — Genre de la famille des Magnoliacées (tribu des Magnoliées, DC.\ Suivant la description qu'en donne son auteur , il offre pour ca- ractères : Calice de 4 sépales verdâtres , fo- liacés, caducs. Corolle de 20 à 54 pétales pluri-sériés, étalés , disposés en ordre qua- ternaire : les intérieurs graduellement plus petits. Étamines au nombre de 60 à 70, plu- ri-sériées, très rapprochées , imbriquées en forme de cône étranglé au milieu , plus courtes que les pétales, recouvrant en par- tie le pistil; filets très courts; anthères li- néaires, serrées, introrses, à appendice api- cilaire subulé. Gynophore claviforme. Ovai- res très nombreux , subquadrangulaires , 1- loculaires, 2-ovulés , complètement soudés. Styles terminaux, ascendants, courts, su- bulés , non persistants , papilleux à la sur- face antérieure. Syncarpc globuleux ou ovoïde, gros, presque ligneux, aréole, sti- pité, caduc à la maturité .^ composé d'un très grand nombre de nucules 1-loculaires, 1-spermes, obpyramidales, polyèdres, se sé- parant finalement les uns des autres ( long- temps après la chute du fruit , par l'efl^et de la putréfaction) ; épicarpe subéreux ; méso- carpe ligneux ; endocarpe chartacé, luisant ; réceptacle commun claviforme , subéreux à ia surface , ligneux en dedans , profondé- ment alvéolé. Graines par avortement soli- taires dans chaque loge (nucule) , horizon- tales, obovales, lenticulaires, arillées, enfon- cées chacune dans une alvéole du récepta- cle ; arille rougeâtre, finalement membra- neux ; tégument presque osseux , d'un brun ARO noirâtre. Périsperme huileux , blanchâtre, Embryon petit ; cotylédons courts , obtus , subfoliacés ; radicule cylindrique , obtuse , presque trois fois plus longue que les coty- lédons. — Arbre très élevé. Feuilles alter- nes, subdistiques , très entières, coriaces, courtement pétiolées ; stipules vertes , li- néaires , caduques. Fleurs grandes, très odorantes, blanchâtres, terminales, soli- taires, pédonculées, avant l'épanouissement enveloppées chacune dans une spathe nio- nophylle, coriace, caduque, insérée au som- met du pédoncule. Pédoncules fructifères latéraux (par le développement d'un nou- veau bourgeon). M. Blume n'a fait connaître qu'une seule espèce de ce genre {A. ele- gans). Ce végétal croît dans les grandes forêts de .lava , où on le nomme Kilung- lung et Kelatrang ; c'est , dit M. Blume , l'un des plus beaux arbres que l'on puisse voir , et qui fournit un bois de construction très sohde ; parmi toutes les Magnoliacées de Java , son écorce est celle qui joint à l'a- mertume l'arôme le plus agréable , et qui , par cette raison, doit être employée de préfé- rence comme stomachique ; les feuilles sont aromatiques et à peine amères. (Sp.) * AROMADENDROIV, Andrews, {non Blume ) ( xfM/jLx , arôme ; ^i-^^po-j , arbre ), BOT. PH. — Synonyme du genre Eucaly- ptus, de la famille des Myrtacées, (Sp.) *AROMARIA, BOT. pu.— Section éta- blie par M. Bentham {Labiat. , p. 51) dans le genre Coleus, Loureir. (de la famille des Labiées), et qu'il caractérise comme il suit : Calice fructifère à peine décliné , à gorge imberbe. Faux-verticilles denses, subglobu- leux, multinores. (Sp.) AROjMATES. Aroma ( ap'j},u.y. , par- fum ). CHiju. — On donne ce nom à toutes les substances douées d'une odeur suave, et employées soit comme médicaments, soit comme condiments , soit comme cosméti- ques. Les Aromates, tirés spécialement des végétaux, doivent leur parfum à des huile< essentielles , à des résines , et quelquefois à de l'acide benzoïque. Les pays chauds sont la patrie des Aromates; c'est de là que nous viennent le Poivre , le Girofle , la Cannelle, la Muscade, la Vanille, etc. L'Anis, le Fe- nouil , l'Aneth, la Coriandre, leCarvi , sont également des Aromates de nos pays; mais leur odeur est moins cénétran'e , et leur ARO parfum a moins de suavité. Les propriétés des Aromates sont d'être excitants et anti- spasmodiques ; leur saveur est ordinaire- ment chaude , piquante , et souvent même ymère. (C, i>'0.) AROMATITE («,:'-^y«, parfum), wev.. ; Pline ). — Pierre précieuse que l'on trou- vait en Arabie et en Egypte , et qui passait pour avoir l'odeur de la Myrrhe. Il est dif- ficile de dire ce que ce pouvait être. (Pel.) AROME {a.p'^iJ.y., parfum), chim. — Emanations subtiles, invisibles, qui s'échap peut de tous les corps odorants. On croyait autrefois que l'Arôme existait dans les plan- tes comme un principe particulier ; on pen- se généralement aujourd'hui qu'il n'est que le résultat de la vaporisation du corps odo- rant lui-même , et que beaucoup de substan- ces différentes, telles qu'un extrait, une huile, une résine, constituent ies divers arô- mes végétaux. L'Arôme est susceptible de se fixer, au moins pour un temps, dans l'eau ou d'autres liquides qui lui servent de véhi- cule : les eaux aromatiques s'obtiennent par la distillation ou la simple imprégnation. (Del.) * AROMIA ( «/îoo.ya , parfum ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par M. .Serville, et adopté par M. De- jean , ainsi que par M. Mulsant , qui , dans son Histoire naturelle des Coléoptères de France, p. 56, en formule les caractères ainsi qu'il suit : Prothorax inégal, mais sans rugosités sur sa zone médiane; armé de chaque côté d'un tubercule épineux. Man- dibules faiblement dentées au côté interne, inerme extérieurement dans les deux sexes. Palpes renflés vers l'extrémité, à dernier ar- ticle obtriangulaire, aussi long que tous les précédents réunis. Antennes glabres ; élytres presque planes, flexibles, non arron- dies à l'angle suturai. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, rapporte à ce genre six espèces, parmi les- quelles nous citerons seulement : 1'^ le Ce- ramhyx moschatus de Fabr., ou Capricorne à odeur de rose de Geoffroy ; cette espèce exhale en effet cette odeur, qui augmente à l'époque de l'accouplement ; 2" le Ceramhyx ambrosiacus deSteven,qui a la même pro- priété. La première est répandue dans toute ARO 149 [ l'Europe , et se repose sur les saules; la se- conde ne se trouve que dans les parties mé- ridionales de cette partie du globe et er» Orient. (D. et C.) AROIMDE. OIS. — vSynon. vulgaire de Yllirondellc de fenêtre. (C. d'O.) AROI\DE. Âvicula (diminutif d'Jlt'JS, oiseau ). moll. — Cuvier a toujours con- servé au genre ^uicM?a de Bruguière le nom français d'Aronde, qui n'a été adopté par personne, tandis que celui d'Avicule est en usage dans tous les ouvrages de Conchylio- logie. Voy. ATICULE. (Desh.) AROIVDELLE ou HA RONDELLE. OIS. — Noms de l'Hirondelle en vieux lan- gage français. (C. i>'0.) ARONGAIVA ( nom vernaculaire ) , Pers., Enchir. bot. ph. — Syn. du genre Haronga, Petit-Thou., de la famille des Hypéricacécs. (Sp.) ARONIA , Pers. Enchir. , t. II , p. 39. — Spach, Hisl. des plant, phan., t. II , p. 87. — Pyri sectio Adenorackis, Sering. in de Cand., Prodr., vol. II, p. 657. ( àf.'^vî-y. , plante qu'on croit être le Néflier ). bot. PH. — Genre de la famille des Pomacées (F\o- sacécs-Pomacécs, Juss.), auquel nous avons assigné les caractères suivants: Calice cyathi- forme , 5-denté ; dents dressées pendant la floraison, finalement charnues, rabattues en dedans. Pétales 3, courtement onguiculés, orbiculaires , imberbes, réfléchis. Étamines divergentes, aussi longues que les pétales, Styles 5, libres , laineux à la base ; stigma- tes petits, capitcllés. Fruit 5-loculaire, om- biliqué aux deux bouts; endocarpe mem- branacé. — Petits arbres ou arbrisseaux. Feuilles indivisées , courtement pétiolées (rarement pennatifides ou lyrées, longue ment pétiolées), crénelées; crénelures or- dinairement terminées en glandule mucro- niforme , côte glanduleuse en dessus ; ner- vures fines, ordinairement curvilignes. Sti- pules petites , caduques. Kamules florifères plus ou moins allongés , latéraux et termi- naux. Fleurs petites , disposées en cymes ou en corymbes. Corolle blanche. — Ce g. appartient à l'Amérique septentrionale; on en connaît environ 10 espèces , dont plu- sieurs se cultivent comme arbrisseaux d'or- nement; les plus notables sont 1'^. sorbi- folia Spach {Cratœgus sorbifolia Desfont., Pyrus spuria Lindl., Bot. Ucg., lab. ÎIOG: 150 ARO Pyrus sorbifolia Wats., Dendr.Brit., tab. 53); VA. densiflora Spach {Cratœgus ar- hutifoUa Desfont., Pyrus alpina Willd.), et VA. pyrifolia Vers. {Cratœgus pyrifo- lia Lamk. ) , auquel VA. glabrescens Spach , VA. arbutifolia Lindl. , et VA, foribunda Lindl., doivent être rapportées comme varié- tés. (Sp.) *ARON!CUM (par opposition à Doro- nicum). bot. pu. — Ce genre, formé aux dépens de plusieurs espèces de Doronicum, s'en distingue par ses fruits munis d'une aigrette composée de plusieurs rangées de soies dans les fleurs du disque, et ordinaire- ment d'une seule rangée dans celles qui for- ment le rayon. Ce genre se trouve , par ces caractères intermédiaires, entre les Arnica et Doronicum. (J. D.) *ARONQUE.4rMncMS,Seringe(mDC., Prodr., II, sub Spirœa). bot. pu. —Sous- genre de la famille des Rosacées, fondé sur le Spirœa Arunctis L. (vulgairement iîeme des prés) , et offrant pour caractères essen- tiels : Fleurs, par avortement dioïques. Ovaires 5, disjoints, réfléchis après la florai- son. Disque épaissi en forme d'annulé à la gorge du calice. Inflorescence paniculée, composée de grappes spiciformes. Feuilles décomposées, point stipulées. (Sp.) AIÎOSPERMUM, Scop. faute typo- graphique. Voy. IIROSPERMUM et ARNO- POGON. (J. D.) *AROTES (à3v, feuille). BOT. pu. — Famille des Orchidées , tribu des Vandées. Ce genre , établi par MM. Lalave et Lexarza , a été adopté par M. Lindley ( Gen. and Sp. Orch., p. loi); il peut être caractérisé com- me il suit : Le calice est étalé; les sépales latéraux externes, soudés à leur base, for- ment une gibbosité ou éperon court. Les sé- pales intérieurs sont étroits; lelabelle, arti- culé avec la base du gynostème prolongée en avant, est concave, indivis, et se termine en un éperon court à sa partie inférieure. Le gynostème, dressé , porte à son sommet une anthère operculiforme qui contient huit masses polliniqucs piriformcs. — Une seule esp. , Ârpophyllum spicatum , compose ce genre. C'est une plante parasite, privée de bulbes, dont les fleurs purpurines sont pe- tites, disposées en un épi dense, et dont la ARR 151 hampe sort de l'aisselle d'une feuille solitai- re, coriace, canaliculée et très étroite. Cette plante croît au Mexique. Le genre Arpo- phylhim est voisin du genre Maxillariu, dont il diffère surtout par ses masses polli- niqucs, au nombre de huit, tandis qu'on n'en compte que deux dans ce dernier genre. (A. R.) *AR(>UES. Arcuata. zool.— Quelques zoologistes ont ainsi appelé les Crustacés brachiurcs qui ont le thoracide en segment de cercle et arqué par devant. (C. D'O.) ARRABIDyt:A (Nom d'homme), bot. vu. — M. Steudcl ( Nomcncl. Bot. ) donne ce nom h un g. qu'il fonde sur le Cœsia spinosa Arrab. , arbrisseau du Brésil. 11 rapporte ce g. avec doute à la famille des llhamnées; les caractères n'en ont pas été exposés. (Sp.) *ARRACACIIA, Bancroft {ex Berlin. Gartenb. Verhandl, 1828, p. 582). —Arra- cacia, Don. (nom vcrnaculaire). bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Smyrnées, Roch ; tribu des Pleurosper- mces, s. -tribu des Amminées, Tausch, au- quel M. de CandcUe {Bibl. univers., d829, janv., p. 74 ; Prodr., IV, p. 243) assigne les caractères suivants : Limbe calicinal inappa- rent. Pétales lancéolés ou ovales, entiers, a- cuminés , infléchis. Disque gros , conique. Styl.es flnalement recourbés. Péricarpe o- vale-oblong , un peu comprimé bilatérale- ment ; méricarpcG à cinq côtes Cgalcs , non crénelées : les côtes latérales marginantes ; bandelettes en nombre indéfini. Graines ad- hérentes, subscmi-cjJiïïdriques, canaliculées antérieurement. — Kerbcs vivaces, à racine tubéreuse. Feuilles bipennées , ou pennées, ou pennaliparties; les inférieures pétiolées; les supérieures sessiles sur leur gaîne. Om- belles terminales, ou terminales et oppositi- foliées, pédonculécs, à involucre nul ou oli- gophylle ; involucelles 3-phylles. Fleurs po- lygames : les marginales hermaphrodites ; les autres mâles ou neutres. Ce genre , propre à l'Amérique méridionale , ne renferme que deux espèces : L'A. xanthorhiza Bancr. (A. esculenta DC. , Prodr.; Plant, dujard. de Genève, t. Y, tab. 1. — lîook, m Bot. mag. , tab. 5,092. — Conium Arracacha Ilook. Exot. flor., tab. 152, excl. syn.) est cultivée comme plante alimentaire dans [52 ARR la province de Sanla-Fé de Bogota , où on la connaît sous le nom d'^rracac/ia. Ses tubercules, qui ont une saveur très agréable, constituent un des mets journaliers pour les habitants du pays. Les essais tentés à diver- ses reprises, à une époque encore peu éloi- gnée, pour naturaliser en Europe la culture de celte plante , ont toujours été infruc- tueux. (Sp.) ARRAGOIVITE ou mieux ARAGO- NITE (delà province d'Aragon). mi\.— Nom donné à une espèce de Carbonate de chaux trouvée d'abord dans l'Aragon, en Es- pagne. Voy. CARBONATES. (DeL.) ARREMOÎX. Arremon {xp.iiw^-j, silen- cieux ). OIS. — Genre de l'ordre des Passe reaux dentirostres de Cuvier, de celui des Sylvains de Vieillot, et de sa famille des Pé- ricalles, répondant à celle des Tanagrinées de Swainson, Il fait également partie de notre famille Tanagridée et de notre sous- famille Ârrémomnée. Vieillot forma ce genre sur une seule espèce , de l'Amérique méri- dionale, VOiseau silencieux de Buffon, EnL, p. 642 {Tanagra silens, Lat.), et changea à tort son nom spécifique en le remplaçant par celui d'Arrémon à collier [Arremon tor- quatus, Vieillot, GaL, pi. 78), d'après celui de Tordo torquato, que lui avait donné Aza- ra, mais postérieurement à BuCfon. Ses caractères sent : Bec assez fort, droit, longicône, pointu, à bords recourbés en de- dans : mandibule supérieure échancrée et lé- gèrement fléchie seulement à son extrémité; narines petites, basales, à demi couvertes par une membrane , et les petites plumes hérissées du front. Tarses et doigts allongés, l'externe ne dépassant pas l'interne; ongles médiocres, excepté celui du pouce, qui est évidemment allongé ; mais tous peu arqués et à courbure prolongée. Ailes obtuses, à rémiges primaires, courtes et étagées jusqu'à la quatrième; celle-ci et la cinquième éga- les et les plus longues de toutes ; queue mé- diocre, très arrondie , à rectrices élargies et molles, ainsi que les rémiges ; coloration le plus souvent olivâtre ou noirâtre en dessus, avec des bandes longitudinales plus claires sur la tôle et le cou, grise ou jaunâtre en dessous, avec le bec noir. Il est facile de reconnaître aux caractères ci-dessus que les oiseaux de ce genre ne peuvent être bons voiliers, mais que, d'a- ARR près la longueur des tarses et du doigt mé- dian, la brièveté de l'externe et le peu de courbure des ongles , ils doivent être mar- cheurs. Ce sont effectivement les deux carac- tères de mœurs les plus distinctifs des Ar- rémons, et qui les éloignent le plus des vrais Tangaras. Sonnini, quia observé à la Guya- ne l'Arrémon silencieux, a remarqué qu'il se tenait ordinairement à terre dans les lieux couverts, où il ne se reposait même que ra- rement sur les branches basses des arbris- seaux ; qu'il ne fréquentait pas, comme les Tangaras, les endroits découverts; qu'il é- tait d'un naturel tranquille , solitaire , et presque stupide, se laissant facilement ap- procher et ne laissant entendre aucun cri ni aucun chant. Azara , qui le décrit éga- lement dans son Histoire du Paraguay sous le nom de Troupiale des boisa hausse-col, se trouve d'accord avec Sonnini sur quelques uns de ces points, et en diffère en ce qu'il dit ne l'avoir vu que perché et lui avoir re- connu un chant agréable ; différence qui ne provient, sans nul doute, que de celle des époques où ces deux écrivains l'ont observé, l'un à la Guyane, et l'autre au Paraguay, dans la saison des amours. Quant aux habi- tudes marcheuses qu'Azara dit n'avoir point reconnues , Sonnini met en note, dans sa traduction de cet article de l'auteur espa- gnol , qu'étant l'auteur de l'article de l'Oi- seau silencieux de Buffon , il n'a rapporté en cela que ce qu'il a vu et bien vu à la Guyane. M. d'Orbigny, qui, dans son voyage en Amérique, en a observé et rapporté deux espèces , est aussi de l'avis de Azara. Pour nous , qui ne pouvons juger que d'après les formes extérieures , nos présomptions , d'après leur examen , sont tout à fait d'ac- cord avec le récit de Sonnini. Nous ne dou- tons pas néanmoins que ces trois voyageurs n'aient bien rapporté ce qu'ils ont vu réel- lement, n'attribuant la différence de leur récit qu'à celle de la saison, du moment même où ils ont observé ces Oiseaux. En re- gardant les Arrémons comme Oiseaux mar- cheurs, d'après la forme de leurs pattes, nous ne voulons pas dire que , comme l'A- louette des champs, ils n'aient d'autre mode de station que sur le sol ; nous les compa- rons, au contraire, à ceux des Oiseaux per- cheurs qui, d'habitude, cherchent leur nour riture à terre, comme certaines espèces de ARR Bruants, le Bruant proycr, par exemple ; ce qui n'empêche pas qu'ils ne se perchent souvent sur les arbres ou sur les buissons , et qu'ils n'y fassent entendre leurs chants au moment de leur nidiOcation, Il paraît que la patrie favorite des Arré- mons est bien plutôt dans les régions de la côte ouest de l'Amérique du Sud que dans celles qui en bordent la côte est, car on n'en a connu ou du moins distingué long-temps qu'une seule espèce dans la Guyane , le Brésil , et même le Pa- raguay ; tandis que le Pérou , la Colombie occidentale et le Mexique, en ont fourni un grand nombre dans ces derniers temps. J'en possède neuf ou dix espèces nouvelles pro- venant de Santa-Fé-de-Bogota , de Bolivie , de Carthagène et du Mexique, et qui réu- nissent tous les caractères de forme et le système de coloration de l'Arrémon silen- cieux; ce qui justifle pleinement la forma- tion du genre par Vieillot. Elles sont toutes décrites tant par M. Boissonneau que par nous -même dans la Revue zoologique de Guérin , année 1840. D'après les rapports marqués qui existent entre les Ârrémons , les Embernagres de Lesson , et les Embérizoïdcs de Temminck, tant en raison de la brièveté de leurs ailes que de la longueur de leurs tarses, la forme de leurs doigts et le peu de courbure de leurs ongles, qui font de ces genres 3 genres mar- cheurs, nous avons été tenté d'en former une petite sous-famille basée sur ces caractères de forme et de mœurs qui les distinguent de tous les autres Tanagridées ; mais nous retrou- vons chez le genre Hahia tant d'analogie dans la forme de toutes les autres parties , et surtout dans le système de coloration de presque toutes les espèces , que les séparer eût été, ce nous semble, mettre un jalon où la nature avait, au contraire, placé des chaî- nons , et nous avons préféré les réunir dans notre sous-famille des Arrémoninées. L'espèce type du genre, l'Arrémon si- lencieux {Arremon silens Nob. ; l'Oiseau silencieux de Buffon , Enl. 742 ; Tanagra silens Lat, ; Arrémon àcollier(^r. (orqua- tus) de Vieillot, Gai., pi. 78 ; Tordo tor- quato ou Troupiale des bois à hausse-col , Azara, esp. 78) est, en dessus, d'un vert olive sombre, avec le pli de l'aile jaune ' vif, le dessus et les côtes de la tète noirs, T. II. ARR 153 avec trois bandes longitudinales , Tune médiane et verticale cendrée , les deux au- tres suroculaires, blanches; la gorge et le devant du cou de cette couleur, encadrés par une sorte de hausse-col noir , le milieu du ventre et de l'abdomen blancs, avec leurs côtés gris cendrés ; les pattes jaunâ- tres et le bec noir. On retrouve dans pres- que foutes les autres espèces un système de coloration analogue, c'est à-dire la tête et le cou d'une couleur différente du dos , plus foncée en général , et présentant des bandes longitudinales, principalement sur le vertex , plus claires que le fond , avec des indices de hausse-col chez quelques unes. Toutes sont remarquables par la même for- me de pattes marcheuses que nous avons si- gnalées d'abord. Voij. ARRÉMOMXÉES et les g. EMBERNAGRE et EMBÉRIZOIDE. (LaFR.) * ARRÉMOI\mÉES. Arremoninœ (Arrémon, un des g. de ce groupe), ois,— Sous-famille de notre famille des Tanagri- dées , celle - ci répondant à celle des Péri- calles de Vieillot, et aux Tangaras de Cu- vier. Ses caractères sont -Bec de forme très variable, quelquefois gros et élevé à sa base, arqué en dessus dans sa longueur; quelque- fois longicône, toujours échancré à sa poin- te et comprimé latéralement ; bords de la mandibule supérieure souvent renflés vers la base avec un sinus rentrant, plus ou moins prononcé, et terminé quelquefois par un angle obtus et saillant vers le milieu de la mandibule, celle-ci sensiblement plus haute que l'inférieure. Ailes obtuses ou sur-obtu- ses, à réniiges peu longues , souvent très courtes. Tarses de longueur moyenne , sou- vent robustes, avec les ongles à courbure courte; ou allongés, ainsi que les doigts, avec les ongles à courbure faible et pro- longée. Queue plus ou moins étoffée et lon- gue , arrondie à son extrémité , rarement carrée , et quelquefois très élagée et en pointe allongée. Oiseaux à vol bas et peu rapide, buissonniers, quelquefois marcheurs, des terrains herbus , vivant solitaires ou par couples , et tous particuUers au nouveau continent. On avait, depuis long-temps, réuni, sous le nom de Tangaras, une inflnité d'esp. américaines dont beaucoup semblaient n'a- voir réellement de commun entre elles qu'un bec voisin de celui des Fringilles ou des 10* 154 ARR ■ Gros-Becs, mais termine par une échan- crure. Desmarets, le premier, les divisa en plusieurs sections, et après lui Yieillot en forma divers genres qu'il réunit en une fa- mille sous le nom de PcmaHes, nom que nous aurions adopte si nous ne nous étions conformé à la méthode actuelle de former le nom des familles de celui d'un des genres les plus marquants qu'elles renferment. Les genres de Vieillot ont été généralement adoptés , et méritaient, selon nous, d'au- tant plus de l'être , qu'en les formant cet auteur n'avait fait, pour ainsi dire, que chan- ger les noms d'autant de groupes créés pri- mitivement par Azara , en Amérique , d'après de bonnes observations sur la diver- sité de leurs formes et de leurs mœurs. Ainsi , les Lindos de l'auteur espagnol sont restés des Tangaras pour Vieillot , comme ils l'étaient déjà pour Buffon. Ses Troupia- les des bois sont devenus les Tachyphones et les Arrémons de notre auteur; une par- tie de ses Becs -en-poinçon ont pris le nom de Némosie. Quant à ses Habias , non seu- lement Vieillot a adopté le genre , mais il leur a conservé le même nom, qu'il a rendu en latin par celui de Saltator. A ces divers genres, déjà indiqués, comme on voit, par Azara, Vieillot a ajouté ceux de Rnmphocèle, P y rang a , Touit, Phibahire el Vircon. Nous adoptons nous-même tous ces g. de Vieillot dans notre famille des Tanagri- dées, excepté ceux de Viréon, Phibalure et Touit , qui nous paraissent plus naturelle- ment groupés ailleurs , et nous y joignons comme sous-genres les Pityles de Cuvier , les Cypsnagra de Lesson , et les Lamproies de Swainson. Au milieu de ces genres nombreux qui , dans cette famille plus que dans toute au- tre , présentent à chaque instant des esp. douteuses et mixtes s'éloignant plus ou moins des caractères génériques, nousa\ons reconnu deux types principaux et assez dis- tincts, quant aux formes et aux mœurs, pour que nous ayons cru naturel de les y ratta- cher tous, et nous avons subdivisé la famille en deux sous-familles , sous le nom de Ta- nagrinées et à'Arrémoninées, y en ajoutant même une troisième, sous le nom de Phy- tolominées. Quoique ce ne soit pas encore ici le lieu de nous occuper de la première, pour mieux ARR ^ faire comprendre les motifs de notre subdi- j vision , nous indiquerons succinctement que les principaux genres qui en font partie dif- ! fèrent de ceux de la seconde, qui fait le su- jet de cet article , par un bec moins gros et moins élevé ; par des ailes plus pointues et ' plus longues ; par une queue plus courte , ; toujours terminée carrément , quelquefois ! même un peu échancrée ; par des pattes plus petites , et par une coloration de plu» mage beaucoup plus brillante et plus variée. Ils en diffèrent, quant aux mœurs, en ce I qu'ils vivent souvent en troupes, se tien- nent dans des lieux plus découverts , et se I perchent dans les forêts sur la cime des plus grands arbres. Tels sont les Aglaias de Swainson , les Euphones, les Tangaras proprement dits , les ISémosies, les Pyran- gas , et les sous-genres Lamproies , Swain- son ; Cypsnagra , Lesson , ou Leucopygia , Swainson. On conçoit facilement , d'après la diffé- rence des caractères ci-dessus énoncés , que nous ayons cru utile de former ces deux coupes. Celle des Arrémoninées, dont nous nous occupons, renferme les g. Tachy^ phone, Ramphocelc , Bétlujle , Habia avec son sous-genre Pifj//e, Jrrëmon, E'mber- nagre avec son sous-genre ^?n6er/iagfroïde, et Embcrizoïde , qui tous , excepté ceFui de Ramphocelc, n'offrent, dans leur coloration, que des teintes sombres et peu variées. Nous avons nommé cette sous -famille Arrémoninée, parce que le genre Arrémon qui en fait partie peut être considéré comme le genre type, et comme celui de transition d'une partie des autres genres simplement buissonniers à ceux qui sont buissonniers el marcheurs comme lui. Il se lie presque avec tous par quelques unes de leurs esp. chez lesquelles on retrouve ou l'ensemble de ses formes , ou son système dp coloration , ou la forme particulière de ses pattes d'oiseau marcheur. Ainsi , d'après l'ordre où nous les avons présentes , et en remontant vers la première sous-famille, il se lie de la ma- nière la plus intime avec le genre voisin Ha- bia , chez lequel , outre de grands rapports de forme , on retrouve entièrement la même coloration olive ou gris-ardoise en dessus , cendrée et blanchâtre en dessous, avec la tête noirâtre, des bandes sourcilières et la gortre blanches , celle-ci bordée latérale- meut, quelquefois même encadrée, de noir. Une espèce entre autres, l'Habia noir cap (Saltalor alriceps Less., Cent. , pi. G9), ofl're, dans son plumage, de si grands rap- ports avec celui de VArrémon silencieux , tjpc du genre, que le prince de Musignano en a fait un Arrémon, et l'a décrit, dans les Procecdings (1837, p. 117), sous le nom A'Ârremon giganleus , ignorant sans nul doute qu'il l'avait été précédemment. Du reste, la force et le peu de longueur de ses tarses, la grosseur et la forme de ses doigts et de ses ongles, ainsi que de ses autres parties, en font, selon nous, un véritable Habia , comme l'avait d'abord jugé M. Lesson. Parmi les Tachyphones , nous trouvons encore une espèce , le Tachyplione palmiste ( Tiirdits palmarum Gmel. ) , dont la colo- ration , le bec longicône , sont entièrement analogues ù ceux des Arrémons ; du reste ce genre Tachyplione, par ses espèces ù bec non denté et buissonnières , se lie avec les Ramphocèles, de la même s. -famille, qui ont les mêmes formes et les mêmes mœurs , et par ses espèces à bec denté et forestières (les Lanions de Vieillot), il se rapproche des Pyrangas de notre première sous-famille. Si dans la plupart des g. de notre sous- famille des Arrémoninées qui précèdent ce- lui (i''Arrémon il se rencontre des espèces offrant son système de coloration et sa con- formation d'ailes et de queue, celui-ci se distingue de tous par un caractère selon nous fort important, celui de tarses plus élevés et plus grêles , de doigts plus longs et d'ongles moins courbés , caractère qui in- dique un oiseau marcheur devant chercher sa nourriture sur le sol , et qui le lie inti- mement avec les deux genres suivants, en- core plus marcheurs que lui , les Emberna- gres de Lesson , et les Emberizoïdes de Temminck. Le premier a pour type VEmbe- riza platensis de Gmel. ; Habia des lieux aquatiques de Azara; et le second, le Frin- gilla macroura Gmel. ; Emberizoïde ïon- gibande Temm. , ou Pli de l'aile jaune (Azara, n" 250). Ces deux derniers genres sont particuliers aux terrains couverts de grandes herbes , de joncs, de petits buis- sons , sur lesquels ils se perchent , lorsqu'ils quittent la surface du sol sur lequel ils cher- chent habituellement leur nourriture. Ils ARR 155 pourraient, avec le g. Arrémon, former dans notre sous-famille des Arrémoninées une petite section sous le nom (VArréinoninées marcheurs des herbes. Après avoir scrupuleusement comparé les Pityles de Cuvier avec les Ilabias de Vieillot, ils ne nous ont offert aucuns caractères diffé- rentiels , et la caractéristique même qu'il a doimée dans son Règne animal, 2"= édit., p. 415, de son genre Pî7i/ie, convient parfaite- ment à celui û'TIabia. Nous sommes seu- lement étonné que ce célèbre naturaliste , qui, dans sa classiDcation ornithologique , était pour ainsi dire esclave de ses divisions d'après la forme du bec, ait placé dans ses Conirostres les Pilylcs, tous remarquables par une échancrure des plus apparentes à l'extrémité du bec, et qui eût du les lui faire reporter dans ses Dentiroslres , et dans la famille des Tangaras, leur place natu- relle. .Son Pifylus grossa , et l'espèce voi- sine , le Corcothrausles cœrulcscens , de Vieillot , réunissent à tous les caractères des vrais Ilabias leur système de colora- ration , et ne sont remarquables que par un bec un peu plus élevé , et dont le feston basai et marginal est un peu plus prononcé que chez la plupart des esp. chez lesquelles toutefois , comme chez tous les Tanagri- dccs , on voit le bec varier à l'inflni de for- me comme de dimension d'une espèce à l'autre. Ses Pitylus erythromelas et cana- densis offrant, outre un bec moins compri- mé , une coupe d'ailes moins arrondie que les deux espèces ci-dessus, nous les lais- sons comme types ÛQS Pitylus , qui, dès lors, ne peut plus figurer que comme sous-genre d'Habia, ses caractères génériques étant pour ainsi dire les mêmes. Voyez TACHYriio^E, ramphocèle, bé- TIIYLE, HABIA, ARRÉMON, EtlBERIVAGRE et EMBÉRizoïDE , ct de plus les mots ta- IVAGRIDÉES et TANAGR11VÉES. (LaFR.) * ARREIVG(4rre?)(7a, du nom javanais de l'espèce type), ois. — Genre formé par Lesson, dans son Traité, sur l'oiseau décrifet figuré par Horsfield {Reis. in Java] sous le nom de Turdus cyaneus, et par Temminck , pi. col. 194, sous celui de Brève bleuet {Pitta glaucina), et plus tard dans ses gé- néralités du genre Myiophone, sous celui de Myiophone bleuet ( Myiophonus glaur cinus]. 1S6 ARR Les caractères assignes au genre par M. Lesson , tant dans son Traité que tout ré- cemment in litteris , sont : Bec fort , re- courbé , à arête vive, terminée par une pointe crochue , fortement dentée , très comprimé sur les côtes. Narines nues , ron- des, percées dans une fosse triangulaire. Plu- mes de la commissure décomposées , à bar- bules très fines; pas de soies. Ailes longues, atteignant les deux tiers de la queue, à pre- mière penne bâtarde , les 2'' et 5'= étagées , 4% 5=, 6% égales et les plus longues ; queue médiocre , égale. Tarses longs, robustes , à pouces robustes. Ongles crochus, recourbés. (Des îles d'Asie , une espèce.) Quoique la réunion de cette espèce par M. Temminck à ses Myiophones paraisse des plus fondées , M. Lesson persiste ( in litteris, et dans la Revue zool. , Guérin , 1840, p. 2G7) à Ten séparer. Pour nous, après l'avoir scrupuleusement comparée aux trois Myiophones connus, nous avons trouvé qu'elle en réunissait complètement les ca- ractères génériques et le système de colo- ration à taches pectorales luisantes. Voyez MYIOPHONES. (LAFR.) * ARRÉNURE. Arrenurus {ikt^pv, mâle; oÙ/îk, queue), arach. — Genre éta- bli dans la famille des Hydrachnes par Dugès, et comprenant les Hydrachna emargina- tor, albator, testudo, etc., des auteurs, et un nombre assez considérable d'espèces nou- vellement décrites par M. Koch. Ses caractè- res sont : Palpes courts, claviformes, à qua- trième article plus long et plus fort que les autres , le cinquième falciforme. Mandibu- les onguiculées. Bec court. Corps cuirassé, pourvu, dans le mâle, d'un appendice cau- difornie. Yeux écartés. Cuisses très larges ; le bord de la vulve aplati. Larves non en- core observées. (P. G.) *ARRESTERON. bot. cr.— Ce mot, qui signifie, en patois gascon, petit râteau , sert à désigner , dans les environs de Dax , rîlydne sinué , Hydnum repandum Lin. Yoy. iiYDNE. (LÉv.) ARRÊTE-ROEUF. bot. pii. -Kom vulgaire de VOnonis spinosa, et de quelques autres espèces congénères. (Sp.) ARRETE IVEF. poiss. — Dénomina- tion vulgaire de VEcheneis Rémora. Voy. ce mot. (Val.) ARRHE1VACHI\E {a/ip^v, mâle; «r-'-i, ARR paillette), bot. ph. — Ce genre, fondé par Cassini , fait aujourd'hui partie des Bac- charis. (J. D.) ARRHÉNATHÈRE. Arrhenathe- rum {a.pp-ti-> , mâle ; o.i\p , barbe d'épi), bot. PII. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Avénacées , établi par Palissot de Beauvois , adopté par Trinius , Runth , et tous les agrostographes modernes. Ce g., qui a pour type V Avena elatiorh., offre les caractères suivants : Les épiilets sont bi- (lores , avec le rudiment d'une troisième fleur sous la forme d'un filament. La fleur inférieure est mâle, et la supérieure est her- maphrodite. La lépicène se compose de deux valves membraneuses et concaves ; la supérieure, un peu plus longue , est de la même hauteur que les fleurs. Les paillettes de la glume sont herbacées : l'inférieure est concave et aristée ; la supérieure est bica- rénée. Dans la fleur mâle , l'arête est très lon- gue, tordue à sa partie inférieure, et naissant de la base de la paillette ; dans la fleur her- maphrodite, au contraire, elle est beaucoup plus courte, et naît un peu au dessous du sommet. L'ovaire est piriforme, poilu au sommet. Les stigmates sont presque sessiles, en forme de pinceaux, et à poils simples et denticulés. Les paléoles sont glabres , très longues, et lancéolées. Ce genre ne se compose que de deux es- pèces : l'une, Arrhenatherum avenaccum Beauv. [Agr., 5j , t. II, f. 5) , Avena elatior L., est une grande plante vivace, très com- mune dans tous nos prés ; l'autre, Arrhena- therum pallem Link. {ïlort. ber., t. I , p. 124), croît en Portugal. (A. R.) ARRHÉNODES ( «p^vcicTyi; , viril, fort). INS. — Genre d'insectes Tétramères, famille des Curculionides , ordre des Or- thocères, division des Brenthides , établi par Steven aux dépens des Brentes de Fa- bricius, et adopté par Schœnherr, qui le ca- ractérise ainsi : Antennes ou courtes, ou médiocrement longues , dont les articles sont ou obconiques inférieureraent , et sub- cylindriques extérieurement, ou entièrement de forme presque ronde. Rostre avance très souvent cornu et dilaté dans les mâles, avec les mandibules exsertes , grandes , ro- bustes , arquées et acuminées chez la plu- part ; allongé, mince, presque filiforme , ARR avec les mandibules peliles dans les femel- les. Tête très souvent courte dans les deux sexes , assez large postérieurement, et cou- pée devant les yeux ; cou bulbiforme. Cor- selet ovale-oblong, plus étroit antérieure- ment , convexe en dessus. Élytres allongées, subcylindriques , convexes. Ce genre figure dans le dernier Catalogue de M. Dejean, qui y rapporte 2" espèces toutes exotiques, h l'exception d'une seule, VArrhenodes coronaius de Germar , qui se trouve en Italie et en Illyrie, et qui est la même espèce que le Brentus italiens de Bonelli. (D. et C.) * ARRHENOPLITA («ppv^ , mâle ; ôîr)tTris , armé), ias. — Sous-genre de Co- léoptères hétéromères , famille des Taxicor- nes , tribu des Diapériales , établi par Rirby {Fauna Borealis Americana, pag. 205, an- née 1857) aux dépens du genre Diaperis , Fabr., et auquel il donne pour type la Dia- peris hœmorrhoidaJis Fabr. Ce genre correspond au genre Neomida de Ziegler (Catalogue de Dabi), et au genre Oplocephala de 31M. Delaporte et Brullé ( Ann. des sciences naturelles , t. XXÎII, p. 358 ). Voyez oplocephala. (D. et C.) ARRHEIVOPTERUM («AX^ , màie ; irrsysî'v , aile). BOT. CR. — Genre de la fa- mille des Mousses, division des Acrocarpes, établi par Hedwig, et qui, depuis sa fonda- tion, a subi plusieurs vicissitudes, rejeté par les uns sous le prétexte que son péristo- me ne le distinguait pas suffisamment des Bryum, admis par les autres, à cause des différences notables qu'il présente dans ses caractères essentiels , et enfin assez solide- ment établi par deux des bryologistes le plus justement célèbres , MM. Ilooker et Schwajgrichen. En voici les caract. : Cap- sule ovale -cylindrique, courbée et striée dans le sens de sa longueur , munie d'un anneau. Péristome double; l'extérieur com- posé de 16 dents portant un sillon longitu- dinal ; l'intérieur très délicat, hyalin, divisé en un nombre égal de dents lancéolées , li- néaires, très étroites , percées de trois trous ou lacunes , qui se confondent presque en- semble , et séparées l'une de l'autre par trois cils capillaires qui les égalent en longueur. Pédoncule né d'une gaîne ovoïde , court et incliné au sommet. Opercule convexe, sur- ARR (57 monté d'un bec court et recourbé. Coiffe subulée, étroite, un peu plus longue que la capsule. Séminules petites. Fleurs mo- noïques, les mâles composées d'anthères nombreuses, oblongucs, accompagnées de paraphyses plus longues qu'elles, filifor- mes , articulées , et situées dans l'aisselle des feuilles caulinaires ; les femelles pla- cées au sommet des tiges , et consistant en un petit nombre de pistils dont un seul fé- condé , également environnées de paraphy- ses. Le port, les fleurs mâles latérales, rappro- chent ce genre des Hypnes ; mais le réseau des feuilles n'appartient ni aux Hypnes , ni aux Brys. Il se compose d'une seule espèce, propre au continent de l'Amérique sep- tentrionale. (C. M.) ARRIIIZES {Plantes), bot. — Voyez ARUIZES. (C. D'O.) ARRIAN. OIS. — Espèce de Vautour très commune dans les Pyrénées. C'est le Vultur arriamis de Daudin. (C d'O.) ARRIÈRE-FAIX. Secondinœ. Secon- dinc ou Délivre, zool. — Organes mem- braneux , vasculaires et épidermoïdes , dé- pendant du fœtus de l'homme, de celui des bipèdes et de celui des quadrupèdes pen- dant la gestation , et expulsés de la matrice le plus ordinairement après la parlurition. Voy. ClRCrLATION DU SANG CIIKZ LE FOETUS , CORDON OMBILICAL , OEUF , et PLACENTA. (M. S.-A.) ARROCHE. Atriplex, Tourn. bot. PII. — Genre de la famille des Chénopo- dées. M. Moquin-Tandon [Chenopodeariim Monogr., p. 50 ) en expose les caractères comme il suit : Fleurs monoïques (très ra- rement hermaphrodites'). — Fleurs mâles (et fleurs hermaphrodites ) ébractéolées. Pé- rigone 3-5-phylle, inappendiculé . Elami- nes 3 ou 5, insérées au réceptacle.— F^eîff* femelles 2-bractéolées; bractées finalement amplifiées, dressées, conniventes, tantôt dis- tinctes, tantôt soudées inférieurement. Péri- gone nul. Styles 2 , soudés inférieurement. Péricarpe très mince, friable, membranacé, recouvert par les bractées ( hastiformes ou rhombiformes). Graine verticale , inadhé- rente, sublenticulaire ; tégument double, l'extérieur coriace ou subcrustace. Périsper- me copieux , farineux, blanc. Embryon an- nulaire, blanchâtre; radicule infère, quel- 158 ARR quefois subascendante. Herbes ou sous-ar brisseaux; parties herbacées le plus souvent pulvérulentes ou couvertes (Fune pubes- cence furfuracée. Feuilles alternes ou rare- ment subopposées, pétiolées, le plus souvent subhastiformes ou triangulaires, anguleuses, ou sinuées-dentées, ou très entières. Fleurs glomérulées; glomérules disposés en épis interrompus. M. Moquin- Tandon énumère quarante- neuf espèces de ce genre , parmi lesquel- les ne sont pas comprises un certain nom- bre d'espèces considérées par plusieurs auteurs comme des Atriplex, mais qui ap- partiennent au g. Obione , Gaertn. On trou- ve des Arroches dans presque toutes les ré- gions du globe. L'Arroche d!-s jardins ( Atriplex hortensis L. ) est la plante potagère con- nue sous les noms de Belle-Dame , Bonne- Dame et Follette. Cette plante, comme on sait, a des qualités analogues à celles de l'Épinard; ses graines, au contraire, sont émétiques et purgatives , mais on n'en fait plus usage en thérapeutique. Plusieurs es- pèces rangées dans ce genre par Linné (no- tamment 1'^. Halimus) constituent le g. Halimus. (Sp.) ARROCHE PUANTE, bot. pu. — Nom vulgaire du Chenopodium Vulvaria. (Sr.) ARRONDIES, arach.— M. Wakke- naër emploie cette dénomination pour dési- gner une petite division du g. Thomisiis, ca- ractérisée par un abdomen déprimé et ar- rondi. Voy, THOMSE. (Bl. ARROSOIR. Aspergillum. moll. — Dès 1685, Lister, dans son Synopsis conchy- liorum, fut le premier qui donna une figure exacte d'une coquille de ce genre; il "lui imposa le nom de Phallus marinus, et il la plaça dans le voisinage des Dentales , des Vermets et des Serpules. Quelques an- nées après, Bonanni, dans ses Observations microscopiques , représente une espèce très voisine de celle de Lister, et l'indique com- me une coquille jusque alors inconnue, ap- partenant à la classe des Vers marins. Rum- phius, Gualtieri, d'Argenville, ont également donné des figures de ciuelques autres espè- ces, et Ebenstret, dans son Muséum richte- rianum, mentionna le Phallus marimis avec le Taret dans un genre qui renferme à la ARR fois des Dentales, la Cloisonnaire, l'Arrosoir, un Siliquairc et des Vermets. Dans la pre- mière édition du Systema naturœ, Linné comprenait les Arrosoirs parmi les espèces de son genre Dentale. Linné conserve le même arrangement dans la sixième édition du Système, et l'on conçoit qu'avant les observations récentes sur le genre Clava- gelle il était très dilïiciie de classer con- venablement le genre Arrosoir. L'embarras devint bientôt plus grand , lorsque Marvye, dans un petit opuscule intitulé : Méthode nécessaire aux marins et aux voyageurs pour recueillir et conserver les divers ob- jets d'histoire naturelle , fit représenter un groupe d'Arrosoirs d'après lequel il semble- rait que ces animaux, attachés aux corps sous-marins , à la manière des Serpules , se relèvent et se détachent les uns des autres. Confiants dans cette figure , les auteurs ont dû croire que les Arrosoirs appartiennent à la classe des Annélides tubicoles , et c'est d'après cette opinion que Linné plaça l'es- pèce qu'il connaissait dans son genre Ser- pule. Tous les auteurs linnéens sans excep- tion conservèrent au genre qui nous occu- pe les mêmes rapports que Linné. Favanne contribua à accréditer l'opinion générale- ment reçue, en donnant de l'Arrosoir une figure conforme à celle de Marvye. Bruguière ne tarda pas à ébranler l'opinion vulgaire au sujet des Arrosoirs, en créant le premier, sous le nom qui lui est encore conservé, le genre Arrosoir, pour le Serpula pénis de Linné. Dans les tableaux qui sont en tête du premier vol. de V Encyclopédie , Bruguière place son genre Arrosoir parmi les Coquilles univalves, entre les Serpules et les Siliquai- res. Dans sa première classification , La- marck adopte cette opinion sans modifica- tion ; et Cuvier, dans son Tableau élémen- taire d'histoire naturelle, adopte une opi- nion peu différente de celle de Bruguière et de Lam?rck. Lorsque Lamarck étudia les fossiles des environs de Paris, et publia les Mémoires dans lesquels il décrivit les es- pèces recueillies avec tant de soin par M. Defrance , ce savant naturaliste eut occasion d'observer un genre très curieux, qu'il confondait alors avec les Fistulanes, et dont il rit depuis son genre Clavagelle La connaissance de ce genre pouvait le conduire à établir les véritables rapports ARK . — Voyez ak- SÊNIATE DE CHAUX. (DEL.) * ARSÉNICOXYDES. min. —M. Beu- danl donne ce nom à un genre de minéraux comprenant les combinaisons de l'Arsenic avec l'Oxygène. (C. d'O.) * ARSÉIVIDES. MIN. — Ce nom a été donné par M. Beudant à une famille de mi- néraux comprenant l'Arsenic seul ou àTélat de combinaison , et par MM. Ampère et C. Pauquy à une famille de corps simples ayant l'Arsenic pour type. (C. d'O.) * ARSÉNIURES. mix. — Genre mi- néralogique , composé d'espèces qui résul- tent de l'union des métaux avec l'Arsenic , ce dernier élément jouant, dans ces combi- naisons, le rôle de principe électro-négatif. Toutes ces espèces possèdent l'éclat métal- lique , et donnent par le grillage une fu- mée blanche , à odeur alliacée. Si l'on en excepte l'Antimoine arsenical, qui est plu- tôt un mélange qu'une combinaison des deux éléments isomorphes qui le consti- tuent, toutes laissent, après cette opération , un résidu sensible ; elles sont toutes atta- quables par l'acide nitrique , et leur solu- tion donne par les réactifs l'indice des bases qu'elles contiennent. On connaît mainte- nant six esp. d'Arséniures, sans compter les combinaisons sulfo-arséniurées dont nous parlerons ailleurs : ces Arséniures sont ceux de Fer, de Nickel, de Cobalt et d'Argent, Nous renvoyons la description de chacune de ces espèces à l'article concernant le mé- tal qui lui sert de base. (Del.) "^ARSES. Arses. ois. — Genre formé par Lesson , dans son Traité, pour recevoir quchiués Muscicapidées, et auquel il assi- gne les caractères suivants : Bec médiocre, crochu, comprimé, peu large. Ailes am- ples, allongées. Queue étalée , un peu élar- gie. Tarses courts , peu robustes. Cet auteur réunissait alors , sous ce g. , aux Gobe-mouches ornoir et à lunettes, es- pèces remarquables du Voyage de la Co- quille , où elles sont figurées pi. 18-1 et 2 , deux autres espèces, dont l'une de Suri- nam et l'autre du Sénégal ( le Muscicaaa AI\T 165 melanoplera ). Depuis , il nous a fait con- naître (in litteris) que le genre devait être restreint à la seule espèce de rOrno:r(i»fMS- cicaiu i kijmmcla Garnot). Swainson, dans sa classification et dans sa monographie des Gobe-mouches [Fly- catchers) place dans le genre i»fonarc/ia, d'Hors, et Vig., qu'il change en Monacha, et qui est synonyme de celui de Vrymo- p/u7e de Tcmminck, mais antérieur, ces deux espèces de la Coquille, leur trouvant tous les caractères du genre. Nous renvoyons donc à ce genre Monarche , dans lequel ^rsès figurera peut-être comme sous-gen- re , si d'ici là nous sommes à même de pou- voir comparer ces deux espèces fort rares avec les Mon irc! es d'IIorsfield, que nous possédons, et de reconnaître entre elles des caractères sulTisamment distincts. Vay. mo- narche. (Lafr.) * ARSIIXOE ( nom mythologique ). l^s. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiqucs, tribu des Troncati- pennes, établi par M. Delaporte et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Il ne renferme qu'une seule espèce , du Cap de Bonne-Espérance, nommée par M. Che- vrolat A. quadriguttata, et qui est figurée dans les Études entomologiques de M. De- laporte, pi. 2, fig. 6. Cet insecte a été dé- signé depuis par M. de Chaudoir ( Descri- ption de quelques genres nouveaux et de quelques espèces nouvelles inédites de '■ a- rabiques , p. 11 ) sous le nom à''Axinopso- phus qaadrisignatus. (D. et C.) ARSIS, Loureir., Flor. Cochinch. {-y-p- 5(5, élévation), bot. pu. — Synonyme du g. ou sous-g. Microcos [ Grewia ) , de la famille des Tiliacécs. Sv.) * ARTABOTRYS, R. Brown. bot. PH. — Genre de la famille des Anonacées, offrant les caractères suivants (R. Brown, in Bot. Reg-, sub n" 425. - Blume, Ano- naceœ in Flor. Jav. ) : Calice triparti. Péta- les 6, connivents par leur base et recou- vrant les organes sexuels. Étaniines nom- breuses. Ovaires 5 à 11 , ou rarement plus , distincts, 2-ovulés. Ovules collatéraux, ana tropes, renversés. Styles et stigmates sou- dés. Péricarpe composé de plusieurs baies distinctes , charnues , ovoïdes, pulpeuses en dedans, dispermes , ou, par avortement, 1- spermes. Graines solitaires ou collatérales, 166 ART renversées, inarillées, planes d'un côté, con- vexes de l'autre. Test osseux.— Arbustes sar- inenteux, glabres; ramules oncinés au som- met. Pédoncules uniQores, sublerminaux , fascicules. Fleurs d'un jaune tirant sur le roux. Ce genre , dont on ne connaît que quatre espèces, paraît être propre à l'Asie équatoriale. Ces végétaux sont remarqua- bles par un port élégant et des fleurs très odorantes. (Sp.) ARTAMIE. Artamia (de Ârtamus , nom latin donné au genre Langrayen par Vieillot)'. OIS. — Genre formé par M. Isid. G.-Saint-Hilaire dans son Mémoire intitulé Considérations sur les caractères employés en Ornithologie , etc. ( Nouvelles annales du Muséum d'hist. nat., t. I, p. 357). Ce genre est un démembrement de celui de Langrayen pour recevoir le Langrayen san- guinolent de Temminck, col. 499, et quel- ques autres espèces différant comme lui des vrais Langrayens sous plusieurs points im- portants. Les caractères assignés par l'au- teur à ce nouveau genre sont : Bec allongé, non renflé à sa base, triangulaire, à arête bien marquée ; mandibule supérieure un peu arquée , terminée par un crochet bien prononcé, et présentant une échancrure très distincte ; mandibule inférieure pré- sentant aussi , de chaque côté , une petite échancrure. Narines percées à la base du bec, et comparables à des triangles de forme allongée, ayant leurs sommets en avant. Tar- ses courts, écussonnés. Ongles comprimés, de longueur moyenne. Queue longue , car- rée. Ailes moyennes, se terminant au niveau de la moitié de la queue , et obtuses. Ces caractères ainsi posés conviennent parfaitement à l'espèce type (le Langrayen sanguinolent), mais non au Langrayen vert ou le Tchachert de BuO^on, Enl., 52-2, qui a la queue courte , avec les ailes en attei- gnant l'extrémité, et qui cependant ne peut rester avec les Langrayens , et doit Ogurer ici. Il nous semble donc qu'au lieu de former encore une subdivision dans le gen- re Artamie , il serait plus simple de modi- lier la caractéristique en disant: Queue de longueur variable , carrée. Ailes moyen- nes et obtuses , ou se terminant vers la moitié de la queue ou en atteignant l'extré- mité; ce qui se remarque chez le Langrayen vert. ART Nous regardons comme des plus naturel- les la séparation générique de ces espèces d'avec les Langrayens , si remarquables en- tre tous les Passereaux dentirostres par leurs ailes d'hirondelle, longues, pointues, aiguës ou sur-aiguës, et par leurs pattes robustes , qui , comme celles des Martinets, semblent destinées à les maintenir cramponnés. Ce double caract. de forme indique , sans nul doute , quelques particularités de mœurs qui ne doivent pas se retrouver chez les Artamies à ailes obtuses et à pattes plus faibles. M. Lesson, dans son Traité publié en 1831 , avait déjà formé dans le genre Lan- grayen deux sous-genres , dont le premier renfermait les Langrayens proprement dits, et le second , sous le nom de Langrayens - Merles , renfermait le Langrayen sanguino- lent de Temminck, et le Langrayen vert. Dernièrement , ce savant a publié dans la Revue zool. de Guérin, 1840, le nouveau genre Érythrolane (Erythi-olanius) pour re- cevoir deux seules espèces, dont encore le Langrayen sanguinolent et une nouvelle es- pèce , à laquelle il donne le nom d''Eryth. rubricoUis. Nous sommes étonné de ce nouveau nom pour un genre qui , outre ce- lui (ÏArtamie de M. Is. Geoffroy, avait en- core pour synonymes celui à''Analeiptis, de Swainson , et celui de Philocurpus , de MuUer, que M. Lesson cite tous trois com- me synonymes du sien. Comme il n'indi- que point l'époque de sa formation , nous ne pouvons savoir si elle est antérieure ou non à celle d'Artamie. Ce dernier a été adopté par M. Temminck dans son Tableau méthodique , qui a paru dans la dernière livraison de ses pi. col. ; il y range son Langrayen sanguinolent, col. 499, et son Échenilleur bicolore , col. 278. Nous y pla- çons encore le Langrayen vert ou Tcha- chert, Buff., Enl., 32-2, le Sc/ie<-6e de Ma- dagascar {Lanius rufus Gmel. , Enl., 298- 2), que nous possédons, et le Tchachert-bé de Madagascar {Lanius leucocephalus L., J?/i?.,374), qui, d'après ses formes et sa co- loration , nous paraît tout à fait voisin du Langrayen vert. Ces différentes espèces , originaires de l'Afrique méridionale et des îles indiennes, forment un groupe de transition entre les vrais Langrayens et les Pies-grièches , avec ART lesquelles elles se lient par les Tephrodor- nis de Swainson. Voy. ocxptérimées. (Lafr.) ARTAMUS. OIS. — Nom latin donné par Vieillot au genre Langrayen , que Cu- ?ier avait déjà désigné antérieurement par celui d'Ocypterus. Voy. i,angrate>. (Lafh.) * ARTAMUS (^^rà'..j, je suspends), a- RACii. — Genre d'Aranéides', de la famille des Thomisides, établi par M. Rotli [Ueber- sichl des Arachnidensystems , p. 27, 1837), et rentrant dans la famille des Thomisides. Il coniprend VAranea lœi'ipes Linn. , et le Thomisus griseusïlaihn , p. 121, pi. 54, f. 91, ainsi que deux espèces nouvellement décri- tes par M. Roch, (P. G.) * ARTAIXEMA , D. Don. bot. ni. — Genre de la famille des Scrophularinées, fondé sur le Torenia scabra R. Br. ; sui- vant M. Bentham, il doit être réuni au genre Achimenes , Vahl. (S**0 * ARTE. INS. — IVom donné par Ste- phens à un genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, et de la tribu des Pha- lénites, lequel correspond aux genres Fido- ma et Zej'ene de Treitschke. Voy. ces mots. (D.) ARTEDIA,L. (Artedi, naturaliste sué- doise BOT. PH. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Daucinées, offrant les caract. suivants : Limbe calicinal inappa- rent. Pétales obovales, échancrés, terminés en languette infléchie ; ceux des fleurs exté- rieures radiants , bipartis. Péricarpe aplati djorsalement. Méricarpes à 3 côtes primaires , et à 4 côtes secondaires ; côtes primaires fili- formes: les deux latérales situées sur le plan commissural , les trois autres dorsales ; les deux intérieures des côtes secondaires filifor- mes ; les deux extérieures aliformes, sinuées- lobées; bandelettes nulles; carpophore bi- parti. Graine aplatie. .(K.och , Umbell. , p. 76, fig. 9 et 10. )— Ce g., très bien carac- térisé par son fruit à ailes élégamment dé- coupées , n'est constitué que par une seule espèce ( A. squamala L. ); c'est une plante annuelle, très glabre, grêle, indigène de Syrie. Ses feuilles sont profondément dé- chiquetées en lanières filiformes. Les om- belles sont composées, munies d'involucre et d'involucelles à bractées semblables aux icuilles. Les fleurs sont blanches , les ra- ART 1G7 diantes grandes, h corolle très irrégulière. (Sp.) ARTEMA. ARAcn. — Voyez artè- ME. (C. D'O.) *ARTEMATOPUS ;«/5r/;,c«, «toî, ap- pendice; rcojî, pied). INS. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Serri- cornes, tribu des Ptiniores, établi par M. Perty,qui lui donne pour caractères essen- tiels : Antennes filiformes, de la longueur du corps. Les 2% 3' et A^ articles des tarses, munis d'appendicules membraneux. Corps ovale.Ce g. est fondé sur une espèce du Brésil, nom- mée par l'auteur Artematoptis longicornis, et figurée et décrite dans un ouvrage qui a pour titre : Delectus animalium articula-' torum quœ in itinere per Brasiliam , an- ms 1817-1820, colligerunt D. J. B. de Spix et D. C. F. Ph. de Martius, Monachii. 1830, page 115, tab. XXII, fig. IG. — Ce genre correspond à celui que M. Chcvrolat a créé depuis [Coléopt. du Mexique, S"" centurie , n» 150, 1835) sous le nom de Brachymor- phus , et que M. Dejean , dans son dernier Catalogue , place dans la tribu des Térédy- les, entre, les genres Corynetes et Eno- plitim. M. Chevrolat n'y rapporte qu'une espèce, originaire de Tuspan, et qu'il nom- me A. vestitus. Ce Coléoptère est carnassier, et fait sa proie des autres insectes , au'il poursuit sur les branches mortes. (D. et C.-) ARTÈME. cma («^r/iya, tout objet suspendu), arach. — Genre de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides, di- vision des Errantes (ilitèles, établi par M. Walckenaërsur quelques espèces exotiques. Ce genre est caractérisé par des yeux au nombre de huit, disposés sur deux lignes courbées en arrière, les intermédiaires pos- térieurs étant plus écartés entre eux que les antérieurs; par les mâchoires, longues et étroites, la lèvre large, surtout à sa base, et par les pattes grêles et très longues. Les espèces décrites par M. Walckenaër sont 1'^. atlanta, de l'Amérique méridio- nale, et 1':^. mauritiana, de l'île de France. (Bl.) *ARTÉMIE. Artemia. crtjst.— Genre de Crustacés branchiopodes , de l'ordre des Phyllopodes et de la famille des Branchip- piens, établi par Leach pour recevoir un petit Crustacé qui se trouve dans les marais 168 ART galants, el qui ressemble beaucoup aux Branchipes, mais s'en distingue par la forme de la nageoire caudale et des antennes. Dans ces derniers temps , M. Payen a at- tribué à la présence des Artémies la colora- tion en rouge qui se remarque souvent dans les eaux des salines prêtes h cristalliser , et qui donne à ces eaux un aspect sanguinolent ; mais, d'un autre côté, M. Joly a constaté que ce phénomène curieux ne dépend jamais des Artémies, mais bien de l'existence d'un nom- bre immense de Monades d'une espèce par- ticulière. (Voy. Annales des Se. nat,, 2^ sé- rie. Zoologie , t. XIII , p. 225.) (M. E.) * ARTÉMIS. Artemisus. crijst. — Nom employé par Lamarck pour désigner le g. Artemia de Leach. (M. E.) ARTÉMISE. Artemisia. crust. — Nom que Latreille a substitué par erreur à celui à'' Artemia , employé par Leach pour désigner un genre particulier de Crustacés branchiopodes. (M. E.) ARTEMISIA ( nom mythologique ). BOT. PU. — Synonyme latin du g. Armoi- se. (C. D'O.) * ARTÉMISIÉES. bot. pu.— Tribu du groupe des Composées , ayant beaucoup d'affinité avec la sect. des Hélianthées et des Ambrosiées ; elles ressemblent aux Sénécio- nées et aux Inulées par la forme des stigma- tes, mais elles s'en distinguent par les au- tres organes floraux. Les Artémisiées ont les capitules discoïdes , homo ou hétéroga- mes; les fleurs du disque hermaphrodites, àstylebiûde, celles du rayon souvent fe- melles uni ou plurisériées; les fruits cylin- dracés , parcourus par des côtes plus ou moins saillantes, s'insèrent sur un récepta- cle dépourvu de paillettes, et sont dépour- vus d'aigrettes. Les plantes qui forment ce groupe sont la plupart aromatiques. Voy. ARMOISE. (J. P.) ARTÉMISIOIDES {Artemisia, shV.;, forme, aspect; qui ressemble à V Artemisia). BOT. PU. — Section du genre Piqueria ■ Voy. ce mot) , établie par M. de CandoUe , comprenant les espèces à tiges ligneuses , glabres, ainsi que les feuilles , pubescentes ou visqueuses au sommet. (J. D) ARTEMISUS. CRisT. — Vouez ar- TÉMIS. (C. D'O.) ARTÈRES. Arteriœ {àpzr.pix, tranchée, artère). a>at. elzooL. — On donne généra- j ART lement ce nom aux vaisseaux qui , partant du cœur, conduisent le sang dans toutes les parties du corps. Les anciens se sont faits diverses idées sur la nature de ces vaisseaux, et sur les usages auxquels ils sonV destinés. Quelques auteurs grecs semblent avoir con- fondu sous une même dénomination les artè- res avec les veines. Érasistrate s'est servi le premier du mot artère pour désigner les vaisseaux connus aujourd'hui sous ce nom; Gallien a parlé de la communication qui existe entre les dernières ramifications arté- rielles et les radicules veineuses ; Vesale et Fallope ont jeté encore plus de jour sur la nature de ces conduits sanguins , et les au- teurs modernes enfin ne laissent rien à dé- sirer sur cette question. Caractères distinctifs des artères. — Le premier de tous , celui qui les fait recon- naître au premier abord , c'est : l" le batte- ment, ou pulsation, appelé pouls; il naît de l'impulsion vive et brusque que le cœur im- prime au sang qu'il lance dans leur inté- rieur, et de l'élasticité des parois artériel- les, 2» La plus petite ouverture pratiquée à une artère donne lieu à un jet de sang qui sort par saccades à chaque contraction du cœur , et la compression de ce vaisseau ou- vert, faite entre le cœur et la plaie, arrête immédiatement la sortie du sang. 5" Les parois des artères ont plus d'épaisseur que les autres vaisseaux , et leur calibre ne s'ef- face pas après la mort. On a dit aussi , mais à tort, que la nature du sang que contien- nent les artères est d'un rouge vermeil , sans faire attention que les artères pulmo- naires, généralement très volumineuses, con- tiennent du sang noir ou veineux , et que , chez les Reptiles comme chez le fœtus de l'homme lui-même, c'est du sang artériel et veineux , mélangé dans le cœur, qui pas- se ensuite dans toutes les artères. C'est donc d'une manière beaucoup moins géné- rale qu'on peut dire des artères qu'elles contiennent du sang rouge ou vermeil. Considérations anatomiques. — Les ar- tères représentent une succession non inter- rompue de canaux décroissants , qui nais- sent de troncs communs. Les grosses artè- res ont, d'une manière absolue , des parois plus fortes que les petites; mais, relative- ment à leur calibre , l'épaisseur des parois augmente à mesure qu'on s'éloigne du ART cœur. Les artères pulmonaires cl leur tronc , qui forment un système artériel à part [Voj/. pi;lmo>aike , tronc ), présentent quelques variétés de texture qui expliquent jusqu'à un certain point la rareté des ané- vrismcs et le petit nombre d'altérations pa- thologiques de CCS vaisseaux. Trois tuniques superposées constituent les parois des artè- res ; l'externe est constituée par un tissu (i- lamentcux, aréolaire , nonmié tunique cel- lulaire. C'est à cette tunique que M. Cru- vcilhier croit devoir rapporter tous les phé- nomènes de contractilité qu'on a attribués à la tunique moyenne. Celle-ci, nommée tunique propre des ur ter es , est jaunâtre, serrée , épaisse , composée de fibres circu- laires qui s'entrecroisent à angle très aigu. Elle est extensible, fragile, se déchire avec la plus grande facilité par les tractions exer- cées suivant sa longueur , et se coupe sous la ligation. La tunique interne est une pel- licule transparente, d'une excessive ténuité, d'une couleur légèrement rosée , et lubré- Gée par de la sérosité. A l'intérieur des artè- res il existe , au ni\ eau de chaque division ex- térieure , une saillie qu'on nomme éperon , formée par la membrane moyenne elle même, recouverte en ce point, comme partout , par la membrane interne. Cet éperon sail- lant est situé du côté opposé au cœur quand l'angle de division est aigu , moins marqué et placé du côté du cœur lorsque cet angle est obtus ; lorsqu'il est droit , une saillie circulaire, égale dans toute la circonféren- ce, remplace cet éperon. La disposition et la structure anatomiques de ces espèces de valvules , propres h modifier le cours du sang, ont, dans ces derniers temps, fixé l'attention de M. le docteur Vcrnois, qui, dans une thèse fort remarquable, soutenue à la Faculté de médecine de Paris, a jeté un nouveau jour sur ce point. Les vaisseaux sanguins des artères sont 1res nombreux ; ils portent le nom de vasa vaso)~um. Des nerfs accompagnent ces arté- rioles du système céphalo-rachidien , et ils viennent plus particulièrement du tri- SPLA^CH^IQUl•. ( Voij. ce mot), auquel le sys- tème artériel sert , pour ainsi dire, de char- pente. Quant aux vaisseaux lymphatiques des artères , ils ne sont bien démontrés que sur les gros troncs. Le tissu artériel, examiné sous le rapport T. II. ART 1G9 chimique, se compose, suivant les uns, de gélatine et de petites proportions de fibrine. Voilà quant à la structure et à la composi- tion chimique des artères. Maintenant, si nous envisageons l'ensemble du système ar- tériel sous le rapport des anomalies , nous trouvons qu'il est le plus sujet aux variétés anatomiques , et que ces variétés portent tantôt sur le trajet , tantôt sur l'origine des troncs. Les artères principales suivent en gé- néral la direction (!o l'axe des membres; elles sont presque rectilignes , et les légères in- flexions qu'elles présentent donnent à l'ar- tère une longueur plus considérable que celle du membre auquel elles appartiennent, ce qui prévient la déchirure (^p vaisseau dans l'état d'allongement et d'extension des organes. On peut constater l'utilité des courbures artérielles en examinant les par- ties qui sont soumises à des alternatives de dilatation et de resserrement considérable : telles sont les artères du cœur , de l'utérus, celles qui se distribuent aux lèvres, etc. Dans le cours de leur trajet , les artères communiquent entre elles par des branches, qui tantôt unissent l'un à l'autre deux troncs dillerents , tantôt font communiquer deux parties d'un même tronc : ce mode de com- munication porte le nom d'anastomose. Les artères sont toujours en rapport avec des veines qui leur sont accolées. Lorsqu'il existe deux veines satellites pour une artère, celle-ci est toujours intermédiaire. Les ter- minaisons des artères ont lieu dans l'épais- seur des organes. Le nombre de ramifica- tions qui se distribuent dans chacun d'eux est en rapport avec l'activité de ses fonc- tions; les organes qui sont chargés d'une sécrétion quelconque sont bien plus riches. en vaisseaux que ceux qui sont bornes aux fonctions nutritives. Enfin les artères aboutissent au système capillaire, et communiquent par ce moyen avec les veines. Elles paraissent se former en même temps que celles-ci , et les deux systè- mes de vaisseaux existent avant la formation du cœur. Le tissu artériel est très mou dans le premier âge ; sa consistance devient plui grande chez l'adulte; il est sec, et pour ainsi dire cassant, chez le vieillard. 11 finit souvent, à cette époque, par s'ossifier ; mais cela n'est pas constant , car on cite des cen- tenaires dont les artèree ne préeentaient point IV 170 ART celte ossification. Voy. oRCVhkTioy et TAissriux. (M. S. A.) AUTIIÉMIDE. Arthemis {Arthemis, surnom de Diane , Myth. ). MOLt. — Poli est le créateur du g. Arthemis; avant lui , les Coquilles qui en font partie étaient comprises par Linné parmi les espèces de son g. Venus , et , avant Linné , ces mêmes espèces étaient rapportées "par Lister à son g. Charrie, et confondues avec des Coquil- les d'un genre très différent. Chemnitz , Muller, et tous les auteurs modernes , ont adopté le sentiment de Linné, qui reçut de Lamarck une modification peu importante Iors(iu'il sépara les Cythérées des Vénus. Les Arthemis de Poli furent entraînées à la sui- te des Cythérées. On savait , par quelques observations d'Adanson, que les animaux des Vénus ont les lobes du manteau réunis h leur partie postérieure , et prolongés , de ce côté, en deu\ siphons séparés dans toute leur étendue. Poli a confirmé ce fait par un grand nombre d'exemples ; mais il y a ajou- té un grand nombre d'observations anato- miques, et il a fait voir, entre autres, qu'une Vénus de Linné dont Lamarck a fait le ty- pe de son g. Cythérée avait les deux si- phons réunis ; aussi Poli , rigoureux dans l'application des caract. génériques qu'il a formulés dans son ouvrage, a-t-il compris celte coquille dans le môme g que celui des Martres, la séparant ainsi des Venus de Linné. Quant au g. Arthemis, Poli en a irouvé le type dans la Venus exoleta de Linné, et ce genre, que l'on a trop long- temps négligé, mérite, par ses caractères, d'être introduit dans toutes les méthodes de conchyliologie. L'un des premiers , nous a- vons cherché h faire apprécier la valeur de ces caractères, et, depuis, plusieurs con- chyliologues l'ont mentionné dans leurs ou- vrages. L'animal des Arthemis est orbicu- laire; les lobes de son manteau sont désu- nis dans une grande partie de leur circon- férence : ils se joignent à la partie posté- rieure, et se prolongent, en arrière, en un seul siphon, réunissant, sous une même en- veloppe, deux tuyaux inégaux. La masse ab- dominale est assez considérable ; elle se ter- mine inférieurement en un pied dont la forme est toute particulière à ce genre , et qui se rapproche cependant assez de celui ries Pétoncles. Kn effet, il est sécuriformo , ART tranchant à son bord , et non fendu sur ca bord, comme dans les Pétoncles. II y a donc, relativement à ces deux parties de l'animal, le siphon et le pied , une combinaison par- ticulière qui ne se montre point dans les autres Mollusques acéphales. De chaque cô' té de la masse abdominale viennent se pla- cer des feuillets branchiaux fort inégaux^ ceux du côté interne sont beaucoup plus grands que ceux qui sont à l'extérieur , et ils ne se réunissent point à la partie posté- rieure du corps. L'ouverture de la bouche est très petite ; on la voit à la réunion du pied et du muscle adducteur antérieur; elle est très petite et garnie de deux paires de palpes labiales triangulaires et très molles. Lorsque l'animal est vivant, et qu'il fait sor- tir les bords de son manteau , on le voit découpé en petites lanières , sur lesquelles s'implantent de très petits tentacules; par cette disposition du manteau, cet animal se rapproche de celui des Vénus. Ce que nous venons de dire suffit pour faire admettre le g. Arthemis de Poli , puisqu'il ollre dans ses caractères zoologiques une combinaison qui ne se montre dans aucun autre. Nous devons ajouter que, dans ce genre, le muscle rétracteur des siphons est en proportion plus étroit, toujours d'une forme triangulai- re , et se prolongeant obliquement jusqu'au milieu des valves. Quant aux coquilles, toutes , sans exception , sont orbiculaires , lenticulaires , peu épaisses. Toutes celles que nous connaissons sont striées transver- salement ; toutes ont une lunule cordifor- me plus ou moins enfoncée. Leur charniè- re, très voisine de celle des Cythérées , s'en distingue cependant par quelques difi'éren- cos. Le bord cardinal est généralement lar- ge en proportion de la grandeur de la co- quille ; le ligament porté sur une nymphe déprimée , et presque toujours , en grande partie , cachée par le bord du corselet. Sur la valve droite, en allant d'arrière en avant, on trouve une dent postérieure étroite , et allongée dans la direction de la nymphe. Immédiatement au dessous du crochet tom bcnt presque perpendiculairement, et u» peu en divergeant, deux petites dents iné- gales, qui laissent entre elles une petite lossette très étroite; enfin , à l'extrémité de la dent la plus antérieure , on trouve une petite fossette destinée à recevoir la dent ART latérale antérieure de la valve opposée. Sur 1 la valve gauche , toujours en suivant la charnière d'arrière en avant , on trouve une grande fossette oblonj^uc , où s'intro- duit la grande dent oblique de la valve droite. En avant s'élève une dent oblique postérieure, jointe à son sommet à une au- tre dent qui est antérieure, et qui s'in- cline dans le sens de la lunule. Cette dent , très mince dans la jonction des valves, se place entre les deux dents antérieures de la valve opposée ; enQn , un peu en avant de cette dent , et à sa base , on en trouve une petite latérale antérieure , qui , daus presque toutes les espèces , reste à l'état rudimentaire. Les impressions mus- culaires sont généralement grandes, l'an- térieure est ovale, subtrigone, et descend jusque vers la moitié de la longueur de la coquille. La postérieure est semi-lunaire , et descend quelquefois plus bas que celle du côté opposé. La sinuosité de l'impres- sion paléale correspond exactement à la forme du muscle rétracteur des siphons ; elle est étroite, très profonde ; et, si l'on fait passer une ligne par son axe, cette ligne vient presque toujours tomber vers l'extré- milé supérieure de l'impression musculaire antérieure. Il résulte de ce que nous venons d'exposer que le genre Arthemis peut être caractérisé de la manière suivante : Caractères génériques. — Animal orbi- culaire, comprimé latéralement, ayant les lobes du manteau frangés et désunis dans toute la longueur du bord inférieur, et terminé postérieurement en deux siphons coniques réunis dans toute leur longueur. Pied comprimé, demi-circulaire, tranchant à son bord et occupant tout le bord infé- rieur et antérieur de la masse abdominale ; une paire de branchies de chaque côté com- posée de deux feuillets inégaux fort larges. Coquille orbiculaire , déprimée , peu épais- se, striée transversalement. Crochets petits, très pointus, dominant une lunule cordi- forme , profonde et toujours nettement cir- conscrite. Charnière ayant à chaque valve trois dents cardinales, inégales, dont la pos- térieure est toujours la plus grande; une dent latérale antérieure , rudimentaire ; im- pression musculaire , grande et presque é- gale. Sinus paléal étroit , profond , oblique st très aigu au sommet. ART 171 Le nombre des espèces appartenant au genre Artheinis est assez considérable; elles sont répandues dans presque toutes les mers , et l'une d'elles est très communé- ment répandue dans la Méditerranée et dans les mers d'Europe. Cette coquille ollre cette particularité qui vaut la peine d'être notée, qu'elle se trou\c depuis le cap Nord jusqu'au Sénégal et dans toute la profon- deur de la Méditerranée. Cette espèce, inté- ressante par le grand espace qu'elle occupe, se trouve fossile en Sicile, et quelques unes de ses variétés septentrionales dans des ter- rains tertiaires, connus des géologues anglais sous le nom de Crag. Elle existe également fossile dans les terrains récents de la Suède et de la Norwége. Nous en connaissons ac • tuellement une vingtaine d'esp., dont la plu- part vivantes et quelques unes fossiles , re- marquables par leur grandeur, proviennent des terrains tertiaires d'Italie et de ceux de l'Amérique septentrionale. (Desh.) * ARTHENEIS. ins. — Genre de la famille des Lygéens, de l'ordre des Hémi- ptères , établi par M. Spinola {Ess. sur les Hémipt.) sur deux petites esp. trouvées ré- cemment en Italie. Ce genre, qui paraît avoir de grands rapports avec les Cynnis de Hahn par l'ensemble général du corps et par les antennes , s'en distingue surtout par un long canal situé à la partie inférieure de la tête , pouvant loger complètement , pen- dant le repos , le premier article du rostre. Le type du g. est l'.l. cymoides Spin., des environs de Gênes. M. Spinola pense que sa seconde espèce, A. foveolata, de Sardai- gne, pourrait constituer un genre distinct. (Bl.) * ARTHONIA (i^/5i''^, j'arrose), bot. CR. — Acharius , dans sa Lichenographia universa , donne ce nom à un genre qui ne peut être conservé. Les Arthonies de cet auteur se composent en effet de Lichens dont les Apothécies ont subi des anamor- phoses plus ou moins profondes. Elles con- sistent alors en de simples taches noires plus ou moins difformes, sans aucun rebord ni propre , ni thallodique , et dans lesquel- les l'excipulum et le nucléussont confondus en une masse pulvérulente noirâtre. On peut bien encore, à l'analyse, y trouver des thèques; mais celles-ci ont elles-mêmes changé de forme et sont méconnaissablei. 172 ART Les Graphidées et les Verrucariées ont cer- tainement fourni le plus grand nombre des espèces inscrites dans ce genre : ainsi VA. gibberulosa n'est qu'une forme de la varié- té b. notha de VOpeyrapha variai les A. ra- diosa et Swartziana ne sont qu'une dégé- nérescence de VOpcgrapha atra. Quelques autres appartiennent au genre Lecanactis; ex. : A. hjncea Ach. Enûn on y rencontre aussi , mais plus rarement , des Lécidées et même des Parmélies dégénérées ; on ne sau- rait donc l'admettre tel qu'il a été circon scrit par son fondateur. Eschweiler, après avoir lui-même contribué à détruire le g. d'Acharius, a tente (Mart. FI. Bras., I, p. 109) de le faire revivre en le limitant à une ou deui espèces brésiliennes ; il le définit ainsi : Thalle crustacé ; apothé- cies linéaires et difformes , ou en forme de verrues, nues, renfermant, dans un nucléus gélatineux, des thèques piriformes qui con- tiennent elles-mêmes ce qu'il appelle , lui , des 'thèques , mais que nous nommons , nous , des sporidies. Il rapporte l'une de ces espèces au Spiloma maculans d'Acha- rius. Nous ne saurions nous prononcer sur la valeur de ce g,, qu'Eschweiler donne d'ail- leurs lui-même comme douteux. C'est Ar- donia qu'aurait dû s'appeler ce g., d'après l'étymologie que lui donne Acharius. C'est en cITet up'T'^> (et non a/;9oj , qu'on trouve dans cet auteur), qui signifie irrigare , ad- spergere; K/j9a> n'est pas un verbe grec. (CM.) * ARTHOSTEMA, Neck. bot. pu.— Synonyme du genre Thoa, Aubl., de la fa- mille des Conifères. (Sp.) ARTHRATHERUM {upOpov, articu- lation; à.9f,p, arête), bot. pu. —Genre de la famille des Graminées, établi par Palissot de Beauvois pour les esp. (i\lristida qui ont l'arête trifide au sommet, articulée et cadu- que. Ce genre n'a pas été adopté par les autres agrostographes. Voij. ARiSTroA. (A. R.) ARTHRAXON {!iip9pov , articulation; kÇojv, axe). BOT. piî. — Palissot de Beauvois a nommé ainsi un genre de la famille des Graminées, établi pour VIschœmum ciliare Retz. — Ce genre n'a pas été adopté. Voy. ISCHOEMUM. (A. R.) * ARTIIREIVIA(iî9^cv , articulation). HELM. — Genre non décrit de A'ers intesti- ART naux , signalé par M. Rafinesque ( Anah/se de la nature , p. 150) dans sa famille dos Arlhréniens , qui comprend les Yers articu- lés à la manière des Tœnia. (P. G.) * ARTIIRÉIMEA^S ( à'Arthrenia ). HELM. — Famille des Vers intestinaux, dé- nommée par 31. Rafinesque ( Analyse de la nature, p. 150), et comprenant , outre le genre Arthrenia , dont l'auteur ne donne pas les caract. , ceux de Tœnia, Halysis , Hepatoxylon, eic. (P- G.) *ARTHRIA ( ufdpryj, article), rss. — Genre de l'ordre des Diptères , division des INémocères , famille des Tipulaires, tribu des Bibionidcs, établi par Rirby, et adopté par M. Macquart dans son ouvrage intitulé : Diptères nouveaux ou peu connus. Les ca- ractères en sont : Palpes de quatre ou cinq ar- ticles. Des ocelles. Tarses munis de trois pelotes, de cinq articles. Jambes non épi- neuses; les antérieures terminées en poin te. Une cellule marginale. Antennes termi- nées en massue. Ce genre , voisin des Aspites , est fondé sur une seule esp. , nommée A. analis par Rirby dans sa Faune de V Amérique boréa- le. (D.) ARTHRÎIVIUM ( u^Opo-j, article), bot. CR. — Runze iMyc. Hefte, t. II, p. 101 ) désigne sous ce nom de petits champignons qui se trouvent sur les feuilles mortes des Carex, et que Pries range dans l'ordre des Dématiés. Ils présentent pour caractères un thallus composé de ûlaments entassés, sim- ples , cloisonnés , comme moniliformes , noirs et parsemés de spores fusiformes ob- scures, beaucoup plus volumineuses que les filaments qui les supportent. — C'est avec raison que Link a séparé de ce g. VArthri- nium puccinioidcs de Runze pour en for- mer le genre Goniosporium, dont les spo- res sont anguleuses. VA. caricicola , qui est le type, forme, sur les feuilles mortes de quelques Carex, de petits points saillants et noirs, du volume d'un grain de moutarde, mais aplatis. (LÉv.) * ARTHROBOTRYS [Ikpepo-,, ar- ticulation; Zô-pvi, botrys ). nox. — Wal- lich, dans son Catalogue , a désigné sous le nom à\irlhrobotnjs macrocarpa une fou- gère du groupe des Aspidiées , que Presl a rapportée avec les Aspidium dilatatum, ri- gidum, cristatum , et quelques autres es- ART pèces moins connues , à une section de son genre Lastrea , qu'il désigne sous le nom donné par ATallich. , (Ad. B.) ARTHROCÉPIIALES («^^^.^ov, arti- cle, articulation ; y.scpxh., tète), crust. — >om employé par M. Duméril pour dési- gner une division de la classe des Crustacés, comprenant toutes les espèces dont la tète est séparée du thorax, telles que les Squel- les , les Crevettes, et autres Amphipodcs. (31. E.) * ARTHROCLADIA {ap9f,o-j, article, /)àJ'oî, rameau), bot. cr, — Genre créé par M. Duby (Bot. Gall, p. 971) pour une Phycée dont Hudson et Dillwyn faisaient uneConferve, et M. Agardh un Sporoch- niis. Il est ainsi caractérisé : Filaments flexi- bles, très allongés, d'une substance cornée; rameaux par dichotomies successives, qui vont en s'atténuant peu à peu. Ces filaments portent à chaque articulation un verticille de flls fort délies , flexibles et rameux eux- mêmes. La fructification consiste en de très petits conceptacles presque cylindriques , réunis bout à bout en petits rameaux pédi- cellés, cylindriques, obtus , sous la forme de siiique toruleuse et portés par les cils en question : c'est surtout à la base de ceux-ci qu'on les observe. Les conceptacles s'échap- pent enfin du petit rameau , et le laissent vide, flasque et comme désorganisé,— Se fon dant sur ce que la fronde de cette Algue est articulée, M. Duby la place, en outre, dans sa tribu des Céramiées. M. Grevillc ( Algœ Britann. ) maintient cette plante dans le g. Sporochnus, et nous nous rangeons de son avis. (C. M.) * ARTHROCIVEMUM , Moq. Tand. {Chcnopodearum Monogr., page 111 ) {^.f- e;oy, articulation; yvi.iJ.r, , rayon), bot. Pii.— Genre de la famille des Chénopodées, auquel son auteur assigne les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites, ébrac- tcolces , cachées par les articles des ra- meaux. Périgone subtrigone ou subtélragc- ne , ventru, tronqué ou 5-o-denté au som- met; le fructifère fongueux, inappendiculé. Étamines 1 ou 2 , insérées au réceptacle. Styles 2 , connés inférieuremcnt. Péricarpe membranacé, comprimé, recouvert par le périgone amplifié. Graine inadhérente, ver- ticale, lenticulaire , subrostclléc ; tégument '.louble . Textérieur crustacé. Férisperino ART 173 central et latéral , copieux , farinacé. Em- bryon semi-annulaire , vordâtre ; radicule descendante. — Sous-arbrisseaux pu herbes, aphylles, glabres. Tiges et rameaux articu- lés. Rameaux florifères spiciformcs. Fleurs (non plongées dans les excavations du ra- chis) minimes, en général ternées. — Ce genre est fondé sur le Salicornia fruticosa L. et quatre esp. voisines. Ces plantes ha- bitent la région méditerranéenne , l'Inde , la Nouvelle-Hollande et l'Amérique septen- trionale. (Sp.'i * ARTHRODACTYLA {upO^ov, arti- cle; (TâxTu)©?, doigt), ms. — Genre de Co- léoptères hétéromères , famille des Téné- brionites, établi par Klug. Ce genre, voi- sin des Calcar, en difl"ère par les articles des tarses , qui sont très courts , larges et aplatis, profondément incisés, serrés les uns contre les autres , et recouverts en dessous d'un épais duvet. Il se compose de deux es- pèces rapportées de Madagascar par le voya- geur Goudot , et nommées par Rlug, l'une A. elongata, et l'autre^, nttemiata. Toutes deux sont figurées et décrites dans un ou- vrage de cet auteur intitulé : Bericht itber eine auf Madagascar veranstaltete Samm- hing von Insecfen ans der ordnung. Co' leoptera , p. 90, tab. 4 , fig. 3 , e-f. (D.) ARTHRODACTYLIS {ikpdf.o-^, arti- culation; ci'axTu);;, de la grosseur du doigt). BOT. PII. — Le genre désigné sous ce nom par Forster {Gen., n. 57) a été réuni au g. Pandanns. Voy. ce mot. (A. R.) *ARTHRODElS («'jV^VTvi?, articulé). i-^s. _ Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Érodites, établi par M. Solier aux dépens du genre Erodius de Fabr. [Ann. de la Soc. cntom. de France, t. III, 1834, pag. 508 et 513), et dont voici les principaux caractères, sui- vant cet auteur • Tibias antérieurs fortement bidentcs. Mandibules ayant en dessus une dent saillante. Labre subtriangulaire ou ca- ché. Antennes n'ayant que dix articles appa- rents , le dernier court , pas sensiblement ovalaire.Il y rapporte 3 esp. d'Egypte, dont 2 nommées par lui A. crucialus et A. obli- ieratus, et la 3« par M. Dejean A. rotunda- tus. Ce dernier, n'ayant pas trouvé le g. dont il s'agit assez caractérisé, ne Ta pas adopté dans son dernier Catalogue. (D-J * ARTHRODESMIES («/««/^^^v, arti' 174 Aur clei^MM»«, lie»). BOT. cr. (Phycées). — M. Ehicnberg a donné te nom , dans son grand ouvrage sur les Infusoires, à un gen- re de Bacillariées qui correspond exacte- ment au genre Scenedesmus , de M. Meycn, créé untérieurenient, et consigné dans la plupart des auteurs qui ont écrit sur les Algues microscopiques. Ce changement de nom , dont rien n'indique la nécessité , ne peut donc être adopté. Le genre Scenedes- mus appartient à la tribu des Desmidiées. (Bréb.) ARTIIRODIE {âf^Bf^'^^tx, articula- tion. BOT. CR. \ Phycées).— Ce genre a été établi par RaOnesque pour une production végétale , flottant en taches vertes sur les eaux douces de la Sicile , et à laquelle il donne pour caractères de présenter des cor- puscules allongés , libres , simples , plans , divisés en deux articles remplis d'une ma- tière granuleuse , sporulifère. Quelques al- gologiste» ont cru y reconnaître un Micro- cyslis ou Palmella ; nous pensons que ce doit L'Ire plutôt une Desmidiée appartenant au genre Cosmarium , Cord. ; Heterocar- pe//a,Turp. Bréb.) ARTHRODIÉES {ifiOp'^-Xu, articula- tion). BOT. CR. (Phycées). — Sous ce nom, impose par M. Bory de St-Vincent, s ■ trou- ve placé un groupe très considérable de la faniille des Algues, auquel se réunissent peut-être quelques Infusoires. Les êtres que renferme celte grande division, qui semble de- voir appartenir principalement au règne vé- gétal,se rapprochent néanmoins, pour un cer- tain nombre, assez intimement des Polypiers pour ne pas oser assurer qu'ils ne sont point pourvus d'animalité. Ce sont ces considéra- tions, que les limites de cet article ne nous permettent pas de discuter, qui ont engagé le célèbre physiologiste que nous venons de ci- ter à proposer la création d'un règne intermé- diaire, le règne Psychodiatrc , qui prouve- rait, comme le dit cet auteur , « que celte division générale de règnes n'est pas plus réelle que l'existence de classes et de gen- res dont les limites se confondent, au point qu'il est souvent impossible d'assigner au- quel des deux groupes voisins appartien- nent certaines espèces placées sur les con- fins de tant de divisions arbitraires. » Nous nous bornerons à offrir ici les ca- raclères assignés à cette famille ; mais ce- ART pendant des observations postérieures nous la font envisager comme composée d'espèces qui ne peuvent être rapprochées , et que nous traiterons successivement aux mots : DIATOMÉES, OSCILLARIÉES et ZÏGIVÉ- MÉEs, tribus qui correspondent à celles établies par M. Bory de St-Vincent, qui, dès ce temps-là (182;2), pensait avec raison qu'elles étaient susceptibles de former au- tant de familles nouvelles très distinctes. Les caractères généraux des Arthrodiées consistent en des filaments généralement simples , formés de deux tubes, dont l'un extérieur, transparent, contenant un fila- ment intérieur articulé rempli de la ma- tière colorante. La première tribu, Fragillaires, ren- ferme trois genres : Diatoma, DC. ; Ach- nanthes, Bory, et IS ematoplata , Bory. — La deuxième tribu , Oscillaires , quatre genres : DillwyneUa , Bory; Oscillaria, Bosc; Vaginaria, Bory, et Anabaina, Bory. — La troisième tribu, Co^juglées, quatre genres : Leda, Bory; Tendaridea, Bory; Salmacis, Bory, ei Zygnema, Ag.— La qua- trième iribu, Zoocarpées, trois genres : AiUhophysis, Bory; Tiresias , Bory, et Cadmus, Bory. Plusieurs de ces noms n'ont pas été généralement adoptés. (Bréb.) *ARTHROLOBIUM, Desv. {Journ. de Bot. , t. III , p. 121 , lab. 4 , Cg. 10 . — -Astrolobium {par erreur typographique, recopiée par la plupart des auteurs) , DC. (Prodr., t. II, p. 511) iu;.9;,o-j, articulation, article; '/dciv., cosse, gousse), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé- dysarées, DC. , compris par Linné dans son genre Ornithopus. Les caractères essen- tiels en sont : Calice tubuleux , 5-denté, point bractéolé; dents presque égales. Co- rolle à carène minime, comprimée. Êtanii- nes diadelphes (9 et 1). Légume subcylin- drique, à articles nombreux, l-spermcs, in- déhiscents, cylindracés, tronqués aux deux bouts. — Herbes annuelles; feuilles impari- pennées ; stipules nulles , ou soudées en écaille oppositifoliée, 2-dentée; fleurs jaunes, disposées en capitules dépourvus de brac- tées foliacées. M. deCandoUe (Le.) rapporte à ce genre quatre espèces; mais, suivant M. Roch {Deutschl. Flora, vol. V, p. 204) , VA. ebracteatum DC. [Ornithopus lœii- ART gatus Smith ; — Ornithopus ehracteatus Brotero ; — Ornithopus exstipulatus Tlio- re) est la seule qui y appartienne réelle- ment ; tandis que les trois autres doivent être transférées aux genres Coronilla et Hippo- crépis. (Sp). ARTIIROLOBUS, Andrz., msc. {up- 6flov, articulation; loSdi, gousse), bot. pu. — Syn. du genre Rapistrum, ïîœrh. , de la famille des Crucifères. (Sp.) ARTIIROLOBUS, Stev. msc. ; non yVn- drz. {u'.Opo-j, articulation; Mdi, gousse). BOT. PH. — Syn. du genre Slerigma , DC, de la famille des Crucifères. (Sp.) *ARTnROMACRA (»flOflov , article; /ix/pr^, grand ). i>'s. — Genre de Coléoptè- res hétéromères, famille des Hélopiens, éta- bli par M. Rirby [Fauna boreaiis ameri- cana, page 238, année 1837), aux dépens de son genre StenocJiia, d'après une seule es- pèce trouvée au Canada, et qu'il nomme A. donacioides, à cause de sa ressemblance avec une Donacie. Ce genre est le même que celui créé par Latreille sous le nom de Statyra. Voy. ce mot. (D. et C.) *ARTIlROIVARIA {y-pQp^^ , article; àpix, frêne? ). bot. cr. — Nom donné par M. Fries ( Syst. orb. Veget. , p. 28:2 ) à des taches lichénoïdes , réticulées , noirâtres , qu'on observe sur l'écorce lisse de certains arbres, sur le Frêne, par exemple. L'auteur les compare à YOpegrapha crassa DC , qui est un véritable Lichen, tandis que l'absen- ce des thèques, dans la production dont il est question, doit la faire rayer du catalogue des végétaux. (C. M.) * ARTIiRONEMUS {ikpOpo-^, articula- tion ; vv;//=<, chaîne^ antvél. — Genre non décrit d'Annélides, voisin des Sangsues et de la même famille qu'elles , signalé sans de- scription par M. RaHnesque {Analyse de la nature, p. 135). (P. G. ) ARÏHRONIE. Arthronia. bot. cr. — Voyez artiioma. (C. M.) *ARTHROPIlYLLUM, Blume ( a^;- ôp'yj , articulation ; î>j»(jv , feuille ). bot. rii. — Genre de la famille des Araliacées ; son auteur [Bijdr. 878) en donne les ca- ractères suivants : Limbe calicinal supère , court, obscurément 5-denté. Pétales 5, in- sérés au bord d'un disque épigyne. Étami- ncs 5. Ovaire l-loculairc, 1 -ovulé. Stjlc 1res court ; stigmate simple , obtus. Raie 1 - ART 175 sperme, couronnée. — Arbrisseaux (de Java) inermes. Feuilles 2-pennées, ou im- paripennées, ou ternécs; folioles très en- tières. Inflorescence en ombelles pétiolaires, composées. On en connaît trois espèces. (Sp.) ARTHROPODE. Arthropodium [ip- Qpvj, articulation ;t&û?, co-c;, pied), bot. pu. — Genre formé par R. Brown (/Vorfr. 276), et ainsi caractérisé : Périgone corollacé , 6- partite ; à segments étalés , dont les 3 inté- rieurs ondulés ou frangés sur les bords. Éta- mines 6 , insérées à la base du périgone , à filaments barbus. Ovaire 3-loculaire, à ovu- les nombreux. Style filiforme, à stigmate hispidule. Capsule menibranacée, subglobu- leuse, 3-loculaire, loculicidc-3-valve. Grai- nes subanguleuses , peu nombreuses , à om- bilic nu. Embryon courbe. — Il renferme environ une douzaine de plantes herbacées ou à peine suflrutesccntcs , appartenant tou- tes à l'Australasie. Elles sont glabres ; à ra- cines composées de fibres épaisses, fascicu- lées, ou de bulbes pédicellés; à feuilles li- néaires ou ovales-lancéolées-atlénuées, fias- ques ; à inflorescence en grappes lâches ; pédicellés agrégés ou solitaires, articulés au milieu {undè nomen); à fleurs pendantes, dont le périgone connivent après l'anlhèse, et bientôt circoncis au dessous de sa base, qui persiste en forme de coupe. Bien que ce genre soit encore incomplètement détermi- né, ces derniers caractères le distinguent suflisamment du genre Antheric ( Voy. ce mol) , dont il est très voisin. On en cultive dans les jardins sept ou huit espèces, dont la plus remarquable est VA. cirrhatum R. B., de la rS'ouvelle-Zélande. (C. L.) * ARTIIROPOGON. Arthropogon {Hp- Opov , articulation; ir.V/-j.jv, barbe), bot. iMi. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Andropogonées, établi par le pro- fesseur Nées d'Esenbeck ( in Mort. Gram. Bras. 2, p. 520). Les épillets sont tous sem- blables, pédicellés et hiflores, articulés sur leur pédoncule, environnés à leur base par des poils mous. Les fleurs sont mutiques : l'inférieure est mâle, la supérieure est her- maphrodite. Les écailles sont un peu coria- ces ; l'inférieure est subulée , la supérieure naviculaire et carénée , bifide à son som- met et terminée par une arête courte. Les li.iilleltes sont minces et hyalines ; riufé- 176 ART TJeure, dans la fleur mâle, est papyracée. Les étamines sont au nombre de trois. L'ovaire est glabre ; les stigmates sont plumeux et à poils simples. Les paléoles sont glabres et dolabriformes. Le fruit est glabre et nu.— Ce genre ne se compose que d'une seule es- pèce , Arlhropogon villosiis ÎVees ab Esenb., l. cRunth [Gram. II, p. 573, t. 200). C'est une graminée vivace originaire du Brésil. Ses chaumes sont touffus; ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses fleurs sont en pa- nicule simple. Ce genre est voisin du genre Neurackne, Brown. Il en diffère par ses écailles soyeuses à leur base, et par son in- florescence. (A. R.) ARTHROPSES. Arthtropsia [àpQpvj, articulation; oi(?, apparence), zool. — Nom donné par M. Raflnesque dans son Analyse de la Nature, p. 156 , à la sous-fa- mille des Dermopsia, qui comprend les Isis et autres Coralliens articulés. (P. G.) * ARTII ROPTERUS (« ^ Opo-j , membre, article; 'ttî^uI, aile). i\s. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Xylophages, tribu desPaussides, établi par Mac Leay aux dépens du g. Ceraplerus de Swederus {11- lustr. of the zoology of South Africa, etc., p. 75, tab. 4, fig. a), et modiflé, depuis, par M. Westwood (t/ie Entomolog. Magaz., p. 505) , qui le caractérise ainsi : Tète plus étroite que le corselet ; celui-ci presque carré. Antennes renflées à dernier article médiocre. Élytres étroites, plus courtes que Tabdonicn ; tibias armés de 2 épines à l'ex- trémité, avec l'angle externe très aigu.— Le typedcceg. est le Cerapt. Macleaiji de Douovan , espèce de la Nouvelle-Hollande , flgurée dans le premier des deux ouvra- ges précités, ainsi que dans le vol. Il, 2« par- tie des Trans. de la Soc. ent. de Londres [p. 95, pi. 10, fis. 7) ; mais nous devons dire ici que ces deux flgures, qui diffèrent notable- ment entre elles par la forme du corselet, ne s'accordent guère avec les caractères gé- nériques de M. Westwood quant aux an- tennes , dont le premier article, dit-il, est médiocre, tandis que les deux figures le re- présentent très volumineux. N'ayant pas vu respècc en nature , nous ne pouvons dire de quel côté est l'inexactitude. (D.) * ARTHROSTACIIYA (iJ/î^w a^i- culation; azàx^i, épi), bot. ph. — Fa- mille des Graminées. La plante désignée | ART par le professeur Link {Horl. berol., I, p. 151) sous le nom d''Arthrostachya eoarc- tata est VAvena coarctata de Desfontaincs {Cat. 1829, p. 22), et appartient réellement au genre Avena. Voy. avoine. (A. R.) ARTHROSTEMMA.. bot. pu. — Voyez ARTHROSTEMA. (C. D'O.) * ARTHROSTEMA , P. Don , in Mem. Wern. Soc, t. IV, p. 292. — De Cand., Prodr., t. III, p. 155 {xfidpov, arti- culation ; azYjfix , étamine }. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées tri- bu des Mélastomées, s.-tribu des Osbéckiées, DC. ) , auquel M. àe Candolie assigne les caractères suivants : Tube calicinal turbiné ou campanule, souvent poilu , ou sétifère , ou écailleux, à4 lobes lancéolés, persistants ; interstices des lobes inappendiculés. Péta- les 4. Étamines 8 ; filets glabres. Anthères oblongues, e'ouvrant au sommet par un seul pore; connectif allongé, 2-auriculé h la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4-loculaire. Graines cochléariformes, à hile orbiculaire , basilaire. — Herbes ou sous- arbrisseaux. M. de Candolie rapporte à ce genre 25 espèces, toutes indigènes de l'A- mérique méridionale , et qu'il groupe sous cinq sections ou sous-genres, savoir ; Chœ- topetalum, Bracliyotum, Ladanopsis, Tri- furcarium et Monocliœtum ( Voy. ces mots). De même que la plupart des autres Mé- lastomacées , les Arthrostèmes se font re- marquer par l'élégance de leurs fleurs ; aussi en cultive-t-on plusieurs espèces comme plantes d'ornement de serre ; les plus nota- bles sont : 1'^. versicolor DC. [Rhexia versicolor Bot. Reg., tab. 1066), et 1'^. ni- tida Hook. [Bot. Mag., tab. 5142). (Sp;. *ARTIlROSTENUS [i^^po-^, membre, article; irôvo;, étroit), ins. — Genre de Co léoptères , section des tétramères , famille des Curculionides, division des Cryptorhyi> chides, établi par Schœnherr, qui y rapports trois espèces , dont deux nommées par lui A. spadiceus et A. cinereus , et la troisième A. fullo par Boeber. Cette dernière provient du bord oriental de la mer Caspienne. Ces nsectesont le corps ovale-oblong, convexe, squammeux , ailé ; ils sont de grandeur moyenne , et ont le faciès des Èrirhines. (D. et C.) *ARTHROSTIGMA Endl. [Gen. l'I., ART p. 357, sub Pe(rophila) (a/jS^oiv , articula- tion ; (jri-/,'xx , stigmate ). bot. ph. — Sec- tion du genre Pelrophila, R. Br. (de la fa- mille des Protéacées ), comprenant les es- pèces à stigmate articulé (l'article inférieur glabre, anguleux; le supérieur cotonneux), et à feuilles filiformes , indivisées. (Sp.) * ARTIIROSTYLÉES (a^'J,5ov, join- ture; trrj/o,-, style. LOT. PII. — M. Dunior- tier a donné ce nom h sa quatrième série des Sjnanthérées, comprenant les Cardua- cées dont le style offre, sous les deux bran- ches, une sorte de renflement ou d'articu- ation. (J. D.) ARTIIROSÏYLIS (a^9^ov, articu- lation; bacli, dans son Conspectus regni vcgetabilis, a donné ce nom à un g. séparé des Zamia^ qui, d'après le caractère qu'il a signalé comraa le distinguant des vrais Zamia , savoir, les anthères couvrant toute la face inférieure des écailles des cônes mâles, doit renfermer les espèces africaines de Zamia dont Leh- mann a , depuis , formé le genre Encepha- lartos. Endlicher, dans son Gênera, cite cependant à tort ce nom comme synonyme des vrais Zamia américains. (Ad. B.) * ARTIIRURUS ( iifOpo^, articulation; ohpi, queue), helm.— M. Rafinesque( Jina- lyse de la nature) nomme ainsi un genre de Gordius ou Dragonneauxj mais il ne le décrit pas. (p. G.) ARTIBEUS, Leach. mabi. — Voyez PUYLLOSTOME. (A. DE Q.) * ARTICERUS [&pzioi, entier; y.kpxi, corne). i7>s. — Genre de Coléoptères di- mères , famille des Psélaphiens , créé par Dalman, et adopté par M. Aube {Mono- grapJna Pselaphiorum, etc., p. 63), qui lui donne les caractères suivants: Antennes di- rigées en avant; massue allongée, cylindri- que , sans articles distincts , tronquée à l'extrémité. Yeux latéraux , distincts , sail- lants. Habitus du genre Claviger. Bouche fermée. Demi-élytres ; abdomen grand , bordé. Ce genre remarquable , qui doit être pla- cé h la fin des Coléoptères, dit Dalman, est très voisin des Clavig'eres; cependant on ne peut s'empêcher de l'en séparer , à cause de la massue de ses antennes, qui est d'une seule pièce ; du moins les articles en sont si bien joints, qu'il est impossible de les distinguer, tandis que les antennes des Clavig'eres se composent de six articles iné- gaux , bien distincts. D'un autre côté , les yeux sont très visibles , et placés de chaque côté de la tête dans le genre Ariic'ere , au lieu que dans le genre Clavig'ere ils sont tellement oblitérés, que MM. Muller et Au- be n'ont jamais pu parvenir à en découvrir les rudiments. Le genre Articère est fondé sur une seule espèce nommée uar Dalman A. aTmatus,et 12 178 ART décrite et figurée par lui d'après deux in- dividus renfermés dans un morceau de co- pal ( Dalman , om Jnsect innés , i copal , p. 23, lab. 4, fig. 12). (D. etc.) ARTICHAUT. Cinara Scolymus. bot. PII. — Ce genre appartient à la famille des Composées, tribu des Cinarées ou Floscu- leuses de Tournefort. Des capitules homo- games; un involucre ovoïde , formé d'é- cailles coriaces, imbriquées, apprimées, sur- montées d'un large appendice obtus ou spi- nescent, étalé ou réfléchi : celui des écail- les extérieures légèrement coriace; celui des ■ écailles intérieures presque scarieux ; co- rolle ringente, tubuleuse , très inégalement divisée en 5, lobes linéaires; tube recour- bé ; étamines à Glets papilleux , terminées par des appendices basilaires courts et su- bulés; stigmates très longs, filiformes, ob- pis, soudés jusqu'au sommet ; fruits presque 'osseux, oblongs, subtétragones , finement striés sur une face , gibbeux sur le côté op- posé, et munis inférieurement d'une aréo- le basilaire centrale, assez grande, couron- nés par une aigrette pluri-sériée , plumeuse, dont les soies sont soudées à la base en un anneau corné et caduc à la maturité ; ré- ceptacle charnu, couvert de fimbrilles subu- lées très ténues, qu'on désigne communé- ment sous le nom de foirij tels sont les ca- ractères assignés au genre Cinara , dont l'Artichaut , suivant certains auteurs , sem- ble n'être qu'une race obtenue du Car- don. Le g. Cinara compte environ 6 ou 7 es- pèces ; nous n'aurons à nous occuper ici que du C. Scolymus (Artichaut) et C. Cardun- culus (Cardonj. L'étymologie du mot Artichaut est fort obscure. M. de Theis la fait dériver de deux mots celtiques, art, épine , et chaulx , chou, chou épineux ; mais on trouve dans Tral- lien cette plante désignée sous le nom grec de xpxv:iy.'i,, dont on aura fait en italien Ar- ticoca, et plus tard Artichaut, sous lequel elle est généralement connue. C'est probablement à l'Artichaut , ou cer- tainement à une Cynarée ou Cardon qu'il faut rapporter le /.àx-oç de Théophraste, dans les feuilles épineuses de laquelle quel- ques commentateurs de l'époque de la re- naissance ont cru reconnaître le Cactus Opun- tia. Plus tard on en a conclu que la Figue ART d'Inde était connue en Europe long-temps avant la découverte de l'Amérique , quoi- qu'il ne soit fait mention d'une plante aussi remarquable dans aucune des relations des croisés. Cependant, en rapportant TArti- chaut au ■/■x/.7oç,ie dois faire observer que Théophraste attribue à sa plante des tiges rampantes : « Statim à radice caules repen- tes in terram mittit , folio lato atque spi- noso.... caules vocant cactosn, caract. qui ne se trouve ni dans l'une ni dans l'autre espèce cultivée, mais qui pourrait conve- nir à certains Atractylis ( A. gummifera Desf. ), dont les Arabes mangent encore aujourd'hui les racines ou les liges rampan- tes et souterraines. Enfin les noms de Cinara et de 2xo)u/;t'.î, as- sociés à tort par Dioscorides pour désigner la seule plante qui cous occupe, ont encore donné lieu à une autre confusion. On a cru qu'on mangeait les racines et le réceptacle des fleurs d'une seule et môme plante « edulis tum radix tum floris basis ipsa » , ce qui est faux. On cultive dans quelques provinces mé- ridionales le Scolymus hispanicus pour en manger les racines comme celles de la Scorzo- nère; mais il est évident qu'on n'a jamais pu tirer parti de ses réceptacles , ni des raci- nes de Cardon ou d'Artichaut, pour en faire un légume. Le Cinara et le Scolymus sont deux genres parfaitement distincts. L'épi- thète de Scolymus ajoutée au nom de Cina- ra servait uniquement à indiquer la res- semblance entre les feuilles et le port de ces deux plantes. Quant au nom de Cinara, il provient, suivant Columclle, qui nous a laissé une de- scription excellente de l'Artichaut ou du Car- don (liv. 10), de la coutume où l'on était de le fumer avec de la cendre : « à cinere quo stercorari amat» ; coutume encore recom- mandée au 1G<^ siècle, mais dans un autre but, par Ch. Etienne dans sa Maison rustique : «La cendre de figuier répandue autour des plantes , dit-il, est très propre à écarter les rats ou les souris, qui causent de grands dom- mages aux artichautières. » Or, il est clair que l'emploi de la cendre de Figuier ne peut avoir lieu dans les climats septentrionaux, et que Ch. Etienne a emprunté sa recom- mandation à quelques cultivateurs italiens. Sous le Bas-Empire, les traducteurs chan- gèrent l'orthographe latine de Cinara en cel- ART ie deCtjnara, le faisant dériver de xjwv , ruvà;, chien ; et c'est ainsi qu'on le trouve écrit dans le traité De alimentis, de Galion, médecin de Marc-Aurèle, et dans la plupart des commentateurs de la renaissance. J'ignore à quelle époque précise la cultu- re de l'Artichaut s'est introduite en France. Vincent de Beauvais , qui nous a laissé des détails sur les plantes alimentaires le plus généralement cultivées au 13" siècle, n'en fait mention nulle part. Ce qu'il dit du Car- dtnis ne peut se rapporter à l'Artichaut, quoiqu'il ait évidemment emprunté aux an- ciens une partie des renseignements qu'il donne au sujet de la culture de ce dernier. Ch. Etienne, en loG4, n'en cite qu'une seule espèce , tandis qu'à peu près à la même épo- que Lobel et Bauhin décrivent plusieurs des races ou espèces que nous cultivons en- core de nos jours. Suivant quelques auteurs, l'Artichaut ne serait qu'une race obtenue de culture et is- sue du Cardon , qui seul , jusqu'à ce jour , semble avoir été trouvé à l'état sauvage. Aussi, comme les Cinara font partie d'un groupe dont les espèces, sans exception, sont originaires du bassin méditerranéen , nous pouvons être disposé d'avance à adop- ter l'opinion qui fait provenir celle qui nous occupe de la même patrie que ses congénè- res. Clusius , dont le témoignage ne peut être révoqué en doute, assure avoir rencontré le Cardon, à l'état sauvage , dans les plaines incultes du midi de l'Espagne, du Portu- gal , et surtout aux bords du Guadiana. M. Boissier l'a recueilli en Andalousie, où il est connu sous le nom <\''Âlcarcil ou Al- calcilo, qui semble déceler une origine a- rabe. Enfin on indique également en Sicile et en France, aux environs de Montpellier , une plante congénère qui porte le nom de Car- donctte ou Cardonnetta. Si l'on ne peut rapporter à la culture, d'u- ne manière certaine, l'origine de l'Artichaut, il nous est du moins possible de lui attri- buer, en toute confiance, la naissance des diverses variétés que les deux races de nos jardins nous y présentent. On en compte lujourd'hui six variétés dont les plus esti- mées sont : X^V Artichaut vert oucommun, cultivé de préférence dans nos départements du Nord; i ART 179 il faut lui rapporter la sous- variété connue sous le nom d'J. de Laon, plus grosse et«à écailles larges et ouvertes, et celle de Bre- tagne ou Camus, à écailles obtuses, très peu ouvertes. 2" Le Violet, fruit plus allongé, écailles d'une teinte violette à la pointe. 5" Le Rouge, moins gros que le précédent , en forme de pomme ; écailles extérieures d'un rouge pourpre. 4" Le Blanc, espèce délica- te et par cela même peu cultivée. Quant au Cardon, on n'en cultive que deux variétés : le C. d'Espagne, dépourvu d'é- pines, moins haut et moins étalé que le C. de Tours, préféré au précédent , malgré les épines dont il est armé, parce qu'il est moins sujet à monter. L'Artichaut craint les gelées des climats septentrionaux. Comme il a de grosses et lon- gues racines, il lui faut une terre profonde et meuble. On le multiplie de graines ou d'oeilletons. La propagation par semences n'est usitée que dans le cas où les anciennes plantes ont péri par accident. En hiver, on le protège en le buttant, après avoir coupé les tiges rez terre, et avoir rapproché les feuil- les, auxquelles on ne laisse qu'une longueur d'un pied environ. Si les gelées augmentent, on couvre la butte de litière ou de feuilles. Les Cardons se cultivent à peu près de mê- me; seulement, il faut les arroser davanta- ge , et les faire blanchir quand ils ont ac- quis une certaine taille. A cet effet, on rap- proche les feuilles, on les lie , on les enve- loppe de paille; et, trois semaines après l'opération, ils sont bons à manger. An- ciennement, on servait ces feuilles ainsi blanchies crues et assaisonnées de poivre et de sel : « foliorumpediculi ohruti, candi- di , à cute emundati, hycme crudi , cum sale et pipere , in cibos veniunt { Bauh. , Pinax ) ». De nos jours , le Cardon , transporté aux environs de Montevideo, s'y est tellement propagé, qu'il envahit des plaines immenses , et infeste , suivant le rapport de M. Aug. de Saint-Hilaire , les campagnes du Rio de la Plata et de l'Uraguay. (J. D.) ARTICLE. Articulus. zooh. — Var- ticle, mot duquel dérive le nom à''articulés donné aux animaux à articulations exté- rieures, devrait être, logiquement parlant, la portion du corps comprise entre deux ar- ticulations • niais, le terme d'anneaux ayant 180 ART été adopté pour désigner les segments du corps des articulés, on a réservé celui d''articles pour les pièces qui entrent dans la composition des différents appendices dont ces animaux sont porteurs , tels que les an- tennes , les palpes , les tarses , etc. L'im- portance de ces appendices dans la classifi- cation fait pressentir la nécessité d'étudier avec soin le nombre, la disposition, le mode d'articulation des articles. En botanique, on a donné par analogie le nom à''articles aux espaces compris , dans les Conferves , les Prèles et autres plantes articulées, entre deux nœuds ou deux points d'articulation. (A. D.) ARTICLE. Articulus. bot. cr. — Les Algues submergées, ou Phycées , sont con- tinues ou articulées ; celles-ci consistent en une suite plus ou moins nombreuse de cel- lules simples ou composées, placées bout à bout dans un tube cylindrique simple ou rameux, et séparées entre elles par des cloi- sons {endophratjmes, Gaili-), ou complètes ou rudimentaires , au niveau desquelles on observe quelquefois un rétrécissement. On nomme article ou endochrome la portion comprise entre deux cloisons ou deux rétré- cissements. Nous en traiterons plus au long au mot ENDOCHROME. (C. M.) ARTICLES. BOT. PII. — Votjez arti- culations. (A. R.) ARTICULAIRE. Artlcularis {^pOfov, article), zool. bot. — On appelle artères et veines articulaires celles qui appartien- nent à l'articulation du genou , et naissent de l'artère et de la veine poplitées; les liga- ments capsulaires qui environnent certaines articulations portent le nom de capsules articulaires ; les apophyses au moyen des- quelles les os sont articulés entre eux ont été appelées apophyses articulaires. — En botanique , on nomme feuilles articulaires celles qui naissent des nœuds ou des articu- lations de la tige ou de ses ramiflcations. Telles sont celles des Graminées et de plu- sieurs Caryophijllées. (C. d'O.) ARTICULATION. Articulatio des Latins (jonction ou jointure), zool. bot.— Dans son acception générale, ce mot signi- fie la réunion, l'assemblage de deux ou plusieurs pièces, qu'elles soient mobiles ou non les unes sur les autres. Les naturalistes désignent par ce nom les parties distinctes ART de certaines coquilles multiloculaires qui sont le résultat des déplacements successifs que l'animal a éprouvés en grossissant. Cha- que loge, chaque rétrécissement, marquent une époque d'accroissement. On remploie aussi pour indiquer le mode d'union qui existe entre la tête d'un insecte et son corselet , ou bien pour indiquer le point où deux parties d'un végétal s'unis- sent et s'emboîtent. En anatomie, on entend par Articulation l'assemblage des os les uns avec les autres , et leur mode d'union, quel qu'il soit. Elles se divisent, d'après les moyens d'u- nion qui les constituent , en trois classes principales : 1" Les Diarthroses , comprenant toutes les Articulations à surfaces contiguës ou li- bres; 2° Les Synarthroses, ou les Articulations à surface continue et sans mouvement; 5° Les Amphiarthroses ou Symphyses, ou Articulations en partie contiguës et en partie continues à l'aide d'un tissu fi- breux. 1""'= CLASSE. Diarthroses. Leurs caractè- res généraux sont : surfaces articulaires contiguës ou libres, configurées de manière à se mouler exactement les unes sur les au- tres ; toutes pourvues : 1" de cartilage d'en- croûtement ; 2" de synoviales ; 5" de liga- ments périphériques. Les Articulations mo- biles ou Diarthroses se divisent en six gen- res : 1» Enarthroses , lorsque la tôte d'un os est reçue dans la cavité profonde d'un autre os et peut s'y mouvoir en tous sens. 2" Articulations par emboîtement réci- proque. Ici les surfaces articulaires sont concaves dans un sens , convexes dans un sens perpendiculaire au premier^ de maniè- re à s'enfourcher réciproquement. ô" Articulations condyliennes, quand les mouvements sont plus étendus dans deux sens que dans les deux autres. C'est encore une tète qui est reçue dans une cavité; mais cette tète est allongée , de manière à pré- senter, en général, son plus petit diamètre dans le sens du mouvement : elle prend alors le nom de Condyle , et de là le nom d'Articulation condylienne. 4° Le Ginglyme , articulation qui ne per- met des mouvements que dans deux sens ART opposés. Lorsque les mouvements ont lieu a la manière d'une charnière , sans dé- placement latéral, c'est an Ginglyme par- fait ; lorsque Tcngrcnure , moins exacte , permet de légers mouvements latéraux , le Ginglyme est imparfait. Ces Articulations sont, de toutes, les plus composées : deux ligaments latéraux maintiennent les surfa- ces en rapport ; d'autres ligaments, et mê- me des prolongements osseux, bornent le mouvement d'extension. 5° Trochoïde, on Articulation dans la- quelle l'os roule sur son axe ? 6° Ârthrodies. Quand il a fallu de sim- ples mouvements de glissement , les sur- faces articulaires sont planes ou presque planes, et alors des trousseaux ligamenteux très serrés, irrégulièrement placés tout au- tour, maintiennent les surfaces articulaires en rapport, et s'opposent au déplacement dans tous les sens. 11= CLASSE. Synarthroses. Ces Articula- tions ont des surfaces articulaires armées de dents ou d'inégalités qui s'engrènent ré- ciproquement, ce qui leur a fait donner le nom de sutures. On peut établir trois gen- res de Synarthroses : 1" les Sutures den- tées , 2° les Sutures écailleuses , 5" les Su- tures harmoniques, suivant que les surfaces articulaires sont disposées en dents , en écailles, ou simplement rugueuses et juxta- posées. On a donné le nom de Gomphoses à une espèce d'Articulation sans mouvement, dans laquelle un os entre comme un pivot dans une fosse d'un autre os. IIP CLASSE. Amphiarthroses ou Sym- physes. Ces Articulations ont des surfaces articulaires planes ou presque planes, en partie contiguës , en partie continues , à l'aide d'un tissu fibreux plus ou moins épais qui ne permet que de très petits mouve- ments. Comme on le voit, rien de plus varié que les Articulations, soit pour la mobilité qu'el- les permettent, soit liour les moyens d'u- nion qui les constituent. Leur étude nous apprend non seulement à classer et assigner le genre d'Articulation propre à chaque être, mais encore à établir que les os correspon- dants ne sont pas toujours articulés de la même manière dans tous les Animaux. On trouvera, du reste, au mot sqielet- AKT 181 TE, l'application de ce que nous avons dit dans cet article. (M. S. A.) Les divers organes dont se compose le vé- gétal à son état parfait de développement ap- partiennent tous à un même système organi- que , c'est-à-dire que les éléments organi- ques qui les composent se continuent de l'un à l'autre, sans interruption apparente. Ainsi , par exemple , le tissu cellulaire et les vaisseaux de la tige passent dans les bran» ches , de celles-ci dans les rameaux , des rameaux dans les feuilles ou les fleurs, sans qu'on puisse observer d'interruption au point d'origine de chacune de ces parties. Cependant , il y a quelques organes appen- diculaircs, des feuilles, par exemple, qui s'insèrent à Taxe végétal par un rétrécisse- ment brusque , qu'on désigne sons le nom A'' articulation. On dit alors que les feuilles sont articulées, par opposition à celles qui, n'offrant pas ce rétrécissement, sont dites continues. En général les feuilles articulées tombent de bonne heure , et c'est toujours dans le point rétréci ou dans l'articulation que se fait la séparation. On avait dit gé- I néralement que les feuilles articulées étaient les seules qui fussent susceptibles de mou- , vement , et que c'était dans l'articulation que ces mouvements avaient lieu ; mais il résulte des expériences faites par M. Du- trochet sur la Sensilive que les mouve- ments des feuilles de ce curieux végétal se passent non dans la partie rétrécie qui con- ' stitue à proprement parler l'articulation , mais, au contraire , dans la partie renflée ou I l'espèce de bourrelet placé immédiatement ' au dessus. Toy. fei'illes. L'expression d'articulés a aussi été appli- I quée à tous les organes de la plante formés ! de segments placés bout à bout , suscepti- bles de se séparer facilement les uns des au- tres. Chacun de ces segments porte le nom à''article. Ainsi , le fruit de beaucoup de Légumineuses , celui des lïédysarées entre autres , est articulé. Les tiges de beaucoup de Caryophyllées sont également articulées, etc. Henri Cassini nommait article anthéri- fere , dans la famille des Synanlhérées , la partie du connectif placée au dessous de l'anthère, et qui s'articule avec le sommet du filet. Vouez ANTHÈRE et ÉTAMrVK. (A, R.) 182 ART ARTICULE, ÉE. bot. ph. — Voyez ARTICULATIONS. (A. R.) ARTrClILÉES. BOT. cr. — Dans la ramille des Phycées , les divisions principa- les se tirent de la couleur, et les divisions secondaires de la structure continue ou articulée , en sorte que chacune des trois grandes sections ou sous-familles peut avoir et a en effet des formes articulées. Il faut bien se garder de confondre avec celles-ci certaines Phycées continues, dont la fronde cylindrique, rétrécie de distance en distance, simule des articulations véritables. Dans les Articulées , un seul tube , ordinairement anhiste, simple ou rameux, contient, dans son intérieur, une série de cellules simples ou multiples placées bout à bout, sur un même plan, et diversement colorées, selon que la Phycée appartient à telle ou telle section, ^ (C. M.) ARTTCULÉS {Animaux). zool. — On nomme ainsi l'un des quatre embranche- ments dans lesquels M. Cuvier a reconnu, dès 1812, qu'on pourrait diviser le règne animal. Les trois autres embranchements sont ceux des Fcr<é6res , des Mollusques, et des Zoophyles ou des Animaux rayon- nes. Voy. ces mois. Un Papillon , une Abeille , une Mouche, qui appartiennent <'i la classe des Insectes; une Araignée, un Scorpion , qui font partie de la classe des Arachnides ; une Écrevisse, un Crabe , qui sont réunis dans la classe des Crustacés; une Sangsue même, un Lombric, appelé vulgairement ver de terre, qui appartiennent à la classe des Annélides, sont <\fti Animaux articulés, dans Paccep- tion que M. Cuvier a donnée h. ces mots. Tous ces animaux ont en effet des caractè- res communs très importants, qui décèlent un même plan général dans leur organisa- tion. Leur forme est symétrique, c'est-à-dire que les deux moitiés latérales de leur corps sont similaires. Oe corps se compose d'un nombre varia- ble de segments ou d'anneaux articulés en série les uns derrière les autres , ou réunis par la peau , qui se continue de l'un à l'au- tre, mais qui est plus mince aux endroits de leur jonction. A cette forme générale se joint un sys- tème nerveux dont les parties centrales sont ART dans la ligne médiane du corps. Elles se composent : 1" d'un cerveau situé au dessus de l'origine du canal alimentaire , et 2° d'un cordon principal , le plus généralement et évidemment double. Il s'étend d'avant en arrière sous ce canal , après l'avoir embras- sé à son origine, en descendant du cerveau, où il commence par deux fllets, sur ses côtés qu'il contourne jusqu'à la ligne médiane inférieure. Une double série de ganglions médullaires, dont le nombre et les propor- tions sont très variables, donnent à ce dou- ble cordon une apparence noueuse. Des filets nerveux vont en divergeant de ces renflements dans les parties correspondantes renfermées dans chaque anneau , et trans- mettent l'action nerveuse de la circonfé- rence du corps au centre, ou du centre à la circonférence. Tout animal qui présente, dans sa forme et dans la disposition géné- rale de son système nerveux , les caractères que nous venons d'énoncer est un animal articulé. Il a de plus constamment un canal ali- mentaire pourvu d'une entrée et d'une is- sue. Ce canal est renfermé dans une cavité viscérale; ses parois sont conséquemmenl bien distinctes de l'enveloppe générale du corps. Le sujet de cet article, dont nous venons de donner une description succincte , ayani une certaine importance relativement aux principes de classification , nous y revien- drons à ce dernier mot, et en traitant de la méthode naturelle. Cependant , l'intérêt qu'il présente sous le rapport de l'histoire de la Zoologie clas- sique et de la Zoologie philosophique ou spéculative nous détermine à lui donner ici, dès à présent, une certaine étendue. Nous le diviserons en plusieurs paragra- phes , dans chacun desquels nous envisage- rons les ^nmfuta; articulés sous un point de vue particulier. Comme c'est la première fois que nous avons l'occasion de traiter de l'un des grou- pes les plus importants du règne animal , il ne sera pas hors de propos de faire pré- céder ce que nous avons à dire sur les Ani- maux articulés, sous le rapport de leur histoire naturelle classique, de quelques observations de principes , afin de mettre h lecteur à même d'apprécier la valeur des ART classifications, en général, et pour qu'il soit moins surpris des variations qui existent, h cet égard, dans les ouvrages des naturalistes. Il pourra en conclure que la science est moins arrêtée qu'on ne le pense générale- ment; mais cette réflexion, loin de décou- rager la jeunesse , doit l'exciter à se mettre en état de travailler à ses progrès. g I. _ Quelques idées sur les classifica- tions , pour servir d'introduction à celle des ANIMAUX ARTICULÉS , et à Vintelli- gence des différentes acceptions de ces termes dans les ouvrages des natura- listes. L'opération de l'esprit au moyen de la- quelle le naturaliste réunit dans tel ou tel groupe, qu'il nomme genre, famille, ordre, classe , type , règne , un être quelconque de la nature , et le sépare de tous les autres , est un jugement fondé sur la connaissance qu'il a acquise des ressemblances de cet être avec ceux auxquels il le réunit, et des différences qu'il a aperçues entre ce même être et ceux dont il le sépare. Ce jugement, qui suppose une comparaison compliquée , sera d'autant plus juste, que ce naturaliste aura une connaissance plus étendue de ces ressemblances et de ces différences , et sau- ra mieux apprécier leur valeur. Il dépendra encore de la portée des facultés intellec- tuelles et de la justesse d'esprit du savant classificateur. On comprendra facilement par ce peu de mots combien il y a de circonstances variables dans les vues de classification ; combien elles dépendent, en premier lieu, de l'état de la science au moment où elles sont adoptées ; en second lieu, des savants qui les conçoivent, et qui sont plus ou moins influencés par leur époque , ou par la di- rection particulière de leurs études et la constitution de leur esprit. Sans doute une méthode de classification est le fil d'Ariadne nécessaire , comme le disait Linné, pour ne pas s'égarer dans le labyrinthe des êtres innombrables de la na- ture ; mais il ne faut pas perdre de vue que c'est une création de l'esprit observateur , et qu'elle exprime d'une manière plus ou moins juste, mais très souvent incomplcle, A HT 183 quelquefois imparfaite ou inexacte, les rap- ports ou les différences de toute espèce qui existent, en réalité, parmi les êtres natu- rels. C'est surtout en les arrangeant par sé- ries de genres , de familles ou même de groupes plus relevés, que ces imperfections deviennent manifestes. « Nos méthodes de classification , a dit l'un des maîtres de la science (I), n'envisa- gent que les rapports les plus prochains; elles ne veulent placer un être qu'entre deux autres, et elles se trouvent sans cesse en défaut. La véritable méthode voit cha- que être au milieu de tous les autres ; elle montre toutes les irradiations par lesquelles il s'enchaîne plus ou moins étroitement dans cet immense réseau qui constitue la nature organisée , et c'est elle seulement qui donne des idées grandes, vraies, et dignes d'elle et de son auteur ; mais dix ou vingt rayons souvent ne suffiraient pas pour exprimer ces innombrables rapports. » Je prie le lecteur de méditer ce passage, et de le prendre pour règle dans tous les jugements qu'il portera sur la série des types, des classes, des ordres, etc., d'une classi- fication (pielconque , de celle, entre autres, adoptée dans le Règne animal. Il en conclura qu'il serait extrêmement injuste de prononcer contre tels de ces arrangements des sentences de condamna- tion, et de prétendre que M. Cuvier n'a connu , n'a apprécié que les rapports indi- qués par la succession des classes ou deà ordres qu'il a dû adopter, pour le méca- nisme de l'exposition nécessairement suc- cessive de leurs caractères et de leur his- toire abrégée. Disons encore que , dans un livre destiné à l'enseignement , on ne doit pas remplacer des caractères d'organisation positifs, faciles à exprimer et à faire comprendre, par des idées spéculatives plus ou moins conjectu- rales, par des théories sur la complication progressive ou sur les dégradations suc- cessives des divers organismes du règne animal. Il en résulterait que la Zoologie classique ne serait plus une science pratique, fondée (1) Cuvier, Histoire naturelle des p(,is$ons, t. 1 , p. ?iGO. 18^ ART sur l'organisation telle que l'anatomie la dé- montre. Elle deviendrait une science spécii- lalhe groupant les êtres , rapprochant ces groupes et les rangeant en série , d'après (les idées qui peuvent être très ingénieuses, mais qui ne renfermeraient presque rien de positif sur leur commune organisation. g II. —De la première appréciation des rapports qui existent entre les Animaux articulés, et de la première application de ces vues à leur classification. En 1812, on distinguait seulement deux grandes et principales divisions dans le rè- gne animal : celle des Animaux vertébrés , et celle des Animaux sans vertèbres. Voy. ces mots. Le groupe des Animaux vertébrés, fondé sur des caractères positifs, sur un plan com- mun d'organisation , indiqué entre autres par l'existence d'une colonne vertébrale , renfermant et protégeant le principal cor- don des nerfs , etc. , est resté dans la scien- ce, et forme le premier embranchement, le type supérieur du règne animal. Ce groupe se compose de quatre classes-. celles des Mammifères, Aas Oiseaux, des Reptiles et des Poissons, dont les carac- tères distinctifs ne sont que des modiflca- tions de ce plan général bien évident , d'après lequel les animaux de ces classes, compris sous la dénomination commune de vertébrés , ont été organisés. Mais la dénomination d'Animaux sans vertèbres , exprimant un caractère négatif et n'indiquant rien de positif dans leur organisation, était loin de donner une idée exacte des Animaux rassemblés dans cette seconde grande division du règne animal. Il suffira de lire , pour s'en convaincre , l'embarras où se trouve Lamarck pour la déOnir {Système des animaux sayis vertè- bres, Paris, ISOl, p. 53). « Ils manquent ( les Animaux sans vertè- bres ) de véritable sang. Ils ont le corps mollasse et éminemment contractile. Ce sont ceux en qui les facultés de régénérer leurs parties et de se multiplier par la généra- tion ont le plus d'étendue. » Ou voit que dans cette énumération de ART caractères , il n'y en a aucun de forme ou d'organisation qui puisse faire distinguer un animal sans vertèbres. Dans un Mémoire de la plus haute por- tée , lu à l'Institut en juillet 1812, sur un rapprochement à établir entre les classes du Règne animal (1), M. Cmier reconnut pour la première fois , dans les animaux sans vertèbres , trois types bien manifestes, aussi distincts les uns des autres qu'ils le sont eux-mêmes des vertébrés. « J'ai trouvé, dit -il, qu'il existe quatre formes principales, quatre plans généraux, d'après lesquels tous les Animaux semblent avoir été modelés , et dont les divisions ul- térieures , de quelques noms que les natu- ralistes les aient décoi'ées, ne sont que des modifications fondées sur le développement ou sur Vaddition de quelques parties, mais qui ne changent rien à l'essence du plan.» « Le système nerveux, ajoute-t-il plus bas, est le même dans chaque forme; les autres systèmes ne sont là que pour le ser- vir ou l'entretenir j il n'est donc pas éton- nant que ce soit d'après lui qu'ils se rè- glent. » )) Cette nouvelle répartition se réduit au fond à ces mots ( je me sers toujours des expressions de M. Cuvier) : Les Animaux vertébrés tous ensemble ; les Animaux ar- ticulés tous ensemble, forment deux grou- pes , lesquels n'équivalent , en importance , qu'aux Mollusques et aux Zoophyles. » M. Cuvier montre, dans ce même travail, que l'embranchement ou le type des Ani- maux articulés se divise, comme celui des vertébrés , en quatre groupes secondaires ou classes : celles 1° des Crustacés , 2" des Arachnides , Z" des Infectes, et 4" des An- nélides. Voy. ces mots. Cette espèce de révolution , faite dans la distribution du règne animal , et particu- lièrement la détermination du groupe des Animaux articulés, a été adoptée dans beaucoup d'ouvrages généraux ou spéciaux, de zoologie ou d'anatomie comparée. Chez les uns cependant, ce groupe est pris abso- lument avec l'acception que M. Cuvier lui a donnée; chez les autres, cette acception s'y trouve plus ou moins modifiée. (1) Voir les Annales du Muséum d'histoire «»- lurelle de Paris, t. XIX, p. 73. ART Voyons d'abord le sens que lui a donné son premier auteur. § 111. — Caractères organiques des Ani- maux articulés , tels que M. Cuvier les a exposés dans ses ouvrages (1). Dans la forme générale , le premier des oaract. évidents d'un animal articulé, nous voyons le corps et le» membres, ou Tune ou l'autre de ces parties , divisés en segments ou en anneaux, qui sont joints ensemble par des articulations le plus souvent mo- biles. '( Les anneaux articulés qui entourent le corps et souvent les membres tiennent lieu du squelette des vertébrés , et, comme ils sont presque toujours assez durs , ils peu- vent prêter au mouvement tous les points d'appui nécessaires; en sorte qu'on trouve ici , comme i)armi les vertébrés , la mar- che , la course, le saut, la natation, le vol. Il n'y a que les familles dépourvues de pieds (telles que les sangsues) , ou dont les pieds n'ont que des articles membraneux et mous (les chenilles), qui soient bornées à la repta- tion. » Celte position extérieure des parties du- res, et celle des muscles, dans leur intérieur, réduit chaque article à la forme d'un étui , et ne lui permet que deux genres de mou- vements. )>Les articles qui composent le corps sont unis , le plus souvent , par des membranes flexibles, ou bien ils emboîtent l'un dans ; l'autre, et alors leurs mouvements sont plus variés, mais n'ont pas la même force que ceux des membres. Dans ceux-ci , l'article mobile tient à l'article voisin par une join- ture ferme -, il y est fixé par deux points, et ne peut se mouvoir que dans un seul plan, ce qui exige des articulations plus nom- breuses pour produire une même variété de mouvements. ))Le système d'organes par lequel les Ani- maux articulés se ressemblent le plus, c'est celui des nerfs. (1; Voir le mémoire cité : /j, forme), zool. — M. de Blainville, dans son Prodrome de 1816, nomme ainsi une subdivision primordiale du règne ani- mal comprenant les Animaux vertébrés et ar- ticulés , ainsi que les Mollusques , tous ca- ractérisés par la forme paire ou binaire de leur corps. Ce mot est synonyme de celui de Zygomorphes, dont les racines expriment d'ailleurs la même idée. (P-G.) * ARTIOPTERYX. Artiopteryx {àp- 'ioi, parfait, entier; »rTi/!v|, aile), ins. — Genre de l'ordre des Névroptères, famille des Planipennes, tribu des Myrmélémides, établi par M. Guérin-Méneville [Iconogr. du Régne animal, texte explicatif des Névro- ptères). Ce g. diffère des Hémérobes, dont il est très voisin , par son corps épais, velu ; par sa tète petite, sans yeux lisses apparents; par ses palpes maxillaires , assez grands , un peu renflés vers l'extrémité , qui est ter- minée en pointe; par ses antennes, plus courtes que le corps, grenues, également épaisses dans toute leur longueur, et par ses ailes très larges ayant chacune, près du mi- lieu, trois nervures longitudinales, parallèles au bord antérieur et entre elles , et n'arri- vant qu'aux trois quarts de la longueur des ailes. Les autres nervures sont plus fines , toutes longitudinales, et ne s'anastomosent pas entre ellespour former un réseau, comme dans les Hémérobes. On ne connaît qu'une ART espèce de ce nouveau genre, qui vient de la Nouvelle-Hollande. (C. d'O.) AUTIOZOAIUES (i/juc,-, pair; çiov, animal), zool. — IVoin que M. de Blain- ville {UulL soc. philom., ISIO) donne aux Animaux artiomorplies, ou donl le corps peut être partagé en deux parties similaires, au moyen d'un plan sécant qui passerait par leur grand axe; c'est ce qui a lieu pour les Animaux vertébrés, articulés et mollus- ques. (P. G.) *ARTIPUS {àflrii^cvi, qui a de bons pieds^. i>s. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Schuppel, et adopté par Sclioenherr, qui le place dans sa division des Brathydéri- des, en lui assignant les caractères suivants : Antennes médiocres, un peu grêles. Sc;ipus daviforme, dépassant les yeux ; premier ar- ticle du funicule sub-obconique , les autres turbines. Massue ovale, acuminée. Rostre très court , épais , large , canaliculé au mi- lieu, cilié avec une échancrure profonde et triangulaire à l'exlrénùté. Fosse profonde à la base. Yeux ronds peu saillants. Tborax subcylindrique, légèrement bisinué à la base, tronqué au sommet. Élytres ovales-oblon- gues, faiblement convexes, avec la suture ca- rénée postérieurement ; chacune d'elles légè- rement arrondie à la base ; angles des épau- les obtus. Pattes presque égales ; tibias ro- bustes, crénelés en dedans, anguleux au som- met, sub-acuminés. Observations. Corps oblong , ailé , couvert d'écaillés très serrées ; de moyenne gran- deur. — Ce genre , adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ne renferme que deux espèces nommées par Schoenherr, l'une A. corycœiis, et l'autre A. psittacinus ; toutes deux sont des Antilles. (D.) ARTISONS, AUTUSOiXS ou AU- TOISOIXS. i>s. — On donne indistincte- ment ces noms à des insectes qui se nour- rissent de matières végétales ou animales , principalement de pelleteries et de toutes sortes d'étoffes. Ils appartiennent à des gen- res et souvent à des ordres très différents. Voy. ANTHRÈIVE , DERUÏESTE , TEIGJNE , psoouE, etc. (C. D'O.) ARTOCARPE. Artocarpus , Forst. (Plant. Esc. 55). — Linn. 01. (Sitppl. 61). — Sitodium, Banks (mGaertn. Fruc^, 1,345). — Bademachia , Thunb. [in Act. Holm ARÏ 195 XXXVI, p. 25'â}.— SoccHS, Rumph. (Amb., I, \0i).— Polyphema, Loureir. (Coc/imc/t.) — Rima, Sonnerat (Voyage, 99). — Durio, Adans. , non Linn. (a^ro,-, pain; y.xp^dç , fruit). BOT. i>ii. — Genre de la famille des Urticées , Juss. ( sous -ordre, ou , d'après d'autres auteurs, famille des Artocarpées), offrant pour caractères essentiels : Fleurs monoïques , agrégées en chatons. — Fleurs mdles 1-andres, h périanthe de 2 ou s' squammules dressées , un peu inégales , plus ou moins cohérentes par la base ; filet linéai- re, aplati; anthères basifixes , 2-thèques.— Fleurs femelles à périanthe tubuleux, in- divise, perforé au sommet, pyramidal vers le sommet , cylindracé inférieurement. O- vaire inadhérent, 1-loculaire, 1-ovulé ; ovu- le pariétal, pelté. Style latéral, ûliforme, saillant ; stigmate indivisé ou 2-fide , termi- nal. Après la floraison , les périanthes du chaton femelle s'accroissent , deviennent charnus, se soudent et constituent une sor- te de syncarpe très gros , à surface tuber- culeuse ou spinelleuse. La plupart des ovai- res avortent; ceux dans lesquels la graine parvient à maturité forment des nucules membraneuses ou coriaces, cachées dans la substance charnue du syncarpe. Grai- ne grosse , à cotylédons inégaux , et à radicule courte , supère. — Arbres à suc propre laiteux. Feuilles très entières ou pennatiûdes, courtement pétiolées, un peu scabres en dessous. Stipules grandes, coria- ces, convolutées et recouvrantes en verna- tion , caduques dès l'épanouissement de la feuille. Chatons axillaircs , ou latéraux , ou terminaux, ou naissant sur le tronc et sur les branches, globuleux, ou claviformes , ou spiciformes, enveloppés chacun, avant l'é- panouissement , d'une ou de plusieurs brac- tées spalhacées, caduques. Ce genre com- prend aujourd'hui environ 15 espèces, toutes indigènes de l'Asie équatoriale , mais dont quelques unes se retrouvent aussi dans la Polynésie. La plupart produisent des fruits comestibles, et sous ce rapport deux espè- ces surtout , au sujet desquelles nous al- lons entrer dans quelques détails , occu- pent sans contredit l'un des premiers rangs parmi les végétaux utiles. LM. incisa L. est le végétal connu sous les noms de Rimier, ou Arbre à pain. C'est un arbre de trente à cinquante pieds de Î96 ART îftal, a tronc très gros , à branches nom- breuses, étalées, fragiles, formant une îête ample et touffue. Les feuilles, qui attei- gnent jusqu'à trois piCiS de long, sur un pied et demi de large, sont coriaces, ovales, rétrécies vers leur base, lisses en dessus , scabres en dessous , plus ou moins profon- dément découpées en 5 à- 9 lobes pointus ; toutefois , les feuilles des jeunes individus sont le plus souvent très entières et peu vo- lumineuses. Les chatons naissent solitaires aux aisselles des feuilles, vers Textréniité des ramules ; les mâles sont claviformes , longs d'environ six pouces ; les femelles globuleux. Le fruit est ovale ou presque globuleux, d'un jaune verdàtre à l'extérieur, hlanc en dedans, en général du volume de la tète d'un enfant, à surface tantôt a- réolée, tantôt couverte de tubercules pris- matiques très serrés. Cette espèce croît spontanément aux Moluques , aux îles de la Sonde, et dans tous les archipels de la Po- lynésie. Son fruit fournit aux habitants de €es contrées, pendant huit mois consécu- tifs, une nourriture aussi saine qu'agréable. Ce fruit, plus ou moins gros, suivant ses différentes variétés, mais excédant rare- ment G pouces de diamètre, se compose, avant sa parfaite maturité, d'une chair blan- che, ferme et un peu farineuse. C'est en cet état qu'on le mange , soit cuit au four en guise de pain, soit bouilli ou accommodé de diverses autres manières; sa saveur est compa- rable à celle du pain de Blé, avec un lé- ger mélange de goût d'Artichaut, Les Poly- nésiens en préparent une pùte fermentée qui se conserve assez long-temps , et à la- quelle ils ont recours pendant la saison où l'arbre à pain reste dépourvu de fruits. Ar- rivé à maturité parfaite, ce fruit devient pulpeux et d'une saveur douceâtre; mais alors il est purgatif et malsain. Les amandes de l'arbre à pain sont du volume des châtai- gnes, et elles servent également aux usages alimentaires. Avec l'écorce intérieure du tronc, les habitants de la Polynésie confec- tionnent les étoffes dont ils s'habillent. Les feuilles sont assez grandes et assez fermes pour tenir lieu de nattes. Enfin, les chatons mâles desséchés s'emploient comme de l'ama- dou, et le suc laiteux qui abonde dans toutes les parties du végétal sert à faire de la glu. Une variété très remarquable de l'Arbre à pain ART est celle dont les fruits sont dépourvus de graines : cette variété , originaire de Taïti , a été introduite aux Antilles, en 1795, par les Anglais ; et, depuis, sa culture s'est éten- due, non seulement sur ces îles , mais aussi sur beaucoup d'autres contrées de l'Améri- que équatoriale. On assure que 2 ou 5 de ces arbres peuvent suffire à la subsistance d'un homme pendant une année. L'^. inlegrifolia L,, nommé vulgaire- ment Jaquier, Jaque ou Jack (de Tjaca, son nom malais), indigène de l'Inde et des archipels environnants , est l'un des végé- taux le plus généralement cultivés dans toute l'Asie équatoriale. Son port ne diffère point de celui de l'Arbre à pain ; mais les feuilles des individus adultes sont constam- ment très entières et n'atteignent que 4 à 6 pouces de long ; les feuilles des jeunes individus sont, au contraire, presque tou- jours divisées en 5 lobes. Les chatons nais- sent immédiatement du tronc et des grosses branches. Le fruit est oblong, jaunâtre, à surface couverte de gros tubercules pointus, prismatiques, serrés; il atteint 12 à 50 pouces de long sur 6 à 12 pouces de diamètre, et son poids varie de 10 à 80 livres. Certaines variétés sont d'aussi bonne qualité que le fruit de l'Arbre à pain; mais , en général , ce fruit ne plaît guère aux Européens, Les Malais et les Hin- dous le trouvent délicieux , et en font leur principale nourriture pendant une grande partie de l'année. Les amandes sont presque en forme de rein et du volume d'une noix de muscade; elles constituent aussi une denrée alimentaire assez estimée en Asie. Le bois s'emploie dans l'Inde à des ouvra- ges d'ébénisterie. Il prend la couleur de l'a- cajou , après avoir été exposé pendant quel- que temps à l'air. (Sp.) ARTOCARPÉES. bot. pu. - Le grand groupe des Urticées, qui formait, dans le principe , une seule famille , a été séparé en plusieurs, dont une areru le nom d'Jrfo- carpees. Elle paraît, en effet, bien distincte et devoir être conservée ; mais, pour plus de clarté et de brièveté , nous la traiterons à l'article général irtickes. Voy. ce mot. (Ad. J.) ARTOISONS. INS. - Voyez arti- SONS. (C. D'O.) ARTOLITHE ( «^ros, pain; iiôcj, ARU pierre ). min. — Pierre en forme de pain. Nom donné à des concrétions pierreuses de forme arrondie et de nature diverse , telles que les gâteaux de Strontianc sulfatée , les rognons de Gypse compacte ou de Silex , qu'on rencontre dans les couches du sol tertiaire. (Del.) *AIlTORHIZÉES. Artorhizeœ{ufiroi, nourriture; .iO^y-, racine), bot. pu. — Clas- se de végétaux phanérogames , comprenant jusqu'ici les Dioscoréacées et lesTaccacées. Ce sont des plantes presque toutes exoti- ques , herbacées ou sulTruleseentes, souvent grimpantes, et plus ordinairement dioïques par avortement; à ovaire infère, 1-3-locu- laire ; à ovules nombreux, anatropes ; à fruits capsulaires ou bacciformes. — Un grand nombre d'esp. ont des rhizomes charnus , dont les hommes se nourrissent ( unde no- men). (C. L.) AUTUSONS. ms. — Voyez arti- .so?îs. (C. u'O.) ARUAIVA. poiss. — L'un des noms vulgaires d'un poisson nommé par Linné Chcetodon Aruanus, et qui est devenu le type du g. Dascyllus. Voy. ce mot. (Val.) ARUBA. BOT. PII. — C'est le nom d'un arbrisseau de la Guyane , suivant Aublet , qui en a fait un genre qu'on ne peut distin- guer du Simaba. MM. Nées et Martius ont décrit sous le même nom plusieurs espèces brésiliennes qui paraissent devoir être dis- tribuées dans les g. Almeidca et Galipoa. Voy. ces mots. (Ad. J.) ARUx\I. BOT. PH.— Nom latin du genre Gouet, type de la famille des Aroidées. Voy. GOITET. (A. R.) ARUNA, Willd. BOT. ph. — Voyez AROUIVA. (Sp.) ARUIVDllVA. BOT. PH.— C'est le nom d'un genre de la famille des Orchidées , tribu des Épidendrées , décrit et figuré par M. Blume {Bijdrag., page 401, planche 73), et adopté par M. Lindley. Ce genre , qui se compose de quatre espèces , offre des sépa- les extérieurs égaux , lancéolés, étroits, éta- lés, et un peu soudés ensemble par leur base. Le labelle , continu à sa base avec le gynostème, l'environne et l'embrasse ; il est entier ou à trois lobes, et offre, sur sa par- tie moyenne , soit une crête longitudinale , soit des stries plus ou moins saillantes, Le ARU 197 gynostème est droit , semi-cylindrique, un peu renflé à sa partie supérieure , et paral- lèle avec le labelle. L'anthère, opercuhforrae et terminale, est à quatre loges , qui contien- nent chacune deux masses poUiniques égales entre elles. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, ce genre se compose de quatre espèces, tou- tes originaires des Indes-Orientales. Ce sont des plantes terrestres , non parasites , ayant une tige garnie de feuilles distiques ensi- formes et plissées longiludinalement. Leurs fleurs, de couleur purpurine , sont grandes et disposées en grappe. Ce genre a les plus grands rapports avec le genre Phajus, dont il diffère surtout par son labelle, dépourvu d'éperon et libre ; par son anthère à quatre loges et ses feuilles distiques. (A. R.) ARUNDINACÉES. Arundinaceœ. BOT. PH. — L'une des tribus établies dans la famille des Graminées. Voyez ce mot. (A. i\.) ARUIVDÎIVfAmE. Arundinaria. bot. PH. — Famille des Graminées , tribu des Avénacées. Ce genre , établi par le profes- seur L. C. Richard [in Michx. fl. bor. am., 1. 1, p. 74), et adopté depuis par tous les bota- nistes agrostographes , peut être caractérisé de la manière suivante : Les épillets sont très comprimés et mulliflores ; les fleurs sont distiques et écartées ; les deux valves de la lépicène sont petites, mutiques, mem- braneuses, et concaves; la supérieure est deux ou trois fois plus longue que l'infé- rieure. Chaque fleur se compose de deux paillettes lancéolées, aiguës, carénées, à.peu près égales, de trois étaniines, d'un ovaire glabre , de trois styles très courts se termi- nant chacun en un stigmate pénicilliforme, à poils glanduleux et simples. Les paléoles , au nombre de deux ou de trois , sont lan- céolées , aiguës , minces et comme ciliées dans leur contour. Le fruit est allongé, presque cylindrique , un peu arqué, termi- né en pointe l\ son sommet. Ce genre a pour type VArundo gigantea, Walther(FL car., 81) ou Arundinaria ma- crosperma, Michx. (?. c. ) , graminée arbo- rescente et presque gigantesque dont les chaumes hgneux atteignent quelquefois jus- qu'à trente et même quarante pieds d'élé- vation, dont les feuilles sont distiques et les fleurs disposées en une vaste paniculc ra- ARU iiieuse. Celte plante croît dans rAmériquc du nord. On a rapporté au m(5me genre deux au- tres espèces : l'une, Arundinaria glauces- cens (Beauv., agr. 144}, est originaire de rinde; l'autre, A. verticiUata (Nées ab Esenb., Gram. bres. , et Kunlh, Gram., t. II, p. 485, t. 155 et 156), croît au Brésil. (A. R.) ARUIVDIIVELLA. bot. pu. - Le genre de Graminées ainsi nommé par Rad- di {Agrost. bras., 57) et par Nées ab Esenb. {Agrost. bras., t. II, p. 465), et qui a pour type VIschœmmn hispidum de Runth ( in Hximh. nov. gen. , t. I, p. 194, et Gram., t. 100), appartient bien réellement à ce dernier genre. Voy. isci;of.mUxM. (A. R.) ARUIVDO {arumJo, roseau ). bot, ph. — Ce genre de la famille des Graminées , fort nombreux en esp., a été successivement partagé par les agrostographes modernes en 5 ou 6 g. différents, qui constituent la tribu des Arundinacées dans la méthode du pro- fesseur Runth [Agrost., t. I, p. 236). Ces genres , ainsi formés aux dépens du genre Arundo de Linné, peuvent être partagés de la manière suivante : 1" Épillets uniflores ou subbi/Iores : Calamagrostis , Adans.; Deyeuxia, Clar. ; Ammophila , Host.; 2" Épillets biflores ou multiflores : Arundo, Runth; Ampelodesmos, Link ; PItragmites, Trinius. Ainsi, le genre Arundo , tel qu'il est aujourd'hui limité par les agrostogra- phes modernes, se trouve déjà débarrassé de toutes les espèces dont les épillets sont uniflores, ou contiennent deux fleurs, dont une stérile. Indiquons maintenant quels sont les caract. qu'il présente , après quoi nous ferons con- naître en quoi il difl'ère des deux g. Ampe- lodesmos et Phragmites. .Ses épillets con- tiennent de deux à cinq fleurs distiques, es- pacées et hermaphrodites. Les deux valves de la iépicène sont aiguës , égales, allon- gées, carénées , membraneuses, de la même longueur que les fleurs et écartées Tune de l'autre. Les paillettes sont également mem- braneuses ; l'inférieure, biflde à son sommet, porte une petite arête entre ses deux lobes, et est recouverte, surtout à sa base, de longs poils soyeux ; la supérieure est plus courte et bicarénée. Les styles sont longs et portent des stigmates plumeux. Les deus âRV paléoles sont glabres et charnues. Le fruit est glabre. Ainsi caractérisé , ce genre a pour type V Arundo donax L., c'est-à-dire qu'il correspond au genre Donax de Palis- sot de Beauvois et de Trinius. Il diffère des genres ^/npeîodesmos et Phragmites par sa paillette externe, bifide et aristée à son som- met , qui est entier et simplement subulé dans ces deux derniers genres. Les espèces du genre Arundo sont peu nombreuses. M. Runth en énumère vingt-deux , dont plus de la moitié sont incertaines. Parmi ces es- pèces, nous mentionnerons ici : 1" h\irun- do donax L. , connue sous le nom de Canne de Provence. Elle est originaire des parties orientales de l'Europe. On la trou- ve en Egypte, dans le Caucase, etc., et on la cultive dans le midi de la France. Sa racine est employée en médecine comme sudoriû- que; ses tiges, qui atteignent quelquefois quatre à cinq mètres d'élévation, servent à faire des manches de quenouilles, des can- nes, des manches de lignes, etc. S» VA. mauritanica Desf., est cultivée, comme la précédente, dans le midi de Tltalie ; elle sert aux mêmes usages, et, de plus, ses ti- ges sont employées aux environs de Rome à faire des échalas. (A. R.) ARUiXGAIVA. BOT. pji. — Nom fran- çais du genre Haronga. (Sp.) ARV^AN. MOLL. — Adanson, dans son Voyage au Sénégal , donne ce nom à une Coquille très commune au Cap- Vert, et qui appartient au genre Terebra de Lamarck. Linné l'aurait comprise dans sa troisième section des Buccincs ; mais il n'a pu men- tionner cette esp. Elle a également échappé à Gmelin, à Dilhvyn, et Lamarck ne la men- tionne pas non plus. Voy. vis. (Dbsh.) * ARVELIUS. i>s. — Genre de la fa- mille des Pentatomiens , groupe des Penta- tomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola {Essai sur les Hémipt. ), et regardé par Burmeister et par nous comme une simple division du g. Acanthosoma. Ce g. ne difl'ère essentiellement iics Acanthoso- ma que par les tarses , de trois articles , et par les antennes, dont le premier article est plus court que la tête, avec cette dernière profondément échancrée, et manie de deux épines. Le type du genre est le Cimex gla- diator Fab., du Brésil. M. Spinola rapporte «•ncore à ce g. deux esp. offrant des carac- ARY tères qui nous paraissent les éloigner beau- coup du type. (Bl.) ARVEIVSIS. BOT. — l'oyez artin. (C. D'O.) •ARVERSIA, Cambcss. , in Saint- Hil. Flor. BrasiL, vol. II, p. 184, tab. 112. — Fenzl , in Endl. Gen. plant , p. 9G0. — Hapalosia , Wight et Arn. Prodr. Flor. hul. , I , p. 358 ). BOT. PH. — Genre de la famille des Paronychiées ( tribu des Poly- carpées, DC. ), autiuel M. Fenzl assigne les caract. suivants : Calice 5-parti; segments herbacés, membraneux aux bords , égaux ou inégaux (les deux ou trois extérieurs plus longs) ; tous naviculaires, comprimés, caré- nés au dos , subcuculiiformes au sommet, muliques. Pétales 5 ou 5, insérés au fond du calice, linéaires, très entiers, 2-dentés au som- met. Étamines 5 ou 5 , alternes avec les péta- les , et ayant même insertion que ceux-ci ; Dlcts filiformes. Anthères 2-thèques, longitu- dinalcment déhiscentes. Ovaire 1-loculaire , multi- ovulé; placentaire basilaire; ovules amphitropes. Style 5-parti, à stigmates re- courbés. Capsule membranacéc , 1-loculai- re , 3-Yalve , poîysperme ; valves concaves , point convolutées. Graines subfusiformes ; hile latéral , supra - médian. Embryon rec- tiligne au centre d'un périspermc un peu charnu; radicule éloignée du hile. — Her- bes annuelles (habitant la zone équatoriale), multicaules , pubescentes. Feuilles opposées ou subverticillées, étroites, accompagnées de stipules scarieuses. Fleurs fasciculées ou en corymbes ; bractées scarieuses. Ce genre comprend quatre ou cinq esp., parmi les- quelles se trouvent le Polycarpon apuiense Runth ; le PoJycarpœa metnphitica Delile, et le Pharnaceum depressiini L. (Si'.) ARVICOLA , Lin. mam. — Voyez CAMPAGNOL. (A. DE Q.) ARVICOLIENS. mam. - Famille de Tordre des Rongeurs. (A. de Q.) ARVIIV. Arvensis. bot. — Qui croît dans les champs. (C. d'O.) ARYTÈIXE. Arytena ( àp'^zxi^x, sor- !e de coupe ou de vase), moll. — Tel est le nom que M. Oken donne bien inuti- icnient au genre Arrosoir, depuis long-temps établi par Bruguicre, et adopté par tous les auteurs, sous le nom de Pûiicilla , et plus fréquemment encore sous celui dMs- pergillum. Yoy- arrosoir. (T)esii.) ASA 199 ARYTHEIVE. moll. — Voyez aryi*- ne. (Desii.) ARZII.LA. poiss. — L'un des noms vulgaires de la Raie miralet. Voy. ce mot. Val.) * ASAGRyi:A. BOT. l'ii, — M. Lin- dley vient de publier sous ce nom {Bot Regist., 1839, ii. 53) un genre nouveau, dédié à M. Asa Gray , qui, conjointement avec M. Torrey , s'occupe dune Flore gé- nérale de VAmérique du nord. Ce genre, qui fait partie de la famille des Mélantha- cées de Rob. Brown , a pour type le Vera- trum officinale de Schlechtendal {Linncea, VI, p. 45 ), ou Helonias officinalis Don {in Edinb. new phil. Journ., oct. 1832, p. 254;. Les caract. qui lui sont assignés sont les suivants : Les fleurs sont polygames, disposées en un long épi nu. Le calice est à six divisions profondes , linéaires , à peu près égales, épaisses, et marquées d'une fossette nectarifère à leur base. Les étami- nes , au nombre de six , sont alternative- ment un peu plus courtes , à anthères cor- diformcs et presque uniloculaires. Les trois pistils sont dressés , rapprochés du centre de la fleur. L'ovaire , h une seule loge , est atténué à son sommet en un style , terminé par un stigmate excessivement petit et à peine distinct. Le fruit consiste en trois fol- licules uniloculaires très minces , s'ouvrant par toute la longueur de leur côté interne , et contenant des graines ailées d'un côté. L'espèce unique dont ce genre se compo- se , Asagrœa officinalis Lindley {Bot. Reg., 1859, n. 55;, est une plante intéressante, qui paraît fournir les fruits connus sous le nom de Cévadille ou Sabadille , employés en médecine comme vermifuges. Elle est ori- ginaire du Mexique , et on la cultive en An- gleterre. C'est une i>lante bulbeuse; à feuil- les étroites , carénées, graminiformes , ru- des sur les bords. La hampe est longue de plus d'un mètre. Les fleurs sont blanches. — Ce genre se distingue surtout des Helonias et Veratnim , auxquels l'espèce qui le con- stitue avait d'abord été rapportée , par les segments de son calice , qui sont excavés et nectarifères à leur base , et par la forme de ses anthères. (A. R.) ASAPHE ( à<7xiç, incertain ]. crust. Foss. — M. Brongniart a donné ce nom à une di\ision générique de l'ordre des Tri- «00 ASA lobites, caractérisée de la manière suivante: «Corps large et assez pjat; lobe moyen sail- lant et assez distinct; flancs ou lobes laté- raux ayant chacun le double de la longueur du lobe moyen. Expansions submembraneu- ses dépassant les arcs des lobes latéraux. Bouclier ( tète ) demi-circulaire, portant deux tubercules oculiformes, réticulés. Ab- domen (thorax E.) divisé en huit ou douze articles ». — Le g. Asaphe a été générale- ment adopté par les auteurs qui ont suivi M. Brongniart dans l'étude des Crustacés fossiles; mais les progrès de la science ont rendu nécessaires quelques modifications dans les limites , la composition et la défi- nition de ce groupe. L'ouvrage le plus ré- cent sur Thiitoire naturelle des Crustacés place ce genre dans la famille des Calymé- nicris , et n'y comprend plus que les Tri- lobitcs , dont la tète est conformée à peu près comme chez les Galymcnes , le thorax trilobé et composé seulement de huit ou dix anneaux, et l'abdomen formé d'un nom- bre considérable de segments bien distincts entre eux, mais réunis par une bordure submembraneuse , qui souvent se prolonge postérieurement en forme de queue. Le corps de ces Crustacés est contractile. Leur tète est grande , et se prolonge souvent en arrière de chaque côté du thorax ( ou abdo- men , suivant la nomenclature de M. Bron- gniart ) ; son lobe médian est en géné- ral élargi en avant, terminé latéralement par des bords h. peu près droits, et marqué, de chaque côté, par trois ou quatre petits sillons dirigés en travers, an lieu d'être obli- ques , comme chez les Cal y mènes. Les li- gnes jugales sont bien distinctes , et les yeux sont gros, réniformes, granulés, et très é- ioignés du bord latéral des joues. Le thorax est bien distinctement trilobé , ce qui diffé- rencie ces Trilobites de ceux dont se com- pose le genre Homulonote de M. Rrenig; le lobe médian est en général très petit , et les lobes latéraux offrent vers leur milieu un petit sillon oblique , et se terminent ordi- nairement en pointe. Enfin l'abdomen est bien distinct An thorax, mais ne constitue pas un bouclier semblable à celui des Isolè- les, et prés.'nle, comme nous Tavons déjà dit, une espèce de bordure qui paraît avoir de Tanalogic avec celle de rcxlrémilé pos- térieure de la nageoire caudale des Srylia- ASA res. Les principales esp. du g. Asaphe ainsi circonscrit sont VA. caudatus, VA. mucro- natus, VA. Debvclni, VA. tyranmis, et VA. grandis, trouvées dans les terrains si- luriens de l'Angleterre , de la Norvège , de l'Amérique, etc. D'autres Trilobites dé- crits par M. Brongniart, Dalman, etc., sous le nom d\4saphe, appartiennent aux genres Isotelus, Amphyx et Nileiis. (M. E.) * ASAPHES ( KTxpr,i , obscur , imper- ceptible). ISS. —Genre de la famille des Chalcidiens , gi'oupe des Ptéromalites , de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Walker ( Ent. Magaz. , 2 ) , et caractérisé principalement par une tète courte à peine plus large que le thorax, des palpes maxil- laires de deux articles , des antennes ter- minées en massue et composées de douze articles, et des ailes étroites ne présentant qu'une seule nervure émettant un rameau assez long. Ce genre , qui ne renferme ciue quelques espèces d'une taille des plus exiguës, a pour type r.-i. vitlgaris Walck. , de France, d'Angleterre, etc. (Bl.) * ASAPHES , DC. ( Prodr. II , p. 90 , non Spreng. ) {iax-piii, incertain), dot. ph. — Synonyme du g. Duncania , Reichb., de la famille des Térébinthacécs? (Sp.) * ASAPHES, Spreng. {Cur. post., ç. 225} (y.jx^/,?, incertain), bot. pu. — Gen- re douteux , que son auteur rapporte aux Verbénacces. On n'en connaît qu'une espè- ce {A. tiepalensis Spr., l. c). '(Sp.) *ASARCA («3-a^zo--, maigre, décharné). BOT. m. — Le docteur Pœppig {Nov. gen. et sp. Plant. Chil., f. 2, p. 15) a établi sous ce nom un genre dans sa famille des Orchi- dées, tribu des Aréthusées, dans lequel ren- tre le g. Gavilea deFeuillée. Ce genre a été adopté sous ce nom par M. Lindloy {Gen. and sp. Orch., 406;. On peut le caractériser de la manière suivante : Le calice est étalé et oblique à sa base. Les sépales extérieurs et latéraux sont un peu prolongés infé- rieurcmcnt , mais sans former d'éperon ; ils sont placés au dessus du labelle, apiculés et souvent calleux à leursommet^ et réfléchis. Le labelle est attaché au gynostcme par un onglet court et pré.-entant deux callosités; il est charnu, à trois lobes, celui du milieu plus étroit et plus long que les latéraux, et relevé de veines souvent glanduleuses. Le ASA gyuoslèine est dressé, court, demi-cylindri- que, élargi et membraneux h son sommet. Le stigmate est saillant et obiong. L'anthère vst terminale, opcrculiforme, à quatre loges incomplètes. Les masses polliniques sont au nombre de quatre , ou seulement de deux, qui sont biparties. Ce genre renferme envi- ron huit à neuf espèces , toutes originaires du Chili; plusieurs d'entre elles avaient d'a- bord été placées dans le g. Chlorœa; elles en diffèrent surtout par leur calice étalé, non galéiforme. (A. R.) ASAREROou AZARERO. bot. pu. — Syn. de Prunus lusitanica. Voyez ceri- sier. (C. D'O.) ASARET. Asarum, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Arislolochiées, et type de la tribu des Asarées. Il offre pour caractères essentiels : Périanthe urcéolé ou campanule , 5-fide , accrescent , adné infé- rieurement à l'ovaire. Étamines 1-2 , libres, insérées au sommet de l'ovaire; anthères cuspidées, extrorses. Ovaire infère, 6-locu- laire; loges mulli-ovulées; ovules renversés. Style court, columnaire. Stigmate gros, pel- le , à six lobes réfléchis. Capsule 6-loculaire, irrégulièrement ruptile ; loges par avorte- ment oligospermes. Graines ovoïdes-cym- biformes , strophiolées. — Les Asare^s sont des herbes vivaces, à rhizome rampant, acaules ou à tiges courtes , diphyllcs au som- met , aphylles , mais écailleuses inférieure- mcnt. Les feuilles sont réniformes ou subsa- gittiformcs, longuement pétiolées, subco- riaces , les radicales persistantes , les cauli- naires opposées , dépérissant avec la tige fructifère. Les pédoncules sont radicaux ou terminaux , solitaires, uniflores. La fleur est butante , d'un violet livide. On connaît qua- tre espèces de ce genre. Toutes les parties des Asarets ont une odeur forte et nauséeuse , jointe à une sa- veur acre et un peu amère ; de même que beaucoup d'autres Arislolochiées, ces plan- tes ont des propriétés fébrifuges et stimu- lantes ; mais, à fortes doses, elles agissent en drastiques , leurs racines, séchées et réduites en poudre, sont un violent sternutatoire. L'.4. curopœumh., qui est la seule espèce indigène, et qu'on connaît sous les noms vul- gaires de Caliaret , Rondelle, Oreillette, Nard sauvage, et Girard Roussin, était ja- dis en vogue comme remède sudo'-if'fiuc, T. II. ASli 201 emménagogue, fébrifuge, céphalique et ster- nutatoire ; aujourd'hui , on ne l'emploie guère que dans l'art vétérinaire ; toutefois , le docteur Loiseleur-Deslongchamps le re- commande comme une excellente succé- danée de l'Ipécacuanha ; suivant cet auteur, la dose de ces feuilles, comme émétiquc, est de 20 à 40 grains. Les trois autres espèces habitent l'Amérique septentrionale ; l'.-l. virginicum L., et 1'^. arifolium Michx., se cultivent comme plantes d'agrément, en rai- son de l'élégance de leur feuillage. (Sp.) ASARI]\E. Asarina. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées (tribu des Antirrhinées, Bartl. ), établi par Tourne- fort, mais depuis confondu à tort par la plu- part des auteurs avec le g. Antirrhinum , dont il se rapproche par la structure des fleurs , tandis qu'il en diffère notablement par la conformation de la capsule, qui est subglobuleuse , chartacée , irrégulièrement ruptile , à deux loges parfaitement égales. L'j4. cordifolia Mœnch ( Antirrhinum Asarina L. ) constitue à elle seule le genre : cette plante, indigène de l'Europe méridio- nale, s'éloigne en outre des vrais Antirrhi- num par des tiges décombantes ou diffuses, ainsi que par des feuilles palmatinervées , incisées-lobées, pétiolées, toutes opposées. (Sp.) * ASARIIVEES. BOT. pu. — C'est le nom donné par quelques auteurs aux Aris- tolochiées. ( Voy. ce mot. ) M. Link divise celles-ci en Asarinées et en Pistolochinées. (Ad. J.) ASAROIDES. BOT. pu. — Synonyme à^ Arislolochiées. (Ad. J.) ASABUM. BOT. Pli.— Voyez asaret. ASBESTE (a^ÊeîTo?, inextinguible). MIN. — Les noms d''Asbesle et d''Amiante ont été donnés à des matières Olamenteu- ses, remarquables à la fois par une grande souplesse , qu'on peut souvent comparer à celle du lin ou de la soie, et par leur in- combustibililé, qui les distingue de ces sub- stances organiques, auxquelles elles ressem- blent par leurs caractères extérieurs. Ces matières Glamenteuses ne se rapportent point à une seule esp. minérale , comme le pensait Hany ; aujourd'hui , les mots d'yis- bestc et d''Amiante ne sont plus que des termes généraux , qui , comme le moi de Lave, désignent seulement une manière 202 ASB d'être particulière, une certaine forme ou texture qui peut convenir à plusieurs miné- raux, et qui s'observe en effet dans diffé- rents Silicates pierreux, tels que les Am- phiboles, Pyroxènes, Diallages, etc. Toute- fois , les variétés les plus communes et les plus remarquables paraissent appartenir aux Amphiboles proprement dits , groupe dans lequel on rangeait naguère tons les Asbes- tes sans exception. L'Asbeste n'est pas toujours blanc, sou- ple et soyeux, comme celui qu'on con- naît plus particulièrement sous le nom (V Amiante j il devient quelquefois clair, épais, coloré, et, selon sa texture, sa forme et sa consistance , prend les noms de Liège , de Chair, de Cuir ou de Papier fossile. L'Amiante le plus recherché est une sub- stance blanche ou grise , qui se sépare en filaments déliés, soyeux, longs et flexibles, susceptibles de se filer à la manière du chanvre et du coton , sinon seuls , du moins lorsqu'on les mêle à une petite quan- tité de ces m.atières végétales, qu'on fait ensuite disparaître en les brûlant. L'A- miante résiste à la flamme de nos foyers ordinaires ; mais, s'il est difficile à fondre en masse , il se fond aisément au feu du cha- lumeau, lorsqu'on n'y soumet qu'une peti- te quantité de ses filaments, et la chaleur d'une bougie suffit même pour faire fondre un filament isolé. On voit donc que les tissus qu'on pourrait fabriquer avec cette substance ne seraient pas absolument in- destructibles, ainsi qu'on le pensait autre- fois. Les anciens ont connu l'Amiante, qu'ils prenaient pour une sorte de lin fossile ; ils possédaient l'art de filer et de tisser cette pierre. Avec la toile d'Amiante ils fabri- quaient des linceuls , dans lesquels on en- veloppait les corps des personnages dont on voulait recueillir les cendres et les conser- ver sans mélange. La même toile servait aussi à faire des draps et des nappes, qu'il suffisait de jeter au feu, lorsqu'ils étaient sales, pour leur rendre leur premier éclat ; d'où le nom d'' Amiante , qui veut dire in- altérable ou qui ne peut se tacher. Quant au mol Asieste, qui signifie inextinguible, 1 il rappelle un autre usage auquel les an- ciens l'employaient. Ils avaient des lampes dïi^s perpétuelles , qu'alimentait ane sour- ASC ce de bitume , et qui brûlaient à l'aide d'u- ne mèche d'Amiante. On a tenté de nos jours de faire avec les filaments d'Asbeste des vêtements à l'usage des pompiers , et du papier qui fut à l'abri des atteintes du feu ; mais , lorsqu'on jetait ce papier au feu , l'écriture en était enle- vée, et il reparaissait avec sa première blancheur. Nous avons , d'ailleurs , fait re- marquer que tous les tissus de cette sorte , quoique bien réellement incombustibieg, n'en sont pas moins attaquables par un feu violent , qui peut les fondre et les vitrifier. L'Amiante tapisse de ses filaments certai- nes roches où domine la Magnésie. Le plus beau qu'on connaisse vient des montagnes de la Tarentaise et de celles de la Corse. (Del.) ASBESTINITE, Rirwan. Mm. - Va- riété fibreuse d'Amphibole actinote. Voy. AMPHIBOLE. (Del.) ASBESTOIDE. Mm. — Même chose qu'Amiantoïde. Voy. ce mot. (Del.) *ASCA. ARACii. — Petit genre voisin des Cheyletus , dans Tordre des Acariens, et proposé par M. Heyden dans son travail sur ces animaux. (P. G.) ASCALABOS. rept. — Nom du Gec- ko des murailles ( Lacerta mauritanica Linn.) dans Aristotc. Quelques auteurs, d'a- près M. Lichtenslein , conservent à un gen- re de Geckos , qui comprend cette espèce, le nom d'Ascalabotes. (P. G.) *ASCALABOTES(«7xi)«Ço«, nom du Gecko dans Aristote). rept. — Genre établi par Fitzinger , adopté au Musée de Vienne , et admis par M. Lichtenslem ( Verz. doubl. zool. mus.Berl., p. 109) comme synonyme de celui de Phylhirvs ( Cuvier, Règne ani- mal, 1817). M. Lichtenstein y range le La- certa pipiens Pall. , et 1'^. Sthenodacty- lus, devenu depuis le genre Stenodactylus , Fitz. Pour d'autres auteurs, Asealahotes est le nom générique des Platydactyles {Voy. ce mol), ou d'une partie d'entre eux seule- ment, et il comprend, entre autres, le Gecko fascicularis ou maurilanicus du périple méditerranéen. C'est dans ce sens que l'em- ploie M. Ch. Bonaparte ; et il est alors syn- >' onyme de Tarentola , Gray , et d'une des sections du genre Platydactyle de l'ouvrage de MM. Duméril et Bibron. Ce n'est qu'une ASC partie des Ascalabotes comme les compre- nait Fitzinger. (P. G.) ASCALABOTES ( iwi^o^fo; , le Gec- ko dans Arislote ). iiept. — MM. Duméril ^t Bibron [Erpétologie, t. III, p. 237) em- ploient ce mot comme synonyme de celui de Geckotiens, appliqué à une famille de Hcpliles dont le Gecko du midi de rEurope est l'espèce la plus anciennement connue. (P. G.) *ASCALABOTOIDES («îxà)K?oî, le Gecko dans Aristole ; el^o;, ressemblance). REi'T. — M. Fitzinger nomme ainsi la famille des Geckotiens. (P. G.) ASCALAPHE. Ascalaphus (à(7x«/«53o;, nom d'un oiseau chez les Grecs), i^'s. — Genre de la famille des Myrméléonicns, groupe des Myrméléonites , de l'ordre des Névroptèrcs, établi par Fabricius {Entom. System.), adopté depuis par tous les entomo- logistes, et confondu autrefois par Linné dans le grand genre JV/(/rme7e'o?j. Les ÂscaJaphes sont parfaitement caractérisés par des an- tennes presque aussi longues que le corps , terminées brusquement en massue ; par des palpes labiaux à peine plus longs que les maxillaires, et par des ailes plus courtes et plus larges que chez les MyrméUons. Latreille rapporte que Bonnet a observé aux environs de Genève une larve sembla- ble aux Fourmis-lions, mais qui ne marche point à reculons et ne fait point d'enton- noir , et dont l'abdomen offre à son extré- mité une plaque biflde et tronquée au bout. Il suppose que ceUe larve appartient à VAscalapUiis italicus , propre à l'Europe méridionale. Les Ascalaphes sont de très jolis insec- tes ayant assez l'aspect des Libellules ou Demoiselles ; ils sont nombreux en espèces et répandus dans les diverses parties du mon- de. Leurs ailes sont le plus ordinairement variées de noir et de jaune. Leur taille est à peu près la même pour toutes les espèces. Le type est VA. italicus Fab. (Bl.) * ASCALAPHIE. AscalapMa (de As- calaphe , nom spéciflquc de l'espèce type ). OIS. — Genre formé par M. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire dans ses cours d'ornitho- logie au Muséum , et démembré du genre îlibou [Otus, Cuvier; Bubo , Savigny). Le principal caractère qui a engagé le pro- fesseur à faire ce démembrement nous pa- ASC 203 raît consister dans la forme des ailes, qui, quoique courtes , sont construites sur le type aigu. L'espèce qui y a donné lieu est le grand Hibou à huppes courtes, Olus ascala- phus Cuv., Règne animal, dernière édit. , p. 541; [Bubo ascalaphus Sav., Egypte, Ois., pi. 3, f. 2), et figuré depuis dans les pi. col. de Temminck, no 57 , sous le nom de Hibou à huppes courtes iStrix ascala- phus Sav.). —Celte espèce, qui fut rappor- tée d'Egypte par M. Savigny , et qu'on rencontre quelquefois en Europe, outre le caractère générique tiré de la forme des ai- les , diffère encore de nos Hiboux d'Europe par des aigrettes très courtes, placées à quelque distance en arrière des yeux; par un bec grêle , caché presque entièrement dans les poils très longs de la face. Les plumes sétacées des joues , rebroussées et courtes au dessous de l'œil , contribuent à donner au front et au sommet de la tête une forme aplatie. Les tarses sont longs et ve- lus , ainsi que les doigts , presque jusqu'à l'origine des ongles ; il n'y a que deux écail- les non duvetées à l'extrémifS des doigts. La queue est de moyenne longueur et ar- rondie. Cette espèce, commune en Egypte , visite accidentellement les parties méridio- nales de la Sicile et delaSardaigne, oîi quel- ques individus ont été tués, et se trouverait aussi en Ecosse, selon Pennant , qui l'a fait figurer dans sa British Zoology, plane. B, n" 3; mais ce dernier habitat est encore douteux , son apparition dans le nord ne paraissant guère probable. (Lafr.) ASCALAPHUS. v^s. —Voyez asca- LAPHE. (C. D'O.) ASCARICIDA {Ascarides, Ascarides ; cœdo, je tue), bot. ph.— Ce nom fait allusion aux propriétés anthelmintiques de l'une des espèces ( Ascaricida indica Cass. — Verno- nia anthelmintica L. ) réunie aujourd'hui aux Vernonia, où elle constitue une section caractérisée par ses capitules terminaux soli- taires ou en corymbe, et dont l'involucrese compose d'écaillés foliacées appcndiculces, plus ou moins étalées , et par la forme de l'aigrette qui couronne son fruit. (J. D.) ASCARIDAÎRES. helm.' — Voyez ASCAUIDE et ASCAR3DIBXS. (P. G.) ASCARIDE, ^.çcam ( âsy.u^Âç, sorte de ver). iiELM.— La dénomination d'' Ascarides, appliquée par Aristote h plusieurs sortes 204 ASC d'animaux , et particulièrement à une esp. de Vers intestinaux , a été conservée à un g. dont cette esp. peut être considérée comme la plus importante. Ce genre lui-même, d'abord très nombreux en esp.^ a été, depuis quelques années, subdivisé en beaucoup d'autres, et la famille ou l'ordre dans lequel il prend place reçoit également les noms d'Ascaridiens, Oxycéphalés ou îS'ématoïdes; quelques auteurs considèrent même les Né- matoïdes comme une classe à part, et parmi eux nous citerons M. Ehrenb£rg. h'Âscaris lumbricoides, nommé parGoëze Ascaris gigas, et par Zeder Fusaria lum- bricoides, séjourne dans les intestins de l'homme, et aussi dans la vessie et les reins. Plusieurs animaux domestiques en sont éga- lement affectés, et parmi eux les Bœufs, les Chevaux, les Anes et les Cochons. Il atta- que aussi quelques individus d'espèce dif- férente vivant au milieu de nos habita- tions ou dans les ménageries. L'Orang-ou- tang du Muséum de Paris, le Daw , espèce de Zèbre dont il y a des individus au même établissement, et un Phoque qui y vivait aussi, ont rendu des vers que leurs carac- tères ont dû faire regarder comme des Asca- rides lombricoïdes. Les Helminthes de cette espèce ont le corps épais de deux ou trois lignes, et long de six pouces à douze ou quinze ; aussi sont-ils depuis fort long-temps connus des médecins; on les appelait an- ciennement Lum6rict/s,- et, pour les distin- guer des Tœnioïdes, ils recevaient l'épithète de teres, Lumbricus ter es ^ quelquefois même on les regarda comme identiques aux vers de terre (g. Lumbricus) ; mais l'absence de soies ambulatoires , les trois papilles buc- cales , et beaucoup d'autres caractères , les font facilement distinguer de ces derniers , qui sont même des animaux d'une autre classe. Tyson, en 168'), avait déjà indiqué la plupart de ces différences , et cependant Brera a essayé, il y a environ trente-cinq ans, de soutenir Topinion ridicule que les endroits où s'opère le développement des Ascarides et des Lombrics , la nourriture qu'ils y prennent et la température qu'ils y rencontrent-, sont les seules causes de leurs différences de conformation. Le Ss. — IVI. Wcst- vvood {Zool. journ.) a appliqué ce nom à un genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, qui avait déjà reçu le nom de Perlamorpha , généralement adopté. Voy. ce mot. (Bt.) ASCIDîA. TiiNiciERS. — Voyez asci- Dir. (P. G.) * ASCIDIACÉES [d'Ascidia, genre de Tuniciers). tumciers. — Synonyme d'Ascidiens. Voy. ascidie. (P. G.) * ASCIDIDES. Ascididœ. helm. — Mac-Leay donne ce nom à une famille do la classe des Tuniciers, ayant pour type le genre Ascidia. Voy, ce mot. (C. d'O.) ASCIDIE. Ascidia [à^y.l^iov , petite t06 ASC outre). TUJiiciERS.— Baster {Opusc. subsec, I!, X, 5) lionne ce nom à un animal marin qui, depuis la remarque de Pallas {Mise, zool., p. 74 ) , a été reconnu pour être du même groupe que ceux qu'Aristote nommait Té- thyes {-z'ifiw). Aristote n'avait laissé que peu de détails relativement aux Téthyes; la simplicité apparente de ces animaux l'avait principalement frappé. Rondelet , dans les chapitre XIX et XXI de son Histoire des Poissons, donna des renseignements sur deux espèces d'Ascidies qui vivent sur nos côtes de Languedoc ; il reconnut parfaite- ment leur analogie avec les Téthyes d'A- ristote, et, à son exemple , plusieurs natu- ralistes de la même époque adoptèrent celte dénomination. Les premières édi- tions du Srjstema naturœ sont très fauti- ve» au sujet des Téthyes. Toutefois, la qua- trième en donne une espèce sous le nom de Tethys , et il y est même indiqué que l'a- nimal des Coquilles bivalves n'est pas diffé- rent de celui des Téthyes, ce qui, plus tard, fut adopté par Pallas, G. Cuvier, etc. Mais Linnœus accepta aussi le genre Mi- crocosmus de Redi , qui a pour objet une Ascidie, sur l'enveloppe de laquelle s'atta- chent de petites coquilles et d'autres pro- ductions marines, et, par suite d'une con- fusion étrange, l'esp. type de ce g. est signa- lée comme identique avec le Microcosmus de Bartholin , prétendu animal de la mer du Nord, assez grand pour paraître comme une île et pour tromper les navigateurs. La sixième édition du même ouvrage donne , sous le g. Tethys, un mélange des caract. des Ascidies et de ceux des animaux aux- quels Lamarck a depuis réservé ce même nom de Tethys. Le Microcosmus de Re- di et celui de Bartholin disparurent l'un et l'autre de la dixième édition ; les Ascidies elles-mêmes ne furent indiquées que fort obs- curément dans le genre Priapws, et le nom de Tethys fut appliqué à l'Aplysie , qui elle-même est confondue avec les Téthyes de nos catalogues actuels. Ce fut alors que Bohadsh et Plancus décrivirent et repré- sentèrent fort exactement plusieurs espèces d'Ascidies , auxquelles ils conservèrent leur nom aristotélicien. Baster, en publiant sa description de VAscidium, ajouta une remarque relativement à l'analogie de cet animal avec les Huîtres, et Pallas, ainsi ASC que nous l'avons dit, proposa la réunion de ces Téthyes et de l'Ascidie. C'est co que Linnaeus exécuta dans la douzième édition du Systema; et, en adoptant la 'dernière de ces dénominations , il ajouta aux 'trois es- pèces de Bohadsh trois autres animaux du même groupe , observés par Rœnig dans la mer du?ysenhardt , Mac-Leay , Miine-Edwards, et plusieurs de ces derniers naturalistes , auxquels il faut joindre MM. Lesueur, Risso,Quoy et Gaimard, Délie Chiaje, etc., se sont occupés de la détermi- nation de leurs espèces dans les différentes parties du globe. La physionomie des Ascidies rappelle as- sez bien, comme leur nom l'indique, cel- le d'une outre ou d'une bourse, et l'ana- logie sera plus évidente encore si l'on se rappelle qu'elles se remplissent habituel- lement d'eau , qu'on peut leur faire rendre en les pressant un peu forlement. Cette der- nière particularité et la forme de plusieurs d'entre elles les ont souvent fait comparer aux parties extérieures de la reproduction chez l'homme et les animaux ; aussi les ha- bitants du littoral où on les trouve leur don nent-ils souvent de semblables noms. Ron ASC dclet et quelques naturalistes de son époque ont reproduit ces dénominations grossières, et quelquefois sans recourir au voile dont l'emploi de synonymes grecs ou latins aurait pu les couvrir. La surface extérieure par laquelle les Ascidies adhérent aux corps sous-marins est toujours plus ou moins co- riace, quelquefois même presque cartilagi- neuse. Elle s'cncroiitc souvent de sable ou d'autres corps de petite dimension. Sa face interne est doublée par une membrane min- ce , qu'on décrit comme en étant la conti- nuation, et qui lui donnerait, ainsi qu'aux Séreuses, l'apparence d'une poche sans ou- verture dans laquelle est renfermée la par- tie viscérale de l'Ascidie. Une semblable disposition se voit chez les Bryozoaires, animaux dont la disposition générale dif- fère h peine. C'est entre les viscères el Ten- veloppe terminale que l'eau s'introduit , et le tube digestif communique au dehors par deux ouvertures qui ont fait nommer cer- taines Ascidies Polypes ù double orifice, Distomes, etc. C'est à cet endroit seulement que les parties viscérales et tégumentaires communiquent entre elles au moyen des muscles , des vaisseaux et des nerfs. On a indiqué la tunique extérieure comme étant r?.naloguc de la coquille des bivalves; mais on ne saurait se dissimuler qu'il existe en- tre ces deux parties bien des traits de dis- semblance. G. Cuvier s'est, le premier, occupé de classer méthodiquement les diverses esp. d'AscsDiE.s SIMPLES. Il Ics partage en qua- tre tribus, dont les caract. sont pris dans la forme et les dimensions du sac branchial. En voici le résumé : 1<^ Sac branchial plissé longitudinnlement, descendant jusqu'au fond de la tunique pro- pre , sans s'y recourber : A. microcosrnus , A. papillata. i2o Sac branchial non plissé , descendant' jusqu'au fond de la tunique propre sans s'y recourber : A. fusca, ôo Sac branchial non plissé , descendant jusqu'au fond de la tunique propre, se re- courbant ensuite, et remontant jusqu'au mi- lieu du corps : A. mamillata , A. mona- chus. 40 Sac branchial ne pénétrant pas jus- qu'au fond de la tunique propre : A. intcs- tinaJis , .4. clavaia. ASC 207 Cuvier ne donnait point de nom à chacun des groupes qu'il établissait ; M. Savigny en imposa aux siens. Voici sa classification : I" Les Ascidies à test coriace et pédicule: genre Boltenia. 2" Les Ascidies à test coriace sessile : genre Cynthia. 3" Les Ascidies à test gélatineux, sessile : genre Phallusia. 4'^ Les Ascidies à test gélatineux pédicu- le : genre Clavelina. Ces différents genres seront traités sépa- rément dans ce Dictionnaire. Voici ceux qu'on y a ajoutés : Ctjstingia , Mac-Lcay, voisin des Bolténies ; Syphonotethis, Gerv. ; Bipapillaria, Lamk., et Todia. Quant aux Mammaria, Miill. , que Lamarck en rap- prochait , il paraît que ce sont des Acti- nicns. 31. Milne-Edwards a considéré les Clavé- lines comme le premier genre d'une famille particulière d'Ascidies sous le nom d'A. so- ciALKs, et intermédiaires aux Ascidies sim- ples et aux Ascidies composées. Les espèces de cette nouvelle catégorie vivent réunies sur des prolongements radiciformes com- muns, mais elles sont d'ailleurs libres de toute adhérence entre elles; leur reproduc- tion a lieu aussi bien par bourgeons que par œufs. îl faut aussi rapporter à la famille de ces Ascidies sociales le genre Perophora établi par M. Wiegmann pour une espèce fort curieuse des côtes d'Angleterre, décrite par M. Lister. Une troisième et dernière famille des As- cidies comprend les Ascidies composées, que les travaux de MM. Savigny et Milne- Edwards nous ont surtout fait connaître. 11 ne semble pas qu'il ait été question de ces Ascidies dans les anciens auteurs; mais Rondelet en donne déjà trois esp. sous les noms de Grappe de mer, AVoergame du mer et Concombre de mer. Plus tard, on ks rapporta au groupe des Alcyons, et c'est parmi ces animaux qu'elles sont placées dans la treizième édition du Si/sfema; mais la différence qui sépare des Polypes gorgo- noidcs les Tuniciers dont il est ici question ne tarda pas à être démontrée par Gsertner dans un travail publié par Pallas. VAldjO- nyum SchJosseri Pall. ; l'^i. fictts d'Ellis, et 1'^. ascidioides de Pallas , furent prin- cipalement ceux sur l'observation des- 208 ASC quels on s'appuya. Gœrtncr fit dès lors, sous le nom de Bolryllus, un genre à part de VA. Schlosseri, dont chaque éloile fut reconnue pour un assemblage d'autant d'a- nimaux qu'il y a de branches , et VA. asci- dioides devint le type de son g. Dislomus. En 1807, Rcnieri, dans un ouvrage italien intitulé Osservazioni , etc. , fit connaître , sous le nom de Pollicitorus , un genre qui paraît renfermer des espèces appartenant aux deux précédents. « Ces animaux, dit ftenieri , ne sont pas des Polypes comme ceux que l'on appelle coralligènes ; mais s'ils étaient isolés et sans la communication réciproque qu'ils ont avec la substance qui les réunit, ce seraient autant d'Ascidies. A la fin de 179'., dans une lettre adressée à Olivi , et insérée dans les Opuscules de Mi- lan , j'ai le premier observé ce fait... » M. Savigny, et MM. Desmarest etLesueursont entrés avec succès dans cette nouvelle voie, et le premier a surtout démontré que les Alcyons gélatineux et autres Ascidies com- posées ont une organisation bien supérieure à celle des Polypes qui construisent le co- rail ; et , en effet, sauf quelques particularités que l'étude des g. nous fera connaître , et qui sont le résultat de leur mode d'agré- gation, les Bolr^lles, les Dislomes et au- tres animaux de la même famille, ont l'orga- nisation des Ascidies. M. Milne-Edwards a continué la démonstration de celte identi- t'. dans les différents systèmes d'organes, et ajouté aux faits anatomiques observés par M. Savigny, des détails physiologiques plus complets que ceux qu'on avait donnés précédemment. C'est ainsi que la circulation des Ascidies simples, sociales ou composées, a lieu suivant le même procédé ; leur cœur forme une sorte de boyau situé au dessous des viscères, et il se contracte alternative- ment dans un sens et dans l'autre , de ma- nière que l'orifice par lequel le sang a été chassé dans une des contractions est celui par lequel il rentre pendant la suivante. Les Ascidies composées, et, sans aucun doute, les autres animaux de cette classe, sont tous pourvus, dans le même individu, d'un testi- cule aussi bien que d'un ovaire ; et , dans leur premier âge, elles subissent une véritable mé- lamori)hose. Ces animaux jouissent, en outre. de la faculté de se reproduire par stolons et sans le secours de leur appareil générateur. ASC ce qui s' observe aussi chez les Clavélines el les Pérophores, de la famille des Ascidies sociales. Voici comment M. Savigny a classé les Ascidies composées , dans le travail jus- tement célèbre qu'il a publié à leur sujet. Toutes ont le corps fixé ; le seul genre Pij- rosoma [Voy. ce mot), qui est libre, con- stitue un groupe à part : i" Les deux ouvertures supérieures et à six rayons réguliers : genres Diazona , Dis- toma , Sigillina. '■2" Les deux ouvertures supérieures, l'une à six rayons réguliers, l'autre irrégulière ou simple -. genres Synoicum, Aplidium , Po- lyclimirn, Didemnum. ô" Les deux ouvertures supérieures et simples: gcmos Eucœlhayi , Bolryllus. M. Milne-Edwards admet aussi trois caté- gories ou tribus d'Ascidies composées, mais il les dispose différemment, savoir : les Po- LYCLiMEXs , comprenant les genres Sigil- lina, Sav. ; Amarocium, Edvv.; Synoi- cum , Sav. ; Aplidium, Sav. ; Polyclinum , Sav. Les Didem>ie]ns ou Distoma, Gaertn. ; Diazona, Sav.; Leptoclinum, Edvv. ; Dt- demnum, Sav. ; Eucœlium, Sav. Les Bo- TKYLLiE>s ou Botryllus , Gaertn.; Bo- trylloides, Edw. Aux Ascidies composées appartiennent encore plusieurs genres moins complètement connus; ce sont: Podotethis, Gerv. , qui tient à la fois des Ascidies socia- les et des Didemniens , ainsi que les g. Sy- cozoa , Polyzoa et Holozoa de M. Lesson. Si on recherche la place que les Ascidies doivent occuper dans la série zoologique, et le rang qu'elles y tiendront , il sera facile de reconnaître que ces animaux, malgré les nouvelles découvertes auxquelles a con- duit l'étude physiologique des organismes inférieurs, ne sauraient être réunis aux Po- lypes à tentacules pectines, c'est-à-dire aux Coraux et aux Alcyons; Cuvier les \ joints aux Mollusques acéphales, et cette manière de voir a été acceptée par MM. Sa- vigny et de Blainville. Pour Lamarck, au contraire , les Ascidies, réunies aux Biphores et aux Pyrosomes, qui constituent avec el- les les Acéphales sans coquilles de Cuvier, forment , parmi les Radiaires, un groupe ù part, sous le nom de Tuniciers. Ce groupe est simplement une classe pour Lamarck, mais il serait sans doute convenable de re- lever au rang de type ou embranchement , ASC et (l'y réunir différentes classes (ranimaux dont les uns sont regardés comme Mollus- ques, et les autres comme Zoophytes, quoi qu'en général ils semblent également dépla- cés parmi les Mollusques ou parmi les Zoo- phytes, Tels sont les Polypes bryozoaires, dont Tannlogie avec les Ascidies n'est plus douteuse ; tels sont probablement aussi les Piphyes , les Physsiphores et les lîéroïdcs non radiaires, qui seraient autant de classes dans le groupe remarquable des Tuniciers , dont on reculerait ainsi les limites, en mê- me temps qu'on lui donnerait une valeur plus élevée. (P. G ) ♦ASCIDIÉE {feuille) (^J^xrVAcv, petite outre). BOT. — M. de Mirbel appelle ainsi les feuilles terminées par un appendice cya- thiforme, recouvert d'un opercule mobile, comme dans le Nepenthes distillatoria. (C. D'O.) ASCIDIENS (d'Âscidia , genre de Tu- niciers). TUMciERS. — On nomme quel- quefois ainsi les animaux plus généralement désignés par le nom d\iscidies. Voy. as- cidie, (P. G.) * ASCIDIOCARPES, Ascidiocarpa (àîz-Aov, utricule; y-xo^rd;, fruit), bot. en. — Luhnemann a donné ce nom aux Hépa- tiques, comme le Riccia, dont le fruit s'ou- vre au sommet. (C. d'O.) * ASCIDITES. Ascidites. iirxM.— ?f om donné par Lalreille J» une famille de la clas- se des Tuniciers qui a pour type le genre Ascidia. (C. d'O.) ASCIDIUM (^TxrAw, petite outrée BOT. CR.— Genre de la famille des Lichens, tribu des Fndocarpées . établi par M. Fée {Crypt. offic, p. 96, pi. 1 , f. ^23) sur un Lichen qu'on rencontre communément sur les écorces des Quinquinas du commerce. Voici les caractères auxquels on pourra le reconnaître : Thalle membraneux, illimité ; verrue formée p;ir le thalle, déprimée et percée au centre d'une ouverture margi- née. Thalamium inclus , muni d'un double périthèce membraneux, Nucléus globuleux, blanc en dedans comme en dehors. Spori- dies naviculaires renfermant 4 à 6 spores ovoïdes. >'ous avons analysé un échantillon que nous tenons de M. Fée; et, soit qu'il fijt imparfait , soit que nous nous y soyons mal pris, nous confessons n'avoir pas été assez heureux pour voir le double périthèce sur T. II. ASC 209 lequel est fondé le genre. Xous pensons donc , pour notre compte, qu'il ne saurait être distrait du genre Thelolrema. Voy. ce mot- (CM.) ASCÏDIUM { à.-ry.i'J'tov , oulro , utricu- le). BOT. CR. —Genre de Champignon» créé par Tode {Schriften der Bcrl. Ce- sclhch. naturf. Freunde, vol. III, p. 247), et qu'il a désigné plus tard {Fung. Meckl.' p. 13) sous le nom d'Ascophora. Voy. ce mot. (I-Év.-; ASCIE. Ascia ['iiAi-x, opaque). i>s. — Genre de Lépidoptères diurnes établi par Scopoli, et qui comprend ceux des Polyom- mates de Lalreille , qui n'ont ni queues ni taches aux ailes inférieures. Voy. polyom- MATIIS. (D.) * ASCIE. Ascia ( «-xix , opaque ), ixs, — Genre de l'ordre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Trachystomes , tribu des Syr- phides. Ce genre, établi par Mégerle et ado- pté par Meigcn, ainsi que par Latreille ( Fam. naliir. ) , a été créé aux dépens des genres Milesia de Fallen et de Latreille ( Gênera), Merodon de Fabricius, et Syr- phtts de Panzer. Parmi les espèces rappor- tées h ce genre par M. Macquart, et dont quelques unes sont assez rares, nous ne citerons que l'^sc. podagrica de Mégerle, qui est commune partout , et qui est la même espèce que le Syrphus podagrictis de Panzer ou Merodon id. de Fabricius. (D.) *ASCIUM, Schreb. (à<7 io-j, petite ou- tre), BOT, PII. — Syn. du genre ISoran- lea, Aubl. , de la famille des Marcgravia- cécs. _ (Sp.) ASCLÉPIADÉES. Asclepiadeœ. bot. PII. — Famille de plantes dicotylédones, à corolle monopétale hypogyne, offrant les ca- ract. suivants : Calice îS-parti ou 5-Cde, en général beaucoup plus court que la corolle; segments à estivation imbriquée , souvent accompagnés dans leurs sinus de petites dents. Corolle hypogyne, monopétale, ca- duque , 5-partie ou .^-fide, campanulée , urcéolée, hypocratéri- ou infundibuliforme, souvent ro(acée; segments alternant avec les lobes du calice, à estivation contournée ou valvaire , quelquefois accompagnés dans leur sinus de plis peu prononcés; tube nu ou garni d'écaillés de formes variables à âio ASC l'entrée. Étamines 5, insérées à la base de la corolle et alternes avec les segments ; fila- ments comprimés, soudés en un tube qui embrasse étroitement les styles; ce tube porte ordinairement à sa partie externe des appen- dices simples ou composés , dont la forme Tarie d'un genre à l'autre. Les anthères s'ouvrent latéralement ; elles sont, dans le plus grand nombre des genres, terminées par une membrane dépendante du connectif , qui se rabat sur le sommet aplati des styles; les bords se prolongent inférieurement en deux sortes d'ailes cartilagineuses au sommet , et entre lesquelles on remarque un corpus- cule cordiforme, noir, luisant, de la base duquel partent à droite et à gauche deux filets jaunes qui , à une certaine époque , vont, en s'accroissant, se mettre en rapport avec les masses polliniques qu'elles sous- tendent soit par leur base (masses pollini- ques dressées), soit par leur sommet (masses polhniques pendantes). Il résulte de cette singulière disposition qu'en détachant le corpuscule situé entre chaque anthère on en- lève avec lui , et sous la forme d'une petite balance, deux masses polliniques qui appar- tiennent à deux anthères distinctes. Celles-ci sont biioculaires , et , suivant leurs formes plus ou moins allongées dans le sens de la longueur ou de la largeur, ces loges s'ou- yrent longitudinalement ou transversale- ment (Gonolobées). Les masses polliniques sont généralement en forme de fuseau ou lie petite massue plus ou moins comprimée ; cependant, dans les Périplocées, le pollen est granuleux et les grains sont réunis 4 par 4; dans les Sécamonées , les masses polliniques , au lieu de former un corps unique dans chacune des loges, sont disposées par petits groupes. Les ovaires sessiles, géminés, su- perposés suivant l'axe , entourés à leur base d'un disque hypogynique , sont indépen- dants ou soudés en un seul par leur face ventrale, qui porte de nombreux ovules ana- tropes. Les styles plus ou moins allongés se dilatent au sommet en un plateau charnu , dont la forme générale présente un nombre infini de modifications secondaires. On s'est contenté jusqu'ici d'en signaler deux princi pales et d'indiquer le cas où cet organe est mousse ou terminé en pointe : dans l'un ou Tautre cas, on distingue toujours une divi- sion plus ou moins profonde qui indique ASC l'origine binaire des deux corps dont il ré- sulte. C'est à la face inférieure et en sur- plomb du plateau que se trouve la portion sligmatique, la seule qui serve à la trans- mission des tubes polliniques; c'est égale- ment à chacun des angles de ce plateau que se trouvent les corpuscules qui supportent les masses polliniques. Les fruits , auxquels on a donné le nom de follicules, s'ouvrent par leur face ventrale et laissent échapper à leur maturité des graines munies d'une ai- grette. Ces follicules géminés , ou solitaires par avortement, sont lisses ou couverts de prolongements spiniformes, mous ; leur con- sistance varie : en général elle présente celle du parchemin ; cependant elle acquiert parfois celle d'un corps ligneux. On trouve tous les intermédiaires entre ces deux degrés; aussi arrive-t-il que plusieurs d'entre eux sont charnus et susceptibles d'être mangés. Les graines sont obovales, entières ou den- ticulées, comprimées, imbriquées ; leur test, membraneux , cartilagineux ou subéreux, forme un rebord circulaire, échancré à la place du bile et du micropyle , d'où part le bouquet de soies ténues qu'il est très rare de voir manquer. Le périsperme, charnu, forme en général une mince couche qui en- toure un embryon axile à radicule supérieure, et à cotylédons piano-convexes ou plus fré- quemment foliacés ; la plumule est invisible. A, L. de Jussieu réunissait les plantes qui constituent cette famille à celle des Apocy- nées : elles y formaient en majeure partie une section caractérisée par ses ovaires gé- minés, ses fruits biioculaires renfermant des graines pourvues d'une aigrette vers leur bile ou point d'attache. Plus tard , M. R. Brown éleva au rang de famille les deux groupes établis par de Jussieu , et donna à ce- lui qui nous occupe le nom d'Asclépiadées , s'appuyant, pour fonder cette dernière, sur la forme de la corolle, la présence d'une rangée d'appendices soudés aux filets des étamines, qui, eux-mêmes réunis en colonn^ embrassent étroitement les styles pour faire corps avec leur sommet dilaté ; mais c'est principalement sur la singulière organisa- tion des anthères et des masses polliniques solides que repose la division des Asclépia- dées. Toutefois cette séparation, quoique gé- néralement admise, n'est pas très facile à li- miter ; car le groupe des Périplocées , par son ASC poUen g.-anuleuT , semble établir la con- nexion (les Apocynécs avec les Asclépiadécs, et ne laisser ainsi que de bien faibles caractè- res pour leur dislinclion. Les Asclépiadécs sont, de toutes les fa- milles à corolles monopétales, celle dont Tapparcil staminal présente le plus de com- plication. On a souvent comparé la struc- Jure de leurs fleurs à celle des Orchidées, et cette comparaison ne manque pas de jus- tesse, car on s'est servi, dans l'une comme dans l'autre , de la disposition des granules polliniques libres ou réunis en masse pour établir dans ces groupes les divisions pri- maires, divisions auxquelles, dans lesAsclé- piadées, sont venues se joindre, pour l'éta- blissement des genres , les innombrables formes que fournit la couronne staminalc, de même qu'on s'est servi de celles du la- belle , et de l'adhérence des parties de la fleur au gynostème, pour créer les genres d'Orchidées. L'organisation si bizarre et si compliquée, et, par suite, la difficulté d'expliquer le mode de fécondation dans les Asclépiadécs, a flxé à diverses époques l'attention des plus célè- bres botanistes. M. R. Brown , comme en tant d'autres circonstances, est celui qui a le plus contribué à étendre nos connaissan- ces à ce sujet, d'abord par son travail géné- ral de classification, puis, plus tard, par ses belles recherches sur le mode d'imprégna- tion de l'ovule de cette famille, recherches entreprises à la même époque et poursui- vies avec un égal succès par M. Ad. Bron- gniart. Les Asclépiadées sont des plantes herba- cées , charnues ou frutescentes , souvent vo- lubiles ; à feuilles opposées, simples, indi- vises, toujours entières, membraneuses ou charnues ; à inflorescence généralement in- terpétiolaire , multiflore , quelquefois uniflo- re, en ombelles, capitules, cymes ou pani- cules, dans lesquels les fleurs sont accompa- gnées de 3 bractéoles subulées, très rarement développées. Elles habitent principalement les régions tropicales des deux continents, mais quelques genres se trouvent appartenir exclusivement à certaines parties du globe : ainsi les nombreuses esp. du g. Âsclepias sont particulières au Nouveau-Monde, tandis que les Gomphocarpus, également très nom- breux en espèces et à peine dififérents du ASC 211 précédent , habitent presque exclusivemem la région australe de l'Afrique. En généraî , les Asclépiadées sont comprises entre le 5^ lat. boréale et le 58olat. australe. La section à masses polliniques dressées se trouve Si- mitée à l'ancien continent , et ce n'est q^ift par exception qu'on rencontre aux Antilkif une esp. de ce groupe. J'ai donné, dans m&i Etudes sur les genres et espèces d'Âsclépior dées, des tableaux qui résument la distrib»- tion géographique des genres et des section de cette famille, tableaux auxquels on poor- ra recourir pour se faire une idée générak à ce sujet. Les racines de plusieurs plantes de c^Se famille jouissent de propriétés émétiqueg.; leur suc abondant sert à faire une sorte êe caoutchouc, et l'on attribue à celui des esft de Calotropis des propriétés antisyphiliti- ques des plus prononcées. Les travaux les plus complets dont ks Asclépiadées aient été l'objet sont ceux <& M. R. Brown , insérés dans les Werneri^» Trans., I, p. 12, 1809, et Trans. Lin. Sm^ celui de M. Wight pour les espèces de l'fe- de ; enfin le mémoire que j'ai inséré dam les Ann. des se. nat. , t. IX , 1857 , et d&as lequel j'ai donné des analyses florales ùàf principaux genres. Le partage des Asclépiadées en 5 tribus, dont le principal caract. distinctif est eni- prunté à la position des masses polliniques^ qui sont dressées, horizontales ou pendantes, appartient h M. Brown. Cette dernière, qui renferme la plus grande partie des gen- res, a été elle-même subdivisée en plusieuK sections d'après des considérations tirées âe la forme des couronnes staminales; enfin U première tribu, celle à masses polliniquct dressées, se divise en deux sections suivanf que les anthères sont rautiques ou terminée» par un appendice. GENRES. Ire Tribu. — Masses polliniques dres- sées. CÉROPÉGIÉES : Cerpegia , L. R. Br. ; Piaranthus, R. Br. ; Huernia, R.Br.; Apteranthes, Mik. ; Eutchinia, W. et A. ; Stapelia, h.; Bucerosia, "W. et A.; Erio- petalum, W. et A. -, Caralluma, R. Br. ; Heterostemma, W. et A. ; Sisyranthus, R. Mey.; Microstemma, R. Br. ; Brach^ slelma, R. Br. ; Orthanthera,^fV. et A. 21! ASC Leptadenia, R. Br. ; Hoija, R. Br. ; Cen- trostemma, Dccaisn. ; Jsterostemma , De- caisn. ; Tenaris, E. Mey. ; Cosmostigma , W. et A. ; Plerostehna , W. et A. ; Plujso- stelma, W'iglit; Sarcolobus , R. Br,; Gy- mnema, R. Br.; Leptostemma, Bl. ; Stepha- noris, Pt. Th. ; Marsdenia, R. Br. ; Pergu- laria, L. ; Baxtera , Reichb.; Micro- loma, R. Br. ; Parapodiiim, E. Mey. ; Me- tastelma,K.BT.; Schubertia, Mart.; Di- schidia, R. Br. 2'^ Tribu. — JUasses polliniques horizon- tales. GO?JOLOBÉES : Gonolobus, L. L.-C. Rich. ; Fischeria , DC ; Tweedia , Hook. et A.; Laclmostoma, H. B. R. ; Matelea, Aubl.; Dregea, E. Mey. ; Tylophora,R. Br. û« Tribu. — Masses polliniques pendan- tes supportées par des processus ailés ac- compagnés latéralemctit d'un corpuscu- le corné. OXYPÉTALÉES : Calostigma , Dccaisn. ; Oxijpetalum, R. Br. ; Schizo- stemma, Dccaisn.; Morrenia, Lindl.; Arau- jia, Brot. 4' Tribu. — Masses polliniques pendan- tes. ASCLÉPIADÉES VRAIES : Asclepias, L. ; Gompliocarpus , R. Br.; Lagarinthus , E. Mey. ; Pachycarpus, E. Mey. ; Xysmalo- bium , R. Br. ; Acerates, EU. ; Podostigma, Eli.; Hybanthera , Endl ; Brachylepis, Hook. etArn. ; Enslenia , Nutt. ; Otaria, H. B. R. ; Pentarhinum , E. Mey. ; Aspido- glossum, E. Mey. ; Sonninia, Reichb. ; Ho- lostenvna, R. Br. ; Cynanchum, L. ; Endo- tropis, Endl.; Cynoctonum,E. Mey.; Pyc- noneurum , Decaisn. ; Fockea, Endl. ; Stein- hcilia, Decaisn.; Glossonema , Decaisn.; Schizoglossutn , E. Mey.; Vincetoxicum , Mœnch. ; Cordylog y ne, E. Mey.; Soleno- stemma, nayn. ; G lossostephanus, E. Mey.; Metaplexis, R. Br. ; Seulera, Reichb.; Rhyssolobiun, E. Mey. ; Kanahia, R. Br. ; Sarcostemma, R. Br.; RapJnstemma,\Yo\\.; Philibertia, H. B. R. ; Calotropis, R. Br. ; Pentatropis, K.av.; Jphisia, W. et A.; Oxyslelma, R. Br, ; Pantasachme, Wall. ; Eustegia, R. Br. iDœmia, R. Br.;Ditassa, R. Br. ; Decanema, Decaisn. ; Astephanus, R. Br. ; Hœmax , Ë. Mey. 5' Tribu. — Masses polliniques granu- leuses, granules i-lobés. PÉRIPLOCÉES ; Cryplostegia, R. Br. ; Periploca, L. ; l'itt- laysonia, Wall. ; Streplocaulon, W. et A. ; Gymnanthera, R. Br. ; Decalepis, W. et ASC A. ; Brachylepis, W. et A. ; Hemidesmus, R. Br. ; — * Lepistoma , Bl. ; Phyllanthe- ra, Bl. 6' Tribu. — Anthère i-loculaire, masses polliniques 20, appliquées i par i au som- met des corpuscules. SÉCAMONÉES : Seca- mone, R. Br. ; Toxocarpus, W. et A.; Go- niostemma, W. et A. (J. D.) ASCLEPIAS (nom d'Esculape). bot. PII. — Toutes les espèces de ce genre sont originaires du Nouveau-Monde; elles s'é- tendent , des parties tempérées , où elles croissent en plus grand nombre, jusqu'au delà des tropiques. Ce sont des herbes \ivaces , à feuilles op- posées ou verficillécs , à ombelles interpé- tiolaires ou rarement terminales. Ce genre a pour caract. : Calice 5-parti. Corolle 5- partite, à segments réfléchis. Couronne sta- minale o-phylle; folioles en cornets munis à l'intérieur d'une sorte de corne plus ou moins longue , faisant constamment saillie en dehors des cornets et dépassant même par- fois le sommet du style , sur lequel elles se courbent en général. — Plusieurs JlscZepias se cultivent dans les parterres comme plan- tes d'ornement. Une d'entre elles s'est pro- pagée sur tous les points du globe entre les tropiques : c'est 1'^. curassavica. Une autre, Ï'A. syriaca L., se rencontre dans certaines parties de l'Europe, où on la désigne sous le nom (TApocyn à ouate soyeuse, coton sau- vage, plante à soie, etc., h cause des soies qui surmontent les graines, et dont on a cher- ché à tirer parti pour en former des étoffes. On en a, en effet, fabriqué des velours, des molletons, etc.; mais d'un côté le bon mar- ché du coton ordinaire, et de l'autre la rareté de la matière fournie par l'Asclépiade, dont la culture a toujours été fort restreinte, ont ar- rêté les spéculations manufacturières à sou égard. On avait également cherché à utili- ser les tiges de cette plante en les faisant rouir comme celles du chanvre. C'est en Silésie que les principaux essais de culture ont été tentés. En 111-2, on en voyait, aux environs de Liegnitz, une plantation d'envi- ron 100,000 pieds. — L'épithète de syriaca appliquée à cette plante est complètement inexacte, car celte espèce, comme toutes ses «ongénères, est originaire des États-Unis d'Amérique. ( J- D. ) *ASCLERA(« priv.; ^^hr-di, dur), ins. ASC — Genre de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Sténélyres, clabli par M. Dejean, dans la troisième édition de son Catalogue , aux dépens des OEdém'eres. 11 y rapporte 21 espèces, dont 14 exotiques et 5 d'Europe, parmi lesquelles nous citerons celles qui ont été décrites par Fabr. , savoir : A. san- guinocoUis, A. cœrulescens, A. thalassina et A. viridissima. Les deux premières se trouvent aux environs de Paris, la troisième en Autriche et la quatrième en Suède. Les Asclera, placés par M. Dejean entre les Na- cerdes et les Anoycodes, se distinguent des premiers par leurs élytres oblongues , et des seconds par l'écusson, qui, chez les Asclera, est de moyenne grandeur, régu- lièrement arrondi et déprime au milieu, tandis qu'il est prolongé et anguleux chez les Anogcodes. Voy. nacerdes et anog- coDEs. (D. et C.) * ASCLERES. Ascleria (« priv. ; a/M- poi, dur , c'est-à-dire sans pièces dures ou charnues), zoopii. — Sous-ordre des Poiy- stomes de M. RaGnesque. Il comprend les Zoanthes , les Sinoïques , les Vérétilies, les Pennalules, lesEncrines,etc., réunion d'ani- maux qui n'ont pas la moindre analogie en- tre eux. (P. G.) ASCOBOLUS (àîxo;, outre; /3d),o,- , faction de jeter), bot. cr.— Persoon [Ohs. mycol., t. I, p. 55, tab. 4, Gg. 5-G ) a don- né ce nom au Feziza stercoraria Bull. , et à d'autres espèces voisines. Le réceptacle est charnu, hémisphérique pézizoïde, et son hymenium formé de thèques , dont quelques unes font saillie : elles renferment huit spores et une humeur aqueuse. Ce genre ne diffère véritablement pas des Pé- zizes, si ce n'est par les saillies que quelques thèques forment à la surface de l'hyme- nium, et qui ressemblent à de petits points noirs. Si l'on cherche à expliquer comment les thèques sortent, on est fort embarrassé ; car on ne distingue aucun organe qui les pousse en avant; mais une tranche d'hy- menium coupée verticalement et soumise au microscope montre qu'elles se déta- chent spontanément du réceptacle et qu'el- les sont chassées dehors par la pression que les thèques exercent par leur développe- ment les unes sur les autres. Peut-être dans les autres Pézizes en est-il de même; mais ASC 213 comme les thèques et les spores sont blan- ches, on ne s'aperçoit pas de leur déplace- ment. VAscoboJus furfuracous {Peziza fimetci' ria Bull.) croît très abondamment sur la Gente des animaux ruminants, et principa- lement sur celle des Bœufs. On y voit très bien le phénomène dont j'ai parlé. L'^sco- bohis trifoîii de Bivona Bernardi , qu'on trouve très fréquemment sur les feuilles de la Luzerne et du Trèfle, me paraît plutôt appartenir au genre Phacidium, parce que sa marge est ordinairement garnie de dents, (LÉv.) *ASCOCHYTA {à^ydi. utricule, thè- que; XUT5S, soluble). bot. tr. — Mademoi- selle Libert de Malmédy {Cryptogames des Ardennes), avantageusement connue par plusieurs travaux intéressants en botanique et surtout en cryptogamie, a donné ce nom à de petits Champignons parasites qui se développent sur les feuilles de plusieurs ar- bres. Les caractères de ce genre sont très obscurs, ce qui tient à la petitesse des es- pèces qui le composent. En effet, ils ne ma- nifestent leur présence que par une déco- loration très limitée de la feuille, qu'on prendrait plutôt pour la suite d'une piqûre d'insectes , et par un petit amas de spores qui forme une légère saillie pointue, visible seulement à l'aide d'une forte loupe- Les réceptacles sont membraneux, punctifor- mes , cachés dans l'épaisseur des feuilles; leur nucléus est blanc, composé de spores ovales, linéaires, simples ou cloisonnées, mêlées avec une substance gommeuse, dans laquelle elles paraissent dissoutes , et qui sortent sous forme de Cl très court par un ostiole qu'on devine plutôt qu'on ne le voit. La découverte de ce genre, assez nombreux en espèces , fait honneur à la perspicacité de son auteur. L'espèce la plus commune se rencontre au commencement de l'au- tomne sur les feuilles de l'Acer campcstre , alors toutes couvertes de petites taches or- biculaires , brunes et sèches. (LÉv.) * ASCOGASTER (àoxî'ç, sac; '/aîT-i.'», ventre), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens, tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Wesmai^l ( Monog. des Bracoii. de Belg. ), et adopté par nous ( Hist. des anim. art., t. V). Ce genre , très voisin des Sigalphu«, S14 ASC h&L ; et Chelonus , Jurine ; s'en distingue surtout par les yeux glabres et par les ailes pourvues de trois cellules cubitales , avec une nervure séparant la première cellule cubitale de la discoïdale externe. Les espèces de ce genre sont de petite taille et peu nombreuses : les unes ont les jambes intermédiaires droites , et la cellule radiale nullement divisée ; c'est notre pre- mière division du genre, ou les vrais Âsco- gaster de Wesmaël; les autres ont les jam- bes intermédiaires sinueuses et la cellule radiale divisée par une nervure peu appa- rente. Elles forment notre seconde division du même genre , ou le g. Phanerotoma de Wesmaël. Le type qui appartient à notre première division est 1'^. rufipes [ Chelonus rtifipes Lat. ) , répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) * ASCOMYCETES. Ascomycetes ( d,- xôi, outre ; /x J^v;? , champignon ). bot. cr. — Nom donné par Pries à une sous -classe de Champignons, dont les sporidies sont ren- fermées dans des élytres. (C. d'O.) ASCOMYS , Lichtenst. mam. — Voyez HAMSTER. (A. de Q.) ASCOPHORA (««05, outre, vésicule: (pipu , je porte), bot. cr. — Tode ( Fung. lHikl., p. 15) a donné ce nom à un Champi- gnon de l'ordre des Mucédinées qu'il carac- térise ainsi : Champignon droit, stipité. Ca- pitule globuleux, oblong, dilaté, opaque, élastique ; fructification extérieure , stipe sé- tacé. On le prendrait à l'œil nu pour le Mn- cormucedo L. ; mais il en diffère, en ce que la vésicule se détache circulairement à sa partie inférieure du pédicelle, et forme ainsi un petit chapeau qui ressemble à une cupule renversée. Selon Tode, cette séparation au- rait lieu brusquement avec élasticité , et les spores seraient dispersées dans ce moment. Tous les auteurs ont pu voir ce petit cham- pignon, mais tous n'ont pas adopté cette explication. MM. Martius, Clievalier, et au- tres auteurs, pensent que la vésicule ren- ferme, au contraire, les spores dans sa ca- vité ; qu'elle s'ouvre au sommet et que ses bords se réfléchissent en bas, de sorte que les spores ne deviennent externes que par accident. Dilmar et le professeur Liuk croient que la partie supérieure de la vési- cule disparaît, et que l'inférieure seule per- ASC siste. Enfin , M. Corda , dans la description deVAscophora candelabrum {Icon.fung., t. I, p. 15, tab. 2, Cg. 44), a décrit et fi- guré un nouvel organe qu'il nomme cola melle , qui se trouve à l'extrémité du pédi cule. Sa face externe est couverte de spores et cachée dans la vésicule elle-même, qui se sépare du pédicule à l'époque de la ma- turité, et persiste à son extrémité. Quoique je n'aie pas vu cette columelle , j'avoue que cette explication me paraît probable, car je n'ai jamais pu saisir le moment du ren- versement ni vu la déchirure de la partie supérieure de la vésicule. Ce genre de Champignons, malgré sa fréquence, est encore loin d'être parfaitement connu , et demande à être étudié de nouveau. LMsco- phora mucedo , l'espèce la plus répandue , croît sur les matières anima-les et végétales, sur la vieille colle de farine , dans les cavi- tés du pain , etc. Elle forme de petites forêtô dont tous les individus sont bien distincts; le pédicelle est simple , cloisonné , surmon- té d'une vésicule d'abord aqueuse , puis noire et solide , qui s'ouvre circulairement à sa partie inférieure en se détachant du pédicelle , et laisse tomber des spores nom- breuses, globuleuses, transparentes, et d'un assez gros volume. (LÉv.) * ASCOPHORE^ (àtrxoV, outre , utri- cule ; ys.îw , je porte), bot. cr. — Famille de Champignons indiquée par Ehrcnberg {^Sylv. myc. Berol. , p. 15), et dont il ne donne pas les caractères. Elle comprend les genres Pilobolus, Tode; Didymocrater , Mart.; Aspergillus, Lk.; Zizigites, Ehrenb.; Megalocarpus ,EhTenh.; Acremonium, Lk.; Verticillium , N. E. ; Mucor, Fers. , et Thamnidiiim , Lk. Tous ces genres appar- tiennent aux Mucédinées, et présentent pour caractère général un pédicelle simple ou ram.eux, continu ou cloisonné, dilaté à son sommet ou à Textrémité en forme d'utri- cule. Cette utricule renferme les spores qui s'échappent quand elle vient à se rompre. Le g. Thamnidium seulement s'éloigne par sa structure et sa consistance de ceux avec lesquels il se trouve réuni. (LÉv.) * ASCOPIIIC^'E (àcx.-;,', outre; çù;co,-, algue). BOT. CR. — Nom sous lequel M. Reichenbach désigne les Fucacées {Voy. ce mot), parce que, chez un grand nombre d'entre elles, sinon dans toutes, les corps ASC reproducteurs ont la forme des thcqucs (Asci) des Lichens et des llypoxylées. (C. M.) *ASCOSPORES. Ascosporœ (à^s,-, outre; uiz'jpà, spore), bot. cr. — Rcichen- bach donne ce nom à un ordre de la classe ies Lichens, comprenant ceux dont les spo- res sont renfermées dans des utricules. ce. D^O.) * ASCOSPORA {i-y-di , outre, thèquc; cTOîâ, spore). BOT. CR. — Genre de Cham- pignons ainsi nomme parce que les spores ressemblent à des thèqucs. Fries {Syst. orb. Feget., p. 112) le place dans l'ordre des Sphériacées et dans le sous-ordre des Do- thidinées. Les réceptacles sont innés et s'ou- vrent par un ostiole simple ; leur nucléus est gélatineux et formé de spores globu- leuses ou oblongues qui simulent des thè- ques et qui s'échappent sous forme de fila- ments contournés. L'espèce qui sert de type est VÂscospora jEgopodii, ou Sphœria jEgo- podii de Persoon. Ce genre est celui que Mademoiselle Libert {Cryptogames des Ar- dennes) a nommé Ascochyta. loy, ce mot. (LÉv.) * ASCRA, Schott (mSpreng. Cur.post., p, 407). BOT. PII. — Synonyme (suivant M. Endlicher, Gen.,p. 920) du genre ^anc- ra, Aubl., de la famille des Bixacées. (Sp.) ASCUS (iîzo'î, outre, utricule ). bot. CR. — Mot latin dont se servent les Myco- logues pour exprimer les cellules qui ren- ferment les spores des Champignons et des Lichens. Elles sont plus ou moins arrondies ou allongées; dans ce dernier cas, on les nomme ordinairement Thèques. ( Voy. ce mot.) C'est à tort que les auteurs ont indi- j que l'existence de ces organes dans les Hy- ménomycètes , comme les Agarics , les Bo- lets, les Hydnés, les Clavaires, etc. Dans ces Champignons , les spores sont externes et supportées par des prolongements de l'hy- menium à une ou plusieurs divisions aux- quels j'ai donné le nom de Basides. ( Voy. cegmot.) On trouve les thèques dans les Morelles, les Pézizes, les Géoglosses, etc., et les utricules dans les Truffes , les Éry- ziphes , etc. (LÉv.) * ASCYREÎA , Choisy [Prodr. Hyp., p. 38, et in De Cand. , Prodr., I, p. 544) [ allusion à ««u^ov ) bot. pu. — M. Choi- ASC 315 sy a donné ce nom à une section absolument artificielle de son g. IJypericiim. La plu- part des espèces qu'il range dans cette sec- tion appartiennent à d'autres genres, et notamment aux Androsœmmn et aux Jtfy- riandra. (Sp,) ASCYRON, Tourn. [non L.) ( k^xu^ocv, millepertuis ). bot. pu. — Genre inadmis- sible et absolument artificiel; il a été fondé sur plusieurs llypéricacées appartenant à divers genres de cette famille , et il corres- pond à peu près à la section également in- admissible établie par M. Choisy, dans le g. Uypericum, sous le nom d'Ascyreia. (Sp.) ASCYRUM, L. ; Spach [Hist. des Plan- tes phan., vol. V, p. 516; îd. Nouv. Ann. des se. nat., vol. V, p. 5G8) ( K7xy/;oy, milleper- tuis ). BOT. PH. — Genre de la famille des lîypéricacées (tribu des Ilypéricées , sous- tribu des Ascyrinées, Spach), offrant les ca- ractères suivants : Calice de 4 sépales 2-sé- riés, opposés-croisés; les 2 extérieurs (l'un supérieur , l'autre inférieur ) valvaires en estivation, et, après la floraison, beaucoup plus grands, subcordiformes, finement 5 ou 5-nervés; les 2 intérieurs (latéraux) très étroits ou squamuliformes , petits , un peu divergents. Pétales 4 , non persistants , iné- quilatéraux , inégaux , obliquement acurai- nés. Étamines en nombre indéterminé (en général de 60 h 100, rarement de 9 à 24), persistantes , à peine raonadelphes par leur base ; filets capillaires; anthères minimes, réniformes-didymes. Ovaire 1-loculaire, 2-à 4-slyle ; placentaires suturaux, en même nombre que les styles ; ovules horizontaux, anatropes, 2-sériés sur chaque placentaire. Styles subulés ou filiformes, courts, conni- vents ou recourbés ; stigmates minimes , tronqués. Capsule finement striée , 1-locu- laire , 2 - à 4-valve, pol y sperme , recouverte par le calice. Placentaires filiformes ou la- melliformes, intervalvaires, persistant après la déhiscence, ainsi que les valves. Graines minimes , cylindracées , apiculées aux deux bouts , finement scrobiculées. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Rameaux et ramules ancipités , anguleux , articulés , feuillus. Feuilles coriaces , persistantes , très entiè- res, sessiles (souvent amplesicaules), ac- compagnées , de chaque côté de leur base, d'une glandule globuleuse ou dcntiforme, St( ASE ponctuées (ainsi que les sépales) de vésicu- les transparentes. Pédoncules dichotoméai- res et terminaux, ou axillaires et termi- naux, solitaires ou ternes , 1-flores , 2-brac- téolés , 4 - èdres , soit courts et raides , soit filiformes et rabattus après la florai- son. Pédicelles en cymules. Rractéolcs mi- nimes , subulées. Sépales et pétales dis- posés en croix renversée. Corolle et étami- nes jaunes. Capsule soit comprimée et 2- valve, soit subcylindrlque , 3 - ou 4-sulquée et 5 - ou 4-vah c. — Ce genre appartient aux régions chaudes de l'Amérique septentrio- nale ; on en connaît une dizaine d'espèces. LM. amplexicaiile iMichx. , et l'^^l. stans Michx., se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs. (Sp.) * ASEIMOTRICHUM (« priv. ; ^v, jjLHo-j, signe; 0^/1? , poil, filament), bot. CR. — Corda ( Voyez Sturm , Flor. Germ. Heft., XII, p. 43, tab. 22) a décrit et figu- ré sous ce nom un genre de Champignons appartenant à ses Psilionacées ( Jcon. Fung., t. I , p. 17 ) , ainsi caractérisé : Filaments droits , réunis en faisceaux, de forme varia- ble , continus, presque transparents, par- semés de spores continues , fusiformes , et de petites masses vésiculeuses , diapha- nes et colorées. V Aseimotrichum ossiuyn Cord. forme sur les os de petits groupes dont les filaments sont bruns, les spores blanches , aiguës aux deux extrémités ; les vésicules sont jaunes et polymorphes. Je ne connais ce genre que d'après la description de l'auteur, (LÉv.) ASELLE. Aselhis. crust. — Geoffroy a donné ce nom à un petit Crustacé d'eau dou- ce , qui est devenu le type d'une division gé- nérique de l'ordre des Isopodes, et qui avait été confondu jus(iiie alors avec les Cloportes et les Cymothoés. Dans la méthode de clas- sification de M. Milne Edwards, le g. Aselle prend place dans la section des Isopodes marcheurs, famille des Asellotes , tribu des Homopodes, et se distingue des autres gen- res de la même tribu par les caractères suivants : Antennes internes beaucoup plus courtes que les externes. Pattes de la pre- mière paire subchéliformes. Abdomen com- posé seulement d'un article ; fausses pattes de la dernière paire ayant la forme d'appendi- ces allongés, terminés par deux articles styli- formes. — 11 est aussi à noter que l'abdomen ASE porte en dessous deux lames operculaires sous lesquelles sont logées les fausses pattes bran-chiales. — h'Aselle vulgaire est très commun dans les eaux douces et stagnantes de la France; Say en décrit deux autres espèces propres à l'Amérique septentrionale. (M. E.) ASELLIDES. cri>t. — Leach et La- marck ont désigné ainsi une division de Crustacés , renfermant les Aselles , les Ido- tées, les Sphéromes, les Cymothoés, lesBo- pyres, etc. (M. E. ) ASELLOTES. crusï. — Famille de la division des Isopodes marcheurs, carac- térisée par la conformation de l'abdomen , dont le dernier article est grand et scutifor- me, et dont les fausses pattes postérieures sont terminées par des appendices stylifor- mes lesquels se prolongent en manière de queue. Le corps de ces Crustacés est plus ou moins allongé et souvent presque linéaire ; les antennes de la première paire sont très petites, mais faciles à voir et insérées près de la ligne médiane ; enfin la conformation des pattes varie , et les caractères tirés de ces organes servent de base à la division de cette famille en deux tribus, s ivoir : l» Les Asellotes hétéropodes, dont les pat- tes de la première paire sont terminées pa\ une maindidactyle; 2" Les .^se//ofes homopodes, donl les pat- tes de la première paire sont semblables aux autres, ou seulement subchéliformes et ter- minées par une petite griffe. La première de ces tiibus comprend les genres Apseude, Rhoé, et Tanaïs. La tribu des Asellotes homopodes se compose de£ genres Liinnorie, Aselle, Jœra, Jœridine et Oniscode. (M. E.) ASELLUS. poiss. — Nom par lequel les Latins ont traduit la dénomination grec- que d'O/JLsAos , el qu'ils appli(iuaient peut- être à l'un des Gades de la Méditerranée. On Fa transporté, sans trop de fondement^ à l'espèce que nous appelons aujourd'hui ÉGLEFiN [Gadus œglefinus). Voy. ce mot. (VAL.) *ASEMIVIS, C. (^î://.v'.s, sans éclat), i.-vs. • - Genre de Coléoptères tétramères , famil- le des Longicornes , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, et dont il n'a pas publié les caractères. Il le fonde sur une seule espèce , dont il ignore la patrie . ASE et qu'il rapporte avec douta à la Saperda unicoJor de Fabricias. D'après celle indi- cation , ce genre appartiendrait à la famille des Lamiaires de M. Serville. (D. et C.) * ASEMUM ( «'v-'Oï, qui ne porte au- cun signe ). ij\s. — Genre de Coléoptères tétrainères , famille des Longiconics, tribu îles Cérambycins , établi par Eschschoitz ( Bulletin de la Soc. imp. do Moscou , vol. II, 1830, p. 6G ) , et auquel il rapporte 3 es- pèces : Callidium ruslicum Fabr., Callid, striatum id., et Asemum atrum Esch. M. Serville , dans sa Monographie des Longi- f ornes ( Ann. de la Soc. eut. de France , t. III , 1834 , p. 79 ) , a adopte ce genre ; mais il le fonde sur d'autres caractères qu'Escbscholtz , et n'y comprend pas le Callidium ruslicum, dont il fait le type d'un autre g. auquel il donne le nom d'Jlr- hopalus. M, Dcjcan comprend cette même espèce dans son g, Criocephalum. Votj. ces deux mots. (D. et C.) * ASEMUS («trvi/^oî , qui ne porte aucun signe). — Sous-genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Schoenherr [Curculionid. dispos, me- thod. , etc. , p. 129 ) pour y placer les Cur- cul. rusiicus et chloroleucusyViedem., qu'il a compris , depuis , dans le g. Tanymecus de Germar. Vo-j. ce mot. (D. et C.) ASEPHANANTIIES (faute d'ortho- graphe ou d'impression ). bot. ni. — Voyez ASTEPIIA?iA?iTiIES. (Sp.) * ASEPîS. AXXÉL. — Genre de Serpulai- rcs voisin des Spirorbes. M. Rafincsque [Anal, de la nat., p. 157) l'indique sans le décrire. (P. G.) ASEROE ( «îvi/;o,-, dégoûtant ). bot. eu. — Labillardière [Voyage aux terres au- strales, p. 145) a décrit sous ce nom un champignon voisin du g. Phallus. La volve est globuleuse , marquée de sillons ; le ré- ceptacle est étalé, divisé en rayons bifides, et supporté par un pédicule long , ouvert à son sommet. UAseroe rubra, la seule espè- ce qu'on connaisse a le pédicule rouge. L'auteur l'a trouvée en masse dans les fo- rêts , parmi les Mousses , dans la terre de Van-Diemen. — Ce genre me paraît avoir les plus grands rapports avec le g. Penlaci- na d'Endlichcr; mais, dans celui-ci, les rayons, au lieu d'être bifides, sont simples. Si ma conjecture est vraie , l'hyraenium , T. n. ASl 217 dont Labillardière n'a pas parlé , devrait être placé sur la face interne des rayons, tandis que , dans les autres Phallcïdces , il recouvre la face externe du réceptacle. (Lkv.) * ASEXE ( ù priv. ; sexus , sexe ). bot. CR. — Nom hybride employé par Adanson dans ses Familles desplantes pour désigner les végétaux qui n'ont pas de sexe , comme les Lichens , les Algues , les Champignons et les autres Cryptogames.- Ce mot n'a pa*, été adopté ; pourtant , Ga;rtner s'est servi de celui à''AsexuaUs, en lui donnant le mô- me sens. Voy. agames. (Lév.) ASFUR. poiss. — Ce nom, qui signifie Moineau, a été employé par Forskal comme épithète de son Chœtodon Asfur. M. de La- cépède a cru devoir le placer parmi ses Pomacanthes; mais le fait est que l'espèce appartient à ses Holacanthes. Voy. ce mot. (Val.) ''ASIATIQUES. ARACiî,— M. Walcke- naër nomme ainsi une petite division de son genre attls. Voy. ce mot. (Bl.) ASIDA (élymologie inconnue), iîns. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mclasomes , tribu des Blapsides , établi par Latreillt aux dépens du genre Opatrum de Fabricius, et auquel il assigne pour ca- ractères : Étuis soudés. Palpes maxillaires terminés par uu article plus grand , trian- gulaire. Menton large, recouvrant la base des mâchoires. Les deux derniers articles des antennes réunis en un boulon ; le termi- nal plus petit. M. Solier, dans son Essai sur les Collaptérides, place ce genre dans sa tribu des Asidites , et le caractérise d'une manière beaucoup plus détaillée. Il partage en deux divisions les quarante-deux espèces qu'il y rapporte. La première comprend celles qui ont les élytres couvertes d'éléva- tions costiformes très irrégulières, fortement sinueuses ou interrompues , fortement gra- nuleuses, et le plus souvent couvertes de pe- tits poils serrés ; le tergum du prothorax plus ou moins prolongé en lobe dans le mi- lieu de sa base , l'écusson peu saillant. La seconde se compose de celles qui ont les é- lytres sans côtes ni élévations sensibles, ou avec des côtes longitudinales droites, ni in- terrompues ni sinueuses, lisses ou peu tu- berculeuses ; le tergum du prothorax sub- Ironqué, ou à peine saillant, en lobe, au mi- 14* ASl lieu (le sa base ; la saillie de l'écusson beau- coup plus prononcée. Les Asidcs sont toutes propres à Tancien continent; on ne les trouve que dans les endroits chauds et sablonneux. M. Dejean, dans son dernier Catalogue , en mentionne quarante-quatre espèces, dont huit d'Afrique et les autres d'Europe. ÎNous n'en citerons qu'une, VÂsida grisea {Asiditm griscum Fabr.). C'est la seule qui se trouve aux en- virons de Paris. (D.) * ASIDITES. i>'s. — Groupe de la tri- bu des Blapsidaircs, famille des Mélasomes, ordre des Coléoptères hétéromères, établi par M. Delaporte {Hist. naturelle des Colé- opt., faisant suite au Buffon-Duménil, t. If, p. 205), et qui se compose des g. Zopherus, Asida, Peleci/phorus, Microschatia, Mach- la, Scotynus et Platynotus. Ces sept g. ont pour caract communs : Menton grand , cor- diforme, occupant transversalement la ma- jeure partie du dessous de la tête. Corselet à rebords latéraux très grands. Tarses simples dans les deux sexes. Ces insectes habitent de préférence les endroits secs et arides, et par- ticipent souvent de la couleur du terrain où ils vivent. Ils sont en général de couleur cendrée. La tribu des asidites, suivant M. Solier [Jiin, de la Soc. entom. de France, t. V, p. 405), se compose de neuf genres, dont voici les noms : Asida, Pelecyphorus, Microschatia , Machla , Stenoides , Steno- morpha, Curdigenius , Scotinus , Hetero- scelis. Voy. ces mots. (D.) ASILE. OIS. — Nom sous lequel Ari- stote, et, d'après lui, plusieurs ornithologis- tes ont désigne le Pouillot, Motacilla Tro- chilus , Gm. Voy. syltie-poi'ILLOT. , iC D'O.) ASÎLE. Asihis (Mouche qui tourmente les bestiaux , suivant Virgile et Pline), ins. I —Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, sub(ii\ision des Tctrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques. Ce genre, établi par Linné, a été adopté depuis par tous les auteurs; mais il est de- venu si nombreux en espèces, qu'on a senti la nécessité de le diviser en plusieurs genres. Latreille est le premier qui ait fait cette di- vision en convertissant le genre de Linné d'abord en une famille sous le nom d'Asili- ques gênera), ensuite en une tribu du mùme nom, faisant partie de sa famille des Tany- ASI stomes [Fam. natur.). C'est dans cet état dechosesqueM. Macquart a adopté le genre Asile , qui se trouve aujourd'hui très re- streint, et qu'il caractérise ainsi : Lèvre su- périeure tronquée obliquement ; premier article des antennes un peu allongé ; troisiè- me long, subulé, comprimé ; style sétacé, un peu allongé, de deux articles. Abdomen al- longé, rétréci postérieurement; organe co- pulateur grand chez le mâle ; tarière com- primée, bivalve chez la femelle. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement petite , quel- quefois plus longue que la première ; qua- trième cellule postérieure fermée. Des trente- huit espèces que M. Macquart rapporte à ce genre, nous n'en citerons que deux : l'Asile barbaresquc, Asihis larbarus de Fabricius, qui se trouve dans le midi de l'Furopeet en Barbarie ; l'Asile frelon , Asilus crahronifor- mis de Linné, qui se trouve dans toute l'Eu- rope. Cette dernière, qui a servi de type au genre, a été décrite et figurée par Geoffroy, pi. 17, fig. 3, sous le nom d'Asile brun , à ventre de deux couleurs. Les Asiles ont l'abdomen en cône allongé, très pointu dans les femelles, avec les pieds robustes. Ce sont des insectes éminemment carnassiers et ravisseurs, qui se nourrissent de proie vivante, et font la chasse à tous les insectes plus faibles qu'eux, et même quel- quefois plus forts en apparence. Leur vol est rapide et accompagné d'un bourdonnement assez fort. On les rencontre surtout à la fin de l'été et en automne ; les uns se tiennent à terre, dans les endroits secs et sablonneux , les autres se posent sur les troncs des ar- bres ou sur les bois coupés. Frisch a ob- servé les métamorphoses de l'A. frelon et de l'A. cend'ré. Degéer a donné aussi des dé tails sur celles de cette dernière espèce. Leurs larves , pour la description desquelles nous renvoyons à ces deux auteurs, vivent et se métamorphosent dans la terre , à l'in- star de celles des Tipulaires. (D.) ASILIQUESi Asilici. ms. —Tribu de Tordre des Diptères, division des Bracho- cères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes. Cette tribu, qui a pour type le genre Asilus de Linné , a été établie par Latreille , et adoptée par Meigen , Fallen et M. Macquart. Ce dernier auteur {Hist. 7iat. des Diptères, faisant suite au Buffon-Roret^ t. I , p. 27S ) la compose des douze genres ASI dont voici les noms : Wwpalogasire, yipho- ccre, Laphrie, Mégapode, Céralitrge, Dioc- trie. Voripogon, Hlallophore, Ommntie, Go- nypc et Damalis. Leurs caractères sont : Tôte fort déprimée. Trompe peu allongée; lèvres terminales formant la partie saillante, tantôt coniques, tantôt cylindriques. Labre 1res court, conique. Palpes ordinairement petites. Face barbue. A'ertex concave. Yeu\ distants dans les deux sexes. Style des an- tennes quelquefois nul. Abdomen ordinaire- ment cylindrique, déprimé dans les femelles. Jambes et tarses munis desoies. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement fermée ; or- dinairement cinq cellules postérieures. On trouve des Asiliques dans les champs, les jardins et les prairies, surtout vers la fin de Tété , en automne. Ils volent avec rapidi- té, particulièrement quand le soleil est très chaud. Ils vivent généralement de proie, en saisissant d'autres insectes au vol avec leurs pattes antérieures , qui sont très robustes. Ils les tuent en les piquant avec une des qua- tre pièces de leur suçoir , qui est un vérita- ble stylet très pointu, et les sucent ensuite. L'enveloppe coriace des Coléoptères ne les garantit même pas de cette arme meurtrière. Les grandes esp., comme les Taons, atta- quent aussi les bestiaux et les tourmentent avec acharnement. Ces Diptères sont beau- coup plus nombreux dans le midi que dans le nord, où Ton ne trouve guère que quelques espèces des genres Dioclric et Asile. (D.) * ASILITES. Asilitœ. i:\s. — IVom d'une sous-tribu delà tribu des Asiliques dans l'or- dre des Diptères , division des Brachocèrcs, subdivision dés Tétrachœtes , famille des Ta- nystomes , établie par M. Macquart dans son ouvrage intitulé Diptères exotiques nou- veaux ou peu connus, et qu'il compose de quatorze genres, dont cinq ont déjà été cités dans la tribu des Asiliques ;les autres sont : Craspédie, Trupanée, Erax, Apoclée, Proc- tacanthe , Lophonote, Scnoprosope, Lcca- nie et Alraclie. 'Voij. ces mots.) Leurs ca- ractères communs sont : Antennes à style allongé et ordinairement sétacé- Ailes à cel- lule marginale et quatrième postérieure or- dinairement fermées. (D.) ASI LUS. i?is. — Voyez asile. (D.) ASIMINA, Adans. -- Orchidocarpon , W\chx. — Porcelia, Pursh (non Ruiz et Pa- von) (Asiminier, nom vulgaire donné à ces J ASI 219 I végétaux par les Français de la Louisiane.) I BOT. m. — Genre de la famille des Ano- nacécs, offrant les caract. suivants (Spach , Suites à Buffon, Plant. ph., t. VII, p. 526) : Calice 3-sépale, non persistant. Pétales 6 (accidentellement 9), distincts, plus ou moins connivents, ascendants et concaves à la base : les trois extérieurs plus grands que les inté- rieurs. Réceptacle gros, convexe. Étamines nombreuses, cunéiformes, imbriquées en ca^ pitulc hémisphérique ; anthères subscssiles, extrorses, à appendice apicilairc convexe ou concave , glandiforme. Ovaires 3 à 8, agré- gés au sommet du réceptacle , non stipités, distincts , serrés , 8-20-ovulés ; ovules ana- tropes, axiles, horizontaux, opposés-bisé- riés. Styles très courts, distincts, terminés chacun en stigmate subclaviforme et recour- bé. Péricarpe composé de 1 à 5 baies ( la plupart des ovaires avortant) distinctes, charnues, pulpeuses en dedans, ovoïdes, ou oblongues , ou subglobuleuses, inarticulées, substipitées , polyspermes, ou par avorte- ment oligospermes. Graines subglobuleu- ses, ou plus ou moins comprimées , lisses, inarillées, par avortemcnt 1-sériées, sépa- rées les unes des autres par des diaphrag- mes pulpeux. Test dur, coriace ; périsperme profondément rimeux. — Arbrisseaux ou petits arbres. Feuilles soit coriaces et persi- stantes, soit minces et non persistantes, en général grandes : les jeunes couvertes d'une pubcscence soyeuse. Pédoncules courts ou presque nuls , nutants , solitaires , l-flores , axillaires sur les ramules de l'année précé- dente ( de sorte que les fleurs des espèces h feuilles non persistantes deviennent com- me latérales), 1 ou 2-bractéolés. Fleurs soit très petites, soit plus ou moins grandes , peu oxzc;, nom d'un insec- te chez les Grecs), iss. — Genre de la fa- mille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémi- ptères , section des Homoptères, établi par Latreille, et adopté par tous les entom.olo- gistes. Ce genre est principalement caracté- risé par des antennes dépassant la longueur de la moitié du corps , et insérées en de- hors de la face, ayant leur premier article ASO plus long que le second , et celul-cI plus grcle; et par les pattes épaisses^ avec les jam- bes postérieures longues, munies d'une é- pine au bord externe, et d'une pointe plus grosse à l'extrémité. Les Asiraca se composent d'un petit nombre d'espèces , répandues dans les di- verses parties du monde; le type est jl'J. clavicornis {Delphax clavicornis F ahr.) , qu'on rencontre dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) * ASOMOPES. Asomopia ( à priv.; «o- /*« , corps ; rcoj; , pied ). zoopii. — Genre indiqué par M. Rafinesque auprès des Mam- maires {Anal, de la nat., p. 15i). (P. G.) *ASOPÎA (iiom mythologique), iins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Pyralites , établi par M. Treistchke aux dépens des Botys de Latreille , et que nous avons adopté dans VHistoire naturelle des Lépidoptères de France , en le caractérisant ainsi : Palpes inférieurs courts , cylindriques , avec le der- nier article très aigu. Trompe longue et épaisse. Antennes simples dans les deux sexes. Corps du mâle peu allongé. Ailes su- périeures étroites , les inférieures oblon- gues. — Ce genre comprend pour nous 41 espèces , dont nous ne citerons que celle qui lui sert de type , le Botys de la farine de Latreille, Pyralis farinalis de Linné, ou Phalène à ventre relevé de Geoffroy. En effet , c'est l'attitude qu'elle prend dans l'é- tat de repos. On la rencontre souvent ainsi dans les cuisines et dans les jardins, sur le tronc des arbres. Sa chenille n'est pas en- core connue , bien que Linné dise : « Ha- bitat in farina culinari cibisparatd, se- dens caude erectâ » ; mais il y a lieu de croire que cette phrase , que tous les au- teurs ont appliquée à sa chenille, ne doit s'entendre que du papillon. (D.) ■^ASOPUS (Asope, nom mythologique). i?îs. — M. Burmeister applique ce nom à un genre de la famille des Scutellcriens , de l'ordre des Hémiptères , renfermant des espèces très différentes entre elles , quoiqu'il les distingue en général de la plu- part des autres Pentatomes par l'absence d'un canal propre à recevoir le premier article du rostre; mais, sauf ce caractère , auquel nous n'attachons pas autant d'im- portance que M. Burmeister , on ne trouve ASP 23t plus que de très grandes différences entre quelques uns de ses Asopus. En etfct , cet auteur y rapporte les g. Arma, Jalla, Ey- sarcoris , de Hahn , qui se lient intime- ment avec les vrais Pentaloma {Cimex, Burm.), et les g. Sliretrus et Discocera de Laporte, qui , par la forme générale de leur corps , et par la grande étendue de l'écus- son, forment un passage manifeste entre les Pentatomites et Scutellérites. D'après ce qui précède , on reconnaîtra facilement que la dénomination à'Asopus doit être suppri- mée , puisque les trois premiers g., soit qu'on les réunisse aux Pentatoma, soit qu'on les regarde comme distincts , n'ont pas besoin d'autre dénomination que celle qu'ils avaient déjà reçue , non plus que les seconds nom- més précédemment par M. Laporte. Voy. chacun des genres cités , et principalement ! Pentaloma et Stiretrus. (Bl.) ASOTUS. POîss. — Linné a donné, on ne peut trop deviner pourquoi, ce nom (dé- bouché) à un Silure observé par lui dans le cabinet de l'Académie de Stockholm, et j dont tous les auteurs ont parlé en copiant la courte description de Linné. Nous avons , dans notre Ichthyologie , rapporté le nom I de Silurus Asotus à une esp. de Silure du Bengale, très voisine du Silurus atu, et qui nous a paru convenir à la description de Linné. . (Val.) j *ASPALACIDES. Aspalacidœ. mam. I — Gray donne ce nom à une famille de l'ordre des Rongeurs , qui a pour type le genre Aspalax ou Rat-Taupe. (C. d'O.) [ *ASPALAÏH1UM, Medicus (AUu- I sion à Aspalathus). bot. pu. — Genre non ' admis, fondé sur le Psoralea palœstina et le Psoralea bituminosa L., de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ASPALATHOIDES, DC. [siib An- thyUide){à7i:i}xOcç, gcnC'i; slaoi, ressem- blance). BOT. pn. — M. De Candolle donne ce nom à une section du genre Anthyllis, qu'il caractérise ainsi : Calice à peine bouf- fl. Légume 1 ou 2-sperme, point septulé. Fleurs solitaires, ou subsolitaircs, ou 'en épis interrompus. Arbustes très rameux, souvent épineux; feuilles simples ou 3-folio- lées. Cette section comprend VA. cytisoir des, VA. Aspalalhi. VA. Hermanniœ, etc. (SP.) ASPALATHUS, L.—Eriocalyx, Neck. 222 ASP Scaligera,Adin&.— Aulacinlhus, E. Meyer; Buchenrœdera, Eckl. et Zeyh. ( K-ffi:/«ec5 , sorte de genêt ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi- lionacées , tribu des Lotées , s.-tribu des Génistées, DC. Il offre pour caract. distin- ctifs : Calice campanule ou obconique , 5-fide ou o-dentc, à lobes presque égaux. Corolle à étendard courteinent onguiculé; ailes fal- ciformes, obtuses; carène 2-céphale, de la longueur des ailes. Étamines 10 , nionadel- phes; androphore fendu en dessus. Ovaire pauci-ovulé. Style flliforme, ascendant ; sti- gmate obtus. Légume 1-à 5-sperme, obloiig. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, Feuilles digitées (5-ou 5-foliolées), subsessiles; folio- les planes ou trièdres ; stipules nulles ou conformes aux folioles. Fleurs solitaires, axillaircs , ou en épis terminaux. Ce genre appartient à TAfrique australe. (Sp.) ASPALAX, Oliv, («jrrsc^aÇ, nom grec de la Taupe), mam. — Voyez rat talpe. — Séba donne ce nom au chrïsochlore. Voy. ce mot. (A. de Q.) * ASPALOSOME («a^i>.^?, taupe; ad.- P-^, corps). TÉRAT. — M. Geoffroy Saint- Hilaire a donné ce nom à une monstruosité d'un fœtus humain dont le corps a\ait avec la Taupe certains points de ressemblance. (C. D'O.) *ASPARAGEES.4sparag'eœ.BOT. ph. — L'une des tribus établies par M. LindJey dans la famille des Liliacées, et qui com- prend une partie des genres autrefois placés dans la famille des Asparaginées. Voy. ce mot et LiLiACÉFs. (A. R.) ASPAU AGliVÉES. Asparagineœ. bot. PH. — Jussieu ( Gen. Plant. ) avait établi sous le nom d''Asparagi une famille que plus généralement on a nommée Asparagi- nées. Elle contenait un assez grand nombre de genres ayant du rapport avec le g. As- perge {Asparagus) , et qui diffèrent surtout des Liliacées et des Asphodélées par un fruit généralement charnu, à trois loges contenant chacune une ou deux graines seulement. Depuis cette époque, ce groupe naturel de végétaux a été l'objet de beau- coup de changements. Ainsi Robert Brown en a d'abord retiré les g. qui, comme les Dioscorea et Tamus, ont l'ovaire infère, pour en constituer la famille des Dioscorées. Quant aux g. plus nombreux qui ont l'o- ASP vaire libre, il en a reporté plusieurs dans la famille des Asphodélées, et a formé des autres une petite famille qu'il a nommée Smilacées , distincte surtout des Asphodé- lées par un style trifide ou trois stigmates. TVous avions nous-mème , dans nos Élé- ments de Botanique , adopté les idées de notn.; savant ami, sans néanmoins retirer du groupe des Smilacées, auquel nous avions conservé le nom d^Asparaginées, les genres qu'il avait colloques parmi les Asphodélées; mais cependant un examen attentif des g. nombreux de végétaux autrefois répartis dans les familles des Liliacées , des Asphodé- lées, des Hémérocallidées et des Asparagi- nées, nous a amené à les considérer comme formant un seul et même groupe , auquel nous conserverons le nom de Liliacées. Au reste, c'est aussi l'opinion de M. Lindley, qui, dans la 2^ édition de son Système natu- rel, a réuni ces diverses familles sous le nom de Liliacées. Voy. ce mot. (A. R.) ASPARAGOIDES. bot. ph. - Ven- tenat appelait ainsi la famille des Asparagi- nées. Voy. ASPARAGEVÉES et LILIACÉES. (A. R.) ASPABAGOLITHE {à^ni^uyo-, as- perge; >t9'.5, pierre), uiy. — Nom donné par Abildgaard au Spargelstcin (pierre d'As- perge) de Werncr. Voy. phosphate db CHAUX. (Del.) *ASPARAGOPSlS {âaKipxyoi, asper- ge, et 6'i'tî, apparence), bot. cr. — (Phy- cées). M. Delile a décrit dans sa Flore d'Egypte, p. 151, t. LVII, une plante marine que ce savant avait découverte sur la côte d'Alexandrie, et à laquelle il imposa le nom de Fucus taxiformis. La description de cette plante, excellente pour une époque où l'imperfection llu microscope ne permettait pas de scruter la structure intime des végé- taux, est accompagnée d'une figure qui repré» sente admirablement son port, et à laquelle il ne manque que des détails analytiques. Malheureusement M. Deliie ne trouva pas son algue en bon état : jeune et privée de sa fructilication, il fut impossible de lui as- signer une place certaine dans le famille. Aussi 31. Agardh, et, après lui, Sprengel, la placèrent-ils provisoirement dans leur g. Chondria, où elle se trouvait encore quand MM. Webb et Berthelot eurent la bonne fortune de la recueillir, chargée de capsu- ASP lesmûreSj sur le littoral des îles Fortunées. Ces deux savants m'ayant confié le soin de faire connaître les plantes crj plogamcs qu'ils avaient rapportées de ces îles, j'ai étudié cette Thalassiophyte, et j'en ai donné une description complète et une figure analyti- que [V. Hist.nalttr. des Canar., Phytogr., sect. ult., p. 1(6, t. VIII, f. G), que récla- mait l'état actuel de la Phycologic ; mais , soit que j'aie accordé trop de confiance h la valeur absolue de la fructification, sans tenir assez de compte de la structure des frondes; soit que j'aie pousse un peu trop loin la réserve qu'on doit toujours mettre dans l'établissement d'un genre quand il ne pa- raît pas indispensablement nécessaire , tou- jours est-il que je me suis borné à rappor- ter cette charmante plante marine au genre Dasya , dont elle a les capsules et les spori- dies, sans présenter toutefois , il faut bien l'avouer, la seconde sorte de fructification. J'aurais pu tout aussi bien la ranger parmi les espèces du genre Bonnemaisonia, puisque les capsules sont identiquement semblables. Cependant, en y regardant de plus près, et surtout en tenant plus de compte du systè- me végétatif, que j'avais trop négligé, sy- stème qui, pour lalaxonomie des plantes de cette famille, n'est pas d'une moindre im- portance que la fructification elle-même, je me suis enfin convaincu que mon Dasya J)e- lilei, sorte de passage, il est vrai, entre ce g. et le Bonnemaisonia, ne pouvait ni rester dans l'un, ni entrer dans l'autre. En effet, le port, la souche rampante, l'organisation des frondes et la disposition des ramules , l'éloignent également de tous les deux. Il faut donc ou les réunir tous trois, ce qui est impossible, vu le faciès et les considé- rations tirées de la structure , ou bien éle- ver au rang de genre l'espèce qui s'écarte de l'un et de l'autre type. C'est ce dernier parti que j'ai pris, et j'ai créé le genre As- yaragopsis, mot qui exprime parfaitement le port de ma plante, principalement quand elle est en fruit. En voici les caract. distinc- tifs : Capsule sphérique, d'abord acuminée, ou surmontée d'un mucro qui disparaît bientôt, portée sur un assez long pédicelle et.placée à la base des rameaux, contenant des sporidies roses, pyriformes, ou en mas- sue , attachées à son fond par des filaments cloisonnés et transparents. Tige ou souche ASP 223 couchée et rampante sur le sable et les ro- chers au moyen de crampons radiciformes (rameaux métamorphosés) d'où s'élèvent, ù des dislances assez rapprochées Tune de l'autre, des frondes fertiles, dressées, fili- formes, cylindriques, continues, rameuses. Hameaux pénicilliformes, épars autour de la fronde ou tige secondaire, étalés, les infé- rieurs et les supérieurs de plus en plus courts, de manière à ce que l'algue rev('te la forme soit d'un petit if, d'oià le premier nom spécifique ; soit d'une tige d'Asperge en mi- niature, circonstance qui m'a fourni le nom générique. Ramuics membraneux , de con sistance gélatineuse, très délicats, un peu aplatis, disposés alternativement sur deux rangées , g'est-à-dire pennés et bipennes. Pinnules distinctement articulées, ù articles multiples, comme dans les Polysiphonies, chaque endochrome présentant trois cellules colorées, une moyenne très étroite, en forme de pilon à deux tètes, et deux latérales, pro- portionnémcnt plus larges et carrées. Cette algue , qui fait partie de la tribu dos Floridées, cl qui prend place à côté du g. Bonnemaisonia , rcvcl la forme la plus élégante , et se pare des plus belles comme des plus vives couleurs. D'abord d'un rose éclatant, qui passe au pourpre ou au violet, clic se décolore sur la fin de sa vie , et de- vient d'un jaune sale ; mais , même en cet étal , où elle a perdu tout son lustre , les sporidies contenues dans les capsules con- servent leur teinte rosée. Sa consistance est différente dans les liges rampantes et secon- daires, qui sont cartilagineuses, de ce qu'el- le est dans les derniers ramules , remar- quables par leur extrême ténuité , leur déli- catesse et leur aspect gélatineux. Cette charmante Thalassiophyte, l'une des plus belles assurément de toutes les Floridées , n'a encore été recueillie que sur les côtes d'Egypte et de Syrie, et aux Cana- ries. L'csp. unique qui constitue ce genre doit prendre le nom d''Asparagopsis Deli- lei. (C. M.) ASPARAGUS. BOT. va. — TSom latin du genre ^spergfc. Voy. ce mot. (A. R.) *ASPAS1A {àtsrzà^ioi, aimable), i^s.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Troncatipennes . établi par M. Dejean aux dépens du genre Lebia , pour y placer une seule espèce, qu'il S24 ASP nomme Cyanoptera, el qui e^l originaire du Brésil. Voici les caractères qu'il assigne a ce genre dans son Species, t. V, p. 564 : Crochets des tarses dentés en dessous. Le dernier article des palpes maxillaires cylin- drique et tronqué à son extrémité; celui des labiaux très fortement sécuriforme. Antennes ûliformes. Articles des tarses lé- gèrement triangulaires ou cordiformes; le pénultième fortement bilobc. Corps court et aplati. Tète ovale , peu rétrécie posté- rieurement. Corselet court , transversal , plus large que la tète, légèrement prolongé postérieurement dans son milieu; élytres larges, presque carrés. M. Hope {The Co- leopterisVs Manual, part. 2, p. 7G) cite le genre Âspasia de 'SI. Dejean, comme ayant été créé précédemment par Eschscholtz , sous le nom de Cryptobatis. Voy. ce mot. (D.) * ASPASIE. Âspasia. bot. pii. — 31. Lindley appelle ainsi (m HooJc., bot. mise. ctGen. and Sp. orch., p. 159) un genre de la famille des Orchidées et de la tribu des Yandées , et auquel ce botaniste donne pour caractères : L'n calice égal et étalé ; des sépales latéraux , externes , libres , tan- dis que le supérieur est soudé à sa base avec les deux intérieurs et latéraux ; le la- belle, dépourvu d'éperon, est soudé, dans la moitié de sa longueur , avec le gynostème ; il est concave, allongé, et à quatre lobes peu marqués. Le gynostème, parallèle au label- le , est semi-cylindrique , marginé et mem- braneux. L'anthère contient deux masses poUiniques pyriformes, marquées d'un sil- lon dans sa partie postérieure , portées sur une caudicule plane que termine un petit rétinacle.— L'espèce unique qui constitue ce genre, V Aspasia epidendroides hindh {l. c.) est une plante parasite, dont les pseudo- bulbes comprimés et comme ailés portent une à deux feuilles très longues. Les fleurs forment une grappe un peu plus longue que les pseudo-bulbes. (A. R.) * ASPELÎA'A (Aspelin, auteur de l'une des dissertât, des Amœnil. Âcad. ). 30T. PII. — Ce g., fondé par Cassini, fait aujourd'hui partie des Senecio. ( J, D. ) "^ASPERA, Mœnch : Melh., page 641) (asper, âpre ; à cause du fruit), bot. pu. — Sous-genre de la famille des Rubiacécs , compris dans les Galium par la plupart des i ASP auteurs. Il est fondé sur le SUerardia mu- ralis Linn. ( Aspera nutans Mœnch ; Ga- lium murale DC. ; Aparine minima Al- lion.), auquel ftL De CandoUe ajoute deux autres espèces voisines. Les caractères di- stinctifs en sont : Fleurs hermaphrodites. Fruit oblong, hispide, à coques (méricar- pes) étroites, allongées. Inflorescences la- térales. Les feuilles sont verticillées - qua- ternées ou sénées ; la racine est annuelle. (Sp.) * ASPEREGREA'IA , Pœpp. et EndL (]\ov. Gen. et Spec. II, p. i2, tab. 116). BOT. PII. — Genre de la famille des Orchi- dées (sous-ordre des Malaxidées, tribu des Pleurothallées ) , auquel ses auteurs assi- gnent pour caract. : Périanthe à folioles li- bres , conniventes ; les extérieures latérales placées sous le labelle ; les intérieures égales. Labelle continu avec la base du gynostème, courtement onguiculé, dressé, 5-fide, à segments latéraux Gliformes, et à segment moyen large , 5-lobé. Gynostème continu avec l'ovaire , petit , semi-cylindrique. Mas- ses poUiniques au nombre de huit , collaté- rales. — On n'en connaît qu'une espèce [A. scirpoidea P. et E. ) ; c'est une herbe pa- rasite, à tiges cylindriques, vaginifères, semblables à celles d'un Scirpusj les fleurs sont latérales, fasciculées, accompagnées de bractées glumacées. Celte plante croît au Pérou. (Sp.) ASPERÈLE. BOT. CR. - Voyez PRÈLE. (C. D'O.) ASPERELLE. bot. pii. - Voyez ASPRELLA. (C. D'O.) ASPERGE. Asparagus [i.^si.cxya, as- perge). BOT. PH. — Genre autrefois type de la famille des Asparaginées, qui est deve- nu depuis une simple tribu de la grande fa- mille des Liliacées. Nous lui avons reconnu les caract. suivants : Un calice formé de six sépales généralement dressés et égaux, un peu soudés par leur base , et formant ainsi un périanthe tubuleux ou subcampaniforme. Six étamines, attachées chacune à la face interne des sépales, et ayant les anthères allongées, à deux loges , et introrses. Un ovaire globu- leux , à trois loges , contenant chacune deux ovules attachés à l'angle interne de- là loge. Un style simple , à trois angles ob- tus , terminé par un stigmate trilobé. Le fruit est une baie généralement globuleu- ASP se, contenant trois, deux ou m/'me une seu- le graine par avortement. Ces graines , presque sphériques , offrent un embryon cylindrique, place transversalement au hile, dans l'intérieur d'un endospcrme dur et presque corné. Les Asperges sont des plan- tes vivaces, quelquefois des arbustes ou des arbrisseaux sarmcnteux et grimpants , assez souvent munis d'épines. Leurs feuilles sont généralement petites et sétacées , rarement planes et membraneuses. Leurs fleurs , éga- lement petites et jaunâtres, sont, le plus sou- vent, incomplètement unisexuées, par l'im- perfection de l'un des deux organes sexuels, qui acquièrent rarement l'un et l'autre un égal développement dans une même fleur. On compte aujourd'hui environ une cin- quantaine d'espèces dans ce genre. Aucune d'elles ne croît dans le nouveau Continent. Près des deux tiers ont été trouvés au cap de Bonne -Espérance; huit croissent dans les diverses parties de l'Europe méridiona- le, et les autres, soit dans les îles Canaries, soit dans lUe Maurice , soit au nord de l'Asie. Aucune des esp. de ce genre n'est culti- vée dans les jardins comme plante d'orne- ment , à cause du peu d'agrément de leur port et de la petitesse de leurs fleurs; mais tout le monde connaît l'Asperge com- mune ( Asparagus officinalis L. ), les soins dont elle est l'objet de la part du cultiva- teur, et ses usages importants dans l'écono- mie domestique et la médecine. Les jeunes pousses de l'Asperge sont, au printemps, un aliment extrêmement sain et recherché. On en fait, à cette époque de l'année, une énorme consomm-ition , surtout dans les villes. L'odeur forivi; et fétide que l'usage des Asperges communique si rapidement à l'urine avait dû faire penser que cette plan- te devait exercer une action puissante sur la sécrétion urinaire; c'est ce que l'expé- rience a confirmé. La racine d'Asperge est un diurétique dont on fait un fréquent usa- ge. Ses jeunes pousses ou turions jouissent aussi d'une propriété fort remarquable. El- les exercent une action sédative sur la cir- culation et particulièrement sur les mouve- ments du cœur; aussi les emploie-t-on au- jourd'hui pour calmer les palpitations et les mouvements convulsifs de l'organe central de la circulation. (k. R.) T. II. ASP 22!] • • ASPERGILLIIVI (aspersorius ou aspergilbm, aspersoir, goupillon), bot. en. — Petite famille de Champignons , créée par Corda {Icônes fung., t. I, p. 18), qui présente les caracî suivants : Stipe droit , simple ou rameux , floccifcrme , cloisonné ou continu, formé d'une substance char- nue, cornée ou cellulcuse , supporté par un hyphasme plus ou moins étendu. Spores simples , réunis irrégulièrement sous forme de capitules à l'extrémité des stipes ou des rameaux, ou disposés en chapelet. Cette famille comprend les g. Polyactis , Gra- plmim, Cephalotrichinn , Pcriconia , Do- raiomyces, Ceratopodium, Haplotrichum, Stilhum, Peronospora, Verticillium, CJa- dobotryum, Stachglidium , Stachyhotrys , Dendryphium , Pénicillium, Briarea, Rho- docephahts , Stysamis. Il est facile de voir, d'après cet énoncé , qu'elle comprend des genres qui diffèrent trop les uns des autres, et qu'elle devra subir plus tard de grandes modifications. (LÉv.) * ASPEUGILLUM {aspergillum , arro- soir, goupillon). MOLL. — rVom latin don- né par Lamarck au g. Arrosoir, auquel Bruguière avait imposé la dénomination la- tine de Penicillus. Voy. arrosoir. (Desh.) ASPERGILLUS {dicitur à forma as- persorii qiio in sacris tttimur , Micheli). BOT. CR. — Genre de Champignons appar- tenant aux Aspergillinées de Corda , et aux Mucédinées de Frics, caractérisé par des pédicelles simples , droits , cloisonnés , di- latés au sommet , et recouverts de spores rondes ou ovales , disposées en chapelet. Il ne faut pas le confondre avec le g. Pénicil- lium, dont les spores ont la même disposi- tion , mais dont les pédicelles ne sont pas dilatés au sommet ; ni avec le g. Haplotri- chum, dont les spores sont séparées et re- couvrent la surface des pédicelles, qui est renflée. Persoon a réuni les différentes es- pèces qui le composent dans son g. Moni- lia. VAspergillus glaucus, auquel le pro- fesseur Linck rapporte le Mucor crustaceus de Linné , est une des moisissures les plus communes ; on le trouve sur les substances végétales et animales en décomposition, sur les sirops, les confitures, etc. Les taches qu'il forme sont souvent très étendues , et lii &96 ASP remarquables par leur belle couleur vert glauque. La disposition des spores en séries linéaires , qui rappellent parfaitement bien les grains d'un chapelet , est un phénomène très curieux à examiner , et assez diCBcile à expliquer. M. Ehrenberg {Sylv, myc. Berol., p. 24), qui a suivi le développement de VÂspergil- lus maximus {Sporidinia grandis Lk. ), dit que ce champignon , quand il commen- ce à végéter, n'est d'abord qu'un fll ; à me- sure qu'il croît , il se divise en rameaux di- chotomes , remplis d'une masse sporuleusc. L'extrémité de ces rameaux devient bientôt vésiculeuse, et on voit la masse sporuleuse s'y engager. Ce mouvement , dit l'auteur , est visible , quoique le champignon croisse rapidement. A l'époque de la maturité, cet- te masse prend de la consistance , et se divi- se alors en globules munis d'un péridiole. Quand la vésicule se rompt pour répandre les semences , celles-ci , en raison de leur viscosité, sortent adhérentes les unes aux autres , et sont rejetées sous forme de Ois qui restent collés à la face externe de la vé- sicule qui les renfermait , qui alors se con- tracte, et prend la forme d'une petite mas- sue que les mycologues croyaient exister primitivement. Le célèbre auteur de cette observation a vu le même mouvement des spores s'opérer dans le Syzygites megalo- carpus, le Mucor rhombospora, et il pense qu'il en est de même dans le Polyactis car- nea. Des recherches plus multipliées le fe- ront peut-ûtre reconnaître dans un plus grand nombre d'Ascophorées. (LÉv.) * ASPÉRII OLIÉES. BOT. ph. — Linné , parmi ses familles naturelles , dési- gnait sous ce nom la famille pour laquelle les règles de la nomenclature ont fait plus iard adopter celui de Borraginées. Voy. ce mot. (Ad. J.) * ASPERMÉ. Aspermatus ( « priv. ; anipu-x semence), bot.— M. Turpin donne ce nom aux végétaux axifères qui n'ont pas encore la faculté de se reproduire eux-mè- încs. (C. D'O.) *ASPEROCAULOIV [asper, rude, et saulis, tige), bot. cr. — Genre de la fa- mille desPhycées, tribu des Céramiées, éta- ili, en 1821, par M. Greville, dans sa Flore d'ÉdimboKrg , sur deux esp. de Céramiées appartenant au g. Dasya d'Agardh. Comme ASP le nom l'indique, ce g. était principalement fondé sur les caractères suivants : Fronde rameuse hérissée, continue, opaque. Ra- meaux articulés; double fructification; ca[>- sule et stichidies lancéolées, contenant des granules sériés. Aux Dasya coccinea et ar- buscula Ag. , qui composaient primitive- ment le g. Asperocaulon, M. Rudolphi {Linnœa, 1851, p. 178) avait, plus tard, sous le nomd'.-l. coHafeeifs, ajouté une troisième espèce, originaire du Cap de Bonne-Espé- rance.— Ce genre n'a été adopte par per- sonne , pas même par les compatriotes de M. Greville , qui semble l'avoir lui-même abandonné. Le g. Dasya, qui avait pour lui la priorité, a prévalu. Yoy. ce mot. (C. M.) ASPÉROCOQUE. Âsperococcus [as- per, raboteux, et coccum, grain), bot. cr. — Genre de la famille des Phycées , tribu des Dictyotces, créé par Lamouroux, et dont les caractères , très bien exposés par M. Gre- ville [Âlgœ Britann., p. 50, tab. 9), sont les suivants : Fronde tubulcuse, cylindracée ou oblongue, continue, membraneuse, d'un vert olivacé ou brunâtre, fixée par un épa- tement en forme de bouclier. La fructifi- cation consiste en filaments articulés, courts, daviformes (en massue), épars sur la fronde, où ils forment, par leur agglomération , des macules ponctiforraes ou des granulations qui la rendent âpre au toucher. Ces fila- ments, hyalins à leur base, ont leurs der- nières articulations remplies par une masse sporacée brunâtre ou noirâtre : ce sont eux qui sont destinés à reproduire la plante. Tel que l'a circonscrit le phycologue écossais , ce genre ne coirprend que quatre espèces, dont deux habitent nos mers, et les deux autres les mers du Chili et du Pérou. Une cinquième espèce, originaire des Indes occidentales , vient d'y être ajoutée par M. Suhr. M. Agardh a publié le même g. sous le nom à''Encœlium; mais l'antériorité est acquise au nom consacré par Lamouroux. (C. M.) ASPEROPORE. POLTP.— Nom géné- rique employé par Lamarck , dans son Ex- trait d'un cours de Zoologie, pour une di- vision de Polypiers foraniinés , mais qui n'a pas été reproduit dans les ouvrages subsé- quents du même auteur , et qui n'a pas été adopté par les zoologistes. (M. fi.) ASP ASPEROTRICIIUM. bot. cr. - Voyez ASPOROTRicuuM. (LÉv.) ASPERUGO.Tourn. bot. m. — Gen- re de la famille des Borraginécs , offrant pour caract. essentiels : Calice 5 - Dde , ac- crescent , à segments connivents après la floraison , alternes chacun avec un appen- dice dentilbrme. Corolle infundibuliforme , à gorge resserrée , fermée par des squa- mules. Étamines 5, incluses. Style filiforme ; stigmate petit , capitellc. Fruit de 4 nucu- les distinctes , ovales , comprimées , chagri- nées , attachées à la base du style , recou- vertes par le calice très ampliûé , compri- mé , sinueux. — Ce genre est constitué par une seule espèce (4. procumhens L.) : c'est une plante annuelle , assez commune dans les décombres. (Sp.) ASPÉRULE. Âsperula, Linn. (dimi- nulif d'asper, âpre), bot. ph. — Genre de la famille des Kubiacées , Irihu. des Stellatœ ou Aspérulécs; il offre les caract. essentiels suivants : Limbe calicinal soit inapparenl, soil 5-denticulé, très court, non persistant. Corolle infundibuliforme ou campanulée, 4- fide (rarement S-ûde); gorge nue. Étamines 4 ( rarement 3 ou 5 ), un peu saillantes, in- sérées au tube de la corolle ; filets fîlifor- nics; anthères oblongues ou linéaires. Sty- les 2, souvent soudés presque jusqu'au som- met. Péricarpe sec ou ù peine charnu, di- dyme-globuleux, point couronné, se sépa- rant en 2 coques 1-spermes, convexes au dos, planes antérieurement. Graines adhé- rentes. Embryon un peu courbé. Herbes ou sous-arbrisseaux. Fleurs terminales ou axil- laircs et terminales , solitaires , ou fascicu- lées, ou en cymes trichotomes, ou en pani- cules. Corolle blanche, ou jaune, ou rouge. Ce genre , propre aux régions extratropica- les de l'ancien continent, comprend environ 40 csp. , qui , pour la plupart , habitent les contrées voisines de la Méditerranée. L'^. taurina h se cultive comme plante de parterre; VA. cynanchica L., espèce com- mune dans les pâturages secs, et connue sous les noms vulgaires de Rubéole , Petite Garance, Herbe de vie ou Herbe à Vesqui- nancie , passait jadis pour un spécifique contre les maux de gorge inflammatoires; sa racine peut tenir lieu de celle de la Ga- rance , pour teindre en rouge. VA. odorata L. (vulgairement Reine des bois , Hépatique ASP 227 des bois ou Petit-Muguet) est remarqua- ble par une odeur de Mélisse qu'elle exhale, surtout à l'état sec; l'infusion de cette plante est diurétique et sudorifique. (Sp.) *ASPÉRULÉES. BOT. pu.— M. Acb, Richard a désigné sous ce nom une «ection des Rubiacées, celle que Ray appelait autre- fois Stellatœ, que d'autres auteurs ont nom- mée Aparinées ou Galiées, et dont d'autres encore pensent qu'on doit faire une famille distincte, qui devrait alors conserver le nom de Rubiacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) ASPII/EA. POLYP. — Voyez asprea. (C. D'O.) *ASPH^RA (^priv.; c^-xï^oc, sphère ou boule), ixs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, tri- bu des Alticides, établi par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, où il en désigne trois espèces toutes du Brésil et nommées par lui comme nouvelles , savoir : A. 'fallax [Zonata, Rlug ) , A. subcincta et A. virîdifasciata. D'après M. Chevrolat , ce g. est très voisin de celui auquel Latreille a donné le nom à''OEdionychis; il n'en diffère essentielle- ment que parce que , chez lui , le dernier article des tarses postérieurs est simple, arqué, et non renflé en boule. (D. et C.) * ASPHALIUM. MOLL. — Genre de la famille des Dentales, indiqué par M. Rafl- nesque {Analyse de la nat.), mais non dé- crit. (P. G.) * ASPHALIUS. CRi'ST. — Genre de l'ordre des Décapodes, de la section des Macroures et de la famille des Salicoques , établi par Roux [Monogr. des Salicoques) d'après la mauvaise figure du Palemon bre- virostris d'Olivier, publiée dans l'atlas de VEncyclopédie méthodiqyie, Ins., pi. 319, fig. 4. Dans l'état actuel de la science , ce genre ne peut être admis , et le crusta- cé pour lequel on l'a proposé doit prendre place dans le g. Alphée. (M. E.) ASPHALTE (a7?a)Tc,-, bitume ]. min. — Bitume solide, noir, à cassure résineuse et conchoïdale, dur et cassant à froid, un peu plus pesant que l'eau, insoluble dans l'alcool et fusible à une température pluj élevée que celle de l'eau bouillante. II a reçu les surnoms de Ritume de Judée et Ritume des momies, parce qu'il abonde particuliè- rement sur les bords du lac Asphaltite ou 228 ASP mer Morte, et que les Égyptiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. L'Asphalte de Judée est connu de temps immémorial ; il s'élève contin-uellement du fond du lac à la surface des eaux, où il ar- rive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes, où il est recueilli. Il prend de la consistance par l'exposition à l'air. Au dire de Strabon , les anciens le regardaient comme un produit de l'action des feux souterrains, et cette opinion s'accorde avec celle de la plupart des géologues modernes. Nous reviendrons sur cette origine au mot BITUMES, où nous traiterons comparativc- mqnt des diverses espèces de matières bitu- mineuses, tant sous le rapport minéralogi- que que sous le point de vue géologique. Le véritable Asphalte ne se trouve pas seulement en Judée ; il se produit égale- ment à la surface des eaux en plusieurs au- tres lieux, notamment dans l'île de la Tri- nité. INous avons parlé de l'usage que les anciens faisaient de cet Asphalte ; on s'en sert aujourd'hui pour la confection d'une sorte de couleur qu'on nomme momie j on le fait entrer aussi dans la composition des vernis noirs, et même de la cire noire à ca- cheter. Il ne faut pas confondre avec la substance dont nous parlons une autre espèce de Bi- tume, beaucoup plus connue par son em- ploi dans les arts, et qui porte dans le com- merce le nom d'Asphalte. Celui-ci est le Bi- tume glutineux, auquel les minéralogistes donnent les noms de Malthe et de Pissas- phalte. Il se ramollit à la moindre chaleur quand il est pur, mais il devient très solide et même difficilement inflammable quand il est mêlé avec un« forte dose de sable. Il est toujours fusible à la température de l'eau bouillante. On le trouve abondam- ment en France, en Auvergne, dans les Landes, et dans les départements de l'Ain et du Bas-Rhin. Celui de Seissel, près la perte du Rhône, est employé aujourd'hui à Paris pour le dallage des ponts et des trot- loirs; on s'en sert aussi pour la couverture des édiûccs et des terrasses; et l'on vient d'essayer, sur quelques points de la capitale, de l'appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaussée pour les voitures : en le mêlant à des fragments de pierre meulière. ASP on en fait des pavés très solides.^ auxquels on donne une forme rectangulaire; on pose ensuite ces pavés les uns à côté des autres sur une couche de sable et de ciment bien dressée, et on les réunit en un tout imper- méable en coulant entre leurs joints du Bi- tume fondu. (Del. ) ASPHODÈLE. Asphodclus {icr^dMoi, Asphodèle}. BOT. pu. — Genre autrefois type de la famille des Asphodélécs, qui a été réu- nie à la famille des Liliacées. {Voy. ce mot.) Les Asphodèles sont des plantes herbacées et vivaces, à racine fasciculée , à lige simple inférieurement et ramifiée dans sa partie su- périeure. Les feuilles sont , en général , é- troites, linéaires, et éparses sur la tige. Les fleurs, tantôt jaunes, tantôt blanches, for- ment une grappe simple ou ramiflée. Chaque fleur, qui est pédicellée, est accompagnée, à sa base, d'une petite bractée. Le calice est co- loré, pétaloïde, étalé régulièrement, et for- mé de six sépales égaux, dont trois un peu plus extérieurs. Les étamines , au nombre de six , sont insérées à la base même des sépales. Leurs filets, dilatés et plans à leur base , sont rapprochés les uns des autres et forment une sorte de voîite qui recouvre l'ovaire ; les anthères sont ovoïdes-allongées, et émarginées à leurs deux extrémités. Les étamines sont déclinées et quelquefois iné- gales. Le style, également décliné, est ter- miné par un stigmate à trois pointes. Le fruit est une capsule ordinairement globu- leuse ou triangulaire, à trois loges, s'ou- vrant en trois valves seplifères. Les graines sont peu nombreuses, anguleuses, et quel- quefois presque tétraédriques. Ce genre se ^compose d'environ une ving- taine d'espèces qui, pour la plupart, crois- sent dans les régions méridionales de l'Eu- rope, et sur les côtes de l'Asie et de l'Afri- que baignées par la Méditerranée. Plusieurs de ces espèces sont depuis long - temps in- troduites dans nos jardins, et cultivées comme plantes d'ornement. Telles sont : 1" l'Asphodèle jaune , Asphodelus luteits L., vulgairement désigné sous le nom de Bâton de Jacob. La tige en est simple , toute cou- verte de feuilles linéaires , striées et glau- ques, un peu triquètres. Les fleurs, d'un beau jaune, forment une grappe simple. On en a obtenu une variété à fleurs doubles. 2" L'Asphodèle rameux , Asphodelus ra~ ASP noms h., vulgairement Bâton royal. Ses feuilles radicales sont cnsiformes , très lon- gues; sa tige est rameuse dans sa partie su- périeure. Ses fleurs forment une grappe très ramifiée, composée de fleurs blanches , dont les sépales, étalés, sont marqués de lignes roussàtres. (.A. R.) ASPHODÉLÉES. Âsphodeleœ. bot. PII. — La famille ainsi nommée par Jussieu et par la plupart des botanistes a été réunie à la famille des Liliacées , où ses genres, as- sez nombreux , constituent trois tribus : celle des Anlhéricées , des Scillées et des Aloï- nées. Voy. liliacées- (A. R.) ASPIIODÉLOÏDES. bot. vn. - Mœnch {Méth., p. G54) avait proposé de fai- re un genre à part de VAsphodelus fistulo- sus L. ; mais cette séparation n'a pas été ad- mise, cette espèce appartenant bien réelle- ment au genre Asphodèle. (A. R.) * ASPIIODÊLIi\E. Asphodeline ( di- minutif d'àî^sî-A/o;, sorte de Lys chez les Grecs), bot. ph. —Genre de la famille des Liliacées, tribu des Anlhéricées, formé par Reichenbach, et ainsi caractérisé : Pé- rigone coroUacé , 6-parti; tube très court, subglobuleux; lacinies étalées -réfléchies. ÉtaminesG, insérées au tube ; les alternes plus écuries ; filaments dilatés-voùîés à la basé , géniculés au dessus , ascendants. Ovai- re trilocul'aire ; ovules collatéraux, amphi- tropes, deux dans chaque loge. Style fili- forme; stigmate simple. Capsule charnue, 3-loculaire, loculicide-trivalve. Graines tri- quèlres , en nombre égal à celui des ovules, à test crustacé, à ombilic ventral, linéaire. Embryon axile , parallèle à rombilic, égal à l'albumen , à extrémité radiculaire infère. — Plantes herbacées, vivaces, indigènes dans l'Europe australe ; à tubercules radicaux oblongs; à feuilles nombreuses, subulécs- triquètres , courtes ; à fleurs blanches ou jaunes, bracléées, disposées en grappes sim- ples. On en connaît 5 ou 6 espèces. (G. L.) ASPHYXIE [i^r^i'x, asphyxie), phy- MOL. — L'Asphyxie est la suspension de la respiration. Elle peut donc avoir lieu chez tous les animaux , parce que tous respirent, et parce que chez tous la respiration peut Être suspendue ; mais il y a une grande dif- férence à cet égard suivant les animaux, et cette dilTérence dépend de ce qu'ils sont ani- maux à sang froid et animaux à sang chaud. ASP i>s9 Les animaux a sang froid sonl non seule- ment les animaux invertébrés , mais encore parmi les vertébrés les Poissons et les Repti- les. Les animaux à sang chaud sont donc les Mammifères et les Oiseaux. Nous avons dit qu'il y a une grande dif- férence entre la durée de l'asphyxie des ani- maux à sang froid et des animaux à sang chaud. Pour ceux-là, s. — Genre de la famille des Cocciniens , de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, établi par M. Bouché {Naturgesch. der Jnsekt.) et adopté par M. Burmeister et par nous. Ce genre , qui se rapproche , à beaucoup d'é- gards, des Coccus (Cochenilles), s'en distin- gue par les antennes, de neuf articles dans les mâles , et de six dans les femelles , et par l'absence de filets abdominaux chez les mâ- les. M. Bouché a fait connaître cinq espèces de ce genre, et depuis on en a découvert quelques autres. Les plus répandues sont les A. rosce , nerii, Jauri Bouch. (Bt.) * ASPIDIPIIORUS (à,^t;oî>,>.„ qui porte un bouclier ). ms. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Clavicor- nes, tribu des Byrrhides , établi par Zie- gler et adopté par M. Dejean dans son der- nier Catalogue, ainsi que par M. Westvvood, qui, dans son Synopsis, le caractérise ainsi : Corps suborbiculaire. Eh très arrondies au bout. Antennes de dix articles; massue lon- gue, composée de trois articles. Ce g., créé aux dépens du genre Nitidtde des auteurs, a pour type la ISit. orbiculata de Gyllen- hal , qui se trouve en Suède et aux envi- rons de Paris. Cet insecte se nourrit d'une espèce de lichen qui croît sur le bois mort. Sa larve est très renflée sur les côtés , blan- che , et ressemble assez, pour la forme, à celle d'un Anthrbnc . (D. et C.) * ASPIDISCIAE. Aspidiscina. ixf. — Famille d'infusoires admise par M. Eh- renberg, et comprenant le seul genre Aspi- disque de ce naturaliste. Ses caractères sont : Animaux polygastriques ; à carapace ; à canal intestinal distinct et à deux orifices. Anus terminal. (P. G.) * ASPIDISQUE. Aspidisca (àff«c-\'Txoç, petit bouclier). i>f. - Genre unique de lî famille des Aspidisques , établi par M. Eh- Trichoda bouclier), ckist. — M. Duméril, dans sa Zoologie analytique, et Lalreille, dans son Gênera Critstaceorum , etc. , ont donné le nom de Clypéacés ou Aspidiota à une divi- sion des Crustacés Entomoslracés, compre- nant les Limules, les Caliges, les Jpus, elc. Ce groupe n'est pas naturel. (M. E.) » ASPIDIOTUS (i'jm^Mzrr, , qui porte r,;, qui porte un renberg,et dont le type est le lynceus de Millier, qui est, pour M. Bory, une esp. de Ralule. M. Ehrenberg y rappor- te aussi une seconde esp prise à Berlin, et qu'il nomme A. venticutata- (P. G.) *ASPIDÏSTRA..l'Iacrosry/îe,L.etO., Icon. Sel. (altération d'àTrecTt'Txo;, pelit bou- clier; forme du stigmate . bot. pu.— Genre formé par Rer [Dot. Reg., t. 629), et sur Is ASP place duquel , dans le système naturel , les auteurs ne sont pas d'accord : les uns le rapportant (ainsi que le Tupistra, genre fort voisin , sinon le même) aux Acoracées ou aux Aroïdées ; les autres aux Smila- çces , etc. ; place qui ne sera déterminée qu'après une analyse parfaite du fruit , en- core peu connu. Nous penchons à croire qu'il pourra devenir le type d'une petite famille, voisine des Aroïdées et des Smila- cées , et qui comprendrait, en outre, les g. Tupistra et Rhodea. Quoi qu'il en soit , en voici les caractères principaux , d'après une analyse faite par nous : {Â. luridci] Fleurs hermaphrodites , solitaires , charnues , pen- dantes; pédoncules insérés sur le rhizome. Périgone unique , coroUacé , campanule, U- 8-fide ; lacinies étalées, granulées, relevées intérieurement des deux côtés. Étamines en nombre égal aux lacinies, biloculaires, ses- siies ( fllaments nuls ) , insérées vers la base du tube ; anthères jaunes , dorsifixes. Style continu à l'ovaire, court, épais; stigmate fongiforme , fermant le tube floral comme d'un bouclier, relevé de saillies, blanc, en- tier (radié , 5-4-lobé , Ker). Ovaire (Ker) très petit, subcylindrique, 3-4-loculaire; ovules (Rer) superposés (géminés, Nob. ), amphi- tropes , 2 dans chaque loge. Fruit...?— Plan- tes herbacées, acaules, glabres; à rhizome rampant ; à feuilles solitaires ou subbifariées , pétiolées; pédoncules couverts d'une à deux écailles. Fleurs bibractéées ; bractées enve- loppant la base du tube, et munies au som- met d'une sorte de mucron. Deux ou trois espèces, indigènes à la Chine et au Japon. A l'article Tupistra , nous traiterons com- plètement la question soulevée plus haut, et nous chercherons à la décider par les recherches auxquelles nous nous livrerons. (C. L.) * ASPIDITES. BOT. Foss. —M. Gœp- perl , dans son bel ouvrage sur les Fougè- res fossiles de la Silésie, a donné ce nom à un genre renfermant des espèces fossiles qui ont une analogie assez prononcée avec les Aspidium, parmi les Fougères vivantes; mais, comme il le remarque lui-même, une partie de ces espèces peuvent appartenir à d'autres genres de Fougères , qui ont une nervation analogue et des feuilles assez sem- blables. Plusieurs de ces espèces fossiles ont , il est vrai , présenté des groupes de ASP 235 capsules arrondies; mais cette disposition, ainsi que la forme des feuilles, les rappro- che au moins autant des Cyathea que des Aspidium j enfin, parmi les espèces stériles, plusieurs ont autant d'analogie avec cer- tains Asplenium et avec des Polypodium, à nervures non réticulées, qu'avec des As- pidium. C'est ce genre de considérations qui nous avait empêché , jusqu'à ce qu'on conniit mieux la généralité des Fougères fossiles , de les rapporter aux genres établiî parmi les Fougères vivantes. M. GœpperJ a fait des efforts très louables pour arri- ver à ce résultat ; mais les matériaux ont souvent été trop imparfaits pour qu'il pût atteindre son but avec un succès complet. Il divise les Aspidites en deux sections : la première, comprenant les espèces à feuilles simples , correspond au g. que nous avons nommé Tœniopteris, et renferme sept espè- ces, dont une a offert des indices de fructi- fication poïictiforme qui semblerait la rap- procher des Olcandra [Aspidium articu- latum Swartz ) ; la seconde comprend les espèces à feuilles bipinnées , au nombre de 26 ; peu d'entre elles ont été observées en fructification , et celle- ci se rapproche soit de certains Aspidium, soit de quelques Cya- thea. (Ad. B.) ASPIDIUM. BOT. — Swartz, dans son Synopsis filicum, faisant le premier entrer, comme caractère , les téguments membra- neux ou Indusium qui recouvrent les grou- pes de capsules dans beaucoup de Fougè- res , partagea presque tous les Polypodes de Linné en deux genres : les Polypodium, dont les groupes de capsules arrondis sont nus et dépourvus de toute espèce de tégu- ment, et les Aspidium, dont les groupes de capsules, également arrondis , sont recou- verts par un tégument ombiliqué ou s'ou- vrant latéralement. Ce dernier genre im- mense fut admis encore ainsi par Willde- now, qui y comptait déjà 147 espèces ; mais bientôt une étude plus attentive, jointe à la découverte de nouvelles espèces , conduisit à le subdiviser , et même à en éloigner quelques plantes qu'on y avait placées jus- que alors : ainsi Uoth créait les genres Athy- rium , plus voisins des Asplenium que des Aspidium, et Po?i/s(îc/ium ; Bernhardi le genre Cystopteris ; Richard , dans la Flora de Michaux, le genre Nephrodiumi Gava- 236 ASP nilles le genre Oleandra; plus récemment , Desvaux établit le genre Didymochlena , et Bory de Saint- Vincent le genre Las- trea ; enfln , tout récemment , Schott et Presl ont ajouté à ceux-ci les genres Ne phrolepis, Phanerophlebia , Cyclodium , Cyrionium et Sagenia; et, malgré tous ces travaux, on n'est peut-être pas en- core arrivé à bien fixer la limite et sur- tout les limites naturelles de ces divers groupes. Il résulte de ces subdivisions que le genre Aspidium , tel qu'il est défini dans les ouvrages les plus récents et les plus estimés , est maintenant réduit à un très petit nombre d'espèces très distinctes. Leur caractère générique résulte de la disposition des nervures et de l'insertion des capsules. Il est ainsi exprimé : Nervures pinnées éloi- gnées, formant des côtes plus ou moins Dexueuses et rameuses ; nervures secondai- res anastomosées et formant un réseau à mailles , soit hexagonales et inégales , soit quadrilatères à bords courbes ; les petites nervures formant un réseau plus fin analo- gue, et produisant des rameaux simples ou rameux , droits ou courbes , qui se termi- nent librement dans les mailles du réseau par des extrémités aiguës. Groupes de cap- sules insérés sur le dos des nervures ou aux angles du réseau, globuleux, très gros. Té- gument orbiculaire pelté. Le type de ce genre est V Aspidium irifoliatum , espèce autour de laquelle se groupent très natu- rellement plusieurs autres espèces améri- caines , telles que les Aspidium Plumieri , macrophyllum , lier aclei fol ium. D'autres espèces rapportées à ce genre , mais formant , dans l'ouvrage de Presl, une autre section sous le nom de Bathmium, se distinguent par le réseau des nervures à mailles quadrilatères ; toutes sont des ré- gions tropicales de l'ancien continent. (Ad.B.) * ASPIDOACHIRES. Aspidoachira {iaitU, bouclier ; à priv. ; y.EÎp, main), kiîpt. — Wom donné par J,-A. Ritgen à une fa- mille de Reptiles sauriens , renfermant ceux qui ont le corps couvert d'écaillés et deux pieds de derrière, sans pieds de devant. (G. D'O.) ASPIDOBRAIVCHES. Aspidohran- chiata (àTtct?, tJ'oî, bouclier; ^pà-iytit, bran- chies ). MOLL. — M. Schweigger a formé . ASP sous ce nom , un genre de Mollusques qui correspond assez exactement aux Sculibran- ches de Cuvier ; seulement le zoologiste al- lemand a ajouté dans son groupe le genre Ombrelle , qui appartient aux Inférobran- ches de Cuvier. Voyez ombrelle et scu- TIBRA^ÎCHES. (DBSH.) * ASPIDOCARPUS, Neck. (£im., 802) ( y.-itU. looi, bouclier ; xx^itdi , fruit ). BOT. PU. — Synonyme du genre Paliurus, Tourn., de la famille des Rhamnées. (Sp.) * ASPIDOCÉPIIALES. Aspidoce- phali ( à'T^U, bouclier; xsya).yi, tête), rept» — Non donné par J.-A. Ritgen à une sec- tion de Reptiles ophidiens, comprenant ceux qui ont la tète garnie de plaques. (C. i>'0.} * ASPIDOCHIRES. Aspidochiri (àa- t!«, bouclier; xst>, main), rept- — Nohî donné par J.-A. Ritgen à une famille de Reptiles sauriens, comprenant ceux qui ont le corps couvert d'écaillés et deux pieds de devant seulement. (C. d'O.) * ASPIDOCOLOBES. Aspidocolobi {iiiûç, bouclier; /.o/',fo?, mutilé), rfpt. — Non donné par J.-A. Ritgen à une famille de Reptiles sauriens , comprenant ceux qui ont le corps couvert d'écaillos, et plus ou moins mutilé h l'égard des membres. (G. B'O.) * ASPIDOCOTYLE. Aspidocotylus àjfft'ç , plaque ; kot-jU, ventouse), helm.— Genre de Vers apodes de l'ordre des Poly- stomes , ou mieux Polycolylaires , Blainv., établi par M. Diesing dans le deuxième vo- lume des Annales du 3Iusée de Vienne, et dont l'espèce unique, A. mutabilis Dies, , vit dans les intestins d'une nouvelle espèce de Cataphracttis de l'Amérique méridio- nale. Ses caractères sont : Corps allongé , déprimé, rétréci en avant , élargi en ar- rière, où il est pourvu d'une bordure subor- biculaire, garnie de nombreuses ventouses. Bouche orbiculaire , terminale ; un cirrhe simple et conique à la partie antérieure et centrale du corps. (P. G) *ASPÏDOGASTRE. Âspidogaster {à^- itf's, plaque; y^^r',/}, ventre), hklm.— Corps mou, inarticulé, ovale-allongé, atténué aux deux extrémités , pourvu en dessous d'une lame avec des barres ; les deux orifices tout à fait terminaux ; le postérieur dilaté en veu- ASP touse et beaucoup plus grand que l'autre, qui est petit et rond. L'espèce type de ce genre a été décrite par M. Baer, sous le nom d'.l. conchicola , (Baer, Act. Nat. Curios. XIII, part. 2, pi. 28); elle vit parasite des Anodontes et des Mulcttes. M. de Blainvillc rapporte ce genre aux Porocéplialcs ou Trématodes. M. Dic- sing en a signalé une seconde espèce, qu'il appelle A. limacoides. (P. G.) * ASPIDOGLOSSUM, E. Meyer {Comm. Plant. Afr. austr., p. 200) (à^m';, bouclier; v^w-tz , langue), bot. pu. — Gen- re de la famille des Asclcpiadées (tribu des Cynanchées, section des Asclépiées, Endl.), dont l'auteur ne donne que les caract. sui- vants : Calice 5-parti. Corolle S-partie, sub- rolacée. Couronne de 10 squamules doubles , subulécs , élargies vers leur base. Anthères surmontées d'un appendice membraneux. Masses poUiniques comprimées , pendantes , apicifixes. Stigmate déprimé, mutique. — Herbes vivaces, à tiges dressées. Feuilles étroites. Pédoncules axillaires, alternes, fas- cicules, nutants. Ce g. appartient à l'Afrique australe ; on en connaît 3 espèces. (Sp.) * ASPIDOMORPIIA (àcr^î, «"05, bou- clier ; /xrjpffi, forme ). ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Cbrysomé- liiies, tribu des Cycliques, établi par M. Hope {ColeopteriVs manual , part. III , pag. 158) aux dépens du genre Casside, mais sans in- dication de caractères. D'après les noms des espèces qu'il y rapporte, il est évidem- ment le même que le g. créé par M. Che- vrotât sous le nom de Deloyala , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , qui a paru en 1837 ; tandis que le Manuel de M. Hope n'a été publié qu'en 1839. Voij. DELOTALA. (D. Ct C.) * ASPIDONOTUS ( àam'î , i^a , bou- clier; v'jTOî, dos). i?is. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Or- thoptères , établi par M. Brullé [ Hist. des Ins., 9), et adopté par nous {Hist. des Ani- maux art., 4). Ce genre, très singulier, se rapproche beaucoup des Phyllophora , Thunb., et Hyperomala, Serv. ; mais il est cependant assez nettement caractérisé par les antennes, très rapprochées à leur base ; par le prothorax recouvrant complètement l'abdomen, avec le prosternum muni de deux épines très rapprochées , et le mésosternum ASP 237 ayant, de chaque côté, un tubercule aigu surmonté d'une lamelle divisée en deux feuillets. — La seule esp. de ce genre que nous connaissions encore est VA. spinostts Brul., de l'île de Madagascar ; nous ne l'a- vons vue qu'à l'état aptère ; mais il serait possible qu'elle prît des ailes, si, comme nous le pensons , les individus que nous avons observes n'avaient pas atteint leur état parfait. (Bi.) ASPIDOPHORE ('JffirtcTof cî/50,-, qui por- te un bouclier), poiss. — Nom générique donné par Lacépède à des Percoïdes à joues cuirassées, ayant deux dorsales, la bouche peu fendue , à mâchoires garnies de petitcf dents, à palatins lisses ct sans dents, à chevron du vomer également sans dents, et à corps couvert de plaques dures et osseu- ses, formant une cuirasse polyédrique, dans lequel le poisson est enveloppé. Les pecto- rales , assez grandes , ont des rayons sim- ples. L'absence des dents au palais les distin- gue des Cottes, avec lesquels Linné les con« fendait. Les Aspidophores , par leurs cui- rasses, sont aux Cottes ce que les Malarmats sont aux Trigles. — Ce genre a été établi par Bloch, dans son édition posthume , sous le nom à^Agonus , et Pallas les a désignés sous celui de Phalangista. Ce sont des Pois- sons des mers du Nord , dont une petite es- pèce s'avance jusque dans la Manche, où elle est assez abondante. Les autres espèces ont été trouvées dans les latitudes élevées du Ramtschatka ou du Groenland. Tout récemment M, Gay, qui s'est occupé avec tant de zèle et de sa- gacité de l'histoire naturelle du Chili, et des mers avancées dans les latitudes australes, a découvert, à Chiloé , une esp. nouvelle de ce genre. Ce fait est d'une grande impor- tance dans l'étude de la distribution géo- graphique des Poissons. Comme le mOme naturaliste a trouvé sur ces côtes d'autres Poissons du g. Gade, ct de famille voisine, qu'avant lui on ne savait pas encore exister dans l'hémisphère austral, ces découvertes prouvent qu'aux deux pôles les espèces sont voisines l'une de l'autre , et appartiennent aux mêmes genres. (Val.) ASPIDOPHOROIDE. poissons. — Genre établi par Lacépède pour le poisson qu'il ne connaissait que d'après la descri- ption de Bloch , et que cet ichthyologue, 238 ASP avait nommé Coltus monopterygius. Ce poisson, qui n'a en effet qu'une seule dorsa- le , doit , sous ce rapport , être sépare des Aspidophores, qui en ont deux. Je pense donc que le genre de Lacépède devra être conservé. J'ai vérifié moi-même, sur les exemplaires du Musée de Berlin, lescarac 1ères indiqués par Bloch , et j'ai reconnu l'i- dentité spécifique du poisson de Bioch avec d'autres individus que M. Reinhardt , de Copenhague, a bien voulu envoyer au Ca binel du Roi. Ce savant a prouvé , par ses recherches, que l'Aspidophoroïde vient comme la plupart des autres Cottoïdes , des mers du nord , et que Bioch ne l'a indiqué des mers de l'Inde , à Tranquebar, que par suite des confusions auxquelles il n'était que trop sujet. Quant à l'assertion avancée dans le Dictionnaire classique à l'article As- pidophoroïde par M. Bory de Saint-Vincent, qui alïirnie avoir trouvé lui-même un pois- son de ce genre sur les marchés de l'île de France , j'avoue que j'ai peine à croire que la mémoire de ce savant ne l'ait pas entraî- né dans une grave erreur; car il ne peut y avoir de doute que l'Aspidophoroïde ne se trouve sur les côtes du Groenland, et il n'est pas possible que cette même es- pèce se retrouve dans les mers de l'Inde , sous un climat aussi chaud que celui de I1le de France. IVous avons reçu par les nom- breux voyageurs du Muséum, et entre au- tres par M. Dussumier, ou par M. J. Des- jardins, de nombreuses collections ichthyo- logiques faites à l'île de France , et nous n'y avons jamais observé d'Aspidophore, ou d'Aspidophoroïde. Si nous conservons le nom générique imposé par Lacépède, l'on ne pourra pas avoir le même respect pour la dénomination spécifique qui est la con- séquence dans laquelle Bloch l'avait induit. Je propose de le nommer Âspidophoroides borealis. (Val.) * ASPIDOPTERYS ( à^izU , bouclier ; ^zsfi^j^ , aile). BOT. PU. — Sous ce nom gé- nérique nous avons distingué les espèces asiatiques que les auteurs confondaient avec VBirœa, qui n'a de représentants qu'en Amérique. Les caractères de ce nouveau genre de la famille des Malpighiacées sont les suivants: Calice court, o-parii, dépour-! vu de glandes. Pétales plus longs, entiers, j sans onglets. Dix étamines à filets grêles, ! ASP presque entièrement libres. Trois ovaires surmontés d'autant de styles allongés, qui se terminent par un stigmate en tête , entou- rés chacun en detiors d'une aile ovale, et soudés en un seul qui semble ainsi muni de six ailes. Le fruit se compose de trois sa- mares, dont chacune quelquefois munie, en dehors à son milieu, d'une petite crête, offre toujours une aile marginale ovale ou orbi- culaire en forme de bouclier. La graine est remarquable par son embryon droit. — On en compte onze espèces originaires quelques unes de Java , la plupart de l'Inde. Ce sont des arbrisseaux grimpants , à feuilles en- tières, glabres ou velues, sans stipules ap- parentes. Les paniculcs, axillaires ou termi- nales, se composent de petites grappes ou ombelles , dans lesquelles les deux brac- téoles placées sous chaque fleur le sont à une certaine distance au dessous de l'arti- culation du pédicelle. Les fleurs sont peti- tes , blanches ou jaunes , sans odeur. (Ad. j.) * ASPIDOUIIYiXCIILS (à^trî, bou- clier ; /iuvxcj, bec), poiss. — Genre de Pois- sons fossiles établi par M. Agassiz. Il appar- tient à la famille des Sauroïdes, dans l'ordre des Ganoïdes. Il le caractérise par un corps allongé, une mâchoire supérieure prolongée en bec, dépassant la mandibule inférieure. La dorsale est très reculée et opposée à l'a- nale; la caudale est fourchue. Les pectorales et les ventrales sont arrondies. C'était un poisson voisin de nos Lépisostées ; mais ceux- ci ont les deux mâchoires prolongées égale- ment. M. Agassiz en mentionne 2 esp. des couches de Solenhofen, et une ô'"' des Lias de roberland bernois. Une de celles de So- lenhofen est très bien figurée dans les Pois- sons fossiles de M. Agassiz. (Val.^ * ASPIDOSPERMA, Mart. et Zuccar. (à-n:(,-, bouclier; 'yjticy.x, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Apocynées, tribu des Plumériées, auquel ses auteurs {Nov. Gen. tlSp. I, p. 57 ) assignent pour caract. : Calice 5-parti. Corolle subinfundibuliforme; tube ventru à la base ; gorge nue; limbe à S lanières obliques. Style filiforme, terminé en stigmate claviforme, omboné, nu, ou barbu. Point de squamules hypogynes. Pé- ricarpe de 2 follicules (dont l'un souvent ab- ortif) ligneux, obovés, comprimés, semi- bivalves, polyspermes. Graines suborbicu- ASP laires, imbriquées, comprimées, pcltées, inaigreltces, bordées d'une aile membraneu- se , striée. — Arbres ( du Brésil ) à rameaux étalés ou réfractés; écorcc souvent subéreu- se. Feuilles scssiles ou pétiolécs, éparses. Fleurs en cymes terminales. On en connaît 8 espèces. (Si'.) *ASPIDURA (àîT,-,-, écu',son; o.ci, queue ). éciiin. — Genre de la famille des Ophiures ou Astérophides , établi par M. Agassiz, en18~6, pour VOphvira loricata Goldf. , espèce fossile. Ses carictères sont : Une étoile de dix plaques recouvrant la sur- face supérieure du disque , tandis cpic les rayons, proportionnellemenl gros, sont en- tourés d'écaillés imbriquées. (P. G) *ASPIGOi\US {ir^U, bouclier; v^v..,-, angle ). i>s. — M. Wesmaël ( Braconid. de Belgique ) a donné ce nom à un genre de la famille des Icbneumoniens, tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, que nous avons regardé ( Histoire des Ani- maux articulés, IV) comme une simple di- ^ision du g. Diospilus , Halid. ; car, en ef- fet, les Âspigonus ne diffèrent essentielle- ment de ces derniers que par le bord anté- rieur du chaperon, présentant, dans son mi- lieu, un angle droit. — Le type de cette divi- sion générique est le Diospilus (Aspigonus) diversicornis Wc&m., trouvé en France, en Belgique et en Angleterre. (Bi-) * ASPILATES (nom d'une pierre pré- cieuse, suivjint Pline), ms. — Genre de Tor- dre des Lépidoptères , famille des Noctur- nes , tribu des Phalénites, établi par M. Treitschke , aux dépens du grand g. Geo- metra de Linné, et que j'ai adopté dans ma continuation de ri/('s<0(re naturelle des Lé- pidoptères de France, par Godart, en lui donnant les caractères suivants : Antennes pectinces dans les mâles , et simples dans les femelles. Bord terminal des ailes simple et entier. Corselet étroit et squammcux. Les premières ailes traversées diagonalement par une ou deux raies qui partent de l'angle apical ; les secondes ailes ayant à peu près la même forme que les premières. Palpes aigus et dépassant le chaperon. Pattes très longues; trompe très apparente. Chenilles allongées, lisses, sans tubercules, seulement avec deux petites pointes sur le dernier an- neau. Chrysalide contenue dans un léger tissu à la superficie de la terre. —Ce genre ASP 239 renferme un assez grand nombre d'es- pèces, dont nous ne citerons que deux, VA. giharia Fabr. , et VA. purpuraria L\n,, ou V ensanglantée de Geoffroy. Celte der- nière est très commune dans les champs de luzerne autour de Paris. (D.) ASPILIA. BOT. PII. — Du Petit- Thouars a fondé ce genre sur une plante qui a pour caractères : Capitules multiflores, radiés; ligules "i-IO, neutres, unisériées, dentées au sommet ; fleurons du disque tubu- leux, hermaphrodites, 5-dcntés. Rameaux des styles terminés par un petit cône Récepta- cle plan, couvert de longues paillettes acu- minées, pliées dans leur longueur, et embras- sant les fruits, qui sont linéaires, couverts de poils apprîmes, et terminés par une aigrette en forme de couronne dentée-ciliée. — Les deux espèces qui constiliient ce g. sont des herbes vivaces, originaires de Madagascar, et dont les rameaux, étalés sur le sol , por- tent des feuilles opposées , des capitules longuement pédicellés, solitaires, à rayons jaunes. (J. D.) * ASPILOTUM , Soland. bot. ph. — Synonyme du genre Gcniostoma, Fort., de la famille des Loganiaeées. (Si'.) ASPIS [i-^'î, bouclier), kept. — Nom de l'Aspic chez les Grecs et les Latins. Aris- tote nous apprend que ce Serpent se trouvait en Libye. On en fait, dit-il dans un passa- ge, un poison qui corrompt les chairs et contre lequel on ne connaît point de remè- de. Ailleurs , il rapporte les combats de l'Aspis avec l'Ichneumon. Cet Aspis ou As- pic est le Coluber Haje. Wagler {Syst. Amphib.) donne le nom d'Aspis à un genre d'Ophidiens dont le type est le Colub. naje de Linné ou Serpent à lunettes. Le Col. Haje est pour cet au- teur l'objet d'un autre genre sous le nom d'Urœus. (P. G.) ASPISOMA {is^li, écusson; tr'jaa , corps), ms. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides, établi par M. Delaporte (4nn. de la Soc. entom. de France, tom. I!, pag. 12" ) aux dépens du genre Lampgris de Linné pour y placer les espèces de ce genre qui ont les élytres ovales , assez convexes , larges à la base, et allant en se rétrécissant vers leur extrémité. Parmi ces espèces, qui sont au nombre de 7 , et toutes de l'Araéri- 240 ASP rique méridionale , nous citerons seulement le Lampyris ignita Fabr., qui appartient BU genre Nyctophanes de M. Dejean. (D. et C.) * ASPISOMA ( «<7Tt's , bouclier ; cw/ak , corps), rvs.— Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean , et dont il n'a pas publié les ca- ractères. Il y rapporte quatre espèces iné- dites, dont deux du Brésil , une de Cartha- gène en Amérique , et la quatrième de Cayenne. IMous citerons comme type du genre celle qu'il nomme Fulvipenne. D'a- près cette espèce , les principaux caractè- res génériques pourraient se formuler ain- si : Antennes courtes , moniliformes , dont le$ articles, au nombre de 11 , vont en gros- sissant vers le bout. Corselet transversal. Élytres larges et courtes. En admettant que ce genre soit adopté, le nom d'Âspisoma , que lui a donne M. Dejean, ne peut lui être conservé, puisque M. Delaporte l'avait déjà appliqué à un genre de la tribu des Lam- pyrides. (D- et C.) ASPISTEUIA ( àîirtari^ , soldat armé d'un bouclier), bot. cr. — Acharius avait donné ce nom à une subdivision de son genre Urceolaria qui comprenait les esp. dont la marge de Texcipulum propre était nul , ou du moins confondu avec un faux rebord formé par l'élévation du thalle. Non seulement Acharius a négligé cette distinc- tion dans son Synopsis, mais le genre Ur- ceolaria lui-même ne forme plus qu'une section du genre Parmclie. Voy. ce mot. (C. M.) *ASPISTOMUS (àînt'î, bouclier ; JA (Nous ne savons ce que l'auteur a voulu dire par ce mot, dont nous avons vainement cherché la racine dans tous les dictionnaires grecs, y compris ce- lui de Henry Etienne)- ixs. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- ques, tribu des Patellimanes , Dej., fondé par M. Delaporte ( Études entom. , p. 8i, pi. 2, fig. 1) sur une seule esp. qu'il nomme Asp, gigantea , et que M. Dejean comprend dans le genre C/i?cemj'. — M. de Blainville nomme ainsi la famille des Slel- lérides ou Étoiles de mer, chez lesquelles il y a un tubercule madréporique sur le dos, et dont les bras renferment des appendices eœcaux de l'estomac. Leur corps est traver- sé inférieurcment par des sillons étendus de la bouche à l'extrémilé des rayons ou lo- b 'S du corps, et contenant plusieurs rangées de suçoirs tentaculiformcs. (P. G.) ASTÉRIE. Asterias ( ^'^rr,,^ , 'étoile ). ÉCHix. —De tout temps on a employé, par allusion , dans les diverses langues anciennes et modernes, le nom d''Étoile de mer ou ses synonymes, pour indiquer des Zoophytes fort répandus sur toutes les côtes , assez variés en esp. , et dont la forme rappelle toujours plus ou moins celle des étoiles , telles qu'on les voit à la vue simple et qu'on les repré- sente dans les arts. Aristote parle déjà de ces animaux sous le nom d'Àirv, dont on a fait xistérias et en français Astérie. Pour Linné , les Échinodcrmes à corps plus ou moins stellé étaient également des Astéries; mais Lamarck, dans ses ouvrages , en a re- streint l'application aux espèces qui ont plus particulièrement la forme d'étoiles, et qui , réunissant un bon nombre de caractères communs, doivent être considérées comme formant un groupe parfaitement naturel, qui, dans sa méthode , n'avait que la valeur gé- nérique. Les groupes aujourd'hui nommés Comatule , Euryale et Ophiure, ont été séparés par Lamarck des véritables Étoiles de mer, et il en sera parlé en leur lieu. Voici quels caract. l'auteur du Systètne des Ani- maux sans vertèbres donnait au genre Asté- rie : Corps suborbiculaire , déprimé , divisé dans sa circonférence en angles , lobes ou rayons disposés en étoiles. Face inférieure des lobes ou des rayons munie d'une gout- tière longitudinale, bordée, de chaque côté, d'épines mobiles, et de trous pour le passage de pieds tubuleux et rétractiles. Bouche in- férieure et centrale dans la réunion des sil- lons inférieurs. AST L'organisation de ces animaux a été étu- diée avec quelque soin depuis Laniarck. Leur système nerveux, d'abord soupçonné par G. Cuvier (Leçons (VAnat. comp. ), a été décrit depuis par M. Spix et nié ensuite par d'autres observateurs. La disposition de ce système nerveux est en rapport avec la forme de l'animal. A la face inférieure du corps, vers la réunion des deux vaisseaux hépatiques de cbaque rayon, on trouve, pour chacun de ceux-ci, deux nodules gri- sâtres, semblables à un grain de mil un peu allongé, et communiquant entre eux par un fllet transversal. Il part de chaque double nodule : 1° deux ou trois filets qui vont à la face supérieure de l'estomac , où ils s'ana- stomosent entre eux et avec ceux des autres ganglions ; le ramuscule le plus extérieur se replie sur le lobe hépatique de son côté ; 2° un Glet latéral qui se dirige vers le double ganglion voisin ; arrivé à la moitié de l'es- pace qui l'en sépare, il descend par un petit trou du rebord osseux entre le sillon longi- tudinal et la saillie intermédiaire du rayon, puis se ramifie autour de la bouche et peut- être même dans la peau ; 3" un rameau, le plus long et le plus considérable, qui sort de chaque ganglion, sous le lobe hépatique correspondant, se place entre le sillon lon- gitudinal et les deux rangs de testicules , à chacun desquels il fournit un filet, en dimi- nuant successivement de grosseur à mesure qu'il approche davantage de la pointe du rayon. M. Spix admet que ces filets ner- veux sont composés de trois membranes, et il dit s'être assuré de leur nature par des expériences galvaniques. M. Tiedemann reconnaît aussi le systèm.e nerveux chez les Astéries ; mais M. Délie Chiaje conteste formellement que l'organe dont il s'agit ait cette signification. >I. Du- jardinest du même avis. Toutefois l'opinion de MM. Spix et Tiedemann nous paraît pré- férable, et plusieurs anatomistes, parmi les- quels nous citerons M.Carus, ne la mettent pas en doute. Un système nerveux sembla- blemcnt disposé se retrouve chez les Our- sins. , Nous n'avons que très peu de chose à dire sur les organes des sens chez les Asté- ries. Ceux qui président au toucher sont les mêmes que chez les autres Échinodermes , et M. Ehrenberg croit que ces animaux ont AST 951 un appareil pour la vision. Il a reconnu , dit-il, dans VAstcrias violacen, de petits points d'un rouge vif, situés à la face infé- rieure de l'extrémité des rayons, et aux- quels il a vu aboutir un filet nerveux, cou- rant le long du rayon et renflé à son extré- nùté. L'œil ou le point rouge ainsi placé en dessous se trouve ramené en dessus peur servir à la vision par le redressement de l'extrémité du rayon. Les téguments extérieurs des Astéries présentent des variations assez nombreuses dans la nature et la forme de leurs épines et des plaques ou ossicules qui les solidi- fient ; ce qui constitue autant de caractères au moyen desquels on a établi leur classifi- cation. Les rayons de leur corps varient aussi en nombre; et, chez quelques espèces, la forme stcllée a presque entièrement dis- paru. Sous chacun de leurs bras ou rayons du corps, quel qu'en soit le nombre, il exi- ste une rainure ou gouttière répondant aux aires ambulacraires des Oursins, et par la- quelle sortent une ou deux rangées d'ap- pendices tentaculiformes, indistinctement appelés pieds ou suçoirs. D'autres suçoirs contractiles ou lescirrhes existent sur divers points du corps des Asté- ries, et font partie de leurs organes respira- toires. M. Ehrenberg a reconnu qu'ils sont pourvus de cils vibratiles à leur face externe, et il a vu la circulation qui s'effectue dans leur intérieur. Le mouvement circulatoire du sang dans les diverses parties a lieu au moyen de canaux assez compliques, et dont se sont successivement occupés plusieurs anatomistes. La bouche des Astéries est toujours cen- trale et placée à la face inférieure de leur corps. Elle est, ou non, garnie de dents, et conduit, à travers un tube court représen- tant l'œsophage, à l'estomac, qui envoie dans les rayons ou bras des canaux très ramifiés à leur partie latérale, et qui ne sont pas sans analogie avec l'organe hépatique. Bose et quelques autres ont admis que les As- téries ont un anus, et O. Fabricius pen- sait que les excréments de ces animaux filtrent à travers le tubercule osseux du dos, appelé tubercule madréporique. M. Wieg- mann a aussi observé à cette place , dans une variété de VAsterias pleyadella, un ori- fice qu'il supposait pouvoir bien être un 252 AST anus , et M. Van Beneden et moi limes , en 1838 , une remarque analogue sur une de nos grandes Astéries de la Méditerranée. MM. J. Jlùller et Troschel ont dernièrement, ainsi que nous l'apprend leur intéressant mémoire , confirmé la présence d'un anus chez la plupart des Astéries, et ils ont con- staté que certaines espèces seulement en sont réellement dépourvues : ainsi VA. rii- bens a un anus, et VA. aurantiaca en est privée. Les Étoiles de mer sont toutes, comme leur nom Pindique, habitantes des eaux ma- rines, et on les trouve à diverses profondeurs. Beaucoup d'entre elles sont littorales, et le reflux les laisse souvent à sec sur la plage. Elles se nourrissent de substances animales, et il en est de très voraces. Souvent on les voit manger des mollusques , et sur nos cô- tes elles s'attaquent souvent à la Mactre li- sor ; elles font saillir leur membrane sto- macale, en enveloppent en partie la coquille et pénètrent môme entre ses valves. Les plus grandes avalent quelquefois une grande quantité d'aliments , et parmi eux des ani- maux entiers ; ainsi , M. Pouchet rapporte avoir retiré dix-huit Vénus intactes, offrant chacune six lignes de longueur, de l'esto- mac d'une grande Astérie qu'il disséquait sur les bords de la Méditerranée. H. Spix a, depuis long-temps , admis la bi- sexualité desAstéries. Leurs ovaires, qui sont connus de tous les observateurs , consistent en deux corps oblongs, rameux , compara- bles à une grappe de raisin , et qui flottent au dessus des lobes hépatiques dans chaque rayon de l'animal. Ce sont des ramuscules composés de vésicules aboutissant à deux grands canaux, qui s'ouvrent chacun près de la réunion de deux rayons. L'organe mâle, d'après l'auteur cité , se trouve con- stamment dans les difl'érentcs formes de !a famille des Astéries ; c'est le tubercule spon- gieux et rond situé à la face supérieure du corps , près de la réunion de deux des rayons. Il présente quelques légères modiOcations suivant les espèces qu'on étudie , et a été nommé par les auteurs Tubercule madré- porique. Nous avons vu plus haut que ce tubercule recouvrait l'orifice anal. Il est quelquefois double par accident, et; suivant M. Gvay, oa devrait considérer comme au- tant de tubercules madréporiques les saillies AST de forme analogue , et au nombre de douze ou treize, qui se remarquent à la face dor- sale de VA. echinites, de l'Amérique du Sud. Quoi qu'il en soit, la duplicité sexuelle des Astéries, même avec le caractère dioïque que ne leur supposait pas M. Spix, n'a rien d'im- probable , les Oursins et beaucoup d'autres animaux radiaires l'ayant olferte d'une ma- nière évidente. On n'a également que peu de renseigne- ments sur le développement de ces Zoo- phytes. M. Sars a néanmoins donné sur leur forme, au moment de la naissance, des détails fournis par 1'^. sanguinolenta , cl dont nous devons dire quelques mots. Les Astéries de cette espèce ont alors le corps déprimé, arrondi, et muni de quatre appendices ou bras très courts , en massue, à l'extrémité antérieure. Quand ils sont un peu plus avancés en âge, on peut distinguer, à leur face supérieure , quelques papilles disposées sur cinq séries rayonnantes. Ces jeunes Astéries se meuvent lentement, mais uniformément en ligne droite, avec leurs quatre bras antérieurs. Leur mouvement est probablement produit par des cils vibra- tiles; leurs bras peuvent d'ailleurs leur ser- vir aussi à se fixer ou à ramper lentement le long des parois. Au bout de douze jours, les cinq rayons du corps, qui jusque alors étaient arrondis , commencent à s'accroître ; après huit autres Jours, les deux rangées des pieds tentaculiformes se sont développés en ambulacres sous chaque rayon, et peu- vent servir au mouvement de l'animal en se contractant tour à tour et en faisant fonction de ventouses ; enfin , dans l'espace d'un mois , les quatre bras primitifs dispa- raissent, et l'animal, d'abord symétrique ou binaire , est devenu radiaire au degré où le sont les autres Astéries. Quelques uns de ces animaux, parvenus à l'âge adulte, se meuvent avec assez de rapi- dité, soit en nageant, soit en rampant. Il est des rivages où ils sont très abondants ; et, comme on n'a pas encore su les utiliser d'une manière plus lucrative, on les ramasse pour fumer les terres. Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée en nourrissent de plusieurs sortes, et leurs formes sont assez variées pour qu'on les place même aujour- d'hui dans des genres difl"érents, le genre Àsterias de Lamarck ayant pris le rang de ast famille natarelle, ou même , dans quelques ouvrages, celui d'ordre distinct. MM. de Blainvillc , Nardo , Agassiz, Mul- ler et Troschel, et plus récemment M. .l.-E. Gray , se sont successivement occupés de la classification naturelle des Astéries, déjà entreprise par Linck en 1755 , et d'une ma- nière beaucoup moins complète par RalTi- nesque en 1815. Le nombre des coupes génériques, aujour- d'hui fort considérable, ne l'était pas moins dans Linck ( De Stollis marinis liber sin- {jularis ). Voici un tableau de sa classifica- tion. SecliO I. STF.Li.^ FISSiE. Classis L 6)T/iy.ii : Stellarum pauciorum quam quinque radiorum. Gênera : Trisactis, Tetractis. Classis IL nîvrax.rto'J'&î, sive Stellarum quinque fidarum. Gênera : Pcntagonaster , Pcntaceros , Âstropecten , Palmipes , Stella coriacea , Sol marinus, Pentadactijlosaster. Classis IIL no)uMZT£vi:''o;, sive Stellarum multifidarum. Senera : Hexactin, Heptactin, Octac- tin, Enneaclin, Decactin,Dodecactin. La plupart des coupes admises par Linck ont reçu des auteurs modernes des déno- minations particulières. A celles de la troi- sième classe répondent le» genres Solaster , Forbes; Crossaster, Miill. et Trosch. ; jE;«- deca, Gray; Polyaster, Gray, etc. Les gen- res Goniaster , Agass. ; Stellaria , Nardo ; Ânseropoda , Nardo; Stellonia, Forbes; Linckia, ÎVardo ; Echinaster , Miill. et Trosch., répondent , au contraire , à des sub- divisions de la seconde classe. Quant aux genres Trisactis et Tetractis de Linck, ils ont pour objet des Astéries mutilées de la catégorie des espèces à cinq branches. Ré- aumur a fait des expériences très curieuses, au sujet des mutilations que peuvent sup- porter les Astéries et de leur force de ré- dintégration. Il serait beaucoup trop long d'énumérer ici les diverses classifications des Astéries proposées par les auteurs récents , et nous nous bornerons à signaler, dans l'ordre mé- thodique que nous avons adopté ailleurs, la «érie des genres qu'ils ont admis, en indi- AST 353 quant d'une manière générale leur syno- nymie. I. Astéries à quatre rangées de suçoirs ou de pieds tentaculiformcs à la face buccale des rayons ; la plaque madréporique simple; un anus. — Famille première des Astéries, Miill. et Trosch. {Wiegmann's Ârchiv., 1840, p. 520); Âsteriudœ , Gray [Ann. and Magas. ofnat. hist., 1840, p. 178). Stelloma, comprenant : 1° Urastcr , Agass. ; Asteracanthion, Miill. et Trosch. ; Heliaster , Gray ; 2-^ Siichaster , Wull. et Trosch.; Z" Tonia , Gray. II. Astéries à ambulacres pourvus de deux rangées de pieds tcntaculaires. § 1. Poi[it d'anus. — Famille troisième des Astéries, Miill. et Trosch. {loc. cit., p. 523); Astropectinidœ {pro parte, Gray, loc. cit. , p. 180). AsTROTECTEX, Comprenant: i° Astro- pecten, Linck ; Crenaster, Luid ; Stellaria, Nardo ; Asterias, Agass., et Astropecten de M. Gray, qui nomme Astropus une des sections de ce genre ; 2° Nuricia, Gray ; 3» Cœlaster, Agass. Li'iDiA , Forbes, auquel se rapporte comme synonyme le genre Eermicnemis , Miill. et Trosch., et, comme subdivision, ce- lui de Petalaster, Gray. g 2. Un anus. — Famille deuxième des Astéries, MuU. et Trosch. {loc. cit., p. 324). SuLASTER. Ses synonymes sont : Solas- léries, Blainv.; Stellonia{pro parte, Agass.); Solaster, Forbes; Crossaster, Miill. et Trosch Les espèces qui s'y rapportent sont les A. papposa et endeca. M. Gray fait de la première lesous-gcnre Polyaster, et de l'autre celui qu'il nomme Endeca. G.03iiASTER, Agass. Ce genre répond à peu près aux Pentaceros de Linck , et aux Pentacerotidce pentacerotina de M. Gray. Ce dernier naturaliste le subdivise dans les groupes suivants : Pentaceros , Stellastcr, Comptonia, Gymnasteria , Paiilia, Ran- dasia, Ànthenea, Hosia, Hippasterius , Calliaster, Goniaster , Pcntagonaster , To- sia, auxquels il faut joindre celui d'^sfe- ropsis 5 Miill. et Trosch. EcuiNASTER, Gray, non Miill. et Tro- schel. Nous avons remplacé ce nom par ce- lui à''Acanthaster. Ec»iiîi.ASTEK, Miill. etTrosch., nonGr^^. 254 AST Les genres du Synopsis de N. Giay qu'on peut en rapprocher sont au nombre de quatre: Olhilia , Metrodira , Rhopia, et Ferdina. Ophidi ASTER, Agass., et pour M. Gray : Dactylosaster , Tamarin, Cistina, et Ophi- diaster , subdivisé en Hacelia et Pharia. LI^CRIA, ÎNardo, ou Cribella, Agassiz. Ce sont, pour M. Gray, les genres Fromia. Gomophia, Nardoa, Narcissa, Nectria, Nephantia. Viennent ensuite les genres Mithrodia et Uniophora du même auteur ; et, non loin de là, le genre Pleuraster, Agass., dont les espèces sont fossiles. CcLCiTA, Agass., établi pour la section des Astéries oreilles, de M. de Biainville. AsTEBiscrs, Mùll. et Trosch. Ce sont : 10 Palmipes, hinck ; Palmasterias, Blainv.; Ânseropoda, Nardo ; 2° Poraniu, Gray; S» Asterina, jNardo ; i^ Patiria, Gray ; S" So- eomia, Gray ; 6" Archaster, Mûll. etTrosch. Divers terrains secondaires et tertiaires ont fourni des débris fossiles d'Astéries, et les espèces que ces débris ont fait recon- naître ont pu, dans certains cas, servir à l'é- tablissement de genres distincts parmi les- quels nous citerons Cœlaster , Agassiz ; Pleuraster , Agass. ; et Comptonia , Gray. C'est dans les ouvrages de Linck , de La- marck , de IVDl. lîrandt et Gray , qu'il faut chercher la description des Astéries con- nues ; MM. Agassiz , Millier et Troschel , n'ont donné jusqu'ici que des détails fort étendus sur celles dont on leur doit la dis- tinction. (P. G.) ASTÉRIE (tJîTv, étoile), wix. — On donne ce nom à une sorte d'étoile régulière à plusieurs branches, formée par la lumière qui émane d'un point lumineux , et qui va se refléter transversalement sur des systè- mes de Dbres ou de lignes réfléchissantes, parallèles entre elles, soit au dedans d'un cristal lorsqu'on vise à travers sa masse , soit seulement à la surface lorsque la lu- mière ne pénètre pas dans l'intérieur. Ces lignes réfléchissantes , qu'on doit conce- voir comme autant de petits miroirs plans , très étroits et de forme linéaire , provien- nent très probablement des solutions de continuité qui interrompent fréquemment les couches d'accroissement des cristaux, et qui produisent sur leurs plans des stries ou AST cannelures souvent très marquées. Ce jeu de lumière est donc en rapport avec la dis- position des systèmes de stries dans les cris- taux, et, par conséquent, avec les lois do leur structure ; c'est sous ce point de vue qu"il est intéressant pour le minéralogiste. Nous renvoyons les détails que nous nous proposons de donner sur les particularités de ce phénomène et sur son explication aux mots coRi>»ox et grexat , parce que c'est seulement dans les espèces connues sous ces dénominations qu'on a pu jusqu'à présent Tobservcr et l'étudier avec une at- tention suffisante. (Del.) *ASTÉRIGÉRIIXE. Asterigerina, d'O. ( aster, étoile ; gero , je porte ). foram. — Genre de Vordre des Entomostègues, ïam'û- le des Astérigérinidées , que nous avons éta- bli dans les Foraminifères de Cuba, et auquel nous assignons les caract. suivants : Coquille libre , spirale. Spire enroulée sur le côté, ap- parente en dessus, embrassante en dessous ; composée en dessus de loges uniques, formée en dessous sur la moitié de sa largeur par lu continuité des loges supérieures et par d'au- tres loges formant étoile, venant alterner avec celles-ci dans l'accroissement de l'en- semble. Loges de deux sortes : les loges or- dinaires spirilles, supérieures ; les loges infé- rieures médianes , qui servent à former une étoile centrale ; chacune d'elles venant l'u- ne après l'autre alternativement. Ouvertu- re sur le côté de la dernière loge. Ce genre , singulier par l'espèce d'étoile qu'il porte sur l'un des côtés de la coquille, se compose, d'après nos recherches, de qua tre espèces ; deux propres aux Antilles, une de Patagonie et une fossile du bassin ter- tiaire de la Gironde. (A. d'O.) *ASTÉRIGÉRliVIDÉES.4s•) * ASTERINID/E {d'Asterina, genre d'Astéries), échin. — M. Gray, dans son Synopsis des Ann. and Magas. of nat. hist., IS-iO, p 288, nomme ainsi la quatriè ine famille de son ordre des Asteroidn ou Astéries, et y place, outre le g. Aster ina, >'ardo ; ceux de Palmipes , Linck .; Porania, Gray ; Patiria, Gray; et Socomia, Gray. IP.G.) * ASTERISCirM,Chamiss. et Schlech- tend. — Cassidocarpxis , Presl. bot. vu. — Genre de la famille des Ombcllifères (tribu des Mulinées , DC), auquel M. De Candolle {Prodr., t. IV, p. 8!2) assigne les caract. suivants : Limbe calicinal à 5 dents ovales , persistantes. Pétales terminés en languette infléchie, échancrée au sommet, à sinus calleux. Fruit tétragone - prismatique , cou- ronné, arrondi à la base. Méricarpes 5-cos- lés : les deux côtes intermédiaires ailées; les 5 autres aptères , filiformes ; vallccules sans bandelettes; commissure très étroite. — Herbes vivaces, très glabres. Tiges cy- lindriques, rameuses, médiocrement feuil- lées. Feuilles pétiolées , simples , cunéifor- mes-orbiculaires, inégalement dentées, sub- trilobées , 5 - ou 5-nervées, subcoriaces; ombelles simples , subglobuleuses , à invo- lucre court, polyphylle. Fleurs polygames : les unes mâles, longuement pédicellées; les autres hermaphrodites. — Ce g. est propre au Chili. On en connaît ô espèces. (Sp.) * ASTERISCUS (d'Asterias, étoile de mer). Éciirv. — Nom que Luid et Petiver donnent à des Astéries des genres Ansero- poda et Asterina de M. Nardo {Isis, 1804). MM. Millier et Troschel réunissent ces deux derniers genres en un seul , auquel ils lais- sent le nom d''Asterisciis. Les espèces qui s'y placent ont un anus, quatre rangs de tentacules à la face buccale des rayons, etc. Ce sont les Asterias memhranacea Lamk. , AST S55 penicillaris Lamk., exigua Dolle Chiaje, et pentagonus Miill. et Trosch. (P. G.) ASTERISCUS {à^-erATy.oi , i)eljle étoi- le ; à cause de la disposition des fleurs). BOT. PH. — Les Asteriscus appartiennent à la dfaision des Inulées, parmi IcsCompo- sées-Astéroïdées. Ce genre a pour caract. : Capitules terminaux radiés , ligules, i -sé- riés, cunéiformes, Iridentés au sommet; à tube court , biauriculé ; fleurons du dis- que à tube épaissi intérieurement, et dé- pourvu d'auricules ou d'ailes membraneu- ses. Anthères munies de longs appendices basilaires. Fruits obcomprimés - trigones. Aigrette en forme de couronne, irrégulière- ment denticulée. — Les plantes qui compo- sent ce g. sont indigènes du bassin méditer- ranéen ; ce sont des herbes annuelles ou vi- vaces, rameuses, portant des feuilles oblon- gues, entières, et des capitules de fleurs jaunes. Cassini a rangé ce genre dans sa 5' tribu des Inulées , comprenant les Buph- thalmées. (J. D.) * ASTÉRISQUE. Astcrisca {i^zcpU- xoi, petite étoile), bot. cr. — Genre de la famille des Lichens. Presque à la mémo époque, en 1825, parurent trois méthodes licliénographiqucs , oij le même genre se retrouve sous les trois noms de Mcdusula (Eschweiler, Syst. Lich.), de Sarcographa (Fée, Crypt. Of/îc.), et d'Js^er/sca (Meyer, Flecht.). Depuis lors, Eschweiler (Lich. bras. ) a réuni son Medusula au g. Leio- gramma ( Voy. ce mot ) , et n'en fait plus qu'une section. C'est sans doute ce qui a conduit M. Lindley [A natiir. Syst. of Bot.) à rapporter les deux autres au g Glyphis. Nous examinerons là ce qu'il faut penser de cette confusion. (C. M.) * ASÏERIZA (ù^zéptr,'; , étoile; à cause des taches jaunes dont 1 insecte est parse- mé sur un fond brun), ixs. — Genre de Coléoptères tétramèrcs, famille des Chryso- mélines , créé par M. Chcvrolat , et adopté par M. Dejean ' Cat. , Tv éd. ) pour y placer la Cassida (lavicornis d'Olivier , originaire de Saint-Domingue. Ses caract. génériques sont : Tète enfoncée dans le corselet , et recouverte par le bord antérieur de celui- ci. Antennes de 12 articles dont le troisième est le plus long ; les suivants égaux , qua- drangulaires ; le dernier très court , obtus. Corselet s'avanrant en angle sur le milieu 256 AST des élytres. Corps scmi - orbiculaiie en des- sus. — Ce genre se dislingue de celui qui l'avoisinc , Hybosa du même auteur , en ce que les crochets dépassent un peu le troi- sième article des tarses. (D. et C.) * ASTEROCARPUS ( à»-'!.^ , étoile; xxp'xdi , fruit ). BOT. Foss. — Sous ce nom , M. Gœppert a décrit un genre particulier de Fougères fossiles, qu'il rapproche des Gleichéniées , en se fondant surtout sur la disposition des fructifications qu'il pré- sente. Il le caractérise ainsi : Fronde bipin- néc. Capsules disposées, sur la face infé- rieure des pinnules , en groupes de 5 à 4 , rayonnantes, adhérentes par leurs parties latérales , et ayant l'apparence de capsules 3-4-loculaires.-La seule espèce de ce g. est une Fougère à fronde très découpée , dont on n'a vu qu'un fragment , à pinnules assez petites , oblongues , obtuses , dont la nerva- tion n'est pas visible ; portant chacune six à sept groupes arrondis de capsules , qui pa- raissent, d'après la figure qu'en a publiée M. Gœppert, composés chacun de trois quatre ou cinq capsules rayonnantes, et en partie soudées entre elles. Ce savant compare cette disposition à celle des Glei- ehenia et à celle des Eaulfussia parmi les Fougères vivantes , et admet qu'il se rap- proche surtout du premier de ces genres. L'esp. unique décrite par M. Gœppert sous le nom d^Âslerocarpus Sternbergli a été trouvée dans les mines de houille de Saar- bruck. (Ad. B.) * ASTEROCARPUS, Eckl. et Zeyh. ( non Adans. ) ( à7-c(,p, î/îoj, étoile ; y.xpizdi , fruit). BOT. PH. — Synonyme du g. Ptero- ceJastrus, Meisn., de la famille des Célas- trinées. (Sp.) ASTÉROCÉPllXLE. Âsterocephalus, Vaill. {à^zi,f,, étoile; xiT>Ak , lèle ). bot. PII. — Genre de la famille des Dipsacées, offrant les caractères suivants : Capitules presque plans , radiants. Involucre formé de bradées foliacées, mutiques, étalées, 1- ou2-sériées, soudées par la base. Hécep- tade conique ou hémisphérique , garni de paillettes membranacées , sublinéaires , mu- tiques, presque planes, courtes. CalicuJe à tube 4-gone, ésulqué inférieurement, creu- sé dans sa moitié supérieure de huit fos- settes profondes, contiguës, longitudinales; limbe cyathiforme, raembranacé, scarieux, AST plissé, multi-nervc, denticulé au sommet. Calice à tube souvent prolongé en col colum- naire ou Oliforme ; hmbe charnu, cupulifor- mc, couronné de cinq soies subulées, sca- bres, alternes chacune avec une dent peu marquée. Corolle des fleurs radiales ringen- te, bilabiée : lèvre supérieure petite, 2-par- tie ; lèvre inférieure très grande, profondé- ment 3- lobée. Corolle des fleurs du disque subrégulière, obconique, 5-lobée. Etamine& 4. Style filiforme , épaissi au sommet ; stig- mate disciformc, ou unilatéral et oblique, rvucuie petite, aigrettée , recouverte par le calicule , dont le tube devient subcoriace. —Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles très entières ou pennatifides, péliolées ; pétioles de chaque paire connés par la base. Pédon- cules longs, dressés, ou un peu inclinés du- rant la floraison. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces , la plupart indigènes ; h l'exemple de Linné, beaucoup d'auteurs ne les séparent pas des Scabieuses. Les plus no- tables en sont 1'^. caucasiens Spreng. [Sca- biosa caucasica Bieberst. — Bot. mag., tab. 886); 1'^. crelicus Spreng. (Scabiosa cre- tica L. ) , et VA. graminifolius Spreng. [Scabiosa graminifoîia L. — Bot. rcg., t. 855). Ces trois espèces se cultivent comme plantes d'ornement. (Sp.) * ASTÉROCHOETE. bot. pu. — Genre de la famille des Cypéracées, tribu des Cladiées , proposé par le professeur Nées d'Esenbeck (m Linnea, t. IX, p. 500) pour deux plantes placées précédemment dans le g. Schœnus , et qui a été adopté par M. Kuntb {Cyperac, p. 512), qui y a ajouté plusieurs espèces. On distinguera ce genre aux carac- tères suivants : Les épis sont biflorcs; cha- que fleur est hermaphrodite. Les écailles, peu nombreuses, sont carénées, allongées et distiques ; les inférieures sont vides. Six soies hispides et plumeuses, persistantes , environ- nent les organes sexuels, qui consistent en trois étamines, en un ovaire triangulaire surmonté d'un style trifide, renflé et comme pyramidal à sa base. Le fruit est un akène triangulaire, portant à son sommet la partie inférieure du style, persistante et environ- née par les soies hypogynes. — M. le pro- fesseur Runth {l. c. ) rapporte six espèces à ce genre. Deux sont originaires du cap de Bonne-Espérance , une des Moluques, et deux de l'île Maurice. Ce sont des plantes AST vivaces; à tige triangulaire; à feuilles raides et planes, dont les épis, solitaires ou comme capitules, sont disposés en .panicule axil- laire ou terminale. (A. R.) ASTERODERME (àarvif , étoile; (Je'f- l).y., peau), roiss. foss. — Genre de "Pois- sons fossiles, établi par M. Agassiz. Ils sont de l'ordre des Chondroptérygicns , de la famille des Raies. Leur corps était couvert de tubercules en étoile à cinq rayons, comme on les voit représentés dans son Histoire des Poissons fossiles, vol. III, p. 44, fîg. 5 et 6. M. Agassiz ajoute que ce poisson fossile forme un genre de Raies très remar- quable par la présence de côtes grêles , et par la structure de la ceinture Ihoracique du bassin. La figure ne représente aucune par- tie de la tète ; mais ce qu'on voit de la cage de la poitrine, de la ceinture thoraci- que et de celle de l'abdomen , de la forme ovale de la nageoire pectorale, dont la plus grande largeur correspond à l'insertion des rayons sur la ceinture du thorax, et du pro- fil de la nageoire ventrale, ne me laisse au- cun doute sur une très grande alTmité entre ce poisson et les Rhinobates. Ceux-ci ont aussi des côtes grêles, semblables à celles du fossile, et plusieurs espèces ont le corps couvert de tubercules étoiles , semblables , selon M. Agassiz, à ceux de l'Astéroderme. Les Squatines , parmi les Chondroptéry- gicns , ont aussi des côtes et des boucliers étoiles sur la peau; mais la forme des pecto- rales des Squatines ne se rapporte pas aussi bien à celle des nageoires du poisson fossile que celles du Rhinobate. Je vois, sur le des- sin de mon célèbre ami de Neufchâtel, des traces de ces longs appendices, dépassant en arrière les nageoires ventrales des Raies, des Squales , et qui sont bien plus isolés dans les Rhinobates. On les regarde communé- ment comme appartenant aux mâles des Chondroptérygicns ; mais il paraîtrait, d'a- près un passage de Steph. Lorenzini de Flo- rence, cité par Schneider, que cet anatomiste en a vu sur des femelles pleines. Yoici le passage , auquel on n'a pas fait assez d'at- tention : « Neyal eliam nppe7idiccs finnarum ventral'mm masrulo sexui proprias esse, letpofe repertas in (jrnvidis fœ- mînis Torpedinum aliarumcpie Raja- rtim. » AST 257 N'ayant pas vu les dents du poisson fos- sile figuré par M. Agassiz, je n'ose me pro- noncer ; mais j'ai tout lieu de croire qii'H appartient aux Rhinobates , et que , par conséquent, le genre Astcrodcrme ne de- vra pas être conservé. L'exemplaire parfai- tement caractérisé dans ce qui reste du poisson , est déposé dans le cabinet de \t Société géologique de Londres ; il vient de Solenhofen. M. Agassiz a nommé l'espèce Aslerodermits p lntyi> teriis. (Val. ) * ASTEROIDA {à<:rf.o , étoile ; £rlanl. fuse. XII , tab. 1 1 ( àffTr:? , étoile ; ÀÎvov . lin ). BOT. TH. — Genre de la famille des Primulacées , fondé sur le Lysima- chia Limim-slcUatum L. , et dont les caract. essentiels sont les suivants : Ca- lice 5-parti. Corolle subrotacée, profondé- ment 5-Gde, marcescenle. Élamines 5, li- bres, distantes, saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Capsule S-valve du som- met jusqu'à la base, oligosperme. Graines oblongues , piano-convexes , transversale- ment rugueuses. — iJA. slclUdum Lk. et H., qui constitue à lui seul le genre, est une très petite plante annuelle ; à feuilles opposées; à fleurs solitaires, axillaires, courtement pédonculécs. (Sp.) ASTER03IA (àaTrip, spo?, étoile), bot. CR. — M. De CandoUe a décrit, sous ce nom, dans son quatrième mémoire sur les Cham- pignons parasites ( Mém. du Muséum , lom. III, p. 329), un genre de Champignons qu'il caractérise ainsi : « Les Asleroma sont composés de filaments byssoïdes, ra- meux , dichotomes , disposés sur le même plan horizontal, appliqués et comme collés sur la feuille, rayonnant d'un centre com- mun, et formant ainsi une tache assez ré- gulière. Dans leur vieillesse, on voit naître, près du centre de la tache, de petites proé- minences analogues aux tiges de certaines Sphéries, mais que je n'ai jamais vues s'ou- vrir. « Il est impossible de décrire plus exacte- ment les caractères de ce genre. Lorsque le célèbre professeur de Genève écrivait ces lignes, on consultait plutôt, pour établir les AST genres, l'ensemble des formes que la strao- ture intime des organes de la fructificatioR. En 1826, mademoiselle Libert, dans un Mé- moire sur le genre Asleroma, inséré dans les An7i. de la Société liiuiéenne (vol. V, p. 403, pi. 5, fig. 2 et 3), a donné les carac- tères aussi complètement que possible {Fibrillœ i/nialœ, repentes. Sporaiigia memhraiincea apiceporo pertiisa. Asci clavali^-k atinulali). M. le professeur Fries, dans le St/stema mycoloyicunif a fait de ce genre une simple section des Do- ihidea ; mais, d'après les caractères indi- qués plus haut , il est manifeste qu'on ne peut adopter celte réunion, puisque les Do- Ihidea, du moins les espèces principales, présentent la fructification des Sphéries, c'est-à-dire des thèques renfermant des spores. On doit donc, aux deux espèces dé- crites et figurées par mademoiselle Libert, ajouter celles de M. De Candolle, plus les esp. que M. Fries y a jointes. — Ces Cham- pignons naissent sur la surface supérieure des feuilles. On ne voit à l'oeil nu qu'une lâche noire; mais, à l'aide de la loupe, on distingue parfaitement les fibrilles qui les composent; elles sont d'abord nues; puis, à l'époque de la maturité, elles se recou- vrent de petits tubercules noirs, ponclifor- mes, qui renferment les organes de la re- production. (LÉv.) * ASTEROM/EA {mH^, étoile; iy-clo;, semblable; qui ressemble à un Asler). BOT. PH. — M. Blume a fondé ce genre sur Va. ùidicusL., dont la patrie est inconnue, mais qui se trouve très fréquemment culti- vée dans les jardins de l'Inde et des Molu- ques. Les caract. en sont : Capitule muUi- flore, hétérogame. Fleurs du rayon ligulées, 1-sériées, femelles; celles du disque her- maphrodites, tubulouses, 5-dcntées. Récep- tacle convexe, alvéolé. Involucre composé de deux séries d' écailles presque égales, membraneuses sur les bords, herbacées au sommet. Fruit légèrement comprimé, à 4 côtes , atténué à sa base , couvert de poils courts, glanduleux, et terminés par une ai- grette formée d'une seule série de paillettes courtes, presque soudées à la base, et fine- ment découpées au sommet. — VAstero- mœa indien a, comme son nom l'indique, le port d'un Aster. C'est une plante à feuilles alternes, dentées, et qui porte au sommet des rameaux des capitules solitaires dont les rayons sont bleus ou blancs , et le disque jaune. (J. D.) *ASTEROPEA (iarz-ip, étoile; TvotEw, je fais). ANNÉL. — Genre d'Annélides am- pbjtrites , indiqué sans description par M. Raflnesque {^Analyse de la nature ■, p. 136). (P. G.) ylSTEROPEIA, Thouars(à(ir/-p, étoile; iTiu'oj, je fais), bot. th. — Genre que M. "De Candolle rapporte, avec doute, à la famille des Homalinécs, et M. Rei- chenbach à celle des Amygdalées. Son auteur {^Gcn. madag., n° 73; llist. des règél de V Afr. tn/str., p. 51, tab. 13) en donne les caract. suivants : Calice grand , 5-ûde, persistant, à lobes oblongs, étalés. Pétales 0, insérés au calice, interposés, étalés, non persistants. Étamines 10, al- ternativement plus longues et plus courtes ; filets filiformes, alternativement plus longs et plus courts , soudés par leur base en androphore urcéolé, adné au calice. An- thères ovales, obtuses, dithèques, introrses, dorsifixes, longitudinalement déhiscentes. Ovaire inadhérent, 3-loculaire; loges pauci- ovulées ; ovules superposés, attachés à Tan- glc interne des loges. Style court, 3-fide ; stigmates capitellés. Capsule 3-loculaire. Graines réniformes. — VAsteropcinmulti- flora Th. , est la seule espèce connue ; c'est un petit arbre de Madagascar, ayant de l'affinité, suivant Aubert du Pctit-Thouars, avec les Blackivellia ; les feuilles en sont alternes, très entières, courtement pétiolées; les fleurs en panicules terminales. (Sr.) * ASTÉROPHIDES ( i.a-.-b , étoile ; d'çpi;, serpent), échin. — M. de Blainville nomme ainsi la famille de son ordre des Stellérides, dans lequel il place les Ophiu- res et les Euryales. Les caractères des As- térophides sont les suivants : Corps petit, disciforme, très aplati, pourvu, dans sa cir- conférence, d'appendices plus ou moins al- longés, scrpentiformcs, squanimeux, sans sillons inférieurs. (P. G.) 1 ASTEROPHORA (àcr/i?, étoile ; cps'po), je porte), bot. cr. — Ditlmar {Noi/v.Joiirti. de bot. de Schrader, t. III, p. 56, tab. 2, fig. 2) a décrit, sous ce nom, un champi- gnon parasite qui se développe dans l'é- paisseur du chapeau de VAijaricns hjco- •perdoidcs de Bulliard , qui lui-même est AST 259 parasite sur d'autres Agarics, et principa- lement sur YAgnririis aduslus. On a cru pendant longtemps que VAgaricns lyco- pcrdoiiîesftiV Astcrnjthora n'étaient qu'un seul et même champignon ; mais les obser- vations de Vittadini et de Corda, dont j'ai plusieurs fois vérifié l'exactitude , ont in- contestablement prouvé que VAstcrophora était un genre particulier, et que l'Agaric qui le nourrit a des lames véritables , sur lesquelles existent des Bnsidrs iélrasjw- res. M. Fries en a même formé, dans les Agaricinés, un genre, qu'il nomme ISycta- lis. Dittmar est parvenu à inoculer ce petit champignon à Wignricus nduslus, et il a obtenu les deux espèces en môme temps ; seulement les Champignons venus de se- mences ne ressemblaient pas à leurs pa- rents. Ceux-ci avaient de trois pouces à trois pouces et demi de hauteur ; ils étaient parfaitement blancs; le pédicule était cour- bé ; les feuillets ainsi que la marge du péridium étaient blancs. Ceux qui en pro- venaient, au contraire, étaient petits, hauts d'un demi- pouce à un pouce et demi ; le pé- dicule était droit, gris ; les feuillets d'un gris bleu, et le péridium n'avait pas de marge. M. Corda, qui a suivi très attentivement le développement de ce champignon parasite, dit que, dans la substance de VAgaricus Lycapcrdoides, il naît des filaments gros, transparents et cloisonnés, très serrés, qui en recouvrent ensuite la surface ; ils sup- portent des spores globuleuses, oblongues, rarement ovoïdes , quelquefois appendicu- lécs, grosses, d'abord jaunes, puis de cou- leur d'or ; elles sont recouvertes d'un épi- spore coloré, fenêtre, hérissé de pointes bifides, obtuses. De toutes les figures de ce champignon, publiées jusqu'à ce jour, il n'en est pas une qui en donne une idée plus parfaite que celle de M. Corda. Voy. Icon. fuvg., t. IV, p. 7, pi. 3, fig. 24. (LÉv.) ASTÉROPllYLLITES (iar/p, étoile; cp6r/,ov, feuille), bot. foss. — Dans l'essai de classification des végétaux fossiles , inséré, en 1822, dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, j'ai désigné par ce nom un groupe nombreux de plantes fossiles, que la disposition de leurs feuilles, réunies en grand nombre en verlicilles et disposées en étoile, distingue au premier as- pect de tous les végétaux fossiles el de la plu- «50 AST fart des plantes vivantes. — On avait généra- iement comparé ces impressions de plantes à des Galium ou à des Hippnris; mais il était facile de signaler de nombreuses dif- férences entre ces genres actuellement exis- tants et les plantes fossiles qui nous occu- pent; ainsi, dans les Rubiacées dites étoi- lées, les feuilles ne dépassent jamais le 'nombre de dix par verticille; ordinairement :même elles ne sont réunies que par 4, 6 ou 8 ; dans les Aslérophyllites, au contraire, elles sont presque toujours au nombre de 12 à 20 par verticille. Dans les Hippuris, le nom- bre plus considérable des feuilles semble- rait établir plus d'analogie ; mais, sans par- ler de l'aspect fort différent de ces plantes, la disposition des feuilles étudiée avec soin est très différente , et re\amen de ce carac- tère a conduit même à diviser le genre As- léropbylliles en plusieurs : l'un , sous le Bom A^ Annularia , renferme des espèces i feuilles étalées dans un même plan , élar- gies dans leur partie moyenne , souvent ob- tuses au sommet , et réunies en une sorte fanneau très distinct à leur base. C'est sur ««■ caractère que M. De Sternberg a fondé «scntiellement la distinction de ce genre ; mais je crois que ce caractère existe égale- ment d'une manière moins distincte, les feuilles n'étant soudées que sur une très jKtite étendue , dans les vrais Astérophylli- tes, dont il avait formé les genres Bomia , Smckmannia et Beckera. Ce caractère ^eu apparent dans les AslerophyUites, bien distinct dans les Annularia, est si marqué dans le genre PhylMhcca, que cette par- tie soudée forme une vraie gaine , comme celle desÉquisétacées. Il distingue ces plan- tes de toutes les plantes phanérogames que nous connaissons, et les indique comme le type d'une famille détruite. Il se retrouve, il est vrai , au plus haut degré , parmi les Cryptogames dans les Eqiiiseium, et parmi les Dicotylédones dans les Casnarina ; mais l'existence de cette gaîne, dans ces deux genres si différents, entraine l'avorle- ment des feuilles , réduites à de simples dents, tandis que dans les Astèrophyllées, Jes feuilles sont très développées. Des trois genres que je signalais comme composant cette famille, deux, les Amm- laria et le Phyllotheca aiistralis de la Nouvelle-Hollande, n'ont présenté jusqu'à AST ce jour aucune trace de fructification. Les vrais Aslérophyllites, au contraire, ont offert deux sortes d'organes axillaires ver- ticillés, dont on prendrait les uns pour des fruits , les autres pour des anthères : les premiers semblent des nucules monosper- mes, indéhiscentes, bordées d'une aile membraneuse ; les autres des sacs pollini- ques , fixés à la face supérieure et vers la base des feuilles, réunies entre elles en une sorte de gaîne étalée, et dont la succession forme comme un épi ou un chaton , ayant quelque analogie avec ceux des Conifères ou des Cycadées. Ce sont ces rameaux fructi- fères qui ont été généralement figurés sous les noms à'' Aslérophyllites ou de Bruc/c- man?tùi tiihercitlata , et de Wolkmaii- nia polysiachyn. Des échantillons, figurés par MM. Lin- dley et Halton dans le Fossil flora sous le nom de Calamités nodosjis , et d'autres sous celui A\4sierophylliles grandis, sem- bleraient indiquer que les Astérophyllites ne seraient souvent que des rameaux jeunes et garnis de feuilles de quelques espèces de Calamilcs; si cette identité d'origine se con- firmait, elle jetterait beaucoup de jour sur la nature de l'un et de l'autre de ces genres ; mais les faits qui peuvent le faire penser sont encore trop peu nombreux pour qu'on puisse en tirer une conclusion positive. Il résulte donc des observations faites jusqu'à ce jour, qu'il reste beaucoup plus de doutes à éclaircir qu'il n'y a de certi- tudes établies sur les plantes fossiles de ce groupe ; mais aussi que les Astérophyllées et les Calamités, qui ont sans doute beau- coup d'analogie entre elles , s'il n'y a pas identité d'origine, constituaient une famille toute spéciale, entièrement détruite, qui n'a aucun rapport avec les plantes phanéroga- mes que nous connaissons , mais qui pro- bablement se rapporterait à la division des Gymnospermes. Dans notre opinion , les plantes de cette famille ne doivent constituer, d'après l'é- tat actuel de nos connaissances, que les trois genres Phylktheca , A/muluria et Aslérophyllites ; les genres Bomia , Beckera , Brnckmatinia et Wolkmaii- iiia de M. De Sternberg, n'étant que des sy- nonymes, ou des états particuliers souvent en rapport avec le développement des fruc- AST sifications du dernier de ces genres et d'une partie des Annularia. A cette famille vien- dra peut-être même se rattacher le genre SphenophyUum, malgré la forme si spé- ciale de ses feuilles. Les plantes de cette famille sont très nombreuses dans les terrains houillers de toute l'Europe, et paraissent limitées à celte époque ; on n'en a jusqu'à ce jour retrouvé aucune trace dans les terrains plus récents. Les espèces en sont assez variées; mais la plus commune dans les couches houillères de tout le globe , est V Annularia longi- folia , ou Boniia stcllnta Sternb., fré- quente dans toute l'Europe et dans les mi- nes de l'Amérique septentrionale. Une des planches de l'Atlas de ce Diction- naire représente quelques exemples bien ca- ractérisés aa Anniilnria et di' Aslerophyl- lites. (Ad. B.) * ASTEROPSIS ( àrt>« Armicns , et hérissée de poils roux. Ses feuilles sont grandes, biternées, à folioles dentelées, à pétioles engainants ; ses fleurs sont blanchâtres , disposées en panicule composée de grappes spiciformes , garnies 'de bractéoles ovales, concaves. fSr. ) AST 263 * A8TILRLS (à priv.; oTt>.go',-, luisant). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bachélytres , tribu des Aléo- eharides , établi i)ar Dihvyn , et adupté par M. Westvvood, ([ui le caractérise ainsi: Corps étroit, déprimé. Abdomen plus large que le corselet. Talpcs filiformes. Corselet oblong. — Ce genre , qui a pour type le Slirphyliniis canaLiculdliis Fabr., parall correspondre à celui que Leach a nommé DrusiUa, et que M. Erichson a fondu de- puis dans son genre Mijrmedonia. Voy. DRUSILLA et MYRMKDONIA. (D.) * ASTOLIS3IA ('/aT&ÀÏCTu.o:, sans orne- ment). INS. — Genre de Coléoptères létra- mères , famille des Chrysomélines , tribu dcsAlticides, établi parM. Dcjean, dans son dernier Catalogue, et dont il n'a pas public les caract. Il n'y rapporte qu'une seule esp., nommée par lui A. ninrimt , sans indica- tion de patrie. — Cette esp. ne nous étant pas connue, nous ne pouvons rien dire de ses caractères génériques, et nous ne la mentionnons ici que pour mémoire. (D). * ASTOMA, DC. {Coll. Mem., o, p. 71, lab. 17; id.Pro(!r.,lV, p. 249. jion Gray).— Astornœa, Kokhcnb [Syst. Na/.). (à priv.; GTc'fj.a, bouche ou ostiole). bot. ph. — Ge de la famille des Ombellifères (tribu des Coriandrées, Koch). Suivant son auteur, il ne dilTèrc des Bi'fora qu'en ce que la com- missure des méricarpes est plus étroite et point perforée. On n'en connaît qu'une seule esp. {A. sciclt'/olium DC), plante indigène d'Egypte. (Sr.) * ASïOMA (à priv.; ctc'jj.o., bouche ou ostiole). BOT. CR. — Gray donne ce nom aux Scleroles. Voy. ce mot. Sous le nom A^Astoma , Persoon a réuni toutes les Sphéries dont les oslioles sont nuls ou peu visibles. Cette sous-division a été dispersée dans la distribution de ce gen- re qu'en a faite le professeur Fries. (Lév.) *ASTOM/EA, Reichb. {Sysl. Nat.); BOT. vu. — Synonyme du g. Astomn, DC, de la famille des Ombellifères. (Sp.) ASTOME. Astomn (à priv. ; ffTc'y.a, bouche). ARACH. — Genre d'Acariens à six pattes, établi par Latreillc pour la Mite pa- rasite des Diptères ( Degéer, t. VIT, pi. 7, fig. 7) , avec ces caractères : Bouche infé- rieure pectorale, très petite ; les suçoirs et les patJes non apparents. Six pattes, point im ASÏ d'yeux. — c'est une larve, comme le remar- que Dugès, et qu'on doit rapporter, ainsi que le faisait Hermann, qui nomme Tespèce type de ce genre Tronihidium jiarasili- ciim, à la famille desTrombidies ; la famille des Acariens à six pattes, dans laquelle La- treille le plaçait, ne renfermant que des ani- maux des diverses autres familles n'ayant point encore acquis leur développement. (P. G.) * ASTOME. Astomum (aaicp.o;, privé de bouche), bot. cr. — M. Hampe a proposé {Unnœa,\SiS) de séparer du g. Phascum, de la famille des Mousses, et de réunir au groupe des Wcissiacées, sous le nom géné- rique (TAstomitm, les espèces suivantes : Phascnm ciirvicollum, axillare, sxibu- lalum et crispum. Nous ne saurions don- ner notre assentiment à un pareil démem- brement, qui ne nous semble point fondé. (C. M.) ASTOMELLE. Asiomella ( àarc[j.oî , sans bouche), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdi- vision des Tétrachœtes , famille des Tany- stomcs, tribu des Vésiculeux, établi par M. Léon Dufour cl adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart dans son Ilist ?ia(. des Dïplcres, faisant suite au Dujfon-Roret (t. I, p. 367). Ce genre, dont le nom indique l'absence apparente de la trompe, a pour type une espèce trouvée en Espagne , sur les fleurs, au mois de juin , par M. Léon Dufour, et décrite par lui dans les Annales des scien- ces naiii! elles , 1833, p. 210, sous le nom di'Ast. curviventris , parce qu'en effet elle a l'abdomen courbé. M. Macquart y réunit une seconde esp. trouvée dans les environs de Bologne par M. Vanderlinden, et décrite par Klug sous le nom de Bcneps vuxelH [Mag. Berl.,mi, 4'= cat. , p. 273, tab. 7, fig- 6). (D.) ASTOaiES. Asloma (à priv. ; aro^Ly., bouche). iKs. — M. Duméril nomme ainsi sa quatrième famille de l'ordre des Diptè- res, et lui donne pour caractères : Diptères sans suçoir et sans trompe, à bouche rem- placée par trois points enfoncés. Cette fa- mille ne renferme que le genre OEslre. Voy. ce mot. (D.) ASTOMES. Astomi (àuTcaciç, sans bou- che). MOT. CR. — Les bryologistes donnent AST ce nom à une des divisions de la famille des ]\lousscs, caractérisée par des capsules qui, à la maturité, ne s'ouvrent point d'une ma- nière régulière, c'est-à-dire par la sépara- tion et la chute d'un opercule. Chez ces Mousses, les séminules sortent par une dé- chirure ou une rupture quelconque des pa- rois de la capsule, rupture indépendante de toute cause extérieure et amenée par les progrès de la végétation. Les genres Phas- cum , Àrchidium, Voilia , Bruchia et plusieurs autres encore sont dans ce cas. On dit alors Vopercide jeisistant. (C. M.) ASTRAGALE. As Ira gains, Linn. (Le nom de à(jTpa-|a).o; est employé par les bota- nographes grecs pour désigner une ou plu- sieurs Légumineuses, qu'on suppose appar- tenir au g. Astragale), bot. th. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées , tribu des Astragalées , Adans. M. De Candolle, en constituant son genre Oxytropis aux dépens d'un nombre assez considérable d'espèces comprises, par les auteurs plus anciens, parmi les Astraga- les , assigne à ceux-ci pour caractères es- sentiels : Calice 5-dcnlé. Corolle à carène obtuse. Étamines diadelphes. Légume bilo- culaire ou scmi-biloculaire par le rentre- mcnt des bords de la suture inférieure. — Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles impa- ripennées ou abrupti-pennées; fleurs jaunes, ou rouges, ou bleues, ou blanchâtres, axillai- rcs, solitaires, ou en grappes, ou en épis, ou en capitules ; fruit de formes très variées. Ce genre comprend environ 300 espèces, la plu- part indigènes des contrées extra-tropicales de l'hémisphère septentrional, et abondant surtout en Sibérie. VA. gnmmifcr et quel- ques autres espèces d'Orient produisent de la gomme adragante. (Sr.) ASTRAGALÉES, DC. bot. th.— Sous- division de la tribu des Lotées (famille des Légumineuses, sous-ordre des Papiliona- cées), et dont le genre As! ra gale est le type. (Sp.) ASTRAGALOIDES, Adans. bot. ph. — Syn. du genre Phaca, de la famille des Légumineuses. (Sr.) * ASTRAGALOIDES, Mœnch(.Wfhth(ilma Lamk. (M. E.) ASTREPHIA , Dufresne , Valer. — Uemesoiria , Rafin. {Anti. gèn. des se. phys., t. "VT, p. 88). bot. ph. — Genre de la famille des Valérianées ; il ne diffère des Valérianelles que par une corolle éperonnée ou gibbeuse, et un style trifurqué. M. De Candolle {Prodr., t. IV, p. 629) n'en admet que deux espèces. Ces plantes croissent au Pérou. ^ (Sr.) ASTRES (adTfov ou àarvip, astre). Astr, — Cette d'nomination s'applique à tous les corps qui ont une existeucc propre, indé- pendante, et qui se meuvent dans les espaces célestes suivant des lois déterminées. Jadis, la sigiiiûcation de ce mot était res- treinte aux corps lumineux par eux-mêmes, comme le Soleil, les étoiles. Les progrès de l'astronomie ont amené peu à peu à consi- dérer comme de véritables astres, non-seu- lement la Lune, les planètes et la Terre, mais encore les comètes, les étoiles ûlantes, qui passaient pour de simples météores at- mosphériques. 11 faut dire cependant que l'école de Pj Ihagore professait, sur la consti- tution de l'univers, des doctrines qui se rapprochent beaucoup des idées que la science est parvenue à démontrer aujour- 268 AST d'hui comme autant de faits incontesta- bles. « Qu'est-ce qu'un astre? Un monde situé dans l'éther infini qui embrasse le tout. La lune est une terre. La comète est un astre qui disparaît en s'éloignent de nous, mais qui a sa révolution fixée. » Phi- lohiUs de Crotone, Ecphantus, Hémclide de Pont, Nicétas de Syracuse, croyaient au mouvement de rotation de la Terre et à sa forme arrondie. Cela est d'autant plus re- marquable que soixante ans après Copernic, le grand Bacon regardait encore les mouve- ments de la Terre comme des nypothèscs purement imaginaires. Le mouvement de rotation diurne de la fphère étoilée, les voyages de circumnavi- gation, la déviation orientale des corps qui tombent librement sous la seule action de la pesanteur, les mouvements d'un pen- dule fibre dont le plan d'oscillation semble dévier peu à peu d'occident en orient, sont autant de preuves de l'isolement de la Terre dans l'espace, et de sa rotation autour de l'axe qui passe par ses pôles. Les mouvements apparents du Soleil et des pla- nètes, l'aberration de la lumière, les paral- laxes annuelles des étoiles, démontrent la réalité de son mouvement de translation. Personne aujourd'hui ne doute donc plusque la Terre soit légitimement rangée au nombre des astres. On verra plus tard que les co- mètes, cl les météores lumineux conn;:s sous les noms d'étoiles filantes, de bolides, d'acrolilhes, sont aussi à bon droit considérés comme faisant partie de cette famille. Deux caractères apparents, très-tranchés, ont fait distinguer, dès longtemps, les astres en deux groupes dont l'un est infiniment plus nombreux que l'autre : ces caractères sont, d'une part, l'immobilité relative des étoiles, qui les fit appeler étoiles fixes, ou simplement fixes; d'autre part, les mouve- ments propres du Soleil, de la Lune et d'un certain nombre d'autres points lumi- neux sur la voûte céleste. Les anciens, qui connaissaient seulement sept de ces derniers corps, les distinguaient des étoiles par la dénomination de planètes (étoiles errantes). Aujourd'hui, le Soleil n'est plus rangé parmi les planètes, mais, en revanche, la Terre a pris sa place, et le télescope a considéra- blement accru le nombre de ces corps cé- lestes. AST Cette distinction des astres, d'après k-s mouvements propres desunset l'immobilité relative des autres, est, d'ailleurs, plus appa- rente que réelle : il est démontré que les étoiles improprement appelées fixes se meu- vent dans le ciel. Le Soleil lui-même n'est pas immobile en un point de l'espace. Il est donc nécessaire de caractériser d'une autre façon une division d'ailleurs légitime. Ce qui fait du Soleil, des planètes et des comètes, en ua mot de tous les astres qui ont un mouvement propre très-marqué, une famille à part au sein de l'univers, c'est qu'ils sont liés les uns aux autres par des rapports naturels de distances, de mouve- ments et d'influence mécanique. Avant Copernic, on igno!ait les vrais mouvements relatifs de ces corps; on n'était point parvenu à démêler la réalité des appa- rences; l'hypothèse de l'immobilité de la Terre et de sa position centrale dans le sys- tème embrouillait tout. Giàce à ce fonda- teur de l'astronomie moderne, les mouve- ments des planètes et de la Terre autour du Soleil se trouvant démontrés, Kepler put en découvrir les lois, et fournir ainsi à Newion les données indispensables à la solution du grand problème de la mécanique des mondes. Ce grand géomètre, s'appuyant sur la théorie dis forces centrales d'Huygens, démontra que les lois de Kepler, sont des conséquences nécessaires de l'existence d'une force dirigée vers le Soleil, et dont l'intensité varie en raison inverse du carré des distances des planètes à cet astre. li reconnut ensuite, en étudiant le mouve- ment de la Lune autour de la Terre, l'iden- tité de cette force avec celle qui précipite les corps pesants à la surface de notre globe. Ainsi la gravitation, qui n'est autre que la force de la pesanteuruniversalisée, voilà donc le véritable lien qui unit entre eux les astres isolés dont se compose le système planétaire. Le Soleil, au centre du groupe, n'est pas seulement le foyer oij les planètes puiseijt incessamment leur lumière et leur chaleur, c'est au.ssi le siège de la force prépondérante qui régit leurs mouvements, et qui, par un mutuel échange d'influences, met partout l'ordre, la stabilité et l'harmonie. Les comètes, que les anciens considé- raient comme de simples météores sublu- naires — nous avons vu plus haut que les AST pythagoriciens avaient soupçonné leur véri- table nature — sont des astres appartenant au système solaire; les orbites qu'elles décrivent autour de cet astre sont régies par les mêmes lois que les orbites des pla- nètes. Mais elles se distinguent aussi de ces derniers astres par des caractères nette- ment tranchés : presque toutes se meuvent dans des orbites très-allongées, au point que ces orbites paraissent des courbes à branches infinies, des paraboles ou des hy- perboles ; de plus, tandis que le sens des mouvements planétaires est toujours dirigé d'occident en orient, les comètes se meu- vent dans un sens tantôt direct, tantôt rétrograde. la constitution physique de ces astres est aussi bien différente de celle des planètes, et leurs niasses sont comparati- vement d'une extrême petitesse. Nous étudierons plus en détail, dans les articles spécialement consacres à chacun de ces astres et à leur ensemble, les lois dont nous venons de parler, et nous dirons tout ce qu'on est parvenu à savoir des distances, des dimensions, de la forme et de la con- stitution physique des uns et des autres. Le système planétaire ou, pour embras- ser plus complètement tous les astres qui gravitent autour du Soleil, le monde solaire, forme un tout dont les dimensions, quelque considérables qu'elles paraissent quand on les rapporte aux dimensions de notre globe, sont très-limitées relativement à celles de l'univers visible. Tandis que Neptune, la planète la plus éloignée du Soleil, décrit au- tour de cet astre une orbite dont le rayon ne dépasse pas trente fois le rayon moyen de l'orbite terrestre, l'étoile la plus voisine est à une distance de noire monde qui ne >aut pas moins de 6000 fois celle de Nep- tune. On comprend dès lors comment il se fait qu'on ait considéré longtemps les étoiles comme des corps célestes doués d'une im- mobilité absolue. A la distance immense où elles se trouvent de nous, des di^placements réels, même considérables, devenaient tout à fait insensibles, et il a fallu tonte la per- fection des procédés modernes de mesure, toute l'habileté des astronomes les plus expérimentés, pour arriver à constater l'exis- tence de CCS déplacements et à en détermi- ner les limites. Ajoutons que la fixité apparente des points AST 269 lumineux innombrables, dont la voûte cé- leste est parsemée, a été le fait le plus heu- reux pour les progrès de l'astronomie d'ob- servation. Le mouvement de rotation de la Terre, qui sert de régulateur invariable pour le temps, aurait eu beau posséder cette uni- formité précitu^e, si les étoiles eussent été beaucoup plus rapprochées de la Terre, si leurs mouvements longtemps inappréciables eussent été très-sensibles, les points de repère auraient manqué pour déterminer la position ' des astres de notre monde, et l'astronomie n'eût pu sortir de sa période denfance. Ou peut dire que la science devenait alors im- possible. Au contraire, grâce à cette fixité appa- rente, les circonstauces les plus délicates des mouvements planétaires ont pu se révé- ler nettement aux observateurs. Les stations et les rétrogradations des planètes dûment étudiées ont fourni à Copernic et à ses suc- cesseurs le témoignage le plus convaincant de la réalité du mouvement de la Terre. La précession des équinoxes, la nutaiion, ces mouvements si lents et si délicats de l'axe de notre globe ont pu être mesurés, et leur cause rattachée directement à la gravitation et à la forme aplatie de la Terre. L'aberra- tion, qui n'est autre cliose que la résultante des mouvements combinés de la lumière et de notre planète, fût restée de même incon- nue, si les étoiles n'avaient possédé, grâce à leur éloignement, l'imniobilité apparente qui leur fit donner le nom d'étoiles fixes. Nous avons dit que les astres situés en dehors du monde solaire sont de beaucoup les plus nombreux. En effet, dans l'état ac- tuel des connai.ssances astronomiques, le système dont le Soleil est le foyer comprend en tout 118 corps célestes qui sont : Le So- leil, 99 planètes et 18 satellites circulant autour de 5 des planètes principales. En y joignant les comètes aujourd'hui recensées, on arrive à un nombre qui ne dépasse guère 300 pour le groupe tout entier. Or, l'œil nu permet déjà de compter près de 6000 étoiles sur la surface entière de la voûte céleste. Mais ce nombre s'accroît d'une façon prodigieuse, quand pour faire le re- censement complot de ces points lumineux, ion emploie les puissants instruments dont 'optique a doté l'astronomie. Voici quelques nombres qui pourront 270 AST ■donner une idée de la quantité extraordi- naire des astres formant a qu'on peut ap- peler, par opposition à notre groupe, le monde sidéral. Les étoiles visibles à l'œil nu, étant dis- tinguées les unes des autres par l'intensité de leur éclat, sont ordinairement partagées en 6 classes ou ordre de grandeur, le pre- mier ordre comprenant les étoiles les plus brillantes. La première grandeur comprend seulement 20 étoiles, qui sont loin, du reste, d'être également lumineuses, depuis Sirius, la plus brillante de tout le ciel, jusqu'à Ré- gulus, la première étoile delà constelhition du Lion. 65 étoiles sont rangées dans la se- conde grandeur, 200 dans la troisième, 423 dans la quatrième, 1100 dans la cinquième, et de 3000 à ZiOOO dans la sixième gran- deur. Au delà de cet ordre, les étoiles ne sont "visibles que dansles lunettes. Mais leur nom- bre va en croissant d'autant plus rapidement que l'intensité lumineuse diminue davan- tage. Selon Argelander, il y a, au moins : 13 000 étoiles de la 7' grandeur. 40 000 - de la 8* — 142 000 — de la 9e _ Mais la puissance de ces instruments ne s'arrête pas là. John Herschel, dans ses ob- servations au cap de Bonne-Espérance, note des étoiles dont il évalue l'intensité extrê- mement faible, en les rangeant dans la dix-septième grandeur. C'est principalement dans la grande zone blanchâtre qui traverse tout le ciel, et qu'on nomme Voie lacléc, c'est aussi dans le voisinage de cette zone que l'accumulation des étoiles prend des proportions fabuleuses. W. Herschel, dans le but de sonder les diverses régions du ciel en comparant leur richesse en étoiles, employait une méthode d'énumération que le grand observateur ca- ractérisait d'une façon pittoresque, en disant qu'il jauâ'eaii les deux. En dirigeant son télescope vers les régions les plus peu- plées de la Voie lactée, et en le maintenant flxe, le mouvement diurne faisait déGler successivement dans le champ de l'instru- ment jusqu'à 116 000 étoiles dans moins d'un quart d'heure. Après plusieurs an- nées consacrées à celle recherche, il con- clut que la Voie lactée seule ne devait ASï pas renfermer moins de 18 millions d'é- toiles ! Selon un observateur moderne, M. Cha- cornac, les étoiles comprises dans les treize premiers ordres, sur la surface entière du ciel, dépasseraient de beaucoup ce nombre déjà si grand: «D'après les jauges de W. Herschel et celles des cartes écliptiques, dit-il, j'évalue à 77 millions le nombre des étoiles comprises dans les 1 3 premiers ordres de grandeur, si l'on prend la moyenne in- diquée dans la préface du catalogue des zones de Bessel. » Que serait-ce, si l'on ajoulaità cette énumération toutes les étoiles que renferment les nombreux amas con- nus sous le nom de nébuleuses résolubles ! L'univers visible, eu effet, ne se compose passeulement des étoiles isolées, disséminées dans toute l'étendue delà voûte céleste. Les télescopes permettent encore d'apercevoir une multitude de petites lueurs qui se dé- tachent comme autant de nuages lumineux sur l'azur sombre du ciel. C'est ce qu'on nomme des nébuleuses. Le nombre total de celles qui ont été recensées s'élève aujourd'hui à plus de 5000, sur lesquelles plus de 400 ont été décomposées en étoiles distinctes par les télescopes. On jugera de la multitude d'as- tres qui forment ces amas par ce fait, que plusieurs d'entre eux ne renferment pas moins de 5000 étoiles, agglomérées dans un espace dont les dimensions apparentes sont un dixième du disque de la Lune. Nous étudierons plus en détail, à l'article NiiBULEUSES, ces groupes intéressants, qui étendent pour ainsi dire jusqu'à l'infini les dimensions des seules régions célestes où pénètre notre rayon visuel. Notre système est-il un groupe tout à fait isolé dans ce vaste ensemble? L'abîme qui nous sépare des étoile^ n'est-il point comblé par les analogies qu'on a pu recon- naître entre les astres les plus voisins de nous et ceux qui se perdent dans les pro- fondeurs de l'éther? N'y a-t-il pas entre les uns et les autres un lien réel, une solidarité constatée? Ce sont là des questions qui ont pu paraître longtemps insolubles ; et, de nos jours, des savants, des philosophes d'un grand mérite n'ont pas craint de les considérer comme oiseuses. Il n'en est rien cependant, et l'astronomie a fait de tels progrès depuis AST les W. Herschol et les Lambert jusqu'aux Dcsscl et aux Struve, qu'on doit regarder res grands problèmes, sinon comme entière- ment résolus, du moins comme largement ébauiliés. Déjà, il est hors de doute que toutes les étoiles brillent de leur lumière propre. Cha- cune d'elles est un foyer de lumière et sans aucun doute de chaleur; chacune d'elles est un soleil. Celte premièreet importante analogie, qui est une conséquence évidente de l'immen- sité de riiitcrvalle compris entre 1rs étoiles et la Terre, et de l'extrême petitesse drs dimensions apparentes des étoiles, a été récemment corroborée par les délicates re- cherches de deux physiciens astronomes, RIM. Huggins et Miller, En analysant les spectres provenant de la lumière d'un cer- tain nombre d'étoiles, ces savants ont re- connu que ce ne sont ni des spectres con- tinus, ni des spectres à raies brillantes: sillonnés comme celui de la lumière solaire par des raies obsrures, ils indiquent sinon lidentilé, du moins une similitude de com posilion entre les étoiles observées et notre Soleil. Ce n'est pas tout. Dans le nombre im- mense des étoiles visibles, on en a observé un grand nombre qui, simples lorsqu'on Is observe à l'œil nu ou à l'aide de lunettes d'un faible pouvoir, laissent voir deux ou plusieurs poinîs lumineux, quand on em- ploie un grossissement suffisant. Ce sont les étoiles doubles ou multiples. Or, parmi ces groupes, il en est dont les étoiles composantes sont évidemment liées et forment système. Les deux astres gra^i- tcnt autour d'un centre commun; nous employons ce mot gravilenl à dessein, parce qu'en étudiant ces mouvements, les astro- nomes géomètres ont reconnu qu'ils sont régis par les mêmes lois que les mouvements planétaires. La gravitation ne serait donc pas une force particulière aux astres de notre monde. On pourrait, dans toute l'acception du mot, la nommer la gravitation universelle. S'il en est ainsi, rien de plus naturel que d'imaginer, entre notre monde et les mondes lointains formant les systèmes sidéraux, une influence réciproque, difficile à constat-'r peut-être, mais très-probable. Eh bien, là encore, l'observatioa est venue confirmer AST 271 les prévisions de la théorie. En étudiant les mouvements propres des étoiles, en dis- tinguant dans ces mouvements c qui pro- vient de l'aberration, de la parallaxe, ou des variations dues au mouvement de la Terre, on a constaté un mouvement d'ensemble dont l'explication la plus probable est au- jourd'hui généralement admise d.nis la science. Cette explication consiste à regarder le Soleil comme animé d'un mouvement de translation dans l'espace qui l'entraîne, lui et tout son cortège de planètes, vers une région du ciel située dans la constellation d'Hercule. La solution de ce beau problème, abordé pour la première fois par W. Her- schel, repris par Argelaudcr, Struve, Mœdier, Peters, est à coup sûr une des plus belles conquêtes de la science moderne. Auteur de quel astre, ou de quel groupe d'astres le Soleil décrit-il son immense orbite, quelle est la durée de sa révolution? C'est ce qu'il est encore impossible de dire, et il faudra probablement des siècles pour arriver sur ce point à des données certaines. Enfin, en étudiant la distribution des étoiles sur la voûte céleste, la forme et les dimensions de l'immense ceinture qu'on nomme la Voie lactée, l'illustre et laborieux astronome de Slough, W. Ilerschel, est ar- rivé à prouver que le Soleil est un des astres de cette gigantesque nébuleuse. La position du .^oleil dans cette zone, vers le milieu de son épaisseur, près de la région oîi elle se divise en deux couches principales rend, en effet, parf;iitement compte de l'as- pect que nous ofl^re la voûte étoilée. Ainsi, notre groupe planétaire, qui sem- ble, au premier abord, isolé dans un coin du ciel, fait partie intégrante, non-seule- ment d'un système particulier, comme le prouve son mouvement de translation dans , l'espace, mais du système général des étoiles ç'i et là disséminées, et des étoiles même qui se pressent dans la grande nébuleuse. On voit, par ce qui précède, que les astres dont se compose la portion de l'u-'^ nivers accessible à notre vue peuvent se' classer en deux genres bien distincis. D'une part, ce sont les corps qui brillent d'une lumière propre, comme les étoiles et le So- leil, et dont la substance probablement liquide ou gazeuse est douée d'une haute 272 AST température. D'autres sont les corps opa- ques ou obscurs, tels que les planètes et les salellites, qui ne font que réfléchir dans l'espace la lumière émanée des soleils. Les astres de ce dernier genre, que l'observation a pu reconnaître, appartiennent tous à notre système solaire. Mais il n'est pas douteux que, parmi les innombrables soleils dont la voûte céleste est parsemée, un grand nombre soient accompagnés de planètes comme notre Soleil : du moins c'est ce que l'analogie nous fait invinciblement suppo- ser. La dislance prodigieuse de ces systè- mes empêche seule l'observation d'en con- stater positivement l'existence, et la faible lumière que renvoient ces corps secon- daires vers notre monde se confond avec le rayonnement plus intense des étoiles elles-mêmes. On a cru trouver une preuve de l'existence des astres obscurs dans ce fait, que le firmament ne nous apparaît pas comme une surface uniformément lumi- neuse, ce qui devrait être si le nombre des étoiles est infini. A la vérité, tous les astres qui tournent vers la Terre leurs faces obscures doivent éclipser les points lu- mineux situés dans la môme direction ; mais il est probable aussi que la lumière n'a point une puissance de propagation in- finie, et que le mouvement vibratoire de l'éther finit par s'éteindre ou du moins par devenir assez faible pour ne plus impres- sionner la réline. Pour terminer cet aperçu de l'ensemble des corps célestes compris sous cette déno- mination générale d'astres, il nous reste- rait à parler des diverses influences qu'ils exercent sur l'astre que nous habitons. Celles dues au Soleil sont si évidentes qu'elles n'échappent à personne. C'est la chaleur et la lumière de ce foyer bienfai- sant qui entrelient la vie des êtres organisés à la surface du globe; c'est sa masse qui régit les mouvements de la Terre. La Lune, les planètes, agissent aussi parleurs masses ; la première produit les marées ; les autres modifient périodiquement les éléments de l'orbite terrestre. Enfin les étoiles, par le rayonnement de leur chaleur, entretiennent dans les espaces planétaires une température sans laquelle notre globe ne pourrait con- server sa propre chaleur. Mais ce sont là des questions qui deman- AST dent à être étudiées d'une façon spéciale et qu'en ce moment nous effleurons à peine. Il sera temps de les compléter, lorsque nous décrirons séparément les divers astres dont se composent le monde solaire et le monde sidéral. [Amédice Guillumin.) ASTRICTlUM. BOT. CR — Voyez astry- CIUM. (G. d'O.) ASTMLD. Estrclda. ois. — Sous- genre formé par Swainson dans son genre Amadina{Class.ofhirds),Giï^90ïiimlm groupe des Bengalis. F.^y .amadina. (Lafr.) ASTROBLÈPE (àGTf ov, étoile; Pastto., je regarde), rorss. — Genre de Poissons dé- couvert et nommé par M. Alex, de Huni- boldt, que j'ai démontré être de la famille des Siluroïdes , ayant pour caractères : Une tête aplatie, couverte d'un peau molle, à une seule dorsale; pas de nageoire adi- peuse , ni de nageoires ventrales. Bouche garnie de barbillons, et quatre rayons à la membrane branchiostège. On n'en connaît qu'une seule espèce nommée par Tillustre voyageur, à qui nous en devons la description, Astroblepus Grixalvii,(\m vit dans le Rio de Palace, près de Popayan , où elle est appelée Pescado negro. On la mange dans cette ville. Ce poisson est voisin des Aryès ou des Brou- tes. Voy. ces mots. (Val.) * ASTROCARPUS, Neck. (£^pm.)(ic. Tfov, étoile ; /.«pTvo;, fruit), bot. th. — Syno- nyme du g. SesnmclLa, Reichenb., de la fa- mille des Résédacées. (Sr.) * ASTR0CARYU3I. bot.— G. Meyer, dans sa Flore d'Essequebo, a établi ce gen- re de Palmiers d'après une plante de celle famille croissant à la Guyane, mais qu'il n'a- vait vue que dans un état très imparfait ; des espèces nombreuses de ce genre se sont représentées depuis, tant à la Guyane qu'au Brésil, cette partie orientale de l'Amérique du Sud paraissant être la région habitée de préférence par les plantes de ce genre. M. Marlius, dans son bel ouvrage sur les Pal- miers, en a donné une description très com- plète, et en a figuré plusieurs espèces. Les yijirorwryï/wi appartiennent à la tribu des Cocoïnécs, comme l'indique la structure de leurs fruits; mais ils se distinguent des di- vers genres de cette tribu par les caractères suivants : Fleurs monoïques su le même spadice, à régime renfermé dans une spalhe AST simple , fusiforme, s'ouvranl à ss face in- terne, s'endurcissant et persistant long- temps. Fleurs mules, réunies en grand nom- bre sur la partie supérieure des rameaux, et sessiles dans des alvéoles excavées dans le rachis. Calice (riparli ou Irifide , à laniè- res aiguës; corolle tripartile, divisions lan- céolées, droites, membraneuses ou char- nues à la base. Élamincs 6 ou quelquefois davantage, opposées par paires aux pétales, incluses; filaments filiformes, droits. An- thères sagittécs, incombantes. Ovaire rudi- mentaire. Fleurs femelles solitaires, placées à la base des rameaux qui portent les fleurs mâles, sessiles ou portées sur un pédoncule court et élargi. Calice urcéolé, Iridcnté. Co- rolle urcéolée, charnue; orifice contracté, tridcnté, ou irrégulièrement trifide. Ovaire ovale, à trois loges, dont deux rudimenlai- res, une seule développée. Style conique ; stigmates- î, confluent en un corps conique ou lobé. Drupe ovale ou globuleuse, mono- sperme, à chair fibreuse; noyau osseux, per- cé de trois trous au sommet (d'où partent en général des stries rayonnantes , qui ont déterminé la dénomination de ce genre). Albumen corné, uniforme, creux au centre ; embryon supérieur, correspondant à un des trous. Ces Palmiers sont quelquefois presque sans tige apparente ; la plupart ont une tige grêle et élevée, couverte d'épines noires , longues et grêles, souvent aplaties, qui cou- vrent aussi les pétioles. Les feuilles sont pennées, les pinnules linéaires souvent rap- prochées par faisceaux, ciliées et épineuses, blanchâtres en dessous; les spathes et les spadices eux-mêmes sont aussi hérissés d'épines. Les fruits mûrs sont jaunes ou orangés, et quelquefois aussi hérissés de poils épineux. A ce genre appartiennent : 1° le Palmier iV7/r;/m//r// de la Guyane et du Brésil sep- tentrional, dont le bois est dur et à faisceaux fibreux, fins et serrés, mais que sa surface externe , irrégulière , empêche d'employer habituellement dans les arts; 2° le Palmier Airi, du Brésil, probablement le Grùjri des Antilles, et plusieurs autres, dont les noms vulgaires sont inconnus ou moins souvent cités par les voyageurs. (Ad. B.) * ASTROCOMA, Ncck. (âarjov, étoile ; Ko'ixïi, chevelure), bot. m — Synonyme du AST 273 g. Staavia, ïhunb., de la famille des Eruniacées. (Sp.) * ASTROCOMA (àarpov , ostre , étoile ; /.',y.Yî, chevelure), éciun. — M. de Blainville propose [Dict. sr. ?iiit., t. LX, p. 220) de remplacer par ce nom, dans la nomenclature des Stellérides, celui de Comatulis, que Lamarck a donné aux SteLii' crinilœ de Link. (P. G.) . * ASTRODE-XDROIV, Dennst. (àarf ov, étoile; ^k'^i^o-/, arbre), dot. th. — Suivant M. Endlicher, c'est un double emploi du g. Sovlhîvcllùi ,Sa\isb., (le la famille desSter- culiacées. (Sp.) ASTRODERME (aarjov, étoile ; Siou.x, peau), roiss. — Genre de Poissons établi ] par M. r.onelli et que peu de temps après M. Risso nommait Dinnn. Ils ont le corps élevé, la tête tranchante, la bouche peu fen- due, les ventrales très petites, la dorsale unique et étendue tout le long du dos. Une longue anale est étendue sous le ventre. Les côtés de la queue sont carénés. La mem- brane branchiostège a quatre rayons. Le corps est couvert de petites écailles relevées par des tubercules, rayonnant de tous côtés comme des étoiles. On peut juger que ces Poissons tiennent des Coryphènes par la forme de leur tête et de leur dorsale, des Zées par l'état de la bouche; et leur anatomie montre qu'ils appartiennent auxScombres. Ce caractère de la peau, saisi par M. Bo- nelli, lui a fait imaginer le nom que nous avons conservé. En 1833, on ne connais- sait encore qu'une seule espèce de ce genre fort rare dans la Méditerranée, où elle a été découverte dès l M 4, par M. Risso, et nom- mée Corijphcenn elcgrms. M. Bonelli, en établissant ce genre, a nommé cette môme espèce Aslrodermiis coryjihœrioîdcs. Il l'avait reçue de Nice, et du golfe de Cagliari. Depuis, M. Anastasic Cocco en a trouvé une seconde espèce qu'il a nommée Astmdcr- miis r^/Ze«r?V?'7ir5/. Elle est plus petite, et est ornée de brillantes couleurs. (Val.) *ASTRODO]\,Benth. (àarpov, étoile; iSv'j-, dent). BOT. PH. — Sous-genre ou section établi par M. Bentham {Lnhint., p. CM) dans le g. Leucas, R. Br., de la fa- mille des Labiées, et qu'il caractérise comme il suit : Calice tubuleux, à bord égal, à 10 dents ordinairement étalées en forme d'étoile. Gorge le plus souvent très 18 274 AST Telue.Faux verticilles le plus souvent glo- buleux, multiflores, solitaires ou en petit nombre ; les supérieurs parfois rapprochés en capitule. (Sr.) *ASTRODOIVTIUM (àarfGv, étoile; d^oûç, cvTo;, dent), bot. cr. — Genre pleuro- carpe, de la famille des Mousses, établi par M. Schwaeg chen {Supilém. ., II, P. 1, p. 128, t. 134j sur une esp. unique, propre aux îles Canaries et à Madagascar. La partie cryptogamique de YlJistoùe naturelle des Canaries, de MM. Webb et Eerthelot, nous ayant été confiée, nous avons eu Toccasion d'étudier celte belle mousse, dont voici les caractères : Péristome double : l'extérieur composé de seize dents charnues , courtes, représentant un triangle isocèle, ayant leur sommet connivent ou rapproché dans Tétat de sécheresse, réfléchies en dehors par l'hu- midité ; l'intérieur consistant en une mem- brane annulaire, étroite , presque horizon- talement placée, et marquée de seize créne- lures. Capsule sphérique, assez grosse, éga- le, sans anneau. Coiffe ventrue, subulée au sommet, enveloppant la capsule et se rom- pant latéralement. Fleurs dioïques? latérales. Séminules globuleuses ou oblongues, dif- formes , d'un jaune brunâtre , et couvertes de petites aspérités papilliformes. Ces sé- minules ont jusqu'à un vingt-cinquième de millimètre en diamètre. Elles sont fixées dans la capsule, à une columelle évasée du sommet à la base, et plissée dans sa lon- gueur. Les crénelures du péristome interne sont soudées, dans le jeune âge, au pour- tour de son évasement supérieur. VA. canaricnse est une mousse qui se plaît sur l'écorce des arbres. Elle a le port àvi Leucodon scùiroides Schwaegr. , et, sans sa capsule, on la prendrait pour un individu géant de cette dernière. (C. M.) * ASTROGYNE, Benth. {Pla7it. Hart- weg.} p. 14) (àcjTpcv, étoile; pvri, femelle). BOT. PH. — Genre de la famille des Euphor- biacées , et fondé sur le Croton gradlis Kunth. M. Bentham en expose les caractè- res comme il suit : Fleurs dioïques. — Fleurs mâles : Calice 5-fide, imbriqué en estivation. Corolle nulle. Cinq glandules in- sérées au fond du calice , antéposées. Éta- mines 6 à 10, infléchies en préfloraison, libres. Anthères 2-thèques ; bourses juxta- posées , adnées. Point de rudiment de pistil. AST —Fleurs femelles: Calice 5-fide, sans glan- dules. Point de corolle ni d'étamines. Ovaire globuleux, 3-loculaire; loges 1-ovuiées; ovules suspendus au sommet des loges. Styles 3, courts, terminés chacun par quatre longs stigmates infléchis, étalés en étoile. Capsule à 3 coques; coques 2-valves, l -sper- mes.—Sous-arbrisseaux rameux dès la base; rameaux, feuilles et calices, couverts d'une pubescence étoilée. Fleurs mâles courte- ment pédicellécs, disposées en grappes ter- minales ou oppositifoliées , spiciformes, bractéolces. Fleurs femelles solitaires. Ce genre n'est constitué que par une seule es- pèce indigène du Mexique et de la Cali- fornie. ASTROIDE. Aslroideus (àtjrfcv, étoi- le; £1(5^0?, similitude), bot. cr. — Épithète donnée à un lichen, Parmentaria aslroi- dea, parce que ses apothécies sont disposées en étoiles. (C. d'O.) ASTROIN. BOT. TH. — Voyez astro- NiuM. (C. d'O.) * ASTROIDE. roLYP.— Genre proposé par MM. Quoy et Gaimard pour recevoir une espèce trouvée , par ces naturalistes, dans la baie d'Algésiras, et qui n'est autre que le Madrejtora calycularis de Ca- volini ou Caryophyllia calycitlaris de Lamarck {Voy. Atinales des sciences ?ia- turelles , t. X, et les additions à la nou- velle édition de Lamarck, t. Il, p. 3hi8). (M. E.) ASTROITES. poLTP. — Nom employé par Merceti Guettard et plusieurs autres naturalistes, pour désigner des Polypiers à cellules étoilées, tels que les Astrées. (M. E.) ASTROLE (àffjcv, étoile), moll. — La- marck a désigné, sous ce nom, le genre Poty< clinumde Savigny. Voy. ce mot. (C. d'O.) ASTROLEPAS (àaTpov, astre, étoile ; XsTvâ;, patelle), moll. — Nom donné aux Pa- telles rayonnées et principalement à la Pa- iclla saccharina. Voy. patelle. Klein a aussi désigné, sous le même nom, la Coronula lestudinaria de La- marck. Voy. coRONULE. (C. d'O.) ASTROLOBIUM, Desv. (faute typogra- phique). BOT. pn. — , Voyez arthrolobium. (Sr.) ASTROLOGUE, poiss. — Voyez ura- NOscoPE. (C. d'O.) AST ASTROLOMA, R. Br. (àarocv, étoile; >,â>u.a, bordure), bot. ph. — Genre de la famille des Épacridées, auquel son au- teur {Prodr., 538) assigne pour caractè- res distinctifs : Calice .i-parti, ',-ou pluri- bracléolé. Corolle tubuleuse, courlement 5- lobée, ventrue au-dessus du milieu, garnie en dedans, vers sa base, de cinq faisceaux de poils alternes avec les lobes ; lobes étalés, barbus. Étamines 5, insérées au sommet du tube de la corolle. Disque cyathiforme. Drupe presque sec, à noyau osseux , 5- loculaire. Graines solitaires dans chaque loge, suspendues. — Arbustes feuillus, bas, le plus souvent diffus ou décombants. Feuil- les alternes, très rapprochées, souvent ci- liées. Fleurs axillaircs, solitaires, dressées. Ce genre est propre à la Nouvelle - Hol- lande. On en connaît 7 espèces , dont quelques-unes se cultivent dans les collec- tions de serre. (Sp.) * ASTROMARCHA]\TIA ( àarpov , étoile; Marcha7itia j genre d'Hépati- ques). BOT. CR. — M.Neesd'Esenbeck^ÊM- rop. Leherm., IV, p. 6l) établit deux sec- lions dans le g. MiiT'chantia,de la famille des Hépatiques. La première, qu'il nomme Aslromarchantiu, se compose des espè- ces dont le pédoncule occupe le centre du réceptacle femelle ; dans la seconde, nom- mée Chlamidïum, le pédoncule est excen- trique. (C. M.) * ASTROMYCTER , Harris. (àaTpov, étoile; [iU/CTrlp, nez), mam. — Voyez condy- tCRE. (A. DE Q.) * ASTRONIA, Blume (àoTpov, astre). BOT. PH. — Genre de la famille des Mé- lastomacées ( tribu des Charianthées , Se- ring. ).— M. Blume {Bijdr., 102; Riim- phùi, I, p. 20 , tab. 6 et 7 ) en donne les caract. suivants : Tube calicinal hémi- sphérique , adhérent ; limbe supère , 5- fide, persistant. Pétales 5 ou 6, obovales. Étamines 10 ou l>. Anthères transverses, dolabriformcs, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Ovaire infère , 2-à 4-locu- laire ; placentaires basilaires, multi-o\Tilés. Style filiforme ; stigmate grand, pelté. Cap- sule 2-à 4-loculaire, polysperme, déhiscente par 2 à 4 fentes longitudinales. Graines scobiformes.— Arbres à pubescence furfura- cée, roussâtre. Feuilles 3-nervéesoutripli- nervéeSj longuement pétiolées,très entières. AST 275 discolores. Fleurs petites, pourpres, par avortementdioïques, disposées en panicule» axillaires et terminales. Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, ne renferme que 3 es- pèces. (Sr.) ASTROXIUM, Jacq. {Amer., p. 261, tab. 181, fig. 96), (àarpov, astre). bot. PH. — Genre de la famille des Térébin- thacées ( Cassuviées ou Anacardiées , R Br. ), auquel M. Kunth ( A7in. des se. nat. , t. II, p. 341) assigne pour carac- tères : Fleurs dioïques. Calice petit, coloré, 5-parti. Segments égaux , suborbiculaires dans les fleurs mâles , accrescents et spa- thulés dans les fleurs femelles. Disque pé- rigyne , à 5 lobes arrondis. Pétales 5 , oblongs, obtus, insérés sous le disque, mi- nimes dans les fleurs femelles. Étamines 5 (rudimentaires dans les fleurs femelles), insérées entre les lobes du disque, alternes avec les pétales, et plus courts qu'eux ; fi- lets libres, subulés. Anthères introrses, 2- thèques, oblongucs, échancrées à la base , supra-basifixes , longitudinalement déhis- centes. Ovaire inadhérent , non stipité , ovoïde, I -loculaire, couronné de 3 styles courts, réfléchis. Stigmates subcapitellés, obtus, terminaux. Caryopse oblongue, cy- lindracée, rostrée, sèche, mince, submem- branacée, l-sperme, accompagnée du calice très amplifié, scarieux, étalé. Graine pres- que plane d'un côté, du reste conforme ac péricarpe; hile linéaire, oblong, situé vers le milieu du côté plan de la graine. Em- bryon rectiligne. Cotylédons charnus, plano- convcxes, un peu inégaux, accombants ; ra- dicule latérale, ascendante, plus courte que les cotylédons. — Arbres (de l'Amérique équatoriale) à suc propre résineux, coloré, dépouillés de feuilles durant l'époque de la floraison et de la maturation des fruits. Feuilles alternes, imparipennées, folioles opposées, non ponctuées ; fleurs petites, pé- dicellées, rougeâtres, disposées en panicules bractéolées; les panicules femelles termi- nales, les mâles axillaires. On en connaît 3 espèces, dont 2 du Brésil et 1 de la Nou- velle-Grenade. (Sr.) ASTRONOMIE (àcjtpcv, astre; vc^-o,', loi). — Aucun sujet plus vaste et plus dif- ficile ne s'est jamais présenté à l'investiga- tion de l'homme que cette recherche du nombre, de la nature et des mouvements de 276 AST ces points brillants qu^n aperçoit dans le ciel par une nuit sereine; et, chose très re- marquable , TAstronomie est pourtant à-la- fois la plus simple, la plus vulgaire et la plus facile à acquérir des connaissances hu- maines, quand on ne la considère que sous un certain point de vue ; tandis qu'il n'y a pas encore assez des facultés intellectuelles les plus développées , de l'usage des instru- ments les plus perfectionnés, et des mé- thodes de calcul les plus transcendantes, pour arriver à une juste appréciation de ce qui se passe réellement entre ces innom- brables corps dispersés dans l'espace. Il n'y a pas de branche des connaissances humaines à l'égard de laquelle de plus gros- sières erreurs aient été aussi longtemps accréditées; il n'en est point qui présente à cette heure des notions plus certaines, ni plus précises. Nous dirons encore, quoique celte pro- position soit de nature à surprendre beau- coup d'esprits, que cette Astronomie, dont les notions sont considérées par le vul- gaire comme fort incertaines et d'ail- leurs d'une très médiocre utilité, est en réalité la mère des autres connaissances na- turelles : c'est, en effet, dans ce mouvement des astres si éloignés de nous et qui sem- blent importer si peu à notre existence, qu'on a été chercher et qu'on a trouvé la loi la plus générale de la nature, et celle qui influe, sans aucune exception, sur tous les phénomènes qui se passent autour de nous et même dans notre propre organisation. Cette grande importance de la science as- tronomique et ces contrastes que nous ve- nons d'indiquer, ressortiront parfaitement d'une simple explication des différents aspects sous lesquels la connaissance des .astres peut être considérée. > Il y a une Astronomie qu'on peut nom- mer pratique ou expérimentale, qui con- siste à observer avec attention tous les corps brillants qui paraissent au ciel, à noter et retracer leur situation respective, en les réunissant par groupes qu'on appelle des ConsIcUiitions; enfin, à remarquer et noter, chaque jour, l'heure à laquelle toutes ces étoiles, et notre soleil, et notre lune elle-même, se lèvent à l'horizon ou dispa- raissent du côté opposé, comme s'ils décri- vaient un demi-cercle au-dessus de nos AST têtes. Cette Astronomie date de la plus haute antiquité; elle a dû faire une des oc- cupations et un des charmes de la vie de tous les peuples pasteurs. Cette science de pure observation a con- servé de nos jours toute son importance ; son horizon s'est étendu par l'intervention d'une foule d'instruments qui, d'une part, ont ajouté à la puissance naturelle du sens de la vue , et lui ont fait découvrir une mul- titude de corps qui , sans eux , ne l'auraient jamais frappée, et, d'autre part, ont ajouté à l'observation même un degré de précision impossible sans eux. Mais cette Astronomie d'observation , qui serait pleine de vérités si tout était im- mobile, se compose, au contraire, d'une foule d'illusions qui résultent des mouve- ments et des faux jugements qu'ils nous en- traînent incessamment à porter. C'est ainsi que toutes les étoiles et le soleil lui-même semblent se mouvoir autour de nous, tan- dis que la terre que nous habitons, tour- nant en un jour sur son axe, est la seule cause de toutes ces apparences. Ces illusions sont d'ailleurs si puissantes, qu'aujourd'hui même, où tout le monde est si bien con- vaincu que le soleil est immobile, tout le monde répète encore chaque jour que le sol?il se lève et que le soleU se couche. Les savants même ont conservé ces expres- sions et n'ont point imaginé d'autres mots pour les remplacer. Le second point de vue sous lequel l'As- tronomie peut être considérée , porte le nom d'Astronomie physique ; son but est aussi difficile et aussi élev(î que celui de l'Astro- nomie d'observation était simple. L'Astro- nomie physique a pour objet la connais- sance des mouvements y^ccls que les astres exécutent, et la recherche des lois qui pré- sident à ces mouvements. C'est particulière- ment sous ce point de vue que l'Astronomie a été si longtemps plongée dans de pro- fondes erreurs. Ptolémée plaçait la terreau centre du monde et la supposait entourée de onze cercles: sept pour les planètes, deux cristallins, un cercle premier mobile, et enfin le plus extérieur de tous, qu'il nom- mait emyirèe et qu'il assignait pour séjour aux bienheureux. Une pareille supposition, qui semblait d'accord avec les plus grossières observa- AST lions, a bientôt présenté d'énormes difB- cultés dont nous ne citerons qu'un exemple. Les planètes se mouvant encclivemcnt autour du soleil , chacune à des dislances différentes et avec des vitesses aussi très différentes , il en résulte que , vues de la terre , ces planètes semblent marcher tantôt dans un sens et tantôt dans Tautre. On ne peut se faire aucune idée des efforts d'ima- gination et de calcul qu'il a fallu faire pour essayer de concilier chaque nouvelle ob- servation avec le système adopté ; et , par exemple, il a fallu supposer que certains corps se mouvaient dans im cercle dont le centre parcourait lui-même un autre cercle, lequel avait à son tour son centre enchaîné dans un troisième; car on s'était fait une singulière idée d'une certaine noblesse des astres qui ne leur permettait pas de se mou- voir autrement que dans un cercle, la plus noble, la plus symétrique et la plus par- faite de toutes les figures géométriques. Pendant quatorze cents ans, le système de Ptolémée a subsisté, et les astronomes ont déployé, pour le défendre et le concilier avec les observations, cent fois plus de gé- nie et de travail qu'il n'en a fallu depuis pour en démontrer l'erreur. Copernic a osé, le premier, attaquer une erreur si tenace, et il a fait voir que toutes les observations se conciliaient aisément, et que le système du monde devenait très simple, en admettant que le soleil, aussi bien que les étoiles, étaient immobiles, pen- dant que la terre et toutes les planètes tour- naient autour de leur axe et autour du soleil comme centre , non dans des cercles , ainsi qu'on le croyait autrefois, mais dans des ellipses. Il est remarquable que l'ouvrage de Co- pernic, où son système est développé, et qui est intitulé : De revolutinnilnis cc- Icstibus, a paru précisément le jour de sa mort. C'est un caractère des grands génies, de deviner des faits encore inconnus. Copernic écrivait avant l'invention du télescope, qui seul a permis de distinguer les phases des planètes ; il a cependant établi l'existence de ces phases et prédit qu'on les découvrirait. Ce n'était point assez pour l'Astronomie physique de découvrir la réalité des mou- vements célestes, il fallait encore en con- AST 277 stater les lois : c'a été l'œuvre de Kepler, ainsi que nous l'avons dit au mot astres. Connaître certaines lois des mouvements des planètes , analyser ceux de la terre et du satellite qui lui est enchaîné, vérifier les lois du mouvement qui entraîne les petits corps vers la terre elle-même, ce n'était encore, en quelque sorte, qu'observer judi- cieusement les phénomènes de la nature ; il était donné à Newton de surprendre son secret et d'annoncer qu'une seule et même puissance, agissant avec égalité et suivant les mêmes lois, sur toutes les particules matérielles du monde visible, était la cause unique de tous les phénomènes observés. C'est la découverte de celte loi générale de la nature qui nous a fait dire que l'As- tronomie était, en quelque sorte , la mère de toutes les connaissances naturelles ; car c'est l'Astronomie qui a fourni à Newton l'occasion et la preuve de sa découverte. En étudiant les mouvements de la lune au- tour de la terre , il chercha à déterminer de combien elle s'approcherait de celle-ci en une minute, si elle était abandonnée à elle-même. Or, comme la lune est placée à une distance de la terre égale à soixante fois le rayon de celle-ci, s'il était vrai que l'attraction s'exerçât, comme il le suppo- sait, en raison inverse du carré des dis- tances, la lune ne devait tomber sur la terre que d'une quantité .l,ono fois plus petite que les corps placés au bout du rayon de la terre , c'est-à-dire à sa surface ; or , ces corps tombant de ij pieds dans une seconde , la lune ne devait tomber que de 1 â pieds dans une minute. Pour connaître la valeur de cette force qui attire la lune, il fa. lait connaître exac- tement l'étendue de l'arc décrit par elle dans son orbite en une minute: or, les tables de la lune étaient alors fort peu exactes, et Newton dut attendre 15 ans qu'elles se fussent perfectionnées pour voir enfin le petit sinus varié de l'arc décrit par la lune en une minute, égaler précisé- ment l'espace parcouru en une seconde par un corps qui tombe à la surface de la terre. Newton a douté, nous devons en conve- nir, que cette belle loi de l'attraction qu'il avait démontrée pour les corps célestes, fût également applicable aux dernières molé- cules des petits corps qui sont à notre 278 AST disposition ; il n'a , par conséquent , pas connu toute la beauté et toute la généra- lité de sa découverte ; mais les physiciens qui lui ont succédé ont constaté, par expé- rience, Texactitude de la loi pour des petits corps voisins les uns des autres ; et notre célèbre de Laplace est parvenu à la conci- lier avec les phénomènes d'adhésion et de cohésion. tlne troisième branche de l'Astronomie , non moins difficile et non moins brillante dans ses résultats , a pour objet l'applica- tion des plus hautes méthodes mathéma- tiques à ces mouvements si variés et sou- mis à tant d'influences diverses que les astres exécutent. Outre la difficulté des mé- thodes elles-mêmes, les calculs astrono- miques sont souvent d'une multiplicité et d'une étendue capables de lasser la patience la plus robuste. Heureusement, Napier, en inventant les logarithmes, les a considéra- blement facilités. C'est à cette belle science du calcul qu'est dû ce grand effort de l'esprit humain, par lequel un homme semble se survivre à lui- même, et par lequel il est devenu possible de prédire, avec la plus grande exactitude, des phénomènes qui n'arriveront que dans un temps très éloigné: c'est ainsi, par exemple, qu'une éclipse de soleil est annoncée avec la plus minutieuse exactitude pour son commencement , pour sa durée et pour sa fin ; c'est ainsi, et ce résultat est plus ad- mirable encore , que de Laplace a réussi à démontrer qu'au milieu de ces variations perpétuelles , l'ensemble de notre système planétaire avait une constitution fixe et im- muable. Une quatrième branche de l'Astronomie devrait traiter, non plus comme autrefois, sous le nom â'Astroloyfc, de l'influence imaginaire des astres sur les événements de la vie , mais de l'influence matérielle , importante et générale, que les astres exer- cent sur les phénomènes qui se passent à la surface du globe , et en particulier sur ceux que présentent les êtres organisés. Celte science n'existe point encore, il est vrai , comme réunion systématique et uni- voque ; mais les faits qui doivent la com- poser sont épars dans une foule de bran- ches scientifiques de différents noms. On peut citer, pour exemple , l'influence dès AST étoiles fixes et du soleil sur la température des différents points du globe , toute la théorie des climats, les causes et les lois des marées proprement dites, celles des marées atmosphériques , la configuration actuelle et les changements de forme fu- turs de notre globe, etc., etc. Il serait fort à désirer que quelque ha- bile homme se chargeât de réunir, à l'usage des naturalistes , toutes les notions astro- nomiques qui leur seraient utiles , et qu'il leur est aujourd'hui si difficile de rassembler. Notre illustre collaborateur, M. Arago, serait éminemment propre à réaliser ce beau travail ; il nous a du moins promis quelques-unes des principales no- tions de cet ordre, qu'on trouvera aux mots LUKE , COMÈTE , SOLEIL , INFLUENCE» STELLAIRES, etc. (PelLETAN.) * ASTROPECTEN {astrum , astre, étoile ;^;ce/c/i, peigne), zooph. — Sous-genre d'Astéries admis par Linck et correspondant à celui de Puiilaslerias, Blainv., etc. Voy. ASTÉRIE. (P. G.) * ASTROPECTINIDyE {A'àstropec- ten, genre d'Astéries), échin. — M. J.-E. Gray {Ann.anclMugas. ofjiat hisi , 1840, 180) établit, sous ce nom, une famille de l'ordre des Astéries ou A steroida, et y place les Nauricia, Gray; Luidia, Forbes; Pela- laster, Gray; Solaslcr, Forbes; Astroiyec- /e/î, Linck; et Uenricia, Gray. Ces animaux n'ont que deux rangées de suçoirs aux sil- lons des ambulacres; leur dos est aplati, garni de nombreux tubercules surmontés d'épines radiées à leur sommet, et que M. Gray nomme Paxilli. (P. G.) * ASTROPHEA, DC. {Prodr., III, p 322, sith Passi/loru)[a.ci-foy , astre; cpa'u, cpac/w, je brille), bot. ph. — Genre ou s. -gen- re de la famille des Passiflorées, adjoint par son auteur, avec doute, au genre Passiflo- ra. Il est fondé sur les Passiflora glauca et emaryinala Humb. et Bonpl. {Plant, éqiiat., tab. 22 et 23); espèces qui diffèrent de toutes les autres Passiflores en ce qu'el- les sont de grands arbrisseaux non sarmen- leux et dépourvus de vrilles ; leurs fleurs , dépourvues d'involucre, offrent des périan- thes j-partis. (Sp.) A&TY^QiVlLYTF..Astrophyton (âaTpov, astre; tpuTc'v, plante), échin. — Nom par lequel Linck désignait les animaux échino- AST dermes de Tordre des Stellariés, appelés, depuis, Euryale par Lamarck. (P. G.) ASTR0PHYT01V(àaTpcv, astre, étoile ; <(;uTov, plante), échin. — Linck, dans son Histoire des Étoiles de mer, publiée en 1733, appelait ainsi une classe de la deuxième section des Étoiles, et qui répond parfaitement au genre Euryale, tel que La- marck Ta depuis établi {Voy. euryale). Quelques auteurs ont adopté le nom dVis- Irophylon. (P- G.) * ASTROPHYTUM (àaxpov, étoile; cpuTo'v, plante), bot. th. — Nous avons fondé ce genre de la famille des Cactacées, sur une plante fort extraordinaire par ses formes , lesquelles s'éloignent, par leur aspect inso- lite, des formes déjà si extraordinaires elles- mêmes de cette famille singulière. C'est une plante subglobuleuse, à cinq ou six angles très robustes, obronds ou légèrement ai- gus, d'un vert glauque, parsemée d'une myriade de petits points blancs, qui, vus à la loupe, présentent une petite touffe de poils [iinde nomeii spec-firiun). Le som- met en est légèrement ombiliqué, et la crête des côtes est munie , au lieu de fais- ceau d'épines , d'une touffe de soies brunes ou fauves , et quelquefois de 3 ou 3 aiguil- lons d'une extrême petitesse , quoique fort raides. Cette plante , qui paraît n'avoir en- core fleuri que chez M. le Prince de Salm , tient des Opuntiées par ses aréoles, et des Échinocactes par ses fleurs et sa forme. Nous reviendrons sur son compte à l'ar- ticle CACTACÉES , dans lequel nous espérons en donner la diagnose complète ( Voy. Cac- tearum nova (jenera s-peciesque novœ , où se trouve une description provisoire dé- taillée). VA. myriostigma paraît indigène au Mexique , d'où il a été envoyé, en i 839, en Europe. (C. L.) ASTROPODE (aaTpovjétoilejTToûç, pied). ÉCHiN. — Voyez astropcs. (P. G.) * ASTROPUS (âorpov, astre; ttoùç, pied). icHiN. — M. Gray, dans son Synopsis of Starfish , publié dans l'année 18 40 des Ann.and Magaz. ofnat.hist., donne ce nom à un sous-genre d'/45/ropcc/(?n, com- prenant l'espèce nouvelle qu'il appelle A. longipes. (P- G.) "ASTROPUS, Spreng. {Neiie Ent., III, p. 64). (âorpov, étoile ; nrcûç, pied), bot. p«. — Double emploi du genre Walthe- AST 273 ritty L. ; de la famille des Byttnériacées. (Sr.) * ASTROTUELIUM (xTTfjv, étoile ; ôïiXyî, mamelon), dot. cr. — Genre de la famille des Lichens, tribu des Trypélhélia- cées, établi par EschMeiler {Syst. Lich., p. 18, f. y 5, et MarL Fi. Bras., J, t. 9, f 6), et auquel il donne pour caractères ; Thalle crustacé. Périthèccs plus ou moins nombreux, disposés en cercle et profondé- ment immergés dans des verrues formées par un stroma coloré. Ostioles allongés, convergents, et s' ouvrant par un pore com- mun au sommet de la verrue. Ce genre, comme on le voit, est bien voisin des Try- petheliuw ii\ n'en diffère essentiellemeni, selon le lichénographealleraand, que comme son g. Pyrennstrnm {Parmentarirr,Fée) diffère lui-même des Verrucaires, c'est-à- dire par des ostioles allongés et conver- gents. On a véritablement poussé un peu loin les distinctions génériques dans les deux tribus des Verrucariées et des Trypé- théliacées, et Fries a eu raison de dire que les genres Trypelhclium, AstrotheUtim et Parmentaria, ne diffèrent pas plus des vraies Yerrucaires que les Sphéries des tri- bus Lignosœ , Inci/sœ , Circinatœ , ne diffèrent des Sphéries simples. Il existe, en effet, soit entre les genres Trypethelium et Astrothelium, soit entTCÏesParme?}ia- ria et les Yerrucaires, une foule d'états transitoires qui doivent jeter une grande in- certitude sur le genre auquel il faut rappor- ter l'individu qu'on observe. Comme ce genre paraît adopté par Fries et que MM. Lindley {Anat. Syst. ofBot.) et End- licher (Gêner. /'^creL) en ont tenu compte, nous n'avons pas dû l'omettre dans ce Dic- tionnaire. — Ce genre, exclusivement tropi- cal, comme les deux autres de la même tri- bu, ne se compose que de quatre espèces. Eschweiler y rapporte le TrypcAhelium la- gcnifernm. Ach., et le T. SprengelUFée, non Ach. Il y a là certainement une grande et déplorable confusion qui ne cessera qu'à une seule condition : c'est que les lichéno-- graphes se feront un devoir, la chose étant possible, de communiquer les types de leurs espèces, et ne prendront pas à tâche de les soustraire à l'examen de ceux dont ils semblent ainsi redouter le contrôle. Ces cachotteries dénotent une dé&acce très pré- 280 AST judiciable aux progrès de la science. Un échantillon mis en circulation la sert cent fois mieux que la meilleure description. El d'ailleurs, entre le puissant intérêt de la vérité et Tintérèt précaire de ramour-propre, devrait-il être permis de balancer un in- stant? (C. M.) *ASTROTRïCUA,DC. (asrpov, étoile; bf'.'c,, cheveu), bot. th. — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Hy- drocotylées, Koch: tribu des Disaspidos- permées, sous - tribu des Xanlhosiées, Tausch.). M. De Candolle {Mém., V, p. 29, lab. ô el fi; ici. Prodr.; t. IV, p. 74) en donne les caract. suivants: Tubecalici- nal ovale; limbe minime, 5-denticulé. Pé- tales elliptiques-oblongs, persistants, plans, veloutés en dessous. Styles '■'. , Gliformes, point épaissis vers leur base. Méricarpes ovales-oblongs, contractés vers la commis- sure, à 9 côtes très obtuses, à peine sail- lantes; les deux côtes latérales marginantes, presque oblitérées. Point de bandelettes dorsales; commissure à 2 bandelettes. — Sous - arbrisseaux à pubescencc étoilée. Feuilles alternes, pétiolées, très entières, glabres en dessus, pubérules-blanchàlres en dessous. Inflorescences paniculées, compo- sées d'ombelles simples. Involucres oligo- phylles, à folioles linéaires. Ce genre ap- partient à la Nouvelle-Hollande ; on en con- naît six espèces. (Sp.) ASTRYCIOI, plus correctement AS- TRICIUM (icr/î, étoile), but. en.— Genre de Champignons, qu'on trouve énoncé par RaOnesque Schmaltz , dans le prospectus des plantes trouvées aux États-Unis {Med. rcjcrtonj of ISnv-York, vol. V, p. 356, et Journal de bot. de Desvaitr , vol. II, p. ir.6). Ce g. appartient à la section des Lycoperdacées. Il est caractérisé par un pé- ridium quinquéfide et dimidié qui ne s'ouvre pas. La fructification est placée au centre. Les caract. que lui donne Piafinesque sont si incomplètement exposés, qu'aucun au- teur n'en a fait mention. Il croît dans le New- Jersey et la Pensylvanie. (Liv.) ASTIJR. OIS. — Nom ancien de l'Autour. Voyez ce mot. (C. d'O.) ASTIJRLXE. Aslnrhia {A'Asiiir, nom latin de l'Autour, avec lequel les espèces de ce g. ont du rapport de plumage), ois. — Genre formé par vieillot sur une espèce d'oi- AST seau de proie figurée dans Buffon(Bn^,473) sous le nom àeprtit Autour de Cayenne {Falco cayennensis Gml.), et est elle- même l'espèce type du g. Cymindis ds Cuvier, que nous admettons de préférence, ainsi que tous les ornithologistes modernes. Aslunne n'est donc que le synonyme de Cymindis. Toy. ce dernier mot. (Lafr.) *ASTYCUS (àarj/.o;, galant, poli). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- thocères, légion des Brachyrhynques, divi- sion des Brachydérides, établi par Schoen- herr [Gênera et Species Curcnlio?iidu7n, t. II, pars I, p. yi ). Les espèces de ce genre ont le faciès des Tu ?> ijmesri/s ; mais elles en diffèrent par leurs antennes, plus courtes, et par la struc- ture de leur rostre anguleux, plan en des- sus et canaliculé. Leur corps est allongé, convexe et ailé. M. Dcjean , dans son der- nier Catalogua, en désigne 4 espèces, dont 2 des Indes orientales, une de la Nouvelle- Hollande , et une dont la patrie est incon- nue. M. Schoenherr n'en décrit que deux : l'une, qu'il nomme /ï. varhilnlis, et qui lui a été communiquée par M. Chevrolat; l'autre qui est le Curculio la fera lis de Fabr. Tou- tes deux sont du Eencalc. (D.) * ASTYDAMIA, DC. bot. th. — Gen- re de la famille des Ombellifères (tribu des Peucédanées, Koch; tribu des Diclidosper- mées, s. -tribu des Peucédanées, Tausch.), auquelsonauteur( )/c>77.,l. V, p. 5:i,tab. I, fig. D; id. Prodr., t. IV, p. 190) assigne pour caract.: Calice à bord ô-denté. Pétales obovales, entiers, surmontésd'une languette infléchie. Stylopodes épais. Styles trèscourts. Fruit comprimé, à rebord épais ; méricarpes subfongueux, ô-costés ; les trois côtes dor- sales, cristées, rapprochées; les deux côtes latérales confluenles avec le rebord. Ban- delettes peu nombreuses. — Herbe smTrules- cenle, charnue, glabre. Feuilles pennatipar- lites; à segments cunéiformes, incisés-dcn- lés au sommet. Involucre et involucelles polyphy-lles. Fleurs jaunes. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce [A. cana- ricnsis DC) : c'est le Crilhmum latifo- lium^,.., le Tesioria ranariensis Sprcng., et le Laserpiliiim crithmifolium Link. (Sp.) *AST¥LE. Aslylus (à priv. ; rruXoç, ASY style). BOT — "Wachendorfif a donné cette épithètc aux plantes dont les fleurs sont dé- poun'ucs de style. (C. d'O.) *AST¥LL'S (à priv. ; arûXc?, stylet). INS. — Genre de Tordre des Coléoptères pen- tanières, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, établi par M. Delaporte aux dépens du g. Dasylcs de Paykull {Revue entom. deSilbermann, t. IV, p. 3 2). L'au- teur rapporte à ce genre les Dasylcs linen- tus Fabr., variegalus Germar, Anlis Por- ty ou faciatus Germ. , quadrilineitttis Germ., et autres grandes et belles espèces du Pérou et du Chili. (D.) *ASTYIVOMUS (àaTuv';[/.oç, édile), ins. — M. Dejean [Cat., 3" édit.) désigne ainsi un genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , que M. Scrville avait publié avant lui [Ann. de la Soc. eut. de Fr., 1835, t. IV, p. 32) sous le nom d'^dilis, qui est celui de fes- pèce qui lui sert de type {Lamia JEdilis des auteurs). Quoique cette conversion d'un nom spécifique en nom générique soit, à no- tre avis, très vicieuse, nous avons dû adopter le nom ^JEdilis de M. Serville comme plus ancien. Voy. ce mot. (D.) * ASYMÉTRIQUE (i priv.; auap-ETftV., symétrie ). moli.. — Les conchyliologistes donnent ce nom aux coquilles univalves dont les côtés ne sont pas réguliers, par rapport à un axe tiré du sommet à la base, (C. d'O.) *ASYSTASIA, Blume {Bijdr,p. 796). ( xauaraaîa , confusion ). bot. vu. — Genre de la famille des Acanthacées (tribu des Echmatacantées , sous -tribu des Ruel- liées , Nées), offrant pour caractères es- sentiels : Calice 5-parti , régulier. Corolle subinfondibuliforme, i-fide : lobes presque égaux. Étamines 4 , incluses, didynames, insérées au tube de la corolle ; filets soudés deux à deux par la base ; anthères à bour- ses étroites, parallèles, calleuses ou appen- diculées à la base. Ovaire l -style, à deux loges 2-ovulées. Stigmate 1-lobéou 2-denté, capitellé. Capsule stipitée, 4-gonc, 2-locu- laire, j -sperme. Graines disciformes. — Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Asie équa- toriale ; feuilles opposées ; grappes axillai- res ou terminales, spiciformes, unilatérales; bractées et bractéoles, petites, isomètres. CSp) ATA 281 ATA. BOT. TH. — Nom générique des Cistes dans une partie de l'Espagne où ils couvrent les terres incultes. (C. d'O.) . ATACAaiITE. MIN. — Voyez ataka- MITE. (DeI,.) * ATACCIE. Ataccia. bot. ph. — Genre établi par Presl {Rdiq. Ilaenk. >, p. 149) pour le Tacca integrifolia de Ker {Bot. mag. t. 14 88) et Roxb. (rorow. t. 257). Ce g. ne diffère pas sensiblement du Tacca.Le seul caractère qui le distinguerait , c'es un ovaire à 3 trophospermes pariétaux e saillants, de manière à simuler un fruij comme à 3 loges ; tandis qu'il est bien- réellement uniloculaire dans le g. Tacca. Voy. ce mot. (A. R.) -^ATACTOMOUPHOSE. Ataclomor- phosïs (àraxTCi; , inflexible ; p-opcpnî , forme). zooL. — Les entomologistes appellent ainsi l'état complet d'immobilité de certaines Nymphes, qui n'en sortent qu'à l'époque de leur dernière métamorphose. (C. d'O.) ATAGAS. Atagcn. ois. — Nom du Lagopède en hahil d'été selon Maudiut. (Lafr.) ATAGO ou ATTAGAS. ois.— Noms corrompus de celui <ÏAllage7uie, qu'on donne à VAltagas ou Lagopède. Voy. ce dernier mot. (Lafr.) ATAJA. roiss. — Nom d'un poisson de la mer Rouge , indiqué et décrit par Fors- kal sous le nom de Sciœna rnbra. Dans le Dictionnaire classique, ce nom est donné comme synonyme d'une esp. du g. Hola- canthe de la famille des Squamipennes. Nous avons retrouvé l'esp. de Forskal, et c'est au g. des Scorpènes qu'elle appartient. (Vax..) ATAKAMITE ( A'Atakama , nom de lieu). MIN. — Nom sous lequel on désigne le cuivre oxy-chloruré , rapporté pour la première fois du désert d'Atakama, dans l'Amérique méridionale. Voy. ctjivre oxy- GHiORURÉ. (Del.) *ATALA]\TA, Nutt.; Gen. Amer. 2, p. 73. non Corréa (nom d'homme), bot. PH. — Synonyme du g. Periloma, DC, de la famille des Capparidées. (Sp.) * ATALANTHUS ( Atalanthe , nom myth. ). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées, fondé par M. Don, et réuni ac- tuellement, par M. De Candolle, au g. Son- chus , dont il ne paraît différer que par l'absence de renflement à la base de i invo- 18* 282 ATA lucre ; les deux esp. sur lesquelles M. Don avait établi son g. sont les Prenanthcs piniiata et spittosa. (J. D.) * ATALAi\TIA , Corréa {Armai, du Mus. , t. TI, p. 383). BOT. TH. — Genre de la famille des Aurantiacées, otTranl pour ca- ract. : Calice 4-ou 5-dcnlé. Pétales 4 ou 5. Étaraines 8 ou 1 0; ûlets libres et subulés au sommet, soudés inférieurement en tube. Anthères cordiformes , ovales. Ovaire glo- buleux, ordinairement 4-loculairc ; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, at- tachés vers la base de Tangle interne. Style aussi long que Fandrophore ; stigmate 3-ou 4-lobé. Baie 3-ou 4-locuIaire, 3-ou4-sper- me, globuleuse. — Arbres ou arbrisseaux épineux. Feuilles simples. Fleurs axillaires et terminales. Ce g. comprend 4 ou 5 esp., toutes indigènes de l'Asie équatoriale. La plus remarquable est VA. monophylla DC. {Linionia nionophyUa L. — Roxb. Co- rom. I, lab. S2.5 Turrœa tu'rcns Kœn.; Trichilid sj>inosa Willd.) (Sp.) ATALAPIIE. MAM. — Genre proposé par Rafinesque , et fort imparfaitement connu. Voij. vespertiliens. (I. G. -S. -H.) ATALERRIE. bot. PH.-Syn. A'Hijdro- lea ze?/ln>u'ca'Vah\. Voy. hydrole. (C.d'O.) * ATA3IISQIJEA , Miers {Travels in Chili, II, p. 529. — Hook. et Arn. Bot. Mise. III, p. I-îS) (nom vernaculaire). bot. PH. — Genre de la famille des Capparidées, DC (tribu des Capparées, DC). D'après les descriptions des auteurs précités, il of- fre les caract. suivants : Calice de 4 sépales; les 2 extérieurs (postérieur et antérieur) ovales, obtus, concaves, velus en dessus; les 2 intérieurs ( latéraux ) beaucoup plus petits, oblongs, obtus, velus. Disque char- nu, triangulaire, tapissant le fond du calice, à angle postérieur prolongé en forme de li- gule. Pétales '1 , linéaires-lancéolés , con- caves , velus en dessus; les 2 supérieurs alternes avec le prolongement liguliforme du disque; les 2 inférieurs insérés devant les 2 angles antérieurs du disque. Étamines 6, monadelphcs par la base; androphore velu , globuleux , fortement gibbeux pos- térieurement , engainant la base du siipe de l'ovaire ; filets glabres , arqués en de- dans; le rudiment d'une 7^ éiamine en- tre les 2 filets postérieurs. Ovaire sti- pité, claviforrae, acuminé, arqué en de- ATE dans. Style court , terminé en stigmate pointu. Baie globuleuse, i -sperme, crusta- cée, apiculée par le style, couverte d'une pubescence furfuracée. Graine apérisper- mée. Embryon à cotylédons grands, épais, convolutés; radicule latérale, cylindrique, supère. — Arbuste ( du Chili ) à rameaux' cylindriques, subspinescents, incanes par une pubescence furfuracée. Feuilles courte- ment pétiolées, étroites, échancrécs, vertes en dessus , furfuracées en dessous ; la plu- part opposées, les supérieures éparses. Pé- doncules axillaires, solitaires, l -flores.' VA. cmarginaia Miers, constitue seul ce genre. (Sp.) ATAX. ARACH. — Dénomination appli- quée, par Fabricius, à un g. de la classe des Arachnides trachéennes, synonyme de celle àUlydrachna de Millier. Joy. ce mot. (Bl.) * ATAXIE. Atftxia (àta^'a, imperfec- tion). BOT. PH. — Genre de la famille des Gra- minées, qu'il ne faut pas confondre avec le g. Ataccia du groupe des Taccacées. Le g. Ataj-ia a été fondé par R. Brown dans sa Flore de l'île Melville, p. 35, et adopté par notre savant ami , le professeur Kunth [Agrost. 39). C'est une petite plante ayant l'aspect d'un Ayithoxanthum, mais dont les caract. n'ont pas encore été donnés d'une manière complète. Ses épillets sont triflo- res; la fleur inférieure est mâle , celle du milieu est neutre et la supérieure est her- maphrodite. La plante est originaire de Java. (A. R.) * AÏE. Aie. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Ophrydccs, très voisin du g. Haherinrin , dont il ne dif- fère que par rinterposilion entre les deux processus charnus qui naissent de la base de l'anthère, d'une lame cornée, obtuse, spa- thulée, réfléchie et canaliculéc. Ce caract. nous parait d'une bien faible importance pour séparer ce g. des autres espèces du g. Habenaria. (A. R.) * ATECIINA (à priv.; rsy;;?), art; sans malice), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélincs, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean , qui, dans son dernier Catalogue ( <^ édit.), en désigne 19 esp., dont i« du Cap de Bonne-Espérance et une de la Nouvelle- Hollande {A- irilincata), rapportée par AIE le capitaine de vaisseaa Duinont-d''UrviIIe. D'après les renseignements que nous a fournis M. Clicvrolat sur ce genre inédit, ses caractères sont : Élytrcs presque à de- mi sphériqucs; épiplcurcs larges, plans; dessous du corps aplati. Palpes maxillaires à pénultième article en cône arqué à son origine; dernier article oblong; Tun et Pau- tre représentant, par leur réunion , un gland avec son calice ou sa cupule. Pattes simples, presque droites; jambes élargies vers le sommet. — Ce g. a, suivant fau- teur, beaucoup d'analogie avec les Parop- sis et renferme, entre autres esp., 6 Chry- somèlcs de Fabricius qui sont : C. gitttuia, C. 14 decem-gutlala, C. alternans , C linca, C slridta et C. viilpina. (D. et C.) *ATELA, C. (àT=>.r.', imparfait), ins. — Genre de Coléoptères pcntamères, fa- mille des Malacodcrmes , établi par M. De- jean dans son dernier Catal. (3™'= édit.) et dont il n'a pas publié les caract. Il n'y rap- porte qu'une seule esp. nommée par lui A. cephalolcs et qui est du Brésil. Il place ce g. entre les Omalises de Geoffroy, et les Phcngodes d'Hoffmanscgg. C'est tout ce que nous pouvons en dire, n'ayant pas vu l'insecte qui a servi à l'établir. (D. etC. *ATtLA\DRA, Lindl. ( àTcXx,- , im- parfait; ^■<%'^^ ^pcc, homme), bot. th. — Genre de la famille des Labiées, auquel son auteur attribue les caract. suivants (fio- tany of Sioan river, in Bol. Reg. Ap- pend. 3, p. 1 19) : Calice 2-Iabié : lèvre su- périeure ^-dentée; lèvre inférieure 3-den- tée. Corolle à tube court : lèvre supérieure plus large, échancrée; lèvre inférieure 3- partie, à lanière -moyenne plus grande, concave. Étamincs 4 ; les 2 inférieures plus longues. Anthères glabres, dithèques; l'une des bourses ascendante, pollinifère; l'autre descendante, stérile. Stigmates ani- somètres : le supérieur minime (péricarpe inconnu). — Ce g. est fondé sur une seule esp., qui croît dans la Nouvelle-Hollande. (Sr.) AÏELÉCYCLE ( àrcA-À; , imparfait; «cùxXo;, cercle), crust. — Genre de Décapo- des brachyures, établi par Leach , et rangé par Milne Edvards dans la famille des Oxystomes, tribu des Corysticns. Il se dis- tingue des autres genres de la même di- AXE 283 vision par la forme arrondie de la carapace; par la ponction longitudinale de ses fos- settes antennaircs ; par son front dentelé , etc. On en connaît deux espèces des mers d'Europe et une du Chili. (M. E ) *ATELEIA, Moc.etSess. (àteXsia, im- perfection). DOT. TH. — Synonyme du g. Plerocnrj)its, de la famille des Légumi- neuses. (Sr.) * ATÉLÉIVÈVRE. A lelcnevra (ocTeXii;, imparfait; vcupov ou veupa, nerf), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichœtes, fa- mille des Athéricères, tribu des Céphalop- sides; établi aux dépens du g. Pïjnmcn- lus de Latreille , par M. Macquart, qui lui assigne les caract. suivants : 2*°^ article des antennes un peu allongé , presque cy- lindrique; 3™^ ovalaire. Point de cellules discoïdales aux ailes; 2 poster.; point d'a- nale. — Ce g. dont le nom indique l'im- perfection des nervures, a pour type 1'^^. felidina ou Pipiiiiciiltis spnrtiis de Meigen. M. Macquart y réunit le Pipim- ciilus holoscriceus du même auteur, qu'il nomme A. holosericca. Ces 2 esp. se trou- vent en Allemagne et dans le nord de la France. (D ) ATÉLÉOPODES. Ateleopodes (àteXr;, imparfait; ttoùç, pied), ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la seconde tribu de l'ordre des Oiseaux nageurs, dont les caract. sont: 3 doigts dirigés en avant; pouce nul (LAm.) ATÈLES. Aides (àreXT,;, imparfait). MAM. — Ce genre , établi par M. Geof- froy Sainl-Hilaire {Ami. du Mns., t. Vil) et adopté par tous les auteurs moder- nes, comprend un certain nombre de Singes américains, fort remarquables par leur queue très longue , fortement prenante , calleuse inférieurcment dans sa partie ter- minale ; par leurs membres très grêles , et par leurs mains antérieures seulement té- tradaclylcs. C'est à ce dernier caractère que se rapporte le nom A'Atèles, c'est-à-dire Singes imparfaits , Singes à mains impar- faites. Les Atèles appartiennent à la troisième tribu des Singes ( Voyez ce mot), et se pla- cent naturellement près des Hurleurs, des La- gotrichesetdes Ériodes, qui, outre les iraits généraux de la troisième tribu, ressemblent 284 ATE aux Atèles par la disposition de leur queue. Les Atèles se distinguent, au premier aspect, des deux premiers de ces genres, par la longueur considérable des membres et par Tétat rudimentaire des pouces antérieurs , qui tantôt ne sont nullement apparents à Pextérieur, tantôt (et seulement dans une espèce) se montrent au dehors sous Tap- parence d'un simple tubercule sans ongle. Ces deux caractères sont communs , sauf quelques modiOcations , aux Atèles et aux Ériodes, et ont motivé autrefois la réunion, encore admise par quelques auteurs , des uns et des autres en un seul genre. Mais les Atèles ont aussi de nombreux caractères distinctifs à Tégard des Ériodes. Ainsi, chez les premiers, et contrairement à ce qui a lieu chez les seconds , le pelage est long et soyeux ; les ongles sont élargis, dis- posés en gouttière et de forme demi cylin- drique, comme chez presque tous les Singes; les narines, de forme allongée, sont assez écartées Tune de l'autre , et tout-à-fait laté- rales 5 les molaires sont, aux deux mâchoi- res, petites, et à couronne irrégulièrement arrondie; les incisives inférieures, égales entre elles et assez grandes, surpassent sen- siblement en volume les molaires. A la mâ- choire supérieure, les incisives intermédiai- res sont beaucoup plus longues et beaucoup plus larges que celles de la paire externe. Enfin, parmi les caractères qui séparent les Atèles des Ériodes, nous devons noter en- core ceux qu'offre le clitoris , qui , aussi bien que le pénis, est nu comme chez la plupart des Singes, et d'un volume si consi- dérable qu'on prend souvent les femelles pour des mâles. Il n'est pas rare que le cli- toris ait jusqu'à 6 centimètres de longueur. La conformation générale de la tète , et notamment les proportions du crâne et de la face , sont sensiblement les mêmes chez les Atèles, les Eriodes et les Lagotriches. La boîte cérébrale est arrondie et volumi- neuse, et l'angle facial est de 60° environ. Les orbites , larges et profondes , se font remarquer chez les vieux individus par une sorte de crête existant dans la portion su- périeure et la portion externe de leur cir- conférence. La mâchoire inférieure est assez haute, et ses branches sont larges, quoique beaucoup moins que chez les Hurleurs. Le corps de l'hyoïde est une laine très étendue ATE de haut en bas, et recourbée sur elle-même d'avant en arrière; disposition qui rappelle, en petit , les modifications si remarquables de l'hyoïde chez les Hurleurs. L'ouverture antérieure des fosses nasales est de forme ovale. Une circonstance remarquable et ca- ractéristique des Atèles est qu'une partie du contour de cette ouverture est formée par les apophyses montantes des os maxil- laires; les intermaxillaires ne se portant pas jusqu'aux os nasaux, et par conséquent ne s'articulant pas avec eux , comme il arrive chez la plupart des Singes, et spécialement dans tous les genres les plus voisins des Atèles. Les Atèles sont généralement doux, crain- tifs, mélancoliques, paresseux ; et, lorsque rien ne les presse , très lents dans leurs mouvements. Leur voix est, dans les cir- constances ordinaires , une sorte de siffle- ment doux et flûte. Leur locomotion s'exerce, tantôt par une marche lente, durant laquelle ils s'appuient sur leurs poings fermés; tan- tôt par des sauts, quelquefois très considé- rables, d'une branche d'arbre à une autre ; mais , le plus souvent, ils se tiennent par troupes dans les arbres élevés; et, lorsqu'ils veulent changer de place, se bornent à éten- dre, pour aller les accrocher plus loin, soit leurs longs membres, soit leur queue, qu'on peut véritablement appeler chez eux un cinquième membre , et peut-être même le plus puissant des cinq. Dampierre et Da- costa affirment que lorsque des Atèles veu- lent franchir une rivière , ou passer, sans descendre à terre, sur un arbre trop éloigné pour qu'ils puissent y arriver par un saut, ils s'attachent les uns aux autres, formant une sorte de chaîne dans laquelle chaque individu est supporté par la queue d'un autre , et qu'ils dirigent , en la faisant os- ciller vers le but où ils tendent ; dès qu'il devient possible à l'un d'eux d'atteindre ce but , il s'y accroche , et tire ensuite à lui tous les autres. Nous sommes loin de ga- rantir ce récit, dans lequel nous voyons plu- tôt une exagération de la vérité que la vérité même ; mais il est certain qu'un Atèle peut s'accrocher par l'extrémité de sa queue, rester ainsi fixé pendant un temps plua ou moins long, la tête et les membres pen-^ dants, et même, dans cette position, saisir et supporter un autre individu. ATÈ La queue, outre sa fonction la plus habi- tuelle, celle de concourir à la locomotion et d'assurer la station, en s'accrochant à quel- que branche d'arbre, est employée par les Atèles à beaucoup d'autres usages. Ils s'en servent pour aller saisir au loin divers ob- jets sans mouvoir le corps, et souvent même sans y diriger les yeux ; et cela parce que la callosité de la queue en fait une véritable main, tout à la fois organe de toucher et instrument de préhension. Nous n'avons jamais vu, du reste, les Atèles se servir de leur queue pour porter leurs aliments à la bouche , suivant une habitude que leur attribuent plusieurs voyageurs. Au con- traire , rien n'est plus fréquent , dans nos climats , que de voir les Atèles s'entourer de leur queue, et se faire ainsi d'une partie d'eux-mêmes un abri contre le froid. Ils en agissent même parfois ainsi à l'égard d'au- tres Singes, soit de leur espèce , soit d'une espèce étrangère ou même d'un autre gen- re j car les Singes, ainsi que nous l'avons très fréquemment constaté, sont disposés à prendre en affection tous les autres ani- maux de la même famille , même ceux que nous regardons comme les plus éloignés par leurs rapports naturels. Les Atèles , quoique répandus dans une grande partie de l'Amérique du sud, et no- tamment dans plusieurs des pays que fré- quentent les Européens, sont rares en Europe. Une grande partie de ceux qu'on essaie d'y apporter, meurent en route , et les autres ne vivent ordinairement que peu de temps sous un climat dont la tempéra- ture paraît constamment les faire souf- frir. Nous avons néanmoins observé vivants un assez grand nombre d'Atèles, apparte- nant à six espèces différentes : l'un d'eux avait vécu plusieurs années à Paris. Le CoAÏTA, Buff. ; Atèles jjaniscJis GeoS.- S.-H. ; Simia panzscus L., est l'espèce qu'on voit le plus communément en Fran- ce. C'est un aninsal à pelage entièrement noir, avec la face de couleur de mulâtre. Sa taille est de deux tiers de mètre, non com- prise la queue, qui est plus longue que le corps. Il habile la Guyane, où il est connu sons le nom de Couïia ou Coatn , que les zoologistes, depuis Euffon, lui ont con- servé. L'Atèle hoir ou Cayou, Atèles a ter Fr. ATE 28,j CuT., a d'abord été distingué par M. Geof- froy-Saint-Hilaire, qui le considérait coname une simple variété de V Aielcs paniscus : il diffère de celui-ci par sa face noire. Il ha- bite aussi la Guyane, d'après M. Geoffroy- Saint-Hilaire. L'Atèle a face encadrée, Atèles margù natiis Geoff.-S.-H., a, comme les précé- dents, le pelage généralement noir; mais la face est entourée, surtout supérieure- ment, d'une fraise de poils blancs. U ha- bile le Brésil. Les auteurs le disent com- mun sur les bords des fleuves Santiago et des Amazones. M. Bennett a récemment décrit, sous le nom d\4teles fronfalis {Voy.Proceedings ofikezool. Soc. of London, 1830-31), un Atèle qu'il considérait comme nouveau , mais qui nous paraît n'é(re qu'un double emploi de VAteles marijijiatits. L'Atèle Belzébuth , Atèles Behehnfh Geoff.-S.-H., est une espèce indiquée d'a- bord sous ce nom par Brisson, et différente des précédentes par des caractères assez tranchés. Sa taille est sensiblement moin- dre. Son pelage est généralement d'un noir brunâtre, et non d'un noir pur ; et les par- ties inférieures , ainsi que le dedans des membres , sont d'un blanc légèrement jaunâtre. Cette espèce (qu'il ne faut pas confondre avec \ç^ Simia Beehebul; Voy. HURLEUR ) habite les bords de l'Orénoque. L'Atèle métis, Atèles hyhridiis Is. Geoff. {Mèm. du Mus., et Éludes zool-o- giqiics), est plus distinct encore par son pelage , qui n'est pas noir, mais d'un cen- dré brun clair en dessus , et d'un blanc assez pur en dessous, à la face interne des membres et au milieu du front. Cette es- pèce habite la Colombie, où elle est connue sous le nom de Mono zamlo , c'est-à-dire Singe métis. Ce nom, que nous lui avons conservé, a été donné à ce Singe à cause de sa couleur générale qui est celle du métis du Nègre et de l'Indien. Depuis que nous avons établi cette espèce d'après des indi- vidus envoyés en France par Plée, nous avons eu occasion d'en confirmer l'exis- tence par l'observation de deux sujets qui ont vécu à la ménagerie du Muséum. L'Atèle mélanochire, Atelcs mclnîio- chir Desm., est ainsi caractérisé par cet auteur, d'après un individu de la collection 286 ATÉ de Paris : Pelage gris ; dessus de la léle , extrémité des quatre membres et une tache oblique et externe sur chaque genou , d'un brun noir ou d'un gris brun. Cette espèce, lors de la publication de la MdTnnuiloyic de M. Desmarest, en 1820, a été considérée par tous les auteurs comme douteuse , et , depuis cette époque , aucune observation nouvelle n'est venue en confirmer Texis- lence. L'Atèle tentadactyle OU Chamcfî, Alc- les pcutadaci7jliis Geoff.-S.-H., ressemble aux Aleles piiriiscus et aler par son pelage généralement noir; mais il diffère de ceux- ci , aussi bien que de tous les autres , par l'état moins complètement rudimentaire des pouces antérieurs qui se montrent au dehors sous la forme de tubercules ou de verrues sans ongles. Ce dernier Atèlc , comme l'indique son nom, n'est donc pas véritablement tétradactyle. Spix, dans son ouvrage sur les Singes du Brésil , a cru de- voir, pour celte raison, le séparer des vrais Atèles, le réunir avec PÉriode hypoxanlhe. Singe qui s'en éloigne sous des rapports beau- coup plus importants, et former, pour ces deux primates, un genre pour lequel cet. auteur a proposé le nom de CouRT-roucr, Brarhytcles. C'est avec toute raison que les auteurs n'ont point admis ce genre dont on pourrait former tout au plus une section parmi les Atèles. L'Atèle pentadaclyle, en eCTet, non-seulement ne peut être séparé du genre Atèle, mais il a, en particulier, avec deux de ses espèces, VAtclcs j)ci?iiscus et r.4. atcr, une telle analogie, qu'il a été longtemps confondu avec elles. L'Atèle pen- tadactyle, d'après les auteurs, habile le Pé- rou et la Guyane. (I. G.-S.-Hilaire.) * ATÉLESTITE {izùxG^o:, imparfait). MIN. — M. Ereilhaupt a indiqué sous ce nom, dans sa caractéristique du règne mi- néral, une substance encore imparfaitement connue, qui ne s'est encore rencontrée qu'en petits cristaux jaune de soufre et transparents , implantés sur le Bismuth- blende ou Silicate de bismuth tétraédrique de Schneeberg, en Saxe. Ces cristaux se rap- portent au système klinorhomblque, et ont une certaine ressemblance d'aspect avec ceux de Sphène du St-Gothard. Leur éclat est gras ou diamantaire; leur dureté médio- «re: leur densité considérable. Au chalu- ATE meau , ils donnent les réactions propres au Bismuth. (Del.) *ATELESTUS (àTsXsdrcç, imparfait). INS. — Genre de Diptères, établi par M. Wal- ker [The cnlomoloyicfil magazine, t. FV, p. 229), avec cette seule indication : sem- blable aux Collomyics et aux Plntypèzes, mais ayant les nervures des ailes disposée.* autrement. Il est fondé sur une seule espèce qu'il nomme A. sylvicola, trouvée en juin dans les bois du Hampshire. (D.) *ATELIA [ixtlhr, imperfection), bot. OR. — Sprengel a donné ce nom, dans la Flore de Halle, à la 20»°'= classe de plan- tes qui répond à la Cryptogamie de Linné, à cause de l'imperfection des organes de la fructification. Il la divise en OEthioga- mes, Épiphyllospermes, Ptéroïdes, Mous- ses, Hépatiques, Homalophyllées, Lichens, Algues , Gastromyques , Champignons et Bysses. Cette disposition n'a pas été adop- tée par les auteurs, et Sprengel lui-même ne l'a pas conservée dans son édition du Syslcnia naturœ , ni dans le Gênera idanlariim. (Lév.) *ATÉLII\ES. Atelinœ (irû.i'.y., im- perfection). noT. CR. — Link donne ce nom à la 21'"'= et dernière classe dans sa distribu- tion des végétaux. Elle comprend les Al- gues, les Lichens et les Champignons, dont les organes de la fructification peu saillants sont regardes comme imparfaits. (Lév.) *ATELOCERA (i.-iH;, imparfait; xipa;, corne, antenne; parce que ces anten- nes présentent un article de moins que dans les genres voisins), ins. — Genre de la fa- mille des Penlatomiens, groupe des Pen- tatomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte {Ess. S7ir les Hèmipl kè^ ter.), adopté par M. Burmeister, et rangé par nous dans une division du g. lia lys, dont les Atelorera diffèrent seulement par des antennes n'ayant que 4 articles, et la tête un peu moins acuminée. Le type est VA. armata Lap., du Sénégal. (Bl.) * ATELOCERUS. iks. — Voyez ate- LOCERA. (Cl-) * ATELODESMIS ( à7e/.r.; , imparfait ; ^c'ap.yi, bouquet), ins. — Genre de Coléop- tères tétramèrcs, famille des Longicornes, établi par M. Dcjean dans son dernier Ca- talogue. D'après la place qu'il lui donne, ce g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires AIE de M. Serville et rentrerait dans ia branche des Pogonochérat'res de M. Mulsant. M. Chevrolat assigne à ce g. les caractères sui- vants : Corps subcylindrique, un peu aplati en dessus. Élytres arrondies régulièrement à rextrémilé de chaque étui. Corselet aussi long que large, droit par le haut et par le bas, et dont chaque côté est muni, dans son milieu, d'une petite épine assez large à sa base. Tète coupée droit en devant, convexe et uni-sillonnée sur le front. Antennes in- sérées un peu au-dessus du milieu antérieur des yeux, de 1 2 articles, dont les 5 premiers sont garnis de poils tellement épais qu'il est presque impossible de distinguer les ar- ticulations ; les 7 suivants dénudés ; ongles assez robustes, simples. — On n'en con- naît encore que 2 esp. du Brésil, VA. ves- iita Dcj. itiV A. M amierhciniii. y o'ici la description de celte dernière : entièrement d'un blanc jaunâtre sale ; élytres parsemées de veines d'un jaune verdâtre ; 2 lignes lon- gitudinales de cette même couleur sur le corselet. Les mandibules, les yeux et la vil- losité des 2-5 articles des antennes, avec le sommet des suivants, sont noirs. (D. ciC.) * ATEMELES ( àTYiaeXr.ç , négligent). INS. — Genre de Coléoptères pcntamères , famille des Brachélytres , tribu des Sta- phylinides, établi par Dilwyn et adopté par WeslYood, qui le caractérise ainsi: Corps large, pénultième article de l'abdomen écbancré, avec des prolongements latéraux. 2^ et "i^ art. des antennes, courts. Ce genre, créé aux dépens du g. Loniechusa de Gyl- lenhal, a pour type la L. jtnrndoxa de cet auteur. M. Erichson, dans son beau travail sur les Staphyllns (p. 202), n'adopte pas ce g. et laisse l'espèce sur laquelle il est fondé parmi les Lomcchxisa de Gravcn- horst. Voy. ce mot. (D. et C.) ATERAMiVlJS. bot. ph. — Voyez ar- GYTHAMNIA. (Ad. J.) * ATERICA. INS.— Genre de Lépidop- tères létraplères, famille des Diurnes ou Rhopalocères, établi par M. Boisduval dans la tribu des Nymphalides, et auquel il as- signe les caractères suivants : Chenille in- connue. Insecte parfait : Tète grosse ; yeux saillants ; palpes rapprochés , assez gros, ne dépassant pas le chaperon , cou- verts de poils très serrés. Antennes lon- gues ; massue très allongée, formée insen- ATE 287 siblemcnt dans leur quart supérieur. Cor- selet épais, assez robuste, de la largeur de la tète. Ailes inférieures arrondies, à peine dentelées; le bord postérieur des ailes su- périeures coupé presque droit. Ce g. a pour type le l\,piUo Cupnvius de Cramer, auquel viennent se joindre d'autres espèces africaines , entre autres celle que M. Boisduval nomme rahena, et qui a été rapportée de Madagascar par M. le capitaine Sganzin; elle se trouve à Tintin- gue, à Tamalave et à Sainte-Marie, dans les bois, en décembre, et reparaît en juillet et août. Elle est figurée dans la Faune ento- mologique de Madagascar, Bourbon et Mau- rice, pi. 8, fig. 2. (D.) *ATEUPUS (àrap-c, désagréable), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, établi par Schœnhcrr {Syn. Ins. Cnr., t. II, p. 250), qui le place dans sa division des Cléonides et lui donne les caract. suivants : Antennes mé- diocres , assez minces ; les 2 premiers arti- cles du funicule assez longs; les 3-0 courts; le 1^ un peu plus long et réuni à la massue ; tous presque obconiques ; massue ovale. Rostre court, un peu épais, bossu, comme rongé à l'extrémité ; yeux brièvement ob- ovales, peu convexes. Thorax oblong, tron- qué à la base, plus étroit postérieurement, s'élargissant sur les côtés avant le milieu, arrondi antérieurement, parfaitement lobé derrière les yeux. Élytres oblongues, sub- ovalcs, tronquées à la base, arrondies à leur extrémité, avec les angles huméraux bien prononcés. — Ohs. Le corps est oblong, sub- ovale, dur, rigide, sculpté, tuberculeux, ailé, de grandeur médiocre. M. Dejean , qui a adopté ce g. dans la dernière édit. de son Catalogue , y rapporte 2 csp. ; M. Schœn- herr en décrit une de plus, qu'il a nommée A. horrcns ; M. Chevrolat en possède une 4^ inédile ; toutes sont de la Nouvelle-Hol- lande. (D. et C.) *ATEUCHITES (àTîuyj,-, sans ar- mes). INS. — Groupe de ia tribu des Copro- phages, famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte [Hist. nnl. des Col., faisant suite au BulTon-buménil , t. II, p. fi.i), et qui se compose des g. Alciirhus, Circel- liitm, Pachysoma, Canlhon, Scaio- nomi/s, Gym7ioi)leurus, llyhma, Min- 288 ATE îophikis et Sisyphus. Ces 9 g. ont pour caract. communs : Écusson non visible. Les jambes des 2 dernières paires de pattes cy- lindriques, longues, point élargies à l'extré- mité. Pattes intermédiaires beaucoup plus écartées entre elles à leur naissance que les autres. Les Ateuchites sont, pour la plupart, des insectes de grande ou de moyenne taille, de forme large, peu convexe, et généralement noirs. Cependant quelques-uns sont revêtus de couleurs métalliques très brillantes, qui contrastent avec leur manière de vivre dans les fientes et les excréments des animaux ; mais ce qui, de temps immémorial, a ap- pelé sur eux Pattention des observateurs, c'est l'instinct qu'ils ont de former avec ces matières une boule assez grosse qu'ils rou- lent avec leurs pattes de derrière. Cette boule, qui renferme leurs œufs, est d'abord de consistance molle et de figure irrégu- lière ; mais, à force d'être roulée, elle s'ar- rondit et durcit, et, lorsqu'elle a acquis la solidité convenable , l'insecte la pousse jus- qu'au trou qu'il a creusé avec ses pattes an- térieures, qui sont robustes et armées de 3 à 4 fortes dentelures, e; l'y enfonce; elle sert à la fois d'habitation et de nourriture aux larves qui naissent des œufs qu'elle renferme. C'est au commencement du prin- temps qu'on voit les Ateuchites occupés à rouler leurs boules. Quelquefois plusieurs se réunissent pour en rouler une en commun. Il arrive assez souvent que, pendant ce tra- vail, l'un d'eux perd l'équilibre, roule d'un côté et la boule de l'autre ; et, pendant le temps qu'il met à se relever, elle devient la propriété du premier qui s'en empare. Dès qu'il est parvenu à se remettre sur ses pattes, il va à la recherche d'une autre boule, et s'il n'en trouve pas, il travaille avec une ardeur infatigable à en former une nou- velle. Ces insectes marchent mal et, lors- qu'ils sont renversés sur le dos , ont beau- coup de peine à se remettre sur leurs pattes; mais ils volent assez bien. La faculté qu'ils ont de fabriquer des boules et de l-es rouler n'avait pas échappé à Aristote , qui, pour celte raison , donne à ces insectes le nom de Pilidaires. Leurs larves ressemblent à celles des Oryctès \ elles ont le corps mou et gros, replié sur lui-même ; la tête écail- le use \ la bouche munie de mandibules et ATE mâchoires distinctes ; enfin six pattes COUN tes , cornées et terminées par un seul cro- chet. (D. et C.) ATEUCHUS (âxeux'À?, sans armes). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Sca- rabéides coprophages, fondé par Weber [Ohscrv. enlom-i p. 10) aux dépens du g. Copris de Geoffroy et d'Olivier , qui lui- même est un démembrement du grand g. Scarabœus de Linné, et adopté par un grand nombre de Naturalistes , en tète desquels il faut citer Latreille. Ce g., de- puis que , pour former le g. Gymnoplcn- Tiis, on en a retranché les esp. à chaperon échancré et à élytres sinuées au-dessus des angles huméraux , peut être carac- térisé ainsi : Antennes de 9 art.; 8* et 9* formant une massue courte , ovale. Palpes labiaux courts, velus, insérés aux angles supérieurs du menton. Maxillaires à article basilaire très petit , 2^ et 3^ obconiques , dernier ovale, cylindrique, presque du dou- ble plus long que le 2^. Chaperon divisé en 3 lobes et présentant 6 dentelures. Tête large, aplatie. Écusson non visible. Élytres déprimées, presque carrées. Contrairement à l'opinion de Latreille , il a été reconnu que les Afeuchus manquent de tarses aui pieds antérieurs , comme les Onitis Ces insectes, connus des anciens sous le nom de Helîocanihams, sont tous d'asseï grande taille, et ne se rencontrent guère au-delà du 45° de latitude N. ; ils paraissent propres aux pays chauds de l'ancien conti- nent, particulièrement à l'Afrique. Ils vi- vent dans les fientes et les excréments ( Voy., pour leurs mœurs, le mot Ateuchites). M. Mac-Leay, dans ses Horœ EntomoL, en décrit 22 esp., et M. Dejean, dans son dernier Catalogue, en désigne 31 , dont 2 des Indes orientales, 1 7 d'Afrique et 1 2 de l'Europe méridionale. Nous n'en citerons que 2 , savoir : 1° VAleurhus saccr {Scarab. id- Linné) , représenté d'une manière très reconnaissable sur les an- ciens monuments de l'Egypte , et appelé pour cette raison saccr par Linné, qui l'indique comme se trouvant à la fois en Egypte, en Barbarie, en Italie, en Espagne et dans la France méridionale ; mais, du temps de ce célèbre naturaliste , on ne dis- tinguait pas les espèces aussi minutieuse- ATH ATH 289 ment qu'on le fait aujourd'hui , et il paraît que celle qui habite TÉgyptc diffère de celle qu'on trouve dans les autres contrées qu'il désigne. Si cela est, en effet, il serait lo- gique de conserver à la première le nom de sarer , qui serait un non -sens s'il était transporté ù uneesp. étrangère à l'Egypte, sauf à donner un autre nom à celle qu'on trouve ailleurs. Cependant c'est le contraire qu'on a fait dans les collections de Paris, du moins dans celles que j'ai consultées, où le nom de sarer est donné à ÏAlciœhiis du midi de la France, et celui de rcligiosus à l'esp. d'Egypte. Au reste, M. Dejean, que j'ai consulté à ce sujet, pense que le sacer d'Europe se trouve -aussi en Egypte. Tou- jours est-il qu'on l'a reçu d'Alger et d'O- ran , ce qui est une forte raison de croire qu'il habite également les autres parties de l'Afrique qui bordent la Méditerranée, et par conséquent l'Egypte. 2° VAtcitchiis ^^yyptiorian Latr. Ce- lui-ci n'a point, sur le verlex, les deux tuber- cules qui caractérisent l'/i. sacer; il en dif- fère, en outre, en ce qu'au lieu d'être noir, il est d'un beau vert cuivreux ou doré. Il habite le Sennaar, d'où il a été rapporté par M. Caillaud. Cette csp. a d'abord été décrite et figurée par Latrcille dans une brochure intitulée : Descript. d'ins. d'A- friqiic,recxieilLis jiar M . Caillaud, etc., et ensuite par M. Guérin-Méneville, dans son Iconogr. du Règtie animal de Cn~ vîcr, pi. 2i, fig. I. (D. etc.) ATUALAMES. Athnlnni (àpriv.; 6x}.au.o;, lit), bot. cr. — Acharius donnait ce nom à des productions lichénoïdes qu'il n'a- vait pu, faute de fructification, faire ren- trer dans ses 3 divisions principales de la fa- mille des Lichens. Il réunissait, sous le nom générique de hcpraria, toutes les esp. à thalle crustacé pulvérulent privées d'apo- Ihécies, imaginant que leurs sporidies ou gongyles, comme il les nommait, étaient mélangés avec la poussière de la croûte. Nous verrons au mot letraria que toutes les esp. qu'y faisait entrer cet auteur, sont loin d'avoir la même origine. (CM.) ATlïALIA (Athalie , nom propre), ins. — Genre de la famille des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères , section des Térébrans, établi par Leach et généralement adopte par tous les entomologistes. Les Alhalies sont principalement caractérisées par un corps court et assez plat; une tête large; des antennes composées de 16 art. au moins , un peu en massue ou peclinées dans les mâles, et des ailes ayant 2 cellules radiales égales, et 4 cellules cubitales iné- gales. — On connaît un grand nombre d'csp. de ce g., presque toutes propres à l'Europe ; les plus répandues sont les A. hicolor Lep. S.-Farg., A. ahdomiiialis Panz., etc., etc. (B..) ATHAMANTA, L. bot. th. — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Pleurospermées, section des Sésélinécs , Tausch.; tribu des Sésélinées, Koch.), dont les caract. distinctifs sont les suivants : Limbe calicinal marginiforme, 5-denté. Pé- tales obcordiformes, terminés en languette infléchie. Fruit cotonneux, oblong, rétréci au sommet; méricarpe à 5 côtes filiformes ; vallécules de 1 à 3 bandelettes; commissure à 4 bandelettes. — Herbes vivaces, à feuilles décomposées. Ombelles hémisphériques ; involucre oligophylle; involucelles poly- phylles. Fleurs blanches. Dans ses limites actuelles, ce g. comprend environ 12 esp., la plupart indigènes d'Europe ou de Sibérie L'.'i. cretoisis L., plante commune dans les pâturages des Alpc», passait jadis pour avoir des vertus lithontriptiques ; ses grai- nes ont une saveur aromatique agréable. (Sp.) ATHAMUS. BOT. PH. — Nom généri- que proposé par Necker, pour désigner les Carlina salicifolia et xcranihemoidcs qui, aujourd'hui, constituent seulement , sous le nom de Carloivisia , une section des Carlina. (J- D.) ATHA]\ASE (iôavacîta, immortalité). CRusT. — Genre de Décapodes Macroures établi par Leach, et aj^partenantà la famille des Salicoques.Milne Edwards le range dans la tribu des Alphéens, et y assigne les carac- tères suivants : « Yeux libres. Pattes , mâ- choires externes sub-pédiformes. Antennes internes, terminées par 3 filets; pattes an- térieures grosses et terminées en pince ; celles de la seconde paire également didac- tyles, mais filiformes. » On ne connaît qu'une seule espèce qui habile nos côtes et qui ressemble à un petit homard. (M. E.) ATHANASIA (àôxvaaîa, immortalité). 19 290 ATH BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, qui a pour caractères : Capitules multiflores, homoga- mcs , discoïdes ; réceptacle plan , paléacé ; involucre formé d'écaillés sèches , étroite- ment imbriquées ; les extérieures plus cour- tes. Fruits cylindracés ; aigrette composée de poils caducs, courts, très fragiles et con- stamment formés d'une seule rangée de cel- lules superposées. — Les Athannsia , au nombre d'une trentaine environ , sont de petits arbrisseaux indigènes du Cap , et qui portent des feuilles entières ou lobées, des capitules globuleux ou oblongs, disposés en corymbe, discoïdes, à fleurons jaunes. (J. D.) * ATHAIVASIÉES. bot. th. — Une des divisions de la sous-tribu des Anthé- midées (famille des Composées), caracté- risée par son réceptacle paléacé, sur lequel naissent des fleurs homogames , à corolles cylindracécs. (J. D.) * ATOAIVASIOroES. bot. th.— Nom appliqué à la l'"" section du genre Morysia , caractérisée par ses capitules ovales-oblongs, renfermant de 9 à 12 fleurs. M. De Can- doUe suppose que les espèces que renferme cette section devront être un jour rapportées au g. Athininsia. (J. D.) ATHÉCIE. /i;Afc/rt. BOT.rH.— Gœrtner a décrit, sous ce nom, un fruit qu'il figure sous celui de Fors leva glahra {Gœrtn. de frucl. , I, p. 241 , t. 28), et qui lui avait été communiqué par Forstcr; mais, comme le célèbre carpologistc n'avait eu à sa disposition que le fruit sans aucune autre partie de la plante, le genre Athécie est resté fort douteux, et n'a été mentionné et classé dans la série des familles naturelles par au- cun des auteurs systématiques modernes. (A. R.) ATHELIA (à, privatif; mr,, papille). BOT. CR. — Genre de Champignons byssoïdes établi par Persoon {Champ. comm.,ç. 67, et Mi/c. enrop., scct. i, p. 83), qui a la plus grande analogie avec quelques Thélé- phores résupinées, mais qui en difl'ère par Tabsence des papilles. Les espèces qui le composent se présentent souj la forme de pellicules membraneuses extrêmement min- ces, lisses, dont le pourtour est byssoïde et filamenteux. Dans cet état les organes de la fructification ne sont pas toujours dcvelop- ATH pés, et même très souvent ils ne se dévelop- pent pas, parce que les circonstances ne sont pas favorables ; dans le cas contraire, ces pellicules deviennent plus épaisses, presque charnues , et on peut constater comme sur tous les Hyménomycètcs des basides tétraspores ; alors elles ne diffèrent plus desThéléphores, avec lesquelles le pro- fesseur Fries les a réunies. Voy. thélé- PHORE. (LÉV.) ATHEN^A, Schreb. {non Adanson). BOT. PH. — Syn. du genre Casearia, delà fa- mille des Samydées. (Sp.) *ATHENE. Athejie {oM^n f nu; nom de Minerve, à qui était consacré le Hibou). OIS. — Genre formé par Boie et démembré de celui de Chevêche , Noctua , Cuv. et Sav. , pour y placer les petites espèces de Chevêches de la section que Cuvier indique commeayant la queue courte et les doigts cm- plumés, mais dont le plus grand nombre ce- pendant n'a aux doigts que des poils clair- semés. Ce genre est synonyme de celui de ]Syc~ tipetes et de Scolophilus de Swainson {Class. of hirds). Ses caractères sont ; « Taille très petite. Disque facial à peine visible ; oreilles fort petites. Ailes très cour- tes, arrondies; queue moyenne, arrondie. Tarses de longueur variable ; doigt médian allongé. » Les espèces qu'on doit rapporter à ce genre sont , d'après Swainson , la Chouette perlée {Strix perlnfa Vaill. afr. 6, pi. 284), qui nous paraît absolu- ment la même que l'esp. décrite par Tem- minck, pi., col. 34, sous le nom de Chouette occipitale et qui est du Sénégal, et la Chouette échasse {Strix cunicvla- ria, ou yrallariaTem., col. I40), d'A- mérique. (Lafr.) ATHÉRICÈRES. Athericcra {iH^, pointe; x.c'paç, corne), ins. — Famille de l'ordre des Diptères, division des Bracho- cères , subdivision des Dichœtes. Cette fa- mille , établie par Latreille et adoptée par M. Macquart, contient toutes les races in- férieures des Diptères , à l'exception des Pupipares, qui forment eux-mêmes une famille peu nombreuse. Les caractères gé- néraux des Athéricères sont: Suçoir ren- fermé dans la trompe. Antennes ayant gé- néralement le dernier article patelliforme. Style ordinairement dorsal . Ailes commune- ATH ment à une seule cellule marginale ; 3 posté- rieures. Cette famille se subdivise en 8 tri- bus : \esScénopiniens, les Cephalopstdes , les Lonchojiién'jies , les Platypèzincs , les Conopsaires, les Mt/o/ifiires, les OEs- tridcs, et l'innombrable tribu des Musci- des, partagée elle-même en 3 sections et 24 sous-tribus. Les divers organes présen- tent des modiQcations dans ces dilTerentes tribus, et Ton remarque également que les larves de ces Diptères se partagent en deux principaux groupes , d'après leur manière de vivre; car, tandis que les larves des 4 pre- mières tribus et de quelques Muscides trou- vent leur subsistance dans les matières ani- males ou végétales en décomposition, celles des OEstridcs, des Cono/saires, des Myo- paircs et des Muscides supérieures, vivent en parasites dans le corps d'animaux vi- vants, et n'en sortent que pour passer à l'é- tat de nymphes. Nous renvoyons pour plus amples détails à chacune des tribus dénom- mées dans cet article. (D.) ATHÉMNE. J/Aerma (àôeptvYi, arista ou aristula, selon Gaza (racine à6y;p , épi) , à cause de leurs arêtes assez nombreuses, ou selon d'autres àôepî^eiv, mépriser, parce que ce poisson est petit), roiss. — Genre de Poissons d^jà nommé par Linné, et dont le caractère consiste à avoir deux dorsales et des ventrales abdominales; la mâchoire su- périeure protraclile, garnie de petites dents ; les maxillaires atténués en pointe à leur extrémité libre ; la mandibule inférieure amincie vers la symphyse, mais non relevée en un petit tubercule ; la membrane bran- chiale à 0 rayons. Quelques espèces ont des dents aux pala- tins , d'autres n'en ont qu'au chevron du vomer, et enfin il y en a qui ont le palais entièrement lisse. Les sous-orbilaires sont petits et sans dentelures ; les pièces de l'appareil opercu- laire sont de même lisses et sans épines ni dentelures, et ces os ne sont pas bombés ; les pharyngiens sont hérissés de petites dents serrées. L'estomac est un simple canal membraneux, sans branche montante , ni cœcum ou pylore; l'intestin est court et fait peu de replis; les œufs sont gros. La vessie aérienne, assez ample, est souvent prolongée en un cône logé dans un canal des vertèbres caudales. Le péritoine , argenté en dehors , ATIl 291 sous les muscles, est noir à sa face interne. La couleur est ordinairement verdâtre sur le dos, blanche sous le ventre, avec une ban- delette argentée plus ou moins large le long des flancs. Dans l'esprit des naturalistes de l'école de Linné, cette dernière particularité semblait constituer le principal caractère de ces Poissons ; aussi a-t-on fait entrer dans ce g. plusieurs Poissons dont les flancs sont ornés de cette bande argentée, et qui ce- pendant n'ont aucune autre aOinité avec les Athérines. Telles sont VAtherina Brownii Gmel.,qui estun Anchois, r.4fAerz/iaai/j- iralis de John White, VAtherina Com- mersoni de Shaw, etc. , qui n'ont qu'une seule dorsale. En comparant les autres ca- ractères que nous avons résumés plus haut, on conclut que les Athérines ont dcsaflîni- tés avec les Muges; mais elles ne doivent pas y être réunies comme le voulait Pallas. Les Muges en diffèrent par l'échancrure de la lè- vre supérieure ; par le tubercule de la lèvre inférieure ; par des sous-orbitaircs dentelés; par des opercules convexes ; par un appareil pharyngien très compliqué; par un estomac charnu, sorte de gésier analogue à celui des Oiseaux, et très rare dans les espèces de la classe des Poissons. La bandelette argentée des flancs, leur a sans doute fait donner par nos pêcheurs de l'Océan les épithètes de Prestres, d''Ab7/sse(m ou de Petits Abbés, de Prestras ; sur les côtes de la Manche, du Calvados, on les appelle aussi Boserès; en Languedoc et en Provence, elles sont dé- signées par les noms de Joël, de Sauolets, de Cabassoiis^en Italie, elles sont appelées Coro7ieda, Atharina ou Athcrno. Ces dernières dénominations rappellent sans aucun doute celle d'àôepiv/; qui se trouve dans plusieurs passages des anciens et don- née aux petits Poissons qui fournissaient cette espèce d'Aphie ( Voy. ce mot), nommée 1 étJ'riTi;. Les petits demeurent rassemblés en I masses considérables, pendant les premiers \ jours qui suivent leur naissance. C'est ce j qu'on prend sur les rivages de la Méditerra- i née pour le vendre frit ou cuit dans du lait, î sous le nom de JSonnat. Adultes, les Athé- I rines vivent aussi en troupes, assez grandes ; pour être l'objet d'une pêche , et on les vend I sous le nom de Faux-F.pcrlans. Elles sont I quelquefois si abondantes qu'on les aban- donne pour la nourriture de nos Carnassiers 292 ATH domestiques. On a même aussi, sur quelques points de la côte de Bretagne Thabitude de les saler ou de les conserver dans Thuile pour les vendre en même temps que les Sardines. La Méditerranée et TOcéan en nourrissent six espèces que nous trouvons sur nos côtes de France; et, à ce nombre , il faut en ajouter 2'> étrangères. (Val.) ATHÉRIX. Atherix. I^s. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocè- res, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystoraes, tribu des Leplides. Ce genre, établi par Meigen, a été adopté par Latrcille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne les caractères suivants : Trompe convexe en dessus; lèvre supérieure pointue. Palpes re- levés; troisième article des antennes ovale, transversal, incliné; style paraissant ordi- nairement dorsal. Poitrine peu saillante. Abdomen déprimé. Des sept espèces que M. Macquart rapporte au g. dont il s'agit, nous citerons : 1° VA. jhls de Meigen, le mèmequerj.W7a<'?/A/^?/5deLatrcille,dont Fabricius a regardé chaque sexe comme une esp. distincte et appartenant même à un g. différent : il nomme le mâle Rhtifjio ihis et la femelle Anthrax titanus. Celte espèce assez rare se trouve dans les prairies; 2° VA. marr/inatit de Meigen, ou le Blhio ici. de Fabricius, qui fréquente le bord des rivières, et se pose sur les bateaux; 3° enfln, T/i. zm- macidnta de Fabr. , qui est commun sur les herbes au mois de mai. (D.) ATHÉROPOGON. Athcropoijon {y.^^., épi; TTOJ-vov, barbe), bot. th. — Famille des Graminées. Ce genre ainsi nommé par Miih- lenberg a été réuni par Trinius, à son genre Eutriavn. Voy. ce mot. (A. R.) ATHÉUOSPER3IE. A Ihcrosjxrma (à9rp, épi; a-izu.'y. , graine), bot. ph. — Genre de la famille des Monimiées , tribu des Alhérospermées, établi par Labillar- dière {FI. JSonv.-HolL, II, p. 74, t. 22k), pour un arbre originaire de la Nouvelle- Hollande, qui présente les caractères sui- vants: Fleurs monoïques ; les mâles ont un calice à tube très court , à limbe campa- nule, divisé en S lanières obtuses et dispo- sées sur deux rangées , les plus intérieures étant plus minces et comme pétaloïdes. Éla- mines variant de dix à vingt , insérées au fond du calice: elles sont entremêlées d'é- cailles pétaloïdes qui sont autant d'étaminos AÏH stériles; fdets plans, courts etmunis de deux petites écailles à leur base. Anthères à deui loges allongées , séparées par un conncctif et s'ouvrant par une valve qui s'enlève de la base vers le sommet. Ces caractères rap- pellent, comme il est facile de le voir, la structure des étamines dans les Laurinées. Les femelles ont le même calice que les mâ- les, mais offrant beaucoup d'écaillés inté- rieures qui peuvent être considérées comme des étamines avortées. Les pistils occupent le fond du calice ; ils sont nombreux , sessi- les , uniloculaires, et contiennent chacun un seul OMile dressé. Le style est un peu laté- ral, filiforme, terminé par un stigmate aigu. Les fruits sont de petites noix, enveloppées par le calice persistant et terminées à leur sommet par uu long appendice plumeux , formé par le style persistafnt qui s'est accru. Une seule espèce compose ce genre : c'est VAtherosperma moschata Labill. [N.-IIoll., t. 224) ; arbre aromatique, à ra- meaux tétragones ; à feuilles simples et op- posées, et à fleurs solitaires et axillaires. (A. R.) ATHEROSPERMACEES. bot. vu. — Voyez athérospermées. (Ad. J.) ATHÊROSPERMÉES. bot. th. — Genres: Alherosperma, l.^h'\\\.] Lanrelioy Juss. {Pavotiia , Ruiz. Pav. , tio7i Cav.); Dori/phora, Endiich. bot. ph. — La famille établie par M. R. Brown sous ce nom , que M. Lindley change en celui d'Asthéroperma- cées et considérée par M. Endlichcr comme une simple tribu des Monimiées, appartient à la classe des plantes diclines. Les lleurs de sexe différent sont réunies dans un même involucre on séparées sur des involucres distincts : ceux-ci offrent un tube divisé, è son sommet, en segments disposés sur deux rangs, dont l'intérieur a l'apparence péta- loïde, et simulent ainsi un calice portant des pétales périgynes. Les mâles consistent en un nombre indéfini d'étamines insérées sur la paroi interne de l'involucre, et dont chacune peut être considérée comme une fleur distincte ; les unes stériles et réduites à l'état d'écaillés; les autres fertiles, à fi- lets élargis à leur base ou un peu plus haut en deux appendices squamiformes, et por- tant une anthère, dont les deux loges s'ou- vrent par une valve de la base au sommet; les femelles présentent plusieurs ovaires ^ ATH accompagnés d'aulant de slyles partant du sommet ou du côté que termine un stigmate simple, et contiennent chacune un ovule unique, dressé. Ils deviennent autant de noix monospermos surmontées de leurs styles, qui prennent Tapparence plumeuse et entourées par Tinvolucre développé. La graine contient un petit embryon droit, à radicule infère, situé à la base d'un péri- sperme mou et charnu. Les espèces de cette famille, originaires de la Nouvelle-Hollan- de et de rAmérique du sud, sont des arbres à feuilles opposées, sans stipules, aux ais- selles desquelles naissent les involucres solitaires. (Ad. J.) * ATHÉRURE. Atherurus. mam. — Nom d'un genre établi par Cuvier, parmi les Hystriciens, et qui est voisin des Porcs- épics proprement dits. Voy. poRc-Énc. _ (I. G.-S.-H.) *ATHERURUS, bot. fh. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Spa- thicarpées, établi par Blume {Rumph., t. XXVII, f. F.), mais sans en tracer les ca- ractères. Endlicher {Gen. plant., n" 1G93) a donné, d'après la figure publiée par Blume, les caractères suivants : Spathe roulée dans sa partie supérieure, ouverte à sa base. Spadice androgyne. La partie qui porte les fleurs femelles est séparée par une cloi- son membraneuse de la portion qui sou- tient les fleurs mâles. Le sommet nu du spadice se prolonge en un long appendice filiforme. Les anthères sont très rappro- chées, sessiles, à deux loges apposées, s'ouvrant comme en deux valves par un sillon longitudinal. Les ovaires sont nom- breux et monospermes. Les fruits sont des baies uniloculaires, contenant une seule graine allongée et dressée. (A. II.) *ATliLIA (aôXio;, misérable), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Erichson [Arch. d'Hist. nat. de Wiegman), qui le caracté- rise ainsi : Antennes courtes de 9 art.: les 4 premiers obconiques, le 4*^ très court, les 5'^ et 6'' moins courts et transverses, les 3 der- niers brièvement lamelles ; les 3 premières lamelles concaves en dessus , la dernière ovale. Labre membraneux, caché; mandibu- les également cachées, petites, avec le bord iutcrnemembraneux.Màchoires assez épais- ATH 293 SCS, à demi cornées , garnies de 6 dents ai- guës. Palpes maxillaires ayant le I"art. court, étroit, le 2" un peu allongé, le 3" presque obconiquc, le ^''légèrement sécuri- forme ; palpes labiaux insérés sous le bord latéral du menton, courts avec le dernier article cylindrique. Menton profondément échancré à la base, avec les bords latéraux entiers. Corps ovale, oblong, convexe; écusson arrondi latéralement, recourbé an- térieurement, légèrement sinué, coupé aux angles. Hanches postérieures médiocrement dilatées, couvrant à peine le i'^'" segment de l'abdomen. Pieds médiocres; jambes anté- rieures tridentées; tarses longs, peu épais; tous les articles des tarses antérieurs garnis de poils épais en dessous; ongles égaux, bifides à leur extrémité. Ce g. est fondé sur une seule espèce du Chili, nommée par VmlemAthlia rustwa, et qui , d'après la figure qu'il en donne dans l'ouvrage précité, tab. 3 , fig. 4 , nous a paru se rapprocher beaucoup du g. Anry- Lomjcha de Dejean. Voij. ce mot. (D. etc.) ATHON. roiss. — Nom vulgaire du Thon dans le midi de la France. Yoy. ce mot. (C. d'O.) * ATOORACIQUES (à priv. ; 6o«aÇ, poitrine, thorax), crust. — M. de Blainville a donné ce nom à un ordre de la classe des Décapodes , renfermant les Crustacés qui paraissent ne pas avoir de thorax, et com- prenant les genres Phronimc et Phyllo- somc. (C. d'O.) * ATHOUS ( àôûc, innocent), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ainsi que par M. Lacordaire dans la Fcnine cntomo logi- que des environs de Paris, à laquelle nous renvoyons (t. I, p. 637) pour le développe- ment des caract. génériques, trop longs pour être rapportés ici. Les Alhous se re- connaissent principalement à leurs tarses, dont les crochets sont simples ; à leur pro- thorax sans rainures pectorales ; à leur tète non fléchie ; à leur carène frontale saillante; à leurs hanches postérieures étroites , non dilatées à leur côté interne , et enfin à leur prosternum prolongé antérieurement. Ce g. est un des plus nombreux de la tribu 29i ATH des Élatérides. M.Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 54 espèces de divers pays, mais celles d'Europe en forment la majeure partie. Nous citerons parmi ces der- nières V Elu ter Rhomheus d'Olivier , ÏE. hirlus de Herbsl ou alerrim^is de Fabr. , ou niçjcr d'Oliv., et enfin YE. loiujicoLlis de Fabr. Ces 3 espèces se trouvent aux en- virons de Paris. (D. el C) * AÏURICHIA. INS.— Nom donné par Schrank à un genre de Diptères, de la fa- mille des Athéricères, tribu des Scénopi- niens, lequel correspond au g. Scetiophius de Lalr. Voy. ce mot. (D.) * ATHlilXIA (à priv.; 6:1^, cheveu). noT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées,tribu des Sénécionidées, et qui a pour caracl. : Capitules muUiflores hétérogames; fleurs du rayon unisériées femelles , ligu- lées ou biligulées ; celles du disque lubu- leuses, o-dentées. Réceptacle nu. Involucre turbiné - campanule , composé d'écailles nombreuses, imbriquées, terminées par une arête assez longue, déjetée sur le côté. Fruits oblongs, glabres et quelquefois accompa- gnés, à la base, d'un bouquet de poils. Ai- grette i-sériée, composée de soies filiformes légèrement scabres, ou de soies et de pail- lettes alternes, dentées au sommet. — Les Athrixia habitent le Cap ou Madagascar ; ce sont des sous-arbrisseaux qui ont de la ressemblance avec certains Asters ou Vcr- nonia, et portent des feuilles linéaires, raides, raucronulécs, décurrcntes, lomen- teases sur la face inférieure et couvertes, sur la supérieure, de très petits points. Les capitules solitaires sont munis de rayons pourpres , lilas ou blancs. (J. D.) ATHRODACTYLIS pour Arthbodac- TYLis. VoT/rz ce mot. (A. R.) * ATllROISMA (àôpcima, amas; allu- sion à la disposition des capitules ramassés en gloraérule terminal et couleur de paille ). BOT. TH. — Ce genre est fondé sur une plante découverte par M. Wallich , dans Tlnde orientale, et désignée, dans ses collections, sous le nom deSphceranthus lacinialus. Elle est en effet voisine du Sphœranthns ; mais elle en diffère clairement par les caracl. suivants : Plusieurs capitules réunis en un glomérule ovale dont Taxe cylindrique porte des bractées concaves, ovales, aiguës. Cha- cun des capitules, pluriflore hélérogame , ATH offre un réceptacle muni lui-même de plu- sieurs bractées membraneuses, concaves. Involucre formé d'un petit nombre de fo- lioles à peine distinctes de celles du récep- tacle. Les fleurs extérieures, au nombre de 4-Ô, femelles, tubuleuses, à 3-5 dents; les intérieures également peu nombreuses, sont tubuleuses, à gorge dilatée, 5-dentées. Style des fleurs femelles bifide, presque glabre. Fruits obcomprimés , ovales , plans d'un côté, convexes de l'autre et ciliés à la partie supérieure du rebord. (J. D.) *ATURO!VIiV. BOT. TH.— Genre établi par Necker el considéré comme synonyme de ÏAcmelln. Voyez ce mot. (J. D.) * ATHIIOTOMUS (àôpo'o;, serré ; TO(/.ot, division , article), ins. — Genre de Coléop- tères télramèrcs, famille des Curculionides, établi par Klug et adopté par Schoenherr, qui le range dans sa division des Cossonidcs, ordre des Gonatocères. Klug le caractérise ainsi : Antennes médiocrement longues ; funicule de 7 articles serrés; le l*^'' conique, les autres brièvement transverses , plus épais en se rapprochant de la massue; celle- ci composée de 3 articles. Tarses courts , aplatis; pénultième article distinctement bilobé, garni, en dessous, d'un épais duvet. Corps et surtout le proihorax plus aplati et proportionnellement plus large que dans les Co^so/n/j. Écusson grand, arrondi. Cuisses antérieures renflées, armées au bord in- terne, environ vers le milieu, d'une forte épine. Klug place ce g. entre les g. Calnndra et Cosiotius de Fabr.; il est fondé sur une seule espèce rapportée de Madagascar par M. Goudot et publiée par l'auteur sous le nom de Athrotomus depressus {Ins. von Madnijuscnr, pag. 113, n° 178, tab. 4, fig. 12). Ce g. est très voisin des Trypetes de Schoenherr. (D. elC) * ATHROZOPHYTE. Athrozophy- tum (àôjcî;«, réunir; çutÔv, plante), hot. CR. — Necker donne ce nom aux Algues, dont les frondes s'accumulent par suite d'une évolution continue du végétal. (C. d'O.) ATURUrHYLLUM , Loureiro ( Co- chinch., p. M^) («Opio;, ramassé; , feuille). BOT. TH. — Syn. du genre Myrsine., L.; de la famille des Ardisiacées. (Sp.) *ATIIRYC1E. Athrycia{x priT.JÔplÇ, ATH poil). INS. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaiies , tribu des Enlomobies, section des Faunides. Les Athrycies ont les plus grands rapports avec les LalrciUies; mais ils en diffèrent par le second article anten- oaire plus long et nuj par le chètc plus court, ayant le second article plus long, et par les faciaux non ciliés, le long des fossettes. Du reste leur corps est noir et cylindrico- allongé. Ce genre ne renferme que deux es- pèces nommées par Pautcur : Tune, A. cry- ihrocera, et l'autre, A. flavescens; toutes deux se trouvent aux environs de Paris. (D.) " A.TU\l.A.CX.. Athylax (à privatif; 6'jXa^ , sac, bourse), mam. — Genre proposé par Fr. Cuvier pour un Carnassier que les autres auteurs placent parmi les Mangous- tes. Voy. ce mot. (I. G.-S.-H.) * ATUY3IALUS ( à priv. ; TiOûp.aXo; , Tithymale ; qui n'est pas un Tithymale ). BOT. PH. — Un des genres établi aux dépens de VEi/phorLia, par Neckcr, d'après ccr- ttiines modifications de la forme de l'invo- lucre et qui n'a pas été adopté. L'auteur joint à ce nom latin , le nom français de Faux- Tithymalc qui indique son étymologie. (Ad. J.) * ATHYREUS ( à priv.; Ôupsoî, écus- son). INS. — Genre de Coléoptères pen- lamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Mac- Leay, et dont voici les caractères d'après l'Encyclopédie : Antennes presque sembla- bles à celles du g. Elcphastomns {Voy. ce mot) ; seulement la massue est un peu plus arrondie. Labre large, en carré transversal, à peine trilobé antérieurement. Mandibules cornées, fortes, triangulaires, un peu ar- quées, planes en dessus, bidentées extérieu- rement. Dernier article des palpes labiaux, égalant presque en longueur celui des maxillaires. Menton presque carré. Lèvre bifide. Chaperon dilaté postérieurement de chaque côté , se prolongeant en une lame presque carrée, portant dans son milieu une élévation munie de trois pointes, dont l'in- t?rmédiaire est plus longue. Corps ires con- vexe, velu en dessous. Corselet mucroné en devant, prolongé en dessus à sa partie pos- térieure au dedans de l'écusson. Écusson linéaire peu divisé, se prolongeant entre les ATH 295 élylrcs. Pattes intefmédiaires très écartées l'une de l'autre. Jambes antérieures mu- nies de 4 ou j dents extérieures. Mao-Leay a fondé ce genre sur trois es- pèces toutes du IJrésil. A en juger par leurs noms, aucune n'est identique avec les cinq que M. Dejean mentionne de son côté dans son dernier Catalogue. Nous en citerons deux , une de chaque auteur : VA. fnrcifcr Dej., de Cayenne, et l'/l. hifnrcatus Mac- Lcay, du Brésil. Une espèce du Sénégal a été figurée et décrite dans V Icon. du Kcg anim-i P^^ ^1- Guérin , sous le nom de A. caslaneus ; enfin M. Salle en a pris une au Mexique, qui se trouvait sous terre à une très grande profondeur; ce qui donne à penser que ces insectes sont crépusculaires comme les Bolhorcrcs qui les avoisinent. (D. etc.) ATUYRniM (à priv.; ôûpicv , petite porte). BOT. Foss. — Genre de Fougères con- fondues longtemps avec les Aspidium et dont le type est le Pohjpodium filix- fœmiiia L. ou Asjndiuîn filix-fœmina, plante qui a cependant , par ses carac- tères essentiels , beaucoup plus de rapports avec les Aspleniiim qu'avec les Aspi- dium. Roth le premier la sépara A^s Aspi- dium, sous le nom générique A^Alhyrium; et on y rangea successivement les Aspi- dium fotitdniim, rtitareinn , asjilenioi- drsel plusieurs autres plantes classées, tan- tôt dans le genre /4.y/)/rit//w, tantôt parmi les Asplenium.Lcs caractères distinclifsde ces plantes sont d'avoir les groupes de capsules ovales ou oblongs, mais peu alonsés, insé- rés le long d'un des côtés d'une des nervu- res secondaires et recouvertes par un tégu- ment membraneux, convexe, naissant de cette nervure, dans toute la longueur du groupe de capsules. Ces plantes ont la même nervation que les Asplcnium, , c'est-à-dire des nervures pinnécs simples ou bifurquées, jamais anastomosées. Elles ne diffèrent de ce genre que par leurs groupes de capsules moins allongés et leur tégument courbé et convexe. M. Presl croit que le genre Al'unlodia de R. Brown , fondé essentiellement sur V Aspidium umhrosum ne diffère pas de celui-ci. Cependant, d'après la description qu'en donne ce célèbre botaniste ( Prodr. fl. Kov. lIolL, p. 14 y), et la comparaison 296 ATL qu'il établit entre ces plantes et les Athy- rium, ils seraient parfaitement distincts. Le genre Athyrium, placé par Presl, on ne sait sur quels motifs, dans la section des Bîechnées, est bien plus voisin des Dipla- sium tiAsjilenium. Ses espèces peu nom- breuses, surtout si les Allanfodia en sont réellement distinctes , croissent dans les climats tempérés et sont en général petites et herbacées. (Ad. B.) * ATHYRUS, Neck. (a6upc;,sans porte). • BOT. va. — Synonyme du g. Lathyrus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ATILAX. MAM. — Fr. Cuvier a écrit ainsi, dans son Suj^plèmcnt à Buffon, le nom du genre qu'il avait antérieurement proposé sous le nom plus régulièrement formé A'Athylacc. (I. G.-S.-H.) *ÀTIMUS (aTty.cc, méprisé), ins. — Genre de Coléoptères pcntamères , famille des Lamellicornes, établi parM.Dejean dans son dernier Catalogue (3*^ édit.), et qui se rapporte au g. Phœochrous de M. Dela- porte (Buffon-Duménil , ColéoiA., t. II, p. 108). Voy. ce mot. (D. et C.) ATEVGA ou ATINGUE. poiss. —Es- pèce du genre Diodon. Voyez ce mot. (C. d'O.) ATIRSITA. BOT. TH. — Synonyme de Planiago coronopits L. Voyez plantain. (C. d'O.) ATLAiVTE. Atlanta, {^tlantea, nom jnytlî.). MOLL. — La découverte du genre Atlante est due à Lamanon, le malheureux compagnon de l'infortuné Lapeyrouse. La- manon crut trouver dans ce genre le re- présentant vivant des Ammonites , répan- dus en grande abondance dans tous les terrains secondaires de l'Europe ; mais il n'en vit que la coquille et se laissa trom- per par l'apparence ; car , après avoir recherché les caractères de la structure intérieure des Ammonites , la moindre comparaison avec sa coquille vivante lui aurait fait reconnaître, avec la plus grande facilité, qu'elle n'a qu'un rapport fort éloi- gné avec les Ammonites. M. Lesueur, l'ami at le compagnon de Pérou qui, après la mort trop prématurée de ce savant natura- liste , consacra une partie de sa vie à des voyages qui le mirent à même d'agrandir !e champ de l'observation, M. Lesueur, plus heureux que Lamanon , découvrit l'animal ATL de la prétendue Corne-d'Ammon vivante ; flt voir qu'il n'avait aucun rapport avec les Céphalopodes, et indiqua sa place parmi les Ptéropodes, en créant pour lui le genre At- ! lante. Depuis, ce genre a été conservé par j presque tous les naturalistes ; mais tous ne l'ont pas placé parmi les Ptéropodes. M. Lesueur, il faut en convenir aujourd'hui, n'avait pas fait parfaitement connaître l'ani- mal des Atlantes, et l'on conçoit que les zoologistes, guidés par des renseignements incomplets, ont dû, malgré eux, se faire une opinion erronée sur l'animal dont il s'agit. Presque tous adoptant l'opinion de M. Lesueur, l'ont compris parmi les Ptéropo- des; mais M. Rang, habile observateur, ayant eu dans ses voyages l'occasion d'ob- server vivant l'animal des Atlantes , et l'ayant conservé dans la liqueur, le sou- mit à des recherches anatomiques , ce qui le porta à publier sur ce sujet un tra- vail plein d'intérêt dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris. Dans ce Mémoire, M. Rang fait voir que le genre Atlante ne peut rester parmi les Ptéropodes , mais qu'il appartient indubi- tablement aux Gastéropodes. Il démontre que les Atlantes sont des Gastéropodes nageurs, voisins à certains égards des Fi- roles et desCarinaires. Depuis ce beau tra- vail de M. Rang, tous les zoologistes sont d'accord sur la place que les Atlantes doi- vent occuper dans In série méthodique Presque tous les auteurs les avaient rap- prochés du genre Limacine de Cuvier. Cu- vier, adoptant les conclusions du Mémoire de M. Rang, mit le genre qui nous occupe dans sa famille des Hétéropodes , le con- sidérant comme sous-genre des Ptérotra- chées, et le plaçant, à ce titre, entre les Ca- rinaireset lesFiroles. D'après M. Rang, l'animal des Atlantes est proportionné à la grandeur de sa co- quille. Son extrémité antérieure la plus épaisse se partage en trois parties bien dis- tinctes , dont la première est la tête; la se- conde,un pied considérable; et la troisième un appendice de ce pied , destiné à por- ter un opercule. La tête, assez grosse, est en forme de trompe, et portée presque à angle droit sur un col assez long. Son extrémité antérieure présente une petite ouverture buccale sans renflement labial. ATL Vers son sommet se trouvent deux tenta- cules cylindriques à la base desquels les yeux sont placés postérieurement sur des tubercules très courts. Ces yeux sont grands en proportion de la taille de l'animal , et ont beaucoup d'éclat lorsque Panimol est vivant. Le milieu du corps est formé par un grand pied comprimé, qui prend la for- me d'une grande nageoire sur le bord posté- rieur de laquelle se trouve une petite ven- touse semblable à celle qu'on remarque chez les Carinaircs ; derrière ce pied s'élève un appendice musculaire qui semble être l'extrémité du pied des Gastéropodes rame- né en haut et à l'extrémité duquel est fixé un petit opercule corné, extrêmement mince et transparent comme du verre. Nous ne suivrons pas M. Rang dans les détails qu'il donne sur l'animal des Atlantes ; nous ren- voyons à son Mémoire , qui nous a suIB pour exposer les caractères zoologiqnes au moyen desquels on peut déterminer rigou- reusement la place que doit occuper le gen- re. On voit, d'après ce que nous venons de dire, que M. Lesueur s'est laissé trom- per par l'apparence. Il a cru voir, dans les deux parties du pied, les deux nageoires qui caractérisent les Pléropodes, tandis que les observations de M. Rang constatent irrévocablement que les Atlantes sont de véritables Gastéropodes nageurs. Depuis ces nouvelles observations , il est devenu indispensable de changer les caractères gé- nériques. Les voici tels que les propose M. Rang: Animal spiral, comprimé, pourvu d'un pied médian, très aplati , en forme de nageoire, assez grand et portant une petite ventouse à son bord supérieur. Tète assez grosse , en trompe ; deux tentacules cylin- driques, implantés en avant de deux tuber- cules aplatis, au sommet desquels les yeux sont placés. Une branchie pectinée dans une cavité subcervicale, peu considérable. Co- quille discoïde, planorbulairc, ayant l'ex- trémité de la spire saillante d'un côté; ou- verture symétrique, sublransverse ou lon- gitudinale, profondément échancrée au mi- lieu du bord droit. Une carène mince et tranchante régnant à la circonférence du dernier tour ; coquille très mince, transpa- rente, vitrée, fermée par un opercule éga- lement mince et transparent. Les coquilles des Atlantes ne sont pas ATL 297 parfaitement symétriques comme on Ta cru pendant longtemps; presque toutes sont dis- coïdes, aplaties, et M. Aie. d'Orbigny, dans son Voyage dans l'Amérique méridionale, a donné connaissance de plusieurs faits très in- téressants touchant les Atlantes. Il a décou- vert plusieurs espèces qui commencent par une spire très saillante, tandis que le dernier tour s'agrandit assez subitement dans un plan différent de ceux qui le précèdent. Tou- tes les Atlantes ont le test extrêmement min- ce, transparent, fragile. Le dernier tour dans les individus adultes est symétrique , et porte, sur le milieu, une carène très sail- lante, mince, tranchante, dont l'extrémi- té antérieure vient aboutir à une fente plus ou moins profonde qui divise le bord en deux parties égales. L'ouverture plus ou moins évasée, selon les espèces, est longitudinale dans le plus grand nombre, et ovale subtransverse dans l'espèce de la Méditerranée. Cette ouverture est fermée par un opercule qui en reproduit exac- tement la forme. Si l'on compare ces co- quilles à celles du genre Bellérophe, on doit reconnaître qu'il se trouve entre elles de très grandes ressemblances ; aussi pen<. sons-nous , contre l'opinion de quelques personnes , que le genre que nous venons de mentionner ne doit pas être éloigné des Atlantes. Les Atlantes sont des Mollusques nageurs par excellence; elles se rencon- trent quelquefois en grande abondance au milieu du Grand - Océan et loin de toute terre. Ces animaux nagent avec une grande rapidité, et il leur suffit de rester immobiles pour s'enfoncer dans les profondeurs de la mer. Le nombre des espèces connues est peu considérable ; on les rencontre principale- ment dans les mers chaudes ; et il y en a une, V Atlante de Kerai/dreri, qui abonde dans la Méditerranée. (Desh.) ATLAS, ixs. — Nom d'une grande et belle espèce de Lépidoptères nocturnes qui appartient au g. Attacnt de Linné {Voy. ce mot), et qui est connue des marchands sous le nom de Phalène à mùoirs , parce qu'elle a , sur le milieu de chaque aile , une grande tache triangulaire, transparente, en- cadrée de noirâtre , sur un fond d'un rouge fauve. Elle se trouve principalement dans le midi de la Chine et aux îles Moluques. Elle est figurée dans Cramer, pi. 9, fig. A, !9* 298 ATL pi. 381, fig. C, et pi. 382, fig. 4. (D.) ATLAS (nom myth.). moll. — Genre /esté incertain depuis que M. Lesueur Ta proposé, en même temps que le genre Atlan- te, dans les Annales du Muséum. L'auteur de ce genre ayant eu à observer un animal très petit, a laissé plusieurs lacunes dans sa description ; ce qui explique comment plusieurs zoologistes ont vacillé dans leurs opinions au sujet de Tanimal dont il s'a- git. C'est ainsi que M. de Blainville , adoptant d'abord l'opinion de M. Lesueur , regarde comme l'organe branchial les cils nombreux qui sont autour de la tête ; mais, an peu plus tard , guidé par la position de l'anus et par quelques autres caractères, le même auteur pense que l'animal doit avoir une cavité respiratoire sur l'arrière du corps et dans le voisinage de l'anus. En conséquen- ce de cette supposition nouvelle, M. de Blain- ville, dans son Traité de Malacologie, pro- pose de comprendre le genre Atlas dans la famille des Acères. Rien à nos yeux ne jus- tifie cette seconde opinion , pas plus que la première ; et nous ne voyons dans les Atlas qu'un genre très incertain, sur lequel il faut tout attendre de l'observation. (Desh.) ATLAS (xTÂa;). ANAT. — Nom donné à la première vertèbre cervicale , parce qu'elle supporte la tête, comme Atlas sup- portait le monde, dans l'ancienne mytho- logie. Cette vertèbre, par sa forme , diffère complètement des autres. Elle consiste , chez l'homme, en une sorte d'anneau irré- gulicr, qui reçoit antérieurement l'apo- physe odontoïde de VAxis, deuxième ver- tèbre cervicale , et qui donne passage postérieurement à la moelle épinière.. On conçoit que la position verticale ou horizontale de la tête , chez les différentes classes de vertébrés, doit amener des modi- fications dans la forme de V Alla s ; ainsi, dans la plupart des Mammifères, cette ver- tèbre offre plus de largeur que chez l'homme et présente, en outre , de grandes apophyses transverses aliformes; chez les Oiseaux, elle redevient presque entière- ment annulaire, etc. '^Voy. colonne verté- brale et SQUELETTE. (A. D.) * ATLODYME. Atlodymus ( àrXa,' , atlas, nom de la première vertèbre, en grec comme en français , et de la terminaison Bommune dymc, formée du radical (S'ùu.o;). ATM TÉRAT. — Genre de monstres doubles, ap- partenant à la famille des Monosoniens. (L G.-S.-H.) * ATMETONYCHUS (àT[..T,To;, non di- visé; w\, ongle). INS. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides, tribu des Brachy dérides , établi par Schœn- herr {Syn. Ins. Ciir., t. VI, p. 213) aux dépens de son g. Anoemcrus , et qu'il ca- ractérise ainsi : Antennes assez courtes, peu fortes, ayant les deux premiers articles du funicule très brièvement obconiques; les autres courts, presque tronqués au som- met ; le dernier ne pressant pas la massue ; celle-ci ovale, acuminée. Front large, un peu avancé sur les yeux. Rostre court, large , plan en dessus , avec trois sillons. Yeux semi - globuleux , très proéminents. Corselet presque carré, légèrement bisinué à la base, presque tronqué au sommet, avec une impression cruciforme en dessus. Ély- tres en ovale allongé, et terminées chacune en pointe. Tarses allongés, légèrement di- latés, spongieux en dessous, avec un seul ongle au dernier article. — Ce g. a pour type le Curculio pcrcyriims d'Olivier, que M. Dejean [Cal., 3"^ éd.) place dans le g. A?iœmenis. (D. etC.) ATMOSPHÈRE ou AIR AT3Ï0- SPIIÉRIQUE(aTa':;, vapeur; oo^Tpa, sphè- re). THYs. — L'Atmosphère est cette couche de gaz et de vapeurs qui enveloppe la terr-, et dont une foule de phénomènes nous ré- vèlent l'existence. Réfléchissant la lumière que les astres nous envoient, elle nous les fait voir en des lieux différents de ceux qu'ils occupent réellement: c'est ainsi que le Soleil peut encore être aperçu , bien que déjà il soit au-dessous de l'horizon. Sans Atmosphère, il n'y aurait ni aurore, ni cré- puscule. Cette singulière illusion d'optique, à laquelle on a donné le nom de Mirage ( Voyez ce mot), ne saurait avoir lieu si la terre n'était entourée d'une Atmosphère. L'existence des vents, la formation des nuages , leur suspension , l'inégalité de la chute des corps pesants , sont encore au- tant de preuves évidentes de la présence d'un fluide atmosphérique autour de notre globe. La densité de l'Atmosphère décroît à me- sure qu'on s'élève, ainsi que l'indiquent les phénomènes physiologiques , et que le ATM démontre le Baromètre, instrument destiné à apprécier le poids de Tair. Celle densité décroît, disons-nous, et assez rapidement pour qu'à la hauteur de 15 à 20 lieues (60 à 80 kilomètres environ ) on puisse regarder le degré de raréfaction comme supérieur à celui qu'on peut altcindre dans les meil- leures machines pneumatiques. On peut donc conclure des observations faites à ce sujet , que rAlmosphcrc a pour limite la hauteur indiquée plus haut. Il s'en faut, cependant, que cette opinion ait été généralement adoptée. Mariotte re- gardait TAlmosphère comme infinie , ce qui est peu probable ; car il est évident que, dans ce cas , la Lune , en vertu de son at- traction , s'en serait appropriée une partie pour s'en former une Atmosphère parti- culière ; or, tout tend, jusqu'à présent, à démontrer que le satellite de la terre n'en possède pas, à moins que les observations de Schrcuter ne se confirment. Mairan estima , d'après l'élévation at- teinte , en certaines circonstances , par les aurores boréales, que l'Atmosphère terrestre devait avoir plus de 200 lieues de hauteur. Laplace, établissant que la limite de l'At- mosphère doit se trouver au point où l'effet de la pesanteur est détruit par la force cen- trifuge , développée pendant le mouvement diurne, calcula qu'elle s'étend jusqu'à cinq rayons terrestres et demi. Poisson , dans son Traiié de mécani- que , avance qu'il y a tout lieu de croire , qu'avant de parvenir à une si grande hauteur, l'air est liquéfié par le froid qui augmente ra- pidement à mesure qu'on s'élève. On peut donc, dit l'illustre géomètre, se représenter une colonne d'air atmosphérique s'appuyant sur la mer, comme un fluide élastique ter- miné par deux liquides, dont l'un (inférieur) a une densité et une température ordinaires, tandis que l'autre ( supérieur ) a une den- sité et une température extrêmement fai- bles. L'objection la mieux fondée qui ait été faite à celle opinion est que cette couche liquide, si elle existait, donnerait lieu à des phénomènes lumineux tout différents de ceux que nous observons. Au commencement du xi'= siècle , un savant arabe trouva un moyen ingénieux de reconnaître la hauteur de l'Atmosphère. S'appuyant sur certaines considérations pui- I ATM 299 sées dans la théorie du crépuscule, il déter- mina la hauteur des dernières couches d'air Susceptibles de réfléchir la lumière solaire. Ce ftit en calculant d'après cette méthode que Kepler, et, de nos jours, Delambre,arri- vèrent à donner à l'Atmosphère une hau- teur de seize à dix-sepi lieues de France. Cette opinion concorde, comme on le voit, avec celle qui est basée sur la raréfaction. La forme de l'Atmosphère est celle d'un sphéroïde aplati vers les pôles et renflé vers l'équateur ; cette forme résulte de la force centrifuge plus grande à l'équateur et de la température plus élevée qui y règne et qui doit, par conséquent, tendre à y dilater l'ait plus que sous les pôles. Le rapport des axes de l'Atmosphère aux pôles et à l'équateui est, suivant Laplace, comme celui de 2 à 3. L'air atmosphérique, malgré sa transpa- rence, intercepte sensiblement la lumière et la réfléchit; cependant, comme les par- ticules qui le composent sont extrêmement ténues et écartées les unes des autres, elles ne sont visibles, que réunies en grande masse ; alors les rayons qu'elles transmet- tent se colorent en bleu et produisent sur les yeux une impression sensible. L'air n'est point lumineux par lui-mêmCf puisqu'il ne nous éclaire point quand le So- leil est éloigné de notre hémisphère ; il em- prunte à cet astre la lumière qu'il nous trans- met, et sa teinte bleue indique qu'il réfléchit les rayons de cette couleur en plus grande quantité que les autres. L'Atmosphère est donc autour de la terre comme une sorte de miroir qui multiplie et propage la lu- mière solaire par une infinité de réflexions ; et, en effet, sur les hautes montagnes, où l'air a perdu une grande partie de sa den- sité, on reçoit à peine d'autre lumière que celle qui vient directement du Soleil , puisque l'observateur , placé à l'ombre , aperçoit les étoiles en plein midi. Il faut ajouter, comme preuve de la diminution du pouvoir de réflexion , la couleur de plus en plus foncée de l'Atmosphère, à mesure qu'on s'élève. L'air atmosphérique, tel qu'il se pré- sente à nous, est un gaz inodore, insipide, incolore en couche peu épaisse, bleu dans le cas contraire, comme nous venons de le dire. Sa pesanteur , méconnue ou à peine soupçonnée jusqu'au temps de Galilée , fut soo ATM mise hors de doute par les expériences de ce grand homme, par celles de son disciple Toricelli , inventeur du baromètre, et par celles de Pascal. Comparée à celle de Teau prise à 0" et à la pression de 0™,76, elle est comme 1 est à 811. Le poids de la colonne atmosphérique équivaut à celui d'une co- lonne d'eau de 10™,60 ou d'une colonne de mercure de O^jTG : il en résulte que la pres- sion que supporte un corps humain de 3™ de surface est de plus de 15,000 kilogr. Celte énorme pression, qui se trouve con- trebalancée par celle des fluides intérieurs, décroît de 35 kilogr. par l'abaissement de ©■"jOl dans la hauteur de la colonne de mer- cure; aussi remarque-t-on que, sur les montagnes élevées, la diminution du poids de l'air fait éprouver des vertiges, des nau- sées, des hémorrhagies et un état de mal- aise qui se terminerait infailliblement par la mort, si l'ascension était poussée jusqu'à ses dernières limites. L'air a, comme tous les corps transpa- rents , le pouvoir de briser les rayons lumineux et de les éloigner de la per- pendiculaire ; ce phénomène de rèfrac- tioîi, dont la connaissance est si importante en astronomie, a pour résultat de faire pa- raître tous les corps célestes plus élevés au- dessus de l'horizon qu'ils ne le sont réelle- lement. Cependant, malgré celte déviation, la lumière nous arrive encore avec une in- croyable vitesse (69,244 lieues par seconde). L'air nous transmet également le son, mais bien moins promptement (337 mètres seule- ment par seconde). L'air est élastique et compressible, ainsi que le démontrent les expériences du fusil à venl et du briquet pneumatique. Dilatable par le calorique, il n'éprouve aucune alté- ration dans sa composition chimique , quel que soit le degré de chaleur et de froid au- quel il est soumis. Regardé longtemps comme un élément, l'air atmosphérique, dont la composition, entrevue par J. Rey (1630), fut démontrée par Priestley, Scheelc, Cavcndish, Lavoi- sier, etc. , est un mélange de plusieurs gaz et d'une quantité très variable de vapeur d'eau. On peut donc ranger en trois sec- tions les fluides qui entrent dans sa compo- sition ; la première comprend Y Air, fluide atmosphérique par excellence, et dont nous ATM donnerons plus bas l'analyse; la seconde, les vapeurs aqueuses dont l'appréciation forme, sous le nom A'' Hygrométrie {Voy . ce mot), une branche particulière de la physique ; la troisième, enfin, différents ^az accidentels qui se manifestent, soit visiblement, soit par leurs effets. L'air atmosphérique, proprement dit, donne à l'analyse chimique 20,81 de gaz oxygène en volume, pour 79,19 de gaz azote ; il contient, en outre, quelques millièmes de gaz acide carbonique. Les proportions d'oxygène et d'azote paraissent constantes dans toute l'étendue de l'Atmosphère , ou , du moins, ont paru telles jusqu'à présent. Ce furentles résultais qu'obtinrentMM.Biot et Gay-Lussac, dans les analyses de l'air recueilli par eux pendant leurs ascensions Quelquesdélails sur ces mémorables voyages ne seront point sans intérêt pour le lecteur. Depuis la découverte de Montgolfier, les voyages aérostatiques n'avaient été que de simples objets de curiosité, lorsqu'en 1803, deux physiciens, Roberlson et Lhoest, pen- sèrent que de ces ascensions on pourrait re- tirer des résultats utiles à la science. La pre- mière expédition aérienne, tentée dans ce but, eut lieu à Hambourg, au mois de juillet de la même année. Un an après, Roberlson s'éleva de nouveau en ballon à Saint-Pétersbourg, de concert avec le professeur Sacharoff; l'A- cadémie des Sciences de cette capitale avait rédigé le programme des expériences à faire pendant le voyage. Un grand nombre de faits inconnus furent observés dans ces deux ascensions ; l'un des plus remarqua- bles fut une diminution considérable du pou- voir magnétique. De Saussure, dans ses ex-i périences au col du Géant (Alpes), à 3,435*° au-dessus du niveau de la mer, avait fait des observations analogues. Tous les faits annoncés étaient si nou- veaux, ils étaient si précieux pour la scien- ce, qu'il fallait, avant de les admettre, les appuyer par de nouvelles expériences. MM. Biot et Gay-Lussac s'ofl"rircnl, en consé- quence, pour tenter une troisième ascen- sion scientifique; leur but était de constater l'état électrique et magnétique des hautes régions de l'Atmosphère, leur température, leur composition chimique,etc. Le gouverne- ment adopta le plan des deux savants, et leur fournit les moyens de le mettre à exécution. ATM Un ballon, qui avait été employé dans Tex- pédition d'Egypte, fut mis à la disposition des expérimentateurs. Les moyens de transport assurés, MM. I'>iol et Gay-Lussac s'occupè- rent à rassembler les instruments nécessai- res; ils se munirent de baromètres, de ther- momètres, d'hygromètres, d'électromètrcs; ils y ajoutèrent deux boussoles, une ai- guille d'inclinaison , une autre aiguille ai- mantée avec soin , et suspendue à un fil de soie le plus ténu possible, afin de pouvoir déterminer, par ses vibrations, la force d'attraction dans les couches élevées de l'Atmosphère. Pour constater l'état élec- trique des mêmes régions , ils prirent plusieurs fils métalliques de 20 à 100™ de long , ainsi qu'un petit électrophore ; pour les expériences électriques, ils em- portèrent une pile de vingt couples de cuivre et de zinc ; ils complétèrent enfin leur bagage avec un ballon de verre d'une capacité convenable, dans lequel le vide était fait aussi complètement que possible, et qui devait être rempli , aux limites de l'ascen- sion, avec de l'air qu'ils se proposaient d'a- nalyser à leur retour. Quelques insectes , des grenouilles, des oiseaux furent associés au voyage. La cour du Conservatoire des Arts et Métiers fut le point de départ. Le 23 août 1804, au moment oh les deux intrépides voyageurs mirent le pied dans la nacelle , le baromètre était à 0'",7643 , le thermomè- tre centigrade marquait 16°, 40 , et l'hygro- mètre de Saussure 80°, 8. Quelques instants s'étaient à peine écoulés qu'ils étaient déjà parvenus à la région des nuages ; bientôt ils se trouvèrent entourés d'un épais brouil- lard, qui leur fit éprouver une légère sensation d'humidité. Le ballon se trou- vant complètement gonflé par suite de la diminution de pression atmosphérique , MM. Biol et Gay-Lussac laissèrent échap- per une certaine quantité de gaz et se dé- barrassèrent d'une partie de leur lest. Vascension continuant , ils s'élevèrent promptement au-dessus de la couche nua- geuse et atteignirent une hauteur de 2,000"*. Vus de ce point, les nuages, conservant leur couleur blanche, s'étendaient au loin comme une vaste plaine de neige , légère- ment ondulée. Arrivés à cette élévation, les dcui savants commencèrent leur série ATM 301 d'expériences. L'aiguille aimantée fut la premier instrument qu'ils mirent en usage; elle fut attirée par le fer , mais le mouve- ment prolongé de rotation du ballon ne leur permit pas d'en apprécier les oscillations. L'électricité se manifesta par les mêmes effets qu'à terre ; la pile voltaïque produisit les phénomènes accoutumés , tels que la commotion nerveuse , la décomposition de l'eau , etc. On devait s'y attendre , dit M. Biot, puisque l'action de la pile a lieu, même dans le vide. A 2,700" les animaux parurent souffrir de la raréfaction de l'air. Une abeille, mise en liberté , s'envola ce- pendant en faisant entendre son bourdonne- ment ordinaire. Le thermomètre était des- cendu à 13°, 50; cependant, loin d'avoir froid, les voyageurs étaient brûlés par les rayons du soleil; ils furent même obligés de quit- ter leurs gants. Les pulsations artérielles présentaient une accélération considéra- ble; chez M. Gay-Lussac, la vitesse du pouls s'était accrue dans la proportion de 60 à 80 ; chez son compagnon , elle s'était élevée de 79 à 111 ; mais , ni chez l'un ni chez l'autre , il n'y avait encore de gêne dans la respiration. Le ballon, avons -nous dit, tournait lentement sur lui-même ; cependant comme le mouvement de rotation avait lieu tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, il fut possible, dans le court intervalle de repos, qui s'élablissaitenlre ces deux mouvements, de faire des observations sur l'aiguille aimantée. Répétées un grand nombre de fois, jusqu'à la hauteur de 4,000™, ces expé- riences démontrèrent que la force d'attrac- tion magnétique n'avait pas sensiblement diminué. Ce résultat, comme on voit, s'ac- cordait peu avec ceux obtenus précédem- ment. A 3,400™, une linotte ayant été lâchée s'envola immédiatement ; mais bientôt, se trouvant comme éperdue au milieu de cette immensité inconnue pour elle, elle revint se poser sur le ballon; cependant, rassemblant ses forces, elle prit de nouveau sa volée, et se précipita, en tournoyant, vers la terre, dans une direction perpendiculaire. Un pigeon, mis en liberté après la linotte , s'arrêta quelques instants sur le bord de la na- celle, comme pour mesurer la profondeur de l'abîme qui s'ouvrait devant lui ; puis 302 ATM il s'y plongea, en décrivant une spirale à la manière des oiseaux de proie , et disparut bientôt dans la mer de nuages qui s'éten- dait au-dessous du ballon. Ce ne fut que lorsqu'ils furent parvenus à cette élévation , que les Aéronautes com- mencèrent leurs expériences sur l'électri- cité atmosphérique. Un Gl , suspendu par eux à une longueur de 80™ environ , se chargea d'électricité résineuse ou négative ; ce résultat confirma les faits avancés par de Saussure. MM. Biot et Gay-Lussac furent de plus amenés à couclure que , plus on s'élève, plus l'Atmosphère se charge d'é- lectricité. L'abaissement de la température , au point le plus élevé, ne fut point aussi con- sidérable que s'y attendaient les voyageurs ; il fut même beaucoup moindre que celui qui s'observe sur les montagnes à une pa- reille hauteur. Le thermomètre, qui était à 16'\40 au moment du départ , ne descen- dit qu'à lû°,o6 ; ce ne fut donc qu'une di- minution d'un degré environ par 650™. L'hygromètre, qui, en partant, indiquait 80",8, descendit progressivement à 30°, à mesure que le ballon s'éleva. Trois semaines après, M. Gay-Lussac, dont le courage était à toute épreuve , en- treprit une nouvelle ascension , pour con- firmer, par des observations faites à une plus grande élévation, le fait si important de la persistance de la force magnétique. Dans ce second voyage, il s'éleva à la prodigieuse hauteur de 7,000™, et obtint des résultats qui vinrent , pour la plupart , à l'appui de ceux que M. Biot et lui avaient obtenus dans le premier. Mais il observa un abaissement considérable de la température ; le thermo- mètre, qui, au moment et au lieu du dé- part , marquait 27°, 73 , descendit à 9°,5 au dessous de zéro, à la limite de l'ascension. La pression atmosphérique varia de 0™,76a2 à 0™,32S8. L'abaissement du baromètre indiquait donc 6,977™ pour la plus grande élévation au-dessus de Paris , et 7,016™, au-dessus du niveau de la mer. « A cette hauteur , dit M. Gay-Lussac , je commençais, quoique bien vêtu, à sen- tir le froid , surtout aux mains , que j'étais obligé de tenir exposées à l'air. Ma respi- ration était sensiblement gênée ; mais j'é- tais encore bien loin d'éprouver un mal- I ATM aise assez désagréable pour m'engager à descendre. Mon pouls et ma respiration étaient très accélérés ; ainsi , respirant très fréquemment dans un air très sec , je ne dois pas être surpris d'avoir eu le gosier si sec qu'il m'était pénible d'avaler du pain. Avant de partir , j'avais un léger mal de tête, provenant des fatigues du jour précé- dent et des veilles de la nuit, et je le gardai toute la journée, sans m'apcrcevoir qu'il augmentât. Ce sont là toutes les incommo- dités que j'ai éprouvées. » Une particularité, que signala notre cou- rageux observateur, fut l'existence de nuages fort au-dessus de lui , quoiqu'il eût atteint une élévation bien plus considérable que dans la première ascension. Dans celle-ci, les nuages ne se soutenaient pas au-delà de 1200™, et au-dessus, le ciel était de la plus grande pureté ; sa couleur, au zénith, avait même toute l'intensité du bleu de Prusse. Dans le dernier voyage, M. Gay-Lussac ne vit point de nuages sous ses pieds , et le ciel lui parut constamment vaporeux. Les ballons vides, emportés par l'expé- rimentateur, furent remplis d'air, pris à la hauteur de 6,S61™ et de 6,630™. Analysé dans le laboratoire de l'École polytechnique , cet air présenta une identité parfaite de com- position avec celui qui fut recueilli dans la cour même de cet établissement. La composition de l'air atmosphérique paraissait donc tout-à-fait hors de question, quand , tout récemment , l'attention des savants se fixa de nouveau sur ce point de la science; et, en effet, ce n'est que par une série bien combinée d'observations sur l'Atmosphère, que peuvent être éclair- cis une foule de problèmes du plus haut intérêt, sur la physique du globe, sur la météorologie encore dans l'enfance, sur la physiologie, sur les arts eux-mêmes. L'Académie des sciences, pénétrée de toute l'importance d'une pareille étude , donna l'impulsion, et une commission, prise dans son sein , entreprit d'établir, sur plusieurs points de l'Europe, un sys- tème d'expériences, d'après le plan tracé par MM. Dumas et Boussingault. Les questions soulevées étaient tellement vastes qu'il fut impossible de les embras- ser dans leur généralité. Les savants que nous venons de nommer commencèrenî ATM donc par celle qu'on est en droit de re- garder comme la plus importante, puisqu'à elle se rattachent, pour ainsi dire, les fon- dements de toute la physique terrestre , et que de sa solution découle nécessairement réclaircisscmcnt des autres ; c'est donc à l'analyse de l'air qu'ils se sont hornés pour le moment. Il s'agit , en conséquence , de savoir si les proportions d'oxygène et d'a- zote dont se compose le fluide qui nous entoure sont invariables , ou si elles peu- vent être modifiées par quelque cause se- crète et inconnue. Quelques physiciens, dont l'opinion est d'une grande autorité dans la science, pen- sent que l'air n'est point une combinaison, mais bien un simple mélange des gaz qui le constituent , et que ce mélange a d'au- tant plus de tendance à se détruire qu'il est soumis à une moindre pression. Dans cette opinion, les deux gaz, obéissant à leur pe- santeur spécifique difrërente,se sépareraient à une certaine hauteur, et il en résulterait que l'azote, plus léger que l'oxygène , for- merait, à lui seul, les couches les plus éle- vées de l'atmosphère ; ce ne serait donc qu'à la surface de la terre que l'air aurait la composition connue de 21 parties d'oxy- gène et de 79 d'azote ; au-delà, les propor- tions de ce dernier gaz augmenteraient. C'est dans le but d'arriver à la confirma- tion de ce fait qu'a été institué le système d'expérimentation dont nous avons parlé plus haut. De nouveaux procédés d'analyse, en per- mettant d'apprécier une variation d'un demi-millième d'oxygène dans la composi- tion de l'air, ont déjà conduit à entrevoir certaines particularités qu'on était loin de soupçonner ; ainsi , bien que , dans toutes les analyses, même les plus récentes, 10,000 grammes d'air contiennent 2,300 grammes d'oxygène, il arrive quelquefois que, sans- cause appréciable , cette quantité descend lout-à-coup à 2,290 et même au-dessous. Ces résultats ont engagé la commission à donner la plus grande extension possible aux expériences. Les analyses se sont ré- pétées dans des conditions convenues et arrêtées à l'avance , sur les hautes monta- gnes de la Suisse , en Italie , sur les bords de la mer, en Allemagne et même aux An- tilles. Une méthode , imaginée par MM. ATM 303 Boussingault et Dumas, a permis en outre de rapporter, de loin , de grands volumes d'air, sans qu'il s'y mêlât aucun corps étranger ; car ce n'est plus sur quelques décilitres , mais bien sur de grandes quan- tités, quinze ou vingt litres au moins, qu'il faut opérer. Voici comment on procéda aux premières expériences : deux jeunes savants , MM. Martins et Bravais, auxquels la commission avait confié douze grands ballons dans les- quels le vide était pratiqué aussi complète- ment que possible, recueillirent, à des épo- ques déterminées , sur le Faulhorn , dans l'Oberland bernois , à 2,800"^ au-dessus du niveau de la mer, 300 litres d'air qu'ils ex- pédièrent à Paris. Dans le même temps , c'est-à-dire aux mêmes jours et aux mêmes heures , la commission , par les soins de MM. Dumas et Boussingault , analysait l'air de Paris. De son côté, M. Brunner, habile chimiste de Berne , exécutait de semblables expé- riences dans cette ville. On put donc éta- blir la comparaison entre la composition de l'air, à Paris, à Berne, au Faulhorn, et on obtint les moyennes suivantes : à Paris , 10,000 gr. en donnèrent 2,804 d'oxygène; à Berne , 2,295 ; au Faulhorn, 2,297. Si ces différences existent réellement , elles sont tellement faibles que ce n'est que par une longue suite de travaux , qu'elles peuvent acquérir de la certitude. Les expériences se continuent dans dif- férentes localités ; il serait cependant fa- cile de les multiplier sur un seul point, en renouvelant les voyages aériens de MM. Biot et Gay-Lussac. Un tel moyen serait , sans contredit, le meilleur pour décider quelle influence la hauteur exerce sur la composition de l'air. Cette idée, dont la priorité appartient de longue date à l'illustre ami de M. Gay-Lus- sac , à M. Thenard , et sur laquelle l'atten- tion des savants a été tout récemment fixée par M. le docteur Donné , si recomman- dable par son zèle éclairé pour la science , cette idée vient d'être accueillie par l'Aca- démie des sciences , qui semble vouloir s'en occuper sérieusement. Les Anglais, de leur côté, ne restent poial en arrière, et les noms les plus célèbres , ceux des Ilerschel, des Brewster. se ratta- ZOh ATM chent , chez nos voisins , à un semblable projet Espérons que tous ces efforts hâteront la solution ou du moins l'éclaircissement de questions si importantes et encore si obscures. M. Boussingault , d'un autre côté , s'est occupé de la solution d'un problème non moins intéressant ; il a tenté de détermi- ner la composition de l'air dans les villes et hors de leur enceinte , en hiver comme en été, le jour aussi bien que la nuit. De tous les principes constituants de l'air, il n'y en a qu'un seul dont les proportions soient variables ; c'est le gaz acide carbonique que l'homme , soit par lui-même , soit par ses différentes industries , verse incessam- ment dans l'Atmosphère. Les analyses mul- tipliées de l'air de Paris, faites en diverses saisons , par cet habile et savant expéri- mentateur , lui ont donné, sur dix mille volumes d'air, quatre volumes d'acide car- bonique , quantité trop minime pour exer- cer quelque influence appréciable sur no's organes. Théodore de Saussure avait ob- tenu les mêmes chiffres à Genève. M. Boussingault s'est ensuite demandé si toutes les combustions et consomma- lions d'oxygène qui se font à Paris peuvent altérer la pureté de l'air. Par une suite de calculs , que nous ne pouvons retracer ici, il a trouvé que la somme quotidienne du gaz acide carbonique produit, dans cette ville, par la population , par les animaux , par la combustion du bois, du charbon, etc., montait à 2,944,241 mètres cubes j et néan- moins, l'analyse ne lui a présenté qu'une différence inappréciable entre l'air de la campagne, pris à Saint-Cloud, et l'air de Paris. Il existe cependant des différences hygiéniques iien grandes entre les deux localités: il faut donc en conclure qu'elles ne tiennent point à quelques atomes, en plus ou en moins, de gaz acide carbonique, mais bien à des émanations, à des miasmes insaisissables, provenant de l'aggloméra- tion d'hommes sur un point limité. Quel- ques faits pourraient même être apportés à l'appui de celte opinion. En 1630, dans l'année même où Jean Rey entrevoyait la composition de l'air, les académiciens del Cimenlo,^ Florence, voulant déterminer la nature de l'eau contenue dans l'Atmosphère» ATM firent l'expérience suivante : ils suspendi- rent, en plein air, une boule métallique remplie de glace ; bientôt toute sa surface extérieure se couvrit de vapeurs aqueuses condensées. Recueillies avec soin, ces va- peurs , ou pour mieux dire cette eau , ne tarda point à donner des signes de décom- position putride ; elle contenait donc évi- demment quelques matières animales, et d'où provenaient ces matières, si ce n'est de l'Atmosphère? Rigaud Delille, au commencement du siècle, fit des expériences du même genre sur l'air des environs de Montpellier, et arriva à des résultats analogues. Nous dirons encore que , par des procé- dés chimiques récemment employés, on est parvenu à reconnaître dans l'air un prin- cipe hydrogéné, dont la proportion, infini- ment petite , n'avait pu être appréciée par les anciens moyens d'analyse. Ce principe ne serait-il pas la source des miasmes pu- trides, germe d'un si grand nombre de ma- ladies? L'air est soluble dans l'eau, qui en dis- sout un 20"^ environ de son poids à la pres- sion de 0'",76 et à la température de + 10° Mais l'air dissous contient une plus grande quantité d'oxygène; d'où il faut conclure que le gaz azote est le moins soluble des deux. Cependant le degré de solubilité de l'oxygène n'est point absolu ; une cer- taine quantité d'eau contiendra d'autant plus de ce gaz qu'on la fractionnera davan- tage , c'est-à-dire que les dernières parties en renfermeront plus que les premières; l'azote présentera un résultat inverse. L'air sec est mauvais conducteur du fluide électrique ; il n'acquiert la conductibilité , que qaand. il contient de la vapeur d'eau. Il en résulte que, dans les temps secs, en été et pendant les grandes gelées, l'électricité, qui se développe à la surface de la terre , peut rester libre dans l'Atmosphère, en rai- son du peu de conductibilité de l'air; elle y existe même continuellement , mais en quantité variable, suivant la hauteur, l'heu- re, la saison. Quand les nuages se forment, comme ils sont meilleurs conducteurs que l'air, toute cette électricité s'attache à leur surface , et donne lieu aux phénomènes de la foudre et des éclairs. De plus amples dé- tails sur ces phénomènes et sur l'état élec- ATM ATM trique de l'Atmosphère trouveront leur place aux mots Élcctricitcct .météorologie. Nous ne terminerons cependant pas ce pa- ragraphe sans parler des modifications chi- miques que le fluide électrique , à l'état de foudre , fait subir à l'air atmosphérique. Après l'expérience par laquelle Cavcndish parvint, à l'aide d'une étincelle électrique, à réunir, en acide nitrique (azotique) liquide, les deux éléments gazeux dont se compose l'air que nous respirons, on pouvait croire que la foudre amenait de semblables résul- tats dans l'Atmosphère. Ce doute a été chan- gé en certitude. Il y a quelques années (1827), un chimiste allemand, le professeur Liebig, de Giessen , publia l'analyse de 77 résidus obtenus par la distillation de 77 échantil- lons d'eau de pluie recueillis dans des vases de porcelaine à 77 époques différen- tes. Parmi ces échantillons, 17 provenaient de pluies d'orage et contenaient une plus ou moins grande quantité d'acide nitrique combiné avec de la chaux ou de l'ammo- niaque. Le savant et spirituel auteur des notices de VA unit aire du bureau des Lonyitu- des, à qui nous empruntons ce fait, ajoute les réflexions suivantes : « Voilà donc la matière fulminante réalisant une des plus brillantes expériences de la chimie moderne. Ces réunions subites de l'azote et de l'oxy- gène, que l'illustre chimiste anglais opérait en vases clos, la foudre les détermine dans les hautes régions de l'Atmosphère. Il y a là, pour les physiciens et les chimistes, un vaste et important sujet d'expériences. Il faudra examiner si, toutes les circonstances res- tant égales , les quantités d'acide nitrique engendrées pendant les orages ne varient point avec les saisons, avec les hauteurs, et, par conséquent aussi , avec la température des nuées d'où la foudre s'élance; il faudra rechercher encore, si, dans les régions inter- tropicales, où, pendant des mois entiers, le tonnerre gronde chaque jour avec tant de force, l'acide nitrique, créé par la foudre aux dépens des deux éléments gazeux de l'At- mosphère , ne suflirait point à l'entretien des nitrières naturelles , dont l'existence , dans certaines localités où les matières ani- males ne se voyaient nulle part, était pour la science une véritable pierre d'achoppement. Peut-être qu'en se livrant à ces investiga- tions savantes, on découvrira aussi l'origine encore cachée de quelques autres substan- ces, de la chaux, de l'ammoniaque, etc., qui ont été trouvées dans des eaux prove- nant de pluies d'orage; mais, ne parvînt-oa à éclaircir que la seule question des ni- trières naturelles , ce serait déjà beaucoup de gagné. Ne voit-on pas, au surplus, tout ce qu'il y aurait de piquant à prouver que la foudre préparc, qu'elle élabore, dans les hautes régions de l'air, le principal élément de cette autre foudre ( la poudre à canon ) dont les hommes font un si prodigieux usage pour s'entre-détruire. » L'Atmosphère est le siège , le théâtre de tous les phénomènes connus sous le nom de Météores. Le fluide électrique, le fluide magnétique , la vapeur d'eau , l'action iné- gale de la chaleur solaire , l'extrême mobili- té des molécules atmosphériques, telles sont les principales causes de ces météores, qui ont été divisés, d'après leurs e3"ets appa- rents, en aqueux, aériens, Lumineux ( Voy. météorologie). L'Atmosphère est l'immense réservoir oè tous les êtres puisent la vie ; c'est dans soe sein que les différents fluides élaborés par les corps , au développement et à l'accrois- sement desquels ils ont contribué , se réu- nissent pour retourner bientôt , après des modifications nécessaires, au siège de la vie, et y exercer, par une admirable succession, une reproduction toujours nouvelle. Un de nos plus illustres professeurs, qui prête l'appui de ses lumières et de son talent à ce Dictionnaire, a, tout récemment, re- tracé en termes éloquents, le tableau de cet enchaînement mystérieux qui lie entre eux tous les êtres et qui les rend tous tributaires du même élément, de l'air atmosphérique, origine et fin de tout ce qui a vie , auqueJ tout commence et tout aboutit. Une sèche et froide analyse ne pourrait rendre convenablement la profondeur de pensée , l'éclat d'expression de la belle le- çon de M. Dumas ; nous préférons , dan.«; l'intérêt des lecteurs , la citer textuelle- ment : « Les plantes , les animaux , l'homme renferment de la matière; d'où viertt-elle? que fait-elle dans leurs tissus et dans les liquides qui les baignent ? où va-t-clle , duand la mort brise les liens par lesquels 306 ATM ses diverses parties étaient si étroitement unies? «... Ce n'est pas sans étonnement qu'on reconnaît qu'aux nombreux éléments de la chimie moderne, la nature organique n'en emprunte qu'un petit nombre ; qu'à ces matières végétales ou animales, maintenant multipliées à l'inflni , la physiologie géné- rale n'emprunte pas plus de dix ou douze espèces , et que tous ces phénomènes de la vie, si compliqués en apparence, se ratta- chent , en ce qu'ils ont d'essentiel, à une formule générale, si simple qu'en quelques mots, on a, pour ainsi dire, tout annoncé , tout rappelé, tout prévu. « N'avons-nous pas constaté, en effet, par une foule de résultats, que les animaux constituent, au point de vue chimique, de véritables appareils de combustion , au moyen desquels du charbon , brûlé sans cesse, retourne à l'Atmosphère sous forme d'acide carbonique ; des appareils dans les- quels de l'hydrogène , brûlé sans cesse de son côté, engendre continuellement de Peau; des appareils d'où s'exhale, enfln , sans cesse, de l'azote libre par la respira- tion, de l'azote à l'état d'oxyde d'ammo- nium (ammoniaque) par les urines. s. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Clavicornes, établi par Kirby aux dépens du g. C'ryptophaijtis de Herbst, ol auquel il assigne les caractères suivants [Fauna borcalis Amertca/ia, p. 1 l 1) : Corps ovale. Antennes anté-oculaires, avec les articles intermédiaires plus minces j le scapus très renflé ; les 3 articles terminaux augmentant graduellement de taille ; les 2 premiers presque turbines; le dernier très aigu; et tous trois formant, par leur réunion, une massue courte. Tète presque triangu- laire ; yeux petits , ronds et presque con- vexes. Prothorax transverse, convexe, pres- que carré, avec les côtés courbes et inermes. Écusson transverse. Élytres réunies, for- mant un ovale très convexe. Pattes courtes, grêles ; tibias arqués ; tarses présumés de à articles; ongles longs, simples. Les insectes de ce genre sont si pe- tits , qu'il est bien difficile , même avec une forte loupe, de compter les articles de leurs tarses. M. Stephens {The nomencla- ture ofBrUish Ins., p. 8) en désigne une trentaine d'espèces, presque toutes nom- mées par des auteurs anglais, et parmi lesquelles il s'en trouve 4 seulement qui appartiennent au genre Cryptophagus de Herbst, savoir: A- mcsomelas elA. a ter de cet auteur, A. îiigri/iennis de PaykuU et A. fuscipcs de Gyllenhall. (D. etc.) ATOMARIA (à priv.; -^if-'j^, section, division), bot. cr. — Genre de Thalassio- phytes, proposé par Stackhouse {JScr. Bril., t. VI, f. 1, a, />, e), et auquel il attribue les caractères suivants : Fronde membrana- T. lU ATO 313 cée, mince, rameuse; à rameaux alternes, portant dans toute leur longueur des laci- niures courtes, dentées au sommet; fruc- tification en grappe et variée. — Ce g., qui réunit deux espèces appartenant à des tribus dilTércntes parTorganisalion, leZ?t?- tyota denUita Lamx. et Y Odonthalia deiitata Lyngb. , ne pouvait donc être adopté. Il ne Ta été, en effet, par aucun phycologue, pas plus, au reste, que la plu- part des genres créés invita iiaturâ par le même auteur. La fructification racémi- forme ne se rencontre que dans la se- conde espèce; elle est d'ailleurs bien in- exactement figurée. (C. M.) ATOME ( àrop.c; , insécable ). — Nom donné aux molécules indivisibles dont on suppose formées les parties élémentaires des corps. On donne encore ce nom aux molé- cules résultant de la combinaison des atomes primordiaux dont le volume excède le leur; mais dont la ténuité est telle qu'elles ne peuvent être perçues par les sens. Pour plus de développements, voir les articles ma- tière et théorie atomistique. (C. d'O.) * ATOMOGASTRE. Atomogaster (àTC[xo; , atome ; -yaaryip , ventre ). ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichœtes, fa- mille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Anthomyzides. Ce genre, dont M. Robineau Desvoidy a fait sa section des Azélidcs , a pour type VAnthomyia tri- quetra de Meigen. M. Macquart lui donne pour caractères : Antennes n'atteignant pas l'épistome ; style nu. Abdomen étroit, cy- lindrique. Anus bicaréné chez la femelle. Cuillerons petits. Pas de pointes au bord extérieur des ailes. — Ces 3Iuscides , très voisines des Chortophiles , vivent sur les Ombellifères. Les femelles sont beau- coup moins communes que les mâles. M. Macquart en décrit six espèces, toutes de France ou d'Allemagne. Leur nom gé- nérique fait allusion aux petites taches dont leur ventre est bigarré. (D.) * ATOMOGYIVIE (arop.cç, indivisible ; vjvvi , femme), bot. th. — L'un des deux or- dres établis par le prof. L. C. Richard dans la Didynamie de Linné. Il correspond à celui que le célèbre botaniste suédois avait nom- mé Angiospermic. Voy. ce mot. (A. R) *ATOMOSIE. Atomosia (arcao;, ato- 20" olU A'IO me). INS. — Genre de Tordre des Diptères, division des Aplocères, subdivision des Télrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, sous-tribu des Laphrites, établi par M. Macquart dans son ouvrage intitulé : Diptères exotiques, iiouvtmix ou peu connus, et dont voici les carac- tères : Corps ponctué. Antennes ordinaire- ment allongées; 3™= art. menu, terminé en pointe. Armure copulatricc des mâles peu développée, paraissant sous le dernier segment de Tabdomen ; cuisses postérieures non renflées ; jambes droites. Les deux ner- vures transversales des ailes fermant les cellules discoïdale et quatrième postérieure, presque sur la même ligne. Ce genre est un démembrement des Laphries de Wied- man. Ce qui distingue au premier coup- d'œil les espèces qu'il renferme des autres Asiliques, c'est la simplicité du dessin que présentent les nervures de leurs ailes. Leur nom générique , d'après M. Macquart , fait allusion aux points enfoncés dont leur corps est couvert. Celles qu'on connaît sont tou- tes de l'Amérique, la plupart du Brésil, une de Cuba et une de Géorgie. Nous cite- rons comme type VAtomosia annulifcs de l'auteur : elle est du Brésil. (D.) ATOPA (aTc-o;, insolite), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Cébrionites, éta- bli par Latreille sous le nom de Dascillus; mais celui d'Aiopn , qui lui a été donné par Paykull, quoique postérieurement, ayant été adopté par Fabricius et tous les entomolo- gistes qui l'ont pris pour guide, a prévalu dans les collections sur la dénomination gé- nérique de Latreille , qui est injustement tombée dans l'oubli. Quoi qu'il en soit, le genre dont il s'agit se rapproche beaucoup des Celjrzotis et des Cyiihoiis ; mais il dif- fère des premiers par ses antennes simples; ses mandibules saillantes, et par ses (arses, dont le pénultième article est bilobé; et des seconds, par la forme ovale de son corps ; son corselet en trapèze ; ses palpes terminés par un article tronqué ou très obtus. Les Atopes sont d'ailleurs d'une consistance bien plus ferme que les Cyphons. M. De- Jean, dans son dernier Catalogue, men- tionne 6 espèces A\4.lopa dont 4 indigènes et 2 d'Europe. Nous citerons ces deux der- nières, l'/I. cincrca Fabr. et {'A. ccrvina AIR du même, qui est la Chrysomela îd. de Linné; il paraîtrait que ces deux espèces n'en feraieut qu'une, dont l'une serait le mâle et l'autre la fenaelle. On les trouve, mais assez rarement, dans les parties moU' tueuses de la France. (D. et C.) * ATOPITES. Atopidœ. ins. — Sous- tribu de l'ordre des Coléoptères pentamè- res, famille des Serricornes , établie par M. Delaporte {Buffm- DiimèniL , t. I, p. 267), dans la tribu des Rhypicérites, et qu'il caractérise ainsi : Corps oblong; pro- sternum non avancé en pointe. Antennes non munies de rameaux. Tarses sans ap- pendices velus entre les crochets. Il y com- prend les genres Plilodactyla, 111.; Lat- rus, HfAdiÇ.; Atopa, Fab.; et PetaLoii, Per- ty. Voij. ces mots. (D. etc.) * ATUACHYA (a priv.; Tpay.û:, rude). IW3. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Chrysomélines, créé par M. Dejean,^ dans la S'' édit. de son Catalogue, mais dont il n'a pas publié les caractères. Il est fondé sur une seule espèce , originaire du nord de la Chine et nommée par Faldermann Galle- ruca me7ies(rcsii{Coleopteroriini ah HL. Bunijio, in China boreali, Mon(/., etc., p. 103). M. Dejean place ce g. entre \esAdi- monia et les Gallcruca ; mais n'ayant pas en notre possession l'espèce qui a servi à l'établir, nous ne pouvons que le mention- ner ici pour mémoire. (D. et C.) * ATRACTIE. Atractin (àrpaz-Tcç, fu- seau). INS. — Genre de Tordre des Diptères, division des Aplocères , subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques , sous-tribu des Asilites, éta- bli par M. Macquart, dans son ouvrage in- titulé : Diptères exotiques, nouveaux ou peu connus, et auquel il assigne les carac- tères suivants : Troisième article des an- tennes large, comprimé, fusiforme; style très-menu. Abdomen menu, glabre, flne- ment ponctué. Organe copulateur des mâles et ONiducte des femelles cachés. Jambes antérieures très-couvertes de poils. Ce genre, créé aux dépens de celui des Asiles, a pour type VAs'dus psilogaster de Wiedmann, espèce du Brésil et qui n'est encore connue que par les deux individus déposés au Muséum de Berlin, Le nom générique fait allusion à l'appa- rence fusiforme des antennes. (D.) ATR ATRACTUIM (/Tp'y.x.Toç, fuseau), bot. CR. — M. IcprofcsscnrLinkadonnécenomà quelques petits Champignons, dont les spo- res sont fusiformcs. Ce genre n'a pas été conservé. VA- ciiinlum, Tespèce la plus curieuse qu'on trouve fréquemment sur les rameaux et les feuilles du buis, a été décrite comme un Tubcrcnkirtn^ym Fit- snrium est maintenant un Volfitelln. VA. ftlivacp/iim Schm. etK.Hnze, et VA. stilhas- (er Lk., sont aujourd'hui placés dans le g. Slilbiim. (LÉv.) ATRACTOBOLUS (àrpa>47c;, fuseau , ^dXc;, l'action de jeter), bot. cr. — Todc a décrit sous ce nom {Fimgi Meck., Fasc. 1, p. '15, tab. 7, fig. ;.9 ) un petit genre de Champignons qui représente une cupule sessilc , recouverte d'un opercule , et lan- çant une vésicule allongée, fusiforme, com- posée de spores. VA- nliqvitaruts, ainsi nommé parce qu'on le trouve presque par- tout, se rencontre en grande quantité, après les pluies d'orage, sur les pierres, les os, les bois; il est très petit. La cupule est blanche, l'opercule mamelonné , celui-ci est soulevé élastiquement par la masse des spores que fait remarquer sa couleur ronge. M. Fries {Elcnchns funqorvm , p. 50), après avoir examiné très attentivement cette pro- duction, pense qu'elle est de nature anima- le , et qu'elle pourrait bien être un Ccccus ; mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'il dit avoir rencontré un autre champignon qui présente exactement les mêmes ca- ractères ; celui-ci blanc, velu, repose sur un subiculum villeux ; l'opercule est lisse ; la vésicule est cylindrique , saillante , et chasse une gélatine brune sous forme de glo- bule. — Cette espèce, que M. Fries nomme A. hirtns, a été trouvée abondamment en Suède, dans le mois de mars, sur les bois des Pins. (Liv.) ATR ACTOCÈRE .Atrac(ocera{ àrp y.:-.- Tc;, fuseau; y.ioo:;, corne), ins. — Meigcn , dans son premier ouvrage sur les Diptères, avait formé, sous ce nom, im genre dont il a réuni les espèces à celles de son genre Simiilia dans sa classification des Diptè- res d'Europe, t. I. Voy. simulia. (D.) ATRACÏOCÈRE. Atracloccrus («- xpaxTcç , fuseau ; /.-'pa; , corne ). ins. — Genre de Tordre des Coléoptères pentamè- res, établi par Palisot de Beauvois , d'après AÏK S15 une espèce trouvée par lui dans le royaume d'Owarc en Afrique, et à laquelle il a donné le nom spécifique de Meryt/hax{s,L. (ârpa- ttâ;u, sorte de légume), bot. th. — Genre de la famille des Polygonacées , tribu des Polygonées, Benlh., offrant pour ca- ractères essentiels : Fleurs hermaphrodi- tes. Périanthe coloré, persistant, .4-parti: les 2 segments internes plus grands, ac- crescents, connivents après la floraison Étamines 6 , antéposées, géminées devant les segments externes, solitaires devant les segments internes. Ovaire comprimé, im- marginé, 2-style. Stigmates capitellés. Pé- ricarpe lenticulaire, subcoriace, aptère, recouvert par les segments intérieurs du périanthe. Graine à périsperme farineux ; embryon latéral, un peu courbé. — Arbris- seaux très ramcux, souvent épineux. Feuil- les alternes ou fasciculées, petites, co- riaces, persistantes, très entières, rétrécies en court pétiole articulé au-dessus de sa base; gaine slipulaire membranacée, sca- rieuse, peti'c, adnée inféricurement aux bords du pé:iole, bifide ou finalement bi- partie. Pédicelles axillaires, fascicules, fili- formes, inclinés, articules vers le milieu. Périanthe rose , réticulé , finalement sca- rieux. — VAfrfijihnxis spinosuTu. se cul- tive comme arbuste d'ornement. (Sp.) *ATRAXYLE(nom vulgaire des Grecs poiir\e KontrophT/llum Innati/m). bot. ru. — M. De Candolle désigne sous ce nom une section du genre Kcntrophyllnm, carac- térisée par les folioles intérieures de Hn- volucre, qui sont presque entières, non di- latées, ainsi que par la série interne de l'ai- grette , tronquée au sommet , et beaucoup plus courte que l'externe. (J. D.) * ATREMA, DC. {Mém., V, p. 7 I ; tab. 18). BOT. PH. — Genre de la famille des Om- bellifères, tribu des Coriandrées, Koch, auquel son auteur {Prod., IV, p. 2.)0) as- signe les caractères suivants : Calice à 5 dents petites, pointues, persistantes. Pé- tales presque égaux, obovales, ('chancres, surmontés d'une petite languette infléchie. Fruit subdidyme. Méricarpes subglobuleux, ventrus, à 5 côtes fines. Commissure étroite, S18 ATR close. Graine involutée au sommet. — Ce genre est fondé sur le Coriandnim ame- ricanum Nutt., plante indigène de la Loui- siane. Cest une herbe annuelle; à tige sillonnée, anguleuse; ses feuilles sont dé- coupées en lanières linéaires ; les ombelles et les ombellules ont de 5 à 8 rayons, à involucre et à involucelles polyphylles. (Sr.) * ATRÉSIE (à privatif; Tjr.ai;, perfo- ration). TÉRAT. — M. Brcschet comprend sous ce nom les Hémitéries plus géné- ralement connues sous celui A^Imperfora- tions. Voy. HÉsiiTÉaiEs. (I. G. -S. -H.) *ATIIEI1S {aler, noir), arach.— M. Koch, Uhcrsichl des Ararhriiden Sys- tem, pi. G, f. G6, nomme ainsi un genre de Scorpions voisin des Bulh^ts, et que, dans son texte, p. 36, il appelle Opislophfhal- mus;mi. (P. G.) ATRICHIIM {yAz'.l, (y.c:, sans poil). BOT. CR.— Palisot de Beauvois {Prodrome des Mousses) avait fondé, sous ce nom, un genre de Mousses démembré des Polytries, que plus tard, dans sa Muséologie {Mèm. Soc. Lin. Par. I, p. 460) il reconnaît être le môme que le genre Catharinea d'Ehrhart ou Oligolrivum , DC. Voy. ces mots, et surtout polytric. (C. M.) ATRIPLETTE oc ATRIPLOTTE OIS. — Nom vulgaire de la Molacilla m fa. Voyez SYLVIE. (C. d'O.) ATRIPLEX. BOT. PH. — Voyez arro- CHE. (Sp.) * ATRIPLEXUM. bot. ph.— Nom au- jourd'hui inusité, employé par les anciens pour diverses esp. du g. A(riplcx. (Sp.) ATRIPLiCEES. Alripiicinées. bot. PH. — Le nom d\4trzplices ou Arraches donné , dans Torigine, à cette famille par K. L. de Jussieu, et dont la désinence a été rhangée ensuite, suivant la règle générale- ment adoptée, nous parait devoir être con- servé , de préférence à celui de Chénopo- diées ou Chénopodiacées proposé plus tard, quoique ce dernier paraisse avoir prévalu, et quoiqu'un petit nombre de genres primi- tivement rapportés à cette famille en ait été exclu pour former des familles nouvelles ou se ranger dans d'autres déjà connues. Les Atriplicées sont des plantes apétales, à éta- mines périgynes. Leurs fleurs hermaphro- dites , plus rarement polygames ou môme ATR diclines, présentent les caractères suivants : Calice à trois, quatre ou plus ordinairement cinq folioles , rarement libres , ordinaire- ment réunies jusqu'à une plus ou moins grande hauteur, persistant après la floraison, mais changeant souvent de nature, alors sec ou charnu , ou présentant quelquefois sur le dos de ses folioles des angles en forme de carène ou des appendices en forme d'épine. Étamines en nombre égal ou quel- quefois moindre par avortemcnt , insérées sur un disque qui tapisse le fond et quel- quefois le côté du calice, opposées à ses di- visions, à filets libres et courts, à anthères introrses, biloculaires , dont la déhiscence est longitudinale, alternant dans un petit nombre de genres avec autant d'écaillés. Ovaire simple, oblong ou déprimé, ordinai- rement libre, rarement adhérent au calice, contenant, dans une loge unique , un seul ovule qui monte verticalement, ou qui, sup- porté par un funicule dressé du fond de la loge, pend ou se dirige horizontalement, surmonté de trois ou quatre stigmates fili- formes , entièrement distincts ou réunis à leur base en un style court. Le fruit, or- dinairement utriculé , ou coriace et même charnu, doit, le plussouvent, cette apparence au développement du calice persistant. Sa graine, qui offre dans sa direction les mômes variétés que l'ovule, présente, sous un tégu- ment simple ou double, un embryon con- tourné d'ordinaire en un cercle complet ou incomplet autour d'un périsperme cen- tral farineux, d'autres fois enroulé en une spirale qui sépare alors en deux la masse extrêmement réduite du périsperme. La ra- dicule occupe toujours la partie la plus exté- rieure de cette courbe, et sa pointe vient se terminer près du hile. Les Atriplicées sont des herbes annuelles ou vivaces ou des arbrisseaux, répandus sur toute la surface du globe et principalement en dehors des tropiques, se plaisant les unes sur les terrains salés et riches alors en principes salins, les autres amour des lieux habités et alors abondants en produits azo- tés. Les unes (l'Épinard, la Bette, le Quinoa, l'Arroche) sont employées comme alimen- taires dans l'usage domestique pour leurs feuilles ou leurs racines; quelques-unes sont riches en sucre ; d'autres renferment une huile essentielle, dont les propriétés sont ATK utiles en médecine, surtout comme anlhel- miuthiques. Les liges ordinairement conti- nues et munies de feuilles alternes ou plus rarement opposées, quelquefois vcrmicu- laires et charnues, souvent planes, simples, très entières, ou dentées, ou irrégulière- ment découpées , toujours sans stipules, sont d'autres fois articulées et sans feuilles. Les fleurs sont solitaires ou pelotonnées à i'aissellc des feuilles , souvent aussi dispo- sées en cymes , en épis ou en paniculcs. Nous suivrons pour la division de cette - famille le travail monographique le pl«s ' récent et le plus complet , celui de M. Mo- j quin-Tandon. Il la partage d'abord en deux grands groupes : les Cyclolobécs ou Atripli- cées à embryon annulaire, les Spirolobées ou Atriplicécs à embryon spiral. D'autres modifications de Tembryon, celles de Tin- Horescence liées à la structure de la tige, l'»s rapports du péricarpe et du calice, les enveloppes de la graine et les diverses com- binaisons des fleurs, lui fournissent en- suite des caraclères pour les subdiviser en 7 tribus. CYGLOLOBÉES. 1'"^ tribu. — AîisÉRiNÉEs. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme. Péricarpe libre. Graine revêtue de deux téguments , l'extérieur ordinairement cruslacé. Genres : Cryptooar-pns, Kunth. — Rha- f/odia, R. Er. — Beta, Tournef. — Tcloxis, Moq. — Cijcloloma, Moq. {Cyclolepïs, Moq. 1S34,. nonJyon.) — Lipandru, Moq. {OUgandra, Less.) — Chenopodium., Moq. ( Chenopodii. Spec. Auct. ) — Am- hrina , Spach. — Roubieva , Moq. — Bli- tiim, Tournef. {Morocarims, Adans. — Monolepis , Schrad. — Agathophylon , Moq.). 2"° tribu. — sriNAciÉEs. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs diclines ou polygames; les mâles de forme différente des femelles , où le calice est souvent réduit à deux valves et le fruit comprimé, le plus souvent libre. Graine re- vêtue d'un seul tégument, ou plus ordinai- rement de deux, l'extérieur crustacé. Genres : Exomis, Fenzl. — Atriplcx, Tûurn. — Ohione, Gœrtn. — Siiinaciaj Tourn. — Acîiula, L. — Axyris, L. non AIR 319 Gaertn. — Eurotiu, Adans. {Kraschenin- nikovia, Guld. — Diolis , Schreb. non Desf. — G2ddc7istœdlia , Neck. — Cera- lospcrrmtm, Pcrs.) — Ceratocarpus ^ L. 3'"*^ tribu. — cAMPuoRosjiKEs. Tige con- tinue, garnie de feuilles planes ou linéaires, rarement charimes et demi cylindriques. Fleurs herniaphrodites ou polygames par avorlement, toutes de même forme. Péri- carpe libre, mais à peine. Tégument de la graine simple. Genres : Kenlropsis, Moq. — Atnsa- cuiilha, R. Br. — Sclcrolœna, R. Br. — Echùi02)silo/i, Mon. {Bassùi, AU. non'L. — IVillemelLa, Mœrkl. 7ion Neck. nec Brongn.) — Kochi'a, Moq. — Panderia, Fisch. — Maireaiia, Moq. — Chcnolea, Thunb. — Zo«(ie5m, Fisch. — Enchylœna, R. Br. — Cumphorosîïia , L. {CuTnpho- raUi, Tournef.) — Thrclkeldia, R. Br. 4'"*^ tribu. — coRisrERMÉEs. Tige conti- nue, garnie de feuilles coriaces, planes, li- néaires. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe adhérent. Graine revêtue d'un tégument simple qui se con- fond avec le péricarpe. Genres : Anthochlamys, Tenz\.{Pplti- spermum, Moq.) — Corispermum, Ant. Juss. — AgriopàyUum, Bieb. î>^° tribu. — sALicoRNiiÎEs. Tige articu- lée, souvent dépourvue de feuilles. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme , logées dans des cavités du rachis ou dan» les articulations. Péricarpe libre ou adhé- rent. Graine revêtue d'un ou de deux tégu- ments. Genres : Uaiocnemnm , Bieb. — Ar' throcnemum, Moq. — Salicomia, Moq. {Saiicorniœ, Sp. Auct.). SPIROLOBÉES. 6™° tribu. — su^DiNÉEs. Tige continue, garnie de feuilles ordinairement vermicu- laircs et charnues. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe libre, ra- rement adhérent. Graine revêtue de deux téguments, l'extérieur crustacé. Embryon roulé en spirale sur un même plan. " Genres : Schanginia , G. A. Mey. — Siiœda , Forsk {Lerchia , Hall. — Cochlio- spermum, Lag.) — Schoberia, Moq. 7°"^ tribu. — sALsoLÉEs. Tige continue ou articulée , garnie de feuilles ordinairement demi cylindriques e' charnues. Fleurs her- 320 ATR maphrodites, toutes de rac^me forme. Péri- carpe mince, à peine libre. Tégument de la graine simple et membraneux. Embryon roulé en spirale sur plusieurs plans, de ma- nière à former un cône. — Cette tribu se subdivise elle-même en deux sections, ca- ractérisées par Tabsence d'écaillés dans les fleurs de la première ( halimocnémides ) , par leur présence dans les fleurs de la se- conde (anabasÉes). Genres : l""^ section. — Salsoln, Moq. {Salsolœ, Sp. Auct.) — Kali, Tournef. — Caroxyliim, Thunb. — Tragayium, De- lile. — Halimociiemis, C. A. Mey. {Nano- phytiim, Less.) — Halogelo7i, C. A. Mey. 2°»e sect. — Coimnlaca , Delile. — Ana- lasîsy'L. — Brachylepis, C. A. Mey. Dans le Gênera jilanlarum de M. En- dlicher , les divisions adoptées sont à peu près analogues, si ce n'est que les f* et 3™e tribus sont réunies en une seule sous le nom de cHÉNoroDiÉEs, qui comprend en outre les genres Lecanocarpus, Nées , et Ilallilz/a, Bieb., que M. Moquin considère comme devant être portés aux Amarantha- cées. La 2™« section porte le nom d\- TRirLicÉEs. Les g. de la 4™^ sont rejetés à la suite de la famille , comme ayant avec elle seulement de raffinité. Enfin M. En- dlicher forme, sous le nom de basellées et d'ANRÉDERÉEs, dcux s.-trlbus dont M. Mo- quin croit devoir former une petite famille distincte qu'il nomme basellacées. Voy. ce mol. (Ad. J.) *ATRIPLICI1VA, Moq.-Tand. {Che- uop.iVonoijr.,p. 70). bot. ra. — Synonyme du genre Ohione, Gaertn.jde la famille des Chénopodiées. (Sr.) ATRIPLOTTE. ois. — Voyez atri- PLETTE. (C. D'O.) ATROCE. HEPT. CHU. — Espèce du genre Vipère. Voyez ce mot. (C d'O). ATROPE , Alropus. poiss. -- Genre formé par Cuvierdans la famille des Scom- béroïdes , ordre des Acanthoptérygiens , pour une seule esp., le Brama Alropus de Schneider, ayant pour caractères : Corps comprimé; museau court; front déclive ; mâchoire inférieure en saillie; dorsale à deux ou trois épines et à rayons mous fila- menteux. Ce poisson, long de 27 à 30 cen- timètres, se pî'chc dans les mers des Indes, et principalement à Tranquebar. (C. d'O ) ATB 1 * ATKOPÉES. Atropeœ. bot. pu. — 1 Nom donné par quelques botanistes à une ! tribu de la famille des Solanées, ayant pour type le genre Atropa. (C. d'O.) ATROPOS ( nom mythologique ). i-st. 7uit. da. Coleopt. faisant suite au Kulfon-Duménil, t. II, p. 35), et qui se compose des genres Alliiijcnns., Troyodermit, Aiithicti'S et Globicornis. Ces \ genres ont pour carac- tères communs : Antennes, ou au moins leur massue, se logeant dans des cavités thoraciques. (D.) *ATTAGIS. Atlaçjis. ois.— Genre de l'ordre des Échassiers de notre famille des Chionidécs et de notre sous-famille des Tinoi horinèes. Ce genre, formé par MM. Is. G. S. -H. et Lesson et publié dans la Centurie zoologique de ce dernier, en oc- tobre I H 30, a pour caractère , selon ces au- teurs : « Bec court, robuste , comprimé sur les côtés, voûté et convexe en dessus, légè- ATT rement recourbé à la pointe, qui est arron- die ; mandibule inférieure convexe en des- sous, droite, relevée sur ses bords et comme canaliculéc , à pointe arrondie cl mousse ; bords du bec lisses, légèrement recourbés ; fosses nasales amples, demi circulaires, en partie recouvertes par une lame membra- neuse, arrondie et convexe à son bord et en partie couverte elle-même par les plumes du front ; narines percées de part en part sous la lame convexe ; tête et joues emplumées ; ailes courtes, pointues, à première et deuxiè- me rémiges plus longues ; queue courte, lar- ge, arrondie, à quatorze reclrices ; jambes emplumées; tarses courts, robustes, réticu- lés, à plante granuleuse ; les doigts médio- cres , le moyen le plus long , sculellés en dessus ; pouce petit surmonté ; les ongles allongés, recourbés, le moyen dilaté à son côté interne. » Les deux auteurs précités, frappés des rapports extérieurs que présentait l'Attagis deGay, Attagis Gnyi{\s. G. et Lcss. Cent, lool., pi. 4 ), d'une part, avec les Gangas de Tordre des Gallinacés, et, de l'autre, avec les genres C/iùmis et Tinochore , genres américains comme lui, le réunirent à ces deux derniers et en formèrent une famille sous le nom de Ponloynlles ou Tétrn- ochores que M. Lesson publia également dans son Tmile d'Orni!ho/o(j/e, comme dernière famille des Gallinacés. Depuis cette époque, racquisition faite par le Muséum du squelette d'un Chionis, que le savant M. de Blainville a étudié et analysé avec le plus grand détail, et qu'il a reconnu être presque analogue à celui de l'Huitrier, et des observations ultérieures sur les mœurs des deux autres genres dues à M. Alcide d'Orbigny, ont prouvé claire- ment que ce groupe appartient à l'ordre des Échassiers et non à celui des Gallinacés. Cette seule raison , suffisamment déter- minante, nous a décidé à changer le nom de P/i/iloyiiUrs ou Tèirnochores qui, dès- lors, n'oflrail plus qu'une fausse indication, en celui de Vhionidv.cs , formé primitive- ment par M. Lesson dans son manuel pour le seul genre Chionis. VAtfftyis de Gay (Is. G. et Less. Cent. 70oi., pi. 47) de la taille et de la forme d'une Perdrix grise, offre néanmoins, dans la forme de stn bec et dans la coupe de ses ATT S23 j ailes, des rapports évidents avec les Gan- j gas;mais il est facile de lui reconnaître, avec les r'A/ow/^etles Tinof^hores, une vé- ritable aflinilé que vient encore confirmer la similitude des mœurs. Le fond du plumage est roussàtre, varié sur toute la partie supé- rieure de blanchâtre, couvert de très fines linéoles anguleuses cl de bandes squami- formes d'un noir brun, lesquelles se remar- quent encore sur le devant du cou. La poitrine et les flancs , ainsi que tout le reste du des- sous, sont d'un blond fauve agréable. La fe- melle ne dillère du mule que par une taille plus petite (30 centimètres, au lieu de 34). Les premiers individus de celte espèce inté- ressante que le Muséum ail possédés, lui furent envoyés du Chili , en juillet 1830 , par M Gay, voyageur et naturaliste zélé , mais sans détails sur les mœurs et les es- pèces. Une seconde espèce, faisant partie da la collection de feu M. Pesquet, à Caen, cî provenant aussi du Chili , a depuis été dé- crite et figurée par M. Lesson , dans ses Illuslr. de zooL, pi. 1 I , sous le nom d" At- tagis de LntrciLLc. Yoy. chiomdées et TINOCUORINÉtS. (LaFR.) ATTALÉE. Alfulea. bot. th. — Un beau Palmier, trouvé par MM. deHumboldf et Bonpland dans l'Amérique méridionale , est devenu le type de ce genre, établi par Kunlh (/« Iliu7ilj. iioiu grn.,l, p. Jl'J, t. 96 et 90). Ce genre, adopté par Martius dans son excellente cl magnifique mono- graphie des Palmiers, oflre les caractères suivants: Fleurs monoïques, réunies sur le même spadice , les mâles à la partie supérieure des rameaux, et les femelles moins nombreuses vers la base. Spathc simple. Dans les fleurs mâles, le périan- Ihe se compose de six sépales, presque li- bres ou seulement un peu soudés par leur base. Les étamines , dont le nombre varie de dix à vingt-quatre , ont leurs filets iné- gaux et lancéolés; leurs anthères dressées et linéaires. Dans les fleurs femelles, l'o- vaire est à trois loges; plus rarement à quatre ou cinq. Le fruit est une drupe ovoïde ou allongée, dont le noyau, très dur, est environné d'un mcsocarpe sec et fibreux Ce noyau est à >, 3 et .5 loges monospermes. Ce genre se compose de 5 à 6 espèces. Toutes croissent dans l'Amérique méridio- nale, tantôt dans les forêts de la plaine, 326 ATT lanlôt sur les montagnes. Leur slipe ac- quiert quelquefois de 1res grandes dimen- sions ; d'autres fois il csl court ou même presque nul. Les frondes sont pinnées et très grandes. Leur spalhe est généralement assez petite. On mange leurs graines dans les pays où ils croissent (A. R.) ATT A VILLE, roiss.— Espèce de Raie. Voyez ce mot. ATTE. Alla ( aT-rw , je saule), iks. — Genre de la famille des Formiciens, groupe des Myrmicilcs , de Tordre des Hyménoptères, établi par Fabricius {Si/st. Piez. ) et adopté généralement par tous les entomologistes. Ce genre, très voisin des Mi/rfH!'cilcs, s'en distingue sur^lout par des palpes très courts; des antennes entièrement découvertes; un thorax dé- pourvu d'épines; et des ailes présentant trois cellules cubitales, dont la troisième incomplète. On connaît peu d'espèces de ce genre : les unes sont européennes, les au- tres sont américaines. Dans certains neutres la tète acquiert un volume considérable. Les espèces les plus répandues dans notre pays sont les A. cailla la Lat. et.-l. slruc- ior Lat. Cette dénomination devra être changée; car elle a été appliquée avant Fabricius à un genre d'Aranéidcs par M. Walckenaër. (Bi..) ATTE. Anus{i"iù,jc saule), ar.^ch. — Genre de l'ordre des Aranéides, établi par M. ■\Valckenacr {Tal/icau des Aranéides), et généralement adopté par tous les ento- mologistes. Ce genre est principalement caractérisé par des yeux au nombre de huit, inégaux entre eux, disposés sur trois lignes, en avant et sur les côtés du céphalothorax ; quatre sur la ligne antérieure, dont les deux intermédiaires plus gros que les au- tres , et deux sur chacune des deux lignes postérieures. La lèvre est ovalaire, allongée, et les mâchoires sont droites, arrondies et dilatées à leur extrémité. Les /4 //ci sont fort nombreux en espèces, généralement de petite taille , ayant souvent des couleurs vives ou variées; ils sont ré- pandus dans les diverses parties du monde. Ces petites Aranéides épient leur proie , la saisissent à la course ou en sautant; elles se renferment dans un sac de soie Tmc , entre des feuilles réunies ou dans des fentes (le murailles, etc. M. Walckenaër établit ATT quatre divisions principales dans le genre Attu.1. Ce sont: les sauteuses, ayant des pattes grosses et courtes dans les femelles. Une première race, \e?, courtes, est subdi- visée en ri/rnpec;ncs , afri( aines, co~ lornb ennes , amértraines , a/stnila- sie/nies et asiniiqnesj une seconde, les aUomjées, se subdivise en eitroj>èrnnes et a/nériiaine'i ; une troisième race est celle des rjilnlics. Vient ensuite la subdi- vision des voi.TiciEusEs, ayant des pattes allongées, propres à la course et au saut, et des palpes longs et filiformes; celle- ci est subdivisée en citroj>érnnes, amcri- cnincs et aits(rtilim., p. '^47, tab. 4 I ) ; tes 3 autres sont nouvelles. (Sp.) *ATYPA(à privatif; tÛtto; , forme; Informe . ins. — M. Lapone de Castelnau {Ann. Son. ent. de Fr.) avait employé cette dénomination pour désigner un genre de la famille desMembraciens, de l'ordre des Hé- miptères homoptères, qu'on ne saurait dis- tinguer du genre f/emijib/rhn de Germar, adopté par M. Burmeister et par nous {/Us l. des anim. art. , G.). Voy. hemiptycha. (Bl.) * ATYPOMORPHOSE. Alyjwmor- phosis 'i priv;. tûiïcc, type; fAOfÇTi , forme). AUB — Expression employée en entomologie pour désigner un mode de métamorphose , dans lequel les larves se changent en des nymphes ou chrysalides ovoïdes qui ne pré- sentent à l'extérieur aucune trace, soit de leur état primitif, soit de l'insecte parfait; telles sont celles de la plupart des Dipièrcs. (D.) ATYPUS ( à privât. ; -'j-r.-, , forme ). ARACH.—Latreille a désigné, sous ce nom, un genre de l'ordre des Aranéides, famille des Téraphoses, qui avait été établi précédem- ment par M. Walckenacr, sous la dénomi- nation d'oi.ETiiRA. l'oy. ce mot. (Bl.) ATYS ou ATllYS(nom myth.). moli.. — Monlfort propose ce genre dans sa Con- chi/linloijic systématique , t. II, p. I'^?, pour une Coquille appartenant au genre Bulle. C'est le Bulla naucum , dont son auteur veut faire le type de ce genre complè- tement inutile. Voij. culle. (Dksh.) ATYS. MAM.— Nom spécifique donné par plusieurs auteurs à un Singe blanc qui est une simple variété albine. D'après l'examen récent que nous avons fait de cette variété albine, l'espèce à laquelle nous avons cru pouvoir la rapporter avec le plus de vrai- semblance, est le Ccrcopithec fusiiUjino- sus. (I. G.-S.-H.) * AUBEiVTOiVIA , Dombey. bot. m. — Synonyme du genre Walthcria, de la famille des Byltnériacées. (Sp.) AUBÉPIiVE. BOT. TH. — Nom vulgaire commun au Mespilus oxyncnnthn L. , et au Mcs-piLus oxyncanlhoides Willd. (Sp.) AUBERGIIVE. bot. ph. — Synonyme de MèLonyène dans nos départements mé- ridionaux. V07/. SOl-ANUM. (C. I)'0.) ALBERTÎA (Aubert du Petit-Thouars, botaniste), bot. cr. — C'est ainsi que Pali- sol de Beauvois nommait d'abord un genre de Mousses, auquel il donna plus tard le nom de Rnonpiium. Voy. ce mol. (C. M.) AUBIER. ALhurniim. bot. ph. — On appelle ainsi, dans la tige ligneuse des vé- gétaux dicotylédones, les couches ligneusc^ les plus extérieures, qui, par leur couleur généralement plus pâle et leur moindre so- lidité, se distinguent au premier coup-d'œil du bois proprement dit ou cœur de bois. Comme il n'existe aucune différence de e-tructure entre l'Aubier et le Bois propre- AUC ment dit , nous traiterons de ces deux or- ganes en même temps au mot Bois. Voy. BOIS. (A. R.) AUBIFOIIV, ALBITOIV. bot. m. — Noms vulgaires du Ccnlanrea ci/an us. VOr/. CENTAURÉE. (C. d'O.) AUBLETIA, Lour., Flor. Coohinrh., p. 348(Aublet, auteur d'une flore de la Guyane), bot. ph. — Synonyme du genre PaUurus, Tourn., de la fainilie des Rham- nées. (Sp.) AUBLETIA, Schreb., Gcn. bot. rn.— Synonyme du genre AiiciLa , Aubl., de la famille des Tiliacécs. (Sp.) AUBOUR. BOT. TH. — Le même qu'Jl- hour, synonyme de Vibnrniim opulns L. Voy. VIORNE. (C. d'O.) AUBRESSIIV. BOT. ru. — Nom vul- gaire du Cratœgit-^ oxyncaniha L. Voy. ALI7.IER. (C. d'O.) AUBRIEB. OIS. — Nom A-uIgaire du Hobereau, Falco suhhutco'L. Voy.vw- coN. (C. d'O.) AUBRIETIA, Adans. bot. th.— Genre de la famille des Crucifères (tribu des Alys- sinées, DC. ; Siliculeuses, Spach). Herbes vi- vaccs, très rameuses, touffues, à lige suf- frulescentes. Feuilles très entières ou den- tées , roselées à Textrémilé des ramules stériles. Grappes terminales et opposilifo- liées, lâches, nues, pauciflores. Pédicelles filiformes ; les fructifère? point réfléchis. Fleurs inodores. Corolle d'un pourpre violet. Ce genre ne comprend que 2 espèces. VA. deltot'dcaTiC. {A(y^sum dcltoideum L.), dont Wi. furpurca du môme auteur n'est qu'une variété , se cultive comme plante d'ornement ; elle forme des gazons serrés, d'un vert glauque, couverts de fleurs depuis le commencement du printemps jus- qu'à la fin de mai ; elle est très rustique , et très propre à garnir des glacis ou des rocailles. Celle plante croît dans les monta- gnes de rilalie méridionale, de la Grèce, de TAsic Mineure cl de la Syrie. L',]. Colnm- nœ Ténor., indigène de Calabre et des Abruzzes, n'est pas moins élégant que ses congénères. (Sp.) * AUBURON. BOT. CR. — Nom qu'on donne, dans le déparlement des Vosges, à l'Agaric poivré {Ag. piperatus Anctor), A- acris de Eulliard. (Lrv.) *AUCEPS. AaACH. — M. Walckcnair AUC 335 {Ini. apfercs, Suilcs à Buffon) dési- gne sous ce nom la troisième race ou di- vision du genre Mygale, ne comprenant en- core qu'une seule espèce. Voy. mygale. (Bl.) * AUCHEIVANGIUM ( aùyw , cou ; à^cTov, vase), bot. cr. — Nom par lequel Brl- del avait d'abord fait connaître un genre de Mousses acrocarpcs, qu'il a ensuite désigné {Bryol. 7intv.) sous celui A'' Or cas, que MM. Hooker cl Schwœgrichen rapportent aux Weissics, et qu'enfin M. Hornschucb a définitivement établi en lui imposant le nouveau nom de lUt'clirhhofcrta. Voy. ce mot. (C. M.) AUCHEIVIA (aj/,-'vio;, qui appartient à la tète ou au cou), ins. — Genre de Coléop- tères lélramères , famille des Chrysoméli- nes , établi par Mégerle aux dépens du g. Crtorcris de Fabricius, cl adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, y rapporte trois espèces , toutes d'Europe. M. Westwood, qui l'adopte également dans son Synopsis of Gênera, etc. , le carac- térise ainsi : Antennes plus courtes que le corps, ayant lesarlicles allongés, le deuxième et le troisième moins longs que les autres. Nous citerons, comme type du g., V Auche- nia siihsjnnosa [Crioccris id. Fabr. ) , qu'on trouve à Paris et dans presque toutes les contrées de l'Europe. (D. et C.) AUCIIEIVIA. (aù-/,7iv, cou). MAM.-Nom latin du genre Lama. Voyez ce mot. AUCnÉlVOPTERES. ( aù-/> , cou ; TTTîfôv , aile), roiss. — Nom donné par M. Duméril, dans sa Méthode ichthyolo- gique, à une famille de Poissons de l'ordre des Holobranches, dont les nageoires infé- rieures précèdent les Ihoraciques et sont placées sous le cou. Elle répond à l'ordre des Jugulaires de Linné, et comprend les genres Callionyme , Uranoscope , Batra- choïde, Murénoïde, Oligopode , Blennie, Calliomore, Vive, Gade, Chrysoslrome et Kurle , qui , dans la méthode de Cuvier et dans celle de M. de Blainville, sont distri- bués dans plusieurs ordres. (C. d'O.) AUCUÉIVORHYIVQUES (a>/,r,v, cou; ô'ifxoç, bec). INS. — M. Duméril [Considèr. gêner, sur les liis.) désigne, sous ce nom, une de ses familles comprenant la pluB grande partie des Hémiptères homoptères. et renfermant les genres Cicada , Fluta. 336 AUC Membracis, Fulgora, Lisira, Cercopis, Delphax, CentroUis. Voy. chacun de ces mots. {y>^-) * AUCIIEUA ( Aucher-Eloy, bota- niste-voyageur, mort à Ispahan , en 1839). BOT. TH. — La seule espèce qui consti- tue ce g. est originaire de la Perse. Cest une herbe vivace, rameuse, dont la tige porte des feuilles pinnatilides , à lobes ai- gus, et terminée en une sorte de panicule lâche , composée de capitules mailidores homogamcs, présentant un involucrc com- posé d'écaillés étroitement imbriquées et terminées par une petite pointe raide et calleuse. Le réceptacle plan , et couvert de longues Cbrilles , porte des fleurs à tube très court, à gorge longue, cylindracée, di- visée en o lobes dressés, et à rorifice de la- quelle naissent les élamines, à filets gla- bres, supportant des anthères caudiculées. Les fruits, glabres, comprimés, terminés par un rebord bidenté et une aréole basi- aire, sont couronnés d'une aigrette unisé- riée et composée de soies raides, à peine denliculées cl très caduques. — Le g. Au- chera, très voisin de VAncnlhia, fait par- lie du groupe des Composées -Cynarées. (J. D.) AUCUBA ou AUKUBA. Aucuha , Thunb. BOT. PB. — CegenreadePairinitéavec la famille des Rhamnoïdcs, où je Tai précé- demment placé , et avec celle des Loran- thées, où l'avait mis M. Richard. Les carac- tères en sont : Fleurs dioïques ; calice tronqué, très petit, à quatre dents; quatre pé- tales ovales, ouverts. Élamines 4 ; un style ; un stigmate ; baie monosperme. — On n'en connail qu'une espèce, qui est l'Aucuba du Japon {Auciihn jnponira Thunb.). Ar- buste de quatre à cinq pieds, très rameux. Ses feuilles sont persistantes , opposées , ovales-aiguës, coriaces, d'un vert clair et luisant, tachées ou marbrées de jaune ou de blanc. Ses fleurs, qui paraissent en avril, sont brunes, petites, peu apparentes. On cultive beaucoup cet arbuste dans nos jar- dins pittoresques, à cause de l'eiret qu'il produit, surtout en hiver, par ses feuilles d'un vert pâle et agréablement panachées. On le plante dans une terre rranrhe,»légère, à une exposition à demi ombragée , et on le garantit de l'humidité pendant l'hiver ; mais il faut avoir le soin d'en conserver AUD quelques pieds en orangerie ; car , sous U latitude de Paris, il périt quelquefois dans les hivers rigoureux. On le multiplie fort aisément de marcottes et de boutures, qui sont quelquefois reprises en qumze jours. Il ne faut pas regarder les taches foliaires de l'Aucuba comme un caractère spécifique,, mais seulement comme une maladie asthé- nique, qui se communique aisément d'indi- vidu à individu par l'inoculation. Du rcstc^ il en est de même pour tous les autres vé- gétaux panachés ou maculés, tels que Buis, Alaternes , etc. L'inoculation se pratique absolument comme la greffe en écusson, à celte différence près qu'il n'est pas néces- saire de lever un œil (gemme) avec l'écus- son, mais simplement un morceau d'écorcc. Ce fragment, se trouvant infecté de la ma- ladie , sullil pour en infecter toutes les branches qui croissent au-dessus de lui, et quelquefois même celles qui sont placées dessous, comme l'expérience me l'a prouvé. (Boit.) * AUDIBERTIA, Benlh. {Bol. Reg.y lab. 1469; Lahvit., p. 312). bot. th. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Monardées, s. -tribu des Salviécs, de M. Bcntham , qui lui assigne pour caracl. : Calice ovoïde, 2-labié ; lèvre supérieure en- tière ou courlemenl 3-denlée, concave; lè- vre inférieure 2-fide ; gorge nue. Corolle k tube aussi long ou plus long que le calice; lèvre supérieure à 2 lobes étalés ; lèvre in- férieure 3-fide ; segments latéraux ovales o» oblongs, étalés; segment moyen très large, échancré. Élamines 4 : les 2 inférieures ascendantes, fertiles, souvent saillantes ; les 2 supérieures minimes, claviformes, stériles. Anthères 1-lhèques, linéaires, à conneciif filiforme, articulé au filet, ascen- dant , transverse , inappcndiculé ou très courlemcnt rostre postérieurement. Stig- mates courts, subulés. Akènes Irièdres, glabres. Herbes ou sous-arbrisseaux en grappes ou en panicules. Ce g. est propre à la Californie ; M. Bentham en a énuméré 6 espèces. (Sp.) * ALiDOUIXELLE. AudouineUa (nom propre), bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées, a été fondé par :\I. Bory {Dict. clnss.,i. III, p. 340) aux dépens de quelques Confervacées eclocarpes. H lui a assigné pour caractères : Filaments cylindriques . AUG sau-s rcnncmciil aui arliculations , et pro- <ïui?aiil des gemmes extérieures , nues , ovalcs-oblongues , opaques et stipitces. Il le dédia à son collaborateur, M. Victor Audouin , célèbre entomologiste, depuis membre de Tlnstilut. M. liory divise en- suite ce genre en deux sections: l'une con- tenant des csi)èces à gemmes solitaires , Taulrc remarquable par ses gemmes agré- gées sur un niimc pédicule. r>onnemiiison , dans ses Hydropbyles lo- culécs {HJ<^m. dit Mus. d'hia. nul., 1825), a commencé à alUiquer le genre du savant micrographe, en en séparant la seconde des deux divisions, dont il fait le type du genre AudoninclUi , rejetant l'autre parmi les Ectocarpcs. Enfin, M. Duby, qui, à cette époque du moins, semble n'avoir pas eu connaissance du travail de liotinemaison , puisqu'il ne le cite pas, M. Duby ayant remarqué, comme ce naturaliste, que l'une des espèces com- prises dans le genre en question appartenait bien évidemment au genre Eflocarpus, en entreprit aussi la réforme et en traça ainsi les nouveaux caractères : Filaments courts, rameux , exirèmement ténus, doués d'une certaine rigidité, pourpres ou violets; con- ceptacles oviiles-oblongs, sessiles , termi- naux ou latéraux , agglomérés sur des ra- meaux nombreux , alternes , extrêmement courts. Les deux seules espèces qui com- posent ce genre ainsi circonscrit sont les Con ferra rhnlt/liœa et II erman ni Kolh., appartenant toutes deux, mais l'une comme simple \ariété de l'autre, au genre I renle- pohLia, Ag., nmi Hoffm., auquel nous ren- voyons le lecteur. (C. M.) "*AlJDOLI\ïA, Rrongn. {iri Ann. de se. nul., t. VIII, p. 3S6, lab. 38, fig. 1). BOT. ru. — Genre de la famille des Brunia- cées, fondé sur une seule espèce {A. cnjn- |)ér;ince; .ses feuilles sont imbri- quées en spirale; les fleurs, de couleur pourpre, agrégées eu capitule terminal spi- ciforme. (Sp.) *AL'fîIÙ(aù-yr', éclat, splendeur), ins. — M. Dejcan , dans son dernier Catalogue (3^ édit.) qui a paru on 1S37, désigne ainsi un g. de Coléoptères pcntamères, famille des Ma- iBcodermes , tribu des Lampyrides , que T. IT. AUG 33' M. Dclaporte avait crée antérieurement sous le nom de Uijas {Ann. de la Son. eut. de France, 1833, pag. 127 et 134), pour y placer les Lamiyr. dc/ilicornïs de Germar, /7a- Lciùitla cl y iitiata ? Fabr. Ces trois espèces paraissent être identiques avec celles que M. Dejcan nomme de son cûié : À. Ilcrbstii, Olivieri et Pamet-i. La première est ori- ginaire du Brésil et les deux autres de Cayenne. Le nom (TAi/ye fait allusion à l'é- clat phosphorescent que répandent ces in- sectes pendant la nuit. ] oi/. byas. (D. et C.) AUGEA, ïhunb. {Flor. Cap., 386). (aù-yr., éclat). BOT. ru. — Genre incomplète- ment connu et non classé. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice 5-parti, persistant, à segments ovales, dressés, con- caves. Corolle nulle. Disque urcéolaire , périgyne court, 10-denté. Étamincs 10 ; filets très courts, insérés aux dents du disque; anthères dressées, subulées, sillonnées Ovaire à style filiforme, très court. Stigmate simple. Capsule charnue, 10-loculaire, 10-" valve, polysperme. Graines à arille mem- braneux.— VAi/yea la/ie/isis est la seule espèce du genre; c'est une herbe charnue, annuelle, glabre, rameuse dès la base, à feuilles opposées, connées , cylindriques; les fleurs sont géminées ou ternées, solitai- res, latérales, pédicellées. (Sp.) * ALGEA, Retz {OI'S., V, p. 3) (aù-yr; , éclat). BOT. ru. — Syn. du genre Lnnaria, Thunb., de la famille des lléraodoracées. (Sp.) AUGIA, Lour. {Flor Corhi7irh.,^M\) (a.'j-j'r,, éclat). BUT. ph. — Genre incomplète- ment connu, qu'on rapporte avec doute à la famille des Térébinlhacées; son auteur en donne les caractères suivants : Calice disci» forme, minime. Pétales 5, oblongs, étalés, insérés au réceptacle. Élamines très nom- breuses, insérées au réceptacle; filets fili- formes, plus longs que la corolle; anthères arrondies. Ovaire inadhérent , comprimé , suborbiculaire. Style filiforme, h stigmate obtus. Drupe sublenticulaire, verticalement comprimé, petit, luisant, à noyau 1-spcrme. — Le genre n'est fondé que sur une seule espèce : A. sincns's Lour.; c'est un arbre de taille médiocre; à éroroe scabre ; à feuilles impari-pcnnécs, subquinquéjuguées; à fo- lioles très entières ; les fleurs sont en pa- 22 338 AUL iiicules grandes, lâches, sublerminales. Au témoignage de Lourciro, cet arbre contient un suc résineux , qui donne le vrai vernis de Chine. (Sp.) AUtilTE. Augilcs, Plin. {-jSjjn, éclat). MtN. — Nom employé dans la minéralogie allemande pour désigner le Pyroxène noir des volcans. Voi/. pyroxène. (Del.) * AlIGiXATIIE. Augnnthus («o, ad- verbe qui exprime le redoublement, la ré- pétition; pâûo;, mâchoire), térat. — Genre de Monstres doubles appartenant à la famille des Polygnalliiens. (I. G.-S.-H.) * AUGOCOUÏS ( aù-^r; , éclat ; x.i? t; , punaise ). ins. — Genre de la famille des Scutcllériens, de Tordre des Hémiptères, établi par M. r)Urmcister(//rt«rfA. drrenl.) et adopté par M. Brullé {Uist. des Ins.) et nous (///.s7. drs nnim. art., t. IV). LCS AxKjorotis ont absolument le même aspect que les espèces du genre ScuicUcra, dont on ne saurait les distinguer au premier abord; en effet, ils n'en diffèrent réclle- .menl que par leurs antennes composées seulement de trois articles, caractère qui les distingue complètement de tous les au- tres iculellériens , dont les antennes ont quatre articles et le plus souvent cinq. Nous ne connaissons encore que trois espèces américaines du genre Ainjocoris , dont la plus répandue est VA. Gomesii Burm. du Brésil. (Bl.) AUGL'O. BOT. TH. — c'est le nom qu'on donne, sur les côtes de Provence, à la Zos- tcra orrrtiiirn L. Voy. zostère. (C. d'O.) * ALGIÎSTA, Pohl. [Plant. Brus., II). BOT. TH. — Synonyme du genre Sfhrcibcr- si'ti du même auteur, de la famille des Ru- biacées. (Sp). * AIIGL'STA. BOT. PH. — Synonyme du genre S'-ffirr, Mik. Voy. ce mot. (J. D.) * AIJGUSTEA, DC. (Prod., IV, p. 404). BOT. va. — Synonyme du genre Srhrr?'- brrsi'n, PohI., de la famille des Rubiacées. AlJJO\. BOT. PII. — Synonyme d'AJONc. AUK. OIS. — Nom du Pingouin , Atra tord" , en Angleterre. Voy. pingouin. AUIiUBA, Rœmpf. [Amœn). bot. ph. —Synonyme du genre Aiirnha. (Sp.) ALLACIA, l.our. [Flor. Corhin'h., 1. 1, p. 335). BOT. pn. — On suppose que c'est un double emploi du genre Cookia , de la famille des Aurantiacées. (Sp.) AUL * AULACIDIUM, Rich. Mss- bot. va. — Syn. du genre Sul/nnija , Mari., de la famille des Mélastomacées. (Sp. ' * AULACIGASTKE. Aiilar-iyastcr (auXa?, sillon; -j'acT/ip, ventre), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des isra- chocères, subdivision des Dicbœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, sec- lion des Acalyplèrcs, sous-tribu des Hété- romyzides. Ce genre est formé par M. Mac- quart d'une seule espèce [A. nifiUnsis) , trouvée aux environs de Liège. Le petit diptère sur lequel ce genre est fondé se dislingue pariiculièrement des autres Hé- téromyzides par la nervure médiastine des ailes, qui est double à l'extrémité, comme dans les Muscides des tribus supérieures Son nom générique fait allusion aux lignes transversales dont l'abdomen est sillonné. (D.) *AUL.ACI]\TIIUS, E. Meyer. Burhm roedcr/i , Eck. et Zey. bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacécs (tribu des Lotées, sous-tribu des Génistées) , auquel son auteur {( ommet., p. 156) assigne pour caractères : Calice inégalement 5-parli, non bilobé, à lobes latéraux connivents. Éten- dard ample, déployé, plus long que la ca- rène. Carène arquée, obtuse, plus longue que les ailes. Étamines incluses. Légume rectiligne , polyspcrme , boulli , à suture dorsale infléchie. — Arbustes à feuilles trifoliolées ; folioles linéaires. Fleurs en grappes terminales. Ce genre, propre au Cap de Bonne-Espérance , n'est fondé que sur deux espèces , que M. Bentham ( An- nnl. IVien. Mus., II, p. 142) ne croit pas suffisamment distinctes des Aspalalhus. (Sp.) *AIjXACIUM {aJjlal, sillon ). ins. — Genre de Coléoptères penlamères , famille des Lamellicornes, fribu des Coprophages établi par M. Dejean (Cat., 3'" édil. ) aux dépens du g. CineUium de Lalreille, pour y placer une espèce qu'il rapporte à l'i- trif hiis H'ilLandiœ de Fabricius ; mais M. Hope {Colrnplrrist\i Mitîiuiil , p. 55) fait observer que cette espèce , qu'il a vue dans plusieurs collections de Paris, est très difTérentc de celle de Fabricius; et, en effet, la figure qu'il donne de cette dernière , et qui ressemble parfaitement à celle d'Oli- vier (1, 3, 217, pi. 13, fig. 117), citée par Fa- AUL bricius, représente un coléoplèie à corse- let, sans carène dans le milieu, arrondi à la base et sur les cùiés, et se joignant exac- tement aux élylres , comme dans les On- ih'>i hiKjiis; tandis que Tcspèce de M. Dc- jean, dont nous avons vu trois individus, Tun dans la collection du Muséum , et les deux autres dans celles de MM. Keiclic et Chevrolat , ont le corselet caréné dans le milieu , très dilaté sur les côtés , avec les angles postérieurs très saillants et la base si- nueuse et séparée de celle des élytres. D'un autre côté, Tespéce d'Olivier, de Fabricius et de M. Hopc, est de la taille de ÏOnlhopha- giis Si hiehcri , comme le dit le premier de ces trois auteurs, tandis que Pinsecte de M. Dcjean est du double plus grand. Le seul point de ressemblance qui existe entre ces deux espèces, est d'avoir toutes deux les élylres sillonnées; du reste, elles ont un facics tellement différent, qu'elles ne peu- vent appartenir au même g., el qu'on ne conçoit pas comment M. Dejcan a pu rap- porter la sienne à celle d'Olivier et de Fa- bricius. M. Delaporte, dans son IIîsL nat. des Coléojifères, faisant suite au Biijfon-Du- mèiiil, p. 74, a également fondé, sur l'es- pèce dont il s'agit, un genre qu'il nomme MenfnphUiis; et , de même que M. Dcjean, dont il aura probablement suivi l'autorité, sans se donner la peine de vérifier, il a aussi rapporté celte csi)ète à celle d'Olivier el de Fabricius. Il résulte de tout ceci que VAu- lanum UoiLmuUœ de M. Dejcan devra recevoir un autre nom spécifique. Quant à son nom générique , il faudra opter entre celui de cet auteur el celui de M. Delaporte. Pour nous, nous pensons que c'est le der- nier qui doit être adopté, quoique plus ré- cent, par la raison que M. Delaporte, en le pubuant, a donné les caractères du g.; ce que n'a pas fait M. Dejcan à l'égard du sien. Or, ce qui constitue un g., ce n'est pas son nom , mais bien ses caractères. Vûy. MENToPuiT.us , ct aussI le mot rr.s- sERonoN, nom du g., créé par M. Hope, d après le véritable Aleurhus Hollnidiœ de Fabricius, qui ne peut appartenir au g. de MM. Dcjean et Delaporte. (D. et C.) * AULA(".OCUEILUS(aùXaH, ax.o-, sil- lon ; /eT).',;, bord"), ins. — Oenre de Coléop- tères tétramères, famille des Chrysoméli- AUL 339 nés, tribu des Érolylides, établi par M. Clievrolat, et adopté par M. Dejcan {Cnlnl. 3= édil.), qui y rapporte 4 espèces, dont 3 de Java et 1 des Philippines. Nous ne ci- terons que la seconde, décrite par Fabricius, sous le nom A'Hrotijlns li-instuLntus , comme étant de Sumatra; el que nous avons mentionnée dans notre monographie des Protijles, pag. 49, comme ne pouvant ap- partenir à ce g. Les caractères assignés au g. Anlarorheilus, par M. Chevrolat, sont: Antennes de 11 articles ; 3" aussi long que le 4^ et 5'' réunis ; massue composée de 3 jrlicles;l'^'' triangulaire renfié au milieu et au sommet ; 2"^ transverse, à peine échan- cré en croissant; dernier au 3 4 circulaire. Palpes maxillaires à dernier article en bou- ton; labiaux modérément allongés el renflésj leur dernier article , terminé subitcmenl en pointe courte. Corps ovalaire, court, large, convexe ; corselet transversal sinué à la base, avec le milieu légèrement lobé; écus- son large, irrégulièrement arrondi en ar- rière, cl tronqué en avant; élylres sillon- nées sur leurs bords latéraux. Les espèces, connues jusqu'à ce jour, sont noires, à taches jaunes sur les élylres. (D. el C.) * AULACODC. Aulnrod'is (-/S/.a.Ç, re- pli ; IS'M, dent). MAM. — Dans son tableau des Mammifères, M. Tcmminck indique sous ce nom un genre de l'ordre des Ron- geurs établi par le professeur W. Swinder, de Groningue; ct il lui consacre sa septième monographie. Le sujet unique observé par M. Tem- minck était jeune , et voici quels caractères on a pu lui reconnaître : Incisives 2/2 ; les supérieures fortement Cannelées et pourvues chacune de deux sil- lons ; les inférieures lisses; molaires 2/2, seulement de chaque côté ; les supérieures partagées en deux sillons profonds, lesquels forment trois collines; le premier de ces sil- lons traverse entièrement la dent ; mais le second est arrêté par un talon interne, qui réunit l'extrémité des deux crêtes ou col- lines postérieures. La première des deux molaires inférieures a trois sillons et quatre collines ; le sillon postérieur traverse en- tièrement la dent; la seconde molaire res- semble aux deux supérieures. La forme de ces dents offre quelque analogie avec celle des parties correspondan tes dan s les Marmottes 340 AUL point d'abajoues ; le musean court , large et obtus ; à reïlérieur on ne voit que quatre doigts à tous les pieds ; mais te squelette montre un pouce distinct , comme cin- quième doigt aux pieds de devant; ce doigi manque de |)lialangc onguéale , et n'est pas visible cxiérieurcmcnt. La queue est plus courte que la moitié du corps et de la tête ei cnliôremciit couverte de poils. Les oreilles sont très grandes ; le bord externe en dem.- cercle complet, et la conque pourvue de- plusieurs appendices membraneux. « Notre animal , dit M. Temminck , a quelques rajjports avec les Porcs-Épics, el c'est des M.irmottes qu'il s'éloigne le moins par la forme des dents. » L'espèce unique de ce genre, VAitla- c dus siohiderinniis Temm. ( Mnnog. Mammal., t. I, p. 248), était, comme on le voit, trop incomplètement connue, pour qu'on pût en déterminer d'une manière posi- tive les rapports zoologiqucs. Encore très rare aujourd'hui dans les collections, cet animal y est cependant représenté par quelques exemplaires; el M. Jourdan avait commencé à son sujet un travail dont nous avons vu les planches en é|)reuves, mais qui n'a pas encore paru Le Muséum doit à l'un de ses voyageurs-naturalistes, feu M. Heudelot, un exemplaire adulte de VAnlacndiis. L'A- frique, au sud du Sénégal, est la patrie de ce mammifère, el il appartient incontesta- blement à la famille des Hystriciens ou Porcs-Épics. Sa queue est de moyenne longueur , et ses poils sont épineux , surtout aux parties supérieures. Le crAne nous a présenté les particularités suivantes : il est trapu, élargi à l'espace inter-orbilaire, pourvu d'une crcie occipitale puissante ; d'un grand trou sous- orbitaire ; d'apojihyses slyloïdes bien dé- veloppées; de caissesdu tympan peu renflées et de trous incisifs allongés. Le front est bombé de chaque cftié, et les os du nez sont également convexes dans leur longueur, ce qui laisse entre eux une sorte de gouttière. Le canal lacrymal s'ouvre en arrière de l'a- pophyse jugale (lu maxillaire; il est plus grand quechez les autres Hystriciens. La mâ- choire inférieure est assez semblable à celle des CaprorriT/s. Sa symphyse est élargie et solide. L'émail des molaires forme des re- plis assez compliqués, en feston et inver- AUL sèment disposés à chaque mâchoire. Il y & supérieurement trois replis externes et deux internes pour chacune des quatre paires de molaires (1), el inférieurcmcnt trois replis ou festons internes et deux externes. Les sommets intérieurs des festons externes et internes se touchent presque , et la |iarlic éburnée qu'ils laissent entre eux est très peu considérable. La barre ou espace vide entre les incisives et les molaires est plus considé- rable supérieurement qu'inférieuremcnt. les incisives sont larges et puissantes; celles d'en haut, les seules qui soient sillonnées, ont chacune trois sillons; un presciue mé- dian , îe plus marqué de tous , et deux à son bord externe ; le second , ou le plus interne, étant plus considérable que l'autre Longueur du crâne : 10 centimètres. M. Heudelot étant mort avant la Gn de son voyage, on n'a aucun détail sur les mœurs de l'Aulacode adulte. L'exemplaire qu'on lui doit est indiqué comme provenant du Fouta Dhialion, dans la Sénégambie. (P. G.) * AULACODUS (auXaÇ. sillon; o^.-i;^ dent). iKs. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Lamellicornes, tribu des Sca- rabéides phyllophages, établi par Eschschollz (Entomnyrriph/ra, BcrUn, 1S22), qui lui at- tribue pour caractères : MAihoires cornées,^ sillonnées à l'extrémité, dilatées intérieure- ment, ciliées. Labre transverse. Les quatre derniers articles des tarses antérieurs, dila- tés; une épine droite entre les cuisses anté- rieures. Ce g., voisin àas Anomaln, a ponr type une espèce du Brésil, nommée par Vam- icurA.pnviper, figurée cl décrite dans l'ou- vrage précité, pag. 20, lab. 1, fig 2 M. Mac- Leay {llorœ entom'^loi/?cœ, p. 78), a décrit,, sous le nom àe A. Airhr/a 71 tis, une seconde espèce, avec laquelle il a fait son genre Lcit- cothi/rcus , quidoil prévaloir comme plu» ancien. Vm/. ce mot. (D. et C.) * ADLACOMEUUS (aSXa? , sillon ; at- fo;, cuisse), iws. — Genre de la famille des lehneumoniens, de l'ordre des Hyménop- tères, section des Térébrans, établi i)ar M Spinola [Ann. soc. cnl. de Fr., t. IX), sur une seule espèce recueillie à Cayenne. Ce genre est surtout caractérisé par des anten- (t) 11 y a, en effet, quatre paires de molaires h chaque mâchoire, au lieu de t;ois, comme le sujpn- sait M. Temminck. AUL nés de neufarliclcs seulement ; par des pal- pes maxillaires très longs et filiformes ; par des labiaux, ayant tout au plus le tiers de la longueur des maxillaires et leur 4^ article cylindrique brusiiucment terminé en pointe fine ; par des ailes ayant une seule cellule radiale et 4 cubitales, cl des pattes de la 3*^ paire, ayant des hancbes extrêmement grandes, et des cuisses encore plus longues, très épaisses, renllées, etc.; leur bord infé- rieur ollrant un profond canal dans lequel la jambe |)eut pénétrer. La seule espèce connue de ce genre remarquable est VA. Buqnctii Spin. (Rl.) *AULACOMIVIOX(a3Xa^, axo;, strie, sillon; (aviov, mousse), bot. cr. — Genre de la famille des Miusses, division des Acrocarpes , récemment établi par M. Schwœgritlien {Iledw. Suppl. lll , p. 1, t. 2I5y aux dépens des Mnium de Linné, et qui a pour type, le Mnium androgy- num. En voici les caractères : Péristome double; l'extérieur composé de 16 dents li- bres et dressées ; l'intérieur formé d'une membrane plissée à la base , divisée en un nombre égal de dents opposées aux pre- mières et portant des cils dans leur inter- valle. Capsule inégale, oblique, striée ou sillonnée. Opercule conique. Coifle subulée. Fleurs dioïques terminales. Tiges longues, droites, rameuses, à rameaux quelquefois dénudés de feuilles , chargés de gemmes à leur sommet , ou seulement prolifères. Feuilles lancéolées, rapprochées, à nervure disparaissant avant la pointe et à réseau composé de cellules rhomboïdalcs ou arron- dies. Pédoncule terminal, droit, en général plus court que la tige. — Trois Mousses européennes , dont deux sont communes à rAméiique boréale, composent ce genre. Elles halilcnt de préférence les lieux maré- cageux ou du moins très humides. MM. Bruch et Schimper ( Bn/nL. curop. F use. X) réunissent à ce genre VArrhcno/iferum, dont nous avons parlé plus haut. {€.. M.) *AULACOPALI»US (mot hybride com- posé de aMKaJc,, axe;, sillon, et du j>alp?/s, palpe ). IN.S. — Genre de Coléoptères pen- tamères,famille des Lamellicornes, tribu des Xylophiles de Lat. , établi par M. Oucrin- Méneville ( Vaij. zooL , 1838 , Ins. du voyage lie lQr\'\\\e[Ann.Sor. cnl. de Fr., I, p. 144), qui le place dans sa tribu des Prioniens, et lui donne pour caractères dislinctifs des genres voisins : Mandibules courtes dans les deux sexes. Corselet sans fortes épines laléralop, sans dilatation. M. Dejean, qui a adopté ce genre dans son dernier Catalogue, n'y r;ip- porte qu'une seule espèce du Sénégal , dé- crite par M. Scrville, sous le nom d'<4 ro~ ticjilatus. {^- et C.) 3^2 AUL * ALXACOïliVMPirUS (au).a;, sillon ; pia'^o,', bec). OIS. — M. G. B. Gray, dans sa List oj Ihe yencra 0/ Inrds , a cru de- voir substituer ce nom générique à celui d A7/ nrorAi/nchus de Gould, déjà employé en botaniiue. Voi/. aracari. (L\fr.) ' ' ALLACOIIUYACUUS (aÙ.-^, sil- lon; p7/.c;, bec), ois. — Genre formé par K. Gould dans la famille des Toucans. J'oî/. ARACARI , genre dont il fait partie comme sous-genre. (Lafr.) *Al]LACORll\l^QlTE. Aiil'/corht/7i- (hus {■y.u^.y.l, sillon ; pôi7,o;, bec), bot. rn. — M. le professeur Nccsd'Escnbeck a donné ce nom à un genre de la famille des Cypé- racées , tribu des Sclériécs, qui a pour ca- ract. distinctifs : Fleurs unisexuées, dis- posées en épillcls. Épillets mâles multiflo- ros; épillets femelles ne contenant qu'une seule (leur. Dans les épillets mùlcs, les écailles sont imbriquées en tous sens ; les inférieures sont vides. Élaniincs au nombre de trois. Dans les épillets femelles, les écailles sont également imbriquées en tous sens. La (leur se compose de deux paillettes entières et opposées. Style renllé à sa base, tridde à son sommet, qui porte trois stig- mates allongés. Le fruit est un akène lagé- niformc, terminé par un bec ferme et à (rois sillons. — Ce genre, très voisin des ScLcriii, se compose d'une seule espèce, qui est originaire du Cap de Bonne-Espé- rance. (A. R.) * AULACOSCELIS ( aùXx? , sillon ; ox,aA'!;, cuisse), ins. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Cbevrolat, et adopté par M. De- jean, qui, dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une espècenommée J-wp/fz/jo- cer// par M. Chevrolat, et qui a été trouvée dans lescnvironsde Mexico. Ce gcnrecsi très voisin du genre Vhyllofhnrn de Dalman, et ses caractères , suivant l'auteur , sont : Corps assez long, plan. Tête déprimée se- rai-circulairemenl au-dessus des antennes. Palpes maxillaires à derniers articles en o^oïde long. Antennes de 12 articles, 3-9, égaux , élargis angulairement en dedans. Les oarties suivantes sillonnées : le corselet à la base al sur les côtés, les cuisses à leur extrémité inférieure, et les jambes exlérieu- renieut L'espèce unique de ce genre est 'Jcarl„te, avec les derniers articles des an- AUL tenues et fes pattes, à l'esception des cuis- ses, noirs ; les élylres sont finement ponc- tuées çà et là. (D. et C.) * AULACOSPEIWIUM, Ledeb. (a5).a|, sillon ; crnHpy.a, graine), bot. m. — Syno- nyme du genre Ciùd'unn, Cuss. (Sp.) *AULACUS (aiiÂxi sillon), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionites, établi par Mégerlc qui n'en a pas publié les caractères. Schoen-* berr l'a réuni à son genre Gronnps. Voy. ce mot. (D. et C.) AlILACUS (au>.7.^ c.y.c-, sillon), ins. — Genre de la famille des pSaniens {Eva- m'aies , Lai.), de l'ordre des Hyménop- tères, section des Térébrans, établi par Jurine ( P/ouv. méthode pour vlasscr les Hym.), sur une seule espèce de l'Eu- rope méridionale qu'il a nommée Aiilacus slritiliis. Ce genre, adopté par tous les en- tomologistes, se fait surtout remarquer par un abdomen en forme de faucille , avec la tarière des femelles longue et très grêle ; par des antennes filiformes, composées de quatorze articles, et par des ailes présentant une seule cellule radiale et trois cubitales à peu près d'égale dimension. (Bl.) *AULADÈRE. Auludcra (aùÂoc^, sil- lon; '^àpYi, cou). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, de la famille des Mélasomes de Latreille, formé par Salier, aux dépens des Nyctélées, dont il dilTère par le sillon pro- fond et transversal qui semble séparer la partie antérieure de la tète de la postérieure. Ce g. comprend deux espèces : les ^. crc- nicosla et nndiala, qui ont été apportées du Chili. (C. d'O.) *Al]LyEI)IIÎIlA]\CUES. A ulœdihran- chia ( x'jA'.; , Oùte ; êpa-jy-a, branchies). roiss. — Latreille donne ce nom à une fa- mille d'Ichlhyodères , et MM. Ficinus et Carus appellent ainsi une famille de Pois- sons dont les branchies communiquent à l'extérieur par des trous latéraux. (C. d'O.) * AUI.ASTOME. Aulastomn (aSXaÇ, sillon; cT'Jay., bouche), annél. — Genre de la famille des Hirudinées ou Sangsues , proposé par M. Moquin-Tandon, à la pag. 123 de sa Monnqrnfihîc, pour une espèce de France (environs de Lyon) , et qui n'est pas employée en médecine. Son principal caractère générique est d'avoir les mâchoi- res réduites à une multitude de pli? sail- AUL lants. M. de Blainvillc {Dîct. des se. nat., t. LVII, p. 560) pense que la Sangsue type de ce genre n'est autre que VUœmojis jiitjra Sav., qui rentre dans son genre Psrudo- hdcLla. (P. G.) AULAX, Ecrg. (F/or. Cay.) (aÙAaE, sillon ). noT. ru. — Genre de la ramillc des Protéacécs, auquel M. R. P.rown ( //; Liun. Titins.y X, p. 49) assigne les ca- ractères suivants : Fleurs par avortcment dioïqucs; les mâles en grappes, les fe- melles en capitules. Périanthe 4-parli jus- qu'à la base, régulier. Étamines (nulles dans les fleurs femelles) 4, insérées au milieu des segments du périanthe. Ovaire (aboriif dans les fleurs mules) 1-loculairc , l-oiiilé, accompagné de 4 squamules. Style filiforme. Stigmate claviforme, oblique, liis- pidule, échancré. Noix 1-spermc, saillante, ventrue, barbue. — Arbrisseaux très gla- bres. Feuilles alternes, très entières. Inflo- rescences terminales; Heurs l-braclé.b;, Oùte; Tv-pc;, pore). zooPH. foss. — Genre de la famille des Sertulariés, qui se trouve dans les terrains secondaires anciens. (C. D O.) ALXOPUS. poiss. — Voyez aulope. AUL0ST031ES (aùXo;, flûte; Gtcaa, bouche). POISS. — Ce genre, établi par La- cépèdeaux dépens du g. Fistnlaria, L., a été restitué par Cuvier comme un simple S0U9-genre. Voi/. fistoiaire. (C. d'O.) *AL'LOST6miDES.^i nlostomldes (aù- /.o;, flûte; az6u.% , bouche), roiss. — La- Ireille, Ficinus, Caruset Eichwald, ont don- né ce nom à une famille de Poissons, com- prenant ceux dont la tôle, allongée en un long tube, a la forme d'une Ilùle. (C. d'O.) *AULTRIE. GÉoL.— Sommet de la lon- gue colline qui borde la Seine entre Triel et Meulan, et forme un cap au confluent de la Seine et de l'Oise. Ce sommet, qui pré- sente une assez grande étendue, est for- mé par les meulières, et il correspond pour la hauteur aux sommets des Chnniiieaux de Montmorency, des buttes Sanois , de Montmartre et de la plaine de la Beauce. La colline que termine l'Aultrie ofl^re une très belle coupe des terrains parisiens entre Triel et Meulan. Le Gypse y est exploité à rai-côte sur une grande échelle. (C. P.) AULUS (j.ùxi:, tuyau, siphon), moll. — Plusieurs zoologistes, comme nous le ver- rons en traitant du genre 6olen, ont tenté de démembrer ce genre, et M. Oken , un des premiers, a séparé les espèces ïellinoï- des en un genre particulier, auquel il a donné le nom d'Aulus. M. de Blainville a fait de ces espèces son genre Solételline, et nous verrons que la plupart des espèces aplaties doivent faire partie des Psammn- bies. Voy. ce mol. Quant au genre de M. Oken, plusirurs de ses espèces doivent rester parmi les véritables Solens, taudis AUN que d'autres doivent se ranger parmi les Psammobies. (Desh.) ALMIJSSE {Almucia, lia, tiiim [bass« latinité]), moll. — Nom vulgaire d'une belle espèce de Cône, Conusvejrillnm de Bruguière et de Lamarck. Voy. cône. (Desh.) *AUNATRE. Alnaster, Sp. (allusion à Aim/s, Aune), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Bélulacées, tenant le milieu entre les Aunes et les Bouleaux ; il diffère de ceux-ci par les écailles des chatons, qui sont 4-appendiculées ; par les fleurs m<îles, qui ont un périanthe d'environ lâ-squamules égales , et à peu près autant d'éiamines ; par les filets des étamines , qui sont indi- visés ; par les chatons femelles , qui sont disposés en grappes ; enûn , par la cou- formation du strobile , semblable à celui des Aunes. L'Aunàtre diUère des Aunes par les chatons mâles qui ne sont point disposés en gra|)pes, et qui ont des écailles uniflores ; par le périanthe des fleurs mâ- les, qui est formé de squamules disjointes ; par le nombre plus considérable d'étami- nes, dont les anthères ont des bourses dis- jointes ; par les chatons femelles, qui nais- sent de bourgeons foliaires , et qui sont re- couverts par les écailles-gemmaires jusquà l'époque de la floraison ; enfin, par les nu- cules , qui sont bordées d'une aile dia- phane. Va. viridls Spach {Beli/la avala Sthiank., A Ltnis v! ridis DC, Betida viri- dis Vill., BrtiiLii crispa Mich ) constitue seul ce genre; c'est un arbuste commun dans les hautes régions des Alpes. (Sp.) ALXE. Atiius, Tourn. (nom ancien de quelques espèces de ce genre), bot. ph. — Genre de la famille des Bétulacées, offrant les caractères suivants : Chalons mâles en grappe terminale ; écailles triflores , quadri-squamellées. Fleurs 4-andres. Pé- rianthe régulier, rotacé, profondément 4- lobé. Par variation, les fleurs ont le périan- the à S ou 6 lobes, et à autant d'étaminc-^. Étamines insérées à la base des lobes du périanthe; filets filiformes, courts, indivi- ses ; anthères elliptiques, didymes, médi- fixes, à bourses disjointes seulement aui deux bouts. Chatons femelles solitaires ou en grappes, courts, cylindracés, laté- raux ; écailles biflores, 4-squamcllées. Stro- bile ovoïde ou subglobuleux, court, obtus, AUN composé d'écaillcs ligneuses, cunéiformes, horizonlalcmcnl superposées, enfregrcllécs jusqu'à la maturité, épaissies et légèrement o-lobécs au sommet, s'écartant finalement les unes des autres, mais persistant après la chute des nucules. Nucules obovaics ou suborbiculaires, complètement recouvertes par les écailles strobiiaires, bordées d'une aile opaque, ou (chez une seule espèce) d'un bourrelet subéreux (Spach, llist. dcsj)lan- tes 7»A«n.,t. XI, p. 246). — Les Aunes sont des arbres oudes arbrisseaux, à rameaux an- guleux étant jeunes. Les bourgeons sont stipilés. Les fleurs sont beaucoup plus pré- coces que les feuilles. L'inflorescence géné- rale de chaque ramule forme une paniculc terminale, aphyllc à l'époque de la florai- son, composée d'une grappe terminale de 2 à 5 chatons mâles, elsoil de 1 à3 grappes de chatons femelles, soit de2 à 5 chatons femelles alternes. Les chatons (tant les mâ- les que les femelles) naissent de bourgeons aphylles, dont les écailles tombent long- temps avant la floraison ; ces chatons, qui deviennent visibles dès l'été précédent aux aisselles des feuilles des jeunes pousses, ont acquis presque tout leur développe- ment avant l'entrée de l'hiver. Les chatons mâles, d'abord raides et dressés, devien- nent flasques et pendants à l'époque de la floraison ; ils sont longs, grêles et cylindra- cés. Les chatons femelles sont dressés ou ascendants, beaucoup plus petits que les chatons mâles. Les feuilles sont dentelées , ou sinuolées, souvent anguleuses ou si- nuées, toutes éparses, pétiolées, souvent ponctuées ; les stipules herbacées, cadu- ques. Les strobiles forment des grappes ou des panicules latérales. Dans notre mono- graphie de ce genre {Ann. des se. nnt., 1840), nous ne reconnaissons que ces espè- ces admissibles sans contestation. La plu- part habitent les régions extra-tropicales de l'hémisphère septentrional On en trouve aussi quelques-unes dans l'Amérique équa- toriale, à la faveur des stations alpines ou subalpines que leur ofl^rent les Andes du Pérou, de la Colombie et du Mexique. Les deux espèces les plus importantes sont : VAune vïsqiieuT, auquel s'applique plus spécialement le nom d'Aune, sans au- tre épithète, et VAune grisâtre. VAune ^'lsquc^^x ( Alniis glulivosa T. W. AUIV 3^5 Linn.) est commun dans la plus grande partie de l'Europe (les régions arctiques exceptées), aitisi qu'en Orient et en Sibé- rie. C'est un arbre pour ainsi dire aquati- que; car il prospère surtout dans les locali- tés marécageuses ou très humides, pourvu qu'elles ne soient pas constamment inon- dées, tandis qu'il reste chélif dans les ter- res sèches; il se refuse aussi à croître dans les sols glaiseux. Sa croissance est rapide, et la durée de sa vie de 80 à 100 ans. Son tronc, en général garni de rameaux dès la base, est très droit, et il peut acquérir jus- qu'à 3 pieds de diamètre ; la hauteur totale de l'arbre varie, suivant les localités, de 17 à 33 mètres. La cime est pyramidale et très louflue. Dans le nord de la France, sa flo- raison a lieu en février ou en mars, un mois avant que les feuilles ne commencent à pousser. Les chatons ont des écailles d'un pourpre violet; les mâles sont longs de 4 à 7 cenlimèlrcs; les femelles forment des grappes paniculées. Les feuilles, ordinaire- ment longues de 8 à 11 centimètres, sur à peu présautant de large, sont d'un vert foncé et luisantes aux 2 faces, plus ou moins vis- queuses, poncticulées (surtout en dessous), glabres (excepté en dessous , aux aisselles des nervures, où elles sont ordinairement cotonneuses), inégalement dentelées ou cré- nelées, le plus souvent obovales ou ellipti- ques-obovales, ordinairement arrondies au sommet et souvent profondément échan- crées. Les strobiles sont ovoïdes ou ellip- soïdes , d'un brun verdàlre en automne, G- nalement noirâtres, du volume d'une petite noisette. On plante fréquemment cet arbre dans les endroits frais et humides des parcs, ainsi qu'aux bords des étangs et des riviè- res ; ses racines, longues et entrelacées, con- tribuent à fixer le sol des rivages. La cul- ture de Wiiinc est surtout d'un grand avan- tage dans les lieux trop marécageux pour les Saules et les Peujiliers; et, de même que ceux-ci, il repousse avec vigueur après avoir été coupé rez terre. Dans les localités convenables, on le choisit aussi pour faire des clôtures , parce que le bétail en rebute les feuilles. Le bois de l'Aune visqueux est assez dur, pesant, élastique, d'un grain fin, de couleur blanche à l'état frais. Il prend sur la blessure une couleur d'un rouge 3/: 6 AUN orange, qui passe bientôt à la couleur de chair pâle , et enfin au blanc jaunâtre , couleur qu'il conserve étant sec. Ce bois n'est guère propre aux constructions or- dinaires, parce qu'il se décompose promp- teincnt aui alternatives de sécheresse et d'humidité; mais, lorsqu'il est constam- ment snbmerfîé, il devient aussi incorrup- tible que le bois de chône ; aussi le choisit- on de préférence pour les pilotis et autres ouvrages destinés à séjourner sous Peau. On dit que les édifices de Venise reposent sur des pilotis d'Aune. Ce bois est recher- ché par les ébénistes, les tourneurs, les me- nuisiers et les sabotiers ; il est susceptible d'un beau poli, et prend facilement la cou- leur de l'Ébène ou de l'Acajou. Comme combustible, il est presque d'aussi bonne qualité que le bois de Bouleau , pour\Ti qu'on n'ait pas lardé de le mettre à l'abri de la pluie. Il brûle avec une flamme vive et presque sans fumée, qualité qui le rend pré- cieux pour chauffer les fours de boulanger, de verrier, etc. Le charbon de bois d'Aune est l'un des meilleurs pour la fabrication de la poudre. Les cendres contiennent beaucoup de potasse ; elles en fournissent à peu près la septième partie de leur poids. L'écorce, qui est très astringente, sert au tannage , ainsi qu'à teindre en noir et en brun. Sa décoction était autrefois en vogue à titre de remède détersif. L'aune gris.^tre {Almts incnna Willd., Betiila iiirarifi Linn.), différant de l'Aune visqueux par ses feuilles, qui ne sont ni visqueuses ni ponctuées , point lui- santes en dessus , d'im vert glauque ou incanes en dessous, ordinairement acumi- nées ou pointues , souvent anguleuses, est très commun dans le Nord de l'Europe et de l'Asie. Son bois est plus blanc, plus dur, plus tenace, et d'un grain plus fin que le bois de l'Aune visqueux , quoique la croissance de l'arbre soit plus rapide ; comme combustible, il est d'aussi bonne qualité que le bois du Rouleau blanc. On le préfère pour tous les ouvrages auxquels on emploie l'Aune visqueux. L ACNE A FF.Url.LES CORDIPORMES ( AlttliS cord'/biiii Ténor., Beti/ln rnrdnta Lois.), qui croit dans les montagnes de l'Kurope méridionale, et au Caucase, est remarquable par l'élégance de son feuillage, et se cultive AUR comme arbre d'ornement ; il résiste aux hi- vers les plus rudes du nord de la France, et oITre l'avantage de prospérer dans les terres les plus arides. L'aCNE a PEDII.I.ES DENTICTTLÉES ( AItIUS srrruliila Willd. , Beti/la scrrulata Hort. Kew.), se cultive aussi dans les Jar- dins potagers. Cette esp., indigène de l'Amé- rique septentrionale, ne forme qu'un buis- son do 2 à 4 mètres , à feuilles inégalement denticulées ou dentelées, obtuses ou poin- tues, poncticulées et d'un vert pAlc en des- sous, pubescenles aux nervures. (Sp. ) AUNE NOIK. BOT. va.. — Nom de la Bourdène, Rhiimmis framjnla , dans cer- taines parties de la France. Voyez nerprdn. (C. d'O.) AUIVÉE. Imila. bot. ph. — Le genre Imita appartient à la famille des Compo- sées et se caractérise par ses capitules mul- tiflorcs hétérogames, ses fleurs du rayon unisériées femelles, ordinairement ligulécs, quelquefois neutres par avortcment, plus rarement encore tubuleuscs, 3-deniécs : celles du disque régulières, tubuleuses, à 5- dents; anthères munies de caudicules Fruit cylindracé , ou subtéiragone dans VHetenium, tronqué au sommet cl cou- ronné d'une aigrette composée de soies ca- pillaires, légèrement scabres. — Les Inuin proprement dites sont des plantes vivaccs indigènes de l'Ancien continent, munies de feuilles alternes et de capitules de fleurs Jaunes , disposées en curymbe. L'une des espèces /. Uelcnium porte , dans les ofli- eines, le nom à''Eitula cdmjiaTia; sa ra- cine est amère et aromatique. Le nom d'/felcnii/m , Èacvicv, vient de ce que, sui- vant les Grecs, cette plante était née des larmes d'Hélène; d'autres étymologisles font dériver Aunéc d' ll/ms , nom latin de l'Aune , à l'ombre duquel cette espèce d'/- ?iuln croît ordinairement. (J. D.) AURA. OIS. — Nom d'une espèce de Vautour américain du genre Calharte. Voy- ce mot. (Lafh.) AURADA, AURADE, AURAftO. poiss. — Noms donnés dans plusieurs loca- lités au Spare doré, Sparus anraliis L. Voyez SI-ARE. (C. d'O.) AURANTIACÉES. Ainanfûtfeœ. BOT. PB. — Famille de plantes dicotylé- dones, à corolle polypétale et à élamines AUR hypogyiies , qui a aussi reçu de plusieurs auteurs le nom d'/fe.tfwri'/ées. Ses carac- tères sont les suivanls : Calice urcéolé ou cainpanul(^, court, à 3-4 ou 5 dents. Pétales en nombre égal, alternant avec ces dents, libres ou soudés dans une courte étendue entre eux à leur base toujours large, à pré- floraison légèrement imbriquée. Étamines en nombre double ou plus rarement mul- tiple, à filets tantôt libres, tantôt soudés en un seul tube ou en plusieurs Taisccaux , insérés avec les pétales sur le pourtour d'un disque hypogynique, à anthères introrses et biloculaircs qui s'ouvrent longitudinale- ment. Ovaire libre, porté sur un disque plus ou moins saillant, creusé de deux ou de plusieurs loges, dont chacune con- tient un seul ou plusieurs ovules attaches, le plus souvent pendants, à son angle in- terne. Style sinq)le, assez épais, terminé par un stigmate en léte simple ou lobé. Le fruit est une baie sèche ou charnue, revêtue d'une écorce épaisse, dont les loges, quel- quefois réduites par avortement à l'unité , renferment dans une pulpe mucilagineuse ou dans un amas de vésicules succulentes dont l'origine est à la partie postérieure de la loge, une ou plusieurs graines pendantes ou horizontales, recouvertes d'un tégument membraneux, sur lequel se dessinent net- tement le raphe et la chalaze ordinairement large et située à l'opposé du hile , et pré- sentant imniédiaiement sous lui et sans pé- risperme un embryon droit, blanc ou vert, à cotylédons épais, à radicule courte et cen- tripète. La graine de l'Oranger présente communément plusieurs embryons inégaux réunis sous un seul tégument. Les Aurantiacées sont des arbres ou ar- bustes, dont les rameaux avortent assez souvent en se changeant en épines droites ou recourbées, situées naturellement à l'ais- selle des feuilles. Celles-ci sont alternes, dépourvues de stipules , essentiellement pennées avec impaire, mais souvent aussi comme simples par l'avortement de toutes les paires latérales, à pétiole fréquemment ailé, à folioles entières ou crénelées, gla- bres, de consistance coriace, et criblées de points transparents dus à la présence d'u- tricules remplies d'une huile volatile, qui s'observent aussi ordinairement sur les di- verses parties de la Heur et du fruit, et qui AUR ikl communiquent à la plante une odeur plus ou moins forte et ordinairement agréable. Les fleurs, régulières, axillaires ou termi- nales, solitaires ou réunies en corymbes el en grappes, de couleur blanche, rouge ou jaune , ont rarement les sexes séparés par suite d'avortement. C'est des régions tropicales de l'Asie que les espèces sont originaires ; car on n'en cite jusqu'ici que deux ou trois natives de Madagascar, et deux seulement ont été ren- contrées sauvages en Amérique; mais la cul- ture a répandu quelques espèces et leurs nombreuses variétés sur toute la terre, où elles croissent soit à l'air libre , soit sous des abris, suivant les climats plus ou moins favorables. Les qualités des Oranges , Ci- trons, Limons, el autres fruits du genre Ci'tri/Xf sont trop connues pour que nous nous y arrêtions ; mais ceux d'autres gen- res, Cookid , Glyrosmis, JEijle [voy. ces mots), sont aussi estimés dans leurs pa- tries. La qualité du bois et l'huile parfumée qu'on extrait des diverses parties donnent un prix de plus à plusieurs arbres de cette famille. M. Endlicher, dont nous suivrons ici le travail, le plus récent dont elle ait été l'ob- jet, la divise en trois sections fondées sur le nombre relatif des étamines, sur celui des ovules et sur leur disposition. 1. LiMONÉEs. Étamines doubles des pé- tales. Un seul ovule ou deux collatéraux. Genres : Afnlnnlia , Corr. — Tripha- sj'a , Lour. — Limonïa , L. (fFinlerlia , Dennsl. ). — Glycosmis , Corr. — Scle- rnsli/lis, Rlum. — Rissoa, Arnott. — Ber- gera , Kœn. 2. ci.AusÉNÉEs. Étamines doubles des pé- tales. Deux ovules superposés. Genres: Murrayi , Kœu. {Chalcas , Lour. ). — Cookin , Sonner. ( Quinaria , Lour. — CLimsena , Kurm. — niïrmrne- him , I')lum. — Paramiynya , Wight. — Luvtniijii , Ham. {Lavamjn, Meissn.). 3. ciTRÉfs. Étamines doubles ou multi- ples des pétales. Plusieurs ovules sur deux rangs. Genres : Fcrotu'n, Corr. — .Etjle, Corr {BrloM, Adans.). — Citnis, L. A la suite vient se placer encore , mais avec doute, un genre à feuilles opposées, lo Chionvlri.i , Jack. (Ad. J.) 3/4 8 AUR AURANTIUM, Mill. {Dirt.). bot. ph. Synonyme du genre Cilrus,AQ la famille des Aiiianliacées. (^Sp ') ALUKLIA. BOT. PH. — Synonyme du genre GrindcLia. Voyez ce mot. (J. D.) AURELIANA, Calesb. bot. ph. — Synonyme du genre Pariar , L., de la fa- mille des Araliacées. (Sp.) *AURÉLli:. tNs.— Synonyme de Chry- salide chez les anciens auteurs. Voyez ce mot. (D.) AURÉLTE. Aurclia. zooph. — Genre de la famille des Méduses, établi par Péron et Lesueur, et dont les caractères sont: Corps circulaire , diversiforme , garni à sa circonférence de cils tenlaculiformes nombreux et de huit auriculcs ; cavité sto- macale quadrilobéc, avec autant de petites ouvertures que de loges, sans orifice au centre de la racine de quatre longs ap- pendices brachidés frangés et colylifères à leur côté interne ; quatre ovaires. Le type de ce genre est le Mediisn muilu de Millier, sur le développement duquel MM Sars et Th. de Siebold ont fait dernièrement des observations fort curieuses, et dont il sera parlé à l'article de ce Dictionnaire con- sacré aux Médusaires en général. (P. G.) AUUÉLIÈUE. INS. — Synonyme de Forp' idc. Voyez ce mot. AlJRÉOLES./l7/rco//.ois.— C'est, dans la méthode de Vieillot, la 3™*^ famille de son ordre des Oiseaux sylvains et de sa tribu desZygodaciyles , famille qui ne renferme que le genre Jucamar. Voy. ce mot. (Lafr.) *AURICULACÉS. Aurioularp,, {,n,- riciiLii, petite oreille), moll. — Lamarck avait proposé, dans sa Philosophie zonlotji- g?/f, une famille des Auriculacés, dans la- quelle il réunit les quatre genres suivants : Auricule, Mélanopside , Mélanie et Limnée. Lorsque Lamarck s'aperçut que cette famille renfermait à la fois des Mollusques pecti- nibranches et des Mollusques pulmonés, il l'abandonna et ne la reproduisit plus dans aucun de ses ouvrages. M. de Hlainville, dans son Trnilè de MnLaroloyip, reprit le nom, seulement pour l'appliquer à une pe- tite famille correspondant assez exactement à celle des Auricules de M. de Férussac. On y trouve, en effet , les genres Prétise , AUR Auricule et Pyramidelle. Voy- ces m its, ainsi que aurfcules. (Desh.) * AURICULAIRE. Auricuiaris {au- riculit , petite oreille), zool. — En forme d'oreille , dépendant de l'oreille; ainsi Ton appelle le petit doigt, doigt auricuLmre, parce qu'on s'en sert pour se gratter l'oreille. — En ornithologie, on donne le nom Aq plu- mes auriculaires à celles qui garnissent les oreilles des oiseaux. On l'emploie aussi dans un autre sens, et l'on appelle une esp. de Vautour, Vultur (luricvlarls, parce qu'il lui pend, de chaque côté du cou et dans le voisinage des oreilles, un appendice mem- braneux.— Les conchyliologistes ont appli- qué celte épithète à une espèce de coquille , la Limuea aurirularia , dont les bords, largement évasés, ressemblent à la conque de Poreille, et les entomologistes à un in- secte du genre des Orthoptères, la Forflcula aurirularis, par suite d'un préjugé qui fait croire que les deux appendices cachés qu'il porte à l'extrémité de l'abdomen lui ser- vent à percer le tympan de l'oreille, tandis que ce ne sont que des armes défensives. (C. d'O.) AURICULARIA {aur/cula , petite oreille), moll. — Nom latin donné par M. de Blainville aux espèces du g. Peigne, ayant à la naissance de l'oreille de la valve droite une éihancruredenliculée qui donne passage à un byssus. Voy. peigne. (C. d'O.) AURICULARIA. bot. ph.— Synonyme à^J/e'lyofis. AURICL^LARIA {auricula, petite oreille), bot. cr. — Ce genre a été créé par Bulliard, auquel il donne les caractères sui- vants : « Les Auriculaires sont sessiles, et pour l'ordinaire membraneuses ; elles nais- sent appliquées par tous les points de leur surface inférieure sur des troncs d'arbre ou sur la terre ; à mesure qu'elles se déve- loppent, elles se renversent, et c'est de leur surface supérieure seulement, deve- nue alors l'inférieure , qu'elles donnent leurs semences 5 l'émission en est ordi- nairement lente et durable. » Persoon , Pries, etc., ont rangé les espèces qui com- posaient ce genre parmi les Thélépho- res, dont elles présentent les caractères. Bulliard estlepremierauteurqui,dansl,4î/- rirulnrin jhylnH^ris, a remarqué que les spores sont supportées par des bandes lé- AUR traspores. Ce genre a été rétabli par Pries {Epie. .syst. nu/r., p. 555), mais avec de nouveaux caractères. L'hynicniiiin est in- fère, plissé irrégulièrement, d'une consis- tance gélatineuse, et supporté par un cha- peau d'une structure dilTércnle , sec et co- riace. Nous n'avons en France qu'une es- pèce de ce genre , qui est VAi/rirn/nriii mrsrtiloririi, dont on fait un Thelrphnm, un P/dehia et même un Merulius. On la rencontre très fréquemment sur les vieux troncs, où elle se fait remarquer par son chapeau coriace, élastique, villeux et mar- qué de zones brunes sur un fond cen- dré; son hymcnium présente une couleur riolelle plus ou moins foncée et quelques plis irréguliers. Les autres espèces qui ont été décrites appartiennent aux pays étran- gers. (LÉv.) AURICIILE {nurirnln, pctilc oreille). zooL. EOT. — Les ornithologistes donnent le nom d'Auricules aux crêtes dont les pennes les plus élevées sont placées sur le vertcx, ainsi que cela se voit chez plusieurs espèces de Chouettes. Les botanistes appellent ainsi les appen- dices latéraux et arrondis en forme d'oreille qui se trouvent à la base de certaines feuil- les, comme dans la Sauge oHîcinalc. M. Link désigne, sous ce nom, les appendices folia- cés qui garnissent les pétioles du Cilrus Ai/nintù/fn, et Wildenow les stipules des Jungermanniées, qui ne dilTèrenl ce- pendant en rien des vraies stipules. (C. d'O.) AUMCULE. Aitrinul'f, Tourn. (allu- sion à Aiiricide on Oreille-cfOurs, noms vulgaires de ces plantes), bot. th. — Genre de la famille des Primulacées, réuni par Linné aux Primtdit , dont ii dilTère par le calice, qui est campanule ou obconique, ni anguleux, ni ventru, et par la corolle, dont la gorge est dépourvue de glandules. — Les Auricules sont des herbes à souches vivaces, charnues, feuillues vers le sommet, écail- leuses inférieurement par les restes des pé- tioles des anciennes feuilles. Les feuilles sont très entières ou dentées, roselées, un peu charnues , non rugueuses , subpersis- tantes , point convolulées en vernalion , à pétiole ailé. Les fleurs sont portées sur des hampes grêles, cylindriques, nues, dres- sées j les pedicelles sont disposés en oip- AUP. 3/i9 belle terminale , accompagnée d'une coUe- retle de bradées herbacées ; les pedicelles fructifères sont dresijés. Ces plantes sont remarquables par l'élégance de leurs lleurs. Tout le monde connaît les nombreuses va- riétés de VAi/rif >/lc fommi/ne {Prifnula Aiiricidii L.) ou Aiiiitidr des f/ei/r/sfes, qu'on appelle vulgairement Oreille d'oi/rs, et qui se cultive si communément comme plante de parterre; celte espèce croit spon- tanément sur les rochers des Alpes. (Sp.) ALlIUCULE. Aiir cida [tmriculn, pe- tite oreille), moll. — Les Coquilles du genre Auricule sont pour la plupart connues de- puis très longtemps. Bonanni, Lister, Rum- phius, Gualtieri et d'Argenvillc en ont fi- guré avant que Linné ne les introduisît dans les premières éditions du Syslema na'iirœ, dans son genre Bulle, et quel- ques autres dans son genre llelix. C'est dans ces genres qu'elles se trouvent dans la dixième édition du S;/.^lrma et dans le Musée de la princesse Ulrique. Plus tard, Linné apporta des changements assez nota- bles à sa classification des Coquilles, et à la douzième édition du Systemn na- tiirœ ^ il transporta parmi les Volutes celles de ces Bulles qui ont des plis à la colu- melle; ce qui ne l'empêcha pas de laisser encore parmi les Hélices quelques espèces très voisines de celles que comprennent les Volutes. Il est certainement fâcheux que Linné ait confondu dans son grand genre Volute des Coquilles aussi diverses, et qu'il n'ait pas été frappé d'un caractère aussi im- portant que celui de l'ouverture entière ou échancrée. Il avait eu soin de le diviser en plusieurs sections ; mais cela ne pouvait arrêter la confusion qu'y portèrent bientôt très loin Martini, Gmelin et d'autres au- teurs. Bruguière, d'abord, dans les plan- ches de l'Encyclopédie, et Lamarck bientôt après, apportèrent une sage et utile reforme au grand g. Volute de Linné, et il en ré- sulta successivement un assez grand nom- bre de g. que la science garda , parce que tous y furent utilement introduits. Avant les deux auteurs que nous venons de mentionner, Miiller avait compris que les Auricules ne peuvent rester parmi les Volutes; aussi les rangea-t-il parmi les Hé- lices, ce qui les mettait plus naiurellemenl en rapport. Suivant cet exemple, bruguiérc 350 AUR les entraîna dans son genre Bulime, et c'est là que Lamarck les prit pour en faire le genre qui nous occupe. Lamarck, il faut en convenir, fut d'abord très incertain sur la place que son genre devait occuper. Dans sa première classification de 1799, il met les Auricuies entre les Pyramidelles et les Àmpuliaires, non loin des Mêlantes et des )^\auoTbes.Dai\sson Si/sièmedcs Animaux sans z'crlèbres de 1801, il intercale mala- droitement les Volvaires entre les Auricuies et les Ampuliaires , ne s'apercevant pas que, chez les Volvaires, l'ouverture est tou- jours écbancrée à la base. M. de Roissy, dans le Buffon de Sonnini, avec la sagacité qui le caractérise, retira les Volvaires du voisinage des Auricuies, revenant sagement à la première opinion de Lamarck. La- marck, convaincu que les Auricuies sont ter- restres, les fondit avec sa famille des Poli- nacées, lorsque, dans l'extrait du Cours, il présenta sa classification perfectionnée des animaux Mollusques. Avant cela, le sa- vant professeur avait établi {Philosophie iooioyque), une famille des Auricula- cées, où les Auricuies se trouvaient en contact avec des genres qui n'ont avec elles aucun rapport naturel. Montfort, dans le médiocre ouvrage qu'il publia sous le nom de Con rhyLiotoyie aysièmuliquc, proposa un genre .Sr«raZ/e qu'il fit aux dépens des Auricuies de Lamarck. Cuvier, se persua- dant qu'il existait de grandes différences entre ces Scarabcs et les Auricuies propre- ment dites, comprit les uns dans ses Pul- monés terrestres, comme sous-genre des Hélices ; et les autres, dont il sépara les Conovules, furent jointes aux Pulmonés aquatiques, entre les Physes et les Torna- telles. Malgré celte autorité de l'illustre professeur, Lamarck {Histoire des Ani- tnaiix sans i^crtèlires) n'en continua pas moins à partager ses Colimacés en deux sections, et dans la seconde, comprenant ceux a deux tentacules, se trouve le g. Auncale. Le g. Conovule, proposé d'abord par Lamarck pour les esp. aquatiques, fut réuni par lui aux Auricuies de son dernier ouvrage. «]e sont là les traits principaux de l'his- toire du g. Auricule. Ceux des auteurs qui ont eu occasion de mentionner ce genre se sont plus ou moins conformés soit AUR à l'opinion de Cuvier, soit à celle de La- marck. Jusque-là, les Coquilles seules du genre Auricule avaient servi à caracté- riser le genre et à lui donner des rapports naturels. Entraîné par des caractères ex- térieurs, Lamarck rapporta, parmi les es- pèces, un assez bon nombre de Bulimes à columelle plissée. M. de Férussac, l'un des premiers, s'aperçut de ce mélange, et dan» le Prodrome de son grand ouvrage, apporta au genre d'utiles changements. On ne connaissait alors les animaux que de deux espèces d'Auricules, l'une terrestre, dont Millier a fait son genre rA«r/j?/w,cirautre vivant sur les bords de la mer, et souvent plongé dans les eaux salées, et dont Drapar- naud a fait connaître l'animal ; mais il res- tait à savoir quelle était la valeur réelle du genre Scarabe de Montfori, des Conovules de Lamarck, et du genre Piétin d'Adanson. M. Van-Hasselt, dans un voyage aux Indes^ observa l'animal des Scarabes, dont bien- tôt il fit les figures dans l'ouvrage de M. Les- son, et quelque temps plus tard dans celui de MM. Quoy et Oaimard. On ignorait si VAuriniUt Myosotis est pulmoné ou pec- tinibranche. M. Lowe, pendant un long sé- jour qu'il fit à Madère, s'occupa avec le plus grand succès d'observations et d'expérien- ces sur plusieurs genres incertains, et en- tre autres sur ces petites espèces d'Auricules marines et de Piéiins d'Adanson ; enfin il restait à édaircir une question controversée parmi les zoologistes, et que Lamarck avait préjugée avec une admirable sagacité. Cu- vier, comme nous l'avons vu, avait rappro- ché les Auricuies des Tornalelles ; M. de Férussac n'avait pas manqué d'insister slir la justesse de ce rapprochement auquel M. de lUainville donna une nouvelle valeur en l'adoptant dans son Traité de Mnliirolo~ yie. Nous seuls défendîmes l'opinion deLa- marck, et bientôt nous eûmes la satisfac- tion d'apprendre que ce grand zoologiste, que nous avons toujours cherché à prendre pour guide, avait eu complètement raison ;. car M. Gray observa bientôt que les Torna- telles sont operculées; et, peu de temps après, nous observâmes également Topei'- cule des Pyramidelles. Ces genres ne pou- vaient donc désormais avoir de contact avec les Auricuies, et M. de lUainville lui-même corrigea sa première classification dans les AUR corrections et additions à son Traité de Ma- lacologie. Tout ce que nous venons de dire n'est pas encore sullisanl pour la réforme complète des Auricules de Lamarck. On trouve en effet parmi elles, sous le nom ^Aiiririila dnnibrinnn, une coquille qui n'a pas les vrais caractères des Auricules et qui ressemble beaucoup plus ci une Limnèe dont le test serait fort épais ; aussi , dans ane note relative à cette espèce, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertè- bres de Lamarck, avons-nous dit que ce se- rait de préférence dans ce genre Limnée que nous placerions Pespèce en question. J)ans le môme temps, Gray proposait, pour celte coquille et quehjues autres analogues, un genre particulier sous le nom de Vhilc- sin , et, à peu près à la même époque, M. Aie. d'Orbigny ( Vot/nye dans l'Amé- rique ??iéridio/ialc), partageait notre opi- nion, se fondant sur la connaissance des ani- maux dont il a donné de très bonnes figu- res. Nous verrons, en parlant des Limnées, la petite différence qui existe entre ces es- pèces péruviennes et les nôtres. Depuis très longtemps, Lamarck avait fait connaître {Mémoires 'In Mit':piim) une petite coquille fossile des environs de Paris, à laquelle il donna le nom A\4u- ricula rimjr/is. Cette coquille , ainsi que plusieurs autres qui offrent le môme caractère, a toujours fort embarrassé les zoologistes, et a été successivement trans- portée des Auricules dans les Marginelles, des Marginelles dans le genre Pedi'pes d'A- danson , du g. Pcdipes dans les Volutes, parBrocchi, et enfin dans les Nasccs par M. de Férussac. Nous nous sommes déter- miné à créer, pour cette espèce et ses con- génères, nn genre à part, voisin des Pedi- pes, et auquel nous avons donné le nom à^Eingi'ule Voy. ce mot. Si nous reprenons actuellement les faits Importants nouvellement introduits dans la «cience, relativement aux Auricules, nous verrons que, d'après les observations de Van-Hasscit, de MM. Lesson, Quoy et Gai- Tnard, les animaux du Scai-abe de Mont- fort, de VAiirî uLn MUlœ, et de quelques espèces de Conovules, ont tous deux tenta- cules sur la tête et les yeux placés à la par- tie postérieure et externe de la base de ces tentacules. Ces animaux, à l'exception de AUR 351 I ceux des Conovules, respirent l'air en na- ; ture. Les observations de M. Lowe nous apprennent que très probablement les Pié- tins, Winrirula Mt/nsotis, et les Cono- j Yulcs sont des Mollusques pectinibranches. ; Il résulte de ces faits, qu'il faut éliminer \ des Auricules de Lamarck : 1" les Bulimes; ' 2" l'Auricule de Dombey qui est une Lim- I née; 3° le petit genre Rin'gicule, qui res- tera très probablement dans la famille des Auricules; 4° enfin, mais avec moins de certitude, les Conovules et quelques autres espèces tant vivantes que fossiles, qui lient ce groupe aux Auricules véritables. Il res- terait donc, dans le genre ainsi réformé, les espèces terrestres à deux tentacules et qui respirent l'air en nature. Il faut ensuite estimer la valeur d'un caractère que nous n'avons pas encore mentionné. L'animal de la plus grande espèce d'Auriculcs, VAuri- citia Midœ, a le sommet de ses grands tentacules terminés de la même manière que ceux des Hélices, sans cependant avoir le point oculaire au sommet de ces tenta- cules. On peut croire, d'après l'analogie la mieux fondée, que V A urin/la Jitdœ doii présenter la même disposition. Les Sca- rabos, au contraire, ainsi que ÏAurirvla Dli/nsotis et les Conovules, portent sur la tête deux tentacules coniques et toujours pointus au sommet. Cette différence est- elle suffisante pour séparer ces animaux en deux genres particuliers ? La réponse à celte question est tout entière dans l'observa- tion qu'il reste à faire sur l'anatomie in- terne des animaux dont il s'agit. Il faut sa- voir, en effet, si ces petites différences exté- rieures sont traduites en dedans par d'au- tres différences appréciables en d'autres parties (le l'organisation. Caractères génériques. Animal ovale, rampant sur un pied assez large, semblable à celui des Hélices. Tête assez large et épaisse, portant une paire de tentacules, soii coniques et pointus, soit terminés par un globule pulpeux. Yeux sessiles placés à la partie postérieure et ex« terne de la base des tentacules. Respira- tion aérienne. Génération monoïque, comme celle des Hélices. Coquille ovale oblongu*, quelquefois conoïde ; à ouverture entière, étroite, longitudinale; la columellc plisséc, et le bord droit épaissi, quelquefois ren- 352 AUR versé en dehors , souvent renflé dans son milieu. Les Aurirules se disiinpiicnl assez fa- cilement de tous les autres genres con- uus ; ce sont en général des Coquilles 'épaisses et solides; à spire courte et co- noïde , dont les tours sont nombreux et étroits. Plusieurs espères sont singulière- ment comprimées et bordées de chaijuc côté de varices très plaies, ce qui les a fait com|)arer aux Ranelles Ces es|)èces se lient insensiblement aux autres Aurirules, soit par des varices qui surviennent accidentel- lement dans quelques esjjèces, soil par une pression analogue, mais moins forte. Dans l'autre , Touverture est toujours longitudi- nale , bien plus haute que large; elle est perpendiculaire, c'est-à-dire qu'elle ne s'in- cline iioinl sur Taxe longitudinal. La colu- melle porte deux ou trois plis et quelquefois davantage, et le bord droit, épaissi à l'inté- rieur, est assez souvent denté en dedans et quelquefois seulement éiiaissi à la manière des Colombelies. Le nombre des csjjéces con- nues est actuellement assez considérable, surtout si l'on y joint celles qui sont fossi- les. Ces dernières n'appartiennent pas d'une manière exclusive aux terrains ter- tiaires, comme on l'a cru pendant long- temps ; on en trouve aussi un assez bon nombre dans les terrains crétacés, et parmi elles doit se trouver le Cnssts nvcllnnn de M. P.rongniart, que ce naturaliste, trom- pé par une cassure, a fait représenter avec un canal ascendant qui n'exista jamais que sous le crayon de son dessinateur. On sait actuellement , i»ar les obser- vations des voyageurs dont nous avons parlé dans cet article , que les Aurirules sont des animaux dont les mœurs se rap- prochent beaucoup de celles des Hélices : cependant les espèces terrestres ne s'éloi- gnent jamais beaucoup de la mer; il semble qu'elles ne puissent se passer de son in- fluence , et plusieurs vivent sur les plantes des rivages; quelques autres s'éloigtirnt davantage, se creusent au pieil des ar- bres des retraites assez profondes, où elles se tiennent en.sevelirs peniiaiit la mau- vaise saison. Elles aiment les lieux humi- des, et la pluie les engage à .sortir pour aller paître les feuilles des plantes dont elles se uourrissenl. (Desh.) AUR [ AURICULES. Auric7ilœ {mirtnila , petite oreille), moll. — M. de Fénissac, dans ses Tablemix syxlèmn ligues des Mollusques, ainsi qu'à la tin de son Pro- drome sur les Hélices, a donné ce nom à une famille qui rassemble lessix g. suivants: Caryrhie de Millier; Scarabe de Montfort ; lesAuriculesaqualiquesdeLamarck; IcsPy- ramidelles, les Tornalclles, et enfin le g. Piétin d'Adanson. D'après ce quenousnvons dit dans Thistoire du genre Aurirule,nuqii^l nous renvoyons, on voit déjà que cette fa- mille ne peut être maintenue qu'après avoir subi des modifirations. Les genres Caryrhie, Scarabe et Auricule doivent être réunis jus- qu'à nouvelles observations. Les genres Pyramidellc cl Tornatelle doivent en être retranchés pour toujours, et au genre Piétin, il faut ajouter notre petit genre Uingiriilc, et y introduire aussi probablement le genre Conovule de Lamarck. Ainsi réformée, cette famille des Auricules nous semble néces- saire, et nous l'avons adoptée depuis long- temps dans notre classification jointe à l'article Mollusque de ri'.nryclopédie. SI maintenant nous cherchons les rapport? naturels de cette famille, il nous semble qu'elle ne doit pas être très éloignée de celle des Hélices, servant en quelqtie sorte de passage entre les Pulmonés et les Pectini- branches. Nous ne pensons pas qu'on puisse en approcher le genre Cyclostome, comme Lamarck l'a fait dans ses différents ouvra- ges. (D^.SH.) * AURICULES (ni/rtcuffî, petite oreil- le). noT. CR. — Dans la sous-tribu des Subu- léesde la famille des Hépatiques, les feuilles sont divprsrnienl confnrmées et repliée.'; vers le dessous de la tige La portion repliée de la feuille prend le nom de lobule dans le genre f.ejeunia. et celui d'Atirirule ilaris le genre FruHania On peut prendre une juste idée de ce repli, eu observant le Jutmla Ta- marisci {.lungermaniiia , L.), espèce de nos contrées la plus commune sur l'érorce des arbr.s. Cette forme elle-même^ d'ail- leurs fort variable dans certaines liniiles, mais constante pour chaque es|»èce, est .-sou- vent d'un grand secours pour la distinction des espèces entre elles. (C. M.) ALIlICl'LirK {nuricnla, petite oreille.) moil. — D'après Bosc, on don- nerait ce nom à une espèce fossile de aur Gryphée, mais il n'indique pas laquelle. (Desh.) AURIBES. Aurides. min. — M. Beu- dant nomme ainsi une famille de minéraui qui comprend TOr et ses combinaisons. (C. d'O.) AUIUTÈRE./4wr//<'rflr. moll. —Nom donné par M. de Blainville, au genre Branle d'Oken. Voyez brante. * AURIFORMES ( auHs, oreille ;/ôr- mn , forme), moll. — Latreille , dans ses Familles naturelles, a cherché à réformer la famille des Macrostomes de Lamarck. Il a retiré de cette famille le genre 5e(7ffrp^, et à cause de ce changement, s'est cru auto- risé à changer son nom. Il lui a donné celui- ci en y conservant les trois genres Halio- (ide, Stomate, Stomalelle. Il la place en tête de ses Mollusques scutibranches. Nous verrons à l'article mollusques , si ces rap- ports doivent être maintenus ; si une fa- mille composée de ces genres doit être conservée, elle doit conserver aussi le nom que Lamarck lui imposa le premier. Voy. MACROSTOME. (DeSH.) * AURIGÈNE. Anrîgena (aÛpa et de •je'vYi, qui engendre le vent), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pcntamères, famille des Sternoxes , tribu des Buprestides, éta- bli par MM. Gory et Delaporte , dans leur Iconographie de cette tribu. Ce genre a pour type le Buprestis liigu- Iris de Fabricius qui se trouve en Autriche, et que M. Dejean , dans son dernier Catalo- gue, rapporte au g. Perdes de Mégerle. M. Spinola {Ami. de la Soc. ent. de Fr., t. VI, p. Ui) le place également dans le même g. Cette espèce appartenait auparavant à une division du g. Latipalpis de M. Solier. (D.) AUREMA , Desv. {Aurjim, or; allu- sion à la couleur des (leurs), bot. th. — Section du g. Alt/ssum,de la famille des Cru- cifères. Les caractères distinctifs en sont : Pétales d'un jaune vif , à lame bilobée ou bifide; filets tous calleux antérieurement (peu au-dessus de leur base); callosités ob- tuses, denliformes, horizontales, appliquées sur l'ovaire ; ovaire à loges 2-à 6-ovulées, Silicule à valves plus ou moins bombées (Spach, Hist. des Plant, phnn., t. VI, p. 478). L'esp. la plus notable de ce sous-genre est VAlyssnm saxatile L., fréquemment AUR 153 cultivée comme plante de parterre, s«us le nom de Corbeille d'or. (Sp.) AURIO, AURO. BOT. PH.— Noms vul- gaires de YAlripLex Halirnus. Voyez ARROCHE. AURIOL, AURIOIV, AURIOU. o:s. roiss. — Noms vulgaires du Loriot com- mun , Oriolus Galhuln L. Voy. ce mot. On donne aussi ce nom au Maquereau , Scomber Scomher L., sur quelques points de nos côtes. (C. d'O.) AURIOLE. BOT. TH. — Synonyme de Lauréole. Voyez ce mot. AIJRION. OIS. roiss. — Voyez auriol. AURIOU. OIS. poiss. — Foyer AURIOL. ■A.URISCALPE. Aiiriscalpùim {au- riscalpium , cure - oreille ). moll. — Mégerle ne connaissant pas sans doute le genre Anatine de Lamarck Ta reproduit dans sa classification des Bivalves sous le nom A'' Auriscalpium, qui fait double em- ploi et qui ne peut être adopté. Voy. ana.- TiNE. (Desh.) AURO. BOT. PH. — Voyez aurio. AUROCHS ( Bœuf sauvage de la Li- thuanie ; Aiter des Allemands,^ Zuhr des Polonais; Urus des classificateurs moder- nes). MAM. — Comme l'histoire de l'Aurochs se trouve nécessairement comprise, en par- tie dans l'histoire du genre, en partie dans celle du sous- genre auquel appartient ce ruminant, nous renverrons, pour tout ce qui concerne son organisation et ses mœurs, aux articles bœuf et bisok, et nous nous bornerons ici à présenter quelques remar- ques sur les deux noms français et latin qu'il porte dans les ouvrages d'histoire na- turelle. Aurochs est une altération de l'allemand Anerochs ( Bœuf Auer ) ; Unis est le nom donné par J. César, et après lui par plusieurs écrivains des premiers siècles de notre ère , à un Bœuf sauvage des forêts de la Germanie. En voyant ces deux noms employés comme synonymes , on s'attend sans doute à trouver, dans ce que les an- ciens nous ont dit de leur Urus , quelques traits qui appartiennent à l'Aurochs et ne puissent appartenir qu'à lui ou à une espèce très voisine; tel n'est pas le cas, cependant, comme on pourra le reconnaître en compa- rant les deux passages suivants: « La troisième sorte d'animaux propres 23 ssu AUR à la forêt Hercynienne, dit César dans ses Commentaires (My. Y, ch. 28), est celle qu'on désigne sous le nom d'Z7^^^J.Cet ani- mal est d'une taille peu inférieure à celle de rÉléphant. Son port, sa couleur et ses formes sont celles de notre Taureau. C'est un animal d'une grande vitesse à la course , d'une grande force, et qui n'hésite pas à at- taquer tout homme ou toute bête qui se présente devant ses yeux. On prend les UrJis dans des fosses habilement préparées , et leur chasse, qui est très propre à endurcir les hommes à la fatigue, est pour la jeu- nesse de ce pays un exercice favori. Ceux qui ont tué plusieurs Unix et peuvent en mon- trer les cornes qu'ils conservent comme des témoignages de leur valeur , s'atti- rent de grands éloges. On peut prendre, comme il a été dit, des Urus vivants; mais on ne parvient pas à les habituer à la vue de l'homme , à les apprivoiser , même quand ils sont pris tout jeunes. Les cornes de ces animaux , par leur grandeur, par leur forme et par tout leur aspect extérieur diffèrent beaucoup des cornes de nos Bœufs. Elles sont très recherchées par les habitants, qui en garnissent le bord en ar- gent et s'en servent, comme de coupes, dans leurs festins. » Le second passage que nous voulons rapprocher du premier sera emprunté au Rèyne animal de Cuvier. « L'Aurochs , dit ce célèbre naturaliste, passe d'ordinaire, mais à tort, pour la souche sauvage de nos bêtes à cornes. Il s'en distingue par son front bombé , plus large que haut , par l'attache de ses cornes au-dessous de la crête occipitale , par la hauteur de ses jambes , par une paire de côtes de plus , par une sorte de laine cré- pue qui couvre la tête et le cou du mâle, et lui forme une barbe courte sous la gorge , par sa voix grognante.... » Les signes qui viennent d'être énumérés dans cette courte description sont, comme on le voit, tous, à l'exception d'un seul (la différence dans le nombre des côtes), des signes extérieurs et qui s'offrent pour ainsi dire d'eux-mêmes à robservation. Quelques uns, tels que la crinière, la barbe, sont de nature à frapper nécessairement tout homme qui verra pour la première fois un Aurochs. Cet homme remarquera encore , AUR sans doute, l'énorme développement des épaules, la petitesse comparative de la croupe , la brièveté de la queue , et, quand il voudra faire connaître l'animal , il ne manquera pas d'insister sur plusieurs de ces particularités. Or, comme on n'en peut pas citer une seule qui soit mentionnée dans tout ce que les anciens nous ont dit de VUn/s, il en faut conclure, ou que leur Ums était un être imaginaire, ou que c'é- tait une espèce très différente de l'Aurochs. Remarquons bien que les seules différences qu'ils signalent entre ce Bœuf et la race do- mestique italienne , ce sont la taille élevée de l'animal , la grandeur et la forme de ses cornes ; mais supposons qu'un bœuf de la campagne de B.ome, ou des steppes de la Hongrie se trouve transporté dans une fo- rêt de la Bretagne, les paysans du voisinage pourront en dire précisément tout ce que les anciens latins nous disent de leur Unis; or, la race bovine en Italie , à l'époque où César écrivait , ne ressemblait guère plus à la race que nous trouvons aujourd'hui dans ce pays , que n'y ressemble la race bre- tonne. Ainsi, soit qu'on voie dans les Unis des forêts de la Germanie des Bœufs ancien- nement domestiques, puis repassés à l'état sauvage (comme il est arrivé en plusieurs endroits, dans les temps historiques, et no- tamment dans les régions tropicales du Nouveau-Monde) , soit qu'on les considère comme appartenant à la souche sauvage de notre bétail domestique , il n'y a ni dans l'une ni dans l'autre de ces opinions, dont la dernière a pour elle l'autorité de notre illustre Cuvier, rien qui soit en désaccord avec les témoignages des anciens ; au con- traire , dans ces témoignages , il n'y a rien qui puisse servir à établir l'identité de l'Aurochs et de VUnis. Comment se fait-il donc que les zoolo- gistes systématiques aient appliqué ce nom (TUnis à une espèce à laquelle il paraît si peu convenir? Disons-le pour leur justifi- cation , ce ne sont pas eux qui ont eu l'idée de cette application ; ils l'ont trouvée déjà faite par des écrivains qui n'étaient nulle- ment naturalistes; mais ils ont eu le tort, après l'avoir adoptée sans réflexion , de la défendre par des sophismcs. Voici à peu près comme ils ont raisonné : « César ne dit pas avoir vu VUritSt ou AUR plutôt il avoue implicitement qu'il ne l'a pas vu, car tout en affirmant que l'animal ne vit point en captivité, il lui donne pour patrie un pays dont il a à peine entrevu la frontière. Les autres écrivains n'ajoutent aucun trait à la description qu'il nous a donnée, ils n'en précisent aucun; ils ont donc, comme lui , parlé sur de simples ouï- dire; ainsi, il n'y a aucun fond à faire sur les détails qui nous ont été transmis, et tout ce qu'on peut conclure des divers pas- sages où se trouve le nom de VUrus , c'est qu'au commencement de notre ère , il existait, dans les forêts de la Germanie, un Bœuf sauvage qu'on désignait sous ce nom. « Maintenant si l'on considère que, dans celte forêt Hercynienne, patrie de V Unis au temps de César , existe aujourd'hui une espèce de Bœufs sauvages, l'Aurochs, et que cette espèce est la seule qu'on y trouve, ne sera-t-on point porté à conclure que les deux noms désignent un seul et même animal ? « La comparaison même de ces deux noms conduit à une conclusion toute sem- blable; car, évidemment, les mots ^j/rr et Drus dérivent d'une même racine, ou plu- tôt c'est le même mot sous deux formes différentes.» Nous admettrons que les mots Aiter et Urj/s dérivent d'une même racine; mais on nous accordera aussi la communauté d'o- rigine des trois mots Vnlpes (1), JVolf{^), WhcLp (3), et nous ne nous croirons pas pour cela en droit d'en conclure qu'ils désignent une même espèce. Si l'argument puisé dans les considéra- lions étymologiques est absolument sans valeur, on va voir que l'autre n'a pas plus de poids. Les écrivains anciens, en effet, ne nous donnent pas VUrus comme le seul Bœuf sauvage des forêts de la Germanie ; au con- traire , ils indiquent sous le nom de Bison une deuxième espèce qui est certainement notre Aarochs. A la vérité, ils auraient pu parler du même animal sous deux noms différents , ce qui leur est arrivé plusieurs fois; mais il est difficile de supposer que ce soit ici le cas , quand nous voyons un (IJ VuXft , en laiio , Renard. (t) Wùlf, en allemand el en anglais , Loup. (3) W/ie/j), «D anglais, jeûna chien. AUK 355 poète latin parler dans un même vers de VUrits et du Bison comme ayant paru l'uii et l'autre dans les jeux du cirque. De ce qu'il n'existe aujourd'hui dans l'ancienne forêt Hercynienne qu'une seule espèce de Bœufs sauvages, conclure, contre le témoignage formel des anciens, qu'il n'en existait pas dans les mêmes lieux une se- conde, il y a deux mille ans, c'est procé- der bien hardiment. En raisonnant de la sorte , si l'espèce de l'Aurochs , aujour- d'hui réduite à un très petit nombre d'in- dividus et dont la destruction complète est sans doute très prochaine , s'était éteinte il y a trois siècles, on n'hésiterait pas à affir- mer qu'aucune espèce du genre Bœuf n a existé depuis les temps historiques à l'état sauvage dans les forêts de l'Europe. D'après ce qui vient d'être dit , on voit que pour désigner l'Aurochs dans la no- menclature latine, les classificateurs avaient à choisir entre deux noms donnés par les anciens à des Bœufs sauvages , l'un dont l'application était parfaitement légitime, et ne pouvait entraîner aucune confusion , l'autre dont l'acception était au moins douteuse ; c'est ce dernier qu'ils ont pré- féré : évidemment ils ont eu tort; mais, leur erreur, une fois reconnue, convient-H de la réparer ? non, sans doute ; le remède serait pire que le mal. Si Ton en était aujourd'hui à créer pour la zoologie une nomenclature latine, on pour- rait, on devrait peut-être s'attacher à n'y pas faire entrer un seul nom, avant de s'être bien assuré qu'on ne le détournait point de la signiflcation qu'il avait anciennement. Pour cet examen préalable , on trouverait sans doute de grands secours dans les re- cherches de certains naturalistes qui unis- saient à une parfaite connaissance des faits et à beaucoup de sagacité une très vaste érudition ; mais quoique ces savants aient pu faire , le travail n'est pas terminé , et ceux qui s'occuperont de le poursuivre rencontreront de grands obstacles ; souvent il leur arrivera de ne recueillir aucun fruit de leurs recherches. Il n'est pas rare en effet, comme nous le faisions remarquer plus haut , de trouver dans les écrits des anciens le même animal désigné par plusieurs noms différents, sui- vant les pays dans lesquels il a été observé, 356 AUR et c'est ddjà là une cause de confusion ; mais ce qui est au moins aussi commun, et beaucoup plus fâcheux , c'est Papplica- lion d'un même nom à la désignation de plusieurs espèces distinctes. Constater ce double emploi du mot est chose difficile à cause do la brièveté des indications qui d'ordinaire s'y rattachent. Quand par ha- sard on trouve des descriptions, elles sont toujours incomplètes, et, quand l'auteur n'a pas parlé de visu , elles sont presque né- cessairement inexactes. Ce n'est pas tout encore j souvent les écrits originaux ont été perdus, et nous n'obtenons les renseigne- ments qu'ils contenaient que par l'inter- médiaire des compilateurs. Or ceux-ci ne se sont pas toujours contentés de transcrire, à la suite les unes des autres, les diverses don- nées qui se rattachaient à un nom commun; quelquefois ils les ont combinées pour en faire un seul animal ; alors la difficulté est vraiment inextricable. Supposons cependant tous ces obstacles surmontés, et voyons quelle sera, relative- ment à la nomenclature, l'importance d'un résultat si péniblement obtenu ; très peu de chose, en vérité. Pour les Mammifères, par exemple, si nous passons en revue les noms qui nous ont été transmis par les anciens, nous voyons qu'il y en avait bien trente à peu près dont l'application n'était pas dou- teuse; eh! bien, toutes les recherches des savants n'ont guère abouti qu'à augmenter ce nombre d'une vingtaine. Admettons que les recherches futures l'augmentent encore d'autant, ce seront soixante-dix noms qu'on aurait pu employer sans scrupule dans la nomenclature zoologique. Tous les autres noms anciens d'ailleurs en auraient dû être bannis, comme propres à donner de fausses idées ; ainsi , pour le cas qui nous occupe, le mot Btso?i serait appliqué à l'Aurochs et le mol Urus disparaîtrait, du moins comme nom d'une espèce aujourd'hui vivante. La même proscription s'étendrait au mot Bo7iasitZ.co/.129-110),une forme j d'ailes et de pattes si différente de celles des j Éperviers, que cette espèce nous semblerait j devoir y former un sous-genre; chez elle effectivement l'aile est sensiblement plus longue que chez toutes les autres espèces , s'étendant jusqu'aux deux tiers de la queue, et sa troisième penne évidemment plus longue que la seconde et la quatrième ; d'où il résulte une aile à forme sub-obtuse; les tarses et les doigts assez gros, et le médian non prolongé, diffèrent également de ces parties chez les Éperviers , et parmi eux , c'est une espèce des plus anomales qu'on pourrait peut-être, malgré sa petitesse, faire figurer plus convenablement en tête du sous-genre Autour. Dans le second sous-genre Autour {^As- ti/r) , nous avons cru devoir former divers groupes que nous allons décrire successive- ment , d'après la forme de leurs ailes plus ou moins bien organisées pour le vol; ainsi, nous remarquons : 1° chez quelques espèces africaines, une aile plus allongée; des pennes primaires étagées seulement jusqu'à la troi- sième, qui est exactement égale à la qua- trième, toutes deux se trouvant alors les plus longues de l'aile, tandis que, chez toutes lesautres espèces, l'aile positivement ob- tuse est étagée jusqu'à la quatrième; celle-ci formant avec la cinquième les deux plus longues; les bords du bec sont sans feston et presque droits ; les tarses et les doigts robustes; ceux-ci assez courts; la queue moyenne, étagée ou carrée. L'autour chanteur, Falco musicus , Faucon chanteur (Vaillant, pi. 27), est le type de ce petit groupe qu'on pourrait nommer autours falcoïdes, Asturcs fah- coidcs, d'après la forme de leurs ailes, qui se rapprochent un peu de celles des Faucons et aussi parce que Le Vaillant , décrivant l'espèce type dans ses Oiseaux d'Afrique, en fait un Faucon sous le nom de Faucon cAa»/eur, etdit que, malgré sa ressem- blance avec un grand Épervier, ses ailes plus longues , sa queue plus courte et son corps plus épais l'ont décidé à le ranger parmi les Faucons. Il le décrit aussi comme AUT grand deslrucleur de Lièvres , Perdrix , Cailles, par conséquent comme intrépide chasseur. Nous trouvons chez Tautour mot.ogramme du Sénégal (Tem., pi. col. 314) une forme d'aile entièrement semblable, les mômes nuances de plumage et aussi la même colo- ration rouge orangée des tarses et de la cire du bec, particulière aux mules de ces espè- ces, principalement au temps des amours ; mais chez l'Autour monogramme, les tarses robustes sont , comme chez l'Autour chan- teur, très courts, tandis qu'ils sont allongés chez ce dernier; leurs doigts également ro- bustes sont très courts et réticulés chez le premier, de longueur médiocre et écusson- nés chez le second. Chez celui-ci la queue est terminée carrément ; elle est étagée chez l'autre. L'Épervier Gabar d'Afrique de Le Vaillant, par l'ensemble de ses for- mes, des nuances de son plumage et par le rouge de ses tarses et de sa cire, semble représenter en petit l'Autour chanteur et devoir lui être réuni, tout en s'en éloignant néanmoins par des tarses et des doigts grê- les d'Épervier, et par une légère différence dans la coupe de l'aile ; mais il peut être considéré comme espèce de transition entre ce petit groupe et les Éperviers. Dans le second groupe du sous-genre Au- tour, nous plaçons 1' autour proprement dit; I'autour royal (Tem., p/. col. 495), Falco utricapillus Wûson , pi. 52-3; 1' autour rlamc de la Nouvelle - Hollande , et un certain nombre d'Autours américains de taille moyenne et de forme ramassée ; à queue courte et carrée; à pattes vigoureu- ses, mais non allongées, et qui toutes ont, comme notre Autour type , les rémiges étagées jusqu'à la quatrième, et cette qua- trième et la cinquième les plus longues de l'aile ; ce sont : 1' autour mille raies (Tem., pi. col. 87 et 294); 1' autour a dos noir, Spar- vius melanops Lat. Yieillot {Dict. , 10-339), le même quel' autour mélanope, Falco nie- la?iopsLal.{Tem.,pl.col.'i^(i^), mais anté- rieurement nommé en français par Vieillot; I'autour cul blanc deQuoy et Gaim. {Zool. de l'Uranie, pi. 13); I'épervier a gros bec, Falco magnirnslris des auteurs, etc. Parmi les espèces s'éloignant un peu de ce type normal , nous citerons I'autour JAUNATRE f Sparvius radia tus Vieilli>t, AUT 367 (Z)i67., 10-340), Falco radiatns'Lhth., le même que I'autour radieux, Falco rndia- ius (Tem., pi. coZ. 123), de la Nouvelle-Hol- lande, changé en Asturupprorimajis, par MM. Vigors, Horsfield etGouId, à cause de son entière similitude de plumage avec l*Éper- vier à collier roux du même pays cité plus haut. Cet Autour a les formes plus sveltes, les patles, la queue et les ailes plus longues que chez les espèces précédentes avec les troisième et quatrième rémiges les plus lon- gues de toutes; V Autour tachiro d'Afrique Le Vaill. pi. 24 (Tem , pi. col. 377), qui, aux formes sveltes de ce dernier joint des ailes à rémiges courtes qui le rapprochent de la forme des Éperviers et du groupe qui va suivre. Toutes ces espèces n'ont qu'un feston peu prononcé. On pourrait nommer ce se- cond groupe autours normaux , Astures normales. Un troisième groupe , que je nommerai AUTOURS brachyptères , rcufcrme un cer- tain nombre d'espèces de l'Amérique du sud, à rémiges fort courtes et à longues patles; leurs ailes sont plus obtuses; les rémiges primaires plus courtes et les secon- daires plus longues et plus larges que chez les autres; d'où il résulte que, l'aile étant ployée, les primaires ne dépassent les secon- daires que d'un court espace. Le bec est plus élevé et sa courbure est moins brus- que avec ses bords peu sinueux. Les tarses sont allongés, réticulés chez la plupart, avec les doigts assez courts. La queue est longue et étagée. Le plumage est souvent noirâtre ou brun en dessus avec la queue noire , terminée de blanc et traversée de quelques bandes de la même couleur, mais étroites et en forme de taches. Ces espèces sont vives et courageuses, quoiqu'en appa- rence peu favorisées pour l€ vol ; mais peut-être la grandeur de leurs pennes se- condaires supplée-t-elle en cela à la briè- veté des primaires. Ces espèces sont : I'épervier noir et BLANC d'Azara, Sparvius melanoleucus Vieillot {Dict.., 10-327, le même que l'Au- tour BRACHYrTÈRE(Tem. , ^;/. ro^- 14etll6); l'ÉPERVIER A QUATRE LIGNES , FolcO C071- centricus lUig., Cuv., ou épervier a gorge CENDRÉE, Vieillot (Z>/cf., 10-323; I'épervier A cou roux, Sparvius ruficollis Vieillot {Ditl., 10-322), le môme que I'autour a poi- 368 AUT rniNE ROUSSE (Tem., pi. col- 92); rAirrocH. a WUQUE BLANCHE (Tem., pi. COL. 306). Quelques autres espèces enfin , égale- ment de TAmérique du sud, sont remar- quables comme ces dernières par des tarses 'ort élevés, mais gros, à doigts peu vigou- reux et dont l'externe est si court et si menu qu'il paraît disproportionné. Leurs ailes sont sur-obtuses, c'est-à-dire qu'elles sont étagées jusqu'à la cinquième penne qui est par conséquent la plus longue ; toutes leurs rémiges primaires et secondaires sont de longueur moyenne, mais ont peu de fer- meté. La queue est très ample, longue et ar- rondie , et ses larges pennes ont peu de raideur. Le bec petit et faible n'a qu'un sinus peu sensible. Ces espèces, qui tien- nentun peu des Busards par l'élévation de leurs tarses, la faiblesse de leur bec et de leurs serres et l'ampleur de leur queue tra- versée, comme chez eux, de larges zones ru- banées, en diffèrent cependant par beaucoup moins de longueur d'ailes et par leurs tar- ses beaucoup plus hauts et plus gros ; elles en tiennent encore par leurs habitudes peu courageuses, car Azara, et après lui M. Aie. d'Orbigny,ont observé qu'elles s'éloignaient beaucoup , par leurs mœurs , des Éperviers proprement dits , qu'elles étaient beaucoup moins vives, et que leur genre de vie et les localités qu'elles affectionnaient les rapprochaient davantage des Buses et des Busards , se tenant habituellement aux bords des marais et des lieux inondés ou probablement elles vivent de Reptiles aqua- tiques, peut-être même de Poissons. Azara avait placé l'une des espèces dans ses Buses mixtes et non dans ses Éperviers. Nous désignerons ce dernier petit groupe par le nom d'AcrouRs-BcsARDs , Astures circoides. La seule espèce qui en fasse par- lie jusqu'à ce moment, et dont M. Tem- minck avait fait deux espèces, dans ses Pi. col., sous les noms d'Autour à doigt court, le mâle, et d'Autour grêle, la femelle, est pour nous I'autour- busard couleur de PLOMB, Astnr rcendacens Vieillot. Azara l'ayant nommé le premier buse mixte cou- leur DE PLOMB, n° 22, et Vieillot lui ayant donné le premier nom latin de cœrules- cens {Dict., 10-318), auquel il a joint à tort le nom français d'Épervier ardoisé. Au milieu de ces nombreuses modifica- AUT tiens dans la forme de l'aile, et surtout de ses pennes primaires , graduellement éta- gées jusqu'à la troisième , la quatrième ou la cinquième, selon les espèces, on peut re- marquer qu'elle ne s'éloigne cependant pas de celle que M. I. Geoffroy a caractérisée et nommée aile obtuse , se subdivisant en aile sub-obtuse et aile sur-obtuse , ce qui confirme l'observation de ce savant, que, dans le même genre, la foçme de l'aile peut offrir deux modifications différentes, outre celle qui est caractéristique ; mais ce ne peut être que celle qui la précède 1 et celle qui la suit immédiatement , d'a- 1 près l'ordre où il les a rangées sur son ! tableau {voy. le mot aile) ; ainsi la forme caractéristique du grand genre autour étant l'aile obtuse , nous trouvons néanmoins , chez quelques espèces, une aile sub-ob- tuse; chez d'autres, une aile sur-obtuse, avec les sous-modifications de chacune de ces deux-ci ; ce qui établit en tout , dans l'aile obtuse, cinq modifications graduées, que nous avons retrouvées, en effet, chez les différentes espèces que nous venons de pas- ser en revue. Cette observation a été l'un des motifs qui nous ont engagé à les renfermer dans un seul grand genre , se subdivisant en deux sous-genres , et qui nous ont em- pêché d'adopter les deux genres nouveaux proposés par M. G. R. Gray, dans sa List ofthe gênera, etc., qui sont : Melierax , pour le Falco musicus , et Micronisus , pour l'Épervier Gabar , ainsi que celui de Brachypterns de M. Lesson , dans son Tableau des Accipitrcs {Rev. zool-, 1839, Po 132). Ces trois nouveaux genres n'étant d'ailleurs qu'indiqués nominativement par leurs auteurs et sans caractéristique. L'autour a queue cerclée, Palco uni- cinctiis (Tem., /j^. col. 313), qui n'est autre que la buse mixte noirâtre et rouge d' Azara, n° 19, nous parait, d'après le grand développement de ses ailes et de sa queue, la courbure prolongée et la forme de son bec , et surtout d'après son système de co- loration, analogue à celui de VUruhilinga et des Buses reptilivores américaines, ses compatriotes ; comme aussi , d'après son peu de vivacité et de courage , et son habi- tation près des eaux et des marais, au rapporj de M. Aie. d'Orbigny, devoir figurer plus naturellement près de ces Oiseaux que dans AUT \e genre Autour. Voyez Accipitrinées. (Lafr.) AUTOURSERTE ( Autour , nom de l'espèce d'oiseau de proie qu'on dressait particulièrement à cette chasse), ois. — On a ainsi appelé l'art d'élever, de familiariser et de dresser à la chasse du vol les Autours et Éperviers. En fauconnerie, l'on distin- guait deux genres de chasse à l'oiseau : la Fauconnerie proprement dite, ou chasse de haut vol, à laquelle se dressaient naturel- lement les Faucons, Laniers, Gcrfaults, Hobereaux etÉmerillons, les espèces enfin dli genre Faucon proprement dit ; et l'Au- tourserie ou chasse de bas vol, où Ton em- ployait les Autours et Éperviers. Celte dis- tinction est fort ancienne, car les Romains avaient aussi Vars falconaria , et Yars accipilraria. On n'a eu besoin, pour faire cette dis- tinction , que d'observer et de suivre l'in- stinct et le mode de chasse naturels et parti- culiers à chacun de ces deux groupes de ra- paccs , et dépendants des différences de leur organisation extérieure. En effet, toutes les espèces du genre Faucon , pourNiies d'ailes très fermes, longues et pointues, et douées, par suite, d'un vol très facile et très rapide, aiment à s'élever au haut des airs, à s'y ébattre, et n'exercent d'ordinaire leur adresse et leur courage qu'en se lais- sant tomber obliquement d'une région plus élevée sur leurs victimes, que la rapidité du vol ou de la course ne peut soustraire à cette chute précipitée et comparable à celle de la foudre. Les espèces du genre Autour , au con- traire, ayant les rémiges beaucoup plus courtes, l'aile plus arrondie, mais pourvues de pattes plus longues et plus déliées, ne chassent pour ainsi dire qu'à la surface du sol, dont elles parcourent, en planant ra- pidement, les divers accidents. Elles y sur- prennent lee espèces d'Oiseaul qui s'élèvent peu dans les airs , les poursuivent avec in- trépidité jusqu'au milieu des bocages et sous les taillis, où elles les saisissent au moyen de leurs pattes longues et agiles Ainsi donc, pour tirer parti en fauconne- rie de ces deux modes de chasse fort diffé- rents, on habituait les Faucons, dès qu'on était entré en chasse, et qu'on les avait dé- chaperonnés, à s'élancer sur-le-champ de T. II. ALT 364 dessus le poing, à prendre leur essor dans les airs, où on les abandonnait à eux-mê- mes, et où l'on avait soin de les faire montes le plus haut possible, avant de faire partir le gibier sur lequel ils se précipitaient d'apréf leur instinct naturel. Presque toujours^ aussi, on en lâchait trois en môme temps^ afin d'être plus sûr de la prise du gibier. Les Autours, au contraire , n'étaient point chaperonnés. Ils étaient élevés au sortir du nid, et non pris vieux au filet, comme les Faucons à leur double passage, et ils étaient assez familiarisés pour rester constammentp la tète découverte, sur le poing du chasseur^ ou y revenir lorsqu'il les réclamait. Ils n'en partaient qu'au moment où l'on faisaM lever devant eux un gibier quelconque. Ils le poursuivaient à tire d'aile, et, lorsqu'il» l'avaient atteint, le chasseur le leur retiraif. facilement en leur présentant quelques bec quées de viande j il les reprenait de nou- veau sur le poing et pouvait ainsi leur faire voler trois ou quatre Perdrix de suite. On s'en servait également pour le Faisan, le Ca- nard, l'Oie sauvage, le Lièvre et le Lapin. En comparant cette chasse, dite Autour- série, avec la première qui se passait au: haut des airs, où l'on voyait trois ou quatre Faucons planer, venir, à la voix du faucon- nier, tournoyer en se jouant au-dessus de lui et des spectateurs, et se précipiter enfin avec la rapidité d'un trait sur le gibier qu'on leur faisait partir, et qui, s'il échap- pait à Tun, ne pouvait éviter les serres d« l'autre , on jugera facilement que celle-ei était, sans nul doute, une chasse de luxe et vraiment royale ; aussi était-elle l'apanage des rois et des princes, tandis que l'autre^ beaucoup moins dispendieuse et plus lucra- tive, était surtout exercée par les particu- liers et les simples gentilshommes. Cepen-^ dant, lorsque la fauconnerie existait encore en France, outre tous les Oiseaux de haut vol apportés chaque année à Versailles , des diverses provinces, par les fauconniers qui les y avaient pris et dressés, on y pré- sentait aussi douze Autours élevés et dres- sés en France. Si la chasse à l'oiseau et l'Autourscrie en particulier ne sont plus du tout en usage en France , elles subsistent encore dans cer- taines parties de l'Allemagne, en Pologne, en Perse etc. En Pologne, on a su pro- 2i fO AUT fiter de la terreur qu'inspire au gibier la vue d'un Autour, jiour prendre au filet, chaque année avant Thiver, un certain nom- bre de Perdrix vivantes , qu'on garde dans des volières, et qu'on relâche au printemps, pour peupler de nouveau les campagnes. Les seigueurs polonais, pour soustraire leur gibier à la rigueur du froid et des neiges, emploient le moyen suivant. Plusieurs gar- des et chasseurs se réunissent. Un d'eux porte sur le poing un Autour dressé ; un autre fait battre la campagne à un chien d'arrêt pour trouver les Perdrix; un troi- sième porte une longue perche, terminée par un juchoir en forme de T , sur lequel on a coutume d'attacher la viande dont on repaît l'Autour. Lorsque le chien a rencon- tré des Perdrix, l'homme porteur de la per- che court se placer au loin, de manière à ce que le gibier se trouve à peu près en li- gne entre lui et l'homme qui porte l'Au- tour. Il élève alors sa perche sur laquelle est attachée un peu de viande , et , à son coup de sifflet, l'Autour quitte le poing de son conducteur, et, d'un vol rapide, vient se percher et se repaître sur le juchoir. Les Perdrix qui ont vu leur cruel ennemi passer au-dessus d'elles, et qui le voient encore sur sa perche, en sont tellement épouvan- tées qu'elles restent immobiles et blotties sur le sol , se laissant facilement couvrir de grands fîlets dont un ou deux chasseurs à cheval les enveloppent à l'instant. En Perse , on chasse encore aujour- d'hui, avec l'Autour, le Lièvre et même la Gazelle. Pour celle-ci, l'on a des Autours habitués à ne trouver leur nourriture que dans le trou des yeux d'une Gazelle empail- lée qu'on a soin d'agiter pendant son re- pas. Lorsqu'une Gazelle part en plaine, le chasseur à cheval, posté de la manière la plus favorable, lâche son oiseau qui vole droit à elle , plane un instant au-dessus , puis se précipite sur sa tête où il se cram- ponne, et ne cesse de lui donner des coups de bec dans les yeux. Le malheureux ani- mal, arrêté dans sa fuite par cette attaque cruelle, est bientôt transpercé d'un coup de lance par un des chasseurs, ordinairement désigné d'avance, et auquel on a voulu faire honneur. (Lafr.) AUTRUCHE. Slruthio (orpouO-;.:, Au- truche , ou GTf cu6rjx.ajj./)).c; , Aulruchc-Cha- AUT meau, d'après l'analogie qu'il y a dans la forme des doigts, les callosités de la poitrine et du bas-ventre, et par suite, dans la ma- nière de se coucher de ces deux animaui). OIS. — Genre de l'ordre des Échassiers de Cuvier et Vieillot , de celui des Coureurs [Cnrsorcs) de Lacépède , Illiger, de Blain- ville et Temminck , et de la famille des Brévipenncs de Cuvier. Ses caractères sont ; « Très grande taille ; pattes très robustes ; à jambes demi nues , très musculeuses et charnues; à tarses longs, gros et arrondis, terminés par deux doigts dirigés en avant , dont l'externe , formé de cinq phalanges et sans ongle, est plus court que l'interne, qui a quatre phalanges avec un ongle large et obtus ; ailes fort courtes , impropres au vol, terminées par un double éperon, gar- nies, ainsi que la queue, au lieu de rémiges raidcs , de plumes à barbes longues et lâ- ches, molles et très flexibles ; bec déprimé, élargi, droit, obtus, à mandibule supé- rieure onguiculée; narines oblongues, pla- cées un peu à la surface et vers le milieu du bec; tête chauve, calleuse en dessus et aplatie. » A ces caractères extérieurs , on peut en joindre d'intérieurs, et entre autres, comme caractères ostéologiques, un ster- num dépourvu de bréchet, en forme de plas- tron, ressemblant à celui des Tortues ; une épaule non composée, comme chez tous les oiseaux, de trois os distincts, lescoracoïdes, la clavicule, et l'omoplate, mais n'en pré- sentant qu'un seul formé des trois, soudés ensemble dans l'âge adulte. Comme carac- tères anatomiques, une langue charnue ar- rondie, légèrement libre à son extrémité; un tube digestif se rapprochant, par la tex- ture de ses appareils et le volume de ses intestins , de celui des quadrupèdes ; un vaste réceptacle où l'urine s'accumule comme dans une vessie , et auquel se joint une faculté tout exceptionnelle dans cette classe, celle d'uriner ; enfin, une verge très grande, souvent apparente au dehors, et, par suite, une fécondation qui ne s'opère point par simple compression , mais bien par intromission et durant quelques in- stanLs. Lorsqu'on rapproche ces divers carac- tères qui sont presque tous autant d'anoma- lies dans la classe, qui semblent faire, des AUT cinq ou six espùces de StruUiionidées qui les possèdent, des espèces de transition en- tre cette classe et celles des mammifères et des reptiles, et pourraient autoriser à les séparer au moins comme sous-classe de tous les autres oiseaux, on est étonné que plusieurs de nos savants naturalistes ctana- lomisles les plus distingués se soient bor- nés à n'en former qu'une famille distincte, qu'ils ont placée tantôt dans l'ordre des Gal- linacés , tantôt dans celui des Échassicrs , leur adjoignant même quelquefois les Ou- tardes, les Courtvites, etc. Ce n'a pas été cependant l'opinion de tous; et, en remon- tant vers l'antiquité, nous voyons qu'Aris- tote avait dit de l'Autruche : paitim avis, pnrtim qiiadntpes. Les Grecs la nom- maient Slruthos, Strulhocamelos, elles Latins Slrulhio Camehis, d'après les rap- ports qu'ils lui trouvaient avec le Chameau. De nos jours Latham, en 1790, en forma un ordre distinctsous le nom de Strufhioncs, qui devint le sixième de son Système. En 1799, Lacépède, dans sa Classification, divi- sant les Oiseaux en deux sous-classes, forma des Autruches une des deux divisions de la seconde sous-classe, sous le nom ([''Oiseaux coureurs. M. de Blainville lut à l'Instilul, en 1816, et publia, en 1821, un Mémoire sur l'emploi de la forme du sternum et de ses an- nexes dans la classification naturelle des Oi- seaux, qu'il divisa en neuf ordres, et où les Autruches et les Casoars en forment un dis- tinct, le septième, sous le nom de Coureurs {Cursores), qu'il place entre celui desGalli- nacés et celui des Échassiers. C'est le système qu'il continue encore aujourd'hui de profes- ser. En 1827, M. Lherminier, élève de M. de Blainville, publia, sous le titre de Recher- ches sur l'appareil slernal des oiseatix, suivies d'un Essai sur leur distribu- tion, une nouvelle méthode, où déve- loppant celle de M. de Blainville, quant aux familles et aux genres, il adopte une base de classification différente , en divisant la classe entière en deux sous-classes sous le nom S' Oiseaux normaux Qi A'' Oiseaux anomaiix f et ne formant celle-ci que des genres Autruche, Nandou, Casoar et Èmou. M. Lesson, dans son Traité d'Or?ii- thologie, publié en 1831 , a suivi ces deux grandes divisions, excepté qu'à l'inverse de M Lherminier , il commence, au lieu ALT 371 de finir, par celle des oiseaux anomaux. Convaincu, comme M. de Blainville et ce^ derniers auteurs, de l'importance des carac- tères distinclifs et même anomaux des Au- truches et des Casoars, ainsi qu'eux aussi nous n'hésitons pas à les regarder comme ne pouvant figurer dans aucun des ordrei déjà établis; mais doivent-ils former sim- plement un ordre nouveau , ou plutôt une grande section distincte de tous les autres Oiseaux ? C'est ce que nous sommes loin de prétendre décider ni même discuter ici. "Nous nous conformerons aux vues du sa- vant zoologiste M. de Blainville, adoptant, par conséquent , son ordre des Coureurs (Cursores), dont le genre Autruche fait partie. Le genre Autruche proprement dit ne renferme qu'une seule espèce , répandue dans tout l'intérieur de l'Afrique, depuis l'Egypte et la Barbarie jusqu'au Cap de Bonne-Espérance; et, en Asie, depuis l'Ara- bie , où elle est commune, jusque dans la partie de l'Inde en deçà du Gange, où elle est devenue rare. C'est l'Autruche propre- ment dite {Struthio Camelus Linn. Lat.), Buff. j>l. cnl. 457; Vieiil. Gai. pi. 223. Cet oiseau, le géant de sa classe, atteint jusqu'à 2 mètres de hauteur, et son poids est de 40 kilogrammes. Sa petite tête, munie de grands yeux, à paupières mobiles et garnies de cils, d'oreilles dont l'orifice est à décou- vert, et son cou effilé, long de près de trois pieds, sont presque nus ou seulement recou- verts de poils épars. Le mâle adulte a le plu- mage du corps noir, varié de blanc et de gris, avec les grandes plumes des ailes et de la queue blanches et noires. La peau nue du cou, couleur de chair, prend, de même que celle des jambes également nues, une teinte de rouge vifau temps de l'accouplement. La fe- melle est brune et d'un gris cendré sur le corps où le mâle est noir ; elle n'a de plumes noires qu'à la queue et aux ailes. Les petits, dans les premiers jours qui suivent leur éclosion, ont la tête et le col couverts d'un duvet épais et soyeux de couleur fauve clair, plus foncée sur la tête ; dans cette partie , le devant et les côtés du cou sont tigrés do taches et de bandes noires, et le derrière en est parcouru dans toute sa longueur pae trois bandes longitudinales de celte cou- leur. Tout le dessus du dos et ses côtés, les 372 AUT ailes et la queue présentent une particula- rité tout à fait remarquable ; les faisceaux de long duvet sortant de chaque tuyau, et ayant déjà Taspect des barbes fines et moelleuses qui plus tard se remarqueront sur tout le plumage , sont variés de noir et de brunâtre et terminés par de longues lamelles très étroites , légèrement spatuli- formes, les unes noires , les autres couleur de paille , et arquées en sens divers; d'où il résulte qu'à ce premier âge du jeune autru- chon , son cou et sa tète rappellent entière- ment la première livrée des marcassins et des jeunes bêles fauves , tandis que le reste de son corps a tout à fait Taspcct de celui dun Hérisson. A cette première livrée, il en succède bientôt une autre couleur gris cendré, où la jeune Autruche a la tête, le cou et les jambes couverts de plumes pen- dant une année; mais elles tombent bientôt pour ne plus revenir sur ces parties. L'Autruche se couche en pliant d'abord 3e genou , puis en s'appuyant sur la partie qui recouvre le sternum et calleuse à cet eDfet; ensuite elle se laisse tomber sur la partie inférieure du corps. Elle court avec une telle rapidité qu'un cheval au galop ne peut l'atteindre que lorsqu'elle est fatiguée. Son instinct la porte, quand elle est pour- suivie de près , à lancer en arrière, avec ses robustes pieds, tout en courant, des pierres sur son ennemi. Elle pond dans les sables exposés à l'ardeur du soleil une quin- laine d'oeufs qu'elle couve dans les ré- gions les moins chaudes de l'Afrique, mais qu'elle abandonne sous la zone lorride à la chaleur solaire pendant le jour, ayant soin de les couver la nuit. Du reste, la femelle veille avec sollicitude sur sa nichée dont elle ne s'éloigne pas beaucoup; et si elle est surprise par les hommes , au lieu de fuir en ligne droite, elle se contente de courir en faisant de petits circuits et déployant ses grandes plumes, ce qui annonce que son nid est dans le voisinage. Ce nid est un enfonce- ment formé par l'oiseau dans le sable , de Irois pieds de diamètre à peu près , et ds quelques pouces d'élévation , entouré d'une rigole où l'eau de la pluie se ras- semble. La durée ordinaire de l'incubation est de six semaines, du moins dans les con- trées où l'Autruche couve à la manière des autres Oiseaux, comme dans l'Afrique mé- AUT ridionale. Ses œufs fort gros, de forme arrondie et raccourcie, ont, du moins celui que nous possédons, 15 centimètres de dia- mètre longitudinal et 12 centimètres, 24 mil- limètres de diamètre transversal. Ils sont d'un blanc légèrement nuancé de couleur de paille et couverts de gros points enfoncés qui leur donnent l'air d'être tiquetés de points bruns. Ces œufs sont, dit-on, un assez bon manger et d'une grande ressource aux voya- geurs. On voit souvent les Autruches réunies cl en grandes troupes; elles sont herbivores. On les rencontre quelquefois au midi de l'Afrique , paissant de compagnie avec le Zèbre et le Couagga. Elles ont l'ouïe fine et la vue perçante , mais en même temps les sens du goût et de l'odorat extrêmement obtus et presque nuls , à ce qu'il paraît ; car, en domesticité, on les a vues avaler non-seulement toutes les substances végé- tales et animales , mais encore des matières minérales, même les plus pernicieuses, telles que du fer , du cuivre , du plomb , des pierres, de la chaux, du plâtre, tout ce qui se présente, enfin, jusqu'à ce que leur grand estomac soit rempli. Il est doué d'une force si digestive et si dissolvante, qu'elles rendent les métaux qu'elles ont avalés, usés et même percés par le frotte- ment et la trituration. L'Autruche, malgré sa force, a les mœurs paisibles des Gallinacés ; elle n'attaque point les animaux plus faibles qu'elle , et ne se soustrait au danger que par une prompte fuite. Dans les pays cultivés, elle dévaste les moissons en dévorant les épis et ne laissant que la tige. Son cri ressemble à une sorte de gémissement, plus fort chez le mâle que chez la femelle; mais tous deux, quand on les irrite, font entendre un sillle- ment analogue à celui des Oies. Lorsque le mâle recherche la femelle, au temps de l'accouplement, ce cri ressemble, dit-on, quelque peu au rugissement du Lion. On est parvenu à réduire pour ainsi dire les Autruches en domesticité dans leur con- trée natale. On les y fait parquer en troupeaux , afin de s'assurer la récolte de leurs plumes qui, comme on sait, sont un objet considérable de commerce; car chez tous les peuples, on a su tirer parti de l'élégance de ces plumes gracieuses, soit AUT ponr orner la télé des femmes, ou les coif- fures militaires des hommes, Pencolure même des chevaux , au temps de la che- valerie ; soit pour décorer les ameublements des riches ou des dignitaires. Leur peau est assez épaisse pour fournir aux naturels, qui savent Fappréter avec beaucoup d'intelli- gence , un cuir solide, dont ils se font des boucliers et des sortes de cuirasses pour leurs combats. La chair en est médiocre ; cependant des nations entières de l'Arabie s'en nourrissaient autrefois; ce qui leur avait valu de la part des anciens le nom de Stru- thiophages, et plusieurs tribus africaines s'en nourrissent encore aujourd'^hui. Secondé par ses excellents coursiers, l'A- rabe parvient à s'emparer de l'Autruche après une poursuite des plus opiniâtres oîi l'oi- seau finit par tomber de fatigue, victime de son habitude de décrire , en fuyant, de grands cercles que le chasseur sait couper à propos, épargnant ainsi à son cheval une grande partie du trajet. Lorsqu'il a répété ce manège un bon nombre de fois, il par- vient enfin, mais seulement parfois après 8 ou 10 heures de chasse, à s'emparer de l'oi- seau, dont la course est plus rapide que celle du cheval le plus léger. S'il emploie des Lévriers à cette chasse, elle devient moins pénible et moins longue. Les peuples d'Afrique la font de la même manière avec le secours de chevaux barbes. Il paraît probable aujourd'hui que l'île de Madagascar est habitée par l'Autruche d'A- frique ou une espèce voisine; car, au rapport de F\aiCCOurt{JJist. gén. des voy., t. VIII, p. 606), «le Fo7^^07^-/'a?r« de Madagascar serait une espèce d'Autruche qui se retire dans les lieux déserts et pond des œufs d'une singulière grosseur ; » fait qui semble confirmé par les débris de coquilles d'œufs que M. Goudot, le voyageur, a rap- portés de cette île ces dernières années, et qui annoncent des œufs du volume de ceux d'Autruche. Il serait d'un grand intérêt de s'assu- rer si ce Vouroii-Pntra de Madagascar est réellement l'Autruche d'Afrique , ou une seconde espèce particulière à cette (grande lie, comme la Palagonie nous offre aujourd'hui une seconde espèce de Nandou dans l'Amérique méridionale. (Lafiv.) AUT zn AUTRUCHE. Slruthio. oiS. — Il y a des oiseaux qui ont, plus particulièrement que les autres, le privilège d'attirer l'attention de l'homme, soit par la bizarrerie de leurs formes ou de leurs mœurs, soit à cause des services qu'ils rendent, soit à cause des pro- fits que nous en retirons. L'Autruche, pro- prement dite {Slruthio camelus, Linn.), est de ce nombre : elle a été dans tous les temps un sujet d'observations; aussi, depuis Aris- tote , beaucoup de naturalistes ont-ils suc- cessivement ajouté quelques traits à son histoire. Mais, si la plupart des faits qui ont été recueillis sur ce singulier oiseau sont aujourd'hui acceptés saus conteste , d'autres étaient contredits ou mis en doute, pendant que des détails intéressants res- taient à connaître. Ces- détails qui sont surtout relatifs à la nidification , à la ponte, à l'incubaiion et à l'éducation des jeunes, seraient peut-être toujours restés ignorés, par la raison qu'une obsn-vation suivie, au milieu des déserts où l'espi'ce se reproduit, sans être impossible, est cepen- dant d'une difficulté incontestable, si les tentatives faites en divers lieux pour pro- pager et acclimater l'Autruche ne nous avaient livré les fccrcts de ses artes. C'est aux essais faits à Alger, par M. Hardy; à San-Donato, près de Florence, par le prince DemidoB'; dans un des parcs de la reine d'Espagne, au Bucn-Retiro, et à Marseille, par N. Noël Suquet, que l'histoire de l'Au- truche doit des faits qui ne sont pas sans importance, et qui, malgré la captivité re- lative des sujets qui les ont fournis, ont cependant la valeur des faits recueillis sur des oiseaux en l'état de nature, vu l'.dcnlilé avec laquelle ils se sont produits dans trois localités différentes, et vu, surtout, leur rap- port parfait avec ce que les voyageurs natu- ralistes nous avaient déjà fait connaître. Il est incontestable aujourd'hui que l'Au- truche , placée dans de bonnes condi- tions de température , se reproduit en Eu- rope. Elle pourrait peut-être s'y multiplier en assez grande quantité pour donner, outre les œufs, dont l'économie domestique profl- terait, et les plumes qu'elle fournirait au commerce, une excellente viande de bou- cherie, que M. I. Geoffroy Saint-Hilaire conseillait de demander à l'acclimaiation du Nandou et du Casoar d'Australie. 376 AUT Les pontes de l'Autruche , en France, étaient loin , malgré leur fréquence , et quoique Moquin-Tandon eût constaté à Mèze, près Montpellier, trois cas de fécon- dation, mais saiîs éclosion , étaient loin, disons nous, de faire prévoir les succès ob- tenus dans le Midi. Les expériences de Mar- seille, de Florence et d'Alger ont donné des éclosions comme en plein Sahara : le fait et les conséquences qui en découlent ont donc une grande importance, et semblent conQrmer ce que le docteur Gosse, de Ge- nève, dans un ouvrage spécial, rempli de documents des plus intéressants, avait dit de la possibilité de rendre l'Autruche aussi domestique que nos autres oiseaux de basse- cour. Le premier résultat dû aux essais qui ont été tentés dans la pépinière d'Harama, à Alger, sous la direction de M. Hardy, date de 1857, et en 18G1 on en était dôjà à la troisième génération. La domestication de l'Autruche et sa reproduction -à l'état de captivité, ne sont donc pas aussi difûciies à obtcair qu'on pouvait le penser. Il suffit, en effet, les conditions de température étant convenables, de donner au couple en expé- rience assez d'espace et beaucoup de tran- quillité pour voir le succès se produire. C'est à ces conditions bien simples qu'il faut at- tribuer les tentatives heureuses d'Alger et de Marseille. Aussi longtemps qu'elles ont été négligées, la femelle pondait plus ou moins régulièrement, mais indifféremment partout ; ses oeufs cependant étaient féconds, comme M. Suquet s'en est assuré en les sou- mettant à l'incubation artificielle, et comme du reste le lui faisaient prévoir les accou- plements fréquents et journaliers auxquels il assistait; mais une fois pondus, ces œufs devenaient en quelque sorte étrangers au mâle et à la fenielle. Ils n'avaient pas ap- proprié un coin de leur parc pour les rece- voir, et ils ne les couvaient point. Aussitôt que la solitude, l'isolement et l'espace né- cessaire leur ont été donnés, les instincts de propagation et tous les actes qui en dé- coulent se sont manifestés pleinement. On savait déjà, par les relations des voya- geurs, que les Autruches en liberté déposent leurs œufs dans une excavation du sol : les Autruches captives agissent de même. A la saisoQ des amours, et au moment des pontes, AUT elles creusent un nid, à la confection duquel le mâle et la femelle concourent alternati- vement. M. Hardy les a vus prendre des bec- quetées de terre qu'ils rejetaient en dehors de l'espace qu'ils voulaient creuser. Leurs ailes, durant cette action, étaient pendan- tes et agitées d'un léger frémissement. Quoi- que le sol du parc où il faisait ses expé- riences, chargé de pierres, de décombres, de gravier, fût une sorte de ciment assez dur, les Autruches, à l'aide seulement de leur bec, ne le creusaient pas moins et en extrayaient des pierres d'un fort volume, qu'elles met- taient à l'écart. Plusieurs de ces trous dont le diamètre pouvait avoir 1 mètre 20 cen- timètres, furent pratiqués, mais sans que la femelle en adoptât un seul pour la ponte, quoiqu'ils eussent été creusés dans ce but. Les conditions étaient évidemment défavo- rables, comme la suite des expériences l'a démontré. En effet, un autre couple placé dans un p.irc plus retiré, plus vaste, et dont le sol était une argile ocreuse, y flt un seul nid dans lequel la femelle , après deux œufs abandonnés au hasard, en pondit ré- gulièrement douze autres. Du reste, à Mar- seille, où les Autruches avaient pour de- meure un parc de 300 à 600 mètres carrés, assis sur un terrain formé de sable fin à une gratlde profondeur, et situé dans un vallon solitaire et boisé, l'acte de la nidifi- cation s'est accompli très -naturellement. M. Suquet y a vu le couple creuser d'abord une excavation, en forme de cône tronqué, de l mètre 60 centimètres environ de dia- mètre, sur 30 centimètres de profondeur; puis en relever les bords j^ar l'apport du sable que les oiseaux amoncelaient à l'aide d'un mouvement de rotation du cou, et for- mer ainsi, par cet acte répété, un fossé cir- culaire qui donna bientôt au nid la forme d'un monticule. La femelle ne tarda pas à y déposer un œuf, et , à partir de ce mo- ment, la ponte s'effectua régulièrement à intervalles égaux de deux jours, sauf un repos; la manière dont elle s'accomplit a offert à M. Suquet des particularités fort curieuses. « Quelques heures avant la ponte, dit cet habile observateur, en parlant du résultat de ses expériences , la femelle venait s'ac- croupir sur le nid, donnait quelque nouvelle façon à l'établissement, et, quelques minutes Aur avant la ponte, faisait entendre un roucou- Joment plaintif que je n'avais jamais ob- servé au jardin, dans les mêmes conditions, tandis que le mûlc , placé auprès d'elle, tantôt couché, tantôt courant, exécutait ces mouvements d'ailes et de corps qui précè- dent et finissent l'accouplement. » Dès que le nid contint quelques œufs, la femelle vint toujours s'y accroupir pour pondre, mais la ponte s'effectuait sur le bord extérieur; en effet, au dernier mo- ment, par un mouvement de conversion, elle rejetait l'œuf au dehors, et après un moment de repos, au moyen du bec et du cou ployé en croissant, elle ramenait l'œuf dans le nid et le plaçait au centre. » L'époque normale des pontes, chez les Autruches en captivité, parait varier selon les climats. Ainsi à Alger elles ont com- mencé, en 1836 et 1857, vers le milieu de janvier, pour finir dans les premiers jours de mars. Mais, eu 1836, un accident ayant détérioré les œufs de la première nichée, le couple fit un nouveau nid, et la femelle commença en mai une nouvelle couvée. A Marseille, M. Suquet a vu la ponte se faire de mars à la lin d'avril , et les Autruches en expérience à San-Donato, chez le prince Demidoff, ont pondu de mai en juin. Le nombre d'œufs par couvée, sans être constant , paraît cependant fixé dans des limites qui varient peu. La première nichée en contient ordinairement de douze àquinze ; la seconde, lorsqu'elle a lieu, doit nécessai- rement être moindre : celle qu'a obtenu M. Hardy, en 1856, dans la pépinièiie d'Hamma, n'en avait que huit. Mais comme cela arrive pour nos oiseaux domestiques, on peut forcer une femelle à produire un bien plus grand nombre d'œufs que celui dont elle compose ordinairement sa couvée. Il suffit, pour cela, de faire ce que nous fai- sons dans nos poulaillers , c'est-à-dire d'en- lever les œufs du nid à mesure qu'ils sont pondus. M. Suquet parle d'une femelle qui en a produit jusqu'à 82. Chaque œuf d'Au- truche, équivalant environ à 30 œufs de poule, on conçoit de quelle ressource de pareilles pondeuses peuvent être pour l'ali- mentation publique. Lorsque le nid recèle la plus grande par- tie de la couvée, la femelle commence à consacrer quelques heures à l'incubation. AUT 375 Alors aussi le mâle vient à son tour, du- rant une partie de la journée, prendre la place de la femelle. Le prince Demidoff, dans une note adressée à l'Académie des sciences en aotit 1860, et M. Suquet, dans son travail sur le résultat des expériences faites à Marseille en 1861, ont donné des détails du plus grand intérêt sur le rôle du mâle et de la femelle dans l'acte de l'incu- bation. A San-Donato, où la poutc totale donna quatorze œufs, la femelle, immédiatement après avoir pondu le onzième, se mit à cou- ver pendant deux heures, et fut remplacée par le mâle, mois jusqu'à la nuit seulement. Le !«'■ juin elle couva de huit heures du matin à trois heures de l'après midi; puis le mâle vint de nouveau la remplacer, mais celte fois, sans désemparer, jusqu'au 2 à dix heures du matin. Du 2 au 23 juin l'in- cubation continua dans le même ordre : la femelle couvant cinq heures, de dix à trois heures, et le mâle ayant, pour sa part, la longue immobilité de dix-neuf heures, qu'il gardait jusqu'au lendemain. « Dès le 14 juin, dit le Bulletin des observations, la température avait éprouvé de brusques va- riations. Presque chaque jour il éclatait un orage mêlé de pluie et de vent. Le 17, entre autres, ce fut une véritable bourrasque ac- compagnée de coups de tonnerre. Aux pre- miers signes précurseurs de cette tempête, la femelle vint se placer auprès du mâle pour l'aider à préserver la couvée, et, contre son habitude, elle y resta jusqu'au 18 à huit heures du matin. Quant au mâle, il ne quitta pas son poste avant trois heures de l'après-midi, de sorte qu'il demeura vingt- "quatre heures sans prendre de nourri- ture. » M. Hardy avait déjà constaté que, vers la fin de l'incubation, le mâle restait beaucoup plus longtemps que la femelle sur les œufs : les observations faites à Florence sont d'ac- cord avec ce fait, et les expériences de Mar- seille viennent encore le corroborer et ajou- ter quelques détails qui ont leur impor- tance. «A partir du 20 avril, ditM. Suquet, jour où la ponte a cessé, les rôles furent intervertis, le mâle vint prendre sur les œufs la place de la femelle, qui ne gardait plus le nid que pendant les rares absences du mâle. Durant tout le temps de l'incuba- 376 AUT lion, les mêmes habitudes se sont cOQser- vées. Pendant cette période, rien à observer que le soin pris par les Autruches de tour- ner et retourner journellement les œufs, de les changer de place, faisant passer ceux du centre à la circonférence, et réciproque- ment, avant de se poser sur le nid ; et une fuis accroupies, le soin qu'elles prenaient de ramener autour d'elles le sable, en creu- sant de plus en plus le fusse circulaire. Dans cette position, on ne voyait plus que la partie supérieure du corps de l'oiseau, tandis que le cou, tendu et allongé sur le sable, prenait l'aspect d'un serpent qui sui- vait tous les mouvemcûls de l'observateur. Sur un point très-rapproché du nid, la fe- melle prenait les mêmes positions. » M. Suquet a encore constaté que Tincu- bation était pour la faim des Autruches une période d'apaisement. Leur consommatioa journalière va en décroissant; et, dans les derniers jours, elle est presque entièrement annulée : aussi, à ce moment, ces oiseaux ont-ils une grande maigreur et un plumage dos plus ternes , absolument comme des animaux qui ont beaucoup souffert. Si les obser-.ations n'offrent pas un grand désaccord pour ce qui est de l'époque nor- male des pontes; si elles assignent de trcs- étroitcs limites de variation au nombre d'oeufs que contient chaque couvée ; si elles sont en parfaite harmonie pour attribuer au mâle la plus dure part dans l'incubation, elles ne paraissent pas se rapporter lorsqu'il s'agit du temps que les œufs mettent à éclore. A moins d'admettre une erreur de date, il est difflcile de concilier sur ce point les expériences de Florence avec celles d'Al- ger, et même avec celles de Marseille. Connnent expliquer, en effet , qu'à San- Dûnato, où la température moyenne n'est certainement pas très- différente de celle de l'Algérie, les éclosions aient eu lieu en vingt- cinq jours, du 31 mai an 24 juin; tandis qu'à la pépinière d'Iïamma elles ne se sent manifestées, dans trois nichées pondues et couvées à des saisons et à des années diffé- rentes, que du cinquante- cinquième^ au soixantième jour? A la vérité, ks édosioas à Marseille ont également été de dix jours environ plus précoces qu'à Alger, mais dix jours no constituent pas un écart aussi iiicx- piicable que celui qui s'est produit dams les AUT expériences de San-Donato et d'Hamma. Chez les espèces qui ne couvent pas leurs œufs, comme les Reptiles, les Poissons, les Insectes, de pareils écarts se voient fré- quemment. On peut même les provoquer en soumettant une partie des œufs à une température basse , el l'autre partie à une température plus élevée ; les éclosious, sub- ordonnées au degré de chaleur du milictt ambiant, seront très-tardives d'une part, hâtives de l'autre, et il peut quelquefois s'établir entre les deux cas une différence de près de cent, jours. Mais pour les espèces qui couvent , comme les Oiseaux, le terme du développement de l'embryon n'a pas des limites aussi variables. Une bonne tem- pérature régulière, jointe à la chaleur com- muniquée par lamère,;ieut bien hâter il'ua jour, de deux jours au plus l'cclosion; de même qu'un excès de froid continu peut la retarder également de deux ou trois jours; mais il y a loin de ces limites maxima à celles que présentent les éclosious de Flo- rence et d'Alger. Cette différence de trente à trente-cinq jours est, nous le répétons, d'autant plus inexplicable que , dans les deux cas, ici comme là, le mâle et la fe- melle oot rcgulièremeut et aUernalivemeat couvé le jour et la nuit. A notre avis, la cause de celle différence, si elle n'est pas due, comme nous l'avons déjà dit, à uae erreur de date, est doac à chercher. Quoi qu'il eu soit, les jeunes Autruches aussitôt après leu; naissance, sortent du nid. Leur physionomie est alors singulière : elles ressemblent, comme l'a s! heureuse- mont exprimé M.Suquet, à de gros héris- sons montés sur deux grandes jambes. Leurs pas, d'abord incertains, déterminent de fré- quentes culbutes; mais ils ne tardent pas à se raffermir, et elles courent çà et là, cherchant à manger. A la pépinière d'Alger, comme dans le domaine du prince Dcmi- dolî, ou a donné ponr première nourriture, aux jeunes Autruches , une pâtée composée d'œufs durs, de salade et de mie de pain. Les mêmes alimeiiis ont été fournis aux jeunes nés à Marscilk; mais M. Suquet a remarqué qu'ils l#s ont dédaignés pendant qvîclques jours. Dans les premiers temps ils becquetaient dans le sable et se jetaient surtout avec avidité sur les crottins frais de leurs parents. Cepcaiant ils rechertUèreat AUT bientôt la Dourriiure qu'on leur préparait «l de préférence la salade, ce qu'avait déjà constaté M. Hardy. Quoique le mâle et la femelle veillent sur leurs petits avec sollicitude ; quoique le mâle, particulièrement, paraisse plus prodigue de soins que sa compagne; qu'il s'attribue le aôle de les abriter sous ses ailes pendant la nuit, cependant ni l'un ni l'autre n'ont pour 3eur progéniture celte attention de la poule à chercher à ses poussins de la nourriture, et à les convier, par des cris particuliers, h venir s'en repaître. Ils prennent, au con- traire, leur grande part de celle qu'on leur fournit, sans se soucier de leur jeune famille. Les voyageurs naturalistes ayant assez fréquemment vu des nids d'Autruche, en dehors desquels se trouvaient quelques œufs isolés, on a dû nécessairement chercher à se rendre compte de ce fait. Mais comme dans les déserts la nature ne livre pas facilement ses secrets, on en a été réduit aux conjec- tures. Ce qui paraissait le plus probable, c'est, comme on l'a longtemps pensé, que ces œufs étaient destinés à la première nour- riture des nouveau-nés, que les parents les ouvraient à coups de bec ou à coups de pattes pour en livrer le contenu aux jeunes. Depuis les reproductions obteoues à Alger «t à Marseille, celte opinion n'est plus ad- missible. Ici deux œufs furent expulsés du nid la veille des éclosions, et ces œufs aban- donnés pendant deux jours sur le sable et restés intacts, contenaient des petits parfai- tement formés, qui donnèrent signe de vie pendant plusieurs minutes, lorsqu'on les ouvrit. A Alger, xta œuf mis à l'écart des autres, dès les premiers jours, devint indif- férent au mâle et à la femelle, soit durant l'incubaiion, soit après les cclosious. Dans une autre nichée, trois œufs expulsés pen- dant la couvaison eurent le même sort. Il est donc certain que ceux que les voyageurs ont rencontré près du nid renfermant la couvée, ne sont pas des œufs mis en réserve pour nourrir les jeunes. D'un autre côté, dire que les Autruches ont l'instinct de ne repousser que des œufs inféconds et qui n'écloraient pas , serait exprimer une opi- nion fort contestable , puisque M. Suquet a constaté que les deux que le couple repro- «r raj'porl à des lignes, tantôt ^;rtr rtij)port à des plans, ou mieux, plus généralement, par rapport à des surfaces : car les siti^ faces , aussi bien que les lignes de coordi- nation, sont quelquefois courbes et non droites. Devrons-nous donner également le nom A\ixc à toutes ces li,jnes et à toutes ces surfaces de coordination ? En géométrie et en astronomie, un Axe est toujours une ligne droite. De même, en minéralogie, les Axes sont des lignes droi- tes, autour desquelles sont disposés symé- triquement les faces analogues d'un cristal. L'architecture , au contraire , a déjà admis des Axes courbes aussi bien que droits; et cette extension de sens n'a, au fond, rien de contraire aux principes de la géomé- trie elle-même, qui peut toujours décom- poser un Axe courbe en une suite infinie d'Axes droits. Rien ne s'oppose donc à ce que nous appelions Axe , toute lig?ic au- tour de laquelle se coordonnent les par- ties nyialogues d'un être. Cette définition très générale, selon laquelle l'Axe peut être également rectiligne ou curviligne, est, par cela même , comme on le verra bientôt, la seule acceptable en zoologie. Autant il est rationnel d'étendre le nom à' Axes à toutes les lignes de coordination, autant il est peu logique de confondre avec celles-ci , sous ce même nom, les surfaces de coordination. Celles-ci ne correspon- dent nullement aux Axes des géomètres et tics cristallographes, mais à leurs plans AXE 391 de symétrie. Les surfaces , les lignes de coordination, peuvent d'ailleurs être cour- bes aussi bien que droites, et par consé- quent, cette expression géométrique, plan de symétrie , non plus que sa définition , ne sont admissibles en zoologie. Nous pro- posons , comme terme plus général , le mot Épine, déjà usité dans cette acception , en architecture surtout, et nous l'appliquerons à toute surface des deux rôles de la- quelle se coordonnent les ])arties ana- logues d'un être. Cette définition générale de V Épine re- produit presque mot pour mot, comme on le voit, la définition précédemment don- née de \\4xc , et il devait en être nécessai- rement ainsi. En effet, toute èidnc plane, aussi bien que les plans d'axes déjà admis par l'illustre Brewsler , dans ses Mémoires sur la double réfraction, peut être consi- dérée comme composée d'une infinité lïAxcs rectiligncs ; et de même, toute Épine courbe, comme composée d'une in- finité d^Axes ciirinlignes. Pour que VAxe et V Épine, tels qu'ils viennent d'être définis , correspondent exactement à VAxe et au plati de symé- trie des géomètres et des cristallographes, il faut qu'ils réunissent deux conditions dont l'une a déjà été indiquée , et dont la seconde , non encore exprimée , dérive de celle-ci. La première est que Wixe soit rectiligne ou VÉpine plane ; disposition dont s'écartent un très grand nombre d'animaux chez lesquels les lignes et les sup faces de coordination sont non-seulement courbes , mais très sinueuses , souvent même contournées en spirale. L'autre est que les parties analogues se correspondent régulièrement, outre leur volume et leur forme, par leur distance, et généralement par leur disposition par rapport à l'Axe ou à l'épine ; en d'autres termes, qu'ils soient symétriques. Il en est ainsi le plus sou- vent quand l'Axe est rectiligne ou l'épine plane; mais, s'ils sont courbes, par cela même, il n'y a plus sywétri" , mais seule- ment similitude , correspondance , c: orli- naiion de parties analogues. C'est pourquoi nous avons dû, dans la définition des/j-rvet des Épines, les considérer comme des li- gnes et surfaces de coordinalioJi , et non comme des lignes et plans de symétrie ; 392 AXE expressions dont les premières sont géné- ralement vraies, et dont les secondes sont applicables seulement à un cas particulier, qui est, il est vrai, le plus remarquable, et en même temps, le plus fréquent de tous ceux qui se présentent à l'observation. En insistant, comme nous venons de le faire, sur la valeur des mots Axes et Épines, nous avons eu pour but de donner à leurs iléfinitions la rigueur et la précision dont les sciences biologiques ont été si long- temps privées, et qui, cependant, ne leur sont pas moins indispensables qu'aux scien- ces dites exactes. Nous présenterons maintenant, sur la forme des animaux , quelques remarques générales dont nous avons , depuis quel- ques années, donné le développement dans nos cours (surtout dans les leçons faites en 1S39 à la Faculté des Sciences , et dont di- verses analyses ont été publiées). Il sera facile au lecteur de voir quelle extension peut être donnée aux considérations de ce genre , lorsqu'on ne s'en tient pas, comme nous devons le faire ici , à quelques re- marques sommaires sur les groupes princi- paux du Règne animal (1). S II. Des Axes et des Èjjines dans les animaux. Comme l'a établi depuis longtemps M. de Blainville, les animaux peuvent être rame- nés à trois types principaux , d'après leur forme générale : les animaux pairs, bi- naires ou zygnmor'phes ; les radiaires , rayonnes ou actinomorphes ; enfln les irrèguliers , amorphes oa hétèromor- fhes. Nous examinerons successivement quels systèmes d'Axes et d'épines corres- pondent à ces trois types, ou du moins aux deux premiers , les seuls dont l'organisa- tion générale soit bien connue. 1° Animmix binaires. La disposition générale qui caractérise les animaux binai- res, et qui leur est commune avec l'homme, a de tout temps fixé l'attention et n'est ignorée de personne; mais elle a été géné- (i) Outre plnsiiurs aulres arlicles généraui de ce die lionnaire, lels que Ckisiacx , FonHE, Mommes composés. Rayonnes, on peut consuller comme complément de ces remarques et de celles qui suivent , les deux thèses foi 1 re- marquables que notre s.iï;mt collaborateur , M Delafosse, a soutenues en septembre i84o devant la Faculté des Sriences de Paris, l'une sur la tlrurttire des cristaux, l'au- tre sur la sjméiri* to géntral. AXE ralemenl mal exprimée. Il est fort inexact de dire, comme on le fait ordinairement, que les organes sensitifs et locomoteurs, et le plus souvent aussi les organes repro- ducteurs , sont disposés symétriquement des deux côtés de la ligne médiane ou de l'Axe. La coordination , qui d'ailleurs esl loin d'être constamment sytnèlrique , n'a jamais lieu par rapport à une ligne ou Axe, mais par rapport à une surface ou épine: rectification d'autant plus impor- tante, que la coordination par rapport à une ligne ou Axe forme précisément la con- dition essentiellement caractéristique de la forme dans le second type du règne animal. L'épine offre le plus souvent la disposi- tion générale d'un plan de symétrie, sans mériter cependant ce nom dans la rigueur de son acception géométrique. C'est ce qui a lieu chez l'homme : son corps offre une disposition généralement symétrique ; mais les courbures de la colonne épinière et la prédominance du côté droit rendent la symé- trie imparfaite. Chez les Animaux vertébrés, chez les articulés , chez les Mollusques su- périeurs, la disposition générale est la même que chez l'homme ; toutefois la symétrie est presque toujours beaucoup plus com- plète. Au contraire , chez la plupart des Mollusques à coquille, l'épine, au lieu d'être plane, est courbe ; le plus souvent même , elle présente une courbure très marquée qui, chez une multitude d'espèces, affecte la disposition spirale dans une grande par- tie de son étendue. Lorsqu'il en est ainsi, l'être se trouve partagé, non pas en deux moitiés , mais en deux portions inégales , l'une plus grande, située du côté convexe de la courbure, l'autre plus petite, du côté concave. Ainsi, dans le premier des trois types que présente à notre observation l'ensem- ble du règne animal, il existe non une sim- ple ligne , mais une surface de coordina- tion ; non un Axe, mais une Èpitie. Si celle épine est jdane, il y a symétrie ; si elle est courbe, simple disposilionbinnire de parties analogues, mais inégales; d'où l'on voit que la coordination par rapport à une épine , et la disposition bilatérale des par- ties qui est la conséquence de cette coeidi- nalion , sont des faits généraux et essen- tiellement caractéristiques du premier type, AXE tandis que la symétrie, par Texistence de laquelle on a si souvent caractérisé ce même type, n'est pour lui qu'un fait non constant et d'une importance secondaire. Et s'il est besoin de confirmer ce résul- tat qui, du reste , est la conséquence ri- goureuse de faits généralement connus, une remarque bien simple fera com- prendre comment l'existence de l'épine étant fort importante, sa disposition droite ou courbe n'est au contraire que d'un inté- rêt fort secondaire. Chacun de nous peut, et il lui suffit pour cela d'incliner latérale- 'menl son thorax, changer la disposition de son épine, la rendre courbe, de plane qu'elle est normalement, et par suite, alté- rer momentanément la symétrie bilatérale. Celte même possibilité , qui est chez nous renfermée entre d'étroites limites, existe à un très haut degré chez une multitude d'a- nimaux. Dans les espèces en particulier qui ont le corps très allongé, et en même temps les téguments flexibles, la courbure de l'é- pine peut devenir extrêmement prononcée, et souvent même arriver jusqu'à la dispo- sition spirale. Et si, dans ce cas, la disposi- tion générale peut être changée momenta- nément, par conséquent sans aucune modi- fication importante de l'organisation, si l'épine peut être tour à tour, chez le même animal, plane , demi circulaire , sinueuse , contournée, spirale, ne conçoit-on pas aus- sitôt la possibilité de trouver toutes ces dispositions réalisées, et d'une manière permanente, chez d'autres animaux du même groupe , surtout parmi ceux dont la peau est indurée et non flexible. Après l'épine principale qui partage l'être en deux portions latérales, tantôt égales et symétriques , tantôt inégales , mais cor- respondantes, on peut distinguer, chez les animaux du premier type, un grand nom- bre d'épines et aussi d'Axes secondaires. J'appellerai surtout l'attention sur la dis- position remarquable qu'offre la portion postérieure du corps chez un grand nombre de Poissons, et spécialement chez les Pleu- ronectes. Outre l'épine principale qui, con- tournée et sinueuse en avant , est posté- rieurement plane et presque comparable par sa régularité à un plan de symétrie, il existe une seconde épine plane, on peut presque dire un second plan de symétrie T. II. AXE 393 perpendiculaire au premier. La symétrie est donc ici, non-seulement bilatérale, mais en même temps bilatérale et inféro-supé- rieure ; et les organes post-abdominaux, se correspondant par zones de quatre cba - cunc, sont coordonnés par rapport h la ligne d'intersection des deux plans; ligne qui tra- verse le centre des corps vertébraux , et qui constitue un véritable Are. L'Axe optique, autour duquel les diverses parties de l'œil sont disposées circulairc- ment, est encore un exemple trop remar- quable pour être omis , mais trop connu pour que nous insistions sur lui. Disons seulement que l'Axe principal de l'œil con- prend , outre le centre de la sphère que représente cet organe dans son ensemble, les. centres des divers cercles, zones et segments sphériques que son examen exté- rieur ofl're à l'observation. Enfin, nous ferons remarquer qu'un très grand nombre d'appareils et d'organes en particulier sont divisibles, aussi bien que le corps tout entier, soit par des épines planes, soit plus fréquemment par des épines courbes, diversement sinueuses; fait gé- néral, déjà indiqué dans le premier volume de notre Histoire générale des Anomalies ( Voyez aussi Essai de zoologie géné- rale). 2° Animaux radiaires. Lorsqu'ils veu- lent définir d'une manière générale la forme des animaux radiaires,les auteurs disent tan- tôt que les parties sont disposées comme les rayons autour d'un ce?ilre; tantôt qu'el- les sont disposées autour d'un Axe, sur deux ou plusieurs rayons, ou sur deux ou plusieurs lignes allant d^un côté à l'autre. De ces deux expressions, qui tou-. tes deux sont empruntées au Règne ani- mal, la première , qu'on trouve presque partout reproduite, est fort inexacte ; ce qui ressort clairement des considérations plus haut présentées. La seconde est exacte, mais insuffisante. Les véritables radiaires, et des remarques analogues sont applicables à un grand nombre d'organes dans les végétaux, ont en effet leurs organes coordonnés par rapport à un Axe principal , mais aussi en même temps, et secondairement par rap- port à des Épines, souvent, et notamment dans les Polypes , à peine indiquées , très manifestes, au contraire, dans les classes 25* 39i» AXE supérieures, par exemple dans les Échino- dcrmes et les Acalèphes. La disposition générale de ces épines nous est connue à ravance ; car elle est la même que celle de Yèpinc principale des animaux du premier type. Seulement , au lieu d'une seule épine , il y en a ici au- tant que le corps a de rayons ou lobes , chacun d'eux ayant sa propre épine qui le divise en deux parties correspondantes , mais inégales, si Tépine est courbe, égales et symétriques, si elle est plane. Ces deux parties, non-seulement se correspondent Tune à l'autre , mais encore ont des ana- logues dans chacun des autres lobes. De là, un premier mode de coordination, comparable à celui qui caractérise le type précédent : la coordination des parties ana- logues de chaque lobe par rapport à son épine. En même temps que chaque épine divise un lobe de l'animal en deux parties corres- pondantes et souvent symétriques , elle di- vise de même, si on la prolonge suffisam- ment par la pensée , l'animal tout entier. Si le nombre des lobes est pair, l'épine d'un rayon , étant prolongée , divisera pa- reillement le rayon opposé à celui-ci, ou, en d'autres termes, se confondra avec l'épine de celui-ci. Si le nombre est impair, l'épine prolongée passera entre deux lobes, mais de même en partageant l'animal en deux par- ties correspondantes, et le plus souvent même égales l'une à l'autre. Tout radiaire est donc, comme tout animal binaire, di- visé en deux moitiés, ou au moins en deux portions analogues ; seulement il y a cette différence que ces deux moitiés ou portions peuvent être prises d'autant de manières dif- férentes qu'il y a de lobes et par consé- quent d'épines. Ce système de coordination, quelque re- marquable qu'il soit, n'est ni le seul, ni même le principal. Toutes les épines con- vergent vers la région centrale, et viennent s'y rencontrer en une ligne d'intersection, qui est Y Axe principal, renfermant en lui le centre de figure ; ainsi , les parties se coordonnent des deux côtés des épines, et K's épines, à leur tour, se coordonnent au- tour de Y Axe; double système de coordina- tion , d'où résulte , lorsque la coordination est parfaite et vraiment symétrique , une AXE forme presque aussi régulière que celle des solides géométriques eux-mêmes. Les radiai res , comparés aux animaux binaires , présentent donc trois ordres de différences : A. Leur organisation est soumise à une double loi de coordination : coordination directe des parties, par rapport aux épine s; coordination directe des épines (mais indi- recte pour les parties) par rapport à YAxr. B. C'est en définitive à une ligne, et non , comme dans le premier type , à une surface, que se rapportent toutes les con- ditions de coordination et de régularité. Celte différence, qui résulte directement de la première , ne serait pas appréciée à toute sa valeur, si nous ne rappelions que , dans les radiaires inférieurs, les lobes du corps, et par conséquent aussi leurs épines, s'effacent peu à peu ; mais Y Axe subsiste toujours. C. Enfin chaque partie n'a pas une seule analogue, mais un grand nombre d'analo- gues ; nombre qui est toujours d'autant de fois deux qu'il y a d'épines. En termes con- cis, les radiaires ne sont donc pas donhles ; ils sont multiples, leurs conditions de multiplicité étant du reste rigoureusement définies. 3° Animaux hétéromorphcs. Ces ani- maux, et spécialement les spongiaires, ont- ils une forme complètement irrégulière ? Méritent-ils réellement le nom A'' amorphes qu'on leur a quelquefois donné? Il suffît de considérer la disposition générale d'une masse spongiaire , d'examiner l'arrange- ment et la forme de ses oscules pour re- connaître qu'il y a aussi , mêmt chez ces êtres inférieurs , une tendance à la régula- rité. Du reste, leur nature est encore beau- coup trop obscure, et surtout les naturalis- tes qui, comme nous , ont été privés de la possibilité de les étudier sur le vivant, les connaissent trop imparfaitement, pour qu'il soit possible de discuter ici à leur égard , du moins dans les étroites limites où nous sommes renfermés , la question de l'exis- tence des Axes de coordmation. Cependant ne serait-on pas autorisé dès à présent à dire que la dualité , caractérisant le pre- mier type du règne animal, et la mullipli- cHé dèpnie , le second , les hétéromorphes paraissent offrir un troisième mode de ré- AXE pûlilion , le seul qu'on puisse concevoir après les précédents : la mulliplicilè ùi- définie de parties tendant à se disposer au- tour de jioinfs, et non de lignes ou Axes? Disposition qui existe d'ailleurs incontesta- blement chez d'autres êtres des degrés infé- rieurs de l'échelle zoologiquc, spécialement chez plusieurs des animaux si longtemps confondus par les auteurs sous le nom d'In- ftisoires. S m. Des Axes et des Épines chez les êtres anomaux. Nous ne nous arrêterons ni aux êtres anomaux des trois premiers erabranche- iuents {voyez anomalies), ni aux Mons- tres unitaires. Les derniers de ceux-ci ex- ceptés {voyez ANIDIENS et ZOOMYLIEKS), tOUS ces êtres anomaux ont leurs parties coor- données , quoique moins régulièrement, d'après les mômes épines ou Axes auxquels se ramène la conformation normale de leurs espèces. Chez les Monstres composés, la considé- ration des épines et des Axes offre beaucoup plus d'intérêt. L'organisation d'un monstre double , pour prendre ici le type le plus simple que puisse offrir un monstre com- posé, est coordonnée très régulièrement', par rapport à trois épines, presque toujours planes, et par conséquent comparables à des •plans de sytnèlric, savoir : Vépine indi- viduelle de chacun des sujets composants (sa ligne niédiunc, comme on dit ordinai- rement), et Vépine ou plati d'union, c'est- à-dire le plan selon lequel se fait l'union des deux sujets composants, et qui, selon une expression impropre , mais souvent usitée, est la liijne jnédiane du monstre tout en- tier. Ce plan médian , ou plan d'union , est toujours , comme l'indique son nom et comme il résulte de sa disposition, inter- posé entre les deux épines individuelles. Il peut d'ailleurs être , par rapport à celles-ci, et celles-ci peuvent être entre elles , dans des rapports très différents , soit d'étendue , soit de disposition ; ainsi les trois épines peuvent être égales ou inégales. L'épine ou plan d'union peut être parallèle aux épines individuelles; il peut leur être perpendiculaire ; il peut aussi leur êtreo>«Uque; et, de là, des différences dont l'importance est telle , que , les exprimer avec exactitude , c'est véritablement résu- AXE 33,-5 mer en quelques mots toutes les modifi- cations essentielles de l'organisation des Monstres doubles. Nous pourrions montrer que la même classiQcation des Monstres doubles , à laquelle nous avons été conduit par de laborieuses recherches d'analyse , eût pu être déduite presque tout entière de la manière la plus simple , de la seule considération des trois épines. C'est ainsi , et ces exemples suffiront pour bien faire comprendre notre pensée , que la division générale des Monstres doubles en deux or- dres , les Autosiiaïres et les Parasi- taires {voy. ces mots), eût pu être four- nie immédiatement par la seule considéra- tion de l'étendue relative des deux épines individuelles , toujours égales dans le pre- mier ordre, inégales dans le second. De même, la considération de la direction de l'épine ou plan d'union , tantôt parallèle , tantôt perpendiculaire aux deux autres épi- nes , tantôt oblique sur celles-ci , eût pu nous fournir les principales subdivisions de ces ordres. Bien plus encore , elle pouvait faire prévoir approximativement le nombre des genres que chacun peut comprendre. Qui ne voit, en effet, que les épines peu- vent présenter des degrés très divers d'o- bliquité , se rencontrer sous des angles très différents; que les combinaisons fon- dées sur le parallélisme des épines sont né- cessairement moins nombreuses; enQn que l'incidence perpendiculaire de l'épine mé- diane ou d'union sur les épines individuelles n'est possible qu'avec un nombre beaucoup moindre encore de combinaisons ? Les Monstres composés plus que doubles, par exemple, les Monstres triples, les seuls dont l'existence soit encore authentique , peuvent donner lieu à des considérations analogues à celles que nous venons d'indi- quer. Dans tout monstre triple, il y a trois épines individuelles et deux plans d'union : la question est donc plus complexe, mais elle n'est réellement pas plus difficile ; et il en serait de même de Monstres plus compo- sés encore, si l'on venait à en établir l'exis- tence avec certitude. Quels qu'ils fussent, tous se ramèneraient , par la considération de leurs épines, à des notions fort simples, en ce qui concerne leur disposition géné- rale ; et il ne serait même pas difficile de la prévoir, et d'en résumer à l'avance les 396 AXE conditions dans une formule commune à tous les Monstres composés. Voyez notre Histoire générale des anomalies , t. III, et Particle monstres composés de ce Dic- tionnaire. (I. G.-S.-H.) AXE (a;esf.,de la famille des Asparaginées. (Sp.) AXILLARIS. INS. — Voyez axillaire. AXILLAMS.BOT.PH. — Voy. axillaire. AXIIV. Axiniis (à^îvvi, hache), moll. — M. Sowerby, dans son Minerai Concho- logy, a proposé ce genre pour des Coquilles fossiles dont le moule seul lui était connu ; il est fort difficile , en l'absence des carac- tères que donne la charnière, d'établir de bons genres ; aussi il est à regretter que IL Sowerby ait proposé celui-ci. En exami- nant les figures, nous trouvons aux Co- quilles du genre Axinus une très grande analogie avec les Lucines et nous pensons AXI que les deux genres pourront être réunis {voy. lucike). Nous trouvons en effet, à la planche 314, une coquille dont le moule in- térieur offre deux impressions musculaires fort écartées, dont l'antérieure se prolonge à la manière de celle des Lucines. Ce qui nous confirme dans notre opinion, c'est que d'après les mêmes figures , l'impression palléale paraît simple et sans échancrurc postérieure , également comme dans les Lucines. (Desh.) AXEVA (x^îvv;, hache), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , établi par Kirby {Lin. Soc. Trans., t. XII, p. 389), et cité par Latreille dans son ouvrage intitulé : Familles naUirelles du rèijnc animal , où il le place dans sa tribu des Gairones , entre les g. Eurypus et Prwcerus. Ce genre est très voisin des No~ toxus de Fab., et renferme deux espèces du Brésil : VAxina analis du fondateur du genre et VA. riifiiursis de Perty {]So- toxiis) , toutes deux figurées : la 1"^^, lac cit. tab. 30, f. 6; la 2^ [Delectus an. pi. 6, f. 16, p. 30). (D. etc.) AXINtEA, Ruiz et Pav. (à^îvr,, hache). BOT. PH. — Genre de la famille des Mélas- tomacées (tribu des Lavoisiérées , DC). Ses caractères distinctifs , suivant M. Don (.l/em. Wcrn. Soc. 4, p. 320), sont : Ca- lice cyathiforme, nu à la base, à limbe per- sistant, 5-ou 6-denticulé. Pétales 5 ou 6. Anthères obtuses au sommet, simplement éperonnées à la base, déhiscentes par 3 pores apicilaires. Capsule 5-ou G-loculairCy inadhérente. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes, dentelées ou crénelées, 3-nervées, réticu- lées, coriaces, pétiolées, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous. Fleurs blanches ou pourpres, grandes, terminales, disposées en corymbe ou en grappe. Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale ; il com- prend 5 espèces. (Sp.) *AXIj\E. Jx/«c(à^wir,, hache), annél.— Abildgardh et Oken ont signalé sous ce nom un genre d'Animaux parasites de VEsox Bê- la ne , poisson sur les branchies duquel ils vivent. M. Oken range ce genre parmi les Lernées, mais M. de Blainville {Dict.des se. 7iat. t. VII, 568) l'a rapproché de la famille des Hirudinées, parmi les Annélides. D'a- près M. Diesing, les Axines qu'il appelle AXI Heretacanthus {Nov. net. curios. XVIII, 310) seraient plus voisins des Polystomes ou Polycolylaires, et voici comment il les caractérise : Corps comprimé , allongé , atténué et tronqué en avant; bouche granu- leuse ; deux suçoirs de chaque cAté de la partie antérieure du corps ; extrémité cau- dale, pourvue de deux petits crochets. A VAxine BcUom's , type du genre , M. Diesing ajoute une seconde espèce , trouvée sur le même poisson , et qu'il ap- pelle Net. saIIYÏE. Axonophylitm (-/- stov, axe; o'jtô;, plante), bot. ru. — Necker donne ce nom aux plantes Amentacées , dont les Heurs sont groupées autour d'un axe commun. (G. d'O.) *AXOXOTECHIUM , Fcnzl ( z/i Ann. IFien. Mus.., t. I, p. 334). bot. th. — Double emploi ( suivant M. Fcnzl même , Bndl. Gcn. PL, p. 952) du genre Oryqia, Forsk., de la famille des Portulacées. (Sp.) AXYNOPHORUS. ins. — Voyez Axr- KOPHORUS. AXYRÎS, L. (à^upo;, non rasé), bot. c-a. — Genre de la famille des Chénopodiées ; on en connaît quatre espèces ; ces plantes croissent dans la Russie méridionale et dans !a Sibérie. (Sp.) AYAM. Ois. — Mol par lequel les Ja- vanais et les Malais désignent le Coq et même les Gallinacés en général. Ainsi , à Java, le Coq de basse-cour est désigné par le mot Ayam seulement, et les Coqs sau- vages Bunkiva et Alas, par ceux ^ Ayam Bankiva, Ayam Alas. Dans la même île, une espèce de Perdrix porte le nom de Ayam ayam hatt , dont Temminck a fait »a Perdrix ayam han. (Lafr.) * AYDEIXDRON , Nées el Martius [in Linnœa VIII, p. 36). (a^wv, axe; <5'îv(5'f cv , arbre), bot. th. — Genre de la famille des Laurinées , auquel M. Nées {Syst. Laur. , p. 243) assigne pour caractères: Fleurs hermaphrodites , paniculées. Pé- rianthe infondibuliforinc , 6-fide; segments égaux , irrégulièrement décidas. Étamines 9. Filets gros, courts, hérissés; les 3 in- térieurs garnis de 2 glandules basilaires, sessiles, comprimées. Anthères 4-valvu- laires ; les 3 intérieures extrorses , plus petites. Trois slaminodes squamiformes, subulés. Stigmate petit, tronqué. Raie en forme de gland , finalement caliculée par la partie subsistante du périanthe. — Ar- bres à feuilles penninervées, persistantes. Panicules axillaires ( finalement latérales , par suite de la chute des feuilles), brac- téulécs avant la floraison. Ce genre est T. II. AZA ^lOl propre à TAmérique équatoriale ; il ren- ferme douze espèces, dont la plupart son! très aromatiques. VA. Ciijumary Nees {Orotca Cxijnmary Martius), indigène du Brésil, et r./J . Laurel Nees {Ocotca Pichu- rim Kunlh), qui croît aux environs de Vene- zuela, produisent des fruits à amande très aromatique, qu'on emploie comme stoma- chique dans l'Amérique méridionale. (Sp.) AYE-AYE. MAM. — Voyez cbeiromys. AYENIA, Linn.— Dayenia, Mill. le. lab. 118. bot. m. — Genre de la famille des Byttnériacécs. Ses caractères , suivant M. Endlicher {Gen. Plant., p. 998), sont: Calice membranacé , 5-parli , persistant; segments égaux. Pétales 3, longuement on- guiculés, connivents, à lame cucuUiforme, munie postérieurement, au-dessous de son sommet , d'une glandule stipitée. Andro- phore subinfondibuliforme, 10-ou 15-denté : 3 ou 10 des dents obtuses , ananthères; les 3 autres (opposées aux pétales) anthérifères. Anthères extrorses, 2-thèques ; bourses dis- jointes, 2-Yalves. Ovaire courtemenl stipité, sub-globuleux , 5-loculaire , recouvert par l'androphore; loges 1-ovulées; ovules ana- tropcs, suspendus, attachés au-dessous du sommet de l'angle interne. Style indivisé , terminé pari stigmate sub-capitellé, 5-gone, obscurémtntS-lobé. Capsule globuleuse, mu. riquée, 3-loculaire, à 5 coques 1-spermes, 2- valves, se détachant de Taxe central et s'ou- vrant au dos en 2 valves ; axe filiforme, persis- tant. Graines apérispermées, ova'cs, 3-go- nés ; test crusiacé, 5cabre ; raphé longitudi- nal , sulciforme ; chalaze apicilaire, orbicu- laire, déprimée; hilebasilaire. Cotylédons fo- liacés, sub-orbiculaircs, 2-lobés, convolutés en spirale autour de la radicule ; radicule fusiforme.— Herbes (de rAmérique équato- riale) annuelles ou vivaces. Feuilles alter- nes, pétiolées, dentelées ; stipules séiacées; pédoncules 1-ou pauci-flores , axillaires, courts. On en connaît 6 espèces. (Sp.) AYLAl\TIIE./iy^«7i/A//5. bot. ru.— lî n'est pas très rare de rencontrer cette ortho- graphe vicieuse du mot Ailanthe. (Ad. J.) AYL3IEÏIIA. Martius. bot. ru.— Genre de la famille des Amarantacées. On n'en connaît que 2 espèces; elles habitent la Nouv. -Hollande. (Sp) AZADARACHT. bot. rn. — Voyez &ZKDARACB. 20 a02 AZA AZABARACHTA. bot. ph. — Voyez AZADIRACHTA. (C d'O.) AZADAWCHTA. bot. ph. — Il n'est pas rare de trouver cité sous ce nom , ou sous celui à\4zaradichta , par une trans- position vicieuse de lettre», celui qu'on doit écrire Azadirachta. Voyez ce mot. (Ad. J.) AZADIRACHTA. bot. ph. — Ce nom est un des dérivés d'Azedarach et servait à désigner spécifiquement un arbre rapporté au même genre que l'Azedarach commun , Mclia azedarach L., type de la famille des Méliacées et de la tribu des Méliées. Nous avons cru devoir l'en séparer en lui conservant le même nom comme générique el en le caractérisant de la manière sui- vante: Calice 5-parli; 5 pétales étalés; 10 filets soudés en un tube que terminent dix lobes courts, réfléchis, au-dessous desquels s'in- sèrent dix anthères opposées, oblongues. Style en forme de colonne; sigmate par- tagé en 3 lobes coniques. Ovaire porté sur un disque court, à 3 loges, contenant cha- cune deux ovules pendants et collatéraux. Drupe uniloculaire et monosperme par avor- tement. — L'espèce unique de ce genre est un arbre indien, à feuilles pennées avec ou sans impaire, dont les folioles très obli- ques sont dentées et glabres, à fleurs dis- posées en panicules axillaires. Voy. Brey- nyus, Icon., 1; Cav., Diss., tab. 108; et Ad. J., Meliac, tab. 2, n° 5. (Ad. J.) AZALEA, L. {excl. spec.) — Ântho- dc?idron , Reichb. — Osmalhnmnnsta , DC. — PhodeKlendro7i,G. Don. — TAeis, Salisb. — Tsutsusi, Adans. {i'ÇyJ.ia., brû- lée), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées ( tribu des Rhodorées ) ; ses caractères distinctifs sont : Calice petit , 5-parti. Corolle ringente , sub-bilabiée , hypocratcriforme; limbe 5-parti. Étamines 5, hypogynes, longuement saillantes, dé- clinées, ascendantes au sommet ; filets fili- formes , arqués ; anthères elliptiques ou oblongues, obtuses, échancrécs, sub-mé- difixes , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Ovaire S-loculaire; loges multi-OATilées. Style filiforme, saillant, arqué, ascendant, épaissi au sommet. Stigmate disciforme , 5-lobé. Capsule oblongue, 5-loculaire, 5- valve, sepiieide, polysperme; axe-central 5-ptère. Graines petites, scobiformes, ap- AZE pendiculées aux 2 bouts. — Arbrisseaux à ramules sub-verticillés. Feuilles sub-persis- tantes ou non persistantes, éparses, très entières, ciliées. Bourgeons-floraux aphyl- les, multiflores, terminant les ramules d( l'année précédente. Fleurs odorantes, dis- posées en corymbes ; pédicelles 1-bractéo- lés à la base : les florifères plus ou moins inclinés ; les fructifères dressés. Bractées caduques, scarieuses. Corolle jaune ou blan- che , ou rouge , ou panachée , poilue ou glan- duleuse , assez semblable à celles des Chè- vre-feuilles.— Ce genre , qui appartient aux régions extra-tropicales de l'hémisphère septentrional, est, comme on sait, pré- cieux pour l'horticulture, qui lui doit plu- sieurs espèces très recherchées comme ar- brisseaux d'ornement , dont les plus remar- quables sont 1'^. pontica L.; VA. speciosa "W. {A. niidiflora L. ; A. caleiidiilacca Pursh.; A. canesccns et A. periclymena Mich.) , etl'^. viscosa L. On possède un grand nombre de variétés de chacune de ces espèces, ainsi que beaucoup d'hybrides ob- tenues par la fécondation artificielle. (Sp.) *AZA]VZA, DC. (nom vernaculaire). BOT. PH. — M. De CandoUe ( Prodr-, I, p. 453) donne ce nom à une section du g. Hibiscus , section dont la plupart des espèces doivent être rapportées au g. Par^- tiurrii Ad. Juss. (famille des Malvacées) (SP.) AZARA. aoLL. lamell. — Genre établt par A. d'Orbigny en 1839, pour des espèces voisines des Corbules (Corbula), qui même avaient été confondues avec ces dernières : les Caractères assignés à ce genre peuventêtre exprimés ainsi : Coquillerégulière, inéquival- ve, inéquilatérale, épaisse et complètement close; charnière pourvue, sur lavalve bom- bée, c'est-à-dire la plus grande, de deux dents cardinales divergentes, séparées paruuc fos- sette. La petite valve a une seule dent car- dinale large, creusée en cuilleron; le liga- ment interne inséré sur le cuilleron de la petite valve et vers la fossette de la grande. Impressions musculaires au nombre de trois sur ciiaquc valve; une anale, allongée, ovale; une buccale, transverse, et une troisième petite, distincte. Ajoutons que l'animal a été observé par l'auteur du genre ; il est pourvu d'un manteau fermé sur les deux tiers de sa longueur; en ava;it, il existe une AZA ouverture destinée à livrer passage à uu pied oxlensil)le, comprimé, triangulaire et tranchant: deux siphons très longs et ciliés à leur extrémité libre, servent à introduire l'eau dans lescavitéshranchialesdc ranimai. L'espèce que l'on peut considérer comme type est 1'.^. erodona , Lam., laquelle était reléguée parmi les Mya. (H. H.) AZAUA, Ruiz et Pav. (nom d'homme). BOT. PH. — Genre de la famille des Bixacées; on en connaît 7 espèces, toutes indigènes du Chili. (Sp.) * AZAROLUS, Borkh. (àîla, suie ; èXo;, limon). BOT. ru. — Synonyme du genre Oronia. PeK., de la famille des Pomacées. (Sp.) AZE. mam. — Nom de l'Ane dans les dialectes méridionaux. AZ£DARAC1I, AZEDARACIIS. bot. PH. — Ce nom, qui désigne un arbre bien connu, ilie^ja A3edarac/i L., vient de celui d'Azadarachl, que lui donnait l'Arabe Avi. cenne. Il a passe en français, et, dans le principe, s'était étendu non-seuleaient au genre, mais à toute la famille dont cet arbre fait partie. — Les noms de Melia et Méliacées{vo y. ces mots) ont prévalu main- tenant. (Ad. J.) *AZÉLIDES. Azelidœ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de sa tribu des Anthomydes, dans l'ordre des Diptères, et qu'il caractérise ainsi : Chète paraissant nu. Tête de gros- seur ordinaire ; péristome carré. Abdomen des mâles non atténué. Corps piqueté de noir. Cette section ne comprend que le g. Azélie. Voy. ce mot. (D.) * AZÉLIE. Azelia (à^yiAÎat , sans ja- lousie). ISS. — Genre de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau-Des- voidy dans sa tribu des Anthomydes, sec- tion des Azélides, et auquel il donne les caractères suivants : Chèle nu ou parais- saut nu. Épistome non saillant. Anus des femelles offrant deux carènes superpo- sées. Abdomen des mâles piqueté de noir; teintes noirâtres. Taille petite. —.11 y rap- porte 6 espèces, dont la plupart volent sur les Onibellifères. Nous n'en citerons qu'une, V Azelia genlilis R. D., qui se trouve sur les fleurs du Persil et du Cerfeuil. Ce genre «•épond au g. Aiomogaslre de M. Mac-quart. Voy. ce mot. (D.) AZA /i03 AZfniiCS, Bor. PH. — Nom d'une espèce de Muscade sauvage, dépourvue de saveur. (G. d'O.) AZE ROLE et AZEROLIER. BOT. pu. — Voy. ALISIER. AZIER-MACAQUE. bot. pu. — Voyez UÉLASIOME. AZIMA, Lamk., III., tab. 807 {i'C-nu.l<^. , impunité), bot. ph. — Synonyme du g. Monetia, Lhérit., qu'on range, avec doute, à la suite des Aquifoliacées ou Ilicinées. (Sp.) * AZIIMEPHORA («Cw , barbe -, cpopà , action de porter), ins. — Nom donné par Stéphens à un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phaléuites, lequel correspond à nutre g. Numeria, qui est un démembrement du g. Fidonia de Treiischke. Voy. ces deux mots. (D.) AZIO. poiss. — Uu des noms de V Ai- guillât. Voy. ce mot. AZIRISTA. INS.— Genre de Lépidoptères nocturnes, section des Pseudo-Deltoïdes, fa- mille des Thermésicns, créé par M. Fr. Wal- ker {Lep. Bril.Mus.,'KY, 1638, 1838) pour VA. inlracla, de Santarem. (E. Desm.) AZOCHIS. iNS. — Genre de Lépidoptères nocturnes , famille des Pyraliens , division des Margarodides , créé par M. Fr. Walker {Lep. Brit. Mus., XVIII, 542, 1859) pour une espèce (Agripusalis) d'Ega. (E. Desm.) AZOÏQUE. GÉOL. — On donne quelque- fois le nom de terrains azoïques à un sys- tème de couches sédimentaires antérieures au terrain silurien, qui est jusqu'ici consi- déré comme le plus ancien dans lequel on ait trouvé des débris d'animaux. Les couches fossilifères citées à l'article Terrains comme faisant partie d'un terrain cumbrien anté- rieur au système silurien, appartiennent, en effet, soit à ce dernier, soit au système dévûuieu. Le terrain azoïque est composé de gneiss, de mlcascliisles, de lalcschistes, de schistes argileux, etc., qui ne renferment d'autres traces d'organisation que des parties char- bonneuses à l'état de graphite, ce qui in- dique cependant que , dès cette période re- culée, il y avait déjà une sorte de végéta- tiûn. La puissance de ce terrain dépasse 10 000 mètres dans quelques points d:i globe, notamment dans le nord de l'Amé- rique; en France, dans le plateau central, i04 AZA il a atteint quelquefois 5 à 6000 mètres. Le terrain azoïque est antérieur au gra- nité le plus ancien, car c'est toujours au milieu des couches de ce système que le granité est apparu, enveloppant dans sa masse fluide ou pâteuse des morceaux quel- quefois très -nombreux des schistes plus ou moins cristallins qu'il traversait; c'est ce que montrent aisément, un jour de pluie, les dalles des trottoirs de Paris, taillées dans le granité de Bretagne. A l'article Terrains, on a associé le gneiss, le micaschiste et le talcschiste au granité, bien que leur âge, comme on le voit, ue soit pas le même, et l'on a donné à cet en- semble le nom de terrain primitif, le consi- dérant comme la première croûte formée de haut en bas par suite du refroidissement de la masse fluide ignée. Mais aujourd'hui qu'il est bien constaté que les schistes les plus cristallins sont des roches sédimen- taires, cette manière de voir ne peut plus avoir cours. D'ailleurs, il est tout à fait im- probable que nous puissions connaître ou rencontrer jamais la moindre portion de cette enveloppe primitive, qui, par suite des mouvements de contraction, a dû se plisser, se briser bien des fois, et disparaître dans le bain fluide. Lorsque l'épaisseur est de- venue suffisante pour permettre à l'écorce terrestre de subsister, tout en obéissant au mouvement de contraction de la masse , déjà les eaux et les végétaux existaient à la surface du globe, et cependant ce n'était encore que les gneiss qui se formaient. Il est probable même que, dès cette époque, quelques organismes animaux ont pu vivre, et le fait serait prouvé si l'on admet que le gneiss avec amandes calcaires du Canada, antérieurs aux assises siluriennes les plus anciennes, et dans lesquels on vient de dé- couvrir des traces d'organisation, qui sem- blent appartenir à des bryozoaires, ne soient pas plus récents que le terrain azoïque de France ou de Scandinavie. Il faut donc supprimer de la nomencla- ture celte expression de terrain primitif, qm donne une idée fausse des masses minérales auxquelles on l'applique. Le nom de terrain nsoïque, d'après ce qui vient d'être dit, pourrait bien devoir être proscrit à son tour ; mais avant de lui substituer (elle autre expression, comme celle de système lau- AZA rencien ou de système huronien déjà en vi- gueur au Canada, il convient d'attendre de plus amples renseignements ; mais, quoi qu'il arrive, l'ensemble des couches cristal- lines ou autres, que nous avons groupées sous le nom de terrain azoïque, n'a pas plus de rapport avec le granité que le ter- rain houiller n'en a avec les porphyres qui le traversent. Le granité et toutes les autres roches érup- tives qui viennent à la suite constituent l'embranchement distinct des formations ignées auxquelles il ne convient pas d'ap- pliquer le nom de terrain , qui doit rester comme une désignation exclusivement propr& aux masses minérales sédimentaires consi- dérées sous le rapport chronologique. Le terrain azoïque , tel que nous le con • sidérons , est le premier des terrains pri- maires. 11 a été suivi du terrain silurien qui souvent le recouvre en superposition tout à fait discordante. C'est ainsi qu'en Suède des grès plus ou moi ns terreux, avec fucoïdes, appartenant aux assises siluriennes les plus anciennes, reposent en couches horizon- tales sur les p,neiss et les schistes cristallins fortement inclinés. Dans toute la Scandi- navie el en Finlande, le granité est posté- rieur au terrain azoïque; mais, dans tout le nord de l'Europe, il est antérieur au ter- rain silurien. En résumé , nous considérons comme constituant le premier groupe des masses n)inérales sédimentaires, c'est-à-dire le pre- mier terrain, tous les schistes cristallins antérieurs, non-seulement au terrain silu- rien, mais même aux roches éruptives les plus anciennes. Les caractères minéralogi- ques de ces schistes sont dus en grande partie à des phénomènes qui seront étudiés plus loin sous le nom de métamorphismes. Cet ensemble est susceptible d'être très- nettement limité à sa partie inférieure. Quant au nom de terrain azoique que nous lui attribuons, nous ne le considérons que comme provisoire. (Héb.) AZOLLA. BOT. PH. — Lamarck a donné dans V Encyclopédie ce nom à une pe- tite plante rapportée par Commerson du détroit de Magellan, et qu'il a supposée de- voir former le type d'un nouveau genre de la famille des Naïades, quoique l'absence de toute espèce d'organes de fructification AZO dût laisser dans le doute à cet égard , et que l'aspect de ces petites plantes les rappro- chât , comme il le fait observer , des Fou- gères et des Jungermannes. En effet, les Azolla, dont on a depuis dé- couvert plusieurs espèces en Amérique, de- puis le Canada jusqu'au détroit de Magel- lan et à la Nouvelle-Hollande, ont l'appa- rence de petites Jungermannes, à rameaus pennés , à feuilles petites et imbriquées , flottant sur les eaux douces, sans être fixées au sol. On a longtemps ignoré la nature des or- ganes reproducteurs de ces petits végétaux. Ils ont été d'abord découverts, dans les es- pèces de \a Nouvelle-Hollande, par M. R. Brown, qui en a donné une excellente des- cription , accompagnée de figures analyti- ques , aussi parfaites qu'on pouvait les at- tendre du célèbre peintre Ferd. Bauer, dans Tappendice au Voyage de Flinders. Ce n'est que depuis peu d'années que la fructifica- tion des espèces américaines a été obser- vée, décrite et figurée par M. Martius, dans ses Icônes seleclœ flantunem Crypio- gnmicnrtim Brnsilîcnsis (p. 125, pi. 7A et 75). Ces deux auteurs s'accordent dans la plupart des points, et leurs observations semblent prouver qu'il n'y a pas de diffé- rences importantes entre la structure des Azollti de ces deux parties du monde ; ce- pendant ces différences ont paru à M. Meycn suffisantes pour considérer les espèces amé- ricaines et les espèces australiennes comme constituant deux genres distincts , dont le premier conserverait le nom primitif d'^- zgUu, et le second recevrait celui de Rhi- zosperma. Nous exposerons ces différen- ces , en faisant connaître , aussi bien que cela est possible sans le secours des figures, la structure remarquable de ces plantes. Tous les AzoUa ont des tiges pinnées ou bipinnées, quelquefois paraissant dichoto- mes, s'étalant en rosette de quelques centi- mètres de large, et flottant à la surface de l'eau ; des tiges principales naissent des ra- cines simples , souvent garnies de poils et plongeant dans l'eau. Les feuilles, très pe- tites, ovales, obtuses, entièrement cellu- leuses , sont imbriquées , et dans l'espèce d» Brésil {Azolla mîcrophylla Mart.), elles sont disposées sur quatre rangs : deux inférieurs correspondant à l'eau, deux su- AZO i05 périeurs en rapport avec l'air ; les pre- mières, plus grandes, sont roses et lisses; les secondes sont vertes et papilleuses. C'est vers la base de la tige , à l'aisselle des feuilles, dans les espèces australiennes, dans une position qui paraîtrait indépen- dante de ces organes dans l'espèce brési- lienne , que se développent les organes re- producteurs. Ils sont de deux natures ; mais leurs fonctions ont été diversement com- prises par les savants qui les ont étudiés, et il reste nécessairement encore des doutes à cet égard. L'un de ces organes est un sac membra- neux fermé de toutes parts, formé d'une membrane celluleuse, mince et uniforme, renfermant descorps sphériques,pédicellés, nombreux, dont les pédicelles naissent tous du fond de cet involucre. Chacun de ces corps sphériques [Capsula, R. Br.) est lui-même formé d'une membrane celluleuse , fine , continue, ne s'ouvrant que par déchirement, et renfermant dans l'espèce de la Nouvelle- Hollande, d'après M. Brown, de G à 9 corps anguleux , qu'il désigne sous le nom de graines, et qui offrent dans leur angle inté- rieur quelques fibrilles saillantes, considé- rées par ce savant comme des radicules. L'espèce américaine, d'après M. Martius, offre des involucrcs {Oryana indusiala Mart. ) dont l'organisation générale est la même que celle que nous venons de dé- crire, mais dont les sporanges {Cajisidœ, R. Br.) renferment de 4 à 8 corps globu- leux , dont la surface est hérissée de poils crochus, et dont l'intérieur renferme des vésicules contenant des granules jaunes , souvent quaternés. Cette structure inté- rieure semble éloigner l'idée de comparer ces corps à des graines, comme M . R. Brown l'avait fait pour les corps analogues de l'es- pèce de la Nouvelle-Hollande. L'autre organe , d'une structure beau- coup plus extraordinaire , est désigné par M. Brown comme organe mâle, et par M. Martius sous le nom d'Orgaîu/m calyp- tratum. Il présente un sac membraneux ellip- soïde, divisé en deux cavités par une cloi- son transversale, et dont la partie qui cor- respond à la cavité supérieure se sépare par une division transversale et se détache comme une coiffe; la cavité inférieure, qui ft06 -- . AZU est parfaitement close, et qui est envelop- pée par la prolongation de la membrane qui forme la coiffe et par une enveloppe propre qui se conliaue avec la cloison transversale, est remplie , d'après M. Brown , d'un li- quide trouble, qui devient ensuite une sub- stance pulvérulente , et , d'après M. Mar- tius, des globules disposés en série et rem- plis d'une masse grumeleuse. La cavité supérieure de ces mêmes orga- nes, qui se trouve mise à découvert par la sé- paration d€ la coiffe qui la recouvre d'abord, présente un axe ou columelle naissant du milieu de la cloison qui sépare les deux cavi- tés et se terminant supérieurement par une touffe de Qbrilles. A cette columelle, que MM. Brown et Martius considèrent comme perforée dans toute sa longueur , sont fixés des corps solides, arrondis ou anguleux, au nombre de 3 dans l'espèce américaine , de 6 ou 9 dans les espèces australiennes. Ces corps sont formés d'un tissu très fin et très serré , semblable à celui de la columelle elle-même; ils avaient d'abord été dési- gnés par M. Brown sous le nom d'anthères {Prodr., p. 166); mais il a renoncé plus tard à cette dénomination, et paraît consi- dérer cet organe tout entier comme une an- thère , dont la matière d'abord fluide, puis pulvérulente, contenue dans la cavité infé- rieure, serait le pollen. Ainsi M. Brown , à l'époque déjà reculée où il a publié la description de cette struc- ture si anomale , considérait le premier de ces organes comme un involucre renfer- mant des capsules contenant chacune 6 à 9 graines , ou plutôt 6 à 9 embryons à radi- cules saillantes, et le second organe comme un organe mâle dont la cavité inférieure re- présentait l'anthère pleine de pollen. M. Martius, qui a observé la structure très singulière des corps considérés comme des graines par M. Brown, paraît pencher à les regarder comme des vésicules polli- niques et à admettre chacun de ses Organa cnlypirata pour une graine. Dans ce cas, la matière pulvérulente comparée au pollen serait analogue à la fécule qui , renfermée dans une vésicule spéciale, forme l'embryon des Chara et d'autres plantes cryptogames. Malgré les doutes que peuvent encore laisser plusieurs points obscurs de l'orga- nisation de ces parties , et l'ignorance où AZO nous sommes de la germination de cea plantes, cette dernière opinion de M. Mar- tius me paraît plus vraisemblable et iiliis en rapport avec ce qu'on sait actuellement de la structure des organes reproducteurs des autres plantes cryptogames, plus ou moins analogues aux Azolla. Les différences de structure intérieure que nous avons indiquées entre \^ Azolla microphy l la du Brésil etks Azolla yin- nata et rubra de la Nouvelle -Hollande, paraissent tenir plutôt à la manière dont les observations ont été faites qu'à la nature même des choses, à l'exception du nombre des lobes ou corps solides fixés à la colu- melle des organes biloculaires qui varie- raient de 3 à 9. Il y a cependant une autre différence qui ne paraît avoir qu'une im- portance tout à fait secondaire : c'est la manière dont les organes que nous avons décrits sont enveloppés. Dans les espèces australiennes, les premiers de ces organes sont contenus chacun isolément dans un second involucre extérieur, et les seconds sont réunis deux par deux dans un invo- lucre semblable. Dans l'espèce américaine, dont la fructification a été observée, ces or- ganes sont au contraire nus et isolés. La combinaison de ces divers caractères con- duira-t-elle un jour à admettre la division proposée par Meyen de ce genre en deux genres, sous les noms A\4:olia et de Rhi- zosperma ? c'est ce que des observations répétées sur les autres espèces américaines et sur celles de la Nouvelle-Hollande pour- ront seulement décider. Ces plantes paraissent très répandues dans l'Amérique : on les a observées sur les eaux stagnantes des terres Magellani- ques, du Chili, du Brésil, du Pérou, de la Colombie, dans plusieurs parties des États- Unis ; mais elles paraissent très rares en fructification , et les espèces n'en ont pas encore été distinguées convenablement ; on ne les a pas jusqu'à ce jour signalées ail- leurs qu'à la Nouvelle -Hollande, hors du continent américain. (Ad. B.) * AZOMA. BOT. CR. — M. Fries {Sijst. Myc, vol. III, index alph., pag. 55) consi- dère ce genre comme un état du Cladospo- rium herbamm- Voy. azosma. (Lév.) * AZOOTIQUE. Azoolicus (à priv.; C»w, animal), géol. — Épithète donnée aux AZO terrains enlièremeut privés de débris orga- niques. (C. d'O.) * AZOPHORA , Neck. ( iX,-h, barbe; cpcfià, action de porter), bot. th. — Syn. du genre Rhizophora, de la famille des Rhizophorées. (Sp.) AZORELLA, Lamk. bot. th. — Genre de la famille des Ombcllifères ; il paraît être propre à TAmérique australe; on y rencontre 7 espèces. (Sp.) * AZOSMA ( je n'aijamais pu découvrir rétymologie de ce mot), bot. cr. — Genre de Champignons que Corda place dans les Helminthosporiécs , et qui ne renferme qu'une seule espèce , décrite dans la Flora Gcrmanicn de Sturm (pi. 8, p. 35). II est caractérisé par des filaments droits, dia- phanes, simples, ur lesquels sont répan- dus des spores ovales, pyriformes , trans- parentes et cloisonnées. VA. helminthos- poroidcs C. croît sur les feuilles des Coni- fères. Quoique je ne connaisse que la figure de ce genre , je crois que c'est avec raison que le professeur Fries en a fait un Hel~ tm'nthosporoides. (Lév.) AZOTE (a privatif; Côjmv, vie), chim. — Le gaz Azote, confondu d'abord avec le gaz acide carbonique , en fut distingué, en 1772, par Rulterford ; son existence fut dé- montrée tr is ans plus tard , dans l'air at- mosphérique, par Lavoisier. Rangé par les chimistes modernes parmi les métalloïdes, l'Azote est l'un des corps simples les plus répandus dans la nature ; il forme en effet les soixante-dix-neuf centiè- mes de l'air atmosphérique ; il entre dans la composition de toutes les matières anima- les, à l'exception des substances grasses ; il concourt la formation d'un certain nom- bre de principes immédiats des végétaux. Plus rare dans le règne minéral, il s'y ren- contre néanmoins, combiné avec l'oxygène, à l'état d'acide azotique (nitrique) uni avec des bases. L'Azote n'a, pour ainsi dire, que des carac- tères négatifs ; car, dès qu'un gaz ne pré- sente aucune des propriétés qui caractérisent les autres gaz connus, on peut en conclure que c'est de l'Azote. Il est toujours gazeux ; il est incolore, inodore, insipide ; il éteint , les corps en combustion. Son pouvoir ré- | fringcnt est supérieur à celui de l'air ; sa densité est un peu moindre. Soluble dans AZO ^07 Tcau, il l'est cependant moins que l'oiy- gène. Impropre à la respiration, il donne la mort , mais sans exercer d'action délé- tère ; il semble , au contraire , exercer dans Pair atmosphérique , un rôle providentiel , en tempérant l'action trop vive de l'oxygène sur l'appareil respiratoire des êtres orga- nisés. L'Azote se dégage quelquefois des fentes de la terre, dans les phénomènes volcani- ques , ou dans les tremblements de terre ; c'est à ce gaz qu'on attribue l'asphyxie des animaux qui a quelquefois lieu dans ces grandes convulsions de la nature. Mélangé à l'oxygène dans la proportion des quatre cinquièmes environ , l'Azote constitue , comme nous l'avons déjà dit , l'air atmos- phérique, et prend ainsi part à tous les phé- nomènes dont nous avons rendu compte dans l'article Atmosphère, auquel nous renvoyons le lecteur. Combiné avec ce même oxygène, l'Azote donne lieu à cinq composés, dans lesquels la proportion d'oxygène croît comme de 1 à 5. Ce sont \eprotoxydc d'azote, Xthioxyde d'azote , et les acides azotena-, hypozo- tique et azotique. Les deux premiers sont gazeux; le troisième n'a pu encore être isolé; les deux derniers sont liquides. Au- cun de ces composés ne se rencontre dans ia nature, bien qu'ils puissent s'y former sous l'empire de certaines circonstances. Le plus connu est Wtnde azotique (acide nitrique, eau forte), dont les arts font un usage habituel, l oyez ACIDES. Cet acide , le plus oxygéné des composés d'Azote et d'oxygène , se trouve dans la na- ture, combiné avec des bases. Ces combi- naisons font partie de la famille minéralo- gique des Azotides (Nitrides, Beudanl). L'Azote est l'un des principes consti- tuants du gaz ammoniaque , composé d'Azote et d'hydrogène , dont la formation est fréquente partout où il se rencontre des matières animales ; il forme aussi , avec \i carbone , le rynnogène , radical binaire du plus haut intérêt; enfin il peut se combiner avec quelques métaux. (A. D.) Lorsqu'on voit le nombre considérable des dérivés de l'azote que nous venons de signaler, et qu'où se rappelle le peu de tendance qu'a ce gaz à former des combi- naisons, on est frappé de l'opposition qui /|08 AZO apparaft entre ces deux faits. Comment peut-il se faire en effet qu'un corps, dont l'indifférence chimique se manifeste si net- tement, puisse produire autant de dérivés? Cela tient à ce que, suivant qu'il est pré- paré depuis un certain temps ou bien qu'il sort d'une combinaison, l'azote présente des propriétés complètement différentes. Ainsi le chimiste qui a préparé de l'azote peut laisser indéfiniment ce gaz en contact avec de l'oxygène, ou bien avec de l'hydro- gène, sans qu'il y ait jamais combinaison ; mais vient-il au contraire à détruire une combinaison azotée en présence d'un corps fournissant au même moment de l'oxygène ou de l'hydrogène, il se produit ordinaire- ment de l'acide azotique ou de l'ammoniaque. C'est ce qui a lieu, par exemple, lorsqu'on chauffe une matière azotée, comme la géla- tine, en présence d'un alcali hydraté, comme la potasse des laboratoires : l'azote et l'hy- drogène se rencontrent au moment oîi ils sont mis en liberté, ils se combinent et se dégagent à l'état d'ammoniaque. Donc, si l'azote préparé à l'avance ne paraît pas avoir daffiiiiié bien vive pour les corps au contact desquels on peut le placer, il n'en est pas de même pour celui qui sort d'une combinaison, qu'on prend, comme on dit, à Vétal naissant, et dont l'union avec une foule de corps est des plus faciles. Cette tendance à la combinaison que présente l'azote à l'état naissant n'est pas particulière à te gaz ; tous les corps connus le possèdent, et le savant qui cherche à opérer des combinaisons a toujours le soin de mettre en présence des corps à l'état naissant, sur ainsi de se trouver dans les meilleures conditions possibles pour attein- dre le but qu'il se propose. Les phénomènes dus à l'état naissant offrent donc une grande importance, car pour le seul gaz qui nous occupe en ce mo- ment, nous leur devons l'acide azotique, l'ammoniaque et le cyanogène, dont les applications, soit à l'état libre, soit à l'état de sels, s'accroissent chaque jour davantage. (E. Boi:tmv.) AZY * AZOTIDES ou MTRIDES. mi» — Dans la classification de M. Beudant , c'est le nom d'une famille de minéraux , dont l'Azote est le type , et qui réunit aux di- verses espèces de nitrates naturels, l'A zote, l'Ammoniaque et l'Air atmosphéri que. (Dei,.) * AZOTOXYDES. min. — M. Beudant donne ce nom aux minéraux comprenant les combinaisons de l'azote avec l'oxygène. AZUR (Pierre d'). min. — Synonyme de LAzuLiTE. (Del.) AZUR DE CUIVRE, min. — Syn. d'AzuRiTE. (Del.) * AZURITE. MIN.— Ce nom a été donné d'abord à la Klaprothine , qui est un phos- phate d'alumine et de magnésie coloré en bleu; ensuite, et plus généralement, au carbonate bleu de cuivre, Kupferlasur des Allemands. Voi/. carbonates. (Del.) AZURIN (i'Azurin). Turdus cyaiiw nis. OIS. — C'est le nom d'une espèce du genre Brève. Voy. brève. (Lafr.) * AZYGITES (à priv.; rup; , pair). DOT. cR. — Genre de Champignons décou- vert par M. Mongeot , et ainsi nommé par M. Pries {Sysl. Myc. vol. III, p. 330), parce que les péridioles sont solitaires, au lieu d'être géminées comme dans le g. Sy- zigiies. Ses filaments sont lubuleux, conti- nus, droits, rameux. Les péridioles sont so- litaires et placées à l'extrémité des pédi- celles latéraux ; ils renferment dans leur milieu un globule opaque formé par la réu- nion des spores. VAzyyiles Mo?jgeolii F. croît en automne sur les Bolets corrompus. Je l'ai rencontré une fois dans les environs de Paris. C'est une plante très curieuse qui demande à être étudiée de nouveau, parce que la description que je viens de donner a été faite sur des échantillons secs. (Lév.) * AZYGOCÈRES (à priv. ; r^p; , pair ; xàpy.?, corne , tentacule ). ankél. — Nom que M. de Blainville {Dict. des Se nat., LVII, 472) donne à une section des Néréidiens , correspondant au genre Eunice de Cuvier. Le système icntaculaire de ces AnnéHdes est impair. (P. G.) BABA. OIS. — Synonyme de Pélican ^lanc. Voyez pélican. Bi\JîA^. INS. — On donne ce nom, sur les côles (le Nice , à un insecte qui détruit les Oliviers et qu'on rapporte au genre T/irips. Voy. ce mot. (C. d'O.) BxiBAT/VMBl ouBiVBATEaiBI. bot. PU. — Synonyme de trioptèride. Voy. ce mot. BABEURRE, zool. mam. —On donne ce nom au liquide restant dans la baratte après la fabrication du Beurre. Il est com- posé de la partie séreuse du lait, vulgaire- ment appelée jieLit lait, et de Fromage ou matière caseuse. Le petit lait obtenu par ûltration de la Babeurre est une boisson ai- grelette fort agréable au goût , très rafraî- chissante et légèrement purgative. Cest par Tévaporalion lente du petit lait qu'on ob- tient les cristaux appelés sel ou sucre de LAIT. Voy. ces mots. (C. d'O.) *BABIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la fa- mille des Cbrysomélines, créée par M. Che- vrolat et faisant autrefois partie des Cly- thra. Ce genre a été adopté par M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, . en mentionne 23 espèces, dont 22 sont pro- pres à TAmérique méridionale et septen- trionale. L'espèce qu'il a- citée comme se trouvant au Cap de Bonne-Espérance ne nous . paraît pas appartenir à ce genre. Nous ne mentionnerons que la seule espèce décrite, qui est la Clylhra qiiadrigiittala d'Olivier. Ces Insectes se distinguent de la plupart de leurs congénères par une forme bien plus arrondie, quoique oblongue. La couleur générale est le noir, le vert et le bleu foncé, toujours luisante; les élytres ont presque toujours des taches fauves ou rouges, ou les étuis sont rouges avec une bande médiane de couleur obscure. (C.) BABIAiVA. BOT. PH. — Dans les Anna- les de botanique et dans sa révision des genres de la famille des Iridées, Ker a sépa- ré, comme genre distinct, plusieurs espèces lï'Ixia , qui offrent à peine des différences propres à les en distinguer. Ainsi, le genre Bahiana a son calice évasé et comme in- fondibuliformc , celui des véritables Ixia étant hypocralérifornic ; les stigmates sont cunéiformes dans le premier de ces genres et subulés dans le second. Le fruit est co- riace et épais dans le Bahiana., le péri- carpe est mince et membraneux dans les Ixia. Au reste le genre Bahiana n'a pas été généralement adopté. Voy. ixie. (A. R.) BABILLARD, ois. — Nom donné , à cause de son gazouillement continuel , au Gobe - Mouche vert de la Caroline , de Buffon, i)]uscirnj)a viridis L. BABILLARDE. ois. — Espèce du genre Fauvette, Motacilla citrriica L. VfyCZ SYLVIE. BABINGTONITE (nom propre), min. — Espèce minérale, établie par Lévy, et nom- mée ainsi en l'honneur de lîabington. EJle ne s'est encore présentée qu'en petits cris- taux, d'un noir verdàtre, à la surface de l'Ai- bite, avec de la Hornblende et du Feldspath rouge de chair, à Arendal, en Norwège. Sui- vant Lévy, ces cristaux dérivent d'un paral- lélipipède obliquangle PMT, dans lequel l'incidence des pans M et T est de 112°,30', et celles de la base P sur les mêmes pans de 92°,34', et 88". On observe des clivages parallèlement à P et à T. La forme générale de ces cristaux est celle d'un prisme à huit pans, terminé par des sommets dièdres, Ils ressemblent beaucoup à certaines va- riétés de Pyroxène augite de couleur foncée. D'après les essais de M. Chiidren, ils se- raient formés de Silice , de Chaux , d'Oxy- des de fer. et de manganèse, et d'un peu d'Oxyde de titane. Leur dureté est d'envi- ron 3,5; leur pesanteur spécifique, 3,4. Il sont opaques , cl d'un éclat vitreux. lis fondent en émail noir à la flamme du cha- lumeau. (Del.) BiVBIROUSSA {sus Bahyrussa,l.\n.y Syst. nal., édit. XII). mam.— Le mol Ba- biroi/ssu que les Hollandais et les Anglais prononcent comme nous, quoiqu'ils l'écri- 26' MO BAB vent quelquefois différemment (5aAi-ro.a(po; et 8° l'Hippopotame. Cosmas dit, et cela fait honneur à sa véracité, qu'il n'a pas \u la Licorne; il n'a connu que des figures de l'animal qu'il désigne sous ce nom , et qui n'est pas pour lui, comme il l'est pour plu- sieurs auteurs anciens, le Rhinocéros, puis- que, comme on l'a vu, il fait de ce dernier une mention à part. Or, à l'époque où Cosmas écrivait , quoique le Narval fût encore in- connu des peuples riverains de la Méditer- ranée, les défenses de ce cétacé ne l'é- taient pas entièrement, et elles étaient déjà venues compliquer l'histoire des Monocéros. Il y avait donc une Licorne qui fournissait de l'Ivoire; l'Hippopotame en fournil égale- ment; n'était-ce pas là un motif pour croire que les armes qui avaient valu son nom au Xoipïlaçoç étaient aussi de substance Ciburnée ? Pour que celte conjecture eût quelque poids, il fallait que, dans l'ouvrage de Cos- mas, les trois animaux se trouvassent men- tionnés à la suite les uns des autres, comme ils le sont dans le fragment donné parThé- venot. La vérification était facile, puisque Monlfaucon a puhlié {CoUecCio nova Pa- trum, t. II) une traduction complète de la BAB Topographie chrétienne. J'eus donc recours à cette collection, et je reconnus d'abord que Thévenot n'a rien omis, et qu'il a re- produit complètement le dixième livre du Traité de Cosmas ; mais je trouvai plus que je ne cherchais. En effet, le savant bénédic- tin a joint à sa traduction des figures qui accompagnaient un manuscrit du ix^ siècle, et qui, selon lui, sont la copie des figures appartenant à un manuscrit beaucoup plus ancien , peut-être même au manuscrit auto- graphe du voyageur. Dans une des planches sont représentés tous les animaux mention- nés dans le livre X, le Xoipî'>.a.cp(;ç, aussi bien que le Mcvo'xspùjç , tous les deux avec leur nom bien lisiblement écrit. Le dernier est de tout point semblable à la Licorne qui sert de support aux armes d'Angleterre, ayant comme elle de la barbe au menton et portant au front une corne droite tournée en spirale, une véritable défense de Narval. Ma conjecture était donc fondée ; mais je n'en étais déjà plus réduit aux conjectures, puisque j'avais la figure du Xoips'Xacpî;. LV nimal est certainement un Cochon, mais ce n'est point un Babiroussa, car s'il a de longues défenses qui lui sortent de la bou- che, il n'en a point qui naissent du chan- frein, en perçant la peau du museau ; or c'est là un caractère trop saillant pour que Cos- mas n'eût pas souhaité qu'on l'exprimât, et pour que son dessinateur, quelque mala- droit qu'il pût être, fût embarrassé pour Is rendre. Ce signe et l'existence d'une cri- nière bien marquée sur le dos porte donc à considérer le Xoipe'Xacpo^ comme un de ces Sangliers à grandes défenses d'Afrique. Personne n'ignore que Cosmas avait voyagé dans l'Ethiopie aussi bien que dans l'Inde, et il ne dit point auquel des deux pays ap- partient l'animal. Le manuscrit, dont Thévenot a fait usage et qtà. est différent de celui de Monlfaucon, contenait aussi certainement, quoiqu'il n'en dise rien, la figure des animaux décrits par Cosmas, et ces figures dans les deux manuscrits devaient être les mêmes ; ce qui leur donne un nouveau degré d'authenticité. En effet, dans la vignette de Thévenot, nous voyons, à côté du Babiroussa, le Musc, dont la figure est tout à fait conforme pour les proportions et la pose à celle de la planche de Montfaucon ; c'est évidemment une co- BAB pie qu'on a cherché à améliorer par Taddi- tion de deux caractères en elTel importants : la saillie des canines et la protubérance du sac qui renferme la matière odorante. Pour terminer cette discussion déjà trop longue peut-être , je ferai remarquer que, lors même qu'on contesterait la date as- signée par Montfaucon au manuscrit dont il s'est servi , cela ne changerait rien à la question, puisque cette date serait toujours fort antérieure à celle où l'Europe a com- mencé à recevoir d'une manière suivie des informations sur les productions de l'Inde, c'est-à-dire à l'époque où se sont établies les relations par mer entre les deux pays. Les îles qu'habite le Babiroussa furent visitées par les vaisseaux européens dès le premier quart du seizième siècle; mais leurs animaux furent peu remarqués , et il sem- blait que de toutes les productions de ce pays , les épices étaient les seules qui fus- sent dignes d'attirer l'attention. Cependant Antonio Galvan qui avait été gouverneur des Moluques,et que le roi de Portugal, malgré les éminents services qu'il en avait reçus, laissa mourir à l'hôpital, mentionne, à deux reprises différentes, le Babiroussa, dans un petit ouvrage qu'il nous a laissé, un précis des découvertes géographiques, qui ne fut publié qu'après sa mort, survenue en 1657, et queHakluit, en 1601, traduisit en anglais. Il en parlait sans doute plus en détail dans une histoire des Moluques, qu'il avait écrite et qu'on a laissé perdre. Des deux indica- tions contenues dans le précis, la première est faite à. l'occasion du naufrage de F. Ser- rano, arrivé en 1512, et par suite duquel cinq ou six Portugais, les premiers qui soient arrivés aux Moluques, furent jetés à Mindanao ; la seconde se rapporte à l'épo- que de l'administration de Galvan. Dans une des missions entreprises par ses or- dres, soit pour un but politique, soit pour la propagation de la foi, ses envoyés visitè- rent plusieurs des îles où se trouve le Babi- roussa ; c'est sur leur témoignage et sur celui de quelques Espagnols que repose ce qu'il nous apprend de l'animal , n'ayant ja- mais eu lui-même l'occasion de l'observer. Il Signale les quatre défenses longues chacune d'un empan et demi , et dont deux , au lieu de sortir de la bouche, naissent du chan- frein ; la position de la seconde paire est BAB h\Z mal indiquée dans la version anglaise, mais peut-être est-ce la faute du traducteur; c'est une vérification à faire et que je re- commande à ceux qui pourront consulter le texte original. Lorsque les Moluques, qui avaient passé de la domination des Portugais à celle des Espagnols, furent devenues, vers la lin du ■s.vi'^ siècle, la conquête des Hollandais, leurs productions les plus curieuses ne lardèrent pas à alïluer dans les collections publiques et privées des Pays-Bas, venant ainsi, en quelque sorte, s'offrir à l'observation des hommes studieux qu'attirait de toutes parts la réputation déjà très grande des nouvelles universités. Le Danois Thomas Bartholin, qui, moins que tout autre, paraissait avoir besoin d'aller chercher au loin l'instruction quand il trouvait dans sa propre famille une si grande réunion de lumières, Thomas Bartholin , dis-je , fut un de ces étrangers , et c'est à lui que nous devons les premières notions un peu exactes sur les formes de l'animal qui nous occupe. Dans la seconde centurie de ses Hist. (ijiat. rar., publiées à la Haye , en 1654 , il donne l'histoire de deux Cochons étrangers, l'un de l'Inde et l'aulip. de l'Amérique. «Le premier, dit-il , est originaire de Bouro, pe- tite île située à 30 lieues d'Amboine. Les in- digènes l'y désignent sous le nom de Ba/n- rnissa. Sa tète, semblable pour la forme à celle du Porc ordinaire, s'en dislingue par quatre défenses longues et recourbées comme des cornes de Bélier : deux sont por- tées par la mâchoire inférieure} les deux au- tres naissent de la mâchoire supérieure et apparaissent au dehors, en se faisant jour à travers la peau du chanfrein ; les molaires ressemblent à celles de notre Cochon. La taille de l'animal est celle d'un Chien cou- I chant. Le poil ressemble plus au poil de nos , Chiens de chasse qu'à des soies de Porc ; I sa couleur est d'un gris doré. Les pieds sont j comme ceux de la Chèvre. Je ne crois pas que l'animal ait été décrit jusqu'à présent. J'en ai vu un crâne dans le Musée royal de Copenhague et la figure que j'en donne ici montre les singulières apophyses qui servent d'alvéoles aux défenses de la mâchoire su- périeure. La figure de l'animal entier est gravée d'après une peinture exécutée à Ba- tavia, en 1650. M !il4 BAB Celle ûgure de l'animal entier est assez médiocre ; elle est surtout défectueuse pour les pieds, dont les doigts semblent garnis d'ongles plutôt que de sabots. C'est sans doute la faute du graveur, puisque, dans le texte, Bartholin, comme on l'a vu, compare ces pieds à ceux d'un ruminant. La figure de la tète osseuse , quoique grossièrement exécutée, rend bien les formes générales, la disposition des défenses et la direction de l'alvéole pour celles de la mâchoire supé- rieure. On reconnaît bien aussi cinq mo- laires à chaque mâchoire, et les trois incisi- ves de la mâchoire inférieure ; quant à celles de la mâchoire supérieure, elles ne se distinguent point, la figure étant tout à fait confuse en ce point. Bartholin, d'ailleurs, paraît ne pas avoir observé, du moins il ne le mentionne point, la différence qui existe dans le nombre des incisives aux deux mâ- choires. Cette omission ne peut pas être repro- chée à un auteur qui , quatre ans plus tard, et de même en Hollande, fit paraître un livre où se trouve une notice sur le Ba- biroussa , notice également accompagnée d'une figure de l'animal entier et d'une re- présentation de la tête décharnée. Cet au- teur est Pison , qui , ayant donné en 1658 une seconde édition de ses œuvres et de celles de Marcgraff, déjà publiées en 1648 par Laët, y joignit quelques écrits encore inédits de Bontius , médecin hollandais , mort à Batavia en 1531. Le chapitre sur le Babiroussa est une addition de l'éditeur. Il dit que personne avant lui n'a fait connaître cet animal , et pourtant il copie l'article de Bartholin, auquel il n'ajoute rien d'impor- tant. Il signale , il est vrai , comme je le di- sais, une différence dans le nombre des in- cisives , en haut et en bas; mais, au lieu de quatre, il n'en donne que deux (une de cha- que côté) à la mâchoire supérieure. Quant aux molaires, il dit qu'elles sont « au nom- bre de 12 environ , » étrange manière de s'exprimer, et qui tient sans doute à ce que, dans la tète nu'il a fait figurer, tête qui faisait partie de la collection d'un pharmacien d'Amsterdam, il se sera trouvé 6 molaires en haut et 5 seulement en bas; il aura cru qu'il manquait une molaire à la mâchoire inférieure, tandis que c'est là réellement le nombre complet ; la sixième BAB molaire supérieure même manque habituel- lement, et c'est pour cela qu'on n'en voit que 5 à chaque mâchoire, dans la figure de la tôle osseuse donnée par le savant danois. Dans Pison, la figure de l'animal entier est exécutée avec plus de soin que dans Bar- tholin; mais elle est plus défectueuse à tous égards, sauf pour la forme des pieds. Ou- tre la gravure en bois qui est intercalée dans le texte, il y a dans le frontispice une figure du Babiroussa, où l'animal est re- présenté couché. C'est cette figure que Thé- venot a reproduite en tête de son extrait de Cosmas; seulement le graveur, pour s'é- pargner de la peine, l'a copiée sur le cui- vre telle qu'il la voyait sur l'estampe , ce qui fait que dans l'épreuve elle est tournée en sens opposé. La figure du Musc, qu'il donne dans la même vignette, et qui est faite comme je l'ai dit, d'après celle des ma- nuscrits de Cosmas, se trouve également retournée. Des différents écrivains que nous avons cités jusqu'ici, aucun, comme on l'a pu re- marquer, ne parle de visu, et il faut arriver jusqu'au second quart du xvm^ siècle avant de trouver un auteur qui nous donne, relativement au Babiroussa, les résultats de ses propres observations, et de renseigne- ments recueillis sur les lieux. Cet auteur est Valentyn, qui, en 1724-26, publia un ouvrage ayant pour titre : « Les Indes orientalct anciennes et modernes , comprenant un traité détaillé de la puissance Néer- landaise dans ce pays. » (5 tomes en 8 volumes in-folio). Cet immense ouvrage, qui eût contribué puissamment aux progrès de l'histoire naturelle, s'il eût été écrit en (ouïe autre langue qu'en Hollandais, ren- ferme une histoire du Babiroussa, qu'ont copiée successivement, en la tronquant plus ou moins , tous les naturalistes, jusqu'à l'époque de l'expédition de l'Astrolabe; ex- pédition qui procura à notre ménagerie deux de ces animaux vivants. <( On trouve dans l'île de Boero, dit notre auteur, un quadrupède que je n'ai vu nulle part ailleurs , et que je n'ai trouvé men- tionné par aucun écrivain. On le nomme en malais Bahi-Roesa , c'est-à-dire Cochon- Cerf, comme si c'était un mélange des deux animaux. Son port est à très peu près celui de notre Sanglier, si ce n'est que le mâle BAH offre une particularité qui n'existe point chez le Sanglier commun ; en cITet , outre les deux défenses qu'il possède comme co dernier à la mâchoire inférieure , le Babi- Roesa en porte à la mâchoire supérieure deux autres , placées juste au-dessus des premières , et qui , se recourbant en arrière jusqu'à former un demi-cercle, lui donnent un aspect étrange. Souvent ces défenses se recourbent à tel point qu'elles viennent s'implanter dans l'os frontal. La partie an- térieure des mâchoires est garnie d'inci- sives, au nombre de 4 en haut et de 6 en bas, dont les plus externes sont dirigées en avant. En arrière des incisives supé- rieures, et à la place qu'occupent ordinai- rement les canines, sont les deux défenses singulières dont nous avons parlé j puis de chaque côté six mâchelières , dont les pos- térieures sont trilobées. Dans la femelle , les défenses ne font pas saillie au-dehors. « Le Babi-Rocsa a une peau fine et peu ré- sistante; le poil est court, ras et assez souple; le dos est dépourvu des longues soies qu'il nous présente chez le Sanglier. La couleur de la robe est un gris cendré , légèrement roussâtre en quelques places et mêlé d'un peu de noir. La tète est plus effilée que celle du Cochon ; les oreilles sont assez courtes ; les yeux petits. La queue, plus allongée que celle du Sanglier, est terminée par un polit bouquet de poils. Chaque pied est garni de quatre sabots, deux grands et deux petits. Le train de devant est sensiblement plus bas que celui de derrière , et c'est peut-être à cela que tient l'allure pesante et saccadée que j'ai observée chez l'animal. « La chasse du Bahi-Roesa donne peu de peine, et l'animal une fois atteint par les Chiens est bientôt rendu; car sa peau mince et mal protégée par un poil court et rare , n'offre à leurs dents aucune résistance. Il est vrai que ses défenses inférieures se- raient des armes assez redoutables ; mais les supérieures, à raison de leur courbure, sont à peu près inutiles, et nuisent à l'effet des autres. Les Chiens donc sont rarement blessés à celte chasse , pour laquelle ils montrent beaucoup d'ardeur. Une fois sur la piste de la bête , on dit qu'ils ne la -quittent jamais , et qu'il est même très rare de leur voir prendre le change. o Le Babi-Roesa a l'odorat très fin ; et, B.AB /i!5 pour éventer son ennemi, il a coutume de se dresser sur ses pieds de derrière, en s'ap- puyant contre le tronc d'un arbre. C'est dans cette posture qu'il dort la nuit , afin de pou- voir sentir de plus loin, et c'est ainsi que le trouvent souvent les chasseurs. Il a aussi rhabitudc d'accrocher ses défenses à quel- que branche d'arbre ou à quelque liane, afin de dormir, ainsi suspendu, avec plus de commodité. (c La chair de cet animal est très savou- reuse; elle rappelle, par le goût, la chair du Cerf plutôt que celle du Porc ; mais elle l'emporte en finesse sur l'une et sur l'autre ; elle n'a pour ainsi dire point de lard. La nourriture du Babi-Roesa n'est pas la même que celle du Sanglier, qui se trouve aussi dans ces pays ; et tandis que le dernier est très friand de Canaris (sorte d'amandes de l'Inde ) , l'autre ne vit que d'herbes , de feuilles de ,Waringin , et d'autres feuilles d'arbres sauvages ; aussi ne lui arrive-t-il point, comme au premier, de faire invasion dans les jardins, de forcer les clôtures et de bouleverser les plantations ; il ne commet même, on peut le dire, aucune sorte de dommages. « Les Babi-Roesas sont très abondants dans l'île de Boero, et les soldats qui vont leur faire la chasse sont presque certains d'en trouver dans la baie de Cajeli. On les trouve encore aux îles de Xoeslasche , surtout à Xoela-Mongoli , ainsi qu'à Bangay, sur la côte occidentale de Célèbes, et également à Manado. L'île de Boero a aussi, comme je l'ai dit, de vrais Sangliers, et ces animaux, que les Maures n'inquiètent point , parce qu'ils ne mangent d'aucune espèce de Co- chons, y sont devenus très nombreux; mais Jamais on ne voit en leur compagnie de Babi-Roesas , les deux espèces marchant toujours séparément. « Quand les Babi-Roesas sont poursuivis par les Chiens , et qu'ils commencent à se sentir fatigués, ils tâchent de gagner le bord de la mer; s'ils y parviennent, ils se jettent aussitôt à l'eau , et y plongent comme des Canards. Par ce moyen , ils échappent sou- vent à leurs ennemis. Ils peuvent nager très longtemps, et passent ainsi quelquefois d'une île à l'autre. « On a essayé de nourrir les Babi-Roesas qu'on avait pris par hasard vivants, en leur ^16 BAB donnant du Riz et des feuilles de Patates, mais on est rarement parvenu à les conser- ver. J'en ai vu un cependant, chez M. Pad- brugge, qui avait été nourri de cette ma- nière. Il y en avait un autre à Amboine , dans la maison d'un amateur qui le gardait depuis longtemps. Cet animal avait appris à reconnaître le nom qu'on lui donnait, et venait quand les enfants l'appelaient ; il se plaisait à se faire gratter le dos par eux, et permettait même, dans ces moments de sa- tisfaction, qu'ils lui montassent sur le corps. Ce Babi-Rocsa mangeait des Canaris, du Riz et du Paddy, et était très friand de poisson. Il avait dans sa robe plus de roux et de noi- râtre que n'en ont d'ordinaire ces animaux ; il avait aussi le poil plus crépu , et l'on ne remarquait point en lui cette finesse d'odo- rat qui est si développée chez les individus sauvages. «Les Babi-Roesas font rarement entendre leur voix, qui a, du reste, quelque rapport avec le grognement du Cochon. » Le passage de Valentyn sur le Babirous- sa conservant encore aujourd'hui de l'im- portance , j'ai cru devoir le reproduire presque textuellement (1), et c'est, à plus forte raison , ce me semble, le parti qu'auraient dû prendre les naturalisles du dix-huitième siècle. Cependant ils ne nous en ont donné que des lambeaux auxquels plusieurs ont eu le tort de rattacher des faits pris ailleurs , et sans s'être bien assurés qu'ils ne se rapportaient pas à une espèce toute différente des Corhons. Les sources où ils ont puisé sont même quelquefois des plus suspectes : ainsi Buffon , pour reculer les limites de VhahiUit de notre animal, s'appuie sur un passage du Voyage de Ro- bert Lade (t. XII, p. 383). Or, celte préten- due relation de voyage, celle de F. Correal, et de deux ou trois autres qu'on trouve ci- (l) Deux phrases «eulemeni onl élù umisps, pnice qu'elles BUspend.iical le sens; l'une se nipporle ù U (i^uiu qui ac- , compagne le IcHe el que Tauieur dil aToii- éié fuiie d'après ualure ; l'auire paile des lêles osseuses qu'on envoj.iil en Hollande conime olijel de curiusilé, el qui , dit Valenljn, éliiitnl devenues asseï cominmies dans les cabinets. Toulcs n'allaient pas diiecleineiil en Europe; el, dans les différentes colonies Hollatidiiices , les amateurs en ucbelaieiil des ma- tidots qui aTuienl tr.uebé aux Molu.ues. De là vient qu'un en recevait quelqntfuis par des navires partis d'S ports de l'Inde coiulnenlali- , ainsi qne nous r.ippri'nd Siba , qui semùïe conclure de ce fail que l'animal babile la terre forme aussi bien que le» îles. Scia dit avoir vu plus de oioqusQle de ces têtes. BAB tées comme des autorités respectables par Buffon, par Montesquieu , par Rousseau, et par divers philosophes et moralistes de la même époque, sont de misérables impostu- res, des ramas de faits pris çà et là , géné- ralement mal compris et liés par des évé nements de pure invention. Je ne dois pas laisser l'ouvrage de Valen- tyn sans faire remarquer, en terminant, qu'il n'y a pour ainsi dire rien à reprendre dans tout ce qu'il dit de l'animal. Il indi- que très bien (ce qui est rare chez les écri- vains de cette époque, môme chez les natu- ralistes de profession) , le nombre et la disposition des dents. On désirerait, à la vérité, un peu plus de précision dans ce qu'il dit des défenses supérieures ; mais la figure de l'animal entier et celle de la tête osseuse qui se trouvent en regard de la des- cription, quoique mauvaises l'une et l'autre, suppléent au silence du texte, montrent la direction des alvéoles d'où naissent ces longues canines , et la sortie de celles-ci à travers la peau du chanfrein. Il indique exactement le nombre normal des mâche- lières supérieures , mais il ne parle point du nombre des inférieures , et c'est la principale omission qu'on ait à lui repro- cher. Ce qu'il dit des habitudes de l'animai est à peu près tout ce que nous en savons jusqu'à ce jour. Le seul renseignement sus- pect est celui qui se rapporte à la coutume qu'aurait l'animal d'accrocher ses défenses à une branche pour dormir debout. On peut croire que Valentyn, dans ce cas, a mal compris les récits des chasseurs qui auront dit, non pas que l'animal prenait pour dormir une position verticale, mais seule- ment qu'il dormait debout sur ses quatre jambes , comme font volontiers les grandes espèces dans cette famille des Pachydermes - C'est ainsi que l'a entendu Buffon, lequel rap- proche le fait de ce qu'il a observé chez un vieil Éléphant qui , afin de n'être pas in- commodé par le poids de ses défenses, les introduisait, lorsqu'il voulait dormir , dans deux trous qu'il avait pratiqués, à cet effet, dans la muraille. Ainsi interprété le fait me paraît encore peu vraisemblable; mais il est tout à fait absurde de la manière dont l'ont compris quelques écrivains , qui supposent nue dans son sommeil leBabiroussa est corn- BAB plètcment suspendu et sans que ses pieds de derrière touchent à la terre. Le même conte, au reste, pour le remar- quer en passant , a été fait pour plusieurs animaux. On le trouve, par exemple, dans quelques écrits du moyen âge et dans les Encyclopédies chinoises, relativement à un ruminant à cornes recourbées en crochet comme celle du Chamois. Un ruminant sans cornes , un Chevro- lain, est aussi, dans quelques parties de l'Archipel indien, Tobjet d'une histoire à peu près semblable. Suivant les habitants du pays, le Kanchll, quand il est pour- suivi par les Chiens, ne cherche d'abord qu'à gagner du terrain; mais, comme il ne sou- tiendrait pas comme eux une longue course, lorsqu'il est hors de leur vue, il se détache de la terre par un bond , et , s'accrochant à quelque branche à l'aide des longues cani- nes qu'il porte à la mâchoire supérieure , il reste suspendu à environ trois mètres de hauteur, de sorte que les ennemis, emportés par l'ardeur de la chasse, passent au-des- sous de lui sans l'apercevoir. Pour en revenir au Labiroussa, je repèle que, pour tout ce qui concerne leshabitudes de l'animal, l'ouvrage hollandais est encore aujourd'hui à peu près l'unique source où l'on ail à puiser, et que pour les formes, sauf en ce qui concerne celles de la tête osseuse, les naturalistes , pendant près d'un siècle , n'ont rien ajouté d'important à ce qu'avait ditYalentyn. Je puis donc me dispenser de parler ici de leurs descriptions, et passer directement à celle que nous «nt donnée les naturalistes de l'Astrolabe , MM. Quoy et Gaimard. Ce fut à la générosité de M. Merkus , alors gouverneur des Moluques, que l'ex- pédition dut le don de deux beaux Babi- roussas vivants , mâle et femelle , qu'on conservait depuis quelque temps au comp- toir de Manado, sur l'île de Célèbes. M. Mer- kus ajouta à ce présent celui d'une femelle sauvagequ'on venait de prendre. Elle ne put être conservée etl'on dutla tuer; mais on eut par là l'occasion de s'assurer que la chair du P.abiroussa est en effet fort bonne à manger. L'expédition reçut" en outre de M. le ca- pitaine Lang , directeur de l'artillerie à Am- lji,ine, un jeune mâle qui mourut peu de leuips après être arrivé à bord , épuisé, à ce T. II. BAB ^17 qu'on supposa, par suite de fiéquentes copulations avec la femelle d'un Cochon or- dinaire. Cet individu était fort apprivoisé, et on l'a vu, presque mourant, venir caresser son maître, en agitant les oreilles et la queue, Dans leur jeune âge, ces animaux se dis- tinguent à peine du Cochon ordinaire cl ce- lui-ci avait été donné comme tel à M. Lang, qui ne le reconnut pour un Babiroussa que lorsque ses défenses commencèrent à pousser. A l'état adulte, les Babiroussa» sont des animaux trapus , à formes arrondies. Leur tête est petite ; le museau est très pointu et plus allongé dans la femelle que dans le mâle ; le boutoir assez peu évasé ; les na- rines terminales, larges et arrondies; la mâ- choire inférieure, à cause du développement du boutoir, paraît moins avancée que la su- périeure. L'œil est petit; son grand angle se prolonge en forme de larmier. L'iris est rougeâtre ; la pupille est grande , arrondie; cependant elle a été trouvée un peu oblique sur un des individus observés. Les oreilles sont écartées, petites, pointues, droites et dirigées en arrière. Les dents canines supé- rieures percent, comme on sait, la peau du museau, et se recourbent au point de s'en- foncer quelquefois dans les chairs du front. Les inférieures remontent verticalement en soulevant un peu la lèvre supérieure. Les jambes, comprimées latéralement , sont proportionnellement courtes et peu fortes ; les pieds sont un peu déjetés en dehors; les ongles sont petits, arrondis, bien séparés ; ceux des doigts postérieurs ne portent point habituellement à terre. La queue grêle, nue et munie d'un petit bou- quet de poils terminal, ne se tortille point comme dans les Cochons. La peau rude, épaisse, forme des plis dans plusieurs par- ties du corps , notamment entre les oreil- les et sur les joues. Dans le mâle, le front est couvert de petits tubercules rapprochés. La tête est brune en dessus. Les oreilles sont couvertes, à leur base et dans tout l'inté- rieur de la conque, de petits poils fins. Le corps, d'un brun sale, est parsemé de poils assez rares, très courts, sortant de petits tubercules qui contribuent à donner de la rudesse à la peau. Le dessus du cou et du ventre est, ainsi que la face intérieure içs. membres, d'une couleur rougeâtre assez 27 uis BAB marquée. Une bande dorsale blonde, large d'un pouce à son origine, commence au-des- sous du cou et va se terminer près de la queue : elle est plus fournie de poils que les autres parties du corps et moins marquée chez la femelle que chez le niàlc. Chez ce dernier, les testicules sont saillants et re- jetés en arrière comme dans les Cochons. Les canines de la femelle sont très courtes et ne font seulement que percer la peau. Les Babiroussas amenés par TAslrolabc furent nourris, pendant la traversée, de pommes de terre et de farine délayée dans Teau; mais si ces aliments étaient ceux qu'ils préféraient, ils mangeaient cependant à peu près de tout, comme les Cochons ordinaires , même de la viande , dont ils rongeaient les os, en les tenant entre leurs pattes, presque à la manière des Chiens. Pour se défendre ou pour attaquer, ils sou- levaient brusquement cl très souvent le mu- seau, comme disposés à se servir des dé- fenses que la nature leur a données. MalÉ^ré tout leur zèle, MM. Quoy et Gai- mard ne trouvaient pas à bord d'un navire les mêmes facilités pour observer les mœurs des Babiroussas qu'en eut plus lard M. F. Cuvier , quand les animaux curent été déposés à la ménagerie du Muséum : aussi est-ce du livre de ce consciencieux na- turaliste que nous allons extraire ce qui nous reste à ajouter sur ce sujet. Les deux individus donnés au Muséum y arrivèrent en juillet 1829; et, en février 1830, la femelle mit bas un jeune màlc qui mou- rut en décembre 1831. La femelle mourut en 183-2 et le mâle l'année suivante. Malgré tou- tes les précautions qu'on prit , on ne put les préserver des atteintes delà phthisie pul- monaire, maladie à laquelle succombenl la plupart des animaux amenés des pays chauds en France. Malgré l'état parfait de santé dans le- quel étaient arrivés les Babiroussas , l'àgc avancé du mâle, son extrême obésité, la pe- santeur de ses mouvemenls et leur mala- dresse dans quelques circonstances, avaient fait craindre qu'il ne fût plus propre à la re- production. Cependant, le 10 février 1830, au moment où l'homme qui soignait ces animaux entra dans leur écurie, la femelle furieuse lui sauta au visage, et le poursuivit Jusqu'à ce qu'il se fût soustrait h ses at- BAB teintes. Pendant cette lutte , ou entendit un léger cri sortir de dessous la litière ; ce qui fit soupçonner la naissance d'un petit, qu'on découvrit en effet, en tenant la femelle éloignée , tandis qu'on visitait la paille. Ce jeune animal avait à peine 15 à 20 centimètres de longueur ; il était nu , mais ses yeux étaient ouverts et il marchait. Pendant plu- sieurs semaines, la femelle ne permit pas qu'on approchât de son petit, qu'elle tenait toujours caché , qu'elle surveillait avec la plus grande sollicitude et qu'elle nourrissait avec le plus grand soin. Le màle vécut en paix comme par le passé avec la femelle , mais il ne prit aucun soin du petit , qui bientôt se montra en suivant sa mère. A six semaines, ce jeune animal avait environ quinze pouces de hauteur; et, à l'époque de sa mort, c'est-à-dire à vingt-deux mois, sa hauteur était de 43 à 50 centimètres. Il avait les mêmes proportions que sa mère , mais, étant moins gros , il paraissait plus élevé sur ses jambes ; ses canines ne se voyaient point encore au-dehors , mais se montraient par la saillie qu'elles impri- maient à la peau à l'endroit où elles de- vaient percer. Le màle, comme nous l'avons dit, était fort âgé, cl son obésité le rendait lourd et inactif; il passait sa vie à dormir caché sous sa litière, et ne semblait se réveiller que pour boire et manger. La femelle, plus jeimc et plus vive, était moins grasse et ne dor- mait pas d'un sommeil aussi profond; mais autant le premier était paisible et inolTcn- sif , autant celle-ci était irritable et hostile à tous ceux qu'elle ne connaissait pas. Elle vivait d'ailleurs avec son compagnon dans la plus parfaite intelligence, et avait pour lui j les soins les plus marqués. Comme on s'é- I tait bientôt aperçu du besoin très grand I qu'ils avaient de se coucher, on leur don- I nail chaque jour une épaisse litière, dis- ! posée dans un coin de leur écurie de telle manière qu'elle ne pouvait pas se disperser par leurs mouvements. Lorsque le màle voulait se reposer, il venait se coucher sur cette litière ; aussitôt, et sans que cela man- quât jamais , la femelle arrivait , saisissait successivement avec sa bouche celte litière, et en couvrait le màle de manière à le sous- traire entièrement à la vue ; et, si le repos lui devenait à elle-même nécessaire, elle so BAB glissait sous la litière restante, de manière aussi à ne pouvoir être aperçue. , bâton; XoG'.ov, cosse), bot. ph. — Synonyme (suivant M. Bentham) du genre Cassia. (Sr.) BACULITE. Baculites ( baculus , petit bâton), moll. céph. — Lamarck a créé, en 1801 , ce genre de Céphalopodes pour des Coquilles cloisonnées, ayant la forme de BAC 427 petits bâtons. Ce genre, d'après mes nou- velles observations , peut être caractérisé ainsi qu'il suit: Coquille multiloculaire, non spirale, droite, régulièrement conique, ronde ou comprimée, représentant une corne droite , dont la partie supérieure , sur une assez grande longueur, est toujours dépourvue de cloison ; cette cavité étant sans doute destinée à contenir l'animal. Bouche ovale ou comprimée projetée en languette du côté dorsal. Celte coquille est partagée régulièrement par des cloisons, traversées du côté dorsal par un siphon con- tigu et divisées en quatre ou six lobes for- més de parties paires. Les Baculites diffèrent des Hamites, avec lesquelles elles ont souvent été confondues, par leur ensemble droit et non reployé, et par leur bouche prolongée en languette. Les Baculites sont les Coquilles les plus sim- ples de la famille des Ammonidées. Ce genre de Coquilles fossiles était connu du temps de Langius , de Bourguet, de Valch et Knorr, et avait été considéré comme voisin des Ammonites. M. De- france le premier y découvrit le siphon , et Sowerby en observa la bouche. On a décrit jusqu'à présent onze espèces de Baculites. Sur ce nombre j'ai reconnu que quatre espèces sont des doubles emplois (les Ba- culites dissimilis, oLliguatus, Favjasii et Kjiorii); deux sont des Hamites (les Baculites cylindracca et giga?itea); deux me sont inconimes (les Baculites ovata Say, et vertelralis) , et trois espèces seu- lement sont restées, après cette revue sévèrej ce sont les Baculites haculoïdes , incur- vavatus et anceps, auxquelles j'ai rajouté encore \&B. 7ieocomiensis {voyez ma Pa- léontologie française). De CCS quatre espèces le 5. neoconiicnsis caractérise les couches néocomiennes, et les trois autres l'étage de la Craie chloritée. Comparées par bassins géographiques , les Baculites m'offrent, à l'époque du terrain néocomien , une espèce spéciale au bassin provençal. Pour les trois espèces de la Craie chloritée , le Baculites ijicurvatus est propre à l'ancien golfe de la Loire; le B. anceps au golfe du Cotentin, dans le bassin parisien, tandis que le B. haculoïdes se trouve simultanément au sein des bassins parisien et méditerranéen. "(A- d'OJ 428 BAD BADA, BADAS. mam. — Synonyme de RHINOCÉROS D^FRIQUE. BADAlvnA, Gœrt. bot. ph. — Syno- nyme du genre Terminalia, de la famille des Combrélacécs. (Sp.) BADAaiIER. BOT. PH.— Nom vulgaire du Terminalia catalpa L., dans les îles Maurice et Mascarcigne, formé par corrup- tion du nom de Bois de damier. Celle dé- nomination a été transportée à tout le genre. Voy. TERMINALIER. (C. d'O.) *BADABOA, Bertero. bot. ru.— Syno- nyme du g. Bryonia , de la famille des Cncurbilacées. (Sr.) BADASE. BOT. PH. — Syn. de Lavnn- duln spica L., dans le Languedoc. Voyez I^TANDE. BADASSO. BOT. PH. — Nom provençal du Plantago cynops. Voy. plantain. (C. d'O.) BADIAN. BOT. PH. — Synonyme de Bachiine. BADIANE. Illicium, L. bot. ph. — Genre de la famille des Magnoliacées, tribu des lUiciécs, ayant pour caract. : Calice 5-ou 6- sépale ; corolle composée d'un grand nom- bre de pétales étroits, disposés sur plusieurs rangs. Élamines 20 à 30 plus courtes que la corolle et attachées sous Tovaire au torus. Anthères adnées à la face interne des filets; ovaires de 6 à IS, disposés en étoile, soudés par leur face interne et à une seule loge monosperme. Fruit composé de 6 à 12 car- pelles, dispos(^s circulairement et s'ouvrant à leur partie supérieure. Arbres toujours verts, aromatiques; à feuilles alternes, par- semées de points translucides ; à fleurs pé- donculées, solitaires et axillaires. On connaît trois espèces de Badiane, Tune, Vil. nnisatum ou Anis étoile, propre à la Chine et au Japon , dont les capsules aromatiques servcrtit à donner à l'Anisette de Bordeaux le parfum qui la distingue; les deux autres II. fJoridanum et parvi- florum, sont originaires des Florides. Elles sont cultivées dans nos serres, et leurs cap- sules sont moins aromatiques que celles de l'Anis étoile. (C. d'O.) *BADIERA, ne. BOT. ph.— Genre de la famille des Polygalécs , auquel son auteur assigne les caract. suivants : Calice 5-sépale, caduc , presque régulier. Corolle de 3 péta- les cohérents par la base ; l'inlermédiaire concave, imberbe. Étamines 8, monfidel- phes. Capsule obcordiforme , comprimée, 2-loculaire, sillonnée au bord. Graines glabres, à arille très ample, huileux. — Ce g. appartient à l'Amérique équatoriale ; on en connaît S esp. ; ce sont des arbustes à feuilles très entières, alternes, à fleurs en grappes axillaires. (Sp.) BADISTER C'.x.^'.TTx;, coureur), ins.- Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Patellimanes, éta- bli par Clairville aux dépens du g. Licintis de Latrcille , et adopté par tous les entomo- logistes. Les Badislcr ont bien quelques rapports avec les Licinns , mais ils sont beaucoup plus petits, ordinairement variés de couleurs tranchées , et leurs caractères génériques présentent des différences bien sensibles , telles , par exemple , que le dé- faut de dents aux mandibules. Toutes les espèces connues de ce g. appartiennent ex- clusivement à l'Europe et se trouvent ordi- nairement dans les endroits humides , sous les pierres et les débris de végétaux. M. De- jcan , dans la 3™"= édition de son Catalogue, en désignée espèces. Nous citerons seule- ment le B. bipustulatus, Car. id. Fabr., Car. crnx-minor, Oliv. III, 35, p. 99, n°137, t. VIII, fig. 96, a. b. Cette espèce se trouve en Suède et aux environs de Paris. (D.) BADOUA. poiss. — Nom vulgaire du Blennie cornu, Blennius cornutus L , sur la côte de Nice qu'habite ce poisson. Voy. Bi-ENNiE. (C. d'O.) BADOVA. POISS. — Nom vulgaire du Blennie pholis, Blennius pho lis L., sur les côtes de Nice. Voy. blennie. (C. d'O.) BADULA , Juss. — Synonyme du s. Myrsine , de la famille des Ardisiacées. (Sp.) B^A, Commers. (paià, petite), bot. ra. — Genre de la famille des Trtand racées , auquel on attribue les caract. suivants : Calice o-parti, régulier ; corolle à tube court, sub- campanulé; limbe sub-bilabié, inégalement 5-parti. Étamines 2, insérées à la gorge de la corolle; anthères réniformes, 1-lhèques, co- hérentes au sommet. Ovaire incomplètement 2-loculaire. Style indivisé; stigmate courte- ment 2-lobé. Capsule siliquiforme, 2-locu- laire.à 2 valves contournées après la déhiS' B7E0 ceûce.Graines minimes, très nombreuses. — Herbes acaulcs. Feuilles radicales obovales, crénelées, cotonneuses en dessous, hygro- Hiétriques (comme desséchées lorsque Pair est sec); hampes débiles, ascendantes, pau- ciflores; fleurs en panicule lâche; corolle bleue. Ce genre appartient à la Chine et à la Nouvelle-Irlande ; on n''en connaît que deux espèces. (Si-.) B^CKEA, L. BOT. TH.— Genre de la fa- mille des Myrtacées. Les caractères essen- tiels en sont : Calice turbiné ; limbe 5-fide , persistant. Pétales 5. Étamincs au nombre de 5, de 8, de 10, ou de 15, insérées à la gorge du calice ; filets subulés ; anthères suborbi- culaires. Style court; stigmate capitcllé. Capsule 3-loculaire, polyspcrmc. — Arbustes à feuilles opposées , non stipulées, ordinai- rement aciculaires. Fleurs solitaires ou fasci- culées, axillaires, sessiles ou pédonculées. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre; la plupart habitent la Nouvelle- Hollande. Plusieurs d'entre elles se cultivent dans les collections d'orangerie. (Sp.) BjEjXAK. roiss. — Espèce du genre BoniAN. Voyez ce mot. *B^NODACTYLES(13a(v(o, je marche; Sy./.Tulc^, doigt). REPT. — Ritgen donne ce nom à une famille de Reptiles Sauriens , comprenant ceux qui se servent de leurs pattes pour marcher. (C. d'O.) " BiEîVOSAURIEîVS. Bœnosaurii ([iaîvw , je marche ; c-/ûpo;. Lézard), rept. — Ritgen appelle ainsi les Sauriens dont les pattes font les fonctions d'organes ambu- latoires. (C. d'O.) B^OBOTRYS (gaix, petite; goVou,-, grappe), bot. ph. — Genre de la famille des Éricées, établi par Forster et correspondant au genre Mœsa de Forskal. Voy. m^sa. (C. d'O.) * ByEOaiETRA (êaiâ , petite ; jj.£7pov , mesure), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanthacées, tribu des Vératrées, établi par Salisbury {Trans. horticnll. soc, I, 330) pour une plante du Cap, comprenant une seule espèce, le B. columellarts. {C. d'O.) B^OMYCES. BOT. CR. — Voyez béo- MYCES. * B^OTHRYON (êaio? , petit ; ôpûov , jonc), bot. ph. — L'une des tribus établies par le prof. Nées d'Esenbeck dans le grand genre »SctrpM5. Foy- sciRPE. (A. R.) BAG 429 'BtERIA. bot. ph. — MM. Fischer et Meyer ont établi, sous ce nom, d'après une plante de la Californie , qu'ils ont nommée B. chrysosloma , un g. que M. Lindley croit devoir être placé dans la famille des Synanthérées , tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Héléniées. (C. d'O.) * B/ETIS. INS.— Genre de la famille des Éphémériens, de l'ordre des Névroptèrcs, établi par Lcach aux dépens du g. Ei)he~ mcra. Les Bœlj's sont caractérisées essen- tiellement : 1° par des ailes distinctement réticulées, ayant de très nombreuses ner- vures transversales ; 2° par des ocelles au nombre de trois, très rapprochés les uns des autres sur le tubercule frontal; et, 3° par des tarses de cinq articles. Ce genre renferme un petit nombre d'es- pèces des différentes parties du monde ; le type en est la B. vc/iosaFab., qui habite une grande partie de l'Europe. (Bl.) * ByEUMERTA (F/or. Wcllcrav.). bot. PH. — Synonyme du genre Nttsti/rtium. (Sr.) BAGADAIS. Prio?wps , Vieil, (tvçiov , scie ; o;}* , œil ; à cause du cercle de peau nue et dentelée en scie qui entoure les yeux des Oiseaux de ce genre , comme chez les Pigeons mondains nommés Bagadais). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux, de la famille des Lanidées et de notre sous-fa- mille des Laniarinées. Ses caractères gé- nériques sont: Bec droit, tendu, comprimé, ne se courbant que près de son extrémité, qui est très crochue et légèrement échan- crée; sa base garnie de plumes longues, sélacées , assez rigides , recouvrant les na- rines et dirigées verticalement et en avant jusqu'à moitié de sa longueur. Yeux bordés d'un cercle de peau nue , rebordée , et le plus souvent festonnée. Tarses et doigts de longueur médiocre ; l'externe plus long que l'interne et réuni au médian à sa base ; l'interne entièrement libre. Ailes assez dé- veloppées , atteignant, dans le repos, la moitié de la queue; celle-ci assez longue, terminée presque carrément ou légèrement arrondie ; formes assez sveltes. Ce genre fut formé par Vieillot, sur une seule espèce de Pie-grièche du Sénégal, que Levaillant décrivit et figura le premier, en 1799, dans ses Où d'Àfr., pi. 80, 81, sous le nom de Le Geoffroy, parce qu'elle avait 430 - BAG été rapportée la première fois par M. Geof- froy de Villeneuve. Presqu'en môme temps, en 1800, Shaw la décrivait et la figurait aussi en Angleterre, dans sa Ge?i. zool. , sous le nom de Lanius phimatiis. Cette espèce, longtemps la seule connue du genre, est remarquable, non-seule- ment par la touffe hérissée de ses plumes frontales et par le cercle de peau nue qui entoure ses yeux (caractères du genre), mais aussi par une huppe de plumes allon- gées, s'élevant du sommet de la tète en forme de plumet ; la tête, le cou et tout le dessous sont blancs ; la nuque est grise ; le dos est noir, ainsi que les ailes , qui sont parcourues par une bande blanche dans leur longueur ; la queue est également noire , terminée et largement bordée de blanc. C'est le Bagadais GEOFFROY, Prio7iops Geojfroyi (Vieil. Gai., pi. i42) ; Le Geoffroy (Le- vaillant, /i/r., pi. 80); Lanius plumatus (Shaw) ; — Prîonops plumatus (Swains. Birds of Western A frica, vol. VIT, pi. 26). Quoique cette espèce soit commune au Sénégal d'où on la rapporte souvent en grand nombre, on n'a pas encore recueilli de renseignements sur ses mœurs , et M. Swainson lui-même, dans ses Birdi of Western Africa , 1837, n'en a donné au- cun. Levaillant, qui ne l'avait point ren- contrée dans ses voyages au sud de l'Afri- que, ayant remarqué que les individus rap- portés du Sénégal avaient souvent le bec terreux, en avait auguré que l'espèce devait chercher sa nourriture à terre , en des en- droits humides, et probablement en troupes comme les Étourneaux ; ce qui lui faisait penser qu'elle ne devait pas être réunie aux Pies-grièches. Dans ces dernières années , deux nou- velles espèces ont été ajoutées à l'espèce type : l'une, le Prionops cristatus Riipp. {Fau7ie d'Ahyssinie, 2'= partie. Ois., pi. 12, fig. 2) a été découverte par ce voya- geur en Abyssinie ; l'autre , le Prionops Falacoma Sm. [Illust. of the zool. of south Africa, Ois., pi. 5), l'a été par le docteur Smith, dans son exploration de l'A- frique centrale, où il ne l'a rencontrée que depuis le 23'°^ degré de latitude sud, et au- delà vers le nord. Ces deux nouvelles espèces ont les plus grands rapports de coloration avec celles du Sénégal. La première en dif- BAG fère en ce que le dos et les ailes sont uni- formément noires et que sa huppe est courte, projetée en avant, et n'a pas la forme d'un plumet ; et, la seconde, par l'absence totale de la huppe. Le docteur Smith a donné, sur cette dernière, quelques détails de mœurs qui semblent confirmer les présomptions de Levaillant, quant à celles de l'espèce du Sénégal. Il l'a rencontrée dans des localités garnies de buissons bas, par bandes de sept à huit individus, s'occupant activement à chercher des Insectes , soit à travers ces buissons, soit sur le sol des environs. Les Termites lui ont paru être leur nourriture favorite, car l'estomac de presque tous les individus qu'on put se procurer en était rempli. Il a remarqué que c'était un oiseau sauvage et criard, que souvent tous les in- dividus de chaque bande faisaient entendre leurs cris en même temps , soit en volant, soit en cherchant des Insectes sur le sol ou dans les buissons. L'observation du docteur Smith , sur la nourriture de son Prionops Falacoma, es- pèce d'ailleurs si voisine de celle du Séné- gal, nous porte à croire, par analogie, que cette dernière a probablement le même genre de nourriture dans une autre partie de l'Afrique , où les Termites abondent égale- ment, et explique pourquoi Levaillant avait remarqué de ces individus du Sénégal, à bec terreux. Elle nous suggère , à nous , l'idée que ces plumes hérissées du front et de toute la partie antérieure de la tête, qui s'é- tendent sur le bec au point d'en cacher en- tièrement l'ouverture des narines, n'ont été ainsi conformées chez ces trois espèces^ mangeuses de Termites , que pour protéger leurs narines et leurs yeux de la morsure cruelle de ces Insectes. Cette supposition nous paraît d'autant plus probable qu'on retrouve cette même disposition de plumes frontales chez un certain nombre de Four- miliers d'Amérique et en particulier chez les espèces formant le genre Mèrulaxe de Lesson , et celui de Malachorhynr.hus de M. Ménétrier, dans sa Monographie des Fourmiliers, et dont l'espèce type est le MÉRULAXE NOIR Lcss. {Traité, p. 397, et Cent. zool. , pi. 30), on Malachorhyîi- chus crislatelhis Ménétr. (pi. 12); aussi ce genre Bagadais nous paraît-il un véritable chaînon des Pies-grièches aux Fourmiliers. EAG Cette particularité de plumes rigides et protectrices ne peut être, comme les huppes, un simple ornement accordé à ces Oiseaux et nous paraît bien plutôt un de ces moyens innombrables et souvent cachés, aussi in- génieux qu''admirablcs , employés par la nature pour la conservation des espèces et dont un si grand nombre nous sont encore inconnus. (Lafr.) KAGALATTA. bot. rn. — Voyez ClSSAMTELOS. BAGASSA, Aubl. bot. th. — Genre in- complètement connu, qui paraît appartenir à la famille des Artocarpées. Il est fondé sur une seule espèce , qui croît à la Guiane ; c'est un arbre lactescent , à feuilles oppo- sées, ovales, trilobées : à stipules caduques. Le fruit est un syncarpe sub-globuleux , du volume d'une Orange, composé de nucules ovoïdes. (Sp.) BAGASSIER ou BAGAU. bot. ph. — Synonyme de bagassa. BAGATBAT, BAGATPAT. bot. ph. — Synonyme de sonnératie. BAGATPAT.BOT.PH.— Foyer BAGATBAT. BAGATTO. BOT. ph. — Synonyme de micocoulier. Voyez ce mot. BAGAU. bot. ph. — Voyez bagassier. BAGLAFECHT. ois. — Espèce du genre Tisserin, Loxia jihilippina L. Voy. tisserin. * BAGOUS (Bagous, eunuque), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites , établi par Germar et adopté par tous les autres entomologistes. Schœnherr le range parmi ses Gonatocères , division des Cryptorhynchides.— Les espèces de ce genre ont le corps oblong , presque ovale , un peu convexe en dessus , garni de petites écailles, souvent aussi couvert d'une boue visqueuse. Elles sont ailées, d'une moyenne ou de très petite taille. On en trouve dans toute l'Europe, en Afrique, en Amérique , en Sibérie et dans les Indes orientales. Schœnherr en décrit 22, parmi lesquelles nous citerons comme type du g. le B. linoclulus de Herbst, Rhynchœnus id. Gyllen., de Ta Suède , et qui se trouve aussi aux environs de Paris. Elle est figurée dans V Iconographie du Règne niiimnl de M. Guérin, pi. 38, fig. 2, a. (D.) BAGUARI. ois. — Espèce du genre Cigogne BAG 4SI BAGUE. INS. — Dans certains cantons de la France , les jardiniers donnent ce nom aux anneaux que forment, autour des petites branches des arbres fruitiers, les œufs du Bombyx neuslria de Linné, vulgairement appelé la Livrée. Cette espèce appartient aujourd'hui au g. Clisiocampa de Slephens. Voy. ce mot. (D.) BAGUE, poiss. — Synonyme de bogue. Voyez ce mot. BAGUENAUDIEU. Cohdea , L. bot. TH. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Ga- légées. Les caract. essentiels en sont : Calice cupuliforme, 5-denté. Étendard ample, dé- ployé, sub-orbicuiaire, calleux à la base. Élamines diadelphes. Style barbu à la sur- face postérieure; stigmate onciné , latéral. Légume slipité , vésiculeux, cymbiforme, membraneux. — Les Baguenaudiers sont des arbrisseaux dépourvus d'épines. Les feuilles sont paripcnnées, à stipules petites, caulinaires. Les fleurs naissent en courtes grappes axillaires. Ce genre, dans les li- mites que lui ont assigné les botanistes mo- dernes, ne renferme que trois ou quatre es- pèces, toutes indigènes d'Europe ou d'O- rient. Tout le monde sait que ces arbustes se plantent fréquemment dans les bosquets. On les recherche en raison de leur port élé- gant et de la singularité de leurs gousses ; leurs feuilles sont purgatives , et peuvent , au besoin , être substituées au Séné ; les graines , au témoignage du docteur Loise- leur-Deslongchamps, agissent comme éraé- tique, à la dose d'un scrupule. L'espèce la plus répandue est le Bague- NADDiER COMMUN ( Colutca arboresceus L.), qui croît spontanément en France et dans toutes les contrées plus méridionales de l'Europe ; ce Baguenaudier prospère dans les sols les plus ingrats et même dans la Craie pure ; il forme un buisson de 4 à 5 mètres de haut ; ses feuilles sont composées de folioles elliptiques, rétuses, glauques en dessous ; les fleurs sont d'un jaune foncé , et disposées au nombre de 6 ou plus , en grappes très lâches. Le Baguenaudier a fleurs rouges {Co- luiea crue7ila Hort. Kew.) diffère du Ba- guenaudier commun , en ce qu'il ne s'élève pas à plus de deux mètres ; par ses folioles ' obcordiformes ou obovales, glauques aux Û32 BAI deux faces; et par ses lleurs rougeâtres, naissant seulement au nombre de 4 ou 5 sur chaque pédoncule. Cette espèce est origi- naire d'Orient ; on en forme des haies d'un aspect fort agréable. (Sp.) BAGUETTE, bot. th. •— Voyez bois- baguette. BAGUETTES, bot. th.— Nom donné parles amateurs de Tulipes, aux plantes qu'ils laissent monl«r à graine, ou celles qui sont portées sur des pédoncules trop longs. (C. d'O.) BAGUiXTHElV. poiss. — Synonyme de Surmulet. Voyez mulle. *BAHARA. BOT. TH.— Ce genre, créé par Hamilton, répond au g. Terminnlia, L., famille des Myrobolanées. BAHEL. BOT. TH. — On connaît sous ce nom deux plantes, le B. TsjuUi, qui répond au Co umnea LotKjifolia, et le B. Schiilli, synonyme de Barteria longifolùi. BAHIA. EOT. PH. — Genre établi par Lagasea, et qui, d'après Sprengel, est syno- nyme de Bcllium. Voy. ce mot. (C. d'O.) BAIANITES. BOT. th. — Synonyme de Ximtnia. BAICALITE. MIN.— J oye Z BAIK.AHTE. BAIE. Bacca. bot. ph. — Dénomination générale qui s'applique à tous les fruits charnus qui ne contiennent pas de noyau. Quand on examine attentivement les di- verses espèces de fruits qui ont reçu le nom de Eaie, on reconnaît entre elles des diffé- rences extrêmement tranchées. Ainsi, il y a des Baies uniloculaires et monospermes , soit primitivement, soit par suite d'avorte- ment ; d'autres qui proviennent d'un ovaire à deux, trois, ou à un pl!:s grand nombre de loges polyspermes, dont les graines sont attachées à l'angle interne de chaque loge, comme dans les genres de la famille des So- lanées , à fruits charnus ; d'autres, au con- traire , proviennent d'ovaires à graines pa- riétales , comme les Croseillers. Tantôt la Baie résulte d'un ovaire libre; tantôt, au contraire , l'épicarpe est formé par le calice adhérent avec l'ovaire infère. Ces observa- tions suffisent pour prouver que la dénomi- nation de Bdie est encore peu précise, puis- qu'elle s'applique à des structures fort dif- férentes. CA. R.) BAIÉREVE (de Baycrn, Bavière). iii\. — Nom donné par M. Beudant à la BAI 1 Tantalite de Bavière. Voy. tantale. (Dkl.) j BAIGIVOIBE. MOLL. — Deux Coquilles ! fort différentes ont reçu le nom de Bai- ! gnoire : l'une est le Triton crotorium de Lamarck , avec laquelle Montfort a fait un genre inutile {voy. triton) ; l'autre appar- tient au genre Avicule ; c'est VAvùula macroptera , assez souvent désignée chez les marchands sous le nom de Baignoire cui- vrée. Toy. AVICULE. (Desh.) BAïiîALITE (nom du lac Baïkal). min. — Variété de Pyroxène sahlite, trouvée dans un calcaire laminaire, près du lac Baïkal, en Sibérie. Voy. pyroxène. (Del.) * BAILLANTS. Hiantes. ois.-Savigny donne ce nom à une tribu , et Goldfuss à une famille de l'ordre des Passereaux , renfermant ceux dont le bec est largement fendu. (C. d'O.) BAILLARD, BAILLARGE, BAIL- LORGE (du vieux mot ha Hier-, donner ; à cause de la production abondante), bot. PH. — Variété de l'Orge, très productive. (C. d'O.) BAILLIERIA. bot. ph. — Genre éta- bli par Aublet pour un végétal de la Guiane, de la famille des Synanthcrées , tribu des Sénécionidées ; il est synonyme de Cliba- ditan, Lin. (C. d'O.) BAILLON, roiss. — Voyez c^siomore. BAILLORGE. bot. ph. — Voyez bail- lard. BAILLOUl^IANA (nom d'homme). (Phycées). — dot. cr. Nom donné par Gri- sellini à une Algue fort élégante de la mer Adriatique , très bien décrite par cet obser- vateur ( Ohserv. sur la Scolop. mar. , p . 33) et passablement Ogurée pour l'époque. Adanson {Fa?n. des PI., II, p. 13) adopta comme nom générique le nom de Grisellini, que Gmelin employa plus tard d'une manière spécifique pour désigner un de ses Fucus. M. Agardh , qui , lors de la publication de son Species Algnrum, ne connaissait pro- bablement pas l'algue du naturaliste ita- lien , en reçut des échantillons de New- York, d'où nous la tenons nous-même, lesquels privés de leurs filaments pénicilli- formes lui parurent devoir être rapportés à son genre Sphœrococcns. C'est sur cette même espèce que plus lard il fonda son genre Dasya , presqu'cn même temps que Martins, de son côté, créait pour elle le g. BAK Rhodonema. Malgré les réclamations des phycologaes italiens, le nom qni fait le sujet de cet article , bien qu'ayant évidem • ment la priorité sur ceux de Lnsya et de Rhodonema , ne nous semble pas suscepti- ble d'être conservé, du moins sans modifl- cation, et cela par la raison que sa désinence adjective le fait pécher contre les règles gé- néralement admises. M. Agardh avait donc le droit de choisir entre ces deux partis , soit de le modifier en celui de BaiLlonvia, ce qui eût peut-être été juste , soit d'en ad- mettre nn autre; mais, dans ce dernier cas, l'équité commandait de conserver comme nom spécifique , ainsi que nous l'avons fait ( Canar. Crypi., p. 165) , le nom créé par Grisellini et employé déjà comme tel par Gmeiin [Fuc p. 163), ou bien, comme l'a préféré M. Nardo , d'adopter le nom du premier inventeur. (G. M.) BAEV DE VÉIVUS. bot. th. — On a quelquefois donné ce nom au Chardon a FOULON {Dipsacîis fulloîinm L.). (A. R.) BAITARIA, Ruiz et Pav. bot. th. — Genre non classé , auquel ses auteurs as- signent pour caract. : Calice tétraphylle , persistant ; les 2 folioles inférieures plus petites , insérées à quelque distance des deux autres. Corolle hypogyne, hypocralé- riforme; limbe 3-parli. Étamincs environ 18, insérées au fond de la corolle. Style su- bulé , trifidc. Capsule ovoïde , acuminée , trièdre, triloculaire, loculicide-trivalve, po- lysperme. Graines lenticulaires. — Ce g. n'est constitué que sur une seule csp.; c'est une herbe acaule, indigène du Pérou (Sp.) BAJAjV ou BAJANG. bot. va. — Genre établi par Adanson pour deux espè- res d'Amaranthes décrites par Rumph, dont les pétioles sont munis de deux épines à leur base et dont les étamines ainsi que les sépales sont au nombre de cinq. (C. d'O.) BAJET. MOLL. — Sous ce nom, Adan- son, dans son Voyage an Sénégal, page 201 , décrit une assez belle espèce d'Huître, qui n'est autre chose que VOstrea crisiata de Lamarck. Voyez huître. (Desh.) BAKELEYS. mam. — Voyez backelys. * BAKÉREVE. — M. Bory de Saint- Vincent a formé, sous ce nom, dans la fa- mille des Thikidées, un g. d'animaux mi- croscopiques qui a pour caract. : Un corps contractile, renfermé dans un fourreau sans T. n. BAL /i33 y adhérer ; pas de tentacules ; une tAte bien marquée, et de chaque côté un appareil ro- tatoire , composé de longs cirrhes vibratiles portéssur un pédoncule. (C. d'O.) * BALADEVA (étymologie inconnue). INS. — Sous-genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, tribu des Prio- nides, établi dans le g. Dorysthenes de M. Vigors, par M. Watherhonse(7'rfl'«.rac?. eniomol. ofthe society of London,\o\. II, part. 4, pag. 225-227, pi. 21, fig. 1, a, c), et qui a pour type une grande espèce de Prionides des Indes-Orientales, à laquelle il donne le nom de Baladera Walkerii. Elle est surtout remarquable par le grand déve- loppement de ses mandibules, très aiguës et courbées vers la terre. Voy. dortsthenis. Cette espèce se distingue du PHonus rosti-atus Fab. par l'absence d'une forte épine au prosternum ; par le prothorax, qui est avancé sur les côtés et armé de trois grandes dents. (D. et C.) * BALyE]\rDES. Balœnidœ. mam. — Nom donné par M. Gray à une famille de la classe des Mammifères, ayant pour type le genre 5a/œ/iff. (C. d'O.) BAL^IVOPTERA. mam. -- Voyez ba- I/ÉlNOrTÈRE. BALAIS. BOT. CR. — Nom qu'on donne, dans quelques endroits de la France, au Cla varia coralloides L. , en raison de la forme qu'elle présente. Voyez les mots cla- vaire, CLAVARIA. (LÉt.) BALAIS. MIN. — Voyez rubis et spi- NELLE. BALANCE. PHTs. — On nomme ainsi tout instrument destiné à déterminer le poids des corps. Une Balance, quelle que soit du reste sa forme, qu'elle soit à bras égaux et à deux plateaux, ou qu'elle soit à bras iné- gaux comme la romaine , est toujours un levier du premier genre , ayant son point d'appui au milieu, et dont l'une des extré- mités, chargée du corps à peser, représente la résistance, tandis que l'autre, chargée du poids faisant équilibre, représente la puis- sance. Nous ne parlerons ici que des Balances employées pour les opérations délicates des sciences. Les conditions auxquelles une Balance doit satisfaire pour donner des résultats exacts sont : 1° le moindre frottement possible du 28 Û3Û BAL fléaa sur son support ; 2° un équilibre par- fait entre les deux bras de levier, par le seul effet de leur pesanteur. La Balance de Fortin , pour la description de laquelle nous renvoyons aux ouvrages de physique, remplit toutes ces conditions. Les meilleures Balances , construites par cet ar- tiste pour peser un kilogramme, trébuchent à un milligramme, et permettent, par con- séquent, d'évaluer les poids à un millioniè- me d'erreur près ; celles qui ne sont faites que pour aller à quelques grammes sont plus délicates encore ; elles oscillent aux fractions de milligramme. Malgré toute la précision que semble présenter une Balance ainsi construite , il est convenable , pour éviter toute cause d'eri'eur, d'employer la méthode des dou- bles pesées. Yoici en quoi elle consiste : on met dans l'un des plateaux, le corps qu'on veut peser ; dans l'autre , on place des poids non marqués, comme de la gre- naille de plomb et des fragments de clin- quant pour compléter l'équilibre. Cela fait, on enlève le corps soumis à l'expérience , et on le remplace par des poids marqués , dont la somme indique le véritable poids du corps, puisqu'ils font le même effet que lui, pour équilibrer ceux qui se trouvent dans l'autre plateau. La Balance de Berzélius , très répandue aujourd'hui dans les laboratoires, est con- struite de manière à éviter la double pesée. Toute pesée faite dans l'air exige une correction ; car un corps , entouré de ce fluide, perd de son poids réel une quan- tité égale au poids du volume d'air qu'il dé- place. Bien que cette quantité soit peu con- sidérable , elle ne saurait être négligée dans des expériences minutieuses. La Balance hydrostatique n'est autre chose qu'une Balance ordinaire, dont l'un des plateaux porte inférieurement un cro- chet auquel on suspend un corps solide par un fil très mince. Avec cette Balance , on peut mesurer la densité des corps solides. On entend par dcmilé d'un corps, sa pesanteur spécifique; or, cette densité est égale au rapport du poids au volume. Comme on est convenu de prendre pour unilé de densité celle de l'eau distillée, à 4" au-des- sus de zéro, point du maximum de densité j (le ce liquide , le nombre qui exprime la ■ BAL densité d'un corps indique combien de fois la masse de ce corps contient celle de l'eau occupant le même volume. Quand on veut obtenir la pesanteur spé- cifique d'un corps au moyen de la Balance hydrostatique, on cherche d'abord son poids dans l'air , par le procédé ordinaire , et ensuite le poids de l'eau qu'il déplace , quand on le pèse suspendu dans ce liquide. Le premier poids , moins le second , est la densité cherchée. Pour comparer la densité des liquides , on a recours à des instruments qui portent le nom d'aréomètres. Les aréomètres sont à volume co7istant ou à poids constajil.'Les premiers, qui sont applicables à tous les liquides, se composenti ordinairement d'un cylindre en verre ou en métal, terminé par deux bases coniques. Ce cylindre est lesté inférieurement par une masse de plomb ou de mercure, qui le maintient en équilibre; de l'autre côté, il est surmonté par une tige verticale qui porte une petite cuvette destinée à recevoir des poids. Un trait, marqué sur cette tige, indi- que le jwint d'affleurement. La diffé- rence des poids nécessaires pour faire plon- ger l'instrument jusqu'au point d'affleure- ment dans deux liquides différents indique la différence de densités. On doit cet aréo- mètre à Fahrenheit. Celui de Nicholson diffère du précédent en ce que la masse inférieure , qui sert de lest, est en forme de cuvette. Au moyen de cette addition, cet instrunjent peut servir à mesurer les densités des corps solides. Les aréomètres à poids constant , dont la première invention remonte à Baume , sont généralement connus sous le nom de pèsc-liq^ueurs. Ils consistent en un tube de verre cylin- drique, soufflé en boule vers le bas ; au-des- sous de cette sphère creuse, est une autre cavité contenant du mercure qui sert de lest. Si l'aréomètre doit servir à mesurer des liquides d'une densité supérieure à celle de l'eau, il est lesté de manière à s'enfoncer presque entièrement dans l'eau pure; le point d'affleurement devient le zéro de l'échelle. Dans le cas, au contraire, où il s'agit de li- quides moins denses que l'eau, l'instrument ne plonge dans ce liquide que du cinquième environ de sa longueur. BAL Les corps solides et liquides , exposés à diBS températures variables , changent par conséquent de densité ; et, comme ils n'é- prouvent ni la mémo dilatation ni la même contraction par les m(}mcs variations de température, il en résulte que leurs rap- ports de densité ne restent pas les mêmes ; il y a donc nécessité de rapporter les densi- tés de ces corps à une certaine température, ou de corriger celles qui n'ont point été ob- servées à cette température normale, aQn de rendre les résultats comparables entre eux. La densité des gaz se mesure par un pro- cédé fort simple en apparence, mais qui ce- pendant exige, pour arriver à des résultats exacts, de grandes précautions et une atten- tion soutenue. On pèse successivement un même vase, un ballon de verre , par exem- ple, rempli d'air d'abord, puis ensuite du gaz dont on veut connaître la pesanteur spécifique; on retranche, des poids obtenus, celui du ballon vide de toute matière pon- dérable ; le rapport des deux différences est la densité cherchée. La Balance de torsion , dont on doit l'invention à Coulomb , est un instrument dans lequel la force de torsion est opposée à d'autres forces qu'on veut mesurer, et qu'il est difficile d'apprécier sans un appa- reil extrêmement sensible. C'est avec cette Balance qu'on mesure les forces d'attrac- tion ou de répulsion des corps faiblement électrisés. L'instrument se compose essen- tiellement d'un fil métallique retenu supé- rieurement par une pince et portant infé- rieurement un levier horizontal. La pince traverse un tuyau dont le bord supérieur présente un cercle gradué, sur lequel une aiguille qui la termine supérieurement peut s'arrêter; il est facile d'évaluer ainsi la torsion qu'on est obligé de faire subir au fil pour que le levier, sollicité par une force étrangère , puisse garder une certaine po- sition. L'angle total de torsion sert alors de mesure à cette force , en prenant pour flnité celle qui ne produirait qu'un écarte- ment d'un degré. Ce fut au moyen d'une Balance de tor- sion, d'une construction particulière, que Cavendish démontra que les corps de la na- ture s'attirent mutuellement, et qu'il trouva que la densité de la terre est égale à cinq fois et demie celle de l'eau. (A. Dcponchei,.) BAL ^35 BALANCEUIV. ois.. -Espèce de Gros- bec de l'Amérique méridionale. BALANCIERS. Haltères , Libra- mcnta. ins. — On nomme ainsi deux pe- tits appendices membraneux, mobiles, très minces, plus ou moins longs, insérés de chaque côté du métathorax des Diptères, dans l'angle formé par la jonction du cor- selet avec l'abdomen. Chacun de ces appen- dices se compose de ces deux parties : le style ou filet {sti/lus), ordinairement allon- gé ; et le sommet ou bouton {capilulus), arrondi, ovale ou tronqué, le plus souvent très comprimé. Du reste , la forme et la grandeur de ces organes varient suivant les genres ou les tribus.; ils sont très allongés chez les Tipules et les Cousins, de longueur moyenne chez les Taons et les Asiles , et excessivement courts chez les Œstres et les Hippobosques ; tantôt ils sont à nu , et tantôt recouverts par deux autres pièces également membraneuses qu'on nomme Ailerons ou Cuillcrons {voyez ces mots). Ces pièces manquent dans la plupart des Tipulaires ; mais elles existent dans pres- que toutes les autres familles, et leur gran- deur est toujours en raison inverse de celle des Balanciers et vice versa. La persistance de ces appendices chez tous les Diptères, alors même qu'ils manquent d'ailerons, an- nonce qu'ils sont pour eux des organes très importants ; il serait donc intéressant de savoir à quelles parties de l'organisation des autres Insectes ils correspondent; mais les entomologistes sont loin de s'accorder sur ce point: Latreille les regarde comme des appendices vésiculeux dépendant des deux trachées postérieures du thorax, et représentant les valves qui accompagnent les stigmates de quelques larves aquatiques (éphémères, gyrins), ou qui vivent dans des matières en putréfaction (Mnsca carna- ria, Echynomid grosso). Il se fonde prin- cipalement sur ce que les ailes inférieures naissent toujours des sommités latérales et antérieures du troisième anneau thoraci- que , à une très courte distance des ailes supérieures, et en avant des deux stigmates postérieurs du thorax , tandis que les Ba- lanciers partent de beaucoup plus bas , et sont toujours placés dans le voisinage de ces ouvertures aériennes, souvent même sur leur bord interne. M. Macquart, sans s'expliquer sur les fonctions de ces organes, dit positivement qu'ils sont- insérés sur le segment médiaire dépendant de Tabdomen et contigu aa thorax, et qu''ainsi il faut bien se garder de le considérer comme des rudi- ments des secondes ailes qui , en effet , ne peuvent tirer leur origine d''un segment ab- dominal. De son côté, M. Audouin, qui a fait une étude approfondie de la composition du corselet chez tous les ordres d'Insectes, pense que les Balanciers des Diptères en sont une dépendance, et il faut convenir que ses raisons sont très spécieuses. En effet, le dé- veloppement de chacun des trois anneaux thoraciques se faisant toujours aux dépens de celui des deux autres , et les appendices qui en naissent étant nécessairement sou- mis à la même loi, il n'est pas étonnant que les secondes ailes se réduisent à de simples filets membraneux chez les Diptères, puis- que le métathorax, dont elles tirent leur origine , est, chez ces Insectes, aussi exigu que leur mésothorax est énorme. Toutefois, pour qu'il ne s'élevât aucun doute à cet égard, il fallait retrouver, à la base des Balanciers , des épidèmes et des muscles analogues à ceux qui font mouvoir les secondes ailes chez les Insectes qui en ont quatre. Or, malgré l'extrême difiQculté d'observer des organes aussi minimes , M. Audouin pré- tend y être parvenu à l'aide du micros- cope, et avoir démontré l'existence de ces organes dans son travail général sur le tho- rax, lu à l'Académie des sciences, le 20 mai 1820. Pour contredire ou confirmer l'asser- tion de ce savant professeur, il faudrait avoir répété ses observations microscopi- ques, et c'est ce que nous n'avons pas fait ; mais ce qui nous ferait partager son opi- nion, c'est que les Balanciers , principale- ment chez les Tipulaires, où ils sont à nu et très développés, nous ont paru insérés ab- solument à la même place que les secondes . ailes chez les Némoptères, lesquelles ailes , j par leur forme linéaire , ont la plus grande :: analogie avec les appendices dont il s'agit. '; Si les entomologistes ne s'accordent pas sur la partie du corps des Diptères qui donne naissance aux Balanciers , ils diffé- rent également d'opinion sur l'usage de ces organes ; la plupart pensent qu'ils servent, comme l'indique leur nom , à maintenir l'insecte en équilibre pendant le vol, et ils BAL citent, en effet, des expériences desquelles il résulte que, si l'on coupe un des Balan- ciers, l'insecte perd l'usage de l'aile située du même côté, et finit par tomber en tour- billonnant sur lui-même , et que si on les coupe tous deux , il se trouve tout à fait dans l'impossibilité de voler. Cependant M. Lacordaire, dans son Introduction à l'Entomologie, assure avoir répété ces ex- périences, et n'avoir rien observé de sem- blable. D'autres entomologistes comparant l'aileron à une espèce de tambour, et le balancier à une sorte de baguette, en ont conclu que l'action de l'un sur l'autre ser- vait à produire le bourdonnement que la plupart des Diptères font entendre en vo- lant; mais cette opinion est contraire à l'observation , puisque des Insectes qui manquent de cet appareil, tels que les Abeilles et les Guêpes, et ceux qui ont des Balanciers sans ailerons , comme les Asiles et les Bombyles, bourdonnent et font en- tendre un bruit plus fort que ceux qui sont pourvus à la fois de ces deux organes. On va même jusqu'à dire que si l'on prive un diptère de ses Balanciers , on l'entendra bourdonner aussi fort qu'auparavant. Olivier pense que ces organes doivent être considérés comme servant avec les ai- lerons à faciliter le vol des Diptères , et il se fonde sur ce que les espèces qui man- quent d'ailerons ont leurs Balanciers beau- coup plus grands que celles qui sont pour- \Ties en même temps de ces deux appendi- ces; toujours est-il qu'on voit souvent les Balanciers vibrer avec la plus grande rapi- dité, lors même que l'insecte est en repos , et qu'ainsi leur motilité est indépendante de l'action du vol. Enfin l'opinion la plus probable, suivant M. Lacordaire , qui en cela se range du côté de Latreille, est que les Balanciers ont quelques rapports avec la respiration, et qu'ils peuvent contribuer à faire ouvrir et fermer les stigmates postérieurs du thorax ; mais il convient que cette opinion est hypo- thétique et que de nouvelles expériences sont nécessaires pour déterminer avec exac- titude les fonctions de ces organes. (D.) BALAIVE. Balanus (PaXavo;, gland). ciRR. — Ce genre, de la famille des Bala- nides, avait été jusqu'ici considéré comme un Mollusque ; mais des travaux réeents de BAL M- Martin-SaiDt-Àngc ont licmontré, d'une manière positive , que les Balanes et les au- tres genres de Cirrhipèdes sont de véritables animaux articulés, formant une classe à part, pour laquelle M. Martin-Saint-Ange propose le nom de Cirrhipédiens. — Les caractères de ce genre sont : Animal conique, déprimé ou cyiindroïde, semblable aui Anatifes, mais dépourvu de pédicule, et ayant les branchies en forme d'ailes, attachées à la face interne du manteau. Coquille conique , souvent in- fléchie, plus ou moins élevée, formée de six valves distinctes, articulées entre elles, ayant un support calcaire , plat , assez épais , ou quelquefois pas de support. Opercule pyra- midal, oblique, composé de 4 valves trian- gulaires , dont les deux plus petites présen- tent un cuilleron droit et aplati. Les Balanes étaient connus des an- ciens, qui, frappés de leur ressemblance grossière avec le gland du Chêne , leur ont donné le nom qu'ils portent aujourd'hui. Aristote en fait à peine mention , ce qui prouve qu'il n'avait pas eu l'occasion d'étu- dier ces animaux ; mais Athénée en parle avec de grands détails , et dit que ceux qui venaient d'Egypte étaient les plus estimés. Macrobe en fait aussi mention comme d'un mets recherché j et , quoiqu'ils soient peu nourrissants, partout et en tout temps nous les voyons entrer dans l'alimentation Rura- phius dit même que l'espèce la plus répan- due, le B. Tintinnabulum, appelée vul- gairement le Gland de mer, la Tulipe, le Turban, etc., est regardée en Chine comme un mets délicat , et qu'on l'y apprête au sel et au vinaigre ; et il ajoute que ce même mollusque, étant cuit, a un goût qui se rapproche de la chair d'Écrevisse. Les anciens auteurs, tout en confondant les Anatifes avec les Balanes, distinguaient pourtant ces derniers sous le nom de Glan- des, d'où le nom de Gland de mer, qui leur a été donné par les premiers méthodistes. Malgré le profond sentiment de dissem- blance qui les portait à établir, dans la classe des Cirrhopodes, une division si naturelle et si bien justifiée, Linné les réunit avec les Anatifes dans son g. Lepas, formant, avec les Oscabrions et les Pholades, ses Testa- cea muUivnlvia. Ce fut Bruguières qui rendit aux Balanes la place qui leur con- venait , et en forma son genre Balanite , BAL UZl dont le type était le B Tintinnahulum. Depuis lors, les travaux sur les Balanes ne manquèrent pas. Poli les étudia avec soin, et en donna le premier une bonne ana- tomie. Cuvier vint compléter les notions recueillies par ses prédécesseurs, et tous les naturalistes ont, malgré les dissemblances qui pouvaient exister entre leurs systèmes, conservé le genre Balanns pur de tout mélange. Cependant, il reste encore beau- coup à faire pour avoir une détermination nettement établie et une bonne synonymie des espèces vivantes, et la plus grande con- fusion règne encore parmi elles , même pour les plus communes. Les Balanes s'attachent à la surface des rochers, des pierres, des coquilles, des Crustacés , des plantes marines et des corps flottants, sans cependant y jamais pé- nétrer , et ils tapissent quelquefois les flancs des navires en si grand nombre, que leur marche en est ralentie. On les trouve toujours réunis par groupes considé- rables, et si pressés les uns contre les au- tres, que leur forme en devient irrégulière. La fécondité des Balanes est prodigieuse; ils pondent leurs œufs en été; et, suivant le témoignage de Poli, au bout de quatre mois , les jeunes sont aptes à la reproduc- tion. Pendant leur première jeunesse, la coquille des Balanes ne consiste presque que dans l'opercule. Dans l'eau , les Balanes agitent con- tinuellement, avec une grande vitesse, leurs bras ciliés; les plus longs servent à établir un tourbillon où s'engagent les animaux dont ils font leur nourriture, et les plus petits retiennent la proie qui tente- rait de s'échapper. A la moindre apparence de danger, tout ce mouvement cesse, les Balanes s'empressent de rentrer dans leurs bras et ferment leurs opercules. Le nombre des espèces qui composent ce genre est difiBcile à déterminer; car il en existe dans toutes les mers, aussi bien sous les pôles que sous l'équateur, et les mê- mes espèces se rencontrent dans des para- ges fort éloignés, de sorte qu'il est difficile de dire si celles que nous possédons sur nos côtes sont indigènes. On a divisé les Balanes en deux groupes, suivant qu'ils ont ou non un support calcaire. (C. d'O.) BALANÇA. BOT. ph. — Voyez «aiangue. Û38 BAL BALAIVGIIAS. bot. ph. — Espèce du genre Stercnli'n. Voyez sterculier. BALAIVGUE. Balang BAL /tSl leurs en ont dit depuis leur a été em- prunté, et aucuns renseignements nouveaux ne sont venus confirmer l'existence de cette espèce. Il résulte de ceci que Frédéric Cuvier, après avoir discuté assez clairement, mais surtout très consciencieusement , tous les faits rapportés pour et contre la réalité de cette espèce , regarde le Nord-caper comme n'étant qu'une Baleine franche, dont les in- dividus observés par Martens étaient plus petits el plus minces; telle est aussi mon opinion. Quoi qu'il en soit, le Nord-caper, selon Martens, habiterait les mers entre le Spilzberg et la Norwège; il serait moins gros que la Baleine franche et produirait beaucoup moins de graisse. Anderson, sur le témoignage de quelques pécheurs, ajoute qu'il nage avec plus de rapidité; qu'il chasse les bancs de Harengs, de Ma- quereaux et de Merlans, avec beaucoup d'ardeur el jusque sur les côtes de l'Islande, et qu'il a l'adresse de les pousser vers les anses étroites pour les y enfermer et s'en emparer ensuite plus commodément; que souvent il devient lui-même la proie des Is- landais, q;ui lui font une guerre active; enfin qu'il est attaque par les Balanes, ou Glands de mer, dans sa peau et quelquefois jusque dans son lard. Edgède se borne à dire que ses fanons ont peu de valeur. C'est sur ces matériaux seulement que Lacépède se croit suflisamment fondé à établir l'espèce du Nord-caper. Il indique comme figures de cet animal toutes les gravures qui re- présentent des Baleines plus minces et plus longues que celle figurée par Martens et qu'on croyait représenter fidèlement la Baleine franche. Or, il est arrivé une chose assez singulière: c'est que depuis que Sco- resby a publié un portrait exact de la Ba- leine franche , on a été forcé de reconnaître cette dernière dans toutes les figures citées par Lacépède comme représentant le Nord- caper, et la figure de Martens, quoique co- piée par presque tous les auteurs, ne passe plus aujourd'hui que pour un mauvais des- sin, enflé et raccourci dans toutes ses parties. 2° Baleines douteuses ; dos portant une ou plusieurs liesses. La Baleine noueuse ( Balœna nodosa Lacép., Bonat.) a sur le dos , près de la queue, une bosse penchée en arrière, de la h52 BAL grosseur de la léte d'un homme; ses na- geoires pectorales sont blanches et très lon- gues. Cette espèce prétendue n'est, si elle existe, qu'une variété de Rorqual, observée sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, par Dudley; far cet auteur dit expressément que ce cétace a des plis longitudinaux sur le ventre et sur les côtés , depuis la tête jus- qu'à la naissance des nageoires pectorales. Or, ce caractère ne convient qu'à une sec- tion des Baléinoptères renfermant le Ror- qual. La Baleine a bosses [Balœna gibhosa Lacép., Bonat.) aurait les plus grands rap- ports avec la Baleine franche, mais elle por- terait sur le dos cinq ou six bosses ou émi- nences , et ses fanons seraient blancs. Elle habiterait les mêmes côtes que la précé- dente. Selon Dudley , le seul auteur qui l'ait observée, elle aurait une grande quantité de graisse. Son existence est fort douteuse , et peut-être n'est-ce aussi qu'une variété du Rorqual. La Baleine LUNULÉE {Balœna lunulata Lacép.) est aussi douteuse que les précé- dentes, et pourrait bien n'être qu'un Dau- phin, si, ainsi que la représente le dessin chinois d'après lequel elle a été décrite, son évent est placé en arrière des yeux. Ses deux mâchoires sont -hérissées, à l'extérieur, de poils ou petits piquants noirs ; elle est verdàtre , parsemée de petites taches blanches lunulées. Elle habite les mers du Japon. La Baleine japonaise (^Balœna Japo- nica Lacép.) nous paraît encore plus dou- teuse que les précédentes, puisqu'elle n'a été connue et décrite par Lacépède que sur la vue d'un dessin chinois, ainsi que la précédente. Elle a trois bosses garnies de tubérosités placées longitudinalement sur le museau ; le dessus est noir; le ventre est très blanc; celte dernière couleur borde ses mâchoires et ses nageoires. Sa queue est grande, et ses Évents sont placés un peu en avant des yeux. Elle habiterait les mers du Japon. De tout ce que nous venons de dire, il ne faut pas conclure que les mers ne possèdent réellement que deux Baleines, la franche et l'australe , mais seulement que les autres espèces qui peuplent l'Océan ne sont pas suiïisamment connues jusqu'à ce jour pour être rigoureusement déterminées. BAL î n. Une nayeoire adipeuse sur le dos , les Baléinoptères. Les Baléinoptères , outre la nageoire qu'elles portent sur la partie postérieure du dos, se distinguent encore des Baleines par leur tête plus allongée, plus aplatie, compa- rable jusqu'à un certain point à celle d'un Brochet. A. Point Je plis sous la gorge ni sous le -ventre. Le Gibbar ou BALÉiNorxÈRE A ventre LISSE [Balœnopiera Gihhar Lacép.; Ba- lœna j)hysaliis Lin.) n'a été vu que par très peu de voyageurs , à qui l'on ne peut guère se fler , d'où il résulte que cette espèce a été rejetée par Frédéric Cuvier. Le premier qui en ait parlé est Martens , et il la nomme Wine-Visch. Il dit que c'est une Baleine à museau aplati et à na- geoire dorsale, sans parler de plis au ventre, et la figure qu'il en donne n'indique pas non plus de plis. Anderson n'a fait que copier Martens, et Rondelet, toujours d'après Mar- tens , en a donné une figure d'imagination et fort ridicule, sous le nom de Balœna vcra. Sans autres documents plus précis, les auteurs venus après ceux-ci ont admis que cet animal n'a pas de plis au ventre, parce que Martens n'en parle pas; et, en conséquence, ils en ont fait une espèce dis- tincte. Cependant, Adrien Camper dit que le Gibbar a douze côtes , ce qui supposerait qu'il avait sur cet animal d'autres docu- ments que ceux que nous venons de citer. En attendant qu'on ait des renseignements plus certains , il me semble qu'il ne faut pas, comme l'a fait Fr. Cuvier, se hâter de se prononcer Le Gibbar, selon les auteurs, est plu& grand que la Baleine franche, et atteint jus- qu'à trente-trois mètres de longueur. Ses fa- nons, grâce au peu de courbure de ses mâchoires, n'ont pas plus de trente-trois centimètres de longueur, et sont bleuâ- tres. Son corps est mince et allongé, sa tête formant le tiers de sa longueur to» taie; sa nageoire dorsale est triangulaire j il est brun en dessus et blanc en dessous. On le trouve dans les deux Océans , et on l'aperçoit de fort loin , à cause de la force avec laquelle il souffle l'eau. Il nage avec beaucoup plus de vitesse que la Baleine franche, et poursuit les bancs de Poissons jusque sous les tropiques. Sa vigueur est BAL égale à sa légèreté, et il a beaucoup de cou- rage; ce qui fait, selon Duhamel, que les pêcheurs n'osent pas Tatlaquer. ];. Dts piis longitudinaux sous la gorge et sous le "venlre. La BALÉiNorTÈRE juDARTE [Balœiioplcra jiihartis Lacép.; Balœna hoojts Lin.; le Rorqual jubarte ( Rorqualus hoops Fr. Cuv.) a la nuque élevée et arrondie ; le museau avancé , large et un peu arrondi ; des tubérosités presque demi sphériques au devant des évenls; la nageoire dorsale cour- bée en arrière. Ses évents s'ouvrent vers le milieu de la léte , au sommet d'un tuber- cule élevé. La mâchoire inférieure est plus courte et plus étroite que la supérieure. Cet animal est noir en dessus ; sa gorge et ses nageoires en dessous sont blanches; la par- tie interne des plis est d'un rouge de sang. Quoique plus mince que la Baleine franche, elle atteint une plus grande longueur, qui dépasse quelquefois vingt-sept mètres. Cette espèce habite les deux Océans , mais elle se trouve plus communément dans les mers du Groenland. Les pêcheurs la re- doutent à cause de ses mouvements prompts et impétueux lorsqu'elle est irritée ou bles- sée ; aussi ne !'attaquent-ils qu'avec beau- coup de prudence; et, malgré toutes leurs précautions , il arrive souvent des acci- dents. Il paraît que les Jubartes vivent en troupes, ou au moins en famille, et qu'elles ont beaucoup d'attachement les unes pour les autres. Anderson raconte qu'un mâle ayant été harponné, sa femelle ne le quitta pas et se laissa prendre à côté de lui plutôt que de l'abandonner et de fuir. Elle met bas un seul petit qui la suit et re- çoit ces soins, ju^qu'à ce qu'elle fasse une nouvelle portée. Ces animaux font particu- lièrement la guerre aux Harengs, et les sui- vent quelquefois fort au-delà des limites de leur demeure habituelle; c'est ainsi qu'on en a vu plusieurs venir échouer sur les côtes de France, et l'une d'elles, entre autres, était d'une si grande taille, qu'on construisit un salon de société dans l'intérieur de son squelette, apporté à Paris et montré comme objet de curiosité , il y a peu d'années. Si l'on juge de la quantité d'aliments nécessaires à ces animaux par l'énorme grandeur de leur gueule, elle doit être considérable; car, si l'on en croit Sibbald, une chaloupe B.\L &53 avec son équipage entra tout entière , et sans s'en apercevoir, dans la bouche béante d'une Jubarte échouée près du rivage. Quoi qu'il en soit, les pêcheurs ne se détermi- nent à attaquer cette espèce que faute d'en trouver d'autres, non seulement à cause du danger qu'ils ont à braver, mais encore parce qu'elle donne peu d'huile, propor- tionnellement à sa taille , et que ses fanons sont de peu de valeur. Le Rorqual ( Balœnoptera rorqual Lacép. ; Balœna musciilits Lin.; Ror- qiinliis muscultis Fr.Cuv.). Cette espèce, peu distincte de la précédente, paraît n'être pas tout à fait aussi grande. Sa mâchoire inférieure est arrondie, plus avancée et beaucoup plus large que celle d'en haut ; la tête est courte proportionnellement au corps et à la queue ; toutes les parties supé- rieures sont noires, à reflets grisâtres; le reste est entièrement blanc, et la mâchoire inférieure a des teintes rosées; les nageoi- res pectorales sont entièrement noires. Un seul Rorqual peut donner jusqu'à cinquante tonnes d'huile et davantage. Cet animal fait la chasse aux Harengs et pénètre, en les poursuivant, jusque dans la Méditerranée. Sa présence dans cette mer a fait penser aux auteurs que ce devait être le Mip tl ceins d'Aristote et le Mttsculus de Pline. Du reste , ce qu'on sait de ses mosurs ne dif- fère en rien de ce qu'on dit de celles de la Jubarte , à cela près que sa pêche offre moins de dangers. Il n'est pas rare dans l'Océan atlantique. La BALÉiNorTÈRE A BEC {Balœnoftcra aciito-rostrdta Lacép.; B(il:e7ia roslra- tn Hunter. ; Rorqualus antarctictis Fr. Cuv.; Balœna rostrata australis Des- moul.) se distingue des précédentes par ses deux mâchoires pointues ; celle d'en haut plus courte et beaucoup plus étroite que celle d'en bas ;■ ses fanons sont courts et blanchâtres ; toutes les parties supérieu- res sont d'un noir foncé en dessus , et d'un blanc nuancé de noirâtre en dessous. Elle est beaucoup moins grande que les précé- dentes, mais cependant elle atteint jusqu'à dix-sept mètres de longueur. Elle a, sous l'œsophage et entre les branches de la mâ- choire inférieure, une grande poche vesica- leuse dont on ignore l'usage, et qui, pro- bablement, peut être gonflée à la volonlé 45/1 BAL de ranimai. Celle Baleine a été observée au cap par Delalande et aux îles Malouines, par MM. Quoy et Gaimard; mais on ne sait rien de ses mœurs. La Baléinoptère roESKor [Balœnoptera capensis) a été nommée yocskop par les Hollandais, parce qu'elle a une bosse sur l'occiput. Elle se distingue de toutes les autres Baléinoptères par sa nageoire dor- sale, placée â peu près au-dessus des pec- torales. Les parties supérieures du corps sont noires ; la gorge est d'un rose marbré, et le ventre est blanc. Les nageoires pectorales sont fort longues, et proportionnellement étroites, ce qui résulte de ce qu'elle a les deux doigis moyens munis de huit à neuf phalanges. On la trouve, mais très rare- ment, dans les mers qui baignent le cap de Bonne-Espérance, où elle a été observée et décrite par Delalande. Les pêcheurs l'at- taquent rarement, parce qu'elle fuit avec une vitesse bien supérieure à celle duNord- caper , et que, du reste, elle est fort mai- gre, et produit très peu d'huile. § III. Baléinoptères doulcuses. * Baleines décrites par Lacépède, d'après des dessins chinois. La BALÉiNOrTÈRE MOUCHETÉE [BlllœHOp- tera piitidata Less. ; Balœna jntnctala Lacép.).Elleauraitcinqousix bosses placées longitudinalement sur le museau. Nageoi- res pectorales et corps mouchetés de blanc sur un fond noir; nageoire du dos petite. Elle habiterait l'Océan paciflquc. La Baléi.noptère BLEUATRE (^«/tr/zo/j/cra cœnilesceiis L. ; Balœna cœrulcsccns Lacép. ). Mâchoire supérieure étroite; à contour relevé presque verticalement au devant de l'œil; plus de douze sillons incli- nés de chaque côté de la mâchoire infé- rieure. Nageoire dorsale petite, plus près de la queue que de l'anus. Corps générale- ment d'un gris bleuâtre. Elle se trouverait dans les mers du Japon. La BALÉiNorTÈRE NOIRE (^Ba lœ/ioplcru iiigra Less.; Balœna nigra Lacép.). Mâ- choire supérieure comme dans la précé- dente ; quatre bosses placées longitudina- lement sur le museau et sur le front ; corps noir; à nageoires et mâchoires bordées de blanc. Mers du Japon. La Baléinoptère TACHETÉE (fia/a?no/j/er« macnlata Less.j Balœna maculala La- BAL ccp.). Mâchoires arrondies à leur extré- mité; l'inférieure plus avancée que la supé- rieure. Yeux près de la commissure des lè- vres; évents un peu en arrière des yeux. Nageoire dorsale placée à égale distance des pectorales et de la caudale. Corps noir, avec quelques taches arrondies, inégales, blan- ches, irrégulièrement semées sur les flancs. Des mers du Japon. S IV. Baleines aléoiiliennes. Pallas, dans sa Zoographie ntsse, cite six espèces de Baleines qui habitent les mers du Kamstschatka, et particulièrement les parages des îles Aléoutiennes. M. de Cha- misso étant resté quelque temps chez les Aléoutes, et désirant vérifier la citation de Pallas, se fit sculpter en bois et colorer par les pêcheurs du pays la figure de ces ani- maux, et les publia dans les Mémoires de la société Léopoldine des curieux de la îiaiure (t. XII, l'"*^ partie). Nous allons rapporter le peu qu'on a pu apprendre sur ces Cétacés, d'après d'aussi vagues maté- riaux. Le a: 7/ZîomocA des Aléoutes; le Culam- mak de Pallas; le KuUomagadoch des Aléoutes, pendant son jeune âge. Il atteint cinquante - six mètres de longueur ; son corps est cylindrique, noir en dessus, blanc en dessous, ainsi que les nageoires pecto- toraics ; environ cinq cents fanons, très longs, bleuâtres; évents placés vers le mi- lieu de la tête ; une tubercule vers l'extré- mité du museau, et six bosselures sur le dos ; des plis sur la poitrine. VAbugiilich des Aléoutes; VVmgnllic de Pallas; WimgoUa des Russes atteindrait jusqu'à cinquante-six mètres de longueur. Fanons très courts ; peu de graisse, mais d'une saveur agréable ; toutes les parties du corps uniformément noires ; pas de protubérance dorsale ; des plis comme les Baléinoptères; nageoire caudale fourchue. Les Aléoutes font des habits avec l'épi- derme de sa langue , des cordes avec les tendons de sa queue, et des armes avec ses os. Le Mangidach des Aléoutes; le Man- gidak de Pallas ; le Mitgula des Russes. Pallas croit devoir, d'après la description que le docteur Mark donne de cette espèce, la rapporter au Balœna miiscnlus. Sa taille ne dépasserait pas neuf mètres. Le BAL corps serait uniformément noir, avec un disque blanc sur la poitrine ; ses fanons n'auraient que seize centimètres de longueur, le tout selon M. de Chamisso. Selon Pallas et Mark, cette espèce atteindrait vingt-trois mètres de longueur. i,es Aléoulcs trou- vent excellente la chair du ventre des jeunes individus. VAijamaehtchich des Aléoutes, YAti- (jnmnchtchik de Pallas et des Russes , ne dépasse jamais huit mètres de longueur; selon Pallas, elle en atteindrait plus de vingt. Ses fanons sont petits, lisses, longs au pins de soixante-cinq centimètres. Sa tète rappelle celle des Marsouins, mais Tanimal a des plis sous le ventre. Pallas dit que le ventre est blanc, plan cl marqué de rides. VAliomoch ou Allama des Aléoutes ; W'iliamot des Russes ; VAllnmak de Pal- las. Les Aléoutes nommanl Alianingndach cet animal dans son jeune âge. Sa taille ne dépasse jamais dix mètres ; ses fanons sont très courts; ses nageoires, qui sont blanches ainsi que le dessous de sa queue , sont plus grandes que celles du précédent ; il a des plis au ventre , et sa tète a de l'a- nalogie avec celle d'un Marsouin. Sa graisse est abondante et molle. Le Tschikngliich des Aléoutes ; le Tschick(i(jluk de Pallas ; le Tschicka- gliok des Russes, est la moins grande de toutes les Baleines, selon M. de Chamisso, tandis que , selon Pallas , elle aurait cin- quante-trois mètres de longueur; ses fanons sont très courts ; sa nageoire dorsale est ex- trêmement petite ; les nageoires pectorales et le dessous de la queue sont blancs ; il y a un disque blanc sous la poitrine; la tête se rapproche de celle des Marsouins. Les Aléoutes font des cordes très fortes et di- vers autres ustensiles avec ses tendons : ses os, à cause de leur dureté, sont très estimés par ces peuples pour faire des haches et des harpons. On voit, par ce que nous venons de dire sur les Baleines , que ces animaux sont loin d'être bien connus , quoique formant un genre du plus haut intérêt. La dilTiculté de leur étude vient de ce que leur énorme gran- deur empêche de pouvoir conserver leurs dépouilles dans nos musées , de ce qu'ils vivent dans un élément qui dérobe à notre vue une grande partie de leur corps, et BAL ^55 enfin de ce qu'ils habitent le plus ordinai- rement des mers glacées, où peu de natu- ralistes instruits auront le courage d'aller les observer. (BoTTAnD). liALKlNE. Balœna. mamm, — Les Ba- leines (G. Balœna de Linné), constituant au- jourd'hui une famille sous le nom AçBalé- jiidcs sont, avec les Rorquals, les animaux les plus volumineux de la création. Il en existe dans les principales mers, et les na- turalistes se sont depuis longtemps appli- qués à les étudier avec soin. Malheureuse- ment la masse énorme de leur corps et leur rareté, ou les conditions spéciales dans les- quelles on les capture , rendent cette étude fort difficile, et les baleiniers, plus désireux de se débarrasser des parties dont ils ne ti- rent pas profit que de les examiner au point de vue scientifique, n'ont fourni aux savants que des documents le plus souvent incom- plets. C'est ce qui explique comment l'his- toire de ces grands cétacés est encore si défectueuse à beaucoup d'égards. Toutefois de précieux documents ont été recueillis, dans ces dernières années, par un savant anatomiste de Copenhague. M. Eschricht, que la science a perdu ré- cemment, a publié à cet égard des tra- vaux importants, il a ajouté des remarques ostéologiques à celles qu'avaient déjà faites Cuvier et quelques autres auteurs ; il s'est aussi occupé du système nerveux cérébral des Baleines, de leurs viscères digestifs et de leur embryogénie. On doit également des observations nouvelles à MM. J. G. Gray, van Beneden, Flov^er, etc. La connaissance des caractères par les- quels les grands cétacés de la famille des ! Baleines se distinguent spécifiquement les uns des autres a fait concurremment de réels progrès. On peut donc établir aujourd hui une nomenclature de ces animaux bien plus ' exacte que celle que l'on suivait autrefois, et qui a été exposée dans l'article précédent. I Ces Cétacés se partagent en deux grou- ' pes bien distincts : les Baleines véritables, dont fait partie la Baleine franche, et les Rorquals ou Baleines à ventre plissé. I BALEINES VRAIES. I Les espèces auxquelles on doit conserver, , en propre, la dénomination de Baleines sont Z»56 BAL remarquables par la grosseur de leur tête, la forme arquée et l'élévalioa de leur mâ- choire supérieure , le grand développement de leurs fanons (la Baleine du commerce), l'absence de plis ou cannelures à la partie inférieure de leur corps et le manque de nageoire dorsale. On a souvent confondu en une seule es- pèce, sous le nom de Baleines franches, les animaux de ce genre qui habitent dans les mers boréales, et ceux des mers australes. La Baleine que les Basques péchaient au- trefois dans le golfe de Gascogne a aussi été attribuée à cette espèce. On sait aujourd'hui que les Baleines du Nord et celles du Sud diffèrent les unes des autres, quoique étant des animaux du même genre, et l'on a re- connu que la Baleine des Basques se distin- guait également des unes et des autres; celte espèce est devenue fort rare dans nos para- ges, mais elle n'a pas cessé de s'y montrer. Baleine franche. Balœna mysiicetus. — Déjà signalée dans l'article qui précède {voyez p. 446), elle a la tête très-grande, égalant, chez l'adulte, les deux cinquièmes de la longueur totale du corps ; ses fanons sont allongés, grêles, et pourvus au bord interne d'une série unique de longues ûbrcs filiformes, formant une frange flexible. Ses côtes sont au nombre de treize paires; la première, simple et à une seule tête; l'os de la caisse auditive est rhomboïdal, à ou- verture obtongue, seulement un peu plus res- serré à son extrémité supérieure et vers le deuxième tiers de sa longueur. La Baleine franche, dont la pêche est en- core fort productive, vit dans les régions les plus froides du pôle arctique, au milieu des glaces flottantes de l'océan Glacial et sur les côtes du Groenland. Eschricht nous ap- prend qu'elle vient dans la baie de Baffin au mois de septembre, et que de décembre à février elle se retire périodiquement dans le détroit de Davis, sous les 65* et 66' degrés de latitude. A la colonie de Holsteinborg, située sous le 67^ degré, elle est l'objet d'une pêche régulière, pratiquée par les gens du littoral. Elle parait mettre bas en mars, et Ton sait, en effet, que, vers la fin de fé- vrier, les fœtus sont déjà presque à terme. M. Reinhardt a constaté, par le relevé des archives de la domination danoise au Groen- land, que les mœurs et les migrations de la BAL Baleine franche sont de nos jours ce qu'elles étaient aux siècles précédents, et qu'alors elle ne s'écartait pas non plus des localités oîi on la pêche aujourd'hui. Ces indications et tous les détails recueillis sur d'autres points du globe, ont conduitles naturalistes à douter que les Baleines, autrefois répandues dans le golfe de Gascogne, et que les Basques y poursuivaient, fussent bien, comme on l'a souvent répété, des Baleines de la même espèce que les Baleines franches du Nord ou Balœna mysiicetus. On sait, eu effet, que l'aire d'habitat delà plupart des grands Cé- tacés est beaucoup moins étendue qu'on ne l'avait d'abord admis, et l'on ne doit guère supposer qu'il puisse y avoir, surtout à des distances aussi grandes, identité despète entre la Baleine qui nous occupe, et les Ba- leines franches ; c'est ce qui avait porté à supposer que c'étaient des Rorquals ou tout autres Cétacés de grande taille, et non des Baleines proprement dites, que les Basques poursuivaient autrefois dans nos parages, et dont au xii*^ siècle ils faisaient encore des captures abondantes. Voici les remarques que j'avais publiées à cet égard : « Les anciens historiens, et après eux les chroniqueurs du moyen âge, n'apportaient pas dans leurs citations, la précision zoolo- gique que la science moderne aurait pu seule leur permettre, et l'on doit croire que sous des noms qu'on a depuis lors traduits par celui de Baleines, ils ont surtout entendu parler des Rorquals, dont la pêche, sans être aussi productive que celle des Baleines franches, donne cependant de bons résultats. Sans doute aussi ont-ils désigné par le même nom les autres grands Cétacés, tels que les Cachalots, les Hypéroodons, les Ziphius, les Épaulards, etc.^ animaux qui donnent de l'huile comme les Baleines, et que le vul- gaire désigne le plus souvent de la même manière lorsqu'il s'en fait quelque capture importante ou quelque échouage. C'est pro- bablement dans ce sens collectif qu'il est dit, dans les chroniqueurs, qu'on mangeait de la Baleine dans les monastères du littoral ; que les églises de Saint- Bertin et de Saint- Omer prélevaient un droit pour chaque Ba- leine; que l'abbaye de Caen avait la dîme sur les Baleines prises à Dives, et l'église de Coutances sur les langues de Baleines ame- nées à Merri. » BAL Il n'en est pas moins certain aujourd'hui qu'il a autrefois existé, et qu'il existe encore, mais en très petit nombre, dans le golTc de Gascogne, des Baleines fort semblables par leur genre aux Baleines franches, maisquien «ont différentes par plusieurs ciraclères fa- ciles à saisir (1). En voici la preuve : Le 17 janvier 1834, un Baleineau qu'on avait observé quelque temps auparavant avec sa mère, échoua dans le port de Saint- Sébastien, fl était non pas du genre des Rorquals, mais de celui des vraies Baleines. A quelle espèce devait-on l'attribuer? Aux Baleines franches dites mysticettis par les na- turalistes et que nous savons mainlenautêtre des Baleines essentiellement arctiques ou australes? M. Eschricht, qui avait autre- fois soutenu l'opinion que la Baleine des Basques était de l'espèce des Baleines aus- trales, se rendit en Espagne dès qu'il connut la prise du Baleineau de Saint-Sébastien, dont quelques parties avaient été portées à Pampelune. « A mon arrivée à Pampelune, dit le savant naturaliste danois, j'y trouvai tout préparé pour me faciliter mes études. Le squelette n'était pas monté, mais je le trouvai tel qu'il était sorti du bassin de ma- cération; tous les os séparés, les ligaments et les parties cartilagineuses étaient perdus, ce qui empêchait de se rendre compte de la forme des membres thoraciques et de plu- sieurs os dont l'ossification était bien en arrière, comme chez un Baleineau proba- blement tétant encore. Néanmoins il a par- faitement suffi pour nous donner une ré- ponse décisive aux questions principales que je m'étais posées : >) 1° Le premier coup d'oeil sur les maxil- laires supérieurs et frontaux, ainsi que sur l'omoplate et quelques autres os encore, a parfaitement suffi pour me convaincre qu'il ne pouvait être question du mysticelus. » 2° J'ai dû hésiter quelques instants ivant de me prononcer avec la même assu- rance sur l'affinité du sujet avec la Baleine du Cap. En effet, tous les caractères par lesquels le squelette de cette espèce se dis- tingue du myslîcetus s'y trouvaient plus ou moins prononcés. » 3" Mais quelques-uns de ces caractères s'y montrent pourtant modifiés plus ou (1) Ces Baleines des Basques ont reçu le nom de Bal.-sna biscayensis. B.\L Zi57 j moins sensiblement : ainsi, notamment, la I grandeur moins disproportionnée de la tête. I Ce fait, déjà indiqué par M. le docteur Mondero sur sa belle planche lithographiée du Baleineau, m'a paru constaté par la me- sure comparée de la mâchoire supérieure et de la série des vertèbres. A peine avons- nous donc besoin d'ajouter que l'omoplate, bien que se rapprochant de celle de Vaus- iralis, a cependant des marques particu- lières, et que le nombre des vertèbres dif- fère sensiblement de celui qu'on rencontre chez cette espèce. » Suivant M. Eschricht, le Balœna bis- cayensis répondrait au Slelhag (Baleine à dos lisse) du Miroir royal, dont nous avons déjà parlé ; ce serait aussi le véritable Nord- kaper signalé depuis longtemps par les Ba- leiniers dans l'Atlantique septentrionale, mais confondu par les naturalistes avec le NordwaI ovimyslicelus véritable. Ce Nordkaper, ayant porté le nom de Ba- lœna glacialis dans Klein, serait alors l'es- pèce qui arrivait autrefois, au printemps, dans les régions septentrionales de l'Atlan- tique, après avoir quitté ses stations d'hi- ver, c'est-à-dire le golfe de Gascogne. M. Eschricht avait d'abord supposé que la Baleine des Basques mériterait de devenir le type d'un genre à part, et elle a, en effet, une assez grande ressemblance avec la Ba- leineau Japon, dont Temminck et Schlegel ont donné la figure d'après un modèle de porcelaine rapporté par M. de Siebold; c'est la Balœna Sicboldii [B. japonica, olim) de M. Gray. La Baleine AUSTRALE, Ba/œ>iaausIraHs, Cu- vier,estune espèce à tête également grande, formant à peu près dans l'âgeadulle unquart de la longueur totale de l'animal, et qui a les fanons allongés, larges à leur base et pour- vus de quelques séries de filameots roides, formant une sorte de frange marginale. Son squelette possède quinze paires de c(ites;| celles de la première paire sout à une seule tête comme les autres, et il y a cinquante- deux vertèbres; la caisse auditive est peu différente de celle de la Baleine franche. La Baleine australe vit dans les mers de l'hémisphère dont elle a pris le nom. On la voit particulièrement au cap de Bonne- Espérance. M. Gray en fait le type d'un genre à part, sous le nom d' E ubalœna, 29* Zi58 BAL Une autre espèce particulière à l'hémi- sphère austral est la Baleine de Temminck, Balœna Temminckii , Gray, répondant au Balœna myslicetus australh de M. Schle- gel. Elle a quinze paires de côtes, dont la première à double tète; l'os de sa caisse diffère peu de celui de l'espèce nommée myslicelus; la tête est grande et fait à peu près le quart de la longueur totale. Cette espèce vit au cap de Bonne-Espé- rance; elle est le type du genre IlwUerus de M. Gray. Le Balœna anlipodarum, Gray, qui de- vient le genre Caparca du même auteur, n'est guère mieux connu. Il repose sur l'exa- men d'un os tympanique, rapporté de la Nouvelle-Hollande. On a un dessin de l'ani- mal entier, fait d'après un exemplaire pris dans la baie de Jackson. M. Gray a appelé cette espèce Balœna antarctica. RORQUALS. La seconde division de la famille des Balénidés est celle des Rorquals, ou Ba- leines à ventre plissé, souvent confondues en un genre unique sous le nom de Balei- noplères, à cause de leur nageoire dorsale. Ces animaux sont, en outre, caractérisés par la brièveté de leurs fanons, par la largeur de leur tête, toujours moins longue et moins arquée que celle des Baleines véritables, et par la moindre épaisseur de leur couche graisseuse. On n'en fait pas une pêche régu- lière. Leurs espèces ont été, dans ces der- nières années, l'objet de plusieurs publica- tions intéressantes , et il est généralement admis qu'elles constituent deux genres dis- tincts, les Plérohaleines d'Eschricht, ou Rorquals ordinaires, et les Kyophobaleines du même auteur, nommées antérieurement Mégaplères par M. Gray. Genre Pierobal^na , Eschricht (partie des Baleinoptères de Lacépède). Ce genre comprend les espèces à nageoires pectorales de longueur médiocre. La plus fréquente dans nos mers est maintenant appelée, par quelques auteurs, Pterobalœna communis ; c'est le Rorqual proprement dit, qu'on a aussi désigné par les noms de Rorqualus rostralus, R. anliquorum, etc. On le prend dans la Méditerranée et dans l'océan Atlantique jusqu'en Irlande et au BAL détroit de Davis. Il en échoue de temps en temps sur nos côtes, soit dans la Manehe etr dans l'Atlantique, soit dans la Méditerranée, ' en Roussillon, etc. En Provence, c'est le My- slicelos d'Aristote, et son nom a été im- proprement appliqué à la Baleine franche par Linné. Sur les côtes françaises de la Méditerra- née, il en échoue, principalement sur les côtes de Provence et dans les parages ro- cheux avoisiuant les Pyrénées. En 1862, une femelle, accompagnée de son petit, s'est montrée pendant plus d'un mois sur les côtes des Pyrénées orientales, de l'Aude et de l'Hérault; elle fréquentait de préférence l'anse dePaulille, Port-Vendres et Collioure. C'est peut-être le même Cétaoé qui a échoué, quelques mois après, aux rochers del Borro (côte d'Espagne), qui sont situés entre la frontière de France et la baie de Colère. Ce Rorqual a été remorqué à Llanza oîi j'ai été l'étudier. Il est beaucoup plus rare que de sembla- bles animaux viennent se perdre sur nos pla- ges sableuses du bas Languedoc et de la Ca- margue. Cependant il faut peut-être regar- der comme étant un Rorqual le grand Ce- tacé dont il est question dans Daléchamp, comme d'un Orque à ventre cannelé {cana- liculatim striata) qui se serait perdu de sou temps à peu de distance de Montpellier, et la mâchoire de Rorqual, actuellement con- servée dans l'église de Frontignan, n'a peut- être pas une autre origine. Parmi les exemplaires vus à des époques plus rapprochées de nous, dans les parages de Port-Vendres et auprès de Toulon, on peut citer : Le Rorqual, long de 5 mètres, dont le squelette est au Musée de Perpignan ; celui de plus grande dimension que Farines et Carcassonne ont eu à Sai^nt Cyprien , aussi dans les Pyrénées-Orientales , et qu'ils ont décrit sous le nom de Batœnoptera aragous; celui de Saint-Tropez, échoué en 1833 ; ceux de l'Ile Sainte-Marguerite, dont l'un, échoué en 1797, est déjà décrit par Lacé- pède et Cuvier, et dont l'autre a été pris en 1864 ; enQn deux ou trois autres encore, capturés auprès de Toulon et dont on a aussi gardé les crânes ou les squelettes entiers. Il vient encore d'en être pris un (octobre 1866) aux lies d'Embreg, dans le golfe de Saint- BAL Nazairc (Var). C'était uu jeune sujet de 7 ",50, qui s'était embarrassé dans les filets à Thons. Plusieurs des Rorquals éclioués sur nos côti's de l'Océan et de la Manche sont éga- lement signalés dans les ouvrages des natu- ralistes , et quelques-uns y ont été l'objet de descriptions étendues. Guvier a parlé de ceux qu'on a trouvés à Bayonne et en face d'Abbeville. Un autre a échoué auprès de Caycux en 1829 ; un auire auprès de Saint- Valory. Ce dernier a fourni à M. Ravin le sujet d'une notice intéressante. Eu 1842, nous accompagnâmes de Blainvillc à Bercq (Pas-de-Calais) , pour faire la dissection d'un troisième exemplaire que les pêcheurs de cette localité avaient rencontré mort et floitant eu mer^ à quelque distance de celte loralitc. En 1843, un autre a été rejeté sur la côte auprès de Saint-Malo, et l'on en a également vu , à diverses époques, au Havre et ailleurs. C'est à une espèce différente, mais voi- sine de celle-là , au Borqualus minor, ou Pleroba'œna ininor, qu'appartiennent des Rorquals qui viennent quelquefois sur les cotes d'Ecosse et dans la mer du Nord • leur squelette se distingue par le nombre des vertèbres ; quarante-huit au lieu de cin- quante-quatre. Le Muséum de Paris en pos- sède un exemplaire rapporté de Bergen par les soins du savant voyageur Gaimard. Le Plerobalœna gigas est, au contraire, beaucoup plus grand que le Rorqual com- mun. A cette troisième espèce se rapporte uu sujet trouvé mort à la mer, le 4 no- vembre 1827, par les pêcheurs d'Ostende, et dont le squelette, préparé par M. Paret, a été exhibé dans les principales capitales de l'Europe; d'autres Rorquals de cette même espèce sont conservés dans les musées de Berlin et de Leyde ; ils proviennent du Ilolsteiu et du Zuyderzée. Le Rorqual géant possède soixante-trois vertèbres. Genre Megapteua, Gray; Kyophobalœna, Eschschricht. — Ainsi que l'indique le nom d.c cos Cétacés, le caractère principal des Mé- gaptèrcs consistedans le grand allongement de leurs 1. ^mbres ou nageoires antérieures. Ce sont des animaux voyageurs et dont les diverses espèces se laissent assez difficile- ment distinguer les unes des autres. La plus anciennement connue est le Ke- BAL 659 PORKAK des Groenlandais, qui répond au véritable Balœna boops d'O. Fabricius, et au Balœna longimana de Rudolphi. Elle est commune dans le détroit de Davis, et ce n'est qu'accidentellement qu'elle vient dans les régions tempérées de l'Atlantique. L'exemplaire décrit par Rudolphi avait échoué en novembre 1824, à l'ernbouchure de l'Elbe; un autre paraît avoir été pris à Newcastle, côtes d'Ecosse, et l'on dit qu'il en vient aussi aux îles Bermudes : c'est alors le Megaplera americana. Le PoESCop, dont Cuvier a décrit le sque- lette sous le nom de Rorqual du Cap, est aussi du genre Mégaptère, et quelques au- teurs ne le distinguent pas du Képorkak. Les Hollandais établis au cap de Bonne- Espérance ont appelé Poeskop un Rorqual des mers australes, ayant une sorte de bosse sur la région occipitale. Cette espèce est, dit-on, fort rare; elle a la dorsale à peu près au-dessus des pectorales; l'atlas, l'axis et les cinq autres vertèbres cervicales ne sont unies ensemble que par leur corps ; il y a quinze dorsales ; les quatre dernières paires de côtes et les deux premières n'atteignent pas le corps des vertèbres correspondantes, et ne s'attachent qu'à leurs apophyses trans- verses. Après les vertèbres dorsales il y en a trente-sept autres ; les os en V commencent entre la onzième et la douzième de cette série ; ils disparaissent après la vingtième. Les os métacarpiens n'ont en longueur que le double de leur largeur; le ponce a deux articulations, l'index quatre, le médius cinq, l'annulaire quatre, et le petit doigt trois. Tous sont terminés par une dilatation carti- lagineuse. Les Rorquals de même forme, que l'on prend au Japon, ont reçu le nom de Kuzira {Megaplera antarctica). Le Rorqual observé aux Malouines par Quoy et Gaimard, et que Fischer a nommé Rorquahis Quoyi, paraît aussi très peu diffé- rent Il en est de même du Megaptera Novœ Zelnndiœ de M. Gray. Dans une note publiée récemment {Ann. and. Mag.ofnat. history, novembre 1S64), M. Gray porte à cinq, au lieu de deux, les genres de la tribu des Rorquals, savoir : 1° Megaptera, défini comme il vient d'être dit. 2* Benedema , Gray : pour le Benedenia im BAL Knoxii, espèce à quinze paires de côtes et à soixante verlèbres (côtes du pays de Galles). L'auteur suppose l'existence d'une seconde espèce européenne de ce genre. 3° Physalus, Lacépède : pour les Physa- lus antiquorum, répondant au Pterobalœna communis, Physalus Duguidii, Gray (de la mer du Nord et des îles Orkney), et Physa- lus Sibbaldii, Gray (aussi de la mer du Nord). 4° SiBBALDus, Gray : pour les Sibbaldus laticeps, Gray (des mers polaires) ; Sibbal- dus Schlegelii (de Java) , et Sibbaldus borealis (des mers arctiques), répondant au Bdlœno- plera gigas de MNL Reiuhardt etLiiljeborg. 5° Bal^nopteba pour le Balœnoptera roslrala. Ces nouvelles indications de M. Gray, que. nous avons voulu signaler dès à présent, sont exposées dans son mémoire d'une façon trop sommaire, pour qu'il soit possible d'en tirer parti. Les pièces sur lesquelles elles re- posent devront être étudiées d'une manière détaillée et comparées avec soin aux indi- cations recueillies précédemment par Lacé- pède, Cuvier, Eschricht, etc ; autrement les noms nouveaux proposés par le savant zoologiste anglais ne feraient que grossir la liste déjà considérable des espèces douteuses de la famille des Balénidés (1). Baleines du commerce. — Ce sont les fanons des Baleines et des Rorquals qui fournissent la baleine du commerce. On emploie de préférence celle des Baleines proprement dites (Baleines arctiques et Ba- leines australes) qui est beaucoup plus longue que celle des Rorquals, et c'est en grande partie pour l'obtenir que l'on fait la pour, suite de ces animaux. Le commerce distingue plusieurs sortes de baleines. La baleine polaire, que constiluent les fanons du Balœna mysUcelus ou Baleine franche, est la plus grande et la meilleure pour le travail. Certains fanons de la Ba- leine franche ont jusqu'à 4 mètres et plus de longueur. La baleine du Sud, ou fanons du Balœna auslralis, est grosse, souvent maculée et moins estimée. On distingue aussi une baleine d'Okhotsk (4) Ces réserves sont pleinement justifiées par les dernières publications de M. Flowtr, qui a rectifié, par de nouvelles obsc, valions, une partie des résultats indiqués par W. Gray. BAL et une baleine du nord-ouest. La première vient de la mer du même nom et sans doute aussi des parages du Japon ; peut-être est- elle constituée pat les fanons du Balœna Sieboldii. La baleine du nord-ouest est sans doute celle du Kerporkak. Cette substance a beaucoup augmenté de prix. Un appareil entier, tiré de la Baleine franche , ne vaut pas moins de 4 à 5000 fr. De grands entrepôts existent à Londres et au Havre, et livrent la baleine aux indus- tries très-diverses qui l'utilisent. C'est une matière analogue à la corne, naturellement constituée en lamelles triangulaires a'ion- gées dans un des côtés; celui qui est in- terne, quand ces organes sont placés dans la bouche de l'animal, est comme garni de poils ou villosilés; ces espèces de poils se continuent dans la substance lamelleuse oii ils sont empâtés et réunis les uns aux au- tres par une substance de même nature, qui forme comme la gangue des fanons. Les fa- nons des Baleines proprement dites mon- trent un nombre bien plus considérable de filaments piliformes que ceux des Rorquals, et ces filaments y sont aussi plus nombreux et plus fins, ce qui peut permettre de recon- naître duquel de ces deu\ genres provient (elle ou telle baleine employée dans l'in- duslrie. Les filaments ou tubes piliformes des fa- nons tirés du Rorqual ont d'ailleurs des dia- mètres inégaux, les uns plus gros que les autres, dont le diamètre approche davantage de celui qu'ils ont dans les vraies Baleines. Ces observations doivent être faites au mi- croscope ou tout au moins avec une forte loupe. On les rend plus faciles, ainsi que je l'ai expérimenté, eu ramollissant la baleine à l'aide d'une dissolution de potasse, qui lui donne, au bout de quelques heures, une apparence gélatineuse : la soude agit de même, mais plus lentement ; l'acide nitri- que jaunit le fanon ; au contraire l'éther le dégraisse et tend à le décolorer. 11 est difficile de trouver aux fanons des Baleines des analogues dans les autres ani- maux. Ce ne sont pas, en elfct, des dents qui resteraient cornées au lieu de se solidi- fier comme celles de la plupart des Mammi- fères, puisque les Cétacés qui en sont pour- vus ont aussi de véritables dents , mais rudimentaires ec qui avortent dans les ni- BAL véoles où elles prennent naissance, soit à la mâchoire supérieure, soit à l'inférieure qui n'a pas de fanons; aussi ces organes ont-ils été parfois considérés comme de simples appendices épidermoïdes représen- tant, mais d'une manière très exag(irée, sur le palais des Baleines et des Rorquals, les papilles cornées que l'on voit à la voûle pa- latine de beaucoup de Mammifères. (P. G.) BALEIXEAU ou BALEI\OIV. mam. — Noms des jeunes Baleines. BALEINES FOSSILES, mamm. — L'ar- ticle consacré aux espèces fossiles de la fa- mille des Baleines, dans la première édition de ce Dictionnaire signalait déjà cinq de ces animaux, mais dont trois seulement ap- partiennent réellement aux Balénidés, ce sont : Le Rorqual de Ccvier {Balœnoplera Cu- vierii), découvert, en 1806, à Moute-Pulg- nasco (Lombardie), et qui fut signalé d'a- bord par Cortesi ; Le Rorqual de Cortesi {Balœnoplera Cor- tesii), trouvé, en 1816, par le naturaliste dont on lui a donné le nom, à Montezago, près d'un petit ruisseau qui se jette dans le Chiavenna, l'un des affluents du Pô. La Baleine deLamanon {Balœnoplera La- manonii) , dont quelques débris ont été extraits en 1779, et, à une époque récente (1859), du sol dans lequel est creusée la cave d'une maison située rue Dauphine, à Paris, à peu de distance par conséquent de la rive gauche de la Seine. La Baleine a crosse tête {Balœna macro- cephala , Desmoulins), qui a été décrite d'après la tèle même sur laquelle G. Cuvier a fondé son Ziphius caviroslris, n'est pas de la famille des Baleines; nous en parlerons ailleurs, eu traitant des Ziphius. La Baleine arquée {Balœna arquala , Desmoulins), n'est pas davantage un Cétacé de ce groupe. Elle repose sur l'examen de l'un des fossiles du crag d'Anvers , que Cuvier a décrits sous le nom de Ziphius planiroslris. Ces recliQcations établies, la présence des Balénidés dans les mers de l'époque ter- tiaire n'en est pas moins constatée depuis longtemps déjà; car les Rorqualus Cuvierii et Corleni sont des animaux fort voisins des Rorquals actuels. Quant à la Baleine trouvée dans Paris, nous croyons, M. van Beneden BAL /i61 et moi, qu'elle demande un nouvel examen, du moins au point de vue géologique. Mais on peut citer comme appartenant également ù celle famille, et comme ayant une certaine analogie avec les Rorquals, quoique pouvant former un genre distinct, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer , de grands Cétacés fossiles découverts dans la molasse miocène du Portugal, et dont M. d'Eschwege a donné des fragments dans le tome II des Mémoires de l'Académie de Lisbonne. Des animaux de la même famille ont également été signalés en Angleterre, mais il n'a encore été publié à leur égard aucun détail suffisamment complet. M. Owen a cependant décrit des portions de caisses auditives provenant du crag de ce pays , et je possède moi-même un fragment semblable. M. Owen en dénomme quatre espèces. Les terrains tertiaires, soit moyens, soit supérieurs de la France, renferment des os fossiles qui proviennent aussi d'animaux de cette famille, et , sans parler de l'espèce à laquelle on a donné le nom de Balœna La- manonii, j'en ai signalé plusieurs qui ont été recueillis dans le midi de la France. Quelques os découverts à l'oussan (Hé- rault), à Saiut-Dizier (Vaucluse), à Romans (Drome) et à Salles (Gironde), sout dans ce cas : ils m'ont paru des Rorquals plutôt que des Baleines véritables. J'ai signalé comme constituant une petite espèce de Rorqual>,sous le nom de Rorqua' lus priscus, ua maxillaire inférieur presque entier, mais de dimension bien inférieure à , celui des Rorquals actuels, qui a été décou- vert, il y a quelques années, dans les sables marins pliocènes de Montpellier. Le sujet dont il provient était sans doute encore moins grand que le Rorqual de Cortesi, qui n'avait pourtant que i mètres environ de longueur totale. D'autre part, M. van Beneden a reconnu depuis longtemps la présence de Cétacés voi- sins des Rorquals, parmi les fossiles du crag de la Belgique, et cela sur l'observation de quelques portions de caisses auditives re- cueillies dans ces terrains. La découverte faite, il y a quelques années, à Saint-Nico- las, de nombreux ossements provenant des mêmes animaux, lui a permis d'en complé- ter la caractéristique. Il a reconnu que ces 462 BAL débris, quoique se rapprochant beaucoup plus des Rorquals que des véritables Balei- nes, en diffèrent cependant assez pour que l'on doive eu faire un genre à part, qu'il a proposé d'appeler Plesiocetcs. 11 lui assigne, pour caractères distinctifs, d'avoir les for- mes plussveltes que les autres Balénidés et le corps plus long, ce qui rendaient sans doute ces animaux plus souples : leur têle était moins effilée, l'apophyse coracoïde de l'omoplate rudimentaire, et les caisses audi- tives étaient py ru li formes. M. van Beueden distingue trois cspèceg de ces Cétacés, sous les nom de Plesiocelus Hupschii, Burtinii et Garopii. Ni ces espèces, ni celles dont nous avons parlé précédemment comme appartenant à la famille des Balénidés, ne rentrent donc dans le genre des Baleines véritables ; c'est, au contraire, des Rorquals, qu'ils se rap- prochent par leurs principaux caractères. Le Balœna Lamanonii est le seul fossile de cette famille dont on puisse faire une vraie Baleine, encore ses caractères ne sont-ils qu'imparfaitement connus, et, ainsi que nous l'avons déjà dit, il nous reste des doutes sur l'époque à laquelle elle a vécu. (P. G.) BALEINON. MAM. — Voy. balkineau. BALÉIIVOPTÈllE. MA«. — Voyez ba- LEINE. BELEMCAIVDA - SCHULARMAIVDI. BOT. PU. — Synonyme d'Ixie de la Chine. BALÉNAS. MAM. — Voy. baleinas. BALÉIVEAU. MAM. — Foy. baleineau. BALÉIVICÉPÉS. Balœnicepœ. ois. — Voy. Balénicépiens. BALÉMCÉPIENS. Balœnicepinœ. ois — Sous-famille de la famille des Ciconidiés' créé par Ch. Bonaparte, dans son ordre des Hérodiones, pour le genre unique Balœni- ceps, du groupe des Balœnicepœ. (Z. G.) BALEMCEPS. Balœniceps. ois. — Genre de l'ordre des Échassiers, établi sur un sin- gulier oiseau, qui semble représenter, en J Afrique, le Savacou d'Amérique. lia un bec énorme, plus long et plus large que la tète, très évasé, latéralement fendu jusque derrière l'œil, à bords des mandibules tranchants, le demi-bec inférieur s'emboî- tant dans le demi-bec supérieur; l'arête de la mandibule supérieure bien prononcée et comme formant une pièce à part, à profil concave, et terminé par un crochet fort et , BAL tranchant sur ses bords; des narines obioa- gues, étroites, un peu obliques, percées près de la base, dans un sillon qui règne jusqu'à la pointe du bec; la jambe nue dans sa moitié supérieure; des tarses allongés, nus, réticulés ; des doigts longs, sans membrane intermédiaire ; le pouce libre, articulé au niveau des doigts antérieurs, et portant presque en entier sur le sol; des ailes amples et dépassant un peu la queue, qui est de médiocre longueur. L'espèce type et unique du genre est le Baléniceps roi, Balœniceps rea;,Gould. {Pro- ceeding Zool. Soc, 1851). Il était difficile de trouver un nom géné- rique qui exprimât, plus heureusement que celui de Balœniceps, la forme générale de l'extrémité antérieure de l'oiseau dont il s'agit : la conformation et l'extrême renfle- ment du bec rappellent, en effet, la tête de la Baleine. Quand au nom spécifique de rex que lui a imposé Gould, il le doit sans doute à la gravité de son port (ce qui , du reste, lui est commun avec tous les Héro- dieus) plutôt qu'à la beauté de sa robe. Il n'a, sous ce rapport, rien de bien remar- quable. Tout son plumage supérieur est d'un brun bleuâtre plus ou moins foncé, selon les régions, avec les plumes du man- teau et les couvertures supérieures des ailes bordées de blanchâtre sur les deux côtés. Une touffe de plumes de même couleur que la tête occupe l'occiput. Tout le dessous du corps est d'un gris cendré; les ailes et la queue, en dessus^ sont noirâtres, et les tarses noirs. Les sujets qui ne paraissent pas tout à fait adultes ont toutes les parties supé- rieures d'un brun enfumé, sans bordure aux plumes. Si le Baléniceps, par ses formes généra- les, a les plus grandes affinités avec les Hérons et surtout avec le Savacou, il rap- pelle bien plus encore ces oiseaux par ses habitudes et son genre de vie. M. Jules Verreaux a donné de ses mœurs des détails des plus intéressants, et comme il est mal- heureusement trop rare d'en rencontrer,^ aujourd'hui surtout où la science des oi- seaux paraît consister en une nomenclature indigeste et fastidieuse, plutôt qu'eu faits relatifs à l'histoire des espèces, seule base solide d'une méthode naturelle. Grâce à BAL l'esprit observateur de M. Jules Verreaux, nous savons donc que le Baléniceps ne se rencontre généralement que par paires, qu'il fréquente, comme le Savacou, les plaines marécageuses où abondent les Tortues, qui forment la base de sa nourriture. « Comme les Marabous, dit M. Jules Ver- reaux, ces oiseaux ont des heures Gxes et réglées pour leur déplacement, et cela sui- vant les saisons. Il n'est pas rare de voir la paire des Baléniceps, posée sur une seule patte, sur la sommité d'un vieux tronc ou sur une roche élevée, et y rester des quatre ou cinq heures immobile, attendant que les rayous du soleil aient fait sortir de la vase les Tortues. Dans cette pose, le cou est tout à fait rentré, et leur énorme bec repose sur les épaules. Mais dès que le moment de la pêche est arrivé, ils se transportent, d'un vol léger, sur un tertre garni de roseaux, à portée de l'endroit d'où sortiront les rep- tiles en question. Il est curieux de voir avec quelle promptitude ils saisissent leur proie qui, prise par la tête, est immédiatement tournée en l'air, et reçue ensuite tout entière dans le bec, dont la mandibule inférieure se dilate assez pour que l'animal saisi dis- paraisse de près d'un pied. Ce n'est qu'en retombant que la tête est séparée du cou par l'énorme crochet dont les bords tran- chants remplissent l'office de couperet. » La proie est alors immédiatement déglutie, et l'oiseau est de nouveau prêt à recommen- cer ?a pêche. Après s'être bien repu, après avoir en- gouffré de la sorte un nombre considérable d'amphibiens, le Baléniceps retourne à l'ob- servatoire de prédilection, sur lequel il se rend tous les jours au lever du soleil, et d'où, le soir venu, il ne se retire que pour aller passer la nuit sur les arbres ou les rochers les plus élevés de la contrée. A défaut (le Tortues, les Baléniceps man- gent également des Grenouilles, des Lézards de forte taille, ou de jeunes Crocodilles et même des Iguanes. Deux sujets, dont un fait actuellement partie des collections du Mu- séum d'histoire naturelle, envoyés de Kahr- toun à M. Deiaporte, consul en Egypte, et arrivés vivants, l'un jusqu'à Assouan, l'au- tre jusqu'à Séout, vivaient de poissons, et, à défaut, se nourrissaient volontiers de viande , et surtout d'entrailles d'oiseaux et BAL 463 de quadrupèdes. D'après le témoignage de M. Petherick , la principale nourriture du Baléniceps, que les Arabes appellent ^fcou- Makoub, par allusion à son énorme bec, consisterait en poissons. « C'est vers les premiers jours du pria- temps que les couples se retirent sur les grands arbres pour y construire leur nid ou plutôt leur aire, car elle est d'une dimen- sion tellement grande qu'elle surpasse tout ce qu'on connaît en ce genre, même celle des plus grandes espèces de Rapaces , puis- qu'elle acquiert plus de 12 pieds de circon- férence. Elle se compose de végétaux et de terre, principalement de roseaux et de gra- minées, qui forment le centre^ lequel cepen- dant n'a rien de douillet, étant en partie mélangé de vase. » Comme pour tous les Herodiones, cette aire sert plusieurs années consécutives, mais chaque année le couple ajoute une couche nouvelle qui peut servir à déterminer le nombre des pontes, lorsque toutefois un accident arrivé aux possesseurs, ne vient pas en interrompre le cours. La ponte est de deux œufs, d'un blanc pâle, à coquille crayeuse , avec quelques taches à peine visibles , suivant M. J. Ver- reaux et, d'après M.O. des Murs, d'un blanc légèrement azuré , sans taches, à coquille recouverte d'une légère couche crétacée, très-finement et largement piquetée vers le petit bout, particularité qu'offrent également les œufs de Grues, d'Ibis et notamment ceux de Spatules^ ce qui ferait, sous ce rapport, les Baléniceps intermédiaires aux Ciconiens et aux Hérodiens. Le mâle et la femelle couvent alternati- vement et pourvoient également aux besoins des petits, dont l'accroissement est très- lent. A peine, au bout de six semaines, com- mencent-ils à se tenir debout, et ce n'est que vers la fin du second mois qu'ils sont capables de quitter le nid. Le Baléniceps roi est propre à l'Afrique, Le premier sujet connu en Europe avait été tué par Parkyns dans le haut du Nil blanc. Ceux qui, depuis, sont entrés dans le com- merce, proviennent des mômes localités, ainsi que les deux sujets que M. Deiaporte destinait au Muséum d'histoire naturelle. Ils avaient été pris dans le Soudan, sur le Nil blanc. En ayant égard à la physionomie générale Zi64 BAL de Toiseaa, à ses caractères génériques, à ses mœurs, il est évident que les Baléniceps ont les plus grands rapports avec les Hérons et surtout avec le Savacou. Ce dernier se- rait, en effet, un petit Baléniceps à proGI supérieur du bec convexe, s'il n'avait un très-léger rudimînt de membranes qui unit le doigt externe au doigt médian; aussi, contraints par les analogies, les naturalis- tes, en général, ont-ils placé ces oiseaux à côté l'un de l'autre et dans la même fa- mille, celle des Cancromidés. Nous disons à côté l'un de l'autre, car les sous-familles des Cancromieiis et des Balénképiens, sous- familles qui sont la reproduction absolue des genres Cancroma et Balœniceps, ne sé- parent pas plus ces deux genres, que la dis- tinction arbitraire des Turluriens et des Colombiens ne sépare les Pigeons proprement dits, des Tourterelles. Cependant M. 0. des Murs, guidé par ses études oologiques, a proposé d'éloigner du Savacou le Baléniceps; à élever le genre que forme ce dernier au rang de Iribu, et à mettre entre lui et le Savacou non-seule- ment toute la tribu des Ardéidés, mais aussi celles des Ciconiidés, des Tantalidés et des Plataléidés. Dans cette manière de voir, tout rapport naturel disparaît entre les genres Cancroma et Balœniceps. Le seul fait que produit M. 0. des Murs en faveur de son opinion, c'est que l'oeuf du Baléniceps diffère par la nature de sa coquille de celui du Savacou. Sans doute, c'est là un caractère dont il est bon de tenir compte ; mais suffit-il à lui seul pour faire du Baléniceps un chef de tribu ou de famille? De ce que son œuf a une légère couche crétacée comme celui des l'iammants, doit-on, ne tenant compte que de cette particularité, le séparer d'oiseaux qui ont avec lui les plus grandes affinités, pour le placer entre les Spatules et les Phé- nicoptères, dont il s'éloigne par tous ses ca- ractères zoologiques ? C'est une question que chacun résoudra à son point de vue, jusqu'à ce que des faits plus nombreux et une his- toire plus complète des mœurs des espèces en question viennent nous indiquer leurs vrais rapports naturels. (Z. Gerbe.) B/\LERI. OIS. — Un des noms vulgaires du Falco tinnunculus L., Faucon cresse- relle. Voy. faucon. BAL BALEXERDIA. bot. ph. — Synonyme du genre Nanodea. BALFOLPi. BOT. PH. — Synonyme de Balfouria. Voyez ce mot. BALFOUBIA, R. Br. bot. ph. -Genre de la famille des Apocyuées. Son auteur lui as- signe pour caractères : Calice 5-parlit, garni en dedans de 10 folioles. Corolle infundibu- liforme, 3-fide; gorge couronnée d'un petit tube crénelé, Étam'nes 3. Ovaire à 2 loges multi-ovulécs. Style filiforme, dilaté au som- met en stigmate anguleux. Point de squa- mules hypogynes. Le fruit n'est pas connu, — Ce genre est fondé sur un petit arbre de la Nouvelle-Hollande. Ses feuilles sont opposées, lancéolées linéaires ; les fleurs naissent en cymes trifides, latérales et ter- minales. (Sp.) BALIou BALl-SALA\ BOCKIT. uept. — Serpent peu connu qui se trouve à Ter- nate, dans les montagnes, et qu'on croit être \e Cohiber platilis. Voy. codlecvrê. (C. D'O.) BALICASSIUS. ois. — Genre de la fa- mille des Corvidés, établi par Ch. Bona- parte sur le CoruusbaZ/cassi'ws, Linn, (Buff., PI. enl, 603). Une seconde espèce, égale- ment des Philippines (Bal, philippensis, Bp.), en fait aussi partie. (Z. G.) BALICUS. BOT. TH. — Synonyme de Cytisus cajan. B ALIGOULE. bot. cr. — En Provence, on donne ce nom à YA'jaricus Eryngii DC. Foyer AGARicrs. (LÉv.) BALIMBA ou BOLOIBA. bot. ph. — Synonyme de Bilimbi. Voy. ce mot. BALINGASAN. bot. tb. — Arbre de rinde qu'on croit devoir rapporter au genre Slrnvaditim- Voyez ce mot. * BALIOSPERaiE. Baliospermum, (PaXio'c, moucheté ; a-^i^u.'x, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées , établi d'après un arbrisseau de Java, par M. Blurae, qui lui assigne les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-parli, à préfloraison imbriquée. Pas de corolle. Fleurs mâles: Étamines au nombre de 16-20, portées sur un disque plan , glanduleux à son pourtour, et dont les anthères sont ad- nées au sommet de filets libres , dressés dans le bouton. Fleurs femelles: Ovaire entouré à sa base d'un petit rebord membra- neux , à trois loges 1-ovulées , surmonté de BAL Irois stigmates sessiles , soudés entre eux a leur base , élargis et échancrés à leur som- n;et. Capsule à trois coques bivalves de con- sistance chartacée. Graines panachées , sur- montées d'une caroncule. — Feuilles alter- lics, oblongues, dentées, biglanduleuses à leur base. Fleurs soutenues par des pé- dicelles qu'accompagne une petite bractée , les mâles réunies en faisceaux aux aisselles des feuilles; les femelles solitaires: des poils sur toutes ces diverses parties. (Ad. J.) BALISE. Moi,L. — Dans le commerce d'hisloire naturelle du siècle dernier, on nommait ainsi le Cerithinm ielcscophim; ce nom est tombé en désuétude. (Desh.) ItALISIER. Canna, bot. ph. — Genre de plantes raonocolylédones formant le type de la famille des Amomées ou Cannées ( voyez amomées) et offrant les caractères suivants: Le calice est coloré et pétaloïde, adhérent à sa base avec Tovaire infère ; il a son limbe double ; l'extérieur composé de trois segments égaux est beaucoup plus court que l'interne. Celui-ci est également composé (le trois divisions formant un tube à leur partie inférieure et d'égale grandeur. En de- dans de ce limbe intérieur du calice, se voient trois appendices pétaloïdes beaucoup plus grands , un peu réuuis en tube à leur base, et se confondant avec le calice intérieur. Enfin, tout à fait au centre de ces trois ap- pendices, on en trouve deux autres , égale- ment colorés et pétaloïdes, l'un dressé, assez épais et raide, et glanduleux sur un de ses côtés. Celte aréole glanduleuse est le stigmate ; l'autre , souvent recourbé, porte, sur un de ses côtés, une anthère libre, uni- loculaire, surmontée par un petit appen- dice pétaloïde et se prolongeant inférieure- mcnt en un bord plus épais qui représente le filet. L'ovaire est à trois loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules, insérés sur deux rangs à leur angle interne. Le fruit est une capsule ovoïde , couronnée par le limbe du calice extérieur qui est persistant. Elic est à trois loges contenant chacune plu- sieurs graines globuleuses, ordinairement disposées sur deux rangs, et s'ouvre en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont portées sur un po- dospcrme peu développé, cylindrique et tout couvert de longs poils laineux. Les graines, outre leur tégument propre assez épais, se T. H. BAL /i65 composent d'un très gros enaosperme blauc et charnu , contenant dans une cavité qui pénètre jusqu'au delà de son centre un em- bryon presque cylindrique, dont l'extrémité cotylédonaire ou interne est plus renflée que l'externe ou radiculaire. Les Balisiers sont de grandes et belles plantes vivaces; à racine épaisse, charnue, tubéreuse et irrégulière, qui croissent dans toutes les contrées chaudes de l'un et de l'autre continent. Leur tige cylindrique et pleine s'élève quelquefois à deux ou trois mètres de hauteur. Elle porte de grandes feuilles alternes et engainantes, à nervures latérales très fines et obliques sur la côte moyenne; des fleurs assez grandes, d'une belle couleur rouge ou jaune, quelquefois variées de nuances dans les différentes par- ties qui les composent. Ces fleurs , réunies en petits groupes et accompagnées de brac- tées plus ou moins grandes et quelquefois colorées, forment une sorte de grappe ter- minale et ramifiée au sommet de la tige. Si nous considérons attentivement la na- ture physiologique des diverses parties de la fleur , que nous nous sommes contenté d'énumérer dans l'exposition du caractère générique, nous reconnaîtrons que, malgré une irrégularité très frappante , cette fleur peut être rapportée au type que nous avons attribué précédemment {vnyez amomées) à tous les genres qui composent cette famille. Le Canna offre, comme tous les autres gen- res qui ont du rapport avec lui , un calice double dont le limbe est à six lobes : trois extérieurs plus petits et trois intérieurs. Toutes les parties pétaloïdes et colorées qu'on trouve en dedans du calice intérieur , doivent être considérées comme des étami nés transformées. Ces étamines sont au nom- bre de six. Il faut donc les retrouver dans ces appendices pétaloïdes. Or, ceux-ci sont au nombre de cinq ; trois plus extérieurs et plus grands , un peu inégaux , disposés comme en deux lèvres , savoir : deux supé- rieurs dressés et un inférieur rabattu ; et deux plus intérieurs , savoir : un auquel le style et le stigmate sont intimement unis et comme confondus, et un qui, sur un de ses côtés, porte une étamine dont l'anthère libre est à une seule loge. Ce dernier appen- dice, quelquefois bilobé, doit être considéré comme formé de la réunion de deux étami- 30 466 BUL nes: une fertile et une avortée, qui est re- présentée par la lame pétaloïde sur un des côtés de laquelle ranthère est insérée. On a ainsi les six élamines qui forment le ca- ractère et le nombre le plus fréquent dans toutes les familles de plantes monocotylé- donées. Le nombre des espèces de Balisiers est peut-être de quinze à vingt. Plusieurs es- pèces sont cultivées comme plantes d'or- nement, à cause de la beauté de leur feuil- lage et de leurs fleurs j telles sont : 1*^ le Eausier UE l'Inde, Canna indica- L., dont les fleurs sont d'un rouge vif et éclatant; les feuilles très grandes et très larges. On peut la mettre en pleine terre au prin- temps ; elle acquiert alors des dimensions beaucoup plus considérables. Mise le long d'un mur, et par conséquent abritée des grands froids, sa racine peut résister à nos hivers, quand ils ne sont pas trop rigou- reux; mais, communément, on déplante ces racines en automne et on les met à l'abri sur des planches , dans la serre tempérée. On en cultive encore plusieurs autres espèces , Canna Intca , Canna (jlaiica, etc., etc., également belles , mais presque toutes un peu plus délicates que la première et exigeant en général une basse serre chaude ou au moins une bonne serre tempérée. (A. R.) BALISIERS. Canncœ. bot. th - C'est le nom français sous lequel Jussieu et plu- sieurs autres botanistes désignaient la fa- mille dont nous avons traité au mot Amo- mées. Foypz AMOMÉEs. (A. R.) BALISIOIDES. BOT. vB.-^Vofjez amo- mÉes. BALISTE. Balisles. roiss. — Premier sous-genre du g. Baliste, se distinguant des autres espèces de ce groupe par ses grandes écailles rhomboïdales, dures et non imbri- (luées ; par les trois aiguillons décroissant de longueur dont est munie leur dorsale ; par un bassin toujours saillaut et hérissé à l'extrémité, et portant eu arrière des épines qu'on a regardées comme les rayons rudi- mentaires des ventrales. On les a divisés en trois sections, sui- vant que leur queue est dégarnie d'épines et que les écailles qui se trouvent derrière les opercules sont égales à celles qui cou- vrent le reste du corps, ou plus grandes, ou que leur queue est armée de p!usicws BAL rangées d'aiguillons recourbés en avant, et variant de deux à quinze, et par les grandes écailles qu'ils ont derrière les ouïes. Cer- taines espèces ont encore des aiguillons peu sensibles et réduits à de simples tubercules. Les Balisles proprement dits sont le groupe le plus considérable de tout le genre, cl l'on en compte une irenlaine d'espèces. Les plus connues sont : Le Baliste caprxsque , B- capriscns , Pescc. halestra, Capcr des anciens, qui se trouve dans la Méditerranée cl jusque dans les parages du continent américain. Il est d'un gris brunâtre, nuancé de violet, de bleu et d'or. Le B. VIEILLE, B. vcinla, dont le corps est brun , avec une bande bleue en travers de la tête, et quelques lignes de même cou- leur disposées en rayon autour des yeux. Quand on prend ce poisson, il fait entendre une espèce de silllement qu'on a comparé aux sons d'une voix cassée, et qui lui a valu le nom qu'il porle. Cette parlicularité lui est commune avec l'espèce qui précède. Le B. NOIR, B. ?i'(jer, remarquable par ses dents supérieures latérales prolongées en canines et les grandes fourches de sa queue. Le B. a GRA^DEs TACHES, B. fuscus, dont les joues nues sont garnies de rangées de tubercules. Le B. ÉTOILE, B. slclldhis, dont les cou- leurs, sans être vives , flattent par leur ré- gularité. Il est gris sur le dos, blanchâtre en dessous , et la partie supérieure de son corps est semée de taches blanches qui le font paraître étoile. Le B. ÉCHARPE, B. rectangnhis, ou me- diniLla , une des plus belles espèces du genre, dont le nom est dû à la bande d'un noir très foncé qui part de l'œil et va obli- quement et en s'élargissant jusqu'à l'anus. Le B. A VERRUES, B. vernicosus, le même genre que le B. Praslin de Lacép. et vi- ridis de Schn., orné de belles couleurs et dont la chair est saine et agréable. Nous citerons encore les.fi. Imeatus , arniatns , conspicillum, viridescensj ringens et btirsa. (C. d'O.) BALISTES. BaliUa (nom d'une ma- chine de guerre des anciens), roiss. — Nom d'un groupe de la famille des Sclérodermes, ordre des Plectognalhes , ayant pour carac- BAL tères : Un corps comprimé ; huit dénis à chaque mâchoire, le plus souvent tranchan- tes ; la peau grenue ou écailleuse ; deux dor- sales : la première composée d'un ou plu- sieurs aiguillons articulés sur un os tenant au crâne et présentant un sillon dans le- quel ils se logent en s'abaissant ; la seconde, molle, longue et vis-à-vis d'une anale à peu près de même nature ; pas de ventrales, et portant un os du bassin suspendu à ceux de l'épaule. Les Balistcs brillent des couleurs les plus vives, et les naturalistes qui les ont décrits n'ont pas trouvé d'expressions assez pom- peuses pour en peindre la beauté. Ils se nourrissent de Crabes , de petits Mollus- ques, de Polypes, de Coraux, dont elles paraissent avides, et de Fucus. Leur chair est peu estimée; et, dans certaines saisons et sur quelques plages, ceux qui en ont mangé on élé si gravement incommodés , qu'on a cru que ces poissons renfermaient un poi- son subtil ; mais on attribue avec plus de raison ces effets délétères aux animaux dont ils font leur nourriture. Ils habitent de préférence la zone lorride, le pays des animaux aux brillantes couleurs, et l'on n'en trouve qu'une seule espèce dans la Méditerranée. C'est près des rochers à fleur d'eau qu'ils se tiennent de préférence, et ils s'élèvent à la surface des eaux au moyen d'une vessie natatoire, grande, ovale solide, située près du dos, et en gonflant d'air leur corps extensible , faculté qui est commune à tous les Plectognaihes , ce qui n'empêche pas que leur allure ne soit em- barrassée et qu'ils ne nagent avec ditïî- culté. L'aiguillon dont est armée la dorsale des Ralisles leur sert d'arme défensive et rare- ment agressive. Quand l'animal est me- nacé, il le redresse avec vivacité, et fait à l'ennemi qui l'attaque de cruelles blessures. C'est à la présence de cette arme qu'ils doi- vent le nom qui leur a été donné par Artédi. Les Balistes ont été divisés par Cuvier en quatre sous -genres : les Balistes propre- ment dits , les Monacanthes , les Alutères et les Triacanthes. Voy. ces mots. (C. d'O.) BALIVEAUX. BOT. — Jeunes arbres réservés lors de la coupe d'un taillis pour devenir des bois de haute futaie. On donne BAL [i67 encore ce nom aux Chênes qui n'en-: p^s atteint leur quarantième année. (C. d'O.) BALLAIIIA et liALLARIOlV. bot.cii. — Selon Adanson, ce nom était, chez les anciens, synonyme de Lichen. Voyez ce mot. BALLARIS. BOT. c!\. — Synonyme de CoTiferve. Voyez ce mot. BALLE. BOT. — Voyez bale. BALLEL. BOT. m. — Synonyme de Con- voLvulus ripcrs L. Voyez liseron. *BALLIA(nom propre), bot. cr. (Phy- cées). — Une algue recueillie aux Maloui- nes par M. Gaudichaud , et décrite par M. Agardh {Spec. Alg., II, p. 23, et le. Alg. eur. Fasc, I, t. 6) sous le nom deSphace- laria callitrieha , sert de type à ce nou- veau genre, publié par M. Harvey dans le Joxtrnal de Botanique de M. Hooker, (mai 1840, p. 391, t. IX). Les échantillons vus par M. Agardh, de même que ceux que nous avons décrits et figurés ( Voy. Amer, mer., par M. Aie. d'Orbigny, Sert. Piilag., p. 7, t. IV, f. 2), étaient complète- ment décolorés et les rameaux peu nom- breux, qui conservaient une teinte rosée, ne suffisaient pas pour prononcer avec quel- que certitude sur la couleur primitive et normale de cette algue. Il paraît que M. Harvey a vu le premier des échantillons bien conservés, cl qu'il a été conduit par cette coloration ; caractère, comme nous l'avons vu déjà , d'une assez grande valeur dans les Algues, à distraire cette plante, non seulement du genre , mais encore de l'ordre où elle avait été placée , et à l'élever au rang de genre, dans la sous-famille des Floridécs.Toici les caractères qu'il lui assi- gne : Fronde rose , transparente , composée d'une tige principale cylindrique, cartilagi- neuse, continue, recouverte de villosités, et de rameaux articulés, distiques, plusieurs fois pennés , à pinnules opposées. Fructifl- cation ; masse presque globuleuse , d'un rouge brun , renfermée dans les sommets sphacélés des rameaux principaux ou se- condaires. Nous pensons que M. Harvey a bien fait de reporter cette algue parmi les Floridées; mais, pour éviter de nouveaux synonymes, n'aurait-il pas dû conserver le nom spécifique de callitrieha ? M HombroTi , dans l'expédition au ptMc austral, commandée par M. le contre amiral 468 BAL d'UrvilIe, a retrouvé celte algue, et en a rapporté des lies Aukland deux nouveaux individus dans un bel état de conservation. Saisissant roccasion de la soumettre à un nouvel examen , nous avons fait les obser- vations suivantes. La tige principale repré- sente un tube à parois épaisses et continues, composées de deux ou trois couches de cel- lules allongées , colorées et anastomosées entre elles dans la couche extérieure, comme on le voit dans les Bnsya; mais ce tube est cloisonné de distance en distance dans son intérieur et les cloisons participent elles- mêmes de la coloration de la plante. Quant à la fructiflcation, nous avons en vain cher- ché celle indiquée par M. Decaisne [PI. de VArah. heur., p. 128), et qui consiste, selon lui , en un faisceau de filets articulés assez raides, du milieu desquels naissent, comme dans les Ceramium , de un à trois utricules tétrasporées. Nous n'avons trouvé que ce que M. Agardh avant nous et plus récemment M. Harvey ont regardé comme le réceptacle des spores, c'est-à-dire un ren- flement sphéroïde ou en massue des ra- meaux de premier et de second ordre. De- puis que sa couleur normale nous est con- nue, nous nous garderions bien d'affirmer que tels sont les véritables conceptacles de l'algue en question, et encore moins de nier la présence des utricules tétrasporées vues par M. Decaisne. Toutefois, et quoique nous n'ayons pu y rencontrer de vraies spo- res, nous ne saurions non plus nous résou- dre à trancher la question et à décider que ce ne soit pas là un des moyens de repro- duction de cette plante, ainsi que l'ont avancé les deux phycologues cités et comme nous l'avons d'abord cru nous-mcme. A l'espèce déjà connue de ce genre vient s'en ajouter une seconde dont le port est bien différent et qui a été découverte à Akaroa par M. Hombron. Ces plantes n'ont encore été trouvées qu'aux îles Malouines , aux îles Aukland et sur les côtes de la Nouvelle-Hol- iande. Ce genre, dont l'espèce connue res- semble à s'y méprendre au Ptilola jdumo- sa Ag., appartient à l'ordre des Céramiées. Il a des affinités d'une part avec les Cal- lithamnions et les Dasya , de l'autre tYCC les Sphacélaires, dont il paraît l'analo- gue dans cette sous-famille, et enfin avec les Ceramium. fC. M.1 BAL BALLIERIA. bot. th. — Voyez bail- HERIA. BALLÏGOIXE , BOULIGOULE» BRIGOULE. BOT. CR. — Voyez baligoule. BALLOTA, Tourn. bot. th. — Genre de la famille des Labiées , dont les caractè- res essentiels sont : Calice hypocratérifor- me, imberbe, à 5 dents égales. Corolle à tube inclus ; lèvre supérieure en forme de casque ; lèvre inférieure à lobe moyen ob- cordiforme , et à lobes latéraux échancrés. On ne connaît qu'une espèce de ce genre; le B. fœtida Lamk. (Bnlloia alba, et BaLlo- ta nigra Lin.); cette plante, connue sous les noms vulgaires de Marruhe puant, ou Marruhe noir, est commune dans les haies et les décombres ; elle participe aux propriétés stimulantes qui se rencontrent chez beaucoup d'autres Labiées. (Sp.) * BALLOTÉES. bot. th.— On a donné ce nom à une sous-tribu de la famille des Labiées [voyez ce mot) , ayant pour type le genre Ballota. (Ad. J.) BALLUai. OIS. — Marsden a décrit sous ce nom une espèce de Pigeon de Sumatra, trop peu connue pour être déterminée. BAOnSIA. BOT. PH. — Synonyme A'A- risarum,. Voyez ce mot. BALO. BOT. l'H. — Nom ou genre ômPIot coma penduliwi, qui croit en abondance sur les côtes de Ténériffe. Voyez placoma. *BALOGHIA (nom propre), bot. th. — Genre de plante de la famille des Euphorbia- cées, dédié par son auteur, M. Endlicher, à un médecin botaniste et voyageur, Joseph Balogh, qui a écrit sur les plantes de la Sc- vie, sa patrie. — Les fleurs monoïques pré- sentent un calice 5-parti, imbriqué, avec les divisions duquel alternentS pétales et un dis- que annulaire à cinq lobes opposés à ces mêmes divisions; les mâles, des étamines en nombre indéfini, dontles filets soudés à leur base en une courte colonne, portent chacun adnée à leur sommet une anthère extrorse ; les femelles, un ovaire à trois loges 1-ovulées, surmonté de trois stigmates, chacun profon- dément divisés en deux branches longues et contournées. Le fruit, que revêt extérieu- rement une enveloppe un peu charnue, se sépare néanmoins à la maturité en trois coques bivalves, dont s'est séparé préala- blement le sarcocarpe. — La seule espèce connue, ïeB. ^Mct'da, est un arbrisseau, de BAL rUe de Norfolk ; à feuilles opposées et en- tières, accompagnées de stipules membra- neuses; à fleurs disposées en corymbes terminaux, dans lesquels toutes sont femel- les, ou les inférieures mâles. Elle est figurée avec une excellente analyse dans Vlcno^r. Gcner. Planl. d'EndIichcr, 5811 et 5812. (Ad.J.) * BALSAMACEES. bot. th. — Nom donné par M. Lindiey aux Balsamifluées. Voyez ce mot. (Ad. J.) - BALSAMARliV. bot. th. — Genre de la famille des Guttifères, établi par Loureiro, pour le Calophyllum Ino- l>hylluin L., à cause des caractères qui le distinguent de ses congénères, et qui consis- tent en un calice composé de 2 folioles ; 5 pétales à sa corolle, et ses étamines réunies en six faisceaux. Ce végétal, naturel aux Indes-Orieiitales, fournit un suc connu sous le nom de Balsanium Maricv, et qui lui a valu son nom. (C. d'O.) *BALSAMEA, Gleditsch. BOT. rn.— Sy- nonyme du genre Balsnmodcndron. (Sp.) * BALSAMIA. BOT. rn. — Synonyme a^ Arisavum. *BALSA]»nFÈBE (Ba/jam?i/n, Bau- me ; fera, je porte), bot. th. — Qui produit du Baume. (C. d'O.) * BALSAMIFLUÉES. bot. ph. — M. Blume a séparé le genre Liquidamhar àts Amentacées, où on le rapprochait autre- fois du Platane, et il en a formé une petite famille distincte à laquelle il donne ce nom, et qui oEfre les caract. suivants : Fleurs uni- sexuelles, oii les deux sexes sont réunis sur le même arbre, mais séparés sur des cha- tons globuleux différents. — Fleurs mâles : Anlhères nombreuses , dont chacune peut être considérée comme une fleur, oblon- gues , presque sessiles, sans calice, mais entremêlées de quelques petites écailles sur le réceptacle commun. Fleurs femelles : Ovaire accompagné de plusieurs écailles Yerticillées en manière de calice , sur- monté de deux styles oblongs, tout hé- rissés dans leur longueur , sur leur moi- tié interne , de papilles stigmatiques ; à deux loges contenant chacune 6-8 ovules peltés, attachés à leur angle interne. Il de- vient une capsule qui s'ouvre à son som- met entre les deux styles, et contient une oa plusieurs graines aplaties et amincies BAL im en aile membraneuse dans icur pourtour. L'ensemble de ces capsules entremêlées des écailles qui se sont accrues et durcies forme une sorte de cône. La graine, sous une enveloppe membraneuse et sous un périspcrme mince et cartilagineux, présente un embryon droit, à cotylédons foliacés, à ■ radicule courte, dirigée vers le somme! du fruit. — Les espèces du genre unique jus- qu'ici connu (rny. i.iqcidambar) sont de grands arbres à feuilles alternes, dont un croît dans l'Amérique du nord, et deux en Asie. Ils sont remarquables par l'abondance de suc résineux de la nature des Baumes que fournit leur écorce, et dont on a tiré le n;im de la famille et celui de l'espèce la plus communément répandue. (Ad. J.) BALSAMINACÉES. bot. vn. — Voyez bat.samikf.es. BALSAMINE. Balsamina, ïournef.; Impaliens, Lin. bot. ph. — Ce genre a été démembré de la famille des Géraniaeées , pour devenir le type de celle des Balsami- nées. Ses caractères sont : Calice à deux divisions; corolle à quatre pétales, irrégu- lière: le pétale supérieur en capuchon; l'in- férieur éperonné, et les deux latéraux bi- appendiculés ou bilobés. Étamines S, à an- thères d'abord un peu connées ; capsule supère à cinq valves , s' ouvrant avec élas- ticité. — Sur douze espèces environ que renferme ce genre, deux méritent d'être connues. La Balsamine des jardins (///;- paliois Balsamina Lin.) est annuelle et originaire de l'Inde, d'où elle fut appor- tée en Europe dès avant le xv' siècle. Sa tige est haute de quatre à huit décimètres, épaisse, charnue, rougeâtre ou blanchâtre, très rameuse. Ses feuilles sont sessiles, alternes, lancéolées, dentées, un peu char- nues. Ses fleurs sont réunies en bouquets sur des pédoncules simples et axillaires. — Cette plante est très cultivée dans nos jar- dins, et on en a obtenu beaucoup de varie- tés à fleurs simples ou doubles , rouges, roses, violettes , panachées ou blanches, produisant toutes un effet assez agréable. On la multiplie en semant au printemps des graines cueillies sur de belles variétés, et l'on obtient des fleurs d'autant plus grosses et plus belles , qu'on arrose da- vantage. — La Balsamiîve des bois [Impa- tiens 710 li- langer e Lin.) est vivace et se lilO BAL trouve en France, dans les bois. Sa lige est haute de six à huit décimètres. Ses feuilles sont grandes, ovales, dentées, courtement pétiolées. Ses fleurs jaunes , éperonnées, produisent peu d'eiTet, et cependant ce végétal mériterait d'être cultivé à cause de ses feuilles, qui se mangent comme les épi- nards, et qui, en outre, servent à teindre la Laine en jaune. — On a nommé ces plantes impatientes parce que, lors de la maturité, pour peu qu'on touche à leur tige , les capsules se contractent subite- ment, et leurs valves, en se roulant, lan- cent leurs graines au dehors. (Boit.) BALSAMINÉES. bot. th. — Celte fa- mille de plantes dicolylédonées , à corolle polypétale et élamines hypogynes , qui a reçu aussi le nom de Balsaminacées , et, d'après un de ses genres , celui d' Ifî/dro- cèrécs, présente le plus souvent des fleurs irrégulières , qui ont été considérées sous des points de vue différents par les divers auteurs. Nous suivrons ici le travail le plus récent et le plus complet, celui de M. Rœ- per, dont les résultats paraissent aujour- d'hui généralement adoptés, et d'après le- quel les caractères peuvent être exposés de la manière suivante : Calice à cinq folioles, dont deux, celles qui sont situées en dehors dans l'inflorescence, sont souvent dans un des genres très petites, rudimentaires, ou même disparaissent complètement , et ré- duisent ainsi le nombre apparent des fo- lioles à trois ; de ces trois , deux fort petites elles-mêmes sont extérieures , -opposées entre elles sur les côtés de la fleur; la troi- sième enfin est tournée du côté de Taxe de l'inflorescence, fort grande, au point d'em- brasser dans le bouton presque tout le reste de la fleur, prolongée inférieurement en un éperon creux plus ou moins long, élar- gie et concave dans tout le reste de son étendue. Pétales au nombre de cinq et al- ternant avec les folioles du calice , mais dont le nombre et les rapports apparents sont souvent aussi changés par la soudure des 4 pétales les plus intérieurs deux à deux; le cinquième, qui les embrasse dans le boulon, situé directement en dehors dans l'inflores- cence, et par conséquent opposé à la foliole éperonnée, présente souvent extérieurement une couleur verte, qui l'a fait compter parmi les pièces dti calice par quelques auteurs, qui BAL reconnaissent alors seulement 4 sépales et i pétales et supposent l'avortement du cinquiè- me. L'irrégularité cesse pour les autres ver- ticilles de la fleur, qui ne peuvent donner lieu à aucun doute, et qui ont pu ainsi servir de guides pour déterminer rigoureusement les précédentes. On a cinq élamines alternes avec les pétales , intimement et constam- ment soudées entre elles par les bords de leurs anthères et le sommet de leurs filets élargis, tandis que les bases de ceux-ci sont distinctes. Ovaire coilTé, à une certaine épo- que, par l'appareil des élamines soudées, dont les filets se sont inférieurement rom- pus, libre, à cinq loges alternant avec les élamines et renfermant chacune un ou plusieurs ovules suspendus à l'angle in- terne , surmonté d'un stigmate sessile , conique, entier ou 5-parti. Il devient un drupe à noyau 5-loculaire, ou, plus ordinai- rement, une capsule dont la portion exté- rieure se sépare élasliquemcnl à la matu- rité en 5 valves, roulées chacune soit en de- dans, soit en dehors, tandis que l'intérieure persiste sous la forme d'une colonne cen- trale chargée de graines, entre les rangs desquelles on aperçoit le reste des cloisons longitudinales qui étaient incomplètes vers le sommet. La graine, de forme ovoïde, sous une enveloppe mince et membraneuse, présente un embryon dépourvu de péris- perme, dont la radicule est supère et très courte , dont les cotylédons plans par leurs surfaces, en contact et convexes sur l'autre, forment presque toute la masse. Les Balsaminées sont des plantes herba- cées, d'un tissu le plus ordinairement assez succulent ; à feuilles simples , oppo- sées ou alternes , .sans stipules ; à fleurs so- litaires, ou réunies au nombre de 2 ou 3 aux aisselles des feuilles , ou rarement, par Ta- vortemenl de celles-ci , formant une grappe terminale, dont les corolles jaunes, blan- ches, roses, violacées, ont beaucoup de ten- dance à se panacher et à doubler par la cul- ture. — Leurs espèces, qui se plaisent dans les lieux humides et ombragés , sc-rencon- trent presque toutes dans les parties chau- des ou tempérées de l'Asie orientale. On trouve un petit nombre en Afrique et dans l'Amérique du nord, une seule en Europe. Genres: Impatiens, L. {Bahamina, BAL E.i\., distingué encore génériquement par quelques auteurs). — Uijdroccnt , Blum. {Tytonia, Don.). (Ad. J.) BALSAMITE. Balsamila (Balsa- mum, Baume), bot. pu. — Genre de la famille des Synanlhérécs, Iribu des Sé- nécionidées, formé par Desfonlaines au moyen du démembrement du genre Ta- nacclum. Ses caractères essentiels sont: Involucre imbriqué j fleurons tubuleux et graines membraneuses. — On en con- naît environ douze espèces propres à Tan- cien continent. La plus commune et la plus remarquable est la B. suaveolens Desf., vulgairement appelée Baume des jardins ou Menthe-Coq. C'est une plante vivace , fort aromatique , qui croît naturellement dans les parties méridionales de la France , et est cultivée dans nos jardins. Les botanis- tes modernes ont fait de la r>alsamilc le g. PLuyius, et c'est sous ce nom que la dési- gnent Endlicher, De Candolle et Lindlcy. (C. D O.) •BALSAMODENDKOIV, Kunth (fiâÀ- aap.0; , Baume ; J'dvtJpcv , arbre), bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées, auquel son auteur assigne les caractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-dcnté, persistant. Pétales 4, linéaircs-oblongs, val- vaires en préfloraison. Étamines 8, insé- rées sous un disque annulaire \ filets alter- nes chacun avec une glandule. Style court, indivisé , obtus. Drupe 1-ou 2-loculaire , ovoïde, pointu, 4-sulqué ; loges 1-spermes. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles 3-ou 5- folioléesj folioles sessiles, non ponctuées. Ce genre, fondé aux dépens des Amyris, ne comprend que 4 ou 5 espèces; l'une d'elles (i?. Opohaisamum Kunth) est re- marquable parce qu'elle produit le fameux Baume de la Mecque, ou Baume de ■I iidée. (Sp. BALSAMO]\A(pâÀ(ja[j.ov, Baume), bot. ra. — Synonyme de Cufhea. Voyez ce tuot. BALSAMOPHOBA (pi/.crap.oç, Baume; (popd;, qui porte), bot. ph. — Synonyme i^Hcliojisis. BALSAMOBHIZA (fiàXa«u.o;, Baume ; piïa, racine), bot. ph. — Synonyme d'//e- [iopsis lerehinthacca. BALSAML'M.bot.ph. — Synonyme latin de Baume. Voyez ce mot. BAM BALTEUOIVA. bot. ph. Zi71 Synonyme de Fougerouxia. BALTI3I01Œ. ois. — Espèce du genre Troupiale, Oriulus buUimora , dont Vieillot a formé le genre Baltimore , Yphaiilcs. V< y. troupiale. * BALTIftIOREES. BaUimorœ. bot. PU. — Cassini a donné ce nom à un groupe de la section des Hélianthéi'S rudbeckiée.<'< , cl Lessing à une SC( tion de la sous-tribu des Sénécionidées ambrosiées, ayant pour type le genre Ballimoni. (C. u'O.) BAaiBOCHES. DOT. PH.— Nom donné aux jeunes pousses du Bambou, dont on fait des cannes. BABIBOS. BOT. PU. — Syn. de bambou. BABEBOU. Biimhnsa. bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, d'abord établi par Retz {O'serv., p. 24), sous le nom de Bambos, qui a été simplement modifié en celui de Z/(/w/>//5«,par Schrcbcr. Ce genre a pour type VAri/ndo Bum/jos de Linné , graminée gigantesque, originaire de l'Inde, et décrite par tous les voyageurs sous le nom de Bunihou. Nous allons d'abord donner les caractères du genre Bamhusa, tel que le circonscrivent aujourd'hui la plu- part des agrostographes et botanistes mo- dernes,après quoi nous indiquerons sommai- rement les espèces qu'on en a retirées pour en constituer des genres distincts. Voici les caractères du genre Ba mh usa .-Épillets géné- ralement comprimés et mulliflores. Fleurs disposées sur deux rangs ; les inférieures ordinairement neutres et avortées, réduites à une simple écaille , tout à fait analogue à celles qui composent la lépicène ; les au- tres fleurs, tantôt hermaphrodites , tantôt au contraire mâles , avec une seule qui soit hermaphrodite. Lépicène formée de deux écailles petites, concaves et dépourvues d'a- rête. Glume composée de deux paillettes coriaces: l'inférieure concave, allongée ou plus ou moins mucronée au sommet; la su- périeure plus étroite et portant deux ner- vures saillantes. Étamines généralement au nombre de six, plus longues que les valves de là glume. Ovaire accompagné à sa base par trois paléolcs courtes, entières et ciliées dans leur contour, et surmonté d'un style simple inférieurement , divisé en deux ou trois branches, portant cha- cune un stigmate pluraeux. Fruit sim- un BAM plenient recouvert par les pailletles de la glume. Tel que nous venons de le caractériser, le genre Ba?nhisa se compose d'une dou- zaine d'espèces , Graminées souvent gigan- tesques, toutes originaires de Tlnde ou des grandes îles de la Sonde Plusieurs genres ont, avec celui que nous venons de décrire, beaucoup d'analogie , et ont été formés d'espèces qui d'abord avaient fait partie du genre Bambusa. Tels sont surtout les genres Nastus, Chiisquea et Gitadtia- Le genre Nastus, établi par Jussieu, diffère surtout par ses épillets qui ne contiennent jamais qu'une seule fleur hermaphrodite terminale, toutes les autres étant neutres et réduites à une seule écaille , enfin par ses trois stigmates sessiles. M. Kunth a formée sous le nom de Chusqnea , un genre dont les épillets sont simplement triflores ; la fleur terminale est seule hermaphrodite. Cette fleur oITre trois étamines, deux styles et deux stigmates. Le genre Guadna , du même botaniste, se distingue par des épillets multiflores et cylindriques, et les fleurs inférieures sont neutres et stériles. Enfin, on a dû former un genre distinct, sous le nom de Beesha , déjà indiqué par Rheede,pourle5a?nA;/5rt hacciferaKoxb. {Corom., III, p. 30, t. 242); genre qui se dis- tingue surtout par son fruit charnu et très volumineux. Parmi les espèces du genre Bambusa , nous mentionnerons ici la plus remarqua- ble et la plus intéressante de toutes, la Bamhusa arnndinacea/Koxh. {Corom. ,1, p. 56, t. 79). C'est une graminée gigantes- que qui croît dans l'Inde , soit au milieu des forêts , soit dans les plaines ou sur les montagnes, où elle recouvre souvent d'im- menses espaces. C'est de l'Inde , sa patrie primitive, qu'elle a ensuite été transportée dans toutes les régions chaudes du globe où elle a fini par se naturaliser. Rien de plus merveilleux que les toufl^es du Bambou, dont les tiges élégantes s'élèvent quelque- lois à une hauteur de vingt et même de vingt-cinq mètres. Ce végétal à la fois élé- gant et majestueux, imprime, ainsi que l'ont remarqué la plupart des voyageurs, un cachet, un aspect tout particulier aux pay- sages des régions tropicales. Ses tiges sont simples; mais de leurs nœuds naissent sou- BAN vent un très grand nombre de petits ra- meaux verticillés, chargés de feuilles nom- breuses. Celles-ci, souvent fort grandes, sont d'un vert clair et agréable. Les fleurs forment des espèces de panicules interrom- pues et ramifiées. Dans les pays où le Bambou croît spon- tanément, comme dans ceux où on le cultive, on tire un grand avantage de cet arbre ; ain- si, ses tiges creuses et légères sont cepen- dant d'une très grande solidité. Les plus grosses servent souvent de charpente pour la construction des édifices publics ou des habitations particulières. On peut égale- ment en faire des vases, des sceaux oo d'autres ustensiles de ménage. Les tiges plus faibles sont employées pour faire des palissades, des clôtures , des parois ou des cloisons dans les habitations. Enfin, avec les fibres qu'on en détache, on fait des nattes, des corbeillles ou des paniers très solides. A une certaine époque , il découle de leurs nœuds une liqueur douce , agréable et su- crée , susceptible de fermenter et qui sert de boisson dans plusieurs des pays où le Bambou est abondant. (A. R.) BAMBUSACÉES. bot. th. — Voyez BAMBUSÉES. *BAMBUSÉES.5rtmS?/5ece.B0T.PH.— Le professeur Nées d'Esenbeck {Linnœa , t. IX, p. 461) a formé sous ce nom une tribu dans la famille des Graminées, tribu compo- sée des genres .4?'7/n(iî»f?rirt,Rich.; Slrep- tog'jna, P. Beauv.; Chusquea,Yjm\h.; Me- rostanhys, Spreng.; Nastus, Juss.; Ram.- busa,Sc\\TÇ:h.; Beesha, Rheed.; S'rrjHo- chœfa, Nées. T'o?/. gr.mminées. (A. R.) * BAMBUSELLA (diminutif de Bam- busa). BOT. TH. — Nom employé par Rei- chenbach et qui est synonyme de Pani- cum. BANABA. BOT. PH. — Voy. banava. BANANA ou BONAIVA. ois. — Syn. de Troupiale et de Gros-Bec, selon Sloanc etBrisson. BANANE. BOT. PH. — Fruit du Bana- nier. Voyez ce mot. BANANIEB. Miisa , Lin. bot. ph. — Genre de la famille des Musacées ou Scita- minées, ayant pour caractères : Régime en- veloppé dans une spathe avant la floraison ; ovaire inférieur, très grand, triloculaire. Style terminé par un stigmate concaTe e* HAN bordé de siidciKs. Élaniiiies6, insérées au sommet de Tovaiie. Périgone à deux péta- les : l'un relevé, droit, à cinq lanières au sommet; Tautre concave, en partie renfermé dans le premier. Fruit consistant en une sorte de baie triangulaire et allongée. — Le Bananier n'est point un arbre, comme on le croit généralement en Europe ; mais bien une plante herbacée, vivace seulement par ses drageons , et dont la tige périt aussitôt qu'elle a donné son fruit. Cette plante, dans sa végétation, a une analogie frappante avec celle de la famille des Liliacées ; un plateau charnu , analogue à une bulbe , émet des racines fibreuses en dessous et des feuilles en dessus. Ces feuilles, longues de deux à trois mètres et larges d'un mètre environ , se succèdent rapidement, et leurs pétioles persistants, qui s'engaînent les uns dans les autres, forment, en se desséchant, une sorte de tige atteignant de trois à cinq mètres de hauteur. Elle est traversée, dans son centre et dans toute sa longueur, par une hampe qui naît sur le milieu de la bulbe et va sor- tir au sommet, à côté de la feuille terminale. Là, cette hampe se recourbe, se penche vers la terre, et se termine par une espèce de régime portant les ileurs femelles et les fruits à sa base , et les fleurs mâles à l'ex- trémité. Dans les climats chauds, toutes ces évolutions se font en un an ou dix-huit mois , et la plante périt quand ses fruits sont mûrs; mais, dans nos serres, il n'en est pas de même, probablement faute de chaleur; et je me souviens d'avoir vu, dans les serres de M. Boursault, un Bananier qui a vécu plus de douze ans. Les chrétiens d'Orient ont avancé que le Bananier n'était rien moins que l'arbre fatal de la science du bien et du mal, dont le fruit tenta notre première mère, et ils ajou- tent que, lorsque Adam et Eve reconnurent leur nudité, c'est avec les feuilles de cette plante qu'ils la couvrirent.Quoi qu'il en soit, ce végétal, d'un aspect superbe et tout à fait étrange aux yeux d'un Européen , est un des plus utiles de ceux que la nature a plantés entre les tropiques. Deux espèces surtout, le Bananier du paradis et le Bana- nier DES SAGES, fournissent aux malheureux cègres une bonne partie de leur nourriture habituelle. Le fruit du premier, nommé Banane, et plus oïdinairement Planta- \ T. a. BAN hV, nier par les Espagnols , demande à être eu; i'.li ur peu avant sa maturité, c'esl-à-dire au moment où sa couleur, d'abord verte, commence à passer au jaune ; une peau un peu rude recouvre une chair molle , d'une saveur douce et agréable, mais on le mange rarementcru. Communément, on le faitcuirc au four ou sous la cendre , ou dans l'eau avec de la viande salée ; ainsi préparé , il est très sucré, très nourrissant et d'une fa- cile digestion. Quelquefois, après l'avoir pelé, on le coupe par tranches longues qu'on enveloppe d'une pâle légère qu'on fait frire comme des beignets. La Banane cour- te , ou F/(ji/c Bdtiane, produite par le Ba- nanier DES SAGES, se mange toujours crue; sa chair est délicate, molle, fraîche, excel- lente, et n'a besoin d'aucun assaisonnement. Les Bananes vertes contiennent beaucoup de fécule; mûres, elles n'offrent plus que du sucre, mais en telle abondance que sous ce rapport elles le disputent à la Canne et à la Betterave. Ces fruits ne peuvent pas se gar- der longtemps ; aussi , pour les conserver, a-t-on imaginé de les couper en tranches minces et de les faire sécher. Quelquefois encore on les râpe aprèsles avoir dépouillés de leur peau; on les met à la presse, et on les fait cuire ensuite dans une poêle, à la ma- nière du Manioc. Ce procédé les convertit en une farine longtemps saine et bonne, et dont on peut faire une bouillie agréa- ble et très nourrissante. Dans les Phi- lippines, on utilise, en les filant, les fi- bres extrêmement ténues qui composent en grande partie le pétiole des feuilles, et l'on en forme des tissus extrêmement fins, connus sous le nom de /n/r/^. Partout on couvre les cases et les pauvres habitations avec les feuilles de Bananier, quoiqu'elles soient très fragiles etordinairementdéchiquetées trans- versalement par les vents. Les Bananeries s'établissent ordinaire- ment dans les terrains frais et ombragés , sur le bord des rivières, des ruisseaux et des ravins, en un mot, au fond des vallées les plus profondes, afin de les préserver des ouragans qui les renversent et les déraci- nent. On les plante à deux ou trois mètres de distance en tous sens, et une fois arrivés à un certain degré de force ils ne demandent aucun soin. Chaque cent mètres carrés, bien tenus et dans une exposition convenable, 30* UlU BA^- produisent, terme moyen , deux mille kilo- grammes de Bananes; ce qui fourni* une ré- colte plus considérable, en matière nutritive, qu'aucune autre plante cultivée. Le Froment, dans une m(5ine étendue, ne donne guère que quinze kilogrammes de grains ; et les Pom- mes de terre produisent, en poids, quarante- trois fois moins que les Bananes. On les multiplie uniquement de rejetons, et cepen- dant on en a obtenu un grand nombre de variétés , depuis la grosseur d\in petit Cor- nichon jusqu'à celle d'un moyen Concombre. Leur culture est très répandue en Amérique, où ils ont été transportés , en Asie et en Afrique. M. Bory de Saint-Vincent dit en avoir vu à Madère, ce qui prouverait que cette plante exige moins de chaleur qu'on ne le croyait. Le Bananier a fruit long [Musa para- disi'aca Lin.) est originaire des Indes. Sa tige est cylindrique, grosso de quatre à six mètres de hauteur, et se termine par une touffe de feuilles longues de deux à trois mè- tres et larges de soixante-cinq centimètres à un mètre de largeur; elles sont pétiolées,très lisses, ovales oblongues, à nervures trans- versales et parallèles; le spadiceest penché. Les fleurs mâles sont persistantes ; les fruits, longs de douze à quinze centimètres, un peu arqués, sont quelquefois au nombre de cent et plus sur le môme régime. En France, on le cultive dans les serres chaudes, d'où il ne doit jamais sortir, et il y fructifie assez aisément, si on l'y plante en pleine terre légère et substantielle. Il exige beau- coup d'arrosement en été, et se multiplie de drageons, ou de graines quand il en pro- duit , ce qui est très rare , même dans son pays. Toutes les espèces se cultivent de même et produisent un magnifique elïet dans nos serres. On en possède une char- mante variété, Musa violncca H. P. Bananier figuier ( Mnsa sapientnm Lin.) des Indes. Sa tige est maculée de pourpre foncé, et s'élève plus que celle du précédent. Ses feuilles sont veinées de la même couleur. Ses fleurs mâles ne sont pas persistantes; ses fruits sont meilleurs, plus courts, plus droits, plus serrés. Comme le précédent, il a fourni un grand nombre de variétés, parmi lesquelles on cultive le Mn- sa glaiica H. P. Eanauier des tboglcdïtes ( Mt(sa iro- l]Ai\ gLodyiarum Lin. , Musa uranoscopu* Ruraph.) des Moluques. Il diffère des précé- dents par son spadicc droit et par ses spathes caduques. Ses fruits sont petits, irrégulière- ment tachés de rouge et striés de noirâtre. Bananier écariate [.yiusa coccinca An- dr.) de la Chine. Tige de un à-deux mètres ; spadice droit; spathes serrées, grandes,, d'un écariate très brillant , jaunes à leur extrémité ; stigmates en tête, lisses; semen- ces lisses et ovales. Bananier de la chine [M usa si'nensis H. P.). Ce n'est probablement qu'un variété du sapientnm ; mais il est plus vigoureux et ne s'élève qu'à la hauteur de deux mètres environ ; régime très grand , fruits petits , excellents, mûrissant très bien en serre. Bananier a spathe rose {^Mitsa discolor et Musa roxea Hortul ). Tige de trois à quatre mètres. Feuilles violacées en dessous dans leur jeunesse , et ensuite seulement sur leur nervure principale ; spadice droit ; à spathes roses et caduques. (Boit.) BANANIERS. BOT. PH.— Synonyme de MUSACÉES. Voyez ce mot. BAIVARA, Aubl. bot. th.— Genre de la famille des Bixacées, auquel on attribue les caractères suivants : Fleurs hermaphro- dites; calice 6-parti, persistant; pétales 6,. arrondis, insérés, sous un disque hypogyne. Étamines très nombreuses; ovaire 1-locu- laire, à 3 pbacentaires multi-ovulés. Style inJivisé; stigmate capitelié. Baie presque sèche, globuleuse, 1-loculaire, polysperme. — Ce genre appartient à l'Amérique équa- toriale. On n'en connaît que quelques es- pèces ; ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes , denticulées, stipulées ; à fleurs en grappes axillaires et terminacées. (Sr.) BAAAVA ou BAIVABA. boi. ph — Nom donné par Camelli , dans ses Icônes ^ fig. 42, à un arbre décrit par Ray d'une manière trop incomplète pour que sa place puisse être déterminée avec certitude. Oa croit que c'est le Mnnchaiisia de Jassieu. (C. d'O.) BANCHE. GÉoL. — Au bord de la mer, et particulièrement sur les côtes occidenta- les de la France , on donne ce nom à defr bancs de Marne argileuse qui, alternative- ment humectés par les vagues et séchés^ par le contact de l'air, blanchissent et pren- nent à leur surface la consistance de la BAN pierre j ces bancs sont assez souvent percés par des Pholades et autres Mollusques litho- pbagcs auxquels ils servent d'habitation. (C. P.) BANCHUS. ISS. — Genre de la fa- mille des Ichneumoniens , de Tordre des Hyménoptères, établi par Fabricius et adop- té par Latreille, Gravenhorst et tous les en- tomologistes. Il se distingue essentiellement des autres Ichneumoniens par un abdo- men comprimé latéralement, sessile ou subpédonculé. On a formé, dans le genre Banchtis, plusieurs divisions que certains entomolo- gistes regardent comme autant de g. dis- tincts: ce sont les Exetastes, Leptobatus, Coleocentrus , Tropisles , Arotes (voyez chacun de ces mots). Les véritables Ban- chits en diffèrent par des ailes , dont la seconde cellule cubitale est presque rhom- boïdale ; par un abdomen sessile ou presque sessile et par une tarière cachée. Ils sont peu nombreux en espèces ; le type est le Ba7ichus voiutaloriiis (Ichiicunion vo- lutuloriuslÀn.), répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bi,.) BANCOULIER. Ambhvtx, Commers. BOT. TH. — Commerson avait, dans ses ma- nuscrits, désigné sous le nom de Noix de Bancoid le fruit d'une euphorbiacée trans- portée des Indes à Tlle-de-France et qu'on a reconnu pour faire partie du genre Aleu- rites. Voyez ce mot. (C. d'O.) * BANCROFTIA, Macfad. {Flora of Jam.aica,l, p. 112). bot. th. — Genre in- complètement connu qu'on rapporte avec doute à la famille des Tiliacées. (Sp.) BANCS. zooL. — On appelle ainsi les légions nombreuses d'animaux aquatiques qui vivent rassemblés sur un même point et voyagent en troupes. On ne peut considérer ces réunions comme étant fondées sur le sentiment de sociabilité ; car il n'existe, en- tre les Individus qui les composent, aucune solidarité ; et peut-être sont-elles dues seu- lement à l'éclosion sur un même point d'un nombre considérable d'œufs, et à l'existence, dans les localités où ils sont réunis, des moyens de subsistance. Les Morues , les Harengs, les Maquereaux, les Thons, etc., sont connus par leurs voyages périodiques; et, chaque année, on les voit paraître en troupes à une époque semblable dans les BAN //75 ; mêmes parages. Les Mollusques de la classe des Ptéropodes, tels que les Hyales,les Clios, etc., sont également réunis en bancs consi- dérables, et certaines parties de la mer sont couvertes au loin de myriades de Zoophytes qui flottent au gré des eaux. (C. d'O.) BANCS. GÉoL. — Les substances miné- rales qui entrent dans la composition du sol et particulièrement celles qui ne sont que des précipités ou des sédiments formés dans le sein des eaux , sont disposées en Couches plus ou moins puissantes et éten- dues qui se superposent comme les feuilles d'un livre. Les géologues appellent Strates, d'une manière générale, les assises distinc- tes que leur présente une tranche du sol, et Stratification cette disposition à une divi- sion en Couches, Bancs, Lits, Feuillets, à peu près parallèles entre eux. Quant à la valeur relative et fixe de chacune de ces der- nières expressions, elle n'est pas encore dé- finitivement arrêtée, et beaucoup de géolo- gues les emploient comme synonymes les unes des autres. Cependant, on doit entendre plus particulièrement par B.ni'^s ceux des strates qui sont formés de substances con- sistantes, et dire plus particulièrement des Ba?ics calcaires, gypseux , de grès; et des Lits d'argile, de marne. Les 5anci super- posés peuvent être de même nature miné- ralogique, comme on le voit dans les grands dépôts calcaires , ou bien de nature diffé- rente. C'est ainsi que des Bancs de calcaire sont séparés par des Bancs de grès ou par des lits d'argile. (Yoir, pour plus de détails, les articles stratification et structure du SOI.. ) Les marins et les géographes donnent au mot Bancs une toute autre acception que les géologues, puisqu'ils appellent ainsi les amoncellements plus ou moins considéra- bles de Sable , de Gravier, de Galets et de Vase que les eaux des fleuves et celles de la mer forment sur le sol submergé. Ces Bancs, composés de matières meubles , s'accrois- sent graduellement dans certains parages et particulièrement à l'embouchure des fleuves et sur les rivages , de manière à devenir un obstacle pour la navigation ; quelquefois aussi ils se déplacent et se déforment lors- que la direction des courants vient à chan- ger; d'autres fois, s'élevant au dessus du ni- veau des eaux et se réunissant aux terres hlG BAN précédemment émergées , ils augmentent rétendue de celles-ci. Foy. alliions, at- tÉRISSEMENT et STRUCTURE DU SOL. (C. P.) BAIVDIiNA. BOT. PH. — Nom vulgaire du Sarrazin, Poti/yoniim Fagopyrum L., en Languedoc. Voyez renocée. * BANFFYA, Baumg. bot th.— Double emploi du g. Gypsojyhila. (Sp.) BAIVGI. BOT. PH. — Arbrisseau lactes- cent des Philippines , à fruits comestibles et à graines vénéneuses. On croit que cette plante est voisine des Slrychiinx. BAIVGIE. Bangia (nom d'homme). BOT. CR. — (Phycées). C'est Lyngbye {[ly- droph. Dan., p. 82, t. XXIV) qui fonda ce genre et le dédia à son compatriote Hoffmann Bang. Tel qu'il est défini par l'auteur danois , ce genre comprend des Algues d'une nature et d'une organisation si diverses qu'il était de toute impossibilité de les conserver réunies. Mieux limité par M. Agardh , voici les caractères auxquels on pourra le distinguer des autres genres de la tribu des Oscillatoriées , parmi les- quelles le range sa structure : Filaments capillaires, membraneux, comprimés ou plans, continus, renfermant des granules colorés, elliptiques, globuleux ou cylindra- cés, quelquefois agglomérés en petites mas- ses, mais le plus souvent disposés par ban- des ou séries transversales, parallèles entre elles. — Presque toutes les espèces de ce genre sont marines. L'une d'elles (g. atro- piirpurea Ag. ) est commune dans les ruisseaux et s'attache surtout aux roues des moulins que leur eau met en mouvement. On en connaît huit à neuf espèces , toutes européennes. (C. M.) BAIVGIELLA. bot. ph. — Voy. bangia. BAIVÏSTERIA (nom d'homme), bot. PII. — Jean Banister est cité comme un des martyrs de la botanique. Cet An- glais, en herborisant sur les rochers de la Virginie, périt d'une chute que Lin- né a immortalisée par la dédicace de ce genre , et dont nous rappelons ici les propres mots : Dicta ilaque fuit plan- ta Americana scandens , fruclit con- fracto sangninolento. Plusieurs espèces étaient signalées antérieurement , mais confondues avec les Érables. Le genre Banisteria , une fois établi, reçut pres- que toutes les Malpighiacées (famille à la- BAN quelle il appartient) dont le fruit se pré- sentait surmonté d'une aile ; mais leur nombre finit par croître tellement, qu'on dut le couper successivement en plusieurs autres, et aujourd'hui nous ne reconnais- sons, comme devant y être rapportées, que celles qui offrent les caractères suivants : Calice 5-parti, dont 4 divisions portent sou- vent chacune deux grosses glandes ; d'au- tres fois il n'y en a aucune. Pétales plus longs, onguiculés, à limbe frangé ou denté dans son contour, glabre ou pubescent, or- dinairement inégaux. Étamines 10, toutes fertiles, inégales entre elles; à filets infé- rieurement soudés ; à anthères glabres ou velues, dont le connecfif se renfle et même se prolonge souvent en forme de glande Styles 3, terminés par un stigmate en tête et plus tard tronqué. Ovaires 3, soudés par leur face interne, velus , prolongés chacune sur leur dos en une petite bosse. Fruit composé de trois samares, dont une ou deux avortent assez souvent et dont chacune est surmon- tée d'une aile oblongue , épaissie sur son bord antérieur, plusmince et membraneuse sur le bord postérieur; on observe quelque- fois en outre des crêtes ou des pointes sur les côtés du fruit. — Les espèces sont des arbrisseaux, ou pour la plupart des lianes originaires des régions intertropicales de l'Amérique. Leurs feulles sont opposées , rarement verticillées 3 par 3, très entières, à pétiole court ou même nul, munies sou- vent vers leur base de deux glandes on plus, accompagnées de deux stipules courts et caducs , mais qui souvent élargis à leur base dessinent un anneau autour de la branche. L'inflorescence peut aider à dis- tinguer deux sections dans ce genre ; le plus souvent elle est composée d'ombelles 4-flo- res qui, par leur rapprochement, forment des panicules terminales ou latérales plus ou moins amples; plus rarement de grap- pes qui se groupent de même en panicules. Les Heurs sont portées sur des pédicelles plus ou moins longs , articulés à leur base et, au dessous de l'articulation, accompa- gnées d'une bractée extérieure et de deux bractéoles situées à peine au dessus. Les fleurs sont roses ou jaunes, plus rarement blanches. Leur couleur et leur surface gla- bre ou pubescente peut fournir des sous- divisions assez naturelles dans la section BAN la plus nombreuse. La somme totale des es- pèces, après toutes les réductions que nous avons signalées , se monte encore aujour- d'hui à plus de 50. (Ad. J.) * BAIVISTÉmÉES. BOT. ru. — Tribu de la famille des Malpighiacées {voyez ce mot). Pour M. De CandoUe , elle compre- nait tous les genres à trois styles et à fruit ailé. Pour nous, elle renferme seulement ceux dont Taile est le prolongement de la ncr>'ure dorsale du carpelle, quel que soit le nombre des styles. (Ad. J.) * BAIVJOLEA. BOT. TH. — Genre encore fort mal connu, établi par Bowdich(/Vrtf7c<>. 396), cl placé à la suite de la famille des Acanthacées. Il a été formé pour une plante herbacée, velue, à feuilles ovales et oppo- sées, dont les fleurs forment des épis axil- laires et imbriqués. Leur calice, accompa- gné d'une seule bractée, est quadrifide ; la corolle violette est irrégulière, à quatre lobes sinueux. Les étamines sont au nombre de deux. Le fruit est une capsule biloculaire, à loges polyspermes. (A. R.) *BAXKESIA, Bruce, bot. ph.— Syno- nyme du genre Brayera. (Sp.) BANRSEA. BOT. PH. — Le genre ainsi nommé par Kœnig(?/î Retz, Cbs. III, p. 76), a été réuni au genre Costus de Linné, dans la famille des Amomées. Voyez costus. (A. R.) BANKSIA, L. BOT. ph. — Genre de la famille des Protéacées, dont les caract. essentiels sont : Périanthe4-parli ou 4-fide. Étamines 4, nichées dans les fovéoles des segments du périanthe. Quatre squamules hypogynes. Ovaire 1 - loculaire , 2-ovulé ; ovules collatéraux. Style filiforme; stigma- te claviforme. Follicule ligneux, biloculaire, 2-sperme. Graines ailées au sommet. — Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande, ren- ferme beaucoup d'espèces que l'élégance de leur feuillage fait cultiver dans les col- lections de serre. Ce sont des arbrisseaux à rameaux disposés en ombelle ; les feuilles sont éparses ou verticillées , très entières, ou dentelées, ou pcnnatifides, souvent dis- semblables sur le môme individu. L'inflo- rescence est terminale ou latérale, en épis dépourvus d'involucre ; les fleurs sont gé- minées sur le rachis , et chaque paire est accompagnée de trois bractées persistantes. (Sp.) BAP i77 * BAjVKSIA. BOT. PH. — Nom employé par Dombey, comme synonyme de Cu- j)hcn. BAIVRSIAIVUS. OIS. — Voyet bark- SIEN. * BAIVKSIÉES. BOT. PH.— Tribu de la •"amille des Protéacées. Voyex ce mot. i (A». J.) * BAIVKSIEN. Banksintius. ois. — C'est, dans le Trailé d'Omilhologie de M. Lesson, le nouveau nom qu'il donne an genre qu'il avait nommé précédemment, dans son Hl/innel d'Ornithologie, Calyp- lorhynqne, d'après celui de CalyjAorhyn- chits, donné au même genre par Vigors et Horsfield. Voyez calyptorhynque. (Lafr.) BANNISTÉROIDE. bot. va.— Voyez PELLA. BANTAJAM. mam. —Nom du Nasique masqué à Bornéo. BANTIALE. bot. ph. — Nom sous lequel Rumph a décrit, d'une manière in- complète, deux plantes parasites. dont l'une, la B. RonoE, paraît être un Épidendre, et l'autre, la B. noire, un Gui. Des Fourmis rouges ou noires se creusent des galeries dans les feuilles des Bantiales, sans que ces plantes paraissent soulTrir de la présence de ces animaux. (C. d'O.) BAOBAB, bot. ph. — l'oycr adansonia. *BAPHIA, Afzel. ([iacpr;, teinture), bot. PH. — Genre rapporté avec doute aux Swart- ziées. M. De CandoUe en donne les caract. suivants : Calice en forme de coilTe, finale- ment caduc. Corolle à étendard arrondi, étalé ; ailes linéaires, aussi longues que l'é- tendard; carène pointue. Légume falciforme, 6-sperme. — On n'en connaît qu'une espèce {B. jiitida ). C'est un arbre de Sierra- Leone; à feuilles imparipennées, 2-juguées, et à pédicelles axillaires, 1-flores ; son bois, appelé par les Anglais Cnm wood, sert à la teinture. (Sp.) * BAPnORHIZA, Link. (p^.çTÎ, tein- ture ; piî^a, racine), bot. ph. — Genre ou sous-genre de la famille des Borraginées, fondé sur VAnchusa tifwtoria L. Il ne dif- fère des Anchiisa qu'en ce que les appen- dices de la corolle sont plus courts que les étamines et inclus. (Sp.) *BAPTA (pâTVTM, je teins), ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Phaléniles ou Géomètres, établi par Ste- Ula BAR phens, et qui correspond à notre g. Cory- cm. Voyez ce mot. (D.) BAPTISIA , Vent. (PséTTTKrt;, action de teindre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses (sous-ordre des Papi- lionacées, tribu des Sophorées). Les carac- tères distinctifs en sont : Calice 4-ou 5- fide, bilabié. Pétales presque égaux ; éten- dard à bords réfléchis. Étamines caduques. Légume slipité, bouffi, polysperme. — Her- bes vivaces. Feuilles simples ou trifoliolées. Fleurs en grappes. Ce genre appartient à TAmérique septentrionale. On en connaît environ 15 espèces. Ces plantes sont remar- quables par Télégance de leurs fleurs; aussi plusieurs espèces (notamment les B. aus- tralii, B. linctoria et B. alhn) se culti- vent-elles fréquemment pour Tornementdes jardins. (Sr.) BAR ou BARS. ?oiss. — C'est la dé- nomination vulgaire usitée par les pê- cheurs de nos côtes de Normandie pour dé- signer un poisson qui ressemble tellement à la Perche d'eau douce, qu'il y a lieu de s'étonner que ce ne soit pas lui qui ait reçu, des riverains de la Méditerranée, le nom de Perche de mer. Les Anglais ont adopté une dénomination fondée sur cette ressemblan- ce ; car ils le nomment Bas s ou See Bass, et je crois que c'est dans la corruption de ce mot qu'il faut chercher l'origine du nom français, adopté maintenant jusque dans nos ouvrages scientifiques. Sur les côtes de Bretagne et de la Guyenne , notre Bars se nomme Lanbine ou Lonj), et ce nom, ainsi conservé par tradition ancienne, semble justifier le rapprochement qu'on croit de- voir faire entre notre poisson et celui que les anciens désignaient en latiâ par le mot de Lupus, et que les Grecf- appelaient A5c€paÇ. Il y a lieu de penser, en effet , que notre Bars a été remarqué de tout temps dans la Méditerranée, où il est très abon- dant, où il devient très grand, et d'un goût très délicat. Le Bars a le corps argenté , les opercules écailleui, les sous-orbitairessans dentelures, le préopercule dentelé : les den- telures du bord montant sont très fines, celles du bord horizontal deviennent trois ou quatre fortes dents récurrentes. Il y a des bandes étroites de dents en velours ras aux mâchoires, aux palais et sur la langue. Le dos a deux dorsales : les ventrales son! BAR Ihoraciques et insérées sous les pectora- les. La membrane branchiostège est sou- tenue par sept rayons. La ligne latérale est droite et fine. La couleur est gris bleu d'acier à reflets argentés sur le dos, et tout à fait blanc sous le ventre. On trouve ordi- nairement ces Poissons de la taille de 60 à 80 centimètres ; mais on assure en avoir pris de beaucoup plus grands et du poids de dix kilogrammes. On rencontre dans l'Océan, comme dans la Méditerranée, une variéfé tachetée de ces Bars , et nous en avons de toute taille; de même que j'ai observé nom- bre de Bars de toute grandeur, depuis 1 à 2 centimètres de longueur jusqu'à 80 centimè- tres, sans aucune tache. La variété tachette est plus abondante sur les côtes d'Egypte que partout ailleurs ; elle y a même reç;u un nom particulier. C'est VAbou Noct. des Arabes, ou le Père à la tache , et dont on a fait à tort une espèce distincte sous le nom de Perça noct., ou de Perça puncLaUi ; espèce qui avait encore été reproduite sous le nom de Sciœna diacantha Bl. Les principaux caractères du Bars s'é- tant retrouvés dans plusieurs espèces d'A- mérique ou des Indes, nous avons juge convenable d'en faire un genre de Poissons voisin des Perches ; mais qui s'en distin^ae par la présence des dents sur la langue , par l'absence de dentelures aux sous-orbi- taires, aux sous-opercules et à l'inter-oper- cule. Nous distinguons dans la Méditerranée une seconde espèce de Bars, nommée par M. GeolTroy Perça elongala , c'est notre Lahrax clongalus. Une autre espèce vient des États-Unis et y est très célèbre par l'excellence de sa chair; elle surpasse noire Bars en grandeur et en beauté. Les pêcheurs américains l'amènent au marché de New- York sous le nom de Striped Biiss (Bars rayé) ou de /îoeAr-^*A (poisson de roche). On l'y porte depuis le poids de 30 à 60 grammes jusqu'à celui de 35 kilogrammes. C'est un poisson qui dépasse un mètre de long, qui a le museau plus aigu, les dents plus fortes que notre Bars, et qui a le dos rayé longi- tudinalement , sur un fond gris , de sept à huit lignes noires, qui en font un fort joli poisson. Le ventre est argenté. L'espèce avait été confondue par les auteurs améri- cains parmi les Pcrca, mais sous plusieurs BAR noms : Bloch en ût une Sciénc, et M. de La- cépède a reproduit encore cette espèce comme un Cenlropome. On connaît en- eore quatre à cinq autres espèces de 15ars. (Val.) BARBA. zooL. — Voyez barbe. BARBA. BOT. PH. — Voyez barbe. BARBACÉIVIE. Barbu renia, bot. th. — Genre de la famille des Hémodoracées, établi primitivement par Vandclli {in Rœ- 7?ier Scripf ■'Lusit. 9S,t.YI, f. 9), mais qui a surtout été parfaitement illustré par le prof. Martius, dans sa belle Flore du Brésil. Les Barbacénies sont des plantes d'un port tout particulier, qui rappelle en petit celui des Yucca . Leur lige est simple ou rameuse, ne portant de feuilles qu'à Textrémité de ses rameaux, tout le reste de son étendue étant couvert des cicatrices ou des vestiges des feuilles anciennes. Ces feuilles sont dures, étroites, raides , souvent carénées. Les Lampes ou pédoncules sont solitaires ou groupées au sommet de la tige ou de ses ramifications. Les fleurs sont généralement grandes, souvent de couleur vive, verte, jaune ou rouge. Le calice est tubuleux, adhé- rent à sa base avec Tovaire infère; il est ordinairement un peu dilaté dans sa partie j supérieure, découpée en six lobes égaux; à Textérieur il est souvent recouvert de papilles | glandulaires. Les étamines, au nombre de sis, sont insérées à la base des divisions calicinales. Leurs filets sont un peu plans et bifurques au sommet. L'ovaire est ovoïde, à trois loges polyspermes. Le style est triangulaire, et porte à son sommet un stig- mate en tête et comme à trois côtes. Le fruit est une capsule un peu triangulaire, recou- verte parle tube calicinal qui finit par s'en séparera l'époque de la maturité complète. tile est à trois loges qui contiennent cha- cune un grand nombre de graines angu- leuses et dressées. On connaît environ douze à quinze espè- c?i de ce joli genre. Ce sont des arbustes tous originaires du Brésil. On les trouve surtout dans les parties montueuses de ce riche pays , à une hauteur de trois cent trente à dix-huit cent trente mètres au- dessus du niveau de la mer. M. Martius (JVor. gen. et Sp. plant, hrnsil., vol. I.) on a décrit et figuré six espèces, toutes nou- velles. (A. R.) BAR 479 BARBACOU. Moîiasa (f^ovâ;, solitaire). OIS. — Genre de l'ordre des Grimpeurs de Cuvier et de sa famille des Barbus, formé par Levaillant, qui lui donna ce nom de Bar baron, à cause des rapports qu'il remarqua dans le bec des Oiseaux qui en font partie avec celui des Barbus et des Coucous ; plus tard. Vieillot changea, on ne sait pourquoi, ce nom générique très expressif en celui de MONASE, Monasa,lné des mœurs tranquilles et solitaires de ces Oiseaux. Tout en conser vant l'ancien nom français de Barbacou , nous avons cru devoir lui adjoindre comme l'a fait M. Lcsson dans son Traité, celui de Monasa, Tieill., comme le plus ancien en grec ; car celui de Lypornix de Waglcr lui est postérieur. Ce genre, qui fait partie de nos Zygodac- tyles grimpeurs de notre famille des Buccoi- dées, et de notre sous-famille des Tamatia- nées, a pour caractères : « Bec un peu ou à peine plus court que !a tête , assez grêle, légèrement arqué dans toute sa longueur et non terminé par une pointe subitement crochue comme dans les Tamalias, compri- mé , plus haut que large, très pointu et à bords très lisses. Mandibule inférieure , suivant parfaitement la courbure de la su- périeure, et par conséquent légèrement flé- chie en bas, vers la pointe, et non re- troussée comme chez les Tamalias ; ce bec entouré à sa base de poils ou plumes raides, touffus et prolongés. Pieds petits et grêles. Queue courte ou moyenne, assez longue dans quelques espèces. Ailes assez dévelop- pées, atteignant quelquefois l'extrémité de la queue, pointues, à première rémige très courte; la troisième la plus longue; la qua- trième à peine plus courte qu'elle. Corps moins trapu et plus allongé que chez les Tamatias et tête moins grosse. » Les Barbacous se lient si étroitement avec les Tamalias leurs compatriotes, qu'on pourrait, sans déranger l'ordre naturj, les réunir en un seul genre subdivisé e.i sous -genres, comme l'a fait Swainso. . Nous préférons cependant, imitant en cela la plupart des auteurs et l'excellent obser- vateur Wagler, les séparer génériquement Toutefois nous croyons devoir subdiviser notre genre Barbacou en trois sous-gen- res , répondant aux trois coupes indi- quées par ce savant; ainsi, dtas le pre- /i80 BAR mier , le sous-genre Barbacou , remar- quable par une queue assez longue , ar- .-oi^die à son exlrémilé ; par une colora- lion noirâtre ou ardoisée et uniforme , nous laissons les Barbacous a bec rouge et A FAcu BLANCHE de Vicillot, et \ç.Lypornix unicolor de Wagler, très voisin du pre- mier j dans le second sous-genre, auquel nous laissons le nom de Lypomix donné au genre par Wagler, et différant du pre- mier par une queue de longueur médiocre et élagée; par une coloration variée, brune et roussâlre , se rapprochant de celle des Tamatias, nous plaçons le Barbacou rufal- BiN de Temminck {PL col.^^^, f. 'i); le Ly- •pornix lorqiiala de Wagler; le Tamatia BRUN de Levaillant, ou Barbu brun de Vicil- lot {Bticco fuscits des auteurs), qui n'est point le jeune du Lypomix torquaia comme le pense Wagler, mais une espèce distincte, selon Natterer, et enfin le Lypor- 7iix ru fa de Wagler (i^j/cco ru fus Spix, pi. 40, f. 1); dans le troisième sous-g. nommé Chelidoptcra par Gould , nous plaçons, comme lui, le Mokasa tenebrosa de "Vieil- lot {Cnculus lenehrosus Pall., Gmel. et Lath.), espèce remarquable par une queue fort courte et tronquée carrément; par des ailes longues et pointues qui en atteignent presque 1 extrémité. Les Barbacous, habitant comme les Ta- matias l'Amérique méridionale, sont ainsi qu'eux des Oiseaux sédentaires et soli- taires, à mœurs indolentes et inactives, restant souvent perchés et dans un élat d'immobilité qu'ils n'interrompent, selon Vieillot, que pour se saisir des Insectes qui passent à leur portée. M. Lesson ajoute, dans son Traité, qu'ils ont des habitudes noctur- nes , ce que nous ne trouvons indiqué par aucun autre auteur. M. Swainson, qui a pas- sé du temps en Amérique, ne le dit pas, mais raconte qu'ils se tiennent des heures en- tières perchés sur une branche sèche, d'où ils s'élancent sur les Insectes qui passent près d'eux et que souvent aussi ils s'élèvent perpendiculairement en l'air pour s'en sai- sir, après quoi ils redescendent à leur pre- mier poste. Ce genre contient aujourd'hui sept espè- ces soigneusement décrites par Wagler. Une des plus connues est le Barbacou a face BLANCHE {Monasa pcrsonatay'mW., Gai., BAR pi. 36) , à bec jaunâtre , avec une bande frontale et une large tache gutturale, arron- die, de couleur blanche ; le reste du plumage gris ardoisé , noir sur la partie antérieure de la tête dont il borde le masque blanc, sur les ailes et la queue. Elle vit au Brésil. Voyez BuccoÏDÉES et tamatianées. (Lafb.) BARBAJOU. EÛT. PH. — Nom vulgaire de la Joubarbe des toits. Voyez joubarbe. BARltALA. MOLL. — Voyez barbelle. BARBAIV. INS. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Thrips qui , dans les envi- rons de F5€e. fait beaucoup de tort aux Olives. Voyez -mKivs. (C. d'O.) BABBÀRliA, A. Br. bot. th. — Genre de la famille des Jrucifères. Les caract. er sont : Sépales naviculaires, dressés ; les la- téraux plus larges, légèrement sacciformes à la base. Pétales onguiculés. Six glandules hypogynes. Style conique, ou filiforme, ou nul; stigmate pelté, hémisphérique. Silique tronquée, ou cuspidée, ou apiculée, colum- naire, tétraèdre, 2-loculaire, 2- valve, polysperme ; valves 1-nervées ; nervures placenlairiennes filiformes, superficielles. Graines unisériées, un peu comprimées, immarginées, scrobiculées ; cotylédons sub- semi-cylindriques, incombants. — Herbes bisannuelles. Feuilles la plupart lyrées; les inférieures longuement pétiolées, les supé- rieures amplexicaules. Grappes terminales ou terminales et oppositifoliées, nues, mul- tiflorcs, assez denses même après la flo- raison Fleurs petites, jaunes, odorante.«, en corymbe serré lors de l'anthèse. Pé- dicelles fructifères plus ou moins épaissis, dressés ou ascendants, ou divergents, oa étalés. Le B vnlyaris R. Br. [Erysimum Ba r- larea L.), plante commune dans les terrains sablonneux et humides, est connu sous les noms vulgaires d'Z^erZic deSte-Barbe, Her- be aux Charpentiers , Julienne jaune, Barbarée et Rondotie. Toutes ses parties ont une saveur piquante , assez semblable à celle du Cresson ; les feuilles et la racine sont fort en vogue dans la médecine popu- laire, à titre de remède détersif, vulnéraire et dépuratif. Les jeunes feuilles peuvent être mangées en salade. Une variété du Barbarca vuUjaris, à fleurs doubles, est très recherchée comme plante de parterre- BAR Le B.prœcox'R.. Br. [Erysimiim prœ- cox Sm.), qui croît dans les mômes loca- lités que la précédente, mais beaucoup moins communément, se cultive comme salade , sous le nom de Roquetle des jar- dins. (Sp.) BARBARIiV. roiss.— Nom donné, dans divers pays, aux Poissons lont les mâchoires sont garnies de Barbillons ; ainsi, on Ta ap- pliqué au Silurus clarias Bl. et au Mul- lus harhaliis L. Voyez riMÉLODECtMULLE. (C. d'O.) BARBASTELLE.5arAfl5fe««5.MAM. — Sous-genre de Chauve-Souris. Voyez OREILLARDS. BABBE. Barba, zool. — En zoologie, on donne ce nom aux poils qui garnissent certaines parties du visage do Thomme et de quelques autres animaux, tels que les Foucs et plusieurs espèces de Singes. On appelle encore ainsi , chez les Baleines, les longs filaments qui bordent les fanons, et chez les Oiseaux , les faisceaux de petites plumes qui, dans quelques espèces, sont implantées à la base du bec, comme chez les Barbus, les Pies-Grièches , etc.; et Ton a, par extension, appliqué ce nom aux fila- ments disposés de chaque côté de la tige de la plume et qui lui donnent de Tanipleur et de la consistance. Les entomologistes ont appelé Barbe les poils qui, chez certains Diptères, leur gar- nissent le front et entourent la base de la trompe. (C. d'O.) BARBE. MAM. — Nom donné à une es- pèce de Cheval originaire de Barbarie. d BARBE. Arisia. bot. rn. — On désigne quelquefois sous ce nom Tarôte des Gra- minées. Voyez ARÊTE. H. Cassini a également donné ce nom aux appendices des poils qui composent Taigrelte dans le plus grand nombre des genres de la famille des Synanthérées. Le môme auteur distingue les Barbes , les Barbellcs et les Barbellulcs. Les squa- melles ou poils sont barbées, dit-il, quand elles émettent des ramifications très lon- gues, flexueuses et capillaires, comme dans les Cirses; elles sont barbellècs quand ces ramifications sont beaucoup plus courtes , raides, droites, cylindriques, obtuses, com- me dans les Centaurées ; elles sont barbel- lulées , quand elles sont hérissées de petits T. II. BAR Zi8l appendices coniques, pointus, spiniformos, comme dans les Asters. (A. R.) BARBE DE BOUC. bot. cr. — Nom sous lequel on désigne, dans quelques con- trées de la France, quelques espèces de Clax'aria et particulièrement le Clavaria coralloides de Linné, Voyez les mots cla- VAinE, CLAVAniA. (LÉV.) BARBE DE CHÈVRE, bot. cr.— Nom qu'on donne dans quelques di^partcmcnts de la France au Clavaria coralluides L. Voyez les mots clavaire, clavaria. (Lév.) BARBE DE MOIIVE. bot. ph — Nom vulgaire du Cuscula europœa. BARBÉ. Barbalus. bot. pu. — Voyes BVnBE. BARBEAU. Barbus, pois. — Genre de la famille des Cyprinidés, dans l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , créé par G. Cuvier pour des poissons qui ont les plus grandes affinités avec les Carpes proprement dites, miis qui se distinguent par uu corps plus fiisiforme; par une dorsale plus courte, précédée de trois rayons simples et d'un rayon épineux, dentelé ou lisse; et surtout par le nombre de leurs barbillons, qui est de quatre ; deux antérieurs , situés à l'ex- trémité de la mâchoire supérieure ; deux la- biaux ou postérieurs , implantés aux angles ou commissures de cette môme mâchoire. Le type de ce genre est le Barbeau com- mun {Cyprinus barbus, Linn. ; Barbus flu- vialilis, Flemm ), vulgairement connu en France, selon les localités, sous les noms de Barbiaux, Barbarin, Barbolteou Barbet, noms qui, tous, font allusion aux barbillons qui ornent sa mâchoire supérieure. Cette es- pèce est répandue dans toutes les eaux douces de l'Europe centrale et méridionale, en deçà des Alpes : on ne la trouve ni en Danc- marck, ni en Suède, ni en Norwége. Nous la rencontrons en France dans toutes les eaux vives, notamment dans celles qui ar- rosent les régions de l'est et de l'ouest. Une deuxième espèce, à la fois propre à la faune de l'Italie et à celle de la France, mais qui, chez nous, paraît confinée dans nos rivières, nos torrents et nos ruisseaux des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches- du-Uhône, de l'Hérault, de Vaucluse, est celle que Risso a fait counaîtrc sous le nom de B. meridionalis {B. caninusCiw. et Val.). 31 Ù82 BAR Le Barbeau méridional a les plus, grands rapports avec le Barbeau commun; toute- fois les deux espèces ont des caractères différenliels très-tranchés. Le premier se distingue du second par un corps plus épais, plus ovaiaire; par une tête plus courte, plus obtuse, dessinant au profil une ligne courbe continue; tandis que cette même ligne, chez le Barbus fluviatilis, est brusquement, assez profondément déprimée et comme échancrée un peu en avant des fosses nasales. Le Barbeau méridional se distingue encore par des barbillons nota- blement moins développés, et surtout par la forme et l'organisation de la nageoire dorsale. Chez le Barbeau commun, cette nageoire, qui est étroite à la base, a son quatrième rayon dur ou épineux, garni sur son bord postérieur d'une double rangée de fortes dents, disposées en scie; chez le Barbeau méridional, la nageoire dorsale est plus large, relativement mjins élevée, et offre un quatrième rayon épineux à bords complètement lisses. Ce caractère suffirait à lui seul pour distinguer sûrement les deux Barbeaux que nourrissent nos eaux. Plusieurs autres espèces, toutes de l'ancien monde, les unes exotiques, les autres euro- péennes, appartiennent encore à ce genre. La plupart de ces dernières, confondues avec le Barbus fluviatilis, en ont été distinguées par M. Valenciennes , dans son Histoire des Poissons (t. XVI, p. 138 et suiv ). Nous renverrons à cet ouvrage pour leur déter- mination, en faisant observer toutefois que quelques-unes de ces es|)èces, celles surtout qui habitent l'Italie, ne sont peut-être que des variétés locales ou individuelles du Barbeau commun, et ont besoin d'être étu- diées à nouveau. Les Barbeaux habitent les eaux douces et vives. Celui que nous avons en France et que l'on rencontre aussi dans une partie de l'Allemagne, en Hollande, en Belgique, eu Angleterre , dans la nouvelle Russie ; le Barbus fluviatilis, en un mot, se plaît dans les courants rapides, à fond graveleux, et se tient ordinairement caché sous les bords Cscarpds et entre les grosses pierres. Sa voracité est très-grande et son régime est à la fois animal et végétal. Quoique le grand développement de son intestin pa- raisse indiquer que les végétaux forment BAR sa principale nourriture, il est cependant certain qu'il est plus Carnivore que phyto- phage. Indépendamment des Vers, des Mollus- ques, qu'il cherche en sondant les sables et le dessous des pierres à l'aide de ses barbil- lons, il mange aussi depetits poissons, comme l'a constaté Bloch, et s'attaque même, dit- on, aux cadavres. L'auteur que nous venons de citer rapporte qu'en 1683, après le siège de Vienne par les Turcs, comme on avait jeté pêle-mêle, dans le Danube, les hommes et les animaux morts, on trouva et l'on prit une grande quantité de Barbeaux autour des cadavres. Du reste, les substances en décomposition et celles qui exhalent une forte odeur paraissent l'attirer. Le Barbeau commun atteint une assez forte taille. Parmi les individus que l'on pêche en Seine, les plus forts vont rarement au delà de 2 pieds 4 à 5 pouces et ne dépas- sent pas 2 ou 3 kilogrammes, comme l'a constaté M. Valenciennes ; c'est à peu près aussi, d'après Bloch, la taille et le poids de ceux que l'on pêche dans l'Oder; mais, dans le Veser, on en prend de 6 à 7 kilogr.,et les auteurs anglais s'accordent sur ce point que, dans la Grande-Bretagne, on ren- contre des individus qui atteignent jusqu'à 3 pieds de long et un poids de 8 à 9 kilo- grammes : M. Yarell parle même de Bar- beaux qui avaient 5 pieds de longueur to- tale. L'espèce est en telle abondance dans quelques rivières de l'Angleterre , qu'à Schepperlon, par exemple, au rapport de ce dernierauteur, on peut en prendre 75 kilogr. en cinq heures; et il avance qu'une fois on en prit, en un jour, 140 kilogr. La chair du Barbeau commun est blanche et d'assez bon goût, surtout lorsqu'elle est grasse. Cependant, elle paraît être en général assez peu estimée. La plupart des auteurs anciens et quelques auteurs modernes ont fait aux œufs de ce poisson la réputation d'être vénéneux. On a dit qu'ils produisaient du trouble dans les fonctions digestives et provoquaient même des vomissements. Gesner rapporte que lui même a été fort incommodé pour en avoir mungé, et des médecins de Paris ont iissuré à M. Valenciennes qu'ils avaient été appelés par suite d'accidents surve- nus à des ijersonnes qui en avaient fait BAR «sage. Cependant Bloch ne voit là qu'un préjugé, et oppose sa propre expérience à l'expérience d'autrui. « J'ai mangé , dit-il, des œufs de rc poisson avec toute ma famille, et personne n'en a jamais été iucouimodL'. » Mais les œufs de Barbeau, au moment où ils vont être pondus, pour- raient avoir une vertu purgative qu'ils n'ont pas avant, lorsque les élémeuls gras ou hui- leux qui entrent dans leur composition y sont encore peu développés, et c'est peut- être ce qui expliquerait les effets fâcheux qu'ils ont produits dans un cas, leur inno- cuité dans l'autre. Le Barbeau commun, et les autres espèces du genre, vivent pour ainsi dire dans la solitude une partie de l'année. Après l'épo- que de l'a reproduction, ils s'isolent, se cantonnent et s'écartent peu du lieu de leur retraite. Mais à l'approche du prin- temps, leur activité devient plus grande : ils commencent à se rechercher, à se réunir, et finissent, jeunes et vieux, par former des bandes plus ou moins nombreuses, qui remontent les cours deau pour chercher Jes lits de ponte. Dans ces déplacements, la vo- lonté des mâles est passive : ils ne font plus qu'obéir aux femelles et en suivent tous les mouvements. C"est ordinairement sur les fonds grave- leux ou caillouteux, peu profonds, dépour- vus d'herbes, et dans les endroits où le courant est le plus rapide que les Barbeaux s'arrêtent pour frayer. La ponte a lieu une seule fois dans l'année, mais sa période a une assez longue durée et parait subor- donnée, comme celle d'une foule d'autres espèces, à des conditions de température. Lorsque le commencement du printemps est chaud, le plus grand nombre des fe- melles frayent en mai ; si les froids, au con- traire, 5e font encore trop sentir à cette époque^ les pontes n'ont lieu qu'eu juin. D'ailleurs, les jeunes femelles sont généra- lement moins précoces que les vieilles. Les œufs fraîchement pondus sont d'un beau jaune orange. Leur grosseur égale celle d'un grain de millet. Ils sont extérieurement dépourvus de toute matière agglutinante et ne se collent par conséquent point aux corps étrangers, à mesure qu'ils sortent du ventre de la mère. Durant l'incubation, ils ne sont .protégés que par les graviers, parmi lesquels BAR .83 la femelle les dissémine, et iiséclosent plus ou moins tôt, selon que la température de l'eau est plus ou moins élevée. Les jeunes grandissent rapidement. A cinq ou six mois, la plupart ont déjà les dimensions d'un Goiijoa détaille ordinaire, lis ressemblent alors à ce dernier, et l'on pourrait aisément les confondre si l'on n'avait égard au nombre d'appendices qui garnissent la mâchoire supérieure. Dans son premier âge, le Barbeau commun est généralement connu sous le nom de Bar- billon. Les mâles sont aptes à se reproduire dans la première année. La vie du Barbeau est très longue : cette longévité est attestée par tous les auteurs; Ausone, dans le iv« siècle , la célébrait déjà dans soa Éloge de la Moselle. (G. Z) BARBEAU. BOT. rn. — Nom \ulgaire du Bluet des champs, Ccutaurca cynnus L. On a donné ce nom à plusieurs espèces de Centaurées; ainsi Ton appelle Barbeau JEUNE le Ceîiinurca suai-eolens, Barbeau MUSQUÉ le C. moschata, et Barbeau de mon- tagne ou VIVACE le C. montana L. Voyez CENTAURÉE. (C. d''0.) BARBEBON. bot. ph. —Nom vulgaire du Salsifis dans quelques-uns de nos dépar- tements méridionaux. BARBELEE. Durhala. moll. — Dans le Mus. Calonn. , p. 59, dont la partie de Thistoire naturelle a été faite par Hura- phrey, on trouve sous ce nom une coupe gé- nérique dans laquelle se trouve co«iprise la grande Iridine. Si Ton voulait considérer un catalogue de cette espèce , comme un ou- vrage scientifique et destiné à Tavancement de la zoologie, on pourrait peut-être récla- mer en faveur de son auteur la priorité d'un genre que Lamarck n''a songé que beau- coup plus tard à établir d'une manière mé- thodique, sous le nom d' Iridine. (Desu.) BARBELEE, bot. ph. — Voyez barbe. (A. R.) BARBELLULE. bot. ph. — Voyez BARBE. (A. R.) * BARBELLINA (diminutif de Barba, petite barbe, barbelle). bot. ph. — Cassinia donné ce nom au Stœhdinn arhorcscc7is dont le fruit glabre est terminé par une ai grette à soies munies de barbes très fines. M. De CandoUe a considéré le genre pro- 484 BAR posé par Cassini comme section des Stœhe- lina qui appartiennent à la tribu des Com- posées Cynarées. (J. D.) BARBEiVIA, Th bot. th.— Genre in- complètement connu et non classé. (Sp.) * BARBESIIV. BOT. CR. — Nom qu'on donne en Piémont au Bolclus frondo- sus de Schrank. Celte espèce est comesti- ble. M. De Candolle fait observer qu'il faut faire cuire ce champignon pendant long- temps pour qu'il ne soit pas malfaisant. (LÉv.) BARBET. rooL. — Parmi les Mammi- fères, ce nom désigne une race de Chiens ; parmi les Poissons, c'est le nom vulgaire que portent le Rouget et le Mulet. (C. d'O.) BARBÏAUX. roiss. — Un des noms vul- gaires du Barbeau^ Cyprinns barbets I-. BARBÏCAIV. Pogonias (Trwf wvîa;, bar- bu). OIS, — Genre de l'ordre des Grim- peurs, de la famille des Barbus de Cuvier, dont le nom français fut donné par Buffon , comme nom spécifique, à l'oiseau type du genre, et dont le nom grec le fut par lUigcr. Buffon forma le premier de ceux de Barbu et de Toucan, à cause de l'analogie qu'il remarquait entre ces Oiseaux et son espèce nouvelle; et liligcr, dans celui de Pogo- nias, voulut exprimer les soies nombreu- ses ou l'espèce de barbe dont la base du bec est entourée. Vieillot , on ne sait trop pourquoi, changea Pogonias en Pogonia pour ce même genre. Ses caractères sont : « Bec de la longueur de la tête ou un peu plus long, robuste, presque aussi large que haut à sa base, où il est garni, sur les côtés et en dessous, de soies nombreuses et rai- des, dirigées en avant. Mandibule supé- rieure ayant une courbure égale de la base à l'extrémité , très pointue , quelquefois raarquéed'un ou deux sillons longitudinaux; ses bords festonnés et munis, vers les deux tiers de sa longueur, d'une forte dent poin- tue, quelquefois de deux; sa pointe dépas- sant un peu celle de la mandibule inférieure; celle-ci arquée dans le sens opposé, légè- rement sinueuse sur ses bords, marquée, chez l'espèce type, de deux sillons latéraux, et d'un grand nombre d'autres transver- saux. Narines petites, orbiculaires, situées à la base du bec et du sillon supérieur, quand il y en a. Tarses scutellés, courts ainsi que les doigts internes qui sont en outre faibles, BAR tandis que les externes sont prolongés et beaucoup plus forts ; ongles médiocres , mais très arqués. Queue composée de dix reclri- ces, moyenne ou courte, légèrement arron- die à son extrémité. Ailes médiocres, ar- rondies; les 3"% A'»^, S""" et 6™= rémiges différant peu en longueur, et les plus lon- gues de toutes. » Quoique plusieurs auteurs, et Vieillot entre autres, n'aient compris dans ce genre que l'espèce type, le Barbican proprement dit de Buffon, nous croyons qu'à l'exemple de Cuvier, de Temminck et de Wagler , on doit lui réunir toutes les espèces africaines comme lui, et comme lui aussi munies d'une ou de deux dents à la mandibule su- périeure, quoique d'ailleurs leur bec soit beaucoup moins fort, moins sillonné, quel- quefois même lisse, et à barbes moins for- tes. Notre opinion est surtout basée sur ce que, malgré ces légers caractères différen- tiels, nous retrouvons, chez la plupart d'en- tre elles, une coloration analogue à celle du Barbican. Cette analogie de plumage, à la- quelle souvent on ne fait pas assez d'atten- tion, lorsqu'elle se rencontre chez des es- pèces d'ailleurs voisines de formes et habi- tantes des mêmes contrées, est, selon nous, une des plus fortes indications qu'elles sont réellement congénères; ainsi, chez le Barbu masqué de Temminck, chez les Pogonias Briicii et ujidatus de Ruppell et autres nouvelles espèces , cette analogie se mani- feste de la manière la plus marquée. Cette conformité d'habitation et de plu- mage nous a encore engagé à réunir aux Barbicans, mais comme sous-genre, et sous leur ancien nom de Barbion, ces petites espèces africaines désignées par Levaillant sous cette dénomination synonyme de petit Barbu, nom expressif qu'on aurait dû leur conserver et ne pas appliquer à un genre nouveau qui comprend au contraire d'assez fortes espèces. M. Lesson avait eu la même idée , et en a fait un sous - genre dans son Traité ; ainsi , nos Barbions sous- genre de nos Barbicans , et ayant pour type le Barbion de Levaillant , n'ont pas à la vérité de dent à la mandibule supérieure ; mais, chez le Barbion proprement dil(57/oeo parv2/s), on retrouve entièrement le plu- mage du Barbican à gorge noire {jPogmiias niger), son compatriote. BAR BAR A8; Ce n'est que depuis peu de temps qu'on a eu quelques notions sur les mœurs des Barbicans. C'est au docteur Burchell, qui les a observés dans TAfrique méridionale, qu'on en est redevable, et il est le pre- mier qui ail reconnu que ces Oiseaux grim- paient sur les branches à la manière des Pics, quoique beaucoup moins lestement, et que, comme eux aussi, ils en frappaient l'é- corce à coups redoublés. Cette découverte a engagé M. Swainson à ranger les Barbi- cans d'Afrique , les Barbus d'Asie, et les Barbions américains de Temminck, dans une seule sous-famille et dans la famille des Pics, et à les séparer des Tamalias, qui ne grimpent pas. Adoptant ces idées jusqu'à un certain point, et dans la supposition que les petits Barbions d'Afrique, les Promépics du même continent, et les Barbions américains, sont grimpeurs aussi, ce qu'on est autorisé à préjuger d'après la grande analogie qui se remarque dans la forme de leurs pattes, et celle des Barbicans, le genre Barbican (Po- gonius) fera partie de nos Zygodactyles grimpeurs, de notre famille des Buccoïdées, et de notre sous-famille des Pogoninées; tan- dis que lesTamatiadées d'Amérique, qu'on s'est assuré n'être point grimpeurs, et dont les pattes sont en général plus petites, plus faibles que chez tous les Buccoïdées, forme- ront, sous le nom de Tamatianées, une troisième sous - famille de notre famille des Buccoïdées. Quoique les Barbions d'Afrique de Tem- minck , tels que le Promèpic de Lcvaillant, le Barbion perlé de Temminck et une troi- sième espèce n'aient point le bec denté , il nous a paru naturel de les grouper près des Barbicans, leurs compatriotes, mais comme sous-genre, sous le nom de Promépif qui fut imposé à l'espèce type par Lcvaillant, et non sous celui de Barbion, que ce même auteur employa pour désigner d'autres pe- tits Barbus d'Afrique. A côté de ce sous- genre et de celui de Barbion de Levaillant , nous en placerons un troisième , composé des Barbions américains de Temminck, mal- gré la différence de leur ^aZiiVa/y mais, leur trouvant une grande analogie de forme et de coloration avec les Barbicans , nous leur conserverons leur nom générique de Mi- cropogon de Temminck , et nous rempla- cerons leur nona français de Barhion par celui de Barbuséric que M. Lesson leur a donné dans son Traité. Notre genre Barbican {Pogonias) se sub- divisera donc géographiquement en quatre sous-genres, 3 africains et un 4'"''américain : 1° celui de Barbican, proprement dit, ayant pour type le Barhican de Buffon {Enl., 602, Yieil., Gai., pi. 32), {Bucco dubiiis des auteurs); 2" celui de Barbion {Pogom'u- lus, Nob.) ayant pour type le Barbion de Levaillant (jS//c'0.) *BARBITISTES (PapgiTÎ^o, je joue du luth ; à cause de la stridulation que pro- duisent ces Insectes), ins. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Or- thoptères, établi par Charpentier {llorœ rntomologicœ) surla Locusta cphippiger de Fabricius et quelques autres espèces eu- ropéennes. Depuis, MM. Scrville {Ins. or(h.) et Burmeïster {Uandb. der Ent.) n'ont conservé sous le nom de Barbitistcs que les espèces dont les élytres sont en forme de folioles oblongues, et dont les an- tennes sont insérées sur le sommet du front. Telles sont les B. antumnalls Hagenb. , B. serricaiida Fab., etc., de la France et de l'Europe méridionale. Ces deux auteurs ont adopté le nom générique à^Ephippi- ger, proposé par Lalreille pour la Locus- ta ephippiger Fab. {Locusta perforata Ross., Ephippiger vitium Serv. ) et les espèces voisines qui ont les élytres en forme d'écaillés courtes, bombées ou arrondies, et les antennes insérées au milieu du front. Voy. F.rHirriGF.R. (^'••) BARBOTA, rois. — Un des noms du grand Esturgeon, Acipenser huso. BARBOTE ouBARBOTTE. pois. — Un des noms vulgaires de la Lotte commune, Gadus lot ta. BARBOTEAU. pois. — Un des noms de la Loche franche et du Cyprinns Jeses. Voyez LOCHE. BARBOTEIJR. ois. — Nom vulgaire du Canard chipeau, Anns slrcpcrn L. BARBOTINE. bot. ph. —Nom vulgaire de l'Armoise. BARBOTTE. roiss. — Voyez barbote. BARBOTTE. bot. ph. —Nom vulgaire de laVesce, Vicia sativa, dans plusieurs de nos départements. * BARBU. Barbatus. zool. bot. — En zoologie, on donne cette épitbète aux Mam- mifères, dont la partie antérieure de la face est garnie de poils, et aux crins qui bordent les fanons des Baleines ; chez les Oiseaux , à ceux dont le bec est garni de poils à la base, ou dont la partie inférieure des joues est munie de moustaches. Les ichthyologis- tes l'appliquent aux Poissons dont la ma- /j8S BAR choire inférieure porte des barbillons ou de longs filaments. Cette épithète est aussi donnée à certaines Coquilles bivalves du genre Arche, dont Pépiderme est couvert de pointes raides et dures, et aux Insectes dont les cuisses antérieures, la tête ou la trompe , sont couvertes de poils. En botanique, ce mot s'emploie quelque- "»is comme synonyme A'' Arislé ; mais on rapplique communément à toutes les par- ties d'un végétal garnies de poils , réunies en touffes ou munies de filets longs et aigus comme dans certaines Graminées. (C. d'O.) BARBU. Bticco. ois. — Genre formé par Brisson dans son OniUhologie, t. IV, p. 91, et adopté depuis par tous les ornitho- logistes. Il créa le nom français à cause (dit-il) des plumes raides et en forme de poils ou de barbes, dont la base du bec de ces Oiseaux est garnie, et le nom latin, Bur-co, à cause du renflement des côtés de la bouche {Buccarnm) et de la grosseur de la tête. Sous ce nom, Brisson confondait les espèces asiatiques et américaines. Buffon , le premier, en fit une distinction très judi- cieuse, en le laissant aux espèces de Tan- cien continent, et désignant celles du nou- veau par le nom de Tamalias. Il réunit alors, sous ce nom, les vrais Tamatias et les Barbions américains ou Barbusérics de Lesson. Nous avons cru devoir restreindre ce genre aux espèces asiatiques, d'abord parce qu'elles diffèrent des espèces africaines (nos Barbicans) par l'absence de dents au bec; par le renflement beaucoup plus prononcé de sa base, et Tarqùre moins forte de sa carène ; parce que presque toutes nous offrent, dans leur plumage analogue à celui des Perro- quets , une bigarrure de couleurs les plus vives, de vert, de rouge, de jaune doré et de bleu ; ce qui ne se retrouve pas chez les espè- ces africaines, qui n'ont jamais de bleu ni de vert pur, mais seulement un mélange de noir, de rouge et d'olivâtre ou jaunâtre; puis , enfin , parce que les sections géogra- phiques, dès qu'elles nous présentent chez leurs espèces quelques différences, soit dans les formes extérieures, et la coloration du plumage, soit dans les habitudes, nous pa- raissent les plus naturelles et bien préfé- rables à toute autre II est certain que cha- BAR que grand continent renferme un grand nombre de genres ou familles qui lui sont particuliers et ne se retrouvent pas sur les autres ; et , lorsque quelques-uns de ces genres s'y retrouvent représentés par des espèces analogues, il est rare qu'elles n'of- frent pas quelque caractère, sinon dans les formes, au moins dans la coloration, qui ne puisse les faire sectionner en groupes afri- cains, asiatiques et américains. Notre genre Barbu {Bucco, Briss., L., etc.) ainsi restreint, aura donc pour ca- ractères : <( Bec très robuste, droit, coni- que, arqué dessus et dessous, renflé latéra- lement à sa base, surtout à celle de la man- dibule supérieure, garni, selon Cuvier, de cinq faisceaux de barbes raides dirigées en avant, dont un derrière chaque narine, un de chaque côté de la base de la mandibule inférieure, et le cinquième sous la sym- physe. Ailes courtes et obtuses. Queue courte et légèrement arrondie, composée de dix rectrices seulement. Pattes assez ro- bustes ; à doigts internes beaucoup plus courts et plus faibles que les externes ; l'in- terne antérieur réuni à l'externe par toute sa première phalange. Formes raccourcies, lourdes et massives ; plumage peint de vives couleurs , vives et tranchées comme chez les Perroquets, généralement vert, varié de rouge, de bleu, de jaune doré vers la tête. Toutes les espèces asiatiques. » Ce genre fait partie de nos Zygodactyles grimpeurs, de notre famille des Buccoïdées, et de notre sous-famille des Buccoïnées. De- puis qu'on a reconnu que les Barbus d'Afri- que ou Barbicans avaient la faculté de grim- per le long des troncs d'arbres, que les Pro- mépics du même pays s'y tenaient cram- ponnés verticalement, on n'a pas balancé à les ranger près des Pics , comme Oiseaux grimpeurs, et, par analogie, on y a placé aussi les Barbus d'Asie et même les Barbu- sérics d'Amérique. Nous ignorons si ces deux derniers groupes jouissent de la même faculté; mais il nous paraît tellement indis- pensable de les réunir tous en une même famille, que, lors même qu'ils en seraient privés, on ne pourrait, selon nous, encore les séparer. Les Barbus sont frugivores et insectivores. Le lieutenant-colonel Sykes n'a trouvé que ces deux substances dans l'estomac des es- BAR pèces indiennes qu'il a disséquées. Il ne dit point qu'il les ail vues grimper ou se cram- ponner SU! les troncs d'arbres. Les fruits dont ils se nourrissent sont, surtout, diver- ses espèces de Figues. Temminck n'a cité et décrit (P/. col.), dans ses Barbions, qu'une seule espèce asiatique, le Barbion fuuginkux, espèce remarquable par sa coloration uniformé- ment fuligineuse en dessus, blanc jaunâtre ou roussàire en dessous, et par un bec très comprimé et dont l'arête supérieure est cou- pante à son insertion dans les plumes fron- tales. M. Lesson ayant assigné ce caractère et quelques autres, qui se retrouvent en- core chez le Barbion fuligineux, à un nou- veau genre indien de Buccoïnées, son genre Caloramphe {Ca/oramphus , Less., Rev. zool, 1840, p. 134), nous avons cru devoir adopter ce nom de Cnloramphc pour dési- gner les Barbions d'Asie et comme sous- genre de notre genre Barbu. Ce genre Ca- loramphns est synonyme, selon M. Les- son, de celui de Xyloyoqon de M. Tem- minck. Nous adopterons encore comme sous-genre , dans notre genre Barbu, le genre Psilofoqon de Boié, formé sur une superbe espèce indienne nouvellement dé- couverte et publiée par Temminck, dans ses Planches colotices, sous le nom deBucco Pgroloplitis {col- 597). Ce Barbu est effec- tivement remarquable par son bec diverse- ment coloré ; par un faisceau de poils allon- gés formant une aigrette recourbée en avant et s'élevant du front , et par une queue allongée et étagée. L'aigrette frontale est d'un rouge éclatant; le bec d'un jaune verdâtre , traversé vers son milieu d'une bande noire. La tête est noire jusqu'au ver- tes, qui est traversé d'une bande inter-ocu- laire grise, suivie d'une autre d'un rouge noirâtre, avec l'occiput noir tranchant sur le gris des joues; une bande sourcillaire d'un vert éclatant, et un demi-collier pec- toral d'un jaune orpin, bordé d'un second noir plein , avec le reste du plumage vert, forment la parure de cet oiseau remarqua- ble de Batavia. Notre genre Barbu (Bucco) aura donc pour sous-genres : 1° Barbu (Bucco); 2° Cm-oramphe {Coloramphus, Less,, ou Xylopogon, Tem.), ayant pour type Ca- loramphus sarif/ïiinolcntits Less., ou T. 11* BAR US9 Xt/lopogoJi Lathami Tem., de Sumatra, auquel nous croyons pouvoir rattacher le Barbion fuuginecx de Temminck; 3° Psi- lopogon de Boié, ayant pour type le Bucco Pyrolophus Tem. {PL col. 597). Nous citerons entre autres, comme Bar- bu proprement dit, et comme espèce re- marquable par sa taille comme par son bril- lant plumage, le Barbu a moustaches jaunes {Bucco Chri/sopojon Tem., ro/. 285), qui a jusqu'à trente centimètres de longueur, et, dans ce cas, le bec aussi fort que celui du Corbeau d'Europe, large et déprimé à sa base. Les narines sont recouvertes d'une tache d'un beau rouge. Cette couleur se re- trouve sur le dessus de la tète , du vertex à l'occiput , en petites taches triangulaires sur un fond azur, couleur qui forme un demi-collier antérieur au bas du cou ; une large bande frontale et la gorge sont d'un gris un peu jaunâtre soyeux. Une large moustache jaune s'étend de la mandibule inférieure au dessous des joues qui sont brunes ; tout le reste du corps est vert fon- cé en dessus, plus clair en dessous. De Su- matra. Comme espèce anomale dans son plu- mage et par la nudité de sa tête , nous in- diquerons notre Barbu chauve {Bucco cal- vus de Lafr., Rcv. zool., 1841, p. 241), long de quinze centimètres, d'un brun fuligineux uniforme , plus clair en dessous , avec de petites stries plus pâles sur la tige des plu-- mes du dos et de la poitrine; la tête dégarnie de plumes jusqu'à l'occiput et sur les côtés, jusqu'au-delà des oreilles ; le bec de gros- seur médiocre , ayant un court sillon sur la mandibule supérieure, depuis la narine, un peu plus long sur la mandibule inférieure avec la carène supérieure coupante comme chez le Barbion fuligineux de Temminck et le petit Barbu à bandeau d'or (?■(/., pZ. col. 536, 2). Nous ignorons sa patrie , mais nous le croyons indien. Temminck, dans ses PI. col. ,d.ïi. Barbu, indique vingt-et-une espèces de Barbus de l'Ancien continent et deux du nouveau, le Barbu élégant ou des Maynas , Beau Tama- TiA BuCr. {Enl., 330, Bucco maynnnensis auct.), et le Barbu oranyert Vaill. {Barb. supp.,ç\. e); ne sont-ce point plutôt des Barbusérics, ou Barbions de Temminck ? (Lafr.) 31' 490 BAR *BARBL. EOT. CR. — Nom donné, dans quelques pays de la France , au CLavaria coralloides L. Voyez les mois clavaire, CLAVARIA. (LÉV.) BARBULA, Lourcir. (nonSwartz). bot. PH. — Synonyme du genre 31aslaccnsis Cmel., de la Guiane. (Laf.) BARBYLLS, P. Br. bot. th. — Genre douteux, qui paraît appartenir aux Térébin- Ihacées. (Sr.) BARCRIIAUSIE. bot. th. — Voijcz BARK.UAUSIA. *BARCLAYA,Wallich. bot. ru.— Gen- re de la famille des Nymphéacées, auquel on assigne pour caract. : Calice 3-sépale, inad- hérent, hypogyne, subherbacé. Corolle gamopétale , insérée au sommet d'un ré- ceptacle globuleux ; tube cylindracé; limbe à 8 ou 10 segments courts, inégaux, 2-ou 3-sériés. Élamines très nombreuses, plu- risériées, libres, insérées au tube de la co- rolle, incluses ; les deux séries supérieures recourbées, stériles ; filets très courts, su- bulés ; anthères basifixes. Ovaire recouvert par le réceptacle, inadhérent , supère rela- tivement au calice, infère relativement à fa corolle, multiloculaire, muUi-ovulé, à som- met creusé d'une cavité infondibuliforme qui descend jusqu'au centre. Styles nom- breux, subulés, courts, convergents, entre- greffes à la base en anneau adné au fond de la corolle; stigmates simples, obtus. Fruit polysperme, gélatineux en dedans , à loges se disjoignant sans s'ouvrir. Graines globuleuses, hérissées au sommet de soies succulentes, étalées.— Ce genre remarquable s'éloigne des autres Nymphéacées par la s:ructure de son réceptacle et par sa co- rolle gamopétale ; il n'est fondé que sur une seule espèce. C'est une plante habitant les eaux stagnantes du Pégu, et semblable à un Potamogelon par le port ; ses feuilles sont flottantes ou submergées, oblongues, subhasliformes à la base, luisantes en des- sus, cotonneuses en dessous, penninervées; les fleurs sont inodores, verdâtres, larges d'environ quatre centimètres. (Sp.) *BARCLAYÉES. bot. ph.— Une des tribus établies par M.Endlicher dans la fa- mille des Nymphéacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BARDAIVE. BOT. th. — Voyez lappa. BARDEAU ou BARDOT, mam.— Mé- BAR 491 tis du Cheval avec l'Anesse. Voyez mulet. BARDIGLIONE. min. — Nom donné par de Bournon à la Karslénite ou Sulfate anhydre de chaux , d'après celui de Bar- diglio , sous lequel on désigne en Italie la Karslénite lamellaire ou Pierre de Vulpino. (Deu.) BARDOT. MAM. — Voyez bardeau. BARDOTTIER. bot. th. — Synonyme (ïlTnltrïra/rc. BARERIA. bot. ph. — Voyez barreria. BARETÏA. BOT. PH. — Nom donné par Commerson au Quivism de Jussicu , de la famille des Méliacées. BARGE. Limosa, Briss. ois.— Genre de l'ordre des Échassiers et de la famille des Longirostres de Cuvier , formé par Brisson qui lui donna pour nom français celui par lequel Belon avait désigné ancien- nement une des espèces, et pour nom latin scientifique celui même que les Vénitiens donnaient à cette même espèce. On est en- core étonné de voir Vieillot, tout en adop- tant ce genre, en changer, sans motif ap- parent, la dénomination de Limosa en celle de LimicnUi. Ce genre, qui fait partie de notre famille des Scolopacidées et de notre sous-famille des Totaninécs, a pour caractères : Bec très long, cylindracé, plus ou moins recourbé en haut, mou et flexible dans toute sa longueur, déprimé vers la pointe ; les deux mandibules sillonnées dans toute leur longueur, obtuses et légèrement dilatées à leur extrémité. Na- rines latérales, longiludinalement fendues dans le sillon et percées de part en part. Pieds longs , grêles , avec un grand espace nu au bas de la jambe ; quatre doigts; le doigt médian antérieur réuni à l'extérieur à sa base par une membrane qui s'étend plus ou moins en avant; l'intérieur libre, ou engagé (chez un sous-genre) par une mem- brane semblable; le pouce fort petit , arti- culé sur le tarse; tous les doigts ayant de chaque côté une étroite bordure membra- neuse; l'ongle médian ayant son bord inter- ne légèrement dilaté en forme de tranche saillante , quelquefois dentée. Ailes à ré- miges de longueur médiocre ; la première et la seconde égales et les plus longues ; queue courte. Les Barges qui faisaient partie du genri Scolojiax de Linné, sont d'assez grands Oi- 69: BAR seaux, très haut montés sur pattes et à bec très long. En les rapprochant des Cheva- liers, des Bécasseaux et même des Courlis, on est frappé de la grande analogie qu'ils offrent avec ces différents genres dans la forme des pattes , du bec et de la queue , et aussi dans leur double mue , prenant comme eux au printemps un plumage où le roux domine fortement, ce qui en a fait multiplier à tort les espèces. Elles pré- sentent néanmoins un caractère de sexe qui leur est particulier, c'est que le màle est constamment plus petit que la femelle (observation qui fut faite pour la première fois par M. Bâillon d'Abbeville, qui la com- muniqua à "Vieillot , comme celui-ci nous rapprend à son article Barge du Diction- naire). Elles ont encore de particulier que ces femelles prennent leur plumage roux d'été plus tard que les mâles et lorsque ceux-ci en sont déjà entièrement revêtus. Ces Oiseaux se plaisent à Tentour des ma- récages, particulièrement des marais salés et sur les bords fangeux des fleuves près de leur embouchure. Leur bec très mou et flexi- ble, propre seulement à fouiller dans les boues, dans les limons, ou dans le sable mouvant baigné par les vagues de la mer , est certainement doué d'une grande délica- tesse de tact qui leur fait distinguer, à une certaine profondeur, dans la vase ou le sable mouvant , le petit cruslacé , le ver aquati- que propre à leur nourriture. Qui sait même si, dans cette fonction alimentaire, le sens de l'odorat ne leur est pas aussi d'un grand secours ? Nous voyons que chez \\4p teryx de la Nouvelle-Zélande , le bec qui a la plus grande analogie de forme extérieure avec celui des Courlis et par conséquent des Barges, est muni de deux espèces de tuyaux depuis les narines, celles-ci n'ayant leur ouverture qu'à son extrémité. Il n'est pas douteux que cette conformation particulière du sens de l'odorat, chez cet oiseau singu- lier qui ne se nourrit que la nuit de Vers qu'il va chercher dans les parties humides des forêts, ne lui ait été accordée que pour faciliter cette recherche. Chez les Barges comme chez les nombreuses espèces de Bé- casseaux, chez les Bécasses et Bécassines et autres genres voisins, nous voyons, non pes deux conduits cylindriformes depuis les narines jusqu'à la pointe du bec, mais deux BAR rainures qui semblent en tenir lieu et pour- raient bien servir de conduit aux parties odorantes lorsque le bec agite la vase, et in- diquer à l'oiseau, aussi bien que le tact, la présence de petits animaux. On ne connaissait que deux espèces de Barges en Europe : la Barge k queue noire {Limosa melanura Tem., Man. 664), ou Barge commune (Buff.,B«^. 874) et la Barge ROUSSE (Lîmo^a rnfa Briss.,Tem.,7/!)i^.,668) ou Barge aboyeuse OU a queue ratée (Cuv., Rèij. nnim.), car M. Temminck, après en avoir décrit une troisième dans la première édition de son Manuel sous le nom de Barge de meyer {^Limor.n Meyeri) d'après les indications du docteur Leister, annonce dans sa seconde édition que c'est par erreur, et qu'il a reconnu que cette prétendue es- pèce n'est établie que sur de grands indi- dividus de la Limosa m fa; puis, dans la quatrième partie de son Manuel, publiée en 1840, il annonce formellement que c'est à tort que, dans sa seconde édition, il avait réuni comme môme espèce les Limosa Meye- ri et Limosa rnfa, que ce sont bien des espèces distinctes et sans nul doute, ce qui porte à trois le nombre des espèces eu- ropéennes. Celui des espèces étrangères est peu considérable , car , outre les trois nôtres qui se retrouvent presque partout, on n'en connaît guère qu'une autre, la Barge marbrée OU Fi.DOs{Limicitla mur- morata Vieil. , Gai., pi. 243; Wilson, pi. 56-4), ae l'Amérique méridionale. Comme nous l'avons indiqué au com- mencement de cet article, les Barges ont au printemps une double mue dans laquelle, ainsi que chez plusieurs espèces de Bécas- seaux , la couleur de leur plumage change presque totalement, en sorte que le blan- châtre, entremêlé de noirâtre de la partie supérieure de leur corps , devient noir et roux, tandis que la tête, le cou et tout le dessous, ordinairement blancs ou d'un blanc grisâtre , deviennent d'un roux prononcé. — Ces Oiseaux ont encore de particulier de pondre des œufs très gros à proportion de leur volume. Une petite espèce asiatique , Scolopax ierek Lat., cinerea Gmel. , Barge a pieds PALMÉS {^Limiculn indiana Less., Tr. 554] diffère des précédentes par une taille beau- coup plus petite ,- par des tarses plus courts BAR h proportion, el par ses pieds, dont le doigt i interne est aussi réuni au médian à sa base | comme Texterne; par une portion de mem- brane interdigitale plus développée que chez les autres espèces ; son bec est également plus retroussé au bout. M. Lesson , dans son Traité, en a fait simplement une sec- tion dans le genre Barge. Bonaparte en a fait un genre voisin des Barges, sous le nom de Terekia, et M. Horsfield Tavail décrite sous le nom de Tringn Javanica.M.Tem- minck, dans la 4"'^ partie de son Manuel , p 426 , la décrit comme européenne , en ajoutant toutefois qu'elle ne se montre en Europe qu'accidentellement , qu'elle vit en Russie , en Sibérie, sur les bords de la mer Caspienne, au Japon et aux îles de la Sonde. Elle se rencontre également à la Nouvelle- Hollande. Cette espèce est en quelque sorte une miniature des autres espèces de Barges. On peut adopter le nom de Terckia comme sous-genre seulement de Limosa et la dé- signer alors par le nom de Tnekia ierck (Bonap.). (Lafr.) BARHARA. bot. ph. — Synonyme du genre Wormia de De Candolle. * BARIDIUS ( pâuç , vaisseau ; ISia. , forme), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères , division des Cbolides , établi par Schœnherr aux dépens des g. Rt/nchœ- ntis et Calandra de Fabricius. Les espèces de ce genre ont le corps oblong, sub-ellip- fique, un peu convexe en dessus, ailé ; elles sont de médiocre ou de très petite taille. Schœnherr en décrit jusqu'à 112, dont le plus grand nombre est de l'Amérique méri- dionale : une seule est de la Nouvelle-Hol- lande , 7 appartiennent à l'Afrique , 3 aux Indes-Orientales , et 29 à l'Europe. Parmi ces dernières, nous citerons, comme type du g., le Baridius nitens, Calandra id. Fabr. , qui se trouve à la fois dans le midi de la France, à Tanger en Afrique, et même en Perse, suivant Schœnherr. Le g. Baris de Germar, auquel M. Dejean rapporte 12S espèces dans son dernier Catalogue, est sy- nonyme de celui de Baridhis. (D.) BARILLE. BOT. PH. — Synonyme de Soude , considéré sous le rapport de son rapport économique. On donne encore ce nom au Baiis marilima. BARILLET, zooph. — Quelques auteurs BAR /»93 appellent ainsi en français le genre très peu connu que Otto a établi sous le nom de Doliolc , Dolioluw. Voyez doliole (P. G.) BARIPHONUS. OIS.— Orthographe vi- cieuse ; on devrait toujours écrire Bury- 2>honiis. Voyez ce mot. *BARIPtjS(Papû-iu-:, qui marche len- tement). INS. — Genre de Coléoptères pen- famères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, dans son Spccics général (t. III, p. 24). Ses princi- paux caractères sont : Dernier article des palpes labiaux presque cylindrique, tronqué à l'extrémité et légèrement sécuriforme. Corselet convexe, presque ovalaire. L'auteur y rapporte deux espèces : l'une du Brésil , nommée B. siieciosus par Rlug, et l'autre de Buénos-Ayres, qui est le Molops riva- lis de Germar. (D.) BARIS (Pac'.ç, vaisseau), ins. — Germar désigne ainsi , à cause de sa forme , un g. de Curculionides que Schœnherr avait sinon établi , du moins publié avant lui , sous le nom de Baridius, qui a la même significa- tion. J'oyez ce dernier mot. (D.) BARISTUS. OIS. — Synonyme de Si- ielle. *BARITI]\ÉES. Baritinœ [Barila, nom d'un des genres de cette sous-famille). OIS. — Sous-famille formée par Bonaparte , répondant à la sous-famille Gymnorhinî- nœ de G. R. Gray, dans sa List of the gê- nera ofbirds, renfermant le genre Cassi- can et ses sous-genres et le genre Calybé de Cuvier. Nous adoptons cette sous-famille, qui alors fait partie de notre famille des Cor- vidées. Svvainson trouvant une grande analo- gie de formes entre les Cassicans et les Cor- beaux , les a placés non seulement dans sa famille Corvidœ, mais même dans sa sous- famille Corvinœ, immédiatement après ses genres Corvus, Pica et Nncifratja, et avant sa sous-famille Girrulinœ, qui com- prend les Geais proprement dits et les Pies et Geais du Nouveau-Monde. Cuvier trouvant, au contraire, dans le bec très crochu et denté de quelques espèces, des rapports évidents avec celui des grandes espèces de Pies-griè- ches, les groupa près d'elles dans son Règne animal. Bonaparte, tout en en formant une sous-famille à part, en a fait autant. Vieil- lot les avait placés dans sa famille Coraces, Z,94 BAR répondant aux Cor^idées des auteurs mo- dernes. Ce qu'il y a de certain , c'est que ce genre est un genre de transition entre les Pies- grièches et les Corbeaux , dont quelques es- pèces, telles que le Cassican proprement dit de ButTon , le Vanga. destructeur , ou plutôt le Cassican destructeur de Tem- minck, ont, dans leurs habitudes criardes , dans leur bec fortement échancré ou denté et brusquement crochu à la pointe, des rap- ports évidents avec les Pies-grièches, tandis que quelques autres de taille plus forte , à plumage plus noir et à bec plus arqué en dessus et à peine crochu à la pointe, telles que les Cassicans réveilleur et flùlciir, en ont de plus marqués avec les Corbeaux. C'est ce qui a déterminé M. Lesson à déta- cher ces dernières espèces de sa famille des Cassicans, et à en former, dans son Traité, un groupe sous le nom de Révcilleiir , qu'il place comme sous -genre dans son genre Corvi/s. Temminck, croyant trouver dans une es- pèce nouvelle de Cassicans des rapports im- médiats avec l'oiseau de Madagascar décrit et Dguré par Buffon sous le nom de Vanga, adopta ce dernier nom comme nom géné- rique , et figura sa mouvelle espèce sous le nom de Vanga destructeur, dans ses Planches coloriées. Plus tard, il reconnut son erreur, replaça son Vanga destruc- teur dans le genre Cassican , dont il n'au- rait jamais dû sortir , et annonça que le genre Vanga devait être annulé comme genre, puisque l'oiseau auquel ce nom avait été donné primitivement était une grande Pie-grièche du genre Batara et voisine du Blanchot de Levaillant. Nous sommes étonné , d'après cela , que les auteurs modernes anglais, Swainson , Gould, etc., aient adopté et maintenu ce genre Vanga pour les espèces de Cassicans à bec très droit et très crochu , réservant celui de Barila (Cuvier) aux espèces à bec de Corbeau , dont M. Lesson avait fait son sous-genre Bé veilleur. Quant à nous , voici ce que nous adop- tons, comme le plus naturel et le plus juste d'après l'ordre d'ancienneté. Nous for- mons, comme Bonaparte, une sous-familie des Cassicans sous le nom de Baritinées , et la plaçons dans la famille des Corvidées. BAR Dans celte sous-famille, nous prenons pour type du genre C«.çiica?i, Buff. ; Barila, Cuv. ; l'oiseau pour lequel Buffon créa ce nom, et sous lequel il le figura dans ses planches coloriées, ne sachant pas que Latham l'avait décrit avant lui sous celui de Coracias va' ria; nous admettons comme sous-genres celui de Réveilleur {Strepera) de M. Les- son , et peut-être (ne le connaissant que par la planche de Temminck) celui de Pytiria- sis du même, pour le Cassican à tête chauve de Tem., et pour second genre ce- lui de Calysé {Chalibœns , Cuv., ou Pho' nygame de Lesson. Les caractères de cette sous-famille sont : Bec robuste, dur, al- longé, ou très droit en dessus avec la pointe très crochue, ou légèrement arqué avec cette pointe simplement inclinée ; la mandibule supérieure entamant les plumes du front par une échancrure plus ou moins large , profonde , ovalaire ou anguleuse ; narines ouvertes en fente étroite dans la partie cor- née du bec, et en partie recouverte par elle sans aucune membrane. Pieds robustes, à doigt externe plus long que l'interne, et réuni au médian par sa première phalange. Ailes médiocres ou longues ; les quatre pre- mières rémiges étagécs ; la quatrième et la cinquième les plus longues. Taille et faciès des Corneilles et des Pies. (Lafr.) BARIUai (papûa, pesant), chim. — Métal extrait de la Baryte par Davy, au moyen de la pile galvanique. Voyez baryte. (Del.) BARKANIA, Ehrenb. bot. th. — Syno- nyme du g. Halophila. (Sr.) BARRHALSEAIA , Hop. bot. ph. — Synonyme du g. BarAhausia. (Sr.) BARRHAUSIA (nom d'homme), bot. TH. — Genre de la tribu des Chicoracées , caractérisé par ses fruits cylindracés, que sont tous, ou ceux du centre seulement, longuement atténués au sommet ; ceux de de la circonférence tronqués, ou terminés par un court prolongement, portent, comme ceux du centre, une aigrette composée de poils blancs 1res ténus. L'involucre est cali- culé ; le réceptacle presque nu ou couvert de fimbrilles. — Les Barkansia sont des herbes annuelles ou vivaces. On en cultive une espèce dans les jardins comme plante d'agrément; c'est la B. pnrpurea. (J. U.) BAR * BAUKUAUSIA, Nuit. bot. th. — Synonyme de Pyrrhopappus. (C. d'O.) BARLERIA ou RARRELERIA (liai- relicr, nom d'hommej. bot. th. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Ecma- tacanthées, s. -tribu des Barlérices , ayant pour caract. : Calice inégal, 4-s6palc, muni de 2 bractées. Corolle infondibuliforinc, 5- fide. Capsule 2-locuIaire , presque tétra- gone.— Les Barleria sont des plantes her- bacées ou frutescentes; à feuilles opposées ; à fleurs asillaires ou en épi ; à bractées lar- ges ou étroites, et à bracléoles ciliées ou épineuses. Corymbes bleus, blancs ou jaunâtres, plus ou moins veinés. Les Bar- ier/'a, dont on compte une quarantaine d'es- pèces, sont, pour la plupart, originaires de TAsie tropicale. On en trouve quelques- unes en Afrique, en Amérique et à la Nou- velle-Hollande. (C. d'O.) *BARLÉRÏÉES. bot. th.— Section de la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille des Acanthacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BARIVADESIA (nom d'homme), bot. vu. — Les Bariiadesia qui font partie de la tribu des Composées-Mutisiacées, et pres- que tous indigènes des parties montueuses du Pérou, sont des sous-arbrisseaux, garnis de feuilles alternes , coriaces, mucronées , souvent accompagnées d'aiguillons stipu- laires. Les capitules assez grands présentent un involucre formé d'écaillés raides , lisses et jaunâtres ; le réceptacle couvert de pail- lettes ténues , tordues en spirales , porte des fleurs en général bilabiées, à étamines monadelphes. Ces deux caractères de la corolle et des élaniincs servent à distinguer les Barnadesia des FLotovia et des Chii- qin'raga avec lesquels ils ofl^rênt les plus grands rapports. (J. D.) *BARIVADÉSIÉES. bot. th.— Section des Composées-Mutisiacées ou Labiatiflores, comprenant les genres à anthères dépour- vues d'appendices basilaires. (J. D.) *BAR!VARDIE. JS^/r/îard/fl. bot. th. — M. Lindley {Bot. reg., t. 1029) a formé 60US ce nom un genre dans la famille des Liliacées, pour K'Omilhogalnrn Japoni- riim de Thunberg. Il se distingue par son calice formé de six sépales colorés, égaux et étalés ; des étamines en même nombre insérées à la base des sépales et ayant leurs BAR ^95 filets dilatés à une aile. L'ovaire est à trois loges contenant chacune un seul ovule dressé. Le style est subulé, droit, terminé par un stigmate simple. Ce g. difl'ère sur- tout des Ornithogales par ses ovules soli- taires dans chaque loge. (A. R.) RARTVET. MOLL. — Adanson ( Voyage au Sénégal, p. 46, pi. 10) assigne ce nom à une petite espèce de son genre Buccin. D'a- près la description qu'il donne de cette co- quille, elle aurait beaucoup de rapports avec le Columhella nilida de Lamarck; mais nous ne sommes pas certain de l'identité des deux Coquilles dont il est ici question. Nous pouvons ajouter que le mollusque nommé ainsi par Adanson n'est point un véritable Buccin, mais appartient bien plutôt aux Colombelles. Voyez ce mot. (Desh.) BAROLA. bot. th. — Nom donné par Adanson , dans ses Familles naturelles, au Barhylits de Brown , qu'il place après le Plelœa . BAROLITHE (papoç, poids; XiOoç, pierre), min. — . Synonyme de Baryte car- bonatée. Voyez baryte. (Del.) BAROLLEA. bot. ph. — Synonyme de Pekea. BAROMÈTRE (|îâfoç, poids; pieTpcv, mesure ). thys. — Il n'y a pas bien long- temps encore, deux siècles tout au plus, qu'on expliquait l'ascension de l'eau dans le corps de pompe par Vhorrcttr de la na- ture pour le vide. Or, en 1640, des fontai- niers de Florence, ayant voulu construire des pompes dont les tuyaux avaient plus de 10 mètres et demi (environ 32 pieds) , re- marquèrent avec surprise que le liquide refusait de s'élever au dessus de cette li- mite; ils en demandèrent la cause à Gali- lée, et l'on prétend que le philosophe, pris au dépourvu, leur répondit , en plai- santant il est vrai , que la nature n'avait horreur du vide que jusqu'à trente-deux pieds. Cependant , par la réflexion , l'il- lustre Florentin crut reconnaître dans ce phénomène un efl'et de la pression atmos- phérique. Pascal , alors à Rouen, ayant eu connaissance de ce fait, résolut de le sou- mettre à l'expérience : ayant fait construire à cet elTet un tube de 13 mètres de long ; puis l'ayant rempli de vin , alors qu'il le tenait dans une position horizontale, il lo Û96 BAR redressa, cl vit le niveau supérieur du liqui- de se fixer à 10 mètres et demi environ au dessus de celui du bassin dans lequel plon- geait l'extrémité inférieure du tube. Quelque temps après (1643), ïoricelli, dis- ciple de Galilée, ayant médité sur le phéno- mène en question, en conclut ce que son maî- tre n'avait fait que soupçonner, c'est-à-dire que l'eau s'élève dans les pompes par la pres- sion que l'air extérieur exerce gur elle, el que cette pression n'a que le degré de force nécessaire pour faire équilibre à une co- lonne d'eau de 10 mètres et demi. Il appuya celte opinion par une expérience qui la mit hors de doute : pensant, avec raison, que la hauteur de la colonne de liquide à laquelle la colonne atmosphérique fait contrepoids doit être en raison inverse de la densité du même liquide , il remplit de mercure un tube de verre d'environ un mètre de hau- teur, et fermé hermétiquement à l'une de ses extrémités ; puis il le plongea, par son extrémité ouverte, dans un bain du même métal. A peine le tube eût-il pris la verti- cale, que la colonne de mercure descendit, oscilla et se fixa enfin à la hauteur de 76 cen- timètres environ, laissant, entre elle et Tex- Irémité close du tube, un espace vide d'air, et contenant à peine quelques atomes de vapeur mercurielle, à supposer que cette vapeur puisse se former à la température à laquelle se faisait l'expérience. Or, le poids d'une colonne de mercure de 76 centimè- tres correspondant précisément à celui d'une colonne d'eau de 10 mètres el demi, puisque la densité du métal est un peu plus de treize fois et demie celle de l'eau , Tori- celli fut en droit de conclure que la pres- sion atmosphérique équivaut à une colonne d'eau ou à une colonne de mercure , ayant les hauteurs ci-dessus énoncées. Telle fut l'origine de l'un des plus pré- cieux instruments que possède la physique, du Baromèirc , qui n'est encore aujour- d'hui, malgré les nombreux perfectionne- ments qu'il a reçus , que le tube de Tori- celli. L'année suivante (1644), le bruit de l'ex- périence de Toricelli s'étant répandu en France, elle y fut répétée par Pascal ; enfin, en 1647, celui-ci imagina de la rendre plus décisive encore, en la répétant à différentes hauteurs. Il envoya , en conséquence , ses BAR instructions à son ami Perrier , qui , ayant porté le tube barométrique au sommet du Puy-de-Dôme , constata un abaissement graduel du mercure à mesure qu'il s'éleva, et un retour progressif au premier niveau lorsqu'il descendit. Les résultats obtenus par Perrier furent si concluants, que le Baromètre devint bien- tôt d'un usage général , quand il fut néces- saire de mesurer la pression atmosphéri- que ; et celte nécessité se présentait à cha- que instant , puisque cette pression étant une force qui se combine toujours avec les autres , il est indispensable d'en tenir compte. Dans le principe, on se contenta de l'ap- pareil de Toricelli. Un tube rempli de mer- cure était renversé sur une cuvette conte- nant une certaine quantité du même métal; mais cet appareil incomplet donnait lieu à de grandes inexactitudes. Le mercure et les parois du tube retenaient de l'air, qui, en vertu de sa légèreté , se rassemblait à l'ex- trémité du tube, agissait, par son élasticité, sur la partie supérieure de la colonne mé- tallique, la déprimait, et devenait ainsi une source d'erreurs d'autant plus graves, qu'il éprouvait lui-mcme une plus ou moins grande dilatation , par l'effet de la tempé- rature extérieure. Les physiciens mirent donc tous leurs soins à perfectionner la construction du Baromètre. La première condition à rem- plir était de purger et le mercure et le tube de l'air qui s'y trouvait retenu j on y parvint facilement, en faisant bouillir le métal et en séchant le tube , d'après des procédés qui ne peuvent prendre place ici , mais dont on trouve la description dans tous les ouvrages de physique. Une autre cause d'erreurs se présentait : comme on employait ordinairement une cu- vette d'un petit diamètre, le niveau du mer- cure qu'elle contenait s'élevait ou s'abais- sait à mesure que la colonne barométrique diminuait ou augmentait , et il en résultait que la hauteur du mercure dans le tube ne marquait plus d'une manière précise le de- gré de la pression atmosphérique. En em- ployant une large cuvette , on parait à cet inconvénient; mais l'instrument devenait moins maniable. Nous ne parlerons point ici des nom- BAR breuses modifications qui furent successi- vement apportées à la construction du Ba- romètre depuis son invention , et qui toutes à peu près consistent à substituer alterna- tivement le siphon à la cuvette et la cuvette au siphon ; nous nous bornerons à rappor- ter celles auxquelles, de nos jours, M. le professeur Gay-Lussac , d'une part, et M. Fortin, artiste distingué, de Tautre, ont at- taché leurs noms. Le Baromètre de M. Gay-Lussac est à si- j)hoTt; il se compose d'un tube présentant trois parties distinctes : la première et la troisième ont un même diamètre, égal à ce- lui du tube barométrique ordinaire (0'",004) ; la seconde, qui forme le coude du si- phon, est beaucoup plus étroite, afin de prévenir toute introduction de l'air dans la plus longue branche de l'appareil. Cette branche est fermée supérieurement , tandis que l'autre communique avec l'atmosphère par une très petite ouverture qui laisse en- trer l'air, mais par laquelle le mercure ne peut sortir. Le tube est fixé sur une échelle graduée double, et renfermé dans une boîte longue et étroite. Le Baromètre de Fortin est à cuvette i mais il se distingue des autres instruments du même genre , en ce qu'on peut toujours ramener avec exactitude le niveau du mer- cure de la cuvette au zéro de l'échelle , en rendant ce niveau mobile et en laissant l'é- chelle fixe. A cet effet , le fond de la cu- vette est formé par un sac de peau qui , s'appuyant sur une tète de vis, et devenant mobile lorsqu'on fait marcher cette vis , peut toujours ramener le mercure au zéro de l'échelle. Le Baromètre de M. Gay-Lussac , moins lourd , et par conséquent plus portatif que celui de Fortin , est cependant moins em- ployé que ce dernier, parce qu'il exige deux opérations de hauteur au lieu d'une , ce qui double les chances d'incertitude du résultat. Ce désavantage se fait surtout sentir quand il s'agit de constater de légères différences dans la pression atmosphérique ; car de très petites variations de hauteur, sensibles dans l'instrument de Fortin, peuvent rester Inaperçues, partagées entre les deux bran- ches du Baromètre à siphon. Le Baromètre à cadran n'est qu'un Ba- romètre à siphon , fixé derrière un cadran T n. BAR ^97 dont l'aiguille se meut à l'aide d'une petite poulie très mobile. Sur la gorge de cette poulie passe un fil portant à ses deux extré- mités deux poids parfaitement égaux; l'un de ces poids entre dans l'ouverture de la petite branche et repose sur le mercure ; l'autre pend librement au dehors. Lorsque la pression atmosphérique augmente , le mercure descend dans la branche ouverte, ainsi que le poids qui pèse à sa surface , et l'aiguille, suivant le mouvement de la pou- lie entraînée par le fil , vient s'arrêter sur un point du cadran. Si, au contraire, la pe- santeur de l'atmosphère diminue , le mer- cure remonte avec le poids , et l'aiguille tourne en sens contraire. Comme la cir- conférence parcourue par l'aiguille est plus grande que celle de la gorge de la poulie , il s'ensuit, en apparence du moins, que les plus petites différences de niveau dans la colonne de mercure, et par conséquent, les moindres variations atmosphériques , sont appréciables sur le cadran. Ces indications sont loin cependant d'être aussi précises qu'on pourrait le croire au premier aspect ; il ftiut, avant que l'aiguille se mette en mou- vement, que la force qui fait monter ou des- cendre le mercure dans la petite branche surmonte la résistance que lui oppose le double frottement de la poulie sur son axe et du fil sur la poulie. Aussi, quand on veut consulter cet instrument, qui n'est du reste employé que dans les usages habituels de la vie , est-il bon de le frapper doucement à petits coups, pour faire mouvoir l'aiguille. Les observations barométriques doivent toujours subir deux corrections pour donner une mesure exacte de la pression de l'air : l'une, relative à la capillarité, tient compte de la dépression occasionnée dans la colonne de mercure par son contact avec le tube de verre : l'autre est relative à la température dont les variations , en déterminant des changements dans la densité du mercure , obligent de réduire les hauteurs observées à la même température normale, pour qu'elles puissent devenir comparables ; aussi est-i! ordinaire de joindre un Thermomètre à l'appareil barométrique. Revenons maintenant aux usages du Ba- romètre. Les expériences , faites au Puy- de-Dôme par l'ami de Pascal , ayant dé- montré qu'on ne pouvait s'élever sans 32 498 BAR que le mercure s'abaissât dans le tube ba- rométrique, on en conclut quMl serait possi- ble de reconnaître ainsi la hauteur d'un point quelconque ; mais il fallait détermi- ner préalablement la loi suivant laquelle les variations de la colonne de mercure répon- daient aux élévations des lieux observés. Si la densité de Tair était toujours la même à toutes les hauteurs, il aurait été facile de calculer rabaissement progressif de la colonne de mercure, à mesure qu'on s'élève. En eCfet , lorsque le Baromètre est à O'^jTS et la température à 0", on trouve, par expérience, qu'il faut s'élever de 10™, 05 pour faire baisser le mercure de 0'",001, on sorte que, sous l'empire de ces circonstances, un cylindre de mercure d'un millimètre de hauteur a précisément le même poids qu'un cylindre d'air de même base et d'une hau- teur de dix mètres et demi. Les mêmes cir- constances se présentant dans toutes les couches atmosphériques , il était donc évi- dent que, chaque millimètre de la colonne barométrique répondant à dix mètres cinq décimètres de la colonne atmosphérique, la hauteur de l'atmosphère devait être égale à 760 fois 10"5 ou à 7,980 mètres ; or, ce résultat est bien loin de la vérité, puisque, dans sa mémorable ascension , M. Gay- Lussac s'éleva à 7,000 mètres et plus, et qu'à cette prodigieuse hauteur, le mercure du Baromètre ne descendit qu'à O^sas. La source de ce mécompte découlait d'une des propriétés physiques de l'air, de sa com- pressibiLitè. Il résulte, en effet, de l'expé- rience, que l'air se comprime en raison du poids dont il est chargé , et qu'en consé- quence la densité de ce fluide, dans un point quelconque, est toujours proportionnelle au poids de la partie supérieure de la co- lonne atmosphérique sous laquelle il est placé, ou bien , ce qui revient au même , à l'élévation du mercure dans le Baromètre à ce point. En appliquant le calcul à cette ob- servation , on trouve que les différences de hauteur des diverses couches au dessus du niveau de la mer sont proportionnelles aux différences des logarithmes des hauteurs du mercure dans le Baromètre. Rien , comme on voit, n'était plus simple que cette règle , si le nombre ou module , par lequel il fallait multiplier la différence des logarithmes, pouvait être regardé BAK comme constant ; mais , à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère, la densité de l'air, qui décroit en raison de la diminution de pression des couches supérieures , éprouve une variation en sens inverse par le refroidissement qui a lieu à mesure qu'on s'éloigne de la surface terrestre. Deluc , Tremblay et quelques autres sa- vants cherchèrent à déterminer la loi de ce refroidissement , et de la condensation qui en résulte. Laplace , après eux , imagina une méthode qui paraît être celle qui se rapproche le plus de la vérité, et donlHauy fit l'application aux^observations faites par de Saussure sur le Mont-Blanc. Nous consi- gnerons ici les résultats obtenus, en laissant de côté les calculs qui rentrent tout à fait dans le domaine de la physique. Le Baromètre observé à Genève, à 25 mè- tres au dessus du niveau du lac, avait mar- qué 0™7385, la température étant de 28,05. Les observations faites au même instant, à un mètre au dessous de la cime du Mont- Blanc avaient donné 0^4342 pour le Baro- mètre , et 2"87 au dessous de zéro pour le Thermomètre. Par des calculs établis sur ces bases, en tenant compte de la condensa- tion de l'air et du mercure par le refroidis- sement des couches supérieures , Haiiy trouva que la hauteur totale du Mont-Blanc, au dessus du lac de Genève , devait être évaluée à 2,224 toises, 3 pieds (4,360"46). Les observations trigonométriques offrirent des résultats à peu près semblables. Plus récemment , un savant allemand, M. OItmanns a dressé, pour calculer !a hauteur des montagnes, des tables qui faci- litent singulièrement l'opération, du moins lorsqu'on renonce à l'usage toujours com- pliqué des logarithmes. Yoici comment on procède. Soit h la hauteur barométrique de la station inférieure exprimée en millimètres ; h' celle de la station supérieure ; T et T' les températures centigrades des deux Baromè- j tras ; ^ et ^' celles de l'air aux deux stations. j On cherche,dans la première table, le nombre qui correspond à A et que nous appellerons ! a ; on cherche de même celui qui corres- pond à h', nous le désignerons par i ; o ! sera le nombre, généralement très petit, qui, dans la deuxième table, est en face de T T* ; la hauteur approchée sera donc a— BAR b — c. (Si TI* était négatif, il faudrait écrire Pour appliquer à cette hauteur approxi- mative la correction dépendant de la tempé- rature des couches d'air, il suffira de multi- plier la millième partie de cette hau- teur par la double somme 2 (<+0 des ther- momètres libres; la correction sera positive ou négative, suivant que t+t sera lui- même positif ou négatif. La seconde et dernière correction , celle de la latitude et de la diminution de la pe- santeur, s'obtiendra en prenant, dans la troisième table, le nombre qui correspond verticalement à la latitude, et horizontale- ment à la hauteur approchée. Celte correc- tion, qui ne peut jamais surpasser 28™, est toujours additive. | Dans les cas très rares oix la station in- férieure serait elle-même très élevée au dessus du niveau de la mer, il faudrait appliquer au résultat une petite correction dont on trouverait la valeur à l'aide de la table quatrième. Au moyen de ces formules qui touchent pour ainsi dire à la perfection , le Baromètre est devenu d'un usage habituel , non seule- ment pour le physicien qui veut constater le degré de pression atmosphérique, mais encore pour le naturaliste qui cherche à fixer la hauteur à laquelle se trouvent les minéraux, les plantes, les animaux qu'il observe. Les dififérences de niveau dans la colonne barométrique ne se manifestent pas seule- ment en passant d'un lieu plus bas à un lieu plus élevé, on les observe encore dans un même lieu : ainsi à Paris il n'y a pas de jours oîj ce niveau ne change de plusieurs millimètres. En général , on remarque deux sortes de variations dans le Baromètre , les variations accidentelles et les variations horaires. Celles-ci , se reproduisant régu- lièrement et à des heures marquées , sont d'une étendue constante ; les autres sur- viennent irrégulièrement, sans qu'on puisse en prévoir ni l'époque , ni l'étendue. Dans nos climats, les variations horaires sont tellement dissimulées par les variations accidentelles , qu'il a fallu toute la sagacité et toute la persévérance d'un observateur comme M. Ramond , pour les découvrir et les mesurer. Cet habile physicien a reconnu, BAR (i99 par une longue suite d'expériences, que les moments de ces variations changeaient avec les saisons j ainsi, en hiver, le maximum de hauteur est à 9 heures du matin, le mi- nimum, à 3 heures de l'après-midi , et \« second maximi/m à 9 heures du soir; en été, les heures criflqiei sont 8 heures du matin, 4 heures de l'après-midi et 11 heures du soir. Au printemps et en automne, ces heures sont intermédiaires à celles de l'été et à celles de l'hiver. L'étendue moyenne des variations n'est pas la même pour toutes les années j mais, en général, la différence est peu considérable. En dix ans, de 1816 à 1823 , la moyenne des variations atteignît à peine quatre millimètres. Sous l'Equateur, les mouvements de dé- pression et d'ascension sont, d'après M. de Humboldt qui les a longuement observés, tellement réguliers, qu'ils pourraient servir à indiquer les heures, comme le ferait une horloge; seulement ils ont peu d'amplitude, car ils s'accomplissent dans une étendue qui ne dépasse point deux millimètres. Les variations accidentelles ne sont sou- mises à aucune loi. A Paris, par exemple, le Baromètre est en oscillation continuelle au dessus ou au dessous de la moyenne de l'année, et quelquefois ces oscillations oc- cupent une très grande étendue ; ainsi, dans celte localité, où la hauteur moyenne du Ba- romètre est à peu près de 0,754, on observa dans la même année , en 1821 , deux oscilla- lions présentant entre elles une différence de 0™,061 ; en février , la colonne de mer- cure s'éleva à 0,7889 ; en décembre, elle des- cendit à 0,719. Les variations du Baromètre indiquent ordinairement un changement présent dans l'atmosphère ; il descend rapidement avec les tempêtes, et il éprouve, en quelques heu- res, de grandes oscillations quand elles ont lieu. L'expérience semble même avoir dé- montré que ces variations annoncent un changement futur, et qu'il suffit de savoir bien consulter le Baromètre quelque temps à l'avance pour pouvoir prédire, à coup sûr, la pluie et le beau temps. En général, il s'é- lève lorsque le temps doit se mettre au beau j il s'abaisse, au contraire, quand il doit pleu- voir. On a expliqué l'abaissement de la co- lonne barométrique en cas de pluie , et par conséquent la diminution de la pression at- 500 BAR niosphérique, par la présence dans Talmos- phère d'une certaine quantité de vapeur d'eau plus légère que le volume d'air qu'elle remplace. Il s'en faut cependant que cette explication soit complètement satisfaisante, bien qu'on ne puisse guère attribuer la va- riation de pesanteur dans l'almosplière qu'à des variations d'élasticité produites par l'é- vaporalion. On remarque que c'est dans les pays les plus éloignés de l'Equateur que les varia- tions accidentelles du Baromètre ont le plus d'étendue ; nous avons vu qu'à Paris il ar- rive qu'elles dépassent six centimètres; elles se réduisent à onze millimètres sous les Tropiques et à deux millimètres dans le voisinage de la Ligne, où ni les pluies pé- riodiques, ni les ouragans même ne font sortir le Baromètre de sa tranquille uni- formité. La hauteur exerce la même in- fluence sur ces variations, qui sont en effet d'autant moins grandes qu'on s'élève da- vantage. Nous terminerons cet article en disant quelques mots des pressions différentes que supporte une surface d'un mètre carré sui- vant les hauteurs du Baromètre. La colonne de mercure étant à 0™,76 ( niveau de l'O- céan ) , cette surface est chargée d'un poids de 10,323 kilogrammes , qui diminue de 13 kilogrammes et demi par chaque millimètre de dépression. Or, le Baromètre marquant environ Û™,6Û0 au Mont-d'Or et à la maison de poste du Mont-Cenis, il en résulte qu'un voyageur de moyenne taille , partant du ni- veau de la mer pour s'élever sur ces mon- tagnes, est soulagé d'un poids de 3,930 kil. Sur l'Etna et sur le mont Liban, où le Baro- mètre ne marque plus que C^jSOO , la dimi- nution de poids est de 3,300 kilogrammes. (A. DuroNCHEL.) BAROMETZ. bot. cr. — (Fougères). Espèce de Polypode, Poly podium Baro- melz de Linné. *BAROSCOPE. Baroscopium (^afc?, pesanteur; a/.i-£u Je regarde), phys. — Sorte de Baromètre inventé par Caswel, indi- quant les moindres variations de l'atmos- phère. (C. d'O.) BAROSÉLÉÎVITE (Pa> o,-, poids ; oiKf,. vîrr,;, Sélénite OU Gypse; c'est-à-dire Sélé- nite pesante), min. — Synonyme de Baryte îuifalde. Voy. baryte. (Del.) BAR BAROSMA (pafu;, pesant, fort ; ooji-n, odeur), bot. th. — Genre de la famille des Diosmées, de la tribu de celles du Cap ou des Diosmées proprement dites. Les carac- tères en sont les suivants : Calice ponctué , à 3 divisions plus ou moins profondes , re- vêtu dans son fond d'un disque dont le bord libre forme un anneau entier à peine sail- lant. Pétales courlement onguiculés. Filets au nombre de 10 , dont 5 opposés aux pé- tales en offrent l'apparence sans onglets et sans anthères, et sont bordés de petits cils ; 5 alternes plus longs , glabres ou légère- ment hérissés, capillaires, avec un élargis- sement inférieur , portant chacun une an- thère ovoïde ordinairement surmontée d'une petite glande. Ovaires 5, soudés entre eux, surmontés chacun en dehors d'une oreillette libre , tout couverts le plus souvent de tu- bercules glanduleux et renfermant deux ovules superposés. Les 5 styles soudés en un seul, de la longueur des pétales, un peu arqué, glabre ou velu à la base seulement, s'amincissant à son sommet , que termine un petit stigmate à 3 lobes. Le fruit est une capsule à 5 coques. — On en compte une dizaine d'espèces. Ce sont des arbrisseaux ori- ginaires de l'Afrique australe, d'une odeur forte et pénétrante, comme toutes les plan- tes de cette famille ; à feuilles opposées ou éparses, coriaces, planes, ponctuées, en- tières ou bordées de dents glanduleuses. Les fleurs, blanches ou rougeâtres, sont so- litaires aux aisselles des feuilles, ou réunies deux ou trois sur un court rameau qui si- mule un pédoncule , ou rapprochées plu- sieurs en faisceaux par la contraction de ce pédoncule commun axillaire. (Ad. J.) BAROTE ([Ba:t;, poids), min. — Nom ancien de la Baryte. Voyez ce mot. BARRACOL. roiss. — Synonyme de E.aie miraillet , Raia m'iralchis L. Voyez RAIE. BARRALET. bot. th. — Nom vulgaire duMuscari, Hyacinlhxis comosiis L. BARRAS. BOT. PH. — Suc résineux qui, après avoir découlé des incisions faites à dessin au Pin maritime , s'est desséché spontanément. BARRE. MAM. — Un des noms de l'É- léphant. BARRE. GÈOL. — A l'embouchure de presque tous les fleuves, la rencontre des BAR eaui douces qui se versent dans la mer et des flots de celle-ci qui viennent frapper les rivages détermine le dépôt des matières que ces eaux tiennent en suspension ; il en résulte des Bnnrs ou Barres qui s'oppo- sent souvent à l'entrée des vaisseaux dans les fleuves , les obligent à attendre le mo- ment de la haute mer, ou bien à chercher des Passes ou Chcncuiix en contournant la Barre, entre laquelle et les rivages il se trouve presque toujours un canal profond , plus ou moins large. La Seine, la Gironde, l'Adour, les grands fleuves du Sénégal, du Gange, des Ama- zones, présentent ainsi à leur embouchure des Barres bien connues des navigateurs. On donne également le nom de Barre à la remontée subite et impétueuse d'une ou plu- sieurs vagues, à une distance plus ou moins grande, dans le lit des fleuves au moment du flux de la marée montante. Ce phénomène quotidien paraît être dû à la Barre sub- mergée dont nous avons parlé précédem- ment ; en effet, d'un côté, celle-ci s'oppose à l'écoulement des eaux du fleuve , et d'un autre , elle arrête les premiers flots de la marée montante. Lorsque ceux-ci accumu- lés contre l'obstacle viennent à en triom- pher et à le franchir, ils refoulent les eaux du fleuve et remontent avec elles dans le lit de celui-ci, dont le rétrécissement favorise encore l'élévation locale des eaux. On donne des noms particuliers à cet effet dans plusieurs localités : c'est le Mas- caret, dans la Gironde; le Pororoca, dans plusieurs fleuves de l'Amérique. Voy. ces mots et MARÉE. (C. P.) BAIIRELIERA. bot. th. — Synonyme de Barleria. Voj/ez ce mot. BARRERIA. bot. th. — Synonyme de Poraqneiha. BARRES. MAM. — On appelle ainsi l'es- pace vide qui , chez le Cheval , les Rumi- nants et les Rongeurs , sépare les canines des molaires. BARRI. MAM. — Nom vulgaire du jeune Verrat. BARRIIVGTOIVIA , Forst. bot. th. — Genre de la famille des Myrtacées (type de la tribu des Barringtoniées). On lui assigne les caractères suivants : Tube calicinal ovoïde ; limbe 2-à4-parti,supère, persistant. Pétales *, grands, coriaces. Élamines très nombreu- BAR 501 ses, plurisériées, insérées sur un disque annulaire, épigyne ; filets filiformes, libres, longs. Ovaire 2-à 4-loculaire ; loges 2-à 6- ovulécs. Style filiforme, à stigmate simple. Baie fibreuse , tétragone , pyramidale , ou oblongue, uniloculairc, couronnée du limbe calicinal; endocarpe presque osseux, mo- nosperme par avoriement. Graine obovée, suspendue , apérispcrmée. Embryon sub- globuleux, à cotylédons cntregrefl'és. — Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, ne ren- ferme que deux espèces ; ce sont des arbres à feuilles opposées ou verticillées ; à fleurs très grandes , disposées en thyrse ou en grappe. (Sr.) *BARRIIVGïOIVIÉES. bot. rn.— Sec- tion établie par De CandoUe dans la famille des Myrtacées. Voyez ce mot. (Ad. J). BARRIS. MAM. — Nom donné sur la côte de Guinée au Troglodyte et au Mandrill. BARRLS. MAM. — Nom latin de l'Élé- phant. BARS, roiss. — Voyez bar. BARTALAI. bot. ph. — Nom vulgaire du Cinrus ferox de Linné. BARTHELIUltt. bot. cr.— Ce genre, établi par Achar, a été depuis réuni par lui au g. Trypethelium. *BARTHESIA, Commers. bot. th.— Synonyme du g. HJyrsine. (Sp.) BARTUOLIIVA. bot. ph. — Genre do la famille des Orchidées, fondé parR. Brown {Horl. ketv., V, p. 194) pour une espèce ori- ginaire du cap de Bonne-Espérance (6>rcAw Burmanta L.). Ce g., très rapproché du g. Orchis, a, comme ce dernier, son labelle trilobé et éperonné à sa base; mais son anthère est disposée comme dans les es- pèces du genre Ophrys des auteurs mo- dernes , c'est-à-dire que chaque masse pol- linique, caudiculée à sa base , a son rétina- cle contenu dans une petite bourse parti- culière, tandis que , dans les vraies espèces d"" Orchis, les deux rétinacles sont renfer- més dans une bourse commune. (A. R.) * BARTLI]\GIA , Brongn. bot. ph. — Genre de la famille desMy rtacées, auquel son auteur assigne pour caract.: Tufct calicinal hémisphérique, 2-bracléolé à la base-, limbe à S segments imbriqués en préfloraison. Pé- tales insérés au fond du calice , minimes , plans, arrondis. Étamines 10 , alternative- ment plus longues et plus courtes, insérées 502 BAR ii-i fond du calice inclus. Ovaire inadhérent, comprimé, l-loculaire, 2-ovulé. Style ter- mina!, subulé, court, à stigmate simple. — On n'en connaît qu'une esp.; c'est un sous- arbrisseau de la Nouv.-Hollande; à feuilles très entières , alternes , courlement pétio- lées, glabres, bislipulées ; à fleurs termi- nales , agrégées. (Sp.) BARTOLINA. bot. ph. — Synonyme de Tridax. BARTOKIA, Nuit. bot. th.— Genre de la famille des Loasées , offrant pouç caract. essentiels : Limbe calicinal a-parti. Pétales 10, plans, courtement onguiculés, lancéolés, bisériés, contournés et imbriqués en pré- floraison. Étamines très nombreuses ; filets libres , filiformes : les extérieurs souvent stériles et pétaloïdes. Style à stries spiraléesj stigmate tronqué. Capsule cylindracée , grôle , l-loculaire , polysperme, 3-à 7-valve au sommet; placentaires nerviformes. Grai- nes horizontales , comprimées , bisériées sur chaque placentaire. — Herbes bisan- nuelles ou vivaces, hérissées de poils raides. Feuilles alternes , sessiles , pennatifides. Fleurs blanches ou jaunes, nocturnes, ter- minales. Ce genre est propre à l'Amérique septen- trionale ; on n'en connaît que deux espèces. Le B. or^ia/a Nutt. {B. dccapetala ; Bol. M,Az05,H£). BAS 511 La théobromine se prépare en soumettant les fèves de cacao au traitement que nous indiquons plus loin pour obtenir la caféine. ALCALI DU CAFÉ. Le café, graine du Cafea arabica, contient un certain nombre de principes immédiats parmi lesquels se trouve une base organique cristallisabie, la caféine. On assigne au café la composition suivante: Chloroginale de potasse et de cafôine. 3,5 à 5,000 Caféine libre 0,800 Huile essentielle 0,001 Essence aromalique 0,002 Matières azotées 13,000 (JIucosc i5,000 Substances grasses 10 à •13,000 Matières cell'ulosique? 34,000 Potasse, chaux, magnésie Acide phosphoriquc, acide sulfurique. Acide siliciquo Ciilore Eau 12,600 100,000 Le parfum du café est dû à une substance huileuse qu'on a nommée caféine, et qui se produit pendant la torréfaction de la graine. Caféine C«6H»0Az6H'^A7,HC1,PC|2. L'action de l'acide chlorhydrique sur la conine est caractéristique. Elle permet de reconnaître de petites quantités de cette base. 11 suffit de mettre la conine en contact avec l'acide chlorhydrique pour qu'il se ma- nifeste une coloration rouge qui passe bientôt au bleu foncé. La conine brunit en présence de l'acide sulfurique ; l'acide azotique l'altère eii don- nant une liqueur rouge qui renferme de l'acide butyrique. 11 se produit encore de l'acide butyrique quand la conine est traitée par un mélange d'acide sulfurique et de bi- chromate de potasse. Pour obtenir la conine, il faut écraser les semences de ciguë et les distiller avec une solution faible de potasse; !e produit recueilli est formé d'eau ammoniacale et d'une huile neutre particulière. On sature ce mélange par l'acide sulfurique ; puis, après avoir rejeté la substance huileuse qui surnage, on évapore lentement jusqu'à con- sistance de sirop. Le résidu est repris en- suite par l'alcool froid qui dissout le sulfate de coniue : on chasse l'akool en chauffant doucement au bain-marie; enfin on distille en présence de la potasse : la conine passe dans le récipient. Cette base est déshydratée par un contact suffisant avec du chlorure de BAS calcium fondu ; on la rectifie enfin dans le vide : 1 kilogramme de semences donne environ 10 grammes de conine. ALCALI DU CURARE. CURABE, CURABINE. La substance nommée curare est le résidu de l'évaporation d'un extrait aqueux du Strychnos toxifera. Ce curare, dont les Sau- vages se servent pour empoisonner leurs flèches, renferme une base organique, la curarine. La curarine est solide, amorphe, très- soluble dans l'eau, dans l'alcool, et insuluble dans l'éther. Elle attire l'humidité atmo- sphérique, aussi faut-il la conserver dans des flacons bien bouchés. Soumise à la distillation, la curarine Se décompose eu répandant une odeur de corne brûlée et en laissant un résidu charbonneux. L'action de la curarine sur l'organisme est remarquable. Celte base, prise à l'inté- rieur, est complètement inoEfensive, tandi® qu'une seule piqûre faite avec un instru" ment trempé dans un sel de curarine est mortelle. On s'est assuré que le chlore , le brome et l'iode peuvent être employés pour com- battre l'intoxication produite par la curarine. Les sels de curarine sont peu connus. Pour obtenir la curarine , on épuise à chaud le curare par l'alcool. L'extrait alcoo- lique est réduit à un petit volume, puis mélangé avec de l'eau qui précipite une matière résineuse noire. On décante le li- quide, on le décolore par le noir animal, enfin on le mélange avec une solution de tannin. Il se produit un dépôt de tannate de curarine. Après avoir été lavé, ce sel est dissous à l'ébullition dans de l'acide oxali- que concentré. La solution est additionnée de magnésie, qui met la curarine en liberté. On évapore à sec; enfin on épuise le résidu par l'alcool ; la dissolution alcoolique est en dernier lieu desséchée dans le vide, après avoir été concentrée à une douce chaleur. ALCALIS DE L'OPIUM, L'opium contient huit bases organiques différentes, qm sont : la codéine, la mor- phine, la narccine, la narcoline, la pape- BAS 513 vérine, la porphyroxine, la pseudomorphine, la thébaine. Il s'y trouve aussi de la résine, du caout- chouc, des matières colorantes, un acide nommé acide méconique et une substance neutre qui a reçu le nom de méconine. C'est surtout à la présence de la morphine que l'opium doit son action sur l'économie animale. CODÉINE C36H21AZ06. La codéine est cristallisable , amère et vénéneuse. Elle se dissout assez facilement dans l'alcool, dans l'éther et dans l'eau. Les solutions de codéine dévient vers la gauche le plan de polarisation des rayons lumineux. Elles bleuissent franchement le papier rouge de tournesol, et elles précipitent la plupart des sels métalliques. L'acide nitrique concentré résinifie la codéine ; l'acide nitrique étendu la convertit en une base nitrée qui a pour formule : C36H20(AzO*J,ÂzO'', et que l'on a nommée nilrocodéine. Le chlore change la codéine en un alca- loïde chloré, dont la composition peut être représentée par C36H20ClAzO6,3HO. Le brome attaque aussi la codéine et donne naissance à deux dérivés bromes, qui sont : La bromocodéine C36H-20BrAzOfi,3HO La tribromocodéine C36Hi8Br3Az06 L'iode transforme la codéine en iodoco- déine 2(C36H20AzO8),3l2. La codéine s'unit au cyanogène et donne un composé bien défini qui a reçu le nom de cyanocodéine : la cyanocodéine est une base; elle a pour formule : CS^H^'AzOeCy^. L'ammoniaque et la potasse étendue dis- solvent sans altération de petites quantités de codéine. Il n'en est pas de même de la potasse en fragments qui détruit la codéine : parmi les produits de la décomposition se trouvent de la méthylamine et de la trimé- thylamine. Un mélange de codéine et d'acide sulfu- rique ordinaire étant chauffé au bain de sable, pendant quelque temps, donne eu- suite, par le carbonate de soude, un préci- pité amorphe de codéine. Cette base s'est donc profondément modifiée , puisqu'elle devient précipitable par le carbonate da soude, ce qu'elle ne fait pas ordinairement, 33 51i BAS et, qu'en outre, elle a perdu la faculté de cristalliser. Quand l'aclion de l'acide sulfu. rique se prolonge, il se forme un corps particulier de couleur verte. La codéine amorphe est d'un gris \er- dâtre; elle fond à 100°, et elle forme, avec les acides, des sels incristallisables. En réagissant sur la codéine , l'éiher BAS iodhydrique produit un sel cristallisable dont la composition correspond à la for- mule C3GH2i(CHi9Az06),C«H'.Oio,8HO Tartratc acide C3'.Hi9Az06,C8HVOio,3HO Le plus important de ces divers sels esl, sans contredit, le chlorhydrate de morphine dont l'emploi est très-fréquent. Le chlorhydrate de morphine présente l'aspect de houppes incolores , qui sont douées d'un éclat soyeux. Ce sel se dissout facilement dans l'alcool et dans son poids d'eau bouillante. Sa dissolution aqueuse donne avec le bichlorure de platine et le bi- chlorure de mercure des précipités amorphes qui ont pour formules : C3'>Hi9AzOG,HCl,4H^'CI c^4ni9AzO';,HCi,pici2 On prépare le chlorhydrate de morphine en saturant directement une dissolutiou de morphine par l'acide chlorhydrique. NARCOTINE G<6H25Az01<. La narcotiuc, obtenue pour la première fois par Derosue, en 1804, se présente en cristaux prismatiques incolores. Cette base est amère , peu soluble dans l'eau, assez soluble daus l'alcool et l'éiher. Elle dévie à gauche la lumière polarisée; lorsqu'on la chauffe graduellement, elle entre d'abord en fusion, puis elle se décompose en déga- geant de l'ammoniaque, de l'acide carbo- nique, une sub:)tance alcaline, et clic laisse pour résidu un acide azoté qu'on a nommé acide humopique. 516 BAS Le chlore et l'acide sulfiirique attaquent la narcotine en donnant naissance à des dérives peu connus. La potasse en dissolution concentrée con- vertit la narcotine en acide narcotique C*0H2 Cettebase, trouvée en 1850 par al. Merck, est crisiallisable et soluble dans l'eau : elle n'exerce aucune action toxique sur l'orga- aisme. L'alcool et l'éther bouillants dissolvent facilement la papavérine, et la laissent en- suite déposer par le refroidissement. Les solutions, ainsi obtenues, bleuissent à peine la teinture de tournesol. La papavérine se colore en bleu au con- tact de l'acide sulfurique concentré. Avec l'acide azotique elle donne un composé nitré encore peu étudié. Le brome et l'iode forment, avec la papa- vérine, des combinaisons bien définies. Les sels de papavérine sont peu connus; on a déterminé la composition du chlorhy- drate, du chloroplatinatc et de l'azotate de papavérine. Voici Içs formules qui corres- pondent aux nombres trouvés : Chloi-hydrate de papavé- rine C'»0H2lAzO3,HCI Cliloroplatinale CVOH2iAzO«.HCl.PtC12 lodhydraïc CMHaïAzO^HI Azotate • . . . . C4i)H2iAzO^.\zO"',HO B.\S 517 La papavérine se prépare en épuisant l'opium par l'eau, précipitant l'extrait aqueux par la soude , et reprenant ensuite le précipité par l'alcool. L'extrait alcoolique, évaporé h sec, laisse un résidu qu'on reprend par un acide affai- bli; la solution est additionnée d'ammo- niaque, qui détermine la précipitation de la papavérine et d'une certaine quantité de matière résineuse. Ce mélange est dissous dans l'acide chlorhydrique étendu ; on ajoute de l'acétate de potasse dans la li- queur, puis, après avoir lavé avec de l'eau le précipité obtenu, on le traite par l'éther bouillant qui enlève la papavérine. La solu- tion éthérée laisse cristalliser la papavérine à mesure qu'elle se refroidit. PORPHTROXINE. La porphyroxine , dont la présence dans l'opium de Smyrne a été signalée pour la première fois par M. Merck, est une base cristallisable, soluble dans l'alcool et dans l'étlier : les acides minéraux la dissolvent h froid, eu donnant des liqueurs qui se co- lorent en rouge lorsqu'on les chauffe. PSEUDOMORPHINE. La pseudomorphine se présente sous l'as- pect de paillettes blanches et brillantes qui se dissolvent à peine dans l'alcool et dans l'éther. Cet alcaloïde est soluble dans les liqueurs alcalines; il blanchit au contact des sels de fer. THÉBAÏNE C^SR^'AzO^. Cet alcaloïde, obtenu pour la première fois par Pelletier, cristallise en paillettes brillantes, dont la saveur est acre et styp- tique. La thébaïne est fusible à 125°, et décomposablepar l'action d'une chaleur plus élevée. Elle se dissout facilement à chaud dans l'alcool et dans l'éther, et elle est inso- luble dans l'eau et dans les alcalis. Le chlore l'attaque vivement et la transforme en un corps résineux. L'acide sulfurique concentré la dissout à froid en se colorant en rouge : le même acide plus étendu la dissout aussi, et donne ensuite, sous l'influence de la cha- leur, une matière résinoïde soluble et cris- tallisable dans l'eau. La thébaïne est soluble dans l'acide 518 BAS ohlorhydrique ; la solution s'altère en bru- nissant quand on la chauffe. L'acide azotique concentré attaque vio- lemment la thébaïne et produit une liqueur jaune qui dégage un alcali nouveau lors- qu'on la traite par la potasse. La thébaïne est une des bases les plus vénéneuses que l'on connaisse. On la prépare en épuisant l'opium par l'eau, ajoutant un excès de lait de chaux à l'extrait aqueux, et traitant ensuite à l'ébul- lition par l'alcool le précipité calcaire des- séché. La solution alcoolique, évaporée à sec, laisse un résidu qui, repris par l'éther, abandonne la thébaïne pure à ce dissolvant. Les sels de thébaïne cristallisent diffici- lement dans l'eau. La composition du chlorhydrate et celle du chloroplatinate de thébaïne correspon- dent aux formules suivantes : C38H2iAz03,HC1.2HO C38H2iAz08,HCl,PtC12,2HO On a signalé aussi dans les papavéracées l'existence de cinq autres bases, dont voici les noms: Vopianine , la chélidonine, la chélérythrine, \ai glaucine, la glaucopicrine. ALCALIS DU PEGANUM HARMALA. Les graines du Peganum harmala con- tiennent deux alcalis différents, auxquels on a donné les noms de harmine et de har- ma'ine. HARMALINE : C26H'<ÂZ^02. L'harmaline a été découverte en 1837 par Gœbel. Cette base cristallise sous la forme d'octaèdres; elle est peu soluble dans l'eau, dans l'alcool froid et dans l'éther; l'alcool bouillant en dissout de grandes quantités : l'harmaline est fusible; lorsqu'on cherche à la distiller, elle donne des vapeurs blanches qui se condensent en un sublimé blanc. Sous l'influence des corps oxydants, l'har- maline se convertit en un alcaloïde que l'on a nommé porphyrharmine : la porphyrhar- mine est d'un beau rouge; elle se dissout facilement dans l'alcool. L'acide azotique transforme l'harmaline en une base nitrée de couleur jaune, la nitroharmine, C26h"3(AzO<}Az202. L'acide cyanhydrique s'unit à l'harmaline et donne BAS naissance à un alcali nouveau, Yhydrocyan- harmaline, C26H'*Az202,CyH. Les sels d'harmaline sont jaunes, solubles dans l'eau et crjstallisables. On attribue la formule suivante au chloroplalinate d'har- maline : C26H14Az202,HCT,PtCiî. L'harmaline se prépare en épuisant les graines de Peganum par de l'eau aiguisée d'aciJe sulfurique : la liqueur est addition- née de sel marin qui détermine la précipi- tation de l'harmaline et de l'harraine à l'état de chlorhydrate : le mélange de ces deux sels est lavé à l'eau salée, puis redissous dans l'eau pure; la solution, décolorée à l'ébullition par le noir animal, est précipitée peu à peu par l'ammoniaque pendant quelle est encore chaude : l'harmaline se dépose bientôt en paillettes blanches et brillantes. L'harmine se présente en cristaux aiguil- lés incolores, qui sont à peine solubles dans l'eau, dans l'alcool froid et dans l'éther. Cette base forme, avec les acides, dns sels cristallisables et incolores, dont les solutions prennent diverses teintes suivant leur état de concentration ; ainsi elles paraissent bleues lorsqu'elles sont étendues, et jaunes quand elles sont concentrées. L'harmine s'extrait directement des grai- nes de Peganum par le mode de traitement qui a été décrit en parlant de l'harmaline. On peut l'obtenir encore eu traitant l'har- maline par un mélange d'alcool et d'acide chlorhydriquc contcnaat un peu d'acide azotique. Le bichromate d'harmaline se convertit également en harmine lorsqu'on le chaïUîe à 130°. ALCALI DU POIVRE. PIPÉRINE COHIlAZ. Le poivre renferme une base faible gui a reçu le nom de pipérine. La pipérine offre l'aspect de prismes quadrilatères incolores, qui sont très-solu- bles dans l'eau et à peu près insolubles dans l'eau et dans l'éther. Cette base, soumise à l'action de la chaleur, se décompose après avoir fondu. L'acide azotique la convertit en un corps nilré qui donne une base nouvelle, la pipé- BAS ridine, C'^H'^Az, lorsqu'on le traite par la potasse. La pipcridioe se forme également lors- qu'on distille la pipérine sur de la potasse caustique. Les sels de pipérine sont peu connus. ALCALIS DES QUINQUINAS. Les quinquinas fournissent plusieurs pro- duits alcalins, qui sont : L'aricinc ou cinchovaline C20Hl3AzO3 La cinchonine C^OHi^AzO et SOS isomères, cinchonidine et cin- clionicine. La quinine .• • • • C20Hi2Az02 et SCS isomères quinicine et quinidinc. Ces divers alcalis existent dans les quin- quinas à létat de tannâtes et de quiuo- taunates. Ils diffèrent les uns des autres par leur forme cristalline, leur solubilité dans l'étber et par certains phénomènes de coloration. Toutes les bases de ce groupe, distillées sur de la potasse caustique, donnent nais- sance à un alcali huileux, la quinoléine, que Gerhardt a découvert et que l'on a retrouvé plus tard dans le goudron de houille. Elles forment des sels cristallisables et parfai- tement définis. AEICINE C20Hl2AzO». L'aricine a été trouvée par Pelletier et Corriol dans le quinquina à blanc. Elle existe aussi dans le China ovala. Cette base cristallise scus la forme d'aiguilles; elle est fusible et fixe, elle se dissout facilement dans l'alcool, dans l'élher et en petite quantité daus l'eau. On la prépare comme la quinine. Les sels à base d'aricine sont cristalli- sables. En comparant la formule de l'aricine C20II'2azO' , avec celle de la quinine C-^H'^AzO^ et celle de la cinchonine C-'^H'^AzO, on voit que ces trois bases dif- fèrent entre elles par de l'oxygène : aussi plusieurs chimistes ont-ils proposé de les considérer comme le protoxyde, le bi-oxyde et le tri-oxjde d'un même radical qui au- rait pour formule C^^H'^Az. Jusqu'à présent, du moins, l'existence de ce radical est purement hypothétique, car on n'est pas parvenu à l'isoler. En outre, en admettant même qu'il pût exister, il s'en suivrait que ces trois oxydes ne seraient pas soumis aux mêmes lois que les sels rai- BAS 519 néraux, puisque, pour former des sels neu- tres, ils ne prendraient pas les quantités d'acide correspondant à leur degré d'oxyda- tion. Il ne faut donc pas se hâter d'adopter cette idée qui séduit sans doute par ce qu'elle présente d'ingénieux, mais qui peut être soumise à des objections aussi sérieuses que celles que nous venons de signaler. CINCHONINE C20H>2AzO. La cinchonine se présente sous la forme de prismes quadrilatères, qui sont doués d'un pouvoir réfringent considérable. Cette base est amère, à peu près insoluble dans i'éther, à peine soluble dans l'eau et très- soluble dans l'alcool ; sa composition ne dif- fère de celle de la quinine que par un équi- valent d'-oxygène. Chauffée graduellement dans un appareil distillatoire, la cinchonine fond vers 163°, puis elle se volatilise sans se décomposer : si l'opération a lieu dans un appareil que traverse un courant d'hydrogène, les cris- taux de cinclionine sublimée atteignent sou- vent la longueur de 2 ou 3 centimètres. Cette propriété , jointe à la facilité avec la- quelle la cinchonine se dissout dans l'alcool, suffirait déjà pour établir une ligne de dé- marcation bien tranchée entre la quinine et la cinchonine, si l'action sur la lumière po- larisée ne venait augmenter encore la difié- rence existant enti-e ces deux bases : en effet, la cinchonine et ses dérivés dévient, vers la droite , la lumière polarisée , tandis que la quinine la dévie vers la gauche. Lorsqu'on fait passer du chlore daus une solution concentrée et chaude de chlorhy- drate de cinchonine, il se dépose un sel peu soluble, formé par l'union de l'acide chlor- hydrique avec une base nouvelle , dont la composition correspond à la formule C2ojiiiciAzO : c'est la cinchonine chlorée. Dans les mêmes conditions , le brome produit avec la cinchonine une base bromée dont voici la formule : G20H"BrÂzO, et qui a reçu le nom de cinchonine bromée. La cinchonine chlorée se combine avec l'acide brorahydrique et donne un sel cris- tallisable,qui présente exactement la même composition que le chlorhydrate de cincho- nine bromée. Ces deux sels sont donc isomé- romorphes, ils ne diffèrent entre eux que par le mode de groupement des principes 520 BAS qui les constituent : en effet, l'un d'eux, traité par la potasse, fournit de la cincho- nine chlorée, tandis que l'autre abandonne de la cinchonine bromée, ainsi que le dé- montrent les deux équations suivantes : C20HiiClAzO,HBr+KO = KBr+C20HiiClAzO+HO Broniliydrate de cinchonine chlorée. C20HiiBrAzO,HCI-f K0=KC1 + C^OHUBrAzO+HO Chlorhydrate de cinchonine bromce. L'iode forme, avec la cinchonine, un com- posé iodé qui a été nommé iodocinchonine. La cinchonine , soumise à la distillation en présence d'un excès de potasse, se con- vertit en quinoléine. Il se produit en outre diverses bases qui ont les formules sui- vantes : ClOHSAz (Piridine) C12H7AZ (Piccoline) CUHSAz (Lutidi: e) C16H11AZ (Collidine) C20H9AZ (Lépidinc) » (Pyrrole) On trouve la cinchonine dans les eaux mères provenant de la préparation du sul- fate de quinine; elle y existe à l'état de sulfate, et il suffit pour l'en retirer de pré- cipiter ces eaux mères par l'ammoniaque : le précipité est dissous ensuite à chaud dans l'alcool qui le laisse cristalliser par le re- froidissement. Comme la cinchonine ainsi obtenue renferme encore des traces de qui- nine , on la puriGe par un traitement à l'éther qui enlève la quinine. Lorsqu'on veut préparer de grandes quantités de cinchonine, on peut épuiser directement le quinquina gris par de l'eau contenant de l'acide sulfurique, évaporer la liqueur pour faire cristalliser le sulfate de quinine, et, après avoir séparé ce sel, précipiter les eaux mères par l'ammo- niaque. Bien souvent , à cause de la présence si- multanée de la quinine et de la cinchonine dans le quinquina, il se trouve que le sul- fate de quinine est mélangé de sulfate de cin- chonine : un tel mélange se reconnaît par la méthode suivante : 1 gramme du sel sus- pect, 2 grammes d'ammoniaque etlO gram. d'éther sont introduits dans un tube à essai. On ferme le tube avec le pouce, on l'agite à plusieurs reprises, enfin on l'aban- RAS donne au re. os : la liqueur se sépare alors en deux couches distinctes : la couche infé- rieure est une dissolution aqueuse du sul- fate d'ammoniaque; la couche supérieure est formée par l'éther qui retient la quinine mise en liberté. Si le sulfate à essayer contient de la cinchonine, cette base, qui est insoluble à la fois dans l'eau et dans réther, reste à la. surface de la couche aqueuse. La cinchonine forme, avec les acides, une série nombreuse de sels qui présentent la plus grande analogie avec ceux que donne la quinine. Les sels de cinchonine sont amers ; ils dévient à droite le plan de polarisation des rayons lumineux; leur solution présente une réaction caractéristique : elle précipite par le ferrocyanure de potassium : le précipité disparaît par l'action de la chaleur, et repa- raît par le refroidissement sous la forme de lamelles aplaties d'un jaune d'or, qui sont parfois en tel nombre que la liqueur se prend en masse. Voici la formule des sels de cinchonine qui ont été le mieux étudiés : Chlorhydrate basique de cin- chonine (C20H12A20)2HCI - neutre. . . . C^ORi^AzOmCl Chloroplatinate de cincho- nine. C20Hi2AzO,HCI,PtClî lodhvdratc de cinchonine.!. (C20Hl2AzO)2HI,2HO Fluorhydrate de cinchonine C20Hi2AzO,HFl Azotate de cinchonine. . . (G20Hi2AzO)2AzO3,HO Sulfate basique de cincho- nine (C20Hi2AzO)2SO3,3HO Sulfate neutre de cincho- nine C20Hi2AzO,SOî,4HO Tartrate basique de cinchonine. (C20Hi2AzO)4C8HiOio,2HO Tartrate neutre de cinchonine. (C20Hi2AzO2)2HO.CSHiOl02HO ou 4H0 Nous indiquerons ici les propriétés du sulfate basique de cinchonine, qui se trouve souvent mélangé au sulfate de quinine du commerce. Le sulfate basique de cinchonine se pré- sente sous la forme de cristaux prismatiques qui possèdent parfois un éclat vitreux. Ce sel est soluble dans l'eau, dans l'alcool, et insoluble dans l'éther. II devient lumineux à la température de lÛO". On le prépare à l'état de pureté, dans les laboratoires, en dissolvant jusqu'à neu- tralité complète de la cinchonine dans de l'acide sulfurique étendu. Soumis à l'action de la chaleur, le sulfate BAS de cinchonine produit une base dont la for- mule est C^OH'^AzO, c'est la cinchonicine. BÉTA-CINCHONINE C^^H'^AzO. I.es solutions de quinoïdine, soumises à l'évaporatiou, déposent une matière cristal- line dont l'équivalent est représenté par la formule C^OH'UzO. Cette matière est une base ; on l'a nom- mée béla-cinchonine. Elle est insoluble dans l'eau, très-soluble, au contraire, dans l'al- cool, r^éther, les huiles grasses, les essences et ie chloroforme. Elle forme avec les acides des sels cristallisables. Chauffée au contact de l'air, elle entre en fusion et brûle ensuite en répandant d'épaisses fumées. CINCHONIDNE. Cet alcali se rencontre dans le quinquina de Maracaïbo , d'où on l'extrait par la mé- thode employée pour obtenir la quinine. La cinchonine est cristallisable, fusible, amère et assez soluble dans l'alcool. Elle se dissout à peine dans l'eau et dans l'éther; elle forme avec les acides des sels bien dé- Gnis, et elle donne de la quinoléine lorsqu'on la distille sur de la potasse. QUININE C20H>2AZOÎ. La quinine est solide, cristallisable, amère, inodore, peu soluble dans l'eau, plus soluble dans l'alcool, l'éther, le chlo- roforme et les huiles grasses. Elle forme avec l'eau trois hydrates dont voici la composition : C20Hi2A2iO2,HO C20Hi2AzOi 2H0 C20Hi2AzCM!,3HO L'hydrate , à un équivalent d'eau, s'ob- tient lorsqu'on abandonne , au contact de l'air, de la quinine récemment préparée et entretenue humide. On produit l'hydrate à deux équivalents d'eau, en versant de l'ammoniaque dans un vase contenant déjà quelques grenailles de zinc et une dissolution de sulfate de quinine additionnée d'acide sulfurique. Le composé C2<>H*2Az02,3HO se prépare en faisant cristalliserune dissolution aqueuse de quinine. Soumise à l'action d'une chaleur graduel- T. H. BAS 521 lemeut croissante, la quinine fond vers 1 20°, puis elle se volatilise en partie sans subir de décomposition. Le chlore la convertit en une matière ré- sineuse de couleur brune ; l'iode l'attaque en donnant naissance au dérivé suivant : C20Hi2AzO2I (lodoquinine.) La quinine se dissout à froid dans les acides étendus; la solution, traitée ensuite successivement par l'ammoniaque et par l'eau de chlore, devient du plus beau rouge en passant d'abord par le bleu. Cette solution rougit également lorsque, après y avoir ajouté de l'eau de chlore, on y verse de l'eau saturée de cyanoferrure de potassium. Ces deux réactions sont caractéristiques pour la quinine, et permettent de recon- naître facilement cette base. La quinine, distillée avec un excès de po- tasse, donne de la quinoléine. Plusieurs méthodes ont été proposées pour extraire la quinine du quinquina. Celle que l'on emploie le plus généralement dans les laboratoires consiste à faire bouillir, pen- dant une heure au moins, 2 parties d'écorce réduite en poudre avec 10 parties d'eau, contenant 1 partie 2 d'acide sulfurique, ou 2 parties 5 d'atide chlorhydrique. Après avoir filtré la liqueur sur un linge, on sou- met le résidu à un second traitement, sem- blable au premier, et l'on répète cette opé- ration jusqu'à ce que l'eau acide cesse de prendre de l'amertume. La décoction, suffi- samment refroidie , est additionnée alors d'un excès de chaux qui précipite un mé- lange de quinine, de cinchonine et de matière colorante. Ce mélange, recueilli sur uue toile, est soumis à l'action de la presse, sé- ché et traité ensuite par falcool bouillant, qui dissout la quinine. L'extrait alcoulique est réduit par distil- lation aux trois quarts de son volume. Oa sursature le résidu par de l'acide sulfurique dilué, puis ou abandonne la liqueur au re- froidissement : il se dépose bientôt des cristaux de sulfate de quinine brut. Ce sel, décoloré par le noir animal , et purifié par cristallisation , abandonne la quinine lorsqu'on le traite par l'ammo- niaque. 33* 522 BAS Sels de quinine. La quinine forme avec les acides des sels cristallisables et très-amers, qui sont pré- cipités par les alcalis, le tannin, le bichlo- rure do platine et l'azolate d'argent. Plusieurs de ces sels ont été analysés ; voici leurs formules : Azolale de quinine : (G20Hi2AzO2)2,AzO5,HO Carboiiale de quinine : C20Hi2AzO2,CO^?HO Chlorhydrate de quinine : (C20Hi2AzO2)2,HC13HO Chloromercurate de quinine : C20Hi2AzO2,HCl,HgCl Cliloroplatiiiate de quinine : C20Hi2AzO2HClPlC12 Oxalalc basique de quinine : 2(C20Hi2AzO2),C2O3,HO Pcrclilorate de quinine : (C20Hi2AzO2)2ClO7,7HO Plalinocyanates de quinine : C20Hi2AzO2,HCy,PlCv,2HO C20Hi2AzO2,HCyPtCy2 Sulfates de quinine : C20Hi2Az02,SO3,8HO (C20Hi2AzO2j2,sO-î,8IIO Nous étudierons ici les sulfates de qui- nine. En se combinant avec la quinine, l'acide fiulfurique donne naissance à deux sels dif- férents : Un sulfate neutre. . Un sulfate basique. C20Hi2AzO2,SO3,8HO 2(C20Hii!A202),S03,8HO qui est un puissant fébrifuge. Sulfate neutre de quinine. — Le sulfate neutre de quinine est le sel qui se dépose en cristaux aiguillés blancs 'erfqii'ou éva- pore convenablement une dissolution de sulfate de quinine contenant un excès d'acide sulfurique. Il est très-soluble dans l'eau et rougit la teinture de tournesol. Ses pro- priétés fébrifuges sont peu énergiques. Sulfate basique de quinine. — Ce sel offre l'aspect de lamelles nacrées ou d'aiguilles blanches à reflets soyeux. Il est effloresccnt à l'air, peu soluble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau bouillante et dans l'alcool concentré. Les dissolutions de sulfate basique de quinine dévient à gauche le plan de po- larisation des rayons lumineux; elles sont aussi amères que les dissolutions de quinine libre, et elles laissent déposer leur base lorsqu'on y verse un alcali. L'acide oxalique, l'acide gallique, le tan- BAS nin, y déterminent la formation de préci- pités caractéristiques, que nous avons déjà signalés. Le sulfate basique de quinine devient lu- mineux lorsqu'on le chauffe à 75°. Maintenu pendant quatre heures à la température de 120", en présence de l'acide sulfurique, il s'altère et donne naissance à une base nou- velle, la quinicine, C30HI2AzO2. Le procédé suivi dans les laboratoires pour oblenir le sulfate basique de quinine a été décrit à l'article quinine. Il consiste à épuiser le quinquina par l'acide sulfurique étendu et à faire cristalliser ensuite la liqueur acide. Cette opération est donc très-simple, et l'on peut dire qu'elle n'exige qu'une seule précaution, c'est de ne pas employer uu excès d'acide qui produirait du sulfate neutre dont l'action sur l'organisme est moindre que celle du sulfate basique. La préparation du sulfate basique de qui- nine dans l'industrie est l'objet d'un com- merce considérable ; elle a donné lieu à des recherches nombreuses qui avaient pour but d'abaisser le prix de revient du sel. Ainsi on a proposé de diminuer la longueur de l'opé- ration en épuisant, par l'alcool , l'écorce mélangée avec un excès de chaux : la solu- tion alcoolique, soumise à la distillation, laisse un résidu qui, saturé par de l'acide sulfurique étendu ; fournit en cristallisant du sulfate de quinine incolore. On a substitué aussi l'essence de térében- thinf )u l'huile de boghead à l'alcool dans le traitement des précipités calcaires. L'huile chargée de quinine est alors additionnée d'acide sulfurique étendu qui s'empare de la base. On soutire la liqueur acide, et, après l'avoir décolorée par le noir animal, on la fait cristalliser. L'huile peut ensuite servir à une nouvelle opération. Un des modes de préparation proposés dans ces dernières années supprime enfin complètement l'alcool et l'essence : il con- siste à épuiser le quinquina par une eau acide, à ajouter ensuite successivement dans cette eau du carbonate de soude et de l'acide stéarique ; puis, après avoir fait bouillir le tout jusqu'à ce que le précipité qui s'est formé devienne noirâtre, à laisser le corps gras se solidifier par le refroidissement. On enlève alors le gâteau d'acide stéarique qui retient la totalité de la quinine à l'état de BAS sel, et on le Tait bouillir sur une eau char- gée d'acidesulfurique; la liqueur, neutralisée par de l'ammoniaque, donne d'abord un pré- cipité brun qu'on enlève par filtration, puis, en dernier lieu, une masse cristallisée de sulfate de quinine. Dans le principe, l'écorce du quinquina calisaya a été exclusivement employée à la préparation du sulfate de quinine. Cette préférence, justifiée par un rendement cbn- BAS 523 sidérable, a dû céder devant l'élévation crois- santeque subit le prix de cette écorce, et l'OQ a eu recours aux autres espèces de quin- quinas pour fournir aux besoins de la méde- cine. Le tableau suivant prouve qu'il eût été regrettable d'avoir négligé de faire entrer dans la fabrication du sulfate de quinine des quinquinas qui peuvent donner encore de 8 à 25 pour 100 de sel. TABLEAU DE LA RICHESSE DES QUINQUINAS. VARIETES DE QUINQUINA. Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina i Quinquina ''Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina Quinquina calisaya plat, calisaya calisaya roulé, rouge vif plat. Putago Carlhagène. .. rosé carabaya plat carabaya roulé jaune orangé Mutis. jaune Mutis rouge Mutis Jaen roulé loxa gris fin Inanaco plat luanaco rou'é jaune Guayaquil. .. rouge de Cnzco plat. Nouvelle-Grenade. . gris fin Negrilla... . PAniIE DU VEGETAL AYANT SERVI A l'extraction. Tronc sans épidémie. Branches avec épiderme. Tronc sans épiderme. . . Ligneux. Tronc sans épiderme. . . Branches avec épiderme. Branches avec épiderme. Branches Tronc sans épidémie.. . Branches avec épiderme. Tronc sans épiderme. Branches Bolivie Santa-Fé de Bogota . . . Bolivie Equateur. . Pérou. . Pérou. ., Pérou. . . Equateur. Pérou. .. Pérou. . . Equateur. Pérou. .. RENDEMENT EN SULFATE I QUININE, par kilogramme d'écoice. 30 à 32 gr à 32 à 20 à 23 à 23 20 18 à ^18 à 10 à 16 à U à 14 10 Le même tableau démontre d'une manière incidente que l'écorce du tronc est plus riche enalcali que celle des branches; enfin, il fait ressortir combien il est essentiel de s'assurer par, l'analyse de la richesse des quinquinas livrés par le commerce. L'analyse, ou plutôt l'essai des quinqui- nas, peut se faire de la manière suivante : 10 grammes de l'écorce, réduite en pou- dre, sont traités à l'ébullition pendant deux heures par 125 grammes d'eau additionnés dels%o d'acide chlorhydrique. On filtre la liqueur sur un linge, et après avoir forte- ment comprimé le résidu, on le soumet au même traitement que la première fois : les deux liqueurs ainsi obtenues sont réduites par évaporatiou à la moitié de leur volume, additionnées d'un faible excès de chaux hy- dratée, et jetées enfin sur le même filtre de papier. On dessèche ensuite à 100° le filtre et son contenu, puis on introduit le tout dans un flacon contenant de l'éther anhy- dre, et l'on agite à plusieurs reprises ; la qui- nine se dissout alors dans l'éther, qui l'aban- donne à l'état incolore par l'évaporation spontanée. Dans ces derniers temps, on a indiqué pour doser la quinine dans les quinquinas 524 BAS un procédé volumétrique dont rexartitude n'est pas absolument rigoureuse, mais dont la rapidité présente des avantages. Voici en quoi consiste ce procédé : On humecte 10 grammes de quinquina avec un peu d'eau chaufJC;, puis, après cinq minutes d'attente, on les mêle à 10 grammes de chaux éteinte et à une quantité d'eau suffisante pour faire une pâte; enfin, on dessèche le tout au bain-marie. Le résidu de la dessiccation est introduit alors dans un tube de verre de 150 centim. cubes de capacité et dont l'une des extrémités est fermée par un bon bouchon de liège. On verse dans le tube 100 centim. cubes d'éther anhydre, et après avoir fermé l'extrémité restée ouverte par un bouchon muni d'un robinet, on agite vivement. Au bout d'un quart d'heure, la quinine est dissoute, et l'éther peut être soutiré, par le robinet, dans un second tube de verre construit comme le premier, mais gradué en centimètres cubes. Cette décan- tation a pour but d'obtenir une solution éthérée limpide, dans un vase duquel il est facile de laisser écouler sans perte un vo- lume connu de liqueur destinée au dosage de la quinine. Elle ne réussit bien que quand l'ouverlure du robinet est terminée par une grille faisant l'office de filtre et retenant ainsi la poudre de quinquina. Lorsque le passage de l'éther dans le se- cond tube est terminé, on ouvre lentement le robinet adapté à ce tube, et on laisse tomber 20 centim. cubes de solution éthérée dans un flacon de verre contenant à l'avance 10 centim. cubes d'une eau acidulée avec 3^%02 d'acide sulfurique monohydraté par litre. La proportion d'acide contenue dans JO centim. cubes est précicément celle qui peut saturer OB'", 2 de quinine. On ferme le flacon, puis on agite quelque temps; la quinine passe à l'état de sulfate, et il suffit, pour en apprécier la proportion, de détermi- ner combien il reste d'acide sulfurique en liberté. Dans ce but, on additionne la liqueur acide de quelques gouttes de teintufe de bois de Brésil, puis on y verse, à l'aide d'une burette divisée en 100", qui valent 10 centim. cubes, une eau ammoniacale préparée de manière à saturer exactement son volume de la solution acide. Lorsque la teinture de bois de Brésil vire au rouge vio- BAS lacé, on regarde combien il reste de divi- sions d'ammoniaque dans la burette; ce nombre est précisément celui des centi- mètres ou fractions de centimètres cubes d'acide nécessaires pour saturer la quinine contenue dans la portion d'éther soumise à Texpérience. Chaque degré de la liqueur acide neutralisant OS',002 de quinine, un simple calcul fait connaître la quantité de base existant d'abord [dans les 20 centim. cubes d'éther, et enfin dans les 10 grammes du quinquina à essayer. Si la richesse en quinine fait la valeur des quinquinas, elle fait aussi celle du sul- fate de quinine. Il est bien évident que de deux échantillons de ce sel, pris à poids égal, celui ' qui contiendra le plus de base devra être préféré. Puisque la quinine forme des sels en proportions définies, la variation dans la quantité de base existant dans les sulfates du commerce doit tenir ou bien à ce que le sel est un mélange de sulfate neutre et de sulfate basique, ou bien à ce qu'il renferme des impuretés. C'est à cette dernière cause qu'il faut surtout rapporter le peu d'efficacité qu'ont présenté certains sulfates commerciaux. Les substances ajoutées frauduleusement au sulfate de quinine ont été particulière- ment le sulfate de chaux , le sucre , la sa- licine, l'amidon et certains acides gras. Les matières minérales, telles que le sul- fate de chaux, se retrouvent dans les cen- dres obtenues en brûlant un peu du sel suspect sur une lame de platine. Le sucre est caractérisé par lodeur de caramel que répand le sulfate pendant sa combustion. La salicine se précipite lorsqu'on dissout le sulfate dans six fois son poids d'acide concentré, et qu'on additionne ensuite la liqueur de deux fois son volume d'eau. L'amidon et les corps gras se reconnais- sent au microscope dans le résidu insoluble que laisse le sel à essayer, lorsqu'on le traite par l'eau. QCINOÏDINE. — QUINIDINE C-^H'^AzO-. Il se dépose souvent dans les eaux-mères de la préparation du sulfate de quinine une substance particulière que l'on a prise long- temps pour une base et à laquelle on avait donné le nom de quinoidine. Aujourd'hui, BAS il est parfaitement établi que la quinoïdiae est un mélange de résine et de matière co- loraotc avec ud corps réellement basique qui a été nommé quinidlne. Pour isoler la quinidlne, on traite la qui- noiiJinc par l'éther, on filtre pour séparer les matières insolubles, et l'on évapore à sec la solution éthéréc. Le résiilu est repris par de l'eau aiguisée d'acide sulfurique; il se produit du sulfate de quinidiue soluble; la liqueur est alors décolorée par le noir animal, puis additionnée d'ammoniaque, qui précipite la quinidiue. On purifie cette base en la faisant cris- talliser à plusieurs reprises dans l'éther alcoolisé. La quinidiue a pour formuleXl^^H'^AzO^, 2H0; elle est cristallisable, très-peu soluble dans l'eau, plus soluble dans l'éther et sur- tout dans l'alcool. Elle dévie à gauche le plan de polarisation des rayons lumineux, et elle produit avec les acides des sels ana- logues à ceux que donne la quinine. alcaloïdes des STRYCHNÉE?. Les strychnées contiennent trois alcaloï- des différents qui sont : la strychnine, la brucine, Vigasurine. STRYCHNINE. C^^HÎ^Az^O*. La strychnine a été découverte, en 1818, par Pelletier et Caventou. Elle cristallise, soit en octaèdres , soit en prismes à quatre pans terminés par des pyramides à quatre faces. Cette base est très-peu soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther: sa saveur joint à une grande amertume un arrière-goût métallique prononcé. On peut considérer la strychnine comme un des plus violents poi- sons connus; son ingestion détermine le tétanos : aussi l'a-t-on employé quelque- fois pour combattre la paralysie. La strychnine est infusible. Elle se dé- compose vers 300°, en laissant un résidu charbonneux. Le chlore la convertit en une base chlorée qui a pour formule C^^H'^CIS Az^O*, et que l'on a nommée strychnine irichîorée. En agissant sur le chlorhydrate de strychnine, le chlore et le brome donnent naissance à de la strychnine chlorée C^OH-' BAS 525 ClAz'O', et à de la strychnine hromé» C"H2»BrAz20'*. L'iode transforme la strych- nine en strychnine iodée {C^oil-SAz^O*)*!^, L'acide sulfurique concentré n'exerce aucune action sur la strychnine , mais un mélange du môme acide et de bi-oxyde de plomb fait prendre à cet alcali une cou- leur bleue qui passe bientôt au rouge, puis au jaune. En remplaçant dans la réaction précé- dente le bi-oxyde de plomb par le bichro- mate de potasse, il se forme une matière colorante d'un beau violet. L'action simultanée du chlorate de po- tasse et de l'acide sulfurique sur la strych- nine donne un acide cristallisé , Vacide strychniqiie. Distillée sur de la potasse, la strychnine se convertit partiellement en quinoléine. Sous l'influence des éthers iodhydriqiie» de l'alcool, de l'esprit de bois et de l'huile de pomme de terre, la strychnine se trans- forme en éthylstrychnine C<6h26Az20<,4HO, en méthylstrychnine et en amylstrychnine. La strychnine peut être retirée facilement de la noix vomique et de la fève de Saint- Ignace. Il suffit, en effet, d'épuiser la noix vomique en poudre par de l'eau acidulée, de précipiter l'extrait aqueux par la chaux, et de traiter ensuite le précipité par l'alcool. Ce dissolvant, soumis à l'évaporation, donne bientôt des cristaux de strychnine. La fève de Saint-Ignace étant traitée suc- cessivement par l'éther et l'alcool , cède à ce dernier dissolvant de la strychnine pure. Sels de strychnine. La strychnine forme avec les acides des sels cristallisables, amers et vénéneux, qui sont précipités par le tannin et le sulfo- cyanure de potassium. On a déterminé la composition de plu- sieurs de ces sels. Nous citerons particu- lièrement : Le chlorhydrate de stry- chnine, qui a pour for- mule. CWH22Az50SHCl,3HO Le chloroplatinate. . . . C42H22Az20V,HCl,lHC12 Lebromhvdrate C42H22Az20^,HBr L'iodhydrate CV2H22Az204,HI L; fluorhvdratc C42H22Az20\4HF],4H0 L'azotate. C42H22Az20\Az03.HO Le sulfate neuire .... C42H22Az20'*,S03,8HO Le sulfate acide C42H22Az20'',2S03,2HO L'oxalate neutre C42H22Az20l,C;20-J,HO Le bi-oxalalc C42H22Az2OS2C-'03,2HO 526 BAS BAS BRlCiNE, C<6H26Az"-G8. La brucine , dont la découverte remonte à 1S19, cristallise en prismes droits à base rhomboïdale, qui sont insolubles dans l'éther, peu solubles dans l'eau et Irès-solubles dans l'alcool. Cette base dévie vers la gauche la lumière polarisée; elle est moins véné- neuse que la strychnine. Le chlore la colore en bleu. L'iode la convertit en un corps qui a pour formule C Sulfate de nicotine. . . . CiOHi4Az2,S03,'HO La quantité de base obtenue varie avec la nature du tabac employé pour l'extraction. Le tableau suivant prouve, en elTet, que les diveries sortes de tabac dont on fait usage renferment des quantités variables de nico- tine : NOMS DES TAEACS. .NICOTINE 0/0 Lot scellé à + 100° 7,9G Lot-et-Garonne. id. id. 7.3i Virginie id. id. 6,87 Nord 6,58 Ille-et-Vi laine 6,^9 Kenlucky 6,09 Pas-de-Calais 4,91 Alsace 3,21 Maryland 2,29 Basc!4 orgnni(|uc.s artificielles. CHIM. — La découverte du premier alcaloïde arti- ficiel remonte à l'année 1828; elle est due à M. Liebig, qui annonça que, sous l'iu- BAS 527 fluence de la chaleur, l'acide cyaniquc et l'ammoniaque s'unissent et forment une base organique identique avec celle qui existe dans l'urine , et que l'on a nommée urée. Le travail remarquable de M. Liebig ou- vrait une voie nouvelle aux chimistes, qui dirigèrent leurs recherches dans le double but d'obtenir artificiellement d'autres bases organiques, et de déterminer les lois géné- rales qui président à leur formation. Le nombre des alcaloïdes s'accrut en peu de temps. MM. Dumas et Peiouze obtinrent vers J833 une base nouvelle, la thiùsinna- mine, en faisant réagir l'ammoniaque sur l'essence de moutarde. L'annce suivante, M. Liebig prépara un second alcaloïde, la iiic'.amine, en distillant le sulfocyanhydrate d'ammoniaque ; puis le même chimiste pro- duisit VamméUne et Vammélide en traitant la mélamine par les acides. A ces premières bases, vinrent bientôt se Joindre un nombre si considérable d'alcalis artificiels, qu'il dépassa rapidement celui des alcaloïdes végétaux naturels. Les procédés employés pour les obtenir étaient des plus variés : tantôt on soumettait les matières animales à la distillation ; tantôt on décom- posait les essences sulfurées par l'oxyde de jilomb ou par l'oxyde d'argent; tantôt en- core on distillait des acides azotés, des bases naturelles ou certains éthers sur de la po- tasse ; tantôt enfin on chaulTait des sels am- moniacaux dans des tubes fermés à la lampe. La plupart de ces procédés ne s'appli- quant qu'à certains cas particuliers, il était difficile d'établir des méthodes générales pour la préparation des bases organiques ; aussi ne fut-ce qu'à la suite des découvertes successives de MM. Zinin, Fowues, Wurtz, Ilofmann, qu'on a pu émettre quelques idées théoriques sur la formation et la constitu- tion des alcaloïdes artificiels. Après avoir indiqué les résultats obtenus par ces habiles chimistes, nous exposerons les théories ingénieuses auxquelles ces ré- sultats ont conduit. MODES GÉNÉRAUX DE PRODUCTION DES ALCALîS ORGANIQUES. Procédé de M. ZinhK — Lorsqu'on traite les carbures d'hydrogène par l'acide azoti- que, une partie de leur hydrogène passe à 528 BAS l'état deau, et le groupe AzO* vient prendre la place de l'hydrogène enlevé. Ainsi la naphtaline, qui a pour formule C^OR^, de- vient C2otF(Az<), et la benzine, dont la composition est représentée par G'^H*', se change en nitrobenzine G'2H^(AzO*). De nicnae : Le cuniène Ci «H 12 don-ele nitrocumène GiSHii(AzOi) Le paraniccne C^OHis donne le paranicène nitré C20Hi2(AzO'») Le toluène C^H* donne le iiilrotoliiène Cl4H''(AzOl) etc. etc. etc. Or, si l'on fait agir l'hydrogène sulfuré sur ces différents hydrocarbures nitrés, une réduction s'opère, du soufre se dépose, et il se produit , pour chacun d'eux, une base organique nouvelle, qui offre la plus grande analogie avec Tammoniaque. La nitronaphtaline se convertit ainsi en naphtylamine : C2 'IlTAzO'» + GHS =.6S + 4H0 + C^OH^Az Nitronaphtaline Naphtylamine La nitrobenzine en aniline : Ci2H5AzO'* + 6HS =GS + 4H0 + Ci2H"Az Kitrobenzine Aniline Le nitrocumène en cumine : Ci8HiiAzO> + CHS = es 4- 4H0 + Ci^HiaAz Kilrociimrne Cumine Le paranicène nilré en paraniciue ; C2'JHi2AzOV + GHS = es + 4H0 + C^OHiSAz Paranicène Paranicine nitré Le nitrotoluène en toluidine : CHH'AzOï + GHS = OS + 4H0 + CiiHSAz Nitrotoluène Toluidine Dans ces réactions , l'acide sulfhydrique peut être avantageusement remplacé par d'autres corps réducteurs, tels que le suif- hydrate d'ammoniaque, l'hydrogène nais- sant ou les sels de protoxyde de fer. Parmi les bases obtenues par la méthode de M. Zinin, il s'en trouve une qui pré- sente un grand intérêt, à cause des nom- breuses ressources qu'elle offre aux recher- ches scientifiques et aux applications indus- trielles. Cette base, connue d'abord sous les noms de cristallin, ienzidam, kyanol, est BAS aujourd'hui défluitivemcnt appelée aniline^ Nous l'étudierons plus loin avec détail. Procédé de M. Fownes. — Les huiles es- sentielles, trtité:s par l'ammoniaque, se convertissent en certains composés, qui ont été nommés hydramides. Ainsi, l'essence d'amandes amères, soumise à l'action de l'ammoniaque, donne Vhydrobcnzamide , comme le montre l'équalion suivante : 3(CHH602) + 2AzH3 ^ C42Hi8Az2 + 6H0 Essence d'ani. Hydrobenzaraide anièrcs Le furfurol donne la furfuramide : 3(C10HVO'') + 2AzH3 = G30Hi2Az205 + 6H0 Furfurol Furfuramide Etc., etc. Les hydramides, telles que l'hydroben- zamide et la furfuramide , subissent une transformation moléculaire sous l'influence de la potasse, et se changent en alcaloïdes organiques. La furfuramide devient de la furfurine , l'hydrobenzamide de la benzoline. A chaque essence oxygénée correspond une hydramide, et par suite une base orga- nique, La méthode de M. Fownes est donc féconde par la multiplicité de ses résultats. Procédé de M. IVurtz. — Si l'on distille un éther organique quelconque sur de la potasse, il se forme de l'eau, du carbonate de potasse et une base organique, dont la nature varie avec celle de l'éther employé. Ainsi : L'éther mélhylcyanique produit la mé- thylamine, alcaloïde bien défini : C2AzO,C2H30 + 2KÛ + 2HO = 2{KO,C02)+CiH5.\z Eiher Méthyl- mélhylcyanique aminé L'éther élhylcyauique produit l'éthyl- amine : C2AzO,C'>H50 + 2K0+ 2HO=2iKO,C02) + CiHUz Ethybraine L'éther amylcyanique produit l'amyl- amine : C2AzO,CiOHiiO + 2K0 + 2H0 Éther amylcyanique 2(K0,C02) + ciOHiSAï Am' lamine Etc., etc. BAS Comme les éthers organiques soQt nom- breux et qu'aucun d'eux n'échappe à la décomposition que nous venons de signaler, il s'ensuit que la méthode de M. Wurtz, aussi bien que celle de M. Fownes, permet depréparerun nombre considérable de bases organiques. Procédé de M. deClennonl. — Quand on maintient pendant quelques heures à la température de 100", dans un vase bien clos, im mélange formé d'alcool ammo- niacal et d'un éther composé, il se produit une base organique dans la composition de laquelle entre une partie des éléments de l'ammoniaque et ceux d'un carbure d'hy- drogène dérivé de l'éther employé. Ex. : L'éther éthylazotique, traité par l'ammo- niaque, donne l'éthylamine, CVH50,Az03 + AzH3 — C4H5AzH2,HO,Az05 Ether éthylazotique Azotate d'éthylamino et l'éther méthylazotique donne la mélhy- laniine : C3H30,Az05 + AzH3 = C2H3AzH2,HO,Az05 Ether méthylazotique Azotate de méthylamiue Etc., etc. Le nombre des bases obtenues par la mé- iJiode de M.deCiermont n'est donc limité que par le nombre des éthers composés. Procédé de M. Hofinann. — M. Hofmann a reconnu que lorqu'on fait réagir le gaz ammoniac sur un éther à hydracide , il se forme de nouvelles bases organiques qu restent à l'état de sels dans le vase où 1 1 réaction s'opère : C2H3I + AzH3 = C2H3Az,H Éther méthyliodhydriquo lodhydrate de m'thylaraine C>EH + AzH3 = CHlUzjn Éthnr éthyliodhydrique lodhydrate d'éthylaraine Etc., etc. L'ammoniaque ayant la faculté de dé- composer un ou plusieurs équivalents d'éther, un grand nombre de bases orga- niques prennent naissance lorsque les pro- portions relatives des corps agissant vien- nent à varier. Ainsi se produisent : J.a mithylaraine. . C^H^Az \ Par l'action d'un L'élhyl mine. . . C^H'Az r équivale t d'am- La bàtyraniiBB . . C^HUAz t moniaque sur un L'aniyiamine. .. C'OHiSAz/ équivalent d'éther. T. II. BAS 529 La dimélliylaminc (V'IPAz ^ Par l'action de l'am- Ladicthylamine. . C^HUAz [ moniaque sur deux La diamylamine . C20H2îAz ) équivalents d'éther. Etc., etc. La triméthylamino. C^H^'Az '\ Par l'action de l'ara- La triéthylamine . G'^H'SAz \ moniaque sur trois La triamylamine. . C301I33Az ) équivalents d'éther. Etc., etc. IDÉES THÉORIQUES SUR LA CONSTITUTION CHI- MIQUE DES ALCALOÏDES VÉGÉTAUX OBTENUS PAR LES MÉTHODES PRÉCÉDENTES. ALCALOÏDES DÉRIVÉS DE l'ammoniaque. Dans toutes les méthodes qui viennent d'être exposées, il existe un élément com- mun, c'est la substitution d'un hydrocar- bure à Vhydrogène de rammoniaque. La substitution est un phénomène dont il y a de nombreux exemples en chimie. On sait depuis longtemps que les matières or- ganiques, soumises à l'action du chlore, perdent de l'hydrogène et prennent en même temps un nombre d'équivalents de chlore égal à celui des équivalents d'hydro- gène qui ont été déplacés : le chlore s'est donc substitué à l'hydrogène. Les corps suivants sî sont formés dans ces conditions : Point de départ ; Éllicr chlorhydrique G^H^Cl 1" produit - CHVCU 2e produit ~ C''H3Clî 3« produit - C4H2C1V 4' proluit — CiHC13 5' produit - CiCls Mais le chlore n'e^tpas le seul corps simple qui puisse entrer par substitution dans une molécule organique : le brome, l'iode, le soufre, les métaux, etc., jouissent de la même propriété; des groupes composés, tels que le cyanogène G^Az, l'acide hypoazoti- que AzO*, sont dans le même cas , et c'est en se fondant sur ce caractère que M. Zinin est parvenu à préparer les hydrocarbures nitrés dont nous avons déjà parlé. Ordinairement le dérivé par substitution conserve les propriétés fondamentales du corps organique dont il provient. L'acide chloracétique, par exemple, qui résulte de l'action du chlore sur l'acide acé- tique, présente la même capacité de satu- ration que ce dernier acide ; ainsi , sous l'influence des alcalis, les deux acides su- bissent une décomposition analogue : l'acide acétique se dédouble en hydrogène prolo- 3i 530 BAS carboné et en acide carbonique ; de son côté, l'acide chloracétique donne de l'acide carbonique et du chloroforme, composé res- semblant à l'hydrogène protocarboné, et qu'on peut préparer en faisant réagir le chlore sur cet hydrogène : CiH303,HO = 2C02 + cm'* CVC1303.HO = 2C02 + C2HG13 La cinchonine biclilorée cristallise sous la même forme que la cinchonine ; elle exerce la même action sur la lumière polarisée, et elle possède la même capacité de satu- ration. La strychnine chlorée offre les mêmes propriétés que la strychnine non chlorée ; clic est aussi vénéneuse et clic produit avec les acides des sels qui cristallisent avec les mêmes quantités d'eau que les sels de strychnine nalurclle. En constatant d'une part la facilité avec laquelle s'opèrent les substitutions , et , d'autre part , l'analogie des dérivés avec leurs générateurs, on pouvait penser que certains groupes organiques , agissant à la manière du chlore, du brome, du cyano- gène, etc., se substitueraient à l'hydrogène de l'ammoniaque et donneraient ainsi nais- sance à des alcalis nou\eaux présentant les propriétés typiques de l'ammoniaque. C'est précisément cette idée ingénieuse qui a con- duit MM. Wurtz, de Clermont et Hofmann à faire agir sur l'ammoniaque certains hy- drocarbures dérivés des alcools, et que l'on a nommés radicaux alcooliques. Les prévisions de ces habiles chimistes se sont réalisées : ils ont pu remplacer succes- sivement les trois équivalents d'hydrogène que renferme l'ammoniaque, non-seulement par 1, 2, 3 équivalents du même radical, mais encore par dps radicaux dilTérents, et obtenir une série nombreuse d'alcalis artifi- ciels. Ainsi, à l'aide : Du méthyle C2H3, ■\ < niétiiylique, De l'cihyle C^HS, f qui proviennent J c'Iliylique, De l'amyle C'OH'i, t des alcools ) amyl que, Du butylc C'!H7,; ( bulylique, etc., etc., ils ont préparé : L'éthylamine C-H^Az La mélliylaniinc G-H-iAz L'amylaniine Ci"Hi3Az La bulylamine C^HUAz La diéthylamine , . . C^HHAz La Jimétliylaminc Cit^Az BAS La di-aniylamine C20H23Az La triétliylamine G'SH'SAz La triméUiylamine C.SHSAz La tri-amylamine C30H33Az Etc., etc. H Qui dérivent de l'amninniaque : Az H H Seulement, comme cette dernière bnse et ses radicaux n'ont aucune affinité mutuelle lor.'îqu'iis sont préparés à l'avance, on a dû les mettre en contact à l'état naissant, et l'expérience a pleinement réussi. M. Wurtz a donc fait agir la potasse sur l'éther méthylcyanique ; l'acide cyanique, qui est fort peu stable, s'est dédoublé en ammoniaque et en acide carbonique; ce der- nier acide est resté combiné avec la potasse, tandis que l'ammoniaque à l'état naissant a formé de la méthylamine avec le méthyle qui s'est produit. En effet : C^HîO.C^AzO + 2K0 + 2H0 =2KO,C02 + C^HSAz Étlier Méttiylamine méthylcyanique Le même chimiste a traité ensuite l'éther éthylcyanique par la potasse; il s'est fait du carbonate de pota?se et de l'éthylamine, comme l'indique la formule suivante : CiHSO.C^AzO + -2IvO + 2H0 = SKO.CO^+C-HUz Éther Étliylara'ne éthylcyanique Enfin, il a donné naissance à Tamylamine, en se plaçant dans des conditions iden- tiqurs : Ci0Hiio,C2AzO+2KO-|-2HO=2KO,CO2-)-Ci0Hi3Az Éllier Amylamine aniyleyaniquc De son ( été, M. de Clermont a décomposé l'ammoniaque par les différents éthers azo- tiques connus : un des trois équivalents d'hydrogène de l'ammoniaque a été enlevé pour former de l'eau, tandis que le radical alcoolique, mis en liberté, est venu prendre sa place : C2H30,Az05 + AzH3 = AzH-',C2H3,H(3^z05 Étlicr Azotate de méthylamine méthylazotique C'.H30,Az03 + AzH3 = AzH2,C2H3,HO,AzO» Éther Azotate d'éthylamine éthylazolique Enfin i\L Hofmann a réalisé la substitu- tion des radicaux alcooliques à l'hydrogène BAS de l'ammoniaque, en traitant cette base par un étlier à hydraride; l'hydrogène éliminé s'est uni au métalloïde existant dans l'éther, tandis que le radical s'est cunverli en une base organique. Ex. : AzH^ + Cmn = AzH2,C2H',Hl Élhor mélhyliodhydriqiic lodliydralc do mcthyliaque Les alcalis dont nous venons de décrire les différents modes de production résultent du remplacement d'un équivalent d'hydro- gène dans l'ammoniaque, par un équivalont de radical organique. Pour obtenir les bases résultant du rem- placement de deux ou trois éciuivalents d'hydrogène de l'ammoniaque par deux ou trois équivalents de radical, on aurait pu faire agir ces deux ou trois équivalents de radical sur un seul équivalent d'ammonia- que, mais il était plus simple et en même temps plus conforme aux idées théoriques que nous avons exposées, do remplacer suc- cessivement dans la même molécule d'am- moniaque les trois équivalents d'hydrogène par le même nombre d'équivalents de radi- caux alcooliques. C'est donc en faisant agir l'ammuniaque sur l'éthylamine, la méthylamine, l'amyla- mine qu'on a préparé : La diétliylamine. CAHo H La dimclhylarainc. La diamylamine. ] C2H3 Az ( H ) OiOHU ) CiOHii Az H ) C'est également en traitant la diméthy- lamiue, la diéthylamine, la diamylamine par l'ammoniaque qu'on a produit : La tricthvlamine < C'tHS \ Az C4H3 La triiiKtlivlaraine. ( C-2H3 . I C2H3 ( C2H3 , CiOHH CiOHii (CioHU Az Enfui, c'est en soumettant ces diverses ba'ertit en ammoniaque composée. Elles consistent, en effel, dans le remplacement de 1, 2, 3 équivalents d'hydrogène de la double molécule d'ammoniaque par des mo- lécules composées. Grâce aux recherches qui viennent d'être résumées , la famille des diammoniaques présente déjà un grand intérêt, mais elle n'a pas encore atteint l'importance que les travaux de M. Hofmaun paraissent devoir lui faire prendre. Comme on le verra plus loin. M. llofm^nn rattache toutes les bases organiques naturelles au groupe de diam- moniaques. Les mêmes raisonnements s'appliqueraient aux composés du troisième type, c'est-à-dire aux triamines. Il existe enfin deux autres classes d'al- calis qui ont pour type : le premier, une molicule d'ammoniaque quadruplée ; le se- cond, une molécule d'ammoniaque quin- tuplée. Dans le premier de ces groupes, on a étudié récemment une base particulière, la glycosine C'^H^Az, dont la formule peut s'écrire : C*H2"" Az4 La glycosine résulte donc du remplace- ment de l'hydrogène d'une molécule d'am- moniaque quadruple par un radical C^H^qui est quadriatomique. BASES DÉRIVÉES DE L' ANILINE. L'aniline, alcali obtenu par M. Zinin, en soumettant les hydrocarbures nitrés |à l'ac- tion du sulfhydrate d'ammoniaque, se com- porte comme l'ammoniaque dans toutes ses réactions. Aussi donne-t-elle naissance à des anilines composées lorsqu'on la traite par les radicaux alcooliques. On connaît aujour- d'hui : La inélhylaniline. . . . CiVH9Az =1 Cm^Ai BAS 533 H (C12H5 L'étl'.ylanilinc CieHi'Az = { CHSAz (h CCI2H5 La bicthylaniline. . . . C20Hi5Az= CiRSAz (CVH3 (-C12H3 L'amylaaUine C^2HnAz = { CiOHUAz (H rci-'H3 La biaraylaniline. . . . C32nieAz = ] CiORH Az (C'OHii La cétylanilinc . ... CiiH59Az = | C^^Hîs Az (il ( am-i La bicélylaniline. . . . C"GH''1Az = ^ CS^HSSAz La méthyléthylaniline. C'^HiUz = J C-'li;î Az (Ci mi L'amylcthylaniliiie. . . G^eH^lAz - { r.i"liu Az { CWI3 (CMH'>1 L'amylmétliylaniline. . . C24Hi9Az = ] Ci"HU Az ( cm? Etc., etc. Ces diflérentes bases résultent de la sub- stitution du (méthyle, de l'éihyle, de l'a- niyle, etc., à l'hydrogène de l'aniline. Leur constitution permet donc de les placer à côté des ammoniaques composées. Au surplus, l'aniline elle-même C'2irAz, peut être considérée comme de l'ammoniaque dans laquelle un équivalent d'hydrogène serait remplacé par du phényle. En oCTet : C12H5\ C12H-AZ ^ H Az H j Les anilines composées les plus connues seront décrites en parlant de l'aniline. L'étude de leurs propriétés fera nettement ressortir les nombreux rapports que ces bases offrent avec les ammoniaques de M. Wurtz. ALCALOÏDES PHOSPHORES. La similitude que présentent les pro- priétés del'azote et du phosphore ont fait pressentir qu'il pourrait exister des bases phosphorées'ayant la même constitution que les ammoniaques composées. On a donc cherché à remplacer par des radicaux l'hy- drogène du corps PhH^, et il s'est produit en effet deux bases organiques nouvelles remplissant les mêmes fondions chimiques que l'ammoniaque : Ces deux bases sont : C^HS ) La tiiéthylpiiosphine. . d^Hisph =C4H3 } Ph CiH3 ) C2H3) La triméthylphosphine. . C6H9Ph = C2H3 \ Ph C^HS) On obtiendra sans doute la triamylphos- phine et la triphénylphosphine, etc., dont la constitution peut être représentée par des formules correspondantes à celles qui vien- nent d'être citées. 53i B\S BASES DÉRIVÉES DES RADICAUX ORGANO- MÉTALLIQUES. Il existe une série très-curieuse de corps organiques, dont la molécule est formée par l'union d'un hydrocarbure avec un métal, tel que le zinc, le plomb, le bismuth, l'étain, l'antimoine, le mercure, le platine, etc., et que l'on a nommés, pour cette raison, radi- caux organomélaUiques. Voici la formule de plusieurs de ces composés : Cacodylo C6H9AS Zincétliylc CMlsZn Zincamyle CioH"Zn Plombodimûthyle. . . . (C2Hî)2Pb. Ploinboscsquiamyle. . . (CiOHli)3Pb2. Bisrauthtnélbylc. . . . (C4H5)3Bi Stannamyle CiOHUSn Mercureniélhyle. . . . C-H^Hg'- Etc., etc. Les radicaux organoinétalliques s'oxydent facilement et donnent alors des bases douées d'une gran le énergie. La conslitiuion des bases ainsi obtenues permet de les comparer aux bases formées par l'azote, le phosphore, l'arsenic, etc. Ainsi le cacody'e C^H^AS fournit en s'oxy- dant Voxyde de cacodylo C^H^AsO que ses propriétés assimilent à un oxyde d'arsénio- C2H3 iriméthylammonium C-ti^ AzO, analogue à Voxyde de triéthylammonium : CiHS . gSJjUzO.HO. On connaît encore l'oxyde de lélraphos- phomélhylium , Voxyde de tétraphosphé^hy- lium, Varséniolriélliylium, Varséniotrimé- thylium , l'oxyde d' aurophosphélhylium , Voxyde de platinarsénélhylium , Voxyde de stibméthyliuni, etc. Les plus curieuses de ces différentes bases seront décrites au chapitre des radicaux or- ganiques. class ncation dks bases organiques d'après m. hofmann. A la suite de ses belles recherches, M. Hof- mann a proposé pour les bases organiques une classiGcalioa dont nous donnerons ici le résumé. M. Hofmann désigne les bases organiques sous le nom générique d'amt/ies. 11 distingue BAS ensuite les monamines , les diamines, les triamines, les télramines, etc., suivant que ces composés dérivent d'une, deux, trois ou quatre naolécules d'ammoniaque. Monamines. Les monamines sont des bases dérivées d'une seule molécule d'ammoniaque, et qui présentent les propriétés typiques de cet alcali. Elles forment une classe nombreuse de corps dont la plupart des termes ont été obtenus dans le laboratoire, mais dont quel- ques-uns se sont rencontrés dans la nature. Les monamines se divisent en trois classes différentes, savoir : Les monamines primaires, qui dérivent de l'ammoniaque par la substitution d'un radical oxygéné ou non à un équivalent d'hydrogène. Les monamines secondaires, dans les- quelles deux équivalents d'hydrogène sont remplacés par deux équivalents de radical. Les monamines tertiaires, où trois équi- valents de radical ont pris la place de trois équivalents d'hydrogène. Ces trois subdivisions peuvent être repré- sentées par les trois formules générales suivantes : Monamiiie Monamine Mouamiiio piimairc. secondaire. tertiaire. A ^ A ) A ) H Az B } Az B ? Az H ) H ) C) Voici les noms de plusieurs des alcalis qui se rattachent à ces types : Monamines piimai'es. Mctlivlaniinc. Etbylamine Amylamine AUylaraine Phénylaminc ou aniline. Tolylamiiic Naphtylamine C2H3 H H C'*H5 H H C'OHU H 11 CHU H H C12H7 H 11 cinn H H C20H7 H H BAS La glycosine ou glycocolle (acide ) lî acctainiquc) i ij L'alaliinc ou acide pro[iloiiaiiiiqiio. \ Il La Icucine ou aride caproamique. l H Acide licnzamiquc ] H ( II l CifîH'06 Acide unisamique < H Monamines secondaires. Diméllijlamine j C^H^ Diélhjlamine l C'H^ l'ciOHil Diamylam'ne J Ci"Hii (CUz Cyanélliylamine < C^H» /cmio Élhylphénylamine j C'HS (C12H3 Géiliyl|'hénylamine < C32H33 |CiH3 Etiiyllolylamine j Ci^H^ Pipéridine (pipérylamine) i jj Conine (conylamine) 1 ' H * Monamines tertiaires. /C2H3 Trimétiiylamine { C^HS (C2H3 ( C4HS Triélhylamine < C/'Ha Trianiylamine < CiOH'i (CiOHU (0^113 Méthyltlliylaniylamine \ CMIS (CiOHil Cyandit'tliylamine y.c:ùlaM:, petit roi ). REPT. — Genre de Repliles de la fa- mille des Iguaniens, sous-famille des Igua- niens pleurodontes, ayant pour caractères essentiels : Une expansion cutanée de figure triangulaire, s'élevant verticalement au-des- sus de l'occiput ; le bord externe des doigts postérieurs garni d'une frange dentelée et composée d'écaillés ; une arête écailleuse , dentelée en scie , régnant depuis l'occiput jusqu'à l'exlrémilé de la queue, et, chez les mâles de l'une des deux espèces , formant une crête élevée , soutenue par les apophy- ses épineuses des vertèbres ; sous le cou, un rudiment de fanon , suivi d'un pli transver- sal bien marqué; des dents palatines, et pas de pores fémoraux. Le dessus du tronc est couvert d'écaillés rhomboïdales , caré- nées, disposées par bandes transversales; le ventre est garni, suivant les espèces, d'é- cailles lisses ou carénées. Les membres sont très allongés, surtout ceux de derrière; les doigts grêles; la queue longue et comprimée. Basilic a capuchon , B. mitrntus D. Ce saurien est long d'environ 70 à 80 centimè- tres et a de 4 à 5 centimètres de diamètre. Sa queue , comprimée , a trois fois l'éten- due de son corps. Sa tête, de forme pyra- mido-quadri-angulaire , porte sur l'occiput une expansion conique, en forme de capu- chon arrondi à son sommet et un peu penché sur le cou. Cette crête , rudimcn- taire chez les jeunes sujets , ne se développe qu'avec l'âge; chez les individus mâles, les crêtes dorsale et caudale sont soutenues par les apophyses épineuses , et les écailles du ventre sont lisses. Cet animal est d'un brun fauve en dessus et blanchâtre en des- sous. Sa gorge porte des bandes d'un brun plombé , et , de chaque côté de l'œil ; règne une raie blanchâtre, lisérée de noir, qui va se perdre sur le dos. On remarque chez les jeunes Basilics et chez les femelles des accidents de coloration fort irréguliers. Le Basilic à capuchon est originaire d'A- mérique. Il se trouve à la Guiane, à la Marti- nique et au Mexique, ce qui lui a fait donner le nom de Basilic d'Amérique. Ses mœurs sont peu connues ; on sait seulement qu'il vit sur les arbres , et saute de branche en branche pour cueillir les graines, et peut- être aussi pour attrapex les Insectes dont il fait sa nourrîture. 35 546 BAS Quoi qu'on ne sache à quelle espèce rap- porter le célèbre Basilic des anciens , et que ce ne puisse être celui que nous venons de décrire , puisqu'il est originaire d'Améri- que, Linné, frappé de sa ressemblance avec la description du Basilic des Grecs , lui a appliqué ce nom ; mais il est aussi inolTensif que l'autre avait de puissance malfaisante. D'après les récits des auteurs de l'antiquité, reproduits par les écrivains du moyen âge, le Basilic , quoique de petite taille , causait par sa piqûre une mort instantanée , et si son contact était redoutable, son regard l'é- tait encore plus ; car l'homme dont la pru- nelle venait à rencontrer la sienne se sentait dévoré d'un feu soudain, et périssait au mi- lieu des tourments ; en revanche , s'il aper- cevait le Basilic le premier , il n'avait plus rien à craindre. Le Basilic exerçait sur lui- même une influence mortelle , et les chas- seurs se servaient d'un miroir pour le pren- dre j car dès que l'animal avait fixé son image, il devenait victime de sa puissance fatale. Aux époques de crédulité , les char- latans vendaient aux curieux ignorants de petites Raies façonnées en forme de Basi- lics. La tradition a transmis jusqu'à nos jours le souvenir de cet animal fabuleux ; le vulgaire pense encore que les œufs hardés , à enveloppe membraneuse et sans vitellus , sont pondus par un vieux Coq , et donnent naissance à un Basilic. Le Basilic a bandes , B. vUtatns Wieg., ne diffère du précédent que par le moindre développement de la crête rachidienne ; par ses écailles ventrales qui sont carénées , au lieu d'être lisses , et par des bandes noires , au nombre de six ou sept , régnant en tra- vers du dos. Le B. à bandes est originaire du Mexique. C'est le même que le saurien inscrit par Wagler [Système de classific. des Amphibies) sous le double nom de Basiliscus et A'Mdiooryphns. (C. d'O.) BASILIC. Ocym,nm (pauiXixo'ç, royal; à cause de son odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, ayant pour ca- ractères : Calice à deux lèvres : la supérieure large et entière ; l'inférieure à 4 dents ai- guës. Corolle renversée, ayant la lèvre su- périeure à quatre lobes et l'inférieure plus longue et crénelée. Étamines 4, recourbées vers la partie inférieure de la fleur ; les 2 plus courtes munies d'un petit appendice à BAS leur base. — Plantes herbacées et aromati- ques, originaires, pour la plupart, des parties chaudes de l'ancien continent, et comprenant une quarantaine d'esp. dont quelques-unes sont cultivées dans nos jar- dins. Tels sont : le Basilic commcn , Ocy- mum, basilic7:m\j., plante annuelle, ori- ginaire des Indes. Sa tige est haute d'envi- ron O'^SS, carrée, rameuse et rougeâtre ; ses feuilles sont pétiolées, cordiformes, légère- ment ciliées, dentées sur leurs bords, et d'un vert foncé ; fleurs blanches ou purpu- rines , en épis verticillés à l'extrémité de la tige. Cette espèce est cultivée fort com- munément à cause de son odeur aromati- que, et sert dans les apprêts culinaires, aux mêmes usages que le Thym. Gn en connaît plusieurs variétés. Le Basilic petit, 0. mi- ninum, à feuilles vertes ou violettes, sui- vant la variété, et formant une toufl'c épais- se, haute d'à peine 0™20 ; le Basilic de Cet.. LAN, 0. giatissimnm , ligneux, à odeur très forte et de «erre chaude ; le Basilic a. GRANDES FLEURS, 0. grandiflovum , à fleurs rares, blanches, plus grandes que celles des autres et à odeur peu agréable. Les Ba- silics aiment la chaleur^, et si l'on en veut jouir longtemps, il faut les tondre en boule au moment de la floraison. On a aussi donné le nom de Basilic sau- vage à plusieurs autres plantes de la famille des Labiées, tels que les Clinopodes, les Thyms, etc. (C. d'O.) *BASILI]V]VA (paaîXivvry., reine), ois. — Ce genre , établi par Boié, est synonyme de Polytmus de Brisson , et répond à la division des Émeraudes de Lesson , dans sa Monographie des Oiseaux-Mouches. (C. d'O.) BASILISCUS. REPT. — Voy. basilic. *BASILOSAURUS (paaiXEÙ?, roi, royalj oaùpo;, lézard), paléont. — Nom donné par Richard Harlan à un animal fossile dont les restes ont été trouvés dans les terrains ter- tiaires de la Louisiane, parce que ce natura- liste croyait que cet animal était un reptile de l'ordre des Sauriens. M. Richard Owen, ayant trouvé que ce fossile appartenait à un mammifère de l'ordre des Cétacés herbivo- res, a dû en changer le nom, et il lui a donné celui de Zeuglodan. Voyez ce mot. (L. D.) * BASEVERVTE. BasinervU {hasis , BAS base;«ery?/5,nerf,nervure). noT.ru. —Cette expression s'emploie particulièrement pour exprimer une disposition spéciale des ner- vures ; ainsi , une feuille est basinervée , quand ses nervures principales partent tou- tes en divergeant de la base de la feuille , comme dans un grand nombre de plantes monocotylédonces. On dit, dans le mOme sens, que les feuilles sont digitinervées. (A. R.) *BASIPRIO]VOTA (Paa^î.base; ti:? icvu- To;, en scie), ins. — Genre de Coléoptères létramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Chevrolat et adopté par M. De- jean {Calai., 3" édit. ), qui y rapporte trois espèces, toutes des Indes-Orientales. Nous citerons comme type du genre la Cassîda B-punctuta ou Imaiidiurn ^-punctatum dé Fabricius, qui se trouve à Siam. Les carac- tères de ce g. sont : Tète découverte ; an- tennes longues, conliguës à la base, de 11 articles ; 3-11 flliformes ; dernier un peu acu- miné. Corselet profondément échancré en avant , bisinueux à la base et d'une manière flexucuse; celle-ci est dentée, ainsi que les étuis , sur le dedans ; élytres ovalaires. M Hope a fait depuis , avec ces Insectes {CoLcojilerit. Man-, p. 152), son genre Priopicra. (D. et C.) *BASIPTA (étym. inconnue), iks. — Genre de Coléoptères tctramères, de la fa- mille des Chrysomélines, établi par M. Che- vrolat et qui faisait autrefois partie des Cas- sida. M. le comte Dejean, dans son dernier Catalogue, a adopté ce genre. On n'en con- naît encore qu'une seule espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, et que nous avons nommée jg.^/rtî/ca, en raison de sa couleur générale qui est d'un vert pâle, tirant sur le jaunâtre; les côtes du corselet en des- sus offrent une espèce de villosilé blanchâtre j les élytres ont la suture un peu plus obscure et de gros points irréguliers qui, observés à la transparence , font voir des cercles vi- treux, lesquels présentent une tache po- reuse au centre. La longueur de cet insecte est de 8 millimètres et de la largeur de 6. (C.) * BASISOLUTE. Basisolutus {hasis, base ; solutus , détaché), bot. ph. — Se dit des feuilles dont la base se prolonge en un petit appendice sans adhérence , comme dens le Scdum rcflexum. BAS 547 *BASITOXE. BasitoTus (pxai;, base; T-.^cv , arc). INS. — Genre d'e Coléoptères té- tramèrcs, de la famille des Longicornes, établi par M. Audinet-Serville, qui le range dans la tribu des Prionicns (Nouv. classif. des Longicornes, Ann. de la Soc. eut. de France, tom. I, pag. 174). Ses caractè- res essentiels sont d'avoir les mandibules épaisses ; le premier article des antennes gros, conique et arqué ; l'angle suturai des élytres sans épine distincte. Il y rapporte deux très grandes espèces du Brésil, nom- mées par lui, l'une B. arma tus de sa Col- lection, et l'autre B. Maillei de celle de M. Mail. (D.) * BASOLEIA ( étymologie inconnue ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Ozénides, Hope , établi par Westwood , et qui corres- pond au g. Axinophoriis de Gray et à celui de Catapiesis de Brullé. Vot/cz ces mots. (D.) ^BASSARIDE. BassariS ( pacaxp !; , renard ). mam. — Un carnassier digiti- grade , découvert au Mexique , el retrouvé depuis en Californie , est le type de ce genre , établi en 1834 par M. Lichtenstein {SaeiKjthiere, liv. IX), et depuis diver- sement classé par les auteurs. Il est con- sidéré par M. Waterhouse {Procccd. zool. socicty ofL'.ndon, 1839) comme appar- tenant au groupe des Ursns de Linné ; par M. de Blainville , dans un mémoire pré- senté à l'Académie en 1837 {t>oy. les Comp- tes-rendus hcbdom. de l'Acad. , octobre 1837), par moi-même dans mes cours , et par MM. Eydoux, Gervais et Souleyet [Zoo- logie de la Bonite, 1841), comme un Viverra; enfin par M. de Blainville, dans un travail tout neuf {Compfcs-rendus, février 1842), comme un Miistcla. Les mo- laires sont au nombre de 6 à chaque mâ- choire , savoir : en haut , 3 fausses mo- laires, 1 carnassière, et 2 tuberculeuses ; en bas, 4 fausses molaires, 1 carnassière et 1 tuberculeuse. Ce sont les nombres qu'on trouve le plus ordinairement chez les Vi- verriens ; et les formes de ces diverses dents se rapprochent aussi beaucoup de celles qu'on connaît chez la plupart de ces der- niers. Les doigts sont au nombre de 5 par- tout , et à ongles fortement arqués , comme chez plusieurs Viverriens et chez la plupart 548 BAS des Mustéliens ; et c'est de ceux-ci qae la Bassaride se rapproche par ses formes gé- nérales, le corps étant allongé et porté sur des membres courts : caractères qui toutefois ee retrouvent aussi chez les Viverriens dans plusieurs genres, notamment dans ceux que nous avons nommés Galidie et Gah'diclis. Les détails suivants, empruntés au travail déjà cité de MM. Eydoux , Gervais et Sou- leyet , achèvent de montrer dans la Bassa- ride un genre appartenant aux Viverriens, voisin en particulier sous quelques rapports des Gencltcs, sous d'autres des Galidies , mais faisant le passage aux Mustéliens. La langue est douce. Il n'existe point de poche odorifère ; mais il existe à l'extrémité de l'intestin une petite plaque crypteuse, à la surface de laquelle débouchent les deux conduits des glandes anales. Enfin le pénis est soutenu par un os considérable : carac- tère qui , ordinairement , existe chez les Mustéliens el manque chez les Viverriens. L'unique espèce de ce genre a reçu Tépi- thèle spécifique de rusée, as l nia. Son pe- lage est d'un gris fauve, dont la nuance uni- forme est relevée par la coloration remar- quable de la queue. Celle-ci a huit anneaux noirâtres incomplets en dessous. Avant la découverte de la Bassaride , la famille des Viverriens ne comptait aucun représentant en Amérique. Ce genre , quoi- qu'imparfaitement connu, offre donc, dès à présent , un assez grand intérêt , sous deux points de vue, savoir : comme établis- sant un lien intime entre les Mustéliens et les Viverriens, el comme modifiant les idées généralement admises sur la distribution géographique de ceux-ci, les seuls qui, parmi tous les grands groupes de Carnassiers , fussent encore regardés comme apparte- nant à un continent , à l'exclusion de l'au- tre, (l. G. -S. -H.) BASSETS. MAM. — Race de Chiens à jambes basses, droites et quelquefois tor- ses. Voyez CHIEN. BASSETS. EOT. cR. — On a donné ce nom à quelques Champignons à pédicule court et particulièrement à des Agarics. * BASSIA (détroit de Bass). tunic. — Genre cité par M. de Blainville {Actïno- ioyie, p. 135) comme ayant été proposé par MM. Quoy et Gaimard , pour leur Bassia QU'tdrilalera, espèce de Diphye du détroit BAS I de Bass. il rapporte ce genre à celui des I Abyles. I Dans la partie zoologique de leur relation \ {Voyage de l'Astrolabe, IV, p. 9, pi. 4 , f. 18-20), MM. Quoy et Gaimard renoncent à la distinction du g. Bassia , et donnent à l'animal sur lequel il reposait le nom de Diphycs bassensis. (P- G.) BASSIA, L. BOT. TH. — Genre de la fa- mille des Sapotées , offrant pour caract. : Calice à 4 ou 6 segments bisériés. Corolle campanulée ou rotacée, divisée en 7 à 14 lo- bes bisériés. Gorge inappendiculée. Étarai- nes en nombre double ou triple des lobes de la corolle. Ovaire o-à 12-loculaire; loges 1-ovulées. Style saillant 5 stigmate pointu. Baie par avortement 1-ou pauci-loculaire , oligosperme, ou 1-sperme. Graines apéris- permées, lisses , grosses, nucamenlacécs, à bile ventral. — Arbres lactescents. Feuil- les éparses, coriaces. Pédoncules axillaires, ou latéraux , ou agrégés au sommet des ra- mules. Fleurs nutantes ou pendantes, jaunes. Ce g. est propre à l'Asie équalo- riale ; on en connaît 8 espèces. Le B. loiujifolia W. est fréquemment cultivé au Bengale (où on l'appelle Illupi) et dans beaucoup d'autres contrées de l'Inde, en raison de ses usages économiques. On exprime de ses graines une huile grasse, que les Hindous emploient très communé- ment à l'éclairage, ainsi qu'à la préparation des aliments et du savon. Les fleurs qui tombent spontanément des arbres sont ra- massées avec soin ; on les mange après les avoir fait torréfier. Le fruit, cueilli soit avant sa maturité, soit mûr, est mangé en bouillie. Le suc laiteux de l'écorce passe pour un bon remède contre les maladies de la peau. En- fin, le bois de cet arbre est aussi dur et aussi incorruptible que le fameux bois de TcA, mais plus diflîcile à travailler. Le Bassia latifvlia , qui croît dans les contrées montucuses du Bengale, ne le cède guère en utilité au B. longifulia. Son bois est dur, très tenace, propre au charronnage et à toutes sortes d'autres ouvrages. Les fleurs ont une saveur douce el vineuse ; on les mange sans autre préparation, et l'on en extrait une boisson alcoolique. Les graines fournissent aussi de l'huile. Les graines du Bassia hntyracea Roxb. contiennent une substance qui, à l'état frais, BAS esi analogue au beurre , mais qui , avec le temps durcit peu à peu , et devient sem- blable au suif. Cette substance jouit d'une grande vogue dans la thérapeutique des Hindous , qui la regardent comme un spé- cifique contre les rhumatismes. La pulpe du fruit de celle espèce est mangeable, mais fade. Le bois, au témoignage de Rox- burgh , est l'un des plus légers qu'on con- naisse. Ce Bassia croît au Népaul , où on le désigne par les noms de i'ulwnh ou lliiilwara. (Sr.) BASSIN. ANAT. — On donne ce nom à la partie du squelette des Vertébrés qui sert de point d'attache aux os des membres pos- térieurs. On comprend, d'après celle défini- tion, que ces rapports physiologiques doivent établir certaines relations de développement entre ces membres elle Bassin ; aussi trou- vons-nous ce dernier existant constamment avec tous ses caractères chez les animaux plus ou moins marcheurs ; et le voyons- nous disparaître en quelque sorte pièce à pièce dans les animaux rampants et nageurs, à mesure que les membres postérieurs eux- mêmes perdent de leur importance. Chez les Mammifères adultes, le Bassin semble formé de trois os solidement réunis par des ligaments ou des cartilages, de ma- nière à former , à la partie postérieure de l'abdomen , une sorte de canal osseux plus ou moins largement ouvert inférieuremcnt , si ce n'est dans un étroit espace où la cein- ture est complète. C'est à lui que viennent aboutir les principaux muscles de l'épine, du bas- ventre et des cuisses ; et c'est lui qui, à raison de son peu de mobilité, semble jouer le rôle de point fixe sur lequel ces organes de mouvement prennent leur prin- cipal appui. Une partie des viscères du bas- ventre, entre autres la vessie, la matrice, et quelquefois les testicules, sont logés dans sa cavité. Les trois os que nous avons indiqués comme composant le Bassin des adultes, sont le sacrum et les deux os innominés. Le premier résulte de la soudure d'un nombre variable de vertèbres dites vertèhres sa- crées, et fait réellement partie de la co- lonne vertébrale. Les os innominés sont également formés chez les jeunes de trois os distincts: l'iléon, le pubis et l'ischion. Le premier forme la partie antérieure et BAS 549 supérieure du Bassin. En bas et en avant se trouve le pubis articulé d'un côté avec l'iléon et de l'autre formant, avec son symétrique sur la ligne médiane, la symphyse du pubis. En arrière de l'iléon se trouve l'ischion qui, après avoir donné la tubérosité et l'échan- crure appelées isrhiitliqncs, se porte en avant pour rejoindre le pubis. Les réunions de ces deux os laissent au milieu de l'os in- nominé un trou oppelé ovalairc. Les (rois os aboutissent à une cavité arrondie , dans la- quelle s'engage la tète du fémur, et qui porte le nom de cavité eolyloïde. Telle est la composition la plus générale du Bassin des Mammifères; mais M. Serres a découvert chez un cerlain nombre de Carnassiers, un quatrième os qui entre dans la formation de la cavité cotyloïde et qu'il a appelé , pour cette raison , os cotyléal. En outre , les Marsupiaux et les Monothrèmes présentent de chaque côté un os particulier, articulé en avant avec les pubis, et qui a reçu le nom A'os rnarsiiinal. Nous reviendrons tout à l'heure sur ces détails. Le Bassin de l'homme diffère de celui de tous les autres animaux, non point par sa composition essentielle , mais par sa forme générale. Chez lui et surtout chez la femme, le Bassin est assez court, tandis que les iléons, largement développés, offrent une large surface qui supporte le paquet des viscères abdominaux. Ces os sont légère- ment concaves et le sacrum est fortement recourbé. Le bord supérieur du pubis se prolonge à la surface interne de l'iléon, de manière à y former une crête saillante, correspondante à l'angle sacro-vertébral. Ces deux saillies forment ce qu'on a appelé le détroit antérieur ou si/j)ériei/r qui partage le Bassin en grand Bassin, ou Bassin supérieur, et en petit Bassin, ou Bassin inférieur. Ces épithèles, empruntées uniquement au langage de l'anatomie hu- maine, s'appliquent souvent mal chez les Mammifères. Ainsi , chez les Tatous et les Fourmiliers, c'est le petit Bassin qui est le plus considérable, tandis que le grand est presque réduit à rien. De l'inclinaison des plans du Bassin vers la colonne vertébrale, de la position et de la direction de la cavité cotyloïde dépend en grande partie le mode de station. Chez l'homme, les plans des moitiés antérieures 150 BAS regardent en bas, et la cavité eotyloïde est dirigée de côté, en bas et un peu en avant. Son échancrure correspond à Taxe de l'os de la cuisse dans la station droite, et voilà pourquoi celte dernière est naturelle à l'homme. Dans les Singes, qui se rappro- chent le plus de Thomme, les plans dont nous parlons regarderaient en avant et en dehors dans cette situation. Il s'ensuit que la cavité cotyloïde elle-même change de position et que , pour que l'axe de l'os de la cuisse corresponde à son échancrure, il faut que cet os soit presque perpendiculaire au plan de l'épine dorsale et c'est en effet la position du fémur dans la station natu- relle des quadrupèdes. Ainsi que nous le disions tout à l'heure, les Singes ne font pas exception à cette loi. Les Orangs, les Gibbons ont le Bassin plus large que les autres Quadrumanes , et surtout les iléons plus développés; mais la direction des plans est presque parallèle à l'épine dorsale. Le Bassin est en outre plus allongé que chez l'homme et son diamètre transverse est moindre que son diamètre antéro-pos- térieur. On rencontre , dans la classe des Mam- mifères, quelques exceptions remarquables à la disposition générale que nous venons d'indiquer ; ainsi , dans la Roussette d'Ed- wards, le pubis et l'ischion ne se soudent pas mais se prolongent en arrière. Dans la Taupe, la Musaraigne , la Chrysochore , on ne trouve pas non plus de symphyse pu- bienne. Nous voyons déjà se montrer ici comme exception ce qui devient la règle dans une classe inférieure , ce qui ne s'ob- serve que comme monstruosité chez des Mammifères plus élevés. En oufre^ la Taupe présente cette particularité unique, peut- être, que les os coxaux sont tellement serrés contre l'épine du dos que le détroit antérieur ne peut plus servir de passage aux viscères abdominaux et que ceux-ci se trouvent re- jetés en dehors. Enfin, chez certaines Chauves-Souris, les ischions se soudent en- semble et avec l'extrémité du sacrum. Le Bassin est une des parties du squelette auxquelles se rattachent quelques-unes des questions les plus intéressantes de la phi- losophie anatomique. Déjà Vicq - d'Azyr avait signalé en détail ses nombreuses analogies avec l'épaule. Il a été suivi BxVS dans cette voie par un grand nombre de naturalistes, qui sont loin d'être toujours d'accord dans leurs déterminations. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet ( voyez ÉrAui,E); mais la comparaison même des divers Bassins de Mammifères entre eux a soulevé déjà bien des discussions. Nous avons parlé du cotyléal comme n'ayant été- signalé que dans un certain nombre d'ani- maux de cette classe. Quelques naturalis- tes y ont vu le représentant du marsupial j mais ces deux os existent simultanément dans quelques Marsupiaux , et entre autres dans un Phalanger de la Nouvelle-Hollande, où le cotyléal présente absolument la même disposition que dans le Lion et l'Hyène. On a aussi cherché à le regarder comme l'ho- mologue de l'os de la verge ; mais on le trouve bien développé chez des Carnassiers qui présentent également ce dernier, par exemple chez l'Ours. Lors même d'ailleurs que les faits ne seraient pas en opposition avec ces diverses déterminations, elles nous paraîtraient peu probables ; car elles se trouveraient en opposition avec une des lois auxquelles la nature semble le plus fidèle, la loi des connexions (GeoCfroy-Saint-Hl- laire). Il nous paraîtrait difficile de recon- naître dans l'os marsupial placé vers l'ex- trémité interne du pubis , ou dans l'os de la verge qui n'a aucune relation avec le reste du Bassin , ce même os cotyléal qui dans l'Hyène, par exemple, se trouve placé au fond de la cavité cotyloïde, et en rapport direct avec les trois os élémentaires du grand os innominé. Nous nous sommes occupé jusqu'à pré- sent du Bassin considéré seulement chez les Mammifères, qui s'éloignent le moins de leur type. En arrivant aux Cétacés , nous rencontrons tout à coup de bien grandes différences. On ne trouve plus chez ceux-ci que quelques petits os flottants dans les chairs , os qui ont été considérés , tantôt commeapparlenantauBassin, tantôt comme les rudiments du squelette des membres postérieurs. Il est assez difficile de se déci- der à cet égard, avant de nouvelles recher- ches ; car ces deux opinions peuvent égale- ment se fonder sur des analogies tirées de l'étude des Reptiles, ainsi que nous le ver- rons plus bas. Dans les Oiseaux , le Bassin semble être BAS forme d'un seul os, résultant de Punion des verk^bres lombaires et sacrées avec les os propres du Bassin. Entre autres change- ments , on ne retrouve plus chez eux la symphyse des pubis j ces deux os , au lieu de se réunir en avant , se portent directe- ment en arrière , sous la forme de stylets. Dans l'Autruche seule , les deux pubis se rejoignent sur la ligne médiane , et c'est un des caractères les plus saillants par lequel cet oiseau marcheur se rapproche des Mammifères. De plus, l'iléon se porte presque toujours en arrière et s'unit avec l'ischion , de manière à transformer en un trou l'échancrure ischiatique. Enfin la ca- vité cotyloïde est largement ouverte en de- dans, disposition que l'Échidné offre déjà dans la classe des Mammifères. La classe des Reptiles renfermant des types si diffé- rents les uns des autres , on comprend que le squelette tout entier, et par suite la partie qui nous occupe , doivent offrir de grandes variations. Dans les Tortues, l'iléon, et par suite le Bassin tout entier, sont articulés avec la colonne vertébrale d'une manière mobile. On y retrouve d'ailleurs les trois os coxaux principaux , variant de forme et de piopor- tion d'un genre à l'autre , mais s'éloigr.ant généralement assez peu du type des Mam- mifères. Nous pourrions en dire autant à peu près des Batraciens et de la plupart des Sauriens. On voit que nous intervertissons un peu ici l'ordre consacré dans les classifications. C'est qu'en effet l'organe qui nous occupe présente dans les derniers Sauriens et les premiers Serpents des faits d'une grande importance, et que nous allons exposer avec un peu plus de détails. Chez les uns et les autres, les membres postérieurs n'existent plus qu'à l'état rudimentaire , et leur sque- lette est par conséquent dans le même cas; mais chez les uns , la partie persistante semble appartenir au membre lui-même , pendant que le Bassin manque entière- ment, tandis que le contraire semble se présenter chez les autres, c'est-à-dire qu'on trouve des rudiments de Bassin avec ab- sence de membres. Ainsi , chez l'Orvet {Anguis fragih's) , on trouve de chaque côté un os unique situé dans la rangée des côtes , mais s'en distinguant par sa forme et son volume. Cet osselet, articulé avec la BAS 551 colonne vertébrale , a été généralement re- gardé comme l'analogue des os du Bassin. On ne découvre pas d'ailleurs la moindre t trace de membres. Les Ophisaures et les l'Chirotcs présentent une disposition toute ' semblable.Au contraire, dans les 7y;'/t/o;j.v, on trouve sous la peau , de chaque côté de l'anus, deux os étroits, qui paraissent bien appartenir à un reste de squelette des mem- bres postérieurs , et qui restent non seule- ment isolés, mais fort éloignés de la colonne vertébrale , celle-ci n'offrant d'ailleurs au- cun indice de sacrum ou d'os coxal. Enfin 'M. Mayer a regardé l'ergot des Boas, des ' Pythons, etc., comme un véritable ongle, et a montré qu'il existait sous la peau une sé- rie de petits osselets, qu'il regarde comme ainsi rangés, en procédant de dehors en de- dans : une phalange unguénale, un os du métatarse et un tibia portant deux apophy- ses, dont chacune représente un os tarsien. On voit d'après ce qui précède qu'il est en- core difficile de savoir au juste quel est ce- lui qui disparaît le premier du Bassin ou du membre auquel il sert de point d'appiii ; mais, en tout cas, nous trouvons ici la preuve de ce que nous disions en commençant, que sous le rapport de leur développement , ces deux parties semblent essentiellement su- bordonnées l'une à l'autre. L'étude du squelette des Poissons confir- me pleinement ce principe. En effet , on ne trouve aucune trace de Bassin chez les Apodes. Quand il existe, il présente le carac- tère remarquable de ne plus être en rapport direct avec la colonne vertébrale, ou du moins avec cette partie de l'épine qui cor- respond à la partie postérieure du corps. Il consiste d'ordinaire en deux os, dont l'un, placé à la face interne du coracoïdien , sert d'attache au second , qui se porte en ar- rière le long des côtés du corps , au milieu du grand muscle latéral. Ces rudiments de Bassin manquent d'ailleurs dans un très grand nombre de Poissons osseux , alors même qu'il existe encore des nageoires ven- trales qui représentent les membres posté- rieurs ; mais, dans les Squales et dans les Raies en particulier, nous voyons notre ceinture osseuse reparaître presque en en- tier et rappeler ce que nous avons trouvé chez les Reptiles. Ainsi, sous ce rapport comme sous tant d'autres, ces Poissons 552 BAS carlilagineui , encore trop peu étudiés , se montrent bien supérieurs à ceux que les ichlhyologislcs ont placés en tête de la classe à laquelle ils appartiennent. (A. DE QUATREFAGES.) BASSIN. GÉOL. — Dépression à la sur- face du sol vers le centre de laquelle coulent et convergent les eaux qui tombent dans un certain rayon. — La forme et retendue des Bassins sont très variables; un même Bassin peut se sous-diviser en Bassins secondaires, qui eux-mêmes comprennent de plus petits Bassins ; c'est dans ce sens qu''on dit : le Bassin général des mers ou TOcéan ; le Bassin de l'Aflantique , le Bassin de la Mé- diterranée, de la Mer Noire ; le Bassin des fleuves, celui des lacs , etc. Par cette ex- pression, on ne doit pas seulement entendre la partie du sol sur laquelle se réunissent les eaux, et qui en est couverte, mais toutes les pentes exondées qui convergent vers le fonds commun. De celte manière, toute la surface de la terre est divisée en Ba.ssins sé- parés par des lignes étroites, qui sont celles du partage des eaux. Ces lignes ne se voient pas seulement dans les montagnes, comme les Alpes , les Pyrénées , mais aussi dans les plaines basses, comme celles du centre de la Russie, où la pente qui con- duit les eaux vers les mers du Nord se réu- nit d'une manière à peine sensible à celle qui descend vers la Mer Noire. Il s'en faut de beaucoup que le fond des Bassins soit au même niveau. On trouve dans les Andes , dans les Alpes et les Py- rénées , des dépressions du sol à plusieurs mille mètres d'élévation , et souvent en étage au dessous les uns des autres ; les grands lacs de l'Amérique du Nord fournis- sent un bel exemple de Bassins disposés ainsi en gradins. Beaucoup de parties du sol, qui sont au- jourd'hui à sec, ont été des Bassins circon- scrits et remplis d'eau; le lit de presque tous les grands fleuves (le Rhin, le Danube) se parlagent en Bassins partiels, qui ne communiquent entre eux que par des pas- sages étroits à travers lesquels le fleuve ac- tuel s'écoule ; on voit, même à la surface du sol, de vastes étendues de pays aujourd'hui habités, et qui sont à un niveau inférieur à celui des mers (bords de la Caspienne, As- trakan). BAS La disposition, la forme, le nombre des Bassins qui partagent la surface du sol n'ont rien de fixe, et les mouvements, les dislo- cations que celui-ci a éprouvés, et qui peu- vent chaque jour avoir lieu, ont changé plu- sieurs fois les rapports des parties basses et des parties élevées, et modifié les plans de pente. Voyez sol , dislocations. Il faut distinguer les Bassins hydrogra- pht'ques , dont les géographes s'occupent spécialement, des Bassins géologiques. Ces derniers sont ceux dont les parties centrales les plus basses sont formées par les ter- rains les plus nouveaux et dont les bords sont composés par les terrains plus an- ciens, qui sortent successivement les uns de dessous les autres , en se relevant. Tels sont, par exemple, les Bassins de la Seine, de la Tamise, de la Dordogne, du Pô. Les lils de ces fleuves appartiennent en même temps à un Bassin hydrographique et géologique. Au contraire, certains fleuves, comme la Loire, la Meuse, la Moselle, le Rhin, ne coulent pas dans des Bassins géo- logiques. Les eaux dont la réunion compose ces derniers fleuves ne descendent pas tou- jours des terrains anciens vers les plus nou- veaux ; elles marchent souvent dans un sens inverse ( la Loire , de Blois à Angers ; la Meuse, de Verdun à Namur; la Moselle, de Metz à Coblentz) ; de sorte que la direction des cours d'eau n'est pas toujours pour le géologue un indice de la disposition des terrains ; elle n'en est même pas un de la pente du sol qui, dans certains cas, est op- posée à celle de l'écoulement des rivières (Moselle). Cela tient à ce que certains Bas- sins , qu'on peut appeler naturels, ont été successivement remplis par des sédiments qui n'ont fait que couvrir une partie des dé- pressions anciennes; tandis que d'autres sont le résultat de dislocations violentes, qui ont produit de larges crevasses et des effondrements vers lesquels les eaux se sont portées. Il est très important d'établir cette dis- tinction et de la reconnaître par l'étude géo- logique du sol, avant de faire des recherches de charbon de terre et d'eau jaillissante, par exemple. On reviendra sur ce suj(!t aux mots HOUILLE et rCITS ARTÉSIEN. (C. P.) BASSINET. BOT. PH. — Voyez baci- NET. BASSON. OIS. — Nom vulgaire de la Foulque morelle ou macroule, Fulica atra La th. BASSORIA, Aubl. dot. ru. —Syno- nyme du g. Solarium. (Sr.) BASSUS. iKs.— Genre de la famille des Ichneumonicns , de Tordre des Hyménop- tères, établi par Fabritius et adopté par Gravenhorst et tous les entomologistes. Les Bassiis sont essentiellement caractérisés par un abdomen sessile et comprimé, avec le premier segment linéaire et aplati. Plusieurs divisions ont été établies dans ce genre; mais la première, c'est-à-dire celle qui renferme les véritables Bas- sus, se distingue des autres par plusieurs caractères. Les ailes de ceux-ci ont la se- conde cellule cubitale triangulaire , quel- quefois un peu oblitérée ; leurs anicnnes et leurs pattes sont grêles. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. Presque toutes celles connues sont européennes ; le type est le Bossus Lœlaiorius {Ichncu- mon lœtaiorius Fab. ) , commun dans presque toute TEurope. (Bl.) BASTARDIA,Kunlh. bot, ph. —Genre ou sous-g. de la famille des Malvacées ; il paraît ne différer des Sidn qu'en ce que les coques de son fruit sont vésiculeuses. (Sp.) BASTERA. BOT. ph. — Synonyme de Ri h) ta. Voy. ce mot. BAT. ANNÉL. — Voyez clitellum. BATA. EOT. PH. — Un des noms vul- gaires du Bananier. BATARA,Azar.rAam7?o/)A/./«.y,Vieill. (ôâfAvoî, buisson ; cpîXo;, qui aime) ois. — Genre de l'ordre des Passereaux de Cuvier, de sa famille des Pies-grièchcs et de celle des Collurions de Vieillot. Ce dernier au- teur forma ce genre sur un groupe d'Oiseaux de l'Amérique méridionale, déjà décrits par Azara sous le nom de Bataras , il y joignit le nom grec latinisé de Thamnophil/us. Celui de Batara ne leur avait été donné par l'auteur espagnol que parce que c'était celui même par lequel les habitants de Pa- raguay désignaient ces Oiseaux , et en par- ticulier une de leurs espèces. Leurs carac- tères génériques sont : Bec fort, droit, tendu, arrondi en dessus, brusquement courbe et denté à son extrémité ; mandi- bule inférieure, concave en dessous à sa base, puis bombée jusqu'à sa pointe qui CAT 553 est échancrée. Pieds forts ; tarses et doigts assez allongés : l'externe réuni jusqu'à la première articulation, l'interne divisé ; tous terminés par des ongles forts, larges et très arqués, comme chez les Oiseaux essen- tiellement perclicurs. Ailes très courtes, arrondies , à rémiges fortement étagées jusqu'à la quatrième ou la cinquième; queue élagéc, le plus souvent longue et lar- ge ; plumes coccygiennes longues ; le plus souvent du blanc à la base des plumes in- terscapulaircs chez les mâles. Les deux sexes diffèrent tout à fait de teintes; les mâles, généralement, avec le dessus de la tète noir et plus ou moins varies de cette couleur et de blanc ou gris, les femelles presque toujours brunes ou rousses variées de rous- sàtre clair. Vieillot, en décrivant les espèces de ce genre des plus naturels , quand on le res- treint à celles d'Amérique, y réunit à tort quelques Pies -grièchcsbuissonnières d'Afri- que et de Madagascar , et un assez grand nombre de Fourmiliers d'Amérique. Il était bien excusable, sans doute, car ces Pies- grièches en sont réellement les représen- tants en Afrique, et quant aux Fourmiliers, les Bataras ont avec eux une telle analogie dans leurs mœurs isolées et buisonnières, même dans l'ensemble de leurs formes, par leurs espèces à bec grêle, qu'il est presque impossible d'établir une distinction entre celles-ci et celles à longue queue du genre Fourmilier. Aussi, quoique Vieillot, Cuvier et la plupart des ornithologistes modernes aient placé les Bataras américains dans le groupe des Pies-grièches , tout en recon- naissant leurs grands rapports avec les Fourmiliers du Nouveau-Monde, ces rap- ports nous ont paru si intimes, puisque certaines espèces des deux genres finis- sent par se rapprocher au point d'avoir été confondues par la plupart des auteurs, qu'il nous a paru plus naturel de les grouper avec ces Fourmiliers qu'avec les Pies-griè- ches. Nous avons encore été fortifié dans cette opinion par ce que nous en a dit M. Aie. d'Orbigny, dans notre travail de col- laboration avec lui sur les Oiseaux de son voyage en Amérique , où il a été à portée d'observer leurs mœurs. Ce sont, dit-il, des Buissonniers par excellence, qui ne se ren- contrent qu'à l'est de la grande chaîne des 35' 554 BAT Andes , et dans tous les lieux couverts de fourrés épais, soit dans les haies autour des maisons , soit dans les champs aban- donnés , au sein môme des forets ou dans ces pcliis bois peu élevés et chargés d'épines , nommés rhaparntlcs par les Espagnols, et qui caractérisent certaines parties du centre de TAmérique méridionale. Ils vont habi- tuellement isolés ou par couples ; et, les plus familiers , s'approchent des lieux habités en sautillant toujours sur les branches basses des buissons quMls parcourent en tous sens, pour y chercher des Insectes et leurs larves ou des Fourmis. Ils descendent très rare- ment à terre et seulement pour y saisir Tin- secte qu'ils vont manger ensuite sur les branches basses des arbustes ; ils paraissent sédentaires dans les contrées où ils naissent, quoique passant toujours d'un lieu à un au- tre. On est frappé, ajoute M. Aie. d'Ovbi- gny, de qui nous empruntons ces détails de mœurs , au milieu des sites sauvages si communs en Amérique, et surtout au prin- temps, des chansons bruyantes des Bafaras, de ces gammes sonores que les mâles font entendre, surtout au temps des amours. La femelle y répond par des accents moins prononcés , mais c'est en vain qu'on cher- che ceux qui les produisent, ces Oiseaux étant presque toujours cachés en des fourrés si épais, que les rayons -du soleil y pénè- trent à peine. C'est aussi là qu'ils déposent, à quelques pieds au dessus de terre , leur nid , formé de bûchettes en dehors et quel- quefois de crin en dedans. Leurs œufs ont beaucoup de rapports avec ceux de nos Pies- grièches; de même ils sont souvent blan- châtres, tachetés de rouge violet. Nous pensons qu'on peut sectionner les l'.ataras, suivant la forme de leur queue et de leur bec, en trois groupes, dont le premier, inûninicnt plus nombreux, ren- fermera les espèces à queue longue et large, fortement étagée ; à bec fort , comprimé , très crochu , bombé en dessous , et chez lesquelles les mâles sont toujours d'une couleur diCférenie des femelles. Telles sont le Grand Batara Azar. {Thnmiiophiliis majorYic'Û.), le Batara RVYÉ(cnl. 297-1), le Vanoa ou Batara gris, et le Vanga ou Ba- tara roux (T^a/n. cincrcjt s Cl ri/ fus Yieil., Dict. 33, p. 200), rcspôcc géante de ce groupe , le même que le A'a>.-.a strcé hupté BAT {Voy. de Freyc, pi. 18 et 19, ou Thiimno- pkiliis vigorsii Such , etc.). Dans le second groupe, nous plaçons de petites espèces à pieds conformés, comme les précédents ; à bec semblable , mais dont la queue est très courte, presque carrée ou légèrement arrondie, et chez lesquelles les mâles et les femelles diffèrent peu en cou- leur. Telles sont le Fourmilier tacuet {Myof. slrictolhornx) et le Fourmilier GORGERET (/1/yo/. 7nentnlisTcm., pi. col. 179, fig. 1, 2, 3), le Fourmilier moucheté {.Vyrmothcra (/ullatuYicU., Gai. pi. 155). Notre troisième groupe renfermera tous ces petits Balaras à bec plus ou moins grêle, très peu crochu ; à queue longue, moyenne ou courte, plutôt grêle que large, mais toujours très étagée et très souvent terminée par des taches blanches j à pattes faibles , mais toujours conformées comme chez les précédents. Ces espèces, dont Temminck et Lichtenstein ont fait des Fourmiliers a longue queue, et Swainson son genre For- micïvorcr , nous paraissent, d'après la forme de leurs pattes percheuses et leur système de coloration, appartenir bien plu- tôt aux Balaras qu'aux vrais Fourmiliers; et (cls sont, parmi les espèces à queue longue, le Batara a coiffe (T'Aam. jnlcaliis d'Orb. etLafr. Synops. pi. 12, Myolhcra pileata Lichtens., n° 479, le Tham. affiiiis d'Orb. et Lafr., ihid, pi. 12, n"!?, \es Myofhcra sqttnnintii , si/perci'liaris Lkhl., ihid., n"^ 478 et 80) , les Fourmiliers châtains et a AILES rousses (Tem., pi. col- 132), et parmi les espèces à queue courte , nous indique- rons le FOURMIIIER A flancs BLANCS (VyO- thrra axillaris Vieil., fiiliginostt III., Licht., n° 483) et le petit Gobe-mouche ta- cheté de Cayenne (Buff., enl. pi. 831, f. 2). Ces espèces forment évidemment la tran- sition des Bataras aux Fourmiliers, par ies Drymnphila de Svsainson , chez lesquels les tarses et les doigts deviennent plus longs et plus grêles , les ongles plus minces, plus longs et moins courbés, caractères qui an- noncent évidemment des Oiseaux beaucoup plus marcheurs. Nous tenons de M. Natterer de Vienne, qui a passé plusieurs années au Brésil, une particularité de mœurs des Bataras assez curieuse. Lorsque les Fourmis d'Amérique, et surtout la Fourmi de visite, se mettent BAT en campagne, à rapproche de ces armées formidables et dévastatrices, tous les In- sectes, à quelque ordre qu'ils appartiennent, saisis d'épouvante , prennent la fuite , soit en gagnant le sommet des plantes et des Graminées , soit en s'envolant sur les buis- sons environnants. On voit alors une se- conde armée composée de diverses espèces de Bataras , accompagner la première en éclaireurs, voltigeant de buissons en buis- sons, en avant et sur ses flancs, et saisissant cette foule de malheureux Insectes, qui, pour se soustraire à un danger, se sont pré- cipités au devant d'un autre plus fatal encore. Notre genre Batara ( Thamnophilus ) se compose donc des Bataras proprement dits, ou Bataras a grande queue , et des Bataras a courte queue, et du SOUS-genre Formicivora de Swainson , ou Bataras a BEC GRÊLE. Voi/. DRYMOrHILE , MYIOTHÉRI- DÉES et MYIOTHÉRINÉES. (LaFR.) BATARD. ANNÉE. — Nom donné par les pêcheurs aux petits Vers rouges dont ils se servent comme d'appât, et qu'ils trouvent entre les rochers. (C. d'O.) BATAUCALXON, DC. (fiâTcç, ronce; x'/jÀoç, tige). BOT. TH. — Section du g. Mi- mosa. (Sp.) BATEAU. MOM.. — On donne vulgai- rement ce nom à une grande et belle espèce de Patelle , Palella compressa de La- marck. On donne également le nom de Ba- teau ponté aux grandes espèces de Cré- pidules. (Desh.) BATELEUR. Teratopiiis , Less. (tc- faT&Tvoio';, qui fait des prestiges), ois. — Genre de l'ordre des Oiseaux de proie et de la famille des Aigles de Cuvier. Levail- lant donna ce nom de Bateleur à l'espèce africaine , type du genre, parce qu'elle fai- sait, dans les airs, en volant, certaines évo- lutions ou cabrioles qui la lui firent com- parer à un faiseur de tours ou Bateleur. Ce genre, qui faic partie de notre famille des Falconidées et de notre sous-famille des Aquilinées, a pour caractères généri- ques: Bec droit à sa base, plus allongé que chez la plupart des Aquilinées, ne commençant à se courber que vers la moi- tié de sa longueur et d'une manière peu prononcée ; mandibule supérieure très éle- vée dans son milieu , du front à son bord BAT 555 inférieur; ce bord à peu près rectiligne, à ouverture très fendue et très large. Face nue; tout l'espace du lorum n'ayant que quelques petits poils à peine visibles; nari- nes ovalaires, verticales. Tarses robustes, très courts, largement réticulés, ainsi que les doigts, jusqu'aux deux tiers de leur longueur ; le dernier tiers recouvert d'une rangée de trois ou quatre larges écailles. Queue rectiligne , extrêmement courte , tronquée, dépassée de beaucoup par les ailes pliëes; celles-ci de longueurmédiocre, aiguës comme chez les Faucons, à rémiges primaires, décroissant brusquement com- me chez les Hirondelles ; la quatrième étant de 4 centimètres plus courte que la seconde, qui est la plus longue; la cinquième plus courte que la quatrième de 8 centimètres, et la sixième de S centimètres plus courte que la cinquième ; rémiges secondaires très développées en largeur et recouvrant en partie les primaires; plumes des côtés de la tète très grandes, pouvant se redresser et s'é- taler latéralement comme chez les Cacatois. Nous croyons être le premier qui ayons remarqué ce double caractère d'ailes con- struites sur le type aigu et à décroissance si brusque des primaires, caractères vraiment anomaux dans la sous-famille des Aquili- nées, et qui paraissent avoir échappé à M. Lesson en établissant le genre, puisqu'il ne les indique pas dans son Traité. L'extrême brièveté de la queue de ce ra- pace est certainement une bizarrerie , une anomalie même, des plus singulières, dans Tordre des Oiseaux de proie; car ce mem- bre faisant l'office de gouvernail chez l'oi- seau dont les ailes font celui de rames lors- qu'il vole, il semblait devoir conserver ses justes proportions et toute son énergie chez l'oiseau de proie, qui , pour se procurer sa nourriture , a besoin d'un vol plus rapide , ou au moins plus facile que les autres. La seule espèce du genre que Levaillant nous a fait connaître le premier est le Ba- teleur (Levail., Afriq., pi. 7 et 8 et p. 20, Falco ecaudalus Sh.), le Bateleur a COURTE queue ( TeratojJtus ecaudatus Less. , Tr. , p. 47, Helotarsus typus Sm.) Il est au moins de la taille de l'Ai- gle Jean-Leblanc, mais beaucoup plus court, car l'individu mâle adulte que nous possé- dons a de laigeur, vu de face et d'un pli de 556 BAT l'aile à Tautre , près de 22 centimètres , et n'a de longueur, du bec à Teitrémitéde la queue, que 51 centimètres, etàTextrémité des ailes 62 centimètres. On voit que ces ailes ployées dépassent la queue de 11 cen- timètres. Celle-ci porte à peine 12 centimè- tres. Ses couvertures supérieures la recou- vrent jusqu'à 3 centimètres de son extré- mité, et les infiérieures jusqu'à cette extré- mité même. La tête, le cou, tout le des- sous et les jambes, les ailes et les scapu- laires , en forme de deux bandes longitudi- nales , sont d'un beau noir avec quelques reflets vert foncé ; tout le dos et la queue d'un beau brun roux très vif. Toutes les couvertures petites et moyennes de l'aile d'un gris cendré , formant une large bande alaire , se détachant sur le noir des rémiges et des scapulaires ; la cire , la large peau nue des lorum et les tarses d'un jaune ou rouge orangé. C'est, comme on voit, un des Oiseaux de proie dont le plumage est le plus mar- quant , en même temps qu'il ofifre les for- mes les plus bizarres ; car, à cette queue presque atrophiée , il joint les plumes la- térales de la tête , susceptibles de s'ébour- riffer, et qui lui donnent un peu la phy- sionomie d'un rapace nocturne. Ses allures et ses mœurs présentant aussi quelques singularités , nous extrayons de Levaillant les faits suivants. Quand il vit, pour la première fois, voler le Bateleur, il crut que quelque accident l'a- vait privé de sa queue, d'autant plus qu'il re- marqua dans son vol un mouvement très extraordinaire; mais il reconnut bientôt que la queae écourtée de cet oiseau était un ca- ractère de l'espèce, et sa manière de voler an jeu dont il s'amusait, en provoquant sa femelle qui lui répondait de la même ma- nière. Il plane, dit l'auteur, en tournoyant, et laisse échapper de temps en temps deux sons très rauques , l'un d'une octave plus haut que l'autre. Souvent il rabat tout à coup son vol jusqu'à une certaine distance de la terre, en battant l'air de ses ailes, de manière à faire croire qu'il s'en est cassé une et qu'il va tomber. Sa femelle ne man- que jamais alors de répéter le même jeu. Ces coups d'aile s'entendent à une très grande distance, et leur bruit peut être comparé à celui d'une voile dont ua des coins s'est BAT détaché et que le vent agite avec violence. Ces Oiseaux sont très communs près des bois de Lagoa, au cap de Bonne-Espérance, dans tout le pays d'Auteniquoy , et le long de la côte Natal jusqu'en Cafrerie. Ils se tiennent par couples isolés dans les monta- gnes. La femelle est d'un quart plus forte que le mâle, et, par conséquent, que l'in- dividu de notre description , et ses couleurs ont en général un ton plus faible. Elle con- struit son nid sur les arbres, et ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont entière- ment blancs. Le Bateleur, dit encore Levaillant, se repaît comme les Vautours, de toute sorte de charogne ; cependant il attaque souvent les jeunes Gazelles, les Agneaux ou les Moutons malades près des habitations , et les jeunes Autruches encore petites, lors- qu'elles se trouvent séparées de leurs père et mère. Il suffit de jeter un coup d'œil sur cet oiseau pour reconnaître qu'il n'a point les caractères des Aigles ; ses serres sont moins fortement arquées, et son bec aussi, par conséquent, moins vigoureux. C'est en- core une de ces espèces ambiguës qui tien- nent autant du Yaulour que de l'Aigle. L'opinion de cet excellent observateur est d'autant plus fondée , qu'il ajoute plus loin qu'il a remarqué que ces Oiseaux em- portaient, dans leurs jabots, la nourriture qu'ils dégorgeaient ensuite à leurs petits , habitude particulière aux Yautours. C'est donc avec grande raison que M. Les- son a formé un genre particulier de cet oi- seau, qui ne pouvait rester dans les Cir- caètes où le plaçait Cuvier. C'est une de ces espèces à caractères mixtes et même bi- zarres dans les formes comme dans les mœurs, qu'on ne peut placer dans aucun groupe connu , et qui doivent être type d'un nouveau genre. Le docteur Smith, dans son expédition de l'Afrique australe, et pendant son séjour au cap de Bonne-Espérance , a formé de cet oiseau son genre Helotarsiis, et l'a appelé Jfelolarsus ii/pns; mais nous croyons la formation de celui de Terato- pius antérieure. Celui de Bateleur, comme nom générique français, est certainement le premier. (Lafr.) *BATEMA]V]\IE. Batemannia. bot. TH. — Genre de la famille des Orchidées, BAT tribu des Yandées^ établi par M. John I-indIey {Bot. raj., t. 1714) pour une plante originaire de TAmériquc tropicale ^ et dont les caractères sont les suivants : Les sépales sont étalés ; les inférieurs , opposés au la- belle, sont égaux et onguiculés à leur base; les deux intérieurs, plus larges, sont obli- ques et attachés sur les parties latérales du prolongement inférieur du gynostème ; le labelle, articulé avec la base du gynostème prolongé , est concave et trilobé. L'an- thère , petite et biloculaire, contient deux masses polliniques, bilobécs dans leur par- tie postérieure et appliquées sur un réti- nacle triangulaire. Les pseudobulbes sont ovoïdes et comme à quatre angles ; les feuilles obovales, oblon- gues, plissées ; les fleurs, longuement pédi- cellées et d'une teinte brune pourprée, sont accompagnées chacune d'une bractée con- cave , renflée et comme quadrilatère. Elles forment une grappe radicale. (A. R.) BATHELIUM (Par-/, , percé; 6r,/.Yi, ma- melle). BOT. CR. — (Lichens). Acharius avait d'abord créé ce genre {Uleth. Licht.,^. 111) pour un lichen africain , qu'il a depuis re- porté dans son g. Tryj)eiheliicm. Voyez ce mot. (C. M.) * BATHIS. INS. — Genre de Coléoptères létramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Dejean ( Catal. , 3^ édit. ) sans publication de caractères. Il y rapporte deux espèces , l'une du Brésil méridional , nom- mée par lui B. cognala, et l'autre de Bué- nos-Ayres, nommée par M. Buquet B. Itonariensis. Ce genre faisait autrefois partie des Cohispis. (D. et C.) *BATHSEBA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, établi par M. Dejean [Calai., 3"= édit.), qui n'en, a pas publié les caractères. Ce g. ne renferme, qu'une seule espèce, nommée par lui B. iransver salis, et qui est du cap de Bonne-Espérance. Ce g. appartenait autrefois à celui de Colasfis- (D. etc.) BATHYERGITS, lUig. mam. — Voyez ORYCTÈRES. * BATBTVRHYNCHIIS, Macn. (paôùç, vaste ; ô'^T//^'' ^^0- <^^s- — Genre synonyme de celui de Paradoxornis de Gould. Voyez rARA.DOXORKIS. (LaFR.) *BATIA(nom d'une Naïade), ins. — M. BAT 557 Westwood ( Synoj)s. of gênera Briiish ins. , pag. 113) désigne ainsi, d'après Ste- phcns, un g. de Lépidoptères nocturnes, de la famille des Tinéides, et auquel il donne pour type la Tinca fîavi frontella de Fa- bricius. Voyez teigne. (D.) *BATILLLfS (/va /i7//«, pelle), moli,.— M. Schumacher, dans son Essai d'une Classification des Tcslacès, donne ce nom latin à un genre qu'il nomme Pclleron en français , et qui est inutilement créé pour quelques espèces du genre Turho de Linné. (Desh.) BATIS, L. (êâTo;, ronce), bot. th. — Genre non classé dont les caractères sont : Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Chatons compactes, à écailles 1-flores, arrondies, 1- flores , convexes à la base , concaves aux bords, quadrisériées. Périanthe spathacé, monophylle , comprimé. Étamines 4 ; filets subulés ; anthères oblongues, dithèqucs, incombantes. — Fleurs femelles : Chatons charnus, à écailles uniflores, acuminécs, presque planes, distancées, quadrisériées. Ovaire subovoïde , pointu , adné au chaton. Stigmate grand, scssile, bilobé. Baies suc- culentes, 1-loculaircs, agrégées en syncarpe, oblongues. Graines au nombre de 4 dans chaque baie, triangulaires. — Arbrisseau dilTus. Rameaux opposés ; les jeunes sont tétragones. Feuilles opposées, charnues. Chatons axillaires, solitaires. Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce ,lcB. ?na- ritima Sw., qui croît sur les plages de l'A- mérique équatoriale. (Sp.) * BATOCERA ( Pâtoç , buisson ; Jis'paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans la 3" édition de son Cata- logue. On connaît plus d'une dizaine d'es- pèces qui rentrent dans ce genre, parmi les- quelles trois seulement ont été décrites : Ceramhyx armatus 01. ou hnmeridens Latr., Lamia 8-maculaia et L. riilus Fabr., toutes originaires des Indes orien- tales ; cependant la dernière se rencontre aussi aux îles Bourbon, de France et de Ma- dagascar. M. W. W. Saunders a fait insérer une notice sur les habitudes de cette espèce {Trans. ofthe Eut. soc, vol. I, p. 60), et il dit à ce sujet : Ces Insectes se trouvent pendant les mois de mai et juin, dans le voisinage de Calcutta, sur le Pipai (Ficus 558 BAT religwsa), dont ils mangent les Bourgeons. Ils sont si fortement attachés aux branches de cet arbre, qu'on ne peut les en détacher que par une forte secousse. Leur vol a lieu en ligne droite, et leur grande taille les fait ressembler à de petits Oiseaux. Ce genre se distingue des autres Lamiaires, leurs congé- nères, par ses antennes de 12 articles, gar- nies en dessous d'un grand nombre de peti- tes épines scabreuses ou crochues. Le corse- let est fortement étranglé près des extrémi- tés, et armé, sur le milieu latéral, d'une forte épine aiguë. Les élytres sont tronquées , chargées de tubercules à leur base ; l'é- paule est saillante et munie d'une épine ; le sommet de la suture en offre aussi une pe- tite. (D. etc.) BAÏOLITE. Batoliles. moll.— Mont- fort, dans sa Conchyliologie systémati- que, a proposé ce genre pour une coquille fossile, qu'il regarde comme cloisonnée, à la manière des Orlhocères. Ce genre, cor- respondant exactement à celui que Lamarck nomme Hi'ppurite, a été reconnu comme un double emploi absolument inutile. Quel- ques auteurs l'ont cependant, à l'imitation de Montfort, conservé parmi les Cépha- lopodes décapodes ; mais , depuis très longtemps, nous avons démontré que les Hippurites, et par conséquent les Batoliles, sont des Coquilles bivalves, voisines des Sphérulites, et appartenant à la famille des Rudisles de Lamarck. Voyez HirpuRrrE et RUDISTE. (DeSH.) BATON. BOT. — Les jardiniers donnent ce nom aux plantes dont les fleurs sont dis- posées en épi le long d'un axe redressé et rigide. C'est d'après ce principe qu'on a nommé : Bâton de Jacob, Wisphodeliis hitciis ; Bâton de saint Jean, le Polygo- mim orientale; Bâton d'Or , le Cheiran- thus cheiri ; Bâton royal, VAsphodelus alhus. (C. d'O.) BATONNET, moll. — Nom vulgaire d'une jolie espèce de Cône , Co7uts tendi- «e?/j des auteurs. Voyez côat.. (Desh.) *BATOSCELIS rpâxc;, buisson; ay.i- ).U, cuisse ou jambe), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejcan dans son dernier Catalogue , mais dont il n'a pas publié les caractères. D'après une note qui nous a été communi- 13AT quée par M. Reiche , l'un de nos Coléopté- ristes les plus instruits, ce genre se dislin- gue de ses voisins par un corps cylindriquej par un corselet presque carré , très légère- ment rétréci postérieurement; par des man- dibules saillantes, très arquées, et enfin par des pattes courtes, robustes, dont les antérieures sont fortement échancrées inté- rieurement et armées extérieurement de 6 dents spiniformes; et les intermédiaires cl les postérieures hérissées d'épines au côlé externe , ce que l'auteur a voulu exprimer par le nom de Batoscelis.—Ce genre a pour type le B. Reichci Dej. C'est un insecte du Bengale qui a tout à fait l'aspect d'un Cli- rina ; mais M. Reiche pense que M. De- jean a eu tort de lui donner pour congénères \es Agonoderus oblongus et discipenins de son Specics, qui n'ont que deux dents au côté interne des pattes antérieures, au lieu de six qui caractérisent le genre dont il est ici question. (D.) *BATRACIin)EA(PâTfax,tç,grenouil- le; i^iy., forme), iks. — M.Serville(/7j5. or- thop., Suites à Buffoti) applique celle dé- nomination à une division du genre Te- trix , de la famille des Acridiens , compre- nant les espèces dont les ailes sont fort courtes et rudimenlaires, et dont l'extré- mité du prolhorax ne dépasse pas le bout de l'abdomen. M. Serville rapporte à celle division les Tetrix mucronata {EncytI. dit Brésil) et hipunctata ( Gryllus hipunctatus Lin.), commune dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *BATIlACIllON(PxT?a7Jov, petite gre- nouille). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Harpalides , établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean qui, dans son dernier Catalogue, en mentionne trois espèces pro- pres au Mexique; la première nommée par lui B. chalconotum et les deux autres B. ratia, et B. riifipalpum Ch. Ce genre est voisin des Hypolithiis. Ses principaux ca- ractères sont : Corps large , aplati. Palpes labiaux , à deuxième article arqué et renflé par l'extrémité ; pénultième presque uni- que, très aminci par le bas ; dernier oblong, mince. Yeux saillants , grands, arrondis, latéraux. Menton échancré semi-circulaire- ment, armé d'une dent ; deux larges fosset- BAI tes entre les yeux, el dcus autres sur la base du corselet : celui-ci est presque droit en avant et en arrière, coupé cependant un peu obliquement près de Tangie postérieur, et élargi et arrondi sur le côlé antérieur. Élytres courtes, sinueuses prés de l'extré- mifé, à côtes peu élevées. Pattes à 4 articles dilatés ; 3 et 4 trianguliformes. Le premier article des tarses des pattes postérieures est très allongé et le suivant d'un tiers plus court. (C.) BATRACUITE (pârfay.c, grenouil- le ). MIN. — M. Breithaupt a désigné sous ce nom un minéral d'un gris verdàlre et d'un éclat gras qui , par son aspect, lui a paru avoir quelque ressemblance avec le frai de Grenouille , et qui vient du Mont- Rizoni , dans la partie méridionale du Ty- rol. Il est en masses compactes, présenlant quelques indices de clivages, qui mènent à un prisme rhombiquc de 115°. Sa dureté est celle de PApatite ; sa pesanteur spécifique est de 3,04. Ses composants essentiels pa- raissent être la Silice et la Magnésie. (DKr..) BATRACHOIBE. Balrachits, Schn. (l^;a'T3 77/.:;, grenouille), roiss. — Genre de Poissons ainsi nommé par Lacépède, parce que Tune des espèces qu'il réunissait à celle sur laquelle il a établi ce genre avait reçu de Muller l'épithèle de Rnniinis. C'est le Gadusrnninusda Mu!Ier,dcvenu le Bien- niiis ranmus de Linné, mais associé à tort par Lacépède au Gadus tau Lin. L'espèce a la tète large et grosse, ce qui fait ressem- bler ce poisson à un têtard de Grenouille. Bloch , dans son édition posthume de Schneider, eut la même idée, car il a nom- mé Batrarhi/s le genre formé sur la même espèce. Le caractère de ce genre de la fa- mille des Acanthoptérygiens, à pectorales pédiculées, consiste dans une tôle large et plate; une gueule amplement fendue, le plus souvent garnie de lambeaux cutanés ; une dorsale très petite , sortant à peine de la peau, suivie d'une seconde très lon- gue et étendue jusqu'à la caudale ; des pec- torales portées sur des bras courts et plats, situées en arrière des ventrales; des jugulai- res à trois rayons, dont le premier est très élargi par le bord de la peau. Les mâchoires, le palatin el le vomcr portent des dents, et enfin le sous-opercule, armé de deux fortes HAT 559 épines, est aussi considérable que l'opercule. La membrane branchioslège a six rayons. On retrouve d'ailleurs, dans ce poisson, le caractère constant de tous ceux de cette fa- mille qui est de manquer de sous-orbitaire Lacépède, comme nous l'avons dit, et Bloch ont gâlé le genre naturel qu'ils dénom- maient en associant ensemble plusieurs es- pèces tout h fait éloignées les unes des au- tres. Aussi peut-on dire que, seulement de- puis la MonograplHc publiée dans notre Ichlhyologie , le genre a été régulière- ment fondé sur des caractères naturels. Linné en connaissait deux espèces : l'une le Gtidiis //77/ /l'autre le Cotiiis griniuiens. Celte dernière épithèlc a été donnée par Linné à l'espèce de Batavia, parce que les Hollandais de cette colonie ont appliqué à ce poisson le nom de Knorrhan (Coq bruyant ou grognani), qui est la dénomi- nation du petit Coq de Bruyère [Tctrno Ictrix Lin.), et qui a été aussi appliqué à des Poissons du genre des Triglcs et autres voisins. Willugby a traduit par Galli/s grittinic/is le nom hollandais qu'il pre- nait dans NieuhofT, et c'est ainsi que l'épi- thète est restée à l'une des espèces. Ce genre est embarrassant à placer dans la méthode ichthyologique; mais, en examinant par quel plus grand nombre de leurs caractères les Batrachoïdes ressemblent aux autres Poissons , on est conduit à les rapprocher des Baudroies. Il en existe dans les deux Océans. Les uns ont la peau nue, d'au- tres l'ont écailleusc. On trouve , sur deux rives de l'Amérique méridionale, des espèces à peau nue et sans barbillons, dont les dents sont longues et crochues , et qui pourraient bien être distinguées généri- quement. Je ne l'ai pas fait, parce que tous les autres caractères rappellent sulTisam- menl les Batrachoïdes. L'une d'elles est le NiQui de Marcgrave. (Val.) * BATl\ACnORHIi\A (parpa/cç. gre- nouille ; pîv, nez). INS. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son ^^ Catalogue, avec une espèce qu'il nomme ^S.ry/iVK/rî'crt, et qui se trouve aux îles de France et de Bourbon. Ce genre a été placé par lui après les XylotrihiisAç; Serville,et par conséquent dans la tribu des Lamiaires de cet auteur ; mais sa place véritable est à côlé des Tme- 569 BAT stsfemus de Lalreille, faisant partie de sa tribu des Céranibycins. Il en diffère, en ce que le corselet est convexe , presque en disque, qu'il s'avance anguleusement sur récusson , et que les étuis en sont plus étroits et arrondis chacun sur rcxtrémité. Le présternum est large et arrondi ; il ne dépasse guère Torigine des pattes antérieu- res et ne fait que les séparer entre elles. Le mésosternuin offre une petite saillie arron- die , en avant de laquelle , en dessous , est une faible dépression pour recevoir une par- tie du présternum. (C.) BATRACHOSPEIOIE. Batrachos- pcrmiim ( fA-anyy, , grenouille ; c77s;[j.x , semence), bot. cr. — (Phycées). Genre établi par Roth pour le Conferva qclalinosa de Linné , nom sous lequel plusieurs plantes étaient confondues. Depuis, ce g. a été sub- divisé en plusieurs autres. Les caractères distinctifs de celui-ci peuvent être établis ainsi : Fronde entourée d'un mucus assez épais, formée de filaments le plus souvent fameux, pellucidcs, articulés, striés longi- tudinalcmcnt, chargés, au sommet de cha- que article , de faisceaux verticillés de ra- mules articulés, moniliformes, colorés. Au milieu des ramulcs se trouvent des gemmes arrondies, considérées comme des organes fructifères. Les détails que renferme l'ar- ticle BATRACHosrERMÉEs , qul suït immédia- tement, sont destinés à compléter celui-ci. Les esp. du g. Batrachosperme, au nom- bre de huit à dix, habitent les eaux douces, ou si quelques individus ont été trouvés sur les bords de la mer , c'est sur des points où des rivières viennent mêler leurs eaux à l'eau salée. Ces Algues aiment surtout les eaux vives et courantes 5 elles ont un port élégant. L'esp. la plus commune et la plus connue, le B. rnonili forme V^. , est polymorphe. Elle est remarquable par sa consistance gélatineuse et les paquets glo- buleux de ses ramules, qui, se trouvant es- pacés assez également sur les filaments principaux , lui donnent quelque ressem- blance avec le frai de Grenouille, ainsi que l'exprime Tétymologie du nom de ce genre. Cette algue, d'une couleur brunâtre plus ou moins foncée , adhère fortement au papier sur lequel on en prépare des échantillons peur l'herbier ; et , dans cet état , si elle reste exposée à l'influence de la lumière , BAT elle ne tarde pas à prendre une teinte d'un beau violet. Le B. vngicm Ag. est quelque- fois d'un vert bleuâtre. Le B. tcnuissi- mum Eor. a des filaments déliés comme des cheveux, et dont les articles allongés sont à peine chargés de quelques ramules très courts. (Bréb.) * BATRACHOSPERMÉES (^ :^Tça/ ^, grenouille ; aTvs'paa , semence ). uot. ce. — (Phycées ). Tribu renfermant un certain nombre de genres qui ont été, pour la plu- part , établis aux dépens du g. Balrachos- yermnm de Roth. Les caractères généraus de ce genre d'Algues sont : Une fronde fila- menteuse ou globulaire, formée de filaments articulés, rameux, enveloppés d'un miuus gélatineux. Dans ces plantes , le filament principal , sorte de tronc primitif sur le- quel sont implantés des faisceaux de ra- mules souvent verticillés, semble d'une autre nature que les filaments accessoires. Les loges de ceux-ci sont pourvues d'un cn- dochrome abondant, coloré , tandis que les articulations du filament central qui a at- teint tout son développement sont prcs(iue toujours diaphanes et à peine marquées de taches ou zones endochromiques. Les ra- mules articulés sont souvent terminés [lar des prolongements capillaires diaphanes, d'une grande ténuité, et qui paraissent inar- ticulés, lors même qu'ils sont examinés avec un microscope dont le pouvoir amplifiant est très puissant. On a regardé comme des fructifications des gemmes qui se trouvent au milieu des rameaux. Elles sont formées de corpuscules agrégés, entourés de ra- mules. Nous croyons qu'on doit les consi- dérer comme des sortes de bourgeons ; et, à ce titre, on peut leur reconnaître des fa- cultés reproductrices. Six genres doivent être rapportés à cette tribu: ce sont les g.i>i/(ire.î»â'.yr/, Bonnem.; Mesoijloia, Ag.; T'Aorer/, Bor.^ Batruchos- pcrmum, P«..; Drapartuiulia , Bor. ; et Chœtophora, Ag. Les deux premiers ren- ferment des Algues marines ; les autres ne représentent que des espèces d'eau douce. (BRifi.) * BATRACHOSPERHIELLA (pârpa- -/,o;, grenouille; (T7Vipu.a, semence), bot. cr. (Phycées). — Nom donné au g. Batrachos- fcrmnm par Benj. Gaillon, qui voulait faire adopter une terminaison identique pour tous BAT les noms de certains groupes d'Algues. (BlliB.) *BATRACHOSTOMUS, G. (Pâipajc ç, grenouille ; Q-.iu.x , bouche), ois. — Genre formé par Gould de celui de Podarge de Cuvicr, pour Tespèce décrile et (igurée de Tcmminck dans ses Planches coloriées , sous le nom de Podanjc rormi. (Lafr.) * BATl\ACUOTETRlX ( P^i^paxo; , grenouille; tî'tîi?, sorte d'oiseau), ins. — Genre de la famille des Acridiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Burmeister {Hanclfj. dcr En t.) sur deux espèces exoti- ques : B. hiifo et B. grajiulala Herb.; la première, du cap de Bonne-Espérance, fi- gurée dans l'ouvrage de Stoll, pi. 8, h; l'autre, des Indes orientales, décrite et figu- rée dans les Archives de Herbst. Les Ba- tracholetrix se rapprochent des Teirix et des Ommcxecha i mais ils s'en distinguent surtout par l'absence d'ailes dans les deux sexes. (El.) BATUACllUS. roiss. — Voyez batra- CHOÏDE. BAIRACIEIVS. Balrachia. zool. — Les Batraoiens dont le nom est lire du mot Ba- TfK/.cî, par lequel les Grecs désignaient la grenouille, sont As animaux vertébrés, assez analogues à celle-ci par leur structure analomique, et qui ressemblent aussi aux Reptiles par plusieurs caractères, tels que la forn>e générale du corps, la conformation des membres et la présence de poumons, du moins lorsqu'ils ont atteint l'âge adulte. Aussi Brongniart et Cuvicr les regardaient- ils comme constituant seulement un ordre de la classe des Reptiles proprement dits et ce sont eux qui ont donné à cet ordre la dénomi- nation de Batraciens. Antérieurement, Klein avait imposé aux Batraciens le nom de Nuda, faisant allusion à la nature muqueuse de leur peau qui est, en effet, comme dénudée et pourvue d'un simple épithélium, au lieu de posséder un épiderme véritable, ainsi qu'on en voit sur le corps des Reptiles ordi- naires. La présence de branchies, chez les Batraciens, pendant le premier âge, et leur genre de vie alors presque exclusivement aquatique, devait d'ailleurs les faire com- parer aux Poissons, et de Blaiuville montra qu'ils présentent, en réalité, de nombreuses analogies avec ces derniers animaux, il ajouta même que les Batraciens sont des T. 11. BAT 561 vertébrés ichthyolides, tandis que les Rep- tiles proprement dits sontornilhoïdes, c'est- à-dire que les prerriers sont plus semblables aux Poissons et les seconds plus semblables aux Oiseaux, par l'ensemble de leur structure anatomiquc. Les rechercties dont les Batraciens ont été plus récemment l'objet ont montré que c'est bien ainsi qu'ils doivent être envisagés. Ils sont, avec les Poissons, les seuls ani- maux vertébrés qui manquent de l'ainnios et de la vésicule allantoïilc caractéristique de toutes les autres espèces du même em- branchrment : ce sont donc des Anallan- toïdiens. Aux caractères que nous avons déjà si- gnalés, les Batraciens, appelés aussi, par do Blainville, Amphibiens et NudipelUfères, en joignent plusieurs autres qui ne méritent pas moins d'être rappelés. Les mâles n'ont pas d'organes de copulation, aussi la fécon- dation est-elle extérieure pour beaucoup de ces animaux. Dans tous les genres, le crâne s'articule avec la colonne vertébrale par deux condyles au lieu d'un seul, comme cela a lieu chez les Reptiles véritables. Ces animaux ne sont pas très-nombreux. Ou ne les trouve que dans les pays chauds ou tempérés. Us présentent néanmoins des différences assez considérables dans leur structure, et il est facile de reconnaître qu'ils constituent plusieurs familles bien distinctes, même plusieurs ordres. Ils aiment les lieux humides, passent une grande partie de leur vie sous l'eau, et la plupart s'engourdissent à l'approche de l'hiver ou restent inactifs tant que durent les froids, du moins lians les régions dont la température est comparable à la nôtre. Leur nourriture consiste en animaux de diverses sortes ; leurs instincts sont peu variés. Presque tous sont ovipares, et ils pondent leurs œufs dans l'eau. Quelques- uns sont ovovivipares, il en est aussi chez lesquels les petits se métamorphosent dans des cavités de l'enveloppe cutanée des fe- melles. Le Pipa, des parties équatoriales de l'Amérique, est dans ce cas. Le Nolo- delphis de Venezuela n'est pas moins singu- lier. Sa femelle porte les œufs dans une grande ca\ ité placée sur le dos, et les têtards de cette espèce ont des branchies extérieures prolongées en deux appendices filiformes 562 BAT naissant des arcs branchiaux. Ces appen- dices sont terminés chacun par un disque vasculaire, dont la structure et la forme rappellent assez bien un placenta. Tous les Batraciens ne subissent pas des métamorphoses aussi complètes que les Grenouilles ou les autres espèces du même ordre. On sait que, chez elles, le premier âge, ou le têtard, est pourvu d'une queue comprimée ; qu'il manque d'abord de pattes ; et que les branchies sont primitivement extérieures. Plus tard, les pattes apparais- sent ; les branchies extérieures se flétrissent ; enfin les branchies intérieures cessent elles- mêmes de servir à la respiration. L'animal possède alors des poumons ; son corps prend de plus en plus la forme caractéristique de la Grenouille, et sa queue disparaît _ en s'atrophiant insensiblement. La Grenouille est le type le plus connu de l'ordre des Batraciens anoures, qui com- prend aussi les Rainettes, les Crapauds, le Dactylèthre et le Pipa. Un autre ordre de la même classe est celui des Batraciens modèles, ou Batraciens à queue persistante, dont font partie les Sala- mandres et les Tritons. Chez ceux-là, la métamorphose n'est pas aussi étendue. Les pattes poussent de bonne heure, les pou- mons apparaissent au fur et à mesure du développement, mais la queue n'est pas K'sorbée, Il peut même arriver que les poumons [)crsistent pendant toute la vie, mais chez certains genres seulement, ce qui rend le premier âge des Batraciens de cette catégorie encore moins différent de l'âge adulte que ne l'est celui des espèces propres à notre pays. Les genres qui sont dans ce cas ont reçu de plusieurs auteurs la dénomination com- iiiune de Pérennibr anches, qui rappelle la persistance de leurs branchies. On ne saurait cependant les considérer comme constituant un groupe à part, et sui- vant quelques naturalistes, il n'est pas même certain que ces bal racieus ne puissent perdre leurs branchies dans certaines circonstan- ces, et devenir alors plus semblables aux Salamandres aquatiques dont nous venons de parler sous le nom de Tritons. C'est même ce qui a été constaté pour les Axolotls, singuliers Batraciens branchifères qui sont communs dans les lacs du Mexique. BAT On continuait à les classer parmi les Péren- nibranches, bien que l'on doutât de la persis- tance de leurs branchies, et que M . Baird eût fait remarquer qu'ils doivent être considérés comme des larves de Tritons du genre des Ambystomes, genre propre à l'Amérique septentrionale. M. A. Duméril a constaté, sur plusieurs individus nés et élevés à la ménagerie du Muséum de Paris, leur trans- formation en Ambystomes véritables. Toa- tefois, rien de semblable n'a encore été observé pour les Ménobranches, les Sirènes et les Prêtées; on ne saurait cependant affirmer que ces derniers ne puissent aussi perdre leurs branchies, et de nouvelles recherches ou même des expériences de- vraient être faites à cet égard. On sait, au contraire, que chez les Am- phiujoaes et les Ménopomes, qui sont, comme les Ménobranches et les Axolotls, des Batraciensurodèles, particuliers à l'Amé- rique septentrionale, les branchies exté- rieures se flétrissent ; mais la métamor- phose est moins complète que dans les Axolotls, attendu que les orifices par lesquels les branchies sortaient au dehors persistent. Au contraire, ces orifices disparaissent complètement dans la grande Salamandre du Japon {Tritomegas Sieholdii), ainsi que dans les Salamandres ordinaires, les Tritons et les genres voisins qui ont été dénommés plus récemment par les naturalistes. Il y a pourtant cette différence notable à signaler entre ces derniers Urodèles et ceux des genres précédents, le Tritomegas compris, que ceux-ci ont, à tous les âges, les faces articulaires des vertèbrf^s biconcaves et comparables à celles des Poissons, tandis que chez les espèces de la division des Sa- lamandres et des Tritons, les vertèbres sont convexo-concaves, lorsque la transformation s'est accomplie. Les Ambystomes n'échap- pent pas à cette règle. Un dernier groupe de Batraciens com- prend les Cécilies, que Cuvier réunissait aux Ophidiens, à cause de leur ressemblance extérieure avec les serpents. Ce sont bien des animaux de la classe qui nous occupe; leurs caractères ne laissent point de doute à cet égard : sur ce point encore l'opinion de Blainville a prévalu. On fait des Céci- lies un troisième ordre appelé Péromèles ou Pseudophidiens. Ils manquent de membres. BIT ont la queue ruJimentaire, et leur derme renferme des écailles d'une forme particu- lière, ce qui ne permet pas de les confondre avec les autres animaux de la classe des Batraciens, mais ne justifierait pas, non plus, leur éloignemenl de cette classe. On a admis, sur une remarque de J. Mill- ier, que les Cécilies ont des branchies pen- dant leur jeune âge ; ce savant rapporte, en effet, qu'il a observé au musée de Lcyde une jeune Cécilie sur laquelle on voit en- core la trace des trous branchiaux. Mais l'observation faite par M. Leprieur, pendant son séjour à Cajenne, démontre qu'il n'en est pas ainsi pour tous les animaux de ce groupe. Une femelle de la Cœciliacompressi- cauda, qu'il s'était procurée, en péchant dans la vase, mit au jour, daus îe bocal où ce naturaliste la retenait captive, six petits vivants, chez lesquels on ne distinguait au- cune trace de branchies, ni môme de trous branchiaux; c'est ce dont j'ai pu m'assurer par l'examen des exemplaires eux-mêmes, que M. Leprieur a conservés et qu'il a déposés au Muséum de Paris. Quoi qu'il en soit, on ne saurait douter, d'après l'observation de J. Muller, que les fœtus de certaines Cécilies ne possèdent, avant lear naissance, des branchies exté- rieures, semblables à celles qui caractéri- sent les larves des autres espèces de cette classe, et il serait curieux d'en faire la re- cherche sur ceux que peuvent renfermer les oviductes des femelles conservées dans les collections d'histoire naturelle. (P. G.) * BATRACIENS FOSSILES, rv- x-ÉoNT. — Des os séparés et même quelques squelettes à peu près complets de Batra- ciens se rencontrent dans les parties des ter- rains tertiaires formées par les eaux douces, et nous savons maintenant que, dès que les Reptiles ont existé sur la terre, il y a eu des animaux de cet ordre , ou du moins qui en possédaient les principaux caractères C'est ce qui résulte de la découverte faite par M. Jaeger, dans le Keuper de Wurtemberg, d'un reptile qui, par la composition et la forme générale de sa tête, aussi bien que par son double condyle occipital, doit être rangé parmi les Batraciens, et c'est probablement le Batracien le plus gigantesque; car sa tête présente un disque aplati, demi ellip- tique, qui n'a pas moins de soixante-douze BAT 5S3 centimètres de long sur cinquante-sept de large, et au milieu duquel sont percés deux grands orbites oblongs. La composition de cette tête se rapproche beaucoup de celle r- des Pélobatcs ; mais elle offre ceci de parti- | culier que l'intermaxillaire est percé, à son k extrémité antérieure, de deux Tous pour • laisser passer et saillir au dehors, comme deux cornes , deux longues dents coniques du maxillaire inférieur. Ce fossile a reçu le nom de Salamandroides Jœgeri. Voyez ce mot. C'est parmi ces animaux qu'a dû être classée la célèbre pétrification des car- rières schisteuses tertiaires d'OEningon , que Scheuchzer publia, en 1726, dans i:nc dissertation intitulée : l'Homme témoin da Déluge {Homo diluvii teslis), et que Cuvier, grâce à la précision qu'il avait introduite dans la distinction des carac- tères ostéologiques , reconnut pour être le squelette d'une espèce de Salaman- dre, qu'il nomma, en considération de sa taille (un mètre et demi de longueur) , Sa- lamandre cjigantesqiic. Ce fossile, étudié de nouveau par M. de Tschudi, a été placé par lui, dans sa Classification des Faira- ciens insérée dans le tome II des Mé- moires de Ncufchàtel, entre le Megnloha- Irachus ( grande Salamandre de Java ) et le Mcnopoma. Il le nomme Andrins SchcHchzeri (l'homme de Scheuchzer), en commémoration, sans doute, de la dé- couverte et de l'erreur de ce savant. Ces mêmes schistes d'OEningen ont fourni deux espèces de Crapauds, dont l'une a été rapprochée, par Cuvier, du Cr-^paud DES JONCS, et l'autre, publiée par M. Agas- siz, sous le nom de Bomhinalor ORnin- gensis.M. deTschudi appelle la première Palœopkrynos Gcsneri, et la seconde, Pe- lo-philns Agassizii. Enfin ce dernier au- teur a créé les noms de Palœohairachus Goldfnssn pour la Grenouille publiée par M. Goldfuss, dans le XY® volume des Cu- rieux de la Nature, sous ceux de Rana di- luvîana , et qui se trouve dans le lignite schisteux tertiaire des environs de Bonn, au lieu dit des Sept Montagnes. M. Gold- fuss a également trouvé, dans ce même li- gnite, deux autres Batraciens urodèles, aux- quels il a imposé les noms de Salaman- dra oqygia et de Triton noachicns. 564 BAT Les terrains lerliaires du r.rabant méri- dional ont offert à M. Charles Morren des ossements de Batraciens en assez grand nombre; mais il n'en a déterminé ni les genres , ni les espèces. Enfin, dans les terrains tertiaires du dé- partement du Gers , M. Lartet a découvert des Batraciens anoures et urodèles. Il pense avoir reconnu déjà dix à douze espèces des premiers et quatre à cinq des seconds. Il a même trouvé des vertèbres qui indiquent un nouveau genre, car elles présentent les formes générales de celles des Grenouilles, et cependant leurs corps s'articulent entre eux comme dans les Salamandres, c'est-à- dire par des surfaces convexes en avant et concaves en arrière, contrairement à ce qui se voit dans les Grenouilles. Au dessus des terrains terliaires , l'épo- que diluvienne ne présente guère d'osse- ments de Batraciens que dans des fentes de rochers et dans des cavernes. On conçoit, en effet , que les grands mouvements des eaux et des matériaux qu'elles entraînaient à cette époque ont dû anéantir les restes si fragiles de ces animaux , excepté dans quel- ques endroits à l'abri des grands courants. Au reste , l'oslcologie des Batraciens étant généralement assez négligée , et la recher- che des dépouilles que ces animaux ont laissées demandant, pour la plupart du temps, une patience peu commune, il n'est pas étonnant qu'on n'en connaisse encore que très peu. Nous ne doutons pas que les géologisles qui se trouveront dans des cir- constances favorables n'en découvrent beau- coup ; car plus on fouille cette mine paléon- tologique , ouverte avec tant de bonheur par Cuvier , plus on peut se convaincre de la justesse de l'idée que ce savant a émise, qu'à chaque époque géologique existait une population nombreuse en genres et en es- pèces, afin que la diversité des instincts pût maintenir par leur action un équilibre sta- ble, non seulement dans le règne animal , mais aussi dans le règne végétal , c'est-à--' dire entre tous les corps organisés. (L. D.) ludépend^ment des Mastodonsaures, ou Làbyrinthodontes (Voy. ce mot), et des gen- res plus ou moins analogues qu'on en a dis- tingués depuis la rédaction du savant article qu'on vient délire, il a été recueilli daos les BAT lorrains triasiques et carbonifères, des restes d'un groupe très-curieux de Batraciens : celui des AncHÉGOSAiREs de Goldfuss. Les Archégosaures ont, comme les Laby- rinthodontes, la tète et une partie du corps recouvertes de plaques dermiques ossifiées ; leur crâne possède deux condyles occipitaux, et ils ont les dents sur deux rangées; mais les replis flexueux que le cément envoie dans ces dents, de la circonférence vers le bulbe central, sont moins compliqués que ceux des Labyrinthodontes, et leur tête est plus allongée. Les Archégosaures avaient les pieds a.«sez semblables à ceux des Protées, et pro- bablement terminés par quatre doigts. Des débris d'Archégosaure se rencontrent particulièrement dans les dépôts carboni- fères de Saarbruck, et, tout dernièrement, il a été découvert à Muse, près Autun (Saône- et-Loire), une portion considérable de crâne provenant d'un animal du même groupe. M. Gaudry en a donné la description sous le nom générique à'Aclinodon. Le Sclerocephalus Hauseri et le Pygople- rus lucius, de l'étage houiller, qu'on avait d'abord classés parmi les Poissons, paraissent être très voisins des Archégosaures, et il faut peut-être placer encore parmi les Batraciens le lelerpeton elg'mense {voy. Télerpf.ton), petite espèce fossile dans les terrains riévo- nieos de l'Ecosse. Ou en doit l'indicatioa au docteur Mantell. (P. G.) * BATRATUERUM (Parvip, qui mon- te ; àôr.p, épi). BOT. TH. — Famille des Graminées , tribu des Andropogonées. Ce g., qui a pour type VAndropoyon lan- ceolatus de Roxburgh , espèce indienne , a été formé par le prof. Nées d'Escnbeck ( in Edimb. new philosojjh. Journ. , XVIII , p. 180). Ses épillets sont géminés à chaque dent du rachis ou axe commun ; l'un des épillets est sessile et fertile, l'autre est pédicellé et neutre. L'épillet fertile se com- pose de deux fleurs : l'une inférieure, neutre et unipaléacée; l'autre hermaphrodite et fer- tile. La lépicène est formée de deux écailles égales et aiguës ou bidentées au sommet. Les paillettes de la glume sont un peu plus courtes que la lépicène : l'extérieure allon- gée, un peu bidentée à son sommet, donne naissance, à la partie inférieure de son dos, à une soie géniculée à son milieu et tordue j la supérieure ou intérieure est petite, étroite BAT et lancéolée j les deux paléoles sont larges et tronquées. (A. R.) * BATIUSUS. INS. —Genre de Coléop- tères dinières , établi par M. Aube dans la famille des Psélaphiens , division de ceux à tarses nionodactjles {^Pscluphiorum Mo- noyraphia , pag. 45), et qu'il caractérise ainsi dans son Synopsis: Corps allongé et cylindrique ; antennes moniliformcs , lo- gées dans un enfoncement latéral de la tête; corselet irapézoïde, ayant en dessus trois sillons longitudinaux. — M. Aube rap- porte à ce genre huit espèces, dont 5, sui- vant M. Lacordaire, se trouvent aux envi- rons de Paris. Ce sont de très petits Insec- tes qui vivent pour la plupart en société avec les Fourmis, et dont quelques-uns habitent sous les écorces et dans le bois en décomposition. Nous citerons, comme type du genre, le Batrisus formicarius Aub., figure dans sa I\Io?iograp/iic, pi. 89, fig. 1, a-d. (D.) BATSCHIA ( Balsch , botaniste alle- mand ). BOT. TH. — Ce nom a été appliqué par Gmelin à une section du genre Litho- spcrmuni. Yabl Ta employé comme syno- nyme du genre Humholdlia ; ïhunberg , comme synonyme du genre Trichoa ; et Mccnch, comme synonyme d'Ei/pulorium azcratoidcs. (Sp.) BATTAIXTS. rept.— On donne ce nom aux deux pièces mobiles qui, dans les Émy- des à charnières, se trouvent en avant et en arrière du plastron, et permettent à ces ani- maux de s'enfermer dans leur test comme dans une boîte, en les rapprochant, après qu'ils ont retiré leur tête, leur queue et leurs pattes. (C. d'O.) BATTAA'TS. moll. — Dans l'ancien lan- gage conchyliologique , on nommait ainsi les valves de toutes les Coquilles bivalves ; mais ce mot est tombé en désuétude. On se con- tente de nommer valve droite et valve gauche les deux parties d'une coquille bivalve. (Desh.) BATTA1\TS. BOT.— Voyez valves. BATTAREA (nom propre), bot. cr. — Persoon {Syn. Fung., p. 129, tab. 111, fig. 1) a dédié ce genre de Champignons à l'illustre Baltarra, auteur de l'un des meil- leurs ouvrages en cryptogamie(F//7i(7or?/7n agri Ariminensis historia). Woodward {Acl. angl., vol. LXXIV, p. 423, tab. lô'l a BAT 5G5 fait le premier connaître l'espèce qui a ser^ i de type. Ce genre appartient à la famille des Lycoperdacées, quoique, pour la forme gé- nérale, il ait des rapports avec les Phalloï. dées. Il est caractérisé par une volve qui renferme, dans les deux feuillets dont elle se compose, une matière gélaiincusc. Cette volve se rompt cl il en sort un pédicule creux, presque ligneux , qui sujjportc un chapeau campaniforme , lisse en dessous, filamen- teux et pulvérulent en dessus. La membrane interne de la volve recouvre toute celte par- tie «omme le ferait un capuchon. — On con- naît trois espèces de ce genre. 1" Le B. 2)halloïdcs Pers., trouvé en Angleterre Sa volve est enfoncée à une profondeur de 18 ou 20 centimètres en terre, ovale , blanche, formée de deux membranes qui renferment une matière mucilagincuse. Le pédicule est nu , cylindrique, d'une consistance presque ligneuse, fendillé et ceailleux à la surface, et presque de la longueur d'un pied. Le cha- peau est campanule, courbé en bas, glabre en dessous et éloigné du pédicule. Sa face supérieure présente une couche assez épaisse de filaments et de spores rousses. Le feuillet interne de la volve, en se déchi- rant, y demeure adhérent et la recouvre comme le ferait une coiffe. 2" Le B. Steve- iiiïF. {Dendroniyces Stcvetiii Libosch., Monog. ïvicn., 1814, fig. 1, 2) croît dans les sables, sur les bords du Wolga. Il atteint jus- qu'à 35 centimètres de hauteur; il présente un chapeau coriace, mince, cellulcux en des- sus et recouvert d'une très grande quantité de spores d'un jaune brun, diaphanes sous le microscope. 3" Le B. Gaudichaudii Mont. {Ann. des se. nal., t. II, p. 76, tab. 4, fig. 1) a été découvert en juin 1831, par M. Gaudichaud , près de Lima , au Pérou, sur les bords desséchés du Rimac. Des des- criptions et des figures incomplètes des au- teurs, dit M. Montagne, il résulte pourtant que notre B. Gaudichaudii diffère du B. phalloïdes Pers. par la présence d'un cor- don dans la cavité du stipe et la non-con- fluence du slipe ; du B. Stevenii par un chapeau convexe hémisphérique, et de tous les deux par la couleur des sporidies qui sont d'un brun pourpre. Malgré les détails dans lesquels je suis entré , je regarde le genre Ballarea comme peu connu. Tant qu'on n'aura pas l'occasion de l'analyser ô 666 BAU Fétat frais, la description laissera toujours quelque chose à désirer. (Lév.) BAUBIS. MAM. — Variété du Chien do- mestique, appelé aussi Chien ISormaiid, dont le corps est épais et la tête courte, et qu'on emploie particulièrement à la chasse du Renard et du Sanglier. BAUD. MAM. — Race de Chiens origi- naires de Barbarie et qu'on appelle aussi Chiens cerfs ou Chiens mnets. BAUDET. MAM. — Nom vulgaire de fAne. BAUDINIA, Lesch. (Baudin, capitaine du navire que montait Riedlé). bot. th. — Synonyme du genre Calothamnus. BAUDÏSSÉRITE. min.— Même chose que Baldissérite. (Del.) BAUDRIER DE NEPTUNE, bot. cr. — (Phycées). Nom vulgaire de la La- minaria snccharina , en raison de sa forme et de la longueur souvent considéra- ble qu'elle atteint. Voyez laminaire. (C. M.) BAUDROIE ou BE AUDREUIL. roiss . — Nom vulgaire d'un poisson très remarqua- ble , que les pêcheurs de Marseille ont , dit-on , composé de cette sorte de bourse attachée à la ceinture , et qu'on appelait au- trefois Baudrier, de Ballens et de |3a7.âv- Ticv. Ce mot a été employé ensuite comme dénomination générique des espèces qui viennent se grouper près de celui-ci. Aussi commune dans la Méditerranée que dans l'Océan d'Europe , et s'avançant assez haut vers le nord , au moins jusqu'au 60*^ degré , la Baudroie est un poisson célèbre par sa taille, qui va jusqu'à 1 mètre 70 cen- timètres ; par sa forme bizarre et laide ; par ses instincts ou les ruses qu'on lui at- tribue; parsa conformation, et surtout aussi par les exagérations ajoutées à ce qu'il y a de vrai et de naturel dans les traits que nous allons signaler. La Baudroie a la tète énorme, déprimée, et comme circulaire. En arrière, le disque se prolonge en une queue conique, soute- nant une petite nageoire. Une dorsale basse et courte est sur le tronçon de cette queue ; et , sur la tête, sont trois ou quatre longs Slets, terminés par un lambeau charnu que M. Cuvier a reconnu pour être les rayons d'une première dorsale très allongés et avancés jusque sur le vertex, entre les BAU yeux. Leur articulation est faite au moyen d'un anneau entré dans un autre, attafhé à l'intcr-épineux qui doit le soutenir. Ce mode de jonction donne à ces rayons une mobilité très grande , due aux muscles dont ils sont pourvus. Une gueule énorme s'ou- vre à la partie antérieure de la tête; la mâ- choire inférieure dépasse la supérieure ; les dents sont longues et en herse, et les palatins ainsi que le vomer en sont hérissés. La largeur prodigieuse de la tête tient au grand développement de la membrane bran- chiostège, soutenue par de longs rayons au nombre de six, et qui, au lieu d'être fen- due sur les côtés des ouïes, se prolonge pour se contourner et embrasser la base de la nageoire pectorale , qui paraît ainsi sortir par la fente de l'ouïe , et être soutenue sur une espèce de pédicule ou de petit bras. Le pourtour du disque de la tête est garni de lambeaux cutanés , plus ou moins fran- gés ou découpés, et ils s'étendent aussi de chaque côté de la queue. Ces énormes sacs contiennent les branchies qui, par une ex- ception unique dans le groupe des Acan- thoptérygiens , n'ont que trois feuillets seu- lement de chaque côté. Tous les autres Poissons en ont quatre. Un autre caractère, commun à tous ceux de sa famille, consiste dans l'absence du sous-orbitaire. Les pec- torales sont portées sur deux os du carpe assez allongés, et qu'on a 'cru à tort être le radial et le cubital de l'avant-bras. Ces deux derniers os sont employés à former, commeù l'ordinaire , la ceinture osseuse de l'épaule, et à donner insertion aux os pelviens , aux- quels sont attachées deux petites ventrales jugulaires. Parmi les organes des sens,'celui de l'odorat mérite d'être mentionné, L cause de la singulière disposition de la na- rine. Il faut rappeler que, chez les Poissons, il y a deux ouvertures à chaque narine : une antérieure, et l'autre située au-delà. Tantôt elles se touchent, tantôt elles sont éloignées, il y a même beaucoup de variations à ce sujet. Chez la Baudroie, les deux ouvertures sont pratiquées à l'extrémité d'un tentacule charnu , long d'un centimètre au moins, et traversé par le nerf olfactif qui s'ouvre sur les lamelles de la membrane pitui- taire, logées dans le tube. Il paraît que cette disposition a pour objet de faA^oriser la per- ception des odeurs , l'animal dressant ses BAU tentacules et les portant vers les corps qui envoient des émanations odorantes. Je crois aussi que, vivant dans le sable et sou- vent recouvert de limon, il trouve dans cette conformation un moyen de tenir les narines au dessus de la surface vaseuse , et de garantir ainsi sa membrane pituitaire des excitations fâcheuses que lui pourrait causer Tintroduction de corps étrangers, et de lui laisser constamment le libre usage de cet organe. L'habitude de ce poisson est de vivre sur le sable ou enfoncé dans la vase, et de faire flotter au dessus les filets longs et très mobiles de sa tète. Les lambeaux qui les terminent, semblent des appâts, attirant autour d'eux les petits Poissons que la r.audroie engloutit facilement dans son énorme gueule. Je crois que c'est à cela qu'il faut réduire ce qu'il y a de vrai dans les pèches des Baudroies. La force de ces Poissons est très grande, et Rondelet rap- porte qu'ils peuvent vivre longtemps hors de l'eau. Cet habile ichthyologuc affirme qu'une d'elles, abandonnée pendant deux jours parmi les herbes du rivage, saisit à la patte un jeune Renard , et qu'elle le retint pendant longtemps, ce qui prouve la force de ses mâchoires et des dents recourbées qui y sont implantées. Artédi a fait avec rai- son un genre de la Baudroie, en se servant des données que lui fournissaient Be- loii, Salviani, Rondelet; mais il a mécon- nu ses caractères naturels. Il commence par nier l'existence de la membrane bran- chiostège chez ce poisson; c'est, aucontraire, celui qui l'a de tous la plus développée ; ce- pendant il le place dans son ordre des Bran- chioslèges, avec plus de raison que ceux qui en font un poisson cartilagineux, et plus ju- dicieusement surtoutque Linné qui le plaçait comme un reptile avec les autres cartilagi- neux, dans ses Amphibia nanlia. Ce genre reçut d' Artédi, à cause de l'espèce de crête ou de panache formée par les grands rayons antérieurs, le nom de Lo- phius. Deux autres espèces y furent d'a- bord réunies ; puis Graelin et Lacépède en ajoutèrent plusieurs autres, mais qui n'a- vaient tout au plus que des caractères de famille et du même genre que la Baudroie. M. Cuvier, en établissant la famille des Acanthoptérygiens à pectorales pédiculces , BAU 567 a fait une entière réforme et a réduit les ca- ractères du genre Baudroie aux suivants : Acanthoptérygien à tète grande, grosse, large , déprimée , épineuse ; à gueule très fendue , armée de dents coniques sur les mâchoires , les palatins et le vomcr ; point de sous-orbitaire. Six rayons à la membra- ne branchiostège recouvrant trois arceaux branchiaux seulement. Deux dorsales, l'an- térieure avancée sur la tète et formée de rayons libres, longs et grêles. Plusieurs auteurs admettent une seconde espèce de Baudroie dans la Méditerranée. Il y en a deux autres dans l'Atlantique et une dernière dans les mers du Japon. (Val.) BAUDRUCHE, mam. — Voyez in- testins. BAUERA, Salisb. (Bauer, frères, bota- nistes et dessinateurs allemands), bot. ph. — Genre type de la famille des Bauéracées. Les caractères essentiels en sont : Calice 6-8- parti.Étamincs à filets filiformes. Anthères ovales. Capsule didyme, biloculaire, polys- perme. Graines oblongues, tuberculeuses. — Arbrisseaux. Feuilles opposées , sessi- les, irifoliolées, non stipulées. Fleurs axil- laires ou terminales, pourpres. Ce genre est propre à la Nouvelle-Hollande : on en connaît S espèces. (Sr.) *BAUFRACÉES. bot. th.— M. Lindley sépare le genre Bancra des Cunoniacées ou Saxifragées [voyez ce mot) , auxquelles on le rapportait , pour en faire le type et jus- qu'ici l'unique genre d'une famille qui se dis- tinguerait des précédentes par ses élamines indéfinies, dont les anthères s'ouvrent au sommet par deux pores, ainsi que par son port particulier. Il est inutile de s'étendre sur ses autres caractères , puisque ce se- raient ceux du genre Bancra. (Ad. J ) BAUIIIIVÏA, Plum. (Bauhin, frères, bo- tanistes du xvi*= siècle), bot. vu. — Genre de la famille des Légumineuses (sous- ordre des Césalpiniées). M. De CandoUc (ProfZr., II, p. 512) lui assigne les caractères suivants : Calice spathacé ou irrégulièrement b-fide, membranacé. Pétales 5, plus ou moins inégaux : le supérieur souvent défléchi. Étamines 10 ; soit 9 stériles , monadel- phes , et une seule fertile , libre ; soit toutes monadelphes par la base , et tantôt toutes fertiles, tantôt 5 ou 3 seulement 568 BAU ferliles. Légume 1-lociilaire, polyspcrmc, 2- valve. Graines ovales, comprimées. Em- bryon rectiligne ; radicule ovoïde ; cotylé- dons plans. — Arbrisseaux dressés ouvo- lubiles. Feuilles plus ou moins profondé- ment bilobées, ou indivisées. Fleurs en grappes latérales ou terminales. M. De Candolle énumère 56 espèces de ce genre ; toutes habitent la zone équatoriale. (Sp.) *BAUMANNIA, DC. {Horl. Gen. non 7iot. VI). (Baumann , nom d'homme), cot. TH. — Genre de la famille des Éricacées, synonyme de Cassundra. * BAU3IAîVi\IA, Sp. BOT. TH.— Syno- nyme du genre Anogra, du même auteur. BAUME. Balsonmm. bot. th. — Les Baumes sont des résines qui découlent de certains arbres, et dont quelques-uns pas- sent à réfat solide par la dessiccation, tandis que d'autres, associés à une certaine quan- tité d'huile volatile, restent mous ou même fluides. Us contiennent tous, ce qui les dis- tingue des résines, de l'acide benzoïque, qu'on peut isoler, en les traitant à chaud, avec une dissolution de carbonate de soude, qu'on sature ensuite d'acide sulfurique , ou même par la simple sublimation. Ces Baumes sont, comme les résines, insolu- bles dans l'eau et très solubles au contraire dans l'alcool, l'éther, les huiles volatiles et même les huiles fixes ; ils sont très inflam- mables et répandent, en brûlant, une odeur aromatique. Les acides chlorbydrique, acé- tique et sulfurique les dissolvent sans les décomposer, tandis que l'acide azotique les attaque avec violence ; ils s'unissent aux ba- ses sans se saponifier. Les Baumes sont employés en médecine comme stimulants, ou bien encore comme parfums, comme cosmétiques, ou pour aro- matiser certains mets. Nous ne connaissons pas la composition élémentaire des Baumes, à cause de la va- riabilité des caractères généraux qu'ils pré- sentent et qui diffèrent suivant les indivi- dus et les circonstances de l'extraction. Les Baumes connus sont : Le Bausie du Pérou , extrait des arbres du Mexique et de la Colombie, Myroxylum peruifcrumeiM puhescens; il est connu SOUS les noms de B. brun, B. en coque, B. o'utcisioir, B. SEC. Le Baume ds Tolu, produit par le Tolui BAU fera Balsamum, Mijroxilnm tolui feray arbre de l'Amérique méridionale, croissant surtout dans la province de Carthagène, aux environs de la ville de Tolu, et dans riie Saint-Thomas; il a pour synonyme dans le commerce, les noms de B. d'Amérique, E. DE Saint-Thomas, B. de Carthagène , B. DUR. Tous les deux, toujours à l'état li- quide, jouissent des mêmes propriétés; mais on préfère le dernier. Le Benjoin , résine balsamique solide à odeur de Vanille, s'extrait du Styrax lew zoin, arbre de la famille des Styracées , originaire des lies de la Sonde. Le Benjoin du commerce peut se présenter sous trois états différents : 1° en masses irrégulières, d'un brun rougeàtre, à cassure résineuse, conte- nant des larmes blanches et irrégulières, c'est le Benjoin amygdaloïde ; 2° en larmes séparées, d'un blanc opalin, plus ou moins volumineuses et un peu aplaties; 3° enfin en masses d'un brun rougeàtre, à cassure écailleuse, qu'on nomme Benjoin en sorte. Il est employé en médecine, soit en vapeur, soit à l'intérieur, en sirop ou en teinture, comme antirhumatismal , et dans les ca- tharres chroniques. Sa teinture , étendue d'eau, sert à la toilette sous le nom de Lait viryinal ; dans les églises, il est mêlé à l'encens. Le Styrax calamité OU Storax , résine d'une odeur agréable qui découle des inci- sions faites au tronc des Aliboufiers {Sty- rax), surtout de celui de Syrie. Le Styrax liquide. On pense que ce Baume, sur l'origine duquel on n'est pas d'accord, découle par incision des différen- tes espèces de Liquidambar. La teinture alcoolique de ces derniers a été longtemps employée comme un cosmé- tique, et ils se substituent encore au Ben- join dans la préparation du Lait virginal. On a aussi désigné dans le commerce ou dans la langue vulgaire , sous le nom de Baumes, des résines, des huiles ou des vé- gétaux à odeur pénétrante et aromatique et qui n'ont que le nom de commun avec les véritables Baumes. Nous allons en donner une énumération succincte. Baume. Synonyme de Tanaisie. Baume AQUATIQUE. Synonyme de Mcnihn aqualica. Baume BLANC, B. dk Ju:>^e, B. DEL.* BAU MicQDE , B. DE Syrie , B. vrai, B. de Com- STANTIKOPLE, B. DE GilÉaU , B. DU GRAND- Cauie, B. d'Egypte, résine extraite par in- cision du tronc ou des branches de Whnyris opolxilsamum, arbre de TArabie et de TAsie centrale. Baume de Brésil , de CorAHB OU Huile »E CoPAHu. Voyez copaÏer et liquidambar. Baume de Canada. Voyez sapin. Baume de Carpathie, B. de Hongrie. Noms de la résine du Pin sylvestre. Baume des chaups. Synonyme général de Menthe. Bauiiie des chasseurs Synonyme de Pi- per rotundifolium. Baume a cocaoN, B. sucrier. Voyez flEDWlGIE. Baume focot , B. vert de Madagascar. Voyez TACAMAQUE. Baubie de la grande terre. Synonyme de Lantana involucrata. Baume d'ambre. Voyez liquidambar. Baume des jardins. Synonyme de Bal- samite. Baume de marie, B. vert. Voyez calo- PHYLLE. Baume de momie, B. de Sodome. Voyez MOMIE. Baume (Petit). Voyez croton balsami- PÈRE. (C. d'O.) * BAUME A. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Cypéracées , tribu des Rhynchos- porées, établi par M. Ch. Gaudichaud (Voy. de Freycinet, Bot., p. 416, t. 29) pour deux plantes originaires, Tune des Moluques, Tautre des îles Mariannes. Ce sont des Cy- péracées à feuilles radicales, linéaires et distiques; à fleurs paniculées, composées d'épillets solitaires ou réunis en capitule. Chaque épillet est uniflore et se composu de 4 écailles imbriquées, distiques et con- caves ; les deux extérieures plus grandes ina les internes; trois étamines saillantes ; un ovaire sessile, glabre, ellipsoïde. Le style a sa base renflée, conique, velue et persis- tante. Les stigmates sont au nombre de trois. Le fruit sans soies bypogyncs est dur, elliptique, trigone, terminé par la base du style qui est persistante. Quelques botanistes et particulièrement Necs d'Esenbeck et Endlicher pensent que ce genre est le même que ïlUynaiilhus de Palisot de Beauvois. (A. R.) T. n. BDE 569 *BALMb. — Famille des Liliacées. Le genre ainsi nommé par Sprengcl {Sysl., 2, p. 91) est le même que le Borya de Labillardière. Voyez BORYE. (A. R.) BALMGARÏIA (nom propre), bot. PH. — Ce genre, formé par Mœnch pour le Meîiispermiim coraUitivm, a été réin- tégré par M. De Candolle, dans le genre Cocciilus, auquel il appartient. (C. d'O.) BAUMIEll. EOT. PU. — Nom donné quelquefois à des végétaux balsamifères ou simplement odorants, tels que le Balsa- raier, les Méliîas, etc. BAUMIEll A COCHON, bot. ph. — Synonyme d.'Hedwiyia. BAUBACH. MIN. — Synonyme de Borax ou Borate de Soude. Voyez borates. (Del.) BAUXIA. BOT. PH. — Synonyme de Ci'piira. BAVÉOLE. BOT. PH. — Nom vulgaire de la Centaurée bleuet. BAVÈQUE ou BAVEUSE, poiss. — Synonyme de Blennie. BAVEBA. BOT. PH. — Synonyme de Barrcria. BAVEUSE, porss. — Voyez blennie. *BAXTERA, Reichb. (Baxter, botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées, fondé sur une seule es- pèce (S. loiiiceroides ; Harri^sonia loni- ceroidesHodk, Bot- may. ,ial). 2699). C'est un arbuste du Brésil ; à tige dressée ; à feuilles opposées , coriaces ; à fleurs en ombelles terminales. (Sp.) *BAZA, Hodgs. (Paû'Cw, j'aboie), ois. — Genre de la famille des Falconidécs , in- séré dans le journal de la Société asiati- que du Bengale en 1836, et cité par Gray dans sa List of the gênera of hirds , comme synonyme du genre Lophotes , Less. (1831), et Lepidogenys , Gr. (1839). Voyez LOPHOTE. (Lafr.) BDELLE. Bdella (pfS'sXXa , sangsue). ARACH. — Genre de la famille des Bdellés (Tiques de Latreille), de l'ordre des Aca- riens , établi par Latreille , et adopté par Dugès. Ce genre est essentiellement carac- térisé par des palpes obtus, munis à leur extrémité de soies raidcs ; par des mandi- bules en forme de piftcesj par un labre trian< 570 BDE gulaire, égal aux mandibules; par un corps ceint par un profond sillon et par des yeux au nombre de quatre. Les larves des Bdelles sont hexapodes; mais, du reste, en tout semblables aux adultes. Les deux espèces de Bdella les plus com- munes sont les B. vulgaris{Scirus vulga- ris Herm.) et B. cœruleipes Dug., qu'on rencontre assez fréquemment sous les pierres. (Bi..) BDELLE (S'^îUa, sangsue; de {iSdX'/M , je suce). AîiNÉL. — Genre établi par M. Sa- vigny, dans la famille des Hirudinées, pour quelques Annélides des eaux douces d'É- gyplc, ayant pour caractères : Corps dé- primé ; mâchoires grandes et sans den- telures ; yeux au nombre de huit et peu distincts, rangés sur une ligne courbe; les deux postérieurs un peu isolés; la ventouse orale concave, et la lèvre supérieure peu avancée ; la ventouse anale obliquement terminale. — On n'en connaît qu'une seule espèce , la B. du Nu. {B. nilotica) , qui porte dans le pays le nom d'Alak dont le corps, composé de 9S anneaux égaux entre eux , est brun marron en dessus et rouge vif en dessous. Hérodote, qui parle de cette annélide , dit qu'elle vit parasite sur le Crocodile. ^ (C. d'O.) * BDELLÉS. Bdellei. aracu. — Le sa- vant Dugès a appliqué cette dénomination à l'une des six familles qu'il a établies dans l'ordre des Acariens , de la classe des Arachnides trachéennes. Cette famille est caractérisée par un corps oblong et gonflé ; par des palpes antenniformes ; par des mandibules onguiculées ou en pinces ; par des hanches écartées , et par des paltes propres à la course. M. Dugès ne rapporte que deux genres à f/Ctte famille : le genre Bdella et le genre Sciriis. Les Bdellés sont de petits Aca- riens qui se logent sous les pierres et dans toutes sortes de cavités. Il est probable qu'ils s'accrochent à divers animaux pour en su- cer le sang ; mais leurs mœurs ne sont pas encore bien connues. (Rl.) *BDELLIEIViVES. AN^■ÉI..— Nom donné par Savigny à une section de la famille des Hirudinées, ayant pour type le genre Bdelle. (C. d'O.) BDELUUItl (RSùl'.r.'j, nom grec de BEA cette plante), bot. th. — Gomme-résine déjà connue des anciens et en particulier de Dioscorides, qui en mentionne trois es- pèces. La plus commune vient d'Afrique ; on la trouve toujours mélangée avec la gomme du Sénégal. Elle est en larmes glo- buleuses , d'un volume qui varie de celui d'un pois à celui d'une noix; d'un jaune terne, quelquefois légèrement colorée on vert ou en jaune; d'une cassure terne et ci- reuse. L'odeur en est faible et la saveur amère. Cette espèce est produile par un ar- brisseau que nous avons désigné sous le nom d'Hcudelotia a f ricana {Flor. Sénég., I, [i. 150, t. 39), genre qui n'est pas sulTisamment distinct du Baisamodeudrum. (A. R.) BEANTILLE. eot. cr. — (Mousses). Nom français proposé par Bridel pour le genre Anœctangium d'IIedwig, mais qu'on n'a pas dû admettre, parce qu'il est formé contrairement à l'analogie de notre langue. Voyez ANOECTA>GIUM. (C. M.) *BEATOMA. DOT. th. — Famille des Iridces. Genre encore fort obscur, proposé par Herbert, et qui me paraît rentrer dans le genre Cypella du même auteur. Voyez CYrELLE. (A. R.) *BEATSOiVIA, L. (Beatson, voyageur anglais), eot. th. — Ce genre de Roxburgh est rapporté par les auteurs suivants en sy- nonymie au genre Frankenia de Linné. Voyez ce mot. (C. L.) BEAL'DRElilL. voiss.—Voy. baudroie. BEALTOIITIA (Mary, H''" de Beau- fort ; promotrice de la botanique), bot. ru. — Ce genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées mélaleucécs, a été fondé par M. R. Brown (m Ait. hort. A'etti.jédit. 2, p.418).II renferme un très pe- tit nombre d'arbrisseaux indigènes en Aus- tralie, et remarquables par leur port élégant et leurs belles fleurs, dont la disposilion est à peu près la même que celle des Me- trasideros, si communs chez les amateurs. l^Q Beau for lia decussata est connu depuis longtemps et cultivé dans les collections. Voyez Bot. Reg., 1. 18; Bot. mag., t. 1733). (CL.) BEAUHABXOISIA (nom propre BOT. va. — Genre de la famille desClusiacées, formé par Ruiz et Pavon {Ann. du Mus-^ 71 , t. IX) et rapporté comme synonyme au g. Tovomifa, Aubl Vct/. ce mot. (C. L.) BEC * BEALMARIA, Deless. r.oi- th — Synonyme d\iristotclia macqui. IiEAU3IEI\ÏA. BOT. TH. — Synonyme do Cresson de fontaine {Sisijmbriuin nas- turtium), *BEAL3IOATIA (Mistriss r.caumont, amateur de plantes), bot. th. — Genre de la famille des Apocynacécs , tribu des Écliitées , formé par le D. Wallich {Tcn- tam. FI. ncp., I, 13, t. 17) pour une très belle espèce de plante grimpante, originaire de l'Inde, et remarquable surtout par ses grandes fleurs blanches , teintées de rose. C'est un arbrisseau à ramules pubescenics, garnies d'amples et belles feuilles opposées, péliolées, oblongucs, et se terminant par des corymbes multillores. La corolle est campanulée, ventrue, à tube et à gorge dé- pourvue de squames; les étamines sont insérées au sommet du tube et les anthè- res, qui le dépassent un peu, sont cohé- rentes autour des stigmates Deux folli- cules très grands et polyspermes succèdent aux fleurs. — Le Beaumontia grandi/Iora est une des plantes favorites de nos serres chaudes , où malheureusement elle est en- core rare. On en cultive encore une seconde espèce, en Angleterre, sous le nom de B. longifolia. (C. L.) BEAUMULIX, Wild. bot. ph. — Sy- nonyme de Rcaumuria hypericoidcs. BEAUTIA , Commers. bot. th. — Synonyme de Thilachium africanum. BÉBÉ, roiss. — Nom vulgaire du Mor- myre oxyrhynque. * BEBELIS (l^isêr.Xo; , profane), iks. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. le comte Dpjean dans son dernier Catalogue, et dont les caractères n'ont pas été publiés à notre connaissance. Il ne renferme qu'une seule espèce nommée B. lignosa par M. Ba- quet ; elle est du Brésil. (D.) BEC. Rostrum. zooi.. — C'est propre- ment la bouche de l'oiseau dont les os maxillaires prolongés antérieurement sont revêtus d'une substance cornée fort dure, à bords plus ou moins tranchants, et termi- nés en pointe le plus souvent recourbée. Cet organe sert aux Oiseaux, non seulement à saisir leur nourriture, mais chez quel- ques-uns à la dépecer, à la concasser; chez d'autres, il fait l'office d'une troisième BEC 571 patte pour grimper et s'accrocher aux branches. Ses formes varient à l'inflni, suivant le genre de nourriture des espè- ces, et cette grande diversité sert souvent de caractère pour nos classifications mé- thodiques. Les innombrables modifications qu'il éprouve dans sa forme étant toutes en rap- port immédiat avec les diirércntes fonctions qu'il doit remplir, on ne peut, sans être saisi d'admiration, opérer ce rapprochement du but et des moyens. Ainsi, chez l'oiseau de proie essentiellement carnassier, sa forme courte, comprimée, arquée et crochue, douée par conséquent d'une grande force , et ses bords tranchants, munis, de chaque côté, d'une sorte de deni, lui servent merveilleu- sement à arracher, à déchirer des lam- beaux de chair, et même à briser les os de ses victimes. Chez les Perroquets, Oiseaux cnlièrement frugivores, on retrouve à peu près cette même forme de bec crochu et denté, mais avec la mandibule inférieure plus arquée, plus haute, et par conséquent encore plus forte que chez l'oiseau de proie. L'application de cette grande force est ici toute différente chez ces Oiseaux destinés à se nourrir, en partie, des amandes et des noyaux les plus durs. Les dents latérales empêchent de glisser ces noyaux, retenus encore par une barre Iransverse et interne de la pointe de la mandibule supérieure, contre laquelle l'extrémité échancrée de l'inférieure vient s'appliquer ; pressés de la sorte, ils ne peuvent résister à cet instru- ment formidable, comparable à de fortes tenailles chez les Cacatoès et les Aras. Cette dent, qu'on retrouve seulement chez les Pies-grièches , s'oblitère et est remplacée par une légère échancrure dans toute la tribu des Dentirostres de Cuvier, où elle n'est destinée qu'à retenir de bien faibles proies. Parmi eux , et chez une famille qui ne se nourrit que de moucherons qu'elle saisit au vol, et qu'elle avale incontinent, ce bec, qui n'a plus besoin de force, au lieu d'être comprime est, au contraire, déprimé, fai- ble, élargi même jusqu'à l'excès, cl garni, à son ouverture , de longs poils raides qui en font une sorte de gouffre que l'insecte ne peut éviter. Chez les Granivores, au con- traire, cet organe est conique, sans échan- crure. et d'autant plus court et plus gros à 572 BEC sa base, que les espèces doivent sç nourrir de graines ou môme de noyaux plus durs ; chez certains Gms-becs étrangers, sa di- mension est réellement monstrueuse. Chez les Colibris, les Oiseaux-Mouches, véritables représentants des Papillons Sphinx, ce n'est plus qu'un tube des plus grêles, même un peu flexible, qu'ils introduisent dans le ca- lice des fleurs pour y saisir le pollen et les très petits Insectes qui font leur nourriture. Chez les Pics, véritables charpentiers de nos forêts , il a exactement la forme d'un coin pyramidal, et est doué d'une telle force, que ces Oiseaux l'emploient non seulement à fouiller sous les écorces des arbres et à pénétrer dans leurs fentes, pour en retirer les larves et les Insectes, mais à se creuser des trous cylindriques et profonds dans les troncs d'arbre les plus sains et les plus durs. Chez le Pique-Eœuf, dont la bizarre des- tination est de débarrasser les Buflles d'A- frique des larves d'OEstres, cachées dans l'épaisseur de leur peau, il est quadrangu- laire et en forceps. Chez les Toucans et les Calaos, il est si volumineux, qu'au premier abord on s'étonne que ces Oiseaux en puis- sent facilement supporter le poids ; mais son tissu , singulièrement mince et cellu- leux, le rend au contraire fort léger. La disposition particulière de l'ouverture des narines chez ces deux groupes, jointe à ces sortes de casques ou expansions de la mandibule supérieure, particuliers au der- nier, nous font soupçonner qu'il y a, chez ces Oiseaux, une modification particulière du sens de l'odorat, qui exigeait ce grand dé- veloppement de leur enveloppe cornée. Chez les Toucans, l'espèce de crénelure des bords internes des mandibules leur sert à briser le corps des jeunes Oiseaux dont ils se repaissent avant de les avaler entiers. Chez les Bécasses et Bécassines, nous retrom'ons la forme grêle et cylindracée du bec des Oi- seaux-Mouches; mais chez les Échassiers, qui ne trouvent leur nourriture que dans la vase et les terrains marécageux, ce bec est mousse, flexible à son extrémité, et paraît doué, en cette partie, d'un tact des plus dé- licats. Chez le Savacou d'Amérique, il a la forme toute anomale de deux cuillères rap- prochées; mais il n'est pas douteux que cette forme ne soit la plus favorable pour BEC saisir les Crustacés et les Mollusques, dont il se nourrit. Parmi les Oiseaux de rivage, il n'est pas de bec plus singulier que celui du Flam- manl ; il est assez volumineux, mais dé- primé en dessus et subitement fléchi ou coudé vers la moitié de sa longueur. Con- tre l'ordinaire, c'est la mandibule inférieure qui est la plus haute et la plus large ,• la supérieure, depuis la courbure , est tout à fait aplatie en lame. Le Flammantprofite de cette forme toute particulière ; et, lorsqu'il cherche dans tes marais salés ou sur le ri- vage les petits Mollusques et Vers aquati- ques qui font sa nourriture, il pose son bec sur le sol près de ses pattes, de manière à ce que cette mandibule supérieure se trouve appliquée sur son plat contre terre. Tandis qu'il piétine dans le marécage pour éparpil- ler les petits animaux ou le frai de poisson, la mandibule inférieure, qui se trouve alors en dessus , s'entr'ouvre et les saisit dans l'eau, qui s'écoule bientôt à travers les den- telures cartilagineuses de ses bords. Chez la Spatule et l'Avocettc, nous voyons des formes de bec non moins bizarres desti- nées, chez i'unc, à recueillir le frai, les Yers aquatiques et les petits Poissons à la surface des grèves; chez l'autre, à s'enfoncer et les aller chercher au fond des vases et des sables mouvants. Parmi les Oiseaux nageurs, nous remar- quons, chez le Pélican, un bec d'une énorme dimension , dont la mandibule supéncure aplatie se termine en un fort crochet, et dont l'inférieure n'est formée que de deux branches amincies et flexibles, servan'. de support à un vaste sac de peau nue et pen- dant au dessous, où le poisson péché sé- journe avant de passer dans l'œsophage. Chez le Bec en ciseaux, ou Rhynchops, nous trouvons la forme de bec la plus ex- traordinaire peut-être, de toute la série, mais en même temps la mieux adaptée au genre de pêche de l'oiseau qui en est pour- vu. Les deux mandibules sont droites et si comprimées , si amincies , qu'elles res- semblent à deux lames de couteau pla- cées verticalement l'une au dessus de l'au- tre. Toutes deux sont coupantes à leur bord interne, et néanmoins la supérieure, beau- coup plus courte que l'autre, la reçoit dans une étroite scissure de cebord.Toutesdeux BEC ne commencent à perdre leur forme lami- naire et à se diviser en deux branches qu'à rentrée du gosier, qu'elles ne dépassent pas en largeur. Le Bec en ciseaux, pour po- cher les petites Crevettes et très petits Pois- sons dont il fait sa nourriture, rase, en vo- lant, la surface des flots, de manière à tenir plongée la mandibule inférieure, tandis que la supérieure ouverte se trouve hors de Teau. Cette lame verticale et coupante ne trouve aucune résistance ; et cet oiseau , muni d'ailes des plus longues et des plus vigoureuses, vu sa taille, sillonne ainsi, avec la plus grande facilité , la surface de Teau, recueillant tout en volant la nourriture qui lui est destinée. Je ne pousserai pas plus loin cet examen qui , dans chaque groupe, mériterait une étude toute particulière; j'observerai seulement que chez les Oiseaux dont le bec est d'une très grande dimension en longueur ou en hauteur,cet organe est loin d'avoir sa taille et sa forme dès la première année. Ce n'est qu'au bout de deux et même de trois ans qu'il les atteint complètement : ce qu'on peut observer chez les Calaos dépourvus de casque la première année, et alors tout à fait méconnaissables , chez les Toucans , les Spatules , la plupart des Échassiers longirostres, et enfin chez les Macareux et les Pingouins qui, la première année, au lieu d'avoir le bec sillonné, l'ont entièrement lisse et de moitié moins haut que dans l'âge adulte. Si cet organe peut fournir de bons carac- tères dans la classification, pour les princi- paux groupes ou familles, il faut se garder d'y attacher la même importance pour les groupes secondaires, et surtout pour les genres, dans l'ordre des Passereaux ; car, dansbeaucoup de ces genres, nous le voyons varier de forme de la manière la plus étrange, chez des espèces formant évidem- ment des groupes naturels, et qui ne peu- vent être séparées génériquement sans le plus grand inconvénient. Nous citerons en- tre autres le genre Alouette , où il varie tant de la Calandre au Sirly , le genre Picucule, où ses variations sont bien plus étonnantes et plus nombreuses, depuis l'espèce à bec de Fauvette jusqu'à celle à bec de Promé- rops. En de telles circonstances, il nous parait plus nuisible qu^utile à la science d'ériger en genres ces simples modifica- BEC 575 tions du bec, chez des espèces entièrement conformes, d'ailleurs, dans toutes leurs au- tres parties , jusque dans la coloration de leur plumage. Certaines particularités de slmclure dans le bec des Oiseaux ont donné naissance à des dénominations vulgaires qui ont même passé dans la science comme noms généri- ques, et qui, chaque jour, disparaissent des méthodes , quoique quelques-uns aient en- core été conservés ; ainsi l'on a nommé : Bec a cmLLER, la Spatule. Bec a figue, le Bec fin locustelle. Bec en crous, le Bec croisé commun. Bec courbe, l'Avocettc. Bec croche, le jeune Ibis rouge. BEC CROISÉ. Loxia, Briss., Cuv., Vieill. {X'.i'.i^, courbe), ois. — Genre formé par Brisson , et dont les caractères sont : Bec fort , élevé et assez allongé , mais très comprimé depuis sa base ; les deux man- dibules très arquées dans le sens opposé, et se croisant vers les deux tiers de leur longueur, où leurs pointes se trouvent lé- gèrement déjetées latéralement et leurs bords rapprochés en lame. Pieds robustes, à tarses et doigts assez courts ; les latéraux à peu près égaux ; tous armés d'ongles puis- sants, élevés et presque triangulaires, mais peu courbés ; ceux du pouce et du doigt médian beaucoup plus forts que les autres et à peu près de même longueur. Ailes sur le type aigu , avec les trois premières ré- miges à peu près égales et de longueur mé- diocre. Queue courte, échancrée. Le nom grec >,o;iâ; fut donné d'abord au Bec croisé commun par Conrad Gesner ; Linné en fit le nom générique Loxia. pour tous les Gros-becs en général , et Brisson restreignit celui-ci aux seuls Becs croisés, tel qu'il est généralement adopté aujour- d'hui. Il est facile de reconnaître que les Oi- seaux peu nombreux de ce genre ne sont que des espèces de Gros-becs, destinées, comme les autres, non à concasser les noyaux et les enveloppes dures des semences, mais à extraire celles-ci d'entre les écailles des cônes résineux ou du centre des fruits pul- peux, et la conformation toute particulière de leur bec leur sert merveilleusement à cet usage. Une autre conformation , à laquelle on a fait peu d'attention, et qui cependant est 574 BEC une conséquence de la première et la favor se merveilleusement , est celle des doigts et des ongles singulièrement robustes chez ces Oiseaux , au moyen desquels ils se suspen- dent aux cônes rudes et entrouverts de tous les Conifères pour en extraire les semences. Ce sont réellement , parmi les Conirostrcs , les représentants des Perroquets, et formant avec quelques autres genres, tels que le Dur-bec et le Psitlacin, un petit groupe de Gros-becs suspens eur s , dont nous compo- sons notre sous-famille des Loxianées dans la famille des Fringillidées. Ce genre offre encore, dans ses mœurs, une anomalie des plus étranges ; car il pa- raît positif aujourd'hui , d'après les der- nières observations du savant ornithologiste Brehm (Tem., Man., part. 4), que la ni- diflcation et la ponte de ces Oiseaux ont lieu dans toutes les saisons, particularité qu'il attribue à l'abondance ou à la disette de nourriture. Il est bien certain qu'ils nichent en décembre comme en mars, avril ou mai. L'espèce qui nous vient communément en France, mais à des époques très irrégu- lières, et qui nous reste plus ou moins long- temps, suivant l'abondance de nourriture, est le Bec croisé des Pins [Loxîa curviros- tra L. ; Buff., enl., 218; Vieil!., Faun. franc., pi. 30, fig. 1, 2, 3), dont les teintes de plumage très variables, et mal indiquées dans la première partie du Manuel de Tem- niinck, ont été rectifiées dans la quatrième par cet auteur de la manière suivante : Les vieux mâles ont un plumage rouge; les jeunes Font rougeàtre, jaune rougeâtre ou jaunâtre; les femelles l'ont d'un vert jaunâtre, et les jeunes de l'année gris ou grisâtre. Le chan- gement de plumage chez le Dur-bec est sou- mis aux mêmes lois de coloration. Ces Oi- seaux se trouvent dans les contrées boréales de l'Europe et de l'Amérique, et se plaisent de préférence dans les forêts de Pins et les plantations d'arbres résineux. L'espèce com- mune , lorsqu'elle passe en grand nombre en Normandie , fait quelquefois tort aux Pommes à cidre, qu'elle sait ouvrir et mettre en pièces pour en manger les pépins. On ne connaît que quatre espèces de ce genre : deux européennes et deux de l'Amé- rique du nord , dont une , le Curvirostra americana de Wilson (pi. 31, fig. 1,2), semblable de plumage à notre espèce com- BEC mune, mais plus petite d'un quart, a été re- gardée par certains auteurs comme identi- que avec elle, et par d'autres comme diffé- rente. Aujourd'hui , Bonaparte et Audubon se rangent de l'avis de Wilson , et en font une espèce distincte. Voyez loxianées et DUR-BEC. Bec d'argent, le Tangara pourpré Bec d'asse, la Bécasse. Bec de cire, le Sénégali rayé Bec de corne , plusieurs Calaos. Bec de corne bâtard, le Scythrops. Bec de fer. Voyez barbilanier. Bec de hache, l'Huîtrier. Bec dur, le Gros-bec commun. BEC EN CISEAUX, Briss.; Rhyn- chops, L.; Rhynchopsalia , Briss. (pû-pc^.; , bec; iô, œil), ois. — Genre formé par Linné, de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier, et de la famille des Longipennes ou Grands voi- liers , dont les caractères sont : Bec de forme anomale , aplati latéralement en deux lames superposées ; la mandibule supérieure beaucoup plus courte que l'in- férieure , diminuant insensiblement d'é- paisseur depuis sa base jusqu'aux trois quarts de sa longueur, où elle devient la- melliforme ; ses deux bords rapprochés en dessous, de manière à former, depuis sa base, une étroite rainure comme le manche d'un rasoir; la mandibule inférieure rétré- cie brusquement dès sa base, ou lame cou- pante dessus et dessous, de manière à en- trer un peu dans la rainure de la nandi bule supérieure ; celle-ci obtuse , l'autre coupée carrément à son extrémité. Pattes courtes, avec la jambe en partie nue, le tarse comprimé, les doigts à membranes échancrées, le pouce très petit et les on- gles très peu arqués. Ailes singulièrement longues et aiguës , dépassant de beaucoup la queue, qui est de longueur médiocre et fourchue. Il est assez singulier que BulTon et Cu- vier aient commis chacun une erreur diffé- rente, à propos du bec de cet oiseau, le pre- mier, en indiquant la mandibule inférieure comme creusée en gouttière , et la supé- rieure comme taillée en lame, tandis que c'est le contraire ; et le second en disant, dans son Règne animal, T édit , que les deux mandibules sont aplaties en lames simples, dont les bords se répondent sans BEC s'embrasser; ce qui n'est pas exact, puis- que la supérieure reçoit dans sa rainure le bord coupant de Tinféricure, qui seule est effectivement en lame simple. Avec un bec aussi singulièrement con- formé, le r,ec en ciseaux est obligé de sai- sir sa nourriture d'une manière qui paraît, au premier abord, devoir être peu com- mode. C'est eireclivement en rasant la sur- face de la mer, qu'il plonge, fout en volant, sa longue et coupante mandibule infé- rieure, tenant l'autre très ouverte et hors de l'eau. Comme son cou est très court, il est obligé de voler la tète baissée vers l'eau pour ne pas la toucher de ses ailes ; et, lors- que quelques petits Poissons ou Vers ma- rins viennent à frapper le dessus de sa lame inférieure , il referme l'autre et avale sa pèche. C'est cette manière de fendre l'eau tout en volant qui lui a valu le nom de cou- peur d'eau. Quoique ce genre do pèche, qui a fourni à la plume éloquente de IJuffon un article sï intéressant, semble crfcctivement devoir être une tâche pénible pour ces Oi- seaux qu'on est tenté de regarder en consé- quence comme disgraciés par la nature, l'ex- cellent ornithologiste Wilson, qui les a atten- tivement observés en Amérique, assure que, lorsqu'on examine avec quelle facilité, au moyen de leur immense envergure et de l'ingénieux appareil de leur bec, ils se pro- curent leur nourriture , on reconnaît que ce manège n'est plus pour eux qu'un jeu bien moins pénible que les fréquentes et brusques immersions auxquelles sont assu- jettis les Sternes, les Mouettes et les Bal- buzards. Il a en outre remarqué que, pour éviter que l'eau ne s'introduise dans leur bec, pendant qu'ils tracent leur sillon aqua- tique, l'ouverture de ce bec est restreinte uniquement à celle du gosier, ce qui empo- che toute mastication d'avoir lieu ; mais qu'en revanche l'estomac ou le gésier, au- q-iel est réservée alors toute fonction di- gestive, est beaucoup plus fort et plus mus- culeux que chez aucun autre oiseau de mer. Tous les écrivains qui ont observé le Bec en ciseaux sur les rivages des deux Améri- ques , tels que Wilson, Azara, Vieillot, Sonnini et autres, ont décrit sa manière de pécher et de se nourrir, telle que nous ve- nons de l'indiquer d'après eux, et jusqu'ici un avait cru que c'était la seule ; mais, dans BEC ;75 ces derniers temps, M. Lesson, à la suite de son voyage de circumnavigation sur la Co~ quille, a écrit que le P.ec en ciseaux qui pa- raissait disgracié par la forme de son bec, s'en servait avec avantage et avec la plus grande adresse pour se saisir de certains INIollusques bivalves dont il se nourrit. Sur les côtes du Chili, il en existe des bandes réunies aux Sternes et aux Mouettes, ei nombreuses au point d'obscurcir l'air. Lorsque la marée descendante laisse à dé- couvert ces plages sablonneuses , dont les flaques d'eau restantes se trouvent remplies de Mactres , espèces de Bivalves , les Becs en ciseaux, déjà très au fait de celte circon- stance, se placent auprès de ces Mollus- ques, attendant qu'ils cntr'ouvrent un peu leur coquille, et profitent de ce mouvement pour enfoncer la lame inférieure et tran- chante de leur bec entre les valves qui se referment ; alors ils enlèvent la coquille, la frappent sur la grève, coupent le ligament du mollusque, après quoi ils l'avalent sans obstacle. Cet observateur a été plusieurs fois témoin de cet instinct des plus remar- quables. Azara avait déjà observé qu'ils se posent sur le bord des rivières et des la- gunes au Paraguay , qu'ils y marchent et entrent un peu dans l'eau, mais sans y na- ger, ce qui porterait assez à croire que, dans ce cas, ils ne parcourent ainsi le ri- vage que pour y découvrir des Mollusques Il y a d'ailleurs assez d'analogie entre la Uumc de leur bec et celle de THuîtrier, à qui l'on attribue le même instinct. On ne connaît que quatre ou cinq espèces de ce genre, offrant toutes la même forme de bec et presque le même plumage. La plus anciennement connue est le Bec en ci- seaux (proprement dit) ou noir , Rhynchops nigra L. (Buff. cnl. 357. Briss. v. VI, pi. 21, f. 2), qui est noir en dessus avec le front, la face et tout le dessous blancs, le bec noir, rouge à sa base ainsi que les pattes ; il a 40 centimètres de long jusqu'à l'extrémité de la queue, 50 jusqu'au bout des ailes, et un mètre 20 centimètres d'envergure. Il se rencontre aux États-Unis, au Brésil, au Paraguay, au Chili, ou pour mieux dire dans toutes les parties chaudes et tempé- rées des deux Amériques. Ce genre, très voisin des Sternes, et qui n'en diffère que par le bec, fait partie de notre famille des» 576 BEC Loridées et de notre sous-familk des Rhyn- copsinées. Bec en cuiller , le Savacou. B«c EH FOURREAU, Ic Chiotiis. Bec en palette, les Spatules BEC EN POEVÇOi\. ois. — Nom qu'Azara [Ois. du Paraguay) a donné à une famille de petits Oiseaux qui ont , dit-il , le bec affilé, pointu, conique, et qui ne sortent pas des forêts où ils se tiennent habituelle- ment, dans la partie la plus élevée des arbres, dont ils parcourent sans cesse les branches les plus déliées , étant dans un mouvement continuel pour y chercher les Insectes , les fleurs et les fruits dont ils se nourrissent. Azara décrit onze espèces de cette famille parmi lesquelles Vieillot a cru reconnaître trois Tangaras, un Manakin et deux Fauvettes voisines des Pipis. Il est effectivement facile d'y reconnaître le Tan- gara syacou, les Némosies à coiffe noire, mâle et femelle, sous deux noms différents, à gorge noire, rouge ca/) de Vieillot et le Manakin à queue en pelle. Quant aux cinq autres espèces dont Vieillot donne la des- cription , d'après Azara , dans le Nouveau Dict. d'hist. nof., il est probable que, lors- qu'on les aura reconnues, elles rentreront, comme les précédentes , dans des genres déjà existants, en sorte que le nom géné- rique de Bec en poinçon d' Azara se trou- vera rayé de la liste. Il est très probable, toutefois, qu'il a servi à Vieillot à former son genre Némosie, puisqu'il y range quatre Becs en poinçon, ajoutant qu'il soupçonne que les quatre autres espèces restantes ne seraient pas déplacées à la suite du genre. Le nom de Némosie qu'il a adopté paraît également basé sur les mœurs forestières qu' Azara attribue à ses Becs en poinçon. Voyez NÉMOSIE. £ec en scie, le Harle. BEC FIGUE. Ficedula, Briss. ois.— Espèce de Gobe-Mouches de notre pays, très voisine de notre Gobe-Mouche à collier. Voyez gobe-mouche. Dans le midi de la France et en Italie , on appelle indistinctement Becs figues, non seulement l'espèce de Gobe-Mouches de ce nom , mais aussi différentes espèces de Fauvettes et autres Becs fins, qui, en automne, au lieu de continuer à faire la chasse aux Insectes, attaquent et mangent BEC les Figues, les Raisins et autres fruits savou- reux. Cette nourriture, tout en les engrais- sant à l'excès , donne à leur chair le goût le plus fin et le plus délicat j aussi leur fait- on alors là chasse de diverses manières, soit en tendant de; collets dans les vignobles el les haies, soit avec des nappes et des appel- lants, soit enfin avec un triple filet qui se tend verticalement, appelé Âraigne ou toile d'Araignée ou Iranion. Sous le nom générique de Bec figue [Fi- cedula), Brisson a décrit tous ces petits Oiseaux à bec menu , que Linné compre- nait dans, son genre Motacilla et Latham dans celui de Sylvia, formant la famille des Becs fins de Cuvier [Règne anim.), ou Sylviadées des auteurs modernes. Voyez SYLVIA.DÉES et SYLVIANÉES. Bec figue d'hiver, la Linotte et le Pipi BEC FIN. Sylvia. ois. — Genre formé par Teraminck , dans son Manuel d'orni- thologie, pour toutes les petites espèces comprises dans les genres Sylvia, Lalh.; Motacilla, Lin., el Ficedula, Briss., sauf les Traquets et Motteux dont il forme le genre Saxicola. Il subdivise son genre Bec fin en deux sections , les Riverains et les Stlvaihs , et ces derniers en Musci- vores , renfermant les Pouilloti, les Roite- lets et les Troglodytes. * BECS FINS. Motacilla, L. ois.— Sous ce nom, Cuvier a compris une famille exces- sivement nombreuse de petits Oiseaux à bec droit et menu que Linné renfermait dans son genre Motacilla, Latham dans celui de Sylvia et Brisson dans celui de Bec figue [Ficedula). Tels sont les Tra- quets, Rubiettes, Fauvettes, Roitelets, Tro- glodytes, Hochequeues, Bergeronnettes et Farlouses. Dans les méthodes nouvelles, on désigne cette famille par le nom de Sylviadées, et dans celle que nous adoptons , nous la sub- divisons en deux familles , celle des Syl- viadées et celle des Saxicolidées. Voyez ces deux mots. * BECS FLEURS, ois. —C'est le nom français par lequel Sonnini a traduit dans les Oiseaux du Paraguay de Azara, celui de Picaflores, sous lequel Azara a décrit les Oiseaux-Mouches et Colibris du Para- guay au nombre de onze espèces Les Gua- ranis les appellent MainumM. BEC BEC OUVERT. Hians, Lacép., Cuv.j Anastomus, Illig. (/tians, bâillant, entr'au- vert ; à cause de la forme du bec de ces Oiseaux ). ois. — Genre de Tordre des Échassicrs de Cuvier, de sa famille des Cullrirostrcs et de sa tribu des Cigognes. Ses caractères sont : « Bec beaucoup plus long que la tête , élevé , mais très com- primé ; à mandibules arquées dans le sens opposé et laissant entre leurs bords un inter- valle vide, depuis leur tiers à peu près jusque vers leur extrémité, en sorte que, fermées, elles ne se joignent que par la base et par la pointe ; bords de la mandibule supérieure garnis et libre, dans leur partie élevée, de petites lamelles Gbreuses très rapprochées, et verticales, plus hautes vers la pointe du bec , où elles remplissent une échancrure latérale assez forte; narines basales , nues, percées en fente longitudinale dans la sub- stance cornée du bec. Jambes en grande partie nues; tarses très longs et pattes con- formées comme celles des Cigognes. Ailes amples ; queue courte rectiligne. » Sonnerai est le premier qui ait fait con- naître Pespèce type , sous le nom de Bec OUVERT DES Indes (Pl. 12 de SOU Second Voyage aux Indes, publié en 1782). L'année suivante, Butfon décrivit et figura, dans son Histoire des Oiseaux {PL enl. 932), le même oiseau , sous le nom de Bec ouvert, s'attribuant la formation de ce même nom , ce qui ne paraît pas exact d'après la date des deux publications. Cuvier, dans son Règne animal, présenta, comme nom gé- nérique , ce nom de Bec ouvert (Hians, Lacép.), et Vieillot le désigna sous celui d'AwASTOME (Anastomus, Illig.). Buffon regardait la forme singulière de ce bec comme une défectuosité et comme un reste des essais imparfaits que, dans les premiers temps, dut produire et détruire la force organique de la nature. Cuvier, dans son Règne animal, dit à son sujet que l'espace vide entre les deux mandibules parait en partie l'effet de la détrition ; car on y voit les fibres de la substance cornée du bec qui paraissent avoir été usées. "Vieil- lot décrit celte partie comme denticulée. Les diverses manières dont ces auteurs ont décrit et expliqué la forme bizarre de ce bec nous ont engagé à l'étudier attenti- vement et nous avons reconnu : 1° que loin T. II. BEC .'>77 d'être une défectuosité, c'était au contraire un modèle de perfection d'après sa desti- nation ; 2° que l'espace vide entre les man- dibules ne pouvait être en partie l'efret de la détrition ; car la nature, en pourvoyant chaque être des organes propres à «a con- servation et à sa nutrition, a eu soin de les modifier et de les conformer de lel.'e sorte qu'ils ne puissent éprouver aucune altéra- tion dans leur forme comme dans leur du- rée , par suite des diverses fonctions aux- quelles ils sont destinés ; ainsi nous voyons que le Perroquet Ara, le Kakatoès, appelés à se nourrir des amandes des noyaux les plus durs, sont munis d'un bec auquel rien ne résiste, qui met en morceaux les perchoirs du chêne le plus dur et ploie les plus gros fils de fer, sans que ces effojts y laissent la moindre trace ou ia moindre usure ; 3° enfin que les bords interneir ne sont point denticulés, mais garnis , sur la mandibule supérieure, de fibres verticales très rapprochées , en partie contiguës et formant de chaque côté, jusqu'à la pointe, où ils garnissent une assez grande échancrure latérale, une bordure mousse et inégale, destinée probablement à retenir et empê- cher de glisser certains corps ronds ou ovales; destination que semble favoriser encore la courbure opposée des deux man- dibules. Temminck, dans son article du Bec OUVERT A LAMES (PL coL 336) , émct à peu près la même opinion; enfin le colonel Sykes de l'armée de Bombay, savant observateur des mœurs des Oiseaux de l'Inde, est venu confirmer nos soupçons, en faisant connaître dans son Catalogue des Oiseaux du Dukhun (Proceedings, 1832, p. 160) que le Bec ou- vert de l'Inde se nourrissait de l'animal d'une grande espèce d'Unio ou Moule flu- viatile, que la forme de ses mandibules, merveilleusement adaptée à ce but , lui donnait la possibilité de saisir et d'ouvrir, pour en manger l'habitant. Il ajoute que l'organisation de son système digestif 'n'est pas moins singulière que son bec ; car la longueur proportionnelle du tube intestinal surpasse celle d'aucun autre oiseau de l'or- dre des Échassiers, puisque, dans l'individu observé , il avait cinq fois la longueur du corps, y compris le cou et le bec. On conçoit maintenant que , lorsque cet oiseau , au moyen de ses longues , 37 578 BEC parcourt à gué les bords des fleuves de rinde, pour y chercher les Mollusques au fond de leurs eaux, il trouve dans la forme arquée de ses mandibules à bords émous- 6és et fibreux un instrument des plus com- modes pour saisir et retenir les Coquilles ovalaires et glissantes. On ne connaît encore que deux espèces de ce singulier genre : 1" Pespèce type in- dienne, Hians coromandelica Cuv.; Ar- dea coromandelica Lath. et Lin. (radullc), et dont VArdeaponticeriana des mêmes est le jeune, qui est d'un blanc légèrement cendré, avec les ailes, les scapulaires et la queue noirs, à reflets verts et violets ; 2° le Bec ouvert a lames {Anastomus lamclli- fferus Tem., PI. col. 236) d'Afrique, d'un noir brunâtre , avec les plumes du cou et du ventre terminées par des lamelles lui- santes, présentant, du reste, dans la forme et les proportions de son bec et dans tout son ensemble, les plus grands rapports avec Pespèce précédente et probablement con- chivore comme elle. Bec plat, le Canard Souchet. Bec rond, le Bouvreuil. Bec tranchant, le Pingouin. (de Lafresnaye.) Ce nom de Bec a été appliqué à des animaux de toutes les classes , chaque fois que chez eux la forme de la bouche offrait une ressemblance plus ou moins grande avec le bec d'un oiseau ; ainsi Pon a appelé parmi les Mammifères : Bec d'oie, le Dauphin. Bec d'oiseau, POrnilhorhynque. Parmi les Chéloniens : Bec de faucon, la Tortue-Franche. Bec d'oie ou Bec de foulf, la Tortuc-Caret . Et parmi les Poissons : Bec allongé, une espèce du genre Chéto- don, le Chœtodon rostrattisLin. Bec de perroquet, les Scares en général, à cause de la forme de leur bouche et sur- tout le Scaruspsittacus. Bec POINTU, la Baie blanche. (C. d'O.) Quelques entomologistes ont donné le nom de Bec aux suçoirs des Hémiptères , ainsi qu'à la tête prolongée en forme de bec ou de trompe de la plupart des Curculioni- des. Voyez rostre. (d.) Le nom de Bec est aussi donné vulgaire- ment à la partie saillante d'une coquille qui. BEC ordinairement, est creusée en gouttière. C'est ainsi , que dans le langage ordinaire, les Coquilles univalvcs, prolongées à la base par un canal court , sont des Coquilles à bec. Dans les Coquilles bivalres, le bec est presque toujours un prolongement de Pei- trémité postérieure des valves, comme dans les Corbules. Quelquefois on a ajouté une épilhèle caractéristique ; et c'est ainsi que le Lingula anatina est nommé Bec de Ca- nard. On nomme vulgairement Bec de flûte, le Donax scortum, et Bec de Perroquet, le Terebratula psittacea. Les zoologistes sa- vent que les mâchoires des Céphalopodes ont la plus grande ressemblance avec le bec d'un Perroquet. De cette ressemblance, il résulte qu'on désigncsouvent ces parties par la dénomination assez exacte de Bec. Voyez céphalopodes. (Desh.) En botanique , le nom de Bec, appliqué par Jacquin à la printe qui surmonte les cornes terminales du sac des Stapelia, a été donné à des plantes dont les fruits ou les feuilles ont la forme de cet organe ; mais c'est surtout dans les Géraniums que cette ressemblance est frappantej ainsi Pon a ap- pelé : Bec de cane, VAloes lingueformis. Bec de cigogne, le Géranium ciconium. Bec de <;rue, le G. gruinum. Bec de héron, le G. arduinum et le Misemhrianthemum rostratum. Bec de pigeon, le G. columbinum. (G. d'O.) ItÉCADE. ois. — Synonyme vulgaire de Bécasse. BÉCARD. ois. — Un des noms vulgai- res du Harle commun. BÉCARD. poiss. — Nom vulgaire du Saumon commun mâle. BÉCARDE, Buff.; Tityra, Vieil, ois. — Genre de Pordre des Passereaux de Cuvier et de sa famille des Pies-grièches , ayant pour caractères : Bec grand , large et bombé dessus et dessous , à arête arrondie , dépourvu de poils à son ou- verture; Pextrémité crochue et entaillée. Tête grande , déprimée. Pieds courts et faibles j le doigt externe plus long que Pintcrne. Ailes allongées, à troisième penne la plus longue, souvent une très petite plume acuminée , ensiforme, basale, entre la première et la seconde rémiçe. Queue BEC courte, terminde carrément; souvent, une peau nue , autour des yeux ; forme courte et trapue. BulTon donna le nom de Bécarde à un oi- seau d'Amérique, décrit et figuré depuis dix ans par Brisson dans son Ornithologie, sous les noms de Pie-grièche grise et Pie-griè- CBE TACHETÉE DE CAYEKNE (Lonius cayoTi- nensis cinereus , et Lanius cayanncnsis nœviusT,Tiss., t. II, p. 138, pi. l'i, f. Ict2). P.uffon voulant rapprocher, sous ce nom de Bécarde ou oiseau à gros bec , plusieurs es- pèces, y réunit à tort un Tyran, le Lanius sulphuratus et le Vanga de Madagascar. Vieillot, adoptant ce nom de Bécarde comme nom générique français, lui adjoignit pour nom scientifique celui de Tityra. L'an- née suivante, Cuvier, dans son Règne ani- mal, remplaça ce nom de Tityra par celui de Psaris , nom grec d'une espèce d'oiseau inconnue. Vieillot plaçait le genre dans sa famille des Myothères ou Gobe-mouches, et Cuvier dans celle des Pies-grièches. Azara avait formé ce groupe sous le nom de Dis- tingués et en avait décrit trois espèces outre la Bécarde de BulTon. Vieillot, dans le Dic- tionnaire de Déterville , décrivit aussi ces trois nouvelles espèces d'après Azara , tan- dis que Cuvier n'en admettait qu'une, la Bécarde grise. Ce genre , placé tantôt dans les Pies- grièches , tantôt dans les Gobe - mou- ches , tient effectivement de ces deux gen- res. Cependant la forme très élargie du bec et non comprimée comme chez les Pies- grièches, indique des Oiseaux qui, comme les Gobe-mouches , doivent plutôt prendre au vol et avaler entiers les Insectes volants que les dépecer comme les Pies-grièches ; aussi nous conformons-nous,enlesy plaçant, à l'opinion de Vieillot et en dernier lieu de Swainson. On n'a jusqu'à ce moment que peu de notions sur leurs mœurs. Ce qu'en dit Azara et ce que nous en a communiqué M. Aie. d'Orbigny , est tout à fait conforme. Ce sont , d'après ces auteurs , des Oiseaux solitaires, peu sauvages , se tenant habi- tuellement par paires dans les forêts, le plus souvent perchés au sommet des grands ar- bres et y donnant la chasse aux Insectes qui passent à leur portée , comme les Tyrans le font de dessus les buissons. Cette con- formité de mœurs avec les Tyrans et, de DEC 579 plus, la largeur du bec nous ont décidé à pla- cer ce genre dans notre famille des Muscica- pidées et dans notre sous famille des Tity- ranées. L'espèce type, la Bécarde grise [Tityra cinerea Vieil., Gai., pi. 134), Pie- grièche grise DE Cayenke (Briss., pi. 14, f. 1 et 2; BulT., enl. 304 et 377; Lanius cayanus Gmel.), très voisin du Distingué A TÊTE NOIRE d'Azara , est d'un gris cendré clair, avec le dessus et les côtés de la tôte, les ailes et la queue noirs; le bec rouge dans les deux tiers de sa longueur, noir à la pointe et sans peau nue autour des yeux. On a confondu, sous ce nom, trois ou quatre espèces de la Guiane et du Brésil, très voi- sines , mais offrant des différences , et dé- crites par Swainson {Class. ofbirds, part. 3) qui en indique dix espèces. Le voyageur Spix a donné, dans son ou- vrage sur les Oiseaux du Brésil, le nom gé- nérique de Pachyrhynchus à ces Oiseaux et en a décrit quelques espèces nouvelles, dont plusieurs de taille beaucoup plus petite et offrant encore quelques autres légères diffé- rences. M. Swainson, d'après ces différen- ces, a restreint à ces petites espèces le nom générique de Pachyrhynchus , conservant aux plus grosses et à l'espèce type le nom de Psaris de Cuvier. Ce genre ou sous-genre Pachyrhynchus. ainsi restreint , diffère des vraies Bccardes [Tityra) par une taille plus petite; par des ailes plus arrondies ; par une queue plus lon- gue et arrondie ou même étagée , et par un bec à proportion bien moins volumineux. On peut citer pour type le Distingué vert a COURONNENOIRE AZar'., BÉCARDE VERTE, r/tyra viridis[Ym\.,Dict.,l. III, p. 348), que tous les auteurs modernes ont méconnu , que Spix et Swainson ont nommé Pachyrhyn- chus Cuvieri , et Lichlenstein, dans son Cat. des D. du M. de Berlin . Muscicapa nigriceps cl à qui on devrait rendre son pre- mier nom de Pachyrhynchus viridis Azar. Il a le dessus de la tête noir avec le front blanc, le cou en entier et le ventre d'un gris cendré avec une large bande pectorale jaune et le dessus vert olive ; la femelle en diffère par sa calotte verte et ses couvertures alai- res brunes. Les espèces de ce groupe ont été désignées par M. Lesson, dans son Traité, sous le nom de Moucherolles loxies. Elle» sont plus nombreuses que celles du pre- 580 BEC mier groupe. Le genre Bécarde {Tityra. Vieil.), ayant pour sous-genre Pachyrhyn- chus, Sp. , fait donc partie de notre famille des Muscicapidées et de notre sous-famille des Tityranées. (Lafr.) BÉCASSE. Scolopax, L., Briss., Cuv., Tem. (2x.oXo7Ta?, nom grec de la Bécasse; de aKo'Xoi}/ , pieu , à cause de son bec droit et pointu ). ois. — Genre de Tordre des Échassiers et de la famille des Longirostres de Cuvier. Ses caractères sont : Bec long , droit, grêle, mou; mandibules sillonnées latéralement, dans la plus grande partie de leur longueur , depuis la base , et Tétant dessus et dessous, près de la pointe ; la su- périeure plus longue que Tinféricure, avec an renflement obtus à sa pointe, en forme de talon , où celle-ci vient s'adapter ; arête du bec élevée, saillante; narines latérales, basâtes, longitudinalement fendues près des bords de la mandibule , couvertes par une membrane. Pieds médiocres , grêles ou grands ; bas de la jambe ou totalement em- plumé , ou nu dans une petite partie de sa longueur ; les doigts antérieurs entièrement divisés , rarement Textérieur et le médian réunis ; un pouce. Ailes médiocres, formées sur le type aigu. Queue courte , en partie cachée par les couvertures. Linné réunissait, dans son genre Scolo- pax, la plupart des Oiseaux de rivage à bec grêle et cylindracé, telles que les Bécasses et les Bécassines, les Barges, les Chevaliers, les Courlis et les Rhynchées. Brisson restrei- gnit le genre aux seules Bécasses et Bécassi- nes ; Cuvier, Temminck en firent autant; mais Vieillot sépara les Bécasses , sous le nom générique de Rusticola, des Bécassines auxquelles il laissa celui de Scolopax. Tem- minck , dans son Manuel , se contenta de faire trois sections dans son genre Scolo- pax. pour les Bécasses, les Bécassines et la Bécassine grise d'Amérique à doigts semi- palmés, qu'il nomma Bécassine-Chevalier. Des auteurs contemporains, outre le genre Rusticola de Vieillot, ont créé ceux de Gal- linago pour les Bécassines , et de Macro- ramphus pour les Bécassines-Chevaliers de Temminck. Bonaparte a même ajouté une quatrième division, en restreignant le genre Rusticola de Vieillot à la Bécasse des États- Unis , et rendant à celle d'Europe le nom générique de Scolopax. On a encore poussé BEC plus loin ces subdivisions en forgeant les genres Telmatias . Hemoptilura . Pliilo- limnos, parmi les Bécassines, pour des es- pèces qui ne diffèrent que par le nombre de leurs pennes caudales. Il n'y a de réel- lement distinct, dans le genre, que les trois sections indiquées par Temminck , et qui diffèrent de mœurs et de formes. Nous renfermerons donc, comme cet au- teur et comme Cuvier, dans le genre Scolo- pax, les Bécasses, les Bécassines et les Bé- cassines-Chevaliers , adoptant toutefois, mais comme sous-génériques seulement, les noms génériques de Rusticola , Scolo- pax et de Macroramphus qui leur ont été donnés. 1" sous-genre : Bécasse. Rusticola, yieil. Bas de la jambe emplumé jusqu'à Tarticu- lation ; tarses courts ; doigts médiocres ; ongle du pouce obtus et ne débordant pas le doigt ; occiput rayé de bandes transver- sales ; formes lourdes et massives. Demeure habituelle : les bois , les fourrés et les haies épaisses. On ne connaît encore que trois espèces de Bécasses : celle d'Europe, Scolopax rus- ticola Lin. , qui prend alors le nom de Rusticola vulgaris , ou Bécasse commune Vieil. {Dict., III, 348); celle des États-Unis, Scolopax minor Lin., ou Rusticola minor Vieil. {Gai., pi. 242) , et la Bécasse de Java Less. , Rusticola saturata Nob., Scolo- pax saturata Hors., Rusticola javanica Less. Les Bécasses, habitantes des hautes mon- tagnes boisées du centre de TEurope, en descendent dès les premiers froids , et ar- rivent dans nos contrées en octobre ou no- vembre. Elles se tiennent habituellement le jour dans les bois , où elles retournent les feuilles sèches avec leur bec pour se nourrir des Vers qui s'y tiennent cachés ; mais, à la fin du jour, elles en sortent, et se dirigent d'un vol rapide et léger vers les champs cultivés et fraîchement labourés et vers les fontaines. Il paraît que la Bécasse ne voit bien qu'au crépuscule ; ce qui s'ex- plique facilement par sa sortie du soir et par ses allures beaucoup plus vives à cette heure et avant le lever du soleil que pendant le jour. Elle nous quitte dès les premiers jours du printemps. Quelquefois un couple isolé reste dans nos bois et y riche après le BEC BEC 58Î départ des autres. Il fait son nid à terre , ' souvent près d'un tronc d'arbre ou d'une grosse racine ; la femelle y pond quatre ou cinq œufs oblongs , d'un gris roussâtre , et marbrés d'ondes plus foncées et noirâtres. Les petits, couverts en naissant d'un duvet épais, comme la plupart des jeunes Échas- siers, quittent le nid incontinent et se met- tent à courir. Il est alors très facile de s'en emparer ; mais le père et la mère ont pour eux une telle sollicitude, qu'on en a vu pren- dre sous leur gorge un de leurs petits, et l'emporter ainsi à plus de mille pas. Vieillot a vérifié ce fait chez les Bécasses d'Améri- que, et les a vues emporter leurs petits, cramponnés sur leur dos. Ces Oiseaux sem- blent muets dans l'hiver, et ne font enten- dre qu'une espèce de gloussement quand ils se poursuivent au premier printemps. Lors- qu'ils se posent à terre , ils étalent souvent la queue, comme s'ils faisaient la roue. On a cru reconnaître plusieurs races distinctes dans notre Bécasse ; une plus petite entre autres, plus roussâtre et à bec plus long, et une troisième beaucoup plus forte , au contraire, à plumage plus rembruni , et qui se tient de préférence dans les grosses haies et les halliers. Temminck, dans la quatrième partie de son Manuel, annonce que, d'après ses observations, les petites Bécasses ne sont autres que les jeunes, de couvées tar- dives, qui- n'entreprennent leur migration que quelques semaines après le départ des grandes bandes , et nous arrivent effective- ment bien après elles. Il indique aussi , comme moyen le plus sûr de distinguer les sexes dans notre espèce européenne , l'examen de la première rémige , dont le bord externe des barbes est couvert, chez le mâle, de taches brunes sur un fond blanc jaunâtre, tandis que les femelles portent un liseré blanc sans taches sur toute la lon- gueur de cette barbe. L'espèce niche en grand nombre aux environs de Saint-Pé- tersbourg ; on la dit sédentaire dans le midi de l'Italie. 2™^ sous-genre : Bécassine. Scolopax, Vieil. Bas de la jambe dénudé ; tarses de longueur médiocre ; doigts longs et grêles; ongle du pouce pointu et débordant son extrémité de toute sa longueur; dessus de la tête rayé de bandes longitudinales ; for- mes grêles et élancées. Demeure habituelle : les marais et les prairies marécageuses. Outre les caractères ci-dessus, les Bécas- sines diffèrent encore des Bécasses par leur habitude de pousser plusieurs cris, lors- qu'elles prennent leur vol , et par ce vol aussi facile et aussi rapide le jour que le soir , ce qui prouve que leur vue est orga- nisée pour la lumière du soleil. Elles ni- chent dans les marais. A propos de leur nidification , nous avons été témoin d'un fait assez singulier. Ayant fait lever une Bécassine de dessus ses œufs, son mâle se réunit bientôt à elle ; ils s'élevèrent tous deux à une hauteur assez considérable, et je remarquai que, pendant tout le temps qu'ils volèrent au dessus de ma tête , ils faisaient entendre à chaque coup d'aile qu'ils dou- naient un petit cri court et fort vif, dif- férent de celui qu'ils ont le reste de l'année ; et, de temps en temps, une d'elles sem- blait se laisser tomber perpendiculairement du haut des airs , les ailes placées vertica- lement, de sorte qu'une était en dessus et l'autre en dessous. Dans cette position, elle les agitait avec force, de manière à produire un bruit de vibration très fort , imitant un peu le hennissement d'un Cheval. On compte aujourd'hui au moins cinq espèces de Bécassines européennes , trois dans l'Amérique du nord et quatre dans celle du sud ; elles ont toutes de si grands rapports dans la coloration du plumage, qu'il n'y a pour ainsi dire que la diCTérence dans la taille et le nombre de leurs plumes caudales qui puissent les faire reconnaître. Nous citerons, comme espèce remarquable par sa taille, la Bécassine géakte {Scolopax gigantea7s. — Voyes hydho- MYES (D.) BECO. OIS. — Nom vulgaire du Che- valier guignclte {Tringa hypolcucos) et de la MauLi'che noire {Tringa pusilla). BÉCOT. OIS. — Nom vulgaire de la bé- cassine sourde [Scolopax gallinula Gm.). BECQl ABO , BECQIIEBO ou BEC- QUE-BOIS. OIS. • — Ces noms vulgaires , synonymes de Biqucbo, s'appliquent à plu- sieurs espèces de Pics , notamment au Pic- vert. BECQUE FLEURS, ois.— C'est, dans les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, le nom qu'il donne à l'un de ses Figuiers d'Afrique, et que nous avons reconnu être le Parus capensis Gm., espèce de Rémiz du Cap de Bonne-Espérance. Voyez més.\nge. (La.fr.) *BECQIIERELIA (Becquerel, physi- cien français), bot. th. — Le genre ainsi nommé par Adolphe Brongniart ( m Du- perrey, Voy., p. 161, t. XXVII), et qui fait partie de la famille des Cypéracécs , a été réuni par quelques botanistes au grand genre Scleria , dans lequel il forme une simple section. Fo?/ez scLÉRiE. (A. R.) BECQIJEROLLE. ois. —Un des noms vulgaires de la Bécassine sourde. BECQUET. roiss. — Nom vulgaire du Saumon. BECQUETEUR. ois. — Nom vulgaire de la Sterne petite {Sterna minuta Gm.) , ou Hirondelle de mer. BÉDAUDE ou BÉDÉ AUDE, ois — Nom vulgaire de la Corneille manlelée BEDEAU et BÉDEAUDE. ins. — Nom vulgaire donné à des Insectes de diffé- rents ordres, dont le corps, à l'état de larve ou à l'état parfait, présente deux cou- leurs bien tranchées. Telle est , par exem- ple , la Chenille de la Vanessa gamma, dont les quatre premiers anneaux sont fau- ves et le reste du corps blanc. Telle est en- core la Cigale Bédcaude de Geoffroy (Cerco- pis Spumaria Fabr.) qui est moitié brune et moitié blanche, etc. (D.) BÉDEAUDE. ois. — Voyez bédaude. BÉDÉGUAR. iNs. et bot. — On donne ce nom aux excroissances chevelues pro- 37* 5B6 BEE duiies sur les Rosiers et les Eglantiers, par le Cynips rosœ et peut-être par quelques autres espèces voisines. Voyez ctnips et CYNIPHIENS. (^^0 * BEDFORDIA (dédié à John Russel , ducdeBedford). bot. m. — Le ^enreBedfor- d/'a appartient à la tribu des Composées- Sénécionées, et comprend aujourd'hui deux arbrisseaux indigènes de Yan-Diémen, dont Tune est cultivée dans les jardins de bota- nique, sous le nom de Coca lia snlicina. Ces plantes ont pour caractères : Capi- tules multiflores homogames ; réceptacle alvéolé ou marqué de petites fossettes ; in- volucre muni à la base de 2 ou 3bractéoles subulées, et formé de deux ou 3 rangées d'é- caillés distinctes et d'égale longueur. Fruits glabres, cylindracés anguleux, munis, au sommet, d'un rebord portant une aigrette composée d'une rangée de poils scabres à la base , ou barbillés au sommet. — Les Bcdfordia . que Labillardièrc avait réunis aux Cacalia, sous les noms de C. sali- ûina cl li?icaris , sont remarquables par leur port ; leurs fleurs jaunes ; leurs feuilles entières, allongées, cotonneuses en dessous, et assez semblables à celles du Saule. (J.D.) BEDILLE. BOT. TH. — Nom vulgaire du Liseron des champs, dans le départe- ment de la Gironde. BÉDOUIDE ou BÉDOUILLE. ois. — Nom de la Farloursc en Provence. BÉDOUIIV. BOT. PH. — Un des noms vulgaire du Mélampyre des champs. BÉI)OUSI(nom vernaculaire). bot. ph. — Ce serait , selon quelques auteurs , un pclii arbre de l'Inde , à feuilles épaisses , ovales et alternes, d'une odeur aromatique, el à fleurs petites , inodores, à baie sèche, 3- valve et 3-sperme, etc.; mais, faute à eux de l'avoir suflisamment caractérisé, on de- vrait le passer sous silence. (C. L.) BEELZEBIIL. ma.m. — Nom d'une es- pi'ce du genre Hurleur. BEELZEBÏITH. mam. — Voyez belze- BUTH. BÉEMEBLE ou BOEHMERLE. ois. — Synonyme de Jaseur de Bohême {Bom- bjcillagarrula). BEENA. ors. — Synonyme de Corbeau choucas. BEENEL (nom vernaculaire). bot. ph. BEG ! — Rheede a figuré sous ce nom {Hwl mal., Y, t. 4) un petit arbre de l'Inde, que quelques auteurs rapportent au Croton ra- cemosum Burm., quoique son fruit paraisse tétracoque. (C. L.) *BEESA. bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois, dans la fa- mille des Cypéracées, est le même que le genre Hypœlytrum du professeur L.-C. Richard. Voyez HYPOELYTauM. (A. R.) BEESHA. bût. ph. — Le botaniste Rheede {Uort. Malabar. V, p. 119, t. 60) a décrit et figuré, sous ce nom, une grande et belle graminée , originaire des Indes Orientales , décrite et figurée de nouveau par Roxburg {Corom. III, p. 38, t. 243), sous le nom de Bambusa baccifera. On s'est bien vite aperçu que cette plante n'ap- partenait pas au genre Bambou; aussi Tri- nius en avait-il fait un genre nouveau qu'il nommait Melocanna ; mais on a pensé que le nom proposé par Van-Rheede, étant beaucoup plus ancien dans la science, et n'of- frant d'ailleurs rien qui pût s'opposer à son adoption, devait être adopté. C'est ce qu'ont fait Rœmer et Schulles, dans leur Species, et plus récemment mon excellent ami M. le professeur Kunth , dans son agroslographie. Nous nous contenterons de dire que le genre Becsha se distingue sur- tout des autres Bambusacées par son fruit très gros et charnu , caractère fort remar- quable et tout à fait insolite dans la famille des Graminées. Voyez b.vmbou. (A. R.) BEFARIA. bot. ph. — Voyez bejaria. BEFFROI (Grand et Petit), ois. — Le premier est synonyme de Turdus tinniens et le second de Turdus lineatus. Voyez FOURMILIER. BÉGASSE. OIS.— Synonyme de Bécasse. BEGOXIA (Mich. Bégon, français; promoteur de la botanique), bot. ph. — Type de la famille des Bégoniacécs. Ce genre, fondé par Linné , renferme un grand nom- bre de plantes remarquables la plupart par leur port singulier, et surtout par l'obliquité de leurs feuilles. On en connaît près de quatre- vingts espèces, dont plus de 60 sont culti- vées dans les jardins. Quelques-unes , dans leur pays natal , sont employées comme condiment el en salade. La plus belle d'entre elles est le B. manicata, plante mexicaine, décrite par M. A Brongniart (Voir l/er6. BEG génér. de VAmal. t. 3). Elles sont indigènes dans les parties tropicales de TAsie et de rAinérique. Ce beau genre (dont les carac- tères sont indiqués à l'article Béyoniacécs. qui suit) n'a pas encore de place jusqu'ici bien certaine dans le système , et les au- teurs n'ont pu encore être à peu près unani- mes sur ce point. M. Endlicher, dans son Gênera plantarum . le place entre les Cu- curbitacées et les Cactées , familles avec lesquelles, il faut l'avouer, ce genre n'offre guère d'analogie; M. Lindley, entre les Fi- coidées et les Crucifères, et nous ne voyons pas que le rapprochement soit plus rationnel. Sa véritable place est, selon nous, dans l'état actuel de la science, et comme avant nous quelques auteurs l'ont indiquée, entre les Chénopodiées et les Polygonées ; c'est avec ces deux familles qu'il offre le plus d'affinités, surtout avec la dernière , sous le rapport de Vhabilus et de la structure des fleurs et des fruits. Quoiqu'il en soit, pour mettre le lecteur à portée de faire un rappro- chement plus heureux , nous le renvoyons à la caractéristique de la famille qui est né- cessairement celle de l'unique genre qu'elle renferme. (G. L.) BÉGOMACÉES. bot. ph.— Famille de plantes à (leurs monoïques. Dans les mâles, un calice à 4 sépales colorés, dont deux intérieurs opposés plus petits que les extérieurs, renferme de nombreuses éla- mines dont les filets libres ou soudés in- férieurement en colonne, s'épaississent en masses, et portent, à leur sommet, deux lo- ges adnées à un connectif large et s' ouvrant dans leur longueur. Dans les femelles , ce calice adhérant à l'ovaire se partage , au- dessus de lui , en segments pétaloïdes au nombre de 4 à 9, et, au dessous, forme 3 ai- les verticales et inégales, avec lesquelles al- ternent '3 loges renfermant des ovules très nombreux, attachés à un double placenta qui fait saillie de l'angle interne. L'ovaire est surmonté de 3 styles courts , partagés chacun plusou moins profondément en deux branches stigmatiques flexueuses. Il devient une capsule membraneuse, couronnée par les segments flétris du calice , relevée de trois ailes et s'ouvrant par autant de fentes qui les suivent dans leur longueur, et divi- sent par conséquent les loges dans leur mi- lieu. Les graines, très nombreuses et très BEI 587 menues, contiennent, sous un test membra- neux, un embryon nu, cylindrique, dont la radicule, plus longue que les cotylédons, est tournée du côté du hile. — Les Bégoniacécs sont des plantes herbacées, annuelles ou vi- vaces, originaires des régions tropicales, et cultivées en assez grand nombre dans nos serres. On les reconnaît facilement à leurs feuilles alternes, ordinairement partagées en deux moitiés très inégales, et par consé- quent très obliques, à nervures palmées, à contour entier ou denté, à 2 stipules larges, décidues et presque axillaires. Leurs fleurs blanches roses ou rouges, sont souvent dis- posées par dichotomies. Jusqu'ici la famille se compose du seul genre Bégonia, dont quelques auteurs avec M. Lindley, séparant une espèce sous le nom d'Eupetalum. (Ad, J.) BEUEIVANTHA ( jBeAen , en arabe, sorte d'OEillet; àvôo'ç, fleur), bot. ph. — Genre formé par par Otth (DC. Prodr.. I, p. 367), et rapporté comme sous-genre au Silène, L. Voyez ce mot. (C. L.) *BEIIRI1\IE. BOT. TH.— Genre de la famille des Synanthérées, établi par Siaber pour une plante de la Carniole, le B. chon- drilloides . et qui a été réuni aux Crépis, auxquels il appartient. (C d'O.) *BEHUIIIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des La- voisiérées . formé par Chamisso ( Lln- nœa, LX., 373), dont le type est un ar- brisseau unique, brésilien ; à rameaux té- tragones, pubescents, garnis de feuilles opposées , pétiolées, elliptiques-lancéolées, triplinervées ; à bords calleux-dentés. Les fleurs sont disposées en cymes termina- les, solitaires, ou en panicules foliolées. Calice libre , tubulé , turbiné-cupuliforme, à lacinies décidues, renflées et carénées dorsalement. Pétales 6, cunéiformes-ob- ovés. Étamines 12, à anthères oblongues, unipores ; ovaire couronné de six glandes poilues. Capsule 4-loculaire. (C. L.) BEILSCHMIDTIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Lauracées, tribu des Cryptocaryées , formé par Nées (m Wall., PL as. rar.. II, 61 , et Laur.) pour quelques arbres de l'Inde, à feuilles alternes, veinées; à fleurs hermaphrodites oudioïques, axillaires. Le périgone est sex-- parti; les étamines sont au nombre de If, 588 BEL quadrisériées, dont 9 extérieures fertiles, et 3 intérieures stériles. Le stigmate est déprimé, subdiscoïde, sans fruit. Une baie coriace, monosperme. (CL.) BEILSTEIi\, Wern. min. — Mot alle- mand qui veut dire Pierre de Hache. Voyez ;ade. (Del.) BEIiVBRECUER. ois. — Synonyme de Percnoptère d'Egypte. BEJARIA (Bejar, botaniste espagnol). Acuna, R. et P. bot. ph.— Ce mot , par une faute typographique, est écrit, dans la plu- part des auteurs, Be/'ar/a ; et, malgré l'évi- dence, M. Endlicher (Gen., pi. 4342), par exemple , persiste à l'écrire ainsi. C'est un gençe de plantes de la famille desÉricacées, de la tribu des Rhododendrées , fondé par Mutis ( in L. fils , suppl. 246 , et Âlii auct.) pour quelques arbrisseaux indigènes dans l'Amérique boréale et australe, et dans les Andes du Pérou, à feuilles alternes, souvent serrées , coriaces, très entières; à fleurs ordinairement pourpres et disposées en grappe ou en corymbc. Calice 6-7-fide ; corolle de 6 à 7 pétales hypogynes , dressés ou étalés. On en cultive deux espèces j ce sont les B. racemosa et glauca. (C. L.) BEJUCO. BOT. PH.— Loeffling {Iter. 404) avait désigné sous ce nom le genre Hippo- cratea; mais cette dénomination vulgaire s'applique en général, dans les pays soumis à la domination espagnole, à tous les arbris- seaux sarmenteux et grimpants. (A. R.) * BELANGERA ( Bélanger , botaniste français). Polystemon, Bon.] Lamanonia [FI. Flum., Y, 1. 104). bot. ph.— Genre de ia famille des Saxifragacées (Cunoniacées , Alii), de la tribu des Cunoniées, fondé par Cambessèdes (in St-Hilaire, FI. bras., II, 203, t. 115-117 , et alio) pour un petit nom- bre d'arbres indigènes dans le Brésil ; à rameaux et à feuilles opposées, péliolées, 3-5-foliolées , folioles dentées; à stipules caduques ; à inflorescence en grappes axil- laires, simples. Le calice est 6-parti , dé- cidu ; point de corolle. Étamines en nombre indéfini. Capsule birostre, biloculaire, bi- valve. Graines nombreuses, comprimées, ailées au sommet, (C. L.) BELBUS. MAM. — Synonyme d'Hyène dans la basse latinité. Voyez ce mot. BELEMCANDA. eot. ph.— La plante figurée sous ce nom parRbeede f Worl. ma- BEL lab. , t. XI , p. 308, t. 7) a été réunie au genre Pardanthus de Kerr, dans la famille des Iridées. Voyez pardanthus. (A. R.) BÊLEIHEIVT (p-fi, en grec).MAM. — Cri des petits Ruminants, tels que les Moutons et les Chèvres. BÉLEMNITE. Belemnitcs (PiXîavÎTvi;, pierre en forme de flèche), moll. céph. — Les Bélemnites ont de tout temps appelé l'attention par leur forme de doigt ou de fer de lance, ainsi que par leur multipli- cité au sein des couches terrestres. Le peuple les regardait comme des pierres de foudre, des pierres de tonnerre, tandis que les savants du seizième siècle les appelaient Dactylus idœus , ou , suivant le préjugé plus ancien encore qui prétendait y voir une pétrification de l'urine du Lynx, con- tinuaient à les nommer Lyncurion. Forcé de me renfermer dans le cadre restreint de cet ouvrage, je ne reproduirai point ici les difl'érentes idées plus ou moins ex- traordinaires répandues sur les Bélemnites; mais j'examinerai les principales opinions scientifiques relatives à leur classificatioa dans le règne animal. Depuis 1724 , Ehrnart , Scheuchzer , Linné , Lamarck et Cuvier, etc., sans cher- cher à spécifier la forme des Bélemnites , les regardèrent comme appartenant à des animaux voisins des Nautiles. D'un autre côté, M. Beudant , d'après d'autres considérations, n'y vit que des pointes d'Oursin, opinion d'abord admise, puis rejetée par Klein. Poussant plus loin les conjectures, M. Raspail en fit égale- ment les appendices cutanés d'un échino- derme voisin des Oursins; opinion tout h fait rejetée, heureusement pour la science. MM. Miller et de Blainville comparèrent la Bélemnite avec les autres Céphalopodes et crurent reconnaître, dans l'osselet fossile, un corps entier voisin de l'os inicrne de la Seiche. Le premier de ces auteurs en donna même une figure idéale. Bientôt les idées changèrent. La découverte, faite dans les couches de Lyme-Regis, d'un osselet corné, voisin de celui du Calmar, terminé par une Bélemnite , vint démontrer à MM. A- gassiz et de Férussac, que la partie conique appelée Bélemnite n'était que l'extrémité d'un osselet et non un osselet entier. Plus tard, les nombreuses observations de M. BEL Volt confirmèrent tout à fait celle opinion, à laquelle j'ai aussi rapporté les résultats de mes recherches. Voici, du rcsic, lesconsidé- rations zoologiques qu'on peut admettre dans l'état actuel de la science. Les Bélemnitcs étaient des animaux cé- phalopodes évidemment voisins, non des Seiches (comme on l'a cru très souvent en ne consultant qu'une certaine analogie de contexture de l'osselet), mais, d'après leurs caractères zoologiques, des Ommastrèphes et des Onychoteuthis (voyez ces mots). En effet, les Bclemnites ont également un osselet corné , allongé , pourvu d'un godet à sa partie postérieure. Elles n'en diffèrent même que par cette dernière partie plus vaste, cloisonnée et contenue dans un rostre, semblable à celui qu'on remarque à l'ex- trémité de l'osselet interne de quelques Sei- ches. D'après les osselets de Bélemnites et l'empreinte que j'ai pu suivre sur un al- véole de la Belemnites aalensis. l'animal devait avoir des formes très allongées, dès lors très distinctes de celles de la Seiche el analogues à celles des Céphalopodes péla- giens. Les r.élemnites se composent d'un osse- let corné, spatuliforme, élargi en avant, ré- tréci en arrière et pourvu latéralement de ieux petites expansions aliformes qui se réunissent postérieurement et constituent une vaste cavité conique, au fond de laquelle sont des cloisons transversales, séparant l'ensemble en un grand nombre de petites loges percées latéralement d'un siphon et contenant de l'air. Cette partie postérieure, appelée alvéole, reçoit en dehors un dépôt calcaire également conique, plus ou moins épais, quelquefois très long. Cette partie terminale est la Bélemnite des anciens au- teurs. Je l'appelle rostre. Un mot sur les fonctions de l'osselet in- terne chez les Céphalopodes me paraît in- dispensable pour ramener le rostre de la Bélemnite à sa juste valeur zoologique. L'osselet interne corné est placé au milieu des parties charnues du corps , pour leur donner plus de solidité, pour les soutenir; et ses fonctions sont alors seulement celles des os chez les animaux vertébrés. Lorsque l'osselet contient des parties crétacées rem- plies d'air, comme celui de la Seiche, ou des loges , comme la coquille de la Spirule , BEL 585 il est , de plus , appelé à remplir d'autres fonctions tout à fait distinctes, celles d» soutenir l'animal, de le rendre plus léger au sein des eaux, de lui faciliter la natation et de remplacer simplement la vessie nata- toire des Poissons ; aussi voil-on le nom- bre des loges augmenter en raison pro- portionnelle de la pesanteur du corps de l'animal, aGn de le maintenir constam- ment en équilibre, dans toutes les périodes de son existence. Chez les Belemnites, les deux fonctions sont certainement réunies. L'osselet corné soutient le corps en avant, tandis que, pour que le poids énorme du rostre crétacé ne détruise pas l'équilibre de l'ensemble, il devenait indispensable qu'il fût soutenu par quelque appareil; et telles sont, sans doute, les fonctions qu'a- vait à exercer, dans l'alvéole, l'empilement des loges constamment remplies d'air, comme je l'ai toujours trouvé dans les Co- quilles de Spirules qui, lorsqu'elles sont enlevées à l'animal, surnagent à la surface des mers. Si l'on cherche encore à reconnaître, par analogie, les fonctions spéciales du rostre, on pourra facilement les déduire de sa po- sition par rapport à la natation rétrograde des Céphalopodes. Tous ces animaux avan- çant par l'extrémité opposée à la tête , et conséquemment n'appréciant pas toujours les obstacles qui pouvaient les arrêter dans un élan donné, avaient besoin d'une partie plus ferme qui pût résister aux chocs, comme le fait, par exemple, l'extrémité rostrale de l'os de la Sepia orbiyniana. En résumé, la Bélemnite des auteurs ne serait, zoologiquement, qu'une partie ferme de l'extrémité d'un osselet interne, destinée à soutenir les chairs, et propre, elle-même, à résister aux corps durs que l'animal peut rencontrer en nageant. Voilà donc la Bélemnite réduite à sa plus simple valeur ; elle n'est ni une pointe d'Oursin, ni une pointe d'échinoderme, et l'alvéole n'est pas un animal parasite, comme l'a cru M.Raspail. Elle ne peut être comparée aux Orthocères , Coquilles com- plètes, susceptibles de recevoir l'animal en- tier dans leur loge supérieure; elle n'est pas non plus un corps parfait interne, mais la très petite partie d'un osselet placé dans les téguments , à l'extrémité postérieure 590 BEL d'un anima) complet, pouvant , dès lors, ♦ arier beaucoup plus dans sa forme, qu'une partie dont les fonctions sont importantes dans réconomie vitale. Si je le compare au rostre crétacé des os de Seiche, j'aurai la :ertitude qu'il devait être très dur avant la fossilisation , et qu'il n'a pas beaucoup changé de nature. Cette comparaison m'a conduit à remarquer que le rostre, chez les Seiches, varie de forme dans la même es- pèce, ce qu'il est facile d'expliquer par un choc blessant les téguments qui le recou- vrent. Appliquée au rostre de la Bélemnite, cette observation m'a fait reconnaître, non seulement des variations de formes dues à l'âge, mais aussi des limites bien plus lar- ges dans les caractères spécifiques des es- pèces. On pourrait croire que les Bélemnites étaient des animaux côtiers, voyageant par grandes troupes sur les rives des anciens océans, ce qu'indiqueraient les bancs qu'on en rencontre dans presque tous les lieux où elles se trouvent. Les Bélemnites ont paru sur la terre avec les couches du Lias. Elles se montrent d'a- bord sous la forme plus générale d'un étui conique sans sillon ni canal , pourvu seu- lement de quelques plis à l'extrémité du rostre {Bélemnites niger List., B. irri- gularis, elongatus, etc.). Toutes ces espèces disparaissent et sont remplacées, dans l'Oolilhe inférieure, par quelques formes analogues , comme le B. aalensis , mais plus particulièrement par des Bélemnites pourvues d'un profond sil- lon en dessous et d'une forme moins coni- que (B. acutus , canaliculatus, (leuriau- sianus). En remontant dans les couches plus su- périeures des terrains jurassiques, à l'Ox- ford-clay, par exemple , on trouve encore des Bélemnites. Celles-ci sont alors lancéo- lées ou fusi formes et pourvues d'un sillon inférieur {B. hastatus). Passc-t-on des terrains jurassiques à la formation crétacée ? On trouve d'abord , dans l'étage néocomien, un grand nombre de Bélemnites ; mais ces Bélemnites pren- nent, pour la plupart, une forme compri- mée toute spéciale, inconnue dans les cou- ches inférieures ( B. dilatatus. Emerici, latus, polygonalis, etc.), où elles sont fu- BEL siformes et pourvues de deux sillons sur les côtés [B. subfusiformis, bipartitus). Voyez pour ces espèces ma Paléontologie française. Le Gault montre encore une espèce de Bé- lemnites voisine, pour la forme, des espèces fusiformes des terrains néocomiens {B. mf- nimus); puis les Bélemnites proprement dites cessent d'exister et sont remplacées, dans l'étage des Craies blanches , par les espèces du genre Belemnitella {voyez ce mot) pourvues d'une fissure antérieure. En résumé, les Bélemnites commencent avec le Lias et finissent vers les régions su- périeures des terrains crétacés, changeant de forme à chaque époque géologique. Il paraît certain qu'elles n'ont pas sur- vécu aux dernières couches de la forma- tion crayeuse , puisqu'on n'en a jamais trouvé de traces dans les divers bassins tertiaires. Aujourd'hui, aucun céphalopode vivant ne se rapproche positivement des Bélemnites. (A. d'O.) *BÉLEM]VITELLE. Belemnitella (di- minutif de Bélemnite). moli.. céph. — Sous ce nom, j'ai séparé des Bélemnites {Paléontologie française) les espèces pour- vues d'une fente inférieure au bord anté- rieur du rostre. Ce genre se distingue en- core par deux impressions dorsales latérales qu'on ne voit pas chez les l'élemnites pro- prement dites. Cette division de Céphalo- podes est, géologiquement, d'autant plus importante, qu'elle manque partout où les Bélemnites se montrent ; ainsi, elle est in- connue dans le Lias, dans l'Oolithe infé- rieure, dans roxford-clay. Elle ne s'est pas montrée au sein des couches crétacées in- férieures, ni avec le Gault. Elle ne paraît donc qu'avec la Craie blanche, après l'ex- tinction de toutes les Bélemnites , comme derniers représentants sur la terre de cette forme d'animaux. On connaît positivement trois espèces de cette série : les Belemnitella micronata et quadrata. du sol de la France, et le Belemnitella scaniœ, de Suède. (A. d'O.) * BÉLEMMTIDÉES. Belemnitidœ. MOLL. cÉru. — J'ai établi sous ce nom, dans l'ordre des Acétabulifères, une famille com- prenant les genres Bélemnites, Belemni- tella cl Conotcuthis. Celle famille est carac- BEL térisée par un animal pourvu d'un osselet cor- né, allongé, terminé par un alvéole conique, contenant une série aérienne de loges trans- versales. L'extrémité de Talvéolc est, le plus souvent, recouverte extérieurement par les dépôts successifs d'un rostre crétacé, conique ou lancéolé , souvent très allongé. Ayant donné, à Tarticle Eélemnite, divers détails qui peuvent se rattacher à la famille, j'y renvoie pour le complément de cet arti- cle. (A. d'O.) * BELEOPTERUS (piXc,- , dard j ute- po', aile). INS. — Genre de Coléoptères pen- lamères, famille des Carabiques, tribu des Troncalipennes, établi par Klug {Bestiin- mung dreier neuen Gattungen, undAus- einaiidersetzung einiger verwandten Ar- ten von Madagascar, aus den Familien : CicindcUta und Carabici. pag. 382), pour y rapporter deux espèces nouvelles de Mada- gascar qu'il nomme. Tune B. cyanipennis, et l'autre B. signatus. Ce g. se place entre les genres Thyreopterus , Dej., et Catas- copus, Kirb., et s'en dislingue principale- ment par un menton inerme profondé- ment échancré au milieu. (D.) BELETTE, mam. — Espèce du genre Putois. Voyez ce mot. BELHARAOSIA. bot. th. — Syno- nyme de Sanguinaire. BELIER. MAM. — Voyez mouton. BÉLIER DE MONTAGNE, mam. — Voyez MOUTOÎS-. BELIEVRE. MIN. — Nom sous lequel on désigne, en Normandie, l'Argile plasti- que, qu'on y emploie comme terre à poterie. (Del.) BELIGANA. bot. th. — Nom vulgaire languedocien de la Yigne sauvage. BELILLA, Rhced. bot. th.— Synonyme de yfussœnda. liÉLIIVGELE ou BÉRINGÈNE. bot. PU. — Nom vulgaire de l'Aubergine. ' BELIONOT A (pîXoç, flèche; vwto;, dos). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Slernoxes , tribu des Bupresti- des, établi par Eschscholtz {Atlas zoologi- que du voyage du capitaine Eotzebue). Ce genio a été adopté par M. Solier, dans son Essai sur les Buprestides {Ann. de la Soc. en/, de France, p. 261-316), ainsi que par MM. Gory et Delaporte , dans leur belle Iconographie de cette tribu, où ils en figu- BEL 59J rent six espèces, parmi lesquelles nous ci- terons seulement celle qui a servi de type à Eschscholtzpour fonder son genre et qu'il nomme .B. sagittaria, mais qui paraît être le même que le Bupresiis scutellaris Fabr. Cette espèce , qui varie du vert cuivreux au brun bronzé, se trouve aux îles Philippines et à l'île de France. Le genre Bçlionota . suivant MM. Gory et Delaporte , a les plus grands rapports avec le genre Chrysobo- thris du même auteur, et ils ne se sont dé- cidés à l'en séparer qu'à cause du grand nombre d'espèces que renferme celui-ci. * BELIOPHORUS ([ii/.o,', dard ; cpcpo'ç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz, et adopté par Latreille , dans sa Distribution méthodique des Serricornes ( Ann. de la Soc. ent. de France, tom. III, pag. 147). Ses caractères principaux, suivant ce der- nier auteur, sont : Antennes en scie; point de palettes sous les tarses ; bord postérieur du corselet presque droit. — Ce genre, placé par Latreille entre les genres Tetralobus . Serv., elLobœderus, Guér., a pour type r£- laler mucronatus d'Oliv. (Journ. d'Hist. nat., n"?, pi. 14, fig. 1), de Java; il ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. De- jean, et nous y avons inutilement cherché l'espèce sur laquelle il est fondé. (D.) BELIS ((iÎAc; , flèche , trait ; forme des feuilles), bot. m. — Genre de la famille des Conifères , formé par Salisbury ( Linn. Trans. YIII, 315), sur le Pinus lanceo- lata Lamb. , et rapporté généralement au genre Cunninghamia, R. Br. (C. L.) BELLADOIVNA. bot. th. — Genre de la famille des Solanacées, formé par Tour- nefort {Inst. 13, exe. sp.), et synonyme du genre Atropa. Voyez ci-dessous bella- DONNE. (C. L.) BELLADOIVNE {Bella donna, belle dame en italien ). bot. th. — Dénomina- tion spécifique d'une des espèces du genre Atropa. Comme ces plantes sont d'une haute importance sous le rapport thérapeu- tique , nous allons donner ici la caractéris- tique de ce genre, omis à son ordre alpha- bétique, et dire un mot de leurs principa- les propriétés. Le genre Atropa [Atropos. une des trois 592 BEL Parques ; d'ârpoito;, cruel), {Belladonna ^ ïourn. et Lam.] a clé fondé par Linné ( Gen. 242} excl. sp.) et appartient à la fa- mille des Solanacées, tribu des Solanées. Ses caracl. principaux =ont : Calice 3-parti ; co- rolle liypogyne, infondibuliforme-campa- nulée, à limbe plissé, 5-flde. Étamines 5, insérées vers la vase du tube et le dépas- sant ou à peu près ; filaments filiformes, à anthères déhiscentes longiludinalemenf. Ovaire biloculaire , à placentaires mulli- ovulés, insérés à la cloison par une ligne dorsale. Style simple ; stigmate petit , dé- primé. Baie biloculaire, conservant le calice étalé. Graines nombreuses, subréniformcs. Embryon subpériphérique, arqué ou annu- laire, dans un albumen charnu. — Ce genre renferme des arbrisseaux ou des herbes caulescentes, au nombre de vingt environ, croissant dans TEurope médiane et méridio- nale, ainsi qu'au Pérou ; à feuilles alternes ou géminées, très entières; à fleurs violacées ou verdàtres, portées sur des pédoncules extra - axillaires , 1-2-pluriflores. Toutes sont suspectes et la plupart sont regardées comme vénéneuses. Parmi ces dernières, la mieux connue est VA. belladonna L., qui croit souvent en France , près des lieux habites ou dans les bois. Elle s'élève envi- ron à un mètre de hauteur, est pubcscente dans toutes ses parties et garnie de feuilles assez amples, ovales-aiguës, géminées vers le haut des tiges, et répandant, quand on les froisse, une odeur vireuse et nauséa- bonde. Les fleurs, de médiocre grandeur, sont d'un rouge livide et donnent naissance à une baie, dont la forme et la couleur sont celles d'une Cerise-guigne ; apparence si souvent fatale! Le suc qu'elles renfer- ment est en effet un poison subtil qui , d'a- bord d'une saveur fade ou à peine sapide , cause souvent dans l'économie, quand il est pris en certaine quantité, des accidents gra- ves, bientôt suivis de la mort. On remédie à l'ingestion récente de ce poison par les vomitifs et les boissons acidulées. Malgré ses qualités funestes, la médecine a su tirer d'excellents spécifiques de la Belladonne. Ses feuilles et ses racines , données à des doses très faibles, soit en pilules, soit mê- lées avec du sucre en poudre, agissent éner- giquement contre la coqueluche et les toux ronvulsives. Une qualité singulière qu'elle BEL possède en outre , et dont la connaissance est due au hasard, est de dilater la pupille d'une manière considérable ; aussi les pra- ticiens en emploient-ils la solution pour arroser les cataplasmes ou les compresses qu'ils appliquent sur le globe de l'œil, quel- que temps avant de pratiquer l'opération de la cataracte, afin de faciliter f intromission et l'action des instruments opératoires. Le nom de Belladonne fait , dit-on , al- lusion à l'emploi de ces fruits que faisaient autrefois les dames italiennes pour en com- poser un fard. VA. Mandragora L. est aujourd'hui le type d'un nouveau genre. Voyez MANDRAGORA. (C. L) BELLADONNE. Belladonna ( Bella donna, belle dame, en italien). Callirhoe, Link. BOT. TH. — Genre de la famille des Ama- ryllidacées , formé par Sweet {Hort. brit.. édit. 2, 506), sur V Amaryllis Belladonna de Linné , et qu'on a rapporté comme sim- ple section au genre Amaryllis, L. Voyez ce mot. (C. L.) BELLAN. DOT. TH. — Nom employé par quelques auteurs comme synonyme de Poterium spinosum. BELLAIVDE. Bellardia, Schrch. (nom propre), bot. va. — Synonyme de Coco- cypselum. * BELLATRIX {bellatrix, guerrière). OIS. — Genre démembré par Boié de celui de Trochilus , Lin., et synonyme de Lo- phornis ou les Coquets de Lesson. Voyez COLIBRI. (LaFR.) BELLE DAME. ins. — Nom donné par Geoffroy à un Papillon diurne du genre Vanessa et connu des entomologistes sous le nom de Vanessa cardui. Cette espèce a cela de remarquable qu'elle est répandue sur presque toute la surface du globe, sans que la difl'érence des climats la fasse varier. Elle se dislingue encore des autres en ce qu'a- près avoir été commune dans certaines lo- calités, elle en disparait complètement plu- sieurs années de suite. Sa chenille vit sur les chardons (D.) BELLE DAME. bot. th. — Nom vul- gaire de la Belladonne , Amaryllis Bella- donna, et de l'Arroche commune, Atri- plex hortcnsis. BELLE DE JOUR. bot. ru — Syno- nyme vulgaire de Convolvttlus tricolor. Voyez T.ISF.RON, BEL BELLE DE IVUIT. ois. — Nom vul- gaire de la Rousserolle ou Rossignol de ri- vicVe {Turdus arundinaceus). Voyez eous- SEROLLE. BELLE DE IVUIT. dot. ph. — Nom vulgaire du Nyclage faux jalap , Mirabilis jalappa. BELLE D'UN JOUR. bot. ph. — Nom vulgaire de PHémérocalIe cl de l'Asphodèle. BELLEXDEIVIA (nom propre), bot. PB.— Famille des Iridécs. Le genre Bellen- denia de Rafinesque, qu'il ne faut pas con- fondre avec le genre Bellendenia de R. Brown , qui fait partie de la famille des Protéacées, est le môme que le genre Mont- bretia de De Candolle. Voy. montbrktie. (A.R.) BELLEREGI ou BELLERIS. bot. ph. — Synonyme de Myrobolan. BELLÉROPHE. Bellerophon ( nom mythologique), moll. — Ce genre est du petit nombre de ceux qui peuvent être conservés, quoique créés par Montfort. Cependant , si celui-ci a été maintenu, il a fallu apporter dans ses caractères des changements très notables. Toutes les personnes qui s'occu- pent de conchyliologie n'ignorent pas au- jourd'hui que Montfort n'hésitait point à ajouter des caractères aux genres qu'il créait, voulant ainsi, par un artifice blâ- mable, suppléer à l'observation directe. C'est ce qu'il fit pour le genre Bellérophe. Jugeant , par la forme extérieure , que ces Coquilles avoisinent les Nautiles, il ne man- qua pas d'ajouter à sa description et à sa fi- gure des cloisons et un siphon qui n'ont jamais existé que dans son imagination. On ne peut concevoir le moindre doute à ce sujet; car M. Defrance, ayant fait l'acquisi- tion d'un r.ellérophe provenant de l'ancienne collection de Montfort , et probablement de l'individu même qui a servi à la figure de cet auteur, M. Defrance, n'apercevant au- cune trace de cloison ou de siphon , voulut se convaincre de la réalité de ces caractères, et, afin d'y parvenir, fit couper en deux, par un lapidaire, le lîellérophe de Montfort, et l'expérience lui confirma bientôt que les Bellérophes ne sont point cloisonnés. A peu près à l'époque où M. Defrance pu- b lait, dans les Annales des sciences natu- relles, une note don nous venons de résu- mer le contenu, M. Sowerby , dans son T. 11. BEL 593 Minerai conchology . faisait connaître les moules intérieurs de plusieurs espèces de Bellérophes et apportait ainsi de nouvelles preuves de la supercherie de Montfort. De- puis qu'on a paru rectifier d'une manière convenable les caractères du genre qui nous occupe, deux opinions se sont élevées parmi les zoologistes sur l'appréciation de ses ca- ractères. M. Defrance pense qu'il est voisin des Argonautes et qu'il se rapproche égale- ment des lîuUes; mais on voit que c'est près des Argonautes qu'il placerait de préférence les r.ellérophes. M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie, n'hésite pas à com- prendre le genre Bellérophe dans la famille des Bulles, comparant ainsi le Bulla nau- cum avec quelques espèces très épaisses de Bellérophes. Cuvier ne mentionna pas ce genre dans la première édition du Règne animal; mais, plus tard, dans la seconde édition du même ouvrage, il l'adopta et le plaça à la suite des Argonautes. Si nous examinons les Bellérophes dans tous leurs caractères, nous ne partagerons ni l'une ni l'autre des opinions des deux zoologistes dont nous venons de parler. Les Bellérophes sont des Coquilles parfaitement symétriques, enroulées sur elles-mêmes à la manière des Nautiles. Souvent elles sont globuleuses et leur ombilic est entiè- rement fermé : d'autres fois, elles sont plus discoïdes et l'ombilic est plus ou moins ou- vert ; et, si nos conjectures sont fondées, le genre Poscellio, publié par M. Léveillé dans les Mémoires de la société géologique de France, appartiendrait encore aux Belléro- phes, et serait, dans ce genre, l'extrême li- mite de la forme planorbulaire. Dans toutes les espèces admises aujourd'hui parmi les Bellérophes, l'ouverture est transverse, ordinairement semi-lunaire, étant modifiée par l'avant-dernicr tour, qui produit une saillie plus ou moins considérable. Cette ou- verture est ordinairement parfaitement sy- métrique ; son bord droit, mince et tran- chant , se relève en avant et se déprime en une large gouttière, au moment où il va s'in- sérer de chaque côté sur l'axe de la coquille. Au point de son insertion, le bord s'épaissit notablement, et ressemble, dans toute sa manièie d'être, à celui d'un Nautile; mais, outre ces caractères, les Bellérophes en pré- sentent un autre très important : toutes les 38 59-'i BEL espèces, sans exception , ont ce bord pro- fondément échancré dans le milieu de sa longueur, de telle sorte qu'une ligne longi- tudinale qui couperait la coquille en deux parties parfaitement symétriques passerait nécessairement par le milieu de cette fente, selon que la fissure du bord droit est plus ou moins large. On trouve, à la circonfé- rence du dernier tour, une ou deux petites carènes. Si la fente est très étroite , elle produira à la circonférence une seule carène saillante. Si, au contraire, la fente est plus large, on remarquera deux choses : ou un petit méplat dans lequel on apercevra les stries d'accroissement courbées vers Tex- trémité de Téchancrure, ou bien ce méplat accompagné , de chaque côté , d'une petite carène résultant d'une légère saillie des bords latéraux de l'écbancrure. Si mainte- nant nous cherchons l'analogie que ces ca- ractères indiquent, nous verrons qu'il est difficile de les accorder avec ceux des Argo- nautes et impossible de le faire avec ceux des Bulles. En effet, de toutes les Bulles, la plus symétrique est le Bulla nau- cum; mais, dans cette coquille, cette sy- métrie n'est point parfaite , et du premier coup d'œil on reconnaît quel est le côté supérieur de la spire. D'ailleurs cette Bulle, comme toutes les autres espèces du même genre , a une véritable columelle qu'on dislingue avec la plus grande facilité de l'écbancrure supérieure du bord droit. Ja- mais le bord droit des Bulles n'est échan- cré ou même déprimé dans le milieu j aussi l'opinion de M. de Blainville doit être abso- lument abandonnée. Il y a beaucoup plus de raison pour rapprocher les Bellérophes des Argonautes. Comme eux, les Argonautes sont symétriques, les extrémités du bord se dépriment, s'épaississent et s'insèrent sur l'axe , à peu près de la même manière que dans les Bellérophes. A la partie mé- diane de l'ouverture, se trouve , dans les Argonautes , une dépression qu'on peut comparer avec la fente profonde des Bellé- rophes. Enfin, on peut dire que la double carène dentelée des Argonautes est repré- sentée , dans quelques espèces de Belléro- phes, par la double carène qui s'y marque ; mais il reste des caractères importants qui n'offrent pas assez de similitude dans les deux genres pour justifier les rapports in- BEL Urnes qu'on a établis. Dans les Argonau- tes, les Coquilles les plus grandes ont h peine un tour et demi de spire ; l'extré- mité de cette spire n'est pas pointue, mais subitement terminée en un large cul-de-sac. Le test est presque également mhice partout. L'ouverture est toujours longitudinale. plu- tôt que transverse , et n'est véritablement jamais échancrée. Si nous cherchons, dans d'autres familles, des Coquilles plus analo- gues à celles des Bellérophes , nous trou- vons dans les Atlantes des points de con- tact qui nous ont frappé depuis longtemps, et qui nous ont déterminé à les rapprocher des Bellérophes. Un seul caractère échappe à l'analogie la plus complète : c'estique, dans les Atlantes,les deux ou trois premiers tours de la coquille sont saillants à droite, tandis que tous les autres tours sont d'une symé- trie parfaite. Dans les Bellérophes, la symé- trie s'étend même jusqu'à ces premiers tours. Les caractères de l'ouverture sont les mêmes dans les deux genres. Le bx)rd droit est fendu à la même place et de la môme manière. Dans les Bellérophes om- biliquées, l'insertion du bord droit se fait comme dans les Atlantes ; cependant, outre ce caractère de la non-symétrie des Atlantes, il y a une autre différence générale entre les deux genres. Dans les Atlantes , la co- quille est vitrée, très mince, transparente, et beaucoup plus mince, en proportion, que dans les Bellérophes. Il faut cependant ex- cepter de cette règle générale quelques es- pèces de ce dernier genre , dont le test est excessivement mince. Il nous semble pou- voir réduire ce que nous venons de dire à ceci : que les Bellérophes sont des At- lantes parfaitement symétriques. Les dé- tails qui précèdent sur le genre Ecllérophe nous permettent d'en résumer ainsi les ca- ractères : Caractères génériques. — Animal incon- nu. Coquille naufiliforme, globuleuse ou subdiscoïde, parfaitement symétrique. Ou- verture transverse, semi-lunaire, modifiée par le retour de la spire. Bord droit, mince et tranchant, profondément échancré dans le milieu, s'épaississant à ses extrémités et présentant une large dépression au point de son insertion. Les Bellérophes sont des Coquilles fos-i- \ les qu'on n'a jamais rencontrées Jusqu'à 'BEL présent en dehors des terrains nommés de transition par les géologues. Quelques-unes des couches de ces terrains en contiennent un grand nombre, et presque toujours elles sont empâtées dans une roche calcaire extrê- mement dure. Dans quelques localités pri- vilégiées, comme le comté de Juliers et les environs de Tournay, on trouve de ces Co- quilles détachées et présentant leurs carac- tères d'une manière assez nette. Dans cette dernière localité, surtout, les Coquilles pas- sées à l'état siliceux sont contenues dans une marne noirâtre que le lavage enlève fa- cilement. On obtient ainsi des échantillons dont la conservation peut être comparée à celle des Coquilles des terrains tertiaires. En rassemblant ce qui est actuellement connu, dans les collections, du genre Bellé- ropbe , on peut l'estimer au moins à vingt- cinq espèces, parmi lesquelles on n'en re- marque qu'un petit nombre qui atteignent un volume assez considérable , de 0™05 à 0™08 de diamètre ; et d'autres qui restent constamment fort petites. (Desh.) BELLEVALIA ( Belleval , botaniste français), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Picot Lapeyrouse (Journ. de phys., t. LXVII, p. 425, t. 1) appartient à la fa- mille des Liliacées et a pour type et pour espèce unique VHyacinthus romanus L., commune en Italie et dans quelques par- ties du raidi de la France ; mais les carac- tères sur lesquels ce genre a été fondé me paraissent de trop faible valeur pour qu'il soit adopté. Voyez jacinthe. Il existe encore un autre genre Belleva- lia proposé, par le professeur Delile, pour une petite plante aquatique qui croît dans les lacs salés du midi de la France. Ce genre a été publié par M. Félix Petit {Ann. se. d'observ., I, p. 431) sous le nom d''Althe- ma, qui a été adopté. Foj/. althenia. (A. R.) BELLICAXT. roiss. — Synonyme toI- gaire de Gurnau ( Triglus gurnardus ). Yoy^Z TRIGLE. *BELUI>ÉES. BOT. PH.— Une des sous- divisions des Composées-Astérinées , com- prenant les genres dont les capitules pré- sentent, à la circonférence, une ou plusieurs rangées de fleurons ligules, et des fruits dépourvus ou munis d'une aigrette en forme de couronne membraneuse. (J. D.) BELLIDIASTRUM (qui se rapproche BEL 595 du Bcllis). noT. TH. — Micheli a formé ce genre aux dépens d'une plante qui faisait avant lui partie des Aster ou des Arnica. Elle diffère principalement du Bellis par ses fruits surmontés d'une aigrette, composée d'un grand nombre de poils flexueux et scabrcs, et par son réceptacle plan et non py- ramidal comme dans les Pâquerettes. — La seule espèce connue, indigène dans les par- ties montucuses de l'Europe , est une herbe vivace, munie de feuilles radicales, obovales, oblongues, dentées, du centre desquelles naît une hampe à un seul capitule de fleurs blanches ou rosaires. (J. D.) BELLIDIASTRUM (voir l'article pré- cédent). BOT. PH. — Ce nom a été donné par Vaillant à une plante du Cap, qui fait aujour- d'hui partie du genre Osmtfes. (J. D.) BELLIDIOIDES {Bellis, la Pâque- rette; Eu5"cc, forme), bot. ph. — Linné avait donné spéciflquement ce nom à une espèce du genre Bellium, qui est devenu le B. droserafolium de Labillardière; Des- fontaines appelait B. Bellidioides le Bellis dentata , et Vaillant nommait ainsi des Chrysanthèmes et des Matricaires à feuilles entières. (C. d'O.) * BELLIDIOPSIS, DC. [Bellis. la Pâ- querette; o'|;t;, apparence), bot. ph. — Sy- nonyme ^Osmites. BELLIE. bot. ph. — Voyez bellium. * BELLIÉES. BOT. PH. — Sous-division de la tribu des Composées-Astérinées com- prenant les genres dont les capitules pré- sentent , à la circonférence , une rangée de fleurons ligules, et des fruits surmontés d'une aigrette formée de plusieurs squa- melles paléacées. (J. D.) * BELLINCINIA (nom propre), bot. cr. — (Hépatiques). Genre créé par Raddi pour le Jungermannia lœvigata Schrad., mais qui n'a point été adopté par les réformateurs du genre Jongermanne de Linné , parce qu'il séparait des espèces étroitement alliées entre elles , espèces que MM. Dumortier et Nées d'Esenbeck ont réunies sous le nom générique de Madotheca. Voyez ce mot et ANTOIRIA. (C. M.) *BELL1]\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, formé par Rœmer et Schultes, et rapporté tomme synonyme au Sarracha, R. et P. Voyez ce mot. (C. L.) 596 BEL BELLIS (dérivé de hellus, joli, mignon). BOT. TH. — Les plantes qui forment ce genre sont généralement connues sous les noms de Pâquerettes ou petites Marguerites. Le premier de ces noms rappelle l'époque de la floraison de Tespèce commune , qui a lieu ordinairement vers Pâques ; le second pro- vient du mot margarita, qui signifle perle, et fait allusion à l'élégance de ses fleurs. Les Bi'llis ont pour caractères : Capitules à fleurs nombreuses; celles de la circonférence for- mant un rayon d'une seule série de fleurs femelles ligulées; celles du disque, tubuleu- ses , hermaphrodites et terminées par 4 ou 6 dents. Le réceptacle conique, entouré d'un involucre de forme campanulée, et composé de 1-2 séries d'écaillés obtuses, foliacées , porte des fruits comprimés , dé- pourvus d'aigrette et couverts de petits poils apprîmes. — Les Pâquerettes sont des her- bes annuelles ou vivaces , toutes indigènes de l'Europe. L'espèce commune ofl're plu- sieurs variétés, parmi lesquelles on en re- marque principalement deux : l'une dont tous les fleurons sont en languettes , l'autre au contraire où toutes les fleurs sont tubu- leuses, mais très dilatées ; leur couleur varie du blanc au rouge foncé. Le nom de Bellis a été appliqué, par les auteurs de la renais- sance , à des plantes qui n'ont aucun rap- port avec celles qui nous occupent ; c'est sous ce nom que se trouvent désignés les Globularia, plusieurs Chrysanthèmes, etc. (J. D.) *BELLIl]M(5e«ts,Paquerette).BOT.rH. — Ce genre a pour caractères : Capitules multiflores, hétérogames; fleurs du rayon 1-sériées, ligulées, femelles; celles du dis- que, hermaphrodites, tubuleuses, très or- dinairement à 4 dents. Réceptacle ovoïde- conique, dépourvu de paillettes. Involucre formé del-2 sériesd'écaillesoblongues. Fruit comprimé et surmonté d'une aigrette com- jposée de 4-5 écailles membraneuses , tron- quées, avec lesquelles alternent constam- ment 5 autres écailles en forme de soies. — Les plantes qui constituent ce genre ont le port des Pâquerettes et habitent, la plu- part, la région méditerranéenne. (J. D.) "BELLOCORIS {bellus. joli; xdpi;, pu- naise). INS. — Genre de la famille des Scu- tellériens, de l'ordre des Hémiptères, sec- tion des Hétéroptères , établi par Hahn BEL {Wanzenart. Ins.) sur les Cimex maura Lin. et Tetyra hottentota Fab., que nous avons rapportés avec M. Burmeister au genre Tetyra de Fabricius. Hahn place en- core dans son genre Bellocoris le Cimex grammicus Lin., qui appartient au genre PachycoriSj Burm. Voyez tetyra et pacht- CORIS. (Bi..'| BELLOMA (nom propre) bot. th. — . Genre de plantes formé par Plumier (Gen., 47, etTuss. fl. ant. I, t. 30), et rapporté avec doute à la famille des Gesnéracées par les uns, aux Rubiacées ou aux Solanacées par d'autres. Il comprend quelques arbrisseaux peu connus encore, trouvés dans les Antilles par rauteur,inermes ou armés d'épines séta- cées axillaires ; à feuilles décussées, oppo- sées, pétiolées, ovales ou oblongues, angu- leuses , veinées , velues en dessus. Les fleurs sont portées sur des pédoncules axil- laires , solitaires ou en corymbes. Calice tubulé , ovale ; limbe semi-supérieur , 5- parti. Corolle périgyne, subrotacée, à limbe 5-parti. Capsule oblongue. Graines nom- breuses, oblongues. (G. L.) BELLOTE. BOT. TH. — Nom qu'on donne aux fruits du Chêne à glands doux , Quercus ballotta W. Voyez chêne. (C. L.) BELLUCIA, Adans. bot. ph. — Syno- nyme de Ptelea L. Necker donne aussi ce nom au Blakea quînquenervia. *BELMO]\TIA (nom propre), bot. th.— Genre de la famille des Gentianées, tribu des Sébéées, formée par E. Meyer {Comment. PI. Afr. Aust., 183) aux dépens de VExa- cum cordatum de Linné et de quelques es- pèces de Sebceade R. Brown. Il renferme des plantes herbacées, indigènes au Cap, et dont le port est celui des Erythrœa. Leurs feuilles sont opposées, subcordiformes-ova- les; les fleurs sont jaunes, et disposées en une sorte de corymbe. Calice 5-parti, à la- cinies carénées dorsalement. Corolle infon- dibuliforme , marcescente; limbe 5-parti. Étamines 5, incluses, insérées sur le tube. Anthères glanduleuses au sommet. Stigma- tes 2, sessiles. Capsule biloculaire ; graines nombreuses. (C. L.) BÉLOERE , Rh. bot. ph. — Synonyme ^''Hibiscus populifolia. Voyez ketmie. BÉLONIE. Belonîa (PsXovti, aiguille). BOT. CR. — (Phycées). Genre établi par Car- BEL michael, dans la tribu des Oscillariées, pour une pclile plante qui croit sur quelques Al- gues marines qui commencent à se décom- poser. Voici les caractères qu'il assigne à ce genre : Filaments courts, aciculaires, fasci- cules, presque moniliformes, finissant par se diviser en sporules ovoïdes. Ce genre se distingue des Oscillaires et des Anal)aïnes par Tabscnce d'un strate muqucux. La seule espèce connue, le B. torulosa Carm., est décrite dans le vol. V de VEtiglish Flora de Hooker. Elle a été trouvée sur les Die- tiosiphon et sur les Ectocarpes. (Iîréb.) * BELOIMTES (I^eXcvI;, petite aiguille). BOT. PH. — Genre de la ramille des Apocy- nacées, crée par E. Meyer, dans ses Com- mentaires sur les plantes de l'Afrique au- strale (187), et synonyme du genre l'achy- podium de Lindiey. Voyez ce mot. (G. L.) *BELOi\UCUUS (lie'Xcî, dard ; nuchus, altération de vu)cto;, génitif de vo^, nuit?). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , de la famille des Brachélytres, établi par Nordmann et adopté par Erichson, qui {Gê- nera species Staphylinorum , p. 419 ) le range dans sa tribu des Staphyliniens et sa sous-tribu des Xantholinines , en lui don- nant pour caractères principaux : Antennes droites; palpes filiformes. Languette ronde, entière. Cuisses antérieures et postérieures garnies , en dessous , de deux rangées d'é- pines. L'auteur y rapporte 13 espèces, toutes de l'Amérique méridionale. Il les divise en deux groupes : celles qui ont le thorax non ponctué et celies qui ont 5 séries de points sur cette partie. Nous citerons, comme type du premier groupe, le B. hœmorrhoidalis (S(«p/ii/Imu5 td. Fabr.), duBrésil,etcomme type du second, le B. satyrus Erichs., de la Colombie. (D.) ''BEL0PER01VE(PeXcç, fièche ; Tripovri, agrafe), bot. ph. — Ce genre a pour type le Justitîa oblongata L. et Ott. [Icon. sélect. 4S4) , jolie plante recherchée dans les serres chaudes. Il a été formé par Nées (m Wall., PI. as. rar., III, 102), et appartient à la famille des Acanthacées, tribu des Ecma- tacanthées et Justiciées ; il renferme des plantes herbacées ou à peine frutiqueuses , croissant sous les tropiques , en Asie et en Amérique. Leurs feuilles sont opposées ; leurs fleurs allongées, étroites, belles, cocci- nées, alternes, munies de bradées et de BEL à 97 bractéoles, et disposées en épis axillaires ou terminaux, courts. Calice 5-parti. Corolle hypogyne, ringente. Étamines 2. Style sim- ple ; stigmate subulé. Capsule onguiculée , biloculaire, télrasperm*. Graines discoïdes, colorées. (c. L.) *BELOrHERUS {{-iù.c;, fièche ; cps'pw, je porte). INS. — Genre de Coléoptères tclra- raères, famille des Curculionides, ordre des Orthocères, division des Brenthides, établi parSchœnherr. Ce genre a pour type \cBren- thus militaris d'Olivier, qui se trouve à Saint-Domingue et à Cuba,el auquel viennent se réunir quatre autres espèces également d'Amérique, savoir : le B. longimanus, de Porto-Rico, le B. nasutus Fabr., de la Ja- ma:iquii,\e B . placidus cl le B. Manncrhci- mii Dej., de Saint-Domingue. (D.) * BELOPOELS (pc/.'.7:ctoî, fabricant de traits). INS. — Genre de Coléoptères télra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères, division des Rhyncophorides, établi par Schœnherr, aux dépens du g. Ca- landra de Fabricius. Ce genre se borne à une seule espèce , Belopoeus carmclitus Hoffmanns. ( Calandra carmelita Illig. ), suivant M. Dejean. Cette espèce est du Bré- sil. (D.) *BÉLOPTÈRES. Beloptera {?,éXoi, flè- che ; TVTepàv, plume, aile), moli.. céph. — M. Deshayes avait donné ce nom , dans sa collection, à des corps fossiles des ter- rains tertiaires, dont M. de Blainvillele pre- mier a établi les caractères. Ce sont des os- selets crétacés internes , voisins de ceux de la Seiche. Leur forme estoblongue. Ils sont composés, en avant, d'un prolongemenlsub- cylindrique; en arrière, d'un rostre obtus; et, sur les côtés, dans quelques espèces, d'expansions aliformes. Leur prolongement cylindrique est creusé dans l'intérieur d'une cavité conique, dans laquelle sont empilées des loges transversales analogues à celles qu'on remarque dans l'alvéole des Béleni- nites. Ce genre se rapproche des Seiches par sa contexture et par sa forme générale, tout en s'en distinguant par ses loges. On a trouvé trois espèces de Béloptères dans les terrains tertiaires : 1° les B. Belemnitoi~ dea Bl. et B. Levcsquei d'Orb. , du bassin parisien; 2° le B.anomala Sow., d'Angle- terre. Pour les autres espèces décrites par 598 BEL M. de Blainville , elles appartiennent au genre Seiche. (A. d'O.) *BEL0RHI1VIJS (Pc'Xoç, dard; pîv, ivo;, nez). iHs. — Nom donné par M. Guérin- Méneville , dans son Iconographie du Rè- gne animaL pi. 39 6/5, fig. 5, à un genre de Curculionites, voisin des Calandres. Ce nom se rapprochant trop de celui de Belo- rhynchus, déjà employé, M. Gué rin, suivant en cela Texcmpie de Schœnherr, l'a changé, dans le texte de son Iconographie, en celui de Megaproctus. Voyez ce mot. (D.) *BEL0RHY1VCHUS (ps/.c,', flèche; ?ù-f- 7/.?, bec ou rostre), ins. — Genre de Co- féoptères tétramères, famille des Curculio- nides, ordre des Orthocères, division des Brenthides, établi par Schœnherr. Ce genre, qui «st un démembrement du g. Brcn- thus, ne renferme que deux espèces : B. curvidens Fabr. et '.B. gracilis Schœnh., toutes deux du Brésil. (D.) *BELOSEPIA (PïXo;, flèche; an-io., sei- che). MOLL. cÉrH. — M. Volz a réuni, sous ce nom génériq^ue , les Seiches fossiles du bassin parisien, telles que les Sepiapari- siensis et compressa. Je doute que ce genre puisse être conservé, pensant, au contraire, qu'il doit rentrer dans le genre Seiche. Voyez ce mot. (A. d'O.) *BELOSTEMMA (PeXoc, flèche; aTî>p.«, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Ascléj^iadacées , tribu des Pergulariées ho- ziées, sous-tribu des Tylophorées, formé par Wallich (m Wight et Arn. Contrib. 52), pour une plante suffrutiqueuse du Népaul, volu- bile, vêtue d'une pubescence lâche; à feuil- les opposées, cordiformes-ovates, subacu- minées ; à fleurs petites, réunies en ombel- les simples, pauciflores, plus courtes que les feuilles. Calice 5-flde ; corolle retacée, 5-fide; couronne staminale, 5-phylie. An- thères terminées par un appendice mem- branacé. Stigmate mutique. FolUeules in- connus. (C. L.) BELOSTOMA (psXoç, dard ; aroaa, bou- che). INS. — Genre de la famille desNépiens, de l'ordre des Hémiptères hétéroptères , établi par Latreille et adopté maintenant par tous les entomologistes. Ce genre était con- fondu précédemment avec les Nepa par Linné, Fabricius et les autres auteurs. Les Bélostomes sont caractérisés principale- nieiit par un corps ovalaire et aplati ; par BEL une tête triangulaire ; par des antennes com' posées de quatre articles, insérées sous les yeux et' cachées dans une cavité, et enfin par des pattes postérieures constituant de gran- des rames fortement ciliées, ayantdes tarses de deux articles. — Les Bélostomes sont les plus grands Hémiptères hétéroptères connus ; leur forme elliptique semble de- voir leur permettre de nager avec facilité. Ils habitent les régions intertropieales du globe. Les femelles portent leurs œufs fixés sur leur dos. On ne connaît pas un grand nombre d'espèces de ce genre , dont le type est le B. grande {Nepa grandis Lin.) 'du Bré- sil. (Bi..) *BELOTHRIPS ((ÎeXo;, dard; &pî<|/, genre d'Insectes ). ins. — Genre de la fa- mille des Thripsiens de Blanchard [Tkrip- sites de Newmann ; Thrysanoptera d'Ha- liday), établi par M. Haliday (Entom.'Mag.) sur quelques espèces que nous avons rap- portées au genre Thrips. Voy. ce mot. (Bi,.) *BÉLOTIE. Belotia{nom propre), bot. PH. — Famille des Tiliacées. Genre nouveau que nous avons établi , dans la Flore' de Cuba , et qui se distingue par les caractères suivants : Galice formé de cinq sépales éta- lés, à estivation valvaire. Pétales 5, plus courts que le calice , onguiculés , dressés , concaves et glanduleux au dessus de leur onglet ; leur limbe est plan et étroit. Ces pétales sont insérés à la partie inférieure d'un gynandrophorc stipité, concave, entier et couvert de poils laineux sur sa face ex- terne. Étamines ordinairement au nombre de quinze, à filets libres et dressés, un peu inégaux , insérés dans la cavité du gynan- drophorc. Anthères introrses, presque-glo- buleuses , à deux loges s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal. Ovaire sessile, ovoïde, allongé , lanugineux ,à deux loges contenant chacune ordinairement huit ovu- les disposés sur deux rangs. Style court, se terminant par un stigmate simple et pres- que discoïde. Le fruit est une capsule très comprimée, à deux loges, s'ouvrant en deux valves septifères, dont la cloison est à peine saillante. Les graines, au nombre de quatre à cinq dans chaque loge, sont ovoïdes, com- primées , chargées dans leur contour de longs poils fauves et mous. Ce genre ne se compose que d'une seula BEL espèce, Belotia grewiœfolia Rich. (Fi. Cu- bens, p. 82 , t. 22), qui est probablement le Grewia mexîcana DC. C'est un grand et bel arbre originaire de Tlle de Cuba, où il est' connu sous le nom vulgaire de Maja- gua macho. Ce genre, qui a tout le port des Grewia, en diffère surtout par son fruit capsulaire à deux loges et à deux valves, contenant plusieurs graines couvertes de poils cotonneux. D'ailleurs, toutes les espè- ces de Grewia sont originaires de l'ancien continent. (A. R.) BELUGA. MAM, — Voyez dauphin. BELUGO. poiss. — Synonyme de Trigla îueema. Voyez trigle. *BELUS (piXoç, dard, flèche), rws — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides , ordre des Orthocères , division des Rhinomacérides , établi par Schcenlierr, qui le caractérise ainsi • An- tennes médiocres, un peu minces, plus épaisses extérieurement , de 11 articles séparés; le dernier aigu. Rostre cylin- drique, avancé, un peu arqué. Écusson court , transverse. Élytres très longues , presque linéaires ; chacune d'elles se pro- longeant en angles antérieurement, et se terminant en pointe recourbée postérieure- ment. Ce genre, créé aux dépens du genre Lixus , Fabr.jiie renferme que deux es- pèces : L. semi-punctatus Fabr. et L. bi- dentatus Mac-Leay, toutes deux de la Nou- velle-Hollande. (D.) BELVALA, Adans. bot. ph. — Syno- nyme de Struthiole. BELVÉDÈRE, bot. ph. — Nom trivial donné par Clayton et Gronovius , à une plante indéterminée de l'Amérique du Nord (Virginie), et qui paraît être une So- lenandria. Voyez ce mot. (C. L.) BELVISIA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Desvaux {Journ. de bot., t. IV, p. 130), et dont Rob. Brown fit une petite famille sous le nom de Belvisiacées (voyez ce mot). Palisot de Beauvois ayant établi antérieurement, sur la même plante , son genre Napoleona, ce dernier doit avoir la priorité. Voyez kapoleoka. (C. L.) BELVISIACÉES. bot. ph. — Voyez ai-i-visiiES. BELVISIÉES. BOT. PH. — M. de Beau- vois avait dédié à Napoléon une belle et cu- rieuse plante africaine. A la chute de l'em- BEL 599 pereur, un botaniste crut qu'elle devait en traîner celle de son genre, et il en chsn^oa le nom, en lui appliquant, en l'honneur de son premier auteur , celui de Bclvisia. Ce nom prévalut quelque temps, et ce fut dans cet intervalle que M. Robert Brown pro- posa , sous le nom de Belvisiées , une fa- mille dont ce même genre était le type ; mais , plus tard, une. sorte de restauration réta- blit \e Napoleona, qui, d'après les règles de la nomenclature botanique , était vraiment légitime , et la famille a dû nécessairement dès lors être appelée Napoléonécs. Voyez ce mot. (An. j.) *BELVOISIE. Belvoisia{r\om propre). INS. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy, et dédié par lui à la mé- moire de Palisot de Beauvois. Il le place dans la famille des Calyptérées, tribu des Entomobies, section des Faunides. Ce genre est fondé sur une seule espèce rapportée de la Caroline et des Antilles , et nommée par l'auteur B. bicincta. En voici la des- cription : longueur, 0™02j largeur, O^Ol ; front noir et frontaux rougeâtres ; face blanchâtre; antennes brunes; corselet poi- lu , noir mat ; écusson rougeètre ; abdomen d'un beau noir luisant, avec 2 zones flaves- centes ; cuillerons très noirs, ainsi que les pattes; ailes très enfumées. (D.) BELYTA (diminutif de psXoç, aiguille). iKs. — Genre de la famille des Oxyuriens {Oxyures , Latr.; Diaprides , Westw.), de l'ordre des Hyménoptères , établi par Ju- rine, et adopté par LatreilLe et tous les en- tomologistes. Les Bélytes sont surtout ca- ractérisés par des antennes composées de quatorze à quinze articles , sans aucnne di- latation ; par des palpes maxillaires de qua- tre articles, dont le premier renflé à l'extré- mité , et les autres presque cylindriques ; par des ailes antérieures pourvues d'une cellule radiale, grande, complète et de forme triangulaire; et par une tarière, chez les fe- melles, très peu saillante, ayant la forme d'un aiguillon. Le genre Belytanç renferme qu'un pe'if nombre d'espèces , dont les plus connues sontlesB. bicolorlar. eiB. boleti Nées Voii Esenb., répandues dans une grande partie de l'Enrope. (Bt.) BELZEBUTH. mam.— Espèce du génie Alèle. 600 BEM •BEMBECIA (Ps>gy,E, espèce de Guêpes, Arist.). INS. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Crépusculaires, créé par Hub- ner aux dépens du genre Sésie , et adopté par M. Newmann (Monographia œgeria- rum Angliœ , thc Entomological Magaz., n" 1, p. 76) , qui le caractérise ainsi : Palpes allongés , et dont tous les articles sont cou- verts d'écaillés. Antennes à peine plus lon- gues que le corselet , ciliées chez le mâle. Abdomen plus épais au milieu , à peine barbu. Ce genre, dont les caractères nous paraissent bien vagues, ne renferme que deux espèces : la Sesia ichneumoniformis Fabr., et la Sesia vespiformis Esper. Voy. SÉSIE. (D.) . JlEMBÉCUi^ii. Bembecidœ. ins —Nom employé par Latreille et Weslwood, comme synonyme de Bembéciens. Voyez ce mot. (Bi..) *BEMBÉCIE]\S.iNs.— Nousdésignons, sous cette dénomination, une famille de Per- dre des Hyménoptères , dont les principaux caractères peuvent se résumer ainsi : Tête transversale avec des yeux s'étendant jus- qu'au bord postérieur. Mandibules pointues, unidentées au côté interne. Prothorax étroit, ne formant qu'un seul rebord linéaire et transversal, dont les extrémités sont éloi- gnées de l'insertion des ailes. Pattes assez courtes et robustes. Abdomen en cône allon- gé, arrondi latéralement près de sa base. — Cette famille est, de toutes celles de l'ordre des Hyménoptères , la moins nombreuse ; elle ne renferme que les trois genres Bem- bex de Fabricius, Monedula et Stizus de La- treille. Les Bembéciens sont tous d'une assez grande taille et d'une couleur noire entremê- lée de taches jaunes. Ils sont propres aux ré- gions chaudes du globe, et disparaissent en- tièrement dans le centre et le nord de l'Eu- rope et de l'Amérique septentrionale. Les femelles de ces Insectes creusent dans le sa- ble des trous profonds pour y déposer leurs œufs , et leur apportent des Insectes pour subvenir à la subsistance des larves qui en sortiront; elles ferment ensuite, avec de la terre , la retraite qu'elles ont préparée à leurs petits. D'après Latreille, la femelle du Bembex rostrata nourrit sa progéniture de divers Diptères, et particulièrement de Syr- rhes et de Mouches. Les Bembéciens sont extrrmement agiles et volent rapidement BEM de fleur en fleur, en faisant entendre un bourdonnement aigu etsouvent interrompu; ils paraissent exhaler la plupart une odeur de rose très prononcée. Latreille et M. Léon Dufour ont fait des observations intéressantes sur les mœurs et l'organisation de quelques espèces de Bembex et de Stizus. (Bl.) BEMBEX (Ps>g/,?, espèce de Guêpes). INS. — Genre de la famille des Bembéciens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fa- bricius, et adopté par Olivier, Latreille et tous les entomologistes. Les Bembex, qui faisaient partie du genre Apis de Linné, sont essentiellement caractérisés par un corps épais et terminé en pointe ; par des antennes coudées au second article et grossissant vers l'extrémité; par des palpes courts : les maxil- laires composées de quatre articles, et les labiaux de deux ; par des mâchoires et un labre très allongés, formant une sorte de trompe; et par des ailes antérieures pour- vues d'une cellule radiale de forme ovalaire, et de trois cellules cubitales, dont la troi- sième est presque conniventc avec la cellule radiale. On connaît un certain nombre d'espèces de ce genre ; elles proviennent de l'Europe méridionale, de l'Asie, de l'Afrique , de la Nouvelle-Hollande. Les plus répandues dans le midi de l'Europe sont les B. rostrata {Apis rostrata Lin.) et tarsata Latr. (B..) BEMBIDIOIV. Bembidium ( Ps|Agn? , Guêpe ; êWo; , forme ; allusion à la forme de ces Insectes), iks. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, éta- bli par Latreille et adopté par presque tous les entomologistes. M. Dejean, dans son Species, t. 4, p. 31, le range dans sa tribu des Subulipalpes, qui se compose seule- ment de trois genres, dont celui-ci se dis- tingue principalement par le dernier article de ses palpes, qui est beaucoup plus petit que le précédent. Vu le grand nombre d'espèces qu'il renferme, cet entomologiste a cru devoir le diviser en 10 groupes qui, à l'exception des 5^ et 6^, corresporjdent aux genres Cillenum , L.; Blemus , Ziég.; Ta- chys. Notaphus, Peryphus, Leja, Lopha et Tachypus, Még II serait trop long de rap- porter ici les caractères qui distinguent ces diQ"érents groupes. Nous nous bornerons à BEN citer une espèce type pour chacun d'eux , savoir : l""^ division, Cillenum Leachii Dej., du nord de l'Europe ; 2" div., Blemus areo- latus Ziég., de France; 3^ div., Tachys bi- striatus Még., de France j 4^ div., Nota- phus undulatus Simm., d'Autriche; 5''div., Bembidium paludosum Panz., d'Allema- gne (£?o;}Arus littoralis d'Oliv.) ; 6"= div., Bembidium slriatum Fabr. , de Paris ; 7^ iliv , Peryphus cques Slurm, du midi et de l'est de la France; S*' div., Leja sturmii Panz., de Paris ; 9" div., Lopha quadrigut- fota Fabr., de Paris ; et enfin, W div., Ta- chypus picipes Még., de France. Les Bembidions sont des Coléoptères en général très petits, qui vivent presque tous aux bords des eaux, dans le sable, sous les débris des végétaux ou courant sur la vase. On en trouve aussi communément sous les pierres, daas les endroits humides. Quel- ques espècds ne se rencontrent que dans les montagnes, et quelques autres sous les écor- ces. Sur 142 espèces mentionnées dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, 36 seulement sont étrangères à l'Europe, et appartiennent à l'Asie, l'Afrique et l'Amérique. (D.) BEMBIX ( Ps^gi^ , toupie ; forme des styles). BOT. PH. — Loureiro a donné ce nom générique à une Liane de la Cochin- chine, qu'on peut rapporter, quoique avec doute, à la famille des Malpighiacées. Ses caractères sont les suivants : Calice 3-parti. Pétales 5, plus longs, concaves. Étamines 10, à filets filiformes, à anthères biloculaires dressées. Styles 3, dressés, allongés, renflés de la base au sommet, et terminés chacun par un stigmate comprimé et écbancré. Fruit charnu. Feuilles entières, opposées, grandes. Grappes petites et terminales, à fleurs blanchâtres. (Ad. J.) BÉIVAIII. OIS. — Synonyme vulgaire du Proyer, Emberiza miliaria L. Voyez BaCANT. BÉ:VAMS ou BEjVNAME. ois —Sy- nonyme d'Ortolan, Emberiza hortulana. Voyez BRUANT. * BENEBICTIA, DC. bot. ra.— Sypo- nyme de Saussurea, BEXGALI. OIS. — Nom imposé à une petite famille d'Oiseaux Granivores, parce que les premiers qu'on a connus venaient du Bengale Voyez amadina. Chxn.) T. II. BEN f);i! * BENGALIE. Bengalia. i«s Genre de Diptères établi par M. Robineau-Des- Yoidy , dans sa famille des Calyptérées , tribu des Muscidcs, section des Testacées, pour y placer 4 espèces exotiques, dont 3 originaires du Bengale et une de la Nou- velle-Hollande. Nous citerons pour type la B. testacea, dont voici la description : lon- gueur, 2 centimètres ; front rougcâtre ; face et antennes d'un testacé jaunâtre ; corselet d'un testacé brun ; abdomen testacé avec une ligne transverse noire sur chaque seg- ment, cette ligne plus ou moins large. Pattes et cuillerons testacés; ailes flavescentes. Cette espèce a été rapportée à la fois de Cayenne et de la Nouvelle-Hollande, suivant l'auteur. (d.) BENINCASA (nom propre), bot. m. — Ce genre de plantes , de la famille des Cucurbitacées , tribu des Bryoniées, a été formé par Savi {Mem. 1818, p. 6, cum icône), uniquement sur le Cucurbita ccri- fera Fisch. C'est une plante herbacée , an- nuelle, grimpante, originaire de l'Inde, extrêmement poilue dans toutes ses parties et à odeur musquée. Ses feuilles sont alter- nes, pétiolées, cordiformes, subquinqué- lobées ; à lobes acutiuscules, crénelés ; à cirrhes simples ; à pédoncules axillaires , portant des fleurs solitaires, amples, jaunes. (C. L.) BEIVITIERS. MOLL. — Synonyme vul- gaire des genres Peigne et Tridacne. *BE]\JAMINA (nom propre), bot. th. — Genre de plantes indiqué dans la Flora fluminmsis (v. II, tabl.139) pour un arbre à feuilles pinnées sans impaire ; à rachis ailé; à inflorescence en panicule ramifiée ; à fleurs petites , pédicellées. La figure citée représente un bel arbre, qui nous paraît, autant qu'on peut en juger d'après un dessin si médiocre, appartenir à la famille des Sa- pindacées et peut-être au genre Nephelium. (C. L.) BENJOEV. BOT. TH. — Voyez baume. BENNARIE. ois. — Voyez bénaris. BENOITE. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Geum.Voyez ce mot. (C. L.) BENSIPONELOS. bot. th. — Nom vulgaire de la Verge d'or en Pravence BENTÈQUE.BOT. rH.— On trouve sou» ce nom, dans VHortus malabaricus . la- 3K' 602 BEN figure d'un arbre indien , qu'on rapporte aujourd'hui au genre .4jn6eian('a. Voyez ce mot. (C. L.) •BE]VTE\T:0 ou plutôt BIENTE VEO. OIS. — Nom d'une espèce du genre Tyran, Lanius sulphuratus Gm., c'est le Bianle- veo ou Pîntaga d'Azara. Voyez bienteveo. (Lafr.) *BEj\THAMIA(G. Bentham, botaniste anglais), bot. ru. — M. Lindlcy {Bot. Reg., l. 1579) a fondé ce genre , adopté depuis par plusieurs autres botanistes. Il appartient à la petite famille des Cornacées (Caprifolia- cées, alior.). et renferme des arbrisseaux ou de petits arbres, indi^'oes auNépaul et au Japon ; à rameaux plusieurs fois dicho- lomcs et garnis de feuilles opposées , exsti- pulécs, pétiolées, très entières, costées- nervées , glabres ou soyeuses en dessous. Les fleurs sont disposées en capitules pé- doncules, naissant dans la dichotomie des rameaux et munis d'un involucre tétra- phylle coloré. Le type du genre est le Cor- nus capitata de Wallich. (C. L.) *BE!V'THAaiIA. bot. ph.— Genre delà famille des Orchidées , synonyme de Pcri- stylus. Voyez cç. mot. (A.. R). *BE]VTIj\CKIE. BenfmcA/a (lien tinck, promoteur de la botanique), bot. th. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Eorassinées, établi parBerry (m Roxb., FI. Ind. or., III, p. 621), et caractérisé par des fleurs monoïques placées sur des spa- dices distincts, enveloppés chacun d'une spathe simple. Dans les mâles, le calice ex- térieur est gamosépale et tridenté ; les sé- pales intérieurs sont distincts, les étamines au nombre de six. Les fleurs femelles ont 'le périanlhe comme dans les mâles, mais accompagné extérieurement par deux brac- tées ; six étamines rudimentaires. Un ovaire à trois loges, dont deux sont ordinairement stéril^.s. Le fruit est une baie monosperme et succulente. — Ce genre ne se compose que d'une seule espèce ; Palmier élégant , grêle et bambusiforme, à frondes terminales et pinnalifides. Il croît sur les montagnes de Travancore , dans les Indes orientales. (A. R.) BEA'TURONG. mam. — Voyez ictide. BEJVZOIN. BOT. PH. — Synonyme de Benjoin. " BEIVZOIVIA ^Dom propre), bot. ph.— BEO Genre formé par Schumacher {Nov. Act. Soc. H. N. Hafn., III , 333) et encore trop incomplètement déterminé pour être rap- porté rationnellement à une des familles du système. M. Endlicher {Gen. PL, p. 566) le joint avec doute aux Rubiacées. Il ne contient qu'un arbrisseau de la Guinée, à rameaux cylindriques, couvert dans le haut de poils papilleux à la base ; les feuilles en sont opposées, ovales-oblongues, acumi- nées , glabres ; l'inflorescence est en co- rymbes, à pédoncules dichotomes, à pédi- cellcs bifides et velus. (C. L.) BEOBOTRYS, Forst. (paio; , petit; gc- Tfu;, grappe), bot. ph. — Synonyme de Mœsa. BÉOLE. BOT. PH. — Synonyme de Baea. BEOMYCES. Bœomyces (py.r:;, petit; a'jx.Yi;, champignon), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , tel que l'avait fondé Persoon {IJster. Ann., YII, p. 28), se composai', d'espèces rapprochées seulement par le fa- ciès , mais que leur structure ou leur fruc- tification ramenait à des types difl'érents. M. Léon Dufour publia [Ann. yen. des se. phy s. de Bruxelles, tom.YIIl), une mo- nographie de ce genre, tel que le com- prenait alors Persoon lui-même; mais, à cette époque , Achar en avait déjà distrait , pour le reporter dans son genre Lecidea, le B. icmadophila. Enfin , dans ces der- niers temps. Frics, en modifiant de nou- veau les caractères du genre qui nous oc- cupe {Syst. orb. veget., p. 249, et Lich. eur., p. 246), n'y a définitivement laissé qu'une espèce , le B. roscus. Voici comme ce savant le définit : Apothécies primitive- ment globuleuses, sans rebord, recouvertes dans leur jeunesse d'un voile membraneux, analogue à celui des Solorina . creusées d'une cavité que remplit un tissu aranéeux, comme spongieux , et recouvrant en partie le pédicelle qui les supporte. Lame proli- gère colorée , occupant toute la périphérie de l'apothécie , et de toutes parts ascigère. Thèques innombrables , cylindriques ou claviformes, c'est-à-dire un peu amincies vers la base, renfermant de 6 à^ sporidies fusiformes, hyalines et marquées de cloi- sons peu apparentes. Nous n'avons pu voir les spores observées par M. Fée. Peut-être que nos échantillons» n'étaient pas assez avancés. Ce genre a des affinités avec les BER Cladonies et les l'.ialores. La nijembranule qui voile primitivement les apolhécies lui donne aussi quelque analogie avec les Pel- tigères. Il se compose aujourd'hui d'une seule espèce , le B. roseus , qui croît par toute l'Europe sur la terre, dans les bruyè- res et les lieux un peu marécageux. On en trouve une assez bonne figure dans VEn- glish Botany, t. 374, mais sans analyse. (C. M.) BEOIV. MAM. — Synonyme de Beou. BEOjV-HOLI. ors. — Synonyme vulgaire de l'Effraie commune, Strix flammca L. BEO-QUEBO ou BEQUEBO. ois. — Nom du Pic-vert en Picardie. BEOU. MAM.— Synonyme de Bœufdms le midi de la France. BEQUEBO. ors. — Voyez beo-qcebo. BEQUEBOIS ou BEQUEBOIS-CEN- DBÉ. OIS. — Synonyme vulgaire, en Nor- mandie, du Torche-pot commun, Sîtta Eu- ropea. Voyez sittelle. BEQUERELA. bot. th. — Synonyme de EECQUERELIA. *BERARDIA (Pérard, botaniste fran- çais ). BOT. TH. — Genre formé par M. Ad. l^rongniart, dans son excellente Revue de la famille des Kruniacées(.4nna?e5 des «cîcnce* nat., VIII, 380), aux dépens du Brunia paleacea de Thunberg et de quelques es- pèces de Nebclia, Neck. Ce sont des arbris- seaux indigènes au cap de Bonne-Espérance; à rameaux grêles, dressés, fastigiés, garnis de feuilles subulées, aiguës, ai)piiquées, couvrant complètement la lige. Les fleurs sont capitées , involucrées , tribractées. On rapporte avec doute à ce genre le Ptyxos- toma de Vahl ( Naturh. Selsk. Skrift. , YI , 96 ). (C. L.) BERARBIA (F.érard, botaniste fran- çais). BOT. TH. — Genre formé par Villars {FI. Dauph., II, p. 27, t. 22) , et synonyme du genre Àrctium, Dalech. Voyez ce mot. (C. L.) *BERBERACEES. bot. ph. — Syno- nyme de P.erbéridées. BERBÉRALES. bot. th.— M. Lindley a changé le nom de Rerbéridées en Berbé- racées, et celte famille compose à elle seule le groupe ou TalLiance qu'il nomme Perbé- rales. (Ad. J.) BERBÉRIDÉES. bot. th. — Famille de plantes dicotylédonécs , à fleurs hcrma- BER 603 phrodites polypétalées, à élamines hypogy- nes. Ces fleurs régulières présentent un calice composé de 3, 4 ou 9 folioles, dis- posées sur un seul ou plusieurs rangs; des pétales en nombre égal ou double, munis, à leur base, d'une glande double, d'un pore ou même d'un éperon ; des étamines ordi- nairement égales en nombre et opposées aux pétales, qui, eux-mêmes sont opposés aux folioles calicinalcs, et dont les anthères extrorses se font remarquer par leur singu- lière déhiscence , ayant lieu par une valve qui se détache de la paroi de chaque loge de la base au sommet; un ovaire uniloculaire, surmonté latéralement d'un style que ter- mine un stigmate orbiculaire, renfermant des ovules anatropes en nombre défini, qui s'attachent tout le long du côté de la loge correspondant au style , par conséquent à son angle interne, ou vers sa base seule- ment, ascendants dans ce dernier cas. Cet ovaire devient une baie charnue ou une cap- sule monosperme ou oligosperme, dont les graines, sous un test crustacé ou mem- braneux et vers l'extrémité d'un périsperme corné ou charnu , renferment un embryon très petit, à radicule plus longue que les co- tylédons et tournée vers le hile. — Les plan- tes de cette famille sont vivaces , herbacées ou frutescentes; à feuilles alternes, impari- . pinnées, quelquefois surdécomposées, quel- quefois, au contraire, réduites, par l'avorte- ment de toutes les folioles latérales, à la ter- minale qui alors paraît simple , mais qui est articulée ; à grappes en panicules axil- laires. On les observe dans les climats tem- pérés de l'hémisphère boréal de l'Améri- que au Japon. Cette famille mérite de fixer Pattenlion des botanistes par quelques particularités propres soit à tous ses genres , soit à quel- ques-uns seulement. Dans le premier cas est l'opposition des folioles du calice, des pétales et des élamines. M. Auguste de Saint-Hilaire a fait remarquer que ce carac- tère si rare est dû ici , comme dans les Mo- nocotylédonées , aux parties florales qui , au lieu de former les verticilles quinaires, ordinaires aux Dicotylédonécs , forment des verlicilles binaires ou ternaires, d'où doit résulter nécessairement celle opposition. Parmi les caractères remarquables proprei à quelques genres, on peut citer celui du 60U bi:r péricarpe du ieorttice, dont le développe- ment s'arrête longtemps avant celui de la graine qui le rompt et croît libre au dehor?j on peut citer aussi les épines du Berberis, où l'on voit clairement une transformation de la foliole réduite à ses nervures qui se sont durcies et lignifiées. Genres : Achlys, DC; — Podophyllum. L. {Anapodopliyllum , Tournef.)j Jeffer- sonia. Bart. (ces deux derniers genres, rangés ici par M. Endlicher , formaient au- paravant la petite famille des Podophyllées); — Diphylleia, Rich.; — Bongardia, Mey.; — Chrysogonum , Bauh.; — Leontice, L (^Leontopetalon, Tournef . ; Caulophyllum, Rich.) ; — Epimedium.'L. ; — Yancouveria. Dec; — Aceranthus , Morr. et Becaisn.; — Berberis, L. {Mahonia, Nutt.) j — Nan- dina. Thunb. (Ad. J.) BERBERIS (ÊEpÊspi, sorte de coquil- lage ; allusion à la forme ovale-oblongue du fruit de l'Épine-vinette ; selon d'autres, c'est un mot arabe , ayant la même signifi- cation), bot. PH. — L'Épine-vinette, plante qui a servi de type à Linné pour établir ce genre , est extrêmement commune en France, dans les haies, sur les lisières des bois , etc. , où l«s enfants s'empressent d'en cueillir les jolis fruits rouges, acides et rafraîchissants. Le genre Berberis est très nombreux en espèces, dont plus de trente sont cultivées comme plantes d'or- nement dans les jardins d'Europe. Ce sont, en général, des arbrisseaux communs dans les parties tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, et quelques-uns s'avan- cent dans le dernier continent jusqu'au tropi- que. Dans certaines espèces, les feuilles pri- maires avortent et se changent souvent en une épine simple ou divisée; les secondai- res, fasciculées au sommet de ramules très courtes et axillaires, sont couctement pé- tiolées, simples, très entières ou ciliées, et même comme épineuses sur les bords ; dans les autres, les feuilles développées norma- lement sont imparipennées , 2-7-juguées , manies de stipules pétiolaires géminées, très petites , caduques ; les fleurs, d'un jaune verdàtre , sont ordinairement nom- breuses et réunies en grappes sur des pé- doncules axillaires, uni-multiflores. Ce genre se divise en deux sections, qui sont : le Berberis proprement dit et le BER Mahonia de Nuttal {Odostemas, Raf.) Les principaux caractères sont : Calice 7-9-phy l- le , à divisions colorées , 2-3-sériécs , déci- dues. Corolle de 6 pétales hypogyjies, bi- glanduleux à la base. Étamines 6 , à fila- ments plans; anthères exJrorses, déhiscen- tes du haut en bas par une valvule, avules 2 à 8, anatropes. Style très court, se terminant en un ovaire ovale - arrondi ; stigmate pelté. Baie uniloculaire , 1-8- sperme. L'espèce la plus connue, l'Épine-vinette, dont les fruits servent à faire d'excellentes confitures, produit un bois jaune propre à la teinture. On observe, dans les éta- minesxle.cette plante , un phénomène d'ir- ritabilité que nous ne devons pas passer sous silence. Si l'on touche avec une pointe quelconque les filets starainaux , omles voit .s'agiter et se ruer, pour ainsi dire , sur le pistil, et leur action est d'autant plus vive que la température extérieure est plus éle- vée. Sauf l'espèce indigène, toutes les autres se cultivent généralement en terreau de bruyères et en plein air. Un très petit nom- bre seulement exige la serre tempérée. (CL) BERCE. BOT. PH. — Nom vulgaire de plusieurs espèces du genre Heracleum. Voyez ce mot. (C. L.) BERCEAU DE LA \^IERGE. bot. PB. — Nom vulgaire de la Clématite des haies. *BERCHEMIA (nom propre). BOT. ph.— Les Berchémies sont des arbrisseaux indi- gènes dans l'Amérique boréale, où ils crois- sent dans les parties les plus abritées. On en trouve aussi quelques-uns dans l'Asie tropicale. Ils sont très rameux , dressés ou grimpants, à feuilles aKernes, obliquement mullinerves , très entières ; les fleurs sont subombellées dans les aisselles des feuilles supérieures ou disposées en panicules ter- minales ; elles sont dioïques , pentapéta- ies. Le fruit, est un drupe oblong. Il a été formé par Necker (Elem., II, 122) , appar- tient à la famille des Rhamnacées, tribu des Frangulées, et a pour synonymes les genres OEnoplia, Hedw.; OEtioplia, Schult.; pour type, le Rhamnus volubilis L. et R flori- 6undu5Wall. (CL.) * BERCHTOLDIA. Berchtoldia (nom propre), bot. ph. — Famille des Graminées, BER tribu 'des Panicées. Genre élabli par Prcsl {Rêliq. Uœnck. I, p. 323, t. 43) et adopté par Ivunlh {Àgrost. I, p. 148) pour une plante originaire du Mexique, figurée sous le nom de Berchtoldia bromoides.Ce genre, voisin de \'Oplismenus, a ses épillets solitaires et biflores : la fleur supérieure fertile et herma- phEodite ; Tinférieure neutre et unipaléa- cée. La lépicène se compose de deux écail- les lancéolées, terminées par une longue arête droite. Dans la fleur hermaphrodite, la paillette extérieure de la glume est cartila- gineuse mucronée , embrassant la paillette intérieure plus petite, obtuse etdenticalée vers son sommet. (A. R.) BERCRUEYA. Berkheya , Schreb. BOT. TH. — Genre de la famille des Synan- thérées , tribu des Gortériées , très voisin des Gorteria et comprenant toutes les es- pèces décrites par Thunberg sous le nom de Rohria. Ce sont des plantes vivaces ou môme des arbustes en partie originaires du Cap. Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces. (C. d'O.) BERCLAN. OIS. — Nom vulgaire du Tadorne, en Picardie. Voyez canard. BERD-BOUISSET (vert buisson), bot. rn. — Nom vulgaire du Fragon piquant {Ruscus aculeatus) , en Languedoc. BERDIiV, BERLirV ou BERMCLE. MoiA. — Noms vulgaires d'une coquille du genre Patelle. BEBEAII. MAM. — Synonyme vulgaire de Rélier. BÉREE ou MARIE BÉRÉE. ois. — Nom vulgaire du Rouge-gorge, en Norman- die. Voyez RCBIETTE. BÉRÉNICE. Berenicea (Bérénice, nom de femme). fdi,tp. — Genre de Polypes mi- crescopiques , de l'ordre des Bryozoaires , formé par Lamouroux ( ad Sol. et EU., pi. sa, fig. 1-6) aux dépens du genre Flus- tre , et étendu par Fleming. Il présente , pour caractère, un polypier sub-membra- neux, composé de cellules saillantes, ovales ou pyriformes, réunies entre elles comme des rayons d'Abeilles, et tapissant, comme un réseau à mailles fines et régulières, les Hydrophytes de" la Méditerranée. L'ani- mal n'est pas connu. Les espèces vivantes sont : les B. prominens , annulata . coc- cinea , hyalina . immersa , utriculata et nitida. On trouve, sur les Térébratules BER ffOS des environs de Caen ime espèce fossile , la seule qui soit connue, et qui est désignée par Lamoucoux sous le nom de B. diluviana. (C. d'O.) BÉRÉNICE ( nom propre ). zooph. — Genre de la classe des Acalèphes simples , à corps dépri.Tié, hémisphérique , et pourvu de cirrhes tcntaculiformes sur toute sa cir- conférence , et quelquefois même à l'orifice buccal. On en connaît trois espèces : le B. euchroma, très abondant dans les mers équatoriales ; les B. Ihalassina et Cuvie- ria, qui se rencontrent dans les mers aus- trales. Ce genre , établi par MM. Péron et Lesneur, et adopté par ai. de Blainville , avait été fondu par Cuvier dans les Rhizos- tomes , et par Lamarck dans les Équorécs. if.. d'O.) BERGAMOTTE. bot. th. — Fruit d'une variété du Citrus margaritta, auquel on donne quelquefois le nom de Bergamot- tier. Voyez orangers. BERGAMOTTIER. bot. th.— Voyez BERGAMOTTE. BERGBUTTER. tuy.— Voyez bevrkz DE MONTAGKE. (DeL.) * BERGE. GÉOL. — La plupart des ri- vières et des fleuves qui sillonnent aujour- d'hui la surface du sol ont leur lit creusé dans des dépôts d'attérissements formés par des cours d'eau plus considérables qui suivaient la même direction. On nomme Berges les rivages à pic, taillés dans ces al- térissements , composés soit de sable, soit de gravier, soit de limon. Les eaux courantes entament et entraînent facilement ces ma- tières meubles que les eaux pluviales, la dessiccation, la gelée, contribuent sans cesse à faire ébouler j aussi les Berges d'une ri- vière conservent-elles rarement la même forme et le même emplacement. Les ma- tériaux enlevés sans cesse aux Berges sont portés par le courant sur la rive opposée, où ils donnent lieu à des attérissements; et ceux- ci, par leur accroissement, contribuent à refouler les eaux sur la rive opposée , dont elles entament de plus en plus la Berge. C'est à cette action qu'est due la marche tortueuse des coûts d'eau dans une plaine unie, où l'on voit un bord à pic alterner suc- cessivement avec une plage basse sur l'au- tre bord. C'est par ce transport continuel des matières d'une des rives d'un Qeuve à G06 Ii\A\ la rive opposée, que le lit de celui-ci, lors- qu'il est abandonné à lui-même, change si fréquemment de forme et de direction Dans presque toutes les vallées que par- court un cours d'eau, on voit, à des hauteurs que les eaux n'atteignent plus, les traces d'anciennes Berges qui dessinent plusieurs terrasses en étage, et attestent , d'une part, que le volume des eaux courantes a dimi- nué , et d'une autre, que le fond des vallées a été creusé à plusieurs reprises, depuis le remplissage de ces mêmes vallées par les anciens attérissemcnts. Voijez vallées. (C. P.) liERGENIA (nom propre). Megasea , Haw. ; Gcryonia, Schr. ; Erophoron , Tausch. BOT. TH. — Genre de la famille des Saxifragacées , formé par Mœnch {Meth., 664), et rapporté comme sous-genre au Saxifraga, L. Voyez ce mot. (C. L.) *BERGEIVTIA, Desv. bot. th.— Sj- nonyme de Bergeretia. BERGERA (nom propre), bot. th. — C'est un petit arbuste de l'Inde, à feuilles im- paripennées, dont les folioles sont alternes, acuminées, pubescentes, dentées en scie; à fleurs en panicules terminales corymbi- formes. Il a été créé par Kœnig {Linn. Mant., 565), et appartient à la famille des Auranliacées, tribu des Linnoniées. Ce genre diffère assez peu du Murraya. auquel fl devrait peut-être se réunir. On n'en con- naît que deux espèces. Voyez murraya. (C. L.) BERGERE ou BERGERETTE. or». — Synonyme vulgaire de Bergeronnette. BERGERETIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par Desvaux [Journ. Bot., III, 161, t. 25), sur une petite plante annuelle, indigène en Asie. Il n'a pas été adopté , et est regardé comme une simple division du genre Clypeola de Linné. Voy. ce mot. (C. L.) BERGERETTE. oi^.—Voyez bergère. BERGERONNETTE, Briss.; Mota- eilla, Lat. ois. — Genre de la famille des Becs fins de Cuvier et du petit groupe qu'il a désigné sous le nom de Hoche - queues. Ses caractères sont : Bec très menu , droit, subulé; tarses grêles, très élevés, avec les doigts latéraux à peu près égaux et nota- blement plus courts que la médian; l'ei- BER terne légèrement soudé avec celui-ci à s« base ; les ongles antérieurs courts et peu arqués ; le postérieur quelquefois très long et alors presque droit. Ailes longues, avec les trois premières rémiges presque égales; les scapulaires fort allongées ; l'une d'elles atteignant ou atteignant presque l'extré- mité des pennes primaires. Queue longue, composée de pennes étroites, mais trè.<» susceptibles de se développer. Il est facile' de reconnaître que ces caractères, qui se retrouvent chez les Alouettes et les Far- louses , indiquent des Oiseaux marcheurs. Linné avait désigné la plupart des lîccs fins sous le nom de Motacilla. Latham le restreignit aux seules Bergeronnettes et Lavandières , et c'est dans ce sens qu'il a été généralement adopté depuis. Les es- pèces qui le composent ont reçu divers noms d'après leurs habitudes, tels que Boche-queues . à cause de leur habitude de la mouvoir sans cesse de haut en bas ; Lavandières . parce qu'on les voit souvent voltiger et se poser autour des lavoirs et près des laveuses; et enfin Bergeronnettes, parce qu'elles accompagnent souvent les troupeaux , probablement pour saisir des Insectes ailés attirés par eux, ou peut-être mis en évidence sur le sol par leur marche. Cuvier et Vieillot les ont décrites sous le nom de HocnE-QUEUEs {Motacilla); mais le premier en a formé deux divisions sous les noms de Hoche-queues proprement dites ou Lavandières [Motacilla) et de Pergeron- NETTEs [Budytes, Cuv., nom de la Pergeron- nette, parce qu'on la voit parmi les Bœuft). Temminck a adopté comme nom générique français celui de Bergeronnette ; quant h nous, comme Brisson les a décrites sous les noms sous-génériques de Bergeronnette et Lavandière dans son grand genre Fice- dula. nous adoptons aussi ce premier nom, comme le plus anciennement publié. Qui n'a remarqué la légèreté et la pres- tesse avec lesquelles ces Oiseaux aux formes svelles, et qu'on pourrait comparer aux élé- gantes Levrettes chez les Mammifères, par- courent, en poursuivant les Moucherons, tantôt les grèves des abreuvoirs et des étangs, tantôt les parapets des murs qui les entou- rent , ne cessant d'agiter et de développer leur queue par un balancement continu et vertical ? Elles ont encore l'habitude de sui- BEK vie de très près le laboureur dans le sillon qu'il vient de tracer, pour y saisir les pctils Vers qui s'y trouvent à découvert, et sem- blent rechercher la société de Thomme des champs et celle des laveuses, malgré le bruit de leurs battoirs. Elles ont un cri assez perçant, qu'elles font entendre ou en volant comme les Alouettes, ou perchées sur le pi- gnon de quelque vieille masure, sur quelque amas de pierres des carrières, plus rare- ment sur la cime d'un arbre. Leur vol est onduleux. Elles construisent leur nid ou sur le sol dans les champs , ou entre les pierres amoncelées des carrières. Leurs œufs, souvent finement pointillés de gris, ont des rapports de coloration avec ceux des Farlouses et môme des Alouettes. Lorsque leurs petits sont élevés, ellesse réunissent en petites bandes avec eux au commencement de l'automne, et se rendent le soir dans les roseaux des rivières ou des étangs, qui ser- vtnt aussi de retraite nocturne à de nom- breuses volées d'Étourneaux et d'Hiron- delk's jusqu'au moment de leur départ. Leur double mue , dans laquelle leur plu- ma^^e est totalement différent, a donné lieu à plusieurs erreurs, en faisant multiplier à tort quelques espèces ; mais Tcmminck , dans son Manuel, et surtout dans la 4™^ par- ti -, a très bien débrouillé ces petites diffi- cultés, en y décrivant six espèces d'Europe, dtnl deux nouvelles : une qui n'a encore été observée qu'en Angleterre (la Flaveola de Goukl), l'autre (la Citrine, Citreola) de Russie et de Crimée. L'espèce type de la section des Lavan- dières (Motacilla, Cuy.), à ongle du pouce arqué et pas plus long que ce doigt, est la litiiGERONNETTE GRISE {^MotaciUa olbo et Vincrea Gmel. ; la Lavandière, Kuff., enl., 652, f. 1), qui, dans son plumage de prin- temps, a le front jusqu'au vertex, les joues, les côtés du cou et l'abdomen blancs; la nuque, la gorge, le devant du cou et la poi- trine, les pennes médianes de la queue d'un noir profond ; le dos et les flancs cendrés ; et qui , dans son plumage d'hiver , a la gorge et le devant du cou d'un blanc pur, terminé en bas par un hausse-col d'un noir profond , dont les parties latérales remon- tent vers la gorge, et le cendré des partie» supérieures moins foncé qu'en été. L'espèce type du genre Bergeronnette BER 607 {Budytes, Cuv.), à ongle du pouce presque droit et plus long que ce doigt, est la Ber- geronnette DU PRINTEMPS OU B. PRINTA- NiF.RE (Tem. Man. et atlas de son Manuel), HocHE-QUEUE DE PRiNTEMP.s Yielll. {FaunB franc., pi. 82-1, 2 et 3), Hlotacilla flava Gmel., qui a la tète et la nuque d'un cen- dré bleuâtre, tout le dessus vert olivâtre, avec une bande sourcilière et une autre mystacale blanches , ainsi que les pennes latérales de la queue, dont la médiane et celles des ailes sont noirâtres ; tout le des- sous est d'un jaune brillant. L'oiseau figuré dans Buffon [Enl. 674, f. 2), sous le nom de Bergeronnette de printemps, est, SClon Temminck (i!/aji. , part. 4), la Bergerom- nette jaune en mue de printemps. La plupart des individus de l'espèce ap- pelée Bergeronnette grise et toutes les Ber- geronnettes de printemps émigrcntde nos contrées aux approches de l'hiver, tandis que l'espèce, dite Bergeronnette jaune ou Boarule,y vient au contraire passer cette saison et en repart quand les autres y arri- vent. La plupart de nos Bergeronnettes d'Europe se retrouvent en Asie jusque dans l'Inde, au Japon et en Afrique , puisqu'on en reçoit des dépouilles de ces divers points; ainsi, la Bergeronnette grise se retrouve en Sibérie, au Kamtschatka, dans l'Inde et en Afrique; la B. lugubre, en Crimée, en Hon- grie, en Egypte et au Japon; la B. jaune, au Japon, à Java et Sumatra ; la B. citrine, au Bengale; la 15. prinlanicre, en Sardaigne, en Sicile, en Barbarie, au Japon et dans l'Inde jusque sur les monts Hymalaya. La B. fla- véole de Gould, qui avait été jusqu'ici con- fondue avec la B. printanière , paraît seule confinée à notre continent et n'a même encore été observée qu'en Angleterre. Le caractère de l'ongle du pouce plus long et plus droit étant le seul d'après lequel Cuvier a formé son genre .Bud/z^es, et n'étant accompagné d'aucun caractère de mœurs distinctes de celles des autres espèces, ne peut guère fi- gurer, ce nous semble , que comme sous- genre tout au plus. Ainsi donc, notre genre Bergeronnette ( Motacilla, Lat. ) , ayant pour sous-genre ou section Budytes, Cuv., fera partie de notre famille des Alaudidées et de notre sous-famille des Anthusinées. Voyez ces mots. (Lafr.) BERGIA (nom propre), bot. pa. — Ce ms BER genre ne renferme guère que trois ou quatre plantes herbacées , annuelles ou vivaces , croissant dans les parties tropicales de l'A- sie et de TAfrique. Leurs feuilles sont op- posées , lancéolées ou elliptiques , aiguës , denticulées au sommet , tomenteuses ; à fleurs blanchâtres, agrégées, pédonculées, pentandres. Il fait partie de la famille des Élatrinacées ( Caryophyllées , alior.) et a été formé par Linné {Gen. , 791). (C. L.) BERGIEUA. BOT. ph. — Synonyme de Bergia. BERGRIAS , Sonn. bot. ph. — Syno- nyme de Gardénia. . BERGMANNITE , Schum. ( nom d'homme), min. — Substance grisâtre ou rougeâtre , composée de lamelles ou d'ai- guilles groupées confusément et légèrement nacrées. Elle est fusible en émail blanc, et on la regarde comme voisine de la Werné- rite. Elle accompagne l'Éléulithe , dans la Syénite de Stavern et de Frédérischwern, en Norwège. (Dei..) *BERGSALZ. min.— C'est-à-dire Sel de montagne. Voyez chlorure de sodium. (Del.) • BERGSEIFE. min. — C'est-à-dire Sa- von de montagne. Voyez ce mot. (Del.) BERGliE. BOT. PH. — Dans quelques- uns de nos départements méridionaux, ce nom est synonyme d'Aune. BERG-ZINNOBER. min. — Cinnabre natiH-el. Voyez sulfure de mercure. (Dei.) BERICHOIV ou BERICHOT. OIS. — iSom vulgaire du Troglodyte, Motacilla tro- glodytes Lin. Voyez troglodyte. *BERIJIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées , formé pariKlcin (ilf«c.), et rapporté comme syno- nyme au g. Teiranthera. Jacq. Voyez ce mot. (C. L.) IlERIL. MIN. — Voyez béryl. MÉRINGÈiVE. BOT. ph. — Voyez bé- lIRoiLK. 'BERIIVOERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Labiacées, tribu des Népélées-Balatées, formé par Bentham {Lab. 592), et synonyme du genre Ballotta de Linné. Foyez ce mot. (C. L.) *BERIWIA, Brign. bot. ph.— Synonyme de Crefis. BER BERIS. INS. — Genre de Tordre dos Diptères, division des Brachocères, subdivi- sion des Tétrachœtes, famille desNotachan- tes, tribu des Xyiophagieos, établi par La- treille et adopté par Meigen ainsi que par M. Macquart, dans son Hist. des Diptères, faisant suite au jPM//b« de Roretj 1. 1, p. 231. Les Beris diffèrent essentiellement des autres Xylophagiens par leur écusson armé de pointes. Ce sont des Diptères gén.érale- menf petits, qu'on trouve au printempsdans les bois et les lieux marécageux. Leurs mœurs sont peu connues; on croit que quelques-uns placent. leurs œufs dans la ca- rie humide des arbres, sur le tronc desquels on les trouve souvent à l'état parfait, et que les autres les déposent daas .l'eau. M. Macquart eo décrit neuf espèces, parmi lesquelles ncwis citeroBS seulement : 1" le B. nitens-Latu {Hist. Natur. t. XIT, p. 341. Meig. n"!), ou Xylophagus-nitens Latr. {Gen. t. IV, p. 273); 2° le B. tibialis, Meig. n°2, lab. 12, fig. 18. Ces dcHi,espèces se trouvent en France et enAllemagno. (D.) * RERKELEYA (Berkeley , cryptoga- miste anglais ). bot. cr. — ( Phycécs ). Genre appartenant à la faraille.des Diato- mées , établi par M. Greville dans son Cryptog. Flora, avec les caractères sui- vants: Filaments simples, muqueux, li- bres à leur sommet, réunis à leur base en une masse gélatineuse, arrondie et renfer- mant des séries longitudinales de- frustules. Le B. fragilis Grev., seule espèce con- nue, est figuré dans l'ouvrage cité, tab. 294 ; il forme des masses gélatineuses bru- nes ou verdàtres sur la Zostère et sur quel- ques Algues marines. (Bréb.) BERKHEYA. bot. ph.— Foyez berck.- heya. *BERKHEYOIDES(Ber/£/ieya et lUzc, qui ressemble au Berkheya). bot. ph. — Section du genre Stephanocoma , fondée sur une espèce du Cap, munie de capitules radiésetde réceptacles légèrement alvéolés. (J. D.) BERIilE BU CAP, Sonn. bot. ph. — Synonyme de Bergkias. *BERLA1VDIERE. Berlandiera (Ber- landier, nom d'un botaniste français), bot. PH. — Genre de la famille des Synantliérées, tribu des Sénécionidées, établi par De Can- (lolL ijour une plante rapportée du Meïi- BER que par le botaniste auquel il Ta dédiée. Le B. texana est un arbrisseau à lige et ra- meaux arrondis et velus; à feuilles alter- nes, sessiles, cordées, crénelées et pubes- centes ; à calalbidcs munis de longs pédi- cclles, portant des fleurs jaunes en corymbc, réunies par groupes de trois ou de cinq à l'extrémité des rameaux. (C. d'O.) BEIVLAX roiss. — Synonyme de Berg- lachs. BERI-E. BOT. va. —Nom vulgaire fran- çais du genre Sium. (C. L.) lîEULIiV. MOL. — Voyez berdin. BERaïUDIAIVA. bot. th. — Famille des Iridées. Le genre ainsi nommé par Tournefort est plus généralement connu sous le nom de Sisyrinchium. qui lui a été donné par Linné ; mais le nom de Bermu- dienne est resté dans la langue française. Voyez BERMUDIEKNE. (A.. R.) BERMUDIENIVE. Sisyrinckium. bot. rn. — Grand genre de la famille des Iridées, qui se compose d'un nombre considérable d'espèces , croissant pour la plupart dans les parties tempérées de l'Amérique méri- dionale, quelques-unes à la Nouvelle-Hol- lande , et dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Leur périanthe, tubuleux à la base , est formé de six divisions étalées et presqu'égales. Les élamincs , au nombre de trois , sont complètement soudées par leurs filets en un tube grêle plus ou moins long , ayant les anthères allongées. L'ovaire infère est à trois angles obtus et à trois loges con- tenant chacune un grand nombre d'ovules insérés à leur angle interne. Le style se ter- mine par trois stigmates filiformes et con- tournés. Le fruit est une capsule membra- neuse , couronnée par le calice, de forme variée, h trois loges, s' ouvrant en trois valves. Les graines sont globuleuses ou an- guleuses, à épisperme coriace. Les Bermudiennes sont des plantes viva- ces, à racine souvent fibreuse, rarement renflée et tubériforme. Leurs feuilles sont ordinairement distiques, engainantes à leur base, souvent étroites. La tige est simple ou rameuse, cylindrique ou comprimée. Les fleurs sont généralement de grandeur mé- diocre et très fugaces. On cultive dans les jardins quelques-unes de ces espèces. Telles sont la lÎERMUDIENKE A PETITES FLEURS [St- syrinchium Bermudiana L.), qui est ori- T. II. BER 609 ginaire de l'Amérique du nord ; la Bermc- DiENNE STRIÉE ( Stsyriiichium striatum Sm.), qui vient du Mexique, et quelques autres. Ces espèces se cultivent en pleine terre. (A. R.) BERIVACHE. ois. — Sous-genre de notre genre Oie. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) *BER]\ACUES. OIS. — Sous-division établie par Cuvier, dans son iîègrne animal, et renfermant les espèces d'Oies à bec court, menu, et dont les bords ne laissent point paraître au dehors Pextrémité des la- melles buccales , telles que la Bernache , le Gravant, etc. Voyez oie. (Lafr.) BERIVACLE. ois.— Synonyme de Ber- nache. BERJVADETouBERîVAUDET. rciss, — Synonyme de Squalus cenlrina L. Voyez HUMA>'TIN. BERNARD L'IIER]\IITE. crcst. — Nom vulgaire des Pagures. Voyez ce mot. (M. E.) BERNARDET. rois. — Voyez berna- DET. BERNARDIA (nom propre), eot. th. — Voyez ADFLiA, (Ad. J.) BERNHARDIA, Wild. bot. ph— Sy- nonyme de Psilotum. BERîVICLE. MOLL. — Voyez derdin. *BER1\IERA (Bernier, botaniste fran- çais du xvii*^ siècle ). bot. th. — Genre de la famille des Synanthérécs, tribu des Muti- siacées , établi par De CandoUe , pour une plante herbacée et vivace du Népaul , le B. Nepalensis , dont on ne connaît jusqu'à ce jour qu'une seule espèce. (C. u'O.) BERNOULLIA (nom propre), bot. th. — Genre formé par Necker pour les espèces de lîenoites dont les capitules ont des arêtes plumeuses. C'est aussi le Sieversia de Wil- denow, et tous deux ne sont que des syno- nymes du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) * BERNSTEIJX. min. — Nom allemand du Succin. Voyez ce mot. (Del.) BÉROÉ. Beroe (nom mythologique). ACAL. — Brown, dans son Histoire de la Ja- maïque, a le premier donné ce nom à des animaux pélagicns, aujourd'hui classés par- mi les Acalèphes Cténophores ou Ciliogra- des. Linné , dans sa douzième édition du Systema naturœ, le remplace par celui de 39 610 BER Tolvox, qui a aujourd'hui une autre signi- fication. D'après M. de Blainville {Actino- logie, page 644) , les véritables liéroés sont susceptibles d'être caractérisés ainsi : Corps plus ou moins allongé , à ouverture très grande, plus ou moins côtelée par huit côtes inégales , portant les ambulaores des cils presque égaux, complets sur la crête; point d'appendices buccaux ; une paire de longues productions cirrhiformes et cirrhigères. Voici comment le même naturaliste dis- tribue les Béroés en deux groupes : A. Es- pèces dont le corps est profondément cô- telé. Chaque côte portant un ambulacre de cils ; les productions cirrhiformes courtes et peu ou point ramifiées. Genre : Janira, Ok. Les Béroés hexagone , de Slabber , comprimé et octoptère , sont dans ce cas. B. Espèces dont le corps est assez pro- fondément côtelé. Les ambulacres com- plets ; ex. : Béroés ovale , melon , macros- tome, globuleux, œuf, etc. L'organisation de ces animaux a été étudiée par plusieurs auteurs modernes, et tout récemment en- core par M. Milne Edwards {Ann. des se. nat., 2' série, t. XVI, p. 217). L'espèce des mers de Nice , observée par ce natura- liste , est le Médusa Beroe Forsk. Comme les autres animaux du même groupe, ce Béroé est phosphorescent. «Il existe, dit M. Milne Edwards, près de la surface du corps, un nombre immense de corpuscules pyri- formes, terminés par une sorte de queue très grêle, qui ressemblent beaucoup à ceux dont la peau de certaines Méduses est gar- nie, et qui semblent devoir être des organes sécréteurs. J'avais pensé que ces glandules pourraient bien être la source de la lumière phosphorescente dont les Béroés brillent avec tant d'éclat ; mais , en observant avec attention cette lueur, il m'a semblé qu'elle partait principalement du voisinage des cô- tes ciliées, tandis que c'est dans l'intervalle compris entre ces côtes que se trouvent les granules pyriformes. La lumière que ces animaux répandent ainsi avait été aperçue par Forskal, et obsenée plus récemment par Rolando ; elle est de couleur verte, et offre beaucoup d'intensité. Pour en déter- miner l'émission, il suffit d'exciter l'animal en l'irritant mécaniquement, mais lorsque les décharges ainsi produites se succèdent rapidement, leur intensité s'affaiblit beau- BER coup. » M. Grant décrit le système nervcox des Béroés d'après des observations faites par lui sur le Beroe pileus, qui est une es- pèce du sous-genre Cydipe de Péron, et il a reconnu qu'il formait , autour de l'ouver- ture buccale , un cordon ganglionnaire com- parable à celui des autres animaux radiaires M. Milne Edwards fait remarquer que ce- lui du Lesueurea, nouveau genre découvert par lui, et qui appartient aux Callianirides, est fort différent, et disposé en forme de ganglion unique, duquel partent tous les nerfs ; mais les Callianirides ont eux-mê- mes une autre forme que les Béroïdes, et soustouslesrapportsilsavoisinent les Tuni- ciens; tandis que les lîéroés proprement dits ont plus d'affinité avec les Médusaires. Voyez ce mot et tuniciens. (P. G.) *BÉROIDE(6ero, sac; el^cç, forme). ACAL. — Genre de Dyphyide proposé par MM. Quoy et Gaimard pour une acalèphe incomplète et imparfaitement connue, dont M. Lesueur a fait le g. Galeolaria; c'est pour ce dernier la G. australis ; elle parait faire le passage des Diphyides aux Béroés. (Duj.) *BÉROn)ES. ACAL. —Famille d'Aca- lèphes établie par M. Eschschollz dans l'or- dre des Cténophores , caractérisés par une grande cavité digeslive centrale , et par les rangées longitudinales de lamelles vibra- liles, irisées, qui leur servent d'organes lo- comoteurs. Avec les vrais Béroés, cette fa- mille comprend les genres Medœa et Pan- dora, qui en diffèrent, l'un par la longueur plus considérable des lamelles vibratiles, l'autre par la situation de ces lamelles dans des sillons. — M. Lesson a compris dans une seule famille, sous le nom de Béroïdes, tous les Acalèphes Cténophores, divisés par lui en sept tribus, et de plus un grand nom- bre de genres douteux , dont il fait sa divi- sion des Acils. (Duj.) *BÉROSOMES (6ero, sac; aw[i.a, corps). ACAL. — Huitième tribu des Béroïdes de M. Lesson , comprenant toute sa division des Acils, ou Béroïdes dépourvus de cils. Les genres nombreux de cette tribu ont été établis pour la plupart sur des débris de di- vers Acalèphes , et sont indiqués comme douteux par l'auteur lui-même. Ce sont les g. Doliolum, Epomis, Bursarius, Bu- gainvillœa, Sulcularia, Àppendicularia. Praia, etc. (Diw.) BEROSUS ( nom d'une montagne de la Tauridc). ins. — Genre de Coléoptères pcn- tamères, famille des Palpicornes, Dej., et de celle des Hydrophilides de Mac-Leay. Ce genre, établi par Leach aux dépens du genre Hydrophile de Fabricius, a été adopté par M. Weslwood {Synops. of the gênera of British Insccts . p. 10), ainsi que par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il en mentionne 13 espèces , dont nous ne citerons que deux : celle qui lui sert de type d'après Leach , V Hydrophilus luridus Fabr., qui se trouve en Suède et en Angle- terre, et Y Hydrophilus signaticollis Még., qui se trouve aux environs de Paris. M. Solier, dans ses observations sur la tribu des Hydropbilicns {Aiin. de la soc. eut. de France, t. III, p. 299), adopte aussi le genre Berosus. qu'il place entre le genre Limnehius de Leach et le genre Spercheus de Fabricius. (D.) *BERIlYA(-nom propre). BOT. PH.— Genre de la famille des Tiliacées, tribu des Gré- >viées, formé par Roxburgh {FI. of Corom., III, 59, t. 264), pour un arbre de l'Inde , à feuilles alternes, pétiolées , ovales-cordi- formes , acuminées , très entières , glabres , 5-7-nervées à la base, colorées en dessous, et munies de stipules latérales , géminées , ensiformes, décidues. L'inflorescence est en panicules axillaires ou terminales ; les fleurs nombreuses, petites, blanches. Calice 5- phyllc ; corolle penlapétale ; capsule sub- globuleuse, sex-ailée. (C. L.) *BEI\SAMA. BOT. PH. — Fresenius a dé- crit sous ce nom {Mus. Senkenberg , 11 , 280, t. 17) un arbre de l'Abyssinie , qu'il rapporte à la famille des Méliacées, et que Eudlicher place dans les genres douteux de la famille des Ampélidées. Ce genre est encore trop mal connu pour que la place puisse en être indiquée avec certitude. (C. d'O.) BERTAZINA. ois.— Synonyme d'£m- beriza ciaL., dans quelques départemeiits septentrionaux de la France. Voyez bruakt. "^BERTERA. bot. ph. — Famille des Iridécs. Le Gladiolus segetum de Sibthorp est devenu le type d'un genre que Sweet a nomme Bertera, mais ce genre n'a pas été adopté. Voyez glayeul. (A. R.) BERTEROA (Bertero , botaniste voya- geur) BOT. PH. — Ce genre, de la famille BER 611 des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par De Candolle {Sysl,, II, 290), contient quatre espèces herbacées, croissant dans lo midi de l'Europe et le nord de l'Asie. Elles sont bisannuelles , vivaccs ou fruticuleuses à la base , et couvertes d'une pubesccnce blanchâtre. Leurs feuilles sont alternes, ses- siles, très entières ; les fleurs sont blanches ébractéées et disposées en grappes termi- nales. Calice 4-phylle, à lacinics dressées ; corolle de 4 pétales onguiculés , à limbe biparti. Étamines 6, tétradynames. M. De Candolle indique une cinquième espèce, du Pérou, mais en doutant qu'elle appartienne à ce genre. (C. L.) *BERTEROA (Bertero, botaniste voya- geur), bot. ph. — Genre indiqué par Zip- pelius {Mackl. in Bijdr tôt. de nat. Wet. Y, 142, etc.) , et qui ne parait pas avoir été décrit. C'est, dans tous les cas, un genre à bilTer , puisqu'il existe déjà un autre genre de ce nom adopté par les botanistes. (C. L.) *BERTUELOTIA ( herthelot , l'un des auteurs de l'Histoire de la Phytogra- phie des îles Canaries), bot. ph. — Ce genre, qui appartient à la tribu des Com- posées-Astéroïdées , faisait avant partie des Conyza. Il a pour caractères : Capitules multiflores, hétérogames ; fleurs du rayon plurisériées, femelles, tubuleuses, très grê- lées , à 5 dents ; celles du disque, au nom- bre de 5 à 12 , beaucoup plus grandes et hermaphrodites , reposent sur un récep- tacle plan , dépourvu de paillettes. Les an- thères sont terminées par des appendices basilaires ; les branches des styles , qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites, sont couvertes de papilles qui se prolon- gent sur le tronc, tandis que celles des fleurs femelles sont complètement glabres. Les fruits cylindracés, terminés par une aigrette formée de soies coriaces plus ou moins ré- gulièrement soudées entre elles à la base, sont lisses inférieurement et rudes au som- met. L'involucre est composé de plusieurs rangées d'écaillés ovales, imbriquées : les inférieures terminées par une petite pointe, les intérieures rautiques et scaricuscs à leurs bords. — Le genre Berthelotia com- prend deux espèces : l'une, originaire du Sé- négal, qui se reconnaît à ses corolles hcrma- phroditeSjVelues; l'autre, indigène dans l'In- de tropicale, se distingue aucontrairepar des 612 BER fleurs complètement glabres {Vid. Deless. ic. sélect., vol. IV, lab. 21). (J. D.) * BERTHIÉRIIVE , Beud. (nom pro- pre). MIN. — Substance en petits grains bleuâtres ou gris verdâtre , magnétiques , attaquables par les acides, qui en séparent de la Silice sous forme de gelée. Elle est composée, d'après Panalyse de M. Bcrthier, de Silice 12,40, Protoxyde de fer 74,70, Alu- mine 7,80, Eau 5,10. Elle se trouve au milieu des minerais de fer oolithiques de Hayan- ges, dans le département de la Moselle, et ses grains ne diffèrent pas souvent à Texlé- rieur de ceux de ces minerais, formés d'Hy- drate, de Peroxyde ou de Carbonate de fer. (Del.) * BEUTHIERITE. min.— Même chose queHaidingérite. Voyez ce mot. (Del.) BERTHOLLETIA (lîerthollet, physi- cien français), bot. th. — Très grand arbre de rAmérique australe , croissant sponta- nément dans les forêts de TOrénoque, etc., à rameaux alternes, dont les plus jeunes garnis au sommet de feuilles alternes, exsti- pulées, amples, oblongues , très entières, éponctuées, coriaces. Les fleurs, d'un jaune blanchâtre, à étamines blanches, sont dis- posées en sortes de grappes ou d'épis. Ca- lice turbiné-tubulé, conné avec l'ovaire, à limbe supère, 6 -parti. Corolle de G pé- tales insérés sur le bord d'un disque épi- gync , pulviniforme ; un urcéole stamini- fère inséré avec les pétales, très court d'un côté, allongé de l'autre en une ligule péla- loïde , cucullée , dilatée au sommet, cou- verte de lamelles imbriquées, et se termi- nant en un style incombant. Étamines fer- tiles , plurisériées. Style subulé , courbe ; stigmate simple. Capsule ligneuse, sub- globuleuse, charnue en dedans. Graines au nombre de 16 à 20, triangulaires, dressées, fixées à la colonne centrale. — Le B.excelsa compose seul ce genre, forme par Hum - boldt et Bonpland {FI. Mquin.,l, 122, t. 36), et qui appartient à la famille des Myrta- cées , tribu des Lécythidées. C'est le Tonka de Richard {An. fr., 84). Les graines sont comestibles, et on le cultive pour cette rai- son au Brésil et à la Guiane. (C. L.) BERTIERA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées-Eugardéniées , formé par Aublet (Gwî/an., III, 192, t. 73) et adopté par BER les botanistes postérieurs. Il se compose do 9 ou 10 espèces, divisées en 3 sous-genres : Bertiera, proprement dit, Zaluzania et Mycetia {voy. ces mots). Ce sont des ar- brisseaux indigènes dans l'Amérique tro- picale, l'île Bourbon et l'Inde ; à feuilles op- posées, pétiolées, ovales-oblongues, acumi- nées, velues; à stipules solitaires, concrètes à la base, terminées en pointe; à inflores- cence en thyrses terminaux, paniculés en grappes, bracléolés, dont les lleurs petites, blanchâtres. Calice tubulé-globuleux , o- denté; corolle infondibuliforme, à limbe S-parti. Anthères 5, oblongues, incluses Stigmate bilamellé. Baie sub-globuleuse , presque sèche. (C. L.) BERTOLONIA, DC. bot. ph.— Syno- nyme de Chabrœa. *BERTOLOMA (nom propre). Tri- blemma, KV>r.; Rhexiœ, Sp., Bonp. bot. th. — Genre de la famille des Mélastomacécs, rapporté avec doute à la tribu des Lavui- sicrées, formé par Raddi {Mem. PI. iras., Add. 5) et ne renfermant encore que quatre espèces, découvertes dans les forêts vierges du Brésil , où elles croissent dans les lieux très ombreux et étouffés. Ce sont des plantes vivaces, à liges procombantes, portant des feuilles assez amples, opposées, pétiolées, cordiformes , 5-pluri-nervécs, presque en- tières ou crénelées sur les bords; à inflo- rescence en cyme ; fleurs blanches, roses eu purpurines, sur des pédicelles très courts. Calice campanule , à 5 lobes obtus ; corolle de S pétales obovales. Étamines 10; anthè- res cylindriques, unipores, à connectif à peine proéminent. Style court, sub-clavi- forme. Capsule ceinte du calice devenu tri- quètre-ailé. Graines nombreuses, sub-semi- iunaires-lrigones. (C. L.) *BERTOLO]VIA(nom propre), bot.i'h. — Genre de la famille des Clusiacées, formé par SprengeJ , et réuni comme synonyme au g. Tovomita d'Aublet. Voyez ce mot. (CL.) BERTONIVEAU. roiss. — Nom vul- gaire du Turbot. *BERTlJCmA (nom propre), bot. th.— Genre de la famille des Rubiacées, formé par Dennster {Hort. Mal., IX, 39), et réuni en synonymie au genre Dentella de Forster {voy. ces mots). Endiicher {Gen. PI. 3305, Suppl.) le cite de nouveau comme synonyme BER du genre Gardénia de la m(}me famille, en indiquant un autre endroit de Touvrage de l'auteur (IV, 58). (C. L.) BEUIILA (altération de Ferula). rot. PH. — Genre de la famille des Ombellifô- res, tribu des Amminées, formé par Koch {Deutschl. FI. 1834, p. 355) sur le Sium angustifolium L. C'est une herbe vivacc, croissant en Europe et dans PAsie septen- trionale , où on la trouve dans les fossés inondés, les mares, les eaux peu courantes. Du collet de sa racine , elle produit des sto- lons qui se dressent bientôt en tiges à peine striées, portant des feuilles pennali- séquées, à segments ovales, inégalement et grossièrement dentées en scie. Les fleurs sont apparentes et disposées en ombelles pédonculées, oppositifoliacées et termina- les. Calice 3-denté. Pétales échancrées , dont une laciniule infléchie. Fruit ovale, subdidyme, comprimé d'un côté. Carpo- phore biparti. Graines cylindriques. (C. L.) BERUS. REPT. — Nom scientifique de la Vipère commune, Coluber Berus. BÉRYL. MIN. — Nom donné par les anciens aux variétés de TÉmeraude , non colorées en vert pur, et qui est employé par plusieurs minéralogistes modernes comme terme spécifique, pour désigner ce minéral, que nous décrirons sous la dénomination d'Émcraude. Voy. ce mot. (Del.) * BÉRYL DE SAXE, min.— Variété de TApatite, ou Phosphate de chaux. Voyez PHOsniATis. (Del.) * BÉRYL SCHORLIFORME. min.— Synonyme de Pycnite. Voyez ce mot. (Del.) * BERYLLIUM (p-flpXÀtw, béryl), min. — Nom par lequel est désigné, dans la no- menclature latine , le métal, qui est le radi- cal de la Glucyne, l'un des principes consti- tuants du l'iéryl ouÉmeraude. Voyez glu- cyne. (Del.) BÉRYTE. Berytus. ins. — Fabricius a appliqué cette dénomination à un genre de notre famille des Coréens, de l'ordre des Hémiptères, qui avait été précédemment indiqué par Latreille sous le nom deNéides plus généralement adopté. Voyez ce mot. (Hl.) *BERYX. roiss. — Nom grec de pois- son tiré de Varinus, par Gesner, et qu'on BER G13 ne sait pas déterminer. Nous l'avons ap- pliqué , dans notre Histoire des Pois- sons, à un genre de la famille des Percoï- des , de la division des Polydaclyles , qui ont, comme les Holocentrums, des rayons épineux au dessus et au dessous de la base de la caudale , des crêtes dentelées sur les diverses parties de la tôle, des yeux énor- mes, des dents en velours ras sur les mA- choires et sur les palatins, et, sur le vomer, une ventrale composée de plus de sept rayons , huit rayons à la membrane bran- chiostège ; mais qui en ditTèrent, parce qu'ils n'ont qu'une seule dorsale. — Ce sont des Poissons brillants d'un beau rouge, re- levé de teintes dorées, dont on ne connaît encore que deux ou trois espèces. La plus grande vient du nord de l'Atlantique inter- tropical, MM. Vcbb et Lowe nous ayant fait connaître qu'on la prend aux Canaries et à Madère. C'est l'espèce appelée Béryx décadactyle, ainsi nommée du nombre des rayons de ses ventrales. On en connaît une seconde des mers de la Nouvelle-Guinée, rouge, rayée d'or, et enfin une troisième a été trouvée, par suite de nos recherches ana- tomiques , dans l'estomac d'un autre pois- son. ^ (Val.) *BERZÉLIA , Mart. nor. th.- Syno- nyme d'Hermstadtia ylauca. *BERZÉLI]VE (Berzélius, célèbre chi- miste suédois). MIN. — Séléniure de cuivre deSkrickerum en Smolande. Voyez sélé- NiuREs. M. Nccker de Saussure a décrit , sous le même nom, une substance en petits octaèdres blancs , à surface mate et à cas- sure vitreuse, fusible en verre huileux, et soluble en gelée dans l'acide chlorhydriquc chaun"é , ne donnant point d'eau dans le ma- tras, et conservant sa transparence. Elle a été trouvée dans les cavités d'une roche py- roxénique, à Galloro, près de la Riccia (en- virons de Rome). Elle paraît se rapprocher de la Haiiyne par sa composition chimi- que. (Del) *BERZÉLITE. min. — Synonyme de Pétalite. Voyez ce mot. (Del.) *BERZÉLrrE , Lévy. min. — Même chose que Mendipite. Voyez ce mot. (Del.) * BERZELIUS (Berzélius , célèbre chi- miste suédois). BOT. TH. — Genre de la fa- mille des Bruniacées, fondé par Ad. Bron- 614 BES gniart(^nn. des se. nat., VIII, 370, t. 35), el comprenant un petit nombre d'arbrisseaux du Cap , à feuilles courtes , sub-trigones , glabres ou à peines velues , imbriquées ou étalées , calleuses et comme roussies au sommet; fleurs petites, blanches, tribrac- léées, réunies en capitules nus, terminaux, solitaires ou agrégés ; la bractée antérieure claviforme et calleuse. Calice tubulé , conné avec Tovaire , plan en arrière , convexe en dessus ; limbe 5-4-parti. Pétales 5 ou 4 , insérés à une lame périgyne. Étamines S ou 4, alternant avec les pétaleffet plus longs qu'eux. Style simple, sillonné; stigmate sub- conique. Pour fruits, des nucules peu nom- breuses, coriaces, obliques, monospermes, réunies par un placentaire spongieux. (C. L.) BESCHEBOIS. ois.— Nom vulgaire du Pic-vert. BESENGE ou BEZENGE. ois. — Noms vulgaires de la Mésange charbon- nière. BÉSIMÊME, BOT. CR. — Necker a don- né ce nom aux corps reproducteurs des plantes agames; mais il n'a point été adop- té. Voyez sroREs et sporidies. (C. M.) *BESLÉRÉES. bot. th.— Tribu établie par M. Endlicher dans la famille des Ges- néracées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BESLERIA (Basile Besler, botaniste allemand au xvi^ siècle ). Eriphia , P. Br. BOT. PH. — Genre de la famille des Gesné- racées, tribu des Beslériées, fondé par Plu- mier {Gen. 29, ic. t. 49), et adopté par les auteurs modernes. Il comprend des plantes à peine frutescentes , habitant les forêts de l'Amérique tropicale, et dont la plupart (de celles qui sont connues) sont cultivées dans nos serres comme plantes d'ornement. Tel- les sont les B. incarnata, lutea, hirtella. grandifolia. Plusieurs espèces ont été re- tirées de ce genre et sont devenues les types de genres nouveaux Voy. episcia, alloplec- Tcs. Les principaux caractères du Besleria sont : Calice libre, 5-fide , coloré. Corolle hypogyne, subcampanulée, à limbe quin- quéfide. Étamines 4, didynames, incluses, avec rudiment de la 5", insérées sur le lube ; anthères biloculaires. Ovaire libre, ceint d'un disque annulaire, uniloculaire ; deux placentas pariétaux, bilobés. Ovules très nombreux, analropes. Style simple; BES stigmate bifide. Baie ; graines obovéps. — Plantes dressées, rameuses ; feuilles oppo- sées , un peu charnues , pubérules en des- sus, assez luisantes en dessous, à nervures saillantes; fleurs belles, assez grandes, jaunes ou rouges, disposées en une grappe terminale ; pédoncules axillaires , uni-ou pauciflores. (C. L.) BESON. MAM. — Synonyme provençal de Chevreau. BESSERA (nom propre), bot. ph. — Famille desLiliacées. Le professeur Schultes fils a nommé ainsi un genre qui a pour type et jusqu'à présent pouf espèce unique une jolie plante bulbeuse , originaire du Mexi- que. Son calice coloré est régulier et cam- paniforme, à six sépales. Les étamines sont au nombre de six, ayant leurs filets libres at- tachés sur une sorte de couronne pétaloïde à six lobes qui naît de la gorge du calice. L'ovaire sessile est à trois loges, contenant chacune des ovules nombreux et bisériés. La capsule, accompagnée par le calice per- sistant, s'ouvre en trois valves. Les feuilles naissent du bulbe ; elles sont linéaires, étroites ; les fleurs, d'un bleu vio- lacé, forment un sertule terminal. (A. R.) BESSERA, Sprcng. (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Flaucourti- nées. Synonyme de Roumea. BESSERA , Schuit. bot. ph. — Syno- nyme de Pulmonaria. BESSÉRIE. Besseria ( nom propre ). iifs. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires , et dédié à M. Besser, entomo- logiste russe. Ce genre fait partie de la fa- mille des Calyptérées , tribu des Entomo- bies , section des Ocyptérées. L'auteur l'a fondé sur une seule espèce trouvée par lui sur les plantes d'une colline calcaire dans les environs de Saint-Sauveur. Il la nomme B. reflexa. (D.) BESSI. BOT. PH. — Synonyme de Caju. * BESSONORNIS (Ê^a^a, broussailles ; ô'p-nç, oiseau), ois. — Nom sous lequel M. Gray désigne, dans sa List of the gênera of birds, un genre d'Oiseaux d'Afrique du docteur Smith , que ce dernier décrit au contraire, sous le nom deDessonornis, dans son Report ofthe expédition for exploring central Âfrica. Voyez dessonounis. (Lafr.) BET BESTEG ou BESTEIG. min— Lisière de filons. Couche de substance argileuse , qui se trouve entre la matière métallique d'un filon et la roche environnante. (Dkl.) BETA. BOT. TH. — Synonyme latin de Bette. *BETCKEA(Retcke, botaniste). noT.PH. — Genre de la famille des Valérianacées, encore peu connu , formé par De CandoUe, sur une espèce unique , croissant dans les pâturages au Chili , et qu'il croit être le Fedia samolifolia de Rerlero. C'est une plante annuelle , simple, dressée, glabre, à feuilles indivises , dont les inférieures ovales-oblongues , les supérieures ovales- arrondies, scssiles, amplexicaules; à fleurs petites, blanchâtres, en cymes courtement pédonculées dans l'aisselle des feuilles. Ca- lice à limbe unidenté , caduc. Corolle in- fondibuliforme, 5-lobée. Étamines 3. Fruit uniloculaire, triquètre. Les Catalogues an- glais indiquent deux espèces de ce genre comme cultivées chez eux. (CL.) BÊTE ou VACHE A DIEU et BÈTE A MABTIIV. INS. — Les Coccinelles. BÊTE A FEU. ins. — Les Lampyres, les Taupins, les Fulgores et les Scolopen- dres, qui répandent un éclat phosphores- cent dans l'obscurité. BÊTE DE LA MORT. ins. — La Rlaps mucronée [Blaps mortisaga Oliv.). BÊTE NOIRE, ins. — Le même co- léoptère , le Tcnébrion des Boulangers [Tenebrio moh'tor Fabr.), le Gryllon do- mestique {Acheta domestica Fabr.), et la Blatte des cuisines {BlattaorientalisLin.). (D.) *BETE]VCOURTIE. Betencourtia. BOT. PH. — Genre de la famille des Légumi- neuses, établi par M. A. de Saint-Hilaire, pour un arbuste des montagnes du Brésil, le B. rhynchasioides, dont les caractères se rapprochent beaucoup du genre Sophora. (C. d'O.) BÊTES. zooL. — Mot NTilgaire par le- quel on désigne les animaux en général, et employé surtout par opposition au mot Homme. (A. de Q.) BÊTES ROUGES, zool.— On désigne sous ce nom, en Amérique , une espèce de Puce appelée encore Tique ou Chique. Voyez rtJCE pénétrante. Cette esçressiin était aussi employée , BET ()!5 dans certaines fermes françaises, pour dis- tinguer les Bœufs, Vaches et Veaux, des Moutons et Brebis, qu'on appelait, par op- position, Bêtes blanches. (A. de Q.) ^BETIlENCOURTIA(nom de l'un des conquérants des îles Canaries), bot. ph. — M. Choisy a formé ce genre aux dépens d'une espèce de Séneçon (5. palmensis), offrant im involucre composé de 5 folioles oblon- gues , et qui renferme 7-8 fleurs dont 2 ou 3 ligulées, et 4 à5 tubuleuses. M. De Candolle réunit le Bethencourtia à son genre Senecio, tout en faisant remarquer cependant que le genre proposé par M. Choisy pourrait être admis, en comprenant dans ses limites plusieurs plantes originai- res de l'ancien continent. (J. D.) BÉTHYLE. Bethylus (nom donné par les Grecs à un oiseau inconnu), ois. — Sous- genre établi par G. Cuvier, dans le groupe des Pies-grièches, pour un oiseau présen- tant pour caractère différentiel un bec gros, court, bombé partout et légèrement comprimé vers le bout. La seule espèce qu'on connaisse est un oiseau de la Guiane et du Brésil, ayant la forme et la couleur de la Pie commune, mais beaucoup plus petit. C'est la Pie pie-Grièche, Lanius picatus de Latham. Temminck , à l'exemple d'Illiger, l'a laissé parmi les Tangaras. (C. d'O.) BETHYLUS {Bethylus. sorte d'oiseau). INS. — Genre de la famille des Oxyuriens , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Latreille et adopté par MM. Spinola, Nées Von Esenbeck et tous les autres entomolo- gistes. Ce genre est principalement carac- térisé par des mandibules longues, arquées et quadridentées; par des palpes maxillaires filiformes ; par des antennes coudées, com- posées de douze ou treize articles ; par des ailes pourvues d'une cellule radiale fort grande et par des pattes robustes, ayant les cuisses renflées et les jambes droites. Les espèces de ce genre ne sont pas très nombreuses. Celle qui peut servir de type est le B. fuscicornis Latr., répandu dans tout le nord de l'Europe , mais qu'on ren- contre rarement aux environs de Paris. (BO BETIFALCA. bot. ph. — Synonyme de Tamus communis L. Voyez tamcs. BETION. BOT. TH. — Synonyme d'Ori- ganum dictamnus. 616 BET BETOIiVE Betonica (selon Pline, ce mot est une altération de Vetones, peuple qui vivait au pied des Pyrénées), bot. ph. — Comme nous ne considérons, avec la plu- part des botanistes modernes, ce genre de Linné . que comme une section du genre Stachys, du même auteur, nous n'en trai- terons qu'à ce dîrnier mot. Voyez stachys. (CL.) BETTE. Bêla {bett, rouge, en langage celte). BOT. TH. — Tout le monde connaît l'emploi qu'on fait , dans l'économie et dans la thérapeutique , d'une espèce de ce genre. La Betterave, qui, dans ces dernières années , a été l'un des objets les plus considérables de la grande culture , four- nit un excellent sucre, rival de celui qu'on lire des cannes. La variété de cette plante, dite vulgairement Poirée, la Beta cicla de Linné, sert en médecine à divers usages. On en mange également les feuilles, qui sont douces et fades. Une sous-variété de celle-ci fournit des feuilles remarquables pour le développement que prend leur ner- vure moyenne, et dont on fait usage comme aliment. Comme tous autres développe- ments, au sujet de celle plante, seraient ici déplacés, en ce qu'ils se rapportent unique- ment à l'industrie sucrière , nous les pas- serons sous silence, et aborderons immé- diatement la caractéristique de cette plante importante. Le genre Beta a été fondé par Tourne- fort {Inst. rei herb. 286), et adopté par tous les botanistes qui l'ont suivi. Il appartient à la famille des Chénopodacées, tribu des Chénopodées-Kochiées, et a pour caractères principaux : Fleurs hermaphrodites. Péri- goneurcéolé, 5-fide, s'endurcissantà la base, à lacinies immutées. Étaraines 5, insérées à la gorge du tube sur un anneau charnu. Squamules hypogynes nulles. Ovaire dé- primé, uniloculaire, uniovulé. Stigmates 2, courts, cornés à la base. Le fruit est un utricule subglobuleux, inclus dans le tube périgonial, devenu drupacé et couvert de son limbe charnu. Graine horizontale, dépri- mée. Embryon annulaire, embrassant l'al- bumen farinacé.Ceg. renferme 6 ou 8 esp., croissant spontanément dans les parties les plus méridionales de l'Europe, et qui sont cultivées, soit en raison de leurs proprié- tés, soit pour l'étude, dans les jardins de BET botanique. Les feuilles en sont alternes, ovales, oblongues; les fleurs agrégées en épis, et les fruits souvent réunis. (C. L.) BETTERAVE, bot. ph. —Nom vul- gaire d'une espèce de Bette. Voyez ce mot. (C. L.) BETTHYLUS. ins.— Même chose que Bethylus. BETCLA (nom du Bouleau, dans Pline). BOT. PH. — Voyez bouleau. * BÉTULACÉES ou BÉTULIXÉES. BOT. PH. — Famille de plantes Dicotylédo- nées diclines, l'une de celle dans lesquelles on a décomposé le grand groupe des Amen- tacées. Les fleurs mâles consistent en 4 éla- minesinsérées à labase d'une écaille unique, ou opposées à quatre écailles verticillées en manière de calice; elles sont réunies trois par trois à l'aisselle de bractées peltées, dont chacune est accompagnée extérieure- ment de deux bracléoles, et tous ces groupes sessiles , réunis sur un axe allongé , consti- tuent le chaton. Les fleurs femelles sont de la même manière sur un axe commun, réu- nies par groupes de deux ou de 'trois , sous autant de bractées entières ou trilobées, sans autre enveloppe que d'autres petites écailles accessoires qui manquent quelque- fois ; elles consistent en ovaires surmontés de deux longs stigmates styliformes, à deux loges , dans chacune desquelles est un ovaire d'abord dressé, puis enfin pendant. Les bractées et bractéoles s'épaississent en croissant avec le fruit et forment ainsi un véritable cône, dont les écailles portent chacune deux ou trois nucules, bordés d'an- gles ou d'une aile membraneuse, monosper- mes par avorlement. La graine pendante , sous une enveloppe mince qui se soude avec l'endocarpe, présente un embryon à radi- cule courte et supère, à embryons larges et foliacés. Les espèces appartenant aux deux seuls genres Betula et Alnus de Tourne- fort, que Linné réunissait même en un seul, sont des arbrisseaux à feuilles simples, al- ternes et dentées , très répandus dans les climats tempérés, et bravant des climats très froids, soit en latitude, soit sur les montagnes. On a trouvé à l'état fossile des chatons qu'on croit pouvoir rapporter aux deux mêmes genres. (Ad. J.) *BÉTULITES {betula, bouleau), bot. BEU »oss. — Gœpperl a donné ce nom à des chatons de Bélulacécs fossiles, trouvés ré- cemment par lui dans des Ligniles, àSalz- hausen, en Vétéravie, et qui paraissent dif- férer à peine de notre Bouleau. (C. d'O.) *BEUl)A]VïIi\E. MIN.— La substance du Vésuve, que MM. Monticelli et Covelii ont décrite sous ce nom, ne doit pas être confondue avec la Beudantite de Lévy. Sui- vant M. Mitscherlich , ce n'est qu'une va- riété de la Néphéline. Voyez ce mot. (Del.) * BEUDANTITE. min. — M. Lévy a nommé ainsi, en l'honneur de M. Beudant, une substance minérale d'un brun foncé, et d'un éclat résineux, cristallisée en rhom- boèdres légèrement obtus, d'environ 92° 30', et qui s'est rencontrée à la surface de cer- tains morceaux de Limonite mamelonnée de Horhausen, dans le pays de Nassau. Cette substance raie la fluorine : sa poussière est d'un gris-verdàtre, et elle paraît être com- posée d'oxyde de plomb. (Del.) BEURRE. zooL. MIN. — Matière grasse qu'on retire du lait. Voyez lait. (A. DE Q.) Le nom de Beurre a encore été donné à diverses substances végétales ou minérales, ainsi l'on a appelé : Beurre d'Antimoine, le Chlorure d'Anti- moine. B. DE Bismuth , le Chlorure de Bismuth. B. DE Cacao, une espèce d'huile con- crète, jaune, pâle, cassante comme de la cire, d'une saveur agréable et même légè- rement aromatique; mais s'altérant peu de jours après avoir été préparée. Cette sub- stance, entièrement soluble dans l'éther quand elle est pure, s'obtient par ébulli- tion des graines du Theobroma cacao, préa- lablement réduites en pâte dans un mor- tier chaud. C'est cette matière qui donne au chocolat son aspect gras et onctueux. Le bon Cacao doit donner en Beurre un tiers de son poids. Le B. de Cacao, quoi- que doué de propriétés émoUientes très dé- veloppées, est aujourd'hui peu employé en médecine, où il ne sert plus qu'à faire des suppositoires. B. DE Cire, la cire distillée; à cause de sa consistance butyreuse après cette opé- ration. B. DE Coco , le matière grasse qu'on T. H. BEU 617 retire des fruits du Cocotier {Cocos nuci- fera), par le même moyen que le Beurre de Cacao , et qui sert à l'assaisonnement des mets. B. d'Étain, le Chlorure d'Étain. B. DE Montagne, de Pierre ou de Kocue, un mélange d'Argile, d'Alumine sulfatée, d'Oxyde de fer et de pétrole , formant une masse jaunâtre, à cassure lamelleuse et brillante, onctueuse au toucher et d'une sa- veur très astringente. Cette substance se trouve en forme de stalactites dans les ca- vités schisteuses de la Haute-Lusace et en Sibérie. Patrin, qui l'a trouvé dans les mon- tagnes voisines du fleuve Amour, dit que les Élans et les Chevreuils sont très friands de cette terre, et qu'on s'en sert pour attirer ces animaux dans les pièges qu'on leur tend. B. de Muscade, l'huile concrète et odo- rante extraite de la Muscade {Myristica emoschata) bouillie dans l'eau , ou mieux par expression, et dont ce fruit donne envi- ron un tiers de son poids. Le B. de Muscade a perdu sa réputation comme sudorifique et antispasmodique , et il entre seulement encore aujourd'hui dans la composition du Baume Nerval. Il nous arrive de Hol- lande sous forme de pains carrés, ou des Grandes-Indes, dans des pots de terre. C'est ce dernier qu'on préfère. Le Gueyema- don qui vient de Cayenne, y sert de com- bustible et d'aliment, est tiré du Myristica sebifera. B. DE Zinc, le Chlorure de Zinc. (C. d'O.) EEURBERI A (nom propre). Bourrer/a, P. Br. (Jam. 168, 1. 15). bot. th. — Genre de la famille des Aspérifoliacées (Borragi- niacées-Ehrétiacées , etc.), tribu des Ehré- tiacées-Tournéforfiées , formé par Jacquin {Amer. 44, t. 173), sur quelques espèces d'arbrisseaux croissant dans l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, très entières, à fleurs blanches disposées en corymbes sub- terminaux. On en cultive six espèces dans les jardins anglais. Les caractères principaux sont: Calice campanule, sub-bilabié, 5-denté; corolle hypogyne, infondibuliforme, 5-par- tite. Étamines5, insérées au tube, etsub- exsertes. Ovaire 4-8-loculaire. Style ter- minal, bifide ou indivis. Le fruit est un drupe 2-4-pyréné ; chaque section a deux loges monospermes. (C. L.) 39* 618 BEZ *BEURRERIA (nom propre), bot. th.— Genre formé par Adanson, et synonyme du Calycanthus de Lindiey. Voyez ce mot. (C. L.) *BEVERI]VCKIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Éricacées, formé par Salisbury, et synonyme du Pen- taptera de Klotsch. Voyez ce mot. (C. L.) BEYIUCHIA. (nom propre). noT. th.— Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolécs, formé par Chamisso {TJnnœa III, 21), sur une plante herbacée brésilienne, piibcscente, à tigedressée,tétra- gonc, dont les feuilles sont opposées, courle- ment péliolées, ovales, dentées en scie, les florales très courtes; les fleurs résupinées, Iribractcées, disposées en un épi terminal, feuille, dense. (C. L.) *BEYTHEA.(nom propre), bot. th.— Le type et la seule espèce de ce genre est VE- lœocarpus bifidus d'Hooker et Arnott(Foi/. l'.ccchcy 110, t. 24). Il appartient à la famille des Tiliacées, tribu des Éléocarpées. C'est un arbre trouvé aux îles Sandwich, à feuil- les alternes, péliolées, ovales-acuminées, dentées en scie, très glabres, à stipules dé- ciducs; les fleurs sont disposées en groupes axillaires pauciflores ; les pétales en sont pubcscents en dehors. Calice S-phylle ; di- visions lancéolées ; corolle hypogyne de 5 pétales, oblongs-linéaires, courtemenl bilo- bés au sommet. Élamines 15, insérées sur un disque hypogyne glanduleux. Ovaire sessile ; biloculairc. Ovules nombreux, ana- Iropes ; stigmate simple. Drupe monos- perme ? (C. L.) BEZEiV'GE. OIS. — Voyez besenge. BEZETTA. bot. th. — Un des noms vulgaires du Croton tinctorium L. BEZOARD. zooL. min. — On a désigné sous ce nom, d'origine arabe, des concrétions de nature très variée qui se rencontrent dans les diverses régions du corps de difl"érents animaux C'est ainsi qu'on a confondu, sous cetle dénomination commune, des calculs biliaires, urinaires, salivaircs, etc. De nos jours , on donne plus particulièrement ce nom, dans la médecine vétérinaire, aux concrétions calcaires formées de couches concentriques qui se forment assez fréquem- ment dans le tube alimentaire des Herbi- vores , et qui y acquièrent un volume quel- quefois très considérable. p,i:z Le Bézoard oriental [Lapis bezoardicus) a joui autrefois d'une immense renommée, non seulement comme remède souverain contre toutes les maladies, mais encore comme ayant la vertu d'éloigner de son heureux possesseur les maux de toute na- ture. Ce précieux talisman, qui devait sa réputation à l'école des médecins arabes de Cordoue, se retire de la caillette ou qua- trième poche stomacale de la Gazelle des Indes [Antilope cervicapra Pall.). C'est un corps arrondi , à surface lisse, d'une couleur brune ou verte, formé de couches concentriques, minces , fragiles ; à cassure vitreuse, d'une odeur forte et aromatique. La substance qui entre dans sa composi- tion présente la plupart des propriétés qu'on observe dans les corps résineux. Elle fond à une chaleur douce , s'enflamme et brûle en donnant beaucoup de fumée. Elle est soluble dans l'alcool concentré, et précipitée de sa dissolution par l'eau. Ce médicament, qui se payait jadis au poids de l'or, est aujourd'hui entièrement tombé dans l'oubli, et figure tout au plus dans les collections de quelques amateurs de curiosi- tés , bien loin de se trouver, comme autre- fois, dans toutes les oflicines d'apothicaire. Il est facile de concevoir qu'à l'époque où le Bézoard oriental était si recher- ché, on dut s'efforcer de le contrefaire; aussi trouvait-on, dans le commerce, une grande quantité de Bézoards factices qu'on obtenait en fondant ensemble certaines ré- sines avec des aromates. On reconnaissait la fraude à l'absence des couches concentri- ques et à la différence d'odeur. Lors de la découverte du Nouveau-Monde, les pre- miers conquérants de l'Amérique en rap- portèrent un grand nombre de médica- ments analogues, et de là vint la distinction qu'on fit des r>ézoards occidentaux. Ceux- ci, qui étaient fournis, à ce qu'il paraîl, principalement par le Lama [Cameliis llac- ma Lin.), étaient d'ailleurs d'une compo- sition très dlfl'érentc et ne difTéraient guère des corps de même nature , qu'on trouve dans l'intestin de nos Ruminants domesti- ques. Ces Eézoards occidentaux étaient du reste regardes comme très inférieurs à ceux qui venaient des Indes orientales, et le prix en était beaucoup moindre. La Gazelle des Indes et le Lama du Pé- BHU rou n'ont pas eu seuls le privilège de four- nir à nos aïeux les prétendues panacées dont nous parlons. Les Eczoards de Cay- man, de Porc-épic, de Tatou, de Crocodile, ceux surtout qui étaient censés provenir de cerlaines espèces de Serpents, ont joui pen- dant longtemps d'une immense réputation. On les portait sur soi comme des amulettes, propres non seulement à préserver des maladies ordinaires, mais encore à écarter les maléfices. Ces dernières croyances étaient surtout populaires en Italie, en Es- pagne et en Portugal, où une de ces pier- res se payait ou se louait souvent des sommes très considérables. Enfin l'Homme lui-même avait fourni son contingent à cette classe d'alexipliarmaques, et la pou- dre de r.ézoard humain, c'est-à-dire de simples calculs urinaires , était regardée comme un remède héroïque dans un grand nombre de maladies. Il est presque inutile de rappeler ici que la croyance aux vertus prétendues de ce genre de médicaments n'existe plus aujourd'hui, et que si quelques populations ignorantes regardent encore le Bézoard comme propre à les mettre à l'a- bri des sortilèges, du moins ces produc- tions pathogéniques ne figurent plus dans aucun formulaire de pharmacie ou de mé- decine. (A. DE Q.) BÉZOARD ou BÉZOARDÏQUE. MOLL. — Noms vulgaires, parmi les mar- chands et les amateurs, d'une espèce du genre Casque. Voijez ce mot. BÉZOARD FOSSILE, min.— Voyez CALCAIRE GLOBULIFORME. (DeL.) BÉZOARDÏQUE. moll.— Voyez bé- zoard. BIIESA, Arn. {Edingh. ncw philo- sophical Journal, X.VI , 315). bot. th. — Genre peu connu de la famille des Célastri- iiées, établi par Hamilton, pour des arbris- seaux ou des arbres des Indes-Orientales, que Lindley donne comme synonyme du genre JÏMrrmm deWallich, tandis qu'End- licher en fait un genre qu'il met dans ses genres douteux de la famille des Célastri- nées. (C. d'O.) *BHRIi\GA. OIS. — Genre établi par Hodgson, en 1837, pour un oiseau du genre Irine qu'il désigne sous le nom de B. tec- tirostris. * BUUCHANGA, Hodgs. ois. — Syno- niA 619 nyme de Dicrurus balicassius Vieill., ou Drongo cul-bianc. Voyez ce mot. RIACUMI\É. Biacuminatus {bis, deux ; acumcn, pointe), nox. — M. de Mir- bcl désigne sous ce nom les poils à deux branches opposées par leur base, de ma- nière qu'ils paraissent être attachés par le milieu, tels que ceux du Malpighia urcns. M. De Candollc donne aux poils de cette plante , qui sont glanduleux à leur base, le nom de poils en nanetle [pili malpiyhia- cei), et il n'appelle poils biacuminés ou poils en fausse nanette [pili pseudo-mal- pighiacei), que ceux dont la base est non glanduleuse , ainsi que cela se voit dans VAstragalus asper. (C. d'O.) *BIAIGl]ILLOIVNÉ.i?/acM?earws(6î5. deux; aculeus, aiguillon), zool. — Ce nom signifie qui porte deux aiguillons , comme le Balistcs biaculeatus , dont chaque ven- trale est armée d'un aiguillon. *BIAlhÉ.Bialatus{bis.(ieu\; a?a, aile). BOT. TH. — Cette épilhète s'applique à tous les organes des végétaux qui portent deux ailes ou appendices membraneux; ainsi, les fruits de l'Orme, de l'Érable sont biailés. (A. R.) BI-AILES. INS. — Synonyme ancien de Diptère. BIAL. MAM. — Voyez eoeuf. *BÏAI\TnÉRIFÈRE. /î/au^/icrf/erus {bis, deux; an f Aéra, anthère; fero.je porte). BOT. — On désigne par cette épilhète les fi- lets des élamines qui portent deux anthères. *BIARÉ. J?/ani)??. BOT. ru. — Genre de la famille des Aroïdées , formé pour une plante trouvée par Bové sur le Mont-Liban, et qu'il avait provisoirement placé dans le genre Caladium. La seule espèce , qui soit connue jusqu'à ce jour, est le B. Bovei. BIAROIV. Biarum {bis , deux; arum, nom d'une plante), bot. ph. — L'un des gen- res nombreux , établis par M. Schott dans la famille des Aroïdées {Meletem. 17); il a pour type les Arum tenuifolium et Arum gramineum Lam. Sa spathe , tu- buleuse à sa base, est ensuite plane et étalée. Son spadice nu et très saillant à son som- met est androgyne à sa base. Les élamines se composent d'une anthère sessilc à deux loges opposées , s'ouvrant , soit par un pore, soit par un sillon longitudinal. Les ovaires nombreux contiennent un seul 620 BIA BIA ovule dressé, attaché à la base de la loge. Le style est distinct, terminé par un stigmate presque globuleux. Le fruit est une baie monosperme , dont la graine , presque glo- buleuse, contient un embryon antitrope dans le centre d'un endosperme charnu. Voyez ARoÏDÉEs (A. R.) *BIAS. Bias, Less. (Pîa, force), ois. — Sous-genre formé par M. Lesson, dans son Traité d'Ornithologie, et faisant partie de sa famille des Muscicapidées. Les caractè- res qu'il lui assigne sont : Eec fort, crochu, déprimé , assez élevé; tarses très courts, emplumés au dessous du tibia. Ailes pres- que aussi longues que la queue ; celle-ci courte, comme rectiligne. On peut ajouter: Ailes à première rémige très courte (carac- tère particulier à tous les Muscicapidées de l'ancien monde seulement),- genre africain. Ce sous-genre est synonyme des Mouche- roîles de Buffon et Cuvier, des Platyrhyn- ques de Vieillot et du sous-genre Platys- tera de Swainson. Il a pour type le Mus- cicapa melanoptera de Gmelin, Platy- RHYNQUE NOIR ET BLANC Plat. {MelanoUu- cus, Yieill. , Encyclop., p. 835) ; Platys- tera lobata Sw. {Flycatchers, p. 187), dont la femelle est le Gobe-mouche a col- lier DU SÉNÉGAL Briss. {Orn. 2, p. 370, pi. 36-1. Moucher, a gorge rousse Kuff. {Enl. 367-3). Platyrhynque a colliee Vieill. {Encyclop. y p. 836) et Platystera labata Sw. {Flycat., pi. 22) remarquable par une excroissance de peau nue et de couleur jaune ou orange, qui s'élève en lobe arrondi au dessus des yeux dans les deux sexes. Celui qu'on présume être le mâle est noir luisant en dessus, sur les ailes et la queue, blanc en dessous, ainsi que sur le milieu de l'aile, en forme de bande longitudinale, et sur les côtés de la queue, avec la poitrine traversée d'une large bande noire. La femelle diffère en ce qu'elle est cendrée en dessus, et que le devant de son cou et de sa poitrine est d'un marron vif, bordé de noir inférieurement. Cette espèce n'est pas rare au Sénégal. Plusieurs autres espèces africaines, telles que les Gobe- mouches Molénar, Pririt et Mignard de Le- vaillant font partie de ce sous-genre. Ce dernier auteur a remarqué que ces Oiseaux se tenaient de préférence dans les buissons touffus des plaines , du milieu desquels ils font entendre leur ramage, qui n'est qu'une sorte de petit cri répété. Ce sous-genre fera partie de nos MoucheroUes dans notre sous-famille des Muscicapinées, composée seulement d'espèces de l'ancien monde. (Lafr.) BIASLIA. BOT. TH. — Genre formé par Vandelli {ex Rœm. script., 72, t. 6), sy- nonyme du Mayaca d'Aublet, qu'on rap- porte avec doute à la famille des Xyrida» cées. Voyez mayaca. (C. L.) * lîIASOLETTIA (nom propre), bot. PH. — L'unique espèce, type de ce genre, est une plante d'une structure remarquable, trouvée par Hœnk, dans les îlesMariannes. On le rapporte avec doute à la famille des Byltnériacées. C'est une plante à rameaux ligneux; à feuilles pétiolées, excentrique- ment peltées; à nervures réticulées, im- mergées ; à fleurs verdàtres, petites, dispo- sées en panicules axillaires, multiflores. Ses principaux caractères sont : Fleurs mo- noïques, fasciculées, dont les mâles laté- rales, pédicellées, nues à la base ; une fleur femelle centrale, sessile, munie à la base d'un involucre urcéolé, très entier. Le péri- anthe est unique, pentaphylle , à lacinies uninerves. Dans les fleurs mâles, le tube staminal est obconique, triquètre, court, tridenté ; 3 anthères sessiles, ovales, bilo- culaires. Dans les femelles, le tube est qua- drangulaire et quadridenté, portant4anthè- res stériles ; ovaire inclus , à un seul ovule pendant. Le style est tétragone, dressé, ve- louté; stigmates 2, semipeltés, plans,colorés. Le fruit est monosperme, charnu, globu- leux, et porte au sommet une cicatricule or- biculaire. Cette plante nous semble assez voisine du Phillippodendrum de Poiteau. Voy. ce mot. (C. L.) *BIASOLETTIA. (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Scandicinées , formé par Koch {Flora 1836, p. 163), et synonyme du genre Freyera, Reich. Voy. ce mot. (C. L.) BIATORA (Pîaxoç , petite tasse ; 'jp«, forme), bot. cr. — (Lichens). Il n'est point question ici du genre homonyme établi par Acharius {Lich. univ.. p. 49), sur un seul Lichen, qui rentre évidemment dans son genre Lecidea, dont il l'avait distrait sans motif valable. L'étymologie elle-même du nom de Biatora, que nous donnons d'après BIA le lichénographe suédois, nous semble non seulement obscure, mais encore fausse de tous points. Quoi qu'il en soit, ce nom, re- pris par Fries, a été appliqué à un genre de Lichens , que quelques-uns nomment encore Patellana; mais, outre qu'il existe déjà, dans la famille des Discomycètes, un autre genre généralement admis, qui porte ce nom, sorte de double emploi auquel a voulu parer M. Endlicher, en proposant {Gêner. Plant., p. 33, n° 381) son Lecani- dion, les Patellaires de la plupart des au- teurs, véritable Farrago, offrent un assem- blage incohérent d'êtres si dissemblables, que nous pensons que, pour éviter à l'avenir toute équivoque, il serait nécessaire, d'a- dopter le nouveau nom imposé par Fries, avec d'autant plus de raison que , dans sa Lichenographia europœa, il a parfaitement défini et limité le genre Biatora (1). Nous allons en indiquer d'après lui les princi- paux caractères. Les apothécies se dévelop- pent librement dans le thalle; aux pre- miers moments de leor évolution, elles sont pourvues d'un rebord formé par celui-ci, rebord qui disparaît plus tard par sa méta- morphose en la propre substance de Vex- cipulum [voyez ce mot). De là, la forme hémisphérique ou globuleuse qu'elles revê- tent le plus souvent. Le disque {lame pro- ligère) est toujours ouvert, d'abord sensi- blement déprimé au centre , puis dilaté, convexe, recouvrant le bord plus pâle (jamais noir) d'un excipulum concolore, et reposant sur une couche de cellules ordi- nairement plus pâles, mais jamais carbo- nacées. Le thalle, horizontal, crustacé, uni- forme ou limité par un bord figuré, est aussi quelquefois formé d'écaillés ou de fo- lioles ; il naît le plus souvent d'un hypo- Ihalle {voyez ce mot). Il n'y a point de vraies podéties comme dans les Cladonies, mais plusieurs espèces présentent des apo- thécies pédicellées (ex. : B. byssoides).Les Ihèques en massue plus ou moins allongée, contiennent (dans les espèces que j'ai ana- lysées) des sporidies qui se montrent sous deux formes principales : 1° naviculaires et contenant un nucléus granuleux ; 2" el- fl) Le Ijpe du genre Palellana, Pers. (0s(fr. Ann., VII, p. s3) est ie Ferrucaria tanguinarta HolTui. , qui esi un tiriiett d'où l'on ?oil que c'est sur la forme cl non d'après la 9true/- dericia , Nées et Mart. — Tecoma , Juss. — Neowedia , Schrad. — Paulownia , Sieb. et Zucc— 7oca)nHda, Juss. — Tourrelia, Domb. ^ £ccremocarpus , Ruiz et Pav. — Calam- pelis. Don. 3* sous-tribu. Gelsémiées. Valves pliées en carène sur elles-mêmes, formant la cloison par la soudure intime de leurs bords sé- minifères. Gelsemium, Juss. — Plalycarpum , Kunfh. BTR GENRES IMPARFAITEMENT CONNUS OU ANOMAUX. mghlla, Wall. — Esterliazya , Mik. — Schrebera , Roxb. — Psilogyne , DC. — Bra- vaisia, DC. — Rhigozum, Burch. — Peliosper- mum, DC, — Holoregmia , Nées. — Trigono' carpus, Wall. 2' tribu. CRESCENTINÉES. Fruit charnu. Graines non ailées. 1" sous-tribu. Tan^ciées. Fruit allongé er. forme de silique. Colea, Boj. — Boulonia, 'DC.—Arlrophyl- Inm , Boj. — Parmenliera , DC. — Tanoc- cium , Sw. 2<" sous-tribu. Crescentiées. Fruit ovale ou globuleux, 1-loculaire à la maturité. Crescenùa, L. — Kigelia, DC. — Tripinna- ria, Pers. M. Endlicher adopte une division égale- ment fondée sur le fruit, mais un peu diffé- rente. Deux de ses tribus, les Sésamées et les Incarvillées, se trouvent exclues ici; la pre- mière se rapproche des Pédalinées , la se- conde des Cyrtandracées. (Ad. J.) BIGIVOMÉES. BOT. PH. — royez bicno- niacées. BIHAI. BOT. PH. — Famille des Musacées. Plumier appelait ainsi le genre que tous les botanistes ont, depuis Linné, désigné sous le nom û'Heliconia. Foy. ce mot. (A. R.) BIHORE.AU. OIS. — Espèce de Héron adoptée comme sous-genre de notre genre Héron. Foy. ce dernier mot. (Lafr.) BIJUGUÉ. Bijugus {bis, deux fois ijiigum, paire), bot. — Quand , dans une feuille com- posée pinnée , les folioles sont opposées et par conséquent disposées par paires, le nom- bre de ces paires peut revenir à un caractère propre à distinguer les espèces ; on dit aussi que les feuilles sont bijuguées , quand elles se composent de deux paires de folioles su- perposées , placées sur un pétiole commun : telles sont celles du Lathyrus. (A. R.) BIKERA , Adans. bot. ph. — Synonyme de Telragonochela. 'BIKKIA. Cormigonus, Raf. (nom propre). bot. pu.— La seule espèce de ce genre, formé par Reinwardt [m Blum. Bijdr., 1017) et ap- partenant à la famille des Rubiacées (Cin- chonacées , tribu des Hédyotidées-Rondélé- tiées) , est un petit arbre encore peu connu , découvert dans les îles Moluques , entière- BIL ment glabre ; à feuilles opposées, obovales , i oblusiusculcs , pétiolées , curKiiformes à la base, presque sans nervures, sauf la médiane; à stipules courtes, tronquées, concrètes, em- srassantes; à fleurs blanches, portées par des pédicelles axillaires , solitaires , uniflorcs. C'est le Porllandia (elrandra de Forstcr, y Ilofmannia amicorum de Sprengel. (C. L.) "BILABIÉ. Bilabiaius [bis, deux fois; In- bium , lèvre), bot. — Expression employée pour désigner un calice ou une corolle irré- gulière, dont les parties distinctes ou sou- dées sont disposées de manière à représenter deux lèvres , l'une supérieure et l'autre in- férieure. Les familles des Labiées, des Acan- thacées , etc. , nous ofTrcnt des exemples nombreux de cette forme de corolle. (A. R.) •BILABRELLA (bis, deux Ms; labrclla, diminutif de labntm , lèvre), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Lindley (Bot. reg., n. 1701) est le même que le Bonaiea de Will- dcnOW. f^Oy. CONATEA. (A. R.) BILAC, Rumph. bot. pu. — Synonyme présumé A'Mgle. *BILAI\IELLÉ [bis, deux {oii; lame lia, la- melle). BOT. — On a donné cette épithète aux organes des plantes composés de 2 lamelles ; tels sont le stigmate des imulus et les cloi- sons marginairesdes lUioclodeiidrum. 'BILATÉRAL. Bituteralis [bis, deux fois ; lattis, côté). BOT. — Se dit des parties d'une plante disposées des deux côtés d'un organe central ; ainsi une anthère est bilatérale, quand ses lobes sont attachés aux deux cô- tés opposés du fllet. Un placentaire est bila- téral , quand il est fixé aux deux côtés des péricarpes. (C. d'O.) BILDSTEIIV (pierre à sculpture , en alle- mand). MIN. — Même chose que Pagodile. (Del.) BILE. zooL. — F'oyez foie. BILI\0\TIA. bot. ph. — Synonyme de Jusquiame. BILLARDIERA. Lahillardiera , Rœm. et Schult. (Labillardière, célèbre voyageur fran- çais). BOT. PH. — Genre de la famille des Pit- tosporacées , formé par Smith [Nov. Holl. I, 1 ), et comprenant un petit nombre d'ar- bustes indigènes dans la Nouvelle-Hollande extra-tropicale et l'ilc de Diémen, à rameaux volubiles. munis de feuilles alternes très en- tières, crénelées ou sinuées-dentées;.à fleurs jaunes, portées sur des pédoncules simples, BIL 631 solitaires, uniflores, pendant du sommet des rameaux. On en cultive dans les jardins 4 ou C espèces. (C. L.) BILLARDIERA (Labillardière, voyageur français), dot. ph. —Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Psychotriées-colVéées, formé par Wahl [Ed. prœf. ,1. 13, t. 10), et synonyme du genre Coussarea d'Aublet. (C. L.) BILLARDIERA (Labillardière, voyageur français), bot. ph. — Genre de la familla des Verbénacées-Verbénées , formé par Mœnch [Meihod. 3G9), et synonyme de Ferbena. (C. L.) 'BILLBERGIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Rroméliacées, qui se compose de belles plantes vivaccs et souvent parasites, toutes originaires de l'Amérique tropicale, et que la beauté de leurs fleurs a fait depuis long-temps introduire dans les ser- res des amateurs. Ce sontdes plantes à feuilles raides, étroites, souvent armées de dénis épi- neuses sur leurs bords , réunies en toufl"e à la base de la tige ; en un mot , rappelant en général le port de l'Ananas. La tige qui nait de cet assemblage de feuilles est tantôt nue , tantôt garnie de feuilles plus courtes. Les fleurs, assez grandes et variées dans leur coloration , sont disposées en épis, et accom- pagnées de grandes bractées foliacées et co- lorées. Le calice est tubuleux , adhérent par sa base avec l'ovaire infère , composé de six sépales disposés sur deux rangs : trois exté- rieurs dressés , quelquefois roulés en dehors à leur sommet , qui est souvent renflé et obli- quement dilaté; trois plus internes, assez souvent plus longs, munis ordinairement, à leur base interne, d'une écaille pétaloide et frangée , qui manque quelquefois. Les éia- mines, au nombre de six , sont libres et atta- chées à la base du calice, juste au point où les six sépales se soudent en un tube. Le style grêle et filiforme se termine par trois stigmates linéaires roulés en spirale. Le fruit est une baie ovoide ou globuleuse , couron- née par le calice persistant , à trois loges, con- tenant chacune un grand nombre de graines attachées à leur angle interne. On possède déjà une trentaine d'espèces de ce genre. Un grand nombre d'entre elles ont été primitivement décrites sous le nom de Browelia ; au moins les deux tiers de ces es- pèces sont originaires des diverses provinces 632 BIL du Brésil. Plusieurs se cultivent avec avan- tage dans nos serres ; telles sont les Billber- gia pallida Hook., uudicaidis ,amœiia , etc. Toutes ces espèces exigent la serre chaude, et se multiplient facilement par éclats. (A. R.) BILLE D'IVOIRE, moll. — Les mar- chands et les amateurs désignent sous ce nom la Lucina pensijlvanica Lam., à cause de la blancheur éclatante de sa coquille , surtout lorsqu'elle a été polie. (C. d'O.) *BILLÉE. Biilœa. iNS. — Genre de Dip- tères, établi par M. Piobineau-Desvoidy, pour y placer une seule espèce qu'il nomme B. grisea, et dont les caractères génériques sont ceux des Myosostoraes , avec cette seule diffé- rence que le dernier article antennaire est comprimé cl arrondi au sommet avec le chéte viljeux. Ce g. fait partie de la famille des Ca- lyptérées et de la tribu des Macropodées. M. Macquart comprend cette espèce dans son g Omalogastre. P^oy/ce mot. (D.) BILLOiX et BILLOLS. bot. ph. — Nom vulgaire de la Vesce cultivée en Languedoc. On désigne aussi sous ce nom les chevelus de la racine de Garance , qui donnent une teinture de qualité inférieure. (G. d'O.) *BILLOTTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées, formée par R. Brown {Joum. Geog. Soc, I, 19) , et comprenant quelques espèces de Leplospennum (sect. agonis, DC.). (^e sont de petits arbres ou des arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande austro-occidentale; à feuilles alternes, exstipulées, linéaires-lan- céolées, trinerves ; à fleurs blanches, réunies en capitules globuleux, denses, et sessiles dans l'aisselle des feuilles. (G. L.) *BILLOTTïA (T.Billiolti, ûUe de GoUa). BOT. PH. — Genre de la famille des Myrta- cées, tribu des Leptospermées, fondé par Colla {Horl. Ripul., app. 2 , t. 23 ) , et syno- nyme du genre Caloihamnus, Labill., de la même famille (G. L.) 'BILLOTTIA (nom propre), bot. ph. — Genre rapporté avec doute à la famille des Bubiacées, formé par De Gandolle sur le P^iiiania psijchoirioides de Colla , et rapporté comme synonyme au genre Melanopsidium de Gels. (G. L-) BILLOUS. BOT. PH. — Voyez billon. *BILOBÉ. Bilobus [bis , àm\ {ois ; lobus , lobe). BOT. — On dit qu'un organe est bilobé quand ses deux divisions sont séparées par BEVI un sinus plus ou moins arrondi à sa base. Ce mot s'emploie aussi comme synonyme de dicotylédon. (G. d'O.) *BILOCULAÏRE. Biloculans {bis, deux fois ; loculus, loge), bot. — Un ovaire, un fruit, une anthère sont bilocuMres, quand ils présentent deux cavités ou loges [loculï). Voy. OVAIRE , ANTHERE , ETAMIINES. (A. R.) *BILOClJLIIVE. Biloculina [bis, deux fois, /ocuto, loge). MoLL., FORAM. — LcsCoquiUes microscopiques dont j'ai formé ce genre sont des plus remarquables par leur singulier ac- croissement. Elles sont libres , régulières , équilatéralcs, globuleuses ou comprimées, composées d'une sorte de pelotonnemenl sur deux faces opposées , formées de loges em- brassantes se recouvrant entièrement, de ma nière à ne laisser que deux loges apparentes à tous les âges. Ces loges ont leur cavité sim- ple ; elles sont pourvues d'une ouverture unique armée de dents, et située alternative- ment aux deux extrémités de l'axe longitudi- nal. Ce genre, confondu par Lamarck sous le nom de 3Iiliole avec tous les autres genres de cette série, appartient à la famille des Milio- lidœ, ordre des Agathistègues. Par son pelo- tonncment sur deux faces, par sa forme équilatérale, il se trouve dans les mêmes cir- constances que les genres Spiroloculina et Fabularia, se distinguant du premier par ses loges embrassantes , dont deux seulement sont apparentes à tous les âges, tandis que toutes sont à découvert dans les Spirolocu- lina. Plus voisin des Fabularia , il s'en dis- tingue par ses loges non divisées par de pe- tits tuyaux. Les Biloculines ont commencé à paraître seulement avec l'époque géologique tertiaire. Elles sont des plus multipliées à l'état fossile et vivant. Nous en connaissons 15 espèces, dont 7 vivantes : 3 à Cuba , une aux Cana- ries , une en Patagonie , les autres de la mer Adriatique; des espèces fossiles, 2 sont des environs de Paris, 2 du Crag d'Angleterre, les autres de Bordeaux ou de Dax. (A. d'O.) BILOROT. OIS. — Nom vulg. du Loriot. BILULO , Camel. bot. ph. — Arbre des Philippines , rapporté au g. Mangifera BIMANES. Bimanus {bis, deux fois ; ma- nus, main), anthrop. et zool. — C'est , dans plusieurs classifications , le nom du premier ordre de la classe des Mammifères , caracté- risé i ar l'existence de mains ( voyez ce mot; BIM aux membres Ihoraciques seulement, et com- jtrenant le genre humain. Le mot Bimanes ex- prime en effet, avec concision, l'un des attri- buts les plus remarquables et les plus éminem- ment caractéristiques de l'Homme, savoir: la diversité des types sur lesquels sont construi- tes les deux paires de membres, l'une spécia- lement affectée à la station cl à la progres- sion , l'autre à la préhension et au tact. L'ordre des Bimanes n'a point été adopté par un grand nombre d'auteurs, et il ne l'est poiM dans ce Dictionnaire. Il nous parait, en effet, également inadmissible comme ordre naturel, soit que nous le jugions au point de vue purement zoologique et d'après la seule appréciation des affinités naturelles , soit qu'envisageant la question sous un point de vue plus large et plus élevé, nous considé- rions l'Homme tout entier , tenant compte également de tout ce qui le rapproche des animaux , et de tout ce qui le place dans une sphère supérieure à l'animalité. Au premier de ces points de vue, la sépa- ration du genre humain en un ordre distinct est inadmissible, comme établissant une trop grande distance entre notre espèce et les ani- maux que leurs rapports naturels placent après lui. Etablir pour l'Homme un ordre dis- tinct sous le nom de Bimanes, et réunir sous le nom de Quadrumanes , et au second rang ordinal , les Singes et les Lémuriens , c'est re- présenter l'organisation des Singes , par exemple , du Troglodyte où de l'Orang , comme liée par des affinités plus intimes avec celle des Lémuriens, par exemple , du Loris ou du Galago , qu'avec l'organisation hu- maine : or, c'est ce qui ne saurait être admis. A moins de méconnaître tous les faits, de vio- ler toutes les règles et tous les principes d'a- près lesquels on détermine en zoologie les rapports des êtres, on ne peut contester que la première famille des Quadrumanes ou Pri- mates, les Singes, et surtout la première tribu de cette famille, se rapproche en réalité beaucoup plus , par son organisation géné- rale, de l'Homme que de la seconde famille, celle des Lémuriens. Si ces derniers , et c'est ce que personne ne saurait contester, se pla- cent naturellement dans le même ordre que les Singes, l'Homme, considéré seulement dans son organisation , doit donc, à plus forte raison, appartenir à ce même ordre. Linné et les auteurs qui l'ont suivi ont donc été fondés, T. II. BIM 633 au point de vue spécial auquel ils se sont placés, à considérer l'Homme comme le pre- mier genre du premier ordre des Mammirère.s. L'ordre des Bimanes est encore bien moins admissible, si, au lieu de s'en tenir à l'appré- ciation exclusivement zoologique des faits de l'organisation humaine, on s'élève à une con- ception plus large et par cela même plus ra- tionnelle, si l'on considère l'Homme tout en- tier, dans sa double nature et dans sa haute suprématie sur toutes les autres créatures terrestres. Sous ce point de vue, l'Homme ne saurait constituer ni un ordre zoologique, ni même une classe ou un groupe quelconque dans le règne animal. Il faut reconnaître en lui un être à part et au-dessus de tous les au- tres, séparé même des premiers animaux, malgré toutes les affinités organiques que nous venons de rappeler, par une distance immense, par un abîme que rien ne saurait combler; et ce n'est pas sans raison qu'on l'a considéré en Allemagne comme devant con- stituer à lui seul un régne distinct. Ainsi, d'un côté, l'Homme seiieintimemcnt avec les premiers animaux, et c'est en vain qu'on chercherait à trouver entre les Bimanes et les Quadrumanes des différences de valeur ordinale. D'un autre côté, l'Homme se sé- pare au contraire, non seulement de tous les Mammifères, mais du règne animal tout en- tier, dont il forme le couronnement (1), et dont il ne fait pas partie intégrante. Ces deux idées, quoique directement inverses, sont vraies et rationnelles en elles-mêmes, et elles seules le sont et le peuvent être. La contep- tion de l'ordre des Bimanes, sorte de trans- action entre ces deux extrêmes , de même que toute autre combinaison analogue, ten- dant à associer l'Homme aux animaux sans l'unir trop étroitement avec eux, est au con- traire nécessairement fausse , et doit être re- jetée , comme méconnaissant à la fois et les différences fondamentales qui, au point de vue philosophique, séparent l'Homme des ani- maux, et l'extrême intimité des rapports zoo- logiques par lesquels notre organisation se lie avec celle des premiers animaux. On voit, d'après ce qui précède, que l'or- dre des Bimanes n'a pour nous qu'un intérêt purement historique : aussi , sans entrer ici , sur l'organisation humaine, dans des considé- (t) La tète, le cerveau (dus Gekirnthier) . selon les ejpre»- I siona employées par divers auteurs allemands. 40^^ 63i BIM ralionsquitrouverontplusnaturellemenlleur plarc à l'article homme, nous nous bornerons à faire connaître , en peu de mots, les princi- pales opinions des auteurs au sujet de l'or- dre des Bimanes ; et d'abord il ne sera pas inulile de rectifler une erreur très générale- ment répandue sur l'origine du mot Bimanes. Il faut distinguer avec soin son introduction dans la science , et l'emploi qui en a été fait ultérieurement dans la terminologie zoolo- gique , pour la désignation d'un degré dis- tinct d'organisation représenté par l'Homme. C'est Buffon , et non Blumenbach , comme on l'a dit si souvent, qui s'est servi le premier du mot Bimanes. Nous trouvons en effet ce terme employé, dès 17CG, dans l'article géné- ral de Bulîon sur la nomenclature des Singes. « Faisons pour les mains , dit notre immortel naturaliste [t. XIV, p. 18), un nom pareil à celui qu'on a fait pour les pieds, et alors nous dirons avec vérité et précision que l'Homme est le seul qui soit bimane el bipède , parce qu'il est le seul qui ait deux mains et deux pieds ; que le Lamantin n'est que bimane , que la Chauve-Souris n'est que bipède , el que le Singe est quadrumane. » Il est à remarquer que ce passage est aussi le premier dans le- quel nous lro\i\ions\emoi Quadrumanes qui, eu effet , a dîi être conçu en même temps et d'après les mêmes idées que le mot Bimanes. Si la création de ces mots , qui sont au- jourd'hui et qui resteront d'un usage si géné- ral, est due à BuCfon, c'est au conliaire Blu- menbach qui, le premier, eut l'idée de con- sidérer l'Homme comme un ordre distinct dans la classe des Mammifères. Cet ordre fut établi d'abord , dans les premières éditions du Handèuch der J\'alurgeschichie , sous un nom aujourd'hui entièrement oublié : Iner- mis. Plus lard , dans la troisième édition du célèbre ouvrage de Blumenbach , De generis humani varielaie naiivâ, publiée en 1795, et dans les éditions ultérieures du Handbuch, le nom du premier ordre , Inermis , a disparu , et a fait place au nom de Bimanus. Un très grand nombre de zoologiî'.es ont adopté le groupe des Bimanes, en le cir- conscrivant et le classant coramc' l'avait fait Blumenbach, c'est-à-dire en y plaçant l'Homme seul, et en le considérant comme le premier ordre de la classe des Mammifères. Tels sont particulièrement Cuvier, qui adopta dès 1797 l'ordre des Bimanes, et qui a même BIM été quelquefois cité comme son fondateur; M. Duméril, enfin, plusieurs auteurs récents, en France el en Angleterre surtout, qui ont suivi Cuvier ou Blumenbach. Nous pouvons citer aussi Illiger, qui toutefois a cru devoir substituer le nom û'Erecia à celui de Bimani. D'autres auteurs , au contraire , se sont écartés de diverses manières de la classifica- tion de Blumenbach. M. Bory de Saint-Yin- cent, dans les articles Bimanes et Homme da Dictionnaire classique d'histoire naturelle, adopte le groupe des Bimanes, et continue à en faire le premier ordre des Mammifères ; mais il cherche à établir que les Singes de la première tribu doivent être séparés des Qua- drumanes , et réunis aux Bimanes. Cet ordre comprendrait ainsi quatre genres , savoir : Homo, Troglodytes , Pilhecus et Hylobales. En 1829, J.-B. Fischer, et tout récemment le prince de Canino , ont proposé la suppres- sion de l'ordre des Bimanes, et rétabli l'ordre des Primates de Linné, dans lequel l'Homme forme un premier groupe , désigné par le prince de Canino sous le nom d'Hominidœ. On voit que, pour ces deux zoologistes, l'ordre des Bimanes doit être supprimé comme n'é- tant point caractérisé par des modifications d'une valeur véritablement ordinale. C'est en sens contraire , bien qu'en défini- tive ils arrivent aussi à supprimer l'ordre des Bimanes, que d'autres auteurs se sont écar- tés de la classification de Blumenbach et de Cuvier. Non seulement , selon eux , aucun Singe , ni à plus forte raison aucun autre inanmiifère, ne doit élre réuni à l'Homme dans l'ordre des Bimanes ; mais cet ordre lui-même doit être rayé de la classe des Mammifères , l'Homme devant se placer en dehors et au- dessus de ce groupe , aussi bien que de la sé- rie animale tout entière. Selon ces idées, fondées sur des considérations que nous avons indiquées au commencement de cet ar- ticle , on trouve les Singes placés à la tête de la classe des Mammifères, à l'exclusion de l'Homme, laissé hors rang, dans un très grand nombre de classifications de diverses épo- ques , les unes déjà assez anciennes , par exemple , celles de Daubenton , publiée en 1792 par Yicq-d'Azyr; de MM. Cuvier et Geof froy Saint-Hilaire, en 1795 , et de Lacépéde en 1798 j les autres plus ou moins récentes, par exemple , celles de MM. Goldfuss , de Blainville et Fr. Cuvier, et celle que nous BIN •avons nous-même proposée, el qui est suivie dans ce Diclioniiairc. Ployez mammalogie et MAMMIFÈRES. {\S. G. S. -H.) Ce nom a été donné aussi par Cuvicr aux Reptiles du g. Chiiole, qui ont 2 membres antérieurs, et forment, avec lesllystéropcs, le passage des Sauriens aux Serpents. (C. u'O.) *BIIV.1TELLE. Bimidlu {binaius , joint deux à deux), bot. cr. — (Phycées). Nous avions proposé ce genre, dans les Mémoires de la société académique de Falaise, année 1835, pour réunir des espèces microscopiques , ap- partenant à la tribu des Desmidiées. Plus lard , la publication du grand ouvrage de M. Ehrenberg , sur les Infusoircs, nous a fait reconnaître que ces productions, bien qu'en- visagées sous un autre point de vue , devaient appartenir en grande partie au g. Siauras- riim, Mey. Quelques espèces peuvent aussi être rapportées au g. Comiarium , Cord. Voici les caractères que nous avons assignés à ces productions, si remarquables par le rap- procliemcnt binaire de leurs corpuscules : Corpuscules diaphanes , remplis d'un endo- chrôme vert , géminés , de formes variées , souvent tétraédriques ou tricornes , quelque- fois en croix ou rayonnants. Les liinatelles , dont nous comptions une vingtaine d'es- pèces , liabitent les eaux douces , les lieux herbus, récemment inondés. Elles forment ordinairement, sur les feuilles des plantes submergées, un léger enduit rauqueux, qui se détache avec une grande facilité. (Bréb.) *BI1\DERA (nom propre), bot. cr. — Phycées). M. J. Agardh vient d'établir (ZfH- nœa, 1841, Hefi., 1, p. 36) ce nouveau genre dans la sous-famille des Floridées , sur une algue de la mer des Indes et du Cap de Bonne- Espérance. Elle est dédiée à M. Binder, séna- teur et préfet de police de la ville de Ham- bourg, lequel est en même temps un habile phycologue. L'algue dont il s'agit appartient à la tribu des Céramiées ; elle est ainsi carac- térisée par l'auteur : Fronde filiforme, compo- sée d'une tige principale, irrégulièrement ra- .meuse, continue, comme dans les g. Da.sya, Asparagopsis, etc. , et recouverte de toutes parts de ramules subulés fasciés, 2- ou 3-cus- pidésàleur sommet. Sphérospores 3-5, placés au sommet des rameaux et disposés le long de ramules recourbés, connivents, en sé- ries transversales sur le côté intérieur de ceux-ci. Chaque sphérospore renferme 3 ou 4 | MO G35 spores contenues dans an périspore hyalin. Les frondes, cylindriques , s'élèvent d'une racine rameuse, rampante, et sont garnies de rameaux semblableraent conformés, plus ou moins allongés , et couverts d'une grande quantité de ramules hétérogènes, c'est-à-dire qu'au lieu d'être continus comme le filament principal, ils offrent des bandes transversales parallèles. Ces ramules sont en outre subulés, et portent à leur sommet 2 on 3 pointes pellu- cidcs et divariquécs. M. J. Agardh a recon- nu, dans ma collection , le type de ce g. dans une csp. du Cap , rapportée parM. Bélanger, et publiée par M. Bory sous le nom de Tliam- nophora hypnoides, f^oy. Bélang., T^oycKje aux Indes orient. Cnjpl.,]). 175. (CM.) B1]\ÉRÏL ou BIIVÉRY. ois. — Nom vul- gaire du Bruant commun. *BTIVERVÉ. Binervis {bis, deux fois; ncr- vus , nerf), bot. — Se dit de tous les organes foliacés, feuilles, sépales, pétales, etc., qui présentent deux nervures. C'est surtout dans les écailles florales des plantes de la famille des Graminées qu'on a attribue au nombre des nervures une plus grande importance pour la détermination des espèces el même des genres, f'^oy. graminées. (A. Pi.) BINÏA. EOT. PU. — Stedman et Du Pelit- Thouars ont changé le nom de ce genre , éta- bli par Noronha, en celui de Noronhia, en mé- moire de ce botaniste, et cette nouvellC'déno- minaîion a prévalu. Fby. NORONHIA. (C. t'O.) BI.^OCLE (Zinnis, double; oculus, œil). CRUST. — Nom employé par Geoffroy et quel- ques autres entomologistes , pour désigner divers Crustacés , tels que les Afius, l'Argule foliacé , certaines Caliges , et l'animal dont Latreille a formé le g. Prosopistome. (M. E.) BIIVTU. OIS. — Nom de l'Ortolan dans quelques départements de la France occiden- tale. *BIOI\HA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Phaséolées-Diocléées , formé par Martius {ex Benth. yinn. jrien. mus. fl, 130) et renfer- mant un petit nombre d'arbrisseaux ou d'ar- bustes indigènes du Brésil. (C.-L.) 'BIOPIILOEUS (iSto;, vie; ^^oio's, écorce. INS. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Xylophages , établi par M. Dejean, pour y placer trois espèces retranchées par lui des Cucujus de Fabricius , savoir : C. der- mestoides Fabr., de la Suède; C. angusta- 636 mp tus , Dej., d Allemagne , et C. pusillus , Dej., de Styrie. /^oy. cuci jus. (D.) 'BIOPHYTUM (|5io;, vie; ywTov , planle). BOT. PH. — Genre de la famille des Oxalida- cées, proposé par Jacquin {Oxal., t. 78) , et admis par De Candolleet autres auteurs mo- dernes , comme sous-genre du type de cette petite famille. Foy. oxalis. (C. L.) *BIOTIA (Biot, célèbre physicien ). BOT. PII. — Ce genre a été établi par De Can- doUe, aux dépens de quelques espèces com- prises antérieurement parmi les Asters. Il ap- partient à la famille des Composées, tribu des Astéroidées, et a pour caractères : Ca- pitule radié; ligules femelles fertiles, uni- sériées, assez larges, pourvues de styles glabres ; fleurons du disque hermaphrodites, fertiles. Réceptacle couvert d'alvéoles peu profonds et obscurément dentés. Involucre composé d'écaillés étroitement imbriquées , mutiques, et insensiblement plus longues à l'intérieur. Fleurons munis de styles, à ra- meaux aigus et hispides. Fruits glabres ou pubescents, allongés, présentant plus ordi- nairement trois côtes peu prononcées , et couronnés par une aigrette formée de soies filiformes, inégales , roides et scabres. — Les Bioiia sont indigènes des États-Unis d'Amé- rique. Ce sont des plantes vivaces, munies de feuilles dentées , de capitules disposés en coryrabe, qui présentent des fleurons ligules de couleur blanche ou azurée. Plusieurs es- pèces se cultivenlcommeplantesd'agrément; telles SO'il les B. corymbosa , lalifolia , macro- pliylla , etc. (J. D.) 'DIOTINE (nom propre), min. —M. Mon- ticelli a dédié sous ce nom, à M. Biot, une substance minérale du Vésuve, en petits cristaux jaunâtres, transparents, et d'un éclat assez vif, qui sont accompagnés de grenats bruns , et dont la forme dériverait, suivant lui , d'un rhomboèdre obtus. Ils rayent faiblement le verre, pèsent spécifique- ment 3,11, sont infusibles au chalumeau , et partiellement solubles dans l'acide azotique. D'après M. Brooke, la Biotine ne serait qu'une variété d'Anorthite, dont la base aurait pris une extension considérable. (Del ) BIOUTÉ. BOT. PH. — Nom vulgaire du Peuplier dans le midi de la France. BIPAPILLAIRE. Bipupillaria {bis, deux fois ;papi7/a, papille). MOLL. — Genre formé par Lamarck pour un mollusque tunicier dé- WP couvert par Péron sur les côtes de l'Auttraiie, et qui a pour caractère : un corps libre, nu, ovale, glanduleux , d'une consistance mem- braneuse et duriuscule, terminé en queue de rat, et ayant, à son extrémité supérieure, deux papilles coniques, égales, perforées, termi- nées par un oscule d'où l'animal fait sortir trois tentacules sétacés et rigides dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. La seule esp. connue est la B. australis. (C. d'O.) BIPARTI. Bipariiius. bot. pu. — Foye~, EIDENTÉ. (A. R.) •BIPARTIS. Bipariiii. ins.— Division éta- blie par Latreille dans la famille des Carabi- ques , et qui correspond à celle des Scaritides de M. Dejean. MM. Serville et Lepeletier de Saint-Fargeau [Encyclop. méih., t. X, p. 345) répartissent ainsi les 15 genres qu'ils y rap- portent : I. Menton inarticulé , recouvrant presque tout le dessous de la tête. G.: Ence- Icidus , Siagom. II. Menton articulé, laissant à découvert une grande partie de la bouche. A. Jambes antérieures palmées: a. Mandi- bules fortement dentées intérieurement. G.: Caréna, Scariia, Acanlhoscelis, Pasimachm, Scapients. b. Mandibules point ou très légè- rement dentées intérieurement. Oxystomus, Oxyguathus, Campiodonius, C/nnua.B. Jam- bes antérieures non palmées : a. Antennes grenues ou presque grenues; corselet presque carré. G.: Ozœna, Morio. b. Antennes à ar- ticles allongés, presque cylindriques ; corselet presque lunule ou cordiforme. Aristus, Apo- lomus. (D.) BIPÈDES [bis, deux fois; pes, pied).zooL. — On donne ce nom aux animaux qui mar- chent sur deux pieds seulement. Les Bi- manes sont des Bipèdes ; les Gerboises et les Kanguroos partagent cette prérogative les Oiseaux sont essentiellement Bipèdes , et l'on trouve , dans la famille des Scincoïdes , des animaux qui n'ont que les membres postérieurs. Latreille avait désigné sous ce nom une section de la classe des Mammi- fères, comprenant ceux qui sont privés de membres postérieurs. Celle même dénomination de Bipèdes , qui pourrait s'appliquer généralement aux Rep- tiles munis de deux pieds seulement, aété res- treinte dans cette classe au genre Hyslérope, qui n'a que deux membres postérieurs. (C. d'O.) BIPELTÉS. CRUST. — Synonyme de Bi- cuirassés. BIP BIPEXI^É. BOT. — f^OycX BlPIN>iÉ. "BIPEXIVES. Bipennia [bis, deux fois ; pe«- )/(), plume, aile), ins. — Lalreiiie désigne ainsi, dans sa xMélhodc , une coupe de la division des Insectes anélytres, comprenant ceux qui n'ont que deux ailes, roijez diptères. (D.) BIPHORE. Salpa {biforis, qui a 2 trous). MOLL. — Ces animaux, si remarquables sous tant de rapports, et que les navigateurs avaient dû observer depuis long-temps , lorsqu'au milieu de l'obscurité des nuits ils voyaient de longues bandes phosphorescentes briller, en ondoyant, au sein des eaux , n'ont néanmoins été positivement signalés pour la première fois que par Brown , dans son Histoire tiatu- rt'lle de la Jamaïque. Il en avait formé un g. sé- paré sous le nom de Tludia. Celle distinction si heureusement établie ne fut cependant pas admise sans difficultés. Linné y porta la con- fusion en plaçant les Biphores dans le g. Ho- lothurie; Forskhal, qui leur donna le nom de Siilpa, et qui les avait étudiés avec attention, les confondit pourtant avec des Ascidies. Gmelin, dans la treizième édition du Sysieina iiaiurœ , adopta à la fois le g. Salpa de Fors- kahl et le g. Dagijm de Banks et Solander, créé récemment par eux pour un vrai Bi- phore. Bruguière, à qui l'on doit des travaux étendus , quoique incertains encore sur ces Mollusques, changea le nom de Salpa en ce- lui de Biphore, et conserva à la fois les Bi- phores et les Thalies , qu'il confondit même avec les Physales ; mais les observations de Bosc, celles de Péron, et, en dernier lieu, les travaux de Cuvier, firent disparaître la con- fusion qui régnait dans ce g.; et, à l'excep- tion de Lamarck , qui en fit, sous le nom de Tuniciers, une classe intermédiaire à ses Ra- diaires et aux Vers, tous les zoologistes , se rangeant à l'opinion de Cuvier, les considè- rent comme des acéphales sans coquille. M. de Blainville en a fait la 2'^ famille de l'ordre de ses Hétérobranches sous le nom de Salpiens, dont les Biphores constituent la 1 " division sous celui de Salpiens simples. Les travaux de M. Savigny, et plus récemment ceux de Sturm et de Chamisso, de MM. Quoy et Gaimard , de Ruhl et de Van Hasselt , ont permis de compléter les renseignements qu'on avait sur les animaux de ce genre. Les Biphores sont, de tous les Mollusques acéphales nus, ceux dont l'organisation est la plus «ompliquée ; ce sont des animaux libres. BIP 637 mous , à corps complètement diaphane , tu- biforme ou cylindroide, plus ou moins al- longé , tronqué aux deux exlrémilés et mu- nis souvent, antérieurement , d'appendices tenlaculiformes ; ils sont renfermés dans une enveloppe membraneuse cl transparente qu'on appelle le manteau , pourvue de tu- bercules en nombre variable, faisant l'office de ventouses qui servent à leur agrégation et portant des bandes musculaires Iransverses. Deux ouvertures terminales sont situées aux deux extrémités du corps, et l'ouverture pos- térieure est munie d'une valvule destinée à empêcher la sortie de l'eau. Les viscères for- ment un nucléus , et sont placés à la partie antérieure du corps , près de la bouche. L'a- nus est plus loin en arrière et dans l'inté- rieur du manteau. Ils sont pourvus d'une branchie unique en forme d'écharpc finement striée en travers , et se portant obliquement du nucléus à la partie postérieure du corps : on ne connaît rien de leur système nerveux. Les organes de la génération sont à peine connus; cependant on considère comme un ovaire une masse granuleuse qu'on aper- çoit autour du nucléus, et l'on pense que les Biphores sont hermaphrodites. Pendant leur jeunesse , les Biphores sont réunis , suivant les espèces, d'une manière différente, soit en rosaces, soit en rubans souvent fort allongés, dont les chaînons sont formés d'individus disposés de manière à laisser libres leurs deux ouvertures; et, en général , pendant cette période, ils diffè- rent beaucoup des individus adultes. Un fait digne d'attention rapporté parChamisso {Dis- sertât, sur les Salpa , 1819), c'est que les Bi- phores agrégés produisent, après être deve- nus libres , des petits libres aussi , dont la forme diffère de la leur, et ces derniers don- nent à leur tour naissance à des individus agrégés. Les Biphores abondent dans la Méditerra- née et dans les mers équaloriales ; ils vivent en haute mer, immergés à des profondeurs variables ; mais, pendant les temps calmes, on les voit près de la surface des eaux , où ils répandent quelquefois une lueur phos- phorescente. Leur progression est lente et due à l'eau qui, en traversant le tube, baigne l'ap- pareil respiratoire ; cette eau est expulsée par l'ouverture postérieure du manteau , ce qui fait qu'ils nagent en arriére et généralement 638 BIP renversés le dos en bas. La faiblesse de ce mode de locomotion ne leur permet pas de se soustraire aux ondulations de la mer, dont ils sont constamment le jouet. Le nombre des espèces est considérable et s'augmente tous les jours: aussi des divi- sions ont-elles déjà été établies dans ce genre; elles sont généralement fondées sur la pré- sence ou l'absence d'appendices et sur leur mode d'agrégation. (C. d'O.) 'BIPHYLLOCERA {bis, deux fois; cpillov, feuille; x/pa;, corne), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Lamelli- cornes , tribu des Mélolonthides , établi par M.Wilhe dans un ouvrage intitulé: JS'oits on some insecte from kiiig Georges Sound; collecled and presented lo ihe Brilisli Mu- séum bij Cqplain George Greij , by Adavi ff'iihe , etc. , p. 461. Ce g. est fondé sur une seule espèce trouvée dans l'île du Roi- Georges, située entre la Nouvelle-Hollande et la terre de Diémen. Cette espèce , d'a- près la figure et la description qu'en donne l'auteur, nous a paru très voisine du Rliho- trogus; mais elle en diffère essentiellement par la forme extraordinaire des antennes du mâle, dont le dernier feuillet est fortement pectine extérieurement. Il la nomme Bipliyl- locera kerbyana; elle est couleur de poix, et couverte d'un duvet jaunâtre, avec 9 séries longitudinales de points enfoncés sur chaque élytre. (D.) BIPHYLLUS [bis, deux fois; CHS 6ii BIT BISSOUS. MAM. —Synonyme vulgaire (le Lapin. BISSUS. BOT. CR. — Voyez eyssus, BISTARDE ou BITARDE. ois. — Syno- nyme d'Outarde. 'BISTOîV (fils de iMars). iss. — Leach dé- signe ainsi un g. de Lépidoptères nocturnes , déjà nommé Amphidusis par les entomolo- gistes allemands. Voijez ce mot. (D.) BISTORTE [bis, deux fois; torius , tor- tueux ). BOT. PU. — Nom vulgaire d'une es- pèce du g. Polygonum. BISTOURIVÉE. MOLL. — Nom vulgaire d'une coquille du g. Arche, Arca toriuosa. Oken en a fait un g. distinct des Arches sous fe nom de Triais. (C. d'O.) BISTROPOGOIV. BOT. ph. — Voyez bys- TROPOGON. (C. L.) 'BISULFURE DE CUIVRE, mu.— Voyez CUIVRE et SULFURES. (DeL.) BISULQUES ibis, deux fois ; sulcus, sillon). MAM. — Animaux à deux sabots principaux, tels que les Ruminants. BITARDE. ois. — Voyez bistarde. BITESTACëS. Biiestaceus (W^.deux fois; testa, coquille), crust.— Nom sous lequel on a désigné les Crustacés de l'ordre des Bran- chiopodes, dont le corps est recouvert d'un double bouclier semblable à une coquille bi- valve; tels sont les Cypris, les Daphnies, etc. (C. D'O.) BITOMA {bis, deux fois ; TOfAvî, portion ; ce nom fait allusion aux deux articles de la massue des antennes), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Xylopha- ges, tribu des Trogossilaires, établi par Herbst aux dépens du g. Lyctus , Fabr. Il n'en dif- fère que parce que les espèces qui le compo- sent ont les antennes plus courtes et les man- dibules cachées ou peu découvertes. M. De- jean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 8 espèces , dont 7 d'Amérique et une seule d'Europe. Cette dernière est le Lyctus cre- natus Fabr. , qu'on trouve sous les écorces aux environs de Paris; elle est figurée dans Panzer {Hisl. ins. , t. I, tab. 24). M. Guérin- Méneville, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41 , fig. 5, en figure une espèce nouvelle qu'il nomme B. unicolor. Lalreillc avait changé le nom de ce g. en ce- lui de Diioma comme plus correct ; mais ce- lui de Bitoma a prévalu. (D.) BITOHE. Bitomus {bis , deux fois ; toVc» BIT division, section), moll. — Coquille micros- copique que Soldani prétend avoir trouvée en abondance dans la Manche, où personne ne l'a retrouvée depuis , et que Montforl a prise pour type du g. Bitome, sur une figure de Soldani. L'adoption de ce g. est ajournée jusqu'à ce que son existence soit bien con- statée. (C. d'O.) BITORou BITOUR. ois.— Nom vulgaire du Butor. BITRISCHUS. ois. — Synonyme de Roi- telet. *BITTACOMORPHE. Bittacomorpha {Bit- tacus , nom d'un g. de Névroptères ; {xopfn , forme), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères , famille des Tipulai- res, tribu des Terricoles, établi par M. West- wood sur une seule espèce, Ptychopiera cla- vipes de Fabricius,et adopté par M. Macquart dans son Sappl. à l'Hisl. nal. des Diptères , t. II, p. G48. L'espèce unique, sur laquelle ce g. a été fondé, est remarquable par la longueur inusi- tée de l'abdomen ; par la conformation de ses pieds en massue, et par les nervures des ailes. En voici une courte description : longueur, 8 lignes; obscure; thorax à bandes; côtés el écusson blancs; jambes à bandes blanches; 1" art. des tarses longs, à base blanche. Elle est de l'île de Terre-Neuve , Amérique bo- réale. (D.) BITTAQUE. Bittacus. ins.— Genre de la fa- mille des Panorpiens, de l'ordre des Névrop- tères, établi par Latreille aux dépens du g. Panorpa , Lin., et adopté par tous les ento- mologistes. On ne connaît encore que quatre espèces de ce genre, dont le type est le B. lipularius { Panorpa tipularia Lin., Fab.), qui habite la France et tout le midi de l'Europe, et offre en- tièrement l'aspect d'un Tipule (g. de l'ordre des Diptères). (Bl.) *BITTERSALZ, c'est-à-dire Sel amer. MIN. — Synonyme d'Epsomite ou Sulfate de magnésie. Voyez sulfates. (Del.) BITTERSPATII, c'est-à-dire Spath amer. MIN. — Synonyme de Dolomie ou Carbonate de chaux et de magnésie. Voyez carbonates. (Del.) BITUBULITE. Bitubulites {bis, deux fois; lubulus, tube, petit tuyau), moll. foss.— Blu- menbach a donné ce nom à un fossile très singulier trouvé dans le calcaire d'Heinber , BIT près de GoBtlingue. Ses affinités sont encore inconnues ; car on ne sait si l'on peut le re- garder comme un fossile ou s'il appartient à une autre classe. C'est sans fondement que M. Schlotheim le rapproche des Hippurites de Lamarck. (C. d'O.) BITUME. MIN. — Les Bitumes sont des substances liquides ou visqueuses , qui pa- raissent formées d'après les lois de la com- position organique , et sont beaucoup plus analogues aux huiles et aux poix végétales qu'aux minéraux proprement dits. Ces ma- tières, qui ne cristallisent pas, et dont la nature chimique n'est pas bien définie , échappent complètement à la méthode mi- néralogique , dans laquelle on ne les admet que par tolérance : on ne peut donc les dé- crire qu'à la manière des substances orga- niques naturelles, surtout à l'aide de leurs propriétés chimiques. Les Bitumes sont des substances combustibles, composées de car- bure d'hydrogène , seul ou uni à un principe oxygéné. Ils sont tantôt liquides et plus ou moins transparents, tantôt mous comme de la poix , quelquefois solides ; mais , dans ce dernier cas, ils sont très friables , se pulvé- risent facilement entre les doigts , et se ra- mollissent à une température peu élevée. Tous s'enflamment aisément et brûlent avec flamme et fumée épaisse , en dégageant une odeur forte qui leur esl particulière. Leur pe- santeur spécifique varie de 0,7 à 1,2 , ce qui fait que la plupart du temps ils surnagent à la surface de l'eau : ils sont généralement de couleur brune ou noire. On les divise en plusieurs sous-espèces, ou variétés princi- pales , entre lesquelles il existe des passages: leNaphte, le Pétrole, le Malthe et l'As- phalte. 1° Le Niiphie. Erdœl, W. C'est le Bitume le plus rare. 11 est parfaitement fluide à la température ordinaire , diaphane, d'un blanc jaunâtre, très inflammable; il suffit d'en approcher un corps embrasé pour qu'il prenne aussitôt feu comme de l'Alcool. Il donne une flamme bleuâtre , une fumée épaisse , et ne laisse aucun résidu. Lorsqu'il est exposé à l'air pendant long-temps , il s'é- paissit et se change en Pétrole. Le Naphte pur ou distillé parait être isomère avec le percarbure d'hydrogène des chimistes. 2» Le Pétrole (c'est-à-dire huile de pierre) est de couleur brune ou d'un rouge noi- BIT 6Z,5 râtre , d'une consistance visqueuse plus ou moins épaisse, et d'une fluidité qui aug- mente par la chaleur. C'est le Bitume li- quide le plus commun ; il diffère du Naphte, en ce qu'il laisse pour résidu de la distilla- tion une matière bitumineuse non volatile , qui paraît être identique avec le Malthe. 3» Le Malihe ou Pisiasphalie ( l'Asphalte du commerce) : sorte de Bitume glutineux , de poix ou de goudron minéral , qui se dur- cit par le froid et se ramollit par la chaleur. Il se fond toujours dans l'eau bouillante ; il est soluble dans l'Alcool , dans le Naphte et dans l'huile de térébenthine. Sa composition n'est pas encore bien connue. 4" h'Asphalie. Le Bitume de Judée ; le Karabé de Sodome ; le Bitume des 3Iomies. Il est solide, d'un noir brunâtre, très fragile, à cassure vitreuse largement conchoidale. Il est connu de temps immémorial , et il pro- vient principalement, ainsi que l'indique son nom , du lac Asphaltile ou de la mer Morte en Judée. Il ne fond pas à la tempé- rature de l'eau bouillante, mais il est fu- sible à une température plus élevée, et il esl insoluble dans l'Alcool. Il est formé de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, dans des proportions qui ne sont pas encore bien dé- terminées. On a beaucoup discuté sur l'origine des Bitumes, et l'opinion la plus accréditée jus- qu'ici était qu'ils provenaient du règne vé- gétal , et résultaient d'une sorte de distilla- tion naturelle des Houilles. La ressemblance qui existe entre certains Bitumes naturels et les matières bitumineuses qu'on extrait de la Houille appuyait fortement celle idée; mais elle était sujette à d'assez grandes dif- ficultés, par l'impossibilité où l'on se trou- vait d'expliquer d'une manière satisfaisante l'immense quantité de Bitumes répandue à la surface de la terre, l'existence de ces ma- tières dans les roches ignées, les filons, les terrains antérieurs à la Houille, et enfin les rapports constants qu'on remarque en- tre le gisement des Bilumes et les dépôts de Sel , de Gypse et de Soufre, les salses, les éruptions gazeuses , les sources thermales et minérales : aussi les géologues pensent-ils aujourd'hui que les Bitumes sont , comme ces dernières substances, des produits vol- caniques indirects, ou une nouvelle sorte de manifestation de l'activité de ces causes sou- 6/»6 BIT ferrâmes, qu'on désigne généralement sous le nom A'agenls ■pluloniques. Les Naphtes ou Pétroles accompagnent presque toujours les salses ou les dégage- ments de gaz hydrogène carboné, qui s'é- chappent en différents lieux de l'intérieur de la terre. On connaît des sources de Pétrole à Miano , prés de Parme ; au mont Zibio , près de Sassuolo, dans le Modénais ; en Tos- cane , au nord des salses de Barigazzo et de Pietra-Mala ; en Sicile , prés de Girgenti ; en France , à Gabian , près de Pézénas , dans le département de l'Hérault, et à Bechelbrunn, en Alsace; à l'île de Zante, dans des lacs ou bassins naturels ; au Caucase , en Perse , dans rinde, au Japon et en Chine. Une des localités les plus célèbres est le Schirvan , aux environs de Bakou et de la presqu'île d'Abchéron, sur la mer Caspienne.— On em- ploie le Naphle pour l'éclairage ; on le fait entrer dans la composition de certains Ter- nis et de quelques préparations pharmaceu- tiques. On s'en sert aussi dans les labora- toires pour conserver le Potassium, en le mettant à l'abri du contact de l'air et des corps oxygénés. Le Mallhe ou Pissasphalte se trouve dans une grande partie des lieux où se rencontre le Pétrole ; il s'écoule par les fissures des ro- ches , et couvre souvent la surface du sol environnant d'un enduit visqueux et mame- lonné. Il imprègne beaucoup de roches, par- ticulièrement dans le sol tertiaire , et consti- tue ce qu'on appelle les Grès, les Sables, les Calcaires bitumineux , les Argiles et Mo- lasses bitumineuses, etc. Il forme des gîtes assez considérables à Orthez et Caupenne , près de Daz ; à Pyriraont et Seissel , près de la perte du P»hône ; à Lobsann , dans le dé- partement du Bas-Rhin ; à Pont-du-Château, en Auvergne , et au Puy de la Pège , où il imprègne des vakes et tufs basaltiques, etc. La plupart de ces Bitumes sont employés au- jourd'hui , à Paris , pour le dallage des ponts et des trottoirs. On s'en sert aussi pour la couverture des édiflces et des terrasses , et on cherche en ce moment à les appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaus- sée pour les voitures. En les mêlant à des fragments de pierres meulières, on en fait des pavés très solides, auxquels on donne une forme rectangulaire ; on les pose ensuite les uns à côté des autres sur une couche mv de sable et de ciment bien dressée , jjui- on les réunit en un tout imperméable eo faisant couler entre leurs joints du Bitume fondu. L'Asphalte proprement dit abonde par- ticulièrement en Judée; les anciens Égyp- tiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. Il s'élève continuellement du fond du lac Asphaltite à la surface d«s eaux, où il arrive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes où on le recueille. Par l'exposition à l'air , il prend plus de con- sistance. On voit par un passage de Stra- bon que les anciens le regardaient comme un véritable produit volcanique, et cette opinion est d'accord avec celle de la plupart des géologues modernes. On trouve aussi de l'Asphalte en d'autres lieux, où il se produit également à la surface des eaux; tel est en- tre autres un lac de 3 milles de tour, qui existe dans l'île de la Trinité. Enfin , on ren- contre, mais en petite quantité, des sub- stances bitumineuses analogues à l'Asphalte, noires, brunes ou rougeâtres, qui accom- pagnent diverses substances des filons et des terrains de cristallisation , telles que le Quartz , la Barytine , le Calcaire , la Ga- lène, etc. (Del.) BITUME ÉLASTIQUE, min. — Foytz ÉLATÉRITE. BITUME DE JUDÉE, min. — Ployez bi- tume ASPHALTE. BITUME DES MOMIES, min. — ^oyez BITUME ASPHALTE. BITIME RÉSIMTE. Mm. — Foyez ré- TINASPHALTE. (DbL.) BITURE. ms. — ployez bytcre. *BIIIS (/3c'o;, vie). INS. — Genre de Coléop- tères hétéromères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean, dans son dernier Cata- logue , pour y placer une 6«ule espèce re- tranchée par lui du g. Boros de Herbst. Cette espèce est le TrogosUa thoracina Fabr. , de la Suède. (D.) BIVAI. OIS. — Nom vulgaire du Pic vert, Picus viridis L. BIVALVES. Bivalves {bis, deux fois ; valva, valve). zooL., BOT. — Les conchyliologistes ont presque tous introduit, dans leurs classifica- tions, le nom de Bivalves, qu'ils ont appliqué à des groupes plus ou moins limités des Co- quilles à deux battants. Les détails relalifs à BIX celte dénomination se trouveront à l'article MOLLUSQUES , auqucl nous renvoyons. Les botanistes appliquent ce nom aux capsules formées de deux parties ; tels sont, par exemple, la capsule du Lilas, les noyaux des Drupes, etc. (C. d'O.) BrVALY. MAM. — Koyez boeuf. BIVET. MoLL. — Synonyme du Cancella- ria cuncellala Lam. BIVOiV.ïlA (Bivona Bemardi, botaniste sicilien), bot. ph. — Ce genre, formé par De Candolle [Sysi. 2, 154), appartient à la famille des Crucifères , tribu des Notorhizées-Angus- tiseptées , et ne renferme qu'une espèce , le B. lutca DC. C'est une petite plante annuelle ( Thlaspi luieum Biv. Cent. 1 , 78), glabre, glauque, débile, haute à peine de quelques centimètres, et croissant en Sicile, sur les flancs des montagnes arides. Ses fleurs sont petites, jaunes, en grappes terminales; sa tige, à peine rameuse, filiforme, porte des feuilles alternes, cordiformes-amplexicaules; les bases grossièrement dentées , sessiles su- périeurement. Introduite, en 1829, dans les jardins anglais. (C. L.) 'BIVOIV^A (nom propre), bot. ph. — Ce genre , dédié par Rafinesque à un botaniste sicilien , Bivona Bernardi , dont un autre genre a conservé le nom , comprenait plu- sieurs espèces de Jatropha , et répondait au Cnidoscolus AtVo\x\. Koy. ce mot. (Ad. J.) "BIVOIV^A (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. ph. — Ce genre, formé par Mo- cino et Sessi [FI. mex. ined.) , est rapporté en synonymie au g. Cardionema, DC. (C. L.) BIWALDIA, Scop. bot. ph. — Synonyme présumé de Garcinia. BIX A. bot. ph. — Vieux nom du Rocou, devenu le nom scientifique de cet arbuste. *BIXACÉES. Bixinées. bot. ph. — La fa- mille de plantes dicotylédones poly pétales hypogynes ainsi appelée a été différem- ment circonscrite par plusieurs auteurs. Le genre qui lui a donné son nom et plusieurs autres voisins étaient, dans le principe, pla- cés à la fin des Tiliacées , dont on les a sépa- rés ensuite d'après plusieurs considérations , dont la principale est leur placentation parié- tale; mais elle est souvent telle aussi dans les Tiliacées, où les placentas, il est vrai, s'ap- prochent plus de l'axe, mais sans se confon- dre. M. Endlicher a élargi le cadre des Bixi- n''ps , eo y faisant entrer les Flacourtianées, BIX 647 qui s'en distinguent par la multiplicité de leurs styles ou de leurs stigmates sessiles.Mal- gré les intimes rapports de ces deux grou- pes, nous continuerons à les séparer, en con- servant aux Bixacécs à peu près les mêmes limites que leur avait données leur auteur, M. Kunth , et alors nous leur assignerons les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites ou rarement unisexuelles par avortement. Calice de 4-7 folioles entièrement distinctes ou soudées entre elles à la base , à préflorai- son imbriquée. Pétales en nombre égal, al- ternant avec elles , ou quelquefois nuls. Éta- mines en nombre indéfini , à filets libres insérés sur un large disque qui occupe le fond du calice , et leur donne ainsi souvent l'apparence d'une insertion périgynique ; anthères biloculaires. Ovaire libre , sessile , contenant des ovules nombreux attachés à 4- 7 placentas pariétaux dans une loge unique. Style simple , indivis ou partagé au sommet en 2-4 branches. Fruit capsulaire ou charnu^ renfermant,comme l'ovaire, plusieurs graines fixées à des placentas saillants sur la paroi in- terne en lignes longitudinales , ascendantes , enveloppées d'un tégument pulpeux , s us lequel on trouve un test cnistacé, doublé d'une mince membrane , un périsperme charnu plus ou moins épais , et dans celui-ci un embryon droit ou légèrement courbé , à cotylédons foliacés, à radicule dirigée vers le hile. — Les Bixacées sont des arbres ou des arbrisseaux croissant entre les tropiques , la plupart en Amérique, quelques uns dans les îles d'Afrique ou d'Asie. Leurs feuilles sont alternes, simples , entières , souvent parse- mées de points glanduleux, transparents, posées sur des pétioles quelquefois munis , quelquefois dépourvus de stipules. Les pé- doncules axillaires , solitaires ou réunis plu- sieurs ensemble, quelquefois ramifiés par di- chotomies , ou en grappes , ou en panicules , portent en conséquence une seule ou plu- sieurs fleurs , et les pédicelles sont accompa- gnées de bractées. Le plus souvent la plante est glabre; lorsqu'elle se couvre de poils, ils sont ordinairement étoiles. Genres. 1» Fruit déhisceni. Fleurs hermaphrodites. Bixa, L. — Echinocarpus, Bl.— Trichos- permtim , Bl. — Lindackeria, Presl. — Denka- wia.Meisn. {Leucocarpon, Ach. Rich.) 6^S BLA 2° Fruit indéhiscent. Fleurs assez souvent unisexuellcs. Carpotroche , Endl. {Meyna, Piadd. non Aubl.) — Oncohu, Forsk. [Lundm, Thonn. el Schum.). — Phoberos , Lour. [Rhinan- ihera, Bl. — Scolopia , Schreb.) — Ludia, Lam. — Lœlia, Lœffl. ( 7'liamtiia, P. Br. — Hellu'ingia, Adans.) — Prockia, P. Br. — Thiodia, Benn. {Liglifootia,S\f.)—^4phloici, Benn.— Banara, Aubl. [Ascru, Sch.—Boca, Fi. flum.)— Kuhlia, Kunth. — Azara, Ruiz et Pav. {Silenia, Berter.) — Pineda , Ruiz et Pav. — Chnslannia , Presl. — Dasyan- ihcra, Presl. (Ad. J.) BIXIIVÉES. BOT. PII. — Voyez bixacÉes. BIZAAM. MAM. — F'oyez bisaam. BIZE, Rond, poiss.— Synonyme de Sarde, Scpmber sarda de Bloch. *BIZIURA , Leach. ois. — Genre démem- bré des Hydrobates de Temminck el des Ma- creuses de Cuvier, ayant pour type l'Hydro- bate à fanon, Hydrobalus lobauis Tem. [PI. col. 406), de la Nouvelle-Hollande. Ce genre ou sous-genre faisant partie de noire sous-faniille des Fuligulinées , nous renvoyons à ce mot, où nous indiquerons les divers genres ou sous-genres qui en font par- tie. (Lafr.) "BLABERUS (|3),aÇt'poç, nuisible). iNS. — Genre de Coléoptères tétramèrcs, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères, divi- sion des Anlhribides, établi par Schœnherr, qui le place entre les g. Anihribiis et Pieso- coryims. Il s'en dislingue principalement par la forme du corselet, qui offre près de sa base une carène transverse et se continuant un peu sur les côtés. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, retranchée par l'auteur des Tropidères , el nommée par lui B. fallax. Elle est de la Ca- frcrie. (D.) 'BLABERUS (|3),aÇfpoç, nuisible), ms.— M. Serviile {Hev. méih. de l'ordre des Orth.) a appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Blatliens, de l'ordre des Orthop- tères, que plusieurs entomologistes regardent comme une simple division du g. Blaiia. Les Blabères sont les plus gros Insectes de la famille des Blalliens ; on en connaît un pe- tit nombre d'espèces qui toutes proviennent des parties chaudes du globe. Le type est le B. fjiganieus [Blaita gigantea Linn.) de l'A- mérique méridionale. (Bi..) BLA BLAC. OIS.— Espècedu genre Milan, Falco mekmopierus Tiàud. , àonl M. Savigny a fait le type du genre Couhieh, nom arabe de cet oiseau. BLACK-WAD. min. — /^oj/cïmanganÈsk HYDROXYDÉ. (DeL.) BLACKBOURIVEA , Kunlh. bot. ph. — Synonyme de Blackbimtia. BLACKBURIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de plantes dédié par Forster à J. Blackburne, Anglais qui avait rendu quel- ques services à la science par son jardin bo- tanique. Il a été placé parmi les Zanthoxy- lées el offre les caractères suivants : Fleurs monoïques par avorlemenl. Calice 4-fide; 4 pétales plus longs, à préfloraison valvaire in- dupliquée. Fleurs mâles : Etamincs 4 , plus courtes que les pélales, a anthères introrses, biloculaires, portées sur des filets extrême- ment courts, entourant un rudiment d'o- vaire conique el simple. Fleurs femelles: Pas d'étamines ; ovaire unique porté sur un gynophore très court, à une seule loge, vers le sommet de laquelle est suspendu un ovule unique, se rétrécissant à son sommet en un style court que termine un stigmate obtus. Capsule presque globuleuse, sessile, s'ou- vrant à moitié en deux valves ; sa loge uni- que, revêtue d'un endocarpe qui ne se détache pas, présente une graine de même forme sus- pendue à un funicule filiforme, couverte d'un lest osseux et noir , doublé d'une peau mem- braneuse, et contenant, dans l'axe d'un pé- risperme charnu , un embryon à cotylédons foliacés, articulaires, plans , à radicule très courte et supère. — L'espèce connue estun ar- bre de l'ile Norfolk, à feuilles alternes ou op- posées, de 2 à 4 paires de folioles entières avec une impaire terminale, à panicules serrées, axillaircs et terminales. (Ad. J.) *BLACKSTOMA (nom propre), bot. pn.— Genre de la famille des Gentianacées , formé par Hudson [Fl. angl., 146), et synonyme du Chlora de Linné. Ce nom a été donné aussi par Scopoli [Iniro'i., n. 1256) à un genre de la famille des Clusiacées , synonyme de Moronobea d'Aublet. (C. L.) 'BLACKWELLIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de la famille des Homalinacées , fondé par Commerson (m se.) et adopté par Jussieu {Gen. 343), renferme environ 8 es- pèces, indigènes des îles de Madagascar et de BLA Bourbon , de l'Asie tropicale et du Népaul. Ce sont des sous-arbrisseaux ou arbrisseaux à feuilles altenics , exslipulées, courtement pétiolées, coriaces,, dentées ou plus rarement très entières, glabres ou pubescentes en des- sous ; à fleurs blanches, petites, disposées en épis terminaux ou axillaires, simples ou pa- niculés. (C. L.) *BLACODES {(ilaxti^nç paresseux), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. Dcjean dans son dernier Catalogue , mais dont les caractères n'ont pas été publiés. D'après la place qu'il lui donne, il appartiendrait à la tribu des Pédinites de M. Solier. Il y rapporte 7 espèces, toutes du cap de Bonne-Espérance, et parmi lesquelles figurent le Phijlax subcariuatus St., YOpalmm sulcatum Wied., et l'Opalnm Vertagus d'IUiger. (D.) BLACOUEL. BOT. ph. — Francisation vi- cieuse de Blackvellia , dont il est synonyme. *BLACUS (|3^axoç, indolent), ms.— Genre de la famille des Ichneumoniens , tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Nées von Esenbeek , adopté par Wesmaël, etc. M. Haliday a réduit le genre Blacus aux espèces dont l'abdomen est sessile, et les tarses munis de crochets simples. On connaît quelques espèces européennes de ce g. ; celle qu'on peut en considérer comme le type est le B. humilis Nées von Esenbeek. (Bl.) BLADIIIA (nom propre), bot. rn.— Genre formé par Thunberg {Fl. jap. , t. 18, 19) dans la famille des Myrsinacées , et regardé comme une des deux divisions du sous-genre Euardisia, Al. DC. Foy. AV^msw. (C. L.) BLiERIA, L. BOT. PH. — Voyez blaihia. (C. L.) BLAGRE. OIS. — Nom vulgaire du Py- gargue Blagre, Falco Blagrus. *BLAI!\VïLLEA (nom propre), bot. ph. — Genre de plantes dédié par Cassini à M. Ducrotay de Blainville. Il fait partie des Composées -Astéroidées et présente les caractères suivants : Capitule pluriflore hé- térogame ; fleurs du rayon peu nombreuses, 1-sériées, femelles, f.rmant une ligule assez large, courte, irrégulière et 3-dentée; celles du disque hermaphrodites, régulières, 5-dentées. Style des fleurs du disque inclus, à rameaux courts et presque semblables à ceux des Buphthalmum ; fruits du rayon triangulaires, T. 11. BLA 649 glabres, ou légèrement hispides dans les an- gles, lesquels portent au sommet 3 arêtes per- sistantes, raidcs, ciliées ; ceux du disque, com- primés latéralement, présentent en général 2, plus rarement 3-4 arêtes. Involucre ovale, cylindracé , formé de 1-3 séries d'écaillés dressées, foliacées, ovales-oblongucs à l'exté- rieur , paléacées à l'intérieur. Béccptacle plan, étroit, portant des écailles membra- neuses, dentées au sommet, concaves et embrassant les fleurons. — Les Dlainvillea sont des herbes annuelles , indigènes pour la plupart de l'ancien continent, munies de feuilles opposées , pétiolées, triplinervécs cl dentées. Les pédoncules qui naissent aux aisselles des rameaux se terminent chacun par un capitule renfermant des fleurons blancs. (j. d.} *BLAI!\VILLIE. Blainvillia (nom propre). INS. — Genre de Diptères, établi par M. Robi- neau-Desvoidy, et dédié à M. le professeur de Blainville. Ce genre, qui appartient à la fa- mille des Mésomydes-Muscivores , tribu des Aricines-Littorales , se distingue des Hydro- tées et des Lymnophores par les caractères suivants : Chcte plumeux dans les mâles et presque nu dans les femelles; palpes maxil- laires des mâles très développés ; une légère crénelurc aux tibias antérieurs du même sexe. L'auteur l'a fondé sur une seule espèce trouvée par lui , en 1828 , dans les marais de Saint-Sauveur : il la nomme B. palpaïa. M. Robineau-Desvoidy a donné également le nom de Blainvillia à un autre genre de Diptères de la famille des Philomides, tribu des Myodines. Il y rapporte deux espèces : l'une trouvée par lui à Saint-Sauveur et qu'il nomme B.jucunda; l'autre qui existait dans la collection de M. Dejean , et qui était étiquetée par Latreille : Utiles formona. M. Macquart laisse ces deux espèces dans le genre Otites. Voy. ce mot. (D.) BLAIREAU. Mêles, Briss. mam. — Genre de Mammifères appartenant à l'ordre des Car- nassiers, section des Plantigrades. On peut assigner pour caractères génériques à ces ani- maux : 36 dents, savoir: 6 incisives et 2 cani- nes en haut et en bas ; 8 molaires à la mâ- choire supérieure, et 12 à l'inférieure (ces dents ont la plus grande analogie avec celles des Moufettes; la carnassière de la mâchoire supérieure est remarquable par sa petitesse, à cause de sa partie postérieure qui en fait en 41* 650 BLA apparence, extérieurement, une fausse mo- laire; elle a sa partie interne composée d'une base garnie de trois petits tubercules que sépare un creux assez sensible. La tubercu- leuse d'en haut est démesurément grande et aussi large que longue, à bord externe garni de -3 tubercules, et à bord interne muni d'une crête frangée, etc.)- Corps trapu, bas sur jam- bes , ce qui donne à cet animal une marche rampante. 5 doigts à chaque pied ; ceux des pieds de devant armés d'ongles longs et ro- bustes, propres à fouir la terre. Queue courte, velue. 6 mamelles dans les femelles : 2 pec- torales et 4 ventrales. Ils ont, près de l'anus, une poche d'où suinte une humeur grasse et fétide. Linné plaçait les Blaireaux dans le g. des Ours; et, en effet, le Blaireau commun a un faciès qui rappelle assez celui de ces ani- maux, mais en miniature. En outre, leur os- téologieles rapproche des Ours et des Bâtons ; la voûte palatine est très prolongée en ar- rière des dents; la caisse est vésiculeuse et saillante; le tubercule de l'occipital est sé- paré de l'apophyse mastoïde du temporal. Ils manquent de canal vidien; et, ce qui doit leur donner une grande sensibilité dans le nez, leur trou sous-orbitaire est grand , court et simple. Ce genre renfermerait 3 espèces, dont une, le Blaireau taisson ( Vrsus laxus de Schre- ber, fig. 142, b), n'est bien certainement qu'une variété du Blaireau commun , dont elle ne diffère que par son ventre d'un gris plus clair que ses flancs ; par son oreille de la même couleur que le corps et seulement bor- dée de noir, et par la bande noire de la face qui passe par-dessus l'œil sans y toucher. Du reste, cette prétendue espèce ne se trouve ja- mais que dans les contrées habitées par no- tre Blaireau , et pêle-mêle avec lui, dans les mêmes localités. La seconde espèce, le Blaireau carcajou [Mêles lubradorica Sab. — Ursus labradori- cus Gml. — le Gloulon du Labrador de Son- nini) pourrait bien encore n'être qu'une va- riété de localité de notre Blaireau commun , quoi qu'en dise le naturaliste américain Har- lan, qui le caractérise ainsi: Longueur, 0,704 (2 pieds 1 pouces), non compris la queue; brun en dessus, avec une ligne longitudinale blanchâtre, bifurquée sur la tête, et simple tout le long du dos ; côtés du museau d'un BLA. brun foncé , et pieds de devant noirs. La fe- melle est beaucoup plus petite que le mâle. Cet animal se trouve dans l'Amérique septen- trionale, dans le Labrador et le pays des Es- quimaux ; il est carnassier et habite un terrier. Lahontan , qui en parla le premier, le com- parait au Blaireau. Des peaux envoyées du Ca- nada , il y a quelques années, au Muséum d'histoire naturelle, ne laissent plus de doute, à mon avis, sur l'identité du Carcajou avec no- tre Blaireau. Il ne nous reste donc plus à dé- crire qu'une seule espèce ; car celte prétendue Ai%[\nci\on an Blaireau-Cliicn et du Blaireau- Cochon , n'est fondée que sur des contes de chasseurs. LcBlaireau commun [Mêles vulgarts Desm. — C/'r,«(i/çme/eiLin.)aO,"'G5oul,'"00;estd'un gris brun en dessus, noir en dessous; il a, de chaque côté de la tête, une bande longitudinale noire, passant sur les yeux et les oreilles , et une autre bande blanche sous celles-ci, s'é- tendant depuis l'épaule jusqu'à la moustache. Sa démarche est lourde , gênée , à cause de la brièveté de ses jambes, et son ventre, ca- ché sous de longs poils, a presque l'air de toucher à terre. Ses doigts sont engagés dans la peau. Sa queue, à peu près de la longueur de sa tête, a 15 vertèbres; enfln, on lui compte 15 côtes, c'est-à-dire une de plus qu'au Bâton et au Coati, et une de moins qu'au Glouton. Cet animal se trouve dans toute l'Europe et l'Asie tempérée, ainsi que dans !e nord de l'Amérique si, comme je le pense, le Carca- jou n'en est qu'une simple variété; il n'est pas rare en France, même dans les bois des environs de Paris. Buffon, qui se trompait si rarement toutes les fois qu'il pouvait voir par ses propres yeux, en a fait un portrait qui ne laisse rien à désirer: « Le Blaireau, dit-il, est un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se retire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les plus sombres, et s'y creuse une demeure souterraine; il semble fuir la so- ciété, même la lumière, et passe les trois quarts de sa vie dans ce séjour ténébreux, dont il ne sort que pour chercher sa subsis- tance. Comme il a le corps allongé, les jam- bes courtes, les ongles, surtout ceux des pieds de devant, très longs et très fermes, il a plus de facilité qu'un autre pour ouvrir la terre, y fouiller, y pénétrer, et jeter derrière lui les déblais de son excavation, qu'il rend tor- BLA tueuse, oblique, et qu'il pousse quelquefois fort loin. Le Renard, qui n'a pas la même fa- cililé pour creuser la Icrrc, profile de ses tra- vaux : ne pouvant le contraindre par la force, il l'oblige par adresse à quitter son domicile, en l'inquiétant, en faisant sentinelle à l'en- trée, en l'infectant de ses ordures; ensuite il s'en empare, il l'élargit, l'approprie et en fait son terrier. Le Blaireau , forcé à changer de manoir, ne change pas de pays ; il ne va qu'à quelquedistance travailler sur nouveaux frais à se pratiquer un autre gîte , dont il ne sort que la nuit, dont il ne s'écarte guère, et où il revient dès qu'il sent quelque danger. Il n'a que ce moyen de se mettre en sûreté , car il ne peut échapper par la fuite : il a les jam- bes trop courtes pour pouvoir bien courir. Les Chiens l'atteignent promptement lors- qu'ils le surprennent à quelque distance de son trou ; cependant il est rare qu'ils l'arrê- lenl tout-à-fail et qu'ils en viennent à bout, à moins qu'on ne les aide. Le Blaireau a les poils très épais, les jambes, les mâchoires et les dents très fortes , aussi bien que les on- gles ; il se sert de toute sa force, de toute sa résistance et de toutes ses armes, en se cou- chant sur le dos, et il fait aux Chiens de pro- fondes blessures. Il a d'ailleurs la vie très dure ; il combat long-temps , se défend cou- rageusement, et jusqu'à la dernière extré- mité. » Le mâle et la femelle vivent solitairement, chacun de son côté. Celle-ci met bas en été, et fait 3 ou 4 petits, dont elle a le plus grand soin. Elle leur prépare un lit avec de l'herbe douce qu'elle a l'industrie de réunir en une sorte de fagot qu'elle traîne entre ses jambes jusqu'à son terrier. Lorsque ses petits sont un peu forts, elle va chasser dans les environs de son habitation , et leur apporte le produit de ses recherches pour les habituer peu à peu à une nourriture solide; mais alors elle les fait sortir sur le bord du terrier, afin de n'en pas salir l'intérieur par les débris des repas ; car ces animaux tiennent leur logis avec la plus grande propreté, ce qui ne les empêche pas d'avoir presque tous la gale, au moins en France. Pris jeune , le Blaireau s'appri- voise au point de suivre son maître , d'obéir à sa voix, déjouer avecles Chiens de la mai- son, et de se familiariser avec tout le monde, sans jamais devenir ni voleur, ni gourmand ci importun. Il est d'autant plus aisé à nour- BLA 651 rir qu'il mange indistinctement tout ce qu'on lui présente. Le Blaireau est carnassier, mais moins ce- pendant que son systèmedcntaire ne devrait le faire croire. 11 ne vit guère de proie que lors- qu'il ne trouve plus de baies et autres fruits charnus. Dans ce cas , il chasse aux Mulots , aux Grenouilles, aux Serpents; il déterre les nids de Guêpes pour en manger le couvain; il tâche de surprendre la Perdrix sur son nid; il creuse dans les garennes pour s'emparer des Lapereaux; enOn, quand toutes ces ressources lui manquent, il se contente de Sauterelles, de Hannetons et de Vers de terre qu'il aime beaucoup. Plein d'intelligence, rusé, très défiant, le Blaireau ne donne que très rarement dans les pièges qu'on lui tend. Si l'on a tendu un lacet à l'entrée de son terrier, il s'en aper- çoit aussitôt, rentre dans sa demeure, et y reste renfermé cinq à six jours , s'il ne peut, à travers des rochers , se creuser une autre issue; mais, pressé par la faim, il finit par se déterminer à sortir. Après avoir long- temps sondé le terrain et observé le piège, il se roule le corps en boule aussi ronde que possible; puis, d'un élan, il traverse le lacet en faisant ainsi trois ou quatre culbu- tes, sans être accroché, faute de donner prise au fatal nœud coulant. Ce fait, tout ex- traordinaire qu'il est, est regardé comme certain par tous les chasseurs allemands. Si l'on veut forcer un Blaireau à sortir de son terrier en l'enfumant, ou en y faisant péné- trer un Chien , le malicieux animal ne man- que jamais de faire ébouler une partie de son terrier , de manière à couper la commu- nication entre lui et ses ennemis. Les Allemands ont, pour la chasse du Blaireau , la même passion que les Anglais pour celle du Renard ; mais ils satisfont leur goût avec beaucoup plus de simplicité. En automne , trois ou quatre chasseurs partent ensemble, à nuit close, armés de bâtons et munis de lanternes ; l'un d'eux porte une fourche, et les autres conduisent en laisse deux Bassets et un Chien courant bon quê- teur. Ils se rendent dans les lieux qu'ils sa- vent habités par des Blaireaux, et à proximité de leurs terriers ; là , ils lâchent leur Chien courant, qui se met en quête et a bientôt ren- contré un de ces animaux. On découple les Bassets, on rappelle le courant, et l'on se met 652 BLA à la poursoite de l'animal, qui ae tarée pas à être alleint par les Chiens , et qui se défend vigoureusement des dents et des griffes. Le chasseur qui porte la fourche la lui passe au cou , le couche et le maintient à terre , pen- dant que les autres l'assomment à coups d€ bâton. Si on veut le prendre vivant, on lui enfonce, au-dessous de la mâchoire inférieure, un crochet de fer emmanché d'un bâton , on enlève l'animal, on le bâillonne, et on le .>ette dans un sac. Sa graisse passait autrefois pour avoir de grandes vertus médicales ; aujour- d'hui on ne se sert plus que de sa peau , qu'on emploie pour couvrir les colliers des Chevaux de trait. (Boitard.) ^BLAIRE AUX FOSSILES, paléout.— Des ossements de ce genre de Carnassiers se ren- contrent dans le diluvium des cavernes. PiO- «enmiiller compte le Blaireau au nombre des animaux de la caverne de Gaylenreuth en Franconie. MM. Dubreuil et Marcel de Serres en ont découvert dans celle de Lunel-Viel, département de l'Hérault j M. Billaudel en a recueilli, dans celle de l'Aviso à Saint-Macaire, déparlement de la Gironde, une mandibule représentée par M. de Blainville, pi. 12 de son Ostéographie des petits Ours. M. Mac- Enry en cite une demi-mâchoire inférieure trouvée dans la caverne de Kent. M. Schmer- ling en a rencontré dans les cavernes de la province de Liège. On n'a pas signalé de différences entre ces ossements de Blai- reaux et ceux de l'espèce vivante , soit que réellement il n'y en ait aucune , soit que ces os, jusqu'ici en petit nombre , n'aient point encore pu être comparés d'une manière suf- fisante. Il parait que ce genre se trouvait déjà dans la Faune dont les terrains ter- tiaires nous ont conservé les restes; car M. Morren a découvert aux environs de Bruxelles, au milieu de strates d'un calcaire grossier, enfouies sous des bancs de Silex cor- né, une tête et plusieurs parties du squelette d'un carnassier qu'il croit être une espèce distincte de Blaireau. Nous proposons de don- ner à cette espèce le nom de Mêles Mor- reni. Ces os étaient mélangés avec des osse- ments de Batraciens, d'Ophidiens, d'Oiseaux «t des dents de Squales. (L. d.) BLAIRIA, et non BLiERlA (P. Blair, bo- taniste anglais), bot. ph. — Ce genre, de la famille des Éricacées-Éricinées , a été fondé par Linné, et comprend environ une dou- BLA zaine d'espèces, presque toutes cultivées dans- les jardins d'Europe. Ce sont de jolis petits arbustes du Cap, ayant tous le port des Érica. Ce genre est séparé en deux sections par Ben- thara, qui sont Lepioblairia et Pycnoblairia. royez ces mots. Ce nom a été donné aussi a un genre de la famille des Verbénacées , formé par Hous- ton, et réuni comme synonyme au genre Priva d'Adanson. (C. L.) BLAKEA (Martin Blake, d'Antigoa , pro- moteur des sciences), bot. pu. —Genre fort remarquable de la famille des Mélastoma- cées , tribu des Miconiées , formé par Linné , et renfermant environ une quinzaine d'es- pèces, ayant toutes un port agréable, et de grandes et belles fleurs roses. On réunit à ce genre les g. Topobca, Aubl.j Valdesia, Ruiz et Pav. ; Bellucia et Drepanandnm , Neck. ; Apaiitia, Desv. {voy. ces mots). Les Blakea sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale; à feuilles opposées, pétio- lées , 3-5-nervées , coriaces , glabres en des- sus , brillantes , très ordinairement couvertes en dessous d'un tomenium épais, ferrugi- neux; les fleurs sont portées sur des pédon- cules axillaires, cylindriques, nus, opposés ou solitaires. L'espèce la plus connue , le B. innervia L., est cultivée depuis long-temps dans nos serres. On y en possède également une seconde, le B. quinquenervia [Bellucia, Neck.). (C. L.) BLAKSTOIVIA. bot. pb. — Foy. blacks- TONIA. BLAKWELLÏA ( nom propre ). bot. ph. — Genre formé par Gœrtner , et regardé comme synonyme du g. Palladia de La- marck. (C. L.) BLAMARÉE. bot. ph. — Nom vulgaire du Mais , dans quelques uns de nos départe- ments méridionaux. BLAIVC. Albus. bot. — Maladie qui se manifeste sur les feuilles des végétaux sous la forme d'une poussière blanche. On en dis- tingue deux sortes : le Blanc sec , qui n'at- taque pas toujours le végétal entier , est at- tribué à un champignon parasite , de la fa- mille des Urédinées. Rarement il cause la mort de la plante sur laquelle il s'est établi ; l'Absinthe, les Rosiers, la Ballotte noire et le Cytise , y sont très sujets. Le Blanc mielleux, lèpre, ou Meunier, est une substance blan- châtre , visqueuse , qui suinte à travers les BLA pores des feuilles, et délermine presque tou- jours l'avortement des bourgeons ; les arbres fruitiers en sont souvent attaqués. (C. d'O.) BLANC-AUNE. bot. ni.— Nom vulgaire de l'Alizier. BLANC-BOIS. BOT. ph. — Voyez bois BI.ANC. ELANC D'ARGENT, bot, cr. — Syno- nyme A'Acjaricus argyiaceiis. BLANC D'EAU, bot. ph. —Nom vulgaire du JVympliea alba. BLANC DE BALEINE, zool. — On dé- signe sous ce nom, et sous ceui de Céline, à.'AUpocire et de Spcrmaceii, une substance solide, grasse, friable, d'un aspect nacré, et légèrement odorante qui se trouve en sus- pension dans l'huile grasse qui entoure le cerveau du Cachalot, et dont les fonctions semblent être de lubrifier cet organe. Le Blanc de Baleine fusible à 45° est insoluble dans l'Eau, mais très soluble dans l'Âlcool et dans l'Éther, ainsi que dans les huiles fixes. Il forme des savons avec les alcalis. On l'obtient en exposant à l'air l'huile dans laquelle il est en suspension et en décan- tant la partie fluide qui surnage. Après avoir exprimé la masse solide qui s'est précipitée au fond du vase, on la fait fondre doucement, et, en se refroidissant , elle se solidifie sous forme de cristaux. En traitant par l'acide ni- trique le gras des cadavres , on compose de toutes pièces le Blanc de Baleine. Cette substance, aujourd'hui bannie de la pharmacie , est employée dans les arts pour fabriquer des bougies diaphanes, et entre aussi dans la préparation de certains cosmé- tiques. (C. D'O.) BLANC DE CHAMPIGNON, bot. cr. — Substance blanche et filamenteuse, qui pa- rait être le mycélium des Champignons, et dont les jardiniers se servent pour reproduire artificiellement ce végétal. (C. d'O.) BLANC DE HOLLANDE, bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier blanc. BLANC DE LAIT. bot. cr. — Nom vul- gaire sous lequel on désigne plusieurs es- pèces d'Agarics. BLANC DESPAGNE, min.— Craie blan- avoç, myope), rept. — Nom donné à l'Amphisbène oxyure, à cause de ses yeux cachés sous la peau. C'est l'A. rousse ou l'A. cendrée de quelques auteurs. Cet ophidien dont on a formé un genre à part est propre au Portugal , et c'est la seule espèce qui appartienne à l'Europe. (C. d'O.) •BLAPIDA {Ria^ii , action de nuire). iNS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Ténébrionites , établi par Perty ( Delec- tus animalium, etc., p. 68, tab. 12, fig. 9). Ce genre a pour type une espèce du Brésil en- tièrement noire, nommée par l'auteur B. Okeiii, et que M. Dejean, dans son dernier Catalogue , appelle B. producta. Celte espèce est la même que le Cnodalon inœquale de Mannerheim. (D-) BLAPS. Blaps (/SJâ-fc? , action de nuire ). ii^s, _ Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Blapsites , famille des Collaptérides de M. Solier, ou des Mélasomes de Latreille, établi par Fabricius aux dépens des Téné- brions de Linné , et subdivisé depuis par les auteurs. Les Blaps ont le corps oblong, rétréci anté- rieurement, avec le prothorax presque carré. Ils sont en général privés d'ailes, el leur ab- domen est recouvert par les ély Ires, qui sont soudées entre elles el plus ou moins prolon- gées en pointe. La démarche de ces Insectes est très lente. Ils habitent pour la plupart les lieux sombres et humides, d'où ils ne sortent que pendant la nuit pour chercher leur nour- riture. Lorsqu'on les saisit, ils répandent par l'anus une liqueur d'une odeur très fétide el analogue à celle qu'exhalent les Blattes des cuisines. Leur larve n'est pas connue j mais on présume qu'elle vit dans la terre CLA et qu'elle dilTère peu de celle des Tcné- brions. M. Solier rapporte à ce genre 45 espèces de divers pays ; nous n'en citerons que deux qui appartiennent à l'Europe, savoir : l°Le Blaps mucronÉ, Bl. mortisaga Fabr., qui peut être considéré comme le type du genre. Cette espèce est de la Suède, cl c'est par erreur qu'Olivier l'a décrite et figurée comme des environs de Paris : celle de ces environs est Vobiasa de Slurm. 2o Le Blaps gages Fabr., décrite et figurée par Olivier sous le nom de gigas. Cette der- nière espèce est très commune dans le midi de la France. (D.) 'BLAPSIDAÏUES. Blapsjdariœ. iNS. — Deuxième tribu établie par Latreille dans sa famille des Mélasomcs, et divisée par M. le comte de Castelnau, dans son Histoire natu- relle des Coléopières , l. II, p. 199 {Buffoti- Duménil), en trois groupes : les Blapsiies , les Asidites et les Pédiiiiies. Les Insectes de cette tribu ont pour caractères: Corps aptère et généralement oblong. Palpes terminés par un article sécuriforme. (D.) "BLAPSITES. INS.— M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'Angleterre, d'après les larves (77je entomological Maga- zine , n" 9 , p. 412) , donne ce nom à une des nombreuses divisions établies par lui dans l'ordre des Coléoptères, et fondées sur les métamorphoses des larves des g. Pimelia, Blaps et Tenebrio. (D.) •BLAPSITES. INS. — Tribu établie par M. Solier dans sa famille des Collaptérides , et qui a pour type le g. Blaps. Les Blapsiies se lient tmx Molariles et aux Pédiniies; ils se distinguent despremiers parleursyeux moins saillants et par le dernier article de leurs palpes maxillaires, notablement sécuriforme ; des seconds par leur épistome tronqué ou à peme échancré ; par leurs mandibules à dé- couvert latéralement et le labre entièrement saillant. Cette tribu se compose de 2G genres. (D.) 'BLAPSITES. INS. — Deuxième groupe établi par M. le comte de Castelnau dans la tribu des Blapsidaires de Latreille. Il com- prend les g. Blaps, Leplomorpha , Eleodes, Xysla , Dolichoderiis , Nijctoropus , Pseudo- blaps, Ammophorus , Psammeticus, IVyctopo- ris, Gonopus, Anihrasomus, Misolampus, He~ liofuguselAcanthomerus. (D.) BLA 655 BLAPSTIMIS (diminutif de Blaps). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomcs , établi par M. Dejcan dans son dernier Catalogue, et dont il n'a pas pu- blié les caractères. Il le place entre les g. Pliilax, Még. , cl Pachijltenis, Sol., lesquels appartiennent à la tribu des Pédinites de ce dernier. M. Dcjean y rapporte 15 espèces, t tûtes de l'Amérique , tant méridionale que septentrionale. Nous ne citerons que la pre- mière, nommée par lui B. picipes, et qui est originaire du Chili. (D.) BLAQUET. poiss. — Nom collectif donné à diverses espèces de Chipées qui restent en- gagés dans les filets, et dont les pêcheurs se servent comme d'appât. (C. d'O.) BLARY, BLÉRIE ou BLÉRY. ois. — Noms provinciaux de la Foulque. BLASIA (nom propre), bot. cr. — (Hé- patiques.) Ce genre très remarquable appar- tient à la division des Jongcrmanniées mem- braneuses ou frondifornics. Créé par Micheli ( Nov. Geii., p. 14, t. 7 ), adopté ensuite par Linné et beaucoup d'autres botanistes , il a été plus tard déclaré illégitime par M. Hoo- ker, qui, sans tenir aucun compte de la morphose , l'avait considéré comme une Jongermanne dont la capsule était d'abord enfouie dans la cavité de la fronde. D'après les idées qui prévalaient à cette époque , on devait s'attendre à l'adoption de cetteopinion. En effet, le caractère générique consistant uniquement alors dans une capsule quadri- valvaire, et la plante dont il est question portant une capsule ainsi conformée, il de- vait paraître tout simple de la ranger dans l'immense genre auquel la rapportait le sa- vant botaniste anglais ; mais depuis que l'en- combrement survenu dans le g. Jimgerman- nia a forcé de le subdiviser, on a été obligé de porter son attention sur des organes dont la forme et la structure , d'une importance majeure dans cette famille, avaient été jus- que là négligées , et cela avec d'autant plus de tort qu'elles offrent des caractères de pre- mière valeur pour la taxonomie ou classifi- cation. Nous y reviendrons orsque nous exposerons les généralités de la famille dont le g. Blasia fait partie. MM. Dumnrlicr, Corda et Nées d'Esenbeck ayant rétabli ce g., en ré- formant tant soit peu les caractères qui lui étaient attribués par les anciens auteurs , voici comment il est défini par le professeur 656 BLA de Brcslau dans ses Hépatiques d'Earope [Eiirop. Leberm., III, p. 391): Frnctification femelle d'abord immei-gée dans la nervure de la fronde, puis portée par un pédon- cule qui dépasse l'orifice du tube. Involucre nul. Point de périanthe, à moins qu'on ne prenne pour cet organe la couche cellulaire la plus intérieure de la cavité creusée dans la nervure de la fronde. Dans la jeunesse du fruit, cette couche représente une sorte d'ou- tre soudée seulement par son sommet aux parois de la cavité; mais dans la suite elle disparait, ou, ce qui est la même chose, con- tracte dans tous ses points une adhérence intime avec la cavité tout entière, de manière à laisser douter de son existence primitive. Pistils stériles , nus et dispersés çà et là à la superficie de la nervure ; quelques uns agré- gés vers son sommet , un seul fertile placé dans sa cavité. Capsule elliptique ou presque glo- buleuse, tronquée à sa base, un peu calleuse, et divisée jusque là en quatre (rarement 5 ou 6) valves. Élatères à double spirale, amincies aux deux extrémités et fixées au- tour du fond de la capsule. Spores arrondies, plus obscures au centre. Anlhéridics immer- gées dans la nervure de la fronde et proémi- nentes à la surface inférieure de celle-ci , où elles sont couvertes par une écaille dentée dans son pourtour ; elles sont globuleuses ou ovales, granuleuses à l'intérieur, absolument sessiles. On trouve encore des espèces de po- ches ou utricules, solitaires ou géminées, creu- sées dans la nervure et communiquant avec l'extérieur par un goulot ascendant qui sert à donner issue à des gemmes globuleuses ou légèrement polyèdres contenues dans leur intérieur. Enfin on rencontre encore des pro- pagines enfoncées dans la partie membra- neuse de la fronde à la face inférieure de la- quelle elles font saillie; celles-ci consistent en granules verts, menus, globuleux et trans- parents. Les frondes de ce g. sont traversées longitudinalement par une côte ou nervure, qui , quelquefois peu apparente , en occupe le milieu. Ces frondes, d'un vert gai , rayon- nent en se bifurquant d'un centre commun à la circonférence ; leurs bords sont sinués ou pinnatifides. Elles sont composées de cel- lules assez semblables entre elles, excepté dans le trajet de la nervure où elles s'allon- gent davantage. Cette plante, car jusqu'ici on n'en connaît qu'une seule espèce, habite les BLA climats tempérés de l'hémisphère boréal ; elle vit sur la terre humide, où elle reste fixée par de nombreuses radicelles , nées du des- sous de la côte moyenne. (C. M.) "BLASIACÉES. Blasiaceœ. bot. cr — (Hépatiques.) M. Dumorlier rangeait sous ce nom toutes les Jongermanniées membraneu- ses que M. Nées réunit sous celui de Fron- dOSœ. Voy. JOiNGERMANJilÉES. (C. M.) BLASIÉES. Blasieœ. bot. cb. — (Hépa- tiques.) Voy. HAPLOLÉNÉES. (C. M.) BLASTE (/3Àac-r/7, bourgeon), bot. pu. — Le professeur L.-C. Richard a donné ce nom à cette partie de l'embryon des Graminées qui, sous la forme le plus généralement d'un corps cylindroique , se compose supérieuie- ment du corps cotylédonaire et inférieure- ment du corps radiculaire. Foy. embryou et GRAMIKÉES. (A. R.) BLASTÈME. Blaitema ( /ÎX«çTïj|uia , bour- geon). BOT. — Sous ce nom , M. Mirbel com- prend la graine tout entière , dépouillée de ses enveloppes; c'est-à-dire l'erabrycu proprement dit, les cotylédons, la radicule, la plumule, etc. Celte dénomination n'a pas prévalu ; car la science moderne , an con- traire, regarde chacune de ces parties comme distincte , et en tire d'importants caractères pour la détermination des genres et des fa- milles. Ce nom a été donné aussi par M.WalI- roth au thalle des Lichens ; mais il n'a pas été adopté. (C. L.) 'BLASTOPHORE. Blastophoms (^>acrrn , bourgeon ; yopo'ç, porteur), bot. ph.— Déno- mination appliquée par L. C. Richard à celle partie intermédiaire, et très vaguement défi- nie, comprise entre le Bluste et l'Hypoblaste. Foy. ces mots ainsi que vitellcs et grami- ■si'RS. (C. L.) BLATIN. MotL. — Adanson a désigné sous ce nom un Buccin du Sénégal. BLATTAIRES. Blaitariœ. — Synonyme de Blattiens, employé par Latceille , M. Ser- ville, etc. (El.) BLATTARIA , Tournef. bot. ph. — Sy- nonyme de Moléne. BLATTE. Biaila [ÇilJLitrta , Je nuis.). L\s. — Genre de l'ordre des Orthoptères , établi par Linné, qui comprenait sous cette déno- mination toutes les espèces composant au- jourd'hui notre famille des Blattiens. Ce genre a été plus ou moins restreint par divers entomologiste». Tel que nous l'avons BLA a{k)pté,il comprend toutes les espèces donl le corps est allongé et plus ou moins déprimé, les antennes glabres, les palpes ayant leur dernier article tronqué, et les élytres se recouvrant obliquement à leur suture, et offrant, sur le disque , une strie arquée très prononcée. M. Serville ne place dans le genre Blatte que les espèces qui, offrant les caractères que nous venons d'énoncer, ont un prothorax court et large laissant le front à découvert , et des tarses dont les trois premiers articles vont en diminuant de grosseur, le quatrième étant fort petit. Parmi les nombreuses espèces du genre Blaiia proprement dit, les plus répandues sont les B. Maderœ Fab., qui se trouve dans toutes les régions intertropicales du globe , et B. laponica et germanica Fab., commu- nes dans toute l'Europe. Voijez pour les dé- tails de mœurs et d'organisation l'article BLATTIEKS. (D*..) BLATTI, Adans. bot. ph. — Voyez son- KERATIA. "BLATTIDES. ins.— Synonyme de Blat- liens , employé par M. Westwood [lutrod, of ilie inod. clas. of Ins.). (Bl.) *BLATTIEI\S. Blaltii. ins. — Famille de l'ordre des Orthoptères , essentiellement ca- ractérisée par des antennes très longues ; par une tète que cache entièrement ou presque entièrement un prothorax en forme de bou- clier ; par des élytres plates sur l'abdomen , se recouvrant l'une l'autre sur la ligne mé- diane ; par des pattes essentiellement propres à la course, ayant des tarses composés de cinq articles, et enfln par un abdomen arrondi, déprimé, et muni de filets terminaux. Cette famille est représentée dans les ou- vrages des anciens auteurs par le seul genre Blaiia. Linné le plaça en tête des Hémiptè- res ;Degéer le rangea parmi sesDerraoptères ; Fabricius, Olivier et la plupart des autres na- turalistes, parmi les Orthoptères ; Latreille en forma le premier une famille distincte , adoptée depuis par presque tous les entomo- logistes. Cependant quelques uns d'entre eux, attachant une très grande importance aux caractères particuliers des Blatliens, les ont considérés comme un ordre distinct. Leach, le fondateur de cet ordre , lui a appliqué la dé- nomination de Dyctiopieres , adoptée par MM. Boisduval et Lacordaire dans la Faune eniomologique des environs de Paris. M. La- T. II. BLA 657 porte de Castelnau a considéré , dans ses études entomologiques , les Blattiens comme un sous-ordre des Dermoplères ; mais l'obser- vation montre combien ces divers auteurs se sont laissé entraîner par l'aspect particuliei que présentent les Insectes de cette famille, et par la disposition des ailes; car toutes les parties de la bouche , les métamorphoses, la ponte des œufs , sont analogues dans les Blat- tiens et dans les autres Orthoptères. L'anatomie de ces Insectes a été étudiée par Ramdohr, par M. Marcel de Serres , et, dans ces derniers temps, par M. Léon Dufour; mais, jusqu'à présent, le canal digestif et les orga- nes de la génération ont seuls attiré l'attention des anatomistes. Le système nerveux des Blat- tiens, comme celui de la plupart des Insectes, a été complètement négligé : c'est une lacune que nous comptons remplir prochainement dans un travail spécial. Le 7'ube digestif ou Canal alimentaire ob- servé dans la Blatte des cuisines [Blatta vrien- talis Lin.) n'a pas tout-à-fail le double de la longueur totale du corps de l'insecte; il offre par conséquent de nombreuses circonvolu- tions dans la cavité abdominale. VOEso- phage ,tuhu\eu\ et assez court, se dilate in- sensiblement vers le mésothorax, en un ja- bot expansible , de forme oblongue. Ce Jabot, glabre extérieurement, offre des stries longi- tudinales plus ou moins prononcées. La tu- nique interne présente seulement quelques plissures. Le Gésier, très distinct du jabot, a une forme conico-ovoide et des parois d'une certaine épaisseur, très lisses extérieurement. Cet organe, dans l'état normal, parait sessile entre le jabot et le ventricule chyliGque ; mais comme M. Léon Dufour le fait observer, en le distendant, on met en évidence un col tu- buleux qui se trouve engagé dans le ventri- cule chylifique. Ce dernier consiste en un tube allongé, cylindroide et plus ou moins flexueux. A son origine , il est garni de 8 bourses ventriculaires, de forme cylindroide. A son extrémité, il présente un bourrelet au- tour duquel sont implantés les vaisseaux hépatiques. Ceux-ci , au nombre de CO en- viron , sont capillaires et exlrcmemcnt dé- liés. L'Intestin, assez long et cylindroide, for- me une circonvolution sur lui-même ; il se ter- mine par un rectum présentant six bandelet- tes musculeuses , longitudinales. Les organes de la génération, chez les Blat- 42 658 BLA tiens, ont encore élé peu étudiés, surtout chez les raâlès. M. Léon Dufour a seulement ob- servé que les vésicules séminales étaient nombreuses , très petites , oblongues ou co- noides, et disposées en deux pelotons arron- dis. Les Ovaires des Blattes se composent seu- lement de huit gaines multiloculaires , for- mant un faisceau conoïde. Le Calice de l'o- vaire est généralement ovoïde , et s'amincit en arrière en un col plus court que lui. Dans les Insectes de cette famille, comme dans les Manliens, on rencontre une glande sérifique ; appareil destiné à la sécrétion d'une matière qui doit former aux œufs une enveloppe ou coque d'une substance plus ou moins coriace. Cet appareil consiste en un grand nombre de vaisseaux tubuleux, libres, et flottant par leurs extrémités , confluant à leur base à des souches rameuses. Ces vais- seaux, dans leur position naturelle, masquent les calices et l'oviducte; les uns sont simples, les autres sont bifides , quelques uns même sont trifides. Pendant l'accouplement, les Blatliens sont placés sur un même plan, joints l'un à l'au- tre par l'extrémité de leur abdomen. Au bout d'un certain temps , la ponte a lieu : on voit sortir de l'abdomen de la femelle une sorte de capbule , semblable, pour la forme, à une sorte de fève ou de haricot. Cette capsule , composée de deux pièces, et divisée à l'in- térieur en un certain nombre de compar- timents renfermant chacun un œuf, af- Tecle des formes diverses , selon les espèces; mais elle est toujours plus ou moins en carré long , avec les angles émoussés , pré- sentant sur une des arêtes, par où doit se faire l'ouverture, une série de dentelures très ser- rées. La femelle porte pendant quelque temps sa capsule appendue à l'extrémité de son ab- domen; mais elle l'abandonne ensuite au hasard. Au moment de l'éclosion, les petites larves ramollissent cette enveloppe au moyen d'un liquide qu'elles dégorgent et qui facilite la déhiscence de la capsule. On reconnaît les sexes dans les Blatliens au développement de l'abdomen : il est beau- coup plus grêle dans les mâles que dans les femelles ; en outre , dans les premiers, on distingue 8 segments ventraux, tandis que dans ces dernières on n'en compte que G ou 7. Dans quelques femelles aussi, les ailes sont beaucoup plus courtes que dans les mâles. BLA Les changements de peau ou les mues suc- cessives des Blaltiens , depuis leur sortie de l'œuf jusqu'à l'état d'insecte parfait, ont élé observés avec le plus grand soin sur la Blatte germanique, par M. Hunimel. « J'avais déjà, dit-il, depuis plus d'une se- maine, enfermé sous un verre une femelle de Blatte germanique , portant un œuf ou plu- tôt une masse d'œufs à l'extrémité de son abdomen , lorsque le matin du l"^"^ avril , on m'apporta un grand œuf tout frais (la cap- sule renfermant les œufs) , qui venait appa- remment d'être jeté à l'instant même par quelque autre femelle. Il avait !a forme d'un carré long, peu convexe, arrondi par les cô- tés et les deux bouts, rayé transversalement, et ayant à l'un des côtés une suture relevée. « A peine eus-je introduit cet œuf sous le verre que ma prisonnière s'en approcha , le tâta et le retourna en tout sens. Elle le prit enfin entre ses pâlies de devant, et lui fit une ouverture longitudinale d'un bout à l'autre. A mesure que cette fente s'élargissait, je vis sortir de l'œufdepelileslarves blanches, rou- lées et attachées deux à deux. La femelle présidait à celle opération ; elle les aidait à se développer, en les frappant doucement avec ses antennes, et en les louchant avec ses pal- pes maxillaires. Les larves commencèrent par remuer leurs longues antennes , puis leurs pattes, puis se dclachèrent les unes des autres, et en quelques secondes elles furent en état de marcher. La coque , restée vide , montrait autant de petites cellules séparées par des cloisons blanches et lisses , qu'il y avait de paires de larves, et le nombre de ces cellules correspondait en même temps à ce- lui des raies que j'avais vues antérieurement sur l'œuf. » Toutes les jeunes Blattes une fois sorties, la femelle ne s'en occupa plus. Je comptais alors trente-six larves, toutes blanches el transparentes, n'ayant que les yeux noirs et un point foncé sur l'abdomen, qui indiquait les intestins ; mais en peu d'instants elles prirent une autre couleur, au commencement verdâlre, et bientôt noire, nuancée de gris jaune. Elles se mirent à courir; elles s'atta- chèrent aux miettes de pain qui se trouvaient sous le verre : tout cela fut l'afTaire de vingt minutes. L'immense propagation de cette es- pèce , dont je parlerai plus au long dans la suite , s'explique facilement par la quantité BLA des larves que renferme une seule coque. » La Blatle germanique doit changer G fois de peau avant de parvenir à l'état d'in- secte parfait. La première mue a lieu huit jours après la sortie de l'œuf. La larve est de nouveau toute blanche après avoir jeté sa vieille peau; mais elle reprend vite ses véri- tables couleurs. Elle est déjà beaucoup plus grande , plus arrondie par derrière. » Dix jours plus tard, j'observai la deuxième mue.Toutcs les larves ne l'ont cependant pas faite en même temps; il a fallu plusieurs jours à ma colonie pour subir celte raéla- mophorse. » La troisième mue s'opéra au bout de deux semaines. La larve sortit lentement , mais avec assez de facilité, de son étui, après s'être accrochée à quelque chose de fixe , et avoir la peau sur le corselet. En sortant, elle était très mince, fort allongée, et pour ainsi dire cylindrique ; mais en quelques minutes elle reprit une forme oblongue et aplatie : elle avait plus de volume que la peau qu'elle venait de quitter. Le bord jaune du corselet se dessinait alors, et l'on remarquait déjà les deux premiers anneaux de l'abdomen (c'est- à-dire du thorax) , qui sont plus larges, et d'où naîtront ensuite les élytres et les ailes. Une tache jaune et carrée se trouvait au mi- lieu de ces anneaux. Toutes ces différentes formes, qui indiquent ce que la larve devien- dra un jour,sont beaucoup plus apparentes à la suite de la quatrième mue , qui arrive environ un mois après la troisième. » Un mois plus tard mes larves étaient nymphes ; elles méritent ce nom à leur cin- quième transformation. La nymphe est moins longue que l'insecte parfait ; mais elle est beaucoup plus plate et un peu plus large. Le corselet a déjà la forme qu'il gardera, et porte des lignes noires qui se continuent sur les deux anneaux dont j'ai parlé plus haut, et qui débordent de beaucoup la poitrine. Le reste de l'abdomen est noirâtre en dessus avec quelques taches rouges au milieu ; en des- sous, il est brun, tel qu'il restera. Les pattes ont à peu près toute la grandeur et toute la consistance qu'elles doivent recevoir. En cet état la nymphe reste un mois ou six semaines. Peu à peu les fourreaux des ailes se séparent et s'étendent, la nymphe perd de sa vivacité, elle mange moins , ne court plus , cherche l'ombre et la solitude ; tout à coup elle s'ac- BLA 659 croche , la peau s'ouvre , et il en sort une Blatle parfaite, blanche comme la neige, avec des yeux noirs. Cette blancheur, cette pro- preté, qui la rendent fort jolie, ne durent pas long-temps. A vue d'œil, l'insecte reprend ses couleurs naturelles; les antennes et les pattes brunissent les premières, puis ensuite l'abdo- men. En trois heures le corselet a ses lignes noires parallèles ; les élytres se colorent les dernières, et dans l'espace de dix à douze heures toute la toilette est achevée. C'est la sixième et dernière mue. » Il est à regretter que ces observations si in- téressantes n'aient pas été reproduites jus- qu'à présent sur d'autres espèces. Nous pensons qu'à l'état de nature, la femelle d'une Blatte ne vient pas en aide à ses petits, comme M. Hummel l'a observé chez des indi- vidus en captivité. Le nombre de larves qui sortent de chaque capsule explique facile- ment la prodigieuse multiplication des Blat- tiens ; ce nombre est de .3G chez la Blatte ger- manique. Dans la Blatte des cuisines, il n'est que de IC; mais nous avons eu lieu d'obser- ver les capsules de certaines Blattes exotiques qui renferment un nombre d'œufs beaucoup plus considérable. Les Blattiens ont attiré l'attention des na- turalistes depuis les temps les plus reculés. Comme nous l'avons démontré dans un mé- moire publié par n >us, en avril 183T, on les trouve mentionnés dans un grand nombre d'auteurs grecs et latins. Les premiers les ont généralement désignés sous la dénomination de Sylphes. Aristote et Dioscoride font men- tion de ces Insectes. Ce dernier dit que ces animaux viventdansles lieuxoùl'on fabrique le pain, et que leurs entrailles broyées avec de l'huile sont très efficaces pour guérir l'o- talgie.Le nom de Sphondyle paraît également se rapporter aux mêmes Insectes. Dans sa co- médie de la Paix , Aristophane désigne , par celte dénomination , un insecte qui court en exhalant une mauvaise odeur, ce qui est parfaitement le cas des Blaltcs. Pline s'étend assez longuement sur les Blattes ; et, s'il a confondu avec ces Insectes d'autres espèces, il paraît au moins avoir bien connu celle que nous rapportons à la famille des Blattiens, comme le prouvent plusieurs de ses observations. D'après lui , ce sont des animaux qui fuient la lumière et fréquen- tent les lieux sales et humides. Ainsi que 660 BLA Dioscoride, il prétend que la graisse de cer- taines Blattes broyée avec de l'huile de rose est très bonne contre les douleurs d'oreille. Nous retrouvons à la suite de cette assertion toutes les fables qu'on rencontre dans les an- ciens auteurs ; il ajoute que cette graisse en se décomposant produit un ver. C'est un ani- mal qui infecte, dit-il, et dont on a fait plu- sieurs genres : les Molles, qui étant cuites dans l'huile guérissent les verrues; un se- cond genre appelé Myloscon , qu'on rencon- tre près des meules ; et enfin , un troisième genre de Blattes qui ont une odeur fétide. Celles-ci ont le corps terminé en pointe. Il attribue à toutes ces Blattes la propriété de guérir une infinité de maux. Les Blattes mol- les du naturaliste romain sont évidemment les mêmes que les Sylphes des Grecs, et que les Blaltiens des naturalistes modernes. Les Mylœcons ont été rapportés par Latreille aux Tenebrio moliior ; mah le fait est douteux. Quant aux espèces du troisième g., tout porte à croire que ce sont des Coléoptères du g. Blaps. Horace parle des Blattes qui dévorent les vêtements comme le font les Teignes. Vir- gile les signale comme des Insectes lucifuges, ennemis des Abeilles , s'introduisant dans leurs ruches pour les dévaster. Comme de notre temps personne n'a jamais observé que les Blattes s'introduisissent dans les gâteaux des Abeilles , nous avons soupçonné que le poète latin avait peut-être voulu désigner par ce nom le Sphinx Tête-de-Mort ( Achcrontia Airoipos), auquel plusieurs personnes ont reconnu cette habitude. Plusieurs auteurs du moyen-âge ont aussi appliqué la dénomination de Blattes à des Mollusques du genre Pourpre. Au commen- cement du xvir siècle, Mouffet, dans son Théâtre des insectes , s'étendit très longue- ment sur les Blattes, qu'il connaissait parfai- tement ; car il représenta même la Blatta oiienialis d'une manière très reconnaissable. Il ne comprenait sous ce nom que les espèces qui forment le genre Blatta de Linné ; mais , à cette époque , il ne dédaigna pas encore de reproduire, comme des faits positifs , toutes les propriétés curalives attribuées à ces In- sectes par Dioscoride et par Pline. Linné plaça le genre Blatta en tête de son ordre des Hémiptères. Il n'en connaissait que des es- pèces sombres et de consistance molle ayant uncorpsfortementcomprimé.Une seule {Co- BLA rydia petiverianà), plus arrondie et plus con- vexe que les autres, portant quelques taches jaunes ou rouges , fut regardée par l'illustre naturaliste comme un coléoptère du genre Casside. A la fin du xvm' siècle, Drury désigna sous le nom de Blatta picta une espèce fort différente de toutes les autres espèces con- nues à cette époque. Elle était fortement bombée ; tout son corps et ses élytres avaient presque autant de consistance qu'en ont ceux des Coléoptères. Le corps était d'un noir brillant, et les élytres élégamment ornées de deux bandes du plus beau rouge. Quoique les Blatta petiverianà et picta présentent des caractères qui les distinguent parfaitement des Blattes proprement dites , Fabricius, Olivier, Latreille lui-même, n'ont admis que le genre Blatta, Au reste , toutes les autres espèces ont un aspect des plus uni- formes. Latreille se contenta d'indiquer, sous la dénomination de Kakerlac, les espèces dont les ailes sont courtes ou rudimentaires chez les femelles. M. Serville fut le premier qui, dans sa Bévue méthodique de l'ordre des Orthoptè- res , sépara la famille des Blattiens en huit genres; M. Brullé et nous, avons adopté les genres établis par M. Serville , en en consi- dérant deux comme de simples divisions du genre Blatta proprement dit. M. Burmeisler [Handb. der Ent.) ne porte pas le nombre des genres de cette famille à moins de 20 ; mais il est évident que plusieurs ne présentent que des caractères bien peu importants pour les distinguer entre eux. M. Serville n'en admet que 10 dans son ouvrage sur les Or- thoptères faisant suite à Buffon, dernier travail qui ait été publié sur celte matière. Les Blattiens sont, en général, des Insectes nocturnes d'une grande agilité, courant avec une extrême vitesse. Ils exhalent une odeur fétide des plus repoussantes, odeur qui per- siste sur tous les objets qui ont eu leur con- tact. Ils attaquent toutes les substances ani- males et végétales, dans quelque état que se trouvent ces substances. Les Blattiens sont répandus sur toute la surface du globe , mais bien plus abondamment dans les pays chauds que partout ailleurs; c'est là aussi qu'on ren- contre les plus grandes espèces , les espèces les plus incommodes pour l'homme. Ces ani- maux s'attachent aux provisions de bouche de toute espèce , aux cuirs , aux vêtemenis. BLA même au bois, qu'ils parviennent à ramollir au moyen d'un liquide particulier qu'ils sé- crètent en assez grande abondanee. Certaines espèces , la Blaiiu gigantea , par exemple, au rapport de Drury, courent sur le visage de l'homme pendant son sommeil, et lui rongent même l'extrémité des ongles. Les maisons , les navires sont souvent in- festés par ces horribles Insectes. Dans une grande partie de l'Europe, les boulangeries , les cuisines, les garde-manger, sont visités par une espèce de Blattes , la Blatte des cui- sines {Blatla orienialis), insecte aplati, d'un noir brunâtre, courant très vite, souvent con- fondu avec le Grillon domestique connu vul- gairement sous le nom de cri-cri. On trouve encore plusieurs autres espèces européennes ; mais , dans notre pays , elles ne sont pas ré- pandues en quantité assez considérable pour occasionner des dégâts importants. En Lapo- nie, il est une petite espèce très nuisible, qui, assure-t-on , dévore le poisson que les pau- vres Lapons font sécher pour leur nourri- ture. Ce fait est rapporté par Linné. Celte petite Blatte , véritable fléau des régions bo- réales , a reçu le nom de Blatte laponne [Blatla taponica). C'est principalement dans les pays chauds que les Blatliens exercent des ravages immenses. Dans les colonies , dont ils sont le fléau, on les désigne sous les noms , de Eakerlacs, Kakkerlaques ou Cancrelats , de Ravets , de Bêles noires , etc. On assure qu'en une seule nuit ils peuvent percer des malles , des caisses ; en outre , leur forme aplatie leur permet de s'introduire facilement par tous les interstices , par toutes les fissu- res. Ces Insectes se multiplient en prodigieuse abondance quand ils trouvent des aliments. Des barils entiers de substances comestibles sont souvent leur proie. Au bout de quelque temps, on les trouve remplis de ces Insectes, qui en ont totalement dévoré le contenu. Il n'est pas de navires marchands qui ne recè- lent des masses de ces Insectes : aussi sont- ils très abondants dans les ports de mer de toutes les parties du monde , où des denrées amassées leur fournissent un appât succu- lent. Comme tous les Insectes omnivores , un grand nombre de Blattiens sont répandus in- distinctement dans presque toutes les parties du monde ; transportés par les navires , ils «e perpétuent presque dans tous les lieux où BLA 661 ils sont amenés. C'est ainsi que beaucoup d'espèces portent des noms de pays qui pa- raissent être en contradiction avec leur habi- tat. La Blatla orientalis est répandue dans l'Eu- rope entière et dans presque toutes les parties du monde. Il en est de même de la Blaiia americana, qui, commune dans tous les pays, est plus abondante aux îles Bourbon et Mau- rice que partout ailleurs. Les Blaiia Hla- derœ, iiidica, luponica, germanica , etc., sont également répandues dans une infinité de ré- gions. Comme nous l'avons déjà dit , il existe deux genres de Blattiens, les Corydia et les Phoraspis , ayant pour type la B. picta , qui ont une forme plus convexe que toutes les autres espèces de celte famille, et qui sont or- nées de vives couleurs. Ceux-ci ont aussi des mœurs fort difl"érentes; on ne les rencontre pas comme les précédents dans les lieux ha- bités. Ils viventdans les régions intertropicales de l'Amérique et de l'Asie. D'après des obser- vations que M.Doumerc m'a communiquées, on rencontre les Blattiens du genre Phoraspis blottis entre les feuilles qui forment les spa- thes des Mais, des Cannes à sucre et des Gra- minées qui croissent sur la lisière des forêls de la Guiane et du Brésil. Elles s'y tiennent de la même manière que les grandes Cassi- des , qu'on trouve dans ce pays , immobiles sur les feuilles; mais aussitôt qu'on agile les tiges de ces Graminées, elles se laissent choir ou s'envolent brusquement pour aller se ré- fugier dans une autre gerbe. Les quelques espèces qui composent les genres Corydia et Plioraspisne forment, au reste, qu'une petite exception aux autres Blattiens , dont on con- naît des centaines d'espèces. Ces Insectes ont des ennemis naturels ; on prétend que les Oiseaux des basses-cours en sont très friands. Depuis long-temps on a ob- servé aux iles Bourbon el 3Iaurice une es- pèce de Sphégiens , le Chlorion compressum de Fabricius , qui approvisionne son nid de Blattes. Cet insecte s'introduit dans les mai- sons ; et, dès qu'il aperçoit une Blatte, il vole à sa rencontre et parvient à la piquer avec son aiguillon et à l'attirer dans son trou, La Blatte ne meurt pas , mais elle demeure dans un état d'engourdissement complet; le Sphex pond ses œufs dans le même trou , et les larves qui en sortent bientôt après, trou- vent à leur portée un aliment convenable. 662 BLÉ D'après quelques observations rapportées par MM. Kirby, Spencc, AVest>\oo(l, il paraît que les Evania les attaquent également , et que souvent de petites espèces de Chalcidies vivent aux dépens de leurs œufs. Il serait à désirer, dans certaines circon- stances, que ces ennemis naturels fussent plus répandus qu'ils ne le sont. Nous avons représenté dans notre Atlas , Insectes-Orthoptères, pi. 1, fig. 2, comme type de la famille des Blatliens , la Blaiia Maderœ Fab. (Emile Blanchard.) •BLATTIX.*. INS. — Synonyme de Blat- liens, employé par M. Burmeister {Handb. der Enlom.). (Bl.) BLAU-SPATH. ml\. — f-'oyez klapro- THiNE. (Del.) BLAVELLE, BLAVÉOLLE et BLAVE- ROLLE. BOT. PII. — Noms vulg. du Bleuet, Cenlaurea cijanns. On désigne aussi sous ce nom, en Picardie, l'Agaric palomet, appelé encore Bluvei. BLAVET. BOT. CR. — Un des noms vul- gaires de l'Agaric palomet. BLAVETTE. bot. pu. — Syn. languedo- cien de l'Agaric palomet. 'BLAXIUM (6>â?, mou), bot. ph.— Ce g., fondé par Cassini, répond aujourd'hui et sui- vant M. De Candolle à une section du g. Di- morphotbecn, laquelle renferme seulement une espèce qui a pour caractères : Fleurs du disque stériles et mâles, munies d'appendices au côté externe de chacun des lobes. La seule espèce qui constitue cette section a pour synonyme le Calendula fnuicom Lin. (J. D.) BLÉ. bot. ph. — Ployez froment. [Triti- cum.) ' (C. L.) Le nom de Blé a été donné à des plantes qui n'ont aucun rapport avec les Triticum , et dont quelques unes n'appartiennent même pas à la famille des Graminées ; ainsi l'on a nommé : Blé de Canarie, l'Alpiste. Blé d'Espagne, B. d'Inde, B. turc, le Maïs. Blé de Guinée, le Sorgho à épi. Blé noir , B. rouge, le Sarrasin. Blé de vache, le Mélampyrc des champs, qui croît souvent avec une telle abondance au milieu des froments, qu'on le regarde comme un fléau. Le même nom a été donné à la Saponaire et au Sarrasin. (C. d'O.) BLE "BLECHXÉES. bot, ph.— Tribu de la fa- mille des Fougères, f^oy. ce mot. BLECHÎVLM (i3%vov, sorte de Fou- gères), bot. ph. — Ce g. de Fougères est un de ceux de Linné qui a subi le moins de modifications depuis celte époque; de nombreuses espèces cependant sont venues s'ajouter aux Blechnum occidentale, orien" tille et australe , qui lui servaient de types. Ce g. comprend essentiellement des Fou- gères à feuilles allongées, une seule fois pin- natifides , naissant d'une lige ordinairement rampante ou à peine redressée, quelquefois s'élevantun peu au dessus du sol, et se rap- prochant ainsi de celles des Lomaria sous-ar- borescents ; les bases des pétioles sont en général couvertes d'écaillés noires, sétacées, assez raides. Les pinnules son t allongées, pres- que toujours adhérentes par leur base au ra- chis et aiguës à leur extrémité ; les nervures sont simples ou bifurquées, et réunies sur les frondes fertiles par des nervures transver- sales, parallèles à la nervure moyenne, for- mantainsi une ligne continue de chaquecôlé de cette nervure entre elle et le bord de la feuille. C'est le long de ces deux nervures, sur leur côté interne , que naissent les cap- sules qui forment ainsi une ligne continue de chaque côté de la nervure moyenne et sont recouvertes par un tégument également con- tinu , naissant de la nervure et rabattu du côté de la nervure moyenne. Presl énumère 36 espèces qui ont les carac- tères et le port que nous avons décrits ci- dessus. A ces espèces, qui forment le groupe réellement naturel des vrais Blechnum , il faut ajouter : 1° le Blechnum tanceola Sav., qui n'en diffère que par ses frondes simples ; 2» le Blechnum scandens Bor. , très différent par ses tiges grêles et grimpantes et par l'as- pect de SCS frondes à panicules coriaces , grandes et peu nombreuses ; 3" le Blechnum Fontanesiauum de M. Gaudichaud,e£T3èce pro- pre aux îles Sandwich, et à laquelle le même savant voyageur doit ajouter quelques espè- ces voisines provenant des mêmes îles. Toutes ces espèces se distinguent au premier abord par leurs frondes grandes et bipinnatifides, à pinnules beaucoup plus petites que celles des Blechnum ordinaires , mais ayant la même structure essentielle. Kaulfuss avait I formé de celte plante son g. Sadleria. Ces I plantes [ont des tiges sous -arborescentes, BLE dressées , d'un mètre environ de hauteur, couvertes de nombreuses écailles scarieuses, piliformes, brunes. Enfin M. Prcsl a réuni au genre Blechnum les Asplenhim australe Linn., et radiatumde Kœnig, dont Link a formé le g. Acropieri.t, cl qui diffèrent , en effet , tellement des vrais Blechmm qu'il paraît difficile de les ranger dans ce genre. Les Blecimum appartiennent à des régions 1res différentes, mais plus spécialement à la zone équatorialc, et surtout aux régions australes. (Ad. B.) *BLECHROPUS. ois. — Genre formé par Swainson ( Class. of Birds ) dans la famille Muscicapidœ , et synonyme du genre ^da, Less., qui lui est antérieur. (Lafr.) BLECHUM (|3>Y)'xwv, nom, chez les Grecs, d'une plante aujourd'hui inconnue), bot. PH. — Genre de la famille des Acanthacécs, tribu des Dicliptérées , formé par Patrick Brown {Jam., 2G1), et comprenant un nom- bre d'espèces indigènes de l'Amérique tro- picale et des îles Manilles. On en connaît dans les jardins 3, dont 2 vivaces , B. laxi- flonim et angusiifolium; la dernière annuelle, B. Brownei. (G. L.) BLEDA ou BLÈDE. bot. ph. — Syn. vulg. de Poirée dans nos dialectes méridio- naux. J^Oy. BETTE. "BLEDIUS. INS. — Genre de Coléoptères penlamcrcs, famille des Brachélytres, tribu des Oxytélides, établi par Leach et adopté par Erichson ( Gênera et species Staphylinorum , p. 7G0). Ce g. se distingue des autres de la même espèce par la structure du labre et de la languette, et par les tibias antérieurs, épais et très épineux. Le corps est légèrement pu- bcscent. Dans quelques espèces la tête et le corselet du mâle sont cornus ; dans d'autres, le sixième segment de l'abdomen est échan- cré au sommet , et celte échancrure est close par une membrane. Erichson décrit 45 espèces de bledius, dont 12 d'Amérique , 1 d'Afrique , 2 d'Asie , et les autres d'Europe. Nous ne citerons qu'une de ces dernières : B. Taurus Germ. ( Oxylelut furcatus OViV., Encyclp. mélh., VIII, G16, 12). Ces Insectes vivent dans le sable ou l'argile , sur le bord des rivières. Ils se creusent des espèces de terriers qu'ils habitent par paires. Leslarvcsvivent de la même manière que l'in- secte parfait. Certaines espèces préfèrent les BLE 6G3 bords de la mer, où elles sont allernativcnieDt mises à sec et submergées par les flols.Toutes exhalent de l'odeur et volent en nombre après le coucher du soleil. (D.) BLEMUS. INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères penlamèrcs, famille des Carabi- ques , tribu des Subulipalpes , établi par Zicgler aux dépens du g. Trechus de Bo- nelli. M. Dejean l'avait d'abord adopté ; mais, dans son Species et son dernier Catalo- gue de 183G, il en a réparti les espèces dans les genres Trechus et Bembidium. Foij. ces mois. Parmi ces espèces il s'en trouve une dont les mœurs sont très curieuses, et qui a fait le sujet d'un Mémoire très intéressant, lu à l'Académie des sciences, parM. Audouin, le 3 juin 18-33. Celte espèce est le Blemus, ou l'^epus fulvesceut de Leach. Ce petit cara- bique vit sur les bords de l'Océan, où il est alternativement submergé lorsque la marée monte, et mis à sec lorsqu'elle descend, sans que, dans le premier cas, il périsse asphyxié, bien qu'il ne paraisse pas organisé pour vi- vre sous l'eau; mais il est entièrement cou- vert de poils , y compris ses anlennes et ses pâlies, et M. Audouin a remarqué que lors- qu'on le fait passer immédiatement de l'air dans un vase rempli d'eau de mer , on voit ses poils se couvrir de petites bulles d'air qui bientôt se réunissent pour former autour de son corps une espèce d'atmosphère qui ne l'a- bandonne jamais, malgré l'agitation qu'il se donne en courant dans l'eau , au fond ou contre les parois du vase où on l'a placé. M. Audouin ne doute pas que ce qui a lieu dans cette expérience ne se produise lorsque la mer vient submergerccs Insectes. Toujours il emporte avec lui une petite couche d'air, et quand il se cache sous une pierre, il se trouve momentanément dans les conditions d'un insecte placé librement dans l'air; mais, comme cette petite couche d'air doit être promptement viciée , comment s'y prend-il pour la renouveler, puisqu'il n'a aucun moyen de remonter à la surface de l'eau ? M. Au- douin suppose qu'alors ce renouvellement s'opère de la même manière que l'a expliqui? M. Dutrochet à l'égard de la chenille du Po- tamogeion qui vit également submergée {Foij. cette explication à l'art, hydrocampe ). Au reste, le Bkmus fulvescens n'est pas le seul co- léoptère non aquatique qui jouisse de la fa- culté de respirer sous l'eau pendant un temps 664 BLE plus ou moins long; suivant une notice de M. W. Spence, insérée dans les Transactions de la Soc. ent. de Londres, année 1836, pag. 179-181 , le Staphylinus tricornis et les Po- gonus Burrellei , chalceus et œruginosus se- raient dans le même cas. (D.) BLEIVDE [Blenden , éblouir; à cause du vif éclat de la substance), min.— Syno- nyme de Sulfure de Zinc, ^oyez sulfures. Dans le Système minéralogique de Mohs , le mot Blende a été détourné de son ancienne acception , comme beaucoup d'autres noms consacrés par l'usage, et a été employé pour désigner un ordre de substances métalliques dont la Blende ordinaire fait partie, avec d'autres sulfures, tels que ceux de Mercure, de Manganèse , etc. (Del.) BLEKDE CHARBONNEUSE ou KOII- LENBLEIVDE de Born. min. — Synonyme d'Anthracite. (Del.) BLENDE DE MARMATO. mti. —^oyez MARMATITE. (DEL.) BLENIME (/î^/vva, morve), poiss. — Nom spécifique de Poissons remarquables par la mucosité qui suinte de leur peau, le plus sou- vent nue et sans écailles , tels que le Gade Blenne, etc. (Val.) BLENNIE. Blennius, Lin. {^\îyva, morve), poiss. — Genre de Poissons établi par Ar- tédi, et caractérisé par nous comme ayant le corps allongé , revêtu d'une peau molle et sans écailles , avec G rayons à la membrane branchiostège, et des ventrales attachées sous la gorge et composées de 3 rayons. Les yeux, et souvent les narines ou la nu- que, portent des tentacules ou des panaches. Les dents sont fortes et sur un seul rang ; il n'y a pas de vessie natatoire. Les mâles ont auprès de l'anus des houppes de papilles qui ne se rencontrent pas chez les femelles. La chair des Blennies est tendre et blanche. Ils vivent en petites troupes le long du rivage. On prétend qu'on peut les enivrer avec le Tilhymale {/luphorbia dendroides). Ce sont de petits Poissons connus sous le nom de Ba- veuses sur nos côtes de Provence, et que la mucosité sécrétée par eux rend très propre à recevoir ce nom. Il n'est pas très certain que ce soit le /îiEvvoç ou le PAewo;, ou quelque- fois aussi le Çilhoi des Grecs , quoique Be- lon et Salviani aient identifié ces noms à nos Poissons. On en connaît plus de 30 espèces. {Val.) BLE 'BLEIMNIOIDES. poiss.— M. de Blainviile a donné ce nom à une famille de la classe des Poissons ayant pour type le g. Blennius. •BLENNODERMA {Bhvvi<; , morveux; (î/pfjia, peau). BOT. PH. — Genre de la famille des OEnothéracées , tribu des Êpilobiées , formé par Spach {Nouv. Ann. mus., IV, 369), et qui paraît devoir être réuni en synonymie au type de cette famille, f-^oy. oekothera. (C. L.) 'BLEIVNOIDES. poiss.— On désigne sous ce nom une sous-division de la famille des Gobioîdes et qui se rapporterait au genre Blennius, tel qu'Artédi l'entendait. Elle com- prendrait les genres Blennius, Pholis, Sala» rias et Clinus. (Val.) *BLE1\I\0RIA ((3)£vva, morve), bot. cr.— M. Frics {Sysi. orb. veg., p. 3G6 et Sysl. mijc, vol. III, p. 472) a donné ce nom, en raison de sa consistance, à un petit champignon qui a été découvert par M. Mongeot (Cjc/. n. 882) sur les feuilles du Buis et sur les faces des- quelles ils forment de petits tubercules mous d'une couleur rousse et noire quand ils sont secs. Leur base est entourée par les lambeaux de l'épiderme qui les recouvrent presque en- tièrement. Ce genre est caractérisé par des spores simples, cylindriques, transparentes, qui recouvrent un stroma gélatineux, et qui sort de dessous l'épiderme sous la forme d'un petit disque. Le B. Buxi est la seule es- pèce qu'on connaisse. (Lév.) ■ BLENNORINA (altération de j3L='vv« , mucus ). BOT. CR. — (Lichens). Acharius dé- signait sous ce nom une petite section de son genre f^emicaria, caractérisée par un thalle gélatineux. (C. M.) *BLEIVXOSPERIMUM (/3>/vva, mucus ; (TTr/ppa, semence), bot. ph. — Ce g., auquel correspond Y A palus de M. De Candolle , ap- partient à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, et offre les caractères suivants : Capitule pauciflore , hétérogame ; fleurs du rayon femelles, 1-sériées, ligulées, larges, el- liptiques, dépourvues de tubes; celles du dis- que mâles, tubuleuses, 6-dentées. Involucre formé de 5 folioles elliptiques, disposées sur un seul rang ; réceptacle petit, glabre. Fruits du rayon 4-angulaires , oblongs, blanchâtres, couverts de petites verrues ; ceux du disque appartenant aux fleurs mâles avortent. — Le Blennospermum estune petite herbe annuelle, originaire du Chili, laquelle a pour synonyme BLE V Unxia antJiemidi folia Eerlcr. et Coll., Mém. acnd. Turin, 38, tab. 32. (J. D.) •BLEPIIARACA!\TIIUS (/SJ.tyapc',-, cil des paupières ; «xavGa, épine), bot. pu. —Genre de la famille des Acanlhacées, tribu des Ec- laatacanthées , formé par Nées ( in Lindl. Inirod. lo Bol. éd. II , p. 444) , renfermant quelques arbrisseaux du Cap, dont le port est celui des Acanihus et le type les A. ar- petisis et procumbius de Thunberg. (C. L.) "BLEPH AR AI^TIIUS [l^ltfjipli, cil des pau- pières ; àv9oç, fleur). BOT. pu. — Ce g., de la famille des Passifloracées, tribu des Modec- cécs, a été établi par Smith {Gmmm. of Bol., 188) et réuni par Wight et Arnott , comme sous-genre, au Modccca de Linné. (C. L.) *BLÉPHARE {^Iv^apo-i, paupière), bot. — M. Link désigne sous ce nom les cils qui, dans certaines Mousses, bordent le péristome. "BLEPHARIDA (]3)£/o«0(/. <•/« f/eiive Crabrd) ont appliqué ce nom à un genre de la famille des Crabroniens , de l'ordre des Hyménoptères, que la plupart des autres entomologistes re- gardent comme une simple division du genre Crahro [voyez ce mot). MM. Lepeleticr de Saint-Fargcau et Brullé énumèrent neuf es- pèces de Blepharipus , dont une de l'Amé- rique du Nord et huit européennes. (Bj..) "BLEPHARIS (|3),£/', paupière; o-Tc'aa , bouche ). BOT. CR. — (Hépatiqucs. ) M. Dumortier {S'y II. Jangerm., p. G5) dési- gne sous ce nom collectif sa 9"^ section du Jungcrmunnia , laquelle comprend les espè- ces dont le périanthe porte des cils tout au- tour de son oriûce (ex. : J. setacea). (C. M.) *BLEPHAROZIA [^\i^»p'.v , paupière). BOT. CR. — (Hépatiques.) C'est ainsi qu'est nommée la deuxième section établie dans le g. Jungermannia, par M. Dumortier [SylL Jimgerm., p. 4G) , laquelle comprenait les espèces dont les feuilles involucrales {Pe- riunthium, Dumort. non Nées) sont ciliées dans leur pourtour. Celte section renfermait le Slilidium ciliare et le Masiigopliora fVood~ sH Nées. (C. M.) "BLEPHILIA. BOT. ph.— Genre de la fa- mille des Labiacées, tribu des Mérendérées- Rosmarinées, formé par Rafinesque, et ren- fermant un très petit nombre de plantes ayant le port des Monardes et à peu près l'in- florescence des Ziziphora. Les verticillastres sont nombreux , globuleux ; les supérieurs un peu rapprochés en épis. On en cultive BLE deux espèces dans les jardins, les B. ciliata et hirsnta. (C. L.) BLErSIAS (nom grec d'un poisson in- connu), poiss.— Genre de la famille des Scor- pènes , à 3 dorsales , à têle comprimée , à 5 rayons aux ouies ; le préopercule est épineux, la joue cuirassée , le palais garni de dents, autour du museau de nombreux lambeaux charnus. On en connaît deux espèces des mers du Kamtschatlia et qui descendent jusqu'aux côtes du Japon. Sleller avait fait de l'une d'elles un Btcnnius, et Pallas une Vive. (Val.) BLÉREAU. MAM. -m- Synonyme de Blai- reau. BLEUIE ou BLÉRY. ois. — Foy. blary. BLET. BOT. PII. — Nom vulg. de YAiri- plex tatarica , dans nos départements méri- dionaux, où cette plante est naturalisée. BLÈTE. BlUum (/3).tToy, plante qu'on croit être notre Bléte). bot. pu.— Ce genre linnéen, de la famille des Chénopodiacées ou Atripli- cées , tribu des Chénopodées - Camphoros- mées, comprend quelques plantes annuelles, glabres, un peu charnues , croissant en Eu- rope et en Asie , à feuilles alternes, triangu- laires , sinuées , à fleurs ébractéées , réunies en capitules agglomérés , colorés de rouge , dont l'aspect agréable et singulier les fait cultiver dans quelques jardins. Ce sont, entre autres, les B. capiialam, virgalum, petiolare, cheiiopodioides et marilima. (C. L.) BLETHISA. INS. —Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes , établi par Bonelli , et adopté par presque tous les entomologistes. Ce g., d'après le dernier Catalogue de M. De- jean, renferme 3 espèces, dont 1 de la Russie méridionale {Bl. Eschscholizii Zoubk.), 1 de Laponie [B. arciica Gyllen. ) , et 1 qui se trouve à la fois en Allemagne , en Suède et en France {B. mullipunclaia Fabr. ). Cette dernière n'est pas rare dans les environs de Lille et dans le Calvados. On la trouve sur les bords des fossés , des étangs et des mares à moitié desséchées ; elle se cache dans la boue et sous les roseaux , d'où on la fait sortir en pressant fortement le terrain avec le pied. Elle est figurée dans V Iconographie des Co- léoptères d'Europe, par MM. Dejean et Bois- duval, t. II, pi. 84. (C. D.) BLÉTIE. Bletia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Épidendrées, BLE 6G7 établi primitivement par Ruiz et Pavon {Prodr., t. 26) , mais qui n'a été bien carac- térisé que par MM. Rob. Brown et Lindley. Voici ses caractères : Sépales extérieurs éta- lés et à peu près égaux entre eux ; les deux internes quelquefois étalés et d'autres fois dressés, presque toujours à peu près sembla- bles aux extérieurs. Labelie libre, concave, parfois renflé à sa basej il offre trois lobes, et sa partie moyenne est garnie de lames saillantes ou de tubercules diversement ar- rangés.Gynostèmc allongé, semi-cylindrique, un peu arqué; anthère terminale, operculi- forme et à 8 loges. Pollen composé de 8 masses réunies par paires sur une caudicule commune à chaque paire. — Les espèces de ce g. sont assez nombreuses. Ce sont des plantes herbacées et terrestres , à racine tu- bériforme et renflée, à feuilles allongées, en- siformes et plissées suivant leur longueur. Les fleurs, ordinairement disposées en grappe simple ou rameuse, sont quelquefois de cou- leur très vive , et dans quelques unes elles sont fort belles. Une vingtaine d'espèces composent ce g.; presque toutes sont originaires du Pérou ou du Mexique, un petit nombre croissent aux îles australes d'Afrique. (A. R.) BLEU DE MOIVTAGI\E. min. — 3Iême chose qu'Azurite, ou Cuivre carbonate bleu. (Del.) BLEU DE PRUSSE NATIF, min. — Va- riété terreuse de phosphate de Fer, qui a été prise d'abord pour une combinaison de Fer et d'acide prussique. F'oyez fer phosphaté. (Del.) BLEU D'OUTREMER, min.— f^oyez la- pis LAzuLi. (Del.) BLEU-MANTEAU, ois. —Nom vulg. du Goéland à manteau gris, Larus ylaucus. BLEU MARTIAL FOSSILE, min. — An- cien nom du Fer phosphaté naturel. (Del.) BLEU-VERT. ois. — Nom vulg. du Guê- pier à croupion bleu. BLEUET, ois. — Nom vulg. du Martin- Pêcheur d'Europe , Alcedo hispida. BLEUET. BOT. PH. — Nom vulg. du Bluet, Ceniaurea Cyanus, et d'une esp. d'Ai- relle du Canada , qu'on croit être le Facci- nium album. BLEY-FAHLERZ. min. — JI. Hausmann a décrit sous ce nom un sulfure d'Antimoine, de Plomb, de Cuivre el de Fer, de la raine 668 BLO d'Andreasberg au Harz, qu'il a rapproché des Fahlerz ou Cuivres gris, d'après ses caractè- res extérieurs , mais que sa composition chi- mique doit faire placer parmi les Bourno- nites. Foijez ce dernier mot. (Del.) BLIGHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sapindacées, formé par Kœnig (.V?iw, 0/- io/., 11, 671, t. 16, 17), et réuni comme synonyme au Cupania de Plu- mier. (C. L.) •BLEVKWORTHIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Convolvula- cées , formé par Choisy sur un arbrisseau indien, encore peu connu , à tige cylindrique, dressée, velue ; à feuilles serrées , alternes, linéaires, raucronuîées , courtement pétio- lées , glabres en dessus , un peu soyeuses en dessous; à pédoncules axillaires, uniflores. (C. L.) *BLISSUS. INS.— M. Klug a employé cette dénomination pour désigner un petit genre de la famille des Lygéens , de l'ordre des Hé- miptères, établi sur une seule espèce d'Abys- sinie représentée dans les Symbolœ physicœ. Les Blissus se distinguent surtout des ^n- ihocoris et des Xijlocorif; , dont ils sont très voisins, par leurs jambes munies d'épines. (BL.) "BLITAIVTHUS , Reichenb. bot. ph. — Synonyme de Lecanopns. *BLITÉES. BOT. PU. — Nom d'une sous- division de la famille des Chénopodées, tribu des Chénopodiées, établie par Endlicher dans son Geii. Planlarum. BLITUM. BOT. PH. — Nom latin de la Blète. BLIXE. BOT. PH. — Synonyme de Blyxa. •BLOCHMAIVIVIA , Weig. ( nom propre ). BOT. PH. — Synonyme de Tripaiis. "BLCffiDITE , John ( Blœde , nom d'un minéral saxon), min. — Substance saline d'un rouge pâle , tendre , compacte , ou en masses à fibres très serrées , qu'on trouve à Ischel en Autriche, avec la Polylsalite et la Karslénile. C'est un sulfate double hydraté de Magnésie et de Soude, à placer entre l'Ep- somite et le Sel de Glauber ou l'Exanlhalose. Il est composé, en poids, de sulfate de Magné- sie, 36,66 ; sulfate de Soude, 33,-34 ; Eau, 22 ; et quelques traces de sulfate de Manganèse et de Fer. ^ (Del.) 'BLONDÉLIE. Blondelia (nom propre). IMS. — Genre de Diptères fondé par M. Ro- BLO bineau-Desvoidy dans son ouvrage .sur les 3Iyodaires, et dédié à M. Blondel, entomolo- giste de Versailles. Ce g. appartient à la fa- mille des Calyptérées , tribu des Enlhomo- bies, section des Faunides, et ne diffère des Ophélies que par des caractères très peu im- portants, de l'aveu de l'auteur. On peut donc s'étonner qu'il l'ait établi. Quoi qu'il en soit, il y rapporte 4 espèces , toutes nommées par lui. Nous citerons comme type la B. niiida. (D.) BLOXDIA. BOT. PH. — Ce genre , de Nec- ker, incomplètement décrit par l'auteur, est rapporté avec doute au Tiarella de Linné , dans la famille des Saxifragacées. (C. L.) BLOA'GIOS. OIS. — Nom d'une espèce de petit Héron qu'on a généralisé à un groupe de petites espèces présentant les mêmes ca- ractères et faisant une sous-division du g. Héron, /^oy. ce mot. (Lafb.) "BLOSSEVILLEA (nom propre), bot. cr. — (Phycécs). Genre de l'ordre des Fucacées, nouvellement établi par M. Decaisne {Plant. Arab., p. 147) aux dépens du g. Cysloseira. II se compose de la seconde section formée dans ceg. par^auteurdesv^/^œt^■toî»^/coE,M.G^e- ville, laquelle comprend, sous le nom de Re- irojlexœ, toutes les espèces dont les rameaux naissent de la partie aplatie des liges, se re- courbent en bas à leur origine pour se re- dresser ensuite. Le caractère le plus saillant qui dislingue ce nouveau g., consacré à la mémoire de l'infortuné Blosseville, comman- dant de la Lilloise, consiste dans la disposi- tion, sur deux rangées longitudinales, des lo- ges ou conceptaclcs qui recèlent les spori- dies , tandis que dans le reste des Cijsto- scira, ceux-ci sont placés sans ordre dans les réceptacles. Toutes les espèces de ce g., au nombre de 20 ou environ , ont des récep- tacles filiformes et loruleux ; il faut pour- tant en excepter le B. platylobium, chez le- quel ces organes sont aplatis et lancéolés. M. Decaisne propose d'en faire une section du Blossevitlea. Les Blossevillécs habitent les côtes de la Nouvelle-Hollande , et en gé- néral de l'Océanie. Au moment où j'écris ces lignes , je vois , dans le Linnœa (1841, Hcfi., I, p. 3), que M. J. Agardh vient aussi de son côté de sé- parer ces espèces du g. Cysioseira de son père, en proposant de les réunir sous le nom générique de Cystophora-, mais le nom de no- BLU tre compatriote ayant la priorité, a droit à la préférence. (C. M.) •BLOSYRUS (/3:ioaupoç, d'un aspect terri- ble). INS.— Genre de Coléoptères tétraméres, famille des Curculionidcs , ordre des Gona- tocéres , division des Brachydérides , établi par Schoenherr, qui y rapporte G espèces , toutes des Indes orientales. Il a pour type le Curculio 0}2isciis d'Olivier {Eut., v. 83, p. 356, 414, t. 24, f. 347) , qui se trouve à Calcutta. (D.) 'BLUE-LIAS {Lias bleu), géol. — Nom consacré d'abord par les géologues anglais pour désigner les couches de l'étage inférieur des terrains jurassiques qui , en Angleterre , et particulièrement sur les côtes du Dorset- shire, près de Lyme Régis, consistent en de nombreuses alternances d'Argile et de Cal- caire marneux d'un gris foncé bleuâtre. Le mot Lias , aujourd'hui généralement adopté par tous les géologues , désigne l'étage infé- rieur des terrains oolilhiques, quelles que soient la nature et la couleur des roches dont il se compose. Ployez lias. C'est dans le Blue-Lias qu'on a trouvé des squelettes entiers de grands Reptiles dont la race est perdue {Icinhyosaures, Plésiosau- res. F^oyez ces mots). Avec ces Reptiles, on voit dans les mêmes lits argileux des frag- ments de végétaux terrestres et de nombreux débris très bien conservés d'animaux marins : Ammoniles , Bélemiiites , Gryphées , etc. Le mélange de ces corps organisés, leur parfaite conservation , annoncent que les sédiments qui les enveloppent ont été déposés par des eaux terrestres affluant dans un bassin ma- rin , et que le dépôt est de Formation fluvio- marine. Voyez FORMATION. (C. P.) BLUET. OIS.— On a donné ce nom à une espèce de Tangara , Tanagra gularis , de Cayenne , et Edwards l'applique à la Poule sultane. Voyez tangara et talÈve. BLUET. bot. ph. — Nom vulgaire de la Centaurea cyanus. BLUET. BOT. CR.— Un des noms vulgaires de Y égarions cyaneus. BLUET DU CANADA, bot. ph. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Airelle, qu'on suppose être le Vaccinium album. BLUET DU LEVAIVT. bot. ph. — Nom vulgaire de la Centaurea moschala. BLUETTE. OIS — Nom vulgaire de la Pintade. BLU 669 "BLUFFIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Panicécs , formé par Nées {Mari. Fl. Bras., II , 2G9) sur une plante du Cap, dont l'inflorescence est en grappes digilées , à ra- chis étroit, et qu'il dédia à Ecklon ( Eckloneana). (C. L.) *BLUIMEA (nom propre), bot. pu.— Genre dédié par ftl. De Candolle à Ch.-L. Blume , botaniste célèbre par ses publications sur la Flore de Java. Il fait partie des Composées , tribu des Sénécionées, et offre les caractères suivants : Capitule multiflore , hélérogame ; fleurons du rayon multisériés, femelles, très ténus , tubuleux , tronqués ou 2-3-dentés ; ceux du disque (5-25) sont mâles, tubuleux, régulièrement 5-dentés. Réceptacle plan, nu ou légèrement pubescent. Involucre com- posé de plusieurs rangs d'écaillcs linéaires ou ovales , étroitement imbriquées , mucro- nées ou mutiques. Anthères munies d'ap- pendices basilaires très délicats. Fruit cylin- dracé, tronqué et couronné d'une aigrette 1-sériée , et formée de soies capillaires et presque lisses.— Ce genre est voisin des Co- nysa, tels que MM. Lessing et De Candolle les ont actuellement circonscrits; mais il en dif- fère par son fruit cylindracé et non com- primé ; par les côtés en forme de disque aplati. Son port est assez différent pour le faire re- connaître au premier coup d'œil. Il com- prend environ 100 espèces, toutes originaires de l'Inde ou de l'Afrique. La plupart sont herbacées, et présentent des feuilles alternes, plus ou moins profondément dentées, et d'as- sez petits capitules disposés en corymbes , renfermant des fleurons blancs, bleuâtres ou rosés. (J. D.) *BLUMEIVBACHIA (Blumenbach , bota- niste allemand), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Loasacées, formé par Schreber, et comprenant un petit nombre de plantes an- nuelles ou à peine suffrutescenles, indigènes de l'Amérique tropicale , rameuses , grim- pantes , armées de poils dont la piqûre est cuisante ; à feuilles opposées , lobées, exsti- pulées ; à fleurs blanches ou rouges , brac- téées, solitaires ou axillaires. On en cultive deux espèces dans les jardins : ce sont les H, insignis et muUifida , toutes deux an- nuelles. (G. L.) BLUMElVBACniA ( Blumenbach , bota- niste allemand), bot. pu. — Genre de la fa- 670 BOA mille des Graminées , formé par Koeler {Gram. 29), et réuni comme section à YAn- dropogon de Linné. Voyez ce mot. (G. L.) *BLUM1A (Blume, botaniste hollandais). BOT. pn. — Genre de la famille des Orchida- cées , indiqué par Meycn ( Msc. ) , et qu'on croit être le même que VHexameria de R. Brown. Ce nom a été donné aussi à un genre de la famille des Magnoliacées , formé par Nées {Flora, 1825, p. 162), et rapporté comme synonyme au Talauma de Jussieu. Sprengel emploie également le nom de Blumia pour désigner un genre de la famille des Ternstrœmiacécs , tribu des Sauraujées , et réuni comme synonyme au Saurauja de Willdenow. (G. L.) "BLISMUS (/3>v(T,aoç, jaillissement d'eau). BOT. PU. — ■ Petit genre de la famille des Gy- péracées, formé par Panzer (^œm. et Schult. Mani., II, 41), et réuni au Scirpus de Linné, comme simple section du sous-genre Scir- pus proprement dit, de Palisot de Beauvois. (G. L.) 'BLYTIA (nom propre), bot. cr. — Genre de la famille des Jongermanniacées, section des Diplomitriées, formé par Endlicher {Gen. PL, 472/ 6) , et ayant pour types les Jun- germannia Lyellii et Blytii.Ce sont de petites plantes terrestres, uligineuses , à fronde sim- ple ou bifide. Les fleurs mâles et femelles (Sporanges) sont placées dorsalement sur la côte médiane des frondes , laquelle est dé- bordée par le limbe. Les premières sont pla- cées tantôt sur le même individu, tantôt sur d'autres. (G. L.) BLYXA. Saivala, Wall. (^WÇo>, je fais couler). BOT. pn. — Genre de la famille des Hydrocharidées , formé par Dupetit-Thouars ( Gen. Madagasc., 14), et comprenant quel- ques plantes herbacées, vivaces, stolonifères, croissant dans les ruisseaux, à Madagascar et dans l'Inde orientale ; à feuilles linéaires , ra- dicales, engainantes à la base; à fleurs dioi- ques, émergées et portées sur des scapes an- cipilées ; les mâles dans une spathe tubu- leuse, mulliflore ; les femelles dans une spathe uniflore. (G. L.) BOA. Boa. rkpt. —Le nom de Boa parait avoir été donné par les anciens à une Cou- leuvre de grande taille à laquelle ils attri- buaient l'habitude de se glisser au milieu des troupeaux, afin d'y sucer le lait des Vaches ; EOA erreur qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours parmi les habitants des campagnes. Pline et Pistor font bien mention du Boa, mais d'une manière trop vague pour qu'on puisse rap- porter ce nom à aucune espèce. Guvier pensait qu'on désignait ainsi la Couleuvre à 4 raies, Cohiber Elaphis, qui est un des plus grands Ophidiens d'Europe , ou bien le Ser- pent d'Épidaure (sans doute le Coluber Es- culapii de Shaw). Quant au Boa gigantesque tué en Afrique par l'armée de Régulus , ce paraît être un Pithon; mais on doit regarder comme une exagération la longueur de 120 pieds qui lui est attribuée par Pline (lib. VIII, cap. XI v). Les zoologistes anciens comprenaient, sous la dénomination commune de Boa , tous les Serpents venimeux ou non, dont le dessous du corps et de la queue est garni de bandes écailleuses, transversales, d'une seule pièce, et que ne terminent ni éperons ni sonnettes ; mais depuis on l'a restreint aux espèces non venimeuses, ayant sous la queue des plaques simples , ce qui les distingue des Couleuvres , chez lesquelles elles sont doubles, et dont l'a- nus est muni de crochets. Les Boas, tels que les comprennent les classificateurs modernes, ont pour caractères: Corps comprimé et fusiforme ; queue longue et prenante; tête petite, relativement à la longueur du corps, de forme pyramidale, ren- flée en arrière, rétrécie en avant, et terminée par un museau court et obtus; cou minée et grêle. Bouche légèrement fendue ; le maxillaire inférieur , suspendu par un os intra-articulaire (l'analogue de l'os carré des oiseaux) à un os mastoïde libre , permettant une énorme dilatation de l'orifice bucca ; langue fourchue et très extensible ; environ 120 dents, dont 19 ou 20 à chaque rangée palatine , et 16 à 20 à chaque rangée maxil- laire ; l'iris vertical et rhomboïdal ; le petit poumon à peu près de moitié plus court que l'autre ; des membres postérieurs rudimen- taires dont les vestiges , cachés sous la peau, ne laissent sortir extérieurement que deux crochets de 2 à 3 lignes de longueur, qu'on croit destinés à retenir la femelle dans l'ac- couplement. Les écailles qui couvrent leur corps sont petites, rhomboidales, imbriquées, lisses, ou quelquefois carénées ; les plaques ventrales, assez étroites, se rétrécissent à mesure qu'on BOA approche de la queue. Le museau est cou- vert d'écaillés plus longues que celles qui couvrent le reste du corps ou quelquefois de grandeur égale. C'est même sur ce dernier caractère que repose la division des Boas en 5 groupes distincts. Le premier comprend ceux dont la tête est couverte d'écailles semblables à celles du corps, et dont les plaques labiales sont plus petites : c'est le Boa constricteur, Boa con- stricior, B. dcvin , royal ou empereur (voir l'At- las de ce Dictionnaire; Reptiles, pi. 9, fig. 2), long de 20à25 pieds, et de G pouces de diamè- tre dans sa partie la plus renflée. Il habite les parties humides des forêts de l'Amérique du Sud, et notamment de la Guiane. Son corps, d'un brun clair en dessus, est agréablement varié de grandes taches noirâtres , irréguliè- rement hexagones , et de taches pâles , ova- les , échancrées aux deux bouts. Le ventre est d'un blanc jaunâtre ou rougeâtre, et parsemé de points noirs irrégulièrement dis- séminés. Les écailles sont petites et rhom- boidales. On lui compte environ 240 plaques ventrales et 50 caudales. Les Eunccies ou bons nageurs , qui ont sur la tête des plaques plus larges que celles du corps, et des plaques labiales planes, for- ment le second groupe , qui se compose de deux espèces : le Boa anacondo, B. scijiale , B. murinia, aquaiica ou ralivora , long de 25 à 30 pieds , brun , avec une suite de taches rondes et noires sur le dos, et des taches ocel- lées sur les flancs : il a 246 plaques ventrales et 00 caudales ; le Boa a bandes latérales, B. latei-iitriga, naturel à l'archipel Indien. Les Boas du S" groupe ont les plaques la- biales creusées en fossettes aux côtés des mâ- choires ; ce sont les Épicrates, qui compren- nent le Boa a anneaux, B. cenchrys, annu- lifer ou porte-anneau de Daudin , B. aboma. Il est à peu près de la même taille que les précédents, a le corps fauve, varié de grands anneaux bruns sur le dos , et porte sur les flancs des taches à ocelles. Il a environ 244 plaques caudales et 63 ventrales. Il habite spécialement l'Amérique du Sud. La forme longue et comprimée des Boas du 4« groupe, qui se distinguent par une fossette longitudinale au-dessous de l'œil, leur a valu le nom de Xîphosomes. Celte sous-division se compose du Boa brodé , B. horlulana , B. elegans, à queue longue et grêle, dont le corps BOA §71 fauve porte sur le dos une ligne brune en zigzag, avec des ocelles de même couleur sur les flancs ; du Boa Bojobi, B. canina, B, liy- perale de Linné, dont la queue est plus courte, et du B. de Merrem. Ces trois espèces appartiennent à l'Amérique du Sud. Le dernier groupe, formé de ceux dont les plaques latérales sont proéminentes , et les écailles petites et carénées , a reçu le nom d'Enygrns. Il se compose de trois espèces , toutes des Indes; ce sont : le B. caréné , B. carinalj, B. rcyia; le B. ocellÉ, B. ocellala, d'une taille moindre que les Boas d'Améri- que, et le B, VIPÉRIN, B. viperina, B. conica, qui se rapproche par sa coloration de notre Vipère d'Europe, Les Boas habitent dans le creux des arbres excavés par le temps, sous leurs racines , où ils se creusent une sorte de terrier, ou dans les trous de rochers ; mais ce n'est pour eux qu'une demeure passagère, dans laquelle ils se retirent au moment de la ponte ou pen- dant la durée de l'engourdissement hiémal ou estival. A ces dernières époques , les pas- sions éteintes par une impérieuse nécessité organique, réunissent dans le même trou, et enlacés les uns aux autres, non seulement des Serpents du même genre , mais encore des espèces difi"érentes et quelquefois veni- meuses. Mais au Brésil, où la température de l'été est modérée par les abris épais que leur ofl"rent les forêts vierges, ces Ophidiens échap- pent à l'engourdissement de l'été. Les localités habitées par les Boas sont très variées. Les uns , comme le Boa constricteur et ceux de la sous-division des Épicrates , se tiennent dans les contrées fraîches et hu- mides : c'est là qu'on les trouve enlaaés aux pieds des arbres , cachés sous des amas de feuilles ou sous des troncs pourris, en atten- dant que la faim se fasse sentir pour que . renonçant à leur immobilité, ils se mettent en quête d'une proie. D'autres , tels que l'A- nacondo , le B. à bandes latérales et tous les Eunectes, et sans doute aussi les Xiphoso- mes, vivent au bord des fleuves et des ruis- seaux. Ils s'enfoncent dans l'eau ou la vase, pour y guetter les animaux qui viennent se désaltérer, ou bien , suspendus aux rameaux des arbres inclinéssur lesondes, ils projettent leur corps comme un lazo v'.gourcux autour de leur victime. L'animal , enlacé dans les longs replis du serpent, fait de vains efforts 672 BOA pour se dégager ; les anneaux qui l'élreignent se resserrent de plus en plus, ses os sont bri- sés en un clin d'œil , et il est réduit en une masse informe que le Boa engloutit dans son énorme gueule. Chez les Gpaidiens, qui sont privés d'appareil masticateur , la dé- glutition est longue, et la digestion ne l'est pas moins: aussi, pendant toute cette opéra- tion, peut-on sans danger s'approcher de ces Reptiles, réduits à un état d'insensibilité complète , mais répandant alors une odeur insupportable. Les Boas , quoique non venimeux , n'en sont pas moins des animaux redoutables ; mais on peut regarder comme des faits con- trouvés ce que les voyageurs ont rapporté sur leur étonnante voracité, qui leur permettrait d'engloutir des Mammifères tels que des Cerfs et des Bœufs. Ces Reptiles ne s'attaquent qu'à de petits animaux, tels que des Agoutis, des Pacas , et quelquefois même à des Chèvres : aussi leur voisinage est-il peu redouté, et ne les chasse-t-on que par désœuvrement. Le mode de reproduction des Boas ne dif- fère en rien de celui des Couleuvres ; ils pon- dent dans le sable des œufs à enveloppe mem- braneuse , de forme ellipsoïde , et de la grosseur d'un œuf d'oie , qu'ils laissent à la chaleur le soin de faire éclore, et les pe- tits qui en sortent ont 10 à 14 pouces. Leur accroissement est assez rapide; mais on n'en connaît pas les limites , non plus que la du- rée de leur vie. Ces animaux , auxquels les récits de quelques voyageurs attribuent une taille gigantesque, sont sans doute aujour- d'hui dans des conditions de développement moins favorables , car on n'en trouve guère au-dessus de 25 pieds. Ce sont les seuls Ophi- diens auxquels on donne la voix. On prétend qu'ils poussent en certaines circonstances un cri semblable à celui du Jars, ou , suivant d'autres, une sorte de grognement. La chair des Boas est, dit-on, comestible, cl d'un goût semblable à celle du poisson : aussi les indigènes s'en servent-ils comme d'aliments. Leur graisse , assez abondante, passe pour un excellent remède contre les meurtrissures. Leur peau , dont on fait des selles et des chaussures, après l'avoir tannée, est , à ce qu'on assure , un remède souve- rain dans un grand nombre d'affections ab- dominales , lorsqu'elle est appliquée sur le ventre aussitôt après avoir été détachée; ce BOB qui est fort difficile , à cause de la conlractl- lité que la fibre musculaire de ces animaux conserve après leur mort. (C. d'O.) BOABAB. BOT. PH. — Synonyme de Bao- bab. Voyez AUANSONIA. BOADSCIIIA. BOT. PH. — Synonyme de Bohadscltia. BOARIIVA ou BOARULA. ois.— Un des noms de la Bergeronnette à longue queue , 3Iolacilla boarula, et de la Farlouse, Glanda pratensis. BOARULA. OIS. — P'oijez boarina. *BOARMIE. Eoarmia (surnom de Pallas). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phaléniles, établi par Treitschke, et que nous avons adopté dans notre Hi^l. nal. des Lépidopl. de France , t. VII, 2- part., p. 327. Les Boarmies sont loin de se faire remar- quer par l'éclat de leurs couleurs ; elles sont pour la plupart d'un gris plus ou moins né- buleux , avec des lignes en zigzags plus fon-. cées , qui traverseni leurs quatre ailes. Elles sont en général d'assez grande taille , et se trouvent presque toutes dans les bois, où elles se tiennent appliquées , les ailes étcndu(?6 , contre le tronc des arbres pendant le jour. Leurs Chenilles, de la classe des Arpentcu- ses, sont sveltes, cylindriques, un peu ren- flées aux deux extrémités , avec des nodosités qui , jointes à leur couleur, les font ressem- bler, dans l'état de repos , à de petites bran- ches d'arbre ou à des pédoncules de fruits.— Ce g. est assez nombreux en espèces. M. Bois- duval en désigne 31 d'Europe dans son Gê- nera et Index meihodicus ; encore en a-t-il retranché plusieurs pour les placer dans d'au- tres g. Nous en avons décrit et figuré 25 dans notre ouvrage précité, parmi lesquelles nous citerons comme type la Boarmie du Chêne , Boarmia roboraria (pi. 157, fig. 2 et 3). Cette espèce paraît en juillet , et n'est pas rare aux environs de Paris. (D.) BOATSCHIA. BOT. pn. — Synonyme de Bohalschia. *BOBiEA (Boubée, géologue français). BOT. PU. — Genre de la famille des Guetlar- dacées, formé par A. Richard {Mém. Soc. h. n. Paris , V, 215), et syn. du Timonius de Rumph. (C. L.) BOBARTIA (James Bobart, botaniste an- glais du xvip siècle), bot. ph.— Genre établi par Linné {Flor. zeyL, 41), appartenant à la BOC famille des Iridacées , adopté par quelques auteurs et rejeté par d'autres. Endlicher (Gen. PL, 1232) le réunit avec doute à V^- ristea de Solander. On trouve toutefois, dans les catalogues anglais, trois plantes cultivées sous ce nom générique ; ce sont les B. yla- diala ( Morcea ou Marica id. ) K. ; spalhacea L. ; aurantiaca Zucc. P'oijez morr/ea. — Ce nom a été donné aussi par Pcliver {Herb., 473) à un genre de la famille des Synanthé- rées, synonyme de YEcliinoccu de Mœnch. (C. L.) BOBEA, Gaudich. {ad Freyc, t. 93). bot. PU. — Même chose que bob^a. (C. L.) BOBI , Adans. moll. — Synonyme de Marginelle. BOBU. BOT. PH. — f^oyez boeua. (C. L.) "BOBUA (nom vernaculaire?). bot. i>n. — Genre indiqué d'abord par Adanson , sous le nom de Bobu [Fam. PL, II, p. 11) , et par Pctiver sous celui de Bombu , adopté encore parDeCandolle {Prod., III, 23), qui le place, mais avec doute , dans la famille des Combré- lacées. Il se compose d'un petit nombre d'ar- bres de l'Inde, à feuilles obovales, oblongues, aiguës, glabres, non ponctuées, souvent den- tées; les fleurs sont distantes et disposées en sortes d'épis; les pédicelles très courts, 2- ou 3-bractéolés sous le calice. L'espèce la plus connue est le B. laurina DC. {Myrtus serraiu Kœn. ; Myrtus laurina de Retz) , ar- bre de l'île de Ceylan. (C. L.) *BOCAGEA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Anonacées , type de la tribu des Bocagées , formé par A. Saint- Hilaire {Fl. biai., I, 41, t. 9), et renfermant quelques arbres ou arbrisseaux du Brésil, à feuilles alternes, ovales, lancéolées, très en- tières , glabres des deux côtés ou velues en dessous , portées sur un pétiole court , arti- culé à la base. Les fleurs sont petites et soli- taires sur des pédoncules extra-axillaires, ar- ticulés comme les pétioles. (C. L.) •BOCAGÉES. bot. ph. — M. Endlicher partage la famille des Anonacées en trois tri- bus, dont la première, qu'il appelle Bocagées et qu'il compose des genres Bocagca , Popo- wia (genre nouveau, détaché du précédent), Orophea et Miliusia , se distingue des deux autres, les Xylopiées et les Anonées, par ses étamines déflnies et ses ovules en petit nom- bre, insérés le long de la suture interne. Dans les Anonées. ces ovules, solitaires ou géminés T. II. BOD 673 et collatéraux , se dressent de la base , et les étamines sont indéfinies. (Ad. J.) BOCCOI^IA (Paul Bocconi , botaniste si- cilien). BOT. PU. — Genre de la famille des Papavéracées , type de la tribu des Bocco- niées, établi par Plumier {(ien., 35, t. 25), et adopté par tous les botanistes qui l'ont suivi. Il ne renferme que deux espèces sutTrules- centes, remplies d'un suc jaune dont on ne paraît pas avoir encore étudié la nature. Les feuilles en sont oblongues, rétrécies à la base ; les fleurs terminales très nombreuses, dispo- sées en panicules dont les divisions sontuni- bracléées. Toutes deux sont cultivées dans les jardins ; ce sont le B. friuescens L., du Pé- rou, qui a fourni deux variétés , et le B. in- tegrifolia H. B. et K., du Pérou, dont on pos- sède également deux variétés. La 3« espèce, le B. corduta, à liges herbacées, de la Chine, a été séparée de ce genre par R. Brown, pour en constituer un nouveau sous le nom de Macleaya. ployez ce mot. (C. L.) *B0CC01\IÉES. BOT. PII. — Tribu de la famille des Papavéracées. ^oyez ce mot. (Ad. J.) BOCIIIR. REPT. — Espèce de Serpent d'E- gypte du g. Couleuvre. BOCKIA, Scop. et Neck. bot, ph. — Sy- nonyme de Mouriria. BOCULA-CERVmA. mam. — Synonyme d'Antilope Bubale. *BOClDIUM.iiss.— Genre de la famille des Membracicns, de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par Latreille aux dépens du genre Cenirotus des anciens auteurs, et adopté depuis par tous les ento- mologistes. Les Bocydium sont de jolis petits Insectes qui se font remarquer principale- m.ent par un prothorax sans prolongement postérieur, ayant seulement près du bord an- térieur un petit tube supportant à son ex- trémité plusieurs vésicules arrondies^ , et en arrière une longue épine. On ne connaît encore de ce singulier genre que quelques espèces du Brésil : le type est le Bocydium globulare {Cenirotus globularis Fab.). (Bl.) BODIAN. P0IS3. — Dénomination que Bloch avait introduite en ichthyologie , en la- tinisant le nom vulgaire d'une espèce de Ser- ran sur les côtes du Brésil , et qui se trouve dans Marcgrave. M. de Lacépède avait adopté ce genre de Bloch. Nous avons montré, dans 43 674 BOE noire Ichthyologie , que celte coupe rentre dans le genre des Serrans , et doit être par conséquent supprimée. Foy. serrapj. (Val.) *BODO. Bodo. ixFus. — Genre établi par M Ehrenberg,dans sa famille des Monadina, cl caractérisé par la présence d'une queue , ce qui seul le distingue des autres genres de la même famille, qui sont également suppo- sés pourvus de nombreux estomacs appen- dus autour d'une ouverture buccale , sans intestin. Les espèces de ce genre sont regar- dées par M. Dujardin comme des Cercomo- nas ou Amphimonas mal observées. Quant au Bodo grandis , il paraît être le même que Y Héiéromiie ovale. Foy. ce mot. (Duj.) BODTY. EPT. — Synonyme d'Àniphis- béne. BÇH^BERA. (Bœber, botaniste russe), bot. PII. —Synonyme du g. Dyssodia, de la fa- mille des Composées. (J. D.) *BC«EBERA. BOT. ph. — 2' section du g. Dyssodia , tel que l'a compris M. De CandoUe; elle renferme les espèces dont les involucres sont munis de bractées oblon- gues , Hnéaires et indivises , et le réceptacle nu ou couvert de très courts fimbrilles. (J. D.) 'BCffiBERIOIDES (qui a l'aspect d'un Bœbera). bot. ph. — 3"^ section du g. Dysso- dia, renfermant les espèces munies d'un in- votucre composé d'écaillés ovales, aiguës et légèrement dentées, et de feuilles entières. (J. D.) BCMEBOTRYS. bot. pu. — Même chose que Beoboirys. BOEHMEKIA (Bœhmer, botaniste alle- mand du xviii' siècle), bot. ph. — Genre formé par Jacquin {Amer., t. 157), et réuni ensuite par Linné à son genre Caiurus, lequel, au contraire, parait devoir appartenir à la fa- mille des Euphnrbiacées. Depuis, BIM.de Jus- sieu, Kunth et Gaudichaud rétablirent ce genre , qu'ils placèrent dans la famille des Urticacées. On lui réunit en synonymie le Procris de Commerson , et le JYeraudia de Gaudichaud. Il renferme un grand nombre d'espèces, qui croissent dans toutes les par- ties intertropicales du globe, à des hauteurs assez considérables. Ce sont des sous-arbris- seaux ou des arbustes dioiques ou monoï- ques, remplis d'un suc aqueux ou lactescent, à feuilles alternes ou opposées, dentées, ve- lues j les fleurs raàles sont disposées en épis BOE lâches ou agglomérés ; les femelles sont aiil- laires , fasciculées ou rassemblées sur un réceptacle charnu, naissant de l'aisselle d'une feuille. On en connaît dans les jardins 16 es- pèces , dont la plupart sont de serre tempé- rée , quelques unes de plein air, et 2 ou 3 de serre chaude. (C. L.) BC^IIMERLE. OIS. — Foyez béemerle. BCBEMYCE. bot. cr. — Synonyme de Béomyce. *BOEIVIVmGHAUSEI«IA (nom propre). BOT. PU. — Une espèce de Rues à fleurs blanches , originaire du Népaul , a été con- sidérée par Reichenbach comme un genre distinct, qu'il a dédié à un botaniste de ses compatriotes , et dont les caractères sont les suivants : Calice court , 4 - parti , long- temps persistanL 4 pétales plus longs, pres- que dressés et sessiles, insérés sur un dis- que corollaire qui entoure la base du gy- nophore. Étamines en nombre double ou réduit à 6, insérées avec les pétales , un peu saillantes, inégales, à flhts subulés. Ovaires 4, élevés sur un long support, rapprochés par leur base en un seul , chacun contenant 6-8 ovules amphytropes , attachés à un placenta qui fait saillie vers la base de l'angle interne, et muni d'un style qui nail en dedans , au- dessous du sommet, se soude avec les trois autres en un seul, pour se séparer plus tard, et se termine par un stigmate égal, qui, réuni aux 3 autres , en forme un 4-lobé par deux sillons en croix. Capsules 4, confondues à leur base, supérieurement libres, et s'ouvrant en dedans.Graines uniformes, striées, ponctuées, présentant, dans un périsperme charnu , un embryon à peu près cylindrique , arqué , à radicule supère. — C'est une plante herbacée, vivace , couverte, comme les Rues, de glan- des oléifères; à feuilles alternes, bipennées, dont les folioles glauques sont criblées de points transparents, et dont les fleurs blan- ches forment une panicule terminale. (Ad. J.) "BOEIVNIIVGHAUSIA (nom propre), bot. pn. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Galégées, établi par Spren- gel, et réuni comme synonyme au Ckceioca- lyx de De CandoUe. (C. L.) •BCœRHAAVIA (célèbre médecin hollan- dais, protecteur de Linné), bot. ph. —Genre de la famille des Nyctaginacées , formé par Linné , renfermant des plantes herbacées, vi- BOEU Taces , rarement ou à peine suffrulescenles , répandues dans les parties intertropicales du globe ; à fleurs petites, blanches , rouges , ou très rarement verdâtres, disposées en om- belles ou en paniculcs [B. scandens), à feuil- les opposées. On en cultive une dizaine d'es- pèces dans les jardins d'Europe. L'involucre est polyphylle, multifiore, dans les folioles squamiformes , caduques. Le périgone co- loré, tubuleux, resserré au milieu. Éta- mines 1-4, libres , subexsertes. Style simple. Akène libre, dans le tube périgonal endurci et devenu anguleux. Graine dressée. (G. L.) BCffiSCHAA. OIS, — Un des noms du Pé- lican ordinaire. B(MSUF. Bos , Linn. mam. — « Le mot Bœuf , dit G. Cuvier, désigne proprement le Taureau châtré ; dans un sens plus étendu, il désigne l'espèce entière, dont le Taureau , la Vache, le Veau , la Génisse et le Bœuf ne sont que différents états ; dans un sens plus étendu encore, il s'applique au genre entier, qui comprend les espèces du Bœuf, du Buffle, du Yak , etc. (1). » Dans ce dernier sens , le genre Bauf est composé de Quadrupèdes ruminants, à pieds fourchus et à cornes creuses, qui se distin- guent des autres genres de cette famille, tels que les Chèvres, les Moutons et les Antilo- pes , par un corps trapu j par des membres courts et robustes ; par un cou garni en des- sous d'une peau lâche qu'on appelle fa- non ; par des cornes qui se courbent d'abord en bas et en dehors , dont la pointe revient en dessus , et dont l'axe osseux est creux in- térieurement et communique avec les sinus frontaux. » Cette définition, que Cuvier donnait il y a un quart de siècle, est encore celle qu'on donnerait aujourd'hui ; car de même qu'il n'y a rien eu à retrancher à l'ensemble des caractères qu'elle énonce pour faire entrer dans le genre plusieurs espèces nouvellement découvertes, de même il n'y a rien eu à y ajouter après la séparation d'une espèce dont on s'accorde aujourd'hui généralement à faire, avec M. de Blainville, le type d'sn genre particulier. A la vérité, si l'abaence d'un mufle nu dans le Bœuf musqué avait toute la valeur que lui (i) Quelques naturalistes généralisant encore davantage la slinification du mot , s'en sont servis pour désigner le sous- tirdre entier des Rucniaants cavicornes. BŒU 675 attribuent quelques uns des zoologistes qui ont adopté le genre Ovibos, il faudrait tenir compte de la disposition contraire dans le genre dont celui-ci a été démembré j mais il faudrait par cela même en détacher une deuxième espèce , le Yak , dont le museau n'est guère moins velu, et qui cependant est bien incontestablement un Bœuf. D'ailleurs, comme nous le dirons bientôt , la présence ou l'absence de poils dans des parties qui sont constamment ou très fréquemment en contact avec le sol, paraît liée à certaines cir- constances de Vhabiiai des animaux ; c'est un caractère géographique plutôt que zoologique, et qui n'est pour la classification que d'une importance très secondaire. Quant à un second caractère qui , s'il était introduit dans la formule , obligerait égale- ment à séparer des Bœufs V Ovibos (le carac- tère tiré de la disposition des mamelles), on sera peut-être moins porté à l'élever au rang des caractères génériques, quand on se rap- pellera que quelquefois, dans les Bulïles, deux des quatre mamelons restent, pour ainsi dire , à l'état rudimentaire. Pour ce qui est des caractères tirés de la structure des dents (1), caractères beau- coup plus importants, et qui, à eux seuls, suffiraient peut-être pour justifier le démem- brement proposé , ils ne pourraient être ex- primés convenablement sans des détails tou- jours déplacés dans une définition qui doit être courte, afin d'être facilement retenue. Quoi qu'on pense, au reste, de la valeur et de l'importance de cette distinction, comme il n'y a pas grand inconvénient à considérer isolément les espèces appartenant à une fa- mille incomplètement étudiée , et qu'il y a au contraire, quand on les veut grouper pré- maturément, grande chance d'être conduit à des erreurs par suite d'une tendance qui nous porte à étendre à toutes les espèces du groupe les caractères observés dans celles qui nous sont le mieux connues, nous nous abstien- drons, jusqu'à plus ample information, de (t) Dans une tête femelle (de Bœuf musqué) que j'ai pu comparer à une tète du Cap , les molaires , plus étroites et plus rapprochées l'une de l'autre, occupent ua espace tout aussi long. « On doit aussi remarquer que ces molaires ont des for- mes plus simples que celles des autres Bœufs, et qu'il leur manque nommément cette arête saillante qui monte entre leurs piliers dans le Buffle du Cap comme dans le Biiffl« ordinaire. » Cuvier, Ossements fossiles, Paris, l8a3, ln-4, t. IV, p. i3i et i36. 676 BCŒU comprendre le Bœuf musqué parmi les Bœufs. L'espèce d'élaslicitc que nous avons recon- nue dans la définition de Cuvier est loin de nous sembler un mérite ; nous y aurions sou- haité plus de précision ; mais il reste à savoir si la chose était possible. Rien n'est plus dif- ficile que de donner de bonnes définitions des différents groupes dont se compose une fa- mille très naturelle, telle que celle des Rumi- nants cavicornes, parce que ces groupes sont nécessairement mal déterminés , et en géné- ral très arbitrairement formés. Supposons en effet , ce qui n'est pas le cas , qu'on eût , sur l'organisation de ces Mammifères , des données assez complètes pour établir une série dans laquelle chaque espèce se trou- vât placée entre celles qui lui ressemblent par les traits les plus importants , on se trouve- rait encore fort embarrassé pour déterminer les points où doivent se faire les coupures. Cependant, quand il s'agit d'un groupe nom- breux en espèces, ces coupures sont absolu- ment nécessaires pour faciliter l'étude , et il ne faut pas craindre d'en proposer, même en les appuyant sur des caractères choisis arbi- trairement. L'hésitation qu'éprouvent les zoologistes , quand il faut prendre un pareil parti , n'ar- rêta point Linné lorsqu'il eut à établir sa classification du Règne animal. Son but était autre que celui que nous nous proposons ; il ne voulait que donner une division artificielle, destinée à soulager la mémoire, et s'il a été conduit souvent à des groupes bien naturels , c'est que , dans le choix des caractères qu'il croyait prendre arbitrairement, il était guidé à son insu par un sentiment très délicat des vrais rapports. Lorsqu'il s'occupa des Rumi- nants cavicornes il n'en connaissait qu'un très petit nombre, qu'il n'eût peut-être pas songé à diviser en différents groupes, s'il n'a- vait eu , pour ainsi dire , sous la main , trois types tout prêts dans les trois espèces qui, de toute antiquité, vivent en Europe à l'état do- mestique, le Bœuf, le Mouton et la Chèvre. Il conserva toujours cette division, même après qu'il eut acquis sur les animaux auxquels elle s'appliquait des notions un peu plus étendues. Au reste, dans sa dernière édition du Sysiema naturœ,i\ n'énumérait encore que 21 espèces, qui même devraient se réduire à 15, puisque les 6 autres sont de simples variétés produi- tes chez des animaux soumis à l'homme et BŒU dues à son influence. Par un procédé qui lui était familier, Linné repoussa dans un seul groupe, dans le genre Chèvre, presque toute» les espèces qui lui étaient imparfaitement connues , à peu près comme il l'avait fait , mais sur une échelle beaucoup plus grande pour sa classe des Fermes. Ce que Cuvier a fait pour cette classe , quand il créa son embranchement des Mollusques , Pallas l'a- vait déjà fait pour le genre Chèvre, aux dé- pens duquel il forma son genre Antilope. Ce groupe des Antilopes continuant à s'ac- croître, il fallut bientôt, pour la commodité de l'étude, y pratiquer des coupes. C'est ce que firent, d'une manière assez arbitraire, plusieurs naturalistes, et G. Cuvier lui-même, qui d'ailleurs ne se méprit point sur le carac- tère artificiel d'une distribution qu'il ne con- sidérait que comme provisoire. Quant au genre Bœuf, dans lequel il ne comptait que huit espèces, il ne jugea pas nécessaire de le subdiviser; mais d'autres zoologistes, entre lesquels nous citerons son frère , ont été d'un avis différent. Voici comment s'exprime à cet égard F. Cuvier dans son histoire des Mam- mifères, article du Jungly-Gau (juin 1824): « Ces Ruminants à cornes creuses, à jam- bes courtes, à corps épais et lourd, qui por- tent; le nom générique de Bœuf, se divisent en deux familles bien distinctes par le natu- rel et par les organes. L'une est celle qui ren- ferme les BulTles, animaux en quelque sorte aquatiques, qui vivent dans les marais ou prés des rivières, dans lesquels ils restent plongés une partie du jour ; qui ont des cor- nes à base large couvrant une partie du front, aplaties à leur côté interne et arron- dies à leur côté externe; dont la langue est douce, etc., etc.; l'autre est celle des Bœufs proprement dits. Ces animaux se distinguent des premiers parce qu'ils vivent davantage dans les prairies élevées et dans le voisinage des forêts ; que leurs cornes sont lisses , ar- rondies, sans élargissement à leur base; que leur langue est couverte de papilles aiguës et cornées, etc., etc. C'est à cette seconde fa- mille, qui ne se compose que du Bison d'Amé- rique, de l'Aurochs, du Yak et de notre Bœuf domestique avec ses variétés, que paraît ap- partenir le Jungly-Gau. » Dans cette énuméralion des caractères dis- tinctifs des deux groupes, F. Cuvier, comme on le voit, met en première ligne lesdiffé- BOEU rences de mœurs, et en cela il s'écarte un peu des habitudes de l'école à laquelle il apparte- nait. Son illustre frère , en effet, bien qu'il pût avoir égard à ces sortes de considérations pour arriver à la formation de groupes na- turels, avait soin, quand ces groupes étaient une fois formés, de ne faire entrer dans leur formule caractéristique que des particularités tirées de l'organisation , et s'il mentionnait les caractères ethnologiques, c'était en les re- léguant, comme l'indication de l'habitat, dans l'histoire abrégée de chaque espèce. Il y a peut-être un milieu à prendre entre ces deux partis. Les caractères organiques, comme plus faciles à observer et moins su- jets à variation, doivent être énoncés les pre- miers; mais les caractères ethnologiques, quand on en peut obtenir pour un genre ou un sous-genre , doivent aussi trouver place dans la définition ; ils en font alors partie né- cessaire, puisque l'histoire naturelle a pour objet de nous faire connaître, non les ani- maux conservés dans nos musées ou captifs dans nos ménageries, mais les animaux tels qu'ils ont été créés, dans le libre développe- ment de leurs instincts et la pleine manifes- tation de leurs habitudes. D'ailleurs , quand on en sera à s'occuper de ces habitudes, à les comparer dans les diverses espèces d'un même groupe, il faudra avoir présente à l'es- prit une considération dont j'ai déjà fait sen- tir l'importance à l'occasion du genre Co- chon (1) , et que je crois devoir rappeler ici relativement aux Bœufs : c'est que , dans les pays où l'homme vit à un certain état de ci- vilisation , il peut , dans le cours des temps , modifier la manière d'être, non seulement des races domestiques , mais encore des espèces sauvages. Ainsi, il a repoussé l'Aurochs, d'un côté dans les montagnes de la Moldavie et du Caucase, de l'autre dans les forêts maréca- geuses des pays slaves. Par l'introduction des armes à feu dans le Nouveau-Monde , il a inquiété le Bison dans ses prairies natales et l'a poussé à tenter, à travers les Montagnes Rocheuses dont il ignorait le chemin, des émi- grations partielles vers les bords de l'Océan Pacifique. Si la région des prairies pouvait devenir le séjour d'une population nom- breuse, si la Californie et les parties voisines (i) Article BoAiroujja, comparaison des mœurs de noire Sânjlier commun d'Europe et de celles d'un Sanglier de l'iadc, Diel. univ. d'kitt. natw ,\. II. p. 407 BŒU 677 du littoral se peuplaient également, bientôt sans doute la grande chaîne qui divise les deux pays deviendrait la patrie du Bison , et ce serait seulement dans l'histoire des temps passés qu'on le retrouverait comme un ha- bitant des plaines. Pallas a vu les Yaks, ac- coutumés aux rigueurs du climat du Thibet, souffrir en Sibérie des chaleurs de l'été , et aller chercher le frais dans les eaux avec au- tant d'empressement que le font les Buffles. 3Ioi-même j'ai vu, sur le plateau de Bogota, des troupeaux de Bœufs passer une grande partie de la journée plongés dans l'eau jus- qu'au cou, non pour se rafraîchir, il est vrai, mais pour paître les herbes qui flottent à la surface des lagunes. Ces deux derniers faits, qui peuvent être cités comme des exemples de la facilité avec laquelle certaines espèces prennent accidentellement des mœurs analo- gues à celles qu'ont, dans l'état de nature, des espèces dont elles se rapprochent par l'orga- nisation , ne prouvent pas d'ailleurs qu'on ait eu tort décompter au nombre des caractères distinctifs du groupe des Buffles leurs habitu- des aquatiques. Quant aux caractères physi- ques au moyen desquels F. Cuvier croyait pouvoir séparer ce groupe du reste des Bœufs, il est évident que , dans le passage cite plus haut , il n'a pas prétendu les indiquer tous. Il annonçait de plus amples détails à ce sujet dans sa description du Buffle commun et du Bœuf domestique ; mais la dernière des- cription n'a jamais paru , et qr.ant à l'au- tre , elle n'ajoute aux traits déjà signalés que celui de la forme bombée du front, forme qui d'ailleurs n'est pas commune à toutes les espèces, ainsi que nous aurons plus tard oc- casion de le faire remarquer. Une autre indication qu'on peut également attaquer, comme faite d'une manière trop générale, est celle qui a rapport à l'élargisse- ment de la base des cornes. Ce trait n'est en effet bien prononcé que dans le Bos cafer {VOvibos étant considéré comme type d'un genre distinct); il ne se voit point dans le Buffle commun, ni dans la race domestique, ni dans sa souche sauvage, non plus que dans une autre espèce soumise à l'homme en quelques parties de l'Orient, l'Arni à cornes en croissant, et il existe encore moins chez l'Arni géant, dont les cornes conservent sen- siblement la même grosseur dans plus d'un tiers de leui étendue. 678 BŒU Ajoutons qu'il n'est pas tout-à-fait exact de dire, relativement à l'autre groupe , que les cornes sont lisses et arrondies, puisque dans le Bos fronialis de Lambert , confondu par notre auteur avec le Jungly-Gau , les cornes sont subtriquètres et comme cochées dans une grande partie de leur étendue. Le caractère tiré de la nature des tégu- ments de la langue a plus de valeur que tous ceux dont nous venons de parler, puis- que des différences dans l'organisation de par- ties dépendantes comme celle-ci de l'appareil nutritif doivent être l'indice de différences dans le régime. Si donc des observations ul- térieures montrent, comme cela est très pro- bable, que tous les Buffles ont la langue douce, ce trait pourra être considéré comme caractérisant suffisamment à lui seul un groupe qui d'ailleurs semble très naturel ; mais il ne s'ensuivra pas, comme on le pense bien , que toutes les autres espèces de Bœufs dont on sait que la langue est âpre doivent pour cela rester réunies. Plusieurs zoologistes , en effet, distribuent ces espèces en deux sous-genres, qu'ils dési- gnent sous les noms de groupes Taurin et Bi- sontin ; mais, dans ce dernier groupe, les uns font entrer avec le Bison et l'Aurochs, le Yak, le Gayal et le Gour ; d'autres rapprochent ces deux animaux de notre Bœuf commun. Ce dernier mode de distribution est plus natu- rel sans doute que l'autre , mais il est encore défectueux; et, puisqu'on voulait établir des sous-genres, il en fallait créer un qua- trième pour le Yak, qui ne trouve à se placer convenablement dans aucun des trois pre- miers. Cuvier, dans ses Ossements fossiles , avait indiqué avec sa précision accoutumée les ca- ractères ostéologiques par lesquels se distin- guent les Bœufs dont il avait pu se procurer le squelette, en totalité ou en partie. C'est de ces caractères, qu'il ne considérait que comme spécifiques , que M. H. Smith , dans un appendice joint à la traduction anglaise du Règne animal , a fait usage pour sa ré- partition en sous-genres , répartition dont M. Hodgson a admis les bases , mais qu'il a modifiée dans l'application d'après une con- naissance plus complète des deux espèces Gour et Gayal , justement détachées par lui du groupe Bisontin de Smith. Les deux na- turalistes anglais attachent avec raison une BOEU grande importance aux caractères tirés dt la configuration des têtes osseuses j mais , en comparant sous ce point de vue les diverses espèces, ils ont manqué de quelques données. M. Smith n'en a pas eu d'assez complotes re- lativement au Yak, et M. Hodgson , qui tra- vaille loin de toute grande collection avec un zèle qu'on ne saurait trop louer, n'a pu comparer cet animal , qui lui était beaucoup mieux connu, avec l'Aurochs et le Bison, près desquels il l'a laissé placé : aussi , tout en profitant des travaux de ces deux savants recommandables , nous nous écarterons un peu de leur distribution , et nous considére- rons le Bœuf à queue de cheval comme conbtiluant un type distinct. Nous répartirons donc les espèces du genre Bœuf dans les quatre groupes suivants. A. Les Taureaux.— A côté du Bœuf com- mun [1], auquel se rattachent le petit Bœuf sauvage des parcs d'Ecosse , qu'on s'accorde généralement à faire descendre de la même souche que notre bétail domestique, le Zébu, pour lequel je ne suis pas bien certain qu'il n'y ait eu au moins croisement avec quel- que espèce éteinte ou encore à découvrir, et le Bœuf à fesses blanches de Java, que je ne vois pas de raison pour considérer autrement que comme une simple variété , viennent se placer les espèces suivantes : le Gour [2] ( Bos Gaurus , Bibos concavifrons ) , Hogds. , le Gayal [3] [Bos Gouccus) , auquel il faut ratta- cher le Gayal domestique {Gobah Gayal), ou Gayal des plaines, dont quelques indivi- dus , repassés à l'état indépendant , ont pro- pagé, dans les forêts du Silhet.une race qui paraît conserver les caractères acquis sous l'influence de l'homme , et le Jungly-Gau de F. Cuvier, qui , comme l'a fait remarquer Hardwicke, se distingue bien du Gobah Gayal , et pourrait être le résultat d'un croi- sement avec le Bœuf commun. Enfin je pla- cerais encore à côté de ces Bœufs le B. Ben- liger de Java [4] , dont notre cabinet d'ana- tomie comparée possède un squelette com- plet ; toutefois , en supposant que ce soit réellement une espèce distincte , et non pas le résultat d'un croisement entre noire Bœuf domestique et le Gour ; ce dernier en effet vit aussi à Java , du moins si l'on en peut croire l'étiquette d'une portion de tête os- seuse qui fait partie de la collection désignée sous le nom de Musée chinois et japonais , EOEU et qui se voit en ce moment au bazar du bou- levard Bonne-Nouvelle. Les caractères communs aux espèces de ce premier groupe sont, pour ce qui a rapport à la tète osseuse, le front plat ou même un peu concave, à peu près aussi large que haut (en ne tenant point compte du relèvement que peut offrir dans sa partie moyenne la crête occipito-frontaîe) ; la face occipitale offrant de même des dimensions à peu près égales en hauteur et en largeur (toujours en comptant la hauteur à partir des côtés de la crête sail- lante et non de sa partie moyenne) ; les cor- nes attachées aux deux extrémités de cette crête ; enfln la moitié supérieure de cette face occipitale tout-à-fait lisse , et ne présentant point d'empreintes musculaires. Dans toutes ces espèces, on compte 13 pai- res de côtes, qui, à partir de la 6', s'écartent latéralement, et élargissent ainsi la cage Iho- raeique. Dans toutes on remarque des mem- bres robustes , moins massifs cependant que dans le groupe des Buffles , mais beaucoup plus que dans les espèces appartenant aux deux autres groupes. Chez ces animaux , observés à l'état frais , la tête présente , en arrière des cornes , un bourrelet saillant, recouvert seulement par la peau ; la langue est hérissée de papilles cor- nées ; le corps entier est recouvert de poils courts, excepté à la partie supérieure du front, où il peut acquérir un peu plus de longueur , mais jamais assez pour faire une touffe pendante comm^dans les Bonases. Tels sont les caractères principaux du groupe ; quant à ceux des espèces , nous ne ferons que les indiquer ici sommairement , renvoyant pour plus de détails à cet égard , comme pour l'histoire des moeurs, à l'article TAUREAUX. Le Gour, qui se distingue du Bœuf com- mun par de plus grandes proportions , s'en distingue encore mieux par la forme de la crête occipilo-frontale , qui se relève en for- mant un quart de cercle et se porte en avant, de manière à faire paraître le front très con- cave de haut en bas ; il s'en distingue encore par le grand développement des apophyses épineuses des vertèbres dorsales, qui, au lieu de décroître uniformément de la 3* vertèbre à la 9% ne s'abaissent que très peu jusque vers la région lombaire, où elles se raccour- cissent brusquement; elles ne sont point BOEU 67^ flanquées vers le garrot, comme dans le Bi son , de deux masses musculaires charnues, de sorte que leur saillie forme , dans plus de la moitié du dos, une créle très remarquable. Dans le Gayal , cette crête dorsale encore très prononcée fait distinguer au premier coup d'œil l'animal du Bœuf commun, tan- dis que la crête occipito-fronlale, qui est rec- tiligne et de niveau avec le front comme dans cette dernière espèce, le sépare nettement du Gour, où la crête se porte en avant et se ter- mine par un arc très prononcé. Dans le Bos Beniiger la saillie des apo- physes épineuses , en arrière du garrot, est beaucoup moins sensible que dans le Gour et dans le Gayal; le front est sensiblement plat; mais la crête qui le termine supérieu- rement au lieu d'être rectiligne comme dans le Bœuf, ou uniformément arquée comme dans le Gour, présente une triple courbure , descendant de chaque côté à partir de la base des cornes, et se relevant à la partie moyenne où elle forme une éminence arrondie qui oc- cupe à peu près le tiers de la distance totale. Dans toutes les espèces dont nous venons de parler, les cornes situées, comme il a été dit, aux extrémités de la crête occipilo-fron- tale, se portent d'abord en dehors et un peu en haut; leur direction, dans le reste de la lon- gueur, paraissant varier par une foule de cau- ses, il est inutile d'en parler ici ; mais il con- vient de remarquer la forme que présente leur section transversale. Cette forme , à peu près circulaire dans le Bœuf commun (souvent sensiblement elliptique dans les races de Zèbre qui paraissent le plus pures), est ovale dans le Gour et le Gayal , ou plutôt c'est un triangle isocèle, à sommets très arrondis, dont le petit côté répond à la face supérieure de la crêle occipilo-frontale. Dans le Bœuf Benii- ger, les trois dépressions sont à peine sen- sibles. Quant à l'étui corné qui est sensiblement lisse dans le Bœuf, il présente dans le Gour de très fortes rugosités vers la base ; dans le Gayal , ces rugosités sont moins arrêtées , mais elles se prolongent sur une plus grande longueur, et il n'y a guère de lisse que le tiers le plus voisin de la pointe. Le front, dans tous ces Bœufs, occupe à peu près la moitié de la longueur de la face ; c&- pendant, chez le Gayal, l'autre partie est un peu plus courte, et pour cette raison comme 680 BOEU pour le rapprochement des maxillaires supé- rieures vers la symphyse, il y a un rétrécis- sement rapide de la face à partir du bord in- férieur des orbites. Dans cette espèce aussi, les os du nez sont proportionnellement plus courts que dans le Bœuf commun; dans le Gour, au contraire, ils sont beaucoup plus longs et sonten outre fortement arqués dans le sens transversal. B. Les BoNASEs. — Les deux espèces dont se compose ce groupe, V Aurochs [5] et le Bi- sou [G] , espèces qui se ressemblent de beau- coup plus prés que celles que nous avons comprises dans le groupe précédent, se distin- guent de ces dernières par des caractères bien tranchés : d'abord par ce qui tient à la char- pente osseuse; par les proportions plus grêles des membres ; par le nombre des côtes, qui est déplus de 13 ; par la dispositiondesapophyses épineuses des vertèbres dorsales; par les for- mes générales de la tête, qui est très courte pour sa grosseur. Considérée plus en détail , cette tête diffère de celle des espèces déjà énumérées: 1° par les proportions du front, qui est plus large que haut, à peu près dans le rapport de 3 à 2 ; 2° par la saillie des or- bites ; 3° par la forme du front, qui est bombé, ce qui ne lient pas tant au renflement de sa partie moyenne qu'à la fuite de la partie su- périeure ; 4" par le mode de rencontre de cette partie avec la face occipitale, rencontre qui se fait sous un angle droit ou même ob- tus , et sans être indiquée par une crête sail- lante ( tandis que, dans les Bœufs , les deux plans se rencontrent sous un angle aigu , et sont séparés par un bourrelet très prononcé) ; 6o par la position des cornes, qui, au lieu de s'attacher tout au sommet du front, s'in- sèrent notablement plus bas et plus près des orbites. A Tétat frais , ces animaux se distinguent au premier coup d'œil de tous les autres Bœufs, par la disproportion qui semble exis- ter entre les parties antérieures et les parties postérieures de leur corps ; par leur dos bossu ; par la crinière qui couvre leurs épau- les , et retombe jusque sur les jambes de de- vant; par la longue barbe qui pend de leur menton , et l'épaisse touffe de poils dont leur front est garni. L'apparence de bosses tient à l'énorme dé- yeloppemenl des premières apophyses du dos , qui , au moins aussi saillantes que dans | BOEU le Gour et le Gayal , mais décroissant plus rapidement à mesure qu'elles se portent en arrière, sont flanquées de deux masses char- nues, et forment ainsi , au lieu d'une crête étroite , une protubérance arrondie dont le volume est eneore exagéré par l'épaisseur des poils dans celte région. Les poils des Bonases sont de deux sortes , laineux et soyeux : les premiers , très abondants en hiver, tombent en partie l'été ; les autres poils , qui consti- tuent principalement la crinière, la barbe et les manchettes dont les jambes de devant sont ornées , se renouvellent aussi , mais de manière à ne jamais laisser complètement dégarnies ces parties où, chez les vieux mâ- les , elles offrent une très grande longueur. Ces poils, principalement ceux du front, sont imprégnés d'une odeur de musc très forte, surtout dans le temps du rut. L'épaisse toi- son qui revêt toute la partie antérieure du corps concourt encore à faire paraître plus grêle la partie postérieure, qui, d'ailleurs, absolument parlant , est beaucoup moins massive que dans les autres Bœufs. Les espèces du groupe des Bonases se dis- tinguent principalement par le nombre des côtes. Il y en a 15 paires dans le Bison amé- ricain , 14 seulement dans l'Aurochs de Li- thuanie et de Moldavie ; l'Aurochs du Cau- case ne nous est pas encore assez bien connu pour que nous puissions affirmer qu'il est spécinq'iement idenlique à ce dernier; ce- pendant il y a tout lieu de le croire. C. Les Yaks. — Ils se distinguent des Bœufs de notre premier groupe par la forme du front, qui, légèrement bombé à sa partie moyenne, est d'ailleurs fuyant à sa partie supérieure, comme dans les Bonases , et rencontrant de même le plan occipital sous un angle obtus , sans former de bourrelet le long de la ligne de jonction. Le front est plus étroit que chez ces derniers animaux , et n'est guère plus large que haut. Au-dessous des orbites , qui offrent peu de saillie, la face se rétrécit à peu près uniformément jusqu'à son extrémité; la diminution est moins rapide que dans les Bonases , plus que dans les Bœufs propre- ment dits, et surtout que dans les BulTles, où elle est à peine sensible. Le plan occipital offre pour l'attache des muscles une surface triangulaire dont les trois côtés sont à peu près égaux. Les cornes , arrondies vers la base , sont attachées peut-être un peu moins BOEU haut que dans les Bœufs vrais , plus haut que dans les Bonases. Il y a 14 paires de côtes , comme dans l'Aurochs. Comme dans cet animal , les apophyses épineuses des pre- mières vertèbres dorsales sont très longues ; mais dans les suivantes le décroissemcnt est plus rapide: en revanche, celles des der- nières vertèbres cervicales paraissent attein- dre une dimension qu'elles n'ont dans au- cune des espèces précédemment énumérées. Les membres sont courts ; les sabots sont pinces , rapprochés l'un de l'autre , et leur configuration suffirait seule pour indiquer que le Yak appartient à un pays montagneux, et est habile à en gravir les pentes. Tout le corps est couvert d'une épaisse toison, comme il convienlà un ruminant dont le séjour favori touche presque au niveau des neiges perpétuelles. Les poils sont sur- tout très longs vers la région des épaules ; ceux du ventre ne le sont guère moins , et descendent presque jusqu'à terre, ce qui fait paraître l'animal encore plus bas sur jambes qu'il ne l'est réellement. Mais ce qui lui donne surtout un aspect tout particulier, c'est sa queue , garnie , depuis l'origine , de crins plus longs et plus fins que ceux du Cheval. Le front est couvert d'une grosse touffe de poils crépus. Sur le reste de la face, les poils ont moins de longueur, et diminuent sur- tout à mesure qu'on approche du museau , qui d'ailleurs en est presque entièrement cou- vert, la partie nue étant bornée à l'étroit espace qui sépare les narines. Il n'est pas étonnant qu'un animal qui, pendant une grande partie de l'année, cher- che sa nourriture sous la neige, ait le museau protégé par des poils, et la même disposition se retrouve dans d'autres espèces placées en des circonstances semblables , par exem- ple dans le Bœuf musqué et dans deux Cerfs des régions circumpolaires, le Renne et l'E- lan, les seuls, du reste, dans toute la famille des Ruminants à cornes caduques, qui nous présentent ce caractère. Les Yaks ont la langue couverte de papilles cornées comme toutes les espèces dont nous avons parlé Jusqu'ici. On ne connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce de Yaks [7], car le Bœuf à grandes cor- nes plates que Witsen dit exister en Daou- rie^ appartient probablement au groupe des T. a. BOEU 681 Buffles. Ces derniers animaux, en effet, quoi- que confinés en général dans les pays chauds, peuvent à la suite de l'homme s'écarter beau- coup des régions tropicales, ainsi que lo prouve l'exemple des Buffles qui vivent en Hongrie à l'état domestique. D. Les Buffles. — On remarque tout d'a- bord dans leur tête osseuse le peu d'éléva- tion du front , qui n'occupe environ que le tiers supérieur de la face. Au-dessous des orbites, cette face est notablemcntplus étroite que dans les espèces précédentes ; elle est au contraire beaucoup plus large vers la sym- physe maxillaire. Les os propres du nez par- ticipent de celte disposition , et au lieu de di- minuer ils augmentent de largeur en avan- çant vers le museau. Le front , en même temps qu'il est court, est encore assez étroit; il présente d'ailleurs, suivant les espèces , des différences notables dans sa configuration : fortement bombé chez notre Buffle domestique , il est, chez quelques individus sauvages , à peu près aussi plat que le front du Bœuf commun. Il y a d'ailleurs sujet de croire que les diffé- rences observées à cet égard peuvent dépen- dre en partie de l'âge , et le changement , pour le remarquer en passant, semblerait être l'opposé de ce qui se remarque dans les autres Mammifères où la saillie du front est en général plus grande chez les jeunes sujets ; mais il faut remarquer qu'en raison de l'écartement des deux tables des fron- taux, la saillie du front chez les Buffles n'accuse point un plus grand développement comparatif du cerveau. Cette bosse est le re- lief des immenses sinus frontaux , qui sont des dépendances de l'appareil olfactif. Quoi qu'il en soit, quand la convexité du front est très prononcée , il en résulte que la rencontre des faces frontale et occipitale se fait sous un angle obtus, tandis que , dans le cas con- traire , cet angle est à peu près droit. En même temps que la courbure de haut en bas tend à eff"acer la ligne de séparation du front et de l'occiput, la courbure trans» versale produit un autre changement relatif à la direction des cornes qui s'écartent peu du plan de la face dans les Buffles à front plat, et qui, dans les autres, se portent plus ou moins fortement en arrière. Peut-on tirer de cette direction des cornes des caractères spécifiques? c'est ce qui paraît douteux, d'a- 682 BOEU près ce que nous venons de dire des chan- gements que l'âge paraît amener quelquefois. Afin de savoir à quoi s'en tenir à cet égard, il faudrait avoir pu observer pour chaque espèce l'animal aux différentes époques de sa vie, et nous n'en sommes pas là à beau- coup près. Dans l'espéee du Cap , le jeune mâle d'une année, comparé au vieux mâle, paraît appartenir à une espèce complète- ment différente; peut-être pour quelques Buffles asiatiques y a-t-il aussi des change- ments très marqués dépendants de l'âge; et notre Musée possède une tête qui prouve que cela a lieu, au moins chez quelques individus, relativement à la direction des cornes (1). Dans les Buffles asiatiques, les cornes sont triangulaires à la base, les deux faces anté- rieure et postérieure se joignant en haut par un bord mousse, et s'unissant en bas à une troisième face plus étroite, dont elles sont, surtout en avant , plus nettement séparées. Chez le Buffle du Cap , les cornes , dans le jeune âge, sont aussi sensiblement triangu- laires à leur base , mais plus lard cette base s'élargit en s'arrondissant, et finit par recou- vrir en grande partie le front. Les énormes cavités qui existent dans le noyau osseux des cornes et dans les os qui forment les parois de la boite cérébrale, don- nent à la tête des Buffles une légèreté com- parative remarquable , surtout quand on prend pour terme de comparaison la tête du Gour, dans laquelle ces os ont une structure beaucoup plus compacte. C'est ce qui résulte des nombres donnés par M. Hodgson , dans un tableau où il a rapproché plusieurs têtes appartenant à différentes espèces du genre. Pour une tête de Buffle sauvage qui avait en longueur, du sommet du front à la sym- physe maxillaire, 60 centimètres ; dont les cornes , mesurées sur leur courbure , of- fraient un développement de 1 mètre 30 cen- timètres , et avaient de contour à leur base environ 47 centimètres , le poids du crâne et des cornes ensemble était de 10 kilogrammes environ. Pour une tête de Gour, il était de ll'S47, quoique les dimensions linéaires fus- sent moindres. Cette dernière tête, en effet, (i) Dans cette tète, les corne» forlement inclinées en ar- riàre, au point d'être presque parallèles dans presque toute leur longueur, se recourbent en appi'ocbant de la pointe , de manière à indiquer que , dans le jeune ige , elles avaient une direction trtnivcrsale. BŒU n'avait de longueur que 57 centimètres de- puis la symphyse maxillaire jusqu'au som- met de la crête frontale (crête qui d'ailleurs s'élevait de près d'un demi-centimètre au- dessus de la racine des cornes), et les cornes, dont le contour à la base était aussi de 47 centimètres , mais diminuant très rapide- ment, ne mesuraient dans leur plus grande longueur que 56 centimètres. Les Buffles ont des proportions plus lour- des que tous les autres Bœufs, et leurs membres, surtout les postérieurs , sont très robustes. Ils ont 13 paires de cotes , du moins c'est ce qu'on a observé dans les espèces dont on possède le squelette. Les apophyses épineuses des vertèbres dorsales sont chez eux peut être un peu moins développées que dans le Bœuf commun, et moins par consé- quent que dans toutes les autres espèces; depuis le garrot jusqu'aux lombes, le sommet de ces apophyses et de celles des vertèbres lombaires forme presqu'une ligne droite, d'où il résulte que ces animaux ont le dos sensi- blement plat. Sauf les cas d'albinisme, qui sont fré- quents chez quelques races domestiques el se perpétuent par voie de génération, les Buffles ont la peau noire, recouverte d'un poil court assez rare, habituellement noir, quelquefois grisâtre, el rarement brun. Le pelage est presque entièrement formé de poils soyeux ; ceux qu'on pourrait consi- dérer comme laineux sont presque aussi gros et aussi durs que les autres , d'ailleurs très peu abondants. Les oreilles , médiocrement grandes , sont dirigées horizontalement. Le fanon ne parait être bien développé que dans les races do- mestiques. Au reste, la domesticité paraît produire cet effet chez d'autres espèces de Bœufs, et même chez d'autres Ruminants de genre différent , et dont les types sauvages manquent absolument de fanon : c'est ce qu'on remarque en particulier dans certaines races de Mouton. La domesticité paraît aussi , chez les espè- ces du genre Bœuf, tendre à déterminer l'al- longement de la queue, sans que pour cela le nombre des vertèbres caudales change. Le Gour, comparé au Bœuf commun, a la queue très courte: la même différence se remarque entre notre Buffle domestique el le Buffle sauvage, dont on le suppose descendu. BOEU La langue de notre Buffle domestique est douce , et ce caractère, qui semble commun à toutes les espèces du groupe, pourrait bien, comme je l'ai déjà dit , être en rapport avec le genre de nourriture de ces animaux. Les Buf- fles ne semblent point destinés , comme nos Bœufs, à paître l'herbe des prairies, à vivre de Graminées tenaces , souvent à demi dessé- chées, qu'il leur faut arracher avec la langue ; ils recherchent les plantes qui croissent dans les lieux marcc^ageux , ou celles qui naissent à l'ombre humide des grandes forêts. La lon- gueur des cornes de ces animaux semblerait leur interdire l'entrée des bois ; mais à la manière dont elles sont portées durant la marche, étant couchées le long du cou et des épaules, elles n'opposent réellement que très peu d'obstacles. Les naturalistes de cabinet ont pensé que la direction des cornes chez les Buffles en faisait des armes peu redouta- bles ; mais cette déduction n'est point justi- fiée par les observations des voyageurs. En effet , bien que les Buffles , même quand ils courent vers un ennemi, aient la tête hori- zontale et les cornes couchées en arrière , ils prennent , quand ils se trouvent à la distance convenable, une attitude différente. Au mo- ment de charger, s'ils veulent simplement renverser l'objet qui a excité leur colère, ils abaissent la tête , de manière que la face soit à peu près dans un plan vertical, et ils frap- pent du milieu du front ; mais , s'ils veulent blesser, ils fléchissent beaucoup plus forte- ment le cou, amènent la tête entre les jam- bes , de manière à ce que le menton touche au sternum , et la pointe des cornes se trouve ainsi regarder directement en avant. Cette allure rappelle à certains égards celle qu'on a observée dans de grandes espèces d'Antilo- pes, dont les cornes sont fortement dirigées en arrière. En arrivant près de l'ennemi , ces animaux se laissent tomber sur les genoux, appliquent le front à terre, et présentent les pointes des cornes dirigées en avant et en haut, c'est-à-dire dans la position la plus fa- vorable pour blesser leur adversaire au ven- tre, au moment où ils redresseront brusque- ment la tête. Il règne encore beaucoup d'obscurité dans I histoire des Buffles , et il est jusqu'à présent bien ditBcile, pour ne pas dire impossible, d'arriver à une détermination un peu satis- faisante des espèces. Cependant les natura- BOEU 683 listes anglais, qui ont dans l'Inde les meil- leures occasions pour observer les espèces asiatiques, s'accordent en général à en distin- guer trois , savoir: l'espèce sauvage [8] qu'on regarde comme la souche du Buffle domes- tique, introduit en Europe vers le vr siècle, mais qui est d'un tiers environ plus grande ; l'Ami à cornes en croissant [9] , qui paraît avoir donné une seconde race domestique , commune dans plusieurs parties de l'Asie méridionale et dans certaines parties de l'em- pirechinois [10] ; l'Ami géant, dont nous ne connaissons guère en Europe que les cornes. Cette dernière espèce paraîtrait avoir à un moindre degré que les autres Bœufs les ha- bitudes grégaires; elle est d'ailleurs, à ce qu'il paraît, fort rare, et l'on a remarqué que dans une grande expédition de chasse que firent plusieurs officiers de l'armée du Ben- gale, expédition qui ne dura pas moins de trois mois , et où l'on tua , outre 42 Tigres royaux, une très grande quantité de Buffles sauvages, il ne se trouva dans le nombre qu'un seul Arni géant. Ce nom d'Arni, que nous employons ici pour nous conformer à l'usage, devrait être banni du langage zoologique; c'est le fémi- nin du mot Arna, mot dont l'acception est générique, et s'applique, dans l'Inde, à tous les Buffles sauvages: aussi, quand on le trouve dans quelque relation de voyage, doit- on bien se garder, si aucune indication ne s'y trouve jointe , de tirer aucune conclusion relativement à l'espèce que l'auteur a eue en vue. Facile à distinguer des Buffles asiatiques, le Buffle du Cap [1 1] en diffère par plusieurs caractères qui le rapprochent, au contraire, d'une part du Bœuf musqué, et de l'autre de plusieurs grandes espèces d'Antilopes , ha- bitant comme lui l'extrémité australe de l'Afrique. En admettant ces derniers rapports, il y au- rait pour la distribution géographique de ces grands Buminants une certaine loi assez re- marquable : les Ruminants à cornes large- ment épatées à la base occuperaient dans les deux hémisphères les parties les plus éloi- gnées de l'équateur, d'un côté le Bœuf mus- qué vers le cercle polaire arctique , de l'autre moins rapprochés , il est vrai , du pôle , mais, s'avançanl aussi loin que la terre s'étend de ce côté, le Buffle du Cap et les Catoblepas de 684 BOEU Smitb; Gnou ordinaire, Gnou barré, Gnou de Brook. On pourrait remarquer même que, chez ces derniers , de longs poils couvrent di- verses parties du corps , et que chez le Buffle du Cap, dans le jeune âge, époque où les caractères génériques sont toujours relative- ment plus prononcés que les caractères spé- cifiques , le pelage est beaucoup plus fourni que ne semblerait le comporter la chaleur du climat, rappelant ainsi, jusqu'à un cer- tain point, l'épaisse toison de l' Ovibos. Les Buffles à cornes aplaties seraient pro- pres à la région interlropicale (1). Tous les autres Bœufs appartiendraient à l'hémisphère du Nord : les Bonases ayant pour limites, d'une part, le cercle polaire arctique et de l'autre le cercle tropical cor- respondant; et les Bœufs , proprement dits, arrivant jusqu'à l'équateur , se trouvant du moins , sur un seul point , en dehors de cette ligne , je veux dire dans l'île de Java , où ils sont représentés par le B. Bentiger, et aussi probablement par le Gour. Nous n'avons voulu , dans cet article , que présenter l'ensemble des espèces dont se compose le genre. On trouvera plus loin des détails sur leurs mœurs et sur quelques traits remarquables de leur organisation. F'oir aux mots buffle et bovidés. (Boulin.) *BœUFS FOSSILES, paléont. — Dans presque tous les terrains meubles dits d'allu- vion , dans les tourbières , dans certaines ca- vernes, dans les brèches osseuses et dans les couches arénacées sous-volcaniques de cer- taines contrées , on trouve des ossements qui ont appartenu à des espèces de Bœufs, sinon identiques , au moins très voisines de nos es- pèces actuellement vivantes. Après avoir re- cueilli scrupuleusement toutes les mentions qui en avaient été faites dans les auteurs, après avoir examiné tous les ossements qu'il a pu (i) Il y aurait une exception à cette règle, si l'on consi- dérait comme un Buffle le Bœuf que Gmelin , d'après le rap- Dort d'un Cosaque qui avait été prisonnier dans la petite Boukharie, dit exister à l'état sauvage dans les montagnes si- tuées au midi de Klioten. L'animal , en effet , se trouverait vers le 35« degré de lat. N. A la vérité , PalUs veut que cet •nimal ne toit autre chose qu'un Yak; ce qui est d'autant plus surprenant que, suivant ce qu'il avait appris de divers Kalmouks , cet animal aurait les cornes plates, et ne différe- rait que par la toison des Buffles domestiques qu'avaient vus àAttracan les Asiatiques qui lui fourniMaient ces renseigne- BOEU rassembler et ceux qu'il a pu voir dans ses voyages, Cuvier a conclu que les espèce» dont on avait découvert les débris jusqu'à la publication de son IV« volume des Ossements fossiles, se réduisaient à trois, et même il conservait des doutes à l'égard de l'une d'el- les, sur la question de savoir si elle était vé- ritablement fossile. Une première espèce , Bos prisons Bo- jan. , dont les os des jambes sont grêles , et dont le crâne, à front bombé, plus large que haut, et à cornes implantées en avant de la ligne saillante formée par le plan de l'occi- put et celui du front , ne diffère que très peu de l'Aurochs. On la rencontre en Rus- sie, en Allemagne , en France , en Italie , et dans l'Amérique du Nord. Celte espèce ne se distingue de l'Aurochs que par une taille plus élevée et par des cornes proportionnellement plus grandes : elle se trouve mêlée avec des ossements d'Éléphant , de Pihinocéros et de Mastodonte. Une seconde espèce, Bos primigenius Bo- jan., qui serait, selon Cuvier, la souche de nos Bœufs domestiques, et dont la civilisation au- rait fait disparaître les traces, aussi bien que celles des races sauvages du Dromadaire et du Chameau. Cette espèce, plus grande d'un tiers que nos Bœufs, à jambes fortes, à front plat, carré, et à cornes implantées aux extré- mités de la ligne saillante formée par le pian de l'occiput et celui du front, n'a été trouvée d'une manière authentique , toujours selon le même savant , que dans les tourbières et les couches superficielles ; mais tout porte à croire que, depuis quelques années, on en a, aussi* bien que de l'espèce précédente, dé- couvert des ossements en Auvergne, dans des couches sous-volcaniques. Enfin une troisième espèce, Bos Pallasii Dec, que Pallas et Ozeretzkovsky ont trou- vée en Sibérie, et qui paraît sinon identique, au moins fort semblable au Buffle musqué du Canada. Cuvier pensait même que les troi» crânes décrits par ces deux auteurs pour-< raient bien n'être que des crânes de Buffles musqués, apportés d'Amérique en Sibérie, sur des glaçons, par les courants; mais il paraît que cette espèce existe également à l'état fossile en Amérique. M. Decay a fait connaître, dans le deuxième volume des An- nales du Lycée de New-York , un occipital muni des noyaux osseux de ses cornes , mis BOEU «a jour à New-Madrid, sur les bord du Mis- «issipi, pendant le Iremblemcnt de terre qui détruisit cette ville, en 1812. Ce savant pense que ce fragment appartient à la 3' espèce de Cuvicr, à laquelle il donne le nom de Boa Pallasii, parce qu'il a reconnu quelques dif- férences entre sa portion de crâne et la par- lie correspondante de la tête du Buffle mus- qué, et qu'il y rapporte les têtes de Sibérie dont Pallas a le premier fait connaître l'exis- tence. Depuis la publication du travail de Cuvier, il a, presque chaque jour, été recueilli des os- sements de Bœufs dans un grand nombre de localités. Ce n'est pas ici le lieu d'enregistrer ces nombreuses découvertes : nous nous bor- nerons à en citer quelques unes , et surtout parmi celles qui ont fait établir de nouvelles espèces. M. Bojanus a publié , dans le treizième vo- lume des Curieux de la nature, un squelette presque complet de Bos primigenius , trouvé en Allemagne, et qui se voit aujourd'hui au Musée d'Iéna. En Auvergne, on en a rencon- tré dans ces alluvions sous-volcaniques , que quelques uns considèrent comme les couches supérieures du terrain tertiaire , avec des os d'Eléphants , de Rhinocéros , de Tapirs et de Chevaux. MM. Devèze et Bouillet en ont dé- couvert dans la montagne de Boulade, qu'ils croient appartenir au Bos unis , c'est-à-dire au Bos prisons ; l'abbé Croizet en signale deux espèces qu'il appelle Bos elatus et Bos giganteus; mais les os des jambes du premier étant aussi grêles que celles de l'Aurochs, il pourrait bien se faire qu'il fût le même que le Bos priscus , et que le second fût le Bos primigenius , car nous en avons au Muséum de Paris quelques os du pied trouvés à Es- sex, à '12 milles de Londres , et d'autres ren- contrés dans les sablières deVaugirard, près de Paris , qui indiquent des individus plus grands même que le Bœuf géant de l'abbé Croizet. Celui du vallon de Cussac, départe- ment de la Haute-Loire, à 4 kilomètres du Puy, et auquel M. Robert a donné le nom de Bos velonus, doit probablement rentrer dans l'une des espèces de Cuvier , ou dans l'une de celles de l'abbé Croizet, si ces dernières sont distinctes des premières. Les ossements de Bœufs du val d'Arno que le Muséum pos- sède indiquent aussi 2 espèces , l'une à jambes grêles et l'autre à jambes trapues ; BOEU 685 elles ressemblent l'une et l'autre à celles de l'Auvergne, et cette coïncidence de deux es- pèces qui se retrouvent toujours dans les mêmes contrées confirme, ce nous semble, l'opinion de Cuvicr, que l'Europe centrale ne fournit que deux espèces de Bœufs fossiles. M. Leclerc a fait don au Muséum de Paris de quelques os de Bœufs trouvés dans la province du Texas , en Amérique , qui ne peuvent point être distingués de ceux de l'Aurochs , en sorte qu'il* appartiennent probablement au Bos priscus. Suivant M. Harlan , le grand individu découvert par M. Peale, à 10 milles de la fondrière nommée Big-Bone-Lick , en Amérique, et que Cuvier ne distingue pas de son Aurochs fossile, se- rait une espèce particulière à laquelle ce sa- vant a donné le nom de Bos bombifrons. Le même auteur croit en avoir distingué une autre espèce, qu'il appelle Bos laiifrons. Nous pensons qu'il faudrait réunir plusieurs individus de chacun de ces types avant de les considérer comme des espèces réelles, parce qu'alors seulement on pourra leur trouver des caractères positifs. Il paraît cependant qu'outre ces trois es- pèces de Cuvier, il y en existait une qua- trième de petite taille, ou tout au moins une variété analogue à la petite race de Bœufs des Indes, appelée Zébu : c'est ce qu'on peut conclure d'un métacarpien et d'un métatar- sien provenant des cavernes d'Oreston, près de Plyruouth , envoyés au Muséum par M. Clift. Ces os ont tout-à-fait la taille de ceux qui leur correspondent dans le squelette de Zébu du cabinet d'anatomie. On pour- rait encore considérer cette variété sauvage comme la souche des petits Bœufs d'Ecosse; mais, dans l'un ou l'autre cas, on doit toujours admettre , en présence de ce fait , que ces variétés sont fort anciennes , et qu'existant déjà à l'état sativage , elles ne sont point un produit de la domesticité. En commençant son travail sur les Bœufs fossiles, Cuvier déclare que la ressemblance avec les espèces vivantes va même au point qu'il est très difficile de ne pas les considérer comme identiques avec elles, et, c'est indu- bitablement pour cette raison que notre sa- vant paléontologiste ne leur a point imposé d'autres noms d'espèces. MM. Bojanus et De- cay ont été plus hardis , et nous n'osons les en blâmer.L'Éléphant et le Rhinocéros, avec 686 BOG lesquels ces Bœufs vivaient, étant des espèces éteintes , non point par l'action lente des hommes, mais par une cause physique et su- bite, comme on en a la preuve par ces indivi- dus conservés en chair aussi bien qu'en os dans les glaces du Nord , il est probable que ces Bœufs fossiles différaient de nos espèces vivantes , quoiqu'ils en fussent très rappro- chés. Tous les naturalistes savent combien, dans les genres naturels , il est difficile de distinguer les espèces par le squelette seule- ment. Nous pensons néanmoins qu'il n'y a pas encore de raisons suffisantes pour adopter comme espèces les Bosvelouus, claïus et gi- ganteus de MiM. Robert et l'abbé Croizet.et les Bofi bombifrons et lalifrons de M. Har- lan. On ne doit donc compter encore , se- lon nous, comme espèces fossiles que les Sosprimigejiius.priscus, Pallasii; et, comme variété du premier, le Bos primigenius minu- tus, ou peut-être même comme espèce, le Bos mimiius. (Laurillard.) BOEVA. REPT. — Synonym.e d'Iguane scncmbi. BOGUE (Box), poiss.— Dénomination vul- gaire corrompue de Box ou de Boops, d'une espèce très abondante dans toute la Méditer- ranée, et se portant dans l'Atlantique jus- qu'à Madère et aux Canaries : elle pénètre aussi dans le lac Biserte. II est possible que ce soit le ,^5? d'Aristote ; mais rien ne prouve, comme l'a voulu Rondelet, que ce soit le ^oMvf- , car les yeux ne sont pas d'une gran- deur excessive. Ce poisson a le corps arrondi et allongé, et d'une belle couleur jaune oli- vâtre, avec trois ou quatre lignes longitudi- nales dorées sur les flancs. La bonté de sa chair rend sa fécondité utile aux Provençaux, qui croient rendre la pêche meilleure en sus- pendant à leur navire une figure argentée de Bogue , pour les attirer dans leur Bu- ghiera. Le Bogue est devenu la première es- pèce d'un genre nommé d'après lui ; il est ca- ractérisé par ses dents aplaties , échancrées dans le milieu , serrées l'une contre l'autre tout autour de la bouche, sur un seul rang, et dilatées à leur base postérieure en un ta- lon allongé , qui augmente leur appui sur les mâchoires, et les rend plus solides. Les Bo- gues vivent de plantes marines. Oulre l'es- pèce dont je viens de parler, on y range la Suupe { voyez ce mot) et deux autres espèces étrangères que Linné plaçait parmi les Spa- BOI res. Le genre Bogue est de la famille des Sparoïdes. fVAL.) 'BOHADSCHIA (nom propre), bot. pu.— Genre établi par Presl [Rei. Iiœul;., II , 98 , l. G8 ) dans la famille des Turnéracées , et réuni comme synonyme au Turvera de Plu- mier. (C. L.) *BOnADSCniE. Bohadschin. ÉcniN. — Genre d'Holothurides établi par Jjeger, et adopté par MM. Agassiz et Brandt. Il com- prend plusieurs espèces d'Holothuries im- parfaitement connues, vivant toutes prés des côtes de l'ile Célèbes, et qui vraisembla- blement ne sont pas réellement distinctes. Ce genre diffère très peu des Holothuries pro- prement dites ; son seul caractère dislinclif est dans la forme radiée ou étoilée de l'orifice anal. (Duj.) BOHATSCHIA, Crantz. bot. ph. — Syno- nyme de Pellaria. BOIION et BUHOIV-IJPAS. bot. Pir. — Synonyme de Boom-Upas. BOIIU, Burm. bot. pu. — Synonyme de Bobu. BOIDE, Adans. bot. pu. — Synonyme de Tapsia. BOIGA. REPT. — Synonyme de Colnber ahœlula. Voyez couleuvre. BOIS. zooL. — Foyez cornes. BOIS. Ligiiiim. bot. ph. — Ce nom s'ap- plique en général à la partie dure, fibreuse, en un mot ligneuse, qui compose la tige des arbres et des arbrisseaux , et qu'on trouve immédiatement sous l'écorce. Le Bois ofifre des caractères très différents dans les divers grands embranchements du règne végétal , et en particulier dans les plantes monocotylédonées et dans les plantes dicotylédonées : aussi croyons-nous néces- saire de traiter séparément du Bois dans la tige des arbres de ces deux grandes divisions des végétaux phanérogames. § I. Du Bois dans les arbres dicotylédones. Dans la tige des végétaux dicotylédones li- gneux , le Bois forme presque toute la masse de cet organe. Il occupe tout l'espace compri;; entre le canal médullaire au centre de \it tige, jusqu'à la face interne de l'écorce qui le recouvre extérieurement. Sur la ci)\ipe transversale d'une tige arborescente , il se montre sous l'apparence de couches concen- triques inscrites les unes dans les autre* , et BOI dont l'épaisseur est très variable. Suivant les espèces , cette distinction des couches ligneu- ses n'est pas toujours très appréciable. Dans la plupart de nos Bois indigènes, elle est très manifeste, et comme chaque couche est le produit de la végétation d'une année , le nombre des couches ligneuses représente as- sez exactement l'âge de la tige. Il n'en est point ainsi dans un grand nombre d'arbres qui croissent dans les régions tropicales. Là, le Bois constitue une masse dans laquelle il est bien ditlicile de reconnaître aucune trace de lignes circulaires servant à constituer des couches. Cette disposition tient probablement à ce que, dans les pays situés entre les tropi- ques, la végétation est sans cesse en activité, et que par ses progrès non interrompus il se forme à chaque instant de nouvelles fibres ligneuses qui viennent s'ajouter à celles qui existaient déjà. 11 n'y a pas, comme dans nos régions tempérées, une période limitée pour la végétation à laquelle succède chaque an- née une période bien plus longue où tout phénomène d'accroissement cesse complète- ment. Indépendamment de cette disposition par couches concentriques, le corps ligneux pré- sente encore des lignes droites , partant en divergeant du centre à la circonférence, c'est- à-dire du canal médullaire à l'écorce , et qu'on désigne sous les noms de Rayons ou Inseidoits tnéduUaires. Ces organes , qui ap- paraissent ainsi sous la forme de lignes sur une coupe transversale, sont autant de feuil- lets ou de lames perpendiculaires engagées au milieu du tissu ligneux proprement dit , et servant à établir une communication di- recte entre la moelle placée au centre de la tige et la couche celluleuse extérieure de l'é- corce , qu'on connaît sous les noms à'en- veloppe herbacée ou médulle externe. Les couches ligneuses ne présentent pas communément la même couleur et la même dureté dans tous les points du corps li- gneux. Les plus intérieures sont plus dures et plus colorées , parce qu'elles sont plus an- ciennes et qu'elles ont acquis une maturité convenable. Les couches extérieures au con- traire sont d'un tissu plus lâche, moins den- ses et moins colorées. Elles consUtuent Y Au- bier, tandis que les intérieures forment le Bois proprement dit , le Cœur du bois ou Du- ramen. Celte distinction entre les deux por- BOI 687 lions du corps ligneux est fort importante pour les arts, et surtout pour les arts de con- struction. L'aubier doit être généralement rejeté , non seulement parce que son tissu est moins dur et moins résistant, mais en- core parce qu'il est abreuvé de sucs , qui le rendent plus propre à s'altérer ou à être at- taqué par les Insectes. Cette distinction entre le Bois proprement dit cl l'aubier est quelquefois excessivement tranchée, tant par la différence dans la colo- ration que par la difTérence dans le tissu. C'est particulièrement dans les Bois très denses, et surtout dans les Bois colorés , qu'on trouve un changement brusque et sans aucune tran- sition entre les deux parties. Ainsi les Bois d'Ebène, de Campêche, etc., sont d'un brun rougeâlre ou i)resque noir , tandis que leur aubier est d'un jaune pâle ou presque blanc. Celte différence de couleur s'observe quel- quefois d'une manière aussi tranchée dans quelques arbres indigènes, le Cytise des Al- pes, par exemple; mais dans les Bois blancs, dans les arbres qui croissent avec une grande rapidité, comme les Peupliers, l'Érable, les Pins et Sapins, etc., on ne peut apercevoir aucune différence sensible, qui puisse auto- riser la séparation des couches ligneuses en aubier et en cœur de Bois. Néanmoins, quoi- que dans ces tiges on n'observe pas une dis- tinction manifeste , soit dans la coloration , soit même dans le grain du tissu entre les couches intérieures et les couches externes, cependant celles-ci sont évidemment moins solides , moins résistantes, et constituent un véritable aubier, qui est loin de réunir les qualités de force, de résistance et de durée que présente la masse des couches inté- rieures. La proportion entre la masse des couches d'aubier et de duramcn n'est pas toujours la même. II y a certains arbres dans lesquels l'aubier a peu d'épaisseur relativement à la masse du Bois, cinq à six couches, par exem- ple : le Chêne est dans ce cas. Il y en a d'au- tres, au contraire, dont l'aubier se compose d'un nombre beaucoup plus considérable de couches ligneuses. Cette différence tient sou- vent à la rapidité plus ou moins grande avec laquelle le Bois acquiert sa maturité com- plète. Lorsqu'on examine une tige coupée trans- versalement, on reconnaît facilement que 688 BOI toutes les couches ligneuses n'ont pas une épaisseur égale. Ainsi, généralement, les plus intérieures, qui sont en même temps les plus anciennes, et qui se sont formées à une épo- que où l'arbre jouissait de toute sa force cl de toute sa vigueur , ont une épaisseur plus considérable que celles qui leur ont succédé , et qui se sont constituées dans une période où la végétation était moins vigoureuse. En général, les couches formées pendant les années humides et chaudes, qui réunissent les conditions les plus favorables à la végétation, sont plus puissantes que cel- les qui correspondent aux années de séche- resse ; mais celles-ci l'emportent sur les premières par leur force et leur résistance. Tous les points de la circonférence d'une même couche n'ont pas non plus une égale épaisseur. On remarque souvent au contraire une très grande inégalité à cet égard. On a observé que la plus grande épaisseur de la couche correspond toujours , soit au côté de la lige d'où naît une grosse branche, soit au côté de la souche qui émet un rameau con- sidérable , en un mot à la partie de l'axe vé- gétal qui était en position de recevoir une nourriture plus abondante. Les couches ligneuses considérées en masse sont d'autant plus dures qu'elles sont plus intérieures. En effet, celles qui sont plus rap- prochées du canal médullaire étant les plus anciennes, on peut supposer avec juste rai- son qu'elles ont acquis une maturité plus complète. Mais il n'en est pas de même quand on compare la solidité des différents points d'une même couche ; la partie la plus superficielle de cette couche est en général formée des fibres les plus dures et les plus résistantes. On a cherché à expliquer ce phé- nomène , en disant que la partie interne de la couche se forme au printemps , c'est-à- dire à une époque où les sucs séveux sont plus abondants , mais en même temps plus aqueux ; tandis que la partie externe de la couche s'estdéveloppée sous l'influence d'une saison plus chaude, et par le secours de sucs plus substantiels et plus élaborés, qui, par conséquent , donnent une plus grande soli- dité au tissu ligneux qui se forme. Le nombre des couches ligneuses, inscrites les unes dans les autres sur la coupe trans- versale de la tige d'un arbre dicotylédoné , exprime en général, avec une certaine exac- BOI titude, l'âge de cet arbre. C'est par ce moyen qu'on est souvent parvenu à déterminer la durée de certains végétaux dont l'origine reculée remontait à des dates souvent fort anciennes ; mais il s'en faut que ce moyen soit rigoureux. En effet, beaucoup d'auteurs admettent , et à juste titre , selon nous , que dans certaines circonstances il peut , même dans nos climats tempérés , se former deux couches ligneuses dans une même année. Ainsi , quand l'été a été très sec , et que cette sécheresse a , de bonne heure , arrêté les phénomènes de la végétation , si l'automne est chaud et humide , il n'est pas rare de voir se manifester une seconde végétation j les bourgeons placés à l'aisselle des feuilles se développent, l'arbre reverdit et se couvre de nouvelles fleurs. Dans ce cas, il est évident qu'une seconde couche ligneuse a dû être le résultat de celte végétation accidentelle , et le nombre des années, ou l'âge de l'arbre, n'est plus représenté exactement par le nombre des couches du Bois. D'ailleurs, comme nous l'avons dit précédemment , les couches li- gneuses sont quelquefois si peu distinctes , ou tellement minces et multipliées dans cer- tains arbres tropicaux , que leur inspection ne peut rien apprendre sur le temps qu'ils ont employé pour parvenir au moment où on les observe. Étudions maintenant la structure du Bois, c'est-à-dire les éléments anatomiques qui entrent dans sa composition. Le Bois est formé par un tissu spécial , nommé Tissu ligneux , qui n'est cependant qu'une simple modification tenant en quel- que sorte le milieu entre les utricules et les vaisseaux proprement dits. Il se compose de cellules allongées ou de tubes courts , à parois très épaisses , ordinairement coupées en biseau ou en pointe oblique à chaque extrémité , superposées les unes aux autres et tellement adhérentes qu'elles semblent former des fibres continues : aussi le Bois a- t-il constamment une structure fibreuse. On a donné des noms variés à ces tubes courts qui constituent le tissu ligneux; on les a tour à tour appelés Tubilles , f^aisseaus courts , f^aisseaux fibreux , CLoslres , etc. Le tissu ligneux est l'élément essentiel et constitutif du Bois ; mais il n'entre pas seul dans sa constitution. Une couche ligneuse se compose de trois formes du tissu élémen- BOI taire: l" de lissu ligneux; 2° de vaisseaux j aériens ; 3" de tissu ulriculaire. Examinons I quels sont la position et les rapports de ces tissus dans une couche ligneuse. Si nous sou- mettons à l'examen microscopique une tran- che bien mince d'une couche ligneuse cou- pée en travers, nous y trouverons l'organi- sation suivante: Le tissu ligneux proprement dit se montre sur une tranche transversale, «ous la forme d'anneaux irrégulièrement ar- rondis, quelquefois anguleux par suite de la pression qu'ils exercent les uns contre les au- tres, à parois très épaisses et à cavité inté- rieure fort étroite. Au milieu de ce tissu on voit un très grand nombre de vaisseaux aé- riens, qu'on distingue facilement par leur diamètre beaucoup plus grand et par la min- ceur de leurs parois. Ces vaisseaux sont constamment de fausses trachées, le plus souvent du genre de celles qu'on appelle Vaisseaux poiiciués. Leur nombre est plus ou moins considérable suivant les espèces : tantôt les tubes ligneux sont plus abondants, tantôt, au contraire, les vaisseaux paraissent plus nombreux et donnent alors à la tranche ligneuse mince, soumise au microscope, l'ap- parence d'une dentelle. Ces vaisseaux sont très étroitement unis avec le tissu ligneux , et ne peuvent en être séparés. La couche ligneuse est partagée, par des li- gnes dirigées du centre vers la circonférence, en un très grand nombre de compartiments étroits. Ces lignes sont les rayons médullaires, ils sont uniquement composés de tissu ulri- culaire, dont les utricules sont régulièrement disposées dans une position transversale. Tels sont les trois éléments anatomiques dont se compose le Bois. En dehors des rayons mé- dullaires, il n'existe aucune trace de tissu utriculaire. Les vaisseaux aériens et les tubes ligneux sont unis, soudés entre eux, sans le secours d'aucun autre tissu. Le tissu ligneux proprement dit se com- pose de cellules allongées ou de tubes courts, cylindriques ou anguleux, et dont les parois très épaisses sont primitivement transpa- rentes. C'est par les progrès de la végétation et par suite des dépôts de matières étrangè- res qui s'y forment que ces organes perdent insensiblement leur transparence. M. Dutro- chet s'est assuré que quelle que soit la nature, la couleur, la consistance du Bois, il avait pri- mitivement à peu près les mêmes caractères T. n. BOI 689 dans toutes les espèces. Ainsi, selon cet ha- bile observateur, en faisant bouillir dans l'a- cide nitrique des fragments de Bois d'É- bène ou de tout autre Bois très dur et très coloré, les matières étrangères se dissolvent et les fibres ligneuses deviennent transpa- rentes et flexibles comme celles des Bois mous et blancs. Les belles recherches de M. Payen sur la nature chimique des élé- ments organiques des végétaux confirment pleinement les observations de M. Dutrochet. Ainsi M. Payen a reconnu que le Bois, comme toutes les autres parties du tissu des végé- taux, était composé de Cellulose , c'est-à-dire d'une matière identique avec l'amidon , par sa constitution chimique. Mais petit à petit il se dépose dans ces organes une autre sub- stance dure et cassante, qui donne de la so- lidité et de la résistance aux fibres ligneuses, matière qui offre une composition un peu différente de celle de la cellulose. Nous avons dit précédemment que les vais- seaux aériens du Bois étaient de fausses tra- chées et plus particulièrement des vaisseaux ponctués. Ce sont aussi quelquefois des vais- seaux rayés. Ces vaisseaux sont assez géné- ralement dispersés sans ordre dans l'épais- seur de chaque compartiment ligneux ; quel- quefois solitaires et présentant alors, sur une coupe transversale , une aire plus ou moins régulièrement arrondie ou elliptique. Le plus souvent ils sont groupés par deux ou trois ensemble , et leur forme est alors modifiée par leur contact réciproque , qui est toujours très intime. Il arrive quelquefois que les grands tubes du Bois ou les vaisseaux aériens sont disposés avec une sorte de symétrie, et que, sur la coupe transversale de la tige, ils forment des espèces de lignes circulaires as- sez régulières. Assez souvent ceux qui ont été formés les premiers , et qui sont par con- séquent les plus profonds de chaque couche prise isolément, ont un diamètre plus grand que ceux qui sont plus superficiels. Cette dif- férence provient de ce que les premiers se sont développés dès le printemps, c'est-à-dire à une époque où la végétation est plus puis- sante et les sucs plus abondants. Si nous examinons la manière dont le Bois commence à se former dans une tige ou une branche d'arbre dicolylédoné , nous verrons que la couche ligneuse, au lieu de former une masse circulaire continue , se montre àii 690 ""^ d'abord en faisceaux distincts , disposés cir- culairement au centre de la tige. Ces fais- ceaux ou compartiments ligneux sont sépa- rés les uns des autres par une couche de tissu cellulaire plus ou moins épaisse , con- tinuée sans interruption avec celui qui oc- cupe la partie centrale de la tige et qui plus tard devra constituer la moelle, et d'une au- tre part avec la couche cellulaire extérieure dans laquelle les faisceaux corticaux vont se développer. Petit à petit ces faisceaux ligneux s'élargissent, s'allongent; ils augmentent par la division qui s'opère dans chacun des fais- ceaux primitifs ; le tissu cellulaire qui les sé- pare se resserre , et bientôt les espaces qui existent entre les compartiments apparais- sent seulement sous la forme de lignes étroi- tes, qui constituent les rayons médullaires. On a prétendu que chaque couche ligneuse était séparée de celles au milieu desquelles elle est placée par une couche très mince de tissu utriculaire. M. Dutrochet , qui a émis cette opinion, dit que cette structure est sur- tout très remarquable dans la tige du Rhns typhinum. Se\oï\ cet habile physiologiste , il existe entre chaque couche ligneuse de cette tige une couche de tissu cellulaire qui se re- connaît, entre autres caractères, à sa colora- tion jaune brunâtre beaucoup plus intense ; mais nous avons examiné attentivement la structure de cette tige, que nous avons suivie dans toutes les périodes de son développe- ment, et nous n'y avons pu reconnaître au- cune trace de tissu utriculaire interposé en- tre les couches ligneuses. Le Bois existe , non seulement dans l'axe ou organe central des végétaux ligneux, mais dans toutes les autres parties susceptibles d'endurcissement. En traitant des Tiges , nous ferons voir que dans les végétaux herbacés , il y a aussi une couche de Bois et que son organisation ne diffère pas sensiblement de celle qu'on observe dans les végétaux ligneux, à la pre- mière année de leur développement. La description que nous venons de don- ner du Bois s'applique à la généralité des tiges ligneuses dans les végétaux dicotylédo- nes; mais elle offre cependant de grandes variations dans un certain nombre de végé- taux, parmi lesquels nous citerons les Coni- fères, les Cycadées, les Ménispermées , les Arislolochiées et un grand nombre d'autres BOI familles, qui renferment des plantes sarmen- teuses et des lianes. Nous traiterons succes- sivement de ces modifications soit au nom de chacune de ces familles, soit et principa- lement à l'article tige. f^oy. ce mot. § II. Du Bois dans la lige des végétaux monocotylédonés ligneux. Les Bois, dans la tige ligneuse des végétaux monocotylédonés , présente une disposition bien différente de celle que nous venons d'observer dans celle des arbres dicotylédo- nes. Ce ne sont plus des couches circulaires emboîtées les unes dans les autres avec une sorte de régularité , et pouvant servir à dé- terniner le nombre d'années qu'a duré la végétation de ces tiges. Le Bois, ici, est sous la forme de fibres ou de faisceaux peu volu- mineux , distincts les uns des autres et plon- gés au milieu d'un tissu cellulaire qui forme la masse de la tige : aussi la coupe transver- sale d'une lige de Palmier ou de tout autre monocotylédoné ligneux se monlre-t-elle composée d'une foule de points ou de fais- ceaux irrégulièrement arrondis, épars et sans ordre , et n'offrant jamais cette disposition par couche qui forme le caractère dislinctif de tous les arbres dicotylédones. En général , les fibres ligneuses dans les tiges des Monocotylédonés sont plus abon- dantes, et par conséquent , plus serrées les unes contre les autres dans les parties super- ficielles de la tige. C'est, comme on sait, le contraire pour les tiges dicotylédonées, dont les couches ligneuses sont d'autant plus den- ses qu'elles sont plus intérieures. Quant à la structure de ses fibres ligneu- ses, elle est assez compliquée. Chacune d'el- les renferme, en effet, du tissu ligneux pro- prement dit, ordinairement disposé en deux faisceaux, l'un intérieur, l'autre externe. En- tre ces deux faisceaux se trouvent les vais- seaux aériens, trachées et fausses trachées, et les vaisseaux séveux , réunis par du tissu utriculaire. Nous nous bornerons ici à cette indication sommaire de la structure des fais- ceaux ligneux dans la tige des Monocotylé- donés, remettant à la développer avec plus de détail aux mots monocotylédonés cItigk. F'oy. ces mots. § III. De la conservation des Bois. Le Bois est une des matières les plus utiles que la nature fournisse à l'homme pour la BOI «alisfaclion de ses besoins. Sans parler ici de l'emploi du Bois comme combustible, il nous suffira de rappeler les usages de celte matière dans la construction de nos habitations, de nos meubles cl de nos navires. Mais le Bois est sujet à une foule d'altérations qui nui- sent à sa durée , et compromettent tous les ouvrages dans la construction desquels il entre : aussi s'est-on beaucoup occupé des moyens de conserver aux Bois toutes les pro- priétés qui les distinguent , en les préser- vant des altérations qu'ils sont susceptibles d'éprouver. Parmi les résultats auxquels ont conduit les recherches dirigées vers ce but , il n'en est pas de plus remarquables que ceux obtenus par M. le docteur Boucherie. Ces résultais ont été consignés dans un mé- moire présenté à l'Académie royale des scien- ces dans le courant de l'année 1840 , et sur lequel M. Dumas a fait , au nom d'une com- mission nommée par l'Académie , un rap- port extrêmement favorable. (Voyez Comple- Rendu, 1840, t. II, p. 894.) M. le docteur Boucherie, dit M. Dumas, s'est proposé de rendre le Bois beaucoup plus durable , de lui conserver son élasti- cité , de le préserver des variations de vo- lume qu'il éprouve par la sécheresse etl'hu- raidilé, de diminuer sa combustibilité, d'aug- menter sa ténacité et sa dureté ; enfin de lui donner des couleurs et même des odeurs du- rables. Toutes ces exigences ont été satisfaites , et elles l'ont été par des moyens peu coûteux , simples et nouveaux; elles l'ont été à l'aide de substances communes et d'un vil prix. La matière que M. le docteur Boucherie em- ploie surtout est le pyrolignile de Fer brut, auquel il ajoute ensuite certaines autres ma- tières , quand surtout il a l'intention de com- muniquer aux Bois des teintes plus ou moins variées. A cet effet , il emprunte toute la force dont il a besoin pour faire pénétrer les substances dans le tissu ligneux , à la force aspiratrice du végétal lui-même ; et cette force suffit pour porter de la base du tronc jusqu'aux feuilles toutes les liqueurs qu'on veut y introduire , pourvu qu'elles soient maintenues dans certaines limites de con- centration. Pour cela , on coupe par le pied l'arbre en pleine sève; on plonge son extrémité infé- rieure dans une cuve renfermant la liqueur BOI 691 qu'on veut faire aspirer. En quelques jours celle-ci montera jusqu'aux feuilles les plus élevées; tout le tissu végétal sera envahi, sauf le centre de la tige, qui résiste toujours à la pénétration. L'arbre peut être dégarni d'une partie de ses branches : pourvu qu'il reste un bouquet de feuilles au sommet de la tige , l'aspiration s'exécutera. On pourrait encore arriver au même résultat sans cou- per l'arbre par sa base. Ainsi , une cavité creusée à son pied , ou un trait de scie qui divise celui-ci sur une grande étendue de sa surface, suffisent pour qu'en mettant la par- tie entamée en contact avec un liquide , il y ait une absorption rapide et complète de ce dernier. C'est par l'emploi des chlorures terreux que M. Boucherie arrive à rendre les Bois presque incorabustibles , sans leur faire per- dre aucune de leurs autres propriétés. Enfin , par ces procédés ingénieux , M. le docteur Boucherie do'ïine aux Bois des tein- tes variées, qui les rendent propres à entrer dans la fabrication des meubles. Ainsi , le pyrolignite de Fer les colore en brun; si on y associe une matière tannante, ils prennent une couleur noire; si on fait succéder au pyrolignite de Fer du prussiate de Potasse, ou de l'acétate de Plomb ou du chromate de Potasse , on obtient de belles nuances bleue ou jaune. Ces résultats nous ont paru trop impor- tants pour que nous puissions nous dispen- ser de leur donner une place dans un article général sur les Bois. (A. Richard.) Le nom de Bois a été appliqué à un grand nombre d'arbres , en partie originaires des pays tropicaux, et on y a joint une ou plu- sieurs épithètes indiquant leur patrie , leurs propriétés réelles ou chimériques, leurs usa- ges ou leur ressemblance avec des objets quelconques. Celte longue liste de noms, souvent si bizarres , empruntés à la langue inexacte et imparfaite du peuple et des voya- geurs , doit cependant encore trouver place dans les ouvrages d'histoire naturelle, car elle sert à l'intelligence des relations de voyage où beaucoup de ces noms subsistent encore. On se sert généralement dans le commerce, dans les arts industriels , en économie rurale et forestière, de ces dénominations vulgaires, et quelques unes appartiennent à notre langue usuelle i uous nous bornerons à en donner 692 BOI l'énuméralion avec leur signification vérita- ble , en renvoyant aux noms scientifiques pour les détails que quelques uns compor- tent. B. ABROUTi , les arbres dépouillés de leurs bourgeons, de leurs feuilles et de leur écorce, par le bétail ou les bêtes fauves , et qui ne font plus que végéter. B. d'absinthe , ou AMER, Qtiassia amara , , aussi B. DE QuAssiE et Q. simaruba, Carissa amara, et quelques autres arbres remarqua- bles par leur amertume. B. d'acajou , le Cedrela odorala et le Swie- tenia malwgoni , qu'on appelle aussi B. de mahogoni. B. d'ACOSSOIS, b. BAPTISTE , A LA flÈVRE OU DE SANG , B. SANGLANT. Noms vulgaircs du Millepertuis en arbre, Hypericum se^silifo- lium. B. d'acouma, ou AcouMAT, Y Homalium ra- cemosum et le Bumalda salicifolia. B. d'agatis , d'agouti, le f^ilex divaricata et Y j^schinomene grandiflora. B. d'agra ou d'agara. Bois odorant em- ployé en Chine à la fabrication des petits meubles, et dont le genre n'a pu être déter- miné. B. d'aguilla. Bois aromatique d'Afrique appartenant à un arbre'inconnu. B. d'aigle, d'aloès, d'agallocheou de ca- tAMBAc. Bois aromatique qu'on brûle à la Chine et au Japon , à cause de son odeur agréable ; il provient de l'Agalloche , Exœ- caria officinarum. Ce nom a encore été donné au bois de YAquilaria de Cavanilles. B. A AIGUILLES. Nom donué communé- ment aux arbres de la famille des Conifères. B. d'ainon, le Robinia sepium. "B. d' AMANDE, le Murila racemosa et le Lau- rus pichurim. B. d'amarante , les Swieienia mahogoni et senegalensis. B. d'amourette. On en connaît deux es- pèces: le petit est le Mimosa lenuifolia, et le grand le Mimosa tamarindifolia. B. ANCELiN, YAndira racemosa. B. d'anis , YlUicium anisaium , le Laurus persea, le Limonia madagascarietisis. B. d'aniskttk , le Piper aduucum. B. ARADA , B. PIQUANT, le Chrysobolaiius icaco , et un arbre de Madagascar non déter- miné. B. i'arc, le Cyiisus labumum. BOI B. D'ARGENT, le P lolea argenlea. B. d'ARONDK, B. DE RONDE, ÏE ROUGLI, !'£•' ryifiroxylum laiirifolium. B. d'aspalath, aussi B. de Chypre et de CYGNE , YAspalaihus ebenus. Les deux der- niers noms s'appliquent aussi au Cordia ge- rascanthes et au Cupressus dinicha. B. BACHA OU A CALEÇONS , plusicurs espè- ces de Bauhinia, B. A BAGUETTES. A Caycnnc , deux Raisi- niers ; à Haïti , le Sébestier. B. A BALAI. En Europe, le Bouleau, la Bruyère, le Genêt, etc., etc. ; à l'ile Maurice, Y Erylhroxylum hypericifolium , et le Fres- nelia. B. BALLE. A Cayenne, le Guarea irichilioi- des, à cause de la similitude de son fruit avec une balle à jouer. B. BAMBOU , YArundo bambos. B. BAN. A Haïti , le Cordia callococca, B. DE BANANES. A Bourbon, YUvaria odo- rala ; à Java et dans l'Inde, YU. disiicha. B. BARDOTTIER, B. DE NATTE , B. TÈTE-DE- Jacot, plusieurs espèces du g. Mimusops. B. baroit, b. de férole, B. satiné, \tFe- rolia d'Aublet , qu'on croit aussi être le B. MARBRÉ. On appelle aussi B. satiné, le Bois du Prunus domeslica. B. A BARRAQUES, B. BARAG. A Haïti et à la Guiane, le Combretum laxum. B. A BARRIQUES , Ic Bauhiuia porrecla. B. DE BASSIN DES BAS. Ou appelle ainsi à Bourbon le Comteia , et B. de bassin des HAUTS , le Blackwellia. B. DE BAUME, le Croton balsamiferiim. B. BÉNIT. Synonyme de Buis. B. DE benjoin, a Maurice, les Badamiers. B. BENOÎT. A Haïti, ce bois est employé en ébénisterie : on ne sait à quel genre il appar- tient. B. DE BiGAiLLON , YEiigetiia Bigaillonii. B. DE BITTE. Aux ludcs , Ic Sophora hele- rophylla. B. BLANC En Europe, on désigne sous ce nom tous les arbres à bois tendre et peu co- loré, dont le cœur diffère à peine de l'aubier, tels que les Peupliers, les Saules, le Bouleau, le Tilleul , etc. A la Martinique , on désigne sous ce nom une espèce de Staphilier ; à l'Ile de France et à Bourbon , c'est YHemandia ovigera et le Sideroxylum laurifotium ; à la Nouvelle-Hollande , c'est le Melaleuca leiico- dendra ; et celte dénomination s'applique COI encore à diverses espèces de Seringat , et surtout aux Philadelplms coronarius et ino- dorus. B. BLANC-ROUGE , B. DE POUPART , IC Pou- parlia. B. DE BOMBARDE, B. TAMBOUR, B. DE RUCHE. A Bourbon , YAmbora lambourissa. B. DE BOUC, le Prcmna dentifolia. B. A BOUTONS , toutes les espèces du g. Ce- phalatithus. B. BRACELET. Aux Anlillcs , le Jucquinia armillaris , dont les Caraïbes prenaient la graine pour se faire des bracelets. B. BRAl, le Cordia macrophylta. B. DE BRÉSIL ou DE FERNAMBOUC , B. LA- MON. f^oyez BRÉSILLET. B. CABRI , CABRIL , Ct B. DE BOUC. AUX An- lilles , toutes les espèces du g. JEgiphyla, le Fagara Iragodea, le Knaittia orienialis , et VElireiia Bourreiia • cette dernière plante s'appelle aussi B. de rôle bâtard. B. PUANT. A Haïti , les Capparis fernuji- nea et breynia , et une espèce de ti'/e/'cu/ja; à Bourbon et dans l'Inde , le Mimosa farne- siana. B. CAÏPON. Bois de construction à Haïti: on croit que c'est un Chionanthe. B. A CALUMET. A Caycnnc , le Macea pi- riri. B. DE CAMPÊCHE, B. d'iNDE , B. DE LA JA- MAÏQUE, B. DE nicaraguas, quelquefois aussi B. DE SANG, Slemaloxylum campcchianum. B. CANNELLE. Il y CD 3 dc trois sortes : le blanc , Canella alba et Laurus capsuliformis ; le gris, Elœocarpus serrala, et le noir, Dry- mis vinleri. B. CANON, B. TROMPETTE, Ic Cecropia pel- lata et le Panax chrysophyllum. B. DE CANOT. A Maurice , le Calopkyllum inophyllam ; sur la côte du Malabar, le C. calaba ; aux Séchelles , le Termiualia ca- tappa; en Amérique, le Liriodendrum lulipi- ferum et le Cupressus disticha. B. DE CAPITAINE. A Haïti, les Malpighia r.ngustifolia, aquifoUa, glabra et urens. Ce der- nier s'appelle aussi B. hinselin. B. DE capucin , B. siGNOR. A la Guiane , un arbre de construction non déterminé. B. DE CAQUE , le Coniulin pyramidala. B. CARAÏBE. A Haïti, un arbre de construc- tion , dont le nom nest pas connu. B. CARRÉ , B. DE LARDOIRE , B. LOUSTAU. Noms vulgaires du Fusain , Evonymus euro- BOI 693 pœus. Ce dernier nom s'applique aussi à V Anùrrhœa asialica. B. CASSANT, le Puatura. B. A CASSAVE, B. DOUX, V Aralia arborea. B. DE CAVALAM , Ic Sierculia fœlida. B. DE CAYAN. Synonyme de Simarouba. B. DE CEDRE. A la Guiane, VAniba guianen- sis ; à la Jamaïque , le Theobroma guazuma ; en Espagne, le Juniperus ihurifera ; en Amé- rique , le J. caroliuiana. B. DE ciiAM , le Tespesia ou un Cer- cis. B. DE CHAMBRE, YAgave amcricana. Nichol- son désigne sous ce nom un arbrisseau in- connu. B. DE CHANDELLE , B. DE LUMIERE , VArtty- ris elemifera, le Dracœna rejlexa, V Agave fœlida , YErilhalis fiiiiicosu , et plusieurs es- pèces de bois résineux dont on se sert en guise de flambeau. B. DE CHARPENTIER, le Jutticia pecCoralis, B. DE CHAUVE-SOURIS. A Bourbon , c'est le nom d'une espèce du g. f^iscum , dont les Roussettes recherchent les fruits. B. DE CHÊNE, les Bignonia leucoxylum, lon~ gissima et penlaphylla. B. DE CHENILLES , Ic Volkameria heleio- phylta et le Conyza salicifoUa, B. DE CHEVAL OU B. MAJOR. A Haïti, YE- rylhroxylum Itavaneiise. B. DE CHiK, le Cordia myxa , et d'après d'autres auteurs, le C. sebesiana. B. DE CHINE. Nom donné improprement à un arbre de la Guiane, dont le bois ressemble à celui du Palixandre. B. DE CITRON , YErilhalis fnuicosa. En France , on désigne sous ce nom le B. du ci- tronnier. B. DE CLOU. A Maurice, YEugenia lucida; à Madagascar, le Ravenala madagascarieiisis; au Brésil, le Myrlhus cariophyllaïa. B. A COCHON , le Bursera gummifera , Yl- cica heptaphylla , et le PauUinia asialica. B. COLLANT, le Psulura. B. DE COLOPHANE FRANC, le Colophania de Coramerson ; B.^e c bâtard, B. de compa- gnie, le Bursera oblusifolia. B. DE coMBAGE , cspècc dc Myrtc non dé- terminé , abondant aux Antilles. B. LE CORAIL , YEryiltrina corallodendron. B. DE CORNE. A Amboine, le Garciuia cor- nea ; à la Cochinchine , le Brindonia cochin- chinensis. 694 BOI B. COTKLKT OU A COTELE riES , Ic Comutia pyramidata , le Casearia parviflora , YEhre- lia bourreria, et VEllisia niclelea. B. A COTON. Nom vulgaire du Peuplier de Virginie et d'autres arbres dont les graines sont surmontées d'une aigrette soyeuse et semblable à du coton. B. COULEUVRE. Aux Autilles, le Dracontium pertusum, \e Rhammis colubrimis, çtïe Strych- nos colubfina ; à Amboine , l' Ophixylum ser- peniinum; sur la côte du Malabar, \'A- melpo , à cause des propriétés spécifiques ac- cordées à ces arbres contre la morsure des Serpents. B. DE CRABE OU DE GRAVE , IC MyrlUS Ca- ryoplnjllata. B. DE CRANGANOR. Nom du Pavellci indica, à cause de son abondance à Cranganor. B. CREUX. Plante herbacée de Cayenne , le Lisianihus alatas. B. DE CROCODILE , B. DE MUSC , le Clutia ela- (eria. B. DE CUIR ou DE PLOMB, Dirca paluslris. B. DE CYPRÈS. Aux Antilles, le Cardia ge- rascanlhes. B. DE DAMES OU d'huile. A Jlauricc , une espèce d'Eryihroxylum. B. DAMIER, ployez 3ADAMIER. B. DARD OU DE FLECHE , le PoSSira et IC Pelaloma. B. DE DARTRES. A Cayenne, les Hypericum latifolium et sessilifolium ; et à Bourbon , le Danaii fragrans. B. DE DEMOISELLES , le EirgamUa mauri- tiana. B. DENTELLE , le Lagetta linlearia. B. DUR. Au Canada, le Carpimis osirya ; à Maurice et dans l'Inde , le Semriuega duris- sima : ce dernier s'appelle aussi B. de quin- QuiN ou DE TEZÉ ; en Europe, OU appelle ainsi les Bois d'une contexture serrée, tels que le Buis, l'Orme , le Chêne , etc. B. DYSSENTÉRiQUE , B. TAN , le Malpiglua spicata. On a donné le nom de B. de tan ROUGE à diverses espèces du g. fVenman- nia. B. d'ébÈne, le Diospyros ebenum ; B. d'É- bÈne jaune ou vert, le Bignonia leucoxylon; B. d'éeÈne de CRÈTE, Y AnUïyllis cretica; B. D'ebÈnE rouge , B. DE GRENADILLE , le Ta- nionus de Rumph. ; Faux B. d'ébÈne, le Cy- lisus labwnum. B. d'kcorce , un Uvaria , un Blackwellia BOI et un Niixia , dont les espèces sont indéter- minées. B. d'ekcens , Ylcica enneandra. B. A enivrer , B. enivrant, B. ivrant, YEuphorbiafrulescens, le Plnjllaïuhusvirosa, le Galega sericea , et plusieurs autres plan- tes lactescentes qui jouissent de la propriété d'enivrer le Poisson. B. épineux , le Bombax peniandrum , le Xanihoxylum caribœum , YOchroxylum lu" leutn. B. ÉPONGE, le Gastonia de Commerson, et le Cissiis mappia. B. ÉTi , un Eugenia. B. falaise, un Myrius. B. DE FER. A la Guiane , les Robinia pana- coco et lommiosn ; aux Antilles , le Rham- nus elliplicus et YJEgiphila marlinicensis ; à Ceylan, le Mesua ferrea ou B. de nagjias ; à Maurice, le Syderoxylon cinereum ; chez les Malais , un Meirosideros. B. de fer d'afri- QUE , le Sydeioxylum cinereum; B. de fer de JAMAÏQUE, le Fagara pterota ; B. de fer a GRANDES feuilles , Ic Coccoloba grandifo- lia;B. DE FER DE JUDA OU B. DE JUDA, le CoS' signia pinnala. B. A FEUILLES. En Europc, on appelle ainsi tous les arbres à feuilles caduques. B. a GRANDES FEUILLES, IC CoCCOlobci pubeSCeilS, le Genipa americana,\e Chrysophyllum caïmito. B. A PETITES FEUILLES , YEugetiia divaricata, et plusieurs espèces de Myrtes. B. A LA FIEVRE , Ics divcrscs espèces de Quinquina et Y Hypericmi aessiiifolium. B. A FLAMBEAU. En Euiopc , c'cst Ic nom vulgaire des arbres résineux ; en Amérique, c'est Y Hœmaloxylum campechianum ; à Bour- bon , le Fagara heterophijlla elYErythroxy- lum laurifolium. B. FLÉAU, B. DE FLOT, B. DE LIEGE OU B. SIFFLEUX, le Bombax gossypium , le Cordia macrophylla, YHibiscus liliaceus. B. FRAGILE, le Casearia fragilis. B. DE FREDOCHE, d'oRTIE OU PELÉ, B. SANS ÉCORCE , Cilliarexylum melanocardium. Ces deux dernières dénominations s'appliquent encore au Ludia de Commerson. B. DE FRÊNE OU DE PETIT FRENE , le BigtlO- nia radicans , et quelquefois aussi le Quassia amara. B. GALEUX ou DE SENTEUR , YAsSOIÙa pO' pulnea. Le B. de senteur bleu est le Ruiiia variabilis, et le blanc le Ruizia cordata. SOI B. DE GAROU , B. GENTIL , B. JOLI , B. d'o- REiLLE , le Daphne mezereum. Le dernier nom .,'tipplique aussi au D. laureola. B. DK GAULETTKS , YHirldla racemosa , le Melicocca apetala. B. DK GÉROFLH , le Myrthus caryophyllata. B. DH GLU. A Cayenne, le Sapium aucupa- rium. B. DK GOurAVE , le Prockia ovata. B. DK GBIGNON , le Bucicla buceras. B. GRIS , les Mimosa inga et fagifolia , et d'autres espèces de Mimosa. B Guillaume. Nom vulgaire de diverses Conyzes et Baccharides frutescentes et à feuilles visqueuses , dans nos colonies. B. DE GUITARE OU GUITARIN , tOUlCS leS CS- pèces de Cytharexylum , principalement les C. cinereum , caudalum et quadrangulare. B. INCORRUPTIBLE, YHomalium racemosum, le Bumelia salicifolia , le Laurus sassafras , V Endrachium madagascariense , qu'on ap- pelle aussi B. IMMORTEL, ainsi que VEry- thrina corallodendron. B. ISABELLE, les Laurus borbonia, le Myr- tus Gregii et Schœfferia. B. JACOT, un Eugenia de Maurice et d'au- tres arbres, dont les Sioges mangent les fruits. B. JAUNE, le Laurus ochroxylon, aussi ap- pelé B. VERDOYANT, le Bigtionla leucoxylon , qui porte encore le nom de B. vert, le Li- riodendron tulipifera, le Rhus cotinus, le Leu- coxylon laurifolium, etc. B. JEAN, YUlex europœus. B. DK LAIT, souvent synonyme de B. lai- teux , s'applique aux arbres et arbrisseaux de la famille des Euphorbiaeées et des Apo- cynées, ainsi qu'au Mancenillier, k l'Hippo- mane cilrinella, au Cameraria lalifolia, au Syderoxylum licioides, etc. B. DH lance franc , le Randia aculeala ; BATARD, VUvaria odorata. B. DE laurier , le Croton corylifolium. B. DE lessive. Dans les Alpes, c'est le nom vulgaire du Cytisus laburnum, , qu'on y ap- pelle aussi B. DE LIEVRE; aux Antilles, on pense que c'est une espèce d'Anavinga. B. DE LETTRES , Sideroxylum înerme , le Piratinera guianensis. B. LUCÉ , le Petaloma edulis. B. MABOUYA , Capparis breynia et Moriso- nia americana. B. MACAQUE, le Tococo guianensis (JL hMh\t\.. BOI 695 B. DE MAI, le Cratœgus oxyacanlha. B. MAIGRE , le Psylosylon. B. DE MAÏS , Memecylon cordalum. B. MALABAR OU DE M VLBOUCK , le Nuxia. B. DE MALGACHE. A. BourboD, ]q Forgesiu. B. A MALINGRE, un Tourne^ortia. B. MANCHE-HOUE , et HOU MARCHÉ-HOIE, le Xanlhoxijlum clava herculis. B. MARBRÉ BATAUD, V ErylhroxyluTïi arco- latum. B. MARGUERITE , le Covdia leiraphylla. B. MARIE, le Calophyllum qui produit le Daumc Marie. B. DE MATURE, plusIcurs grands arbres de l'Inde , et principalement un Uvaria. B. DE MECHE , YApeiba glabra et Y Agave fœlida. B. MENUISIER , le Portesia. B. DE MERLE. A Bourbon et à Maurice, l'-^n- dromeda salicifolia; en Afrique, YOlea ca- pensif, dans l'Amérique du Sud, le Celaslrus undulatus, et aussi le Sapindus saponaria , qui porte aux Antilles le nom de B. dk sa- VONNETTTE OU SAVONNEUX. Le B. DE SAVON- NETTE BATARD est, à Haïti, un Dalbergia. B. DE MOLUQUES, Ic Crolon tiglium. B. MONDONGUE, le Picramnia. B. NAGONE , une espèce de Mirobolan. B. DE NEFLE , dlvCTS Eugciiia. B. ne'phrétique. En Europe, le Betula alba; en Asie, le Moringa Ben, et au Mexi- que , un arbre indéterminé , qu'on suppose être le Mimosa uuguis cali. B. NOIR. Aux Indes, le Mimosa lebbek et le Diospyros ebenum ; aux Antilles, YAspalathus ebenus. B. d'olive, a Bourbon, une espèce A'Olea semblable au nôtre ; à Maurice , YElœoden- dmm mauriiianum et le Rhamnus allissimus. B. d'or , le Carpinus americana. B. d'orme, le Celiis micranthus et le Theo- broma Guazuma. B. DE LA PALILLK , dC l'CSpagUOl PalillOS^ bâtonnet. On désigne sous ce nom , aux Ca- naries , des bois de toutes sortes , taillés en cure-dent, et arrosés de sang-dragon. B. DE PALIXANDRE OU VIOLET. Nom d'UU arbre indéterminé de la Guiane hollandaise. B. PALMISTE , le Geoffroya spinosa. B. PERDRIX, YHeisteria coccinea. B. DK PERPIGNAN , le Cellis australis. B. DE PERROQUET, Ic FissiUa psittacorum. B. PIN, le Talauma. 696 BOI B. DE PINTADE, VIxora coccinea, et V^r- disia crenulala. B. A PIAN, le Morus tincloria , ou , suivant d'autres auteurs , le Fagara pterola ou tra- ça des. B. A POUDRE. On désigne sous ce nom les arbres à charbon léger, dont on se sert pour fabriquer de la poudre à tirer, tels que le Rhamnus frangula , etc. B. DK PIED DE POULE , B. DE ROKCE , le Todalia. B. DE PISSENLIT, le Bignonia slans. B. PLIANT, YOsyris alba. B. PLIÉ BATARD, le Brutisfelsia. B. DE POiM R\ETi,\'Erylhroxylum laurifolium , et plusieurs Fagara. B. PUANT. En Europe , YAnagyris fœlida. A la Guiane , le Quassia fœiida et le Pini- gara tetrapelala. B. PCNAis. Nom vulgaire du Cornus saii- guinea. B. QUEvis ou Quivis. p^oyez quiyisia. B. DE QUINQUINA. A Caycnne , un Malpi- ghia. B. DE RAINETTE , le Dodonea angimifoUa. B. RAMIER , un Psychotria , un Sapindus et le Munligia calabura. B. RAMON, le Tropkis americana , le Sa- pindus saponaria et l'Erythrojylum rufum. B. DE RAPE, le Cordia sebestana, plusieurs Ficus et le Monimia de Dupetit-Thouars. B. DE RAT, le Myonyma. B. DE RIVIERE, le Chimarrhis de Jacquin , un Inga, et le Casearia parti folia. B. DE ROSE, DE RHODES OU DE CHYPRE. AuX Canaries , les Convolvulus scoparius et Jlori- dus ; aux Antilles, YEhretia fruticosa ; à la Jamaïque, YAmyris bahamifera, àCayenne, le Licaria guianensis; à la Chine , le Tse- Tau , arbre dont on ne connaît pas le genre. B. SAIN ou SAIN BOIS , le Daphne gnidium. B. SAIN ou DE SANTÉ , le Gaïac. B. DE SAINT-JEAN, Ic Panux Moroiotoni. B. DE SAINTE-LUCIE, Ic Prunus Maliakb. B. DE SAPAN , une espèce du g. Cœsal- pinia. B. SARMENTEUX, le Cordia Jlavescens. B. DE SASSAFRAS , le Laurus sassafras. B. DE SAUCE, divers Laniana. B. DE SAVANE. A Haïti, le Connaia pyra- midala et le /^j7ex digiiala. A Cayenne , le Coumarouna odorata, B. DE SÉNIL, le Conyza salicifolia. BOI B. DE SENTE ou DE SENTI , le Rhamttus cir- cumscissus. B. DE SERINGUE , YHevca guianensis. B. DE SOIE, le Mutingia calabura et le Cel' lis micranlhus. B. DE SOURCE , YAquilicia sambucina. B. TAbAC , le Manabea villosa. B. DE TACAMAQUE , Ic Calophyllum coloba et Populus bahamifera. B. TAPiRÉ , un arbre indéterminé de Cayenne. B. DE TEK, le Tectona grandis. B. TENDRE A CAILLOUX. AuX AntillCS , IC Mimosa arborea. Le B. tendre a cailloux BATARD n'a pu encore être rapporté à aucun genre. B. de TISANE. On suppose que c'est une espèce du g. Smilax. B. VIOLON , le Macaraiiga de Dupetit- Thouars. (C. d'O.) BOIS AGATISÉ , SILICIFIÉ , CALCA- RIFIÉ. MIN. — C'est le Bois changé ou pé- trifié en Agate, Silex ou Calcaire. Aboyez bois fossile, au mot fossile. (Del.) BOIS ALTÉRÉ, BITLMÏIVEUX ou MI- NÉRALISÉ. MIN. — P^OIJCZ LIGNITE. (DEL.) BOIS DE CERF, moll.— Ce nom, donné par les marchands au Rocher scorpion , Mu- rex scorpio, a été adopté par Lamarck, qui l'a appliqué à une espèce différente de la Nouvelle-Hollande. BOIS FOSSILE. MIN. — Ployez fossile. (Del.) BOIS DE MONTAGNE, min.— C'est l'As- beste fibreux, brunâtre et (igniforme. (Del.) BOIS PÉTRIFIÉ. MIN.— Foi/fZ FOSSILE. (Del.) BOIS VEINÉ. MOLL. — Nom vulgaire du f^oluta hebrœa L. et Lam. "BOISDUVALIA. bot. ph. — Genre de la famille des Onagrariées, tribu des Onagrées, établi par M. Spach aux dépens du genre jEnothera. Il comprend 2 espèces : B. con- cinna et densiflora. *BOISDUVALIE. Boisduvalia ( nom pro- pre). INS. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy, et dédié à M. le doc- teur Boisduval. Ce g. , qu'il place dans la famille des Phylomydes, tribu des Myodi- nes , diffère de celui des Rivellics par les ca- ractères suivants : Antennes courtes ; le se- cond art. un peu plus gros que le 3'. Ailes noires et maculées. Il ne renferme que des BOJ espèces propres aux pays chauds, au nombre de 5, parmi lesquelles nous citerons comme type celle que l'auteur nomme B. mtilans. Celte espèce , originaire des Indes orien- tales, faisait partie de la collection du comte Dejean. (D.) BOISSELLIERE. ois. — Nom vulgaire de la Pie-Grièche grise. *BOISSIyEA (Boissieu-Lamartinière, un des compagnons de Lapeyrouse et qui périt avec lui). BOT. pn. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lolées-Génislées , établi par Ventcnat aux dépens de plusieurs espèces de Plaiylobhim , et comprenant en- viron 25 espèces , introduites et cultivées pour la plupart dans les jardins d'Europe. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande , tantôt à rameaux comprimés et aphylles , tantôt à feuilles al- ternes, simples, bistipulées; à fleurs jaunes, variées de pourpre; à pédicelles bractéolés. Une des espèces les plus jolies et les plus nouvelles est le B. tenuicaulis [frayez Herb. gén. de l'Amat., nouv. sér., t. III). (C. L.) BOITE A SAVONNETTE. Capsula cir- cumcisa, Pyxidium. bot.— On donne ce nom à un péricarpe capsulaire et globuleux qui se divise en deux par une section transver- sale, ainsi que cela a lieu dans la Jusquiarae et le Mouron. C'est cette sorte de fruit que M. de Mirbel appelle Pyxide. 'BOJERIA (nom propre), bot. ph.— Genre dédié à Guill.Bojer, professeur de botaniqueà l'île Maurice. M. DeCandolle a établi ce genre suruneplante indigène de Madagascar, et qui fait partie de la famille des Composées, tribu des Vernoniées. Elle a pour caractères : Capi- tule multiflore homogame. Fleurs herma- phrodites. Involucre campanule, composé de nombreuses écailles multisériées, aiguës. Ré- ceptacle plan , légèrement alvéolé. Anthères munies d'appendices basilaires. Style renflé à la base , à rameaux cylindracés et couverts d'un court duvet qui les rend scabres. Fruits anguleux-striés , lisses. Aigrette unisériée , composée de longues soies seabres et plus ou moins réunies entre elles à la base.— Le genre Bojeria ne renferme qu'une seule es- pèce indigène de Madagascar. (J. D.) •BOJÉRDÉES. bot. ph. — Une des divi- sions de la tribu des Vernoniées qui renferme des arbrisseaux ou des herbes de Madagas- car , munies de capitules homogames pluri- T. n. BOL 697 flores, à anthères garnies d'appendices basi- laires , et à fruits surmontés d'une aigrette formée d'une seule rangée de soies. (J. D.) BOJOBI. REPT. — Espèce du g. Boa. Foyez ce mot. BOL (|3w).oî, bol). MIN. — Nom sous le- quel on comprenait autrefois diverses Argi- les colorées par des oxydes métalliques. L'Ar- gile ocreuse rouge, par exemple, était le Bol d'Arménie. On employait autrefois les Bols en médecine comme astringents ; ils servent aujourd'hui dans la peinture comme terres colorées. (Del.) *BOLA]\'THUS(j35;Xoç, masse; av9o,', fleur). BOT. PH. — Section indiquée par Seringe [in DC. Prodr., I, 36G, exe. sp. 12-15) dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme simple division du Smeqmanihus de Fenzl , sous-genre dudit Saponaria. Foyez ce mot. (C. L.) *BOLAX ( /3oj'Aa| , motte de terre , champ). INS. — Genre de Coléoptères pcntamères, famille des Lamellicornes , classé parmi les Anoplognaiidœ de Mac-Leay. En consul- tant un savant mémoire de M. Weslwood , suivi de descriptions nouvelles , avec plan- ches détaillées pour l'anatomie ( Mag. zool. de M. Guérin , 1833) , on voit que ce nom avait été proposé par 31. Zoubcofl", pour dé- signer un coléoptère du Brésil , qu'il adres- sait à M. Fischer, et que ce dernier lui au- rait imposé le nom de Bolax Zoubcovii; qu'on aurait regardé depuis ce genre comme identique , avec les Leucoihyreus de Mac- Leay, et ^«/acocfuj, Esch., tant les carac- tères et les figures relatifs à ces genres étaient inexacts. M. Westwood donne à la fin de son mémoire un tableau synoptique qui contient deux divisions. Dans la pre- mière sont les g. Aulacodus , Bolax et Apo- gonia , dont les antennes ont généralement dix articles , et le genre Bolax est ainsi ca- ractérisé : un des angles bifides , sternum non avancé. Dans la deuxième, les genres Leucoihyreus , Géniales et Loxopyga , qui n'ont que neuf articles. Foyez ces différents noms. M. Delaporte [Buffon-Duménil , t. II, p. 140) a établi depuis, dans le genre Bolax, 2 divisions qu'il définit ainsi : 1" division {Bolax), tête très grande, arrondie; cor- selet court , très petit , anguleux sur les cô- és: 1. Bol. Zoubcovii; 2. B. fFestwodi , 698 BOL Lup. Brésil; 2' division ( Bolaxoides ) , tête moyenne, un peu carrée; corselet grand, arrondi sur les côtés ; l. B. Fischeri ; 2. Bol. Eschscholizii Sap.; l'un et l'autre se trou- vent au Brésil. (C.) BOLAX ( ^iI>loLl , motte de terre ; allusion probable à la forme , dans ce genre, de l'in- florescence avant l'épanouissement), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Mulinées , fovmé par Commerson ( ex Juss. G. 226), et ne comprenant encore réel- lement qu'une seule espèce, V Hydrocoiyle gitmmifera de Lamarck (t. 189, f. 21), que l'auteur a nommé Bolax glebaria. C'est une petite plante, indigène de Patagonie, croissant en touffe et sécrétant une grande quantité de substance résineuse. Les feuilles en sont très serrées-imbriquées , trifides , coriaces , gla- bres ; à pétioles larges , échancrés-membra- nacés à la base ; à fleurs peu nombreuses , réunies en ombelles sessiles ou pédonculées, simples ; à involucre oligophylle. Les jeunes fruits sont couverts d'une pubescence étoi- lée; les adultes, souvent séparés du tube calicinal, sont vésiculeux et remplis de ré- sine. (C. L.) BOLBIDILM (|3c.5iÇt'<îtov, plante bulbeuse indéterminée), bot. ph. — Famille des Or- chidées. Nom de la 4^ tribu établie par M. Lindley dans le grand genre Cymbidinm, et qui renferme cinq à six espèces originaires de l'Inde ou d'Amérique. Ployez cymbidium. (A. R.) •BOLBITIS (l3o'),ÇiTov, fiente de bœuf) BOT. PII. — Genre de la famille des Polypo- diacées , tribu des Polypodiées , établi par Schott [Gen. Fil., fasc. II, t. 2), et regardé comme simple section du genre Acrosiichum, L. (G. L.) BOLBOCERAS (/3o)iSo'ç, bulbe; x/paç, corne), ms. — Genre de Coléoptères penta- raères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides arénicoles , établi par Kirby ( Tratïs. Linn. of London , vol. XII). Ce g., le même que celui A'Odoniœus, créé posté- rieurement par Mégerle , est très voisin des Aihyreiu de Mac-Leay, dont il ne diffère es- sentiellement que par ses mandibules iné- gales : l'une simple , concave , et l'autre bi- dentée à l'extrémité; par ses palpes maxil- laires plus longs que les labiaux , et par la deuxième paire de pattes qui, chez lui, n'est pas éloignée de la première, comme dans les BOL Aihyreus. — Les Bolboceras sont des Insec- tes de moyenne taille et même au-dessous , de forme très convexe et presque globuleuse, qu'on rencontre rarement , parce qu'ils ne volent que la nuit, et qu'ils s'enterrent pen- dant le jour. Ils se trouvent de préférence dans les endroits sablonneux. Du reste, leur» habitudes sont les mêmes que celles des Géotnipes. Leur nom générique fait allusion à la forme bulbeuse du dernier article de leurs antennes. — M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en mentionne 16 espèces, dont trois seulement appartiennent à l'Eu- rope. Nous citerons parmi ces dernières le B. mobilicornis [Scarab. id. Fabr.) , de la femelle duquel Fabricius a fait à tort une espèce distincte , sous le nom de lestaceus. Celte espèce , qu'on trouve aux environs de Paris, se fait remarquer par la mobilité de la corne dont le chaperon du mâle est armé. — Nous citerons en outre , parmi les exotiques, le B. fulvus Gor., du Sénégal, représenté dans Y Iconographie du Règne animal de Cu- vier, par M. Guérin-Méneville (Ins., pi. 22, fig. 8). — Des amateurs m'ont assuré s'ê- tre procuré le B. mobilicomis en éventrant les Crapauds ou les Grenouilles qu'ils ren- contraient dans les endroits où ils savaient que cet insecte volait le soir. (D.) "BOLBOCERUS (jSo^So'ç , bulbe ; x/paç , corne), ms. — Acharius, naturaliste suédois, avait appelé ainsi un g. de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles , que Fabricius a nommé de son côté Leihrus. Foyez ce der- nier mot, qui a prévalu. (D.) *BOLBOCHyETE (/3o)iSo;, bulbe; x«'t*7, crin). BOT. cr. — (Phycées). La Conferva.se- tigeraT,.olh.{CutaL Bolan., III, t. 8, f. l),que Dillwyn publia trois ans plus tard [Brii. Conf., t. 59), sous le nom de Conferva vivipara, est devenue le type de ce nouveau g. anomal, établi par M. Agardh {Syn. Alg. XXIX), mais, attendu sa fructification extérieure, fort mal placé par lui parmi les Confervacées. Le g. Bolbochœie, qu'on écrit incorrectement Bul' bockœte, se compose de filaments déliés, arti- culés, à articles trois ou quatre fois plus longs que leur diamètre , rameux , dichotomes, à rameaux dressés, portant alternativement au niveau de chaque cloison une soie très lon- gue, continue, renflée en bulbe ou en écusson à sa base, et un conceptacle sessile, ovoïde on BOL sphérique. La seule espèce connue de ce g. forme, sur les piaules des eaux douces et dor- mantes, de petites touffes d'environ 1 milli- mètre de haut, d'un aspect gélatineux au sor- tir de l'eau, et d'une couleur verte brunâtre qui ne tarde pas à passer au gris par la des- siccation. Cette algue singulière, que M. Har- vey compare avec justesse à certaines Serlu- laircs , Ji'a que des affinités douteuses. Elle ne peut être inscrite parmi les Côramiécs, où M. Bory propose de la placer. Peut-être serait-elle plus convenablement rapprochée des Ectocarpées? f'vyczce mot. (G. M.) BOLBONACII et BULBONACH. bot. PII. — Noms vulgaires de la Lunaire. *B0LB0PII1LLUM (|3o>Çoç, b 1 ; ),iV/i5, bolet; /3toç, vie). INS. — Genre de Lépidoptères noc- turnes, établi par M. Boisduval {Gênera et ind. metltod. , p. 201) aux dépens du g. Gmphos de Treitschke , pour y placer une seule es- pèce ( G. carbonaria Fab.) , qui en effet, par ses antennes très pectinées , la longueur de ses palpes , et par les mœurs de sa chenille , qui vit dans les Bolets du bois pourri, ne pou- vait rester dans ce dernier g. Gette espèce est figurée et décrite dans notre Hisi. nai. des Lépid. de France, t. 8, 1" part., p. 229, pi. 186. (D.) BOLETOBIDS. iNS. — Voyez bolito- cius. BOLÉTOIDES (i3a,>c'Ty];, bolet ; {^05, sem- blable), bot. cr. — Persoon (i5'j/"- /""6f- , p. 499) donne ce nom à une famille de Ghain- pignons dont Yliymenium ou membrane fruc- tifère est composé de tubes placés parallèle- ment les uns à coté des autres. Elle comprend les genres Dœdulea et Boktus, dans lesquels se trouvent compris plusieurs nouveaux gen- res qui ont été formés à ses dépens. Gette dé- nomination a été adoptée par le plus grand nombre des auteurs ; mais, dans ces derniers temps, M. Fries en a fait la famille des Poly- porées , expression beaucoup plus heureuse que celle de Persoon , puisque par son nom seul elle a l'avantage d'indiquer le caractère principal de la famille. Voyez polyporées. (LÉv.) BOLETOPHAGUS. iNS.— Voyez bolito- PHAGUS. BOLETOPIIILA. ins. — Voyez bolito- PHILA. BOLEUm (i3ti)io5 , glèbe), bot. ph.— (ienre de la famille des Grucifères , tribu des Vel- lécs, formé par Desvaux {Joum. Rot., III, 1C3, 175, t. 26). Il ne renferme qu'une espèce, le B. asperutn, croissant dans les endroits pier- 700 BOL reux en Es{iagne. C'est un sous -arbrisseau dressé , rameux , couvert de poils rudes ; à feuilles alternes, oblongues, linéaires, les in- férieures subdivisées ; à grappes florales dres- sées , allongées ; à fleurs jaunes ou blanchâ- tres, portées sur de courts pédicelles; fruits dressés. (C. L.) BOLIDES. ASTR. — Voy. aérolithes. BOLIGOULE et BOLLIGOULE. bot. CR. — Voyez BALIGOULK. BOLIMBA. BOT. PH. — Voyez bilimbi. BOLIIV, Adans. moll. — La plupart des auteurs regardent cette coquille comme la même que le Murex comuius ; mais M. Des- hayes pense que ce serait plutôt le M. bran- daris. Voyez rocher. BOLITAINE. MOLL. — Nom grec d'un Poulpe Inconnu , mentionné par Aristote. *BOLlTOBIlIS (jSuAiTy);, champignon, ou fisAtTos, bouse ; jStoç, vie), ins. — Genre de Coléoptères pcntamères, famille des Braché- lytres, établi par Leach et adopté par Erich- son , qui le range dans sa section ou tribu des Tachyporim. Il y rapporte 22 espèces , dont 6 d'Amérique, et les autres d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières , le /?. analis {Siaphyl. id. Payk.). — Ces Insectes sont généralement très petits. Leur corps est grêle, recourbé; leurs élytrcs dépassent à peine les cuisses postérieures ; leur tête et leur corselet sont très lisses. Ils habitent les bois , où ils vivent dans les Bolets, la Mousse, les feuilles pourries, et quelquefois dans les bouses. (D.) •BOLITOGHARA li3coXt'T/)ç, champignon, ou jSsXtTo; , fumier ; /«pa, délectation). i?is. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres, tribu des Aléochari- des , établi par M. le comte Mannerheim. M. Erichson {Gênera et spec. Slapliyl., p. 59), en adoptant ceg., l'a singulièrement restreint, puisqu'il n'y rapporte que 4 espèces au lieu de 57, dont il se compose suivant M. Man- nerheim : il répartit les autres sur différents genres plus ou moins éloignés de celui-ci. — Les 4 espèces décrites par M. Erichson sont : YAleochara lucida Gravenh. , d'Allemagne et de Suède; le Staphyl. lunulaïus Payk. [Bolilochara pulckra Lacord. ) , d'Europe; \e Bolitoch. obliqua {Bol. cincta Lacord.), d'Allemagne et des environs de Paris; et en- fin le Bol. varia Erichs. , trouvé en Sar- daigneparM. Gêné. —Ces Insectes vivent BOL dans les Bolets et les végétaux en décompo» silion. Les mâles se distinguent par le sixième anneau de l'abdomen, dont le dos est tuber- cule ou granuleux. (D.) *BOLITOGYRUS (/îoltTo; , fiente ; yvpo'ç, arrondi), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélytres, établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue , sur une espèce du Mexique, nommée par nous B. cribripennis ; mais M. Erichson , à qui cette espèce a été envoyée depuis en com- munication, l'a placée dans le genre Quedius de Leach, et lui a donné le nom de Q. buph- ihulmus. Voyez quedius. (C.) BOLITOPHAGE. Bolilophagus (j3co),î-rï)ç, champignon; tf-^yw , je mange), iks. — Nom donné par Fabricius, Illiger,- M. Duméril et M. Dejean , à un genre de Coléoptères que Latreille avait établi précédemment ( Pré- cis des caract. ijénériques des J nsecles) , sous le nom ù'Eledone. Voyez ce mot. (D.) BOLITOPHILE. BolilopMla ( (3co>cV/); , champignon ; fàitù, j'aime), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Némo- cères, famille des Tipulaires, tribu des Fon- gicoles, établi par HolTmansegg, et adopté par Meigen , Latreille et M. Macquart. Ce dernier en décrit 2 espèces : B. cinerea Meig., et B. fusca du même auteur. Toutes 2 se trouvent en Allemagne et en France , dans les bois. Ainsi que l'indique leur nom générique , leurs larves vivent dans les Champignons ; mais, lorsqu'elles sont parvenues à toute leur taille , elles se retirent dans la terre pour se changer en nymphes. Celles-ci n'ont pas de tube aérifére, comme la plupart de celles des Tipulaires terricoles. L'enveloppe des ailes et des pieds est appliquée contre !e corps , mais elle en est distincte. (D.) "BOLIVARIA, Chara. et Schlecht. ( Boli- var, président de la république argentine ). BOT. ru. — Une des deux divisions du genre Menodora , Humb. et Bonp. (C. L.) BOLTÉNIE. Bolienia. moll. — M. Savi- gny a donné ce nom ( Mém. sur les anim. s. vert.) à un groupe de la famille des Téthies , Ascidies de Cuvier, caractérisé par une en- veloppe coriace et un corps pédicule. Le type de cette division est la Bolienia ovifera {As- cidia pedunculala de Shaw, et Vorticella ovi- fera de Linné). On en connaît deux espèces, qui habitent l'Océan boréal et l'Océan amé- ricain. (C. d'O.) BOM BOLTOIVIA (J.-B. Bolton , botaniste an- ' glais). BOT. PII. — Genre appartenant a la famille des Composées , tribu des Asté- roidées , et qui a pour caractères : Capitule radié; ligules l-sériées, linéaires, femelles, fertiles ; fleurons du disque hermaphrodites. Réceptacle hémisphérique alvéolé. Involucre Composé d'écaillés 2 -sériées, imbriquées, membraneuses sur les bords , égales en lon- gueur aux fleurons du disque. Fruits com- primés , marqués d'un rebord assez épais , glabres ou hispides , surmontés d'une ai- grette formée de soies très courtes, scabres , égales ou souvent inégales, et oITrant alors sur les fleurons du disque deux soies subu- lées plus fortes et plus longues que les au- tres. — Les BoUonia sont indigènes de l'A- mérique septentrionale. On en cultive deux espèces comme plantes d'agrément : ce sont les B. glaslifolia et astéroïdes. (J. D.) 'BOLTONITE , Shepard (Bolton, nom de lieu). MIN. — Substance minérale d'un gris jaunâtre , à structure grenue et lamelleuse , transparente et d'un éclat vitreux , qu'on trouve disséminée dans un calcaire blanc saccharoide , près de Bolton , dans l'État de Massachusetts. C'est un bisilicate de Magné- sie , probablement isomorphe avec la Wol- lastonite. Comme celle-ci , elle se divise, se- lon deux directions obliques , en un prisme rhomboïdal , subdivisible dans le sens de l'une de ses sections diagonales. Ce dernier clivage est plus net que les deux premiers. La dureté de la Boltonite est de 4,5; sa den- sité de 2,8. Elle est infusible au chalumeau. (Del.) BOM-GORS. OIS.— Nom vulgaire du Bu- tor en Bretagne. BOM-UPAS. BOT. PH. — F'oyez upas. BOMAREA ( Valmont de Bomare ). bot. PH. — Famille des Amaryllidées. Ce g., au- quel M. de Mirbel a donné ce nom , et qui renfermait quelques espèces A' Alsirœmeria à tige Yolubile et grimpante , n'est pas suffi- samment distinct des autres espèces du même g. auquel il a été de nouveau réuni, f^oy. ALSTROEMERIA. (A. R.) BOMARIN. MAM. — Synonyme d'Hippo- potame. 'BOMBACÉES. bot. ph.— Les Malvacées forment un grand groupe très naturel, admis par tous les botanistes, mais partagé par les modernes en plusieurs familles. L'une d'elles BOM 701 est celle des Bombacées : nous la traiterons avec les autres à l'article général malvacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BOMBARDIERS. Crépitantes, ins.— La- treille désigne ainsi , dans ses premiers ou- vrages , une division de la famille des Cara- biques , composée des g. Brachinus, Cymin-^ dis, Leùia, Odocuuthael^gra ; mais cette dé- nomination , à laquelle il a renoncé depuis , était vicieuse, en ce sens que les espèces du g. Brachinus , auquel il réunit les ^ptines, jouissent seules de la propriété qu'elle indi- que, de faire sortir avec explosion par l'anus une vapeur caustique et d'une odeur péné- trante , lorsqu'elles se croient en danger. Voyez les mots aptinus et brachinus. (D.) BOMBAX. BOT. PH. — Synonyme latin de Fromager. 'BOMBES VOLCAIXIQUES. wiN. — Ce sont des portions de lave en fusion que les volcans lancent dans l'atmosphère , en leur imprimant un mouvement de rotation sur elles-mêmes. Par suite de ce mouvement, ces matières prennent une forme sphéroidale, qu'elles conservent en retombant sur le sol presque complètement refroidies. Ces sphé- roïdes sont quelquefois creusés de sillons plus ou moins profonds, tous dirigés dans le sens perpendiculaire à l'axe de rotation. On trouve souvent dans leur intérieur un noyau de substance cristalline , qui d'ordinaire est de l'Olivme , ou du Péridote granuliforme. (Del.) •BOMBICELLA. Bombyx, Jledik. (dimi- nutif de êo/xSul, ver à soie), bot. ph.— Une des sections indiquées par DeCandolle [Prod. I, 452) dan le g. Hibiscus, iaimille des Malva- cées. (C. L.) •BOMBIDES. INS. — Synonyme de Bom- bites , employé par M. Lepelletier de Saint- Fargeau. (Bl.) BOMBILE. INS.— Synonyme deBombyle. BOMBILIERS. ins.— Synonyme de Bom- byliers. 'BOMBITE (Bombay, ville de l'Inde). min. — De Bournon a décrit sous ce nom un minéral compacte, d'un noir bleuâtre , qui a été trouvé aux environs de Bombay, et rap- porté de l'Inde par Leschenault. Il est dou- teux que ce soit une véritable espèce ; et d'a- près l'analyse que Laugier en a faite, on peut croire que ce n'est rien autre chose qu'une variété de Schiste argileux ou siliceux. (Dkl.) 702 BOIM •BOMBITES. INS.— Groupe de la famille des Mellifères, de l'ordre des Hyménoptères, caractérisé principalement par des antennes coudées et des palpes maxillaires très petits n'ayant qu'un seul article. Toutes les espèces de Bombiies se compo- sent , comme les Abeilles , de trois sortes d'individus : des mâles , des femelles et des neutres ; mais leurs sociétés ne persistent pas , comme celles de ces dernières, chaque année; elles se dispersent vers le milieu de l'automne. Les femelles fécondées se cachent dans les fissures des murailles , dans les trous des arbres, et hivernent ainsi jusqu'au retour de la belle saison ; quant aux neu- tres ou ouvrières et aux mâles, ils périssent tous à l'époque des premières gelées. Aussi, lorsqu'au printemps le moment de pondre est arrivé pour les femelles , leur premier soin est de commencer à se confectionner un nid pour pondre leurs œufs et élever leur progéniture. Ce nid ne s'accroît que lorsque les larves sorties des œufs sont devenues In- sectes parfaits : les ouvrières s'adonnent aux soins du domicile commun. Le groupe des Bombites se compose essentiellement du genre Bourdon. F^oy. ce mot, et surtout l'art. mkllifÈres , pour tous les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (Bl.) BOMBIX. INS. — Voijez bombyx. BOMBIX. MOLL. — Humphrey a indiqué sous ce nom, dans le Mus. calonnianum, des coquilles qu'on n'a pu rapporter à aucun g. connu. "BOMBOMYDES. Bombomydœ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section ou sous-tribu de ses Myodaires, qui se compose des g. Slunnia, Winlliemia, Car- celia et Smidiia. EWe rentre dans la tribu des Muscides-Créophiles de M. Macquart. P^oy. ces mots. (D.) BOMBU. BOT. PH. — Synonyme de Bobu. BOIMBUS. INS. — Foyez bourdon. (Bl.) BOMBYCE. INS. — Foyez bombyx. •BOMBYCIA (dérivé de Bombyx), ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par Stephens , et placé par lui dans sa famille des Noctuides. Weslwood l'a adopté {Synops. of ihe gênera of Brilish insecis , p. 96). Ce g. a pour type \&IVocnia viminalis Fabr., qui ap- partient au g. Tethea d'Ochsenheimer, et que M. Boisduval place dans son g. Cleoceris. (D.) BOM •BOMBYCIDES. ins. — Nom donné par M. Blanchard {Hisi. nai. des insectes, faisant suite au Bujjon-Duménil, t. III, p. 482) à la première tribu de la famille des Bombyciens, dans les Lépidoptères nocturnes. (D.) •BOMBYCIEIVS. ins. — M. Blanchard {Hisi. nai. des ins. , faisant suite au Buffoii- Diiménil, t. III, p. 481) donne ce nom à sa première famille des Lépidoptères nocturnes, qu'il divise ensuite en 2 tribus : les Bomby- cides et les Noiodonlides. (D.) *BOMBYClL.«]VA (jS^V^v? , ver à soie; Xî'iva, manteau, couverture). BOT. pu. — Une des sections indiquées par De Candolle dans le g. Micropus de Linné , famille des Synan- Ihérées-Astéroïdées. (C. L.) BOMBYCILLA. ois.— C'est le nom sous- générique latin donné par Brissonau Jaseur de Bohême, qu'il laissait dans le genre Tur- dus, et que Linné plaçait avec plus de raison dans le genre Ampelis, Cotinga. Vieillot l'a employé comme nom générique pour les Ja- seurs , et Temminck lui a substitué peut-être à tort celui de Bombycivora. f^oyez jaseur, (Lafr.) "BOMBYCILLIN^. ois. — Sous-famille formée par Swainson , dans sa famille yim- pelidœ, et renfermant les genres Pinbalura, Bombijcilla et Procnias. Nous l'avons confon- due dans notre sous-famille des Ampélinées. f^oyez ce mot. (Lafr.) "BOMBYCINES. Bombycini. ins.— M. Bois- duval [(lenera et ind. melhod., p. 69) dé*signe ainsi une tribu de Lépidoptères nocturnes , qui se compose des g. Bombyx, Odotiestis et Meguzoma. (D.) "BOMBYCITES. ins. — M. Newmann, dans sa Classification des Insectes de l'An- gleterre d'après les larves ( The entomolog. Magaz., n" 9, p. 383) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu'il établit dans l'or- dre des Lépidoptères, et qui sont pour lui au- tant d'ordres naturels. Ces divisions répon- dent aux tribus ou aux familles des autres auteurs. Celle dont il est ici question ne ren- ferme que les g. Eriogasler, Odonestris, Gas- iropacha et Lasiocampa. (D.) •BOMBYCITES. ins. — M. Blanchard [Hist. nat. des Ins., faisant suite au Buffon- Duménil, t. 3, p. 484) désigne ainsi un groupe de Lépidoptères nocturnes faisant partie de sa tribu des Bombycides et de sa famille des Bombyciens , et qui se compose des g. Mt' BOM galosomum {Megasoma , Boisd.)i Borocera, Lasiocampa et Bombijx. (D.) BOMBYCITES. Bombycites. ms.— Tribu établie par Latreilic, dans la famille des Lé- pidoptères nocturnes, et qui a pour type le g. Bombyx. Cette tribu se compose pour nous de 7 genres , dont voici les noms : Clisio- campe , Trichiure, Cnéthocampe, Ériogastre, Pœcilocampe, Macroplie et Bombyx. (D.) BOIMBYCIVORA ( Bombyx , ver à soie ; voro, je dévore), ois. — Nom générique donné par Temminck au genre Jaseur, au lieu de celui de Bombycilla. Ployez jaseur. (Lafr.) •BOMBYCOIDES. Bombycoidi. ms. — MM. Boisduval ( Gênera et ind, method. , p. 94) et Guéné [Ann. de la Soc. entom, de France, t. X , p. 235) désignent ainsi une tribu dans la famille des Lépidoptères noc- turnes, qui se compose, pour le premier, des g. yicronyctOy Diphiera et Bryophila, et pour le second , des g. Semaphora, Apalela, Acro- iiycta , Colocasia et Diphiera. F oyez ces diffé- rents mots. Celte même tribu est nommée Acromjc- tites par M. Blanchard {Hist. 7iat. des in.i. , t. ni). (D.) •BOMBYCOSPERMUM {^iu.6u^ , ver à soie; an/ptx(x, graine), bot. ph.— Genre de la famille des Convolvulacées , formé par Presl {Reliq.,Hœnk., II, 137, t. 71 ), et considéré comme synonyme du g. Aniseia de Choisy. (C. L.) BOMBYLE. Bombtjlius (|!3ofxÇv')v) , espèce d'Abeille), ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères, division des Brachocéres, subdivision des Tétrachoetes, famille des Tanystomes, tri- bu des Bombyliers, établi parLinné, et adopté par tous les entomologistes , qui l'ont réduit et modifié successivement. Il renferme néan- moins encore un assez grand nombre d'es- pèces qui , d'après M. Macquart , dont nous suivons ici la méthode, se distinguent des au- tres Bombyliers par les caractères suivants : Trompe longue; base saillante, épaisse, en forme de tube. Palpes cylindriques. Face proéminente, velue. Premier article des an- tennes allongé, velu ; 3« plus allongé, subulé, comprimé; style de 3 art., peu distinct, quel- quefois nul. Abdomen large. Ailes étroites ; première cellule postérieure fermée. Les Bombyles ont le corps ramassé, large, couvert de poils denses ; la tête petite , ar- BOM 703 rondîe , armée d'une longue trompe; le cor- selet élevé; les pattes longues et très minces, les ailes grandes, écartées, étendues horizon- talement. Ce sont des Insectes très agiles et d'un vol extrêmement rapide : on ne peut mieux les comparer sous ce rapport qu'aux Macroglosies, dans les Lépidoptères. Comme eux, ils planent au-dessus des fleurs sans s'y poser, et y introduisent leur longue trompe pour en tirer la liqueur mielleuse dont ils se nourrissent. Le bruit qu'ils font en volant est presque aussi fort que celui des Abeilles- Bourdons. Ces Insectes ne se voient qu'en été , et sont plus communs et généralement plus gros dans le midi que dans le nord de l'Europe. On en connaît quelques espèces du nord de l'Afrique, du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance. On ne sait encore rien de leurs métamorphoses ; on présume cepen- dant que leurs larves vivent dans la terre. — M. Macquart , qui en décrit 23 espèces , les partage en trois groupes, d'après les cellules de leurs ailes. Nous citerons comme type du premier groupe , le B. bichon , Bombyliut major Linn., Fab., Latr., Meig. , n" 1 , et Fall., no \ , qui se trouve partout, et qui est commun aux environs de Paris ; comme type du second, le B. luisant, Bombylius niiidu- lus Fab., Meig., no 22, tab. 18, fig. 5, 6; et comme type du troisième , le B. sulfureux, Bombylius sulpimreus Fab., Meig., n° 34, tab. 18, fig. 10. (D.) 'BOMBYLIAIRES. Bombyliari. ins. — Eichwald et Wiedmann appellent ainsi une tribu de la famille des Diptères tanystomes, la même que celle des Bombyliers de La- treille. Foyez ce mot. (D.) •BOMBYLIDES. ins. — Leach donne ce nom à la famille des Bombyliers de Latreille. (D.) 'BOMBYLIERS. Bombyliani. ins.— Tribu de l'ordre des Diptères , famille des Tanys- tomes, division des Brachocéres, subdivision des Tétrachoetes, établie par Latreille, et adoptée par 3Ieigcn ainsi que par M. Mac- quart, qui la divise en 13 genres, qui sont • Bombyle, Usie, Ploas , Xestomyze, Toxo- phore, Cyllénie, Thlypsomize, Apatomyze, Amicte, Systrope, Géron, Phthiric, Méga- palpe. Les Bombyliers se reconnaissent principa- lement à leur trompe longue et dirigée en avant. Ils se divisent naturellement en 3 sec- 704 BOiAI (ions , d'après la forme de leur corps court et épais dans la première et allongé dans la seconde. Comme nous l'avons dit au g. Bom- byle, cesDiptères ont le vol très rapide. Ils pla- nent au-dessus des fleurs, et en pompent les sucs en volant ; ils ne prennent leur essor qu'à l'ardeur du soleil , et font entendre un bourdonnement grave. Quand ils se posent , c'est le plus souvent sur la terre ou sur le tronc des arbres. Ils sont beaucoup plus com- muns dans les climats chauds que dans le Nord. Leurs larves ne sont pas encore con- nues : il est probable qu'elles vivent dans la terre. Voyez les noms des g. cités dans cet article. (D.) *B0MB1LIITES. iks. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'An- gleterre , d'après les larves ( The enlomolog. M'agaz., n" 9, p. 389) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu'il établit dans l'or- dre des Diptères , et qui repose sur les méta- morphoses du seul g. Bombyle, (D.) BOMBYX (/3o|jiÇu?, ver à soie), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Bombycites de Latreille , établi par Linné et adopté par tous les auteurs , mais tellement réduit parles retranchements successifs qu'on lui a fait subir, que les caractères qu'on lui assignait primitivement ne peuvent plus lui convenir aujourd'hui. Ce qu'il y a de plus singulier dans ces retranchements , c'est que le Bombyx par excellence , celui du mûrier, autrement dit le Ver à soie , qui aurait dû y rester comme type , n'en fait plus partie , et forme à lui seul un genre auquel Latreille a donné le nom de Sericaria ; tandis qu'on y a conservé les espèces qui méritent le moins la dénomination de Bombyx par la nature du cocon de leurs Chenilles , qui , au lieu d'être de pure soie, consiste en une espèce de feutre très gommé. Voici, au reste, leurs caractères génériques à l'état parfait : Antennes large- ment pectinées dans les mâles et dentées dans les femelles. Palpes courts , velus , obtus. Trompe nulle. Corselet robuste et garni de longs poils. Abdomen de la femelle très gros, cylindrique , velu , terminé en pointe obtuse. Ailes larges , aussi velues que squameuses. Les Chenilles sont longues , cylindriques et garnies de deux sortes de poils : les uns , en plus grand nombre , bas et très denses ; les autres longs, isolés ou fascicules. Toutes vi- vent solitaires , les unes sur les arbres , les BON autres sur les plantes basses , et se transfor- ment dans des coques d'un tissu très solide ayant la forme d'un gland, excepté cependant celle du B. rubi , qui se renferme dans un tissu lâche et fusiforme. Ce genre se réduit pour nous, en Europe, à 5 espèces : ce sont les Bombyx rubi et quercus Linn. , B. IrifolU Fab. , B. spariU et codes Hubn. Toutes ces espèces volent très rapide- ment pendant le jour, du moins les mâles (car les femelles restent tranquilles au pied des ar- bres), et paraissent en juillet, à l'exception de la première, qui éclôt en mai. C'est parmi elles que se trouve celle qui est connue vul- gairement sous le nom de Minime à bandes ( B. quercus ) , si remarquable par la finesse de son odorat. En effet, si l'on a chez soi une femelle récemment éclose , on voit accourir en plein jour une foule de mâles pour s'ac- coupler avec elle , alors même qu'elle serait ren.Cermée dans une boîte bien fermée , et que votre appartement serait très éloigné des lieux où l'on suppose que ces mâles ont pu naître. Cette espèce et les quatre autres sont figurées dans l'ouvrage de Hubner, ainsi que dans notre Hisl. des Lépidopières de France. Voyez BOMBYCITES. (D.) BOMBYX (,5ofiSvÇ, ver à soie), bot. ph. — Genre indiqué par Medikus, adopté par Mœnch, synonyme d'Hibiscus, L., famille des Malvacées. (C. L.) *BOMOLOCUS. CRUST.— Genre de Crus- tacés suceurs, de l'ordre des Siplionostomes, de la famille des Pachycéphales et de la tribu des Ergasiliens , établi par M. Nordmann , et composé des Ergasiliens dont le corps est py- riforme sans lobes latéraux, dont l'extrémité antérieure de la tête n'est pas garnie de pat- tes-mâchoires ancreuses, et dont les antennes sont renflées et épineuses à leur base, afin de servir comme organes d'adhésion. On ne connaît qu'une espèce de ce genre trouvée sur les branchies de VEsox belone , et figu- rée par M. Burmeister dans le XVIP vo- lume des yicles des cur. de la nat. de Bonn. (M. E.) BONAFIDIA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des Papilionacées, formé par Necker {Elément., n. 13C4), et synonyme du g. yimorpha de Linné. (C. L.) BONAMIA ( nom propre ? ). bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées formé par Dupetit-Thouars ( Hist. vég. Jfr, BON aust.. 17 , t. 6,) sur un arbrisseau trouvé à Madagascar et encore peu connu, à tige dressée, garnie de feuilles alternes, coriaces, très entières , ondulées ; à inflorescence en paniculc terminale, petite et contractée. Un calice pentaphylle iinmulé ; une corolle in- fondibuliforme, campanulée, à limbe 5-parti, plan ; des étamines subexsertes ; un style bi- fide, longuement exsert, à stigmates capités, le caractérisent principalement. (C. L.) BOIVAIMA. OIS. — f^oyez banana. "BOXA-AOX (en français Bonne-Nuit). BOT. PH.— Genre de la famille des Convolvu- lacées, formé par Rafinesque, et synonyme du Caloiiyction de Choisy. (C. L.) •BOîVAPARTEA ( Bonaparte , premier consul). EOT. pn. — Genre de la famille des Amaryllidacées (Amaryllidécs anomales, tri- bu des Agavées, secuml. Endlich. Cen. Pi., p. 181), formé par Willdenow, sur \'.4gave (jeminijlora de Brandes , et réuni déflnitive- raent au g. Agave de Linné. On désigne encore sous ce nom un genre de la famille des Broméliacées , tribu des Tillandsiées , Nob. {voi/ez ce mot), formé par Ruiz et Pavon {Flor. penw., III, 38, t. 262 , 2G3) , et comprenant un petit nom- bre de plantes de l'Amérique tropicale , couvertes d'une pubescence furfuracée ; à feuilles radicales , subulées ou ensiformes , roulées à la base ; à scape squameuse ; à in- florescence bracléée en épis simples , strobi- liformes ou thyrsoïdaux ; à périgone libre, sexparti , dont les lacinies externes, égales , cohérentes à la base , roulées en spirale ; les intérieures pélaloïdcs , roulées en tube infé- rieurement, linéaires lancéolées au sommet , nues en dedans à la base. Capsule membra- nacée, ovale, pyramidale. (C. L.) BOIVAROTA, Mich. bot. ph. — Synonyme de Pœderola. "BOIVASA [^i-ianoç, 5o«a.si(s,Taureau sau- vage). OIS. — Nom latin par lequel Brisson désignait la Gelinotte et quelques autres es- pèces de Tétras. Dans la Lisi ofthe gen. of inrds de Gray, c'est le nom d'un genre de la sous-famille Telraoninœ , ayant pour type le Tetrao um- bellus de Linné. (Lafr.) BO\ASE. Bonasus. mam. — f^oijez buffle. BOIVASIA (/3ovacroç, Bonasus , Taureau sauvage), ois. — Genre formé par Bonaparte dans la famille Tetraonidœ, ayant pour types T. II. BON 705 le Tétras geUnoiie ( Telrao Bonasia L. ) et le Tetrao umbeltus L. frayez tetiîas. (Lafr.) BONASLA. BOT. PH. -—Synonyme d'Agri- paume, Leonums cardiaca. BOI\ASUS. mam. — Syn. latin de Bonase. BONATÉE. Bonatea. bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophry- dées. Ce g. a été établi par Willdenow et adopté par M. Lindley. Il est extrêmement voisin du g. Habenaria, dont il a non seule- ment le port , mais presque tous les points d'organisation. Il en diffère seulement par son rostelle libre, allongé et concave; du reste , il offre encore les deux appendices ou processus charnus qu'on observe dans tou- tes les espèces du g. Habeimria. Nous ne croyons pas ces deux g. suffisamment dis- tincts. Les espèces qui composent le g. Bona- tea, au nombre d'environ 10, sont originaires de l'Afrique australe ou de l'Inde. (A. R.) BO\AVERIA (nom propre?), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Hédysarées-Coronillécs , formé par Sco- poli {Inirod. 1420), aux dépens de la Coronilla aecuridaca de Linné , qui seule compose ce genre. C'est une plante herbacée, annuelle, croissant dans les campagnes du midi de l'Europe , et jusque dans l'Asic-Mineure , à feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, om- bellées-fasciculées. (C. L.) BOMDRÉE. Pernis , CuY. ois. — Genre formé par Cuvier , ayant pour type la Buse bondrée des auleuïs, Falco apivorus L., et auquel il assigne pour caractères : « Bec courbé dès sa base, faible comme chez les Milans; intervalle entre le bec et l'œil cou- vert de plumes bien serrées et coupées en écailles, au lieu d'être nu et seulement garni de quelques poils, comme dans tout le reste du grand genre Fulco. Tarses à demi em- plumés vers le haut et réticulés; queue égale; ailes longues. » Nous ajouterons: « Narines obliques et en scissure étroite comme chez les Cymindis du même auteur. » Il est assez singulier que ce dernier carac- tère qui, avec la brièveté des tarses, en par- tic emplumés, leur articulation, et la lon- gueur de la queue , se retrouve semblable chez les Cymindis, n'ait pas frappé ce savant, et ne l'ail pas engagé , dans son Jiègne ani- mal, à rapprocher ces deux genres au lieu de les tenir éloignés. L'espèce européenne, la Bondrée communb 45 706 BON Cuv., Falco apivorus L. {enl. 420), a un plu- mage très variable. Le mâle adulte a le som- met de la tête d'un cendré bleuâtre; les par- ties supérieures d'un brun plus ou moins cen- dré ; les pennes secondaires des ailes rayées de brun et de gris bleu , et la queue traver- sée par trois bandes d'un brun foncé à dis- tances inégales ; le dessous d'un blanc jaunâ- tre avec des stries sur la gorge et le cou ; des tacbes triangulaires sur la poitrine, et le ven- tre de couleur brune ; la cire d'un cendré foncé, elles pieds jaunes. Quoique la Bondrée ait les pattes fort cour- tes, elle marcbe et court même avec facilité sans s'aider de ses ailes, faculté qui lui a été accordée sans nul doute pour se saisir des Mulots, Grenouilles, Lézards, dont elle fait sa nourriture, ainsi que d'Insectes, comme Che- nilles, Guêpes, etc. Elle nourrit ses petits de chrysalides, et particulièrement de celles des Guêpes, ce qui lui a valu le nom spéciflque latin d'apivurus. On a profité de son instinct chasseur pour lui tendre sur le sol différents pièges où elle se prend en poursuivant sa proie. « Il n'y a, dit Belon, petit berger, dans la Limagnc d'Auvergne , qui ne sache con- naître la Bondrée , et la prendre par engin avec des Grenouilles. » Cette chasse facile en a beaucoup diminué l'espèce , autrefois commune en France, et aujourd'hui devenue rare. Elle habite particulièrement les con- trées orientales , et est de passage en France et presque dans toute l'Europe. On n'a en- core bien constaté qu'une seconde espèce appartenant à ce genre, la Bondrée huppék de Java [Pemis crisuaa Cuv., Reg. anim., Tera., pi. col. 44), remarquable par une huppe occipitale et par une taille plus forte. Le caractère des lorum garnis de petites plumes tassées , tout exceptionnel chez ce genre de Pvapaces mangeurs de Guêpes, ne leur aurait-il point été accordé pour les ga- rantir des piqûres de ces Hyménoptères et de leur cruel aiguillon au moment où ils les sai- sissent dans leur bec.» Cette supposition nous parait la plus probable à adopter. Les nombreux rapports que nous retrou- vons entre les Bondrées et les Cymindes d'une part, et de l'autre , entre ces dernières et les g. Lophotes, Less., ^viceda , Sw., et même Rosihrame, Less., nous ont engagé à réunir ces cinq genres en une petite sous-famille , sous le nom de Cymindinées , dont la place BON naturelle est entre celles des Milvinéeset de* Buiéoninées, étant très voisine de la première, mais en différant par des ailes beaucoup moins longues et une queue non fourchue. Voy. AVICEDA, CYMINDE et CYMINDIKEES. (LAFR.) BOI\DUC. BOT. PH.— Synonyme de Guil- landina. *B01VGARDÏA ( J.-B. Bongard , botaniste allemand), bot. ph.— Genre de la famille des Berbéridacées, formé par C.-A. Meyen ( Fer- zeichn. Cauc. Pilunz, 174), sur le Leoinice chnjsogonum de Linné. Il ne renferme guère que deux espèces, les B. Oliveriiel Jiauwolfii. Ce sont deux petites plantes herbacées, viva- ces, croissant en Orient, en Perse et dans la partie orientale du bassin méditerranéen, acaules , très glabres , à rhizome tubéreux , produisant des feuilles toutes radicales, pen- naliséquées , du milieu desquelles s'élèvent des scapes portant des fleurs d'un beau jaune, en grappes. . (C. L.) BOAGARE. Boncjurus [Bnnyarum-pamah, nomdu Bongare à anneaux au Bengale), rept. — Genre d'Ophidiens confondus d'abord avec les Boas à cause de leurs plaques cauda- les entières , désignés plus tard sous le nom de Pseudoboas , puis enOn placé par Cuvier dans sa troisième tribu des Serpents veni- meux. Caractères essentiels : Tèle courte et couverte de grandes plaques ; l'oeciput plus renflé ; le dos comprimé en carène et garni d'une rangée longitudinale d'écaillés hexa- gonales. Pas de crochets mobiles ; mais les premières maxillaires antérieures fort gran- des , creusées d'un sillon, et communiquant avec une glande veziimcuse. Ce genre renferme trois espèces : le B. a ANNEAUX, B. anmduris, Boa fascùila, le plus grand de tous , et qui atteint jusqu'à sept ou huit pieds de longueur ; le B. bleu , B. cœ- rideus. Boa lineaia, toutes deux assez répan- dues dans le Bengale ; et le B. a demi-bandes, B. semi-fasciaius , naturel à l'ile de Java. Tous les Bongares sont venimeux, et l'on dit même que leur venin est fort actif. (C. d'O.) BOM HEI\ilï. bot. pu.— Nom vulgaire du Chenopodium Bonus Uenricus. Voyez chkno- PODIUM. BOIV-HOMME. BOT. pn. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Molène, le Ferbascum Thapsus, BON-HOMME-MISÈRE, ois.— NomTOl- gaire du Rouge-gorge, Motacilla rubecuki. BON BO\ITE. l'oiss. — Celte dénominalion , qui a él6 donnée à plusieurs Poissons du g. Scombre , et suivant M. Ajasson au Scombcr sarda Bl., s'applique plus conimunémcnl au Se. peliimys, Thon à ventre rayé, Bonite des tropiques. {C. d'O.) *B01\JEAIVÏA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Trifoliécs, formé par Bcichcnbach {FI. excurs., itOl ;Icoiio(j., t. 1080), aux dé- pens de plusieurs espèces de Lotus de Linné. Il ne renferme guère que deux ou trois espèces indigènes de l'Europe australe , à feuilles pennées-trifoliées, garnies de sti- pules semblables aux folioles ; à inflorescence sub-ombellée; à fleurs assez nombreuses, sur des pédoncules très courts. (C. L.) BO\JOUR COMMANDEUR, ois.— Nom vulgaire du Loxia grussa. *B0IVI\A1VIA, Bafin. (nom propre), bot. PH. — Synonyme de Cupauiu de Plumier. (C. L.) B0I\1VAYA (nom propre), cot. pu.— Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées , créé par Link et Otto ( le. aeleci. , 25 ), et divisés en trois sections par Bentham {Scrophul. liuL, 32); a. Siliqaosœ ; h. Bm- chycarpœ; c. Spliœrocarpœ.Cc sont des plan- tes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vi- vaces, indigènes de l'Inde, assez débiles, gla- bres ou rarement pilosiuscules , rampantes ou subérigées ; à feuilles opposées, très en- tières ou dentées ; à fleurs blanches ou rou- ges, axillaires , opposées ou alternes par avortemenl , souvent pédicellées , les supé- rieures quelquefois disposées en grappes. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. (C. L.) BONNE-DAME. bot. pu.— Nom vulgaire d'une espèce du g. Arroche. *BOT\l\ELl,IE. BoHitellia (nom propre). INS. — Genre de Diptères établi par M. Bobi- neau-Desvv/ly, dans son ouvrage sur les Myodâires , et consacré par lui à la mémoire du professeur Bonelli, de Turin. Ce g. fait 4)arlie de la famille des Calyptérées, tribu des Entomobies, section des Anthophiles. L'au- teur y rapporte 3 espèces , toutes nommées par lui : B. lesetlans, B. lalemlis et B. rubi- ginosa. Les deux dernières sont des environs de Paris. (D.) 'BOIMNELLIE. Bonnellia (nom propre). îiCHiN.— Genre élablipar M. Rolande, pour un BOIS 707 animal très mou , qui vil dans la vase , prés des côtes de la mer Méditerranée. Son corps estovoidc ou fusiforme, terminé par l'anus eJ prolongé en une longue trompe, formée par une lame repliée, très extensible, ce qui lui donne une certaine analogie avec les Si- poncles. Son intestin est très long, plusieurs fois replié ; il est accompagné en arrière par deux organes ramifiés, intérieurs, servant probablement à la respiration. M. Rolande en a décrit 2 esp. : l'une verte, B. viridis, lon- gue de 0m,6G; l'autre brune , B. fuliginosa , longue seulement de 0"',14 à 0'",1G. (Duj.) 'SOîVMEMAISOIVXlA (nom propre), bot. CR. — (Phycées). Ce genre, l'un des plus élé- gants de l'ordre des Floridées, a été fondé par M. Agardh {Spec. Alg., t. 1, p. 196), et dé- dié à notre compatriote Bonnemaison, dont les travaux sur les Céramiées , ou ce qu'il nommait Hydropliyles locidécs , trop négligés par les phycologues modernes , méritent pourtant qu'on en fasse quelque compte. Lé- gèrement modifié dans ces derniers temps par le flls du célèbre algologue suédois {Lin- iiœn, 1841, I, p. 21), il peut être ainsi défini : Racine sculilorme. Fronde déliée, cylindrique ou comprimée, irrégulièrement rameuse; ra- meaux vagues, garnis de nombreuses pinnu- les en forme de cils , distiques et alternes. Conceptacles ovoïdes ou globuleux , courte- ment pédicellés, axillaires ou marginaux, et, dans ce dernier cas, opposés aux cils. Ces conceptacles contiennent des sporidies pyriformes, fixées au fond de leur cavité, et qui en sortent à la maturité par un orifice dont leur sommet est percé. Les espèces de ce genre , au nombre seulement de 3 , sont remarquables par leur belle couleur rose ou purpurine, et surtout par l'élégance inexpri- mable de leur port. 2 habitent les côtes de l'Europe baignées par l'Océan et la Méditer- ranée, la 3<^ m'est totalement inconnue. Ce g. est voisin de YAspara'jopùs que M. Agardh a publié aussi , deux ou trois mois plus tard {Linnœa, loc. cil., p. 22), sous le nom de Licioriu; mais celui-ci en diffère sur- tout par la disposition et la structure des der- niers ramules, abstraction faite de l'espèce de souche rampante d'où s'élèvent les frondes fertiles et dont M. Agardh ne dit pas un mol, probablement parce qu'il n'a eu en sa pos- session que des échantillons incomplets. Nous avons dit plus haut que cet habile 708 BON phycologue a apporté quelques modifications à ce g.; voici en quoi elles consistent. Il ne conserve dans l'ancien g. de son père que les B. pilularia , asparagoides et apiculala. Il range dans le g. Calocladia {voy. ce mot), à côté du C. pulchra Grev., le Bonnemaison- nia elegans Ag. et le Sphœrococcus Jlacci- dus Suhr, qu'il nomme Calocladia Suhrii. Enfin , il propose le nom de Mammea , pour deux espèces, le Delisea fimbriala Lam., et le Rhodomela dordfera Ag. Le nom de Mam- mea, occupé par un g. linnéen de la Phané- rogamie, ne pouvant être admis , nous pen- sons qu'il est de toute justice, nous ne disons pas de restituer , mais bien de conserver à l'algue de Lamouroux le nom qu'il lui a im- posé. Le g. Delisea de M. Fée n'ayant pu être adopté, celui-ci ne saurait manquer de l'être, puisqu'il joint à l'avantage de la prio- rité celui d'avoir été consacré par un ami à la mémoire d'un botaniste recommandable, connu par des travaux estimables sur la li- chénographie et que la mort vient d'enlever récemment à la science et à ses amis. (C. M.) BONNET. zooL.— On appelle ainsi le se- cond estomac des Ruminants. — En ornitho- logie, ce nom s'applique à la partie supé- rieure de la tête de l'oiseau. — Les mar- chands et les amateurs ont aussi désigné sous ce nom des Coquilles appartenant à des gen- res différents , et qui ne se distinguent que par des épithètes indiquant leur ressem- blance avec l'objet dont ils portent le nom. Ainsi ils ont nommé : Bonnet chinois, le Palella sinensis L. ; B. de fou, le Chama Cor L. ; B. DE Neptune, le Paiella eques- iris Lam. ; B. de Pologne, le Cassis te&iiculis Lam. (C. d'O.) En botanique , on donne ce nom à diverses esp. d'Agarics, à cause de leur ressem- blance avec un bonnet; ils forment la Tô"" famille de Champignons de Paulet. Elle com- prend trois espèces: le Bonnet d'argent feuillets noirs ou le Bonnet romain [Agar. phalœnarum F.); le Bonnet d'argent feuil- lets roux {ylgar. uligineus F.) ; et le Bon- net RABATTU OU DE MATELOT ( Agar. SUb- atratus F.). Ces trois espèces données aux animaux ne les incommodent point. (Lév.) BONNET BLANC, échin. — Espèce du genre ananchite. BONNET CHINOIS, mam. — Espèce du g. Macaque. BON BONNET DE NEPTUNE, polyp. — Non; vulgaire d'une espèce du g. Fongie , Fungia limacina Lam. BONNETIA , Schreb. non Mart. et Zucc. (nom propre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ternstraemiacées, tribu des Lapla- cées , synonyme du Malmrea d'Aublet. — Ce nom a été donné aussi par Martius et Zuccarini à un autre g. de la famille des Ternstraemiacées, tribu des Laplacées [Nov. Gen.etiS'p., I, 115, t. 110, Exd. synon.). W renferme une dizaine d'espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux croissant sous les tropiques , au Brésil; à feuilles al- ternes, rassemblées au sommet des ra- meaux, rétrécies à la base en un pétiole qui s'articule avec la branche , coriaces , très en- tières, uninerves , pinnées-veinées , éslipu- lées. Les fleurs en sont grandes , blanches, belles , et disposées en grappes terminales feuillées ; pédoncules axillaires , articulés à la base , uni-pauciflores et pédicelles brac- tées. ^ (C. L.) *BONNÉTIE. Bonneiia (nom propre), ins. —Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodai- res , et consacré par lui à la mémoire du cé- lèbre auteur de la Comemplaiion de la nature. Ce g. fait partie de la famille des Calyplé- rées , tribu des Entomobies , section des An- thophiles. Il ne renferme que 2 espèces, nommées par l'auteur : B. longipes et B. œnanthis. Cette dernière se trouve dans les environs de Paris, sur les fleurs de l'Cœ- nanthe fistuleuse. (D.) BONPLANDIA (nom propre), bot. ph.— Deux genres ont été consacrés au célèbre voyageur Bonpland. Celui qu'avait créé Will- denow pour l'arbre américain qui produit l'écorce d'Angusture, si renommée par ses propriétés fébrifuges , a dû être supprimé comme se confondant avec un genre plus anciennement connu , le Galipea. Foyez ce mot. (Ad. J.) L'autre, établi par Cavanilles, est regardé comme syn. du g. Caldasia, Willd. (C. L.) *BONSDOBFITE, Thoms. (nom propre). MIN. — Thomson a donné ce nom à un mi- néral peu connu que Bonsdorf a indiqué le premier, en le considérant comme une Gor- diérite hydratée , et qui parait différer de cette dernière esp. par une moindre dureté, un clivage très sensible parallèlement à la BOO base , une couleur d'un vert olivûtre , et une proportion d'eau considérable, puisqu'elle est de plus de 10 pour 100. On la trouve prés d'Abo , en Finlande , dans un Granité , où elle est associée à une Coidiérile gri- sâtre. Son analyse par Bonsdorf a donné : Silice, 45,05 ; Alumine, 30,05; Magnésie , 9,00 ; Oxydule de fer, 5,30 ; Eau , JO.GO. (DEr..) BOIMTIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Myoporacées , établi par Plumier ( Cen. , t. 23 ) , adopté par Linné {Gen., n. 791), et composé jusqu'ici de deux espèces arborescentes appartenant aux Indes occidentales. Cesontdes arbrisseaux (arbres.'') à feuilles alternes, lancéolées, presque entiè- res , glabres ; à fleurs d'un jaune obscur, pé- donculécs, solitaires , ébractéées , axillaires ; la lèvre inférieure semitrifide est barbue et rayée longitudinalement de pourpre. On les distingue suffisamment par un calice 5-par- lile, immuté; une corolle hypogyne, rin- gente ; 4 étamines exsertes, didynames; un drupe bacciforme, biloculaire, à loges semi- bipartites , létraspermes. Ce genre est en- core incomplètement connu , bien qu'on cul- tive dans les serres l'une de ses espèces , le B. daphnoides. (G. L.) *BO\TIA (Bontius, nom propre), bot. m. — Famille des Orchidées. La plante figurée par Petiver {Gazoph. t. 44, f. lO) sous le nom de Boniia luzonica est le Dendrobium cari- naium de Willdenow. foij. dendrobium. Il ne faut pas confondre le g. Boniia de Peti- ver avec le g. Boniia de Plumier, le seul qui ait été conservé. Fotjez l'article précédent. (A. R.) BOODFI. REPT. — Synonyme d'Ibiare , Cœcilia tenlacnlala L. Voyez COECILia. BOOM-UPAS. bot. pu. — Voyez upas. BOOPHA^'E, Herb. bot. pu. — Altération orthographique de Bouphone. (G. L.) BOOPIDÉES. BOT. PH.— Voyez calycé- BEES. BOOPIS ((3ovç, goo'î, bœuf; Stte?, yeux). BOT. PH. —Genre de la famille des Boopidées ouCalycérées. /^oi/es ces mots. Ilapour carac- tères : Involucre composé de 7-8 écailles réu- nies vers le milieu , souvent accompagnées de denticules. Réceptacle petit , convexe , chargé, entre chacune des fleurs, de paillettes fiKformes, élargies au sommet. Fleurs ferti- les, de même nature et de même forme. Lo- BOO 709 bes du calice plus courts que l'ovaire, mem- braneux, entiers, ou incisés-dentés. Corolle à tube grêle ; limbe campanule, 5-fide.— Les Boopis sont des herbes vivaces, garnies de feuilles alternes, pinnatifides, et munies de j capitules terminaux, hémisphériques. (J.D.) BOOPS. MAM. — Nom spécifique d'une espèce du genre Baleine, Balœna Boops, la Jubarle des Basques. Voyez baleine. *BOOIlAI\I (nom propre), bot. pn.— Genre de la famille des Éricacées, tribu des Rhodo- dendrécs, formé par G. Don {Cen. sysi., 3, 814), et réuni depuis comme simple section au genre Rhndodendrnm, L., par De Can- dolle, qui en latinisa le nom en celui de Buramia. Endlicher adopta également cette section, en en rétablissant l'ancienne ortho- graphe, (c. L.) I 'BOOTIIIA (nom propre), bot. pu.— Genre manuscrit de Douglas, le même que le Pla- lysiemon de Bentham , dans la famille des Papavéracées. (c. L.) BOOTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées , tribu des Drya- dées-Fragariées , formé par Bigelow ( Fl. bost. , II, 206), -et réuni comme section au Poieniilla de Linné. — Ce nom a été donné aussi à une section indiquée par Seringe (DC, Prodr. I, Excl. Saponaria officinalis) , dans\e gcnreSaponaria de Linné, et adoptée comme sous-section de la section Smeçiman- ihe de Fenzl , du même genre. (C. L.) *BOOTIE. //ooiia (nom propre). BOT. pir. — Famille desHydrocharidées.Leg., ainsi nom- mé par Wallich , a été décrit et figuré dans son magniflqueouvrage intitulé : Plantœasia- licœ rariores, I, p. 51, t. 65. Voici quels sont ses caractères : Fleurs unisexuées et dioïques. Fleurs mâles réunies dans une spathe termi- nale , renflée et tubuleuse , à orifice resserré I et denté. Fleurs assez nombreuses pédicu- I lées. Calice composé de 6 sépales: 3 exté- I rieurs allongés et verts , 3 intérieurs péta- I loides et obtus. Étamines 12, disposées sur deux rangs , les extérieures ayant les filets plus courts. Anthères ovoïdes, à deux loges séparées par un connectif. On trouve au fond de la fleur un ovaire rudimen taire. Fleurs fe- melles solitaires. Chaque fleur est contenue dans une spathe assez semblable à celle des I fleurs mâles. Cettefleurestsessile. Son calice, I tubuleux à sa base, est adhérent avec l'ovaire i infère. Son limbe se compose comme celui des 710 BOQ fleurs mâles de 3 divisions externes vertes , et rie 3 divisions intérieures pétaloides. Les der- nières sont insérées à la base de trois glandes qui occupent le sommet de l'ovaire. L'ovaire présente 9 loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules attachés aux parois des cloi- ions. Cet ovaire est surmonté par des stig- mates bifides. Le fruit est inconnu. La seule espèce qui compose ce g. a été trouvée sur les bords du fleuve Irravadi, dans le royaume d'Ava. C'est une plante herbacée, vivace, à feuilles radicales, les unes sub- mergées et les autres nageant à la surface des eaux. (A. R.) lîOPYKE. Jjopi/rus. crust. — Genre de Crustacés composant à lui seul une pe- tite famille , et qui , joint aux Ioniens et aux Képoniens plus récemment décrits par M. Duvernoy, constitue le sous-ordre des Isopodes sédentaires (Milne Edw.), ou Épica- ridesde Latreille. Les Bopyres étaient réunis aux Monocles par Fabricius, et c'est par Latreille {Hist. des Crust., YII) qu'ils ont été séparés en un genre distinct. On trouve des Bopyres fixés sous la cara- pace des Palémons et des Hippolytes (Cre- vettes) , dont ces petits animaux sont para- sites. Ils y déterminent une tumeur plus ou moins saillante. Le mâle est placé sous l'ab- domen de sa femelle, et les jeunes, au sortir de l'œuf, ressemblent beaucoup aux Cyclo- pes naissants. Nos pêcheurs prennent sou- vent les Bopyres pour de petites Soles j cette opinion , tout-à-fait dénuée de fonde- ment , a été néanmoins soutenue par Des- landes, dans l'Histoire de l'Académie des sciences, pour 1722. Les caractères dislinctifs du genre Bopyre consistent surtout dans ses appendices abdo- minaux lamelleux et cachés sous l'abdomen. Les deux sexes n'ont ni le même volume ni la même forme. La femelle, cinq ou six fois plus grande que le mâle, a le corps py- riforme très déprimé , et toujours plus ou moins déjeté de côté. Les deux espèces au- thentiques de ce genre sont le B. squillayum, qu'on trouve fréquemment sur les Crevettes de table , et le B. hippolyies , nouvellement découvert par M. Kroyer sur l'Hippolyte po- laire. (P. G.) BOQUEREL. ois.— Nom vulgaire du Moi- neau Friquet. BOR BOQUETTIER. eot. pu. — Nom vulgaire du Pommier sauvage. "BOQLILA (nom vernaculaire). bot. pu.— Genre de la famille des Ménispermacées , sous-famille des Lardizabalées , formé par Decaisne et ne renfermant que le Lardizabala irifoliolaia de De Candolle. C'est un sous-ar- brisseau du Chili et du Pérou, à feuilles trifo- liolées; folioles entières ou sinueuses-lobées ; à inflorescence axillaire sur des pédoncules solitaires géminés ou ternes ; à fleurs dioiques, blanches, réunies en groupes, pédicellées, de la grandeur et de la forme de celle des Ber- beris. Les fruits sont des carpelles courtemenl stipités. F'oîj. pour plus de détails le beau mémoire de l'auteur sur les Lardizabalées. {Archiv. du Mus. d'Iiisi. nul., 18o9.) (CL.) BOK. BOT. PII. — Synonyme de Jujubier. BOKACITE. MIN. — Borate de magnésie naturel, roijez borates. (Del.) *BORASSI]\IÉES. Borassineœ. bot. pu. — Tribu établie par Martius {Synops. msc.) pour renfermer les Palmiers dont l'ovaire est tri ou plus rarement bi-quadriloculaire , et composé le plus souvent de trois carpi- dies , moins souvent de deux ou de quatre , connées dans l'origine , à ovules solitaires , ascendants ou résupinés dans les loges. Le fruit est un drupe ou plus rarement une baie , indivise ou lobée ; les étamines hypo- gynes. L'auteur sous-divise ainsi cette tribu : FLABELLIFRONDES. Borassus, L. ; Lodoicea, Labill. ; Lalania, Commers. ; Hyphœne, Gaerln. pinnatifrondes. Bendnckia, Berry ; Keppleria, Mart. ; Geo- noma , "Willd. ; Manicaria , Gaertn. (C. L.) BORASSOS. bot. pu. — Syn. de Bo- rassus. BORASSUS (|3Jpccao-oç, datte), bot. ph.— Genre de la famille des Palmiers , institué par Linné, distingué principalement par des fleurs dioiques sur un spadice enveloppé de spathes incomplètes ; les mâles en un chaton cylindrique, bractéées, rassemblées en deux séries dans des fossettes résultant de la sou- dure des squames ; calice trifide ; corolle tri- partite ; 6 filaments staminaux libres ; an- thères sagittées. Les femelles presque solitai- res entre les squames d'un chaton; calice triphylle et corolle de 6 à 9 pétales étroite- BOR ment imbriqués, révolulés sur eux-mêmes ; G-9 élamines abortives ; ovaire 3-, plus rare- ment 2-4-locuiaire ; stigmates 3 ou 2-'', ses- siles ; drupe 3-pyrcné ; cbaquc pyrènc obcor- diforme, fibreuse, percée d'un pore au som- met ; albumen égal , puis creusé ; embryon vertical. — Ce genre renferme trois espèces environ, de l'Inde, à stipe élevé, annelé-ci- calrisé, dur à l'intérieur, noirâtre ; les frondes sont toutes terminales , paimées-flabellifor- mes, portées sur des pétioles dentés-épi- neux ; les spadices s'élevcnt d'entre les feuil- les; les mâles sont ramifiés, les femelles moins divisés ou presque simples; les fleurs sont petites, d'un rouge jaunâtre; le drupe est très gros. L'une des espèces la mieux con- nue , le B. JlabeHiformis , se voit dans nos cultures. Il s'élève dans son pays natal , les Indes orientales, à plus de 30 mètres ; le bois de son stipe sert à la construction des mai- sons, et on tire de ses spadices une liqueur connue dans le pays sous le nom de vin de palmier. (C. L.) BORATES. MIN. — Sels résultant de la combinaison de l'acide borique avec les ba- ses saliflables , et formant un genre minéra- logique composé d'un petit nombre d'espèces, qu'on reconnaît aux caractères suivants : Fondus sur le fil de platine avec un mélange de 4 parties 1/2 de bisulfate de Potasse et 1 parlie de Fluorine, ces minéraux commu- niquent à la flamme du chalumeau une cou- leur d'un vert pur ; réduits en poudre et hu- mectés d'acide sulfurique, ils donnent à l'Al- cool la propriété de brûler avec une flamme verte. On en connaît quatre espèces dilTé- renles, dont deux anhydres , et deux hydra- tées. Les premières sont : la Boracite et la Rhodizite; les deux autres l'Hydroboracite et le Borax. ] . Boracite. Sous-Borate de 3Iagnésie. 3Ia- gnésie boratée, H. ; Wiirfelstein.— Substance vitreuse, limpide et incolore , quand elle est pure, ou grisâtre et translucide, et devenant même opaque par altération; insoluble dans l'Eau, mais soluble dans l'acide nitrique, et précipitant alors par la Soude ou l'Ammo- niaque ; le précipité , qui est blanc , prend une couleur lilas, lorsqu'on le chaufle après l'avoir humecté de nitrate de Cobalt. La Bo- racite ne s'est encore offerte dans la nature qu'en petits cristaux disséminés dans le Gypse ou l'Anhydrite; ces petits cristaux. BOR 711 remarquables par la netteté de leurs formes cl la singularité de leurs propriétés physi- ques, appartiennent au système tétraédriquc. Leur forme dominante est ordinairement celle du cube; quelquefois cependant c'est celle du rhombododécaèdre, et plus rarement encore celle du tétraèdre régulier. Les cubes, dont l'épaisseur est au plus de 10 à 12 mil- limètres , sont généralement modifiés de la même manière sur toutes leurs arêtes ; mais les modifications sur les angles sont celles qui conviennent au système létraédrique , c'est-à-dire que quatre angles, qui répondent aux sommets d'un tétraèdre régulier, sont tronqués d'une certaine manière, et les qua- tre autres, opposés aux précédents, d'une manière din"érente. C'est à tort qu'on a pris cette disposition pour un défaut de symétrie ; elle est parfaitement régulière, et ne saurait être autre, d'après la structure moléculaire de la substance , comme nous l'avons fait voir dans un Mémoire présenté à l'Académie des Sciences. Les minéraux du système lé- traédrique ont pour type moléculaire un té- traèdre : on peut les considérer comme for- més de petits tétraèdres réguliers , disposés parallèlement les uns aux autres , de telle manière que si l'on porte son attention sur les files de molécules qui sont situées dans la direction des diagonales d'un cristal cubi- que, on voit que dans chacune d'elles les mo- lécules tournent une de leurs pointes vers un des sommets , et une de leurs bases vers l'autre. Les deux sommets opposés ne se trou- vent donc pas dans les mêmes conditions physiques, et ne sauraient être considérés comme identiques : de là, la raison des diffé- rences qu'ils présentent quand on les étudie sous le rapport des propriétés physiques et géométriques. La Boracite est clivable avec peu de net- teté , parallèlement aux faces d'un octaèdre régulier. Sa dureté est de G,5 ; sa densité de 2,9. Elle est fusible au chalumeau en glo- bule vitreux, qui se hérisse de pelitesaiguilles cristallisées par refroidissement, et devient blanc et opaque. La formule de composition de la Boracite est, selon Berzélius, MgBo; ou bien, Bo203,MgO,si l'on adopte avec M. Du- mas un poids atomique moindre de moitié pour le Bore. Toutefois les analyses connues ne répondent pas parfaitement à cette for- mule . et elles sont loin de s'accorder entre 712 BOR elles. Celle de Stromeyer a donné : Acide bo- rique, GT ; Magnésie, 33. Les cristaux de Boracite sont doués de la pyroélectricilé polaire ; et, conformément à leur structure moléculaire , ils acquièrent par l'aclion de la chaleur huit pôles électri- ques , qui correspondent aux angles solides du cube, et dont quatre sont positifs , et les quatre autres négatifs {voyez électricité POLAIRE ). Cette propriété physique est par- faitement en rapport avec l'espèce de struc- ture qui caractérise la Boracite, et que nous avons indiquée plus haut. La Boracite se trouve disséminée dans un Gypse saccharoide, avec de petits cristaux de Quartz, près de Lunebourg en Brunswick, au monlKalkberg, où elle s'associe à des grains de Sel gemme , et au Schildstein, où elle est en outre accompagnée de cristaux d'Anhy- drite. — On la trouve aussi au Segeberg , près de Kiel, dans le Holstein, dans un gise- ment analogue. L'âge de ces gypses n'est pas encore bien déterminé. Selon M. Gaillardot , la Boracite se rencontrerait encore , en pe- tites masses fibreuses , dans un Gypse des environs de Lunéville, qu'on rapporte à la formation du Trias. Peut-être est-ce la même chose que la substance désignée par Hess sous le nom d'Hydro-Boracite. 2. Rhodizite. g. Rose. Borate de chaux.— Substance vitreuse, transparente, d'un blanc grisâtre ou jaunâtre , appartenant au même système de cristallisation que la Boracite , avec laquelle elle est sans doute isomorphe. Comme cette dernière, elle jouit à un haut degré de la polarité électrique. Ses cristaux sont petits, et leur forme dominante est celle du rhombododécaèdre. Sa dureté est supé- rieure à celle de la Topaze ; sa pesanteur spé- cifique =3,41. On la trouve sur le Quartz et la Tourmaline rubellite, dans des filons ou de petites cavités remplies d'Argile, au milieu du Granité , près de Sarapulsk , non loin de Mursiusk , au nord d'Ekalerinebourg en Si- bérie. 3. HyDROBORAciTK, Hcss. — Substance en petites masses fibro-lamellaires, blanches ou fougeàtres par place par suite d'un mélange d'argile ocreuse, transparente lorsqu'elle est en lame mince ; fusible aisément au chalu- meau en un vert limpide , qui colore la flamme en vert ; soluble légèrement dans l'eau , et facilement dans les acides azotique BOR et chlorhydrique. Sa dureté est de 1,5; sa pesanteur spécifique de 1,9. Elle est compo- sée , d'après M. Hess, de 49,22 d'Acide bori- que ; 13,74 de Chaux ; 10,71 de Magnésie, et 26,33 d'Eau. Son gisement n'est pas bien connu ; on sait seulement qu'elle vient du Caucase. 4. Borax, vulgairement Tinkal. Sous-Bo- rate de Soude naturel. Soude boratée , H. — Substance saline, blanche , d'une saveur douceâtre, soluble dans l'eau, très fusible , cristallisant dans le système klinorhombique. La forme fondamentale de ses cristaux est un prisme oblique à base rhombe , dont les pans font entre eux un angle de 87°, et sont inclinés sur la base de 101'' 20'. Sa for- mule de composition est , selon Bcrzélius , NûB- -\- 10 Aq. On parvient, par un procédé particulier, à obtenir le Borate de Soude sous la forme de l'octaèdre régulier ; mais alors il ne contient plus que cinq atomes d'eau. — Le Borax naturel est formé , en poids , de Soude, 10,37; Acide borique, 13,52, et Eau, 47,11. Le Borax , à l'état natif , est d'un gris ver- dâtre, couleur qu'il doit à une matière or- ganique. On le purifie par la fusion , la dissolution dans l'eau et la cristallisation. C'est ainsi qu'on obtient les cristaux de Borax , qui se rencontrent dans le com- merce. Le Borax, employé principalement dans les arts comme fondant , à cause de sa grande fusibilité, était autrefois entièrement tiré de l'Inde, où il existe aans certains lacs, qui avoisinent les montagnes du Thibet ; il y est dissous , et on le trouve aussi sur les bords de ces lacs, en petites couches cristal- lines, qui ne sont probablement que des dé- pôts formés par l'évaporation des eaux. Le Borax brut de l'Inde nous arrive enveloppé d'une matière grasse, dont l'objet esfde ga- rantir le sol du contact de l'air, qui le fait ef- flcurir. Depuis quelques années, on fabrique le Borax en Europe avec les eaux des lagonis de Toscane. Ces eaux étant chargées d'acide borique, il suffit de leur fournir la base alca- line. —On trouve encore le Borax à Ceylan, en Perse, en Chine et en Tartarie. On le cite enfin dans les eaux de quelques mines du Haut-Pérou. (Del.) BORAX. MIN. —Nom vulgaire du sous- Borate de Soude. Foyez borates. (Del.) BOR BORBO!\IA ( J.-B. Gaston de Bourbon , fils d'Henri IV, promoteur de la botanique). BOT. PH. — Genre institué par le père Plu- mier dans la famille des Papilionacées, tribu des Lotées-Génistées , et comprenant une douzaine d'espèces environ du cap de Bonne- Espérance. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes , simples , multinervcs à la base , amplcxicaules, éstipulées; à fleurs jaunes , axillaires , ou capitulées au sommet des ra- meaux. On les cultive presque toutes dans les serres tempérées de nos jardins d'Europe. (G. L.) "BORBORE. Borborusi^ipSopoç, bourbier, ordure). iNS. — Genre de Diptères créé par Meigen et adopté par M. Macquart , qui le place dans la division des Bracbocères , sub- division des Dicbœtes , famille des Athéricè- res , tribu des Muscides , section des Acalyp- tères , sous-tribu des Sphœrocérides. Le nom de Borborus fait allusion à la fange dans la- quelle se développent la plupart des espèces de ce genre. Quelques unes vivent sur les Champignons en déliquescence , et de ce nombre est le B. niiidas, dont le mâle se dis- lingue par un crochet très recourbé qu'il porte à la base des cuisses postérieures en dessous , et qu'on ne remarque pas dans les autres espèces. Parmi les 18 espèces rapportées à ce genre par M. Macquart, nous citerons, indépendam- ment du Borborus niiidus dont nous venons de parler, le B. des chevaux, Borborus equi- nus Jleig., n° 5; Capromyza id. Fall.,no2; Mycelia vulgaris Rob. D., n" 1. Cette espèce est commune dans toute l'Europe. (D.) *BORBORITES. ins.— M. Newmann, dans sa classification des Insectes de l'Angleterre d'après les larves {The emomolog. Mayaz., n. 9, p. 39G), désigne ainsi une des nom- breuses divisions établies par lui dans l'ordre des Diptères, et qui se compose des g. Bor- borus, Vchlera, Dichœia, Ephydra, Noti- phila , Homalura, Orygma et Cœlopa. (D.) BORBORUS. INS. — royez borbore. BORD El\ SCIE. REPT. — Espèce du g. Érayde. BORE. CHiM. — Le Bore ne se rencontre dans la nature qu'à l'état de combinaison avec l'oxygène , et forme ainsi un acide borique qui existe seul ou combiné, soit à la Soude, soit à la Magnésie, soit encore à d'autres oxydes , comme dans les minéraux T. n. BOR 713 connus sous les noms de Tourmaline et d'^xinile. Bien qu'on eût déjà prouvé par l'action de la pile que le Bore était le radical de l'acide borique , on ne l'avait point encore obtenu en assez grande quantité pour l'étudier, quand, en 1808, MM. Thénard elGay-Lussac l'obtinrent en décomposant le même acide par le Potassium. Un chimiste allemand, M. Dœbereiner , a depuis retiré le Bore du Borax , en traitant directement ce sel par le charbon , dans un tube de fer , à une haute température. Dans les deux procédés , l'acide borique est désoxygéné, soit par le Potas- sium, soit par le Charbon. A l'étal de pureté , le Bore est solide , pul- vérulent , d'une couleur brun-verdàtre ; il n'a ni saveur , ni odeur. D'une densité plus grande que celle de l'eau , il y est complète- ment insoluble ; il peut cependant , s'il est très divisé , y rester, un certain temps , en suspension sans se précipiter. Le Bore est fixe au feu et infusible. A la température ordinaire , il est sans action sur l'air et sur l'oxygène ; mais chauffé au rouge dans ce dernier gaz, il se convertit en partie en acide borique : cette conversion n'est point complète , parce que la portioa d'acide formé se fond, enveloppe le Bore res- tant, et le préserve de son contact avec l'oxygène. Le Bore n'a point d'action sur l'eau, même aune température de -f- 100. Il est néan- moins probable qu'à une chaleur rouge il la décomposerait, en en absorbant l'oxygène et en mettant l'hydrogène en liberté. Le Bore, avons-nous dit, forme avec l'oxy- gène un acide borique , connu jadis sous le nom d'acide boracique , et plus ancienne- ment encore sous celui de sel sédatif de Hom- berij [voyez acides). Il se combine aussi av«c le Chlore, le Soufre , le Fluor... ; mais ces composés ont été peu étudiés. (A. D.) *BOREAPHIJLlJS ( |3op/a« , nord ; js.— Genre de Coléoptères pen- taraères , de la famille des Carabiques , créé par Eschschollz, et adopté par M. le baron de Chaudoir ( Tableau d'une nouvelle subdivi- sion du g. Feronia). Cet entomologiste rap- porte à ce g. 6 espèces, savoir : 1° B.oblongo- punciaia Fabr., qui se trouve dans presque toute l'Europe ; 2" -S. angusiataMég.,en Alle- magne; 3° B. Lugoiii Chevr., Terre-Neuve ; 4° 5, fldi.'Wc^aEsch., aux îles Ounalashka; 6° B. vitrea, au Kamtschatka ; 5° B. Chalij- bicolorChe\T., au Chili. (C.) *BOTffllIOSPERMUM ( /3o9ptoy , petite fosse [fossette]; anîpax, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Borraginacécs, tribu des Anchusées, formé par Bunge(£'nMm. PL Cliin. bor., 47), comprenant 3 ou 4 plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles, in- digènes du nord de la Chine et probable- ment aussi dans les contrées limitrophes , ayant le port des Myosotis ; à fleurs petites , bleues ou blanches , portées sur des pédon- cules latéraux, extra-foliacées. On en cultive plusieurs en Europe. (C. L.) BOTHRODEIVDROIV. bot. ph. — Syn. de Botryodendron. *BOTHROPS. REPT.— Synonyme de Tri- gonocéphale. • BOTHROCÉPHALÉS. Bothrocephala ((3o9ptov , fossette; xt'om donné par Lamarck au premier ordre de la classe des Tuniciers, ayant pour ca- ractère d'être toujours réunis en une masse commune, paraissant communiquer organi- quement ensemble. Le g. Boiryllus est le lype de ce groupe. (C. d'O.) BOTRÏLLE. Boinjllus. tunic — Genre d'Ascidies composéesétabli depuis long-temps par Ga;rtner, et dans lequel on cite aujour- d'hui une quinzaine d'espèces. Les mieux connues ont été décrites par MM. Savigny et Milne Edwards. Voici comment lAL Savigny établissait leurs caractères génériques : Corps commun, sessile, gélatineux ou car- BOT 731 tilagineux , étendu en eroîite , composé de systèmes ronds ou elliptiques, saillants, an- nulaires, qui ont une cavité centrale et une circonscription distincte. Anneaux disposés sur un seul rang ou sur plusieurs rangs ré- guliers et concentriques. Orifice branchial dépourvu de rayons et simplement circu- laire ; l'intestinal petit, prolongé en pointes, et engagé dans le limbe membraneux et ex- tensible de la cavité du système. Thorax oblong , mailles du tissu respiratoire dé- pourvu de papilles. Abdomen demi-latéral et appuyé contre le fond de la cavité des branchies", plus petit que le thorax. Ovaires I 2 , opposés, ajipliqués sur les deux côtés du j sac branchial. Le corps des petits animaux de chaque système est couché presque hori- zontalement, et l'anus est très éloigné de la bouche. Les espèces de nos côtes sont : B. siellatus Gœrtn., B. polycyclus Lamk., B. gemmeus Sav., B. mimuus id., B. violaceus Milne Edw., B. smaragdus id., B. biviiuuus id. (P. G.) BOTRILLIDES. tunic — Synonyme de Botrylliens. (P. G.) 'BOTRYLLIENS. tunic. — M. Milne Edwards , dans le travail qu'il a publié ré- cemment sur les Ascidies des côtes de France, donne le nom de Botrylliens à une famille d'Ascidies composées comprenant les deux genres Botrylle etEolrylloïdes. Ces animaux, au lieu d'avoir le corps composé de trois par- ties comme les Polycliniens du même au- teur, ou de deux comme les Didemniens, ne présentent plus de distinction extérieure en- tre l'abdomen et le thorax , leurs viscères se trouvant accolés à la chambre thoracique , et formant avec elle une seule masse plus ou moins ovoide. (P. G.) 'BOTRYLLOIDES . BolryUoides. tu- nic. — M. Milne Edwards a distingué des Botrylles comme devant former un genre à part , les Botrylles étoiles de M. Savigny , et il en a indiqué les caractères dans son travail sur les Ascidies des côtes de France. Les es- pèces de nos côtes sont : Boiryllus Leachii Sav. , B. roiifera Milne Edw., B. albicans id. Les Botrylloides sont caractérisés par leurs cloaques se continuant dans la masse com- mune qui les soutient sous la forme de ca- naux intérieurs de chaque côté desquels les individus se trouvent rangés en séries H- 732 BOT néaires ; le corps de chaque animal est placé presque verticalement , et les deux orifices sont très rapprochés l'un de l'autre. (P. G.) BOTRYLLUS. Tumc — Toyez botrylle. BOTRYOCARPA (/3oTpu;, grappe x- noç, fruit). BOT. CR. — (Phycécs). Le Deles- seria boiryocarpa Lamx., sert de type à ce g. créé et ainsi défini par M.Gréville dans son *i> nopn'.s^/jfarum: Fronde plane, assez épaisse, charnue, aréolée , pourvue à son origine, où elle se rétrécit en stipe , d'une nervure peu apparente, d'un rouge purpurin, et enfin pro- lifère de ses bords et de son sommet. Fructi- fication : Sporophylles fascicules, un peu pé- dicellés, ovales ou sphériques, un peu com- primés, naissant sur l'une et l'autre face de la fronde et contenant, sous la couche corti- cale, des sphérospores dont les grains me- nus, au nombre de trois à quatre, sont pur- purins et anguleux. Une seule espèce com- poserait ce g. qui nous semble trop voisin des vraies Delesséries par sa structure et sa fructification sporophyllaire pour devoir en être distrait sur de si faibles considérations. Ce g. ne nous étant, au reste, connu que par la figure de Turner {Hisi. Fuc, t. 246), nous n'osons pas nous prononcer définitivement sur sa valeur. (G. M.) *BOTRïOCARPUM (/So'rpvç, grappe ; xap- TToç , fruit). BOT. pjî. — Ce sous-genre de Spach (Buffon, VI, 152, l71) est regardé comme syn. de la section des Ribesia , DC, dans le g. Ribes de Linné. (C. L.) *B0TRY0DEIVDR01V (/îo^puç, grappe ,- êévSpov , arbre ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Araliacées , formé par Endlicher (Prodr. FI. Norf. 62), et renfermant deux espèces seulement , découvertes dans l'île de Norfolk et dans celles de Taiti. Ce sont des arbres à tronc élevé , simple , grêle , divisé au sommet en rameaux simples , portant des feuilles alternes rapprochées au sommet des rameaux, penninerves, à capitules flo- raux involucrés , disposés en une panicule terminale. Les fleurs en sont polygames- dioiques. Le périanthe est simple dans les fleurs mâles et femelles, quadriparti dans les premières , conné avec l'ovaire dans les secondes. Le fruit est une baie 6-loculaire et couronnée par le calice. (C. L.) *BOTRYOGÈNE (fio'rpv?, grappe; y/vo?, naissance), min. —Nom donné par Haidin- ger au sulfate de fer rouge qu'on trouve BOT en concrétions dans les mines de Faisban eu Suède. Voijez sulfates. (Dit,) BOTRYOIDES (/îorpuç, grappe; £r<îoç , forme). ÉCHiN. — Nom proposé pourun groupe d'Échinides qui sont restés dans le g. Anan- chite. (Duj.) BOTRYOLITHE ( jSoTpv; , grappe ; ).teos , pierre), min. — La Datolithe concrétionnée, dont quelques minéralogistes font une espèce particulière. Koyez datolithe. (Del.) *BOTRYOPTERIS(|So'Tpuç, grappe; «ti- pic,, Fougères en général), bot. cr. — Ce g., de Presl ( Reliq. Hank., t. XII, f. 1), est syn. d'Helminthosiachys, Kaulf. (C. L.) *BOTRYOSPORIUIM , Cord. bot. cr. — Synonyme de Siackylidium. BOTRYPUS, Mich. bot. cr. — Foyez botrychium. BOTRYS (|3o'Tpvç, grappe), bot. ph. — Nom spécifique d'une espèce de Germandrée, Teucrium boirys, et d'une espèce d'Ansérine, Ckenopodium boirys. On donne aussi quel- quefois ce nom à l'Ansérine du Mexique, Ch. ambrosioides. BOTRYTELLA (/Sorpuç, grappe), bot. CR. — (Phycées). M. Bory {Dut. class., 11^ p. 426) a fondé ce genre sur une variété de VEciocarpus siliculosus , citée par Lyngbye. Nous ne pensons pas qu'il ait été adopté. (C. M.) *BOTRYTIDÉES. Bolrytidei. bot. cr. — Deuxième tribu de l'ordre des Mucédinées de Pries [Syst. orb. veg., p. 182), qui est ca- ractérisée par des pédicelles {Flocci) cloison- nés , souvent de deux formes. Les uns sont stériles, les autres fertiles ; ceux-ci alors sont droits, et portent des spores nues et presque agglomérées. Cette tribu comprend les gen- res Coremium, Nees; Pénicillium , Lk. ; As- pergillus, Mich. ; Dimera, F. ; Boirylis, Mich.j et Acrosporium, Nées. (Lév.) BOTRYTIS (diminutif de jSôrpv;, grappe). BOT. CR. — Genre de Champignons (famille des Hypomycètes , tribu, ou plutôt sous-fa- mille des Mucédinées), formé par Micheli {Nov. Gen., 312), et adopté par tous les au- teurs qui l'ont suivi, en en séparant toutefois un grand nombre d'espèces , qu'ils ont ré- parties dans de nouveaux g., en grande par- tie non adoptés. Il se distingue principale- ment par des sporidies subglobuleuses, sim- ples, partant du sommet ou des ramules des filaments cloisonnés et rassemblés autour BOT d'eux. Ils croissent sur les corps en putréfac- tion. Le g. Boiryiis , comprenant une vingt- taine d'espèces environ, est ainsi sous-di- Visé : a. Sporocepltalum, Chev.; b. Haplaria, Lk.; C. Polyaclis , Lk.; d. Spicularia, L.; e. Verlicillium, Nées ; f. f^ii-garia,^(ies. f^oyez chacun de ces mots. (C. L.) *BOTTIOi\EA, Co]. EOT. pu. — Synonyme de Trichopctalum , Lindl. "BOTYDES. INS. — 31. Blanchard (^m/. des Ins., faisant suite au Baffun-Duiuénil , p. 638) désigne sous ce nom une tribu de Lé- pidoptères nocturnes appartenant à sa fa- mille des Pyraliens. (D.) BOTÏS. KNS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Lalreille aux dépens du g. Pyralis de Linné, et adopté par nous, avec modiûcations, dans notre Hiu. nai. des Lé- pidopières de France (t. VIII, p. 104) , où lious le rangeons dans notre tribu des Pyrali- tes, qui correspond en partie à celle des Del- toïdes de Lalreille.— Les Chenilles des Botys sont allongées, moniliformes, à 1 G pattes, et se tiennent cachées dans l'intérieur des feuilles, qu'elles roulent en cornet, et où elles se chan- gent en chrysalides. La plupart des Botys à l'état parfait se trouvent dans les prairies et dans les endroits ombragés et humides ; quelques uns seulement préfèrent les lieux secs et élevés. Tous ont le vol court pendant le jour, et s'écartent peu de la plante qui les a vus naître. C'est en ballant les buissons et les hautes herbes qui leur servent d'abri qu'on les en fait sortir ; mais ils ne tardent pas à y rentrer, en se cachant sous les feuil- les, dans une position renversée. Leur appa- rition a lieu pendant les mois de juin , juillet et août : il est rare d'en rencontrer avant et après ce temps. Parmi les 40 espèces figurées et décrites dans notre ouvrage précité, nous n'en citerons que deux dont les Chenilles vivent sur les orties : le Botys uriicalis Treits. ( Geom. unicaia Linn. , la queue ": JAUNE de Geoff.) et le Botys venicalis {Pym- lis id. Linn. ). Ces deux espèces sont très communes aux environs de Paris ; elles met- tent neuf mois à parvenir à l'état parfait. (D.) •BOTITES. ms. — M. Blanchard { Hist. nat. des Ins., faisant suite au Buffon-Dumé- nil, p. 544) donne ce nom à un groupe de Lé- pidoptères nocturnes , de la tribu des Boly- des et do la famille des Pyraliens. Ce groupe BOU 733 est composé des genres Odoniîa , Scopula , Botys, jyyrnpkula, IJydrocampa, Asopia, Py- rausia et Ennycliia. (D.) BOU. BOT. l'ii. — Nom vulgaire du Figuier sauvage, dans quelques parties méridionales de la France. BOLBIE (BooDy, en anglais, tou;. ois. — Nom donné par Cuvier à une division qu'il a établie dans le g. des Fous. BOUBOU. Bubuitis (lïoubou, nom que les Malais de Sumatra donnent aux Coucous en général, selon M. Lesson). ois. — Genre formé par iM. Lesson ( Tr. d'Uni.) sur une espèce de la famille des Coucous , habitant les îles indiennes de Java et Sumatra. Ses caractères sont : « Bec arrondi, peu ou point comprimé, longicône, à arête supérieure très mousse , à mandibule supérieure se recour- bant un peu à la pointe ; narines étroites , marginales et basales en scissure droite ; ailes courtes, concaves, dépassant à peine le crou- pion ; tarses courts , épais , largement scu- tellés , à doigts courts et ongles farcies ; queue longue, très étagée. » Ce genre est syno- nyme de celui de Bhinort/m, Vig., établi à peu près en même temps, et de celui d'Ana- dcenus de Swainson , formé plusieurs années après. M. Gray n'a probablement pas vu cet oiseau , car il n'a point reconnu celle syno- nymie, et dans sa List ofilie gênera il place le Bubuius , Less. , dans ses Ceniropinœ, et \'Adœ}ius, S-wOiins., dans ses Pliœnicopliamœ. Les deux espèces de ce genre, décrites par M. Lesson sous les noms de Boubou de Du- VAUCEL cl de Boubou d'Isidore, nous parais- sent être le même oiseau, de sexe ou d'âge différent, car leur coloration seule offre quel- que disparité. Le premier, le Boubou de Du- vaucel Less., t. 143, nommé par Cuvier, sur l'éliquetle du Muséum, Coucou à bec rond, Cucidus sianairensis, est en dessus d'un roux marron , avec la tète , le cou et la poitrine d'un gris cendré, qui passe au roussàlre sur l'abdomen, et au brun sur l'anus. La queue est terminée de blanc, précédé d'une bande noire. Le bec est vert foncé à la base, vert jaunâtre à la pointe et sur ses bords. Les yeux sont entourés d'une peau nue et noi- râtre. Le second, le Boubou d'Isidore, Bubutus Isidori Less., t. 143, et J^oyage aux Indes de Bélanger, p. 236, pi. 2 , le même que \'Ana- dœnus rujescens (Swains., Class., part. 5, 73a BOU p. 346 ) et que le Bhmonha cliloropliœaWg., Pbœnicopham chlm-ophœa Raffl. , ne diffère du premier que parce que la tête , le cou et la poitrine sont roux clair au lieu d'être gris cendré, que la queue est noirâtre, traversée d'un grand nombre de stries d'un gris obscur, et que l'anus est brun noirâtre. Du reste , même taille, mêmes proportions et même coloration de bec, ce qui nous fait présumer fortement que ce sont les deux sexes d'une même espèce. Ce type indien , d'après la brièveté de ses pattes et de ses ailes, et la forme droite et ten- due , quoique plus épaisse , de son bec , nous parait représenter assez bien au\ Indes le Tacco-Vieillard d'Amérique, qui, selon nous, n'est qu'une légère modification dans le bec desPiayes du même continent, étant comme eux oiseau percheur et nullement marcheur ; mais la grosseur même de ce bec, sa colora- tion verte , celle du plumage , la nudité ocu- laire et l'ensemble général des formes , nous paraissent indiquer qu'il doit être groupé près des Malcohas , ses compatriotes. Le genre Boubou , Bubiuas , Less. , fera donc partie de notre sous-famille des Phœnico- phainées, dans notre famille des Cuculidées. Voyez ces deux mots. (Lafr.) BOUBOUT ou BOULBOUL. ois. — Nom vulgaire de la Huppe. BOLiC. i\iAM. —Mâle delà Chèvre. BOL'C. poiss. — Nom donné par les pê- cheurs au Mendole, Spams viœiia L., et au Bouleau noir, Gobius niger, à cause de la mauvaise odeur et le peu de qualité de leur chair. BOUCAGE. Pimpinella , L. , non Adans. et Gœrtn. (nom vulgaire), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifcres, tribu des Am- minées , formé par Linné et comprenant un assez grand nombre d'espèces , répandues dans l'Europe médiane , le bassin méditer- ranéen , plus rares dans l'Orient et dans l'Inde. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles , bisannuelles ou vivaces, à rhizome simple, à feuilles radicales pennatiséquées, dont les segments sont subarrondis , dentés ou très rarement indivis ; les caulinaires très finement lacinices , à fleurs blanches , plus rarement jaunes ou rougeâtres , disposées en ombelles et en ombcllules multiradiécs. Quatre espèces croissent communément en France ; ce sont les P. saxifraga , magna , BOU tragiiim et peregrina. Le genre Pimpinella se dislingue principalement au limbe de son calice peu apparent ; à ses pétales ovales échancrés , à lacinnle infléchie ; à son fruit ovale , comprimé d'un côté ; à un stylopode pulviné dont les styles réfléchis ; à des méri- carpes solides, quinquéjugués, égaux ; à un carpophore libre , bifide. La graine est gib- beuse-convexe , déprimée d'un côté. M. De Candolle (P/odr.,IV, 11 9) a ainsi sous-divisé ce genre : a. Tragoselinum, fruit glabre ; ra- cines vivaces ; b. Traginm , fruit velu ; raci- nes vivaces ou plus rarement bisannuelles ; c. y/nisum , fruit pubérule , plantes annuel- les.Des espèces que nous avons citées comme croissant en France, les deux premières ap- partiennent à la section a; les deux autres à la section b. (C. L.) BOUCARDE. MOLL. — Nom ancien des Coquilles désignées aussi sous la dénomina- tion de Comr de Bœuf, et qui rentrent dans le g. Bucarde. (C. d'O.) BOUCARDITE. moll. Foss. — royez bu- CARDITE. BOLCHARI ouPOlJCHART. ms. — Nom donné en Bourgogne à la Pie-Grièche grise, Loniiis excrdntor. BOrCIIE. zooL. — On désigne sous ce nom l'entrée du canal alimentaire , la pre- mière cavité de l'appareil digestif. Les idées à'animal et d'alimenUUion sem- blent si inséparables, que long -temps on a regardé l'existence d'un canal digestif comme un des caractères qui différenciaient les animaux des végétaux, et par suite on accordait à tous les êtres rangés dans la pre- mière catégorie une Bouche proprement dite. Celle distinction tranchée a disparu devant les recherches de la science moderne. On sait aujourd'hui qu'il est un assez grand nombre d'animaux chez lesquels il n'existe pas d'ap- pareil interne de digestion, chez lesquels cette fonction s'exerce à l'extérieur du corps, soit par une surface étendue, comme il paraît que cela a lieu chez certaines Méduses (les Eudores), soit par des espèces d'appendices auxquels on a donné le nom de suçoirs (les Acalèphes hydrostatiques) ; et dès lors il n'y a plus , on le comprend , de Bouche propre- ment dite. Il est plus que douteux que les derniers Infusoires (Monades et autres gen- res voisins) aient un véritable appareil ap- proprié à la digestion. M. Ehrenberg l'a dé- ROU crit, il est vrai, chez plusieurs d'entre eux; mais les descriptions de cet illustre mi- crographe diffèrent assez entre elles pour qu'il soit permis d'attendre de nouvelles ob- servations, surtout en présence des faits pu- bliés par M. Dujardin. On sait que d'après ce dernier, la Bouche des plus grands Infusoi- res ne serait que le point où les courants , déterminés par l'aclinn des cils vibratiles , creuseraient en quelque sorte la substance homogène du corps de l'animal pour déter- miner la formation d'une vacuole. Parmi les Vers intestinaux, il en est quelques uns dont le tissu semble être entièrement homogène, et ne présenter aucune trace de cavité. Enfln, il serait diflicile de donner le nom de Bouche aux larges ouvertures par où l'eau pénètre dans le réseau des canalicules chez les Éponges. Tous les autres animaux connus sont pour- vus d'une cavité, dans l'intérieur de laquelle sont introduits les aliments, et où se passent les phénomènes de la digestion {voyez ce mot) ; tous ont par conséquent un oriDce des- tiné à fournir un passage pour l'introduction des matières alimentaires. Souvent cet ori- fice sert en outre à l'expulsion des résidus de la digestion : dans ce cas, la Bouche et l'anus ne font qu'un. Cette disposition , du reste , ne se rencontre que chez les êtres placés aux derniers degrés de l'échelle animale. Examinée dans la série zoologique tout entière, la Bouche obéit à la loi générale de complication progressive que présentent les organismes eux-mêmes. Très sim.ple dans les derniers Zoophytes, elle forme chez les Mam- mifères un appareil très complexe, pourvu d'un grand nombre d'organes accessoires, et dans lequel la division du travail est portée extrêmement loin. Ce fait général se répèle en outre dans chacun des quatre grands em- branchements ou types primordiaux généra- lement admis de nos jours. Ainsi , chez les Zoanthaires, la Bouche paraît n'être formée ue par un rétrécissement antérieur de la cavité digestive, et chez les Oursins elle est armée d'un puissant appareil masticateur. Les Ascidies on tune Bouche des plus simples; chez les Céphalopodes, cet organe s'arme de robustes mandibules cornées. Dans les der- nières Annélides , nous trouvons encore un simple orifice extérieur, et l'on sait quelle complication présente l'appareil buccal des BOU 735 Insectes et des Crustacés. Enfin les Vertébrés eux-mêmes nous offrent des faits analogues. I-es Myxines semblent n'avoir qu'une Bouche deVers, tandis que, chez l'Homme et les Mam- mifères voisins, nous trouvons un maximum de complication très élevé. Jetons un coup d'oeil rapide sur les principales modifications dont nous venons de signaler les caractères généraux. Chez les derniers Zoophytes , la Bouche , comme nous venons de le dire, ne parait for- mée que par un rétrécissement antérieur de la cavité digestive ; elle est placée au centre de l'espace circonscrit par les tentacules. Cet orifice si simple n'en est pas moins muni d'un appareil musculaire spécial, qui, chez les animaux où il paraît être réduit à sa plus simple expression, se compose d'un sphinc- ter à fibres circulaires , et d'un muscle à fi- bres divergentes. Le premier sert éviden>- menl à fermer, le second à ouvrir l'orifice buccal. A mesure qu'on s'élève dans la sé- rie des Rayonnes, la Bouche prend de l'é- tendue et forme une cavité particulière, que nous avons fait connaître dans les Edward- sics , genre de la famille des Actinies , et qui est plus prononcée encore dans les dernières Holothuries, dans les Synaptcs. Aussitôt que cette cavité se montre, nous la voyons s'en- tourer de deux couches musculaires, dont la plus interne présente des fibres longitudina- les , et l'externe des fibres circulaires. Sépa- rée d'abord du tube digestif par un simple rétrécissement, elle s'en éloigne davantage dans les vraies Holothuries, et on trouve en- tre eux un canal étroit , un véritable œso- phage. Dans les Oursins , l'entrée du tube alimentaire présente une forte armature, composée de dents soutenues par une char- pente osseuse particulière, et mise en jeu par un grand nombre de muscles spéciaux. La Bouche redevient extrêmement simple dans les Mollusques inférieurs (Ascidies). Dans les Acéphales , elle n'est guère encore que l'orifice antérieur d'une espèce d'oeso- phage, qui se dilate légèrement avant de s'ou- vrir au dehors ; mais déjà nous voyons ap- paraître des organes accessoires, à moins qu'on ne veuille regarder les quatre petits re- plis placés sur ses côtés comme des représen- tants de tentacules. Dans les Gastéropodes, nous voyons se montrer pour la première foi; une espèce de langue, des glandes sali- 736 BOU vaires, et des dents cornées de diverses for- mes, organes qui se prononcent de plus en plus, et acquièrent un développement assez remarquable dans les Céphalopodes. Cette complication disparaît de nouveau dans les dernières familles des Articulés, et nous ne retrouvons ici qu'une simple ouver- ture placée à la partie antérieure du corps. Mais bientôt les mâchoires reparaissent dans les Hirudinées (Sangsues) ; elles se pronon- cent encore mieux chez les Annélides erran- tes (Néréides) : leur nature est toujours cor- née. Ici la cavité , buccale et pharyngienne tout à la fois, acquiert un très grand dévelop- pement, pour contenir la trompe exserlile ou la langue de ces animaux ; mais nous ne voyons pas qu'il s'y trouve de véritables glan- des salivaires. Il en est de même dans les Sys- tolides ( Rotifères , Hydatines ) , chez les- quels l'appareil masticateur, très énergique, est placé au milieu d'une grande cavité for- mée par une espèce de repli des téguments , et surmonte immédiatement un étroit œso- phage. Dès cette classe nous voyons se mon- trer des appareils mandibulaires modifiés pour la perforation et ia succion (Tardigra- des), et l'on verra plus loin quel dévelop-. pement prennent toutes les armatures de ia Bouche, et quelles modifications elles éprouvent dans les Articulés à pieds ar- ticulés. Jusque dans les derniers Vertébrés , la Bouche est soutenue par une portion du squelette céphalique ; mais encore , chez les Cyclostomes, elle tend à répéter ce que nous avons vu jusqu'à présent, c'est-à-dire à se métamorphoser en un simple orifice. Chez les Myxines même, elle rappelle la disposition des derniers animaux annelés ; mais bientôt elle devient beaucoup plus complexe. Cepen- dant chez un grand nombre de Poissons les organes accessoires ne prennent que peu de développement; les dents seules, qui sont ici des moyens de saisir et de retenir la proie, se multiplient souvent d'une manière remar- quable. La Bouche des Reptiles présente de gran(Jes analogies sous ce rapport, et sous d'autres encore , avec celle des Poissons ; et le bec corné des Tortues, coexistant avec l'ab- sence des dents, nous annonce déjà, comme exception dans cette classe, ce qui va devenir la généralité dans celle des Oiseaux. En même temps, la langue, les glandes salivaires, com- BOU raencent à prendre un développement plus marqué, et jouent assez souvent un rôle ac- tif dans l'acte de la déglutition. De plus , la cavité buccale commence à se partager en deux chez les Crocodiles, où un premier ru- diment de voile du palais permet de distin- guer une Bouche proprement dite et un pha- rynx. La cavité buccale des Oiseaux rappelle sous bien des rapports celle des Reptiles ; seulement nous voyons les organes accessoi- res {langue, glandes salivaires, etc.) prendre de plus en plus du développement. En même temps les dents disparaissent complètement, et sont remplacées dans quelques unes de leurs fonctions par une couche. cornée , qui revêt les os maxillaires à peu près comme les ongles recouvrent la dernière phalange des orteils. Chez les animaux dont nous avons parlé jusqu'à présent , la Bouche paraît n'avoir d'autres fonctions que de saisir, de retenir, de tuer et d'avaler la proie. Nous retrouvons cette destination dans les Cétacés ; mais déjà, dans les Mammifères carnassiers, nous voyons se montrer une véritable mastication, et dans les Herbivores, surtout dans les Ruminants, cette fonction devient très importante , en ce qu'elle fait subir aux aliments une première préparation nécessaire pour faciliter la di- gestion : aussi les dents se modifient-elles en conséquence. La langue prend plus de déve- loppement, et les glandes salivaires se mul- tiplient, en même temps qu'elles acquièrent plus de volume et que leur sécrétion se carac- térise. La mastication se passe entièrement dans la partie antérieure de la cavité buc- cale, et le pharynx, qui existe toujours, sem- ble être plus particulièrement chargé de la déglutition. De plus, nous voyons aussi pour la première fois l'orifice buccal s'entourer de ces replis charnus désignés sous le nom de lèvres , et qui , chez un grand nombre de Mammifères, sont des organes de préhension. L'armature de la Bouche , chez les Verté- brés, est tantôt extérieure {bec corné des Oi- seauic, des Ciiéloniens), tantôt intérieure, et alors même elle présente des différences re- marquables (de?!^y, fanons des Baleines, poils des Lièvres, etc.). Le plus souvent ces divers modes semblent s'exclure mutuellement, bien que quelquefois ils paraissent exister simultanément (Ornithorhynque). Il devient curieux dès lors d'examiner quelles relations BOL réelles la science peut découvrir entre ces | productions de natures diverses ; et c'est ce que nous ferons avec détail à l'article dents, j yoyez ce mot. (A. de Q.) Dans les A^MMAux articulés de mcnne que dans les animaux les plus élevés, la Bouche se compose de Ihvrea et de mâchoires, mais avec i des différences qui tiennent aux modifie»- I lions essentielles que le type articulé devait leur imprimer, .\insi les lèvres ne se louchent pas de manière à fermer complètement la Bonche, et les mâchoires sont formées de deux parties , l'une droite et l'autre gauche , qui se meuvent la plupart du temps dans le sens horizontal. Cette séparation des mâchoi- res en deux parties rappelle jusqu'à un cer- tain point la séparation des mêmes parties , soit dans le fœtus des animaux vertébrés les plus élevés où elle est transitoire , soit dans l'état adulte des mêmes animaux d'un ordre plus inférieur, où elle est permanente. Les lèvres, dans les animaux articulés , sont des pièces impaires, situées au travers de la Bou- che , soit en dessus ( lèvre supérieure ) , soit en dessous (lèvre inférieure). Ces pièces sont symétriques, et dans l'origine elles semblent avoir été formées de deux parties impaires, ce que prouve la ligne ou suture médiane qu'on y remarque d'avant en arrière. Sou- vent aussi l'une de ces lèvres ou l'infé- rieure est pourvue d'appendices latéraux, qui leur donnent la plus grande ressem- blance avec une paire de mâchoires réunies sur la ligne médiane. Les mâchoires sont des pièces latérales , simples ou formées de plu- sieurs parties, et qui servent à la préhension, à la trituration des aliments et souvent aussi à la succion , lorsqu'elles ont été modifiées à cet effet d'une manière ou d'une autre, sui- vant leur degré variable de complication. On distingue plus particulièrement, sous le nom de mandibules , une paire de mâchoires , la première de toutes, qui offre d'ordinaire une plus grande consistance, et semble plus par- ticulièrement destinée à recevoir les ali- ments. On peut même dire que, dans les Insectes, les mandibules sont dépourvues de palpes, sortes d'appendices composés de plu- sieurs articles, et destinés à exercer plus ou moins les fonctions de doigts , ce qui leur a valu leur nom, tandis que les mâchoires en sont presque toujours pourvues ; mais si l'on considère ces mêmes parties dans différentes T. 11. 150 U 737 classes d'animaux articulés , la distinction n'est plus guère admissible; car, dans les Crustacés et les Myriapodes , les mandibules elles-mêmes sont pourvues de palpes, et l'on en trouve aussi les rudiments dans les man- dibules de quelques Insectes. On pourrait donc se demander pourquoi les mandibules ne sont pas également appelées des mâchoi- res, et quelle différence essentielle il peut y avoir entre les mâchoires et les mandibules. Le seul moyen de les distinguer d'une ma- nière générale, c'est d'avoir égard à la posi- tion des mandibules , qui sont toujours pla- cées audevanldes mâchoires, immédiatement après la lèvre supérieure, ou labre des ento- mologistes , lorsque cette partie ne vient pas à manquer. Il faut remarquer que la lèvre supérieure est la seule des parties de la Bouche qui ne supporte pas d'appendices ; encore cette dis- tinction n'existe-t-elle pas si l'on a égard à la' composition véritable de la lèvre inférieure, comme nous le verrons. Quoi qu'il en soit, dans l'état actuel de la science, on reconnaît des palpes mandibulaircs , des palpes maxil- laires (de maxilla, mâchoire), et des palpes labiaux [labium, lèvre inférieure des ento- mologistes). Les palpes , ou appendices des mâchoires et des mandibules , varient de forme , de structure et de nombre , suivant les classes , les ordres ou les familles dans lesquels on les examine. Les variations de forme sont les plus réelles ; elles portent sur des accidents très peu importants par eux- mêmes. Au contraire, les variations de struc- ture et de nombre sont plus apparentes que réelles : les premières ne sont pas encore par- faitement reconnues ; les secondes semblent ne tenir qu'à la soudure plus ou moins pro- noncée d'une des palpes avec le corps de la mâchoire. Ce n'est en effet qu'aux mâchoires proprement dites que le nombre des palpes semble varier ; il reste toujours le même à la lèvre inférieure , qu'on appelle quelquefois une autre paire de mâchoires. A l'égard de la lèvre inférieure , elle n'est pas toujours pourvue de palpes ; il existe au contraire des groupes d'animaux articulés où elle en est dépourvue. Dans ce dernier cas , elle n'en est pas moins formée de deux par- ties latérales soudées l'une avec l'autre, puisqu'elle ne diffère de ce qu'elle est dans le cas précédent que par l'absence f^Oyez NERPRUN. BOURDON. Bombus. ins. — Genre de la famille des Mellifères , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille, et adopté par Fabricius et tous les naturalistes. Les Bour- dons sont remarquables par leur corps fort gros et très velu ; leur lèvre inférieure est presque cylindrique, et constitue, avec les au- tres parties de la bouche, une fausse trompe presque aussi longue que le corps quand elle est déployée; leurs antennes sont filiformes et vibraliles , et leurs ailes antérieures pré- sentent une cellule radiale assez grande et quatre cellules cubitales. — On connaît uq BOU «ertain nombre d'espèces de ce genre , tant européennes qu'exotiques ; les plus remar- quables dans notre pays sont les B. lapida- rius {yipis tapidaria Lin.), //. horlortan [yJpis horlorum Lin.), B. terresiris [Apis lerrealris Lin.), etc. /^'oyez pour les mœurs de ces Insectes l'article bombitks et surtout l'art. mellifÈres. (Bl.) BOLRDOIV DE SAIIMT JACQLES. bot. PH. — Nom vulgaire de la Guimauve , Alcea rosea L. BOURDOIVKEURS. ois. — Les habitants de nos colonies ont donné ce nom aux Coli- bris et aux Oiseaux-Mouches , à cause du bruit sourd et monotone qu'ils produisent en volant. BOLKG-ÉPmE et BOURGUE-ÉPIIVE. BOT. PII.— Noms vulgaires appliqués indiffé- remment au t'ilaria et à l'Alatenie. BOLRGÈIVE. BOT. pu. — Foijez eour- EAJXE. BOURGEOIV. Gemma, bot. pu.— On ap- pelle ainsi des corps ordinairement ovoïdes- allongés , qui se développent sur différentes parties des végétaux, et particulièrement sur la tige soit aérienne, soit souterraine, cl qui par leur évolution donnent naissance aux branches cl aux rameaux. Certains Bour- geons ont reçu des noms particuliers. Ainsi, on appelle lurion le Bourgeon qui naît cha- que année, au printemps, delà souche ou tige souterraine des plantes à racine vivace, comme dans l'Asperge, le Houblon, les Auers et toutes les autres plantes herbacées viva- ces. On donne le nom de bulbe à un Bourgeon particulier, qu'on n'observe que dans cer- taines plantes monocotylédonées ; il naît éga- lement d'une souche souterraine, ordinai- rement mince et plane, qu'on nomme le pla- leau. C'est le même organe qu'on appelle vulgairement Vognou. Les bulbilles sont aussi une sorte de Bourgeon particulier à certai- nes plantes et qui ont la plus grande analogie avec les bulbes proprement dits. l^oy. bulbe, BULBILI-K, TURION. Nous nous occuperons spécialement ici des Bourgeons proprement dits , c'est-à-dire de ceux qui se développent sur la lige et sur ses ramiOcalions aériennes, parliculièremenl dans les arbres dicotylédones. Leur forme €sl en général ovoide-allongéc, comme nous l'avons dit précédemment, mais elle est su- jette à varier ; ainsi , les Bourgeons de la 150U Ihl vigne sont ovoïdes cl globuleux, tandis que ceux du charme sont allongés et presque li- néaires. Examines à l'extérieur, les Bourgeons sont formés d'écaillés appliquées les unes sur les autres , se recouvrant en partie à la manière des tuiles d'un toit, quelquefois recouvertes à l'extérieur d'un enduit de matière pois- seuse et garnies à la face interne d'un duvcî cotonneux. De semblables Bourgeons se re- marquent surtout dans les arbres des cli- mats froids , dont la jeune pousse qu'ils contiennent a besoin d'être défendue pen- dant l'hiver contre le froid et l'humidité. Une disposition analogue s'observe dans quelques arbres des régions tempérées ou chaudes du globe, et l'on a généralement re- marqué que ce sont les seuls qu'on puisse acclimater dans les pays plus froids. En général, il se développe chaque année un seul Bourgeon à l'aisselle de toutes les feuilles. Parmi ces Bourgeons, il en est tou- jours un qui termine la branche ou la lige, et qu'on nomme Bourgeon lermimd. C'est lui qui par son élongalion est destiné à continuer la tige ou la branche. Dans les ar- bres à feuilles opposées , ce Bourgeon termi- nal occupe réellement le sommet de la lige ; il est placé entre les deux dernières feuilles, qui chacune offrent aussi un Bourgeon axil- laire; mais le Bourgeon terminal, plus vigou- reux, est en général le seul qui se développe. Dans les arbres à feuilles alternes, le Bour- geon est réellement latéral, bien qu'il semble terminer la branche. Généralement on ne trouve qu'un seul Bourgeon à l'aisselle de chaque feuille : cependant il en existe quel- quefois deux ou plusieurs ; dans l'Abricotier, par exemple. Les Bourgeons commencent à se montrer à l'aisselle des feuilles , dès que celles-ci ont pris tout leur développement. Ils sont alors excessivement petits, parce qu'ils reçoivent 1res peu de nourriture , les feuilles détour- nant à icur profit tous les sucs nutritifs. Dans cet état, on les nomme yeux. Au mo- ment de la chute des feuilles ils sont déjà un peu plus développés. Ils grossissent cl pren- nent en général la forme qu'ils doivent con- server pendant l'automne. Beaucoup d'au- teurs les désignent alors sous le nom Ag bou- tons. Ils restent stationnaires pendant l'hiver, époque où dans nos climats la végétation p^ lus BOU rait complètement endormie. Ce n'est qu'au printemps, qu'au moment où le retour de la chaleur semble donner une vie nouvelle aux végétaux, qu'ils se gonflent, se dilatent ; leurs écailles s'écartent et mettent à nu la jeune pousse qu'elles recouvraient, et qui bientôt va se convertir en une nouvelle branche. Assez généralement les écailles extérieures du Bourgeon tombent au moment où la jeune pousse se développe ; d'autres fois, au contraire , ces écailles persistent , parce qu'elles sont formées par des organes non déformés. D'après la nature et l'origine va- riées de ces écailles, on a distingué les Bour- geons de la manière suivante : 1° Bourgeons foliacés , ceux dont les écail- les, ne sont que des feuilles incomplètement développées , réduites à de faibles propor- tions , mais qui néanmoins peuvent , dans certaines circonstances , reprendre le carac- tère de feuilles; celles des Bourgeons des Daphnés , par exemple. 2° Bourgeons péiiolacés, quand la jeune pousse est protégée par la base persistante du pétiole de la feuille à 'aisselle de laquelle le Bourgeon s'est formé. Tantôt le pétiole est creusé en gouttière à sa base, tantôt la jeune pousse est renfermée dans l'intérieur même du pétiole qui'présente à cet effet une ca- vité spéciale. Cette disposition est surtout remarquable dans le P^irgiUa luiea, joli ar- bre de l'Amérique septentrionale, introduit depuis un certain nombre d'années dans nos iardins. 3" Bourgeons siipulacés , ceux dont les écailles ne sont autre que les stipules qui accompagnent la base des feuilles, soit que ces stipules soient au nombre de deux à la base de chacune d'elles, comme dans le Tilleul, le Charme, etc., soit qu'il n'y en ait qu'une seule qui embrasse la base du pétiole, ainsi qu'on le remarque dans les Figuiers. 4° Enfin, on a nommé Bourgeons fulcracés, ceux dont les organes protecteurs sont formés par des pétioles garnis de stipules ; comme dans le Prunier. Les Bourgeons contiennent soit le rudi- ment d'un rameau foliifère, soit un rameau florifère. De là , la distinction des Bourgeons proprement dits, qui ne développeront que des feuilles, d'avec les Boutons ou Bourgeons à fleurs , et par conséquent à fruits. Cette distinction est surtout importante pour les BOU arbres fruitiers, les soins du cultivateur de- vant tendre en général à multiplier les Bour- geons à fruits et à favoriser leur développe- ment. Leur forme sur un même arbre le» distingue facilement des Bourgeons foliiféres ; ainsi, ils sont d'ordinaire plus volumineux, et surtout plus renflés que ces derniers. Ce- pendant il y a ce qu'on appelle des Bour- geons mixtes qui , contenant à la fois des fleurs et des feuilles, tiennent le milieu pour la forme entre les Bourgeons à fruits et les Bourgeons foliiféres. On a donné le nom général de pérule à l'ensemble des organes extérieurs d'un Bour- geon qui servent à protéger la jeune pousse ; ainsi, la p<;ra/e peut être formée d'écaillés, de feuilles rudimentaires, de stipules , etc. Il y a des Bourgeons complètement nus, et par conséquent dépourvus de pérule : ce sont ceux dont toutes les parties se développent en feuilles ; comme les Bourgeons des plantes herbacées. Si l'on fend longitudinalement un Bour- geon au moment où il va se développer, c'est- à-dire au printemps, on trouve que son cen- tre est occupé par un axe , rudiment d'une jeune branche ou d'un scion, comme on dit plus généralement. Cet axe est chargé de feuilles rudimentaires, ayant déjà la disposi- tion qu'elles présenteront plus tard , quand le scion se sera allongé. Cet axe fendu dans sa longueur montre un canal médullaire as- sez grand, occupant son centre et communi- quant directement avec celui de la branche sur laquelle le Bourgeon est placé. Les pa- rois de ce canal sont formées par des fais- ceaux de fibres ligneuses disposées circu- lairement , et qui plus tard s'organiseront pour constituer la première couche de bois. Nous avons dit qu'il existait un et quel- quefois plusieurs Bourgeons à l'aisselle de toutes les feuilles; ces Bourgeons sont très évidents dans les végétaux dicotylédones. Ils existent aussi bien dans les plantes herbacées que dans les espèces ligneuses : seulement dans les premières, ils se développent rapi- dement, presque dès le moment où ils se montrent , et donnent ainsi naissance aux branches nombreuses dont se compose ordi- nairement la tige^d'une plante herbacée. Dans les végétaux monocotylédonés,-les Bourgeons sont bien moins apparents, et généralement ils restent stalionnaires et ne se développent BOU on rameaux que dans certaines circonstan- ces, en quelque sorte accidentelles: aussi les tiges ligneuses des Monocotylédons sont-elles ordinairement simples et sans ramifications. Mais quelquefois on voit dans ces végétaux un Bourgeon se développer et donner nais- sance à un rameau. Cela s'observe habi- tuellement pour quelques espèces , et acci- dentellement pour quelques autres ; ainsi le Doum de la ïhébaide ( Cmcifera ihe- buica), beau Palmier qui habite le désert de la Haute-Egypte , se distingue-t-il de pres- que tous les autres arbres de la même famille par un stipe ramifié. Quand une cause ac- cidentelle a agi sur le Bourgeon terminal des Palmiers, des Dracœna, des Puudanus, de manière à arrêter son évolution , quelques Bourgeons préexistant à l'aisselle des feuilles se mettent en mouvement et donnent nais- sance à quelques rameaux. Le même phé- nomène a également lieu pour certaines Mo- nocotylédonées herbacées, les Graminées, par exemple, où les Bourgeons sont visibles à l'aisselle des feuilles, même dans celles de nos climats , quoique ordinairement ils ne se développent pas. On voit , dans certaines circonstances , se former et se développer des branches dans des parties où les Bourgeons n'étaient pas ap- parents; ainsi , quand on élête un arbre, on voit sortir de la partie supérieure de sa lige des Bourgeons qui s'allongent en branches. Il en arrive autant quand on coupe les ra- meaux d'une plante herbacée. On a donné les noms de ourgeons latents ou Bourgeons adveiiiifs à ceux qui semblent ainsi se for- mer de toutes pièces sous l'influence de cau- ses assez variées , comme l'irritation , l'hu- midité, l'avortement des fleurs, etc. Il ne fau- drait pas croire, comme quelques physiolo- gislcs semblent l'avoir admis, que ces Bour- geons existaient à l'état latent. On ne peut admettre l'existence d'un organe que quand sa présence matérielle peut être directement constatée ; mais le tissu dans lequel ces Bour- geons adventifs se montrent plus tard n'en contenait aucune trace. Ils s'y sont donc dé- veloppés de toutes pièces, parce que la force végétative, excitée par une cause accidentelle dans un point déterminé, y a appelé les sucs nutritifs qui ont peu à peu déterminé sur ces points les modifications de tissu néces- saires à la formation des Bourgeons. C'est BOU 749 ainsi qu'on a vu des Bourgeons adventifs apparaître sur la feuille de VlLucomis regia, de VOritithoguluni iliyrsoides , du Girdamine pratensii et de plusieurs autres végétaux. (A. RiL.-.ARD.) B0UUGE0\I\E1ME\T. Gemmniio. bot. PII. — On appelle ainsi l'ensemble des phé- nomènes que présentent les bourgeons quand ils se développent et passent à l'étal de scions ou de branches développées. Ainsi que nous l'avons indiqué dans l'ar- ticle précédent , l'évolution des bourgeons n'a lieu que dans l'année qui suit leur appa- rition. C'est en général au printemps que le Bourgeonnement s'opère, bès que les rayons solaires ont remis la sève en mouvement, elle afflue dans les bourgeons. Ceux-ci se gonflent j leurs écailles s'entr'ouvrent, s'é- carlent, les plus extérieures se détachent, le jeune scion se dégage des enveloppes qui l'ont jusqu'alors protégé; les feuilles diver- sement plissées s'étalent, grandissent à me- sure que la jeune branche s'allonge et que les feuilles s'écartent les unes des autres pour prendre la position qu'elles doivent toujours conserver par la suite. L'allonge- ment du jeune scion se fait successivement de la base vers la partie supérieure; ainsi, le premier entre-nœud, c'est-à-dire le plus in- férieur, s'allonge el grossit, puis celui qui est placé immédiatement au-dessus, et ainsi successivement jusqu'au moment où l'élon- galion de la branche est terminée. La pro- portion de cet allongement n'est pas la même dans toutes les parties de la branche. Duha- mel divisa une jeune branche de 1 pouce et demi de longueur avec des fils d'argent très fins qui furent enfoncés dans l'écorce. Ces fils étaient d'abord également espacés. L'au- tomne suivant, ceux qui étaient à la partie inférieure de la branche étaient peu écartés, tandis que ceux qui étaient vers l'extrémité supérieure l'étaient beaucoup. Il en tira donc cette conséquence, que les jeunes tiges tendres s'étendent dans toute leur longueur, mais beaucoup plus vers l'extrémité où la tige est restée plus long-temps tendre qu'ail- leurs, et que par conséquent l'extension di- minue à mesure que l'endurcissement de la tige fait des progrès. Cette règle parait à peu près générale. Elle s'applique non seulement à la branche prise dans son ensemble, mais encore à chaque entre-nœud ou raérilhalle. Î50 BOU ainsi que M. Mirbel l'a constaté par l'expé- rience; c'est toujours la partie inférieure du méritlialle qui s'allonge et grossit la pre- mière, et l'accroissement s'étend à celles qui lui sont superposées. Cependant quel- ques expériences de M. Henri Cassini mon- îrenl qu'en général dans les plantes dont les feuilles sont engainantes à leur base, l'allon- gement de chaque mérilhalle suivrait une marche inverse. Ainsi, la partie supérieure croîtrait avant l'inférieure , dans laquelle celte faculté se conserverait plus long-temps. Cette particularité parait dépendre de ce que 3a partie inférieure du mérithalle étant pro- tégée par la gaine des feuilles , se conserve plus long-temps verte et tendre , et par con- séquent plus susceptible de développement. L'évolution des bourgeons commence com- munément par les bourgeons terminaux. Cela tient non seulement àce qu'ils sont plus gros et plus développés que les autres, mais encore à leur position même au sommet de la lige ou des rameaux. Il n'y aguèred'excep- lion à cette règle générale , que dans la fa- mille des Conifères, les Pins, les Sapins, dont le Bourgeonnement commence ordinaire- ment par les bourgeons inférieurs pour s'é- tendre de proche en proche à ceux qui occu- pent les sommités des rameaux. (A. R.) BOLIIGEOIVIMIER. ois. —Nom vulgaire du Bouvreuil ordinaire, Loxia pyrrhula L., en Basse-Normandie. BOURGOGIVE. bot. ph. — Nom vulg. du Sainfoin dans une grande partie de la France. BOliRGlJE-ÉPIl\E. BOT. pa.— f^oyez BOURG-Ép'lNE. BOL'RGUEMESTRE. ois. — Nom d'une espèce de Goéland des mers du Nord, voisine du Goéland à manteau gris de Buffon , mais plus forte. (Lafr.) •BOURGUETICRIXTS (nom propre), zoopii. — Genre d'Encrines voisin des yipio- crinus de Miller ( famille des Apiocrinidées , d'Orb.), établi en 1840 par M. Aie. d'Orbigny dans son Histoire des Crinoïdes , et dédié à Bourguet, naturaliste français du dernier siè- cle , à qui l'on doit quelques bonnes obser- vations sur des fossiles du même groupe. Les ^©«rgue/icrinas sont des Apiocrinidées à deux séries de pièces au sommet , qui se compose de pièces basales et supérieures, n'est jamais concave , et reçoit cinq bras. Les pièces de lenr tige ne sont pas radiées à leur surface BOU articulaire. On trouve dans la Craie la plus supérieure (Craie blanche) les B. ellipiicus et Parkinsonii. Une observation intéressante de M. Aie. d'Orbigny le porte à supposer dans les mers des Antilles l'existence d'uae espèce encore vivante de ce genre : B. Hoiessieri d'Orb. Voici sur quelles données repose cette idée : M. Saint-Cyr Hotessier, qui s'est occupé ac- tivement de la géologie de la Guadeloupe, a communiqué à l'auteur des échantillons de brèches récentes contenant des ossements hu- mains, et dans lesquelles se trouvent des ar- ticles et des portions de tige de Crinoides que leur surface articulaire non radiée peut , par analogie , et en attendant qu'on connaisse leur sommet, faire réunir aux Bourgueiicri- nits. Comme les brèches qui renferment ces débris sont de formation actuelle, et qu'elles ne contiennent que des espèces aujourd'hui vivantes , on voit que l'opinion de M. Aie. d'Orbigny offre une grande probabilité. Les mêmes parages auraient donc trois espèces vi- vantes de Crinoides, les seules actuellement connues : un PeniucHnus, un Holopns et un Boiirgitelicrinus. (P. G.) BOURICIlON.ois.— NomvuIgaireduTro- glodyte d'Europe, MolaciUa Irogtodyies L. *B01JRLI\GT0ME. Bourlincjionia (nom propre), bot. rn. — Famille des Orchidées, tribu des Vandôes. M. Lindley a nommé ainsi un g. d'Orchidées, qu'il a établi ( Boi. reg., t. 1927) pour une plante déjà décrite et figurée par MM. Pœppig et Endlicher (A^or. gen. et sp. t. 70 ) sous le nom de Rodri- guezia Batemanni. Ce g. a pour caractères : Calice membraneux et roulé obliquement , composé de sépales onguiculés, les extérieurs soudés à la base et prolongés en avant, re- couvrant le labelle ; les intérieurs un peu plus larges , mais d'égale longueur. Le la- belle est onguiculé à sa base qui est un peu éperonnée et parallèle avec le gynostéme; il est dilaté à son sommet qui est bilobé. Le gynostéme est cylindrique, renflé à sa partie supérieure offrant deux appendices : l'an- thère operculiforme est un peu postérieure. Elle contient deux masses polliniques caudi- culées, attachées à un rétinacle naviculaire. Celte plante est originaire du Mexique. (A. R..) BOURNOIVITE (nom propre), min. — Triple sulfure de Plomb , d'Antimoine cl de BOU Cuivre, que le coinle de Bournon a le pre- mier établi comme espèce sous le nom d'^H- delUone. Ployez sulfures. (Dkl.) BOURRACHE. Borrago. bot. ph.— Genre type de la famille des Borraginacées (Aspé- rifoliacées) , tribu des Anchusées , formé par Tournefort {Inst., t. 53, Excl. sp.), et renfer- mant une dizaine d'espèces , croissant dans l'Europe médiane et australe, l'Orient, le nord de l'Afrique, l'Inde orientale, les îles du Cap Vert. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces ;à tiges et feuilles rudes, hérissées de poils piquants; à inflorescences subuniiaté- rales.et disposées en grappes lâches, ramifiées, dont les fleurs sont roses, bleues ou blanches. Dans certaines espèces, elles passent du bleu d'azur le plus pur au rose ou au blanc {voij. pour les caractères génériques borragi- NÉEs). Deux espèces croissent communé- ment , l'une en France, l'autre en Corse ; ce sont les B. officinalis cllaxiflora {Campamda pygmœa DC, Lam., Fl.fr.). La première s'élève quelquefois jusqu'à 1 mètre de hau- teur ; sa tige principale est dressée, ramifiée, garnie de larges feuilles ovales-lancéolées , alternes ; les fleurs sont disposées en une sorte de longue panicule dont les divisions sont pendantes. Elle est annuelle, et croît dans tous les endroits cultivés, dans les clai- rières des bois, au bord des chemins, etc. On en emploie les feuilles en médecine, comme pectorales et légèrement diaphoréliques. (C. L.) BOURRASQUE, méié. Voy. Tempêtes. BOURREAU DES ARBRES, bot. ph.— Ce nom, donné à plusieurs plantes à tige volubile, qui nuisent aux arbres en en étrei- gnant fortement le tronc, s'applique surtout au Célastre grimpant. BOURRÉE ou FLEUR DU TAN. bot. CB. — Nom vulgaire d'une petite espèce de Champignon du genre Fuligo. BOURRELET, uoll. — Renflement qui se trouve sur le bord ou à la surface exté- rieure de certaines Coquilles. BOURRELET, bot. ph. — Quand avec un lien solide, on fait une ligature circu- laire au tronc ou à une branche d'un arbre dicotylédoné , il se forme au-dessus un ren- flement plus ou moins considérable , qu'on de'signe sous le nom de Bourrelet. Si la liga- ture, au lieu d'être circulaire, a été roulée en hélice, le Bourrelet présentera la même dis- BOU 751 position, c'est-à-dire qu'il affectera aussi une forme de spirale ; c'est ce qu'on rencontre as- sez souvent dans les bois , quand de jeunes pieds de Chêne ou de toute autre espèce d'arbre ont été embrassés par des tiges de Chèvrefeuille qui , s'enroulant autour, ont agi à la manière d'une ligature. Ces Bourre- lets ne se forment jamais dans les arbres monocotylédonés, parce que chez eux la par- tie vraiment végétante de la tige existe par- ticulièrement vers son centre, et que la liga- ture n'agit que sur la portion de la tige qui déjà est lignifiée. Dans les arbres dicotylé- dones , au contraire , c'est entre le bois et l'écorce que se passent tous les phénomènes d'accroissement , c'est-à-dire que chaque an- née, il se développe une nouvelle couche de bois et une nouvelle couche d'écorce. La li- gature peut donc agir facilement à travers l'épaisseur de cette dernière. L'effet immédiat d'une ligature circu- laire est d'arrêter les sucs nutritifs ou la sève élaborée, qui descend des parties supérieu- res de l'arbre pour aller porter les maté- riaux de la nutrition, et par conséquent de l'accroissement dans toutes les portions de la tige. Les sucs ainsi arrêtés s'accumulent au-dessus de l'obstacle, et leur abondance plus grande sur ce point détermine une for- mation plus considérable de tissu, qui donne ainsi lieu au Bourrelet. L'effet secondaire de la ligature, c'est qu'il ne se forme plusdenou- velles couches ligneuses dans toute la partie de la tige située au-dessous de l'obstacle. Les sucs qui descendent des parties supérieures du végétal sont donc les seuls qui contri- buent à la formation de la couche ligneuse et de la couche d'écorce qui se forme chaque an- née, puisque quand on vient à les empêcher d'arriver à une portion de la tige , celle-ci cesse de s'accroître. 11 est vrai que la forma- tion du Bourrelet a été expliquée autrement par les physiologistes, qui admettent que les fibres ligneuses descendent de la base des bourgeons. Pour eux, la ligature circulaire a empêché ces fibres de glisser entre le bois et l'écorce , et c'est par suite de leur accumu- lation qu'un renflement ou Bourrelet s'est formé au-dessus de l'obstacle; mais ce n'est pas ici le lieu de discuter cette théorie, que nous exposerons au mot tige. (A. R.) BOURRERIA , P. Br. bot. ph. — Syno- nyme du genre Beurreria de Jacquin. 752 BOU BOURRET. OIS. — Nom vulgaire du jeune Canard en Normandie. BOURRIQUE. MAM. — Nom vulgaire de la femelle de l'Ane. BOURSE. zooL. — Ce mot , qui a, dans le langage ordinaire , plusieurs significations bien connues, a été quelquefois appliqué à des animaux ou parties d'animaux. On le donne souvent à la poche extérieure dans la- quelle descendent les testicules de l'Homme et de plusieurs animaux mammifères, or- gane que les anatomistes appellent scrotum. La présence ou l'absence de cette poche , sa disposition , etc. , fournissent des caractères importants en mammalogie. Les Primates , beaucoup de Carnassiers, les vrais Pachy- dermes et les Ruminants , ont une véritable poche scrotale. Les Didelphes en ont une également, mais pendante au-devant du fourreau de la verge, ce qui a déjà lieu en partie chez les Chats. La poche des Didelphes femelles reçoit aussi le nom de Bourse (mar- supium) ; c'est là que sont les mamelles , et les petits , comme on sait , y subissent leurs premiers développements. Quelques Chauves-souris ont sous la gorge un large pore muqueux appelé quelquefois Bourse, ainsi que divers appareils sécréteurs particuliers à d'autres Mammifères. Les Syngnathes femelles ont sous l'abdo- men une poche dans laquelle leurs œufs se développent. D'autres Poissons , les Télro- dons , etc. , qui se ballonnent en avalant de l'air, ont encore été nommés Bourses, elon en a fait autant pour quelques animaux infé- rieurs , des Ascidies, des Zoophytes, etc., qui ont l'apparence plus ou moins bursiformc. (P. G.) BOURSE. BOT. CR. — Synonyme de Volve ou Folva {voyez ce mot). Paulet ap- pelle Champignons à bourse toutes les espè- ces d'Agarics qui , dans leur premier âge , sont renfermés dans une volve , et qu'on connaît généralement sous le nom d'ama- nites. Cette partie n'existe pas seulement dans les Agarics ; on la rencontre encore dans quelques autres genres. (Lév.) BOURSE A BERGER, zoopu. — On a quelquefois donné ce nom au Cellarin bur- saria , Polypier marin de la classe des Bryo- zoaires. (P. G.) BOURSE A BERGER ou A PASTEUR , B0U3RSETTE. bot. ph. — Nom vulgaire du BOU Thlaspi Bursa Pasioris, à cause de la forme de ses silicules. BOURSE DE MER. bot. cr.— (Phycées). C'est le nom que porte, dans quelques an» ciens livres , le Codium Bursa Ag. [Spongo' dium, Lamx.). (C. M.) BOURSETTE. zooph. — Synonyme de Bourse à berger, Cellaria bursaria. (P. G.) BOURSETTE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Bourse à Berger et de la Mâche com- mune, Valeriana locusta. BOURSETTES. bot. cr.— Champignons qui ont reçu ce nom parce qu'ils sont ren- fermés dans des bourses (volves). Paulet dis- tingue deux familles de Boursettes : la pre- mière à barreaux charnus , qui est le Cla- ihrus cancellaiHs L., avec sa variété blanche ; et l'autre , ou Boursettes à réseau, qui em- brasse les Trichia et les Siemonitis, etc. Au- cune des esp. renfermées dans celte 2^ fa- mille ne présente de volve ou de bourse ; mais elles ont la forme d'une bourse à ré- seau qui serait dilatée. P^oy. ces mots. (LÉv.) BOURSOUFLUS. poiss.— Nom donné aux Tétrodons et aux Diodons, à cause de la sin- gulière propriété dont ils jouissent de s'en- fler comme des ballons, en remplissant leur estomac d'air. Quand ils sont dans cet état , ils flottent en culbutant à la surface de l'eau, le ventre en dessus, sans pouvoir se diriger. . BOUSIER. Copris { xoTrpoç , funaer , bouse). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , tribu des Coprophages, établi par Geoffroy aux dépens du grand genre Scarabœus de Linné , et adopté par tous les entomologistes ; mais de- puis on en a extrait une foule d'autres gen- res, dont on trouvera la nomenclature à l'article coprophages; de sorte que les Bou- siers proprement dits sont maintenant ceux qui présentent les caractères suivants : An- tennes courtes, de neuf articles : les trois der- niers en massue ovale, allongée. Palpes la- biaux, courts, velus; les maxillaires plus longs , filiformes. Les 4 tarses postérieurs formés d'articles aplatis et triangulaires ; le dernier armé de deux crochets égaux. Tête transversale , plus ou moins arrondie en avant , souvent armée de cornes. Corselet grand , très large. Élytres arrondies , bom- bées. Pattes fortes. Les Bousiers sont des In.sectes de grande ou de moyenne taille , presque tous d'u BOU noir luisant ; quelques uns seulement sont bruns ou ont un redel cuivreux : les espèces les plus grandes appartiennent aux con- trées chaudes de l'ancien continent. Ainsi que l'indique leur nom , ces Insectes vivent dans les fumiers et dans les bouses des Ru- minants ou des Herbivores. Leurs larves y vivent également et s'enfoncent dans la terre, où elles se renferment dans des coques ovoï- des et tapissées de soie à l'intérieur pour se changer en nymphes. ( Voij. pour plus de détails l'article coprophages. ) Les mâles se distinguent des femelles par des cornes ou par des éminences qui, placées sur la tête ou sur le prolhorax, leur donnent souvent un aspect bizarre. Malgré tous les retranche- ments qu'on y a faits, le genre Bousier ou Co- pris renferme encore un grand nombre d'es- pèces. M. Dcjean en mentionne 94 , dont 3 seulement appartiennent à l'Europe ; les au- tres sont des autres parties de la terre , mais principalement de l'Amérique. Nous cite- rons parmi les premières le Copris lunaris (f ,Copris emurginatusejusd. Ç Fabr., Oliv., le seul qui se trouve aux environs de Paris; et parmi les exotiques, le Copris gi'jas Fabr., Oliv., de Guinée et du Sénégal. Nous cite- tons encore le Copris bellator Chevr., de Java , figuré par M. Guérin-Méneville dans V Iconographie du règne animal de Cuvier, pi. 2l,fig. Ip. (D.) BOUSSEROLE ou BUSSEROLE. bot. PII. — Nom du fruit de l'Arbousier, ArbiUus Uva-Vrsi L. *BOLSSIA'GAULTIA (Boussingault, na- turaliste français), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Chénopodiacées , tribu des Chéno- podiées-Anrédérées, formé par Humboldt et Ivunth(i\^oi;. Gen. et sp., VII, 194, t. 645), et ne comprenant qu'une espèce, la B. basel- laides. C'est un arbrisseau croissant aux en- virons de Quito, à rameaux volubiles, gar- nis de feuilles alternes , très entières , char- nues, sans nervures apparentes, portées sur des pétioles articulés à la base; à fleurs pé- dicellées , blanches , disposées en grappes cxillaires géminées ou ternées, simples ou ramifiées ; les pédicelles unibractéés à la base , bibractéés au sommet. (G. L.) BOUSSOLE. Instrument de physique servant à reconnaître la direction des forcer magnétiques terrestres et à étudier leurs variations. La direction de ces forces T. n. BOU 753 étant à peu près comprise dans le plan du méridien, du moins dans une grande partie de la surface du globe, la boussole est aussi vulgairement employée à trouver le nord d'un lieu. Elle sert au marin à se guider loin des côtes ; elle est employée au même usage sur terre lorsque l'on parcourt des contrées peu connues et dépourvues de routes régulières. Dans la boussofe d'ai'penteur, l'aiguille aimantée, formée d'une mince lame d'acier trempé, taillée en forme de losange, est suspendue sur un pivot très-court situé au centre d'un cercle gradué. Le tout est logé dans une planche de bois carrée et fermée par un verre qui permet de suivre les mou- vements de l'aiguille. Sur l'un des côtés de la planche est fixée une alidade, ou une lu- nette ordinaire^, que l'on peut fdire mouvoir dans un plan vertical. Cette boussole est î employée par les arpenteurs de lu manière suivante : supposons qu'il existe sur un terrain dont on veut lever le plan, et que l'on ne peut aborder dans toutes ses parties, trois points que nous désignerons par les lettres A, B et G. Nous voulons mesurer l'angle que font entre elles les directions AB et AC. Nous posons notre boussole au point A, sommet de l'angle; nous dirigeons l'alidade ou la lunette dans la direction AB^ et nous lisons sur le cercle gradué à quel degré correspond l'extrémité nord de lai- guille : soit 25 degrés. Nous tournons ensuite l'alidade dans la direction AG. L'extrémité nord de l'aiguille se trouvera en regard d'une autre division, 50 degrés par exemple; l'angle cherché sera égal à la différence des deux nombres 50 et 25 de- grés. La boussole d'arpenteur peut parfaite- ment servir à déterminer la direction d'ua filon, d'une gorge ou d'une crête de mon- tagnes; mais elle est un peu volumineuse. On lui préfère généralement alors une boussole de poche dite boussole des géolo- gues. Cette boussole, renfermée dans une boîte de cuivre de la grosseur d'une montre, est dépourvue d'alidade et fournit des ré- sultats moins précis que la préccJenle; elle suffit cependant dans la généio:ité dos j cas. On peut d'ailleurs suppléer de la ma- I nière suivante à l'absence d'alidine. Oi> i prend un petit fil à plomb que l'on tieut 48 IjU bou à la main, et l'on dirige l'œil de manière que le fil à plomb couvre à la fois ie point de visée dans la campagne et le centre de la boussole. La division du cercle gradué sur laquelle se projette le fil donne l'angle que fait la direction cherchée avec le mé- ridien magnétique, si l'on a pris à l'avance la précaution de tourner la boussole de ma- nière que l'extrémité de l'aiguille soit en regard du zéro. Quand on veut s'orienter au moyen de la boussole, il faut se rappeler que l'ai- guille aimantée ne prend pas, eu France, la direction nord-sud vrai; son pôle nord est incliné de 18''40' environ vers l'ouest à Paris, et cette déclinaison occidentale varie d'un point à l'autre de la surface de la France. Elle reste sensible.nnent la même sur une ligne oblique, passant 'au nord entre Lille et Bruxelles, et au sud entre Bayonne et Pau. Elle diminue graduelle- ment à mesure que l'on s'avance vers l'est- sud-cst, et n'est plus que de 16 degrés et demi dans les Alpes, tandis qu'elle atteint près de 22 degrés dans la Bretagne : sa variation est assez régulière entre ces deux extrêmes. Des déviations très-prononcées peuvent se produire accidentellement dans le voisi- nage de certaines couches ferrugineuses ou de certaines roches d'origine éruptive ou volcanique, et y dépasser plusieurs dizaines de degrés. Ces déviations, étant constatées^ peuvent éclairer sur la nature des terrains environnants ; tandis qu'elles entraîneraient dans de graves erreurs si elles échappaient à l'attention. On peut toujours mesurer approxima- tivement l'angle que fait l'aiguille aimantée avec la direction du méridien terrestre, en faisant usage du fil à plomb. Pendant une nuit claire, on posera la boussole sur un support, le pôle nord en regard du zéro, puis tenant un fil à plomb à la main, on placera l'œil de manière que le fil couvre à la fois l'étoile polaire et le centre de l'ai- guille, la division du cercle gradué sur laquelle se projette le fil donne l'angle cherché. (M. D.) BOUT DE PETUIM , BOUT DE TABAC. OIS. — Noms vulgaires des Anis dans la Guiane française BOUTAROT. BOT. en. — Nom vulgaire BOU de la Coulemelle , Agaricus procerus Scop. Ployez AGARIC. (Lkv.) BOUTE EIV TRAIIV. ois.— Nom vulgaire de la Linotte Sizerin, Fringilla Linaria L. BOUTEILLES A L'ENCRE ou EN- CRIERS A PLEURS. BOT. CR. — Nom bizarre sous lequel Paulet a décrit quelques espèces d'Agarics dont les lames et le cha- peau deviennent déliquescents en vieillissant et ressemblent alors à de l'encre, f^oyez co- prins. (Lkv.) BOUTE-LON. OIS. — Nom vulgaire du Mauvis, Turdus iliacus. f^oyez merle. BOUTELOUA (nom propre), bot. ph. — Famille des Graminées. Le g. ainsi nommé par Lagasca est le même que le g. Clion- drosnim , Desv. , nom qui a été adopté pat tous les agrostographes, et entre autres par Palisot de Beauvois et M. Kunth. F'oycz CHONDROSIUM. (A. R.) BOUTON. MOLL. — Nom vulgaire donne à plusieurs espèces de Coquilles à cause de leur forme arrondie. Ainsi l'on a appelé : B. DE CAMISOLE, le Jroclius Pltaraoïiis ; B. de LA Chine, le Tr. niloiiculus ; grand B. de LA Chine, le Tr, maculatus ; B. de rose, la Bulla amphtslra ; B. terrestre , Y Hélix ro- tundata. (C. d'O.) BOUTON. Alabaslrum. bot. ph. — On appelle ainsi la jeune fleur avant son épa- nouissement; mais quelquefois ce nom a été aussi donné aux bourgeons florifères. Le Bouton étant une fleur non épanouie, doit se composer de toutes les parties que cet organe présentera plus tard. Il est essentiel quand on veut connaître la vraie structure d un genre ou d'une famille d'en commencer en quelque sorte l'étude par le Bouton de ses fleurs. En effet , il est souvent possible de trouver dans le Bouton la disposition nor- male des parties constituantes de la fleur , qui , lorsque celle-ci s'épanouit, est plus ou moins altérée, soit par quelque avortement, soit par le développement excessif de quel- que partie. C'est aussi dans le Bouton qu'il faut observer la position relative des diffé- rentes pièces constituant chaque verticille floral , en \\n mot , la préfloraison, qui peut offrir des caractères fort importants pour la coordination naturelle des genres. Foy. pré- floraison. Nous ne saurions donc trop insis- ter sur la nécessité d'étudier constamment les Boulons d'une fleur en même temps que ROU la fleur elle-même, quand elle est complète- ment épanouie. (A. R.) BOUTOIV D'ARGE1\T. bot. pu. — Nom vulgaire de la variété à fleurs doubles de la Renoncule à feuilles d'Aconit, et quelquefois aussi de celle à feuilles de Platane , qui a beaucoup de rapports avec elle. Le même nom a été donné à la variété à fleurs dou- bles de l'Achillée slernutatoire , Aclnllca ptannicn. BOLTOiX D'OR. bot. pu.— Nom vulgaire de la variété à fleurs doubles de la Renoncule acre. On le donne aussi quelquefois à la Gna- phale citrine, Gnaphalium Siœchas. BOLTOK ROLGE. bot. ph. — Nom vul- gaire du Gainier, Cercis canadensis. *B0l!T0i>ilA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , formé par De Candolle {liev. Bign., 18), pour une plante trouvée à l'Ile de France par Bojer, qui en faisait un Bignoda. C'est un arbrisseau en- core peu connu, à feuilles opposées, simples, oblongues-lancéolécs , acuminées , entières ; à pédicelles axillaires ou opposilifoliès , uni- triflores , bibracléolès sous l'involucre. Le fruit est encore inconnu, et le principal carac- tère de celte plante étant d'avoir des fleurs renfermées dans un involucre , elle ne nous semble pas devoir faire partie de la famille dans laquelle on l'a jusqu'ici placée, à cause de ses autres allmités. (G. L.) BOUTONS. BOT. Cl!. — Espèces d'Agarics ainsi nommés par Paulet à cause de leur forme. Le petit Bouton lilas est YAgaricus dichrous de Pries , et le petit Bouton blanc et roux se rapporte à YAgarkus laclmopus du même auteur. Ils n'ont pas incommodé les animaux auxquels Paulet les a fait man- ger Le Bouton d'or , Agaricits polijceplialim de Fries , croît en touffe au pied des arbres ; le chapeau est petit et de couleur de buis ou d'or pâle. Le Bouton d'argent, ^j/ancas cer- niius F. , croît également en touffes : les cha- peaux sont blancs et relevés en bosses. Ces deux dernières espèces appartiennent à la 67"" famille , ou celle des Serpentins en fa- mille de Paulet. Comme les précédentes , elles ne causent aucun accident aux ani- maux. (LÉY.) BOUTURE. Talea. bot. ph. — Ce mot a un double sens : il signifie à la fois la jeune branche qui , détachée de la plante mère et BOU enfoncée dans la terre doit s'y enracineret produire un nouvel individu, et l'opéra- tion d'horticulture par laquelle on mul- tiplie ainsi les végétaux. Cette opération est bien fréquemment employée comme mode de multiplication. On peut la faire, soit avec des rameaux de plantes herbacées, soit avec des rameaux de végétaux ligneux. On opère aussi des Boutures avec des bran- ches de racines, et même uniquement avec des feuilles. Nous allons examiner rapide- mcntces diverses sortes de Boutures, en com- mençant par celles qu'on pratique avec les branches des végétaux ligneux. Pour qu'une branche soit propre à former une Bouture, elle doit réunir plusieurs con- ditions indispensables; ainsi elle doit être saine et bien végétante : on prend en gé- néral des branches de 1 à 3 ans , c'est-à- dire dont le bois soit formé, et dont néan- moins toutes les parties aient conservé toute leur force végétative. Cette branche ne doit pas être trop longue; il suffit, d'ordinaire, qu'elle présente seulement quelques yeux. Si c'est une espèce à feuilles caduques, il sera préférable d'attendre la chute des feuil- les, afin que celles-ci, par l'évaporalion dont elles sont le siège, n'épuisent pas la jeune branche. Si c'est une plante à feuilles per- sistantes, on retranchera seulement quelques yeux. La branche est ensuite enfoncée dans la terre, et garantie du soleil. Voici main- tenant la série des phénomènes qu'elle pré- sente. Dès que son extrémité inférieure est enfoncée dans la terre convenablement hu- mectée, elle commence à absorber Hiumi- dilé, en vertu de la force d'aspiration inhé- rente à toutes les parties du tissu végétal vi- vant. Les sucs ainsi absorbés sont élaborés dans l'intérieur de la plante, et suffisent non seulement pour y entretenir la vie, mais en- core pour y continuer le développement. C'est ce qu'on remarque fréquemment chez certaines Boutures qui, à peine mises en terre, développent de nouvelles feuilles. Bientôt se renfle la couche génératrice de tissu cellu- laire, placée entre le bois et l'écorcc. Il se forme à la section inférieure de la branche , soit une sorte de renflement circulaire, soit des mamelons distincts. Ces productions nouvelles sont dues au cambium ou sucs nu- tritifs élaborés qui descendent des parties su- périeures de la branche. Peu à peu ces ma- 756 BOU melons s'allongent, se-développent en racines qui s'étendent dans la terre, s'y ramifient, et la Bouture est reprise, c'est-à-dire qu'un nouvel individu s'est formé. Tous les arbres ne reprennent pas égale- ment bien de Bouture. Il est des genres et des familles où ce mode de multiplication est tellement facile , qu'il n'exige aucun soin ; tels sont les Peupliers , les Saules, les Lilas, le Frêne, etc. Qu'on mette en terre une bran- che, un piquet, un pieu fait avec l'un de ces arbres encore jeunes , et l'année suivante on aura un individu bien poussant. Il y a beau- coup de pays où pour planter les Peupliers d'Italie dans les prés, au lieu de les déraciner dans les pépinières pour les mettre en place, comme tous les autres arbres, on coupe leur tige i-ez terre , et on se contente de l'en- foncer en terre à une profondeur d'environ un pied. L'année suivante, on a des Peu- pliers parfaitement enracinés. Par ce pro- cédé, on simplifie considérablement les opé- lations de la plantation, et on évite ainsi que les jeunes arbres soient renversés par les vents de l'hiver, ce qui arrive bien souvent quand on a été obligé de faire un trou pour planter l'arbre avec sa racine. Jlais aussi, il y a des arbres qu'il est bien difficile de faire reprendre de Bouture , tels sont, par exemple, les Lauriers, les Piosacces, les Légumineuses, etc. JNous avons dit encore qu'on faisait des Boutures avec des rameaux de plantes her- bacées. Celte pratique est aujourd'hui fré- quemment mise en usage pour la multipli- cation des Dahlias, Gesiierias, et d'une foule d'autres végétaux à tissu épais et charnu. On est également parvenu, surtout depuis quel- ques années , à faire des Boutures unique- ment avec des feuilles, soit déplantes her- bacées, soit de plantes ligneuses. Ce mode de multiplication est extrêmement précieux pour les plantes rares, en ce qu'il permet de les renouveler fréquemment; ainsi l'on mul- tiplie par feuilles, non seulement les plantes grasses, mais les Dahlias, les Gesnérias, les Brexias , les Plumiera et autres Apocy- nées, etc., etc. Enfin, il suffit pour certaines plantes d'un petit fragment de racine pour obtenir une Bouture. C'est ce qu'on pratique pour le Madurea auranliaca, par exemple. (A. R.) BOUVARDIA (Bouvard, naturaliste fran- BOU çais). BOT. PH. — Genre de la famille des Ru- biacées, tribu des Cinchonées, sous-tribu des Eucinchonées, formé par Salisbury {Parad., II, 88, t. 38), et comprenant une douzained'es- pèces, indigènes du Mexique. Plusieurs d'en- tre elles sont cultivées dans les serres d'Eu- rope , à cause de la beauté de leurs fleurs. Ce sont des arbrisseaux ou plutôt des sous- arbrisseaux à feuilles opposées ou verticillées, aiguës , portées sur des pétioles bordés de chaque côté par des stipules étroites; à fleurs pourpres ou orangées , sur des pédoncules terminaux triflores ou Iricholomes , disposés en corymbe. Le calice en est tubulé, subglo- buleux , conné avec l'ovaire ; la corolle su- père, infondibuliforme, allongée, finement papilleuse en dehors ; les étamines incluses; le style filiforme à stigmate bilamellé, exsert; le fruit est une capsule globuleuse, compri- mée, biloculaire. (C. L.) BOLVERET. ois. — Nom d'une espèce du genre Bouvreuil, Loxia aurunUa Gm. BOUVEROM et BOLVROIV. ois. — Nom d'une espèce du genre Bouvreuil , Loxia fusca et liiteola Gm. BOUVIÈRE, poiss. — Un des noms vul- gaires du Cypriiius amuru/s Bl. BOUVREUIL. Pyrrhula (rrvppoû^a;, oiseau de couleur rougeàtre). ois. — Genre formé par Brisson sur le Loxia pyrrhula de Linné, et adopté depuis par tous les ornithologistes. Malgré les innombrables modifications que subit la forme du bec chez presque toutes les espèces de la famille deslùingillidées,et qui semblent y rendre illusoires les subdivisions génériques, il en est cependant parmi elles quelques unes qui paraissent plus caractéris- tiques. De ce nombre est le genre Bouvreuil, prenant pour type notre Bouvreuil commuk, et dont le bec présente dans sa brièveté, com- parée à sa largeur, et dans sa rotondité un caractère réellement typique; mais il sem- ble que la plupart des auteurs, sans y avo.r égard , et pour peu qu'ils aient remarqué chez un Eringille ou un Loxia une courbure de la mandibule supérieure, celle-ci fùt-elle même comprimée , se sont empressés de les placer dans ce genre, qui par suite était de- venu très nombreux, tandis que réduit à ses espèces caractéristiques et réellement cou' génères, il l'est, au contraire, fort peu. Divers auteurs modernes, tels que Swain- sonet Bonaparte, reconnaiseant cet abus, en BOU ont relire un grand nombre d'espèces pour en former des g. distincts, mais voisins, et que Swainson a réunis en une sous-famille, sous le nom de Pyrrlmliuœ , dans sa famille des Fringillidœ. Nous suivons donc en partie les idées de cet auteur en adoptant celte sous- famille, sauf quelques g. que nous en re- tirons , et en y en ajoutant un, celui d'Enj- ihrospiza de Bonaparte. Mais ces diverses cou- pes génériques ne nous paraissant pas sufli- samment caractéristiques, nous ne les admet- tons que comme sous-genres du g. Pyrrliula, qui alors aura pour sous-genres le Spermo- phila et le Critliagra de Swainson , et VEnj- ihronpiza de Bonaparte. Les caractères que nous assignons au pre- mier sous-genre Pyrrinda proprement dit , sont : « Bec remarquablement court et bombé en tous sens ; la mandibule supérieure sans carène médiane, voùlée en forme de coupe renversée , aussi large que longue à sa base, et l'étant beaucoup plus que haute; l'infé- rieure plus large et plus haute qu'elle, et n'ayant de longueur en dessous dans son mi- lieu qu'un peu plus de la moitié de sa lar- geur; la commissure arquée. Ailes de lon- gueur moyenne : la première rémige un peu plus courte que les trois suivantes, qui sont égaies, et les plus longues. Queue moyenne, recliligne ou échancrée; plumage à leinles unies et non flamméchées; pennes tertiaires de l'aile , les médianes de la queue et leurs couvertures de même nuance , et de na- ture soyeuse et luisante , souvent d'un bleu violet. » D'après les caractères ci-dessus, notre sous- genre Bouvreuil , Pyrrinda, se trouve res- treint à quelques espèces de l'ancien monde dont lo notre Bouvreuil commun , Pyr- rliula vulgaris , chez lequel se trouve une race du nord beaucoup plus forte, et qu'on pourrait peut-être regarder comme espèce , car nous remarquons chez elle , outre sa taille de beaucoup supérieure, quelque dif- férence dans la longueur relative des cinq premières pennes de l'aile, et dans la forme du bec ; 2° ou 3«> le Bouvreuil a ventre gris, Pyr. (jriseiveniris Nob., décrit dans la Revue zool. 1841, p. 241, dont nous ignorons la pa- trie , mais remarquable en ce que, sembla- ble en dessus à la grande race du Bouvreuil commun , il en diffère en ce que tout le des- sous est du même gris cendré que le dessus. liOU 757 et qu'il n'a de rose qu'un demi-collier anté- rieur ou cravate, se prolongeant latérale- ment sur les oreilles jusqu'à la coiffe noire. Malgré ses rapports avec le Bouvreuil com- mun , grande et i)elile race , il diffère de tous deux par la longueur relative de ses cinq premières rémiges, et le rouge de son collier tirant davantage sur le rose. La troi- sième ou quatrième espèce est le Pyrrliula eryihrocephala [Vig. Proceed. 1830, p. 174) des monts Himalaya. La plupart des autres espèces d'Europe, el quelques unes d'Afrique, de l'Inde et de l'A- mérique septentrionale , telles que les Bow vreuils Pallas , cramoisi, Giihugiue à lan- gue queue de Temminck [Man., 4"'e part.) , social du même, pi. col., fronialis Bonap., tipurpureaV^'ûs,., différant des premiers par un bec moins court, et surtout moins large, et moins bombé latéralement; par des ailes plus pointues, et par un plumage flammè- che, plus ou moins teinté de rose ou de rouge, nous les en séparons comme a fait Bonaparte, sous le nom d'Eryilirospiza. Les espèces américaines, et particulière- ment de l'Amérique du Sud, diffèrent égale- ment des premiers par un bec plus long et plus ou moins comprimé, et surtout par une queue arrondie à son extrémité ; par des ai- les plus courtes , plus obtuses et moins fer- mes. Nous les distinguerons, comme Swain- son, sous le nom sous-générique de Spenuo- pliila, qui alors renfermera les Bouvreuils cen- drillards etPerroquels de Temnunck, col. 1 1- 1, 2 , les Pyrrliula tiigra , melauocephala et pecioralis de Vieillot , rubiginosa , alboçu- laris de Spix, le Fringilla ornata de Licht., catal., et notre Pyrrliula glauco - cœrulea , [Synops. amer., p. 85). Enfin, sous le nom de Criihagra, Swains., nous désignons comme lui certaines espèces africaines, indiennes et même européennes, se rapprochant du Serin des Canaries , à bec plus ou moins arrondi ; les ailes moyennes, avec les trois premières rémiges presque égales ; la queue légèrement fourchue ; les ongles allongés et peu arqués, celui du doigt postérieur aussi long que lui , et à plumage en général vert olive en dessus , jaune en dessous. Tels sont le Loxia sulpliurata de Gmelin, le Serin des Canaries, celui de Mo- zambique , le Cini , le Bouvreuil à plumes frisées, les Criihagra clirysopyga, canicullis. 758 BOU cinerea, slngillata, ruflcauda, et bistrigata de Swainson, Class. part. 5, p. 318. Il résulte de ces subdivisions que la plu- part des espèces qu'on avait réunies à tort au Bouvreuil commun, puisqu'elles n'en offrent pas les caractères , s'en trouvent distraites tout en restant dans le même groupe, puis- qu'elles y forment trois sous-genres. Dans le petit nombre des espèces de notre cous-genre Pyrrhula, nous ne pouvons nous dispenser de citer l'espèce type, le Pyrrhula vutgaris Tem., Loxia pyrrhula Gmel., un des plus jolis et des plus gracieux Oiseaux de volière, et qui joint à la beauté du plumage un naturel des plus sociables , et même susceptible d'attachement pour celui qui Je soigne. Le beau rouge tendre dont il est revêtu sur toute sa poitrine et son cou, le fait ressembler à une rose épanouie, lorsque dans l'état sauvage , il apparaît à nos yeux parmi la verdure. Son chant , qui est un sifflement très pur, mais composé seule- ment de trois notes, a quelque chose de mé- lancolique ; mais, formé à la serinette, il de- vient varié et des plus agréables. Cet oiseau est sujet à se revêtir en cage d'un plumage tout noir, et l'on attribue cette sorte de mé- lanisme à sa nourriture, lorsqu'elle se com- pose uniquement de chènevis. Cette nuance n'est toutefois le plus souvent que passagère, et nous venons d'en être témoin nous-mème chez un individu qui , après avoir été noir pendant quelques années, a repris à sa der- nière mue sa livrée naturelle. Quoique essentiellement granivores , ces Oiseaux , lorsque les graines ne sont pas encore formées , les remplacent, dans l'état sauvage, par une nourriture toute végétale; car ils semblent alors se nourrir unique- ment de bourgeons des arbres à fruits prin- cipalement, auxquels ils font souvent un tort réel au printemps, ce qui engage à leur donner la chasse dans cette saison. Le bec voûté, et comme formé de deux coupes arrondies des espèces types, peut- être les seules vraiment gemmivores , n'est probablement ainsi conformé que pour fa- ciliter à ces Oiseaux la préhension des bour- geons, tout en étant également bien adapté à celle des graines lorsque leur maturité leur permet de s'en nourrir, f^oy. pvrrhuujjées. (Lafr.) A propos du Bouvreuil commun, si bien BOU figuré à la pi. 21 de notre atlas, l'auteur de l'article précédent fait mention d'une race que l'on a considérée jusqu'à ces der- niers temps comme propre aux contrées septentrionales de l'Europe. Des recherches faites à notre instigation, dans nos Basses Alpes, par l'abbé Caire, sont venues nous démontrer que cette race, depuis longtemps distinguée sous le nom de Bouvreuil pon- ceau, vivait et se reproduisait chez nous à des altitudes assez grandes- La race appar- tient donc à notre faune. Le Bouvreuil ponceau ne se distinguant du Bouvreuil commun que par une taille plus forte, on a cherché si les habitudes na- turelles de ces oiseaux ne présenteraient pas quelques particularités qui corroboreraient celles que fournissent les dimensions, et légi- timeraient, par conséquent, la distinction que l'on en a faite. Les uns ont cru remar- quer que le chant du premier était plus varié et plus étendu que celui du second ; les autres ont vu que les deux oiseaux, à l'état de liberté et vivant dans le même canton, loin de se rechercher, faisaient le plus ordinairement bande à part. Ce der- nier fait se trouve coniirmé par les obser- vations de l'abbé Caire, qui de plus a con- staté que le Bouvreuil dont il s'agit ne se rencontre, sur nos Alpes, que dans les forêts froides et élevées de sapins, toujours et en toutes saasons, au revers nord des mon- tagnes, jamais au midi; que, durant l'été, on ne le trouve qu'en petit nombre, par paires isolées et dans quelques localités seu- lement; qu'en hiver, malgré les neiges et les froids rigoureux, il continue d'habiter les mêmes quartiers. C'est sur les jeunes sapins, à 1 mètre ou 2 du sol, et dans les parties les plus boi- sées, que ce Bouvreuil établit son nid. des radicelles et de la mousse des vieux sapins, grossièrement amalgamées, le com- posent. Il pond une première fois vers le milieu de juin, une seconde fois vers le milieu d'aoïît et même plus tard, car on rencontre parfois des petits nouvellement éclos dans les premiers jours de septembre. Ses œufs sont notablement plus gros et d'un blanc bleuâtre, généralement un peu [ilus foncé que ceux du Bouvreuil commua. (Z. G.) BOUVRELX. OIS. — Nom vulgaire du BOV Bouvreuil ordinaire, en Basse -Normandie. BOLV'ROIV. OIS. — Koijez bouveron. BOUZE DE VACHE, bot. cr. — Espèce d'Agaric que Paulet a figurée planche 179, et à laquelle il a donné ce nom à cause de son étendue : c'est l'agaric dont le chapeau at- teint les plus grandes dimensions , puisqu'il a quelquefois plus d'un pied de diamètre. Je ne l'ai jamais rencontré , quoiqu'il croisse dans les environs de Paris , et je ne sais à quelle espèce le rapporter. (Lév.) *BOVEA , Dec. bot. ph. — Synonyme de Lindeiibergia , Link. BOVIDÉS, Mamm. — La famille des Bovidés, dont le type le plus connu est notre bœuf domestique, est la première et la plus utile de celles que renferme l'ordre des Ru- nants. Les Bovidés sont caractérisés par leurs cornes à étui, et leurs dents en même nombre et disposées d'après la même for- mule que celles du Bœuf ; sans aucune trace, par conséquent, d'incisives ni de canines à la mâchoire supérieure. On y place en première ligne : 1° Les BœuFS, divisés eux-mêmes en Gayals ou Bibos, Bœufs proprement dits ou Taurus, Yaks ou Poephagus, Bonases ou Bisons et Aurochs, Buffles et Ovibos {Voy. principalement l'article Bceufs pour toutes ces divisions). 2» Celle des Chèvhes (Caprins) dont il est question à l'article Cbèvbes, et par com- plément à l'article Daims; elle comprend les Chèvres proprement diles on Chèvres do- mestiques, les Bouquetins et les Kémas. Il n'y a que deux espèces dans ce dernier genre, l'une et l'autre propres aux montagnes de l'Inde, soit le Nilgherries, soit les monta- gnes du Népaul. 3» Celle des Moctons [Ovins) divisée gé- aériquement en Moutons proprement dits ou Moutons domestiques, et Mouflons (Voy. Moutons) . 4° Celle bien plus nombreuse des Anti- lopes {Antilopins) aujourd'hui partagée en près de quarante genres dont nous nous bornerons à rappeler les noms. Ce sont, pour les Antilopes vivantes, les genres Sm^ra, Pantholops, Procapra, Gasella, Tragops, Antidorcas, JEgoceros (I), Antilope, Tetra- cerus, Calolragus, Scopophorus, Oreotra- (1) .-Eqoceros, Sundeval. Espèce unique : L'Anti- lYOrlh [in Philos, mag. 1824 , p. 299) dans le grand g. ALoe, de la famille des Liliacécs. Foy. aloes. (A. R.) BOWLESIA (W. Bowles, botaniste irlan- dais). EOT. ni. —Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Orthospermées-Hy- drocotylées , créé par Ruiz et Pavon (F/. BOY Veniv. Prod., 44, t. 34), renfermant 7 ou 8 espèces indigènes de l'Amérique australe. Ce sont des plantes herbacées annuelles, I débiles, souvent couvertes d'une pubescence rude; à feuilles subopposées, pétiolées, sim- ples, lobées ou dentées ; à ombelles pauci- flores , axillaires , simples : l'une d'elles , le B. lenera, des environs de Monte-Video , est cultivée dans les jardins. (C. L.) BOYAU BOT. CR — Nom vulgaire d'une espèce du genre CUorda de Lamouroux, Fu- cus filtim de Linné. BOYAUX. zooL. — Fotjez intestins. BOYAUX DE CHAT, annél.— Nom vul- gaire des Tarets et des Tubipores. — En botanique , on nomme ainsi vulgairement une espèce d'Hydrophyte, l'UI ve intestinale , Ulvainiestinalis, qui se trouve dans les eaux douces, saumàtres et salées. BOYAUX DU DIABLE, bot. pu. — Nom vulgaire du Smilax Salsepareille aux An- tilles. BOYCIXINGA. REPT. — Nom de pays d'une espèce de Crotale. (P. G.) *B0YKIXIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, formé parNuttal [Joum. Acad. Philad., VII, 113), et renfermant plusieurs espèces découvertes dans l'Amérique boréale. Ce sont des plantes herbacées vivaccs , à feuilles alternes , pal- matilobées, incisées-dentées, chaque dente- lure mucronée , portées par des pétioles comme stipulés à la base ; à fleurs petites , en corymbes ou en cymes. (C. L.) BOYMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de Zanthoxylées établi d'après un ar- brisseau de la Chine , et dédié au Père Boym , jésuite polonais , auteur d'un petit ouvrage très rare, publié en 1656, à Vienne , sur les animaux et plantes de la Chine, sou s le titre de Flora sinensis. Ses caractère s sont les suivants : Fleurs diclines : les mâ- les encore inconnues , les femelles à calice court , 5-fide et à 6 pétales plus longs que lui, avec 5 étamines réduites à 5 petits rudi- ments squamiformes. Ovaires 6 , portés sur un court gynobase , soudés inférieuremenl et en simulant un seul par leur rapproche- ment assez intime, partagés chacun sur leur dos par un sillon longitudinal, et contenant deux ovules superposés. Styles 5, rapprochés en un seul qui part du haut de l'angle in- terne des ovaires , et va en se dilatant de la BRA base au sommet que forme un stigmate dis- coïde, du centre duquel rayonnent cinq sil- lons. Autant de capsules soudées inférieurc- ment entre elles, divergeant supérieurement, formant un angle en dedans , convexes en dehors, couvertes de tubercules glanduleux et s'éeartant en deux valves dans lesquels l'endocarpe cartilagineux se détache du reste. Graines solitaires par avortement, globuleu- ses , dont le test est criblé de petites fossettes sous l'épiderme lisse qui le recouvre. Les feuilles sont opposées, à 2-3 paires de folioles terminées par une impaire; les fleurs dispo- sées en cymes dichotomes. (Ad. J.) BOZUÉ. iMOLL. — Nom vulgaire de l'Am- pullaire ovale. BRABEIUM ou BRABEJUM (|3pc<Çsrov , sceptre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées-Nucamentacées, tribu des Pcr- sooniées, établi par Linné {Manl. 1G8 ) sur une plante du Cap, cultivée dans les serres d'Europe. C'est un arbre à feuilles verticil- lées, dentées en scie ; les fleurs, disposées en épis, sont fasciculées-ternées, ou plus nom- breuses , embrassées par une bractée com- mune; plusieurs restent simplement mâles, par l'effet de l'avortement des ovules. Le péri- gone est en 4-phylle, régulier ; des squamu- les hy pogynes , connées en une sorte de gaîne, accompagnent les 4 étaraines ; le style est filiforme , à stigmate vertical. Le fruit est un drupe sec, monosperrae. (C. L.) BRABYLA, Linn. eot. ph. — Synonyme de Brabeium. 'BRACHAIVTIIEMUM (jSpax--'?, court; âv- 9c/xov, synonyme de av9oç, fleur), bot. ph. — Ce genre est voisin des Leucanihemum , et fait partie des Composées, tribu des Sénécio- nidées. Il a pour caractères , d'après M. De Candolle : Capitule multiflore (25), radié. Ligules femelles 5-6, courtes, obovales, obscu- rément tridcntées , jaunes ainsi que les fleu- rons du disque qui sont hermaphrodites et pourvus d'un tube cylindracé. Piéceptacle subconvexe, alvéolé. Involucre imbriqué , formé d'un petit nombre d'écailles,dont les in- térieures très obtuses sont munies d'un large bord transparent. Rameaux du style privés d'appendices. Fruits triangulaires , glabres , dépourvus d'aigrette, et surmontés d'un petit disque épigyne. — Ce genre ne renferme qu'une seule espèce indigène des déserts delà SOongarie. (J. D.) T. II. BRA 761 •BRACHÉLIE. Brachelia (Ppa^vç, court). INS. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires, et qu'il place dans la famille des Calyptérées , tribu des Entomobies , section des Microcérées. Ce genre est fondé sur une seule espèce provenant du cap de Bonne-Es- pérance , et faisant partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l'avait reçue de La- treille : ce dernier l'avait étiquetée Tachina ff^estermanni. (D.) BRACeÉLYTRES. Brachelylra{Ç,pa.xiz, court; ÉOvTpov, élytre ouétui). ms. — Famille des Coléoptères pentamères, ainsi nommée, parce que toutes les espèces qu'elle renferme ont leurs élytres plus ou moins courtes.Cepen- dantce caractère se retrouve également dans plusieurs genres qui n'en font pas partie , et nous citerons entre autres les Molorches et les Atractocères, chez lesquels il est très pro- noncé. C'est ce qui a déterminé M. Erichson, dans sa Monographie de celte famille, à sup- primer la dénomination de Brachélytres , et à intituler son ouvrage Gênera et species Staphylinorum, etc., la famille dont il s'a- git correspondant en efl"et à l'ancien genre Staphylimis de Linné. Mais , bien que dans ce Dictionnaire nous suivions la méthode de l'auteur allemand que nous venons de citer, comme la plus récente et la plus au niveau des progrès de la science , nous avons cru devoir conserver la dénomination de Bra- chélytres , attendu que depuis sa création par Latreille, elle a été adoptée par tous les entomologistes français, et a pré- valu sur celle de StaphyUniens, qu'on avait voulu y substituer. D'ailleurs il est bon d'observer que si l'on appliquait dans toute sa rigueur le principe émis par M. Erichson à tous les noms de familles , de tribus et de genres, qui ont une signification en entomo- logie, il faudrait les changer presque tous. De toutes les familles de Coléoptères, celle des Brachélytres est une des plus difficiles à étudier, à cause du grand nombre d'espèces presque microscopiques ou peu caractérisées qu'elle renferme , aussi fallait-il joindre , comme l'auteur allemand, beaucoup de pa- tience à une grande sagacité d'observation pour en entreprendre la monographie , et la conduire à bonne fin. A la vérité , la rouU* lui avait été aplanie par plusieurs entomo- logistes distingués, tels que Paykull ( Mono- 48* 762 BRA graphia Staphylinontm suecica, iSOO), Gravcn- horst ( Monogr. microplerorum, 1806), Man- nerheim (Précis d'u7ï nouvel arrangement de la famille da Brachélytres , 1830), et Nord- mann [Symbola ad moiiographiam Siaphylin., 1837) ; mais aucun de ces auteurs ne possé- dait un assez grand nombre d'espèces pour fonder une classification applicable à toutes celles qu'on connaît aujourd'hui. Il existait donc à cet égard une lacune que M. Erich- son s'est chargé de combler, après avoir ras- semblé le plus de matériaux possible, c'est- à-dire après avoir fait un appel aux entomo- logistes les plus riches en Brachélytres , et qui se sont empressés d'y répondre. Ainsi il a pu opérer sur une base beaucoup plus large que, celle sur laquelle ses devanciers avaient travaillé , et donner par conséquent une méthode sinon plus naturelle , du moins d'une application plus générale que toutes celles qui l'ont précédée. Les bornes qui nous sont prescrites ne nous permettent pas de présenter ici une analyse complète de cette méthode ; nous nous bornerons à en faire connaître les principales bases. L'auteur par- tage d'abord les Brachélytres en deux gran- des divisions : l'une de ceux dont les stigma- tes du prolhorax sont visibles, l'autre de ceux chez lesquels ils sont cachés. La première se compose de 3 tribus , qui sont : les Âleocha- rirti, les Tachyporini et les Slnphylini ; la se- conde en renferme 8 , qui sont : les Pœde- ri)i>, les Pinophilini , les Sleinini, les Oxyle- lini, les Piesiini, les Phlœocharini, les Oma- lini et les Proteinini. Dans ces onze tribus sont répartis 113 genres , fondés principale- ment sur les parties de la bouche. Nous ren- voyons à chacune de ces tribus , auxquelles nous avons conservé l'ancienne terminaison en ide , pour connaître les noms des genres qu'elles contiennent respectivement, ainsi que les caractères sur lesquels elles sont fon- dées.—M. Lacordaire et M. le comte de Cas- telnau réunissent les Élaphiens aux Bra- chélytres. Il est certain qu'abstraction faite (les articles des tarses , dont beaucoup d'en- tomologistes ne tiennent plus compte aujour- d'hui dans leur classification , ces deux fa- milles ont entre elles la plus grande analogie ; mais il n'en est pas de même de celle des I Palpeurs de Lalreille, que M. de Castelnau I comprend également comme sous -famille parmi les Brachélytres. Les Palpeurs ont BRA l'abdomen entièrement caché par les élylres, et ne peuvent par là même entrer dans une famille dont le principal caractère est préci- sément d'avoir cette partie du corps plus ou moins découverte. Au reste, ce qui frappe le plus, au premier coup d'œil, dans la majeure partie des espèces de cette famille, c'est une forme très allongée, aplatie; une tête large, avec des antennes courtes et des mandibules fortes et avancées ; un prothorax court ; un abdomen très long, et couvert seulement en partie par les élytres, qui sont plus ou moins courtes et tronquées carrément ou oblique- ment à leur extrémité ; des pattes médiocres et assez grêles , avec les tarses antérieurs or- dinairement dilatés. — Ces Insectes sont tous très agiles , et volent pour la plupart assez bien ; néanmoins ils font assez rarement usage de leurs ailes. Celles-ci, quoique pro- tégées par des élytres très courtes , sont ce- pendant très longues quand elles sont déve- loppées, et se trouvent, dans l'état de repos, pliées sur elles-mêmes en trois ou quatre par- ties. Presque tous les Brachélytres , surtout les grandes espèces , ont l'habitude de rele- ver en courant leur abdomen , et quelques petites, parmi les Aléocharides, le ramènent si complètement sur leur dos , qu'elles ont alors une forme presque globuleuse. Celte partie de leur corps est extrêmement flexi- ble , et c'est à l'aide des mouvements qu'ils lui donnent qu'ils font rentrer leurs ailes sous les élytres, lorsqu'ils cessent de voler. Leur anus est garni de deux vésicules coni- ques, velues, que l'insecte fait sortir à vo- lonté, et d'où s'échappe une vapeur très sub- tile et très odorante. Les espèces qui vivent de matières animales ou végétales décompo- sées exhalent une odeur de musc particulière à tous les Coléoptères nécrophages. Les Brachélytres sont en général très vora- ces, et les esp. de chaque tribu ont une ma- nière de vivre assez uniforme. On les trouve dans les cadavres, le fumier, les matières ex- crémentielles, les plaies des arbres, lesBolets, et sous les écorces. Quelques uns ne fré- quentent que les fleurs , et un petit nombre vit en société avec une esp. de Fourmis , la Formica nifa Fabr. Leurs larves ressem- blent beaucoup à l'insecte parfait, vivent dans les mêmes endroits, et se nourris- sent des mêmes matières que celui-ci ; mais il est assez rare de les rencontrer, et l'on BRA n'en connaît encore qu'un petit nombre. Elles sont très agiles, et se changent en nymphes immobiles comme celles des autres Coléoptères.— M. Léon Dufour a étudié l'a- natomie des Brachélytres dans les g. Sia- phijlinus et Pœderu.t, et il a trouvé que leur tube intestinal différait très peu de celui des Carabiques, dont ils ont en effet la manière de vivre. ( Ployez ces deux mots pour plus de détails.) Linné, dans la dernière édition de son Sysiema uoturœ , ne mentionne que 2G espèces de Brachélytres, et M. Erichson en décrit près de IGOO dans sa Monographie. Ces Insectes se trouvent répandus sur tout le globe, mais plus abondamment dans les parties boréales et tempérées. La majeure partie de ceux qu'on connaît appartiennent à l'Europe. (D.) "BRACIIIELLE. Bvachiella (diminutif de brachium , bras ). crust. — Genre de Lernées établi par G. Cuvier ( Règ. anim. , III , 267, 1830), et qu'il suppose pouvoir, ainsi que ses Anchorclhiy rentrer dans les Lernéomyzesde M. de Blain ville. C'est ce qui a été confirmé par M. Milne-Edwards , dont la famille des Lernéopodes est en effet une extension du g. Len/eomyza, devenue nécessaire par suite de la révision de ses caractères. Cuvier donne pour caractères aux Brachielles deux proé- minences en forme de bras, se réunissant en une seule partie cornée par laquelle l'animal se flxe aux ouïes des Poissons. Il cite 4 esp. de Brachielles : B. ihyiuii Cuv. , l.ernea sal- monea Gisl., L. penieaiana Blainv. , L. Hu- chonis Schr.,et il dit qu'il y en a encore d'au- tres. Le g. Brachielle de Cuvier se compose, dit M. Milne-Edwards , de Lernéopodiens , dont les appendices brachiformes se réunis- sent à leur extrémité seulement ; dont la por- tion céphalique se prolonge en un cou très long, terminé par la bouche, et armé à son extrémité de deux paires de patles-màchoires ancreuses très apparentes , et dont le thorax est allongé, ovalaire ou pyriforme. Ici il n'y a pas d'appendices articulés insérés à la base du cou , près de l'origine des bras , comme chez les Trachéliastes , et les an- tennes ne sont pas distinctes. Enfin les tubes ovifères sont de longueur médiocre. Le mâle est extrêmement petit relative- ment à sa femelle ; son corps est divisé en deux portions ovalaires : l'antérieure repré- sente la tête et porte de grosses mains sub- BKA 763 chéliformes ; la seconde, plus grande que la première, constitue le thorax et offre des ar- ticulations transversales. MM. Nordmann et Kroyer se sont aussi occupés des Brachielles. (P. G.) •BRACIimiDES. Brachinidœ. iNS. — M. Stephens désigne ainsi, d'après Mac-Leay, une famille de Carabiques qui se compose des genres Drypta, Polisiichiis , Odacantha, Demetiias, Dromius, Lclna, Lamprias, Tarus et Brachiiuis. (D.) •BRACIIIMTES. ins. — M. de Castelnau désigne ainsi un groupe de Carabiques , de la tribu des Troncatipenncs , auxquels il donne pour caractères communs : Tête non étranglée en arrière en forme de col. Cro- chets des tarses non dentelés. Ce groupe se compose de 26 genres , dont le g. Brachinus est le type. (D-) BUACHIIMLS (/3p«x^ç, court), ins. -Genre de Coléoptères pcnlamères , famille des Ca- rabiques , tribu des Troncatipenncs , établi par Weber et adopté par tous les entomolo- gistes. M. Dejean , après en avoir donné les caractères dans son Species général, partage en deux grandes divisions les 85 espèces qu'il y rapporte. La première renferme celles dont les élytres sont sillonnées ; ce sont les plus grandes du genre, et presque toutes appar- tiennent à l'ancien continent. La seconde se compose des espèces qui ont les élytres pres- que unies: elles sont beaucoup plus petites que celles de la première division , et quel- ques unes , quoique de l'ancien continent , ont les angles postérieurs du corselet sail- lants et aigus comme celles de l'Amérique. Nous citerons comme type de la première division le B. juriuei Dej. , du Sénégal , et comme type de la seconde le B. G-marulaïus Leach , des Indes orientales. Nous crierons encore le B. coî/s/îch? Latr., du midi de la France, et le B. crepiiaus Fabr., très commun aux environs de Paris : ces deux dernières espèces sont figurées dans V Iconographie îles Coléoptères it Europe, par MM. Dejean et Boisduval , tom. I, pi. 17. Toutes les espèces du genre Brachinus se trouvent ordinairement sous les pierres , et 1 paraissent répandues sur toute la surface du globe ; elles partagent avec celles du genre Apiinus la propriété singulière de lancer par l'anus, lorsqu'elles sont inquiétées, une va- ! peur blanchâtre ou jaunâtre . avec détona- 764 BRA lion , et qui laisse après elle une odeur forte et pénétrante, analogue à celle de l'acide ni- trique. D'après l'expérience qu'on en a faite, cette vapeur est en effet très caustique, rou- git le bleu de tournesol, et produit sur la peau la sensation d'une brûlure. Les taches rouges qu'elle y forme passent promptement au brun et durent plusieurs jours, malgré de fréquentes lotions. M. Léon Dufour, si connu par ses beaux travaux anatomiques sur les Insectes, a pu- blié dans le temps ( -^4mi. du Muséum d'hist. liât., t. XXVIII, p. 70, et lYouv. bul- letin de la soc. pliilom., juillet 1812) un Mé- moire très intéressant sur l'une des esp. du g. dont il s'agit qu'il nomme B. displosor, le même que VApiinus balista lUig. Il résulte de ses observations que, lorsque cet insecte est pressé ou inquiété , il peut fournir dix à douze décharges successives avec détona- lion ; mais ensuite ses forces semblent épui- sées , et au lieu de fumée avec bruit , on ne voit plus sortir de son anus qu'une liqueur jaune , quelquefois brunâtre , se figeant à l'instant , et sous la forme d'une légère croûte. Observée immédiatement après son émission, cette liqueur laisse échapper quel- ques bulles d'air et semble être en fermen- tation. La mobilité des derniers anneaux du ventre permet à l'animal de diriger ses fusées en tous sens. Si c'est par le corselet qu'on l'inquiète , la surface des élytres est bientôt saupoudrée d'une sorte de poussière acide ré- sultant des explosions. Ces propriétés sont communes aux deux sexes. Voici maintenant une description abrégée, d'après le même auteur , de l'appareil pro- ducteur des explosions dont nous venons de parler. Cet appareil est situé dans la cavité abdominale et consiste en deux organes très distincts, dont l'un est Y w^aji& préparateur et l'autre l'organe conservateur. Le premier, plus intérieur , se présente sous deux as- pects différents , suivant qu'il est contracté ou dilaté. Dans le premier cas, c'est un corps blanchâtre, irrégulièrement arrondi, mou, paraissant glanduleux , placé sous les der- niers anneaux de l'abdomen , s'abouchant par un bout dans le réservoir, et se termi- nant constamment par l'autre en un filet très long et très grêle ; dans le second cas , c'esl-à-dire lorsqu'il est dilaté, il ressemble à un sac oblong, membraueux, diaphane, BRA rempli d'air, occupant alors toute l'étendue de l'abdomen, et paraissant libre, à l'excep- tion de l'extrémité qui s'abouche dans le réservoir. Le second organe ou le conserva- teur, et qui est aussi le réservoir, offre un corps sphérique de la grosseur d'une graine de navet, brun ou rougeâtre, d'une consis- tance papyracée , constant dans sa forme , creux intérieurement et placé sous le der- nier anneau dorsal, justement au-dessus du rectum. Il s'ouvre par un pore de chaque côté de l'anus. Un tube membraneux fort court, mû sans doute par le sphincter, sert à expulser la fumée. RI. Léon Dufour a ob- servé dans les Carabes et les Blaps un organe semblable à celui qu'il nomme préparateur mais qui n'est jamais gonflé d'air. (D.) BRACHION. Brachionus {(ipyxioiv, bras). SYST. — Genre établi par Mûller avec sa si- gnification actuelle , bien différente de celle que lui avaient donnée Hill et Pallas, qui dé- signaient ainsi des Vorticelles. Le genre de Muller, plus ou moins restreint, a été adopté par tous les micrographes qui l'ont suivi. 11 comprend des animaux à carapace en forme d'utricule déprimée ou de fourreau court , dentée en avant et largement ouverte, pour laisser sortir les lobes ciliés de l'appareil ro- tatoire , souvent dentée ou armée de pointes en arrière, et également ouverte pour le passage d'une queue articulée que termine une paire de doigts ou de stylets articulés. Les Brachions sont pourvus de mâchoires articulées et digitées à leur bord libre; ils montrent presque toujours au-dessus des mâchoires un point rouge qu'on a pris pour un œil ; ilé portent long-temps attaché à la naissance de la queue leur œuf, qui est pro- portionnellement très volumineux. Ceux des BrachionsdeMuller, qui ne présentent pas cet ensemble de caractères, ont été reportés dans les autres genres de la famille des Brachio- niens. Les vrais Brachions sont longs de 2 à 4 dixièmes de millimètre, et vivent dans les eaux stagnantes. (Duj.) BRACHIOMIDES. syst. — Famille de l'ordre des Crustodés de M. Bory de Saint- Vincent, parmi ses Microscopiques. Celle fa- mille comprend des animaux revêtus d'une enveloppe résistante ou d'une cuirasse , et ayant le corps muni postérieurement de queues ou d'appendices , et antérieurement de cils vibratiles. G«tte famille comprend BRA 9 genres divisés en 2 sections , savoir : les g. Erachion, Siliquelle, Rératelle, Tricalame el Troboskidie , qui ont 2 organes rotatoires distincts, el les g. Testudiuelle , Lépadelle , Mytiline et Squalinelle , dont les cils vibra- liles ne se développent jamais en 2 rotatoires complets et distincts. (Duj.) "BllACUIOlVIElMS. Braddonœa. syst.— Famille de Systolides nageurs cuirassés , comprenant des animaux de formes diverses; les uns presque orbiculaires , déprimés , les autres ovoides ou cylindriques ou compri- més, revêtus d'une cuirasse membraneuse d'une ou de deux pièces , souvent munis de pointes saillantes ou d'appendices résistants, tixes ou mobiles. Leur bouche est munie de mâchoires, et précédée par un vestibule dont les parois ciliées se prolongent plus ou moins en lobes garnis de cils vibratiles , offrant l'apparence de roues dentées en mouvement. Les uns sont sans queue , les autres ont une queue articulée , simple ou bifurquée. La famille des Brachioniens de M. Dujardin cor- respond assez exactement au genre Brachion de Millier, et se divise en dix genres, savoir : Ptérodine , Anourelle , Brachion , Lépadelle, Euchlanis, Dinocharis, Salpine, Colurelle , Katule, Polyarthre. 31. Ehrenbcrg divise ces mêmes animaux en ses 2 familles des Eu- chtaiiidoia et des Brachionœa ou Zygotroques cuirassés , cette dernière comprenant les genres IVoteus, Anarœa , Brachionus et Ple- rodina. (Duj.) *BRACIlIOPITHÈQUE. Bracidopilliecus (Ppaxt'wv, bras; irtO/ixoç, singe), mam. — M. de Blainville réunit sous ce nom généri- que les Orangs et les Gibbons ( voyez ces mots), dont un des caraclères communs est d'avoir les membres antérieurs fort longs. M. Hollard , dans ses lYouveaux éléments de zoologie , p. 575 , a adopté cette dénomina- tion. (P. G.) BKACUIOPODES.B)'ac/ao]JO(ia(;3pax'">', bras; ttoû; , pied), moll.— Ce nom, qui ré- ponde celuideConchifèresde Lamark, et de Palliobranches de M. de Blainville, a été créé par M. Duméril [Zool. anal., 180U), et adopté ensuite par Cuvier pour des Mollusques à co- quille bivalve, privés de locomotion, et flxés àdes corps solides.Ils offrent pour caractères : Un manteau à deux lobes toujours ouverts ; des branchies consistant en de petits feuillets ranges autour de chaque lobe de la face iu- BRA 765 terne; pas de pieds, mais deux bras charnus, ciliés et rétractiles; la bouche entre les ba- ses des bras et l'anus sur un des côtés ; deux cœurs aortiques, et un canal intestinal re- plié autour du foie. Les organes de la géné- ration et le système nerveux sont peu connus. Les g. qui composent la classe des Mollus- ques brachiopodcs sont, suivant les coupes proposées par M. Dcshaycs, les Lingules,les Térébratules, lesSpirifcres, les Strygocéplia- les, les Producles, les Mages et les Orblcules, dont les Coquilles adhèrent par le moyen d'un pédoncule fibreux, et les Thécidies, les Cranies et les Calcéoles, qui sont fixées par une de leurs valves , et quelquefois libres à l'état adulte. On trouve assez rarement les Brachio- podcs à l'état vivant; mais on eu connaît un grand nombre de fossiles. (C. d'O.) "BKACUIOPTÈRES (ftoa^ctov, bras ; -ttte- po'y, aile, nageoire), poiss. — Nom donné par 3L de Blainville à une famille de Poissons renfermant ceux dont les nageoires sont pé- diculées. (C. d'O.) •BRACHOCÈRES. Brachocera. ins. — 3L Macquart désigne ainsi l'une des deux grandes divisions établies par lui dans l'or- dre des Diptères : elle comprend tous ceux qui ont les antennes plus ou moins courtes, comparées à celles des Némocères , qui for- ment l'autre division. Les Brachocères se partagent ensuite d'après le nombre de soies dont se compose leur trompe ou suçoir, en Hexachœtes, Tetrachœtes el Dichœtes. Foyez ces mots , où nous entrons dans plus de dé- tails. (D.) *BRACHOIN!YX el BRACONYX (iSpa^us , court; i'vu?, ongle), ois. — Genre formé par Swainson dans sa sous-famille des Alaudinœ, répondant aux Alouettes de Cuvier, sur une espèce africaine, l'Alouette bateleuse deLe- vaillant, Afr., pi. 194. M. G. R. Gray {Lisl of the gênera ) remplace ce nom générique de Brachonyx, déjà employé en entomologie, par celui de Corypha (G, R. Gray). Ce g., qui ne contient que l'esp. type, fait partie de la 2' section de notre g. Alouette , celle que nous avons nommée Alouettes petites voi- Hères el percheuses. (Lafr.) *BRACHOI>ilX (|3p=cxv?, court ; ovu?, on- gle). INS.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- 766 BRA tocéres, division des Erirhinides , établi par Schœnherr aux dépens du genre Rhynchœ- nus , Fabr. Ce genre , adopté par M. Dejean dans la 3" édition de son Catalogue, ne ren- ferme qu'une seule espèce , le Rhynchœnus indigenus de Gyllenhal , qui se trouve en Suède , en Norwége et en Allemagne. (D.) •BRACHY.ICAXTHA ( fioaxv? , court; âxavOa , épine), ijis. — Genre de Coléoptères trinières , établi par 31. Chevrolat avec les CoccinelLu dciiiipes , bisquinque-pmiulala et ursimi de Fabricius , originaires des Étals- Unis. M. Dejean , qui adopte ce genre dans son Catalogue, en mentionne dix espèces de l'Amérique septentrionale et méridionale. Ce genre est assez voisin des Scymmis ; mais, au lieu d'être velu , il est glabre. La tête en est large, et les yeux en sont gros et distants. Ce qui le fait reconnaître aisément, c'est une épine très aiguë, située extérieurement prés de la base des jambes antérieures. (C.) BRACHYACHimS. bot. fh. — Syno- nyme de Braclujris. BRACHYAIVTHEMUM. boï. ni.~Foyez BRACHANTIIEMUM. *BRACHYASPISTES (,3paxv;, court ; ài- TTiur/j;, écussonné). ins. — Genre de Coléop- tères tétramèrcs, famille des Curculionidcs, ordre des Gonatocères, division des Brachy- dériles , créé par Schœnherr, et placé par lui après le genre ^siycus, avec lequel il a beau- coup d'affinité; mais il porte un écusson court et transverse, tandis que l'écusson du précédent est triangulaire et fort aigu par Je bas. L'espèce qui a servi de type à l'auteur a été nommée par lui B.femorulis ,- elle provient des Indes orientales, depuis , M. Perrotet a rapporté des Neel-Gherries 4 esp. qui ren- trent dans ce genre ; l'une d'elles est de cou- leur fort tranchée, et une autre est couverte d'écaillés diamanlées très brillantes. (C.) •BRACHYBAMIJS {^p^-yyi, court ; /3aa.-/,, pas]. i.Ns. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionidcs, ordre des Go- natocères , légion des iMécorhynchides de Schœnherr [Sysi. Cure, t. III , p. 330 , g. 215 ). Ce g. , créé par Germar, a été adopté par M. Schœnherr, qui le place entre les Bra- choiiyx et les Bradybaïus. Ses tarses sont courts, larges, leur pénultième article est bilobé; mais le caractère qui le distingue surtout des g. les plus voisins, c'est que ces tarses n'ont qu'un seul ongle. L'espèce dé- BRA crile a été nommée B. elecius Gr. ; elle a été trouvée dans les environs de Boston , et n'a pas plus de 0'",002 de longueur. (C.) BRACHYCARP.EA (/îpaxv,- , court ; x>p- Trnov, fruit). BOT. PU. — Genre de la famille des Crucifères-Diplécolobées, tribu des Sé- nébiérées, formé par JeCandolle [Sysi., II, 098 ) sur VHeliophila fluva L. fils. Il ne ren- ferme que cette plante. C'est un arbrisseau du Cap, glabre, à rameaux grêles, garnis de feuilles oblongues ou linéaires, très entiè- res , mucronées ; à fleurs grandes , jaunes ou pourprées. (C. L.) *BRACHYCEIVTRUM (/Spa^vç, court; xivTpov , aiguillon), bot. pu. — Genre de la familledesMélastomacées-Mélastomées, tribu des Lavoisiérées , formé par Meisner [Gen., 114) aux dépens du Rhexia exceUa de Lon- pland , et ne renfermant encore que cette espèce. (c. L.) * BRACHYCÉPHALE. Bracliycepludus ((3paxv?, court; xEtpa)-^', tête). REPT. — C'est un genre fort singulier de Batraciens voisins des Crapauds, établi d'abord par M. Fitzin- ger sous le nom que nous adoptons ici , et nommé ensuite ^'p/if/ip/f/eî-, c'est-à-dire Porte- selle, par feu 31. Th. Cocteau , qui a donné sur ces petits Pieptiles des détails fort intéres- sants. On ne connaît qu'une seule espèce de Bra- chycéphale {IJiifo ep/iippium Spix., Epliippi- ger Spixii , el aurmiliacus Coct. ), petit Bu- foniforme du Brésil et de la Guiane. Cet animal manque de parotides , et sa mem- brane du tympan n'est pas visible à l'exté- rieur ; il n'a pas de dents palatines, et ce qui constitue surtout son caractère dislinctif, c'est qu'il présente à la région dorsale une sorte de petit bouclier, dont on retrouve un rudiment chez certains Ceraioplirys , et qui est une ossification du derme à cet endroit. Celte partie osseuse, au-devant de laquelle est une autre petite plaque de même nature, laisse entre elle et les apophyses transverscs des vertèbres un canal pour le passage des muscles supérieurs à la colonne vertébrale, et les apophyses transveises des quatrième et cinquième vertèbres sont seules soudées par leurs extrémités aux bords de la plaque clypéale. On a considéré celle-ci comme une expansion des apophyses épineuses qu'elle recouvre ; mais il est beaucoup plus ration- nol d'y voir une pièce dermato-squelétique , I3RA c'esl-à-dire un encroûtement osseux dune partie de la peau. Le dessus de la tête du Brachycéphale offre aussi une disposition analogue. Les doigts de cet animal méritent aussi d'être signalés : trois seulement à cha- que patte sont bien développés ; le quatrième des antérieurs , les quatrième et cinquième des postérieurs consistant en simples tuber- cules si petits , que Spix , Fitzinger et Wa- gler ont décrit les Brachycéphaies comme des Batraciens tridactyles ; et c'est en leur reconnaissant quatre doigts antérieurement et cinq en arrière, que M. Cocteau fut con- duit à faire des animaux qu'il observait un genre distinct de celui qu'avait établi M. Fit- zinger. MM. Duméril et Bibron ont rectiflé depuis ce point de synonymie. (P. G.) BRACHYCERCLS ( A""/^? . court ; xs'pxoç , queue), ins. — Nom employé par M. Curtis pour désigner un g. de la famille des Éphémérides, de l'ordre des Névroptè- res, ayant déjà reçu de M. Burmeister la dé- nomination d'Oxycijpha. (Bl.) BRACHYCÈRE. Brachijcems {^pax^i, court; xî'paç, corne), ins.— Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Curculionides , ordre des Gonatocères, division des Brachy- cérides, établi par Fabricius , et adopté par tous les autres entomologistes , y compris Schoenherr, dont nous suivons ici la méthode. Les Brachycères ont le corps ovale ou globu- leux, presque toujours couvert d'aspérités ou de rugosités très variées ; les éiytres soudées embrassant les côtés de l'abdomen , et sans ailes en dessous; les antennes plus cour- tes que la tête, presque droites , et grossis- sant de la base au sommet; la tête incli- née, allongée en forme de trompe épaisse, et enfin les tarses flliformes et dépourvus de houppes. Ce g. se distingue des autres Curculionites, non seulement par son organisation , mais par la manière de vivre de toutes les espè- ces qui le composent. Les Brachycères ne fréquentent pas les fleurs, et ne se trouvent jamais, comme les autres, sur les arbres ou sur les plantes. On les rencontre toujours à terre ou grimpant avec peine contre les murs ou les rochers ; car, bien qu'en com- pensation du défaut d'ailes la nature leur ait donné des pattes assez longues et très fortes, relativement à leur corps, ils ne se meuvent qu'avec beaucoup de lenteur. Ces BRA 767 Insectes ne se trouvent que dans les contrées chaudes et arides de l'ancien continent ; jus- qu'à présent l'Amérique et la Nouvelle- Hollande n'en ont fourni aucun. Schœnherr en décrit ou désigne 1 12 espèces, dont le plus grand nombre appartient à l'Afrique. Parmi celles qu'on trouve en Europe, nous citerons le B. algiru.'i Fabr., qui habile à la fois l'Al- gérie et les côtes de la Provence, et le II. un- (lattis Oliv., qui est très commun dans les en- virons de Marseille , et dans la ville même, où je l'ai pris en quantité contre les murs des rues qui avoisinent la-campagne. On ne connaît pas encore les larves de ces Insectes; mais bien que tout fasse présumer qu'elles vivent dans l'intérieur de la terre, on est encore à concevoir quelle substance nutritive elles peuvent y trouver, vu l'ari- dité des lieux où l'on rencontre l'insecte par- fait. (D.) "BRACIIYCÉRÉES. Brachyceralœ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de ses 3Iyodaires qui se compose des g. Miltogramma , Merjœra et ylmobia, et qui rentre dans la tribu des Jlusci- des-Créophiles de M. Macquart. Voyez ces mots. (D.) "BRACRYCÉRIDES. Brachycerides. ins. — Schœnherr désigne ainsi la 1"^' division de ses Gonatocères dans la famille des Curcu- lionides, et qui a pour type le g. Brachyce- rus [voyez ce mot). Celle division ne se com- pose que de deux g.: Brachycems déjà nommd, Qi M icrocerus. (D.) •BRACIIYCIIITOIV ( |3paxv? , court ; x'" Twv, tunique), bot. pn. — Un des sous-gen- res indiqués par Schott et Endlicher ( Me- leih. 34) dans le g. StercuUa de Linné. Il ne renferme qu'un arbre de la Nouvelle-Hol- lande tropicale; à feuilles arrondies, très amples, sublobées ; à fleurs grandes, parse- mées de points assez apparents ; elles sont so- litaires et paraissent dans l'aisselle des feuil- les, qui tombent de bonne heure. (C. L.) *BRACHYCLADOS (i3p: court ; //.wT-a , langue, languette), bot. ph. — Genre établi par Forster , et faisant aujour- d'hui partie de la tribu des Eupatoriées , dans la famille des Composées. Ses caract. sont: Capitule pluriflore (9-10), hélérogame; fleurs du rayon 1-sériées, femelles, très cour- tes,ligulées ou obliquement tubuleuses, sou- vent moins longues que le disque : celles de ce dernier tubuleuses , 5-dentées, hermaphro- dites. Réceptacle nu. Involucre oblong , ca- liculé et formé d'une seule série d'écaillés linéaires. Styles des fleurs du rayon, sail- lants , recourbés , obtus , renflés en massue au sommet ; ceux du disque inclus presque entiers. Fruits oblongs, surmontés d'une ai- grette, composés de soies très denses, raides, soudées à la base en une sorte d'anneau. — T. il. BRA <69 Les Brachijglouis sont toutes indigènes de l'Australie. Ce sont des arbres garnis de feuilles alternes, ovales, tomenteusesen des- sous , et offrant des capitules disposés en corymbe. (J. D.) "BRACHYGIVATHLS (Ppax^î. court; yva- 9iç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères penlamères , famille des Carabiques , tribu des Panagéides de Hope, établi par Perty, et qui correspond à celui établi antérieurement par Oberleitner sous le nom d'Eurysomu , et adopté par M. Dejean , qui en a publié les caractères dans son Spccies. (C.) *BRACHYL^IVA (/3paxv?, court; >arva, surtout , enveloppe), bot. pu. — Ce genre a été établi par M. R. Brown aux dépens des Baccharis, dont il diiïère en partie par son involucre imbrique , composé d'écaillés co- riaces ; par son réceptacle nu ; par ses fleurs dioiques : les mâles à anthères saillantes , munies d'appendices basilaires ; les femelles plus étroites, à limbe 5-fîde, munies de fila- ments stériles , de stigmates linguiformes , glabres ; par raigretle , dans les deux sexes, formée de soies scabres. — Les Brachylœna habitent le cap de Bonne-Espérance. On en cultive une espèce dans les jardins de bota- nique , sous le nom de Baccliaris neriifolia. (J. D.) "BRACHYLEPIS (i3p«x^'î. court; It-r^k , écaille), bot. ph. —Genre de la famille des Asclépiadacécs-Asclépiadées vraies, créé par Hooker et Arnott {Jouni. of bol., 290) sur un arbrisseau péruvien , subvolubile , pubes- cent; à feuilles opposées, membranacées, cordiformes ; à fleurs en corymbes dont les pédoncules axillaires. Calice 5-parli ; corolle rotacée ; couronne staminale 6-pliylle , très courte, obtuse , entière ; anthères terminées par un appendice membranacé ; pollinies claviformes fixées au sommet , pendantes ; stigmate allongé, bifide. Deux autres g. oni aussi reçu ce nom : l'un établi par Wighl et Arnott et synonyme du g. Cornaccliinia , Endl. ; l'autre créé par C.-A. Meyer et synonyme du g. Anabasis, L. (C. L.) BRACHYLOBOS (|3pax^?. court; XoÇÔ;, gousse). BOT. PH — Une des sections indiquées par De Candolle dans le genre Nasiuriium, R. Br. , et caractérisée principalement par une siliculc très courte. (C. L.) 'BRACIIYLOPHE. Brachylophus {/3paxv?, 49 770 BRA court j Jio'yoç, crête), eept. — L'Iguane à bandes , décrite par M. Al. Brongniart dans le Bulletin de la Société pliilomutique , est la seule espèce de ce genre. C'est un animal de la Nouvelle-Guinée et de quelques îles de l'O- céanie, entre autres de Tongatabou. MM. Du- méril et Bibron placent les Brachylophes parmi les Iguaniens pleurodontes, et les ca- ractérisent ainsi : Peau de la gorge lâche , un peu pendante longitudinalement ; plaques céphaliques très petites, polygones, égales, aplaties ; écailles de la partie supérieure du tronc granuleuses. Des dents palatines ; dents maxillaires dentelées sur les côtes ; une seule série de pores sous chaque cuisse ; une crête très basse tout le long du dos. Queue très longue, très grêle , comprimée à sa base , arrondie dans le reste de son éten- due, garnie de petites écailles égales, caré- nées, imbriquées et sans crête. (P. G.) *BRACHYLOPHL'S (/Spax^s» court; \é espèce propre au Brésil , qu'il place à tort parmi les Gallé- rucites. Les Braclnjmorphus, suivant M. Salle, sont très voraces ; ils courent sur le bois mort , et se nourrissent des Insectes qu'ils y rencontrent. (C.) 'BRACHYIVEURA (iSp«xv?, court ; v.vpa, corde, nerf), ins. — Genre de Diptères éta- bli par M. Rondani, et placé par lui dans sa tribu des Tipulides, famille des Cécidomines. Ce genre ne comprend qu'une espèce, nom- mée par l'auteur B.fusco-giisea, et qui vole sur les collines des environs de Parme. Elle a une demi-ligne de long ; elle est d'un gris brun, avec les pattes variées de blanc, et les ailes brunes et velues. (D.) *BRACHY1V0TUS ( /Spax"'; , court ; v5- Toç , dos). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères ; de la famille des Malacodcrmes. Suivant M. Hope, ce genre aurait été établi par M. Kirby aux dépens des Téléphores de Degéer, d'après une espèce originaire de la province deMassachussetts, aux États-Unis, et nommée par lui B. Bennetii. (C.) BRACIIYIVUS. INS.— Synonyme de Bra- chinus. BRACHYODOIV et BRACHYODOX- TIUM. BOT. OR. — Synonymes de Brachyo- dus. 'BRACIIYODUS (^p«x^?, court; oSoZç, dent). BOT. CR. — (Mousses.) Nom générique «réé par Furnrohr (/'7ora, 1827) pour le Weissia trichodes Hook. et Tayl. , et adopté BRA 771 par les auteurs de la Bryoloyia germanica. C'est à tort qu'on a voulu séparer cette mousse du genre naturel auquel elle appar- tient : aussi le nom de Furnrhor n'a-t-il pas été admis. (C. M.) BRACIIYOPE. Brachyopa[&payyi, petit ; 54', CL'iî)- INS.— Genre de l'ordre des Diptè- res, division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystomes , tribu des Syrpliides , créé par IIolTmansegg et adopté par Meigen, ainsi que par M. Mac^ quart , qui n'y rapporte que deux espèces : la B. coNK^uE, B. conka Meig., no 1 , la même que la RUingia leslacea Fall., ou la Musca conica Panz., 00, 20 ; et la B. bicolore, B. bi- color JMeig., la même que la RUingia id. Fall., n" 2. Ces 2 esp. sont désignées comme rares et sans indication de patrie. Lalreille les comprend dans son genre Milesia. (D.) 'BUACIIYOTLM {[èpay^i^-co^, à courtes oreilles), bot. pu. — Section indiquée par De Candolle {Prodi-., IIl, 13G) dans le genre ^r- throslemma , Pav. (C. L.) *BRACHYOTl)S ( jSpax'^^'^oî . à courtes oreilles), ois. — Genre formé par Gould sur le Hibou brachyoté, Sirix bracUyoïus Gme\., et adopté par Bonaparte ( liirds of Europe and Nonk America ) , qui le place dans sa sous-famille des ULulinœ, de sa famille des Siridœ. Il est également indiqué dans Gray, Lislof gênera, etc. f^oy. hibou. (F^AFR.) *BRACHYPALPE. Bracbypa /3pa- xv?, court; palpas, palpe), uns. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Bra- chocères , subdivision des Télrachœtes , fa- mille des Brachystomes , tribu des Syrphi- des , établi par M. Macquart aux dépens du genre Xyloia de Meigen. Les espèces dont il se compose se distinguent des autres Xylotes par trois caractères assez importants : le corps velu , qui leur donne un aspect diffé- rent ; les palpes courts et les hanches posté- rieures simples ; de plus l'abdomen n'offre pas la bande fauve qui ceint ordinairement cette partie du corps chez les Xylotes. L'au- teur rapporte à ce genre 5 esp., toutes de France , parmi lesquelles nous citerons seu- lement la première : B. a jambes torses {V. varus ) , Xylota id. Meig., n= 2 ; MUesio vara Fab. Cette espèce se repose sur les fleurs de l'Aubépine ; elle est rare. (DO ^BRACIIYPALPLS v/Spaxvç, court ; Tpal- ■pus , palpe). INS. — Genre de Coléoptères 772 BRA peniaméres, de la famille des Palpicornes , créé par M. Delaporte { Buffon - Duménil , t. II), avec YHyd. bipunciaïus de Fab. et le globuhis de Paykull. Cet entomologiste y rap- porte encore 2 autres esp., qu'il décrit comme nouvelles , sous les noms de B. similis et B. pallidus, et il les indique comme se trouvant avec les 1'" aux environs de Paris. Le principal caractère de ce genre , suivant M. Delaporte, résiderait dans les palpes maxil- laires, dont le dernier article serait au moins de la longueur du précédent. (C.) •BRACHYPETALOIV , Dun. (/Spa^vî, court ; Treraiov , pétale). BOT. PH. — Une des sections du g. ^e/ia«;/!e/n«>n, Tourn. (C. L.) •BRACHYPÈTES (/2p«xv4, ur ; ttstocu, j'ouvre les ailes), ois. — Genre formé par Swafnson, en 1837 {Class. of birds), dans sa famille des Halcyonidce , et synonyme de Chelidoptera de Gould , dont la formation lui est antérieure d'une année , selon G.-R. Gray. Ployez chelidoptera et tamatianées. (Lafr.) •BRACHTPHYLLA (/Spa^vç, court; ï-v'îi- iov, feuille). MAM. — Genre de la famille des Chéiroptères, établi par Gray, pour une seule espèce, le B. cavermmm, qui se trouve dans l'île Saint-Vincent. Ce g. a beaucoup de rapports avec le g. Glossophage de M. Geof- froy- (C. D'O.) •BRACHYPHYLLUM ( /3p«xv? , court; llov, feuille). BOT. ph.— Genre de végétaux fossiles, découverts dans le terrain oolilhique inférieur, et formé par Ad. Brongniart [Prod. 119), qui le rapporte aux Conifères. L'auteur le caractérise principalement par des ra- meaux pennés , épars ; par des feuilles très courtes , coniques , disposées en spirale. (C. L.) ^"BRACHYPLATYS (^pa^v?, court; «Aa- Tv'î , large), ins. — Genre d'Hémiptères, de la famille des Géocorizes, établi par Serville pour des Insectes rapportés de Vanikoro par les naturalistes de l'expédition de l'Astro- labe, et différant des Scutellaires par une tête plus large , et l'écusson échancré en ar- rière dans les niàlcs. (C. d'O.) *BRACHYPODI\ÉES ( iSpa^v; , court ; wo3ç, pied). OIS.— Sous-famille de Swainson {CUiss. of bird'i), faisant partie de sa famille des Merulidœ. Nous l'avions d'abord adoptée sous le nom de Brachypodinées ; mais par suite de la suppression du genre Brachypus BRA par M. G.-R. Gray, cette sous-famille perd ce nom et prend celui de Pycnonotiniet, Voy. ce mot. (Lafr.) BRACHYPODIUM ( ôp«xv? court; ttoûç, pied). BOT. PH. — Famille des Graminées. Palisot de Beauvois , dans son Agrostogra- phie, avait établi sous ce nom un genre dans lequel il réunissait certaines espèces des genres Fesiuca et Triiicum , dont les valves de la lépicène sont lancéolées-aiguës , les épillets pédicellés, solitaires, géminés ou en panicules. Ce g. n'a pas été généralement adopté, f^oy. rÉTUQUE et froment. (A. R.) 'BRACHYPODILM (/3paxv^, court ;7rovç, pied). BOT. CR. — (Mousses.) Ce nom, donné par Bridel à un genre de Mousses acrocarpes, dont le type , Encalypla crispala Hedw. , se trouve au Cap et en Amérique , ne pouvait être conservé à cause du genre homonyme créé antérieurement par Rœmer et Schultes, pour des Graminées de la sous-tribu des Bro- mées. f^oy. PTYCHOMITr.IUM, brachystelkum et NOTARISIA. (C. 31.) BRACBYPTERACIAS(3p«x^î. court; izzepiv, aile). OIS. — Nom grec de notre genre BrachypteroUe. (Lafr.) •BRACIIYPTÈRE (/Jpaxv'î, courl; ttti- pov , aile). OIS. — C'est le nom par lequel M. Lesson a traduit dans son Manuel d' Or- niihologie celui de Bracitypieryx, genre formé par Horsfield ( Transact. Soc. lin. Lond. , t. 13,) dans sa famille des Fourmiliers ou aiyothéridées. Horsfield plaçait ce nouveau genre avec les Hochequeues ; mais on a re- connu qu'il appartient évidemment au groupe des Fourmiliers. M. Lesson , dans son Traité , l'adopte comme section de son genre Fourmilier, Myrmoihera , et y réunit les 4 espèces de Java : les Myot. pyrroge- nys, leucophrys , epilepidola et grammiceps Temm. ; mais nous doutons qu'elles en aient entièrement les caractères. M. Swain- son [Class. of birds) le place aussi comme sous-genre du genre JMyoïhera. M. G.-R. Gray change le nom générique Brachyp- leryx d'Horsfield en celui de Goldana (Gray), parce que le premier est employé en ento- mologie. Ce genre , particulier à l'Inde tro- picale seulement, fera partie de notre fa- mille des Myolhéridées et de notre sous-fa- mille des Grallarinées. Koyez ces mots et fourmilier. (Lafr.) BRAGHYPTÈRES (ûp«x^'î. court; «re. BRA pif, aile). OIS. — C'est, dans la classification de Duméril, le nom d'une famille d'Oiseaux répondant à celle des Brévipeiines deCuvier. C'est aussi, dans le Hèçive animal de ce der- nier, le nom d'une des quatre familles de son ordre des Palmipèdes, et répondant à la qua- trième tribu de l'ordre des Palmipèdes ou Nageurs , dans la méthode que nous avons adoptée. — Notre tribu des Brachyptcres ou Plongeurs se compose, comme pourCuvier, d'Oiseaux palmipèdes, que leurs jambes, atta- chées plus en arrière que chez tous les au- tres Nageurs, obligent à se tenir à terre dans une position verticale , dont la brièveté des ailes ou aussi l'absence totale de rémiges , rend le vol souvent difficile ou même nul pour quelques uns, ce qui les attache exclu- sivement à la surface des eaux ; mais qui , par suite , sont excellents plongeurs et na- geurs , s'aidant de leurs ailes comme de na- geoires , et étant munis d'un plumage des plus tassés , à surface lisse , soyeuse et im- pénétrable à l'eau. Celte tribu renferme pour nous trois familles : les Colymbidées, les Alcadées et les Sphéniscidées. f^oyez ces mots. (Lafr.) 'BRACIIYPTERMUS ( )8p«x"; . court j TTTEpva , talon ). OIS. — Genre formé par M. Slrickland {Proceed. 1841 , p. 31 ) dans la famille des Pics ou Picidœ, dans la sous- famille des Celt.inœ , et du genre Brachylo- plius, Swains., pour certaines esp. indiennes, dont le pouce et son ongle sont très courts, presque obsolètes. Les esp. qu'il y range sont les Picus aurantius Lin. ou beiujalensu Gmel. goensis Gmel., peralaimus Wagl., erythro- nolus Vieill., philippinarum Lat. ou palalacca et liœmatribon Wagl. Ces espèces, qui, d'après l'exiguïté de leur pouce, semblent faire le passage à celles qui en manquent entièrement , n'offrent cepen- dant de rapports réels qu'avec les Pics tri- dactyles de l'Inde, dont Swainson a fait son sous-genre Chrysonoius , et s'éloignent au contraire .en divers points de notre Pic tri- dactyle d'Europe, dont il fait son sous-genre Aplernus. Foyez pic et picidées. (Lafr.) *BRACHYPTEROLLE. Bracliypleracias, Nob. ( j3pa)(UC, court ; TCTîpôv , aile ; xopaxi'aç, rollier). ois. — Nous avons formé ce genre, en 1834 , sur deux Oiseaux de Madagascar, chez lesquels nous reconnûmes la forme ca- ractéristique de pattes et de narines des Rol- BRA 773 tiers et des RoUes, mais avec des ailes beau- coup plus courtes et des tarses plus élevés. Nous le publiâmes, la même année, dans le Magazi» de M. Guérin, avec deux planches coloriées, n°' 31 et 32, représentant les deux seules espèces connues alors. Il est impossible de ne pas reconnaître la grande analogie de ce petit groupe, composé aujourd'hui de trois espèces , avec celui des Rolliers et des Rolles, habitants des mêmes contrées ; car on y retrouve absolument la même forme de pieds si particulière dans l'ordre des Passereaux, celle de bec et de na- rines, et le même système de coloration ; on peut dire enfin des espèces qui le composent que ce sont des Rolliers à ailes courtes et à longs tarses. La première connue, notre Bra- CHYPTEROLLE COUROL, Bracliypicracia.s leploso- mus Nob. {Mag. de Guérin, 1834, pi. 31) , le Rollecourolde Lesson [lllu.si. de zoo/., pi. 20), est olivâtre en dessus, passant au brun vio- lacé sur la tête , au brunâtre sur la queue , qui est terminée d'une bande noire liserée de blanc, avec les sourcils et une bande pec- torale de cette dernière couleur , ainsi que le ventre, qui est écaillé de brun. Ses tarses de moyenne longueur lui donnent un peu l'ensemble d'un Rollier j tandis que les deux autres espèces, notre Brac. Brève, Brac. pii- toides Nob. {Mag. ib., pi. 32), et notre Brac. Écaillé Brac. squamigera Nob. ( Rev. zool. , 1838, pi. 224), à tarses beaucoup plus élevés, ont , au premier abord, l'aspect de Brèves , quoique leur queue soit plus longue. Notre genre est synonyme de celui de Chloropygia de Swainson , publié dans sa Class. of birds en 1837, et par conséquent trois années après nous : aussi M. Gray a-t-il adopté Brachypteracias comme plus ancien. Ce genre , voisin de ceux de Rollier et de Rolle , forme avec eux un petit groupe des plus naturels, particulier à l'ancien monde, et que nous désignons sous le nom de Cora- ciadinées, et comme sous-famille de notre famille des Baccivoridées. Les tarses élevés des Brachypterolles, par- ticulièrement des deux dernières espèces , font présumer que ce sont des Oiseaux mar- cheurs ; mais nous n'avons pu encore re- cueillir aucun renseignement sur leurs mœurs ; et le D-^ Smith, dans ses ///. of the zool. of Souih Africa , n'en a pas encore fait mention. ^oyeïCORAciADiNÉES. (LArR.) 774 BRA 'BRACIIYPTERUS (/Spax'^'?' court ; «te- po'v, aile). INS. —Genre de la famille des Ichneumoniens , tribu des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Gra- venhorst sur une seule espèce trouvée en Angleterre, qu'il nomme B. means. Cet in- secte , ressemblant beaucoup aux Ichneu- mons proprement dits, s'en distingue essen- tiellement par ses ailes fort courtes, à peine plus longues que le thorax , et dépourvues de cellule cubitale. (Bl.) BRACIIYPTERUS (Spoc^vç, court ; ttte- pov, aile). INS.— Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites, établi par M. Dejean ( Catalogue ) sur une seule esp. originaire du Sénégal , et nommée par lui B: mimiins. Ce g. précède immédiatement celui de Madopiems de Schœnherr. (D.) *BRACIIYPTERYS {Hp^^x'^ç, court ; mi- puÇ , aile). BOT. PH.— Genre de la famille des Malpighiacéos, ainsi nommé à cause de la brièveté de l'aile qui surmonte sa samare, et caractérisé de la manière suivante • Calice à 5 divisions, dont 4 portent deux glandes. Étamines 10, à peu près égales ou inégales , de telle sorte qu'il y en a 3 plus grandes, 4 plus petites et 3 intermédiaires; fliets réu- nis à la base. Anthères à connectifs épais, of- frant l'apparence d'une glande. Styles 3, di- variqués , prolongés à leur sommet en un appendice foliacé ou falciforme, en bas et en dedans duquel est un petit lobe stigmati- que. Ovaires 3, soudés entre eux du côté in- térieur ; chacun surmonté en dehors d'une bosse ; carpelles bordés en dehors et en haut par une crête courte. Les espèces, au nombre de deux , dont l'une [B. borealis) s'étend des Antilles à la Guiane, et l'autre [B. amualis) se trouve dans tout le Brésil, habitent les ri- vages de la mer. Ce sont des lianes à rameaux aplatis, à feuilles entières et opposées. Leurs 'fleurs jaunes sont disposées en ombelles de 3 à 8 , qui terminent les rameaux ; elles sont portées chacune sur un pédicelle articulé à sa base , au dessous duquel est une brac- tée accompagnée presque à la même hauteur de deux bractéoles latérales. (Ad. J.) BRACIIYPTERYX (/Spotx^?- court jttt/- py?, aile). OIS. — Voijez brachyptÈrk etcoL- DANA. (LAFR.) *BRACIIYPTRALLE. Brachijptrallus , Nob./3pax"?, court; itTtpo'v, aile; rallus , râle). GIS. —Genre de l'ordre des Échassiers BRA et de la famille des Macrodactyles deCvivier. Nous avons formé ce genre et l'avons publié, en août 1840, dans la Revue zoologique, p. 231 , sur une très grosse espèce de Râle d« la Nouvelle-Hollande , remarquable surtout par un bec court et élevé comme celui des Porphyrions ; par des ailes très courtes ; par des tarses , des doigts et des ongles plus robustes et moins grêles que chez les autres Rallidées. L'espèce unique type du genre est le Brachypirallus ralloides. (Lafr.) *BRACHYPUS H^pax^ucourl; -noZc, pied). OIS. — Genre de Meyer répondant à celui de Cypselus d'Illiger, Cuvier et Temminck, mais lui étant postérieur. Voyez martinet. C'est, dans la classiflcation de Swainson, le nom d'un des g. de la sous-famille des Bra- clujpodinœ dans sa famille des Merulidœ. M. G.-R. Gray le remplace par celui de Pyc- nonotus de Kuhl, qui lui est synonyme, sup- primant liraclnjpus comme déjà employé dans d'autres branches de l'histoire natu- relle. Nous nous conformons à cette manière de voir de M. Gray , et le genre Brachypus , que nous avions d'abord adopté à notre ar- ticle Andropadus, se trouve changé en celui de Pycnonotus , et par suite notre sous-fa- mille des Brachypodinées devient Pycnono- Huées. Voyez ces deux mots. (Lafr.) •BRACHYPUS (i3p«xv5. court; TToCç, pied). INS. — Genre de Coléoptères tétraméres , fa- mille des Curculionides , ordre des Gonato- cères , division des Érirhinides , établi par Schœnherr sur une seule espèce , qu'il nomme B. Uxoides. (D.) "BRACHYPUS {fipy-x^i, court; -^oZç, pied). REPT. — Synonyme de C.'ialcide , employé par M. Fitzinger. (P. G.) 'BRACHYRHAMPHUS (Spax^'s, court ; paptpo;, bec crochu), bot. pu. — Genre de la famille des Synanthérées-Liguliflores, trihn des Chicoracées , formé par De Candolle [Prodr., VH , 176 ), sur un démembrement du genre Soitchus , et renfermant 6 espèces environ. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles ou bisannuelles , croissant sous les tropiques, rameuses, glabres; à feuilles ron- cinées-dentées ; à fleurs jaunes , en capitules disposées en grappe spiciforme. On cultive dans les jardins le B. iniybnceus. (C. L.) BRACHYRHIi\E. Brachyritinus (^pax"?. court; pi'v, oç, nez ou trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres, famille desRhyn- BRA chophores , tribu des Charançonites , établi par Latreille et non adopté. (D.) BRACIIYRHlIVCnOS (/3paxv,, court; pv/xo? , bec , pointe ). bot. ph. — Ce genre , qui est très voisin des Séneçons , a pour ca- ractères : Capitule niullinorc , quelquefois discoïde, homogame ou radié, et muni, dans ce cas, de ligules femelles. Involucre formé d'une seule série d'écaillés , et offrant à sa base un calicule composé d'un petit nombre de squamelles. Réceptacle nu. Rameaux du style pubescents au sommet. Fruits allon- gés , striés ou anguleux ; les extérieurs légè- rement comprimés et atténués en une sorte de bec assez court, couronné d'une aigrette formée de plusieurs rangées de soies pili- formes légèrement soudées à la base. — Les Bracliyrliynchos, qui font partie des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, sont indigènes du Cap. (J. D.) BRACHYRIll IVCHUS ( iSpa^v; , court ; pvyxoç, bec). INS. — Genre de la famille des Aradiens , de l'ordre des Hémiptères , sec- tion des Hétéroptères, établi par M. Laporte de Ca.stelnau , et généralement adopté par tous les entomologistes. Les Bmcliyrliynclius sont caractérisés par un corps fortement dé- primé et parallèle ; par un bec très court, logé dans un sillon qui ne dépasse pas la tète ; par des antennes ayant leur premier article glo- buleux , et les suivants plus grêles et à peu près d'égale longueur, et par des éîytres en- gagées dans une dépression de l'abdomen , ayant leur partie antérieure opaque et leurs nervures apparentes. Le type du genre est le B. orieiualis Lap. , de l'île de Java. (Bl.) *BRACHYRHYI\QUES. Brachyrhijncbi. INS. — Schœnherr nomme ainsi la première légion de l'ordre des Gonatocères dans sa fa- mille des Curculionides. Elle se divise en deux phalanges : la première comprend les Brachycérides, Entimides, Pachyrhynchidcs, Brachydérites , Cléonides, Molytides et Byr- sopsides. Ce qui caractérise principalement ces sept divisions ou tribus, c'est d'avoir le sillon antennaire infra-oculaire , courbe ou oblique. La seconde phalange se compose des Phyllobides, Cyclomides et Ottorhynchidcs, chez lesquelles le sillon antennaire est pres- que droit et monte jusque vers le milieu de l'œil. (D.) BRACHYRIS (/Spa^v,-, court ; ^xvpov, pail- lette), BOT. pn. — Ce genre, établi par M. Nut- BRA 775 tal , appartient à la famille des Composées, tribu des Astérées. Il a pour caractères : Ca- pitule pluriflore , radié , rayon formé d'une seule rangée de 5-10 ligules femelles ; fleu- rons du disque lubuleux , hermaphrodites, 5-dentés. Réceptacle nu. Involucre ovale ou cylîndracé, formé d'écaillés étroitement im- briquées. Fruit obconiquc, tronqué et sur- monté de 5-8 écailles oblongues, persistantes. Ce genre , voisin du fiigelowia , se compose de plantes vivaces, indigènes des États-Unis d'Amérique. La plupart d'entre elles sont munies de feuilles linéaires et lancéolées, entières , souvent ponctuées. Les fleurons sont jaunes. (j. d.) *BRACHYS (|3pax^'ç, court), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ster- noxes , tribu des Buprestides , établi par M. Dejean , et adopté par M. Solier,quile range dans la division des Buprestides à écusson apparent. M. Dejean en désigne 8 es- pèces, toutes de l'Amérique. Nous citerons comme type le B. lenellata , retranché du g. Tracliys de Fabricius. f^oyez bupresti- des. (D.) 'BRACHYSCELIS (jSpax'^'?. court, ra- massé ; crx/^oç, jambe). INS. — Genre de Co- léoptères établi par M, Solier , et synonyme de Pacinjscelis. (D.) BRACIIYSCOME. bot. pn. — Même chose que Brachycome. BRACHYSEMA ( /Spa^-^'î , court ; tj^.aa , signe, ici étendard ). bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Podalyriées, Eupo- dalyriées-Australasicces , formé par Robert Brown {Hort. Ken; cd. 2, IIÎ, 10), et renfer- mant quelques arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande, procombants, à feuilles alternes, simples, ovées ou ovales, très entières, mu- cronées ; à fleurs jaunes ou pourpres , en grappes axillaires et terminales pauciflores. Le calice est 5-fide, un peu inégal , à tube ventru ; l'étendard est beaucoup plus court que les ailes; les filaments sont glabres; le légume est ventru, polysperme. Ou en cul- tive 2 esp. dans les jardins : les B. laiifrMium et unditlalum. (C. L.) *BRACIIYSIRA (iSpax'J? , court ; «tpa , chaîne , série ). bot. cr.— (Phycées). Genre créé par 31. Kutzing, dans la IC' décade de ses Algues d'Allemagne, pour une espèce de la tribu des Diatomées. Voici les carac- tères qu'il lui assigne : Fronde très petite, 776 BRA formée de fruslules soudés parallèlement et irrégulièrement. Les frustules ne sont point soudés , mais simplement rappro- chés en séries plus ou moins longues, lors- qu'ils s'élèvent à la surface de l'eau dans la- quelle cette production se développe. Nous ne voyons dans cette disposition qu'un effet mécanique qui se représentera dans tout corps naviculaire flottant, et surtout a^ant la forme des frustules de cette dialomée. Lorsque les frustules du B. aponina Kulz. viennent flotter à la surface de l'eau, ils ne tardent pas à s'accoler longitudinalement, et à se grouper en séries élégantes. M. Des mazières en adonné une bonne figure dans le fascicule XVIII de ses Cryptogames de France; c'est notre Navicula serians. Nous ne. croyons pas qu'on puisse en faire un g. particulier. Nous connaissons une espèce très voisine qui présente cette même dispo- sition , due sans doute à une imperméabi- lité propre à l'enveloppe de ses frustules. (Bréb.) BRACHYSOMA (iSpa^^'s. court; ai^a , corps). INS.— 31. Dejean {Cat., 2^ édit.) avait désigné sous ce nom un g. de Curculionidcs qu'il a supprimé depuis, et dont il rapporte les espèces au g. Gonipierus de Schœn- herr. (D.) *BRACHYSOMl]S (i8p:tov, manche de cognée), bot. cr. — (Mous- ses). Nom proposé par M. Reichenbach, pour remplacer celui de Brachypodiim [voyez ce mot) donné par Bridel à un g. de la divi- sion des Mousses acrocarpes. Ce nom n'est pas généralement adopté. (G. M.) BRACHYSTELMA ( iSpa^vç , court; cTÙfxu, ceinture), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées -Pergulariées , tribu des Stapéliées-Géropégiées , formé par Pi. Brown (/io/. Mag., t. 2345, 301G), et ren- fermant quelques arbrisseaux du Cap, à ra- cines tubéreuses; à feuilles opposées, mem- branacées ; à pédoncules axillaires agrégés. Corolle campanulée, ample, à sinus angu- leux.Appareil reproducteur inclus. Couronne slaminale 5-fide, dont les lobes simples, oppo- sés aux anthères. Pollinies dressées, fixées BRA par la base. Follicules grêles, lisses. Graines chevelues à l'ombilic. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. (C. L.) BRACHYSTEMMA ( /2p«x^'ç , court j o-T£'p./^a, couronne), bot. ph. — Genre formé par Don ( IVepal. , 21G ) dans la famille des Caryophyllacées-Stellarinées, tribu des Aré- nariées , sur une seule plante indigène du Népaul. C'est un individu herbacé, diffu- sément rameux , glabriuscule ; à liges tétia- gones , luisantes , portant des feuilles oppo- sées , pétiolées , stipulées, étalées lâchement, lancéolées, trinerves ; les fleurs en sont très nombreuses , et disposées en panicules axil- laires cymifères. (C. L.) *BRACIIYSTERNUS ( ^pax^'? , court; ar/pvov. Sternum), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Anoplognalhides, créé par M. Gué- rin-Méneville ( Voyage de la Coquille). Ce g. , suivant cet auteur, présente les plus grands rapports avec les Anoplognathes; mais il en diffère par l'absence d'une pointe saillante au sternum du métalhorax ; par la forme de ses palpes , et surtout par les cro- chets des tarses , dont l'un est bifide. L'es- pèce qui a servi de type est le B. viridis Gm. {Prasinus; Durville-Dej.,Cat. ), du Chili. Ce g. est désigné dans le dernier Catalogue de M. Dejean, sous le nom d' Epichloris. (C.) 'BR ACIIYSTERNLS {^po^yyi, court; «TTt'p- vov, sternum). i\s. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, pour y rapporter un coléoplère originaire de Cayenne , qu'il nomme B. subsulcatus. M. Guérin-Méneville s'élant servi antérieu- rement de ce même mot pour établir un g. nouveau dans la même famille, il sera indis- pensable d'employer une autre dénomina- tion pour désigner cet insecte. (C.) •BRACHYSTÉTHE (/3paxv?, court; aT~- ôoç , sternum). i.\s. — Genre de l'ordre des Hémiptères établi par M. Delaporle , dans sa 3Ionographie des Insectes de cet ordre, pour une seule esp. du Brésil , la B. marginaïus. (C. D'O.) BRACIiYST0iM^(j8paxv-:, court; jTo'p.a, bouche, ouverture), bot. cr.— Persoon [Syn. Fung., p. 03) a donné ce nom à une des sec- tions qu'il a établies dans le nombreux genre Sphœria; elle comprend les espèces dont l'os- tioleest conique, cylindrique ou papilliforme BRA el plus court que le réceptacle. Cette déno- mination , adoptée par Rebentisch , Alber- tini , Schweinitz , etc. , ne l'a pas été par MM. Martius, Necs d'Esenbeck, ni par Frics , qui, dans son Syslema niycologicmn, a reporté les espèces dans d'autres sections du même genre, qu'il a désignées sous les noms de Villosœ, Bi/psisedœ, Deniidaiœ, etc. (LÉv.) BRACIIYSTOME Bmdujsioma (/3paxv; , court; <7ToVa, bouche.) ins.— Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , sub- division des Tétrachœtes, famille des Tanysto- mcs, tribu des Empides, établi parMeigen, et adopté par Latreille ,, ainsi que par M. Mac- quart , qui ne rapporte à ce g. que 2 esp. : l'une trouvée à Nice et en Sicile, l'autre sans indication de patrie. Elles ont été décrites par ftleigen : la 1", sous le nom de B. vesiculosa , c'est la Bacchaa , id. Fab., et la 2' sous le nom de B. longiconns. (D.) *BRACH1ST01MES. Brachijstoma. ins.— M. Macquart désigne ainsi la G' famille éta- blie par lui dans l'ordre des Diptères, et qu'il place dans la division des Brachocères, et la subdivision des Tétrachœtes. Cette famille se compose des Diptères tétrachœtes, dont la trompe est courte, membraneuse et à lèvres terminales épaisses. Elle se dislingue des Ta- nystomes, non seulement par ce caractère, mais encore par la conformation des an- tennes, dont le 3" art. est le plus souvent ac- compagné d'un style dorsal. Elle s'en éloi- gne en outre par les ailes, qui ne présentent ordinairement qu'une cellule sous-margi- nale et trois postérieures. Par cette organi- sation évidemment inférieure à celle des fa- milles précédentes , les Brachystomes for- ment une transition pour arriver aux Di- chœtes. M. Macquart les répartit dans 4 tri- bus , ainsi qu'il suit : A. 3^ art. des antennes conique. Cellules sous-marginales aux ailes. B. Tarses munis de 2 pelotes : 1" tribu, Xv- LOTOMES. BB. Tarses munis de 3 pelotes : 2« tribu, LEPTiDEs. AA. 3' art. des antennes ordinairement en palette ou ovale. Une seule cellule sous-marginale aux ailes. C. Palpes aplatis. Point de cellule discoidale aux ai- les : 3° tribu, Dolichopodes. CC. Palpes ren- flés. Une cellule discoidale : 4= tribu, Syr- fHiES. Les habitudes de ces Insectes sont aussi variées que leur organisation. Les pre- mières tribus cherchent leur subsistance sur le feuillage ou sur le tronc des arbres; les T. 11, BRA 777 Syrphies se nourrissent du suc des fleurs ; quelques Dolichopodes vivent de proie. Les femelles déposent leurs œufs, tantôt dans le détritus du bois pourri , comme les Xylo- tomes, tantôt dans la terre, sur les plantes, et même dans les eaux, comme plusieurs Syrphies. Les larves trouvent, dans ces di- verses situations, les aliments nécessaires à leur développement. Quelques unes sont pa- rasites, et vivent de la substance d'autres In- sectes, comme celles des Syrphies, qui dévo- rent les Pucerons, el celles qui dévastent les nids de Bourdons. L'organisation de ces lar- ves présente les deux modes principaux qu'elle affecte dans les Diptères •• Celles des Xylotomes et des Leplides ont la tête cornée ; celles des Syrphies el des Dolichopodes l'ont charnue et de forme variable. (D.) *BRACII¥ST1LIS , E. Meyer (^paxv'î, court; Gzvloti, style), bot. ph. — Synonyme du genre Rrachtimeri.i, DC. C'est aussi une section indiquée par De Candolle dans le genre ChœrO])hijllam,lj. (C. L.) *BUACHYST\'LUS {^p^xk, court ;(TTÎi- loci, soutien), iins. —Genre de Coléoplères penlamères, de la famille des Carabiques, créé par M. le baron de Chaudoir, pour deux espèces, les B. califomicus Fald., et vali- dusEsch.; l'une, de Californie, l'autre, delà côte occidentale de l'Amérique. (C.) "BRACHYTARSUS ifipy'x.^;, court; txp. aoç, tarse), ins. — Genre de Coléoplères té- tramères, famille des Curculionides, ordre desOrlhocères, division des Anlhribides, éta- bli par Schœnherr. M. Dejean, dans son Ca- talogue, 3' édil., rapporte à ce g. 11 esp., dont 3 d'Europe, et 8 de l'Amérique septen- trionale. Le type de ce g. est VAnthribus sca- brosus de Fabr., qui se trouve aux environs de Paris. (D-) 'BRACHITÈLE (Spa^vç, court; ra/o^, je finis; qui se termine court), mam.— Genre ins- titué par Spix, pour deux Singes américains que M. Geoffroy Saint-Hilaire a réunis à ses Alèles sous les noms A' A. Chamek el A' A. Hypoxauthe. (C d'0.| *BBACHYTRIA (/3pi, lent; x/Mw, je cours? ) ins. — Ce g. de Coléoptères pen- taméres , de la famille des Carabiqucs, au- rait été créé, suivant M. Hope, par M. Erich- son, avec VHarpalui plucidus de Gyllenhal. M. Hopc le range parmi les Swnolophidœ, et y rapporte les g. Trechus de Clairville, et v^cMpo/piwde Latreille. (C.) •BKADYEPETES. ins.— Genre de Lépi- doptères nocturnes , établi par M. Sléphens, et qui rentre dans celui de Timandra, que nous avions fondé avant le sien. (D.) BRADYPE. Bradijpus. mam. — Voyez TARDIGRADES. BRADYPIPTUM {Ç>p:^S<, irîmio, je succombe), bot. ph. — Section indiquée par De Candolle dans le g. Lepidium. (C. L.) •BRADYPOIIUS (^pacîvTropoç, lent à mar- cher). INS. — Genre de la famille des Locus- tiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par Touss. Charpentier (^or(ce/(/omo/.) et adopté par tous les entomologistes, avec de plus ou moins grandes restrictions. Tel qu'il est cir- conscrit par la plupart d'entre eux, il a pour type le B. dasypus Charp. , et ne renferme que quelques esp. orientales remarquables par leur prolhorax plan , à carènes latères très prononcées. (Bl.) BRADYPUS. MAM. — Voyez bradype. *BRADYTES (jSpa^vW; lenteur), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes , établi par M. Dejean ( Ca- lai.), sur une seule esp., rapportée du Tucu- man par M. Lacordaire, et nommée par lui B. sirungulaïa. M. Dejean place ce g. immé- diatement après le g. Akis de Fabricius (D.) •BRADYTUS (i3pa.îvT-/,',-, lenteur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens, Dej., éta- bli par Stéphens aux dépens du g. Amara de Bonelli, adopté par M. Westwood , qui le place dans sa sous-famille des Harpalides, el lui donne pour type le Carabus femigineus de Linné. M. Shuckard y rapporte 7 espèces, y compris celle que nous venons de citer. Les Bradyiui , suivant cet auteur, habitent les endroits sablonneux, elont les mouve- ments plus lents que les Amara, ainsi que l'indique leur nom générique. M. Chevrolat rapporte à ce g. les esp. ci-après : l» le Carab. apricaricus Fab., 2° V Amara eximia Dej., du BRA 781 midi de la France; 3" VAm. fusca Slurm. ; 4" VAm. Patricia Creulz. , l'une et l'autre d'Allemagne ; 5" V./m. meluuocjastrica Esch ., des îles Ounalaschkn, et enûn. G" le />. nicjer de Chaudoir, de Silésie. (D. et C.) *BRADYUS (i3pa<îvç, lent). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mé- lasomes, établi par M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, sur une seule espèce delà Bucharie , nommée B. pygmœns par M. Fis- cher de Waldhcim. Ce dernier, dans son En- tomographie russe , la rapporte au g. Ero- dius. (D.) BRAGAIVTIA (un des princes de la mai- son de Bragance). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Arislolochiacécs , établi par Lou- reiro , caractérisé principalement par des fleurs hermaphrodites ou unisexuécs; par G-9 étamincs.plus rarement 5-8; par 3-G-9 stigma- tes plus raremcnl4-5, dressés, linéaires, subu- lés; par une capsule siliquiformc,4-loculaire, 4-valve. Il renferme plusieurs sous-arbris- seaux indigènes de l'Asie tropicale, à feuilles alternes, coriaces, ovales-oblongues , vei- nées, très entières ; à fleurs en grappes axil- laires ou latérales. — C'est aussi un g. de Vandelli rapporté en syn. au Gomplirœna de Linné. (C. L.) 'BRAHEA(Tycho-Brahé, célèbre astro- nome). BOT. PH. — Genre de la famille des Palmacées-Coryphinées, tribu des Sabali- nées-Flabellifrondes , formé sur le Corypha diilcis de Humboldt,parMarlius(Pa/m.243). C'est un beau Palmier croissant dans les andes du Pérou , pêle-mêle avec les Chênes et les Conifères ; à stipe peu élevé, portant des frondes flabelliformes; à pennes indupli- quées, souvent entremêlées de filaments ; à spadice ample, très ramifié ; à fleurs petites, verdâtres ; à baies jaunâtres. (C. L.) BRAIUIEMT. zooL. — On dit plus com- munément le Braire. C'est le cri rauque et discordant que pousse l'Ane pour témoigner le besoin, l'impatience ou le désir. BRAMA , Schn. poiss. — Voyez brêmk. BRAMER. zooL. — Cri du Cerf en rut. BRAMIA. Brami, Adans. (nom vernacu- laire). bot. ph.— Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées, formé par Lamarck {Dici., 1 , 459), et qui , malgré d'assez nombreux synonymes , lesquels té- moigneraient de sa distinction, paraît devoir 782 BRA rester réuni comme simple section au g. Herpesies de Gaertner. (C. L.) BRAMEVE. KEPT. — Nom appliqué à deux espèces d'Ophidiens du Bengale : une Cou- leuvre et un Krix. (P. G.) 'BRAIVCHASTRÉE. Branchaslrœa {Sp^r j(!a, branchies; Astrea , Astrée). zooph. — Le Madrepnra limbata de M. Goldfuss est , pour M. de Blainville {Aciimlogie , p. 381) , l'objet d'un g. distinct sous cette dénomi- nation ; c'est une Astrée branchue, à cellules saillantes, radiée hors de la partie commune, et qui rappelle, jusqu'à un certain point, le Polypier du Madrepora inmcata. [P. G.) *BRAÎVCHELMEI\1\ES. annél. — Savi- gny a donné ce nom à une section de la fa- mille des Hirudinées, comprenant les espèces à branchies saillantes. BRA1\CHELLI0X (êpay^'a, branchies). ANNÉL. — Genre de Sangsues adopté sous ce nom par M. Savigny. Ses synonymes sont : Bratichiobdellion, Rudolph. ; Po/j/do>'a, Ok. ; BrancMobdella , Blainv. Voici les caractères que M. Sâvigny lui donne dans son Sysi'eme des Annélides : Bouche très petite, rapprochée du bord inférieur de la ventouse orale ; mâ- choires réduites à trois points saillants. Yeux au nombre de huit , disposés sur une ligne transverse , derrière le bord supérieur de la Tentouse ? Ventouse orale, d'un seul segment, séparée du corps par un fort étranglement , très concave , l'ouverture inclinée , circu- laire, garnie extérieurement d'un rebord. Ven- touse anale, grande, très concave, dirigée en arriére et très exactement terminale. Bran- chies nombreuses, très comprimées, très min- ces à leur bord , formant autant de feuillets demi-circulaires, insérés sur les côtés des seg- ments intermédiaires et postérieurs du corps, deux à chaque segment. Corps allongé, dé- primé, formé de segments assez nombreux. Les treize premiers après la ventouse orale nus, très serrés, constituant une partie ré- trécie et cylindrique, distinguée du reste du corps par un étranglement; le quatorzième et les suivants portant les branchies , le der- nier égalant au moins trois des précédents en longueur; le 21' et le 24» offrant les ori- flces de la génération. On cite deux espèces de ce g. : l'une trou- vée sur des Tortues marines, dans l'Océan Pacifique, et décrite par Menzies, sous le nom d'Hirudo branchiaia ; l'autre parasite de la BRA Torpille, et appelée par M. Savigny B. lorpe- dinis. Celle-ci vient de l'Océan Atlantique , et se trouve aussi dans la Méditerranée. (P.G.^ • BRAlVCHELLIOlMIErVlS. annél. — M. Milne-Edwards ( ylnim. sans vert, de La- marck, 2'édit.) établit sous ce nom une fa- mille de l'ordre des Annélides suceuses ou Hirudinées , sous le g. Branchellion. (P. G.) BRAIVCHES. Bami. bot. ph. — Ce sont les divisions premières de la lige. Les bran- ches se subdivisent elles-mêmes en rameaux , ceux-ci en ramilles. L'expression de Bran- ches s'applique également aux plantes her- bacées et aux végétaux ligneux. On peut tirer de bons caractères de la position et du nombre plus ou moins considérable des Branches. Ainsi, d'abord, il y a certains végé- taux qui n'ont pas de Branches, leur tige res- tant parfaitement simple ; tel est, par exem- ple, le stipe ou la tige ligneuse de la plupart des Palmiers , et en général des arbres mo- nocotylédonés. Comme les Branches sont toujours le résultat du développement d'un bourgeon , que les bourgeons sont commu- nément placés à l'aisselle des feuilles, il en résulte nécessairement que les Branches ont la même position que celles-ci , c'est-à-dire qu'elles sont alternes , opposées ou verticil- lées , suivant que les feuilles elles-mêmes offrent l'une ou l'autre de ces positions. Ce- pendant il arrive quelquefois que la position des Branches n'est pas aussi régulière que celle des feuilles. Cette difterence , qui n'est qu'accidentelle , provient de ce que certains bourgeons ne se développant pas détruisent la symétrie des Branches, tandis qu'elle per- siste dans l'arrangement des feuilles. C'est du nombre, de l'arrangement général des Branches, de leur position, de leur direc- tion, que dépend le port particulier à chaque végétal, et qui en est un de leurs caractères dislinclifs. Ainsi les Branches sont courtes et dressées dans le Peuplier d'Italie, le Cyprès pyramidal, et leur donnent cette forme élan- cée qui les fait si facilement reconnaître; elles sont au contraire longues, grêles et pendantes dans le Saule pleureur (Salix babylonica), dans le Scliiuus molle, qui le remplace au royaume de Naples et en Si- cile, et dans les variétés de Frêne et de Sophora japonica , qu'on désigne sous le nom de Frêne ou de Sophora pleureur. Les Branches sont dressées et réunies en co- BRA rymbe dans le Pin pignon, qui fait un si merveilleux effet dans toutes les vitlai ou les paysages de la Campagne de Rome. Qui n'a admiré les gigantesques Branches du Cè- dre du Liban, qui s'étendent comme de vastes palmes horizontales? Certes chacun de ces végétaux, et un grand nombre d'au- tres que nous aurions pu citer, ont un port qui leur est propre et qui les fait reconnaître immédiatement. Quant à l'organisation des Branches , comme elle est absolument la même que celle de la tige, nous n'avons rien à en dire ici. (A. R.) BRAIVCHE-URSINE. bot. pu. — f^oyez BRAXC-URSINE. BU AMCHIALE. poiss.— Synonyme d' Am- niocéte lamprillon, Petromyzon branchialis. BRANCHIALES, arach.— Synonyme de Pulmonaires. BRAIMCHIES (/3p%'« > les ouïes d'un poisson). zooL. — Les Branchies sont des organes vasculo- respiratoires destinés à soumettre à l'oxygénation le fluide sanguin de la plupart des animaux aquatiques, et c'est au moyen de l'oxygène de l'air dissous dans l'eau que s'exécute ce mode de respira- lion. Ainsi que l'exprime le nom qui leur a été imposé, les organes dont il est ici ques- tion sont plus ou moins branchus , en sail- lie sur une partie spéciale du corps, leur position variant beaucoup selon les animaux chez lesquels on les examine. Au lieu de recevoir le fluide respirable dans des ramifi- cations d'une capacité quelconque, comme le font les poumons et les trachées, elles baignent dans le fluide même , soit qu'elles pendent librement à la surface du corps , soit que, rassemblées dans une cavité spé- ciale , et en apparence plus profondes, elles s'épanouissent dans une sorte de réservoir où l'eau est introduite par des procédés toujours fort curieux. Leur surface , multi- pliée proportionnellement au nombre de leurs ramifications, est toujours recouverte d'une peau fort mince et très perméable. Les animaux aquatiques sont plus nom- breux que ceux qui vivent à l'air libre ; mais tous n'ont pas une respiration bran- chiale. Beaucoup d'espèces des degrés in- férieurs de l'échelle zoologique n'ont ni poumons , ni Branchies , ni trachées; la res- piration cutanée leur suffit, et elles n'ont aucune partie spécialisée pour l'exercice de BRA 783 cette fonction. D'autres, également aquati- ques, mais plus élevées en organisation, respirent l'air alntosphérique ; c'est aux ar- ticles POUMONS et TRACHÉES dc cc Diction- naire qu'il doit être question de leursorganes de respiration. Tous les autres animaux aquatiques ont des Branchies. Les Amphi- biens, qui, dans l'âge adulte, sont tous pour- vus de poumons, ont aussi des Branchies dans leur premier âge ; et il en est plusieurs qui les gardent même pendant toute leur vie, ce qui les a fait appeler Péreunibrunches. Ajoutons que divers embryologistes moder- nes ont admis l'existence de Branchies tran- sitoires chez les Vertébrés supérieurs , mais seulement à l'état fœtal. L'étude de l'appareil branchial est lout-à- fait digne d'intérêt; mais sa description nous conduirait fort loin, si nous voulions faire con- naître ici, sous le rapport analomique seule- ment, ses dispositions diverses chez les Am- pbibiens , les Poissons , les Crustacés , les Annélides , les Mollusques , les Tunicicns et les Radiaircs. D'ailleurs la connaissance ana- tomique et physiologique des animaux est inséparable de celle de leur classification ; et, comme les particularités offertes par les Branchies fournissent autant de caractères au moyen desquels bien des ordres , beau- coup de familles, et même des genres et des espèces, sont distingués et fort souvent dénommés , c'est à propos de chacune de ces catégories qu'il devra en être question (voir les articles de ce Dictionnaire qui en trai- tent). Et en effet, pour en citer un exemple frappant , combien d'ordres parmi les Pois- sons, les Crustacés et les Mollusques ont des noms qui rappellent la forme de leurs Bran- chies ! Les travaux des zoologistes modernes ont démontré tout le parti qu'on peut tirer de ces organes pour la classification géné- rale. G. Guvier, Latreille, MM. de Blainvillc etMilne-Edwards, y ont eu fréquemment re- cours, et en ont en même temps fait connaî- tre les curieuses dispositions. Dans le sep- tième volume de la seconde édition des Leçons d'Anaiomic comparée (1840), M. Duvernoy a aussi traité ce sujet avec le plus grand soin. Nous ne saurions cependant passer sous silence quelques faits généraux relatifs aux Branchies ou aux organes confondus à tort avec elles. Chez les animaux vertébrés, les Branchies. 184 BRA îorsqu'elles existent , soit dans le jeune âge , soit dans l'âge adulte , sont sous la dépen- dance de l'appareil hyoïdien. Chez les ani- maux articulés, au contraire (Crustacés, Cirrhipèdes et Annélides), elles appartien- nent aux appendices locomoteurs, et sont l'une des trois parties qu'on leur a recon- nues [voy. appendice). Chez les Mollusques , toujours privés d'appendices comparables à ceux des Entomozoaires ou des animaux vertébrés, les Branchies constituent une ex- pansion plus ou moins ramifiée du man- teau, expansion où l'hématose s'opère , et qui, chez les espèces conchylifères autres que les Céphalopodes, offre le plus souvent avec la coquille des rapports concordants de forme et de disposition : aussi la considéra- tion analomique des animaux , ce qu'on a quelquefois appelé la malacologie , et celle de leurs Coquilles , c'est-à-dire la conchy- liologie proprement dite, sont-elles devenues inséparables lorsqu'on a voulu arriver aune classification méthodique. Divers Crustacés et des Mollusques , bien que munis de Branchies, vivent à l'air libre ; mais ils doivent se tenir constamment dans les endroits humides. Diverses larves d'Insectes hexapodes dont les habitudes sont aquatiques ont aussi des Branchies. Lorsque le sang arrive à ces or- ganes , comme chez les Semblides , etc. , ce nom leur convient parfaitement; mais, dans certains cas, leur fonction est uni- quement de séparer de l'eau l'air qui s'y trouve dissous , et de l'introduire dans des trachées , la respiration s'exécutant alors comme chez les Insectes aériens. D'après les recherches nouvelles de M. J. Muller, les organes qu'on a nommés Branchies accessoires des Poissons ne sont pas destinés à la respiration ; au lieu de re- cevoir du sang noir comme les vraies Bran- chies , c'esl du sang rouge qui leur vient ; et, contrairement à celles-ci, ils donnent du sang noir : aussi les nommc-t-on maintenant des Pseudobranchies. La veine qui en part se transforme en veine porte pour l'œil , c'est- à-dire pour la glande choroidale ; et cette glande, qui manque dans les Poissons privés de pseudobranchies , est un plexus vascu- laire double artériel el veineux , dont il sera question ailleurs. (P. G.) BRAN£U1FËR£S. zooL. — Nom donné BRA par M. deBIainville à une famille de l'ordre des Mollusques cervicobranches, comprenant les g. Fissurelle et Émarginule. Hartmann l'a appliqué à un ordre de la classe des Gas- téropodes. (C. d'O. "BUAlXCniOBDELLA , Blainv. nonOà. {S^iyy_irj., branchies ; 5<Σ/.),a, Sangsue), annél. —Modification de Branchiobdellion et Bran- chellion. (P. G.) BRAMCHIOBDELLE. Branchiodella (iSpaVx'a. branchies ; ffaV),/», Sangsue). asnél. — 31. Aug. Odier, dans un mémoire inséré parmi ceux de la Société d'histoire naturelle de Paris, nomme ainsi un genre d'Annélides établi sur la petite Sangsue déjà observée par Rœsel sur les branchies des Écrevisses, et étudiée par lui avec beaucoup plus de soin. Le parasite dont il s'agit,, et que M. Odier nomme B. astaci, est jaune doré, long de 5 à 12 mill., et large de 1 1/2. Il est herma- phrodite; mais la fécondation exige la réu- nion de deux individus semblables. On a vu les 2k)ospermes de Branchiobdelles , et leurs œufs, d'après M. Odier, sont elliptiques, d'un jaune pâle, opaques, el terminés su- périeurement par une pointe cornée , brune , dont la base est entourée d'un disque de même couleur. Ils sont fixés aux branchies des Écrevisses par un fin pédicule brun qui s'élargit par en bas, pour s'appliquer sur les rameaux de ces branchies. M. Gay.dans une lettre écrite du Chili, el insérée dans les Comptes-rendus de l'Acadé- mie des sciences de Paris pour 183G , cile deux autres espèces de Branchiobdelles , l'une parasite de l'Écrevisse du Chili , et l'autre de l'AuriculeDombey. M. de Blainville avait d'abord douté que le B. astaci fût bien une annélide , mais depuis, il est revenu à l'opinion de M. Odier, et voici comment il caractérise le g. auquel cet épizoaire sert de type : Corps très contractile , légèrement déprimé , com- posé d'un petit nombre d'articulations. Tête oblongue, distincte, terniinéeen ventouse bi- labiée, sans points pseudo-oculaires; ventouse postérieure très large; orifice buccal pourvu d'une paire de dents cornées triangulai- res ; anus terminal. A cause de la ressem- blance du mol Branchiobdclla avec celui de Branchiobdellion , et comme d'ailleurs il se sert de ce mot dans le sens de ce dernier, M. de Blainville , ainsi que nous Tavons BKA dit à l'article hirudinées du Diciionimire de M. Guérin, nomme Microbdella le g. établi par M. Odier. M. Vallot ( Comptes- Rendus Acad. Se., XII, 941 , 1841) a donné aux BranchiobdcUes des Écrevisses le nom ù'As- tacobdella. (p. G.) BRAIMCHIOBDELLION ( Spot^x «, bran- chies ; ^(JcO.Àtov , petite Sangsue), aknél. — C'est, d'après M. Savigny, le nom générique donné par Paidolplii aux Sangsues marines branchifcrcs , et qu'il change en Branchel- lion. (P. G.) BRAIVCniODÈLES (iSpa^xto., branchies; ^\oz manifeste). ANNÉL.— M. Duméril,dans sa Zoologie analytique , impose ce nom aux Vers dont les organes respiratoires sont vi- sibles au dehors. Ce sont les Annélides tubi- coles et dorsibranches de G. Cuvier. (P. G.) BRAIVCHIOGASTRE (jSpâyxtot, bran- chies; yoLuTfip, ventre), crust. — LatreilJe donnait anciennement ce nom à un ordre de | Crustacés dont il a fait depuis ses Amphi- | podes et Stomapodes. (P. G.) j BRA\CHIOPE. Branchiopus {ëpiyxi, 12 d'en- vergure et des taches oculées comme nos Satyres d'Europe. Leurs Chenilles , suivant Stoll et Mérian , vivent, en société nom- breuse , dans un tissu serré qu'elles se fa- briquent, et d'où elles ne sortent que pen- dant la nuit, pour manger. (D.) *BRASSOLITES. ins. — M. Blanchard désigne sous ce nom un groupe de Lépidop- tères diurnes , de sa famille ou tribu des Nymphaliens qui ne comprend que le g. Brassolis. (D.) *BRATHYDIUM (|3pa9u, genévrier; tl- âoç, forme ; qui a le port du Brathys). bot. pir. —Genre indiqué par M. Spach dans le démembrement qu'il a fait du grand g. lin- nécn Hypericum (famille des Hypéricacées), et dans lequel , s'il n'est pas adopté comme distinct, il conslitue une excellente section. Toutes les esp. qui la composent appartien- nent au nord de l'Amérique. (C. L.) BRATHYS (jSpaGLi, genévrier), bot. pn. — Genre de la famille des Hypéricacées, éta- bli par Jlutis {in Linn. f. siipp., 43), et réuni comme section au grand g. Hypericum de Linné. (c. L.) •"BRAULA. INS. — Nitzsch ( Tliierin- seklen, p. 56) décrit sous ce nom une singu- lière espèce d'insecte trouvée parasite sur des Abeilles en mai et juin, et qu'il lui pa- raît impossible de rapporter à un des ordres établis dans cette classe. Le Braida , qui est très différent du TrionguUn , est à peu prés de la taille d'une Puce, et, par sa forme, il ressemble à un Hippobosque ou à une pe- tite Araignée. Son corps est cuirassé, d'un brun brillant , et garni de toutes parts de petits poils courts assez raides et comme ai- guillonnés. Il se fixe fortement au thorax des Abeilles au moyen de ses pattes ; tantôt il est sans mouvement, tantôt il relève la partie antérieure de son corps, et remue ses pattes de devant comme le font les Nyc- téribies. Retiré de dessus l'Abeille, et placé sur un corps lisse , il marche dans tous les sens avec anxiété, et cherche l'animal sur lequel il était précédemment, et sur lequel 790 BRA il reprend dès qu'il le peut son ancienne place. L'espèce unique de ce genre est le B. cœca. Nilzsch en a développé les caractères avec soin. (P. G.) BRAlJIMEA.Willd. (nom propre), bot. pu. — Un des nombreux syn. du genre Coccu- lus de De Candolle. - (C. L.) BRADIMERIA, Neck. (nom d'homme). BOT. PU. — Synonyme d'Ecliinacea, Mœnch. (J. D.) *BRAUI\ITE (nom d'homme), bot. ph. — Espèce minérale établie par M. Haidinger en l'honneur de M. Braun , minéralogiste de Gotha. D'après l'analyse qu'en a faite M. Tur- ner, c'est un Manganèse sesquioxydé f^oijez MANGANÈSE. (DEL.) *BRAVAISIA (Bravais, botaniste fran- çais ). EOT. PH. — Ce genre , de la famille des Bignoniacées, formé par De Candolle , ne renferme qu'une espèce. C'est un bel arbrisseau grimpant , indigène des envi- rons de Caracas, à rameaux pubescents, cy- lindriques, comprimés alternativement au sommet, garnis de feuilles opposées, pétio- lées , simples , elliptiques, très entières; à fleurs amples, disposées en panicules ter- minales. (C. L.) *BRAVOA (Bravo , botaniste mexicain). BOT. PH. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloinées , formé par La Llave et Lexarza {B/ov. veg. descr., 1-6), le même que le Robynsia de Drapiez {Herb. yénér. de l'a- mal., t. II) , et que le Cœiocapnia de Link et Otto. La jolie plante qui le compose unique- ment est introduite et cultivée depuis 1838 dans nos jardins d'Europe. Elle sedislmgue principalement par un périanthe tubuleux , allongé , géniculé , obscurément 6-lobé ; par un limbe, qui est fort court; par G étamines insérées à sa base, à anthères fixées par leur milieu; par un ovaire pédicellé, trigono-sphé- rique, à stigmate trilobé? capsule obtusé- ment Irigone , Iripartible. Le B. gemimjlora a des racines fibreuses, articulées ; la scape s'élève à près d'un mètre de hauteur et du milieu de nombreuses feuilles radicales, li- néaires, ensiformes , acuminées , longues de 30 à 40 centim., dilatées et semi- engainantes à la base. Les fleurs , disposées en un long épi lâche , sont géminées par paires , très distantes, et alternantes autour de l'axe ; elles sont dressées avant l'épanouisse- ment, et s'inclinent au moment même où le BRE périanthe commence à se colorer; celui-ci est d'un beau rouge pourpré. Ce g. est voi- sin du Blandfordia. (C. L.) BRAYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Notorhizées , tribu des Sisymbriées , formé par Sternberg etHoppe [Regensb. Denkschr., I, 1,65, t. 1), et comprenant un assez petit nombre d'es- pèces indigènes des montagnes de l'Europe médiane et des contrées arctiques de l'Amé- rique. Ce sont de petites plantes vivaces, à feuilles éparses, très entières, quelquefois sinuées ou lyrées-pinnalifides ; à fleurs pour- prées , disposées en grappes terminales ser- rées ou allongées. On en cultive quelques unes dans les jardins. On les distingue prin- cipalement à leur silique oblongue , subcy- lindracée,dont les valves planiuscules; à un stigmate sessile ; à des graines ovales ; à un calice égal à la base. (C. L.) BRAYERA (Brayer, médecin allemand). BOT. PU.— Genre voisin de la famille des Ro- sacées et de la tribu des Spiréées, formé par Kunth (Braver, Noiic. vermif., 1824, 8) sur une plante encore peu connue, qu'on pré- tend être souverainement anthelmintique et détruire particulièrement le Tœnia. C'est un arbre de 20 mètres de hauteur, croissant en Abyssinie, à rameaux tomenteux- velus , marqués de cicatrices annulaires , formées par la chute des feuilles ; celles-ci alternes, serrées et imparipennées-interrompues , à folioles oblongues dentées en scie, velues en dessous aux nervures et aux bords; à stipules adnées à un pétiole dont la base est dilatée et semi-amplexicaule ; à cymes florales, plu- sieurs fois dichotomes, divariquées-flexueu- ses , dont les pédicelles pourvus à la base d'une bractée ovale. (C. L.) BREBIS. MAM.— Femelle du Bélier, roy. MOUTON. *BREBISSOI\lIA ( Brébisson , cryptoga- miste français), bot. ph. —Genre de la fa- mille desOEnothéracées, tribu des Fuchsiées, indiqué par Spach {Nohv. ann. mus., IV, 319, sur le Fuchsia micropliylla Kh. ) et qui pa- rait devoir être réuni comme simple section à la section Encliandra , Zucc. du Fuchsia de Plumier. (C. L.) BRÈCHES. GÉOL. — Foyez roches, BRÉCHET. OIS. — On désigne générale- ment sous ce nom la partie antérieure du sternum qui présente une large plaque car- BRE rée , bombée dans le milieu et s'y élevant en carène ; quelquefois cependant on le res- treint à l'appendice xiphoide seulement. (G. L.'O.) BUÉCHITES. POLVP. — Nom employé par Guettard pour les Polypiers fossiles, (P. G.) BUEDEMEYERA (nom propre), bot. pu. —Genre formé par Willdenow [Berlin. Fer- handl., III, 411, t. G) dans la famille des Po- lygalacées, incomplètement déterminé, et ne renfermant qu'un arbrisseau de l'Amérique tropicale à peine connu , appartenant peut- être au genre Monnina, à feuilles alternes; à Heurs jaunes terminales, paniculées, nom- breuses, bracléolées. (G. L.) BRÈDES (du portugais Bredos). bot. PII. — On appelle aiîisi dans toute l'A- sie méridionale , à Bourbon , à Maurice et dans les Anlilles , toutes les plantes herba- cées ou les pousses nouvelles qui se mangent en guise d'épinards; mais la Brède par ex- cellence, celle dont l'usage est le plus gé- néralement répandu, est la Brède morcllc (Brède 3Iartin à l'île Bourbon) , qui est ser- vie sur les tables les plus somptueuses aussi bien que sur les plus humbles. Guite à l'eau avec un peu de sel et quelquefois de saindoux , ou bien mêlée à la viande ou au poisson, elle parait à tous les repas, dont elle forme le fond. Les Européens la mangent d'a- bord avec répugnance, à cause de son amer- tume ; mais ils s'y accoutument promplc- ment et ne peuvent même plus s'en passer. La Brède morelle n'est autre que notre Mo- relle noire , Soluutun nigntm , qu'un préjugé condamne comme un poison , et dont nous- mêine avons mangé plusieurs fois sous le climat de Paris sans en avoir éprouvé la plus légère incommodité. Gomme dans la Morelle de notre pays le principe amer parait plus développé, il faut la faire blanchir pour l'en dépouiller. En repoussant ce mets de nos tables, nous nous privons d'un produit qui croit spontanément et en abondance dans les bois et dans les champs cultivés. Les autres Brèdes n'appartiennent pas à la famille des Solanées ; ce sont des plan- tes qui n'ont entre elles de commun que leur usage culinaire. Nous citerons les prin- cipales : BrÈdk BENGALE , Clienopodium atriplex. B. CHEVRETTE , lUecebrum sestile. imE 791 B. CHOU cARAiBE , les jeunes pousses des Ariun eaculeiUum et Colocasia. B. CRESSON, Sisyinbrium naiturtium , Cres- son de fontaine. B. FRANCE, notre Epinard commun, B. GANiiOLE, B. TALI, BciselUi nibra. B. GiRAUMON , les pousses nouvelles du Cucurbila pepo. B. GLACIALE , Mesembrijanlhemum crislal- limim. B. MALABARE, Amaraiilhus spinosus, Atri- plex beugalensis, Corchorus oliioriiis. B. MALGACHE, Spiluullius olcracca. B. MORONGUE, Guilandina moringa. B, MOUTARDE , Siiicipis iiidica. B. PIMENT, les pousses du Piment com- mun. B, PUANTE , Cleome peniaphtjllu , qui perd par la cuisson son odeur désagréable. (G. D'O.) "BREEA, Lcss. bot. pu. — Synonyme de Cnicus, Schr, •BREISLACKITE (nom d'homme), min. — Ce nom a été donné par Brocchi, en l'hon- neur du géologue Breislack, à une substance brune , métalloïde, en filaments capillaires , trouvée dans les cavités des laves qui contien- nent de la Néphéline, à Capo di Bove près de Rome, à Viterbe, à la Scala, au 'Vésuve, etc. Sa composition n'est pas encore bien connue: elle paraît renfermer une quantité assez no- table de Guivre. Elle fond au chalumeau en une scorie noire , magnétique ; elle donne avec le Sel de phosphore , au feu d'oxyda- tion, un bouton verdàtre, qui devient rouge au feu de réduction. (Del.) BKÊME. Brama, poiss. — G'est le nom d'un poisson des plus communs dans toutes les eaux douces de l'Europe, mais qui mul- tiplie davantage dans les grands lacs du nord et du nord-est de cette contrée. Bloch rap- porte, d'après Piichler , que dans un lac de Suède près de Nordkœping , on en prit une fois plus de 50,000 qui pesaient 18,200 li- vres. Dans quelques lacs de Prusse , on pé- cha en une seule fois pour 3,4, 5 ou 700 écus de Prusse , c'est-à-dire pour plus de 2,000 fr. , et c'est un poisson qui se vend cependant bon marché à cause de sa grande abondance. La Brème devient grosse ; on en trouve fréquemment d'un pied de long; mais il n'est pas extraordinaire d'en voir de plus 792 BRE grandes, de 12 à 14 livres de poids, et même on en a vu de 20 livres. On reconnaît ce poisson à son corps comprimé, haut, de forme à peu près paralléiogrammique , à la lon- gueur de son anale, étendue sous toute la queue. La Brème fraie en mai , quand le temps est beau. Dans cette saison, les mâles se couvrent de tubercules trièdres, jaunâtres et pointus , plus abondants sur la tête que sur les autres parties du corps qui en ont ce- pendant aussi. Les femelles alors deviennent souvent malades. La Brème a la vie dure ; on peut la trans- porter facilement en hiver : pendant les chaleurs , elle meurt plus promptement. Plusieurs Oiseaux , et surtout les Grèbes et les Plongeons, en sont très avides. L'homme en fait aussi une pêche active , à la truble , à la nasse et même à la ligne ; elle mord bien à l'hameçon amorcé de vers. Quand elle est bien nourrie, sa chair est blanche, ferme et de bon goût ; cependant elle est moins esti- mée que la Carpe. La longueur de l'anale de plusieurs autres Poissons d'Europe à corps comprimé et assez semblable à celui de la Brème , a donné le caractère d'un genre de Cyprinoides sous ce nom de Brème, dont on peut exprimer ainsi la diagnose : Corps haut et comprimé, à dorsale petite, sans rayons épineux , à anale très longue; abouche petite sans barbillons; à dents pharyngiennes sur un seul rang, comprimées , courbées en dedans et faible- ment crochues , et tronquées à leur bord in- terne. Il y en a au moins une douzaine d'espèces en Europe ; quelques autres sont connues des Indes occidentales , et Agassiz n'en cite pas de fossiles. On donne le nom de Brème de mer à plu- sieurs Poissons de merde genres et de familles très différents, mais surtout à la Castagnole et au Canthère de nos côtes de Picardie et de Normandie. Foy. ces mots. (Val.) BREAIE. Brennts. ins. — Jurine nomme ainsi {Classif. des Hyménop.) un genre d'In- stctes hyménoptères, désigné sous le nom de Bourdon par Fabricius , Latreille et la plu- part des entomologistes. (C. d'O.) "BREMOIMTIERA (nom propre), bot. fh. — Arbrisseau de l'Ile de France , à feuilles simples, oblongues, couvertes d'une pubes- cence très courte et blanchâtre, rétrécies aux BRE deux extrémités , très brièvement pétiolées ; à stipules ténues , dentées , non scaricu- ses ; à fleurs petites, pourpres, disposées en grappes axillaires , subspiciformes. De Can- dolle en a fait un genre qu'il place dans la famille des Papilionacées, tribu des Hédysa- rées-Alhagées. (C. L.) BREMUS. INS. — f^oyez brème. BREIVTE. Brentus, ou mieux Rrenihm (/3p/v0o;, espèce d'oiseau aquatique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Schœnherr, qui le place parmi les Orthocères , division des Brenthides, a changé avec raison l'orthogra- phe de son nom en celui de Brenilms , d'a- près son étymologie, en même temps qu'il y a réuni les g. JYenwceplialus , Uroptcrus et Stenorhynchus, Latr. Il en résulte que les ca- ractères du genre Brentus, suivant Fabricius et Latreille, ne sont pas identiques avec ceux du g. Brenihus de Schœnherr, qui a pour type le B. anchorago des auteurs, lequel se trouve dans plusieurs parties de l'Améri- que méridionale. Schœnherr y réunit 24 esp., dont 23 de la même contrée et une seule des Indes orientales, le B. siriaudus Oliv. (D.) "BRENTHIDES. Brenihides. ins.— Schœn- herr désigne ainsi la 9" division de ses Or- thocères , dans la famille des Curculionides , et qui a pour type le g. Brenihus, Cette di- vision renferme les g. Arrhenodes , Belophe- rus , Enirachclus , Belorhynchus , Brenihus, Ceocephalus,Clœoderesel Taphroderes. (li ^. ERENTHUS. INS. — Foyez brente. *BRE01\IA (nom propre), bot. ph.— Arbre de l'île de Madagascar , à ftuilles opposées, très amples ; à stipules connécs ; à inflores- cence en capitules axillaires, solitaires, lon- guement pédoncules , dans un involucre spathiforme , fendu d'un côté , longuement rostre au sommet , décidu. A. Richard en a fait un genre qu'il place dans la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées-Sarcocé- phalées. (C. L.) 'BBEPHA. INS. — M. Westwood désigne ainsi, d'après Hubner, un genre de Lépidop- tères nocturnes, que les entomologistes fran- çais et allemands nomment Brephos, d'après Ochsenheiraer. (D.) *BREPHOS (iSp/ifo; , enfant qui vient de naître), ins. — Genre de Lépidoptères noc- turnes établi par Ochsenheimer , et adopté BRE par MM. Treitschke et Boisduval. Ce dernier le range dans sa Iribu des Nocluo-Phalé- nides ; il ne renferme en Europe que 8 esp. qui se montrent dés les premiers beauv jours du printemps. Elles volent en plein jour comme des Diurnes , et d'un vol rapide et très élevé. La Noci. pnrilienias Linn., typedu g., est très commune, en mars, dans les bois des environs de Paris. (D.) BRESAGUE, Saler, ois. — Synonyme de Slrix flammca. Voyez chouette. BRÉSILLET. bot. pu. — Synonyme de Cœsalpinia. BRESSAIV. GIS. — Nom vulgaire du Ca- nard sauvage, Anas boschas L. BRETEAU. poiss. — Un des noms vul- gaires de l'Anguille commune. BRETEUILLIA (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Z)/rfe//a. (J. D.) . BRETOIVIVE. OIS. — Nom vulgaire de la Fauvette passerinetle , Sylvia passerina Lalh. BRETTES. BOT. pii. — Synonyme de Brédes. "BREUIVÉRITE , Haiding. (nom propre). MIN. — Mélange cristallin de deux Carbonates isomorphes, la Giobertile et la Sidérose, dans lequel ce dernier n'entre d'ordinaire que pour ', de la masse totale. C'est donc une Giobertite ou Carbonate de Magnésie ferri- fère, qui diffère un peu de la Giobertite pure par la valeur de ses angles, sa couleur et ses autres caractères physiques. M. Ilaidinger , qui avait cru devoir en faire une esp., l'a dé- diée au comte de Breuner, directeur des mines en Autriche. Voyez carbonates. (Del.) BRÈVE. Pilla , Vieill. [brevis, court; sans doute à cause de la brièveté de leur queue ou de leurs ailes), ois. — Genre de l'ordre des Passereaux denlirostres , famille des Four- miliers , groupe des Fourmiliers humicoles de M. de Lafresnaye. Ce genre , propre aux parties chaudes de l'ancien continent, est encore mal connu, et les naturalistes ne sont pas d'accord sur ses aOSnités et sa circonscription. Ainsi , tandis que Cuvier le réunit à son g. Fourmilier, M. Lesson en fait une famille, M. de Lafres- naye et Temminck un simple genre, et M. G.- B. Gray [List, ofihe Gen., 1841) le disperse dans les g. Formicarius, Graltaria, Brachyn- rus et Timalia , ce qui n'est pas étonnant ; car le caractère sauvage et solitaire des Brè- BRE 793 ves, et leur séjour dans les parties les plus reculées des pays qu'elles habitent, ont em- pêché les naturalistes d'étudier suffisamment leurs mœurs, dont plusieurs particularités sont complètement inconnues. Les caractères propres à ce genre, tel que l'ont circonscrit les ornithologistes qui l'ont adopté, sont : Bec allongé, robuste, crochu , très fendu , convexe en dessus , à bords rentrés , à narines larges et placées sur les côtés ; à mandibule inférieure convexe cl pointue. Tarses longs et scutellés. Queue courte, quelquefois légèrement en coin. Ailes de médiocre grandeur, concaves, arrondies, à 1" et 2' rémige plus longues. Les Brèves , dont on compte une dizaine d'espèces , sont des Oiseaux à forme lourde et massive, volant mal à cause de la brièveté de leurs ailes ; mais, d'après la longueur de leurs jambes et le peu de développement de leurs doigts , devant faire d'excellents cou- reurs. Cette dernière particularité organique empêche sans nul doute ces Oiseaux de per- cher. Leur nourriture consiste en Fourmis et en Termites. Les Brèves ont généralement un plumage fort brillant. (C. u'O.) BREVER. BOT. CR.— Genre formé par Adanson aux dépens de quelques espèces du genre Bryum et du Barlramia fonlana. *BREVICEPS ( brevis , court; cepi , tête). REPT. — Genre de Batraciens bufoniformes établi par Merrem, et dans lequel prend place une espèce de l'Afrique australe, con- nue depuis assez long -temps, et que la forme singulière de son corps et de sa tète a fait appeler Breviceps bossu , Bana gibbosa Linn. Sa longueur pour la tête et le corps est de 0,048 ; ses jambes et ses pieds ont 0,028. L'Engystoma granosum de G. Cuvier n'est qu'un animal de cette espèce altéré et rendu granuleux, parce qu'on l'avait con- servé dans une liqueur trop chargée d'al- cool. Les caractères du g. Breviceps ont été résumés ainsi qu'il suit : Tête complètement confondue avec le tronc; pas de museau distinct. Bouche très petite; langue ovale, entière , libre à son extrémité postérieure ; pas de dents au palais; tympan caché; trompes d'Eustache excessivement petites ; pas de parotides. Les cuisses et les bras pro- prement dits non distincts extérieurement; quatre doigts en avant, cinq en arrière, tout- à-fait libres; deux tubercules sous-métatar- 50' 79i BRE siens ; apopnyses transverses de la vertèbre sacrée dilatées en palettes triangulaires ; une vessie vocale sous-jugulaire chez les mâles. (P. G.) "BRÉVICITE, Berz. (nom de lieu), min.— Substance du groupe des Zéolitbes , voisine de la Mésole , et qu'on trouve à Brévig , en Norwége. Elle est blanche avec des stries d'un rouge sombre. D'après l'analyse de Son- den , elle est composée de: Silice, 43,88; Alumine, 28,39; Soude, 10,32; Chaux, 6,88 ; Magnésie, 0,21 ; Eau, 9,G3. (Del.) *BREVICOLASPIS. ixs. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Chrysomé- lines , établi par M. le comte de Castelnau , et syn. du g. HersiUa de M. Dejean. (D.) *BRÉVIGASTRES [brevis, court; yacTT-^'p, ventre), arach. — M. Walckenaer emploie ce nom pour désigner une division de son genre Épéire. Voyez ce mot. (El.) BRÉVIPEIWES. ois. — Cuvier, La- treille , Duméril , Lesson , ont désigné sous ce nom un groupe formé des g. Autruche , Casoar et Dronle, mais occupant dans leur méthode une place différente. Cuvier en fai- sait une division de l'ordre des Échassiers. BRÉVIPE!V"I\ES. Ihevipennes. ins. — Sy- nonyme de Brachélytres. (D.) *BREWERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, tribu des Convolvulécs, formé par R. Brown, au\ dépens de plusieurs espèces de Convol- vulus de Roxburgh et de Wallich. Il renferme des plantes herbacées ou ligneuses, indigènes de la Nouvelle-Hollande, de l'Asie tropicale et de Madagascar. Elles sont remplies d'un suc aqueux , ont des feuilles alternes , en- tières , des fleurs axillaircs , solitaires. On cultive dans les jardins le B. Roxburghii [Convolvuiui senndigynus P>oxb.). La capsule, 2-Ioculaire, renferme 4 graines dressées. (C. L.) •BREWSTÉRITE , Brooke. Diagonite , Breilh. min.— Substance vitreuse, d'un blanc jaunâtre ou grisâtre , translucide , en cris- taux ou pellicules cristallines. On l'a trou- vée pour la première fois à Slrontian , en Ecosse , où elle est accompagnée de Cal- caire spathique. C'est un liy drosilicate alu- mineux , à base de Stronliane et de Baryte , constituant une espèce voisine de la Stiibite ; mais elle en diffère par ses cristaux , qui appartiennent au système klinorhombique. BRE Ces cristaux , fort petits , sont des com- binaisons de prismes verticaux , avec Ici deux faces parallèles à la section klinodia- gonale, et des sommets dièdres , dont l'arête oblique est dans le plan de cette même sec- tion. L'angle du biseau terminal est de 172», et son arête est inclinée à l'axe de 93° 40'. Les cristaux sont striés verticalement et cli- vables dans le sens de la section dont nous venons de parler ; les faces de clivage offrent un éclat nacré très sensible. Pesanteur=2,2; dureté = 6,5. Ils sont composés , suivant M. Conncl, de Silice, 53,GC ; Alumine, 17,49; Strontiane, 8,32 ; Baryte, 6,75 ; Chaux, 1 ,34 ; Oxyde de fer, 0,29 ; Eau, 12,58. — Un miné- ral tout semblable à celui d'Ecosse a été trouvé à Saint-Turpet , dans la vallée de Munster, près de Fribourgen Brisgau. (DeT,.) BREXIA C'îp/Çtç, pluie ; allusion, dit-on, à l'ample feuillage des espèces qui abrite de la pluie), BOT. PH.— Genre type et unique de la famille des Brexiacées , formé par Dupetit- Thouars ( Gen. madagasc. , 69) pour renfer- mer quelques esp. découvertes dans l'ilc de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, péliolées, subcoriaces, très entières ou dentées-épineuses ; à fleurs axil- laircs et terminales en ombelles, sur un pé- doncule subcomprimé. On en cultive p,!u- sieurs dans les jardins européens, entre au- tres les B. spinosa , chrysoplujlla , serrala. Les caractères principaux de ce genre de plantes sont : Calice libre, 5-Gde , persis- tant, à lacinies coriaces, courtes, aiguës, im- briquées par estivation. Corolle de 5 pé- tales, insérés au bord extérieur d'un anneau périgyne, coriaces , oblongs , obtusiuscules , imbriqués par estivation , subcohérents à la base , et un peu étalés lors de l'anthèse. Étamines 5 , insérées avec les pétales , et alternant avec eux, à filaments subulés , charnus , à anthères oblongues , dressées , basi-fixcs , biloculaires. Disque annulaire épais, adné à la base de l'ovaire, et divisé en 5 lobes multifides et alternant avec ceux- ci. Ovaire supère , ové-pentagone , 5-locu- laire ; ovules nombreux, bisériés dans l'an- gle central. Style très court ; stigmate 5-lobé ; drupe oblong, 5-costé, brusquement conique au sommet qui porte 5 petites cornes, à épi- carpe papilleux, à endocarpe osseux, luisant. Graines horizontales, ovales - anguleuses , luisantes. Embryon ex-albumineux , orliio- BRI trope , amygdalin. Cotylédons ovales-obtus. Radicule cylindrique, centripète. (C. L.) 'BREXIACÉES. bot. pu. — Le genre rexia semble à M. Endlicher pouvoir devenir le noyau d'une famille des Brexia- cées, qu'il placerait à la suite des Saxifra- gées. Ses caractères seraient ceux du seul genre qui s'y rapporte jusqu'ici. Foijez BRExiA. (Ad. J.) BREYXIA ( nom propre ). bot. pu. — Ce genre d'Euphorbiacées , établi par Forster d'après un arbrisseau de Tanna, et consacré à un botaniste belge J. Breynius, est encore wuparfailement connu. Son auteur décrit les fleurs comme polygames, à calice 4-5-parti; les hermaphrodites avec 5 anthères adnées au style , un stigmate simple et une baie à 3 loges 2-spermes ; les femelles offrant une capsule à 5 loges et 5 graines, portée sur un disque annulaire et surmontée de 5 stigma- tes. Ces caractères ne paraissent pas appar- tenir à une même esp. et à un même g. Les fe- melles , dans un herbier de Forster, se sont trouvées un rameau de Melanihesa. (Ad. J.) "BREIMASTRUM ( diminutif de Brei)- nia). BOT. PH.— Section indiquée par De Can- dolle [Prodr., 245 ) dans le grand genre lin- néen Capparis, et caractérisée par un calice à divisions triangulaires ; par des étamines nombreuses ou définies ; par une baie oblon- gue. Celte section renferme quelques espè- ces inermes de l'Amérique , et répond au genre Breynia de Plumier. (C. L.) •BRIAREA (nom mythologique), bot. ck. — Ce nom rappelle Briaréc , le géant aux cent bras. Le champignon qui forme ce petit genre a été créé par M. Corda dans la Flora gennanica de Sturm {fIefi.,U, tab. G). Il est caractérisé par un pédicelle droit , cloisonné et légèrement étranglé au niveau des cloi- sons ; au sommet il supporte un grand nom- bre de filaments simples, courbés, et formés de spores rondes , transparentes , placées les unes à la suite des autres comme les grains d'un chapelet. L'espèce qui a servi de type est le Briarea etegans ; elle croît sur le chaume des Graminées humides. Les indivi- dus sont isolés, d'une belle couleur blanche et hyaline. M. Pries n'a pas cru devoir con- server ce genre. Il l'a rangé parmi les Mo- nilia. (LÉv.) "BRIARÉE (nom mythologique), moll.— Genre formé par MM. Quoy et Gaimard , BRI 795 pour un mollusque de l'ordre des Gastéro- podes nudibranches, trouvé par eux dans les eaux du détroit de Gibraltar , et ayant pour caractères : Un corps nu, gélatineux, transpa- rent, scolopendriformc , aplati; deux yeux scssilcs; quatre tentacules, larges et triangu- laires, les postérieurs terminés par deux ap- pendices filiformes; une queue; les bran- chies disposées de chaque côté, et composées de lames aplaties , bifurquées à leur extré- mité. Les autres particularités de structure sont inconnues. — On n'en connaît qu'une seule espèce, le B. scolopendra. La place de ce g. , dans la méthode, est entre les Laniogé- res et les Éolides. (C. h'O.) BRIBRI. OIS.— Nom vulgaire du Bruant de haie, Emberiza cirlus. BRICKELLIA (nom d'homme), bot. pu. — Ce genre paraît avoir été formé par El- liot sur une espèce du g. Eapaiorium , et se trouve cité dans l'ouvrage de M. De Candolle, sous le nom d'E. Brickellia. (J. D.) BRIDÉ, poiss. —Nom sous lequel on a dé- signé plusieurs Poissons des g. Baliste, Spare, Scare et Chœtodon, à cause des bandes noi- res sur fond d'argent qui régnent le long du corps et viennent se terminer à la bouche. BRIDELIA (nom propre), bot. pu. — Ce genre, consacré à un botaniste qui a fait sur les 3Iousses des travaux nombreux et esti- més, Bridel-Brideri, a été écrit à tort Briede- lia , d'après l'orthographe allemande de son auteur Willdenow. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et présente les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 6-fide à préfloraison valvaire. 5 petits pétales alter- nes insérés au calice. Fleurs mdles ■■ 5 éta- mines à anthères internes , à filets soudés en un support surmonté d'un rudiment du pistil, et partant du centre d'un disque soudé avec le fond du calice , S'inué dans son contour. Fleurs femelles : 2 styles bifi- des. Ovaire entouré d'un tube à 5 dents, à 2 loges bi-ovulées. Fruit légèrement charnu. — Les espèces originaires de l'Inde et de l'A- frique tropicale sont des arbres ou des ar- brisseaux quelquefois grimpants , à feuilles alternes, entières, accompagnées de stipules; à fleurs réunies en pelotons axillaircs qui sont quelquefois disposés eux-mêmes en épi, et contiennent tantôt des fleurs toutes du même sexe, tantôt des mâles entremêlées a des femelles. i^^^ ^-^ 793 BRI 'BEIDGESIA, Hook. el Ain. ( nom pro- pre]. BOT. pir.— Genre de la famille des Sapin- dacécs, Iribu des Sapindées, formé par Ber- tero {msc. ex Cambess. Nouv. ann. mm., III, 234 , t. 13) pour un arbrisseau du Chili , dresse, non cirrhifére , à feuilles alternes , simples , stipulées, incisées-lobées, dentées en scie ; à pédoncules axillaires , solitaires , uniflores. — C'est aussi un synonyme du genre Ercilia, Ad. Juss. (C. L.) *BRIDGESIA (nom propre}, bot. ph. — Synonyme du g. PoUjachyms , qui fait par- tie de la famille des Composées, tribu des Nassaunacées. (J. D.) BRIEDELIA. bot. ph. — /^oj/es bridelia. BRIGXE. poiis. — On désigne sous ce nom, sur les cotes voisines de la Loire et de la Ciaronne, le Bar, Labrax lupus Cuv. BRIGXOLIA, Bcrtol. (nom propre), bot. PU. — Genre de la famille des Rubiacées- Cinchonacées , tribu des Haméliées , formé par De Candolle pour un arbrisseau ou un arbre de l'ile de la Trinité, à rameaux cylin- driques , velus, garnis de feuilles opposées , pétiolées , ovales-oblongues , obtuses à la base, acuminées au sommet , pubérules sur les nervures, glabres sur le reste ; à stipules binées de part et d'autre, lancéolées -acu- minées, soudées d'abord en une seule inter- pétiolaire , bientôt se séparant de la base au sommet ; à fleurs sessiles dans les dichotomies et au sommet des pédicelles d'un corymbe terminal pédoncule ; à rachis court , velu , formant des rameaux serrés, pubérules, tri- chotomes , garnis de bractées ciliées. — Ce nom s'applique aussi à un synonyme du genre Kundmannia. (C. L.) BRIGOULE. bot. cr. — Même chose que Baligoule. BRILLANTE, moll. — Nom donné par Geoffroy à une petite Coquille terrestre des environs de Paris, que Bruguière avait dési- gnée sous le nom de Bnlimus lubricns, et qui appartient au g. Agalhine. (C. d'O.) BRILLAXTESIA. bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées , décrit par Palisot de Beauvois, dans sa Flore d'Oware, sous le nom de B. owaricnsis , et que MM. Endiicher et Lindley s'accordent à placer dans leurs genres douteux. M. A. Richard ( Dict. clas. d'hist. nai. ) l'avait rapporté avec doute, au g. Jtisiicia. (C. d'O.) BAIIV-BLANC. ois. — Nom vulgaire BRI d'une espèce du genre Colibri, Trochilut su- ■ perciliosus L. BRIIV-BLEU. OIS. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Colibri, le Trochilut cyatiunis. L. BRI\BALLIER. bot. ph. — Nom vul- gaire de l'Airelle, f^acciiiimit uiyrtillus , doïll les fruits portent le nom de Brinbulles. BRLXBALLL'S. échin. — Synonyme d'HolotImria pentacta. BRI\DOi\LV , Dupetit-Th. (nom propre). BOT. PH.— Un des synonymes du genre Gar- cinia de Linné. (C. L.) BRISE. PHYS. — f''oyez mÉtÉores. BRISE-Ll'NETTE. bot. ph. — Nom vul- gaire de l'Euphraise officinale. BRISE-MOTTE, ois. — Nom vulgaire du Traquet motteux. BRISSE. Brissus i(ipi!JiÇa, espèce de plante céréale), bot. ph.— Famille des (iraminées. Genre établi par Linné, et dont le port et les caractères sont tellement saillants qu'il a été adopté par l'universalilé des botanistes. Ses épillets sont mullillores; les fleurs sont im- briquées et distiques. La lépicène se compose de deux valves courtes, arrondies, membra- neuses, dépourvues d'arêtes comprimées et renflées à la base. La glume se compose de deux paillettes membraneuses : l'inférieure arrondie , comprimée, cordiforrne à sa base , arrondie et mutique à son sommet; la supé- rieure beaucoup plus courte et bicarénée sur son dos. Les deux paléoles sont glabres, en- tières et hilobées ; la cariopse est comprimée, glabre, ordinairement nue. Les espèces de ce g., au nombre d'une douzaine, sont pour la plupart originaires de l'Europe; quelques unes cependant sont exotiques. Parmi celles qui croissent le plus communément en France, nous citerons le Briza média L., qu'on trouve si fréquem- ment sur nos pelouses, et qu'on connaît sous le nom vulgaire d'Amourette; !a Briza 798 BRO maxima, très abondante dans toutes les ré- i^ions méridionales. (A. R.) *BRIZOPYRUM (/îpt'Ç«, espèce de plante céréale; Ttupo? , blé), bot. ph.— Famille des Graminées. Genre que le professeur Link a établi pour les espèces du g. Poa, dont les épillels sont multiflores, comprimés, et les fleurs disposées en épis paniculés. C'est une simple tribu du grand genre Poa. Foyez PATURIN. (A. R.) BROCARD DE SOIE. moll. — Nom vulgaire du Cône géographique. BROCATELLE. géol. — Nom de plu- sieurs variétés de calcaire globulifère di- versement colorées qu'on exploite pour les besoins du commerce. Elles sont employées à la décoration des édifices ; et , entre les mains des sculpteurs , elles servent à fabri- quer des objets de luxe, jadis fort recherchés. La Brocatelle la plus belle est celle d'Espa- gne, qu'on tire des environs de Tortose. Foiiez CALCAIRE. (C. d'O.) BROCATELLE D'OR , D'ARGE]\T et BRLNE. INS. — Noms spécifiques donnés par Geoffroy à 3 esp. de Lépidoptères noc- turnes de la tribu des Phalénites , et appar- tenant aujourd'hui au g. Larentie. (D.) *BROCCHIA (nom propre), bot. ph. — Section du genre Tanaceium (famille des Composées), renfermant les esp. africaines munies de capitules homogames ou rare- ment hétérogames, et de fleurons à 4 dents, de fruits anguleux ou comprimés, et non ob- comprimés au rayon. (j. D.) "BROCCHIMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Broméliacées établi par Schultes fils {Syst. vég., VU, p. 1250) pour une plante originaire du Bré- sil , très voisine des Piicaimiu , dont elle diffère seulement par ses étamines soudées par leurs filets presque jusqu'à la moitié de leur hauteur ; par ses ovules horizon- taux et non ascendants, et enfin par ses graines allongées , qu'un appendice ensi- forme termine à chaque extrémité. Ces ca- ractères sont d'assez faible valeur pour sé- parer le g. Brocchinia du grand g. Pilcair- nia. Voyez pitcairnia. (A. R.) 'BROCHAIVTITE , Lév. ( nom propre). MIN. — Substance vitreuse, transparente, d'un vert d'émeraude, insoluble dans l'eau, attaquable par les acides, et donnant de l'eau par la calcinalion. C'est un sous-sul- BRO fale de Cuivre, signalé comme espèce nou- velle par Lévy, qui lui a imposé le nom de Brochanlite, en l'honneur du minéralogiste français Brochant de Villiers. Ce minéral cristallise en prisme droit rhomboidal de n7«, avec un biseau terminal de 160" 30', correspondant à la grande diagonale. Pe- santeur = 3,8 ; dureté = 3,5. Sa formule de composition est stu^ + 3Aq. Cette sub- stance rare a été trouvée avec la Malachite et le Cuivre rouge à Ekaterinebourg en Si- bérie, avec la Galène et l'Azurite à Rez- banya en Transylvanie. On la cite encore au Chili. (Del.) BROCHET. Esox. poiss.— Poisson d'Eu- rope, connu de tout le monde par sa vora- cité èl la légèreté de sa chair blanche, d'une digestion facile, et qui vil en abondance dans toutes nos eaux douces. Son corps est allongé, arrondi, ou plutôt à quatre pans dont les an- gles sont mousses ou obtus. La dorsale pe- tite , reculée sur le dos et au-dessus de l'a- nale, qui n'est pas allongée ; la queue courte et comprimée est suivie d'une caudale peu grande. La gueule de ce poisson est fendue jusqu'au-delà des yeux, sous un museau large et déprimé. Les maxillaires qui bordent la plus grande partie de la mâ- choire supérieure ne portent pas de dents; mais il y en a sur les inlermaxillaires, sur les palatins, le vomer, les os pharyngiens, les arceaux des branchies, la langue et la mâchoire inférieure. Plusieurs de celles-ci sont longues, comprimées et très tranchantes. Avec une gueule aussi bien armée pour satisfaire à sa voracité , on a donc eu rai- son de surnommer le Brochet le Requin de nos eaux douces. Ce poisson s'y nourrit de tout ce qui y est vivant et animal , sans épargner les individus de son espèce; il avale toutes les autres espèces de Poissons, même ceux qui peuvent le blesser et lui causer quelquefois la mort. Il poursuit aussi les Rats d'eau, les petits Oiseaux aquatiques, et même il se jette sur les animaux morts et jetés dans l'eau. Le Brochet croit très vite et atteint à une très grande taille, quoiqu'on l'ait exagérée en parlant de Brochets de dix-neuf pieds ; du moins assure-t-on que le squelette de celui de cette taille conservé à Manheira , qu'on disait avoir été trouvé avec un anneau d'or attaché à son ouïe, et portant la date et le nom de l'empereur BRO Frédéric Barberousse, a la colonne verté- brale composée de vertèbres appartenant à des individus différents, et qu'on aurait, par conséquent , pu allonger encore la taille de ce prétendu géant des Brochets. Les auteurs rapportent cependant que, dans le Volga, on en trouve du poids de quarante livres et de sept pieds de longueur. Linné, Lacépcde et BJoch considéraient comme du genre des Brochets les Abdominaux, ayant la dorsale reculée au-dessus de l'anale. Cuvier a fait de ce genre une famille, et a limité le genre Brochet aux espèces de Lucioides dont la gueule est armée de dents implantées sur les mêmes os que dans le Brochet ordinaire. On ne connaît alors que peu d'espèces de ce genre; deux ou trois qui vivent dans les eaux douces de l'Amérique septentrionale. On donne aussi le nom de brochet de MER à plusieurs Poissons tels que l'Orphie, les Merlus, etc. X^al.) BROCHET DE TERRE, rept. — Nom vulg. du Mabouya , Lacerla occidaa de Shaw, espèce du g. Scinque. BROCOLI (Broccoli, nom italien de celte plante), bot. ru. — Nom d'une espèce du g. Chou. BRODAME, Lacép. poiss. — Synonyme d'Aspidophore. BRODERIE, rept. — Espèce du g. Boa. BRODI/EA (nom propre), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Smith ( LUm. Trans., X, p. 2, t. 1) appartient à la famille des Liliacées. C'est le même genre que Salis- bury [Parad. Lond., p. 117, t. 98) a nommé Uookeria. Il se compose d'un certain nombre d'espèces, qui toutes croissent sur la côte orientale de l'Amérique du Nord. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles linéaires, à fleurs bleues , disposées en sertule ou ombelle sim- ple. Leur calice coloré est campaniforme , anguleux, composé de six sépales unis infé- rieurement. Les six étamines sont insérées à la gorge du calice ; trois seulement sont fer- tiles , les trois autres sont sous la forme d'é- cailles pétaloides. Un disque annulaire est placé au-dessous de la base de l'ovaire. Le fruit est une capsule pédicellée , recouverte par le calice ; elle est à 3 loges et s'ouvre en 3 valves. Chaque loge contient 4 ou 5 graines ovoïdes-comprimées , à tégument membra- neux et de couleur noire. (A. R.) BROME i^pSfio',, puanteur), min.— Nou- BRO i99 veau corps simple, découvert par M. Balard, en 182G , dans l'eau -mère provenant de la cristallisation du Sel marin, et ainsi nommé à cause de l'odeur forte et désagréable qu'il exhale. Il n'existe point à l'étal libre dans la nature; il est contenu dans les eaux de la mer sous la forme de Bromure magnésique et de Bromure sodique. On l'a reconnu en ou- tre dans quelques mines d'Argent et de Zinc à l'état de Bromure solide et cristallin. A la température ordinaire, le Brome est liquide et d'un rouge brun foncé ; sa vapeur est ru- tilante. A 25" au-dessous de zéro, il se fige , devient dur, cassant , prend une cou- leur d'un gris de plomb foncé , et un éclat presque métallique, f-^oij. bromures. (Del.) BROME (Pp^fxoç, puanteur), chim.— Le Brome est un corps élémentaire découvert, en 182G, par M. Balard dans les eaux-mères des marais salants, où il existe en combinai- son avec le Magnésium, à l'état de Bromure de Magnésium. Rangé parmi les Métalloïdes , le Brome présente une grande analogie avec le Chlore par la manière dont il se comporte avec les autres corps simples ; il en diffère cependant par plusieurs caractères saillants. Le Brome, à la température ordinaire, se présente sous la forme d'un liquide rouge- brun, paraissant noir par réflexion, et d'une belle couleur hyacinthe par réfraction. Son odeur, forte et désagréable , lui a fait don- ner le nom qu'il porte; sa saveur est acre et caustique; mis en contact avec la peau , il la colore en jaune foncé et la corrode. Il entre en ébullilion à 49°, et donne des va- peurs rouges ; sa volatilité est telle, qu'une goutte versée dans un grand flacon se vapo- rise à l'instant et le remplit de vapeurs ru- tilantes. A 25° au-dessous de zéro, il se soli- difie et prend une apparence métallique qui le fait ressemblera l'Iode. Sa densité est de 2,966; celle de sa vapeur 5,393; le poidi de son atome égale 489,153. Peu soluble dans l'eau, le Brome se dis- sout dans l'Alcool, et mieux encore dans l'E- ther, qu'il colore en rouge hyacinthe. Im- propre à la combustion, sa vapeur éteint la flamme d'une bougie en lui communiquant d'abord une couleur verte. Le Brome détruit rapidement les matières colorantes, et se comporte à leur égard comme le Chlore. Le Brome forme, avec l'oxygène et l'iiy- 800 BRO drogéne, des acides bromique et bromhydri- que. Il déplace l'Iode de ses combinaisons, mais il est à son tour déplacé parle Chlore; c'est même en profilant de celte propriété que M. Balard l'a mis à nu pour la première fois. Il forme, avec le Carbone, le Chlore, le Soufre, le Phosphore, le Cyanogène, etc. , des composés que Sérullas a fait connaître, mais qui n'olTrenl qu'un intérêt scientifique. L'action du Brome sur l'économie ani- male est des plus énergiques; il agit, à pe- tite dose, comme un poison caustique très violent : une goutte, ingérée dans le bec d'un oiseau, suffit pour lui donner la mort. (.\.D.) BROME. Bromu/s (/5po'ao<;, sorte de grami- née}. BOT. PH.— Grand genre de la famille des Graminées, type de la Iribu des Bromées, dont les caractères sont très saillants et par con- séquent très faciles à saisir. Les fleurs sont toujours disposées en panicule. Les épillets sont allongés , ordinairement multiflores ; quelquefois, mais plus rarement , composés de trois fleurs seulement : celles-ci sont dis- tiques. Les deux valves de la lépicène sont allongées, muliques, inégales, carénées sur leur dos ; la paillette extérieure de la glume est allongée , bifide à son sommet , et porte une arête qui naît immédiatement au-des- sous de cette petite fente; la paillette in- terne est dépourvue d'arête , mais bicaré- née à son dos et ciliée sur ses deux carènes. Les deux paléoles sont très petites , entières et glabres. La cariopse est étroite, allongée, et convexe d'un côté, plane de l'autre côté. Les Bromes , au nombre d'environ 80 es- pèces , sont répandus dans presque toutes les contrées du globe , et particulièrement en dehors des tropiques. Ce sont des Gra- minées vivaces , acquérant souvent d'assez grandes dimensions , et qu'on trouve très abondamment dans les prés , les bois et les champs. En France , on en compte environ 18 espèces , qui , pour la plupart , forment un fourrage d'assez bonne qualité. (A. R.) *BRO\IEES. Bromeœ. bot.ph. — L'une des tribus de la famille des Graminées. C'est la même qui a été nommée Fesincacées par M. Kunth. Voyez graminées. (A. R.) BROMELI.\. BOT. PH. — Voyez bromélie. BROMÉLIACÉES. Bromeliaceœ. bot. rn. | — Famille naturelle de plantes monocoty- lédonées, qui a pour type le genre Bromelia, el dont les caractères peuvent être énoncés BRO de la manière suivante : Les fleurs sont her- maphrodites, généralement régulières, dis- posées en épis tantôt très denses, tantôt plus ou moins lâches, plus rarement en grappes ou en panicules. Chaque fleur est accompa- gnée à sa base par une bractée de forme et de grandeur variées. Le calice est formé de six sépales disposés sur deux rangs, soudés inférieurement , et formant un tube tantôt complètement libre , tantôt sondé dans une étendue plus ou moins considérable avec l'ovaire. De ces sépales, trois extérieurs sont ordinairement plus courts et quelquefois moins colorés ; les trois intérieurs sont plus grands et pétaloides , quelquefois un peu inégaux, souvent munis à leur face interne d'une crête neclarifèrc. Les étamines, géné- ralement au nombre de six , sont quelque- fois peu nombreuses. Elles sont insérées à la face interne des sépales, quelquefois tout- à-fait à leur base , de manière à paraître comme hypogyniques. Leurs filets sont li- bres, et les anthères plus ou moins allongées sont introrses. L'ovaire est ou tout-à-fait li- bre, ou semi-infère, ou complètement infère, à 3 loges contenant chacune un nombre va- riable d'ovules, attachés soit à l'angle interne de chaque loge, soit à sa partie supérieure , soit à sa base. Ils sont en nombre déterminé ou indéterminé. Le style est simple, trigone, quelquefois partagé en trois segments à son sommet ; il est terminé par trois stigmates plus ou moins allongés, quelquefois soudés et presque confondus en un seul. Le fruit est sec ou charnu , tantôt couronné par les di- visions calicinales quand l'ovaire était plus ou moins adhérent , tantôt accompagné et simplement recouvert par les sépales, quand l'ovaire était libre. Il offre trois loges conte- nant chacune un nombre variable de graines. Quand le péricarpe est capsulaire, il s'ouvre en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont ovoides-allon- gées , portées sur un funicuie quelquefois accompagné à son sommet d'un bouquet de longs poils appliqué sur un des côtés de la graine. Celle-ci se compose d'un embryon très petit, quelquefois droit ou en forme de crochet placé à la base d'un gros endosperme farineux. Toutes les plantes de cette famille sont ori- ginaires, soit des Antilles , soit du continent de r.Vmérique méridionale. Elles se font re- BRO marquer par un porl tout particulier, et qui est certainement le meilleur caractère de ce groupe. Ce sont des plantes vivaces , quel- quefois des arbustes rameuv , portant des feuilles très nombreuses , épaisses et raides, souvent armées de dents épineuses sur leurs bords. Voici le tableau des genres qui y ont été rapportés. § I. Ovaire infère. I. Fruit charnu : six étamines. AnanassÉes, Nob. : Ananas, Lindl.; Bro- melia , L. ; Mchmea , R. et Pav. ; Billbenjia, Thunb. ; Hohenbergia, Schult. fils. II. Fruit capsulaire : six étamines ou plus. VelloziÉes : Barbacenia, \ and. ;f^ellosia, Vand. § II. Ovaire semi-infère. PiTCAïUNiÉES, Nob.: Brocchinia, Schult. fils; Pilcairina, L'Hérit. § III. Ovaire libre. TiLLANDSiÉES : Tillandsia, L.; Caragnala, Plum. ; Guzmannia, R. etPav. ; Bonaparlea, R. et Pav. ; JYatia , Mart. ; Coitendorfia , Schult. fils ; Dyckia , Schult. fils ; Encho- lirium, Mart. ; Pourreùa, R. et Pav. ; JVelde- H/a.', Schult. fils. La famille des Broméliacées forme un groupe assez naturel, si l'on n'envisage que le port des végétaux qui y ont été rapportés; mais quand on examine leur structure , on voit ses genres se rapprocher de plusieurs groupes au milieu desquels les Broméliacées se trouvent placées. C'est ainsi, par exemple, que les genres à ovaire libre, qui forment la tribu des Tillandsiées, ont une assez grande analogie avec les Liliacées, dont ils ne diffè- rent guère que par leur port et leur embryon placé au centre d'un endosperme farineux et non charnu , caractère qui , pour le dire en passant , ne me paraît que d'une médiocre importance. D'un autre côté, les Bromélia- cées à ovaire infère se rapprochent beau- coup des Hémodoracées , dont le port s'ac- | corde assez avec le leur, à tel point même que MM. iMartius et Endlicher ont placé la tribu des Vellosiées dans cette dernière fa- j mille. Mais ce qui en distingue les Bromé- liacées, ce sont les sépales disposés sur deux rangs ; le fruit toujours à trois loges poly- spermes, tandis qu'il est souvent à une seule T. II. BRO 801 loge , et même monosperme et indéhiscent dans les Hémodoracées. Nous pensons que les genres de la famille des Broméliacées auraient besoin d'une révision approfondie propre à déterminer définitivement ceux qui doivent constituer cette famille, si toutefois une famille des Broméliacées doit cire con- servée. (A. R.) BROMÉLIE. Bromelia (Bromel, botaniste suédois). BOT. iMi. — Type de la famille des Broméliacées. Ce genre se compose d'un cer- tain nombre d'espèces , grandes plantes vi- vaces, à feuilles toutes radicales, épaisses, coriaces, à dents épineuses sur leurs bords, à tiges ordinairement nues, rarement feuil- lées, portant des fleurs assez grandes et dis- posées en épi lùche, surmonté d'un bouquet de feuilles rapprochées. Leur calice, adhé- rent avec l'ovaire infère, a son limbe double, composé de trois divisions extérieures calici- nales , et de trois internes pélaloides. Les éta- mines, au nombre de six, ont leurs filets courts , attachés vers la partie inférieure de chaque sépale. L'ovaire infère contient un grand nombre d'ovules attachés à l'angle in- terne de chacune de ses trois loges. Le fruit se compose de baies distinctes à 3 loges po- lyspermes. Parmi les espèces de ce genre , on cultive fréquemment dans nos serres chaudes les Bromelia pinynin et Bromelia karatas , espèces plus remarquables par leurs feuilles et leur port que par leurs fleurs peu brillantes. On a retiré du g. Bromelia le B. ananas L., devenu le type d'un g. particu- lier. Ployez AN'ANAS. (A. R.) *BROMFELDIA (nom propre), bot. pu.— Ce genre, dédié par Necker à un Anglais au- teur de quelques opuscules botaniques , N. Bromfield, est synonyme de Jairopha, nom que Necker réservait pour les esp. de ce g- dépourvues de corolle, et dont on fait main- tenant le Janipita. Foijez jatropha. (Ad. J.) 'BROMFELDIA , Neck. (nom propre). BOT. PII.— Un des synonymes du genre Cur- cas d'Adanson. (C. L.) 'BROMIUS (surnom de Bacchus). uns. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Eumolpoides, créé par M. Chevrolat et adopté par M. Dejcan , qui [Catal.) en mentionne 4 espèces : 2 des Indes orientales et 2 d'Europe. Parmi celles- ci, il fauUegarder comme types YEumoli^us 51 802 BRO obscurus elle vitis, qui se trouvent en France ; ce dernier est assez commun aux environs de Paris. Il n'est malheureusement que trop connu par les dégâts qu'il cause aux vigno- bles , tant comme larve que comme insecte parfait. Dans ce dernier état, il se tient au- dessous des feuilles de la vigne, qu'il perfore irrégulièrement par tracés multiples ; si l'on veut le prendre, il déploie alors une ruse ex- cessive ; car, au moindre mouvement ou au moindre bruit, il se laisse tomber, se fixe, en décrivant une courbe, à la partie inférieure des feuilles qui se rapprochent le plus du sol ; et lorsqu'il est pris , il fait le mort. Je crois avoir observé la larve se nourrissant de ce fruit ; mais elle ne se trouve que dans les grappes dont les grains sont très serrés et noirs. Une espèce presque identique, et qu'on croit être la même, se trouve aux Etats-Unis, où l'on sait que ne croît pas la vigne. jM. Hope {Coleoplerisl's inanual, pag. 8) indi- que ces Insectes sous le nom générique d'^- doxits, Rirby. (C.) BROMURES. Mi.\. — Genre de composés minéraux résultant de la combinaison du Brome avec d'autres corps simples. Ces es- pèces ont pour caractères communs de donner des vapeurs rouges de Brome lorsqu'on les chauffe dans le tube fermé avec du bisulfate de Potasse, et de colorer la flamme du cha- lumeau en bleu verdàtre lorsqu'on les fond avec du sel de Phosphore mêlé d'oxyde de Cuivre. On en connaît quatre , dont deux sont solubles dans l'eau (les Bromures ma- gnésique et sodique), et deux sont insolubles (les Bromures d'Argent et de Zinc). Les deux premiers n'existent qu'à l'état de dissolution dans les eaux de la mer , et dans quelques sources salées de l'intérieur des continents. Les deux autres sont de véritables minéraux, mais d'une grande rareté , et sur la nature desquels nous n'avons pas encore de rensei- gnements bien précis. 1. Bromure de zinc. La présence de ce Bromure a été indiquée dans les minerais de Zinc de la Silésie. On le reconnaît à ce qu'il donne, par les alcalis, un précipité qui prend une couleur verte par la calcination avec le Nitrate de Cobalt. 2. Bromure d'argent (Argyrobrome). En petits cristaux d'un vert d'herbe , dont la forme n'a point encore été déterminée, et que M. Berthier a reconnu le premier dans BRO un minerai d'Argent de San-Onufre, district de Plateros au Mexique : ils sont accompa- gnés de Carbonate de chaux , de Carbonate et de Phosphate de plomb , etc. Le tout a pour gangue un Quartz ferrugineux, pénétré de veines d'Argent chloruré. Le Bromure d'Argent est facile à recon- naître au moyen de l'Ammoniaque. On le dissout dans cet alcali , puis on évapore l'Ammoniaque. Le Bromure qu'on reproduit ainsi ne tarde point à se colorer en vert au contact de la lumière. — M. Berthier a re- connu la même espèce dans d'autres mines d'Argent, où elle est de même associée au Chlorure, et quelquefois dans une propor- tion qui égale celle de ce dernier minerai. On cile entre autres les pacos du Pérou , ceux de Chanaveilles , de Huelgoët en Bre- tagne, etc. (Del.) BROMIIS. BOT. PU.— Nom latin du genre Brome. (A. B.) BROXCHES. zooL.— Ployez respiration. BROMCHUS {^piyxoi, gosier), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, établi par Germar dans la famille desCurculionides. M. Dejean, après avoir adopté ce genre dans ses précé- dents Catalogues, l'a supprimé dans le der- nier ( 3' édit. ), et en a rapporté les espèces au genre Hipporliimts de Schœnherr. (D.) BROIVGIVIARTELLE (diminutif de Bron- 'jniariia). bot. cr. — (Phycécs.) M. Bory de Saint-Vincent (Z^/c/ioH»oi)"e classique d'Iiis- loire yiaiurelle ) proposait ce genre, qu'il fon- dait sur un démembrement des Haichinsia d'Agardh, devenues depuis les Polysiphonies. Le caractère qu'il assignait à ce nouveau genre , c'est-à-dire la fructification stichi- diaire, convenant non seulement au P. bys- soides qu'il prenait pour type, mais encore à toutes les espèces du genre Polysiphonia , la proposition n'allait à rien moins qu'à sub- stituer un nom à un autre. Le nom proposé par le spirituel micrographe n'a donc pas dû être adopté. (C. M.) •BROIMGMARTIA (Brongniart père et fils, célèbres naturalistes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cébrio- nites de Latreille , créé par M. Leach , ainsi que celui de Dumerilia, avec des femelles du genre Cebrio. Latreille, avant de savoir que le Cebrio brevicoriiis d'Olivier n'était que la femelle du C. gigas de Fabricius, avait formé avec celle-ci son genre Hammonia. Il a été BRO I5PiO 8)3 abandonné depuis, et il en sera de même de ceux de Leach , lorsque l'hisloire de ces In- sectes sera mieux connue. (C.) *BRONGI\IARTI/V {voyez l'article pré- cédent). CRusT. — Genre de Trilobiies pro- posé par M. Eaton, et synonyme de celui d'/.vo«t/«9. (p. G.) " BUOi\GIMIAI;TIA , Blum. ( Ad. Bron- gniart, célèbre botaniste français), bot ph.— Genre de la famille des Tapilionacées, tribu desLotées-Galégées, établi parMM. de Hum- boldt et Kunth, et qui peut-être devra être réuni au Peraliea des mêmes, dont il ne diflcre guère que par un légume plus distinctement stipité et non échancré à la suture sémini- fère. Il ne renferme encore que 2 espèces , dont l'une , le B. podalyrioides , est cultivée dans les jardins. Ce sont des arbrisseaux appartenant à l'Amérique tropicale, à feuil- les imparipennées , 2-6-juguées ; à stipules pétiolaires géminées, foliacées; à fleurs in- carnates ou violacées, dont la carène jaunâ- tre , portées sur des pédoncules axillaires , géminés, uniflores et articulés.— On désigne aussi sous ce nom un synonyme du genre lùbara , Endiich. (C. L.) BR0\G1\IARTIE\. rept. — Nom d'une espèce de Lézard européen dédié à M. Bron- gniart. (P. G.) •BROIVGIVIARTIIVE (nom propre), min. — Même chose que Glaubérite. Voyez sul- fates. (Del.) 'BROIVIVIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Frankéniacées (? Foviquiè- racées, DC), formé par MM. de Humboldt et Kunth, sur un arbre mexicain, glabre, à bois blanchâtre, fragile; à rameaux armés d'é- pines éparses, solitaires, portant des feuilles fasciculées-serrées dans les aisselles des épi- nes, obovales-oblongues, très entières, mem- branacées;à fleurs coccinées, disposées en panicules terminales, très rameuses, subco- rymbiformes. (C. L.) •BRONTE ( nom d'un des fils d'Uranus , an des Cyclopes). poiss. — Genre de Silu- roïdes à dents bifides à l'extrémité, chaque pointe étant recourbée en dedans. Le pa lais est lisse et sans dents , il n'y a que deux barbillons maxillaires, une petite dorsale à premier rayon faible. Point de na- geoire adipeuse sur le dos de la queue ; les premiers rayons des nageoires prolongés en tilet. On ne connaît qu'une espèce de ce g.; les habitants du Pérou la nomment Piemia dilla. Elle vit dans les ruisseaux qui des- cendent du Cotopaxi, et se tient à 6,000 mè- tres au-dessus du niveau de la mer. On le regarde comme le poisson lancé par le vol- can dans les éruptions qui vomissent en abondance ces petits animaux, dont le nom- bre est assez considérable pour déterminer des émanations putrides et pestilentielles dans CCS contrées. C'est un poisson très voi- sin de celui que M. de Humboldt a nommé Pimelodits Cyclopitm. (Val.) BROXTE. Broutes (nom mythologique). MOLL.— Genre établi par Montfort pour quel- ques espèces du genre P.ocher , et qui ont été réintégrées dans ce dernier genre auquel elles appartiennent réellement. (C. d'O.) BRONTES (nom mythologique), ins. — Fabricius désigne ainsi un genre de Coléop- tères létramèrcs établi antérieurement par Latreille sous le nom d'Uléioie. (D.) BRONZE. MIN. — Le Bronze, ou l'Airain, est un alliage de Cuivre et d'Étain, qu'on fait en diverses proportions, qui, en don- nant au Cuivre plus de dureté, de résistance ou de qualité sonore, le rendent propre à la fabrication des statues , des canons , des cloches, etc. Le Bronze est donc un composé artificiel. On a donné quelquefois le nom de Bronze ou d'Airain natif à des minerais formés d'Etain et de Cuivre pyriteux, et ca- pables de donner immédiatement, par la fu- sion , un métal semblable à celui des clo- ches. (Del.) BRONZÉS. Auro-fulvi. iNS. — Latreille désigne ainsi , dans sa méthode , un groupe de Lépidoptères diurnes de son g. Polyom- mate, et qui a pour type l'Argus bronzé de Geoffroy, Polyommalus Phlœas des auteurs. Voyez polyommate. (D.) BRONZITE. MIN. — Variété de Diallage métalloïde, à reflets bronzés, /^oyez dial- lage. (Del.) •RROOKITE ( nom propre), min. — Es- pèce du genre Titane, séparée du Rutile, ou Titane oxydé rouge, par Lévy, qui l'a dé- diée au minéralogiste anglais H.-J. Brooke. Voyez TITANE. (Del.) BROSCUS (/3c5pw